Lo LT o ju O dl _ z O CE D O «1 | BMÉNAC br, de ET IN Par À. PUTON. ‘PARIS. LUCIEN L'AVEUR, EDiiEUR bomeomeses 21" "1: 14/4 at2 L'AMÉNAGEMENT DES PFORÉTS PARIS TYPOGRAPHIE GEORGES CHAMEROT 19, Rue des Saints-Pères. 19 L'AMÉNAGEMENT ORÊTS TRAITÉ PRATIQUE DE LA CONDUITE DES EXPLOITATIONS DE FORÊTS EN TAILLIS ET EN FUTAIE PAR ALFRED PUTON Inspecteur général des Forêts Directeur de l'École forestière de Nancy TROISIÈME ÉDITION ORNÉE DE VIGNETTES PARIS J. ROTHSCHILD, EDITEUR 13, RUE DES SAINTS-PÈRES, 13 Droits réservés A LA MEMOIRE DE MM. LORENTZ ET PARADE CV A MONSIEUR A. LORENTZ Chevalier de la Légion d'Honneur, Ancien Vérificateur général des Aménagements, Administrateur des Forêts. MoxSIEUR, Les nombreux services que vous avez rendus, à tant de titres divers, à la science forestière, dont vous êtes le digne représentant, et l'éminente fonction que vous avez occupée dans l'aménagement des forêts françaises, devaient natu- rellement me porter à vous dédier ce petit écrit dans lequel j'ai essayé de suivre vos lecons. Puisse cet hommage vous redire avec quel bonheur je conserve le souvenir de vos visites annuelles dans nos forêts, et des conseils affectueux que vcus donnez à tous les forestiers. Puisse-t-il aussi vous offrir l'assurance nouvelle des sen- timents de respect avec lesquels j'ai l'honneur d’être Votre très dévoué Serviteur, A. PuTonx. Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/lamnagementdes00puio AVERTISSEMENT DE LA PREMIÈRE ÉDITION. Les principes de la culture forestière sont main- tenant, dans les pays forestiers, connus de tout le monde : propriétaires etrégisseurs, gardes et bûche- rons savent tous ce que c’est qu'une coupe d'ense- mencement, secondaire, définitive, d’éclaircie, etc. Depuis quelques années, une grande impulsion a été donnée aux travaux d'aménagement. Des Com- missions d'agents forestiers ont parcouru les forêts, tracant des lignes, étudiant les peuplements, créant des parcelles, des affectations, parlant de périodes, de coupes d’abri, de conversions, établissant des règles de gestion auxquelles les gardes ne compre- naientrien.J’avais été attaché, pendanttroisannées, à l’une de ces Commissions, dirigée par des Inspec- x AVERTISSEMENT. teurs de grande expérience, et les gardes me deman- dèrent un jour de leur expliquer ce que c'est qu'un Aménagement. J'y consentis, mais je m'’apercus bientôt que la tâche était assez difficile, et qu'il n'existait pas de livre à leur portée. C’est pour eux spécialement, c’est pour toutes les personnes qui ad- ministrent des forêts, que ce petit livre est publié. Il n’apprendra rien de neuf aux forestiers ni aux gens du métier ; mais s’il peut contribuer à vulgariser les saines notions de l’économie forestière et les prin- cipes qui servent à diriger une exploitation rai- sonnée de forêts, mon ambition sera satisfaite. À. PuTon. AVERTISSEMENT DE LA SECONDE ÉDITION. Le bienveillani accueil fait à ce petit livre a engagé l'éditeur à en publier une seconde édition. Je n'ai jamais eu la prétention d'écrire un traité d'aménage- ment, pour lequel il faut un savoir auire que le mien, et je désire préciser, plus encore que je le faisais en 1866, le caractère et le but de ce petit écrit. Pour régir et administrer convenablement une forêt, 1l faut connaître la culture de ses essences, savoir l'aménager et comprendre le smnécanisme de sonaménagement. La sylviculture et l'aménagement sont deux branches de la science forestière intinfe- mentlhées, s'éclairantetse fortifiant l’une par l’autre, mais correspondant à des idées distinctes. Je suppose acquises toutes les connaissances cul- turales ; — elles ont leurs livres et leurs auteurs spéciaux. XII : AVERTISSEMENT. Je n’ai pas pour but d'enseigner ni même d’indi- quer les procédés quiservent à faire l'aménagement d'une forêt; — c'est la matière de tout un traité et d’un Cours qui a été publié par M. Nanquette, le sa- vant directeur de l’École forestière de Nancy. J’aborde encore moins l’étude des théories et la discussion des doctrines ; — il y a, sur ce point, des livres parmi lesquels on doit citer les Études sur l'Aménagement des Forêts, de M. Tassy. Mon but, essentiellement restreint, est d'indiquer le mécanisme des méthodes les plususuelles d’amé- nagement, d'expliquer, en un mot, ce que c'est qu'un Aménagement et comment on établit les comptes d'une gestion de forêt en les foudant sur son aménagement. Ce livre d'Administration pratique tend à ré- pandre dans la gestion des forêts les idées d'ordre et de comptabilité dont les fortunes particulières ne sauraient pas plus se passer que la fortune publique. C'est à ce côté pratique, bien plus qu’à des notions scientifiques trop souvent incomplètes, que doivent, à mon sens, être limités les livres élémentaires. À. PurTon. L'AMÉNAGEMENT DES FORÊTS. PREMIÈRE PARTIE. Notions d’économie forestière. CHAPITRE PREMIER. DE L'EXPLOITATION DES FORÊTS EN GÉNÉRAL, Capital d'exploitation. — Pour exploiter un terrain en forêt, comme pour l’exploiter en champ ou en pré, il faut, de toute nécessité, un capital, que les économistes ont appelé capital où matériel d'exploitation. En agriculture , ce capital est formé par les bâtiments de la ferme, par les semences, par le bétail et les instruments de culture ; une par- tie est immeuble, l’autre partie est généralement meuble. En sylviculture, au contraire, le capital d'exploitation est toujours immeuble ; il est formé par un certain volume de bois représentant une échelle d’âges graduée de 1 à 20 ans, par exemple, pour un taillis qu’on exploite à 20 ans, ou de 1 à 120 ans pour une futaie, si on exploite celle-ci à ce dernier âge. 9 ÉCONOMIE FORESTIÉÈRE. On conçoit dès lors la différence qui existe entre la propriété agricole et la propriété forestière: en agriculture, si l'exploitant fait mal ses affaires, ou "si des circonstances l’obligent à liquider, il ne peut généralement vendre les bâtiments sans la terre elle-même; car, sans elle, ils n’auraient point de valeur. En sylviculture, au contraire, l'exploitant peut faire argent de tout le matériel-bois qui se {trouve sur la propriété, et alors la terre reste sans livrer de produits pendant longtemps, pendant tout le temps qui est nécessaire à la nature pour recons- tituer des bois exploitables. Ceci explique comment il est nécessaire qu'une administration publique veille à la conservation du matériel d'exploitation dans les forêts de l’État et dans celles des communes et des établissements publics; car ces êtres moraux ne sont, dans l’ordre social, que des usufruitiers et doivent transmettre aux générations futures la pro- priété munie de son matériel d'exploitation complet. L'intérêt public aurait trop à souffrir, si pour une circonstance quelconque, même très-urgente, on venait à l’entamer d’une manière générale, car un pareil capital ne se reforme pas avec de largent comme les bâtiments d’une ferme, mais par le temps seul et par un temps souvent fort long. Notons encore une autre différence entre le capital d’une exploitation agricole et le matériel destiné à DE L'EXPLOITATION DES FORÊTS. - l'exploitation d’une forêt: en agriculture, le pro- priétaire qui a besoin d'argent peut vendre son bé- tail, ses charrues, ses voitures; généralement, ces instruments d'exploitation sont achetés par des cultivateurs et vont servir à monter une autre exploitation agricole. Un individu peut être gêné, mais la société n’en souffre pas. Le propriétaire d’une forêt, au contraire, est toujours tenté, quand de mauvais jours surviennent, de vendre une partie des boisqui forment l’échelle d’âges nécessaire pour une bonne exploitation ‘, et il arrive un double malheur. Le premier est que le matériel vendu ne va pas à une autre exploitation; il ya diminu- tion dans le nombre des outils qui travaillent dans un pays à la production ligneuse. Le second vient de ce que, la portion de bois prise sur le ma- tériel d'exploitation étant vendue en chauffage ou en bois de service, l'offre de la marchandise peut dépasser la demande. La production peut n'être plus en rapport avec la consommation ; et, les prix s’avilissant, l'intérêt public souffre , parce que les propriétaires voisins n’obtiennent plus un prix ré- munérateur, parce que les usines qui usent du bois 1 Le mot exploitation a une autre acception plus restreinte et désigne l’opération qui consiste à couper, à façonner et à vider les bois d’une coupe. Nous l’emploierons rarement dans ce dernier sens; il aura dans la suite, comme ici, le sens économique de: faire valoir, conduire une en- treprise agricole, forestière ou industrielle, 4 ÉCONOMIE FORESTIÈRE. sont un instant dans l’abondance pour le payer plus tard trop cher, quand la rareté sera venue, parce qu'enfin une denrée précieuse, en ce sens que le : temps seul, et non la main des hommes, en est l’ouvrier, a été avilie et gaspillée. Il n’est nul besoin d’être agronome pour savoir qu'il y a dans tous les pays, la grande et la petite culture, l’une travaillant sur quelques champs avec de simples outils et quelques engrais achetés, l’autre constituée par des bâtiments d’exploitation, des machines agricoles, une certaine étendue de terres. Il y a aussi la grande et la petite culture de forêts: il y a les FUTAIES, qui se reproduisent par les se- mences, et les TAILLIS, qui se reproduisent par les rejets des souches. Cette division correspond aux exploitations de forêts constituées par un gros ou par un petit capital d'exploitation, parce que les arbres n'arrivent, en général, à produire des semences qu'à un âge avancé, entrainant ainsi une longue échelle d’âges, un matériel considérable, tandis que la faculté qu'ont certaines essences de pro- duire des rejets permet d'exploiter une forêt dans un court espace de temps et avec un faible matériel sur pied. Ce fait peut se constater pour deux terres de 120 hectares traitées, par exemple, l’une en taillis à 20 ans, l’autre en futaie à 120 ans. Pour la futaie, Supposons que l’hectare de bois produise DE L’EXPLOITATION DES FORÊTS. 5 690 mètres cubes 1 à l'âge de 120 ans; le matériel d’exploi- tation des 120 hectares sera formé par une suite de peu- plements âgés de 1 à 120 ans, dont le volume suit une échelle ascendante de zéro à 600 mètres cubes, soit une moyenne approximative de 300 mètres cubes. On peut donc représenter le volume du matériel d'exploitation par 120h X 300mcc — 36,000mce, Pour le taillis. Un hectare de taillis de 20 ans pouvant fournir 50 mètres cubes, le matériel d'exploitation, c’est- à-dire le volume des bois âgés de 1 à 20 ans, s’évaluera par une semblable moyenne approximativement à 120h X 25mcc — 3000mcc, Le producteur de bois par le moyen de la futaie devra posséder un capital de 36,000 mètres cubes, tandis que son voisin, producteur de bois par le ré- gime du tallis, pourra exploiter la même terre avec un outillage douze fois moindre. On voit donc déjà qu’il faut ètre très-riche pour produire du bois par le moyen de la futaie et que l’État et les communes sont, en France, d’une ma- nière générale du moins, les seuls propriétaires assez riches pour tenir une aussi grosse culture, assez à l’abri du besoin pour n'être pas tentés à chaque instant de mettre la main sur le matériel d'exploitation, et vivant assez longtemps pour pouvoir attendre la formation d’un aussi gros capi- { L'unité adoptée est le mètre cube, volume réel, plein, ou mètre cube en grume des forestiers. Le mot stère ne s'applique qu'aux bois de chauffage il ne représente qu’une quantité indéterminée, variant avec l’empilage, ef n’est susceptible d'aucune comparaison. 6 ÉCONOMIE FORESTIÈRE. tal. Si l’on veut classer, à cet égard, les exploita- tions des terres à bois, on peut dire que la pro- . priété privée forme la petite culture et que les êtres moraux impérissables sont seuls susceptibles de la grande culture forestière. Il ya pour ce classement d’autres raisons non moins puissantes. Les produits de l’agriculture sont toujours les mêmes, qu'ils viennent du champ de l'artisan ou du domaine du grand propriétaire : ce sont tou- jours des blés, des fourrages, du bétail. Dans les forêts, les choses se passent autrement: les taillis ne produisent guère que de la charbonnette, des fagots et des menus bois; aux futaies seules est réservée la production des planches, des traverses de chemin de fer et des bois de service. Or l’une et l’autre production sont égalernent nécessaires au pays, et comme il n’y aurait peut-être pas de pro- priétaires assez riches pour avoir, et surtout pour garder, des futaies produisant des bois.de fortes dimensions, l’intérêt publie fait un devoir à l’État et aux communes de posséder des exploitations de fo- rèts capables de fournir à la société ces objets de première nécessité. ù Production. — La production générale et, par suite, la richesse d’un pays gagnent et s’accroissent par la grande culture forestière. Si, en effet, nous DE L'EXPLOITATION DES FORÊTS. 7 revenons aux deux exemples déjà cités et qui seront conservés dans la suite pour la facilité du raisonne- ment ‘, on voit que le taillis peut rapporter, par hectare et par an, 2 1/2 mètres cubes qui, à rai- son de 8 francs l’un, portent la production annuelle à 20 francs par hectare. 5H6mec 20 ans — 92mce 500 Le même bois traité en futaie peut rapporter au contraire cinq mètres cubes par hectare, 600mec 120 ans et si l’on y ajoute le produit des éclaircies (évalué pour le moins à 15 p. 100 en sus), on arrive à ümc,750 de production annuelle, dont la valeur s'élève souvent, à raison du bois de service, à 15 fr. par mètre cube, de sorte que la terre rapporterait par an 81 francs par hectare : — 5mcc pmec X 15f — 75 fr 0,750 X 8 — 6 a ——— MOtRE 7 81 On a calculé que si toutes les forêts qui existent en France étaient traitées en futaie, on arriverait à 1 Les taillis s'exploitent à des âges qui varient de 6 à 30 et 35 ans, selon les essences. IL faut 150 et 200 ans pour produire un chêne ou un sapin de bonne dimension, 300 ans pour certains mélèzes des Alpes. On peut dire que les révolutions de 120 ans sont, en général, trop faibles pour nos principales essences. 8 | ÉCONOMIE FORESTIÈRE. augmenter, dans l'avenir, leur production de 45. millions de mètres cubes de bois et de 290 millions de francs. C’est plus de la moitié de nos contribu- “tions directes, c’est plus que l’intérèt de notre con. tribution de guerre !. Mais sur huit millions d'hectares de forêts qui: existent en France, l’État en possède à peine un million, les communes deux; et les forèts des par- üiculiers sont, pour cinq millions d'hectares (près des trois quarts de la contenance totale) exploitées presque uniquement en taillis. Rente. — Comment se fait-il donc, puisque les futaies rapportent plus en matière et en argent. que les taillis, que les particuliers possèdent si peu de futaies et s’en tiennent généralement aux. taillis ? La raison en est fort simple : Le particulier travaille pour son compte; il n’est, pas plus tenu de fournir du bois au pays, qu’il n’est obligé de procurer du travail aux ouvriers, ou des matières premières à l’industrie. Il ne produit du bois que parce que le bois lui produit de l'argent et parce qu’il trouve dans la forêt un placement avan- tageux et sûr. Eh bien! comptons, et reprenons notre exemple : en évaluant à 300 francs par hec- tare le sol de nos 120 hectares de forêt, nous aurons, 1 M. Tassy, Études sur l'aménagement des forêts, 2e édit., p. 169. PRE À DE L'EXPLOITATION DES FORÊTS. 9 pour lévaluation approximative du capital engagé dans l'exploitation en taillis : 19 Sol, 120 hectares, à 300 fr. . . . . . . 36,000fr. 20 Matériel-bois, 3000 mètres cubes, à 5 fr., prix calculé à raison des taillis en croissance. . 15,000 Potgl..". "06000 Les produits sont : 6 hectares par an, à 50 mètres cubes l'un, soit 500 mètres cubes, évalués 8 fr. . . . 2400 fr. » De sorte que le Éopnhaire a son argent placé à envi- ron 4 1/2 p. 100. Faisons le mème calcul pour la futaie ; le capital engagé se COMpose : | a Danol.-. . . . . . - - - 36,000fr. 20 Dé }la valeur en PE di 26, 000 mètres cubes formant le matériel-bois, soit à 11 fr. l'un 396,000 Total . . . . 432,000fr. Les produits sont: 1° Un hectare de 600 mètres cubes, à 15 fr. 9000fr. 29 15 p. 100 cn sus pour les ee soit 90 mètres cubes, à 8 fr. . . . KA 720 Fotal-: "7. 9720 _ De sorte que les 432,000 fr. rapportent environ 2 p. 100. On voit donc que la futaie, tout en pouvant pro- duire près de trois fois plus en volume et cinq fais plus en argent que le tailis, fournit au propriétaire une rente bien plus fable, quand on compare la production au capital engagé. Or, dans notre so- ciété, bien peu de personnes sont assez riches pour se contenter de faire rapporter 2 0/0, et souvent moins, à leur argent. 10 ÉCONOMIE FORESTIÈRE. Si, par un concours de circonstances, une famille est assez riche pour se contenter de ce faible taux . de placement, il n’y a nulle témérité à avancer que cet état ne durera pas au delà de deux ou trois gé- nérations. Sans parler des revers et de l’instabilité qui caractérisent les fortunes particulières, il arrivera que des partages de descendants viendront démem- brer une exploitation dont le temps et la fixité sont les conditions essentielles. Il arrivera d’ailleurs que les particuliers feront le calcul suivant : Le possesseur d’une futaie de boiïs feuillus de 120 hec- tares ayant un matériel de 36,000 mètres cubes, peut réa- liser tout ce qui n’est pas nécessaire pour constituer une forêt de taillis, c’est-à-dire 36,000mcc — 3000mcc — 33,000mcc; cette réalisation lui procurera, à 10 fr. environ par mètre cube, une somme de 330,000 fr. S'il veut continuer à avoir sa fortune placée en forêt, il pourra, avec cet argent, acheter plus de six fois autant de taillis, dont la valeur capitale n’est que de 51,000 fr. par 120 hectares. Il aura ainsi; 19 Son ancienne forêt, 120b, valant 51,000f, rapport. 2,400f 20 Son acquisition . . 779 330,000 15,500 895 381,000 17,900 Ainsi, à la place d'une forêt de 120 hect. valant 432,000 fr. et rapportant 9720 fr., il aura 895 hect. valant 381,000 fr. et rapportant 17,900 fr. : sept fois plus de terre et près du double de revenus! et cela avec la même sécurité et la même nature de placement. Quel est le propriétaire qui hésiterait? DE L'EXPLOITATION DES FORÊTS. 11 Mais ces 895 hectares traités en taillis ne livreront à la société que 2235 mètres cubes de matière à con- sommer et à travailler (2mcc,500 par hectare) tandis qu’exploitées en futaie, ces mêmes terres pourraient produire 5145 mètres cubes (5ncc,750 par hectare) de matière bien autrement précieuse par sa valeur et par la quantité et l'utilité du travail qui en résulte- rait. La futaie aurait livré à la société trois fois plus d'éléments de travail et d'industrie, cinq fois plus de valeurs d'utilité et d'échange. Or en quoi ces con- sidérations importent-elles aux particuliers unique- ment préoccupés du placement de leur argent? Aussi toutes les futaies possédées jadis par la noblesse et par l’Église, qui ont été confisquées et vendues à la Révolution, toutes les forêts de l’État que des aliénations successives ont fait entrer dans le commerce, ont-elles été ramenées, sauf de rares exeptions, à des exploitations à petit capital, seules compatibles avec l’état de la fortune des particuliers. Remarquons, en outre, que le capital d'exploitation destiné à la production des bois de service une fois détruit, ne se reconstitue pas comme celui d’une ex- ploitation agricole ou comme l'outillage d’une usine, Avec de l'argent, on remonte ceux-ci en une seule année ; à l’industrie forestière, il faut un temps très-long, un temps presque toujours séculaire pour reproduire son capital. 19: ÉCONOMIE FORESTIÈRE. Il est donc vrai de dire qu’en industrie forestière l'intérêt dés particuliers est contraire à la conser- vation d’une exploitation en futaie et qu'ils sont ‘incapables de devenir producteurs soutenus de bois de fortes dimensions. Rôle des forêts de l'État. — Cette situation écono-- mique de la propriété particulière est aujourd’hui consacrée par les modifications introduites successi- vement duns son régime légal. L'ancien ordre suc- cessoral qui tendait à conserver dans certaines fa- milles les grands patrimoines est aboli et la législation moderne soumet tous les héritages à la loi d’un. morcellement indéfini. : Notre ancien droit coutumier, en immobilisant les arbres de futaie et en les attachant au sol dont ils devenaient en quelque sorte partie intégrante, les. faisait échapper à l’action destructive des usufrui- tiers, des usagers et de tous ceux qui ont sur les immeubles une jouissance temporaire. La lésisla- tion, devenue positive comme la société elle-même, n’impose plus aux Jouissances temporaires d’autre règle que celle de la liberté des conventions. . Le droit de préemption, donné à la marine sur les bois des particuliers et aboli en 1837, faisait que les ressources des forêts domaniales se ménageaient au profit des générations futures. Tout cela a disparu et devait disparaître dans une: DE L'EXPLOITATION DES FORÉTS. 43 société démocratique qui à pour caractère une im- mense expansion vers le travail et léchange. Dans notre France, comme dans toutes les sociétés mo- dernes, il n’y a donc que les êtres moraux impéris- sables qui sont assez riches et surtout assez vivaces pour consacrer leurs forêts à la production des bois de fortes dimensions dont le travail national ne pourra jamais se passer, malgré l’emploi du fer dans les constructions. Or, de ce côté, il y a aussi bien des changements. Sous l’ancienne monarchie, il y avait trois natures d'êtres moraux impérissables ayant le droit illimité de propriété : l'État, les communes et l’Église. Cette dernière ayant perdu, depuis la Révolution, la liberté de posséder, au moins pour les communautés reli- gieuses, l’État reste seul, avec les communes, en qua- lité de grand propriétaire. Nos puissantes compagnies financières sont, en effet, bien plus des sociétés de crédit et de travail que des associations d'épargne ; elles sont loin d’ailleurs d’être impérissables,. Les communes propriétaires de forêts étaient jadis soumises par une antique et nationale législa- tion à l'obligation de consacrer un quart de leurs propriétés à élever des futaies dans l'intérêt général, Rendues à la liberté et ramenées à n'être plus qu'une simple manifestation de l'intérêt local, les communes françaises ont été dispensées de l’obli- 14 ÉCONOMIE FORESTIÈRE. gation de fournir cette production coûteuse. Leur quart de réserve n’est plus qu’une simple mesure de prévoyance que le Code de 1827 leur impose et ” dont souvent même il leur permet de se dispenser, Allez donc demander aujourd’hui à une commune des Pyrénées de laisser croître un quart de ses bois en futaie et de s’interdire d’y toucher pendant un siècle sous prétexte que les populations du nord ou de l’ouest peuvent avoir besoin d'arbres séculaires ! Cela n’est plus dans des mœurs qui ont songé, un instant, a ériger l’égoisme local à la hauteur d’un principe social. L'État reste donc seul capable en France de con- sacrer ses forêts à la production des grands bois, matière indispensable dont le temps et l’épargne sont les seuls ouvriers, Ajoutons que c’est pour lui une obligation impé- rieuse, un devoir national. Supposez un instant que par suite d’une vente gé- nérale,; si souvent conseillée et si souvent repoussée par le bon sens public, toutes les forêts de l’État aient passé aux mains des particuliers. Pour que ceux-ci aient intérêt à conserver à la consommation des richesses accumulées qui constituent une si coûteuse exploitation, il faudrait que le prix des pro- duits vint à s’élever d’une facon calamiteuse: on a calculé, en effet, que, pour donner au propriétaire DE L'EXPLOITATION DES FORÊTS. 45 un taux convenable, le prix de revient du mètre cube de bois de service serait de plus de 500 francs, et encore ce taux ne serait jamais bien élevé, car le capital d'exploitation augmente de valeur à mesure que la valeur du mètre cube augmente. Une pareille situation ne pourrait subsister, et les bois venus de l’étranger, faisant sur nos marchés concurrence aux bois indigènes, les particuliers cesseraient bien vite une exploitation si peu remuné- ratrice, si inconcilable avec leur intérêt. Les forèts de France, ramenées à la petite culture forestière, ne livreraient plus à la consommation, comme le prouve l'exemple du passé, que des bois de menu chauffage et de petit service. Il faudrait avoir recours aux violences de la loi ; il faudrait limiter les prix par un maximum, et forcer les particuliers, par des peines sévères, à con- server leurs futaies tout en continuant à recevoir les bois de l'étranger, situation pleine d’injustice qui ferait peser sur les uns un impôt inique, car on les forcerait à vendre aux autres, à très-bon marché, ce qui leur coûte très-cher à produire. Ou bien il faudrait interdire le marché français aux bois étrangers, entourer la patrie d’une de ces murailles prohibitives que réprouvent les lois écono- miques du travail et qui arrètent le développement des sociétés modernes. 16 ÉCONOMIE FORESTIÈRE. Que l’on necroie pas à l'existence de forêts vierges, inexploitées dans des pays étrangers, où le commerce ira alimenter le travail national. Certains livres ne manquent jamais de parler de ces mines inépui- sables à l'appui d’étranges et captieuses théories. Aucun ne cite l'emplacement de ces greniers d’abon- dance, et dans la vieille Europe, comme dans le Nouveau-Monde, le cri d'alarme commence à reten- tir'. Eh bien, supposez qu'il existe en quelque heureux pays des ressources forestières assez puis- santes pour subvenir aux besoins incessants de nos chemins de fer, de notre marine, de nos vignes, de nos constructions, de tous les besoins de notre dé- vorante civilisation. Supposez également qu'à la suite de la vente de toutes les forêts de l’État, les forêts soient réduites à ne fournir que des taillis et des bois de feu. Est-ce que, dans ces conditions, les États assez heureux et assez sages pour conserver leurs chênes et leurs sapins ne pourront pas nous les faire payer fort cher? Ne pourront-ils pas, en frap- pant leurs bois de droits de sortie, lever sur la France le plus désastreux des impôts? lui faire la ouerre la plus terrible, la guerre au travail? Voilà donc où nous conduirait la vente générale des forêts de l’État: 4 Voir un article publié dans la Revue des Deux-Mondes, en 1871, par M. Broilliard professeur à l'École forestière, sur la réserve des chênes d'aveniz | DE LEXPLOITATION DES FORÊTS. 47 Avec la liberté du commerce à l’exportation et à l'importation : la destruction de nos richesses fores- tières, la mise du travail français aux mains de l'étranger ! Avec la liberté de l'importation, mais la contrainte des propriétaires de forêts : un impôt inégal, inique, pesant sur les uns au profit des autres. Avec la prohibition d'entrée des bois étrangers : une élévation effrayante dans le prix des bois d'œuvre, calamiteuse pour notre travail, un impôt nouveau sur le consommateur, impôt d'autant plus dur à supporter qu’il est impossible d’en prévoir les conséquences et d'en mesurer les effets. C’est une production coûteuse que celle des grands bois; elle coûte beaucoup de temps et beaucoup d’ar- gent; l’État peut seul l’entreprendre, et il doit la faire sur toutes les forêts qu’il possède. Il est temps de songer que les forêts de l’État sont destinées à produire du bois, des grands bois sur- tout, et non de l'argent. La Révolution a trouvé l'État riche de deux millions et demi d'hectares de forêts ; après 84 ans, le domaine est réduit à 900,000 hec- tares. Il est temps de penser à l’avenir! {8 ÉCONOMIE FORESTIÈRE. CHAPITRE I, DE L'AMÉNAGEMENT EN GÉNÉRAL. Définition. — Je me suis peut-être trop étendi sur ces considérations ; mais mon but a été de montrer combien est utile, combien est commandée par l'intérêt général la conservation du capital d’ex ploitation qui assure la production forestière. Là es le véritable rôle de l'administration forestière, qui nc doit livrer à la consommation que la production e ne jamais entamer le capital. L'aménagement es une opération qui a pour résultat de permettre l’exécution facile de ce but élevé. On en conçoit tout de suite la nécessité, car dan: une masse de forêts, il n’est pas facile, au premier abord, de distinguer ce qui est production de c« qui est capital, puisque, l’un et l’autre étant du bois. la coupe annuelle n’est, en réalité, qu’une partie du capital rendue libre par la végétation de chaque année. | L'aménagement est une opération qui a poui but de déterminer le matériel d'exploitation qu convient le mieux aux intérêts du propriétaire. et de régler la nature, la quotité, l'ordre et la marche des coupes qui, tout en laissant intact ce matériel, constituent la production annuelle. DE L'AMÉNACEMENT EN GÉNÉRAL. 19 Cette définition a besoin de quelques explications pour être bien comprise. Avant de les donner, il est nécessaire d'entrer dans certains détails. Anciennes méthodes. — L'aménagement est une ‘opération aussi distincte de la culture forestière qu’en industrie la conduite de l'affaire est distincte de la fabrication, et qu’en agriculture l’assolement et la ‘constitution de la ferme sont distincts du travail agricole. La grande différence, c’est qu’en industrie on ne peut jamais confondre les produits avec le ma- tériel d'exploitation ; en agriculture, la confusion est quelquefois possible; en sylviculture, elle est tou- jours à craindre. La question que doit se poser le propriétaire d’une exploitation forestière se réduit à un problème d’un énoncé très-simple : Une forêt doit-elle s’exploiter à cent vingt ans? La partie à couper tous les ans est la production annuelle, c’est-à-dire l’acerois- sement du matériel-bois qui est constitué par une échelle d’âges graduée de un à cent vingt ans. Si done on pouvait déterminer, d’une manière exacte et précise, l’accroissement annuel, la question serait résolue; car, en coupant tous les ans le volume ainsi exactement déterminé, on serait certain de laisser toujours le matériel intact. Mais on ne connait pas encore la loi de la végétation forestière, et les travaux qui ont été fails sur cette grave question n’ont point 20 ÉCONOMIE FORESTIÈRE. encore acquis ce degré de certitude qui leur donn une portée pratique. | Les anciennes méthodes d'aménagement de Hartig, des de Salomon étaient fondées sur cett solution directe : on déterminait, par des calcul d’accroissement, le volume que pouvait fournir jusqu’au moment de l’exploitation, chacune des dif férentes parties de la forêt; on faisait masse du vo Jume tolal à recueillir pendant les cent vingt ans d la révolution, et la cent-vingtième partie de ce volum formait la production annuelle que l’on devait prendr sur les points où se manifestaient les exigences cul turales. Ces méthodes plus ou moins compliquées, basée sur des lois d’accroissement plus ou moins hypothé tiques , n'ayant point donné les résultats qu'ot pouvait désirer, on a renversé la question; et, n pouvant déterminer d’une manière précise l’accrois sement annuel du capital d'exploitation, c’est-à dire le volume à couper, pour le laisser toujour intact, un a cherché à déterminer le capital lui. même, ou plutôt un cadre, une combinaison tell que l’on soit sûr que les exploitations ne l’entame. ront jamais. On verra plus loin que cette combinaison se bor nera, pour les taillis, à une simple division de 1 contenance en autant de coupes que d’années, e DE L'AMÉNAGEMENT EN GÉNÉRAL. D à pour les futaies, à de larges coupures faites sur le terrain pour correspondre à un certain nombre d'années avec l'estimation du volume des bois actuellement exploitables : c’est à MM. Lorentz et Parade qu'est due, en France, cette méthode sim- plifiée si facile à appliquer, si féconde en résultats; c'est à MM. Tassy et Nanquette que l’on doit d’en avoir étendu les applications et développé la pra- tique. Matériel d'exploitation. — Avant d'entrer dans l'examen des combinaisons qui constituent les mé- thodes d'aménagement, je dois insister sur la ma- nière dont est constitué le capital d’exploitation des forêts. Un propriétaire de 120 hectares de terrain veut-il produire d’une manière soutenue, annuelle, des bois âgés de 120 ans? il devra posséder : 1 hectare peuplé de bois de 1 an 1 hectare id. de 2 ans 1 hectare id. de 3 ans et ainsi de suite, de sorte qu’en exploitant le cent- vingtième hectare âgé aujourd’hui de cent vingt ans, il pourra exploiter l’année suivante le cent-dix-neu- vième qui a actuellement cent dix-neuf ans, mais aura, l’an prochain, cent vingt ans, etc., etc. Si ce 1 Nous ferons remarquer que les mots «capital et matériel d’exploita- tion» seront toujours employés concurremment et comme synonymes, sans que le premier entraîne aucune idée d'argent. 2% ÉCONOMIE FORESTIÈRE. propriétaire possède ainsi cent vingt hectares dont les peuplements soient en gradation d’äge et dans l'état de végétation correspondant à chaque âge, il aura une forêt capable de lui fournir tous les ans un revenu parfaitement soutenu, une exploitation dont le matériel sera parfaitement constitué. Trois éléments entrent donc dans la constitution du capital d'exploitation: l’éfat de végétation, la contenance et l’âge. Il faut que les âges soient gra- dués de un à cent vingt ans; que les bois de chaque âge occupent des contenances égales ou proportion- nées aux différences qui existent dans les conditions de la végétation dans la propriété ; qu’il y ait enfin, pour chaque âge, un état de peuplement ayant la consistance et le volume conformes aux lois de la vé- gétation dans la circonstance donnée. Car il faut que, tous les ans, la coupe porte sur une contenance équivalente au cent-vingtième de la forêt — sur l’âge de cent vingt ans — et sur cette partie du volume que l’on ne peut déterminer à priori et qui est l’ac- croissément. Il est nécessaire d’entrer dans quelques détails sur chacun de ces trois éléments pour bien faire com- prendre les conditions économiques de l'exploitation forestière. Nous simplifierons ces détails en suppo- sant que les conditions générales de la végétation sont les mêmes dans la localité où est située la forêt. : DE L'AMÉNAGEMENT EN GÉNÉRAL. 2% Nous nous affranchirons ainsi de l'obligation de proportionner ces trois éléments entre eux ?. - Relativement à la contenance, il est facile de com- prendre que pour une terre dont le sol, le chmat, la situation sont sensiblement les mêmes, des conte- nances égales produiront égale quantité de bois. Ce- lui qui couperait, tous les ans, un des hectares de l'exemple qui nous occupe, en commençant par le dernier et en le repeuplant immédiatement après la coupe, aurait le capital d'exploitation le mieux et le plus simplement constitué. Il en résulte qu'il faut une certaine étendue de terres pour former une exploitation complète de forèt. Il faut, en effet, pou- voir cultiver convenablement les bois de chaque ca- tégorie et Les traiter suivant les exigences qu’ils ont à chaque âge de leur vie. Le véritable producteur de bois doit posséder une terre assez grande pour que chaque classe d'âge ait un emplacement suffisant. Celui qui ne possède que quelques arbres n’a pas une exploitation constituée dans le sens de ce que nous appelons une forêt. Pour les forêts de faible étendue, on a imaginé un mode spécial, Le jardinage; mais, même dans ce cas, les règles d'exploitation reposent 1 On a imaginé un certain nombre de combinaisons d'aménagement pour proportionner les éléments du capital d'exploitation, la contenance à la fertilité, le temps au volume. Ces méthodes sont peu usitées, et l’éta- blissement des séries d'exploitation, dont nous parlerons plus loin, fournit un moyen très-simple et, en général, suffisant pour parer à de trop grandes négalités dans les conditions de la végétation. 94 ÉCONOMIE FORESTIÈRE. toujours sur le principe que le matériel d’exploita- tion n’est constitué que lorsque les bois de chaque àge occupent leur part respective de la contenance. L'âge entre dans la constitution du matériel d'exploitation comme second élément. C’est la suc- cession non interrompue des âges, suivant une échelle ascendante de un à cent vingt ans, qui per- met seule de produire, tous les ans, des bois de cent vingt ans. Les conditions du travail et les habitudes de la vie amenant la reproduction des mêmes besoins tous les ans, l'aménagement doit tendre à livrer les mêmes produits à la consommation chaque année. Quand on dit : les mêmes produits, il s’agit évi- demment d’une approximation que comporte la na- ture même de la production. La gradation des âges peut être considérée comme acquise lorsqu'il existe entre eux des écarts de 5, 10 années et même plus selon les cas. Pour les petites propriétés, l'aménage- ment peut tendre à fournir des coupes annales ou biennales et à s'affranchir ainsi de l'obligation d’un revenu annuel qui est la règle générale des grands propriétaires, comme l’État et les communes. Nous avons indiqué l’état de végétation comme le troisième élément de la constitution du matériel d'exploitation. La végétation des arbres croissant ensemble sur un terrain produit ce que les forestiers appellent un peuplement, dont la valeur varie avec DE L'AMÉNAGEMENT EN GÉNÉRAL. 25 chaque âge suivant des lois naturelles dont l'existence est certaine. Malheureusement ces lois de la végéta- tion sont fort peu connues au point de vue expérimen- tal et nous ne pouvons qu’en indiquer l'existence. Pour que les peuplements correspondant à chaque âge soient bien constitués relativement à la formation du capital d'exploitation, il faut qu’ils comportent la consistance et le volume que la nature assigne à chaque âge dans des conditions données de végéta- tion. La consistance est relative au nombre des tiges à l’hectare; le volume s’exprime par le nombre de mètres cubes par hectare. Pendant que le premier nombre suit une marche décroissante avec l’âge, l’autre suit une marche ascendante, sans que l'on puisse encore exprimer numériquement la loi de cette marche. Le nombre des tiges par hectare débute par être très-grand dès les premiers âges de la vie d’un peu- plement. Un certain nombre périssent étouffées par les plus vigoureuses, et la quantité des tiges va suc- cessivement en diminuant au fur et à mesure que leur grosseur s’accroit. C’est sur ce fait qu’est fondée la pratique des éclaircies, qui sera exposée au chapitre des futaies pleines. On conçoit que la connaissance de cette loi de la végétation, c’est-à-dire du nombre des tiges par hectare pour chaque essence et pour les différentes conditions de sol et de climat, serait une 26 ÉCONOMIE FORESTIÈRE. précieuse règle pour la conduite de ces opérations délicates qui n’ont aujourd’hui pour direction que l'expérience et le coup d'œil des forestiers. a figure ci-jointe donne une idée de cette loi de décroissance du nombre des tiges à l’hectare. 