L'ANNÉE BIOLOGIQUE TYPOGRAPHIE FIRMIX-DIDOT ET c". — MESNIL (EURE). L'ANNEE BIOLOGIQUE COMPTES RENDUS ANNUELS DES TRAVAUX DE BIOLOGIE GÉNÉRALE PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE YVKS DELAGE MEMBRE DE l'iNSTITUT PROFESSEUR. A LA SORBOXNE DIRECTEUR DE LA STATION CIOI.OGIQUE DE ROSCOFF ■ Avec la collaboration d'un Comité de Rédacteurs SECRETAIRES DE LA REDACTION Partie Zoologique Partie Botanique M. GOLDSMIÏH F. PÉCHOUTRE Licenciée es sciences naturelles. Bocteur es sciences naturelles. RÉDACTEUR EN CHEF POUR LES FONCTIONS MENTALES : PHILIPPE (D'' Jean), chef des travaux au laboratoire de Psychologie Physiologique à la Sorboune. ONZIÈME ANNÉE 1906 PARIS LIBRAIRIE H. LE SOUDIER 174 ET 176, BOULEVARD SAINT-GERMAIN 1909 ^v^^- LISTE DES COLLABORATEURS BATAILLON. — Professeur de Biologie générale à V Univcrsilé . Dijon. BEAUCHAMPS (P. de). — Préparateur au Laboratoire de lioscoff. BILLARD (A.). — Docteur es sciences. Préparateur à l'a Faculté des Sciences. Paris. BOUBIER (A. M.). — Privat-docent à VUniversité. Genève. CHALON (J.). — Docteur es sciences. Bruxelles. CHAMPY (Cil.). — Licencié es sciences. Préparateur à la Faculté de Médecine. Paris. CLAVIÈRE (J.). — Professeur au Collège. Dunkerque. CUÉNOT (L.). — Professeur à la Faculté des Sciences de l' Université. Nancy. DEFRANCE (L.). — Agrégé es sciences naturelles. Professeur au Lijcée Voltaire. Paris. DUBUISSON. — Docteur es sciences. Professeur au Lycée. Dijon. FAURÉ-FREMIET (E.). — Attaché au laboratoire d'Embryogénie com parée au Collège de France. Paris. FAUROT (L.). — Docteur es sciences. Paris. FOL-PRUVOT (M°"= A.). —Licenciée es sciences. Paris. FOUCAULT. — Docteur es lettres. Professeur au Lycée. Nevers. GALLARDO (A.). — Professeur à l' Université. Buenos-Ayres. GARD (M.). — Chef de travaux à la Faculté des Sciences. Bordeaux. GAUTRELET (J.). — Agrégé à la Faculté de Médecine. Bordeaux. GIAJA (J,). — Licencié es sciences. Paris. GOLDSMITH (M'"^ Marie). — Licenciée es sciences. Paris. GUERIN (P.). — ï*rofesseur agrégé à V École supérieure de Pharmacie. Paris. GUIEYSSE-PÉLISSIER (A.). — Préjjarateur de cours à la Faculté de Médecine. Paris. HECHT (D""). — Chef des travaux de Zoologie à la Faculté des Sciences de l'Université. Nancy. VI LISTE DES COLLABORATEURS. HENNEGUY (F.). — Professeur d'Embryologie au Collège de France. Paris. HÉRUBEL (M. I. — Préparateur à la Faculté des Sciences. Paris. LALOY (L.). — Bibliothécaire de la Faculté de Médecine. Paris. LÉCAILLON (A.). — Préparateur au Collège de France. Paris. LEDUC (S.). — Professeur de Physique à VÉcole de Médecine. Nantes. LEGENDRE (R.). — Licencié es sciences. Paris. LUCIEN (M.). — Chef des travaux à la Faculté de Médecine. Nancy. MENDELSSOHN (M.). —Professeur à /'^muersiïe. Saint-Pétersbourg. MENEGAUX (A.). — Assistant au Muséum. Paris. MERCIER (L.). — Préparateur à la Faculté des Sciences. Nancy. PÉCHOUTRE (F.). — Docteur es sciences. Paris. PHILIPPE (D^ Jean). — Chef des travaux au laboratoire de Psychologie physiologique à la Sorbonne {Hautes-Etudes). Paris. PRENANT (A.). — Professeur d'Histologie à la Facullé de Médecine. Paris. ROBER'T (A.). — Chef des travaux de Zoologie à la Faculté des Sciences. Paris. STROHL (J.j. — Privat-docent à V Université . Zurich. TIIIRY (G.). — Directeur de la Station Bactériologique. Nancy. VARIGNY (H. de). — Assistant au Muséum. Paris. VLÈS (F.). — ■ Préparateur au Laboratoire de Roscoff. WEBER (A.). — Professeur à la Faculté de Médecine. Alger. TABLE DES CHAPITRES I. La cellule. I . structure et rnnstitulinn chimique de la cellule et de ses parties. — a) Struc- ture, p) Constitution chimique. 1. Physiologie de la cellule. — a) Sécrétion, excrétion. (î) Mouvements proto- plasmiques. Y)Tactismes et tropismes. o) Assimilation , accroissement, e) Réac- tions de la cellule en présence des toxines, des sérums, des venins. 3. Division cellulaire directe et indirecle. — a) Rôle de chaque partie de la cellule dans ces phénomènes; leur cause, p) Signification ahsolue et relative des deux modes de division. II. Les produits sexuels et la fécondation. 1. Produits se.ruets. — a) Origine embryogénique de ces produits, p; Phénomènes de leur maturation : réduction chromatique, modifications cytoplasmiques. y) Structure intime des produits mûrs. 2. Fécondation. — a) l<"écondation normale. [5) M('rogoniie. Fécondation partielle, pseudogamie. y) Polyspermie physiologique (pseudopolyspermie). m. La parthénogenèse. — a.) Prédestination, structure, maturation de l'œuf par- Ihénogénétique. p) Conditions déterminantes du développement parthénogéné- tique. Parthénogenèse expérimentale, y) Alternance de la parthénogenèse et de l'amphimixie. Parthénogenèse exclusive. IV. La reproduction asexuelle. — a) Par division : schizogonie: autotomie repro- ductrice, disséminatrice, défensive, p) Par bourgeonnement, y) Par spores. V. L'ontogenèse. — a) [sotropie de l'œuf fécondé; spécificité cellulaire. P) Différen- ciation anatomique; différenciation histologique et processus généraux, y) Les facteurs de l'ontogenèse; tactismes et tropismes. excitation fonctionnelle, adap- tation ontogénétique; biomécanique. VI. La tératogénèse. 1. Généralités ; lois et causes de la formation des monstres. 2. Tératogénèse expérimentale : a. Soustraction d'une partie du matériel embryogénique : a) à l'œuf entier (ootomie) ; P)à l'œuf en segmentation ou à l'embryon (blastotomie). b. Influence tératogénique : a) des agents mécaniques et physiques (pression, se- cousses, traumatismes, température, éclairage, électricité, etc.); P) des agents chimiques; y) des agents biologiques (consanguinité, hybridation, |)arasites, maladies, etc.). 3. Tératogénèse naturelle. — a) Production naturelle des altérations tératologi- ques. p) Correction des altérations tératologiques par l'organisme. Régulation. t) Polyspermie tératologique. Monstres doubles. Hermaphroditisme tératolo- gique. ô) Cas tératologiques remarquables. / ^7^f viii . TABLE DES CHAPITRES. VII. La régénération. — Régénéralion normale. Autotomie. Parallélisme avec l'on- togenèse. Régulations. Hétéromor|ihose. VIII. La ê'refFe. — a) Action du sujet sur le greffon, p) Hybrides de greffe. IX. Le sexe et les caractères sexuels secondaires ; le polymorphisme ergatogénique^. X. Le polymorphisme métagénique ' , la métamorphose et l'alternance des générations. XI. La corrélation. — a) Corrélation physiologique entre les organes en fonction. P) Corrélation entre les organes dans le développement. XII. La mort. — Dégénérescence sénile. — Immortalité des Protistes. Le plasma germinatif. XIII. Morphologie générale et chimie biologique. r Morphologie. — a) Symétrie, p) Homologies. y) Polymérisation. Individualité de l'organisme et de ses parties; colonies, o) Feuillets. 2" COMl'OSITIOiN CHIMIOLIE DKS SUBSTANCES DE l'oKG \N1SME. XIV. Physiologie générale. 1» Nutrition. — a) Osmose. (î) Respiration, y) Assimilation et désassimilation, absorption. 5) Circulation, sang, lymphe, z] Sécrétions interne et externe, ex- crétion. 0 Production d'énergie (mouvement, chaleur, électricité, etc.). -ri) Pig- ments. 6) Hibernation, vie latente. 2° Action des agents divers : a) mécaniques (contact, pression, mouvement, etc.) ; P) physiques (chaleur, lumière, électricité, rayons catliodiques, pression os- motique, etc.); y) chimiques et organiques (substances chimiques, ferments solubles, sérums, sucs d'organes, venins, toxines), ferments figurés, microbes. ô) ïactisines et tropismes. s) Phagocytose. XV. L'hérédité. a. Généralités. b. Transmis slMlilé des caractères de tout ordre. — a) Hérédité du sexe. p) Hérédité des caractères acquis, y) Hérédité de caractères divers : cas remarquables. c. Transmission des caractères. — a) Hérédité dans la reproduction asexuelle, dans la parthénogenèse, dans l'amphimixie. P) Hérédité directe et collaté- rale, y) Hérédité dans les unions consanguines. 8) Hérédité dans le croise- ment; caractères des hybrides, s) Hérédité ancestrale ou atavisme. Z) Té- légonie. yi) Xénie. XVI. La variation. a. Variation en général; ses lois. b. .Ses formes : a.) lente, brusque: fi) adaptative; y) germinale; S) embryon- naire ; e) de l'adulte ; l) atavique, régressive ; ri) corrélative ; 6) des instincts. , i] Cas remarquables de variation, c. .Ses caunes : a) Spontanée ou de cause interne, irrégulière ou dirigée. Va- riation parallèle. Orthogénèse. P) Variation sous l'influence des parasites. y) Inlluence du milieu et du régime : accoutumance; acclimatement; actions physiques (pression osmotique, température, lumière, etc.). S) In- lluence du mode de reproduction (reproduction asexuelle, consanguinité, croisement). d. Ses résultats : a.) Polymorphisme œcogénique '. p) Dichogénie. XVII. L'origine des espèces et de leurs caractères. a. Fixation des diverses sortes de variation. Formation de nouvelles es- pèces. — a) Divergente. P) Convergence, y) Adaptation phylogénétique. ô) Espèces physiologiques. 1. Voir dans l'Averlissemenl du vol. III la signilicalioii de ce terme. TABLE DES CHAPITRES. ix h. Facteurs. — a) Sélections artificielle; naturelle (concurrence vitale); ger- minale; sexuelle; des tendances, etc. p) Ségrégation; panrnixie. o) Action directe du milieu, c. Adaptations. — Œcologie. Adaptations particulières. Symbiose. Commensa- lisme. Parasitisme. Mimétisme. Particularités structurales, physiologiques et biologiques. (I. Phylogénie. — Disparition des espèces. XVIII. La distribution géographique des êtres. XIX. Système nerveux et fonctions mentales. 1. Structure et ionctions de la cellule nerveuse, des centres nerveux et des organes des sens. a. Cellule nerveuse. — a) Structure, p) Physiologie, pathologie. b. Centres nerveux et nerfs. — a) Structure, [ij Physiologie; localisations cérébrales. c. Organes des sens. — a) Structure, p) Physiologie. 2. Processus psychiques. I. Sensations. a. Sensibilité générale et tactile. b. Sens musculaire. c. Sens gustatif et olfactif. d. Audition. e. Vision. II. Sentiments et Mouvements. a. Émotions. b. Rêves. c. Lecture. d. Fatigue. III. Idéation. a. Images mentales. b. Lu conscience. c. La mémoire. d. L'activité mentale. IV. Psychologie comparée. a. Psychologie infantile. b. Psychologie anormale. c. Psychologie des animaux. XX. Théories générales. — G-énéralités. TABLE DES REVUES GENERALES PARUES DANS LES VOLUMES PRÉCÉDENTS L. Daniel. Iniluence du sujet sur le greffon. Hybrides de greffe Vol. I, 269 E. Gley. Exposé des données expérimentales sur les corrélations fonc- tionnelles chez les animaux Vol. I, 313 \ TABLE DES REVUES GENERALES. J.-P. DuKAND (de Gros). Du polyzoïsme et de l'unité organologique intégrante chez les Vertébrés Vol. I. 338 A. Charrin. Les défenses de l'organisme en présence des virus Vol. I, 342 Em. BouRQiîELOï. Les ferments solubles Vol. I, 375 C. PmsALix. Étude comparée des toxines microbiennes et des venins.. Vol. I, 382 W. SzczAwiNSRA. Conception moderne delà structure du système nerveux. Vol. I, 569 A. BiNET. La psychologie moderne et ses récents progrès Vol. I, 593 M. Hartoo. Sur les phénomènes de reproduction Vol. I, 699 J. Cantaclziîne. La phagocytose dans le règne animal Vol. II, 294 G. Pruvot. Conditions générales de la vie dans les mers et principes de distribution des organismes marins Vol. II, 559 A. Labbé. Un précurseur. Les cellules factices d'Ascherson Vol. III, 4 L. GuiGNARD. La réduction chromatique Vol. III, 61 E. Metchniroif. Revue de quelques travaux .sur la dégénérescence sénile Vol. 111, 249 P. ViGiNON. Les canalicules urinaires chez les Vertébrés Vol. III, 27 G. Pruvot. Les conditions d'existence et les divisions bionomiques des eaux douces Vol. III, 527 S. Leduc. La tension osmotique Vol. V; li L. CuÉNOï. Les recherches expérimentales sur l'hérédité Vol. VU, lvi W. SzczAWiNSKA. Coup d'œil rétrospectif sur les cytotoxines Vol. VII, xlvi P. DE Beauch.amps. Les colorations vitales Vol. XI, xvi REVUE (1906) Biologie animale. — Cette année n'a paru aucun travail amenant un changement important dans les conceptions existantes, ni aucune théorie d'ensemble nouvelle. Les travaux se poursuivent dans les directions déjà indiquées précédemment. L'étude des colloïdes s'étend de plus en plus et trouve son application dans un nombre de questions toujours croissant. Nous avons à signaler ici le travail d'ensemble de Cotton et Mouton sur l'étude ultramicrosco- pique, et une série de travaux sur les constituants colloïdes des différents liquides de l'organisme (ch. XIII et XIV). Gallardo (ch. I) propose une théorie de la division cellulaire basée surles charges, électriques des par- ticules colloïdales, théorie qui apporte certaines modifications aux idées ■surcesujetdeLiLLiEet de Hartog. — Kuckuck applique le même point de vue aux divisions de maturation, causées, d'après lui, par l'inégalité de charges électriques entre les deux parties, mâle et femelle, que renferme le n(»yau dune cellule reproductrice avant la maturation. C'est celle de ces parties (mâle dans la cellule femelle et inversement) qui a une charge électrique moindre, qui est rejetée (voir ch. II). J. Loeb propose une explication de la fécondation et de la parthénor genèse partant de la nécessité de la présence d'oxygène pour les deux. La fécondation serait une oxydation par le spermatozoïde, qui aurait pour conséquence l'apparition de la membrane et la formation, aux dépens du cytoplasma, de certains composés nucléiques nécessaires pour la division du noyau. Dans la parthénogenèse, les solutions hypertoniques agiraient comme excitateurs ou accélérateurs des processus d'oxydation (voir ch. III). Dans les questions d'ontogenèse, auxquelles celles de l'hérédité se rat- tachent étroitement, il semble que la conception chimique de la déter- mination des organes futurs gagne du terrain aux dépens de celle des particules représentatives morphologiques. On voit cette idée chez Lillie (substances formatives d'organes, les unes données dans l'œuf, héritées, les autres formées au cours du développement), Morgan, Herbst (con- ception chimique de l'œuf déduite de l'étude des facteurs extérieurs dans les expériences de croisement), Hatschek {Hypothèse de l'hérédité organiqw.); cedernier propose une nouvelle théorie de l'hérédité, de ca- ractère chimique, mais n'en ayant pas moins beaucoup de points de res- XII L'ANNEE BIOLOGIQUE. semblance avec celles basées sur les particules représentatives (pour tous ces mémoires, voir ch. Vet XV). 11 faut citer aussi Je travail de Child (au ch. Il) dans lequel l'auteur, à propos d'une question d'ordre secondaire^, décrit un phénomène qui aurait une importance capitale: chez un Cestode [Monieza), les cellules germinales se formeraient aux dépens des cellules somatiques définitive- ment différenciées, des cellules musculaires notamment. Mais cette observation unique demande à être contrôlée et confirmée. Dans les questions de physiologie générale, il faut signaler les mémoires de Jennings, surtout son travail d'ensemble : Lesréacdons des organismes inférieurs, résumant ses idées et ses expériences précédentes, et une dis- cussion de sa théorie et de celle de Loeb par Dellinger, Mast, Hargitt, Laloy, Fauré-Frémiet, etc. (voir ch. XIV). Dans les questions de l'évolution des espèces, nous trouvons d'abord le travail de Montgomery : Lanahjse de la zoogéographie et de la phylo- genie animale. L'auteur embrasse des questions très nombreuses, mais sans qu'il s'en dégage une conclusion très nette; certaines idées paraissent même contradictoires (en ce qui concerne, surtout, d'une part la théorie de la mosaïque, d'autre part l'hérédité des caractères acquis). — Il faut signaler aussi un autre travail d'ensemble de Lock sur Les progrès récents dans l'étude de la variation de l'hérédité et de L'évolution (voir, pour ces deux livres, ch. XVIL. Certains mémoires tendent à rétrécir le rôle de la sélection naturelle en donnant une interprétation différente aux faits depuis longtemps con- sidérés comme régis par elle (couleur blanche des animaux des régions polaires, coloration des ailes des papillons, couleur de la corolle des fleurs visitées parles insectes); voir sur ce sujettes travaux de Metchni- koff, Linden (ch. XIV) et Plateau (ch. XVII). La théorie de la mutation continue à occuper une place importante ; les auteurs lui sont favorables dans l'ensemble (voir surtout l'étude expé- rimentale des variations, de la distribution géographique, de l'évolu- tion, etc., des Coléoptères Chrysomélides, de Tower); de nouveaux exemples sont cités à l'appui de cette théorie (voir ch. XVII). Dans les questions de distribution géographique des êtres, nous avons une nouvelle théorie générale, formulée par Simroth dans toute une série de travaux. C'est la théorie de la. pendulat ion. L'axe des pôles ter- restres se déplace, et avec lui se déplace aussi l'équateur, sauf aux deux points qui sont les extrémités du diamètre le plus long de la terre, allant de la République de l'Equateur à Sumatra. La hgne des pôles a oscillé dans un plan perpendiculaire à ce diamètre. Simroth examine à la lu- mière de cette idée la distribution des faunes terrestres, en raison des perturbations plus ou moins grandes que le déplacement des pôles, et les changements de condition qui en ont résulté, ont imprimées aux diffé- rentes régions (voir ch, XVIII). Dans l'étude de la cellule nerveuse, nous trouvons la suite des travaux de Durante sur sa conception du neurule et un grand nombre de mé- moires concernant la question des neurofibrilles. — La physiologie ner- veuse nous fournit plusieurs mémoires intéressants. Verw^orn formule l'anni-:e biologique. u une nouvelle théorie de la mémoire, basée sur la physiologie cellulaire; Marie s'insurge contre la conception classique de la localisation céré- brale de la fonction du langage (voir une discussion sur l'aphasie entre lui et Déjerine) ; Raehlmann propose une nouvelle théorie de la vision des couleurs, basée sur une conceplion de la structure des cônes et des bâtonnets telle qu'il se produit une série de réflexions de rayons avec in- terférence. Le mécanisme serait analogue, en somme, à celui qui donne les couleurs de la plaque photographique dans la méthode de Lippmann (voirch. XIX, l"i. Le compte-rendu du Congrès de Saint-Louis étant paru en 190G, nous, avons cette année une série de rapports présentés à ce congrès : sur les questions philosophiques delà biologie, sur la méthode, sur les domaines propres et les destinées des différentes branches des sciences naturelles (Loeb, Verworn, Metzer, etc.). — Il faut signaler aussi le livre de Poin- caré : La valeur de la science, bien qu'il ne soit pas à proprement parler du ressort de la biologie, mais concerne plutôt la théorie de la connais- sance (origine de la notion de l'espace ; notion et évolution des lois na- turelles). — La question de la reconstitution artificielle des phénomènes vitaux continuée être discutée. Leduc expose dans trois travaux ses ex- périences sur les cellules artificielles; d'autre part, Roux critique une tentative analogue de Burke. — Y. Delage et M. Goldsmith. Biologie végétale. — La connaissance des éléments de la cellule et sur- tout du noyau a reçu quelques contributions importantes. Grégoire, tout en précisant la structure de l'élément chromosomique au repos et en divi- sion, se prononce en faveur de la thèse de l'autonomie des chromosomes. La question des centrosomes et des sphères directrices chez les Phanéro- games, qui semblait résolue dans le sens de la négative, est remise au jour par les travaux de Koernicke qui nie leur existence et par ceux de Perriraz qui admet la réalité des sphères directrices dans les cellules du sac embryonnaire des Angiospermes, en assimilant le centrosome et la sphère directrice à un nucléole, l'aster étant d'origine cytoplasmique. Ikeno discute l'homologie des blépharoplastes et Retzius reprenant l'étude des anthérozoïdes de Fucacées, bien connus grâce aux travaux de GuiGNARD, donne une interprétation nouvelle des éléments de ces an- thérozoïdes, en assimilant le noyau ou Nebenkern de certains spermato- zoïdes et le corps protoplasmique au noyau autour duquel se trouve un mince revêtement protoplasmique. La parthénogenèse a été étudiée avec ses modes divers dans le genre Hieracium par Rosenberg et découverte par "Winkler dans Wikstroemia. Parmi quelques travaux importants de tératologie, il convient de citer ceux de Fischer sur les monstruosités provoquées par les champignons parasites et notamment par les Urédinées. La régénération des plantes supérieures a été l'objet d'un intéressant mémoire de Vochtingqui soutient contre Klebs ses idées sur la polarité comme cause de la régénération. Chez les plantes inférieures, Janse a étudié les phénomènes de régénération dans Caulerpa et Tobler, dans Polysiphonia. xiv L'ANNEE BIOLOGIQUE. L'assimilation du carbone chez les plantes vertes continue à préoc- cuper les physiologistes, ainsi qu'en témoignent les travaux deUsher et Priestley, de L.ubimenko, de Friedel, de Bohlin et de Bernard. Pour Bernard lassimilation chlorophyllienne en dehors de rorganisme n'est, pour le moment, qu'une hypothèse. De nombreux travaux sur les divers tropismes, ceux de Bargagli Petrucci sur le plagiotropisme, de Czapek sur le géotropisme des organes orthotropes d'E-wart et Bayliss et de Gassner, sur le galvanotro- pisme, de Lidforss sur le chimiotactisme des spermatozoïdes cVEqui- sctum, deLilienfeld sur le chimiolropisme de la racine, etc., se placent à côté du remarquable mémoire d'Errera sur l'hygroscopicité comme cause de l'action physiologique à distance découvert par Eli- ving. Les travaux de Tischler et de Rosenberg sur les hybrides précisent des points restés obscurs. Lélude de la variation a provoqué les intéres- sants mémoires de Perriraz sur le Ranunculus acris, de Cozzi sur le po- lymorphisme du Coquelicot, de Bargagli-Petrucci sur le dimorphisme des troncs de Bambasa aurea, de Christ sur les Fougères épiphytes et de Mûller sur certains organismes du plankton. De Vries compare les vieilles et les nouvelles méthodes de sélection et Tschermak met en relief l'importance de Fhybridité pour la théorie de la descendance. — F. PÉCnOUTRE. Biologie psychologique. — En parcourant les publications psychologi- ques de cette année, on est frappé de la tendance (manifestée depuis quel- ques années) à s'éloigner des recherches de laboratoire, soit pour revenir aux anciennes discussions métaphysiques, soit pour s'occuper d'études faites par questionnaires ou par simples observations objectives. Après avoir accepté trop aveuglément les méthodes mathématiques et instru- mentales d'investigation psychologique, beaucoup de psychologues les abandonnent avec la même facilité, au lieu de s'efforcer de les perfec- tionner. Cet état d'esprit se révèle dans l'étude de V. Biervliet sur la Psychologie quantitative , et dans d'autres encore. De cet état d'esprit résulte un certain ilottement dans la direction suivie par l'ensemble des travaux : on ne voit plus de ces grandes questions à l'examen desquelles plusieurs psychologues s'attachaient en même temps et de divers côtés. Les recherches sont fragmentaires et dispersées : ce- pendant l'examen des conditions et des variations de la perception con- tinue d'occuper les psychologues : témoin les recherches de Spearmann et de Stratton. La question des sentiments est parmi celles qui ont le moins perdu de leur actuahté : peut-être parce que l'on est encore loin d'avoir si- gnalé toutes les recherches que nous y pouvons faire avec les moyens d'investigation dont nous disposons. Segal en a signalé quelques nou- velles en relation avec l'esthétique : Ribot a montré comment l'illusion intervient dans nos éléments affectifs ; Gesell et Borquist ont renouvelé par leurs études sur le cri et la jalousie deux questions qui semblaient épuisées. La mémoire continue d'être étudiée, mais sans grands changements : L'ANNEE BIOLOGIQUE. xv sur l'association des idées, i] faut signaler l'étude d'ensemble de Clapa- rède. Enfin, n'oublions pas la révision de l'ancienne conception de V Hys- térie que Babinski vient de proposer avec succès. Ce qui semble actuellement le plus attirer les psychologues, c'est la pédagogie psychologique. L'étude de la mentalité infantile suscite, de- puis quelques années, de nombreux travaux : nous avons essayé dans la Psychologie des Écoliers de montrer pourquoi ; souhaitons que ceux qui abordent ces questions s'en lassent moins vite que de la psychologie ordinaire. Au total, il semble que l'on ait d'abord demandé aux méthodes inau- gurées par les premiers psychologues de laboratoire plus qu'elles ne , pouvaient donner : beaucoup préfèrent maintenant les abandonner plutôt que de les étendre et de les perfectionner. Mais ce n'est là qu'une crise momentanée : elle servira à éUminer ceux qui manquent de l'esprit scientifique nécessaire aux recherches de psychologie expérimentale. — J. Philippe. 1,'année biologique, xi. t906. LES COLORATIONS VITALES Définir les colorations vitales pourrait être chose assez compliquée, puisqu'elle impliquerait au préalable la définition de la vie elle-même. Nous nous bornerons donc, avant l'exposé des faits, à élaguer du sujet les parties ne rentrant pas dans l'acception commune du mot. Au point de vue historique, nous ne remonterons pas jusqu'aux pein- tures de guerre des peuples primitifs que Fiscuel (1903) range dans les colorations vitales (sic!), ni même jusqu'aux expériences de Duhamel (qui, paraît-il, avait des précurseurs dans l'antiquité chinoise et à la Renaissance) sur la coloration des os par la garance, phénomène assez spécial. Nous laisserons, bien entendu, de côté l'emploi de l'encre de Chine, du carmin et de lindigo en poudre pour l'étude de la digestion des In- fusoires par Eure^berg, Dujardin, etc., et depuis lors, celui de ces sub- stances pulvérulentes pour l'étude de la phagocytose. Nous commencerons aux expériences, postérieures à l'emploi des colorants histologiques, de Brandt et de Certes (1881) qui observèrent les premiers la coloration des Infusoires et des leucocytes vivants par certains de ceux-ci. A leur suite viennent les travaux de Pfeffer (1886) sur la cellule végétale et simultanément ceux d'EnRLiCH et de tous ses successeurs sur la colora- tion du tissu nerveux par le bleu de méthylène qui compte une immense littérature. Nous laisserons de côté presque entièrement celle-ci qui sup- pose une compétence spéciale, on discute d'ailleurs encore la question de savoir si elle est réellement vitale ou seulement postvitale, bien que les travaux deKoLMER(1904), etc., semblent prouver en faveur de la première hypothèse; nous ne parlerons pas davantage des très intéressantes obser- vations de FiscHEL (1908) sur le système nerveux des Daphnies à l'aide de l'alizarine; cette coloration, à l'inverse de la précédente, n'est pas une coloration des fibrilles mêmes. Une autre question qui demande à être écartée, en raison de son am- pleur, est l'étude de la cellule excrétrice par la méthode dite des injec- tions physiologiques qui, antérieure même aux colorations vitales pro- 1. Les idées théoriques exposées dans cette Revue ont été exprimées pour la première fois dans une conférence faite à la Station biologique de Roscoff, le 5 septembre 1908, sous le bienveillant patronage de M. le professeur Delage, et résumées en appendice à ma thèse sur l'appareil digestif et les formations tégumenlaires des Rotilères (190!»). LES COLORAl^ONS VITALES. xvu prement dites, compte une immense bibliographie relative à tous les groupes animaux. Pourtant, comme ses limites ne sont point aisées à fixer, nous lui consacrerons, en terminant, quelques mots au point de .vue théorique et critique. Dan^^ l'exposé qui va suivre, il s'agira principale- ment de la coloration vitale de tissus animaux, mais on s'efTorcera de tenir compte, dans la mesure du possible, des données relatives aux plan- tes, ainsi qu'aux Bactéries et autres Schizophycées dont la littérature est fort étendue aussi à ce point de vue. Je n'ai nullement la prétention de donner une bibliographie complète, ce qui serait impossible, vu la dissé- mination des données au milieu de travaux anatomiques, physiologi- ques ou purement médicaux, etc., et j'éliminerai, de parti pris, les innom- brables notes oij il est question de colorations diffuses ou de granulations quelconques auxquelles rien ne vient donner un intérêt. De la technique des colorations vitales en général, je ne dirai qu'un mot : il n'existe que deux procédés pour amener le colorant au contact des éléments vivants : soit placer l'animal (aquatique évidemment) dans une solution du colorant ou lui faire avaler celui-ci; soit injecter dans son organisme la solution, voire le cohtrant en poudre ou, ce qui re- vient au même au début, la faire agir ïji vitro sur des organes ou frag- ments d'organes venant d'être prélevés et gardant la vitalité cellulaire (c'est ce qu'ARxNOLD appelle la méthode supravitale). Dans le premier et le dernier cas, il y a avantage à employer des solutions très diluées. Les concentrations données par les auteurs varient en général de 0,0001 à 0,000001. Or, il faut le faire remarquer de suite, ces deux procédés ne sont pas du tout équivalents : il est certain que la peau et le tube digestif (qui n'ont d'ailleurs pas les mêmes propriétés absorbantes) ne laissent pas passer certains corps que des organes internes pourraient fixer, sils arrivaient à leur contact. C'est sans doute, comme l'a bien dit FisciiEL (1901), la cause d une partie de ses échecs avec certains colorants, considérés par d'autres comme vitaux, sur les larves de Batraciens qu'il y faisait vivre, et des miens sur les Rotiféres auxquels il n'y a pas d'au- tre procédé applicable. Il en est de même pour les plantes auxquelles les deux mêmes types de procédés ont été appliqués et où l'épaisseur des membranes est un facteur important (Pfeffer, Campbell). Les pro- cédés d'examen \in toto pour un organisme ou organe petit et transparent, après dissociation ou coupe grossière dans le cas contraire), les diffé- rents modes de fixation, d'ailleurs tous défectueux, des images obte- nues, n'ont pas d'intérêt pour nous ; remarquons seulement, comme l'a bien montré Hôber (1901), que seuls les fixateurs, comme le sublimé, qui pénètrent rapidement la cellule encore vivante, peuvent précipiter les colorants en place; ceux qui ne la pénètrent qu'après sa mort, comme le molybdate d'ammoniaque, font dialyser le colorant pour le précipiter dans les espaces intercellulaires, ce qui produit des images trompeuses. Quels sont les colorants vitaux"^ Ce sont d'abord en immense majorité des produits de synthèse généralement connus sous le nom de couleurs d'aniline qui ne convient en réalité qu'à une faible partie d'entre eux. De colorants organiques non synthétiques on ne peut guère citer que l'hé- matoxyline employée par Brandt (1881) sur les Amibes, L. Loeb (1907) xviii L'ANNEE BIOLOGIQUE. sur les œufs d'Astérie, le suc de Phytolacca essayé par le premier sur les liadiolaires (1883), la teinture de Chou rouge par Bielooussov (1897), les pigments des Bactéries et Champignons par Matruciiot (1898). Le tournesol et le carmin d'indigo rentrent dans les substances employées pour l'étude de l'excrétion, et ne colorent à peu près jamais les autres tissus. Comme substance métallique, le rouge de ruthénium avec lequel Mouton (1901) a coloré les noyaux des Amibes et qui, en dehors de cela, n'est guère qu'un colorant de mucilages; la coloration de certains orga- nes par l'accumulation du plomb ou de l'étain au cours d'une intoxica- tion lente ne rentre guère dans notre cadre. L'énumération de tous les colorants d'aniline essayés vitalement tien- drait une place inutile : on se reportera aux travaux de Pfeffer, Mar- TiNOTTi, Galeotti, Overton, Hober, et en dernier lieu Fischel (1901) qui ont expérimenté systématiquement une quantité de substances apparte- nant à toutes les séries organiques (plus de cent pour le dernier auteur), dont la grande majorité n'a pas été retenue '. Tout au moins a-t-on pu établir entre eux pour un matériel donné, une échelle de pénétration et de toxicité : il y a des colorants qui ne pénètrent jamais la cellule que quand elle est morte, d'autres qui y pénètrent quand elle com- mence à souffrir, d'autres qui la pénètrent d'emblée et la colorent soit de façon diffuse, soit de façon précise (nous verrons tout à l'heure l'explication d'OvERXOx). Mais la toxicité n'est pas fonction de ces diffé- rences, un colorant qui semble ne pas pénétrer la cellule vivante pou- vant la tuer rapidement, et parmi les couleurs qui donnent les mêmes élections, il en est de différemment toxiques (neutralrot et neutralvio- lett, très voisins chimiquement, par exemple). Les tentatives pour raccorder ces propriétés à la constitution chimique de la molécule du colorant n'ont point paru jusqu'ici couronnées de succès : FiscnEL (1901) fait remarquer d'abord que les colorants vitaux sont tous basiques, ensuite qu'ils renferment un groupe AzH- qui peut être substitué par des radicaux de la série grasse, lesquels^augmentent ou provoquent même son action vitale, mais non par des radicaux ben- zéniques. Mais ces propriétés paraissent plutôt en rapport avec la péné- tration des colorants dans la cellule, comme Overton l'a établi justement pour les dérivés acides sulfonés, qu'avec son élection sur certains points, et la preuve en est que ne rentrent pas dans sa définition certains colo- rants (vertJanus, rouge Congo) avec lesquels les auteurs onteudes résul- tats sur d'autres matériaux et par d'autres techniques. Heidenhain (1907), d'autre part, montre que les meilleurs colorants vitaux ont un noyau hétérocyclique hexagonal où se trouvent en position symétrique deux atomes autres que de carbone (oxygène, soufre, azote) : groupe de la diazine ou phénazine (neutralrot), de la thiazine (bleus de méthylène et de toluidine), de l'oxazine 'nilblau et brillantcresylblau) : mais il recon- naît lui-même que d'autres, comme la vésuvine, ne rentrent pas dans ce schéma. Parmi tous les colorants vitaux, il en est deux qui ont une importance 4. Voir aussi l'ic.ir et Raiat (11107) j)our les cultures bactériennes. LES COLORATIONS VITALES. xix hors de pair et qu'ont employés seuls la grande majorité des auteurs : le bleu de méthylène et plus encore, si on fait abstraction de la technique nerveuse, le neu- tralrot ou rouge de toluylène (CH=^)-Az qui mérite le nom de colorant vital par excellence, car il est le seul, ou à peu près, qui colore quelque chose dans n'importe quel matériel. Après eux viennent le brillantcresylblau et le nilblau (sulfate et chlorhydrate), à noyau analogue à celui du bleu de méthylène avec 0 au lieu de S, le brun Bismarck ou vésuvine, qui est un diazoïque, et aune plus grande dis- tance : le neutralviolett qui se rattache au neutralrot et le bleu detolui- dine au bleu de méthylène, les violets de méthyle, dahlia, gentiane, le vert malachite, qui sont de la série du triphénylmélhane, le rouge Congo qui est un diazoïque sulfuré et le vert Janus qui dérive du noyau phéna- zique par diazotation etc., etc. Pour tous ces derniers, l'actifm devient excessivement inconstante et, suivant l'organisme auquel on s'adresse ou le mode d'application auquel on recourt, ils peuvent être rangés dans l'une ou l'autre des catég(»ries ci-dessus. Entin remarquons tout de suite que si la coloration peut être élective, il ne saurait guère être question de sa spécificité, et de son emploi pour déceler un élément donné dans la cellule comme avec la plus simple teinture histologique : tous les colorants ci-dessus énumérés peuvent colorer à peu près les mêmes éléments -, mais ceux qui les colorent dans un matériel donné ne les colorent plus dans un autre, voire dans le même à un autre moment, comme nous l'expliquerons plus loin. Nous allons être témoins de ces divergences en nous demandant quels sont, dans les cellules vivantes, les éléments colorables; il n'en est guère que des auteurs n'aient colorés ou prétendu colorer, mais il n'en est pas qu'on puisse être sûr de déceler par ce moyen toujours et partout. La question qui a divisé les auteurs depuis l'origine de ces recherches est de savoir si l'on colore a vitalement » des éléments réellement « vi- vants ». Elle est insoluble en toute rigueur, car comme le dit IlEinEN- HAIN, tous les éléments cellulaires, même des cuticules ou des grains de sécrétion, sont « vivants » au moins à un stade de leur évolution. Mais il y a néanmoins une gradation à établir. 1. Ces formules sont celles de la base, qui n'est employée qu'à l'état de sel, chlorure le plus souvent. -2. Il semble pourtant d'après Mich.velis et Arnold (190-2 et 1903) que le neutralrot et le bleu de méthylène ne colorent pas toujours les mêmes éléments Tun que l'autre dans la même cellule; même dans ce cas, d'après le second auteur, les grains du neutralrot se pré- sentent isolés, ceux du bleu en filaments ou en réseau, apparence qu'il a retrouvée par d'au- tres techniques. XX L'ANNEE BIOLOGIQUE. Pour le protoplastria indiflërencié, sa colorabilité difTuse a été signa- lée par un nombre considérable d'auteurs depuis Pfeffer qui Tobtint dans les végétaux par le violet de méthyle et d'autres colorants, et même par des auteurs comme Hexiveguy (1898) qui nient la colorabilité de la substance vivante. Elle n'est d'ailleurs souvent considérée comme difl'use que parce qu'on n'y regarde pas d'assez près. Il faut soigneusement la distinguer de la simple imbibition par le réactif : on ne peut dire le pro- titplasma coloré que quand il l'est plus à épaisseur égale que le liquide ouest plongé l'animal. Mais dans ce cas, il est parfaitement exact qu'il y a une véritable coloration vitale diffuse, qui peut dans un animal en- tier n'exister que pour des organes particuliers et qui est distincte de ce qui se produit aux approches de la mort. Hexneguy attribue la colora- ti(m par la vésuvine au réseau protoplasmique et Matruciiot ^1898) est parvenu en associant à une culture de Champignon un autre Champignon ou une Bactérie chromogènes à teindre un système de cordons qu'il re- garde Comme l'enchylème protoplasmique. Sur des formations en grains et en réseaux de ce genre chez les Bactéries, nous possédons de nombreu- ses données, notamment celles de NaivAmsui (1900), Ruzicka (1904 et 1907 ), Ottolengui (1904) etc. La coloration d'éléments contractiles est rare, en dehors de l'impré- gnation diffuse des muscles d'animaux entiers; Fauré-Fremiet (1904) a coloré chez les Vorticelles le spasmonème du pédoncule par le nilblau et le brillantcresylblau. Straus (cité par Nicolle, 1903) aurait coloré par la fuchsine les cils du vibrion cholérique, et j'ai moi-même vu par le lichtgrim la coloration vitale des cils intestinaux d'Fuchlanis dilatata qui le prennent avec intensité après la mort. Oxner (1908) chez les Némertes observe la coloration de la base des cils vibratiles. Putter (cité par Wallengren, 1902, dont la référence est inexacte) a considéré comme des grains basaux des cils les petits grains périphériques de la Paramécie également vus par Prowazek (1897), qui pour Wallengren seraient au contraire en rapport avec lestrichocystes. Par contre, Krause (1904) a pu colorer électivement tout l'appareil ciliaire dans le vestibule du labyrinthe de la Lamproie avec le bleu de méthylène ; la coloration commence par les racines, puis se propage aux grains basilaires et aux cils jusqu'à leur pointe, sans que leur activité soit diminuée. Pour les substances cuticulaires ou de soutien, il existe de nombreuses observations : coloration du tube de beaucoup de Protistes et de Roti- fères à l'aide du Congo par ï'auré-Fremiet et par moi, des deux couches de la coque de Cochliopodium par le même à l'aide du vert malachite, du nilblau etc., des fibres des Eponges par Loisel (1898), avec le Congo, de la péritrophique des Insectes par Semicuon (1906) avec le même, de la capsule des cellules cartilagineuses par Arnold (1900), au neutral- rot etc. etc. Mais dans une partie au moins de ces cas il s'agit plutôt de ces colorations « pseudo-vitales » dont nous parlerons plus loin, hap- pelons ici la coloration des os de Vertébrés par l'aiizarine, si ancienne- ment connue, que Fjsciiel (1901) a trouvée particulièrement démonstra- tive sur les larves de Batraciens. La colorabilité du noyau est une question importante et longuement LES COLORATIONS VITALES. xxi discutée. Elle est en général niée par les auteurs qui ne considèrent comme colorables que les éléments les moins vivants de la cellule, et il est certain qu'il en est ainsi dans l'immense majorité des cas; mes ob- servations personnelles concordent pleinement là-dessus avec celles de FiscHEL, Galeotti Gtc. Une coloration vitale bien réussie offre une image négative du noyau se détachant en clair parmi les grains bien colorés qui remplissent la cellule, et la coloration du noyau est le premier signe de la mort. On n'observe même pas dans son intérieur de grains colorables comme dans le reste; Giglio-Tos (1898) y a pourtant vu certains de ses grains hémoglobinigènes. Sur une cellule lésée, ou en présence d'un excès de réactif, au contraire, sa coloration est fréquente : j'ai fait cette observation souvent sur les Rotifères. Mais en général, elle n'est pas élec- tive et'se détache en un peu plus foncé sur le protoplasma lui-môme im- bibé diffusément. A côté de cela, des cas de coloration élective sur le vi- vant ont été souvent cités, mais surtout sur des organismes inférieurs [seul Arnold (1900) aurait réussi sur la Grenouille avec le bleu de méthylène et HiMMEL (1902), sur les cellules nerveuses du Cobaye par le neutral- rot]; sans parler de Brandt (1881), qui n'est pas très sûr de la nature nucléaire des formations que colore l'hématoxyline (il leur attribue une membrane cellulosique!), Certes (1901) a réussi sur les Amibes avec le dahha, le vert malachite etc., ainsi que Mouton (1901) par le rouge de ruthénium; sur les Trypanosomes, França (1907) avec la pyronine; sur les Eponges Loisel (1898) avec divers colorants et sur les Actinies Dani- LEWSKY (1891) avec le bleu de méthylène. Przesmycki (1897), surtout avec une modification du neutralrot qu'il n'a pas fait connaître, a réussi sur un grand nombre d'Infusoires [notamment les parasites de la Grenouille, où Henneguy (1898) l'a observée aussi avec le brun de Bismarck] et quel- ques Vers ; il insiste beaucoup sur ce que le noyau se décolore au mo- ment de la mort, qui survient au bout de deux ou trois jours en général, ce qui ne veut pas dire que la cellule fût parfaitement normale au moment de la coloration nucléaire, qui ne se produit que très lentement. Pour ma part, je n'ai jamais réussi comme lui à colorer les noyaux de Rotifères bien vivants; il est vrai que je n'ai pas expérimenté sur la Cal- lidina symbiofica. Enfin Campbell (1886) a obtenu sur toute une série de cellules végétales, les poils de Tradescantia no\.a.mmen[., la coloration du noyau par le violet de méthyle et substances voisines. En tous cas, comme on le voit, il n'y a pas là un moyen facile et sûr de mettre en évidence les noyaux, et une autre question se pose : qu'a- t-on coloré dans ceux-ci? Les auteurs sont en général peu explicites là- dessus, mais il ressort de leurs figures et descriptions qu'il s'agit toujours d'une coloration diffuse, portant sur le suc nucléaire, et non chromati- nique. Campbell a pu suivre la division, mais ne parle qu'assez vague- ment d'une coloration de nucléole ou de microsomes. LAUTERBORNsur les Diatomées voit le nucléole se colorer beaucoup plus que le reste du noyau, mais seulement aux approches de la mort. Guimkievitch seul pré- tend avoir coloré, dans l'œuf du Calmar, les chromosomes avec le bleu de méthylène; Userait intéressant de refaire cette expérience, que je ne connais d'ailleurs que par le résumé paru ici même, le travail étant en russe. xxii L'ANNÉE BIOLOGIQUE. A la coloration du noyau se rattache naturellement celle deî>jSebenkem mitochondries, eryastoplasme et autres formations dont l'étude est à la mode en ce moment, et sur lesquelles nous n'avons que des données vagues et éparses. On se reportera aux divers travaux de Fauré-Fremiet pour les nombreuses colorations de sphéroplastes, mitochondries, etc., observées par cet auteur. Mighaelis doute fort lui-même de la significa- tion ergastoplasmique des bâtonnets et anneaux que le vert Janus colore dans le pancréas de la Salamandre ; j'ai observé quelquefois (1909) dans les glandes de Rotifères des enclaves de ce genre qui m'ont paru, soit des grains de sécrétion en voie d'hydratation comme dans le sac rétro- cérébral, soit des produits de dégénérescence. Très intéressantes sont les données récentes d'ARNOLD (1908) qui colore dans les cellules cartila- gineuses de la grenouille des formations d'aspect tout à fait analogue à celui d'un « Nebenkern ou « Mitochondrienkôrper » mais qui sont, comme le montre l'action de l'iode, des points d'accumulation du glycogène. Je ne déciderai pas plus que lui s'il faut en conclure que ces formations ne sont pas des mitochondries, ou bien que les mitochondries sont des organes de réserve. Nous arrivons maintenant à toute la série des formations qui se pré- sentent dans la cellule sous forme de grains ou de gouttelettes, série innombrable puisque la coloration vitale du neutralrot en particulier, est par excellence une « Granulafiirbung » et source de controverse sans fin sur la question de savoir si ces grains sont ou non une partie intégrante et active du protoplasma. Celte question n'est, bien entendu, pas susceptible d'une réponse générale. Nous passerons d'abord en revue tous les cas où les grains peuvent être définis comme produits d'élabora- tion, de dégénérescence etc., et nous nous demanderons ensuite s'il existe des cas distincts de ceux-lài. Parlons d'abord des vacuoles, la distinction d'une vacuole et d'un grain n'étant pas toujours nette. Un cas particulier est celui du tonoplaste, de la grande vacuole des cellules végétales que Pfeffer a vue fixer avec intensité le bleu de méthylène; iladémontréque l'accumulation, et même la précipitation, du colorant à son intérieur étaient dues à la présence de tannin ou de corps similaires qui se combinent avec le bleu ; nous re- viendrons tout à l'heure sur ces faits ; de même pour d'autres vacuoles plus petites, « Gerbblasen ». La coloration de vacuoles diverses est très fréquente dans les tissus animaux, bien qu'en général assez peu intense; beaucoup, comme celles qu'a étudiées Teichmann (1891), sont d'ailleurs des produits de dégénérescence. Gurwitsch (1902) avec le bleu de tolui- dine a coloré électivement les vacuoles del'épithélium rénal; au contraire les vacuoles à paroi lipoïde de Regaud et Policard (1903) ne fixent pas le neutralrot. Un cas curieux est la coloration de la vacuole contractile des Protistes obtenue parBRANDT (1881) avec l'hématoxyline, par Loisel (1898) avec le Congo ; ce dernier auteur a vu ce colorant virer au bleu, en témoignage d'acidité, dans certaines vacuoles des Éponges. Heidenhain (1907) en déduit qu'elles ne contiennent pas d'albuminoïdes, car l'acide libre du Congo précipite en présence de ceux-ci; mais il n"a pas tenu compte des phénomènes de stabilisation dont nous parlons plus loin. LES COLORATIONS VITALES. xxiii Nous reparlerons des vacuoles digeslives et de celles qui entourent les grains de ségrégation et sont le siège de leur coloration d'après Ré- naux (1907). Sur la coloration de lu graisse, les données sont contradictoires: Certes (1881) dit l'avoir colorée par le bleu de quinoléine chez les Infusoires, Brandt par le brun Bismarck chez les Amibes (1881) et lanitrotoluidine chez les Radiolaires (1885) ; mais les auteurs ultérieurs n'ontrien observé de pareil. Ces allégations s'expliquent peut-être par l'observation de FiscuEL (1908) qui a vu le brun Bismarck colorer une couche entourant les gouttes de graisse des Cîadocères. Au contraire Siïowski (1900) a pu, en nourrissant des chenilles de Teignes avec du Soudan III, colorer le corps adipeux, coloration qui s'est maintenue cliez l'Insecte parfait et même à la seconde génération. Disons là un mot des gouttelettes d'as- pect oléagineux, solubles dans l'alcool faible, que Lidfobss (1898) a colorées au neutralrot dans les cellules de Potumogeton prselongus et considère comme constituées probablement par une aldéhyde aroma- tique. Sur les autres produits de réserve, bien que ce nom ait été souvent attribué à des grains mal définis, nous avons peu de données; Semicuon (1906) colore au neutralrot les grains albuminoides du corps adipeux des Mellifères,etj "ai coloré de même ceux de l'estomac des Rotifères dont j'ai suivi l'évolution et mis la nature hors de doute. Wallengren (1902) voyant disparaître par l'inanition les petits grains de l'endoplasme des Paramécies en fait des réserves, contrairement à Prowazek (1897) et àNiREXSTEiN (1905) qui y voient un ferment. Le vitellus restant à l'é- closion dans les tissus des Batraciens ne se colore pas, d'après Fiscitel (1901) ; j'ai observé l'inverse chez certains Rotifères [Stephanoceros). J'ai déjà cité l'observation d'ARNOLD (1908) sur le corps à glycogène des cel- lules cartilagineuses, qui est le seul cas chez les animaux de coloration en rapport avec l'accumulation d'un hydrate de carbone. Au contraire Romanoff (1903) nie que chez les levures les corps colorables soient de la graisse ou du glycogène. Fiscuel (1899) considère comme en rapport avec la nutrition les grains dont il a suivi les déplacements dans l'œuf de l'Oursin pendant la segmentation. Rangeons là aussi ceux des leucocytes éosinophiles qui d'après Plato (1900) se colorent en orangé par le neu- tralrot et ceux dont Plato et Gutii (1901) ont suivi l'évolution avec le neutralrot pendant la croissance des filaments mycéliens, et la formation d'organes de résistance chez Trickopliyton ; leur transformation en va- cuole orangée, puis la réapparition de grains carminés dans celle-ci, rap- pellent beaucoup les phénomènes de sécrétion que j'ai vus dans le sac rétro-cérébral des Rotifères. C'est ici le moment de parler de formations intéressantes qu'on rencon- tre dans beaucoup de cellules végétales : les « sphérules de Biitschli », décrites par Lauterborn (1896) chez les Diatomées comme deux boules placées de part et d'autre du noyau et intensément métachromatiques au bleu de méthylène qui les colore en rouge pendant la vie; des formations analogues ont été vues dans d'autres Algues, chez les Phéophycées par Crato (1893), chez les Conjuguées par Palla (1894), et même chez My- riophyllumei à" diuir es Phanérogames aquatiques par Raciborski (1893) et XXIV L'ANNEE BIOLOGIQUE. Schilling (1894). Il faut de plus en rapprocher les grains de « voluline », ou <' anabénine » surtout étudiés chez les Cyanophycées dans la cyto- logie desquels ils tiennent une place importante, mais existant aussi chez les Bactéries, les levures etc., et qui ont le même caractère d'être colo- rables vitalement et très métachromatiques. On tend actuellement à les considérer comme des réserves sans doute hydrocarbonées; voir sur eux Meyer (1904), A. Fischer (1905), et Tiuilliermond (1906). Les grains de sécrétion, de ségrégation si l'on aime mieux ce mot, des cellules glandulaires ont été souvent colorés. Je rappellerai les données de Galeotti (1894) sur le pancréas et le rein des Batraciens, de MiCHAELis (1900) sur le foie, le pancréas, les glandes salivaires des Mammifères et des Batraciens, de Pacaut et Yigier (1906) sur les glan- des salivaires de l'Escargot, de Regaud et Policard (1903) sur la zone striée des tubes urinifères des Ophidiens etc. Chez les Rotifères, les phé- nomènes sont très variables suivant les glandes : la sécrétion des glandes gastriques ne se colore en aucun cas. celle des glandes salivaires ne se colore que dans certaines espèces; enfin dans le sac rétro-cérébral la colo- ration de la sécrétion donne lieu à une série d'aspects que j'ai décrits en détail (1909). Très curieux sont les résultats de Grunert (1904) qui chez un chien empoisonné par la paraphénylène-diamine, corps qui ne se colore que par oxydation, voit se colorer en brun foncé les grains des glandes lacrymales et conjonctivales seules. Chez les Protistes, Fauré-Fremiet (1905) attribue la valeur de ferment aux grains périnu- cléaires de Cochliopod/um qui augmentent par l'action de la pilocarpine. Le mucus ou des corps analogues, car ce mot embrasse sans doute des choses très différentes, a été très souvent coloré surtout avec le bleu de méthylène (Galeotti); voir aussi Fischel (1901) pour les cellules de Leydig de la peau des Batraciens, Regaud et Policard pour le rein des Ophidiens, Prowazek (1897) pour les glandes de différents animaux etc. Gomme corps d'excrétion, rejetés liors de la cellule, il faut citer d'autres grains du Cocliliopodium et ceux que j'ai étudiés dans l'estomac des Rotifères. Enfin, comme formations dont la nature est plus douteuse, citons les « grains de ségrégation » des cellules conjonctives rhagiocrines deRENAUT.des clasmatocytes et mastzellen, desnéphridiesdes Annélides pour Fage (1906) etc. Giglio-Tos considère comme en rapport avec la formation de l'hémoglobine ceux qu'il a décelés dans les érythrocytes embryonnaires de certainsVertébrés. La coloration des grains de pigment a été déjà observée par Galeotti et par Martinotti qui a vu les cellules pigmentaires fixer le colorant quand elles sont encore incolores. Fisciiel a pu les colorer électivement par le bleu de méthylène entre autres dont la teinte se superpose à la leur (1901), et colorer même le pigment de l'œil des Copépodes (1908). Enfin Oxner a vu le neutralrot se fixer sur les taches jaunes de la peau d'une Némerte. Les produits de dégénérescence ont été assez peu étudiés à ce point de vue, mais ce que j'ai vu chez les Rotifères prouve qu'ils pourraient être importants pour l'explication de beaucoup des aspects observés ailleurs : l'inanition, une compression un peu prolongée, un excès de colorant etc., suffisent en efi"et pour faire apparaître dans tous les organes soumis LES COLORATIONS VITALES. xxv à r'action du neutralrot des mouchetures carminées, parfois des filaments ou des grains réfringents, enfin des vacuoles faiblement colorées qui peuvent d'ailleurs redisparaitre rapidement. Wallengren (1902) a vu également l'inanition faire apparaître chez la Paramécie des corps ré- fringents et vacuoles colorables et Teichmann (1891) a étudié celles que fait apparaître dans les tissus Faction de divers poisons. Le fait indiqué par FisciiEL (19U8 que les cellules du corps adipeux des Daphnies se colorent d'autant plus qu'elles renferment moins de graisse, pourrait être en rapport avec l'influence de l'inanition. Heidenhain (1907) consi- dère comme des parties en dégénérescence les « microsomes » indiqués parfois dans les cellules végétales. Enfin Motta Coco (1902) a vu l'in- toxication par le pyrogallol faire apparaître dans les cellules ciliées et les globules sanguins de la Grenouille de nombreuses granulations co- lorées par le bleu de méthylène, et Marx (1904) sur une cornée de Grenouille cautérisée reconnaît à l'endroit de la cautérisation une colo- ration difluse des cellules, souvent du noyau, tout autour une zone très colorée où les cellules renferment des blocs et granulations irréguliers, résultant de la transformation des granulations normales du reste. En dehors de ces cas précis, les travaux de beaucoup d'auteurs, no- tamment d' Arnold et de FisciiEL, ont fait connaître dans tous les organes de nombreuses granulations* d'aspect varié qu'ils ont considérées comme faisant partie intégrante du protoplasma; Altmanx et son école (ScHULTZE, 1887; Mitrophanow, 1889), les identifiant, avec ceux qu'on décèle dans les tissus fixés par sa méthode, qui donne en effet des images assez analogues (avec- noyau incolore), en faisaient des organismes élémentaires, des bioblastes. Les auteurs cités plus haut, en font tout au moins des organes élémentaires plus actifs que le protoplasma qui les entoure, et développent longuement cette partie de la « Granulalehre » (voir FiSGHEL, 1901 et 1908). HEmENUAiN (1907) fait remarquer que ces grains ne sont en tous cas pas ceux d'ÂLTMA.NN, car leur disposition dans la cellule est bien différente, doute qu'ils soient préexistants dans celle-ci et suppose qu'il peut s'agir dans la plupart des cas d'une apparence produite par la coloration du contenu des alvéoles proto- plasmiques. La chose est possible, puisqu'il est prouvé que des parties bien vivantes de la cellule peuvent se colorer; d'ailleurs la différence entre des grains d'une consistance et d'une réfringence assez faibles pour ne pas être visibles sans coloration et le contenu d'alvéoles cytoplasmiques me paraît purement verbale. En tous cas, il faut y regarder à deux fois avant d'attribuer celte nature à un élément donné, et l'expérimentation seule donnera le droit de dire qu'il n'est pas un produit de dégénéres- cence, de réserve, de sécrétion etc., les présomptions alléguées par Fis- CHEL, constance, abondance etc., ne prouvant rien en l'absence de celle-ci. Nous avons déjà insisté sur la variabilité des colorations vitales suivant le matériel considéré; il nous faut revenir à présent sur leur variabilité dans le même matériel suivant les moments, leur dépendance vis-à-vis de l'état de la cellule elle-même. Qu'on trouve dans une cellule des grains de sécrétion^colorés et d'autres qui ne le sont pas, peut aussi bien s'ob- server dans une coloration léthale, mais les choses vont beaucoup plus xxvi L'ANNEE BIOLOGIQUE. loin, souvent sans raison apparente : par exemple Certes (1901), dans une culture de Spirobacillus gigas, trouve des individus colorés, d'au- tres incolores ou partiellement colorés ; la coloration se produit sou- vent au moment de la formation des spores, mais celles-ci ne se colorent pas toujours. Moi-même dans le sac rétro-cérébral des Rotifères (voir mes figures, 1909) j'ai vu les grains de sécrétion tantôt colorés dans toute la longueur de la file qu'ils forment, tantôt seulement dans la couche superficielle ; parfois à ce niveau les vacuoles résultant de leur hydra- tation se colorent, parfois le contenu entier. Le plus curieux est l'as- pect présenté au milieu du sac par les grains précédemment expulsés du protoplasma qui, en shydratant, prennent des formes en anneau, en virgule, en spirale extrêmement bizarres et se modifiant en quelques secondes '.Rien de tout celane se retrouve sur les coupes, ce qui démon- tre la plus grande sensibilité de la coloration vitale dans certains cas. Mais le plus bel exemple de cette variabilité, et qui nous permet de jeter un premier coup d'œil sur ses causes, est le cas des inclusions diges- tives des Protistes et des cellules phagocytaires des animaux supérieurs. On en trouvera une étude approfondie dans les travaux de Nirensteix (1905), pour les premiers, de Plato (1900), pour les seconds, mais les . faits ont été aperçus depuis le début des travau.x. de Metchnikoff et de ses élèves sur la phagocytose : les aliments,* quels qu'ils soient, inclus dans les vacuoles digestives à un cerlain stade de leur évolution prennent avec intensité les colorants (le neutralrot en particulier qui a servi à toutes ces expériences), qu'ils ne prenaient pas avant et qu'ils ne pren- nent plus dès qu'ils sont sortis de la vacuole. La coloration s'observe sur des Bactéries encore vivantes (Plato), elle n'a lieu que quand elles pas- sent dans l'endoplasme, les inclusions étant incolores dans l'ecto- plasme , on peut même en voir à la limite de partiellement colorées (Plato). Mais cette coloration n'est pas pi-opre aux substances vivantes et organiques; des grains de lycopode (Renaut) et même des parcelles de talc (Himmel) la montrent également. Inversement, elle s'observe sur des parties de la cellule elle-même en voie de résorption : Wallen- GREN l'a vue sur les trichocystes résorbés lors de l'inanition chez la Paramécie, et je l'ai décrite en détail pour les globules de réserves de l'estomac des Rotifères qui se colorent vivement lorsqu'ils sont en voie de digestion (également pendant leur élaboration), sont parfaitement in- colores à l'état de repos, quand l'animal est très bien nourrL Nous pouvons à présent définir le caractère essentiel des colorations vitales : c'est qu'elles dépendent non seulement de l'élément à colorer lui-même, mais encore et surtout du milieu organique dans lequel il est plongé, à la différence des colorations léthales. Il est en effet évident que pour une coupe ou un frottis sur lame, pratiquement imbibables en totalité, le milieu qui conditionne la coloration est le bain colorant lui- même ; pour un grain enfermé dans une cellule vivante, c'est le suc de cette cellule (et dans la seule partie qui le touche), où le colorant peut n'être \. En rapprocher les lormalions en croissant à la surface des grains de nfncine vues par FisciiEL (1901) dans les glandes de Leydig des larves de Salamandre. LES COLORATIONS VITALES. xxvii pas parvenu ou n'être parvenu que modifié, se trouver à une concentration diiïérente de celle du bain etc. (de même pour une cellule dans un orga- nisme entier). Ceci nous fait déjà songer à expliquer les élections du colo- rant par un « mordant » particulier qu'il trouverait dans la partie adja- cente de la cellule. Il existe avec les teintures histologiques une autre différence du même genre : la plupart de celles-ci sont des colorations régressives où le tissu, d'ab'ord complètement imbibé de couleur, la cède ensuite à un difîérenciateur app roprié ; cette difTérenciation est suivie sous le microscope et arrêtée au point voulu, elle représente d(mc un point artificiellement fixé d'un équilibre en voie de modification. Au contraire, en général, un élément ou un organisme placé depuis longtemps dans un bain suffisamment dilué est en équilibre stable avec ce milieu (stable à un moment donné; il peut, en réalité, se modifier très vite par les change- ments qui se font dans l'être, comme nous venons de le voir'), et par conséquent on ne peut invoquer, pour expliquer les élections, les phé- nomènes de difi'usion liés à la taille de l'élément etc., auxquels Fischer <1899) a donné tant d'importance et qui peuvent, d'après lui, décider de la réaction basophile ou acidophile d'un grain ; ils ne peuvent à la rigueur expliquer que quelques aspects fugaces du début de la coloration ou de sa disparition, quand l'organisme est replacé dans l'eau pure. Cette dis- parition est en général assez rapide; seul Fischel (1901) a vu la colora- tion persister jusqu'à onze mois chez des têtards de Batraciens et ne dis- paraître qu'à la métamorphose -. 11 résulte naturellement de ce que nous avons dit sur la dépendance des colorations vis-à-vis du milieu vital, que lorsque la cellule meurt ou que l'élément en sort, elles disparaissent, et c'est en effet ce que tous les auteurs ont observé. Mais il peut alors se produire d'autres différencia- tions qui relèvent de la coloration post-mortem. Le plus souvent, avec le neutralrot par exemple, l'aspect est le suivant : la cellule vivante montre des grains colorés en rouge vif dans un protoplasma à peu près incolore, où le noyau se détache également en clair; dès que la mort survient, les ^grains s'effacent et, si la solution est très diluée, tout devient d'abord incolore avant que se produise une coloration léthale. Si le colorant est trop concentré, au contraire, le protoplasma prend avant la mort complète une teinte rose diffuse qui s'égalise peu à peu avec celle des grains, tandis que le noyau ressort un peu plus foncé. La dépendance étroite des colorations précises et de la vitalité cellulaire a été mise en évidence par beaucoup d'auteurs : pour ne parler que des inclusions digestives, Plato, Marcus, insistent sur la décoloration de celles-ci aussi bien que des granules des leucocytes dès le début de la mort, et Himmel a montré que les bactéries phagocytées se colorent d'autant mieux que l'élément en triomphe plus aisément : les bacilles de 1. Un cas curieux de pénétration et (léi)lacement lents du cidorant est celui qu'a étudié OxNER (1908) : si on replace dans l'eau pure une Némerte dont l'épidernie s'est fortement co- loré au neutralrot ou au bleu de méthylène, on voit celui-ci se décolorer peu à peu tandis que les organes cérébraux prennent la couleur et restent colorés après lui! •2. Celle-ci semble agir par les grands changements piiysiologiques i|u'elle produit dans l'organisme. Au contraire Loisel (18!)") et Sitowski (l!)Or>) ont vu la coloration de la larve de divers Insectes persister chez l'adulte. xxvm L'ANxNEE BIOLOGIQUE. la tuberculose se colorent peu ou pas dans les leucocytes des Mammi- fères, vivement dans ceux des Oiseaux, et il peut y avoir là une mesure de leur virulence pour une espèce donnée. Prowazek (1901) a vu que, dans des Vorticelles dont le noyau a été détruit par des Bactéries, les vacuoles digestives ne se colorent pas. Inversement Stolc (1902) montre que sur une Amibe sectionnée après coloration et replacée dans l'eau pure, le fragment anucléé se décolore plus lentement : mais ceci est dû sans doute à la moins grande activité des échanges qui font circuler l'eau dans le protoplasma et entraînent ainsi le colorant. Enfin Fauré-Fremiet (1903) a vu le protoplasma du Cochliopodium prendre une teinte diffuse par le neutralrot seulement pendant l'enkystement. De même pour les sécrétions : Oxner voit le mucus sortir incolore des glandes fortement colorées des Némertes, et j'ai assisté à la décoloration rapide des vacuoles du sac rélro-cérébral ou des inclusions de l'estomac des Rolifères aus- sitôt issues du protoplasma. Au fond, tout cela devait être déduit du concept de coloration vitale : il est bien évident que si la coloration d'un élément quelconque dépen- dait de cet élément seul, elle serait la même que la cellule fût ou non vivante, qu'il y fût ou non inclus, et n'aurait à proprement parler rien de vital'. Il existe toute une série de cas où des substances inertes se colorent pendant la vie de l'animal comme elles le feraient après sa mort : les colorations du fourreau des Rotifères et de la cuticule du sto- modeum par le Congo ou le rouge de ruthénium que j'ai obtenues, celles de Brandt sur la gelée des Radiolaires et de Fauré-Fremiet sur le tube de divers Protozoaires -, de la péritrophique des Insectes par Semichon et de la graisse du corps adipeux par Sitowski, peut-être celles de Certes (1901) sur la substance adhésive du pédoncule des Vorticelles rentrent dans cette catégorie de colorations qu'on pourrait appeler « pseudo-vitales », mais qui s'observent mieux pendant la vie parce que les autres parties de l'organisme ne prennent alors pas ces colorants. C'est ici qu'il faut dire un mot des très intéressantes recherches de RuzicKA (1905, a et h) sur l'emploi simultané du neutralrot et du bleu de méthylène : un mélange équimoléculaire de ces deux colorants teinte en rouge tout ce qui est vivant, en bleu tout ce qui est mort quel que soit le matériel employé, qui va des Vertébrés aux Bactéries, où la dif- férence est moins franche. Dès que la cellule meurt, le virage se pro- duit ; les animaux réviviscents prennent après dessiccation une teinte légèrement violacée et ne deviennent franchement bleus qu'au moment où il n'est plus possible de les rappeler à la vie. J'ai pu vérifier ces ré- sultats sur des œufs d'Oursin au cours du développement parthénogéné- tique. Il n'y a donc pas simple superposition des deux colorants : les éléments que colorait le bleu employé seul ne prennent ici que le rouge et les Bactéries encloses dans les vacuoles des Infusoires, qui prennent 1. Pourtant dans quelques cas (coloration des Bactéries par le bleu de toluidine d'après UoMANOFF, des trypanosonies par la pyronine d'après Fiianca), la coloration se conserve- rait sans modification après la mort. 2. Il ne faudrait pas en déduire qu'une coloration de cuticule ne saurait être vitale; elle peut dépendre, comme celle d'une inclusion, du protoplasma adjacent. LES COLORATIOxNS VITALES. xxi.v avec tant d'intensité le neutralrot seul, se colorent ici en bleu. Nous reviendrons sur l'interprétation de ces faits. Quant à la question des réactions histologiques des éléments colorables vitalement, il est impossible d'en rien dire de général. L'énumération à laquelle nous nous sommes livrés montre assez qu'il n'y a aucun rapport entre les deux colorations; par exemple dans l'estomac des Rotifères les globes basophiles de réserve peuvent prendre le neutralrot aussi bien que les grains acidophiles d'excrétion — mais ne le prennent pas à d'au- tres moments où leur basophilie n'est pas ditTérente. Passons à présent à l'examen sommaire des théories proposées pour l'explication de tous ces faits. Pour expliquer qu'un élément donné se montre coloré à l'exclusion d'un autre, deux hypothèses sont possibles : ou bien que le colorant n'ait pénétré et ne se soit accumulé que sur lui, ou bien qu'il ait pénéiré partout, mais ait été détruit sur les autres. A la première, il faut rattacher les deux grandes théories qui, seules jusqu'à ces derniers temps, ont été émises pour les colorations histologiques : f celle d'une véritable combinaison entre le coloré et le colorant, dont le principal tenant est HeidëîThain (1902 et 1907), celle d'une simple im- , bibition physique qui ne dépend que de phénomènes de solubilité et de I I difTSSrôn soutenue par Fij^cher, avec quelque exagération d'ailleurs, dans son ouvrage classique (1899). La première paraît a priori difficile- ment applicable aux colorations vitales, étant donné justement leur va- riabilité, et leur subordination moins à la nature de l'élément qu'à celle du milieu vital. VAle est pourtant défendue par FiscHELct par Heideniiain lui-même, qui n'ont guère cherché à en apporter de preuves : en efl'et s'il est facile de dire que tout changement dans la coloration répond à un changement dans la composition chimique de l'élément, il est plus diffi- cile de définir ce changement de composition, d'ailleurs inadmissible dans le cas des inclusions digestives inertes qui viennent d'être phago- cytées. Nous avons vu qu'ils n'avaient pu trouver de corrélation bien précise entre la formule d'un colorant et son action vitale. Quant à l'ex- pression de HEiDENnAiN, que le colorant est accumulé sur l'élément par une sorte de « sécrétion interne » que lui fait subir la cellule, c'est exprimer différemment le fait et non l'expliquer. La théorie physique ' a été appliquée au sujet qui nous occupe par le travail très intéressant d'OvERTON (1900) et défendue depuis par IIôber (1902) notamment. La conT^eption des lipoïdes du premier auteur nous retiendra un instant, car elle renferme certainement une grande part de vérité et le mot a fait depuis une fortune considérable, non sans mo- difier parfois son sens originel. Les lipoïdes sont pour Overton des corps voisins des graisses comme certains alcools et éthers gras inférieurs, la lanoline par exemple, comme la choleslérine et ses composés : protagon, lécithine, etc.-; mais les graisses proprement dites n'y rentrent pas con- 1. Je ne cite pas ici RiiuinLEr. (1898), car j'avoue n'avoir pas compris sa tliéorie de 1' - adhé- sion » par laquelle les parlicules du colorant pénétreraient dans la cellule, ni son allcya- tion que les lois de la diffusion ne peuvent expliquer l'accumulation du colorantsur une suh- stance donnée, puisque la pression osmolique est la même quel que soit le dissolvant : cela n'empêche nullement les solubilités de pouvoir être très différentes. 2. Les phénols ont des propriétés analogues, et il est intéressant que Wa.vge dés 1890 et Nxx L'ANNEE BIOLOGIQUE. trairement à ce qu'ont cru Gurwitsch el Regaud et Policard qui tirent argument contre la théorie de leur non-colorabililé ; à lïnverse de celles- ci, elles peuvent absorber de l'eau en forte proportion. Overton admet que les membranes de chaque cellule sont imprégnées de ces corps; ne pourront donc pénétrer à son intérieur que les substances qui y sont solubles. En effet, passant en revue les colorants d'aniline, il montre que ceux qui colorent vitalement sont ceux qui sont solubles in vitro dans les lipoïdes, comme les bases de la série du triphénylméthane. tandis que leurs dérivés sulfurés, beaucoup plus solubles dans l'eau, mais insolubles dans les lipoïdes, rie colorent pas et ne pénètrent même pas les cellules. La coloration d'un grain donné s'expliquera par sa na- ture lipoïde, il se fera un partage du colorant entre lui et le suc cellu- laire au prorata de la solubilité très différente dans les deux, et le lipoïde enlèvera le colorant à l'eau comme le sulfure de carbone lui enlève l'iode. Cette théorie fort séduisante est passible de quelques critiques : tout d'abord, il faut admettre de grandes variations dans l'enveloppe lipoïde : (iuRWiTSCii a déjà fait remarquer que la cellule rénale se laisse bien pénétrer par le carmin d'indigo, le bleu d'aniline, le Congo etc., qui ne pénètrent pas les autres et sont insolubles dans les lipoïdes; Loisel a obtenu aussi sur les Éponges et les Protozoaires des colorations avec le Congo, et même Galeotti dans le pancréas de la Grenouille. Récemment RuiiLAND (1908 et 1909) a clairement montré que dans un grand nombre de cas des colorants peu solubles dans les lipoïdes (rhodamine) pénètrent facilement la cellule que d'autres (Wollviolett S.), qui y sont très solubles, ne pénètrent pas. La brusque disparition de cette enveloppe au moment de la mort est difficile à expliquer, ainsi que sa compatibilité avec la plu- part des autres échanges de la cellule. D'autre part, comme l'a bien dit Heideniiain (^1907), la substance blanche du système nerveux, si riche en lipoïdes, ne se colore pas du tout à l'état vivant. Mais surtout cette théorie qui ne tient compte que des solubilités pures est impuissante à expliquer la décoloration de lélément sorti de la cellule, la coloration des ali- ments ingérés et tous les phénomènes similaires que nous venons de passer en revue, ainsi que le phénomène de Ruzicka ; Plato et cet auteur l'ont justement critiquée à ce point de vue. La théorie d'OvERTON expli- que, sous restrictions, comment les colorants entrent dans les cellules, mais non ce qu'ils y font : elle exprime la condition nécessaire, mais non suffisante. Pour expliquer les colorations vitales par la disparition du colorant dans les points non colorés, deux théories également ont été proposées; d'abord celle de Himmel qui y voit un effet d'apidité et d'alcalinité : on sait en effet qu'une solution de neutralrot, bien Colorée en r^ôiigè" Vio- lacé en présence d'acide, devient d'un jaune à peine perceptible en solution alcaline, et comme les grains cellulaires ont presque toujours la teinte un peu violacée qui dénote l'acidité, il a admis que cela suffisait à les Cbaki (1892) aient attribué la colorabilité vitale de certaines inclusions de la cellule végétale à la phloroglucine dont ils ont pu y déceler la présence. LHS COLOUATIO.NS VITALES. x.wi ditl'érencier du milieu cellnlairo alcalin. On voit immédiatemenl que l'acidité seule n'explique pas (à moins de compléter la théorie comme nous allons le faire) l'accumulation du réactif dans le grain qui est plus coloré que la solution colorante même acidulée ; de plus, la théorie ne s'applique qu'au neutralrot : or, on observe les mêmes effets avec d'autres substances beaucoup moins sensibles aux changements de réaction. Une autre théorie envisage la réduction possible du coloraiit; elle s'applique surtout bien au bleudejnéthylène et n'a été, somme toute, prouvée que pour son action sur les terminaisons nerveuses (Krause a aussi vu l'appareil ciliaire des cellules du laByrTntbe de la Lamproie, injectée avec le bleu, ne se colorer qu'à partir de leur préparation!. Elle aussi exprime une condition nécessaire : pour que le colorant colore, il faut évidemment qu'il ne soit pas réduit coînmêil doit l'être en certaiiTës" parliés dê~la ceHT3ie-^-;-eHeTroTrplïïsTr'explique pas sufTisamment l'accu- mulation en certains points : Plato, Miciiaelis iqui insiste sur le fait que les colorants vitaux « font cuve », c'est-à-dire reparaissent par oxydation de leur leuco-dérivé), Heidenhain, considèrent que le colo- rant est réduit à l'intérieur de la cellule, la pénétre à l'état de leuco- dérivé plus soluble que lui-même (ce qui semble d'ailleurs n'être pas le cas pour le neutralrot), et s'accumule par conséquent dans les points où ilestréoxydé. J'avoue ne pas comprendre ce mécanisme : si le colorant diffuse du bain oîi il est à l'étatd'oxydationvers le milieu réducteur de la cellule, il doit diffuser aussi facilement du grain où il est réoxydé vers ce milieu et n'a pas de raison pour y atteindre une concentration supérieure à celle du bain. La preuve des propriétés différemment réductrices des parties de la cellule reste à faire. De même Ruzicka (1905, b) n'a pu arriver à expliquer d'une façon satisfaisante, dans sa double coloration, pourquoi le protoplasma vivant réduit exclusivement le bleu de méthy- lène (^bien que celui-ci employé seul en colore certaines parties), le mort exclusivement le neutralrot i qui employé seul le colore de façon diffuse). Il reste que l'oxydation est souvent nécessaire pour mettre en évidence l'accumulation au colorant : r'éxertiple typiqiie est celui delà paripïïenyTën^ïïiâmine injectée au chien parGRUNERx, qui représente un véritable leuco-dérivé ne devenant coloré que par oxydation, et ne subit celle-ci que dans les glandes lacrymales, ce qui ne prouve pas qu'il n'a pu s'accumuler ailleurs. La coloration intense des branchies chez les Gladocères avec la plupart des colorants vitaux (voir Fisciiel, 1908i peut, peut-être, s'expliquer ainsi. L'essai d'explication que j'ai proposé en 1909 et que je vais développer ici, en attendant d'en chercher la preuve expérimentale, repose sur les propriétés électriques, récemment étudiées et ayant donné lieu déjà à de nombreux travaux, des solutions colloïdales. Je ne les rappellerai pas ici en détail : on en trouvera de bons exposés à l'usage des biolo- 1. Avec le Ijleu de méthylène et le brillantcresylblau (jamais avec le neutrahoi). j'ai sou- vent vu un animal bien coloré (ju'on place entre lame et lamelle être décolore au bout d'un, certain temps, sans doute par ce mécanisme. I.oiskf. a aussi vu des Eponges colorées par le bleu do méthylène se décolorer dans la solution colorante même. LANNÉi; Hior.ociQCi!:, \i. 190G. c xx.Mi L'ANNEE BIOLOGIQUE. gistes dans les articles de Perbin (190i-05), V. Heniu et Mayeh (190i-0,'S), et Lahguikr des' Bancels (1908) avec, dans ce dernier, les applications qui en ont été déjà faites aux phénomènes de teinture. On sait que les substances colloïdales, en solution dans l'eau, si l'on peut parler de solution en ce cas, ont toutes une charge électrique positive ou négative, et que les granules ultramicroscopiques qui les forment se déplacent en conséquence dans le courant électrique vers l'un des pôles. On sait aussi que les phénomènes de précipitation ou de stabilisation qu'on observe sur elles, dépendent de ces charges électriques, tout corps qui peut les neutraliser par ses charges propres ou celles de ses ions précipitant le colloïde, avec une facilité qui varie grande- ment suivant les corps et les doses. 11 en résulte, en schématisant beau- coup le phénomène et sans entrer dans sa théorie, qu'un colloïde positif sera précipité par un colloïde négatif (à une certaine dose seu- lement, à une autre le mélange reste en suspension et prend le signe du colloïde en excès) ; par un alcali, mieux encore par un sel nevire à acide plurivalent, et d'autant plus facilement que la valence est plus élevée. Au contraire l'addition d'un colloïde positif plus stable, d'un acide, mieux encore d'un sel à base plurivalente, augmentera sa stabilité et sa solubilité, ces éleclrolytes pourront le remettre en liberté d'un pré- cipité formé par lui avec un autre colloïde. Les phénomènes précisément inverses s'observent pour un colloïde négatif. Or, la plupart des colorants usités en teinture comme en histo- logie sont des substances colloïdales '. ainsi que les substances à colorer, qui en sont à peu près toutes dans les êtres vivants. On a immé- diatement essayé d'utiliser ces données à une théorie générale de la teinture et surtout du mordançage; Ion trouvera le résumé de ces efforts dans le travail cité de Larguier des Bancels. J'emprunte à celui-ci et à V. Henri (1905) leur expérience fondamentale : une solution de bleu d'aniline, colloïde négatif, ne colore pas un morceau de gélatine, colloïde de même signe et plus stable, qui y est plongé ; si on y ajoute une petite quantité d'un précipitant du colloïde négatif, par exemple dun sel à base divalente (azotate de baryum ou de zinc; jai réussi la même expérience avec un acide), au bout d'un certain temps, on trouve le colorant précipité au moins en partie et la gélatine fortement colorée : elle a absorbé le bleu dont le mordant a diminué la solubilité dans son milieu, augmentant par conséquent sa solubilité relative dans la gélatine et rompant l'équilibre au profit de celle-ci. Si maintenant on replace le morceau de gélatine dans l'eau pure ou dans la solution originelle de bleu, il ne se décolorera que très lentement; en présence dun peu d'alcali, ou d'un sel à base divalente (sulfate de soude par exemple), la décoloration est rapide. Ces phénomènes montrant m vitro la coloration ou la décoloration d'un corps donné par suite d'un petit changement dans la composition du 1. D'après Riiiii.AND (tyOO). les colorants d'aniline représentent tous les intermédiaires entre les solutions vraies et les « sols " coinplélemeut hclérogénes à rullraiiiici-oscopc, et. ron- Iraireroent à ll("nir,r, (1908). il n'y a poini de rapport simitle entre ces dilTéronces et leur lacililé à pénétrer la cellule (il ne s'esl pniul préoccupé de leur précipitante expérimentale). LES COLORATIONS VITALES. xxxiii milieu me paraissent lexact schéma de ceux que nous observons in vivo dans les colorations vitales, et s'appliquenlà leur explication encore mieux qu'à celle des colorations léthales. moins instables et où il doit y avoir en certains cas une vraie combinaison chimique. Il est un cas surtout qu'ils expliquent à merveille, c'est celui de la digestion des Ciliés telle que l'ont décrite Metalnikoff (1903) et surtout Nirenstein (1905); le neutralrot est bien connu comme collo'ide positif, et assez instable '. Nirenstein distingue dans l'évolution d une vacuole digestive deux phases : dans la première, son contenu montre une forte acidité; il est alors vivement coloré, le rouge, peu solubîe dans le plasma alcalin ambiant, venant s'y stabiliser; on observe en même temps l'agglutination des bactéries qu'il renferme et la précipitation d'une sorte de mucus à son intérieur, phénomènes qu'on rattache à présent aux mêmes pi'opriétés des collo'i- des. Au début de la seconde période, la réaction devient alcaline, la vacuole se décolore aussitôt tandis que le mucus se redissout et que l'amas bactérien se désagrège. On ne saurait souhaiter im parallélisme plus frappant entre les faits et la théorie, parallélisme que j'avais déjà signalé dans l'analyse de ce travail parue ici même. Dans certains cas donc, la présence d'une granulation acide au sein d'un cytoplasme alcalin pourra déterminer l'accumulation sur elle du neutralrot, et le rôle de l'acidité, pressenti par Himmel, n'est pas simplement d'opérer le virage de la teinte; c'est ce qu'avait soupçonné llEmENiiAiN (1908) rapprochant, d'ailleurs en passant, ces faits du mor- dançage souvent employé en histologie pour faciliter les colorations en diminuant la solubilité du réactif, adjonction aux couleurs acides comme l'éosine d'un peu d'acide acétique, aux couleurs basiques d'un alcali faible i aniline dans la safranine de Zwaardemaker, oxyde d'argent dans le bleu de Borrel). Mais la théorie des colloïdes nous permet de prévoir des cas beaucoup plus variés et sans doute plus communs dans la cel- lule que ce cas explicable par la chimie simple; desélectrolytes neutres, mais à ions plurivalents, si répandus dans les êtres vivants, jouent certes un plus grand rùle que les acides et les bases-, et comme leur action est plus énergique, le même phénomène pourrait se produire avec des aci- dités précisément inverses. Il n'y a pas à s'étonner de voir le neutralrot colorer souvent des vacuoles ou des grains en orange, signe d'alcalinité. Les colloïdes, albuminoïdes et autres, de signes dilïërents joueront éga- lement leur rùle, et il n'est pas improbable que des charges électriques, mises en liberté parle jeu de l'énergie cellulaire, aient aussi une influence directe sur la précipitation ou la stabilisation. Le nombre des corps pré- sents dans chaque cellule ou partie de cellule rend ces réactions beau- coup plus complexes que nos expériences in vitro (sujettes d'ailleurs à 1. Les solutions dans l'eau distillée précipitent souvent d'elles-mêmes comme par addi- Uond'un alcali, ce qui doit tenir à l'existence de traces d'éleclrolytes précipitants (silicates du verre?). •i. L'action des acides et des alcalis est d'ailleurs plus complexe et moins bien connue que celle des sels à ions plurivalents, elle pout s'inverser d'après la dose (voir LARcriF.p. des Bancki.s). cil. Henuy (1908) l'a récemment étudiée et a montré leur iniluence sur la grosseur des ,^ranuIescolloidaux et, parla, sur lalacilité de leur lixalion.L'inlluencedes sels à compo- sants de même valence est réelle, mais très mal connue. xxxiv L'ANNEE BIOLOGIQUE. des anomalies que n'explique pas encore la théorie) qui n'en sont qu'un schéma grossier, et on peut concevoir une, variélé de cas infinie : dans l'exemple cité plus haut, le colorant se fixait sur un colloïde de même signe, la gélatine, mais il peut aussi se faire que le mordant facilite sim- plement sa fixation sur un colloïde de signe opposé, qui n'est pas tou- jours perceptible sans cela. Les différences dans la stabilité et la charge des colloïdes peuvent occasionner de grandes variations, d'autant que les propriétés des colloïdes protéiques sont beaucoup plus complexes que celles des colloïdes simples étudiés surtout jusqu'ici, leurs modes de coagulation suffisent à le prouver. En présence d'un précipitant énergique, le colorant pourra former des dépôts de forme indéfinie ou définie comme ces aiguilles observées par FisciiELet d'autres avec le brun de Bismarck, le nilblau, le neutralrot lui-même. Il est vraisemblable aussi qu'avec cer- tains éléments dissous de la cellule, il pourra former des granules d'appa- rence normale et qu'on pourrait croire à tort préexistants à son action. Pour définir d'un mot cet ordre d'explication, on peut dire que la colo- ration élective est bien affaire de diff'érence de solubilité comme le voulait Overton', mais qu'il s'agit, non seulement d'une solubilité physique simple qui ne dépend que de la nature de l'élément, mais d'une « solubi- lité électrostatique » pourrait-on dire, dépendant à la fois de lui "etdu milieîToirîréTft'plongé et modifiable avec la moindre transformation de ce milieu. A la lumière de cette notion, tous les faits cités plus haut peu- vent s'expliquer aisément; quand un grain de réserve par exemple est digéré la modification du suc cellulaire autour de lui (qui peut n'être pas la même autour du .grain voisin) suffit, avant même qu'il n'ait été attaque, à provoquer sa coloration. De même l'inanition, une dégénéres- cence quelconque qui transforme si peu que ce soit le milieu cellulaire. Si le grain sort de celui-ci, tout naturellement il se décolore et il n'est point besoin pour l'expliquer de dire comme Regaud et Poligard que la coloration n'appartenait qu'à ame vacuole l'entourant, bien que ce puisse être le cas (grains des cellules rhagiocrines d'après Renaut). De même s'explique facilement l'expérience de Himmel sur la coloration du talc dans les phagocytes : on sait inexpériences de Pelet et Grand in Lar- GuiER DES Bangels) quc macroscopiquemcnt des poudres minérales très diverses peuvent adsorber de fortes quantités de colorants sous l'in- fluence de précipitants électroiytes, et dans ce cas le colorant est évi- demment condensé à la surface de chaque grain comme lavait vu Himmel sans que pour cela il faille faire intervenir la sécrétion d'une substance spéciale autour de lui. Inversement Plato a trouvé que des particules d'encre de Chine, ou de fer, non capables d'adsorplion, ne se colorent pas dans les leucocytes. Les mêmes considérations s'appliquent à un organe entier plongé dans le liquide cœlomique pour expliquer sa 1. Les travaux récents ont montré que les lipoïdes à l'élat d'émulsion, la lécithine notam- ment, ont toutes les propriétés des solutions colloïdales; l'idée de leur importance spéciale l)()urra donc réapparaîire dans cette forme de la tliéorie. D'autre paît, les pliénomènes de . char^'C élecli ique doivent avoir aussi une grande intluence sur l'osmose; des considérations analogues sont sans douteapplicahlt^sà la perméabilité des membranes cellulaires: ce serait d'une importance majeure pour résoudre les antinomies anx(|uelles,about!t toute conception tondcesurles lois de la dilTusion simple. LES COLORATIONS VITALKS. xx.w coloration élective en masse. Même la coloration vitale d'une substance interstitielle ou cuticulaire, bien qu'inerte, est possible au voisinage d'un proloplasma qui y exsude des substances diverses : c'est sans doule là le phénomène vu par Lavdowsky (aire colorable dans la substance cun- jonctive autour des Maslzellen). On peut fort bien concevoir d'après ces phénomènes que des orga- nismes puissent dépouiller totalement une solution du colorant dissous, ce que n'expliquaient guère les autres théories et qu'ont observé divers auteurs, notamment Fiscuel (1908. Il y a là une adsorplion biologi(iue qui peut aller très loin [d'après Rosenstiehl (1902) la levure vivante fixe 8 ;^ de son poids de fuchsine, 5 àG de vert malachite, encore mieux le tannin, autre colloïde caractérisé]. D'habitude il s'établira entre la solu- tion et les différents éléments de la cellule un équilibre très complexe où interviennent les charges électriques et les solubilités qui en sont la conséquence en même temps que les solubilités physiques simples, et cet équilibre se rompt, comme par les modifications du milieu cellulaire, en replaçant le tissu dans l'eau pure, ce qui entraine la décoloration à plus ou moins longue échéance suivant la stabilité des combinaisons for- mées. Sila cellule meurt, toute_cette déhcate^gradation datais électri- qu3 ces concëntmïïonsjlivërses d'électrolytes erdë^ollo'ides à son in- térieur que^TiaTntenaitTëTëïrcôrUinuëOesphé vitaux disparais- senfirisfantanément : acides et bases se recombinent, les électrolytesditfu- sent et s'égalisent,' les charges électriques se neutraUsent,Jes colloïdes se précipjTênFoîTse dissolvent sur place, les causes de la coloratum vitale sonTdétruites et celle-ci disparaît; une coloration léLhale, qui est sans doute pour une partie de pure nature chimique, pourra ensuite s'établir. 11 n'y a donc encore pas là de propriété essentiellement et mystérieuse- ment vitale : mais il y a cette complexité et cet enchaînement de phéno- mènes structuraux et dynamiques qui constituent l'être vivant, dont chacunconsidéré seul est purement physique ou chimique, maisdontl'en- semble nous est et nous sera toujours impossible à reproduire, et sans doute à analyser complètement. En tous cas, si les conceptions qui vien- nent d'être exposées sont exactes, les colorations vitales, plus que toute autre méthode peut-être, nous seront utiles pour pousser plus loin cette analyse ' . La vérification expérim.entale de ces vues que je n'ai pas encore eu le loisir d'entreprendre, parait d'abord fort simple : ajouter aux solutions des acides et des alcalis, des sels à ions plurivalents, et voiries modifica- tions produites. Il est très vraisemblable qu'elle donnera des résultats des plus intéressants, permettrademodifier l'élection des colorants, peut-être de colorer à coup sûr d'autres éléments-. Mais la chose est plus com- 1. La 1res curieuse action de la lumière sur les coloralioas vitales, qu'elle inhibe partiel- lement en général, découverte par J. Ldeu (IOO") et Kisciiel (1908), est un exemple de leur étroite dépendance vis-à-vis de phénomènes cellulaires à peine soupçonnés. •2. PiizEsMvcKi (I8!n) semble éire entre dans celle voie : il a réussi ses meilleures oolora- ti. (Biolog. Centralbl.,lX, p. 541-42). 1902. MoTTA Coco (A.). Bt-itrag zum Studium der Fàrbbarkeit lebender Zellele- mente. Ueber das funktionelle Verhalten der Wimperepithelien des Fro- schesgegen Methylenblau. {Centralbl. allgem. palhol. Anal., XIII, p. 004-11). 1!»01. JIouTON (H.). Recherches sur la digestion des Amibes et sur les diastases in- tracellulaires. {Ann. but. Pasteur, XVI, p. 1-00, pi. VII). 1900. Xakanishi. Vorlaufige Milteilung iiber eine neue Farbungsuiethode zur Darstellung des feineren Haues der Bactérien. (Milnehener medie. \]'ochen- sc/ir., XLVIl, 187-88). 1899. Xesti.er (A.). Blasenzellen von AnliUiamnion. {\]'iss. Meeresunlers., Helgoland (n. r.), III, p.- I-I3, pi. I). IfX)3. NicoLLE. Les colorations vitales des microbes. (Bull. Inst. Pasteur, 137-44). 1905. XiRENSTEiN (E.). Beitràge zur Ernàhrungsphj'siologie der Protisten. (Zeitschr. allgem. Physiol., V, p. 435-510, I pi.). l'.iOl. Ottolenghi (D.). Ueber die feine Struktur des Milzbrandbacilius. (Centralbl. Bakter. u. Parasitenk., Abt. I, XXXV, p. 546-.53). 1900. OvERTON (E.), Studien iiber die Aufnahme der Anilinfarben durcli die le- bende Zelle. (Jahrb. toiss. Bolan., XXXIV, 609-701). 1908. OxNEK (M.). Sur de nouvelles espèce de Némertes de Roscoff et quelques re- marques sur la coloration vitale. (Bull. Inst. Océanogr.,.16, p. I, pi.). l'.H.MÎ. Pacaut (M.) et Vicier (P.). Les glandes salivaires de l'Escargot (^e/à- joomrt- tiah.). (Arch.Anal. microsc, \Ul,p. 424-659, pi. XIII-XV). 1894. Pali.a (E.). Ueber die ein neues Organ der Konjugatenzelle. (Ber. deulschen botan. Ges., XII, p. 1.53). 1907. Péju (G.) et Rajat (R.). Fixation des couleurs par les Bactéries. (C. R. Soc. Biol., LXII, p. 954-55). 1904-05. Perrin (J.). Mécanisme de l'électrisation de contact et solutions colloïdales. (Journ. Chlm. phys., II, p. 601-51; III, p. 50-110). 1886. Pfeffer (W.). Ueber die Aufnahme der Anilinfarben in lebende Zelle. (Un- ters. botan. Inst. Tubiagen, II, p. 179-331, pi. II). 1900. Pi.ato (.j.). Ueber die létale Fàrbbarkeit der Phagocyten des Menschen und einige Sàugetiere mit Neutralrot. (Arch. mikrosk. Anal., LVI, p. 868-917). 19) Ueber die Fortpflanzung von Pelornyxa palustris. (Arch. f. Protis tenkunde, VllI, I20-15S, 2 pi.) ' [23 Cajal (S. R.). — Quelques anlécédenls historiques ignorés sur les Plasnia- zellen. (Anat. Anz., XXIX, 666-673.) ' 19 CardifF (^Ira D.). — .1 study of synapsis and réduction, (ikill. of the Tor- rey Bot. Club, XXXIII, 271-306, 4 pi.) [22 ■ (t) Chatton (E.). — Sur la biologie .,1a spécification et la position systéma- tique des Anurbidium. (Arch. Zool. exp. [4], V, Notes et revue, xvu-xxx.) [Analysé avec le suivant b) La morphologie et révolution de l'Anuebidium recticola, uouvelle es- pèce annmensale des Daphnies. (Arch. Zool. exp. [4J \', Notes vi revue, xxxiii-xxxviii.) [7 d] Chodat (R.). — Sur la réqulalion (ismoliqiie peudaul la airi/ocinése. (Bull, de l'Herb. Boissier, VI,' 511.) ' [21 //) Sur le centrosome. (Bull, de THerh? Boissier, VI, 511.) [23 Duesberg (J.). — Sur le nombre des chromosomes chez- l'hoiiuitc. (Anat. An/.., XXVllI, 475-479, 3 fig.) [16 a) Fauré-Fremiet (E.). — Pliénomènes protoplasmiques dus à l'auesthésie chez Glaucoma pyriforiiiis. (C. R. Soc. Biol., LX, 491.) [6 l'année RIOLOClniJE. X[. 190G. 1 2 L'ANNEE BIOLOGIQUE.' /j) Fauré-Frémiet ,E.) — Le Glaucoma pyri/ormis el l'organisation de la substance vivante. (C. R. Ass. Anat., 8^ réunion, 121-125, 1 fig.) [G c') ■ L'organisation du Glaucoma el la structure de la matière vivante. (Ibid., 125-127.) [6 d) Sur la structure intime du protoplasma chez les Protozoaires. (C. R. Ac. Se, GXLII, 58-60.) [5 a) Gallardo (A.). — Les propriétés des colloïdes et l'interprétation dyna- mique de la division cellulaire. (C. R. Ac. Se, CXLII, 228-230.) [19 b) — — L'interprétation bipolaire de la division karyocinétique (Ann. Mus. nac. Buenos-Aire.s, XIII (sér. 3. vol. IV), 259-276, 18 fig.) [19 Gardner (N. L.). — Cytological studies in Cyanoplujceu'. (Univ. Calif. publ., 11, 237-284, Opl.) " ' [Ki Grégoire (V.). — La structure de l'élément chromosomique au repos el en di- vision dans les cellules végétales {racines d'AlHum). (La Cellule, XXIll, 40 pp., 2 pi.) [14 a) Guillierinond (A.). — Observations cylologiques sur la germination des graines de Graminées. (C. R. Ac. Se, C.XLIII, 834-837.) [\'oir ch. Xl\' b) — — Contribution à l'élude cylologiquc des bac-téries. (C. R. Ac. Se, CXLll, 1285-1287.) [11 ne parait pas exister de véritable noyau chez lés bac- téries; il y aurait une chromatine plus ou moins mélangée au cytoplasme, parfois à l'état de chromidies et se précipitant pour former la spore. — M . Gard c) Contribution à l'étude cytologique des Cyanophycées. (Rev. gén. Bot., XVIII, 398-408, 447-405, 4 fig., 5 pi.) [8 Ikeda (R.). — Ueber das Epithel im Nebenhodeu des Menschen. (Anat. Anz., XXIX, 1-14, 76-82, 8 fig., 1 pi.) [9 a) Kunstler (J.). — A propos de la constitution intime du protoplasma des Protozoaires. (C. R. Soc. Biol., LX, 314.) [5 b) Noyaux uni- et plurisphérulaires. (Ibid., 315.) [5 c) La nomenclature des éléments protoplasmiques. (Ibid., 712.) [... M. GOLDSMITH a) Kunstler ( J.) et Gineste (J.). — Les cultures de Protozoaires el les va- riations de la matière vivante. (C. R. Ac. Se, CXLIIl, 365-367, 2 fig.) [18 b) Les Sphérules protoplasmiques (Gaz. hebd. Se méd. Bordeaux, n" 33, 1-8.) [6 C) — — Structure fibrillaire chez les Bactériacées. (C. R. Ac. Se, CXLII I, 84-87.) [II semble y avoir des filaments soutenant les éléments vésiculaires; ces fibrilles sont peut-être la coupe optique de lames minces. — M. Goldsmith Laguesse (E.). — Les Sldbchendriisenzellen (4/. Plehn) sont des sporo- zoaires parasites. (Anat. Anz., XXVIIl, 414-416). [10 a) Loew (O.). — Ueber die Xerànderung des Zellkerûesdurcli kallifallende Mitlel. (Bull, of the Coll. Agr. Tokyo Imp. Univ., Il, 1, 7-12, 5 fig.) [18 b) — — Die chemische Enerqie der lebenden Zellen. (Stuttgart, 133 pp.) [17 Loewenthal (N.). — Contribution à l'étude des granulations chromatiques ou nucléoîdes. (Journ. Anat. physiol., XLII, 305-357, 1 pi.) [8 Maltaux (Maria) et Massart (Jean). — Sur les excitants de la division cellulaire. (Recueil de l'Institut bot. Léo Errera, 53 pp., 5 pi., et Ann. de la Soc. roy. des Se méd. et nat. Bruxelles.) [20 I. — CELLULE. :', MaximoAv (A.). — Ueber die zellfonnen des loekeren Bùidegewebesi. (Arcli. niikr. Anat., LXVII, 680-758, 3 pL) [Analyse minutieuse des caractères des diverses formes cellulaires du tissu conjonctii' làcho (tibroblastes, Maslzel- /e«,clasmatocytes, cellules migratrices, /*/rtswîr/;^'//fn, cellules éosinophiles); origine et liens de parenté entre elles. Mémoire important au point de vue histologique, mais aucune considération biologique générale. — A. Pkknan r Merriman (M. L.). — NucJeav division in lAjgiiema. (IJot. Gazette, XLI. 43-53, 2 pl.j [24 Molisch (Hans). — Ziveineue Purinirhahlerion mit Sehive/}e/;iir/ierc/ipn. (Bot. Zeit., LXIV. 22.3-232, 1 pi.) [8 Montgomery (Th. H.). — 77te lenninolut/ij uf aberranl chroniusomea and Iheir behaviouv in cerlain Ilemiplera. (Se, N. S., XXIII, N'^ 575, 3G-38.) [... M. GOLDSMITH Moore (J. E. S.) et Arnold (G.). — Un the exislence of permanent l'orra amonq l/te chromosome.s of l/ie (irst maiotic division in certain animais. (Roy.'Soc. Proceed., LXXVll, 503-570, 2 pi.. H.) [22 Moore (J. E. S.) et Embleton (A. R.). — On llie Sijnapsis in Aniphibia. (Ibid., 555-562, 4 pi., B.) ' [22 Murray (J.). — Zahl und Grôssenverhàltnisse der Chromosomen bei l.epido- siren paradoxa. (Anat. .Vnz., XXIX, 203-208, 0 fig.) [Ki a.) Olive (E. W.). — The morphologij and developmenl of Empusa. (Bot. Gazette, XLI, 192-208, pi. XIV-XV.) [Analysé avec le suivant b) — — Xuelear and cell-division of Empusa. (Bot. Gazette, XLI, 229-261, I pi.) [22 Palla(E). — i'eber Zellhautbildwu/ kernloser Plasmaleile. (Ber. deutscli. Bot. Ges., XXIV, 409-414, I pi.) ' [Voir ch. VII Panard (E.). — Elude snr la Clypeolina mart/innla. (Arcli. 1'. Protisten- kunde. Vlll, 60-85, 10 lig.j ' [7 Plate (L.). ~ Pyrodinium bahamense. n. g., n. sp. (Arch. T. Protisten- kunde. Vil, 411-429, I pi.) ' [7 Plehn (Marianne). — - Ueber eigenlùmliche DriisenzeUen im Gefdsssysleni and in anderen Organen bei Eischen (Anat. Anz., XXVlll, 192-203, 8 fig.) [10 Popoff (M.). — Z^ir Frage der Ilomologisierung des [iinnennet:;es der Gan- glienzellen mit der Chromidien der Geschleclilszellen. (Anat. Anz., XXIX, 249.) [10 Prandtl (Hans). — Die Konjagation von Didinium nasulam (t. /■'. ,1/. (Arch. f. Protistenkunde, VII, 229-258, 2 pi.) [24 Reinke (F. ). — Ueber die Beziehungender Wanderzellen zu den Zellbriicken, Zelllùeken imd Trophospongien. (Anat. Anz., XXVIII, 369-378, 3 fig.) [Il (0 Réitérer (E.). — Colorations intra-vitales et post-vitales du iissu ossea.v. (C. R. Soc. Biol., LX, 106-109.) [Analysé avec le suivant b) — — Colorations intra vitales et post-vitales du tissu Dsseii.r. (Jourii. Anat. physiol., XLIl, 436-486, I pi.) [Les colorants intravitaux se comportent comme les priii 4 L'ANNEE BIOLOGIQUE. cipes nutritifs; ils s'unissent au protoplasma vivant, et dès qu'on en sus- pend l'administration, ils disparaissent par désassimilation. — A. Weber Ruzicka (V.). — Der morpholoçiische Metabolismus des lebenden Protoplas- mas. (Arch. Entw.-Mech., XXf, 306-357, 1 pi.) [17 Sauvageau (C). — .4 propos de la présence de la Diatomée bleue dans la' Méditerranée. (Bull. Soc. Scient. Arcachon, IX, II pp.) [Voir ch. XVIII a) Schlater (G.). — Hislologische Untersuchungen ûber das Muskelgewebe. I. Die Myofibrille des Hiihnerembryos. (Arch. mikr. Anat., LXVI, 3 pi., 1905.) [Analysé avec le suivant b) Histologisehe Untersiichungen iiber das Maskelgeioebe. II. Die Myo- fibrille des embryonalenHilhnerherzens. (Ibid., LXIX, H. 1, 17 pp., 2 pi.) [9 c) Siir la slrncture fine de la substance contractile. (Trav. Soc. Imp. Nat. St-Petersb., XXXVIl, livr. I, N« 2, 73-77, en russe.) [Résumé des deux travaux précédents Schneider (K. C). — Plasmasti^uktur und bewegung bei Prolozoen und Pflanzen:.ellen (Arbeit. Zool. Inst. Wien, XVI, 99-216.) . [6 a) Schroder (O.). — Beilrdge zur Keuntnis \)on Stentor cœruleus und St. rœseli. (Arcli. f. Protistenkunde, VIII. I-I6, I pi.) [7 b) — — Beilrdge zur Kennlnis von Campanella umbellaria. (Arch. 1". Protis- tenkunde, VU, 75-105, 5 pi.) [Étude cytologique très complète sur l'orga- nisation de cet Infusoire hautement différencié. — E. Fauré-Fremiet c) Beitrilge zur Kennlnis von Epistylis plicatiiis. (Arch. f. Protisteu- kunde. Vil, 173-85, 1 pi.) [Étude cytoloyique très approfondie de cette vorticellide. — E. Fauré-Fre.miet d) — — Eine neue Myxosporidienart aus den Kiemen von Acerina cornua. (Arch. f. Protistenkunde, Vil, 186-96, 1 pi.) [Pellicule couverte de petites tubérosités renfermant des grains d'excrétion. — E. Fauré-Fremiet Schûcking. — Sind Zellkern und Zellplasma selbslàndige Système? (Arch. Entw.-Mech., XXII, 342-348.) [12 Schurhoff(P.). — Das Verhallen des Kernes im Wirnih/cwebe. (Beiii. zum Bot. Centr., XIX, 359-382.) " [\oir ch. VII Shearer (C). — On the existence of cell-communications between Blastomeres. (Roy. Soc. Proceed., 520 B.) [12 SmirnoAV (A. E. v.). — Die prolongierte Osmiummethode nach F. Kopsch a/s ein Mittel zur Darstellung einiger Strnkturen in den Erythrocylen des Si- redon piscifonnis. (Anat. Anz., XXIX, n'^ 9-10, 5 p., 5 fig.) [Bande marginale dont Dehler, Nicolas, Meves, ont fait connaître l'existence dans les érythrocytes nucjéés des Vertébrés, se rattache à. un réseau qui traverse tout le corps cellulaire du globule. — A. Prenant Soli (Ugo). — S alla siruttura délie fibre muscolari liscie dcl stomaco degli rccelli. (Anat. Anz., XXIX, 586-591.) " [9 Stockard tCh. R.). — Cytological changes acco)wpanying sécrétion in tJte nectar-glands of Vicia Faba. (Bull, of the Torrey Bot. Club, XXXIII, 247- 262, 2 pi.) [V. ch. XIV Strasburger (E.). — Die onlogenie der Zelle scil /. Z?/o^., IX, p. 20). Ils considèrent comme étant en réalité des mitoses somatiques les mitoses qu'ils ont regar- dées comme confirmant l'existence d'une division réductrice hétérotypique dans le cancer. En tout cas, pour eux, l'occurrence de mitoses hétérotypi- ques dans le cancer exige des preuves nouvelles. — H. de Varigny. = Amitose. M&rriman (M. L.). — Division nucléaire dans le Zygnema. — Le cyto- plasme, les pyréno'ides et les chromatophores sont transmis en (luantité égale aux noyaux-filles par un procédé qui ne diffère pas fondamentalement, quant au résultat, de celui qui aurait été atteint par la division directe. A noter que les pyréno'ides ne se divisent qu'exceptionnellement avant la formation de la membrane cellulaire séparant les noyaux-filles. — P. Guérin. CHAPITRE H IiCs produits sexuels et la fécondation. a) Adolphi iH.). — i'eber das Verhallen von Wirbellhiersjjermatozoen in strnmenden Fliissigkeilen. (Anat. Anz., XXVIII', 138-149, 2 fig.) [56 h) — — i'eber das Werhollen von Schlangensmrmien in strômenden Fliis- sigkeiten. (Anat. Anz., XXIX, 148-151.) [Analysé avec le précédent Aimé (P.). — Les cellules interstitielles de Vovaire chez le cheval. (C. R. Soc. Hiol., LXK 250.) [51 Allen (B. M.). — The origine of the sex-cells in Chrysemi/s. (Anat. Anz., XXIX, 217-236, 15 fig.) ' [29 a) Ballo-witz (E.). — Ueber das regelmàssige Vorkommen auffdhlig hetero- mor plier Spermien in reifen Sperma des Grasfrosches Rana muta Laur. (Zool. Anz., XXX, 730-737, 11 fig.) [50 6) — — Ueber Syzygie der Spermien bei Gi'irlelthieren, ein Beilrag zur Kenntniss der EdenlatenSpermien. (Anat. Anz., XXIX, 321-324.) [39 c) Zur Kenntnisder Eifurchung bei den Insectivoren. (Anat. Anz., XXIX. n'^ 24. 4 pp., 8 fig.) [Segmentation presque égale: stade à 3 cellules dont une plus grosse. — A. Prenant Bataillon (E.). — Imprégnation et fécondation. (C. R. Ac. Se, CXXLII, 1351-1353.) [60 a) Béer (K.). — On the Development of the Spores of Ilelminthostachys zey- lanica. (Ann. of Bot., XX, 177-186, 2 pi.) [48 b) — — On the Development of the Spores of Riccia glauca. (Ann. of Bot., XX, 275-291. 2 pi.) [48 Blackman (V. H.) et Fraser (H. C. I.). — Further studies on the sexuality of the Uredinex. (Ann. of Bot., XX, 35-48, 2 pi.) [60 a) Bouin (P.). et Ancel (P.). — Action de l'extrait de glande interstitielle du testicule sur le développement du sf/uelette et des organes génitaux. (C. R. Ac. Se, CXLII, 232-^34). [Voir ch. ÏX b) — — Sur l'effet des injections d'extrait de glande interstitielle du testi- cule sur la croissance. (Ibid., 298-299.) [Id. Brachet (A.). — Recherches expérimentales sur l'œuf non segmenté de Rana fusca. (Arch. Entw.-Mech., XXII, 325-342.) [Sera analysé dans le prochain volume a) Bugnion (E.) et Popoff (N.). — />a signification des faisceaux spermati- ques. (Bibl. Anat., XVI, 19-66, 38 fig.) ' [38 ^6 L'ANNEE BIOLOGIQUE. b] Bugnion (E. ) et Popoff (N.). — La signification du faisceau spermatiquc. (Arch. des Se. pliys. et nat., Genève, XXII, 497-500.) [Analysé avec le précédent Chamberlain (C. J.). — The ovule and female gametophyte of Dioon. (Bot. Gazette, XLIl, 321-358, 9 fig., 3 pi.) [48 Child (C. M.). — The development of Germ-ceUs from dijferentiated Somalie cells in Moniezia. (Anat. Anz., XXIX, 529-597, 9 fig.) [31 Chodat (R.) et Sprecher (A.). — L'origine du sac embryonnaire de Ginkgo biloba. (Arch. des Se. phys. et nat., Genève, XXI, 102-105.) [45 Ghuble (G. C). — The Growth of the oocyte in Antedon : a morphological Sludy in Ihe Cell-metabolism. (Roy. Soc. Proceed., 519, B.) [33 a) Cornes (S.). — Sulle relazioni tra vescicola germinativa edooplasma nell' oocite di Serranus scriba {Cuv.}. (Anat. Anz., XXVIII, 17-24, 83-90, 23 fig.) [34 b) Sulla strutlura e sulla costituzione ehimica délia zona pellucida delV uovo di alcuni mammiferi. Nota preventiva. (BoU. Accad. Se. nat. Catanîa, LXXXVII, 6 pp., 2 fig.) [50 Dangeard (E.). — La fécondation nucléaire chez les Mucorinées. iC. R. Ac. Se, CXLII, 045-646.) [61 a) Disse (J.). — Die Vergrôsserunq der Eikammer bei der Feldmaus {Ar- vicola arvalis). (Arch. f.\nikr. Anat., LXVIII, 215-251, 4 fig.) [33 b) — — Die Eikammer bei Nagern, Inseclivoren und Primaten. (Anat. Hefte, 2<= Abtli., XV, 530-580, 7 fig.) [Revue de la question. — M. Goldsmitii a) Doncaster (L.). — Spermatogenesis in the Ilive-Bee (Apis mellifica). (Anat. Anz., XXIX, 490-491, 5 fig.) [37 ''' ) — — On the maturation of the unfertilized Egg and the Fate of the Polar Bodies in the Tenthredinidae {Sowflies). (Q. Journ. Micr. Se, XLIX, 561- 589, 2 pi.) [Sera analysé dans le prochain volume a) Drago (U.). — Ricerche sull' « atlrazione » délie cellule sessuali. (Atti Ace. Catania, XIX, 44 pp.) [56 b) Sul reotropismo degli spermatozoi. (Ist. Zool. l'niv. Catania, 9 pp., 1 «g.) [57 Dubuisson (H.). — Contribution à l'étude du vitellus. (Arch. Zool. exp. [4], V, 153-402.) [49 Germanovert. — Le pollen, origine et transformation. (C. R. Ac. Se, CXLIII, 977-979.) [40 Grégoire (V.) et Deton (W.). — La spermatogénèse dans VOphryotrocha puerilis. (La Cellule, XXIIl, 435-440.) [ — A. Lécaillon. Hargitt (Ch. "W".). — The organisation and early development of the egg of Clava leptostyla Ag. (Biol. Bull., X, 207-232, 1 pi.) [32 Hempelmann. — Eibildung, Eireifung, und Befruchtung bei Saccocirrus. (Zool. Anz., XXX, 775-784, 19 fig.) [59 Hert-wig (R.). — Ueber Knospnng und Geschlechtsenlwickelung von llydra fusca. (Leipzig, Thieme, Festsclir. f. J. Rosentlial, 13-32.) [Voir ch. W Ikeda (R.). — Ueber das Epithel ini Nebenhoden des Menschen. (Anat. Anz., XXIX, 1-14, 76-82, 1 pi., 8 fig.) [Voir ch. I II. - PRODUITS SEXUELS. — FECONDATIO^i. 27 Ikeno (S.). — Zur Frage nach der Homologie dev Blepharoplaslen. (Flora, XCVI, 538-542.) [46 Janicki (C. von). — Ueùer Ursprung und Bedeutiing der Amphimixis, (Biol. Centralbl., XXVI, 769-854.) [53 Koernicke (M.). — Zentrosomen bei Angiospermen? Zugleich ein Beilrag zur Keiinliiisi der generativen Elemente im PoUenscIdauch. (Flora, XCYI^ 501-522, I pi.) [44 Kuckiick (M.). — Ueber die Ursache der Reifeleihmgen und den Charnkter der Polkurper. (Anat. Anz., XXIX, n-^ 13-14, 12 pp., 12 fig.) [40 Kupel\vieser. — Versuche i'iher Enlivicldungserregimg und Membranblldung bei Seeigeleiern durch Molluskensperme. (Biol. Cbl., XXVI, 744-748.) [58 Laackmann. — Ungeschlechtliclie und geschlechtiiche Fortpflnnzung der Eintinnen. (Zool. Anz., XXX, 440-443.) [60 Lagerberg (T.). — Ueber die pràsynaplische uiid synaptische Entivickluiig der Kenie in den Embrgosackmutterzellen von Adoxn moschateUina. (Bota- niska Studien, Hommage à Kjellman, Upsal. 80-88, 6 fig.) [47 Lams (H.). — Le corps vite/lin de Balbiani et la masse vitellogène dans l'oocgte de Hana temporaria. (Verh. Anat. Ges.. 20 Vers., 169-172.) [33 Liane-Claypon (J. G.). — On t/ie origin andlife-history of the interstitial cells of the ovary in t/ie liabbit. (Roy. Soc. Proceed., 514 B.) [35 Leclerc du Sablon. — Sur la reproduction du Figuier. (C. R. Ac. Se, CXLIII, 756-757.) [La spécialisation des deux sortes de fleurs n'est pas complète. Les fleurs à style court peuvent porter des graines tout aussi bien que les fleurs à style long, et nourrir en même temps le blastophage. — M. Gard Le-wis (C. E.). — The Emhryology and Development of fliccia lntescens and Hiccia crystallina. (Bot. Gazette, XLI, 109-138, 5 pi.) [44 a) Loeb (J.). — Versuche i'tber den cheniischen Character des Befruchtungs- vorgang. (Biochemisch. Zeitschr., I, 3, 183-206.) [53 b) — — Ueber die Ursachen der Gifligkeit einer reinen Chlornatriumlôsung und ihrer Entgiftung durch K und Ca. (Biochem. Zeitschr., II, 2, 81-110.) [54 c) Ueber die Hemmung der toxischen Wirkung hyperfonischer Losungen auf das Seeigelei durch Sauersto/fmangel und Cyankalium. (Arch. ges. PhysioL, CXIII, 487-511.) [54 d) — — Weitere Beobachtungen ilber den Einfluss der Befruchtung und der Zahl der Zellkerne auf die Sàurebildung im Ei. (Biochem. Zeitschr., II, 34-42. ) [55 Loisel (G.). — Contribution à l'étude des facteurs de la forme et de la fasci- culation des spermies dans le testicule. (Journ. Anat. PhysioL, XLII, 541-566, 9 fig., 2 pi.) ' [51 Marchai (Elle et Emile). — Recherches expérimentales sur la sexua- lité des spores chez les mousses dioïques. CSléni. C\. Se. Acad. roy. Belg., 2«sér., I.) [52 Marcus (H.). — Ei-und Samenreife bei Ascaris canis (Asc. myslax.). (Arch. Mikr. Anat., LXYIII, 441-490, 10 fig., 2 pi.) [43 28 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Maréchal (J.i. — Ueber die morphologische Entwickelunq der Chromosomen in Teleoslierei. (Anat. Anz., XXVII, 041-652, 27 fig.) [Sera analysé avec le travail in extenso Mayer. — Zur Kennfniss der Rhachis im Ov((riumund Ilodender Neniatoden. (Zool. Anz., XXX, 289-297, 6 fig.) [49 Me Gill (Caroline). — The Behaviar of Ihe NucleoU during Oor/enesis of the Drnqon-fly, irith Especial Référence to Synapsis. (Zool. Jahrb., Morph., XXIII, 207-230, 5 pi.) [34 Miyaké (K.)- — Ueber die Spermatozoiden von Ci/cas revoluta. (Ber. cl. deutsch Bot. Ges., XXIV, 78-83, I pi.) [52 Molle ( J. van). — La Spermiogénèse dans l'Ecureuil. (La Cellule, XXIII, 7-52.) [37 Montgomery (Th. H.). — Chromosomes in the Spermatogenesis of the Hemi- plera heteroptera. (Trans. Amer. Philos. Soc, N. S., XXI, III. 99-172.) [40 NoAvlin ("W. N.). — A Study of the Spermatogenesis of Coptocycla aiiri- chalcea and Coptocycla guttata, with espccial référence to the problem of sex détermination. (J. exp. Zool., III, 583-600, 2 pi.) [39 a) Nussbaum (H.). — Ueber den Einfluss der Jahreszeit, des Allers und der Erndhrting auf die Form der Hoden und Hodenzellen der Batrachier. (Arch. Mikr. Anat., LXVIIl, I-I2I, 7 pi.) [51 b) Fortgesetzte Untersuchungen iiber den EinfJnss des Ihingers auf die Entwickelung der munnlichen Geschlechtsorgane der Rana fusca. (Anat, Anz., XXIX, 315-310.) [Analysé avec le précédent Otte (H.). — Samenreifimg und Samenbildunr/ von Locusta viridissima. (Zool. Anz., XXX, 529-535, 750-754, 14 + 19 fig.) [44 Pantel ( J.) et Sinéty (R. de). — Les cellules de la lignée mâle chez le Noto- necta glauca. (La Cellule, XXIII, 89-303.) [36 Pearl (R.). — A biometrical study of conjugalion in Paramaecium,. (Roy. Soc. Proceed., 518 B.) " [60 Perriraz ( J.). — Origine des sphères directrices dans les cellules du sac em- bryonnaire. (Arch. des Se. phys. et nat., Genève, XXI, 338-340.) [45 Retzius (G.). — Ueber die Spermien der Fucaceen. (Arckiv for Botanik, V, 109 pp., 5 fig.) [47 Robertson (A.). — Récent work on the Réduction division in plants. (The New Phylologist, V, 9-17.) [Revue des travaux récents sur la division de réduction chez les végétaux. — M. Boubier Rubaschkin (W.). — Ueber die Verànderungen der Fier in den zugrunde- gehenden Graafschen Follikeln. (Anat. Hefle., XXXII, 255-278, 2 pi.) [49 Sainmont (G.). — Recherches relatives à rorganogènèse du testicule et de l'ovaire chez le chat. (Arch. Biol., XXII,' 71-162, 6 pL) [Sera analysé dans le prochain volume Schaffner (J. H.). — Chromosome réduction in the microsporocytes of Lilium tigrinum. (Bot. Gazette, XLI, 183-191, 2 pi.) [48 Schleip (W.). — Die Entwickelung der Chromosomen im Ei von Planaria gonocephale Dug. (Zool. Jahrb., Morph., XXIII, 357-380, 2 pi.) [34 a) Schreiner(A. und K. E.). — Xeue Studien iiber die Chromatinreifung der Gcschlechtszellen. I. Die Reifung der mihmlichen Geschlechtszellen von To- mopteris onisciformis Eschscholtz. (Arch. Biol., XXII, 1-69, 2 fig., 2 pi.) [42 II. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 29 b) Schreiner (A. uud K. B.). — Neue Studien ûber die Chromatinveifung dcv Geschlechtszellen. II. Die Reifung der mdnnlichen Geschlech(szellen von Sa- Inmnndra niaruloso (Laur.), Spinax niger (Bonap.) und Mgxine Glutinosa {L.). (Ibid., 419-402,4 pi.) [42 c) — — Neue Studien i'iber die Chromalinreifung der Geschlechtszellen, III. Die Reifung der Geschlechtszellen von Ophryotrocha puerilis Clprd.- Mecz. (Anat. Anz., XXIX, 465-479, 17 fig.) [42 Shreve(Forrest). — The development and anatomg of Sarraccnia purpurea. (Bot. Gazette, XLII, 107-126, 3 pi.) ' [48 Sjovall (Einar). — Ein Versuch. das Binnennetz von Golgi-Kopsch bei der Spermaio-iind Ovogenese zu homologisieren. (Anat. Anz., XXVIII, 561-579, 5 fig.) [31 Soulier (A.). — La fécondation chez la Serpule. (Arch. Zool. exp. [4], V. 405-489.) [58 a) Stevens (N. M.). — Studies in Spermatogenesis. II. A comparative Studg of the hétérochromosomes in certain species ofColeoptera, Hemiptera and Lepidoj>tera, wilh especial référence to sex détermination. (Publ. Car- negie Inst. Washington, 33-74, 8 pi.) [35 b) Studies on the germ cells of Aphids. (Publ. Carnegie Inst. Washing- ton. 19 pp., 4 pl.) ' [57 Struckmann (Ch.)- — Eibildung, Samenbildung und Befruchtung von Stron- gglus fdaria. (Zool. Jahrb., Anat., XXII, 577-623, 3 pl., 18 fig.) [31 Tellyesnicki (K.). — Die J^rklàrung einer histologischen Tâuschung der sogenannten Copulation der Spermien und der Sertolischen Elemenie. (Arch. f. mikr. Anat., LXVIII, 540-572, 1 pi.) [38 Tennent(D. H.) and Hogue (M. J.). —Studies on the development of the starfish egg. (J. exp. Zool., III, 517-541, 5 pi.) ' [59 Tischler (G.). — Heber die Entwickehing des Pollens und der Tapetenzellen bei Ribes-IIgbriden. (Jahrb. wiss. Bot., XLII, 545-577, 1 pi.) [46 Versluys. — Ueber die Ronjugation der Infusorien. (Biol. Centralbl., XXVI, 46-61, 2 fig.) [••• L. Mercier Villemin (F.). — Rayons X et activité générale. (C. R. Ac. Se; CXLII, 723- 725.) ■ [52 "Walker (C. G.) et Embleton (A. L.). .— On the origin of the Serloli or foot-cells of the testis. (Roy. Soc. Proceed., 522 B.) [35 Zweiger. — Die Spermatogenese von Forficula auricularia. (Zool. Anz., XXX, 220-226, 22 fig.) [39 Voir pp. 66, 69, 76, 83, 260 pour les renvois à ce chapitre. 1° Produits sexuels. a) Origine embryogénique. Allen. — L'origine des cellules sexuelles de Chrysemgs [V]. — Au stade de la gastrulation, alors que ni le tube nerveux, ni la chorde dorsale ne sont en- core formés, toutes les cellules contiennent encore des sphérules de vitellus; 30 L'ANNEE BIOLOGIQUE. c'est dans la région opposée à la moitié postérieure de l'embryon que se formeront les cellules sexuelles. Sur un embryon de 1™™,7, ces cellules for- ment des amas lâches, montrent des formes amiboïdes et émigrent vers rébauche de la glande sexuelle de chaque côté du mésentère. Plus tard elles perdent leurs prolongements, mais se distinguent toujours des cellules mé- , sodermiques par leur plus grande taille et la présence de grains de vitellus; elles occupent une grande étendue de l'embryon. Cette migration est très longue, les moyens par lesquels elle s'effectue sont difficiles à déterminer, mais elle est prouvée par l'examen de série de stades. Pendant tout ce temps il n'y a pas de multiplication de cellules. Dès la fin de la migration, de grands changements apparaissent; le noyau présente deux nucléoles; la chromatine s'épaissit; dans beaucoup de cellules se montre une sphère attractive ; le vitellus disparaît. Chez la femelle, on trouve de ces cellules dans le péritoine et dans les cordons sexuels; elles dégénèrent comme chez les mammifères, car les seuls restes des cordons trouvés dans un ovaire presque mùr consistent en petits tubes de cellules épithéliales continues avec les tubules du rete ovarii trouvés dans le mésovarium. Les cellules sexuelles primaire de l'ovaire deviennent les ovogonies, il n'y a aucune difticulté pour les reconnaître des cellules péritonéales, elles se divisent activement, et se présentent en paires et en grappes. Sur un embryon de 27""", ces ovogonies présentent un noyau irrégulier, en crois- sant, toujours garni d'une centrosphère; le même phénomène se voit pour les spermatogonies et ne semble pas être un signe précurseur de la divi- sion, ni de l'état de synapsis. 11 y a cependant de nombreuses cellules en synapsis. II se forme des nids d'ovogonies qui se détruisent et sont envahies par des cellules granuleuses provenant des cellules péritonéales; il arrive fréquemment aussi qu'un noyau se divise plusieurs fois sans que le proto- plasme se divise; dans ce cas tous dégénèrent sauf un. Les différences entre l'ovaire et le testicule sont les suivantes : dans l'ovaire les cordons sexuels sont beaucoup plus minces et sont attachés au péritoine par une base plus large. Les ovogonies sont plus nombreuses dans le péritoine que dans les cordons, c'est le contraire qui a lieu pour les spermatogonies. Les cordons sexuels se détachent de bonne heure du péritoine pour l'ovaire, ils y restent attachés jus([u'après l'éclosion pour les spermatozoïdes. Chez les mâles, de très nombreuses cellules sexuelles restent dans le péritoine; elles dégénè- rent vraisemblablement, car on ne peut admettre qu'elles traversent l'albu- ginée. Les tubes séminifères sont composés de deux ordres de cellules : spermatogonies dérivées des cellules sexuelles primitives et cellules végéta- tives dérivées du péritoine. Dans tout le développement, on peut distinguer facilement ces deux espèces de cellules; les spermatogonies se reconnaissent à leur grande taille, à leur corps cellulaire sphérique, à leur noyau arrondi ; les végétatives ont un aspect syncytial, les noyaux sont plus petits, ovales ou triangulaires. Plus tard, par suite de divisions actives, les noyaux des sper- matogonies diminuent de taille, mais ces cellules se reconnaissent toujours. A. étudie aussi la préspermatogénèse. Pour lui, il n'y a aucune preuve "de dégénérescence complète de tous les éléments chez Chrysemys. On peut trouver des dégénérescences à tous les stades, mais il n'y en a pas partout, et les normales sont même en majorité. 11 n'admet donc pas que toutes les spermatogonies jeunes disparaîtraient pour être remplacées par les cellules végétatives. A aucun moment, il n'a observé de liens de passage, entre les cellules végétatives et les s])ermatogonies, et cliez l'adulte, il reste toujours en hiver des spermatogonies dans les parois des tubes, qui, après un long repos refont des spermatocytes au printemps. La ressemblance entre les ovo- H. _ PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 31 gonics et les spermatogonies existe (Uiine façon remarquable non seulement chez l'embryon, mais aussi chez l'adulte. — A. Guieysse-Pellissiek. Sjovall (Einar). — Essai pour établir les homologies du réseau interne ds Golgi-Kopsch dans la sperniator/énèsf et l'ovo'jénése. — S. vient de publier une méthode de réaction noire qui lui a permis de décrire le réseau interne de GoLGi-KûPSCii dans les cellules ganglionnaires spinales, de constater qu'il est formé d'une matière myélinogène. Appliquant cette méthode à l'étude d'autres cellules, il a pu y observer le même réseau et voir qu'il affecte des relations précises avec les corpuscules centraux. 11 a été ainsi amené à rechercher dans les éléments spermatiques et ovulaires une formation analogue au réseau interne des autres cellules. Voici les résultats qu'il a obtenus. Il y a dans les cellules germinatives une formation homologue au réseau interne des cellules somatiques. Dans les cellules testiculaires elle est située au dé- but à la périphérie de l'idiozome, et s'isole ensuite pour devenir le « reste de l'idiozome ». Dans les jeunes ovocytes elle correspond à la couclie vitellogène qui entoure le noyau de Balbiani ou idiozome, et que Van der Stricht a étudiée, et en se désagrégeant elle forme une zone périphérique dans le plasma des grands ovocytes. Cesréseaux, étant identiques aux « centrophormies », celles- ci aux « capsules centrales » et à leurs « pseudochromosomes >, se relient par ces formes intermédiaires aux idiozomes. Mais on ne doit pas identifier le ré- seau interne des cellules séminales et ovulaires à l'idiozome et au corps de Balbiani. puisqu'il n'en est que la partie périphérique. Le réseau n'a rien à faire non plus avec les mitochondries. bien que Heidenhain ait prétendu que les capsules centrales des spermatocytes sont formées de mitochondries, et que la couche vitellogène des ovocytes contienne, d'après Van der Stricht, les mitochondries de ces éléments. — A. Prenant. Struckmann (Chr.). — Formation de l'œuf et du spermatozoïde, et fécondation de Strongylus fdaria. — Dans les spermatogonies et les oogonies, il y a 12 chromosomes. Ceux-ci, dans la région correspondant à la fin de la zone de croissance, se disposent on 6 bâtonnets doubles qui, plus tard, par étranglement transversal, se transforment en tétrades représentant des chromosomes bivalents. Ces tétrades sont inégales, car on en distingue deux grandes, deux moyennes et deux petites. A la l""*^ division de maturation, les 6 tétrades se fendent transversalement et donnent naissance à 12dyades; il y a division réductionnelle. La 2^ division de maturation est, au contraire, équationnelle. Le spermatozo'ide, après son entrée dans l'œuf, reste à la périphérie de celui-ci, de sorte que le pronucléus mâle reste également pé- riphérique, jusqu'au moment où il va au centre d'e l'œuf, lors de la formation du premier fuseau de segmentation [(î, 2 aj. — A. Lécaillon. Child (C. M.i. — Le développement des celhdes germinales aux dépéris de cellules somatiques différenciées chez Monieza [XII]. — C. a observé la trans- formation d'éléments musculaires en cellules germinales chez Monieza (Ces- tode). Il a remarqué que l'on trouvait de grandes cellules musculaires avant l'apparition des testicules dans la région centrale. Au moment de la transfor- mation du testicule, ces cellules présentent des phénomènes d'amitoseet des changements dans leur structure protoplasmique. Ces cellules deviennent des cellules testiculaires. C. n'a pu voir ce que devenait la fibre elle-même ; dans un seul cas, il l'a vue en dégénérescence. Toutes ces cellules ne se transforment pas en cellules testiculaires; de même, ces dernières cellules ne proviendraient pas toutes de cellules musculaires, mais aussi de petites cellules se divisant par amitose et se plaçant dans le testicule. Les éléments 32 L'ANNEE BIOLOGIQUE. • des ovaires proviendraient aussi de cellules parenchymateuses, mais sans participation de cellules musculaires. C. insiste sur le rôle considérable de î'amitose dans ces phénomènes. [La portée théorique de cette observation qui est unique est si considérable qu'on ne peut s'empêcher de se demander si l'auteur n'a pas été induit en erreur]. — A. Guieysse-Pellissier. = Ovogènèse. Hargitt (Ch. "W.). — L'ori/anisatinn el les premiers développements de l'œuf de Clava leploslijJa A;/. — Dans cette espèce, contrairement à ce que Harm a observé pour le Clava squamala, les œufs d'après H. dérivent de l'endoderme du pédoncule du gonophore ou de l'endoderme du polype très près de la base du gonophore. Celui-ci est très dégénéré, mais on peut encore trouver des rudiments de structure médusoïde. La nutrition des œufs se faitpar absorption directe de l'endoderme du spadice ou à un moindre degré de l'endoderme desparois du gonophore, mais iln"y a pas comme chez le C. squamata ingestion d'ovocytes supplémentaires. Un fait intéressant est l'hermaphrodisme de certains individus et peut-être de colonies, chez les- quels les gonophores renferment à la fois des œufs et des spermatozoïdes; le plus fréquemment une moitié du gonopliore renferme un œuf, l'autre des spermatozoïdes; quelquefois ceux-ci entourent l'œuf plus ou moins. H. a observé à un certain stade du développement l'apparition d'un pigment bleuâtre délicat qui augmente lorsque les œufs s'approchent de la maturité ; la pigmentation des œufs est moins intense chez les individus conservés en aquarium que chez les animaux fraîchement récoltés. Ce pigment se déve- loppe auprès du noyau situé à ce moment à la périphérie, puis il s'étend poiu' former plus tard une zone périphérique entourant l'œuf entier. Les granules pigmentaires sont d'abord très petits (Oji.,5) et atteignent plus tard 3 à 3[ji,5 ; H. pense que ce sont des substances protéiques anaboliques hau- tement nutritives [XIV, 1°. Vl- A la maturation la membrane du noyau disparaît et en même temps il y a une dissolution évidente du réseau de ohromatine qui n'est pas accom- pagnée par la formation de chromosomes; il y a en quelque sorte à ce stade dissémination de la chromatine et peut-être d'autre substance nucléaire dans le cytoplasme. Le nucléole émigré dans le cytoplasme et disparaît peu à peu probablement par assimilation, après avoir montré des degrés divers de vacuolisation. Dans un petit nombre de cas on peut voir des formations qui semblent être des corpuscules polaires, mais il est impossible de distinguer l'existence de mitoses. A l'état vivant ces corps sont observables pendant peu de temps et sont probablement résorbés. En raison de ces faits H. tend à admettre que dans ce cas il n'y aurait pas émission réelle de globules polaires. La segmentation est plus ou moins irrégulière et indéterminée, parfois le noyau de l'œuf se multiplie sans qu'il y ait trace de segmentation cytoplasmiquc. Jusqu'au stade de soixante cellules on ne peut pas trouver de mitoses, tandis qu'après ce stade et pendant la formation de l'embryon il en existe d'abondantes. Dans les premières phases du développement la substance chromatique éparpillée dans le cytoplasme pendant la maturation, s'agrège sous la forme de masses irrégulières occupant le centre des cel- lules. Celles-ci présentent en général une forme allongée et semblent se diviser par amitose. L'activité nucléaire au début ditfère donc beaucoup des formes ordinaires de la mitose et, somme toute, H. arrive aux conclusions de certains auteurs et en particulier de Child ; celui-ci exprime l'opinion que les recherches futures montreront probablement que I'amitose est au n. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATIOX. 33 moins aussi importante dans la vie cellulaire que la mitose [I, 3 ji; V]. — Armand Billard. Chuble iG. C.\ — La croissance de Voocyte chez l'Anlédon : étude mor- phologique du inélabolisme cellulaire [I, 2]. — Le nucléole est expulsé des sphérules dans le cytoplasme où ils diffusent en perdant leur forme. Le cytoplasme se liquifie et le nucléus du sérum forme une lentille concavo-con- vexe autour de la vésicule germinative, en passant à la périphérie de l'œuf, disparaissant et perdant sa faculté de se colorer. Le nucléus du jaune est une région du cytoplasme oii s'est diffusée la matière de rebut du nucléole. Aucune réaction entre la caryolymphe et la matière nucléolaire. Plus tard le nucléole grossit par l'activité de la chromatine qui se subdivise, se nour- rissant de la caryolymphe. La matière élaborée par celle-ci passe au jiucléole et surtout au cytoplasma. — H. ni: Varigny. a) Disse (J.). — L'accroissement de la chambre oculaire de la souris des champs. — Chez les Rongeurs, l'œuf se développe souvent dans un diverti- cule de la cavité utérine que l'on appelle chambre ovulaire. L'œuf en détruit l'épithélium par une sorte de pouvoir digestif d'une partie de l'ectoderme (trophoderme) si bien qu'il est bientôt entouré d'une cavité à paroi formée de cellules conjonctives épithélioïdes. Cette cavité s'accroît par l'activité de cel- lules géantes qui apparaissent d'abord dans la partie de la muqueuse la plus éloignée de la lumière utérine, au voisinage des vaisseaux sanguins. Elles ne se multiplient pas par division, mais par transformation de cellules déciduales, surtout au voisinage de la chambre ovulaire, à ses pôles méso- métrial (placentaires) et antimésométrial. Ces éléments agrandissent la lu- mière de la chambre ovulaire par phagocytose. — C. Ch.vmpv. Lams (H.). — Le corps vitellin de Balbiani et la masse vitellogène dans Voocyte de Rana temporaria. — La vésicule germinative de l'oocyte parcourt, pendant la période d'accroissement, le même cycle que celle des ovules des autres Vertébrés : le noyau a d'abord une chromatine pulvérulente, masse poussiéreuse qui se condense en un spirème serré; celui-ci s'accumule en une masse chromatique, le synapsis, situé au voisinage de la .sphère attrac- tive; le synapsis se dépelotonne et pousse dans tout le champ nucléaire des boyaux chromatiques ; ceux-ci se fendent longitudinalement, et quand le dé- doublement est achevé, le noyau renferme un système de petits filaments peu colorables, hérissés de pointes; un dernier stade est caractérisé par l'existence de chromosomes barbelés et plumeux et par celle de nucléoles nucléiniens qui ont réapparu. — Le cytoplasme, pendant la période d'accrois- sement, « s'enrichit en éléments deutoplasmi([ues de nature mitochon- driale » [?] ; le vitellus est élaboré sous la direction de la sphère attractive, c'est-à-dire- du corps vitellin de Balbiani. La sphère, qui surgit au voisinage du noyau dans une zone de protoplasma condensé, s'entoure de granulations mitochondriales, disposées en croissant d'abord, en anneau ensuite tout au- tour d'elle. Elle est alors devenue un corps vitellin, et l'amas mitochondrial qui l'environne e.st une masse vitellogène. Cette masse vitellogène annulaire s'ouvre en un U dont la concavité regarde le noyau et qui s'évase de plus en plus, s'amnicit et disparait. Le cytoplasme ovulaire est enrichi d'éléments deutoplasmiques résultant de la désagrégation de la masse vitellogène et se montre « bourré dans toute sa masse de mitochondries, chondromites et amas mitochondriaux ». [Comment le cytoplasme peut-il demeurer bourré de l'année biologique, XI. 1906. 3 34 L'ANNEE BIOLOGIQUE. mitochondries, alors que celles-ci ont servi ;i former le deutoplasme?] — A. Prenant. a) Cornes (S.). — Sur les rapports de la vésicifle germinal ive et de l'ooplasme dans les ooci/les de Serranus scriba. — C. étudie les relations entre la vési- cule germinative et l'ooplasme de l'œuf de Serranus scriba. Il montre que par une disposition temporaire de la membrane il se produit des échanges entre le noyau et le cytoplasme. La chromatine se' divise en deux portions, l'une nutritive va dans l'ooplasme servir à la production du vitelius, l'autre reste dans la vésicule germinative et se divise pendant la maturation. — C. Champy. Schleip ('Waldemar). — Le développeinent des chromosomes dans V(eul' de Planaria (jonocephala Dug. — Dans les oogonies il y a 16 chromosomes de longueur variée, qui se divisent longitudinalement. Dans le noyau au repos des oocytes on ne peut reconnaître de chromosomes distincts, mais à un moment donné il se produit des filaments (probablement 16) minces, de longueur variée, dont l'une des extrémités est tournée vers un même point. Ces filaments coï'respondent aux chromosomes des oogonies; ils se placent 2 par 2, donnant ainsi des doubles chromosomes dans lesquels même les microsomes semblent se correspondre 2 par 2. Puis les filaments doubles s'écartent davantage l'un de l'autre et se placent contre la membrane nu- cléaire. Rien ne prouve qu'une partie de la chromatine se dissolve partiel- lement ou soit expulsée dans le cytoplasma. — Les 8 chromosomes doubles du premier fuseau de direction dérivent des filaments doubles précédents et prennent une forme annulaire. Chaque chromosome se fissure longitudi- nalement, de sorte que chaque chromosome ressemble à une tétrade. Il y a donc deux divisions dont la première représente une division réductionnelle et la seconde une division équationnelle. Le nucléole ne présente pas de relation particulière avec la chromatine. Il émigré, du noyau dans le cyto- plasma, des corps dont la formation est due à un phénomène de sécrétion. — k. LÉCAILLON. Me Gill (Caroline). — Manière dont se comportent les nucléoles durant roogénèse des Libellulides, avec considération spéciale de la synapsis. — Les deux espèces étudiées sont Anax junius et Plathemis lydia. Les cellules germinatives présentent un cytoplasma granuleux, un double nucléole et des formations qui correspondent à des noyaux vitellins. Le double nucléole résulte de la condensation du spirème chromatique basophile autour du nucléole acidophile. Cette condensation serait comparable au stade synapsis dans la spermatogénèse. Pendant la période de croissance, chez Plathemis. des nucléoles acidophiles se forment dans la masse basophile et en sortent pour se dissoudre dans le suc nucléaire, puis se i^eprécipiter en un réticulum chromatique. Chez Anax, le nucléole basophile se déroule en un court spi- rème granuleux qui représente toute la chromatine de la cellule. Dans les stades ultérieurs, le spirème donne naissance à des granules chromatiques allant former, dans le nucléus, un réseau chromatique serré. — Les noyaux vitellins sont représentés par des masses granulaires situées contre la mem- brane nucléaire; ils se fragmenteiit ensuite en parties qui se répandent dans le cytoplasma. Les granules de ces masses se colorent comme la chro- matine. Me G. conclut que ces faits appuient l'opinion qiie, dans les noyaux au repos, le nucléole est très développé, tandis (pie la chromatine manque II. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION 35 ou est peu développée. Au temps de la mitose, le nucléole diminue ou dispa^ rait, parce que la chromatine est utilisée dans la formcition des chro;uosomes. — A. LÉCAILLON. l.ane-Claypon (J. E.). — Sur rorigine et révolution des cellules inlersti- tielles (le l' ovaire chez le lapin. — 1" Beaucoup de cellules germinales sont incluses dans le mésoblaste. La plupart se transforment jusqu'à un certain point, après quoi les unes passent par les processus nécessaires de l'ovogé- nèse, les autres se modifiant en cellules folliculaires ou en cellules inter- stitielles, ce qui est le cas surtout pour les cellules périphéri(iues, les centrales entrant plutôt dans la voie de l'ovogénèse. Les cellules interstitielles sont donc des ovules en puissance, capables de devenir des ovules si l'excitation requise est fournie. — 2° Cette excitation, la grossesse la donne : les cellules interstitielles grossissent beaucoup. Au 23'-' jour quelques-unes, séparées vers la périphérie, passent par les transformations nucléaires de l'ovogé- nèse et deviennent des ovules véritables. Chaque grossesse est donc une excitation à une nouvelle grossesse en fournissant de nouveaux ovules. — H. DE Vakionv. "Walker ^C. E.) et Embleton (A. L.). — Sur Vorigine des cellules de Sertoli du iesti:ule. — Certaines cellules non différenciées qui entourent les ovules mâles se différencient en lignes différentes : les luies deviennent les cellules auxquelles sont ;ittacliés les spermatozoïdes pendant un temps; d'autres forment les parois des tubules ou poches. Les cellules de Sertoli et les cellules des parois des tubules ont deux ancêtres immédiats communs. Si elles ne sont pas identiques à certaines phases dans la série des générations leucocytiques, elles dérivent des cellules qui étaient identiques deux ou trois générations auparavant. — H. de V.\rignv. = Spermatogénèse a) Stevens (N. M.). — Études de spermatogénèse. 2'"'^ Partie : étude compa- rative des hétérochromosomes dans certaines espèces de Coléoptères, Hémiptères et Lépidoptères, en rapport spécial avec la détermination du .sexe. — Chez 36 espèces de Coléoptères, les spermatocytes renferment des chromosomes, en nombre variable, parmi lesquels un couple formé d'un petit et d'un gros chromosome (hétérochromosome) ; chez 6 autres espèces, il y a un chromosome impair, qui pendant le stade de croissance se comporte comme le chromosome accessoire des Orthoptères. Chez les deux espèces de Lépidoptères examinés, il y a un couple d'hétérochromosomes, mais dont les deux membres sont de taille égale; enfin chez Aphrophora guadrangularis (Hémiptère), il y a à la fois une paire d'hétérochromosomes et un chromosome impair; de plus S. a trouvé aussi des hétérochromosomes dans certains stades des ovocytes d'^- plu^ophora. Les hétérochromosomes ou le chromosome impair des Coléoptères ont sou- vent des réactions tinctoriales légèrement différentes de celles des chromo- somes ordinaires; quand la paire est inégale, c'est le plus gros qui garde le mieux l'hématoxyline ferrique. Le nombre des chromosomes ordinaires va- rie de 16 à 40 chez les Coléoptères examinés. Lors des divisions, les éléments univalents de toutes les paires, égales ou inégales, se séparent dans la pre- mière mitose des spermatocytes et se divisent quantitativement dans la se- conde ; il y a donc une classe de spermatides qui renferment, en plus des 36 L'ANNEE BIOLOGIQUE. chromosomes normaux, le gros hétérochromosome, et une autre classe qui renferme le petit. — Le chromosome impair ne se divise pas dans la pre- mière division de maturation, mais va dans un des deux spermatocytes de 2me ordre: il se divise ensuite comme les autres chromosomes, de sorte qu'il y a deux classes de spermatides différant par la présence ou Tahsence de ce chromosome impair, qui se comporte en tout comme le gros hétéro- chromosome de la paire inégale. S. confirme les résultats obtenus antérieu- rement par lui et Wilson, sur la relation de ces chromosomes anormaux avec le sexe : dans les cellules somatiques des mâles, il y a soit une paire inégale d'hétérochromosomes, soit N — I chromosomes, tandis que dans les cellules somatiques des femelles, il y a soit une paire égale, soit N chromo- somes. Donc, un œuf fécondé par un spermatozoïde renfermant le petit hé- N térochromosome ou-^^ 1 chromosomes, donne un mâle, tandis qu'un œuf fécondé par un spermatozoïde ayant le gros hétérochromosome ou le chromo- some impair doit produire une femelle [IX]. Le travail de S., en outre, apporte lui fort appui à la théorie de l'individualité physiologique et morphologique des chromosomes (Boveri, Sutton, Moxtgomery), ainsi qu'à l'union des chromo- somes homologues paternels et maternels au stade synapsis, et leur sépa- ration lors de la maturation. — L. Cuénot. Pantel (J.) et Sinéty (R. de). — Les cellules de la lignée mâle chez le Nolonecla glaucn L. — Dans ce très important travail, les auteurs se sont adressés à une espèce où les spermatozoïdes atteignent et même dépassent la longueur extraordinaire de 12 millimètres. Sur bien des points, ainsi que P. et S. le déclarent eux-mêmes, les résultats de cette étude fort étendue de- mandent à être confirmés par de nouvelles recherches. P. et S. distinguent d'abord les spermatogonies I qui sont les cellules sexuelles primordiales et les spermatogonies II dont chacune donne naissance, par un nombre fixe et spécifique de divisions synchroniques. â toute la population cellulaire con- tenue dans un « cyste ». 11 y aurait parallélisme complet avec les phénomènes correspondants qui se produisent dans l'ovaire, les groupements cystiques de spermatogonies II étant homologues des « groupements germinaux » de l'ovogénèse. — Pendant la période d'accroissement, la chromatine se localise d'abord autour du nucléole en une caryosphère qui, plus tard, se résout en corpuscules chromatiques, le nucléole ne réapparaissant plus. La sphère attractive, formée d'un centriole entouré d'une masse achromophile et d'un « amas de pseudochromosomes appliqué contre le noyau », disparait également pendant la période en question. — Les auteurs décrivent ensuite les deux divisions de maturation. Au début il se forme soit II, soit 12 diplosomes qui dérivent des corpuscules chromatiques dont il est question plus haut. En outre il existe toujours un clu'omosome exceptionnel, plus massif que les autres, et jamais disposé endiplosome. 11 « semble » prendre part aux deux divisions de maturation. Le fuseau est « assez probablement » d'origine nu- cléaire, au moins en partie. La plasmodiérèse est précédée d'un allongement considérable du corps cellulaire. Pendant la période de transformation de la spermatide en spermatozoïde, il se produit d'abord une polarisation du premier de ces éléments, lequel perd sa condition de cellule isodiamétrale, son noyau montrant un pôle an- térieur occupé par l'ébauche procéphalique et un pôle postérieur occupé par l'ébauche périaxile. Tous les éléments du cyste s'orientent de la même ma- nière. Ces deux phénomènes dépendent directement des causes internes de 11. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 37 l'évolution spécifique. Très tôt après la polarisation survient la nutation de l'élément, qui comprend une apparence d'inclination, tenant au recul de l'ébauche procéphalique, et une apparence de redressement, due à son dé- placement en sens inverse. Le premier de ces mouvements est contemporain de l'allongement de la queue, le second annonce celui de l'ébauche procé- phalique et du noyau. La résorption de la vésicule nucléaire s'accomplit en deux temps : le premier fait disparaître presque soudainement les 4/5 ou même les 5/6 antérieurs de la vésicule fortement étirée, lorsque l'ébauche de la tête est déjà bien reconnaissable dans la partie restante ; le second se place à l'époque où cette ébauche est presque entièrement modelée, et consiste en ce qu'elle est enrobée c^ns un mouvement de descente de l;i substance pro- céphalique. Les auteurs s'étendent longuement sur les phénomènes nucléaires qui se produisent pendant la transformation de la spermatide et l'apparition des diverses parties entrant dans la constitution du spermatozo'ïde. Lorsque ce dernier est définitivement formé, il a l'aspect d'un très long filament atténué en pointe à ses deux extrémités, sans renflement indiquant la situation de la tète. Celle-ci devient visible seulement après coloration; elle a la forme d'une baguette chromatique enrobée dans la substance de l'armature pro- céphalique et n'affleure nulle part à la surface. L'armature procéphalique est une pyramide très aiguë, de structure homogène. Le cou « parait » re- présenté profondément par le blépharoplaste, situé immédiatement en arrière de la tête, et superficiellement par le collier qui entoure la base de l'arma- ture procéphalique. Le segment caudal comprend vme formation axile com- plexe (filament axile et filament de soutien) et une formation périphérique décomposable en gaine proprement dite et en substance de remplissage. — A. LÉCAILLON. a) Doncaster (L.). — Spermatogénèse chez l'abeille (Apis melli/ica). — D'accord avec Meves, D. a observé chez l'abeille 16 chromosomes ou plutôt 8 paires de chromosomes dans lespermatocyte de premier ordre. 11 y a une première ébauche de division ne donnant qu'un petit bourgeon de proto- plasma; ensuite un deuxième bourgeon contenant S chromosomes. Il n'y a donc dans ce noyau que des dyades, au lieu des tétrades normales. D. pense avec GiGiJO-Tos que s'il n'y a pas réduction au sens ordinaire c'est que chez le bourdon la première cellule germinale contient le nombre réduit de chromosomes, ainsi qu'on peut le supposer si cet animal provient d'un œuf non fécondé. — A. Guieysse-Pellissier. Molle (J.'Van). — La Spermiof/rnêse dans V Ecureuil. — Chez l'Ecureuil, la spermatide et les éléments qui en dérivent ont des dimensions remar- quables, de sorte que cette espèce est très favorable à l'étude de la spermio- génèse. D'après l'auteur, le spermatozoïde mùr est constitué par : une têle aplatie et incurvée qui représente le noyau cellulaire dont le réseau nu- cléaire n'est plus distinct ; un capuchon qui recouvre la partie supérieure de la tête et représente non pas la sphère attractive, mais une partie « or- ganisée par elle sous l'influence du noyau » et jouant im rôle nutritif vis-à- vis du spermatozo'ïde en formation; d'un cou qui « se dégage du pôle infé- rieur du noyau primitif » ; et d'une ciueue ayant un aspect homogène. Mais si l'on suit le développement de cette queue, on peut en réalité y distingxier: la pièce intercalaire, le filament axile, la manchette, la membrane cellulaire et Vanneau de Jensen. Sur beaucoup de points relatifs au développement des 38 L'ANNEE BIOLOGIQUE. diverses parties qu'il distingue dans le spermatozoïde, l'auteur se montre peu affirmatif, — A. Lécaillon. a) Bugnion (E.) et Popoff (N.). — La signification des faisceaux spermati- ques. — Les cellules germinales qui constituent les cordons séminifères se diffé- rencient dès l'époque fœtale en ovules mâles et en cellules folliculeuses. L'o- vule mâle donne lieu d'abord à des éléments semblables à lui et ensuite aux spermatogonies primordiales plongées avec les noyaux foUiculeux dans un même syncytium. Entrant en prolifération à l'époque spermatogénétique, la spermatogonie primordiale donne lieu à une plaque plurinucléée qui renferme dans un cytoplasme commun des noyaux spermatiques et des noyaux serto- liens. Subissant une dissociation partielle, la plaque plurinucléée forme des spermatogemmes typiques, avec un nombre de noyaux constants pour chaque espèce, qui se détachent successivement du syncytium pariétal, entraînant après elles les noyaux sertoliens correspondants. Les noyaux qui restent dans le syncytium après la séparation de la spermatogemme, continuent de proliférer, assurant ainsi la continuité de la fonction. La spermatogemme fournit un nombre de spermatogonies égal au nombre de ses noyaux ; les spermatogonies se transforment graduellement en spermatocytes, qui d'abord englobés dans un cytoplasme indivis, marquent bientôt leurs con- tours et deviennent des éléments cellulaires distincts. Le spermatocytc se divise une seule fois par cinèse et engendre deux spermatides. Le fait constaté chez les Mammifères comme chez le Triton et le Scyllium, que les cellules-filles issues de la cinèse des spermatocytes se transforment graduellement en spermatides, sans se diviser à nouveau, est en désac- cord avec les observations de Platner, Boveri. 0. Hektwig et autres. B. pense que la réduction chromatique peut se réaliser au moyen d'une seule cinèse. Le nombre des spermatides constituant le spermatoblaste ou faisceau spermatique est normalement de 16 ou 8 chez l'homme, de 16 chez la plupart des Mammifères ; peut-être y a-t-il toutefois des fais- ceaux plus forts, souvenir d'une phase ancestrale, et des faisceaux plus faibles, partiellement atrophiés. En somme, issue d'une cellule initiale unique, la lignée spermatique du Mammifère est, comme celle des animaux inférieurs, ime entité histologique propre qui, unie à la cellule nourricière correspondante, m.aintient sa continuité et son unité jusqu'à son développe- ment complet. — A. Weber. Tellyesnicki (K. i. — L'explication d'une illusion histologique : La soi- disant copulation des spermies et des cellides de Sertoli. — T. montre que l'arrangement des spermies n'est pas le résultat d'un tactisme, mais la con- séquence des mouvements cellulaires qui se produisent à la paroi des cana- licules séminifères. Les éléments de l'épitliélium séminal forment deux couches : 1" la couche des spermatocytes et des spermatogonies qui s'accroît ac- tivement; 2° la couche des spermatides et des spermies qui est passive. L'ac- croissement de la première couche a lieu entre les noyaux de Sertoli : il en résulte que ceux-ci se trouvent bientôt au fond d'une espèce de puits, ("e puits se trouve rempli par le liquide intercellulaire qui existe dans le cana- licule séminifère comme le liquide folliculeux dans le follicule de Graaf (T. montre bien que ce liquide est nécessaire, que sans lui il ne pourrait y avoir de lumière du canalicule). Les spermies sont donc mécaniquement re- poussées entre les masses de spermatogonies et spermatocytes et c'est ainsi que se forment les faisceaux. Reste à expliquer pourquoi les spermies sont toutes II. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 39 tournées dans le même sens. Ce phénomène est dû à la similitude de ces cel- lules avec des cellules flagellées qui tournent leur flagelle du côté de l'espace libre. Chez les anamniotes. on trouve des cystes dans lesquels, par leur développement naturel, les spermies ont la queue tournée vers le centre et la tête vers les noyaux folliculeux. Et la disposition qu'elles affectent chez les Vertébrés inférieurs s'explique par l'homologie des cellules de Sertoli avec les cellules folliculeuses. LCette homologie n'est d'ailleurs pas si certaine]. T. se livre ensuite à des homologies peut-être un peu hardies entre la cellule de Verson, les cellules folliculeuses. les cellules de Sertoli et toutes les variétés de cytophores. Il s'élève contre les idées de Browmann qui veut que les spermies se ran- gent par un tactisme et par leur activité propre. Pour T. les spermies ne se dirigent pas par elles-mêmes dans le testicule, mais leurs mouvements sont tous passifs. Ainsi jamais la pointe du faisceau de spermies ne descend plus bas que la couche des spermatides du stade précédent. Il explique aussi l'il- lusion d'accroissement du chandelier. II termine par cette réflexion, que l'on est bien trop souvent enclin à chercher les explications de phénomènes dans des causes mal connues et hypothétiques, alors qu'on pourrait les expliquer suftisariiment par des causes de toute simplicité. — C. ('iiampy. Zweiger (H.). — La spennator/r'nèse chez la Forftctila nuriculoria. — Dans la plupart des spermatogonies le nombre des chromosomes est de 26; un chromosome accessoire est presque constamment présent. Le proto- plasma, coloré par l'hématoxyline au fer de HEmENHAix, renferme, en outre des mitochondries et des chondromites, un corps particulier, fortement coloré, le mitosoma. Des deux divisions de maturation, la première est une division de réduction, la deuxième est une division équationnelle. Le chro- mosome accessoire prenant part à la division, toiites les spermatides possè- dent un nombre égal de chromosomes. L'auteur indique à la fin quelques stades de transformation d'une spermatide en un spermatozo'i'de. — F. Hen- NEGUV. b) BalloAviz (E.). — Sur lasyzygie des spermies de f)asypiis m'ilosus. — Les spermies de cet animal sont fréquemment accolées longitudinalement et deux à deux comme cela a été vu chez Di/slicns et Didelphus. Elles peuvent être accolées par trois, quatre ou davantage. — C. Champv. No-wlin ("W. N. ). — Elude de laspermatogénèse chez Coptocycla aurichalcea el Coj)lncycla guttala. surtout au point de vue du problème de la détermina- tion du sexe [IXJ. — Les recherclies de N. confirment celles faites par Stevens (1905) SUT Teneb7-io molitor. Dans les spermatogonies de Coptocy- cla aurichalcea, il y a vingt-deux chromosomes, dont un très petit et sphé- rique; les autres sont en V. La synapsis présente quelques détails parti- culiers. La première division de maturation est transversale (division de réduction), la deuxième longitudinale. Le couple d'idiochromosomes typi- ques se divisent, comme les autres, transversalement d'abord, longitudinale- ment ensuite ; les petits idiochromosomes passent dans une moitié des sper- matozoïdes, et les gros dans l'autre moitié. Les chromosomes présenteraient une individualité marquée dès le début de la prophase. — Chez Coptocycla rjuttala, les chromosomes sont au nombre de di.vhuit, dont un petit et sphé- rique. Pour le reste, elle se comporte comme l'espèce précédente. — D'après N., certains chromosomes jouent un rôle indiscutable dans la détermination 40 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. du sexe chez les Insectes. Il n'apporte cependant aucun détail nouveau dans la discussion de ce problème si complexe. — F. Henneguy. Montgomery (Th. H.). — Lea chromosomes dans la spermatogénèse des Hé- miptères hétévoptèr es. — Nous ne suivrons pas l'auteur dans ses descriptions cytologiques si minutieuses. Détachons seulement quelques remarques d'ordre général. Chez les animaux, le nombre de 34 chromosomes parait le plus fré- quent. Mais un individu peut avoir un nombre de chromosomes simple ou double, 2 ou 4, 24 ou 48, etc. De plus, égalité dans le nombre des chromoso- mes n'implique pas du tout une parenté. Mais on ne saurait dire si les diffé- rents nombres de chromosomes chez Ascaris, qui vont de 2 à 48, sont liés à des différences taxonomiques. Cependant l'auteur le pense et, pour lui, le nombre des chromosomes devrait être considéré comme un caractère géné- rique. — Marcel Hérubel. Germanovert. — Le pollen, origine et transformai ion. — L"auteur signale le parallélisme entre la péridie polycellulaire dans laquelle se développent les asques et le sac embryonnaire et les cellules-mères; entre la spore et le grain de pollen, leur germination, la marche du tube mycélienet du tube pol- linique. [Ce sont là des rapprochements déjà connus]. Il a constaté que l'urédospore du Phrngmidium speciosum parasite du Canna indica est sem- blable au grain de pollen de cette dernière plante. — M. G.vrd. (3) Phénomènes de maturation. Kuckuck (M.). — Sur la cause des divisions de rnaturationetsur le carac- tère des globules polaires. — Cette communication est un exposé très com- plet et très clair de la théorie modernisée de l'hermaphroditisme des noyaux sexuels (Minot, B.alfour, Van Beneoen). Le cas étudié par Fairchh.d, de l'Entomophtorée Basidiobolus ranarum. montre de toute évidence que les noyaux sexuels ne deviennent aptes à la fécondation qu"à la suite du rejet de glol)ules polaires; car c'est seulement alors que ces noyaux ont perdu leur nature hermaphrodite, le mâle, en expulsant un globule polaire femelle (électronégatif), la femelle, en rejetant un globule polaire mâle (élec- tropositif). On doit admettre que ce sont les noyaux (la chromatine) hérités des parents qui sont ainsi rejetés sous forme de globules polaires. Ainsi naissent, de cellules-mères mâles et femelles hermaphrodites, des cellules sexuelles à noyau mâle (d'origine paternelle) et d'autres à noyau femelle (d'origine ma- ternelle). Chaque cellule-mère séminale produit deux cellules séminales à noyau mâle, deux autres à noyau femelle. De chaque cellule-mère ovulaire naissent (en supposant que le premier globule polaire se divise) deux cellules à noyau femelle, deux autres à noyau mâle; l'une des cellules femelles, la plus grosse, est l'œuf. Le deuxième globule polaire est donc de nature mâle; aussi tandis que le pronucléus femelle de l'œuf est attiré par le pronucléus mâle du spermatozoïde, le noyau du deuxième globule polaire est repoussé par ce pronucléus mâle et se trouve à l'extrémité opposée du fuseau direc- teur. La deuxième division polaire est non pas seulement réductrice, mais ségrégative. K. donne une figure schématique montrant que la formation des tétrades, leur séparation en dyades, et dans ces dyades la séparation des chromosomes sont dues aux attractions et aux répulsions qui s'exercent entre chromosomes de nom contraire ou semblable. II. — PRODUITS SEXUELS. — FÉCONDATION. 41 Quelle est la cause de la division de maturation"? C'est l'inégalité d'énergie (c'est-à-dire de charge électrique des colloïdes nucléaires) qui existe entre ces deux noyaux (les deux cliromatines) sexuels dans la cellule-mère ovu- laire hermaphrodite et dans la cellule-mère mâle hermaphrodite. Tant que l'énergie des parties mâle et femelle du noyau est égale dans une cellule hermaphrodite, le noyau peut former par attraction de granules cytoplas- miques un noyau-fils nouveau. Mais (jue l'une des deux parties devienne assez pauvre en énergie pour ne plus attirer ces granules, cette partie affai- blie du noyau se sépare de celle qui a conservé l'énergie. C'est parce que c'est seulement le noyau sexuel mâle qui, dans la cellule-mère ovulaire, est pauvre en énergie, qu"il est expulsé, n'adhérant pour ainsi dire plus à la partie femelle, puisqu'il n'a presque plus de charge électrique. Ce qui prouve que le noyau de la cellule polaire est pauvre en énergie, c'est la faible (quantité de cytoplasme dont il réussit à s'entourer; conformément à la loi (le S.\CHS, MoRGA.v, Driescii et R. Hertwig de la relation de taille entre le noyau et le cytoplasme, le noyau polaire aussi gros que le pronucléus femelle devrait entraîner avec lui la moitié du cytoplasme ovulaire si sa charge électrique n'était pas diminuée. Mais d'où vient à son tour l'affaiblissement de l'énergie des collo'ides nu- cléaires du deuxième globule polaire? Il est dû à ce que chez un individu femelle, le noyau ovulaire femelle a dès le début une énergie dominante, d'où la détermination du sexe. [Cette explication paraîtra sans doute un peu de la nature de la virtus dormitiva]. La faiblesse par contre du noyau mâle dans la cellule-mère ovulaire et inversement celle du noyau femelle dans la cellule-mère séminale est la raison des divisions de maturation. Ces der- nières, à leur tour, sont la cause du besoin de fécondation qu'a l'œuf mûr, parce qu'après l'expulsion du deuxième globule polaire il ne reste dans l'oeuf mûr que le noyau sexuel femelle (d'origine maternelle) dont les colloïdes sont de même nature que ceux du cytoplasme (électro-négatifs) ; il en résulte l'absence de la membrane nucléaire, du nucléole [et les divisions des cellules somatiques?] de la « membrane vitelline » [?], dans l'œuf mûr mais non fécondé. La fécondation apporte dans l'œuf des ions électropositifs qui pro- duisent avec les éléments électronégatifs ovulaires : par neutralisation des ions négatifs delà couche vitelline superficielle, la formation de la « mem- brane vitelline » [?] ; par neutralisation des ions négatifs du noyau de l'œuf, la membrane nucléaire ; par attraction entre les granules électropositifs du noyau spermatique et le vitellus électronégatif, le nucléole et les astro- sphères. Comme les spermies renferment les unes de la substance nucléaire mâle (d'origine paternelle) fortement active, les autres de la substance nucléaire femelle (d'origine maternelle) faiblement active, ces spermies ne sont pas fonctionnantes au même degré. Les œufs mûrs qui ne contiennent que de la substance femelle ne peuvent s'unir qu'à des spermies à substance mâle, les seules capables de féconder les œufs. Mais une spermie à noyau femelle peut féconder un œuf mâle, un deuxième globule polaire (allusion au cas des Polyclades). En faveurde la nature double, tantôt mâle, tantôt femelle, des spermies, l'auteur fait valoir : 1° le dimorphisme des spermatozo'ïdes chez tous les animaux examinés jusqu'ici (0. Hertwio, Beard) [■?]; 2° la fa- culté de copulation entre les deux sortes de spermatozoïdes [1] ; 3" le fait que chez beaucoup d'organismes l'une des deux variétés de spermatozoïdes fé- conde seule l'œuf, chez Paludina les spermatozo'ïdes filiformes et non les vermiformes, chez Pijgœvo, les gros spermatozoïdes et non les petits. L'au- teur ajoute : les spermatozoïdes vermiformes se colorent avec l'éosine, la 42 L'ANNEE BIOLOGIQUE. fuchsine acide, c'est-à-dire avec des colloïdes [?] électropositifs et sont par conséquent électronégatifs comme le noyau de l'œuf mùr non fécondé ; aussi sont-ils repoussés par l'œuf: au contraire les spermatozoïdes filiformes colorables par des colloïdes négatifs [?] comme le bleu de méthylène, sont électropositifs, et par suite attirés par l'œuf électronégatif. En résumé, il n'y a d'autre œuf mâle que le deuxième globule polaire. Tous les œufs aptes à un développement et fécondables sont des œufs femelles, c'est-à-dire ne renfermant en eux que les tendances au développe- ment de caractères femelles. Tous les spermatozoïdes fécondants de Tœuf sont des cellules mâles, dont les noyaux ne contiennent que des tendances au développement de caractères mâles. — A. Prenant. v. c) Schreiner (A.K. et E.). — Nouvelles études sur la maturation chroma- tique des cellules sexuelles. III. La maturation des cellules sexuelles chez Ophryolrocha puerilis. — Les auteurs entreprennent l'étude de la réduction chvovaidiqvxe Q\\ez Ophryotrocha puerilis parce que les données de Korschelt sur cet objet ne s'accordent pas avec ce qu'on observe chez Tomopteris. La fissuration des chromosomes à la prophase de la première division réductrice s'observe chez le mâle comme chez lafemelIe.Pendantl'ovogénèse, après les divers changements cytoplasmiques qui marquent la période d'accroissement, on voit la chromatine se réunir en courts filaments très colorables qui pré- sentent une fissuration longitudinale. Après la dissolution de la membrane, se forme un fuseau cylindrique entre deux gros centrosomes munis de cen- trioles et le fuseau s'approche de la membrane cellulaire. A l'anapliase les chromosomes montrent de nouveau une division longitudinale. 11 n'y a pas quatre chromosomes dans les cellules somatiques comme le voulait KoR- II. — PRODUITS SEXUELS. — FECOXD.\TION. 43 SCHELT mais bien huit. S. explique l'erreur de Korschelt qui a vu les quatre chromosomes dans les spermatocytes de premier ordre et deux dans les spermatocytes de deuxième par l'accolement de ceux-ci. Il y a au contraire huit chromosomes somatiques et quatre chromosomes dans les cellules ré- duites. II fait rentrer les phénomènes de maturation de VOphryotrocha pue- n'iis dans le schéma hétérohoméotypique. Les deux divisions sont longitu- dinales. La première division est hétérotypique et réductrice puisqu'elle sépare les chromosomes différents, conjugués pendant la prophase; la deuxième est homéotypique. — C. Ciiampy. Mareus (H.). — Œuf et maturation séminale chez Ascaris Canis. —' M. étudie les phénomènes de maturation dans l'ovogénèse et la spermato- génèse , et les phénomènes qui se passent lors de l'union des pronucléi mâle et femelle. Dans la zone d'accroissement on trouve chez le mâle un spirème composé d'un filament où Ion perçoit une fissuration longitudi- nale. En s'enchevétrant. il forme le stade de synaps-is. Pendant cette période, il y a élimination do substance chromatique (trophochromatine) hors du noyau. Les chromosomes se développent aux dépens du filament précédem- ment peu chromatique, qui devient très chromatique. Ils se conjuguent bien- tôt par accolement longitudinal, formant des cliromosomes bivalents. Les deux divisions de maturation sont longitudinales. M. a vu. comme Brauer, le cenJ:rosome sortir du noyau où on peut l'apercevoir d'abord. Il semble y ren- trer après les deux divisions et on peut observer alors une disposition radiée du vitellus autour du noyau. Le corpuscule réfringent (Glanzkorper) se développe pendant la transformation de la spermatide en spermatozoïde aux dépens du corps vitellin qui se condense. Dans Tovogénèse la maturation se produit à peu près de la même façon. Le spermatozoïde amœboïde pénètre dans l'œuf non par son extrémité poin- tue, mais par son extrémité large; il n'y a pas perforation, mais bien plutôt digestion de la coque ovulaire. — Alors dans cette cellule, ancêtre éloignée des cellules séminales, il y a une nouvelle réduction du nombre des chromo- somes par un phénomène que M, nomme « conjonction » par opposition à la « conjugaison » ; les cln'omosomes s'unissent bout à bout et non pas longitu- dinalement. Ces chromosomes étant divisés en deux, il se forme ainsi des pseudo-tétrades. Il résulte de cela que l'une des divisions est une division réductrice, mais les faits n'indiquent pas laquelle est réductrice. M. montre que si l'on admet que c'est la première (préréduction de Montgo.mery, Lerat, Grégoire), il faut admettre que les particules représentatives paternelles et maternelles se trouvent toutes les unes dans un pronucléus, les autres dans un autre, ce qu'il considère comme peu satisfaisant. Si c'est au contraire la 2'' division qui est réductrice (postréduction de Goldsciimidt et Prandtl), un même pronucléus contient à la fois des particules maternelles et pater- nelles ; c'est pourquoi M. se prononce pour la postréduction. Ainsi les chromo- somes provenant des deux pronucléi subissent une conjonction dans les cel- lules présexuelles. Ils sont ainsi unis bout à bout. Ils restent constitués de cette façon à travers toutes les divisions somatiques et la I''^ division sper- matocytaire qui est équationnelle. La S"" division coupe transversalement le chromosome, et il en résulte que toute la chromatine provenant de mêmes grands-parents passe dans la même spermatide. Au contraire, cette sperma- tide contient à la fois de la chromatine paternelle et maternelle, à la fois aussi de la chromatine provenant des bisaïeuls. La chromatine provenant des tri- saïeuls est aussi répartie dans deux seulement des quatre spermatides, cette répartition étant effectuée par la S'' division spermatocytaire. 44 L'ANNEE BIOLOGIQUE. La conséquence serait qu'un zygote ne peut représenter à la fois des carac- tères de ses quatre grands-parents, c'est-à-dire qu'on ne peut ressembler à la fois à ses quatre aïeuls [XV]. — C. Champy. Otte (H.). — La maturation et la formation du spermatozoïde chez la Locusta viridissima. — Après chaque division des spermatogonies, les chromosomes se disposent de manière à former des territoires isolés ; ce fait montrerait que non seulement le chromosome accessoire, mais encore les cliromosomes ordinaires conserveraiçnt leur individualité à travers les divisions des sper- matogonies. Dans la première et la deuxième division de maturation les chromosomes se divisent transversalement; il n"y aurait pas de division de réduction véritable. Les mitochondries, disséminées dans le cytoplasma des spermatogonies, se réunissent dans les spermatocytes du l'^''' ordre en un corps mitochondrial qui, dans la première division de maturation, se répartit entre les deux cellules-filles. L'idiosome serait en rapport non pas avec le centrosome, comme on Fa prétendu, mais avec les éléments achromatiques du fuseau ; ce qui a été considéré comme le « reste » de l'idiosome est en réalité un dérivé des mitochondries. — La transformation de la spermatide en spermatozoïde se fait de la manière suivante : le corps mitochondrial se dispose autour du filament axiilaire et forme avec lui la portion médiane du spermatozoïde ; le noyau s'aplatit latéralement, et l'idiosome appliqué contre lui forme une sorte de calotte pointue à son extrémité antérieure ; le centro- some double forme la portion intermédiaire; enfin, le filament axile extra- cellulaire devient le fin filament terminal du spermatozoïde. — F. Henne- GUV. Lewis (C. E.). — Embryologie et développement des Riccia lutescens et Riccia cryst(dlina. — L'auteur étudie dans ses détails la formation de l'ar- chégone et des cellules-mères des spores, et celle de l'anthéridie et des an- thérozo'ïdes. Les petits corps qui apparaissent dans les cellules en voie de division de l'anthéridie sont considérés comme centrosomes. Ils ne dispa- raissent pas après la dernière division des cellules anthéridiales, mais de- meurent dans les cellules-mères des anthérozoïdes pour constituer chez ces derniers le blépharoplaste d'où proviennent les deux cils de l'anthérozo'ïde. — P. GuÉRIN. Koernicke (M.). — Y a-t-il des centrosomes chez les Angiospermes? et contribution à la connaissance des cléments générateurs dans le tube polli- nique. — K. réfute les observations faites en 1900 par Ch. Bernard sur les sphères attractives chez Lilium candidum, etc. Malgré l'emploi de toute es- pèce de méthodes de fixation et de coloration, même celle de Bernard lui- même, K. n'a pas réussi à retrouver des centrosomes. Les sacs embryon- naires de Liliiimlm ont bien montré dans certaines phases une quantité de nucléoles extranucléaires, mais aucun centrosome. K. observe que les fuseaux achromatiques ont leurs points d'attache polaires dans la membrane plas- mique même ; ils ne se terminent donc pas librement dans le cytoplasme. Bernard a peut-être pris pour des centrosomes ou bien des nucléoles extra- nucléaires ou bien certaines petites vacuoles pleines d'ime substance grasse ou huileuse. K. reproche surtout à Bernard de n'avoir pas suivi les centro- somes d'une division à l'autre; enfin K. n'a pas trouvé non plus de cen- trosomes dans les cellules-mères du pollen^ où les fuseaux ont même attache que dans les cellules-mères du sac embryonnaire. En résumé, les centrosomes II. - PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 45 existent bien réellement chez les plantes inférieures et chez les animaux, mais ils commencent déjà à disparaître peu à peu chez les Hépati(^ues, pour disparaître tout à fait chez les végétaux supérieurs. — K. répond encore ])ar la négative à la question de savoir si les deux noyaux générateurs du tube pollinique ont un plasma distinct. — M. Boibiku. Chodat (R.) et Sprecher (A.). — L'on'};î)ie du sac embryonnaire de Ginkgo biloba. — La fleur du Ginkgo naît de bonne heure comme une petite protubérance, sans chlorophylle; au sommet se forme une dépression et, latéralement, se produisent deux renflements qui sont peut-être des feuilles réduites. Sur chacun de ces renflements naît un ovule dont le tégument et le nucelle se développent simultanément. Au mois de mars, le tégument a entouré le nucelle, ne laissant au sommet qu'une ouverture bilabiale : le micropyle. Les cellules du nucelle sont disposées en séries verticales. Au-dessous de' l'épiderme se produit une active division cellulaire qui refoule vers l'intérieur le futur tissu sporogène, lecjuel se forme au printemps et qui se distingue par ses cellules plus grandes et plus différenciées. Enfin, au sommet du nucelle une destruction de cellules laissera, vers le mois d'avril, une chambre polli- nique prête à recevoir le pollen. Au même moment on aperçoit dans le tissu sporogène des cellules à membranes épaissies, comme gélifiées, avec un gros noyau situé du côté de la chambre pollinique. Ce sont les cellules-mères du sac embryonnaire. Dans la seconde moitié du mois d'avril et au commen- cement de nuii, se forme le sac embryonnaire. 11 naît généralement de la cellule-fille la plus éloignée du micropyle ; cette cellule-fille grossit beau- coup, refoule les autres et se vacuolise. Le sac embryonnaire absorbe des quantités considérables de substances nutritives fournies par le tissu qiii l'entoure; au milieu de mai il est déjà très volumineux (diamètres 310 et 260 mm.). II présente plusieurs noyaux d'endosperme libres; puis avec l'agrandissement du sac, on remarque, tout autour de celui-ci, une zone de 4 à 6 couches de cellules à grands noyaux, c'est le tissu nutritif. En dehors de ce tissu, il y a des cellules écrasées, marquant bien la limite de l'arche- spore. Avec le développement de Tendosperme, il se forme à sa base une zone de cellules plus grandes, dont beaucoup renferment du tannin ; il y a même parfois une poche sécrétrice. Le développement du sac embryonnaire de Gingko rappelle beaucoup plus celui du tissu sporogène des Cycadacées que celui des Conifères. — M. Boubier. Perriraz (J.). — Origine des sphères directrices dans les cellules du sac embryonnaire. — Les plantes examinées ont été : Allium ursinum, Iris ger- manica, Narcissus radiifJorus, Galanthns nivaiis, Leiicojiim vernnm. Tidipa. Quelques nouveaux réactifs ont été employés. L'examen des cellules du sac embryonnaire des plantes précitées permet de constater qu'il reste, à l'inté- rieur des noyaux, deux sortes de nucléoles : 1° des nucléoles vacuolaires qui disparaissent en général pendant la mitose, pour servir de nourriture à la cellule; 2" des nucléoles pourvus de un ou deux eentrioles, mais sans va- cuoles. Quand la mitose commence, ces derniers se transportent aux pôles du noyau; la membrane subit un affaissement au fond duquel se produit une ouverture. Le nucléole, composé alors d'un centriolc (quelquefois deux) et d'une zone hyaline, s'engage dans ce canal et vient se placer dans une liosition telle qu'il servira ensuite de pôle au fuseau. Les filaments astériens de la sphère directrice prennent naissance, aux dépens du cytoplasma. dans une masse floue dont les éléments s'individualisent petit à petit. Leur origine 46 L'ANNEE BIOLOGIQUE. est complètement différente de celle des filaments du fuseau proprement dit. Pendant ce temps, le noyau nucléinien s'est scindé et l'ascension com- mence. Les anses chromatiques glissent le long des filaments du fuseau et sont attirées par les filaments astériens. Ce qui permet de le supposer, c'est qu'à la fin de la mitose, ces filaments sont contractés dans la partie avoi- sinant la sphère attractive. — La division terminée, les nucléoles se re- forment dans les noyaux-filles par disparition de l'aster, qui se dissout dans le cytoplasma. — La sphère directrice des cellules du sac embryonnaire a donc comme origine le nucléole, qui lui fournit le centrosome et la sphère attractive, le cytoplasma donnant naissance à l'aster. La division terminée, la sphère rentre dans les noyaux-filles pour y reformer le nucléole. — M. BOUBIER. Tischler (G.). — Sur le développement du jiolh'n et des cellules du tapis chez les hybrides de Biljes [XV, c, o]. — T. a suivi avec soin le développemçnt des hybrides de Bihes, et essayé de déterminer la cause de leur stérilité. Le nombre des chromosomes des espèces de Hibes qu'il a étudiées est de 16 et de 8, après réduction. La division hétérotypique est précédée d'un stade synap- sis, au début duquel se produit une fusion des deux filaments parallèles; plus tard se produit un clivage du filament épaissi. La manière dont sont accouplées les deux moitiés des chromosomes bivalents est variable. La division hétérotypique est une véritable division réductionnelle et la division homotypique une division équationnelle. Chez les hybrides, les divisions sont normales comme chez les parents étudiés, lUbes sanquineum; la cause de la stérilité ne doit pas être attribuée à la disposition de la chromatine ; il faut plutôt la chercher dans la pauvreté des cellules en protoplasma, pauvreté qui est une conséquence d'une mauvaise nutrition; on n'y observe jamais la sortie d'un tube poUinique. Les cellules du tapis présentent au début des mi- toses pures, mais plus tard il s'y produit de nombreuses amitoses. On peut y noter aussi des fusions de noyaux manifestées par le nombre des noyaux qui devient double. — F. PÉciiorTKE. Ikeno (S.). — La question de l'/bomologie des blèpharoplasles. — Miyaké étudiant en 1905 la spermatogénèse chez diverses hépatiques, comme 3Iar- rhantia, Fegatella, Peliia, Makinoa, Aneura, n'a pu voir les centrosomes dans aucune des divisions successives des anthéridies, ce qui est en opposi- tion avec les observations publiées en 1903 par I. sur la spermatogénèse de Marchantia polymorpha. Dans le présent travail, I. maintient l'exactitude de ses précédents résultats et appelle à son appui les récentes observations de Le-wis (Voir p. 44) sur quelques espèces de Ricria, où cet auteur a vu des centrosomes. Ces corps y disparaissent à la fin de chaque division nu- cléaire, sauf à la dernière, oîi ils persistent et jouent le rôle de blépharo- plastes. BoLLETER (1905) n'a pas vu de centrosomes dans les divisions nu- cléaires des anthéridies de Fegatella conica, mais il dit lui-même que cela tient peut-être au mode de fixation employé (alcool). Ce travail en tout cas appuie les observations négatives de Miyaké. — Dans une étude sur Fos- sombronia, Humpiiheys observe que le blépharoplaste apparaît d'abord dans le cytoplasme des spermatides, où il joue sou rôle de blépharoplaste. On n'aperçoit pas ces corps dans les divisions nucléaires spermatogénétiques. Cela concorde tout à fait avec ce que I. observa en 1904 chez Pel/ia epiphylla et Makinoa crispata. — I. conclut que chez les hépatiques inférieures II. _ PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 47 » [Marcha ntia, Biccia) les centrosomes jouent, aussi bien leur rôle que le rôle de blépharoplastes ; au cours de la phylogénie de ces })lantes, ces corps abandonnent peu à peu leur première fonction pour se spécialiser dans la dernière et disparaissent alors de la place (pôles des fuseaux) où ils n'ont plus rien à faire. — Mottier (1904) dans ses recherches sur la spermatogénèse de Chara s'accorde avec I. relativement à la nature centrosomatique des cor- puscules trouvés dans les jeunes générations cellularires des anthéridies, mais il n'admet pas que ce soient les mêmes corps qui jouent le rôle de blépharoplastes au cours de la dernière division. Toutefois I. maintient leur identité. Mottier est d'avis que les blépharoplastes proviennent, dans les spermatides de Chara, de la membrane plasmique du cytoplasma, ce qui concorde avec les dires de Strasburger i1900) sur les blépharoplastes des zoospores de Chlorophycées, tandis que Schaudinn les voit venir du noyau chez quelques Flagellés. — De tout cela, I. conclut que tous les « blé- pharoplastes » ne sont pas des corps homologues et que Ton pourrait dis- tinguer trois catégories de ces corps : I'^ Bléphar'oplastes centrosomaliques , d'origine soit onto-, soit phylogénétiquement centrosomatique : Myxomy- cètes, Hépatiques, Cryptogames vasculaires , Gymnospermes. — 2" Blépha- roplastes plasmodermiques : Chara, quelques Cldorophycées. — 3" Blépharo- plastes nucléaires : chez quelques Flagellés seulement. — M. Boubier. Retzius (G.). — Sur les anlhérozo'ides des Fttcacées. — R. a étudié les an- thérozoïdes des Fucacées pour les comparer aux spermatozoïdes de certains groupes d'Invertébrés dont il avait précisé l'organisation intime. II avait en effet signalé dans les spermatozoïdes des Polychètes, des Amphineures, des Lamellibranches et des Gastéropodes inférieurs, à la base de la tête un groupe de 4 à 5 grains, rarement plus, régulièrement disposés en cercle, au niveau de l'insertion du filament caudal, et qu'il avait rapproché du Nebenkern. Reproduisant dans- son Mémoire les travaux et les figures de Guignard, il donne des diverses parties de l'anthérozoïde de Fucus une autre interpré- tation qui ferait de cet anthérozoïde l'homologue des spermatozo'ides des In- vertébrés. Le corps décrit par Guignard et d'autres auteurs comme un noyau et situé dans la portion piriforme, n'est pas un noyau, mais un amas de qua- tre corpuscules comparable au Nebenkern ; c'est le corps protoplasmique qui représenterait le vrai noyau, entouré d'une faible couche protoplasmique, dans laquelle se trouve le point oculaire ou chromatophore. Ces recherches ont besoin d'être confirmées. — F. Peciioutre. Lagerberg (T.). — Sur le développement présynajilique.du noyau dans les cellules-mères du sac embryonnaire d'Adoxa moschatelUna. — L. a étudié les phénomènes qui se produisent dans le noyau des cellules-mères du sac em- bryonnaire à.Adoxa depuis l'état de repos jusqu'à stade synapsis. A l'état de repos, la chromatine est dissociée en une quantité de granulations assez régulièrement réparties. La substance acln*omatique est peu apparente. Bientôt l'on voit les granulations se rassembler en groupes plus ou moins dis- tincts et la linine forme progressivement un réseau. Les assemblages de chro- matine changent alors d'aspect et forment des corps fortement colorés repor- tés aux noeuds du réseau de linine. Ces amas indiquent une fusion des grains de chromatine qui est progressive. La numération de ces amas ou gamosomes se produit le long du réseau et produit les chromosomes définitifs, bivalents. Après se produit le stade synapsis. — F. Péchoutre. 48 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Chamberlain (C. J.)- — L'ovule et le gamélophyte femelle du Didon edule. — Cette Cycadée mexicaine, de 1 mètre à 1"\50 de hauteur, peut vivre jusqu'à mille ans ou plus. Les cônes à ovules sont très gros et pèsent communément 5 kilogrammes. Ils consistent en nombreux carpelles rappe- lant l'aspect de feuilles comme dans les Ci/cas, et portant chacun deux ovu- les. Le tégument de ces derniers est formé de trois assises : une assise sclé- reuse médiane entre deux assises charnues. L'assise charnue externe représente probablement le tégument ovulaire externe. A la partie supé- rieure, sur une faible portion, le nucelle n'adhère pas aux téguments de l'ovule. Dans le nucelle il existe une chambre pollinique. 11 se forme jus- qu'à 10 archégones, mais 4 à 5 le plus souvent, chacun avec un col à deux cellules et un noyau du canal. Le noyau de l'oosphère se nourrit d'abord à la façon ordinaire, mais plus tard la nutrition se fait grâce à la formation de saillies haustoriales dans l'assise externe de l'endosperme. Le noyau de l'oosphère, le plus gros que l'on connaisse actuellement chez les plantes, con- tient 12 chromosomes. — P. Guérin. a) Béer (R.). — Sur le développement des spores d'IIelminthostachys zeyln- nica. — Le plasmode du tapis serait le centre d'activités métaboliques où s'élaborerait une substance employée, directement ou indirectement, à la croissance de la membrane de la spore. — P. Guéhin. Shreve (Forresti, — Développement et anatomie du Sarracenia pur- purea. — Dans l'anthère, le tapis comprend deux rangées de cellules binu- cléées. Le nombre réduit des chromosomes est de 12. Dans l'ovule, qui est unitégumcnté, il n'y a qu'une seule cellule privilégiée qui est la cellule-mère primordiale du sac embryonnaire. 11 n'y a pas de calotte. La cellule-mère primordiale se divise en quatre cellules-mères secondaires dont l'inférieure donne le sac embryonnaire qui n'offre rien de particulier. Les deux noyaux polaires se fusionnent et l'albumen peut déjà comprendre huit cellules avant la fusion complète du noyau mâle et de .celui de l'oosphère. La fécon- dation ne présente pas de particularités. L'albumen est rempli d'aleurone. Les cotylédons fonctionnent comme suçoirs pendant la germination et survivent comme feuilles vertes. — P. Guérin. Schalfner (J. H.). — Réduction chromatique dans les cellides-mères du pollen de Lilium tigrinum. — Le filament chromatique se divise en 12 seg- ments. Les chromosomes de la seconde division semblent représenter les chromosomes-tilles de la première division. La division des chromosomes dans la seconde division nucléaire est longitudinale. — P. Guérin. h) Béer (R.). — Sur le développement des spores de Riccia glauca. — Les cellules-mères des spores sont d'abord séparées par des membranes extrê- mement délicates dans lesquelles on ne peut déceler la présence de cellu- lose, et sur lesquelles se déposent dans la suite des couches offrant les réac- tions celluloso-pectiques. La couche moyenne devient plus ou moins mucila- gineuse. Un long spirème bien net se présente à la prophase de la division de la cellule-mère, et qui diffère radicalement du court filament décrit et figuré par Lewis dans Riccia crystallina. Le nombre réduit des chromo- somes est de 7 ou 8. En dedans de deux membranes cutinisées, l'endospore II. - PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 4'.» (pectose et cellulose) se forme en dernier lieu, et est souvent séparée de la deuxième membrane par une bande de substance brune. B. compare les résultats de ses rechercbes avec ceux de Garber sur Riccia natans et de Le-wis sur fi. crt/sUcUina. — P. Guérln. y) Structure des produits mûrs. Mayer (A.). — Sur le rachis dans l'ovaire et le testicule des Nématodcs. — Dans des coupes transversales de l'ovaire de l'Ascaris mégalo cep h nia et de YAsc. lumbricoides on trouve parfois, au milieu du protoplasma alvéolaire du « rachis », un, deux, ou même trois noyaux, à nucléole fortement colorable, et dont la taille est à peu près celle des noyaux des oocytes. L'examen des coupes longitudinales montre que ces noyaux ne sont pas localisés dans des endroits déterminés ; ils sont irrégulièrement disséminés et, le plus sou- vent, fort espacés. Sur des coupes du testicule, surtout celles des tubes les plus fins, on trouve également dans le rachis des noyaux, nucléoles, beau- coup plus petits que ceux des spermatogonies. L'auteur n'est pas fixé sur Forigine de ces noyaux lachidiens; certains faits semblent prouver qu'ils ont une origine commune avec celle des noyaux des oogonies, voire des sperma- togonies. Leur rôle n'a pas pu être élucidé non plus ; ils paraissent ne pas participer à la nutrition des cellules sexuelles. — F. Henneguy. Rubaschkin ("W.). — Transformations des œufs dans les follicules atré- tiques. — Les figures caryocinétiques observées dans les œufs atrophiques ne sont pas en rapport avec un début de segmentation, mais correspondent à la formation de globules polaires. Les œufs appartenant à des follicules qui subissent des phénomènes d'involution, lorsqu'ils sont surpris par les pro- cessus atrophiques au moment de l'émission des globules polaires, présen- tent des anomalies dans la terminaison de ce phénomène. Il y a destruction de chromosomes et formation de plusieurs noyaux dans l'œuf. Le sectionne- ment ultérieur de l'œuf en deux ou plusieurs parties n'est nullement un phénomène de parthénogenèse, mais simplement un processus de fragmen- tation peut-être d'ordre nécrotique. — A. Weber. Dubuisson (H.). — Contribution à l'étude du vitellus. — D. divise son travail en trois parties ; dans la première partie, il étudie la façon dont les élé- ments vitellins se forment; dans la seconde, la régression du vitellus dans les ovaires, et dans la troisième partie, il suit les transformations des élé- ments vitelhns dans le développement embryonnaire. — Chez les Oiseaux, la formation du vitellus est précédée d'une vacuolisation du cytoplasme qui progre,sse rapidement à partir d'une couche concentrique à la péripliérie de l'ovule, dans une direction centripète, et très lentement à partir de la même couche dans la direction centrifuge. Le dépôt du vitellus commence dans les vacuoles qui forment cette couche initiale, il chemine dans les deux sens, centripète et centrifuge, avec des vitesses différentes. Le noyau exercerait une action retardatrice sur la formation du vitellus dans le champ cytoplasmique qui est autour de lui. Dans le groupe des Reptiles, la forma- tion du vitellus obéit à quelques règles générales. Au début apparaît une zone génératrice assez éloignée de la périphérie, le vitellus se différencie à partir de celle-ci, dans les deux directions centrifuge et centripète. Un peu plus tard apparaît une deuxième zone génératrice légèrement subpériphé- rique. Dans ces deux premiers groupes, les plaquettes vitellines sont, en gé- néral, d'autant plus grandes qu'elles sont plus âgées. Ce fait est en partie l'année biologique, XI. 1906. 4 50 L'ANNEE BIOLOGIQUE. inexact chez les Batraciens. D. examine la question du noyau vitellin. Il pense que jusqu'à nouvel ordre l'existence du noyau vitellin n'est pas démontrée chez les Oiseaux, les Reptiles et les Batraciens. — D. étudie la dégénérescence des ovules chez de nombreux Vertébrés et différents In- vertébrés. Chez tous les Vertébrés les ovules dégénèrent sous l'influence des cellules de l'épithélium folliculaire qui les phagocytent. Ces. cellules émi- grent ensuite dans les vaisseaux sanguins et dans les lacunes du tissu con- jonctif voisin, où elles présentent une grande analogie avec les macrophages. Les polynucléaires et surtout les éosinophiles jouent un rôle accessoire dans cette phagocytose. Les macrophages ne semblent jouer aucun rôle. La conclusion générale de ce chapitre est la suivante : la dégénérescence des ovules est due à un processus phagocytaire produit pas les cellules qui le.s entourent immédiatement. — Chez les Oiseaux, les Reptiles et les Poissons. le processus qui préside à la digestion du vitellus est phagocytaire [XIV, 2'', s]. Au début de la formation du sac vitellin, il y a chez les Reptiles au moins trois régions pariétales. Plus tard, quand la paroi du sac vitellin forme des replis, les leucocytes contribuent à la nutrition de l'embryon. — L. Mercier. b) Cornes (S.). — Sur la structure et sur la constitution chimique de la zone pellucide de l'œuf de quelques Mammifères. — L'auteur a étudié l'œuf ovarien de la Taupe, de la Lapine, de la Chienne, de la Chatte, de la Brebis, de la Chèvre, de la Vache et de la Truie. La zone pellucide n'est pas, comme on l'admet généralement, un produit cuticulaire constitué par une couche unique et homogène ; elle renferme une couche interne continue ou discon- tinue, se colorant d'une façon plus intense que le reste et que les réactifs mi- crochimiques montrent riche en phosphore. Cette couche est constituée par des substances nutritives, élaborées par les cellules folliculaires, et qui sont utilisées par l'œuf pendant sa maturation. Ces substances phosphorées ap- partiennent très vraisemblablement au groupe des lécithines. La membrane pellucide des Mammifères est analogue, et chimiquement homologue, au jaune de l'œuf des Sauropsides, riche en lécithine, et constitue le deuto- plasma de l'œuf des Mammifères. Il est permis d'admettre que la zone pellu- cide doit avoir une fonction nutritive importante dans les premiers moments du développement embryonnaire de l'œuf, avant que celui-ci se mette en rapport avec la muqueuse utérine. — F. Henneguy. a) BallOTvitz (E.). — Sur la présence régulière des spermatozoïdes très hété- romorphes dans le sperme nmr de la grenouille, Bana muta Laur. — Les sper- matozoïdes de la grenouille ont, dans la règle, une tête longue, fine, effilée, suivie d'un fouet simple; le segment intermédiaire est assez long. B. a trouvé d'une façon constante, en outre de ces spermatozoïdes, d'autres, atypiques, qui diffèrent des premiers par la forme de la tête et par le mode de mouvements- La tête est arrondie ou ovalaire, quelque peu irrégulière, parfois entourée d'une couche deprotoplasma, elle se colore d'une façon plus intense que normalement. Ces spermatozoïdes aberrants présentent des mou- vements de propulsion en avant très vifs qui se produisent grâce aux batte- ments énergiques du fouet; parfois, il y a des mouvements circulaires; le sens de l'orientation peut changer brusquement, surtout vis-à-vis d'un obs- tacle. Ces mouvements, qui rappellent ceux d'un flagellé, persistent beaucoup plus longtemps que dans le cas de spermatozoïdes normaux. B. pense qu'il serait très intéressant d'isoler de ces spermatozoïdes atypiques, pour obtenir avec eux des fécondations. La Rana muta serait un sujet particulièrement II. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 51 favorable, vu l'abondance relative des spermatozoïdes liétéromorplies. — F. Hennecuy. Loisel (G.). —Forme et fasciculation des spermatozoïdes dans le testicule. — L'orientation, la forme et les modifications physico-chimiques des sper- matides sont sous la dépendance de l'activité de certaines cellules glandu- laires, en particulier des cellules de Sertoli. Des phénomènes de tactisme interviennent à des degrés divers dans la fasciculation des spermatozoïdes. Ce phénomène doit être encore favorisé par la production de substances ag- glutinantes, se faisant sous l'influence de la déshydratation des spermato- zoïdes et chez certains types par les phénomènes mécaniques résultant de la croissance et de la multiplication des autres groupes de spermatides voisins. — - A. Weber. Aimé (P.). — Les cellules interstitielles de l'ovaire chez le cheval. — Paral- lèlement à l'étude de cellules interstitielles du testicule par Bouin et Ancel, l'auteur a examiné celles de l'ovaire. Il y a, comme pour le testicule, une glande interstitielle fœtale d'abord, dégénérant vers la fin de la vie intra- utérine, ensuite une glande jeune, moins développée, apparaissant à la nais- sance et persistant jusqu'à la puberté. Mais, tandis que dans le testicule il apparaît une troisième glande interstitielle, définitive, rien d'équivalent n'existe dans l'ovaire. — M. Goldsmitii. a) Nussbaum (M.). — L'influence de Vârje, de la saison et de la nutrition sur la forme du testicule et des cellules testiculaires chez les Batraciens. — N. étudie d'abord les modifications macroscopiques du testicule. Chez les Anoures (^ona Fusca) le testicule ne se vide pas complètement au moment de la copulation. Les spermies restantes subissent une résorption. De juin à septembre le te-sticule augmente de taille. Dès septembre il commence à diminuer. Chez les Urodèles (Tritons), le testicule est composé de plusieurs zones et possède à ses extrémités antérieure et postérieure deux espèces de queues. Les changements de forme varient avec les espèces. Au moment où il va se vider, le testicule comprend deux bandes : l'une formée d'ampoules pleines, l'autre constituée par la queue antérieure (Lungenzipfel) et les ampoules au stade de multiplication. Plus tard on trouvera une bande de jeunes ampoules mûres et une bande d'ampoules vides. N. adopte pour l'étude histologique du testicule une terminologie bizarre. Les spermatogonies senties cellules en- tourées de noyaux folliculeux. [Elles équivalent par conséquent aux sperma- togonies de premier ordre dp Jann.sens]. II appelle spermatocytes toutes les cellules qui se multiplient dans un même cyste. [Ainsi ce sont à la fois les spermatogonies de 11*^ ordre et les spermatocytes de Jannsens; cette nomen- clature spéciale ne fait qu'embrouiller son exposé]. En automne le testicule de Triton cristatus est au début du stade de multiplication des spermato- gonies; cette multiplication produit des spermatocytes. Les spermatozoïdes mûrs de l'été précédent passent alors dans les canalirules efférents. En mai commence la période d'accroissement des .spermatocytes. Les divisions de maturation se produisent en juin et la spermiohistogénèse en juillet. La zone de multiplication est donc de grandeur variable et la zone de régénération n'entre en activité qu'au printemps. Chez Baiia fusca les spermatogonies se multiplient toute l'année avec ralentissement ou en août et une nouvelle accélération au moment de l'accouplement. Après l'accouplement il y a une période d'arrêt pendant laquelle les spermies restantes sont résorbées En- suite commence la formation en spermatocytes, la période d'accroissement 52 L-ANNEE BIOLOGIQUE. et de maturation se trouve en juin-juillet. La spermiohistogénèse a lieu de juillet à novembre. Dans le testicule des Urodèles, la régénération se fait à la fois dans le prolongement antérieur et dans les spermatogonies restant dans les ampoules [?]. Ce processus est inlermédiaire entre celui qu'on observe chez les Sélaciens où la régénération se fait exclusivement par une zone germinative et celui des Anoures où elle a lieu exclusivement par les sper- matogonies restant dans les ampoules. Enfin les Mammifères diffèrent des Anoures parce que la formation des spermies n'est pas cyclique mais que les stades sont mêlés. Le prolongement antérieur du testicule de Triton est formé par les spermatogonies de la zone régénératrice ; il diminue à mesure que les animaux vieillissent, alors que le prolongement postérieur s'accroît. Il étudie aussi l'influence de l'engraissement et de la faim sur l'évolution des testicules; il en conclut que l'évolution des testicules est indépendante de celle du reste de l'organisme et que chez l'animal affamé le te."-ticule se nourrit aux dépens des muscles et de la graisse du reste du corps. Il aborde ^nsuite la question importante de la signification des noyaux polymorphes. Il établit une distinction entre les noyaux polymorphes provenant de la fissu- ration de noyaux ronds et les noyaux mùriformes provenant de la division amitotique de noyaux mùriformes. Les premiers peuvent se développer en un spirème après être passés par le stade polymorphe ou dégénérer. Les noyaux mùriformes peuvent donner un spirème sans repasser par le stade noyau arrondi ou bien dégénérer. Les noyaux mùriformes se divisent par amitose et plus tard par mitose, une division directe peut donc être suivie de karyocinèse. Par de nouvelles expériences sur les modifications que subissent les testicules chez les animaux affamés, il confirme les premiers résultats : le testicule se nourrit aux dépens du reste du corps. — C. Champv. Villemin (F.). — Rayons X et activité cjéïK'rale [XIV, 2, j3]. — Des expé- riences ont été faites sur des cobayes pour étudier l'action des rayons X sur le testicule. Seul l'épithélium séminal est lésé par eux, tandis que la glande in- terstitielle reste intacte. Et comme, d'autre part, on voit que l'instinct sexuel et la morphologie dutractus génital ne subissent aucun changement, l'auteur en conclut à l'exactitude de la théorie de Bouin et Ancel. — M. Goldsmith. Miyaké (K.). — Sur les spermatozoïdes de Ci/cas revoluta. — Découverts par Ikenû en 1896, ces spermatozoïdes n'ont pas été observés par cet auteur .sur le vivant. M. s'est donc attaché à cette étudp. Les spermatozo'ides de Cycas ont la forme d'une sphère plus ou moins allongée en œuf à l'un des pôles; ils ressemblent à ceux de Zamia, ils sont seulement un peu plus pe- tits. Un ruban spirale et cilié entoure la moitié' environ du corps et fait de 5 1/2 à 6 tours, de droite à gauche. Le diamètre de ces spermatozoïdes varie de 180 à 210 [jl (Ikeno leur adonné de 160 à 170 [a, la différence est peut-être due à la fixation) ; ils contiennent de grands noyaux. Chaque tube pollinique contient deux spermatozoïdes unis l'un à l'autre et enveloppés d'une fine membrane générale. Quand ils -sont complètement mûrs, ils se séparent et se meuvent en avant en subissant un mouvement de rotation autour de l'axe ; ils peuvent avancer de 0,7"""^ par seconde, ce qui représente 3 1/2 fois la longueur du corps. Les recherches faites sur le chimiotactisme de ces spermatozoïdes sont restées sans résultat. — M. BOUBIER. Marchai (Elle et Emile). — Recherches expérimentales sur la sexualité des spolies chez les 77iousses dioïques. — Les spores d'une même capsule II. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 53 sont, au point de vue des caractères sexuels, hétérogènes. Ces spores sont unisexuées. Les unes, mâles, donnent naissance à un protonéma qui trans- met cette polarité sexuelle à tous les bourgeons qui eii dérivent. Les autres, femelles, ne produisent que des bourgeons femelles. — L'induction sexuelle se transmet fidèlement par l'intermédiaire du protonéma secondaire, dans les divers modes de propagation végétative de la plante sexifère. — L'ac- tion des facteurs du milieu, envisagée dans les limites d'une végétation, est incapable de modifier la polarité sexuelle du protonéma et celle des bour- geons qui en dérivent. — Chez les végétaux dioïquès envisagés, la division d'un même œuf fécondé fournit, en dernière analyse, des individus de sexe différent. — J. Chalon. 2. FÉCONDATION. a) Fécondation normale. Janickî (C. v.). — Orif/me et signifiealion de Vamplnmixie. — J. admet que l'action de la fécondation n'est pas épuisée avec la constitution de l'or- ganisme provenant de l'œuf fécondé. Se basant sur les phénomènes de réversion, d'hérédité discontinue et de séparation des caractères dans le sens mendélien, il pense que l'état produit par la fécondation se répercute sans s'affaiblir chez tous les descendants, à chaque acte de maturation ou de fé- condation. Aussi ces effets se totalisent-ils continuellement, c'est-à-dire que la complication de la cellule germinale en qualités héréditaires provenant de divers individus va en croissant sans cesse. L'amphimixie serait en rela- tion avec les phénomènes vitaux élémentaires, elle constituerait une néces- sité physiologique primitive. — L. Lalov. a) Loeb (J.). — Recherches sur le caractère chimique de la fécondation . — Ayant constaté dans des recherches publiées antérieurement que l'action maturative de NaOH sur les œufs de Lotlia et que l'action parthénogéni- sante des solutions hypertoniques sur les œufs d*bursins ne produisent leur effet qu'en présence de l'oxygène, l'auteur a recherché si l'oxygène libre n'était pas de même indispensable à la segmentation de Tœuf fécondé. Il a constaté qu'il en était effectivement ainsi et part de là pour avancer une in- terprétation non seulement de la fécondation, mais de la parthénogenèse expé- rimentale [III, |î].* La première consiste en un processus d'oxydations déter- miné par le spermatozo'ide et qui a pour résultat la formation de la membrane puis une formation de composés nucléiques aux dépens du cytoplasme, qui sont la condition préalable de la division du noyau. Dans la parthénogenèse expérimentale, il faut distinguer deux processus successifs que l'on doit pro- voquer successivement par des agents appropriés. Le premier est la forma- tion d'une membrane (par le moyen des acides gras univalents), qui a pour conséquence un processus d'oxydation dévoyé et aboutissant à la mort et à la désintégration de l'œuf; le second est l'orientation sur la bonne voie.de ces processus d'oxydation, par le moyen des solutions hypertoniques. [Ces conclusions ne paraissent guère légitimées par les prémisses. Que l'oxy- gène soit nécessaire à la fécondation et à la parthénogenèse, c'est là un fait banal : il y a longtemps que l'on sait qu'il est indispensable à tous les actes physiologiques de quelque intensité. Quant à dire que les solutions hyperto- niques servent à ramener dans la bonne voie des processus d'oxydation dé- voyés, c'est une explication que peu de personnes trouveront satisfaisante]. — - Y. Delage. 54 L'ANNEE BIOLOGIQUE. c) Loeb (J.). — Sur rinltibition de Vaction toxique des solulions hypertoni- (jiies surVœuf de l'oursin par l'absence d'oxygène et le cyanure de potassium. -^ Traductionjdes conclusions : 1° Les solutions hypertoniques déterminent, quand elles dépassent une certaine concentration, la cytolyse (cytolyse spec- trale) dans les œufs d'oursins. La limite inférieure de la concentration est d'environ 50 cmc d'eau de mer pour 40 ou 50 cmc d'une solution à 2 1/2 de NaCl. Il y a une action directe sur la structure de l'œuf par déshydratation. Cette sorte de cytolyse, loin d'être inhibée, est plutôt accélérée par la sous- traction d'oxygène et par le cyanure de potassium. — 2" Les solutions hypertoniques de concentration moindre produisent de même une action toxique mais qui ne se manifeste que quand les œufs sont reportés dans l'eau de mer normale. Cette action consiste en une segmentation anormale (segmentation bourgeonnante) aboutissant, quand les œufs sont restés trop longtemps dans la solution hypertonique, à une rapide désintégration de Tœuf (cytolyse noire). — 3" Cette action toxique de l'eau de mer ne se pro- duit que quand la solution hypertonique contient de l'oxygène libre et elle est empêchée (au moins pour un temps assez long) par la suppression de l'oxygène libre dans la solution hypertonique ou par l'addition à celle-ci d'un peu de cyanure de potassium. — 4'^ De petites quantités d'alcalis accélèrent cette action toxique: de petites quantités d'acides l'empêchent. Mais l'action inhibitrice des acides est faible, comparée à celle du cyanure de potassium ou de la soustraction d'oxygène. — 5° La soustraction d'oxygène ou l'addition de cyanure de potassium empêchent en même temps l'action parthénogéni- sante des solutions hypertoniques sur les œufs vierges. — 6° Ces faits joints à d'autres portent à se demander si la fécondation (excitation au développe- ment) ne consiste pas principalement en une accélération des processus d'oxydation, soit que les agents parthénogénisants introduisent (ou détermi- nent la formation) dans l'œuf d'oxydases, soit qu'ils débarrassent l'œuf de substances ou de conditions qui s'opposent à la formation ou à l'action de ces oxydases. — Yves Delage. b) Lioeb (J.). — Sur les Causes de la toxicité des solutions pures de NaCl et ^abolition de cette toxité par K et Ca. — Ce travail traite deux questions en grande partie indépendantes l'une de l'autre. La première, confoi^me au titre, comporte une question de fait et une explication passablement hypothé- tique. La question de fait est que les œufs sont tués par les solutions pures non seulement de NaCl mais de tous les autres chlorures alcalins, ce qui semble en contradiction avec le fait que les muscles conservent bien leurs propriétés dans les solutions pures de NaCl. Mais s'il en est ainsi pour le muscle au repos, il en est autrement pour le muscle en activité, par exemple pour le cœur qui cesse rapidement de se contracter dans les mêmes condi- tions. L'auteur remarque que la toxicité de NaCl est 4 fois plus grande pour les œufs fécondés que pour les œufs vierges et en conclut que, dans ce cas comme dans celui du muscle en activité, la chose tient à ce que les oxyda- tions sont beaucoup plus énergiques que dans l'œuf ou le muscle au repos. Reprenant l'idée que les ions forment avec le protoplasma des associations instables, ions-jirotéides, il suppose que le maintien de la vie exige un cer- tain rapport entre les ions Na, K et Ca dans les protéides et qu'en plaçant les tissus vivants dans une solution pure, les ions de cette solution pénètrent dans les tissus, troublent l'équilibre et altèrent la composition nécessaire des protéides. Les œufs traités par NaCl pur subissent les uns la cytolyse noire, les autres la cytolyse claire (œufs fantômes) : l'addition d'ions K à la solution empêche la cytolyse noire et celle d'ion Ca la cytolyse claire. L'ad- II. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 55 ■dition des deux sortes d'ions enlève donc toute toxicité à la solution de NaCl. — La seconde question concerne l'alcalinité des solutions. Une certaine proportion, d'ailleurs extrêmement faible, d'ions OH est nécessvairo au déve^ loppement des œuf fécondés. Il en faut au moins une concentration de n X 10-'^ et l'optimum est n X 4 X 10-'' ; une concentration double de la pré- cédente est toxique. Ces ions OH peuvent être introduits par la potasse ou un carbonate alcalin non saturé. L. obtient l'alcalinité convenable en ajou- tant à 50"""' de la solution de Van't-Hoff (eau de mer artificielle sans carbonates ni phosphates) 0<^'"2 d'une solution décinormale de KOH. Une telle addition donne par le calcul une concentration d'ions OH bien supé- rieure à celle indiquée, mais le CO- de l'air en sature une partie et cette alcalinité doit être mesurée directement. L. la mesure au moyen d'une so- lution j^ de rouge neutre. Deux ou trois gouttes de cette solution dans 50 c"™" de la solution électrolytique donnent une coloration rouge tant que la concentration de OH ne dépasse pas n X 10-"^: à n X lO-*^, la coloration devient orangée. C'est à ce moment que la dose devient suffisante. La solution de Van't-Hoff, rigoureusement neutre, ne permet aucun dévelop- pement. L'eau de mer du Pacifique contient des ions OH à la concentration n X 10-'' à n X 10-'. L'alcalinité semble intervenir en accélérant les oxyda- tions. — Y. Delage. d) Loeb (J.). — Nouvelles recherches stir l'influence de la fécondation et du nombre de noyaux cellulaires sur la formation des acides dans l'œuf. — La méthode de la coloration vitale serait, d'après l'auteur, un procédé facile et simple- pour démontrer l'action favorisante de la fécondation sur la formation des acides dans l'œuf. Des œufs fécondés et non fécondés de Strongylocentrotus purpuratus placés simultanément dans une faible solu- tion de rouge neutre dans de l'eau de mer se colorent rapidement; si on les transporte au bout de 20 à 40 minutes dans de l'eau de mer ordinaire, les œufs non fécondés se décolorent progressivement, tandis que les œufs fé- condés se colorent de plus en plus intensivement en rouge comme s'ils absorbaient la substance colorante mise en liberté par les premiers; ceci prouverait qu'entre les deux sortes d'œufs il y a une différence dans les quantités actives d'acides. — Si l'on s'adresse à des œufs artificiellement fécondés, le processus est le même, sauf que la coloration intense est plus lente à obtenir. Ceci peut tenir à ce que les phénomènes d'oxydation, tout en étant favorisés, le sont moins cependant que dans les œufs normalement fécondés ; mais il se peut aussi que la différence tienne à la masse nucléaire qui, dans les œufs artificiellement fécondés, est limitée au noyau ovulaire. — Afin de démontrer que le noyau est l'organe principal de l'oxydation dans l'œuf, L. se sert encore de la méthode de la coloration vitale : il place dans de l'eau de mer additionnée de deux à trois gouttes du rouge neutre des œufs non fécondés, des œufs fraîchement fécondés, et des œufs dans les stades 4 et 8. Tandis que les premiers se colorent faiblement, les œufs segmentés prennent la teinte rouge vif, et la coloration devient de plus en plus intense à mesure que la segmentation avance. Ainsi, avec le nombre croissant des noyaux, l'oxydation devient plus considérable. — Pendant la segmentation de l'œuf, aurait lieu une synthèse de nucléines aux dépens des parties constitutives du protoplasma. Comme le temps de la réaction dans chacun des stades successifs de la segmentation est de plus en plus court, le noyau agirait en tant que catalysateur sur la synthèse des nucléines : le catalysateur renfermé dans le noyau est une oxydase, mais celui-ci peut renfermer, en outre, une ou plusieurs autres enzymes. D'après L., l'in- 56 L'ANNEE BIOLOGIQUE. fluence catalysatrice du noyau consisterait en son action oxydante [I]. — F. Henneguy. a) Adolphi. — Influence des courants de liquide sur les spermatozoïdes des Vertébrés [XIV, 2'\ o]. — A. confirme par de nouvelles observations (souris, cobaye, chien) les résultats précédemment obtenusavec les spermiesdu boeuf, de l'homme, du bélier : les spermatozoïdes des Mammifères nagent contre le courant. Cela peut contribuer à les diriger dans le canal génital; lorsque le courant est assez violent, il y a un certain nombre de spermatozoïdes qui montrent de la fatigue et qui restent en arrière. Ces conditions se trouvent réalisées à divers passages rétrécis, par exemple l'ostium uterinum, et par conséquent il se produit là une sélection, les spermatozoïdes les plus forts arrivant seuls à l'œuf. — Chez les Oiseaux et les Amphibiens (coq, pigeon, gre- nouille), il y a aussi un rhéotactisme, mais bien moins net que chez les Mammi- fères. Chez les spermies de différentes espèces de Poissons (brochet, core- gonus, murgena, brème), l'auteur n'a trouvé aucune trace de rhéotactisme. Il ne leur serait d'ailleurs d'aucune utilité. — C Ciiampy. à] Drago (M.). — Recherches sur l'attraction des cellules sexuelles. — D'ex- périences nombreuses et variées faites avec des œufs et des spermatozoïdes d'Oursins et des spermatozoïdes de quelques autres espèces animales, D. conclut que les spermatozoïdes ne sont pas attirés vers l'œuf par une at- traction spécifique ni par des actions chimiotropiques. Les spermatozoïdes appartenant à des germes différents, à des classes différentes des œufs mis en leur présence, peuvent se grouper autour de ces oçufs en formant des agglomérations semblables à celles constituées par les spermatozoïdes de la même espèce que les œufs ; de même autour d'œufs tués de diverses manières et rendus incapables d'attirer les spermatozoïdes, ceux-ci peuvent se grouper sous l'influence d'actions physico-mécaniques. Il est probable que les spermatozoïdes s'accumulent autour des œufs par suite d'une propriété adhésive de la couche périphérique de ces derniers, propriété rendue plus efficace parle pouvoir agglutinant des spermatozoïdes. L'auteur s'appuie pour établir ses conclusions sur les résultats suivants de ses expériences : l'^ Si l'on met des tubes capillaires de Pfeffer, remplis de substances pré- sumées chimiotropiques. indifférentes ou nocives, en présence de sperma- tozoïdes, on constate que ceux-ci en se mouvant dans toutes les directions n'entrent qu'accidentellement dans les tubes. 2'3 Les aperniSitozoïdeH à' Echinus lividus entrent et sortent indifféremment dans des tubes capillaires disposés verticalement, et fécondent les œufs placés dans les tubes et en dehors d'eux. 3° Les œwhd'Echinus chauffés au delà de 50" C. n'attirent plus les sper- matozoïdes; chauffés à une température comprise entre 33° et 50° C, ils ont conservé la faculté d'attirer les spermatozoïdes, mais ils ne peuvent plus être fécondés. 4" Les œufs immatures avec une grosse vésicule germinative attirent les spermatozoïdes de la même manière que les œufs mûrs. 5° L'œuf fécondé et déjà entouré d'une membrane externe attire les spermatozoïdes comme l'œuf non fécondé. 6" Dans l'union croisée des œufs et spermatozoïdes de Echinus lividus, As- teriasglacialis, Ophyurus, Sepia officinnlis, Engraulis encrassicholus, Mugil cephaius, Cranilabrus vavo, l'attraction et le groupement des spermatozoïdes autour des œufs s'exercent comme entre éléments sexuels de la même es- pèce. II. - PRODUITS SEXUELS. - FÉCONDATION. 57 7^' Un courant galvanique faible tue le protoplasma ovulaire, mais n'em- pêche pas l'attraction des spermatozoïdes par l'œuf. 8" Les œufs d'Oursins traités pendant 10-30 minutes par une solution de sublimé à 3 ^é puis lavés avec soin attirent les spermatozoïdes comme les œufs normaux; ils ne les attirent plus lorsqu'ils ont été traités par une solution saturée de sublimé pendant 10 minutes. Mais les œufs qui ont perdu le pouvoir d'attirer les spermatozoïdes le récupèrent s'ils sont main- tenus environ une heure dans du mucus dilué dans l'eau de mer. — F. Henneguy. b) Drago (U.). — Sur le rhéotropisme des spermatozoïdes. — Dans un tra- vail précédent, D. a étudié le chimiotropisme sexuel, c'est-à-dire l'action sur les spermatozoïdes d'un stimulant chimique émanant des œufs. Ici, il étudie l'action sur eux du courant liquide. — Chez les Mammifères, les mouve- ments des cils vibratiles de l'épithélium déterminent sur le chemin des sper- matozoïdes un courant liquide contraire à la direction de leur mouvement. 11 est à supposer que c'est ce courant même qui est pour eux un stimulant qui les fait réagir en sens contraire. Pour le confirmer, l'auteur a fait des recherches sur de nombreux groupes d'animaux, à fécondation interne et externe. Les spermatozoïdes des Mammifères se déplacent activement contre le courant liquide; chez les Mollusques, le phénomène est le même, mais moins marqué; chez les Echinodermes il est à peine appréciable. C'est là une adaptation qui est probablement liée à l'établissement de la fécondation interne. — M. Goldsmith. b) Stevens (N. M.). — Études sur les cellules germinales des Aphides [III, IX, X]. — Chacune des espèces de Pucerons étudiés est caractérisée non seu- lement par un nombre spécifique de chromosomes, mais par des particula- rités dans leur forme et volume, et dans quelques cas par un arrangement particulier de ces corps. Quand le nombre des chromosomes est le même dans deux espèces, il y a toujours quelque différence caractéristique en forme ou volume qui correspond aux différences externes des espèces. Il n'y a pas d'hybridation observable entre les 2 ou 3 espèces qui peuvent vivre sur une même plante nourricière. — Les générations parthénogénétiques ont le nombre N de chromosomes, non réduit, et il n'y a dans leurs cellules germinales qu'une seule mitose de maturation. Ce nombre N comprend na- turellement la double série des chromosomes homologues, paternels et ma- ternels, qui sont appariés côte à côte dans le premier spermatocyte et pro- bablement l'ovocyte. La première .mitose spermatocytique est la division de réduction qualitative, séparant les chromosomes homologues appariés durant la prophase. Il n'y a pas d'hétérochromosomes d'aucune sorte; toutes les spermatides ont une composition chromatique semblable. Comme le dit S., les cellules germinales des Aphides sont un excellent matériel pour se convaincre de l'individualité des chromosomes, et du processus de sépara- tion des homologues qui s'accorde avec la loi d'hérédité de Mendel. La question de la détermination du sexe n'est pas résolue pour les Aphides ; S. constate que le même individu parthénogénétique peut produire : 1" Rien que des embryons partliénogénétiques. 2"" Des embryons parthénogénétiques et des œufs d'hiver. 3° Des embryons tous de femelles sexuées. 4° Rien que des embryons mâles. 5° Des embryons parthénogénétiques et de femelles sexuée>. i'i'^ Des embryons parthénogénétiques et de mâles. 58 • L"ANNEE BIOLOGIQUE. 7^' Des embryons parthénogénétiqiies et des sexués des deux sexes. 8" Seulement des embryons sexués, mâles et femelles. Dans quelques espèces, il y a un changement complet et soudain du mode parthénogénétique au mode sexuel, tandis que chez d'autres espèces (Puce- rons vert et brun du Rosier) les générations parthénogénétiques continuent à se former jusqu'à ce qu'elles soient détruites par le froid de l'hiver. II n'a pas été possible de faire apparaître les générations sexuées chez ces der- nières espèces, par des changements artificiels de milieu. D'autre part, des Pucerons du Saule recueillis fin juin sur de jeunes racines présentaient à la fois des parthénogénétiques et des sexués des deux sexes, ce qui suggère que cette espèce présente des cycles définis de générations (comme les Daph- nies), qui ne sont pas directement dépendants des conditions de milieu. En somme, les changements de sexe attribués d'habitude à des changements dans les conditions externes sont en réalité un changement du mode parthé- nogénétique au mode sexuel de reproduction. — L. Cuénot. Soulier (A.j. — La fécondation chez la Serpule. — D'après les faits avan- cés par S., c'est dans le nucléole que l'on doit chercher l'origine des granu- lations vitellines de Tovule. Il importe de signaler les phénomènes qui pré- cèdent l'expulsion du premier globule polaire. Le centrosome ovulaire se dédouble et donne deux centrosomes-filles unis par un fuseau central qui disparaît bientôt. Ils pénètrent dans l'intérieur du noyau à des distances va- riables l'un de l'autre. Un second fuseau central apparaît entre les deuxcen- trosomes. Après l'expulsion du second globule polaire, le centrosome qui est resté dans l'œuf ne tarde pas à disparaître. Au moment où se forme le premier fuseau de maturation le nucléole émigré dans le cytoplasme ; il disparaît pendant la seconde division de maturation. Les premières phases de la ma- turation se produisent dès que l'ovule est en contact avec l'eau de mer. Le moment de la pénétration du spermatozoïde est variable. Les deux centro- somes du premier fuseau de segmentation dérivent du spermocentre. — L. Mercier. Kupel-wieser (H.). — Développement des œufs d'Oursins par le sperme de Mollusque. — K. a constaté qu'on peut faire développer des œufs de Stron- gylocentrolus purpuratus et S.franziscanus au moyen de sperme de Mytilus. Lœufne forme pas de membrane et se divise d'abord irrégulièrement; mais le stade gastrula diffère à peine de celui obtenu par fécondation normale. La rapidité du développement dépend de la concentration du sperme ajouté. L'expérience réussit sur un tiers des femelles. Lorsqu'on concentre davan- tage le sperme, il se forme au bout de 5 à 15 minutes une membrane, puis on observe le monaster et le fuseau, mais l'œuf ne se divise pas et meurt en 6 heures. Cette formation de la membrane peut être provoquée même avec du sperme mort par chauffage à 70" — 100*^ et filtration. K. autilisé ainsi du sperme de divers Mollusques et d'Oursins. Le phénomène se produit le mieux avec du sperme vivant non dilué ou avec du sperme filtré étendu de son poids d'eau de mer. Si l'on porte les œufs sur lesquels s'est ainsi for- mée une membrane, dans une chambre froide (8° — 10° C), au bout de 4 heures il y a des divisions et certains œufs se développent jusqu'au stade de larve nageuse. Si an traite ces œufs par l'eau de mer hypertonique, pen- dant 30 à 50 minutes, tous forment des blastulas nageuses. K. a ensuite cherché à combiner les deux méthodes : formation d'une membrane par du sperme concentré (vivant ou mort) et excitation du déve- II. _ PRODUITS SEXUELS. — FECONDATIOX. TjO loppement par du sperme vivant dilué. Il n'obtint un résultat que lorsque la membrane n'était pas développée d'abord, c'est-à-dire lorsque les œufs avaient été exposés pendant 3 à Ti heures au sperme vivant dilué de MyiiLus. le développement n'avait pas lieu lorsque la membrane était formée d'abord. Dans un cas il a provoqué la formation de membranes avec du sperme vi- vant concentré ; peu après elles étaient déchirées par la pression du sperme. .Mais les œufs à membrane déchirée se sont développés régulièrement, tan- dis que les autres se sont détruits. Il en est de même lorsqu'on déchire les membranes artificiellement. Ce fait prouve qu'il faut que le sperme entre en contact direct avec le vitellus. Les coupes ont montré que dans beaucoup de cas un ou plusieurs spermatozoïdes ont pénétré à l'intérieur de l'œuf. Souvent on les trouve au voisinage immédiat du noyau. — L. Laloy. Tennent (D. H.) et Hogue (M. J.). — Études sur le développement de l'œuf de VÈtoile de mer [III]. — Les auteurs se sont proposé de suivre pa- rallèlement et de comparer le développement de trois séries d'œufs à'Aste- rias Forbesii : 1) œufs traités par CÛ^, conformément à la méthode de Del.\ge et se développant parthénogénétiquement; 2) œufs traités par CO-, et ensuite fécondés ; 3) œufs d'abord fécondés et ensuite traités par CO^. — Dans la !•■« série, on voit deux globules polaires expulsés, de proportions égales, après quoi l'œuf contient généralement 18 chromosomes. Dans un cas, le 2" globule polaire est resté dans l'œuf, mais jusqu'au stade 24 on ne l'a pas vu rentrer dans le noyau. La segmentation est normale, mais plus lente. — Dans la 2^ série, la fécondation avait lieu 20 à 30 minutes après la cessation de l'action de CO^; la segmentation commençait une heure après. Elle était retardée jusquà 4 heures lorsqu'il se passait une heure entre la suppression de CO^ et la fécondation. — Dans la 3*^ série, la segmenta- tion commençait 3 heures après suppression de CO^. Les auteurs n'émettent aucune hypothèse sur le mode d'action de C0-. Ils se bornent à constater que la maturation se trouve, sous son action, mo- mentanément suspendue et que les embryons obtenus ne différent en rien des normaux. L'action de CO- sur la maturation se manifeste aussi en ce que les chromosomes changent de forme, tout en restant constants comme nombre. — Dans les œufs soumis à CO^ et ensuite fécondés et dans les œufs normaux les chromosomes sont bivalents (chromosomes doubles de Mathews) et au nombre de 18; ce nombre et cette forme bivalente se retrouvent dans la l'^ division de maturation et dans toutes les divisions pendant la segmentation de l'œuf; mais pendant la 2" division de maturation, au mo- ment de la formation de la plaque équatoriale, les chromosomes se divisent et de bivalents deviennent univalents. — Dans les œufs parthénogénétiques (soumis à l'action de CO^) les chromosomes sont au même nombre, mais univalents et de forme irrégulière. Les asters et les centrosphères sont iden- tiques dans tous les cas. Les résultats obtenus par les auteurs différent considérablement de ceux de King, obtenus par compression des œufs; là, bien que le 2° globule polaire fût retenu dans l'œuf, aucune parthénogenèse n'en résultait; il y avait, de plus, une grande différence de taille des pronucléi dans les deux cas et la polyspermie dans les œufs fécondés. — M. Golsdmith. Hempelmann (F.). — Formation et maturation des œufs et fécondation chez Saccocirrus [1°, a, ^]. — La formation des œufs et la fécondation pro- prement dite chez le Saccocirrus ne présentent rien de particulier : elles se font de la même manière que chez la plupart des Annélides. Sur une coupe 60 L'ANNEE BIOLOGIQUE. longitudinale de l'ovaire, on distingue une zone germinative, une zone de croissance, une zone formative du vitellus, et enfin une zone distale oii les oocytes renferment chacun un spermatozoïde. Car ce qui est particulier pour le Saccocirrus, c'est que les spermatozoïdes peuvent émigrer directement du réceptacle séminal dans l'ovaire et pénétrer non seulement dans les oocytes mûrs, mais même dans ceux qui ont atteint la moitié de leur taille définitive ; on en trouve dans la zone de formation du vitellus. Une copula- tion aussi précoce du spermatozoïde avec l'ovule serait un fait isolé dans la littérature. Les spermatozoïdes resteraient inactifs jusqu'à la fin delapériode des divisions de maturation. Celles-ci ont lieu quand l'œuf se détache et tombe dans la cavité péritonéale. Les corpuscules polaires sont au nombre de deux ou trois. — F. Henneguy. Bataillon (E.). — Imprégnation et fécondation. — Mettant en contact des œufs utérins de Pelodytes pimctatus avec du sperme de Triton alpestris, B. a vu tous les œufs présenter une segmentation irrégulière en retard de deux heures environ sur la segmentation normale. Il ne s'agit pas là d'une véritable fécondation ni d'une fécondation partielle, dans le sens de Boveri. L'examen cytologique des œufs montre, en effet, que le spermatozoïde se vacuolise etdisparaît sans donner un pronucléus mâle ni un aster. 11 y a donc simple imprégnation de l'œuf par la substance du spermatozoïde, une véri- table fécondation chimique. Mais la segmentation irrégulière de l'œuf s'ar- rête rapidement et s'efface au bout de vingt-quatre heures. — F. Henneguy. Laackmann ( H. ). — Reproduction asexuée et sexuée chez les Tintinnoïdiens. — Chez le Tintinnopsis campannin (et aussi chez le Cytiarocylis hélix) la coniugaison des macro- et micronucléi a lieu après que la nouvelle cou- ronne ciliaire est complètement formée.. Le produit de fusion des macronu- cléi est fusiforme, mais s'épaissit bientôt, surtout vers le milieu; finalement, il y a étranglement d'un côté et d'autre de la partie médiane ; l'animal pos- sède en ce moment trois noyaux, dont deux allongés, fissurés, et un, le noyau-fille, arrondi; ce dernier subit une cnvision après la séparation de l'in- dividu, fille. — Les micronucléi se comportent d'une manière analogue, mais leur conjugaison est plus rapide. La reproduction sexuée a lieu au moyen de micro - et macrospores. L'extrémité postérieure du corps de l'animal se sé- pare sous forme d'un sporocyste qui entraîne le micronucléus ; le macronu- cléus et le reste du corps se désagrègent. Les sporocystes, par divisions répétées, donnent des macro- et microspores. La formation et la fusion de celles-ci ont lieu dans les profondeurs de la mer. Les embryons passent par un stade latent et apparaissent avec la prochaine saison dans le plancton; les formes jeunes se distinguent par une absence complète de la couronne adorale. L. a trouvé également des kystes de résistance qui sont entourés d'une forte membrane et sont situés seulement dans le tiers supérieur de la coque. Les phénomènes de conjugaison orit lieu fréquemment en octobre. -^ F. Henneguy. Pearl (R.). — Étude hiométrique de la conjugaison chez les Paramécies. — Résumé d'un travail qui paraîtra in-extenso ailleurs. Ce qu'il faut retenir c'est qu'il y a homogamie : « qui se ressemble s'assemble ». Le type conju- gant est relativement fixe, et diffère notablement du non-conjugant. — H. de V.\rigny. Blackman {Y. H.) et Fraser (H. C. I.). — Nouvelles recherches sur la II. - PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 61 sexualité des Urédinées. — L'état de conjugaison nucléaire des cellules fer- tiles de l'œcidie est le résultat de deux processus différents. Dans un cas il y a migration du noyau d'une cellule végétative dans une cellule fertile (cellule femelle). C'est ce que les auteurs ont observé dans Vromyces Pox et Puccinia Poarum, aussi bien que dans Phragmidium violaceum où le fait a été décrit antérieurement par l'un d'eux (Année Biolo{/i<^ue, 1904, p. 132). Dans l'autre cas les cellules fertiles se fusionnent par paires. Ce processus, d'abord décrit par Christman dans Phrogmidium speciosum, Cœoma nitens et Vromyces Caladii, est décrit par B. et F. chez Melampsom Rostrupi. Ces deux processus doivent être considérés comme deux types différents de fécon- dation réduite, qui ont remplacé la fécondation normale çn l'absence de spermaties. — P. Guérin. Dangeard (E.). — La fécondation nucléaire chez les Mucorinées. — On ignorait s'il existe une véritable fécondation dans les zygospores des Mucori- nées. D. vient combler cette lacune; la fécondation nucléaire s'y présente avec ses caractères ordinaires. Les zygospores mûres renferment un grand nombre le noyaux doubles de copulation^ qui fourniront à germination les noyaux du nouveau thalle. — M. Gard. CHAPITRE III lia parthénogrénèse a) Artom [Cj. — Osservazioni e raffronto Ira le Artemie sessicate e le Arle- mie parleno(ienetiche. (Biologica, I, n° 1, 3 pp.) [Analysé avec le suivant h) — — Il numéro dei cromosomi e la maturazione delV uovo delV Artemia p'artenogenelicn di Capodistria e dell 'Artemia sessuate di Cagliari. (Biolo- gica, I, 5 pp.) [63 Bataillon (E.). — Nouveatix essais sur la maturation de F œuf chez Rana fusca. La segmentation parthénogénètique provoquée par le gel et par l'eau distillée. (C. R. Ac. Se, CXLIII, 79-81.) [6& Delage (Y.). — Sur les ■ adjuvants spécifiques de la parthénogenèse expéri- mentale. (C. R. Ac. Se, CXLIll, 863-865.) [66 Giglio-Tos (E.). — Délia parlenogenesi e délia; spermatogenesi nelV ape. (Anat. Anz., XXVI, 369-373, 1905.) [63 Hewitt (G. J.). — The cylological aspect of parthenogenesis in Insects. (Me- moirs and Proceedings Manchester Lit. Phil. soc, 4, 37 pp., 2 pl.) [63 Lefevre (G.). — Further observations on artificial j)arthenogenesis. (Se, N. S., XXlll, n° 588, 522-524.) [66 a) Loeb (J.). — On the necessily of the présence of free oxygen in ihe hyperto- nic sea-ivater for the production of artificial parthenogenesis. (Univ. Cali- fornia publ., Physiol., III. n" 6, 39-47.) [64 • Ij) — — Untersuchungen liber ki'mstliche Parthénogenèse und das Wesen des Befruchtungsvorgang. (Leipzig, A. Barth, 8", 532 pp., 12 fig.) [64 c) On the counteraclion of the toxic effect of hyper lonic solutions upon the fertilized and unfertilized egg of the Sea-Urchin by lack of oxygen. (Univ. Califoriiia public, Physiol., III, n" 7, 49-56.) " [64 d) — — The toxicity of atmospheric oxygen for the eggs of the Sea-Urchin {Strongylocentrotus purpuratus) after the process of membrane formation. (Univ.'of California public, Physiol., III, n° 5, 33-37.) [65 Rosenberg (O.). — Ceber die Embryobildung in der Gatlung Hieracium. (Ber. d. deutsch Bot. Ges., XXIV, 157-161, 1 pl.) [63 Scott (J. "W".). — Morphology of the parlhenogenetic development ofAmphi- trite. (J. exp. Zool., III, 49-97, 4 pl., 4 fig.) [66 III. — LA PARTHENOGENESE. 63 Winkler (H.). — Botanische Untersuchungen ans Builenzorfj. II. 7. i'eber Parthenogenesis bel ^ ikstroemia indica (L.) C.A. Mey. (Annales du Jard. bot. de Buitenzorg, XX, 208-277, 4 pi.) [64 Voir pp. 53, 57, 59, 134, pour les renvois ;i ce chapitre. a) Prédestination, structure, maturation de l'œuf parthénogénétique. He-witt (C. J.). — U aspect cytologique de la parthénogenèse chez les In- fectes. — C'est une mise au point de nos connaissances sur les phénomènes cytologiques qui accompagnent la parthénogenèse des insectes. Ne sont exa- minées que les formes où la maturation de l'œuf parthénogénétique est suf- fisamment connue; la formation et le rôle des globules polaires sont 'surtout mis en évidence. Dans les considérations générales, l'auteur envisclge la nature de la parthénogenèse, le problème de la détermination du sexe et celui des chrompsomes en tant que porteurs des caractères héréditaires. — F. Henneguy. Giglio-Tos (E.). — De la parthénogenèse et de la spermatogénèse chez l'A- beille. — L'auteur n'a pas fait de recherches personnelles. Il compare les ré- .sultats de Petrunkewitsch [Ann. BioL, VI, p. 104) et ceux de Meves {Ann. Biol., VllI, p. 52), les discute et montre en quoi ils sont contradictoires. Le problème de la parthénogenèse et de la spermatogénèse chez l'Abeille néces- siterait de nouvelles investigations. — F. Henneguy. a-b) Artom (C). — Le nombre des chromosomes et la maturation de l'œuf chez l'Artémie parthénogénétique de Capodisfria et chez l'Artémie sexuée de Cagliari. — Dans l'Artémie de Cagliari, toujours sexuée, qui a fait l'objet des notes précédentes, il y a lors de la maturation de l'oeuf formation à la suite du stade synapsis de 21 tétrades, l'œuf mûr a donc 21 chromosomes, et après fécondation, 42. Au contraire dans l'Artémie parthénogénétique de Ca- podistria, d'après Brauer et Petrunkewitsch, l'œuf mûr en a 84, et 168 ■après refusion du second globule polaire. Le nombre de chromosomes, ré- duit au quart, de même que les particularités de la reproduction, permettent donc de faire de l'Artémie de Cagliari une variété distincte. — P. de Beau- champ. Rosenberg (O.). — Sur la formation de l'embryon dans le genre Hiera- cium. — Le nucelle est très simple ; il ne se compose que d'un épidémie et de la cellule-mère du sac embryonnaire. Celle-ci subit le plus souvent une division en tétrades avec réduction du nombre des chromosomes. Il y a par- fois ensuite croissance d'un sac embryonnaire normal et fécondable {H. excellens X aurantiacum), mais en général il se forme un sac embryonnaire aposporique et même, mais rarement, des sacs apogamiques (comme chez Tnraxocum). Ces deux dernières productions forment des cellules-œufs avec le nombre non réduit des chromosomes, qui deviennent des embryons sans être fécondés. Il faut donc noter chez ces plantes le fait remarquable de développer des embryons de différentes manières, ce qui les distingue de toutes les autres plantes parthénogénétiques étudiées. — M. Boubier. 64 L'ANNEE BIOLOGIQUE. "Winkler (H.). — Becherches botaniques à Builenzorg. II, 7. Parthénoge- nèse chez Wikstrœmia indica. — Dans la première partie de ce travail, 'W. donne une description de la plante et des raisons qui rendent vraisemblable la parthénogenèse; le mauvais état du pollen qui ne peut germer, le fait que nombre des embryons chez les fleurs castrées est sensiblement égal à celui des fleurs intactes et que dans ces dernières il n'a jamais été observé de tube pollinique. La seconde partie est consacrée à l'étude cytologique et à la démonstration qu'ici c'est bien l'oosphère qui devient l'embryon. Le dé- veloppement des microspores offre des anomalies et il e.st difficile d'établir avec certitude le nombre des chromosomes qui paraît être de 52 dans les cellules somatiques. Le développement du sac embryonnaire est normal, mais le micropyle est fermé par un tissu épais, il n'y a pas de polyem- bryonie. La troisième partie traite de la réduction chromatique et "W, n'a pu établir avec certitude si l'oosphère doit son origine à une véritable réduc- tion. — F. PÉCHOUTRE. P) Déterminisme de la parthénogenèse. = Parthénogenèse expérimentale. b) Loeb (J.). — Becherches sur la parthénogenèse artificielle. — Ce livre n'est que la réunion en un volume des 25 mémoires publiés par l'auteur sur ce sujet. Il offre l'avantage de réunir ces très intéressantes publications dissé- minées dans des journaux peu répandus. On y trouve une très utile table analytique. Nous n'avons à en retenir ici qu'une phrase de la préface où l'au- teur donne comme explication définitive du mode d'action des solutions hy- pertoniques, celle qui est la conclusion d'un de ses derniers mémoires (le 24^), que ces solutions aRissent en tant qu'excitateurs ou accélérateurs de processus d'oxydation déterminant la synthèse de substances nucléiques aux dépens du cytoplasme. — Yves Delage. c) Loeb (J.). — Suppression de l'effet toxique des solutions hypertoniques sur les ceufs fécondés ou vierges par l'absence d'oxygène. — Les œufs d'oursin sont empoisonnés par un trop long séjour (plus de deux heures) dans les so- lutions hypertoniques : qu'ils aient été ou non fécondés préalablement, ils meurent sans se développer, subissent la cytolyse noire ou la cytolyse blanche (œufs fantômes). Mais si la solution hypertonique a été préalablement privée- d'oxygène par un courant d'hydrogène pur, lorsqu'on a replacé les œufs dans l'eau de mer normale, ceux qui ont été préalablement fécondés se dé- veloppent tous normalement, et de ceux qui ne l'ont pas été un pourcentage variable se développe parthénogénétiquement. La formation d'une mem- brane par l'action de l'acide butyrique protè;ie les œufs plus ou moins long- temps contre l'action nocive des solutions hypertoniques non privées d'air. Cela vient à l'appui de l'opinion que l'effet des solutions hypertoniques est une oxydation en rapport avec la synthèse de nucléine aux dépens du cyto- plasme. — L'action des solutions hypertoniques est variable selon les sels employés, moindre pour un mélange de plusieurs électrolytes que pour un seul. — Yves Delage. a) Loeb (J.). — Nécessité de la présence d'oxygène libre dans les solutions hypertoniques pour déterminer la parthénogenèse ortificielle. — Qu'on les tasse agir seules ou concurremment avec les agents de la formation d'une mem- brane, les acides gras (voir les publications antérieures de l'auteur sur ce III. — I.A PARTHENOGENESE. 05 sujet, Ann. BioL, VII, 92) et que ces derniers interviennent avant ou après les solutions hypertoniques, celles-ci sont sans action si elles sont privées d'oxy- gène par un courant d'hydrogène ou si les oxydations sont empêchées par l'addition de KCAz. Cependant les œufs ne sont pas altérés, car ils restent fécondables. Cela autorise à affirmer que ces solutions agissent comme agents oxydants et non simplement par déshydratation. Le fait que l'influence des différences de température est très forte et égale à elle-même quelle que soit la température moyenne (dans les limites convenables, bien entendu) montre que ce qui se passe est une action non pas physique, mais chimiciue, sans doute une oxydation. Cela montre aussi que l'action des solutions hyper- toniques ne saurait être interprétée comme une coagulation consécutive à la déshydratation. Pour expliquer, à la fois, l'action des agents formateurs d'une membrane et celle des solutions hypertoniques, on est conduit à admettre que les premiers provoquent la formation d'oxydases et de produits d'oxy- dations et que les seconds ont surtout pour effet de diriger dans la bonne voie les oxydations ainsi provoquées. Le fait que les solutions hypertoniques peuvent donner des larves sans traitement préalable membranogène, montre que ces solutions sont capables, à elles seules, de déterminer les oxydations convenables. Mais quand elles sont appliquées après le traitement membra- nogène, elles ramènent dans la bonne voie les oxydations déterminées parce premier traitement et qui sans elles aboutiraient à la formation de poisons ; et cela, en modifiant dans l'œuf l'équilibre chimique, le degré de dissociation des ions H ou OH, ou les coefficients de partage de certaines substances. [Voilà une théorie bien compliquée pour expliquer le fait banal que l'oxygène est nécessaire au développement de l'œuf. Les expériences de l'auteur prou- vent simplement que l'action inconnue des solutions hypertoniques ne peut s'exercer qu'en présence de l'oxygène et est paralysée par l'absence de ce- lui-ci. Les conclusions qu'il tire de ce fait ne sont pas rigoureuses et contien- nent une forte part d'hypothèse]. — Y. Delage. d) Loeb (J.). — Toxicilé de roxygène atmosphérique pour les œufs de Stron- gylocentrotus après la formation de la membrane. — Le traitement par les acides gras, outre son effet de déterminer la formation d'une membrane, a celui "de faire commencer, sans traitement par une solution hypertonique, la seg- mentation de l'œuf, segmentation qui d'ailleurs s'arrête très vite et fait place à une désintégration totale de l'œuf. Si vraiment, comme l'auteur l'a montré antérieurement, la division de l'œuf a pour base chimique des phénomènes d'oxydation, on doit pouvoir, en supprimant ces oxydations, empêcher ce com- mencement de segmentation et la désintégration qui en est la conséquence. L'expérience vérifie cette prévision. Placés, après le traitement par l'acide butirique, dans de l'eau privée d'oxygène par un courant d'hydrogène, les œufs pourvus d'une membrane ne commencent pas à se segmenter, restent vivants très longtemps et capables de se segmentera la suite d'un traitement ultérieur par une solution hypertonique. Même résultat si on empêche les oxydations par l'addition d'une faible dose de cyanure de potassium à l'eau. — Les œufs ainsi empêchés de se segmenter, s'ils sont soumis assez longtemps à ce traitement préventif, deviennent capables de segmentation spontanée lorsqu'ils sont replacés dans l'eau de mer naturelle ; un très faible pourcen- tage évolue, mais l'évolution se poursuit jusqu'au pluteus. On pourrait croire, d'après cela, que les solutions hypertoniques agissent en privant l'œuf mo- mentanément d'oxygène. Les recherches ultérieures de l'auteur montrent que cette interprétation serait inexacte. — Yves Delage. l'année BIOLOCIOLE, VI. 1906. 5 66 L'AXiNÉE BIOLOGIQUE. Delage (Y.). — Sur les adjuvants spécifiques de la parlhénogénèse expéri- )iientale. — Certains agents sont toxiques à dose élevée ou moyenne, mais adjuvants puissants de la parthénogenèse expérimentale à dose faible. Ce sont, dans l'ordre d'efficacité croissante, les chlorures de manganèse, de cobalt et de nickel. D. ajoute NiCP à une solution hypertonique de NaCl lé- gèrement alcalinisée. L'action n'est pas due à l'acidité, le milieu étant alca- linisé à dessein. Elle n'est d'ailleurs pas la même sur différents œufs, même d'un même ovaire. Certains œufs sont plus sensibles au cobalt, d'autres au nickel, etc. — M. Goldsmith. Bataillon (E.). — Nouveaux essais .s»r la maturation de l'œuf chez Rana fusca. La segmenialioyipartJiénogênéticiue provoquée par le gel etparVeau dis- lillée. — Des œufs de Bana fusca soumis à un gel rapide au-dessous de — 2° et ramenés brusquement à -f- 16" donnent des blastules incomplètement clivées au pôle vitellin. Les mêmes œufs, mis dans l'eau distillée, se ratatinent irré- gulièrement jusqu'à l'apparition des clivages; puis il se produit une hydrata- tion passive et le clivage superficiel disparaît. — F. Henneguy. Lefevre (G.). — Nouvelles observations sur la parthénogenèse artificielle. — L. a poussé plus loin ses investigations {Ann. Biol., IX, 59). Thalassema mellita (Conn.) n'a aucune tendance à la parthénogenèse naturelle. Aban- donnés à eux-mêmes, ses œufs gardent la vésicule germinative et meurent. Traités par des solutions d'acides organiques ou inorganiques, puis reportés dans de l'eau de mer, ils émettent les globules polaires, forment une membrane et se divisent. La 1'''= division se fait au moyen d'un couple de centrosomes formés de novo aux pôles du noyau, après disparition de l'o- vocentre. Chez un bon nombre, la division est régulière et conduit à des larves trochophores parfaites, formées de cellules distinctes où l'on retrouve indéfiniment le nombre réduit de cliromosomes (I2J et montrant l'estomac, l'intestin, la bande ciliée prototroche et le plumet apical. Il y a aussi de nombreuses monstruosités, mais pas de larves diff'érenciées sans cellules. — Y. Delage. Scott (J. "W.j. — Morphologie du développement parthénogénétique d'Am- phitrite. — L'auteur donne d'abord quelques indications sur le développe- ment normal de l'œuf fécondé. De très bonne heure, avant même l'appari- tion du vitcllus, ou voit dans l'œuf une polarité très nette, indiquée par la situation excentri(]ue du noyau. L'œuf contient 22 chromosomes. Il après la réduction. Le développement est assez rapide; on voit une blastula se former 4-5 heures après la fécondation [II, V]. Un commencement de développement, qui n'est pas, dit S.; une véritable parthénogenèse, car on n'obtient jamais d'embryons normaux, a été obtenu par l'action de certaines substances salines (azotate de potasse et de chaux, chlorure de potassium et de calcium) et par l'agitation. Les solutions n'ont pas d'action spécifique, contrairement à l'opinion de Fischer (1902) ; cepen- dant, certaines parmi elles restent sans action. Les phénomènes observés sont très variables ; ceux qui sont communs à ce développement et au développe- ment normal sont : divisions nucléaires, différenciation d'une couche de cyto- plasma, formation de cils, apparition de vacuoles, développement d'un pig- ment brunâtre, mouvements amœbo'ides du cytoplasma. L'auteur désigne l'ensemble de ces phénomènes sous le nom de différencia lion qu'il distingue bien de la segmentation, du clivage, suivant en cela l'idée de Lillie sur l'in- dépendance de ces deux phénomènes. Les solutions salines ont précisément III. — LA PARTHENOGENESE. 07 pour effet de provoquer ces phénomènes de différenciation qu'on observe dans les œufs fécondés. Pour le reste, les phénomènes observés sont très va- riables. Les divisions nucléaires peuvent être ou ne pas être suivies de di- visions cytoplasmiquos (l'azotate de cliaux et le chlorure de calcium favorisent lespremièresetempêchent les dernières, le chlorure de potassium et l'azotate de potasse produisent l'effet contraire) ; les globules polaires peuvent se former ou ne pas se former (l'azotate de chaux stimule leur formation, le- chlorure de potassium l'empêche); les lilastomères se fusionner (azotate de chaux) ou se séparer ichlorure de potassium). Les phénomènes dépendent aussi du degré de maturité de l'œuf, du degré de concentration des solutions. Plus l'œuf est mûr. plus la différenciation se produit rapidement et plus elle se rapproche de la forme normale. Les solutions à grande pression osmotique ont toujours pour effet d'empêcher l'expulsion des globules po- laires. L'agitation a la même influence, mais produit de nombreuses divisions nucléaires, sans segmentation. — Quelles que soient, d'ailleurs, les formes revêtues par ce développement, il est toujours plus lent que le normal et s'en éloigne de plus en plus à mesure qu'il avance. Aucune régulation n'in- tervient et on n'a jamais pu obtenir ainsi des organismes pouvant vivre. — Les conclusions générales de S. touchent surtout les rapports entre la divi- sion nucléaire et la division cellulaire. Ces deux divisions sont indépendantes entre elles. Certaines modifications dans la viscosité et la tension superficielle de l'œuf provoquent le développement des asters, et ce sont ces derniers qui sont la cause immédiate de la division. Si l'œuf est une mosaïque, comme le suppose S. d'après les travaux récents, la segmentation a pour effet de séparer les parties entre lesquelles une différenciation s'est déjà établie. Les deux processus ne se confondent pas ["V]. — M. Goldsmith. CHAPITRE IV lia rcproilucilon a!s»exiielle Boulanger (E.). — Germinaiion de la spore échimdée de la truffe. (C. R. Soc. BioL, IX. 42-43.) [... M. Gard Brocq-Rousseau et Piettre. — Sur les spores d'un Streptothrix. (C. R, Ac. Se, CXLII, 1221-1223.) [L'analyse des spores du Strep- tothrix qui altère les grains et les fourrages montre l'absence de chlore, de soufre, prédominance du phosphore et un peu de silice. — M. Gard Gueguen (F.). — Sur la morphologie et la biologie du Ilylaria Hypoxylon L. (C. R. Soc. BioL, LXI, 316-317.) [Les conidiophores donnent des chaînettes de conidies. Ces der- nières, contrairement à l'opinion de De Bary, germent parfaitement. Les clavules sont douées d'un phototropisme positif très énergique. — M. Gard Guilliermond (A.). — .4 propos de Vorigine des levures. (C. R. Soc. BioL. LX, 975-977.) [71 Hasselbring (H.). — The appressoria bf the Anthracnoses. (Bot. Gazette, XLIl, 135-142, 7 lig.) [71 ' Hertwig (R.). — Ueber Knospung und Geschlechtsentwichlung von Hijdra fusca. (BioL CentrlbL, XXVI, 489-508; Leipzig. Tliieme, Festschr. f. J. Ro- senthal, 13-32.) ' [70 Izuka (A.). — On a case of collatéral hudding in Syllid Annelid {Trypano- syllis misakiensis n. sp.). (Ann. Zool. Jap., V, 283-287.) [Bourgeons sexués à l'extrémité postérieure, formant un groupe comme chez TrypanosyUis ingens et gemmipara. — L. Cuénot Le-wis (C. E.). — The basidium of Amanita bisporigera. (Bot. Gazette, XLI, 348-352, 17 fig.) [Des 4 noyaux formés dans la baside, 2 seulement sont utilisés pour la formation des spores. Les 2 autres restent dans la baside. — P. Guérin Overton (J. B.). — The morphology of the ascocarp and spore-formation in the mani/spored asci' of Thecotheus Pelletieri. (Bot. Gazette, XLIl, 450-492, 2pL) ' [70 Ramlo-w (G.L — Zur Entwicklungsgeschichte von Thelebolus stercoreus Tode. (Bot. Zeit., LXIV, 85-99, 2 pi.) ' » [71 Stolc (A.). — Plasmodiogonie, eine Vennehrungsart der niedersten Pro- lozoen. Nach den Untersuchungen an mehrkernigen Formen der Amoeba proteus. (Arch. Entw.-Mech., XXI, 111-126.) [69 \\. - LA REPRODUCTION ASEXUELLK. 69 "Wund (A.). — Ft'slstellung der Kardinalpunkle dev SauerstofJ'konzenlration fur Sporenkeiinung und Sporenhildung einer Reihe m Luft ihren ganzen Entwickelunrjsgang diirchfiihrendcr, sporenbildender Bâcler ienspecies. (Dis- sert. Marburg, 66.) [71 Voir p. 26 un renvoi ù ce cliapitre. a) Reproduction par division. Stolc (A.). — Plasmodiogonie, un mode de reproduction des Protozoai- res inférieiD's. D'aprrx des expériences sur des formes polijnuclraires d'A- mœba proteus [I, 1, a; II, 1, |3; XVI, c, y]. — Ces observations pourraient bien, selon l'avis de l'auteur, être de précieuses indications pour le problème de la genèse des organismes métazoaires et de leurs cellules germinatives, ainsi que pour les phénomènes de maturation de ces cellules (formation des globules polaires, etc.). — L'abondance aussi bien que le manque de nourri- ture peuvent créer des formes polynucléaires. Celles-ci apparaissent égale- ment dans de vieilles cultures et sous l'influence de saisons défavorables. C'est ainsi qu'une culture û! Amœba proteus ne présenta des formes polynu- cléaires qu'en automne, jamais durant le reste de l'année. C'est donc une modification du milieu ambiant qui semble, selon St., déterminer l'apparition de formes polynucléaires. Ces formes sont le résultat ou bien d'une multipli- cation du noyau ou de la réunion de deux individus mononucléaires. — La présence de plusieurs noyaux rend plus compliquée la structure (constitu- tion) du protoplasme, vu que la formation du protoplasme dépend de la pré- sence et du fonctionnement du noyau. La situation inégale de deux noyaux dans un même individu, leurs formes souvent différentes, permet d'admettre une influence différente sur le plasma créé par chacun des noyaux. Et si en- suite une pareille forme à deux noyaux se divise, les deux individus mononu- cléaires qui en résultent contiennent du plasma mélangé provenant de deux sources différentes. En ajoutant encore à cela l'influence également diffé- rente du plasma ainsi formé sur les deux noyaux, il en résulterait, selon St., une divergence croissante de ceux-ci, se manifestant dans la forme inégale de leurs descendants. De nombreux cas observés lui semblent confirmer cette hypothèse, surtout ceux où d'une amibe à deux noyaux naissent deux individus inégaux mononucléaires et un troisième à deux noyaux ou encore quatre individus inégaux mononucléaires. C'est là ce que St. appelle plas- modiogonie, c'est-à-dire un mode de multiplication par lequel des individus mononucléaires, produisant d'habitude par simple division d'autres individus mononucléaires, en arrivent à produire des formes polynucléaires. Ceux-ci finissent de nouveau par donner des formes mononucléaires. Ce mode de reproduction contient déjà les avantages de la reproduction sexuelle, soit la variabilité des descendants. Et puisqu'il apparaît à la suite d'un changement du milieu ambiant, il présente en même temps, par la variété de ses descen- dants, une possibilité d'adaptation plus grande aux nouvelles conditions. — Il peut également y avoir lutte entre les deux noyaux et le plus faible des deux ou l'un de ses descendants serait incapable alors de se diviser. Cela expliquerait la destruction de nombreux descendants mono- ou polynu- 70 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. cléaires d'une amibe à deux noyaux et l'on comprendrait même que dépareilles formes polynucléaires puissent pousser si loin la différenciation de leurs noyaux qu'une partie de ceux-ci seulement conserverait la capacité de se re- produire, tandis que d'autres se chargeraient de nouvelles fonctions vitales. Ce serait l'origine et l'explication de conditions réalisées chez les Protozoaires supérieurs, les Infusoires, où se rencontrent un macro- et un micronucléus. D'autre part aussi ces faits peuvent être rapprocliés de la formation des glo- bules polaires chez les Métazoaires. Enfin il peut encore y avoir le cas où le noyau augmente de volume sans qu'il se divise. La division n'aurait lieu que plus tard, en même temps que celle du protoplasme. C'est ainsi que St. a observé une amibe dont le noyau grossissait sans qu'il y ait eu division d'abord. Celle-ci se présenta plus tard seulement : il y eut deux individus mononucléaires et un troi- sième à deux noyaux. — II y eut même des cas de transition entre la forme polynucléaire et l'augmentation simple du noyau. St. a observé des amibes à double noyau, c'est-à-dire à noyau se composant d'une grande et d'une petite partie, conditions qui se retrouvèrent chez une partie des descendants de cet individu. — Jean Strohl. P) Reproduction -par bourgeonnement. Hertwig (R.). — Sur le bourgeonnement et te développement sexuel d'Hy- dra fusca. — H. étudie une Hydre, qui diffère du type habituel de fusca parce qu'elle a les sexes séparés; néanmoins H. no croit pas que ce soit une espèce ni même une race spéciale ; il pense que les conditions ambiantes agissent avec assez de force pour provoquer la formation d'Hydres mâles, fe- melles ou hermaphrodites. Chez les animaux bien nourris, les bourgeons apparaissent suivant une spirale très surbaissée, qui part du point d'union de la partie élargie du corps avec la tige, et s'élève vers les tentacules; les bourgeons successifs font entre eux un angle un peu supérieur à 120''. Les Hydres bien ou mal nourries maintenues entre 52 et 25" ne forment pas d'or- ganes génitaux; par contre, les Hydres maintenues au froid (8-10"), qu'elles soient bien ou mal nourries (nourriture := Daphnies), ne tardent pas à pré- senter des organes génitaux, qui dans le cas des cultures d'H. ont été uni- formément des testicules; parfois, quand les Hydres continuent à être bien nourries et remises au chaud, il apparaît de nouveaux bourgeons après la formation des testicules. H. compare la période de dépression des Protozoaires, qui suit des divisions répétées, à la période qui chez l'Hydre suit les bour- geonnements répétés et aboutit à la formation des organes génitaux ; il est possible qu'une nutrition abondante aboutisse à une dépression partielle des cellules somatiques, c'est-à-dire à un déséquilibre des relations entre le noyau et le cytoplasme. H. cite du reste une culture d'Hydres qui après une pé- riode de nourriture surabondante, ont présenté des symptômes de dépression, impossibilité de se nourrir, fusion des cellules endodermiques en une sorte de syncytium rappelant beaucoup l'intestin des Turbellariés acœles ; enfin on sait que très généralement les Hydres meurent après la période génitale; et il est permis de croire que cette mort et le développement des organes gé- nitaux sont deux conséquences du même état de dépression. — L. Cuénot. y) Reproduction par spores. Overton (J. B.). — Morphologie de l'ascocarpe et formations des spores dans les asques à nombreuses spores du Thecolheus P'elletieri (Cr.) Boud. — IV. — LA REPRODUCTION ASEXUELLE. 71 L'appareil fructifère de ce champignon est formé de plusieurs ascogones d'où peuvent s'élever des hyphes ascogones. Les asques proviennent des cellules subterminales binucléées des hyphes ascogènes. Le noyau primaire de l'asque provient de la fusion des deux noyaux de la cellule subterminale. Trois divisions nucléaires successives, à l'intérieur de l'asque, donnent nais- sance à 8 noyaux libres qui, après une période de repos et de croissance, se divisent de nouveau jusqu'à la formation de 32 noyaux. Les trois pre- mières divisions s'accomplissent avec réduction des chromosomes. Chaque spore est uninucléée dès le début, .sans divisions ultérieures ni formation de cloisons. L'exospore prend naissance aux dépens du protoplasme périphé- rique de la spore. Rien, dans cette étude, ne laisse supposer que l'asque est homologue des sporanges des Oomycètes ou des Phycomycètes. La formation d'un grand nombrede spores est évidemment unphénomène d'adaptation, et ne s'oppose pas à la conception que l'asque est une cellule-mère de spores. — P. GUÉRIN. Ramlo-w (G.). — Histoire du développement de Thelebolus stercoreus Tode. — Dans l'étude du développement de cet Ascomycète, R. apporte des données nouvelles, surtout en ce qui concerne la cytologie. Dans les fila- ments en forme d'hélices, qui constituent les ascogones, il n'y a aucun phé- nomène qui puisse être assimilé à un acte sexuel quelconque. L'ascogone jeune contient un noyau qui ne se distingue pas des autres noyaux végéta- tifs, il est très petit, avec une partie claire et un nucléole excentrique. Un peu plus tard on trouve dans l'ascogone 4, puis 8 noyaux. Après la 3<= division, des cloisons transversales apparaissent et ime des cellules délimitées offre 2 noyaux, les autres un seul. La première grandit d'une façon particulière, s'arrondit et devient l'asque; les cellules qui l'a voisinent facilitent ce dévelop- pement par l'apport des substances qui traversent directement la paroi. Les faits ultérieurs répondent au schéma classique : les deux noyaux se fusionnent en un gros, puis il y a jusqu'à dix divisions répétées. R. complète sur quel- ques points les observations de Zuckal sur l'émission des .spores. — M. Gard. Hasselbring (H.). — Les appressoria des Anthracnoses. — L'auteur expose les résultats de ses expériences et de ses observations sur les appres- soria du Gld'osporium fructigeniim, sortes de spores qui se forment après la germination des spores, et qui sont des organes d'adhésion au moyen des- quels le champignon se fixe à la surface de son hôte durant les premiers stades de lïnfection. — P. GuÉPa.N. Guilliermond (A.). — A jjropos de l'origine des levures. — Viala et Pa- COTTET ayant décrit des formes-levures chez deux Ascomycètes ont mis en doute la nature ascogène du sporange des Saccharomyces et laissent penser que ces dernières ne sont que des formes du développement d'autres cham- pignons. Pour G., la conclusion est trop risquée et va à l'encontre de faits rigoureusement établis (grande analogie entre le sporange des Saccliaro- myces et un asque, phénomène de fécondation, etc.). — M. Gard. "Wund (M.). — Détermination des points de concentration d'oxygène pour la formation et -la germination des spores chez une série de Bactéries etc. — "W. étudie les que.stions suivantes sur de nombreuses espèces de Bactéries. Quelle est la valeur des points principaux (minimum, maximum, optimum), auquel les Bactéries peuvent se développer entièi'ement? Quelle est cette même valeur pour la formation et la germination des spores? Quelle est l'iu- 72 L"ANXEE BIOLOGIQUE. fluence de la température et du métabolisme sur la position de ces points? Comment agissent des approvisionnements variables d'O à diverses concen- trations? Comment enfin se fait l'adaptation d"une espèce à diverses concen- trations d'oxygène? — "W. constate que le minimum pour la germination des spores est égal au minimum pour la croissance, que le minimum pour la germination et la croissance est plus petit ou égal au minimum pour la for- mation des spores, que le maximum pour la formation des spores est égal ou plus petit que le maximum pour la croissance, et que le maximum pour la germination des spores et la croissance est plus petit que le maximum pour la sporulation. — E. Fauré-Fremiet. CHAPITRE V Ij'ontog^ënèso Arevalo. — Invesligacioîies opticas sobre espïculas de olgunas esjjecies de . e^ponjas espanohfs. (Bol. real Sociedad espaùola de Historia Xatural, Ma- drid.) [92 Atkinson (G. F.). — The development of Agaricus campeslris. (Bot. Gazette, XLII, 241-264, pi. VII-XII.) [88 Bashford (E. F.), Murray (J. A.) et Bo^ven ("W. H.). — An expérimental andlgsis of the Growth of Cancer. (Roy. Soc. Proceed., 524 B.) [86 rt» Bell (E. T.). — Expérimental Studies on the Development of the Eye and the Nasal Cavities in Frog Embryos (x\nat. Anz., XXIX, 185-194, 2 fig.) [Communication préliminaire analysée avec le suivant In — — Experimentelle Untersuchung ilber die Entwicklimg des Anges bei Froschembryonen. (Arch. mikr. Anat., LXYIII, 18 pp., 1 pi., 7 fig.) [Voir ch. VI Borcea (J.). — Recherches sur le système uro-génilal des Elasmobranches. (Arch. Zool. expér., IV, 199-484.) [84 Braus (H.). — Ist die Bildung des Skeletes von den Muskelanlagen abhdngig? Eine experimentelle Untersuchung an der Brustflosse von Haiembryonen. (Morphol. Jahrb., XXXV, 240-321, 18 fig.. 3 pi.) [89 Carraro (A.). — Le modificazioni delV epitélio uterino durante la gravi- denza in alcimi animali. (Arch. Se. Med., XXX, 364-384.) [85 Cerfontaine (P.). — Recherches sur le développement de l'Amphioxus. (Arch. Biol., XXII, 229-418.) [Sera analysé dans le prochain volume Cohn. — Ueber die Résorption des Dotterrestes bei Anguis fragilis. (Zool. Anz., XXX, 429-440, 6 fig.) [85 Conklin (E. G.). — Does half of an Ascidian egg give vise to whole larva? (Areh. Entw.-Mech., XXI, 727-751, 32 fig.) [81 Cook (M. T.). — The embryogeny of some Cuban Xymphceacex. (Bot. Ga- zette, XLII. 376-392, pi. XVI-XVIII.) [88 Crocker ("W.). — Rôle of seet coats in delai/ed germination. (Bot. Gazette, XLII, 265-291, 4 fig.) " [88 Driesch (H.). — S Indien zur Enturicklungsphysiologie der Bilateralitlil . (Arch. Entw.-Mech., XXI, 756-792, 14 fig.) • [79 a) Ebner (V. von). — Ueber die Enlwicklung der leimgebenden Fibrillen im Zahnbein. (Verli. Anat. Ges., 20 Vers., 137-138.) [Analysé avec le suivant b) — — Ueber die Entivickelung der leimgebenden Fibrillen, insbesondere im Zahnbein. ^S.-B. Avad. Wien, CXV., 3 Abth., 281-346, 2 pi.) [85 74 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Enriques (P.)- — Délia economia disoslanza nclla ossa cave. (Arch. Entw.- Mech., XX, 427-466.) ' ['.^'l Eternod (A. C. F.). — La Gastrule dans la série animale et plus spéciale- ment chez Vhomme et les Mammifères. (Bull. Soc. Vaudoise Se. nat., XLII, 156-217, 16 fig., 6 pi.) [Voir ch. XllI Fariner (J. B.), Moore (J. E. S.) and Walker (C. G.). — On the Cytology of Malignant Growlhs. (Roy. Soc. Proceed. , 518 B.) [86 Fischel (A.). — Zur Entwicklungsgeschichte der Echinodermen. I. Zur Me- chanik der Zellteilung. IL Versuche mit vitaler Fdrbung. (Arch. Entw.- Mech., XXII, 526-542, 10 %.) [81 Flint (J. M.). — The Groivth of the Branchial Tree. (Comm. prél., Anat. Anz., XXVII, 272-286.) [Voir ch. XIII Friedel (J.). — Origine des matériaux utilisés par Vovaire. (C. R. Ac. Se, CXLII, 1547-1548.) [L'ovaire utilise à la fois les produits de l'assimi- lation qui lui est propre et les réserves du pédoncule. Il peut arriver à son complet développement avec-les uns ou les autres séparément. — M. Gard , GebhardtCW.). — Ueber funktionellwiclitige Anordnungsweisen der feineren und groberen Bauelemenle des Wirbeltierknochens. IL Spezielles Theil. I. Der Eau der Haversschen Lam elle nsy sterne uiid seine funktionelle Be- deutung. (Arch. Entw.-Mech., XX, 187-353. 8 pi., 18 tig., 1905.) [90 Gerould (John H.). — The developmeni of Phascolosoma {Studies on the Embryology of the Sipunculidae, 2). (Zool. Jahrb., Morph., XXIIl, 77-162, 8pl.,4fig.) [83 Hannig (E.). — Zur Physiologie p/lanzlicher Embryonen. IL Ueber das Zu- standekommen der Lagerung der Keimlinge bei den Cniciferen-Embryonen. (Bot. Zeitung, LXIV, 1-14, 1 pi.) [87 Hedlund (O.). — Ueber den Zuwachsverlauf bei kugeligen Algen wàhrend des Wachstums. (Botaniska Studien. Hommage à Kjellman. Upsal., 35-54, 3fig., 2 pi.) ■ [87 Humphrey (H. B.). — The developmeni of Fossombronia longiseta Aust. (Ann. of Bot., XX, 83-108, 2 pi., 8 tig.) [87 a) Jammes (L.) et Martin (A.). — Le développement de V œuf de V Ascaris vitulorum Gœze en milieu artificiel. (G. R. Ac. Se, CLXIII, 67-70.) [1)4 b) Bemarques au sujet du développement artificiel de l'Ascaris vitulorum Gœze. (Ibid., 189-190.) [94 Janet (Ch.). — Bemplacement des muscles vibrateurs du vol par des co- lonnes d'adipocyles chez les Fourmis, après le vol nuptial. (C. R. Ac. Se, CXLII, 1095-1097.) [94 Jenkinson (J. W.). — On the relation between the symmetry of the egg and the symmetry of the embryo in the frog {Rana lemporaria). (Biometrika, V, 147-167.) [81 Kerens (B.). — Beeherches sur les premières phases du développement de l'appareil excréteur des Amnioles. (Arch. Biol., X.XIl, 493-648, 3 pi.) [Sera analysé dans le prochain volume Korff (K. von). — Ueber die Entwickelung der Zahnbein- und Knochen- grundsubstanz der Sàugetiere. (Verh. Anat. Ges., 20 vers., 132-136.) [85 V. _ ONTOGENESE. 75 Kostanecki (K.). — Uebcr die Herknaft der Teibiiif/itccnlrt'ii der ersten Fut'- ehiuigsspindel im befrucliletsen Ei. (Arcli. mikr. Auat., LXIII, 1-73, 2 pL) [82 Levy (O.). — EntiricklungsmccJtnnisehe Sludien am Embryo von Triton to'niatus. I. Orienlierungtiversuche. (Arch. Eiitw. Mech., XX, 335-380, 0 pi., 2 fig.) ' [.... L- Mercier Lillie (F. R.). — Observations and experiments concerning the elementary phenomena of embryonic development in Cliœtoplerus. (Jonrn. exp. Zoo)., III, 154-268, 1 pi., 78fig.) [76 a) liOeb (L.). — Ueber die Entwickelung des Corjjuti liiteum bcim Meer- schweinchen. (Anat. Anz., XXVll, 102-106.) [87 /;) The formation of Corpus luteuni in the Guinea-Pig. (Joiirn. Amer. Med. Ass., XLVI, 416-423.) [Analysé avec le précédent Loisel (G.). — Revue annuelle d'embryologie. (Rev. gén. Se, XVII, 456-473, 24 fig.) . [Revue des travaux sur l'ovule et l'œuf des mammifères, les formations placentaires, le développement du cerveau. — M. Golds.mith Marcus (H.). — Ueber die Wirkting der Temperatur au f die Furchung bei Seeigeleiern. (Arch. Entw.-Mecli., XXII. 445-461, 5 fig.) [93 Martini (EJ. — Die Nematodenentwickelunq nls Mosaikarbeit . (Verh. Anat. Ces., 20 vers., 266-274, 5 fig.) ' [80 Maximow(A.). — Veber experimentelle Erzeugung vonKnochenmarkgewebe. (Anat. Anz., XXVIII, 609-612.) [92 Moore (B.), Roaf (H. E.) et Whitley (E.). — On l/ie effecls of alkalies and acids, and of alkoUne and acid salts upon growlh and ail division in the fertilized eggs of Echinas esculenlus. A study in relationship to the causa- lion of malignant disease. (Roy. Soc. Proceed., 515 B.) [94 Morgan (Th. H.). -- The'origine of the organ-forming materials in the frog's embryo. (Biol. Bull., XI, 127-136, 6 fig.) [88 Pizon (A.). — L'évolution des colonies de Diplosoma spongiforme Giard et la displanchtomie des ascidiozoïdes. (C. R. Ae. Se, CXLII. 463-465.) [Observation sur D. spongiforme des faits constatés sur D. Listéri (voir Ann. biol.., X, p. 84). — M. Goldsmith Pommer (G.). — Ein anatomischer Beitrag :ur Kenntnis des Wachstums im Bereiche angeborener Defekte nebsl einschiâgigen Bemerkungen ilber Inaktivitàtsatrophie der Knochen in der Waçhstumsperiode auf Grund der Beschreibung des Bumpfskeletes eines Erivachsenen mit lateraler Thorax- spalle. (Arch. Entw.-Mech., XXII, 370-445, 1 pi.) [L'ensemble des phénomènes observés à la suite de cette fente du thorax, tels que raccourcissements et allongements des côles, change- ments de position, élargissement, déviations, etc., constitue un exemple typique d'adaptation fonctionnelle au sens de Roux. — Jean Strohl Rorig (A.). — Das Wachstum des Gerveihes von Cervus elaphus, Cervus bar- barus und Cervus canadensis. (Zool. Garten, XLVII, 134-142. j [Bois du côté droit plus court que le gauche; croissance irrégulière comme rapidité. Masse totale de bois et durée de croissance différente chez les 3 espèces. — E. Hecht Simons (E. B.). — A morphological Study of Sargassum Filipendula. (Bot. Gaz., XLl, 161-182, 2 pi.) [88 76 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Sobotta (J.). — Ueber die Bildung des Corpus lulenm beim Meerschweinchen. (Anat. Heft., XXXII, 89-142, 2 pi.) [Le corps jaune provient uniquement des cellules folliculeuses restées en place après la chute de l'œuf. Les vaisseaux du corps jaune pénètrent secondairement entre les cellules épithéliales. — A. Weber Spalteholz ("W.). — Ueber die Beziehungen zwischen Bindegeiuebsfasern und Zellen. (Verh. Anat. Ges., 20 vers., 209-217.) [84 Strassen(0. Zur). — DieGeschichle der T-Riesen von Ascaris megalocephahf als Grundiage zu einer Entwickelungsmechanik dieser Spezies. (Zoologica, XVII, 2"^ livr., 39-343, 87 fig.) [89 Streeter (G. L.). — Some experiments on Ihe developing ear vesicle of the tadpole with relation to équilibration. (J. exp.Zool., III, 543-558, 12 fig.) [Voir ch. XIX, 1 Szily (V.). — Ueber Amnioneinstïdpung ins Linsenblàschen der Vogel. (Anat. Anz., XXVIII, 231-234, 4 fig.) [L'invagination de l'amnios dans la vésicule cristallinienne des oiseaux et d'autres qui se produisent peut-être expliquent des malformations par arrêt de développement. — A. Prenant Ussow (S. A.). — \VirgleicJiendeembryologische Stiidiendes axialen Skeleties. Entochorda. (Anat. Anz., XXIX, n° 16-17, 46 pp., 49 fig.) [84 a) "Weber (A.). — Les apophyses ptèrygoïdes du crâne de l'homme. (Bibl. anat., XV, 57-84, 10 fig.) [Le muscle ptérygoïdien interne a une influence luorphogé- nétique sur le développement des apophyses ptèrygoïdes. — A. Weber b) — — Recherches sur quelques stades du développement du cœur des Lopho- branches. (Bibliogr. anat., XV, 266-287, 8 fig.) [Les embryons des Vertébrés supérieurs présentent une tor- sion de l'ébauche cardiaque, de sens remarquablement fixe. Chez les Pois- sons, cette asymétrie se présente avec des formes variables. Chez les Lo- phobranches, à un certain stade du développement la torsion de l'ébauche cardiaque est inverse de celle des Vertébrés supérieurs. — A. Weber "Whitley (E.). — A note on the eff'ect of acid, alkali, and certain iridicators in arregting or otherwise influencing the development of the eggs of Pleiiro- nectes platessa and Echinus esculentus. (Roy. Soc. Proceed., LXXVII, 137- 149.) * [94 Whitney (D. D.). — An examination of the effecls of mcchanical shocks and vibrations upon the rate of development of fertilized eggs. (J. exp. Zool., III, 41-47.) ■ [93 Wintrebert (P.). — Influence d'une faible quantité d'émanation du iridium sur le développement et la métamorphose des Batraciens. (C. R. Ac. Se, CXLIII, 1259-1262.) ' [95 Voir pp. 29, 66, 67, 97, 146, 157, 410 pour les renvois à ce chapitre. a) Isotropie de V œuf fécondé ; spécificité cellulaire. Lillie (Frank R.). — Observations et expériences concernant les phéno- mènes élémentaires du développement embryonnaire chez Chœtopterus [II]. — L'ovocyte encore attaché dans l'ovaire a un cytoplasme qui ne parait pas V. — ONTOGENESE. 77 structuré et qui est constitué par une substance fondamentale semi-fluide dans laquelle %n voit suspendus de nombreux grains et gouttelettes animés de mouvements browniens ; ces microsomes subissent des modifications qui caractérisent différentes sortes de cytoplasmes, arrangés de façon à déter- miner dans l'œuf un axe de polarisation, un pôle animal et un pôle végétatif, ce dernier correspondant à la zone d'attache de l'ovocyte : on distingue un ectoplasme revêtant surtout la moitié supérieure de l'œuf et interrompu au pôle animal, et un endoplasme comprenant trois régions distinctes («, b et c). Lors de la première mitose de maturation, dont le fuseau est orienté suivant l'axe de polarisation, il se fait un changement dans la constitution cytoplas- mique : l'endoplasme a va sur le pôle végétatif et se mêle avec l'endôplasme c, mais sans perdre ses caractéristiques; l'endoplasme b reste à peu près en place. A ces substances, s'en ajoutent deux nouvelles, provenant de la vési- cule germinative rompue, de sorte que le cytoplasme de l'œuf a une diver- sité surprenante. Le problème que se pose L. est de suivre pas à pas ces substances dans le développement, pour essayer de déterminer leurs rôles respectifs dans la formation de l'embryon. Si on centrifuge un œuf non segmenté (1500 à 5000 tours à la minute), on détermine un nouvel arrangement des substances cytoplasmiques, qui se superposent en strates, mais la polarité de l'oêuf et l'axe de polarisation ne sont nullement détruits; le premier fuseau de maturation se forme à la même place que normalement. Il semble donc que la polarité est liée à une force interne (gouvernée par le noyau?), qui est pius puissante que la pesanteur, puisque les substances cytoplasmiques se disposent toujours de la même façon, quelle que soit la position de l'axe, mais moins puissante que la cen- trifugation, puisque celle-ci détruit l'arrangement préexistant. II est probable (lue l'axe de l'œuf n'est pas autre chose que l'axe de la cellule en place dans l'ovaire. Segmentation et dilférenciation. — Les observations sur la segmentation de l'œuf montrent que ce -processus n'altère pas sensiblement la distribution des substances cytoplasmiques, et que, grossièrement, la topographie de l'œuf non segmenté est la même que la trochophore. Au stade de deux blas- tomères inégaux, il se forme un lobe polaire, d'origine ectoplasmique; la symétrie bilatérale commence à se dessiner. L'une des cellules est nette- ment différente de l'autre par sa composition; elles donneront respectivement les bouts antérieur et postérieur de l'embryon ; le pôle animal où manque l'ectoplasme est la place où se formera l'organe apical cilié, qui est par suite d'origine endoplasmique. L'ectoplasme polaire entre dans les cellules 1 d, 2 rf et 4 d; le reste de l'ectoplasme forme la couche superficielle des cellules de l'ectoderme. Toutes les cellules endodermiqucs renferment toutes les variétés d'endoplasme, mais très peu d'ectoplasme; la substance résiduelle de la vésicule germinative est distribuée spécialement au premier quartet de micromères. La coloration vitale au rouge neutre donne des résultats intéressants : des granules spéciaux se colorent électivement et dessinent une bande autour des pronucléus mâle et femelle; finalement les grains rougis restent dans la, partie supérieure de l'embryon, dans l'ectoderme (cellules de la prototroque). Il est probable, mais non certain, que la substance affine avec le rouge neutre dérive de la substance résiduelle de la vésicule germinative et d'autres pro- duits nucléaires. ^ Différenciation mm segmentation. — Par certaines méthodes (action de KCl sur œufs non fécondés ou fécondés, fécondation tardive d'œufs placés dans de l'eau de mer), on peut inhiber la formation des blastomères, bien 78 L'ANNEE BIOLOGIQUE. que la segmentation des noyaux puisse se faire. Dans les œufs uninucléés, il apparaît néanmoins une différenciation de substapces cytopla.«miques, primi- tives ou induites, qui se disposent d'une façon différente de celle décrite pour l'œuf normal, mais qui simulent des espèces d'organes par l'accumulation de la matière caractéristique d'un organe, par exemple un prototroque ou un œsophage; beaucoup d'œufs uninucléés deviennent ciliés sur une plus ou moins grande partie de la surface, mais il n'y a jamais de flagelles à l'apex (sans doute parce que dans les œufs anormaux, l'ectoplasme est continu et ne laisse pas l'endoplasme toucher la périphérie). Le noyau unique devient énorme et renferme parfois un nombre considérable de chromosomes (plus 71 de 500, alors que ^= 9), comme s'il s'était formé des générations succes- sives de chromosomes n'aboutissant pas à la division nucléaire, peut-être par défaut d'asters et de centrosomes. Les œufs fécondés et traités comme il a été dit plus haut renferment de nombreux noyaux ou un réticulum nucléaire, placés entre l'ectoplasme et Tendoplasme. Dans ces œufs, la distribution des substances cytoplasmiques ne diffère pas essentiellement de la normale ; dans l'hémisphère supérieur, on y trouve de même des granules qui se colorent électivement par le rouge neutre. Relations entre le noyau et le cytoplasme. — Sans aucun doute, un grand nombre de microsomes cytoplasmiques, sinon tous, sont d'origine nucléaire, et proviennent notamment deslieuf chromosomes de noyau réduit, lors de la désintégration de ceux-ci. L. admet que les divers chromosomes ont chacun une valeiu" spéciale, que chacun d'eux représente un caractère ou un groupe de caractères, et il fait remarquer très justement que nous pouvons avoir une idée de la valeur de chaque cliromosome par la définition des différents caractères-unités qui sont hérités dans des proportions mendéliennes. Il paraît n'y avoir aucune ressemblance entre les caractères descriptifs et les caractères-unités renfermés dans les chromosomes [XV]. Différenciation cellulaire. — L'œuf renferme donc des substances forma- tives d'organes (format ive sluf} s), dont les unes préexistent dans l'ovocyte, et dont les autres prennent naissance au cours du développement, par addition de nouveaux dérivés nucléaires. De plus les chromosomes du noyau sont sup- posés de valeur différente, et chacun d'eux représente, à chaque stade du développement, quelque propriété de l'organisme entier. Suivant L., l'histo- genèse définitive est une réaction morphogénique entre deux ou plusieurs substances formatives, héritées des générations antérieures de cellules, et une nouvelle substance provenant du noyau. Ce n'est pas une réaction chi- mique, mais probablement une sorte de réponse à un .stimulus; le caractère descriptif fait alors son apparition. Pour prendre un exemple précis, l'intéressante découverte de Lewis (1904) qui a reconnu qu'un cristallin peut être produit chez les têtards par n'im- porte quelle partie de l'épiderme embryonnaire, pourvu que celle-ci soit ame- née en relation convenable avec la vésicule optique, est interprétée de la façon suivante : le stimulus de la vésicule optique peut produire dans les cellules épidermiques voisines ime sorte particulière de sécrétion nucléaire, qui réa- git sur les substances formatives communes à toutes les cellules épidermiques, de sorte que les cellules évoluent désormais dans le sens cristallinien. Sui- vant cette conception, les noyaux somatiques subissent une évolution pro- gressive durant le développement de l'individu, évolution qui est commune à tous ces noyaux, et en addition présentent des spécifications locales caracté- l'istiques d'organes ou de régions particulières. Il est probable que les noyaux V. _ ONTOGENESE. 79 (le la lignée sexuelle {Kciinbahn) ne présentent ni évolution ni spécification, excepté une évolution qui a un caractère phylogénique, ce qui amène à une conception nouvelle, plus large et plus adéquate aux faits cytologiques, de la théorie du développement phylogénique. — L. Cuénot. DrieschfH.). — Eludes sur la physiologie du développement de la hilatéra- lité. — Alors que la structure polaire de l'œuf des échinides est pour ainsi dire entièrement connue, nous ne savons rien ou presque rien de sa constitution bilatérale. Les seules indications à ce sujet, mais se rapportant aux asté- rides, ont été faites par Driesch lui-même (v. Ann. Biol., X, p. 73). Mais tandis qu'il avait cru devoir conclure alors que le plan de symétrie du demi-œuf était vertical par rapport à celui de l'œuf entier, ces nouvelles recherches prouvent que ce n'est pas le cas, du moins pas pour les œufs d'échinides, chez lesquels elles ont été faites. En effet, à la suite d'expériences faites dans de l'eau de mer allongée d'un tiers à peu près d'eau douce, il apparaît que la première segmentation n'a pas lieu dans le plan médian, comme D. l'avait admis jusqu'à présent, mais qu'elle est plutôt verticale par rapport au plan (le symétrie. Il en résulte que le pkm de symétrie des demi-œufs est identique à celui des œufs entiers. D. constate encore, dans ces expériences en eau de mer allongée, sur des jumeaux partiels d'échinides que le plan médian de petites larves entières provenant des premiers blastomères isolés est identique à celui de l'œuf en- tier, c'est-à-dire vertical par rapport à la première segmentation. — Il a pu établir, en outre, une bilatéralité apparente encore avant la formation du cercle mésenchymateux. En employant l'eau de mer allongée on voit en effet appa- raître déjà au stade à huit cellules des micromères au pôle végétatif. Dans de très nombreux cas ces micromères sont à deux, situés l'un à côté de l'autre. Il semble donc qu'il y ait à ce stade déjà un indice de bilatéralité puisque l'eau de mer allongée agit ainsi de-façon différente sur l'œuf. A part sa polarité l'œuf aurait donc deux bouts présentant des caractères physiolo- giques différents. Il est intéressant de voir comment les œufs de différentes femelles se comportent différemment à ce sujet, tantôt il y a beaucoup de micromères, tantôt il n'y en a presque pas. Dans ce dernier cas on les ob- tient en allongeant l'eau de mer un peu davantage encore : il y a donc diffé- rence dans le seuil d'excitation. BovERi a exprimé, pour des œufs d'échinides à fécondation bisperme, l'o- pinion que leur incapacité à se développer plus loin que la blastule consiste en une répartition anormale de la chromatine. Or cette opinion ne paraît aucunement fondée à D. Partant delà constatation de Roux qui a vu dans l'œuf de grenouille le plan de symétrie déterminé par le chemin du spermatozoaire dans l'œuf, D. fait la remarque que deux spermatozoaires empêchent en ce cas la formation d'une bilatéralité normale. Ce serait par conséquent ce dérangement de la bilatéralité qui empêcherait le développe- ment complet de l'œuf. 11 se pourrait que, par hasard, deux spermatozoaires prennent le môme ou à peu près le même chemin et il n'y aurait plus de raisons alors pour un développement anormal : et. en effet, Buveri cite quelques cas de développement normal cnez des œufs dispermes. — Afin de de vérifier son hypothèse D. a observé des œufs à fécondation bisperme dans de l'eau de mer à laquelle il avait ajouté du lithium ou dont il avait éli- miné le soufre. Les deux pi^océdés, selon Herbst, suppriment tout carac- tère bilatéral de l'organisation, mais permettent \m développement bien au delà de la blastule. D. espérait donc voir ses œufs à fécondation bisperme se développer plus loin par ce moyen, mais ses expériences n^ont pas abouti 80 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. au résultat qu'il en attendait. II n'abandonne pas son hypothèse pour cela, bien que différentes objections se présentent, comme d'ailleurs à la théorie de BovERi aussi. Dans les œufs parthénogénétiques par exemple la déter- mination de la bilatéralité ne peut être due au spermatozoaire ni à la quan- tité de chromatine trop grande. D'un autre côté on pourrait admettre que dans les œufs bispermes il y ait « trop de noyau » qui, selon les travaux de LiLLiE, modifierait les rapports chemo-électriques entre le noyau et le plasma. Une dernière série d'expériences a été faite avec les quatre partenaires du stade à quatre cellules, isolés au moyen de l'eau de mer décalcifiée de Herbst. Dans de très nombreux cas deux partenaires dépassent dans leur développement les deux autres du même œuf. Est-ce un hasard ou bien deux des partenaires dérivent-ils du blastomère antérieur et les deux autres du blastomère postérieur du stade à deux cellules? — Jean Strohl. Martini (E.)- — Le développement des Nématodes, travail mosaïque. — L'étude du développement des Nématodes. suivie cellule par cellule, a cou- ûuit M. à des résultats très précis sur le développement des « œufs à mo- sa'ïque » (Heider) ou « œufs à segmentation déterminée » (Conklin). Les premiers stades du développement des Nématodes étudiés par Boveri, zik Strassen, Spemann, Ziegler et d'autres ont montré (jue ce développement est strictement déterminé. M. montre que la détermination se poursuit jusqu'à la constitution de la larve. La cellule-œuf lors de la première segmentation se partage en deux blastomères, une cellule de propagation et une cellule primitive somatique [Ursomazelle). De la cellule de propagation naissent à la seconde segi;nentation une deuxième cellule primitive somatique et une nouvelle cellule de propagation ; ce processus se répète jusqu'au stade de 24 cellules. La cellule de propagation dernière formée fournit les éléments sexuels. Les cellules somatique^ primitives engendrent successivement les familles de blastomères. La première cellule somatique donne une famille de blastomères, celle de l'ectoderme primaire. La deuxième se divise (au stade 8) en entomère primitive et mésomère primitive; celle-ci est par sa division la souche de deux groupes mésodermiques distincts. La troisième cellule somatique primitive donne l'ectoderme secondaire, la quatrième fournit l'ectoderme tertiaire. L'époque de la division de tous ces blastomères est parfaitement régulière, comme est déterminée la place que chacun de leurs descendants occupe dans l'organisme larvaire, si bien que. sans avoir suivi l'origine d'une de ces cellules, on peut néanmoins nommer tous ces ancêtres. C'est ce dont font foi des figures remarquablement précises et plus lisibles que toutes celles qui ont été données jusqu'ici du développement mosaïque. M. représente mie gastrula de CucuUanus où est exactement marquée la place des cellules de l'ectoderme primaire et secondaire, de l'ectoderme et du mésoderme. Bien plus, chez l'embryon après gastrulation, il constate que les organes de tous les individus ont le même nombre de cel- lules, pareillement disposées : l'épiderme est formé de 72 cellules, l'ébauche génitale de deux noyaux, l'intestin moyen de 16 cellules, l'intestin antérieur de 36, les deux bandes musculaires dorsales de 19 chacune. Le nombre total des cellules qui composent l'organisme larvaire est de 450. Pour montrer combien précise est la détermination de ces organes, on peut prendre pour exemple l'ectoderme; il se compose de 5 rangées de cellules, deux centrales, deux latérales, une dorsale; les éléments cellulaires de chacune de ces ran- gées ont des caractères qui les spécifient (et dont le détail ne peut être don'né ici). En définitive on peut déterminer l'origine cellulaire ancestrale de cha- V. — ONTOGENESE. 81 ■cime des cellules constitutives de la larve tout aussi bien qu'on peut le faire au stade de 4 et de 8 blastomères. — A. Prenant. Conklin (E. G.).- — Un demi-œuf d'Ascidie donne-l-il naissance à une larve entière? — Dans une étude des œufs de Cytithia (Siijela) partita et Molgula inanhettensis Fauteur a vérifié au moyen de la méthode des coupes que d'un blastomère au stade deux provient un demi-embryon dans le sens strict du mot (comme si Ton avait fait la section d'une larve entière par le plan médian) ; le blastomère isolé se comporte comme s'il était avec son congé- nère. — H. DUBUISSON. Jenkinson (J. "W.). — Sur la relation entre la symétrie de l'œuf et la symétrie de l'embryon chez la grenouille. — L'auteur étudie par la méthode biométrique la relation entre la symétrie de l'œuf et celle de l'embryon de Bana temporaria. A cet effet il mesure les angles entre le plan de symétrie, le premier sillon de segmentation et le plan sagittal et il montre qu'il n'y a pas de corrélation entre ces angles. Il n'existe pas une relation causale entre le premier sillon de segmentation et le plan sagittal. Leur coïncidence dans plusieurs cas dépend de la tendance à se placer dans le plan de symétrie. Cette conclusion est en contradiction avec les idées de Roux. J. montre que la symétrie de l'œuf a un effet marqué sur la symé- trie de l'embryon et sur celle de la segmentation. L'auteur traite aussi par la même méthode l'influence de la gravitation et de la direction de la lu- mière sur les déviations de ces plans et ne trouve pas justifiée l'affirmation de MoKGAN sur la co'incidence du plan sagittal avec le plan de .symétrie quand le premier sillon de segmentation est situé dans ce plan. — A. Gallardo. ^) Différenciation. Processus généraux. Fischel (A.). — Sur l'Embryologie des Echinodermes : I. Mécanique de la division cellulaire. — II. Les Coloration intravitales. — I. Mécanique de la division cellulaire. F. s'est demandé si les granules pigmentaires que con- tien'nent certains œufs d'Echinodermes ne montreraient pas des mouvements comme ceux mis en évidence par la coloration intravitale, les mêmes rela- tions avec les zones protoplasmiques de concentrations diverses, en dehors de tout traitement. L'œuf À'Arbacia est richement pigmenté en rouge-brun. Les granules, avant la période de division, sont surtout tassés à la péri- phérie et sur le pourtour du noyau. Ce qu'il y a de particulier après la segmentation en deux ou en quatre, c'est la condensation de ces grains en traînées parallèles au sillon qui vient de se produire. Mais, dans certains cas favorables, on constate très bien, avant le cloisonnement horizontal, l'accumulation du pigment autour des noyaux en mouvement. Ces phéno- mènes de transport relèvent tous des différences de pression indiquées par Rhumbler. On peut les retrouver dans les figures de Kostanecki pour Mac- Ira. Et il semble bien que cette répartition des pressions varie avec les ca- tégories cellulaires. Ainsi, cïvei Arbacia, lorsque les micromères se détachent au pôle supérieur, la distribution du pigment n'est plus régulière, les micro- mères restent clairs ; et si les granules les fuient, c'est qu'ils répondent à une zone de pression maxima; la division inégale serait caractérisée par ces différences de pression. La destinée des grains pigmentaires est intéres- sante à suivre. Le pigment de l'œuf d'Arbacia n'augmente pas au cours du développement. Condensé au bord externe des cellules blastulaires, il man- que au bord interne ; et l'ébauche dilatée paraît plus transparente que l'œuf. l'année biologique, XI. 1906. 6 82 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Plus tard, cette localisation, très marquée au niveau de la cavité digestive, laisse les larves tellement claires qu'on croirait plutôt à une régression qu'à une augmentation des grains. Au troisième jour, apparaît un pigment nouveau, celui des chromatophores. Chez Strongylocentrotus, la localisation spéciale du pigment rouge a été décrite par Boveri. Chez Ecliiims brevi- spinosus, l'œuf, clair à l'origine, ne forme que secondairement dans cer- taines de ses cellules ectodermiques quelques graines de pigment rouge- orange. Dans ces deux cas. de même que dans le premier, le pigment des chromato- phores apparaît comme une élaboration nouvelle. II. Les colorations intravitales. Mettre en évidence sur le vivant des gra- nules différents par leurs réactions colorantes, et suivre la répartition de ces granules dans le corps d'une larve; tel est le but poursuivi. Au Neutralroth précédemment employé, F. joint le Nilblausulfat et surtout le Nilblau- chlorhydrat, moins toxique que le précédent. Les granules que le Neutral- roth révèle chez Arbacia n'ont rien de commun avec le pigment et n'appa- raissent qu'avec la coloration sur le vivant. Comme ils sont de teintes très variables, quelques-uns même presque incolores, on peut admettre des Catégories qualitativement distinctes. Chez les cellules blastulaires de Strongylocentrotus, la coloration rouge sera plus marquée au bord externe ; chez Echinus brevispinosus, elle sera plus marquée au bord interne. Ici on observera une coloration diffuse, là on aura des grains de tailles di- verses. Les grains de Neutralroth différeront, et par le nombre et par la répartition, de ceux révélés par le Nilblauchlorhydrat. Étant donné la dis- tribution variable de ces particules sur l'ectoderme, l'endoderme ou le mé- senchyme, leur stabilité pendant des semaines, on ne saurait les considérer comme des produits de destruction ou d'excrétion : ce sont plutôt des struc- tures vivantes, des organes élémentaires de la cellule (sans aller toutefois jusqu'aux organismes élémentaires au sens d'ALTMANN). Quant au pigment proprement dit, il est intéressant de distinguer entre celui de la cellule-œuf, réfractaire aux colorations vitales, et celui qui apparaît secondairement soit sur les chromatophores, soit en granules épars {Èch. brevispinosus). Le pig- ment secondaire est caractérisé chimiquementpar une affinité extraordiltiaîre pour les colorants {Nilblauchlorhydrat). F. signale encore, dans le traitement des œufs de Strongylocentrotus TpcLvle Nilblausulfal, le soulèvement immédiat et très marqué de la membrane, sous laquelle s'accumulent brusquement un grand nombre de spermatozoïdes. Ces spermatozoïdes se gonflent énormément au contact du plasma ovulaire, peut-être sous l'influence d'un fluide particu- lier élaboré par l'œuf. Le même phénomène se présentant avec une intensité plus extraordinaire encore, et en dehors de tout traitement, sur l'œuf à." Ar- bacia, on peut supposer que le Nilblausul fat ne fait qu'exagérer une condi- tion réalisée pour tout spermatozoïde en contact immédiat avec la cellule femelle. — E. Bataillon. Kostanecki (K.). — Sur l'origine du premier centre fusorial dans l'œuf fécondé. — K. commence par un examen critique de la question de l'origine du premier centre fusorial de l'œuf. Il s'élève contre l'opinon de Whœler que ce corpuscule central vient du centrosome de l'œuf. Pour démontrer que ce centrosome vient bien du centre spermatique K. féconde des œufs de Myzostoma, placés dans de l'eau de mer concentrée par évaporation. Dans ces conditions les phénomènes de la fécondation se trouvent ralentis et d'une observation plus facile. Les globules polaires sont expulsés plus tardivement et le noyau spermatique reste longtemps à la périphérie de l'œuf. Dans ces V. — ONTOGENÈSE. «3 conditions on voit nettement que le centrosome du spermatozoïde est celui qui donnera celui de la première mitose, alors que dans des conditions nor- males il peut y avoir confusion cà cause du rapprochement rapide des deux pronucléi ; même dans les conditions normales on peut quelquefois voir que tout se passe de la même façon. — Il critique ensuite les autres hypothèses : Le quadrille des centres de Foi doit être définitivement abandonné, per- sonne ne l'ayant revu après lui. De même les observations de Van der Stricht sur Thi/sanocoon et Amphioxus n'ont pas été confirmées par les autres chercheurs (Schockaert). Celles de Conkli.n sur Crepidula plana et de Blanc sont dans le même cas. K. s'attache davantage à l'opinion soutenue par un grand nombre d'auteurs (Lillie, Catherine Foot, Carnov et Le- brun) que le spermocentre disparaît dans l'œuf ainsi que l'ovocentre et que les centrosomes du premier fuseau sont néoformés. K. ne croit pas qu'il en soit jamais ain.si. Il est bien des cas où le spermocentre cesse d'être visible pendant une période plus ou moins longue, mais cela ne signifie pas qu'il ait disparu. En effet, dans bien des espèces il ne disparait pas, et on peut voir le centre du premier fuseau venir directement du spermocentre. Il est des cas où sa disparition est de courte durée. Enfin, le centre du premier fuseau réapparaît, toujours là où le spermocentre a disparu. K. trouve peu vraisemblable que les choses se passent aussi différemment chez les diffé- rentes espèces. C'est bien plutôt une question de plus ou de moins, et dans les cas où il y a disparition du spermocentre, c'est que, cessant d'être en- touré d'irradiations, il cesse d'être perceptible comme cela se voit souvent au cours de l'accroissement des éléments séminaux. Mais jamais le sper- mocentre ne dégénère; le centre du premier fuseau n'est jamais néoformé. [Ces conclusions, d'ailleurs logiques, ne seront pas admises par les partisans de la non-persistance de la sphère attractive qui veulent que la sphère ait disparu chaque fois qu'ils ne peuvent l'apercevoir]. — C. Champy. Gerould (John H.). —Le développement de Phascolosoma [II]. — La très complète étude de G. embrasse 3 espèces qui sont : Phascolosoma gouldii, Ph. vulgare et Ph. elongatum. Les oogonies et spermatogonies détachées de l'ovaire tombent dans le liquide cœlomique. Pendant sa période de crois- sance, l'oocyte ne présente aucun signe de polarité, son nucléus occupant une position centrale. Les sphérules basichromatiques du noyau s'accrois- sent tandis que des granules d'oxychromatine se rassemblent en nucléoles cà existence transitoire. Une couche de cytoplasma dense et finement granu- leux entoure d'abord le nucléus, puis s'étend vers la surface de l'œuf, ce qui indique qu'un actif métabolisme siège dans la région du noyau La' tête du spermatozoïde subit une rotation de ISO» après son entrée dans l'œuf, et est accompagnée d'un centrosome et d'une astrosphère. Elle se rend dans la région centrale de l'œuf. Le fuseau de la I'^ division de maturation a 10 chromosomes qui se divisent transversalement (division réductionnelle). A la deuxième division de maturation il y a au contraire division longitudi- nale des chromosomes (division équationnelle). Le pronucléus femelle est aussi accompagné d'une a.strosphère (mais plus petite que celle du pronucléus maie). II n'y a pas de cavité de segmentation appréciable. L'auteur décrit ensuite en détail le développement qu'il compare cà celui de Sipunculus, des Chaîtopodes, des Echiurides, des Mollusques et des Vers. Il conclut que les Sipuncuhdes sont probïiblement des formes primitives, à Ccause de leur cor- don nerveux ventral impair et insegmenté, de la persistance, chez l'adulte, aes niuscles rétracteurs principaux de la trochophore, et de la simple paire de nephridies thoraciques. L'organisation de l'adulte est excessivement 84 L'ANNEE BIOLOGIQUE. simple et ressemble à celle de la larve trochophore. Les Sipunculides sont des Annélides étroitement alliés aux Chétopodes et aux Mollusques primitifs, mais ont une structure aussi simple que celle des Archiannélides [XVII, d]. — A. LÉCAILLON. Usso-w (S. A.)- — Études embryologiques comparatives du squelette axial. Entochorde. — U. crée un terme nouveau, celui d'entochorde, pour dési- gner une formation embryonnaire, qui ne l'est peut-être pas autant. Tandis que la corde dorsale proprement dite se forme aux dépens de l'ectoderme et peut prendre le nom d'ectochorde, l'entoderme différencie d'abord dans la région céphalique et aussi dans la région caudale une entochorde qui dans ces régions s'isole de l'entoderme, se confond avec l'ectochorde et forme avec celle-ci la chorde dorsale définitive. Dans la partie postérieure de la tête, dans le tronc, l'ectochorde peut atteindre un très fort développe- ment; elle forme alors l'hypochorde des auteurs; sa destinée est alors en partie de se confondre avec l'ectochorde, en partie de se désagréger en ses éléments constitutifs. L'entochorde comme l'ectochorde peut se creuser d'un canal central, elle se segmente. Toutes deux représentent des organes de soutien provisoires du corps embryonnaire. — A. Prenant. Borcea (I.). — Recherches stir le syst&me uro-génital des Elasmobran- ches. — L'appareil excréteur des Elasmobranches rappelle au début les né- phridies des Annélides ; mais dans la suite, il devient et reste semblable à celui des Vertébrés supérieurs. B. a établi une distinction entre le canal segmentaire et le canal rénal. Aux dépens du néphrotome se forment deux catégories d'évaginations qui représentent les deux ébauclies de l'appareil excréteur. La première catégorie dérive de la partie ventrale du néphrotome, la deuxième catégorie se forme dans presque tous les segments où l'on ren- contre les autres évaginations et dans les autres segments du néphrotome entier. L'ectoderme ne participe pas à la formation de l'uretère primaire qui se forme aux dépens de la première catégorie d'évaginations. Le rein dé- rive de canaux segmentaires, mais la partie initiale de ceux-ci ne contribue que partiellement à sa formation ; le développement du rein présente au commencement des différences suivant les types [Acanlhias, Scyllium, Raid). Au début, la métamérie du rein correspond à la métamérie des canaux segmentaires, mais dans la suite, il acquiert une métamérie secondaire. Le tissu néphrogène qui n'est pas employé à la formation des canalicules, forme du tissu conjonctif et du tissu lymphoïde. Le rein présente un dé- veloppement inégal suivant les différentes espèces, suivant la région du corps, suivant le sexe, suivant l'âge. B. étudie le développement des vais- seaux efférents ; l'uretère primaire se comporte différemment chez le mâle et chez la femelle. Les glandes génitales dérivent de la partie supérieure des plis génitaux ; la partie inférieure de ceux-ci persiste quelquefois comme organe épigonal. L'auteur signale lui certain nombre de faits en rapport avec la maturité sexuelle. — L. Mercier. Spalteholz (W.). — Sur les relations entre les fibres et les cellules con- jonctives. — L'auteur a étudié le développement des fibres élastiques et col- lagènes et les rapports définitifs qu'offrent ces fibres avec leurs cellules for- matives. Avec fa plupart des auteurs, il reconnaît aux deux sortes de fibres une origine intracellulaire. Le développement des fibres élastiques est très précoce (dès le 3'' jour pour le tronc artériel du poulet). On reconnaît que ces fibres sont intraprotoplasmiques à leur première apparition (ligaments de la V. — ONTOGENESE. S5 nuque d'embryons de Bœuf). De même les fibres collagènes apparaissent à lin- térieur des cellules (cordon ombilical d'embryons humains de cinq-semaines), — S. a recherché les relations définitives des cellules et des fibres sur des organes élastiques (ligament dé la nuque, aorte) et collagènes (tendon). Un ligament nuchal est constitué, on le sait, par des fibres élastiques, entre les- quelles se trouvent des cellules; le protoplasma de celles-ci envoie des pro- longements qui paraissent s'appliquer sur les fibres, mais en réalité leur for- ment un étui complet. Il en est de même pour les lames élastiques de l'aorte autour desquelles s'étend une gaine mince de protoplasma semée çà et là de noyaux. On peut donc dire que formées à l'intérieur des cellules, les fibres élastiques ne se dégagent jamais de leurs cellules formatives et qu'à l'état définitif les réseaux élastiques sont contenus dans un vaste réseau syncytial. — S. fait la même démonstration, mais avec moins de succès, pour les or- ganes collagènes (tendon); il cherche à montrer qu'ici aussi les faisceaux conjonctifs, entourés par une couche protoplasmiqué qui n'est qu'un prolon- gement de la cellule tendineuse, ont conservé une situation intracellulaire. — A. Prenant. Cohn (L.). — Sur la résorption du reste vilellin chez Anguis fragilis. — Chez déjeunes d'Anguis f'ragilis de 7, 5cm., prêts à éclore, le résidu du sac vitellin passe dans la cavité du corps à travers une fente de 2 mm. environ qui se trouve sur la ligne médiane ventrale. Ce vitellus se trouve appliqué contre l'intestin sous forme d'un demi-cylindre; il est d'ailleurs, à ce stade, en rapport non pas avec l'intestin, mais avec les vaisseaux mésentériques. La résorption se fait plus ou moins rapidement suivant les individus. Les « feuillets » épithéliaux qui traversent le sac vitellin et qui augmentent la surface d'absorption ne diffèrent pas au point de vue de leur structure et de leur distribution des formations analogues chez Lacerta. Les cellules épithé- liales qui tapissent les parois du sac et les feuillets sont bourrées de grains vitellins plus ou moins volumineux. Le vitellus pénètre dans les cellules sous forme de grains excessivement réduits; ceux-ci subissent une fusion et confluent en masses volumineuses qui finalement se dissolvent et sont digé- rées. — F. Henneguv. KorfT (V.). — Sur le développement de la substance fondamentale de l'ivoire et de l'os chez les Mammifères. — On sait que classiquement les fibrilles de l'ivoire et de l'os proviendraient des odontoblastes et des o.stéoblastes qui, suivant les théories, les produiraient soit par sécrétion soit par transforma- tion, de leurs prolongements. K. soutient au contraire que les cellules for- matives sont étrangères à la genèse des fibrilles collagènes de la dentine et de l'os, qui proviennent des faisceaux conjonctifs de l'espace pulpaire et des espaces médullaires. —A. Prenant. a-b) Ebner (V.). — Sur le développement des fibrilles collagènes dans IHvoire. — E. n'accepte pas les conclusions de Korff. Pour lui les fibrilles collagènes de l'ivoire se différencient secondairement dans une couche interne de l'ivoire, formée d'une substance spéciale, la prédentine et connue sous le nom de « pellicule de Kœlliker », qui est elle-même un produit de sécrétion de fibrilles protoplasmiques formées par les odon- toblastes et par les cellules pulpaires superficielles. — A. Prenant. Carraro (A.). — Les modifications de Vépithélium ntéi'in durant la gesta- 86 L'ANNEE BIOLOGIQUE. lion che: quelques animaux. — Dans répithélium des glandes utérines des Lapinesjeunes,etdans répithélium glandulaire non encore modifié de Lapines pleines, on trouve de belles figures caryocinétiques. La muqueuse utérine, dans le point où devra se former le placenta, s'hypertrophie énormément; elle forme quelques gros replis riches en glandes et revêtus d'un épithélium qui s'hypertrophie rapidement par division mitotique de ses éléments. Dans les éléments hyperplasiés, le nombre des noyaux augmente, probablement par division directe, mais ces éléments polynucléaires n'ont qu'une existence de peu de durée*, car ils dégénèrent et disparaissent complètement, pendant que la couche externe de l'épiblaste s'hypertrophie graduellement. Les villosités choriales s'allongent et se frayent un passage à travers cette couche externe de l'épiblaste, elles ne peuvent contracter aucun rapport avec les glandes uté- rines dont répithélium de revêtement tombe de très bonne heure. — L'épi- thélium de la partie extraplacentaire subit au début une hyperplasie notable, puis présente des modifications qui commencent à la surface pour s'étendre graduellement aux tubes glandulaires. Ces modifications consistent en une augmentation de volume des éléments dont les noyaux se multiplient consi- dérablement par voie directe. Les noyaux grossissent et, à un certain mo- ment, présentent par places des phénomènes de caryolyse. Les limites des cellules deviennent peu distinctes et l'épithélium finit par se transformer graduellement en amas protoplasmiques nucléés, dont beaucoup tendent à se détacher de la paroi utérine. Ces phénomènes de dégénérescence n'a- mènent pas la disparition complète de l'épithélium ; il reste au fond des glandes quelques éléments pauvres en protoplasma, mais avec un noyau bien conservé, qui jouent un rôle important pour la régénération de l'épi- thélium après la parturition. Tous les culs-de-sac glandulaires ne restent pas en rapport avec l'épithélium; certains d'entre eux, par un rétrécisse- ment graduel du tube glandulaire, se trouvent à un certain moment libres dans le tissu conjonctif. Le protoplasma des cellules de ces culs-de-sac isolés s'unit en une masse unique; les noyaux se fusionnent, et l'on observe alors des éléments géants avec un noyau se colorant d'une façon intense. Ces éléments n'ont qu'une courte durée ; ils se fragmentent peu à peu, se dé- truisent, et il n'en reste plus trace dans les stades plus avancés de la gesta- tion. — F. Henneguy. Farmer (J. B.), Moore ( J. E. S.) et "Walker (C. G.). — Sur la cyto- logie des tumeurs malignes. — Travail étendu dont la conclusion est que les- cellules cancéreuses sont non des parasites, mais des cellules somatiques. Il faut abandonner la doctrine des restes embryonnaires de Cohnheim. Ce qu'il faut retenir, c'est l'intervention considérable des leucocytes : on en voit se fusionner avec les cellules alfectées. Si des recherches sur la cytologie de la moelle osseuse montraient que les cellules résultant de la fusion d'un leucocyte avec une cellule de tumeur sont réellement les progéniteurs des éléments malins eux-mêmes, on comprendrait non seulement le caractère nucléaire frappant des tissus malades, mais aussi leur pouvoir envahisseur et destructif. La manière de voir des auteurs n'est pas en opposition avec l'idée exprimée par le terme « tissu gaméto'ide ». Il y a de grandes ressem- blances entre les tissus gaméto'ide et cancéreux, et le tissu reproducteur qui chez les animaux produit les gamètes. Mais il y en a beaucoup aussi entre les cellules reproductrices et les leucocytes. — H. de Varigny. Bashford (E. F.), Murray ( J. A.) et Bowen {\\r. H.). — Analyse expé- rimentale de la croissance dti cancer. — Tentative d'analyse du cancer pro- V. — ONTOGENÈSE. 87 page superficiellement chez les souris à partir de la tumeur de Jensen : 25.000 inoculations. L'inoculation réussit plus ou moins, dans 5 % ou dans 100 9é. 11 y a dans la descendance d'une même sous-inoculation des augmentations et diminutions de virulence curieuses. On en conclut que les différents éléments d'une même tumeur ont des pouvoirs de prolifération différents. Il y a un processus cyclique sans doute. — H. de Varigny. a-b) Loeb (Léo). — Sur le développement du corps jaune chez le Cobaye. — Après la rupture du follicule de Graaf, la granulosa reste en place. Quel- ques-unes des cellules du centre montrent des figures de dégénérescence. Mais on voit à la périphérie de nombreuses mitoses qui témoignent d'une prolifération active. On voit aussi des mitoses dans les cellules de la thèque interne et des parois vasculaires ; vingt heures après la rupture du folli- cule, on ne peut plus différencier la thèque interne de la granulosa. L'hé- morragie qui suit la rupture du follicule est insignifiante; la plaie se cica- trise vite par prolifération des cellules de la granulosa et il se forme une nouvelle liqueur folliculeuse. En même temps des cellules fusiformes s'in- troduisent entre les cellules folliculeuses, se liquéfient en leur centre et se transforment en vaisseaux. Les corps jaunes atrétiques diffèrent des corps jaunes normaux parce que dans les premiers la dégénérescence des cellules folliculeuses et la prolifération de la thèque interne dominent tandis que c'est l'inverse dans le corps jaune normal. — C. Champy. Hannig (E.). — Physiologie des embryons végétaux. — IL Sur les condi- tions de la situation des embryons de Crucifères. — A partir des premières ébauches des cotylédons, l'orientation de l'embryon est irrégulière et variée. L'enroulement est imposé à l'embryon par le sac embryonnaire. Si on extrait l'embryon du sac et si on le place dans une solution nutritive appropriée, il croit fortement en longueur, sans qu'il se courbe ou sans qu'une courbure antérieure s'accentue. Parfois il se déroule. Il ne peut plus pénétrer dans le sac embryonnaire. La situation du germe dans les graines mûres dépend de la grandeur et de la forme du sac embryonnaire, mais aussi de l'embryon, particulièrement des cotylédons. Elle serait réglée par des causes purement mécaniques [y]. — M. Gard. Hedlund (O.). — Sur la marche de V accroissement chez les Algues globu- leuses, pendant la période de croissance. — H. a cherché à établir la réparti- tion comparée de la croissance chez les algues globuleuses par une méthode fondée sur des mesures précises. Si le diamètre do d'une Algue devient d au bout de deux jours, d-do mesure sa croissance. Si une autre algue de même taille n'atteint cette croissance d-do qu'après trois ou quatre jours, on peut en conclure que la croissance de la seconde est plus lente. De ces mesures H. tire quelques conclusions intéressantes. — F. Péchoutre. Humphrey (H. B.). — Développement du Fossombronia longiseta Aust. — Après des indications sur l'habitat et les caractères morphologiques de cette Jungermanniée, H. décrit la germination des spores, le développement des organes sexuels et la formation de l'embryon. Aucun centrosome n'a été ob- servé aux différents stades de la division nucléaire dans la spermatogénèse. La cellule-mère donne naissance à deux anthérozoïdes entre lesquels aucune cloison ne se forme. Des blépharoplastes apparaissent dans le cytoplasme, de même qu'un « Nebenkôrper » qui semble s'unir avec le cytoplasme et le 88 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. blépharoplaste pour constituer le centre de l'anthérozoïde. Ce dernier forme une spirale de un tour à un tour et demi. — P. Guérin. Crocker (AV.). — Rôle du tégument séminal dans le retard de la germina- tion. — Contrairement à ce qu'on croit d'ordinaire, il faut chercher la cause du retard dans la germination plutôt dans l'enveloppe séminale que dans l'embryon. C'est ce que l'auteur établit par toute une série d'expériences sur un certain nombre de graines. — P. Guérin. Simons (E. B.). — Étude morphologique du Sargassum Filipendula. — Toute la structure d'un conceptacle ou d'un cryptostome tire son origine d'une seule cellule initiale en forme de bouteille. Le conceptacle et le cryp- tostome sont homologues. Ils se développent de la même façon jusqu'au moment où des organes sexuels apparaissent dans le premier et des para- physes dans le second. Des spermatocystes apparaissent dans quelques cryp- tos'tomes, ce qui montre bien que ces derniers sont des conceptacles dégé nérés. Le spermatocyste (anthéridie) se développe comme dans les autres Fucacées en produisant 64 anthérozoïdes. La cellule-sœur de l'oocyste (oogone) ne s'allonge pas en pied, comme dans le Fucus, de telle sorte que l'oocyste demeure enfoncé. Normalement l'oocyste ne donne qu'un œuf et son noyau devient le noyau de l'œuf. C'est exceptionnellement que S. a rencontré des oocystes à 8 noyaux, retour au type Fucus. — L'oocyste tout entier, avec l'œuf qu'il renferme, est mis en liberté. La fécondation n'a pas été observée, mais de petits corps semblables à des centrosomes ont été remarqués dès les premières segmentations de l'œuf. La segmentation se produit lorsque l'œuf est accolé à la surface mucilagineuse de la plante. — P. Guérin. Cook (M. T.). — Embryogénie de quelques Nymphéacées cubaines. — Le dé- veloppement du sac embryonnaire est le même dans toutes les espèces. Il y a lieu de noter que l'extrémité antipodiale se prolonge en un tube qui pé- nètre dans le nucelle et dans lequel s'engage un des noyaux produits par la division du noyau secondaire. La fonction de ce tube semble être de porter la nourriture du nucelle à l'albumen, d'où il est transmis à l'embryon. Dans l'embryon d'espèces de Nympluva et de Castalia il y a formation de deux lobes cotylédonaires. De ce fait, et de la similitude, dans les premiers stades, de la formation de l'albumen avec ce qui a été observé dans les Sagittaria et Lim- nocharis, l'auteur conclut que les Nymphéacées _ doivent être considérées comme des Monocotylédones anormales. — P. Guérin. Atkinson (G. F.). — Développement de VAgaricus campestris — L'auteur expose d'une façon très complète le développement de VAgaricus campestris, et fait remarquer que ce champignon possède une variété à deux stérig- mates, qui doit plutôt être considérée, d'après lui, comme une mutation soit de VAgaricus campestris, soit de l'une des formes que l'on confond avec lui. — P. Guérin. y) Facteurs de l'ontogenèse ; biomécanique. Morgan (Th. H.). — L'origine des matériaux formateurs d'organes dans l'embryon de Grenouille. — M. recherche quelles sont les causes de la gas- trulation ou, pour autrement parler, les causes de la progression de l'anneau V. - ONTOGENESE. 