000 RE SE PÉOERRES 20 30. 40 50 60 .70 80 90 100 ‘110 120 130 © Ech Fig. 1. — Décroissance du nombre des tiges à l’hectare. Sur une ligne droite divisée en parties égales cor- respondant à chaque dizaine d'années, on a élevé des perpendiculaires représentant, à qe de un demi- millimètre par cent tiges, le nombre de tiges à l’hec- tare. De cetle façon, en appliquant sur la courbe une règle divisée en millimètres, on peut avoir une idée du nombre de tiges à l’hectare que doit présenter un peuplement à chaque âge. La courbe a été construite pour des peuplements d’essences mélangées de hêtre et de sapin; 1l est évident qu’elle varie avec chaque essence et avec les conditions de la végétation ; aussi ne doit-elle être considérée que comme un simple DE L'AMÉNAGEMENT EN GÉNÉRAL. 24 renseignement destiné à appeler Pattention sur ce point encore peu expérimenté de là constitution des peuplements. | Quand un hectare de forêt a vécu de sa vie nor- male et régulière, sans accident et sans trouble dans sa végétation, il doit présenter un volume de bois spécial à chaque âge, à chaque essence et variant avec le climat et la situation du lieu. Cette échelle DEL PETER LITE 1200/MCC ha: PETITE LL #ODA CII RS st ss Li) Æ S “= LI A 3 E EN ns à d re 30 40 50 60 70 80 90 400 110 120 130 4140 ANS Fig. 2. — Courbe des volumes à l’hectare, des volumes correspondant à chaque âge constitue une seconde loi de la végétation, loi encore incon- nue et qui ne nous sera révélée que par des expé- riences nombreuses faites pour toutes les essences et dans chaque localité. La figure ci-jointe présente un essai de construction de cette courbe d’après des tables publiées par les administrations allemandes pour cinq essences principales. Les volumes sont représentés par des perpendicu- 28 ÉCONOMIE FORESTIÈRE. laires élevées à chaque division d’âges et d’une lon- gueur calculée à raison d’un quart de millimètre par dix mètres cubes. La courbe donne ainsi les vo- lumes de l’hectare à chaque catégorie d’âges ; mais le lecteur n’y doit voir qu’un simple renseignement, car les expériences sont loin d’être assez nombreuses et assez concluantes pour permettre de construire, même d’une manière approximative, une courbe de la végétation. La connaissance de cette courbe serait fort utile non-seulement pour bien régler la constitution du matériel d'exploitation, mais encore pour résoudre les questions les plus importantes de l’économie forestière ; celles, par exemple, de savoir à quel âge il faut régler l’exploitation d’une forêt pour avoir la plus grande quantité de produits en matière eu égard au capital engagé, celle de la valeur de ce capital, etc. Dans l’état actuel, les forestiers se bornent à expri- mer l’état des peuplements par des noms particuliers : jeunes semis, fourrés, gaulis, perchis, hauts per- chis, jeune futaie, futaie pour les forêts traitées en futaie pleine; recrüs, jeunes taillis, taillis, vieux taillis pour les forêts traitées en taillis. Ces noms n’expriment que l’état des peuplements par rapport à la grosseur des tiges et n’indiquent rien quant au nombre des tiges à l’hectare et à leur volume. Cette DE L'AMÉNAGEMENT EN GÉNÉRAL. 29 . condition importante s'exprime par des adjectifs : clair, serré, complet, etc.! Quoi qu’il en soit, l’état des peuplements à raison de leur végétation dépend toujours d’un élément principal: l’âge; et quand nous avons dit que le ma- tériel d’une exploitation de forêt à cent vingt ans comporte une échelle d’âges graduée de un à cent vingt ans, nous avons, par une formule synthétique, entendu que l’on doit avoir une suite de peuple- ments correspondant à des âges gradués de un à cent vingt ans. Il était nécessaire cependant de l'expliquer pour bien en indiquer le sens et la portée, Explications. — Nous sommes en mesure main- tenant de revenir sur la définition générale de l’a- ménagement et d'en peser exactement les termes. 4° Quant j'ai dit que le premier but de l’aménage- ment était de déterminer exactement le matériel d'exploitation, il ne faut pas croire qu’on doive l’éva- luer en volume ou en argent. Rien de tout cela n’est utile. Ce matériel doit être, pendant tout le temps de l'exploitation, invariable et constant, c’est-à-dire offrir toujours dans une même proportion les élé- ments d’âges, de contenance et de peuplement qui le constituent. On évaluera bien quelques parties en contenance et en volume pour régler les quantités à 1 M. Bagneris, Manuel de sylviculture, 1873, p. 5. 930 ÉCONOMIE FORESTIÈRE. exploiter; mais il suffira, pour déterminer le maté- riel lui-même, de le délimiter et de le régler de telle sorte que les coupes ne puissent jamais l’entamer. Les combinaisons d'aménagement devront être con- çues de manière que la végétation de chaque année répare les quantités exploitées. 20 Celui qui entreprend une exploitation forestière doit, comme celui qui est à la tête d’une exploitation agricole, se proposer un but. Il peut vouloir produire une marchandise déterminée: des étais de mines, des perches à houblon, des planches, des charpentes ou de la simple charbonnette. Il peut ne pas s'inquiéter de la nature des produits et n’avoir en vue que la plus grande somme d'argent qu'il retirera de son immeuble relativement au capital engagé. Il peut aussi, s’il n’a souci que des intérêts du consomma- teur, chercher à produire la plus grande quantité de bois possible ou les marchandises les plus utiles. Ces différents buts sont autant de bases d’exploita- bilité *; ils correspondent à autant d'âges fixés pour l'exploitation d’une forêt. Je n’entrerai pas dans le détail des moyens que l’on emploie pour les déter- miner; cela sortirait du cadre et du but de ce livre, mais on voit que toute recherche d’exploitabilité aboutit toujours à la fixation de l’âge auquel on veut 1 Le terme d'exploitabitité désigne l’âge auquel un propriétaire doit coù- per ses bois pour satisfaire à un but déterminé. DE L'AMÉNAGEMENT EN GÉNÉRAL. 931 soumettre la révolution d’une forèt ‘. Or l’impor- tance, la valeur du capital d'exploitation d’une forêt dépendra tonjours de l’âge auquel on voudra couper les bois. Si on exploite à trente ans, le matériel sera formé par des peuplements de un à trente ans; si la révolution est de vingt ans, il sera formé par des bois âgés de un à vingt ans. On voit donc que les mots « déterminer le matériel d'exploitation » comprennent implicitement les recherches d'exploi- tabilité, la fixation de la révolution la plus avanta- geuse ; c'est même la première opération à effectuer pour cette détermination *. 3° Il semble aussi que la définition devrait relater un préliminaire à effectuer avant de chercher à dé- terminer ce matériel : la fixation du régime, taillis -ou futaie, et parmi ceux-ci, du mode de traite- ment : futaie pleine, futaie jardinée, taillis simple, taullis composé etc., auquel la forêt sera soumise. Remarquez bien que, la plupart du temps, le régime, le mode de traitement sont acquis, commandés par la nature des essences et la position du propriétaire. Du moment où il est possible de soumettre un 1 La révolution est le temps pendant lequel l'exploitation d'une forêt la parcourt tout entière et revient au point de départ. Les révolutions dont la durée ne correspond pas au terme choisi pour l’exploitabilité prennent le nom de révolution transitoire ou révolution préparatoire; c'est un cas _particulier de ce que nous appellerons en général période d'attente. 2 Voir M. Nanquette, Cours d'aménagement, ch. IV, pour les procédés -qui servent à fixer le terme des différentes exploitabilités. : 39 ÉCONOMIE FORESTIÈRE. taillis ou une futaie à un grand nombre de révolu- tions, c’est parmi ces révolutions que le propriétaire fera son choix et qu'il doit déterminer le matériel d'exploitation correspondant. Telle est la généralité des cas; on ne transforme pas du jour au lendemain le traitement d’une forêt comme on change le ré- gime d’une usine. Ces longues transformations, que nous étudierons au chapitre des conversions, ne sont entreprises que par des propriétaires exceptionnels, l'État et les communes, dans des circonstances dé- terminées. Mème dans ces cas particuliers, la fixa- tion du régime est bien plus un choix à faire, une détermination à prendre, qu’une opération à effec- tuer. La généralité des termes «déterminer le ma- tériel d’exploitation » comprend donc tous les cas, puisque les différents régimes et modes de traite- ment des forêts ont pour caractère précisément un matériel spécial d'exploitation, grand pour les fu- taies, beaucoup plus faible pour les taillis. L'opération de l’aménagement, c’est-à-dire la dé- termination du matériel, entraine donc le choix du régime et du traitement comme elle entraîne le choix de la révolution. 4° Le choix du terme d’exploitabilité est intime- ment lié à la nature des propriétaires. Le particulier ne s’occupe des intérêts de la consommation qu’au- tant que ces intérêts le touchent et lui assurent un DE L'AMÉNAGEMENT EN GÉNÉRAL. do débouché avantageux. Les communes, et l’État plus encore que les communes, représentent en quelque sorte le consommateur dont les intérêts se personni- fient dans ces êtres moraux. La formule de la défi- nition qui consiste à désigner en général l'avantage, les convenances du propriétaire, prévoit donc toutes les situations. 9° La définition assigne deux buts à l'opération de l'aménagement: la détermination du capital d’exploi- tation et le règlement des coupes qui sont l’expres- sion de la production annuelle. Nous verrons tou- Jours ce double but se manifester, par exemple par la confection d’un plan général de l'exploitation et par celle d’un plan spécial des coupes. L’un tend à modeler la forêt suivant le but que l'exploitant s’est proposé. Il sera immuable autant que peuvent l’être les buts proposés et les œuvres humaines. L’autre règle spécialement les coupes à faire pour une courte période d'années. Ce serait anticiper sur les chapitres Suivants si nous insistions sur ce point, que nous ne faisons qu'indiquer. Ge L'aménagement n’est en réalité que Papplica- tion à un but déterminé des règles culturales. Sans leur observation il n’y a point de bon plan d’exploita- tion possible, comme en agriculture l’assolement le plus avantageux, les bâtiments les mieux aménagés ne peuvent remplir leur but qu’à la condition d’ob- 3 34 ÉCONOMIE FORESTIÈRE. server les règles agricoles commandées par la nature du terrain et l'espèce des produits cultivés. La défi- nition retrace cette alliance intime de la sylviculture avec la conduite de l’exploitation forestière en char- geant l’aménagiste de règler la nature, l'ordre, la marche des coupes. Elle le rappelle ainsi à la stricte observation des principes culturaux, des règles d’as- siette et des lois de la physiologie végétale. Le lecteur voudra bien excuser cette longue para- phrase d’une définition que je me suis eflorcé de rendre aussi claire que possible. Dans un livre où quelques pages seulement sont consacrées à la théo- rie, ce n’est qu'’autour de la définition que peuvent graviter les notions élémentaires destinées à éclairer les explications pratiques‘ Utilité. — Certains propriétaires de forêts ont prétendu que l'aménagement des forêts est pour la propriété privée une opération illusoire, n'ayant au- cune utilité, attendu que le morcellement inévitable des fortunes en compromettra toujours ie sort. Ces propriétaires ont confondu l'utilité d’un aménage- 1 Qu'il nous soit permis de faire remarquer que la définition que nous avons adoptée se confond ainsi avec celle beaucoup plus concise du Cours d'aménagement : «Une opération qui consiste à régler pour une ou plu- sieurs révolutions le mode de culture et l'exploitation d’une forêt dans le . plus grand intérêt du propriétaire et de la consommation.» Dans un livre concernant l'administration d’un domaine forestier, il était nécessaire d’insister sur le capital d'exploitation, car il ne peut y avoir de bonne ad- miunistration, de gestion raisonnée, sans une comptabilité, ?t celle-ci ne peut se cancevoir sans l'établissement d’un compte de capital. DE L'AMÉNAGEMENT EN GÉNÉRAL. 90 ment avec ses chances de durée. Aucune œuvre, au- cun projet ne peuvent s'affranchir des éventualités de Pavenir ; celui qui aménage sa forêt est soumis à cette oi comme celui qui fonde une usine ou une société commerciale. Il n’est pas bien certain que les amé- nagements des forêts domaniales et communales ne seront pas tout aussi exposés à n’être point suivis que ceux des particuliers. Autre chose est l'utilité de l'aménagement: à cause le la régularité qu’il donne aux exploitations, à cause le la facilité qu’il fournit pour exécuter les travaux orestiers utilement et sans perte de temps, l’amé- agement imprime à une forêt particulière un carac- ère de bonne gestion qui en augmente la valeur, ‘omme en agriculture toute ferme bien réglée, bien ombinée, aura toujours, à étendue égale, plus de “aleur qu’une terre mal soignée, mal dirigée. N’existe-t-il pas d’ailleurs un grand nombre de irconstances dans lesquelles l'aménagement doitêtre suivi où peut être ordonné? Nos lois civiles l’impo- sent à l’usufruitier, et très-nombreuses sont les situa- ions usufruitières: jouissance légale des parents sur es biens des enfants, communauté des époux, droits les conjoints mariés sous certains régimes, déten- ion de bonne foi, envoi en possession, etc., voilà autant de situations dans lesquelles la loi impose à Pusufruitier lobligation de respecter le matériel 00 ÉCONOMIE FORESTIÈRE. d'exploitation d’une forèt exprimé par la formule juridique de la substance de la chose!. Combien de contestations ruineuses auraient été évitées dans des familles, si le chef avait, en vue précisément de cet avenir ignoré, fait aménager la forêt reçue en dotou en succession! Que de liquidations seraient rendues faciles par un aménagement et une comptabilité fo- restière permettant de classer immédiatement ce qui est revenu et ce qui est capital, ce qui tombe en usufruit, ce qui est sujet à reprise. Que de puissantes familles auraient ignoré la désunion! États des forêts. — Nous avons indiqué quelle succession de peuplements d’âges gradués et d’état identique de végétation doit présenter une exploita- tion de forêt. C’est cette conception théorique, ‘que les forestiers ont appelée forêt normale ?, qui n’existe jamais dans la nature, mais que l’on doit avoir tou- jours présente à l'esprit, non pour modèle à atteindre (cela est bien impossible!), mais pour base, pour raison explicative de toute combinaison d’aménage- ment. Le matériel d'exploitation est constitué quand les trois éléments, contenance, âge, état de végéta- 1 Voir Code civil, art. 578 et suiv. 2 La forêt normale est celle qui présente une succession d’âges gradués et de peuplements correspondant à ces âges et végétant dans des condi- tions identiques de contenance, de sol, de climat et de situation, telle qu’elle serait produite par une régénér Fa régulière, conduite pendant toute la durée d’une révolution. DE L'AMÉNAGEMENT EN GÉNÉRAL. 5 ÿ tion , existent au complet d’une manière suffisante dans la forêt à aménager. Il peut donc yavoir des bois dans lesquels le capital est constitué quant à la gra- dation des âges, et qui ne présentent pour chaque âge qu’une contenance ou un volume insuffisant. On peut ainsi avoir affaire à bien des cas différents, dont les circonstances particulières de la végétation dans chaque climat rendent le nombre presque infini; mais chacun de ces cas peut se ramener à l’un des trois suivants qui seront la base de notre travail : 1° Le capital d'exploitation est constitué relati- vement au terme choisi pour l’exploitabilité; 20 Ou il est surabondant ; 30 Ou il est insuffisant. Le premier cas est celui d’une forèt dont les élé- mentsexistent dans une proportion suffisamment com- plète pour satisfaire au but que le propriétaire a en vue. On l'appelle aussi forêt régulière, pour indiquer qu'elle se rapproche de l’idée théorique de la forêt normale, mais autant que le comporte, bien entendu, la nature des choses. _ Le second cas est malheureusement rare. Les be- soins incessants de la vie ne permettent de le ren- contrer que d’une manière exeptionnelle. Il se pré- sente cependant lorsqu'un propriétaire veut abaisser la révolution à laquelle sa forêt a été jusqu'alors soumise. vu 38 ÉCONOMIE FORESTIÈRE. Le troisième est de beaucoup le plus fréquent; c’est celui qu'un administrateur soucieux de l’ave- unir doit tendre à reconstituer et à améliorer. Pour chacun de ces cas, le lecteur doit bien se persuader que l’on n’aménage en réalité que des fo- rêts plus ou moins irrégulières. Parcellaire. — La difficulté est de s’assurer par un moyen pratique de la manière dont est consti- tuée la forêt que l’on veut aménager. On comprend facilement que, dans une forêt un peu étendue, on ne peut jamais avoir, à première vue, une idée bien nette et bien exacte de ses ressources; il faut donc commencer par faire une analyse et un inventaire de la forêt. Mais il ne s’agit pas ici d’un inventaire en nombre d'arbres ou en mètres cubes, il s’agit de quelque chose de beaucoup plus simple : on parcourt la forêt, en séparant par des lignes, et en les arpen- tant, les parties qui, étant homogènes par l’âge, la nature des essences et la végétation, sont suscep- tibles d’un même traitement. Ces morceaux de fo- rèêt, que l’on appelle des parcelles, se gravent facile- ment dans la mémoire et permettent de saisir par= faitement l’ensemble des ressources de la forêt; on devra s’attacher d’ailleurs à séparer les parties dans lesquelles l’exposition ou la nature des essences im- primeront d’une manière à peu près permanente un cachet spécial à la culture des peuplements. On saura DE L'AMÉNAGEMENT EN GÉNÉRAL. 39 ainsi, par un travail de mémoire. et d'expérience , si le capital d'exploitation est constitué, c’est-à-dire si la forêt présente un matériel suffisant pour permettre une exploitation ayant pour base la révolution qui a été adoptée. Forêt : d'Ancourt Fig. 3. — Parcellaire. Chacune des parcelles est soigneusement décrite dans un cahier auquel on peut toujours se reporter. Mais, dès que la forêt est un peu grande et dès que le nombre des parcelles devient considérable, la con- fusion ne tarde pas à naître dans l'esprit, et il est 40 ÉCONOMIE FORESTIÈRE. nécessaire de l’éclairer par des procédés supplémen- taires. Les uns dressent un tableau synoptique des par- celles, dans lequel les éléments principaux : âge, peuplement, végétation, etc., sont résumés; ils pré- sentent ainsi à l'esprit les parcelles de la forêt sous une forme en quelque sorte condensée. Les autres s’aident de procédés graphiques dont ies systèmes sont multiples et dont voici un spé- cimen. Sur une ligne divisée en parties égales correspon- dant aux contenances, on construit des rectangles dont :a base exprime la contenance, et la hauteur l'âge des peuplements. La ligne supérieure de ce rec- tangle indique, si elle est droite ou snueuse, la régu- larité ou l’irrégularité du peuplement. Sa consistance est représentée par des hachures plus ou moins serrées ; un signe en forme de 4 marque, selon son écartement, l’activité de la végétation. S'il y a des oros arbres, une ligne dont la hauteur est égale à leur âge les représente; etenfin un, deux ou trois points indiquent si ces arbres sont plus ou moins nombreux dans le peuplement. En outre, les essences et le sol s'expriment par des couleurs conventionnelles sur la carte topographique de la forêt. DE L'AMÉNAGEMENT EN GÉNÉRAL. | La figure ci-dessous exprime immédiatement à Fig, 4, — Représentation graphique des parcelles l’œil, dans ce système de représentation graphique, les peuplements suivants : À. 14 hect. haut perchis passant à l’état de jeune futaie de 75 à 80 ans, d’une végétation très-active; peu- plement très-dense et régulier. B. 24 hect. gaulis et fourrés, réguliers, bien venants; vé- gétation ordinaire; très-complets, surmontés de grands arbres en assez grand nombre; âges moyens : 10 ans pour le peuplement, 90 à 100 ans pour les arbres. C, 41 hect. futaie exploitable de 120 à 130 ans, très-claire, présentant même quelques clairières; végéta- tion ralentie, stationnaire; peuplement régulier dans son ensemble. 42 ÉCONOMIE FORESTIÈRE. D. 41 hect. perchis de 40 ans, en moyenne, mélangé de tiges plus ou moins jeunes, formant, avec des arbres de 70 à 75 ans, assez nombreux, un massif ir- régulier et clair; végétation assez peu active. En combinant ces parcelles représentées à l’aide de petits cartons découpés, en appliquant ceux-ci sur un tableau construit suivant les mêmes di- mensions graphiques et sur lequel on a tracé la ligne ascendante de la gradation des âges, on voit que ce matériel peut passer pour constitué. me NN À K SQN à 10 d NN SSI SNS } NE SSI 0 10 20 O 100 110 120 HEC GC Fig. 5. — Combinaison d'aménagement, En comparant enfin la combinaison exprimée dans la figure ci-dessus avec le plan de la forêt, on voit si ce matériel est régulièrement disposé, tant au point DE L'AMÉNAGEMENT EN GÉNÉRKAL. 43 de vue d’une succession convenable des coupes qu’au point de vue de l’observation des règles culturales. Tel est le mécanisme des procédés que l’on peut employer. La formation des parcelles a ses règles et ses théories, dans l'examen desquelles je n’ai point à entrer, parce que ce livre a pour but d'apprendre, non à faire, mais en quoi consiste un aménagement, et à expliquer comment cette opération n’est pas autre chose qu'une base essentielle de la conduite, de la gestion et de la comptabilité d’une exploitation fores- tière. Rappelons seulement que pour faire un bon parcellaire, l'aptitude et expérience sont nécessaires au forestier comme elles le sont à Pagriculteur pour faire une bonne étude des parcelles de terre qui doi- vent entrer dans la combinaison des assolements. 44 AMÉNAGEMENT DES TAILLIS. : DEUXIÈME PARTIE. Aménagement des forêts à petit capital d'exploitation. TAILETS: CHAPITRE PREMIER, TAILLIS SIMPLES. S 1. Taillis dont le matériel d'exploitation est constitué. Rien n’est facile à comprendre comme l’aména- sement des taillis; j’entrerai cependant dans quelques détails à leur égard, parce que, la simplicité étant la qualité la plus essentielle d’un aménagement, leur formule servira de modèle et de guide pour celui des futaies. Nos 120 hectares de bois à traiter en taillis à vingt ans peuvent présenter : 6 hectares de 1 an; 6 » de 2 ans; 6 » de 3 ans; Seront etc. présentant les mêmes conditions de végétation, se suivant les uns les autres d’une manière régulière TAILLIS SIMPLES. 45 (c'est la forêt régulière), ou bien disposés d’une manière irrégulière et mélangés sans ordre. Ce der- nier cas, qui est assez rare dans les taillis où les ex- ploitations se font généralement de proche en proche, est très-fréquent dans les futaies; et il sera beau- coup mieux compris après l'explication de l’aménage- ment des taillis dont le capital est constitué d’une ma- nière régulière. 1. Aménagement des taillis dont le matériel d'exploitation est constitué et régulièrement disposé. Il ne faut pas prendre à la lettre l’idée que je viens de donner d'une forêt régulière; si, pour réunir cette qualité, 11 failait trouver, dans lPexemple qui nous occupe, une succession de parcelles de 6 hec- tares de un, deux, trois... vingt ans, se suivant les unes au bout des autres, 1l est fort probable que ja- mais on ne rencontrerat une pareille perfection. Une forêt passe pour régulière quand elle présente une échelle d’âges suffisamment et assez régulière- ment disposée pour que le matériel d'exploitation correspondant à l’exploitabilité que l’on a choisie soit constitué régulièrement, Il y a en sylviculture comme en agriculture des limites et des approxi- mations qu'il faut savoir comprendre et admettre. Plan général d'exploitation. — Supposons que le 46 AMÉNAGEMENT DES TAILLIS. parcellaire qui se fait le plus souvent dans les taillis, en relevant les lignes des exploitations pré- cédentes, ait donné : À. 12 hectares taillis, chêne et charme. . . 20 ans. BA 6 » » id. Pat RE Tue: C. 18 » » chêne pur 1 RS D..19 » » id. . ‘D, SORA Er9 » » chêne, hêtre, bouleau. 11 » 1 80 D » » id. FE ti 24 » jeunes taillis, hêtre et charme. 6 » É.%6 ») »” hêtre et aulne. 4 » L 118 » plantation, chêne et charme , 3 » 120 hectares. On divisera tout simplement les 120 hectares en vingt coupes de 6 hectares chacune, se suivant de proche en proche, et chaque coupe sera affectée à chacune des années de la révolution. On admet généralement dans les taillis que les coupes égales donneront des produits égaux. I] n’est pas bien utile de chercher à faire des coupes ayant des contenances proportionnelles à la fertilité du terrain, car cette fertihté est fort difficile à mesurer d’une manière exacte. Si, malgré cette difficulté, on s’était attaché à donner aux coupes des contenances proportionnelles à la fertiité, il pourrait bien arriver qu’à la révo- lution suivante les conditions de la fertilité vinssent à changer, de sorte que le travail qui a consisté à diviser la forêt en coupes, à les arpenter, à les abor- ner, et à défricher leurs lignes, serait à recommencer. 47 TAILLIS SIMPLES. Les mesures les plus simples sont les meilleures, et ” FUI 2 LA 7) N g £ 77,224 7 n] / r. 6. — Aménagement en taillis. rien n'empêche, s'ilse trouve dans une coupe un rocher ou un vide impropre à la végétation du bois, d'augmenter d'autant la contenance de cetle coupe, 48 AMÉNAGEMENT DES TAILLIS. L'aménagement, que les anciens forestiers appe- laient la mise en règle ou mise en coupes réglées, est pour les taillis quelque chose de si simple qu’on se contente généralement de faire un plan portant les numéros des coupes, sans même y indiquer les parcelles qui ont servi à faire l’analyse de la forêt. À ce plan est annexé un tableau des coupes et de leur contenance. Ce tableau forme le plan général de l'exploitation, et si laménagement a été fait en 1860, il est dressé ainsi qu’il suit. : Plan général d’exploitation (1860-1879). INDICATION |CONTENANCE ro] er . © | © = © Be |A£©O À 2 = 2 = 22 | Ze |S SE] opservarios. = 2 8 È Z A l48 8 ä 8 S SAS eo PR a ON DES dE a Ne h a ha 142 6, — "140 1 Da 1800 "4 A Let 20 À {861 | 21 3 | B |6—| 6—| 17 | 1862 | 20 F2) 9 SU } DEC | 6 to 6 | 6 10 | C4 (605) ST ED 15 05 9 À LE 0: E ] 6—/{| 12 F Pa Dai 1) 5 90 3 GE : | c \605 |. cl + Etat . é— IL Hd Mes 2 D UT 6 0» > RUE | l 1 = | TAILLIS SIMPLES. 49 _ À cela se horne le mécanisme de laménagement les taillis; mais, pour bien faire comprendre l’amé- agement des futaies et pour leur appliquer la sim- licité qui fait le mérite des aménagements de taillis, ous entrerons dans quelques détails supplémen- aires. Du compte d'aménagement. — L'aménagement erait terminé, s’il n’était de la plus grande utilité le prescrire certaines mesures pour en surveiller a marche. Dans une exploitation de forêt, comme lans toute affaire agricole ou industrielle, 1l est le la plus incontestable utilité d’avoir une comp- abilité. Sans doute , l'exploitant aura toujours des ivres pour le salaire des ouvriers et pour la vente les produits, mais ce n’est pas de cette comp- abilité que je veux parler, c’est uniquement du ompte capital. Depuis quelques années, la compta- lité a fourni à l’agriculture l’aide puissant de la ‘égularité et du contrôle, et tous les auteurs qui ont rit sur ce sujet ont surtout insisté sur le compte apital agricole. Dans une exploitation agricole, le ompte capital varie par les réparations des bâti- nents, l’usure de l'outillage, la mortalité du bétail, tc., ete. S'il n’en tenait pas un compte exact, le ultivateur ne saurait jamais ce qu’il gagne, etil est nème nécessaire de prélever tous les ans sur les roduits une certaine somme pour maintenir tou- 4 4 50 AMÉNAGEMENT DES TAILLIS. Jours le capital à une valeur marchande et réelle. Ce que j'ai dit du matériel d’exploitation d’une forêt fait suffisamment comprendre qu'en sylvicui- ture rien de pareil ne se passe: le matériel d’ex- ploitation n’est pas exposé à de pareilles causes de dépérissement et il ne saurait y avoir lieu à une comptabilité aussi compliquée. Le registre de con- trôle de l'aménagement ne devra donc indiquer qu'une seule chose: savoir si, à un moment donné, on n'a pas entamé le capital. Füen n’est simple comme ce compte de capital fo- restier. Il ne faut pas vouloir en faire un registre destiné à vérifier les procédés d'estimation et de cubage, ni un compte moral et administratif, ni un document pour suivre les prix et l’état du marché. Tous ces renseignements, qui ont leur utilité, peuvent fare l’objet de livres auxiliaires, comme ceux destinés aux comptes des salaires, des travaux et des ventes. Si on voulait consigner tous ces documents dans le compte d'aménagement, on arriverait àconstruire des états compliqués dont la multiplicité des colonnes effraie l’œil et ne fournit à l'esprit que des ressources confuses. Le caractère d’une bonne comptabilité est d’être très-simple et d’avoir un but bien nettement déterminé. 11 faut qu'à un moment donné le proprié- faire ou le vérificateur de la gestion puisse savoir TAILLIS SIMPLES. 51 si l’on suit 1a marche de l'aménagement et de quelle manière il a été appliqué. Cest surtout dans les ges- tions de forêts importantes que le compte doit con- server son cachet de simplicité pour bien satisfaire à son but : Le contrôle de l’aménagement. Dans les lallis, on le tient même peu souvent; mais c’est un tort, car on oublie le moment où la première coupe a élé faite; on effectue souvent, quand le besoin s’en fait sentir, des coupes par anticipation ; on en retarde d’autres , et il arrive qu’au bout de quelques années on ne sait plus où l’on en est. Je donnerai ci-après le modèle de ce registre, qui se borne à une simple page à tenir en tête des comptes auxiliaires de l’ex- ploitation; mais auparavant je dois parler d’une pra- tique fort avantageuse à laquelle se prête très-bien la sestion des forêts et qui est très-utile pour les par- äculiers et les communes. De la réserve. — Il est dans les règles de la plus habituelle prudence de ne pas toujours et tous les ans dépenser la totalité de son revenu. Des be- soins imprévus, des circonstances de mille natures déterminent tout propriétaire à se constituer une ré- serve. Dans l’industrie, dans l’agriculture, on ne peut former cette réserve qu’en plaçant tous les ans quel- que chose prélevé sur les produits. Le plus souvent “es placements ne sont que l'entrée dans une nou- velle affaire, soit industrielle, soit agricole ; toujours — =. 52 AMÉNAGEMENT DES TAILLIS. les placements destinés à une réserve demandent . une administration et des soins. Les propriétaires de . forêts n’ont qu’à laisser sur pied une partie de leurs revenus, et la nature se charge toute seule d’adminis- trer une réserve qui jouit ainsi de la plus grande solidité et de l’avantage de produire elle-même ses intérêts. Il ya dans les forêts deux manières d’établir cette réserve. 1° Réserve à assiette fixe. — Le premier mode consiste à séparer sur le terrain la quantité d’hec- tares que l’on veut garder pour les besoins impré- vus, 10, 20, 25 0/0, si l’on veut affecter à la ré- serve 10, 20, 25 0/0 de la production. Si nous ad- mettons, comme cela se fait dans les forêts commu- nales, un quart pour la réserve, il n’y aura plus, dans la forêt que nous avons prise pour exemple, que. quatre-vingt dix hectares pour les coupes annuelles, qui seront ainsi réduites à 4 hectares 50 ares par an, et 30 hectares seront affectés aux besoins imprévus. Le compte d'aménagement sera tenu de la facon suivante : TAILLIS SIMPLES. 53 Compte d'aménagement (1860-1879). COUPÉS. | RÉSERVE. œ = 8 £ E = = = 4 La = = (© = Le compte montre qu’en 1862 le propriétaire a exploité uuc coupe et demie et un coupon de 2h40 dans la réserve: en 1863, il est rentré dans l'aménagement, en n’exploitant qu'une demi-coupe; en 1864, il a encore vendu 6h,10 dans la réserve, mais sans sortir de la marche régulière du plan d'exploitation. 1° Réserve mobile. — Après avoir divisé les 120 hectares en 20 coupes de 6 hectares, assises sur le terrain, on n’exploite chaque année que les 3/4 de la coupe, ou 4 hectares 50 ares, en laissant devant sol 1/4 de coupe, ou 1 hectare 50 ares; cela forme : Au bout de 2 ans, une réserve de . . . 3h —a Au bout de 3 ans, id. dns Jo c4 en Au bout de 4 ans, id. - CPS On ne laisse généralement pas la réserve s’accu- 54 AMÉNAGEMENT DES TAILLIS. muler au delà de # ans, et il y a alors deux manières de procéder: Si l’on veut que les coupes de réserve soient égales aux coupes ordinaires , — et cela est souvent utile dans les forèts communales, — on réalise la réserve tous les trois ans ; on destine chaque groupe de 3 coupes à fournir quatre coupons qu’on exploite en 3 ans; les trois premiers représentent l’affouage, et le quatrième la réserve. Si, au contraire, ou veut donner plus d'importance aux produits de la réserve, on ne les réalise que tous les quatre ans; ils sont d’une coupe entière de 6 hectares, et les affouages de 4 hectares 50 ares. Tous les quatre ans, on divise, par un arpentage très-facile, un groupe de trois coupes en quatre coupons, qui représentent chacun la production, distraction faite de la réserve ; la quatrième année, on exploite à la fois le quatrième coupon et la coupe entière qui le suit immédiatement et qui forme la réserve. Le compte de l'aménagement de la forêt qui nous sert d'exemple est tenu ci-dessous pour cette der- nière hypothèse. On doit avoir soin d'inscrire à l’en- cre rouge les coupes de réserve. TAILLIS SIMPLES. 55 RÉSERTE. Fe (l Le 1/4 de la coupe annuelle S\h.a.lh.a.{h.a.fh.a.lh.a.[h.a.lh.a.lh.a.lh.a.| h.a. | 4h,50, 4 soit 4,50 LT — | 129 | tousles 4 ans. QUANTITES à exploiter RS | 27 | RES 4 50 4 50 4 5015 80 10 30 4 55 (ME) 155,3 05 % 60 3 05/1 50 4 55 4 5515 95 10 30 Ce compte montre qu’en 1861 la coupe ordimaire a été formée de 1h,50 pris dans le n° 1 et complétée par 3 hectares du n° 2; en 1862, elle a été formée par la moitié du n° 2 et 1h,50 FE n° 3; en 1863, le restant du n° 3 a fourni la coupe ordinaire, et le n°4, en entier, a fourni la coupe de réserve, etc. Ce mode de réserve mobile à pour avantage de fournir constamment à la réserve des bois exploita- bles, tandis que, dans une réserve assise sùr le ter- rain , il faut attendre, après chaque exploitation, que la nature les ait reconstitués. Il est, à tous égards, le plus avantageux pour les futaies* mais, dans les OBSERVATIONS. 56 AMÉNAGEMENT DES TAILLIS. taillis, où la plus légère différence d'âge se fait sentir sur la production, il a pour inconvénient de ne ren- dre la réserve disponible que tous les quatre ans. Si on la laisse se reporter plus loin, ou si on la devance; si le propriétaire, voulant jouir d’une année de cherté dans le prix des bois, veut anticiper une coupe ou deux, on arrive bientôt à changer l’exploi- tabilité des taillis et à établir une confusion dans l'échelle des âges, dont l'avenir peut se ressentir. Aussi, dans les bois feuillus des communes, qui s’exploitent le plus souvent en taillis, la réserve, fixée au quart par une disposition spéciale du Code de 1827, est habituellement formée par un quart de la contenance assis sur le terrain, bien que la loi soit restée muette sur le mode d’assiette. Dans le but d'éviter les arpentages partiels qu’en- traine le mode de réserve mobile qui vient d’être exposé, on a quelquefois augmenté d’un tiers le nombre des coupes, pour avoir un quart de la forêt en réserve. Au lieu de 20 coupes de 6 hectares, on a assis sur le terrain 26 coupes de 4 hectares 62 ares; les 6 coupes de réserve peuvent être colloquées ensemble dans une partie déterminée de la forèt ou intercalées dans les 20 coupes de l’ordinaire. On conçoit que cette combinaison n'est pas autre chose qu'une réserve à assielte fixe qui peut offrir certains avantages ; elle suppose que le propriétaire ne chan- TAILLIS SIMPLES. 57 gera pas la quantité de la réserve qu'il veut faire, comme cela arrive pour les communes, où cette quo- tité est fixée par une disposition de la lot, B. Aménagement des taillis dont le matériel est consttuë, mais irrégulièrement disposé. Il y a fort peu de chose à dire sur l'aménagement des taillis dont le capital n’est pas régulièrement constitué. Au point de vue de la production, si les règles culturales relatives aux abris, à la végéta- tion , etc. , ont été observées, 1l importe peu que les âges se suivent sur le terrain d’une manière régulière ; mais, au point de vue des facilités d'administration, de la vente des produits et de bien d’autres circons- tances, il est fort avantageux de ramener, autant que possible, les taillis à un état régulier. Quand le ca- pital est constitué, il ne faut pas craindre d’exploiter, même avant leur âge , certaines coupes, dans le but de leur faire reprendre leur rang et leur place dans l’ordre futur des exploitations. Le sacrifice que l’on fait sur ces coupes se trouvera d’ailleurs compensé par celles qui seront coupées un peu plus tard. Le plan général d'exploitation prend alors, d’une ma- nière bien plus tranchée, le double caractère qu’il doit avoir et qui est: 4° de régler l’ordre et la mar- che des exploitations pour la révolution dans laquelle 58 AMÉNAGEMENT DES TAILLIS. on entre ; 2% de préparer pour l'avenir et pour les révolutions futures un matériel d’exploitätion com- plet , réguker et convenablement disposé. $2. : Taillis dont le matériel d'exploitation est sur- . abondant. Quand le matériel d’un taillis est surabondant, c’est-à-dire plus considérable qu’il ne faut pour lex- ploitabilité que l’on a choisie, on combine la marche des coupes de manière à pouvoir exploiter deux fois, dans la révolution, les coupes ou parties de coupes qui présentent cette surabondance. Le plan général d’ex- ploitation présentera alors deux natures de produits: 1° ceux qui dépendent de la marche normale de l’a- ménagement ; 2° ceux qui sont réalisés en dehors de cette marche, dans le but d’en assurer la régularité. Supposons, par exemple, que la parcelle I, de 18 hectares, soit âgée, au moment de l'aménagement, de vingt-deux ans; on pourrait l’affecter aux coupesnes 1, 2 et 3, et réserver la parcelle A pour les coupes n° 4. et 5; mais alors on exploiterait certaines coupes à vingt-cinq et vingt-six ans, et comme le propriétaire a adopté vingt ans pour le terme le plus avantageux d’exploitabilité , il est plus fructueux d'exploiter ces 18 hectares dès le début de l'aménagement, pour les couper une seconde fois à la fin de la révolution. TAILLIS SIMPLES. 