89 embryonnaire qui, d"abord localisé au pôle supérieur, passe en dessous de l'équateur pour se fermer au-dessus du pôle inférieur. II pense que la mé- canique du processus s'explique seulement par une réponse des cellules à. certains stimuli. Le stimulus provient des pressions mutuelles des cellules, et le changement de dimension de celles-ci est dû à une contraction propre. Les différentes manières d'être des cellules dans les différentes parties de l'œuf sont en rapport avec les matériaux variés qu'elles renferment. Les pre- miers phénomènes du développement, les changements formatifs, sont donc en rapport avec deux propriétés de la matière vivante, l'irritabilité et la con- tractilité. — L. Cuénot. b) Braus (H.). — La formation du squelette dépend-elle de celle des muscles? — L'indépendance entre la formation du squelette et celle des muscles dans la nageoire des Sélaciens est complète. De plus, le développement de chaque portion squelettique est sous la dépendance de la différenciation des parties cartilagineuses voisines. Y a-t-il là un fait de signification générale pour la transformation de toutes les parties du squelette et entrant en ligne de compte dans les rapports primitifs de tous les muscles avec les éléments squelettiques? La question ne peut être résolue par une étude portant uni- quement sur les nageoires des Sélaciens. Pourtant certains faits d'embryo- logie comparée peuvent confirmer une partie de ces hypothèses. Ainsi chez les Myxinoïdes et les Pétromyzontides les premiers phénomènes de chondri- fication du squelette axial se produisent autour des points d'émergence des nerfs, sans aucun rapport de voisinage avec les myomères somatiques. Chez les Sélaciens il n'y a aucune relation étroite entre les pièces squelettiques et la segmentation de la musculature du corps. De plus, chez les mêmes Pois- sons des demi-vertèbres et d'autres formations de la colonne vertébrale déjà hautement différenciée sont sans correspondance avec la segmentation mus- culaire. II est possible que de nouvelles recherches d'ordre purement mor- phologique ou expérimental, montrent que la chondritication du squelette axial apparaissant sans aucun rapport avec les segments musculaires, ne se fait pas métamériquement. La formation de segments rangés dans l'ordre métamérique ne serait qu'un résultat secondaire en rapport avec des néces- sités fonctionnelles, réalisant une connexion intime entre les segments car- tilagineux et les segments musculaires. On sait que la première apparition du squelette osseux chez les Vertébrés se produit dans les téguments, sous forme d'écaillés placoïdes ou de grosses pièces constituant la cuirasse des Poissons inférieurs. B. pose la question de savoir si les points d'ossification internes des Poissons dérivent directement, ou sont indépendants des for- mations osseuses tégumentaires. La question pourra être tranchée, pense l'auteur, par l'étude des rapports entre les premières formations osseuses et le système musculaire. — A. Weber. Strassen (O. Zur). — L'histoire des embryons géants en forme de T d'Ascaris megalocephala, comme base d'une mécanique embryonnaire de cette espèce [VI]. — Ce mémoire très étendu contient la partie analytique du tra- vail que Z. Str. a consacré à l'histoire du développement àWscaris mega- locephala; la partie descriptive a été publiée il y a un certain temps. On sait que les germes en forme de T se produisent quand, dans le stade 4, deux cellules se placent à angle droit par rapport aux deux autres (cellules ecto- dermiques); l'une de ce^ deux cellules donnera l'œsophage et l'intestin, l'autre les cellules germinatives. 90 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Dès le premier chapitre, intitulé « les buts et les voies », Z. St. envisage l'ensemble des facteurs qui vont déterminer la formation d'un certain em- bryon aux dépens d'une agrégation des cellules se multipliant activement. Parmi ces facteurs, en premier lieu intervient le processus même de seg- mentation : les divisions se font suivant un certain rythme, l'orientation du fuseau est rigoureusement déterminée, le volume des cellules-filles n'est pas toujours le même, les grains vitellins sont distribués inégalement pen- dant la mitose entre cellules-filles. Mais il y a d'autres facteurs, qui inter- viennent en dehors des périodes de segmentation et qui ont prise sur les blastomères; grâce à eux, l'aspect extérieur des cellules et leurs positions réciproques sont modifiés. L'auteur fait une large part dans son étude au principe de l'économie qui lui fait admettre des facteurs physico-chimiques plutôt que des forces vitales : ils sont plus simples. Quand les facteurs mé- caniques, basés sur la complexité apparente du germe, ne donnent pas d'ex- plication suffisante, il a recours à une complexité « invisible » : structure très fine du protoplasma ou différenciations chimiques soustraites pour le moment à notre analyse ; il donne le nom d' « actifs » aux processus ré.sul- tant de la complexité inconnue et invisible du protoplasma vivant. L'hy- pothèse d'une aulorégulation n'est admise que quand toutes les autres se sont montrées insuffisantes. Dans les chapitres suivants, différents facteurs, tant mécaniques que phy- siologiques, sont examinés successivement. L'auteur passe en revue : la « di- minution nucléaire » et le rythme des divisions ; l'orientation des divisions ; le mode de divisions et la différenciation du contenu vitellin; la forme cellu- laire polyédrique ; la formation de l'épithélium et la forme de la cellule épi- théliale; l'orientation réciproque dans l'espace et la forme spécifique des cellules. Dans tous ces chapitres est traitée, pour ainsi dire, la mécanique embryonnaire de la cellule. Le dernier chapitre enfin est consacré à la « localisation des causes déterminantes dans l'intérieur de la cellule ». En résumé, pour Z. St., malgré la complexité extrême que présente l'his- toire du développement cellulaire de V Ascaris, il n'y aurait rien ici qui puisse fournir prise aux téléologistes et aux vitalistes. Tous les processus de régula- tion sont .susceptibles d'une explication mécanique ou physiologique; dans les cas les plus compliqués, il fait intervenir le principe de sélection. Il esta noter que pour l'auteur les cellules isolées, avec les processus qui s'y dérou- lent suivant des voies déterminées, seraient comparables à des organismes ; leur activité indépendante serait une sorte d'instinct; leur excitabilité, leur mode de réactions permettraient de les placer à côté des Protozoaires libres. — F. Henneguv. Oebhardt ("Walter). — Sur les modes de disposition fonctionnellement im- portants des éléments de construction fins et grossiers de Vos des Vertébrés. 11° partie, spéciale. La construction des st/stémes lamellaires de Eavers et leur importance fonctionnelle. — C'est là une magistrale étude dont il y a quelque difficulté à faire ressortir les points essentiels. Toutes les méthodes ont été prises en considération : la méthode de décalcification (v. Ebner), prépara- tions polies; les préparations ont été étudiées à la lumière polarisée, dans de l'alcool, après dessiccation à l'air, etc. Aussi le matériel dont dispose G. est-il particulièrement riche et intéressant. Les lamelles de Havers ne constituent pas une acquisition phylogénètique récente, il semble plutôt que ce sont les conditions constitutionnelles et mé- caniques qu'il faut, dès le début, rendre responsables de leur apparition. Leur grande variété est surtout due aux diff'érents modes de disposition de leurs V. — ONTOGENESE. 91 éléments par rapporta leur alignement et leur nombre. — Parmi les différents type.s en partie déjà reconnus par Kcelliker, il convient de distinguer, selon G., premièrement une analogie des systèmes de Havers. Ce! sont ces gros- siers faisceaux non lamellaires que nous rencontrons dans ta plupart des os des oiseaux. Ils semblent constituer la forme la plus ancienne et la plus simple par laquelle des corps durs entrent en rapports avec les vaisseaux qui les nourrissent. — Le premier .système de Havers bien caractéristique se rencontre entre autres chez les Mammifères (crista interossea radii et ulnae hominis) : les lamelles sont dirigées presque longitudinalement, mais présentent pourtant de très petits angles de croisement. Le système apparaît par conséquent formé de fibres montant presque à pic. Un système sem- blable est celui à fibres peu escarpées plutôt circulaires qui se rencontrent notamment dans les tubes de la spongiosa et dans les os creux de vieux ruminants (cerf, bœuf, chameau). Enfin il y a un type qui est une combinai- son des deux précédents et qui peu à peu passe au type de Kœlliker dans lequel les fibres des différentes lamelles forment avec Taxe du canal de Havers un angle de 45°. C'est là un cas limitrophe qui apparaît par- tout où deux tj'pes se rencontrent, ce qui explique sa grande fréquence. De nombreuses combinaisons des trois types principaux forment les systè- mes les plus répandus parmi les os des Vertébrés. Une pareille combinaison à couches différentes est entre autres très nette dans les grands os des extré- mités chez de vieux individus des grands ruminants, solipèdes et autres, où elle vient remplacer, après la fin de la croissance, la jeune structure entiè- rement concentrique. — L'hérédité et le fonctionnement agissent en facteurs déterminants sur la structure de Tos et ses changements éventuels. Les formations sont d'autant plus régulières que les fonctions de l'organe les contenant sont plus constantes et plus uniformes, tandis que dans le cas de capacité adaptatrice très grande, où la résorption et l'apposition sont des phénomènes facilement déterminés, la forme des systèmes de Havers est fort irrégulière. On peut se représenter l'influence d'un fonctionnement variant comme un changement continuel de trop grandes revendications venant de toutes parts, grâce auxquelles l'os n'arrive pour ainsi dire pas « au repos ». H lui est donc impossible d'atteindre une construction suffisant à tout. Des systèmes de Havers particulièrement grands et beaux se rencontrent dans les os de toutes les grandes espèces (éléphant, rhinocéros, etc.). Partant de l'observation que les différentes lamelles se présentent comme des tubes dont les parois cylindriques ont des fibres tournées en forme de vis, G. étudie sur un modèle leurs propriétés physiques qui sont celles de toutes les structures à torsion. Il y a sous l'influence des forces extérieures des modifications de forme qualitativement égales à celles d'un corps massif, homogène, d'extérieur semblable, par exemple l'évasement par compres- sion dans l'axe longitudinal et le rétrécissement par traction longitudinale. De même un pliage vers l'intérieur, si fréquent chez les tubes à paroi homogène, est de cette façon rendu particulièrement difficile. — Quelques expériences et considérations fort ingénieuses à propos de la genèse des systèmes de Havers et spécialement des grossiers faisceaux dans les os des Oiseaux terminent et complètent cette étude fondamentale. — Jean Stroul. Enriques (P.). — De l'économie de substance dans les os creux. — Nous savons depuis Galilée que les os creux présentent dans l'organisme une plus grande résistance à la flexion et à la rupture que s'ils étaient remplis et de même longueur. Dans la présente étude E. a entrepris de traduire cette ob- servation en chiffres. Il a donc établi des équations lui permettant de calculer 92 L'ANNEE BIOLOGIQUE. combien une coupe à travers l'os à étudier est plus résistante qu'une coupe d'aire égale, mais remplie de substance. Les résultats obtenus avec différentes coupes faites à travers le même os à des distances connues l'une de l'autre, se trouvent réunis dans le tableau qui est à la fin de son étude. — De nom- breux genres ont été étudiés (poule, canard, kangourou, lapin, loir, chauve- souris, putois, chien, cercopithecus, homme). Les résultats généraux essen- tiels sont que la présence du tissu spongieux est accompagnée, dans l'os^ d'une diminution de substance osseuse compacte par rapport à la grandeur de la coupe. II semble que ce soit là un phénomène de compensation. — Autre résultat apparent : Plus un os est grand, plus est grande l'économie de matériel qu'il présente. Ainsi, par exemple, chez la poule, l'os le plus « éco- nomique » est le fémur. Dans un même os ce sont les coupes qui ont la plus grande superficie, chez lesquelles se trouve le plus d'économie de substance, ainsi généralement les coupes du milieu, qui sont les plus étroites, sont les moins c économiques ». En comparant les os des différents genres, on ne peut pas établir de rela- tion entre la grandeur de l'animal et l'économie du matériel de ses os. De tous les genres étudiés ce sont les oiseaux qui ont les os les plus « écono- miques »; c'est là évidemment une adaptation fonctionnelle au vol. Il est re- marquable, sous ce rapport, que la chauve-souris ne présente pas une adap- tation semblable. La valeur économique de ses os est, au contraire, même dépassée par celle du chien, et seulement égale à celle du Cercopithecus. — Jean Stroiil. Arevalo. — fiecherohes optiques sur les spicules de quelques espèces d'é- pongés espagnoles. — A. étudie ces spicules en lumière polarisée. Ses conclusions sont qu'il n'y a aucune relation entre la forme du spicule et sa cristallisation. Chaque spicule est formé d'une tige axiale de nature orga- nique, autour de laquelle se déposent des couches concentriques de matière minérale. Tout se passe comme pour des rameaux plongés dans des fontaines incrustantes. Ce sont les filaments axiaux organiques (il y en a, bien entendu, autant que d'actines) qui déterminent la forme du spicule, et que ce n'est qu'après leur apparition que la cellule formatrice les recouvre de couches successives de matière cristalline. — F. Vlès. Maximow (A.). — Sur la, production expérimentale de moelle osseuse. — L'auteur (ou plutôt son élève Slivinsky) a répété avec succès les expériences de Sacerdotti et Frattin et de Poscharissky. Elles consistent dans la liga- ture des artères rénales du lapin, suivie de la production d'os spongieux et de tissu médullaire. Cinq semaines après la ligature, les canaux urini- fères nécrosés sont remplacés par du tissu fibreux consistant en fibroblastes et polyblastes ; la circulation s'est arrêtée en certains points ; de l'os s"est formé au-dessous de l'épithélium du bassinet, par le mode périostique aux dépens des fil5roblastes du tissu conjonctif local. On observe, dans les points où la circulation s'est ralentie et surtout au voisinage de l'os, des amas intravasculaires de lymphocytes. Ceux-ci s'hypertrophient et se divisent, leurs cellules-filles évoluant en diverses formes cellulaires : myélocytes pseudo-éosinophiles, myélocytes éosinophiles, mégacaryocytes (par division multipolaire), érytliroblastes (mégaloblastes d'abord, puis normoblastes, hé- maties enfin). Ce n'est que plus tard que ces éléments parviennent par dia- pédèse dans le tissu ambiant, où ils s'amassent en foyers renfermant tous les éléments de la moelle des os. Au bout d'une année, les formations osseuses et médullaires de ces reins ont disparu. — -, A. Prenant. V. - ONTOGENESE. 93 Marcus (H..). — De l'effet de la température sur la segmentation des œufs d'Echinides. [I] — Expériences entreprises à la suite de la théorie de R. Hertwig sur la relation nucléo-cytoplasmatique et ayant pour but d'établir si le noyau présente, sous l'influence du froid, une croissance telle par rapport au plasma que la cellule perd la capacité de se diviser ou du moins réduit ses divisions. De pareilles observations faites sur les Protozoaires ont révélé l'état de « dépression » que l'on connaît, et qui est marqué par une dimension énorme du nucléus. Le matériel employé était constitué d'œufs de Strongylocentrotus lividus, partagés sur trois cultures à 9°, à 17° et à 22'^. Il s'agissait de mesurer et de compter cellules et noyaux de certains stades bien nets de la segmentation, tels que le sont le commencement de la formation du mésenchyme, le début de la gastrulation, etc. A température basse, les cellules sont au nombre de 46 au moment de la formation du mé- senchyme, au nombre de 57 en température moyenne et de 72 en tempéra- ture élevée (22'^'). Cela fait pour toute la blastule, selon un calcul approxi- matif, 1.650 au chaud, 1.045 en température moyenne, 680 au froid. La grandeur de la blastule étant la même dans les trois cas, il en résulte que les cellules des blastules tenues au chaud sont plus de deux fois plus nombreuses et plus petites que celles des blastules élevées en température basse. D'autre part, ces dernières ont pris plus du double de temps pour arriver au même stade de développement (47 h. 1/2 contre 22 h. pour les blastules tenues au chaud). — Le volume des noyaux est, selon M., dans les trois cultures de 47,7 : 109 : 158,59, soit 1 : 2 1/4 : 3 1/3. Comparé à celui des cellules qui est de 1 : 1 1/2 : 2 1/2, ce rapport indique, pour le froid, une modification de la relation nucléoplasmatique en faveur du noyau. Un résultat particulièrement intéressant a été obtenu avec des œufs trop mûrs. Ces œufs présentèrent le meilleur développement au chaud, là où d'autres périssent plus vite. Or, Hertwig avait fait l'expérience que des œufs trop mûrs présentent une relation nucléoplasmatique défavorable au plasma. Le contraire a lieu dans la chaleur, donc l'état de trop grande maturité se- rait compensé par l'effet de la chaleur. D'un autre côté, ces œufs trop mûrs mis au froid présentent un retard complet du développement et marqué par une dimension énorme des noyaux. Quant à la question du point final du « processus élémentaire morpho- génétique », il ne peut être marqué ni par le nombre des cellules, comme le veut Morgan, ni par la grandeur des cellules, selon Driesch, puisque ces deux facteurs sont changeants selon la température qui préside au développe- ment de l'œuf. Le facteur déterminant. ne peut être cherché, selon M., que dans Ja relation nucléoplasmatique, au sens de R. Hertwig. La cellule cherche à établir, par une tension nucléoplasmatique, la relation normale entre le noyau et le cytoplasme. Pourquoi cette relation n'est-elle pas éta- blie d'un coup par une seule division? C'est, selon les idées récentes de Hertwig, parce que les chromosomes ne croissent que petit à petit et n'ar- rivent, par ce fait, qu'après une série de divisions à établir la relation nor- male par rapport au plasma qui diminue un peu après chaque division. La relation fixe entre la masse du noyau et celle du cytoplasme est donc plutôt une relation entre la masse des chromosomes et celle du plasma. — Jean Strohl. 'Weyhni (D. D.). — L'influence des secousses mécaniques et des vibra- tions sur la rapidité du développement des œufs fécondés [VI]. — Meltzer (03) avait trouvé dans ses expériences que le développement des œufs fécondés d Oursins peut être accéléré par les chocs et les vibrations. M.vtheavs et 94 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Whitcher (03) avaient affirmé que ces influences pouvaient augmenter ou diminuer la taille des larves, ralentir le développement et produire des ano- malies. "W. a répété les mêmes expériences sur les oeufs cVArbacia, Aste- rias, Fundidm heteroclilua et Clnolabrus, et il a trouvé qu'à température égale, les œufs soumis à l'agitation mécanique ne montrent aucune accélé- ration du développement et ne donnent pas des plutéi plus grands que nor- malement. Souvent même on observe des embryons petits et anormaux. Les résultats opposés obtenus par Meltzer s'expliquent, d'après lui, par les- changements de température dont on n'avait pas assez soigneusement tenu compte. — M. Goldsxhth. "Whitley (E.). — Note sur Ceffet des acides, alcalis et autres agents sur le développement des œufs de la Plie et de l'Oursin. — 1° Les œufs de plie ne peuvent supporter que de très faibles variations par rapport à la concentra- tion normale des ions hydrogène et hydroxyle. 2° L'accroissement d'acidité est plus nuisible que l'accroissement d'alcalinité. 3° Avec l'âge la résistance de l'œuf augmente. 4'^ La phénol-phtaléine tue les œufs d'oursin mais non ceux de plie, mais le di-méthyl-amido-azo-benzol qui tue les œufs de plie est plutôt favorable aux œufs d'oursin. — H. de Varigny. Moore (B.), Roaf (H. E.) et "Whitley (E.). — Sur les effets des alcalis et acides et des sels alcali7is et acides sur la croissance et la division cellulaire chez les œufs fécondés de l'Echinus esculenlus. Étude relative à la causation des maladies malignes. — Dans les cas de cancer, l'acide chlorhydrique libre manque dans l'estomac : le plasma sanguin paraît plus alcalin : il semble que les cellules oxyntiques ne puissent plus séparer de sécrétion acide. La nature chimique du milieu agirait-elle de même sur une cellule isolée, l'œuf d'oursin ? Les acides le retardent. Les alcalins accélèrent, mais pro- voquent des déformations et des troubles : il y a division nucléaire plus vive, et des divisions atypiques du genre de celles des tumeurs malignes. Tel est le fait essentiel : mais il faudra voir dans l'original beaucoup de détails très intéressants. — H. de Varigny. Janet (Ch.). — Remplacement des muscles vibra leurs du vol par des colon- nes d'adipocytes chez les Fourmis après le vol nuptial. — Une fois que Ms jeunes mâles et les jeunes reines ont atteint la maturité sexuelle, ils quittent la colonie et s'envolent. L'accouplement a lieu pendant le vol; ensuite, les mâles, qui ne savent pas subvenir eux-mêmes à leurs besoins, périssent. Les reines, elles, se débarrassent de leurs ailes et choisissent, chacune, une petite cavité pour y établir un nouveau nid et fonder une nouvelle colonie. Les ailes tombées, la musculature très puissante qui a servi au vol et qui n'a ainsi fonctionné qu'une seule fois, devient inutile; les fibres musculaires disparaissent peu à peu et sont remplacées par des colonnettes d'adipocytes. (L'auteur continue ses recherches sur la question.) — M. Goldsmith. a) Jammes (L.) et Martin (A.). — Le développement de Vonif de l'Ascaris vilulorum Gœze en milieu artificiel. — (Analysé avec le suivant.) b) Remarques au sujet du développement artificiel de l'Ascaris vitulo- rum Gœze. — Les conditions les plus favorables pour le développement sont une température de 33'^ à 38° et un milieu acide. Le milieu alcalin provoque la déchirure de la coque et n'est favorable qu'au moment de l'éclosion. Cela V. — ONTOGENESE. 95 correspond en tous points aux conditions naturelles de l'iiôto : la tempéra- ture est celle du corps ; le milieu acide, c'est le milieu stomacal ; le milieu alcalin, intervenant ensuite, au moment de l'éclosion est fourni par l'intestin. La réceptivité de l'hote varie d'ailleurs avec les individus et même avec Tàge. — M. GoLDSMiTH. "Wintrebert (P.). — Influence d'une faible quantité d'émanation de ra- dium sur le développement et la métamorphose des Batraciens. — L"eau na- turelle de Plombières et l'eau ordinaire chargée artificiellement d'émanation à dose très faible produisent toutes les deux une influence favorable. Cette action est plus sensible pendant la période de croissance qu'au début de l'ontogenèse. — M. Goldsmitii. CHAPITRE VI lia tératogeiièse a) Bell (E. T.). — Expérimental S iudies on the Development of the Eye and the Nasal Cavities in Frog Emhryos. (Anat. Anz., XXIX, 185-194, 2 fig.) [Communication préliminaire analysée avec l'article suivant b) Experimentelle Untersuchung iiber die Entwicklung des Auges bei Froschembryonen. (Arch. mikr. Anat., LXVIII, 18 pp., 1 pi., 7 fig.) [98 Blaringhem (L..). — Production de feuilles en co7'net par traumatismes. (C. R. Ac. Se, CXLII, 1545-1547.) [Les mutilations provoquent l'apparition d'ascidies chez un certain nombre de plantes, notamment chez le Maïs. — M. Gard . Boveri (Th.). — Ueber Doppelbefruchtung. (S.-B. Phys.-med. Gesellsch. Wiirzburg, 2 pp., 1905.) [106 Dieulafé et Herpin. — Chevreau eclromèle adapté à la station verticale. La Nature, XXXIV, 2^ sem., 79, 1 fig.) [107 Fischer (Ed.). — Sur les monstruosités provoquées par les champignons parasites, notamment par des Urédinées. (Arch. des Se. phys. et nat., Genève, XXII, 380-382.) [105 Gadeau de Kerville (H.). — Note sur les Lapins domestiques privés d'une ou des deux coliques auriculaires. (Bull. Soc. Zool. France, XXXI, 71- 75.) [108 Gillot (X.). — Notes de tératologie végétale, 1904-1905-1906. (53 pp., Autun.) [98 Grosser (O.) und Przibram (H.). — Einige Missbildungen beim Dornhai (Acanthias vidgaris Risso). (Arch. Entw.-Mech., XXII, 21-38, 4 pi., 3 fig.) . [107 Jaquet. — Anomalie de la nageoire anale chez des Sebastes dactyloptera. (Bull. Mus. Océanogr. Monaco, N" 79, 7 pp.) [107 Jenkinsou (J. "W.). — On the effect of certain solutions upon the develop- ment of the frog's egg. (Arch. Entw.-Mech., XXI, 367-455, 2pl., 41 fig.) [102 Joseph (H.). — Ei7i ûoppelei von Scyllium [Nebst Bemerkungen ûber die Eientwickelung). (Anat. Anz., n° 13-14, 5 pp., 2 fig.) [106 King (Helen Dean). — The effects of compression on the maturation and early development of the eggs of Asterias forbesii. (Arch. Entw.-Mech., XXI, 97-108, 2 pi.) , [100 Kûster (E.). — Histologische und experimentelle Untersuchung en ûber Intu- mescenzen. (Flora, XCVI, 527-537.) [104 VI. — LA TERATOGf^NKSE. 97 M'aas (Otto). — l'eber die Einiiurkunfj karbonatfreiev und kalk/rcier Sah- Idsiiitgen auf erivachsene Kalkscliwiimme und auf Enlwicklungssladien der- selbe'n. (Arch. Entw.-Mech., XXII, 581-GOO.) [101 Mankc^wsky (A.). — ZavcI seltene Fàlle von l)oj)pel- Missbildimg beim Hûh- ner-Embryo. (Arch. mikr. Anat., LXVII, 773-783, 2 pi.) [L"un est un monstre à deux têtes, avec la partie antérieure du corps dédoublée, la partie postérieure simple. L'autre monstre n'a qu'une extrémité céphalique portant un œil unique, et de laquelle partent deux corps complets, régulièrement con- formés, qui s'écartent l'un de l'autre à angle très ouvert. — A. Prenant Megusar (F.). — Ein/Juss abnormaler Gravi tàtswirkung auf die Embryonal- entwicklung bei Hijdrophilits aterrinus Eschscholtz. (Arch. Entw.-Mech., XXII, 141-199, 3 fig.) [100 Migliorato (E.). — Contribuzioni alla Teratologia végétale. (A.nn. di Bota- nica, II, 397-401, 3 pi.; IV, 49-54 et 61-63, 1 pi. ; 1905 et 1906.) [Description de nombreux cas tératologiques observés chez des végétaux. — M. Boubier a) Morgan (Th. H.). — Experhnents ivith frog's eggs. (Biol. Bull., XI, 91-92, 6 tig.) [100 b) — — The influence of a slrong centrifugal force on the frog's egg. (Arch. Entw.-Mech., XXII, 553-562, 2 pi.) [101 Neveu-Lemaire (M.). — Sur un Cobaye monstrueux sycéphalien. (Bull. Soc. Zool. France, XXXI, 68, 3 fig.) [108 Parker (G. N.). — Double Hen's eggs. (Amer. Natur., XL, 469.) [... M. GOLDSMITH Rabaud (E.). — L'auto-adaptation des embryons monstrueux et la « tendance à l'anomalie ». (C. R. Ac. Se, CXLIIl, 77-81.; [98 Salmon (J.). — Sur la structure histologique et le développement du tissu osseux chez les monstres ectroméliens. (C. R. Ac. Se, XLIII, 697-699.) [105 Senn (G.). — Sur les monstruosités et la phylogénie de l'étamine des Angio- spermes. (Arch. des Se. phys. et nat., Genève, XXII, 328-383.) [106 Steinitz (E.). — Ueber den Einftuss der Elimination der embryonalen Augenblasen auf die Entwicklung des Gesamtorganismus beim Frosche. (Arch. Entw.-Mech., XX, 537-579, 2 pi., 22 fig.) [98 Strassen (O. zur). — Die Geschichte der T-Riesen von Ascaris megaloce- phala als Grundlage zu einer Entivickelungsmechnnik dieser Spezies. (Zoo- logica, XVII, 2'- livr., 39-342, 87 fig.) [Voir ch. V a) Tur (J.). — Sur le développement anormal du parablaste dans les em- bryons de Poule {Parablaste sous-germinal). (Bull. Soc. Philom., Paris, 116, 9 fig.) . ■ [105 b) Le développement des polygénèses et la théorie de la concrescence. (C. R. Ac. Se, CXLIIl, 701-703.) " [106 c) — — Sur rinfluence des rayons du radium sur le développement de la BoussetteiScyUium canicula). (Arch. Zool. exp. [4], V, xxxlx-xlviii.) [104 d) Contribution à l'étude des monstres endocymiens. (Journ. Anat. physiol., XLI, 171-179, 4 fig., 1905.) [... M. Goldsmith "Weber (A.). — L'origine du feuillet moyen dans un blastoderme de Canard sans embryon. (Arch. Zool. exp. [4], V, Lxxxi-xc.) [106 Voir pp. 73, 89. 93, 311, 410, pour les renvois à ce chapitre. l'annéic biologique, XI. 190G. • 7 98 LANNEE BIOLOGIQUE. 1. Généralités. Rabaud (E.). — Vauto-adaplalion des embryons monstrueux et la « ten- dance à r anomalie ». — Ce qu'on a appelé une tendance à l'anomalie, c'est sim- plement la répercussion sur l'organisme tout entier d'une variation tératolo- giqiie, répercussion qui peut amener certaines variations corrélatives ; ces variations contribuent à rétablir l'équilibre rompu par le caractère tératolo- gique et constituent ce que l'on appelle adaptation de l'organisme à son anomalie. 11 n'existe donc aucun état général enclin à la tératogénèse ; c'est là une entité scolastique. — M. Gûldsmith. Gillot (X.). — Notes de tératologie végétale, 1904-1905-1906. — Ces notes sont groupées en huit chapitres : fasciations, soudures, monstruosités flo- rales; endotrophisme, c'est-à-dire phénomène de pseudo-inclusion présenté par des tubercules de Pomme de terre, partitions anormales de la Fougère Doradille, Raisins bigarrés, ascidies foliaires des Saxifrages, anomalies du Digitalis lutea. — V. Péchoutre. 2. Tératogénèse expérimentale. a. Soustraction d'une partie du matériel embryogénique. a-b) Bell (E. T.). — Recherches expérimentales sur le développement de l'œil chez des embryons de Grenouille [VII]. — Pratiquant chez de très jeunes larves (avant fermeture de la gouttière médullaire) l'excision d'une moitié du cer- veau, B. a constaté du côté opéré : la régénération de la paroi cérébrale; la néoformation d'une rétine dans l'épaisseur même de la paroi cérébrale. En outre dans lui cas, bien que l'une des vésicules oculaires ait été enlevée avec la moitié correspondante du cerveau, il s'était produit au sommet do la tète deux yeux, résultant sans doute du dédoublement de la vésicule oculaire conservée, dii à la nécrose d'une partie de cette vésicule ; ces yeux man- quaient de corps vitré et de fibres optiques, et cependant les autres couches rétiniennes étaient intactes, ce qui prouve que l'ébauche rétinienne peut se développer sans avoir de connexion avec le cerveau. La régénération de la paroi cérébrale n'a abouti dans un cas qu'à une membrane très mince, de quelques assises cellulaires; dans un autre cas l'épaisseur de la paroi régé- nérée atteignait les deux tiers de la paroi normale. Quant à la néoformation de la rétine, elle s'est produite dans la partie ventro-latérale du cerveau in- termédiaire. Les couches de la rétine étaient très reconnaissables, notam- ment celles des cônes et des bâtonnets, et ces couches continuaient celles du cerveau, si bien que de cette continuité on pouvait conclure à leurhomologie (couche réticulée int-erne = substance blanche cérébrale; couches granu- leuses = substance grise du troisième ventricule; cônes et bâtonnets = épen- dyme; couche ganglionnaire = cellules commissurales de la substance grise). Ces observations montrent que la rétine est une partie s])éciflée du cerveau, que l'ébauche rétinienne préexiste à l'occlusion de la gouttière médullaire, que le développement de la rétine est indépendant de la formation du pédi- cule optique et de la vésicule oculaire. — A. Prenant. Steinitz (E.). — De l'influence de l'élimination des vésicules optiques em- bryonnaires sur le développement de l'organisme en général chez la Grenouille. — Alors qu'il semble actuellement prouvé que le système nerveux centreal est, durant les premiers stades du développement, sans influence sur les or- I VI. - LA ÏÉRATOGÉNÈSE. 99 ii-anes péripliériques, il se pourrait bien que ces derniers aient, dès leur pre- mière origine, quelque effet déterminant sur la dllférenciation de l'organe central. L'organe visuel étant un ensemble nettement délimité et se prêtant, chez les amphibies, facilement k des interventions opératoires a été choisi pour élucider cette question. Les expériences ont été faites par le regretté pro- fesseur ScHAPER et le matériel fixé a été remis entre les mains de St. Ce sont de jeunes larves de Hana fusca qui, à l'âge de 22 jours (15™"" de longueur), ont été opérées. Les vésicules optiques ont été détruites à l'aide d'une ai- guille rougie au feu. Puis les larves partagées en deux groupes ont été trans- portées les unes dans la solution saline isotonique de Locke, les autres dans de la solution physiologique de NaCl (0,6 %). Seules les premières sont res- tées en vie, alors qu'en solution physiologique les larves sont mortes dès le lendemain de l'opération. Le développement et la métamorphose de celles-ci. bien qu'un peu retardés, se sont effectués normalement. — Quant aux modi- fications décelables sur préparations microscopiques, il a pu être établi ce qui suit : Il ne reste rien des yeux ni du nerf optique. Dans quelques prépa- rations il y a des restes minimes de la rétine, irrégulièrement enroulés et plies. Les muscles des yeux continuent après l'opération à se différencier normalement et ne présentent que fort tard des phénomènes de dégénéra- tion. Toutefois le manque d'insertion rend difficile leur identification. Le M.. levator bulbi qui ipanque encore au moment de l'opération se trouve dans tous les stades suivants. De même les deux muscles obliques se reconnaissent assez bien. — Pas de développement de la glande lacrymale de Harder, mais par contre du canal lacrymo-nasal. — A la suite du manque de pression de la part de l'œil il y a surtout des déformations du crâne qui s'élargit sur les côtés. La paroi orbitale médiale s"incline latéralement du côté de l'orbite, tandis que la paroi antérieure représentée par le pars plana s'épaissit et que la paroi postérieure (capsule cartilagineuse du labyrinthe) se rapproche de la paroi antérieure. Il y a donc aussi un raccourcissement du crâne accom- pagné d'un déplacement du cerveau de telle sorte qu'à un endroit où norma- lement se rencontrent les lobes optiques du mésencéphale on trouve, chez les grenouilles opérées, le cerveau intermédiaire et les bouts postérieurs du protencéphale. — Impossibilité de constater l'entrée du nerf optique dans le cerveau intermédiaire. Les lobes optiques du mésencéphale ne sont que très peu marqués. 11 n'y a donc aucune régénération de l'organe visuel, dont la destruc- tion a évidemment été trop radicale et a entre autres enlevé les zones proli- fératiques qui selon Schaper (voir Ann. BioL, X, p. 81) sont le point de départ du processus régénérateur. Le nerf optique qui ne peut être atteint par l'opération qu'à sa partie périphérique ne donne lieu à aucune régénéra- tion et se perd peu à peu [VII]. — Le manque de paupières chez les grenouilles opérées indique que celles-ci aussi dépendent dans leur différenciation de la présence de l'œil. Car il ne semble pas y avoir lieu d'admettre une auto- différenciation des paupières qui aurait été empêchée par la destruction d'un territoire prédestiné. —Il résulte de ces expériences que seules les parties étant en rapport direct avec les yeux ou la voie du nerf optique se trouvent plus ou moins atteintes par l'absence de l'organe visuel. On remarque seulement que les grenouilles opérées adultes sont assises plus droites, leur corps for- mant un angle de 45'^ avec le sol, comme pour flairer. Le comportement de plusieurs parties (muscles, crâne, etc.) laisse fort bien apparaître une auto- différenciation suivie d'une différenciation dépendante, soit une période de développement organogénéti(iue faisant place à une autre de développement fonctionnel (Roux). -- Jean Strofil. 100 L'ANNEE BIOLOGIQUE. b. Influence téralogénique de divers agents. King (Helen Dean). — Lfs effets de la compression sur la maturation et Je développement précoce des œufs d'Asterias forbesii. — La compression d(^s jeufs à.'A%terias forbesii avant la disparition de la vésicule germinative em- pêche habituellement l'expulsion des deux globules polaires ; exceptionnelle- ment un corpuscule polaire est émis, mais jamais les deux comme dans le cas normal. La rétention de la chromatine qui est normalement expulsée dans les globules polaires n'amène pas le développement parthénogénétique de l'œuf. La polyspermie est très fréquente dans les œufs qui ont été sou- mis à la compression (jusqu'à 18 spermatozoïdes peuvent pénétrer). Plu- sieurs noyaux spermatiques peuvent fusionner avec le noyau de l'ovule et produire un triaster, un tétraster ou une forme plus irrégulière de figure mitotique. Dans quelques cas les œufs comprimés qui ont été fécondés se segmentent d'une façon en apparence normale jusqu'au stade blastula, mais aucun ne se développe au delà de ce stade. Une anomalie dans le développement est apparente habituellement à la première division et fré- quemment les œufs se divisent simultanément en trois, quatre, ou plu- sieurs cellules. Dans tous les cas la segmentation est grandement retardée. Les anomalies produites en soumettant les œufs à la pression sont dues en partie à la déformation de l'œuf et en partie à la présence d'une quantité anormale de chromatine. Un manque d'oxygène pendant que les œufs sont en compression n'amène pas à un développement anormal. Les œufs mûrs placés dans l'eau privée d'oxygène mûrissent d'une façon normale et, s'ils sont fécondés, se développent en embryons normaux. Ces processus cependant ont lieu beaucoup plus lentement que dans les œufs se dévelop- pant dans l'eau de mer ordinaire. — H. Dubuisson. Megusar (F.). — Influence de la pesanteur agissant dans une direction anormale sur le développement embryonnaire de Hydrophilus aterrimus Esch- scholtz. — Contrairement à la plupart des Insectes dont les œufs peuvent occu- per les positions les plus variées par rapport à la direction de la pesanteur, les œufs à' Hydrophilus aterrimus occupent dans l'espace une position déter- minée et constante, position qvii est assurée par la conformation particulière du cocon. En maintenant le cocon dans une position renversée, M. a obtenu d'une part un retard très prononcé dans le développement des œufs, et d'au- tre part des malformations dans les larves écloses, malformations qui condui- saient à la mort à brève échéance. D'après les expériences de M., la direction de la pesanteur ne semble pas être un facteur indispensable dans le dévelop- pement des œufs d'Jj'ydrophilus, mais elle semble influencer d'une façon marquée la configuration normale des larves. — F. Henneguy. a) Morgan (Th. H.). — Expériences avec des œufs de Grenouilles. — Si l'œuf au stade de 2 ou 4 blastomères est retiré de l'eau et gardé à sec, il continue à se développer, et il se forme une cavité de segmentation comme d'habitude; celle-ci est quelquefois plus petite qu'à l'état normal, si l'œuf est un peu des- séché, mais sa présence montre néanmoins que le blastocœle est dû à une sécrétion émise par les cellules de la blastula et non à un passage direct de l'œuf de l'extérieur dans l'intérieur de l'œuf. — Des mensurations de l'œuf au début du développement montrent qu'il augmente notablement de vo- lume ; il absorbe de l'eau pendant les premiers stades, dont approximative- ment la moitié est déversée dans la cavité de segmentation. — Des œufs de Jiana sylvestris au stade blastula sont centrifugés pendant 10 minutes à VI. — LA TERATOGENESE. lUl 1.600 tours par minute; à la tin de l'opération, les œufs sont aplatis au pôle " supérieur, et le fluide blastocœlien a presque entièrement disparu. Malgré cela, la gastrulation s'opère et les embryons se développent; la cavité blas- tocoelienne n'est donc pas indispensable à la suite de l'ontogenèse ; on peut le prouver encore en ouvrant avec une aiguille le plafond mince du blas- tocœle ; la gastrulation se fait néanmoins et un embryon normal se développe. — Le froid (œufs placés dans l'eau à 1 ou 2°) retarde le développement et provoque des anomalies; il en est de même pour des œufs qui évoluent dans des solutions de chlorure de lithium, de sodium ou de magnésium; l'action de ces sels est sans doute d'une double nature, en partie chimique, en partie osmotique, retardant l'absorption de l'eau par les cellules. — L. Cuénot. b) Morgan (Th. H.). — Linfluence d'une forte force centrifuge sur l'œuf de Grenouille. — Quand l'œuf de grenouille (juste avant ou aussitôt après la fé- condation) est soumis à 1.600 tours par minute pendant 7 minutes, le pigment et les granules vitellins sont tirés du sommet de l'œuf laissant un champ polaire clair. Les mêmes résultats sont produits dans l'œuf des crapauds en 3 minutes. Les œufs sont quelque peu aplatis et les trois premières divisions sontverlicales.Le champ polaire s'agrandit durant la segmentation ultérieure et avant la gastrulation, il atteint presque l'équateur. La lèvre dorsale du blastopore apparaît dans ou juste au-dessous la bande noire de pigment, quelques -une^.' des cellules du bouchon vitellin peuvent être entièrement niores. Les extrémités antérieures des replis médullaires de l'embryon de gre- nouille s'étendent au bord de l'aire blanche. La localisation de l'embryon sur l'œuf peut ainsi être déterminée. Dans l'embryon de crapaud, l'extrémité- antérieure s'étend un peu plus loin que l'aire blanche. Dans les stades ulté rieurs quand les replis médullaires se sont fermés, l'ectoderme non pig- menté du champ blanc s'étend sur les côtés antérieurs, ventraux et latéraux de l'embryon. L'ectoderme noir forme la plaque neurale et l'ectoderme sur chaque côté de celle-ci comme l'extrémité postérieure du corps. Le dévelop- pement normal des parties inférieures de l'œuf, dans lesquelles le pigment noir a été rassemblé, montre que ce pigment n'agit pas comme substance formative. — H. Dubuisson. Maas (Otto). — De l'influence de solutions salines sans carbonate et satis chaux sur les Eponges calcaires adultes et si4' leurs stades de développement. — Une première série d'expériences a porté sur la métamorphose des larves de Sycandra raphanus dans une solution artificielle sans carbonate (soit 30 g. h NaCl, 0,7 KCl, 4-5 MgCP, 2,5 MgSO^ et 1 CaSO^ dans un litre d'eau). Les larves se fixent, il y a intervertissement des couches, formation d'une ca\'ité et même' de l'oscule. Seuls les spicules calcaires font défaut. On observe 4 bien des formations analogues mais qui ne sont pas calcaires. Aussi lors- qu'elles deviennent plus grandes ces petites éponges qui manquent de sou- tien s'écroulent et dépérissent. Elles se rétablissent toutefois lorsqu'on ajoute du carbonate à la solution. — La formation de quelques larves toutes plates — à la suite de leur fixation à la surface de l'eau — est pour M. un argu- ment contre l'opinion de Hammer (1906) qui attache une grande importance à l'existence d'une cavité primaire afin d'interpréter la fixation comme une gastrulation. M. affirme de même contre Hammer l'existence d'une préférence des larves pour la surface de l'eau et la lumière. Il semble même y avoir sur les amphiblastules, à la limite des cellules granulées etvibratiles, quel- ques cellules pigmentées qui pourraient bien èti'e en rapport avec la per-* 102 L'ANNEE BIOLOGIQUE. ception de la lumière. — Seconde série d'expé.rience, dans une solution dont on a également éloigné CaSO^ (le plâtre) et qui est donc sans aucun élément calcaire, tout développement des larves est impossible, les amplùblastules perdent peu à peu leurs cellules granulées et on a donc en main, ici, un excellent moyen pour obtenir une blastule ne contenant que des cellules vibratiles. Celles-ci ne forment toutefois plus de cellules granulées et ne se fixent pas, comme Minchin l'a décrit pour les larves d'Ascon et M. pour Os- carella. Elles ressemblent donc aux parties « animales » des larves d'Echi- nides obtenues par Driescii. Ce fait pourrait être de quelque importance pour l'interprétation des cellules vibratiles comme ento- ou ectoderme des Cœlentérés. Des amphiblastules n'ayant pas perdu encore toutes leurs cel- lules granulées peuvent être retransportées dans de l'eau calcaire, sans car- bonate d'abord, puis dans de l'eau de mer normale et se développent norma- lement encore. Ce développement ne s'obtient pas aussi facilement si on les transporte directement de la solution sans chaux dans l'eau de mer, sans passer parla solution sans carbonate. — Une troisième série d'expériences a été faite en transportant de jeunes éponges de l'eau de mer normale dans une solution sans carbonate. Les spicules semblent alors être rongés et fondre ensuite complètement dans le nouveau milieu. Pourtant ils ne sont pas dissous, puisque des spicules isolés restent intacts dans la solution. Y a- t-il quelque production d'acide carbonique par l'éponge ou bien est-ce une fonction vitale de certaines cellules (spiculoclastes) qui entre en jeu? — Il est certain toutefois que les larves sont à même d'assimiler des substances contenues dans l'eau avant la formation d'une cavité gastrale et de choanocy- tes et cela à l'aide des cellules dermales surtout. — La dernière série d'ex périences de M. consiste en un transport déjeunes éponges, élevées norma- lement, dans une solution dépourvue de tous sels calcaires. Plus les éponges sont jeunes au moment de leur transport dans cette solution, plus elles perdent facilement leurs spicules. Il semble que c'est à partir du moment où ceux-ci se sont émancipés de leurs cellules formatrices qu'ils par- viennent à ime plus grande consistance, alors que la partie molle dépérit de plus en plus, que les cellules dermales se perdent, que l'épithélium vibratile n'est plus que fort mince et que la substance intercellulaire se coagule. — En ne changeant que peu à peu la solution saline on observe des processus ressemblant à ceux de la « gemmulation », la partie molle se dispose en des cordons compacts et ramifiés formés de cellules amiboïdes, tandis que les spicules intacts sont pêle-mêle dans les tubes et dans la cavité gastrale. Les cellules forment un vrai syncytium, certaines petites cellules perdent même complètement leur individualité et sont absorbées par les grandes. C'est ici, dans des conditions pathologiques^ un vrai processus pha- gocytaire tel que Delage l'admet pour la métamorphose normale. Il est probable que ces « gemmules » transportées en eau de mer normale donnent naissance à une nouvelle petite éponge. M. entend continuer ces observa- tions et revenir sur ce fait. Il y aurait ici un phénomène semblable à ceux observés par E. Schultz (1906) chez l'hydre d'eau douce et surtout par Driescii (1905) chez les Ascidies : retour à un état plus jeune dans des cir- constances défavorables. — Jean Strohl. Jenkinson ( J. W.). — Sur V effet de certaines solutions sur le développement de Vœufde Grenouille. — Les solutions de certains sels, de sucre de canne, de dextrose et d'urée qui sont isotoniques avec une solution à 0,625 % de chlorure de sodium ne produisent pas toutes le môme effet sur l'œuf en VI. — LA TÉRATOGENESE. 103 développeiaent. Suivant relTot qu'elles produisent, ces solutions peuvent être divisées dans les classes suivantes : I. Les solutions qui tuent l'œuf à un stade précoce : «) durant la segmentation (NH''I), [3) durant la gastrulation (NH'^NO^ LiL CaCl^). II. Les solutions qui tuent l'œuf à un stade tardif, durant la formation des replis médullaires (INa). III. Les solutions dans lesquels le développement a lieu mais est troublé. a) Les embryons demeurent plus ou moins sphériques. Le sillon médul- laire demeure habituellement ouvert, le bouchon vitellin persiste habituel- lement (KCl, LiCl). P) Les embryons s'allongent et la différenciation va plus loin que précé- demment. 1) Le blastopore et le sillon médullaire demeurent ouverts. La queue est courte (NaCL K^SO\K 2) Le blastopore se ferme, les replis médullaires demeurent entièrement (C'2H"0") ou partiellement [Mg (N O^)^] ouverts. La différenciation ^a plus loin et la croissance est plus grande qu'avant. IV. Dans le dextrose le développement est retardé, mais est normal. V. Les solutions dans lesquelles le développement est normal quant à la forme et quant à la diirée. a) Dans l'urée le développement va aussi loin que dans les sels de magné- sium. Les embryons meurent alors. i3) Dans Nas SO' les têtards continuent à croître. Il n'est pas possible de supposer que ces divers effets sont dans tous les cas dus à la pression osmotique des solutions et à celle-ci seule. D'un autre côté la part jouée par la pression osmotique en produisant l'effet observé ne peut être déterminée avant que la perméabilité des tissus embryonnaires à chaque solution soit connue. Il a été montré par Davenport que le têtard, après l'éclosion, absorbe l'eau très rapidement; le têtard "est ainsi vraisem- blablement très sensible à la perte d'eau. L'effet des solutions osmotiques ci-dessus sur le têtard nouvelleiiient éclos est le suivant. Dans Na2S0S MgSO\ MgCl^, Mg(N03)2 et l'urée, les têtards et les cavités de leurs corps demeurent d'étendue normale. Dans le sucre de canne, le dextrose et le chlorure de sodium, les têtards se déforment et les cavités du corps sont vidées et réduites. Il résulte de ceci que les tissus sont tout à fait perméables à Na^SO'*, MgSO', MgCP Mg(iNO^)- et à l'urée ; plus ou moins imperméables ù C"H220'i, C«H'-0« etNaCl. Admettant que la perméabilité de l'œuf et de l'embryon à chaque sel est la même que celle du têtard, il doit être conclu que les malformations produites (la persistance du bouchon vitellin et le manque partiel ou total de la fermeture des replis médullaires) ne sont pas dues à la pression os- motique des solutions : a) C'ar lorsque les tissus sont tout à fait perméables aux sels de magnésium, au sulfate de sodium et à l'urée, les replis médullaires demeurent ouverts dans le premier, mais se ferment dans les deux derniers; P) Le dextrose peut retirer de l'eau des tissus, mais la forme du dévelop- pement est inaltérée dans cette solution ; ï) L'effet osmotique du sucre de canne sur les tissus n'est certainement pas moindre que celui de KCl, mais dans le premier le blastopore se ferme tandis que dans le second il demeure ouvert. 11 semble probable que durant la fermeture du blastopore, l'œuf de gre- nouille n'a pas besoin d'absorber l'eau. 104 UANNEE BIOLOGIQUE. Il est à rappeler à cet égard que les œufs peuvent être exposés à un degré considérable de dessiccation sans que cela empêche la fermeture du blasto- pore ou des replis médullaires. Des solutions (urée et SO''INa-) qui, quand elles sont isotoniques avec une solution à 0,625 % de NaCl, sont actives, sont toxiques a de plus hautes concentrations. L'action toxique des solutions doit être attribuée à quelque autre propriété chimique ou physique, quoique celle-ci soit inconnue. Ce ne peut être ni le poids atomique ni la valence, ni la tension de dissociation. 11 est à noter que dans le cas des sels monobasiques employés, la toxicité relative des bases et celle des acides demeurent constantes. Une étude du processus de gastrulation dans les solutions variées montre que ce sont les cellules vitellines (pii sont d'abord atteintes. Les change- ments pathologiques les plus manifestes sont la liquéfaction des granules vitellins, la dégénérescence sphérulaire des noyaux. la distribution du pig- ment superficiel à travers le corps des cellules ectodermiques (spéciale- ment dans le sillon médullaire) et la rupture de l'épithélium ectodermf que Les expériences ont incidemment montré que : a) la notocorde peut être formée (comme chez les Urodèles) de l'épaisseur entière du plafond archentérique : p) dans les cas où l'embryon demeure sphérique, la lumière du cerveau et ses produits peuvent être tellement réduits qu'ils rappellent le massif mé- dullaire plein de Pelromyzon et des Téléostéens ; 7) le cristallin peut être absent quoique la cupule optique soit entière- ment formée (urée, NaCl, NaBr); 8) la formation des notocordes accessoires entériques et neurales (urée et peut-être NaCl) montre que même après la fermeture des replis médul- laires et la séparation de la notocorde, les potentialités du tube nerveux et du haut de l'intestin ne sont pas encore fixées. — H. Dubuisson. c) Tur ( J. ). — Sur rinfJuence des rayons du radium sur le développement de la Roussette [Scyllium canicula). — Dans son travail, T. a réussi à vérifiej* sur des embryons de Scyllium canicula que les malformations provoquées par l'action du radium se localisent d'une façon constante et élective en certains points du germe, comme il l'avait déjà observé chez lembryon de poule. C'est toujours le corps de l'embryon et non les parties périphériques du blastoderme qui se modifie sous l'influence du radium. Les malformations se caractérisent surtout par un arrêt de la croissance de l'embryon en lon- gueur et par l'involution de son système nerveux. Le radium paraît agir de préférence sur les éléments embryonnaires pauvres en vitellus ; aussi son action sur les parties figurées du blastoderme doit être considérée comme véritablement primitive. — M. Lucien. Kuster (E.). — Recherches histologiques et expérimentales sur les intumes- cences. — Parmi les organes végétaux chez lesquels on observe une produc- tion rapide et abondante d'intumescences, il faut citer les gousses de Piswu sativum. K. a observé que la production des intumescences y est, de même que chez les feuilles de Populus tremula et à! Eucalyptus globulus, indépen- dante de la lumière et de l'obscurité. Il y a un optimum de température ; de 25°-30'', en effet, on peut obtenir des intumescences déjà au bout de 24 heures. — M. Boubier. VI. — LA TKRATOGENESE. 10.') 3. Tt'ratoffénèse naturelle. a) Production naturelle des alléralions tératologiques. following the amputfition of the normal asymmetrical chelae of the Lobster Homa- rus americanus. (Arch. Entw-Mech., XXII, 542-550, 1 pi.) [120 b) Torsion and other transi tional phenomena in the régénération of the cheliped ofthe lobster. (J. exp. Zool., III, 603-618, 2 pi.) . [120 Friedrich (P.). — Régénération der Beine und Autotomie bei Spinnen. (Arch. Entw.-Mech., XX, 469-507, 2 pi.) [121 Giardina (A.). — Ricerche sperimentali sui girini dWnuri. (Monit. Zoo- log. Ital-, XVI, 205-212, 1905.) [112 Goldfarb (A. J.). — Expérimental Study of light as a factor in the régéné- ration of Hydroids. (Journ. exp. Zool., III, 129-152.) [114 Ivanoff (P. P.;. —La régénération chez Spirographis Spallanzanii. (Trad. Soc. Imp. Nat. St-Pétersb., XXVII, liv. 1, N" 3-4, 166-175, en russe.) [116 Janse {J.'M..). — Polaritàtund Organbildung bei Caulerpa proliféra. (Jahrb. f. wiss. Bot., XLII, 3, 394-455, 3 pi.) [127 110 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Kellog (V. L.). — Physioloriical Régénération in Insects. (Science, 26 jan- vier, 149) [Discussion des idées de Morgan sur la régénération physiologique. — H. de Varigny Mace-wen CW.). — Communication on Régénération of Bone. (Roy. Soc. Proeeed., 524B.) [Énumération de quatre cas différents, mais sans conclusion générale. — H. de Varigny Morgan (Lilian V.). — Régénération of grafted pièces of Planarians. (J. exp. Zool., 111,269-294, 17 fig.) [115 a) Morgan Th. H.). — The pliysiologg of régénération. (Journ. exper. Zool., III, 457-500, 7 fig.) ^ [111 l) Ilydrantli formation and polarity in Tuhularia. (J. exp. Zool., III, 501-515.) [114 Morrill. — Reqeneratidn of certain structures in Fundulus heteroclitas.{^\o\. Bull., XII, 12-20.) [125 a) Ost (J.). — Ueher die Régénération der Antenne bel Oniscus murarius. (Zool. Anz., XXIX, 687-694.) [11^» i _ — Ein xoeilerer Beitraq znr Régénération der Antennen bei Oniscus murarius. (Ibid., XXX, .130-131.) [119 c) — — Zur Kenntniss der Régénération der Extramitàten bei den Arthro- poden. (Arch. Entw.-Mech., XXII, 289-325, 8 fig.) [119 Palla (E.). — l'eber Zellhanlbildung kernloser Plasmateile. (Ber. deutsclic Bot. Ges,, XXIV, 408-414, I pi.) [128 Perroncito (A.). ~ La régénération des fibres nerveuses. (Arch. ital. Biol., XLVl, 237-282.) ' [Voir ch. XIX, 1" Przibram {'H..).—Aufzucht, Fârbwechsel and Régénération einer àgyptischen Gottesa7ibeterin(SphodromantisbioculataBurm.).{A^r'ch.E.nt\sf.-Uech.,XXU, 149-207, 4 pi.) [123 Reinke (F.). — Die Beziehungen der Lymphdruckes zu den Erscheinungen der Régénération und des Wachstums. (Arch. f. miki'. Anat., LXVIII, 252-278, 10 fig., 1 pi.) [113 Schûrhoff (P.). — Das Vcrhallen des Kernes im Wundgeicebe. (Beih. zum Bot. Centr. , XIX, 359-.382, I pi. ) [127 Tobler (Fr.). — Ueber Régénération und Polarilàt sowie verwandte Wachs- tumsvorgànge bei Polysiphonia und andern Algen. (Jahrb. f. ^viss. Bot.. XLII, 461-501,3 pi.) , [127 a] Tornier (G.). — Kampf der Geivebe im Régénérât bei Begiinstigung der Hautregeneration. (Arch. Ent^v.-Mech., XXII, 348-370.) [125 /^) Der Kampf der Gewebe im Régénérai bei Missverhalten der Unter- hautbindegexoebes. (Ibid., 461-473.) [126 Vochting(H.). — Ueber Reqeneration und Polaritàt Ijei hôhern Pflanzen. (Bot. Zeit., LXIV, 101-148, 3 pL) [111 Wagner (Franz von). — Beitràge zur Kenntms der Réparations processe bei Lumbriculus variegatus gr., //. (Zool. Jahrb. Anat., XXII, 41-156, 5 pi.) [117 Watson (G. T.). — A case of régénération in Polychœte Worms. (Roy. Soc. Proeeed., 518 B.) ' [116 Werber (Is.). — Régénération der Kiefer Itei Reptilien und Amphibien. ' (Arch. Entw.-Mech., XXII, 1-15, 2 pi.) [125 [V. pp. 98, 99, 129, 404. 405, pour les renvois à co chapitre. VII. — LA REGENERATION. Hl a) Morgan (Th. H.). — La phystolof/ie de la rè g r né rai ion. — Cliezles Sala- mandres {Diemiciylus viridescens) la régénération de la queue se fait d'au- tant plus lentement que la surface de section est plus rapprochée de l'ex- trémité. Elle se ralentit à mesure qu'elle se complète. 11 en est de même cliez le Ver de terre et chez les Poissons {Fundulns Durjalis, F. heteroclUus, Carassius auratus). Chez le Ver de terre, le nombre des anneaux régénérés est plus grand à la suite des sections faites au milieu du corps qu'après celles faites près de Textrémité caudale. Il y a donc des degrés de régénération suivant le niveau auquel les sections sont faites. — Le mot degré peut s'ap- pliquer soit au simple accroissement en taille (sous l'influence de l'alimen- tation) des parties qui se régénèrent, soit à la seule différenciation de ces mêmes parties. Celles-ci peuvent en effet se régénérer complètement avant d'avoir atteint leur taille normale chez les animaux privés un certain temps de nourriture. L'alimentation n'est donc pas un facteur rigoureusement indis- pensable dans la régénéi'ation. — Le fait qu'un animal parvenu à la fin de sa croissance peut régénérer une partie de son corps, montre que cette croissance n'est pas réellement terminée, elle est seulement suspendue. Le grand pouvoir d'assimilation d'une partie en régénération, non encore différenciée, rend possible cette régénération chez un animal maintenu à jeun ou nourri. Les éléments jeunes, non différenciés, proviennent des tissus anciens.' Quelle est la cause de la différence de rapidité de la différencia- tion à divers niveaux? D'après le résultat d'expériences faites sur les Poissons, les surfaces de sections transversales et entières de la queue régénèrent, suivant la règle, d'autant plus lentement qu'elles sont plus rapprochées de l'extrémité; mais pour les sections partielles, transversales et à surface n'ayant pas de continuité par leurs bords libres, saillants, avec le reste de la queue, la régénération est beaucoup plus lente. 11 en serait de même pour les sur- faces de sections obliques dont la régénération est en proportion de l'obli quité et secondairement en proportion de l'éloignement de la base de la queue. Dans ces dernières expériences la régénération peut paraître se faire proportionnellement aux dimensions des parties au-dessus desquelles elle se manifeste. M. ne voit pas là une solution du problème à résoudre et il attribue la plus grande lenteur dans la régénération des surfaces partielles et obliques à des relations de pressions (stéréotropisme). — Chez les Sala- mandres, Poissons et Vers de terre, l'ablation de l'extrémité postérieure a pour résultat une prolifération de nouvelles substances. Il semble probable que le stimulus de cette prolifération vient de la perte des relations nor- males de pression qui maintenaient l'équilibre. — La zone d'accroissement entre la partie néo-formée et la partie ancienne a même potentialité à tous les niveaux et continuera à croître avec ralentissement à mesure que se parfait la forme normale. De même la croissance d'un organisme se ralentit lorsque la forme typique est près d'être atteinte. — Si la différenciation est représentée par une certaine relation de pression, les parties qui se déve- loppent successivement, se diffêren'cieront par réponse à la relation de pression et le processus continuera en se ralentissant. — M. a exprimé précédemment (Voir Ann. BioL, X, p. 108) l'idée que la polarité est une gra- dation de substances différenciées ; c'est aussi une gradation de relations do pressions. — L. Faurot. "Vôchting (H.;. — Réçjénéralion el polarité chez les plantes supérieures. — Dans ce nouveau mémoire, "V. soutient contre Klebs ses idées sur la \)o- larité. 11 rend compte de nouvelles expériences effectuées à. ce sujet sur l(\s 112 L'ANXEE BIOLOGIQUE. boutures de Saules. Klebs pense que la formation des racines à rextrémité basale n'est pas due à la polarité, mais plutôt à l'action de l'eau. Pour V., la première joue le rôle essentiel. Le fait de plonger une partie d'un rameau dans l'eau n'augmente pas la somme des racines, mais produit un déplace- ment partiel de leur lieu de formation. Sous l'influence de l'eau, la polarité n'est pas diminuée: l'action de celle-là est comparable à celle de la lumière ou de la pesanteur, mais elle peut ne se manifester qu'aux points oîi elle est en contact avec la plante. V. admet, comme Klebs, que l'eau agit favorable- ment sur la formation des racines, mais en ajoutant cette restriction que cette action varie suivant la partie de l'organe sur laquelle elle se fait sen- tir. Pour Klebs, la séparation des branches en tronçons ou boutures crée précisément les conditions qui règlent l'apparition des racines et des bour- geons. Cette idée est insoutenable pour V. La polarité est une propriété gé- nérale de structure des tissus vivants, c'est-à-dire de la cellule, et qui n'a rien à voir avec la Régénération. Elle ne se montre pas seulement dans les parties séparées, mais dans les plantes entières. Si l'eau agit favorablement sur la sortie des racines, elle contrarie celle des bourgeons, mais d'une ma- nière variable avec la saison. Des recherches effectuées avec Salix elegan- tissima, il résulte que le sable humide favorise plus la formation des racines que ne fait l'eau. Les expériences par lesquelles Klebs affirme avoir obtenu le renversement de la polarité peuvent s'interpréter autrement. "V. n'a jamais obtenu le renversement de la polarité. 11 est vrai qu'il se forme des racines à l'extrémité apicale d'un rameau retourné. Parmi ces boutures, il en est qui, au début, offrent, selon les plantes, une existence normale, mais peu à peu des perturbations se produisent, et elles se distinguent de plus en plus de celles obtenues normalement. Finalement, elles meurent. 11 se peut qu'il existe des végétaux, ou des parties de végétaux, dont on peut modifier ou retourner la polarité, comme on le fait du magnétisme d'un barreau aimanté, mais on ne les connaît pas encore. Pour "V., Klebs confond la polarité avec ses manifestations. PFEFfER a élevé des objections contre les idées de "V. sur l'hérédité de la polarité. Pour lui. les cellules méristématiques, cambiales, etc., sont équipo- tentielles ou apolaires, d'après ce fait que, selon les conditions déterminantes, elles produisent une racine ou un rejet. "V. n'admet pas cette opinion. Rien ne prouve que les méristèmes soient apolaires. Il existe des organes dont Ja structure est méristématique, et qui, cependant, sont polaires, telles sont les propagules de MarcJiantia. On ne peut penser, dit-il, qu'un tissu apolaire engendre un tissu polaire. Pour savoir si la polarité est induite par des influences extérieures, Schmid, d'une part, et "V. de l'autre, ont fait diverses expériences. Leur conclusion est négative. Cette propriété n'est pas modifiée par les agents cosmiques: elle existe déjà dans l'idioplasma de l'œuf. — M. Gard. Giardina (A.j. — Recherches expérimentales sur les têtards d' Anoures {X.). — I. Mode de formation de la queue {Discoglossus). D'une série d'expériences sur le développement indépendant d'une queue de têtard réséquée, et d'ob- servations sur les avortements de la nageoire qui en résultent, G. conclut : 1° Il existe dans le développement un glissement antéro-postérieur de l'épiderme et du mésenchyme sur les organes axiles, plus accentué dans la région de la nageoire que dans la région du tronc. 2'^ La plus grande partie de la nageoire provient d'un matériel formatif situé à un niveau immédiatement antérieur à la région de l'anus. Le déve- VII. — LA REGENERATION. 113 loppement des Amphibiens est donc à mosaïque; cependant il renferme de nombreuses régularisations. II. Régularisations primaires et secondaires dans le développement des Anoures {Discoglossus). 1° L'animal reforme une nageoire, après section de la queue, au moyen de deux lobes (dorsal et ventral) de nageoire restés dépendants du tronc ; ces deux lobes s'affrontent sur la ligne médiane et se soudent en un lobe unique. 2° Si l'on enlève un large morceau d'ectoderme du sac vitellin, lorsque l'embryon survit, il paraît régénérer sa paroi vitelline aux dépens de la nageoire, qui devient incomplète. m. Greffe de queue ou de parties de queue à des têtards d'âges divers (Biifo, Discoglossus, Rana). La greffe peut se faire, soit entre une queue et l'animal auquel elle a été enlevée, soit en interchangeant les queues de deux têtards dages différents. En greffant sur un têtard âgé une jeune queue incomplète, l'épiderme du têtard régénère les portions manquant à l'épi- derme de la jeune queue [VIII]. IV. La greffe entre queues différentes [Discoglossus et Bufo) est très dif- ficile; les deux tissus semblent exercer l'un vis-à-vis de l'autre un effet toxique, amenant des arrêts de développement [VIII]. — F. Vlès. Reinke (F.). — L'influence de la pression lymphatique sur les phénomènes de régénéraiion et d'accroissement. — R. étudie les phénomènes de régéné- ration chez des larves de salamandre. Ces larves sont éthérisées pendant une demi-heure. A la suite de cette éthérisation, les ventricules cérébraux sont distendus et une certaine quantité de cellules tuées ; plus tard les cellules se multiplient et régénèrent. R. note une dilatation manifeste des vaisseaux des plexus choroïdes. Il explique les phénomènes de la manière suivante : l'éther agit en altérant les parois des vaisseaux des plexus choroïdes, ce qui produit une hyperhémie ; il en résulte aussi une augmentation de la pression de la lymphe qui excite les cellules : celles-ci réagissent en se divisant. Dans la régénération du cristallin des tritons, il y a altération des vaisseaux de l'iris, d'où hyperhémie, d'où exsudation lymphatique. L'augmentation de pression de la lymphe excite directement les cellules de l'iris, il en résulte une dépigmentation et une multiplication des cellules de l'iris qui suppléent le cristallin. Si on enlève un morceau de foie de lapin, les cellules environ- nantes montrent bientôt des divisions. On observe que les espaces lympha- tiques périvasculaires et intercellulaires sont augmentés de volume. Dans tous ces cas c'est à la pression lymphatique que R. attribue le rôle déter- minant de la multiplication des cellules. II en est de même pour l'accrois- sement normal. Par exemple le muscle s'accroît lorsqu'il travaille parce que ce travail excitant les vaisseaux produit une augmentation de la pression lymphatique entre les fibres et c'est elle qui excite directement celles-ci. R. pense qu'il en est de même dans tous les phénomènes d'accroissement normal et pathologique. C'est à la pression lymphatique qu'il faut attribuer le rôle capital. [La théorie de R., séduisante par sa simplicité, ne paraît pas cependant bien démontrée. Il faudrait éliminer, par exemple, l'action nerveuse. D'ailleurs on ne voit pas bien comment appliquer cette théorie aux animaux qui ont une circulation acunaire. Elle n'explique pas non plus que la faculté de régé- nération soit localisée à certaines portions de l'animal (chez le lézard, les sauterelles]. — C. Champ v. l'année biologique, XI. 1906. 8 114 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Goldfarb (A. J.). — Etude expérimentale de la lumière comme facteur dans la régénération des Hydroïdes. — Loeb (1895) avait constaté que chez VEu- dendrium ramosum, aucun ou très peu de polypes se développent à l'obscu- rité. G., en cherchant à déterminer chez cet hydraire la quantité minimum de lumière nécessaire à la régénération des polypes, trouve : 1° que des colonies (les troncs avec les tronçons des branches principales étaient seuls employés) conservées un certain temps dans l'obscurité mais influencées par l'éclairage antérieur aux expériences (phototonus), commencent à régé- nérer leurs hydranthes deux jours après l'ablation des branches. Cette ré- génération cesse en moyenne au treizième jour. Elle se produit aussi bien sur les colonies soumises à un éclairage de quelques secondes à huit mi- nutes que sur celles qui ne sont pas exposées à la lumière. 2'J Chez les co- lonies non influencées par l'éclairage antérieur, c'est-à-dire celles qui , con- servées environ treize jours à la lumière, ont subi une première régénéra- tion, il ne se formerait pas de.nouveaux hydranthes ou très peu, à moins d'une nouvelle action de la lumière. Une demi-minute d'éclairage suffirait à pro- voquer une seconde période de régénération de treize jours ou deuxième cycle. De même, deux nouvelles régénérations (3* et 4" cycles) seraient également provoquées par de nouvelles courtes expositions à la lumière. — Il n'existerait pas de relation entre le nombre d'hydranthes régénérés et la durée d'exposition à la lumière. Chez les colonies conservées à l'obscurité après ablation des hydranthes et soumises à la lumière durant quelques minutes, la régénération se trouve être plus fortement stimulée que chez des colonies témoins conservées à la lumière. — G. signale que sur quelques colonies témoins on peut observer deux, trois et même quatre périodes d'augmentation et de diminution dans la production du nombre des hydran- thes. Il note également, page 143, qu'au troisième cycle les colonies non exposées à la lumière régénèrent ou ne régénèrent pas d'hydranthes. De même, page 140 : deux hydranthes se seraient formés chez deux colonies, durant la seconde période, quoiqu'elles fussent conservées à l'obscurité. [Ces derniers faits indiquent que la lumière n'est pas seule en cause dans ces expériences]. — Si on place dans l'obscurité des colonies de Pennaria tia- rella avec leurs branches et leurs hydranthes, ces derniers organes se dé- sagrègent et ne régénèrent qu'après un minimum de deux jours d'exposition à la lumière. — L. Faurot. b) Morgan (Th. H.). — Formation des hydranthes et polarité dans les Tabulaires. — Ainsi que dans un travail antérieur (Voir Ann. BiuL, X, p. 108), M. recherche les facteurs parfois distincts se rapportant à la polarité et à la formation d'hydranthes sur une portion de tige de Tubulaire. Pourquoi dans cette portion de tige l'extrémité aborale développe-t-elle un hydranthe plus tardivement que l'extrémité orale? et si la portion est liée à son extrémité orale quelques heures après que cette extrémité commence à se développer, pourquoi le développement du bout basai est-il accéléré plus que lorsque l'extré- mité orale est liée immédiatement? Cette accélération vient-elle de substances provenant de l'extrémité orale ou bien ces substances sont-elles produites par la tige? — De ses expériences très variées M. conclut : C'est la polarité (gradation, différenciation) qui influe sur la formation plus hâtive de l'hydranthe oral. Cette influence peut être vaincue par de plus puissants facteurs; alors un hydranthe aboral, ou même ("rarement) un stolon oral peut se développer le premier. La polarité existe, bien que toute la tige ait le pouvoir de produire à chacun de ses niveaux des hydranthes et des stolons. Morgan et Stevens ont montré que la polarité n'est pas renversée (Lœb) lorsque, l'extrémité VII. — LA REGENERATION. Ur, orale étant ligaturée, il se forme un hydranthe aboral, elle est seulement modifiée dans le voisinage immédiat du polype basai. — Pour son dévelop- pement l'hydranthe semble utiliser une substance mélangée au contenu de la tige et qui sert de stimulus. Si l'hydranthe aboral se forme le dernier, c'est parce qu'il ne reçoit pas le stimulus nécessaire. Ce stimulus n'est pas externe (bien que la présence d'une extrémité sectionnée soit essentielle), car on ne pourrait expliquer pourquoi le retard de formation se montre de préférence sur l'hydranthe aboral et pourquoi ce dernier se développe plus rapidement lorsque l'hydranthe oral est ligaturé que lorsqu'il ne l'est pas. — La tige aurait le pouvoir de produire plus de substances formatives que la région formant immédiatement l'hydranthe, et, ainsi que dans les animaux maintenus à jeun, ces substances seraient utilisées pour la régé- nération de la tige privée de ses organes nourriciers. — L'extrémité orale se développe la première parce que ces tissus sont plus jeunes, moins diffé- renciés et (la jeunesse n'expliquant pas la polarité) parce qu'elle est placée dans la direction de la différenciation. Croissant aux dépens de parties plus anciennes, elle retarde le développement de l'extrémité opposée. — L. F.4UR0T. Driesch (H.). — Régénération des parties régénérées. — D. enlève la moitié postérieure du corps à des Annélides (Amphiglsena medilerranea) ; vingt-cinq jours après 6 à 9 segments se sont formés sans compter le segmen caudal apparaissant le premier avec ses yeux. Alors cette partie régénérée, à l'exception toutefois d'un segment (pour être plus sûr de conserver seule- ment des tissus régénérés), était séparée et isolée. Une semaine après en- viron les survivants avaient régénéré les branchies et un segment antérieur ; ils auraient régénéré davantage si l'expérience avaient été poursuivie. L'au- teur fait remarquer que ce fait doit préparer les plus grandes difficultés à toutes les théories qui font dériver la régénération des plasmas de remplace- ment spécifiquement organisés et reportés pendant l'ontogenèse aux diverses cellules du corps. Ce fait n'est d'ailleurs pas unique et D. a observé aussi un cas analogue chez la Clavellina (Voir Atm. Biol., X, p. 115). — Armand Billard. Morgan (Liilian"V.). — Régénération de segments greffés chez les Planaires ["VIII]. — De courts segments de Phagocata gracilis ou de Planaria maculata sont coupés à différents niveaux : dans la région antérieiire, en arrière des yeux (segments désignés par le symbole h); dans la région moyenne à travers ie pharynx (segments m) ; enfin àtravers la queue (segments t). Ces segments sont greffés par leur surface antérieure à la surface antérieure d'autres seg- ments plus grands sectionnés aux mêmes niveaux (segments H, M, T). Ces greffes régénèrent sur la surface postérieure sectionnée des petits segments soit des têtes, soit des queues, ou bien encore, la section se cicatrise sim- plement. Lorsque les deux sections greffées appartiennent à la région anté- rieure (combinaison Hh), la formation de têtes l'emporte sur celle des queues. Avec la combinaison Hm, il y a eu formation de queues seulement sans au- cune tête et il en a été de même avec la combinaison Mt, mais avec une faible proportion de régénération; au contraire la combinaison Tm n'a donné que des têtes; avec les autres combinaisons, on a une proportion variable de têtes et de queues. Il n'y a donc pas de régularité dans la régénération des segments ainsi greffés en sens inverse ; mais quoi qu'il en soit, le court seg- ment, lorsqu'une tête se développe de sa partie postérieure au lieu d'une queue, est en quelque sorte influencé par le long segment. 116 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Quelquefois la greffe peut être imparfaite, les deux surfaces ne se recou- vrant pas complètement; dans ce cas la surface ainsi laissée libre, qu'elle appartienne au long ou au court segment, bourgeonne une tète et, quelle que soit son origine, cette tête prend la taille et la position d'une tête du grand segment; les parties qui sont en double sont graduellement absorbées. Le grand segment peut régénérer une tête, le petit une tête et une queue et l'on a ainsi deux vers accolés en sens inverse l'un de l'autre ; pour marcher de concert l'un est obligé de se recourber à 180°. Dans un petit nombre de cas où sujets et greffons étaient sectionnés à tra- vers la tête, une tête était régénérée à un bord de la ligne de greffe, bien que ce ne soit pas, en apparence du moins, une surface libre. Dans ces cas, sauf deux, la ligne de greffe formait un angle aigu avec l'axe et la greffe. Les têtes étaient dérivées d'un seul composant ou bien des deux. M. réussit des greffes de combinaisons Ht et Tt, mais dans lesquelles l'un des segments était retourné par rapport à l'autre de telle sorte que sa face ventrale se continuait par la face dorsale de l'autre et vice versa. Dans ces greffeschacun des segments formeune têtelelongde la ligned'union, le petit segment formant en outre une queue à la surface libre ; au bout d'un certain temps on obtient ainsi deux Planaires dont la plus grande en porte une autre, plus petite d'abord, en arrière des yeux. Lorsque les segments sont colorés on peut voir que la tête de la première a sa surface dorsale pig- mentée comme la surface dorsale de la seconde ; chaque tête provient donc en partie de chacun des composants de la greffe. Dans ces sortes de greffes il n'y a aucune chance pour que les nerfs des deux vers s'unissent et cette circonstance peut être un facteur dans la production de deux têtes, ce qui semble d'accord avec les faits d'expérience. Dans les vers composés à tête simple les troncs nerveux longitudinaux des deux composants sont unis d'une façon ou d'une autre ; dans les greffes faites d'équerre les extrémités anté- rieures des nerfs longitudinaux des deux composants s'unissent bout à bout; les extrémités postérieures des nerfs longitudinaux du court composant forment les cérébroïdes et leur commissure, lorsqu'il y a régénération d'une tête, mais se terminent librement lorsque l'extrémité postérieure se cica- trise. Dans les greffes obliques qui régénèrent une tête sur la ligne de greffe les nerfs longitudinaux du court segment forment un anneau uni d'une façon ou d'une autre aux nerfs longitudinaux au grand segment. M. n'a pas étudié le système nerveux des vers doubles, mais les conditions de la greffe sont telles que les troncs nerveux longitudinaux des deux composants ne peuvent s'unir. C'est dans ce fait que doit être cherchée la cause de cette double structure. — A. Billard. lATatscn (A. R.). — Un cas de régénération chez les Vers polychèles. — Il s'agit du ver Potamilla, qui vit en mer dans les rochers. On a beaucoup de peine à l'extraire entier. Mais la régénération existe, et pour les deux extrémités du corps. Mais il se fait souvent dans les parties régénérées des modifications importantes : il y a même retentissement des parties régéné- rées sur les parties préexistantes. — H. de Varigny. Byrnes (Esther F.). — La régénération de doubles tentacules sur la tête de Nereis dumerilei. — Parmi des exemplaires de cet Annélide, on en a trouvé quelques-uns présentant un tentacule prsestomial surnuméraire. Il est apparu, d'après l'auteur, à la suite d'une régénération défectueuse. — H. Dubuisson. IvanoflE" (P. P.). — La régénération chez Spirographis Spalanzanii. — VIL — LA REGENERATION. 117 L'auteur avait déjà étudié la régénération de la partie antérieure du corps chez les Oligochètes et les Polychètes errantes. 11 s'adresse maintenant à des Polychètes sédentaires, en particulier à Spirographis Spalanzanii. Ici, la partie antérieure du corps, très différenciée, présente une portion thoracique spéciale, composée de 9 segments, bien distincte des segments alulominaux qui suivent. Cette région thoracique se divise en une région pro-tlioracique (3 segments) et une région post-thoracique (6 segments). L'auteur coupe le corps en plusieurs tronçons. Un tronçon ne comprenant que des segments thoraciques est incapable de régénérer la partie abdominale; par contre, les segments abdominaux, ou des segments abdominaux avec un certain nombre de segments thoraciques, régénèrent aussi bien en avant qu'en arrière. An- térieurement, on voit se former une excroissance, avec la bouche et les bran- cliies céphaliques; cette excroissance se divise en trois segments qui de- viennent les segments pro-thoraciques. Quant aux segments post-thoraciques, ils se constituent par la transformation graduelle des six premiers segments abdominaux. Si le tronçon contient, en plus des abdominaux, plusieurs seg- ments thoraciques, ils forment le post-thorax, tandis que la région pro-tho- racique est régénérée. Processus histologiques. — La section se ferme par l'épithélium qui s'étend sur la plaie, puis on voit émigrer vers cette région des cellules conjonctives provenant des formations conjonctives des parois du corps. Ces cellules fournissent un nouveau tissu conjonctif qui participe à la formation de la paroi du corps, de l'intestin, des dissépiments, des vaisseaux sanguins et des entonnoirs vibratiles des néphridies. La portion sécrétrice de ces dernières est fournie par les éléments ectodermiques ; il en est de même des 3 paires de ganglions ventraux de la région pro-thoracique (formés aux dépens de l'épithélium ventral) et des ganglions sus-œsophagiens (formés aux dépens de l'épithélium antérieur). C'est également une invagination de l'épithélium qui donne naissance aux yeux. Le tube digestif se régénère par la formation d'une sorte de stomodeum, à la suite d'une invagination épithéliale, qui vient rejoindre le fragment postérieur au point "de la section. — M. Goldsmith. "Wagner (Franz von). — Processus de réparation chez Lumbriculus va- rief/atus Gr. (2"* et dernière partie). — La réparation du bout postérieur est obtenue grâce aux propriétés des cellules épidermiques qui peuvent se multiplier et produire des néoformations, et aussi avec l'aide des cellules épithéliales de l'intestin et d'éléments spéciaux, les néoblastes de Randolph. La restauration du tube digestif précède celle du système nerveux. Les cel- lules épidermiques jouant un rôle dans le processus de réparation commen- cent par se multiplier activement, puis forment des dermohlasfes ou aijjias sous-épithéliaux, lesquels donnent finalement les cellules réparatives. Le nouveau système nerveux et les organes formateurs des soies sont entière- ment d'origine ectodermique. Les cellules de réparation de l'épithélium in- testinal proviennent de l'épithélium intestinal ancien. Les tissus mésoder- miques (muscles des soies et musculature du corps) se réparent aux dépens de cellules d'origine épidermique ou des néoblastes. Les multiplications cellulaires, dans les processus de réparation, se font par mitose et aussi, dans une moindre mesure, par division directe. En terme général on peut dire que le processus de régénération est plus plastique et moins stéréotypé que le processus de l'ontogénie normale, mais que, comme tout autre processus, il est sous l'influence de l'hérédité et de l'adaptation. — A. Lécau.lon. a) Child (C. M.). — Contributions à une théorie de la réf/uh(tio)i. I. La 118 L'ANNEE BIOLOGIQUE. signi/lcalion des différentes méthodes de régulation dans les Turbellariés. — La régulation peut être définie comme un retour plus ou moins approché à l'équilibre physiologique ou fonctionnel (juand ce dernier a été troublé. Le Planaires sont une excellente base pour l'étude du problème de la régula- tion de la forme puisqu'elles présentent des processus et des degrés variés de régulation de forme, combinés de différentes façons. Chez ces êtres nous avons dans plusieurs cas dans les réactions motrices des pièces et dans le rapport entre la régulation de la forme et le système nerveux, une explica- tion du caractère des changements résultant de la section et leur localisa- tion. Les processus distingués plus ou moins artificiellement comme redif- férentiation et régénération peuvent être interprété sur une base fonction- nelle et il est possible de distinguer plus ou moins exactement les conditions qui déterminent l'apparition de l'une ou de l'autre. Le remplacement d'une partie perdue peut se présenter seulement quand le complexe fonctionnel restant conserve les conditions essentielles du tout. Une altération du com- plexe fonctionnel au delà d'une certaine limite amène l'établissement d'un nouvel équilibre qui peut être accompagné d'une complète réorganisation ou d'hétéromorphose. La régénération peut aussi manquer totalement ou par- tiellement. — H. DUBUISSÛN. b\ Child (C. M.). — Relation entre la régulation fonctionnelle et la régu- lation de forme. — A la suite d'une série de mémoires sur la régulation est la régénération (analysés dans ce volume et dans les volumes précédents de VAnn. Biol.), l'auteur formule ici ses conclusions générales. On croit quel- quefois, dit-il, que l'activité fonctionnelle de l'organisme et l'activité qui préside à la construction de sa forme même sont d'ordre différent, et que la dernière ne pourra jamais être interprétée en termes de physique et de chimie seuls. C'est là une erreur : la forme et la structure du corps dépen- dent étroitement de son fonctionnement. Les faits de régénération et de régulation viennent le prouver. La régulation de forme n'est pas seulement une reconstitution de parties perdues : elle peut s'exprimer par l'hypertrophie ou l'atrophie des parties restantes, par le remplacement fonctionnel, total ou partiel, d'un organe par un autre, etc. On peut la définir comme le retour à l'équilibre physiologique, lorsque cet équilibre a été troublé par une cause extérieure. La régénéra- tion de la partie perdue ne peut avoir lieu que si la partie restante est ca- pable, dans une certaine mesure, de réagir de la même façon que la partie qui manque. S'il en est autrement, il naît une structure différente, ou bien la partie perdue n'est pas remplacée du tout. Ainsi, lorsqu'on enlève chez Leptoplana ou chez d'autres Polyclades la partie du corps qui contient le système nerveux central, la tète n'est pas régénérée, car les réactions qui la caractérisent ne peuvent plus avoir lieu; au contraire, chez les Planaires où la céphalisation du système nerveux est moindre, il y a régénération. Le processus une fois commencé, les réactions deviennent de plus en plus accentuées et peu à peu il y a retour à l'ancienne condition. Ces réactions ont lieu en vertu des rapports antérieurs de la partie restante avec le tout. Plus les nouvelles réactions ressemblent aux anciennes, plus fidèlement la nouvelle structure reproduira l'ancienne. 11 y a plusieurs modes de réaction et plusieurs possibilités différentes de rétablir l'équilibre rompu, limitées par le passé de la partie restante et par sa capacité de réaction. La réaction qui a lieu est celle que cette partie peut accomplir le plus facilement, pour laquelle elle est le mieux adaptée. — M. Goldsmith. VII. — LA REGENERATION. 119 a^ Ost (J.). — Sur la régmération de l'antenne de iOniscus murarius. — (Analy.sé avec les suivants.) b) ■ Nouvelle co7itHbution à l'étude de la régénération de l'antenne d'OniscHS murarius. — (Analysé avec le suivant.) c) Contribution à l'étude de la régénération des appendices chez les Arthropodes. — L'auteur n'a constaté aucune régénération après avoir en- levé à un Cyclope (Cyclops viridis) une soie de la deuxième antenne ou bien après section du premier article de cette même antenne, tandis que la furca est régénérée lorsqu'on sectionne son dernier article. Chez Daphnia pulex O. après avoir coupé deux soies de l'antenne natatoire obtint leur remplacement, mais rien ne se produisit après la section d'une ou plusieurs branches de l'antenne. Chez les larves de libellules {Anax formosa) O. obtint le rempla- cement d'une patte après section, la patte de régénération diffère de la normale, la différence la plus intéressante est que le tarse ne possède qu'un article au lieu de trois, les griffes étant rudimentaires. Mais les recherches d'O. ont porté principalement sur la régénération des antennes de VOniscus nmrarius dont la furca est aussi susceptible de régénération. Les antennes de ce Crustacé s'autotomisent lorsqu'on enlève plus de la moitié du second article (à partir du sommet) ; la régénération qui suit a toujours pour poii^t de départ l'articulation au niveau de laquelle s'est produite l'autotomie. O. con- sidère l'autotomie comme un phénomène adaptatif (théorie de Weismann). L'antenne de VO. murarius comprend cinq articles : le premier se termine par un poil tactile, à la base duquel existe un groupe de cellules senso- rielles qui envoient à son intérieur des prolongements protoplasmiques. Dans le deuxième article on trouve des cellules glandulaires qui avaient été prises à tort pour des cellules adipeuses; elles remplissent en grande partie l'article ; le canal excréteur s'ouvre à l'articulation entre le premier et le deuxième article. O. ne sait rien sur le rôle de cette glande. Lorsqu'on sectionne le deuxième article au tiers supérieur pour éviter l'autotomie, au bout d'un certain temps, variable avec l'âge des individus opérés et leur nutrition, l'extrémité de l'antenne est régénérée ; comme dans les cas sem- blables observés, l'article manquant apparaît tout d'un coup après une mue; il est déjà formé au-dessous du bouchon chitineux qui ferme l'article, comme on peut le voir sur les coupes. Après la section il se produit un fort écoulement de sang, puis la blessure se fermé provisoirement par un tampon formé de cellules hypodermiques, nerveuses, pigmentaires et de globules sanguins qui ne tardent pas à dégénérer; après quoi les cellules de l'hypoderme émigrent au-dessous de ce tampon, s'y disposent en une couche régulière et sécrètent une lame de chitine protectrice pour les nouveaux organes en voie de formation. Les muscles et les nerfs atteints par la section dégénèrent et sont résorbés peu à peu ; il se forme ainsi un espace vide dans lequel on peut voir quelques globules sanguins ; le bord inférieur de cet es- pace montre le nouvel hypoderme qui revêt le sommet du premier article en voie de développement. Les muscles de nouvelle formation naissent aux dé- pens de l'hypoderme ; on voit à un certain moment au niveau de l'articula- tion du premier et du deuxième article, un amas de cellules hypodermiques qui se multiplient et s'enfoncent dans la profondeur ; entre elles il apparaît une fente dans laquelle plus tard se formera le tendon chitineux du muscle ; les noyaux situés en profondeur s'arrondissent et deviennent semblables aux noyaux musculaires, puis apparaît finalement la différenciation fibrillaire. Ainsi les muscles régénérés n'ont pas la même origine que les muscles pri- 120 L'ANNEE BIOLOGIQUE. mitifs qui dérivent du mésoderme ; Reed dans un travail récent a observé des faits semblables chez l'Écrevisse. La régénération du nerf antennaire pro- cède du tronçon nerveux qui développe de nouvelles fibres nerveuses aboutissant aux cellules sensorielles. La glande antennaire se forme par multiplication des cellules hypodermiques en un point; il s'en isole des cel- lules qui sont l'origine des follicules glandulaires dont les cellules présentent un arrangement radiaire ; ces follicules se fusionnent les uns avec les autres et de petites cellules dérivées également de l'hypoderme forment le canal glandulaire. Les cellules sensorielles dérivent également de l'hypoderme. il se produit au sommet de l'antenne une invagination des cellules hypoder- miques qui se transformeront en cellules sensorielles ; leurs prolongements protoplasmiques rempliront l'invagination avant que les fibres régénérées du nerf antennaire les aient atteintes ; ces faits permettent de conclure qu'il s'agit bien là de cellules sensorielles et non de cellules ganglionnaires, comme l'admet Claus. — Armand Billard. d) Emmel (V. E.). — La régénération de deux pinces suivant Vamputation des deux pinces normalement asymétriques du Homard. — Les pinces nor- malement asymétriques d'un Homard adulte étaient enlevées par autotomie. La pince droite était une pince coupante et la gauche une pince broyeuse. Après l'amputation, les pinces régénéraient, mais les processus de régéné- ration ne reproduisaient pas les types originellement asymétriques. La pince gauche régénérée était une vraie pince broyeuse comme la première, mais la pince droite nouvelle avait elle aussi tous les caractères structuraux d"une pince broyeuse typique (forme générale, proportions, arrangement des dents, nombre et distribution des touffes de poils tactiles, etc.). Les pinces régénérées de ce homard sont ainsi symétriques et sont toutes deux du type broyeur. — H. Dubuisson. //) Emmel (V. E.). — Torsion et autres phénomènes de transition dans la régénération de la grosse pince du Homard. — On provoque Fautotomie des grosses pinces droite et gauche du Homard {Homarus americanus), un ou deux jours après la mue. Au début de la régénération de ces appendices, le plan de la pince en voie de formation est vertical, mais à. un stade ultérieur du développement il se produit une torsion de segments terminaux, cette torsion augmente peu à peu; à la mue suivante, au bout du 13<^ jour la pince a acquis sa disposition normale et se déplace dans un plan horizontal, la rotation atteint alors 90'^'. Une semblable torsion existe dans les stades du développement ontogénétique comme l'a aussi montré Herrick antérieure- ment. Tout au début de la différenciation de la pince, dans la régénération comme dans le développement, le propodite partiellement développé est plus petit que le dactylopodite, disposition inverse de ce qui existera pour la pince adulte. Chez ce Homard on peut distinguer une pince coupante et une pince broyeuse, or tandis que la première se régénère suivant le type, la seconde après la régénération présente des caractères de transition entre les deux types. Dans les stades larvaires jusqu'à la 5" mue, les deux pinces sont semblables et c'est à la 6« mue que la pince broyeuse commence à se diffé- rencier (Hadley) pour s'écarter de plus en plus de la pince coupante; ces faits expliquent que la pince broyeuse de régénération a pendant longtemps une forme intermédiaire entre les deux types. 11 y a donc dans les phénomènes observés parallélisme entre la régénération et le développement ontogéné- tique de l'appendice considéré. E. conclut que dans la régénération de la grosse pince on se trouve en présence d'une récapitulation des phases carac- vu. - LA REGENERATION. 121 téristiques de son ontogénie qui sont elles-mêmes la récapitulation d'un dé- veloppement phylogénique. — Armand Billard. Andre-ws (E. A.). — Régénérât ion partielle du réceptacle séminal chez une Ecrevisse. — Chez la femelle d'une Ecrevisse américaine (Cambarus a f finis), il existe une petite poche qui reçoit lors de l'accouplement le sperme du mâle pour le libérer au moment de la ponte. Ce réceptacle séminal n'existe que chez les Cambarus, qui sont les formes les plus spécialisées du groupe. L'an- nulus ventralis, comme on l'appelle, comprend deux saillies latérales entre lesquelles existe un sillon continué en arrière par une dépression transver- sale. A travers celle-ci court une fente en zig-zag qui s'ouvre dans une cavité tubulaire sous-jacente; cette cavité présente en outre un orifice circulaire situé au-dessous d'une des saillies. Si l'on enlève la région de la carapace comprenant l'annulus avec une partie plus ou moins grande d'épiderme et de tissu conjonctif, il apparaît après la première mue un annulus imparfait, montrant comme partie essentielle une fossette, mais comparable en com- plexité à un stade larvaire précoce et en taille à un annulus adulte. L'auteur ne pense pas que cette faculté de régénération puisse être acquise par sélec- tion naturelle; car l'extirpation accidentelle a peu de chances de se produire dans la nature. — ^ Afmand Billard. Friedrich (P.). — Régénération des pattes et autotomie chez les Araignées. — L'auteur a choisi comme objet de ses études la Tégénaire [Tegenaria do- mestica), mais il a opéré également sur d'autres espèces et n'a obtenu de résultats négatifs qu'avec VArgyroneta aquatica, tant au point de vue de la régénération que de l'autotomie. Au mois d'août et septembre, la Tégénaire fe- melle pond 20 (à 30 .œufs réunis dans un cocon. Les jeunes araignées sortent au bout de trente jours environ ; leur première mue s'effectue cinq jours après, leur seconde huit jours après la première, et la troisième douze jours après la seconde. Dans cet état elles passent l'iiiver cachées dans les fentes des murs. Plus rarement la ponte est tardive et les cocons plus épais passent l'hiver; les jeunes éclosent alors en avril. Le nombre total des mues est de huit à neuf, les araignées ont alors acquis leur maturité sexuelle et ne sont plus capables de régénération. Le temps qui sépare deux mues va en augmentant. Les mâles passent rarement l'hiver et meurent avant, tandis que les femelles peuvent atteindre trois ou quatre ans. Après chaque mue la Tégénaire est si épuisée qu'elle ne réagit plus au contact d'un petit pinceau, elle reste tout le jour sans prendre de nourriture et sans faire un mouvement. Malgré le grand effort nécessaire à la mue des grandes pattes, jamais les Araignées ne péris- sent pendant cette opération et n'autotomisent leurs pattes. Dans la section des pattes pour éviter l'autotomie il faut employer des ciseaux extrêmement fins. Malgré toutes les précautions, des centaines de Tégénaires meurent de leur blessure, à cause de l'hémorrhagie consécutive plus ou moins forte. La régénération s'accomplit lentement sous la peau dans l'intervalle de deux mues, et pendant ce temps rien n'est visible extérieure- ment; après la mue suivante la patte apparaît dans toute sa longueur d'un seul coup. Il en résulte que la patte doit croître forcément en spirale, comme l'a d'ailleurs établi Bordage. L'âge de l'animal joue un rôle essentiel dans la régénération; plus l'animal est jeune, plus grand est son pouvoir de régéné- ration. F. fit autotomiser à deux araignées femelles la première, deuxième et quatrième patte droite, ainsi que la quatrième patte gaucho. La plus jeune avait à ce moment accompli quatre mues; elle mua pour la cinquième fois vingt-neuf jours après l'opération; elle avait régénéré ses quatre pattes. 122 L'ANNEE BIOLOGIQUE. L'autre femelle plus âgée avait dépassé la septième mue, elle mua pour la huitième fois, trente et un jours après l'opération, et n'avait régénéré que la première patte droite : trente-cinq jours après eut lieu la dernière mue qui fît apparaître la quatrième patte droite. Une abondante nutrition accélère les mues et par suite la régénération, tandis qu'avec une maigre nourriture on obtient bien encore des mues, mais pas de régénération. Dans un cas F. ob- tint cependant une régénération : la patte avait été sectionnée au milieu du tibia, la partie régénérée ne montrait aucune articulation ; d'autre part, elle était fortement réduite, car elle n'avait que S""™, alors que la partie enlevée en comptait 12 ; de plus à son extrémité elle portait une griffe unique forte- ment courbée. Il est intéressant de noter que F. provoqua l'autotomie de cette patte mal conformée et obtint une patte normale. Dans tous les autres cas la patte régénérée est articulée normalement; cependant, elle se distingue par sa taille moindre et au début par sa couleur blanc de lait ; au bout de deux à trois jours elle a acquis la couleur normale; toutefois il manque encore les piquants et les soies tandis que les petits poils existent; après quelques mues la patte régénérée ne se distingue plus de la patte correspon- dante normale, du moins si l'opération a été faite sur de jeunes araignées; chez les araignées âgées la patte régénérée n'atteint jamais sa taille normale. Le nombre de griffes est le même que dans la patte normale et jamais F. n'observa, comme Schultz chez les Epeirides, l'absence d'une griffe ; les griffes normales portant neuf à douze dents et les griffes régénérées le plus souvent sept à huit, rarement plus, leur nombre ne dépassant jamais treize. Schultz s'appuie sur ce que le pouvoir de régénération est propre à toutes les parties de la patte pour mettre en doute le caractère adaptatif de la régénération comme l'admet Weismann, il fait remarquer que dans la nature la patte absente des araignées est toujours séparée au niveau de l'articulation de la hanche {coxa) ■et du trochanter; F. ne conteste pas ce fait, mais il ajouté que des lésions de la patte peuvent être causées en d'autres points par de petits Sauriens, sans autotomie si la morsure est forte et sans écrasement ; d'ailleurs même si de telles blessures ne se produisaient plus dans la nature, ce ne serait pas une preuve contre la théorie de Weismann, car la faculté de régénération est plus ancienne que l'autotomie et avant que les Araignées aient acquis cette der- nière faculté, elles ont dû perdre leurs pattes par blessure à tous les endroits possible, car leurs longues pattes offrent une prise facile à leurs ennemis. La section à travers le tarse, le métatarse et leur articulation ainsi qu'à travers l'articulation métatarso-tibiale n'est suivie d'aucune autotomie, de même en général si le tibia est coupé dans sa moitié distale; en le section- nant, au contraire, dans sa moitié proximale on obtient une autotomie consé- cutive. Des sections à travers le genou (patella), le fémur et le trochanter sont toujours accompagnées d'une forte hémorrhagie et l'animal meurt souvent avant que se produise l'autotomie du membre lésé. La section des hanches {coxa) entraîne la mort en quelques secondes. Chez les Tégénaires, les palpes sectionnés sont régénérés chez les $, jamais chez les o". La régénération après autotomie est toujours plus complète qu'après une section artiflcielle; dans le cas de plusieurs pattes autotomisées chez des femelles âgées', les pattes qui servent le plus se régénèrent de préférence à l'exclusion des autres; d'abord la première patte utile à capturer les proies, ensuite la dernière qui joue un rôle dans le tissage de la toile. Comme chez les autres animaux étudiés, l'autotomie des Araignées est réa- lisée grâce à des dispositions spéciales. Tout autour du trochanter il existe une partie annulaire de moindre résistance où il n'y a pas eu dépôt de chi- tine ; la patte étant fixée, la contraction des extenseurs et du fléchisseur du VIL - LA REGENERATION. ' 123 » trochanter provoque la rupture suivant cette ligne; de plus par la contrac- tion du fléchisseur du fémur, l'extenseur de cet article qui traverse la surface d'autotomie, est sectionné par une saillie interne chitineuse/L'hémorrhagie est très faible, car la contraction des muscles du moignon a pour effet de tirer vers l'intérieur et vers le milieu la membrane élastique qui unit la hanche au trochanter. L'explication donnée par F. est rendue très compréhensible grâce à d'excellentes figures. Une araignée peut autotomiser toutes ses pattes sauf la huitième à cause de l'absence dans ce dernier cas d'une fixa- tion nécessaire. Une araignée dont la patte a été coupée, appuie sur une paroi la surface de section qui peut s'y coller, grâce à l'écoulement de sang, et l'au- totomie se produit par le même mécanisme. L'autotomie des Araignées est un phénomène réflexe qui ne se produit plus lorsqu'on paralyse la masse nerveuse ventrale, mais n'est pas entravée par la destruction des ganglions cérébroïdes, à l'aide d'une aiguille pointue. Pour les phénomènes histologiques de la régénération, F. confirme les faits avancés par Wagner, Schultz et BoR- DAOE. F. termine en combattant la théorie établie d'abord par F. Mûller et soutenue par Weismann, d'après laquelle dans la régénération il y aurait retour à une disposition ancestrale, car si cette hypothèse semble confirmée par certains faits, elle n'est pas d'accord avec tous. Enfin F. admet, conformé- ment à l'hypothèse de Weismann, que l'autotomie est une faculté adaptative acquise dans la lutte pour la vie, les longues pattes des Araignées offrant une prise facile à leurs ennemis. Cette autotomie est rendue possible par des dis- positions bien adaptées au but. Celles-ci manquent d'ailleurs aux Araignées :a,(inditiqnes {Argyroneta aquatica) chez lesquelles on ne trouve ni régénération, ni autotomie, ce qui s'explique facilement, car si ces Araignées sont saisies par leurs ennemis les Poissons, elles sont englouties in loto, et toute autoto- mie est inutile.,— Armand Billard. Przibram (Haus). — Elevage, changements de coloration et régénération d'une Mante égyptienne {Sphodromantis bioculata Burm. [X'VII]. — L'au- teur a fait à Vienne des élevages de cette espèce exotique intéressante par le nombre étonnant de ses mues. Ses élevages lui ont montré qu'il y a 10 stades avant la production de l'imago (vers le 11 sept. 1904). En plus il a ■constaté avec étonnement que certaines en ont eu beaucoup plus et ont passé l'hiver pour ne se transformer qu'au printemps de l'année suivante. Et pourtant la taille de ces animaux tardifs n'était pas plus forte que celle des animaux précoces. D'ailleurs ces retards dans la transformation et l'aug- mentation du nombre des mues sont en rapport avec les opérations concer- nant les essais de régénération. — Cette Mante se tient en décembre et jan- vier sur les Tamaris et les Acacias couverts de plantes grimpantes; des exemplaires verts et bruns furent pris le même jour et au même endroit, pour les deux sexes. L'auteur s'est demandé si ces couleurs peuvent être regardées comme couleurs de protection, si la coloration est variable avec la couleur ambiante prédominante, ou si elle est fixée dans le protoplasma animal. Par de nombreuses expériences, l'auteur prouve que l'apparition de la couleur verte chez les larves nées brunes n'est pas liée à la présence de lumière, ni de chlorophylle ou de xanthophylle dans la nourriture, pas plus qu'à la couleur des objets environnants. De plus, ce changement de couleur n'est pas dû non plus aux excitations électriques ou tactiles. Il ne paraît pas explicable par les règles connues de l'hérédité ni par la sélection naturelle. La régénération de pattes ravisseuses avait déjà été essayée par Bordage chez deux espèces africaines Mantis prasina et pvstulata. Les expériences de P. ont montré que ces pattes ravisseuses (1'''= paire) 124 L'ANNEE BIOLOGIQUE. chez S pliorodromantis sont aussi régéne'rables que les autres pattes, cette régénération, si la section est faite à l'endroit où se fait l'autotomie, est plus rapide que si la hanche est aussi enlevée. En coupant les pattes antérieures aux très jeunes larves, l'auteur a vu qu'il se produit d'abord un moignon en dedans duquel la régénération se fait et la patte n'apparaît que lorsque l'ancienne peau se fend. Dans tous les cas la régénération des pattes sectionnées fut complète, que ce fussent les an- térieures, les moyennes ou les postérieures, même si la section comprenait la hanche. Mais comme Bordage l'a déjà montré dans les pattes repoussées, il n'y avait que quatre articles aux tarses régénérés et non pas cinq. Cette hypo- typie s'est toujours manifestée. En dehors de cela, les organes régénérés présentaient peu de différences avec les organes normaux ; ils étaient plus mous, plus turgescibles, plus cylindriques et portaient des épines moinsfortes. Les muscles d'abord petits, recouverts d'un mésoderme épais et de prolifé- rations épidermiques, se rapprochaient des muscles normaux. La couleur de l'organe régénéré était celle d'un stade antérieur et non pas celle de l'appa- rition normale. — L'auteur s'est aussi demandé si dans le cours du dévelop- pement de la larve il y a une diminution de la faculté de régénération. Des sections faites du 6'^ au 8" stade ont montré que la régénération est alors incomplète, qu'il peut se former un article ou des griffes en moins. Donc il y a diminution de cette faculté jusqu'à l'imago incapable de régénérer un organe. » De nombreuses mesures ont aussi permis à l'auteur de comparer la rapidité de croissance dans les organes non opérés et dans les organes opérés. Il n'y a dans ce dernier cas qu'une légère accélération, et ceci le conduit à conclure que si la régénération des parties lésées est moins camplète à partir d'im stade larvaire avancé, c'est que le temps manque avant la fin de la mé- tamorphose pour parachever la croissance. 11 constata aussi, dans un cas de néoténie, c'est-à-dire de persistance de l'état larvaire à un moment où la métamorphose est finie, que l'animal a perdu toute faculté de régénération. — A. Menegaux. Biberhofer (R.). — Sur la régénération chez l'Amphioxus lanceolatus. — L'auteur a obtenu chez un exemplaire qu'il avait réussi à conserver la régé- nération à l'extrémité antérieure d'une partie enlevée ne dépassant pas 2"^'", mais il n'a pas pu déterminer si les cirres avaient été régénérées. B. n'a pas obtenu de résultat positif pour la partie postérieure à cause de l'infection, mais la régénération s'y manifesterait d'après une communication orale de Hamann citée par Przuîram. K. suivant l'avis de Nussbaum n'admet pas la théorie de Weismann d'après laquelle ÏAmphioxus ne possède aucun pouvoir de régénération, parce que dans le sable il est protégé contre toute blessure. — Armand Billard. Bogacki (K.). — Régénération expérimentale des nageoires chez les pois- sons d'eau douce européens. — L'auteur a opéré sur les espèces suivantes : Gobio fluviatilis, Misgurnus fossilis, Esux lucius, Cottus go/no, Perça fluviali' lis, Cobilis tienia et Nemachilus barbalula: il n'a pu obtenir la régénération des nageoires pectorales dans aucun cas; toujours l'ablation de la nageoire caudale était suivie de régénération complète: pour ce qui est des nageoires dorsales, tantôt il y avait simplement cicatrisation, tantôt un début de régé- nération et tantôt enfin une complète régénération, et chez la Perche la VII. — LA RÉGÉNÉKATIOX. 125 nageoire dorsale régénérée montrait la bordure et la tache noires caracté- ristiques. — Armand Billard. Morrill (G. V.). — Bi'f/énération de certaines structures chez le Fundulns heteroclitus. — Les nageoires dorsales, caudales, anales, pectorales et pelvien- nes peuvent se^ régénérer, même quand elles ont été coupées tout près du corps, mais une condition est nécessaire, c'est que les extrémités proxi- males des rayons des nageoires soient respectées et restent en place. Deux organes se montrent incapables de toute régénération : l'opercule et le cris- tallin. Il est intéressant de savoir sïl existe une relation entre le pouvoir de régénération d'un organe et les chances qu'a cet organe d'être blessé. Il fau- drait voir là une sorte d'adaptation. Soit, on' comprend fort bien que les pattes, exposées à tant de causes de destruction, aient la faculté de se re- former, mais on ne comprend pas du tout que la bouche, qui, elle, n'est pas exposée, se régénère si rapidement. — Marcel Héruuel. "Werber (Js.). —Régénération des mâchoires chez les Reptileset les Amphi- hiens. — Ces recherches font suite à un travail antérieur (V. Année biolo- gique, X, p. 125). L'auteur a observé chez le Lacerla agilis, objet de ses pre- mières recherches, que le cartilage de la partie régénérée est précédé par un tissu conjonctif très riche en noyaux. "W. a enlevé chez un animal des par- ties plus étendues de la mâchoire supérieure, comprenant les deux narines, dans ces cas l'hémorrhagie est plus forte et la plupart des lézards meurent des suites de l'opération ; dans un cas il put cependant observer de très bonne heure dans le tissu de régénération, la formation de deux orifices occupant l'emplacement des narines enlevées. L'amputation de la mâchoire supérieure jusqu'aux narines et l'enlèvement de la partie correspondante à la mâchoire inférieure ne donnèrent aucun résultat positif chez les Lacerta viridis et L. vivipara, les animaux mourant des suites de la blessure. Chez des représentants des Geckonides {Tarentola annularis et T. mauretanica), les résultats sont à peu de chose près semblables à ce qui existe chez le Lacerta agilis, seulement le pouvoir de résistance à la blessure est plus faible, la mortalité étant assez grande ; le temps employé à la régénération est égale- ment plus grand. Chez les Urodèles [Triton cristatiis, T. aipestris) la régénération de la pointe des mâchoires est complète quel que soit l'âge, les dents même sont régénérées et tous les tissus sont présents; chez les Anoures (Rana esculenta, Hgla arborea) la régénération des maxillaires n'extste que chez les têtards et chez les jeunes animaux, elle est aussi complète que chez les Tritons; tandis que chez les individus âgés les mâchoires ne se régénèrent nullement. Des Grenouilles [Rana temporaria) dont l'extrémité distale de la mâchoire supérieure seule avait été enlevée montrèrent une hypertrophie compensa- trice de la mâchoire inférieure. D'après ces recherches on voit que le pouvoir de régénération diminue au fur et à mesure qu'on s'élève phylogénétique- ment et ontogénétiquement. — Armand Billard. a) Tornier (G.)- — Lutte des tissus en voie de régénération lorsqu'on favo- rise la régénération de la peau. — L'auteur opère sur des Tritons {Triton cristalus) auxquels il fait subir l'opération suivante : il leur sectionne la queue à 1,5 cm. en arrière de l'anus, puis la peau étant soigneusement détachée sur une longueur de 1 cm. de la partie centrale, celle-ci est alors sectionnée; dans une série d'expériences l'anneau cutané était cousu à son e.xtrémité distale par deux points de suture; dans une autre série 126 ^ L'ANNEE BIOLOGIQUE. il était fendu longitudinalement suivant la génératrice supérieure et infé- rieure, puis les deux lambeaux étaient rapprochés au moyen de quatre points de suture. Sans entrer dans les détails et les particularités observés, nous donnerons les résultats généraux de ces recherches. Les tissus qui doivent former les parties régénérées sont jusqu'à un certain point indépen- dants les uns des autres et peuvent par suite entrer en lutte ; une régénéra- tion complète résulte du concours harmonieux des tissus. Quand la lutte des tissus atteint sa plus grande intensité possible, les parties régénérées ne pos- sèdent qu'une partie des caractères présentés dans la régénération complète. Chez les Tritons la régénération donne lieu à de courtes queues, en raison de cette lutte des tissus, lorsque les lambeaux de peau sont déjà guéris avant que les autres tissus aient commencé à régénérer; si la guérison de la peau est peu rapide il résulte une régénération complète ; mais le développement est retardé et la queue atteint une longueur moindre. Mais la reprise de la peau et sa guérison rapide ne sont pas les causes directes de la diminution de la force de régénération de la queue ; elles agissent seulement indirecte- ment; elles favorisent la régénération de la peau qui dans ces circonstances résiste beaucoup plus que dans la régénération complète à la force d'allon- gement exercée par la régénération de la partie centrale. La croissance en longueur de la queue régénérée est due seulement à la régénération de son squelette, qui force la peau et le tissu conjonctif à s'allonger. — Armand Billard. b) Tornier (G.). — La lutte des tissus de régénération par suite des rapports anormaux du tissti conjonctif sous-cutané. — Chez les larves du Pelobales fuscus la queue montre une partie axiale « Schwanzkern » comprenant la musculature, la corde dorsale et le système nerveux ; au-dessus et au-dessous existe la bordure de la queue formée de tissu conjonctif hyalin; toutes ces parties sont en outre recouvertes par la peau. Chez les larves âgées dont la longueur du corps est d'environ 50 millimètres, la queue a en moyenne 80 millimètres de long, avec 34 à 38 métamères ; le « Schwanzkern » se pro- longe jusqu'à l'extrémité de la queue. Ceci étant posé, chez de toutes jeunes larves près de quitter l'enveloppe de l'œuf, on sépare par deux sections longitudinales (l'une supérieure, l'autre inférieure) la partie axiale de la partie marginale sur une étendue plus ou moins grande et on la détache par une section transversale; de la sorte l'axe de la queue est débordé par deux lobes. Chez ces animaux opérés, la queue après régénération n'a plus les caractères de la queue normale, en considérant des individus ayant le corps de la même longueur, soit 59 millimètres dans les expériences de T. Chez certains elle est plus courte et arrondie à son extrémité, les bordures supé- rieure et inférieure étant confluentes ; la partie axiale régénérée de struc- ture particulière est déviée vers la gauche (T. observa aussi chez le Bombi- nator igneus des cas analogues de queues écourtées). Dans les autres régénérations la queue est égale au corps ou plus longue, mais n'atteint jamais sa longueur normale ; chez les formes où la queue est plus longue les bordures supérieure et inférieure ne sont plus confluentes ; la musculature n'affecte pas une disposition régulière et laisse libre l'extrémité de la corde; celle-ci avant d'atteindre la pointe de la queue, montre deux fortes cour- bures. Ces courbures indiquent que cette partie distale a subi une pression d'arrière en avant. La question se pose maintenant de savoir comment sont nées ces différentes formes de queues. Après l'opération les deux lobes de la bordure dépassant Taxe de la queue se portent l'un vers l'autre et compri- ment fortement les segments musculaires voisins de la section ; s'ils entrent VII. — LA RÉGÉNÉRATION. I07 en concrescence avant que Taxe de la queue ait pu commencer à régénérer, le tissu conjonctif hyalin possédant une forte élasticité agit comme tampon et fait dévier latéralement la partie régénérée qui ne peut se développer en droite ligne. Dans d'autres cas, si la partie régénérée de l'axe de la queue a pu se faufiler entre les deux lobes avant leur concrescence, comme ils sont fortement serrés l'un contre l'autre, il en résulte une pression qui détermine l'arrêt plus ou moins rapide de la croissance de l'axe. Enfin si la partie axiale régénérée s'introduit entre les deux lobes, alors qu'ils sont encore éloignés l'un de l'autre, elle peut atteindre la pointe de la queue, mais elle n'en n'est pas moins comprimée comme le montrent les flexions de la corde dorsale; aussi la queue atteint-elle une longueur moindre que la normale. Il y a donc une lutte entre les tissus de la partie régénérée et le tissu con- jonctif sous-cutané qui peut ainsi jouer un rôle directeur. — Armand Billard. Janse (J. M.). — Polarité et formation des organes chez Caulerpa proli- féra. — On sait que si l'on blesse un Caulerpa, il s'écoule de la blessure un protoplasma blanchâtre qui jaunit bientôt en se coagulant. Cette fermeture provisoire de la plaie se transforme bientôt en fermeture permanente, par suite de la formation d'une membrane plasmique, dans l'espace de 2 heures. On sait d'un autre côté que le Caulerpa est remarquable par sa prolifération à l'état normal et que les blessures y provoquent la formation de nouveaux organes. J. a pu établir que le Caulerpa proliféra possède une polarité qui se manifeste d'abord dans la direction des courants protoplasmiques les plus forts chez les lames intactes aussi bien que chez les lames blessées et en second lieu dans la formation d'organes qui suit les blessures graves. Après des blessures fortes il se produit une dissociation des protoplasmes qui sé- pare du protoplasma chlorophyllien un protoplasma blanchâtre méristéma- tique. Celui-ci provoque l'apparition des nouveaux organes en des régions dé- terminées par la polarité. Cette polarité se manifeste par uae impulsion basipète de la couche plasmique. Les courants protoplasmiques se dirigent vers la base de la feuille et vers les rhizomes et y provoquent une accumu- lation de protoplasma et d'énergie. Si dans la feuille normale la base n'est pas plus riche en protoplasma que le sommet, c'est que la croissance du sommet exerce sur le plasma une attraction qui contrarie l'accumulation basipète. Dès qu'une feuille est coupée, la croissance du sommet s'arrête et les forces qui s'opposaient à l'accumulation, à la base du protoplasma, cessent d'agir; il ne reste plus que l'impulsion basipète qui commande la formation des nou- veaux organes. — F. Péchoutre. Tobler (Fr.). — Régénération et polarité^ et phénomènes de croissance ana- logues chez les Polysiphonia et d'autres algues. — T. étudie successivement le matériel qui a servi à ses expériences, Polysiphonia sp. et Ceranium sp., la manière dont il l'a traité (culture, excitation, formation), la production du bourgeon adventif et des rhizoïdes, le dépérissement, la séparation et la régénération du thalle de ces algues et enfin la polarité. — F. Péchoutre. Schûrhoff (P.)- — Manière dont le nogau se comporte dansle tissu cicatriciet. — Des recherches effectuées suf diverses plantes, il résulte que la division du noyau se fait, d'une manière absolue, par mitose, dans le tissu cicatriciel. Les cas d'amitose signalés par certains auteurs proviennent d'erreurs d'ob- servations, ou sont dus à des phénomènes de dégénérescence. La production du tissu cicatriciel serait due au processus suivant : l'irritation produite par L'ANNEE BIOLOGIQUE. la blessure élève la tension du tissu ; une réaction s'opère qui accroît les cel- lules et provoque des divisions répétées. — M. Gard. Palla (E.). — Sur la formation d'une membrane plasmîque dans des por^ lions du plasma énucléées. — Des masses plasmiques isolées et sans noyaux reforment toujours vme membrane, pourvu qu'au moment de leur isolement elles contiennent comme matériaux de réserve une substance qui puisse être utilisée dans la formation de la membrane. — M. Boubier. CHAPITRE VIII Lia CircfTe Allard (G.). — Sur an hybride de greffe [sur un Cralsego Mespilus gre'ffV sur un Crat;rgus). (Bull, de la Société dendrologique de France, fasc. 1.) [130 Braus (H.i. — Ueber das biochemische Verlialten von Ampkibienlarven. (Arch. Entw.-Mech., XXII, 581-600.) [129 Griffon (Ed.). — Quelques essais sur le greffage des Solanées . (C. R. Ac. Se. CXLIII, 1249-1251.) ' [130 Morgan (Lilian V.). — Régénération of graf'led pièces of Planarians. (Journ. exp. Zool., III, 269-294, 17 fig.^ ' [Voir cli. VII, Rivière (G.) et Bailhache (G.). — Conlribution à la phgsiologie de la greffe. Influence dti parle-greffe sur le greffon. (C.R.Ac. Se, CXLII, 845-847.) [Les recherches effectuées par les auteurs sur des variétés de poiriers montrent que cette influence existe. — M. Garu. Voir pp. 113, 115, 40i, 410 pour les renvois à ce chapitre. Braus (H.). — De la réaction biochimique des larves d'amphibies. — Des transplantations d'organes larvaires ne réussissent pas seulement entre in- dividus de la même espèce, mais encore, jusqu'à un certain point, entre larves appartenant seulement au même genre, entre Rana et Bombinator, p. ex. Dans ce dernier cas toutefois la réussite n'est que partielle. Il arrive un moment de sistation du développement et l'auteur se demande, à l'instar de BoRN et d'autres, si cet arrêt est dû à nos méthodes techniques impar- faites ou plutôt à quelque effet toxique du tissu étranger. Afin d'élucider cette question, B. a employé la méthode de la réaction des précipitines qui, on le sait, est spécifique pour presque toutes les espèces. Les résultats toute- fois ont été négatifs. Le sérum obtenu à l'aide d'extrait de larves broyées de Bombinator pachypus n'a donné aucune réaction de précipitine, alors, qu'un sérum obtenu à l'aide d'extrait d'individus adultes de la même espèce,, donne lieu à une précipitation, s'il est remis en présence d'extrait d'adultes. Le corps chimique précipitant n'existe donc pas dans les jeunes embryons. Or, il y a un stade spécial, celui de la première formation des extrémités, postérieures, qui est celui où le développement se trouve arrêté nettement lorsqu'on a transplanté des parties d'une larve sur une autre du même genre^ Or, c'est à ce stade également que commence précisément la circulation du sang et il était intéressant de savoir si ce n'est pas à ce moment que la l'année biologique, XI. 190G. 9 130 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. substance toxique et spécifique se répand dans le corps. Des expériences établies dans ce but ont également eu un résultat négatif. La question n'est donc pas résolue encore. Sont-ce d'autres substances chimiques que la préci- pitine ou est-ce l'imperfection de notre technique qui empêchent la réussite de pareilles transplantations entre larves du même genre? — Jean Stroiil. Griffon (Ed.). — Quelques essais sur Je greffage des Solonées. — Des greffes de pomme de terre sur tomate, de tomate sur aubergine et récipro- quement, n'ont pas mis en évidence d'influence spécifique morphologique du sujet sur le greffon et inversement. Les variations constatées sont de même nature que celles observées chez les plantes non greffées, ou bien elles sont simplement une conséquence des troubles apportés aux fonctions dénutrition du sujet et du greffon. — M. Gard. Allard (G.). — Sur un hybride de gre/f'e {Sur un Cratœgomespilus gre/fe sur un Cratœgus). — Description des variations brusques observées dans la forme des feuilles qui se sont produites à TArboretum de la Maulévrie, près d'Angers, la troisième année après leur plantation, sur deux Néfliers de Bronvaux greffés sur Crata'gus oxyacantha, provenant de l'établissement Si- mon Louis frères, près de Metz. — F. Péchoutre. CHAPITRE IX liC sexe et les oaraetères sexuels seoondaires. liC polyiuorpitisnie ergratog^cnique Bard (L.). — De l'indépendance des deux problèmes de la spécificité sexuelle de.>, que H. considère comme des mâles. Rana esculenta. — Ponte naturelle : 352, 9 380 cJ et 54 protérogynes. Même Grenouille \ OE"f« normaux : 47 9 32, 6- ( OEufs en hypermaturité : 96 9 et un douteux ((5 ?). Si l'on admet les diagnostics d'H., on peut conclure de ses expériences : 1" que l'hypermaturité des œufs se traduit chez les Grenouilles développées par un état rudimentaire des glandes génitales ; 2'^ qu'elle amène une plus grande production de mâles. H. discute ces résultats; on pourrait dire que l'hypermaturité des œufs exerce une action sélective, de telle façon que les œufs déterminés antérieurement comme femelles meurent plutôt que les^ œufs déterminés comme mâles. On peut croire aussi que des œufs forte- ment disposés à fournir des femelles changent de disposition, par l'hyper- maturité, et acquièrent une potentialité mâle; à ce sujet H. rappelle sa théorie sur l'équilibre nucléo-plasmatique des cellules sexuelles; si l'œuf est pauvre en matériel nucléaire et riche en cytoplasme (formule f ), il évo- luera en femelle. Si au contraire il est riche en chromatine (comme pour 1 IX. — LE SEXE. 133 les petits œufs de Rotifères et de Dinopliilus) [—jï—], il a beaucoup plus de chances de donner un mâle. — L. Cuénot. Bard (L.). — De V indépendance des deux problèmes de la spécificité sexuelle des ovules et de la production des sexes à volonté. Théorie physique de la sexua- lité. — Les expériences bien connues sur la modification de la proportion sexuelle par modification du régime alimentaire des larves, si même elles étaient exactes, ne prouveraient rien contre la prédétermination précoce des gamètes ou des œufs fécondés, car les prétendus facteurs déterminants du sexe, mis en lumière par ces expériences, ne sont que des facteurs déter- minants de la survie préférentielle des larves de l'un ou de l'autre sexe. B. est partisan de la spécificité sexuelle des œufs, indépendante des in- fluences ambiantes de toutes sortes, modifiable peut-être par la fécondation, mais en tout cas uniquement par elle ; il admet qu'il y a des ovules à ten- dance femelle, et des spermatozoïdes correspondants, les gamètes de même tendance présentant une attraction élective l'une pour l'autre. — L. Guénot. Kellog (V. Li.). — La différenciation sexuelle dans les larves d'Insectes. — L'auteur s'est posé les questions suivantes : à quel moment le sexe est-il différencié? la nutrition influe-t-elle sur le sexe? Les expériences qu'il a faites (1904) en nourrissant ou en faisant jeûner les larves de Bombyx mort ont abouti à des résultats négatifs. La raison en est donnée dans le présent travail. Dès la première mue, les glandes sexuelles, quoique rudimentaires, sont déjà différenciées. Il est même possible que des histologistes seraient capables d'établir des caractères distinctifs dans les organes reproducteurs d'une larve qui vient d'éclore. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que le mode de nutrition n'ait aucun effet. S'il en était de même pour les autres sectes, ce qui est probable, d'après K., la différenciation sexuelle aurait lieu avant, ou du moins aussitôt après l'éclosion, et le problème de la nutrition en tant que facteur déterminant le sexe chez les Insectes, devrait être éli- miné du domaine des recherches. [C'est ce que j'avais déjà admis dans mon ouvrage sur les Insectes]. — F. Henneguv. Morgan (Th. H.). — Les œufs mâles et femelles des Phylloxéras du Noyer. — La prédétermination du sexe dans l'œuf a été démontrée seulement quand il y a des œufs mâles de petite taille et des œufs femelles volumineux; on sait que, dans les cas connus, les mâles issus de ces petits œufs sont eux- mêmes petits, plus ou moins dégénérés, avec des organes génitaux déve- loppés d'une façon précoce (Dinophilus, Bydatina, Phylloxéra). Chez les Phylloxéras de la Vigne et du Noyer, les mâles sont petits, sans ailes, sans tube digestif, et les spermatozo'ides sont entièrement formés avant que le mâle sorte de l'œuf. Chez Hydatina et Phylloxéra, les œufs mâles et femelles ne sont pas fé- condés ; le sexe est donc préexistant dans l'œuf et n'a pas de rapport avec la fécondation ; M. s'est proposé de rechercher s'il y avait quelque différence visible entre les noyaux et les cytoplasmas des deux types d'œufs. Chez trois espèces de Phylloxéra extrêmement voisines l'une de l'autre, il y a constamment le même nombre de chromosomes dans les cellules soma- tiques des mâles et femelles, G chez Ph. globosum, 12 chez Ph. s/j., 22 chez Ph. caryœ-globuli. Comme Stevens l'a constaté chez les Aphides, l'œuf par- thénogénétique ne présente pas de réduction numérique, tandis qu'il y a j chromosomes dans l'œuf d'hiver (qui sera fécondé) et les spermatocytes. . L'œuf mâle parait être moins riclie en vitellus que l'œuf femelle, mais la 134 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. différence n'est pas très marquée, M. constate que le développement du testicule du mâle est extrêmement précoce, les divisions des spermatocytes se produisant avant l'apparition de fibres dans le système nerveux, et il suggère qu'il préexiste probablement dans l'œuf mâle luie masse spéciale de matériel cytoplasmique dont dérive le testicule ; dans ce cas, la déter- mination du sexe serait un phénomène cytoplasmique. — L. Cuénot. Malsen (H. Fr. von). — Influences déterminalrices du sexe et ovogénèse chez Dinophilus apatris. — Chez Dinophilus la proportion des œufs (S aux œufs Ç, renfermés dans un même cocon, varie de ^-= à 13'^ à p^ à 26°. Le nombre total d'œufs est maximum à température moyenne ( 13°) qui constitue l'optimum pour l'espèce. Au cours de l'ovogénèse les ovogonies formées dans l'épithélium intestinal et l)aignées d'un suc qu'il sécrète se fusionnent un certain nombre ensemble, protoplasma à protoplasma et noyaux à noyaux, et c'est le nombre d"ovogonies fusionnées qui détermine d'emblée la grosseur et le sexe de l'œuf, que la fécondation ne saurait changer. Les globules po- laires ne sont émis qu'après la ponte. A une température élevée les ovo- gonies se multiplient plus vite que la nourriture ne leur arrive, un plus petit nombre atteignent à la fois la « taille de fusion » et il y a plus grande production* d'œufs c5'; ceux-ci sont toujours à la périphérie du sac ovarien, oîi ils ont été moins entourés par le suc nutritif et ont rencontré un moins grand nombre de leurs frères à s'incorporer. Von M. rapproche ces données des données antérieures de Nusbaum sur Ilydra et Hydatina avec lesquelles elles concordent parfaitement, et des données contemporaines d'IssAKOWiTscu sur lés Daphnies qui conduisent aux mêmes conclusions sur l'influence de la nutrition, bien que diamétralement opposées en apparence. Comme ce dernier, il la rattache à la théorie de leur maître R. Hertwig sur la rupture d'équilibre du protoplasma et du noyau comme cause de la sexualité. — P. DE Beaucha.mp. Punnet (R. C). — La détermination du sexe chez Hydatina, avec quelques remarques sur la parthénogenèse [III]. — Démentant les observations antérieu- res de Maui'as et de Nusbaum sur la même espèce, P. arrive à la conclusion que les conditions extérieures (nutrition, température) n'ont absolument aucune influence sur la détermination du sexe. II existe trois sortes de fe- melles thélytoques (pondeuses de $), les unes dont la progéniture renferme un fort pourcentage de femelles arrénotoques (pondeuses de J), les autres dont elle n'en renferme qu'un petit nombre, les troisièmes enfin qui n'en- gendrent que d'autres thélytoques pures, même si on les soumet, au sortir de l'œuf, au jeûne ou à des températures élevées. Peut-être existe-t-il aussi plusieurs espèces de cj. H est probable qu'au cours de la formation de l'œuf parthénogénétique, il se produit une réduction chromatique suivie d'une reconjugaison, sorte d'autofécondation, qui expliquerait la variation du sexe des produits et l'anomalie apparente d'un Métazoaire produisant par parthé- nogenèse un nombre énorme de générations. La question appelle des re- cherches cytologiques. — P. de Beauchamp. Quidor (A.). — Sur le mâle et l'appareil suceur de Nicothoa Astaci. — Le mâle menant une vie pélagique et la femelle luie vie sédentaire, c'est au développement plus considérable des fonctions digestives chez celle-ci que semblent être dues ses expansions latérales caractéristiques, avec leurs cœ- cums digestifs. L'apparition de ces expansions précède d'ailleurs, chez la IX. - LE SEXE. 135 femelle, celle des organes génitaux et ne peut, par conséquent, pas dépen- dre de ces derniers ; le dimorpliisme sexuel tient ici à une différence dans le mode d'existence. — M. Goldsmitii. Torrey (Harry Beal) et Martin (Ann). — Dimorpliisme sexuel chez Aglaophenia. — Les branches modillées ou corhules qui entourent et protè- iîent les gonophores dans le genre Aglaophenia montrent une différence constante dans les deux sexes; elles forment des réceptacles plus ou moins ouverts chez les mâles, fermés chez les femelles, par fusion des extrémités des folioles corbulaires contiguës ; ces cavités closes abritent, pendant un temps plus ou moins long, les embryons sortis des gonophores. Les colonies d.\\glaophenia ont strictement un seul sexe, et ne portent qu'un seul type de corbules. — L. Cuénot. Zograf (N.). — Ueriudjihrodisme chez le mâle d'Apus. — On sait que les mâles sont excessivement rares parmi les Branchiopodes. Z. a pu en étudier un chez Lepidnrti.'i prodnclus. Or, en examinant les coupes du testicule, il a observé, de temps en temps, des groupes de grosses cellules se colorant fortement par l'hématoxyline. Il en a compté 29, sur une série complète des coupes de deux testicules, ce qui est infime par rapport au nombre très élevé des spermatides et des spermatozoïdes ; malgré cela, la taille de ces élé- ments est tellement frappante qu'on les reconnaît immédiatement. Ils sont réunis par groupes de quatre et correspondent exactement aux cellules folliculaires de l'ovaire de la femelle. Comme dans ces dernières, une des cellules diffère des autres par la structure de son noyau : c'est la cellule- œuf : les trois autres sont les cellules nourricières. L'animal étudié est donc un hermaphrodite ; dans son testicule il y a de véritables follicules ovulai- res; mais ceux-ci sont libres, tandis que dans l'ovaire ils sont entourés d'une membrane épithéliale. D'après Z., ces cellules folliculaires auraient la même origine que les spermatocytes. D'ailleurs, elles seraient incapables d'arriver à la maturité : la plupart étaient en dégénérescence. Le Lepidurus peut ainsi présenter lui hermaphrodisme potentiel ; celui-ci s'expliquerait par l'hérédité des caractères maternels- — F. Henneguy. a) Bouin (P.) et Ancel (P.). — Action de l'extrait de glande intersti- tielle du testicule sur le développement du squelette et des organes génitaux. — (Analysé avec le suivant.) h) Sur l'effet des injections d'extrait de glande interstitielle du testicule sur lacroissance [XI]. — Une nouvelle preuve est apportée aux anciennes vues des auteurs par l'injection d'extraits de glande insterstitielle à de jeunes ani- maux castrés (Cobayes). Lescaractères qui accompagnent hi castration ne s'ob- servent plus : les fémurs et les tibias ne subissent pas l'allongement habituel produit par la castration ; l'allongement des os nasaux est de même moindre. Mais la plus grande différence porte sur les organes génitaux : tandis que chez les castrés témoins ils subissent un arrêt de développement, chez les individus injectés ils se rapprochent de la forme normale. Au point de vue de la croissance, l'injection atténue le retard toujours apporté par la castra- tion, sans toutefois le supprimer. — Les extraits employés étaient empruntés aux testicules des grands Mammifères. — M. Goldsmith. Errera (L.). — Sur les caractères hétérostyliques secondaires des Pri- mevères. — Les fleurs microstyles, ainsi que leur structure le fait prévoir, 136 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sont plus souvent que les fleurs microstyles l'objet de fécondations directes. Bien que les fécondations directes donnent une prépondérance des pieds de la forme même, et que la moindre prépondérance irait s'accentuant rapidement grâce à l'hérédité et à la faculté de multiplication végétative des Primevères, néanmoins, l'équilibre est maintenu dans la répartition des deux formes, qui sont également fréquentes dans les stations naturelles. Cet équilibre est obtenu par l'existence de caractères hétérostyliques secon- daires, lesquels rendent les fleurs de la forme macrostyle plus voyantes, par conséquent plus attractives, et provoquent ainsi chez les Insectes une ten- dance à les visiter en premier lieu, ce qui détermine inévitablement un certain nombre de fécondations homomorphes, d'où résulte un excès d'in- dividus macrostyles compensant la prépondérance des pieds microstyles. — J. Chalon. CHAPITRE X Le iiolynioi'itltisinc luétagénique, la iiiétamoritliose et l'alternance «les g-énérationi8, pi. VIII.) " [171 [Etude sur la structure et les réactions micro - cliimiques des grains de paramylum de TEuglène. — E. Fauré-Fremiep a) Camus (S.). — L'hordénine. Son dcr/ré de loxicilè, st/mplômes de l'iulo- xicalion. (G. R. Soc. Biol., I, 5'-?.) [171 b) Action du sidfate d'hordénine sur les ferments soluh/es et sur les microbes. (Jbid., 263.) [170 c) Action de Vliordénine sur la circulation. (Ibid., 1G4.) [170 d) Action de Vhordénine sur le sang. (Ibid., 109.) [171 CauUery (M.) et Mesnil (F.). — Revue annuelle de zoologie. (Rev. gén. se, X\'ll, 34-45, 83-03.) [Mise au point. — M. Golds.mith Cevidalli (A.) et Chistoni lA.). — Existc-t-il une methémoglobine o.rgcar- //ô/i/V/Me-? (Arch. it. biol., XLVl, 261.) [Non, elle se confond avec la cyanmethémoglobine. — J. Gattrelet Charrin et Goupil. — Les ferments du placenta. (C. R. Ac. Se, CXLII, 595.) [Les auteurs ont trouvé un ferment oxydant, un agent glycolytlque ; mais point de ferment protéolytique, ni saponitiant. — J. Gautrelet Chodat iR.) et Rouge (E.). — Nouveau ferment coagulant. (Arch. des Se. phys. et nat., Genève, XXI, 105-107.) " . [169 Chrysler (M. A.). — The Nodes of Grasses. (Bot. Gazette, XLI, 1-16, 2 pi.) [L'auteur discute de la structure des faisceaux à bois périphérique et à cambiuin observés par lui dans le nœud de la tige de 45 genres de Graminées. — P. Gtjérin Ciaccio (Carmelo). — Ventérokinase. (C. R. Soc. Biol., I, 676.) [166 a) Clautriau (G.). — Localisation et signification des alcalo'ides dans qxiel- (jues graines. (Recueil Inst. bot. Univ. Bruxelles, 11.) [Réimpression de : Ann. de la soc. belge de microscopie, 1894 //) Les réserves hydrocarbonées des Thallophytes. (Recueil Inst. bot. Univ. Bruxelles, 1). [Réimpression de : Miscellanées biologiques dédiées au prof. Giard à Toccasion du 25'' anniversaire de la fondation de Wimereux, Paris, 1899 Cotton (A.) et Mouton (H.). — Les Ultramicroscopes et les objets ultrami- croscopiques. (Paris, Masson, 230 pp.) [159 Couperet (E.). — Sur les proportions de « nitrates » contenues dans les plantes du genre Sambucus, et sur celles « d'acide cyanhydrique » qu elles fournissent à différentes époqiies de leur végétation. (C. R. Soc. Biol., LXI, 180-182.) [Les espèces de Sambucus se rangent parmi les plantes les plus riches en nitrates. La seule relation qui paraisse exister entre les deux composés azotés (nitrates et acide cyanhydrique) est une diminution parallèle et suivant le cours de la végétation. — M. Gard Cousin. — Sur les acides gras de la céphaline. (C. R. Soc. Biol., II, 23.) [166 Dahlgren (Ulric) and Silvester (C. F.). — The electric Organ of the Stargazer, Astrocopus (Brewoort). (A neiv Form of electric Apparat us in an American Teleost). (Anat. Anz., XXIX, 16 pp., 13 fig.) [Description morphologique et histologique de l'appareil électrique d'un poisson électrique nouveau, — \. Prenant 148 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Danjou (E.). — Présence dans le YiOurnuin tinus d'un glucoside à acide valénanique. (C. R. Soc. Biol., LXI, 405-406.) [..... M. Gard Davenport (Ch. D.). — Animal Morphology in ils Relation to otlier sciences. (Congr. Arts and Sciences St-Louis, ^', ?44-"J57.) [Analysé comme article de Science dans .In??. Biol., IX, p. 140. Delezenne, Mouton et Pozeski. — Allure anormale de quelques proléolyses produites par la papalne. (C . R. Soc. Biol., I, 68.) [Protéolyse brusque ; apparence para- doxale d'une digestion d'autant moins intense que le ferment et la ma- tière à digérer ont été laissés plus longtemps en contact. — J. Gautrelet Dhéré et Grimme. — Influence de l'âge sur la teneur du sang en calcium. (C. R. Soc. Biol., I, 1023.) [Chez le chien, la proportion de Ca s'abaisse régulièrement dans le sang jusqu'à l'âge adulte. — J. Gautrelet Disselhorst (R.). — Zur Morphologie und Anatom.ie der Hahanhiinge beim Menschen und den Ungulaten. (Ant. Anz., XXVIII, 331-327.) [157 a) Doyen, Morel et Kareff. — Dêfibrinotion et régénération de la fibrine chez le chien. (C. R. Soc. Biol., I, 860.) [Analysé avec le suivant b) — — Dosages comparatifs de la fibrine pendant la période de régénération de celte substance après la détermination totale. (C. R. Soc. Biol., I, 863.) [Le sang veineux est moins riche en fibrine que l'artériel. Le sang sus-hépatique est plus riche que le sang port ou artériel. — J. Gautrelet C] — — Teneur comjtarée du sang en fibrine dans divers teiTitoires vascu- laires. (Journ. Pliys. Path. gén., 783.) [165 (/) Influence de la saignée sur la teneur du sang en fibrine. (C. R. Soc. Biul., 750.) [Après une saignée abondante diminu- tion, puis augmentation de la teneur du sang en fibrine. — J. Gautrelet Ûunstan (^W. R.) et Henry (E. A.) et Auld (S. J. M.). — i^yanogenesis in plants. IV. The occurrence of phaseolunatin in common /la.r. V. (Roy. Soc. Proceed., 533 B.) [171 Errera (Léo). — Sur la limite de petitesse de.'i organismes. (Recueil de l'Institut bot. Léo Errera, YI, 10 pp.) [Réim- pression. A paru en 1903 dans Bull. Soc. roy. Se. méd. et nat., Bruxelles. b) -— — Uépiplasme des Ascomycètes et le glycogène des végétaux. (Recueil lust. bot. Univ. Bruxelles, I.) [Réimpression de la thèse d'agrégation 1883. Le ch. VII traite de révolution du rôle du glycogène chez les plantes. — J. Chalon c) Sur le glycogène chez les Mucorinées. (Recueil Inst. bot. Univ. Bruxelles, I.) [Réimpression de Bull, de l'Acad. roy. Belg., 1882. d) • Sur le glycogène chez les Basidiomycètes. (Recueil Inst. bot. Univ. Bruxelles, 1.) [Réim- pression de Mém. in-8o de l'Acad. roy. Belg., 1885. Les ch. W et V traitent la répartition, le rôle et le mode de transport du glycogène. — J. Chalon e) Sur Texistence du glycogène dans la levure de bière. — Les réserves hgdrocarbonées des Champignons. (Recueil Inst. bot. Bruxelles, 1.) [Réimpression de C. R. Acad. Se. Paris, 1885 Errera, Maistriau et Glautriau. — Premières recherches sur ta localisa- tion et la signification des alcaloïdes dans les plantes. (Recueil Inst. bot. Univ., II, 35 pp., 1 pi.) [Réimpi^es- sion de : Journal de la soc. roy. des Se. niéd. et nal. de Bruxelles, 1887 XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHBIIE BIOLOGIQUE. 1 l'.i Eternod (A. C. F.). — La gaslrule dans la série animale et plus spéciale- ment chez- Vhomme et les mammifères. (Bull. Soc. Vaudoise Se. Nat., XLII, 150-217, lOfig., G pi.) [l.-,8 Falloise. — Origine de la lipase gaslrique. (Arcli. int. physiol., 111, oOG.) [Elle a son ori- gine dans les cellules mêmes de la muqueuse stomacale. — .1. Gautrelet Fauvel. — Sur l' excrétion des purineset de l' acide urique endogène. (C. R. Ac. Se, rXLIIl. 1192.) [1G5 Flint (J. H.). — The grotvih of Ihe Branchial Tree. (Coinni. préliiu., Aaat. Anz., XXVIII, 272-280.) [157 Froiiin et Porcher. — Sur l'hydrolyse du larlose dans Vinleslin. (C. R. Soc. Biol.,II, 100.) [Le suc intestinal ne dédouble pas le sucre du lait (Dastre); sous l'influence de la bile, le dédoublement du lactose se fait dans le canal intestinal. — J. Gautrelet Gatin (T. L.). — Itecherches analomiques et chimiques sur la germination des Palmiers. (Thèse, Paris, 191-315, 57 fig., 11 pi.) [Etudes monographiques des phénomènes morphologiques et chimiques de la germination dans quelques espèces de Palmiers. — F. Péchoutre Gessard. — Sérum antio.vydasique polyvalent. (C. R. Ac. Se, CXLII,e41.) [G. prépare un sérum empêchant et pour la lactase et pour la tyrosinase. — J. Gautrelet Goebel (K. F.). — The fundamental problems of present-day />laut morpho- logy. (Congr. Arts and Se. St-Louis,V, 81-98.) [155 Guenot (J. F.). — Contributions à l'élude anatom,iqne des Piltosporacées. (Thèse, Paris, 78 pp., 08 fig.) [Étude monographique de ce groupe et de ses affinités. — F. Péchoutre Guérin (P.). — Sur les canaux sécréteurs du bois des Diptérocarpées. {C. R. Ac. Se, CXLll, 102-104.) [Voir ch. XIV Guignard (L.\ — Le Haricot à acide rijanhydrique. Phaseolus Lunatus L. (C. R. Ac. Sc.,CXLII, 545-553.) [Toutes les races ou variétés du Ph. lunatus. même les plus améliorées par la culture, peuvent fournir de l'acide cyanhydrique. De plus il ne faut pas trop se fier à la couleur, comme on l'avait cru, pour ap- précier la richesse relative des graines en principe toxique. — M. Gard Hallion etLequeux. — Sur la présence et la localisation de la sécrétion dans l'intestin du nouveau-né et du fœtus humain, (C. R. Soc. Biol., II, 33.) [La fonction spéciale du duodénum est préétablie avant toute diges- tion d'aliments, même chez le fœtus avant la naissance. — J. Gautrelet Harden(A.) et Young (W. J.). — The Alcoholic ferment of Yeast-Juice. II: The Coferment of Yeast-Juice. (Roy. Soc. Proceed., 52GB.) [170 Hatschek (B.\ — Studien zur Segmenttheorie der Wirhelthierkopfes. I Mit- teilung. Das Acromerit des Amphioxus. (Morph. Jahrb., XXXV. 1-14, 1 pi.) [157 Henri, Iscovesco et Mayer. — Conditions générales de la formation des complexes colloïdaux. (C. R. Soc. Biol., II, 737.) [163 Henri et Philoche. — Théorie générale de l'action desdiastases. (C. R. Soc. Biol.. II. 734.) [164 150 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Hérubel (M.). — ,1 jirapos de l'aiiaiomic coinjxiréc f/r.s Sijiinicii/idfS. (('. K. Ac. Se, CXLII, 651-652.) [Tubes partant du C(^rveau et s'ouvrant par un orifice au-dessus do lui. ("est une sorte d'hypophyse. — M. Goldsmith Hervieux. — Les fermenls solubles de la fjlunde inlersiUieUe du testicule. (C. K. Soc. Biol., I, 653.) [Diastases hydrolysantes. — J. Gautreleï Hill (T. G.). — On the Présence of a Pnric/nws in Récent Plants. (Ann. of .Bot., XX, 267-27.% 2 pi.) [157 Holm (Th.). -— Bartonia Mite/il. An Analomical Slndi/. (Ann. of Bot.. XX, 441-448, 2 pi.) [Étude anatoniique de la racine, de la tige et de la feuille des Barlonia verna Muehl et Bartonia lanceolala Small. — P. Guérin Hougardy. — Sur l'existence d'une kinase \ m) Iscovesco (H.). — Elude sur Ic^ colloïdes du sur i/aslriijue. (C. R. Soc. l)iol., I, 475.) [Pas de colloïde négatif. — J. Gautrki.et //) — — Elude sur les ar lions réciproques des sucs fjasiriques et paner éu- tiques. (C. R. Soc. Biol., I, 590.) ' [164 a) Iscovesco et Matza. — Etudes des collo'ides résullani dr la difjeslion paneréalique. (G. R. Soc. Biol., II, 51.) [Ils sont toujours électro-négatifs, quel qu'ait été le signe électrique des albuminoïdes initiaux. — J. Gautuei.et Ij) //hémoglobine des complexes. (C. R. Soc. Biol., II, 650.) [Les complexes formés par l'hémoglobine et les albumines négatives du sérum sont électropositifs. — J. Gautrelet Ittalie (von). — Sur les cntalases du sang. (C. R. Soc. Biol., I, 148.) [Non identiques chez les divers animaux. — J. Gautrelet Jacqué. — Genèse des liquides amniotique el allanloïdien. (Arch. int. Physiol., III, 463.) " [L'eau et les sels du li(iuide allantoïdien semblent formés surtout par l'urine fœtale. L'eau amniotique a la même origine ; ses sels sont formés par les vaisseaux fœtaux et ceux de la muqueuse utérine. — J. Gautrelei' Jenkinson ( J. "W.). — Remarks on the Germinal Layers of Vertébrales and on the signi/lctrnce of Germinal Layers in gênerai. (Mem. Manchester Lit. Phil. Soc, L, N" 3, 89 pp., 34 fig.) [Sera analysé dans le prochain volume. Labbé et Vitry. — Oriqines des sulfb-éthers urinaires. (G. R. Soc. Biol., I, 686.) ' [165 Laguesse ^E.). — Revue annuelle d'anatomie. (Rev. gén. Se, XVll, 1062- 1079.) [Revue des questions relatives aux organes de la circula- tion, de la digestion, de l'excrétion, au système nerveux. — M. GoLDSMiTir m Laurent (Emile). — Réduclion des nitrates par la lumière solaire. (Re- cueil Inst. bot. Univ. Bruxelles, II. Deux notices.) [Réimpression de : Bull. Acad. roy. Bel., 1890 et 1891 />) Siarkebildimg ans Glycerin. (Recueil Inst. bot. Univ. Bruxelles, 1.) [Résumé d'un travail paru dans Bot. Zeit., XLIV. 1886 c) La réduction des nitrates en nitrites par les graines et les tubercules. (Recueil Inst. bot. Univ. Bruxelles, II.) [Réimpression de : Bull. Acad. roy. Belg., 1890 '/) Recherches expérimentales sur la formation d'amidon dans les plantes aux dépens de solutions organiques. (Recueil Inst. bot. Univ. Bruxelles.) [Réimpression de : Bull. Soc. roy. Bot. Belg., 1887 e) Sur la réduction des nitrates par la Levure de bière et par quelques moisissures. (Recueil Inst. bot. Univ. Bruxelles, II.) [Réimpression de : Bull. Acad. roy. Belg., 1890 /) — — Ri'cherc/ii's snr la valeur comparée des nitrates et des sels ammoniacaux comme aliment de la Levure de bière et de quelques autres plantes. (Re- cueil Inst. bot. Univ. Bruxelles. II.) [Réimpression de : Ann. Inst. Pasteur, 1889 g) Ariion comparée des nitrates et des sels ammoniacaux sur la Levure. (Recueil Inst. bot. Univ. Bruxelles.) [Réimpression de : Ann. de la Soc. belge de Microscopie, 1890 h) Recherches j)hgsiologiques sur les Levures. (Recueil Inst. bot. Univ., Bruxelles, I.) [Réimpression : de Ann. de la Soc. belge de Microscopie, 1890 152 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Léger (E.i. — Sur riwvdénine, alcaloïde nouveau retiré des germes, dits touraillons de l'orge. (C. R. Ac. Se, CXLII, 108-110.) [170 Léger (L.). — Elude sur Tseniocystis mira, grégarine métamériquc. (Arch, f. Protistenkunde, VII, 307-329, 2 pL, 6 fig.) [158 a) Lépine et Boulud. — Sur l'origine de Voxi/de de carbone contenu dans le sang normal et surtout dans le sang de certains anémiques. (C. R. Ac. Se, CXLIII, 374.) [L'oxyde de carbone se forme aux dépens de l'acide oxalique de l'organisme. — J. Gautrelet b) L'acide glycuronique du sang. (Journ. Phys. Path. gén., 581.) [165 c) L'oxyde de carbone du sang. (J. Phys. Path. gén., 616.) [L'addition d'oxalate de soude l'augmente, sauf si le chien est en asphyxie. L'injection de cet oxalate, d'acide tartrique ou de glycose dans les veines du chien, l'augmente également. — J. Gautrelet Le Play (A.). — Du rôle des substances minérales en biologie. (Paris, 8°, 137 pp.) [162 Lignier 'O.). — Documents anatomiques .mr la (leur des Renonculacées. (Mé- moire de la Soc. bot. de France, 38 pp., 24 fig.) [Etude de la ramification, de la disposition, de la terminaison et de la constitution des nervures dans les divers ver- ticelles floraux de quelques espèces de Renonculacées. — F. Pécuoutre Marchai (Élie et Emile). — Recherches physiologiques sur l'amidon chez les Bryophytes. (Bull. Soc. roy. Bot. Belg.,' XLllï, 2^ fasc.) [168 a) Marchai (Emile). — De l'action des moisissures sur l'albumine. (Recueil Inst. Univ. Bruxelles, II.) [Réimpression de : Bull. Soc. belge de Microscopie, 1893 b) Sur la production de Vammoniaque dans le sol par les microbes. (Recueil Inst. bot. Univ. Bruxelles, II.) [Réimpression de : Bull, de l'Acad. roy. Belg.^ 1893 Mayer. — Action du suc gastrique artificiel sur l'albumine. Précipitation; redissolution en présence des électrolytes. (C. R. Soc. Biol., I, 542.) [166 Micheli. — Sur la signification biologique de la plastéine. (Arch. it. Biol., XLVI, 185.) [La formation de plastéine est un phénomène d'origine fermen- tative. Son noyau est représenté par les produits azotés aburétiques. Elle ne s'élimine pas par les urines, si injectée aux animaux. — J. Gautrelet Molle (Ph.). — in alcaloïde dans Clivia miniata. (Recueil de l'Institut bot. Léo Errera, VI, 22 pp., 2 pi.) [Réimpression de : Ann. de la Soc. roy. des Se. méd. et nat. de Bruxelles, 1902. ~ J. Chalon Nemec (B.). — Die Symmetrieverhdltnisse und Wachstumrichlungen einiger Laubmoose. (Jahrb. f. wiss. Bot., XLlll, 4, 501-579, 33 fig.) [156 Niklewski (Br.). — Unlersuchungen iiber die Umwandlung einiger stickstoffreier Rescrveslo/fe wahrend der Winlerperiode der Baume. (Beih. z. Bot. Centr., XIX, 68-117.) ) [1(38 a) Nolf. — Le sang des animaux marins. (Arch. int. Physiol., IV, 98.) [Le plasma des poissons contient des hémolysines (non celui dos invertébrés). Le phisma de ScyUium contient de faibles quantités d'albumine. — J. Gautrelet b) Influence des injections intraveineuses de propeptone sur la teneur du sang en hémoglobine, globuline, albumine. (Arch. int. Phys., III, 357.) [Concentration du plasma en protéiques diminuée. — J. Gautrelet XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 153 Osborne. — Sels coUoîdaux inira- cellulaires. (Journ. of Phys. , XXIV, 84.) [1G2 Patta (A.). — Observations sur les injections hypodermiques et intra-muscti- laires d'adrénaline. (Arch. it. biol., XLVI, 4G3.) (165 Pelourde (F.). — Contribution à Vanatomie systématique de quelques genre.i de Fougères. (C. R. Ac. Se, CXLII, 642-645.) [Application de l'anatomie de la racine et du pétiole pour le classement des Fougères. — M. Gard Pierotti. — Recherches expérimentales sur le venin de crapaud et .^on action /ihysiologique. (Arch. it. biol., XLVI, 1)7.) [Voir ch. XIV Porcher. — De la présence et du rôle du NaCl dans le lait. (C. R. Soc. Biol., I, 19.) [Balancement entre le lactose et NaCl pour le maintien de l'équilibre osmotique. — J. Gautrelet Porcher et Hervieux. — Les chromogènes urinaires du groupe de l'indol. (Journ. Path. yen., 841.) [165 Pottevin (H.). — Actions diastasiques réversibles.' Formation et dédouble- ment des éthers-sels sous l'influence des diastases du pancréas. (Ânn. Inst. Pasteur, XX, 901-924.) [Le tissu pancréatique est un agent d'éthérifi- cation extrêmement actif. Conditions dans lesquelles le tissu forme les oléi- nes ou dédouble les oléines dont il a déterminé la formation. — G. Thiry Pozerski. — Sur la disparition de Vamylase dans les sucs pancréatiques ac- tivés par les sels de calcium. (C. R. Soc. Biol., I, 1068.) [11 existe un parallélisme entre la disparition de l'amylase et l'apparition du pouvoir protéolytique dans les sucs activés parles sels de calcium. -— J. Gautrelet Raehlmann (E.). — Neue ultramikroskopische Untersuchungen liber Eiweiss, organische Farbstoffe, liber deren Verbindung und iiber die Fàrbung orga- nischer Gewebe. (Arch. Ges. Physiol., CXII, 128-172, 1 pi.) [160 Remeaud (O.). — Recherche du saccharose et des gluoosides dans quelques plantes^de la famille des Renoncidacées. (C. R. Soc. Biol., LXI, 400-402.) [La plupart des Renonculacées renferment du saccharose, des gluco- sides et un ferment possédant les propriétés de l'émulsine. — M. Gard a) Richet (Ch.). — Action des doses minuscules de substance sur la fermen- tation lactique. Action du chlorure de baryum. (Arch. int. Physiol III 264.) [170 b) — — De raction des doses minuscules de substances sur la- fermentation lactique. Période d'accélération et de ralentissement. (Arch. int. Physiol IV, 18.) [170 '") De l'action des doses minuscules de substances sur la fermentation lactique. (C. R. Soc. Biol., I, 981.) [170 il) — — De l'action des métaux à faible dose sur la fermentation lactique. (C. R. Soc. Biol., 465.) [Accélération avec les sels de platine, cobalt, manganèse, vanadium, baryum. — J. Gautrelet Robertson (A.). — The « Droppers » of Tulipa and Ergthronium. (Ann. of Bot., XX, 429-440, 2 pi.) [Description et structure anatomique des stolons descendants de la Tulipe et de YEry- thronium. Le stolon est en partie axial, en partie foliaire. — P. Guéiun Roger et Josué. — Les substances hypotensives des parois intestinales. (J. Ph. Path. gén., 643.) [H yen a plu- sieurs : l'une est obtenue par macération dans l'eau froide (de nature albu- mino'ïde) ; une autre est obtenue en épuisant l'intestin par l'eau bouil- lante. La sécrétion elle-même abaisse un peu la pression. — J. Gautrelet ir^l L'ANNEE BIOLOGIQUE. RufFer ef Crendiropoulo. — Action de divers .se/s sur le pouvoir hrinoh/^ tique de la bile. (C. R. Soc. BioL, 1, 260.) [Sauf les chlorures alcalino-terreux et les sulfates d'ammonium et de magnésium, les autres sels ne favorisent l'action liémolytique de la bile qu'autant qu'ils sont présents en solutions fortement hypertoniques. — J. Gautrelet Ruhland (W.). — Ueber Arabinbilduug durch Baklerien undderen Beziehung 3111/1 Gammi der Ainyqdaleen. (Ber. d. deutscli. Bot. Ges., XXU', 393-401.) [171 Rysselberghe (Fr. Van). — Sur les propriétés pliysieo-ehimiqaes des mé. langes dissous, el l(i déteriuinalion phi/siologique de leur pouvoir osmolique- (Ann. de la Soc. roy. des Se. méd. et nat. de Bruxelles, XIV.) [162 Semichon (L.). — Recherches morpholugiques et biologiques sur quelques Melliferes solitaires. (Bull. Se. Fr. BelK.,XL, 281.1 [Quelques renseignements sur l'histolyse. — L. Cuénot Sérégé. — Sur la teneur en fer du foie gauche et du foie droit à Vétat de jeûne et pendant la période digestive. (C. R. Soc. BioL, I, 705.) [165 Simons (E. B.). — A morjthological Study of Sargassum Filipendula. (Bot. Gaz., XLl, 161-182, 2 pi. [Voir cli. V Strasbiirger (Ed.). — Ueber die Verdicliungs veise der Stàmme von Palmen und Schraubrnhailmen. (Jahrb. f. wiss. Bot., XLllI, 4, 580-627, 3 pi). [155 Tichomiro-w ("W.). — Sur les inclusions intra-cellulaires de la feuille du Nerprun purgatif (Rhamiius cathartica L.). [C. R. Ac. Se, CXLIII, 922- 924.) [171 a) Ursprung (A.). — Untersuchungen iiber das exzentrische Dickenwachsium an Stâminen und .Est en. (Beih. z. Bot. Centr., XIX, 213-285.) [156 b] Untersuchungen i'iber die Festigkeitsverhdltnisse an exzentrisrhen, Orqanen und ihre Bedeutung fiir die Erclârung der exzentrischen Dicken- wachslums. (Beih. z. Bot. Centr., XIX, 393-408.) [156 Viguier (R.). — RecherrJœs anatomiques sur la classification des Araiiacées. (Thèse, Paris, 210 pp., 54 fig.) [Con- tribution à l'anatomie et à la systématique des Araiiacées. — F. Péciioutre Vines (S. H ). — The Proteases of Plants (/F). (Ann. of Bot., XX, 113- 122.) [167 AVitte (H.). — Ueber dus Vorkommen eines aërenchynwtisrhen Gewebes bei Lgsimachia vulgaris. (Botaniska Studien. Hommage à kjellman. Upsal, 265-274, 11 fig.)' [L'aéren- chyme abondant dans les tiges épaisses et submergées de Lgsimachia vulgaris provient de la division des cellules de l'écorce. — F. Péchoutre a) Zaleski (^^F.). — Zur Fragrs i'iber dm Einfluss der Tempera! ur au f die Eiweisszersetzung und Aspuraginbildung der Samen wïihreud der Kei- mung. (Ber. d. deutsch. Bot. Ge.s., XXIV, 292295.) [166 b) — — Ueber die Bolle der Enzyme bei der Umwandlung organischer Phos- phorverbindungen in keimenden Samen. (Ber. d. deutsch. Bot. Ges., XXIV, 285-291.) [167 Voir p. 74, 308, 398 pour les renvois à ce chapitre. XIII. — M(»RrH(H.OGlE GÉNÉRALE ET CHIMIE lUoLUGIQUE. 15:) 1" MuRPIlOLOOIE. Goebel (L. F.). — Zes jiroli/èiin-s fondaincnlaux actach de la iiiDi-j/hologir rrgcittle. — II y a, dans la morphologie, deux coucej)tions opposées que Fou peut ajipeler, l'une causale et l'autre formelle. La morpliolo2,io causale reclierclie les causes des formes végétales ; la morphologie formelle ne se préoccupe que des structures et de leur développement historique, et elle est née des besoins de la taxonomie. La morphologie formelle a montré que les fermes végétales, malgré leurs variétés, se laissaient ramener à un petit nombre de types et (|ue le parallélisme entre différentes formes de plantes se laissait facilement expliquer par la théorie de la descendance. Cette théorie de la descendance a tellement réagi sur les recherches morphologiques que la phylogénie des formes végétales vivantes et éteintes parait être l'objet essentiel des recherches actuelles. Si cette conception est exacte au point de vue de la paléontologie, elle cesse de l'être, d'après G., pour les formes vi- vantes. La morphologie ne doit pas cesser d'être causale ; elle doit prendre pour base l'ontogénie, pénétrer la signification des organes, éclairer leur adaptation et faire appel à l'expérience. Le problème fondamental de la morphologie actuel n'est pas l'étude du développement phylogénétique, mais l'étude du développement, dans son sens le plus large. — F. PÉ- C[IOIJTIÎL. Bower (F. O.i. — Morphologie végétale. — Exposé académique des pro- grès et de l'état actuel de nos connaissances relatives à la morphologie végé- tale où l'auteur s'attache surtout à discuter les relations de l'axe et des feuilles chez les plantes vasculaires. Trois hypothèses peuvent expliquer les rela- tions de Taxe et des feuilles : ou bien la feuille est l'organe primitif et l'axe s'est constitué graduellement comme la base de l'insertion des feuilles, ou bien l'axe et la feuille résultent de la différenciation d'un système ramifié indifférent et sont contemporains ou bien l'axe est l'organe primitif et les feuilles ont apparu comme des excroissances de cet axe. La seconde liypo- thèse doit être rejetée, car elle n'est basée sur aucun fait d'observation. Les deux autres se ramènent à une même conception, la conception du strobile, accompagné dans le premier cas de feuilles très développées et dans le se- cond de feuilles très petites. Le prototype le plus répandu était sans doute une structure strobilo'i'de, consistant en un axe prédominant portant des appen- dices relativement faibles et simples. Cette théorie du strobile concorde avec les vues de Braun et de S.\CHS pour qui la pousse était l'unité morphologique réelle, pousse formée d'un axe et de feuilles. Elle cadre aussi avec la théorie de la « Cortication » développée par Celakowskv. L'axe primitif (Urcau- lom) a acquis dans le cours des générations, par coalescence des bases des appendices foliaires, un manteau ou « pericaulom », c'est-à-dire une écorce. L'écorce serait ainsi d'origine foliaire et non d'origine axile. B. n'admet pas cette dernière hypothèse. — F. Pécuoutre. Strasburger (E.). — Sur Ir mode d'épaississement des tiges de palmiers et des arbres à tige héliçoïde. — Des recherches de S., ilressort que la tige de Washingtonia fUifera acquiert son épaisseur sans addition notable de nou- veaux tissus formés progressivement et qu'il n'y a pas d'accroissement secon- daire comparable à celui du Dracœna. On trouve dans le péricycle des ré- gions localisées où se produit un accroissement du parenchyme fondamental, du sclèrenchyme et des faisceaux. St. termine en étudiant les Pandanus. — F. PÉCUOUTRE. 156 i;annee biologique. a) Ursprang (A.). — Recherches sur répaississement excentrique deK troncs et des branches. — (Analysé avec le suivant.) h) Recherches sur les conditions de solidité des organes excentriques et leur signification pour l'explication de l'épaississement excentrique. — Des séries de coupes transversales sont pratiquées de distance en distance dans des troncs et des branches d'arbres divers, verticaux, plus ou moins inclinés, tordus ou liorizontaux. Les épaisseurs au-dessus, au-dessous, à droite et à gauche de la moelle sont mesurées. Les troncs des Conifères tordus ne sont pas toujours hyponastes, comme on l'a affirmé ; il en est d'épinastes. Chez les Sapins, il est inexact que la croissance soit plus hâtive du côté convexe. Les troncs courbés en bayonnette, les troncs verticaux mais serpentiformes, suivent dans leur croissance en épaisseur le principe de l'aplanissement des courbures. Dans les branches des Conifères, l'épinastic est plus fré- quente qu'on ne le supposait; dans celles de Pinus notamment 18 % des coupes transversales sont épinastes. Du reste, la croissance en épaisseur varie considérablement le long- d'une même branche ; les sections centriques, hyponastes ou épinastes peuvent se suivre. Les branches serpentiformes obéissent aussi au principe de l'aplanissement des courbures. — U. a déter- miné expérimentalement la résistance à la traction et 3. la pression des troncs de Picea, Fagus et Eriodendron anfrttctuosum. Ce qui règle la croissance excentriciue en épaisseur, c'est le rapport de la résistance à la pression qu'offre la face inférieure, à la résistance à la traction de la face, supérieure. Si cette dernière possède une résistance supérieure à l'autre, l'hyponastie est la plus utile et c'est elle qui se produit. Si l'inverse a lieu, l'épinastie apparaîtra {Eriodendron). — Toutes ces irrégularités dans la croissance en épaisseur sont destinées à assurer la solidité des troncs et des branches, notamment contre l'actien du vent. — M. Gard. a) Symétrie. Nemec (B.). — La symétrie et les directions de croissance de quelques Mousses. — Recherches sur les relations qui existent entre la symétrie des Mousses et les facteurs externes et les directions de croissance de ces phmtes. Les espèces de Fissidens étudiées par G. sont dorsiventrales au point de vue morphologique comme au point de vue physiologique. Elles peuvent devenir bihitérales sur le clinostat; mais si, de nouveau elles sont exposées à une lumière unilatérale, elles deviennent encore dorsiventrales. A l'obscurité, elles ne croissent qu'un temps très court et forment des rhizoïdes axillaires négativement géotropiques dont la cellule terminale contient de nombreux grains d'amidon mobiles et faiblement géotropiques. A une lumière unila- térale suffisamment forte, les tiges de Fissidens sont diahéliotropiques, et la face dorsale se place perpendiculairement aux rayons lumineux. A une lumière faible les tiges de Fissidens sont positivement héliotropiques. Les tiges principales (\" Eurhynchium strialum sont radiaires, plagiotropes, leurs rameaux ont une faible dorsiventralité qui se laisse facilement renverser par la lumière et que l'on peut ensuite induire dans une direction quelconque. Les tiges principales restent plagiogéotropiques à l'obscurité. Dicranum scofui- rium est géotropiquement orthotrope; à l'optimum de lumière il croît verticalement; avec un éclairement plus fort, il se courbe un peu du côté opposé à la lumière; à un faible éclairement. il est positivement géotro- pique. Les plantes faibles ont un héliotropisrne positif à un éclairement qui provoque la croissance verticale des plantes fortes. — F. Péchoutke. XIII. - MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 157 [i) ffomologies. Hill (T. G.). — Sur la présence d'un parichnos dans les plantes actuelles. — Le pariclinos, nom donné par Bertrand au cordon de tissu parenchyma- teux à parois minces accompagnant la trace foliaire de Lepidodmdron, (!st représenté, d'après H., dans les espèces vivantes de Lycopodium et d7. oelcs, par des canaux à mucilage. Le tissu auquel le nom a été appliqué est sim- plement un stade précoce du développement du canal. Dans les plantes ac- tuelles le parichnos est limité aux feuilles sporiféres, comme par exemple dans Isoetfs Hysirix où deux canaux courent longitudinalement de chaque côté du sporange, mais ne s'étendent pas dans l'écorce de la tige, comme c'est le cas dans les formes fossiles. — P. Guérin. Flint (J. H.). — Le développement de l'arbre bronchique [V, XVII]. — F. montre en étudiant le développement des bronches chez des embryons de porcs que si l'hypothèse de Levdig que chez les Mammifèi-cs les poumons représen- tent des complexes de centaines de poumons simples d'animaux inférieurs, comme ceux de la grenouille, par exemple, peut être acceptée physiolo^i- quement, elle ne saurait être acceptée phylogénétiquement. Dans ce'dernier sens, on peut dire que la souclie bronchique et ses principales branches ont possédé autrefois le pouvoir respiratoire, mais, avec la formation de nou- velles bronches, les fonctions respiratoires ont émigré et les bronches primi- tives se sont transformées en simples conduits. Ceci est prouvé par le dé- veloppement chez l'embryon où la bronche souche et les principales bronches ont le pouvoir de respirer jusqu'à la sortie de la poche. — A. Guievsse-Pel- LISSIER. Disselhorst (R.). — Sur la morphologie et Vanatomie des appendices du cou chez, l'homme et les ongulés. — C'est le résumé préliminaire d'un mé- moire du D'- Frôhner. Il s'agit des « pendeloques » de la région cervicale. On les considère chez l'homme comme de nature pathologique, comme des tératomes des fentes branchiales. Chez les animaux on en a fait des malfor- mations ; mais D., à cause de leur structure organique, qui permet de recon- naître un certain usage physiologique, à cause de leur transmission hérédi- taire fidèle, pense que ce sont des formations normales, et émet l'hypothèse que ces appendices ont joué vis-à-vis de la seconde fente brancliiale (dont la fistule congénitale du cou est un ressouvenir), le même rôle protecteur que le pavillon de l'oreille vis-à-vis de la première fente. — A. Prenant. y) Polymérisation. Hatschek (B.). — Le premier segment céphalique de l'Amphioxus. ~ Le travail de H. renferme des renseignements intéressants au point de vue de la morphologie générale de la tête des Vertébrés. Il étudie le segment le plus antérieur du corps de VAmphioxus, l'acromérite, ou prolongement épiso- mitique rosirai. Ce segment profondément modifié et rudimentaire contient une cavité allongée, s'étendant le long de la corde dorsale et qui n'est autre qu'un prolongement direct du premier myocœie. Il n'y a pas de myomère appartenant au prolongement épisomitique rostral. Le premier myomère s arrête chez VAmphioxus adulte moins en avant que chez la larvé et au niveau de la vésicule cérébroide. De l'extrémité antérieure de ce segment inusculaire part un prolongement tendineux allongé et triangulaire qui longe la paroi médiane du prolongement épisomitique. Le premier scléro- 158 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. coele s'arrête en avant au même niveau que le segment musculaire le plus antérieur; il est limité ventralement par le myocœle. A l'extrémité posté- rieure de l'Amphioxus on trouve aussi un épisomite, mais pou différent de Lavant-dernier segment du corps. ~ A. Weber Léger (Louis). — Etude sur le TxniocysH& mira, gn^yarine métamè- rique. — Le T. mira (Léger) vit dans l'intestin des larves (Lun Diptère (Çera- topogon solstiiialis). Lorsque, quittant l'état de sporozoïte, il se fixe sur l'épi- thélium intestinal de son hôte à l'aide d'un épimérite crochu, il est constitué par un corps cytoplasmique indivis renfermant un noyau ; bientôt, les gra- nulations cytoplasmiques semblent se tasser en avant du noyau et une pre- mière cloison se forme en ce point; puis la Grégarine s'accroit et une seconde cloison se forme en arrière ; à partir de ce stade, chacun des segments ainsi délimités s'accroit puis se cloisonne à son tour, et les individus longs de 300 [j^ possèdent jusqu'à 29 ou 36 segments. On doit remarquer que ce segment cé- phalique conserve son individualité et présente, quant aux mouvements, des propriétés particulières. La présence d'un seul noyau atteste l'unité cellulaire du Tseniocystismira. Quelle est donc la signification de sa métamérisation cytoplasmique? L. y voit un phénomène secondaire d'origine biomécanique, dont le résultat ne peut être qu'utile à cette longue Grégarine exposée à la dislocation ; il a con- staté que les cloisons ne s'opposent pas aux échanges nutritifs mais arrêtent l'écoulement du cytoplasma en cas de section et permettent ainsi au tronçon nucléé de continuer à vivre normalement. Le cloisonnement du T. mira ne serait donc pas comparable à la segmentation des Grégarines polycystides. car celle-ci aurait selon L. une origine trophique : le protomérite et le deuto- mérite placés dans des conditions différentes, ayant une alimentation diffé- rente, « le septum serait quelque chose comme l'expression d'un conflit entre les deux modes de nutrition, une limite des territoires trophiques ». [Il est inutile d'insister sur le grand intérêt de ces observations : les Protozoaires présentent souvent une multiplicité des noyaux indépendante de l'orga- nisation cytoplasmique ; les Grégarines montrent au contraire une métamé- risation cytoplasmique indépendante de l'organisation du noyau; dans le cas du Tœniocystis les causes de cette métamérisation ne sauraient relever de la théorie coloniale]. — E. Fauré-Fremiet. ô) Feuillets. Eternod (A. C. F.). — La gaslrule dans la série animale el plus spéciale- ment chez l'homme et les mammifères. — E. apporte de nouveaux arguments en faveur de la thèse que tous les Métazoaires, l'homme y compris, passent par un stade évolutif commun, lequel doit être considéré comme équivalent et homologue à la gastrula des Métazoaires inférieurs. Mais il ne faut pas vouloir retrouver partout et toujours un sac gastruléen nettement caracté- risé; le problème consiste à trouver une formule assez générale et élastique pour pouvoir embrasser tous les cas. Cette formule est la suivante : la gas- trulation est le processus qui, chez tous les Métazoaires, y compris l'homme, conduit à la production des deux feuillets primordiaux (archectoderme et archentoderme), quel que soit, d'ailleurs, le mécanisme particulier par le- quel ce résultat est atteint. Cette formule conserve la notion d'un blastopore et d'un gastropore, homologables dans toute la série. Ceci posé, E. passe en revue sommairement les principaux modes de gastrulation dans la série, ce qui l'amène à démontrer que l'embryon humain apparaît, comme celui de XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 109 tous les vertébrés deutolécithes. aux dépens de la portion dorsale d'une gas- trule primitive, laquelle engendre ultérieurement, par bourgeonnements successifs, au niveau du rebord gastral corresi)ondant, dans le sens caudal et en série linéaire, des gastrules secondaires, (pii deviennent la source des métamères (zoonites). En conséquence, l'embryon bumain doit être consi- déré comme le produit évolué et ultérieurement modifié, d'une larve gas- truléenne métamérisée. Par un développement et des adaptations consécu- tives, le plan primordial de cette larve ancestrale s'est plus ou moins modifié, sans toutefois s'effacer complètement, même cbez l'adulte; dans la période embryonnaire, cette métamérisation primitive est encore évidente et se reconnaît dans les ébauclies d'un grand nombre d'appareils ; elle est constante dans les appareils neural, circulatoire, uro-génital, moteur et de soutènement. Cet effacement se fait, en partie, en vertu de la loi du canton- nement toujours plus local des organes et de la subdivision du travail com- pensatoire entre les divers métamères. — M. Boubier. 2" Composition cniMiguE des substances de l'organisme. Cotton (A.) et Mouton (H.). —Les Ultramicroscopes et les oùjeh ulini- microseopiques. — C'est un livre qui arrive à son heure. L'ultramicroscope commençant à entrer dans la pratique, le besoin se faisait sentir d'un ouvrage de mise au point de sa théorie, sa technique, et les principales conséquences de son emploi; et l'on doit savoir gré aux auteurs d'avoir réuni cet ensemble de documents si utiles, non seulement pour les physiciens, mais encore pour les biologistes. Ceux-ci y trouveront en effet toute une série de consi- dérations fort intéressantes sur les colloïdes et leur théorie, les microbes invisibles, les applications possibles de l'ultra-microscope à la biologie. L'ouvrage débute par deux chapitres de physique pure, où les auteurs résument la théorie physique du microscope, d'après les derniers travauîi d Abbe et lord Ravlaigh ; ils montrent que le microscope ordinaire, tel que nous le possédons à l'heure actuelle, atteint presque la limite de visibilité compatible avec les longueurs d'ondes lumineuses perçues par l'œil humain. Enfin ils exposent les tentatives faites pour tourner cette limite de visibilité en employant les radiations à courtes longueurs d'onde, et l'apparition récente des microscopes à lumière ultra-violette. Puis vient le chapitre important de la technique ultra-microscopique : description des méthodes et des appareils de Siedentopf et Zsigmondv, ceux des auteurs eux-mêmes. Les chapitres suivants contiennent les résultats de l'étude ultra-micro- scopique des solides (verres à l'or, cristaux colorés, altérations des surfaces solides, dépôts d'argent, etc.), des liquides (formation lente des précipités, hydrosols métalliques), et les considérations théoriques auxquelles elle conduit (évaluation de la grandeur moyenne des particules, mouvements browniens et leurs relations avec la théorie cinétique). Les auteurs abor- dent ensuite l'étude des colloïdes, et tentent d'expliquer leurs propriétés par leur structure. La présence des granules démontrée dans les liquides colloï- daux par l'ultra-microscope permet de comprendre pourquoi ils diffractent la lumière, les particularités de leur diffusion, de leur dialyse et de leur filtration, peut-être de leur pression osmotique. Les propriétés des collo'ïdes et leur explication jjar la structure granulaire conduisent à la notion qu'il n'y a aucune limite nette entre les solutions collo'ï- dales et les suspensions grossières. De même, il y a peut-être par les colloïdes irrésolubles un passage insensible des solutions colloïdales aux 160 L'ANNEE BIOLOGIQUE. solutions véritables : celles-ci sont à vrai dire discontinues et apparaîtraient comme telles si nos moyens d'investigation permettaient de distinguer les molécules des corps dissous. Cette conception, de considérer les solutions vraies comme un cas-limite des solutions colloïdales, est justifiée par l'expé- rience : dans une suspension et dans un liquide colloïdal, la centrifugation produit un « culot » de particules ; dans une solution vraie, la même opéra- tion produit une concentration de la solution dans les couches périphériques. Des solutions vraies de substances à poids moléculaire élevé diffusent, comme les colloïdes, de la lumière partiellement polarisée. L'ultra-micro- scope donne des résultats particulièrement intéressants dans l'étude du trans- port électrique des collo'ïdes : il permet de voir le transport des granules, et de chronométrer leur mouvement. L'étude des phénomènes de transport électrique indique nettement que tout se passe comme si les granules, en suspension dans un milieu présentant une certaine viscosité, étaient chargés d'électricité ; l'origine de ces charges doit être rattachée au phénomène d'électrisation de contact. Quelle est la forme et la structure des particules ultra-microscopiques? L'observation directe ne fournit pas de renseignements; des méthodes indi- rectes, basées sur la polarisation delà lumière diffractée, indiquent que les particules ne doivent pas être sphérit^ues. Le phénomène de Kerr et celui de Majorana conduisent à la même conclusion : les particules s'orientent dans le champ électrostatique ou magnétique, comme des suspensions de poudres cristallines. Les auteurs admettent que les particules, asymétriques, sont aussi optiquement anisotropes ; « rien n'empêche de supposer que les granules soient des cristaux ». Le volume se termine par un chapitre sur les objets ultra-microscopiques en biologie. Peu de faits ont pu être établis jusqu'ici sur ce point, ce qui a désillusionné — peut-être un peu trop tôt — quelques biologistes. Il ne faut pas oublier que cette méthode, comme toute technique nouvelle, nécessite une éducation des travailleurs, et que celle-ci est encore trop neuve pour pouvoir porter utilement ses fruits. — Fred Vlès. Rsehlmann (E.). — Nouvelles recherches ultramicroscopiques sur Val- bumen, les matières colorantes organiques, sur leur association et sur la colo- ration des tissus organiques. — Les nouvelles recherches ultramicroscopiques de R. sont particulièrement intéressantes pour l'histologiste aussi bien que pour le biologiste. Elles consistent en un grand nombre d'observations sur les albuminoïdes et sur les modifications qu'y apporte l'ciction des colorants végétaux, seuls ou précédés de l'addition de mordants. 11 a mélangé ces substances colorantes aux albuminoïdes dissous et a suivi le processus de leur union. Il s'agit là, pour lui, de véritables combinaisons chimiques que les dimensions des molécules des substances choisies permet d'observer op- tiquement. Ce serait donc l'observation physique d'un phénomène chimique. R. admet que la particule d'albumine la plus petite qui soit visible à l'ultra- microscope, à une dilution ne dépassant pas :r— - est la molécule chimique même, c'est-à-dire la particule portant les propriétés physiques et chimiques du corps. A une dilution plus grande du liquide, et par conséquent du chlo rure de sodium qui y est dissous, correspond l'apparition de nouvelles par- ticules'jusque-là invisibles, qui seraient des globulines rendues visibles par grossissement de la molécule (ou commencement de précipitation). Les mo- lécules, au'Contraire, par l'action digestive de la pepsine, devenant invisibles, seraient désagrégées en leurs parties constituantes. L'auteur a observé la XIII. - MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. IGl disparition graduelle des particules d'une solution de glycogène pendant sa transformation en dextrine, puis en sucre. — Il a constaté que l'addition d'alun a pour effet de faire diminuer la grosseur des particules d'albumine, tandis (pie le tannin la fait augmenter. Ces deux corps, réputés astringents, ne peu- vent donc produire des effets semblables que par un mécanisme différent. — L'effet des mordants est donc de modifier la grosseur des particules et par conséquent, leur tension superficielle; on comprend que les colorants trou- vent après cette action les affinités modifiées à leur égard; elles sont en général augmentées. Cependant l'attraction ou la répulsion' des particules pour les colorants ne dépend pas seulement de leur grosseur, mais aussi de leur énergie spécifique. L'auteur assimile les solutions de substances colo- rantes végétales et quelques couleurs d'aniline aux collo'ïdes métalliques parce que le?s mêmes lois s'appliquent à ces liquides — loi de l'optimum de précipitation, loi de la tension électrique, comme il l'a vérifié après d'autres auteurs. Il est donc légitime de parler à leur propos d'hydrosols d'hydrogels, et de gels des colorants végétaux, les mêmes termes pouvant s appliquer ici. - Sans entrer dans le détail de ses expériences, j'en donnerai quelques exemples choisis parmi ceux qui peuvent être d'un intérêt pratique en histologie, et en particulier ceux qui ont trait à la teinture de bois de campêche (Blauholz) ou hématoxyline qui rend de si grands services à la cytologie. Les solutions aqueuses obtenues par décoction des bois et racines tinctoriaux montrent au microscope de petites particules en suspension • ces particules modifient leur grosseur et leur couleur sous l'action des mordants La plupart ont une affinité marquée pour l'alumine, avec laquelle elles for- ment des composés brillamment colorés appelés laques. La décoction de bois de campêche montre à l'ultramicroseope un cône lumineux ii'ris présen- tant l'aspect d'une poussière fine. Si on ajoute une solution d'alun'à I p 1000 le cône disparaît, et l'on voit apparaître de nombreuses particules jaune vif ' très visibles qui deviennent bientôt des granules et prennent une teinte rougeàtre, puis rouge feu. La solution présente alors une coloration rouffe violacé. ° La poussière fine s'est groupée autour des particules invisibles de la solu- tion optiquement vide d'alun et l'on a des noyaux d'alun enveloppés de co- lorants. De même, une solution très diluée de chlorophylle montre un cône rouge sang, dans lequel un fort éclairage décèle des particules très fines rouges. L'alun fait disparaître le cône, et il se forme des granules blancs" puis vert clair, tandis que la solution devient vert-bleu foncé. Ihy excès d'alun les fait précipiter. - Indigo colloïdal, à i~-^. On y voit une grandequan- tité de petits disques orangés. L'alun rend la coloration plus intense- les disques s'accolent par 3, 4 et plus, visibles les uns à côté des autres 'lcs groupes sont espacés à des distances régulières (cette remarque a son im- portance) et les particules s'y meuvent avec l'ensemble, ayant perdu leur mouvement individuel. Ces quelques expériences sont le type d'une série d autres qui donnent des résultats semblables. En général la solution a mo- difie a la fin de' lexpérience sa couleur et ses propriétés tinctoriales. Quelque- tois il y a précipitation, k solution restant claire. Les conclusions que 1 auteur tire de ses études sur la chlorophylle, pour le mécanisme des colo- rations et des changements de couleur des feuilles et des fleurs, sont fort curieuses, mais ne peuvent trouver place ici. —Quelques autres substances colorantes sont étudiées : l'érythroxyle, le fustet, le xanthoxyle, le bois de Brésil etc., ainsi que leurs divers mélanges, tels qu'ils sont employés dans la méthode des colorations doubles électives. l'année BIOLOGIQUE, XI. 1906. H 102 L'ANNEE BIOLOGIQUE. En résumé, dit l'auteur, « nous avons donc une réaction chimique liée à un changement physique visible de la matière ». Au cas où il y a précipita- tion, les particules, accolées aux complexes en forme de « chaînes latérales », ont entraîné ces complexes vers le bas par la force de la pesanteur. Tant que les complexes flottent librement, la solution colorée est optiquement vide microscopiquement, et on n'y voit pas de particules avec le microscope or- dinaire et l'objectif à immersion, même si ces particules mesurent 10 p. 100 et plus ; elles ont en ce cas un indice de réfraction semblable à celui du milieu. Si elles ont tendance à se précipiter, elles se voient alors au micro- scope et le liquide se trouble ; mais longtemps avant on pouvait déceler leurs parties constituantes à l'ultramicroscope. — A. Fol-Pruvot. Le Play (A.). — Du rôle des substances minérales en biologie. — L'auteur s'efforce de démontrer le rôle considérable que les substances minérales jouent en biologie. Elles tiennent sous leur dépendance toute la vie de la cellule. Les forces moléculaires qui régissent la force et la nutrition sont provoquées dans la matière vivante par les substances minérales. Leur action se manifeste suivant des processus physico-chimiques ; elles agissent sur les cellules comme des diastases et sont de puissants agents de catalyse. Ce sont encore les substances minérales qui conditionnent les propriétés électroly- tiques des molécules, produisent des courants osmotiques et excitent l'acti- vité cellulaire. La minéralisation plus ou moins riche de l'organisme influe même sur l'excitabilité et sur diverses réactions du système nerveux tout entier. — M. Mendelssohn. Osborne. — Sels volloidaux intracellulaires. — Si un sel dissociable com- posé d'un acide colloïdal et d'une base cristalloïde est dialyse à travers une solution saline cristalloïde dissociable, la base du dernier sel se substituera à celle du premier. De tels sels existant dans les cellules organiques, il y a lieu d'affirmer que les bases présentes sont celles de la lymphe ou des li- quides qui peuvent baigner les cellules. L'action toxique du NaCl peut être attribuée à la substitution du sodium aux bases intracellulaires. — J. Gau- TRELET. Rysselberghe (Fr. van). — Sur les propriétés physico-chimiques des mélanges dissous, et la détermination physiologique de leur pouvoir osmo- liqite. — Conclusions de l'auteur : L'équilibre des solutions complexes, aussi bien sucrées que salines, exige un changement dans la constitution intime des solutions initiales. La nature de la modification, bien connue pour le cas de solutions d'électrolytes mélangés, est, à ce qui semble^ la même pour les solutions sucrées diluées, et non éclaircie encore en ce qui concerne les so- lutions sucrées concentrées. Les hydrates de carbone se dissocient jusqu'à une concentration comprise entre 0,07 et 0,09 mole par litre, tandis que dans des concentrations plus fortes, au contraire, il se produit vraisembla- blement inie association moléculaire. — Quel est le degré de dissociation des sucres en solutions diluées? Quelles seraient au juste dans les solutions plus concentrées la nature des molécules complexes et la valeur du pouvoir d'as- sociation? C'est ce que doivent démontrer des recherches plus spéciales et plus étendues que celles qui viennent d'être décrites. Aussi longtemps que nous n'aurons pas ces données, il restera impossible de déterminer théoriquement, d'une façon exacte, la pression d'un mélange de sels et de sucres, tel un suc cellulaire où les hydrates de carbone jouent XIII. - MORPHOLOCxIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 163 un rôle .souvent prépondérant. On peut néanmoins dire que~ dans les recher- ches de de \ries, par exemple, la pression du suc cellulaire calculée en partant de l'analyse chimique de celui-ci, doit subir au moins deux correc tions : lune relative aux véritables coefficients de dissociation des sels dis- sous, I autre due a la véritable composition intime des sucres — Ajoutons a cela d'une part, que de Vries ne tient compte dans ses recherches que des substances essentielles qui entrent dans la composition des sucs- d'autre part que les données expérimentales sont forcément un peu exagérées — et 1 on s expliquera les différences que Ton constate entre ses résultats calculés en partant de l'analyse chimique et ses résultats expérimentaux, différences qui varient entre 0,005 et 0,028 équivalents KNO^ par litre, soit approxima- tivement 20 et 140 Mt. ^^ ' Les recherches de van R. prouvent le bien-fondé de la théorie de Mvc Gregor sur la condition d'équilibre et la constitution intime des mélan-es d electrolytes dissous, de même que la théorie des iso-hydriques d'ARRiiEN^us qui lui sert de base. La méthode de Mac Gregor pour 'la détermination des eoetlicients de dissociation électrolytique des substances mélangées dissoutes se trouve contrôlée par les recherches de l'auteur sur les pressions osmoti'- ques, comme elle l'avait été déjà par les expériences relatives à la conducti- vite électrique entreprises par le savant Mac Gregor et par plusieurs de ses élevés. r t- ^<- oo Van R croit que ses expériences sur la presion des solutions sucrées ont montre tout au moins que les anélectrohjtes mériteraient une étude minu- tieuse au point de vue de leur conductivité électrique et de leur dissocia- tion, nullement négligeable semble-t-il, et que ces données nouvelles auraient une grande valeur, au point de vue des études physiologiques notamment. Les méthodes physiologiques peuvent être, dans ce genre de recherches, aune aide etficace. — J. Chalon. Henri Iscovesco et Mayer. - Conditions générales de la formation des complexes colMaux. - Les colloïdes dé l'organisme sont souvent des complexes colloidaux; les réactions des diastases se ramènent en partie à la formation de complexes entre deux colloïdes; les phénomènes dWlutina- lon et d hemo yse sont des phénomènes analogues - Plusieurs cas à dis- tinguer, boient deux colloïdes A et B, deux cas différents se posent suivant que les_ deux colloïdes sont en solution colloïdale, ou que Tun se trouve agglomère sous forme de flocons ou de masse, l'autre se trouvant seul en solution colloïdale. !«_ Les deux colloïdes A et B sont en solution colloï- '"^ T '^f "' \ ^'"^ '""^^'^^^ ^"^ '^ précipitent mutuel- le^seme^ Si 1p"? e ec ^ojytes sont de signes opposés • mais non in- I^de v<.ii •• "'''°"°:':^'' J Précipitent pas, devra-t-on considérer ^fnn Pt 1 ■r.'.'o ""'?"' indépendants ou formant des complexes? la ques- àn J J •'■> . ' critériums y répondent. Diminution de stabilité du mé- ange précipitation simultanée; transport électrique simultané. 2'^ Le col- mnortnf '"''', T" "^^ ^°''"' '" ^ agglomérats et B en solution. Cas actCdplr-" î "'\'^'' ^^''''' 1^'^' ^"^ ^^^^'ères colorantes colloïdales, action des toxines, hemolysines, agglutinines, digestion des aliments par les 164 L-ANNEE BIOLOGIQUE. diastases. Deux hypothèses. — Le colloïde B ne se fixe pas sur le colloïde A. Pas de teinture ou d'adsorption directe ; l'addition de certains électrolytes provoque la fixation. Larguier des Bancels a établi la règle du mordançage (1905). — Le colloïde B se fixe sur A. La fixation se fait d'après la loi géné- nale d'adsorption (Van Bemmelen). — J. Gautrelet. Henri et Philoche. — Théorie générale de l'action des diastases. — Les diastases sont des catalysateurs colloïdaux spécifiques. Deux groupes : celles qui agissent sur les cristalloïdes (invertine, maltase, lactase), celles qui agissent sur les colloïdes (amylase, pepsine, trypsine, lab. etc.). 3 facteurs principaux déterminent une action diastasique : 1° La vitesse d'adsorption; pour qu'un corps soit adsorbé par les granules diastasiques, il doit diffuser vers eux ; dans le cas des diastases agissant sur les cristalloïdes, la vitesse d'adsorption est grande; pour les autres elle se produit lentement; pour celles-ci seulement donc, la vitesse du processus d'adsorption sera impor- tante. 2° L'intensité de l'adsorption d'un corps donné par les granules d'un colloïde est modifiée par les électrolytes ; certains l'augmentent, d'autres la diminuent; les acides et les alcalis surtout sont actifs; il faut donc leur attribuer une large part dans les modifications d'adsorption et les réactions diastasiques. 3° Vitesse de processus chimique; la vitesse de réaction chi- mique se produisant au contact des granules dépend de la concentration à laquelle se trouve le corps transformé. — J. Gautrelet. n) Iscovesco. — Elude sur les actions réciproques des sucs gastrique et pan- créatique. — Le suc gastrique précipite le suc pancréatique. La précipitation n'est pas due exclusivement à l'acidité du suc gastrique. Le colloïde positif du suc gastrique forme avec le colloïde négatif pancréatique un complexe insoluble en matière acide. — J. Gautrelet. d) Iscovesco. — Etude sur les colloïdes du suc gastrique et du sérum. — Il existe dans le sérum de chien des colloïdes négatifs qui forment avec les colloïdes positifs du suc gastrique un précipité. Le sérum privé de ses glo- bulines est beaucoup moins actif que le sérum entier. La globuline électro- négative qui neutralise le ferment électro-positif du suc gastrique neutralise ce ferment comme un ion Cl négatif neutralise un ion Ag positif. La paralysie du suc gastrique n'e.st pas due aux sels du sérum, elle peut être totale avec du sérum dialyse. — J. Gautrelet. l) Iscovesco. — Etude sur les constituants colloïdes du sang. Globuline et fibrine. La coogulation. — Le plasma contient des globulines positives et des globulines négatives. Le sérum n'en contient que de négatives. La fibrine est un complexe formé par l'union de toutes les globulines négatives du plasma avec une partie des positives. La coagulation n'est pas autre chose que la précipitation d'un complexe colloïdal persistant dans le plasma et provoqué par divers agents physiques ou chimiques. — J. Gautrelet. A:) Iscovesco. — Recherches physico-chimiques sur les constituants colloïdes du sang. — Le sérum est composé d'un mélange de colloïdes électropositifs, et électronégatifs. Le globule rouge est constitué par une enveloppe négative et un contenu électropositif. Le stroma globulaire est électronégatif. — J. Gautrelet. XIII. - MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 165 h) Lépine et Boulud. — L'acide ghjcuronique du sang. — 1» La quantité dacide glycuronique B, par rapport à l'ensemble des matières sucrées, qui se trouve dans le sang artériel après un séjour d'une heure à 39^ diffère beaucoup de celle qui existe dans le sang au sortir des vaisseaux : cette dif- férence dépend de deux processus, l'un de formation aux dépens du glycose, l'autre de destruction, étapes du processus glycolytique. 2^ Dans le sang d'un chien sain et neuf, la quantité d'acide contenue dans 1.000 g. se trouve diminuée après une heure à 39°; mais sa proportion centésimale par rapport à Tensemble des matières sucrées est augmentée parce que la quantité for- mée pendant ce temps est supérieure à celle détruite. — J. Gautrelet. c) Doyen, Morel et Kareff. — Teneur compai^ée du sang en fibrine dans: divers territoires vasculaires. — Le foie joue un rôle nécessaire dans la pro- duction du fibrinogène. Les auteurs ont constaté la teneur particulièrement élevée du sang sus-hépatique en fibrine, au moment où celle-ci se régénère après saignée ou défibrination totale. — J. Gautrelet. Seregé. — Sur la teneur en f^r du foie gauche et du foie droit à l'état de Jeûne et pendant la période digestive. — Le fer est en plus grande abondance dans le sang de la veine grande mésentérique que dans" celui de la splé- nique. Le sang qui traverse le foie gauche chez l'animal en digestion aban- donne une partie de son fer dans les mêmes proportions qu'à l'état de jeûne, preuve de la non-absorption des composés ferrugineux dans l'estomac. Le foie droit en retient une certaine quantité. L'absorption du fer a lieu dans l'in- testin grêle, surtout sous forme organique. Le foie droit renferme plus de fer que le gauche dans la période digestive. — J. Gautrelet. Porcher et Hervieux. — Les chnwwgénes urinaires du groupe de Vindol. — Jamais l'indol ne passe en nature dans l'urine. Chez l'homme, l'indigo bleu surtout se forme. Si l'absorption d'une forte dose d'indol est une condi- tion de l'indigurie, l'altération de l'urine en est une autre. Dans l'examen du cycle que parcourt l'indol cà travers l'organisme, on voit que l'élaboration des composés indigogènes, indican ou chromogène indigurique est un phé- nomène de défense. Si l'indol n'est pas toxique, l'indoxyle l'est, et il doit se conjuguer pour perdre sa nocivité. — J. Gautrelet. Labbé et Vitry. — Origine des sulfo-éthers urinaires. — La quantité des .sulfo-éthers éliminés quotidiennement par l'urine est proportionnelle à la quantité d'albumine ingérée. La qualité de l'albumine influe peu. L'addition de matériaux hydrocarbonés n'a pas d'influence sur la quantité des sulfo- éthers urinaires. — J. Gautrelet. Fauvel. — Sur l'excrétion des purines et de l'acide urique endogène. — La quantité de purine et d'acide urique endogène est constante pour un même sel et suivant un régime alimentaire exempt de purines. Elle est d'environ 0400 par 24" pour les xantho-uriques et 0-280 pour l'acide urique. Ces chiffres sont indépendants de la quantité d'albumine ingérée et de l'urine excrétée. —J. Gautrelet. Patta. — Observations sur les injections hypoderjniques et intramuscu- 166 , L'ANNÉE BIOLOGIQUE. laires d'adrénalinf. — Dans les muscles où l'on a injecté l'adrénaline celle- ci se retrouve encore douée de son activité caractéristique sur la circulation deux heures après l'injection; en conséquence, le principe actif ne se dé- truit pas et ne devient pas physiologiquement inactif pendant une longue période de temps. Cette permanence prolongée de l'adrénaline dans le lieu d'application (quand elle n'est pas injectée dans les veines) ne peut être mise en rapport qu'avec l'action vaso-constrictrice de la substance, action qui entrave l'absorption. — J. Gautrelet. Ciaccio (Carmelo). — L'entérokinase. — Les macrophages élaborent un élément qui agit de la même façon que l'entérokinase ; la couche lymphoïde de l'intestin contribue par les macrophages qu'elle renferme à la forma- tion de l'entérokinase, mais elle n'est pas seule à remplir cet office. — J. Gautrelet. Cousin. — Sur les acides gras de la céphaline. — La céphaline est une ma- tière phosphorée extraite du cerveau. Des produits de décomposition de la céphaline C. a extrait l'acide glycérophosphorique des bases azotées des acides gras; ceux-ci appartiennent à la série linoléique; ou sont des acides saturés constitués presque exclusivement par l'acide stéarique. — J. Gau- trelet. a) Zaleski ("W.). — De rùifhtevce de la température sur la décomposition de V albumine avec formation d'asjiaragine dans les graines en germination. — La température n'a d'influence que sur la vitesse de la décomposition de l'albumine et sur celle de la formation d'asparagine. Cette vitesse suit la loi de Van't Hoff pour les réactions chimiques, à savoir que la vitesse de la réaction double ou triple pour une élévation de température de 10°. - M. BOUBIER. Mayer. — Action du suc gastrique artificiel sur l'ovalbumine. Précipita- tion: redissolution en présence des électrohjtes. — L'addition de suc gastri(iue à l'ovalbumine a pour effet la production d'un complexe quia les propriétés des globulines, ou même des acido-globulines, à fonction acide faible : inso- lubilité dans l'eau distillée, solubilité dans les solutions diluées d'électroly- tes; solubilité plus forte dans les solutions de bases et de sels de métaux bivalents. — J. Gautrelet. Hugounenq. — Recherches sur la viteUine. — La vitelline, principale albumine du jaune d'œuf de poule, attaquée par l'acide sulfurique, se dé- double en deux portions : une portion importante de produits humiques avec de l'ammoniaque, et un certain nombre de dérivés cristallisés appar- tenant à la série des acides amidés. H. a isolé : l'arginine, l'histidine, la tyrosine, la lysine, la leucine, la psoline, l'alanine, l'acide amino-valérique, la térine, le glycocolle, la phénylalanine, l'acide glutamique, l'acide asparti- que, l'ammoniaque. — 11 est intéressant de rapprocher la vitelline de la caséine, deux substances provenant de l'union d'une nucléo-protéide avec une albumine; les nucléo-protéides diffèrent, mais les albumines présentent des analoaies. — J. Gautrelet. XIII. - MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 167 Vines (S. H.). — Les protéases des Plantes. — La trypsine végétale est un mélange d'enzymes dont l'éreptase est un des constituants. Dans le phé- nomène de la protéolyse, lors de la germination de la graine, il y a d'abord action de l'éreptase sur les réserves protéiques plus digestibles telles que les protéoses. Quelques jours plus tard, en pleine germination, ime protéase sus- ceptible de digérer la fibrine se développe ; celle-ci hydrolyse les autres ma- tières protéiques de la graine, et ainsi se produisent les substances sur les quelles l'éreptase peut continuer son action. — P. Guérin. Buller (A. H. R.). — Les enzymes du Polyporus squamosus Huds. — L'au- teur signale dans ce champignon l'existence de liuit ou neuf enzymes : laccase, tyrosinase, amylase. émulsine, lipase, rennetase, coagulase. Ses résultats ont été négatifs dans la recherche des pectase, maltase, invertine, tréhalase et cytase, et cependant la destruction du bois de Sycomore par ce Polypore donne à penser que son mycélium produit une cytase et probable ment aussi une hadromase. — P. Guerin. 6) Zaleski ("W.). — Sw le rôle des enzymes dans les transformations des combinaisons organiques phospho^ées, contenues dans les graines en germina tion. — Les albumines phosphorées. les phosphatides (lécithine) et les com- binaisons organiques phosphorées contenues dans les graines subissent à la germination une décomposition enzymatique avec formation de phosphates inorganiques, et ceci a lieu sans décomposition des matières azotées. — M. BOUBIER. Battelli et Stern (M'^e). — Les oxydations dans l'organisme animal. — Il existe dans les tissus animaux ime substance, l'anticatalase, qui a la pro- priété de rendre la catalase inactive. Cette substance ne possède pas les propriétés d'une oxydase, mais, au contraire, agit comme peroxydase, .c'est- à-dire qu'elle oxyde plusieurs substances en présence du peroxyde d'hydro- gène. On sait que les sels ferreux se comportent comme des peroxydases très énergiques. Les auteurs ont donc recherché si les sels ferreux rendent la catalase inactive et ils ont trouvé que leur action est tout à fait semblable à celle de l'anticatalase. Pour étudier l'action de l'anticatalase, on peut dont em- ployer, avec grand profit, des solutions de sel ferreux. — L'anticatalase qui existe dans l'organisme ne pourrait jouer le rôle d'une peroxydase, s'il ne se forme pas des peroxydes dans les tissus. Les auteurs ont pensé que, s'il y a vraiment formation de ces peroxydes, leur action devrait être activée par la présence de sels ferreux. Pour constater la présence des peroxydes dans les tissus, ils ont fait agir une émulsion de tissus en présence de sulfate ferreux sur du lactate de calcium. Ils ont trouvé que, dans ces conditions, l'acide lactique est oxydé et qu'il se dégage de l'anhydride carbonique lorsqu'on fait passer un courant d'air. • Ces expériences amènent B. et S. à admettre dans les tissus animaux l'exis- tence d'un peroxydogène qui, en présence de l'oxygène libre ou faiblement lié, donne lieu à la formation de peroxydes. Ces peroxydes sont probablement surtout représentés par du peroxyde d'hydrogène. En effet, si l'on ajoute de la catalase au mélange d'émulsion de muscle, de sulfate ferreux et de lactate de calcium, l'oxydation de l'acide lactique diminue, car la catalase détruit le peroxyde d'hydrogène à mesure qu'il se forme, ,1a catalase étant sans in- fluence sur un autre peroxyde. — Toutes ces recherches amènent les auteurs à supposer que les oxydations dans l'organisme animal sont produites par 168 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. l'action combinée du peroxyde d'hydrogène et d"ime pei-oxydase, repré- sentée par l'anticatalase ou par des composés organiques du fer. Le peroxyde d'hydrogène serait formé par le peroxydogène à mesure que celui-ci vient en contact avec l'oxygène libre ou failoîement lié." — La cata- lase existe en très petite quantité dans les muscles et le cerveau et est très abondante, au contraire, dans les glandes (foie, rein, etc.). On peut sup- poser que son rôle dans l'organisme animal est surtout celui de régulariser le degré d'oxydation auquel doivent arriver les différentes substances. — M. BOUBIER. Niklewski (Br.). — Recherches sur la transformation de quelques sub- stances de réserves non azotées des arbres pendant la période hivernale. — Le contenu en corps gras des arbres étudiés {Tilia, Betula, Prunus, Syringa) varie dans de grandes proportions. Le plus riche est Tilia dont le bois en renferme 6,3 à 9,2 %, l'écorce de 7,9 à 10,3 %. Betula en contient moins; Prunus et Syringa sont beaucoup plus pauvres. Si ces corps, extraits par l'éther, paraissent être purs chez Tilia, il n'en est pas de même chez les autres. — Fischer a déjà observé qu'à une diminution d'amidon ne correspond pas une augmentation de corps gras. Les résultats obtenus par N. sont con- tradictoires. D'une manière générale, les variations de ces deux catégories de substances n'obéissent pas aux mêmes lois. L'action de la température extérieure, pendant les diverses phases de la végétation, n'est pas la même. Une élévation de 1;empérature, en effet, provoque tantôt une augmentation de corps gras, tantôt une diminution; il en est de même d'un abaissement de température. Pendant la période hivernale; le contenu en corps gras subit de grandes oscillations. Au début, un accroissement a lieu jusqu'à la mi- janvier où un maximum est atteint. Ce résultat confirme ceux obtenus par Fischer et Russow. Il se pourrait que l'accumulation de ces corps pendant l'hiver défendît les cellules contre la gelée. L'action de la température, étu- diée expérimentalement, indépendamment des phases de la végétation, conduit à admettre qu'à une élévation correspond une accélération du pro- cessus de la formation des corps gras. Pour ce qui concerne les sucres, N. constate que, d'une façon générale, ils augmentent dans les cellules vivantes du bois et de Fécorce en hiver (les vaisseaux en contiennent peu alors, d'après Fischer), si bien qu'au mo- ment le plus froid un maximum a lieu. Au printemps et au début de l'été, les vaisseaux renferment beaucoup de glucose, mais le contenu diminue en- suite et un minimum se produit en juillet et en août. En automne, les cel- lules vivantes du bois commencent à se remplir de glucose. Les sucres in- tervertibles et les sucres réducteurs paraissent obéir à la même loi. Mais si on vient à faire varier expérimentalement la température, leur formation et leur utilisation ne suivent pas une marche parallèle. La transformation de l'amidon en sucre se produit à une température basse. Le phénomène inverse, c'est à-dire l'accumulation du sucre, gênante pour la cellule, diminuée non seulement par une respiration intense, mais par la reformation d'amidon, a lieu dans les arbres, sous l'influence d'une élévation de température. La perte de sucre, en effet, à la suite de l'acte respiratoire, est loin d'être une quantité négligeable. — M. Gard. Marchai (Élie et Emile). — Recherches physiologiques sur l'amidon chez les Rryophytes. — L'amidon constitue une matière de réserve très ré- pandue dans le groupe des Bryophytes. La présence ou l'absence d'amidon et son abondance relative sont indépendantes de la place occupée par l'es- XIII. — iMÛRPHOLuGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. IG9 pèce considérée dans la classification, mais dérivent essentiellement du ca" ractère de sa station naturelle. Ou peut sous ce rapport classer les Musci- nées en 3 catégories : 1'^ Espèces nettement amyliféres, végétant dans des conditions où la fraîcheur est constante : Atrichium undulatum, Cincinnulm Trichomanis. 2'> Espèces peu amyliféres, exposées à des périodes de dessic- cation relativement courtes et rares : Lophocolea bidentata, Ceratodon pur- pureus. 3° Espèces non amyliféres, adaptées pour supporter une dessiccation prolongée : Badula complanata , Neckera crispa. Action de la lumière. — La production de l'amidon par photo-synthèse est surtout importante dans les feuilles des Muscinées. Ces organes sont non seulement le siège de l'amylogénèse primaire, mais ils jouent, chez les Bryo- phytes comme chez les Phanérogames à feuilles persistantes, le rôle de ré- servoirs de matière amylacée. L'amidon qui ne peut plus se déposer dans les feuilles émigré vers les tiges. L'ohscurité nocturne ne prive que très par- tiellement les feuilles de leur amidon. Un séjour prolongé et continu à l'obscurité amène la disparition complète, par combustion respiratoire, de Tamidon. Ce désamidonnage est en général plus lent chez les Hépatiques, surtout frondeuses, que chez les Mousses. L'amidon des tiges résiste, d'or- dinaire, plus longtemps à l'obscurité que la réserve foliaire. Chaleur. — Le froid hivernal détermine la transformation partielle de l'amidon des Muscinées. Action de l'eau. — La perte d'eau des tissus agit très énergiquement sur la réserve amylacée des Bryophytes. Toutefois cette action est fortement in- fluencée par les conditions de la dessiccation. Une dessiccation lente à la lu- mière, telle qu'elle agit fréquemment sur la végétation en été, amène la disparition progressive de la réserve amylacée. Si elle est rapide, l'amidon diminue d'ordinaire brusquement et notablement, et ne se modifie plus dans la suite que très lentement. L'absence de lumière, entravant la recon- stitution des hydrates de carbone, ajoute ses effets à la perte d'eau, pour hâ- ter, dans la dessiccation lente à l'obscurité, la disparition de l'amidon. Action de V aliment. — Une teneur en CO- supérieure à la normale est favorable à l'assimilation photo-synthétique, à la production d'amidon. A l'obscurité, les Bryophytes normalement amyliféres peuvent utiliser les su- cres, notamment glycose et saccharose, pour l'amylogénèse. La dextrine et la glycérine semblent pouvoir jouer un rôle identique. Les Muscinées non amyliféres restent dépourvues de réserve amylacée même en présence des sucres. La propriété de donner naissance à de l'amidon paraît, en consé- quence, leur faire défaut d'une manière absolue. Les Bryophytes obéissent d'une façon générale aux mêmes lois que celles qui régissent la production et les fluctuations de l'amidon chez les autres végétaux à chlorophylle. La preuve expérimentale n'en avait pas encore été faite avant le présent tra- vail. — J. Chalun. Albertoni (P.). — Sur le mode de se comporter et sur r action des sucres dans l'organisme. — Durant leur période d'absorption, il se produit une aug- mentation dans la quantité de glycose du sang, augmentation légère de 10 à 20 cg par litre de sang. Les tissus du chien (muscles, cœur) dans la période d'absorption maximum de glycose n'en contiennent pas même de traces; le foie n'en contient parfois même pas non plus. — J. Gautrelet. C^odat(R.)et Rouge (E.). — Nouveau ferment coagulant. — Ce ferment a été extrait des branches de Ficus Carica au moyen de l'eau stiléc ; il se maintientindéfinimentactif enprésence de l'essence de moutarde. Les auteurs 170 l'annet: biologique. lui ont donné le nom de sycochymase ; sa caractéristique est d'être très actif sur le lait à une haute température, puisqu'il ne cesse d'agir qu'à 85'^, alors que ces hautes températures sont fatales à la chymase. Il est actif non seu- lement sur le lait cru, mais plus encore sur le lait bouilli et le lait stérilisé. Le calcium n'est pas nécessaire à la coagulation. L'oxalate a un effet retarda- teur. — M. BOUBIER. Harden (A.) et Young("W. J.). — La fermentation alcoolique de la levure. Le co-ferment du jus de levure. — Le co-ferment ne consiste probablement pas en un phosphate précipitable par le jus de levure. Les expériences mon- trent aussi que les substances qui, comme les phosphates, accroissent la fer- mentation totale produite par le jus de levure, ne sont pas nécessairement capables d'établir la fermentation quand on les ajoute à une mixture de ré- sidu inactif et de glucose. — H. ue Varigny. a) Richet (Ch.). — Action des doses minuscules de substance sur la fermen- tation lactique. Action du chlorure de baryum. — (Analysé avec le suivant.) b) Périodes d'accélération et de ralentissement. — Avec de très fortes doses 2 g. 0/00 de BaCl, il y a accélération de la fermentation; à la dose de Og.l et Og.Ol il y a une tendance à revenir à la normale ; pour les doses (p^; et 9* légère diminution, aux doses o^, un centième de mmg. par litre et au dessous l'accélération reste la même. C'est un phénomène analogue à l'ionisation qui explique pourquoi à partir d'une certaine dilution o^ les propriétés du BaCl sont modifiées ; aucune réaction chimique ne permet d'ail- leurs de le déceler. Les doses vf sont actives, et après les périodes d'accélé- ration et ralentissement primaires, il y a deux périodes de ralentissement et d'accélération secondaires. N'y aurait-il pas deux actions successives à une action chimique toxique primaire et une action électrique secondaire? — J. Gautrelet. c) Richet (Ch.). — De l'action des doses mimiscules de substances sur la fer mentution lactique. — Si l'on appelle o la dose par litre de 0^1 de sel métalli- que, des doses de f^, o^, f'' correspondent à 0,01, 0,001, 0,0001, etc. A la dose très faible de o^ les sels de vanadium, argent, platine, cobalt et iode accélè- rent la fermentation lactique. — J. Gautrelet. Bargagli-Petrucci (G.). — Le glucoside robinine pendant la germina- tion des graines de Robinia Pseudo- Acacia. — La robinine est, dans les graines de Robinia Pseudo-Acacia, localisée dans les tissus qui ne sont pas trop voisins des faisceaux procambiaux. Ce glucoside est utilisé au début de la germination (probablement sous l'action d'un enzyme); plus tard on n'en trouve plus trace. Le produit de la décomposition de la robinine, la querce- tine, disparait subitement quand il est mis en liberté. — M. Buubier. Léger (E.). — Sur Vhordénine, alcaloïde nouveau retiré des germes dits touraillons de l'orge. — (Analysé avec les suivants.) c) Camus. — Action de V hordénine sur la circulation. — (Id.) b) Action du sulfate d'hordénine sur les ferments solubles et sur les microbes. — (Id.) XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 171 (I) Camus. — Action de Vhordénine sur le 8an(j. — (Id.) a) Vhordénine , son degré de toxicité, si/mptômes de V intoxication. -- Par la métliode de Stal, Léger a extrait des tourillons d'orge riiordénine. VAle cristallise en prismes volumineux, est soluble dans l'alcool, le cliloro- forme, est une base forte de formule C'"H*''AzO : le sulfate d'hordénine est })eu toxique; injecté .ou ingéré, il donne lieu, à fortes doses, à des manifes- tations d'origine corticale et bulbaire. Il n'est pas hémolytique et peut retar- der la coagulation du sang. Avec une faible dose, le vague est excité, le cœur ralenti, l'amplitude des pulsations augmente; avec une forte dose, le vague est supprimé, le cœur accéléré. les pulsations diminuées. Le sulfate d'hor- dénine entrave l'action de la pepsine, de latrypsine, de la présure ; il a une ac- tion antiseptique. — J. Gautrelet. Ruhland ("W.). — 5m/" la formation d'arabine par les bactéries et son rapport avec la gomme des Amygdalées. — R. a trouvé sur des branches malades de cerisier un nouveau bacille, le Bacillus spongiosus, qui forme une gomme composée d'arabine pure, sans mélange de galactine ou d'hé- nncelluloses. Le sucre de canne et la raffinose se sont montrés de bons points de départ pour la production de cette gomme ; c'est le contraire pour la dextrose, la lévulose ou un mélange des deux. A une haute concentration du sucre, la production de la gomme devient très forte et la gomme elle- même est plus ferme. A côté de la gomme, on voit se produire des acides organiques (ac. acétique, ac. formique, ac. lactique, ac. propionique). Avec l'acide sulfurique, cette gomme a pu être transformée en arabinose pur. — Au contraire, la gomme naturelle du cerisier n'est pas d'origine bactérienne, mais est produite dans les lacunes à gomme, à partir des hydrates de car- bone de l'écorce ; c'est un mélange d'arabine et de galactine. — M. Boubier. Dunstan ("W. R.), Henry (F. A.) et Auld (S. J. M.). — Occurrence de la phaséolunaline chez le lin et le manioc. — On trouve la phaséolunatine dans lu graine de lin, et aussi un enzyme apte à Thydrolyser, voisin de l'émul- sine, mais non identique. Même conclusion pour le manihot ou manioc. — H. DE Varigny. Tichomirow CW. ). — Sur les inclusions intracellulaires de la feuille du Xerprun purgatif {Rhamnus Cathartica L.). — Dans les fruits du Diospyros Lotus, D. kaki et D. virginiana, du Rhamnus Cathartica et dans la feuille de cette dernière plante, il existe des inclusions, incolores pendant la vie, prenant au contact de l'air une coloration rouge, sous l'influence de l'oxydase qu'elles renferment. L'action de la vanilline et de l'acide chlorhydrique montre que leur substance annoïde renferme un phénol. — M. Gaçd. CHAPITRE XIV l'iiysiologie 2,énérale Abelous, Ribaut, Soulié et Toujan. — Sur la présence dans les macéra- tions de muscles ptitréfiés de substances élevant la pression artérielle. (C. R. Soc. Biol., I, 463.) [La substance est probablement un alcaloïde. — J. Gautrelet Abelous, Soulié et Toujan. ~ Influence des extraits d'organes et tissus animaux soumis à l'autolyse sur la production de V adrénaline. (C. R. Soc. Biol., I, 16.) [Dans les extraits de muscle surtout existent des substances qui peuvent agir sur les extraits surrénaux pour augmenter leur teneur en adrénaline. — J. Gautrelet Achard, Démanche et Faugeron. — Elimination rénale pendant le jour et la nuit. (C. R. Soc. Biol., 11, 466.) [Les auteurs notent la prédominance de l'élimination nocturne chez les malades qui se lèvent une partie de la journée et l'attribuent à l'orthostatisme. — J. Gautrelet ^0 Adolphi (H.). — IJeber dus Verhalten von 'V^'irhelthierspermatozoen in siromenden FUlssigkeiten. (Anat. Anz., XXVIII, 138-149, 2 fig.) [Voir ch. Il b) — — Ueàer das Verhalten von Schlangenspermien in strômenden Fliis- sigkeiten. (Anat. Anz., XXIX, 148-151.) [Id. a) Alcock (N. H.)- — The Action of Anœsthetics on living tissues. (Roy. Soc. Proceed., 517 B.) [23? b) — — The action of anœsthetics on Hvim/ tissues. (Rov. Soc. Proceed.. 523 B.) . . ^^^^ Aldershoff (H. ) et Broers (G. M.). — Contribution à t élude des corps intra- épithéliaux de Guarnieri. (Ann. Inst. Pasteur, XX, 779-785, 1 pi.) [Sont le produit dune réaction du noyau et du cytoplasma provo- quée par le virus vaccinal, et non des produits des leucocytes. — G. Thiry Amans. — Du rôle des formes animales dans les progrès de la navigation aérienne et aquatique. (Bull. Se. Fr. Belg., XL, 207-228.) [Comparaisons d'ordre mécanique entre les appareils de propulsion animale et les aéroplanes. — L. Cuénot André et Favre. — Recherches sur l'absorption des savons jxir la muqueuse intestinale. (J. Pliys. Path. gén., 819.) [Elle les absorbe et dédouble en acides gras et alcali, molécule à molécule, dans la zone supranucléaire de la cellule épithéliale. (Cf. les graisses.) — J. Gautrelet Armand Delille (P. F.). — Contribution à l'élude des sérums névrotoxiques et des lésio7is qu'ils provoquent. (Ann. Inst. Pasteur, XX, 838-859, 1 pi.) [Pliénonîènes convulsifs et comateux. Altération des cellules nerveuses — neurolyse — prouvant la présence d'une névrotoxine [XIX, 1"]. — J. Thiry XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 173 Artari (A.). — D^r Eiufluss Sur la respiration des graines à l'état de vie latente. (C. R Ac Se CXLIII, 974-977.) [La lumière active les phénomènes d'oxydation dans les éclianges gazeux de la graine. Les téguments ont une importance capitale pour la respi- ration; enfin la déshydratation a aussi une grande influence. — M. Gard Benedicenti. — Action de l'adrénaline sur la sécrétion pancréatique. (Arch. itaL BioL, XLV, 1.) [Elle la diminue ou l'arrête. — J. Gautrelet Bergonié. — Action de la répartition du vêtement sur la distribution de la graisse. (C. R. Soc. BioL, I, 791.) [Aucun rapport. — J. Gautrelet 174 L'ANrsÉE BIOLOGIQUE. Bernard (Ch.). — Sur l' assimilation chlorophyllienne {nouve.ves recherches). (Beih. z. Bot. Centr., XIX, 59-67.) [203 Bernstein(J.). — Zur Frage der Prœexistenzlheorie oder Alterationstheorie des Muskelslroms. (Ârch. ges. Physiol., CXIII, 605-611, 2 ^^i.) [217 Bertrand (E.). - Le miellat. (Bull, de l'Herb. Boissier, VI, 320-323.) [214 a) Besredka. — Des endotoxines solubles typhiqtie, pesteuse et dysentérique. (Ann. Inst. Pasteur, XX, 304-311.) [Toxiques, surtout en injections intra-péritonéales. Neutralisées par les sérums correspondants. — G. Tiiiry ^) De l'anti-endotoxine typhiqtie et des anti-endotoxines en général. (Ann. Inst. Pasteur, XX, 149-155.) ' [Pour les mi- crobes à endotoxine (B. d'Eberth, Colibacille, B. de la peste, B. du choléra, B. de la dysenterie, B. pyocyaneus) l'introduction des corps de microbes, directement, dans la circiilation générale est de tous les modes d'immimi- sation celui qui est appelé à donner les sérums les plus actifs. — G. Thif.y Bienstock. — Bacillus pntrificus. (Ann. Inst. Pasteur, XX, 407-416.) [Le B.putri ficus n'est qu'un destructeur de l'albumine; le B. paraputrificus ne détruit pas seulement les albumines, mais brûle aussi les substances hydrocarbonées. Comme le Colibacille, ce dernier est utile dans l'intestin ; "il nous protège contre le développement illimité d'anaé- robies de la putréfaction et de leurs toxines dangereuses. — G. Thiry Bierry et Gatin-Gruzev;rska. — Effets de Vinjection d'adrénaline sur les animaux décapsulés. (C. R. Soc. Biol.. 11, 207.) [Chez le lapin, anurie sans glycosurie ; chez le chien aucun effet. — J. Gautrelet a) Bierry et Giaja. — Sur la digestion des glycosides et du lactose. (C. R. • Soc. Biol., I, 1038.) [Le suc gastro-intestinal de l'escargot commun renferme de la lactose et un ferment soluble analogue à l'émulsine. — J. Gautrelet i) Digestion des glycosides et des hydrates de carbone chez les Mollus- ques terrestres. (C. R. Soc. Biol., II, 485.) [Ils possèdent une émulsine et une lactose actives. — J. Gautrelet c) Inactivité du suc pancréatique dialyse vis-à-vis du maltose. (C R. Soc. Biol., 1, 749.) [Le suc pancréatique de chien obtenu par injec- tion de sécrétine et dialyse avec soin ne dédouble pas le maltose. L'addi- tion de NaCl rend au maltose pancréatique son activité. — J. Gautrelet Billard. — Action de l'alcool sur la tension superficielle du suc gastrique et sur son absorption. (C. R. Soc. Biol., 1, 1011.) [C'est à la dose de 5 à 4 o/, que l'alcool éthylique favorise le mieux l'absorption stomacale. — J. Gautrelet Bodin (E.) et Gautier (L..). — Note sur une toxine produite par l'Aspergil- lus fnmigatus. (Ann. Inst. Pasteur, XX, 209-225.) [239 Bohlin(K.j. — JJeber die Kohlensâureassimilation einiger grûnen Samenatr- lagen. (Botaniska Studier. Hommage à Kjellman. Upsal, 102-112.) [204 Bohn (G.). — Bapports et contrastes biologiques entre les animaux et les vé- gétaux. (Revue des Idées, III, 124-137.) [201 Bohn (G.) et Pieron. — Le rythme des marées cl le phénomène de Vanticipa- tion réflexe. (C. R. Soc. Biol., II, 660.) [231 Bolognesi (G.). — La ligature de la veine porte chez les animaux avec circîi- lation de .Jacobson. (Arch. it, biol., XLVI, 51.) [209 XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 17.-) Bonanni (A.). — I?i/lnence des rnners sur la sécrétion gasti-ique. (Arcli. ital. biol., XLV, 25.) [Aucune action directe, mais ils favorisent l'apparition de la sécrétion psychique. — J. Gautrelet Bonis (V. de). — Experiiiientelle Untersuchungen ilber die Nierenfunktionen. (Arch. f. Anat. u. Physiol., Physiol. Abt., 271-296.) [214 Bordet (J.) et Gay (F. P.). — Sur les relations des sensibilisatrices avec Valexine. (Ann. Inst. Pasteur, XX, 467-499.) [239 Bordet (J.) et Gengou (O.). — Le microbe de la coqueluche. (Ann. Inst Pasteur, XX, 731-742, 1 pi.) [Formule d'une gélose très utile pour les études sur la flore des voies respiratoires. Microbe essentiellement différent du B. de l'influenza ou de Pfeiffer. Le sérum des enfants récemment guéris agglutine d'une façon constante et manifeste le microbe. — G. Thiry Bottazzi. — Recherches sur les mouvements automatiques des divers muscles striés. (J. Phys. Path. gén., 193.) [220 .'/) Bouchard (Ch.) et Balthazard. —Action de l'émanation du radium sur les bactéries chromogènes. (C. R. Ac. Se, CXLII, 819-823, 3 fig.) [232 h) — — Action toxique et localisation de l'émanation du radium. (C. R. Ac Se, CXLIII, 198.) [232 Bouet (G.). — CuUurp du trypanosome de la grenouille, Trypanosoma rota- torium. (Ann. Inst. Pasteur, XX, 564-578, 1 pi.) [Morphologie de T. ro- ta torium dans le sang, dans des cultures. Méthodes de coloration. Aggluti- nation dans les cultures. Essais infructueux d'inoculation aux Bana, Bufo, Pelobales. Il y a im hôte intermédiaire, sangsue probablement. — G. Thiry Bouffard (G.). — Injection des couleurs de benzidine aux animaux normaux. Etude expérimentale et histologique. (Ann. Inst. Pasteur, XX, 539-547.) [La tolidine acide H, comme le trypanroth et le rouge Congo, autres cou- leurs de benzidine, colorent les souris, cobayes et lapins, par injections ou ingestion. Evolution de la coloration, répartition histologique. — G. Thiry Brau et Denier. — Recherches .mr la toxine et l'antitoxine cholérique. (Ann Inst. Pasteur, XX, 578-593.) . [239 Breaudat (L..). — Sur un nouveau microbe producteur d'acétone. (Ann. Inst. Pasteur, XX, 874-880.) [Bacille isolé d'une eau, cultivant sur pomme de terre sous forme d'un enduit épais, de couleur violette foncée, presque noire, B. violarius acelonicus. — G. Thiry Breazeale (J. F.). — Effect of certain solids upon the growth of seedlings in water cultures. (Bot. Gazette, XLI, 54-63, 4 fig.) [234 Brodie et Cullis. — La sécrétion de l'urine. (J. of Phys., XXXIV, 249.) [215 Brooks (Ch.). — Température and toxic action. (Bot. Gazette, XLII, 359-375, 13 tracés.) [Résultats d'expériences concernant les modifications que peut apporter la température sur les propriétés toxiques de certaines substances chimiques, dans la végétation des Botrytis, MoniJia, Slerigmatocgslis, Mucor, Pénicillium. — P. Guérim Brown (Orville Harry) et Don Joseph. — Influence des extraits d'organes d'animaux à sang froid sur la pression sanquine du chien. (J. ôf Physiol., XXXIV, 282.) ^ ^ [241 Bruntz (L.). — La phagocytose chez les Diplopodes. — Globules sanguins et organes phagocytaires. (Arch. Zool. exp. [4], 491-504.) [257 176 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Bûcher (H.). —.Anatomische Verânderungenbei geivaltsamer Krûmmimq und geotropischer Induktion. (Jahrb. f. wiss. Bot., XLIII, 2,271-360,40 fig.) [249 Biilloch (W.) et "Western (G. E.). — The speciflcity of the opsonic sub- stances in the blood senim. (Roy. Soc. Proceed., 521 B.) [240 Busquet. — Influence de la vérairine sur le pouvoir cardio-inhibiteur du pneumogastrique chez les Mammifères. (C. R. Soc. Biol., II, 89.) [La perte de l'action cardio-inhibitrice du vague est plus nette chez la grenouille que chez le chien ou le lapin. — J. Gautrelet Calmette (A.) et Guérin (C). — Origine intestinale de la tubercidose pul- monaire et mécanisme de Vinfection tuberculeuse. (Ann. Inst. Pasteur, XX, 353-364, III, ibid., 609-625.) [Les animaux et l'homme, jeunes ou adultes, prennent facilement la tuberculose par ingestion, sans que le passage des bacilles à travers l'intestin laisse de lésions visibles. Les bacilles suivent la voie lympha- tique. Les microphages, immobilisés par les sécrétions toxiques des bacilles qu'ils ont englobés, s'arrêtent dans les capillaires du poumon, des plèvres. Des ingestions infectantes successives à court intervalle provoquent des tuberculoses qui ne guérissent jamais. Un unique repas infectant peut être suivi d'une lésion qui cicatrise et vaccine un certain temps. — G. Thiry Carnot et Chassevant. — Passage pylorique des graisses. (C. R. Soc. Biol.. I, 868.) [L'évacuation pylorique est tardive et prolon- gée, d'autant plus que le point de fusion est plus élevé. — J. Gautrelet a) Carnot et Deflandre. — Sur l'activité hèmatopoïétique du sérum au cours de la régénération du sang. (C. R. Ac. Se, CXLIII, 384.) [208 b) — ^- Sur Vactivité hématopoiétique des différents organes au cours de la régénération du sang. (C. R. Ac. Se, CXLIII, 434.) [208 Castaigne et Chiray. — Que deviennent les solutions de substances alhumi- 7ioïdes injectées sous la peau? (C R. Soc. Biol., I, 218.) [Elles passent en nature dans le torrent circulatoire sans être assimilées. — J. Gautrelet Cernovodeanu et Henri. — Phaqocytose chez les Oursins. (C. R. Soc. Biol., I, 882.) [C'est le rôle des amibocytes du liquide périviscéral. — J. Gautrelet a) Chanoz. — Osmose et phénomènes électriques. (J. Phys. Path. gén., 46.) [195 h) Sur une prétendue action retardatrice des rayons X sur l'osmose. (Journ. Phys. Path. gén., 223.) [Ch. la nie. — J. Gautrelet Chanoz et Vaillant. — Chaleur spécifique de quelques liquides de Vorga- nisme. (J. Phys. Path. gén., 413.) [Elle est voisine, en général, de 0,90. — J. Gautrelet a.) Chauveau (A.). — Rapports simples des actions statiques du muscle avec l'énergie qui les produit. (C. R. Ac. Se, CXLII, 977-986.) [217 b) Rapports simples des actions dynamiques du muscle avec Vénergie qui les produit. (Ibid., 1125-1130.) [218 c) Le travail extérieur créé par les actions statiques et dynamiques du travail intérieur du motenr-muscle. Relations entre l'énergie liée à ces actions et l'énergie^qui passe dans le travail extérieur. (Ibid., 1474-1479.) [219 Chic. — Le sang de Vorang-outan a plus d'affinité avec le sang de l'homme qu'avec celui des singes non anthropotdes. (Arch. it. Biol., XLVl, 34.) [Démonstra- tion à l'aide des propriétés agglutinantes et hémolytiques. — J. Gautrelet XIW - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. I77 Chodat (R.) -Thénrir de la nitriflralion par les Bactéries. (Bull, de l'IIerb Boissier, VI, 512.) '": [20;) Ciaccio (C). - Bicerche ùtologiche e cilologiche sul lima deali Uccelli (Anat. Anz., XXIX, 21-22, 4 pp., 3 fig.) ^ ^ '^{j, Coelin (A.) et Barrât (W.). - Ueber Galvanolaxis vom Standpunkte der pliysikaltsclmi Chenue. (Z. allgem. PhysioL, V, 1-9.) [251 ":;^;° .'fc!-R"At'scrcaiti«t:" ""■"""*' " '"*"'■" "^ '"^^^ ''""■■- iinnr 1p« fnh«. ^ ir • • ^^^ plupart des alcaloïdes sont très toxiques pour les tubes pollimques, mais inégalement selon les plantes considérées. A des doses très faibles, certains peuvent devenir un aliment. - M. G\rd Craw (J. A ). - On the ftltration of Crystalloids and Colloids Ihrouqh Ge- fvTÙXXtT ''^"'''''' '' '^'' behaviour of hœmolysine. (Roy. Soc. ' ' [196 Ciillis. — La sécrétion du rein de la grenouille. (J. of PhysioL, XXXIV, 250.) [215 ^M Czapeck (Fr.). — Bie Erndhrungsphysiologie der Pflanzen seit 1896 (Progressus rei botanicse, Lotsy, 1, 419-532, lena.) fl96 ^^ ^,li7ln?.'' ^^'^'^''"^ verscJiiedener Neigimgslagen auf den Geotropismus pa- ndlelotroper Organe. (Jahrb. f. wiss. Bot., XLIII, 1, 145-176 ) [049 Czapek (F.), unter Mitwirkung von Bertel (R.). _ Oxydative StofTwèch- .m-mil\^\ Pf^'^'''^'"'''' fi'^'^'<^ktionen. (Jahrb. f. wiss. Bot., XLIII, 3, ' ^ [198 °teTr^ XX,' m209 )^'''''''''' "^^ ''"'''^'"'" '"'■ ^' ""■'" ''"*''^'''- ^^"''- ^"■'*' P^«- [TizzoNi et BoNGiovANNi annoncent qu'en faisant agir les rayons du radium sur le virus rabique in vitro on le transforme en vaccin et fliien les faisant agir sur l'œil (ou un point quelconque du parcours du sys- eme nerveux central) de lapins inoculés avec du virus rabique on peut les guérir. Les expériences de D. ne confirment pas ces faits. - G. Thiry ^A^'^'nu^T"!" ~ ^/^'"''^^ on the physiology of movement in plants (The ^ew Phytologist, V, 199-207, 223-231 .) [Lectures faites à 1 Université de Londres sur le mouvement chez les plantes. - M. Boubier Delchef. - Influence de la saignée et de la transfusion sur la valeur des échanges respiratoires. (Arch. int. Phys., III, 408.) T ., + f • ,.„ ^^^ saignée n'a pas d'influence. La transfusion ne modifie pas le quotient respiratoire. - J. Gautrelet Delezenne. - Lcœtivation du suc pancréatique par les sels et la spécificité du calcium. (C. R. Soc. BioL, I, 1070.) ^pettutiie .. , , ,. ['"^^ '^sls de Ba et Sr, et ceux de Me n'ont nas active la digestion de l'albumine par le suc pancréatique. - J. Gautrele? ^ m'"?f7%t^' ^■^■-J;f'^'^^^i^^ i>^ ^^^bœ and allied forms. (J. exp. ZooL, iiL J37-3ob, 2 pL, 29 fig.) ^ ^2^^ Demoor (J.). - me de la pression osmotique dans les fonctions du foie des poumons et des reins. (Bull. Acad. Roy. Belgique, n» 12, 857-889.) ' [Analysé dans le volume précédent, p. 206 di^ocor^,!^ ^]}'^^Slois.--nyperglobulie par respiration de vapeurs d^hy- d ocarbure. (G. R. Soc. BioL, II, 626.) ^ r^J^^ chez le lapin et cobaye, nulle chez le chien et le chat. - J. Gautrelet l'année biologique. XI. 1906. J., 178 L'ANNEE BIOLOGIQUE. b) Desbouis et Langlois. — Étude des effets sw- le sang des inhalations de vapeurs d'essences minérales. (C. R. Soc. Biol., II, 70.) [Polyglobulie rapide avec de fortes doses. — J. Gautrelet Desgrez et Ayrignac. — De Vinfluence du régime alimentaire sur la valeur des coff/icients urologiques. (C. R. Soc. Biol., 1, 616.) [200 a) Doyon, Gautier, Kareff. — Coagulabilité du sang des veines sus-liépali- fjues. (J. Phys. Path. gén., 1003.) [Le sang sus-hépatique recueilli pur sur le chien a coagulé spontanément, en un temps variable. — J. Gautrelet b) CoagulaMlilé du sang sus- hépatique. (C. R. Soc. Biol., II, 312.) [Le sang sus-hépatique coagule et il contient de la fibrine. — J. Gautrelet Doyon, Gautier, Moral. — Excision du foie chez la grenouille. (C. R. Soc. Biol., I, 182.) [Incoagulabilité du sang et tétanos. — J. Gautrelet Doyon et Kareff. — Action de l'atropine sur la coagulabilité du sang. (Journ. Phys. Path. gén., 227.) [236 Dubois (Ch.). — Sur le ralenti ssemenl initial du cours de la lymphe à la suite d'injections salines hyper toniques. (C. R. Soc. Biol., I, 566 et II, 220.) [209 Ducceschi. — Physiologie de la respiration. Observation sur un cas de fis- tule branchiale chez l'homme. (Arch. it. Biol., XLV, 289.) [197 Edkins. — Mécanisme de la sécrétion gastrique. (J. ofPhysiol., XXXIV, 133.) [212 Engel (C. S.). — Ueber kernlose Blutkôrperchen bei niederen Wirbelthieren. (Anat. Anz., XXIX, 144-147.) [208 Errera (L.). — Sur l'hygroscopicilé comme cause de l'action physiologique à distance découverte par Elfving. (Recueil Inst. bot. Léo Errera, VI, 60 pp., 5 pi., 20 fig.) [229 Errico (d') et Ranalli. — Sur la lymphogénèse. Formation de la lymphe dans la glande sous-maxillaire emjioisonnée par le fluorure sodique. (Arch. it. Biol., XLV, 207.) [299 Ewart (A. J.) et Bayliss ( J. S.). — On Ihe nature of Ihe galvanotropic irritability of roots. (Roy. Soc. Proceed. 514 B.) [252 Ewart (A. J.) and Mason-Jones (A. J.). — The Formation of Red Wood inConifers. (Ann. of Bot., XX, 201-204 1 pi.) [D'expériences sur des tiges de Pinus et Cupressus, les auteurs concluent que la formation de bois rouge dans les Conifères est une réponse morphologique à un stimulus de gravitation. — P. Guérin a) Falloise. — La digestion chez les Céphalopodes. (Arch. int. Phys., III, 282.1 ' [201 b) La digestion des graisses dans l'estomac. (Arch. int. Physiol., IV, 87.) [L'hydro- lyse est plus marquée avec les graisses du lait qu'avec celle des œufs. Le maximum d'acide gras mis en liberté fut de 52 %. — J. Gautrelet Fauré-Fremiet (E.). — Tropismes et Protozoaires. (Rev. Se, 2*^ .sem., 567- 568.) [245 Fauvel. — Influence du chocolat et du caféstir l'acide urique. (C. R. Ac. Se, CXLÎl, 1128.) [La théobromine et la caféine augmentent les purines urinaires, pas du tout l'acide urique et empêchent sa précipitation par les acides. — J. G.uîtrelet XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 17U Féré (Ch.). — Travail et repos. (Rev. Se, 5* sér., VI, 32I-325.) [Sera analysé dans le prochain volume b) Influence du sucre sur le travail. (C. R. Soc. Biol., I, 44.) [Exaltation, puis dépression. — J. Gautrelet Fernbacli. — Influence de la réaction du milieu sur ractivité des diastases. (C. R. Ac. Se, CXLII, 285.) [L'addition d'acide favo- rise la marche de la saccharification par l'extrait de malt. — J. Gautrelet Ferralis (G. V.). — Expériences sur le cours du jeûne absolu chez le Gongylus ocellalus en diverses conditions de température du milieu. (Arch. ital. Biol., XLVl, 39.) [231 Ferrarini (G.). — Etudes et recherches expérimentales sur la physiopathologie des muscles des membres soumis à-l' immobilisation. (Arch. ital. Biol., XLVI, 83.) [220 a) Fredericq (L.). — Revue annuelle de physiologie. (Rev. gén. Se, XVII, 650-664.) [Mise au point des travaux relatifs à la circulation, respi- ration, mouvements, système nerveux et organes de sens. — M. Goldsmith b) — — La pulsation du cœur du chien. (Arch. int. Physiol., IV, 57.) [Est une onde de contraction qui débute dans l'oreillette droite, s'étend rapidement aux parois des deux oreillettes, puis franchit lentement le faisceau de His pour s'irradier rapidement dans la substance des ventricules. — J. Gautrelet c) Sur la forme de contraction du muscle ventriculaire. (Arch. int. Phys., III, 375.) [Elle se fait suivant un type particulier, à deux parties : d'abord une contraction brève initiale, à la- quelle fait suite une contraction plus ou moins oscillatoire. — J. Gautrelet Friedel (J.). — Sur un cas d'orqane vert dépourvu du pouvoir assimilateur. (C. R. Ac. Se, CXLII, 1092-1093.) [204 Fulton (H. R.). — Chemotropism of Fungi. (Bot. Gazette, XLI, 81-108.) [Si le chimiotropisme positif existe chez les Champignons, il est moins marqué que les autres phénomènes tropiques qui l'entourent et consé- quemment l'obscurcissent, et en particulier l'hydrotropisme. — P. Guérin Fushs. — Zur Physiologie der Pigmeyitzellen. (Biol. Cbl., XXVI, 833-854, 863-879, 888-900.) [226 a) Garnier et Thaon. — Action de l'hypophyse sur la circulation. (J. Phys. Path., 254.) [208 b) Action de l'hypophyse sur la pression artérielle et le rythme car- diaque. (C. R. Soc. Biol., I, 285.) [Elévation puis diminution. La suppres- sion des vagues rend l'injection hypophysaire inactive. — J. Gautrelet a) Garrelon et Langlois. — Etude sur la polypnée thermique. (J. Phys. Path. gén., 236.) [197 b) La section physiologique du pneumogastrique pendant la polypnée thermique. (C. R. Soc. Biol., II, 624.) [Les auteurs suppriment le vague par électrotonus et constatent tantôt l'ac- célération tantôt la diminution du rythme respiratoire. — J. Gautrelet Gassner (G.). — Der Galvanotropismus der Wurzeln. (Bot. Zeit., LXIV, 149- 222.) [253 Gautrelet (J.). — La réaction du sang fonction de nutrition. (C. R. Ac. Se, CXLII, 659.) . • [208 180 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Gautrelet (J.) et Bernard. — Des différentes actions p/u/siologiques des couleurs d'aniline. (C. R. Soc. Biol., I, 1095.) [23S a) Gautrelet (J. ) et Gravellat. — Mécanisme de l'abaissement de l'azote xiri naire consécutif aux injections de bleu de méthylène à 5 %. (C. R. Soc. Biol., I, 55'2.) [Désassimila- tion moindre : réduction des phénomènes de catabolisme. — J. Gautrelet h) Action des injections sous-cutanées de bleu de méthylène sur les fonc- tions hépatiques. (C. R. Soc. Biol., I, 551.) [P'onctions glycogénique et uréopoiétique amoindries. — J. Gautrelet c) Action des injections sons-cutanées concentrées de bleu de méthylène sur Vélimination urinaire chez le lapin. (C. R. Soc. Biol., 1, 550.) [Action sur les fonctions hépatiques, sur la nutrition, sur le rein. — J. Gautrelet d) De Vaction physiologique de quelques couleurs d'origine végétale. (C. R. Soc. Biol., Il, 134.) [Elles sont inactives. — J. Gautrelet Gautrelet (J.) et Mallié. — Action des injections sous-ctitanées du fluorure de sodium sur les fonctions hépatiques de ranimai. (C. R. Soc. Biol., I, 714.) [Ammonurie traduisant l'insuffisance hépatique, avec glycosurie. Le fluorure inhibe la cellule hépatique. — J. Gautrelet a) Géraudel. — Ictère et sécrétion biliaire. (Journ. Phys. Path. gén., 103.) [212 b) Modifications structurales du foie consécutives à l'oblitération des voies biliaires. (Journ. Pliys. Path. gén., 69.) [Pas de ré- trodilatatiôn des tubes hépatiques au niveau de la zone porte. Le paren- chyme ne réagit pas uniformément; la zone porte reste intacte : la zone sus-hépatique s'atropliie et se charge de pigments biliaires. — J. Gautrelet Girard et Henri. — Recherches sur l'électricité animale. (C. R. Ac. Se, CXLIl, 1563.) [223 Goldfarb (A. J.). — Expérimental study of light as a factor in the regenera- lion. of Hydroids. (J. exp. Zool., 111, 129-152.) [Voir ch. VII Gompel et Henri. — Action physiologique de l'argent colloïdal. (G. R. Soc. Biol., II, 361.) [Est inoffensif, ne modifie ni la respiration, ni la fréquence des battements ; augmente la pression durant les vingt minutes qui sui- vent l'injection, élève temporairement la température. — J. Gautrelet Gouin et Audouard. — Fonction du thymus chez les bovidés. (C. R. Soc. Biol., I, 342.) [Action excitante sur le rein. — J. Gautrelet Goy (Ad.). — Sur l'élasticité des tissus organiques. (C. R. Ac. Se, CXLll, 1158.) . [219 Green (R.) et Jackson (H.). — Further observations on the germination of the Seeds Castor oil plant [Ricinum communis). (Roy. Soc. Proceed.,514 B.) [205 Gréhant. — Comment se comporte un animal qui respire des mélanges titrés d'air et d'acide carbonique à 5 et 10 %. (C. R. Ac. Se, CXLII, 104.) [11 s'établit une lutte de l'organisme contre l'accroissement de GO- : le centre des mouvements respiratoires est plus fortement excité. — J. Gautrelet Guegen (F.). — Sur une maladie à sclérotes du collet des reines-marguerites. (C. R. Soc. Biol., LX, 411.) [Elle est produite par un cham- pignon, que l'auteur a pu cultiver en différents milieux et qui semble voisin du Stearophora de la vigne décrit par Mangin et Vl\la. — M. Garu XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. ISI Guérin (P.). — Sur les canaux sécréteurs du bois des Diptérocarpées. (G. R. Ac. Se, CXLII, 102-104.) [214 a] Guerrini. — SuUa funzione dei Muscoli degenemti . 1. Tetand, falica, so- glio deir eccHazione. (Lo Sperimentale, LIX, fasc. II, 1-14, 1 pL, 1905.) [220 h Sulla funzione dei Muscoli degenerali. II. Tempo di eccitazione la- tente. (Ibid., fasc. VI, 797-823, 1 pi.. 1905.) [Analy.sé avec le précédent c) Snlld funzione dei Muscoli degenerali. III. Lavoro meccanico e po- lenza. (Ibid., LX, fasc. III, 427-452.) [Id. d) -■ Sulla funzione dei Muscoli degenerali. IV. Sulla elaslicita dei Muscoli normali e degenerati. (Ibid., fasc. IV, 529.) [Id. e) Di una proprieta meccanica dei Muscolo che si pue chiamare Polenza. (Ibid., fasc. III, 415-419.) [Id. f\ Sur les fonctions des muscles dégénérés. (Arch. it. BioL, XLV, 71.) [Id. g) — — Sur une propriété mécanique des muscles qu'on peut appeler ptiis- sance. (Ibid., XLVI, 247.) " [Id. h) Sur la fonction des muscles dégénérés. III. Travail mécanique et puissance. (Ibid., 252.) [Id. i) Sur Vélaslicilé des muscles normaux et des muscles dégénérés. (Ibid., 259.) [Id. Guignard (L.). — Le haricot à acide cyanhydrique. Étude historique, bota- nique et chimique. Nouveau procédé pour déceler l'acide cyanhydrique. (Re- vue de Viticulture, 52 pp., 1 pi., 8 fig.) [213 a) Guillemard et Moog. — Nouvelles observations faites du Mont-Blanc sur Vhyperglobuiie des altitudes. (C. R. Ac. Se, CXLIII, 651.) [209 b) — — Influence des hautes altitudes sur la nutrition générale. (J. Phys. Path. gén., 593.) [195 Guilliermond (A.). — Observations cylologiques sur la germination des grai- nes de Graminées. (C. R. Ac. Se, CXLIII, 834-837.) [205 Guillon (J. M.). — Recherches sur le développement du Botrylis cinerea, cause de la pourriture grise des raisins. (C. R. Ac. Se, CXLII, 1349.) [Tout grain blessé est fatalement envahi au bout de peu de temps; mais la pellicule saine n'est pas un obs- tacle à l'envahissement. Ce dernier se fait de proche en proche pour les grains en contact, mais difficilement à une certaine distance. — M. Gard Guttenberg (H. R. von). — Die Lichtsinnesorgane der Laubblàtter von Adoxa Moschatellina und Cynocrambe prostrata. (Ber. der deutsch. Bot. Ges., XXIII, 265-273, 2 pi., 1905.) [229 Hall (A. D.) et Miller (H. J.). — The effect of pkmt-g^'oujth and of manu- res upon the rétention of bases by the soil. (Roy. Soc. Proceed., 514 B.) [204 Hall (A. D.) et Morison (C. G. R.). — On the function of silice in the nu trition of Cereals. (Roy. Soc. Proceed., 520 B.) [234 Halluin (M. d"). — Reviviscence du cœur et des centres nerveux. (C. R. Soc. BioL, I, 642.) [Les battements rythmiques du cœur peuvent être ranimés par le massage 1 h. 15 et 1 h. 50 après son arrêt; les centres ner veux, même après une anémie prolongée durant 1 h. 15. — J. Gautrelet 182 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Hamburger. — Méthode pour évaluer la pression osmolique de petites quan- tités de liquide. (C. R. Soc. BioL, I, 77.) [195 Hargitt (Ch. "W.). — Experimcnts on the behaviour of tubicolous Annelids. (J. exp. Zool., III, 295-320.) • [246 Henri (V.). — Étude du liquide périviscéral des Oursins. Éléments figurés. Phénomènes de la coagulation. (C. R. Soc. Biol., 1,880.) [La coagulation du liquide périviscéral a pour rôle de refaire les blessures fréquentes de l'intestin. — J. Gautrelet Henry (Ch.) et Bastien. — Recherches sur la croissance de l'homme et sur la croissance des êtres vivants en général. (Trav. Inst. Solvay, VII, I-ll.) [Voir l'analyse faite d'après les C. R. Ass. Fr. Av. Se, dans le volume précédent, p. 215 Henry (Ch.). — Silr les lois de Vélasiicité musculaire et leur application à rEncrgétiqne. (C. R. Ac. Se, CXLII, 729-732.) [219 Hérubel (M.). — Sur une tumeur chez un Invertébré {Sipunculus nudus). (G. R. Ac. Se, CXLIII, 979-981.) [257 Houard (C). — Sur l'identité de structure des galles involucrales et des galles des pousses feuillées chez les Euphorbes. (G. R. Ac. Se, GXLII, 1435-1438.) [ M. Gard Hudellet (G.). — Etude expérimentale de raction des rayons X sur le foie. (G. R. Soc. BioL, II, 639.) [Ghez animaux jeunes, légère atrophie. Retentissement sur la nutrition. — J. Gautrelet Hugounenq et MoreL — Recherches sur l'hématogène et l'origine de l'hémoglobine. (Journ. Phys. Path. gén., 391.) [L'hématogène est une sorte d'hémoglobine de réserve, non différenciée. — J. Gautrelet Humblet. — Allorylhmie cardiaque par section du faisceau de His. (Arch. int. Physiol., 111, 330.) [209 Imbert (A.). — L'action des rayons X sur les poils blanchis. (Rev. Se, 5^^ sér., VI, 141-144.) [Exposé plus détaillé de la note d'Imbert et Marques. — M. Goldsmith Imbert (A.) et Marques (H.). — Pigmentation des clieveux et de la barbe par les rayons X. (G. R. Ac. Se, GXLIII, 192-193.) [Les cheveux gris se pigmentent, les cheveux blonds se foncent, sans qu'on puisse définir le mécanisme de cette action. — M. Goldsmith Imschanitzky. — L'excitation motrice dans le cœur. (Arch. int. PhysioL, IV, 1.) [L'irritation est transmise par des communications nerveuses coor- donnantes. Les cœurs peuvent faire des pulsations coordonnées des oreil- lettes et ventricules après destruction du faisceau de His. — J. Gautrelet Japelli et Matozzi Scafa. — Sur les effets des injections intra-veineuses d'extrait prostatique chez le chien. (Arch. it. BioL, XIV, 165.) [241 a) Jennings (H. S.). — Behavioi- of the lower organisms. (New-York, Columbia Univ. Séries, Mac-Millan, viii-366 pp., 144 fîg.) [241 b) Modifiability in behavior. H. Factors determining direction and character of movement in the Earthivorm. (Journ. exp. Zool., III, 436-455, 1 fig.) ■ [244 Jost (L.). — Ueber die Reaktionsgeschwindigkeit im Organismus. (Biol. Centralbi., XXVI, 225-243, 6 fig.) [246 Juel (H. O.). — Einige Beobachtungen an reizbaren Staubfàden. (Botaniska Stud. Hommage àKjellman. Upsal, 1-20, 3 fig., 1 pi.) [256 XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 1H3 Kaserer. — Ueher die Oxydation des Wasserslof/'cs und des Methans durcit Mi/o-oorganismen. (Bi'ol, Centralbl., XXVI. 190-191.) p38 Keeble (F.) et Gamble (F. "W.). — On Ihe isolation of the in/esling or « minimalen Rdmne . im Kôrper. (Arch. mikr Anat.,LXL\, H. 2, I5pp.) ^jy^ "^Ï<^r^^^^^'^' ~ ^"^ Silberspirochœte. (Berl. klin. Woch., N^ 37, 12 pp., ^■^" [Analysé avec le suivant 6) Zur Frage der Silberspirochœte. (Berl. klin. Woch., N^ 52, 12 pp.) "^237 Sebilleau. — Action des rayons X sur la gestation. (C. R. Soc. Biol., H, 63.) [Us la retardent, et provoquent même l'avortement. — J. Gautrelet Segale (M.). — SuW ablazione délie tiroidi e délie paratiroidi. (Archiv per le Se. medic, XXX, n° 14, 27.3-292.) [Les parathyroïdes ne sont pas que des thyroïdes accessoires; leur ablation seule entraîne toujours la mort. — F. Henneguy ^®f^i®^: ~ ''^"^' ^'^ pouvoir antiprésurant des sérums sanguins des animaux inférieurs. (C. R. Soc. Biol., 1, 315.) [Très faible chez les crustacés, moyen chez les poissons u atteint un degré d'activité très grand chez le poulpe. — J. Gautrelet Sergent (Ed.). - Les tropismes du Bacterium Zopfli Kurth. Première note (Ann. Inst. Pasteur, XX, I005-I018.) [Géotro- .pisme négatif. Action des parois et des élevures. Influence de la tempé- rature, de 1 air, du milieu et de sa richesse sur les tropismes. — G. Tiury a) Sergent (Ed.) et Sergent (Et.). — Études épidémiologiques et prophy- 192 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Jdctiques du paludisme. Quatrième campagne en Algérie. 1905. (Ann. Inst. Pasteur, XX, 241-256, 364-389.) [Réservoir de virus et gîtes à Anophé- lines. Difficultés de la prophylaxie : éloignement du réservoir de virus et des gîtes, quinine préventive, mesures antilarvaires (dessèchement, drai- nage, faucardement, pétrolage), défense mécanique (moustiquaires, toiles métalliques avec vide de maille de 2 millimètres). Mode d'évaluation des résultats de la prophylaxie (sur les réseaux de chemin de fer, chez les par- ticuliers, dans les communes). Propagande antipaludique. — G. Thirv /;) Sergent (Ed.) et Sergent (Et.). — Etudes sur les trypanosomiases de Berbérie en 1905. (Ann. Inst. Pasteur, XX, 665-682.) [Distribution géographique. Étude expérimentale des virus. Mode d'infec- tion : nagana, mal de la Zousfana, dourine, debab constantinois ; piqûres des taons et des tiques, instillations sur muqueuse saine. — G. Thiry Simon (S.). — Untersuchungen iïber das Verhalten einiger Wachstumsfunk- tionen sowie der AtmunqstàViqkeit bel Laubholzer wàhrend der Ruheperiode. (Jahrb. f. wiss. Bot., XLIII, 1-45, 1 fig.) [198 Sitowski (N. L.). -^ Diologische Beobachliwgen iiber Motten. (Bull. int. Acad. Se. Cracovie, Cl. math.-nat., 534-545, 1 pL, 1905.) [201 Smith (C. O.). — A bacterial disease of Oleander. (Bot. Gazette, XLII, 301- 310, 4 fig.) [237 Smith (G.). — The effect of pigment migration on the phototropism of Gam- marus annulatus. (Amer. J. Phys., XIII, 205-216, 1905.) [226 Spalding (V. M.). — Absorption of water by leaves. (Bot. Gazette, XLI, 262- 282.) [206 Steinbrink (C). — Untersuchung liber die Kohâsion slromender Flussig- ki-ilen mit Bezielmng au f das Saftsteigeproblem. (Jahrb. f. wiss. Bot., XLII, 4, 579-615, 9 fîg.) [210 Stockard (Ch. R.). — Cgtological changes accompanying sécrétion in the nectar-glands of Vicia Faba. (Bull, of the Torrey Bot. Club, XXXIIl, 247- 262, 2 pi.) [214 Stôhr (Ph.). — Ueber die Xatur der Thymus- Elemente. (Anat. Heft, XXXI. .) [212 Studnicka. — Drusenzellen tmd Cuticulargebilde der Epidermis von Lepa' dogaster. (Anat. Anz., XXIX, 132-144, 12 fig.) [Formation de cavités séreuses bacciformes intracellulaires devenant d'immenses glandes unicellulaires. — C. Ciiampv Tchitchkine (A.). — De V action du Streptocoque et de sa lysine introduits par voie buccale et de quelques questions qui s'y rattachent. (Ann. Inst. Pas- teur, XX, 499-509.) [L'infection a surtout lieu par les premières parties des voies digestives : bouche, pharynx, œsophage, amygdales; ia mu- queuse intacte de l'intestin est impénétrable pour le Streptocoque. L'inges- tion ne confère aucune immunité active contre le microbe. — G. Thiry Thiroux. — Des relations de la fièvre tropicale avec la quarte et la tierce d'après les observations prises au Sénégal. (Ann. Inst. Pasteur, XX, 766- 779, 869-874.) [Chez les indigènes, les grandes formes du parasite, et en particulier les formes quartes, très rares pendant l'hivernage, deviennent plus communes pendant la saison fraîche par suite de la régression des gamètes des formes tropicales. — G. Thirv XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 193 Tison (A.). — Sur le mécanisme de la chute de certains bourgeons terminaux, (C. R. Ac. Se, CXLIL 222-224.) [Il y a d'abord décoloration des partie.s caduque.s, puis .s'établit une couche .séparatrice de même nature et de même fonc- tionnement que la couche séparatrice automnale des feuilles. — M. Gard a) Tissot. — Recherches expérimentales sur les variations du taux des gaz du sang artériel pendant l'anesthésie par le chloroforme. (Journ. Phys. Path. gén.,31 et 61.) [233 b) Etude des conditions qui régissent la pénétration du chloroforme jus- qu'au sein des éléments anatomiques pendant ra7iesthésie. (Journ. Phys. Path. gén., 417.) [233 c) Étude expérimentale des rapports entre les proportiont de chloro- forme contenues dans le sang et dans les tissus pendant l'anesthésie et les effets quelles produisent. (Journ. Phys. Path. gén., 42..) [233 Tixier et Feré. — Note sur V élimination du bromure de potassium. (C. R. Soc. Biol., I, 186.) [L'élimination s'accélère à me- sure que l'ingestion est plus abondante et inversement. — J. Gautrelet Tizzoni (G.) et Bongiovanni (A.). — De l'action du radium sur le virus rabique. Réponse à nos contradicteurs. (Ann. Inst. Pasteur, XX, 682-689.) [La décomposition in vitro du virus est exclusive- ment déterminée par les émanations, tandis que chez l'animal ce sont les radiations seules qui exercent une influence sur la maladie. — G. Tiiirv Ursprung (A.). — Die Beteiligung lebender Zellen an Saflsteigen. (Jahrb. f. wiss. Bot., XLIl. 4, 503-52"). I ' [210 a) Usber(F. L.) et Priestley (H. J.). — A study ofthe mechanism of Carbon assimilation in green plants. (Roy. Soc. Proceed., 518 B.) [203 h) The mechanism of Carbon assimilation i7i green plants: phololgtic de- composition of Carbonic acid in vitro. iRoy. Soc. Proceed., 526 B.) [203 Vaillard (L.) et Dopter (C). — Le sérum antidysentérique. Contribution à l'étude de la dysenterie bacillaire ou épidémique. Ann. Inst. Pasteur, XX, 321-353.) [Immunisation des chevaux. Effets préventifs et curatifs du sé- rum. Traitement et diagnostic de la dysenterie bacillaire de l'homme, de certaines diarrhées de l'enfance. Inoculation de bacilles « tués » au point de vue prophylactique (troupes en campagnes Sérodiagnostic. — G. Thirv Vansteenberghe (P.) et Grysez. — Contribution à l'étude du méningo- coque. Ann. Inst. Pasteur, XX. 09-71.) [Propriétés du microbe virulent. Méningite cérébro-spi- nale expérimentale. Produits virulents. Vitalité du microbe dans les pro- duits pathologiques. La réaction vis-à-vis du Gram e^ liée à la vitalité et à la virulence du germe ; elle varie aux différentes époques de la vie du mi- crobe. Il existe à l'état normal avirulent dans les fosses nasales. — G. Thirv Vaschide (N.l. — Recherches expérimentales sur les ti'oubles thermiques dans le cas de privation absolue de sommeil. iC. R. Ac. Se, CXLIII. 848.) [11 y a abaissement constant de la température. — J. Gautrelï:t Vassal (J.). — Trypanosomiase des chevaux de l'Annam. (Ann. Inst. Pasteur, XX, 256-296.) [Extension géo- graphique. Symptomatologie. Trypanosome morphologiquement analogue avec celui du Surra {T. Evansi). Etude expérmientale. Anatomie patholo- gique. Trypanosomes et sangsues. Rôle des insectes. Diagnostic et prophy- laxie (recherche systématique des trypanosomiases latentes). — G. Tiiiky l'année BlOLOCinUE, XI. lOOtj. 13 194 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Vernon (H. M.). — The conditions of tissu respiration. (J. of Physiol., ~ XXXV. NN. 1 et 2, 53-87.) '[197 Villemin (F.). — Rayons X et activité génitale. [C. R. Ac. Se. CXLII, 32.) [Voir ch. II Vincent et Jolly. — Les glandes thyroïdes et parathyro'ides. (J. of Phy- siol., XXXIV, 305.) [Ni les thyroïdes, ni les parathyroïdes ne semblent indispensables pour vivre. Quand la parathyroïdectomie devient fatale, c'est qu'on a lésé gravement en même temps la thyroïde. — J. Gautrelet Vlès (Fred). — Théorie de la locomotion du Pecten. (Mém. Soc. Zool. France. XIX, 243-254, 5 fîg.) ■ [Analysé dans le volume précédent, p. 240 "Wàchter CW.). — Chemonastische Beioegungen der BUitter von Callisia re- pens. (Ber. der deutsch. Bot. Ges., XXIII, 379-382, 1905.) [254 "Walker (C. E.). — Observations on the life history of leucocytes. (Roy. Soc. Proceed., 522 B.' [257 Walter (H. E.). — The behavior of the Pond Snail, Lynmunis elodes Say: (Cold Spring HarborMonograph., VI, 1-35.) [247 "Wassermann. — Recherches sur le sort des substances nutritives dans l'or- ganisme. iSoc. Médec. interne, 19 mars; Sem. Méd., XXVI,N" 14, 165.) [201 Watson et Hunter. — Influence de V alimentation sur la nutrition et la croissance. (J. of PhysioL, XXXIV, 111.) [200 ■Weidenreich (F.). — Studien i'iher das Blut und die blutbildenden iind zersto- rendcti Orineut de l'intensité respiratoire ne correspond pas avec la tin de la période de repos; au contraire cette intensité diminue au moment où le cambium entre de nouveau en activité. — F. Péchoutre. Mazé (P.). — La respiration des plantes vertes. Théorie biochimique et théorie de la zymase. — M. qui dans des travaux antérieurs a mis en évi- dence l'action de la zymase dans les échanges gazeux de la respiration nor- male, examine les objections que Maquenne a opposées à ses conclusions et les réfute en montrant successivement que la fermentation alcoolique n'est pas caractéristique de la vie sans air, que l'alcool libre peut être assi- milé par certains micro-organismes tels que VEurotiopsis, que ces micro- organismes ne sont pas rares et que l'alcool peut servir à l'élaboration de certaines substances par la plante. — F. Péchoutre. a) Palladin (W.). — Formation de divers enzymes de respiration sous la dépendance du stade de développement des plantes. — D'expériences faites sur des feuilles de Vicia Faba, des embryons de Triticum et des feuilles âgées de Plectogyne, il résulte que la respiration anaérobie règne dans les organes embryonnaires et diminue avec le passage au siade de fa vie active; elle est le plus faible dans les organes qui ont arrêté leur croissance. L'oxy- dase manque presque complètement dans les organes embryonnaires ; elle apparaît quand arrive la vie active et diminue dans les organes qui ont arrêté leur croissance. 11 en est de même de l'oxygénase. Toutes ces re- cherches prouvent que l'échange gazeux qu'est la respiration représente un des phénomènes les plus compliqués et qu'il doit être envisagé comme étant le résultat du travail commun de plusieurs enzymes, — M. Boubier. b) Krasnosselski (T.). — Formation de V enzyme de respiration dans les plantes blessées. — Le suc des pousses blessées dWllium Cepa respire plus énergiquement que le suc de l'organe sain; l'énergie de cette respiration monte peu à peu, atteint son maximum, puis diminue. La raison en est dans le fait que la blessure entraîne une forte augmentation d'enzymes de res- piration, ce qui a pour conséquence une augmentation de l'énergie respira- toire. Ce développement de ferments n'a lieu qu'à l'air. — Le suc exprimé de pousses gelées respire beaucoup plus énergiquement encore que le suc exprimé des pousses non gelées. Des pousses blessées, puis exposées à la congélation, ont montré après le dégel leur maximum de respiration plus tard que les pousses non gelées. Le suc de pousses blessées dégage, aussi bien à l'air que dans une atmosphère d'hydrogène, d'égales quantités d'acide carbonique; ce que Maximow a déjà publié pour le suc d\Upergillus niger. Le suc exprimé des pousses absorbe l'oxygène. La réaction avec la résine de gayac montre que le suc des pousses blessées contient plus d'oxydases que le suc des pousses saines. — M. Boubier. a) Krasnosselski (T.^ — Formation de l'enzyme de respiration dans les bulbes blessés d'Aliium Cepa. — Dans les bulbes blessés et gelés et dans le suc qui en est extrait, on ne trouve aucune oxygénase. La quantité des per- oxydases de ces objets croît avec la même régularité que l'énergie respi- ratoire. Mais quand l'énergie respiratoire commence à baisser, la quantité des peroxydases monte encore. Le suc obtenu des bulbes gelés contient de la catalase. Les coefficients de respiration montrent qu'après le dégel, le déga- 200 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. gement de CO- est plus grand que l'absorption d'oxygène. Plus tard, on constate le phénomène inverse. — M. Boubier. 6)Palladin (W.),— 5w/' l'origine diverse de l'acide carboniçue dégatjé pen- dant la re.^piration des plantes. — D'après l'auteur Tacide carbonique de la respiration aurait trois sources différentes : 1" l'acide carbonique d'origine nucléaire, en partie insoluble et en partie soluble dans le suc végétal et qui est provoqué par un enzyme uni au protoplasma : 2'^ l'acide carbonique dit d'excitation formé directement par le protoplasma lui-même, sous l'ac- tion de différents excitants; '3'' enfin l'acide carbonique dit d'oxydases, pro- voqué par différentes oxydases (catalase, oxydase, etc.), L'acide carbonique dégagé au cours de la respiration intramoléculaire est principalement de l'acide carbonique nucléaire, mais parfois aussi de l'acide carbonique d'ex- citation. L'alcool comme produit final de la fermentation alcoolique est pro- duit par l'activité de plusieurs enzymes. — M. Boubier. Palladin ("W.) et Kostytschew (S.). — Respiration anaêrobie, fermen- tation alcoolique et formation d'acétone chez les plantes à graines. — La res- piration anaêrobie des graines de Lupinus est dans son essence identique à la fermentation alcoolique, tandis que la respiration anaêrobie de graines gelées n'a rien à voir avec ce phénomène. La respiration anaêrobie de graines de pois et de ricin, aussi bien vivantes que gelées, donne une for- mation considérable d'alcool ; cette respiration est donc en grande partie une fermentation alcoolique. Comme le gel tue ces derniers objets d'expé- rience, sans empêcher la production d'alcool, il faut supposer qu'ils con- tiennent une zymase ; il reste à savoir si cette zymase est identique à la zymase de la levure. Sous certaines circonstances, il y a production d'acétone au cours de la respiration tant normale qu anaêrobie. — M. Boubier. y. Assimilation et désassimilation ; absorption. ■Watson et Hunter. — Influence de Valimentation sur la nutrition et la croissance. — Le régime du riz est rapidement mortel, en deux ou trois mois pour les rats. En huit semaines de jeunes rats succombent à l'alimentation par le bouillon; ia viande de cheval leur est également fatale, les rats adultes maintiennent leur poids à ce régime. Avec la viande de bœuf, la croissance est retardée. La fécondité n'est pas entravée par le régime carné chez le rat adulte; mais la mortalité est élevée dans la progéniture. — J. Gautrelet. Letulle et Pompilian. — Recherclies sur la nutrition : bilan de l'azote du chlorure de .sodium. — Les quantités d'azote et de chlorure éliminées varient avec les quantités ingérées; les besoins d'azote et de chlorure de sodium présentent des caractéristiques personnelles; pendant l'inanition le besoin d'azote diminue. — J. Gautrelet. Desgrez et Ayrignac. —De l'influence du régime alimentaire sur la va- leur des coefficients urologiqucs. — Le coefficient azoturique montre que la qualité de la destruction de l'albumine atteint son maximum avec le lait et acide urique son minimum avec les végétaux. — Les différences du rapport -^^ dépendent de l'aptitude des albumines alimentaire à former de l'urée : sa P-0^ valeur est élevée dans le régime végétarien. — Le rapport — attenit son XIV. - PHYSIOLOCIE GÉNÉRALE. oqi maximum avec le réi^ime lacté et son minimum avec le régime carné. — J. Gautkelet. Wassermann. — Bec/ierche^ sur le sort des .wLstances nnlritiven dans l'orf/nnisme. — Avec Ehklich peut-on mettre les substances nutritives en parallèle avec les toxines, en faisant intervenir dans l'assimilation des pre- mières une fixation sur ies cellules analogue à celle qui explique l'action des toxines sur l'oruanisme? W. a étudié l'action du sérum de lapin sur diverses albumoses ou peptones, et il a vu que celles-ci ont trouvé dans le sérum des anticorps fixateurs. Le pouvoir fixateur du sérum est susceptible d'être aug- menté. — J. Gautrelet. Sitowski (M. L,.). — Observations biologiques sur les Teignes. — Chez ces cheniWen {Tineola /nseUielta, T. pellioneÙa, Trichophaga tapetzella), qui se nourrissent uniquement de kératine, la réaction du tube digestif est, con- trairement à ce qui a été constaté dans d'autres insectes, alcaline jusqu'au rectum où elle devient acide probablement par la présence d'acide urique. En les nourrissant avec de la laine teinte au Soudan III, S. a vu le colorant se fixer sur la graisse du corps adipeux, persister chez l'adulte, passer de là dans les œufs et à la seconde génération. Il rapproche ce fait de certains cas d hérédité parasitaire ou chimique. — P. de Beauchamp. ^ a) Falloise. — La digestion chez les Cép/ialopodes. — La sécrétion de l'hépato-pancréas est continue, mais plus abondante pendant la digestion. Le mécanisme de la sécrétion est réflexe. Le suc sécrété est acide, et riche en protéiques. On y trouve une protéase, une amylase, une lipase et une erepsuie : Donc suc pancréatique. II est actif d'emblée dans l'hépato- pancréas, c'est au tissu hépatique qu'incombe l'élaboration des ferments ; le tissu pancréatique ne fabrique qu'une amylase. Les extraits d'e.stomac,' de caecum, d'intestin ne contiennent pas le ferment. Six heures environ les aliments séjournent dans l'estomac. Le chyme gastrique pénètre dans le caecum, mais rien n'arrive au foie. Il ne peut donc servir d'organe d'absorp- tion. — J. Gautrelet. Ici : Falloise, b). Bohn (G.). — Rapports et contrastes biologiques entre les animaux et les végétaux. — La principale différence entre les deux règnes au point de vue de la nutrition consiste encore aujourd'hui, pour beaucoup de biologistes, en ce que l'assimilation chlorophyllienne s'observe exclusivement dans le règne végétal; elle est d'ailleurs propre aiLx plantes vertes. Pour l'auteur, cette assi- milation est un procédé de lutte contre l'intoxication carbonique, et qn peut en rapprocher des processus semblables qui se retrouvent chez des animaux. — Il rappelle ses travaux datant de 1898 (Voir /l;în. biol., IV, 597), sur l'absorp- tion de C02 par les crabes avec production de carbonate de chaux, phénomène qui varie avec la saison, l'habitat et les principales conditions physiques, comme l'assimilation chlorophyllienne. Les phases d'accumulation de CO^ dans les tissus (indiquées par la diminution du quotient respiratoire) sont à rapprocher des faits semblables étudiés par Bataillon dans les métamorphoses des Ba- traciens et des Insectes et dans le développement embryonnaire des Poissons : les carbonates exercent une action destructive qui explique les transforma- tions profondes subies par les crabes dans les périodes de mues. : à cette même action se rattache la production de pigments, qui est un phénomène de métabolisme régressif lié aux métamorphoses (Voir Vjîvolulion du pig. 202 • L'ANNEE BIOLOGIQUE. méat, analysé dans Ann. bioL, AI, 379). — Ces idées viennent de recevoir une nouvelle confirmation par les travaux récents de la comtesse M. von LiNDEN sur l'assimilation chlorophyllienne chez les chrysalides des Lépidop- tères (V. A717Î. Mol. X, 211 et 241), dont Tauteur résume ici les principaux ré- sultats. En somme, bien des animaux fixent du carbone emprunté à l'at- mosphère, soitsous forme de matière organique, soit sous forme de carbonates. — L. De FRANCE. c) Linden (M. de). — L'activité assimilatrice chez les pupes et les chenilles de papillons. — Ce travail a pour but de montrer que les chenilles et les pupes de certains papillons sont capables de s'emparer, comme les plantes, de l'acide carbonique contenu dans l'atmosphère, de le décomposer et d'en employer le carbone à la formation de nouvelles substances. Les expériences faites avec les pupes de Papilio jwdalirins eide Sphinx euphorbiae et avec les chenilles de Botys urticw et de Vanessa uiiicœ lui ont montré que ces larves absorbent l'acide carbonique dans une atmosphère riche en ce gaz et qu'elles rejettent de l'oxygène. 11 y a donc ici comme chez les plantes deux phénomènes concomitants. Cette décomposition se faisant surtout à la lu- mière, c'est donc à cet agent que l'insecte, comme la plante, emprunte l'é- nergie nécessaire. Comme conséquence les chenilles indiquent une aug- mentation de leur poids, et de leur quantité de carbone. Non seulement la quantité de lumière influe, mais aussi la qualité. Ce sont les rayons rouges et les bleus qui sont les plus efficaces, les premiers pour l'assimilation, les seconds pour la respiration. La température optima est de 14 à 17°. Les autres facteurs qui influent sur ce phénomène sont : le degré de concentra- tion de l'acide carbonique dans l'atmosphère, la saison (le printemps surtout), l'état hygrométrique, l'âge de la pupe, car à la fin de la nymphose il y a des phénomènes d'oxydation internes. Les larves, citées plus haut, s'emparent de l'acide carbonique, de l'azote, de l'hydrogène pour former des sub- stances organiques et elles se montrent capables pendant le temps où elles ne peuvent prendre de la nourriture, de trouver dans l'atmosphère les élé- ments nécessaires au nouvel organisme, aussi la quantité de substance sèche augmente-t-elle. Mais ici l'intensité de l'assimilation est beaucoup plus faible que chez les plantes; les variations individuelles sont importantes. CO^ Le rapport de -^ 'v^arie de 0,812 à 1,036 pour des pupes de Papiiio poda- lirius. Pour l'azote, la consommation est indépendante de la lumière, mais pourtant l'auteur a constaté qu'elle est plus forte pendant le jour que pen- dant la nuit. C'est le besoin qui la règle. Comme conséquence de l'absorption d'acide carbonique et d'azote, on constate des changements dans l'extérieur des pupes ; il y a formation de couleur rouge et augmentation du poids absolu. Ce fait est d'autant plus remarquable que le poids diminue dans les conditions normales, car il y a perte d'eau et de substance sèche. On sait que lorsque les pupes doivent passer l'hiver, il est nécessaire de les maintenir dans une atmosphère très hu- mide. Enfin l'auteur admet que, dans les conditions normales, les pupes sont en état d'utiliser leur pouvoir d'assimilation pour réparer leurs pertes, et ceci expliquerait pourquoi les pupes dont on prolonge la nymphose, se transforment sans avoir encore épuisé toutes leurs réserves. Si, à ces expé- riences, on ajoute celles de R. Dubois, et de Bouchard sur l'influence de l'acide carbonique sur le sommeil ordinaire et le sommeil hibernal et sur la nymphose, on pourra alors comprendre le rôle important que peut XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. MS avoir raccximulation du gaz carbonique dans les tissus de lanimal. — A. Menegau.x. rt)Usher(F. L.) et Priestley ( J. H.). — Une élude du mécanisme de l'asai- niilalion du carbone chez- les plantes vertes. — La photolyse de l'acide carbonique peut se produire hors de la plante, en Tabsence de chlorophylle, pourvu que l'un des produits (peroxyde d'hydrogène, et formaldéhyde) soit retiré. Dans la plante la décomposition du peroxyde est assurée par un fer- ment catalysant : la condensation de la formaldéhyde dépend du bon état du protoplasma. Sont donc essentielles à la photosynthèse : la vitalité du pro- toplasma, la présence d'un enzyme catalysant, la présence de chlorophylle — H. DE Varignv. 6)Usher(F. L.) et Priestley (J. H.).— Le mécanisme de V assimilation du carbone cliez- les plantes vertes; décomposition photoly tique de l'acide carbo- nique in vitro. — L' La décomposition pliotolytique de l'acide carbonique aqueux peut se faire en présence de la chlorophylle, indépendamment de l'activité vitale ou enzymique, moyennant certaines conditions physiques ou chimiques. — 2'^ Les produits de décomposition sont de la formaldéhyde et du peroxyde d'hydrogène, l'acide formique étant un produit intermédiaire. — 3" On peut reconstituer la photosynthèse hors de la plante verte, en ce qui concerne la production de formaldéhyde et d'oxygène, en introduisant un enzyme catalyseur approprié, et, en ce qui concerne la production d'oxy- gène et d'amidon, en ajoutant à l'enzyme certaines soi^tes de protoplasma vi- vant non chlorophyllien. — 4>' Il est prouvé que l'acide formique est un pro- duit de la décomposition photolytique de l'acide carbonique en présence d'un sel inorganique d'uranium. — 5'^ On n'a pas dans ce dernier cas, isolé et identifié la formaldéhyde, mais celle-ci doit évidemment exister comme produit intermédiaire transitoire. — H. de Varigny. Bernard (Ch.). — Sur l'assimilation chlorophyllienne {nouvelles re- cherches). — B. a refait les expériences de Macchiati avec diverses plantes, à des températures variées et à toutes les saisons. Il a employé exactement le dispositif e1 la méthode de l'auteur italien : il a obtenu des dégagements gazeux, mais ce gaz n'est pas de l'oxygène. La méthode des bactéries lumi- neuses lui a donné les mêmes résultats. Il maintient donc ses conclusions antérieures {Ann. biol, X, p. 216-217). Pour lui, l'appareil utilisé par Mac- chiati est par trop simple et ce dernier ne s'est pas rendu compte de la nature du gaz qu'il obtenait. L'assimilation chlorophyllienne en dehors de l'organisme est, pour le moment, une hypothèse. — M. Gard. a) Lubimenko (W.). — La concentration de la chlorophylle et l'énergie as- similatrice. — Les espèces qui recherchent la vive lumière ont le pigment vert moins concentré que les espèces qui aiment l'ombre. Par la concentra- tion variable du pigment, l'appareil chlorophyllien est adapté aux diverses intensités lumineuses qui se produisent dans la nature. — M. Gard, b) Lubimenko CW.). — Variations de l'assimilation chlorophyllienne avec la lumière et la température. — La lumière et la chaleur agissent en général dans le même sens sur l'intensité de la décomposition du gaz carbonique; il y a pour les deux une intensité optima, au delà de laquelle l'assimilation s'affaiblit plus fortement chez les plantes ombrophiles que chez les plantes ombrophobes. — M. Gard. 204 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Friedel (J. ). — Sur nu cas d'organe vert dépourvu de pouvoir assimi- lateur. — L'ovaire à'Oriiilhogalum arabicwn, bien que pourvu d'abondant^; corps cliloropliylliens, est dépourvu de pouvoir assimilateur. Par contre celui d'O. um/jellalum, également vert, assimile parfaitement. Cela s'explique peut-être pai* l'existence dans le premier, à la péripliérie, de grains noirâ- tres où la chlorophylle est altérée. — M. Gard. Bohlin (K.). — L'assimilation de l'acide carbonique chez quelques ovules verts. — B. a étudié à cet égard Caltha palvstris et Pisum salivum. Si l'on désigne par A la quantité de CO- assimilée par la gousse entière et B celle qui est assimilée par la gousse vide, la différence A-B mesure la quantité A-B C02 assimilée par les graines à l'intérieur de la capsule. Le rapport — j— est égal à environ 2, 4. — F. Péciioutre. c) Lefèvre (J.)- — ■ Sur le développement desplantes à chlorophylle à l'abri du gaz carbonique de l'atmosphère dans un sol amidé à dose non toxique. — Mise en inanition de CO- atmosphérique, une phanérogame verte peut vivre et se développer, pourvu qu'on la cultive dans un sol convenablement amidé à dose non toxique. En inanition de CO-, mais en sol non amidé, la plante re- fuse tout développement ou prend vm développement insignifiant. A l'obscu- rité, tout travail de synthèse paraît cesser. En tout cas, il est assez visible- ment entravé pour qu'il soit permis de dire que la synthèse albuminoïde aux dépens des amides chez la plante verte apparaît comme une fonction chlorophyllienne. — F. Péchoutre. b) Michels (H.). — Sur les stimulants de la nutrition chez les plantes. — L'auteur a étudié Faction excitatrice de la solution colloïdale d'étaiii sur dif- férentes germinations. Cette solution — préparée au moyen d'eau distillée dans une cornue de verre — laisse seulement à Févaporation un résidu de 0g'',0075 par litre, soit sept millionièmes environ du liquide. L'action se pro- duit d'une façon continue ; elle ne produit pas une impulsion dont Feffet se continuerait en Fabsence de l'excitant. Le principal effet, c'est l'allonge- ment des racines, cinq ou six fois plus considérable dans le liquide stannique que dans l'eau pure. — J. ChalOxN. Hall (A.. D.) et Miller (H. J.). — L'effet de la végétation et des engrais sur la rétention des bases par le sol. — 1*^ Les sols arables renfermant plus de 1 % de carbonate de chaux sont sujets à une perte normale de cet élé- ment par l'eau de drainage, les pertes étant par an et par acre (0 hectare 4) de 400 ou 450 kilos. 2" Cette déperdition est accrue par l'emploi d'engrais ammoniacaux, mais diminuée par le nitrate de soude et les fumiers orga- niques. 3" La végétation restitue au sol une grande proportion des bases dans les sels neutres que celui-ci fournit à la nutrition des plantes. 4'^ L'oxa- late de chaux et autres sels organiques de chaux existant dans les résidus végétaux deviennent du carbonate de calcium sous Fintluence des bactéries. 5" Le retour de la base par la végétation et la production de carbonate de chaux par la décomposition des résidus végétaux suffisent à maintenir neu- tres les sols pauvres en carbonate de chaux et à remplacer les bases con- sommées dans les nitrifications et les changements similaires. — H. de Và- rigny. Rothert. — Manière dont se comportent les plantes vis-à-vis l'aluminium. XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 205 — L'aluminium est très répandu sous forme de silicate. Or, il n'entre pas dans la constitution des plantes, ou en très faibles quantités. Cependant, sous une certaine forme et surtout avec les sels solubles, parfois aussi avec les insolubles (phosphates), il peut être absorbé. Dans les conditions natu- relles, ce métal ne se présente probablement pas sous une forme accessible. A certaines doses, il exerce des actions nocives, surtout chez les racines en croissance. — M. Gard. Leclerc du Sablon. — Recherches physiologiques sur les matières de ré- serve des arbres. — (2" Mémoire). L'amidon diminue pendant l'hiver pour réapparaître au printemps, lorsque les nouvelles pousses se forment; cet amidon qui disparaît se transforme en cellulose de réserve qui, au prin- temps, revient à l'état d'amidon. Dans le Poirier, c'est la racine qui joue le rôle d'organe de réserve. Dans le Mélèze, le rôle de la tige et de la racine^ comme organe de réserve, est réduit au minimum. — F. Péchoutre. Chodat (R.). — Théorie de la nitrification par les Bactéries. — Les bactéries nitrifiantes n'oxydent l'ammoniaque que sous forme de carbonate d'ammonium. C. explique ce fait en montrant que le carbonate d'ammonium est en réalité du carbamate d'ammonium, c'est-à-dire qu'il contient un groupe amidogène dans lequel l'azote est trivalent. La nitroxydase des bactéries nitrifiantes serait seulement capable d'oxyder le groupe amidogène. C. a étudié l'oxydation de la cyanamide du commerce par un système oxydant du type des oxydases (laccase), c'est-à-dire par l'eau oxygénée et le charbon agissant ici comme catalyseur. Dans ces conditions on obtient facilement de l'acide nitreux; ce dernier s'obtiendrait d'une manière analogue à partir du carbonate d'ammonium. — M. Boubief.. Pond (R. H.). — Incapacité de l'albumen du Dattier de se digérer lui- même. — L'auteur passe en revue les travaux concernant l'autodigestion des albumens et trouve qu'il n'existe aucune preuve certaine de ce phéno- mène dans l'albumen amylacé des Graminées et l'albumen corné des Pal- miers, contrairement à ce qui a été dit jusqu'ici. Une série d'expériences l'amènent à conclure que l'albumen du Dattier est incapable d'autodiges- tion. — P. GuERiN. Green (R.) et Jackson (IJ.). — Nouvelles observations sur la germination des graines du Ricin commun. — Les cellules de l'endosperme reprennent vie et présentent un métabolisme complexe. Leur protoplasme se développe et sécrète des enzymes, d'où des actions chimiques variées. L'embryon fait de même; de là production de produits variés, sucres, lécithine, acides gras, matières protéiques, etc., mélange dans lequel baigne l'embrj'on qui par ses cotylédons absorbe ce dont il a besoin. Les filaments protoplasmiques jouent un rôle, et il semble bien que les cellules de l'embryon et celles de l'endosperme se nourrissent de la même manière des mêmes aliments. — H. DE "Variony. Guilliermond (A.). — Observations cytologiques sur la germination des graines de Graminées. — Des granulations métachromatiques existent en nombre considérable dans l'assise protéique et dans les cellules du cotylédon des grains de Graminées. Pendant la germination elles diminuent et dispa- raissent vers le huitième jour. Ce sont probablement des substances de ré- serve. — M. Gard. 206 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Spalding (V.M.). — AbwvpHon de Veau par les feuilles. — Par une série d'expériences, l'auteur montre que certaines espèces de plantes désertiques du sud de l'Arizona absorbent l'eau qu'on fournit à leurs feuilles et à leurs entrenœuds, tandis que d'autres ne l'absorbent pas, d'où la création de groupes biologiques différents. — P. Guérin. o Circulation, sang, lymphe. "Weidenreich (F.). — Études sur le sang et organes hématopoïétiques et hé maloly tiques : 4« partie. — Voir, pour les travaux précédents, Ann, biol., X, p. 221 et 222. Ici AV. montre que la poussière chromatique qu'on observe dans les globules rouges est constituée par des restes nucléaires. On peut chez le foetus suivre le passage du noyau à cette poussière chromati- que. D'autre part les granulations basophiles qu'on observe quelquefois dans les hématies ne sont pas des résidus nucléaires, mais des produits de dé- générescence du plasma de l'hématie. Les globules qui en contiennent sont donc des globules vieux et non pas récemment formés. Les structures réti- culées décrites par Ruzicka sont des artefacts. — C. Champy. b) Loeb (Li.). — Recherches sur la coagulation du sang. — Cliez les Inverté- brés de même que chez les Vertébrés il y a deux substances qui ont un rôle essentiel dans la coagulation du sang. Ce sont : 1° Une substance provenant des éléments figurés du sang (cellules sanguines). 2" Une « coaguline » qu'on peut extraire de la majorité des tissus. La première, une fois formée, est active même en l'absence de .sels de Ca; la seconde n'est active qu'en présence de sels de Ca. — Pour expliquer l'action favorisante des extrait de différents tissus sur la coagulation du sang, Morawitz suppose qu'il existe dans ces extraits une « thrombokinase » qui transformerait une « prothrombine » contenue dans les plaquettes du sang en fibrinferment. — En expérimentant dans le plasma du sang de Homard avec le sang de Limulus, L arrive à la conclusion que ce qui se passe chez les Inverté- brés est tout à fait comparable à ce qui se passe chez les Vertébrés. Mais il pense que rien n'autorise à attribuer aux extraits de tissus un rôle kinasi- que. Au contraire, ils agiraient directement sur le fibrinogène. Cela est d'au- tant plus probable depuis que A. Schmidt a observé que des liquides ne con- tenant pas de prothrombine et coagulant par addition d'une solution de thrombine, coagulaient plus vite lorsqu'on ajoutait en même temps de la thrombine et des extraits de tissus. — I. Giaja. a) Nolf. — Coagulation du sang. — Quatre facteurs. Les sels de chaux et 3 substances protéiques : la première est formée par les leucocytes : leu- cothrombine; les deux autres, par le foie, l'hépatothrombine et le fibrino- gène. En présence des sels de chaux, la leucothrombine et l'hépatothrombine s'unissent pour former la thrombine; la thrombine précipite le fibrinogène sous forme de fibrine en s'unissant à lui. Ce sont des précipitations mu- tuelles de colloïdes. Quand l'hépatothrombine est en excès (injection de pro- peptone), elle s'oppose à la coagulation, en raison de son action solvante vis- à-vis du fibrinogène. — J. Gautrelet. Meves (Fr.). — Etude des thrombocytes du .sang de Salamandre et de leur (testinée lors de la coagulation. — Après avoir établi les caractères des « cel- lules fusiformes » ou thrombocytes de la Salamandre préservés de toute al- tération. M. examine leurs cliane:emonts de forme dans le sang extravasé. XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. y07 Ses ob.servations confirment pour les altérations grossières des thrombocytes celles de Gon'BEW, Sthicker, Hayem et de leurs successeurs, et ajoutent' des détails fins non seulement intéressants au point de vue de l'histopliy.siologie des éléments du sang mais encore capables de fournir à la cytologie géné- rale des documents très importants. Il voit, soit à frais soit après fixation, les thrombocytes se hérisser de prolongements protoplasmiques d'abord arrondis et peu nombreux, puis digitiformes et même filiformes, rayonnant en grand nombre à partir d'un centre. On sait que les altérations des throm- bocytes (soit des Mammifères soit des Batraciens) ont été mises en rapport causal avec la coagulation de la fibrine (par Hayem et Bizzozero notamment). M. est donc amené à étudier la coagulation du sang et à rechercher la part que les tlirombocytes prennent à ce processus. Comme premier pliénomène de coagulation il constate la présence d'une membrane très délicatement ré- ticulée et très mince, la « membrane fibrineuse primaire » de Laker. Tan- dis que les globules rouges et les globules blancs sont logés dans des vacuoles creusées dans cette membrane, les thrombocytes lui adhèrent. La masse cytoplasmique gonflée qui résulte de ^'altération des thrombocytes émet de toutes parts des rayons extraordinairement fins qui s'étalent à la surface de la membrane fibrineuse primaire ; un certain nombre de ces rayons peu- vent en se continuant d'une masse thrombocytique à une autre voisine des- siner entre les deux un fuseau réunissant. [Un coup d'œil jeté sur les figures magnifiques qui accompagnent le travail, montrant les deux amas throm- bocytiques, les irradiations astériformes qui en partent, le fuseau réunis.sant, et le réticulum fin représentant la membrane primaire qui forme le fond de l'image (fig. 39), fait involontairement pensera certaines télophases de la mitose, quoique M. se refuse à ce rapprochement]. M. rappelle les résultats obtenus par Fischer dans son étude sur la fixation du protoplasma, et les irradiations de précipitation observées par cet auteur. Pour lui le rayonne- ment qu'il constate autour des thrombocytes lors de la coagulation du sang est de la nature d'une « auto-irradiation » (Selbstsrahlung) au sens de Fischer, c'est-à-dire qu'elle se produit autour de la zone de diffusion du réactif précipitant : lethrombocyte agit dans le sang extravasé à la façon d'un cristal de sublimé placé dans une solivtion albumineuse. D'abord se produit la membrane fibrineuse primaire; puis le cytoplasme du thrombocyte dif- fuse une substance (fibrin-ferment?) qui forme la fine irradiation fibrineuse en s'unissant avec une autre substance déposée à la surface de la membrane primaire. Puis des filaments fibrineux plus épais et peu nombreux se forment (ce sont ceux que Have.m a bien décrits) ; ils sont situés à la surface de l'irradiation fine, rayonnent autour du thrombocyte et s'anastomosent en arcades. M. examine la question de la formation des « rosettes » de globules rouges observées par Ranvier lors de la coagulation du sang de grenouille ; il l'attribue à une contraction graduelle des rayons de la fine irradiation. — Quant à la production des thrombus intravasculaires, M. ne peut dire si elle est liée aux mêmes altérations que celles qui se produisent dans la thrombose extravasculaire ; il croit cependant que les thrombocytes émettent alors, comme dans le cas de coagulation in vitro, une substance qui jointe au plasma sanguin donne lieu à la fibrine. — A. Prenant. //) Nolf. — Coagulaiion du sang des Poissons. — Recueilli pur, il coagule lentement et difficilement. Les extraits d'organe en provoquent la coagula- tion. Cette action est triple : leur thrombinc précipite le fibrinogène du plasma; leur leucothrombine s'unit à l'hépatothrombine du plasma pour 208 L'ANNEE BIOLOGIQUE. faire de lathrombine. Certaines substances à l'état colloïdal s'accolent à la fibrine et la précipitent. — J. Gautrelet. Gautrelet (Jean). — La rèaclion du sang, fonction th- nuirition. — La réaction du sang suit les vicissitudes des échanges nutritifs ; quand ceux-ci sont ralentis, l'alcalinité apparente du sang diminue, qu'il s'agisse de la série animale ou des diverses conditions de l'individu. — J. Gautrelet. Pariset. — Étude de VhypergUjcémie dans ses rapports avec le pouvoir amyloli/tique du sang. — L'hyperglycémie est attribuée à l'une des deux causes suivantes : excès de production ou défaut de consommation du sucre du sang; P. s'attachant au premier mécanisme recherche si le processus fer- mentatif qui constitue la glycogénie hépatique ne peut pas être influencé par les variations du pouvoir amylolyticpie du sang. Il expose tout d'abord suc- cinctement les travaux établissant que le foie, le sang, le suc pancréatique contiennent des ferments capables de transformer le glycogène en glycose, et que les ferments du suc pancréatique n'ont cette action que dans certaines conditions de milieu, présence de NaCl, sel constituant du sérum sanguin. Un grand nombre d'expériences personnelles amènent P. à conclure : l'in- jection de suc pancréatique de sécrétion ou de diastases végétales dans la veine porte produit de l'hyperglycémie dans le sang des veines sus-hépatiques ; l'injection de suc pancréatique de sécrétion dans la veine porte, et dans la veine saphène du chien produit de l'hyperglycémie dans le sang de l'artère et de la veine fémorales, et de la glycosurie. — Le dosage du pouvoir amylo- lytique montre qu'il est le même dans l'artère fémorale, les veines porte, fé- morale et sus-hépatiques. — L'injection de suc pancréatique de sécrétion dans les veines du chien augmente le pouvoir amylolytique du sang et pro- duit hyperglycémie et glycosurie, on peut attribuer l'hyperglycémie et la glycosurie ainsi obtenues à l'augmentation du pouvoir amylolytique du sang, les sels du sérum favorisant l'action de la maltase et de l'amylase du suc pancréatique. — J. Gautrelet. a) Garnier et Thaon. — Action de lliypophyse sur la circulation. — Les auteurs extraient du lobe postérieur de l'hypophyse de bœuf, au moyen de l'eau salée, une substance qui a pour effet de faire varier la pression san- guine (élévation puis abaissement), et surtout de ralentir les battements cardiaques et d'en augmenter la force. L'intégrité des pneumo-gastriques est nécessaire pour que ces effets se produisent. — J. Gautrelet. Engel. — Sur les globules rouges anucléès chez les Vertébrés inférieurs. — L'auteur a trouvé ces globules chez des embryons de poulet et de grenouille. Ils seraient produits soit par division de la cellule en une portion nucléée et une portion anucléée soit par karyolyse; c'est sans doute par ce dernier processus que se forment les Némates anucléès des embryons de souris. Les globules anucléès .sont toujours en petit nombre et appelés à dégénérer. — C. CnAMPv. a) Carnet et Deflandre. — Sur l'activité hématopo'iétique du sérum au cours de la régénération du sang. — (Analysé avec le suivant.) b) Sur l'activité hématopoïé tique des différents organes au cours de la régénération du sang. — La rénovation du sang après saignée paraît provo- quée et dirigée par une substance active capable de provoquer l'hémo- XIV. — PHYSIOLOGIE GENERA M;. L>09 poièse, détruite à 55'^ : rhéinopoiétino. A l'état normal, héniopoiétine et liéino- lytine se contrebalancent. La moelle osseuse contient une notable proportion d"hémopoiétine: à part le cerveau et le foie non étudiés, les autres tissus sont inactifs. — J. Gatthelet. a) Guillemard et Moog. — Nowu^lles observations faites au Mont Blanc sur r/iyjjçrj/lii/iKlif (les altitudes. — Hyperglobulie constante dès le second jour, dans le sang périphérique et centrai : mais la quantité d'hémoglobine con- tenue dans 100 cmc de sang diminue : il y a donc augmentation du volunu' du sang. — J. Gautrelet. Humblet. — Allorythmie cardiaque par section du faisceau de His. — Sur un cœur de chien extrait du corps et nourri par circulation artificielle de sang fourni par la carotide d'un second chien peptonisé, on pratique l'a- triotomie droite et on passe un fil à ligature dans la cloison inter-auriculaire de façon à entourer le faisceau de His. On prend un graphique et on con- state La communauté de rythme des pulsations auriculaires et ventriculaires; on serre le fil pour écraser le faisceau, aussitôt allorythmie. — J. Gautrelet. Bolognesi. — La ligature de la, veine porte chez les animaux avec circula- tion de Jacobson. — La ligature brusque de la veine porte ne produit pas par elle-même la mort chez les animaux avec circulation porto-cave (canards, dindons). Les altérations dans les différents viscères consistent surtout en faits d'hyperémie passive dans les territoires d'origine de la veine porte (intestin, rate, pancréas), dans le rein et dans le foie. Les fonctions hépati- ques biliaire et glycogénétique ne présentent pas d'altération importante. Pas de lésion grave et permanente de la glande hépatique, du rein, du pan- créas, de la rate. On ne saurait en déduire que le sang porte n'est pas toxi- que. — ,J. Gautrelet. "Wertheimer. — Travail des glandes et lymphogénèse. — On peut pré- parer une sécrétine qui, injectée dans une veine, provoque une accélération considérable des sécrétions 'pancréatique et biliaire, sans augmentation de la lymphe. Un travail excessif des glandes digestives n'a donc pas d'efTet manifeste sur la quantité de lymphe formée. Si cependant souvent l'injection d'une solution de sécrétine accélère le courant lymphatique, c'est parce qu'elle contient une proportion plus ou moins forte de substances lymphagogues dont le mode d'action exacte reste à déter- miner. — J. Gautrelet. Errico (d') et Ranalli. — Sur la lymphogénèse. Formation de la lymphe dans la glande sous-maxillaire empoisonnée par le fluorure sodique. — L'ac- tion du fluorure ressemble à celle de l'atropine. La lymphe qui s'écoule du conduit cervical du côté correspondant à la glande augmente durant les stimulations de la corde soit quand la glande est normale, soit quand elle a été détruite par le fluorure. — J. Gautrelet. Dubois (Ch.). — Sur le ralentissement central du cours de la lymplie à la suite d'injections salines hypertoniques. — Après l'injection de substances cristal loïdos dans le sang, l'appel du liquide interstitiel vers les vaisseaux i.'annkf, Rioi.oc.inuR, XI. 190G. li 210 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. devrait avoir pour conséquence un ralentissement momentané du sang dans la lymphe. Telle est la conséquence de la théorie physique de l'action des lymphagogues dé la 2" classe. D. le vérifie, en opérant sur des animaux à moelle cervicale sectionnée. — J. Gautrelet. Bainbridge. — Ecoulement de lymphe après la mort. — La formation de lymphe post mortem, après injection de sucre, résulte d'une augmentation de pression, est une filtration ; le flot de lymphe après injection de peptone post mortem a sa cause dans une augmentation de perméabilité des capil- laires ou une exagération du métabolisme hépatique. — J. Gautrelet. Steinbrinck (C). — Recherches sur la cohésion des liquides en mouvement dans ses relations avec le problème de rascension de la sève dans les arbres. — On sait que simultanément et indépendamment Dixun et Joly en An- gleterre (fin 1894), et AsKENASY en Allemagne (commencement de 1895),' ont fait intervenir dans le problème de l'ascension de la sève un nouveau facteur, la cohésion des colonnes liquides, c'est-à-dire la résistance de la séparation des particules liquides dans la direction des forces qui agissent sur elles. St. revient sur ce sujet qu'il a déjà abordé {Ann. BioL, IX, p. 203j et décrit avec soin les appareils et les expériences c^u'il a réalisées pour démontrer le rôle de la cohésion; les appareils sont fondés sur l'emploi de siphons à mercure de forme différente. Il compare les conditions de ces siphons aux conditions réalisées par les voies conductrices des plantes. — F. Péciioutre. Ursprung (A.). — La participation des cellules vivantes à rascension de sève. — Deux méthodes permettent de décider si les cellules vivantes par- ticipent ou non à l'ascension de la sève. La première consiste dans l'étude du pouvoir de conduction des forces purement physiques et la seconde, dans l'élimination des forces provenant des cellules vivantes. La première partie du travail de U. est consacrée à la critique des hypothèses relatives à ce sujet et à des expériences personnelles ; la seconde, à la recherche des cellules vivantes qui participent à l'ascension. D'après l'auteur, toutes les re- cherches entreprises sur ce sujet confirment que les cellules vivantes pren- nent une part efficace à la marche de la sève. Dans les tiges, les branches et les rameaux expérimentés par l'auteur, les cellules vivantes ont toujours contribué à exalter le pouvoir d'ascension. Dans les parties âgées des rameaux de hêtre, les cellules vivantes de l'écorce sont sans influence et leur action est sans importance dans les parties jeunes. C'est l'action des cellules vi- vantes du bois qui est nécessaire. Sur une longueur d'un décimètre, une faible quantité de vaisseaux est suffisante pour provoquer l'ascension de l'eau, si, dans la partie considérée, les cellules du bois sont vivantes, tandis que l'intégrité des vaisseaux est insuffisante à provoquer l'ascension si les cellules ont été tuées. — F. Péchoutre. £. Sécrétion interne et externe, excrétion. Malloizel (L.). — Études de la sécrétion saiivaire réflexe. Expérien- ces chez- le chien par la méthode des fistules permanentes. — Cette étude a été suggérée à l'auteur par les travaux de Pawlow sur la sécrétion des glandes digestives. M. étudie la sécrétion sous-maxillaire et la sécrétion paroti- dienne à l'aide de fistules permanentes et trouve que ces sécrétions, provo- XIV. — l'IlVSlULUCIE (iÉNÉKALK. 211 quées par diltërentes excitations gustatives, varient avec ces dernières. La quantité dépend surtout de la saveur spéciale de la substance ingérée et d'autres facteurs tels que : la dose, l'état de siccité ou de dissolution, la solu- bilité de la substance dans la salive. Ses variations au point de vue quali- tatif sont surtout nettes avec la salive sous-maxillaire : les salives visqueuses correspondent surtout aux aliments et aux substances de goût agréable des salives aqueuses aux sels et aux amers. La quantité de salive parotidienno est .généralement inférieure à la quantité de salive sous-maxillaire Les sul- tocyaiiures paraissent faire défaut dans les salives pures du cbien. Un fait général domine cette étude : la sécrétion des glandes salivaires est spécifi- que suivant l'excitant. — En ce qui concerne l'activité amylolytique, M con- state que les salives pures sont toujours très peu actives. Il existe néanmoins quelques variations de cette activité; ces variations sont surtout sensibles ave^ la sous-maxillaire. Les salives riches en mucine sont les plus actives — Des expériences faites sur les salivations psychiques (salivations par per- ception gustative, par représentation d'images visuelles, par perception ol- tactive, par images auditives), il résulte qu'elles varient au point de vue quantitatif aussi bien qu'au point de vue qualitatif avec les différentes exci- tations. La sécrétion psychique semble être un résultat de l'habitude et de 1 éducation. Par suite, l'acte cérébral prend un rôle très important en amor- çant la sécrétion par gustation (le chien trompé ne donne plus la sécrétion qu il donnait au début). Ensuite M. étudie le rôle des différents nerfs dans la sécrétion salivaire et l'action de la pilocarpine, de l'atropine et de l'adréna- ine. La pilocarpine agit, à la fois, directement sur les éléments glaiidu- aires et sur la corde du tympan. La résection du sympathique combinée à 1 action de l'atropme, supprime tout réflexe sécrétoire avec les excitants gustatits. L atropine agit à la fois sur les nerfs et sur les éléments glandu- laires. Enfin. 1 adrénaline agis.sant comme vaso-constricteur local, peut dimi- nuer ou arrêter la sécrétion sous-maxillaire provoquée par divers procédés — I. G[.AJ.\. ^ Livon (Ch.j et Briot (A.). - Sur le suc salivaire des Céphalopodes - Les auteurs ont entrepris de nouvelles recherches sur le suc salivaire des Céphalopodes et notammejit sur son action venimeuse sur divers crustacés. On sait que les Céphalopodes sont pourvus de glandes salivaires volumineuses Les Octopodes en possèdent deux paires : la première paire logée dans la tête s;ouvre à l'entrée de l'œsophage ; la deuxième paire, plus vohimineuse, est située plus en arrière à la partie antérieure de la cavité abdominale Les Décapodes n'en possèdent qu'une seule paire. Les auteurs se servaient dans leurs expériences principalement du suc obtenu par le broyage des glandes salivaires postérieures du Poulpe musqué (Eledonemoschata). Ils ont constaté que 0",5 du suc salivaire introduit dans l'intérieur du corps du crabe de la langouste et de l'écrevisse provoque au bout d'une ou deux minutes des tré- mulations des appendices, surtout des dernières paires de pattes thoraciques • les reactions neuro-musculaires deviennent de plus en plus faibles les pmces ne serrent plus les objets qu'on leur présente et les animaux meurent au bout d'un temps variable sans avoir repris leur vigueur musculaire Cette action paralysante du suc salivaire des Céphalopodes disparait sous l'in- nuence de la chaleur. Maintenu à l'ébullition pendant cinq minutes le suc salivaire perd toute son activité venimeuse. Les auteurs concluent'que le suc sa ivaire des Céphalopodes est un venin stupéfiant du système nerveux ' central du crabe. — M. Mi:\!)i:LssoriN, IM'? L'ANNEE BIOLOGIQUE. Edkins. — Mécanisme chimique de la sècrétio)i g((^trique. — L'extrait de lauqueuse pyloriqiie dans l'eau bouillante ou acidifiée par HCl,- contient une substance active qui, injectée dans les vaisseaux d'un animal, provoque la sécrétion de suc gastrique. — Rien avec l'extrait de la muqueuse du fond. — L'atropine ne diminue pas la sécrétion à l'excitatif. La substance n'est pas un ferment. — J. Gautrelet. a) Géraudel. — Ictère el aéerélion hiiidire. — Dans le foie d'obstruction biliaire, la dilatation des voies biliaires tient uniquement à l'accumulation (le leur sécrétion propre, éléments de la bile; tout obstacle à l'excrétion ai'- rête la sécrétion. La zone sus-hépatique seule atrophiée sécrète les pig- ments, seule elle fonctionne comme glande externe; la glande porte est de fonction interne. — J. Gautrelet. Stohr (Ph.). — Nature des. élémeiils du thymus. — Il résulte de cette im- portante étude que le thjnnus aussi bien dans sa zone corticale que dans sa zone médullaire possède une double origine : une faible portion provient du tissu conjonctif : la majeure partie est de nature épithéliale. Il n'y a aucune comparaison possible enti-e le thymus dans son ensemble ou ses détails avec un ganglion lymphatique. Ce sont. des organes tout à fait différents. Les corpuscules de Hassal sont des différenciations de groupes cellulaires de l'ébauche épithéliale primitive du thymus. Ces formations ne dérivent pas comme on l'a prétendu de la paroi de capillaires sanguins. Chez de jeunes fœtus, il se produit dans le thymus un certain nombre de phénomènes de dégénérescence cellulaire; en outre les corpuscules de Hassal sont des formes d'involution cellulaire. C'est ce qui motive la pénétration dans le thymus d'un certain nombre de leucocytes qui proviennent toujours du con- jonctif situé autour de l'organe. Le thymus n'est pas un oi'gane ])rodu('teur de leucocytes. — A. Weber. Ciaccio (C). — Recherches histologiques et cytologiques sur le thymtis des Oiseaux. — Les cellules épithéliales du centre des nodules thymiques offrent deux sortes de sécrétion, l'une collo'ide, l'autre vacuolaire. Dans cette der- nière des vacuoles d'abord petites confluent ensuite en une vacuole unique et plus grande, dont la paroi se garnitd'une bordure en brosse; celle-ci n'est donc pas un organe constant de la cellule, mais peut être l'effet d'une sécré- tion vacuolaire. [J'ai indiqué le même fait pour les vésicules des cellules vi- suelles des Sangsues]. — A. Prenant. Pari. — Sur la cause de la mort des grenouilles plHvées de thymus. — La symptomatologie grave et la mort survenant chez beaucoup de gre- nouilles privées de thymus ne sont pas la conséquence directe de l'ablation du thymus, mais le résultat d'une maladie infectieuse qui s'établit plus facilement que normalement, la résistance aux infections étant moindre. — J. Gautrelet. Lane-Claypon (E. J.) et Starling (E. H.j. — liecherches expérimentales sur les fonctions qui déterminent la croissance et l'activité des glandes mam- maires. — Les auteurs ne croient pas l'action nerveuse invoquée par Barch. On peut couper les nerfs de la glande mammaire sans supprimer l'influence .de la grossesse sur la glande. Ils croient que quelque substance produite par l'œuf fécondé arrive à la glande pour inhiber les cellules; la lactation résulterait de la suppression de cette inhibition, par raccouchement. Mais il XIV. ^ I'I1VSI()L()(;1E GKNKl.'Ai>E. 21A reste beiiucoup de points à élucider avant de pouvoir conclure formellement. — H. DE \ ARIGNV. Rogers (J.\ — IJanalomie des glandes parathyroïdes. — Recherches faites chez l'homme et chez les animaux. Chez les Mammifères (chien, cheval, lapin) le nombre et la situation des parathyroïdes sont très va- l'iables. Chez i'iiomme les glandes paratliyroïdes ne se rencontrent que rarement dans Fintérieur du lobe latéral du thyroïde, tandis que chez le cheval un des lobes thyroïdiens au moins contient une parathyroïde dans sa profondeur. 11 existe de plus des parathyroïdes accessoires ou aberrantes en dehors de la région thyroïdienne. — M. Mendelssohn. Paris iP.). — Sur la glande tiropygienne des Oiseaux. — Elle présente des différences de formes qui peuvent être ramenées à trois types, des variations individuelles, sexuelles et saisonnières. Des expériences d'ablation chez plusieurs espèces d'Oiseaux semblent prouver que son produit de sécrétion n'a aucune action sur la perméabilité des plumes. Les Oiseaux opérés vont "aussi fréquemment à Teau que ceux qui possèdent leur glande, leur plu- mage ne présente aucune différence. La glande uropygienne n'a sans doute qu'une fonction peu importante ou peut-être nulle^ ce qui explique sa dis- parition dans certains types aucunement inférieurs aux autres. — E. Heciit. Guignard (L.). — Le haricot à acide cyanliydrique {Phaseolus lunatus L.). Élude historique , bolatiique el chimique. Nouveau procédé pour déceler l'acide cyanhydrique. — 11 existe dans la plupart des régions chaudes une espèce de Haricot, le Phaseolus lunalus, dont les propriétés vénéneuses sont dues à l'acide cyanhydrique. La culture atténue ou même fait disparaître la toxicité des graines et il existe un assez grand nombre devariétés de cetteespèce qui sont employées dans l'alimentation. Malgré ces modifications, on a vu sou- vent la plante occasionner des empoisonnements chez l'homme et les ani- maux, les caractères extérieurs ne permettant pas toujours de distinguer avec certitude les graines dangereuses de celles qui sont inoffensives. Chargé de faire un rapport sur cette question au Conseil d'hygiène, l'auteur fait con- naître d'abord les caractères botaniques et la répartition géographique du Ph. lunatus et les accidents mortels qu'il a occasionnés depuis une vingtaine d'années, ainsi que les recherches chimiques auxquelles il a donné lieu. De ses observations et de ses expériences l'auteur a établi que toutes les variétés sauvages ou cultivées du Ph. lunatus renferment un principe générateur d'acide cyanhydrique, accompagné d'un ferment qui le décompose toutes les fois que la graine concassée ou pulvérisée e.st mise au contact de l'eau, à une température n'atteignant pas un degré assez élevé pour détruire le fer- ment. La proportion d'acide cyanhydrique qui peut se former varie dans des limites excessivement larges. La cuisson ne peut, en aucun cas, enlever aux Haricots de Java tout leur composé cyanogénétique. L'eau de cuisson est dangereuse, plus dangereuse même que les graines cuites quand l'ébulli- tion a duré •! h. 1/2 à 2 h., car certains ferments du tube digestif ou du sang déterminent la production d'acide cyanhydrique aux dépens du glu- coside dissous par l'eau. Le procédé nouveau pour déceler la présence de l'acide cyanhydrique est fondé sur la propriété que possède cet acide, même en quantité excessivement faible, de donner avec les alcalis et l'acide pi- crique une coloration rouge intense, due à la formation de l'acide isopurpu- rique. — F. Péchoutre. 