59 Le plan général d'exploitation, que l’on complète habituellement par l'indication sommaire des tra- vaux à exécuter, sera ainsi formé : Plan général d'exploitation (1860-1879), OBSERVATIONS. AGES à l’époque de INDICATION des coupes. des coupes. AGES ACTUELS (en 1860.) ANNÉE DE l'exploitation. l'exploitation. CONTENANCE Quantités à exploiter pen- dant la révolution. ... 138 h. Quantités à exploi- ter normalement . . .. 120 $ I. — Produits en dehors de la marche normale de l'aménagement. 5 L. = 1860 ; : Différence en plus. , 18 Il a été attribué : 19 à l'ordinaire (4h,50) 90h. 20 à la réserve (mobile) 30 30 à l’extraordinaire, . 18 $ IT, — Produits dépendant de la marche normale de l’aménagement. er rotal. ... 138 1863 Indication générale des tra- 1864 vaux : 10 hect. à assainir dans 1865 g les no9s 2, 4, 7. — 1 hect.à re- 1866 piquer dans le n° 8, vers l’an- 1867 209 Înée 1866. — Défricher la laie 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1 2 3 4 5 6 7 8 9 DOG OEM OS CE Sel ES SSII pe pub pb Es Où DD Où Où © © 60 AMÉNAGEMENT DES TAILLIS. 63. Taillis dont le matériel d'exploitation est insuffi- sant. Quand le matériel d’un taillis est insuffisant pour l'expoitabilité que l’on a choisie, l'aménagement se réduit à savoir attendre et à rendre l’attente la moins pénible possible pour le propriétaire : Supposons que le parcellaire ait donné : A. 24 hectares chêne et bois blancs . . 14 ans B. 18 » id. CI VAD CT22 » chêne et charme . , . 8 » D. 24 » id. RARES RE E. 6 » id, RS CSL 0 DT F. 24 » vide”à repeuplet ARR. 120 hectares. On voit, par cette analyse de la forèt, qu’il faut attendre six ans avant de pouvoir exploiter les bois à vingt ans. Cette durée de six ans, qui est l’inter- valle qui sépare les boïs les plus âgés (fête d’aména- gement) de l'âge adopté, a été appelée période d’at- tente ou période transitoire. | On a donné, en général, le nom de période d'at- tente au temps qui est nécessaire, soit pour régula- riser une forêt dont le capital est constitué, mais mal disposé, soit pour exploiter la partie surabondante d’une forêt dont le capital d'exploitation dépasse ce qui est nécessaire, soit enfin pour attendre le mo- TAILLIS SIMPLES. [#6 | . ment où l’on pourra commencer la marche normale de l'aménagement dans une forêt dont le capital est insuffisant *. Il y a deux manières de procéder : La première consiste à établir, dès à présent, les vingt coupes affectées aux vingt années de la révo- lution, sauf à indiquer ce que l’on fera dans les six années d’attente. (Aménagement définitif.) La seconde consiste à régler les exploitations que l’on veut faire dans la période d'attente et à remetlre à six ans le moment où l’on fera l'aménagement dé- finitif. (Règlement provisoire d'exploitation.) Ce dernier mode est généralement abandonné, et ce n'est que dans des cas très-rares, très-exception- nels, que l’on fait encore des règlements provisoires d'exploitation. Les raisons en sont nombreuses : — 1° Dans l’état actuel de nos forêts, dont aucune peut- être n’a la régularité théorique, la première révolu- tion aura toujours un caractère plus ou moins tran- sitoire. Pourquoi, dès lors, faire une distinction en- tre les aménagements à période transitoire et ceux à révolution définitive? — 2 On conçoit bien égale- ment que le travail de parcellaire et d’arpentage est nécessaire pour acquérir la conviction que dans une forêt le matériel d'exploitation est surabondant ou présente des lacunes. Il n’en coûtera donc pas plus 1 Voir la note de la page 31. 62 AMÉNAGEMENT DES TAILLIS. de faire immédiatement l'aménagement, et il serait de mauvaise administration de recommencer le travail à la fin de la période transitoire. — 3° L'aménage- ment a non-seulement pour but de tracer la marche de l'exploitation des peuplements existants, mais, en outre, de préparer les massifs qui doivent former plus tard le capital des exploitations futures. Il est donc toujours utile de tracer d’une manière fixe et cer- taine le plan général d'exploitation. Enfin, dans le cas particulier où le matériel offre: des lacunes et nécessite une période d’attente, il y a: encore avantage à faire immédiatement l’assiette de l'aménagement définitif, car on trouvera presque toujours des combinaisons pour rendre au proprié- taire l’attente moins pénible, en lui fournissant cer- tains produits glanés sur toute l’étendue de la forêt. : Si certaines parcelles présentent des arbres à extraire, si d’autres nécessitent des sacrifices d’exploitabilité par leur classement dans le cadre de l'aménagement, c’est dans Ja période d’attente qu’il sera utile et fruc- tueux de livrer ces produits, | - Dans l'aménagement des taillis, la nécessité de l’as- : siette d’un plan définitif d'exploitation n’a jamais été mise en queslion,; ce n’est que dans les futaies qu’il a été fait quelquefois usage de périodes transitoires. Si J'en parle maintenant, c’est parce que la simpli- cite de l’organisation des exploitations de.taillis fixe TAILLIS SIMPLES. 63, mieux dans l'esprit les raisons qui les font aban- donner. Le plan général d'exploitation pour l'exemple dont le parcellaire précède sera dressé ainsi qu’il suit en livrant à l'exploitation une demi-coupe pour cha- cune des six premières années : Le = = : = © wa 238 LES LS a ae ne| £$ |n°£ Æ 2%| 22 Se OBSERVATIONS. 28 ps] <5 |*25 1 1% )1860-1865! 14-15 TRAVAUX 2 1% 1/2 coupe| 16-17 ; + par an. | {8-19 | Plantation : No 17, 6 h. en 1860. 4 5 12 | 1867 | 19 No 19, Gh. en 1861. 6 12 1868 20 No 20, G h. en 1862. q € 3 — à us Hs 24 b. ea 3ans. 2 ù rannoonmammnañonanme | CONTENANCES. PTT l'agéa eco 6 œ 10 De 1866 20 No 18, 6 h. en 1860. | mm 64 AMÉNAGEMENT DES TAILLIS. CHAPITRE II. DES TAILLIS COMPOSÉS. Les taillis composés ou taillis sous futaie sont ceux dans lesquels le propriétaire élève des arbres destinés à parcourir deux, trois ou quatre révolu- tions. Leur aménagement se fait entièrement comme celui des taillis simples, mais leur matériel est beau- coup plus considérable, car il se compose : 40 D'une suite de taillis de un à trente ans, par exemple, comme dans le taillis simple ; 2 Des arbres de futaie, qui sont plus ou moins nombreux, plus ou moins régulièrement disposés, selon la richesse et les intentions du propriétaire et selon les exigences culturales. L'aménagement aura pour but de suivre la mar- che de ces deux éléments du capital d'exploitation. En ce qui concerne le premier, il n‘y a nulle diffi- culté, c’est la marche et l’organisation des aména- gements de taillis simples. Pour le second, on con- çoit très-bien que la présence de cette futaie fait obstacle à la croissance du taillis, et, en même temps, qu'elle augmente la valeur du capital d'exploitation. Ainsi, selon les essences, la nature du sol et le cli- mat, et selon la richesse du propriétaire, le plan de balivage, c'est-à-dire le nombre et l’exploitabilité TAILLIS COMPOSÉS. 65 des arbres de réserve, doit varier dans chaque forêt et souvent dans chaque coupe d’une même forêt. Plan de balivage. — Je n’entrerai point dans l’examen des procédés employés pour déterminer ce plan de balivage. Ils dépendent du but poursuivi par chaque propriétaire ou, en d’autres termes , de ses convenances et de son intérêt. Si l’on voulait ne tenir compte que du tort causé par les arbres de futaie à la croissance du taillis, on fonderait uniquement le plan de balivage sur Îles dimensions de chaque catégorie de réserves et sur le couvert que peut supporter un taillis : ce sont des données entièrement expérimentales. Cette méthode n’envisagerait toutefois la question que d’un côté exclusif, et l’intérêt de chaque pro- priétaire fait entrer cette donnée en balance avec les avantages qui doivent résulter pour lui de l’éduca- tion d’arbres réservés sur les taillis. Or, l'écart considérable qui existe entre la valeur d’un brin de taillis et celle que ce brin acquerra 30 ans plus tard fait que le propriétaire n’hésitera pas à Jaisser croître, après la coupe, un très-grand nom- bre de baliveaux. Si l’on estime, en effet, à cinquante centimes la valeur d’un brin de taillis de 30 ans, et à trois francs la valeur de ce même brin à 60ans, on verra que l'argent du propriétaire s'est trouvé placé à un taux supérieur à 3 1/2 p. 100 l’an à in- ' D ot 66 AMÉNAGEMENT DES TAILLIS. térèts composés. Est-il possible de trouver un plus solide placement, une caisse d'épargne fonctionnant à meilleurs intérêts? Le plan de balivage est donc le résultat d’un calcul dont les éléments sont la valeur des arbres et le tort causé au taillis. On conçoit que les solutions de ce calcul sont multiples et dépendent de la nature du propriétaire , de ses besoins actuels et futurs, de la végétation des bois et de la valeur présumée de leurs ? produits à raison des exigences du travail et des moyens de transport dans la localité Toujours est-il qu'il est bon d’avoir un plan de conduite dans ce mode d’exploitation des terres à bois, comme il est convenable d'en avoir un pour l'exploitation du taillis lui-même. Le propriétaire d’une forêt de 120 hectares exploi- tés en taillis à 30 ans, à raison de 4 hectares par an, a pu adopter, par exemple, un plan de balivage qui consiste à laisser sur chaque coupe après son exploi- tation : Par hectare: 100 baliveaux de l’âge de . . 30 ans. » 30 modernes id. RARES ns » 10 anciens id. He 21900 » 3 vieilles écorces id. DRE LT rt 1 Ainsi, dans les forêts de l'État et des communes, le plan de balivage consiste à réserver 50 baliveaux de l’âge par hectare et à n’abattre les modernes et les anciens que lorsqu'ils sont dépérissants ou hors d'état de prospérer jusqu’à une nouvelle révolution (ordonnance du 1er août 1827, art. 70 et 134). TAILLIS COMPOSÉS. 7 Le matériel d'exploitation, en ce qui concerne les réserves, sera, dans chaque coupe, composé de: 400 baliveaux. 120 modernes. 40 anciens. 12 vicilles écorces. Ce matériel sera pour toute la forêt de: 12000 baliveaux âgés de ; f.. 807à 60-aris, 3600 modernes Rene ces 2 2 04 0 On 4e D Ce 1200 anciens A Nr Mie AU A0 360 vieilles écorces âgées de. . . 120 à 135 » 17160 Le caractère essentiel du matériel d'exploitation des futaies sur taillis est de comporter une succes- cession d’âges gradués sur chaque coupe et non plus sur l’ensemble de la forêt. Cette disposition permet de le faire varier à chaque année de l’exploitation, selon l’état de chaque coupe et selon les convenances du propriétaire. Le traitement des forêts en taillis sous futaie, qui a peut-être été trop décrié, convient ainsi à des situations de fortune très-diverses, aux particuliers comme aux communes. Compte d'aménagement. — Par cela même que le plan de balivage est susceptible de nombreuses variations, il est nécessaire d’en tenir un compte exact. Il faut, en effet, que le propriétaire puisse toujours se rendre compte de l’état de sa forêt. Si sa fortune 68 AMÉNAGEMENT DES TAILLIS. comporte une gestion importante, 1l faut que ses con- trôleurs puissent, à tout moment, vérifier les opéra- tions des régisseurs. Il est arrivé trop souvent, même dans les grandes administrations, que les régisseurs, désirant plaire au propriétaire, ont abusé des res- sources de la forêt et ne Jui ont laissé, après une ges- tion séduisante par ses revenus, qu'un immeuble sans valeur et sans avenir. Une autre raison doit engager aussi certains pro- priétaires à tenir cette sorte de comptabilité. Il y a des liquidations de communautés qu'il faut savoir fa- ciliter sous peine de compromettre la paix des fa- milles ; et dans toutes les situations usufruitières, les arbres de futaie ne sont acquis à l’usufruitier que lorsqu'on peut, au moyen de documents certains, préciser exactement le plan d'exploitation, l’aména- gement du propriétaire, | Le cadre de comptabilité que nous avons donné pour l’aménagement des taillis s'adapte parfaitement au compte des futaies sur taillis. II faut noter ce- pendant une différence, non dans la forme, mais dans la nature de ce compte. Quand il s’agit de la comptabilité des coupes par contenance, on est cer= tain qu’une coupe exploitée se représentera à nou- veau, c'est-à-dire au compte de la révolution sui- vaute, avec la même contenance. Il suffit donc de 1 Code civil, art. 591. TAILLIS COMPOSÉS. 69 noter, dans les comptes, que celle-ci a été exploitée. Il en est autrement pour les arbres de futaie ; chaque coupe en présente un nombre variable, dans lequel on choisit, chaque année, ceux que l’on veut aban- donner (exploiter) et ceux que l’on veut réserver (conserver). Il faut donc terir note à la fois de cet abandon et de cette réserve". Sans cela, les contrô- leurs ne sauraient exactement vérifier les coupes ; le propriétaire ne pourrait se rendre compte de l’état de sa forêt. Dans l'exemple précédent, les 120 hectares s’exploi- tent à 50 ans, à raison de # hectares par an; iln'y a pas de réserve assise sur le terrain. Le compte de la futaie sera tenu de la facon suivante : 1 Il n’est pas inutile de faire observer qu’il ne s’agit pas ici d’une me- sure de prévoyance analogue aux quarts de réserve. Rien n’empêcherait de faire une réserve par voie de prélèvement sur le plan de balivage; cela peut avoir une utilité et dispenser d'un quart de réserve. Dans les exploi- tations de forêt où la prévoyance du propriétaire a été assurée par une partie spéciale de la forêt ou par des coupons dont on retarde la coupe, cette partie spéciale et ces coupons sont alors garnis de leurs arbres de futaie, et il est peu utile de faire un prélèvement spécial sur le plan de balivage. qq en to TAILLIS. AMENAGEMENT DES 70 ‘SIIdEU9 87 *‘SOU209 OT *‘SUOHEAIISIO 0% ÎIC 1£9 5} 46 “el'sodnoo s0j suvp} FULON | O9LE L&E [OF |COE |C LU SOIN} OP Y0Y 106€ |0GG Y | O8 1) SALIENVNOd ‘CAT9S9Y ; j L | ‘SHÆdano0) trouvent ts en tête du compte en ie qui se On a compté tous les arbres de futa dans chaque coupe, etonles a InscCri : ba- e on 30° ges ipales d’â e chaque ann egories princ ’ les attribuant aux trois cat , e il -4-VIS C “ Vis eaux, modernes, anciens. Lie TAILLIS COMPOSÉS. 71 _ trace, dans la colonne correspondante à la coupe, un trait horizontal au-dessus duquel on inscrit l'abandon et au- dessous, la réserve. L'inspection du compte montre immé- diatement qu’en 1860 le propriétaire a exploité la coupe n° 1; en 1861, la coupe n° 2 et la moitié du n° 3; en 1862, il est rentré dans l'aménagement en n’exploitant que la se- conde moitié de la coupe n° 3, mais il a vendu 10 chênes par anticipation dans la coupe n° 6; en 1863, on a vendu 42 chablis dans le n° 1 et exploité la coupe n° 4, ete., etc. La réserve est indiquée dans le compte par trois chiffres qui donnent le nombre des baliveaux, des modernes et des anciens; mais l'abandon est simplement constaté par le chifire, en bloc, des arbres mis en vente. Il est inutile et il serait sans intérêt de reproduire les catégories d'arbres de l'abandon. Aiïnsi, la coupe n° 1 présentait 559 arbres de futaie de toutes catégories: on en a conservé 184 et par conséquent abandonné à l'exploitation 375. Les 400 bali- veaux ont été choisis dans le taillis. A la rigueur, la balance devrait être exacte, c’est-à-dire que le chiffre de l’aban- don, 375, devrait être égal à la différence entre le nombre total des arbres existant sur la coupe et le nombre des arbres (autres que les baliveaux) réservés. On conçoit que l'exactitude de cette balance ne sauraït être mathématique ; il y a des erreurs de comptage, des accidents, des déchets, dont il faut savoir tenir compte dans les exploitations de forêts comme dans toutes les industries. Les régisseurs ins- crivent le résultat de leurs opérations; c’est aux vérifica- teurs à savoir apprécier. Ce compte des arbres de futaie est le complément du compte de l'aménagement des coupes de taillis, On pourrait fort bien indiquer la contenance des coupes dans les colonnes du compte, mais il est pré- férable d'en tenir deux, lun pour la futaie, l'autre 12 AMÉNAGEMENT DES TAILLIS. pour les coupes de taillis. Une comptabilité n’a de mérite que par la simplicité de son organisation, et plus les intérêts à administrer deviennent considé- rables, plus cette simplicité a d'utilité pratique. Nous ne craignons pas d'anticiper sur les chapitres sui- vants en faisant remarquer que: 10 La forme des comptes d'aménagement est con- çue de manière à s'adapter à tous les modes d’amé- nagement, à toutes les natures de coupes. 29 La seule règle à observer est d'ouvrir un compte séparé pour chaque nature des coupes qui s’exécu- tent dans une forêt suivant un plan déterminé. «| 95) FUTAIES PLEINES. TROISIÈME PARTIE. Aménagement des forêts à gros capital d'exploitation. FUÜUTAIES, CHAPITRE PREMIER. FUTAIES PLEINES. Au point de vue économique, la futaie est un senre d'exploitation des terres à bois qui nécessite un gros matériel; dans le sens cultural, ce même mot signifie un régime dans lequel les arbres se reproduisent par les semences. Le traitement en fu- taie peut se faire de deux manières: en futaie pleine, mode dans lequel on cultive sur des contenances sé- parées les peuplements de chaque catégorie d’âges, et en futaie jardinée, méthode particulière, qui sera l’objet: du chapitre IT. Je suivrai, pour les futaies, le même ordre que pour les taillis, c’est-à-dire qu’en adoptant pour exemple un terrain de 120 hectares, à exploiter à cent vingt ans, J'indiquerai d’abord les procédés qu’on emploie pour aménager une forêt dont le ca- 74 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. pital de un à cent vingt ans est constitué et se trouve disposé d’une manière assez régulière sur le terra pour pouvoir prendre le nom de futaie regulière. Je passerai sous silence les procédés qu’on em: ploie pour déterminer l’âge de l’exploitabilité la plu avantageuse pour le propriétaire. Ces procédés nt sont pas du domaine d’un livre élémentaire. Généra lement les propriétaires se contentent de compter le années au moyen des couches concentriques sur de bois abattus et de voir à quel âge les arbres acquiè: rent, en moyenne, les dimensions qu’ils ont intérè à produire. er. Futaies dont le matériel est constitué. A. Aménagement des futaies dont le matériel est constitui et régulièrement disposé. Deux natures de produits de la futaie. — Avan d'indiquer les procédés d'aménagement qui per: mettent de constater à première vue si le capita d'exploitation est toujours intact, et de tracer l’ordrt dans lequel se feront les coupes, il n’est pas inutile de rappeler que, dans une exploitation en futaie, le coupes sont de deux natures, l’une et l’autre fondée. sur la marche naturelle de la végétation des hois. … "FUTAIES PLEINES. 19 La première condition de l’exploitation en futaie st de régénérer naturellement la forêt, c’est-à-dire ar les semences des arbres. On fait donc, dans les ois exploitables, des coupes d’ensemencement dans squelles les arbres porte-graines sont assez serrés our donner la fraicheur nécessaire à la levée des raines ; elles sont suivies de coupes secondaires, ans lesquelles les arbres sont assez espacés pour isser les jeunes plants se développer ; puis vient la pupe définitive pour les débarrasser entièrement u couvert des vieux arbres. L'ensemble de ces dif- rentes coupes, qui ne sont que les phases d’une ième opération, s'appelle coupes de régénération. e sont ces exploitations qui fournissent les produits rincipaux de la forêt, puisqu'elles sont les plus nportantes et qu’elles portent sur des bois parvenus l’âge adopté pour l’exploriabilité . Voilà la première nature de produits que l’on peut etirer d’une exploitation de forêt en futaie pleine; aais là ne se borne point sa production. Si l’on con- idère des jeunes bois en croissance, et si on les suit usqu’au moment où ils sont exploitables, on voit bien: LI 1 Comme, en réalité, on n’aménage que des forêts plus ou moins irré- ulières, on donne aussi le nom de produits principaux aux produits des oupes d'extraction d'arbres faites dans les futaies irrégulières. Les pro- wits principaux des futaies sont donc, d’une manière générale, ceux qui atrent dans le calcul de la possibilité des coupes par volume. Nous dc- nirons plus loin la possibilité. EPA PET NE Te Se — 76 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. vite que beaucoup deviennent dominés ec finissent par périr étouffés : un massif débute, par exemple, par dix mille tiges à l’hectare, et finit, à cent ving! ans, par n’en plus offrir que trois cents. La végétation des massifs suit à cet égard une loi qui nous est en- core inconnue et dont la connaissance serait fort utile pour la conduite des opérations forestières (v. p. 25), La physiologie végétale fournit heureusement aux forestiers une règle de conduite qui supplée, dans une certaine mesure, à cette loi expérimentale. La production ligneuse est proportionnelle au dé- veloppement foliacé, et de ce principe physiologique théoriquement prouvé, 1l faut conclure que si on soin d'enlever, de temps en temps, les tiges dominées en laissant le massif complet!, on arrivera à ne né gliger aucun élément de la production d’un bois car on enlève des tiges qui, sans cela, auraient péri et on n’amoindrit en aucune façon la production @ le volume de l’hectare exploitable, Cest sur cett considération qu'est fondée la pratique des éclaircies qui constituent des produits intermédiaires don -Pimportance va jusqu’à 15 et 25 p. 100 des produit principaux. L'aménagement des futaies doit donc avoir pou 1 L'état de massif complet est constitué quand les branches et les cime des arbres se touchent sans être agitées par le vent (MM. Lerentz et Ps rade, Cours de culture des bois, n° 406). FUTAIES PLEINES. 77 but d'assurer la marche de cette double nature de soupes, et nous l’envisagerons d’abord au point de vue des coupes principales qui, dans une futaie régu- ière, se bornent aux coupes de régénération. Affectation. — Dans l'exploitation en taillis à ingt ans, nous avons divisé la surface en vingt lots, lont chacun était affecté à la coupe annuelle: nous Jouvions le faire, parce que, dans les taillis, il suffit l'un an pour assurer la régénération, et parce que es rejets peuvent, dès la première année, être aban- lonnés à eux-mêmes, sans avoir besoin d’aucun \bri. Mais, dans les futaies, les choses ne se passent as ainsi: les semences ne se produisent pas immé- liatement , le jeune plant, une fois levé, a besoin l’une certaine protection, d’un abri plus ou moins wolongé selon les essences, et ce n’est souvent qu’au out d’un temps assez long qu’il peut être abandonné \ lui-même et que la coupe doit être considérée omme complétement régénérée. Si done nous divi- ions nos 120 hectares en cent vingt affectations d’un iectare, correspondant chacune à la coupe annuelle, ous ne donnerions satisfaction à aucune de ces xigences culturales. Il est donc rationnel de diviser la forèt, non pas n cent vingt coupes, mais en un certain nombre de norceaux affectés à fournir ‘la production pour la vériode de temps pendant luquelle, non-seulement 78 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. le terrain peut se repeupler naturellement, mai: pendant laquelle, en outre, les semis peuvent, wu fois produits, se passer de tout abri, de toute pro: tection. Cette durée, qui varie avec les climats, les sols e les essences, s'appelle période de régénération, œ simplement période. On conçoit que sa détermina= tion est une affaire d'expérience et que nulle science autre que l’observation ne peut en donner la mesure: Le propriétaire qui veut aider la nature par des træ vaux et par des semis artificiels dont il ne craint pas la dépense donnera à la période la durée la plus courte possible; celui qui s’en rapporte uniquement aux agents naturels sera, au contraire, porté à l’allon» ser. En cela, comme en toute affaire, c’est une sage entente de ses intérêts qui doit guider le propriétaire: Dans la balance qui sera faite entre les avantages et les inconvénients, on ne saurait oublier que les ar= bres laissés sur pied pour abriter le sol et protéger les semis compensent généralement, par leur accrois® sement, le retard que met souvent la nature à assurer la régénération d’une coupe. | Supposons, pour fixer les idées, qué l'inventaire du matériel actuel , analyse de la forêt, le parcel- laire enfin, pour l’appeler par son nom forestier; , | ait donné: FUTAIES PLEINES. 79 A. 6 hect. chêne clair avec semis . . . . 130 ans. B: 5 » hêtre presque pur avec semis. . 110 » D 10 hêtre, frêne et chêne : + + *. . 105 » D: 10 » haut perchis sapin et hêtre. . . 90 » E, 15 » haut perchis un peu clair, sapin. 80 » F. 14 » 50 ares perchis complet, sapin . 70 » Un 50 1» id. épicéa . 50 » PDO 5 sapin etihêtre. ‘:. . .., 40: » 0/90 0 gaulis de hêtre , . x. : :.:30, :» J. 8 » 50 » semis de hêtre et sapin . 5 » 120 hectares. Dans cette forêt, le matériel d'exploitation est onstitué, car, dans les futaies, 1l ne faut pas s’arrè- er à certains écarts dans les âges et dans les peu- lements. Comme les parcelles d’âges voisins se uivent de proche en proche et comme les peuple- nents correspondent, à peu près, à leurs conditions e végétation, la constitution du matériel nermet de onsidérer la forêt comme régulière. Si la durée de à période de régénération a été fixée à vingt ans, à contenance des affectations sera de 20 hectares t leur nombre de six. Dans les taillis, on a divisé par des laies les vingt oupes affectées à la production de chaque année ; lans les futaies, on groupera de même les parcelles u parties de parcelles qui doivent former chaque ffectation ; on marquera sur le terrain, par des laies éparatives, chacun des six morceaux affectés à la roduction de chaque vingtaine d'années, et on les ixera var des bornes. 80 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. Le principe de cette division en affectations égales est fondé sur la supposition qu’elles produiront au- tant l’une que l’autre. Cela peut ne pas arriver et n'arrive même souvent pas dans les forêts de mon- tagnes, où les pentes produisent généralement plus de bois que les plateaux, et où les expositions ont. une grande influence sur la végétation. Si de pareil- les inégalités se présentaient, on se contenteraits d'ajouter quelques hectares aux affectations les moins bonnes, de manière à les rendre équiproduc- tives autant que possible ; mais il y a là une affaire d'appréciation et de pratique qui ne peut se mesurer ni par des coefficients ni par des méthodes exactes. Plan général d'exploitation. — Dans les tallis, le plan général des exploitations se compose des vingt coupes affectées à chacune des années de la révolution ; dans les futaies, il se compose seule- ment des six morceaux affectés à chacune des six pé- riodes de la révolution : chacune de ces six affectu- tions peut se composer de plusieurs parcelles diffé- rant par leur âge, leurs essences ou le traitement à appliquer. Il convient, dès lors, de conserver les lignes des divisions qui ont servi à faire l’analyse de la forêt et de les marquer, soit par des bornes, soit par des bouts de fossés. On comprend très-bien que si la parcelle À, par exemple, est peuplée de chènes dont le semis soit réussi, il faudra plus tôt y porter les FUTAIES PLEINES. 81 | coupes que dans la parcelle B, dont les hêtres sup- portent bien le couvert. Il sera, par conséquent, fort important de savoir le volume des bois qui auront été enlevés sur chaque parcelle et de connaitre, à un moment donné, ce qui reste à exploiter. On com- prendra mieux l’utilité qu’il y a à conserver sur le terrain la trace de ces parcelles, quand j'aurai indi- qué la manière dont se tient le compte d’aménage- ment ; mais dès à présent on conçoit l’utilité de con- server sur le terrain le travail d'analyse qui a été fut; les régisseurs se perdraient dans l'exploitation de la forêt aussi facilement que dans une ferme dont les soles et les saisons ne seraient pas abornées. Lors de leur création, les parcelles ont été désignées _par des lettres ou des numéros; une fois leur classe- ment opéré dans chacune des affectations, il est for: utile de les désigner par leur numéro d’affectation auquel on ajoute les lettres «, b, c... selon les dif- férences de peuplement qui ont servi à les créer; on a ho 61 c; Il, If 6, Il c; Ia) lb: Ce mode de notation indique immédiatement à quelle affectation appartient la parcelle et, par conséquent, à quel moment la coupe s’en fera; il empêche les fautes grossières d'exploitation qui peuvent arriver aux changements de régisseurs; il écrit enfin sur le terrain le plan général d'exploitation, c'est-à-dire le cadre que l’on doit toujours avoir devant les veux 6 82 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. et dans la mémoire quand on veut exploiter conve- nablement une futaie. Ce cadre général, ne contenant que six affecta- tions, sera donc très-simple : Plan général d’exploitation. INDI- ONTENA CATION CONTENANCE | | AGES ACTUELS PÉRIODE d’exploi- OBSERVATIONS. (en 1860). tation. AGES au moment de lexploitation | des affectations. | des affectations. | des parcelles 130 | \ 140 INDICATION 110 1860 1879: 120 générale 105 | 11151 VES TRAvAUx 80 (1880 1899) 119 | Route de-3 kilom. . 129 sur le flanc de la val- l : { 15) |lée. — Préparation 70 (19002199 120 | au terrain pour les 20 |repeuplements natu- 5 {1920 à 1930) a rels, de manière à ne passer d’une affec- 5 DS gp o'6 10 liozo à 1959! ee tation à l’autre qu’'a- 30 | près entière régéné- € 0 | Eee = 120. ration. s (1960 à 1979) 115 Il semble, au premier abord, que ce plan général ne s'adresse qu’aux coupes principales, puisqu'il ne détermine que les contenances qui seront régéné- rées dans telle période d'années. Ilest évident qu'il œ e FUTAIES PLEINES. 83 s'adresse aussi aux éclaircies, car, au vu de ce ta- bleau, l’on saura toujours qu'on ne doit pas faire d’éclaircie dans l'affectation n° I destinée aux coupes de régénération; que dans l'affectation n° VI, qui ne contient que des jeunes semis, l’éclaircie se bor- nera le plus souvent à un simple nettoiement; on saura toujours, enfin, que les véritables éclaircies se feront, en général, dans les affectations IT, IT, IV et V. Plan spécial d'exploitation. — Ainsi, ce plan général d'exploitation est complet et comporte, pour de larges coupures faites dans la durée totale de la révolution, toutes les coupes qui peuvent être opérées, la détermination même du matériel d’ex- ploitation. Mais il n’est pas suffisant et l'opération de Paménagernent comporte un second but, qui est de régler la quotité, la nature, l’ordre et la marche des coupes qui, tout enlaissant intact ce matériel, consti- tuent la production annuelle (v. p. 33); c’est le but du plan spécial d'exploitation. Un propriétaire soucieux d’une bonne administration ne peut se con- tenter de savoir qu’il n’entamera pas son capital-en faisant ses exploitations dans l'affectation en tour de régénération (ou plus simplement dans l'affectation en tour). Cette vérification, tous les vingt ans, ne peut lui suffire ; il lui faut d’ailleurs prendre les mesures nécessaires pour égaliser, chaque année, les produits S4 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. | à réaliser dans le cours de cette période de vingt ans. Dé là, nécessité de tracer, à l'avance, la marche des exploitations à faire dans cette période, de manière à donner au propriétaire la conviction qu'il ne dépas= sera pas le chiffre de la production annuelle possible, c'est-à-dire de la possibilité, en langage forestier M Il y aura donc un plan spécial d'exploitation pour chaque période, et ce plan spécial comprendra 1° les coupes de régénération à faire dans l’affeclas tion en tour; 2 les coupes d’éclaircie à faire dans les autres affectations. Comme il est impossible dé prévoir l'avenir et l’état des peuplements au delà d’une certaine limite de temps, on ne dresse ce plan spécial que pour la première période, en laissant à la fin de chaque période, vers 1879, 1899, 1919, etc. « le soin de dresser, pour la période dans laquelle on entrera, ce plan spécial dont actuellement le propriés taire n’aurait nul besoin. Ao Produits principaux. — Non-seulement ce plan spécial doit comprendre les coupes de régés nération et les coupes d’éclaircie, mais il doit encore donner pleine et entière satisfaction aux exigences. culturales que ces coupes comportent. Ainsi, en ce qui concerne les coupes de régénération , principale 1 La possibilité est la quotité des produits que l’on peut retirer annuel: lement et d’une manière constante d’un immeuble exploité dans des con- ditions données, sans le détériorer (selon le langage des économistes), em conservant sa substance (selon l'expression des juristes). FUTAIES PLEINES. 89 production de la forèt, la contenance ne peut plus servir de base à leur assiette: si elle était admise, on pourrait avoir, une année, beaucoup d'arbres à exploiter et fort peu l’année suivante, car les semis naturels sont loin de se présenter et de se développer avec régularité. Les coupes se font alors par volume : on se contente d'estimer et de cuber le volume qui se trouve dans l'affectation en tour et de diviser ce volume par le nombre des années de la période. la, présente 3,300 mètres cubes. 19, » 2,820 » Pet :n 5,880 » Total 12,000 mètres cubes. La coupe sera 1/20€, soit 600 mètres cubes. Il est évident qu’en coupant tous les ans 600 mè- tres cubes, on sera sûr de ne pas dépasser la possi- bilité, car les arbres qui peuplent la première affec- tation présentent ce matériel actuellement, et, comme ils resteront tous en moyenne sur pied pendant la moitié de la période, c’est-à-dire pendant dix ans, il serait fort juste d'ajouter au matériel actuel, 12,000 mètres cubes, l’accroissement pendant dix ans. Je me hâte de dire que cet accroissement est toujours assez difficile à déterminer et qu’il est beau- coup plus prudent de se contenter, pour la fixation de la coupe annuelle, du vingtième du volume cons- taté au moment où l’on fait l'aménagement. S0 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. L’accroissement formera une réserve pour parer à la diminution de volume qui peut venir des erreurs d'estimation et de cubage”; il ne sera jamais perdu, car rien n'empêche de vérifier, de teñnps en temps, le volume restant à exploiter, et de fixer à nouveau le chiffre de la coupe, en le divisant par le nombre des années de la période qui restent à courir. Cette opération fort simple, qui s'appelle révision de la possibilité, peut se faire, par exemple, à chaque décennie. Quant à l’ordre des coupes, c’est à la nature et au sylviculteur qu'est réservé le soin de les indi- quer ; rien n’est capricieux comme la manière dont se produisent les semis naturels, et tout ce que l’on peut faire, c’est d'indiquer l’ordre dans lequel on commencera les coupes ; cette indication se fal simplement par les indices a, b, ce, dans le plan d'exploitation. 20 Produits intermédiaires. — Ainsi les produits principaux s’exploitent par volume; c’est même sous ce titre qu’on les range dans le plan spécial d'exploitation, par opposition aux coupes d’éclaircie qui se font par contenance. Ces dernières, qui sont 1 Les chablis et les bois morts qui se présentent dans la première affec- tation et en général dans les parcelles qui fournissent la possibilité des coupes par volume sont précomptés sur la coupe annuelle. Ceux qui sur- viennent dans les autres parties de la forêt sont exploités sans précomp- tage, puisqu'ils n’entrent pas dans le calcul de la possibilité. FUTAIES PLEINES. S7 souvent appelées, d’une manière générale, coupes d'amélioration, ont un caractère qui diffère avec Jâge des bois et par conséquent avec le clas- sement des massifs dans les affectations. Dans les jeunes bois, le nombre des brins qui périssent étouffés est naturellement plus grand que dans les bois plus âgés; l’éclaircie doit donc y ètre faite à des intervalles plus rapprochés. Dans les bois de quatre- vingts à cent ans, qui sont classés en Ie affectation, il est souvent utile d’éclaireir un peu fortement, afin de permettre aux arbres qui seront plus tard des semenciers de prendre de la tête et de devenir aptes à la production des graines: l’éclaircie prend alors un caractère nouveau qui la fait distinguer des autres sous le nom de dernière éclaircie ou pré- paratoire à l’ensemencement. Le propriétaire qui veut consacrer tous ses soins à la gestion de sa forèt cherchera donc à répéter assez souvent ces opérations délicates et à leur donner une rotation conforme à leurs différentes exigences ; mais dans une gestion importante , comme celle de l'administration des forêts, il suffit que le règlement des éclaircies s’adapte aux principales exigences des peuplements et aux traits généraux de leur pratique culturale. Deux systèmes sont usités : 4° Dans le premier, chacune des quatre affecta- Ne AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. tions qui doivent être éclaircies forme une suite de coupes qui doivent parcourir l'affectation une ou deux fois pendant la durée de la période. Ainsi, dans les affectations IT et IIT, on éclaircira, tous les ans, un vingtième de la contenance ou 1 hectare par an. Dans les affectations IV et V,: on éclaircira, tous les ans, un dixième de la contenance ou 2 hectares par an, en passant deux fois dans la période sur toute la surface. On peut même apporter dans cette pratique une régularité analogue à celle des taillis, en divisant chaque affectation par dixièmes de con- tenance et en faisant les coupes tous les deux ans dans les affectations IT et IT, et tous les ans dans les affectations IV et V. Ce système a l’avantage incontestable d'imprimer aux coupes d’éclaircie une marche très-régulière et de contribuer à assurer le rapport soutenu en four- nissant chaque‘année des éclaircies ayant le même caractère, c’est-à-dire faites dans chaque affectation dans les mêmes natures de peuplement. La seule critique qu’on peut lui adresser, c’est de fournir, dans les forêts de faible étendue, des coupes trop petites qui donnent peu de produits, sont difficiles à vendre et divisent trop la surveillance. Le plan spécial d'exploitation de la première pé- riode sera, dans ce système, dressé de la façon sui- vante : Lu sS rs ob, RE 9 te A2 | RE ., FUTAIES PEEINES. 89 . Plan spécial d’exploitation pour la première Ta 15 Ie période (1860-1879). TUELS NATURE des opérations. NATURE du peuplement, (en 1860). des coupes par contenances CONTENANCES, AGES AC A. — COUPES PAR VOLUME. Gh—| Futaie de chêne avec semis. . . . Futaie de hêtre avec semis. . . .! 