214 L'ANNEE KlUUXilUUE. Stockard (Ch. R.). — Changements cf/tologiqves (crcoiii/KKjuanl la serré- fion diniK les (jlatules neclnrifères de Vicia Faba . — Vicia Faba possède des glandes sécrétrices sur ses stipules. Les cellules des jeunes glandes ne dif- fèrent que légèrement des cellules du tissu général ; leurs noyaux sont gra- nulaires, souvent vacuolisés, avec un ou plusieurs plasmosomes entourés de vacuoles. La forme de ces noyaux est d'abord sphérique, mais devient peu à peu irrégulière. — La position du noyau des cellules sécrétrices varie beau- coup, mais est le plus souvent centrale. — Le cytoplasme montre de no- tables cbangements à mesure que progresse la sécrétion ; il devient d'abord vacuolaire, puis légèrement granulaire et change sa réaction colorante, de- venant cyanophile. dVrytlirophile qu'il était. Enfin il devient très granulaire et se colore, tandis que disparaît le noyau. S. admet que ces derniers clian- gements sont influencés par le noyau, probablement par son contenu de chromatine ; le noyau semble être le centre d'activités métaboliques parti- cipant à la formation de la substance sécrétée, mais jouant un rôle passif dans le processus lui-même de sécrétion [I]. — M. Boubier. Bertrand (E.). — Le mielJal. — On appelle miellée ou miellat la sub- stance .sucrée qui apparaît en 'certaines circonstances, en général dans les journées chaudes et sèches alternant avec des nuits fraîches, sur diverses parties des végétaux autres que les fleurs et qui dégoutte sur le sol sous forme de pluie. Lesmiellats proviennent des nectaires extra-floraux, lesquels se rencontrent, selon les plantes, sur le limbe ou le pétiole des feuilles, à leur aisselle, sur les pédoncules, les stipules, les bractées et même les liges des rameaux. Il existe deux sortes de niiellats : les uns sont des exsudations naturelles, les autres sont produits par l'intervention de pucerons et de co- chenilles qui introduisent leur trompe dans les tissus nectarifères pour en absorber le contenu et en rendre la plus grande partie; toutefois les auteurs ne sont pas d'accord sur le mode de sécrétion du miellat par les pucerons et discutent pour savoir s'il est ou non de nature excrémentielle. Pour B. la production du miellat de pucerons a pour cause première un commencement d'exsudation de la miellée naturelle provoquée par les circonstances exté- rieures. Quant à la production de ces miellats, B. l'explique simplement comme suit : étant donné que les accumulations de substances sucrées, tant dans les fleurs que dans d'autres parties des végétaux, sont des réserves nutritives, on peut admettre que. dans ce cas comme dans beaucoup d'autres, la nature se montre prodigue dans ses moyens de pourvoir au dévelop- pement ou à la reproduction des êtres. — M. Bûubiek. Guérin (P.). — Sur /e.s canaux sécréteurs du bois des Diplérocarpées. — Si les canaux sécréteurs se montrent tardivement chez certaines espèces, il est faux qu'ils n'apparaissent que dans le vieux bois ou les tiges âgées. Chez certains Dipterocarpus, ils se forment de bonne heure, dans le cambium, c'est-à-dire presque en même temps que les formations secondaires. — M. GviU). Bonis (V. de). — Recherches expérimentales sur les functiulis rénales. — La diurèse qui fait suite à une injection intraveineuse hypertonique dépend du glomérule et se produit dans le rein même lorsque l'épithélium des ca- nalicules est lésé. Cette diurèse est en rapport avec l'état des vaisseaux ré- naux; elle est vraisemblablement à un haut degré sous la dépendance de la rapidité de la circulation et de la pression sanguine dans le glomérule. L'aug- mentation de la sécrétion d'nn rein lési' indique une paralysie vasomotrice XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALK. -Jlf) dans l'oryane. Dans les reins normaux, après la période de diurèse à urine faiblement concentrée, vient une période de travail osmotique intense au niveau de l'épithélium rénal; par suite de ce phénomène, de nombreuses molécules de NaCl, en excédent dans le sang des vaisseaux des tubes con- tournés, passent dans le contenu ducanalicule; il y a, en même temps, con- centration de la dissolution saline de l'urine et diminution de sa masse li- quide. Ce phénomène ne se produit pas dans le rein malade où l'épitliélium canaliculaire n'a plus son intégrité. Le glomérule doit être considéré cemme un organe de régulation pour la pression osmotique du sang; il laisse passer un liquide hypotonique par rapport au sang quand les sels sont peu abondants dans ce dernier; il filtre une solution presque isotonique quand les sels sont en plus grande quantité dans le sang et qu'il est nécessaire pour l'organisme que cette quantité diminue en ramenant le sang à sa tension osmotique nor- male. La membrane qui tapisse le glomérule est une membrane filtrante dont la perméabilité n'est pas invariable mais qui change suivant les besoins de l'organisme, ce qui est une propriété commune à toutes les membranes organisées. — A. Weber. Retterer (E.). — Étude expérimentale du rein. — La cellule épithéliale des tubes glandulaires du rein évolue comme une cellule tégumentaire : elle s'accroît, se multiplie, produit des générations cellulaires qui se chargent des matériaux à éliminer. Arrivée au terme de son évolution, la cellule se désa- grège et débarrasse en même temps l'organisme des déchets qui s'y sont produits. A mesure que le sang amène au rein les matériaux étrangers ou les déchets, la cellule rénale s'en imprègne et pendant qu'elle vieillit et tombe en deliquium elle les entraîne au dehors. — A. Weber. Brodie et Cullis. — La sécrétion de l'urine. — Les auteurs obtiennent des faits contraires à la théorie de Ludwig. Le glomérule sécrète plus d'eau et de sel quand à son activité s'oppose une légère pression de l'uretère; les tubuli sécrètent davantage dans les mêmes conditions; dans le cas particu- lier de la phlorizine, la sécrétion de dextrose est accrue dans le rein dont l'uretère offre une certaine résistance. Une légère pression dans l'uretère doit être considérée comme excitante des tubuli et des glomérules. Un diurétique salin provoque une diurèse abondante en excitant l'activité sécrétoire. — J. Gautrelet. Cullis. — La sécrétion du rein de la Grenouille. — Les glomérules aussi bien que les tubuli concourent à l'élimination de l'urée. — La phlorizine excite directement les cellules des tubuli qui sécrètent le dextrose. La ca- féine produit la diurèse en excitant également les tubuli. Les phosphate et sulfate de soude excitent le glomérule et selon toute probabilité sont excrétés aussi par les tubuli. — J. Gautrelet. Meillère et Camus. — Inosurie expérimentale consécutive à une lésion du plonrherdu quatrième ventricule. — La piqûre du plancher du quatrième ven- tricule a pour premier effet d'exagérer nettement l'inosurie physiologique du sujet suralimenté; l'inosurie disparaît pour faire place à une glycosurie tran- sitoire à laquelle succède un léger degré d'inosurie. — J. Gautrelet. a) Lamy et Mayer. — Étude sur la diurèse. — A la suite d'une variation de composition de .sang provoquée par injection intraveineuse de sucre de NaCl ou d'urée, on observe une augmentation de débit urinaire. Si l'on com- 216 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. pare le débit de riiriue au débit du sang à travers le rein, ou mieux de l'eau du sang à travers le rein, on constate : 1" A la suite d"injection de doses massives de NaCl ou de sucre, il y a un certain parallélisme entre les deux débits, alors donc la polyurie aqueuse est passive. Mais une même accéléra- tion du sang n'amène pas toujours la même accélération du débit urinaire. Différentes substances accélérant également le cours du sang n'accélèrent pas également le cours de l'urine. 2" 11 existe un grand nombre de cas (doses moyennes) où le débit du sang dans le rein ralentissant, le débit de l'urine augmente. Les cellules rénales jouent alors dans la sécrétion de l'eau un rôle actif. — J. Gautrelet. b) Lamy et Mayer. — Une nouvelle hypothèse sur ranatomo-physiologie ■du rein. — 1° Le mécanisme du passage de l'eau à travers le rein n'est point un simple processus d'osmose ou de filtration. 2" Le mécanisme de passage des cristalloïdes pas davantage. 3" Le travail des cellules rénales consiste à séparer plus ou moins d'eau, à augmenter la concentration totale des cristal- lo'ides ; à augmenter ou diminuer la concentration d'un cristalloide isolé. — Il y a de grandes probabilités pour que de l'eau passe des capillaires rénaux dans les espaces intertubulaires et dans l'épithélium, et pour que les cris- talloïdes suivent le même cbemin. On peut considérer l'ensemble des capil- laires, espaces intertubulaires et épithélium comme une glande typique; le courant des substances éliminées y va du sang vers l'extérieur. Le rein est l'organe dont le pouls capillaire est le plus ample (le glomérule en rend compte). Le glomérule est un organe pulsatile et ses battements favorisent le clieminement de l'urine dans les tubes. La sécrétion urinaire se ferait donc en deux temps : d'abord transsudation de liquide du sang vers les espa- ces intertubulaires à travers les capillaires rénaux: puis le liquide transsudé élaboré par les cellules, deviendrait l'urine et serait rejeté dans les tubes urinifères grâce aux mouvements de piston du glomérule. — J. Gautrelet. c) Lamy et Mayer. — Sur les modifications de la sécrétion urinaire. Ac- tion des sels de calcium. — Sous l'action de fortes doses d'azotate de calcium, le débit urinaire diminue un peu (diminution du cours du sang) ; sous l'action des faibles doses, le débit et la concentration de l'urine augmentent un peu; il y a suractivité des cellules rénales. — J. Gautrelet. Lamy, Mayer etRathery. — Modifications liistologiquesdu rein au cours de C élimination de Veau et des cristalloïdes. — Quand on provoque par in- jection ou ingestion des éliminations abondantes d'eau ou de cristalloïdes et qu'on étudie avant et après l'aspect des reins, on constate que : 1» en ce qui concerne les glomérules, dans aucun cas il n'est possible de mettre en évidence une différence quelconque entre les glomérules du rein normal et (;eux en état d'hypersécrétion ; 2'^ en ce qui concerne les tubes contournés, au cours des polyuries provoquées par ingestion d'eau ou injection de cris- talloïdes, on constate : l'élargissement de la lumière des canaux, l'aplatisse- ment des cellules, la conservation de la bordure en brosse, et l'élargissement des espaces intertubulaires. Après injection de sucre ou de sulfate de soude, on voit apparaître dans le corps cellulaire des éléments vacuolaires dont le développement est en rapport avec l'élimination, et qui sont analogues à ceux qu'on observe dans certaines glandes en activité. — J. Gautrelet. Astolfoni et 'Valeri. — Contribution à l'étude de la gli/cosurie provoquée par la phloridzine. — Elle est favorisée par l'alimentation avec l'amidon XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 217 (plutôt qu'avec le régime salin). Le diabète augmente avec les doses de phlo- ridzine (10 cg est une dose d'étude). Les différents sucres l'augmentent. Après que les injections de phlorizine ont cessé, la glycosurie disparait assez vite (quelques jours). Il y a toujours, concomitante, une diminution de l'acide oxalique éliminé. — ,1. Gautrelet. Schaefer (E. A.) et Herring (P. T.). — L'aclion des extraits pituitaires sur 'le rein. — Conclusion : la partie infundibulaire de la pituitaire produit une sécrétion interne qui passe dans le sang et qui, à la fin, indirectement par son action générale sur le système vasculaire, et directement par son action spéciale sur les vaisseaux de l'épithélium du rein, contribue à la dé- termination et à la régulation de la sécrétion urinaire. La sécrétion pituitaire collabore donc aux fonctions rénales. — H. de Varigny. Kunze (G.). — L' élimination d' acides jxir les racines et les Ity plies des champignons et sa signification. — Les recherches de K. concordent avec celles de Czapek, et montrent que dans les produits sécrétés par les ra- cines des plantes supérieures, il n'y a pas d'acides minéraux libres. La réac- tion acide des racines est attribuable à la préexistence dans la racine d'aci- des organiques libres, probablement acides citrique et oxalique qui ont été souvent décelés. Ces produits acides attaquent les particules minérales du sol et ont ainsi une signification physiologique au point de vue de la nutrition. Dans de nombreuses plantes, la quantité d'acide décelable est très faible et est sans action sur le tournesol ; c'est qu'alors d'autres caractères biologiques rendent moins nécessaire la sécrétion acide. Les champignons exercent sur les particules minérales du sol un pouvoir dissolvant plus élevé que les plantes supérieures ; aussi dans l'association représentée parles mycorhizes, la plante supérieure doit-elle tirer un avantage du haut pouvoir dissolvant du champignon. — F. Péchoijtre. X. Production d'énergie. Bernstein (J.). — Contribution à la question de l(( théorie de la préexis- tence ou de la théorie de l'altération du courant musculaire. — La divergence d'opinion qui existe chez divers physiologistes au sujet de la théorie de la préexistence ou de la théorie opposée de l'altération du courant musculaire est à nouveau discutée par l'auteur. On croit pouvoir trouver la solution de ce problème si complexe dans la détermination exacte du temps nécessaire au développement du courant musculaire. Or là encore les chiffres obtenus par divers auteurs présentent des écarts considérables. B. avait tr'ouvé ce temps voisin de la durée de la section et inférieur à trois dix-millièmes de seconde tandis que d'après Garten ce temps serait de quinze dix-milliè- mes. Ces chiffres sont obtenus à la température ordinaire. Lorsque le mus- cle est refroidi à 0" ou au-dessous, ce temps serait de trente-cinq millièmes de seconde. La ([uestiou de la préexistence du courant musculaire est donc loin d'être résolue et nécessite de nouvelles recherches. — M. Mendels- SOHN. a) Chauveau (A.). — Rapports simples des actions statiques du muscle avec rénergie qui les produit. — De l'ensemble des recherches antérieures de Ch. il résulte que la dépense énergétique consacrée aux travaux physiolo- giques de l'organisme animal, se traduit, dans le tissu musculaire, par la création d'une force : la force élastique de l'état de contraction. Les pro- 218 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. positions déduites de ces recherches se ramènent à trois : 1") l'énergie créatrice de la force avec laquelle le muscle équilibre un poids donné est toujours proportionnelle à ce poids ; 2») elle est aussi nécessairement proportionnelle au temps pendant lequel la force élastique du muscle crée et agit sur le poids que cette force équilibre ; 3") en donnant le nom de « travail statique » au produit de la force musculaire soutenant un poids par le temps consacré à cette sustentation, on peut dire que l'énergie con- sacrée à l'exécution du « travail statique » des muscles est toujours pro- portionnelle à ce travail, pourvu qu'il s'effectue sans fatigue. C. discute diverses objections qui ont été posées à ces conclusions, en particulier par SOLVAY et LÉBERT, et tendant à admettre que, sauf dans des cas très parti- culiers, il n'y a aucune relation simple entre l'énergie mise en jeu dans ces actions statiques et ces actions. G. posé que dans les sujets des expé- riences d'énergétique biologique « il ne peut pas se présenter de cas où l'é- nergie consacrée à la création d'une action quelconque, statique, dyna- mique ou de tout autre caractère, ne soit exactement proportionnelle à la force créée pour effectuer cette action. Jamais il ne se présente inie condi- tion où la dépense d'énergie puisse obéir à une autre loi, par exemple se montrer proportionnelle au produit de l'effort par sa racine carrée, ce qui, du reste, serait encore une relation simple entre l'énergie créatrice et la force créée ». C. base cette proposition sur l'étude de l'énergie mise en jeu par le métabolisme chimique de l'individu. La valeur de l'énergie libérée pour les besoins des travaux pliysiologiques intérieurs dans le proces.sus de transformation du potentiel alimentaire, dépend de deux facteurs : 1") la différence de valeur qui existe entre la chaleur de combustion du potentiel originel et celle de ses résidus. C'est une constante, pouvant être négligée dans une étude de variation; 2°) la quantité de ce potentiel originel, auquel l'oxygène absorbé dans les échanges respiratoires fait subir une combustion complète ou incomplète. La valeur d'oxygène absorbé suit donc une marche parallèle à celle de l'activité des organes élémentaires du travail physio- logique. L'excédent d'oxygène absorbé pendant ce travail en donne immé- diatement la valeur proportionnelle; ce qui revient à dire que les « actions •statiques » du tissu musculaire exigent pour leur production une quantité d'énergie nécessairement proportionnelle à leur propre valeur. Il y a donc une nécessité inévitable de rapports simples. — F. Vlès. b) Chauveau (A.). — Rapports simples des actions dynamiques du muscle avec l'énergie qui les produit. — Après l'effet statique, l'auteur étudie l'effet dynamique : lorsque la force élastique de contraction subit un accroissement, la masse du mobile soutenu peut en recevoir de la vitesse. Une partie de la force se perd au démarrage, à la neutralisation des résistances de frottement, à la « mise en train » du muscle; ces pertes étant proportionnelles au poids du mobile, il suffit d'opérer à poids constant. L'énergie créatrice de l'ac- croissement donné à la force équilibrante pour imprimer de la vitesse à un mobile, préalablement équilibré, est proportionnelle à cette action dynami- que, c'est-à-dire à la vitesse avec laquelle le mobile est entraîné par la con- traction dynamique. D'où : pour communiquer une vitesse déterminée à la masse d'un mobile préalablement équilibré par la force élastique des mus- cles en état de contraction statique, il faut que la force primitive et l'énergie ([ui la crée s'accroissent ensemble proportionnellement à la vitesse commu- niquée au mobile au moment où la contraction statique se change en con- traction dynamique. — F. 'Vlès. XIV. - I'IIVSI()IJ)C;1K GK.NÉHÂLE. 219 (•) Chauveau (A.). — Le travail extérieur crée par les actions slt/tii/ues et >li/namiqi(es du travail intérieur du moteur-muscle. Helalions entre l'énergie liée à ces actions et l'énergie qui passe dans le travail extérieur. — Le travail tîxtérieur du muscle n'est qu'un résultat second du travail intérieur, c'est-à- dire de la force élastique que l'éner^'ie dépensée crée dans le tissu muscu- laire; ce n'est qu'après la création de la force qui engendre les actions statiques et dynamiques de la contraction que l'énerg-ie originelle arrive à sa destination finale, qui est sa transformation en chaleur ou en travail mé- canique. C. tente d'expliciter les parts dues, dans ce travail extérieur, à « l'action statique » et à « l'action dynami([ue » : « l'énergie contenue dans le travail mécanique, Ph ou ^ MV- en puissance, effectué par le moteur- muscle ([ui soulève un mobile avec une vitesse uniforme, est empruntée tout entière à Y énergie initiale nécessaire à la création des actions statiques et dynamique du travail intérieur ou physiologique. C'est Vénergie liée à VelJ'ort dynamique, créateur de la vitesse du soulèvement du mobile, qui, dans le produit P/(, donne sa valeur au facteur h, en s'y consacrant intégra- lement. C'est avec Vénergie liée à l'effort statique, chargé d'annihiler le poids du mobile et d'en libérer la masse, que ce travail mécanique fintd com- plète sa valeur. Mais cette énergie équilibrante ne passe dans le travail mé- canique qu'en proportion de la valeur du facteur h. Elle constitue une ré- serve d'énergie disponible qui, suivant la vitesse imprimée au mobile, peut se changer totalement en chaleur ou en travail mécanique, ou aboutir à des combinaisons mixtes, dans lesquelles c'est tantôt la chaleur, tantôt le travail mécanique qui prédomine ». — F. Vlès. Henry (Ch,). — Sur les lois de félasticité musculaire et leur application à r énergétique. — Après discussion du problème de l'élasticité musculaire. ïj H. donne la formule A = K Aolog (1 + -) (A = longueur actuelle du muscle, n A,, ^ sa longueur initiale, p =^ poids supporté, m := constante des tensions intérieures, comme la tonicité musculaire). Cette formule amène à diverses conclusions relatives à la force musculaire et à la dépense : Si on admet ([ue celle-ci est proportionnelle au produit de la force musculaire par le temps, à A constant la dépense croîtra plus vite que le poids. La dépense croîtra également avec le raccourcissement, avec le travail du muscle, etc. - F. Vles. Goy (A.). ^ Sur l'élasiicité des tissus organiques. — G. généralise la formule donnée parCh. Henry pour l'élasticité musculaire (Voir plus haut). Au moyen d'un appareil spécial, dont il donne la description, permettant la mesure directe et rapide de Télongation d'un tissu sous des charges va- riables, G. étudie l'élasticité de diverses muqueuses, principalement la mu- queuse vaginale. Cette étude conduit à la vérification de rc(iuation de IIe.nkv pour ce matériel. — F. Vlés. a) Rivière (P.).— Sur le rythme des oscillations dans la contraction musuc- laire volontaire du réflexe. — La fréquence du rythme musculaire dans la contraction volontaire du réflexe est au moins du même ordre de grandeur ([ue celle qui est nécessaire poiu* obtiMiir à l'aide de moyens artificiels le té- tanos Complet dans les musck^s striés du même animal. — J. GArmEi-ET. b) Rivière iP.). — Sur le rythme des oscillations électriques des muscles 220 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. dans la conU-action réflexe ou volontaire chez la Grenouille. — On nest pas d'accord sur la question de la nature rythmique de la contraction muscu- laire volontaire ou réflexe. La diversité des résultats obtenus par différents expérimentateurs a incité l'auteur à instituer quelques expériences sur ce sujet. 11 résulte de ces recherches que le rythme des oscillations élec- triques accompagnant la contraction musculaire volontaire ou réflexe chez la grenouille n'est pas constant. Sa fréquence est voisine de 30 à la seconde et est très suffisante pour maintenir à l'état de tétanos complet le muscle en état de contraction volontaire ou réflexe. Le nombre 30 à la seconde corres- pond vraisemblablement au rythme d'excitation provenant des centres ner- veux. — M. Mendelssohn. Bottazzi. — Mouvements auloiiiatù/nes de divers muscles striés. — B. les a obtenus chez le crapaud, avec les muscles gastrocnémiens, triceps, fémoral, œsophage. La vératrine les met bien en évidence, excitant les deux sub- stances contractiles des muscles striés : fibres troubles et minces, fibres claires et grosses. Dans les muscles pas de cellules nerveuses ganglionnaires, mou- vements donc de nature myogène; quelle est la raison qui empêcliei'ait d'admettre que l'état d'excitation artificiellement produit par la vératrine est l'état naturel du myoplasm(^ cardiaque? — J. Gautrelet. Lambert. — Évolution de l'énergie dans le fonctionnement du cœur. — Le cœur de grenouille extirpé de l'organisme puise l'énergie dans ses réserves. L'énergie dépensée est en rapport avec le travail physiologique du muscle et non avec le travail extérieur. La dépense augmente quand la pression s'é- lève. Les processus d'assimilation se font mal dans le cœur isolé et la durée de sa survie est liée à l'intensité de la dépense en réserves. — J. Gautrelet. Ferrarini. — Etudes et recherches expérimentales sur la physiopathologie des muscles des membres soumis à rimmobiiisation. — Dans les muscles des membres du lapin soumis à une immobilisation prolongée jusqu'à 5 mois, on a une constance en eau et une diminution de sels. L'augmentation d'eau dépend })robablement de la stase et de l'œdème que le bandage immobilisant produit dans le membre fixé. La diminution de sels est une conséquence de l'augmentation d'eau et d'une modification chimique véritable. — J. Gau- trelet. Guerrini. — Sur le fonctionnement des muscles dégénérés. — a) I. Téta- nos, fatigue, seuil d'excitation. — b) II. Temps d'excitation latente. — c) III. Travail mécanique et puissance. — d) IV. Sur l'élasticité des muscles normaux et dégénérés. — e) V. Sur ime propriété mécanique du mu.sclc qu'on peut appeler Puissance. — G. produit la dégénérescence graisseuse dans le sys- tème musculaire des grenouilles, en leur injectant dans le sac lymphatique dorsal une solution de Ph (1 o/^) dans de l'huile d'amandes. L'étude de ces muscles dégénérés fournit une série de constatations fort importantes pour la physiologie musculaire. 1") La courbe du tétanos des muscles dégénérés présente de grandes diffé- rences avec celle des muscles sains : le tétanos n'est pas immédiatement maximal, le maximum n'a lieu qu'un certain temps après les élévations ini- tiale de la courbe: en outre, la descente est assez irrégulière. Le maximum tétanique d'un muscle dégénéré est plus bas que celui du même muscle sain ; le retour de la courbe à l'axe des abscisses est beaucoup plus long. \1\. PIIVSIUI.OCIE CENËRALE. -J-il 2*^) Le muscle dégénéré se fatigue beaucoup plus vite que le muscle nor- mal. Le temps de « restauration » après fatigue est plus long. 3'' Le seuil d'excitation noffre pas de grandes différences entre les mus- cles dégénérés et normaux. L'excitabilité, pour des excitations en série es- pacées, montre de grandes irrégularités; pour des excitations répétées à courts intervalles, on n'observe pas ce phénomène si typique de la courbe en escalier : les différentes secousses tendent à devenir de plus en plus courtes, on a un « escalier à rebours ». 4'') Dans les muscles dégénérés, le temps d'excitation latente devient très élevé (0", 02811 en secousse de fermeture pour un muscle dégénéré, alors qu'on a 0".00589 pour le même, normal). Il n'y a ici aucun rap})()rt entre h^ poids dont est chargé le muscle et le temps d'excitation, une augmentation de charge n'allonge pas du tout cette période. Il n'y a aucune proportion entre le temps d'excitation latente et l'intensité de l'excitation, quelle que soit la nature de cette excitation. La distance respective des électrodes n'in- flue pas non plus sur cette période. D'autre part, la fatigue l'allonge moins que pour les muscles sains. Les variations de température (entre + I2ett 11^) n'ont aucune influence. L'auteur étudie ensuite les théories qui ont été proposées pour expliquer l'excitation latente, et les critiques par les résultats obtenus pour les muscles dégénérés : Le temps d'excitation latente ne peut pas tenir à une question d'inertie (théorie de Harless), on devrait conclure que la dégénérescence augmente l'inertie du système ; de même pour le temps de déformation élas- tique des tis'sus (théorie de Gad}. L'origine du temps d'excitalion latente doit plutôt être cherchée dans le mécanisme intime de la contraction. Admet- tant la théorie électro-capillaire de la contraction musculaire, G. se de- mande si l'on ne pourrait pas comparer le temps d'excitation latente au temps que met le ménisque de mercure de l'électromètre capillaire après la fermeture du circuit pour atteindre son état d'équilibre. L'allongement du temps d'excitation latente dans les muscles dégénérés pourrait s'interpréter comme si le processus de dégénérescence rendait plus lents et plus difhciles les échanges entre le sarcoplasme et les disques, échanges dont résulte la dé- formation de ceux-ci et par conséquent la contraction. [Cette comparaison, malheureusement un peu trop brièvement esquissée, est très intéressante et aurait besoin d'être explicitée et discutée : le retard de l'ascension de la colonne mercurielle sur la fermeture du circuit est un phénomène complexe, qui peut être attribué à trois ou quatre causes princi- pales : 1°) l'électrolyse invisible de l'eau acidulée, d'où se produira l'il, qui polarisera le Hg, prend un temps qui n'est pas nul : il y a certainement un « seuil » de polarisation que le Hg doit dépasser pour que sa déformation at- teigne sa valeur finale. 2°) Le système a une certaine inertie. 3°) 11 y a dés frottements dans le tube étroit. 4°) Les phénomènes de « viscosité électrocapil- laire »deGouy interviennent probablement aussi. Or, pour G., l'explication de l'excitation latente par inertie n'a pas de sens. L'interprétation par une « électrolyse latente » ramènerait en somme aux théories de Bernstei.n et Yk 0 : le temps d'excitation latente est le temps nécessaire pour que s'accom- plissent quelques « échanges moléculaires ». Il ne faut pas perdre de vue que la modification de tension superficielle a sa cause dans une modification moléculaire, il y a changement de composition préexistant à la déformation. Le dernier facteur, la « viscosité électrocapillaire », n'a pas été envisagé, et sa discussion donnerait peut-être des résultats intéressants]. û^} Puissance. A côté de la notion de travail du muscle, G. fait place à celle, bien connue en physique mais plus rarement utilisée en physiologie, 222 L"ANNEE BIOLOGIQUE. de puissance, où à coté de l'expression du travail est introduite une variable de temps (si a est le raccourcissement du muscle, g le poids soutenu, dx le temps pendant lequel le muscle soutient le poids, et P la puissance, on a : P = / yad') J TO Dans un gastrocnémien de Grenouille saine, la puissance est indépen- dante du poids g; elle dépend de rélasticité du muscle, et de Fénergie de déformation des éléments contractiles. Pour les muscles dégénérés, la courbe de Puissance est plus basse que pour les muscles normaux. Le diagramme du travail (mesuré avec un nouvel ergomètre) est également plus bas, et plus bref. Les causes de ces deux infériorités dans les muscles dégénérés peuvent tenir : a) à. une diminution du nombre des éléments contractiles encore capables de fonctionner, /;) à une diminution de la capacité du fonc- tionnement dans les éléments contractiles, c) une diminution de la quan- tité des matériaux anabpliques contenus dans le muscle, d) une diminution de la capacité d'utilisation de ces matériaux, e) une diminution de la capa- cité de restauration. G. admet surtout les' deux premiers facteurs. 6°) Elasticité musculaire. Considérations générales sur l'élasticité muscu- laire : on ne peut pas parler d'élasticité musculaire au sens précis d'un pbé- nomène pliysique, l'application des constantes babituelles n'aurait ici au- cune valeur, le muscle n'étant pas un corps bomogèneet inerte. Néanmoins on peut parler d'élasticité musculaire dans une acception plus générale, en ce sens que le muscle est un corps qui, déformé, tend à reprendre sa forme primitive. Cette élasticité est toujours imparfaite. S'il est inutile de chercber à "l'étudier quantitativement, comme un pbénomène pliysique, il peut tout de même être intéressant de l'étudier qualitativement, en comparant l'al- lure des courbes d'élasticité obtenues dans telles ou telles circonstances ex- périmentales. Les expériences de G. ont porté sur le gastrocnémien de grenouille, nor- mal et dégénéré : a) dans les muscles dégénérés et sains, V exteiuibilité totale est à peu près lamème; b) dans les muscles dégénérés, V extensibilité immé- diate est augmentée (ttH) ; c) par contre l'extensibilité complémentaire y est diminuée (0731) ; d) la rétractibilité totale, immédiate et complémentaire, y est diminuée (1^757); e) rallongement résiduel y est augmenté [Yrrï). L'augmentation de l'extensibilité immédiate dépend des modifications dues à la dégénérescence du muscle, particulièrement l'augmentation du pourcentage d'eau. L'augmentation de l'allongement résiduel paraît en dé- pendre également. Quant à la diminution de l'extensibilité complémentaire, elle tient à une diminution de capacité contractile du muscle, qui réagit moins à l'excitation du poids. La diminution de la rétractibilité complémen- taire s'explique par le fait cpe dans le muscle en dégénérescence la capa- cité de restauration est diminuée. — F. Vlès. Mosso (A.). — Contribution à la physiologie des muscles lisses. — Le muscle rétracteur du pénis exécute les mêmes mouvements spontanés que les muscles lisses de la vessie et des vaisseaux sanguins. Même dans les organes détachés du corps, CO- produit une contraction des muscles lisses. Ils ont une grande vitalité. — J. Gautrelet. b) Pugliese. — Contribution à la jj/iysiologie des muscles lisses. — Les cathions expérimentés se peuvent diviser en trois groupes : 1" cathions qui conservent bien l'excitabilité et la contractilité des muscles lisses; donc XIV. — PHYSIOLOGIE GENERAI, K. 223 iiuUrierents : sodium et lithium; 2" catliions ((ui abaissent le tonus et arrê- tent la fonction rythmique automatique des muscles lisses; cathions dépri- mants : potassium, ammonium, magnésium, zinc, cadmium, plomb, cobalt, nickel, t'er, manganèse et cuivre; 3" cathions qui élèvent le tonus et peuvent développer la fonction rythmique automatique des préparations des muscles lisses; cathions excitants : baryum et strontium. Le calcium tient une place spéciale; il développe ou rend énergiques les contractions automatiques, mais il ralentit le rythme. — Les cathions du troisième groupe sont antago- nistes de ceux du second. — ,1. G.vutrelet. Roger. — Les mouvements de rinlestin. — L'eau salée physiologique les arrête : la glycose et la peptone ont une action excito-motrice, même si elles sont injectées dans une artère intestinale. — Les mouvements de Focclusion intestinale sont constitués par de grandes ondes péristaltiques, différentes des ondes courtes normales. Pas plus à l'état pathologique que normal on n'observe de mouvements antipéristaltiques. — J. Gautrei.et. Girard et Henri. — Recherches sur l'électricité animale. — Trois facteurs pour la production et l'intensité des phénomènes électriques dans les tissus vi- vants. 1° Concentration globale en électrolytes des liquides et tissus. 2" Variation de concentration, apparition d'électrolytes nouveaux et dissymétrie de dis- tribution des concentrations d'électrolytes. 3" Variations de perméabilité des membranes pour les divers ions et formation des combinaisons d'absorption entre les colloïdes des tissus et les lésions des électrolytes qui les baignent. — J. Gautrelet. rj. Pigments. b) Linden (M. von). — Recherches physiologiques sur les Papillons. — On sait que de nombreuses expériences tendent à prouver que le coloris des ailes des Papillons est indépendant de la sélection, et que la diversité des couleurs chez les Diurnes est l'expression des réactions chimiques qui se passent dans l'organisme de la chenille et de la pupe et qu'elle est fonction de toutes les actions extérieures qui tendent à les modifier [XVII]. L'au- teur de ce travail a voulu jeter un coup d'œil sur les processus physiologi- ques qui amènent la formation des variétés, sur le chimisme des couleurs, des ailes principalement, et sur les rapports du rouge et du noir brun dans la Vanesse. Le pigment rouge doit être regardé comme une combinaison d'un albumi- noïde avec une matière colorante. Il dérive de la chlorophylle. Le pigment noir brun dérive-t-il de cette matière rouge? Dans des chapitres successifs, les nombreuses expériences de l'auteur ont porté sur les effets de l'excita- tion thermique au-dessus et au-dessous de 40", sur l'influence de l'air sec sur le développement, sur les effets produits sur les clienilles et les pupes par des substances aromatiques ajoutées à leur nourriture, sur l'influence des rayons radio-actifs et sur les conséquences de la vie dans l'anhydride carbonique, dans l'azote, dans l'oxygène pur et dans l'air raréfié. — Si la question de la dérivation du pigment brun et du pigment noir n'a pas été complètement résolue, l'auteur a montré que les aberrations de couleur sont transmissibles. Elles peuvent donc avoir une importance phylogénétique si les conditions favorables à leur formation ne sont pas trop rarement i-éalisées. Les changements de coloris sont provoqués par une température modérée, de même que par l'élévation du quantum d'oxygène dans l'air respiré par 224 L'ANNEE BIOLOGIQUE. les chenilles et les pupes. On observe un pàlissement des couleurs. Donc l'élévation de température jusqu'à 40" empêche la formation du pigment noir dans l'enveloppe et sur les dessins. Un abaissement de température provoque au contraire la formation de la couleur brune. Les abaissements modérés de température produisent des formes aberrantes qui se rapprochent de celles produites par le froid et s'éloignent parfois beaucoup du type de l'espèce. Ce fait est dû à l'arrêt momentané du processus d'oxydation, comme si on avait diminué la quantité d'oxygène ou bien diminué ou suspendu la faculté de réaction du protoplasme. Donc le froid et la chaleur influant directement sur le protoplasme, en suspendent l'irritabilité comme le ferait un narcotique. Le résultat est la formation d'aberrations. — Certaines su])stances aromati- ques, comme l'hydroquinone dont on saupoudre la nourriture, activent la formation de substance rouge dans l'épiderme de la chenille et de la pupe et celle de pigment noir dans le sang. — L'acide carbonique empêche le dur- cissement de l'enveloppe chez les jeunes pupes et, chez les papillons nou- vellement sortis, le durcissement des ailes, ainsi que la formation de pig- ment noir dans le sang ou dans l'enveloppe de la pupe. De plus, les jeunes pupes, dans l'acide carbonique, donnent des formes aberrantes qui se rap- prochent aussi de celles produites par le froid et le chaud. La durée du dé- veloppement, comme aussi dans l'air desséché par l'acide sulfurique, y est la même que dans les conditions normales. Dans l'azote, après 48 heures de séjour, les chenilles moururent, mais parmi les pulpes, l'une d'elles put donner un papillon, c'était la forme échinusoïdes identique à belisarin Oberth. Vanessa uriiav y donne donc les mêmes aberrations qu'avec le froid et le chaud chez les jeunes pupes, l'enveloppe ne se durcit pas ni ne se colore. — L'auteur conclut que c'est la diminution de l'oxydation dans une atmosphère d'anhy- dride carbonique et d'azote, dans les premiers jours de la nymphose, qui est la cause efficiente des différences de coloration. Les pupes, sous la pression de 15 à 20 mm., étaient encore capables de se transformer, bien que la pres- sion de l'oxygène y fût suffisamment faible pour qu'il n'y eût plus d'oxyda- tion. Le sang brunissait rapidement à l'air. — Dans l'oxygène pur, la nym- phose a une durée normale, seulement la coloration des adultes est moins foncée et moins brillante, les tons noirs y sont comme lavés. Les nervures étaient plus faibles, les écailles modifiées et plus petites à la face supérieure seulement. — Ces expériences éclairent la formation des aberrations qui peuvent se transmettre aux descendants si les conditions sont favorables. Donc le grand facteur de la formation des aberrations est la suspension temporaire des phénomènes d'oxydation chez la pupe. En sorte que toute cause qui chez les jeunes pupes diminue les combustions, qui entrave l'acti- vité respiratoire, a pour conséquence les formes aberrantes, caractérisées par un grand nombre d'écaillés noires et par la diminution du pigment rouge. — L'auteur n'a ]jas obtenu de résultats avec le radium. — A. Menegaux. a) Linden iM. von). — Recherches sur les modifications de couleur et de forme chez les chrysalides pendani le dévelojipement de Papilio podaliriiis. — Les écailles des papillons ont des formes différentes non seulement sui- vant les espèces, mais suivant les régions du corps. Quelle est la cause de cette différence? Les écailles sont-elles originellement différentes ou bien d'abord identiques de forme, la différenciation se fait-elle plus tard? Pour résoudre cette question l'auteur a étudié les écailles jaunes de la couleur fondamentale, celles des. lignes foncées ainsi que les écailles jaune orangé et bleues des dessins de la face inférieure des ailes postérieures de Papilio podaliriîis. Les écailles furent prises à cinq stades successifs chez la chrysa- XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 225 lide et l'adulte. Les écailles sont d'abord à une pointe, en lancette, quand l'aile n'a pas encore sa forme, puis leur corps s"élargit et l'extrémité montre des pointes qui disparaissent ultérieurement. A cet état elles sont encore toutes incolores. Puis en vieillissant elles perdent leur transparence en se chargeant de granules colorés de plus en plus nombreux jusqu'à la sortie de l'imago. Leur nombre est plus grand à la pointe, ce qui donne une coloration plus foncée. Les écailles delà couleur fondamentale s'élargissent en spatule, tandis que celles des couleurs plus foncées prennent la forme ovale. Celles de la tache mâle sont de taille plus grande que les autres et sont caracté- risées par une couche médiane plasmatique qui amène plus tôt l'opacité et modifie le ton jaune. L'accroissement en longueur, en largeur et en épais- seur, ainsi que les différences de coloration sont probablement dues aux diftërences dans les conditions de nourriture dans les diverses parties de l'aile. Là où la nutrition est faible, les écailles se développent plus tardive- ment, cessent plus rapidement de s'accroitre et la chitinisation est par suite plus faible. Les écailles s'allongent constamment pendant le temps de leur développement. Leur croissance est plus grande à la face inférieure qu'à la face supérieure, car les écailles y dépassent en grandeur celles de la face supérieure. Les conditions qui peuvent modifier la nutrition de l'animal changent notablement la forme des écailles. Dans l'anhydride carbonique, l'azote ou l'air raréfié, les écailles sont plus fortes, tandis que dans le chaud ou le froid, il y a conservation de la forme primitive. — Il peut aussi y avoir dégénérescence des écailles ou bien encore diminution du système. — A. Menegaux. Parker (G. H.). — Influence de la lumière et de la chaleur sur les mou- vements du pigment, en particulier chez les Lézards. — Les changements de couleur des téguments des lézards sont dus pour la plus grande part aux mi- grations des granules pigmentaires dans les grandes cellules du derme, mé- lanophorcs^ érythrophores, etc. ("es cellules sont en général situées dans la partie profonde du derme, et leur corps est ou bien noyé dans la couche plus ou moins opaque de guanine, ou bien situé du côté proximal de cette couche. Leurs prolongements s'étendent entre les particules de guanine. Lorsqu'ils sont remplis de granules pigmentaires provenant du corps de la cellule, ils forment une couche sombre sur la face distale de la guanine et la peau paraît foncée. Si au contraire le pigment se rassemble dans les cel- lules, la couche à guanine est exposée à la lumière, et comme elle est formée de particules réfléchissantes, les téguments paraissent clairs. Ces migrations du pigment sont sous la dépendance de facteurs internes (émotions etc.) et externes, tels que la chaleur et la lumière. P. a étudié ces derniers sur Phrynosoma Blainrillei. La couleur de cet animal varie du gris clair au brun foncé. La couleur claire, traduite par la migration des granules pig- mentaires, des prolongements dans le corps dos cellules, est favorisée par la chaleur et l'obscurité. La couleur foncée se produit au contraire à la lum-ière et au froid, entre 15" C. et 32° C. La lumière et l'obscurité sont des facteurs plus puissants des changements de couleur que la chaleur et le froid. Le changement de certains lézards exposés à une forte insolation a été pris pour une réaction phototropique inversée; il s'agit probablement d'une action thermique de direction normale. De même que dans les cellules rétinu- laircs de Palxmoneies, la migration distale du pigment des lézards est plus rapide que la migration proximale. Il est probable que, dans tous les mé- lanophores où il y a migration du pigment, la lumière ou une température basse provoquent une migration vers la source de lumière, tandis que l'obs- L'aNNÉE BIOLOGIOI'E, XI. 1906. IJ 226 L'ANNEE BIOLOGIQUE. curité ou une température élevée produisent un mouvement de sens in- verse, — L. Laloy. Smith (G.). — Les effets de la migration du pigment sur le phototropisme chez Gammarus annidatus. — L'ommatidie chez les Crustacés passe par deux états différents, suivant que l'œil se trouve exposé à une lumière suffisante (30 à 110 bougies métriques), ou au contraire dans l'obscurité. Dans le pre- mier cas, le pigment est réparti dans toute l'étendue des cellules rétinu- laires, qui encadrent le rhabdome; dans l'autre, il s'accumule aux deux extrémités de chacune de ces cellules, laissant le rhabdome exposé aux rayons qui se réfléchissent sur les cellules pigmentaires accessoires, situées en dehors des cellules rétinulaires. — La migration du pigment dans celles- ci, chez G. annidatus, sorti de l'obscurité et placé en pleine lumière, est ra- pide pendant les quinze premières minutes, puis marche plus lentement; elle est complète au bout d'une lieure. L'animal est resté à peu près indif- férent durant dix minutes au début ; puis on voit se développer rapide- ment un phototropisme intense qui atteint son maximum en une heure environ. Ce phototropisme est donc un effet direct de la migration du pigment dans les cellules de la rétinule. — L. Defrance. Fuchs (R. F.). — Physiologie des cellules pigmentaires. — F. a étudié l'action de divers alcalo'ides — atropine, brucine, coca'me, coniine, ésérine, morphine, nicotine, strychnine, vératrine — sur les cellules pigmentaires de Grenouilles curarisées. Les solutions étaient injectées dans le sac lympha- tique dorsal ; les modifications obtenues étaient étudiées au microscope sur la membrane natatoire. De très faibles doses ont suffi pour provoquer des changements de couleur. Même lorsqu'on n'avait injecté que des fractions de milligramme de substance active, ces modifications persistaient pendant des journées entières. F. en conclut que les changements de couleurs connus sous le nom de parure de noce chez les Batraciens sont de même provo- qués })ar la sécrétion interne des glandes génitales qui subirait, au mo- ment de la pariode, un accroissement marqué. Pour vérifier cette hypothèse, il se propose de faire des expériences avec des extraits organiques du tes- ticule et de l'ovaire delà Grenouille [IX]. Un autre fait intéressant constaté par F. c'est que des espèces voisines peuvent présenter au point de vue de la réactioi^ aux alcaloïdes des différences physiologiques importantes. — L. Lalov. Metchnikoff (E.). — Recherches sur le blanchiment hivernal des poils et des plumes. — Pour continuer ses études sur le mécanisme de la perte du pigment par les cheveux. M. s'est adressé à des animaux chez lesquels l'expérimentation est plus facile que chez l'homme, notamment à ceux qui blanchissent non seulement à la suite de la vieillesse, mais sous l'action du froid. Il a étudié les poils du Lièvre variable et les plumes des Lagopèdes et y a constaté un processus tout à fait analogue à celui déjà vu chez l'homme : chromophages semblables et agissant de la même façon, en transportant du pigment. Ces chromophages vivent dans les cheveux, poils ou plumes et peuvent devenir actifs sous diverses influences : âge. froid, émotion. On peut rapprocher de ces faits les changements de coloration bien connus chez certains Vertébrés inférieurs (Caméléons, Rainettes, etc.). C'est donc là un phénomène d'ordre général et c'est bien ainsi, et non par la pénétration de l'air, que le blanchiment se produit partout. — M. Goi.dsmitfi. XIV. — PHYSIOLOGIE GExXERALE. 227 n) Kraemer (H.). — Etadcs sur la coloration des plantes. — Il y a deux classes de substances colorantes dans les plantes : a) des principes organisés qui sont caractérisés comme étant une partie organique des plastides et qui sont insolubles dans l'eau ou l'alcool dilué, mais solubles dans le xyloi et les dissolvants semblables, — b) des principes inorganisés, qui ne sont pas une partie fondamentale ou organique des plastides et qui apparaissent dans les vacuoles des cellules des plantes supérieures comme des champi- gnons, ou dans les vacuolules des plastides des plantes marines brunes et rouges. Ils sont de plus solubles dans Teau et l'alcool dilué et insolubles dans le xylol et les dissolvants similaires. — Les pigments plastiques ou substances colorantes organisées peuvent être répartis en trois groupes relativement à leur origine : 1° la chlorojj/iyllf qui se présente dans les chloroplastes et se distingue par son analyse spectroscopique ; 2'^ la chromophylle, qui se pré- sente dans les chromoplastes, corps plastiques particuliers aux plantes su- périeures, et que l'on prouve dans beaucoup de fleurs, dans certaines tiges, au cours de la maturation de beaucoup de fruits, où son développement suc- cède à celui du chloroplaste ; 3" Vétiophylle, que K. a trouvée dans un « étio- plaste » à l'intérieur des cellules palissadiciues des feuilles les plus internes du bourgeon foliaire de Spathyema fœtida. Elle se distingue de la chromo- phylle en ce qu'elle devient légèrement verdâtre quand elle est réduite par le zinc. L'étioplaste se distingue du chromoplaste par le fait que son déve- loppement précède celui du chloroplaste. — Dans la photosynthèse du chlo- roplaste, des substances colorantes peuvent être produites en quantité assez grande, comme dans le feuillage printanier. ou automnal, dans le feuillage des plantes alpines, dans les algues marines brunes ou rouges, dans le feuil- lage de certaines espèces ou variétés de roses, de hêtres, de capucines, etc. — Des substances colorantes inorganisées, à l'état de suc cellulaire, se trou- vent généralement en grande quantité à l'extrémité des branches, dans des fleurs, dans des feuilles terminales, dans des racines. Leur présence dans les parties jeunes et en croissance des plantes laisse supposer qu'elles sont en relation avec les processus métaboliques ; il faut tirer la même conclu- sion du fait que les substances colorantes des fleurs se retrouvent dans d'autres parties de la plante. — La présence de chromoplastes dans un or- gane de réserve (racine de carotte), et la présence de chromoplastes et d'amidon de réserve dans les pétales du « bouton d'or », suggèrent l'idée que ces pétales, de même que la racine de carotte, servent de réserve de substances nutritives. Dans tous les cas, les cellules contenant des chromo- plastes riches en substances azotées sont associées à des cellules contenant des substances de réserve. — Il résulte enfin des nombreuses expériences de K. qu'un très petit nombre décolorants chimiques ont une influence mo- dificatrice sur la coloration des plantes. — M. Boubier. Kûster (El.). — Sur l'influence de solutions de concentration diverse sur le mouvement d'orientation des chromatophores . — Les mouvements d'orien- tation des chromatophores se laissent commodément étudier sur certaines algues marines, comme Dictyota, Padina. etc.. K. a cherché à mettre en évi- dence les positions des chromatophores caractéristiques pour l'obscurité et la lumière, mais en écartant justement l'influence lumineuse pour ne faire agir que des conditions chimiques variées. Et il a trouvé que si l'on met des Dictyota, ou des Padina dans de l'eau de mer à concentration hypertonique (-f l % NaCl),on voit les chromatophores se placer tout contre les parois cellulaires latérales. Des solutions hypotoniques opèrent eu sens inverse et l'on voit alors les chromatophores de face. La réaction était particulière- 228 L'ANNEE BIOLOGIQUE. mont nette chez des Dich/oia qui étaient restées à l'obscurité pendant 48 heures dans l'eau de mer diluée : presque tous les chromatophores des cellules superficielles étaient plc^cés contre la paroi extérieure, tandis que dans des plantes témoins ils étaient disposés de profil. Padina et Dictyopteris polypodioides réagirent de même. Les solutions hypo ou hypertoniques agis- sent donc sur la turgescence des cellules comme le font la lumière ou l'obs- curité. — M. BOUBIEIÎ. 0. Hibernation; vie latente. Regen (J.). — Recherches sur le sommeil hibernal chez les larves de Gryllus compestris. — Les expériences et observations de l'auteur ont porté sur plu- sieurs centaines de larves. Il a constaté que le commencement du sommeil hivernal dépend non seulement de la température, mais aussi du temps, et de l'exposition du terrain par rapport au soleil. Il ne commence donc pas à une température fi.xe. Ces animaux se retirent dans leurs trous dès que la moyenne arithmétique entre le maximum et le minimum des jours enso- leillés d'automne n'est pas" loin de zéro, et que cette température persiste (|uelques jours. 11 est interrompu s'il n'y a pas de neige, dès que la moyenne journalière s'élève pendant quelques jours. Pour le réveil, il n'y a pas non plus de température fixe, mais il ne se fait que si la température est plus élevée que pour le sommeil. — Pendant le froid, les animaux déterrés paraissent morts, mais ils se réveillent bientôt complètement si on les agite et si la température s'élève, puis ils se rendorment si la température s'a- baisse. Des expériences faites avec de nombreuses larves ont permis à l'au- teur d'obtenir des résultats intéressants sur la quantité d'anhydride carboni- que rejetée pendant l'état de veille et de sommeil et sur la résistence au froid et à l'asphyxie. Pendant le sommeil la quantité de CO^ est 10 fois moindre que pendant l'état de veille. — Les larves peuvent supporter pendant quel- que temps plusieurs degrés au-dessous de zéro, seulement si elles gèlent, elles se réveillent bien, mais elles ne peuvent se remettre, car elles meu- rent bientôt. Le sang apporte la combinaison qui donne le pigment noir des élytres : celui-ci ne se forme qu'en présence de l'oxygène. Les animaux à l'état de veille peuvent rester jusqu'à une heure dans CO^ ; si on les sort, ils se rétablissent d'autant plus vite qu'ils sont restés moins longtemps dans ce gaz. Dans l'azote, l'asphyxie est définitive. La narcose carbonique constatée, ne les tue pas et n'empêche pas le développement sexuel, si on n'a pas laissé durer l'expérience trop longtemps ou si la proportion d'anhy- dride carbonique n'a pas été trop forte. — A. Menegaux. b) Becquerel (P.). — Sur la longévité des graines. — Sur 550 espèces de graines mises en expérience, appartenant à 30 des familles les plus impor- tantes des Monocotylédones et des Dicotylédones, et dont l'âge variait de 25 à 135 ans, 18 Légumineuses ont levé sur 90, dont un Cassia bicapsularis de 1819, 3 Nelombées, 1 Malvacée sur 15. Les graines d'un grand nombre de familles ne fournirent aucune germination. Comme l'a reconnu l'auteur antérieurement, les graines qui conservent très longtemps leur faculté ger- minative, ayant un tégument épais et des réserves peu oxydables, sont im- perméables aux gaz de l'atmosphère. Il y aurait vie latente et interruption de tous les échanges gazeux. — M. Gard. a) Becquerel (P.). — Sur la nature de la vie latente des graines et sur les véritables caractères de la vie. — Des expériences effectuées par l'auteur il XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 229 résulte (jue le grain de blé mort respire plus (pie \c blé vivant; que de.s graines décortiquées de pois, de ricin, de fève, placées pendant un an dans de l'azote pur, n'ont pas dégagé de CO- et ont cependant germé, etc. Des faits analogues montrent qu'il est difficile de savoir, avec des graines renfermant une certaine quantité d'eau, si elles sont en vie ralentie ou en vie suspendue. L'auteur annonce de nouvelles expériences à longue échéance. — M. G.vr.D. 2" Action des agents divers. b. Action des agents, physiques. Guttenberg (H. R. von). — Les organes sensibles à la lumière des feuil- les d' Adora Moschatflll nu et de Ci/norrambe prosira'ta. — Chez ces deux es- pèces, ce n'est pas le pétiole qui place la feuille dans la position désirable vis-à-vis de la source lumineuse, mais ce sont des organes spéciaux des cellules épidermiques, des papilles à parois plus épaisses que le re.ste de la membrane cellulaire, à épaississement le plus souvent concave-convexe ou presque plan-concave. Le noyau de ces cellules gît régulièrement contre la facebasale. Cet appareil opère comme une lentille, ce que semblent démon- trer des épreuves photographiques. — M. Boubier. Peirce (G. J.). — Etudes de rirritabililé chez les plantes. — L'auteur a étudié l'influence de la lumière sur la germination et les premiers stades du développement chez les Hépatiques et les Fougères, et aussi l'influence de la direction de cette lumière sur la forme du thalle. 11 constate que la direc- tion de crois.sance et la division cellulaire sont déterminées par la direction de la lumière, cette dernière contribuant en outre à modifier profondément la forme du thalle, chez VAnthnceros en particulier. P. pense que ses premiers résultats supportent l'hypothèse que la ressemblance des parents et de leurs descendants est due à la similitude d'influence à laquelle sont soumises les générations successives. En d'autres termes, certains facteurs physiques environnants, constants ou périodiques, mais immuables, constituent des moyens de reproduire les caractères des parents de génération en géné- ration, et ces influences environnantes sont aussi essentielles que la sub- stance transmise. — P. Guérix. Errera (L.). — Sur l'hygroscopicité comme cause de l'action physiologi- que à distance découverte par Elfving. — Le Phycomyces se courbe vers les corps qui attirent d'humidité et s'écarte de ceux qui en dégagent. Les corps qui agissent le plus fortement, fer rugueux, kaolin, H-SO'' dilué, camphre, parois froides, sont caractérisés par un pouvoir hygroscopique modérément grand, mais persistant. Chez le fer, la rouille se propage peu à peu, de nou- velles particules de fer entrent sans cesse en jeu et la réaction est assez peu énergique pour ne pas produire d'échauffement sensible. Des remarques analogues s'appliquent aux autres corps fortement attirants. Dans les phé- nomènes intéressants découverts par Elfving, l'agent inconnu qui attire ou repousse, c'est tout simplement la vapeur d'eau. 11 faut tenir compte de trois facteurs : l'énergie avec laquelle la substance absorbe la vapeur d'eau, la durée et la vitesse de l'absorption. Si la vitesse est trop grande, le phéno- . mène pourrait être achevé avant que le Phycomyces ait eu le temps de se courber. Si elle absorbe trop lentement, l'excitation pourrait être trop faible pour produire un effet sur le Phycomyces. Et comme la vitesse de croissance et par conséquent de réaction du Phycomyces varie avec la température, le 230 L'ANNEE BIOLOGIQUE. phénomène cI'Elfving se produirait inégalement à différentes températures. Telle substance qui absorbe vite pourra attirer fortement vers la tempéra- ture optima de croissance; telle autre qui absorbe lentement, agira mieux aux basses températures. L'échelle d'activité des substances pour le phéno- mène d'ELFViNG varie donc avec la température. Ces phénomènes ont lieu même dans une atmosphère parfaitement saturée, ce qui s'explique par la répulsion que les filaments exercent les uns sur les autres. En effet, la cul- ture est une source de chaleur et de plus une surface convexe évapore même dans une autre atmosphère saturée. Il résulte des expériences de l'auteur que le Phycomyces ne recherche pas positivement le sec et ne fuit pas l'humidité. Car il va vers les corps hygro- scopiques, où convergent de toutes parts les molécules de vapeur d'eau. En se fondant sur la divergence naturelle des cultures, c'est-à-dire sur la répul- sion que les filaments exercent l'un sur l'autre, on })ourrait être tenté d'at- tribuer à une telle cause la courbure vers un pot de CuSO*. E. n'entend pas nier que ce phénomène ne puisse y entrer pour quelque chose, mais ses expériences avec un pot vide et un pot rempli d'eau prouvent que cette divergence naturelle ne suffit nullement à expliquer ce que l'on observe; il faut y ajouter une attraction véritable due à ce que le sulfate de cuivre et d'autres corps hygroscopiques dessèchent l'air et produisent ainsi une zone de tension hygrométrique minimum vers laquelle, comme toujours, les filaments de Phycomyces se courbent. Les corps qui attirent le Phycomyces sont donc ceux qui produisent dans leur voisinage un abaissement modéré, mais persistant, de la tension de la vapeur d'eau. Ils amènent ainsi une soustraction modérée et persistante de vapeur d'eau sur l'une des faces du filament de Phycomyces. En général, l'hydrotropisme est la tendance de l'organe végétal à se courber vers un endroit où il trouvera un certain optimum déterminé de transpiration. Les tropismes sont-ils toujours dus à des différences dans Fintensité de deux excitations reçues en deux points distincts de l'orga- nisme, comme De Candolle le voulait pour lliéliotropisme, et comme Men- DELSSOHN l'admet encore d'une façon générale? Dans le cas du géotropisme, cela est inadmissible : la valeur de g est la même aux deux bouts d'un orga- nisme. La théorie n'est pas applicable non plus dans les cas où l'excitation n'est perçue qu'en un point déterminé du corps (œil, tache oculaire, pointe de la racine). Sont-ils au contraire, comme le veut Sachs, dus à la direction dans laquelle l'excitant agit sur l'organisme ? Loeb semble accepter cette théorie d'une façon absolue et il admet que l'organisme positivement hélio- tropique va vers le rayon lumineux, même s'il doit quitter pour cela des endroits plus fortement éclairés. Sachs lui-même, cependant, n'est pas tout à fait conséquent avec son idée, car il considère l'hydrotropisme comme causé par la répartition inégale de l'humidité et non par la direction du flux de vapeur d'eau. Faut-il en conclure que dans certains cas — géotropisme notamment — la direction de la force intervient seule et que dans d'autres, c'est l'intensité qui est décisive? Ce n'est paS impossible, car nous savons que les différents tropismes, malgré la similitude de leurs manifestations, sont des phénomènes physiologiques absolument distincts et irréductibles. Rappelons les expé- riences de CoRRENs sur la tension d'O nécessaire pour le géotropisme et pour riiéliotropisme, et celles de Czapek sur les conflits du géo- et de l'hélio-tropisme. — E. croit que le problème doit être envisagé à un point de vue un peu différent. 11 considère, plus qu'on ne le fait d'habitude, les changements que l'excitant extérieur amène dans les fonctions de l'orga- XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 231 nisme, plutôt que les niodifieations de l'excitant extérieur lui-même. La physiologie de l'irritabilité est essentiellement subjective et c'est au point de vue subjectif qu'il faut comparer entre eux les états des diverses parties du corps. Ainsi pour Thydrotropisme, on doit moins s'inquiéter de la quan- tité de vapeur d'eau en présence, ou de sa répartition, ou de sa tension, ou du gradient hygrométrique, que de la façon dont l'organisme transpin». Suivant les cas, il se courbe du côté où il transpire le moins, ou du côte où il transpire le plus. L'héliotropisme de VEuglena fournit un cas très favo- rable à cette manière de voir. A l'obscurité, il se dirige vers l'O ; à la lumière pas. C'est qu"à la lumière, il n"a pas besoin de rechercher l'O puis- qu'il en fabrique. D'après les théories qui envisagent en première ligne l'excitant extérieur, on pourrait s'attendre à voir disparaître le géotropisme quand on plonge l'organisme dans un milieu aussi dense ou plus dense que lui. Or dans ces conditions, les courbures géotropiques se font néanmoins (expériences de MxVSSART). C'est que, malgré toutes les poussées externes (principe d'Archi- mède), chaque protoplaste, envisagé en lui-même, a toujours un côté infé- rieur sur lequel pressent ses organes et sa substance même. Absolument comme l'homme placé sur un bateau ou emporté dans un ballon sent fort bien où est le haut et où est le bas, et peut monter ou descendre un escalier malgré la poussée d'Archimède. Le protoplaste d'une cellule végétale plongée dans un milieu plus dense qu'elle-même est tout à fait comparable au marin et à l'aréonaute. — J. Chalox. Bohn (G.) et Piéron. — Le rythme des marées et le phénomène de l'anticipa- tion réflexe. — L'actinie se ferme lorsqu'elle est à- sec ou désoxygénée; elle se rouvre quand les conditions sont meilleures; les actinies émergeant en une zone élevée, suivent les oscillations de la marée. L'actinie n'attend plus — grâce à la prévision des marées — la cause effective qui nécessite sa réaction ; elle anticipe. — J. Gautrelet. Ferralis. — Expériences sur la cause du jeûne absolu chez- le Gongylus ocellatus en diverses conditions de température du milieu. — Les animaux soumis au jeune absolu dans une chambre froide présentent (comparative- ment aux animaux soumis au jeune dans une chambre chaude) une durée plus grande de la vie et des pertes pour cent moindres. — J. Gautrelet. a) Koernicke (M.). — Nouvelles recherches sur Veffet des rayons Roentgen et des radiations du radium sur les plantes. — (Analysé avec le suivant.) 6) — — Sur l'effet des rayons Rimlgen et des radiations duradium sur les tissus végétaux et leurs cellules. — Des graines de Vicia Faba et de Brassica Napus furent soumises durant 24 heures à 3 jours à l'action des émanations du radium. Les graines de Vicia eurent ensuite de la peine à germer et les plantulcs à s'accroître; celles de Brassica furent plus résistantes. Ces mêmes rayons diminuent, et arrêtent même, l'irritabilité géotropique et héliotro- pique de la plante ; les plantules soumises à l'action des rayons ne montrent plus de statolithes. En opérant sur des bourgeons floraux de Lilium Martagon, K. obtient des figures anormales dans les noyaux : des formes simulant le stade synapsis, la chromatine ramassée en pelotes, mais le cytoplasme paraît rester normal. Les chromosomes se pulvérisent en morceaux qui entrent ensuite en rela- tion avec le fuseau achromatique comme le font les chromosomes entiers ; 232 L'ANNEE BIOLOGIQUE. toutefois la chromatine ne se distribue pas rég-ulièrement aux deux pôles. D'autre part, le kinoplasme se développe beaucoup plus abondamment que dans les conditions normales. — M. Boubier. a) Bouchard (Ch.) et Balthazard. — Action de Vèmanalion du radium SU7' les bactéries chromogènes. — Au point de vue du pouvoir chromogène, l'é- manation reste sans action sur les bactéries dont la matière colorante est adhérente à leur substance ; elle diminue, au contraire, la sécrétion du pig- ment chez celles où ce pigment se répand dans le milieu de culture (par exemple le bacille fluorescent et le bacille pyocyanique). Les auteurs ont surtout étudié le bacille pyocyanique : le pouvoir chromogène est le premier atteint par l'émanation du radium ; ensuite, c'est la virulence qui est influen- cée; enfin, pour agir sur le pouvoir de reproduction, des doses plus consi- dérables sont nécessaires. — M. Goldsmith. b) Bouchard et Balthazard. — Action toxi/jue et localisalion de fémcma- iion du radium. — Des cobayes ont succombé aux effets de doses extrême- ment faibles d'émanations produites d'une façon continue par une substance radioactive placée dans le péritoine à Tintérieur de sacs de collodion. L'é- manation se localise après 2 heures sur les surrénales. 5 ou 6 heures après "'injection d'émanation l'organisme a perdu toute radioactivité. — J. Gau- fre let. c. Action des af/ents chimiques et orcfaniques. a) Nicloux. — L'anesthèsie par le chloral es! -elle due au chloroforme qui proviendrait de la décomposition? — La méthode de N. est basée sur la réaction de Di'mas CHC1-' + 4 KOH = 3KCI + KCQ:' + H^O. Mais comme les auteurs l'ayant précédé, N. n'opère pas en tube scellé. La dose anesthé- sique e.st variable avec les animaux; elle est voisine de 50 milligrammes; la dose mortelle est variable, 70 mmg. environ; la marge entre les deux doses est faible. Après l'anesthèsie, le chloroforme s'élimine rapidement au début, puis plus lentement; après 7 h. il a presque entièrement disparu. Au moment de la mort, tous les tissus mais surtout le cerveau, le bulbe et la moelle, renferment du chloroforme en quantité notable. Peut-être tiennent-ils ce pouvoir fixateur des lécithines qu'ils contiennent; le tissu graisseux en effet fixe aisément le chloroforme. — Pendant l'anesthèsie il y a 7 à 8 fois plus de chloroforme dans les globules que dans le plasma. — Alors même que le chloral se décomposerait en cliloroforme dans l'organisme, la proportion de ce corps est insuffisante pour expli(|uer l'anesthèsie. — J. Gautrelet. b) Nicloux. — Sur l'anesthèsie par l'élher. Dosage de Véther dans le sang. — Le seuil est atteint quand le sang artériel renferme 105-110 mg d'èther pour 100 cmc; l'anesthèsie déclarée avec des doses de 130-140 mg; la mort obtenue avec des doses voisines de 160-170 mg. — J. Gautrelet. a) Alcock (N. H.). — L action des anesthésiques sur les tissus vivants. — Résultats provisoires. Le chloroforme et l'éther, et peut-être l'alcool, pro- duisent un effet èlectromoteur sur le nerf : valeur maxima : 0,030 volt en- viron, de même signe que le courant de lésion. Ni le chloroforme ni l'éther ne modifient la résistance du nerf : mais ils diminuent la polarisation. — inclusion : les effets électro-moteurs sont dus à la cause qui produit le courant de lésion : et, la résistance n'étant pas diminuée, il ne se forme pas d'ions additionnels. — H. de Varignv. XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 233 h) Alcock (N. H.). — L'action des anesthésiques sur les tissus vivants. — Certaines parties des tissus font office de membranes semi-perméables : le chlorofonnc inhibe ou arrête cette fonction. On sait que Moore et Roaf croient, de leur côté, à une combinaison du cldoroforme avec les inatières albuminoïdes. — A. croit toutefois que les deux avis pourraient se concilier. — IL DE V.ARIGNY. Moore (B.) et Roaf (H. E.). — Sur certaines propriétés physiques et chimiques des solutions de chloroforme et d'autres anesthésiques. — L'anes- tliésie serait due à la formation de composés instables entre le chloroforme et les matières protéiques, d'où une limitation des activités chimiques. Ces composés ou agrégats ne subsistent que tant que se maintient la pression partielle de l'anesthésique dans le sang. — H. de Varigny. a) Tissot. — Recherche.^ expérimentales sur les variations du taux des gaz du sang artériel pendant l'anesthésie par le chloroforme. — l" Pour apprécier exactement l'action du chloroforme sur les gaz du sang, il faut posséder un point de comparaison exact, c'est-à-dire être certain que le premier échan- tillon de sang, prélevé avant l'anesthésie, n'a pas été pris sur un animal en polypnée et qu'il contient des proportions normales de gaz; être renseigné pendant l'expérience sur la mécanique respiratoire. 2° Lorsque cliez un ani- mal anesthésié il ne se produit pas de variation importante de la ventilation pulmonaire, le taux des gaz du sang artériel, de l'oxygène en particulier, ne suint pas de modification sensible. 3" Une diminution ou augmentation de l'oxygène correspondent à une diminution ou augmentation de la ventilation. 4" Les doses de chloroforme profondément anesthésiques ou qui abaissent profondément la pression déterminent une diminution de ventilation, une diminution de l'oxygène artériel et une augmentation de l'acide carbonique. 5" Les doses justes ou à peine suffisantes à déterminer l'insensibilité totale de la cornée déterminent une polypnée continue et une augmentation per- sistante de l'oxygène artériel, en même temps qu'une diminution de CO'-. 6^' Les conclusions discordantes des auteurs tiennent à l'inexactitude du point de comparaison et à l'absence d'observation de la mécanique respira- toire. 7^^ Au début de la syncope respiratoire le sang est toujours notablement riche en oxj-gène, aussi riche que normalement. 8'' Au cours de la syncope respiratoire mortelle ou non, l'oxygène disparaît rapidement du sang arté- riel ; après 4 ou 6 minutes il n'en reste que très peu. 9° Les altérations asphyxiques du sang ne semblent pas intervenir comme cause aggravante de la syncope, mais comme une cause susceptible de déterminer la reprise .spontanée des mouvements respiratoires. 10'' La respiration artificielle doit viser à chasser le chloroforme du sang et non à parer aux dangers — éloi- gnés — de l'asphyxie. — J. Gautrkeet. //) Tissot. — Etude des conditions qui régissent la pénétration du chloro- forme jusqu'au sein, des éléments anatomiques peiidant l'anesthésie. — (Analysé avec le suivant.) c) — — Etude expérimentale des rapytorts entre les proportions de chloro- forme contenues dans le sang et dans les tissus pendant l'anesthésie et les effets qu'elles produisent. — Pendant l'anesthésie avec le mélange à 8 % il ne s'établit pas d'équilibre entre la tension de vapeur du chloroforme dans le sang artériel et sa tension dans le mélange anesthésique. L'équilibre par- fait ne peut s'établir, cet équilibre correspondrait à une proportion de chlo- 234 L'ANxNEE BIOLOGIQUE. roforme supérieure à celle qui détermine la mort. Ce n'est pas le titre du mélange anesthésique qui empêche l'équilibre de s'établir. Mais le titre de la vapeur de chloroforme dans l'alvéole pulmonaire, titre dont la valeur est réglée par l'intensité de la ventilation pulmonaire. En outre un deuxième facteur est à considérer : la diffusion du chloroforme dans le sang et les tissus. Cette diffusion dépend de quatre facteurs : durée de contact entre le sang et les tissus; rapport entre les proportions de chloroforme contenues dans le sang et les tissus; vitesse de circulation dans le sang et les tissus; nature des deux milieux en contact. La valeur de la quantité de chloroforme qui diffuse du sang aux tissus n'est pas en effet la même pour tous les tissus ; ils n'ont pas tous la même capacité d'absorption. Au bout de R heures la capacité d'absorption du sang- est satisfaite; celle des tissus à peu près aussi. Le tissu musculaire contient deux fois moins de chloroforme que le sang artériel, quand sa capacité est satisfaite; les centres nerveux ont une plus grande capacité que les autres tissus (sauf le tissu graisseux). Le cerveau fixe moins de chloroforme, le bulbe plus, que le sang artériel. — Les procédés d'anesthésie sidérative font pénétrer dans le sang une trop grande quantité de chloroforme et doivent être rejetés; la proportion de chloroforme que contient le sang artériel est d'autant plus faible que l'anesthésie est produite plus lentement. — La pro- portion de chloroforme dans le cerveau au moment de l'arrêt du cœur est environ 57"™^ pour 100^, chiffre double de la dose anesthésique. La dose de cliloroforme dans le sang au début de la syncope mortelle est supérieure à la dose du cerveau. — 11 n'y a pas de rapport direct entre les proportions de chloroforme du sang artériel et les effets qu'elles exercent sur la pression artérielle; ces effets dépendent non des proportions elles-mêmes, mais de la valeur des quantités de chloroforme que les lois de la diffusion permettent au sang de céder aux centres nerveux. — J. Gautrelet. Hall (A. D.) et Morison (C. G. R.). — Sur la fonction di' la silice dans la nulriiion des céréales. — L'addition de silice soluble au sol accroît la pro- duction de graines et les fait plus précoces : action similaire à celle de l'acide phosphoritpie. Elle agit en augmentant l'assimilation de cet acide. Les effets sont donc en réalité dus au phosphore. — H. de Varigny. Breazeale (J. F.). — Effet de certaines substances solides sur raccroisse- menl des planlules en cidture dans Veau. — N.egeli ayant montré que l'eau, qui est toxique pour les Algues lorsqu'elle renferme des traces de substan- ces métalli([ues, peut être utilisée lorsqu'on y ajoute des corps insolubles tels que graphite, morceaux de paraffine ou de papier à filtrer, B. s'est livré à une série d'expériences analogues sur les plantules de blé. Il arrive à cette conclusion que les substances^ toxiques, mises intentionnellement dans l'eau où végète la plantule, ou fabriquées par les racines de cette plan- tule, peuvent être rendues inactives par la présence, dans le liquide, de charbon, de carbonate de chaux, d'oxyde de fer ou d"autpes solides. — P. Guéris. Osterhout CW. S. V.). — Sur V importance pour les plantes des solutions physiologiquement balancées. — Des expériences sur les plantes marines montrent que chacun des sels de l'eau de mer est toxique quand il est seul en solution. Dans lui mélange de ces sels, en proportions convenables, les effets toxiques sont mutuellement neutralisés. Le mélange ainsi établi con- stitue une solution physiologiquement balancée. De telles solutions ont la XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 235 même importance fondamentale pour les plantes que pour les animaux. -, P. GUÉRIN. a) Loeb ( J. ) . — Effets stimulants et inhibiteurs du Magnésium et du Calcium sur les contractions rythmiques d'une Méduse [Polyorchis). — Les mouve- ments rythmiques normaux de la nage, chez Polyorchis. se produisent seu- lement dans des solutions contenant du magnésium ; le caractère apparent de spontanéité de ces mouvements dépend du magnésium contenu dans l'eau de mer. Cet effet du Mg peut être arrêté par addition d'une certaine quantité de Ca ou K. La partie centrale de Polyorchis i obtenue par résection du bord de l'ombrelle contenant l'anneau nerveux) ne se contracte pas dans l'eau de mer ou dans une solution de sucre pur, m.ais on obtient des con- tractions dans ces deux liquides par addition de chlorure de Ca, St ou de Ba; rien par addition de chlorure de Mg. Mg inhibe Teffet stimulant de Ca quand la quantité du premier représente au moins le quadruple de l'équi- valent du second. Le centre isolé (comme plus haut) ne se contracte pas dans une solution de NaCl pur, mais il le fait instantanément dans une solution de chlorure de Ca dans du sucre de canne. Un quelconque des sels décalcifiants (oxalates, fluorures, oléates, citrates) provoque la contraction du centre isolé; de même pour les acides, dont l'action est arrêtée par les alcalis. — F. Vlès. b) Kraemer (H.). — L'action du cuivre en lame sur certains oryanismes intes- tinaux. — Certaines bactéries intestinales sont complètement détruites lors- qu'on place dans l'eau où elles vivent une lame de cuivre. Il est très probable que la toxicité du cuivre est due à la formation d'un sel de ce métal, lequel agit plutôt comme cristalloïde que comme colloïde. Il traverse, en effet, les parois des cellules animales et végétales. Certains organismes ont une sensi- bilité spécifique proportionnelle en quelque sorte aux diversas quantités de cuivre employé. L'action de ce dernier est définitive et les êtres inférieurs en question subissent de ce chef une tare indélébile que le retour aux condi- tions normales ne peut effacer. Les effets du métal-cuivre sont identiques à ceux de ses sels. Mais si l'on précipite le cuivre d'une solution en un com- posé insoluble, le pouvoir toxique cesse. Enfin, la toxicité est fonction de la température. En terminant, l'auteur insiste sur l'emploi du cuivre comme agent de purification de l'eau potable. De cette façon, en effet, le B. typhi et le B. coli seraient complètement détruits. — Marcel Hérubel. Le Renard. — De l'action des sels de cuivre sur la yermination du Péni- cillium. — Dans les solutions cupriques très diluées, la spore n'est pas tuée. Il y a un phénomène d'inhibition. La conidie ne serait plus qu'un germe vivant dépourvu de l'excitation bioplastique nécessaire à son développe- ment. L'auteur a recherché le composé ou les composés chimiques qui pouvaient constituer ce stimulus. Avec une dose de sel de cuivre égale à 0,00007) par litre, le résultat est négatif pour un grand nombre de composés, sauf avec les succinates et les acétates de K, AzH*, Mg, qui offrent une action excitatrice en solution décinormale et centinormale seulement, les solutions supérieures et inférieures étant inactives. On peut conclure qu'un seul corps, dit alimentaire, uni à une combinaison carbonée, suffit pour faire disparaître l'inhibition. L'expérience faite avec les hexoses en solution décinormale montre que c'est un fait absolument général. — M. Gard. Gautrelet (J.) et Bernard. — Des différentes actions physiologiques des 236 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Qouleurs d'aniline. — Après injection, le bleu de méthyle, le rouge neutre, la fuclisine, le violet de méthyle, le violet degentiane etl'éosineproduisentune diminution de la fonction uréopoïétique, de la désassimilation et de l'activité sécrétoire du rein ; ils colorent l'urine. Les injections de nigrosine et de bleu marine sont inactives. — J. G.\utrelet. Le Play (A.). — Les poisons intestinaux. — L'auteur variant ses procédés expérimentaux tantôt injecte les poisons, tantôt pratique des ob.structions intestinales, et cela chez des animaux adultes en voie de développement ou des femelles pleines. Il obtient des arrêts de croissance analogues à ceux des nourrissons atteints de gastro-entérite chronique; des lésions hépatiques pulmonaires, rénales, nerveuses, cutanées, myocardiques, des hémorragies, et des modifications de composition du sang; en clinique on observe des troubles analogues ressortissant d'intoxications d'origine digestive. En outre, s'ajoutent des détériorations des humeurs et des cellules organiques. — Les principes nocifs sont les uns solubles, les autres insolubles dans l'alcool; le maximum de toxicité se rencontre dans la région iléo-csecale, où pullulent les ferments putrides; à ce niveau la résorption aqueuse est maximale. Pour atténuer les effets des substances toxiques, l'organisme dispose des moyens de défense en rapport; les dispositions de l'épithélium intestinal changent suivant les étages ; le tissu lymphoïde est abondant vers la fin de l'intestin grêle. Il importe donc de conserver une muqueuse intestinale intacte, pour servir de barrière aux poisons prêts à inonder notre circulation. — J. Gau- TRELET. Beco et Plumier. — Action rardio-vasculaire de quehjiies défirés xanthi- ques. — Chez le chien, la caféine, la théocine, l'agurine déterminent par action locale sur la paroi des vaisseaux rénaux une augmentation de calibre des vaisseaux. Dans les circulations artificielles à travers le rein, quand on augmente la quantité de sang traversant le rein, la diurèse s'accroît. La théocine et l'agurine agissent également sur les parois des vaisseaux de la patte ; la caféine y détermine une constriction suivie d'une dilatation. La théocine et l'agurine augmentent la puissance et la fréquence des contrac- tions du cœur isolé du chien. — J. Gautrelet. Liogre. — Action de In strojdiantine sur le cœur. — La teinture de stro- phantus et la strophantine ne ralentissent pas le rythme du cœur, après double vagotomie au cou. La diminution du nombre des contractions cesse après double vagotomie. L'atropine agit également. La strophantine et la teinture paralysent les extrémités intra-cardiaques du vague lors de l'accélé- ration pendant l'intoxication par ce médicament. — J. Gautrelet. Doyen et Kareflf. — Action de l'atropine sur la coaynlabilitè du san;/. — L'atropine injectée dans la veine porte rend le sang incoagulable, pendant un temps prolongé (2 heures environ); elle agit par l'interinédiaire du foie (pas d'incoagulabilité si l'injection est pratiquée ailleurs). Le fibrinogène ne diminue guère. En même temps, narcose et baisse de la pression. - J. Gau- • TRELET. Parisot. — Action de In scopolnmine sur le système nerveux et les 77iuscles. — La scopolaminc, après un état de torpeur de la grenouille, produit sur l'appareil neuro-musculaire une hyperexcitabilité d'origine centrale pouvant aller au tétanos, suivie de la perte de réflectivité médullaire et de la paralysie XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 2:î7 des appareils terminaux. La conductibilité nerveuse reste intacte : le muscle* réai;it à l'excitation directe, alors que l'excitabilité directe par le nerf est abolie : les courbes prennent rapidement le caractère des courbes de fa- tigue. — J. G.\UTRELET. Wiki. — Sur les propriétén pharmacodynamique^ des sels de magnésium. — Les sels de magnésium, outre leur action sur le cœur, agissent à la ma- nière du curare. Ils en diffèrent par ce fait que le fonctionnement des mus- cles respiratoires est plus tardivement atteint. Les nerfs sensitifs conservent leur conductibilité et les centres nerveux correspondants conservent leur activité; donc pas d'anestliésie. — J. G.\utrelet. Robert (M"'^). — Hèmahjse par les acides. '— Il y a tout un ensemble de points communs entre l'bémolyse par l'acide acétique et par les sérums nor- maux ùuflueuce de la (juantité d'acide et mode d'absorption de l'acide par les globules). Mais il y a une différence essentielle : tandis que la vitesse initiale d'hémolyse par les sérums normaux est indépendante de la quantité de globules, dans le cas des acides, elle dépend de la concentration en glo- bules. — J. G.VUTRELET. Ruffer et Crendiropoulo. — .Sur le pouvoir hématosique du chlorure de sodium et son mode d\tction. — L'action antagoniste envers les sérums hémolytiques ne parait pas être une propriété spécifique des métaux alca- lino-terreux : les sels alcalins la possèdent. NaCl en solution concentrée n'agit pas en détruisant l'alexine ou la sensibilisatrice, mais en s'opposant à leur combinaison. — J. Gautrelet. Microbes. Saling (Th.). — Critique du Spirochete pallida Schaudinn. — S. re- marque que depuis l'emploi des méthodes d'imprégnation par l'argent dans la recherche des Spirochètes, le nombre de ceux-ci a considérablement aug- menté; c'est qu'il existe un grand nombre de causes de confusion : impré- gnation de fragments de fibrilles, de lignes intercellulaires, de contours de globules, etc., dans des tissus altérés par la macération, par l'alcool, ou par une lésion quelconque. Une abondante documentation accompagne ce tra- vail qui doit mettre en garde contre les erreurs possibles, sans ébranler la découverte de Schaudinn ni ses consétiuences. — E\ Fauré-Fremiet. h) Schulze ("Walter). — Aie sujet des Spirochxtes d'argent. — Comme Saling, Sch. est sceptique au sujet des résultats fournis par les imprégna- tions à l'argent dans la recherche des spirochètes. Les formes spiralées que l'on observe avec cette méthode aussi bien dans les organes syphilitiques que non syphilitiques seraient dues à des terminaisons nerveuses. — E. Falké- Fremiet. Smith (C. O.). — Une maladie bactérienne du Laurier-rose. — Cette ma- ladie n'est pas nouvelle; elle est la même que celle qui sévit sur les oliviers et est due à un bacille, Bacillus Olav (Arcang.) Trev. qui se développe bien sur les milieux de culture ordinaires. Cette infection produit à la longue des excroissances noueuses sur la tige et les feuilles du Laurier-rose, analogues à celles qu'on trouve en Californie sur les oliviers cultivés. S. est arrivé, en partant de cultures jjures, a i)rovoquer artificiellement l'infection. — P. Guérin. 238 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Keeble (F.) et Gamble (F. W.). — Sur la possibilité d'isoler l'organisme infectant (Zoochlorelle) de la Convoluta roscoffensis. — 1'^ Les zoochlorelles résultent d'une infection du dehors. En isolant des jeunes convolutes dès la naissance et en les faisant vivre en eau stérilisée on obtient des adultes privés de la coloration verte. Dès qu'on ajoute un peu d'eau de mer ordi- naire, le vert se montre : la zoochlorelle a été apportée et s'est installée. 2° La zoochlorelle a pu être cultivée isolément sous forme d'organismes uni- cellulaires, flagellés, verts, qui envahissent dès qu'ils on ont l'occasion les convoluta incolores. C'est ime algue, peut-être du genre Carteria. — H. de Varigny. Levaditi et Manouelian. — Nouvelles recherches sur la spirillose des potelés. — La septicémie brésilienne n'est pas due à une prolifération ex- clusivement vasculaire du microbe de Marchou.n: et Salimbeni, car Spirillum gallinarum envahit les tissus glandulaires et entre en contact intime avec les divers éléments cellulaires. A rencontre de Treponema pallidum, il ne semble pas pénétrer dans le protoplasma des cellules. La crise qui met fin à l'infection spirilienne est due à la phagocytose du microbe par les macro- phages de la rate et du foie. Le microbe est capable de pénétrer dans les ovules ayant acquis un certain développement, d'infecter l'ovule de certains animaux. — G. TuiRv. b) Levaditi (C). — La spirillose des embryons de poulet dans ses rapports avec la tréponèmose héréditaire de Vhomme. — Etude expérimentale et ana- tomopathologique avec étude de l'hérédité dans la septicémie brésilienne. Les spirilles injectés dans l'œuf ne restent vivants et ne se multiplient que lorsque cet œuf est fécondé, et qu'il donne lieu à la formation d'un embryon. La présence de cellules vivantes est donc une condition indispensable pour la cultui'e des spirilles dans l'œuf. Le foie de l'embryon est l'organe qui, par l'intermédiaire de la circula- tion ombilicale, reçoit le premier les germes virulents. Phagocytose des spirilles. La spirillose des embryons ne semble pas se terminer par une disparition critique des spirilles de la circulation générale. La spirillose brésilienne n'est pas transmissible héréditairement aux embryons de poules infectées. Ces embryons sont immunisés vis-a-vis de l'infection par le S. gallitm-um. — G. TniRv. Kaserer (H.) — Oxydation de Vhydrogéne et du méthane parles microor- ganismes. — K. a observé que dans des tubes à fermentation renfermant un liquide nutritif déterminé (0,1 9e AzH''Cl, 0,05 % P01HK•^ 0,2 % SO^Mg, 0,1 % CO-'HNa-, trace de FeCr^) et dans lesquels on avait mis un peu de terre végétale, il y a une lente diminution de H introduit dans la branche fermée. Quoiqu'il n'ait pas réussi à faire de cultures pures, il est hors de doute que les microorganismes prennent part à ce phénomène. En effet, il ne se produisait pas quand on n'avait pas inoculé la solution, ni quand celle-ci était remplacée par de l'eau distillée. Comme le phénomène n'a lieu que lorsque 0 a libre accès, il est certain que H sert à la respiration de ces mi- croorganismes qui empruntent C à C0-. Ceux-ci constituent un nouveau groupe d'organismes autotrophes dépourvus de chlorophylle. La même mé- thode a permis d'établir l'existence de bactéries décomposant le méthane, qui leur sert de source de C. Dans les deux cas on n'a observé de nitrilica- tion que lorsque H et CH* avaient totalement disparu. — L. Laloy. XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 239 Kraus(R.) et SchiflFmann (J.). — Sur rorir/iiie des anticorps, précipitines et (ujglutinines. — Contrairement à ce qui se passe avec les anticorps bac- téricides lesciuels naissent dans la rate, la moelle osseuse, les ganglions lymphatiques, la genèse des précipitines et des agglutinines s'opère dans le système vasculaire. Il est impossible de préciser si elles apparaissent dans certains organes sous une forme primitive, analogue aux proferments. Ni les globules blancs, ni les hématies ne fabriquent des agglutinines. mais très probablement les endothéliums vasculaires. La teneur des organes en prin- cipes agglutinants correspond à celle du sang. Le titre agglutinatif du sang peut dépasser sensiblement celui des extraits d'organes. Les agglutinines peuvent apparaître dans une proportion appréciable dans le sérum, sans ([u'elles existent simultanément dans les extraits d'organes. Les précipitines ne se forment pas d'une façon continue. — G. Thiry. Toxines. Bodin (E.) et Gautier (L.). — Note sur une toxine produite par l'Asper- l/illus fumigatus. — La formation de toxine dans les cultures du champignon exige un aliment azoté, surtout du type des peptones, un hydrate de carbone (glucose, saccharose, maltose, dextrine), et de plus une réaction neutre ou alcaline. La toxine agit sur les centres nerveux : symptômes convulsifs, tétaniques, paralytiques, suivis de la mort en quelques heures ou de resti- tiilio ad integrum. Le lapin et le cliien sont très sensibles ; le cobaye l'est moins; le chat, la souris, le rat blanc, ont une réceptivité inférieure à celle du cobaye. Le chien et le chat, qui sont naturellement immuns contre les spores du champignon, sont sensibles à la toxine. Le pigeon, qui est extrê- mement sensible aux spores, offre une grande résistance à la toxine: il supporte à poids égal des doses de toxine six fois plus fortes que la dose mortelle pour le lapin. — G. Thiry. Brau et Denier. — Recherches sur h( toxine et l'antitoxine cholériques. — Dans les milieux liquides, et tout particulièrement en milieu albumineux, un vibrion cholérique, s'il n'a fait aucun passage sur les animaux, donne une toxine soluble, à action rapide, sans incubation. La production de cette toxine semble liée à la macération des vibrions. Cette toxine se montre très active en injection dans les veines, et cette injection vaccine les animaux. Son injection sous la peau, chez la chèvre, le lapin, le cobaye, le cheval, leur donne difficilement une immunité active, et le sérum obtenu n'e.st alors que faiblement antitoxique. Les animaux qui reçoivent dans les veines des cultures vivantes fournissent un sérum plus actif que ceux traités avec les toxines solubles. Pour toutes ces raisons, il semble qu'il n'y a pas lieu d'é- tablir une distinction entre la toxine cholérique contenue dans le corps des microbes et celle obtenue dans les liquides de culture. — G. Thiuv. Sérums. Bordet (J.) et Gay (F. P.). — Sur les relations des sensibilisatrices avec l'alexine. — 1° Conformément aux données d'EnRLiCH et Sachs, l'expérience montre que les globules de cobaye s'hémolysent dans le mélange de sérum frais de cheval et de sérum de bœuf préalablement chauffé à 56", tandis qu'ils résistent si on leur fait subir successivement le contact, d'abord du sérum de bœuf, puis du sérum de cheval. Mais l'interprétation de ces auteurs, d'après laquelle la sensibilisatrice (fournie par le sérum de bœuf) ne s'unit 240 L'ANNEE BIOLOGIQUE. au globule qu'à la condition de s'être combinée tout (rai)ord à Talexine (apportée par le sérum frais de cheval), se compose d'affirmations inexactes. D'abord, la sensibilisatrice qui joue le rôle prépondérant et le plus néces- saire n'est pas celle du sérum de bœuf, mais bien celle du sérum de cheval. Ensuite, ces sensibilisatrices se comportent comme toutes leurs congénères, en ce sens qu'elles n'exigent pas, pour s'unir aux globules, la présence d'a- lexine. Enfin, cette interprétation laisse complètement dans l'ombre un facteur essentiel qui confère au cas d'hémolyse en question son allure re- marquable et si particulière. Ce facteur, c'est l'intervention d'une ma- tière spéciale, propre au sérum de bœuf, résistant au chauffage à 56'^ et à la conservation, de nature colloïdale et sans doute albuminoïde, qui jouit de la propriété d'être entraînée par les globules chargés de sensibilisatrice et d'a- lexine, tandis qu'elle reste libre en présence de globules normaux ou sim- plement sensibilisés. L'absorption de ce collo'ide par les hématies ainsi pré- parées a pour effet de les agglutiner énergiquement, et de les rendre, sauf* dans certaines conditions particulières, plus accessibles à l'hémolyse. C'est pourquoi les globules de cobaye, non seulement se détruisent (Ehrlicii et Sachs) dans le mélange des sérums de cheval et de bœuf, mais encore s'y agglomèrent en amas volumineux. 2'^ L'absorption du collo'ide par les globules sensibilisés et alexinés est due très probablement à l'adhésion moléculaire, le traitement préalable ayant modifié ces globules pour ce qui concerne leurs propriétés d'adhésion. Dans ces conditions, cette absorption peut s'ef- fectuer quelle que soit l'espèce animale d'où provient le globule, celui-ci pouvant d'ailleurs appartenir à l'animal lui-même (bœuf) qui fournit le col- lo'ide. L'intervention du colknde expli(iue les diverses particularités notées par Ehrlich et &.vchs. On voit disparaître le seul argument ([ui semblait plaider sérieusement en faveur de la thèse d'après laquelle la sensibilisatrice possède im groupement atomique complémentophile, c'est-à-dire se combine directement avec l'alexine. Donc, il y a lieu d'abandonner les termes ambo- récepteur et complément, qui sont l'expression de conceptions erronées. — G. TiiiRV. AVelsh (D. A.) et Chapman (H. G.). — Sur la source principale de siil)- stance « précipitable » et sur le rôle du protéique homologue dans les réac- tions de précipitine. — 1'^ Le protéique homologue ne disparaît pas, et peut-être même ne diminue pas du liquide qui surnage après une interven- tion de précipitines. Ce qui est précipité dérive surtout de l'antisérum. 2° Le caractère d'un antisérum dépend de deux facteurs indépendants : le contenu précipitable est indiqué par le précipité maximum qu'on peut obte- nir avec une dose donnée d'antisérum; la précipitabilité est indiquée par la quantité minima de protéique homologue qui neutralisera complètement la précipitine dans une quantité donnée d'antisérum. 3" Le contenu solide des antisérums de précipitine est accru par rapport au contenu solide des sérums naturels. — H. de Varignv. Bulloch CW.) et AA/'estern (G. T.). — La spécificité des substances opso- niques dans le sérum du sang. — Si l'on met en contact des staphylocoques et du sérum humain normal, le sérum mesuré après centrifugation a perdu son pouvoir opsonique pour le S. tout en conservant ce pouvoir à l'égard du Bact. pyocyaneum. Le contact du sérum humain normal avec les bacilles de Koch ne détruit pas le pouvoir opsonique à l'égard des staphylocoques mais seulement celui à l'égard du Koch. Le contact du sérum avec le S. laisse intact le pouvoir opsonique à l'égard du Koch. L'inoculation de tuberculine XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 241 augmente la tuberculo-opsonine, sans léser l'opsonine staphylococcique. L'inoculation du vaccin staphylococcique augmente Topsonine staphylococ- cique, sans altérer la proportion de tuberculo-opsonine. — H. de Varigny. Rodet. — Sur les sérums dits précipitants. — C'est le sérum considéré comme précipitant, qui fournit surtout la matière du précipité ; c'est le sérum neuf qui est en réalité précipitant et qui précipite la substance spécifique du sérum préparé, dit à tort précipité. Dans l'organisme d'un sujet im- prégné par du sérum d'espèce étrangère, il se produit non pas une sub- stance susceptible de précipiter ce sérum, mais un corps ayant la faculté de se précipiter lui-même en présence de certains des composants de ce sérum. — J. Gautrklet. Extraits d'organes. Brown (Orville Harry et Don Joseph. — Influence desextraits d'organes d'animaux à sang froid sur la pression sanguine chez le Chien. — Les extraits de foie, rein, glande sexuelle de requin, de foie de poisson-chien, d'ovaire et de testicule de poisson-étoile, contiennent certaines substances hypotensives ; les extraits de glande sexuelle et foie de poisson-chien et le sperme de pois- son-étoile contiennent une quantité variable de substance hypertensive. La substance dépressive est soluble dans une solution de NaCl à 90 %, à 45" ou 100°. La substance hypertensive est détruite à cette haute température. Des modifications vaso-motrices semblent expliquer les changements dépression. — J. Gautrelet. Japelli et Matozzi Scafa. — Sur les effets des injections intra-veineuses d'extrait prostatique de Chien. — L'extrait prostatique de chien administré à un autre chien par voie intravasculaire est très toxique. Il exerce une action anti-coagulante sur le sang du chien, coagulante sur celui du lapin. On ob- serve l'action paraly.sante sur le centre respiratoire et l'influence sur l'appa- reil cardio-vasculaire ; G. et M. y voient l'action d'un nucléoprotéide. — J. Gautrelet. Venins. ■ Pierotti. — liecherches expérimentales sur le venin de Crapaud et son action phy.^iologique. — Le venin de crapaud est un poison cardiaque, comme la digitale. A forte dose, il a d'abord une action excitante, puis pa- ralysante sur l'appareil nerveux inhibiteur du cœur. A dose minime, il excite, renforce le myocarde. 11 agit différemment sur la respiration sui- vant l'animal. Il excite le mécanisme du vomissement, sauf cliez les vagoto- misés ; il a une action excitante et puis paralysante sur les centres réflexes et toniques de la moelle. La conscience reste intègre. 11 a une action exci- tante puis paralysante sur les nerfs moteurs, sur les muscles ; il a une action anesthésique locale, une action myotique. — J. Gautrelet. d. Tactismes et Iropismes. a) Jennings (H. S.). — Les réactions des organismes inférieurs. — Ce volume est le développement des expériences et des théories analysées ici {An7i. BioL, IX, pp. 283-289) et peut par suite être résumé assez brièvement. Première- partie. Unicellulaires. I. Réactions de l'amibe. Il existe des réactions spéciales l'année BIOLOGIQLE, XI. 1906. 16 242 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. pour tous les genres de stimulus que l'amibe peut être appelé à rencontrer, les facteurs internes jouent également un rôle dans la direction des mouvements. La réaction positive est produite par des agents favorables à l'organisme ; elle est négative dans le cas contraire. IL Réactions des haclèries. Les bactéries nagent dans une direction déterminée par la position de l'axe de leur corps, jusqu'à ce qu'elles rencontrent des conditions défavorables; à ce moment la direction du mouvement se modifie. Si les conditions favorables (nourriture, oxygène) ne se rencontrent que dans une région localisée, les bactéries ne nagent pas toutes vers cette région : elles effectuent des mouvements dans toutes les directions, la direction favorable est sélectionnée après des tenta- tives en divers sens. Ill-Vl. Rèaciions de la paramœcie. Les mouvements exé- cutés par la paramœcie en présence de divers agents ont toujours pour ré- sultat de lui faire accepter les conditions favorables à son existence et fuir les autres. Comment cela peut-il se faire? La réponse à cette question inté- resse beaucoup le règne animal [et végétal ; partout nous voyons les êtres vivants recliercher un certain optimum de température, lumière, aération, etc., variable pour chaque espèce]. VIL Réactions d'autres Infusoires. VIII. Réactions des Infusoires à la lumière et à la gravité. Que la réaction finale soit positive ou négative, il y a toujours exécution d'un certain nombre de mouvements successifs avant que soit adopté le mouvement favorable. IX. Réaction des Infusoires au courant électrique. Les cils de la région anodique se dirigent en arrière, ceux de la région cathodique se renversent en avant . d'où différentes variétés de mouvements produits variant avec l'intensité du courant et avec la disposition du système locomoteur de l'infusoire en expé- rience. Le déplacement est une réaction active de l'organisme et n'est pas dû à la cataphorèse ; en effet des paramœcies mortes ne sont pas déplacées par le courant électrique. X. Modifiabilité des réactions des Infusoires; les réactions dans les conditions naturelles. Cliez le même individu et dans des conditions identiques, la réaction n'est pas toujours la même ; car il faut tenir compte des facteurs physiologiques. Les mœurs des Infusoires sont très varia- bles: en ce qui concerne plus spécialement la capture des proies, on constate nettement que l'infusoire choisit celles qui peuvent être consommées, ou se déplace s'il n'en trouve pas. Deuxième partie. Métazoaires inférieurs. XL Réactions des Cœlentérés. Pas de différences essentielles avec les réactions des Protozoaires, quoiqu'il y ait des cellules nerveuses, où les modifications physiologiques accompagnant et conditionnant les réactions sont plus particulièrement prononcées. Il y a, comme chez les Protozoaires, des mouvements continus et variés, qui placent l'organisme dans des conditions différentes de milieu ; d'ofj sélection de cer- taines de ces conditions et rejet des autres. Les mouvements dont il s"agit peuvent d'ailleurs être des déplacements du corps ou des mouvements de certaines de ses parties (tentacules). Il y a des mouvements définis, qui dé- pendent en grande partie de la structure de l'organisme. Beaucoup d'entre eux sont adaptés d'une façon si nette à des conditions déterminées, qu'on est amené à conclure que ces dispositifs se sont développés sous l'influence de ces conditions, parce qu'ils sont favorables à l'organisme. Il est possible que ces réactions proviennent de la fixation de mouvements qui étaient exécutés à l'origine par la méthode des essais successifs. On rencontre enfin chez les Cœlentérés des états physiologiques variables qui font que la réaction à un stimulus donné n'est pas toujours la même. En particulier l'état du mé- tabolisme influe fortement sur les réactions ; il en est de même des réactions précédemment provoquées. XII. Réactions d'autres Métazoaires infériexirs. Chez les Echinodermes, les Planaires, les Rotifères, etc., il y a également des XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 243 essais de divers mouvements, et des mécanismes fixés, ou mouvements ré- flexes. Comme chez les Protozoaires et les Cœlentérés, les réactions sont va- riables et dépendent des états physiologiques. lien est surtout ainsi lorsqu'on s'élève dans la série, par exemple chez le Ver de terre et les Crustacés. Chez ceux-ci on observe fort bien les effets de l'habitude et de l'expérience du passé. Troisième partie. Théories générales. XIII. Comparaison des réactions des unicelUilaires et des pluricellul aires. Pas de différence essentielle entre les Protozoaires et les Métazoaires; la présence d'un système nerveux n'apporte pas de modification fondamentale dans la nature des réactions, il ne faut donc pas attacher une valeur exagérée au système nerveux : ses propriétés ne sont que Taceentuation des propriétés générales du protoplasma. XIV. La théorie des Iropismes. Elle réussit à expliquer certaines réactions observées parfois, mais chez aucun des organisme étudiés par J. elle n'a une valeur générale : c'est une construction plus ou moins artificielle, qui a été obtenue en combi- nant certains éléments des réactions et en négligeant les autres dont la si- gnification est bien plus essentielle. La théorie de l'action locale comme ex- plication générale des réactions des organismes inférieurs, est basée sur une connaissance incomplète et une analyse insuffisante de ces réactions. XV. Les réactions des organismes inférieurs sont-elles uniquement composées de réflexes? La variabilité de ces réactions interdit de les considérer comme des réflexes. Chez l'amibe, loin d'être uniforme, la réaction est encore plus variable que chez les Infusoires, parce qu'elle n'est pas maintenue dans des limites étroites par les conditions de structure de l'animal. 11 est erroné d'expliquer par les réflexes les réactions des organismes inférieurs et par quelque chose d'autre celles des organismes supérieurs. La réaction d'un être quelconque à un sti- mulus déterminé est délimitée d'abord par son système d'action, et déter- minée pour une large part, en dedans de ces limites, par son état physiolo- gique actuel. Chez les organismes inférieurs, ces limites sont relativement étroites, et les conditions pliysiologiques peu nombreuses; aussi les réactions sont-elles moins variées que chez les organismes supérieurs; mais il n'y a là qu'une différence de degré. XVI-XVIII. Analyse des réactions des orga- nismes inférieurs. La réaction dépend de divers facteurs : a stimulus actuel; b stimuli antérieurs ; c réactions antérieures de l'organisme ; d modifications internes progressives dues par exemple au métabolisme ; e lois de résolution des états physiologiques les uns dans les autres. La nature de la réaction (positive ou négative) est déterminée par la relation des conditions externes avec les processus physiologiques internes. La réaction a lieu par sélection entre un certain nombre de mouvements. Enfin, par la répétition, la ré- solution d'un état physiologique en un autre devient plus facile. XIX. Déve- loppement des réactions. Chez l'individu et dans l'espèce, il est basé sur la sélection des mouvements les plus utiles et sur la plus grande facilité don- née par la répétition des mêmes actes; le premier principe permet de trouver des adaptations nouvelles, le second de les conserver. XX. Relation des réac- tions des organismes inférieurs avec les réactions psychiques. S'il est bon de n'employer que le langage objectif en décrivant les réactions des organismes inférieurs, cette manière de faire a pourtant un inconvénient : c'est qu'elle établit un gouffre entre ceux-ci et les animaux supérieurs. En réalité il n'est pas possible de tracer une ligne de démarcation tranchée : on rencontre chez les organismes inférieurs les mêmes phénomènes objectifs, qui corres- pondent, chez les animaux supérieurs, à des phénomènes subjectifs. Il est certain que si l'amibe était un animal de grande taille, qui tombe sous l'ob- servation courante, on lui attribuerait les mêmes faits de conscience — plaisir 244 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. et douleur, faim, désir etc. — qu'à un chien. Le.s recherches objectives ten- dent à détruire cette impression ; mais lorsqu'elles sont conduites méthodi- quement et approfondies, elles ont pour effet de la rétablir plus fortement qu'avant. Jusqvi'à un certain point, l'attribution d'une conscience à l'amibe permet d'apprécier et de prévoir ses réactions. Exactement dans la même mesure que pour les animaux supérieurs, le problème de la conscience chez les organismes inférieurs ne peut être résolu que par analogie. XXI. La réaclion comme mécanisme régulateur. Unfacteiu' nuisible agit sur l'organisme, il y a une réaction qui peut n'être pas favorable, puis une série d'autres, jus- qu'à ce que se rencontre une réaction qui fasse cesser la condition nuisi- ble où l'organisme a été placé. Cette méthode de régulation est absolument générale. Si le même stimulus se répète la réaction favorable sera atteinte plus rapidement. A son degré le plus élevé la régulation prend la forme de ce qu'on appelle l'intelligence. — L. Lalov. b) Jennings (H. S.). — Modificalion des 7'éactions. II. Facteurs détermi- nant la direction et les caractères des mouvements des Vers de terre. — D'a- près LoEB et Verworn, les mouvements des organismes inférieurs sont diri- gés exclusivement par des facteurs externes. Les phénomènes sont en réalité beaucoup plus complexes que ne l'indique la théorie des tropismes. Les mouvements efi'ectués sous l'action d'un stimulus sont si variés qu'ils peu- vent paraître dus au hasard. En réalité il n'en est rien, et J. a cherché à déterminer sur Lumbricus terrestris L. quels sont les facteurs qui détermi- nent à chaque instant les mouvements de l'animal. Un ver étant placé sur une couche de papier à filtrer humide, dans un espace faiblement éclairé, il fait agir sur lui un excitant mécanique (pointe fine de verre), en un point parfaitement localisé. Les résultats ont été les mêmes avec des excitants chimiques ou thermiques. L'animal peut réagir de neuf façons différentes : P la région excitée ondule légèrement; 2'^ la tète se tourne du côté excité, ou 3° du côté opposé; 4° le ver recule, ou 5° avance; 6° il rampe d'abord en arrière puis en avant ; 7" la tête se rétracte ; 8'^ le ver se retourne de bout en bout; 9*^ le quart antérieur du corps se soulève et s'agite. Les facteurs dont dépendent ces mouvements variés sont : A. externes : intensité et localisation du stimulus: B. internes : la réaction à un stimulus dépend en partie de ce que l'animal a fait et de la position qu'il occupait immédiatement avant ce stimulus, par exemple s'il est dirigé vers la droite, il se retournera vers la gauche. La réaction dépend aussi de la tendance générale du ver à se mouvoir en avant plutôt qu'en arrière; elle dépend encore de la direction dans laquelle le ver rampait au moment où il a été excité; elle dépend des stimulus antérieurement reçus. A ce dernier point de vue on peut distinguer un état de repos et des états d'excitation plus ou moins vive, lorsque le ver a été stimulé à diverses reprises. Enfin, l'état du métabolisme influe également sur la réaction. Tout en montrant, dans ses divers travaux, que, les conditions externes restant les mêmes, la réaction des organismes change, J. se défend de tomber dans le vitalisme. En effet tout stimulus qui affecte l'un des processus vitaux e.st forcément cumulatif : la pression peut agir d'abord comme stimulus primitif, puis en entravant la circulation, ce qui donne lieu à une seconde réaction; si la re.spiration est à son tour gênée, on aura une troisième réac- tion, etc. Un dernier chapitre est consacré à réfuter quelques objections faites à la méthode des essais successifs chez les organismes inférieurs {Ann. Biol., IX, p. 283). — L. Lalov. 1 XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 245 Faiiré-Fremiet (E.). — Tropismes et protozoaires. — (Analysé avec le siiivant.) Laloy (L.). — La théorie des tropismes. — Après un exposé de la théo- rie des tropismes de Loeb et des recherches de Jenni.ngs, L. conclut en don- nant la préférence aux idées de ce dernier. II y a dans les mouvements des Protozoaires autre chose que des phénomènes purement physiques et chimiques : un commencement de conscience, de choix. Cette conclusion est déduite d'une conception générale sur la finalité interne de la substance vivante, dont le fonctionnement est irréductible aux phénomènes du monde inorganique. F. -F. objecte que les notions de « choix, » « erreur » etc., queL. fait in- tervenir, supposent l'existence d'un système nerveux qui est ici absent. II croit cependant la théorie de Loeh trop simpliste et incomplète, et semble prendre une position intermédiaire : les mouvements sont dus à vni certain état de protoplasma, et c'est cet état qui constitue le psychisme des Pro- tozoaires, qui n'est pas comparable à celui des êtres pourvus d'un système nerveux. — M. Goldsmitii. Dellinger (O.). — Locomotion des Amibes et de formes ifoisines. — Les mouvements des amibes ont été expliqués différemment. Pour Rhumbler, des courants de protoplasma dirigés d'avant en arrière se produisent sur les côtés; dans le milieu ils sont dirigés d'arrière en avant, comme cela se pro- duirait dans une goutte de liquide quelconque où la tension de surface est diminuée en avant, c'est-à-dire vers le point où la goutte progresse par suite de la diminution de tension. Jennings n'admet pas que ces courants aient ime cause mécanique. D'après ses observations sur A7n. verrucosa, les cou- rants sont tous dirigés en avant, leur déplacement se faisant comme un roulement tandis que la partie inférieure de l'amibe adhère à la surface sur laquelle il rampe. — D., après avoir observé non seulement en dessus mais latéralement plusieurs espèces de Difflugia et d'Amibes, se refuse à admettre la tension de surface de Rhumbler et le « rolling » de Jennjngs. Pour lui, la partie antérieure du corps de ces organismes s'étend librement, sans adhérence, et se fixe; puis la partie postérieure en se contractant se rappro- che de la première. Les mouvements des Amibes sont dus à une sub.stance contractile. — L. Faurot. Mast (S. O.). — Réactions à la lumière chez- les (injanismes inférieurs. — Comme Jennings mais indépendamment de lui, M. a expérimenté sur Stentor cœruleiis et est arrivé à des conclusions identiques. Les Stentor li- bres s'éloignent de la source lumineuse au moyen d'une réaction qui consiste à se tourner sur un côté déterminé du corps, et à prendre une direction qui fait un certain angle avec la direction initiale. Cette réaction est pro- voquée par un accroissement d'intensité de la lumière, indépendamment de la direction de ses rayons. Si la source lumineuse continue à augmenter d'intensité, les Stentor recommencent le même mouvement et arrivent à la fin à se placer dans la direction des rayons lumineux, mais en tournant vers la source lumineuse l'extrémité postérieure de leur corps, qui est la moins sensible à la lumière. — Les Stentor fixés réagissent en se contractant et en s'agitant autour de leur point d'attache, indépendamment de la relation entre la position de leur corps et la direction des rayons. — Toutes ces observa- tions amènent l'auteur à conclure contre la théorie des tropismes. — M. GOLDSMITII. 246 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Hargitt (C. "W".). — Expériences sur les Amièlides lubicoles. — Ces expé- riences se rapportent principalement à Ilydroides dianthus très sensible aux passages brusques dombres, même lorsque celles-ci se produisent à la lu- mière diffuse, ex. les ombres très légères causées par une baguette de verre. Loel? avait signalé que c'était uniquement la diminution brusque de l'intensité de la lumière et non son augmentation brusque qui agissait comme stimulus provoquant la rétraction de l'Annélide dans son tube. H. confirme le fait, mais il conclut de ses expériences très variées que les effets ne se- raient pas essentiellement comparables à ceux de l'héliotropisme négatif. Les phénomènes seraient trop complexes pour être expliqués par un seul facteur. [D'après Lœb-, chez Serpula uncinata, la réaction doit être attribuée à ce qu'il nomme la « sensibilité à la différence », distincte de l'héliotropisme. Les deux sont réunis chez Serpula]. — Le passage d'ombres produites par un pendule aux battements rythmiques d'une seconde est suivi de réactions appréciables. Si les intervalles sont d'une demi-seconde, beaucoup d'indivi- dus ne réagissent pas. Avec un rythme d'un quart de seconde les colonies sont à peu près indifférentes. Ces expériences continuées trop longtemps produisent un effet analogue à la fatigue. — H. pense que l'absence de réac- tion aux passages répétés d'ombres pourrait être une adaptation à l'éclairage scintillant causé par les vagues et les rides de la surface de l'eau. — D'autres expériences montrent que les aires sensorielles sont surtout localisées dans les portions terminales et internes des filaments branchiaux. — Contraire- ment à LcjEB soutenant que l'orientation des Annélides tubicoles, de même que chez les plantes, est surtout influencée par la pesanteur et la lumière, H. croit que cette orientation est plutôt déterminée par une adaptation aux condi- tions favorables à la respiration et à la capture de la nourriture. — L'action inhibitoire de la lumière bleue et surtout de la rouge n'est que temporaire. — Un Ui/di'oides transposé brusquement de la lumière bleue à la lumière du jour éprouverait une intensification de son activité sensorielle. La lumière rouge semblerait, dans les mêmes conditions, avoiç une action opposée. — Polamilla et Snbella pourvus d'yeux réagissent cependant moins vivement que Hydroides qui n'en possède pas. — L. Faurot. Jost. — Sur la vitesse de réaction dans roryanisme. — Les considérations développées dans ce mémoire cherchent à montrer que les processus chi- miques dans les plantes dépendent de la température à la façon des réac- tions que nous étudions hors de l'organisme dans le laboratoire. La vitesse augmente de telle façon ([u'elle double ou triple dans un intervalle de tem- pérature de 10". Mais la température a en outre encore une autre influence sur l'organisme. Elle l'altère ou le fatigue; et plus elle est élevée, plus l'altération se fait rapidement. L'influence de ces deux actions de la tempé- rature trouve son expression dans mie courbe à optimum, qui ainsi n'ex- prime pas la relation primaire du processus à la température. Sa forme change avec le temps, son sommet se déplaçant vers les basses températures. Nous pouvons montrer que dans l'action de la lumière nous trouvons des apparences semblables et nous devons présumer que toutes les courbes à optimum doivent s'expliquer de la même façon. S. compare ces phénomènes à ceux que l'on observe dans l'action des diastases à des températures va- riées et se range à l'opinion proposée par Duclaux pour expliquer la courbe à optimum que l'on observe. — H. Dubuissox. Yerkes (A. "W.). — Modiflahilité des réactions chez Ilydroides dianthus. — Ainsi que Hargitt, Y. étudie sur Hydroides dianthus les réactions pro- XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 247 (luîtes par la diminution de l'intensité de la lumière (son augmentation n'ayant pas d'action d'après Loeb). Y. se sert d'un écran interposé brusque- ment entre une fenêtre et l'Annélide, et, pour plus de commodité, la diminu- tion d'intensité lumineuse ainsi obtenue est nommée « ombre ». La réaction provoquée consiste habituellement en une rétraction rapide de l'Annélide dans son tube, mais il est à remarquer qu'elle peut être lente ou incomplète. La durée de la rétraction peut aussi être très variable, certains individus ne réagissant qu'une seule fois, d'autres refusant plus ou moins longtemps de s'épanouir à nouveau. — Lorsque les « ombres » sont répétées à des intervalles de 5 à 10 secondes elles sont moins souvent suivies de rétractions que lors- qu'elles sont produites à des intervalles de une à deux minutes. — Lorsque les « ombres i sont suivies immédiatement de chocs mécaniques, lesAnnéiides arrivent à se rétracter plus fréquemment sous l'influence de la première de ces excitations qu'elles ne le faisaient avant ce dressage; donc, elles appren- nent à à réagir aux « ombres ». Après de fortes excitations mécaniques .sou- vent répétées, lesAnnéiides ne réagissent plus normalement, car la couronne branchiale s'incline horizontalement et ensuite se rétracte. Ce phénomène est comparé à celui observé par Jennings sur le Stentor. Celui-ci après plu- sieurs réactions finit par se courber et se sauve. Cette modification dans la' réaction est peut-être le résultat de l'expérience, « le mode de réaction à un stimulus dépendant en partie, dit Jennings, des excitations déjà reçues ». — L. Faurot. "Walter (H. E.). — La biologie de Li/mnœtis elodes. — D'une étude sur la locomotion, la respiration, les tactismes, 'W. conclut que tout dans la biologie de la Lymnée tend à démontrer l'influence des excitations externes. Cependant les réponses aux excitations sont modifiées par l'état physiologique de l'individu examiné, il y a des variations individuelles de la biologie. — F. Vlès.- Kellog ("V. L.). — Certain's rc'/Jexes chez le Ver à soie. — Le Bombi/x mori atteint la maturité sexuelle dès sa sortie du cocon; il ne prend pas de nour- riture, ni ne vole, ni ne réagit à la lumière : son activité tout entière est réduite à l'acte de reproduction. Le mâle est attiré par les glandes odorantes de la femelle (chimiotropisme) ; la copulation est déterminée par le contact. Une femelle dont on a enlevé les glandes odorantes n'attire plus les mâles ; par contre les glandes isolées exercent une attrai;tion, et quand elles sont placées dans le voisinage presque immédiat des femelles mutilées, c'est vers elles, et non pas vers les femelles, que les mâles se dirigent. Un mâle dont on a noirci les yeux trouve la femelle tout aussi bien qu'un individu normal ; quand les antennes sont supprimées, il ne la trouve que par hasard. Quand on n'enlèvequ'une seule antenne, le mâle tourne en ronc^ autour de la femelle, à droite, quand il a été opéré à gauche, et à gauche, quand on a supprimé l'antenne droite. Ces mouvements de manège rappellent tout à fait des mouvements que l'on connaît chez des animaux phototropiques dont on a détruit la symétrie par section d'un œil. II est évident que, malgré son or- ganisation relativement élevée, le Bombyx mori présente un exemple typique du chimiotropisme dans le sens de Lœn. — K. a fait en outre des expériences •sur le rôle des ganglions nerveux dans l'activité de l'animal. Les mâles s'accouplent avec des femelles décapitées et celles-ci pondent des œufs qui se développent normalement; mais leur nombre est moindre. Un mâle dé- capité ne sait pas trouver la femelle ni s'accoupler quand il est au contact d'elle. D'ailleurs, les individus décapités, aussi bien mâles que femelles, 248 L'ANNEE BIOLOGIQUE. vivent aussi longtemps que les individus normaux, c'est-à-dire une à deux semaines. — F. Henneguy. Mayer (A. G.) et Soûle (C. G.). — Quelques réactions des Chenilles el des Papillons. — Les chenilles de Danaïs plexippus habitent une seule plante, VAsclepias, se logeant sur les jeunes feuilles dont elles se nourrissent. Elles sont négativement géotactiques et positivement phototactiques, et c"est ce qui explique leur ascension le long de la tige, qui se produit toujours, sans exception, avec une régularité de machine. — II n'y a là aucun choix ni aucun acte de jugement. — On peut faire manger à ces chenilles des feuilles dont elles ne se nourrissent pas habituellement en les arrosant des sucs laiteux d'Asclepias; on peut, de même, rendre les feuilles de cette der- nière plante inmangeables pour elles, en les arrosant du suc d'autres plantes. Les auteurs ont également essayé l'expérience suivante : la chenille étant en train de manger les feuilles d'Asclepias, on lui offre une feuille ou une autre substance non comestible pour elle; elle y mord à plusieurs reprises, puis se détourne et va vers sa nourriture habituelle. Au bout d'une minute ou un peu plus, on lui présente de nouveau le même objet non comestible, elle mord de nouveau. Donc, concluent les auteurs, elle ne conserve aucun souvenir; une fois en train de manger, on peut la forcer à continuer sur des substances non comestibles. — Les chenilles s'accoutument aux excitants, non par suite de fatigue, mais parce que ces excitants ont produit quelque action interne qui a modifié l'attitude de l'animal. D'autres observations ont été faites sur le coconnage de Samia Cynthia et Callosamia promefhea ; les deux sont négativement géotropiques et se pla- cent toujours, pour former le cocon, la tête en haut. Certaines observations concernent la reproduction cliez ces deux derniers insectes et chez Porthetria dispar. Les mâles sont guidés, dans l'accouple- ment, par le chimiotactisme; les femelles, par le sens de la vue. Cependant la couleur des ailes des mâles (les auteurs les ont colorées artificiellement) ne semble produire aucun effet; il en est autrement de la présence ou de l'absence d'ailes : les femelles opposent une certaine résistance aux mâles auxquels on a arraché les ailes. — M. Goldsmitii. a) Minkiewiez (R.). — Sur le chromotropisme et son inversion artificielle. — (Analysé avec le suivant.) b) — — Le rôle des phénomènes chromotropiques dans Vétude des pro- blèmes biologiques et psycho-pliysiologiques. — D'après la théorie de Sachs et LoEB, les animaux et les végétaux sont influencés par les seuls rayons les plus réfrangibles du spectre, et l'action sur eux de ces rayons est la même que celle de la lumière blanche. M. a voulu dissocier les deux ac- tions : celle de la lumière colorée (chromotropisme) et celle de la lumière blanche (phototropisme). Il a fait des expériences sur des Zoés de Maia squinado et des Némertes (Lineus ruber). Les premières se montrent posi- tivement photo- et héliotropiques et sont en même temps attirées par les rayons les plus réfrangibles; les seconds sont négativement phototropiques et se dirigent vers les rayons les moins réfrangibles. Ceci concorde avec la théorie de Loeiî, mais voici des faits qui la contredisent. En plongeant les Lineus dans une solution de 25 à 80 centimètres cubes d'eau distillée pour 100 centimètres cubes d'eau de mer, on constate une inversion : le phototro- pisme reste négatif, mais le sens du chromotropisme est changé. Cette inver- sion apparaît le deuxième jour, dure deuxjours, puis l'état normal (érythrotropie) XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. LMO revient. Mais après un séjour dans cette solution de deux à trois semaines, il y a un nouveau changement : les animaux deviennent purpurotropes. Au moment du passage de l'état érythrotrope à l'état purpurotropeily a une pé- riode de cécité tropique, (ïinseniiihiWté aux rayons colorés. — Voici les conclu- sions que M. tire de ces faits : 1) Contrairement à la théorie de Loeb, il existe des animaux chromotropes par rapport à la région moyenne du spectre. 2) Le purpurotropisme n'est pas lié au phototropisme positif et l'érythrotropisme au phototropisme négatif. 3) Les animaux peuvent être (comme le montrent les états de passage) phototropes et en même temps achromotropes. 4) Cer- tains êtres (tels que les plantes étudiées par Wiesner) peuvent être insen- sibles à certains rayons déterminés. 5) Des expériences faites avec des Zoés placées dans des tubes verticaux montrent que le chromotropisme peut avoir une certaine influence sur la distribution verticale des animaux. M. fait de ces idées certaines applications à la vision. La perception de la lumière blanche est primitive et indépendante de la perception chroma- tique. La solution de la question de la vision colorée doit être cherchée dans l'étude des différents états physiologiques d'une même substance vivante (comme les différents stades des Lineus) ; les images consécutives colorées peuvent être expliquées de même par une succession de différents états. Les faits de daltonisme sont à rapprocher de ceux observés par Wiesner. — M. GOLDSMITH. Bargagli-Petrucci (G.). — Quelques expériences sur le plngiotropisme des rameaux d'Uedera Ilelix. — B. a entrepris quelques expériences .sur l'ac- tion que la force de gravité et le stimulus lumineux exercent sur les jeunes entre-nœuds des rameaux plagiotropes d'Hedera Hélix, pour chercher à éta- blir la part de chacun de ces deux agents dans la détermination de la posi- tion des rameaux eux-mêmes. Ces expérience>s, faites au clinostat, donnent comme résultats que le sommet végétatif tend à se rapprocher de la source lumineuse quand la plante est soustraite à l'action de la gravité ; que vis-à- vis du stimulus lumineux les rameaux orthotropes se comportent de la même manière que les plagiotropes, que vis-à-vis du stimulus dû à la gravité les rameaux orthotropes ne se comportent pas de la même façon que les plagio- tropes. B. se propose de revenir plus tard sur ces expériences. — M. Boubier. b) Czapek (Fr.). — Influence des angles d' inclinaison sur le géotropisme des organes orthotropes. — Plusieurs méthodes permettent de résoudre cette question. L'expérience avec le clinostat a montré à Cz. que les courbures obtenues par excitation géotropique d'organes orthotropes sont plus grandes entre 90° et 170° qu'entre 10° et 90°. On n'obtient pas de courbures égales avec des inclinaisons de 45° et de 135°. Une autre méthode est basée sur la réaction de l'antiferment dans des racines excitées géotropiquement. A 45° la réaction géotropique de l'antiferment est plus faible qu'à 135°, c'est-à-dire à 45° au- dessous de l'horizon. On peut encore apprécier l'influence des angles d'incli- naison en mesurant comparativement le temps qui s'écoule jusqu'au com- mencement de la courbure. La courbure se produit également vite pour tous les angles compris entre 20° et 160°. Au-dessus et au-dessous le temps de réaction est plus long. L'emploi des excitations intermittentes a permis àCz. de confirmer cette loi établie par Fitting, à savoir que la durée d'excitation qui, dans différentes inclinaisons, produit le même effet, est inversement proportionnelle au sinus de l'angle d'inclinaison. — F. Pécfioutre. Bûcher (H.). — Changements anatomiques à la suite de courbures méconi- 250 L-ANNEE BIOLOGIQUE. ques ou d'induction géolropique. — B. désigne sous le nom de camptotro- phisme la réaction consécutive à la courbure mécanique d'une pousse her- l:)acée capable encore de croissance et qui se manifeste pas des changements dans l'épaisseur et la taille des éléments cellulaires; les cellules du col- lenchyme, de l'écorce et du bois présentent du côté convexe des mem- branes plus épaisses, vme taille plus petite ; les cellules du côté concave ont des membranes moins épaisses, une taille plus grande que les cellules homo- logues normales. Par analogie, B. appelle géotrophistne la réaction produite dans un organe orthotrope herbacé, dont les tissus n'ont pas achevé leur dif- férenciation, et maintenu par force dans une situation horizontale. Le géo- trophisme se manifeste comme le camptotrophisme par des parois plus épaisses du côté convexe, plus minces du côté concave, une taille plus pe- tite du côté convexe, plus grande du côté concave. Le camptotrophisme n'est attribuable qu'à la pression et ne se manifeste que dans les régions forcées. Le géotrophisme ne se produit que dans les régions susceptibles de se courber et maintenues de force dans une situation horizontale. — F. PÉ- C H OUTRE. Radl (E.). — Le phototropisme des animaux. — R. fait ressortir qu'il n'y a pas de différence entre le phototropisme des animaux inférieurs et l'acte de regarder, chez les animaux supérieurs. Il y a entre ces deux phé- nomènes tous les intermédiaires possibles. Quand on dit qu'on voit un point lumineux, cela signifie qu'on peut dire en quel endroit de l'espace il se trouve et coordonner ses mouvements musculaires vers ce point. Un ver dé- pourvu d'organes de la vision ou un papillon nocturne en font tout autant : leurs mouvements indiquent où se trouve la source lumineuse. La seule différence, c'est que le phototropisme des animaux supérieurs, de l'homme par exemple, est bien plus compliqué. Les animaux inférieurs, dépourvus d'yeux, réagissent en plaçant leur corps entier dans la direction du rayon lumineux; c'est la forme la plus élémentaire du phototropisme. Chez les animaux supérieurs, c'est en général l'œil seul qui réagit en se plaçant dans la direction du rayon lumineux. Ce réflexe a lieu par exemple quand, un homme étant placé dans l'obscurité, un point lumineux lui apparaît brusquement. Mais bien des éléments peuvent intervenir : l'homme peut s'opposer au réflexe en dirigeant ailleurs son attention; il peut tourner les yeux, la tête ou tout le corps vers la source lumineuse, ou bien l'indiquer d'un geste, etc. Chez le Cyclope, il y a des yeux, mais ils sont immobiles. Aussi, bien que l'organe visuel soit différencié de celui du mouvement, l'animal est forcé de réagir par tout son corps au rayon lumineux. Chez Diaptomus les yeux sont légèrement mobiles et peuvent réagir seuls, sans que le corps ' suive le mouvement. Il en est de même chez les Hydrachnides : lorsque la source lumineuse se déplace, il y a de faibles mouvements compensateurs des yeux. Les mouvements phototropiques ne sont pas toujours provoqués par une source lumineuse plus intense que le milieu environnant. Soit un cylin- dre creux, de0'",30 de diamètre, ouvert aux deux bouts et mobile autour de son axe vertical. Sa paroi interne est garnie de bandes de papier noir et blanc. On y place un vase de verre qui reste immobile lorsque le cylindre tourne lentement. Si on met dans ce vase des animaux divers, ils suivent le mouvement du cylindre : des coccinelles marchent, des poissons nagent dans le sens du mouvement, une grenouille tourne la tête dans ce sens. Ce fait signifie que l'animal oppose une résistance au déplacement des images fixées dans sa rétine, même lorsque ce déplacement est très lent, le cylindre XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 1>51 faisant un tour en 10 ou 1*0 minutes. C'est de la même façon qu'à la lecture il faut un certain effort pour passer d'une lettre à la suivante. II en faut un également, lorsqu'on fixe un oiseau dans le ciel, pour porter son regard vers un autre oiseau qui passe. Dans tous ces cas l'œil est lié phototropiquement à l'objet qu'il regarde. Le phototropisme s'observe également chez l'homme dans le phénomène suivant : un cycliste inexpérimenté est invinciblement attiré par l'obstacle qu'il fixe en voulant l'éviter; ce cas est de tous points comparable à celui des papillons qui volent vers la flamme. En somme, on a eu tort de faire du phototropisme un phénomène mystérieux et spécial aux animaux inférieurs ; on le rencontre sous des formes diverses dans toute la série animale. — L. Laloy. b) Loeb (J.). — Beliotropisme positif provoqué par les acides, héliotropisme négatif provoqué par les rayons ultra-violets. — Les Copépodes du groupe des Calanides sont en général indifférents pour la lumière. Si on ajoute à l'eau où ils se trouvent un peu d'eau chargée de CO'^ ou d'un autre acide faible, ils deviennent positivement héliotropiques; en neutralisant l'acide ou les rend de nouveau indifférents. Daphnia est positive à basse température, indifférente vers ^0". Si à ce moment on fait agir un acide, elle présente de l'héliotropisme positif. Gammarus d'eau douce est en général indifférent, et devient positif par l'addition d'un acide. Volvox est positif à la lumière faible, négatif à la lumière forte. Des Volvox négatifs sont rendus positifs par l'addition d'une trace d'acide dans l'eau où ils nagent. Chez les orga- nismes marins les résultats sont plus complexes. Ils sont négatifs avec Gammarus marin, peu distincts avec les nauplius de Balanes. L'action des rayons ultra-violets a été étudiée avec la lampe à quartz et à mercure de Herœus. Des larves positives de Balanes deviennent négatives en quelques secondes. Cet héliotropisme négatif disparaît en 10 à 20 mi- nutes. En interceptant les rayons ultra-violets au moyen d'une lame de verre, le phénomène se produit encore, mais plus lentement. Ce ne sont donc pas les rayons ultra-violets seuls, mais aussi les rayons violets, qui contribuent à le produire. Des réactions semblables ont été observées avec Daphnia, Gammarus marin et des Copépodes d'eau douce. Pour expliquer ces phénomènes, L. suppose qu'il y a dans les organismes étudiés une substance qui les rend positivement héliotropiques et que son action est empêchée par des substances qui se forment continuellement dans l'organisme et notamment dans l'œil. Si les acides annihilent l'action de ces anticorps, le rôle positivant des acides est expliqué. De même, les rayons ultra-violets peuvent provoquer l'apparition d'une sub.stance néga- tive, ou bien, si celle-ci préexiste, ils peuvent arrêter l'action des substances positives antagonistes. — L. Lalov. Coehn (A.) et Barrât ("W.). — Sur le galvanotropisme au point de vue physico-chimique. — Le galvanotropisme cathodique des Paramécies ne peut se ramener à la simple cataphorèse de particules suspendues (qui est beau- coup plus lente et nécessite un courant beaucoup plus fort sur des animaux morts), ni au chimiotactisme pour des acides et des alcalis produits aux deux bouts du corps, qui n'expliquerait pas l'orientation du corps et impliquerait une force électromotrice suffisante pour surmonter la polarisation, qui n'est pas nécessaire. On peut l'expliquer par une charge électrique positive portée par l'animal et déterminant son attraction par la cathode [ceci ne nous ra- mène-t-il pas à la cataphorèse passive?]; cette charge résulte de l'inégale diffusibilité des ions Na et Cl renfermés dans le protoplasma : les ions Cl 252 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sortant plus vite, les Na restant donnent leurs charges à ranimai. Dans une solution de NaCl hypertonique, le phénomène sera renversé : et en effet le galvanotropisme devient anodique. Le phénomène n'est pas instantané. La concentration limite est comprise entre 0,1 et 0,01 n; il est difficile de la préciser davantage. Dans une solution de bicarbonate de soude on observe les mêmes effets, dans une solution hypertonique de sucre pas de renverse- ment, ce qui prouve que ce n'est pas la pression osmotique qui intervient. — P. DE BeAUCHAMP. Bankroft(F. AV.). — Eprcuri' du qnlvanoiropisme de^ Paramécies par les substances chimiques. — Coehn et Barrât plus haut ont émis sur le gal- vanotropisme une théorie d'après laquelle l'orientation du corps dépendrait de la pression osmotique du milieu et serait indépendante de sa composition chimique et le sens du galvanotropisme dépendrait de ce que, la membrane protoplasmique de l'infusoire étant plus perméable aux anions qu'aux cations, celui-ci dans l'eau pure émettrait des anions — et resterait chargé + par ses cations en excès, tandis que dans un milieu plus concentré que son suc cel- lulaire, il absorberait des anions et recevrait deux une charge — ■. Le sens du galvanotropisme, quand on fait passer le courant, dépend naturellement du signe de la charge. Cette théorie ne supporte })as le contrôle de l'expérience. En effet, des solutions isotoniques de NaCl et de CaCP ont des effets in- verses sur l'orientation du corps et, d'autre part, le sens du galvanotropisme se montre souvent inverse de ce qu'il devrait être d'après la tljéorie. Le sens du galvanotropisme, ainsi que celui de l'orientation du corps, dépendent de la nature chimique des èlectrolytes. — B. appelle galoanolropisnie anodal cehù dans lequel l'animal e.st orienté l'extrémité orale vers l'anode et galvanotro- pisme calhodal celui où l'orientation est inverse, quel que soit d'ailleurs le sens de la natation qui peut avoir lieu en avant ou en arrière. Les èlectro- lytes déterminent, selon leur nature et leur concentration, l'un ou l'autre de ces galvanotropismes. Pour certains, à certaines concentrations, le galvano- tropisme est nul. L'auteur a l'impression que le galvanotropisme anodal est une étape vers l'absence de galvanotropisme et est la conséquence d'une réaction passagère qui se produit avant l'état d'équilibre. Un curieux galva- notropisme calhodal oblique, déjà signalé par Greelky (04), se montre dans des circonstances si variables qu'il est pour le moment impossible de déter- miner sa signification. Il se produit dans des solutions peu concentrées, de toute nature, acides, alcalines ou neutres, dans l'eau distillée et même dans des solutions non électrolytiques. L'axe de l'animal forme un angle de grandeur variable (1-90") à droite du courant; pendant ce temps il est immobile ou recule lentement et tourne rapidement autour de son axe. S'il nage en avant, son galvanotropisme cesse d'être ol)lique et redevient oblique dès qu'il arrête. 11 semble y avoir là une combinaison de galvanotropisme et de réac- tions motrices de nature indéterminée. — Yves Delage. Ewart (A. J.) et Bayliss (J. S.). — Sur la nature de V irritabilité gai- vanotroplque des racines. — Il suffît d'un courant très faible : 0,0000135 am- pères, même moins. L'incurvation est vers l'électrode positive, semblant due moins à une irritabilité gai vanotroplque qu'à une accumulation de pro- duits de l'électrolyse. Pas de courbure avec les électrodes impolarisables, à moins d'agir plus fortement ou plus longuement. Parmi les produits de l'électrolyse les acides sont plus actifs que les bases, neutralisées qu'elles sont par l'acide carbonique resjjiratoire. Aucun traumatropisme dans l'af- faire. — H. DE V.VRIGNY. XIV. _ PHYSIOLOGIE GENERALE. 253 Gassner (G.). — Le Galvanotropisme des racines. — Placées dans l'eau, des racines do jeunes plantules sont soumises à l'action d'un courant élec- trique, continu ou alternatif, et dont on varie l'intensité. Pour éviter les causes d'erreur, G. étudie successivement l'influence de la nature des élec- trodes, de leur dimension, de la durée d'action du courant, de l'héliotro- pisnae, du géotropisme et enfin de la conductibilité .spécifique du milieu en- tourant la racine. Brunciiorst avait déjà montré que les courbures observées dépendent de l'intensité du courant, contrairement à ce que pensaient Elfving, MiiLLEK-HKTTiJiNGEN et RisciiASSi. mais aussi et surtout de la section transversale de la quantité d'eau traversée par le courant. La courbure po- sitive (dirigée vers le pôle positif) est d'autant plus forte que la section du intensité du courant courant est plus petite. Le rapport section transversale du courant "'* '^ qu'il a appelé éjjaissew du courant et dont il faut tenir grand compte. Un courant d'épaisseur faible (5 milliampères par cent, carré) produit des cour- Inires négatives (tournées vers le pôle négatif); un courant de grande ■ épaisseur (2 milliampères par cent, carré) agit positivement, alors que des courants d'épaisseur moyenne provoquent des courbures en S. Avec un même courant les courbures obtenues varient avec la plante. Les plantules de Phaseolm multiflorus donnent des résultats intéressants surtout pour les courbures en S: celles de Vicia Faba sont favorables pour l'étude du gal- vanotropisme positif; celles de Lupinus albiis. offrent un cas remarquable pour les deux. Les courbures positives apparaissent dès le commencement de l'expérience; les négatives après 3, 4 et même 5 heures d'action du cou- rant. Dans les l""^'^ on distingue 2 régions : Tune supérieure due à une varia- tion latérale de la turgescence, l'autre iaiférieure causée par une croissance inégale. La conductibilité du milieu entourant la racine a une grande signification pour les courbures galvanotropiques; toutes choses égales d'ailleurs, l'in- fluence du courant électrique sur les racines est d'autant plus forte que la conductibilité du milieu est plus mauvaise et inversement. G. réfute les diverses théories émises pour expliquer ces phénomènes. Il admet que le galvanotropisme n'est qu'une forme particulière du traumatropisme. — M. Gard. Parker (G. H.i et Metcalff (C. R.). — Réactions des Vers de terre à l'ac- tion des sels. — P. et M. ont expérimenté l'action des chlorures de Na, K, Li et AzH^ sur Alloloboplwra fœlida. Le ver suspendu à un fil de soie passé à travers son extrémité postérieure, était plongé dans la solution en expé- rience jusqu'au bord antérieur du clitellum. Au moment où l'extrémité antérieure du ver touchait la surface de la solution, on déclanchait une hor- loge et on comptait, avec une exactitude allant jusqu'au cinquième de seconde, le temps qui s'écoulait jusqu'à ce que le ver retire son extrémité antérieure de la solution. L'expérience n'était renouvelée avec le même indi- •vidu qu'après au moins cinq minutes de repos. Après vingt à trente expé- riences on constate que le ver ne répond plus avec autant d'activité. On dé- cida donc de n'employer le même individu que pour douze essais au maximum. Toutes choses égales d'ailleurs, certains individus présentent des différences très marquées dans leur façon de réagir; elles ne peuvent être attribuées qu'à des différences dans leur état physiologique. — En résumé, Allolobophora fœtida réagit aux solutions des chlorures alcalins de concen- tration variant de une molécule à ^-r- avec une énergie variable suivant les 254 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. sels. En rangeant ceux-ci en ordre d'énergie décroissante, on obtient la série suivant : Na, AzH^, Li, K. Le ver est stimulé, en partie par l'action physique des solutions (pression osmotique, diffusion etc.), on partie peut- être par les anions Cl, mais principalement par les cations métalliques. Les différences de l'excitation ne dépendent pas du poids atomique ou du signe de la charge électrique, mais du caractère spécifique des cations. Pour l'homme les quatre solutions ont un goût salin avec de légères différences dues aux cations. Chez Allolobophora l'excitant principal est le cation, chez l'homme l'anion ; par suite le protoplasma gustatif des deux organismes doit présenter des différences chimiques dans ces deux directions. Chez Helo- drilus, qui habite la terre (tandis que Allolobophora vit dans le fumier), Tordre de lïntensité de la stimulation n'est pas le même : K, AzH\ Na, Li. Ces différences de réactions indiquent une adaptation probable du protoplasma gustatif de chacun de ces vers à son milieu propre, — L. Laloy. Lidforss (B."!. —Sur le chimiotactisme des spermatozoïdes d'EquiseUim. — Les recherches ont porté sur E. arvense et E. palustre. L'excitant chimique spécifique des spermatozoïdes d'Equisetum est en première ligne l'acide malique et ses sels : les spermatozoïdes se précipitent en foule et rapidement dans le tube capillaire qui contient cet acide àfaible concentration. Les sels de l'acide maléique attirent aussi fortement ces spermatozoïdes. Au contraire, ils sont tout à fait indifférents vis-à-vis de l'acide et des sels de l'acide fumarique, qui attirent très bien les spermatozoïdes d'Isoëtes (Shibata). De même que les spermatozoïdes de Salirinia, ceux d' Equisetum sont attirés par les sels de calcium (chlorure, sulfate, nitrate de calcium, etc.). Les sels de potassium à faible concentration n'ont aucun efPet; ils ont même un effet répulsif à haute concentration. — M. Boubier. ■Wàchter (AV.). — Mouvements chimionastiques des feuilles de CalUsia rc- pens. — Callisia repens est une Commelinacée qui, dans le laboratoire, laisse pendre ses feuilles verticalement contre la tige, alors qu'à l'ordinaire elles sont horizontales, perpendiculaires à la tige. C"est là une réaction chimionas- tique, provoquée par les matières délétères en suspension dans l'air du labo- ratoire. MSr. Ta démontré en soumettant la plante au gaz d'éclairage, à l'é- ther, à la formamide, à l'acétonitrile, à la fumée de cigarettes. Tous ces réactifs font prendre immédiatement aux feuilles la verticalité. Callisia pourrait donc très bien être utilisée comme indicateur d'une impureté rela- tive de l'air. — M. Boubier. Lilienfeld (M.). — Sur le chimiotropisme de la racine. — L'auteur a utilisé deux méthodes. Dans la première, les racines de jeunes plantules sont placées dans de la sciure de bois humide occupant un espace cylindri- que central entre deux blocs de gélatine (eau distillée et 6 % de gélatine); l'un d'eux contient les substances chinuques dont l'action est étudiée. Dans la seconde, les racines sont disposées dans im bloc cylindrique de gélatine (eau distillée et 3 % de gélatine) dont la partie centrale creuse renferme les dissolutions salines. Dans les deux cas, les cotylédons sont dans l'air, et di- verses dispositions empêchent les actions extérieures, notamment l'héliotro- pisme. — La première méthode, qu'ont employée Newcombes et Rhodes (Anna), dans un travail antérieur, ne convient pas pour cette étude ('V^oir Ann. Biol., IX, p. 296). Elle est entachée de causes d'erreurs graves. En effet il se produit des phénomènes de diffusion très rapide des sels dissous d'un bloc de gélatine à l'autre, ce qui rend les résultats illusoires, De plus, XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 255 les racines sont trop en contact avec les substances agissantes, ce qui, dans le cas de sels toxiques, provoque bientôt leur mort. Certains sels nutritifs à concentration trop élevée produisent le même résultat. — Avec la pre- mière méthode, L. établit que les racines de Lupinns, de Vicia faba. Pisum, Cicer, Cucurbila et Helianthus possèdent une sensibilité chimiotropique. Les courbures positives ou négatives dépendent non seulement de la nature chimique des substances employées, mais aussi de la concentration. La pre- mière ne produit, en général, qu'une seule sorte de courbure. Par contre, la quantité peut provoquer un chimiotropisme positif ou négatif, peut être utile ou nuisible à la racine. Cette dernière serait d'autant plus sensible à ces actions ([ue sa croissance en longueur est plus rapide. — Les expériences clîectuées avec des plantules de Lupin montrent que les sels d'ammonium, avec une concentration qui varie de 0,5 à 1, agissent positivement, rare- ment sont sans action. Parmi les sels de sodium, l'azotate, le chlorure sont négativement actifs, tandis que le carbonate, le phosphate le sont positive-. ment. Avec le magnésium, le calcium, les racines s'éloignent des solutions salines. Il en est de même, d'une manière générale, avec les sels de baryum, fer, aluminium, cuivre, plomb, zinc, cobalt, manganèse, avec les acides, mais avec des concentrations plus faibles. — En résumé, les phosphates et les sels des métaux légers attirent les racines, tandis que les chlorures, les nitrates, sulfates et sels de métaux légers les éloignent. Dans toutes ces actions, les racines s'adaptent aitx conditions de vie les plus favorables. — M. Gard. Kniep (H.). — Recherches sur la chimiotaxie des Bactéries. — K. re- cherche si des changements accidentels dans les conditions d'existence sont capables de modifier en -la renforçant ou en l'affaiblissant la faculté de réaction que présentent les Bactéries vis-à-vis de certaines substances, et si, dans les conditions ainsi déterminées, la faculté de réaction est une propriété absolument générale vis-à-vis de toutes les substances actives, ou si elle ne se manifeste que pour certaines substances, la sensibilité pour les autres substances actives échappant à toute influence. Dans le premier cas, il fau- drait attribuer aux Bactéries un organe de perception unique, une sorte « d'organe du goût » qui leur permet d'apprécier les qualités diverses des excitants. Dans le second cas, il faudrait penser qu'il y a des différences dans les processus de l'excitation, c'est-à-dire qu'il y a des actions de perception de natures diverses ou qu'il y a des différences dans les stades successifs des processus qui provoquent la réaction. Dans la première partie de son tra- vail, K. fait connaître le matériel et la méthode qu'il a employés et dans la seconde, il expose ses expériences mêmes. La dernière partie est consacrée à des généralités où il montre les analogies entre le sens du goût de l'homme et le « sens chimique » des bactéries, sans que cependant ces analogies puissent permettre de conclure que les Bactéries possèdent quelque chose de comparable à un sens du goût diffus. — F. Péchoutre. Kirkw^ood (J. E.). — Le tube pollinique de quelques Cucurbitacées. — Le tube pollinique a été étudié dans les trois espèces : Melothria pendula, Mi- crampelis lobala et Ci/chinlhera explodens. Le tube de Melothria met 26 heures dès le moment de la pollinisation pour arriver au sac embryonnaire ; il en met 19 chez Micrampelis et 14 chez Cyclanthera. — Le tissu conducteur est abondamment pourvu d'amidon, tandis que chez Cucurbita /*e/?o l'amidon est en abondance dans le tube pollinique, mais absent dans le tissu conduc- teur. Dans tous les cas observés où l'amidon est abondant dans le tissu con- 256 L'ANNEE BIOLOGIQUE. diicteur, il est absent du tube poUinique. Le tube parait être dirigé dans sa route par les substances nutritives sécrétées par le tissu conducteur. Il faut noter la similitude de la structure anatomique des cellules du tissu conduc- teur avec celles de certains nectaires. K. est d'avis que le tube pollinique est attiré par l'influence d'un fort stimulus provenant de l'o/ule et que la source de ce stimulus peut être le noyau de l'endosperme. — M. Boubier. Mathewson (Ch. A.). — Le tube pollinique d'Houslonia cœrulea. — Les cellules avec lesquelles le tube pollinique de cette Rubiacée entre en contact ne l'influencent que passivement; l'influence du tube pollinique sur ces mêmes cellules est très faible. Le trajet du tube semble appuyer l'hypothèse qu'il existe un stimulus chimiotactique originaire de l'appareil ovulaire ou de l'œuf lui-même, stimulus qui dirigerait le tube dans sa course. Cette dernière est très analogue à celle décrite par Murbeck chez Alchemilla, par Zinger chez les Cannabinacèes, par Pirolta et Longo chez Cynomovium et par Na- WAsciiiN chez IJlmus. — M. Boubier. Juel (H. O.). — Quelques observations sur les etamines excitables. — J. étudie le mécanisme des mouvements des etamines de Berberis et de Cen- taurea. D'après Pfeffer le mouvement est dû à la brusque diminution de la turgescence dans le tissu qui se courbe, diminution provoquée par l'élimina- tion de l'eau dans les espaces intercellulaires. Ciiauveau s'est élevé contre cette hypothèse en montrant que les etamines isolées et desséchées conser- vent longtemps chez Berberis le pouvoir de se courber et il pense que c'est le plasma des cellules épidermiques irritables qui provoque la courbure. J. n'accepte pas cette manière de voir, parce que, entre autres, elle suppose à tort que le collenchyme sous-jacent est une masse molle et dépourvue de résistance et il croit que les cellules du collenchyme et, dans une moindre mesure, celles de l'épiderme sont le siège principal du phénomène. De nom- breux facteurs, précisés par l'auteur, interviennent dans le mouvement des. etamines de Centaurea Jacea. — F. Péchoutre. e. Phagocytose. Loehlein (M.). — Observations sur la phadocytose in vitro. Influence du sérum normal sur le processus pjhagocytaire [Fixateurs normaux). — La pha- gocytose in vitro de microbes pathogènes par les leucocytes du cobaye ne dépend que dans un nombre restreint de cas de la présence de .substances favorisantes, « opsonines » de Wright, à l'état libre. Si vraiment le processus phagocytaire ne s'opère qu'à l'aide de ces substances, il faut admettre qu'elles peuvent être fournies par les leucocytes jnèmes. Le sérum normal de co- bayes contient des substances qui, en se fixant sur certains microbes patho- gènes, les préparent, dans certains cas surtout, pour la phagocytose (Wright). Ces substances se fixent sur les microbes même à la température de 0'^. Elles sont détruites à la température de 55". Il paraît qu'elles possèdent une constitution analogue à celle des agglutinines (deux groupements). Elles ne sont identiques ni aux bactériolysines, ni aux sensibilisatrices bactériolyti- ques, ni au complément. Il n'est pas encore possible de dire qu'elles ne sont pas identiques aux agglutinines du sérum normal. Ces derniers résultats confirment en général les données de Hektoen et Rudiger. L'introduction du nouveau nom d' « opsonines » pour ces substances n'est pas justifiée. Elles jouent exactement le rôle attribué par Metchnikoff aux « fixateurs ». Pour éviter toute erreur, L. propose de distinguer les sensibilisantes des XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 257 séruias normaux et spécifiques en ajoutant à l'expression usuelle de « sen- sibilisatrice » (fixateur, Zwischen-Kor})er, humunkorper ), les adjectifs. « phagocytairc » ou « bactériolytique ». — G. Tuiky. "Wright (A. E.) et Reid (S. T.). — Sur la phagocytose spontanée ei sur la phagocytose oblemie dans le sérum chan/fé de sujets qui ont répondu A Vinfection tuberculeuse ou à Vinoculation d'un vacchi tuberculeux. — Le fait principal est que dans l'opsonine trouvée dans l'immun-sérum chauffé du sujet ayant réagi à l'infection ou à la vaccination tuberculeuse, il n'y a pas de différence, en ce qui concerne la résistance à la chaleur et à la lumière^ d'avec l'opsonine d'un sérum normal non chauffé. — H. de Varignv. Bruntz (L.). — La phagocytose chez les Diplopodes {globules sanguins et organes phagocytaires). — Chez les Diplopodes la fonction phagocytaire s'effectue par l'intermédiaire des globules sanguins et d'organes phagocytai- res. Il n'existe pas d'organe globuligène chez les Diplopodes, il est donc probable que les globules sanguins se régénèrent chez les adultes par di- vision indirecte des globules circulants. Les globules sanguins en voie d'évo- lution (fonction glandulaire) sont seuls phagocytaires. Les organes phagocytaires des Diplopodes présentent quelques variations anatomiques suivant les groupes, types : Glomeris, Iule, Polydesme. — L. Mercier. Keith (R. D.). — Sur la relation entre l'hémolyse et la phagocytose des corpuscules rouges du sang. — Il semble, conclut l'auteur, que, contraire- ment à l'opinion de Dean, Savtchenko a eu tort de conclure que la fixation spécifique (l'ambocytose hémolytique) provoque la phagocytose des glo- bules rouges : il est plus probable que le phénomène est dû à quelque corps spécial de la classe des opsonines. — H. de Varignv. Herubel (M.). — Sur une tumeur chez U7i Invertébré (Sipunculus nudus). — C'est une tumeur musculaire dans laquelle les fibres dégénèrent les unes sous l'influence des phagocytes, les autres par l'action combinée de la lyocy- tose (Anolas) et de la phagocytose, les troisièmes — celles qui sont éloignées de l'action des amœbocytes — par résorption chimique. 11 n'y a donc pas de mode de dégénérescence unique et les différentes théories basées sur ces trois modes peuvent se vérifier toutes suivant les circonstances et la situa- tion. — M. GOLDSMITH. "Walker (C. E.). — Observations sur l'histoire des leucocytes. — L'auteur indique que l'histoire des leucocytes est très semblable à celle des cellules réduites chez les plantes. Mais il y a des différences aussi. L'auteur insiste sur l'importance des faits relatés pour la théorie du cancer. Chez les cellules des tumeurs malignes on rencontre toutes les formes de division existant cliez les leucocytes et leurs ancêtres immédiats. — H. de Varigny. L ANNÉE BIOLOGIQUE, XI. 190G. 17 CHAPITRE XV L<'héréschmettt'rlinge, 1896). Dans les croisements de papillons de deux genres différents, de deux espèces différentes, d'une race locale avec la forme type, Standfuss a constaté le plus souvent la pré- dominance du type le plus ancien sur le plus récent; dans le cas du croise- ment avec une forme aberrante rare, les caractères de cette dernière ne re- 268 L'ANNEE BIOLOGIQUE. paraissent presque pas dans les métis. Mais il y a des exceptions remarqua- bles, conformes aux observations faites dans les recherches sur la loi de Mendel, et où le caractère le plus ancien peut être récessif. — Les expé- riences de Staxdfuss iinsektenburse, 1902) et de E. Fischek [Allg. ZelUchr. f. Ento»)., 1903) sur des chrysalides élevées dans un milieu artificiellement refroidi ou à une température élevée, supérieure à l'optimum, ont donné des formes aberrantes à l'état adulte : mais c'est toujours la minorité des individus qui est modifiée, et les modifications sont fort inégales : on les at- tribue ordinairement à un arrêt de développement, et les expériences de Fischer, où il a observé les mêmes effets par l'action de l'éther sur les chry- salides, viennent à l'appui de cette opinion. Le même expérimentateur a croisé deux exemplaires très aberrants d'Arctia caja, provenant d'un élevage soumis par intermittences à une température de 8 degrés et qui avait donné un grand nombre d'individus aberrants. 