110 Id. __. 105 Id. langée B. — COUPES PAR CONTENANCE, 10h—| Jeune Coupes de régé- 130 Inération. 9-— (2 h. aux millés. pairs. Dernière éclaircie | taie régu- Here: 2... 10 + Id. ia ee} h. aux l2 2e éclair-\? #2 millés. (impairs. 2 5! Perchis ré- jre éclair- | 2 hect. à lue) 2 | Nettoie- | 2 hect. « ) par an. OBSERVATIONS. Volume à exploit. 12,000 m. c. » par an 600 m. c Travaux à faire spécialement en cette période: Route secondaire dans les parcelles Ta, 16, Ic, avec pont sur le ruis- seau de N.... 90 AMÉNAGEMENT DES FUTATIES: Le plan topographique de la forêt sera le sui- vant : TE & Se ll 7 AVonlieux DIT/IIN) TT de ph k k À CLLIL 2 4 — ss, D 2 TL Fig. 7. — Aménagement en futaie. 90 Dans l’autre système, on fait masse des quatre affectations à éclaircir, et leur étendue de 80 hec- FUTAIES PLEINES. . 91 tares forme une suite de coupes pour le temps qui a été choisi pour la rotation des éclaircies. Il sera toujours avantageux, comme dans le premier système, de prendre pour cette rotation la durée même de la période ; ainsi les éclaircies dureront vingt ans, à raison de 4 hectares par an, et on restera pendant cinq ans dans chaque affectation. Le caractère de Péclaircie sera indiqué par l’affectation dans laquelle elle se fera, et la rotation qui est adoptée pour les parcelles est bien de nature à retracer ce caractère à l'esprit des employés chargés de diriger la coupe. Si celle-ci se fait, par exemple, dans la parcelle IVw, le plus modeste garde saura toujours qu'il s’agit d'une coupe d’éclaircie dans une qua‘rième affecta- tion, bien qu'il n’ait à sa disposition aucun plan, et que l’aménagement de la forêt lui soit inconnu. À la rotation suivante, c’est-à-dire en 1880, la ITe äffectation viendra en tour de régénération et sera remplacée, dans la suite de coupes des éclaircies, par la VIe affectation, de manière à maintenir au complet le chiffre de 80 hectares; on repassera ainsi sur les coupes tous les quinze ans, si l’on veut continuer à faire les éclaircies dans l’ordre des affec- tations, — ce qui est une moyenne entre l'inter- valle convenable pour les jeunes bois et les bois plus âgés, — ou bien tous les vingt ans, si l’on a soin de commencer les éclaircies en 1880 par l’affec- 92 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. tation qui entre à nouveau dans cette suite de coupes, pour remplacer celle qui vient en tour de régénéra- tion. On peut donc, à chaque période, repasser sur les coupes à un intervalle convenable pour les exi- gences culturales, et on introduit la simplicité et la régularité des taillis dans les aménagements de fu- taie, en divisant chaque affectation par cinquième de sa contenance. Le seul inconvénient de ce système est de ne pas. fournir un rapport bien soutenu, car les éclaircies dans IT et III sont bien plus productives que celles qui se font dans IV et V et qui se bornent le plus souvent à de simples nettoiements ; mais sa simpli- cité l’a fait souvent adopter dans les forêts impor- tantes appartenant à l'État ou aux communes, et où. l'inégalité de la production est le plus souvent com- pensée par la combinaison de ces coupes avec celles d’autres séries d'exploitation. En resumé, l’on peut dire que le choix entre les deux systèmes dépend de la contenance de la forêt à aménager : le premier est préférable quand il n’a pas pour résultat de livrer à l'exploitation des coupes . de trop faible importance. Voici le plan spécial d'exploitation dressé pour le deuxième système de règlement d’éclaircies : FUTAIES PLEINES. 93 NATURE ÉTENDUE des coupes NATURE des des par (en 1860.) peuplements. PARCELLES, | CONTENANCES. | AGES ACTUELS A. — COUPES PAR VOLUME. Ia.| 6 h.|Futaie de chêne Coupes de ré- et semis. | 130 génération. ID. 5 —| Id. de hêtre et semis.| 110 Id. Id. -mélangée.|105 | Id. B. — COUPES PAR CONTENANCE. / pes. futaies | 8 perchis et 50 claircies. | 4h. par an. Revenons à notre forêt : Voilà donc trois natures de divisions établies dans la forêt : les affectations ; les parcelles ; les coupes - d’éclaircie. Les premières sont marquées sur le ter- rain d’une manière fixe et permanente : ce sont les grandes divisions de la forêt; les deux autres ne sent que des sous-divisions des affectations , et l’on peut se demander s’il est nécessaire de les asseoir et de les marquer sur le terrain. Il est difficile de poser à cet égard une règle ab- 94 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. solue. En ce qui concerne la première affectation, nul doute à avoir ; les lignes des parcelles devront foujours être marquées sur le terrain, parce qu'il sera toujours utile de savoir, à un moment quel- conque, le volume de bois qu’elles contiennent, et qu’il leur sera ouvert, à cet égard, dans la comptabi- lité de l'aménagement, un compte spécial à chacune. | — En ce qui concerne les autres affectations, il peut se présenter des forêts assez régulières, assez homo- gènes pour permettre de supprimer les parcelles qui ont servi à en faire l’analyse et pour asseoir sur le terrain les lignes des coupes d’éclaircies. Les. liynes des parcelles ne seront ainsi conservées que sur les plans et y figureront à titre de renseigne- ment; les lignes des coupes seront marquées sur le terrrain par de petites bornes ou des bouts de fossés. Mais le cas sera rare, car on n’aménage, en: réalité, que des forêts irrégulières ; or il faut bien se rendre compte du rôle des parcelles : créées d’a- bard pour faire l'analyse de la forêt et permettre d'en apprécier les ressources, elles ont, en outre, « pour but définitif de séparer les parties dont la si- tuation et les circonstances de la végétation impri- meront, d’une manière permanente, un cachet spé- cial au traitement des peuplements. Ainsi leur double caractère est d’être des organes d’analyse et des divisions culturales. Une fois le plan général : FUTAIES PLEINES. 95 Pexploitation établi, on doit supprimer les parcelles jui n’ont été que des organes d’analyse, et ne con- erver que celles qui, établies en vue de particularités ermanentes, conserveront leur raison d’être. On levra donc, en général, marquer sur le terrain es lignes des parcelles. Quant aux coupes d’éclair- ies, on les tracera sur le plan de la forêt, en leur onnant la forme la plus convenable pour la vidange, elon le relief du terrain ; on évite ainsi les pertes le temps et les tâtonnements qui peuvent avoir lieu chaque année de leur assiette. Dans la pratique, nm modifie même un peu la règle absolue de division jar contenances égales, que nous avons donnée pour exposé des deux systèmes de règlement d’éclaircies ; nm utilise les parcelles en les groupant ou en les cindant, de manière à former des annuités de coupes léclaircies dans les limites des parcelles, avec des carts tolérables dans les contenances annuelles ; et on porte au tableau du plan spécial ces contenances mnuelles en regard des années où elles devront ‘exploiter. On satisfait ainsi, d'une manière com- ète, à une des conditions les plus essentielles d’un Jon aménagement, qui est de ne jamais entraver et le favoriser toujours l'application des règles de la ulture forestière. De la réserve. — J'ai déjà parlé de l'avantage qu'il y à pour certaines classes de propriétaires 96 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. à constituer une réserve, et des facilités qu'offrent les forèts pour l'établissement de cette mesure de prévoyance. Le régime de la futaie donne, à cet égard, bien plus de facilités que celui du taillis : on pour rait, à la rigueur, avoir un coin de forêt réservé pour les besoins imprévus ; mais il est bien plus avantageux de faire un prélèvement sur la production annuelle; car une fois les ressources de la réserve assise sul le terrain exploitées, il faudrait attendre souvent fort longtemps que la nature les ait reconstituées. En formant un prélèvement de 10, 15, 25 p. 100 sur le revenu, on satisfait à la condition la plus essen= tielle d’une réserve, celle de porter toujours sur des bois exploitables, et d’être toujours disponible. Parmi les deux éléments du revenu d’une futaie, il est complétement inutile de faire un prélèvement sur les produits intermédiaires des coupes d’éclair cie, car ces coupes ont surtout un but cultural dont il ne faut pas les distraire, et elles produisent trop peu d'argent pour être une ressource sérieuse. (esi sur le volume des coupes principales que se fait Ia réserve : sur les 12,000 mètres cubes qui sont des: tinés à fournir les coupes principales, on prélèvera 95 p. 100 (si l’on évalue à ce chiffre les besoins 1m: prévus), soit 3000 mètres cubes. Le restant, 9000 mètres cubes, fournira tous les ans nne coupe or- dinaire de 450 mètres cubes. FUTAIES PLEINES. 97 Les 3000 mètres cubes de réserve seront tou- jours à la disposition du propriétaire, sauf les exi- gences du repeuplement de la première affectation ; ils lui fourniront une ressource dont la moyenne est de 150 mètres cubes par an, et qui pourra être exploi- tée dans les vingt années de la période, sauf à re- constituer pareïlle réserve quand on entrera dans la deuxième affectation en 1880. Compte d'aménagement. — En suivant exacte- ment le plan d'exploitation, le propriétaire sera toujours assuré de ne jamais entamer le matériel de son exploitation, l’outillage de sa forêt; mais il arrive presque toujours que les exigences des à | VATIONS. 25238125 |48 23 8 & |< 60 —. . . .” . . .. 36,000 | Le volume extraordinaire est de. . . 14,800 La possibilité ordinaire est fixée à. . . . . 1,440 Le volume extraordinaire présente une res- … source dont la moyenne annuelle est de. . 1,080 Il arrivera souvent que ce volume extraordinaire sera constitué en réserve par le propriétaire et affecté par lui à la satisfaction des besoins imprévus qui peuvent se présenter dans les vingt-cinq années de la première période. Mais si un particulier est obligé de faire remploi de ces 14,800 mètres cubes et veut cependant se constituer une réserve sur le revenu ; si une commune les affecte à un travail d'utilité publique et si elle veut cependant avoir son quart de réserve et ne distribuer aux habitants que les 3/4 de la production normale de la forêt, il y aura lieu de faire une distinction entre les coupes or- dinaires , les coupes de réserve et les coupes ex- traordinaires. Le plan d'exploitation portera, par exemple, dans la colonne d’observation, la mention suivante : Lo 4) 4114 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. Si cest une forêt communale avec quart de ré= serve : | Volume total à exploiter . . . . . 50,800mce 19 à l’ord. (par an 1 ,080mcc) 27,000 ec au 20 À la réserve... ." ENCRES ne ‘| 30 à l'extraordinaire . . . 14,800 PA égal 50,800mcc Si c’est une forêt domaniale: Volume total à exploiter . . . . . 20,800 19 à l’ord. (par an 1 440mcec) 36 000) | 20 à la réserve, l'accroissement. sie ‘ed | 30 à lostraondin ie . + = 14,800 PRO ainsi attribué : Compte d'aménagement. — On tient dans ce cas le compte d'aménagement, comme nous l'avons in- diqué ; sa formule s’adapte à toutes les circons- tances. Il suffit d'ajouter une colonne supplémen- taire pour'indiquer les exploitations qui ont été faites sur le volume extraordinaire ; on lui donne plus de clarté en employant l'encre noire pour les volumes pris sur l'ordinaire, rouge pour les volumes pris sur _ la réserve, et bleue pour ceux attribués à l’extraor- dinaire. C’est surtout pour les forêts communales que celte comptabilité a une grande importance ; comment ré= sister aux demandes incessantes d’une commune si on ne peut lui montrer, par des comptes bien tenus, où elle en est de sa réserve et de ses ressources? L'aménagement n'est-il pas le contrat de la gestion de la forêt, intervenu entre le propriétaire et le ser- FUTAIES PLEINES. 115 ice public chargé de la régie, contrat dont l’exécu- tion peut être réclamée judiciairement devant les tribunaux administratifs? Faut-il, en cas de contes- tations, s’exposer à avoir les mains vides de justifi- cations et de preuves ? Deuxième exemple. — Un cas assez embarrassant est celui de la forêt de H..., qui, sur 500 hectares, présente un massif de sapins pur très-régulier et âgé uniformément de cent quatre-vingts ans. Si, dans une pareille circonstance, on exploitait toute la surface dans une révolution transitoire de vingt ou de trente ans, par exemple, on laisserait, au bout de ce temps, la forêt peuplée de bois de un à trente ans, et le public consommateur serait privé de bois de service pendant un temps fort long, au bout duquel la mème situation se représenterait. On s’ex- poserait d’ailleurs à vendre à vil prix, pendant toute la période transitoire, des produits précieux exploi- tés sur le même point en trop grande quantité. + La combinaison suivante peut être adoptée : on di- vise la forèt en six affectations correspondant à des périodes de trente ans, on régénère la Ire en pre- mière période, on prescrit des coupes préparatoires à l’ensemencement sur la Ile et on introduit dans les.IIIe, IVe, Ve et VIe des coupes de jardinage par contenance et avec une rotation de cinq ans. Cette combinaison, qui est loin d’être parfaite, parce qu’elle à. 116 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. - "#à introduit dans la forêt un mode de culture critiqué par bien des auteurs, a du moins l'avantage de conserver le sol couvert sur toute la forêt, de répar- tir sur la durée de la révolution une notable partie. du volume de la sapinière et de satisfaire enfin au but principal de tout aménagement, qui est de pré- parer pour la seconde révolution un matériel d’ex- ploitation complet et régulier 63. ‘0 Futaies dont le matériel d'exploitation n’est pas constituë d’une manière suffisante. Généralités. — Des exploitations abusives ont pu ravager une forêt jadis exploitée en futaie pleine ù + à cent quarante ans par exemple; une liquidation dem droits d’usage, un partage de famille ont pu faire passer en diverses mains son matériel d'exploitation 1 celui-ci n’est plus constitué d’une manière suf- 3 fisante, et cependant le propriétaire est toujours dé=m cidé à exploiter la forêt à cent quarante ans. À ne | considérer que les termes mêmes de la question, le” problème est insoluble : il est tout aussi impossible d'exploiter immédiatement à cent quarante ans que de faire de l’agriculture quand la ferme n’est pas” construite. Puisque le capital n’est pas constitué, il y aura forcément un certain temps pendant lequel 4 FUTAIES PLEINES. 117 on n’exploitera pas entièrement à cet âge; mais si Von se reporte à la définition d’après laquelle l'aménagement a pour but de déterminer le matériel d'exploitation, de lui préparer un cadre de telle sorte que les exploitations ne viennent pas à l’en- tamer, on verra que le problème est non-seulement très-soluble, mais qu’il a un but nettement tracé, qui est celui-ci : Déterminer, pour le matériel d'exploitation, un cadre dressé en vue du terme d’exploitabilité choisie, et fixer la nature et la marche des ex- ploitations qu’il sera possible de faire pendant le temps que la nature mettra à constituer le matériel d'exploitation. Il y aura donc forcément, dans l'aménagement, deux phases bien distinctes : l’une transitoire, dans laquelle on fournira des produits qui ne satisferont pas encore entièrement au but que le propriétaire s’est proposé, et l’autre, définitive, qui livrera à l’ex- ploitation des produits correspondant à l’exploita- bilité choisie. Cette époque de transition durera plus ou moins longtemps , selon les circonstances ; elle pourra n'être qu’une phase temporaire, dans un aménage- ment définitif, ou une période transitoire précédant l'aménagement, ou enfin une révolution de conver- sion. Les cas qui peuvent se présenter sont, en effet, 118 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. très-nombreux, et nous devons, avant d'aller plus. | loin, établir une distinction importante : Parmi les forêts dont le matériel n’est pas assez. complet pour se prêter à l'exploitation en futaie, à l’âge que le propriétaire s’est fixé, on peut avoir à aménager : | A. Des forêts qui ont toujours été traitées en fun lie ou qui ne se prêtent, comme celles d’essences résineuses, qu’à ce mode de traitement, mais qui ont été dévastées par des exploitations bases c’est 4 ce que les anciens forestiers appelaient reconduction he en futaie *. | B. Des forêts qui ont toujoursété traitées en taillism et qu'il faut convertir en futaie. , Je m’occuperai d’abord de la première catégorie M et je parlerai ensuite des conversions, qui ont des, règles et des combinaisons toutes particulières. A. ç Reconductions en futaies pleines. Je suppose quele propriétaire ait fixé la révolution, c’est-à-dire qu'il se soit décidé à produire des bois d’un âge déterminé, à cent vingt ans, par exemple; je suppose également que le parcellaure de la forèt 1 Cette expression n’est plus usitée dans le langage forestier; nous l'employons, non pour la faire revivre, mais pour caractériser plus net tement des situations qui se rencontrent souvent dans les régions mon- tazneuses, FUTAIES PLEINES. 119 ait été fait et ait montré que les différents massifs qui composent la forêt ne présentent pas la gradation d’âges de un à cent vingt ans, nécessaire pour l’ex- ploitation régulière de la forêt : il y aura forcément une époque de transition avant de commencer la marche normale de l'exploitation à cent vingt ans. Dans cetie époque de transition, on pourra convenir d'exploiter certaines parties prématurément, ou bien chercher à glaner des produits sur toute l'étendue de la forêt; cette époque sera, comme nous allons le voir bientôt, ou une période transitoire spéciale an- térieure à l'aménagement, ou une simple phase dans l'aménagement définitif. Mais, quel que soit son caractère, il sera toujours facile d'en déterminer la durée; ce sera vingt ans, quarante ans, selon l’âge des bois les plus âgés et leur classement dans le plan d’exploitation. Cette seule considération indique déjà la nécessité de tracer sur le terrain le cadre des affectations. On en a tous les éléments: la durée de la période de régénération qui dépend du climat et de la nature des essences, et le parcellaire qui a été fait pour connaître les ressources de la forèt. Il faut donc établir, avant tout, le plan de l’a- ménagement définitif. Cela est nécessaire, non- seulement par les considérations que je viens d’in- diquer, mais encore par celles que j'ai expliquées EL 120 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. , au chapitre des taillis qui correspond à celui-ei (page 61). | Une fois le plan général d’exploitation établi, c'est-à-dire l'aménagement définitif assis sur le ter= rain, il y a deux manières d’opérer : La première consiste à déterminer la durée de la période transitoire d’après les exigences des âges et à classer les bois les plus âgés dans une première affectation d’une révolution qui sera précédée de la“ période d’attente. Dans la seconde manière, au lieu de classer en première affectation les bois les plus âgés qui for-" ment ce que les forestiers appellent la tête d’amé- nagement, et de convenir qu’on ne les exploitera qu’au bout d’une période d’attente de vingi ou qua- rante ans, on recule leur numéro d’affectation, et on lesclasse en deuxième ou en troisième, selon le temps qu'ils doivent attendre. La période d'attente devient ainsi égale à une ou deux périodes de régénération. | La première ou les premières périodes de l’aménage- ment sont des périodes de la phase de transition: dont nous avons parlé; on y achève la régénération de certaines parties commencées, ou l’on y exploite prématurément certaines autres, ou enfin on y cherche à glaner des produits sur toute l’étendue de la forêt et en dehors de la marche normale de lamé- nagement. FUTAIES PLEINES. 421 … De ces deux modes d'opérer, le prenuer est gé- neral , en ce sens qu’on peut toujours l’appliquer ; le second s'adresse à un cas particulier, mais d’une application très-fréquente, car, dans l’impossibilité où l’on est de déterminer d’une manière bien précise la durée des périodes de régénération et de transi- tion, on peut très-souvent faire coïncider la durée de lune et de l’autre. On a ainsi l'avantage d’entrer _immédiatement dans la marche de l'aménagement définitif, avantage considérable, car on supprime le rouage d’une période transitoire spéciale, on obient une grande simplicité et on imprime à chaque coupe un caractère bien défini. Si, par exemple, une coupe d'extraction de vieux arbres doit être faite sur une parcelle de première affectation, nul forestier n’hé- sitera à y voir une coupe définitive plus ou moins tardive ; — si elle doit être faite en quatrième affec- tation, nul n’hésitera non plus sur la manière dont la coupe doit être conduite, sur la catégorie des ar- bres à enlever, car on travaille dans le cadre même de l'aménagement. Avec une période transitoire spéciale de quarante ans, par exemple, on est obligé, pour connaître le caractère de chaque coupe, de faire un calcul fort simple, sans doute, mais qui peut amener des erreurs ou des omissions dont l'effet est presque toujours une faute grave pour la marche de l'aménagement. Enfin, dans les gestions de forêts 122 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. "+6 importantes, on a l'avantage d'introduire dans Ja régie une marche uniforme qui se plie au contrôle administratif. La production des premières périodes de lPamé-. nagement se compose, ici comme dans les cas pré- cédents, de deux élements: les produits provenant dela marche normale de l'aménagement, qui peuvent se réduire à fort peu de chose, et les produits pro- venant des coupes faites en dehors de cette marche normale : ceux-ci se recueillent un peu parlout et forment la production essentielle de la période d’ats tente. Des exemples feront mieux comprendre une théo=" rie que j'ai essayé de généraliser. : Quand j'ai parlé de la constitution du capital ; d'exploitation des forêts (page 22), j'ai insisté sur ce que l’on doit entendre par ce mot: il faut que non= seulement la forêt présente en volume le matériel= bois correspondant à une échelle d’âges de un à cent vingt ans, mais encore que ce volume soit réparti sut des peuplements d’âges gradués convenablement. | Supposez, par exemple, une forêt de 120 hectares. peuplée de perchis réguliers venant d’être éclaircis; et âgés uniformément de soixante ans ; on aura bien» un capital-bois constitué en ce sens que le volume fourni par une échelle de peuplements gradués de un à cent vingt ans est sensiblement représenté par FE FUTAIES PLEINES. 123 un peuplement uniforme de l’âge moyen de soixante ans, mais celte forêt ne sera pas constituée pour une exploitation immédiate en futaie à l’âge de cent vingt ans, car les bois les plus vieux n’ont pas cet âge et ne sont même pas arrivés à l’époque où ils donnent des semences d’une manière régulière. Supposez, eomme autre exemple, une forêt de 120 hectares présentant un petit massif de jeune futaie de quatre-vingts ans, et 100 hectares de jeunes bois de vingt ans, surmontés de grands arbres plus ou moins nombreux (jeunesses — coupes définitives à faire), voilà une forêt dont le matériel d’exploitation n'es: constitué ni par le volume ni par la gradation des âges. Pour ne pas égarer le lecteur parmi les nombreux cas que peuvent présenter les forêts irrégulières dont on se propose la reconduction, je m’en tiendrai à ces deux exemples : PREMIER EXEMPLE. — 1920 hectares de perchis de hêtre réguliers venant d’être éclaircis, âgés de soixante ans, et qu'on veut exploiter en futaie pleine à cent vingt ans. Si on laissait vieillir pendante soixante ans ces peuplements, pour les amener à l’âge de l’exploita- bilité. choisie, on aurait une forêt peuplée partout de bois de cent vingt ans, ce qui aurait l'inconvénient très-sérieux de laisser le propriétaire sans produits 124 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. (si ce n’est les coupes d’éclaircies) et d’avoir, à l’expi- ration de cette longue période, un matériel surabon- dant, un luxe fort inutile et fort onéreux dans le ca- pital d'exploitation. Un grand propriétaire comme l’État pourrait com- biner l’exploitation de cette forèt avec d’autres si- tuées sur un autre point. Il pourrait ainsi laisser les peuplements vieillir en se contentant d’y faire quel- ques éclaircies; mais dans les conditions du 'pro- blème, c’est-à-dire d’une forêt unique et analogue au type choisi ci-dessus, il peut être plus conforme aux intérêts du propriétaire de commencer immédiate= ment la régénération de la forêt. Or, à soixante ans, les hêtres ne donnent pas, en général, des semences d’une manière convenable pour la régénération par voie d’ensemencement naturel. Malgré la dépense que nécessitent les semis artificiels, 11 pourra y avoir encore un avantage notable à s’y résoudre, plutôt que de rester sans produits pendant longtemps et sans {is rer aucun argent d’une forêt qui a déjà une valeur considérable. On emploie alors la pratique des coupes d’ensemencement artificiel auxquelles on a donné le nom de coupes d’abri, parce qu'elles consistent à éclaircir les arbres de manière à obtenir un couvert convenable pour la germination des semis artificiels et à les enlever successivement et au fur et à mesure de la force des jeunes plants. FUTAIES PLEINES. 495 En supposant que la période de régénération soit fixée à vingt ans, la combinaison d'aménagement pourra être la suivante : | Première Période. — Régénération, par voile artifi- cielle, des fre et VIe affectations. Deuxième Période. — Régénération, par voie natu- relle et artificielle, de la Ile affectation. Éclaircies par 1/20e de surface sur les IIIe, IVe et Ve. Troisième Période. — Régénération de la ITTe affec- tation par les voies naturelles qui sont dès lors ac- quises à la forêt. Éclaircies sur les autres affecta- tions. Quatrième Période. — Ainsi de suite. Plan général. I. 20 hect. 60 ans 1860 à 1879 70 ane. TR RE 60 » 1880 à 1899 90 » EL: 20: » 60 » 1900 à 1919 110 » EV: 20° » 60 » 1920 à 1939 130 » UNS: 20" 1» 60 » 1940 à 1959 150 » VI. 20 » 60 » 1860 à 1879 70 » CNE (1960 à 1979 110 » Plan special. 1° Produits en dehors de la marche normale de l’aména- gement. a) Coupes par volume. VI. 20 hect. — 60 ans. — Coupes d’abri. b) Coupes par contenance Néant. L # 126 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. 20 Produits dépendant de la marche normale de l'aména- gement. a) Coupes par volume. I. 20 hect, — 60 ans. — Coupes d’abri, b) Coupes par contenance. Néant. DEUXIÈME EXEMPLE. — Forêt de 120 hectares, présentant 20 hectares de jeune futaie de quatre- vingts ans, et le reste en jeune bois de vingt ans surmonté de futaies plus ou moins nombreuses en hêtres et sapins. — Révolution choisie, cent vingt ans. — Période, vingt ans. Pour mieux fixer les idées, le parcellaire pré= sente : . 10 hect. jeunes bois complets, . . . 20 ans A B. 30 » jeunesses avec futaies d'âge Mél 20 à 130. C. 20 » jeune futaie, hêtre et sapin. . . . 80 ans. D E 5 » gaulis et Eee hétre LE 20 » = . 15 » gaulis avec bois épars de tous no 20 à 130. FE. 20 » gaulis. et fourrés sapin 2.4.7 02078 G. 6 » coupes définitives à faire . . . . 20et130: H.4», vides replantés..:. OUR US 120 L'aménagement consistera à classer la parcelle Q en IITe affectation et à distribuer le reste de la con= tenance dans les autres affectations. Les deux pre mières périodes auront un caractère transitoire, et pendant leur durée on fournira des produits au moyen des arbres à extraire dans les jeunes peuple- FUTAIES PLEINES. 121 ments. Dans la 4re période, la production consistera dans l'extraction des arbres les plus vieux et dans les coupes définitives. On aura soin de ménager ces ressources pour avoir des produits suffisants pen- dant la seconde période, à laquelle on réservera les éclaircies, les coupes préparatoires à l’ense- mencement et les extractions des bois qui ont pu attendre sans trop gèner les peuplements. A la troi- sième période seulement on attaquera le petit mas- sif de futaie actuellement âgé de quatre-vingts ans; ce nest qu’à la quatrième période que l’on com- mencera la régénération des jeunes bois qui forment actuellement l’ensemble de la forêt. Plan général. INDICATION | CONTENANCE | a LE #0 2 | me Lt Es mm « A = A - ä ë Be lct er late £ ä 2 u 15281 © © |aa°| oBsERVA- © D © LQ Etele À "à bd CR gs | as les lex [*on| E.x |43% "= £ 5 5 £ S à BA a Ts SE TIONS. © a ( s (é] 4 La 4 & 2 | < Co] © 3 a U=] Us] | | I a. 10 —120 — | ee | SR - | 20 — 1860-18 | | Te. 10 —|20-130 l— 14 II | me | 29 —| 20 —[20-130|1880-1899|— 140 III a: | 920 — | 20 —180 — |11900-1919 1130 — IV a. 20 99 — w {20 + : l1920-1939| | IV 5. ) 15 —|20-130| ) 90 — v | — | 20 —| 20 —]20 — |1960-1959 1110 © { VI a { 6 —-120-130 (130 _ VI = ” 1960-1979; | VIE qu'ils — 113 1928 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. Plan spécial. — 1860-1879. NATURE NATURE du des des bois (en 1860). ÉTENDUE des coupes par contenance peuplement. opérations. PARCELLES, CONTENANCES. AGES ACTUELS OBSERVATIONS, $ I. — PRODUITS ANORMAUX. À. — Coupes par volume. 20 —|jeunesse avec futaies d'âge variable . . .[20-130| extraction des bois les plus vieux. ; 15 —|Idem de tous APS cie 20-130 Idem . .. 6 —|semis complets sous de grands arbres 20-130|coupe défini- LIVOR SENS B. — Coupes par contenance. — Néant. $ II. PRODUITS NORMAUX. A. — Coupes par volume. 10 —| jeunesse avec futaies . . . .|20-130 B. — Coupes par contenance. — Néant. Possibilité. — Le matériel à réaliser dans la première période est de : BUT AL 22e us Fee SRE IV CEE RE RES 5 PU ANNEE NES RER SR CE RL TE 702 LDE VLC CE PANNES (Soit par an 369mcc) Appréciation du volume à réaliser si la forêt était régulière et normale (en comparant aux fo- iêts VOISINES) 2 ML OST, UE PR CSS Différence en moins , . . , 2,620 CONVERSIONS. 129 B. Conversions de taillis en futaie. Considérations générales. — J'ai expliqué dans le chapitre Ier quelles sont les considérations qui font un devoir à État de posséder des futaies et d'amener à ce régime la plus grande partie des taillis qu'il possède. Ces considérations sont appli- cables aux communes, à un certain degré, car elles forment une petite société près de laquelle l’État ne possède souvent aucune forêt, et dent les habi- tants ont pourtant besoin de bois de service. Bien souvent on a demandé : pourquoi ne pas traiter les bois des communes comme ceux des particuliers? pourquoi ce qui est bon et sage pour les fortunes privées ne serdit-il ni bon ni sage pour le patrimoine des communes ? La réponse est facile : les futaies rapportent plus en volume que les taillis; mais le taux de la rente du capital engagé dans une exploitation en taillis est bien plus élevé que celui fourni par le régime de la futaie. Or, dans les communes françaises, il y a deux natures de parties prenantes, deux sortes d'individus quiont droit aux produits du bois : les habitants d’une part; la commune, être moral représentant la so- :1êlé communale, d’autre part. Pour les habitants, la question du placement est fort indifférente; ce qu’il y 130 AMÉNAGEMENT DES FÜTAIES. leur faut, c’est la plus grande production annuelle possible, et la futaie seule donne ce résultat. L’être moral est bien propriétaire du capital, maïs il n’en a pas Ja libre disposition, 1l doit le transmettre intact. aux générations futures ; peu lui importe donc que ce capital soit gros ou petit, que la rente soit faible ou élevée; ce qu’il lui faut aussi, c’est la plus grande production annuelle possible en volume, parce qu'à cette production correspond la plus grande somme d'argent dont il pourra disposer tous les ans. La so- ciété communale peut enfin avoir, de son côté, le plus grand intérèt à trouver dans les forêts de la com- mune les bois de service et d'industrie que les forêts’ particulières ne peuvent lui fournir ou que l’éloigne- ment des forêts domaniales lui rend trop onéreux.: Ainsi, quand une commune possédera une forêt: dont le capital sera constitué, ou à peu près cons-? titué pour une exploitation en futaie, ce sera ce ré- gime qui lui sera le plus avantageux, car il donnera la plus grande satisfaction aux intérêts des habitants, à ceux de la caisse municipale et à ceux de la loca- lité et des diverses industries qui y existent. Mais: quand le capital d'exploitation ne sera pas constitué, il y aura souvent lieu à hésiter avant d'entreprendre une conversion en futaie. Ce ne sera que dans des. circonstances exceptionnelles de communes fort ri=: ches, d’essences impropres au taillis et de forèts as- CON VERSIONS. 434 sez étendues pour se prêter à des combinaisons d'aménagement, que les conversions en futaie de taillis communaux auront la chance d’être menées à bonne fin. On conçoit, en effet, que quelles que Soient les combinaisons employées, il y aura généra- lement diminution dans le volume des produits, car il s’agit de passer d’un matériel de un à trente ans, par exemple, à un matériel de un à cent vingt ans, et une pareille transformation ne peut se faire sans du temps et sans une diminution certaine dans le ren- dement. Mais en faisant entrer dans ces combinai- sons la création d’un ensemble de réserves sur les taillis, on ne diminue pas sensiblement la production des premières années, et ces futaies, dont l’accrois- sement est considérable, tendent à balancer par leur plus-value la diminution du volume. Aussi les mé- thodes de transformation de taillis simples en futaie se confondent avec celles des taillis composés, queJe me bornerai à expliquer. Je ferai une distinction entre les taillis composés qui ont toujours été traités régulièrement et ceux qui présentent des peuplements irréguliers prove- nant d'exploitations de différentes natures. | $ 4er. Conversion de taillis sous futaie réguliers. [Il ya dans les taillis sous futaie deux natures de 152 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. capital d'exploitation: celui du taillis répandu sur toute la forêt, suivant une échelle d’âges graduée de un à trente ans, par exemple, et celui de la futaie sur taillis qui est réparti sur chaque coupe suivant une échelle particulière dépendant du plan de ba- livage. On conçoit, dès lors, que pour constituer un capital d'exploitation de un à cent vingt ans, on réa- lisera pendant ce temps, soit le capital du taillis qu présente une gradation d’âges sur toute l'étendue de la forêt, soit celui de la futaie qui est disséminé dans chaque coupe. L’un ou l’autre de ces matériels d'exploitation ne s’adaptant plus au mode de traite- ment projeté pour la forêt, pourra être exploité, utilisé et réparti sur tout le temps que devra durer la con: version. Là est la base des diverses méthodes em= ployées : on cherche à créer un matériel d’exploita= tion de un à cent vingt ans, et on consomme pendant ce temps un matériel existant qui peut être celui des futaies sur taillis, et qui est assez souvent une portion combinée de ce dernier et de celui de l’an- cien taillis. La diminution de produits forcée, néces: saire, pendant la période d’attente, sera donc beau- coup attenuée par l'exploitation des réserves de l’ancien taillis et par les combinaisons qui peuvent se faire avec les éléments de l’ancienne exploitation. Il pourra même arriver, si le taillis est chargé de nombreuses réserves, qu’il n’y ait que fort peu de EE EE 0” = Fee CT CONVERSIONS. 133 diminution pendant la révolution de conversion, _ mais cela dépendra des circonstances et surtout de la méthode employée : l’art de l’aménagiste consistera à rendre le sacrifice le moins lourd possible en le répartissant sur de longues années. Ce sont ces considérations qui déterminent les caractères généraux des méthodes de conversion: Pour créer un capital d’exploitation formé par une échelle d'âge de un à cent vingt ans, il faut, personne n’en doutera, rien moins que cent vingt ans! Mais si la forêt contient déjà des bois de un à trente ans, par exemple, dont on puisse se servir pour les faire entrer dans cette échelle d’âges, il faudra moins de temps, et en utilisant ce qui existe, on pourra abré- ser la durée de la révolution de conversion : de là deux méthodes qui, par leur combinaison, donnent lieu à une troisième. 10 La méthode des coupes préparatoires, qui con- siste à utiliser les peuplements existants dans le but de réduire la durée de la conversion !. 20 La méthode du taillis temporaire, qui crée 1 Dans la première édition, cette méthode était désignée sous le nom de directe parce qu’on a pour but de créer directement la futaie avec le matériel d'exploitation du taillis, prétention inconciliable avec la rigueur des définitions, puisque le taillis est formé de rejets de souche, et la fu- taie de brins de semence. La dénomination de méthode directe s’applique- rait également au procédé qui consiste à créer la futaie successivement par voie de régénération. Aussi, il nous a paru préférable de désigner chacune de ces méthodes par lo nom des coupes qui les caractérisent, 43% AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. à neuf l’échellé des âges nécessaires à l’exploitation en futaie et emploie par conséquent pour la conver- sion une durée égale à celle de la révolution de futaie. 30 La méthode mixte, qui participe de la première et de la seconde, prépare les peuplements en vue d’une régénération naturelle, et complète son organi- sation en conservant l'exploitation en taillis tempo- rairement sur certains points. Celle-ci est naturellement la plus employée, car c’est elle qui convient le mieux aux circonstances habituelles de la végétation dans les forêts de France; c’est elle aussi qui se prête le mieux aux cas particu- liers que peuvent présenter les forêts irrégulières dont nous parlerons après avoir exposé chaque me- thode. Il serait peut-être inutile, dans un livre élémen- taire, d’indiquer le mécanisme des deux premières méthodes, si cette connaissance n’était nécessaire précisément pour comparer les résuliats et mettre en lumière les avantages de la dernière méthode. Nous supposerons, pour préciser notre exposé, une forêt de 240 hectares traitée en taillis à trente ans, qu’il s’agit de transformer en futaie à exploiter à cent vingt ans CONVERSIONS. 1435 L. MÉTHODE DES COUPES PRÉPARATOIRES. Toute la combinaison consiste à laisser vieillir les taillis et à se contenter pendant un certain temps des produits de nettoiements et d’éclaircies combinés -avec l’extraction de certains arbres de futaie anciens et modernes: en laissant vieillir la forêt pendant vingt ou trente ans, par exemple, on obtiendra des bois âgés de vingt à cinquante ans ou de trente à soixante ans; on l’aménagera ensuite par un des pro- _cédés que nous avons indiqués pour les forêts dont : le capital d’exploitation n’est pas constitué. La durée de cette période d'attente est difficile à déterminer d’une manière exacte, car, en la prolon- geant trop, on finirait par avoir un matériel trop âgé. L'expérience et la pratique sont à peu près les seuls guides pour cette détermination; tout ce que l’on peut dire, c’est que cette période doit être assez longue pour permettre l’assiette de aménagement avec une révolution de futaie, suivant un des modes que nous avons indiqués (page 116) : on se contente généralement de faire la période transitoire égale à une révolution de taillis, trente ans dans notre exemple. Le cadre de cet aménagement ultérieur est immé- diatement assis sur le terrain ; c’est sur lui et pour 136 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. lui que se modèleront les peuplements. On créera, par exemple, quatre affectations de 60 hectares dans le but de correspondre un jour à 4 périodes de 30 ans. Cest donc un aménagement à l’application du- quel il est sursis pendant une période préparatoire. Pendant cette période transitoire, on parcourt la forêt avec des coupes qui ont été appelées prépa- ratoires & la futaie ou éclaircies de conversion, dans lesquelles on coupe les brins dominés sous forme d’éclaircie, on exploite certains arbres et on raccorde des futaies avec les brins du taillis, de ma- nière à créer des peuplements réguliers dans leur ensemble, sinon dans leurs éléments. Ces éclaircies se font par contenance et peuvent parcourir la forêt deux fois dans la période transitoire, par conséquent par 1/15° de surface. Leur caractère est déterminé par le numéro de l’affectation dans laquelle elles se trouvent, c’est-à-dire que l’on s’appliquera à mé- nager dans la première affectation les vieux arbres pour concourir à la régénération ; dans la dernière, les jeunes ; dans les affectations intermédiaires, les sujets d'âge moyen. A l'expiration de la période transitoire on entre dans le cadre définitif de l'aménagement en régéné- rant d’abord l'affectation n° À, ensuite celle n° 2 et ainsi de suite ; mais il faut bien remarquer que la forêt est, dans sa généralité, peuplée de rejets de CONVERSIONS. 137 souche sans assiette bien solide et sans avenir; il faudra le plus souvent raccourcir cette première ré- Volution, et si l’on veut exploiter plus tard à 120 ans, avec 4 périodes de 30 ans, on sera obligé de réduire dans une certaine mesure la durée de la première révolution, de la fixer, par exemple, à quatre-vingts ans, à quatre périodes de vingt ans. Ainsi le but principal qu’on avait en vue dans cette méthode, et qui était de profiter du matériel existant pour arriver plus tôt à une exploitation en futaie, est mal atteint ; car, après une période d’attente de trente ans et une révolution transitoire de quatre- vinots ans, on aura mis en résumé cent dix ans pour opérer la conversion. De plus, en composant les peuplements avec les rejets du taillis combinés avec certaines réserves, on expose la forêt à présenter des massifs mal compo- sés, peu homogènes, qui n’ont de régulier que l’appa- rence et dont les chances de longévité sont fort com- promises. Aussi ce n’est que dans les taillis des régions montagneuses peuplées presque exclusivement de hêtre et de chène et dépourvues de bois blancs que celte méthode, jadis fort employée, pourrait avoir la chance de donner des résultats convenables. Les coupes qu’elle emploie ont cependant un ca- ractère dont l'importance ne saurait être méconnue 138 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. et qui a été utilisé dans une méthode plus perfec- tionnée : c’est que les éclaircies de conversion pré- parent le terrain pour la régénération mieux que ne peut le faire la main de l’homme, en relevant le couvert, en combattant les rejets de souche qui sont le plus grand obstacle à la venue des brins de se- mences et en augmentant graduellement la quant de terreau qui couvre le sol. IL. MÉTHODE PAR LE TAILLIS TEMPORAIRE. Le caractère de cette méthode est de ne pas comp- ter sur le matériel qui existe pour constituer le ca- pital d'exploitation en futaie et de l’affecter entière- ment à fournir des produits pendant la conversion. L’échelle des âges de un à cent vingt ans se créera donc au fur et à mesure qu’on avancera, et la pé- riode de conversion sera forcément égale à la révolu- tion adoptée, elle sera de cent vingt ans. C’est pour ce motif qu'on l’a appelée révolution de conversion. La première opération sera donc de diviser la forêt en affectations pour avoir le cadre général, la forme suivant laquelle on modèlera les peuplements à créer. Quandune futaie est constituée, les affecta- tions doivent satisfaire à une condition essentielle, -qui est de correspondre à des périodes de régéné- ration, c’est-à-dire au temps qui est nécessaire, selon CONVERSIONS, 139 . Je climat et la nature des essences, pour les régé- nérer complétement. Ici elles doivent satisfaire, non-seulement à cette condition, car c’est le cadre définitif de l’aménagement qui est ainsi tracé sur le terrain, mais encore à une autre, qui est de corres- pondre à une durée égale à une révolution de taillis, car, pendant qu’on régénérera la première affecta- tion, on continuera sur les autres l'exploitation en taillis. Chaque affectation, excepté celle en tour, sera ainsi une série temporaire de taillis dans la- quelle ce mode d'exploitation durera plus ou moins longtemps, selon le numéro d’ordre de l'affectation. … Pour faciliter l’exposé de la méthode, nous sup- poserons que les 240 hectares aient été exploités en quatre séries de taillis de 60 hectares, à la révolution de trente ans : on prendra un plan d'exploitation de quatre affectations correspondant à des périodes de trente ans et formées chacune d’une des séries de taillis : PF @hectares .… .. . .... 1 à 30 ans. ER 60 » . . . . . JL à 30 » III. 60 » JAst gts PE OUT EV:. 69 » FENTE ET 1à 30 » 240 hectares. Le plan d'exploitation sera le suivant : PREMIÈRE PÉRIODE (1860 à 1889). Fe affectation, régénération par voie de coupes d’abri 140 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. par 1/15 de surface par an, en revenant ensuite pour dé- gager les semis au moyen de coupes par contenance ou par volume. ITe affectation, taillis à 30 ans, 2 hectares par an. IIIe » taillis » 2 » » IVe » taillis » 2 » » DEUXIÈME PÉRIODE (1890 à 1919). Ire affectation, nettoiements sur bois de 1 à 30 ans. IIe » régénération, coupes d’abri. JITe »” taillis à 30 ans. IVe » taillis à 30 ans. TROISIÈME PÉRIODE (1920 à 1949). Ire affectation, éclaircies sur bois de 30 à 60 ans. IIe » nettoiements sur bois de 1 à 30 ans. IIIe » régénération, coupes d’abri. IVe » taillis à 30 ans. QUATRIÈME PÉRIODE (1950 à 1979). Ire affectation, éclaircies sur bois de 60 à 90 ans. IIe » éclaircies sur bois de 30 à 60 » IIIe » nettoiements sur bois de 1 à 30 ans. IVe » régénération par coupes d’abri. Dans cette méthode, où les exploitations de taillis vont reculant et diminuant d'importance, au fur et à mesure que la futaie avance et se constitue, la di- minution des produits pourra être assez faible. Pen- dant la première période, il pourra même y avoir augmentation, car tout le matériel du taillis de la re affectation sera livré à l'exploitation. Ce ne sera, CONVERSIONS. 141 . en réalité, qu’à la seconde période, où la première affectation ne donnera que des nettoiements peu im- portants, que la diminution se fera sentir ; mais si l’on a soin de modifier le plan de balivage en prévi- sion de cette diminution, et d'augmenter les réserves sur les parties qui doivent être traitées en taillis temporairement, on arrivera à augmenter les chances de la régénération naturelle et à équilibrer la pro- duction en la maintenant pendant toute la durée de la révolution à peu près, sinon au volume, du moins à la valeur de celle de l’ancien taillis. Comme il n’y a aucune utilité à créer dans chaque affectation une série temporaire de taillis, on aug- mentera les chances de réussite des coupes d’abri de l’affectation en tour (dans laquelle les semis ont toujours à lutter avec les rejets de souche) en modi- fiant la composition des anciennes séries de taillis de manière à grouper dans la première affectation les vieux taillis qui se prêtent mieux aux coupes d’abri. On réunit ainsi temporairement les affectations où le taillis doit se continuer en une seule suite de coupes dont l'importance diminue à chaque période et qui livre ainsi, à chaque changement d'affectation, les plus vieux taillis aux coupes d’abri. Si la forêt a été exploitée en une seule série de taillis à trente ans, à raison de 8 hectares par an, la formation des affectations est toute nalurelle. 142 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. I. 60 hectares, taillis de 24 à 30 ans. II. 60 » » de 16 à 23 » III. 60 » » ‘de ‘Sao En IV. 60 » » -de NIV EE 240 hectares. Si, au contraire, la forêt a été exploitée en plu- sieurs séries, on cherche à grouper les âges de ma- nière à constituer une première affectation avec les taillis les plus vieux et une suite de coupes se prê- tant, avec des écarts tolérables dans les âges, à une. exploitation en taillis en une seule série. Le plan d’exploitation se résume ainsi qu'il suit : 143 CONVERSIONS. l 4 Z : O9UJINS 9P 008 AUu II P S94N09 — « (8 “SJUOUWOIOYJON — « 0£ *SOTOUUIOM — « 09 CUONUON — ‘Su8 (6 “(GLGT-OGGI) HAOIIGA ARYTIL VOD « GB : 098JINS OP 008 AUd * * ‘SINGL — « GI « P : oouJAns Op oGT ad qu, p sodn07 — « 08 ‘SJUOUIOTOYJON — « Of *SOTOUUIOT — ‘SU (9 “(GPGT-0ZGI) AAOIIHA MNYISIOUT « P : OOUJINS OP 008 Ad * * “SIN — « 08 «9 : ovins 9p 907 104 qu,p sodn07 — « 0£ *SJUOUWOTOJJON — ‘SUE 08 ‘(GIGI-0681) HaOtGA HNYIXAUA &t 9 : OOUJANS 9P 008 Ad * * ‘SIG — « ya "SO1UJOO 9 : OOUJANS Op 001 184 igu,p sodno — ‘sue 0£ "(G88I-0981) Haoruga aug & va « 09 « 09 « 09 ‘80187994 09 « 09 « 09 « 09 ‘8918904 09 dc OST « 09 ‘8018904 09 v O8T ‘8018994 09 { ‘AI (CAT A une rene deux modes d'application d° armi ces P .. méthode, c’est le second qui atténue le plus l’incon- , tte te Éd 144 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. vénient caractéristique du procédé de conversion. Cet inconvénient vient de ce que les taillis four- nissent toujours des rejets de souche qui tendent à étouffer les semis, et si les arbres de futaie ne sont pas assez nombreux pour tuer les cépées dans le sous-bois, les coupes d’abri demanderont toujours des soins et des dépenses considérables, III. MÉTHODE MIXTE. Dans la méthode précédente on a l’avantage de pouvoir introduire les essences les plus propres à la futaie, le chêne, les résineux, par exemple, et de constituer des massifs réguliers et homogènes ; mais cette méthode a pour inconvénient : 4° D’être coûteuse, car les jeunes peuplements se forment à chaque période et dans chaque affectation par voie le plus souvent artificielle, au milieu de re- jets dont il faut les défendre ; 20 De rejeter sur l’avenir et à une époque dont on ne peut actuellement apprécier les exigences, le moment probable de la diminution des produits, ce qui peut compromettre un jour le succès de la con- version ; 4 Il faut constater aussi avec M. Sée (Rev. for., 1867, p. 263) que, pour donner des vieux taillis aux coupes d’abri, on est conduit à commencer les coupes des taillis, temporairement conservés, à 24 et même à 15 ans, ce qui fournira, bien dificilement dans les premières années, des baliveaux convenables. CONVERSIONS. 145 3e De continuer le taillis pendant 1, 2, 3 et souvent 4 périodes ; or il arrive souvent que les taillis sont déjà fort mauvais et que le terrain épuisé se refuse à la continuation de ce régime. Il n’y a rien d’absolu dans les applications d’au- cune science ; cela est surtout vrai en matière fo- restière ; la première méthode , malgré ses incon- vénients, s’est appliquée fort bien à des taillis de hêtre et dans des circonstances particulières ; la se- conde convient à la transformation de taillis simples ou de taillis composés peuplés d’essences diverses et de bois blancs impropres à former des massifs de futaie. Les inconvénients et les avantages de l'une et de l’autre ont conduit à adopter un système mixte qui emprunte les coupes préparatoires à la première méthode , les coupes d’abri et l’assiette définitive de l’aménagement à la seconde, et qui est, - par conséquent, applicable au plus grand nombre des cas si nombreux et si variables que présentent les forêts. Conservons toujours le même exemple et suppo- sons qu’on veuille maintenir le taillis à trente ans pour ne pas répéter trop souvent des exploitations dont la brièveté de la révolution a pour effet de dé- truire les bonnes essences et de les remplacer par des bois blancs. Le plan général qui doit, d’après le principe que nous avons si souvent posé, être assis 10 446 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. sur le terrain, sera de quatre affectations correspon- dant à des périodes de trente ans. La méthode mixte consiste à faire, ex même temps que les coupes d’abri sur laffectation en tour, des coupes préparatoires sur l'affectation qui suit, et des coupes de taillis sur les autres, et ainsi de suite. Le régime du taillis est abandonné à chaque période sur une affectation, non plus pour la régénérer, mais pour préparer son peuplement à fournir à la période suivante les éléments d’une régénération naturelle qui n'existent pas dans l’état actuel, et pour dimi- nuer la dépense des repeuplements artificiels. Les futaies de l’ancien taillis conservées dans les coupes préparatoires apportent à la régénération des élé- ments utiles ; mais il sera nécessaire de compen- ser sur un autre point la diminution de production qui en résultera. Dans ce but, la série de taillis qui précède immédiatement la série des coupes prépa- ratoires et qui ne doit durer qu'une révolution sera exploitée avec un balivage spécial qui consistera à abattre principalement les trop vieilles réserves, en conservant surtout des modernes et des baliveaux, ceux-ci en très-grand nombre, et de manière à faci- liter pour la période suivante les coupes prépara- toires. L- j CONVERSIONS. 447 Le plan d’exploitation sera le suivant : 1re PÉRIODE (1860-1889). Fe affectation. 60 hectares. Coupes d’abri par 1/10€ de surface, 3 fois dans la période pour faciliter les exi- gences de semis. 6 hectares par an. Ile affectation. 60 hectares. Coupes préparatoires par 1/159 de surface. 2 fois dans la période pour augmenter les produits et assurer le succès des coupes. 4 hectares par an. Ie affectation. 60 hectares. Taillis, en exploitant les trop vieilles futaies et réservant un très-grand nombre de baliveaux et de modernes choisis parmi les essences dures. 1/30€ de surface. 2 hectares par an. IVe affectation. 60 hectares. Taïllis avec balivage ordinaire. 1/302 par an. 2 hectares. 2e PÉRIODE (1890-1919). I. Nettoiement de peu de valeur sur bois de 1 à 30 ans, L 2 hectares par an. - IL. Coupes de régénération dans un massif déjà composé de forts brins et de futaies et dans un sol déjà appro- prié par le couvert. 6 hectares par an. — 3 fois. IL. Coupes préparatoires dans un clair perchis de 30 à 60 | ans, mélangé de taillis. 4 hectares par an. — 2 fois. IV. Taillis avec réserve de nombreux baliveaux et exploi- tation des vieilles futaies. 3° PÉRIODE (1920-1949). I. 1re éclaircie. Bois de 30 à 60 ans. 2 hectares par an. II. Nettoiement. Bois de 1 à 30 ans. 2 hectares. II. Régénération. Jeune futaie claire de 60 à 90 ans mélan- gée de taillis. 6 hect. par an, ou coupes par volume. - IV. Coupes préparatoires, perchis mélangé de taillis de 30 à 60 ans. 4 hectares par an. 42 PÉRIODE (1950-1979). I. 2? éclaircie. Bois de 60 à 90 ans. 2 hectares. 148 AMENAGEMENT DES FUTAIES. IT. 1re éclaircie. Bois de 30 à 60 ans. 2 hectares. III. Nettoiement. Bois de 1 à 30 ans. 2 hectares. IV. Régénération. Jeune futaie de 60 à 90 ans. 6 hectares par an, ou coupes par volume. Malgré son apparence compliquée, ce plan d’ex- ploitation est très-simple et d’une marche très-facile ; il n’exige que des conditions de peuplement qu'il sera toujours aisé de réaliser, surtout si la forêt à transformer a été exploitée en plusieurs séries de taillis: ces conditions sont d’avoir pour certaines af- fectations, et surtout pour la troisième, une échelle d’âges de un à trente ans au moins, de manière à donner un bon choix de baliveaux âgés chaque an- née, au minimum, de trente ans. | On colloquera, autant que possible, dans la pre- mière affectation les parties qui présentent des semis naturels qu’on rencontre très-souvent dans les taillis surchargés de réserves, et on réunira dans cette affectation tout ce qui peut contribuer à assurer le succès des coupes de régénération. Si cette condition ne se trouve pas remplie, la méthode n’en est pas moins applicable, car il suffit, au lieu de régénérer immédiatement la première afiectation, de faire précéder cette régénération d’une période dans laquelle on prépareles peuplements. On débuterait ainsi en faisant des coupes préparatoires dans la première affectation, ce qui impliquerait une période d’attente avant la révolution de régé- CONVERSIONS. 149 mération et ce qui allongerait d'autant la durée de la | - transformation de la forêt. Ainsi conçue, la méthode est générale et se plie aux cas les plus divers que peuvent présenter les forêts de taillis; mais parfois il n’est nul besoin de cette période, et on trouve la préparation toute faite dans certains cantons sur- chargés de réserves dues à une sage épargne. Si le plan d'exploitation est bien suivi, on sera à peu près certain de n’avoir qu’une très-légère dimi- nution, sinon dans le volume, du moins dans la va- leur des produits de l’ancienne forêt, et d'arriver ainsi, dans un temps fort long, sans doute, mais d’une ma- nière efficace et sans notables sacrifices, à une aug- mentation très-considérable du capital et de la fortune du propriétaire. Cette méthode mixte est d’une application beau- coup plus générale et beaucoup plus certaine que les deux premières ; mais elle suppose toujours une condition essentielle pour en recueillir tous les bé- néfices : c’est que la généralité de la forêt soit peuplée d’essences dures et propres à la futaie, dans une proportion suffisante pour constituer ultérieurement un massif de régénération. — Il suffit pour cela qu’il y ait 1/5e environ d’essences dures dans les taillis. — Dans le cas contraire, les repeuplements artificiels seront toujours nécessaires. pr Le registre de contrôle est très-facile à tenir et AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. s’adapte très-bien à la formule générale que nous avons indiquée, si l’on a soin de tenir un compte NE D PEUR de ef Ds SE ENT ETET PE TES CE Ÿ Murson du Garde, Fig. 8. — Conversion de taillis en futafe. spécial pour chaque nature d'exploitation: coupes CONVERSIONS. 151 _d'abri, coupes préparatoires, coupes de taillis, ainsi que nous en avons donné le conseil p. 72. On peut diviser les coupes sur le terrain, ce qui facilite singulièrement l'exécution de la conversion et surtout la vérification de la manière dont elle est conduite. On peut aussi, dans le but de diminuer Ja dépense, se borner à diviser chaque affectation en dix divisions qui seront cotées : NA 2 : Lun EU RU HE. | 2 IL, 10 BR US 0 © IIL 10 PE ENS 20. 2050 1V, 10 et qui serviront : une pour la coupe d’abri, 2/3 pour la coupe préparatoire, 1/3 pour la coupe de taillis de chaque année. De la Réserve. — Ce partage en dix divisions, outre son mérite d'économie, a encore l’avantage de faciliter l’établissement d’une réserve de prévoyance qui, dans les forêts particulières et communales, a une très-grande importance. Les communes tiennent souvent , en effet, à conserver des ressources pour les besoins imprévus de la caisse communale, à la- quelle la loi affecte d’ailleurs le quart de leur bois, et l’omission de cette réserve dans une combinaison de conversion pourrait, parfois, en compromettre le succès. Dans les forêts communales, la réserve doit porter sur le quart des produits de la forêt; mais les coupes 1952 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. préparatoires n'étant que de simples éclaircies peu productives, on peut ne pas en tenir compte et ne faire porter la réserve, comme dans les futaies, que sur les coupes principales qui sont ici les coupes de taillis. Jusqu’au moment où les coupes principales se feront par volume et où la réserve sera prélevée sur le matériel à exploiter, on la constitue par une dis- traction d’un quart sur la contenance des coupes de Ire, IIIe et IVe affectation. Ainsi, dans la première, on destine trois divisions à fournir quatre coupons de 4 hectares 50, dont les trois premiers représentent la coupe annuelle, dis- traction faite de la réserve, et le quatrième, la coupe de réserve, et on les exploite en trois ans. Dans la troisième et dans la quatrième, on des- tine une division à fournir quatre coupons de 1 hec- tare 50, qu’on exploite en trois ans, les trois pre= miers pour l'ordinaire, le dernier pour la réserve. Le registre du contrôle permettra toujours de suivre facilement la situation de la réserve ainsi prélevée sur la contenance. Tous les trois ans, on subdivisera, par un arpentage, en quatre parties égales, pour former quatre coupons, trois divisions réunies de la première affectation et une seule divi- sion de chacune des troisième et quatrième affecta- tions. Les exploitations qui se font dans une conver- sion n'étant que temporaires, il n’y aura point d'in- | CONVERSIONS. 153 _convénient à anticiper ou retarder quelque peu les coupes de la réserve pour les faire correspondre aux besoins extraordinaires, et la réserve sera ainsi tou- “jours à la disposition du propriétaire d’une manière bien suffisante. $ 2. . Conversion des taillis sous futuie irréguliers. Les opérations de conversion ne se présentent pas toujours dans cet état de régularité théorique que nous avons pris pour exemple, parce qu'il était important de ne point compliquer l’exposé de la mé- thode par des circonstances particulières. Les taillis à convertir peuvent être très-irréguliers : on a pu y commencer déjà des opérations de conversion ; on a pu aussi y introduire des essences résineuses qui ne se prêtent plus à l'exploitation en taillis; ces opérations ont pu être faites sur certains points de la forêt, tandis que, sur d’autres, des exploitations diverses ont eu lieu selon la nature des peuplements. Très-nombreux et très-variés sont les cas qui peu- vent se présenter, mais aussi très-variables et très- fécondes sont les combinaisons de l’aménagement. L'agent forestier qui sera chargé de dresser un plan d'exploitation pour ces forèts irrégulières se basera sur les principes qui viennent d’être exposés en combinant les opérations culturales que com- 454 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. portent les peuplements avec le cadre général de l'aménagement qui devra toujours être assis sur le terrain. Des jeunes bois pourront être, par exemple, classés en quatrième affectation, au lieu des coupes ! de taillis dont nous avons parlé; des semis déjà réussis pourront de même être classés dans la pre- mière affectation au lieu des coupes de régénération. On empruntera aux aménagements de futaies et aux trois méthodes de conversion des combinaisons pour dresser un plan d'exploitation convenable. Mais ces aménagements sont généralement difficiles, et 1l faut, chez celui qui en. est chargé, outre un juge- ment net et une certaine science, une grande pra tique et une longue expérience des forêts. , Exemple. — C'est dans ces aménagements qu’il pourra y avoir lieu à des périodes transitoires dont la durée ne sera pas égale à celle des périodes de régénération. Voici, par exemple, une forêt com- munale de 240 hectares, dont le quart de réserve, de 60 hectares, présente un bon perchis de hêtre de soixante-dix ans, entrecoupé d’arbres plus âgés, et dont les 180 autres hectares ont été exploités en taillis à trente ans, à raison de 6 hectares par an. Par suite d'essais de transformation en futaie, les dix premières coupes présentent ün jeune perchis assez régulier et en bon état, de trente à quarante ans. Les vingt autres coupes, c’est-à-dire 120 hectares, offrent des taillis CONVERSIONS. 1455 trréguliers et en mauvais état : on veut transformer en futaie à la révolution de cent vingt ans. On divisera la forèt en six affectations de 40 hec- tares environ, qui, plus tard, correspondront à des périodes de vingt ans; on constituera la première par 40 hectares de la réserve, âgés de soixante-dix ans ; la deuxième, par les 20 hectares restant du même âge et 48 hectares formant les trois coupes les plus âgées des dix qui ont été éclaircies et qui ont quarante ans; la troisième, par les sept autres coupes de même nature qui ont trente ans, et qui forment 4 hectares ; les trois dernières, par les taillis les plus mauvais formant 120 hectares. Pendant une période transitoire de trente ans, on exploitera, en faillis à trente ans, ces trois dernières affectations, et la production sera fournie pendant cette période : 4° Par des coupes d’extraction de certains arbres faites par trentième du volume actuel sur les trois premières affectations ; 20 Par une coupe de taillis de 4 hectares sur les 120 hectares qui forment les trois dernières affecta- tions, en assurant, à chaque coupe, la régénération par des semis artificiels. Pendant cette période, le quart de réserve sera assuré par un prélèvement du 1/3 sur ie volume des arbres à extraire dans les trois premières affectations, de manière à ne pas porter sur les coupes de taillis. 156 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. A la fin de cette période transitoire de trente ans, la forêt sera en état d’être exploitée suivant le cadre de l’aménagement définitif, car on aura le groupe- ment suivant : PÉRIODE de l'exploi- OBSERVA- TIONS. CONTENANCES, AGES ACTUELS AGES A LA FIN de la période transitoire (en 1890). AGES au moment de l'exploitation tation. 1890-1909 Lo) A © pr] E < sl (e] E Le < BTS 1: II 1910-1929 1930-1949, 110 20-30 | 1950-1969] 90-100 10-20 | 1970-1989| 100-110 1-10 | 1990-2009! 110-120 CHAPITRE IT. DES FUTAIES TRAITÉES SUIVANT LA MÉTHODE DU JARDINAGE. Généralités. — Je dois dire re mots d’un autre mode d'exploitation des futaies qui a eu longtemps des admirateurs passionnés et ensuite des critiques non moins ardents, mais qui a eu, du moins, le mérite incontesté de nous avoir transmis dans un assez bon état les sapinières et les anciennes JARDINAGE. AT EURE 457 forêts des pays de montagnes; je veux parler du Jar- dinage. | Il consiste à enlever cà et là les arbres les plus vieux , les bois dépérissants ou d’autres en bon état de croissance qui sont parvenus aux dimensions que le propriétaire s’est fixé pour les livrer à la consom- mation ; il est constitué par un mélange confus de bois de tous âges et de toutes dimensions. Les anciens forestiers, qui n’avaient pas des idées très-nettes sur la constitution du matériel d’exploi- tation dans les forêts, n'avaient imaginé aucun autre moyen pour empècher d'entamer ce matériel que de fixer d’une manière très-approximative le nombre d'arbres à exploiter tous les ans. Le forestier fran- çais Dralet se contentait de prescrire la coupe de trois à cinq arbres au plus par hectare et d'étendre, autant que possible, le jardinage sur toute la forêt. Quand Dralet parle ainsi de trois à cinq arbres par hectare, il comprend évidemment dans ce nombre, non-seulement quelques arbres exploitables, mais en outre des arbres morts ou dépérissants de toute gros- seur'; autrement il arriverait à dépasser notable- ment la production qu’il est permis d’espérer des futaies les mieux entretenues. Nous avons vu que dans une forêt traitée en fu- ‘taie pleine que l’on veut exploiter à l’âge de 120 ans, + 1M.-Bagneris, Manuel de Sylviculture, p. 109. 158 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. le matériel d'exploitation est une suite de peuple- ments âgés de un à cent vingt ans, échelonnée sur chaque élément de contenance (sur chaque hectare par exemple, si la forêt a 120 hectares), desorte que le premier hectare présente des bois de un an, et le dernier, des bois de cent vingt ans. Dans le jardi- nage, au contraire, chaque hectare porte non-seule-= ment l’échelle complète des âges, depuis le brin qui vient de naître jusqu’à l’arbre de cent vingt ans, mais encore l'échelle des volumes que comporte le peuplement de chaque âge, depuis le fourré, le gau= lis et le perchis, jusqu'aux deux ou trois arbres qui sont exploitables : chaque hectare forme ainsi à lui seul une série complète d'exploitation. Il faut en déduire que, si le nombre d'arbres à ex- ploiter annuellement a été convenablement réglé et si les coupes ont été constamment conformes à cette base, le matériel d'exploitation d’une forêt traitée en Jardinage doit être aussi considérable en volume que le capital d'exploitation d’une forêt traitée en futaie pleine. Que ce matériel soit régulièrement distribué par hectares et par âges ou que tous les âges soient mé- langés sur chaque hectare, il n’y en aura pas moins, si l'échelle est complète et sans interruption, parité absolue entre le volume des bois qui forment le ca- pital d'exploitation des futaies dans l’un ou l’autre mode de traitement. Cette conception n’est que JARDINAGE. 159 théorique; elle est analogue avec l’idée que l’on a dû se faire de la forêt normale pour la futaie pleine ; elle n'est pas moins nécessaire que cette dernière pour éclairer les comparaisons et justifier la pratique des exploitations. On conçoit que, dans une forêt dont le capital d'exploitation est théoriquement ainsi disposé, il faudrait, à la rigueur, aller chercher tous les ans, dans chaque hectare, les deux ou trois arbres qui ont atteint l’âge de cent vingt ans et les quelques brins dépérissants qui complètent le nombre fixé. Or zela n’était pas possible, et l’on se contentait, dans es exploitations, de couper tous les ans le nombre le pieds d'arbres admis, quatre, par exemple, multiplié par le nombre des hectares, soit quatre ent quatre-vingts arbres, en parcourant la plus yrande étendue de terrain possible. L'année sui- ante, on jardinait, en suivant, la même quantité Varbres, de manière à parcourir ainsi toute la forêt n très-peu d'années, cinq à dix ans, selon l’impor- ance de son étendue. On conçoit aussi que, rien ne réglant l'étendue des norceaux de forêt à jardiner par an, le caprice et l’ar- nitraire présidaient seuls à l'exploitation, et il n’était as possible de se rendre compte du matériel de la orêt. Tel est donc l’état actuel des forêts jardinees: un 160 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. mélange confus de bois de tous âges et de toutes di- mensions, sans aucun moyen de déterminer l’impor- tance et la composition de ce mélange. Quant on veut mettre de l’ordre dans ces exploita- tions, la première mesure qui se présente à l’esprit est de régler par des contenances bien définies l’éten- due des exploitations qui se faisaient tous les ans un peu au hasard. On partage donc la forêt en un cer= tain nombre de divisions, en 10, par exemple, de 12 hec. chacune, que l’on cote par des numéros de 4 à 10, et sur lesquelles on jardine, chaque année, les quatre cent quatre-vingts arbres réglés par l’usage ancien, en ne revenant que chaque dix ans sur cha cune. Ces divisions sont formées de contenances égales’, autant que possible, et sont déterminées par des circonstances de configuration, d’exposition ou de situation. Le but de ce partage en divisions égales est de circonscrire les exploitations dans um espace déterminé, de faciliter ainsi le succès des ventes et d’assurer la surveillance sur les points où se fait la coupe: c’est la première mesure à prendre 1La contenance de ces divisions doit varier dans des limites telles que le succès de la vente des coupes ne soit pas compromis par une trop grande étendue de terrain à parcourir. — Si la forêt est très-considérable, ony crée plusieurs séries de jardinage ayant chacune un nombre déterminé de divisions. Ces séries permettent, dans les pays de montagnes, d'adopter différentes bases de jardinage conformes aux exigences locales de la xé- -gétation, ear celles-ci sont souv ent très- diver ses nu Me situations et les zones d’altitude. d Es + de - "— — JARDINAGE. 161 jour exploiter une forêt en jardinant. Son effet est le modifier un peu la manière dont le capital d’exploi- ation est constitué: au lieu d’avoir sur chaque hec- are de la forêt l’échelle complète des âges et des euplements de l’exploitation à cent vingt ans, on end à avoir dans chacune des dix divisions une chelle d’âges et de peuplements complète; on vise avoir ainsi dix petites séries d’exploitation à coupe écennale, au lieu des cent vingt séries théoriques à oupe annuelle de l’ancien jardinage. On a toujours ien la même confusion d’âges et de bois, mais cette onfusion tend à se circonscrire dans chaque division t à n’en pas dépasser les limites. De la Possibilité. — Les divisions créées, il im- orte de déterminer le chiffre de la coupe annuelle, est-à-dire le volume ou le nombre d’arbres à ex- loiter tous les ans, pour ne pas être exposé à enta- 1er le capital. On. conçoit que la contenance ne peut tre une mesure suffisante pour régler la quotité de exploitation, car cette contenance n’a pour but que e circonscrire les coupes de chaque année sur un oint determiné. On s’est beaucoup ingénié à trouver une solution ce problème de la possibilité des forêts Jardinées. Les uns, partant de ce principe que dans une fu- ie jardinée le capital d'exploitation est le même 1e celui d’une futaie pleine exploitée au même àge, | mn | | | 162 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. ont voulu déterminer l’accroissement en adoptant simplement la production des futaies pleines de même essence, situées dans des conditions analogues et dont ils diminuaient un peu le chiffre pour rester dans les limites d’une sage modération. Si une futaie pleine, située dans des conditions analogues, rap- portait 4 mètres cubes à l’hectare, ils adoptaient 3 mètres cubes 500, ou 3 mètres cubes 750 pour la futaie jardinée , et le produit de ce chiffre multiplié par la contenance de la forêt était considéré commef#, donnant une limite de possibilité suffisante. Il est bien certain que, théoriquement, le capital d'exploitation d’une futaie à cent vingt ans est toul aussi considérable dans celle qui est traitée en jardi= nage que dans celle qui est exploitée suivant la mé thode de futaie pleine (v. p.158). Mais dans l’état ac tuel des futaies jardinées, où le caprice et l’arbitraire étaient la seule règle des exploitations, il est tout à fait impossible de constater s’il y a des lacunes dans les âges et dans les volumes correspondants. Admettre une comparaison avec une futaie pleine pour déter- miner la production, c’est admettre que le matériel d'exploitation est constitué en volume, en âges et en“ peuplements en vue de l’exploitabilité que l’on a choi- sie; or rien ne l'indique et il n’existe nul moyen de s’en assurer. Les autres, essayant de déterminer en volume le JARDINAGE. 163 matériel d'exploitation, ont prétendu que ce maté- riel , étant égal à celui de la futaie pleine, devait être, par conséquent, sur chaque hectare, égal à la moitié du volume de l’hectare de futaie pleine exploitable. Si le volume de celui-ci est de 400 mètres cubes à cent vingt ans, le capital d'exploitation sera le produit de la contenance par 200 mètres cubes, c’est-à-dire que l’on devra toujours avoir 200 mètres cubes sur thacun des hectares de la forêt jardinée. Celle-ci devant être exploitée à cent vingt ans, le matériel ictuel devra rester en moyenne soixante ans sur pied, sf la division du matériel normal, 200 mètres cubes, jar 60 donnera la possibilité. On devait donc comp- er le volume de tous les arbres de toute catégorie xistant dans la forêt; s’il était plus considérable jue le matériel d’exploitation admis pour le jardi- age, l’excédant formait des coupes extraordinaires L'exploiter dans un certain intervalle de temps; s’il fait plus faible, on diminuait un peu les coupes mnuelles jusqu’à l’époque fixée pour une révision lu matériel. Ceux qui ont voulu déterminer ainsi le matériel l'exploitation des futaies jardinées et l’évaluer en nètres cubes sont tombés dans une double erreur : our établir le matériel de 200 mètres cubes dé ‘exemple précédent, ils ont d’abord admis que, dans es futaies pleines, le volume des hois de un à cent 464 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. vingt ans qui forment le matériel d'exploitation sui une ligne droite ascendante de 1 à 400 mètres cubes. c’est supposer connue la loi de la végétation, qui es fort loin d’être dans le domaine de nos connaissances actuelles et qui, en tout cas, n’est pas une ligne droite, mais une courbe plus ou moins compliquée. A cette première erreur, ils en ont ajouté une au: tre, c’est que le matériel d'exploitation n’est pas formé seulement par un volume, mais par des caté- gories d’âges réparties de telle sorte qu'aucune nt manque et que toutes existent en proportion conve- nable. Or il est impossible de déterminer, dans le mélange confus des forêts jardinées, si cette conditior existe, etil pourrait très-bien se faire que le volume admis pour le chiffre du matériel normal d’exploitæ tion ne fût représenté que par des vieux bois ot par des bois d’âges non convenablement gradués On n’aura donc jamais, en procédant ainsi, qu’ur chiffre fictif de possibilité, incapable de servir dé base à l’exploitation raisonnée d’une forêt. Pour régler la possibilité d’une forêt jardinée, or n’a donc rien trouvé et l’on ne trouvera, très-pro: bablement, jamais rien de satisfaisant ; on peut même dire que la détermination exacte de la possibilité de: forêts jardinées est un problème incompatible ave ce mode d'exploitation. Il est évident, en effet, qu dans un mélange aussi confus d’âges et de peuple JARDINAGE. 