11 a pu mener à bien 173 chrysalides issues de ce croisement; après l'apparition d'un grand nombre de papillons du type normal, il obtint avec un retard notable (10 à 12 jours), 17 papillons plus ou moins modifiés dans le même sens que les parents. Ce résultat a été cité depuis comme un exemple d'hérédité de caractères acquis [y]. Mais plu- sieurs taches, bien développées chez ces descendants, n'étaient qu'indiquées dans les deux parents : il y a donc variation continuée dans la même direc- tion, et non répétition des modifications acquises de ceux-ci. F., bien qu'il admette l'idée de l'hérédité des caractères acquis, partage ici l'opinion de Weismann : le refroidissement a pu exercer son action sur le plasma germi- natif et entraîner des variations de même sens que les modifications des pa- rents. D'autre part, la sélection joue ici un rôle indéniable : les caractères nouveaux dus à l'action du froid sur les chrysalides n'ont apparu que chez quelques-%ins des papillons qui en sont sortis, et à des degrés fort différents. En choisissant pour le croisement un mâle et une femelle qui les présen- taient au maximum, il était vraisemblable que les descendants manifeste- raient quelque tendance à la variation dans la même direction; l'auteur appuie cette conception de quelques exemples. [On pourrait dire que ceux qui ont été modifiés exceptionnellement étaient probablement ceux qui avaient déjà, du fait de la constitution du plasma germinatif dont ils sont provenus, quelque tendance congénitale à varier dans cette direction, et on devait s'attendre à voir apparaître chez leurs descendants des variations de même nature. (Voir une idée analogue, indiquée à propos de la sélection organique de B.^ldwin et Ll. Morgan dans V Année biolor/iqne, 111, 532-533 et VII, 416)]. Dans l'évolution, des faits pareils semblent devoir être excep- tionnels; contrairement à l'expérimentateur, qui unit de propos délibéré les' individus très aberrants, les conditions naturelles s'opposent à ce genre d'unions. Mais il n'en est plus de même s'il s'agit d'une action prolongée (changement de climat), s'exerçant sur un grand nombre de générations suc- cessives. [On peut en dire autant d'autres conditions de vie, l'alimentation par exemple : le facteur essentiel de révolution est la variation générale. Voir à ce sujet Y. Delage, L'hérédité, W'^ partie, chap. Xll]. Dans l'avant-dernier appendice, l'auteur rappelle les célèbres expériences de Brown-Séquard sur l'épilepsie traumatique héréditaire chez les co- bayes, et celles de Romanes : le travail de Sommer (V. Ann. biol., VII, 368) parait avoir fait définitivement justice des arguments qu'y trouvaient les partisans de l'hérédité des caractères acquis. — Le dernier est un exposé sommaire de la pangénèse de de Vries et des théories de Weismann. — L. De- FRANCE. XV. — L'HÉRÉDITÉ. 269 6)Ziegler (E.). — La théorie du rôle des chromosomes dans r/irrcdUr appli- quée à rhoiume. — L'auteur reprend ici, en la développant et la modifiant sur quelques points, la partie de sa conférence sur l'hérédité qui concerne le cas de l'Iiomme. Il ne croit ]5as à l'hérédité mendélienne chez l'homme. [Plusieurs travaux récents aboutissent cependant à une conclusion contraire : voir par exemple la conférence de Bateson]. 11 admet que chaque chromo- some exerce une influence sur tout l'organisme, et examine en se plaçant à ce point de vue la question des maladies héréditaires apparaissant cliez quel- ques-uns des descendants, tandis que d'autres en restent exempts. Ce qui importe, c'est la proportion des chromosomes « tarés » dans le nombre total des chromosomes : s'il n'y a, par exemple, que 5 ou 6 chromosomes sur 24, provenant d'un ancêtre ou de plusieurs qui ont été atteints du diabète, le danger n'existe pas; mais si le nombre dépasse 12, la maladie se manifes- tera probablement, et la probabilité est d'autant plus grande que le nom- bre est plus élevé. De même on s'explique que certains descendants puis- sent présenter une diathèse qui ne s'est manifestée chez aucun des deux parents, mais qui a existé chez quelques-uns de leurs ascendants à tous deux. — Les conclusions prtatiques sur l'hygiène des races sont d'accord avec les indications données depuis longtemps par l'empirisme, mais plus précises. Les conclusions sociales et politiques paraîtront plus contestables. — L. Defrance. Hatschek (B.). — Hypothèse de l'hérédité organique. — La théorie de l'auteur est une théorie chimique, liée à un ensemble d'idées personnelles sur les phénomènes qui se passent dans les molécules de la matière vivante. Il distingue deux catégories : les phénomènefi ergastiques, ou modifications molé- culaires dont l'ensemble constitue lanutrition (assimilation etdésassimilation), etd'autrepart les phénomènes ^ene/-a/*/s (croissance et multiplication des mo- lécules). A cette distinction correspond celle de deux catégoriesde molécules : molécules ergastiques ou err/a tûtes et molécules génératives ou génératules. Ces dernières se transforment directement en ergatules extrêmement variées, qui se différencient par leurs fonctions chimiques, et n'ont plus le pouvoir de multiplication; comme elles contiennent les groupements chimiques qui se retrouvent dans les ergatules, elles sont l'élément déterminant de leur nature et, par là, des propriétés physiologiques de l'organisme. Elles repré- sentent une substance relativement simple, localisée dans les chromosomes du noyau, mais ne les constituant pas en entier. Des molécules semblables, résultant de leur division, vont se combiner aux ergatules du protoplasma : celles-ci acquièrent une complexité beaucoup plus grande et présentent toutes sortes de différenciations. On voit la res.s;emblance, mais aussi le con- traste avec les théories de Weismann et de Vries, pour qui déterminants ou pangènes sont dans le noyau à l'état d'inactivité, et les substances nucléaires sont douées de propriétés latentes très complexes. Ici la différenciation des cellules tient à l'évolution progressive des ergatules dans le protoplasma ; cette évolution résulte de modifications de toute espèce dans les groupe- ments atomiques de la périphérie de la molécule, mais respecte relativement la partie centrale. Les ergatules s'annexent constamment des molécules pro- venant de la substance générativc et c'est ainsi que s'explique leur multipli- cation. 11 en résulte que toute l'évolution du protoplasma dépend, au fond, des substances nucléaires. On peut représenter l'ensemble des processus par les formules suivantes : Gen. = 2gen. -\- diss. ergt. -\- gcn. -f ass, = 2ergt. -f diss., 270 L'ANNEE BIOLOGIQUE. où Gen. représente une génératule, gen. les molécules résultant de sa divi- sion, ass. des matières assimilables, et diss. des produits de désassimilation. Après quelques indications sommaires sur les chromosomes et leurs rap- ports avec les problèmes de l'hérédité, l'auteur passe à la question principale, celle de l'origine des variations et de leur transmission aux descendants. Dans l'édifice gigantesque d'une génératule, il peut se produire de nom- breuses modifications relativement indépendantes, qui entraîneront des mo- difications encore plus variées dans la constitution chimique des ergatules. Beaucoup resteront limitées aux parties périphériques de ces molécules ; d'au- tres consisteront en changements profonds dans le groupement des atomes, et représenteront un véritable bouleversement de l'architecture de lamolécule. L'auteur insiste encore sur les différences entre sa conception chimique et celle des déterminants. — La question difficile reste toujours celle de l'héré- dité des propriétés acquises. H. croit, comme Plate, qu'on ne peut la nier, si on la limite à l'hérédité des modifications fonctionnelles : pour lui, la meil- leure preuve est le nombre immense des adaptations simultanées (pii doi- vent nécessairement coexister dans un organisme compliqué : Weismann a tenté en vain d'expliquer ces coadaptations par Tamphimixie [et plus ^ard par la sélection germinale]. L'harmonie des diverses parties d'un organe (al- longement simultané des muscles, des tendons, etc. en cas d'allongement des os du pied, par exemple) peut être attribuée au pouvoir de régulation de l'organisme; mais lacoadaptation d'organes différents (dents, organes di- gestifs, griffes, etc. d'un carnassier), ne se comprend qu'en admettant l'hé- rédité des modifications fonctionnelles. D'autre part, il est incontestable que Torigine de bien des adaptations compliquées doit être cherchée dans la sé- lection (mimétisme, rapports entre les fleurs et les insectes, etc.). — Les causes premières des variations sont les conditions extérieures. Elles n'agis- sent pas immédiatement sur les molécules génératives, mais bien par l'in- termédiaire des ergatules ; celles-ci émettent sans cesse, outre les produits de désassimilation, des produits solubles que l'on peut comparer aux antitoxines d'EuRLiCH, et qui agissent sur les génératules de la cellule même, puis sur celles des cellules voisines et même du corps entier, donc sur celles des élé- ments reproducteurs, leur transport ayant lieu soit par le sang, soit de cel- lule en cellule: c'est la conception des gemmules de Darwin, mais modifiée de manière à échapper à beaucoup des objections qu'on lui a faites. L'action sur les cellules germinales est d'ailleurs beaucoup plus restreinte que celle qui s'exerce dans la cellule même ou dans les cellules voisines ; elle doit être poursuivie et accumulée durant un certain nombre de générations pour arriver à produire une variation héréditaire sensible. Les modifications so- matiques ne sont pas, on le voit, la cause de celles des cellules germinales : toutes deux ont ime cause commune, l'action des substances des ergatules ; ce sont toutes deux des modifications ergalogènes, les premières directes, les autres indirectes (ou blastogènes) ; celles des génératules des cellules germi- nales représentent une sorte d'intégration de celles des cellules de l'organisme. On peut rapprocher cette idée d'une autre admise par Weismann lui-même, mais qui a une portée beaucoup plus restreinte, celle de l'action simultanée des conditions extérieures sur le soma et sur le plasmagerminatif [y]. — Quant aux variations à direction indéterminée ou variations proprement dites, dont ré- sultent les différences entre individus de même ascendance et vivant dans les mêmes conditions, elles résultent de changements dans les molécules des noyaux des cellules germinales : il y a rupture brusque d'équilibre dans cer- tains groupements atomiques de ces molécules, résultant de l'accumulation de modifications ergatogènes jusque-là insensibles. On les qualifiera d'auto- XV. — LHEREDITE. i?71 gènes, bien qu'elles soient dues encore à l'action d'ergatines, mais à une ac- tion médiate. [Les critiques adressées à cette conception nouvelle portent surtout sur ridée des deux espèces de molécules différentes, et aussi sur les ressem- blances trop accusées avec les théories précédentes, notamment celles des déterminants, des pangènes et des gemmules; l'auteur avait prévu d'avance ces dernières objections, et insisté plus d'une fois sur les différences entre ces théories méristi([ues et son hypothèse dont le caractère est essentielle- ment chimique. Voir surtout deux critiques détaillées, celle de Plate dans Binlofjisches Ccniralblatt, XXVI, 524-534, et celle de W. Wagner dans Zoolo- gisches Centralblatl, XIII, 539-536.] — L. Defrance. Kassowitz (Max). — La substance de l'hérédité. — Réponse à une remar- que de Hatscheck qui dans son discours de Méran avait cité l'auteur parmi ceux qui proclament l'équivalence du protoplasme et du noyau pour les phénomènes de l'hérédité. Il récapitule donc son opinion à ce sujet. La multiplication du protoplasme se fait par assimilation. Or l'immense variété de protoplasmes ne pourrait jamais exister si le protoplasme primitif avait toujours produit du plasma de même qualité. Il faut donc admettre qu'une molécule peut produire par assimilation des descendants semblables et d'autres de structure légèrement différente. Il existe des analogies de ce phénomène dans le règne anorganique (cristallisation mixte). De même les produits matériels de la décomposition du protoplasme suivraient cette voie de variation en ce sens que, par exemple, des parties superficielles, où s'est développé, — par l'influence de chocs, de forces extérieures, — un proto- plasme plus résistant, formeraient en se décomposant des produits conser- vant certaines qualités de résistance. Le noyau, en se nourrissant de ces produits, acquerrait de cette façon l'importance qui lui revient pour les phé- nomènes de rhérédité et contiendrait tous les éléments dont les qualités furent acquises ou transmises au protoplasme qui l'entoure. — Or, le noyau se nourrirait en effet de ces produits, car K. admet que l'assimilation est plus intense à la superficie du protoplasme et que les matières assimilables diminuent vers le centre de la cellule. Mais d'un autre côté les couches superficielles à la suite de leur grande imbibition verraient leurs fils pro- toplasmatiques se tendre et les molécules dérangées dans leur état labile se dissocieraient en composants inférieurs qui formeraient la nourriture du noyau. — II ne s'agit pas, en effet, dans cette théorie, d'équivalence du noyau et du protoplasme. Car s'il y est question de rapports trophiques entre ces deux éléments cellulaires, il y est bien nettement établi aussi que le noyau seul réunit en lui toutes les matières nécessaires à la transmission héréditaire. — Jean Strohl. b. Transmissibilité des caractères. a.) Hérédité dtc sexe. b) Correns (C). — Une étude de l'hérédité à l'aide de Dimorphotheca plu- vialis. — G. a démontré auparavant que la descendance des individus her- maphrodites et des femelles des espèces gynodioïques se compose de nou- veau d'individus hermaphrodites et de femelles. Il pose la question de savoir si les fleurs hermaphrodites et les fleurs femelles des plantes gynomonoï- ques donnent une descendance différente ou semblable. Dans ce but il 272 L'ANNEE BIOLOGIQUE. s'est servi de Dimorphotheca pluvialis, une Composée dont les fleurs margi- nales femelles et les fleurs hermaphrodites du disque sont de forme très différente. En semant séparément des fruits marginaux et des fruits du dis- que, C. n"a vu aucune différence essentielle dans le nombre des descen- dants femelles. Par conséquent les cellules-œvifs de cette plante se compor- tent également dans les deux espèces de fruits. — M. Boubier. 6) Woods (F. A..). — La non-hérédité du sexe chez Vhomme. — D'après les données fournies par la « Généalogie der in Europa regierenden Fiir stenhàuser » de vo.\ Behr et par le « Peerage and Baronetage » de Burke, "W. montre que la prédominance de mâles dans les familles n'est pas héré- ditaire. — Il ne parait pas probable qu'un principe mendélien puisse contrôler la détermination du sexe chez l'homme, puisqu'on pourrait ainsi s'attendre à trouver quelque corrélation dans la distribution des sexes dans les généra- tions successives dues à l'union des dominants ou des récessifs entre eux. — En outre si le sexe était déterminé par des facteurs agissant sur un em- bryon indéterminé (ce qui est admis par certaines théories), les particularités constitutionnelles de la mère devraient avoir une large part dans la produc- tion de ces facteurs ambiants. Or, ces particularités de constitutions sont pour la plupart héréditaires et capables de donner un coefficient de corré- lation. Ne trouvant pas un tel coefficient, on peut tirer de cette absence de corrélation un argument contre la détermination du sexe pendant la gesta tion [IX]. — A. G.VLLARDO. Héron (David). — Sur Vhévédilé de la proportion des sexes. — En for- mant des tables de corrélation pour l'hérédité de la proportion des sexes, H. montre qu'il n'existe pas d'hérédité pour cette relation dans le cas de l'homme et du cheval pur sang. L'auteur fait remarquer que ce cas n'est probablement pas le seul d'un caractère qui n'est pas héréditaire. — A. Gallardo. P) Hérédité des caractères acquis. a) Rignano (E.). — La lra7ismissibili(é des caractères acquis. — La théo- rie de R. est basée sur la loi biogénétique fondamentale. Chaque stade du développement ontogénétique de tout organisme représente une des espèces ancestrales de cet organisme. Deux espèces issues d'un ancêtre commun au- ront une ontogenèse identique jusqu'au stade correspondant à cet ancêtre commun; elles ne commenceront à diverger qu'après avoir dépassé ce stade. Or comme on admet que deux espèces distinctes ont des substances germi- nales qui diffèrent l'une de l'autre, on peut se demander comment ces sub- stances germinales différentes reproduisent pendant une longue série de stades, des développements identiques, ceux-là mêmes par lesquels l'espèce ancestrale a passé. Si Tune des séries se prend à dévier de l'autre, cette déviation doit être attribuée soit à une cause externe survenue à ce mo- ment, soit à une cause interne qui devient active seulement à un certain stade. C'est l'idée que Delage avait déjà mise en lumière (L'Hérédité et les grands jyroblèmes de la biologie générale, 1903). R. montre que cette cause doit être extérieure à chacune des parties sujettes à variation. Il doit donc y avoir dans tout organisme une partie qui n'est sujette par elle- même à aucun changement substantiel définitif, mais où viennent s'activer successivement une série d'énergies spécifiques, dont chacune provoque XV. — L'HEREDITE. 273 le passage de toutes les autres parties de Torganisine à l'état ontogénétique ultérieur. Cette partie spéciale pourra être nommée zone centrale du déve- loppement, et on donnera le nom de centro-épigénèse à cette hypothèse, qui fera ainsi dépendre le développement ontogénétique du nombre infini d'ac- tions que cette zone exercera à mesure sur tout le reste de l'organisme. Cette zone centrale coïncide avec la zone germinative, c'est-à-dire avec le lieu où les cellules sexuelles puisent leur substance germinale; elle pourra d'ailleurs être tout à fait distincte de la zone germinative apparente, qui n'est que le lieu de formation des cellules sexuelles, enveloppe où. viendra se recueillir la substance germinale, qui seule leur donnera la ca- pacité reproductive. L'hypothèse centro-épigénétique renferme donc celle d'une action continue exercée parla substance germinale sur le soma. Mais d'autre part R. admet que tout facteur externe qui vient déranger l'équilibre dynamique de l'état adulte, provoque une distribution d'énergie nerveuse différente. Par conséquent un flux nerveux spécifiquement différent de celui d'auparavant passera maintenant par chaque cellule de l'organisme entier ou de cer- taines portions de l'organisme. Dans chaque noyau de ces cellules viendra se déposer un élément potentiel spécifique particulier, qui s'ajoutera aux élé- ments déjcà existants. Tous ces éléments se perdent avec la mort de l'indi- vidu, sauf ceux déposés dans la substance germinale. La variation durable du stimulus fonctionnel aura donc eu pour tout effet, dans les rapports de l'espèce, l'addition d'un élément potentiel nouveau dans la substance germi- nale. Mais comme cet élément est apte à restituer le seul courant spécifique par lequel il a été déposé, on conçoit la possibilité de la transmission des caractères acquis. Enfin R. émet une troisième hypothèse, d'après laquelle le phénomène vital consisterait essentiellement en une décharge nerveuse oscillante intra-nucléaire. (Voir ch. XIX, 2°, une analyse des parties de ce travail relatives à la mémoire.) — L. Lalov. y) Hérédité des caractères divers. Charrin (A.). — L'hérédité. — So7i rôle dans les maladies. — Les vraies et les fausses hérédités. — C'est une conférence faite pour un public de non- biologistes et comprenant, par conséquent, beaucoup de généralités. L'auteur envisage trois catégories de faits de transmission héréditaire de maladies : 1) Maladies de la nutrition (diabète, goutte, obésité, etc.). Le trouble fonction- nel s'étend ici à toutes les cellules de l'organisme et, par conséquent, aux cellules reproductrices. Mais ce qui est transmis aux descendants, ce n'est pas une affection précise, mais une maladie de même nature (le fils d'un diabétique, par exemple, peut être goutteux). 2) Maladies infectieuses. Ici, ce qui se transmet, c'est l'agent pathogène lui-même ou la toxine qu'il produit. Ce qui importe surtout, c'est l'échange qui a lieu entre la mère et le foetus par le placenta. La mère transmet au fœtus des produits très différents, mais le fœtus lui en transmet à son tour certains, ce qui donne l'explication des cas de télégonie. 3) Maladies du système nerveux. Comme dans la première ca- tégorie, la tare héritée peut être bien distincte de la tare originelle. — Tous ces cas de maladies transmises peuvent être compris, par conséquent, sous le nom de fausse hérédité. Dans sa conclusion, l'auteur parle des moyens de contrebalancer les in- fluences héréditaires fâcheuses par l'amélioration du milieu social, les œuvres de solidarité, l'éducation, etc. — M. Goldsmith. LANNKF. BIOLOGIQUE, XI. 1906. 18 274 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. c. Transmission des caraclères. P Hérédité directe et collatérale. a) "Woods (F. A.). — L'hérédité mentale et morale dans les familles souve- raines. — L'auteur se flatte de contribuer à établir sur une base scientifique l'étude de l'histoire. Il pense que son ouvrage diffère de ceux de Buckle, Montesquieu, Carlyle, Hegel, Guizot qui ne se sont pas attachés à décou vrir « la causation » en histoire par des méthodes qu'on puisse qualifier de scientifiques; ces méthodes n'excluent pas la partialité et ne tiennent pas suffisamment compte des résultats donnés par la stati.stique. Lui-même, au contraire, étudie sans exception tous les faits intéressants et base ses conclu- sions sur des résultats mathématiques. — L'auteur passe en revue les mai- sons souveraines des pays de l'Europe occidentale, la Russie comprise, au point de vue de l'hérédité observée dans les deux manifestations suivantes : la vertu et l'intelligence. Il a établi une double échelle dont 10 est le maxi- mum, I le minimum pour l'évaluation respective de la vertu et de l'intelli- gence, et cette échelle est conçue sur des données satisfaisantes pour l'auteur qui ne dit pas cependant ce qu'il entend par l'absolue vertu et l'absolue intel- ligence, dont il parait admettre néanmoins l'existence indépendamment des lieux et des circonstances. 11 ne fait pas connaître davantage son critérium, et on ne sait si l'on doit se rapporter pour en juger à l'assentiment de toute l'Europe ou seulement à celui du pays de la famille souveraine dont on fait l'étude, ni s'il faut s'en rapporter au critérium tiré de la Révélation par ceux qui croient à ce dogme. Trouvant mauvaises les méthodes des grands écri- vains qu'il critique, il donne la sienne pour meilleure et la considère comme nécessairement acceptée. Ce mode de procéder a au moins le mérite de la simplicité s'il n'est pas convaincant. Il montre que les maisons souveraines ont produit des types le plus souvent doués du degré le plus élevé de vertu ou d'intelligence ou des deux à la fois, ou de vertu et d'intelligence en proportions inégales, suivant que se ren- contre dans leurs ascendances un plus ou moins grand nombre d'ancêtres qui étaient doués de l'une ou de l'autre de ces qualités à des degrés divers et surtout des deux' en même temps. Pour établir la mesure de ces degrés de vertu et d'intelligence, il a recueilli les jugements des historiens principale- ment dans le dictionnaire encyclopédique de Lippincott. Il n'y a cependant aucune preuve que ces abrégés d'histoire soient plus véridiques que les portraits tracés par les grands historiens qu'il a jugés mauvais. La conclu- sion de l'ouvrage est que les qualités possédées par l'ascendance entière (du côté des deux parents) réapparaissent sûrement dans la descendance; si les qualités ne sont possédées que par un côté et demi de l'ascendance, celles-ci réapparaîtraient vraisemblablement chez un ascendant sur deux. Si les qualités sont possédées par l'un des parents seulement et ne figurent pas dans l'ascendance, on ne les retrouve que chez un descendant sur quatre. .Les qualités non possédées par l'un ou l'autre des parents, mais évidentes chez les grands-parents et chez la plupart des autres ascendants, peuvent également se retrouver chez un descendant sur deux. Si l'un seulement des grands-parents possédait les qualités en question, on ne pourrait les retrou- ver que chez un descendant sur seize. Les déductions précédentes reposent sur la règle ou loi établie par Galton, avec cette réserve pourtant, que les qualités morales et mentales ne se combinent pas arbitrairement, de sorte (ju'un descendant peut plutôt ressembler entièrement à l'un quelconque de XV. — L'HEREDITE. 275 ses ancêtres (le plus souvent au plus rapproché, et de plus en plus rarement à un ancêtre de plus en plus éloigné). Le déterminisme des faits étudiés n'est en aucune manière indi(|ué dans l'ouvrage, quoique cela semble une nécessité primordiale de tout travail scientifique. Il n'y est pas davantage question de l'hérédité des stigmates, tels que les déformations des os de la face par exemple qui ont été si ma- gistralement utilisés par Galipe dans un ouvrage récent. L'ouvragie de "W. n'a d'ailleurs de commun avec ce dernier que la représentation des portraits des mêmes personnages, les deux études n'étant nullement comparables. — Yves Delage. a) Bateson ("W.). — Une conférence sur l'hérédité mendéliennc et son appli- cation à Vhomme. — Des recherches récentes donnent des exemples démons- tratifs d'hérédité mendélienne chez l'homme. B. résume les résultats des études de Farabee sur la transmission de l'hypophalangie, de Nettlesiiip sur celle de la cataracte congénitale. Si elle a été souvent méconnue, c'est que sa constatation offre des difficultés particulières, vu l'absence de croise- ments entre descendants des mêmes parents : on sera amené seulement, par exemple, à regarder des caractères comme récessifs, en les voyant apparaître avec quelque fréquence dans des descendants d'unions consanguines où les parents ne les présentent pas. Souvent les cas d'anomalies transmises dans des familles sont l'occasion d'erreurs multiples, et le relevé des individus normaux est presque toujours omis, par exemple pour l'hémophilie et le daltonisme où les rapports de l'anomalie avec le sexe sont si curieux : on pourrait rapprocher les faits de ces deux catégories des observations de E. B. WooD (/. agric. Se, 1905, 1, p. 364) sur des croisements entre deux races, l'une sans cornes, l'autre munie de cornes, qui prouvent qu'un caractère (ici la présence des cornes) peut être dominant pour les mâles et récessif pour les femelles. — Une partie de la conférence traite d'autres difficultés qui se présentent dans la question de la transmission des couleurs : la couleur d'un lapin ou d'une souris est un caractère double, résultant des réactions réci- proques de deux facteurs dont chacun est transmis indépendamment de l'autre. Ces relations complexes entré deux ou plusieurs facteurs indépendants jouent un grand rôle dans les cas qui paraissent présenter des exceptions aux lois de Mendel; on ne peut trouver la solution que par des analyses très délicates. L'auteur donne comme exemples des travaux récents de Cuénot, HuRST, Saunders et ses propres recherches (Voir Ann. bioL, X, 274). — L. Defrance. Farabee (W. C). — Malformation digitale héréditaire chez Vhomme. — La malformation consiste dans une hypophalangie des doigts et des orteils, qui n'ont que deux phalanges,- au lieu de trois, sans exception; le pouce et le gros orteil ont deux phalanges, dont la première est très courte. Les mé- tacarpiens sont raccourcis, ainsi que les diverses parties du reste du membre 9 supérieur (mais non du membre inférieur) : l'envergure représente jr; de la taille, au lieu de lui être supérieure. Enfin la taille moyenne des anormaux est sensiblement inférieure à celle des individus normaux. La malforma- tion remonterait, d'après les traditions de la famille, à plus de huit siècles. F, a étudié en tout 69 individus, appartenant à quatre générations succes- sives, et constituant 14 familles partielles où l'anomalie existait chez l'un des deux parents : 36 étaient anormaux, 33 normaux. C'est à pou près la proportion de 50 %, qu'on obtient par l'union des hétérozygotes avec les 276 L'ANNEE BIOLOGIQUE. individus porteurs d'un caractère récessif, ce caractère étant ici la dispo- sition normale : tous les anormaux se sont en effet mariés en dehors de la famille. Aucun cas de l'anomalie caractéristique ne s'est manifesté dans la descendance des individus normaux issus d'un parent anormal : il y a eu parmi ces derniers une union entre cousins germains ; toutes les autres unions ont encore été exogamiques. L'auteur y voit un exemple d'hérédité mende- lienne, l'iiypophalangie étant le caractère dominant. Il est à remarquer que la proportion des descendants anormaux est de 50 % pour le sexe masculin, 62 % pour le sexe féminin, quand l'anomalie existe chez le père; quand elle est présentée par la mère, les proportions correspondantes sont seulement 42 % et 53 % : il y a là un point intéressant qui appelle de nouvelles études. — Enfin un curieux exemple de sélection sexuelle, d'ailleurs assez surpre- nante : ce sont toujours les représentants anormaux du sexe féminin qui ont été mariés les premiers, de sorte que les anormaux ont gagné dans l'en- semble une génération sur les autres. — L. Defrance. ■ Fournier (P.) et Ciirot (Ed.). — Le pur-sang, hygirne, lois naturelles, croisement, alimentai ion. — La race anglaise pur-sang ne serait pas issue, sans mélange, de chevaux orientaux. — Il existerait dans cette race quel- ques familles de grands chevaux et d'autres de chevaux plus petits. — Les produits de reproduction dissemblables se rapprochent plutôt en général de la poulinière. C'est donc par les mères ayant une puissance liéréditaire élevée que l'on pourra corriger le manque de taille. Cependant page 102 on lit : le sexe n'a pas d'influence prépondérante sur le produit. — D'après Wn.KENsla couleur de la robe est plus souvent transmise par la jument que par l'étalon. Le pur-sang fournirait un exemple frappant de la transmission des caractères acquis. A cette- transmission il doit les caractères qui le distinguent de son ancêtre originel : il est plus haut de taille, plus allongé; la direction de ses fémurs, plus ou moins obliques pour une longueur égale, serait cause d'une conformation particulière de la croupe. Plus grande vitesse. — Elite peu nombreuse de sujets ayant résisté par la perfection exceptionnelle de leur conformation et la solidité de leur con.stitution aux épreuves prématurées et excessives. Le reste n'est trop souvent composé que d'individus insuffisants, aux membres grêles et tarés, irritables à l'excès; aplombs défectueux. [S'agit-il seulement du pur-sang élevé en France?] Le Stud-Book abonderait en faits de télégonie. Les cas d'hérédité de tares osseuses seraient dus à une ostéite chronique transmise. Système de croisement de Bruce Lowe basé sur l'influence exclusive de la lignée maternelle sans tenir compte de la force héréditaire qui peut être plus puissante chez l'étalon. Bruce Lowe admet chez certains chevaux une plus grande concentration de force, « vita- lité » qui serait héréditaire et qui peut ne pas se manifester dans la confor- mation de l'animal, exemple : un cheval petit et de moindre apparence pou- vant vaincre, à conditions égales, ses adversaires plus grands et mieux faits. — Herman Gross attribue également une grande influence à la lignée ma- ternelle. — TocKSTONE reconnaît que la sélection par les courses se fait sur- tout sur les mâles. Les juments envoyées aux haras en bien plus grand nombre que les mâles sont moins exposées que ces derniers aux caprices de la sélection. [11 faut tenir compte qu'une poulinière engendre au plus 20 chevaux et qu'un étalon en pourrait produire jusqu'à 400 dans une année]. Le même auteur estime que la poulinière a une importance au moins égale, souvent même supérieure, à celle de l'étalon. — Les chevaux élevés dans des pâturages humides acquièrent des pieds plus larges [le Renne a les pieds très larges/ceux du Tragelaphus Spekii qui vit dans les marais de l'Afrique I XV. - L'HÉRÉDITK. 277 centrale ont été comparés à des raquettes qui lui rendent la marche aisée sur la vase, moins facile en terrain sec]. — Le modèle de la poulinière de haras ne doit pas être de taille élevée, il doit avoir : poitrine relati- vement étroite, défaut de hauteur et de largeur du bassin, dos légèrement concave [pour quelle raison?]. Quant à l'étalon : une symétrie trop parfaite a l'inconvénient de supprimer l'exagération de certaines lignes qui sont presque toujours l'apanage des racers de grande classe. L'entraînement augmenterait la taille : les modifications de structure acquises sous l'influence de l'entraînement sont devenues héréditaires; la réglementation de l'en- traînement est faite « au petit bonheur ». Alors que l'organisme est en pleine voie de croissance on impose des courses sévères aux poulains. Le travail de F. et C. ne paraît pas être fait pour modifier beaucoup les méthodes d'éle- vage du pur-sang. Pour ces auteurs « chaque accouplement est un problème dans la solution duquel l'intuition joue un rôle plus considérable qu'on ne le croit ». [L'entraînement, on le sait, a pour but de faire produire sans fa- tigue et sans surmenage un travail très supérieur à celui produit sans exer- cices préparatoires. Les qualités que ces exercices confèrent ne peuvent être considérées comme indubitablement acquises par les descendants puisque ces derniers sont soumis aux mêmes conditions. Un progrès dans la vitesse peut dépendre d'une meilleure méthode d'entraînement]. — L. Faurot. a) "Weldon ("W. F. R.) . — Note sur la progéniture des juments de pur sang couleur châtain. — 1° Pas de relation mendélienne simple entre le châtain, le bai et le brun en considérant le châtain comme récessif simple. 2" La chance d'obtenir un poulain châtain d'une jument châtain n'est pas con- stante, avec des mâles de n'importe quelle couleur. 3° Il est probable que les faits relatifs à l'hérédité de la couleur de la robe des chevaux peuvent s'exprimer en termes de l'iiypothèse exposée en 1892 par (Ialto-N. — H. de Varigny. a) Schuster (Edgar) . — Surdité héréditaire, discussion des données récoltées par le D'' Fay en Amérique. — C'est la première fois que les méthodes bio- métriques sont employées pour étudier un cas d'hérédité pathologique chez l'homme. S. conclut du traitement biométrique de la statistique américaine de Fay pour la surdimutité que cette affection s'hérite dans le même degré que d'autres caractéristiques physiques normales. Il obtient une cor- rélation entre frères un peu plus élevée que pour les caractères normaux, mais cela tient probablement à la forme des unions de parents puisqu'un sourd-muet se marie presque invariablement avec une sourde-muette. Les résultats américains sont confirmés par les résultats obtenus par S. avec d'autres renseignements de source anglaise. 11 fait remarquer la fécon- dité élevée de ces unions de sourds-muets. — A. Gallardo. Castle. — Origine d'une race polydactyJe de Cobayes. — Le Cobaye poly- dactyle originel naquit de deux parents normaux, d'origine inconnue; cette polydactylie provenait de son père, sans aucun doute, car celui-ci eut avec ses propres filles 5 autres Cobayes tétradactyles, sur 147 petits. Le Cobaye originel en question (J) avait au pied postérieur gauche un doigt supplémen- taire, imparfaitement développé, immobile, avec griffe et phalanges ; ce doigt disparut du reste spontanément quand l'animal fut à l'état adulte : ce mâle fut croisé avec des femelles sans aucun polydactylisme dans leur ascen- dance, puis avec des femelles normales, mais descendues du même père, et enfin avec des femelles tétradactyles ; on obtint les résultats suivants : 278 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. l*^'' croisement : 2 tétradactyles, 30 normaux soit 6,25 % 2^ - : 9 — ' 27 — soit 25 9é 3e - : 4 - 5 — soit 44 % Les petits tétradactyles avaient tantôt luie tétradactylie parfaite, avec un doigt bien développé aux deux pieds, tantôt des doigts supplémentaires plus ou moins atrophiés, ou enfin un doigt supplémentaire d'un seul côté seule- ment, ce côté étant presque toujours le gauche. En croisant pendant plu- sieurs générations les meilleures tétradactyles, C. arriva à accroître le nombre des jeunes à 4 doigts, si bien qu'à la 5'^ génération, un couple donna 88 petits tous tétradactyles, et presque tous au maximum de la variation. Ce caractère ne se comporte pas tout à fait comme un caractère mendé- lien; parfois il semble dominé par le caractère normal, et cependant le croisement de deux tétradactyles donne très fréquemment un mélange de tétradactyles très variés comme degré et de normaux; C. suppose que ce caractère existe dans le plasma germinatif de tous les gamètes de tétradac- tyles, mais les conditions sous lesquelles il peut se manifester visiblement sont trop complexes pour se prêter à l'analyse ; à son origine, le polydacty- lisme (aussi bien chez les Cobayes que chez les Gallinacés et l'Homme) est une variation discontinue ou mutation, mais sans l'aide de la sélection ar- tificielle, il ne peut probablement pas devenir un caractère racial. — L. CuÉ- NOT. Davenport. — Hérédité dans les races de pou/es. — Cette étude a été entreprise pour déterminer les différentes formes d'hérédité (alternative, mosaïque, fusion) que présentent les races de poules; D. appelle caractéris- tiques ou caractères-unités les caractères descriptifs du genre, de l'espèce ou de la variété [je note en passant que ce n'est pas du tout ce que Bateson et CuÉNOT ont appelé caractères-unités]; il croise entre elles différentes races, offrant des modalités différentes d'un même caractère descriptif, puis croise ensuite les hybrides obtenus, pour mettre en évidence la disjonction des caractères. Contrairement à de Vries, D. ne croit pas que les caractères-unités soient rigides et immutables comme des atomes, et qu'on puisse les combiner et les recombiner de toutes façons sans leur faire perdre leur pureté ; il admet au contraire que, très fréquemment, un caractère qui a été croisé avec son antagoniste, reste quelque peu altéré (forme de la crête, des narines, hernie cérébrale, longueur de la queue; pieds emplumés, lobe auriculaire, etc.); il ne réapparaît pas tout à fait dans son état initial. Le mode d'hérédité de beaucoup le plus fréquent, est l'hérédité alterna tive, c'est-à-dire dominance plus ou moins complète dans le premier croi- sement, et réapparition plus ou moins parfaite de caractères parentaux chez les hybrides; en somme le plus souvent les caractères descriptifs sui- vent les règles de Mendel. D. n'a relevé qu'un cas d'hérédité mosaïque et encore bien douteux : le croisement entre Poule Tosa (noire) et Cochinchine blanche donne des hybrides dont les mâles ont les plumes noires marquées de blanc. La fusion des caractères est également très rare : on ne peut guère citer que la forme générale du corps, qui est sans doute un complexe, et la couleur de la peau chez l'Homme, à ce qu'il semble. Enfin D. n'a pas réussi à débrouiller le mode d'hérédité du doigt supplémentaire des Houdan ; les Houdan croisés par des formes à membre normal de doigts donnent des ^hybrides dont 78 o/o ont un doigt supplémentaire, et 21 % le nombre nor- XV. — L'HÉRÉDITÉ. 279 mal: les hybrides à nombre normal, croisés entre eux, donnent 26 9^, de formes à doigt supplémentaire. Ce caractère n'est donc ni dominant ni ré- cessif. — Le fait que les caractères ne se mélangent presque jamais dans les croisements, est intéressant au point de vue de l'évolution, car cela permet de comprendre pourquoi une mutation, une fois apparue, ne dispa- raît pas par mélange avec le type normal; elle peut se perpétuer indéfini- ment, soit visible, soit latente. — La dominance ou la latence d'un carac- tère n'a aucun rapport avec l'ancienneté de son apparition, contrairement à ce que l'on avait cru un moment ; des caractères sûrement secondaires, tels que la crête ramifiée comparée à la crête simple, sont nettement dominants sur le caractère primitif. Sur 19 caractéristiques essayées par D., il en a 9 anciennes qui sont dominantes et 10 qui sont dominées. Hérédité' et sexe. — Les croisements réciproques donnent le plus souvent des résultats identiques, sauf en ce qui concerne la taille, par exemple quand on croise une Poule de grande race avec un Coq d'une petite race, ou ré- ciproquement. Parfois le sexe paraît exercer une influence sur l'hérédité d'un caractère : par exemple la patte emplumée est dominante quand la forme emplumée est la mère, quelle que soit sa race; la dominance est moins nette ou absente quand la forme emplumée est le père. Le croisement entre races dimorphes est très intéressant : ainsi les Brahma et Tosa sont deux races chez lesquelles le mâle est très différent de la fe- melle : les hybrides nés de leur croisement sont différents suivant leur sexe : les femelles ressemblent comme coloration à la poule Tosa, avec une pana- chure sur quelques plumes provenant du Brahma ; les mâles au contraire ressemblent tout à fait aux mâles Bralima. Les hybrides mâles ont les pieds jaunes comme leur mère Brahma et les hybrides femelles les pieds verdà- tres comme leur père Tosa, alors que dans ces deux races il n'y a pas de dimorphisme à ce point de vue. Quelques cas, mais encore un peu douteux, montrent la fixation d'un caractère appartenant à un sexe sur les hybrides du sexe opposé. La proportion des deux sexes chez les hydrides est normale, contraire- ment à une opinion très répandue qui veut qu'il y ait chez eux un excès de mâles. Mutation. — L'étude des caractéristiques des Poules vient tout à fait à l'appui de la théorie de la mutation ; elles sont de l'ordre des mutations, soit à cause de leur aspect pathologique (crête en rose, hernie cérébrale, pied polydactyle, albinisme), soit parce qu'on les trouve telles quelles dans des espèces sauvages (crête, pied emplumé, queue longue). Les éleveurs ont utilisé les mutations, qui ont attiré leur attention, et par des croisements, ont produit toutes sortes de combinaisons, mais il ne paraît pas qu'ils aient créé de nouvelles qualités par sélection de petites variations. — L. Cuénot. Investigations coopératives sur des plantes. — Deuxième mémoire Sîir r/iérédilé chez le Coquelicot. — L'influence de l'environnement et de la sélection est très sensible. L'équation personnelle dans l'appréciation des caractères (|ualitatifs est aussi très importante. Ce travail minutieux montre Ta grande difficulté de l'étude de l'hérédité dans les plantes, qui n'offrent pas des caractères bien tranchés, puisque les auteurs ne peuvent pas tirer des con- clusions de cette laborieuse investigation, lis suggèrent la nécessité de créer une ferme biométrique pour y faire des expériences séculaires dans des conditions aussi uniformes que possible pour pouvoir apprécier l'influence de chaque facteur. — A. G.vllardo. 280 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. ô) Hérédité dans le croisement ; caractères des hybrides. b) Herbst (C.)- — Études sur l Hérédité. — 4. Prépondérance des carac- tères maternels. Combinaison de la parthénogenèse et de la fécondation. — L'objectif d'H. est de limiter le traitement parthénogénésique des œufs d'Oursins à l'immersion rapide dans les acides gras dilués (méthode de Lceb), de façon à obtenir simplement l'apparition de la membrane et les premiers changements nucléaires révélés par l'étude de Wn>soN. Ils seront ensuite fécondés dans l'eau pure après avoir été sortis de leur membrane par agi- tation. — Pour les œufs de Sphserechinus, la technique est simplitiée du fait que la membrane n'apparaît pas, qu'il n'y a donc pas à l'éliminer en vue de l'imprégnation quand les phénomènes nucléaires se dessinent. — Après un contact variable (de deiix à liuit minutes) avec de l'eau de mer additionnée de 3™"= pour 50 d'acide butyrique, acétique ou valérianique (solution décinormale), les œufs lavés se laissent facilement et régulièrement féconder par un sperme étranger (Sirongi/locentrolus). Le résultat est bien meilleur, à ce point de vue, que pour le matériel non traité. — Après passage par ces acides, le noyau augmente de volume. Si l'imprégnation est pratiquée au moment propice, avant l'effacement delà membrane qui prélude à la cinèse, les caractères maternels sont marqués avec grande précision sur le plutéus. Le squelette des bras, constitué chez Strongylocentrotus par des baguettes «simples, chez Spha'rechinus par des baguettes treillissées, fournit un repère indiscutable. Les plutéi croisés ordinaires (obtenus sans traitement préa- lable par les acides) ont un squelette et une forme générale qui participent des deux générateurs. Avec le traitement, les effets gradués jusqu'à un optimum aboutissent régulièrement au type maternel. — Les œufs traités, mais non fécondés, peuvent donner quelques rares évolutions parthénogé- nésiques, même le plutéus; et seul un traitement suffisant pour amorcer la parthénogenèse peut dévier nettement la forme dans le sens maternel. La cause immédiate de la déviation ne serait donc pas le traitement préalable par xin acide, mais le début de parthénogenèse. — Toutes ces expériences sont suggestives. —Variation de l'aptitude au croisement suivant les époques de l'année (Vernon), variation détaille du noyau, propension à la parthéno- genèse, voilà des phénomènes qui pourraient bien être connexes. — E. Ba- taillon. Haacke ("Wilhelm). — Les lois du mélange des races et la constitution du plasma germinatif. — Ce sont encore des expériences de croisement de souris valseuses du Japon avec des souris albinos non valseuses et des souris chinoises, expériences entreprises en l'ignorance complète des travaux de Mendel. Indépendamment l'auteur est arrivé également à une confirmation complète des lois mendéliennes. Ses deux « lois constitutionnelles » sont ainsi formulées : P Tout caractère indépendamment transmis par hérédité d'un organisme à l'autre tient à une portion spéciale de matière formative qui, chez des organismes à reproduction sexuelle, se compose d'une moitié paternelle et d'une moitié maternelle. Ces deux moitiés souvent différentes l'une de l'autre se transmettent intactes de génération en génération. — 2° La partie plus vigoureuse des deux moitiés de matière formative empêche totalement ou presque totalement la partie plus faible à se faire valoir dans le développement de l'organisme. Parmi la quantité de faits pas trop clairement exposés par H. ceux-ci sont à retenir : Des souris valseuses croisées entre elles ne produisent jamais des souris non valseuses. Des souris non valseuses croisées entre elles peu- XV. — LIIEREDITE. 281 vent par contre produire des souris valseuses. Parmi les parents d'une souris valseuse il n'y a donc pas nécessairement une souris valseuse. Des deux parents d'une souris non valseuse l'une au moins devra être une souris non valseuse. Le caractère « non valseur » est donc dominant. Les deux caractères se transmettent indépendamment l'un de l'autre, indépen- damment aussi par rapport à la couleur et au dessin. Le caractère unico- lore se transmet indépendamment de l'albinisme total ou partiel. Le ca- ractère unicolore domine le tachetage blanc et le caractère multicolore. Tachetage blanc à son tour domine caractère multicolore. La matière for- mative de la couleur d'une souris n'est pas celle des pigments de la peau, des poils, des yeux, etc. Des albinos contiennent et transmettent également de la matière formative pour pigment. Parmi les six couleurs de ses souris (bleu, brun, noir, jaune, aubère et gris) le jaune domine le gris et le noir, le gris à son tour le noir. La peau est à même de recevoir les pigments à un degré différent. Cette capacité est forte, moins forte et faible. La première domine la seconde et la troisième; la seconde, la troisième. Les souris bleues ont du pigment noir à réceptibilité faible. Les souris brunes du pigment noir à réceptibilité moyenne et enfin les souris noires du pigment noir à ré- ceptibilité forte. Les souris aubères sont de réceptibilité faible et contiennent, à part du pigment jaune, du pigment noir ou gris. H. nie l'existence de souris à trois couleurs (blanc et deux autres) qu'on dit exister dans l'Afrique du nord-ouest. Il croit l'éleveur incapable d'en obtenir, bien qu'il existe des cobayes, des chats, des chiens à trois couleurs. S'il y a donc, dans un organisme, nombre de caractères se transmettant indépendamment l'un de l'autre par hérédité, certains d'entre eux pourraient bien former des groupes. Les groupes alors se transmettraient indépendam- ment d'autres groupes et de caractères isolés. — La cellule germi native peut, selon H., être comparée à une molécule chimique, en ce sens que ses constituants — les moitiés de matières formatives — peuvent être échangés contre d'autres équivalents, tels certains atomes ou groupes d'atomes dans une molécule. L'occupation de l'éleveur semblable à celle du chimiste ana- lytique, consistera un jour, selon H., à étudier quels caractères ou groupes de caractères peuvent être échangés entre eux, pour la production de nou- velles combinaisons. Car chez tout genre d'organisme le nombre de races possibles est égal au nombre de formes possibles des cellules germinatives. — L'étude de H. contient une critique du travail de Darbishire qui croyait avoir trouvé des résultats incompatibles avec les lois mendéliennes. H. lui prouve que ses conclusions seules, non pas ses observations, sont fausses [erreur d'ailleurs reconnue par Darbishire lui-même]. — Jean Strohl. Barrington (A.) et Pearson (K.). — Sur l'hà'édilé de la couleur de la robe chez le bélail bovin. — Cette importante investigation a été faite en se servant des données des Herdbooks et des renseignements obtenus des éle- veurs. Le croisement d'une vache noire Galloway (sans cornes) avec un taureau blanc Shortliorn donne à la première génération un produit bleu-gris (Blue-grey cattle), généralement sans cornes. L'absence de cornes est donc dominante dans le sensde Mendel. Quant à la couleur, il n'y a pas une vraie dominance puisque la robe bleu-grise est un mélange de poils noirs et blancs. Pour la deuxième génération les renseignements ne sont pas com- plets parce qu'elle n'est pas normalement pratiquée par les éleveurs, le « blue-grey cattle » étant un bétail destiné à la boucherie, mais il paraît se produire une disjonction mendélienne ainsi que l'apparition d'autres cou- leurs qui font croire que les races croisées sont hétérozygotes. Les croise- 282 L'ANNEE BIOLOGIQUE. ments entre Shorthorns suivent assez bien la loi de Mendel pour l'hérédité de la robe. Dans 90 croisements de rouges et de blancs pris au hasard dans le Herdbook on trouve 85 rouans, 4 rouges et blancs et 1 rouge. 11 n'y a donc pas de dominance. En croisant les métis rouans entre eux on devrait obtenir, d'après Mendel : ■ 128,5 rouges; 257 rouans; 128,5 blancs. ^ En réalité, il y avait : 86 rouges, 31 rouges clairs, TÏ7; 278 rouans; 35 blancs tachés de rouge, 84 blancs, 119; ce qui montre un léger excès de rouans. Si on croise les rouans métis avec des rouges pur sang, on obtient 656 métis répartis ainsi : 243 rouges, 46 rouges clairs avec un peu de blanc, 39 rouges tachés de blanc, 328 plus ou moins rouges; et 324 rouans, 4 blancs, 328 plus ou moins rouans; ce qui est étonnamment d'accord avec la formU|lG de Mendel, d'après laquelle on devrait espérer 328 rouges et 328 rouans. Pour le croisement des rouans métis avec des blancs, le résultat n'est pas si satisfaisant puisqu'il n'y a que 24 blancs sur 74 métis au lieu des 37 blancs prédits par la formule de Mendel. Pour juger de ce résultat il faudrait savoir si les blancs étaient pur sang ou récessifs et combien de rouans clairs, presque blancs, il y avait entre les 47 rouans. Par le traitement biométrique de ces données les auteurs trouvent que la réduction de l'intensité de la ressemblance ancestrale pour chaque génération est pratiquement la même déjà trouvée pour l'homme, le cheval et le chien (voir Ann. biol., IX, p. 308). Les corrélations fraternelles tombent aussi entre les mêmes limites. Les constantes héréditaires sont donc pour tous ces cas divers de 0-45 à 0,5 pour Tliérédité paternelle et de 0,5 à 0,55 pour la corré- lation fraternelle avec une série géométrique décroissante avec la raison approchée de 2/3 pour les grades ancestraux. — A. Gallardo. a) Toyama (K.). — Sur l'hybridation du Ver à soie. — (Analysé avec le suivant.) 6) — — Études sur l'hybridologie des Insectes. I. Sur quelques croisements de Vers à soie, spécialement en rapport avec la loi d'hérédité de Mendel. — Parmi les divers caractères descriptifs du Ver à soie, quelques-uns suivent strictement la loi de Mendel, comme la couleur du cocon, celle des œufs, les différentes marques des larves ; d'autres paraissent gouvernées par des lois spéciales, par exemple la forme du cocon et les caractères de ponte XV. — L'HEREDITE. 283 (races univoltine, bivoltine et multivoltine). La striation des larves est do- minante sur les marques normales, et celles-ci sur la forme dite pâle. La (.•ouleur jaune du cocon est dominante sur la teinte chair, cqlle-ci sur le blanc verdûtre, et cette dernière sur le blanc pur. Le croisement entre une race japonaise à cocon blanc et une race sia- moise à cocon jaune donne dans la l''« génération d'hybrides uniquement des cocons jaunes: ces hybrides, croisés entre eux, ont une progéniture compliquée, renfermant des cocons jaunes (dominant), des cocons blancs (dominé), et deux formes nouvelles, cocons roses et blanc verdàtre [il n'est pas douteux que le croisement originel est entre races dihybrides, qui diffè-, rent par deux déterminants]. T. cite encore d'autres cas de dihybrides (race à ver strié de noir et race commune). Tous ces caractères descriptifs ont des déterminants mendéliens. Par contre, il en est un qu'il semble impossible de faire rentrer dans cette catégorie : (|uand on croise une race bivoltine ou multivoltine avec une race univoltine, la mère étant prise tantôt dans une race tantôt dans l'autre, les produits sont toujours, sans exception, du type maternel; il semble y avoir ime relation tout à fait inattendue entre le sexe et ce caractère; quant aux hybrides, le résultat de leur croisement n'est pas donné avec précision; mais il semble qu'on ne peut pas obtenir de race multivoltine pure. T. n'a pas réussi non plus à débrouiller l'iiérédité de la forme des cocons ; en accouplant une race Siamoise à cocons pointus à l'un des bouts ou aux deux, avec une race Japonaise (cocon oblong à bouts arrondis, présentant une constriction dans le milieu), on obtient des cocons fusiformes; les Papil- lons qui en sortent, accouplés entre eux, donnent une génération à cocons très variés, fusiformes, ovales, intermédiaires, avec ou sans constriction, parmi laquelle reparait très rarement la forme oblongue originelle. T. termine son travail en acceptant l'existence de caractères-unités indépendants du plasma germinatif, qui sont en quelque sorte ses éléments chimiques. — L. Cuénot. c) Toyama (K.). — Les lois de l'hérédité mendélienne appliquées aux croise- ments des Vers à soie. — T. étudie les résultats des croisements de vers à soie dont les couleurs, les formes de cocons, les dessins des larves, le nombre de couvées par an diffèrent. Il arrive aux conclusions suivantes : De ces carac- tères quelques-uns suivent strictement les lois de Mendel (couleur des co- cons, dessin des larvés), les autres non. Il y a dissociation des caractères des parents, chacun des caractères ainsi produits se comporte comme un caractère indépendant. Inversement, la combinaison de deux caractères peut avoir lieu et la forme produite demeurer constante, quand les descendants se repro- duisent entre eux. La manière dont les descendants se conduisent dépend de leurs ancêtres. Ainsi si l'on croise des races siamoises à cocons blancs avec des races siamoises à cocons jaunes, il n'y a pas de dissociation ; si l'on croise une race japonaise à cocons blancs avec une race siamoise à cocons jaunes, la dissociation est souvent observée. Parmi les caractères suivant les lois de Mendel nous pou- vons mentionner les couleurs des cocons, la couleur jaune étant le caractère dominant, la couleur blanche le caractère récessif, les dessins des chenilles. Comme caractères ne suivant pas les lois mendéliennes mentionnons les formes des cocons. — H. Dubuisson. Morgan (Th. H.). — Les cellules germinalives des hybrides mendéliens sont- elles pures? — On sait d'après les règles de Mendel que si deux races dif- fèrent par un seul cai'actère (A, B;, l'hybride qui provient de leur croisement 284 L'ANNEE BIOLOGIQUE. présente deux types de gamètes, les uns portant le caractère sous la forme A, les autres sous la forme B. L'hypothèse de M. est un peu différente, et admet encore rexistejice de deux types de gamètes, Tun sous la forme A (B), et l'autre sous la forme (A) B, la modalité entre parenthèse étant dominée par l'autre. Cette hypothèse a l'avantage d'expliquer un certain nombre de faits qui ne rentrent pas dans le cadre tracé par Mendel à la condition tou- tefois que l'on admette qu'un caractère récessif à un moment donné puisse redevenir dominant dans les croisements ultérieurs. Une application intéres- sante de cette théorie est fournie dans l'étude des soiiris jaunes de Cuénut qui montra que jamais on ne pouvait obtenir des souris jaunes pures et que dans le croisement de ces souris ayec des grises on obtenait 50 % de jaunes et 50 o/c de grises, ce qui est contraire à la loi de Mendel. Voici comment M. explique le résultat. 11 admet que les souris jaunes ont été « conta- minées » par des grises; elles ont donc deux sortes de gamètes J (G) et (J) G; en les croisant avec des grises G on aura les combinaisons J(G)G (J)GG et ce sont les seules possibles ; or J(G)G est jaune puisque le jaune est le carac- tère dominant, la seconde combinaison est évidemment grise et le rapport des deux combinaisons est évidemment 1. — H. Dubuisson. Castle ("W. E.) et Forbes (A.). — Hérédité de la longueur des poils chez les Cobayes et son rapport avec la théorie de la pureté des gamètes. — De mémoires antérieurs (Castle, 1903, 1905), il ressort que le poil long ou An- gora des Cobayes et Lapins est un allélomorphe (ou caractère antagoniste) au poil court normal; c'est ce dernier qui est l'allélomorphe dominant. Il ne semble pas toutefois qu'il y ait dans les gamètes une disjonction parfaite de ces deux caractères; car beaucoup de jeunes, comptés comme ayant un poil long, ont en réalité un poil un peu plus court que les ancêtres Angora typiques. Appelons B, C, D, 3 types de longueur de poils, B allant de 40 à 50'""\ C allant jusqu'à 65™™, D étant le poil Angora de croissance indéfinie : le croisement original B X D donne des hybrides à poil de longueur B, comme il a été dit plus haut; le croisement B (D) X B (D) fournit 29 B, 12 C et 10 D, ce qui n'est pas une proportion mendélienne. La forme C ne donne jamais de forme B, tandis qu'elle donne fréquemment des D; de plus, les gamètes des formes C présentent une grande variabilité de la valeur de C, qui fournit une base pour la sélection progressive de la longueur du poil. C. et F. concluent de leurs expériences que les deux allé- lomorphes originels B et D réagissent l'un sur l'autre dans les hybrides pour former un mélange, donnant une nouvelle forme intermédiaire entre celles des parents ; un cas analogue est connu pour le pelage en rosette de cer- taines races de Cobayes, et pour la longueur de l'oreille chez les Lapins. Dans d'autres cas, la réaction réciproque des deux allélomorphes est très faible, mais néanmoins visible ; il en résulte que la pureté des gamètes n'est pas absolue, même dans les cas d'hérédité alternative typique. [Je ferai re- marquer aux auteurs que j'ai signalé chez les Souris un caractère qui se comporte absolument comme celui de la longueur du poil : si on croise une Souris faiblement panachée B avec une autre très panachée D, on obtient des Souris B, la moindre panachure étant dominante ; le croisement des hybrides B (D) fournit des B, des D, et toute une série de C, C, C-, C^, etc., permettant par sélection d'augmenter la valeur quantitative de la pana- chure. J'ai supposé que les déterminants de la panachiire sont extrêmement instables, et présentant dans les gamètes toutes sortes de variations dans tous les sens; C. et F. ne paraissent pas avoir observé chez les C intermé- diaires un retour vers la forme B]. — L. Cuénot. XV. — L'HEREDITE. 28b Godlewski (E.). ^ Recherches sur les croisemerits entre Echinides et Cri- noïdes. — Le travail de Loeiî sur le croisement entre Astérides et Echinides est important au point de vue de la transmission des caractères. Des différences morphologiques très marquées ne laisseront aucun doute sur la part du père et de la mère dans l'hérédité. — Inutile d'insister sur la méthode employée ici; c'est encore celle de Loeb (eau de mer alcalinisée par NaOH). G. dans ses croisements entre Crino'ïde {Antedon rosacea) et Echinide {Sphœrechinus. granidaris. Slro?i;/i/lucentrotus lividus, Echinus Microtuberculatus) cherche à préciser les conditions qui influent sur les fécondations hétérogènes. Le pour- centage des fécondations varie avec les individus reproducteurs. Il y a une quantité optima de sperme au-dessus et au-dessous de laquelle les résultats fléchissent. C'est la concentration du milieu en ions OH qui agit sur les pro- duits, davantage sur les œufs. La modiflcation nécessaire étant acquise par l'œuf dans le milieu artificieL il peut être fécondé dans l'eau de mer ordi- naire (dans ce cas, le pourcentage des fécondés est moindre). La concentra- tion optima en ions OH varie pour les diverses fractions du stock d'un même reproducteur. Enfin, les conditions qui rendent possible cette fécondation hé- térogène permettraient également la fécondation pure dans l'espèce Stron- gylocentrotus lividus. (Il faut noter que Loeiî est arrivé à un résultat opposé avec StroïKjyl. purpuratus). Quelle est la nature de l'action des ions OH? Herbst a montré la néces- sité de ces ions dans l'eau de mer pour la fécondation pure : Us neutralise- raient l'action nocive de CO'-; mais ils ont certainement un autre rôle mal défini. En tout cas, dans l'eau de mer pure, la fécondation hétérogène peut être observée exceptionnellement : et s'il faut accroître l'alcalinité, il n'y a là, vraisemblablement, qu'une question de degré. Les ions OH activent visible- ment les mouvements spermatiques. Quant à l'œuf, on peut admettre avgc "V. DuNGERN qu'il sécrète normalement des substances agglutinantes pour le sperme étranger. L'alcalinité du milieu neutraliserait ces substances, ou bien entraînerait une autre élaboration favorisant la conjugaison. En tout cas, il s'agit bien d'un changement d'état, puisque, la modification une fois acquise, l'imprégnation a lieu dans l'eau de mer ordinaire. Elude morphologique dû développement. L'étude histologique d'une telle combinaison entre familles n'a jamais été faite. On peut supposer logique- ment une sorte de parthénogenèse dirigée par le spermocentre, sans partici- pation du noyau mâle aux processus initiaux, comme dans la fécondation partielle de Boveri. La pénétration même du spermatozo'îde n'est appuyée que d'une façon insuffisante par le soulèvement de la, membrane dans les expériences de Loeb. T^ , , . • Antedon ô Antedon 6 „ , , , ,. Dans les combmaisons -=—. 7— ;;, „ / • p::^ G observe la penetra- bphœreclnnus p hennins p tion du spermotozo'ide par la tête, le mouvement de rotation qui porte le cen- triole en avant pendant la progression, les radiations achromatiques qui se dessinent autour de ce centriole, la fusion des deux noyaux sexuels, la con- stitution d'une figure de division. Tous les phénomènes se déroulent dans la fécondation hétérogène comme dans la fécondation homogène. La question d'une séparation entre les 2 stocks chromatiques paternel et maternel au cours du développement paraîtrait devoir se trancher facilement en pareil cas. liien dans l'allure des chromosomes ne permet de distinguer leur origine. Et pourtant, leur numération (bien qu'approximative) ne laisse aucun doute sur l'intervention du matériel mâle. Rapidité du développement. La fécondation des croisés est plus lente. On peut en juger par l'apparition de la membrane qui est plus ou moins tar- 286 L'ANNEE BIOLOGIQUE. dive. Mais entre cette apparition de la membrane et la première division, le délai est le même que pour la fécondation pure dans resjièce maternelle ; et pourtant, si l'on se reporte aux tableaux de Seeliger, on voit que l'évolution est beaucoup plus lente chez Antedon que chez Echinus. L'identité avec l'é- volution pure se maintient pendant toute la période de segmentation. Mais des temps d'arrêt se manifestent ensuite : à l'apparition du méseiichyme, à la gastrulation, à la formation du squelette. Comme c'est à ces stades que s'ac- cusent les divergences entre les développements des deux formes croisées, les choses se passent comme si l'élément mâle, dans un plasma étranger, se heurtait à un obstacle, privé des moyens de traduire ses potentialités. De là de nombreux arrêts définitifs de développement aux divers stades, si bien que le nombre des plutéi est toujours très faible (6 % au maximum). Ces ar- rêts ne tiendraient pas (comme le suppose Loeb) à l'élaboration de produits toxiques par le spermatozoïde étranger, car, très souvent, ces formes station- naires vivent aussi longtemps que celles qui ont progressé dans la culture pure. Que l'ébauche manque de quelques-uns de ses moyens, que le sperma- tozoïde introduise des obstacles à l'apparition du squelette par exemple, il est évident que les deux éléments associés ont une part dans l'aptitude au déve- loppement. Mais si l'on considère le mode de formation du mésenchyme, le nombre de ses éléments, la gastrulation^ l'apparition du squelette, on dira que tous les détails de révolution larvaire, si loin qu'elle aille, répondent stricte- ment au type maternel; pour les croisements entre espèces d'Echinides, la littérature scientifique n'offre qu'un cas analogue, dans lequel entre précisé- ment Sphœrechinus : -r—- r^. Dans le règne végétal, on peut citer égale- ^ Strongyl. p o o ? r o lement les hybrides de fraisiers obtenus par Millardet. On pourrait imagi- ner que la chromatine (ï Antedon ô a régressé au cours du développement. La question ne peut guère être examinée qu'avec des repères comme ceux de BovERi. Il y aurait, d'après B., un rapport constant entre le nombre des chro- mosomes el la surface du noyau. D'autre part, le nombre des cellules larvaires est inversement proportionnel au nombre des ch7'omosomes. Or, les noyaux de la forme bâtarde au stade gastrulaire, loin d'être ,plus petits que ceux de la. forme pure, sont plus volumineux : ce qui se comprend du reste très bien par la présence du matériel Antedon (la taille du noyau sous cette espèce étant plus considérable que dans la forme conjuguée). Ainsi, la chromatine d' Antedon ô participe à la constitution des noyaux embryonnaires sans entraîner chez la forme bâtarde te moindre caractère sai- sissable, au moins à la première génération. La loi de Menoel s'applique-t-elle ici? Sommes-nous en présence d'un com- plexus de caractères dominants femelles, les caractères du père formant de leur côté un complexus récessif? On ne peut préjuger de ce que donneraient les générations ultérieures : dans l'état actuel de la technique, elles nous sont inaccessibles. Mais les hybrides de croisements entre Echinides ne sui- vant pas cette loi de Mendel, il semble bien difficile de l'invoquer pour les caractères de famille dans nos combinaisons hétérogènes. Fécondation de fragments d'œufs d' Echinus sans noyau par le sperme d' An- tedon. La mérogonie doit donner ici des résultats plus significatifs quailleurs. BovERi a bien relevé les caractères paternels sur ses ébauches naines en fé- condant des fragments sans noyau d'œufs de Sphœrechinus avec le sperme cV Echinus; mais cette forme paternelle se retrouvant fréquemment dans les croisements ordinaires (Seeliger et Morgan), le rôle du noyau comme sub- stratum unique de l'hérédité reste sujet à caution. XV. — L'HEREDITE. V87 Les résultats obtenus avec le matériel le plus propice : -— — r — ^, sont obscurcis par une forte mortalité. Mais les quelques exemplaires qui attei- gnent le stade gastrulaire présentent encore exclusivement les caractéristiques maternelles. [Voilà un fait d'importance capitale; et il sera intéressant de le confirmer en menant le plus loin possible les ébauches mérogoniques hétérogènes. Que le plasma de l'œuf ait une part essentielle dans la morphogénèse, on ne peut le contester après les études de Wilson sur le Dentale et la Patelle. La ques- tion se précise quand nous nous demandons s'il ne renferme pas des élé- ments de détermination spécifiques, tous préparés, susceptibles d'être action- nés même par un matériel nucléaire étranger qui ne laissera nulle empreinte sur la morpiiogénèse au moins jusqu'à telle étape. Et dans le cas de l'affirma- tive, le problème de l'ontogenèse apparaît dissociable. Le jeu des caractères mendéliens. avec la disjonction matérielle dans les gamètes (Suttun, Boveri), viserait quelque chose d'un peu secondaire, des détails surajoutés et suscep- tibles de combinaisons complexes. Les croisements hétérogènes dégageraient la base du développement accessible à l'expérience. L'analyse des substra- tums protoplasmiques aux premiers stades nous protégera peut-être contre les explications nominales que suggère la méthode statistique appuyée par l'hy- pothèse des particules représentatives], — E. Bataillon. Fischel (A.). — Sur des essais de croisement che:' les Echinodermes. — Les combinaisons possibles dans telle station ne réussissent pas dans telle autre et inversement. Ffliiger et Born ont attribué chez les Âmphibiens une grande importance à la forme de la tête spermatique. Dungern a démontré l'existence dans les œufs d'Oursins, de substances spéciales qui orientent les éléments mâles. Or, dans certains cas, la morphologie même de l'œuf montre des différences frappantes suivant les localités. F, opère à Villefranche sur trois espèces : Arbacia pustulosa, Echinus bre- vispinosiis (Sphœreckinus)^ Strongijlocentrotus lividus. Le croisement , , . ' — ne réussit pas, alors que les résultats sont cou- Arbacia Ç stantsavecle croisement inverse t; — ; — . C'est exactement le contraire de btrongyl. Q ce qui a été observé à Naples par les Hertwig. Or, on peut remarquer que les œufs de Strongylocentrotus montrent (à Villefranche) avec une netteté exceptionnelle la ceinture de pigment orange sur laquelle Boveri a insisté (Garbowski distingue même cette forme de Villefranche comme une race : rufocincta). Les œufs d'Arbacia sont rouge-brun à Villefranche et ne montrent jamais la teinte violet observée à Sorrente par les Hertwig. Passons aux résultats qui sont loin de trancher la discussion entre Boveri et Driesch. La fécondation est plus lente que dans l'amphimixie spécifique. Le retard, qui atteint un jour à l'apparition du squelette, varie déjà de cinq minutes à une heure pour la première segmentation. Je souligne ce détail concernant xm croisement entre espèces voisines ; car Godle-wski (voir plus haut) dans une combinaison entre familles différentes ne relève aucun retard par rapport au type maternel pur ; et Driesch n'a constaté, sur ses matériaux de Naples, aucun ralentissement. L'étude des ébauches intéresse davantage le gros problème du substratum héréditaire. Les larves ;^- -i-^ diffèrent surtout des Stronqyl. purs par la taille. Ici, l'au- ^trongyl. $ uj / t- teur accepte une suggestion de Bover'i : le spermatozoïde étranger peut 288 L'ANNEE BIOLOGIQUE. n'avoir aucune action morphogène, et modifier simplement lo pouvoir d'im- ])ibition de l'œuf. Pour la forme générale et la structure du squelette, les ... Echin. brevisinn. rj Ech^ hrevisp 5 Stronnyl. n diverses combniaisons -7- , — , r-7 — : — - — ,-„ , , — '^ — -. , Strongyloc. Ç Arbacia Q Ech.orevispm.Q aboutissent à des formes qui peuvent répondre au type maternel ; mais, chez certaines, F. aperçoit des variations orientées vers le type paternel. Pour préciser, notons que tout en reconnaissant la prééminence des caractères maternels, et en relevant d'autre part, des modifications qui ne rappellent en rien la forme du père, l'auteur déclare n'avoir jamais observé un sque- lette du type paternel pur. Les caractères de pigmentation répondent, en ,,,.,,,,,,„„ , . , Echin. brevisp. (5 , gênerai, a 1 espèce de 1 œuf. Dans le croisement -;; , ' . on ob- ^ ' ^ i:,trongyl. 9 serve des troubles au niveau de la zone pigmentée; et la répartition de ce plasma spécial dans les divisions est plus ou moins anormale. Ceci conduit à l'interprétation des formes pathologiques. Car on n'arrive pas au plutéus si la perturbation de la zone annulaire est trop profonde. Les anomalies sont fréquentes et F. les répartit [un peu arbitrairement] en deux groupes. Celles qui sont primitives et répondent, par exemple, à des variations de pression osmotique comme dans les- expériences sur les extraovats (c'est encore la faculté d'imbibition liée à la différence de spermatozoïde) ; d'autres qui apparaissent tardivement donnant quelque chose comme des variétés de plutéi, et qui n'impliquent pas de troubles aux, premiers stades : celles-ci relè- veraient des propriétés individuelles du sperme étranger. [Cette catégorie paraîtra très discutable. L'étude cytologique pourrait parfaitement montrer des troubles dès le début. F. s'attache bien à démontrer expérimentalement que dans la production des anomalies* la part du spermatozoïde semble pré- pondérante sur celle de l'œuf. Ce qu'il ne précise pas, c'est le rôle morpho- gène spécifique de l'élément mâle, c'est la démarcation entre ses deux pro- cédés tératogéniques ; et le second dans bien des cas risque de céder la place au premier]. F. ne s'est pas arrêté à la question controversée du nombre des cellules mésenchymateuses. Mais il a porté son attention sur un point nou- veau : la structure cellulaire un pôle végétatif de la blasiula. Soit par la forme, soit par la réaction au Neutralroth, les cellules des hybrides peuvent différer de celles de l'espèce maternelle pure. Mais cette forme pure s'observe très fréquemment; et là où elle est troublée, il est difficile de dire si c'est bien dans le sens paternel. [En résumé, F. ne croit pas que le matériel et la forme dérivent de l'œuf seul, l'élément mâle n'apportant qu'une impulsion au clivage et à la différen- ciation. Mais s'il considère que chez les hybrides, le ralentissement du déve- loppement, la différence de taille, la répartition du pigment, certaines mal- formations, peut-être même les variations de la structure cellulaire relèvent plutôt de processus mécaniques (changements dans la faculté d'imbibition par exemple), le rôle morpliogène spécifique du spermatozo'ïde se trouve réduit. En montrant qu'il pourrait l'être davantage on Justifie plus amplement la conclusion de l'auteur; à savoir que rien en tout cela ne va contre un rôle défini et essentiel du protoplasma de Vœuf dans la différenciation. 11 y a plus : la prééminence indiscutable des caractères ?n«fe/-we/s ne permettrait pas d'attri- buer un rôle exclusif au noyau]. — E. Bataillon. Rosenberg (O.). — Les lois de l'hérédité et les chromosomes. — L'étude des mitoses des cellules-mères des grains de pollen des hybrides de Drosera a montré à R. que la disjonction des caractères est produite par la division hétérotypique et que dans une tétrade de grains de pollen d'un hybride de XV. — L'HEREDITE. 289 Drosera rotundifolia et de D. longifolia^ deux des grains peuvent présenter le caractère de rotundifolia et les deux autres, celui de louffifoiia. — F. Pii- CIIOUTRE. Mac Cracken (Is.). — Hérédité du dichromatisme chez Lina et Gastroi- dea. — Une étude antérieure sur Lina Lapponica (voir Ann. BioL, X, p. 284) a montré que dans cette espèce dichromatique les caractères brun-tacheté et noir s'héritent eu suivant, d'une façon générale, la loi de Mendel, mais en offrant des proportions un peu différentes. L'auteur a maintenant cherché a déterminer ces proportions plus exactement, et a vu que le caractère domi- nant [brun-tacheté) devenait, dans une série de générations dont chacune avait pour parents des hybrides dominants, dominant d'une façon progres- sive, non prévue par la loi de Mendel. — D'autres expériences ont été faites sur Gastroidea dissimilis, autre espèce dichromatique de la même famille des Chrysomelidœ. Des deux colorations (noir bleuâtre et verte), la noire est le caractère dominant. — Daas les deux espèces, la couleur dominante est celle qui apparaît la première lors du développement de l'adulte, et la récessive, celle qui apparaît en dernier lieu. Chez les deux aussi, la do- minance est accumulative ou progressive et, tandis que dans les cas mendé- liens typiques il y a entre dominants et récessifs une proportion fixe de 3 à 1, ici le premier caractère arrive peu à peu à éliminer le second. — M. GoLU- SMITH. a) Tischlec (G.). — Sur le développement dss organes sexuels chez un hy- bride stérile de Bryonia. — Il s'agit de l'hybride de Bryonia alba c5 + ^• dioica 9. Les prophases de la division des noyaux de la cellule-mère du pollen sont tout à fait normales, mais à la division hétérotype les chromo- somes s'arrangent sans ordre, de sorte qu'il se produit de nombreux noyaux- filles, de grosseur diverse. Il arrive même que des chromosomes isolés s'é- cartent du fuseau et dégénèrent dans le protoplasme. Il y a cependant un grand nombre de mitoses normales. — A la division homéotype et dans tous les noyaux, les chromosomes sont de nouveau reformés. — Les cellules- mères du sac embryonnaire dégénèrent et disparaissent déjà avant la division hétérotype; quand des divisions hétérotypes ont lieu, les chromosomes sont toujours dans l'aire du fuseau et passent tous dans les noyaux-filles. T. voit l'origine de la stérilité dans la mauvaise nutrition du plasma et sa détério- ration subséquente. — M. Boubier. l'année biologique, XI. t906. 19 CHAPITRE XVI lia %'ai*iation Anne (M. d'). — Albinisme chez la Perdrix grise et le Faisait. (Feiiil. Jeun. Nat., XXXVI, 183.) [En 1890, dans l'Aisne, les produits d'un couple de Perdrix ont montré une forte tendance à l'albinisme (3 Perdreaux albins sur 10) qui a continué à se manifester chez leurs descendants. — E. Heciit Artom (C). — N'oie critichealV osservazionidi Lœb sulU Arlemia satina. (Biol. Centr., XXVI, 204-207.) [302 Babak (E.). — Experimentelle Untersxichungen ither die Variabiiitdt der Verdahungsrôure. (Arch. Entw.-Mech., XXI, 611-703.) [298 Bargagli'Petrucci (G.). — La dimorfia dei fusli di Bambusa aurea. (Nuovo Giorn. bot. ital., XIII, 109-120.) [304 Blakeman (J.) and Pearson (K.). — On the probable error of me an-square contingency. (Biometrika, V, 191-197.) [ A. 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Gallardo f) On certain points connected with seale order in the case of the corré- lation of tivo characters inhich for some arrangement give a linear régres- sion Une. (Biometrika, V, 176-178.) [ A. Gallardo Pellegrin (J.). — Sur un cas d'albinisme chez la Foulque {Fulica atra Linné). (Bull. Soc. Zool. France, XXXI, 62, 1 fig.) [Cas d'albinisme incomplet mais néanmoins très rare chez la Foulque, comme chez tous les animaux noirs. — E. Hecht Perriraz (J.). — La Ranuncidus acris. (Arch. des Se. phys. et nat., Genève, XXI, 633-634.) [302 Roux ("W.). — Ueber die funktionelle Anpassung des Muskelmagens der Gans. (Arch. Entw.-Mech., XXI, 461-500.) [299 Schepelmann (E.). — Ueber die gestal tende Wirkung verschiedener Ernàh- rung au f die Organe der Gans, insbesondere ilber die funktionelle Anpassung an die Nàhrung. (Arch. Entw.-Mech., XXI, 500-596, 1 pi., 42 fig.) [299 Schultz (E.). — Ueber Reductionen. II. Ueber HungererscJieinungen bei Hydra fusca. (Arch. Entw.-Mecli., XXI, 703-726, 1 pi.) [296 Schuster ("Wilhelm). — Môwen als Nachtvogel. (Zool. Garten, XLVII, 79.) [297 Smith (R. E.) et Smith (E. H.). — A new fungus of économie importance. (Bot. Gazette, XLIL 215-221, 3 fig.) [298 XVI. - VARIATION. 293 Sommerville (D. M. Y.). — On t/ie classi/îcations of frequency-ratios. (Bio- metrika, V, 179-181.) [ A. Gallakdo Turner (F. M.). — On the corrélation bclween vaccination and smallpox in the London épidémie, J90I-2. (Biometrika, IV, 483-504.) [ A. Gall.\rdo a) Viala (P.) et Pacottet (P.). — 5m/- les levures spondées de champignons àperithèces {Glœosporium}. (C. R. Ac. Se, CXLII, 458-461.) [305 b) Sur les kystes des Glœosporium et sur leur rôle dans l'origine des levures. (Ibid., 518-5-.>0.) [305 AVhitman (Ch. O.). — The problem of the origin of species. (Congr. of Arts and Science.s Univ. Expos. St-Louis, V, 18 pp.) [297 Yung (E.). — Variations de longueur de l'intestin chez Rana fusca et B. escu- lenta. (Arch. des Se. phys. et nat., Genève, XXI, 535-536.) [298 Voir pp. 69, 265, 308, 315, 327 pour les renvois à ce chapitre. a. Variation en général. a) Helguero (Fernando de). — Pour la résolution des courbes dimorphi- fjues. — Cet important mémoire donne une nouvelle méthode mathématique pour trouver les courbes composantes d'une courbe de variations à deux som- mets, problème dont la solution pratique et commode était un des desiderata de la biométrie. Pour montrer les avantages de sa méthode, H. l'applique à quelques exemples empruntés à divers auteurs comme Weldon, de Vries, etc. — A. Gallaruo. b. Formes de la variation. £) Variation de l'adulte. Le Double (A. F.). — Traité des variations des os de la face de l'homme. — L'étude approfondie des variations des os de la face prouve le défaut de fixité du .système osseux et du système musculaire et la corrélation intime nécessaire qui existe entre les modifications de l'un et de l'autre. Elle montre que les malformations du squelette facial n'apparaissent pas avec le même degré de fréquence dans une race que dans une autre, fournissent, comme celles du système musculaire humain et celles des os du crâne humain, des renseignements aussi intéressants et aussi précis sur l'origine, la supério- rité ou l'infériorité d'une race et, par conséquent, sur son classement, que ceux que donnent la craniométrie, la nuance de la peau, la nature des poils, l'étroitesse et la direction de la fente palpébrale, la couleur de l'iris, le vo- lume des membres inférieurs, etc. Les variations anatomiques réversives, théro- morphiques, ataviques ou d'héritage ont une valeur phylogénétique dans l'on- togénie de l'être humain. On peut les suivre depuis les Carnivores au moins jusqu'à l'homme où elles ne sont parfois que la persistance d'un état normal, à un moment donné de sa vie fœtale. Je ne citerai pas les nombreux exem- 294 L'ANNEE BIOLOGIQUE. pies de pareilles variations que donne l'auteur. Retenez seulement ceux-ci : l'aplatissement des os du nez, le canal sous-orbitaire bifide, trifide ou qua- drifide, les prolongements palatins du sinus maxillaire, le prognathisme sous-nasal bien accentué, l'augmentation du nombre des dents, la dentition ternaire. En dehors de ces variations dont on a exagéré l'importance, il y a des variations-monstruosités dont la genèse nous échappe encore à raison de l'insuffisance de nos connaissances actuelles et des variations progressives ou par adaptation d'un muscle à de nouvelles fonctions. Le monde végétal et le monde animal fourmillent de cas semblables. Les autres variations du squelette facial humain comprennent : les variations qui sont dues à l'ossi- fication plus ou moins étendue d'une aponévrose ou d'un, ligament (trou- sphéuo-palatin double, le canal mylo-hyoïdien, etc.), les variations qui sont la conséquence de l'entrave et non de la pression qu'apportent à l'accroisse- ment de l'os avec lequel ils sont en contact les vaisseaux, les filets nerveux, les tendons et les glandes autrement dit les variations par impression vascu- laire, nerveuse, tendineuse et glandulaire (dépression du plancher de l'orbite, absence de la fossette de la glande sous-maxillaire, etc.), les variations dues à un retard ou à une insuffisance de l'ossification d'un ou de plu- sieurs os faciaux, d'où résulte soit un changement dans leur forme et leurs dimensions que n'explique pas l'atavisme, soit un défaut de fusion, complet ou incomplet, des centres d'ossification dont ils naissent, soit l'apparition à leur périphérie ou dans leur trame de centres d'ossification surnuméraire (os wormiens) qui se soudent partiellement à eux ou demeurent indépen- dants (empiétement de l'un des sus-nasaux sur l'autre, sutura notha, os naso- maxillaires, internasal, frontonasal, médio-pyal, etc.), les variations qui sont l'effet d'une dystrophie physiologique ou pathologique (sillon naso-maxil- laire, unguis semi-membraneux, fossulaintranasalis). Quant aux variations- monstruosités, ce sont : absence des sus-nasaux, nez double, inversion des dents, etc.. Ces anomalies ainsi que les anomalies-monstruosités des os du crâne de l'homme sont infiniment plus rares que les anomalies-monstruosités du système musculaire. Pour l'auteur, l'atavisme n'a rien de ces entités scholasticpies. C'est une force dont les effets — le maintien d'une conforma- tion de l'ontogenèse et conséquemment de la phylogénèse, puisque tout doniie à croire « que chaque être, même l'homme, passe par les phases successives que nous observons, pour arriver de l'être monocellulaire primitif à l'état complet, comme son espèce les a traversées dans la série phylogénique » — dont les effets, disons-nous, sont « possibles, futurs, prochains, à telles con- ditions ». Dans l'état actuel de nos moyens d'investigation, aucune théorie vraiment scientifique de l'hérédité ne paraît possible. Des explications qu'on nous en propose il n'en est pas une qui ne prête encore matière à discussion. Et cela ne surprend pas quand on se rappelle qu'un organisme quelconque n'est qu'un agrégat de myriades de cellules, qui proviennent toutes d'une cellule unique, l'ovule, par une série d'innombrables bipartitions successi- ves. Les expériences faites en tératologie sont encore trop grossières par rapport à la matière sur laquelle nous opérons. Suivant le mot de Macalister, c'est un peu comme si « nous voulions fendre des cheveux avec un soc de charrue ». Les théories de Lombroso ne peuvent résister à une critique étroite. Parmi les variations des os de la face de l'homme, une seule plaide en faveur des théories lombrosiennes. Il paraît avéré que, dans la race blanche tout au moins, avec un poids crânien à peu près égal, la plupart des assassins ont un maxillaire inférieur plus fort que les honnêtes gens. Mais de là à conclure que la mandibule massive des assassins appartenant à la race blanche n'est que la reproduction chez eux d'une disposition animale sous I XVI. - VARIATION. 295 l'influence de Tatavismo, il y a un abîme. Il est plus sage de dire que ce carac- tère est l'exagération d'une forme normale dans la race blanche. La môme hypertrophie se retrouve dans la majorité, sinon dans toutes les races infé- rieures et les races préhistoriques très anciennes. Elle n'est donc que « le type grossier » d'une forme constante dans Tespéce humaine des races où les peuples ne parviennent pas en bloc à un degré supérieur d'évolution : tout nous prouve que le progrès s'effectue lentement et laisse en arrière dans chacune d'elles ou dans chacun d'eux un très grand nombre d'individus. Personne ne niera qu'il existe dans une race quelconque un type élevé et un type grossier : le premier sera caractérisé par exemple par un plus grand développement du crâne par rapport à la face, le second par des caractères opposés. Mais l'un et Tautre se rencontrent à tous les degrés de l'échelle so- ciale. Il ne faut donc pas s'étonjier de troiiver celui-là parmi les savants, les artistes, les lettrés, en un mot, parmi les gens qui sont nés et ont grandi dans un milieu perfectionné par le travail intellectuel. Pourquoi s'étonnerait- on davantage de rencontrer plus fréquemment le type grossier parmi les cri- minels et plus particulièrement parmi les assassins qui presque tous sortent d'un milieu inculte et ont agi comme des brutes. Bichat et Gauss avaient un des deux lobes cérébraux plus gros que l'autre; Goethe, Locke, Shakespeare, Richelieu, Weber, Catherine II, le crâne étroit et fuyant; Dante et Périclès, le crâne asymétrique; Darwin, d'énormes arcades sourcilières «qui, d'après LOMBROSo, surplombent l'œil du criminel et lui donnent un regard dur et mé- chant ». Et, toujours d'après Lombroso, les Boschimans sont rangés parmi les dolichocéphales les plus dégradés. Or, en réalité, ce sont des êtres doux et craintifs. La douceur des mœurs des Tasmaniens au crâne arrondi est égalée par celle des Esquimaux placés dans la série des dolichocéphales, tandis que les Peaux-Rouges de l'Amérique du Nord, les anciens Américains dont les moyennes craniométriques se rapprochent de celles des Européens actuels étaient et sont encore des barbares cruels, comme l'étaient les Huns, les .\lains et les Goths. De tout cela, il est donc bien difficile, sinon impossible, de conclure à des relations quelconques entre les caractères physiques et les actes moraux ou autres. La question reste ouverte. [Au lieu de faire intervenir en tout et pour tout l'atavisme, il y a lieu d'envi- sager les conditions du milieu, l'adaptation. La Biologie prend de plus en plus un caractère expérimental et c'est grâce à cette orientation nouvelle que nombre d'explications jadis admises par beaucoup n'apparaîtront plus que comme de simples échafaudages de mots et tomberont d'elles-mêmes]. Ainsi, la corrélation intime qu'il y a chez l'homme entre la plupart des variations des pièces du squelette facial et lesfonctionsde la mastication n'a rien de mys- térieux. La réduction des maxillaires est due au développement parallèle de l'encéphale. L'artère carotide interne, pour nourrir le cerveau et le cervelet a emprunté à la carotide interne une partie du sang destiné aux mâchoires. Cette espèce de lutte entre le crâne et les mâchoires est un fait général qu'on peut suivre dans la série des Vertébrés depuis les poissons et les reptiles jusqu'à l'homme. Mais ce n'est pas la seule cause. Il faut ajouter la diminu- tion simultanée du nombre et du volume des dents déterminée par l'adoucis- sement des mœurs et le choix des substances alibiles — une adaptation pro- visoirement fixée — enfin la coexistence fréquente des variations des pièces du squelette facial avec des irrégularités du système dentaire ou l'allonge- ment d'arrière en avant de chacun des deux maxillaires ou seulement de l'un ou l'autre d'entre eux. Bref, il est aussi impossible de constituer la gé- néalogie de l'homme en se basant sur les malformations des os de la face que sur celles des os de son crâne ou sur celles de ses muscles. Tout ce 296 L'ANNEE BIOLOGIQUE. qu'elles nous apprennent à ce propos c'est que si parmi elles il existe des mal formations réversivea, ataviques, théromorphiques ou d'héritage qui re- lient étroitement l'homme aux animaux il existe également des malforma- tions qu'on peut rapprocher des malformations mécaniques, des malformations progressives ou par adaptation qui l'en éloignent de plus en plus chaque jour. — Marcel Hérubel. Heyer (A.). — Recherches de statistique sur la variabilité des feuilles végéta- tives de Prunus spinosa L. — Y a-t-il un rapport numérique précis et simple entre la longueur et la largeur des feuilles du Prunus spinosa ? Telle est la question que H. acherché à résoudre, en mesurant 7.500 feuilles de provenance diverse. Les résultats ont été les suivants : Le rapport entre la longueur et la largeur oscille entre les limites 1 : 3 et 4 : 5. — A longueur constante, la largeur va- rie toujours autour du rapport dominant 1:2. — A largeur constante, la longueur varie dans un rapport inverse, bien qu'avec moins de régularité. — La courbe de variation de la largeur a son maximum de fréquence à 13 mm. — Celle de la longueur offre deux sommets à 28 mm. et à 33 mm. — La plus grande longueur absolue est de 70 mm. (sur 33 mm. de largeur) et la plus grande largeur de 44 mm. (sur 62 mm. de long). — M. Boubier. h) Helguero (D'' Fernando de). — Variation et homotypose dans les inflo-' rescences de Cichorium Intybus L. — Sur 1.000 inflorescences appartenant à 624 plantes différentes H. a étudié la variation du nombre de fleurs dans les inflorescences et l'homotypose ou corrélation entre les inflorescences d'une même plante. Pour la variation il tire les conclusions suivantes : 1° Le mode dans la variation du nombre de fleurs dans les inflorescences de Cichorium. Intybus L. est de 12 fleurs par inflorescence; c'est-à-dire qu'il n'est pas un nombre de la série de Fibonacci : 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, etc. 2o La variation peut être assez bien représentée par la courbe normale. 3" Dans les plantes plus voisines du maximum de floraison la moyenne est plus élevée que dans les autres plantes. Quant à l'homotypose, on arrive à un indice de corrélation de 0,6 pour les inflorescences d'une même plante, la corréla- tion étant plus grande pour les individus ayant plus d'inflorescences. La va- riation du nombre des fleurs dans chaque inflorescence d'un même pied a été étudiée sur une plante colossale àWster chinensis L. qui portait 1.326 in florescences. Elle est tout à fait asymétrique avec le mode dans le nombre 21 de la série de Fibonacci. — A. Gallardo. "Q Variation régressive. Schultz (E.). — Sur les « réductions ». //. Sur les phénomènes de l'inanition chez Hydra fusca L. — (La 1'"'^ partie de ce travail a été analysée dans le vol. IX de VAnn. Biol., p. 324). Si l'on fait jeûner des Hydres, en prenant soin d'éviter les influences accessoires comme celles des changements de température, on voit d'abord l'animal s'étaler au maximum et ne répondre que lentement aux excitations. Les bourgeons ne sont pas résorbés, mais se dé- tachent beaucoup plus tôt. Au bout de quelques semaines, la taille est consi- dérablement réduite, les tentacules se renflent à l'extrémité, se raccourcissent et se résorbent, la bouche se ferme et l'animal revient pour ainsi dire au stade planula. Tous les éléments du tentacule se réduisent proportionnelle- ment, avant de disparaître ; dans le corps, les cellules myo-épithéliales s'a- platissent et leur protoplasma se réduit considérablement. Chez certaines le I XVI. — VARIATION. 297 noyau devient énorme; ce peuvent être des cellules génitales cj primitives. Les nèmatoblastes et les cellules indifférentes disparaissent, mais les cel- lules de l'ectoderme ne se fusionnent jamais en syncytium ; au contraire celles de l'endoderme s'unissent par leurs extrémités internes, où s'amassent des produits de dégénérescence et des pigments qui finissent par se séparer dans des boules plasmatiques tombées dans la cavité. Le noyau se gonfle et sa membrane se dissout; au contraire dans les autres tissus il disparaît par chromatolyse. La réduction totale de taille porte sur le nombre des cellules, non sur leur dimension, ce qui parait un fait général. Enfin le développe- ment des testicules provoqué par le jeune est rapproché d'autres faits connus ; peut-être les cellules génitales concurrencent-elles plus aisément des cellules somatiques déjà affaiblies. Comparant ces données avec celles de ses expériences sur les Planaires, S. montre que les productions qui disparais- sent les premières sont les plus différenciées, ce qui produit un véritable retour à l'état embryonnaire, et celles qui persistent en dernier, les plus utiles, non à l'individu, mais à l'espèce. II termine en exprimant l'idée que le genre Protohydra considéré comme primitif dérive peut-être d'Hijdra par une semblable dégradation. — P. de Beauchamp. 6) Variation des inslincts. Schuster ("Wilhelm). — Mouettes devenues Oiseaux nocturnes. — Sur les eaux de la Mersey, aux environs de Liverpool, l'éclairage est si intense et la circulation des navires si active pendant la nuit, que les différentes espèces de Mouettes qui fréquentent ces parages ont pris peu à peu des mœurs abso- lument nocturnes. — E. Hecht. c. Causes de la variation. a) Variation spontanée ou de cause interne. Orthogénèse. "Whitman (Ch. O.). — Le problème de l'origine des espèces. — Les obser- vations de l'auteur viennent à l'appui de lïdée de l'orthogénèse. Chez les pigeons on trouve au début des taches réparties sur toute la surface des ailes ; puis elles disparaissaient dans la partie antérieure, et constituent dans la postérieure les deux bandes noires bien connues ; enfin celles-ci peuvent disparaître. Cette marche de l'évolution, bien caractérisée dans le dévelop- pement individuel, est confirmée par la comparaison d'espèces différentes et par les résultats de l'élevage : on obtient le passage des taches aux bandes, jamais l'inverse. La sélection naturelle ne joue aucun rôle dans ce processus. — L. Defrance. j3) Variation sous l'influence des parasites. Brunelli (G.'i. — Sur la destruction des oocytes chez les reines des Terml- tides infestées par des Protozoaires, et autres recherches sur l'ovaire des- insectes. — Après avoir rappelé les opinions de Weismann, de Spencer, d'EMERY, de Marchal, etc. sur la cause de la stérilité et du polymorphisme chez les Insectes sociaux, l'auteur admet que la stérilité des neutres est due à une castration alimentaire (Emery) et aune castration parasitaire. Chez les Termitides il n'y a pas de cellules vitellogènes ; celles-ci sont rem- placées par une formation vitellogène spéciale qui apparaît autour du noyau 298 L'ANNEE BIOLOGIQUE. pendant la croissance de l'oocyte. Cette formatiori vitellogène est bien moins développée chez les reines infestées par des Protozoaires. — F. Henneguy. Houard (C). — Sur les modifications histologiques apportées aux fleurs du Teucrium chamxdrys et du Tciicrinm montanum par des larves de Co- pium. — Chez Teucrium chamxdrys, l'action du parasite se fait sentir sur les parties fondamentales des organes reproducteurs de la fleur (anthère, pol- len; ovaire, ovule) et aussi sur les verticilles protecteurs; chez Teucrium montanum il y a une castration parasitaire complète. — M. Gard. Smith (R. E.) et Smith (E. H.). — Nouveau champignon important au point de vue économique. Description d"une maladie des citrons connue en Amé- rique sous le nom de rot brun. Ti'ès communément observé au printemps dans le sud de la Californie, ce champignon envahit les limons et autres Citrus dans les vergers et les magasins. C'est une Péronosporacée que les auteurs décrivent sous le nom de Pi/thiacystis citrophthora. — P. Guérin. Dahlstedt (H.). — Quelques Taraxocum sauvages du jardin botanique d'Upsal. — D. étudie et décrit de nombreuses formes de Taraxacum qu'il considère, par suite de leur constance, comme des races ou sous-espèces de l'espèce type T. officinale. Ces races montrent une hétérophyllie prononcée qui se manifeste, dans le cours d'une période de végétation, par la succes- sion régulière d'une série de formes foliaires. — F. Péchoutre. -a'- y) Variation sous l'influence du milieu et du régime. Babak (Ed-ward). — Recherches expérimentales sur la variabilité du tube digestif. — Dans ce travail, B. résume et discute les nombreux faits recueillis et observés par lui sur cette question. En ce qui concerne les variations en longueur et du diamètre du tube digestif il y a lieu de distinguer quatre cas : l'Allongement et en même temps rétrécissement du tube digestif : il en résulte une augmentation relative de la surface intestinale, sans que le volume du tube digestif ait considérablement augmenté. On observe ce cas en nourris- sant des têtards avec des protéines végétales et des muscles d'écrevisse (aliments difficilement digérés et peu nutritifs). — II. Raccourcissement et élargissement du tube digestif : il en résulte une surface intestinale relati- vement plus petite, sans augmentation du volume. C'est une sorte d'atro- phie par manque d'activité. On observe ce cas en nourrissant des têtards avec de la viande de mollusques (cet aliment devant être, d'après l'auteur, très facilement digestible). — III. Allongement et élargissement du tube diges- tif. Ce cas s'observe seulement quand l'alimentation est riche en cellulose. — IV. Raccourcissement et rétrécissement du tube digestif. Les causes qui provoquent ce dernier cas ne sont pas établies. — I. Giaja. Yung (E.). — Variations de longueur de Vintestin chez Rana fusca et R. esculenta. — L'intestin de Rana fusca est constamment plus court que celui de Rana esculenta; c'est là un simple caractère spécifique. Ce qui est plus intéressant pour la biologie générale, c'est le fait que l'intestin, dans les deux espèces, est constamment plus court chez les mâles que chez les fe- melles. De plus, l'intestin est, à égalité de sexe et d'espèce, relativement plus court en moyenne chez les individus de grande taille ayant achevé leur croissance que chez les individus de taille inférieure qui sont encore à l'état de croissance. Enfin l'intestin est plus court chez les grenouilles de XVI. - VARIATION. 299 printemps (au sortir de leur sommeil hivernal) que chez les grenouilles d'au- tomne (mesurées en octobre, à la fin de la période d'activité alimentaire). Cette dernière variation saisonnière est évidemment en rapport avec le travail accompli par le tube digestif. Il se pourrait bien que la môme cause puisse servir à expliquer les autres variations signalées ci-dessus. — M. BOUBIER. Roux ("W.). — De Vadaptation fonctionnelle du gésier de l'Oie. — (Analysé avec le suivant.) Schepelmann (E.). -- De l'influence formatrice de l' alimentation diffé- rente sur les organes de l'Oie, spécialement de Vadaptation fonctionnelle à la nourriture. Étude critique et expérimentale. P'^ partie. Généralités, œsophage, estomac. — Engagé par Roux, qui dès I88\?-84 s'était occupé de l'adaptation fonctionnelle du gésier de l'oie, Sch. a repris ses études àla suite d'une publi- cation de Brandes (1896). Cet auteur crut devoir rejeter l'influence forma- trice de l'alimentation sur l'estomac des oiseaux pour la bonne raison qu'il ne croyait pas un changement de nourriture capable de modifier les mouve- ment péristaltiques de l'estomac. Après un long exposé historique et critique de tous les travaux intéressant son sujet Sch. en vient aux résultats qu'il a obtenus en comparant les estomacs d'oies nourries uniquement soit de viande, soit de graines, soit de bouillie ou de nouilles. Les proventricules ne sont pour ainsi dire pas changés. Quant au gésier, celui des oies nourries de nouilles est bien moins fort que celui des individus nourris de graines. Les muscles latéraux, les plus importants du gésier, sont les plus développés chez les oies nourries de viande ; puis viennent ceux des oies nourries de graines et enfin, beaucoup moins forts ceux des individus nourris de bouillies ou de nouilles. De même il y a des différences variées dans le développement de la couche cornée. Par rapport au gésier le proventricule est plus grand chez les oies nourries de nouilles, de bouillie ou de viande que chez celles nourries de graines. — Pour l'interprétation de ces résultats, il faut en re- venir aux trois périodes de la formation et de la croissance des organes admises par R. La première celle de l'ébauche de l'organe est sans rapport avec la fonction et s'effectue selon les lois de l'hérédité. Dans la troisième, celle de la « vie fonctionnelle », toute croissance se fait sous l'influence de la fonction conservatrice. Entre les deux se trouve la seconde période, celle de transition, où il y a encore croissance héréditaire autonome et déjà in- influence de la fonction. Il s'agit avant tout d'établir dans laquelle de ce.s périodes se trouve l'organe qui doit être étudié ; chose qui n'est pas toujours bien facile. — Le gésier de l'oie semble se trouver du septième au dixième mois dans la période de transition et bien qu'il y ait à partir de cette époque adaptation fonctionnelle de l'organe et notamment de la couche cornée il n'est pas prouvé et peu probable, selon R., que l'adaptation fonctionnelle soit à elle seule à même de modifier la forme de l'estomac des oiseaux. Les diffé- rences caractéristiques de l'estomac des oiseaux rapaces et de celui des gra- nivores semble plutôt être fixées avant leur fontionnement, pendant la forma- tion autonome, et seraient donc des caractères héréditaires. — Jean Strohl. Kammerer (P.). — Cliangements expérimentaux du mode de reproduc- tion chez le Crapaud accoucheur {Alytes obstetricans) et la Bainelte verte {Hyla arborea). — La grenouille verte, qui habite hors de l'eau le reste du temps, recherche cet élément au moment de sa reproduction. Le mâle pressant la femelle la débarrasse de son frai (800 à I.OOO petits œufs), sur lequel il verse 300 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. son sperme. Chez VAlytes obsletricans, contrairement à tout ce que nous savons à ce sujet des Batrachoïdes, cette opération se passe à terre. Le mâle prête ses services à la femelle en enroulant le frai autour de ses pattes de derrière et en le tirant ainsi en dehors. Il promène ensuite cette masse de frai (18 à 54 grands œufs) avec lui jusqu'à ce que les embryons soient prêts à éclore. A ce moment il se débarrasse de sa charge dans l'eau où s'achève le développement des jeunes larves. Elles mettent à cela, jusqu'à leur méta- morphose, plus de temps que d'autres têtards. Par des expériences variées, K. est arrivé à obtenir des œufs et des larves de ces deux espèces une adap- tation extrême à la vie aquatique autant qu'à la vie sur terre et à rappro- cher ainsi les modes de reproduction de l'une et de l'autre. L'adaptation extrême à la vie terrestre a été obtenue en faisant éclore les œufs des deux espèces sur terre et en conservant les larves sous de la mousse, entourées d'un peu de blanc d'œuf servant à la fois de nourriture et de milieu humide. Une fois transportées dans l'eau, les larves ainsi élevées hâtent de beaucoup leur métamorphose pour regagner le sol. Ce phénomène s'observe également à la suite d'influences diverses telles que lumière, température élevée, manque d'eau, petite quantité et agitation de l'eau, jeûne brusque après abondance préalable de nourriture. Les influences contraires pro- duisent chez Ilyla et Ali/tes une adaptation extrême à la vie aquatique. Celle- ci se trouve considérablement allongée (néoténie, selon l'expression de Kollmann). Cet ajournement de la métamorphose s'obtient chez Alytes éga- lement en délivrant prématurément les embryons de l'œuf à un stade fort avancé de leur développement. Que les larves d'Ilyla devant éclore norma- lement dans l'eau, soient forcées à rester, sur terre, plus longtemps enfermées dans l'œuf, ou que les larves à'Alyles faisant normalement un développe- ment prolongé dans l'œuf, sur terre, soient tirées prématurément de l'œuf, elles présentent toutes deux des modifications de leurs branchies, de leur pigmentation, etc. De même ces larves d' Alytes, d'Hyla et de Pelobates (seules larves d'Anoures capables d'un séjour prolongé sur terre) se distin- guent des larves normales vivant dans l'eau par différents phénomènes mor- phologiques et physiologiques : épaississement des téguments ventraux (en contact avec le sol), sécrétion muqueuse, développement prématuré des pou- mons et de leur histologie spéciale, fonctionnement de la cavité branchiale comme réservoir d'eau, enfin chez Alytes dont les larves résistent le plus longtemps à terre (4 semaines) : grossi'ssement des muscles latéraux de la queue et rétrécissement du bord de la nageoire caudale. — Ces variations morpliologiques à la suite de variations œcologiques viennent à l'appui de la théorie émise par K., que des changements du mode de reproduction entraînent nécessairement des modifications somatiques. On ne peut donc sûrement changer la morphologie d'une espèce qu'en modifiant sa biologie et plus spécialement son mode de reproduction et de développement. — Le développement des œufs se fait-il sur terre, la vie larvaire se trouve par là prolongée et cela normalement cliez Alytes, chez H y la par voie d'expérience. Le frai se développe-til par contre dans l'eau, il en résulte une vie larvaire abrégée; ceci est le cas normalement pour Ilyla, par voie d'expérience chez Alytes. — D'intéressants détails biologiques viennent compléter cette excel- lente étude. C'est ainsi que nous apprenons que les œufs d' Alytes peuvent fort bien se passer pour leur développement des soi-disant « soins » de leur père et que celui-ci ne s'abstient pas, pendant le temps qu'il a charge des œufs, d'aller prendre son bain habituel. C'est même à l'occasion et au hasard d'un de ces bains nocturnes que les œufs, le moment de leur éclosion venu, se détachent et tombent à l'eau. — Jean Strohl. XVI. — VARIATION. 301 Marshall (F. H. A.)- — La fécondité des montons d'Kcosse. — Étude sur les conditions exerçant une influence sur la fécondité chez la race ovine. Une enquête a fait voir que les moutons les plus prolifiques sont ceux qui à l'époque reproductrice ont subi une e.xcitation alimentaire artificielle. La suralimentation serait favorable à la fécondité. Elle procurerait plus de nais- sances gémellaires. Mais elle diminuerait la fécondité des années ultérieures, ce qui fait qu'il n'y a pas lieu d'abuser de la méthode. — H. de Varigny. Fauré-Fremiet(E.). — Variationexpérimenlalechez Vorticellamicrostoma. — Sous certaines conditions ambiantes, ]'. mlcrosloma revêt l'aspect de la variété V. microstoma hians. Cette transformation est d'ordre purement physiologique. Les deux facteurs, qui, selon l'auteur, doivent être invoqués: 1° l'abondante nourriture constituée par des Zooglées bacillaires dans l'in- fusion où la variété hiam apparaît; 2" les matières dissoutes dans l'eau de l'infusion. L'augmentation du métabolisme semble démontré par 1° l'im- portance des nucléoles, 2° l'augmentation de la taille, 3'^ l'augmentation des échanges avec le milieu (on sait, en effet, que la pyrénine, substance fondamentale des nucléoles, est un produit de transformation résultant de l'activité de la chromatine et pouvant en conséquence servir de mesure à cette activité). Un volume donné de protoplasma expulse 2 fois 1/2 plus d'eau chez V. microstoma hians que chez Y. microstoma normale. Or la quantité d'eau apportée par les bols alimentaires étant hors de proportion avec la quantité d'eau expulsée par la vésicule excrétrice, on doit admettre que cette différence dans la quantité de liquide excrété exprime une différence dans la quantité de liquide que le corps de ces vorticelles absorbait par osmose, c'est-à-dire une différence dans la physiologie intime de ces êtres. Il n'y a pas que des modifications physiologiques. Le peri.stome de . variété hians est beaucoup plus petit : c'est là, sans doute, un phénomène d'adaptation au milieu. La forme hians, créée par un milieu particulier, a disparu avec ce milieu particulier pour revenir au type primitif. En terminant, l'auteur rap- proche la variété V. microstoma hians des deux espèces Opercularia coarc- tata et Cochlearia microdisana, qui très certainement ont apparu dans les mêmes circonstances que la variété hians, mais qui ont été fixées par l'hé- rédité. — Marcel Hérubel. a) Pearl (Raymond). — Variation chez Chilomonas dans des conditions favorables et défavorables. — Dans un milieu défavorable, les individus de Chilomonas paramœcium restent plus petits et sont aussi relativement plus étroits que ceux qui vivent dans de meilleures conditions. Il y a peu de différence dans la variabilité et la corrélation dans les conditions diffé- rentes. Cette faible augmentation de variabilité et de corrélation se trouve dans le cas d'un milieu défavorable. — La distribution biométrique de la variation est asymétrique pour le cas favorable, la majorité de la popula- tion étant plus large que le type donné par le mode, tandis que la distribu- tion est symétrique pour le cas des individus placés dans des conditions dé- favorables. Les valeurs des coefficients de variation et de corrélation sont du même ordre de grandeur que ceux déjà trouvés pour d'autres Proto- zoaires (voir A)în. BioL, VII, p. 401 et VIII, p. 302). Il y a une corrélation sensible entre la forme et la grandeur du corps de Chilomonas. P. discute les affirmations de Driescu sur 1' « Autonomie der Leben.svorgânge » en les comparant avec les résultats obtenus pour Chilomonas paramœciwn, et il en déduit que la corrélation entre la forme et la grandeur du corps chez ces 30-? L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Protozoaires est en contradiction avec les idées de Drie.sch, qui ne seraient pas ainsi confirmées par Texpérience. — A. Gallardo. Artom (C.)- — Noies critiques à propos des observations de Loeh sur VAr- temia saliiia. — A. relève plusieurs inexactitudes de fait et d'interprétation dans le commentaire donné par Lceb {Studies in gênerai Physiology, I) du travail de Schmankewitcii sur cette forme : la taille des Artémies n'est pas due simplement à la plus ou moins grande absorption d'eau, car les plus grandes ne se trouvent pas, d'après Schmankewitch confirmé par A., aux concentrations les plus basses ; il est parfaitement faux que les Branchipes d'eau douce placés en eau salée se transforment en Artémies et deviennent parthénogénétiques, car il y a des Artémies dans l'eau douce, parthénogé- nétiques (et elles ne le sont pas toujours en eau salée), et des Branchipes dans l'eau salée, qui ne le sont sans doute pas. « Les inexactitudes commises par le physiologiste américain à propos de l'Artémie méritent d'être relevées spécialement pour que le lecteur non zoologiste de ses écrits ne soit pas in- duit à admettre comme vrais quelques faits qui ne correspondent pas par- faitement à la réalité et n'accepte point comme adéquates certaines expli- cations à tout le moins assez prématurées. » — P. de Beauchamp. Burnett Smith. — Phylogênie des races de Volutilithes petrosus. — Les Volutilithes sont des gastéropodes habitant encore de nos jours les mers ouvertes et profondes (voisinage du cap de Bonne-Espérance). L'examen de nombreuses espèces fossiles a permis à l'auteur de faire d'intéressantes observations. Les formes normales de Volutilithes se rencontrent toujours dans des formations de mer profonde et ouverte, ce qui laisse croire que le centre d'origine et de dispersion de ces êtres doit être cherché en eau ou- verte et profonde. Les formes qui se sont trouvées entraînées ailleurs, et qui de ce fait ont été soumises à des conditions moins favorables ont été frappées de dégénérescence sénile qui s'accentue avec l'épaisseur de la sédimenta- tion. Mais, si par hasard quelques individus ont pu émigrer vers des lieux plus propices, ressemblant aux centres originels, alors la dégénérescence cesse. Bref, toutes les formes de mer profonde sont normales; les formes d'estuaire ou de lagune sont atteintes de dégénérescence sénile. La cause de cette dernière paraît donc résider tout entière dans le manque d'adap- tation. — Marcel Hérubel. Perriraz (J.), — LaRanunculus acris. — P. a cherché à déterminer quels sont les facteurs qui varient avec l'altitude chez la Ranunculus acris. Cette plante a été récoltée en nombre en Suisse, aux stations de la Tour de Peilz 400 m., Corseaux 450 m., Vallorbe 870 m., Ormonts au-dessus de LIOO m., route du Pillon 1.200 m. Les mesures suivantes ont été .prises : 1° longueur de la tige du collet à l'extrémité des rameaux florifères (moyenne 82,24 pour l'altitude la plus basse contre 48,13 pour la plus élevée); 2" hauteur de l'insertion de la première feuille (27,84 contre 13,49): 3'^ longueur du pétiole de cette feuille (8,25 contre 3,96) ; 4" à 6" nombre de fleurs (11 con- tre 6,37), tant principales (5,97 contre 3,16) que secondaires (5,503 contre 1,21); 7" longueur des pédoncules de l'un et de l'autre groupe (7,395 à 6,445). — On remarque donc qu'avec l'altitude tous les facteurs diminuent, bien que dans des proportions variables. — D'autre part, en faisant les deux rapports suivants : 1" entre la longueur de la tige et la hauteur d'insertion de la première feuille et 2" entre la longueur de la tige et le nombre total des fleurs, on obtient deux séries de quotients à peu près constants, quelle XVI. — VARIATION. 303 que soit l'altitude, soit 1" 2,993 contre 3,56 et 2'^ 7,47 contre 7,55. — M. BOUBIEK. Blanchart (R.). — L'inversion organique chez la Rose. — Deux des sépales de la Rose sont entiers, deux autres portent sur cliaque bord deux folioles, le cinquième porte aussi deux folioles, mais sur un bord seulement. Ces folioles peuvent manquer chez certaines races, chez d'autres leur pré sence est constante mais leur disposition peut varier suivant deux types. Les folioles unilatérales du cinquième sépale peuvent se trouver sur le sépale voisin simple et dans une position symétrique au sens anatomique du mot. Ce deuxième dispositif représente alors exactement le situs inversus du premier. — E. Hecht. o) Variation sous V influence du mode de reproduction. Galton (F.). — Les restrictions dans le mariage, éludes d'eurjénèse 7iatio- nale. — On désigne sous le nom d'eugénèse (terme proposé parDELAOE pour traduire r « eugenics » anglais) la science qui s'occupe des facteurs sociaux ca- pables d'influencer, mentalement ou physiquement, les qualités raciales des générations futures. On a objecté à la possibilité de l'adoption d'un système d'eugénèse, que jamais la nature humaine ne permettra de restriction à la liberté du mariage. G. montre par des arguments historiques que cette ob- jection tombe d'elle-même. En effet la religion, la coutume et les lois ont, à diverses époques et chez les peuples les plus divers, apporté les restrictions les plus graves au mariage (^monogamie, exogamie, endogamie, degrés de parenté prohibés etc.). On peut donc espérer que lorsque la nécessité de î'eugénèse sera universellement reconnue, les restrictions apportées par elle seront admises sans difficulté ; elles ne seront même pas senties, pas plus que nous ne sentons actuellement les restrictions que nous impose une morale traditionnelle. — L. Laloy. ■d. Résultats de la variation. en) Pohjmôrphisme œcogénique. Cozzi (S. C). — Observations sur le polymorphisme du Coquelicot {Pa- paver Rhœas). — Le coquelicot a une fleur polychrome et polymorphe : poly- chrome en ce sens que la teinte du périanthe passe par des gradations chro- matiques qui vont du blanc pur au rouge ; polymorphe en ce que ses parties, et particulièrement ses pétales, subissent des modifications multiples dans leurs dimensions et leurs formes. C. étudie tout spécialement les taches qui sont à la base des pétales, taches qui ont une importance comme point d'at- traction pour les insectes chargés de la fécondation croisée. Ces taches peu- vent manquer complètement ou présenter des caractères différents. Tantôt la tache apparaît seule sur les deux pétales internes et manque aux externes ; tantôt les quatre pétales ont chacun une tache violacée obscure et invaginée, tantôt cette tache est triangulaire avec la pointe tournée vers la gorge et à contours bien nets. — Dans un autre groupe, la tache est pourvue d'une frange : a) dans quelques exemplaires il y a un commencement de tache cunéiforme, mais délicate; Ij) la taclie conserve la forme de coin et paraît composée de nombreuses stries obscures réunies en éventail ; on voit de plus presque toujours un bord clair à la marge .supérieure : c) la tache est devenue assez belle, possède une forme trapézoïdale, parfois rectangulaire, et ])orte un bord blanc frangé très apparent. — M. Boubier. 304 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Bargagli-Petrucci (G.). — Le dimorphisme des troncs de Banihusa aurea. — Dans le jardin de l'Institut de botanique de Florence on cultive une espèce de Bambou qui présente un dimorphisme curieux. L'une des formes possède à la partie inférieure de la tige des entre-nœuds très courts, précédés et suivis d'entre-nœuds plus longs et qui sont terminés en général par des nœuds obliques. L'autre forme présente des entre-nœuds régulièrement con- formés. — Or, on remarque que parfois la pousse latérale de la tige souter- raine donne naissance à une tige aérienne, tandis que la pousse terminale s'allonge horizontalement sous terre. Dans ce cas, la partie de la tige aérienne qui sert de pont de réunion avec la tige soviterraine a des entre-nœuds in- distincts ; mais plus haut la tige grossit fortement, en émettant des racines très nombreuses, bien plus grosses et plus longues que celles des tiges nées selon le mode ordinaire. Les tiges qui prennent naissance de cette façon-là sont justement les tiges anormales. Il y a entre ces deux faits une corrélation évidente qui a mis B. sur la voie d'une explication du phénomène. La pousse latérale ne pouvant pas, à un certain moment, retirer de la tige souterraine la quantité de sucs nourriciers suffisante pour le rapide accroissement de la tige aérienne, subit un arrêt d'accroissement et produit alors d'abondantes racines, fortes et longues, qui lui procureront l'aliment nécessaire. Il semble donc qu'ici, à un moment donné, la plante n'a pas la force de continuer son accroissement, ce qui donne les entre-nœuds courts. Puis, quand l'équilibre est rétabli, les tiges anormales retrouvent des conditions normales et forment des entre-nœuds allongés. — M. Boubier. Harms (H.). — Sur rhélérophi/llic d'une Passifloracée africaine. — Schle- chteriana mitostemmatoïdes Harms présente sur une même branche des feuilles de forme différente : à la base, ce sont de longues feuilles, très étroites, profondément dentées, qui passent peu à peu à des feuilles étroite- ment lancéolées avec des dentelures moins accentuées, enfin à des feuilles larges et pétiolées. — M. Boubier. Christ (H.). — Un cas de dimorpldsme chez Stenochlsena sorbifolia (L.) J. Sm., fougère épiphy tique. — Cette fougère des forêts tropicales exposées aux pluies s'attache aux troncs des arbrespar des racines-crampons. Les feuilles végétatives sont simplement pennées àpinnules lancéolées à peine dentelées, à structure anatomique des Polypodiées : tissu coriace, stomates sur la face inférieure, etc. Les sporanges se trouvent sur des feuilles dimorphes, à pin- nules rétrécies en lanières très étroites dont ils occupent toute la face infé- rieure. Près de terre, la plante développe un grand nombre de « feuilles aquati- ques », petites, très diversement partagées, imitant des Asplenium bipennes et même des Davallia fortement disséqués. Leur anatomie se rapproche de celle des Hyménophyllacées : deux couches de parenchyme, stomates irré- gulièrement dispersés, glandes avec globules d'amidon, etc. Beaucoup de chlorophylle. La fonction de ces feuilles aquatiques est de fournir de l'eau à la liane et d'aider à l'assimilation. — Or, au point de rapprochement des feuilles aquatiques et des feuilles supérieures, il se forme des métamorpho- ses, soit des états intermédiaires, dont la base ressemble aux feuilles aqua- tiques et le sommet aux pinnules simples et lancéolées. Sur ces feuilles sin- gulières on observe cà et là des rangées de sporanges et des pseudo-indusies allongés. Toutes ces formes ont induit en erreur les botanistes et les ont con- duits à créer de nombreuses espèces et même quelques genres pour ce type unique de Stenochlœna. — M. Boubier. XM. — VARIATION. 305 b) Viala (P.) et Pacottet (P.). — Sur les kystes des Glœosporium et sur leur rôle dans rorif/ine des levures. — Le kyste des Glœosporium à spores endogènes est, par rapport au mycélium, ce que sont les levures sporulres pour les levures bourgeonnantes. Il représente peut-être l'état transitoire du champignon filamenteux vers la levure. — M. CIard. a) Viala (P.) et Pacottet (P.). — Sur les levures sporulêes de champignons à perithèces (Glœosporium). — Les auteurs ont observé la sporulation des formes levures de deux champignons [Glœosporium ampelophagum et G. nervisequum) qui présentent un polymorphisme complexe d'organes de re- production. Ceci permet de mettre en doute la nature ascogène des levures des S ace haro my ces, et pose de nouveau le problème des levures. — M. Gard. Muller (O.;. — Plèoiuorjihisme, auxospores et spores durables chez des espèces de Melosira. — M. avait déjà décrit dans des espèces de Melosira, or- ganisme de plankton, des différences singulières des deux moitiés d'une même membrane cellulaire, et des filaments d'aspect très différent, réduc- tibles à quatre formes qu'il avait considérées comme des mutations. Il pense que la forme à parois minces et à pores fins pouvait faire retour au moyen des auxospores à la forme à paroi épaisse et à pores gros. Les nouvelles recherches que l'auteur publie lui ont montré que les filaments modifiés de Melosira font retour par les auxospores à la forme primitive et qu'il s'agit d'un pléomorphisme et non d'une mutation. La raison de ce pléomorpliisme. n'apparaît pas. — F. Péchuutre. ■ L ANNÉE BIOLOGIQUE, XI. 190G. . 20 CHAPITRE XVII fj'origine «les espèces et leurs caractères Arber(E. A. N.). — On the Past Hislory of Ihe Ferns. (Ann. of Bot., XX, 215-232.) [344 Baker (F. C). — Application of the de Vines's imitation theory to the Mol- lusca. (Amer. Natural., XL, 327-334.) ' " [320 Barbey (A.). — Recherches biologiques sur les Insectes parasites du Figuier, Hifpoborus Ficus Erichs et Sinoxylon sexdentatum 01. (Feuil. Jeun. Nat.. XXXVI, 93.) ■ [341 Bernard (N. ). — Symbiose d'Orchidées et de divers champignons cndophytes. (C. R. Ac. Se, CXLII. 52-54.) ' [338 a) Blaringhem (L.). — Production d'une espèce nouvelle de maïs par trau- matismes. (C. R. Ac. Se, CXLIII, 245-247.) [331 b) — — Production par traumatisme et fixation d'une variété nouvelle de maïs, le Lea Mays var. pseudo-androgyna . (C. R. Ac. Se, CXLIII, 1252- 1254.) ' [Dans cette variété nouvelle, l'épillet femelle montre tardivement, au moment de la maturation de.s graines, 3 étamines incomplètement constituées et ne donnant pas de pollen. Cette variation est complètement fixée. — M. G.\rd t') — — La notion d'espèce et la théorie de la mutation d'après les travaux de de Vries. (Ann. psychoL, XII, 95-112.) [Exposé de la question. — L. Defrance Bonnier (G.). — Uenchainement des organismes. (Paris, in-18°, 360 pp., 576 flg.) [Livre de vulgarisation. — M. Goldsmith Bouvier (E. L.). — La nidification des Abeilles à l'air libre. (C. R. Ac. Se, CXLII, 1015-1020.) [334 Boveri (Th.). — iJie (Jrganismen als historischè Wesen. (Festrede 324- jàhrigen Bestehens Univ. VViirzburg, 59 pp.) [328 Brasil(L.). — Eleulheroschizon Duboscqi. Sporozoaire nouveau parasite de Scoloplosarmiger 0. P. Muller. (Archiv. de Zool. expér. [4], IV, Notes et Revue, xyn-xxn.) [La connaissance du cycle n'est pas complète. B. rapproche provisoirement ce sporozoaire des Schizogrégarines. — L. Mercier Brooks ("W. K.). — Individual Development and Anrestral Development. (Congr. Arts and Science St-Louis, V, 308-319.) [329 Bruntz (L.), — Orthoptères d'Algérie. Un cas d'homochromie. (Bull. Soc. Zool. France, XXXI, 118.) [341 XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 307 Burck ("W.). — Sur des plantes qiii^ à l'état sauvage^ présentent des carac- tères de races intermédiaires dans le sens de la théorie de la mutation. (Arch. Neerl., 2'- s., XI, 445-461.) [320 Cépède (C). — Sur une microsporidie nourelle, Pleistophora macrospora, parasite des Loches franches du Dauphiné. (C. R. Ac. Se, CXLII, 56-58.) [... M. GOLDSMITH Chatton (E.). — Les Blasiodinides, ordre nouveau de Dino flagellés parasites. (C. R. Ac. Se, CXLIII, 981-983.) [Ordre caractérisé parla reproduc- tion par sep:mentation périodique d'une cellule-mère. — M. Goldsmith Costantin (J.). — Le transformisme appliqué à Vagriculture. (Paris, Alcan, in-8", 300 pp., 105 lîg.) [328 Crampton (H. E.). — On a gênerai theorg of adaptation and sélection. (J. of exper. Zool., II, 425-430.) ' [* Dauphiné (A. ). — Recherches sur les variations de la structure des rlnzomes. (Thèse, Paris ; Ann. Se. nat., Bot., 9*^ sér., III, 317-368, 36 fig.) [336 Delacroix (G.). — Sur une maladie de la Pomme de terre produite par Ba- cillus phytophthorus [Frank) (J. Appel. (C. R. Ac. Se, CXLIII, 383-384.) [...M. Gard Dogiel (V.). — Beitrdge zur Kenntnis der Gregarinen. L Cystobia chiridoto;. H. Byalosphœra gregarinicola. fArch. f. Protistenkunde, VII, 107-130, pi. III.) [339 Drude (O.). — The position of ernlogg in modem science. (Congress of Arts and Se. St-Louis, V, 177-190, Boston et New- York.) ~ [332 Elenkine (A.). — La symbiose comme équilibre instable des organismes coha- bitants. (Trav. Soc. Imp. Nat. St-Pétersb., XXXVII, livr. 1, N'^ 2, 55-63, en russe.) [336 Fraysse (A.). — Contribution à la biologie des plantes phanérogames para- sites. (Tlièse, Paris, 178 pp., 51 fig.) [341 Frech (F.). — Ueber die Grilnde des Austerbens der vorzeitlichen Zeit. (Arch. f. R. u. Gesellschaftsbiologie, III, 469-498.) [345 Galli-Valerio (B.). — Le rôle de la j)athologie expérimentale dans la classi- fication botanique et zooloqique. (Bull. Soc. Vaud. Se. Nat., XLI, 65-70.) [343 Gemelli (A.). — Su di un nuovo indirizzo délia teoria delV evoluzione. (La scuola cattolica, Milano, 81 pp.) [L'hypothèse de la poly- phylogénèse est conciliable avec les vérités de la religion. — F. Henneguy Giltay (E.). — Ueber die Bedeutung der Krone bei den Bliiten und ïiber das Farbenunterscheidungsvcrmôgen der Insekten. IL (Jahrb. f. wiss. Bot.. XLIII, 3, 468-500, 3 fig.) • [334 Gœbel (K.). — Zur Biologie von Cardamine pratensis. (Biol. Centralbl., XXVI. 481-489, 3 fig.) " [331 Gûnther (K.). — Darwinismand the problems oflife. (London, 8", 436 pp., traduit de l'allemand.) [Original analysé dans le volume précédent, p. 311 Hadzi (J.). — Vorversuche zur Biologie von Hydra. (Arch. Entw.-Mech., XXII, 7 fig.) ' [3.36 Harris (J. A.). — The expérimental data of the mutation theory. (Monist, XVI, 254-293.) [Étude détaillée des résultats obtenus par de Vries. — L. Defrance 308 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Heckel (E.). — Stir les mutations gemmaires cullurales dans les Solannm tubéri fèves. (C. R. Ac. Se, CXLIII, 1247-1249.) [.321 Herouard (E.). — Sur un nouveau Copépode parasite d'Aniphitira squam- mata. (C. R. Ac. Se, CXLII, 1287-1289, 3 fig.) [340 Hickson (S. J.). — The differentiation of species of Cœlenterata in the shallow waler seas. (Rep. and Trans. Manchester microsc. soc, 25-36.) [Considérations sur la nomenclature des espèces. — M. Goldsmith Hill (A. "W.). — The Morphologij and Seedling-Slructure of the Geophilous Species of Peperomia, together xoith some views on the Origin of Monoco- tyledons. (Ann. of Bot., XX, 395-427, 16 fig., 2 pi.) [343 a) Hill (T. G.). — On the Seedling-Structure of certain Piperales. (Ann. of Bot., XX, 161-175, 1 pi.) [336 b) — — On the présence of a Parichnos in Récent Plants. (Ann. of Bot., XX, 267-273, 2 pi.) [Voir cli. XIII Houard (C). — Sur les modifications histologiques apportées aux fleurs du Teucrixnn chamtedrys et du Teucrium. montanum par des larves de Co- pium. (C. R. Ac. Se. CXLIII, 927-929.) [Voir ch. XVI Houzeau de Lehaie (Jean). — Contribution à l'étude du processus de la fructification des Bambusacées en Europe. (Le Bambou, 1'° année.) [335 Jacobesco (N.). — Nouveati champignon parasite, Trematovalsa Malru- choti, causant le chancre du tilleul. (C. R. Ac. Se, CXLII, 289-291.) [... M. Gard Jeffrey (E. C). — The Wound Réactions of Brachyphyllum. (Ann. of Bot., XX, 383-394, 2 pi.) ' [344 Jeffrey (E. C.) et Chrysler (M. A.). — On cretaceous Pitoxyla. (Bot. Ga- zette, XLII, 1-15, 2 pi.) [Etude anatomique des Pitoxylon statenense et P. scituatense du Crétacé moyen dont la structure du bois diffère de celle des Pins actuels. — P. Guérin Jelgersma (G.). — Der Ursprung des Wirbeltierauges. (Morphol. Jahrb., XXXV, 377-394, 1 pi.) [341 Kauffman (C. H.). — Cortinarius as a mycorhiza-producing funqus. (Bot. Gazette, XLII, 208-214, 1 fig.) . ' [338 Kellogg (V. L.). — A new Artemia and its life conditions. (Science, 9 nov., 592.) [Description d'une espèce nouvelle trouvée dans des marais salants. — H. de Varigny Kossmann (R.). — Die Erhaltung gûnstiger Varianten. (Biol. Centrbl., XXVI, 15-18.) [312 a) Kranichfeld (A.). — Die Wahrscheinlichkeit der Erhaltung und der Konthiuitàt Giingstiger Varianten in der kritischen Période. (Biol. Centrbl., XXV, 657-666, 1905.) [312 b) Die Erhaltung und die Kontinuitàt gûnstiger Varianten. (Biol. Centrbl., XXVI, 244-249.) [312 Kunstler (J.) et Gineste (Ch.). — Contribution à la morphologie générale des Protozoaires supérieurs. (C. R. Ac. Se, CXLII, 294-296.) [Note préliminaire montrant la parenté étroite des Flagellés et des Ciliés. — M. Goldsmith Kusnezov (N. J.). — Zur Frage iiber die Bcdeutunq der Fdrbung der Hin- terflugel der Calocala-Arten. (Biol. Centrbl., XXVI, 116-124.) [330 XVII. - ORIGINE DES ESPECES. 309 Lagarde (J.). — Contribution à la connaissance des Discomycèles charnus. (Thèse, Paris, 141 pp., 58 fig., 2 pi.) [319 Laloy (L.)- — Parasitisme et mutualisme clans la nature. (Paris, Alcan, Ym + 284pp.,83fig.y [338 Lamarck (J. B.). — Discours d'ouverture des cours de Zoologie, donnés dans te Muséum d'/tistoire naturelle {an VIII, an X, an XI et IHOi).) [Ré- impression d'après les textes originaux], Précédés d'un Avant-propos par A. GiARD et d'une Introduction bibliographique par M. Landrieu. (Bull. Se. Fr. Belg., XL, 443-595.) [Cité à titre hi.storique. — L. Cuénot Lang (A.). — Alexander Moritzi, ein schweizerisclier Vorldufer Darwins. (Mit. natf. Ges. Solothurn, XV, 1-16, 1904-1906.) [330 Laurent (L.). — Les progrès de la paléobotanique angiospermique dans la dernière décade. (Progressus rei botanicae, Lotsy, I, 319-367, léna.) [344 Lindman (C. A. M.). — Zur Kenntnis der Corona einiger Passifloren. (Botaniska Studies Upsal. Hommage à Kjeliman, 55-79, 12 fig.) [334 Lock (R. H.). — Récent progress in the studg of variation, heredity and évolution. (London, 8°, xv -f 299 pp.) [327 Loew. — Bemerkungen zur W. Burck's Abhandlung i\ber die Mutation als Ursache der Kleistogamie. (Biol. Centralbl., XXVi, 129-143, 161-180, 193- 199.) [319 Mac Dougal (D. T.V — Heredity and the origin of species. (Monist. XVI, 32-64.) [Conférence sur la théorie des mutations et les expériences de de Vrœs. — L. Defraxce a) Marchai (P.). — Recherches sur la Biologie et le développement des Hyménoptères parasites. Les Platygasters. (Arch. de Zool. expér. [4], IV, 485-640.) ' '" [Voir ch. X b) — — Contribution à l'étude biologique des Chermes. Première note. — Le Chermes Piceœ Ratz. (Bull. Soc. Zool. France, XXXI, 111.) [Id. Massart (J.). — Les Fourmis jardinières. (Bull. Soc. Roy. Bot. Belg., XLIII, 2e fasc.) [337 Maumené (A.). — Les Fraisiers remontants ci gi'os fruits. (La Nature, XXXIV, 1"- sem., 347, 4 fig.) [335 Merriam (C. U.). — Is mutation a factor in the Evolution of the high Vertébrales? (Science, 16 février, 241.) [Non, répond l'auteur. Et la mutation, loin d'être un grand principe en biologie, n'est qu'un des nombreux facteurs secondaires capables dans quelques cas d'expliquer l'origine d'espèces particulières de plantes. — H. de Variony Metcalf (M. M.). — Salpa and the Phylogeny of the Eyes of Vertébrales. (Anat. Anz., XXIX, 526-528.) [342 Montgomery (Th. H.). — The analysis of racial descent in animais. (New-York et London, XL-316 pp.) [321 Moroff (Th.). — Sur l'évolution des prétendues Coccidies des Céphalopodes. (C. R. Ac. Se, CXLII, 652-654.) [Ces Coccidies sont des Grégarines monocystidées. — M. Goldsmith a) Ortmann (E. A.). — Isolation as one of the factors of évolution. (Se, XXIII, 71-72.) [Controverse à propos de l'article de Jordan (voir Ann. Biol., X, 320). — H. de Varigny . 310 L'A NNEE BIOLOGIQUE. b) A case of isolaiion without « Barrios ». (Science, n. 3, XXIII, 504-506.) [331 c) The Fallacy of Ihe Mutation theory. (Se, 11 mai^ 746.) [Mêmes idées que Merriam. — H. de Varigny Osborn (H. F.). — The causes of the extinction of mammalia. (Amer. Natiu-al., XL, 769-796 et 829-860.) [345 Pelseneer (P.). — Trématodes parasites de Mollusques marins. (Bull. Se. Fr. Belg., XL, 161-186.) [339 Perrin (W. S.). — Besearches upon the Life-history of Trypanosoma bal- bianii.{krch. f. Protistenkunde, VII, 131-156, 2 pi., 26 fig.) [339 Plate (L.). — Darwinismus contra Mutations théorie. (Arch. f. Rassen- u. Gesellschaftsbiol, III, 184-206.) [Critique et discussion des idées nouvelles exprimées dans l'ou- vrage de Th. H. Morgan : Evolution and adaptation, 1903. — L. Defrance a) Plateau (F.). — Les fleurs artificielles et les Insectes. (Mém. Cl. Se. Acad. roy. Belg., 2" sér., tome II, 103 pp.) [332 b) Le Maci-oglosse. Observations et expériences. (Mém. soc. entom. Belg., XII, 42 pp., fig.) [334 c) — — Note sur l'emploi de récipients en verre dans l'élude des rapports entre les Insectes et les fleurs. (Bull. Cl. Se. Acad. roy. Belg., n'^ 12, 35 pp., fig.). ' [333 Plowman (A. B.). — The comparative anatomy and phylogeny of the Cy- peraceae. (Ann. of Bot., XX, 1-33, 2 pi. et 2 fig.) [343 Popoff(M.). — FischfarbunyundSelektion. (Biol. Centralbl., XXVI, 272-282.) [329 à) Quidor (A.). — Sur Mesoglicola Delagei {n. g., n. s.), parasite de Cory- nactis viridis. (C. R. Ac. Se, CXLIII, 61.3-615.) [340 b) Sur le Leposphilus labrei Besse et sur la famille des Philichthydœ. (C. R. Ac. Se, CXLII, 230-232.) ' [Le parasitisme a agi dans le sens de la régression des appendices locomoteurs. — M. Goldsmith Renooz (C). — L'origine végétale de l'homme et des animaux aériens. I. Mammifères. (3" éd., 248 pp.) [Interprétation fantaisiste par une personne incompétente. — Y. Delage Robertson (A.). — Some Points in the Morphology of Phyllocladus alpimis Hook. (Ann. of Bot, XX, 259-265, 2 pi.) [Cette Conifère occuperait, d'après les recherches de l'auteur, une position intermédiaire entre les Podocarpo'idées et les Taxo'ïdées, mais avec une affinité plus grande pour le premier groupe. — P. Guérin Robinson (B. L.). — The problems of Ecology. (^Congress Arts and Se. St-Louis, V, 191-203.) [332 Roubaud (E.j. — Biologie larvaire et métamorphoses de Siphona Cristata Fabr. Adaptation d'une Tachinarie « un hôte aquatique diptère : un nou- veau cas d' ectoparasitisme interne. (C. R. Ac. Se, CXLII, 1438-1439.) [Parasite des chenilles de Lépi- doptères, mais se rencontrant dans les larves de Tipula gigantea, baignant dans leur sang et vivant aux dépens de l'air des trachées. — M. Golusmith XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 311 Schimkewitsch. — Die iMutalionsle/ire itnd die Zockunft der Menschkeil. (Biol.Centralbl., XXVI, 37-46, 65-70, 97-115.) . [319 Schneider (K. C). — Einfilhrung indie Descendenzlheorie. (8°, léna, 146pp., 108 fig., 2 pi.) r Schroder (Chr. ) — Eine Krilik der Erklàrungsversiiche der lehhaften Hin- terfli'igelf(.i)-bun(i im Genus Calocala. (Biol. Ceatralbl., XXV, 51-64, 1905.) [330 Scott (D. H.). — The présent position of Paleozoic iiotany. (Progressus rei botanicae, Lotsy, I, 139-242, 37 lîg., léna.) [344 a) Scotti (L.). — Contribuzioni alla biologia florale dille Rubiales. (Ann. di Botanica, W\ 145-193.) [Analysé dans le volume précédent, p. 328 b) — — Contribuzioni alla biologia florale délie Tubuliflone. lAnn. di Bot., III, 143-167, 1905.) [335 Senn (G.). — Sur les monstruosités et la philogènie de l'ètamine des Angio- Sj/ernies. (Arch. des Se, phys. et nat., Genève, XXII, 328-383.) [Voir ch. VI Sernander (R.). — Ueber postflorale Nektarien. Ein Beitrag zur Kenntnis der Myrmekotrophen Anpassungen im Dienste der Verbreitungsbiologie. (Botaniska Stud. Hommage à Kjellman. Upsal, 275-287.) [334 Silvestri (F.). — Contribuzioni alla conoscenza biologica degli Imenotteri pa- rassiti. I. Biologia del Litomastix truneatellus (Daim.), 2' Nota preliminare. (Ann. R. Scuola Agricolt. Portici. VI, 51 pp., 13 lig., 5 pi.) [340 Siinroth (H.). — Ueber den schwarzen Hamster als typische Mutation. (Biol. Centralbl., XXVI, 334-340.) [321 Stockard (Ch. R.'). — The development ofthe thyroid gland in Bdellostoma Stouti. Anat. Anz., XXIX, 91-99, 8 fig.) [342 To'wer ("W. L.). — A^i investigation of évolution in Chrysomelid beetles ofthe genus Leptinotarsa. (Papers of the station for exper. évolution at Cold Spring Harbor, N.-Y., \r 4, 320 pp., 30 pi.) [314 Toyama (K.). — Contributions to the study of silk-worms. II. On the polyga- mous habit of the silk-worm. (Bull. Coll. Agric. Tokyo Imp. Univ., VII, 125- 245.) [Mâle est normalement polygame. — L. Cuénot Tschermak (E.). — Ueber die Bedeutung des Hybridismus fiir die Deszen- denzlehre. (Biol. Centralbl., XXVI, 881-888.) - [313 a) Vries (H. de). — A comparîson betiveen arlificial and natural sélection. (Congr. Arts and Se. St-Louis, V, 28-40.) [Analysé avec le suivant b) Altère undneuere Selectionsmethode. (Biol. Cbl,, XXVI, 385-395.) [313 c) — — Arten und Varietàten und ihre Enstehung durch Mutation (trad. H. Klebahn), (Berlin, S», xii-530 pp.) [Traduction de l'ouvrage Species and Varieties, analysé dans le tome X de ï Année bio- logique, p. 310; mais l'ouvrage a été refondu et augmenté. — L. Defrance d) — — Die svalôfer Méthode fur Veredelung landwirthschaftlichen ge- wdchse und ihre Bedeutung fi'ir die Selektion- Théorie. (Arcli. f. Rassen. u. Gesellschaftsbiol., III, 325-358.) [Sera analysé avec les suivants e) La théorie darwinienne et la sélection en agriculture. (Rev. scient. 5"^ série, V, 449-454.) [Id. 312 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. f) Vries (H. de) — Elementary species in agricullure. (Proc. Am. phiL Soc. Phila., XLV, 149-156.) [Sera analysé dans le prochain volume a) Vuillemin (P.). — Sur les causes de l'apparition des formes dites anorma- les. (C. R. Ac. Se, CXLIIL 320-322.) [331 b) Le problème de l'origine des levures. (Rev. aén. Se, XVIII, 214-229, 31 fig.) ' [345 Wasmann (E.). — Die moderne Biologie und die Entwickhuigstheorie. (Fri- bourg i. Br., 8°. xxx-530 pp., 54 fig., 7 pi. ) [* ■Wéry (Joséphine). — Quelques expériences sur l'altraclion des abeilles par les fleurs. (Recueil de l'Institut bot. Léo Errera, VI, 35 pp.) [Réinnpression. A paru dans Bull. Acad. roy. Belg. 1904 "Whitman (Ch. O.). — The problem of the origin ofspecies. (Congr. of Arts and Se. Univ. Expos. St-Louis, V, 18 pp.) [Voir ch. XVI "Wildeman (E. de). — Mission Emile Laurent, publiée à Bruxelles par l'État indépendant du Congo. (Bruxelles, 247-296 et 400.) [337 b) Note sur quelques Acarophy tes. (Ann. delà Soc. Se. de Bruxelles, XXX, 2« fascicule.) [337 c) Les maladies du caféier du Congo indépendant. (C. R. Ac. Se, CXLII, 1093-1094.) [Presque toutes ces maladies sont causées par des cliampignons dont plusieurs nouveaux rapportés par la mission Laurent. — M. G.\p.i) ■Worsdell (W. C). — The Structure and Oriqin of the Ci/cadaceae. (Ann. of Bot., XX, 129-159, 17 fig.) ' ' [.344 Voir pp. 84, 123, 141, 157, 223, 259, 260, 291, 348, 380, pour les renvois à ce chapitre. a. Fixation des variations. Formation , de nouvelles espèces. a) Kranichfeld (H.). — La vraisemblance du maintien et de la continuité des variantes favorables dans la période critique. — (Analysé avec les sui- vants.) Kossmann (R.). — Le maintien des variantes favorables. — (Analysé avec le suivant.) b) Kranichfeld (H.) . — Le maintien et la continuité de variantes favorables . — Kranichfeld appelle période critique celle qui s'étend de la naissance à l'âge de la reproduction; il distingue les variations générales et les variations individuelles, qu'il appelle variantes. Si l'on peut admettre l'accumulation des variations avantageuses pour la première catégorie, il est impossible d'en faire autant pour la seconde. Dans le cas de Testurgeon, supposons qu'un œuf se trouve protégé par une di.sposition particulière contre un danger qui anéantissait jusque-là 5 % de la ponte totale (2 millions d"œufs). Les 100.000 XVII. — ORKilNE DES ESPÈCES. 313 œufs épargnés à ce titre seront soumis aux autres causes de destruction. Or, sur 50 pontes de la vie d'un esturgeon, il reste deux individus qui arri- vent à la reproduction (si l'on admet que le nombre total des représentants (le l'espèce ne varie pas) ; la probabilité pour que la variante se trouve chez 1 l'un de ces deux survivants est tttt^tttttttt , donc très faible. — C'est encore 47.500.000 bien autre chose si on cherche la probabilité de l'accumulation de variations avantageuses. 11 faudra une série continue de ces variations, de même sens, et, pour 100 degrés successifs, par exemple, la probabilité devient \47 500 000 ' ' f" 6St-a-dire zéro. Même pour l'éléphant, cas le plus favorable, on a (— I , ce qui revient au même. Le même raisonnement s'applique à l'accumulation des mutations. Le nombre des individus qui ne représentent pas la variante assure à leur type une supériorité illimitée sur celui des por- teurs de la variante. — Une autre objection faite à la sélection naturelle telle que l'entendent les néo-darwiniens, celle de G. Wolff, n'a pas la valeur qu'on lui attribue trop souvent : d'après Wolff, la survivance dépend beaucoup plus des circonstances de temps et de lieu que des détails d'organisation plus ou moins avantageux : dans une catastrophe de chemin de fer, ce sont les individus qui occupaient les places les moins exposées qui échappent, et non les plus robustes et les mieux constitués. Mais cette destruction aveugle porte également sur les sujets mieux constitués et sur les autres ; elle ne fait que restreindre le nombre total de ceux entre lesquels a lieu la lutte pour la vie. — Kossmann, qui approuve complètement cette dernière réfutation, conteste d'autre part les objections propres à Kraniehfeld. Celui- ci, dans son second article, cherche à démontrer que les critiques de son ad- versaire résultent de malentendus. — L. Defrance. h) Vries (H. de). — YieiUe et nouvelle méthode de Sélection. — C'est un article consacré à montrer la supériorité de la méthode inaugurée par Nilsùnx en 1890 au laboratoire de Svalof. Dans l'ancienne méthode fondée sur l'hy- pothèse des variations lentes, on choisissait comme reproducteurs les types qui se rapprochaient le plus du but désiré et ainsi de suite. Seulement aussi- tôt que l'on abandonnait cette sélection, les individus dégénéraient rapide- ment. La méthode employée par Nilsonn est basée sur le fait que si l'on sème les grains d'un épi (excepté dans les cas de bâtardise) on obtient des descen- dants semblables, et cette similitude de forme persiste dans les générations suivantes. On obtient ainsi ce que de V. appelle une espèce élémentaire. Dans une céréale donnée on peut ainsi isoler des quantités d'espèces élémen- taires, on choisira parmi celles-ci les types qui conviennent le mieux pour le but que l'on se propose. Ils ont l'avantage de se maintenir constants par la suite (sauf les cas d'hybridation possibles). De V. illustre l'avantage de la méthode pour l'étude des recherches de Rimpau : il a fallu à celui-ci 20 à 25 ans pour obtenir l'espèce qu'il désirait, avec la méthode de Nilsonn 4 ou 5 ans auraient suffi. — H. Dubuisson. Tschermak (E.). — Sur l'importance de r/it/bridité pour la théorie de la des- cendance^ [XV]. — Pendant longtemps le fait que les hybrides étaient rares, leur fécondité limitée et que leurs descendants retournaient aux 'formes ances- trales les a fait négliger. Une étude plus attentive a montré que l'on avait eu tort, l'hybridisation peut engendrer des formes nouvelles qui se maintiennent 314 L'ANNEE BIOLOGIQUE. constantes dans les générations ultérieures et en outre peut donner des ren- seignements sur l'origine de certaines races. Ce sont les exceptions à la loi de Mendel qui, dans ce cas, sont les plus intéressantes ; elles ont tout d'abord montré que certains caractères que l'on considérait comme simples étaient en réalité formés par la superposition de plusieurs, et inversement que cer- tains caractères simples pouvaient se combiner pour former un caractère qui, dans les générations ultérieures, se comporte comme simple. Dans d'au- tres cas on trouve au moment de la dissociation, des séries d'individus inter- médiaires entre les deux types extrêmes et qui se maintiennent souvent con- stants dans les générations ultérieures. Le croisement de races récessives dans le sens de de Vries peut faire réapparaître les caractères des formes souches ; ce fait a une importance considérable, en ce qu'il montre que la pureté des gamètes qui résulteront de la théorie de Mendel n'est peut-être pas aussi rigoureuse qu'on l'avait cru tout d'abord. Mais les cas les plus inté- ressants sont ceux des hybrides à caractères non ancestraux. Ils sont véri- tablement homologables aux espèces mutantes de de Vries. Ces faits s'ap- pliqiient non seulement aux caractères spécifiques, mais aussi aux caractères adaptatifs (croisement des races d'été et d'hiver du seigle). — H. Dubuisson. Tower ("W". L.). — Étude de Vévolution chez les Colèojitères chrysomélides du genre Leptinolarsa. — Comme le fait remarquer l'auteur dans l'Intro- duction, si tout le monde admet maintenant la doctrine de l'évolution, on n'est pas beaucoup plus avancé sur les voies et moyens que du temps de Darwin; les hypothèses courantes semblent être seulement des vérités par- tielles, capables d'expliquer à peine quelques faits. Il faut maintenant des recherches précises, surtout expérimentales, du genre de celles de de Vries, pour obtenir de nouveaux faits touchant l'origine des espèces; le travail con- sidérable de T., conçu dans cet esprit, traite des Chrysoméliens du genre Leplinotarsa, confiné en Amérique, de l'isthme de Panama aux Etats-Unis du nord. Distribution géor/iviphique [XVIII]. — Pour certains gi'oupes compacts, on peut retrouver le centre de mutation (centre de radiation adaptative) en appli- quant les quatre critères suivants : l" localisation du maximum d'espèces d'un groupe; 2" continuité et convergence des lignes de dispersion; l> loca- lisation des formes syntliétiques ou intimement alliées entre elles; 4'^ loca- lisation de la plus grande abondance d'individus; ces quatre critères doivent converger au même point. Les groupes d'espèces et les espèces elles-mêmes sont confinés dans des habitats particuliers, définis par leur topographie et leur climat, tantôt très étendus (L. dahlbomi qui se trouve du Guatemala au Nouveau-Mexique), tantôt très restreints {rubiginosa); la distribution des formes montre une continuité dans la différenciation spécifique, en corrélation avec la conti- nuité des milieux naturels, qui semble montrer que les espèces résultent de variations orthogénétiques qui sont une réponse directe aux conditions de milieu, et qui sont maintenues par sélection naturelle lorsqu'elles sont adaptées, dès leur apparition, au milieu qui les entoure. Ainsi ruiiltita'niala, qui a une large distribution, donne naissance à deux sous-espèces : l'une, ru- bicunda, ne se maintient comme membre de la faune qu'à Toluca (Mexico) dans une aire très restreinte; l'autre, melanothorax, est mal adaptée et dis- paraît peu après ses apparitions ; il faudrait qu'un hasard la fasse parvenir dans un habitat plus favorable. L'histoire de decemWieala, forme robuste et peu difficile, montre très bien la corrélation avec la distribution des plantes; Solarium rostratum, XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 315 plante tropicale, se répandit dans le Texas, New-Mexico et jusqu'à la fron- tière canadienne, ses graines étant transportées passivement par les voya- geurs espagnols ou attachées aux poils des Bisons; L. decemUneata suivit la plante dans sa migration et en 1823 s'étendait dans le Nebraska, le Kansas et le Texas. En 1845 ou 1850, des planteurs de la vallée du Mississipi intro- duisent Solanum titberosum à la limite E. de cette aire; depuis 1859, le Chrysomélien accepte cette nourriture nouvelle, et en marchant dans tous les sens, aidé par les vents, envahit la partie E. de l'Amérique jusqu'à la côte atlantique et le Canada jusqu'à Québec. Bien qu'il ait été fréquemment introduit en Europe par dès vaisseaux, il n'a pu jusqu'ici s'y établir d'une façon durable. L. juitcla, bien que se nourrissant d'un autre Solanum que decemUneata, recule devant cette espèce d'une façon évidente. Variation [XVI]. — La variation fluctuante, très grande chez certaines espèces, très minime chez d'autres, est déterminée dans un certain nombre de directions, en dehors desquelles il n'y a pas de cas de variation : ainsi, la couleur varie seulement dans le sens du plus sombre (mélanisme) et dans le sens du plus clair (blanc, jaune ou rouge). Les variations extrêmes ou mutations sont toujours à l'extrémité des lignes déterminées de variations fluctuantes, et seulement là. Quand plusieurs années de suite dans une localité donnée, on construit le polygone de variation pour im caractère quelconque, il peut se faire que ce polygone reste à peu près semblable à lui-même {sigiiaticollis), ou bien que son sommet oscille d'une année à l'autre, ou bien d'une génération à l'autre {decemUneata) ; cette variation sur place, due aux changements des conditions ambiantes, s'accompagne, quand elle est notable, d'un nombre plus considérable de variations extrêmes ou mutations. La variation géogra- phique, très variable d'intensité suivant les espèces, est une variation .sur place, qui persiste aussi longtemps que les conditions de milieu restent constantes. Couleur. — Une étude très détaillée de l'ontogénie des couleurs, sur les différentes parties du corps, montre que les stades parcourus ne sont pas une répétition des couleurs des ancêtres ; les ancêtres exercent seulement une influence en pourvoyant chaque espèce d'un dessin général qui est modifié d'une façon particulière, par suppression, fusion, extension des groupes cellulaires formateurs des couleurs. T. a fait de très nombreuses expériences à l'effet de provoquer des modifications de couleurs, et il a réussi à dissocier les modifications somatiques, non transmissibles, des modifications germinales, transmissibles, simplement en appliquant les agents modificateurs à des stades différents de l'ontogénie. A. Des larves sont élevées dans des conditions particulières d'humidité, de température, etc., jusqu'au moment où les couleurs imaginales sont dé- veloppées, afin de voir l'influence de ces stimuli extérieurs sur la détermi- nation des couleurs ; cette influence apparaît en comparant le polygone de variation des témoins avec le polygone de variation des Leptinotarsa en expérience. Les modifications ainsi produites sont purement somatiques et suivent exactement les lois de la variation fluctuante. La température et l'humidité, qui sont les facteurs cardinaux du milieu (le sol agit surtout parce qu'il est en corrélation avec l'humidité), n'ont pas d'effet .spécifique, mais agissent simplement en retardant ou accélérant les processus physio- logiques qui produisent la coloration. Un changement léger, en plus où en moins, de la température ou de l'humidité , agit en déplaçant le polygone vers le mélanisme; quand le changement est très marqué, en plus ou en 316 L'ANNEE BIOLOGIQUE. moins, il y a déplacement vers l'albinisme. Les modifications expérimen- tales donnent la clef de la variation géographique, en reproduisant les va- riations trouvées dans la nature; les formes très instables dans la nature, comme decemlineata , le sont aussi dans les expériences; et i, l'hétérogénèse celle de générations fécondées et parthénogénétiques,dont l'ap- parition est provoquée par la rareté des cJ, la difficulté de la fécondation, etc. Le développement ecdytique est forcément discontinu, bien que l'embryon des Mammifères ne soit pds un bourgeon des membranes, puisqu'il est plus complexe qu'elles. [Mais le même argument s'applique au Pilidium et à laNé- merte, au Plutéus et à l'Oursin, etc. Nous ferons à cette classification le reproche d'opposer des choses qui ne peuvent être séparées : il n'exis^^e pas de dévelop- pement réellement direct au sens défini plus haut : dans celui du Lombric, cité par l'auteur comme exemple quelque part, il y a au moins des reins larvaires qui disparaissent chez l'adulte. La conception que dans les développements à métamorphose l'adulte bourgeonne sur la larve conduit rapidement à l'absurde, puisqu'on peut trouver tous les intermédiaires, entre autres chez 324 . L'ANNEE BIOLOGIQUE. les Insectes, entre lui et le développement sans métamorphose où les résorp- tions et apparitions d'organes se font successivement. En réalité l'être est un dans tout le cours de son évolution, bien qu'il subisse des transformations plus ou moins accentuées et forme des organes temporaires en rapport avec des conditions temporaires; il faut bien séparer les cas où il y a multiplica- tion des individus physiologiques aux dépens de l'œuf fécondé, mais les relier plutôt que les opposer aux autres]. Quant au polymorphisme, il se rapporte presque toujours à la division du travail ou à la différence des con- ditions, même quand il s'agit de dimorphisme sexuel. Dans les phénomènes de générations alternantes il faut distinguer l'alternance de divers modes de reproduction et l'occurrence d'individus de structure différente. Chap. V. — Variations et mutations. — Exposé des idées, empruntées principalement à de Vries, sur les variations, qui ont pour caractère de pouvoir être groupées par une courbe de Galton, et les mutations, apparues brusquement ettransmissibles. 