405 ments que présente le jardinage, le matériel sera toujours loin d’être disposé comme la théorie l’indi- “que et que les divisions créées pour le régulariser seront loin d’être semblables entre elles sous le rap- port du volume qu'elles renferment et de la suite d'âges et de peuplements qu’elles contiennent. Le vo- lume qu’il s’agit de déterminer ne sera donc jamais une possibilité dans le sens précis de ce mot; il ne Sera qu'une limite, un simple renseignement don- nant un chiffre qu'il ne faudra point dépasser. L'état des peuplements sera toujours le véritable guide du forestier qui aura soin de ne créer aucune clairière et de ne jamais enlever un arbre vif que lorsque des “xoisins plus jeunes pourront les remplacer. Il ne faut donc pas chercher de base ni même de renseignement certain sur la possibilité de ces forêts “dans lesquelles le mode de traitement n’est qu’une affaire d'expérience et de pratique. Nous verrons plus loin cependant que les motifs qui font encore conserver le jardinage sont peu nombreux, mais qu'on rencontre assez fréquemment les circonstances où ils se présentent. D'un autre côté, il estimpossible, dans les grandes gestions de forêt, d’avoir des régisseurs expérimen- tés partout, et 1l faut avoir un moyen de contrôle et de surveillance. Le seul moyen que l’on puisse imaginer est de fixer 166 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. la dimension des arbres, — le diamètre ou la circon- férence, — au-dessous de laquelle il sera défendu de couper aucun arbre vif. Ceux qui feront la coupe ne pourront exploiter que les arbres qui auront at- teint ou dépassé cette dimension et n’y Joindre que ceux qui sont morts ou qui, ayant une dimension iniérieure , sont complétement dépérissants. 11 faut bien remarquer, du reste, que cette déter-| mination d’un diamètre minimum est bien plutôt la fixation d’un terme d’exploitabilité qu'une donnée quelconque sur la possibilité. Fixer le diamètre auquel on veut exploiter les ar- bres d’une forêt, c’est, en effet, déterminer le degré d'utilité des produits qu’on veut retirer de cette fo- rêt, c’est-à-dire l’âge auquel on veut couper ces arbres. On ne serait renseigné sur la possibilité que si l’on pouvait déterminer le nombre des arbres de ce diamètre qu’il faudra exploiter par an, et le nom- bre des tiges dépérissantes qu’il faudrait y joindre avec leur volume correspondant ; or cela est et sera toujours irréalisable par le double motif: 40 Que l'ignorance des lois de la végétation nous empêche de déterminer le nombre des tiges que présentent par unité de surface les peuplements fo- restiers à chacun des âges de leur vie; 90 Qu'il n'existe nul moyen de s'assurer, dans des peuplements aussi mélangés et aussi confus que ceux Ÿ JARDINAGE. 467 résultant du jardinage, si le matériel d’exploitation “est constitué ou surabondant ou se présente avec des lacunes dans ses catégories d’âges. Si je me suis étendu sur cette question de la pos- “sibilité des forêts jardinés, c’est pour bien montrer Pinanité de recherches trop souvent tentées, et l’in- fériorité de ce mode de traitement sur celui de ‘a futaie pleine. Aménagement. — Cette impossibilité où l’on est “de déterminer, même à titre de renseignement, un ? . chiffre ue de possibilité, n’empêche pas de | soumettre ces forêts à un mode d'aménagement com- patible avec leur état. On procédera de la manière sul- È vante : on partagera, d’après les bases que nous avons “indiquées, la forêt en divisions de contenances à peu près égales, correspondant à chacune des années de la période de iardinage (celle-ci doit être courte), _en prenant pour ces divisions autant que possible des parties semblables par la configuration, l’expo- “sition ou des particularités permanentes. On fera dans chaque division le comptage et le cubage des arbres qu’il convient d'enlever dans la période de jardinage, soit parce qu'ils sont dépérissants, soit parce qu’ils dépassent la dimension voulue. On di- visera le volume total par le nombre d’années de la période de jardinage, et le quotient sera le chiffre de la coupe annuelle moyenne pour cette période. On RNA ds, 2 1C8 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES.: prendra chaque coupe en répartissant les divisions proportionnellement aux volumes qu’on y a trouvés, en s’attachant à former chaque contingent annuel d’une parcelle entière et, à defaut, soit d’une partie aliquote de parcelle, soit de plusieurs parcelles réu- nies, de telle sorte que les coupes annuelles soient à peu près égales, c’est-à-dire diffèrent le moins possible du volume annuel moyen. Cette dernière condition ne sera jamais que fort secondaire, et en faisant au début de la période de Jardinage les comptages et les cubages qui fixent l'importance de cette coupe annuelle moyenne, les forestiers ne devront jamais oublier que la modéra- tion dans les exploitations est la meilleure règle du jardinage. Au bout de la période, on recommencera le même comptage et la même division du matériel à exploiter dans la période suivante. Le rapport ne sera, sans doute, pas soutenu d’une période à l’autre ; mais cette condition nous parait incompatible avec le jardinage dans les forêts à aménager, telles que nous les avons aujourd’hui. N’avons-nous pas vu d’ailleurs, dans les futaies pleines dont le matériel est surabondant ou insuffisant, cette condition du rapport soutenu faire défaut d’une période à l’autre et se trouver même inconciliable, dans bien des cas, avec les règles d’une exploitation bien entendue ? JARDINAGE. 4F9 Tout ce que l’on peut dire, c’est que si, comme nous l’avons conseillé, on a créé dans la forêt des séries correspondant à des zones de différences bien tranchées dans la végétationet si, dans chaque série, on a créé les divisions de contenances à peu près égales entre elles, si, enfin, on respecte scrupuleu- sement les arbres vifs dont la dimension est inférieure à celle qui a été fixée, les conditions de la production -tendront a s’égaliser dans chaque division, et le rap- «port de chaque période finira par s’équilibrer dans l'avenir, autant que le comporte la nature des choses. De la Réserve. — Il n’est pas inutile d'indiquer par quels moyens on peut constituer la réserve dans les forêts jardinées, car pour les communes celte mesure est de la plus haute importance. Si la forèt est trop petite pour pouvoir comporter des divisions, le plus simple sera de laisser un cer- “tin nombre d'arbres dépasser la dimension fixée pour leur abatage. Quand les besoins naïitront, il y aura une coupe de réserve que l’on exploitera en jar- dinant dans toute la forêt et dont l'importance dé- pendra de l’économie ainsi faite. Si, au contraire, la forêt jardinée a une certaine étendue, on peut affecter un certain nombre de divi-- Sions, un quart par exemple, à fournir les coupes de réserve et les laisser intercalées parmi celles qui fournissent les coupes ordinaires. 170 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. Comme, en définitive, la création des divisions dans une forêt jardinée a pour effet de former autant de petites séries d’exploitation séparées, indépen- dantes l’une de l’autre, et ayant chacune une pro- duction spéciale, il est beaucoup plus rationnel de masser ensemble les quelques divisions qui sont af- fectées à la réserve et de les considérer comme une série d'exploitation spéciale. Il y aura ainsi dans les forêts jardinées par divisions, comme dans les taillis, deux cantons, deux séries d'exploitation : l’une pour les coupes ordinaires, qui sera des trois quarts de la contenance; l’autre pour la réserve, qui sera du quart séparé sur le terrain. Rien n'empêche de créer dans celle-ci, si elle est d’une contenance suf- fisante, des divisions destinées à régulariser le jar- dinage, et de lui donner un plan d’exploitation spécial en comptant le volume disponible pour une période donnée. | Exemple. — Le caractère des aménagements de futaies jardinées est de présenter une grande sim- plicité à laquelle s'adaptent, avec fort peu de modi- fications, les cadres que nous avons donnés pour les! taillis et les futaies pleines. Voici une sapinière del 120 hect. que l’on veut exploiter en jardinant de ma- nière à produire des arbres de 1,60 de circonférence à 1 mètre du sol, et de telle sorte que le propriétaire ait une réserve du quart de la production. On a créé JARDINAGE. 471 6 divisions d'environ 13 hectares chacune, et une division de 30 hectares que l’on destine spécialement à fournir les coupes de réserve, et on a fixé à 6 ans Ja période ou rotation du jardinage. Le comptage des arbres qui ont atteint ou dépassé 1",60 de tour et des tiges dépérissantes ou hors d’état de prospérer jusqu'à la période suivante a donné : Pour les 6 divisions de l'ordinaire . . . . 2766mcc ei P estde . 5 … ds heel »-0461 Pour la division de la réserve . . . . . . 730 A exploiter au fur et à mesure des besoins, soit par année moyénne. . . . . . . 122 Le plan général d'exploitation ne sera pas autre chose que celui-ci : | Plan général d’exploitation. ! - |! . Le | n “ Es = | | 1 0 4 L = 5 B= PÉRIODE | AGES S—4 _& 2 ae | | | Los 2 À « ON de après | M | = | = HA | 2£ “es RL 4 | = Z LE jardinage. exploitation, % | = Q | 2 | 2 2 © A. — SÉRIE DES COUPES ORDINAIRES. __ Me - 1 32 6 ans: en ne cou-| mélange de | 15 © 52 |pant qué les bois de | bois de toutes| n] 10 Le a s . « 1 14 90 | 52€ 1m,60 et au-dessuset| dimensions | 14 — | £z& les brins morts ou|au-dessous de | 2 = Cr m ff | | 16 — | 42% [ppniaeants 12,60 de tour. | . — DE LA RÉSERYE. (so) | »-| id. id. id 172 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. Dans de tels plans d’exploitation, il ne peut être question de révolution dans le sens habituel de ce mot (p.31). On peut constater que, dans cette forêt, les arbres de 1,60 de diamètre ont, en moyenne, 145 couches concentriques, et qu’elle sera ainsi exploitée à 145 ans; c’est tout ce qu’il est permis de déterminer. Le plan spécial d'exploitation pour la rotation en cours sera le suivant : Plan spécial d’exploitation POUR LA PREMIÈRE PÉRIODE DE 1860-1865. PEUPLEMENT de tous âges NATURE Moyenne des opérations.| annuelle présentant, en 1860, des bois à enlever, pour : — des Jardinage en: | coupes. DIVISIONS CONTENANCE. OBSERVATIONS. A. — SÉRIE DES COUPES ORDINAIRES. 132 — 420mcc 17 — 15 10 14 90 14 — 16 — 326 » 90 — 2766 » B. — DE LA RÉSERVYE. R. | 30 — 730 » 1860-1863 122 |Pour les besoins 120 — 3496 » imprévus JARDINAGE. 13 Compte d'Aménagement. — On tiendra pour la période du jardinage et pour chacune des séries créées dans la forêt le compte d'aménagement sui- vant le modèle que nous avons donné et qui est commun à tous les genres d’exploitation. Compte d’aménagement, PÉRIODE SIX ANS, A PARTIR DE 1860. Coupes de jardinage. ï Bx:loitations £ ; | 5 sur e = 9 = |) = E 20 5 = a S © CR TR ROUEN PPS SN LU y Er 20e UNS E| £{[£)h.a.lh.a.|h.a.|h.a.|h.a a: Lh. asbhsa, ha le 2\E 13 —\17 —|15 10,14 90 14 — 16 (150 À06 130 12 2 éme. | me. | m.c. | m.c. | m.c. | m.e. m.c. | m.c. |À| 212 20 | 590 | 960 | 140 | 350 | 326 | 3406 / 2766 | 730 [© AT 1(451)/(122) 1860 | 405 405 | 405 1561 | | 570 570 | 570 1862 | 460 460 | 469 | 1863 | 500 801 | 500 | 301 468 | 149 | 319 | 168 | A l'expiration de chaque période, on établira le ‘ompte à nouveau en tirant un trait sous les chiffres le la période écoulée, et en inscrivant en tête les ré- 174 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES, sullats du nouveau comptage. Le compte ne contien= dra pas, en général, de colonne pour les coupes ex= traordinaires, car il ne faut pas oublier que la réserve n’est qu’une partie du revenu destinée à des besoins imprévus, tandis que les coupes extraordinaires sont des portions de capital qu'il est nécessaire d’exploi= ter, mais dont il faut garder la note, parce que cers= taines personnes peuvent en être comptables vis-às vis d’autres. Il est trop difficile dans les forêts jars dinées de déterminer la possibilité pour songer à démêler ce qui est revenu de ce qui est capital surs abondant. Cependant il peut se rencontrer des fos rêts présentant une surabondance de matériel bien évidente, Dans ce cas, ce ne serait que par un calcul fort approximatif et analogue à celui qui a été fait pour les futaies pleines à matériel surabondant qu'on pourrait avoir une mesure des coupes extras ordinaires ; celles-ci seraient inscrites en chifires bleus dans une colonne spéciale du compte d’amés nagement. Comparaison avec la futaie pleine. — Ce mode de jardinage a, dans l’exploitation des forêts en fus taies, dés inconvénients si nombreux qu’on l’a génés ralement abandonné; mais il a certains avantages qui ne se rencontrent pas dans la méthode de la futaie pleine et qui le font encore employer, faute de mieux, dans certaines circonstances, * JARDINAGE, 175 Les inconvénients du jardinage peuvent se résumer ainsi : 40 Il produit moins en volume que la futaie pleine, parce que, dans de pareils peuplements, il ne peut y avoir ni éclaircies ni produits intermédiaires, dont W'importance dans les futaies pleines est de 45 à 25 pour 100 de la production principale, Dans de pa- reils peuplements, on ne sait jamais 8i un brin ac- tuellement dominé ne sera pas appelé un jour à rem- placer l'arbre qui entrave sa croissance ; on ne peut donc exploiter, parmi les éléments qui fournissent, dans les futaies pleines, les coupes d’échaircie, que les brins entièrement dépérissants. - D'un autre côté, les arbres d’une forêt jardinte sont assez souvent viciés et mal venants; ils s’om- bragent réciproquement et se nuisent les uns aux autres ; toutes ces circonstances font abaisser nota- blement la production en volume, au point de ne la rendre mesurable qu'à titre de renseignement, > 20 [l rapporte moins en argent, c’est-à-dire que Ja rente est encore moins élevée que celle des fu- aies pleines déjà si basse ; car, produisant moins en volume, et ayant un capital d'exploitation tout aussi considérable, le taux de placement s’abaisse natu- rellement dans une assez forte proportion. 3 Enfin, l'exploitant n'ayant à son service aucune règle pour fixer la possibilité même d'une manière 176 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. approximative, ne pouvant la vérifier par des révi- sions décennales, est obligé à une grande modéra- tion dans ses coupes. Il est tenu à une circonspec- tion dont l'effet est de l’empêcher de recueillir tout l’accroissement de sa forêt sous peine de la détériorer. Les avantages de ce mode ancien de culture fo- restière sont : 4° De présenter un sol continuellement couvert et régénéré, et de demander très-peu d’entretien, car on n’exploite jamais un arbre que quand il est déjà remplacé par un autre. 20 De se prêter facilement à l’exploitation de fo= rèts de petite étendue, tandis que la futaie pleine exige des forêts ayant assez de contenance pour que chaque peuplement et chaque catégorie d’âges soient groupés sur une espace suffisant pour y recevoir un traitement spécial. Dans le jardinage, au contraire, chaque hectare présentant une série complète, la contenance de la forèt peut descendre aux plus faibles limites. Il en résulte que ce mode de culture est encorë conservé : 40 Dans les pays de montagnes, dans les endroits exposés aux vents et aux frimas, où le forestier a des craintes sérieuses pour le résultat des coupes de régénération, dans des zones de défense, où l’on JARDINAGE. 177 sherche moins à produire du bois que des abris pour d'autres forêts et d’autres cultures. - C’est ainsi que certaines forêts de hêtre et de sa- pin sont encore exploitées en jardinage même dans les montagnes d’assez faible élévation, ces essences supportant facilement l’ombre et le couvert. A de xrandes altitudes, les ‘orêts de mélèzes et de pins ie peuvent être traitées que suivant ce mode. Dans es dernières conditions, où les semis naturels sont rès-difficiles et très-lents à se produire, on conserve oujours le massif boisé et on n’y exploite que quand a nature a produit des remplaçants en état de satis- aire au but proposé. 20 On jardine encore les bois de petite étendue ppartenant aux communes et aux particuliers et euplés d’essences qui ne repoussent pas de souche, omme le hêtre et le sapin, et dans lesquels les pro- riétaires trouvent ainsi, tous les ans, les bois de iverses dimensions dont ils ont besoin. 3° On emploie enfin le jardinage comme mode uxiliaire dans les combinaisons d'aménagement, omme moyen transitoire pour faire durer certains euplements déjà exploitables, mais que l’on a été bligé de classer dans des affectations intermédiai- es. Il permet, en effet, d'enlever les bois dépéris- ants au moment où ils perdraient de leur valeur, et le les remplacer par des jeunes bois qui entretien 12 178 AMÉNAGEMENT DES FUTAIES. nent dans les massifs la vie et la durée. Nous en avons cité un exemple, page 115, pour la forêt de H. Réglé et aménagé, le jardinage rend certains services qui ne sont pas à dédaigner; appliqué au hasard et sans mesure, il produit des forêts affreuses: n’y a plus d'exploitation raisonnée ! QUATRIÈME PARTIE, Détermination de la Possibilité d’une forêt. Définitions. — Nous avons appelé possibilité la quotité des produits que l’on peut retirer annuelle- ment et d’une manière constante d’une terre ex- ploitée dans des conditions données, sans la dété- riorer ou, en d’autres termes, sans en altérer la substance. La terre n’a pas une possibilité abstraite et ab- solue : celle-ci dépend toujours du mode d’exploita- ion auquel la terre est soumise. La culture, selon qu'elle est plus ou moins intensive, produit des ré- ultats très-différents. Dans telle ferme, qui rend mnuellement tant de kilogrammes de blé et de bé- ail gras, on verra diminuer sensiblement les pro- luits, si le cultivateur vend les pailles et les engrais, il modifie le mode d’exploitation, l'aménagement 180 POSSIBILITÉ DES FORÊTS. de la terre. Telle futaie, bien entretenue, rapporte annuellement 5 à 6 mètres cubes de bois par hec- tare ; si on abaisse successivement la révolution, on voit la production décroître jusqu'aux limites infimes des broussailles et des landes. En sylviculture comme en agriculture, la possibi= lité dépend donc du mode d’exploitation dans le sens économique que nous avons donné à ce mot (p. 3), et le seul problème que l’on puisse se poser, est dé chercher à déterminer la possibilité relative à un mode d’exploitation donné. | Nous demandons pardon au lecteur de revenir sur la définition, et de préciser certains termes qui sont souvent employés l’un pour l’autre dans le langage usuel. | 40 L'expression de la possibilité doit être annuelle, parce que les fruits de la terre se reproduisent tous les ans et que les besoins de l’homme sont soumisän la même loi. Cela ne veut pas dire que cette possi= bilité sera recueillie tous les ans; sa perception peut être annuelle, biennale, triennale, etc. 20 La quotité des produits doit être à jamais cons= tante, indéfiniment soutenue. Cette condition, insé= parable de l’idée de possibilité, $’exprime par les mots : rapport soutenu, rendement constant. … Le rapport soutenu est donc la condition pour qu'un chiffre assigné à la production annuelle d’un PROBLÈMES. 181 immeuble, exploité dans des conditions déterminées, représente sa possibilité. | - Dans le langage habituel, on confond souvent les mots : «revenus, fruits, produits, rente, rapport, pro- duction, rendement, » et on leur donne, suivant les circonstances, des acceptions diverses. Dans le lan- vase de la loi, comme dans celui de l’économie fo- restière : Rendement, produits s'appliquent aux biens qu’on retire d’un immeuble d’une manière générale ; Revenu, fruits, production correspondent à la possibilité telle que nous l'avons définie avec sa con- tion d’un rapport annuel et soutenu. Ce n’est que lorsqu'on compare les produits au apital engagé qu’on emploie le mot rente. Celle-ci st la relation, le rapport qui existe entre le revenu t le capital engagé. La rente se mesure par un rap- Jort simple, le taux, qui est le revenu de cent uni- és de capital. Énoncé du Probreme. — Quand un propriétaire eut aménager une forêt, la première chose qu'il loit faire, est de déterminer le but qu’il veut im- wimer à son exploitation. Tel propriétaire veut-il oduire des traverses de chemin de fer, qui exi- ‘ent des bois de 0,40 de diamètre, par exemple? tel utre veut-il limiter la production de sa forêt à des | | | 182 POSSIBILITÉ DES FORÊTS. étais de mine et à des poteaux de télégraphe, qui comportent des arbres de Om,20 de diamètre ? tel autre enfin, comme l’État, désire-t-il produire des arbres des plus fortes dimensions que comporte la végéta: tion de l'essence dont est peuplée la forêt? On cons- tate queles dimensions de 0m,40, de 0m,20 correspon- dent, par exemple, à 430 ans, à 50 ans; que les pro- duits des plus fortes dimensions sont obtenus dans la localité à 180 ans : 130, 50, 180 années seront les révolutions choisies, les termes d’exploitabilité qui imprimeront à l'exploitation de la forêt son caractère, son but déterminé. Si la forêt possède un matériel d'exploitation cons= litué pour le but voulu, c’est-à-dire si tous les peuples ments se suivent gradués en volume, en consistance et en âge, sans lacune et sans accident, la possibi= lité sera bien exprimée et fournie, autant que la na= ture des choses le comporte, par les procédés d’amé= nagement que nous avons indiqués. Mais le cas sera rare: le plus souvent, le propriétaire élève ou abaisse la révolution, en modifiant le but de l'exploitation: Le revenu, tel que les méthodes d'aménagement les, déterminent, ira en s’améliorant progressivement, Si le capital est insuffisant; en diminuant, s’il est sur= abondant. Fixer un âge pour l'exploitation d’une forêt donnée et chercher en même temps à déterminer sa possibilité PROBLÈMES. 183 dans le sens d’un rendement constant, indéfiniment soutenu, est donc un problème insoluble. Ce pro- blème n’a de solution que dans le cas unique, excep- tionnel, où le matériel d'exploitation coïncide exac- tement avec l’âge fixé pour l’exploitation. Aussi les aménagistes ne s’y sont pas mépris, et les méthodes d'aménagement que nous avons expo- sées ne tendent à assurer le rapport soutenu que dans les limites d’un certain laps de temps, d’une période donnée. Quand on convertit un taillis en futaie, on sait bien qu'après la transformation la possibilité sera plus du triple de celle de la forêt en onversion. On se borne à déterminer la possibilité Jour une période d'années, en combinant les divisions le la forêt en affectations, pour que, dans l'avenir, e revenu satisfasse le plus possible à la condition du apport soutenu. Tel est l’objet limité des méthodes qui consistent L déterminer la possibilité dans la confection d’un ménagement ayant un but déterminé, tracé à l’a- jance. Tel est le sens de la condition du rapport sou- enu, à laquelle on s’efforce de satisfaire: on cherche la ossibilité d'une période avec toutes les combinaisons maginables pour rendre, dans l’avenir, cette possi- nilité exacte tant que subsistera le but que l’aména- jement avait en vue. Mais très-souvent et tant que le but de cet amé- 184 POSSIBILITÉ DES FORÊTS,. nagement n’est pas atteint, cette condition du rapport soutenu fait défaut d’une période à l’autre (v. p.110). Parfois il dépend des convenances du propriétaire d’échelonner sur l'avenir le volume extraordinaire qu’il pourrait recueillir (l'État ou les communes, par exemple), ou de le réaliser dans un intervalle de temps plus ou moins court (la majorité des par® ticuliers). Il ne dépend jamais du propriétaire d’aug= menter immédiatement le produit d’une forêt pauvre en matériel, comme peut le faire un agriculteur pour une ferme délabrée en achetant des engrais et en augmentant le bétail du capital d'exploitation de sa culture. À l’agriculteur, 1l suffit d’avoir de l’argents, au sylviculteur, 1l faut de l'épargne et du temps. Le problème qui consiste à déterminer la possi® bilité pour un temps donné dans une forêt aména® gée suivant un but donné a donc fait l’objet des cha* pitres précédents; c’est une des questions, et même une question assez accessoire, de l’aménagement Lui même : nous n’avons pas à y revenir. 8, Le problème qui nous occupe est tout autre: Une forêt quelconque étant donnée, il s agit de déterminer sa possibilité, c’est-à-dire la quotité des produits que l’on peut en retirer annuellement, d’une manière soutenue, sans la détériorer. Fe Utilité. — Cette recherche a-t-elle une certaine PROBLÈMES. 185 utilité pratique, ou n’est-elle qu’une pure conception théorique et spéculative ? | Il suffit, pour y répondre, d’indiquer les cas où la loi elle-même en fait une règle de jouissance. L’usager d’une forêt ne peut exiger que la possibi- lité de l’immeuble soumis à son droit, et le proprié- taire peut toujours réduire sa jouissance suivant l'état et la possibilité de la forêt (C. for., art. 65, 112 et 121). Les communes peuvent exiger de l’administration forestière la possibilité complète de leurs bois, mais ne peuvent prétendre à rien au delà (C. for., art. 112). _ En cas de contestation, l’état et la possibilité des forêts sont réglés, suivant les cas, par les tribunaux civils ou les tribunaux administratifs (C. for., art. 65 et 120). * L’usufruitier obligé par le Code civil (art. 578) à respecter la substance de l'immeuble grevé doit li- miter sa jouissance aux fruits, c’est-à-dire à la pos sibilité de la forêt, telle que nous l'avons définie, Or combien sont nombreuses les situations assimi- lées par la loi à celle de l’usufruitier? jouissance par suite de conventions matrimoniales, jouissance lé- cale du père ou de la mère sur les biens des enfants, envoi en possession par suite de succession , d’ab- sence , etc., tels sont les cas principaux. Il est donc fort utile de rechercher comment il 186 POSSIBILITÉ DES FORÊTS. sera procédé quand, les intérêts adverses étant en présence, on voudra régler la jouissance à l’amiable ou judiciairement. ” Solution. — Les méthodes d'aménagement que nous avons expliquées renferment implicitement Ja solution du problème. Écartons d’abord, cependant, les forêts jardinées. Ce que nous avons dit, p. 161, sur la possibilité des forêts jardinées montre suffisamment qu’il n’y a nul moyen pratique d'arriver à une détermination rai- sonnée de cette possibilité. Il pourra y avoir des éva= luations dues à l’expérience, à des comparaisons avec des forêts voisines ; mais il n’y aura que cela. La” solution sera tout entière dans l’expérience et dans le choix du forestier chargé de l'expertise. Ce n’est que dans les forêts traitées en taillis et en futaie pleine que la solution est possible, et encore faut-il remarquer que la solution comporte une cer- taine latitude; tout ce que l’on peut dire, c’est que la solution repose sur une pratique raisonnée. | Voici comment il peut être procédé: Supposons une forèt de 120 hectares qui forme la dot d’une femme mariée, et dont le mari veut faire déterminer la possibilité pour faciliter dans l'avenir la liquida- tion de sa communauté. | On fera l’analyse et le parcellaire des peuplements, PROBLÈMES. 487 ? , , , . quon représentera par le procédé graphique que nous avons indiqué p. 41. Fig. 4 — Représentation graphique des parcelles. Cette analyse faite, et les parcelles étant soigneu- sement décrites pour se rendre compte des ressources de la forèt, on disposera les figures qui représentent les peuplements de chaque parcelle suivant leur âge et leur importance. En appliquant une ligne droite, une règle, sur le ta- bleau précédent, on voit que la ligne qui correspond en moyenne à un matériel d'exploitation constitué tombe sur 110 ans, c’est-à-dire que la forêt présente un matériel d'exploitation suffisamment constitué 41838 POSSIBILITÉ DES FORÊTS. pour la révolution de 110 ans, terme d’exploitabilité qu'il fallait avant tout déterminer. Cette détermination faite, on fixe la durée des pé- riodes d’après les données culturales de la localité, par exemple 5 périodes de 22 ans ; on combine les 100 410 4120 HEC C Fig, 5. — Combinaison d'aménagement, parcelles dans les affectations de telle sorte que celles-ci soient aussi équiproductives que possible ; on compte et on cube le volume de la première affecta= tion; on applique, en un mot, la méthode d’aménagez ment dont nous avons fait l'exposé; et la possibilité! ainsi déterminée par cet aménagement sera la solu= tion du problème. L’exactitude de cette solution dé= pendra du soin avec lequel on aura procédé à tous PROBLÈMES. 189 les détails de l’opération et surtout à la confection des affectations. La difficulté est de tracer la ligne moyenne com- pensatrice qui délimite un matériel d'exploitation équivalent à celui que représente la forêt. Cette diffi- eulté s’accroît quand il y a des inégalités ou des la- cunes considérables dans les âges du peuplement. C’est une affaire d'expérience et de tact forestier ; on yarrivera par un tàtonnement inspiré de la connais- sance des lois de la végétation et aidé, au besoin, d’une construction graphique’. Mais il ne faut pas s’y méprendre, cette construction graphique ne four- nira pas, à elle seule, la solution du problème; car la figure ne présente, en dimensions exactes, que deux des éléments qui entrent dans la constitution d’un matériel d'exploitation : l’âge et la contenance. Le troisième élément, l’état de végétation, c’est-à- dire la consistance et le volume des peuplements, n’y est exprimé que par de simples indications. C’est au forestier à savoir tenir compte de cet état de vé- gétation et des ressources de la forêt : il s’aidera de tables de production, d'exemples choisis dans la lo- calité, pour fixer ainsi cette ligne de compensation et déterminer, par suite, la possibilité de la forêt. Pour un tallis composé, on fera la même opéra- 1 Tous les géomètres connaissent ce problème du 3e livre de Legendre qui sert à remplacer une ligne brisée par une ligne droite équivalente, 490 POSSIBILITÉ DES FORÊTS. lion en ce qui concerne le taillis. Quant à la futaie, on comptera les arbres par catégories sur chaque coupe, on comptera également les futaies qui ont été exploitées dans les coupes où les souches sont encore visibles, et on en déduira, autant que cela est pos- sible, le plan de balivage. Il est évident que nous ne faisons qu’indiquer ici des méthodes que l'expérience et la pratique d’un fo= restier peuvent seules savoir appliquer. Chaque fois qu'il s’agit de faire l’application d’un procédé, fût-1} le mieux raisonné, il faut, avant tout, être homme du métier. Autre problème. — Mais la question peut être plus compliquée : à la mort d’un chef de famille, on peut vouloir déterminer la possibilité qu'avait la forêt au début de la communauté, pour fixer la va= leur des reprises matrimoniales. Pendant la gestion d’un usufruitier, le nu-prôpiétaire peut s’alarmer de certaines coupes opérées dans la forêt grevée et vou loir vérifier la possibilité dont la forêt était capable avant les exploitations de l’usufruitier. Il s’agit de déterminer la possibilité qu'avait une forêt quand de nombreuses coupes y ont été faites, quand plusieurs années se sont écoulées et quand aucun inventaire" n’a été dressé, aucune comptab:lité n’a été tenue. De pareilles questions se sont posées plus d’une PROBLÈMES. AY fois devant les tribunaux; mais ce serait se montrer bien exigeant envers la science forestière que de lui “demander un procédé exact pour la solution d’un tel problème. La donnée elle-même n'est-elle pas une inconnue? Tout ce qu'il est possible de faire, c’est de reconstituer , tant bien que mal, l’état an- cien de la forêt en visitant les parties exploitées, en les comparant avec les parties voisines, en s’aidant de tous les moyens possibles. Si on y parvient, si les do- cuments sont assez certains et s’il ne s’est pas écoulé un temps trop long, on rétablira un parcellaire fictif de l’état ancien de la forêt. On procèdera alors comme il vient d'être dit, et la comparaison du chiffre de possibilité ainsi trouvé avec celui des exploitations faites fournira le montant des reprises ou des répé- titions entre les parties. C’est le seul conseil pratique qui puisse être donné : le plus souvent, la question est insoluble. Aussi ces répétitions sont-elles la source la plus fréquente des désunions de famille, des procès les plus irritants, C’est pour les éviter qu’un propriétaire soucieux de avenir, désireux surtout de ne point laisser après lui une cause de discorde , fera bien d'aménager ses forêts et d’en tenir la comptabilité sur des bases analo- gues à celles qui ont été exposées dans ce petit traité. APPENDICE. Gestion d’un ensemble de Forêts. On a souvent agité la question de savoir quels sont les procédés de comptabilité, les méthodes adminis- ratives qui doivent être employés dans une gestion importante de forêts. Nous n'avons point la prétention le traiter en quelques pages cette délicate question, à laquelle tiennent des intérêts de premier ordre. Nous nous bornons à indiquer ici ce que nous avons ju, ce que nous avons expérimenté: c'est, à notre sens, un sujet digne d’études et de réflexions. Nous avons visité, en 1872, l’importante gestion les forêts de la famille de N...., que nous avions léjà examinée en 1865. Le but de notre visite était, ion d'étudier ces forêts au point de vue cultural, ni examiner leur mode de traitement, mais de nous clairer sur les méthodes administratives employées lans la gestion de ce vaste ensemble de propriétés t de forêts. Les domaines que cette famille a eu le sage sprit de faire échapper au partage des générations 45 194 APPENDICE. successives, en lesconservantdans l’indivision, sont gérées pour le compte des différentes branches par M. le duc de N...., chef actuel de la famille. Ces fo- rêtssontsituées en diverses localités deLuxembourg, de Suisse et de France. Elles ont été aménagées en 1860 par des agents forestiers, anciens élèves de l'École forestière de Nancy ; ellesontune contenancek qui dépasse 30,000 hectares et qui atteint ainsi lak moyenne des forêts domaniales d’une de nos com servations forestières. M. le duc de N... se mit à notre disposition avec unecomplaisances extrême, et nous conduisant dans son cabinet dont le mur était orné d’une grande carte de l'état-major piquée de quelques épingles têtes rouges et noires : « C’est d’ici, nous dit-il, que je puis diriger la conduite de nos exploitations de forêts. «Mon personnel administratif est réduit au striet nécessaire : un administrateur qui opère seul, sous, sa responsabilité, dans l'étendue de sa circonscrip= tion — voilà l'élément local de la gestion ; — quel ques vérificateurs ambulants que j'envoie sur les di£M, férents points et dont je suis toujours la marche au, moyen des épingles piquées sur la carte d'ensemble que vous voyez — voilà le système de contrôle. «Jen’ai pour gardes que des ouvriers forestiers quin sont réunis sous la conduite d’un chef de chantier, APPENDICE. 195 Ouvrier comme eux, et qui sont engagés à l’année et payés à raison de 3 ou 4 fr. par jour. Ce côté de ma gestion peut paraître coûteux ; mais, à notre époque, les ouvriers bûcherons tendent à quitter les forêts pour le travail plus rémunérateur des viligs et des manu- factures. D’un autre côté, il est pénible de 2lacer sans cesse entre le devoir et la tentation, des gardes dont le traitement est plus que modeste. Tout compte fait, j'aiun avantage pécuniaire à avoir toujours sous la main des ouvriers expérimentés qui font mes tra- vaux sans intermédiaire d’entrepreneur. Mesouvriers exploitent mes coupes, sauf celles dont les bois de service assurent toujours Ia vente sur pied, font les travaux de terrassement , de plantation, d’entretien de routes, etc. Sur chaque journée de travail, une ou deux heures sont consacrées à la surveillance, à divers moments et selon les circonstances. Le tra- vail est soumis à un règlement analogue à celui des établissements industriels; le zèle des ouvriers est excité par des gratifications quand les travaux sont faits dans les délais fixés. Enfin, mes brigades ou- vrières sont, à certaines époques, employées aux tra- vaux agricoles de nos terres voisines des forêts. L’a- griculture a des points de contact si fréquents avec la sylviculture qu'une gestion sagement entendue trouve oujours à se compléter par l’une et par l’autre : tout se tient dans les intérêts de la terre. 196 APPENDICE. «L'aménagement des forèts forme la base de mon système d'administration. Sans aménagement, je considère qu'il n’y à pas de gestion raisonnée de forêt. C’est lui qui est le contrat de gestion entre le propriétaire et l'administrateur de chaque circons- cription; c’est lui qui permet seul de donner à ce dernier cette liberté de conduite qui, fondée sur la: responsabilité, élève homme au-dessus de la con- dition d’un simple instrument et l’intéresse à son# œuvre. C’est l'aménagement seul qui permet de con= trôler sa gestion et de donner au vérificateur un point d'appui autre que des appréciations person=k nelles toujours contestables. «La difficulté était de permettre la concentration êt le contrôle ; elle portait donc sur trois points : l’amé- nagement, sa comptabilité, et les comptes de ges= tion. | «L'aménagement devait avoir un système unique; 8 uniforme, se pliant à la vérification et au contrôle des résultats. La méthode simplifiée si heureusement introduite en France par MM. Lorentz et Parade et! si bien enseignée à l’École de Nancy s’adapte for bien à cette condition administrative. Quelles que soient les localités et les exigences culturales, le cadre d'aménagement peut être uniforme. En effet, dans les taillis, la coupe annuelle n’est-elle pas une affectation correspondant à une période d’un an” APPENDICE, 197 Dans les futaies, les parcelles ne correspondent-elles pas aux particularités culturales permanentes”? Le roupement des parcelles en affectations, la fixation des périodes , plus ou moins longues selon les difficul- lés du repeuplement , la détermination de la révolu- ion selon le but de l'exploitation n’assurent-ils pas toutes les conditions économiques et culturales ? On peut les fixer , les modifier selon les besoins, sans que le cadre même de l'aménagement soit modifié. « La seconde difficulté était d'assurer le contrôle matériel, effectif, des aménagements au moyen d’une omptabilité simple et susceptible de centralisation. Elle a été vite résolue en écartant des registres de contrôle tout ce qui concerne la comptabilité des uvriers, des ventes, des travaux, tout ce qui est relatif à la vérification des procédés d’estimation, out ce qui a trait, enfin, à l’administration même. 2'est l’objet de livres auxiliaires et un sujet étranger à la marche de l'aménagement. Ainsi réduits, les omptes d'aménagement permettent de voir, à tout moment et au premier coup d'œil, où l’on en est lans la marche de l'aménagement et comment il est ippliqué. «Le côté moral et administratif de la gestion de haque forêt a été assuré par une comptabilité spé- iale ou plutôt par un état récapitulatif des recettes it des dépenses de l’année. Il fallait se défendre de 198 APPENDICE. ces comptes rendus généraux dans lesquels les régis- seurs ne manquent jamais de se décerner des éloges plus ou moins déguisés. Je n’accepte que les comptes de chiffres et de résultats qui permettent seuls les comparaisons et les études. « Voilà l’exposé de mon système administratif; en voici maintenant la pratique sous le rapport des trois chefs que je viens de vous indiquer : ; «1° Les procès-verbaux d’aménagement de chaque forèt sont résumés en trois états ou tableaux, dont voici les formules imprimées. «La première formule indique les renseignements généraux de l’aménagement et contient le tarif de cubage adopté pour la détermination de la possibilité; pour les estimations et les vérifications. « La seconde est relative au plan général de lex: ploitation. Avec de légères modifications elle convient tout aussi bien aux forèts de taillis qu'aux futaies pleines et aux futaies Jardinées. « La troisième concerne le plan spécial d’exploitas tion pour les futaies. Naturellement cette formule est sans utilité pour les taillis, puisque la période n'y existe pas. «Les résumés contenus dans ces tableaux n'ont pour but que de présenter d’une manière saisissante les chiffres qu’il est toujours indispensable d’avoir sous la main. Ils ne dispensent nullement de l’étude APPENDICE. 199 du procès-verbal d'aménagement, dont l'expédition complète est remise au régisseur local. FORÊT de appartenant à Série N0O dite de CONTENANCE » Mode de traitement1. Révolution : ans. Période : ans. Nombre d’affectations ? : Matériel d'exploitation à : Année de l'application de l'aménagement. Traits généraux de l’aménagement : Tarif de cubage. Diamètre. Incœ LA NS CNET SSP CPE EEE LL EN ÉNONSORPRER ER LE er CESR LEE 0 RON SRE FE En ee 1 Taillis, ou taillis composé, futaie pleine ou futaie jardinée, 2 Pour les taillis, le mot afectation est remplacé par coupes. 3 Indiquer si le matériel d'exploitation est constitué, surabondant on insuffisant, si la forêt est en conversion. 4 Indiquer sommairement le caractère général de l'aménagement, le but principal à atteindre. 200 APPENDICE. Plan général d’exploitation, CONTENANCES j OBSERYATIONS. PÉRIODE d'exploitation. AGES ACTUELS (en 18 par parcelles. AGE A L'ÉPOQUE de l’exploitation. par affectations. | ot a Indication générale des tra- vaux. Pour les taillis, les colonnes 2 et 4 restent en blanc. Peur les taillis comporés, on met en tête de la colonne 8 le plan adopté pour le ba.wage APPENDICE. 901 Plan spécial d’exploitation !. POUR LA PREMIÈRE PÉRIODE DE 186 à 18 . NATURE NATURE des du OBSERVATIONS, opéra- peuplement. AGES ACTUELS des coupes par contenance. 6 7 =| PARCELLES. ro] CONTENANCES. Évaluation ap- proximative du volume normal à exploiter. $ 1. — PRODUITS ANORMAUX OU EN DETIORS DE LA MARCHE NORMALE DE L’AMENA- GEMENT. A. — Coupes par volume. Volume total con- staté à exploi- HOMME OC oc ainsi attribué: 1° à l'ordinaire. (soitpar an ) B. — Coupes par contenance. 20 à la réserve, 30 à l’extraordi- maires at le TOTAL ÉGAI. Travaux à faire spé- cialement dans la ire période: $ 2. — PRODUITS NORMAUX OU PROVENANT DE LA MARCHE NORMALE DE L'AMÉNA- GEMENT. A. — Coupes par volume. Révision du matériel faite en 18 à Volume total à exploiter... ainsi attribué : 10 à l'ordinaire. 90 À la réserve, 30 à l’extraordi- naine AT. ÆOTAL ÉGAL. B. — Coupes par contenance. 1 On ne tient pas ce tableau pour les taillis. On place les indications de la colonne 7 dans le tableau du plan général d'exploitation, qui est alors le seul à tenir. 202 ; APPENDICE. «2° La comptabilité destinée à constater, chaque année, la marche de l’aménagement n’a qu’une for- mule unique, uniforme, s’adaptant à tous les modes de régime et de traitement: taillis, futaies, jardinages, à l’aide de modifications très-légères. En réalité, c’est un compte de doit et avoir ouvert à chaque période et à chaque parcelle; la forme seule diffère de celle” admise généralement en comptabilité, dans le but de présenter aux regards les situations d’une manière plus frappante. Un compte est ouvert à chaque suite de coupes que comporte l'aménagement. Ainsi, dans lestaillis composés, il y a ordinairementdeux comptes, l’un pour le. taillis, l’autre pour la futaie ; dans les futaies pleines, il y en a deux outrois; dans les con- versions, leur nombre est plus considérable en- core. On se sert d'encre noire pour les coupes or= dinaires, rouge pour les coupes de réserve, bleue pour les coupes extraordinaires. Les chiffres des vo= lumes ou des contenances sont ceux qui résultent des procès verbaux d'estimation ou d’arpentage, selon: que les coupes ont été vendues sur pied ou après façon. APPENDICE. 203 Compte d’amenagement. PÉRIODE DE 186 à 18 Coupes par ({) 5 = EXPLOITATION (2) eserve. OBSERVATIONS (2) sur TOTAL GÉNÉRAL. Parcelles : 4 Ib sur l’ordi- sur l’extra- ordinaire, | ta r Quantités à exploiter. On tient un compte sépa- ré pour chacu- ne des suites de coupes que comporte l’a- mténagement. Lors de la ré- vision du ma- tériel, on tire un trait sous le compte et on l’établit à nouveau. (1) Contenance ou volume. (2) On ne doit porter que les affectations et les parcelles où des coupes doivent se faire d’après le plan spécial de la période. Pour les taillis, les affectations se remplacent par les coupes. (3) Indiquer en volume ou en contenance le chiffre à exploiter selon qu'il est un volume ou une contenance. (4) Cette colenne fournit par conséquent les renseignements suivants : en tête, le total des volumes ou des contenances à exploiter; dans la co- : lonne, ée total par chaque année des quantitès exploitées. (5) On indique les chiffres attribués à chacun de ces comptes par le plan spécial (colonne d’observations) pour les avoir toujours sous les yeux. On a soin de rappeler si l’accroissement entre daus le chiffre de la réserve. 9204 APPENDICE. «3° Enfin, le compte moral et administratif com- porte deux états, l’un pour les recettes, en matière et en argent, l’autre pour les dépenses. « Le compte de recettes contient les exploitations non prévues par l’aménagement : chablis, bois morts, coupes dans les parties de forêts en dehors des pres- criptions ou des prévisions de l’aménagement. Il y a ainsi : € Parmi les produits prévus : 1° les produits prin- cipaux, qui sont ceux qui entrent dans le calcul de la possibilité principale par contenance ou par vo- lume; 2% les produits intermédiaires, dus aux coupes de nettoiement ou d’éclaircies. € Parmi les produits imprévus, il n°y a pas lieu de distinguer entre les produits intermédiaires et prin- Cipaux; 1l n’y a plus que des produits accidentels. « Enfin, sous le rapport de la recette en argent, les produits accessoires sont ceux qui proviennent de la chasse, de la pêche, du pâturage et des concessions autres que le bois. « Les coupes par contenance sont indiquées à la fois par leur superficie et par leur volume, ce dernier résultant des procès-verbaux d’estimation ou de dé- nombrement, selon que les coupes ont été vendues sur pied ou après façon. | 205 APPENDICE. “099 “979 fogunw onbeyo pro Axe oups op 79 0opAtOS op 8p0q np 0/0 ‘À juey & uoriodord ef suorwAt9SO p AUUOI09 M SUP 41bypur Mod uQ (08) ‘910 ‘sroupu soqou foyood ‘assugo ‘sçoq o7 onb soxne sympord sop ANOIUA (31) ‘039 ‘SUTUOUO Op 49 Soudi] op 8104 ‘sppnorqu ‘SpIpUOOUT S[OQ IIAISSOË e7 op sympop nou quonbosuos 1ud 39 p3dw09 porto np SIOH9P UO SF[AUO J9 SMIOUL SJOff (GE) "SodN09 Sp OINJUU U[ UOOS OOUJANS NO SOAQUUD OIQUION (2) (+) (a) (03) (41) | (or)|(67) | Gr) [ (87) | (ar) | Gn) | (or)! (6) | (8) | (2) | (9) (g) | (r) | ( —— js ns | nes | es | ms | ns | mms | us | eme | arms | mms us | mms | sus! sum | mms LA | . c| < PILE | 4 » | © po CO PS & | w EI rc cu E &. à S =? BE 6 © 8 Q BE! X Eat Hs |Su EEE | E |ES| & ee LEE) Eu EX 5e, 4 Le 8 2Rsrlé Tin D WIen| EE! & | à B |8S$S| EE |$$ ent eo) É sa l2Sle2ls2ls el © RE AR A NL ut 2 5 €: E À g Dal) EE TS MES En d'OS LC Fi Se | À 1 Ë |+al* las lEex Ë || TES 2 l'souvpou| -xnvdr PA ® 4 = & @ p c pu F9 td HD a ® 8 & | | ? E|(8r) stopuoproou| € pa à Es 4 [em & | $ * 1RE Le 2 À a SJIUPOLT = os EE ps b 5 | © r 8 R : ©, ® Ê 6 œ SYINPOIX | SYNPOIX A ë. À D |. = 3 TT "| | (5 a " = __—m— A " Q = É a, notre 3 3 5 $ ljuomoseugtue ‘quour D E- 2 j d 00) on S| Na INanuassvio ||? | md sonaoid uou -oduugue,] 1ud sonagid A : El p UT 5 2 | suoyuylordxsy SUuOnUJIO AXE “LNADUV ALANON "AUTMILVN HLINON ; 817% O8E HA HAOIU TA "80310904 — ‘U013180 OP oIdur0» 206 APPENDICE. _ € L'état des dépenses ne comprend que celles qui ont un caractère spécial à chaque forêt; ce sont celles qui dépendent, en quelque sorte, de la régie locale et qui permettent de la juger. Les dépenses judiciaires, celles du personnel-administrateur ont un caractère général et extrinsèque. Je puis les répartir propor- tionnellement à l'étendue et à l'importance de chaque forêt; mais elles dépendent bien plus de moi et des circonstances extérieures que des administrateurs locaux, dont il faut apprécier la gestion. C’est pour ce motif que ces dépenses ne figurent pas dans le compte de gestion de chaque forêt. « Le compte se termine par les résultats obtenus chaque année, c’est-à-dire le nombre de mètres cu- bes exploités par hectare, le produit en argent par hectare, etle prix moyen du mètre cube résultant de la division des produits totaux l’un par l’autre. A cet effet on retranche du produit brut en argent les sommes dépénsées pour frais de garde, d'exploitation et d'entretien. Une colonne spéciale indique la dé=« pense rapportée à l'hectare pour les travaux d’amé- lioration. Les frais de premier établissement se cu- mulent chaque année; ceux de l'entretien ne s’éva- luent que par rapport à l’année qui leur a donné naissance. 207 APPENDICE *u9p90914 819,7 9p (6) ‘109 87 op 91710 Of 184 JeynSgI O1 08[AIP uO 49 (9) 40 (y) ‘(3) ‘109 Sop xn09 oqouv1o1 uO quopoopid J8J9,7 op (FI) ‘109 1 op opte nq (GI *OJUVUOJUOD CI IUT OSFAIP 98 JUJINSEA O7 J0 (sud juopnumo 08 ou sy) juosstungi 98 (9) 40 (y) ‘109 SOP SOAIUO SOrT (en "OUVUQJUOD BL AUÉ OSIAP 98 JUJINSYA O7 79 JUopNUno 08 Jo quossrunpi 08 (G) 70 (6) ‘00 S0p Soxyiyo SorT (O1) "JOUBUOJUOD BL AU PSIAIP JU9P90DA 879,1 op (PT) 100 EL op SU) (6) ‘oouBu9yU0, BL 4e OSTATD quopoopid 819,1 9p (6) ‘109 U7 op a1gru) (8) ‘2,9 ‘o1nJOT9 9p SAN ÉSUOSIUU SOHOIOS ‘s97N0Y (9) (GC) ‘099 ‘UjUT107 op onyqno 0p ‘srwos op ‘suorequerd op xneAviL (p) (€) 8} (ED) (ex) À Gun) | (or) À (6) (8) (2) © E “JUAUL9S EE TT, > 91%)904 018904 vd ed UOIJUIOIQUY | UOJONpPOITX SIDAIP XUBAUIT, [S101J80107 XNUAUIT sanpuaA sadno9 sap uor -UJIO[Adx9,p SICIA "SNONLYAUASAO “uodez saide LE B à arc] 4 œ e 5 © Æ a “218103 aSu9d9 NOILVUHOTIANV "SLVILINSTEH "SUSNAIAAI * SE SI AA AAOIUYA ‘sosuod9o a — -u013892 op 93401} 208 APPENDICE. « Chacun de ces comptes ne demande que quelques lignes d'écriture par année, et je tiens d’un de mes administrateurs locaux, dont la gestion comporte plus de 6000 hectares, qu'il ne lui faut pas plus d’une journée à la fin de l’année pour relever les chiffres de ces divers états. Chacun fait, dans sa circonscrip- tion, ce relevé annuel, sur une feuille volante qui est soumise au contrôle du vérificateur. Ce n’est qu'après le travail de celui-ci que les chiffres sont définitive- ment inscrits sur les registres tenus à la fois chez l'administrateur de la circonscription et chez le véri- ficateur. Réglés ainsi contradictoirement, ils forment la base indiscutable des vérifications ultérieures sur le terrain. € 1l n’est pas sans intérêt de vous faire remarquer, continua M. de N.., les résultats obtenus par ces procédés de gestion, « Depuis que mes forêts sont aménagées, tout mon monde s’est mis immédiatement au courant des plans d'exploitation; les opérations ont acquis un degré de précision jusqu'alors inconnu; les travaux d’en- tretien et d'amélioration sont faits à leur lieu et place sans perte de temps ni d'intérêt; les coupes se font dans chaque affectation avec leur caracière propre; si bien qu’il suffit d'indiquer la parcelle par son nus méro et son indice au plus humble de nos ouvriers pour qu’il sache immédiatement la nature et le ca= APPENDICE. 209 chet particulier de la coupe qui doit s’y faire. Le personnel s'intéresse à son œuvre et s'attache à sa forêt. « Voilà les résultats généraux. «Quant au contrôle des aménagements, rien n’est plus facile. Le vérificateur qui veut examiner l’état d’assiette annuel des coupes présenté par chaque ad- ministrateur local voit de suite, à l’aide des comptes d'aménagement, si l’on est dans la marche du plan d'exploitation, ce qui reste à exploiter dans chaque parcelle, à quelle époque la dernière coupe a été faite. Au moindre doute, il se rend sur leslieux. Les chemins de fer ne sont pas faits pour rien, et nos grandes sociétés de crédit ont fort bien compris les ressources des voies ferrées, en simplifiant leur or- ganisation hiérarchique et en introduisant partout le contrôle ambulant. «Tout, jusqu’à la conduite de l’administrateur lo- cal, peut être ainsi vérifié. J’ai toujours pensé que l’on devait pouvoir faire une forêt comme on fait la caisse d’un comptable, avec les approximations que comporte la nature des choses, bien entendu. Ainsi, J'ai un vérificateur actuellement à X...;le compte de cette forêt porte que dans la parcelle Ie il y a 6427 mètres cubes; jusqu’à ce jour on y a exploité 1523 mètres cubes, c’est donc 4904 mètres cubes qui doivent rester sur pied, Une dépêche à envoyer à 44 910 APPENDICE. M. Z..., et demain ou après-demain j'aurai le comp- tage de ce qui existe réellement dans la parcelle. On comprend combien ce système est de nature à tenir les hommes en éveil. Je n’admets pas qu'il y ait des régisseurs capables de faire des coupes, même à mon profit, dans les parties de forêt non autorisées par moi en dehors de la marche de l’aménagement, et de manquer ainsi au contrat de gestion qu’ils ont accepté. Cela serait trop vite remarqué, et l’on est trop honnête, en France, pour manquer aux ens gagements pris. Je ne me mets en garde que contre les excès de zèle, qui ont trop souvent conduit à exa= gérer les coupes pour faire plaisir et argent au pro= priétaire. «Le chiffre qui représente le prix moyen du mètre cube dans chaque forèt est toujours l'objectif de mes comparaisons et de mes améliorations. Rien n’est plus variable: de deux francs à peine que le mètre cube vaut sur place dans une forêt des montagnes du Jura, il varie partout et atteint 20 francs dans là forêt de X.. dans le Luxembourg. Toute amélioration qui fera gagner au mètre cube quelques centimes dans une forêt deshéritée de chemins de vidange se traduira dans ma caisse par des chiffres considés= rables. Quand donc je fais mon budget et que Je veux répartir la somme que je destine tous les ans aux améliorations, je fais cette répartition non propor= APPENDIUE. 11 tionnellement aux contenances des forêts — ce qui est une base aveugle, — non par rapport à leur pro- duit en argent — ce qui serait une fausse manœuvre consistant à donner le plus à la forêt qui en a le moins besoin, — mais en raison du produit moyen de l’hectare en volume et du prix du mètre cube dans la forêt. Je suis certain de dépenser ainsi mes fonds là où ils seront employés de la manière la plus fructueuse. « Permettez-moi aussi, nous disait en terminant M. de N.…., de vous faire remarquer avec quelle promptitude je puis répondre à toutes les questions de statistique et d'administration qu’il vous plairait de me poser. Combien les forèts produisent-elles de mètres cubes? Quel est le prix moyen du mètre cube sur tel ou tel point? Pour combien, dans ce prix, entre-t-il de produits principaux et acces- soires? À combien s'élèvent dans chaque forêt les travaux d'amélioration de premier établissement faits depuis telle époque? Combien coûte leur entretien ? Je pourrais répondre à toutes ces questions si impor- tantes pour un administrateur en un instant, et si j'avais vingt ou trente fois plus de forêts à gérer que je n’en ai, je serais toujours aussi prêt à répondre ; ce ne serait qu’une affaire de centralisation de vingt ou trente documents fort simples. » Nous ne pouvions que reconnaitre les résultats 219 APPENDICE. obtenus par M. le duc de N... et le remercier de ses obligeantes communications. Il ÿ a dans la manière dont il gère les domaines forestiers de sa famille tout un système d'administration que nous livrons aux études du public forestier. RIT LR ES TABLE DES TERMES FORESTIERS. Aménagement. . Affectations . .. ..., Compte d'aménagemt . Conversion de taillis en fuéaie Coupes de régénération — d’ensemencement. . secondaires. . . . : . — définitives . .. ... — d'amélioration. . .. — de nettoiement .., — d’éclaircie — d'éclaircie prépara- toire À l’ensemence- — d’éclaireie de con- version ou prépara- toire à la futaie .., AD 2... . . . me ne, Division de jardinage . — de conversion. . .. Exploitabilité. . Page. 18 | Forêt normale. ...,.. 77| — régulière ...,... RAROR MENT RS : 49 | Futaie pleine ...... —jardinée: : . :. 129 ro Parcelle. 27. "4%: 75 | Période d’attente. . .. 75|— de régénération, . . 751— de jardinage. . ... 87 | Plan général d’exploi- 83 RHONE 9 2 ï 76|— spécial d’exploita- FOTLS ES) NS CRE Possihilté ser ue A7 lEtoduchon LR Produits principaux . . — intermédiaires 1501 —n0fmAaNx": A 124| — anormaux. . ..... — ordinaires ...... 86 | — extraordinaires . .. 169 | — de réserve. ....,. 151 | — accidentels ou im- DIONS SN 30 | — accessoires. . . . .. 214 Page. Rapport soutenu . ... 181 Reconduction en futaie. 118 Règlement provisoire d'exploitation. . . .. 61 — des éclaircies . . .. Réserver Ce EorE 51 — À assiette fixe. . .. 62 “rMmobile. te 20 CE. 53 Revenns ie Se Rmse, Eévolation. .:.. 2:45 31 TABLE DES TERMES FORESTIERS. Révolution de conver- Si0n "2. + r de Rotation des éclaircies. 87 | Série d'exploitation. . . Suite de coupes. . ... Tai "SR RER — composé ou sous fu- taie... Page. 138 87 101 90 3 64 TABLE DES MATIÈRES. Economie forestière, $ 107. De l'Exploitation des forêts en général. D caploiation. .-: :-...…... ..: . .. , . . 1 TE Am LL 4 6 LE RS RE 8 Rôle des forêts de l'État. . . . . ........... 12 $S 2. De l'Aménagement en général. Définition . .. .... RU pe A aù à ; 18 dés TAN 19 M désploitation. . . . . . . . _. .. .... 21 Pxphcaton de la définition . . ............ 29 Utilité des aménagements . .............. 34 1 See 309 36 2 DS EX AK; Pa Aménagement des forêts à petit capital d’exploitation. TAILLIS SIMPLES. $ 1%. Taillis dont le Matériel d'exploitation est constitué. A. D'une maniere régulière, lan général d'exploitation . . . . . . . . . .. RE: Hrupte d'aménagement . . . ... .... ...... 49 De la réserve . . . . .. RS. «du COS Sn NOTE D V0 a astieite fixe, |... . . . . . . . .. Fe 0 D LL ES ER 916 TABLE DES MATIÈRES. B. D'une manière irrégulière. Leur régularisation. 45.1 0e +00) SES $ 2. Tuillis dont le matériel d'exploitation est surabondant. Hixemple. 01275 080 5, PER RE RE $ 3. Taillis dont le matériel d'exploitation est insuffisant. Exemples ess SL: eMPRERe + age she CONTRE TAILLIS COMPOSÉS. Plat de balivage..": : . } SR TA 65 Compte d'aménagement ............. ste EE Aménagement des forêts à gros capital d’exploitation. FUTAIES PLEINES. S 1er. Futaies dont le matériel d'exploitation est constitué. A. Régulièrement disposé. Deux matures de produits: 40 CAP PRNORNENCRS 74 AHCCIAUANS. Le Se Je ce RES RUN Plan général d'exploitation . . . . .. PRET Plan spécial d'exploitation. . . . . .. RE Produits principaux ee SR s TAC Produits intermédiaires : deux méthodes . . . . ... 86 De’la réserve. 4122... 40 COS AT Compte d'aménagement . . ...... PARUS B. Irrégulièrement disposé. a [7 4 Séries d'exploitation . . . 4 €. SSP RRS .. 100 $ 2. Futaies dont le matériel d'exploitation est surabondant. Considérations générales: .”. . "St 102 Aménagement. . . + : « +". + se de 20 ES Premier exemple. . ....... RE Du volame extraordinaire . . . . NE Compte d'aménagement. . . .... "0 Deuxième exemple. ....... RP TABLE DES MATIÈRES. 917 | S$3. Futaies dont le matériel d'exploitation n’est pas constitué. D nn arm a ain 0 à 116 A. Reconductions en futaie pleine. RE CU En RU 2 ae te mes à 123 ne Cromplé kr". LU se 126 B. Conversions de taillis en futaie, Considérations générales. . . . . talon La he à 129 $ 17. Taillis sous futaie réguliers. 19 Méthode des coupes préparatoires. . . . . . . .. 135 29 Méthode par le taillis temporaire. . . ... .... 138 PR UNE MR. 1. + . + A GE 144 2 ne e nets à cs 151 Us de en a se A Te 154 FUTAIES JARDINÉES. RE En Date le 156 De la possibilité . . . . .. DR See Put DDR Aménagement. . . .. FROM RP SL AUS NUM 167 De’la réserve. . . . : . .. de ére els ete le 169 us: PRES 170 Mo nie d'aménagement . .1. . - - .:.. . . .… . 173 Comparaison avec la futaie pleine . . . . . . . . .. 174 Détermination de la possibilité d’une forêt. D. OA: 179 Énoncé d’un 1er peQbiome:< 2..5. Os 181 5... OUR 184 du Bus oc à 8 Sade 186 eme 00, 4 a «+ 190 Appendice, Gestion d'un ensemble de forêt... .......... 193 218 TABLE DES MATIÈRES. Modèles de registres et d'états . . . . . .. Ameénheementie rs +27 (SRE . Comptahihté L SR ST NE Comptes de gestion. . . . . .. UNSS. Résultats obtenus. . . . . . .. “ss Table des termes forestiers . . es... FIN, 198 198 202 204 208 213 . ROTHSCHILD, Éditeur, 13, Rue des Saints-Pères, Paris CHASSE — BOIS — FORÉTS teboisement et Gazonnement des Montagnes vraite pratique, par P. DEMONTZEY, Inspecteur général des Forêts. — 2° édition, revue et augmentée. Un fort volume in-8 de 600 pages, imprimé sur papier teinté, orné de 105 gravures. — Prix: 15 fr. — Relié FR. DD ao. Vertehä coins. Prix... ... . . . 3: . +. . . Les principaux Chapitres de l'Ouvrage sont : Description et formation des torrents. — Travail des torrents dans la montagne. — Constitution des Périmêtres. — Corrections des torrents à affouille- ments. — Exécution des travaux. — Torrents à clappes et torrents gla- ciaires. — Du reboisement en général. — Du choix des essences. — Mesures et travaux préparatoires. — Exécution des travaux de reboise- ment.— Travaux de gazonnement.— Opérations topographiques. — Tra- vaux de voirie. — Hydrographie. — Entretien des travaux de correction. — Entretien des travaux de reboisement. — Ordre chronologique des travaux à partir du décret d'utilité publiuue. — Travaux de reboisement et de gazonnements facultatifs. 2 Traité pratique sur l’art d'élever en pépinière et “Ar Î de P lanter de planter à demeure tous les arbres forestiers, fruitiers et d'agrément, par L. GOUET, directeur de l'établissement d’arbo- riculture aux Barres. 3° édition. Un volume relié avec 3 FR, 50 D vignettes, 4. : . . . DORE = de AREA AT VAE an | et d'estimation des bois en futaies, taillis la nuel de Cu () Q£ (2 arbres abattus ou sur pied. Notions pratiques sur le débit, la vente et la fabrication de tous les produits des forêts, tarif de cubage des bois en grume ou équarris. Table de conversion, par A. GOURSAUD, Inspecteur des Forêts. 4° édition. Un volume FR. (0 MAIS; rellé.. 52.1. - . . D ce inniod ; Physiologie, 1 ; es Bois indigènes et étrangers nee neutre dustrie, commerce, statistique, etc., par MM. A. E. DUPONT, Ingénieur des constructions navales, et BOUQUET DE LA GRYE, Conservateur 12 FR, des Forêts. — Un volume in-8, avec 162 gravures. . , . . . | < LA , h Caractères distinctifs, [AS Bois employés dans l'Industrie descriptions , Accom- pagnées de 100 sections en lames minces des principales essences fores- tières de la France et de l'Algérie, par H. N'ŒRDLINGER, Professeur. — 100 échantillons de bois, montés sur papier, avec texte descriptif FR, et un tableau, dans un élégant cartonnage. , . . . . . . .. 30 LD Traité pratique des arbres verts ou résineux, indigènes es Conifères ou exotiques, par C. DE KIRWAN, sous-inspecteur des Forêts. Introduction par M. le Vicomte DE CourvAL. Deux volumes, FR, D cvebt 100 gravarss. Prix. . .:: , . . . .. . tros ete D L] ce Quatrième édition française, imitée sur la trentième ans les Bois édition allemande, par Louis ENAULT, ornée de gra- xures originales, dont plusieurs de page entière. Un volume petit in-4°, imprimé sur papier teinté. Broché, i fr.; relié, 6 fr. Edition sur FR. de à où à 8 0 ve J. ROTHSCHILD, Editeur, 13, Rue des Saints-Pères, Paris om REBOISEMENT ET \ANT DES Yy WW TRAITÉ PRATIQUE 77 PAR PP. DEMONT SE Y Conservateur des Forêts Ouvrage publié sous les Auspices des Ministères de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux Publics DEUXIÈME ÉDITION REVUE ET AUGMENTÉE Un fort volume in & de 600 pages, imprimé sur papier teinté, orné de t105"pravures. Prix 92 05 - . 15 g&# La première édition n’est pas venue dans le commerté Cet ouvrage, qui intéresse les Forestiers, Ingénieurs, Propriétaires, etes, contient les chapitres suivants . Description et formation des torrents. — Travail des torrents dans sein de la montagne. — Constitution des périmètres. — Correctioi des torrents à affouillements. — Exécution des travaux.— Torrent à clappes et torrents glaciaires. — Du reboisement en général. Du choix des essences. — Mesures et travaux préparatoires Exécution des travaux d: reboisement. — Travaux de gazonne ment. — Opérations topographiques. — Travaux de voirie. Hydrographie. — Entretien des travaux de correction. — Entretie) des travaux de reboisement. — Ordre chronologique des travaui à partir du décret d'utilité publique. — Travaux de reboisemen et de gazonnement facultatifs. — Subventions et primes pou | Jl'amélioration des pâturages. CODE FORESTIER. — Recueil des lois, décrets, ordonnance?s avis du Conseil d'Etat et règlements en matière de forêts, chasse louveterie, dunes et reboisement, par À. PUTOoN, Directeur et Pr fesseur de Droit à l'Ecole nationale forestière. Un volume in-lé PIX, RENE NS EC NUE SR IE "4 8 fr. 5! J, ROTHSCHILD, Éditeur, 13, Rue des Saints-Pères, Paris CHASSE — BOIS — FORÉTS | ‘illustré et augmenté du Manuel Nouveau Carnet de Chasse Ke rene a apnel d'arrêt. — Méthode sûre et prompte pour faire rapporter un chien d’arrêt à terre et à eau, manière de le conduire, moyen de devenir bon tireur, conseils à un jeune chasseur, par M. CHATIN. — 3° édition, ornée FR. 2 | + C Mammifères et oiseaux. — Zoologie Les Animaux des Forêts pratique au point de vue de la eue et de la sylviculture. — Histoire naturelle, chasse à courre, chasse à tir, entretien, conservation, reproduction. — 2° édition par R. CABARRUS, sous-inspecteur des Forêts. — Un volume avec 84 gravures, 3 FR. 50 + na dou de Atoial ) # hr. Leur description, chasse, mœurs, acclima- Les Oiseau X -G bier tation, par H. DE LA BLANCHÈRE. Un volume in-folio, avec 45 chromotypographies et de nombreuses vi- 60 FR. Pneu O0 fr. relié. . ., . . . os les lea ec ei ne sde . ” Recueil des lois, ordon- Quide du Chasseur devant la Loi Féénei des lois, ordon- ministérielles avec les dispositifs, par ordre alphabétique, de toutes les décisions rendues en matière de chasse, depuis le 3 mai 1815 3 FR, ( jusqu’à ce jour, par F. TECHENEY. — Un volume in-18, relié. 5 s et des Arbres d’alignement. — Les R ava£ eurs des Ft or ôts Histoire dl eare dégâts des insectes, moyens de les combattre et de restaurer les plantations, par H. DE La BLANCHÈRE et par EUG. ROBERT, Jnspecteur des plantations de Paris. — 5° édition. Un volume avec 162 gravures. 3 FR. 5 lune 1e 0 el ne Da ter tata 0 LE 5 forestière. Recueil des lois, décrets, Code de {a Législation ordonnances, Avis du Conseil d'Etat et règlements en matière de forêts, chasse, louveterie, dunes et reboisement, par À. PUTON, Directeur de l'Ecole forestière. Un volume 3 FR. 50 2... 5: . . dia ds RIRE , Résumé complet des règles de la culture des forêts. La Sylviculture Par A. BOUQUET DE LA GRYE, Conser- FRA vateur des Forêts, 6° édition. Un volume avec 70 gravures. » 50 , , s Etudes pratiques,.par L. Tassy, L'Aménag ement des F or ô. S Conservateur des Forêts. — 6 FR, 2* édition. Un volume grand in. ..............;: , ; s Traité pratique de la conduite É Aménagement des Forêts des exploitations de forêts en taillis et en futaie, par ALFRED PUTON.— 3° édition, illustrée 2 FR. 50 de gravures, reljé. , , . .. = DORA EE ER né J. ROTHSCHILD, Éditeur, 13, Rue des Saint-Pères, Paris. M HISTOIRE NATURELLE — CHASSE A COURRE LES ANIMAUX DES FORÉTS | — MAMMIFÈRES — OISEAUX — ZOOLOGIE PRATIQUE AU POINT DE VUE DE LA CHASSE ET DE LA SYLVIGULTURE A L'USAGE DES CHASSEURS AGENTS FORESTIERS, PROPRIÉTAIRES, GARDES FORESTIERS, GARDES-CHASSE, ETC. | PAR R. CABARRUS Sous-Inspecteur des Forêts de la Couronne Attaché à la Vénerie de l'Empereur, ancien élève de l’École impériale forestière 1 vol. in-18, illustré de 84 vignettes sur bois, impression en caractères élzevirs a la maison Claye. Broché (pour amateurs) ou relié : 2 fr. 50 SZ — = L ASS = 7, ASS AN SRE - à J. ROTHSCHILD, Editeur, 13, Rue des Saints-Pères, Paris Re MUSÉE ENTONOLOGIQUE ELLUNTRE Histoire iconographique en 3 Volumes publiée par une Réunion d’Ento mologistes Français et Étrangers, avec 122 chromolithographies retou- chées à la main, 1050 vignettes, représentant en couleur les Insectes, Chenilles, Chrysalides, Métamorphoses, les Plantes dont ils vivent, et leur organisation, mœurs, chasse et classification. Chaque Volume se vend séparément. , 5 — Description générale suivie d’une histoire Les Coléop tèr es. naturelle des Coléontères d'Europe. Un volume in-4, avec 48 planches en couleur et 335 vignettes. Prix : 30 fr. — Relie . L L2 LL . L LL . LL E AO rl PR D VOL, CN DA L2 LA LL LA L2 L2 LA . 35 fr. 3 — Description générale suivie d’une histoire Les P apillons. iconographique des Page gr d'Europe, par À, DEPUISET. 2° édition. Un volume in-4 avec 50 planches en couleur et 260 vignettes. Prix : 30 fr. — Relié. ......... 85 fr. — Histoire naturelle des Névroptères {Libel. Les Insectes. lules, Ephémères. Friganes, etc.); des Hymeé- noptères (Abeilles, Guêpes, Fourmis, Ichneumons); des Hémip, tères (Punaises, Cigales, Pucerons, etc.) ; des Dipteres (Mouches, Cousins, Oestres, etc.); des Aptères (Lépismes, Podures, Puces, Pous}). Un volume in-4, orné de 24 planches en couleur et de 460 Donne 0 fr. Relié, . . . . .. . 2... . ‘85 fr. L'œuvre, tout en étant savante, s'adresse à tout le monde. Elle a été du reste adoptée pour les bibliothèques des Ecoles et comme livre de prix par les Ministères de l'Instruction publique de France et de Belgique. 1 Un Musée ne doit ‘être fermé à personne. Celui-ci rappelle aux spécialistes, ce que déjà ils doivent savoir; il apprend aux Amants de la Nature, à la jeunesse studieuse, comment sont organisés, comment vivent, comment on chasse, on collectionne et on classe les ordres, familles, tribus, genres des Insectes. Dans une courte introduction, placée en tête du volume des Coléop- tères, qui a paru le premier, les auteurs du Musée entomologique exposent avec précision, l'intérét et le caractère particulier du sujet qu'ils ont traité. L'Illustration que l’on prodigue volontiers aujourd’hui, est ici parti- culièrement à sa place. Le texte, sur un pareil sujet, a besoin du crayon. Plus les planches et vignettes sont nombreuses, mieux on s’instruit, surtout lorsqu’au nombre LE 2e la qualité. C'est le cas “pour le Musée entomologique. Les planches en couleur sont d’une très-bonne exécution$elles contiennent surtout notre faune; les vignettes sont à la fois exactes et jolies et figurent dans la description générale en tête de cn que volume, en noir, les Insectes des pays hors d'Europe. On n’a rien épargné pour que l’œuvre, au point de vue de l’entomologie, fût complète et le but a été atteint. 3. ROTESCHILD, Éditeur, 13, Rue des Saints-Péres, Paris. Vient de paraître la cinquième Éditior.* LES RAVAGEURS DES FORÈTS DES ARBRES D'ALIGNEMENT Histoire naturelle—Mæœurs—Dégôts Moyens de Destruction PAR H. DE LA BLANCHÈRE Ancien élève de l'École forestière ET LE Dr EUGÈNE ROBERT Un vol. in-18, avec 162 Grav., relié 3 fr. 5C Peu de publications ont eu autant de succès que cet ouvrage dont la 5e édition vient de paraître, revue et augmentée d’une centaine de figures. Nous ne pouvons mieux faire que de citer l'opinion de M. P. Joigneaux: Vulgariser et intéresser en instruisant, telle est la devise du livre. Il renfermetout ce qu’il importe de savoirsur tous les Insectes Rava- geurs des Arbres forestiers, des Plantations des Parcs et d'Alignement: Les Arbres et les parties qu’ils attaquent: le mois d'apparition; l’état de l’Insecte lors- qu'il cause ses dégâts; le moyen de le com- battre et de restaurer les arbres. L'exécution matérielle du volume est ex= trêmenent soignée; les nombreuses gravures ajoutent un intérêt spécial par la représen- tetion des principaux acteurs des d'ames sylvaias et de leurs travaux. d. ROTHSCHILD, Editeur, 13, Rue des Saints-Pères, Paris VIENT DE PARAITRE LA 9° ÉDITION Entièrement revue, augmentée de 50 pages de texte et de 150 gravures À TRAVERS CHAMPS BOTANIQUE POUR TOUS HISTOIRE DES PRINCIPALES FAMILLES VÉGÉTALES PAR M"° LE BRETON Un volume in-8, 550 pages, ornées de 746 gravures sur Bois Ouvrage de luxe, imprimé avec Caractères elzéviriens sur papier teinté; prix : 7 Francs. — Reliure spéciale en toile grise, tranches rouges, plat orné d’un dessin en couleur et à biseaux, 10 Francs. Cegracieux livre, conçu dans un esprit tout nouveau, et qui se recommande autant par la- grément de la forme que par l’exactitude scientifique la plus scrupuleuse (il a été revu par M. Decaisne, le savant Profes- seur du Museum) a été adopté par le Ministère de l’Instruc- tion publique pour les Biblio- thèques scolaires et comme Zivre de prix pour les Écoles de la Ville de Paris. L'auteur fait connaître à la jeunesse l’his- toire des plantes, leur organisa- tion, leurs fonc- tions, leurs pro- priétés, leur clas- sification , les différents aspects qu'elles donnent à la terre et l’en- semble de leur rôle si varié dans le monde: le tout orné de magnifiques gra- vures. Apprendre à aimer les plan- tes, qui par leur charme et leur utilité se mêlent nécessairement à notre vie, et faire naître ainsi le désir de les mieux connaître, tel est le but de cet ouvrage. J. ROTHSCHILD, Editeur, 13, Rue des Saints-Pères, Paris a, —_— PLANTES MÉDICINALES ET USUELLES- DE NOS CHAMPS — JARDINS — FORÊTS DESCRIPTIONS ET USAGES des Plantes comestibles — suspectes — vénéneuses — employées dans la Médecine, dans l'Industrie et l'Economie domestique Par H. RODIN .# LORS Membre de la Société botanique de France, lauréat, etc. 5+ Édition. — Un volume de 500 pages avec 200 Gravures Prix : relié, 4 Fr. L'ouvrage que nous offrons au public comble une véritable lacune. Il s’adresse aux gens du monde, aux jeunes gens, au clergé, aux habi- tants des campagnes, aux forestiers, aux étudiants; en même temps qu’il sera consulté avec fruit ar les botanistes, les her- ristes, les pharmaciens et le 1 édecins; à la portée de tous, par la simplicité des expressions, par la clarté des descriptions, il trouvera sa place au foyer de toutes les familles. Les principaux chapitres sont : Étude des simples. — Ré- colte et conservation. — Propriétés générales des fa milles. — Principes extraits des végétaux. — Stations des plantes médicinales. — Les plantes émollientes, tempérantes, stimulantes.— Toniques amères. — To: niques astringentes, anti- hystériques, altérantes, an tispasmodiques, purgatives, etc., etc. — Utilité et cul: ture des plantes médicinales au point de vue forestier. =" Les filsifications. L'ouvrage est accompa: gné d’une Table alphabé- tique des noms des plantes ét as familles, noms latins, français et vulgaires; d’une Table des maladies, remèdes, préparations ; d’une Table des produits et usages. J. ROTHSCHILD, Éditeur, !3, Rue des Saints-Pères, Paris. VIENT DE PARAITRE LA QUATRIÈME ÉDITION & LES CHAMPIGNONS Histoire, description, cultures, usages des espèces comestibles, suspectes, vénéneuses et employées dans les arts, dans l'industrie, l'économie domestique et dans la médecine PAR F.-S. CORDIER Docteur en Médecine, Membre de plusieurs Sociétés savantes UN VOLUME GRAND IN-80 AVEC VIGNETTES ET 60 CHROMOLITHOGRAPHIES Contenant 30) Sujets Dessins originaux d’après nature par À.-E. Cordier Prix broché : 30 Fr.; en demi-reliure chagrin, plats toile, tranches dorées : 35 Francs. L'étude des champignons est généralement négligée, les livres étant trop scientifiques -ou d'un prix trop élevé. Nous avons évité ces écueils, et, pour bien faire ap- précier la variété des sujets que l’auteur a traités dans cette publication, nous énumérons les titres desprincipaux chapitres : DIVISION DE LA PREMIÈRE PARTIE: De l’organisation ; — de l'influence de la saison, du climat, du sol, de l'habitat, de la cul- ture; — des moyens de distinguer la composition chimique; — de la possi- bilité d'enlever le principe toxique ;— l'emploi, la récolte, la culture ; — la cul- ture de la truffe ; — moyens de conserva - tion ; — l'emploi alimentaire; — Ja préparation culinai- re; — l'effet des champignons véné- neux; — des symp- tèmes de l'empoi- sonnement ; — moyens de remé- dier aux accidents. CONTENU DE LA DEUXIÈME PARTIE : Description de tous les champignons, avec leurs figures en chromolithographie, — glossaire; — bibliographie ; — table des noms vulgaires ; — table alphabétique de tous les noms latins, français et vulgaires, cités dans l'ouvrage. Cette belle publication s'adresse aux botanistes, aux chimistes, aux Bibliothèques publiques, aux industriels, aux médecins et à tous ceux qui trouvent goût à l'étude de la nature. J. ROTHSCHILD, Éditeur, 13, Rue des Saint-Pères, Paris. LES OISEAUX UTILES LES OISEAUX NUISIBLES AUX FORÊTS, AUX CHAMPS, AUX JARDINS, AUX VIGNES, ETC. Utilité, Ravages, Mœurs et Classement populaire PAR H. DE LA BLANCHÈRE Un beau volume in-18 de 400 Pages avec 150 Gravures sur Bois, Relié : 3 fr. 50 DEUXIÈME ÉDITION REVUE ET AUGMENTÉE Aujourd’hui que l’on se préoccupe de la disparition croissante de ces utiles a :xiliaires, et des moyens d’y remédier, ce livre est indispensable à tous : Hommes de ville ou de campagne, cultivateurs, forestiers, vigne= rons, jardiniers, etc. Pour mieux faire apprécier le contenu de ce joli volume, nous citons le classement populaire que l’auteur a adopté : OISEAUX DES BOIS OISE DÉS JARDINS j Chap. VII. --Mangeurs de fruits. Chap. I'.— Habitants des grands SP A Re de graines. massifs. ep — IX.— Chercheurs d’insee- — Il. —Habitantsdeslisières. tes. — III. — Eplucheurs de troncs. ei X.— Chasseurs de nuit. 3 OISEAUX DES RIVIÈRES OISEAUX DES CHAMPS Chap. XI.—Oiseaux de marais: r AR : — XII.— Oiseaux desrivages ap. 1V.— Habitants d à , x Ch nr Le AR — XIII. — Oiseaux des grandes — _ V.— Hôtes des sillons et CARRE des plaines. OISEAUX DES VIGNES — VI.— Chasseurs d'insectes Chap. XIV.—Mangeurs deraisins au vol. — XV,—Mangeurs d'insecte d. ROTHS CHILD, Éditeur, 13, Rue des Saints-Pères, Paris MINÉRALOGIE — GÉOLOGIE PALEONTOLOGIE FA ÿ ’»h Description et figure des animaux et Traité de Paléontologie A nes” excursions paléon- tologiques en France; moyen pour extraire et préparer les fossiles, par STANISLAS MEUNIER, Aide naturaliste au Muséum. Un trés-fort volume avec cartes en couleurs, illustré d’environ 1,000 vignettes. FR, ON à eo e ojte ce à à ve + » = 2.3 6 L a Terre Son histoire. Etude de ses transformations successives. ù par H.DE LAGRENÉ, Inspecteur général. Un volume 3 FR, MIS CATGONNE LOLIES 20 0 ire Le ne TE D : y . Traité de ses applications aux Arts et Géolog (2 l ech ( ol 0£ 1q ue à l'Industrie, d’après le professeur D: PAGE, traduit et augmenté par STANISLAS MEUNIER, Aide- 3 FR. naturaliste au Muséum. Un vol. avec 80 gravures. Relié en toile. 50 [ es Ro che S Guide pratique pour leur détermination, avec les con- naissances de lithologie nécessaires pour y parvenir, par EpouarD JANNETTAZ, Aide de minéralogie au Muséum. — 2° édition. Un volume avec plusieurs centaines de gravures et 8 planches en FR. Poulenrs--rehélen/ toile. Prix environ , . . : . 5... : +" st Analyses qualitatives et quantitatives. Traduction Le Chalu meau libre du traité de B. KERI, avec additions d’après Berzélius, Plattner, Bunsen, Merz, H. Rose, suivie d’un tableau et d’un . appendice spécial pour les applications minéralogiques, par EDbouARD JANNETTAZ, Aide de minéralogie au Muséum. Un volume, avec FSU vignettes. ebé + . . . , . HT ee dis IE Eh NE 3 D0 nS Guide pratique pour leur détermination sûre et Les Minér aux rapide au moyen de simples recherches chimiques par voie sèche et par voie humide. Traduit d’après KoBELL, par le Comte L. DE LA Tour DU PIN, avec nombreuses addilions par F. Pisani, Professeur de chimie et de minéralogie. — 3° édition. Relié, 4 FR. 50 D N n d M piler allie Lsiueit eo. | selles rie id: « CR ACET Tie : Par Descriptions, Giseme Diamant et Pierres précieuses ‘Esonenon., Travail, ” Emploi artistique et industriel, Evaluation, Statistique, Commerce des pierres précieuses, du corail et des perles. Avec une monographie histo- rique des Bijoux, Joyaux et Orfèvrerie. Ouvrage in-8&, avec 350 gravures et une planche en chromo, par MM. En. JANNETTAZ (maître des confé- rences de la Sorbonne); EMILE VANDERHEYM (expert en diamant); EUGÈNE FONTENAY (bijoutier-joaillier) et A. COoUTANCE (pvofesseur aux 9) FR. LEUR CN En a CENT se eue 20 & 6) FR. M 0 / maroquin, avec fers." 22,1 0... 0 ei "LE ART: h de Géologie et des Eaux minérales, par . Traité de Minéralogie J.-L. SOUBEIRAN, Professeur à LR » V'Ecole de Pharmacie. Un volume avec 240 gravures. Relié , . . J. ROTHSCHILD, Éditeur, 13, Rue des Saints-Pères, Paris . Ÿ Découvertes et Inventions, progrès de Causer 1ES sCIent 1 fi (] ues la Science et de l'Industrie, Eur HE DE PARVILLE. — 22 années sont en vente. £ FR, Les Tomes 8 à 13, 16, 17, 19 à 22. Prix de chaque volume. . 3 5 Le Tome 18, contenant l'Exposition. Prix broché 5 fr.; relié FR. chaque. Ÿ Les Tomes 19 à 22 viennent de paraitre. Les Phénomènes de l'Afmosphère Fi insne de Mè Traduit et annoté par DECAUDIN-LABESSE, d’après le professeur Moxn, Directeur de l'Observatoire météorologique de Norwège. Augmentée d’une introduction par HENRI DE PARVILLE.—Ouvrage illustré de 200 gravures, et de 24 cartes en couleur. Un volume grand in-8, imprimé ( FR: avec luxe sur papier teinté. Prix 7 fr.; relié. . . 4... 1 AZ Description des phénomènes célestes, d’après Le Monde sidér al les récentes découvertes de l'astronomie 5 ZurcHER et MARGOLLÉ. Un volume avec 66 vignettes, ji de Price iR fh CRMNeNe Ms Sa Man PE AR Nr - 50 à Théorie et applications; traité illustré traduit Le Microscope d’après HAGER, par M. PLANCHON et le D' Huaou- NENG. — Avec une introduction par M. PLANCHON, Directeur du Jardin botaniqae de Montpellier Un volume orné de 350 vignettes. FR. ROCHER ES Se SUN SNURE. MONS ARE FAN DU DES Il contient tout ce qui peut intéresser l'Agriculture, l'Industrie, la Médecine et la Vie journalière; fermentations, maladies. aliments, tissus, bois : tout s'y trouve Jiguré et décrit. - contenant 51 cartes géographiques sur Gr and Aflas UnNIVEr sel toutes les parties honne dressés d’après les explorations les plus récentes et les documents les plus authentiques, par WiLLiAM HUGHES, Membre de la Société royale de géo= graphie de Londres. Edition précédée d'une introduction par E. CorTaw- BERT, Conservateur à la Bibliothèque national, avec Indvx général de tous les noms qui sont dans l’Atlas. Un vol. in-folio avec 51 cartes 100 FR, gravées sur acier et imprimées en couleur. Relié en toile. . FR, Relié en demi-maroquin, . . . . . . . . . . ste (UOTE 125 11, terrestre, sous-marin et pneumatique. Histoire Le Télégraphe principes, mévanismes, applications, règlements, tarifs, etc., par PAUL LAURENCIN. Un vol. avec 150 gra. 3 FR. 50 Re LA VUI TR Mrs Es SUR ARE A En La Traité de géographie pittoresque La Terre et NA Peuples traduit Fe A l'ouvrage li HELLWALD, par Ep. GoEPpP (Chef au Ministère de l’Instruction publique). Un fort volume in-8&, orné de 800 gravures dont plusieurs centaines spécia- lement dessinées pour l'édition française. Elle paraïtra en » livraisons à..." 20. 0 0 SONORE . J. ROTHSCHILD, Éditeur, 13, Rue des Saints-Pères, Paris , Développement physique et intellectuel de l’homme, par le L Homme D: GusTAVE LE Bon. Un vol. in-8 de 520 pages, ÿ FR, RO Eraquress 4. A ln os fi ee eve CA "15. Leurs origines et leurs développements, par le Les Sociétés D: GUSTAVE LE Box. Un vol. in-8 de Fi Éducation, instruction. Ce qu’il importe de faire savoir Les Enfants aux hommes, aux femmes, par CHAMPFLEURY. 4° édition de luxe. Un volume petit in-4, avec planches en couleur, 10 FR. eaux-fortes, et 70 gravures. Prix : 7 fr. 50; relié.. . . . .. i ; , Traité populaire contenant : Inflamma- La Chirurgie du Foyer tions, abcès, brèlures, plaies, maladies virulentes, tumeurs, empoisonnements, asphyxie, elc., etc., par le D: Cu. BABAULT, Ancien Interne des hôpitaux. Un volume in-18 avec FR. dupsmavares, rehéien toiles. 0 SU © à 3 50 + - Hygiène et maladie. Guide des mères Le Médecin des Enfants de famille et des instituteurs, d’après Bock, Ballard, et Bower Harrison. Par A. C. BARTHELEMY, Docteur FR. en Médecine. 3° édition. 1 volume. , . . . . . , . . . REP UE 1 “Eléments de Matière médicale 2% ,3%5t: Soureimax. Un NT ane Relié nus te 4 en ee el nd nee 4 S Guide pratique pour constater leur falsifications, d’après Les Aliments A. Vogl, par AD. FocILLON, Directeur de V Ecole al cipale Colbert. Un vol. avec 160 gravures se composant FR. Do POUR EME Relié. 7, TU DS Te 50 F ar er }\ ra Les Soufrances du Professeur Delleil É"fuon once de 25 gravures par CRAFTY. Un volume petit in-4, 300 pages, FR. HN mar papier teinté, 5 fr.; relié . . . . . . . . .'... . 7 3 Synonymie, description, mœurs et nour- Ornithologie du Salon ds AE oiseaux se volières, européens et exotiques, par R. BoULART, Préparateur au Muséum. Un volume grand in-8&, avec T5 vignettes et 40 chromotypographies, repré- Fm FR. sentant les oiseaux, leurs œufs et leurs nids, 80 he relié . 3) | h ’ Histoire naturelle, mœurs, chasse, Les Papillons de France préparation des Papillons, indications pour former des collections, etc. Un volume grand in-8, orné de _110 vignettes et accompagné d3 19 chromolithographies. 7 £r., 4 Q FR L LU CA . n'QUSrTar era _ Aans une reliure de luxa , , Se J. ROTHSCHILD, Éditeur, 13, Rue des Saints-Pères, Paris VIENT DE PARAITRE LA 11° ÉDITION REVIE ET AUGMEXNTÉE LE TRENOR DE LA FANILE Encyclopédie des Connaissances utiles dans la Vie pratique d'après la 74e édition anglaise Traduite et modifiée pour la France _ Par J. P. HOUZÉ Un fort volume de 900 pages, relié avec luxe, tranckes en couleur, 11: édition française, entièrement revue et augmentée Prix. 5 Fr. Cet ouvrage se propose la solution de tous les problèmes de la Vie pratique; il traite de toutes les connaissances utiles, propres à procurer le bien être et le bonheur domestiques. IL a pour but de mettre à la portée de chacun toutes les notions usuelles, tous les rensei- : gnements utiles dont on a besoin chaque jour. Il renferme tout ce qui… concerne l'habitation, l’ameublement, l’alimentation, l’horticulture l'agriculture, l'habillement, la toilette, l’hygiène, la médecine et la pharmacie domestiques, l’éducation et l’instructiou des enfants, les usages de la société, les règles de la politesse, les lois de l’économie domestique et ces mille recettes d’une application facile et d’une si grande utilité dans la vie. Le Trésor de la Famille, fournit encore des renseignements précieux à un autre point de vue : en France ou nul n’est censé ignorer la loi, il est bien peu de citoyens qui connaissent même les principaux oints de la législation qui nous gouverne. Pour combler cette lacune, otre s’est efforcé de résumer les lois usuelles, les règlements de police et les connaissances nécessaires pour permettre à tout citoyen intelligent de mener lui-même ses affaires à bonne fin, Un travail aussi considérable, qui embrasse des sujets si divers, n’a pu être fait sans le concours d’hommes spéciaux, qui ont revu avec soin chaque partie. Ainsi les questions d’architecture ont été traitées par un architecte, la médecine par un médecin, la cuisine par un maître- d'hôtel, la législation par un avocat, etc. Plusieurs Ministères et Administrations publiques ont bien voulu faire réviser les Parties concernant les postes, les télégraphes, les contributions, les lois militaires, le Timbre, etc. Suivant le précepte d’Horace : wlile dulci, l'agréable est joint 4 l'utile, en donnant sur tous les jeux : jeux gymnastiques, jeux d’esprit, ieux de calcul et de hasard, récréations artistiques et scientifiques tous les renseignements nécessaires, En un mot, les auteurs se sont efforcés de v'y rien omettre, afin que ce livre soit réellement ce qu’il prétend ête : Une v ritable Encyelopédie des Choses usuelles, I. ROTHSCHILD, Éditeur, 13, Rue des Saints-Pères, Paris BEAUX-ARTS — ARCHÉOLOGIE Paris Histoire, la ville, la voie publique, les promenades et monuments, — La vie. — L’instruction publique. — Les arts. — L'industrie. — Le commerce. — Le dessous de Paris. — Les administrations. — Paris à vol d’oisean, par MM. JULES SIMON, A. ALPHAND, de CHENNE- VIÈRES, À. FOURNEL, A. FRANKLIN, YRIARTE, DARCEL, DIETz-MonNNIN, LERoY-BEAULIEU, CLARETIE, CHERVILLE, SARCEY, LAUGEL, etc., ebc. — Les eaux-fortes, chromos et illustrations dans le texte sont par MM. Diner, DARDOIZE, ALLONGE, WEBER, GRANDSIRE, FRANÇAIS, DAU- BIGNY, GŒNEUTTE, GILBERT, DETAILLE, GIRON, RENOUARD, Tomas- KIEWICZ, BENOIT, DELAUNAY, etc., etc. . Ouvrage de luxe dans le format in-folio, publié en livraisons et 5 FR. nee A0, à sc ed a 4 à 4 ee Florence Histoire, la Renaissance, les hommes célèbres, la peinture, la sculpture et l’architecture, par CHARLES YRIARTE. Un volume in-folio de 400 pages avec 500 illustrations, dont 80 de page entière. Prix, en carton, 60 fr. ; relié demi-maroquin avec fers spé- FR. 0. édition sur chine. . : 4... . ... . . . ... 200 Venise Histoire, commerce, architecture, sculpture, peinture, la ville, la vie, etc., par CHARLES YRIARTE. Un volume in- () folio orné de 525 gravures. Prix, relié en demi-maroquin. . . . 10 FR. « , er de Venise au XVI®° siècle, d’après les La V£ IE d'un P air ICIEN papiers d'Etat des Archives de Frari. Ouvrage couronné par l'Académie française. — Edition de luxe illustrée de 136 gravures, dont 16 tirées hors texte et 8 planches sur cuivre d’après les monuments du temps et les fresques de PAUL VERONÈSE. FR. Prix 80 fr.; relié demi-maroquin avec fers spéciaux, , . .. 40 50 exemplaires sont imprimés sur Japon. Prix . , . . . . .. Pi "ns Histoire d’un Condottiere au XVe siècle. — Etudes sur les IMInI lettres et les arts à la cour des Malatesta. Un volume in-8:, imprimé avec luxe en elzévir, avec 200 gravures d’après les monuments du temps. Prix : 25 fr. ; relié toile, 80 fr.; relié en demi- FR. maroquin, 82 fr.; sur papier de Japon, numéroté à la presse. 60 »n Histoire des villes, leur importance au point Les Arts en lfalie de vue de l’art autrefois et Ou ra ture, sculpture, architecture, mosaïque, etc. — Ouvrage de grand luxe, format de Florence et de Venise, publié avec le concours des meilleurs écrivains français, italiens, allemands, anglais et suisses, orné de 600 vignettes et 50 eaux-fortes. (Sous presse.) < mins dans la Légende et dans l'Histoire, par Françoise de Rimini Charles YRIARTE. Publication de luxe ing imprimée en 3 couleurs, sur papier Japon, ornée de vignettes FR. et de dessins d'INGREs et d’ARY SCHEFFER. , , , 10 45 ere rt J. ROTHSCHILD, Éditeur, 13, Rue des Saints-Pères, Paris BÈAUX-ARTS — ARCHÉOLOGIE PN; > Monographie de ses chefs-d’œuvre à Padoue: Donatello à Padoue \'Gatametata et 1e Santo, par W. Bose: traduction française revue et publiée sous la direction de Charles YRIARTE. Publication de luxe in-folio, avec nombreuses vignettes et 100 FR. 23 planches phototypiques inaltérables, . , , .. | EteR SAR Les Médailleurs de la Renaissance Pen, drss. Lelle paraissant par monographies séparées; ont paru jusqu’à ce jour : - Un volume avec 14 planches et 75 vignettes. LE PIS RES PIE TRES es + Ge EVE PS Der 40 sr. (Francesco) et Pietro da Milano.— Un volume Laurana 5 planches et 130 vignettes. . , . . . . . « 30 FR: Este (Les Médailleurs de la Maison d’). — Marescotti, Lexignolo, Petricini, Baldasare Estence, médailleurs anonymes tra vaillant à Ferrare au xv° siècle. Un volume orné de h0 FR. 8 planches phototypiques et de 130 vignettes. . , . . . A lberti (Léon-Paptiste). Matteo de Pasti et anonyme de Pan: U dolphe IV Malatesta. Un volume in-folio, avec At FR: { 8 planches phototypiques et de 100 vignettes. , . , . . k An: j , "np Numismatique antique Les Médaillons de l'Empire romain ane au seene due guste jusqu’à Priscus Attale, par W. FRŒHNER. Ouvrage de FR° luxe in-4, orné de 1,310 gravures. Prix 40 fr.; relié . . . . . 45 , Dessin, Peinture, Gravure sur L'Art ornemental au Japon bois, Impressions en couleur, Tissus, Broderies, Laques, Emaux cloisonnés, Ouvrages en métal, Incrustations, Sculptures sur ivoire, etc., par A. AUDSLEY. Traduit de l'anglais et revu par M. Charles YRIARTE. — Ouvrage de grand luxe. — Les planches en chromo (tirées jusqu’en 24 couleurs), dépasseront tout ce qu’on à fait en couleur jusqu’à ce jour. Le texte, orné de quelques centaines de vignettes, reproduites d’après les originaux, est imprimé en plusieurs couleurs. Près de 200 vignettes et 100 planches de gardes japonaises feront l’ornement spécial de l’édition française. Le tirage de l’édition française est fait à 400 exemplaires sur papier blane et à 100 exemplaires sur papier japonais de premier choix ; tous les exem* plaires seront numérotés à la presse. Prix de l’édition sur 600 FR. papier blanc extra, 400 fr.; sur papier Japon, . . . . .. , : du Louvre. — Histoire, description, cons= Le Musée de Marine truction, statistique des Hate à rames et à voiles, par Edmond Paris, Vice-amiral, Conservateur au Louvre. Grande publicition de luxe in-folio avec 60 planches et 0" - 200 vignrites. — Prix 200 fr., relié... ,,... ss... 24 ; J. ROTHSCHILD, Editeur, 13, Rue des Saints-Pères, Paris : Histoire, Description, Fabrication, Bibliographie, par La D en Î el L (2 J. SEGUIN. — nn dion par la one FPE les plus beaux types choisis dans les collections publiques et privées, de dentelles, de passements aux fuseaux, de points coupés à Paiguille, points de Venise, de Gênes, guipures, Malines, Valenciennes, points d'Alençon, d'Angleterre, etc. Superbe ouvrage in-folio, avec texte orné de nombreuses vignettes et avec 50 phototypographies inaltérables. FR. Prix : 100 fr. relié, 120 fr. Edition sur papier de Hollande. 160 =; 6 Manuel d'archéologie grecque et romaine, d’après La Vie antique E. GuxaLE et W. KonEr. Traduction par F. TRA- WINSKI, sous-chef au Ministère des Beaux-Arts, revue par O. RIEMANN, Maître de conférences à la Sorbonne, et avec une introduction par Albert Dumont, Membre de l'Institut, Directwur honoraire de l'Ecole d'Athènes. Première partie : La Grèce. — Un vol., avec 559 gravures. ( FR. EE DO PERS LUC TMS La seconde partie Rome paraîtra fin décembre 1884 et formera un volume au même prix que la Grèce. : y Mythologie illustrée des Grecs, des Latines Les Dieux Antiques et de la race Ariaque, par S. MALLARMÉ, Professeur au Lycée Fontanes. — Un volume in-8, avec 200 gra- FR; vures. Prix : 7 fr.; relié avec ornements sur les plats. -, . 10 | 2 Leur histoire naturelle au point de vue de Les An IMGUX U [ 1 les l’industrie, des arts et de AE Per Des- cription des animaux, leurs mœurs, régimes, usages, produits, par RAoUL BouLART, Préparateur au Museum. Un fort vol. relié toile, FR, ranches rouges, avec 186 fig. . . . . . . . . . Trdiss 8 50 % Revue artistique de la Bijouterie, Joaillerie, Orfévrerie. Le B 1] OÙ Publication de luxe in-folio, mare de 24 planches en chromo, retouchées à la main, et de 24 planches au trait en noir, par an. 11° année{(1884). Prix de l'abonnement par an : pour Paris et les FR, départements, 45 fr. Pour l’Union postale. . . . . . . .. 50 ; Recueils d’alphabets français, étrangers, ornés A'bum £raphique couronnes, armes, supports, ‘chiffres entrelacés et ornés, monogrammes, écritures et caractères étrangers. 160 planches avées sur acier et 4 chromolithographies, avec texte explicatif, par . GIRAULT, Graveur-calligraphe. Deuxième édition imprimée FR. sur papier teinté, dans un élégant cartonnage. . . . . . . . PL F / Symbolisme et science. Par Mme EMMELINE L Esprit des Feurs RAYMOND, Rédacteur de la Mode illustrée. Un volume ïin-#, avec 60 pages de compositions en chromo, représentant environ 400 plantes, imprimées en 14 couleurs. Le texte est entouré de cadres de SIMON DE COLINES, tiré en 5 couleurs. Publication de FR. luxe. Prix broché 15 fr.; rel. avec fers spéciaux, tranches dorées. 20 g% C’est le seul ouvrage français sur les Fleurs dont les nombreuses planches peuvent servir de Modèles pour dessin sur porcelaine, broderies, Tapisseries, etc. | ‘h histoire de ses transformations, Description Le Cocon de Soie des races civilisées et rustiques, Production et Distribution géographique, Maladies des vers à soie, Physiologie du cocon et du fil de soie, par Duseigneur-Kléber. — Deuxième édition, second tirage, augmentée de 8 planches. Un volume in-folio avec 37 planches en Diototypograpiie et sur acier, et un planisphère séricicole, 10 FR. à etats dde de de : | | | | J. ROTHSCHILD, Editeur, 13, Rue des Saints-Pères, Paris : *. Etude historique sur la con- Les Chemins de Fer français Sitonetierseime durée — Débats parlementaires. Actes législatifs, réglementaires, adminis- ” tratifs, etc., par ALFRED Picarp, Conseiller d’Elat, ancien Directeur des Chemins de fer au Ministère des Travaux Publics. Belle publication formant 4 volumes in-8&, avec 2 cartes de la FR, France et de l’Algérie en chromo. Prix broché. . . . . . . . 60 FR. Reliés En tONEs PTIT ER ER Ar Ie 70 ._ Histoire, description des embellis- Les Promenades de Paris sements, déperee de création et d'entretien des Bois de Boulogne et de Vincennes, des Champs-Elysées, parcs, squares, boulevards et des promenades intérieures de la ville de Paris, par A. ALPHAND, Inspecteur general des Ponts et Chaussées Directeur des Travaux de la Ville de Paris. Ouvrage formant deux volumes in-folio, illustré de 80 gravures sur acier, de 23 chromolithographies et de 487 gravures sur bois. 6 ( FR. Priro00" iIrirelers teur À. 18 Len dis SAYS EST (Q é 1A/; ’ du Canal de la Marne au Rhin et du Canal de l'Est L À [l IMen Î at 1ON par ALFRED Picarp. Cet ouvrage traite des travaux exécutés depuis 1870 pour l'alimentation commune à ces deux voies nawi- gables et pour l’alimentation spéciale à la première. — (Machines éléva= toires hydrauliques et à vapeur, réservoirs, rigoles. — Description et indications détaillées sur les dépenses de construction, d’entretien et d’exploitation). Un volume de texte in-8°, accompagné d’un 6 FR. atlas de 25/planches: 2.5 4 sie ue ROGERS (0 , de la France. Ouvrage de grand luxe Les Tr avaux À U blics publié sous les auRpIsEe du Ménisière des Travaux publics et sous la direction de M. LEONCE REYNAUD, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, par MM. les Inspecteurs généraux ef Ingénieurs en chef des Ponts et Chaussées : FEzix Lucas, À. FOURNIE; Ep. CoLLIGNON, H. DE LAGRENE, E. ALLARD, VoisiN-BEy. — Les cinq parties de l’ouvrage contiennent : Routes et ponts, chemins de fer, rivières et canaux, ports de mer, phares et balises. Chaque partie forme un 7olume in-folio ; elle contient 50 planches phototypiques et a sa carte 120 FR. spétiale. Prix.-s ue ets à Se UN CN CE L'ouvrage complet formant 5 forts volumes grand in-folio (de 57 sur 42}, avec 584 pages de texte et 538 vignettes, T cartes tirées en couleur, 250 planches faites d’après nature, est du prix de 600 fr.; 50 FR. relié en 5 volumes, planches sur onglets toile, tranches dorées. 7 au point de vue de la Géographie physique et de la Géologie. Les À L Es _ ae photographiques Mano te Donnhies la Savoie, le nord de l'Italie, la Suisse et le Tyrol; avec 14 héliogravures, d’après les Photographies de l’auteur, retouchées par JACQUET, et une carte an 1/600,000°, indiquant les courbes d’horizon des Panoramas, par A. Civiale. — Le prix de l'ouvrage est de 50 fr. pour le volume de texte avecla carte des courbes d’horizon; il est de 65 fr. pour le volume de texte avec les deux cartes. d. AUIADUNILU, BOILEUT, 19, AUC US DalnLS-ECItS, Lars AGRICULTURE, ETC. 1: dans le Bordelais. — Commerce, culture, etc., par FR. La Vigne AUG. PETiT-LAFFITTE, un vol. in-8 avec 75 gray. 49 45 , : CHIMIQUE A L'AIDE DES MÉTHODES Traité pratique d Analyse GRAVIMÉTRIQUES. — D’après l’ou- vrage de Thorpe, par STANISLAS MEUNIER, Aide naturaliste au 5 FR. Muséum. Un volume avec 111 vignettes dans le texte. Relié . "#2 11 d CHIMIQUE A L'AIDE DES MÉTHODES Traité pratique d'Analyse VOLUMÉTRIQUES. — D’après l’ou- vrage de F. Sutton, par Ep. FINOT et A. BERTRAND. Un vol. 5 FR. avec % vignettes dans le texte, relié . . . . . . . . . . . . . 8 FR. Re or pns ensemble . .... . .:. . . .. . « . Se LS La nécessité de l'analyse chimique se fait d'autant plus sentir aujourd'hui, que toutes les transactions commerciales, achat et vente de matières premières ou manufacturées, reposent sur des analyses qui indiquent leur teneur en subs- tances utilisables. Le cultivateur lui-même, qui n'accepte les indications de la science qu'avec une extrême prudence, n'achète plus d'engrais sans les faire analyser. Tout en traduisant deux livres extrêmement répandus en Angleterre, les auteurs y ont fait de nombreuses additions et se sont efforcés de les mettre au courant de l'industrie française. Ces deux ouvrages se recommandent donc spécialement aux agriculteurs, aux chimistes, aux ingénieurs, aux métallurgistes, aux industriels, aux médecins, aux pharmaciens, qui y trouveront exposés avec dé ails, l'analyse des divers produits de l’industrie, des minerais, des phosphates, des quanos, des sucres, -des eaux, des gaz, des terres, des urines, etc. La Culture économique par l’emploi raisonné des instruments, machines, outils, appareils, ustensiles usités dans la petite et la grande culture, par ED. VIANKNE, un beau vol. in-18 de 350 pages, illustré de 204 figures. Relié. 2 , 50 x De quoi elle est + r ent ell Ê mobil Sa) rois géologie agricole, par Stanislas MEUNIER. upe carte agricole de la France, par A. l'Ecole normale. Un volume relié. . . . . Anatomie et Physiologie de ! tenant 12 lithographies et un texte ex EL. 4. . Leur descriptic Wos Champignons sentation des € vénéneuses, qu'on rencontre généralemer J.-A. BARRAL. Un volume in-4° avec 16 ! IRepre- ectes ” 4 usages. — J. ROTHSCHILD, Éditeur, 13, Rue des Saints-Pères, Paris TRAITÉ PRATIQUE QUOI & DE GÉOLOGIR AGRICOUS Traduction libre d’après la onzième édition anglaise des professeurs Johnston et Cameron PAR STANISLAS MEUNIER Aide Naturalislte de G ologie au Muséum, Lauréat de l’Institut Un volume in-18 de 400 pages, orné de 200 vignettes, relié OUR P NIET NE A EEE 3 Fr. 50 Cet ouvrage devrait se trouver entre les mains de tous les cultivateurs, qui ont un intérêt si manifeste à connaître leur sol et à étudier les moyens de les fertiliser, afin d’en tirer le meilleur profit possible. Ils y apprendront quels sont les éléments constitutifs des plantes, la com- position et les propriétés physiques des sols, les moyens de les améliorer, les lois de l’assolement et de la croissance des végétaux, le rôle des divers engrais et amendements sur la fertilité des terrains, leurs appli- cations aux récoltes, les principes de la nutrition et de la production animale, etc. Ce volume qui renferme un grand nombre de vignettes d’une exécution très-soignée, résume les plus importantes découvertes de la science et les présente sous une forme parfaitement intelligible pour les culti- vateurs. Vient de paraître le second Tirage DICTIONNAIRE VÉTÉRINAIRE Hygiène, Médecine, Pharmacie, Chirurgie, Multiplication, Perfec- tionnement des Animaux domestiques PAR I: FÉLIZET Avec une Introduction par J. A. BARRAL Deuxième Tirage — Un beau volume in-18 de 465 pages, relié HONNEUR RE PE ET Mo | 3 Fr. 50 Le but de l’auteur est de guider les cultivateurs dans les premiers soins qu'ils doivent donner à leurs bestiaux en àttendant l’arrivée du vétérinaire. ; Cet ouvrage est adopté en France et en Belgique, sur des rapports très-favorables, par le Ministere de l’Instruction pulique, et nous avons refait un nouveau tirage, afin de voir arriver ce jo volume ans toutes nos bibliothèques des campagnes, et ent les mains de tous s cultivateurs. textes & , SUSP (Sous pressé stibles avec un 2 Q + J. ROTHSCHILD, Éditeur, 13, Rue des Saints-Pères, Paris GÉOLOGIE TECHNOLOGIQUE TRAITÉ DES APPLICATIONS DE LA GÉOLOGIE AUX ARTS ET A L’INDUSTRIE Agriculture. — Architecture, — Génie civil. — Métallurgie. Céramique. — Verrerie. — Médecine. — Produits chimiques. — Teinture, Peinture, — Joaillerie. TRADUCTION LIBRE DE L'ECONOMIC GEOLOGY, pm DAVID PAGE Professeur de Géologie à l'Université de Durham PAR STANISLAS MEUNIER DOCTEUR ÈS SOIENOES, AIDE-NATURALISTE DE GÉOLOGIE AU MUSÉUM Un fort volume in-18, orné d'environ 80 gravures. Rellé toile anglaise. Prix : 3 fr. 50. Se trouvant dans un centre à la fois métallurgique et manufactu- rier, l’auteur était à même d'écrire de visu son ÆEconomic Geology. M. Stanislas Meunier s’est attaché à faire passer ce livre dans notre langue, en remplaçant par des localités françaises offrant les mêmes faits, tous les points étrangers signalés par l’auteur. Le but à attein- dre était de faire un tableau des richesses minérales du globe, ordonné d'après les diverses applications de chacune d’eiles. Les principales divisions du livre, illustré d'environ 80 figures, sont : Résumé des notions géologiques élémentaires offrant la description de la croûte rocheuse, puis l'exposé des applications de la Géologie aux points de vue les plus variés : Agriculture, Estimation des terrains, Architecture, Sculpture, Tra- vaux publics, Construction des routes et chemins de fer, Canalisation, Distribution d'eau, Exploitation des mines et des carrières, Production de la chaleur et de la lumière, Fabrication des objets céramiques et des verreries, y compris les émaux et {les couvertes, Choix et préparation des substances propres à broyer, à repasser, à polir et à brunir, Fabri- cation des poteries et autres matériaux réfractaires, Purification des teintures et des peintures minérales ainsi que des matières propres au foulonnage et au dégraissage, Propriétés des sels natifs, des terres salines, Guément et composition des eaux thermales , Pronriétés des médicaments fournis par les roches, Composition des gemmes et des ierres précieuses, Exploitation des métaux natifs et des minéraux mé iques, etc. J. ROTHSCHILD, Éditeur, 13, Rue des Saints-Pères, Paris VIENT DE PARAITRE LA 3° ÉDITION LE CHEVAL ET SON CA VALIER HIPPOLOGIE ET EQUITATION Par le Comte J. DE LAGONDIE é Ancien Colonel d'élat-major Ecole pratique pour la connaissance, l’éducation, la conservation, l'amélioration du cheval de course, de chasse, de guerre; d’après les récentes publications anglaises sur le turf, avec des tables généalo- giques et nombreuses additions au point de vue du cheval français: Un fort volume avec nombreuses gravures, imprimé sur papier teinté; relié avec luxe en toile, tranches en couleur. | Prix : 7 Francs 50 SOMMAIRE DE L'OUVRAG£. — Courses de Chevaux — Handicaps, Paris, Cheval de course, Origine, Vitesse, Pureté du sang, Forme extérieure, Haras, Élevage, Écuries, Sellerie, Ferrure, Entraînement, Poulinière, Dressage, Pistes, Chef, Groom, Jockey, Frais d'élevage. Courses de haies et Steeple-Chase. — But, Règlement, Poids, Hippo=« drome, Entrainements. ; R A la Queue des Chiens. — Hunter, Ecurie et Achat, Dressage, Entraïs nements. | Courses au trot. — Trotteur, Cavalier, Terrain, Entrainements. Théorie et pratique de l’élève du Cheval de Course. — Unions, Croise- ment, Choix de Poulinière et d’Etalon, Liste d'Étalons modernes. , Entrainement pour les Pédestrians ; Hippiatrique et Equitation. — Equi- pement, Équitation des dames, Chevaux d'attelage, Pansage, Nourritur0s Tondre, brûler et faire les crins; Vices d’écuries, Voitures, Harnais. à J. ROTASCHILD, Editeur, 13, Rue des Saints-Pères, Paris LES POISSONS D'EAU DOUCE ET DE MER Synonymie — Description — Mœurs — Frai — Pêche — Iconographie des espèces composant plus particulièrement la Faune d'Europe, par H. Gervais et R. BouLART, aides naturalistes au Muséum, avec une Introduction, par PAUL GERvAis, Membre de v'Inslilut, professeur au Muséum. — Trois volumes grand in-8, avec 850 pages de texte, 130 vignettes et 260 splendides Chromotypographies. CHAQUE VOLUME SE VEND SÉPARÉMENT : Tome I. Les Poissons d'Eau douce. — Prix 30 Francs; relié 35 Francs. — II. Les Poissons de Mer (1° partie). — Prix 45 Fr.; relié 50 Fr. — I. Les Poissons de Mer (?° partie). — Prix 45 Fr.; relié 50 Fr. EU LA PISCICULTURE Fluviale et maritime en France, par JULES PIZZETTA et M. DE Bon Description des Poissons — Pêche — Lois — Repeuplement des Ri- vières — Elevage des Poissons, des Ecrevisses et des Sangsues. — Suivie d’un traité sur l’'Ostréiculture en France. Un volume de 900pages, orné de 212 gravures, relié . . . . . . . . . Prix 4 Fr. PATHOLOGIE DES POISSONS Traité des Maladies, des Monstruosités et des Anomalies des Œufs et des Embryons, par MicHEL GIRDWOyYN. — Publication de luxe primée par la Sociélé d’'Acclimalation de Paris. — Ouvrage orné de 11 planches lithographiques dessinées par auteur d'après nature.— ES LE NL RE 20 Fr La Culture des Plages maritimes, par H. DE LA BLANCHÈRE. — Préface par Coste (Membre de l’Institut) Avec 70 gravures, relié, 3 Fr. L'Aquarium d'eau douce et d'eau de mer.— Ses Formes, Préparation, Population, Salubrité, Plantes, Poissons, Reptiles, Mollusques, Crus- tacés, Insectes, Infusoires, par JULES P1ZZETTA; avec une Introduction par À. GEOFFROY SAINT-HiL air : {Directeur du Jardin d’Acclimata- tion). Un vol. in-18, avec 220 gravures. Prix. . . . . . . 3Fr.50 Le Monde microscopique des Eaux, par JULES GIRARD. — La V e animale dans l’Eau. — Comment on observe le développement des infusoires! °— L’animalité indéfinie. — Zes Végelaux microsco- piques. — Où commence la vie végétale. — Etudes au bord d’un fossé. — Petites causes, grands effets. — La Microgeologie. — Le fond de la mer. — Les fossiles microscopiques. — La vie minérale vue au microscope, — Un vol. in-18, orné de 70 gravures, relié. . 3 Fr. 50 v, AUILNDUMIUD, HUILUUL, 410, AUC UUS DAMUS-ECIUS, LE HORTICULTURE — BOTANIQUE Table Botanique, classification, géographie, collections, cul: ÿ Les Orchidées ture, es emploi, sent avec une revue détaillée de toutes les espèces cultivées en Europe, par E. de Puypr. Un volume avec 242 vignettes et 50 chromos, 80 fr.; relié FR, Prit.e is ENS UN MEME EU LRO NOR SET 93) C7 9 7 TT Histcire, botanique, physiologie, culture, produits, usage, L'Olivier commerce, distribution géographique et bibliographie M l’Olivier, par le professeur A. COUTANCE. — Un volume in-8 (| FR avec 120 gravures tests Sur ra D 2 se 6 "6 7 ‘ete Fée sers Histoire, description, emploi, culture, usage Les Champignons par S.-F. CoRDIER. 4° édition avec 35 E L vignettes et 60 chromolithographies, Prix : 80 fr.; relié. . Arboretum et Fleuriste de la ville de Paris. — Description, culture et usage des arbres, arbris- seaux, et des plantes herbacées et frutescentes de plein air et de serre employées dans l’ornementation des villes, parcs et jardins, par FR. A. ALPHAND, Directeur des Travaux de Paris. Un volume in-folio. 50 Les Ravageurs des Vergers fiers ES mœurs, dégâts, moyens de les combattre avec une Etude sur le Phylloxéra, FR. par H. de la BLANCHERE. Un volume in-18, orné de 160 vig. 5 50 Les Maladies des Plantes cultivées ère ruitiers et forestiers, occa- sionnées par le sol, atmosphère, les parasites, etc. D’après Tulasne, # Bary, Berkeley, Hartig, Sorauer, etc, par M. A. d'ARBOIS DE JUBAIN= à VILLE, Sous-Inspecteur des forêts, et J. VESQUE, Préparateur au Muséum et à l’Instiut agricole. Un volume avec 48 vignettes et 7 planches en L FR COUUTS ETS TA te ee en ele COURSE RE 2 ee. Les Oiseaux utiles et nuisibles Sstatas ne Pr vignes, par H. de la BLANCHÈRE. — 3° édition revue et augmentée. Un A FRe volume avec 150 vignettes, relié toile, tranches rouges . . . . | 1e ES Traité pratique, par A. Dumas, pro La Cullure maraichère vasur iorieuiure.qua: or. 50 trième édition. Un volume orné de 186 gravures. . . . . . : e Commerce, culture, histoire La Vigne dans le Bordelais Suree. ete, par Aves PETIT-LAFITTE, professeur d'arboricullure du dé artement de la 12 fr. Gironde. — Un fort volume in 8, illustré de 75 gravures , . Traité de Botanique élémentaire x DR LS de Pharmacie). Un volume avec 914 gravures. Relié.. . . . . - J. ROTESCHILD, Éditear, 13, Rue des Saints-Pères, Paris. VIENT DE PARAITRE: LES RAVAGEURS VERGERS sors VIGNES HISTOIRE NATURELLE MOŒEURS — DÉGATS HOTENS DE LES COMBATIRE AVEC UNE ETUDE SUR LE PHYLLOXERA Far ‘H. DE LA BLANCHERE Ancien Élève de l'École fores- uère de Nancy Un volumein-18 relié, avec160 Gravures dessinées d'après Vature. — Prix : 3 fr. 50. , Sans nous préoccuper de classifications ni de distinctions hors nature, … nous avons groupé nos Ravageurs des Vergers et des Vignes de la ma- nière la plus élémentaire, en partant du lieu de leurs dégâts. - Aïnsi donc nous établissons d’abord deux grandes divisions, nécessi- tées par la différence des accidents et la différence des traitements: Vergers et Vignes. Puis, dans chacune de ces divisions, les chapitres sont dans l’ordre suivant : Ravageurs des racines, — des tiges, — des branches, — des bourgeons, — des feuilles, — des fleurs, — des fruits. En somme, que veut le lecteur ?.. Reconnaitre le mal, d'abord; ap- prendre la cause, ensuite; trouver l'indication du remède, lorsqu'on en connaît, Passé cela, tout ce que vous lui direz est inutile, nuisible mêm:, et, — soyons franc — ennuyeux pour lui! - En se promenant dans son Verger, il aperçoit des brindilles sui pen- dent, sèches et coupées à l'extrémité des branches de ses meilleurs 52- miers.. — Qu'est-ce cela? Il s'approche de l'arbre, atteint une des brindilles, — ‘Tiens !… C'est un bourgeon coupé et flétril. I1 revient à notre petit livre: — Ai. An: c'est l'ouvrage d'enfance de ce beau petit insecte bleu fvacé... ah ! on le trouve ici!.. Bien; on détruit la larve de telle manière. Voilà ce que veut le kcteur des Ravageurs. J. ROTHSCHILD, Éditeur, 13, Rue des Saints-Pères, Pa HORTICULTURE — BOTANIQUE , , histoire, théorie, pratique de la com L'Ar { des dar dins sition des pe EO ds pares, | baron ERNOUF. — 2° EDITION. (Sous presse). Publication de luxe in- ornée de vignettes représentant des plans de Jardins anciens et mod nes, petits Jardins, Parcs modernes, Jardins de ville, Kiosques, Maiso d'habitation, Ponts, Tracés, Détails pittoresques, Accidents de terraï Arbres, Effets d'arbres, Plantes ornementales, etc.; augmentée des pl jolis Squares de la ville de Paris avec leur disposition des plantes; des plans des Parcs et Jardins les plus réussis -de MM. Alphand, comte Choulot, Barillier-Deschamps, Mayer, Kemp, Neumann, Hirschfé etc., etc., pouvant tous servir d’excelleuts modèles, — Ouvrage esst tiellement pratique à l’usage de tout propriétaire de Jardin (du plus pe au plus grand Parc), des Ingénieurs, Horticulteurs, Régisseurs, Arcs tectes, etc., etc. : 5 F Symbolisme et Science. Par Mme EMMELI L Espr it des Fleurs ue te 0 Rédacteur de la Mode illust Un volume in-4° avec 60 pages de compositions en chromo, représenta environ 400 plantes imprimées en 14 couleurs. Le texte entouré de cad de Simon DE COLinEs, est tiré en 5 couleurs. Publication de grand lu formant une Flore illustrée et en même temps un Langage de flew Prix broché 15 francs; relié avec fers spéciaux, tranches 2( I FÉRENRRRTE SCAE SSR S se is OP ARR IEES à Feuillage coloré. — Recueil des plus remarquab Les P lantes servant à la décoration des parcs À des jardise serres et des appartements; précédé d’une introduction générale sur couleur du feuillage, par Charles NAUDIN, Membre de l'Institut. De volumes in-8, avec 120 chromotypographies et 120 vignettes, F &e édition. Prix des deux volumes, 60 fr.; reliés. . . . . . . 70 | : Station, culture, emploi, description “ Les F. lantes alh Ines espèces indigènes s exotiques ne pl remarquables, par B. VERLOT, Chef de l’école botanique du Muséum. volume avec 50 chromotypographies et 78 gravures sur bois. 35 L De-£édition, 30 ir; relié 74 +. .55 «14 POS ] D e , Choix des plus rem} Les Fougères et les Selaginelles Sivies pour dec tion des serres, parcs, jardins et salons, avec histoire botanique, pi resque et horticole, par A. Rivière. E. ANDRE, E. ROZE. Deux forts volumes in-8. Prix : 60 fr. reliés. . . . . . . . . * Recueil des plus jolies espèces et variétés cultivée Les Roses France, et à res Déssinébe par Mile KERMAI d’après nature, dans les cultures de M. Margottin fils. — Ouvrage.pä sant mensuellement en fascicules grand in-folio, avec 5 chromos eb descriptif, à partir de Mars 1584. | £ Histoire botanique, description, emploi, culture: Les Palmiers index général des noms a synonymes des es connues, par Oswald de KERCHOVE DE DENTERGHEM. Un volume8 in-& avec 228 gravures et 49 chromolithographies 80 fr.; En el QUES TS RENE LE NAT MEN et ae EEE “w# # Puton, Alfred Let S L'aménagement des fOrEts ren LL AUTHOR ___L'amenagement des PB TITLE 1884 ts. 82358 DATE | ISSUED TO [32258 | LIBRARY FACULTY OF FORESTRY UNIVERSITY OF TORONTO € 100 90 80 St 60 6€ 9 N311 SOd 41HS AVI 3O9NVH Q M3IASNMOQ 1V 11N