11 est impossible de les attribuer uniquement aux énergies prédéterminées du germe, mais on doit leur donner pour cause l'interaction de celles-ci, portées par les chromosomes, et des influences du milieu, qui sont inséparables. Les phénomènes d'hybridation (hérédité men- délienne, unisexuelle) ne font pas apparaître de caractères nouveaux. Quant à la question de l'hérédité des caractères acquis, elle ne se pose même pas, mais bien celle de savoir quels caractères acquis sont transmissibles. Mutation et variation diffèrent surtout par le degré, et c'est pour cela que les pre- mières se transmettent mieux [assertion un peu légère et qui va à rencontre de toute la doctrine exposée et adoptée dans la première partie du chapitre]. Chap. VI. — La transmutation des espèces. — C'est à Lamarck que revient l'honneur d'en avoir le premier exposé la doctrine. Il n'y a pas de preuves contre elle, et quelques exemples de transmutation sont connus [par malheur l'un au moins des deux que cite l'auteur est contestable : la transfor- mation de VArlemia en un genre différent Branchinecta sous l'influence d'une salure décroissante est controuvée ; il ne s'agit pas même d'une nou- velle espèce, mais d'une simple variété réversible]. Il est probable que tous les êtres vivants sont monophylétiques et que les Flagellés sont proches de la souche commune. Une importance exagérée, surtout dans l'enseignement, a été attribuée aux ancêtres hypothétiques. On n'a pu définir de directions d'évolution que pour des organes isolés (phylogénie du cheval). Pour démon- trer l'évolution continue, niée par de Vries, l'auteur fait l'étude des races géographiques d'un oiseau d'Amérique, Melospiza cinerea. L'existence d'une série parfaite d'intermédiaires dans les points compris entre le domaine de deux races ne peut s'expliquer que par elle ; celles-ci par simple séparation deviendront des espèces vraies. La sélection naturelle serait mieux définie « élimination de l'inapte ». Chap. VIL — Parallélisme de l'ontogénie et de la phylogénie. — Après l'ex- posé historique M. se livre à une critique très serrée de la « loi biogénétique fon- damentale » : il est faux que l'évolution ne fasse qu'ajouter des stades successifs à la fin du développement, qui pourraient ensuite apparaître plus tôt par accélé- ration. Car toute modification, par cela même qu'elle est transmissible, affecte également l'œuf et tous les stades de l'ontogénie qui sont tous également pa- lingénétiques ou également cénogénétiques. L'animal est aussi caractérisé et diff'érent de ses voisins dans l'œuf qu'à l'état adulte, et la méthode qui com- pare une larve à un adulte est fausse dans son principe. C'est par un postulat à priori qu'on définit comme les plus directs certains développements, comme les développements larvaires, qui sont simplement des modes de dissémina- tion. Les concordances qu'on observe sont des « simulations secondaires ». XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 325 Ainsi les caractères de la trochophore : plaque apicale, cercles ciliaires, sont commandés par son mode de vie et n ont pas de rapports avec ceux des Rotifères. « L'hypothèse de la récapitulation est scientifiquement insoute- nable ï. [Si bien fondée qu'elle soit dans son ensemble, cette critique pèche par son excès ; il est fort utile de réagir contre les exagérations et les cercles vicieux des argumentations habituelles, mais il y a beaucoup de faits — par exemple les fentes branchiales d'un embryon de Vertébré- aérien — qui ne s'expliquent que par la récapitulation. D'ailleurs ce serait peine perdue d'es- sayer de déraciner cette conception qui fait implicitement ou explicitement partie de la mentalité de tout biologiste, et l'on prouverait sans peine que M. lui a fait appel plus d'une fois dans cet ouvrage même]. Chap. VIII. — Comparaisons morphologiques. — Les comparaisons de deux , êtres doivent porter sur l'ensemble des organes et sur l'ensemble de l'ontogé- nie, malgré les difficultés résultant des cycles complexes. On ne peut comparer, d'après le chapitre précédent, que des stades correspondants de deux dé- veloppements, mais cette correspondance est difficile à établir : l'œuf et l'adulte (défini par l'achèvement du développement et non par la maturité sexuelle) sont les seuls points fixes. Dans les études de « cell-lineage » deux cellules ne peuvent être considérées comme homologues que quand elles donnent naissance à des organes homologues. L'homologie des cellules et des feuillets est plutôt une ressemblance. La méthode de comparaison doit être synthétique : l'auteur s'élève à juste titre contre la conception du « type » d'un groupe donné dont il est tant abusé dans l'enseignement. 11 est nécessaire de procéder du plus au moins semblable, et les travaux les plus utiles sont les monographies détaillées de petits groupes. La valeur relative des caractères est mesurée par leur « conservatisme >, c'est-à-dire par leur constance, et dans chaque groupe il faut partir des formes les plus « généralisées » qui ont le plus de ces caractères [ce qui nous ramène sous un autre nom à la conception du « type »]. Quant à la valeur relative des stades ontogéniques, l'adulte est le plus important, étant le plus spécialisé, même s'il est régressé : une Sacculine n'est pas plus un Crustacé, ou un Tunicier un Chordé, en dépit de leur embryologie, qu'un Homme n'est un Poisson par- ce qu'il a des fentes branchiales à un stade du développement [exagéra- tion manifeste, qui conduirait à multiplier indéfiniment les embranchements en zoologie pour toutes les formes aberrantes ; il faut tenir compté aussi de l'importance des caractères embryologiques et du stade où commence la ré- gression : l'Homme n'est pas un Poisson, car il n'a à aucun stade une orga- nisation de Poisson bien caractérisée, tandis que la Sacculine est un Crus- tacé et Y E ntoconclia un Gastéropode parce qu'à un stade déjà avancé ils sont absolument semblables à un Crustacé ou un Gastéropode au même stade]. Les stades embryologiques servent surtout à expliquer l'adulte, et les développements les plus primitifs sont ceux qui conduisent directement à celui-ci. La méconnaissance de ces principes a conduit aux phylogénies fantaisistes qui ont injustement dégoûté de cet ordre d'études beaucoup de savants. Il ne faut pas non plus confondre la phylogénie avec les classifi- cations faites dans un but pratique. Chap. IX. — Valeur relative des caractères morphologiques. — Il n'y a pas de caractères négatifs; les meilleurs caractères sont ceux qui expriment le mieux l'ensemble de l'organisme, en même temps les plus « conserva- teurs » . Classification des caractères : ^ Régionaux. ( Quantitatifs. Organogénétiques. ) Temporaux. Anatomiques. ) Dispositionaux. f Modaux. I Structuraux. 326 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. [Classification évidemment fort artificielle]. Au point de vue des carac- tères temporaux le stade où apparaît un caractère est déterminé par son ancienneté dans l'évolution [voilà la récapitulation qui reparaît!] en même temps que par le moment où il entre en usage. Dans les régionaux, la dis- tance d'une ébauche d'organe au plan de symétrie a peu d'importance, car elle dépend de la forme de l'embryon. La position sur l'axe longitudinal en a plus, celle sur l'axe dorso-ventral encore plus. Dans les modaux la dif- férence de mode de formation ne détruit pas l'homologie (substitution d'une délamination à une invagination etc.). Le fait qu'un organe est unicellulaire ou pluricellulaire n'a aucune importance. Dans les caractères organogéné- tiques, les plus importants sont les temporaux et certains des régionaux. Dans les anatomiques quantitatifs, la taille et le nombre des parties sembla- bles sont importants au point de vue du degré de spécialisation. La distinc- tion entre le Protozoaire et le Métazoaire n"estpas dansle nombre des cellules, mais dans la séparation du plasma germinatif et du soma. Pour les caractères dispositionaux les caractères de symétrie ont eu une importance tout à fait exagérée ; aucune symétrie n'est jamais complète, et celle des parties peut différer de celle de rentier; ils sont dans la dépendance étroite du mode de vie. Les rapports, surtout dans les directions longitudinale et dorso-ventrale, sont seuls importants pour fixer l'homologie. [A propos de cette question, on est étonné de ne pas voir citer à côté du nom d'OwEN celui de Geoffroy Saint-Hilaire, non plus que le mot de connexion]. Sur la question de la métamérie, M. reproduit les critiques de Raco- ViTZA, Meyer, Plate, Lang. Les parties multiples dérivent toujours d'une ébauche simple, et leur multiplication longitudinale chez un animal bilaté- ral constitue la métamérie ; c'est la locomotion qui l'effectue (les Néma- todes et Gordiens n'ont sans doute acquis leur épaisse cuticule qu'après leur mode de progression, les Crustacés avant). Il est peu probable que la méta- mérie puisse se perdre complètement. Quant au cas desCestodes, c'est une véritable reproduction par strobilation. Pour les caractères structuraux, ils n'ont généralement aucune importance: la définition de l'organe ne sau- rait être précise et les cellules en sont des parties, non des individus. Chap. X. — Critérium du degré d'évolution. — Le degré d'évolution implique la longueur de la ligne qu'a suivie celle-ci, non sa forme qui peut être très sinueuse. Une organisation est « spécialisée » quand un caractère prédomine, par perte d'une partie des caractères héréditaires ; mais la spé- cialisation ne suffit pas pour conclure. Un organe donné dans l'évolution passe en général par les phases d'unité, puis multiplicité avec homogénéité, puis paucité avec hétérogénéité. Un autre signe de régression est la com- plexité de l'embryon plus grande que celle de l'adulte [encore le parallé- lisme de l'ontogénie et la phylogénie !]. Le degré d'adaptation au milieu n'est point non plus un critérium, puisque tout animal est assez adapté pour y vivre. Somme toute, aucun caractère n'est constant. Une comparai- son entre deux organismes donnés, Oiseau et Marsupial par exemple, n'at- teint pas la position relative des deux groupes dans leur ensemble. Il faut déterminer d'abord les rapports phylogéniques. Chap. XI. — Réflexions finales. — [Résume les précédents sous forme de principes. M. se flatte que la phylogénie traitée suivant ses règles vaincra la défiance que lui ont témoignée beaucoup de savants consciencieux. Nous pen- sons que ces principes, d'ailleurs excellents et qu'on ne saurait trop répéter puisqu'on les méconnaît toujours, surtout le principal : tenir compte de tous les caractères morphologiques, physiologiques etc. sans exception, mettront surtout en relief l'immense difficulté d'arriver d'ici longtemps à quelques XVII. - ORIGINE DES ESPECES. 327 conclusions phylogéniques indiscutables, — les pessimistes diront : l'impossi- bilité d'y jamais arriver]. — P. de Beauciiamp. Lock (R. H.). — Progrès récents dans l'étude de la variation, de riiérédité et de révolution [XV, XVI]. — Excellent exposé des découvertes et des théories les plus récentes concernant ces diverses questions. Après quelques pages sur l'évolution en général et la sélection naturelle, un chapitre traite de la bio- métrie, de l'étude statistique de la variabilité, de la corrélation, etc. : il se ter- mine par un exposé succinct de la théorie des lignées pures de Joh.\nnsen, qui moditie si profondément l'interprétation des résultats de la biométrie appli- quée à la sélection : la sélection opérée dans une population consiste à iso- ler peu à peu les lignées pures dont les types diffèrent le plus du caractère moyen de la population dans le sens recherché par Texpérimentateur; d'autre part, c'est le type moyen de la lignée pure qui importe, et non les particularités individuelles de tel ou tel ancêtre (Cf. les articles de de Vries sur les blés de Svalôf). — Un autre chapitre concernant la variation discon- tinue et la mutation est suivi d'un résumé des résultats dus aux auteurs plus anciens qui se sont occupés des hybrides, Kolreuter, Gartner, Naudin, Mil- LARDET : Il est à remarquer que les faux hybrides de ce dernier n'ont jamais été obtenus depuis ses études datant de 1894. — Des deux chapitres consa- crés à. l'hérédité mendélienne, le plus intéressant est le second, où l'auteur étudie les cas compliqués qui ont paru échapper aux lois de Mendel, liaison entre caractères allélomorphes appartenant à des paires différentes (corréla- tion, paires de caractères qui ne sont différents qu'en apparence), réversion, caractères dits latents, etc. La solution de ces problèmes souvent difficiles est dans l'étude des relations entre des facteurs différents qui réagissent l'un sur l'autre (Cf. la conférence de Bateson). S'il n'est pas prouvé que les lois de Mendel sont d'application absolument générale, il faut reconnaître que bien des objections qui avaient été soulevées ont disparu à la suite d'une analyse attentive de chaque cas. La conciliation entre les résultats des lois de Galton et de Mendel, qui semblent au premier abord radicalement con- tradictoires, est exposée d'après G. U. Yule, dont les dernières communica- tions au Congress of hybridization de 1906, non encore publiées, sont résumées ici. Er.lîn, à propos des applications pratiques de l'hérédité mendélienne, on trouve un compte rendu des travaux deR. H. Biffen sur la formation de nou- velles races de blés et sur l'immunité à l'égard de la rouille du blé, qui est un ca- ractère mendélien récessif; ces travaux sont encore inédits, comme les précé- dents. — Le chapitre de cytologie sur les chromosomes et la division réductrice est au courant des découvertes les plus récentes. — Le dernier est un résumé de plusieurs points d'un intérêt général : la loi d'alternance des générations à 2.r chromosomes et à a; chromosomes (Lotsy), celle-ci se réduisant chez les animaux à une seule cellule; la généralité des lois de Mendel; les difficultés qui se présentent encore dans leur application aux caractères d'espèces; la discontinuité dans l'origine des espèces, avec une critique des idées théori- ques de de Vries; le rôle respectif des variations génétiques, résultant de la production de gamètes nouveaux, qui diffèrent par un ou plusieurs carac- tères de gamètes normaux de l'espèce, et des variations acquises, dues à l'action du milieu sur les individus, surtout dans le règne végétal. Dans toute l'étendue de cet excellent ouvrage, on remarque la clarté et le talent exceptionnel d'exposition avec lequel est présentée l'énorme masse de faits et d'idées que l'auteur a su y condenser. On peut le considérer comme la meilleure introduction à l'ouvrage beaucoup plus détaillé de Lotsy, Vor- lesungen iiber Descendenstheorien, qui a paru depuis. — L. Defrance. 328 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Costantin (J.)- — Le transformisme appliqué à V agriculture. — Ouvrage de vulgarisation où C. a essayé de mettre à la portée des praticiens les con- ceptions transformistes et les méthodes de recherches qu'elles suggèrent dans la création des variétés nouvelles. L'ouvrage est divisé en deux parties dont l'une a trait aux petites espèces et à la mutation, et la seconde aux facteurs de la variation. La preipière partie est surtout historique: la notion d'espèce et de variété y est reprise depuis l'antiquité et discutée avec les fluctuations quelle a traversées depuis Cuvier jusqu'à H. de Vp.ies en pas- sant par Lamarck, Jordan et Darwin. La théorie de la mutation de de ^'RIEs et les recherches du laboratoire de Svalof sont exposées avec beaucoup de détails. La seconde partie, plus didactique, passe en revue les divers fac- teurs de la variation : fécondation et hybridation, culture, climat, sol et alimentation, mutilations, greffe, parasitisme et symbiose. L'étude de l'in- fluence de chacun de ces facteurs est accompagnée d'exemples nombreux qui l'illustrent, et certaines applications sont indiquées avec détail, notam- ment les méthodes qui permettent d'obtenir des fleurs doubles. L'ouvrage se termine par une critique de la sélection. — F. Péchoutre. a) Sélection naturelle. Boveri (Th.). — Les organismes considérés au point de vue historique. — Si la doctrine évolutionniste est universellement acceptée,, la finalité de l'évolution est cependant toujours mystérieuse. En effet, ce qui nous intéresse ce n'est pas tant de savoir que les organismes sont variables, mais que ces variations répondent à un but. On a cru pendant quelque temps tout expli- quer en disant que ces modifications ont eu lieu lentement et progressive- ment, par la voie de la sélection darwinienne. B. expose lasV^jections dont est susceptible cette théorie. Il fait ressortir qu'il n'y a pas dans les organis- mes une tendance interne vers une complication croissante. Cette tendance serait comparable à celle de l'œuf, qui produit toujours un organisme com- plexe; elle n'existe pas dans la phylogénie. Les organismes ne se perfec- tionnent que tant que ce perfectionnement leur est avantageux. Pour Darwin et surtout pour Weismann l'unique facteur de ce perfectionnement des or- ganismes est le hasard. B. fait ressortir qu'il ne suffit pas. Dans bien des cas on peut démontrer que l'évolution progressive ne peut être simplement due à la totalisation d'une suite de hasards heureux. B. décrit à ce propos l'évo- lution de l'appareil à venin des serpents. Le perfectionnement des organis- mes s'opère d'une façon analogue à l'invention d'instruments nouveaux par l'homme. Dans ce dernier cas le liasard joue souvent un rôle, mais l'obser- vation intervient, et fait profiter de ce hasard. De même dans l'évolution phylogénique, il faut tenir compte du point de vue psychique. Comme Pauly le fait observer, le principe lamarckien ne doit pas viser seulement des effets de l'usage ou du non-usage. Mais il faut admettre que l'organisme se rend compte de la façon dont il pourra utiliser une propriété que lui offre le hasard, et qu'il peut en même temps perfectionner cette propriété en modi- fiant de façon appropriée les organes correspondants. [C'est le point de vue que Lalov avait soutenu dans Évolution de la vie, en attribuant l'évolution à la finalité interne du protoplasma]. Il va de soi que cette théorie admet la transmission des caractères acquis. En somme il s'agit surtout d'un emma- gasinenient d'expériences. Plus un organisme a hérité d'expériences de ses ancêtres, plus il pourra se modifier directement. La concurrence n'agit pas en laissant subsister seulenient ce qui est fortuitement le meilleur. Il peut en être ainsi dans les degrés inférieurs de l'évolution organique; mais plus XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 329 on envisage des êtres différenciés, plus l'effort, la nécessité d'employer un organe d'une façon déterminée sont des facteurs importants de la transfor- mation. — L. Lai.uy. Brooks (William Keith). — Le développement individuel et ledëveloppe- ment ancestral. — Le différend entre les deux points de vues néo-lamarckien et néo-darwinien dans les questions d'évolution, épigéniste et évolution- niste dans les questions de développement individuel, tient surtout, d'après B., à une méthode de raisonnement vicieuse. Lorsque nous parlons d'héré- dité ou de variation, nous procédons par abstraction, l'hérédité n'étant que la ressemblance aux ancêtres, et la variation n'étant qu'un mot pour dési- gner les traits distinctifs individuels, les deux inséparables en réalité. 11 est aussi absurde de chercher un substratum matériel de l'hérédité que de chercher le substratum matériel de la grandeur ou du nombre. Le dévelop- pement ontogénétique résulte de l'action réciproque de la cellule germina- tive et des conditions environnantes, surtout celles qui sont présentes dans l'œuf lui-même. Dans ce sens, les épigénistes sont dans la bonne voie. Mais eux non plus ne donnent pas une interprétation suffisante, car ils ne consi- dèrent qu'un côté de la vérité : les conditions extérieures seules. De même dans le développement des espèces : l'espèce n'est pas prédéterminée dans le plasma germinatif ancestral (car l'apparition de nouvelles espèces de- viendrait alors incompréhensible), elle ne réside pas non plus. dans l'être vivant, à aucun stade de son développement; elle n'est pas non plus dans les conditions de l'existence, dans le monde extérieur : elle est seulement dans l'action réciproque des deux. Toute autre façon de concevoir les choses est de l'abstraction métaphysique. — M. Goldsmith. Popofif (M.j. — La couleur des Poissons et la sélection. — Les poissons pélagiques ont la face ventrale d'un blanc argenté ; cliez ceux qui habitent les eaux douces et surtout celles qui ne sont pas parfaitement limpides, la couleur est plutôt jaunâtre. Cliez certains poissons, par exemple de la fa- mille des Salmonidés, la face ventrale est brune ou rougeâtre; ces poissons recherchent leur nourriture surtout la nuit, ou bien vivent cachés sous des pierres ou des racines. Chez les poissons des eaux profondes, il n'y a pas de différenciation entre les faces dorsale et ventrale : le corps entier est de couleur foncée. — Ainsi l'éclat argenté de la face ventrale est en rapport avec les mœurs et l'habitat du poisson et notamment avec la limpidité de l'eau. La constance de ce caractère indique qu'il a quelque utilité pour l'individu, et qu'il a été fixé par la sélection naturelle. Les poissons qui nagent dans la même couche d'eau sont en général de même taille et ne se mangent pas entre eux. Au contraire, les poissons carnivores sont plus gros que leurs vic- times et nagent dans une couche d'eau plus profonde. Etant donné la position latérale de leurs yeux et le peu de mobilité de leur tête, ils ne peuvent voir que le ventre des poissons qu'ils poursuivent. Si ce ventre est d'un blanc argenté, il se projettera sur la surface de l'eau qui, vue d'en bas, a ce même éclat argenté. Par suite, la couleur claire du ventre des poissons ren- tre dans le mimétisme : elle sert à rendre les poissons qui en sont pourvus mvisibles à leurs ennemis. — On constate que tous les poissons vivant près de la surface et menant une vie pélagique ont cet éclat argenté de la face ventrale. Chez les poissons qui vivent dans lés couches plus profondes, cette teinte devient bleuâtre, parce qu'avec la profondeur, le pliénomène de la réflexion totale de la lumière à la surface de l'eau diminue d'intensité. Chez les poissons des eaux vaseuses, la teinte est jaunâtre parce que les particules 330 L'ANNEE BIOLOGIQUE. en suspension dans l'eau voilent l'éclat argenté de la surface. Chez les pois- sons nocturnes ou qui vivent cachés entre les pierres, ou chez ceux de grandes profondeurs, il n'y a plus de différenciations entre les faces dorsale et ventrale parce que ce caractère serait sans utilité pour eux. On observe ces différences non seulement dans les grands groupes de Poissons, mais même chez des Poissons d'un même groupe ou d'un même genre, mais dont l'habitat et le genre de vie sont différents. — L. Laloy. Schroder i^Chr.). — La coloration des ailes poslériexires dans le ijenre Catocala. — On sait que chez ces Hétérocères les ailes postérieures sont vivement colorées, les antérieures étant de couleur grisâtre. On a expliqué cette coloration par un effet de contraste. Lorsque le papillon est au vol, l'ennemi qui le poursuit voit nettement la couleur vive des ailes postérieures ; lorsqu'il se pose, en repliant celles-ci sous ses ailes antérieures, il échappe à la vue de son ennemi, parce qu'il n'apparaît plus que comme une masse uniformément grise. C'est Sciiapojnikov qui a surtout développé cette théorie. Sch. la critique vivement. Pour lui, la sélection naturelle n'a rien à voir avec la coloration des ailes des Catocala. 11 admet qu'aux époques géolo- giques anciennes la couleur des Lépidoptères était en général plus vive ; à mesure que la terre se refroidissait, elle a fait place à des couleurs plus ternes ayant un rôle de protection par homochromie. Celles-ci se présen- tent sur le^ parties des ailes que la lumière peut atteindre. Chez les Cato- cala la coloration vive des ailes s'est partiellement conservée à cause de la tendance des espèces de ce genre à voler pendant le jour. — L. Laloy. Kusnezo^w iN. J.). — La coloration des ailes postérieures dans le genre Catocala. — Critique du même travail de Schapojnikov, qui attribue la colo- ration vive des ailes postérieures des Catocala à la sélection naturelle : le contraste entre les ailes postérieures vivement colorées et les antérieures, ternes, fait que l'ennemi qui poursuit le papillon est dérouté lorsque celui-ci se pose et cache ses ailes postérieures sous les antérieures. Parmi les objec- tions que K. fait à cette théorie, il faut retenir que nous ne connaissons pas bien les moeurs des ennemis des Catocala qui paraissent être principale- ment des chauves-souris. D'autre part, l'expérience montre que lorsqu'on poursuit une Catocala, elle va se poser sur un arbre, et. au lieu de replier brusquement ses ailes, elle se promène d'abord pendant quelques instants sur le tronc, avec les ailes étendues; elle re.ste donc très visible, grâce à la couleur vive de ses ailes postérieures. S'il en est réellement ainsi, la théorie du contraste des couleurs et de sa valeur protectrice devrait être abandonnée. — L. L.\loy. Lang (A.). — Alexandre Moritzi, un précurseur suisse de Darwin. — Les vues du botaniste- suisse Alexandre Moritzi (1806-1850) sur la création des organismes se trouvent développées dans un opuscule de 109 pages, paru en 1842 à Soleure, sous le titre de « Réflexions sur l'espèce en histoire naturelle ». Moritzi ne paraît pas avoir eu connaissance de Lamarck et ses idées semblent bien originales. 11 critique la notion de l'espèce, dont il met en doute l'existence; il se base pour cela sur l'impossibilité où l'on est de délimiter nettement les espèces chez certains groupes; puis sur l'anatomie comparée et la géologie qui montrent l'enchaînement progressif des orga^ nismes; enfin sur les espèces cultivées et leurs variétés. Il formule ensuite nettement l'hypothèse d'une transformation des organismes allant des plus simples aux plus élevés et il donne pour cause d3 l'évolution Tinfluence des XVII. - ORIGINE DES ESPECES. 331 agents physiques extérieurs. Quant à la classification, Moritzi reconnaît aussi que l'arrangement linéaire n'est pas naturel, mais qu'il doit être com- pliqué et ramifié. Enfin, Moritzi se prononce contre l'idée d'une harmonie téléologique préétablie dans la nature; il ne veut retenir que l'idée de cau- salité. — M. BOUBIER. ,3) Ségrégation. b) Ortmann (A. E.). — Un cas. de ségrégalion mnx « barrières ». — 11 s'agit de deux espèces de Décapodes fouisseurs Onnbarus monongalensis Ortm. et C. diogenes Gir. voisines, mais nettement distinctes, qui ont toutes deux leur centre de dispersion sur le plateau des Alleghanies avec des aires su- perposées à peu près (plus étendue pour la seconde). Mais la première ne vit que dans les eaux pures et froides, au voisinage des sources; la seconde préfère les eaux stagnantes ; on les trouve très rarement ensemble. Cette différence de mœurs, à défaut d'un isolement matériel, a suffi à permettre la séparation des deux espèces. Nous avons ici un cas de ségrégation écologique ou biologique, plus rare que la ségrégation topôgrapliique ou climatique, mais dont il serait facile de trouver d'autres exemples. — P. de Beauciiamp. ô) Action directe du milieu. a) Blaringhem (L.). - Production d'une espèce élémentaire nouvelle de Maïs par traumatismes. — Par mutilation l'auteur a obtenu une nouvelle espèce élémentaire de ma'fs, au sens de Jordan, plus précoce que celle d'où elle tire son origine, stable, et ayant donné plusieurs variétés. Cas analogue aux espèces dues au dimorphisme saisonnier de Wettstein. — M. Gard. Ici : Blaringhem, b). a) Vuillemin (P.). — Sur les causes de Vapparition des formes dites anor- males. — L'apparition de caractères nouveaux (feuilles ascidiées, etc.) par traumatisme, que signale Blaringhem, peut être envisagée d'une autre façon. Ce sont des caractères spécifiques rares ou insolites plutôt que des anoma- lies. — M. Gard. Goebel (K.). — Biologie de Cardamine pratensis. — On peut ranger en trois groupes les opinions émises sur l'apparition des fleurs doubles. D'a- bord, elles seraient produites par une influence immédiate des conditions extérieures et notamment de la culture. Comme on ne les rencontre guère que dans les plantes cultivées, beaucoup d'auteurs pensent qu'elles résul- tent d'une modification de tempérament due à la domestication, parfois au traitement. Dans une seconde hypothèse, les fleurs doubles seraient une conséquence directe non de la culture, mais de la sélection artificielle; la sélection aurait renforcé progressivement l'aptitude à la duplicature. Enfin, pour d'autres auteurs, les fleurs doubles devraient être considérées comme des mutations. Il existe près de Munich une race à fleurs doubles de Cardamine qui l'emporte sur la forme à fleurs simples. Tandis qjae les inflorescences à fleurs normales ont cessé toute croissance, les inflorescences à fleurs doubles présentent à leur sommet une touffe de feuilles ortlinaires qui peuvent, sous l'influence de l'humidité, développer des pousses adven- tices avec racines. Cette propriété paraît héréditaire, et le pouvoir de 332 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. former des fleurs normales existe à l'état latent chez la plante à fleurs doubles. La Cardamine pratensis à fleurs doubles paraît donc devoir son origine à une mutation. — F. Péchoutre. c. (Ecologie. Adaptations particidières. Drude (O.). — La place de Vécologie dans la science moderne. — D. entend par écologie les phénomènes vitaux présentés parles animaux et par les plan- tes, dans la lutte pour l'espace, et dans des conditions déterminées par le cli- mat et la physiographie d'une contrée. Dans la lutte pour l'espace, chaque or- ganisme réclame une place où il puisse accomplir sa carrière, c'est-à-dire assurer sa nutrition et laisser après lui des descendants capables de réaliser les mêmes conditions. Cliaque organisme est étroitement associé au milieu ambiant. Considérée comme une branche de la biologie, l'écologie étudie les organismes à trois points de vue inséparables l'un de l'autre : le point de vue morphologique ou rapport entre l'organisation des formes écologiques et la morphologie des animaux et des plantes ; le point de vue physiogra- phie ou rappoM entre les forrnations écologiques et la géographie d'une contrée et le point de vue phylogénétique ou rapport entre l'harmonie éco- logique et la phylogénie des groupes systématiques. Ces trois points de vue ont une base commune physiologique, l'adaptation des êtres au milieu am- biant. — F. PÉCHOUTRE. Robinson (B. J.). — Les problèmes de l'écologie. — Bien que l'écologie ait d'étroites relations avecla géographie botanique, elle a son domaine pro- pre et ses problèmes spéciaux à résoudre. La géographie botanique décrit les flores et les classes; se basant sur les affinités naturelles, l'adaptation, les associations végétales, elle groupe les plantes d'après les conditions du sol et du climat. L'écologie considère la dynamique de la vie végétale, les phéno- mènes de compétition entre végétaux, la migration des plantes, la symbiose et les relations complexes avantageuses ou défavorables qui existent entre les animaux et les plantes. L'écologiste prend pour point de départ la vie individuelle de la plante, et examine les relations de sa structure avec son fonctionnement, et de son fonctionnement avec le milieu ambiant ; il est ainsi amené graduellement à considérer l'influence de la structure sur la distribution géographique et de la distribution sur la structure et à expliquer les sociétés de plantes et les formations végétales. L'une des plus grandes difficultés de l'écologie est l'é- tablissement d'une terminologie appropriée et la découverte d'une base sim- ple pour la classification des phénomènes qu'elle étudie. L'écologie doit être, en outre, expérimentale. — F. Péchoutre. a) Plateau (F.). — Les fleurs artificielles et les Insectes. — Les Insectes ne sont pas sérieusement attirés par les fleurs artificielles. Lorsqu'on se place dans de bonnes conditions expérimentales, dans le plus grand nombre des cas les Insectes ne font aucune attention aux fleurs artificielles à couleurs vives, et souvent lorsqu'ils les rencontrent sur leur route, ils les évitent comme de simples obstacles. Dans les cas, en nombre restreint, où les ani- maux semblent s'apercevoir de la présence de fleurs imitées, ils ne mon- trent en général qu'une courte hésitation, se traduisant soit par une courbe, soit par un crochet autour ou devant les simulacres. Jamais dans les fleurs réellement artificielles, ne contenant aticune matière attractive, il n'y a recherche de pollen ou tentative de succion de nectar. L'influence attrac- XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 333 tive do.s couleurs voyantes artificielles et non chlorophylliennes peut par conséquent être regardée comme à peu près nulle. Voici maintenant une constatation précieuse et toute nouvelle : l'énumé- ration des erreurs qu'on peut commettre dans les expériences, et que la plu- part des contradicteurs de Plateau ont commises. — A. Couvrir, cacher, couper ou supprimer d'une façon quelconcpie les fleurs naturelles et y .substituer des fleurs artificielles. Dans ce cas, les Insectes, les Hyménoptères surtout, ne trouvant plus rien là où ils avaient appris par des visites anté- rieures qu'il y avait pollen ou nectar, tournent en cherchant autour de n'importe quel objet occupant la place primitive ou situé à peu de distance. — B. Placer les fleurs artificielles près ou entre des fleurs naturelles. Dans ces circonstances, il arrive de temps en temps que des Insectes qui, du reste, commencent, dans l'immense majorité des cas, par se rendre directement aux fleurs réelles, en butinant de fleur en fleur vraie, ou en quittant au vol l'une de celles-ci, hésitent devant une copie, comme on les voit hésiter de- vant des fleurs fanées ou des boutons encore fermés-. — C. Faire au moyen de fleurs artificielles des essais aux places mêmes où l'on a répété des ex- périences en employant des fleurs naturelles, places qui, pour les abeilles par exemple, peuvent être devenues des places traditionnelles de recher- ches. — D. Ne pas assez tenir compte de la diff"érence capitale entre un vol direct et les simples courbes ou crochets d'hésitation. — E. Méconnaître des détails vulgaires de mœurs : ainsi, oublier que les Syrphides effectuent leur vol plané devant les objets quelconques n'ayant aucune ressemblance avecles fleurs ; que les Muscides (iMusca, Caliiphora, Lucilia, Anlhomya) se posent constamment sur les surfaces les plus diverses, principalement celles exposées au soleil; que les Lépidoptères du genre Pieris tourbillonnent au- tour de tous les végétaux et corps saillants ; que de petits Hyménoptères (Stelis, Prosopis) volent autour de tout et se posent sur tout; enfin, prendre pour visites la présence momentanée ou accidentelle sur les fleurs artifi- cielles d'insectes carnassiers ou autres que les véritables fleurs n'attirent pas. — F. Employer des fleurs artificielles du commerce, ou que l'on fait fabriquer par des fleuristes. Ces imitation.s peuvent comprendre dans leur composition des parties empruntées à des fleurs naturelles; elles sont pres- que toujours imprégnées d'amidon; elles sont parfois teintes au moyen de couleurs végétales chlorophylliennes, les organes reproducteurs y sont tou- jours représentés par des boulettes d'une pâte plus ou moins attractive pour certains insectes. — Sans exagérer l'importance de ces défauts d'ob- servation, cependant P. leur attribue les cas signalés de recherches apparentes de pollen, de tentatives de succion et de visites, rares du reste, aux fleurs des chapeaux de dames. — J. Chalon. c) Plateau (F.). — Note siir remploi de récipients en verre dans l'étude des rapports entre les Insectes et les fleurs. — Les parois des récipients en verre . à faces planes exposés au soleil n'ont aucun effet attractif sur les Insectes. Dans de bonnes conditions expérimentales, les Insectes se préoccupent des fleurs à couleurs voyantes renfermées dans ces récipients et ne se dirigent vers celles-ci qu'en très petit nombre. On obtient au contraire de nombreuses visites aux récipients en verre dans les deux conditions défectueuses princi- pales suivantes, dont la seconde est précisément l'une de celles que les autres expérimentateurs n'ont pas songé à éviter : A. Lorsque les récipients en verre contenant des fleurs ne sont qu'à une faible distance d'autres fleurs libres attractives de la même espèce ou d'espèces différentes. B. Lorsque les récipients sont mis à une place devenue habituelle pour les Insectes. L'au- 334 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. teur conclut que l'hypothèse d'une attraction intense déterminée par la couleur est probablement erronée. Le souvenir de remplacement a une in- fluence considérable, surtout pour les Hyménoptères Apiaires. Les fleurons périphériques colorés des inflorescences de Composées n'ont pas le rôle vexillaire qui leur a été attribué. — J. Chalon. h) Plateau (F.). — Le Macroglosse. Observations et expériences. — L'au- teur ayant fait un très grand nombre d'expériences consciencieuses pour mettre en défaut le Macroglossa stellatarum à l'aide de papiers colorés, de chiffons colorés, grands ou petits, de fleurs peintes sur du papier de tapisserie, de fleurs artificielles, bractées colorées de Salvia, n'y a guère réussi. En même temps que le Macroglosse, P. a observé un certain nom- bre d'autres Insectes, qui n'étaient pas attirés davantage par les appâts ar- tificiels. Pour chaque série d'expériences, P. discute les cas analogues si- gnalés par les auteurs et où les Insectes auraient été attirés par des fleurs artificielles ou de pareils oripeaux. — J. Chalon. Giltay (E.). — Signification de la corolle des fleurs et pouvoir que possè- dent les Insectes de distinguer les couleurs. II. — Dans ce travail qui fait suite à des recherches déjà publiées (Ann. Biol., IX, 362), G. décrit d'abord un appareil qu'il a imaginé pour capturer les Insectes, les marquer et les trans- porter sans les blesser dans un lieu déterminé. 11 a expérimenté avec des Pelargonium et des Coquelicots et est arrivé aux conclusions suivantes. Les Abeilles sont attirées sans aucun doute par la corolle de ces fleurs et il est in- vraisemblable qu"une odeur spéciale joue un rôle attractif. Un pétale isolé, un bouton dépourvu de calice, ont un pouvoir attractif très net, de sorte que ce n'est point la forme de la fleur qui attire les Insectes. On ne voit pas ce qui en dehors de la couleur pourrait attirer les Insectes. Les Abeilles montrent à un haut degré la mémoire des lieux et le souvenir des places qui avaient été l'objet d'une recherche. La même plate-bande est souvent visitée par les Insectes et ces habitués sont très fidèles; G. a pu observer sur Pelargonium qu'une Abeille en amenait d'autres avec elle. — F. Péchoutre. Sernander (R.). — Les nectaires post floraux. — D'ordinaire les nectaires floraux perdent leur activité à la fin de l'anthèse. Dans certaines fleurs, il n'en est pas ainsi et la sécrétion du sucre se poursuit après la floraison. Cette sécrétion est très recherchée par les Fourmis. S. ne peut se prononcer sur le rôle de ces formations, avant d'avoir réalisé des expériences précises. — F. PÉCHOUTRE. ■ LinVlman (C. A. M.). — Sur la connaissance de la couronne de quelques Passiflores. — Le genre Passiflora contient, d'après L., des-espèces de va- leur biologique très inégale et qui se manifestent par une structure plus simple ou plus compliquée de l'appareil coronaire. Chez toutes les espèces on peut distinguer trois parties dans cet appareil, une portion périanthique qui sert d'appareil vexillaire, une portion productive du nectar, ou disque, et une portion protectrice du nectar, L. pense même qu'avec une connaissance plus approfondie et comparative de cet appareil, on pourrait faire un grou- pement des espèces de ce genre, basé sur les adaptations florales. — F. Pé- choutre. Bouvier (E. L.). — La nidification des Abeilles à l'air libre. — Des Abeilles ont établi leur nid en plein air, sur une petite branche de marron- XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 335 nier; leurs constructions, très bien adaptées à ce lieu sans abri, prouvent ([u'elles savent modilier leurs plans suivant les circonstances (disposition des gâteaux, épaississement des parois des alvéoles, différenciation entre les dif- férents gâteaux suivant le rôle qu'ils ont à jouer, épaississement des rayons, etc.). Ces colonies ne semblent pas avoir fourni de mâles ni, par conséquent, d'essaims. Tout s'est borné à l'élevage do couvains d'ouvrières. Obligée par sa situation à s'occuper surtout d'assurer un abri, la colonie a fabriqué de la cire au détriment du miel qui lui aurait servi de nourriture et a péri bientôt par la faim. — M. Gûldsmitii. Scotti (L.). — Contribution à la biologie florale des « TubuU flores ». — S. étudie en particulier les Borraginées. Ces plantes se distinguent facilement en deux groupes principaux, caractérisés par une corolle dont le tube est fermé ou non par des lobes intérieurs. Ces appendices servent d'organes de protection contre la pluie, comme moyens adaptés à restreindre l'accès au nectaire (Anchnsa, Canjolophu, Lithospernium, Myosotis, etc.); ils servent à empêcher le vol du pollen par des animaux non destinés à la fécondation croisée et fonctionnent comme appareils secondaires empêchant l'épanche- ment du pollen en le retenant dans l'espace vide formé par les anthères serrées autour du style; enfin, ils constituent un moyen très efficace pour guider l'introduction de la trompe des Insectes visiteurs. Les fleurs sont pro- térandres, mais seulement chez Echiumet ^o/y/z/o; elles sont protérogynes ou homogames dans les autres genres. L'autofécondation est très fréquente. Les fleurs sont visitées principalement par des abeilles et en seconde ligne par des papillons. Les Borraginées rappellent beaucoup les Labiées quant aux couleurs : les couleurs prédominantes sont le bleu et le rose, le rouge et le violet; en seconde ligne viennent le jaune et le blanc. Il y a cependant des colorations sombres, brun pourpre {Nonnea, pulla) avec des variantes jaune-clair {Cynoglossum officinale). — La corolle de Puhnonaria subit des changements de couleur au cours de son développement : rougeàtre dans le bourgeon, violacée après l'ouverture de la fleur, azurée à la défloraison. Les fleurs de Puhnonaria officinalis et à'Echium vulgare sont d'abord rouges, puis bleues; celles de quelques espèces de Symphytum et d'Echinosperum Lappula sont d'aljord rouges, puis jaunes. On observe aussi des variations de couleurs dans d'autres espèces de Borago, Anchusa, Lycopsis, Myosotis, etc. Myosotis versicolor a sa corolle d'abord jaune, puis azurée, enfin violette, chez Myosotis arveiisis et Lycopsis variegata beaucoup de fleurs sont d'a- bord roses, puis bleu-céleste. — M. Boubier. Maumené (A.). — Les Fraisiers remontants à gros fruits. — Parmi les variétés connues de Fraisiers remontants il en est dont la fructification se fait simultanément sur la touffe même et sur les stolons, et d'autres (dont le type est la variété Louis-( lauthier) qui offrent la particularité, après la fruc- tification des pieds principaux, de remonter surtout sur les stolons de l'année, qui fleurissent avant même d'être enracinés et portent des fruits d'août à octobre. — E. Heciit. Houzeau de Lehaie (Jean). — Contribution à l'étude du processus de la fructification des Bambusacées en Europe. — Parfois tous les pieds d'une espèce existant en Europe fleurissent à la fois, la même année; le fait a été constaté pour les Phyllostachys Henonis, Boryana et nigra piinc- tata. Mais il ne faudrait pas généraliser ce fait; beaucoup de floraisons par- tielles peuvent se produire et s'échelonner sur un grand nombre d'années. 336 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Dans rimmense majorité des espèces connues, quand la floraison s'empare d'une touffe, des tiges de force et d'âge les plus divers fleurissent, fructi- fient et meurent en même temps. — J. Chalox. Dauphiné (A.). — Recherches sur la variation de structure des rhizomes. — D. étudie les dilîërentes modifications que peut subir la structure d'un rhi- zome au cours de son évolution annuelle et l'influence de la tige aérienne sur la structure acquise par un rhizome pendant sa croissance souterraine. — F. PÉCHOUTRE. a) Hill (T. G.). — Structure de la plantule de certaines Pipèrales. — L'au- teur étudie dans plusieurs espèces de Pipéracées, du genre Peperomia en particulier, et aussi dans quelques Saururacées, la disposition des faisceaux dans la feuille cotylédonaire et le pétiole, et le passage de la racine à la tige. Il conclut de ses observations que le genre Peperomia est un genre réduit, la nature épiphytique de beaucoup de formes étant probablement la cause déterminante de cette réduction. — P. Guérin. . = Symbiose. Elenkine (A.). — La symbiose comme équilibre instable des organismes cohabitants. — L'auteur développe cette idée, déjà exprimée autrefois par lui, que la conception mutualiste de la symbiose doit faire place à celle qui l'envisage comme un état d'équilibre instable dont toute modification trouble les rapports mutuels des constituants au détriment tantôt de l'un, tantôt de l'autre. Les organismes appartenant à des groupes éloignés l'un de l'autre réagissent généralement d'une façon très différente aux modifications phy- siques et chimiques du milieu ; c'est le cas des composants des Lichens, en particulier étudiés par E. Il peut arriver qu'à un moment donné le milieu soit également favorable pour l'algue et le champignon, et alors les deux prospèrent, mais c'est là un cas relativement rare ; le plus souvent l'un sera favorisés plus que l'autre, dans la plupart des cas le champignon plus que l'algue. Ces oscillations dans les conditions ne peuvent cependant pas dépas- ser une certaine limite d'un côté comme de l'autre, sous peine de la dispa- rition de l'association elle-même. C'est cet état d'équilibre — et non l'é- change de services — qui est le trait important dans la symbiose, comme d'ailleurs dans tous lés autres modes d'association et de cohabitation entre animaux ou végétaux. — Cette idée doit également trouver son application dans les questions de pathologie (rapports entre l'hôte et le parasite) et de géographie botanique (ensembles de plantes constituant un tout dans la flore d'une localité). — M. Goldsmith. Hadzi (J.j. !— Recherches préliminaires sur la biologie de l'Hydre. — Les Hydres vertes (Hydra viridis) restent vivantes pendant un certain temps dans une atmosphère de CO^ tandis que les Hydres brunes (Hydra fusca) ne tardent pas à mourir. H. arrive à la même conclusion que Graff, à savoir que les zoochlorelles n'ont aucune importance pour la nutrition et les Hydres affamées n'utilisent pas leurs zoochlorelles; l'animal a une nourriture ani- male, et ne digère pas l'amidon. La digestion n'est pas tout entière intracel- lulaire, mais les particules avant d'être englobées par les pseudopodes des cellules endodermiques subissent un commencement de digestion dans la cavité digestive. On ne peut réussir par aucun moyen à débarrasser les Hydres de leurs zoochlorelles; si on garde les Hydres, jeunes ou âgées, à 'rFfl XVir. - ORIGINE DES ESPECES. 337 l'obscurité, elles peuvent continuer à vivre longtemps, pourvu que l'eau soit aérée, mais elles meurent toujours avant les zoochlorelles. Celles-ci ne pé- nétreraient pas passivement dans les œufs comme l'admet Hamann, car en plaçant les vases contenant des Hydres dans l'obscurité, les œufs restent in- colores; dans la lumière jaune ou rouge les zoochlorelles émigrent en aussi grande quantité qu'à la lumière du jour, dans la lumière bleue ou violette l'émigration est faible, dans la lumière verte faible elle est nulle. Tous les œufs ainsi décolorés acquièrent la taille des œufs normaux. H. ne put en voir qu'un donner naissance à une Hydre incolore qui ne tarda pas à périr, mais il ne peut dire si l'absence des zoochlorelles est la cause de la mort. En touchant ou en secouant légèrement les embryons contenus dans leur en- veloppe on obtient toujours quelque monstruosité : des Hydres à deux tètes, ou des Hydres sans tentacules ou à tentacules bifurques. Lorsqu'on coupe un œuf en deux, en général l'une des moitiés se développe seule. — Armand Billard. b) "Wildeman (E. de). — Note sur quelques acarophytes. — L'auteur décrit un certain nombre d'espèces avec domaties, refuges pour Insectes, soit touffes de poils, ou replis de la feuille, ou petites cavités, qui préexistent dans le bourgeon et ne sont pas causées par l'action ou la présence de l'animal. Il se demande quel profit la plante peut retirer des Insectes foliicoles. II n'est pas démontré qu'il y ait profit pour la plante. Mais les Insectes (Aca- riens etc..) en retirent un avantage évident. Les plus grosses pluies d'orage et l'immersion dans l'eau ne délogent pas les habitants contenus dans les domaties de Cratœgus, et la bulle d'air incluse y reste aussi. Mais par la présence des hôtes, il est certain que les domaties augmentent d'impor- tance. — J. ClIALOX. Massart (J.). — Les Fourmis jardinières. — C'est un résumé du mé- moire de Ule publié dans Végétal ionsbilder. Des Fourmis appartenant aux genres Campnnotus et A:;teca bâtissent leurs nids sur les grands végétaux des forêts de l'Amazone. Ces nids portent 14 Phanérogames qui n'existent jamais ailleurs; variétés d'espèces de la forêt, ou espèces spéciales, appar- tenant à 14 familles différentes. Ce sont des épiphytes naturellement, mais choisies de manière à présenter des racines moyennement développées et des fruits charnus; les racines consolident les parois des nids et les fruits .servent à l'alimentation des Fourmis. Une des Solanées cultivées' par les Azteca n'a pas de parent parmi les espèces de l'Amazone; les espèces les plus voisines habitent les Andes du Pérou. On peut supposer que les Fourmis l'ont emportée de proche en proche dans leurs migrations. — ,J. Chalon. a) "Wildeman (E. de). — Mission Emile Laurent. — W. Décrit un certain nombre d'espèces myrinécophiles, notamment Barteria Deioevrei, B. jistu- losa, Cuviera angolensis, Plectronia. Laurentii, Scaphopetalum Thonnerii. Il nous montre les cavités habitées par les Fourmis, les alignements des Coccides qui servent de bétail à celles-ci (Barteria fistufosa). Mais les Coc- cides sont-elles apportées et semées par les Fourmis, ou bien les Fourmis arrivent-elles parce qu'il y a des Coccides? Sans doute les morsures des Fourmis sont redoutables, mais on peut se demander si leur présence est utile à la plante, puisqu'elle n'empêclie pas les chenilles de dévorer le feuillage des rameaux. Peut-être les Fourmis utilisent simplement les cavités qu'elles rencontrent ; il n'est pas même l'année biologique, XI. 1906. 22 338 L'ANNEE BIOLOGIQUE. prouvé qu'elles rongent la moelle du rameau pour agrandir leur maison. Dans le Sraplwpetalum, on trouve à la base des feuilles une pochette qui loge les Fourmis et les Coceides. Entre les deux espèces animales la sym- biose et l'avantage réciproque sont bien évidents. — J. Chalon. Bernard (N. ). — Symbioses d'Orchidées et de divers champif/nons endo- phytes. — D'une façon générale, un champignon convient mieux que les autres pour la germination des graines d'Orchidées. Cependant des champi- gnons (lifférents peuvent entrer en symbiose, séparénKmt, avec des embryons d'une mémo espèce. Mais la rapidité et le mode même du développe- ment dépendent de la nature de l'endophyte vivant avec les plantules. — M. Gard. KauflFman (C. H.). — Cortinaire jjrodiiisant des mycorhizes. — L'espèce en (luestion, Corlinarius rubipes (du nom de la couleur rouge-brique de son stipe et de son mycélium), a été trouvée par l'auteur sur le versant d'un petit ravin voisin de la rivière Huron, non loin de Ann Arbor. Son mycé- lium était en relation avec des racines d'érable, de chêne rouge et de Celas- trus scandfiis. K. rappelle que d'autres Corlinarius ont été signalés comme fournissant des mycorhizes. — P. Gulri.n. = Parasitisme. Laloy (Li.). — Parasitisme et mutualisme dans la nature. — C'est un livre de vulgarisation, destiné à continuer en quelque sorte celui de Van Beneden : Commensaux et jiarasites. La première partie traite du parasitisme : parasi- tisme dans le règne végétal, plantes parasites des animaux 'surtout les mi- crobes), animaux parasites des végétaux, parasitisme animal. L'auteur expose les différents modes du parasitisme, ses différents degrés, les phénomènes de régression qu'il entraîne, etc.. Vient ensuite le parasitisme embryonnaire (embryon des vivipares envisagé comme parasitant l'organisme maternel) et sexuel (mâles parasites sur les femelles). — La deuxième partie traite du mutualisme, dont les faits sont exposés sur le même plan, avec un chapitre spécial sur le mimétisme. Le point de vue général de l'auteur, connu d'ailleurs par ses travaux pré- cédents, est résolument finaliste. La conscience du but à atteindre figure partout*; cela se voit particulièrement dans le chapitre traitant du parasi- tisme animal (le choix de riiotc chez les insectes, l'instinct de Cerceris et au- tres paralyseurs, 1' « art de manger » leur proie des larves d'Hyménoptères) et dans celui sur le mimétisme. Dans ce dernier, le langage finaliste est par- ticulièrement frappant. — En même temps, sauf pour le mimétisme, au sujet duquel quelques réserves sont faites sur le rôle de la sélection naturelle, cette dernière semble être pour l'auteur le facteur le plus important, sinon unique, expliquant l'origine des différents rapports entre les êtres. La lutte pour l'existence dans son sens le plus brutal apparaît comme le principal facteur du progrès; en parlant de certaines espèces plus résistantes à l'état sauvage qu'à l'état de domestication, l'auteur ajoute même, comme les sélectionnistes les plus intransigeants, quelques mots sur l'utilité ([u'il y aurait chez Thomme aussi à laisser périr les plus faibles, pour le plus grand bien de la race. [Au point de vue de l'exposition, on ne peut que dire beaucoup de bien de ce livre si clair, au plan si bien compris. Mais on pourrait peut-être repro- cher à l'auteur d'avoir, dans un ouvrage destiné au grand public, proposé des interprétations se rattacliant à un point de vue particulier comme une XVII. - ORIGINE DES ESPÈCES. 339 chose acquise, sans indiquer ([u'elles ne sont que des hypothèses contre les- ([uelles d'auti-es hypotlièses se dressent. Le lecteur non prévenu ignorera les interprétations non finalistes des mêmes faits, les doutes sur la toute-puis- sance de la sélection naturelle, les travaux récents tendant à donner ;iux faits du mimétisme des explications moins anthropomorphiques etc., et sera porté à admettre sans discussion le point de vue de fauteur, qui, seul, lui apparaîtra]. — M. Goldsmitu. Dogiel (V.). — Cnntribu'ion à Vétudedes Grcr/ari7ies. — I. Cyslobia chiridoiie est une grégarine parasite d'une Holothurie: Chiridotn pelhicida: son cycle vital comprend : 1" une période de croissance, dans les sinus sanguins de i'Ho- lotluirie; 2*^ une période de reproduction pendant laquelle les grégarines, accouplées deux à deux, traversent les parois des sinus et pénètrent dans la cavité générale où elles s'enkystent; chaque Cystobia se divise alors en un grand nombre de sporoblastes ; ceux-ci copulent et forment des spores qui se segmentent à leur tour en Rpnrozoïtes. II. Ilyaloaphem yrcriarinicola est parasite de l'espèce précédente, et ne se trouve que chez les individus situés dans la cavité générale de l'Holothurie Les grégarines sont infestées par des Hyalosphera de deux sortes : les uns gros, avec un seul noyau, ou macrogamétocytes; les autres contenant des grains chromatiques et un corps fusiforme qui se divise et produit les mi- crogamètes. La copulation de ces éléments donne naissance à un oocyte qui se segmente en une cinquantaine de spores dont le sort ultérieur et le mode de pénétration dans la grégarine sont encore inconnus. — E. Faubé-Fue- MIET. Perrin (W. S.). — Recherc/iPs sur le cycle vital du Trypanosoma bal- bianii. — Le Trypanosoma balbianii parasite l'huître: il présente : une forme indifférente, une forme femelle et des gamètes mâles et femelles. Le noyau est constitué par un long karyosome qui correspond au syniiarion de l'oo-cinète du Ti-ypanosoma noctiix, c'est-à-dire au blépharoplaste + les restes du karyosome ; il se résout au moment de la division en petits chro- mosomes qui peuvent se bipartitionner. Les individus indifférents se divisent et peuvent s'enkyster; les individus femelles peuvent s'enkyster et se mul- tiplier après un phénomène nucléaire d'autogamie (parthénogenèse). Les gamètes mâles se forment aux dépens d'un individu indifférent après une réduction chromatique comparable à l'expulsion des globules polaires; ils se conjugent avec les gamètes femelles dont le développement n'a pas' été observé. Le Trypanosoma balbianii se relie facilement au Trypanosoma noctuœ et présente de nombreuses affinités avec les Spirochètes. — E. Fauré- Frkmiet. Pelseneer. — Trnnatodes parasites de Mollusques marins. — Au moins dans le Boulonnais, les Mollusques infectés par des ( 'ercaires sont en gé- néral toujours dans l'eau, aux marées ordinaires ; les espèces intercotidales paraissent presque toutes à l'abri de l'infection (sauf Utlorina rudis).— \]ne même espèce de Cercaire peut se trouver dans des hôtes très divers, mais appartenant à la même classe (Gastropode ou Lamellibranche), et voisins soit par l'organisation, soit par le genre de vie; plusieurs espèces de Cercaires peuvent d'autre part coexister dans le même hôte. Les sporocystes et les rédies se trouvent toujours dans la région génitale de la masse viscérale du Mollusque parasité ; ils produisent la castration di- recte, visible chez les Gastropodes à pénis {Littorina rudis) par l'atrophie 340 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. profonde de cet organe. Des épidémies de castration expliquent peut-être la brusque disparition de certaines espèces en des points déterminés, sans cause apparente (CarcUum). — L. Cuénot. Herouard (E.). — Sur un nouveau Copépode parasite (TAmphiura squam- mata. — C'est un endoparasite dont la femelle se loge dans le sac incubateur de l'hôte ; les appendices sont transformés en arceaux destinés à élargir le sac incubateur et cà ménager ainsi im espace libre plus considérable. Ce pa- rasite cause la castration de son hôte. — M. Goldsmith. a) Quidor (A.). — Sur Mesoglicola Delagei, parasite de Corynactis viridis. — C'est xm parasite interne qui pénétre dans l'hôje à l'état embryonnaire, en abandonnant sa carapace chitineuse, et subit toute son évolution à l'intérieur. L'auteur considère cette pénétration précoce comme résultant de ce fait que seules les formes embryonnaires sont capables de supporter des changements considérables de conditions de vie (même conclusion que celle de Malaquin relativement aux Monstrillidés). — M. Goldsmith. Ici : Quidor, h). Silvestri (F.). — Contribution à la connaissance biologique des Hyméno- ptères parasites. — Litomastix truncatellus dépose ses œufs dans les œufs de Plusia gamma et d'autres espèces de Plusia. Les larves de Plusia parasitées vivent en été trois ou quatre jours de plus que les larves saines et acquiè- rent de plus grandes dimensions : 37-40 mm. au lieu de 25-30 mm. A chaque génération de Plusia gamma correspond une génération de Litomastix. L'œuf de Litomastix au stade d'oocyte de P"" ordre a la forme d'une cale- basse ; les contours de la vésicule germinative ont disparu ; la chromatine est située dans la partie antérieure étroite de l'œuf tandis que le nucléole plasmatique est dans la partie postérieure renflée. La maturation de l'œuf est identique dans les œufs partbénogénétiques et dans les œufs fécondés : il se forme deux globules polaires qui restent dans la partie antérieure de l'œuf. Le premier globule se divise, mais ses deux moitiés se réunissent au second globule pour former le noyau polaire. La partie postérieure de l'œuf donne seule les cellules embryonnaires et subit une segmentation totale. Le nucléole plasmatique se transmet en entier à l'une des quatre premières cel- lules de segmentation et à ses descendantes. La moitié ou le tiers antérieur de l'œuf qui ne prend pas part à la formation de cellules embryonnaires ne se segmente pas et constitue autour des cellules embryonnaires un involucre qui deviendra l'involucre externe de l'embryon; le noyau polaire, en se mul- tipliant par mitose, donne un grand nombre de noyaux qui restent plon- gés dans l'ooplasma polaire. Dans le développement de l'œuf de Litomastix on observe un processus de germinogonie ou de polyembryonie différent de celui que Marchal a fait connaître chez Encyrtus fuscicollis et Polygonus minutus. Un seul œuf de Lito- mastix donne naissance à environ un millier de larves sexuées et à quel- ques centaines de larves asexuées : les premières se transforment en adultes, les secondes sont détruites et viennent probablement en aide aux larves sexuées pour détruire les organes internes de la larve hospitalière. Les lar- ves asexuées sont remarquables par leur forme, la structure de leur exo- squelette, le manque de système circulatoire et respiratoire, de tubes de Malpighi et d'organes génitaux. Chaque embryon de larve sexuée ou de larve asexuée est entouré de deux involucres : l'un externe provenant de l'oo- XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 341 plasma et des noyaux polaires, l'autre interne formé par une couche de cel- lules détachées par délamination de la morula embryonnaire. Les œufs qui se développent parthénogénétiquement donnent des mâles; les œufs fécondés donnent des femelles. — F. Henneguy. Barbey (A.). — Recherches biologiques sur les Insectes parasiles du Figuier. — Il est fort probable que le Bostriche du Figuier Hypaborus ficus Ericlis. égaré dans l'Europe centrale, avec son hôte essentiellement méridional, n'est plus capable d'y donner trois générations annuelles, comme il le fait dans le midi où la période de végétation est plus longue. Ce Bostriche creuse des couloirs d'un type très spécial et variable, motivé sans doute par le caractère même du bois du Figuier qui dégage une odeur très pénétrante. — E. Hecht. Fraysse (A.). — Contribution à la biologie des plantes phanérogames pa- rasites. — F. a surtout étudié Osyris alba dont le parasitisme est partiel et Cytinus Hypocistis dont le parasitisme est aigu, puis quelques formes inter- médiaires : Odontiles rubra, var. serotina, Euphrasia ofjficinalis, Lathrœa squamaria, L. clandestina et Monotropa Hypopitys. Les suçoirs des parasites ont une origine plus ou moins profonde. Elle est parfois péricyclique ou endodermique {Osyris). Ils représentent probablement des racines modifiées et adaptées à un mécanisme particulier d'absorption. Les actions du para- site sur son hôte sont diverses : apparition d'une zone cambiforme destinée à isoler le cône de pénétration, formation d'un liège cicatriciel, développe- ment d'éléments scléreux et fibreux etc.. Certaines plantes parasites à chlorophylle {Osyris, Odontites) empruntent à leur hôte une partie de l'ali- ment minéral et une partie du carbone organique; d'autres {Euplirasia) re- cherchent exclusivement l'aliment carboné. Parmi les parasites dépourvus de matière verte, le Cytinus, par exemple, prend dans la plante nourricière tout ce dont il a besoin. Le parasite choisit et grâce aux diastases qu'il sé- crète, il transforme les substances de manière à prendre toujours les mêmes éléments. F. a également étudié les processus d'installation du parasite : les cellules haustoriales du parasite s'accolent aux tissus de l'hôte, les per- forent et pénètrent à leur intérieur, grâce à l'action de certaines dia- stases. — F. Pechoiitre. = Mimétisme. Bruntz (L.). — Orthoptères d'Algérie. Un cas d'homochromie. — Les larves d' Eremobia cisti Fabricius, Acridien de la tribu des Erémobidées, répandu en Espagne, en Algérie et en Tunisie, offrent un nouvel exemple d'homo- chromie, intéressant à plusieurs titres : 1° Larves de la même espèce, vivant dans le même endroit, elles présentent suivant le substratum : roches noir cendré ou rouge brique, des couleurs différentes brun foncé ou rougeâtre. 2" Par la présence de petits tubercules à la surface du corps leur homochro- mie se complique de mimétisme. 3''' Les cas d'homochromie avec des miné- raux sont beaucoup plus rares que ceux avec des matières végétales. — E. Hecht. d. Phylogénie. • Jelgersma (G.). — Origine de l'œil des Vertébrés [XIX, \, c]. — L'œil ne présente pas de différences essentielles qu'on l'étudié chez les Vertébrés supé- 342 L'ANNEE BIOLOGIQUE. rieurs ou chez les inférieurs ; mais on ne sait comment rattacher l'organe vi- suel de ces animaux à celui des Invertébrés. Chez ces derniers l'œil apparaît liabituellement à la surface du corps sous forme d'une invagination de l'ec- toderme; le système nerveux se met secondairement en rapport avec cette formation. L'œil des Vertébrés se constitue aux dépens du système nerveux central; c'est un véritable lobe cérébral hautement différencié. Son mode de formation par transformation de la vésicule oculaire primitive en vésicule se- condaire ou cupule optique donne à son feuillet interne, qui seul possède la fonction nerveuse, des connexions tout à fait particulières avec les centres. Un terme de passage entre l'œil des Invertébrés et l'organe visuel des Ver- tébrés est l'œil des Ascidies qui est endoneural comme la vésicule oculaire primitive des Vertébrés; seulement chez l'Ascidie le cristallin est aussi endo- neural, tandis qu'il est situé à l'extérieur du tube nerveux chez les Vertébrés. L'auteur pense que l'évolution des Tuniciers tels que les Ascidies vers le type Vertébré les a rendus moins translucides; l'ébauche de l'œil s'est dirigée vers la lumière, s'accroissant non plus à l'intérieur du système nerveux mais vers l'ectoderme où s'est formé un cristallin. Pour que l'œil puisse fonctionner comme chambre noire, il a fallu que l'cbauche oculaire se déprime au-dessous du cristallin, d'où formation de la vésicule oculaire secondaire. L'œil de l'As- cidie s'est retourné, c'est ce qui expli(iue l'orientation inversée des cellules visuelles en passant des Ascidies aux Vertébrés. J. ne considère pas la for- mation de la fente choroïdienne dans la vésicule oculaire secondaire comme en rapport avec la pénétration dans la cupule optique d'éléments mésenchy- mateux, mais la croit nécessaire à l'établissement des connexions du feuillet nerveux de la rétine avec les centres encéphaliques. — A. Webek. Metcalf (M. M.). — LesSalpes et hi phi/logénie des yeux des Vertébrés. — M. s'élève contre les théories de Rkdikoiîzew et de Locv qui voient dans les trois groupes de paires bilatérales de cellules optiiiues formant l'œil des Salpes l'origine des yeux latéraux, de l'épiphyse et des paraphyses des Ver- tébrés. A son avis, l'œil n'est pas formé de paires bilatérales, on n'y trouve aucune trace de métamérisation et il ne faut pas y voir l'origine de l'œil des Vertébrés. — A. Guieysse-Pellissier. Stockard (Ch. R.!. — Le développement dt la (jhinde thyroïde cJiez Bdello- stonia Stouti. — S. a suivi le développement de la glande thyroïde chez Ddello- stoma Stouti; au stade le plus jeune, cette glande apparaît sous la forme d'un bourgeon médian dirigé vers le bas du plancher ventral du pharynx, d'un bout à l'autre de la région branchiale ; les fentes branchiales sont plus nom- breuses et occupent une aire plus étendue^ que partout ailleurs; il y aurait là une relation phylogénique avec l'endostyle de VAmphioxus et des Ascidiens. Dans un âge plus avancé, la thyroïde se présente comme une chaîne discon- tinue de groupes de celluh^s; il y aurait donc eu désintégration de groupes cellulaires. Les noyaux des cellules sont plus grands et se colorent plus forte- ment que ceux des cellules mésencliymateuses. Le nombre des cellules varie depuis une seule cellulejusqu'à 8 ou 10, maisiln'y apas de groupements en sphères creuses comme chez l'adulte. Chez un embryon plus âgé, peu de changements ; les noyaux sont plus gros et contiennent un nucléole nucléinien ; dans quelques groupes, entre les cellules, on voit une substance claire, ré- fringente; les alvéoles sont fermées et contiennent de la substance colloïdale. Lorsque la thyroïde est complètement formée, elle consiste en alvéoles sphé- riques, ovales en m, irrégulières, répandues d'une façon diffuse entre le pharynx et l'artère branchiale médiane. Elles consistent en une simple XVll. — OHIGINT- DKS ESPKCKS. 343 couche de cellules poly.uonales avec un grand noyau caractéristique et con- tiennent de la substance réfringente. — S. s'est elïorcé de recherclier le thymus, mais il n'est pas certain de son existence. — A. Guieysse-Pellissier. Galli-Valerio (B. ). — Le rôle de la paUioJofiie expérimentale dans la clas- si/lcation bolanique et zoologique. — Les recherches récentes faites sur les réactions des précipitines et des antisérums ont donné accessoirement nu résultat inattendu et considérable pour la systématique botanique et surtout zoologique. Les faits suivants donneront une idée nette de la question et du champ important qui s'ouvre aux chercheurs. — La réaction des précipi- tines chez les Primates démontre une relation étroite entre IlominuUe et Simiidw, et moins étroite entre Ilominidu' et Cercopilhecidw. Les antisé- rums pour Jlominidir, SimiidiP, Cebcidx et Hapalidx ne donnent absolu- ment aucun précipité avec le sang des Lemuridœ. Ceux-ci ne sont donc pas des Primates, mais constituent un ordre tout à fait séparé. — Aucun antise- rum pour les Mammifères n'a montré un pouvoir précipitant pour le sang dos Monolremata. L'antisérum pour un oiseau donné précipite le sang de tous les autres, mais pas celui des Mammifères. - Un fait plus saisissant encore est celui que l'antisérum pour le Porc donne un précipité avec le sang des Cétacés, ce qui confirme les vues de Flower et Liuekker qui, des Lsyi, écrivaient que les Cétacés ne doivent pas être rapprochés des carnas- siers, mais plutôt des porcins primitifs. Nous avons donc là un procède très important qui peut et pourra fournir des résultats extrêmement intéressants pour confirmer ou modifier nos vues sur la classification des organismes. — M. Boubier. Hill (A. W.). — Morphologie et structure de la plantule des espèces géo- philes de Peperomia avec considérations sur l'origine des Monocotglédones. — Dans le vaste genre Peperomia, les espèces gèophiles constituent une pe- tite section dont les représentants sont pourvus d'un tubercule souterrain, ou d'un rhizome tubéreux. L'auteur donne une description détaillée de leurs plantules qui sert d'introduction à la discussicm générale et aux conclusions. Dans ces formes gèophiles, les cotylédons offrent une division remarquable du travail, l'un demeurant dans la graine et servant d'organe absorbant, l'autre devenant aérien et vert. H. voit dans ce changement de fonction de l'un des cotylédons un passage vers la condition monocotylédonaire. La conclusion qui en découle est que les Monocotylédones tirent leur origine des Dicotylédones, ainsi que le pense Miss Ethel Sargant. Mais tandis que cette dernière voit l'origine dans une fusion phylogénétique des deux coty- lédons, H. la trouve dans le changement de fonction de l'un des cotylédons aériens en un organe absorbant. Tandis que Miss Sargant voit les affinités entre les Renonculacées et les Liliacèes, H. les trouve entre les Pipéracées et les Aracées. Les Pipéracées sont certainement des Dicotylédones très primitives et les Aracées les plus soi-disant Dicotylédones des Monocotylé- dones, et le passage des espèces géopliiles de Peperomia à celles des Ari- s,Tma semble tout à fait plausible. — P. Guérin. Plowman (A. B.). — Anatomie comparée et phglogénie des Cgpéracées. — En se basant sur les caractères anatomiques, l'auteur établit une clef des genres de la famille des Cypéracées qu'il propose de diviser en « Amphiva- s;r » et « Centrivasœ ». Chez les premiers, dans chaque faisceau, le bois en- toure complètement le liber; chez les seconds, le bois et le liber sont super- posés. Les faisceaux du premier type se'rencontrent dans le rhizome de toutes 344 L'ANNEE BIOLOGIQUE. les espèces à larges feuilles; partout ailleurs les faisceaux sont collatéraux. Aux nœuds du Scirpus cyperinus et d'autres espèces les faisceaux possè- dent un cambium. L'anatomie des Cypéracées, conclut P., montre que les Monocotylédones et les Dicotylédones dérivent d'une souche ancestrale com- mune la(|uelie présentait des caractères essentiellement de Dicotylédones dans l'arrangement et la structure des faisceaux fibro-vasculaires et dans la présence d'un cambium. — P. Guérin. "Worsdell ("W. C). — Structure et origine des Cycodacées. — Dans la première partie de son travail, 'W. donne une courte description de la mor- phologie et de la structure des Cycadacées en général, et aussi de la struc- ture anatomique des Medullosa (groupe de Ptéridospermes du Carbonifère et du Permien), Lyginodendron et Helerangium. En comparant ensuite la structure de nos Cycadacées actuelles avec les Cycadacées fossiles nommées plus haut, l'auteur adopte l'opinion que le cylindre central de ces plantes dérive de celui du Medullosa porosa. Les caractères ancestraux peuvent être révélés dans le nœud cotylédonaire et dans l'axe du strobile. Au point de vue de la structure foliaire, nos Cycadacées présentent également une grande homologie avec les Medullosa. Les cônes sont regardés comme le résultat final de la réduction extrême d'appareils ovulifères complexes du type Neuroptéride oii les ovules sont nés comme organes terminaux. Sem- blable position terminale des ovules se rencontre encore dans l'appareil femelle du Cycas. "W. est d'avis que l'ovule possède probablement deux téguments, mais intimement concrescents. — P. Guérin. Scott (D. H.). ^ L'état actuel de la Palèobolaniqxie. — Aucun savant n'é- tait plus désigné que Se. pour résumer l'état actuel d'une science profondé- ment modifiée par des recherches récentes auxquelles l'auteur a contribué en rande partie. Il passe successivement en revue les Sphénophyllales, les Équisétales, les Psilotales, les Lycopodiales qui forment le groupe des Lycop- sida et les Filicales, les Pteridospermex et les Gymnospermes qui forment le groupe des Pteropsida. — F. Pécuûltre. Laurent (L.). — Les progrès de la paléobotanique angiospermique dans la dernière décade. — L. expose les découvertes saillantes et les faits d'ordre nouveau qu'il a recueillis dans différents mémoires ou ouvrages récents, consacrés à la palèobotanique des Angiospermes. Il analyse aussi les métho- des employées par les auteurs dans l'interprétation des documents et il essaie d'en dégager les idées maîtresses qui semblent actuellement acquises à la science. — F. Péchoutre. Arber (E. A. N.). — Sur le passé des Fougères. — L'existence des F'ou- gères Eusporangiatœ dans le paléozoïque comme groupe primordial doit encore demeurer incertaine. Tandis que les Ptéridospermes constituent un groupe dominant dans le paléozoïque, et les Cycadophytes un des principaux groupes du mésozoïque, rien ne prouve quant à présent qu'un groupe de Fougères dominait dans le mésozoïque, si ce n'est celui des Leptosporangiatœ qui s'est perpétué dans la flore actuelle. — P. Guérin. Jeffrey (E. C). — Les réactions aux blessures chez le Brachyphyllum. — Dans des lignites du Crétacé, rapportés à trois espèces distinctes du genre Brachyphyllum, l'auteur a constaté la présence de canaux à résine, résultant de blessures, canaux analogues à ceux provenant de la même cause, qu'on XYII. - ORIGINE DES ESPECES. 345 rencontre dans les Abiétinées et dans le genre Séquoia. Par ce caractère, le genre BrnchyphyUum se distinguo des Araucarinées actuelles, en même temps qu'il établit un terme de passage entre ce dernier groupe et les Abié- tinées. — P. GuÉRix. /;) Vuilleinin(P.). — Le problème de l'origine des levures. — Les Saccharo- myces, d'après V., au lieu de constituer un type à part dans la classe des Ascomycètes, représentent une collection de formes convergentes qui tirent peut-être leur origine des Ustilaginées, sans qu'on puisse l'établir sûrement, et qui ont avec les autres Eumycètes des affinités indéterminées. Les Sacclia- romycètes constituent un groupe d'attente ; les conditions étbologiques peu- vent créer des levures nouvelles. — F. Péciioutre. Frech (F.). — Sur les causes de Vextinction des espèces dans les temps pré- historiques [XVIII]. — La première partie, la plus longue, est une étude de l'extinction de la faune du mammouth, due aux modifications de climat qui se sont produites dans la seconde moitié des temps pléistocènes et dans les périodes postglaciaires. Elles sont liées aux modifications géographiques résultant de l'émersion et de l'immersion consécutive de la zone qui borde les continents : un soulèvement de moins de 100 mètres (60 à 80) suffit pour faire passer à l'état de terre ferme toute la mer du Nord, la Manche et une partie de l'Atlantique; des mouvements de cette espèce s'étaient répétés plusieurs fois durant l'ère tertiaire et ont eu lieu de nouveau après l'époque glaciaire. Quelques espèces seulement ont échappé, soit en trouvant un re- fuge à des altitudes suffisantes (plusieurs types des temps glaciaires), soit par adaptation à de nouvelles conditions (adaptation de certains animaux de la faune des steppes à la vie dans les forêts : bison d'Europe, renne des forêts, woodland caribou d'Amérique). — Une part importante est faite dans cette première partie à l'histoire de l'expansion du mammouth sur l'Europe : il manque dans la Scandinavie, à cause de la glaciation permanente de cette région, et dans l'Espagne et l'Italie (glaciation permanente des Alpes et des Pyrénées). La seconde partie est un exposé sommaire des causes qui ont amené la destruction des faunes dans les périodes antérieures aux temps quaternaires. Les modifications géographiques ont résulté surtout des soulèvements ou des abaissements du plateau continental, ce socle qui s'étend à moins de 100 kilo- mètres des côtes et où la profondeur de la mer ne dépasse pas 250 mètres, beaucoup plus rarement des transgressions ou émersions plus étendues aux grands plissements. Les modifications physiques (changements de climat) ont été surtout accentuées dans ce second cas, qui est celui des trois grandes époques glaciaires : une à la fin des temps primaires (au permien, et non au carbonifère, comme on le dit souvent à tort), qui a entraîné la disparition de la faune primaire, une à la fin du crétacé (extinction des Ammonites, Belem- nites, et des grands reptiles caractéristiques de l'ère secondaire), une à la fin du pliocène (extinction des types tertiaires). C'est là que se placent les changements presque complets de faune, qui délimitent les trois grandes ères des géologues. — En somme, les facteurs externes et surtout les chan- gements de climat jouent le rôle essentiel dans la disparition des espèces; les facteurs internes, tels que la trop grande spécialisation, obstacle à l'a- daptation à des conditions nouvelles, jouent le rôle d'auxiliaires. — L. De- FR.\NCE. Osborn (H. F.). — Les causes de Vextinction des Mammifères. — Les , 346 L'ANNEE BIOLOGIQUE. causes les plus intelligibles de la destruction d'une espèce de Mammifères sont les causes d'origine externe, surtout celles qui font périr un grand nombre d'individus à la fois. L'auteur les passe en revue d'abord, en citant de nombreux exemples : changements géologiques et changements de climat (surtout les grandes périodes de froid), croisement consanguin trop répété, lié au confinement dans un espace restreint (ex. : le bison d'Europe), et ma- ladies microbiennes propagées par les insectes. — On a invoqué aussi des causes d'origine interne; le caractère inadaptatif de la disposition des os des membres chez des ordres d'ongulés tertiaires, l'évolution progressive de la taille aboutissant à des dimensions exagérées, et surtout le degré extrême de spécialisation, qui ne permet pas l'adaptation à des conditions nouvelles (Cf. LooMis, Momentum in variation^ analysé dans Ann. BioL, X, 289). Pour les facteurs de cette seconde catégorie, on peut faire beaucoup d'objec- tions que l'auteur expose : les exemples cités sont nombreux et très instruc- tifs. — La conclusion, c'est qu'à la suite d'une diminution de nombre des re- présentants de l'espèce, provenant d'une cause principale, beaucoup d'autres causes, qui auraient été insuffi-santes à elles seules, conspirent pour accélérer cette diminution et peuvent arriver à entraîner la disparition totale. — L. Defkance. CHAPITRE XVIII Là» «listriltutioii g'éograplii«iuc Albert (Prince de Monaco). — Sur la septième campagne sciciUi/ique de la « Princesse Alice y>. (C. R. Ac. Se. Paris, CXLII, p. '621-625.) [363 a) Ancey. — Observations sttr tes Mollusques Gastéropodes seneslres de l'é- poque actuelle. (Bull. Se. Fr. Belg., XL, 187-205.) [Liste et réparti tion géographique des Gastéropodes normalement séne.stres. — L. Cuénot b) — — Réflexions sur la ('((une malacoliKjique du lac Tanganika, et cata- logue des espèces de ce lac. (Bull. Se. Fr. Bolg., XL, 227-270.) [372 Andrews (E. A.). — Geographical distribution of Crayfish. (John Hopkins Univ. Circular, n. s., N« 5, 100-103.) [Intérêt de l'expérience qui consisterait à introduire le g. Astacus à Test des Monta- gnes Rocheuses, où il est remplacé par le g. Cambarus. L'auteur à réussi à élever le premier au laboratoire dans le Maryland. — P. dh Beauchami» a) Bernard (Ch.). —Sur la distribution géographique des Ulmacées. (Bull, de l'Herb. Boissier. V, 1097-1112, 1905 et VI, 23-38.) [374 b) — — Une intéressante phalhndée de Java, Clathrella Treubii n. sp. (Anii. du Jard. bot. de Buitenzorg, XX. 299-310, 3 pi.) [Description d'une espèce nouvelle. — F. Péchoutke Borge (0.|. — SUsswasser-Chlorophyccen von Feuerland und Isla Desola- cion. (Botaniska Studien. Hommage à Kjellman. Upsal, 21-34, 6 fig., 1 pi.) [Nomenclature des 46 espèces d'algues d'eau douce, recueillies à la Terre-de-Feu et à l'île de la Désolation. — F. Péchouthe a) Bouvier (E. L.). — Nouvelles recherches sur les Pycnogonides recueillis dans les régions antarctiques au cours de la carnpagne dirigée par M. Jean Charcot. (C. R. Ac. Se, CXLII, 15-22.) [364 b) — — Sur les Gennadas ou Pénéides balhi/pélagiques. (C. R. Ac. Se, CXLII, 686-690.) ' [362 r) La faune pélagique des Invertébi'és. La mer des Sargasses et sd faune. (Rev. gén. Se, XVlï, 354-362, 17 fig.) [362 d — — Les Vertébrés de surface. Quelques impressions d'un naturaliste au cours de la dernière citntpagne scientifique de S. A. S. le prince de Monaco, (Rev. gén. Se, XVII, 263, 2 pi., lo fig.) [Quelques in- dications sur les mœurs des Cachalots, des Dauphins. — Marcel Hékubel c) La faune bathgpélagigur et la faune des grands fonds. (Rev. gén. Se, XVII, 491-500, 27 tig.) [.362 348 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Brehm (V.) et Zederbauer (E.)- — Beitràge zur Planktonuntersuclmng Al- pine)' Seen. IV. (\'erhandL zoolog.-botan. ges. Wien, LVI, 33-43, 5 fig.) [Premier cas constaté de variation saisonnière chez un Copépode {Diaptemus gracilis), se traduisant comme d'habitude par une augmentation de surface chez la forme d'été : développement d'un appen- dice à l'antépénultième article de l'antenne [XVI, d]. — P. de Beauchamp Bruntz (L.). — Orthoptères d'Algérie. Un cas d'homochromie. [Voir ch. XVII Bruyne (C. de). — Contribution à Vétude phytogéographique de la zone ma- ritime belge. (Bull. Soc. roy. belge géograph., XXX, N» 4, 46 pp., 15 pho- tograv.) [374 Cardot (J.). — Note sur la végétation bryologique de V Antarctide. (C. R. Ac. Se, CXLII, 456-458.) [46 espèces de Mousses, dont le G. Bryum est le groupe le plus caractéristique, ont été jusqu'ici recueillies dans l'Antarctide. — M. Gard Cardot (J.) and Thériot (T.). — On a small collection of Masses frotti Alaska. (Univ. Calif. Publ., Botany. II, 13, 297-308, 2 pi.) [Liste des Mousses recueillies dans l'Alaska durant Tété de 1899 par Set- CHELL (A.), Jepson (W. L.), HuNT (L. E.) et Lawson (A. A.) — F. Péchoutre Chevallier (A.). — Courants marins profonds dans V Atlantique Nord. (C. R. Ac. Se, CXLII, 116-117 et Bull. Mus. Océano. gr. Monaco, N» 63.) [361 Correvon (H.). — L'extinction des espèces en botanique. (La Nature, XXXIV, 1er sem., 301, I fig.) [375 Costantin (J.) et Galland (J.). — Asclépiadées nouvelles de Madagascar produisant du caoutchouc. (C R. Ac. Se, CXLII, 1554-1556.) [... M. Gard a) Coutière (H.)- — Sur quelques larves de Macroures eucyphotes provenant des collections de S. A. S. le prince de Monaco. (C. R. Ac. Se, CXLII, 847-849.) [Ces larves constituent un exemple de développement dilaté, avec phase larvaire très longue, pélagique, héritée d'ancêtres Schizopodes et suivie d'une crise génitale avec réduction de taille. — M. Goldsmith b) — — Sur une nouvelle espèce d'Alpheopsis, A. Haugi, provenant d'un lac d'eau douce du bassin de l'Ogôoué {voyage de M. Haug 1906). (Bull. Mus. hist. nat., Paris, 376-380.) [Première espèce du genre, et de la famille des Alpheidx, trouvée en eau douce, à 200 km. de la nier. Déve- loppement libre sans doute depuis la phase Zoé. — P. de Beauch.\mi> Doflein. — Fauna und Ozeanographie der Japanischen Kiiste. (Verh. deutsch. zool. Ges., 16 vers., 62-72.) [364 Dubard (M.). — Ricins à huile et Ricins ornementaux. (La Nature, XXXIV, 2e sem., 207, 1 fig.) [375 Enslin (E.). — Dendrocœlum cavalicum Froes. Verbreitung in der schwd- bischen Alb. Anatomie nebst Bemerkungen iiber die Reduktion der Augen. Systematische Stellung. (Jahresb. Ver. vaterlând. Naturk. Wiirtembergs, LXII, 312-360, 1 pi.) [370 Fabre-Domergue. — Une invasion d'Algues méridionales [Colpomenia si- nuosa) sur les huîtres de la rivière de Vannes. (C. R'. Ac. Se, CXLII, 1223- 1224.) [... M. Gard Faurot (L.). — Observations au sujet des Mollusques testacés recueillis par MM. Tillier et Bavay dans le canal de Suez. (Bull. Soc. Zool. France. XXXI, 42-45.) [364 Fischer-Sigwart (H.). — Die Lachmôve in der Schweiz {Larus ridibundus L.). (Zool. Garten, XLVII, 202-212.) [373 XVIII. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 349 Flahaiilt (Ch.). — Les progrès de la Géographie dcpins I8Hi, son état actuel, ses problèmes. (Progr. reibotan., Lotsy, I, 243-317; léna.) [373 a) Fries (Rob. E.). — Zur Kennlnlss der Alpmenflora in Nordiichen Argen- tinien. Inaugural Disserlation. (Nova acta R. Soc. Scient. Upsaliensis, Ser. ly, I, 205 pp., 2 fig., 1 carte, 9 pi., 1905.) [Étude de géographie botanique des hautes régions désignées sous le nom de Puna dans les Andes septentrionales de l'Argentine. — F. Péchoutre b) Morphologisch-analomische Notizen iiber zwei sildamerikanische Lia- nen. (Botaniska Stud. Hommage à Kjellman. Upsal, 89-101, 4 fig.) (Fr. étudie les racines aériennes d'une Vitacée et d'une Cucurbitacée. — F. Péchoutre Gentil (L.). — L'Arganier ou l'arbre du Sous (Maroc). (La Nature, XXXIV, I"sem., 171,4 fig.) [374 n) Germain (L.). — A propos du « Petricola pholadtformis » de Lamarck. (Feuil. Jeun. Nat., XXXVI, 37.) [373 è) Étude sur les Mollusques recueillis par M. le Lieutenant Lacoin dans la région du Tchad. (Mém. Soc. Zool. France, XIX, 219-242, 1 pi.) [Analysé dans le vol. précédent, p. 365 Giard (A.). — Hélix introduits dans les départements du Nord et du Pas-de- Calais. (Feuil. Jeun. Nat., XXXVI, 61.) [La date de l'introduction de Hélix acula sur notre littoral nord doit être recherchée entre 1885 et 1903. — E. Hecht Gravier (Ch.). — Sur la faune annélidienne de la mer Bouge et ses affinités. (C. R. Ac. Se, GXLII, 410-412.) [365 Guérin. — Notes préliminaires sur les gisements de Mollusques comestibles des côtes de France. Le golfe du Calvados. (Bull. Mus. Océanogr. Monaco, N° 67.) [368 Hariot (P.) et Patouillard (N.)- — Sur un nouveau genre de champignons de l'Afrique Orientale anglaise. (G. R. Ac. Se, GXLII, 224-226.) [Ge nouveau genre, Colletomanginia, présente une disposition analogue à celle des Morilles, avec cette différence qu'au lieu d'un hyménium d'asques, on a un groupement de périthèces. — M. Gard Heinricher (E.). — Zur Biologie von Nepenthes, speciell der Javanischen N . Melamphora-Beinw. (Annales de Java, bot. de Buitenzorg, XX, 277-298, 3 pi., 3 fig.) [Etude biologique et anatomique des organes de cette plante. — F. Péchoutre Hilzheimer (Max). — Distribution géographique des Chacals gris d'Afrique. (Zool. Garten, XLVII, 363-373.) [373 Hôck (F.). — Tierreiche und Pflanzenreiclie des Landes, eine vergleichende Betrachtung. (Zool. Jahrb. suppl. Festschrift Mobius, 299-311, 1905.) [372 Issel (R.). — Sulla termobiosi negli animali aquatici. Bicerche faunistiche e biologiche. (Atti Soc. Ligustica, Se. nat. e geogr., XVII, 1-71.) [369 Joubin (L.). — Notes sur les Nemertiens bathypélagiques recueillis par S. A. le Prince de Monaco. (G. R. Ac. Se. Paris, GXLII, 1349-1351.) [363 Jumelle (H.) et Perrier de La Bathie (H.). — Le Khaya de Madagascar . (G. R. Ac. Se, GXLII, 899-902.) [G'est'le Kaya Madagas- cariensis, espèce nouvelle dont le tronc sécrète une gomme. — M. Gard 350 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Koehler (R.). — Sur h's Echinodermes recueiUis par V expédition antarc- tique l'rauraisr du Z)"" Charcot. (C. R. Ac. Se, CXLII, 113-115.) [364 Koehler (R.) et Vaney (C). — SteUosj)hwra mirabilis, nouvelle larve d'As- térie appwlenaiit très vraisemblablement à une forme abyssale. (C. R. Ac. Se, CXLII, 520-522.) [366 Kylin (H.)- — Zur Kenntnis einiger sc/twedischen Chaniransia-Artcn. (Bota- iiiska stud. Hommage à Kjellmaii. Upsal, ll."5-I26, 9 fig.) [Description avec figures des espèces suivantes : Chantransia efflorescens Kjellman; C. pectinata, C. hallandica et C. parvula. — F. Péchoutre Legendre (R.). — La teneur en acide carbonique de l'air marin. (Bull. Mus. Océanogr. Monaco, N" 84.) [362 lioppens (K.). — Sur quelques variétés de Menibranipora membranacea L. vivant dans l'eau saumâtre. (Ann. biol. lac, I, 40-42.) [369 Maheu (J.). — Contribution à l'étude de la flore souterraine de France. (Ann. Se. Nat. Bot., III, 9« série, 189 pp., 35 pi.) [376 Marchai (P.). — Importation aux Etats-Unis des parasites du Liparis [Por- thesia) chrysorrhœa. (Bull. Soc. Zool. France, XXXI, 141.) [372 Menti (Rina). — Recherches sur quelques lacs du massif du Buitor. (Ann. biol. lac, I. 120-167, 1 carte.) [371 Murray (J.). — Tlie Rôti fera of Ihe Scottish Lochs. (Trans. R. Soc. Edin- burgli, XLV, 151-191, 6 pi.) [Discussion des espèces proprement péla- gèques. Rotîfères encore assez nombreux au-dessous de 300 pieds, dans la région abyssale du Loch Ness, ce qui est très exceptionnel. Dans le même, maximum très net de la faune littorale en hiver. — P. de Beauch.\.mp Nathanson (A.). — Sur l'influence de la circulation verticale des eaux stir la production du plan/iton marin. (Bull. Océanogr. Monaco, N'^ 62.) [358 Osborn (R. C). — Observations and experiments on Dragon flies in brachish wafer. (Amer. Natur., XL, 395-399.) [369 Pedachenko (D. D.j. — Nouvelle forme tropicale des Cadenlérés. (Trav. Soc Imp. Nat. St-Pétersbourg, XXVIl, livr. I, W> 3-4, 175-188, 3 pi.) [Dogielia malagana peut être forme aberrante des Cydippidœ et peut être forme larvaire présentant un exemple de dissogonie. — M. Goldsmith a) Pellegrin (J.). — Mission ])ermanente française en Indo-Chine. Poissons de ta baie d'Along {Tonkin). (Bull. Soc Zool.^France, XXX, 82-88, 1905.) [3(56 b) — — Un poisson volant des eaux douces africaines. (La Nature), XXXR', P'- sem., 383. 1 fig.) ' [372 Quidor (A.). — Sur les Copépodes recueillis par la mission Charcot et com- muniqués par M. E.-L. Bouvier. (C. R. Ac. Se, CXLII, 54-56.) [364 Ritter(V.). — Der Seidenschwanz (Bombi/cilla garrula L.) im Winler J905- J'JOCk (Zool. Garten, XLVII, 142-146.) ' [372 à) Sauvageau C). — ,1 propos du Colpomenia sinuosa signalé dans les hui- Irières de la rivière de Vannes. (Bull, de la Soc. scient. d'Arcachon, IX, 14 pp.) • [375 b) — — A pro})OS de la présence de la Diatomée bleue dans la Méditerranée. (Bull. Soc. scient. Arcaclion, IX, 11 pp.) [368 XVIIl. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 351 Schlœsing (Th.). — Contribution à l'élude chimique des eaux marines. (C. R. Ac. Se, CXLII, 320-324.) [301 Schorler (B.), Thallwitz ( J.) et Schiller (K,). — P/lanzen- und Tierirclt des Moritzburgev Grossteirhes hci Dresden. (Ann. biol. lac, I, 193-303, 1 carte, 3 tabl.) [370 a) Seurat. — Les Iles coralliennes de la Poli/ne'sie. Structure. Mode de for- mation. Faune et flore. (Bull. Mus. Océanogr. Monaco, N" 05.) [300 b) La Xacre et la Perle en Ocêanie. Pèche. Oriijine et mode de forma- tion des Perles. {Bull. Mus. Océanogr. Monaco, N° 75.) [308 a) Simroth (H.). — Ueber Gebiete continuirlichen Lebens und die Enlstehiniij der Gastropoden. (Biol. Centralbl., XXII, 239-250 et 202-278, 1902.) [Analysé avec les suivants b) Ueber die uvthre Bedeuiunf/ der Erde in der Biologie. (Annal. Na- turphil., I, 241-270, 1902.) ' [Id. c) ï^'eber das natiirliche Si/stem der Erde. (Verhandl. deutsch. zool. Ge- sellsch. Giessen, 20-22 mai, 19-42, 1902.) [Id.. (I) i'eber den Urspriing der Wirbelthiere, der Schwdmme und der ge schlechtlichen Fortpflanzung. (Ibid., 152-102.) ■ [Id. /') Ueber Ostracolethe und einige Eolgerungen filr das System der Gas- tropoden. (Zeitschr., Zool., LXXYI, 012-072, 1 pi., 1904.) [Analysé avec le suivant f) Die Pendulationstheorie und ihre Bedeutung filr die Verbreilung der Vorderkiemer. (Bronn's Klassen und Ordnungen des Tier-Reichs, III, 2, Mollusca, Lief. 75-79, 80-84, IV, 1905-1906.) [352 Skottsberg (E.). — ■ Observations on the végétation of the Antarctic sea. (Bo- taniska Stud. Hommage à Kjellman. Upsal, 24.5-204, 3 pi., 1 carte.) [304 Steinmann (P.). — Geographisches und Biologisches von Gebirgsbachpla- narien. (Arch. Hydrobiol. u. Planktonk.. II, 180-217, 1 pl.) [309 Sterya.1 {A.). — Le caoutchouc en Lido-Chine. (La. '!i-dtuve, XXXIV, I^^ sem., 194.) ' [375 Svedelius (N.). — Ueber die Algenvegetation eines ceglonischenKorallenri/fes mit besonderer Ri'icksicht auf ihre Periodizitàt. (Botaniska Stud. Hom- mage à Kjellmann. Upsal, 184-220, 10 tig., 1 pl.) [Examen de la végétation des récifs de coraux près de la ville de Galle aux différentes saisons, et considérations sur la périodicité de la végétation marine en général. — F. Péchotttke Thiébaud (M.) et Favre ( J.). — Contribution à l'étude de la faune des eaux du Jura. (Ann. biol. lac, I, 57-113.) [370 a) Thoulet (J.). — Le calcaire et l'argile dans les fonds marins. (C. R. Ac. Se, CXLll, 738-739.) [302 b) La circulation océanique. (Rev. gén. Se, XVII, 321-320.) [300 Thoulet (J.) et Chevallier (A.). — Sur la circulation océanique. (C. R. Acad. Se, CXLII, 245-240.) [301 Turquan (V.). — Extinction des Loups en France. (La Nature, XXXH', 2-^ sem., 322, 1 carte.) [8.215 Loups ont été tués en France depuis 1882. L'aire de répartition des Loups en France présente 2 centres principaux : le Centre-Ouest (Charente, Limousin, Périgord)et l'Est (Champagne, Lor- raine), et 2 régions secondaires : la Bretagne et la Provence. — E. Hfxfit 352 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Vaney (C.)- — Note préliminaire sur les Holothuries recueillies par l'expé- diiion antarctique française du D'^ Charcol. (BulL Mus. nat. Hist. nat. Paris, 402-407.) ' [... Marcel Hî.rubel a) Vayssière (A.). — Sur les Gastéropodes Nudihranches et sur les Marsenia- dés de l'expédition antarctique du D^ Charcot. (C. R. Ac. Se, CXLII, 718- 719.) [Un des Nudibranches (variété de Archidoris tuberculata) que l'on croyait cantonné au Nord de l'Atlanti- que et des mers avoisinantes (Méditerranée, mer du Nord) se trouve dans les parages de l'île Wandell explorée par Charcot. — Marcel Hérubel à) Note sur les Cyprœidés recueillis par M. Ch. Gravier à Djibouti en 190'i. (Bull. Mus. Hist. Nat. XI, 165-169, 1905.) [366 Volk (R.). — Hamburqische Elb-Untersuchung. VIII. Studien ilber die Einwirkung der Trockenperiode im Sommer 190 'i au f die biologische Ver- hàltnisse der Elbe bei Ilamburg. (Mitt. Naturhist. Mus. Hamburg, XXlll, 101 pp., 7 pi., 1 carte.) [371 Weltner ("W.). — Pectinatella magniftca (Leidy) by Berlin. (Arch. Naturg., LXXll, II, 259-264.) [371 Weiner (P.). — Ankunft und Fortzug der Mauersegler {Apxis apiis L.). (Zool. Garten, XLVII, 373.) [373 Zimmermann (R.). — Der Siebenschlàfer {Myoxus glis) im Kônigreich Sachsen. (Zool. Garten, XLVll, 311-314.) [373 Voir pp. 4, 314, 345, pour les renvois à ce chapitre. I a, b, c, d, e, f) Simroth (H.). — La théorie de la pendulation. — On sait que la terre est aplatie aux pôles et renflée à Téquateur : cela tient à ce que la force centrifuge est maxima à l'équateur tandis qu'elle est nulle aux pôles. Dans le plan de l'équateur, l'un des diamètres est le plus long, à cause de la nature montagneuse du sol à ses deux extrémités : c'est celui qui joint la République de l'Equateur à Sumatra. Ce fait s'explique si l'on admet que ces deux régions ont toujours été soumises à une force cen- trifuge maxima, c'est-à-dire qu'elles sont restées toujours sous l'équateur, tandis que tous les autres points de l'équateur actuel s'en sont écartés plus ou moins, en d'autres termes que l'axe des pôles de la terre s'est déplacé dans le plan méridien perpendiculaire à ce plus long diamètre. Un pareil déplacement des pôles a déjà été admis par C. Lœffolholz von CoLBERG pour expliquer la période glaciaire. P. Reibisch a appliqué la même idée à l'explication des mouvements des lignes de rivage et aux diverses extensions des glaces. Par des considérations mécaniques il a établi une théorie, qu'il a appelée théorie de la pendulation et qui s'appuie sur les re- marques précédentes. Pour lui il s'est produit dans les temps géologiques des oscillations régulières de l'axe des pôles dans le plan méridien du détroit de Behring. Il appelle ce méridien cercle d'oscillation (Schwingungskreis) ; les deux extrémités du diamètre perpendiculaire à ce plan, points qui sont tou- jours restés sous l'équateur, sont appelés pôles d'oscillation (Schwingpole) ; celui de Sumatra est le pôle est, celui de l'Equateur le pôle ouest. Les eaux étant éminemment mobiles ont pu prendre à chaque instant la XVII [. — DisTHiBi TioN (;i':o(;RAi'iiigL;K. :\h3 forme du ,u;éoïde tliéorique correspondant à chacune des positions de l'axe des pôles, tandis que la croûte solide n'a pu que fort diflicilement modifier sa forme, par des effondrements par exemple. Or l'axe des pôles terrestres étant de 22 kilomètres environ plus court que le diamètre moyen de l'équa- teur, un point du cercle d'oscillation situé au niveau de la mer au pôle se trouvera, si les oscillations l'amènent à l'équateur, couvert de 22.000 mètres d'eau, et réciproquement un point submergé à l'équateur à 22.000 mètres de profondeur se trouvera, au pôle, ramené à la surface de la mer. Et des oscillations infiniment moindres pourront encore amener des effets très sen- sibles. S. admet seulement des oscillations de 20 degrés de part et d'autre de l'axe des pôles actuel : c'est encore plus que suffisant, d'après lui, pour que l'on puisse laisser de côté comme inutiles tous les soulèvements et affais- sements locaux que l'on avait admis en géologie, et les remplacer par les mouvements généraux dus à la pendulation. Ainsi, tandis (|ue les pôles d'oscillation sont fixés, les points situés sur le cercle d'oscillation ont été soumis à des vai'iations de pression incessants : c'est donc dans ces dernières régions qu'ont dû se produire les plus grands effondrements. Et en effet le cercle d'oscillation correspond au Pacifique. Dans notre hémisphère, les grands effondrements récents de l'Atlantique sont aussi à peu près dans ce plan, mais de ce côté est intervenue une cause per- turbatrice : l'Afrique, grand continent très ancien, qui a altéré la symétrie du globe. Si l'Afrique n'existait pas, les deux moitiés, est et ouest, de la terre auraient une configuration très analogue : l'Amérique du Sud correspond au continent australien avec l'ancienne ligne de côtes qui le prolonge par la Nouvelle-Guinée, la Nouvelle-Calédonie, la Nouvelle-Zélande. La grande chaîne montagneuse américaine de l'Equateur à l'Alaska, est représentée par l'ensemble des chaînes de Sumatra, de l'Himalaya et du Caucase, prolongé par les Alpes, les Pyrénées, l'Atlas, les chaînes de l'Espagne, de l'Ecosse "et de la Scandinavie. Mais cette grande zone de plissement s'est moulée contre le continent africain, qui comprenait jadis Madagascar et le Dekan : cet obstacle a rejeté trop k l'est la partie des chaînes qui s'étend de la Nouvelle- (luinée à la Nouvelle-Zélande et toute la côte orientale d'Asie. Aussi ces côtes ont-elles été en grande partie détruites par la mer, qui tend à rétablir la symétrie : de là la guirlande d'îles qui longe la côte asiatique et le dé- mantèlement de la partie méridionale de la chaîne. . Actuellement, d'après S., l'Europe se rapproché de l'équateur et est par conséquent envahie progressivement par les eaux : la preuve en est que le lit des fleuves qui se déversent dans l'Atlantique septentrional se con- tinue au loin dans le fond de la mer, indiquant ainsi un recul du rivage. Ce même envahissement par les eaux s'est fait sentir en Arabie où il a ouvert récemment le détroit de Bab-el-Mandeb et amené la formation du golfe Per- sique. Inversement, le nord du Pacifique s'éloigne de l'équateur et les côtes japonaises s'élèvent. A l'époque glaciaire de nos pays, le pôle nord s'était au contraire rappro- ché de l'Europe. Nos régions, qui sont situées sous le cercle d'oscillation, ont en effet subi les phénomènes glaciaires les plus marqués, tandis que la Sibérie occidentale n'a jamais été recouverte en entier par les glaces. Notons cependant que l'Amérique du Nord, qui est aussi située en grande partie sous le cercle d'oscillation, a éprouvé des phénomènes glaciaires très vio- lents. S. cherche à écarter la difficulté en disant que la calotte de glaces n'a jamais recouvert simultanément toute cette région et qu'elle a progressé de l'est à l'ouest. Le pôle nord s'étant à cette période avancé vers nos contrées, l'équateur s'était éloigné vers le sud du Dekan et de l'Afrique septentrionale : i.'.vNNÉii itiof.ocioiii:. M. 1906. 23 354 Ly\nni<:k biolugioue. il en é%t résulté une émersion de ces régions, d'où formation de l'ancienne Lémurie. Mais en même temps la région du Tanganyka, devenue plus voi- sine de l'équateur, s'était enfoncée et pouvait communiquer avec la mer. En Aipérique, à la même époque, l'équateur était rapproché de la côte ouest de l'Amérique du Nord : la Californie était sous les tropiques et plus ou moins env'ahie par les eaux, qui submergeaient en entier l'Amérique centrale. A l'époque tertiaire, au contraire, nos régions étaient plus voisines de l'é- quateur et se trouvaient par suite en partie envahies par les eaux. L'équa- teur était alors éloigné de l'Afrique méridionale, d'où émersion des régions voisines et réunion de Madagascar à l'île Maurice, aux Seychelles et à Ceylan. Le dépôt de la craie correspond ati moment où l'Europe était le plus rap- prochée de l'équateur et où par conséquent elle était le plus largement envahie par les eaux. La période secondaire y indique encore, d'une façon générale, un climat tropical, tandis qu'au primaire, et surtout au permicn, l'Europe était plus rapprochée du pôle. On voit combien sont étendues les modifications climatériques et les chan- gements dans la distribution de lu terre et des mers que la théorie permet d'expliquer directement. La formation des ponts continentaux, traversant les mers et permettant des migrations étendues d'animaux terrestres, s'ex- plique d'elle-même ; cependant S. reconnaît que la théorie ne permet de concevoir de pareilles émersions que dans les régions polaires, dans des climats peu propices aux migrations. 11 faut admettre alors que les fortes pressions du voisinage des pôles ont fait effondrer ces ponts, ce qui, par un jeu de bascule, en a fait surgir d'autres plus voisins de l'équateur : mais on fait alors appel à dos hypothèses étrangères à la théorie générale. Les pôles d'oscillation étant toujours restés à l'équateur, ont été soumis depuis une très haute antiquité à un climat tropical constant, tandis que le climat variait sans cesse sous le cercle d'oscillation. Il en est résulté que, sur terre, les êtres qui ne pouvaient supporter les grands changements de tem- pérature ont été obligés de se modifier sans cesse, sousle cercle d'oscillation, ])our s'adapter aux changements de climat, ou de chercher à fuir ces chan- gements, soit en émigrant vers les pôles d'oscillation, soit en plongeant dans les eaux, où les conditions sont moins variables. D'ailleurs ceux qui se trou- vaient dans les régions qui se rapprochaient de l'équateur se trouvaient pas- sivement engloutis. C'est donc sous le cercle d'oscillation que l'on doit trouver les êtres les plus différenciés et ceux qui supportent le mieux les variations de tempéra- ture; c'est aux pôles d'oscillation que se sont conservés les êtres les plus pri- mitifs ou qui exigent impérieusement un climat tropical. Mais les conditions aux deux pôles sont assez différentes : le pôle oriental, à Sumatra, est moins élevé et situé dans une région découpée en îles, par suite baucoup plus humide que l'autre pôle, lequel correspond à un massif vmontagneux, voisin de grandes masses continentales ; et des courants diffé- rents ont pu amener une dispersion plus ou moins lointaine de divers êtres, à partir des deux pôles. Néanmoins les végétaux primitifs, par exemple, persistent en grand nombre aux deux pôles. Ainsi les Hépatiques les plus primitives vivent toujours à- Sumatra; là aussi persistent les Lycopodiacées arborescentes, parentes des formes du carbonifère. Equiselum giganteum, qui atteint 11 mètres, n'existe «[u'aupôle ouest, dans l'Equateur. Les Palmiers, les Orchidées, atteignent leur plus grand développement aux deux pôles. Parmi les Gymnospermes, les plus primitifs sont les Araucaria et les Crypinmeria : or les premiers vivent dans XVIII. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 355 les Ande.s, le.s seconds au Japon, d'où ils ont émigré évidemment du pôle oriental. Au contraire, c'est sous le cercle d'oscillation, dans l'Afrique du sud, que l'on trouve les plus évolués des végétaux, les WeJantchia, qui semblent avoir cherché à s'enfouir le plus possiblC dans le sol, pour échapper aux va- riations climatériques. Parmi les animaux, les Lingules, animaux très anciens, sont restées loca- lisées aux deux pùles, malgré leur larve pélagique. Le genre Lingula propre- ment dit, vit aux Philippines, aux Moluques, à Amboine, en Chine, en Corée, au Japon ; le sous-genre Gloltidea existe en Floride, à la Caroline, à la Mar- tinique, à Panama, au Pérou, en Californie. Cependant une espèce de Lin- gule s étend aux Sandwich, une autre va jusqu'en Guinée : ce sont là des exceptions fâcheuses. Parmi les Arthropodes, les Limules confirment très exactement la théorie : Ltmu/us woluccanus vitaux Moluques, /.. pohjphcmus en Floride, c'est-à-dire au voisinage des deux pcMes. Au contraire les Scorpions n'offrent rien de caractéristique, malgré leur liante antiquité. Mais les Pédipalpes, à peine plus récents, sont groupés au- tour, des deux pôles, tandis qu'ils manquent en Afrique. Pourtant il existe des Microtelyphonides en Sicile par exemple : ce sont des témoins de l'é- poque ou la Sicile était sous l'équateur et qui ont su persister, tandis que les grands Pédipalpes, qui ont dû être primitivement répandus dans toute la zone tropicale, n ont pas pu s'adapter aux changements de climat et ont été dé- truits partout, sauf aux deux pôles où le climat tropical a persisté. Parmi les Onychophores, les plus primitifs sont les vrais Peripatm : ils vi- vent dans les Andes et à Sumatra, c'est-à-dire aux pôles d'oscillation. Mais comment expliquer qu'il y ait des animaux de ce groupe en Afrique? S. sup- pose que les plus primitifs de tous se sont formés au pôle occidental : / . ecuadorensis y vit encore. .De là, à la faveur des ponts continentaux, ils se sont étendus à travers l'Atlantique à l'Afrique et dans toute la zone tropi- cale. Restés sans changements aux deux pôles, ils se sont différenciés en s écartant des tropiques : ainsi sont nés les Peripatopsis du Chili et du sud de 1 Afrique. Les formes les plus évoluées, les Peripaloides, vivent en Aus- tralie et a la Nouvelle-Zélande, c'est-à-dire aux points les plus éloignés de leur heu d'origine. Les Insectes ne donnent rien de bien caractéristique au point de vue nui nous occupe. C'est naturellement aux Mollusques que S. s'arrête le plus longuement. Quelques exemples en sont en effet assez frappants. Ainsi les Pleurotomaires, Gastéropodes très primitifs, n'existent plus qu'aux Indes occidentales et au Japon : ils ont été amenés là des deux pôles par les courants chauds, tandis qu Ils disparaissaient dans tout le reste de la zone tropicale. La même espèce d Acmee, Acmiea slriiila, vit aussi aux deux pôles. S. considère comme très primitifs les Gastéropodes operculés terres- tres : or ils sont particulièrement abondants aux deux pôles, où ils comptent une centaine d'espèces, contre une dizaine seulement en Afrique. En parti- culier les Clausilies, qui remontent au paléozoïque et se nourrissent de Li- chens, les plus anciens des végétaux terrestres, sont particulièrement nom- breuses au pôle occidental, le plus sec. Le Nautile vit encore à peu de distance a l'est du pôle oriental, et d'autant plus profondément qu'on s'en éloigne davantage : au pôle môme, ses ancêtres devaient être côtiers. Les dernières Trigonies vivent encore sur les côtes australiennes. A- propos des Vertébrés, S. fait remarquer le parallélisme qui existe entre le bassin du Yang-tsé-kiang et celui du Mississipi : or ces régions sont symé- 356 l/ANNEK BIOLOGIQUE. triqueinent placées par rapport aux deux pôles. On trouve dans toutes deux le même genre de Ganoïdes, le genre Spatularia; le genre Scaphorhynchus compte une espèce dans le Mississipi et quatre dans l'Asie centrale; les Alli- gators sont propres à l'Amérique tropicale, mais une espèce {A. sine7isis) vit dans le Yang-tsé-kiang ; la distribution géographique de la grande Sala- mandre, Cryplobranchus, du Koukou-nor et du Japon est parallèle à celle du Menopoma de l'Amérique du Nord. Le Lepicbmren d'Amérique représente le Ceratodus d'Australie ; mais le Protuptenis d'Afrique constitue une fâcheuse exception. Il est plus évolué que les autres, dit S., il a su éviter les change- ments de climat en s'enfouissant dans la terre comme les Wehvitchia, et il s'est protégé par le sommeil contre la sécheresse excessive. Le Casoar d'Aus- tralie se rapproche du Nandou d'Amérique, mais l'Autruche d'Afrique est encore une exception gênante. Au contraire le paradélisme est très net pour les Marsupiaux, qui manquent en Afrique, tandis qu'ils existent en Australie et en Amérique : le genre probablement le plus ancien, Cœnolestes, vit au pôle même, dans l'équateur. Les Tapirs, Ongulés très primitifs, sont localisés aux deux pôles. Mais c'est sous le cercle d'oscillation que se sont faits les plus grands chan- gements et que se sont formés les grands groupes de Mammifères. Cela est vrai des Eléphants dont on a trouvé en Egypte les formes tertiaires anciennes, des Cavicornes (|u'on a trouvés à Pikermi, de l'Hippopotame, le plus récent et le plus évolué des Mammifères, qui vit encore sous le cercle d'oscillation. Pendant le mouvement de nos contrées vers le nord, lors de la période gla- ciaire, les Mammifères ont été refoulés, en partie en Afrique, où l'arrivée tardive des Ongulés déjà différenciés (Chevaux, Antilopes) est frappante, en partie à l'est et à l'ouest, où ils ont continué à évoluer parallèlement : ainsi les Chevaux ont dû très probablement se former séparément en Asie et en Amérique. Le cercle d'oscillation est donc le lieu où se sont produites les profondes modifications des organismes : c'est là en ])articulier qu'ont dû apparaître les animaux à sang chaud, qui ont soustrait leurs organes aux variations du climat en leur créant un milieu intérieur à température invariable. Les j)ôles au contraire sont les lieux où se sont conservées de préférence les formes anciennes. Mais c'est là aussi que se sont produites les adaptations les ])lus parfaites, les plus complexes, celles qui exigent la sélection la plus prolongée et par conséquent la persistance indéfinie de conditions invariables. C'est aux pôles en effet qu'on observe les animaux doués des plus brillantes couleurs, notamment parmi les Papillons et parmi les Oiseaux : les Colibris au pôle occidental, les Paradisiers au pôle oriental. C'est là aussi que se montrent les cas les plus frappants de mimétisme, notamment chez les Orthoptères, les plus anciens parmi les Insectes ; là encore que se trouvent les cas d'a- daptation les plus compliqués : Reptiles volants (Dragon), Poissons grimpeurs. Oiseaux soumettant leurs œufs à une incubation artificielle dans le fumier ou le sable volcanique chaud (Mégapodes). Aux Philippines, des Néritines, des Oncidies, grimpent aux arbres. Ainsi les pôles peuvent aussi se montrer des lieux de production d'espèces assez variées. Voilà pourquoi le Thibet, malgré ses conditions climatériques en apparence très défavorables, est la patrie d'une faune spéciale assez riche : les Moutons sauvages, les deux Chameaux, le Yak, certaines Antilopes, des Singes spéciaux, etc. ; son voisinage du pôle oriental l'a préservé des changements trop grands de climat et les espèces ont pu s'y adapter lentement. Sous le cercle d'oscillation, des régions assez étendues, situées au nord et au sud des tropiques actuels, ont eu à certains moments un climat tro- XVIII. - DISTRIBL'J'ION GEOGRAPHlgUI^. X)7 pical ; des espèces tropicales ont alors pu s'écarter en ces points de la zone torride bien plus qu'elles n'auraient pu le faire au voisinage des pôles d'os- cillation. Aussi est-ce sous le cercle d'oscillation que Ton rencontre encore actuellement le plus loin de la zone torride des espèces à affinités tropica- les: des Colibris vivent dans l'Alaska, le colossal Cnj])(ocfnto)i sfelleri au Kamchatka. des Oncidies dans l'Alaska et en Europe, bien loin des tro- piques. Enfin c'est sur terre que les clian.uements dans le climat se font sentir avec le plus d'intensité. C'est donc sur terre et non dans l'eau que les moditications les plus importantes des organismes ont dû se produire. S. n'hésite pas à pousser aux dernières limites les conséquences de cette remarque : pour lui tous les grands groupes d'êtres se sont différenciés sur terre et non dans la mer, tout au plus à la limite entre la terre et la mer. Le premier être vivant lui-même, sorte de Bactérie primitive, a dû naître sur terre, car dans l'eau les matières organiques dont elle se nourrissait, et qui ont du nécessairement précéder les organismes vivants, auraient été trop diliTées pour qu'elle pût les assimiler. Les Turbellariés primitifs se sont formés sur terre, de même que les Arthropodes et les Mollusques. Ceux-ci descendent de Turbellariés terrestres. Quand une Planaire terrestre est soustraite à l'action de l'air humide des tropiques, elle s'entoure d'un kyste qui laisse libre la sole pédieuse, par laquelle l'animal adhère au sol. Lorsque l'humidité revient, l'animal peut emporter son kyste sur son dos : c'est un rudiment de coquille. Il est remarquable que la seule Némerte terrestre, Geonemevles chalicophora, porte des spicules calcaires libres sur sa peau; si on suppose le kyste adhérent à toute la surface dorsale du corps et les spicules le pénétrant, on obtiendra le tégument des Aplacophores; si le calcaire est sécrété contre le kyste chitineux et si celui-ci ne reste adhé- rent au tégument qu'en certains points bien délimités, on aura une véritable coquille de Mollusque. Mais la coquille gêne la respiration cutanée, d'où formation d'un appareil respiratoire spécial : ce ne peut être qu'un poumon puisque l'existence du kyste suppose une période de sécheresse. Le cloaque des Aplacophores représente un poumon primitif, auquel s'ajoutent ensuite, chez les formes plus différenciées, des replis branchiaux. Le réseau pul- monaire des Pleurotomaires, découvert par Bouvier et Fischer et considéré par eux comme une modification secondaire, représente au contraire pour S. l'appareil respiratoire primitif, terrestre; les branchies sont surajoutées, ce que démontre, dit-il, leur situation au bord du manteau : la preuve paraît bien discutable. Les Turbellariés primitifs, et Geonemertes elle-même, sont hermaphrodites ; les Mollusques primitifs devaient donc l'être aussi. Les Pulmonés et les Opisthobranches, qui en dérivent, le sont encore. Parmi les Prosobranches cet état n'a persisté que chez ceux qui ont conservé quelques rapports avec la terre, tels que la Valvée, qui possède précisément une branchie margi- nale surajoutée comme le Pleurotomaire. Mais il faut que les glandes géni- tales mâle et femelle des Turbellariés se soient confondues chez les Mol- lusques, tandis que les vitellogènes devenaient la glande à albumine. Ainsi, contrairement à ce que tout le monde admet, les Pulmonés seraient pour S. plus primitifs à bien des égards que les Prosobranches; même le fait que, chez les plus inférieurs parmi ceux-ci, les produits génitaux sont émis parle rein droit, serait une simplification secondaire. Déplus la vie sur terre suppose un accouplement, car les produits génitaux ne peuvent s'y rencon- trer au hasard hors du corps comme dans l'eau. Les Mollusques primitifs avaient donc un pénis; c'est même d'après la théorie déjà ancienne de S. 358 i;annki-: biologique. l'asymétrie de cet appareil copulateur qui a déterminé l'asymétrie totale du corps des Gastéropodes. Les formes descendues dans la mer qui sont restées dans la région battue des vagues, ont perdu cet appareil copulateur : à ce point de vue encore les Gastéropodes considérés d'ordinaire comme les plus primitifs, le sont au contraire, pour S., moins que les Pulmonés. Les Néri- tidés sont les seuls Rhipidoglosses marins qui aient conservé un pénis : ils l'ont hérité des Néritines d'eau douce, qui elles-mêmes le tenaient de leurs ancêtres terrestres. Mais S. s'ingénie à retrouver un reste de pé- nis, dans le tubercule du pédoncule oculaire droit des Fissurelles et des Troques. L'opercule a été aussi acquis sur terre : c'est une protection contre la dessiccation. Les ondulations locomotrices bien_ développées n'existent, d'après S., que chez les Pulmonés terrestres; elles ont été perdues par les formes qui ont émigré dans l'eau où, par suite de la perte de poids, la progression est plus facile; aucun animal réadapté' à la vie terrestre après un séjour dans l'eau n'a pu réacquérir ce mode avantageux de lo- comotion, que les Mollusques primitifs ont hérité des 'l'urbellariés ter- restres. Nous ne suivrons pas l'auteur dans la généalogie très complète qu'il donne des Gastéropodes terrestres et des autres groupes de Mol- lusques. Les Vertébrés se sont aussi formés sur terre : les muscles striés des for- mes aquatiques indiquent qu'ils ont vécu dans un milieu où les efforts à faire pour porter le corps sont plus considérables que dans l'eau. La distinc- tion entre les organes olfactifs et les organes gustatifs n'a pu se faire que sur terre, car dans l'eau ces deux ordres de sensation se confondent; l'o- reille n'est également nécessaire que sur terre, car c'est là seulement que les animaux peuvent avoir une voix; dans l'eau il n'existe qu'un appareil d'équilibration. Les fentes branchiales, il est vrai, indiquent que tous les Vertébrés ont eu une respiration branchiale : cela tient à ce que la respi- ration peut se faire aussi bien par des branchies que par des poumons dans l'air saturé d'humidité : nous avons vu au pôle oriental, beaucoup d'êtres aquatiques vivre sur terre. C'est là que les Vertébrés primitifs ont dû se former. Mais quand, par suite des oscillations, les Vertébrés ont été en- traînés loin des régions oîi l'air est saturé d'eau, les poumons ont apparu chez ceux qui sont restés terrestres, tandis que les Poissons en descendant dans l'eau ont gardé leurs branchies. La ligne primitive de ces animaux suppose une tête qui l'innerve, et une tête est une acquisition terrestre. Enfin les Cyclostomes ne sont pas des formes primitives de Vertébrés mais au contraire des êtres dégradés par le parasitisme. Telle est, résumée à grands traits, cette imposante théorie qui prétend réunir dans une formule unique l'explication de tous les grands faits de la différenciation et de la répartition des êtres. On ne peut refuser de recon- naître à cette conception une singulière grandeur; cependant, malgré tout ce qu'offre de séduisant cette vaste synthèse, il est prudent, croyons-nous, de faire quelques réserves, car il subsiste — nous l'avons montré en i)as- sant — des faits qu'elle explique imparfaitement, et elle emporte des con- séquences qui vont trop au rebours des idées généralement admises. — A. Robert. Nathansohn (A.). — Sur l'influence de la circulalion verticale des eaux sur la production du jtlanklon marin. — Dans un très intéressant mémoire, N. se propose de montrer que le plankton dépend moins de la température (jue XVIII. — DISTHIBUTION Gl<:OGRAPHIQI]R. 359 (le la présence des courants verticaux (courants marins ascendants). Voici résumée sou argumentation. On sait que les mers froides sont plus riches en plankton que les mers chaudes. Brandt expliqua ce fait inattendu en admet- tant que les nitrates de l'eau de mer sont détruits par les bactéries déni- tritiantes. Comme dans les mers chaudes ce phénomène, suivant cet autour, devait être beaucoup plus intense, il en résultait une diminution nécessaire des aliments azotés, d'où pauvreté du plankton. Objection : Il n'y ;i pas autant d'organismes nitrificateurs qu'on se plait à l'imaginer. Et puis, la présence de ces êtres n'est ni régulière ni constante. Enfin, les bactéries ne peuvent agir que sur les nitrates marins. Or , les algues ont la faculté d'absorber et d'emmagasiner les nitrates. Ces composés sont donc à jamais soustraits à l'action des bactéries. Dans l'Atlantique, presque sous l'Equa- teur, on rencontre de grandes quantités de plankton, quoique la tempéra- ture de l'eau soit supérieure à 25'\ Le « Challenger » a récolté, entre les îles de l'Amirauté et les Carolines, et de Hawaï à Tahiti, d'énormes quantités de Diatomées dans des régions à haute température superficielle. Donc, ces observations infirment deux théories classiques : celle de l'influence directe ou indirecte de la température sur la quantité du plankton et celle de l'im- portance des continents sur la production pélagique. Le terrain ainsi déblayé, N. développe sa théorie nouvelle. 11 s'appuie sur des faits bien établis. La Méditerranée possède une faune et une flore pé- lagique des plus restreintes, sauf en une région : le détroit de Messine. Or, c'est précisément dans ce détroit que les courants ascendants sont de beau- coup les plus forts. Dans la partie de l'Atlantique située à l'E. de la crête de Rejkjanaes, l'eau a la même salinité, du fond à la surface. Elle présente, de plus, des courants ascendants continus. Or, cette région de l'yVtlantique que Ton appelle la mer d'Irminger est la plus riche en plankton ({ue le « Plankton Expédition » ait traversée. Enfin, il est à remarquer que les grandes pêches se font presque toujours à la limite des courants chauds et froids. L'auteur explique cette concordance en faisant ressortir qu'entre les courants chauds et les courants froids il se forme des courants ascendants, qui favorisent la production d'énormes quantités de Diatomées en même temps que la pullulation des Poissons. La cause de ces courants ascendants réside souvent dans la différence de température des eaux. En été, les radiations du soleil réchauffent les couches superficielles des océans. Quand vient l'hiver, l'eau des couches su- perficielles se refroidit et devient plus lourde ; elle descend alors jusqu'à ce (qu'elle arrive à une couche de même température et par conséquent de même poids spécifique. D'oîi courant ascendant. Natterer a démontré la réalité des courants ascendants dans certaines régions de la Méditerranée en dosant l'acide nitreux et le brome contenus dans les différentes cou- ches liquides. L'auteur invoque d'autres causes. Les courants dirigés en~ sens opposés peuvent transmettre leur mouvement aux masses d'eau si- tuées entre eux, ce qui produit un courant compensatoire ascendant du fond. Les courants de compensation verticale ne se rencontrent pas sous les latitudes intermédiaires. Ils sont fréquents dans les régions polaires et dans les régions équatoriales. Fa.ut-il rappeler que le « Plankton Expédition » n'a récolté dans le courant de Floride que d'intimes quantités de plankton et que le maximum de ses pêches pélagiques a été atteint ou N. de l'ile Ascension? Or cette ile atlantique occupe le centre d'un courant froid ascendant. Mais, dira-t-on.l'nbondancc du plankton est peut-être liée à l'abaissement de la température, bien plus qu'au sens du courant. La réponse à cette objec- tion est dans une observation du « Challenger » Au N. des Carolines, très 360 • L'ANNÉE HluLUGlgllH. loin du continent, il y a d'énormes agglomérations pélagiques. Et cepen- dant à cet endroit la température est très élevée ; mais il y a un fort courant ascendant. De plus, il est facile de comprendre que dans la région de l'eau lourde, l'eau de surface doit descendre, tandis que dans la région de l'eau légère un courant doit monter de bas en haut pour compenser le mouve- - ment de l'eau de surface. 11 en résulte qu'en hiver il y a un courant ascen- dant dans la région de l'eau polaire, tandis qu'en été ce (gourant se trouve dans l'oaire de l'eau atlantique. Ur, ces faits sont bien en correspondance avec les observations biologiques qui démontrent que dans la mer du Nord le maximum de plankton printanier se rencontre principalement dans les eaux arctiques, alors que celui de l'été a son centre dans les eaux atlan- tiques. — M. HÉRUBEL. 6)Thoulet(J.). — La circulation océanique. — Les roses des courants éta- blies par le « Challenger » permettent d'aflirmer que la circulation océanique se fait sentir dans les profondeurs aussi bien qu'à la surface et qu'en un même point, le long d'une même verticale, les courants ^ont susceptibles de varier en direction et en intensité. On peut déduire de ces faits et de considéra- tions basées sur la distribution de la température dans les eaux profondes que, selon toutes probabilités, la masse liquide est partagée horizontalement en deux régions superposées, l'une comprise entre la surface et 1 .000 mètres environ de profondeur où la circulation s'effectue avec un maximum d'acti- vité; la seconde entre LOOO mètres et le fond, oii, sauf de rares exceptions, même douteuses, elle est réellement nulle. Les courants marins, fleuves en- caissés entre des berges et un ou deux lits liquides, coulent à contre-sens de la pente de leur lit inférieur. Partout les courants marins se dirigent des localités de plus faible densité in situ des eaux vers les localités de plus forte densité in situ. Les causes naturelles donnant naissance aux courants, quelque nombreuses qu'elles soient puisqu'elles sont infinies, se ramènent néanmoins à deux grandes classes : les causes mécaniques ou dynamiques et les causes statiques. Parmi les premières sont les forces astronomiques et météorologiques dont l'action est bien connue. Parmi les secondes, les causes se rattachant à des états physiques et chimiques des eaux dont l'importance n'était pas suffisamment évaluée. La première des forces astronomiques est la rotation terrestre. Sur le globe nivelé, entièrement recouvert d'une nappe d'eau uniforme, qui, on en a fait le calcul, aurait une épaisseur de 2.500 mè- tres environ, la masse liquide entraînée par le mouvement de rotation de la terre, d'est en ouest, animée d'une vitesse plus rapide à l'équateur que vers les pôles, prendrait à elle seule un mouvement général vers l'ouest dans les régions équatoriales, vers l'est dans les latitudes plus hautes. Une nouvelle cause est celle des marées, qui produisent deux fois par jour une intermescence de l;i masse liquide. Il en résulte surtout dans les parages relativement peu profonds voisins des continents un mouvement régulier de progression des eaux cherchant à passer pour rétablir le niveau, de la crête îiIsl vallée et ensuite de la vallée à la crête. La cause dynamique prin- cipale mettant en mouvement l'océan est le vent. Cependant son action ne s'exerce qu'à l'extrême surface et à une faible profondeur au-dessous d'elle. Elle entraine ces eaux dans la direction même de la marche de l'air, et à son tour, le cours des eaux réagit dans une certaine mesure sur celui du vent, car tout phénomène naturel est à la fois cause et effet. — Les causes stati- ques en un moment déterminé, sont toutes condensées en deux symboles. Le litre d'eau de mer possède à 0'' un certain poids, qui, évalué par rapport au litre d'eau distillée à la température de -f 4% est la densité absolue S" XVIII. — DlSTRlBlTIOiN GKOGRAPIIIQUK. 361 (le Frcliantillon. Mais le litre d'eau de mer n'est pas toujours à 0". Pris eu divers points des océans, il a une température 9. Et à chaque variation de 0 correspond une valeur ditïérente au poids, soit SÔ-,. Le symbole nSOi repré- sente le poids du litre d'eau de mer pris à la profondeur de 35 mètres avec sa température iii silu de 0 degrés. Il révèle à lui seul les caractères de la cir culation telle qu'elle s'effectue dans la masse des eaux océaniques. Les mo- difications dans la composition chimique changent le 8°.,, par conséquent le nS84 et par suite tracent une influence sur la circ\ilation. Pour connaître la marche des courants sous-marins, il suffit de recueillir en série sur une même verticale de la surface au fond des échantillons d'eau dont on déter- mine le nSâi. Trois de ces séries en trois points modérément éloignés per- mettent, grâce à la construction graphique, de découvrir l'existence, de fixer la direction, l'intensité et l'inclinaison de tout courant existant entre la sur- face et le fond. C'est ainsi qu'on a pu affirmer que la circulation au-dessous de l.OOOmètresétaitouinfinimentfaible ou nulle. Au-dessous de LOOO mètres, c'est le calme complet. D'ailleurs, l'examen des sédiments du lit marin et des fines argiles qui le constituent sur presque toute sa superficie a détruit l'ancienne théorie de la circulation verticale océanique, d'après laquelle les eaux su- perficielles froides des pôles descendaient le long du fond jusque sous l'é- quateur où elles remontaient à la surface pour se diriger dé nouveau vers le pôle et ainsi de suite. Pour qu'un tel courant permît aux fines particules d'argile de se déposer, il faudrait que ces molécules d'eau eussent une vi- tesse moindre que celle qui est nécessaire pour faire le trajet d'un pôle à l'équateur en cinquante-sept mille ans. Ce chiffre, à lui seul, démontre l'absurdité de l'hypothèse. — Marcel Hérubel. Thoulet i J. I et Chevallier ( A. ). — Sur la circulation, océanique. — Le lit liquide d'un courant marin se rapproche de plus en plus de la surface. Le fait, constaté directement sur le Gulf Stream, est général des courants marins coulent à contre pente géométrique sur un lit liquide montant, contraire- ment aux courants d'eau continentaux qui tous coulent suivant la pente géo- métrique c'est-à-dire sur un lit descendant. Ce caractère de la circulation marine résulte très probablement d'une sorte de soulèvement général de la masse des eaux océaniques par enlèvement continuel de la couche superfi- cielle liquide due à l'évaporation plus énergique dans les régions tropicales, action modifiée et compensée par l'afflux d'eau douce (pluies, neiges, icebergs de glaciers, eaux continentales) plus abondant au contraire dans les hautes latitudes. — Marcel Hériîbei,. Chevallier (A.). — Courants marins profonds dans r Atlantique Nord. -— La circulation océanique est notablement plus active au voisinage de la surface que dans les profondeurs oîi elle diminue d'intensité jusqu'à devenir sensi- blement nulle. Les courants, suivant une même verticale, quoique souvent très rapprochés l'un de l'autre, peuvent manifester des directions différen- tes. Dans la région comprise entre les Açores et les Canaries, les courants superficiels donnent une direction qui est bien celle connue pratiquement à cette place du grand courant tropical équatorial. — Marcel Hérubel. Schloesing (Th.). — Contribution à l'étude chimique des eaux marines. — On peut considérer comme vraiment homogène la partie de la Méditerranée comprise entre la France et l'Afrique. C'est vers le fond de cette mer qu'ont lieu les grands apports de substances minérales par le Nil et les fleuves de la Russie méridionale qui se déversent, avec le Danube, dans la mer Noire 365 L'ANNEE BIOLOGIQUE. et, par suite, dans la Méditerranée. L"eau de la Méditerranée ne diffère guère de celle de l'Atlantique que par le degré de salure; les constitutions miné- rales des deux mers sont presque identiques. La constitution minérale des mers serait, comme la constitution gazeuse de l'atmosphère, sensiblement constante. — Marcel Hérubel. Legendre (R.). — La teneur en acide carbonique de l'air marin. — La moyenne de quatorze analyses donne une proportion do 33', 5 de gaz carbo- nique pour 100""' d'air marin. Ce chiffre est très voisin de celui trouvé à Paris même, mais il est plus fort. — Marcel Hérubel. a) Thoulet (J.). — Le calcaire et l'argile dans les fonds marins. — Rien n'autorise à penser que la proportion de calcaire contenue dans un fond dimi- nue avec la profondeur. Les dépôts d'origine continentale cessent <à une faible distance des rivaees. Dans les dépôts profonds qui leur font suite, et en lais- sant de côté les sédiments d'origine volcanique, l'argile amorphe, résistant aux acides étendus, est d'origine continentale. La rapidité d'accumulation dé- pend beaucoup plus du calcaire que de l'argile. On aurait par conséquent « tort de croire (jue tous les fonds abyssaux .sont peu épais et se sont dépo- sés lentement. A profondeur égale, quelque considérable qu'elle soit, un fond abyssal peut être dépassé très rapidement et être très épais, tandis qu'ailleurs il peut s'être déposé avec beaucoup de lenteur et être très mince. A durée de sédimentation égale, un fond calcaire offre une épaisseur bien plus grande qu'un fond purement argileux ». — Marcel Hérubel. e) Bouvier(E. L. ). — La faune bathy pélagique et la faune des grands fonds. — Certaines Annélides du genre Tomopleris ont des parapodes démesu- rément allongés et des antennes filiformes. En voyant ces animaux, on .saisit la valeur de l'hypothèse qui rattache aux Annélides les formes primitives des Crustacés : que la mince couche chitineuse des Tomopleris augmente en épaisseur, elle devra se briser en articles et le type arthropode sera réalisé. — Lebanc de la Princesse Alice (Açores) par 83 mètres de profondeur, très riche en poissons il y a quelques années, s'est montré presque complètement dé- peuplé. II faut en chercher la cause sans doute dans les phénomènes volca- niques qui accompagnèrent l'éruption de la montage Pelée en Martinique. — Marcel Hérubel. /;) Bouvier (E. L.). — Sur les Gennadas ou Pcnéides bathijpélagiques. — L'auteur confirme les recherches de Lo Bianco. La larve de ces crustacés est pélagique, peut-être pélagique de surface. Après avoir traversé tous les sta- des larvaires dans les couches voisines de la surface, les jeunes « se dirigent vers les profondeurs pour atteindre le lieu normal d'habitat de l'espèce », les adultes pris à Messine ayant sans doute été ramenés à, la surface par les forts courants de profondeur qui se font sentir dans le détroit. Il est certain que le nombre des adultes augmente à mesure qu'on s'éloigne de 1000'" pour descendre vers les profondeurs. Reste à savoir jusqu'où descendent les adultes. Les recherches du Prince de Monaco permettent d'affirmer que les Gennadas sont bathypélagiques. Comme les larves sont pélagiques de surface, il faut admettre que les œufs d'où elles proviennent sont moins denses que l'eau. — Marcel Hérubel. c) Bouvier (E. L.). — La faune f)rhigique des InverlébPès. La mer des Sargasses et sa faune. — Les Sargasses (Sargassum bacciferum) végètent au XVIII. — DISTliliUJTION GEUGRAPIllQUE. :}63 Yoisinaso des côtes américaines tropicales à la manière de nos Fucus. Les portions dclachées de leurs spallcs, entraînées par les courants, vieniuînl se réunir dans un vaste espace de 200.000 kilomètres carrés, compris entre le (lulf Stream et le courant équatorial Alniseul. Cet apport serait insuffisant pour peupler d'Algues une étendue aussi grande. Mais si les Sargasses tlot- tantes ne forment aucun élément reproducteur, elles végètent parfaitement à la surface des flots, y poussent des rameaux , s'y divisent sous l'influence des vagues, chacune de leurs branches détachées donnant naissance à une toulTe nouvelle. La disposition en traînées semble prédominante, avec de largei^ intervalles où flottent parfois quelques touffes isolées et, dans certains cas, des sortes de rameaux assez compacts dont les plus grands peuvent at- teindre 15 à 20 mètres carrés. La population zoologique localisée dans les touffes d'algues est riche en individus, mais peu variée en espèces. Elle se distingue surtout par le mimétisme extraordinairement prononcé de presque tous les animaux qui la représentent. Un crabe pélagique, NaulilograpHus minutus, grouille sur les Sargasses. Il y a beaucoup de petites Crevettes du genre Ptilsemon, qui nagent d"une touffe à l'autre. Les Gastéropodes sont très petits. Certains poissons {Antennarius marmoratus) poussent le mimé- tisme jusqu'à avoir les nageoires lobées et foliacées, ressemblant ainsi tout à fait aux Sargasses. L'animal se cramponne aux Algues avec ses nageoires antérieures, dont il se sert comme il ferait d'une main. Un plémiptère du genre Halobales vit aussi sur ces Sargasses, mais on le rencontre souvent au large, glissant sur l'eau à la façon des Hydromètres. — Marcel Héru- BEL. Albert (Prince de Monaco). —Sur la septième campagne scientifique de la « Princesse Alice ». — Nous nous contenterons d'extraire de ce bref et sub- stantiel compte rendu quelques indications d'ordre général. Les Glaucothoés sont ni plus ni moins des larves de Pagures pélagiques et « s'efforçant d'at- teindre le fond pour y chercher un abri dans les coquilles, mais qui, entraî- nées par des courants, peuvent continuer leur existence pélagique en subis- sant des mues et en croissant sans se transformer en Pagures ». La faune qui habite la mer des Sargasses a été étudiée à la surface entre celle-ci et le fond et sur le fond lui-même. Une faune peu variée mais nombreuse vit au milieu de ces végétaux (Actinies, Ascidies, Nudibranches, Crabes, Isopo- des, Poissons et quelques animaux pélagiques se tenant au dehors des herbes). Le mimétisme est particulièrement sensible. Le prince a également recueilli un curieux Hémiptère. qui vit en sautant sur l'eau à des centaines de milles au large. A signaler l'absence à peu près totale d'animaux à la surface de la mer dans toute la région balayée par les alizés entre le Tropique, le con- tinent africain et les Acores. Presque jamais de Cétacés ni d'oiseaux marins. Les poissons volants et le Plankton seuls animent ce désert. Mais, en pleme mer des Sargasses, le prince a aperçu 5 hirondelles d'une variété améri- caine. — Marcel Hérubel. Joubin (L.). —Notes stir les Némer liens balhypi'hKjiques recueil lis par S. A. le Prince de Monaco. — Région de capture : parages des v^^çores et Canaries et mer des Sargasses 4.000"™. Nord de l'Islande 3.310"\ A retenir la présence d'une Némerte pélagique au nord de l'Islande. C'est la première fois qu'on trouve un tel animal aune latitude si élevée. A retenir aussi l'absence com- plète des organes sensitifs spéciaux que l'on trouve chez toutes les Némertes non pélagiques. — Marcel Hérubel. 364 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. (.) Bouvier lE. L.). — Nouvelles recherches sur les Pi/ciiogunides recueillis dans les régions nntarcUques au cours de la campagne dirigée par M. Jean Charcot. — L'ensemble de cette faune spéciale a un caractère subpolaire. Les Pycnogonides décapodes semblent communément répartis dans les ré- gions australes. Certains genres {Penlanymphon), qui se trouvent sur tout le pourtour du continent austral, semblent devenir plus abondants à mesure qu'on avance vers le pôle. Les Pycnogonides octopodes ne sont pas propres à l'hémisphère boréal, mais se rencontrent également dans ces régions aus- trales. L'auteur pense qu'il ne faut pas considérer les Pycnogonides décapo- des comme des formes ancestrales d'où seraient issues les Pycnogonides octopodes. La segmentation du corps a totalement disparu ou à peu près chez les Pycnogonides décapodes, tandis qu'elle persiste, très évidente, chez les Pentanymphons et chez de nombreux Pycnogonides octopodes. — Marcel HÉRUBEL. Koehler (R.). — Sur les l'^chinodernies recueillis par rexpédition antarc- tique française du />■• Charcot. — Les Ophiures antarctiques sont remarqua- ble par le morcellement extrême des plaques brachiales. De nombreux our- sins du littoral de l'ile Wandell se retrouvent sur les côtes de Patagonie et dans les parages du cap Horn. La composition de la faune échinologique antarctique est complètement différente de celle que l'on l'encontre dans les mers arctiques et son étude vient encore apporter un nouvel argument con- tre la théorie de la bipolarité des faunes arctiques et antarctiques. Plus les observations se multiplient, plus les différences se montrent nombreuses et accentuées entre les faunes des régions arctique et antarctique. — Marcel HÉRUBEL. Quidor(A.). — Sur les Copépodes recueillis par la mission Charcot . — L'au- teur montre une fois de plus que la faune abyssale des régions équatoriales a de grandes affinités avec la faune australe de surfaces. Certains Phgllopus ramenés par le « Challenger » au S.-E. de Buenos-Ayres d'un fond de 4.850™ se retrouvent dans le plankton de surface près de l'île Wandell. Le dimor- phisme sexuel est des plus accentués. — Marcel IIérubel. Faurot (L.). — Observations au sujet des Mollusques teslacés recueillis par MM. Tillier et Baray dans le canal de Suez. — Par le degré de salure très élevé de leurs eaux, le lac Timsah et les lacs Amers, situés sur le trajet du canal de Suez, ont la plus haute importance au point de vue biologique. Ils forment une barrière infranchissable pour certaines espèces : d'autres peuvent y vivre, mais le nombre de celles ([ui peuvent s'y reproduire n'est pas encore fixé. — E. Hecht. Skottsberg (C). — Ohservalions sur la végétation des mers antarctiqur.'<. — Dans ce travail l'auteur se propose de décrire les conditions météorologi- ques et hydrographiques qui règlent la flore des mers antarctiques, l'aspect que revêt cette flore et une esquisse de sa composition systématique; les nuitériaux de ce travail sont les observations faites par l'expédition antarctique suédoise en 1901-190.3. S. termine en comparant laflore antarctique à la flore arctique, telle qu'elle a été établie par Kjellm.xn. — F. Péchoutre. Doflein. — Faune et Océanographie des rives japonaises. — Tous ceux (jui s'occupent de la faune marine du Japon sont frappés de l'extraordinaire richesse de cette région non seulement en individus, mais encore en formes XVIII. " DISTRIBUTION GEOriR APHigUE. :565 (lilïérentes, espèc(\s, genres et familles. Mais la composition hétérogène de la faune japonaise est encore plus surprenante. Etant donnée la situation géo- graphique du Japon, on ne peut s'étonner de trouver au nord des animaux appartenant à la faune arctique et au sud des formes tropicales. Mais dans les régions moyennes les animaux arctiques et tropicaux vivent côte à côte à l'inverse de ce que l'on pensait jadis. D. étudie les conditions océano- graphiques et la distribution des formes pélagiques par les courants. Le cou- rant chaud ou Kuro-Schio est très rapide et vient du Pacifique, il passe à quelques kilomètres de la côte orientale et son influence se fait sentir jusqu'à l'ile Yéso. Plus près de la côte se trouve le courant froid ou Oyo-Schio qui vient du nord, des Kouriles. — II s'ensuit que les nombreuses baies, suivant les vents, reçoivent à la surface tantôt de l'eau tiède ou tantôt de l'eau froide qui y demeure un temps variable de l'année, suivant la configuration topo- graphique. L'auteur a étudié la baie de Sagami, et il a constaté qu'en quel- ques heures la faune pélagique change du tout au tout, car la température peut tomber de 24'^' à lô" et ce fait a une répercussion sur la faune littorale qui s'appauvrit. L'auteur a rencontré certaines formes tropicales jusqu'à Senda'ï : Neptunus pelagiciis (L.), Planes mimitna (L.), Peneus, Alpheus, Dorippe. A ces formes viennent s'ajouter des représentants d'une faune pacifico-boréale, d'eau froide, répandue aussi bien sur la côte américaine que sur les côtes asiatiques, où la variabilité des conditions physiques a amené une plus grande richesse de formes. Un grand nombre de formes signalées seulement dans les mers arctiques ou dans les régions froides du nord de l'Atlantique ont été retrouvées au Japon, entre autres Chionœcetus opilio Fab. à Senda'i, sur la côte est. — Ces recherches sur la faune du Japon sont un des problèmes les plus intéressants de la géographie zoologique. — D'autre part, à une profondeur de 250 à 300 mètres, la baie de Sagami pos- sède une faune des plus extraordinaires et des plus intéressantes : Macro- cheira, Latreillopsis, Latreillia, Bathi/nonius, Pourtalesia, etc. La plupart de ces espèces appartiennent à « la faune des eaux tranquilles ». — ^ A une profondeur moyenne, la baie de Sagami présente des espèces et des genres de Décapodes qui n'étaient connus auparavant que des profondeurs de l'Atlantique et d'autres espèces qui sont celles de l'Atlantique. — Comme l'expédition de la « Valdivia » l'a montré aussi, on trouve par 300'" de pro fondeur une zone située entre les isothermes 5° à 15'^ où la distribution de certaines formes est continue et cosmopolite. — Enfin rau.teur conclut que la constitution géologique des continents est d'importance secondaire pour la distribution géographique des animaux marins, tout animal marin pou- vant actuellement se répandre aussi loin que le lui permettent ses habitudes spécifiques et sa capacité d'adaptation à la température de l'eau. — A. Menegaux. Gravier (Ch.). — Sur ht faune annélidienne de la mer Rouge el ses a f fini- lés. — Si l'on fait abstraction des espèces nouvelles que rien n'autorise à re- garder comme autochtones, la mer Rouge se montre, au point de vue des Annélides Polychètes, ce qu'elle est au point de vue géographique, c'est-à- dire une dépendance de l'océan Indien. Elle possède un noyau d'espèces qui se retrouvent un peu partout dans la zone torride. Mais on trouve aussi des espèces dans la mer Rouge qui vivent également le long de la côte occiden- tale d'Afrique. Il est presque certain que les larves, pélagiques d'ailleurs, ont contourné le cap de Bonne-Espérance, portées par les courants côtiers. Quant à la faune abyssale, loin d'avoir le cosmopolitisme qu'on lui attribuait, elle se montre plus ou moins localisée, c Si ces résultats se généralisent, il en 366 L'ANNÉE BIOLOGIQl'K. résulterait que, tandis que les formes littorales seraient plus ou moins vaga- bondes et mii^ratrices, celles des ,^;rands fonds seraient beaucoup plus séden- taires. » — Marcel Hérubel. a) PellegrimJ.). — Mission permanente française (ni Indo-Chine. l'oissonfi de la baied'Along (Tonkin). — Les poissons marins de la baie d'Along et des régions voisines ont une distribution géographique des plus vastes, car beau- coup d'espèces fréquentent la mer Rouge et une grande partie du Pacifique. Le Pleuronectide Psetlodes enimei Bl. Schn. présente La particularité d'avoir les yeux situés indifféremment suivant les exemplaires, tantôt sur le côté droit, tantôt sur le gauche. — Adulte, Stromnteus iiiger EL, de la famille des Stromatéidés, n'a pas de nageoires ventrales jugulaires. Elles n'existent que chez le jeune, et disparaissent complètement avec l'âge. Cette perte d'or- ganes doit se faire assez bruscpiement, ou être tardive chez certains indi- vidus; elle se fait donc dans le cours du dévelo])pement individuel. L'au- teur propose le qualiiicatif de dynamiques pour les formes encore plastiques et changeantes qui nous permettent de saisir sur le vif les étapes de l'atrophie d'un organe, en réservant celui de statiques pour les espèces plus fixées, actuellement invariables. — E. Hecht. Koehier iR.) et Vaney (C). — Stellotipluvra mirabilis, nouvelle larve d'Astérie appartenanl très vraisemblablement à une forme abyssale. — On sait que les larves d'Echinodormes, Aurieularia, Bij)i)inaria, Bracliiolaria ou Pluteus, larves d'espèces littorales ou côtières, se rencontrent au voisinage des côtes dans les couches superficielles des eaux. Au contraire la StelUh sphœra a été recueillie très au large par un filet descendu à 3.000"" de profon- deur par le Yacht « Princesse Alice » (parages des Acores). Caractère remar- quable : elle a une symétrie h(^xaradiée, c'est-à-dire six groupes de plaques équatoriales. La symétrie pcntaradiée ne se manifeste que par la disposition des plaques secondaires du pôle aboral. Enfin la présence de deux tentacules buccaux et l'aplatissement de la bouche montrent une orientation nettement bilatérale. La découverte de Stellosph;i'?-a prouve que certains Echinodermes abyssaux « peuvent se développer aux dépens de larves ». — Marcel Héru- bel b) Vayssière ( A.). — Note sur les Cypneidés recueillis par M. Cli. Gravier à Djibouti en /'JO'i. — Les espèces qui sont communes aux localités suivantes : mer Rouge, Seychelles et Maurice, Maldives et Laquedives, possèdent toutes une aire géographique très étendue, puisque leui' présence a été signalée aussi dans la })artie orientale de l'océan Indien et dans une bonne partie de l'océan Pacifique (toute la moitié occidentale). Certaines espèces de Cypr.ea paraissent être propres à la mer Rouge et au golfe d'Aden et n'ont été pê- chées jusqu'à ce jour que dans cette région du globe. A ce dernier point de vue, l'étude de cette faune offre un intérêt scientifi(iue, puisqu'elle nous montre une localisation de formes que la plupart des espèces de Cyprœa ne possèdent pas, le contraire paraissant être le propre de ce genre de Gastéro- podes. Les côtes coralligènes doivent être très favorables aux Cyprées et par- ticulièrement celles de la mer Rouge et du golfe d'Aden, puisque dans un espace si restreint on trouve presque le quart des espèces vivantes. — Marcel HÉRUBEL. a) Seurat. — Les îles coralliennes de la Polynésie. — Structure. — Mode de formation. — Faune et flore. — Le Lagou (on appelle ainsi le lac qui occupe XVIIl. — DISTRIIUITION GKOCRAPIIIQUE. 367 la, partie centrale des iles et reste eu eoininunication avec; la mer) a (^oirime lit un sable très fortement Ccalcaire où dominent les valves de Cardiwn fra- gruiii. Les Coralliaires qui édifient les récifs appartiennent aux genres Pa- vonia, Poriles, Fnnyù/. Ils n'atteignent leur maximum de vie que dans les régions où la température moyenne de l'eau de la mer ne s'abaisse pas au- dessous de 20" C. et la profondeur n'excède pas 37 mètres. La question de l'origine des îles de la Polynésie est liée à celle de l'âge du Pacifique. On admet que cet océan est relativement récent. Von Spering imagine un ancien continent r.4rc/«?;p/^//a,s'étendant sur l'emplacement de l'Amérique du Sud, de la Nouvelle-Zélande et d'une partie du Pacifique actuel. Ce continent se serait morcelé graduellement, les îles polynésiennes, puis la Nouvelle- Zélande en étant séparées les premières, la Nouvelle-Guinée et l'Australie s'en détachant les dernières. Les iles de la Polynésie auraient entière- ment disparu sous les flots et les iles actuelles ne seraient autre chose (jue le résultat des phénomènes volcaniques qui ont accompagné ces bou- leversements. Et, de fait, ces iles contiennent de nombreuses roches érup- tives. Les coulées basaltiques qui on forment la presque totalité ont recouvert complètement, sauf au centre de l'île Tahiti, les vestiges de l'ancien con- tinent, V Archiplata. Inutile de rappeler ici les théories de Darwin et de MuRHAV sur l'origine des massifs coralliens. Notons seulement que l'exhaus- sement des îles est très facile à mettre en évidence, aussi bien pour les îles basses que pour les îles hautes. On trouve, en effet, souvent, du sable co- rallien fossilifère reposant sur le basalte et situé à 3 mètres environ au-des- sus du niveau de la mer. — Flove des îles Tuamotu. — Pauvre et spéciale, on n'y rencontre pas l'arbre à pain, si caractéristique des îles liantes, ni les plantes alimentaires des Tahitiens, bananier, taro, manioc. Beaucoup de cocotiers (on exporte de grandes quantités de coprah ou amandes de noix de coco séchées au soleil). Deux Borraginées arborescentes, Tourne for Ha arf/enta, Cardia sùhcordata; une Rubiacée, Gueltarda speciosa. Les ar- bustes les plus caractéristiques des attolls sont Suriana maritima, Pemphis acidula, Pandanus tectorius (le second pousse dans les endroits les plus arides); il y a aussi quelques herbes parmi lesquelles le pourpier (Portulaca oleracea). En un mot, la flore des Tuamotu est une flore introduite. Les graines des plantes y ont été charriées par les courants marins, le vent ou amenées par les oiseaux de mer. — Faune des Tuamotu. — Egalement im- portée. Le rat maori, Mus exulans, et le porc ont été amenés par les indi- gènes eux-mêmes. La caractéristique de la faune terrestre et l'abondance des oiseaux et des cénobites. La plupart des oiseaux sont des oiseaux de mer bons voiliers : paille-en-queue, frégate, courlis, sternes, fous, etc.. Les oiseaux les plus curieux sont les pigeons verts, Plilinopus coralensis, et les pigeons noirs, Phlegœnas pectoraUs. Pas de serpents, pas de batraciens, pas de lézards. Les seuls gastéropodes terrestres .sont les Hélix. Les cénobites ou Bernard l'hermite terrestres, logent leur abdomen dans une coquille de Turbo setosus. Dans beaucoup d'îles, on rencontre le crabe des cocotiers, Birgus latro, crustacé énorme qui vît dans des terriers creusés au pied des arbres. Les insectes sont tous importés : les moustiques et les mouches do- mestiques pullulent dans toutes les îles. — Faune niarine. — Riche en indi- vidus, mais peu variée. Elle n'est pas du tout particulière à ces îles. On a constaté qu'à mesure qu'on s'éloigne des grands continents qui se trouvent dans la partie occidentale du Pacifique, en allant vers l'est, les faunes marines s'appauvrissent. Les Cônes qui sont représentés aux Fidji par 68 espèces, n'en ont plus que 38 aux îles Tuamotu. La farvelle des Mitridés, qui possède 117 espèces aux Fidji, n'en compte que 86 à Tahiti et 75 aux 368 L'ANNEE RIOlJXilQl'E. Tuainotu. Un observe d'ailleurs que les l'aunes qui sont le mieux repré- sentées dans les mers de la Polynésie orientale sont celles dont les larves possèdent au plus haut degré le pourvoi migrateur. Certaines faunes à œufs lourds telles que le nautile, si commun en Nouvelle-Calédonie, fait complètement défaut dans ces îles de la Polynésie. En résumé, l'examen de la flore et de la faune indique un peuplement récent, par voie de migra- tion des espèces de l'ouest vers l'est. La pauvreté de cette faune est due à l'éloignement des grands continents. — Marcel Hérubel. 6)Seurat, — La nacre et la perle en Océanie. — Pèche, origine et mode (le formation. — C'est dans le lagon des îles coralliennes que vivent les huîtres pevlières Marr/aritifera margaritiferaysir. (jimingi ifarvelle des Avi- culidés). Elles affectionnent les Madrépores branchus et surtout les flancs des pâtés de coraux. Sur les valves des huîtres perlières vivent des Chama, Spondylus. Oslrea Jiobilis, quelques Gastéropodes, Sistriwi, Chitou, enfin des Madrépores branchus. Citons, parmi les commensaux, les Alphéeset, parmi les parasites, les éponges siliceuses du genre Choira, les mollusques du genre Cas troc hœna, des Cestodes. La théorie de l'origine parasitaire des perles fines a pris une place prépondérante : elle explique d'une façon très simple la formation de celles-ci. Et pour le cas de Margaritifera mar- garitifera, le cestode parasite Tglocephalum margaritiferx pour un rôle capital. — Marcel Hért'bel. h) Sauvageau (C). — .1 propos delà présence de la Diatomée bleue dans la Méditerranée. — Après quelques pages consacrées à l'histoire du nom de la Diatomée bleue, Navicula fusiformis Grun. var. ostrearia Grun., S. signale qu'en juin 1906, il a rencontré cette Diatomée à Banyuls-sur-Mer, en abon- dance et à l'état de pureté, distincte à l'œil nu et à distance ; elle formait une sorte de duvet bleu-verdàtre, continu, d'épaisseur uniforme qui recouvrait des Liehmannia Leveillei, comme un étui, sans être à son contact immédiat. ce qui écartait toute idée de parasitisme ou même d'épiphytisme. Le mé- lange d'une quantité quelconque d'eau douce ije peut être invoqué poui' expliquer la présence du .V. ostrearia à Bànyuls et le fait que cette Dia- tomée, cause du verdissement des huîtres, vit dans l'eau de mer pure pour- rait avoir, d'après S., un certain intérêt au point de vue de la culture des huîtres vertes. D'après l'auteur la matière colorante bleue de la Diatomée ou Marennine,a son siège non dans des vacuoles, mais dans le protoplasma, sur lequel elle est fixée. De plus, contrairement aux affirmations de Ray L.\n- KASTEiî, S. a constaté, comme l'avait déjà fait Bornet, que la Marennine est soluble dans l'eau douce. — F. Péchoutre. Guérin. — Notes préliminaires sur les gisements de Mollusques comestibles des côtes de France. — Le Golfe du Calvados. — Détachons de ce travail très minutieux quelques indications un peu générales. L'huître indigène atlantique est adaptée aux variations incessantes de régime qu'implique son habitat, la zone supralittorale.' Au contraire l'huître indigène du Calvados n'habite jamais la zone supralittorale : on la trouve exclusivement dans la zone des Laurinaires, les dragages effectués dans la zone des Nullipores ne l'en ayant jamais rapportée. En général, les gisements littoraux ne sont alimentés que par des huîtres du large, arrachées et transportées par la violence des tempêtes. Dans la mer commune, par des profondeurs infé- rieures à 30 mètres, on trouve des huîtres dans toute l'étendue du golfe du Calvados. — Marcel Hért'bel. 1 XVIII. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 369 Issel (R.). — La thermobiose chez les animaux aquatiques. — Étudiant les eaux des thermes Euganéens (eaux clilorurées sodiquesà teneur totale de 2 à 5 gr. par litre), I. caractérise une faune thermale, vivant au-dessus de 40°, assez riche en individus, mais pauvre en espèces : 3 Infusoires, formes banales, 2 Rotifères, au contraire rares, 1 Nématode libre, 1 Insecte d'ha- bitat thermal caractéristique, 1 Ostracode d'eau saumâtre et 1 Gastéropode confiné à la région qui a formé 5 variétés. Les maxima thermiques observés sont d'environ 50° pour les Protozoaires, 45" pour les Métazoaires ; mais l'op- timum de chaque espèce est inférieur de 5° à 8"^' au maximum. Les modifica- tions morphologiques sont faibles : variété pygmée et à pied un peu différent pour le Rotifère Notommata naïas Ehrbg. taille souvent un peu inférieure à celle des individus d'eau froide. Elles seraient dues plutôt à la teneur en sel qu'à la température. La faune subthermale, beaucoup plus riche en espèces et se raccordant insensiblement à la faune d'eau douce ordinaire, s'étend aux Vertébrés et aux Crustacés supérieurs, notamment Paleemonetes variants qui par la denticulation de son rostre se rapproche plutôt des individus d'eau salée. Les milieux qui préparent les organismes à une adaptation aux eaux thermales, au point de vue de la chaleur et de la salinité, sont pour les Infusoires et Nématodes les matières fermentées, pour les autres les lagunes peu profondes et salées. Il est très vraisemblable en effet que cette faune à caractère franchement saumâtre s'est constituée au début du quaternaire, quand la lagune vénitienne s'étendait jusque-là. — P. m Beauchamp. Loppens (K.). — Sur quelques variétés de Membranipora membranacea L. vivant dans l'eau saumâtre. — Ces trois variétés présentent des différences portant sur le nombre et la disposition des dents des zoécies, le nombre des tentacules du polype (parfois deux polypes par zoécie). Elles ne paraissent pas liées aux divers degrés de la salure (qui peut s'abaisser jusqu'à l/IO de la teneur en sel de l'eau de mer pure); peut-être ont-elles plus de rap- port avec le mouvement de l'eau, l'une ne se trouvant que là où il y a un fort courant, les autres dans les eaux stagnantes. — P. de Beauchamp. Osborn (R. G.). — Observations et expériences sur les larves de Libellules dans Veau saumâtre. — Les larves de plusieurs espèces de Libellulides qui se rencontrent naturellement dans l'eau saumâtre en quelques points d'A- mérique peuvent y vivre jusqu'à une concentration correspondant à la densité de 1,010, meurent en quelques heures aux concentrations supérieures. La même concentration permet le développement des œufs, sans modifier sa durée; les larves écloses dans l'eau salée ne montrent nullement une plus grande résistance aux concentrations supérieures et peuvent être re- placées dans l'eau douce sans en être affectées. Il est possible qu'œufs et larves puissent empêcher l'osmose à travers leurs téguments jusqu'à une certaine limite, mais il semble plus probable que les solutions salines n'agis- sent sur leur métabolisme qu'à une certaine concentration. — P. de Beau- champ. Steinmann (P.). — Données géographiques et biologiques sur les Planaires des ruisseaux de montagne. — La répartition des Planaires dans les cours d'eau des Alpes, du Jura, etc. {Planariaalpina kla. source, Polycelis cornuta-plus bas, PI. gonocephala dans la partie inférieure, au moins dans le bassin du Rhm)' très constante malgré quelques exceptions^ est essentiellement commandée par la température, la première de ces espèces étant très sténotherme, surtout en ce qui concerne les jeunes et la période de reproduction ; les écarts de tem- l' ANNÉE BIOLOGIQUE, XI. 1906. 24 370 L'ANNEE BIOLOGIQUE. pérature déterminent la multiplication par division, qui est en quelque sorte pathologique (normale dans Pol. covnuta), et épuise Fespèce. Il est vraisem- blable qu'à l'époque glaciaire, elle était répandue dans toute l'Europe et a été peu à peu refoulée des vallées par les deux autres, plus eurythermes. L'in- suffisance de la nourriture n'intervient que pour resserrer les limites ther- mométriques de l'espèce. — P. de Beauchamp. Enslin (E.). — Dendrocœlum cavaticum. — Cette Planaire aveugle, dé- couverte dans la grotte de Falkenstein, se rencontre dans beaucoup de sources de l'Alb souabe, sous les pierres exactement à la résurgence. Son occurrence en d'autres pays n'est pas prouvée. Sa distribution ne s'explique que par son origine dans les eaux souterraines et non par l'hypothèse des résidus glaciaires appliquée à d'autres par Voigt. Elle est nettement dis- tincte de l'ubiquiste D. lacteum non seulement par l'absence d'yeux, mais par l'appareil génital etc., et n'en paraît pas dériver bien qu'il vive à proxi- mité. Un individu a été trouvé qui présentait des yeux, mais en voie de dis- sociation, réduction des cellules visuelles, égrènement du pigment, etc. — P. i>E Beauchamp. Thiébaud (M.) et Favre (J.). — Contribution à l'élude de la faune des eaux du Jura. — Ce travail comprend la description de 11 mares, petites et peu profondes, à végétation très développée, sauf les fossés de tourbière, situées à une altitude moyenne de 1.230'", et l'énumération des espèces (170 en tout) rencontrées dans chaque, puis le résultat d'explorations faites dans 5 d'entre elles à diverses époques de l'année. D'une façon générale les Copépodes apparaissent les premiers, sous la glace, ont leur maximum en mai et juin; certains disparaissent alors, les autres persistent clairsemés. Les Cladocères apparaissent plus tard, avec maximum en août et septembre ; en octobre se forment les éphippiums. Les Turbellariés apparaissent encore plus tard, mais maximum dès juin-juillet, et disparaissent en septembre pour la plupart. Les Rotifères se trouvent toute l'année, mais pas les mêmes es- pèces ; les Bdelloïdes sont à peu près seuls pendant l'hiver. Dans les Infu- soires, en général pérennes, Stentor poh/morphus ipréîère l'eau froide. Volvox (jlobator a un maximum très marqué en été. Enfin la comparaison entre elles des diverses mares montre des différences très grandes : chacune a une faune d'une individualité frappante. — P. de Beauchamp. Schorler (B.), Thallwitz (J.) et Schiller (K.). — Faune et flore du grand étang de Moritzburg près de Dresde. — De cette monographie très complète nous ne pouvons que détacher quelques faits d'intérêt général : dans les anses du rivage le plancton est absolument différent qualitative- ment et quantitativement de celui qu'on pêche au même moment en plein étang. La mise à sec pour la pèche du poisson, qu'on pratique tous les deux ans, a une très grande influence sur le plancton qui est beaucoup moins abondant l'année suivante. Nombreuses données sur sa composition aux différentes époques de l'année et le cycle de chaque forme. On doit citer tout particulièrement le tableau où pour 52 espèces est donnée la courbe de leur abondance dans le plancton en même temps que l'indication de leur présence dans le benthos à chaque mois de l'année; il serait désirable qu'on en donnât de semblables dans chaque étude de ce genre, où la seconde donnée est trop souvent négligée. Quelques remarques sur la variation cyclique d'il wura?a cochlearis, Daphnia hyalina et Bosmina longirostris ne modifient point la question. — P. de Beauchamp. XVIII. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 371 Mouti (Rina). — Recherches sur quelques lacs du massif du Ruitor. — Les investigations de M. ont porté sur dix lacs tous situés au-dessus de 2.000'" d'altitude, pour la plupart d'origine ti-ès récente (30 ou 40 ans) due au recul des glaciers. Après la description de chacun d'eux, de sa faune et de sa flore, elle envisage l'origine de celles-ci. Le peuplement n'a pu avoir lieu que par migration active ou passive. La première, qui rencontrait de très grands obstacles, ne peut guère servir que pour Planaria alpina et quel- ques Coléoptères (théorie de Zschokke : relégation sur les sommets de la faune, d'origine boréale, de l'époque glaciaire; mais les glaciers de la vallée du Pô n'ont jamais été en contact avec ceux du Nord; aussi, peu de formes sténothermes pouvant avoir une telle origine dans leurs lacs). Donc trans- port par le vent ou les animaux. Les circonstances qui influent sur le peu- plement sont moins l'altitude que la température (variant de 1 à 11'') à laquelle la richesse en organismes est bien parallèle. Les apports en matière organique, quand il y a des pâturages voisins, sont très importants. Le mouvement des eaux, à un moindre degré le limon en suspension, ont une influence défavorable. D'autre part la nature géologique ; faune et flore toujours très pauvres sur les schistes carbonifères; le manque de calcaires explique l'absence des Mollusques. Enfin l'âge du lac et le temps qu'il a eu pour se peupler : le lac des Séracs, libre depuis quelques années, ne renferme que quelques Diatomées et une Palmellacée. Dans d'autres appa- raissent les Rhizopodes, puis les Nématodes, Tardigrades, Copépodes. Les Rotifères commencent avec ceux-ci à constituer un plancton qui se nourrit des algues précédentes. Enfin s'y adjoignent les Cladocères, qui apparaissent les derniers, et se constitue la faune complexe des lacs anciens. — P. ue Beauchamp. "Weltner (W.). — Pectinalella magnifica (Leidy), aux environs de Ber- lin. — Ce magnifique Bryozoaire, originaire d'Amérique mais déjà importé en plusieurs endroits d'Allemagne, a été trouvé par W. dans l'Havel à Spandau et dans le lac de Tegel près du déversoir; il semble y être arrivé de l'Est par les canaux, avec les bois flottés sur lesquels on le trouve parfois. Il est probable qu'on le retrouvera en beaucoup d'autres endroits. — P. de Beauchamp. Volk (R.). — Exploration de l'Elbe à Hambourg. — VIII. Étude sur l'in- fluence de la période de sécheresse de l'été J904 sur les caractères biologiques de l'Elbe à Hambourg. — La sécheresse de 1904 qui avait produit une baisse extraordinaire des eaux de l'Elbe a augmenté leur teneur en matière orga- nique et leur salinité, dont l'origine est dans la marée, mais peu modifié leur richesse en oxygène. La comparaison du plancton a été faite avec l'année 1905 qui s'est montrée normale. II était plus riche en espèces, surtout ani- males, la différence étant due principalement aux Infusoires qui sont des « saprozoaires » et plus marquée dans le cours supérieur de l'Elbe. Dans les algues, invasion de formes d'eau saumàlre. Quantitativement, à peu près le double de plancton en 1904. Plus de Rotifères et moins de Crustacés ; pourtant dans la partie inférieure du cours, parfois de grands essaims d'£'«- rytemora a f finis ou de Bosmina longirostris cornuta; la répartition des or- ganismes y est beaucoup plus inégale qu'au-dessus d'Hambourg, grâce à la présence des bassins. Une nourriture plus abondante était donc offerte aux Poissons : des numérations et analyses de V. il résulte que 1 me. d'eau du cours inférieur peut renfermer 460 gr. de plancton à Eurylemora, ce qui fait 45 gr. de matière sèche, et que le cours de l'Elbe entre Hambourg Ô 372 L'ANNEE BIOLOGIQUE. et Altona peut donc renfermer 540.000 kilogr. de matière sèche assimilable (la chitine est déduite), tandis que dans son cours supérieur il faut 1,104 me. pour renfermer ces 45 gr. Aussi a-t-on observé cette année une abondance extraordinaire des poissons (barbues) et la mortalité constatée parmi eux est due à leur accumulation dans un espace restreint. Les eaux usées des villes n'y sont pour rien. — P. de Beauchamp. h) Pellegrin (J.). — Un Poisson volant des eaux douces africaines. — Les Poissons volants des eaux douces sont absolument exceptionnels. Pantodon de BuciniOLZ, jusqu'ici Tunique représentant d'une famille assez voisine des Ostéoglossidés, parcourt à fleur d"eau, sur les fleuves africains, des distances de plusieurs mètres en s'aidant de ses nageoires pectorales. Son aire géo- graphique des plus étendues (on l'a signalé au Cameroon, à l'embouchure du Niger, et sur divers points du Congo) s'explique peut-être par son mode de locomotion. — E. Hecht. b) Ancey. — Réflexions sur la faune malacologique du lac Tanc/anyika, et catalogue des espèces de ce lac. — A. est de l'avis de Smith {Proc. Mal. Soc. London, 1904, p. 77) au sujet des espèces dites thalassoïdes du Tanganyika et de leur rapprochement avec des formes jurassiques. Il estime que ces Gastropodes à faciès marin sont des descendants de types anciens, qui se sont diversifiés dans cet espace restreint, à eau plus ou moins alcaline, en pré- sentant des convergences avec des formes marines, mais sans lien direct avec elles. — L. Cuénot. Hock (F.). — Provinces animales et provinces végétales de la terre ferme, considérées simultanément. — Par la comparaison des données zoogéographi- ques et phytogéographiques et des classifications de Drude et Môbius on ar- rive à distinguer onze provinces définies à la fois par la faune et par la flore dans leur ensemble, un seul groupe ne pouvant rien définir : 1" arctique ; 2'^ méditerranéenne ; 3° est-asiatique ; 4" nord-américaine ; 5'^ tropico-améri- caine; 6^ indo-polynésienne; 7° malgache; 8° africaine; 9" australienne; 10" néo-zélandaise; IL' antarctique. La division de la première en arctique et subarctique n'est justifiée ni par la faune ni par la flore; l'uniformité cir- cumpolaire y est plus grande pour les plantes que pour les animaux aux- ({uels les champs de glace offrent un obstacle plus grand. C'est l'inverse pour les déserts : une région asiatique centrale n'est isolable que par les plantes. — P. de Beauchamp. Marchai (P.). — Importation aux Etats-Unis des parasites du Liparis [Porthesia) chrysorrhœa. — Les deux Lépidoptères d'origine européenne Porthesia chrysoiThœa et Ocneria dispar introduits en Amérique s'y mon- trent depuis une quinzaine d'années beaucoup plus dangereux que dans leur pays d'origine. Pour expliquer ce fait on peut admettre que tous les parasites qui vivent à leurs dépens en Europe n'ont pas été importés en Amé- rique en même temps qu'eux, qu'ils ont cessé de leur imposer leur action régulatrice, et que l'équilibre a été rompu ainsi en faveur des Lépidoptères. — E, Hecht. Ritter (V.). — Le Jaseur de Bohême {Bombycilla garrula. L.) durant l'hi- ver 1905-06. — Le passage a été beaucoup plus restreint que celui de l'hiver 1903-04, ses limites extrêmes ont été à l'ouest le pays de Bade, au sud la Styrie; il a duré de novembre au milieu de mars, avec un maximum en XVIII. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 373 janvier. Les plus grands rassemblements ont été constatés, comme d'ordi- naire, en Moravie, Silésie, Galicie et Hongrie. L'abondance des baies influe sur les passages. — E. Hecht. Fischer-Sigwart (H.). — La Mouette rieuse en Suisse {Larus ridibun- dus L.). — C'est la seule, espèce qui fréquente régulièrement la Suisse, en automne, par grandes troupes. Elle y passe l'hiver, et, le printemps venu, elle remonte vers le nord en laissant quelques représentants qui se repro- duisent régulièrement sur les grands lacs, de Constance, Zurich, Genève, etc. En général l'effectif parait avoir augmenté dans ces dernières années, ex- cepté sur le lac de Genève. — E. Hecht. Wemer (P. j. — Arrivée et départ du Martinet noir {Apusi apus L.). — Une statistique portant sur les dix dernières années montre que l'arrivée et le départ des Martinets, en Westphalie, sont chaque année un peu plus tardifs. Ces retards coïncident avec les mauvaises conditions climatériques du mois de mai, et le début tardif de la bonne saison constaté également depuis plu- sieurs années. — E. Hecht. a) Germain (L.). — A propos du «■ Petricola pholadiformis » de Lamarck. — Abondante en Amérique sur toute la côte Atlantique, cette espèce, intro- duite récemment en Europe, s'est fort bien acclimatée en Belgique, et, de- depuis 1900, est en voie d'expansion i-apide sur une partie des côtes de la mer du Nord. Les exemplaires belges atteignent une dimension supérieure à celle qu'ils ont dans leur pays d'origine, et l'espèce tend à se substituer sur les côtes de Belgique au Pholas candida. — E. Hecht. Zimmermann (R.)- — Le Loir commun {Myoxus glis) dans le royaume de Saxe. — L'immigration du Loir commun en Saxe parait s'être effectuée de Bohême, le long du cours de l'Elbe. L'auteur confirme l'autotomie de la queue, chez le Loir, déjà signalée par Handmann. Cette autotomie ne se pro- duit pas en des points déterminés, elle parait plus aisée et plus fréquente chez les jeunes sujets, et seulement quand l'agression a été soudaine et la défense brusque. Chez différentes espèces de Souris les téguments de la queue se détacheraient de même assez facilement. — E. Hecht. Hilzheimer. — Distribution géographique des Chacals gris d'Afrique. — Elle présente un parallélisme remarquable entre l'Europe, l'Asie et l'A- frique d'une part, l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud de l'autre. Dans le Nord on trouve des deux côtés le Loup et le Renard. Dans une zone moyenne on trouve le Chacal dans l'Ancien Monde, et dans le Nouveau le Loup des prairies. Le domaine du Sud est occupé par des Chiens sauvages qui tiennent le milieu entre les Chacals et les Renards : les genres Schaeffia et Lupulella en Afrique, Lycalopex et Pseudalopex dans l'.Vmérique du Sud. — E. Hecht. Flahault (Th.). — Les progrès de la Géographie botanique depuis ISSi, son état actuel, ses problèmes. — Remarquable exposé où l'auteur met au point nos connaissances actuelles sur la géographie botanique et passe en revue ses diverses parties et les problèmes qu'elles soulèvent, c'est-à-dire le Floristique ou Phytogéographie descriptive, l'Écologie ou Phytogéographie physiologique, la Phytogéographie ontogénique et la Phytogéographie histo- rique. Un index bibliographique accompagne ce travail. — F. Péchoutre. 374 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Bruyne (C. de). — Contribution à l'étude phijtogéographique de la zone maritime belge. — Dans les dunes de La Panne Sambticus nigra et Ligus- trum vulgare sont des plantes-compagnes de l'Argousier. Elles s'y rencon- trent à l'état sauvage exclusivement en société de l'Argousier. Elles ne font leur apparition, en un point du littoral, que si l'Argousier y vit déjà depuis longtemps. Ce dernier semble leur préparer le terrain ; est-ce par symbiose avec la mycorhize Frankia subtilis ? Dans le cas d'une dune mouvante enva- hissant une vallée, les plantes-compagnes peuvent survivre à l'Argousier, mais elles disparaissent plus tard par les mêmes causes que lui. Elles peuvent survivre quand l'Argousier meurt desséché ou pour .tout autre motif. Si l'Ar- gousier ne faisait pas partie de la flore du littoral, Ligustrum et Sambucus n'y auraient peut-être jamais apparu à l'état sauvage. — J. Chalon. Gentil (L.). — L'Arganier ou l'arbre du Sous {Maroc). — L'Arganier ou arbre du Sous, Argania sideroxylon, est remarquable par son extension géo- graphique très limitée, et la profusion avec laquelle il est répandu dans un périmètre restreint. Il s'étend, en Afrique, à toute la région littorale de l'Atlantique comprise entre les 20 et 30 degrés de latitude nord, s'enfonce à vme vingtaine de kilomètres des côtes, et forme ensuite des taches isolées jusqu'à 40 kilomètres au maximum. 11 paraît tout à fait indifférent à la nature du sol. — E. Hecht. a) Bernard (Ch.). — Sur la distribution géographique des Ulmacées. — De la distribution géographique des espèces vivantes et fossiles de cette famille, B. tire quelques conclusions de portée générale. Il fait remarquer tout d'abord la très nette concordance qui existe entre les groupements systéma- tiques et les groupements géograpliiques. Les types proches parents se trou- vent localisés dans un continent et souvent même dans une région assez limitée d'un continent. On peut constater aussi que les principales zones flo • raies établies sur les Ulmacées coïncident dans leurs grandes lignes avec les zones classiques de végétation (Drude). Pourtant, dans la région indo-malaise, les lignes de séparation indifyiées par les Ulmacées semblent s'éloigner un peu de celles admises par Drude et se rapprocher plutôt de celles admises par d'autres auteurs (par exemple dans la monographie des Myristicacées, de Warburg). Drude fait passer la ligne principale à l'est des Philippines, puis entre Bornéo et Célèbes, enfin à l'est de Java. B. fait passer cette ligne à l'est du Japon et des Philippines, puis par la Nouvelle-Guinée et l'Est-Aus- tralie. De plus, B. a constaté à nouveau les parentés qui existent entre la flore du Yemen et celle de l'Erythrée-Abyssinie. L'aire des Ulmacées était beaucoup plus étendue à l'époque tertiaire qu'elle ne l'est aujourd'hui ; il s'agit donc d'une famille en voie de régression. Des genres, comme Zel- kowa, ne sont que de très faibles restes d'une extension autrefois considé- rable. Cette famille n'a pas de représentants dans l'extrême sud de l'Amérique, ni dans les régions désertiques, ni dans la zone à forêts vierges de l'Amazone. Si l'on examine les différentes contrées du globe qui possèdent des Ulmacées, on voit que l'Amérique tropicale et subtropicale est caractérisée par Tréma de la section micrantha, Celtis de la section aculeata, Ampelocera et Phyllosty- lon (ces deux derniers exclusivement américains). L'hémisphère boréal pos- sède en propre Zelkotva, les Celtis de la section purement méditerranéenne C. australis avec extension en Extrême-Orient par C. sinensis et Pteroceltis Tatarinowii, et en Afrique par plusieurs petites espèces ; puis les espèces parallèles de l'Amérique du Nord, de la section C. occidentalis-mississipien- sis; enfin les Ulmus avec les sections U. campestris-montana et U. peduncu- XVIII. — DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. 375 lala pour l'Europe-Asie, puis U. fulva et U. americana pour les Etats-Unis ; aux Etats-Unis encore, le petit genre Planera; en Afrique, deux petits genres très localisés et exclusivement africains : Chœtachme et Barbeya;\\n certain nombre de genres ou de sections établissent des relations entre les flores indo- malaise et africaine, ainsi les CelHx de la section panicxUala et les Tréma dd l'Ancien Monde. Enfin, quelques genres ou sections sont exclusivement indo- malais : Holoptclea, Parasponia, Celtis de la section cinnamomea-tetrandra, Aphananthe et Ulmus de la section U. parvifolia, ces deux derniers avec incursion dans la région japonaise. U. parvifolia en outre est un reste d'une, ancienne répartition dont on a retrouvé les traces fossiles jusqii'en France et en Portugal. On peut remarquer encore que si les régions tempérées ne pos- sèdent qu'un nombre restreint de genres et d'espèces, le nombre des indivi- dus, par contre, y est considérable, tandis qu'au contraire les différents types sont nombreux dans les contrées tropicales, mais les individus y sont plus disséminés. — M. Boubier. Steryal (A.). — Le Caoutchouc en Indo-Chine. — La variabilité du type Hevea brasiliensis cultivée au laboratoire de Suoi-Gia (Sud-Annam) ne per- met pas encore d'admettre une variété sud-asiatique, mais seulement la probabilité de l'existence de variétés physiologiques, à rendements diffé- rents en latex et caoutchouc. L'adaptation tellurique parait plus aisée que la climatérique. La température a une grande influence sur cette plante. — E. Hecht a) Sçiuvageau (C). — A propos du Colpomenia sinuosa signalé dans les hui- Irières de la rivière de Vannes. — A propos d'une communication de Fabre- Domergue relative à une invasion du Colpomenia sinuosa sur les huîtres de la rivière de Vannes, S. signale la présence de la même plante sur les ro- chers de Puerto-Orotava (lie de Ténériffe), à Banyuls-s.-Mer, et sur quel- ques points de la côte de Belle-Ile, montrant ainsi que le danger pour les ostréiculteurs estplus grand qu'on ne le supposait. S. a recherchésans succès le Colpomenia dans le bassin d'Arcachon ; il signale les espèces d'Algues qui ont envahi les parcs, se développant sur les coquilles des huîtres en culture ou sur les pignots. Fucus vesiculosus, Vaucheria Thurelii, Llva lactuca, Porphyra vulgaris, Codium e/on(7«-.) [402 Donaggio (A.). — Effets de V action combinée du jeûne et dn froid sia- (es centres nerveux des Mammifères adultes. (Arch. ital. Biol., XLVI, 407-437.) [400 Durante (G.). — Les transformations morphologiques du tube nerveux (neu- roblaste segmentaire). (Rev. Neurol., XIV, 836-844.) [384 Dustin (A. P.). — Contribution à l'étude de l'influence de l'âge et de l'acti- vité fonctionnelle sur le neurone. (Ann. de la Soc. R. des Se. Méd. et Nat. de Bruxelles, XV, 168 pp., et Trav. Inst. Solv., VII, 1-88.) [Analysé dans le volume précédent Ferrarini (Guido). — Contributo alla conoscenza délie espansioni nervose periferiche nel glande del pêne delV uomo. (Anat. Anz., XXIX, 15-23.) [Description des nombreux appa- reils terminaux de la glande du pénis de l'homme. F. insiste sur la pré- sence constante dans ces expansions d'un appareil fibrillaire et les consi- dère, par conséquent, comme des ganglions périphériques. — R. Legendre Fragnito (O.). — La prima apparizione délie neurofibrille nelle cellule spi- nali dei Vertebrati. (Bibl. Anat., XV, 290-295.) [Cité à titre bibliographique Franz (Shepherd Ivory). — Sur les fonctions des aires d'association chez les singes. (Journ. amer. med. Assoc, XLVII, 1464-1467.) [408 Froriep (August). — Ueber die Herleitung des Wirbeltierauges vom Auge der Ascidienlarve. (Verh. Anat. Ges., XX. 145-151.) [409 Frugoni et Pea. — Sur les centres et les nerfs sécréteurs du rein. (Arch. it. Biol., XLV, 369.) [408 a) Gemelli /Agostino). — Ulteriori osservazioni sulla st^yittura deV ipofisi. (Anat. Anz., XXVIII, 61.3-628.) [395 b) Su l'ipofisi délie marmotte durante il letargo e nelle stagione esliva. (Arch. Se. Méd., XXX, n. 17,341-349.) [L'hypophyse a une fonction antitoxique et n'est pas un centre du sommeil. — F. Henneguy c) — — Contributo allô studio délia regione infundibolare . (Riv. scienze fisiche e naturali, octobre 1905.) [Analysé avec le suivant d) — — Sur la structure de la région infundibulaire des Poissons. (Journ. anat. physiol., XLII, 77-86, 1 pi.) [395 e) — — Contributo alla conoscenza délia struttura délie cellule nervose. (Riv. sperim. Freniatr., XXXII, 212-224.) [385 Gulinow^a (E. N.). — Influence du refroidissement sur les fonctions des nerfs. (Trav. labor. Physiol. Univ. St-Pétersbourg (en russe), 12-22.) [Il existe une analogie complète entre les modifications des propriétés fonctionnelles du nerf sous l'influence du refroidissement et celle que l'on observe à l'état de parabiose. La disparition de l'excitabilité et de la con- ductibilité de la partie refroidie du nerf est précédée d'une période d'hy- perexcitabilité qui produit la contracture musculaire. — M. Mendelssohn Havet (J.). — L'origine des nucléoles vrais ou plasmosomes des cellules nerveuses. (Anat. Anz., XXIX, 258-266.) [391 Held (H.). ~ Zur Histogenèse der Nervenleitung. (Verhand. Anat. Gesellsch., XX, 185-203.) [387 380 L'ANNEE BIOLOGIQUE. , a) Jâderholm (G. A.). — Endozellulàre Netze oder durchiau fende Fibrillen in den Ganglienzellen? (Arch. mikr. Anat., LXVII, 103-123.) [392 b) Untersuehungen i'iber Tonus, Uemmung und Erregbarkeit. (Arch. ges. Physiol., CXIV, 248-300, 3 pi.) [401 Jelgersma (J.). — Der Ursprung der Wirbellier auges. (Morph. Jahrb., XXXV, 377-394, 1 pi.) [Voir ch. XVII Joris. — Les nerfs des vaisseaux sanguins. (Bull. Acad. R. méd. Belg., XX, 504-512.) , [397 Joteyko. — Théorie toxique de la douleur. (Rev. gén. se, XVII, 240.) [401 Krassin (P.). — Zur F rage der Régénération der peripheren Nerven. (Anat. Anz., XXVIIl, 449 453.)' [405 Kronthal (P.). — Die Neutralzellen der centralen Nervensy stems. (Arch. Psychiatr., XLI, 233-253, 5 fig.) [392 a) Lâche (J. G.). — Altérations cadavériques des neuro fibrilles. (Rev. Neurol., XIV, 209-216.) [389 6) — — L'aspect du noyau de la cellule nerveuse dans la méthode à l'argent réduit. (Anat. Anz., XXVIIl, 161-168.) [389 Laignel-Lavastine et Voisin (Roger). — La Neuronophagie. (Rev. do Méd., NM 1,870-898.) [393 Langley (J. N.). — On nerve-endings and on spécial excitable substances in cells. (Proc. Roy. Soc, 524 B.) [394 a) Legendre (R.). — Sur la présence de neurojibrilles dans les celhdes ner- veuses d'Hélix pomatia. (C. R. Soc. BioL, II, 19-21.) [388 b) Sur un nouveau détail de la structure des cellules nerveuses d'Hélix pomatia. (C. R. Soc. Biol., 1, 488-490.) [388 c) Sur les modifications des celhdes nerveuses d'Hélix pomatia pendant l'asphyxie par immersion. (C. R. Soc. Biol., I, 388-390.) [388 d) De quelques détails de structui'C des cellules nerveuses d'Hélix poma- tia. (Bibliog. Anat., XV, 148-158; C. R. Ass. des Anat., VIII, 85-89.) [388 e) — — Sur divers aspects de neurofibrilles intracellulaires obtenus par la méthode de Bielschowsky. (Anat. Anz., XXIX, 361-367.) [388 a) Lenhossek (M. von). — Zur Frage nach der Entwickelung der periphe- rischen Nervenfasern. (Anat. Anz., XXVIIl, 287-297.) [397 b) Zur Kenntniss der Spinalganglienzellen. (Arch. mikr. Anat., LXIX, 245-263, 2 pi.) [386 LeontoTvitsch (A.). — Etwas iiber Neurilemmkerne. (Anat. Anz., XXVIIl, 442-443.) [Antineuroniste, L. admet que les cellules nerveuses et ganglionnaires sont des cellules syncytiales et que le tissu nerveux est un « conglomérat de cellules syncytiales ». — R. Legendre Léri (André). — Le cerveau sénile. (Rapport au XVl^ Congrès des méde- cins aliénistes et neurologistes, Lille, Rev. Neurol., XIV, 756-764.) [395 « LewitschefT. — Action des halogènes et des acides sur les fonctions des tierfs. (Trav. labor. Physiol. Univ. St-Pétersbourg (en russe), .30-38.) [Les altérations fonctionnelles du nerf provoquées par l'action des halo- gènes et des acides sont à peu près les mêmes que celles observées dans un nerf narcotisé. Les fonctions du nerf peuvent se rétablir assez facile- ment; il n'y aurait donc pas de parabiose définitive. — M. Mendelssohn I XIX. — FONCTIONS MENTALES. 381 Lieben (S.). — Zw Lehre von den Beziehuugen der Groshirnrinde zu den Pilomoloren. (Zentralbl. f. Physiol., XX, 485-486.) [Chez la marmotte, l'érection des poils de la queue peut être provoquée non seulement par l'érection du sympathique, mais aussi par l'excitation d'une zone déterminée de l'écorce cérébrale. — M. Mendelssohn LobenhoflFer ("Wilh.). — Leber die Ergebnisse der Altinann-Schriddeschen Furbe-methode beim Zentralnervensystem. (Arch. mikr. Anat., LXVIII, 491-500.) [390 Lodato. — Recherches sur le pouvoir oxydant des tissus et des humeurs de l'œil et sur les modifications du pouvoir oxydant de la rciine par action de la lumière et de robscurilé. (Arch. it. Biol., XLV, 220.) [412 London (E. S.) und Pesker (D. J.). — Ueber die Entwicklung des periphe- ren Nervensystems bei Sdugetieren (iveissen Mausen). (Arch. mikr. Anat., LXVII, 303-318.) [396 a) Lugaro (E.). — Osservazioni sut « gomitoli » nervosi nella rigenera- zione dei nervi. (Rev. patol. nerv. ment., XI, 10 pp., 4 fig.) [403 b) — — Ricerche sulla colorabilità jmmaria del tessuto nervoso. (Arch. Anat. Embriol., V, 99 pp., 4 pl.) [393 c) Sul neurotropismo e sui trapianti dei nervi. (Riv. patol. nerv. ment,, XI, 8 pp.) [404 xl) Ancora un esperienza contro l'autoregenerazione délie fibre nervose. (Riv. patol. nerv. ment., XI, 6 pp.) [404 e) — — Sulla presunta rigenerazione autogena délie radici posteriori. (Riv. patol. nerv. ment., XI, 12 pp., 8 tig.) [Les résultats de l'expérience ne sont pas favorables à l'hypothèse de l'autorégénération. — F. Henneguv Luna (E.). — Localizzazioni cetebellari. Contributo sperimentale anatomico- fîsiologico. (Rie. Lab. di Anat. R. Univ. di Roma, XII, fasc. 2-3, 199-223.) [409 Macallum (A. B.) et Menten (M. L.). — On Ihe distribution of chlorides in nerve-ceUs and fibres. (Roy. Proceed., 51GB.) [400 Malischeff (N. N.). — Action du couratit continu sur le nerf à l'état de nar- cose. (Trav. labor. Physiol. Univ. St-Pétersbourg (en russe), 1-10.) [Les troubles fonctionnels provoqués par le courant continu dans le nerf narcotisé sont à peu près analogues à ceux qui sont produits par divers poisons ou par des courants induits intenses. — M. Mendelssohn Mandoul. — Sur la coloration du tapis des Mammifères. (C. R. Soc. Biol., I, 522.) [410 Manouelian (Y.). — Recherches sur le mécanisme de la destruction des cel- lules nerveuses. (.\nn. Inst. Pasteur, XX, 859-869, 1 pl.) [Dans la rage, elles dispa- raissent dans les ganglions cérébrospinaux pan phagocytose. — G. Thirv Marage. — Contribution à l'étude de l'audition des poissons. (C. R. Ac. Se, CXLIII, 853.) [413 «) Marie (P.). — Revision de la question de l'aphasie : la troisième circonvolu- tion frontale gauche ne joue aucun rôle spécial dans la fonction du langage. (Semaine méd., 23 mai.) [406 382 L"ANNEE BIOLOGIQUE. 1)) Marie (P.). — Revision de la question de V aphasie. Que faut-il penser des aphasies sous-corticales (Aphasies pures). (Sem. méd., 17 octobre.) [406 c) Revision de la question de l'aphasie. L'aphasie de 1861 à 1866. Essai de critique historique. (Sem. méd., 28 novembre.) [40G a) Marinesco (G.) et Minea (J.). — Recherches .mr la régènérescence des nerfs périphériques. (Rev. Neurol., XIV, 301-307.) [405 h) Recherches sur la régènérescence de la moelle. (Nouv. Iconogr. Sal- pètrière, IX, 417-441.) [405 MaxAvell (S. S.). — Can the cérébral cortex be stimulated chemically ? {\]ni\ . Cal. publ., III, 17-19.) [399 Meltzer (S, J.) und Auer (J.). — Reflexhemmimg der Kardia vont Vagus aus. (Zentralbl. f. Physiol., XX, 455-457). [L'excitation du bout central du pneumogastrique chez le lapin peut inhiber la contraction du cardia qui suit la déglutition. L'excitation du bout central inhibe le mouvement du cardia provoqué par l'excitation simultanée de son bout périphérique. — M. Mendelssohn a) Mencl (Em.). — Zur Vacuolisation der Ganglienzellen. (Anat. Anz., XXVIII, 216-222.) . [394 b) Einige Beobachtungen ilber die Roncoronischen Fibrillen der Nerven- zellenkerne. (Arch. mikr. Anat., LXVIII, 527-539.) [390 c) — — Une petite notice sur la vacuolisation des cellules nerveuses. (Anat. Anz., XXIX, 62-64.) [394 Mott (F. W.), Halliburton ("W. D,), Edmunds (A.). — Régénération of nerves. (Roy. Soc. Proceed., 525 B.) [Expériences hostiles à l'idée de l'auto- régénération, et en faveur de la doctrine de Waller — H. de Varignv Nageotte (J.). — La structure fine du sgstème nerveux. (Revue des Idées, 60 pp.) [Exposé très clair de l'état. actuel des questions de cytologie nerveuse. — R. Legenure Noïca (M.). — A propos d'un cas d'aphasie tactile. (Rev, Neurol., XIV, 1022-1025.) [407 a) Pagano (G.). — Les effets de l'excitation des noyaux oplo-striés chez les chiens. (Arch. it. Biol., XLVI, 366.) [409 b) Les fonctions du noyau caudé. — Contribution à la psycho-physio- logie des émotions et à l'innervation des organes génitaux. (Riv. pathol. nerv. ment., XI, 289-319.) [408 Panella (A.). — Le nucléone et l'eau du cerveau chez les animaux à jeun. (Arch. ital. Biol., XLVI, 145-155.) . [La quantité de nu- cléone cérébral diminue; le contenu aqueux augmente. — J. Gautrelet Patrizi (M. L.). — Sur quelques points controversés de la physiologie du cer- velet. (Arch. ital. Biol., XLV, 18-57.) [Étude graphique du tonus musculaire et dû réflexe rotulien chez des chiens ayant subi l'ablation de la moitié gauche du cervelet. — R. Legendre Perroncito (A.). — La régénération des fibres nerveuses. (Arch. ital. Biol., XLVI, 273-282.) [404 Polimanti (O.). — Contriluto alla fisiologia ed aW anatomia dei lobi fron- tali. (Roma, 142 pp., 3 pi.) [408 1 XIX. — FONCTIONS MENTALES. 383 Ponzio (F.). — Le terminazioni ne.rvose nel polmone. (Anat. Anz., XXVIII, 74-80.)' [398 PopoflF (Methodi). — Zur Frage der HomoJogisierunn des Binnennelzes der GangUen:eUen mit den Chromidien (= Milochondria, etc.) der Geschlechts- zellen. (Anat. Anz., XXIX, 249-258.) [389 Raehlmann (E.). — Eine neue Theori? der Fnrbenempflndung ouf ana- tomisc/t-physikalischer Grundlage. (Arch. gesamm. Physiol., CXII, 172- 188.) [410 Raymond et Egger (Max). — Un cas d'aphasie tactile. (Rev. Neurol., XIV, 371-375.) [407 Retzius (Gustav). — Ueber die von Buffini beschriebene « guaina subsidia- ria » der Nervenfasern. (Anat. Anz., XXVIII, 1-4.) [398 Riva (E.). — Lésions du réseau neurofibrillaire de la cellule nerveuse dans l'inanition expérimentale, étudiées avec les méthodes de Donaggio. (Arch. ital. Biol., XLVI, 437-447.) [391 Ruffini (Angelo). — A proposito délia « guaina sussidiaria » délie fibre nervo.se di senso. (Anat. Anz., XXVIII, 553-556.) [398 Rynberk (G. van). — Sulla metameria nel sistema nervoso simpatico. I. U innerva^ione pigmentomotrice. (Arch. FisioL, III, 601-608,2 pi.) [398 Sano (René). — La Neuronophagie. (Mémoires couronnés de l'Ac. R. de Méd. de Belgique, 156 pp.) [392 SchieflFerdecker (P.). — Ueber das Verhalten der Fibrillen des Achsenzylin- ders an der Ranvierschen Einschnûningen der ma.rkhaltigen Nervenfasern. (Arch. mikr. Anat., LXVII, 783-798.) [390 Schultze (O.). — Zur Histogenèse der peripherer Nerven. (Verh. Anat. Ge- sells., XX, 179-184.) [396 Scott. — Relation entre les cellules et les fibres dans la fatigue des nerfs. (Journ. of Physiol., XXXIV, 145.) [402 Sergi (S.). -— Le système nervexix central dans les mouvements de Testudo • grxca. (Arcli. ital. Biol., XLV, 80-128.) [403 Sherren (James). — La séparation des fonctions des nerfs périphériques après la section nerveuse chez l'homme. (Lancet, 24 et 31 mars, pp. 812 et 881.) [401 Sherrington (G. S.). — Observations on the scratch-reflex in the spinal dog. (Journ. of Physiol., XXXIV, 1-50.) [403 Simpson (Sutherland) and Herring (Percy T.). — The conduction of sensory impressions in the spinal cord. (Brit. med. Journ., II, 1804.) [400 Sinake-witch. — Note sur l'innervation vasomotrice de la glande thyroïde. (Arch. intern. physiol., IV, 51-56.) [397 Sjovall (S.). — Ueber Spinalganglienzellen und Markscheiden. (Anat. Hefte, XXX, 259-391, 5 pi.) [386 Soprana (F.). — Examen microscopique du système nerveux et du système musculaire d'un pigeon chez lequel l'ablation des canaux semi-circulaires avait été suivie d'une très grave atrophie musculaire. (Arch. ital. Biol., XLV, 135-144.) [412 Streeter (G. L.). — Some experiments on the developing eai" vesicle of the tadpole with relation to équilibration. (J. exp. Zool., III, 543-558, 12 fig.) [410 384 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Thomas (André). — Application de la méthode de Ramon y Cajal {impré- gnation à Vargent) à Vanatomie pathologique du cylindraxe. (Rev. Neurol., XIV, 249-253.) [390 Veneziani (Arnoldo). — Colorazione positiva délie fibre nervose degenerate nel nervo tentacolare di Belix pomatia. (Bibl. Anat., XV, 259-265; Anat. Auz., XXIX, 241-248.) [402 Vérworn (M.). — Die zeUularphysiologische Grundlage des Gedàchtnisses. (Ztschr. f. allg. Physiol., VI, 119-139.) [393 Vincenzi (Livio). — Del nucleo ventrale delV acnstico studiato coi melodi di Cajal per le neuro fibrille . (Anat. Anz., XXVIII, 536-539.) [390 Warfwingé (Erik). — Beitràge zur Kenntnis der spinalen und sympati- schen Ganglienzellen des Frosches {fiana ternporaria). (Arch. mikr. Anat., LXVIII, 432-440.) [386 "Weber (E.). — Einwirkiing der Hirnrinde auf Blutdriick und Organvolu- men. (Arch. f. Anat. u. Physiol., 495-508.) [409 "Weekers (L.). — De l'infatigabilité des nerfs. (Arch. internat, d. physiol., III, 417-425.) [Expériences faites sur les nerfs pneumogastrique et sciatique du chien ; le passage de l'excitation fut barré par refroidissement du nerf et la barrière fut levée après un essai de fatigue, pour voir si le nerf était resté excitable et con- ducteur. L"auteur conclut à l'infatigabilité des nerfs. — M. Mendelssohn "Wollmann et Lecrenier. — Influence de la température sur l'excitabilité et la conductibilité, des nerfs. (Arch. int. physiol., IV, 117-123.) [Elles augmentent après un chauffage à 42°, puis diminuent aux températures plus élevées. — J. Gautrelet ■W-wedensky (N. E.). — Excitation et inhibition de l'appareil réflexe dans l'intoxication par la strychnine. (Trav. labor. physiol. Univ. St-Pétersbourg (en russe), 46-72.) [Chez une grenouille strychnisée l'exci- tation d'un nerf sensitif provoque dans l'appareil réflexe non seulement des phénomènes d'excitation, mais aussi ceux d'inhibition ; ceci dépend de l'intensité et de la fréquence des courants excitants d'une part, et des phases de l'intoxication strychnique de l'autre. — M. Mendelssohn Voir pp. 76, 109, 110, 172 pour les renvois à ce chapitre. a. Cellule nerveuse. — a) Structure. Durante (G.). — Les transformations morphologiques du tube nerveux {neuroblaste seg}nentaire). — A la théorie classique du neurone, D. oppose celle du neurule, ensemble polycellulaire, comparable au lobule hépatique par exemple, et formé d'une chaine de cellules segmentaires constituant im cylindraxe et d'une ou plusieurs cellules ganglionnaires avec lesquelles il est en rapport. Le cylindraxe est donc composé d'une chaîne de cellules XIX. — FONCTIONS MENTALES. 385 nerveuses difPérenciant dans leur protoplasma une substance grasse (myéline) et un faisceau axial de fibrilles qui se soudent à celles des cellules voisines et transmettent activement l'influx nerveux. A l'appui de cette conception, D. interprète quelques questions d'histopathologie nerveuse. — I. La cellule nerveuse est composée de protoplasma végétatif et de substances différen- ciées. Le protoplasma végétatif non différencié est l'élément vivant de la cellule et normalement il peut être très réduit; les substances différenciées (fibrilles, myéline] au contraire sont de simples produits de sécrétion n'ayant aucune réaction active et ne jouant qu'un rôle fonctionnel. A l'état patho- logique, les substances différenciées disparaissent par manque de fonction- nement, tandis que le protoplasma mdifférencié augmente et prend une grande importance. La régression cellulaire est donc un phénomène de défense et d'adaptation. — IL Cette conception est d'accord avec les phéno- mènes qu'on observe dans la dégénérescence wallérienne et la régénération. Après section d'un nerf, les substances différenciées se désagrègent (frag- mentation de la myéline et des fibrilles) et sont résorbées par les éléments étrangers, tandis que le protoplasma prolifère et donne naissance aux cel- lules fusiformes. Quand la réunion des bouts du nerf sectionné s'effectue, les éléments protoplasmiques ayant à nouveau la faculté de fonctionner, réalisent sur place une nouvelle dilférenciation et forment à nouveau des fibrilles et de la myéline. —III. Quand la réunion des deux bouts n'a pas lieu, le bout périphérique subit la régression cellulaire et se transforme en cel- lules et en bandes protoplasmiques. Les neuroblastes redevenus embryon- naires ont toujours la faculté de régénérer de jeunes fibres nerveuses; ils peuvent se métamorphoser et prendre un aspect fibroïde ou myxomateux, par un véritable mimétisme cellulaire.— IV. Cette connaissance du neuroblaste segmentaire permet de comprendre le développement des tumeurs primi- tives des troncs nerveux. Ces tumeurs, très polymorphes, ont toutes une parenté d'origine dont l'explication est opposée à la théorie classique du neurone. — M. En résumé, le neurone a été utile pour établir la neurologie topographique grossière, mais la connaissance de la cellule nerveuse seg- mentaire fait enfin rentrer le tube nerveux dans le plan des autres tissus et, en nous montrant que sa structure et ses réactions sont comparables à celles des autres cellules, fait entrevoir un nouveau champ de recherches des plus féconds. — R. Legendre. b) Cameron (J.). — Le développement de la cellule nerveuse des Vertébrés. — L'auteur s'efforce de démontrer qu'une partie du protoplasma de la cellule nerveuse qui correspond au revêtement périnucléaire est un produit de l'ac- tivité métabolique des noyaux neuro-plastiques. Les particules nutritives sont englobées par les noyaux du neuroblaste et pénètrent dans le noyau par son pôle d'assimilation ; celui-ci devient le pôle de l'axone lorsque le cylindraxe commence à se former et présente une saillie achromatique sur le pôle assi- milatif du noyau du neuroblaste. Le noyau du neuroblaste joue un rôle nutri-. tif et formatif considérable dans la production de la substance achromatique du corps cellulaire, du réseau fibrillaire de la cellule et des corps de Nissl. — M. Mendelssohn. e) Gemelli (A.). — Contribution à la connaissance de la structure des cellules nerveuses. Recherches sur les cellules nerveuses des Ve^^s. — Ces recherches fournissent une démonstration parfaite du siège endocellulaire du réseau, mais elles ne confirment nullement l'existence des fibrilles longitudinales de Bethe. Les fibrilles en nombre variable s'anastomosent et forment un réseau' l'année biologique, XI. 1906. 25 386 L'ANNEE BIOLOGIQUE. très fin qui occupe presque tout le corps de la cellule et enveloppe le noyau. Chez les Vers l'auteur a observé également un appareil endocellulaire con- stitué par des fibrilles en rapport avec le cylindraxe. — M. Mendelssohn. b) Lenhossek (Von). — Elude des cellules des ganglions spinaux. — L. étudie les cellules des ganglions spinaux de l'homme (nouveau-né et adulte du chat, chien, cheval). Après avoir décrit la structure fibrillaire du cytoplasme il s'in- téresse aux cellules du manteau. Ces cellules sont différentes des cellules de la capsule conjonctive que l'on voit quelquefois. Ce sont des éléments sœurs des cellules nerveuses. Elles forment une couche plus épaisse à Tendroit où sort le cylindraxe. Leurs noyaux sont arrondis et les limites cellulaires peu visibles. La plupart des cellules des ganglions des nerfs spinaux ou crâ- niens sont unipolaires. Le prolongement forme un peloton en sortant du corps cellulaire (ce peloton est plus développé chez le chien et le chat) ; puis il contourne la cellule pour sortir de la capsule au pôle opposé (cette dis- position e.st particulière à l'homme). On trouve quelquefois des cellules multipolaires, mais leurs prolongements s'anastomosent entre eux avant de sortir de la capsule. Les cellules du manteau sécrètent autour du prolonge- ment une enveloppe fine. Ces cellules doivent être homologuées à celles de la gaine de Schwann. — C. Champy. Sjovall (E.). — Les cellules nerveuses des ganglions spinaux. — Le cyto- plasme des cellules nerveuses des ganglions spinaux présente d'une façon constante une différenciation en filaments d'égale épaisseur, très fins, for- mant un réseau. Cette formation est soluble dans l'eau et colorable en noir par l'acide osmique. Aucune variation dans Taspect de ce réseau ne peut être rapportée à une modification fonctionnelle. Les observateurs en opposi- tion avec cette manière de voir n'ont signalé que les résultats d'une mau- vaise technique. Ce réseau n'est pas identique au réticulum de neuro- fibrilles. Pendant toute la période embryonnaire il conserve un rapport constant avec le corpuscule central, mais ce n'est qu'un rapport de voisi- nage : le réseau en question n'appartient pas aux filaments achromatiques de la sphère, c'est une formation complètement indépendante. Au sujet de sa nature intime et de sa signification, S. pense qu'il s'agit d'une formation de toute première importance, un véritable organe cellulaire. — A. Weber. AVarfwinge (Erik). — Contribution à la connaissance des .cellules gan- glionnaires spinales et sympathiques de la Grenouille (Rana temporaria). — ■XAT. étudie par diverses méthodes et entre autres celle de Cajal les cellules spinales et sympathiques de la Grenouille. Les cellules des ganglions sym- pathiques sont rondes ou ovales, à noyau plus ou moins excentrique, à endo- plasma riche et ectoplasma pauvre en substance chromatophile. L'endo- plasma renferme des fibrilles qui se continuent directement avec celles du cylindraxe; l'ectoplasma renferme dans le cône d'origine de l'axone une fibre spiralée entourant le cylindraxe, d'où partent des fibrilles se dirigeant vers le corps cellulaire et se terminant à sa surface par des boutons termi- naux. Les cellules ganglionnaires spinales sont plus grosses ; leur noyau est toujours totalement excentrique, situé à une extrémité de la cellule; l'endo- plasma est clair et renferme des chaînes de petits grains chromatophiles ; il présente un appareil fibrillaire se continuant avec les neurofibrilles du cy- lindraxe ; l'ectoplasma, homogène, renferme des filaments formant un ré- seau externe dilfus (Aussengitter) qui peut pénétrer dans l'endoplasma; ce réseau est indépendant de la capsule cellulaire ; enfin autour du cylindraxe XIX. — FONCTIONS MENTALES. 387 est une disposition plus ou moins spiralée de fibrilles épaisses d'où partent des filaments terminés par des massues. "W. ne tire pas de conclusion de ces descriptions, ne pouvant affirmer les rapports des fibres spirales exo- gènes avec VAussengitter. — R. Legendre. (!) Cameron (J.). — L'hislognièse des fibres nerveuses : étude eylologique du noyau de la cellule embryonnaire, — De recherches entreprises sur le développement de la rétine et des racines motrices spinales chez les larves d'Ampliibiens, C. arrive aux conclusions suivantes : 1" Le matériel qui forme les rudiments du nerf optique et des racines motrices des nerfs spinaux chez les Amphibiens est un produit du métabolisme des noyaux neuroblas- tiques situés dans la rétine et dans la moelle; il est d'abord achromatique. 2^ En même temps, les noyaux qui sont le long du futur nerf prolifèrent et deviennent séparés par une substance claire qui est un produit de leur mé- tabolisme. 3" Ainsi, se forme un trajet de substance achromatique continue qui constitue le g^me du nerf et s'étend du centre à la périphérie ou de la rétine au cerveau. 4*^ Tout le long du nerf, la substance achromatique de- vient colorable. 5° Cette chromatisation est longitudinale et donne naissance aux cylindraxes entièrement formés de l'adulte; chaque cylindraxe présente une fine fibrillation ; la chromatisation étant partielle, chaque axone reste entouré d'une mince couche de substance non différenciée qui donne pro- bablement naissance à la gaine. G'* Beaucoup de difficultés des recherches d'histogenèse des nerfs sont dues à la non-reconnaissance de la nature et de l'origine de la substance qui forme les axones. 7° Les fibres nerveuses sont donc dues à la combinaison de deux modes d'origine : central et périphé- rique. 8'J Le neurone est donc multicellulaire chez l'embryon comme chez l'adulte. 9'^ Ce mode de développement présente une ressemblance frappante avec les stades de régénération des nerfs. 10« Le noyau a donc une impor- tance considérable morphologique et physiologique ; il est le centre du mé- tabolisme produisant une substance achromatique. — R. Legendre. Held (H.). — Sur l'histogenèse des conducteurs nerveux. — H. complète sa précédente communication sur l'origine des neurofibrilles (Neurol. CenlralbL, 1905). Ses principales conclusions sont les suivantes : 1'^ Les cellules forma- trices des neurofibrilles sont les neuroblastes de His. Dans ces cellules encore rondes (neuroblastes primaires), apparaît un neuroréticulum dans la région basale, la zone fibrillogène. De ce réseau, partent des fibrilles ou des mailles qui avancent dans le plasmodesme et unissent le neuroblaste aux autres cellules médullaires. La croissance des neurofibrilles amène la transformation du plasmodesme en neurodesme. 3° Dans le développement des nerfs, il y a lieu de distinguer trois sortes de structures : a) stade des noyaux libres pri- maires montrant une ou plusieurs neurofibrilles enveloppées d'un protoplasma granuleux et courant dans le plasmodesme ; b) disposition des noyaux pri- maires arrêtés et disposés en cliaîne ; c) structure secondaire caractérisée par les cellules de Schwann qui n'ont rien à voir avec les neurofibrilles. 4» La longueur des neurofibrilles des cellules neuroblastiques dépend de leur centre neuroblastique : dans la zone fibrillogène des neuroblastes, il y a une substance neurogène qui s'étend ensuite dans le plasmodesme et qui "produit le neuroréticulum, les fibrilles et les réseaux. C'est elle qui détermine la longueur des neurofibrilles et cause leur direction vers les autres neuro- blastes ou vers les cellules nuisculaires, glandulaires ou sensorielles. La di- rection des neurofibrilles dans le plasmodesme ou dans le tissu conjonctif est soumise au principe de l'orientation des neuroblastes et à celui du plus petit 388 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. éloignement. G*^ Les territoires fibrillaires des divers neuroblastessont réunis en un syncytium ; il y a donc une continuité neurofibrillaire au sensd'APAXHV. — R. Legendre. a) Legendre (R.). — Stir la présence de neurofibrilles dans les cellules nerveuses d'Hélix jtomatia. — Bochenek avait seul mis en évidence les neu- rofîbrilles dans les cellules nerveuses d'Hélix pomatia. L. par la méthode de BiELSCHOwsKV confirme ce résultat. Les neurofibrilles forment dans la cellule un réseau à mailles petites et polygonales, plus serrées dans la zone périnucléaire. Vers le cylindraxe, les mailles s'allongent, s'orientent et for- ment un faisceau de fibrilles. Les fibrilles et les réseaux ont un aspect plus granuleux, moins homogène que chez les Vertébrés. — R. Legendre. 6) Legendre (R.). — Sur un nouveau détail de la slructwe des cellules nerveuses. — Dans quelques cellules nerveuses à! Hélix pomatia, on trouve dans la zone d'origine de l'axone, un peu latéralement, une formation sphé- rique entourée de nombreux grains pigmentaires. Sans pouvoir se prononcer sur la signification de cette structure, L. montre que ce n'est pas un centro- some, contrairement à l'opinion de Me Clure, parce que cette formation est isolée du noyau, entourée de grains lipoehromes, sans granulations cen- trales, et parfois multiple. — R. Legendre. c) Legendre (R.). — Sur les modifications des cellules nerveuses d'Hélix pomatia pendant l'asphyxie par immersion. — Pendant l'asphyxie par im- mersion des H. pomatia, leurs cellules nerveuses augmentent de volume, perdent leur colorabilité, se vacuolisent; la chromatolyse débute toujours par la périphérie. Les nucléoles se déforment parfois : il s'y différencie s"ou- vent deux zones, une centrale acidophile, une périphérique basophile. Ces réactions sont analogues à celles des cellules ganglionnaires spinales des Vertébrés. — R. Legendre. (/} Legendre (R.). — De quelques détails de structure des cellules nerveuses 4' Hélix pomatia. — L. étudie chez Hélix pomatia diverses questions de cyto- logie nerveuse : La substance chromatophile existe dans les cellules gan- glionnaires de cet animal; elle disparaît pendant l'asphyxie par immersion. Les vacuoles intraprotoplasmiques sont différentes des canalicules : les pre- mières semblent liées à un état physiologique particulier ; les derniers sont pathologiques : très rares chez les individus sains, ils deviennent nombreux pendant l'asphyxie par immersion. Ce fait contredit la théorie du tropho- spongium de Holmgren : les canalicules ne servent pas à nourrir la cellule nerveuse, mais bien à la détruire; ils sont un processus de neuronophagie par les cellules névrogliques et sont un cas particulier des phénomènes très généraux de phagocytose. L. décrit aussi des granulations lipoehromes et un corps énigmatique quion avait considéré comme un centrosome mais qui n'en a aucun caractère. Le travail se termine par l'étude de la structure du noyau de ces cellules. — R. Legendre e) Legendre i^R.). — Sur divers aspects de neurofibrillesintracellulaires ob- tenus par la méthode de Bielschowsky . — L. décrit divers aspects de cellules de la moelle du chien traitées par la méthode de Bielschowsky. Suivant la distance à la surface d'imprégnation, les cellules sont toutes noires "comme celles traitées par la méthode de Golgi, ou bien elles présentent un petit nombre de fibrilles épaisses passant directement d'un prolongement à un XIX. — FONCTIONS MENTALES. 389 autre; ou elles montrent un mélange de minces et d'épaisses fibrilles» ou bien encore elles ont un réseau k mailles petites et polygonales. Ainsi, sui- vant l'intensité de l'imprégnation, les cellules présentent un aspect fibrillaire rappelant ceux décrits par Bethe, Cajal ou DoNAGOut. L. montre combien cette variabilité d'imprégnation est une cause d'erreur difficile à supprimer dans les recherches d'histo-phvsioloa'ie. — R. Leoendre. a) Lâche ( J. G.). — Altérations cadavériques des neurofibriUcs. — L'ac- tion cadavérique se comporte habituellement d'une des deux manières sui- vantes : le plus souvent, elle atteint d'abord les nourofibrilles périnucléaires, puis celles des dendrites; parfois, elle attaque simultanément toutes les neurofibrilles. La désintégration est très inégalement rapide dans les dif- férentes cellules et ce sont les dernières apparues pendant le développe- ment qui dégénèrent les premières au moment de la mort. La putréfaction des neurofibrilles consiste surtout en décolorations et fragmentations ; il peut y avoir des amincissements, des cassures, des désintégrations granu- leuses. Les altérations sont irrégulières: elles dépendent de la température, de l'humidité de l'air, du lieu oii sont tenus les cadavres ; elles sont généra- lement plus grandes à la surface que dans la profondeur. Ces modifications ne sont pas spécifiques ; elles sont semblables aux alté- rations pathologiques dues aux intoxications et aux infections. Le noyau et surtout le nucléole sont les plus résistants et ce sont les derniers vestiges qu'on peut apercevoir quand la cellule est complètement détruite. — R. Le- GENDRE. h) Lâche (J. G.). — L'aspect du noyau de la cellule 7ierveuse dans la méthode à l'argent réduit. — La méthode à l'argent réduit de Cajal met en évidence, non seulement les neurofibrilles, mais aussi les parties chromatiques du noyau (nucléine et paranucléine). Le nucléole paraît composé d'un nombre variable de corpuscules fortement imprégnés, de taille et de situation va- riables que L. considère comme de la paranucléine condensée. Les autres parties du noyau sont généralement moins apparentes ; on y distingue certains grains plus colorés que le reste, souvent groupés autour du nucléole: L. ad- met qu'il s'agit là de deux variétés de nucléine diversement colorables. — R. Legendre. Popoô" iMethodi). — Sur la question de l'homologation des « Binnennetzes » des cellules ganglionnaires avec les chromidies (= Mitochondi'ies, etc.) des cellules. génitales. — P. étudie par diverses méthodes, et spécialement par celle de Sjovall à l'acide osmique, diverses structures visibles dans les cellules génitales de Paludina et Hélix pendant l'ovogénèse et la spermato- génèse. Il arrive aux conclusions suivantes : 1" la formation toujours épaisse de chromidies autour du noyau, leurs rapports évidents avec la chromatine nucléaire et leur même colorabilité autorisent cette conclusion qu'elles pro- viennent du noyau: 2*^' les résultats obtenus chez Hélix montrent que les structures déjà décrites sous les noms de mitochondries, chondriomites, pseudochromosomes (nœuds archoplasmiques), nebenkern, etc. ne sont que divers états de développement des structures chromidiales ; 3" le noircisse- ment des chromidies par l'acide osmique montre leur homologie avec les ré- seaux internes des cellules ganglionnaires et avec les centrophormies de BALLt)wiTZ; A" les résultats obtenus chez Paludina et //'e^id? montrent que les* chromidies n'ont ,pas de rapports de causalité aveclescentrosomes. puisqu'ils 390 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. peuvent coexister dans la même cellule. [Conclusions beaucoup trop géné- rales dans une question très difficile et trop récente]. — R. Legendre. Vincenzi (Livio). — Du noyau ventral de l'acoustique étudié avec les mé- thodes de Cajal pour les neurofibrilles. — V. décrit dans les cellules nerveuses du noyau ventral de l'acoustique un réseau neurofibrillaire à mailles conver- geant vers le prolongement nerveux. Toutes les cellules sont multipolaires," contrairement aux observations de Donaggio, et les terminaisons des fibres du nerf cochléaire ne ressemblent en rien aux calices de Held du noyau du corps trapézoïde : généralement elles décrivent un demi-cercle à la surface de la cellule nerveuse et se perdent dans le tissu avoisinant. 11 n"y a donc aucune similitude entre les terminaisons du cochléaire et des grosses fibres du noyau du corps trapézoïde et l'on ne peut leur accorder la même signifi- cation. — R. Legendre. Thomas (André). — Application de la méthode de Ramon y Cajal {im- prégnation à l'argent) à Vanatomie pathologique du cylindraxe. — La mé- thode de Cajal permet de différencier les éléments cylindraxiles des élé- ments névrogliques et par conséquent de connaître le nombre des cylindraxes conservés dans un foyer inflammatoire ou une cicatrice. T. applique cette méthode à l'étude de trois cas d'hémiplégie. — R. Legendre. Lobenhofifer ("Wilh.). — Snr les résultats de la méthode de coloration d'Allmann-Scliridde pour le système nerveux central. — L. étudie par la méthode d'ALTMANN-ScHRmoE les cellules nerveuses de la moelle, du cerveau et de la rétine chez le Chien et le Chat. Dans toutes les cellules nerveuses, il met en évidence des granulations, colorées en rouge sombre, plus petites autour du noyau qu'à la périphérie; ces granulations forment des traînées entourant des champs polygonaux qui sont les images négatives des corps de Nissl; elles forment de courtes chaînes dans les prolongements. Ces granulations n'ont aucun rapport avec la svibstance tigroïde ni avec les fibrilles, elles n'ont pas un rôle nerveux ; elles sont un composant spécifique du protoplasma et n'ont rien à voir avec les propriétés spécifiques de la cellule nerveuse. — R. Legendre. b) Mencl (Em.). — Quelques observations stir les fibrilles de Roncoroni des noyaux des cellules nerveuses. — M. signale un certain nombre de fibrilles intracytoplasmiques et intranucléaires qu'il a observées dans les cellules nerveuses de divers Vertébrés. Il les décrit chez Scyllium, Torpédo, dans le cervelet, le cerveau du Bœuf, du Chat, de la Souris, du Rat, du Cochon d'Inde, etc. Ces fibrilles ne sont pas spécifif^ues des cellules nerveuses, car on les retrouve dans les cellules épendymaires du Cyprin. Ces fibrilles sont le plus souvent intranucléaires, parfois elles se continuent dans le cyto- plasma à travers une ouverture de la membrane nucléaire ; certaines, en forme de bâtonnets, sont entièrement intracytoplasmiques, d'autres traversent le cytoplasma sans s'y arrêter. [Roncoroni avait décrit (1895) des fibrille.s intranucléaires que Lugaro avait interprétées comme des replis de la mem- brane nucléaire. Depuis divers auteurs ont signalé des bâtonnets ou des cristalloïdes intranucléaires et intracytoplasmiques. Les observations très curieuses de M. méritent confirmation]. — R. Legendre. Schiefferdecker (P.). — Sur la disposition îles fibrilles du cylindraxe aux ' étranglements de Ranvier des fibres nerveuses médullaires. — Etude des XIX. - FONCTIONS MENTALES. 391 nerfs par la méthode de Kupffer à l'acide osmique-fuchsine et par la mé- thode de Cajal. a chaque étranglement de Ranvier, la masse fibrillaire se concentre en quelques fibrilles épaisses. Il se forme ainsi une masse réti- culée allongée dont les points nodaux sont situés près de l'étranglement, mais cette formation n'a pas l'aspect d'un véritable appareil réticulaire. S. pense que la gaine d'enveloppe ne se développe pas en des points déter- minés du cylindraxe, mais que sa segmentation est due aux étranglements de Ranvier. Au niveau des étranglements, la masse de l'axoplasma (substance inter- ou périfibrillaire) est réduite au quart; la masse fibrillaire est en cet endroit le quart de la substance axoplasmique. Les étranglements de Ranvier sont considérés comme les lieux où le tissu nourricier arrive au contact du cylindraxe. En réalité, les fibres nerveuses sont entourées à l'intérieur de la gaine de Schwann par une couclie lymphatique qui comprend une portion périaxiale et une portion périmyélinique , lesquelles communiquent aux étranglements de Ranvier et aux incisures de Lautermann. Au point de vue de la structure morphologique du cylindraxe, les nerfs périphériques des Vertébrés présentent les types suivants : I" Cylindraxe nu entouré d'une gaine de Schwann incomplète (nerf splénique du Veau) ; 2° cylindraxe en- touré d'une gaine de Schwann continue (trijumeau de Petromyzon) ; 3" cy- lindraxe à gaine d'enveloppe et à gaine de Schwann (la plupart des nerfs), la première interrompue aux étranglements de Ranvier et aux incisures de Lautermann. Il n'y a pas de séparation de l'axoplasma aux étranglements de Ranvier. — R. Legendre. Riva (E.). — Lésions du réseau neurofibnilaire de la cellule nerveuse expérimentale étudiées dans l'inanition avec les méthodes de Donaggio. — D'expériences faites sur des chiens et des lapins, R. conclut que, associée au froid, l'inanition prolongée produit un bouleversement du réseau neuro- fibrillaire; agissant seule, elle ne cause qu'une vacuolisatipn sans altérations du réseau et une délicate modification histochimique du réseau, du noyau et du nucléole. Ces résultats sont différents de ceux obtenus chez la Sangsue par Cajal qui a observé sous l'influence de l'inanition la dégénérescence et la résorption partielle du réseau neurofibrillaire. — R. Legendre. Havet (J.). — L'origine des nucléoles vrais ou plasmosomes des cellules nerveuses. — Dans les cellules au repos, le nucléole est formé d'une zone externe et d'une interne oîi l'on peut voir un réseau peu développé. La zone externe est formée de granules et il semble que de chacun d'eux part un trabécule s'enfonçant dans le réseau interne. Pendant la prophase, le nu- cléole disparait; il reparaît pendant la télophase; à ce moment, on voit au sommet du tassement polaire, un espace clair, petit, irrégulier, d'où les chro- mosomes semblent irradier ; on y voit aussi parfois des traînées de granu- lations colorables par l'hématoxyline comme les chromosomes; puis cet espace grandit pendant que les chromosomes s'étirent, s'alvéolisent et pren- nent leur forme définitive. Il reste finalement une couronne formée par l'extrémité non différenciée des chromosomes. Cette origine du nucléole explique sa structure. — R. Legendre. Collin (R.). — Le nucléole des neuroblasles de la moelle épinière. — L'auteur a observé une migration des granulations cliromatiquesnucléolaires hors du noyau dans le cytoplasme. Ces granulations présentent des carac- tères de colorabilité comparables à ceux des grains basophiles mis en évi- dence par la méthode de Nissl. — A. Weber. 392 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. a) Jaederholm (G. A.). — Bésenu endocellulaire ou fibrilles de pansage dans les cellules f]anijlionnaires? — D'a.-pvèii J. qui a étudié les résultats des di- verses méthodes neurofibrillaires chez le Chien et le Lapiu, les assertion*" de Donaggio,Cajal, etc. que les neurofibrilles forment un réseau dans les cel- lules ganglionnaires et spécialement dans les cellules motrices doivent être rejetées. Les réseaux intracellulaires sont des produits artificiels ou des as- pects du protoplasma coagulé. En l'état actuel de nos connaissances, la mé- thode de Bethe donne les images qui se rapprochent le plus de la réalité ; les figures obtenues par la méthode de Bielschovvsky s'en éloignent; puis vien- nent celles fournies par la méthode de Cajal et enfin par la méthode de DoNAGGio qui, en réalité, n'est qu'une modification de la méthode de Bethe. — R. Legendre. Kronthal. — Les cellules neutres du système nerveux central. — Sous le nom de cellules neutres du système nerveux central, l'auteur décrit des cel- lules de dimensions variables, de formes variées, à gros noyaux' et à proto- plasma peu abondant; ces cellules sont très nombreuses dans la substance grise et relativement rares dans la substance blanche. Elles ont des pro- priétés migratrices et présentent une certaine analogie avec les cellules amiboïdes. L'auteur les considère comme les matériaux des cellules né- vrologiques et nerveuses; il ne croit pas pouvoir expliquer suffisamment la formation des cellules nerveuses de cellules neutres et attribue l'o- rigine des cellules nerveuses à la coalescence de cellules migratrices. — M. Mendelssohn. (B) Physiologie. Demoor (J.). — Plasticité ou améhoïsme des neurones. — Le neurone est doué d'une pla'sticité fonctionnelle considérable. L'activité de la cellule nerveuse s'accompagne de changements dans le noyau, le cytoplasma, la substance chromopliile et nëurofibrillaire. La variabilité des formes de la cellule en activité est fonction de sa vie et intimement liée aux diverses mo- dalités de son travail. La plasticité ne doit pas être confondue avec l'amé- boïsme du neurone. Il n'y a pas lieu d'assimiler, comme le fait Mathfas DuvAL, la cellule nerveuse à une amibe aux prolongements rétractiles qui peuvent être modelés de manières diverses suivant ïes circonstances. Grâce à la plasticité fonctionnelle considérable dont jouit le neurone, comme du reste toute matière vivante, le système nerveux est apte à coordoner ses actes et à adapter ses modifications strocturales aux besoins de la vie. — M. Mendelssohn. Sano (R.). — La neuronophagie. — La neuronophagie est la pénétration de cellules satellites ou de leucocytes dans la cellule nerveuse. D'après l'auteur, ce phénomène est souvent plus apparent que réel et plus rare qu'on ne l'a cru. La neuronophagie n'atteint jamais une cellule nerveuse saine. Elle se produit surtout à la suite des lésions de la cellule nerveuse avec multiplication active des cellules névrogliques. Elle se rencontre dans toutes les parties du système nerveux, mais surtout dans l'écorce et les ganglions de la base. Le nombre des neuronophages est en raison de la vulnérabi- lité des cellules nerveuses et de la prolifération névroglique. La neurono- phagie est un procédé de cicatrisation du tissu nerveux peut-être avec his- tolyse, mais sans phagocytose. — M. Mendelssohn. XIX. — FONCTIONS MENTALES. 393 Laignel-Lavastine et Voisin Roger. — La neuronophagie. — Les auteurs se prononcent contre l'existence de la neuronophagie considérée comme un cas particulier de la phagocytose. Les cellules, dites neurono- phages, produisent simplement la cytolyse. Aucun élément mésodermique n'est un neuronophage proprement dit ; quant aux éléments d'origine ecto- dermique, ils ne jouent qu'un rôle de remplacement. — M. Mendelssoun. Ver\vorn (Max). — Principes de la mémoire au point de vue de la phy- siologie cellulaire. — Importante étude dans laquelle l'auteur s'efforce de donner une théorie de la mémoire basée sur le principe de la physiologie cellulaire. Les cellules nerveuses se développent en rapport avec leur fonc- tionnement et subissent une régression où leur développement s'arrête si l'on empêche leur fonctionnement en supprimant l'innervation centripète ou centrifuge. Chez le lapin nouveau-né le volume des cellules de Purkinje du cervelet augmente en même temps qu'apparaissent des mouvements dequilibration coordonnés. C'est donc la masse de la cellule qui détermine la faculté et l'intensité de la décharge nerveuse. Les excitations qui parvien- nent à la cellule exercent une action désassimilatrice sur sa nutrition ; elles augmentent l'apport alimentaire et « en creusant la voie » elles créent de nouvelles voies d'association et permettent ainsi de franchir des obstacles auparavant insurmontables. La plus grande diffusion des impulsions sous l'influence de l'augmentation de la décharge nerveuse est démontrée expé- rimentalement par la production des contractions tétaniques généralisées par excitation légère d'une patte postérieure de la grenouille soumise à une strychnisation localisée à la portion lombaire de la moelle ; l'irradiation de l'excitation si légère qu'elle soit se fait dans ce cas avec une très grande facilité dans le segment antérieur de la moelle, malgré que l'excitabilité de ce dernier n'est aucunement modifiée. — M. Mendelssoun. 6)Lugaro(E.). — Recherches sur la colorahilité primaire du tissu nerveux. ■ — BETUEa admis qu'il existe dans les cylindraxes et les parties de la cellule nerveuse interposées aux corps de Nissl une substance spéciale, acide, ayant de l'affinité pour les couleurs basiques ; cette substance serait inti- mement unie aux neurofibrilles, d'oîi le nom de Fihrillensàure qu'il lui a donné. L. confirme l'existence de cette substance, mais ses rechei'ches, faites à l'aide de fixateurs variés, lui ont montré qu'elle n'est pas unique- ment localisée dans les neurofibrilles, et qu'il s'en trouve une quantité va- riable dans la substance interfibrillaire. Il lui parait vraisemblable qu'à l'état vivant la substance en question n'est pas unie aux neuroflbrilles et qu'elle ne se fixe sur celles-ci que sous l'action précipitante de certains fixateurs ; aussi propose-t-il de l'appeler simplement acide de Bethe. Comme l'a con- staté Bethe, les cylindraxes ne sont pas colorables dans les centres nerveux (excepté ceux du tractus intraméduUaire des fibres radiculaires), après fixation par l'alcool. L'éther précipite l'acide de Bethe, mais celui-ci une fois précipité devient insoluble dans l'alcool. Cet acide de Bethe présente vis-à-vis de l'alcool de grandes différences de solubilité, suivant les organes dans lesquels il est localisé et suivant les fixateurs employés. La différence de solubilité serait déterminée par des facteurs d'ordre purement physique ; l'hypothèse de Bethe relative à l'existence d'une substance concurrente qui détruirait l'affinité de l'acide fibrillaire pour les fibrilles, ne peut être sou- tenue. Mais dans les mêmes parties où siège l'acide de Bethe à l'état libre, il existe une autre substance, dépourvue de colorahilité primaire, qui devient cependant colorable et acquiert tous les autres caractères de l'acide de Bethe 394 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. après l'action des acides minéraux en solution aqueuse. Ce serait un acide de Betiie combiné à une substance inconnue, dont il pourrait se séparer pour récupérer sa colorabilité. Cet acide de Bethe combiné résiste plus en général aux réactifs que l'acide libre; il accompagne Tacide libre, disparait en même temps que lui dans la dégénérescence wallérienne. L'acide de \issl, substance colorable des corps de NissL, est uni à une substation morphologique, résistant en général aux dissolvants et qu'on peut mettre en évidence par certains mordants et colorants même quand l'acide de NissL a été enlevé. — F. Henneguy. a) Mencl (Em.). — Sur la vacuolisation des cellules ganglionnaires. — (Analysé avec les suivants.) Athias (M.). — Sur la vacuolisation des cellules nerveuses. —(Analysé avec le suivant.) c) Mencl (Em.). — Une petite notice sur la vacuolisation des cellules ner- veuses. — A. ayant publié l'an dernier (voir Ann. Biol., X, p. .391) un travail sur la vacuolisation des cellules des ganglions spinaux à l'état normal, M. lui reproche de n'avoir pas distingué la simple vacuolisation de la pénétration de leucocytes à l'intérieur de la cellule et insiste sur le caractère patholo- gique de la pénétration leucocytaire. A. et M. tombent d'accord sur ces deux points. [J'avais déjà, en 1905 (voir Ann. Biol., X, p. 390). signalé les mêmes faits chez Belix et distingué la vacuolisation de la pénétration névroglique que je considère non comme un trophospongium (Holmgren) mais comme un phénomène pathologique]. — R. Legendre. Langley (J. N.). — Sur les terminaisons nerveuses et sur des substances excitables spéciales dans les cellules. — Discussion sur les expériences de Claude Bernard, et critique de celles-ci. L'auteur croit que les poisons agis- sent sur quelque composé de la substance cellulaire. Vues intéressantes mais encore problématiques. — ^ H. de Varigxy. Ciaccio (Carmelo). — Sur la reproduction des cellules nerveuses. — Dans le sympathique, C. observe la formation de nouvelles cellules nerveuses par le processus suivant : P amitose du noyau de cellules à caractères em- bryonnaires ; 2" formation d'éléments à plusieurs noyaux, dont le plus gros forme le noyau de la future cellule nerveuse, et les autres, en dégénérant, le protoplasma. La cellule nerveuse n'est donc pas perpétuelle, comme l'a dit Bizzo- ZERO, et les cellules vieilles peuvent être remplacées, même chez l'adulte, par des éléments peu différenciés, selon un processus spécial. — R. Le- gendre. h. Centres nerveux et nerfs. — a) Structure. Bolk (Louis). — Sur la 7ieuromérie de la moelle épinière embryonnaire de V Homme. — B. étudiant un embryon humain intermédiaire aux stades A et N de His, trouve que, dans la moelle épinière, la zone ventrale présente de chaque côté un accroissement segmentaire superficiel pendant que la zone dorsale s'étendant sur le bord latéral de la couclie dorsale encore plane réu- nit les segments. — R. Legendre. XIX. ~ FONCTIONS MENTALES. 395 Antoni (Nils) et Bjôrk (Adolfi. — Observations sur le noyau trapêzoïdc du Lapin. — En étudiant le noyau trapézoïde du Lapin, par la méthode fibrillaire de Cajal, A. et B. observent des neurites se terminant dans les noyaux cellulaires et des corbeilles embrassant les cellules ganglionnaires de façons variées, suivant qu'on étudie des animaux jeunes ou âgés. Sur des animaux nouveau-nés, ils décrivent des filaments rigides intracellulaires et des fibrilles ayant une tendance à former des réseaux; tous sont entourés d'une zone claire. Ils comparent ces structures aux cristalloïdes, aux fila- ments de glie et s'arrêtent à une troisième hypothèse que ces structures sont de nature nerveuse servant à lier des neurones entre eux, ou représentant un stade du développement de cylindraxes se terminant dans les noyaux des cellules ganglionnaires. Chez des animaux âgés de quelques jours, ils voient un gros cylindraxe qui se ramifie au voisinage de la cellule ganglionnaire: l'entoure et dont les prolongements pénètrent dans, la cellule et y forment un réseau qu'ils comparent au « gris central » de Nissl; ils observent aussi des boutons terminaux annulaires ou réticulés pénétrant dans les cellules nerveuses. — R. Leoendre. c) Gemelli (A.). — Contribution à l'étude de la région infundibidaire. — I Analysé avec le suivant.) d) Sur la structure de la région infundibulaire des poissons. — Les au- teurs qui ont étudié l'hypophyse et qui sont récemment arrivés, au sujet de sa fonction, 4 des résultats entièrement différents de la conception ancienne, ont surtout considéré sa partie glandulaire, en laissant de côté l'infundibulum. Les Poissons présentent un sujet d'étude commode pour combler cette lacune, le lobe glandulaire étant chez eux nettement séparé du lobe nerveux. Dans ses notes, G. décrit la structure histologique de ce dernier et, sans développer ses conclusions (le travail n'étant pas terminé), fait prévoir qu'il conclura à ime fonction sensorielle de cette partie de l'hypophyse. — M. Goldmith. a) Gemelli (A.). — Observations ultérieures sur la structure de r hypophyse. — G. insiste sur les conclusions auxquelles il est déjà parvenu. Le lobe glandulaire de l'hypophyse est formé de deux parties : une antérieure la plus grande, une postérieure formée d'une mince couche de quelques cel- lules. Cette dernière est séparée du lobe nerveux par une couche connective mince. Entre les deux parties du lobe glandulaire, il n'y a qu'une fissure mais aucune couche de tissu interposée. — La méthode de Golgi et celle de C.UAL montrent des fibres nerveuses pénétrant du lobe nerveux dans le lobe glandulaire ; elles sont très nombreuses dans la partie postérieure ; dans la partie antérieure, les fibres nerveuses sont moins nombreuses et ont des origines diverses. G. se demande en terminant la cause de ces rapports in- times des deux lobes nerveux et glandulaire et celle de l'abondance des ter- minaisons nerveuses dans la région postérieure du lobe glandulaire de l'hy- popliyse, sans donner de réponse précise. — R. Legendre. Ici : Gemelli b). Léri (André). — Le cerveau sénile. — Rapport sur ce que Ton sait actuel- lement du cerveau sénile. Le cerveau sénile, qui est fréquent dans la vieil- lesse, mais n'est pas en rapport avec l'âge, est toujours atteint de lésions variées. !« Etude anatomique. — Atrophie portant surtout sur les lobes anté- rieurs, épaississement des méninges ; ventricules très dilatés ; cellules ner- 396 L'ANNEE BIOLOGIQUE. ■ veuses atrophiées ou disparues, nombreuses granulations pigmentaires ; fibres nerveuses diminuées, cellules névrogliques augmentées; fibres névro- gliques proliférées déterminant des scléroses ; vaisseaux sanguins altérés : hémorragies, ramollissement, etc. — 2^ Aperçu clinique. — Artério-sclérose, hémiplégies, paraplégies, épilepsie sénile. — 3" Psychiatrie. — Diminution de la mémoire: démence; psychoses, etc. — Toutes ces altérations seraient la conséquence de multiples états pathologiques dus à toutes les intoxica- tions de l'existence, souvent multipliées dans la vieillesse par la diminution des défenses organiques, plutôt qu'à Tinvolution physiologique de cellules non .susceptibles de reproduction. — R. Legendre. Schultze (O.). — Sur r/iistor/ènêse des nerfs périphériques. — L'an dernier. S. avait établi que les fibres nerveuses sensibles naissent de chaînes de cel- lules syncytiales. 11 complète ces données par l'étude des ébauches des nerfs moteurs situés dans la musculature de l'opercule des larves d'Urodèles. Les fibres motrices naissent comme les fibres sensitives de cellules for- matives bipolaires à noyau allongé disposées en chaîne. La formation des neurofibrilles part bien de l'organe central vers la périphérie mais à travers la voie nerveuse syncytiale. Relativement aux racines spinales et nerveuses, il y a bien un stade où les faisceavix neurofibrillaires ont perdu leurs noyaux, mais ce n'est pas là un stade primaire. En résumé, il revient à sa conception de l'an passé : Les voies nerveuses sont formées par des files de cellules syn- cytiales (cellules de Schwann) ectodermiques. — R. Legendre. Liondon (E. S.) et Pesker (D. J.). — Sur le développement du système nerveux périphérique chez les Vertébrés {Souris blanche). — Par une nou- velle méthode bimétallique à l'or-argent, L. et P. ont étudié les terminai- sons nerveuses dans la musculature : muscles striés, muscles lisses, cœur: les cellules sensorielles et les terminaisons épithéliales. Cette méthode réussit très bien non seulement sur le système nerveux central mais aussi sur le système nerveux périphérique des embryons et des jeunes animaux. Les résultats obtenus permettent de considérer le système nerveux périphé- rique comme ayant une structure fibrillaire en relation directe avec les cel- lules ganglionnaires cérébrospinales et sympathiques. La première ébauche du système nerveux périphérique apparaît en même temps que celle de tout le système nerveux. D'après les observations de L. et P., cette première ébauche apparaît comme un neuroplasma spécial des cellules cérébro- spinales et sympathiques, puis se différencie de bonne heure en une sorte de feutrage fibrillaire dont quelques fibrilles vont traverser les territoires cellulaires pour se rendre dans les tissus et les organes périphériques: il se forme ainsi des troncs nerveux présentant de petits troncs latéraux .d'où se détachent de ci de là quelques fibrilles. On ne peut guère établir par l'exa- men microscopique comment se produisent la croissance et le déplacement des fibrilles, mais on peut admettre raisonnablement que le renflement terminal joue un rôle important, qu'il sert à la fibrille pour s'orienter et se développer. II est vraisemblable que dans la croissance, des facteurs méca- niques entrent en jeu ; il est indubitable que ces facteurs sont dirigés par une force supramécanique, purement biologique, quand on considère l'ordre logique suivant lequel les fibrilles trouvent leur lieu de destination en s'ar- quant, etc. Lorsque les fibrilles ont atteint leur destination, elles produisent des ramifications de diverses sortes, des anastomoses, des renflements for- mant soit des réseaux spéciaux et des plaques, soit des faisceaux compliqués. La question reste pendante de savoir si, dans l'organisme adulte, il y a des XIX. — FONCTIONS MENTALES. 397 fibrilles terminales libres ou si cet aspect doit être considéré comme un artifice dû aux méthodes histologiques. L. et P. n'ont pu se convaincre d'une manière suffisante de l'existence constante de fibrilles libres intra- ou extra.- €ellulaires ; celles qu'ils ont vues sont probablement dues à des métamor- phoses embryologiques et il se pourrait que celles qu'on observe chez l'a- dulte soient aussi des formations temporaires. Les cellules épithéliales sont considérées comme des cellules nerveuses. Evidemment, les cellules ciliées de la macula des crêtes acoustiques et du limaçon par leur structure réticulo- fibrillaire ressemblent complètement aux cellules ganglionnaires; mais elles sont liées organiquement aux fibres terminales des nerfs auditifs. Ces faits sont un nouvel argument contre- la théorie du neurone et pour la théorie fibrillaire. — R. Legendre. a) Lenhossek (^M. von). — Sur la question du développement des fibres nerveuses périphériques. — (Analysé avec le suivant.) Bethe ;Albrecht). — Observations sur la théorie caténaire. — D'après L., les cellules de Schwann (lemmoblastes) des fibres nerveuses sensibles et mo- trices proviennent des ébauches ganglionnaires et pénètrent ensuite dans le nerf correspondant. Mais il y a un stade où ces noyaux ne sont qu'à la pé- riphérie du tronc nerveux, le tronc étant lui-même sans aucun noyau. Ces faits sont contraires à la théorie caténaire. A cela, B. répond que certes les fibres nerveuses apparaissent d'abord dans le protoplasma granuleux des cellules nerveuses mais que les lemmoblastes de L. sont des cellules ner- veuses et que les fibres nerveuses, quand bien même leur centre serait sans noyaux, sont toujours entourées de noyaux absolument caractéristiques. - R. Legendre. Joris. — Les nerfs des vaisseaux sanguins. — II résulte des recherches de l'auteur que le tissu conjonctif périvasculaire contient un plexus nerveux ganglionnaire d'où émanent toutes les fibres nerveuses motrices et sensi- tives qui se rendent aux parois vasculaires. II n'y a que quelques fibres nerveuses qui ne font pas partie de ce plexus commun et se rendent aux parties plus éloignées du tronc vasculaire. Ce sont de simples fibres de pas- sage que l'auteur désigne sous le nom de fibres satellites. Les fibres ner- veuses motrices forment dans l'adventice du vaisseau un plexus fondamental exclusivement moteur, dont les fibres forment de leur côté dans la tunique musculaire du vaisseau, dans la média, un réseau moteur terminal neuro- fibrillaire. Les fibres nerveuses sensitives pénètrent également dans l'ad- ventice du vaisseau et forment sur la face externe de la tunique musculaire de véritables réseaux nerveux décrits sous le nom de bouquets terminaux. Quelques fibres nerveuses sensitives suivent les vaisseaux sanguins jusqu'à leur réseau capillaire intraparenchymateux qu'ils entourent d'un plexus sen- sitif terminal dans les mailles duquel on constate plusieurs mailles du réseau capillaire sanguin. — M. Mexdelssohn. Sinake-witch. — Note sur l'innervation vasomotrice de la glande thy- roïde. — Les expériences entreprises par l'auteur dans le laboratoire de MiSLAWSKY tendent à éclairer la question si obscurs et si controversée de l'influence du .système nerveux sur le fonctionnement delà glande thyro'ide. Il parait résulter de ces recherches que les nerfs laryngés renferment tous deux dans leur tronc des vasoconstricteurs et des vasodilatateurs pour la glande, mais la plus grande partie des vasoconstricteurs passe par le la- 398 L'ANNEE BIOLOGIQUE. ryngé supérieur. Les vasomoteurs de la glande pénètrent dans le vagosym- pathique en partant du ganglion cervical inférieur, ils passent par le gan- glion supérieur et descendent vers la glande avec le laryngé supérieur et la branche du ganglion cervical supérieur. — M. Mendelssohn. Rynberk (G. Van). — Sur la métamérie dans le système nerveux si/mpa- thique [XIII]. — Le sy.stème nerveux du grand sympathique possède, chez les Solea et les Rhomboidichlhys, une influence régulatrice sur la coloration cu- tanée de la moitié pigmentée du corps, influence que l'auteur appelle fonc- tion pigmentomotrice. Les fibres p.igmentomotrices de chaque ganglion de la chaîne limitante du grand sympathique arrivent à la peau en suivant les ra- meaux communiquants du sympathique et les rameaux dorsaux et ventraux des nerfs spinaux. Dans la peau ils se distribuent à des territoires bien dé- limités et continus, disposés en séries, les zones pigmentomotrices, inner- vées par les ganglions sympathiques, coïncidant, au moins dans la région caudale du corps, par leur disposition, forme et extension, aux territoires innervés par la série correspondante des ganglions spinaux intervertébraux. L'innervation pigmentomotrice suit donc le schéma segmentaire, et les ter- ritoires innervés par les ganglions sympathiques peuvent être appelés derma- tomes pigmenlomoteurs. Les segments cutanés ou dermatomes, sensitifs et pigmentomoteurs, constituent des zones rubanées ; celles-ci s'imbriquent ré- ciproquement par moitié environ. Sur des Soles de 20 cm. leur largeur antéro-postérieure est en moyenne de 7 mm. — Y. Henneguy. Retzius (Gustav). — Sur la. gaine subsidiaire des fibres nerveuses décrite par liuffini. — (Analysé avec le suivant.) 'Ruffini (Angelo). — .4 propos de la gaine subsidiaire des fibres nerveuses sensorielles. — Retzius ayant réclamé la priorité de la découverte de la gaine subsidiaire des fibres nerveuses et signalé qu'il avait déjà avec Key décrit deux gaines entourant les fibres nerveuses, l'une fibrillaire appliquée contre la gaine de Schwann et nommée gaîne endoneurique, l'autre lamellaire, externe et nommée gaine périneurique, Ruffini reconnaît cette priorité et,, pour éviter toute confusion à l'avenir, donne la classification suivante des- gaines des fibres nerveuses. I. fibres nerveuses sensitives des éléments nmu-o- ^ gaîne niyéliniqiie. formateurs ( gaine de Scliwann. ^*,y'aine endoneurique ou subsidiaire, des éléments mesen- 1 gaine périneurique ou de Henle. chymateux ) gaîne épineurique ou connective de [ revêtement externe. II. fibres nerveuses motrices des éléments neuro- ( gaîne rayélinique. formateurs ( gaîne de Schwann. des éléments mesen- } périneurique ou de Ilonle. chymateux ) ^ ' R. Legendre. Ponzio (F.). — Les terminaisons nerveuses dans le poumon. — 11 n'y a pas dans le potimon de vraies terminaisons nerveuses mais des réseaux nu XIX. — FONCTIONS MENTALES. 399 des plexus terminaux entourant les cellules de revêtement des fines bron- chioles, des alvéoles et des capillaires sanguins et pénétrant même dans le protoplasma de ces éléments. La richesse et la complication de ces appareils nerveux est probablement en rapport avec l'importance fonctionnelle spé- ciale des éléments qu'ils innervent. — R. Legendre. a) Dogiel i^A. S.). — Les Icrininaisons des nerfs sensibli'S dans Ifs muscles de l'œil et leurs tendons chez l'Homme et les Mammifères. — D. décrit di- verses formes de terminaisons des nerfs sensibles dans les muscles de l'œil et leurs tendons chez les Mammifères. 11 distingue : 1" les appareils nerveux situés à la surface des fibres musculaires, dans le tissu conjonctif intermus- culaire; '2" les terminaisons nerveuses placées au point de passage de la fibre musculaire au tendon, ainsi que de nombreuses formes de passage entre ces deux types; 3" et 4*^' des appareils nerveux capsulés ounon, consi- dérés comme terminaisons nerveuses, dans le tissu conjonctif intermus- culaire et dans les tendons des muscles droits de l'œil. — R. Legendre. Da Fano. — Obsej^vations sur la fine structure de la névroglie. — Les cel- lules de la névroglie ont généralement un corps lamellaire avec de nom- breux prolongements délicats et ramifiés, dont les dispositions varient dans, les diverses parties du système nerveux. Les libres, qui par leurs réactions vis-à-vis des matières colorantes se montrent dilférentes du cytoplasma au point de vue chimique, sont en connexion intime avec les cellules et leurs prolongements ; elles sont situées dans la couche corticale des cellules et de leurs prolongements et représentent une différenciation particulière du cytoplasma. On ne peut pas affirmer qu'il n'existe pas de fibres indé- pendantes des cellules. La névroglie n'a probablement pas, comme on l'admet généralement, une- origine exclusivement épithéliale ; F. pense que des éléments mésenchyma- teux prennent aussi part à sa formation, mais il ne peut encore le prouver d'une façon certaine. La production des fibres résulte d'un processus de différenciation graduelle des prolongements et du corps de la cellule. La fine structure de la névroglie dans les conditions pathologiques ne diffère pas essentiellement de celles de la névroglie normale, et son mode de développement rappelle dans ses traits fondamentaux le processus de dé- veloppement embryonnaire de la névroglie normale. On doit assigner pro- bablement à la névroglie une fonction de nutrition. — F. Henneguy. « p) Physioloyie. Maxwell (S. S.). — Le cerveau peut-il être excite chimiquement ? — Landois^ BiCKEL affirmaient que l'application de créatine, de phosphate bisodique, de sédiments urinaires sur la surface du cerveau, provoquait certaines contrac- tions musculaires. M. nie que la portion extérieure de la matière grise soit excitable chimiquement. Les expériences ont porté sur la région motrice du chat et du lapin, et il utilisa les citrate, oxalate et chlorure de sodium, aussi bien que la créatine. — Le cortex est insen.çible aux excitations mécaniques (GoLTZ, LûEB). L'excitant électrique semble agir en modifiant la concentration des ions. Parfois les substances chimiques agissent, mais après un temps très long leur permettant de diffuser jusqu'à la substance blanche. Celle-ci peut être excitée par les produits précipitant le calcium et par le BaCl en solu- tion isotonique au sérum. La réponse musculaire est prompte. Si les solutions 400 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sont injectées dans la matière grise pas assez profondément pour atteindre la substance blanche, pas d'excitation apparente. — J. Gautrelet. Macallum (A. B.) et Menten (M. L.). — Sur la distribution des chlorures dans les cellules et fibres nerveuses. — L'idée dès auteurs est que les chloru- res, uniformément distribués dans les éléments nerveux, ont affaire avec la conductivité et l'irritabilité nerveuses. D'après leurs expériences, les chlo- rures, qui expliqueraient la condition électrolytique qui permet la conduc- tivité, seraient à l'état colloïdal, ce qui ferait comprendre la lenteur relative de la conduction nerveuse. Les auteurs développent l'idée qui vient d'être in- diquée et présentent les faits qui militent en sa faveur. — H. de Varigny. Donaggio (A.). — Effets de l'action combinée du Jeûne et du froid sur les centimes nerveux des Mammifères adultes. — Profonde est la modification appor- tée dans le réseau fibrillaire endocellulaire par l'action combinée du jeune et du froid; chacun de ces éléments isolés n'apporte aucun trouble. — J. Gau- trelet. Bard (L.). — De l'origine sensorielle des mouvements de rotation et de ma- nège propres aux lésions unilatérales des centres nerveux. — Diverses théories ont été proposées pour interpréter les mouvements de rotation et de manège que déterminent, chez tous les Vertébrés, les lésions expérimentales unilaté- rales d'un certain nombre de parties du système nerveux central. L'échec de toutes les tentatives d'explication paraît dû, d'après l'auteur, a ce qu'elles ont été toujours inspirées jusqu'ici par la recherche d'une théorie motrice, par la notion de l'existence d'ordres moteurs auxquels céderait l'animal et dont il subirait l'entraînement dans un sens déterminé. Aussi l'auteur cher- che-t-il la solution du problème dans une autre voie, dans la paralysie d'un centre latéral sensorio-moteur de l'équilibre et dans la prédominance d'action de son congénère du côté sain. Les expériences faites sur les cobayes soumis, à des mouvements passifs de rotation et de manège sur une pla- que tournante ont amené l'auteur à conclure que les mouvements de rota- tion et de manège, de même que la déviation conjuguée de la tète et des yeux, ne sont, ni les uns, ni les autres, des troubles moteurs proprement dits mais bien des phénomènes moteurs trahissant l'existence de troubles senso- riels unilatéraux. L'animal porteur d'une lésion unilatérale, qui présente des mouvements de rotation ou de manège, est en réalité sous l'influence de la paralysie de l'un des centimes sensorio-moteurs latéraux de l'équilibre et de la prédominance d'action de celui qui est resté sain; l'animal est privé de ses réflexes régulateurs automatiques et ne possède plus la perception con- sciente des mouvements de direction. Grâce à l'étendue et à la solidarité des centres et des voies d'association qui participent aux fonctions de l'équi- libre, les lésions de régions multiples et variées du système nerveux sont sus- ceptibles, au même titre, de produire une prédominance unilatérale d'actes sensorio-moteurs et provoquer ainsi des mouvements de rotation et de ma- nège. — M. Mendelssohn. -'&^ Simpson (Sutherland) et Herring (Percy T.). — La conduction des impressio7is sensitives dans la moelle. — Expériences faites sur des chats dont les pattes furent immergées dans l'eau chaude après que leur moelle épinière a subi diverses sections transversales incomplètes. Il résulte de ces expériences que les chats ne possèdent pas de faisceaux spécifiques pour la transmission des sensations douloureuses. Normalement la sensa- XIX. — FONCT.IONS MENTALES. 401 tion de la douleur est conduite par le faisceau latéral, mais, quelle que soit la partie de la moelle respectée par la section transversale, la sensation de la douleur passe toujours quoique avec un retard plus ou moins considérable. Il n'y a que la section transverse complète qui supprime le passage de toutes les modalités de la sensibilité. — i\I. Mendelssohn. Joteyko. — Théorie toxique de la douleur. — La douleur est due à une intoxication des terminaisons nerveuses dolorifiques. L'excitant de la dou- leur est constitué par des substances algogènes nées au moment de l'excita- tion forte. — J. Gautrelet. Banchi (Arturo). — Sur le développement des nerfs, périphériques indé- pendamment du si/stème nerveux central. — B. décrit diverses expériences de transplantation de parties d'embryons de Bufo vulgaris sur d'autres tê- tards de même espèce. Ses recherches sont analogues à celles de Braus, sauf qu'il obtient le développement de la greffe sans aucune connexion avec le système nerveux du porte-greffe. Dans ces conditions, les nerfs de la greffe se constituent autogénétiquement, sans aucune liaison directe appréciable et vraisemblablement sans aucune influence du système nerveux central. La théorie de la formation pluricellulaire des nerfs trouve ainsi une nou- velle confirmation [VIII]. — R. Legendre. b) Jaederholm (Y. A.). — Recherches sur le tonus, V inhibition et Vexcitahi- lité. — • Expériences faites sur la grenouille, dont une patte a été paralysée plusieurs jours d'avance par section des racines postérieures. Les excitations du système nerveux central, lorsqu'elles sont efficaces, produisent soit une secousse d'amplitude assez considérable, soit une contraction tonique lente de moindre amplitude. Cet état de contraction tonique du muscle, qui a déjà été observé par différents expérimentateurs chez les animaux refroidis, à la suite d'excitations cutanées de la patte opposée, peut être supprimé par Tané- lectrotonisation du nerf; et reparaît généralement après l'ouverture du cou- rant. Les excitations inhibitrices des nerfs périphériques peuvent également modifier notablement l'état de contraction tonique du muscle et faire va- rier le degré d'excitabilité des nerfs musculaires. L'auteur conclut que l'in- hibition n'est pas exclusivement de nature intercentrale et qu'elle est due à des processus nerveux différents et à une répartition variable de fibres exci- tatrices et inhibitrices dans les nerfs musculaires. — M. Mexdelssohx. Sherren (James). — La séparation des fonctions des nerfs périphériques après la section nerveuse chez l'homme. — Étude de diverses modalités de la sensibilité étudiées d'après des cas de sections nerveuses chez l'homme. L'auteur classe les fibres sensitives des nerfs périphériques en trois sys- tèmes qui déterminent trois modalités différentes de la sensibilité générale, la sensibilité profonde, la sensibilité protopathique et la sensibilité épicri- tique. Les fibres préposées à la conduction de la sensibilité profonde che- minent le long des muscles, des tendons et s'anastomosent entre eux dans les aponévroses. Les sensations de la sensibilité protopathique sont mal loca- lisées et s'irradient facilement; le sujet perçoit la piqûre de l'aiguille ainsi que la sensation du grand froid (glace) et du grand chaud (50°). La sensi- bilité épicritique correspond au système des fibres et des organes termi- naux transmettant les impressions des contacts légers et des faibles varia- tions de température; cette sensibilité est bien localisée. Les trois formes de sensibilité sont indépendantes l'une de l'autre et l'on observe souvent l'année biologique, XI. 1900. 20 402 L'ANNEE BIOLOGIQUE. leur dissociation après les sections nerveuses. Ainsi après la section des racines postérieures cervicales on observe souvent l'existence de la sensi- bilité tactile et l'absence de la sensibilité douloureuse. Dans d'autres cas la dissociation inverse a lieu. — M. Mendelssohn. Veneziani (Arnoldo). — Coloration positive des fibres nerveuses dégé- nérées du nerf tentaculaire d'Hélix pomatin. — V. étudie par la méthode de DoNAGGio pour les dégénérescences l'aspect des fibres nerveuses dégénérées du nerf tentaculaire d'Hélix pomatia. Les fibres dégénérées par compression, subissent des altérations dans leur structure semblables à celles des fibres des Vertébrés. Après 48 heures de compression, elles résistent à la déco- loration, restant teintes électivement en noir. Si la compression est prolongée plus de deux jours, elles se décolorent, se détruisent et sont absorbées par phagocytose. Si l'opinion générale que le nerf tentaculaire est un organe sensitif est vraie, on peut affirmer que la dégénérescence des fibres nerveuses chez les Mollusques suit la loi générale observée chez les Vertébrés, que le cylindraxe dégénère séparément de la cellule nerveuse qui fonctionne comme centre trophique. — R. Legenure. Scott. — lielation entre les cellules et les fibres dans la fatigue des nerfs. — Dans un article précédent, S. a montré la similitude existant entre les cellules nerveuses et les cellules glandulaires du pancréas ou de l'estomac: la substance sécrétée dans la cellule nerveuse passerait graduellement dans les fibres. S. excite les racines dorsales de la grenouille un nombre répété de fois, avec intervalles de repos, et il observe des contractions réflexes pen- dant un temps variant de 8 à 92 heures. Puis les excitations deviennent inefficaces pendant 8 ou 72 heures, après lequel temps de repos elles pro- voquent les réflexes. S. suppose que les cellules nerveuses sécrètent une substance dont le passage jusqu'aux extrémités des nerfs, est nécessaire pour que l'excitation soit efficace. L'inefficacité des excitations provient de l'ab- sence de sécrétion, et la réapparition des contractions résulte du rétablisse- ment de celle-ci. — J. Gautrelet. Dogiel (J.) et Archangelsky (K.). — Appareil inhibiteur et appareil nerveux moteur du cœur. — Travail considérable fournissant de nouvelles preuves à la théorie neurogène de l'activité cardiaque. Il résulte indubita- blement des recherches des auteurs que la faculté de contraction rythmique du cœur est sous la dépendance de l'activité de cellules nerveuses ganglion- naires. Ces dernières vainement niées par divers auteurs sont dispersées par petits groupes dans la portion des veines-caves et pulmonaires formant le sinus veineux. Aussi le sinus veineux séparé des autres parties du cœur con- serve la faculté de se contracter rythmiquement. La pointe du cœur de la grenouille continue aussi à se contracter aussi longtemps que ses fibres nerveuses restent en communication avec les cellules ganglionnaires. Ce n'est que lorsqu'on enlève chez la grenouille, d'après le procédé des auteurs, toutes les masses cellulaires nerveuses, le ganglion de Bidder, les ganglions intraventriculaires et atrioventriculaires, que le cœur perd définitivement la propriété de se contracter, même si les nerfs du myocarde restent intacts jusqu'aux ganglions. L'amplitude des contractions du ventricule privé de ses ganglions est en rapport avec l'intensité de l'excitation comme cela a lieu dans le muscle strié en général. Les auteurs étudient d'une façon très ap- profondie les conditions qui augmentent et affaiblissent l'action inliibitoire du pneumogastrique : la suppression de l'action des nerfs accélérateurs, la sec- XIX. - FONCTIONS MENTALES. 403 tiondedeux nerfs splanchniques. La section de la moelle épinièreetrexcitation simultanée du pneumogastrique et du dépressoir constituent les conditions principales qui accroissent le pouvoir inhibiteur du vague. Parmi les circon- stances qui l'affaiblissent, les auteurs citent Taugmentation de la pression du sang et l'action combinée du pneumogastrique et de l'accélérateur sur le cœur. La répartition des nerfs cardiaques est sensiblement la même chez riiomme, les mammifères, les oiseaux, la tortue, la grenouille etle poisson; chez l'oie et chez la dinde on constate un antagonisme complet entre l'action du pneumogastrique et celle de l'accélérateur. — .M. Mendelssohn. Sergi. — Le système nerveux retitral dans les mouvements de Testudo grœca. — L'activité de Testudo normale, privée d'hémisphères ou de lobes op- tiques ou des deux organes, se développe sous des formes périodiques va- riées. Chez les Testudo spinales (décapitées , les mouvements rapides et les oscillations du tonus sont coordonnés. Chez les Testudo normales, ils sont complexes ; chez les Testudo sans cerveau, mouvements limités mais com- plexes; chez les Tes^tudo sans -hémisphères ni lobes optiques, mouvements moins complexes ; mouvements réflexes distincts des automatiques. Chez Tes- tudo sans cervelet ou lobes optiques, complexité comme chez la Testi'do nor- male. Chez Testudo sans cerveau les mouvements rapides sont accompagnés de variations de tonus (c'est l'inversepourla Testudo sans lobes optiques). La moelle est donc l'organe essentiel du tonus nerveux pour les muscles au repos ou en mouvement et cela par mécanisme réflexe. Dans la moelle il y a des centres automatiques indépendants pour les mouvements des divers membres. Les lobes optiques sont des organes inîiibiteurs. — J. Gautrelet. a) Courtade et Guyon. — Action du pneumogaslrique sur l'excrétion Iji- liaire. — L'influence accélératrice exercée par le vague sur l'écoulement du liquide circulant dans le cholédoque, et l'influence motrice du même nerf sur la vésicule, permettent de dire que le pneumogastrique est le nerf de l'ex- crétion biliaire. — J. Gautrelet. Beco et Plumier. — Action dn pneumogastrique yur la circulation rénale et la diurèse. — Les pneumogastriques ne renferment pas de libre nerveuse agissant directement sur la circulation rénale. L'excitation du bout péri- phérique détermine une vaso-constriction rénale duc à l'anémie bulbaire provoquée par la chute de pression générale. Le sympatlnque cervical n'a pas d'action sur la circulation rénale. L'excitation du bout central du dé- presseur amène une chute de pression et diminution de diurèse même après section des vagues. — J. Gautrelet. Sherrington (G. S.). — Le réflexe de grattage citez le Chien, après section de la moelle. — 11 présente une rythmicité d'environ cinq mouvements par seconde, quel que soit le nombre des excitations en une zone quelconque de la peau du dos de l'animal. Si l'intensité de l'excitation varie, les mouve- ments également varient. La phase réfractaire a son origine dans la moelle, dans les neurones interposés entre le neurone afférent et le neurone efférenl. Le scratch-reflex est un réflexe de défense; il continue après l'excitation. — J. Gautrelet. a) Lugaro E.). — Obserraiions sur les pelotons nerveux dans la régénéra- tion des nerfs ["VU]. — Les racines antérieures, même chez l'adulte, possèdent une faculté de régénération très notable. La genèse pluricellulaire des fibres 404 L'ANNEE BIOLOGIQUE. du peloton, admise par Marinesco et Minea, est dénuée de fondement. Les spirales allongées sur le trajet des fibres de nouvelle formation peuvent être considérées comme résultant d'un accroissement interstitiel dans le sens de la longueur non adéquate à l'espace disponible. Les pelotons nerveux résul- tent de l'action d'obstacles mécaniques et de la désorientation chémiotactique unie à une intensité notable du stimulus à l'accroissement. A la longue une partie des fibres spirales des pelotons se myélinisent, tandis que les autres s'atrophient vraisemblablement, de telle sorte que le peloton se simplifie beaucoup. — F. Henneguy. c) IjUgaro(E.). — Surleneurotropisme et sur les Iransplcmlations des nerfs [VII, VIII]. — Les fibres des racines antérieures peuvent se continuer his- tologiquement avec celles de la branche centrale de la racine postérieure ; elles suivent un parcours normal tant qu'il y a des games de Schwann; arri- vées à la moelle, elles dévient pour traverser la pie-mère. Les centres ner- veux exercent donc une action neurotropique négative sur les fibres des racines antérieures. Les cellules de Schwann, source du neurotropisme dans la régénération des nerfs périphériques, n'exercent aucune action neurotro- pique, ou en exercent une négative, sur les cylindraxes des centres nerveux. Un morceau de nerf transplanté dans le voisinage d'un nerf sain, avec gaines conjonctives saines, n'exerce sur les fibres de celui-ci aucune action neuro- tropique. Les nerfs ainsi transplantés ont une tendance à s'unir au tissu musculaire, et reçoivent en grande partie des fibres nerveuses des muscles des ramifications attirées par action neurotropique dans les chaînes des cellules de Schwann. Si un faisceau de fibres dégénérées se rencontre sous la même gaine conjonctive avec un faisceau de fibres saines, il ne s'exerce sur lui aucune action neurotropique efficace, car il n'y a pas néoformation de fibres collatérales. ~ F. Henneguy. rf)Lugaro(E.). — Encore une expérience contre Vautorégénérationdes fibres nerveuses [VU]. — Chez les animaux, même très jeunes, auxquels on a extirpé la moelle sacrolombaire et les ganglions qui en dépendent, il ne se pro- duit aucun phénomène de régénération des nerfs du membre postérieur. Les cylindraxes amyéliniques qui s'observent dans les nerfs, quand on n'a pas extirpé leur portion la plus proximale, appartiennent au sympathique et pro- viennent des ganglions de ce système. Toutes les fibres qui naissent des ganglions sympathiques et pénètrent dans les nerfs périphériques sont dépourvues de myéline. La régénération des muscles striés peut se faire d'une façon autonome, en dehors de Tinfluence nerveuse, spinale ou sym- pathique. — F. Henneguy. Perroncito (A.). — La régénération des fibres nerveuses [VII]. — Quand on sectionne un nerf, le bout central des fibres présente un renflement à son extrémité ou à une certaine distance de celle-ci. Puis, dès la troisième heure, un rameau collatéral se détache du renflement. A la sixième heure, les fi- brilles nées du moignon central se dirigent en sens divers. Après vingt- quatre heures, elles dépassent le moignon et pénètrent dans le caillot sanguin qui entoure le point de section. Vers la quarante-huitième heure, les ra- meaux régénérés forment des plexus très serrés et présentent diverses for- mes : pinceaux, plaquettes, anneaux nerveux, boutons, formations hélicoï- dales. — Ces phénomènes de régénération apportent une preuve décisive contre la doctrine polygéniste. — R. Legendre. XIX. — FONCTIONS MENTALES. 405 b) Besta (C). — Sur la dégém'ralion et la régénération des fibres nerveuses périphériques [VII]. — L'auteur soutient la théorie du processus pluri-cellu- laire des régénérations (jui dérivent de la théorie de la genèse pluri-cellulaire de la fibre nerveuse. La régénération se fait par l'intermédiaire des cellules de Schwann, de sorte que les nouvelles fibres sont indépendantes du cylin- draxe des vieilles. Le bout périphérique ne prend part au processus régéné- ratif que lorsque la connexion avec le bout central est établie ; une sorte de condensation d'une partie de protoplasma donne naissance au cylindraxe de la fibre néo-formée. — M. Mendei.ssohn. (I) Marinesco [G.) et Minea (J. ). — Recherches sur la régénérescence des nerfs périphériques. — M. et M. reviennent sur leur affirmation antérieure que dans les régénérescences de nerfs périphériques, les fibres néo-formées proviennent de la transformation des cellules de Schwann proliférées. D'après leurs nouvelles recherches, les fibres régénérées proviennent du bout central, mais « il n'y a pas de régénérescence sans formation de ces colonies cellulaires qui constituent pour ainsi dire l'avant-garde de la régénérescence ». Ces colonies cellulaires (les cellules de Schwann proliférées) ont un rôle de nutrition et de direction; en effet elles attirent les nouvelles fibres par un chimiotactisme spécial et de plus celles-ci se développent aux dépens de leur protoplasma. Les massues terminales qu'on observe à l'extrémité centrale du nerf sectionné en régénérescence ne sont pas des terminaisons sensitives, mais bien des structures équivalentes des cônes de croissance qu'on observe chez l'embryon. Enfin les cellules de Schwann ne jouent pas le rôle de pha- gocytes et la destruction des restes des fibres dégénérées du bout périphé- rique est produite par des phagocytes vrais provenant peut-être de la paroi des vaisseaux. — R. Legendre. /;) Marinesco (G.) et Minea (J.). — Recherches sur la régénérescence de la moelle. — Il résulte de cet intéressant travail que dans les cas de section de la moelle chez le chien aussi bien que dans ceux de compression médul- laire chez l'homme, il y a régénérescence anatomique sans restauration fonctionnelle ; il se produit une néoformation de fibres nerveuses par ac- croissement progressif des fibres anciennes, mais la moelle ne reprend pas ses fonctions. Les fibres nerveuses de nouvelles formations s'égarent pour la plupart le long de la moelle et n'entrent pas en connexions utiles avec divers neurones préposés à la conduction centripète et centrifuge — condi- tion indispensable pour le rétablissement fonctionnel de la moelle lésée. — M. Mendelssohn. Krassin (P.). — 5m/' la question de ta régénération des nerfs périphé- riques ["VII]. — Par la méthode d'EHRLicii au bleu de méthylène, K. étudie la régénération des nerfs périphériques chez le Chien, le Chat, le Lapin, le Co- chon d'Inde, le Rat, la Souris blanche et la Grenouille. Après section d'un nerf, il y a dégénérescence dans les deux bouts, central et périphérique. Dans le bout central, elle remonte un à trois étranglements de Ranvier. Les premières traces de régénération apparaissent au septième jour : dans le bout central, la vieille fibre produit un faisceau de fines fibrilles qui croissent vers la pé- riphérie entre les restes du nerf dégénéré; ces jeunes fibres sont terminées par un cône d'accroissement et leur développement se fait d'après le type du développement embryonnaire des nerfs. Il n'y a donc aucune régénération autogène des nerfs et les cellules de Scliwann ne jouent aucun rôle dans cette régénération. — R. Legendre. 406 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. = Localisations cérébrales. a) Marie (Pierre). — Revision de la question [de l'aphasie. La troisième circonvolution frontale gauche ne joue aucun rôle spécial dans la fonction du langage. — (Analysé avec les suivants.) b) Révision de la question de l'aphasie. Que faut-il penser des aphasies sous-corticales? — (Id.) c) — — Revision de la question de l'aphasie. L'aphasie de 1861 à 186C>. Essai de critique historique. — (Id.) a) Déjerine (J.). — L'aphasie sensorielle, sa localisation et sa physiologie pathologique. — (Id.) b) — — L'aphasie motrice, sa localisation et sa physiologie pathologique. — Parmi de nombreux problèmes soulevés par la doctrine de la localisation cérébrale, celui de la fonction du langage paraissait être le mieux résolu. Depuis les remarquables travaux de Broca, personne n'a songé pendant ces quarante dernières années à mettre en doute la localisation de la fonction du langage dans la troisième circonvolution frontale gauche, dite la circon- volution de Broca. Ce fait paraissait être définitivement acquis à la science, lorsque tout dernièrement Marie s'inscrit en faux contre cette manière de voir et soumit toute la question à la critique des faits anatomo-cliniques. II est utile de résumer ici les points principaux de ce nouveau tournant dans l'étude du langage qui présentent un grand intérêt au point de vue de la biologie générale. — L'étude de la fonction du langage était basée sur l'analyse de ses troubles pathologiques {aphasie) ; Marie se sert, avec raison, de la méthode anatomo-clinique pour renverser la théorie régnante et for- muler sa nouvelle théorie qu'il croit plus conforme aux faits observés. 11 admet avec tant d'autres observateurs que, dans un bon nombre de cas d'aphasie, la troisième frontale est atteinte, mais, ajoute-t-il, on observe des cas dans lesquels la lésion de la troisième frontale existait sans qu'il y ait eu aphasie de Broc.\ ; on observe aussi des cas d'aphasie de Broca dans les- quels il n'existe pas de lé.sion de la troisième frontale. La lésion de la troi- sième frontale dans les cas d'aphasie n'est qu'une lésion secondaire due aux troubles de la circulation sanguine dans l'artère sylvienne. La circon- volution de Broca n'est donc pas le vrai centre de la fonction du langage. D'après l'auteur, l'aphasie de Broca est constituée par l'aphasie propre- ment dite, dans laquelle les malades peuvent parler, mais ne peuvent ni lire, ni écrire, ni comprendre le langage parlé, et par l'anarthrie, dans laquelle le malade ne peut parler, mais peut lire et écrire et comprend le langage parlé. Ces deux formes d'aphasie ont une localisation différente : la première a son siège dans la zone de Wernicke (gyrus supra-marginalis, pli courbe, pied des deux premières circonvolutions temporales), la seconde a son siège dans la zone lenticulaire. L'aphasie de Broca revêt, suivant le siège de sa lésion, tantôt une forme corticale, tantôt une forme profonde localisée dans la substance blanche. L'auteur insiste sur le déficit intellec- tuel qui joue un rôle important dans la compréhension du langage parlé, sans toutefois empêcher les aphasiques de réagir dans la vie de la façon sensée. — Dans son essai de critique hi.storique de la question de l'aphasie. Marie montre que le principe de la doctrine de Broca réside dans les rêve- ries de Gall qui plaçait le centre du langage à la face inférieure des hémi- XIX. — FONCTIONS MENTALES. 407 sphères cérébraux et se base en tout sur deux autopsies d'aphasie faites, par lui, à Bicêtre en 18G1. Marie a examiné en détail les cerveaux provenant de ces autopsies et trrs bien conservés au musée Dupuytren, et a conclu de cet examen que ni Tune ni l'autre des deux autopsies « princeps » de Broca ne peut être actuellement utilisée en faveur de la localisation de la faculté dti langage dans la troisième circonvolution frontale. Déjerine combat énergiquement la manière de voir de Marie et s'élève surtout contre sa conception d'aphasie, dans laquelle il fait jouer un rôle si important au déficit intellectuel. D'après cet auteur, l'affaiblissement intel- lectuel est incapable de produire des troubles si spéciaux du langage parlé qui s'explique du reste très facilement par la suppression des images senso' rielles du langage, de l'image positive en particulier. L'auteur pense, con- trairement à ce «ju'admet Marie, que la doctrine de l'aphasie motrice et de l'aphasie sensorielle repose sur une base solide consacrée par le temps. Il existe une aphasie motrice par la lésion de la région de Broca, tout comme il existe une aphasie sensorielle par lésion de la région de Wernicke ; le déficit de l'intelligence qui du reste ne survient pas toujours, ne joue aucun rôle dans la production des troubles du langage et dans l'aphasie de Broca, les troubles de la parole n'ont aucune espèce de rapport avec l'anarthrie. Marie dans sa réponse aux deux articles de Déjerine combat l'argumen- tation de ce dernier et maintient sa nouvelle doctrine. — M. Mendelssohn. Raymond et Egger (Max). — Un cas d'aphasie tactile. — (Analysé avec les suivants.) Déjerine (J.). — Considérations sur la soi-disant « Aphasie tactile ». — (Analysé avec les suivants.) Claparède (Ed.). — Agnosie et Asymbolie : à propos d'un soi-disant cas d'aphasie tactile. — (Analysé avec le suivant.) Noïca (M.). - ^4 propos d'un cas d'aphasie tactile. — Raymond et Max Egger décrivent un trouble curieux qu'ils dénomment aphasie tactile. Il s'agit d'une femme de soixante et un ans qui présente une monoplégie de la main droite accompagnée d'erreurs des localisations tactiles et, fait sur le- quel ils insistent, une impossibilité de reconnaître les objets qu'elle tient dans la main droite tandis qu'elle reconnaît les mêmes objets dans la main gauche. Ainsi quand on lui met un dé dans la main droite, elle dit : « C'est petit, j'ai le doigt dedans, je ne sais ce que c'est »; dans la main gauche, elle dit : « Vu dé ». Quand on lui donne une pipe en bois à armature de métal, la tenant dans sa main droite, elle dit : « C'est gros, c'est rugueux; il y a du bois et du métal »; dans sa main gauche, elle dit : « C'est une pipe ». R. et E., observant que la malade sait indiquer les propriétés de l'objet sans pouvoir le désigner, admettent que l'association des éléments sensitifs simples est conservée mais que l'association avec la zone du langage est supprimée. Déjerine présente une malade ayant le même trouble (sans aucune trace d'hémiplégie) et s'élève contre le terme d'aphasie que lui donnent R. et E. La malade ne peut désigner les objets qu'on lui donne dans la main droite parce qu'elle ne sait pas ce qu'ils sont; il ne s'agit donc pas d'aphasie, mais bien d'agnosie tactile. Claparède rappelle à ce propos la distinction qu'on doit faire entre l'agnosie et l'asymbolie. L'agnosie est un trouble de l'identification primaire, de la perception simple, de la reconnaissance .sensorielle. .Mais la forme 408 L'ANNEE BIOLOGIQUE. d'un objet ne constitue pas pour nous la notion de Tobjet; cette notion nous est donnée par des associations plus élevées, par Fidentification secondaire, par la reconnaissance intellectuelle ; le trouble de .cette seconde perception est l'asymbolie. L'aphasie tactile n'est pas, à priori, impossible à observer, mais sa découverte est bien improbable, car la mémoire visuelle est telle- ment prépondérante que la mémoire tactile est très atrophiée. L'observation de R. et E. ne mérite pas le nom d'aphasie, car leur malade peut justement évoquer des mots se rapportant aux images purement tactiles ; il vaut mieux la désigner asymbolie tactile. Noïca signale un nouveau cas de ce trouble tactile et admet qu'il est lié, non à une lésion cérébrale, mais à une lésion du nerf cubital. — R. Legendre. Franz (Shepherd Ivory). — Sur les fonctions des aires d'association chez les singes. — Les lobes frontaux chez les singes paraissent jouer un rôle important dans leur vie mentale; ils servent à l'état normal à la formation des associations sensorielles. La destruction des lobes frontaux modifie nota- blement la vie associative des singes, mais n'entraîne jamais complètement la faculté de former des associations sensorielles. Les animaux perdent la mémoire des habitudes récemment acquises, mais gardent celle d'associa- tions anciennes, solidement établies et devenues pour ainsi dire réflexes; ils peuvent du reste former de nouvelles associations et réapprendre le mé- canisme de leurs anciennes habitudes. Il est probable que les lobes préfron- taux jouent également un rôle important dans la vie mentale de l'homme. — M. Mendelssohn. Polimanti (O.). ^ Cu7ilribution à lu pliysiologic et à VanaLomie des lobes frontaux. — L'auteur étudie divers effets moteurs consécutifs à l'extirpation des lobes frontaux et d'une moitié du cervelet, chez le chien et chez le singe. Les lobes frontaux ne possèdent pas de centres spéciaux pour l'activité psy- chique .supérieure; l'intelligence est fonction de diverses parties du cerveau. Les lobes frontaux renferment des centres inhibiteurs et des centres accélé- rateurs du rythme respiratoire et des centres de régulation de la pression sanguine. Les dégénérations consécutives à l'ablation d'un lobe frontal s'é- tendent jusque dans les pyramides en passant par la capsule interne et la protubérance. — M. Mendelssohn. Frugoni et Pea. — • Sur les centres sécréteurs et les nerfs du rein. — La section de la moelle cervicale donne l'oligurie (non anurie); l'injection endo- veineuse successive d'une solution glycosée fortement exagère la diurèse, ne se contentant pas de la rétablir. — J. Gautrelet. h) Pagano (E.). — Les fonctions du noyau eaudé. Contribution à la psy- chophysiologie des émotions et à l'innervation centrale des organes génitaux. — Étude d'ensemble sur les fonctions des centres nerveux cortico-médullaires basée sur de nombreuses recherches que l'auteur a instituées au moyen de sa méthode d'injections parenchymateuses de curare. L'auteur tire de ces recherches les conclusions suivantes : L'excitation du tiers antérieur et du tiers moyen de la tête du noyau caudé provoque chez le chien une érection du pénis qui peut persister jusqu'à la mort. L'animal présente en même temps un tableau caractéristique des signes émotionnels de la terreur. L'excitation du tiers postérieur du noyau caudé provoque un ensemble de phénomènes qui relève de la colère. L'animal accuse une tendance très prononcée à attaquer et à mordre. On observe souvent chez les animaux XIX. — FONCTIONS MENTALES. 409 opérés des phénomènes intestinaux et des phénomènes vésicaux, surtout à la suite de l'excitation de la partie externe du tiers antérieur du noyau caudé. — M. Mendelssohn. a) Pagano (E.). — Les effets de l'excitation des noyaux opto-striés chez les chiens nouveau-nés. — Dans les ganglions de la base se trouvent déjà formés, à la naissance, les appareils physiologiques de réactions que nous regardons comme émotives. L'existence de l'écorcc cérébrale n'est donc pas indispen- sable. — J. Gautrelet. Weber (E.). — Action de l'rcorce cn-ébrale sur la jiression du sang et le volume des organes. — Expériences faites sur des chiens, des chats et des la- pins. Sur tous ces animaux l'écorce cérébrale exerce une action manifeste sur la pression du sang et le volume des organes. L'excitation de la zone active provoque une augmentation de volume dans toutes les extrémités con- comitantes avec diminution de volume des organes abdominaux ; on observe en même temps une élévation notable de pression sanguine. L'excitation de l'écorce cérébrale reste sans effet lorsque les nerfs splanchniques et le pneu- mogastrique sont sectionnés. La disposition de la zone active n'est pas la même chez tous les animaux et diffère suivant les espèces ; elle est moins développée chez le lapin que chez le chien et chez le chat. Chez ce dernier elle se trouve au delà de la région motrice près du sulcus précrucial. — M. Mendelssohn. Luna (E.). — Localisations cérébelleuses. — Il existe un centre fonction- nel cérébelleux pour la motilité des membres antérieurs. Ce centre est cor- tical et situé sur le segment interne du lobe lunule antérieur. 11 est en rapport avec les muscles du membre antérieur par une série de fibres, ap- partenant au faisceau cérébelleux spécial descendant et qui s'arrêtent pour la plupart dans les derniers segments de la région cervicale. Un avitre centre fonctionnel pour les mouvements du cou est également cortical et situé dans le lobus simplex. Il est en rapport avec les muscles du cou par un faisceau de fibres qui s'arrêtent pour la plupart dans la région cervicale supérieure et médiane; quelques rares fibres peuvent être suivies jusqu'à la région cer- vicale inférieure. — F. Henneguv. c. Organes de sens. — aj Structure. Froriep (August). — Sur le passage de l'œil des Vertébrés à l'œil des larves d'Ascidies. — Les yeux des Vertébrés et des larves d'Ascidies ont une origine commune, mais des différenciations secondaires relatives à la direc- tion des rayons- lumineux les modifient. Pour les deux formes, on peut sou- tenir l'hypothèse de la formation des vésicules optiques par la surface ven- triculaire de la couche médullaire. Dans l'œil de l'Ascidie, l'adaptation à recevoir des rayons lumineux indirects est imparfaite : l'appareil de réfrac- tion des rayons a une situation latérale dorsale et non centrale, il est placé obli([uement dans la concavité de la rétine et cela a pour conséquence que seule la moitié médiane de la rétine peut fonctionner comme épithélium récepteur et que la région latérale s'adapte plutôt à l'appareil de réfraction. Chez les Vertébrés, l'œil est plus parfait et plus compliqué, surtout à cause de l'inversion de la rétine, mais quoi qu'il en .soit, on peut dire que les deux organes proviennent de formes identiques et que phylogénétiquement, l'œil 410 L'AxNNEE BIOLOGIQUE. des Vertébrés est dans la descendance directe de l'œil des larves d'Ascidie. — R. Legendre. Mandoul. — Sur la coloration du tapis des Mammifères. — Les phéno- mènes de réflexion auxquels le tapis doit son aspect nacré et .son pouvoir ré- flecteur sont de même nature que ceux qui donnent aux téguments des Invertébrés leurs colorations changeantes. Les uns et les autres ressortissent à des phénomènes de lames minces dus à la structure des tissus. — J. Gautrelet. Streeter (G. L.).— Quelques expériences sur le développement de la vési- cule auditive du têtard et ses rapports avec Véquilibratioîi [V, VI]. — Pour étudier le rôle de l'oreille dans l'équilibration on a, jusqu'à présent, le plus souvent excité les canaux semi-circulaires ou sectionné les nerfs des ani- maux adultes — poissons ou oiseaux. Or, cette opération est beaucoup plus commode à pratiquer dans le jeune âge, sur des têtards par exemple, où elle peut être complète, s'efl'ectuer sans endommager les aut^fes parties et permet en outre d'observer si quelque compensation fonctionnelle, à l'aide des autres organes, vient s'établir. — S. enlève à des têtards la vésicule au- ditive et les ganglions acoustiques, d"un seul côté ou des deux côtés à la fois. Dans le cas où les deux vésicules font défaut, rien ne vient compenser leur perte et l'animal perd définitivement et complètement la faculté de maintenir l'équilibre. Si une seule des deux vésicules reste intacte, elle peut parfaitement bien remplir les fonctions des deux; il y a alors compensa- tion, — Les vésicules auditives sont donc absolument nécessaires au déve- loppement du pouvoir d'équilibration: mais ce ne sont pas les canaux semi- circulaires qui jouent ce rôle, comme le montre ce fait que la faculté d'équilibration est bien développée avant leur complète formation. — Les expériences de transplantation des vésicules montrent que le groupe de cellules qui constituent la cupule auditive ou vésicule primitive est suffi- samment spécialisé pour continuer à se différencier et former un labyrinthe normal, même en dehors de ses connexions naturelles. Un nerf et un gan- glion se développent, et il peut s'établir des connexions nerveuses avec le cerveau, à un endroit anormal. Mais ces nouvelles connexions ne suffisent pas à assurer le fonctionnement [VIII]. — M. Golsdmith. P) l'hysiologie. Raehlmann (E.). — Une nouvelle théorie de la vision des couleurs fondée sur une base analomique et physiologique. — Les théories proposées jus- qu'ici pour expliquer la perception des sensations colorées étaient de pures hypothèses philo.sophiques et n'étaient fondées sur aucune donnée anato- mique. Personne n'a vu les trois sortes de fibres correspondant aux couleurs rouge, vert et violet, de Helmholtz, ni les trois substances visuelles, rouge- verte, jaune-bleue et noire-blanche, de Hering. R. expose une nouvelle théorie. La vision colorée se produirait, selon lui, par un mécanisme semblable à celui qui produit les couleurs de la plaque' photographique par la méthode interférencielle de Lippmann. Si, pour simplifier les choses, on ne consi- dère dans un cône ou un bâtonnet rétinien que les parties essentielles et constantes, on le voit constitué 1° par ime partie interne formée du noyau et du protoplasme dans lequel pénètrent les terminaisons nerveuses. Cette partie est contractile et pourrait se contracter chez la grenouille jusqu'au 1/10 de sa valeur; 2^ dune partie externe, non contractile, maïs divisée trans- XIX. — FONCTIONS MENTALES. 411 versalement par des striations en ]K>tits disques empilés de 0,45 à 0,0 p. d'épaisseur (longueur des ondes lumineuses moyennes). Cette partie externe a un indice de réfraction plus élevé ([ue la partie interne et la limite entre les deux est parfaitement horizontale. R. voit dans cette surface de sépa- ration et dans celles qui séparent les petits disques du segment externe au- tant de miroirs cpii produisent la réflexion des ondes lumineuses. Le rayon incident, étant donnée Tinversion de la rétine , chemine en sens inverse de l'influx nerveux. Au contraire, le rayon réfléchi va dans le sens favo- rable à la transmission de la sensation telle qu'elle se produit dans les autres organes des sens. — Ces deux rayons interfèrent en produisant des ondes stationnaires qui provoquent des séries de plans alternativement contractés et non contractés au sein du protoplasma, et ce sont ces plans de contraction, plus nombreux dans la partie froide du spectre, qui impres- sionneraient diversement le noyau ou corpuscule sensitif. Le mécanisme de la sensation reste à expliquer. S'il s'agissait ici de la pression plus ou moins grande produite par les diverses lumières, il faudrait encore tenir compte de leur intensité et on pourrait se demander comment l'élément nerveux percevrait la différence entre une lumière rouge très intense et une lumière violette faible. [Cette théorie, très ingénieuse et suggestive, demanderait à être complétée et vérifiée par la méthode expérimentale. Ceci est évidemment fort délicat. Le transport de la chromatine à l'intérieur du noyau, qui se dispose par plans selon Henle, est-il assez rapide pour intervenir dans la sensation des couleurs? La distance entre ces plans correspond-elle à des longueurs d'ondes lumineuses, et est-elle constante ou variable? R. ne nous dit pas cela. Il cite les meilleures sources mais ne parait pas avoir lui-même vé- rifié les données histologiques des auteurs. Les insectes dont beaucoup cer- tainement voient les couleurs — je n'en citerai comme preuve que les intéressantes expériences de Forel — n'ont pas la rétine inversée. Mais ceci n'est pas une objection à la tliéorie de R.; la nature a pu produire chez les Arthropodes par un mécanisme absolument différent un résultat analo- gue. 11 ne serait certainement pas moins 'mtéressant à découvrir]. — A. Fol. Chiarini (P.). — Changements morphologiques qui se produisent dans la rétine des Yertébrés par l'action de la lumière et de l'obscurité. Il" partie : la rétine des Reptiles, des Oiseaux et des Mammifères. — Les changements morphologiques qui se produisent dans la rétine par l'action de la lumière et de l'obscurité sont beaucoup moindres chez les Reptiles, les Oiseaux et surtout les Mammifères que chez les Poissons et les Batraciens. Après avoir décrit ses observations sur les trois classes supérieures de Vertébrés, Ch. tire les conclusions générales suivantes de l'ensemble de ses recherches : 1" La lumière blanche produit sur la rétine la contraction de la cellule épithéliale, le mouvement du pigment vers la membrane limitante externe entre les cônes et les bâtonnets, le raccourcissement des cônes par contraction de leur membrane myo'ide ; le changement de forme de la partie interne des bâtonnets par pression des ellipsoïdes des cônes, un allongement et un amincissement des granules externes, la chromatolyse des cellules ganglion- naires. 2'^ L'obscurité produit dans la rétine les phénomènes inversés : allon- gement de la cellule épithéliale, mouvement du pigment dans le corps de la cellule, allongement des cônes, retour à la forme arrondie des granules externes, reconstitution de substance chromatophile dans les cellules gan- glionnaires. 3° Les mouvements des cellules sont les plus visibles chez les Poissons et sont très réduits chez les Mammifères. 4" La chromatolyse n'est vi- 412 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. sible que chez les Oiseaux et surtout chez les Mammifères. 5° Le déplacement du pigment n'est pas dû à la contraction de la cellule épithéliale, mais bien à un cliimiotropisme. 6° Le pigment sert principalement à nourrir les bâ- tonnets et les cônes, accessoirement à protéger, avec les pigments de l'iris et de la choroïde, la membrane sensible de l'œil contre l'éblouissement. 7° Les changements ainsi étudiés ne peuvent servir de base à une théorie de la vision ; ils ont la même signification que ceux qu"on observe dans d'autres organes (muscles, centres nerveux, glandes) quand ils ont travaillé. — R. LeCiEndre. Lodato. — Becherches sur le pouvoir oxydant des tissus et des humeurs de l'œil et sur les modifications du pouvoir oxydant de la rétine par action de la lumière et de l'obscurité. — L'humeur aqueuse donne un résultat négatif vis- à-vis du réactif de Roh.viann ; les autres parties de l'œil présentent, par rap- port au pouvoir oxydant, la hiérarchie décroissante : rétine et nerf optique, iris, corps ciliaire, choroïde*. La rétine des grenouilles exposées à la lumière a un pouvoir oxydant très supérieur ii celui de la rétine à l'obscurité. — J. CtAUTRELET. Bossalino. — La visibilité des rayons X. — Les rayons Rœntgen sont visibles à l'œil humain adapté à l'obscurité. La présence du cristallin n'exerce aucune inhibition à leur visibilité. Pour que les rayons X soient visibles, il ne faut point qu'il y ait d'altération pathologique du fond de l'œil. Leur per- ception est due à la rétine, et par fluorescence de celle-ci. — J. G.\utrelet. Deganello. — Dégénérescences dans le névraxe de grenouille consécutives à l'exportation du labyrinthe de l'oreille. — L'exportation unilatérale du laby- rintlie produit une dégénérescence bilatérale dans quelques fibres du fasci- culus longitudinalis medialis, des cordons ventraux de la moelle, des cor- dons latéraux du bulbe et de la moelle, des racines intra-bulbaires de la IIP et IV paires de nerfs cérébraux, de la couche médullaire du cervelet. — L'extirpation unilatérale du labyrinthe produit une dégénérescence uni- latérale dans quelques fibres arquées de la région acoustique bulbaire. Le labyrinthe non acoustique semble exercer une action tonique sur les mus- cles striés, non seulement par voie directe, à travers bulbe et moelle, mais par voie indirecte, au moyen du cervelet. — J. Gautrelet. Soprana. — Examen microscopique du système nerveux et du système musculaire d'un pigeon chez lequel l'ablation des canaux semi-circulaires avait été suivie d'une très grave atrophie musculaire. — Laissant de côté les faits dégénératifs qui sont une conséquence ordinaire de l'ablation du laby- rinthe, et sans parler des fibres dégénérées qui, avec le corps restiforme, se portent à la moelle épinière, et qu'on doit regarder comme des voies acous- tiques, il faut éclairer la pathogénèse de la dégénérescence du neurone moteur périphérique et son lien avec les canaux. Sa dégénérescence ne peut être que transmise par la dégénérescence du neurone de la branche vesti- bulaire de la VHP paire par l'intermédiaire des neurones bulbo-spinaux et bulbo-mésencéphaliques du faisceau longitudinal postérieur. Le cas de S. confirme l'hypothèse que la fonction du faisceau longitudinal postérieur est d'unir les noyaux centraux de l'acoustique avec toutes les cellules motrices, d'où rapport du labyrinthe et des muscles du squelette, de l'œil en particu- lier. Il explique l'origine labyrinthique de certaines atrophies musculaires progressives. — J. Gautrelet. XIX. — FONCTIONS MENTALES. 413 Marage. — Contribution à 1. élude de l'audition des poissons. — Les pois- sons n'entendent pas les vibrations des voyelles synthétiques transmises dans l'intérieur du liquide avec une énergie capable d'impressionner les sourds-muets regardés comme sourds complets. Ils n'entendent donc pas la voix humaine. — J. Gadtrelet. D. B. — Une oreille musicale exlraordinaire . — Fille de mère pianiste, de père violoni.ste. petite-fille de violoniste, une enfant de 4 ans montre une maturité extraordinaire du sens auditif, traduisant à haute voix tous les accords que donnent les instruments les plus variés. Elle parait agir grâce à un sentiment extraordinaire de la relativité, ayant dans l'oreille le la grave du piano de ses parents et le conservant malgré un long isolement à la campagne. — E. Hecht. 2^ Fonctions mentales Allen (H.) (v. Carr). Ament ("W.). — Ein Fait von Ueberlegung beim Ilund? (Archiv f. d. ges. Psychol., VI, 249-253.) [464 Babinski. — Ma conception de V Hystérie et de V Hypnotisme : pithiatisme. (Archives générales de médecine et Soc. de l'Internat., juin 1906.) '^460 Bauer (A.). — La transformation des idées et le public. (Rev. Phil., LXIII, 383-408.) [453 Bell (A.) and Muckenhoupt (L.). • — A comparison of mèlhods for the détermination of ideational type. (Am. Jour, of Psychol., XVll, 121-126.) [Examen des métliodes données dans le manuel de Psychologie de Titchner (v. 1, p. 11, p. 394-401) : elles sont générale- ment utilisables : les textes de Secor sont les plus précis. — J. Philippe Bentley (Mad.). — The psychology of organic movements. (Amer. Jour, of P.sych., XVII, 293-305.) ' [4.35 (I) Biervliet (J. J. Van). — La psychologie quantitative. (Rev. Phil., LXIII, 1-32, 140-175. 561-592; LXIV, 561-587; LXV, 48-70.) [420 b) — — Le toucher et le sens musculaire. (Ann. Psych., XIII, 114-121.) [422 a) Binet (A.). — Cerveau et pensée. (Arch. de Psychologie, t. VI, n° 21- 22, p. 1-26.) [421 b) L'àme et le corps. (1 vol. in-12, Paris, 1909.) [Analysé avec le précédent c) Irne expérience cruciale en graphologie. {RQ\.'9\)\\.,hX[\,'2'2-AQ.)[A^^ Blondel (Ch.). — Les auto-mutilateurs : élude psycho-pathologique et médico- légale. (Thèse med. Paris, I vol., 132 pp., Rousset.j [460 Bohn (G.). — L'acquisition des habitudes chez les animaux. (Ann. Psych., XIII, 170-186.), [Tous les animaux, depuis les mammifères jus- qu'aux protozoaires, s'orientent par la méthode de l'essai et de l'erreur. 11 est donc inutile de fiiire intervenir, pour expliquer l'acquisition des habi- tudes, les phénomènes d'abstraction et les raisonnements. — J. Clavière Boidard (Marcel). — Sur la démence précoce. (Th. méd. Paris, 108 pp., Jouve, 1905.) [458 Boirac (E.). — La cryptopsychie. (Rev. Pliil., LXIV, 113-144.) [438 414 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Bonnier (G.). — Sur la division du travail chez les Abeilles. (C. R. Ac. Se, CXLIII, «J41-946.) [466 Boryquist (Al.). — Cri/ing. (Am. .Jour, of Psycli., XVII, 149-205.) ■ [432 Botti (L.). — • Ein Beitrag zur Kenntniss der variabeln geometrisch-oplischen Streckentduschungen. (Archiv f. cl. ges. Psychol., VI, 306-315.) [426 a) Bourdon. — La perception du temps. (Rev. Phil., LXIII, 449-491.) [441 6) — — Sensibilité cutanre et sensibilité articulaire? (Ann. Psych.. XIII. 133.) [A l'aide d'expériences détaillées dans le cours de cette étude, B. s'efforce de démontrer le rôle prépon- dérant de la sensibilité cutanée sur la sensibilité articulaire dans la per- ception des mouvements et des positions de nos membres. — - J. Clavière Brow^ne (Ch. E.). — The Psi/chology of the simple arithmetical Processes. iAmer. Jour, of Psych., XVII, 1-37.) [446 Bruel (A.). — Chorées et Tics de l'Enfance (av. bibl.). (Th. méd. Paris, 100 pp., Steinheil.) [Étude intéressante et documen- tée sur les symptômes de ces mouvements incoordonnés. — J. Philippe Bûchner (M.). — Ueber das Ansteigen der Jfelligkeitserregung. (Psychol. Stud. de Wundt, II, 1-29.) ' [426 Calkins (M. W.]. — A reconciliation betiven structural and functionnal Psychologg. (Psycholog. Red.. XIII. 01-81.) [419 Carr et Allen (H.). — Relations of accommodation and convergence lo the .Judgement of the third dimension. (Psycholog. Red., XIII, 258-275.) [423 Castex (G.). — La Douleur physique : étude de Psychologie expérimentale. [l vol. 8°, 130 pp., Paris, Jacques, 1905.) [430 Chamberlain (A. F.). — Acquisition of Written Languagc by primitive peoples. (Am. Journ. of Psych., XVII, 69-80.) " [435 Chamberlain (Alex, and Isab.). — Hypnoqogie Images and bi-vision in early childhood. (Amer. Jour, of Psych., XVII, 272-273.) • [457 Charpentier iR.). — Les Empoisonneuses. (Th. méd. Paris, 226 pp., Steinheil.) [Étude sur quelques empoisonneuses célèbres de l'anticiuité et des temps modernes, et sur leurs tares mentales, avec une bibliographie abondante et diverse. — J. Philippe Chaumet (Ed.). -— Recherches sur la croissance des Enfants des Écoles de Paris. (Th. méd., 60 p., Jouve.) [453 Claparède (Ed.). — L'association des Idées. (1 vol. in-12, 426 pp., Paris, 1903.) [441 Courtois (Pierre). — Délire chez les Ilépatopathiques. (Th. méd. Paris, 60 pp., Jouve.) [Étude des phénomènes mentaux qui accompagnent l'in- suffisance hépatique quand elle détermine une auto-intoxication qui retentit sur l'écorce cérélDrale. Le délire ressemble à celui de la confusion men- tale au délire hallucinatoire ou à l'excitation maniaque. Bibl. — J. Philippe Cousinet. — Le rôle de l'analogie dans les représentations du monde exté- rieur chez les enfants. (Rev. Phil., LXIV, 159-173.) [456 Couvers (A.). — Psycho.'ies et neurasthénies en rapport avec les maladies du nez et du rhino-pharynx. (Th. méd. Lyon, 85 pp.) [C. cite nombre d'observations d'où résulte un des trouble du côté XIX. - FONCTIONS MENTALES. 415 (lu nez (suppurations, végétations adénoïdiennes, etc.), peuvent détermi- ner des troubles psychiques allant jusqu'à simuler l'idiotie. — J. Philippf. douleur au-dessous et au-dessus d'une certaine intensité : les excitations trop fortes font comme les rayons ultra- violets pour l'œil, ou les vibrations troj) aiguës, etc. : la capacité du nerf étant dépassée, elles ne sont plus perçues. — A cela, il faut ajouter que l'excitation productrice de douleur doit être assimilée par la conscience. 11 semble que la douleur tienne à une destruction ou à une rupture d'é- quilibre des cellules vivantes, ou encore à leur épuisement : les cellules des centres de la douleur emmagasinent le résultat de ces états; elles doivent d'ailleurs s'épuiser aussi, mais très lentement, car il n'y a guère d'accoutu mance à la douleur. — L'extériorisation de la douleur est la règle, pour elle comme pour toutes les autres sensations : on la rapporte à un point de la périphérie. Mais il peut y avoir des erreurs de localisation, des illusions (il- lusions des amputés) : Fromentel a étudié aussi les synalgies, c'est-à-dire les cas où une douleur en un point en détermine une autre en un autre point homologue du premier. F. a déterminé ainsi 40 points sympathiques ou synalgiques à la surface du corps [Th. méd. Nancy, 1883). Souvent aussi la douleur n'est pas localisée au point où siège le mal : ainsi, dans les ob- structions intestinales, la dbuleur cutanée est située au-des.sus de l'ombélie quand l'obstacle siège dans l'intestin grêle, etc. — Enfin il y a des .souve- nirs de douleurs qui peuvent ramener un véritable état douloureux : ce sont, d'après l'expression de Sollier, des représentations sensitives. Après quelques mots sur les algésimètres, C. parle de la topographie do- lorifique; la sensibilité à la douleur est toujours plus grande à gauche qu'à droite (même chez les gauchers), contrairement à ce qui se passe pour les autres sensibilités; les femmes et les enfants sont plus sensibles : mais, .sur- tout, les variations individuelles sont considérables. Les animaux inférieurs XIX. — FONCTIONS MENTALES. ^31 ont peu de réaction à la douleur, et les races inférieures sont moins sensibles que les civilisées. — Joteyko et Stkkanowska ont remarqué que la sensi- bilité à la douleur diminue fortement dans l'inanition et l'épuisement : la volonté, en fixant l'attention ailleurs, selon le précepte des sto'iciens, peut (liuunuer la douleur. Caractères de la sensation douloureuses : elle va moins vite que les autres sensations : elle s'irradie et se diffuse, au lieu de se localiser nettement; elle diffuse aussi dans le temps et survit à sa cause. [Sur ce point, il fau- drait bien des réserves ; si la douleur d'une coupure survit au coup de bis- touri, c'est que la dilacération, qui est sa vraie cause, persiste, etc. — C. adopte l'opinion de Richet, qui considère comme annulée toute douleur qui n'a pas laissé un souvenir conscient : nous avons montré qu'on peut avoir une douleur consciente et dont les effets se représentent sur l'organisme, sans en garder le souvenir]. Enfin la douleur trouble la respiration, le cœur, etc.; agit sur les sécrétions, sur la chaleur animale, sur les centres nerveux, etc., les centres psychiques, le caractère, etc. — Après quelques pages sur les expressions et les réactions de la douleur, sur les phénomènes vaso-moteurs connexes à la douleur, après une classification des douleurs suivant les causes, le siège et les formes (surtout d'après les médecins). C. conclut que la douleur est un phénomène vital, comme ceux de la nutrition et de la reproduction, qui exprime ordinairement des états cel- lulaires. — Jean Philippe. b) Gessell (A.). — Jalousie. — L'étude de la jalousie semblerait tenter les psychologues et les moralistes : en réalité, si l'on s'en réfère à la bibliogra- phie citée par G., peu d'auteurs n'ont abordé ce sujet que d'une façon tout incidente. Sur les 45 ouvrages cités par G. pour ses références à l'étude de cette passion, la plupart n'en parlent qu'incidemment : cinq ou six, à peine, lui font une large place. Parmi ceux-ci, il faut citer la thèse du D"" Parcy (Paris, 188'.»), celle du D'' Humbert (Bordeaux, 1897), un article de Krafit- Ehing, un autre de Stephanc»wski, un travail du D'" Villers et enfin l'étude de P. Moreau de Tours, sur la folie-jalousie. G. commence par étudier la jalousie chez les animaux : les cas n'en sont pas rares, même chez les êtres aussi inférieurs que les Arthropodes. Chez les insectes ils sont très fréquents, et leur fréquence s'accroît à mesure que progresse l'intelligence animale; chez les chats surtout, et chez les chiens, c'est un sentiment très développé. 11 est à noter que le plus souvent, c'est l'apanage du mâle. Passant ensuite à la psychologie de la jalousie chez l'homme, G. extrait de réponses à un questionnaire qui a été rempli par liSO personnes, un certain nombre d'indications qui lui permettent de suivre le développement de la jalousie dès la première enfance, puis de six à douze ans, et ensuite dans l'adolescence. La jalousie se développe ordinaire- ment, sauf exception ou précocité, à mesure que se font jour les sentiments sociaux et altruistes; à la période de l'adolescence, son identité devient en- vahissante. Plus tard moins aiguë, chez la plupart des personnes, elle est. par contre, beaucoup plus fréquente : c'est presque un sentiment universel, même chez les normaux à l'abri de toute criminalité ou de tout désordre mental, c'est-à-dire même chez ceux qui ne sont déséquilibrés ni mentale- ment, ni socialement. Examinons de quels éléments est composée cette pas- sion que Spi.nosa appelle « une vacillation mentale », dont Baghadan-Uas fait un mélange d'amour et de haine, et que Hibot définit comme un com- posé d'éléments hétérogènes et divergents qui se mêlent : nous la trouverons faite de colère et de pitié pour soi-même, de mélancolie et de tristesse, de 432 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. peur et d'anxiété, de haine et de bouderie. Tous ceux qui décrivent leur ja- lousie insistent sur cette complexité, en y notant la prédominance tantôt d'un élément et tantôt d'un autre. La colère, la pitié pour soi-même et la tris- tesse sont les composants les plus fréquents; et, selon la prédominance des uns ou des autres, la jalousie prend la forme sthénique et asthénique. Les deux principales espèces de jalousies sont celle qui souffre et celle qui est en colère. Il semble que le fond de sentiment soit une certaine conscience de sa propre insuffisance : aussi, les enfants en bas âge, qui, ne s"étant guère heurtés aux difficultés sociales, sont encore pénétrés de l'importance de leur petite personnalité, échappent le plus souvent à la jalousie. Au point de vue pathologique, il faut distinguer entre la jalousie aelire, qui forme les persécutés persécuteurs capables de devenir facilement meur- triers, et *la jalousie jof/ss/re, qui donne les mélancoliques et les liallucinés tendant au suicide. La jalousie diffère d'ailleurs selon le sexe, la position sociale, etc. En résumé, on peut dire que la jalousie procède d"un instinct fondamental chez tous les animaux et chez l'homme ; c'est le correctif des instincts sociaux, destiné à protéger l'individu contre le groupe au milieu duquel il vit. Chez l'homme, cet instinct apparaît de bonne heure : le nour- risson l'éprouve déjà contre la poitrine de sa mère, et, plus tard, ce senti- ment ne fait que grandir. Son développement est intimement lié au dévelop- pement de la conscience de sa propre personnalité, il grandit avec la con- science que l'enfant prend de soi-même, et surtout s'accroît démesurément à. la puberté. Ses manifestations sont d'ailleurs variables comme les varia- tions du tempérament et du caractère : durant l'enfance, la jalousie est plutôt expansive, batailleuse, et instinctivement agressive; à l'adolescence, ce sont au contraire les sentiments dépressifs et mélancoliques qui dominent. C'est d'ailleurs, à tous les âges, la plus pénible des émotions, et ce caractère lui vient de ce qu'elle est la plus pénible, la plus repliée sur elle-même, celle qui réfrène le plus durement notre besoin de manifester notre caractère au dehors : et plus que toute autre passion, elle désorganise profondément notre égotisme. Ce n'est donc pas une passion à dédaigner; même, il faudrait pou- voir, dés le jeune âge, agir sur elle d'une façon préventive : mais comment? Il ne semble pas que nous puissions essayer autre chose qu'une action indi- recte et préventive, qui consisterait à cultiver les formes saines du sentiment de la personnalité, de façon à nous préserver des formes morbides de la ja- lousie : peut-être aussi pourrions-nous avoir tout ce qu'il y a de bon dans la jalousie, laquelle a si énergiquement contribué à fonder la famille, à établir la fidélité conjugale ou la monogamie et parfois à faire accepter la chasteté. Uue d'institutions, que d'habitudes sociales reposent, sans qu'on s'en doute, sur quelques dérivés de la jalousie. Son rôle, son domaine, sont bien plus considérables qu'on ne pense. — J. Phh.ippe. Boryquist (A.). — Le cri. — Cette étude s'appuie sin" des documents re- cueillis par des questionnaires, selon la méthode de Stanley HalL B. examine ainsi la classification des cris, leurs formes chez les peuples primi- tifs et aux différents âges de l'homme, leurs causes physiques, leurs symp- tômoses et les états mentaux auxquels ils correspondent. Il étudie ensuite les changements qu'ils apportent dans la circulation, l'attitude, l'émission de la voix, les sanglots, les larmes, etc.; enfin, il passe aux théories physiolo- giques et biologiques du cri et donne sa propre interprétation. Sa conclusion est que, malgré l'importance physiologique et psychologique du cri, on l'a peu étudié, quand on a voulu expliquer les émotions. L'expé- rience montre qu'il peut se rencontrer dans quantité d'états différents ; mais XIX. - FONCTIONS MENTALES. 433 il explique toujours cliez renfant une sensation d'abandon et d'isolement, qui s'aggrave, chez l'adulte, d"un sentiment de désespoir et d'anéantissement. D'où il résulte que le cri est en quelque sorte l'expression dernière, l'abou- tissant et la réaction ultime à la fin d'une période où nous avons cru néces- saire un très grand effort et une très grosse somme d'énergie; il manifeste, en somme, la constatation de notre impuissance à nous a(la})ter aux condi- tions environnantes. Si Ton examine le coté physiologique, on voit que les principaux traits sont : troubles de la circulation, attitudes caractéristiques, sanglots, larmes, arrêts dans la gorge, émissions de sons. D'une façon générale, on peut dire que deux sortes de symptômes accom- pagnent les divers stades du cri : d'aburd des actes d'appel, analogues à ceux du petit enfant qui fait entendre sa voix ; en second lieu des actes expressifs qui comprennent surtout des jeux de physionomie, sanglots, larmes, etc.; toutes choses montrant combien le cri est associé aux mouvements de l'ap- pareil digestif et montrant ses analogies avec un mouvement de rejet, comme pour le rejet des aliments. Cela prouve qu'il est tout à fait insuffisant d'expli- quer le cri comme une dépense de forces inutiles : on s'en aperçoit aisément quand on compare le cri au rire. De cette conclusion il faut rapprocher celle où l'auteur analyse l'état men- tal correspondant au cri. Sous ses diverses formes et sous ses variations or- ganiques, il est une chose que Ton retrouve toujours dans le cri : c'est le sentiment d'être abandonné, perdu sans espoir. Le cri est l'expression phy- sique d'un état mental qui consiste à nous sentir incapables d'éloigner cer- taines circonstances douloureuses ou oppressives : quand ce sentiment atteint une certaine intensité, le cri apparaît; ce qui n"a rien d'étonnant, si l'on admet, comme on le fait, que la douleur est liée généralement à un état phy- siologique de désintégration, qu'il s'agisse de douleurs temporaires ou de douleurs chroniques, comme cela a lieu dans la mélancolie. Toutes les dou- leurs semblent s'exprimer spontanément en cris quand elles arrivent à un certain degré. Le cri manifeste alors l'insuffisance que nous éprouvons dans l'état de notre organisme et l'appel que nous adressons aux secours du de- hors; c'est un aveu que les forces dctructives triomphent. La volonté de vivre cesse , et tout l'organisme s'en va. Le cri de l'enfant surtout est un appel au secours; à d'autres âges, le cri n'est plus le même, mais celui de l'enfant est plus au dehors : il manifeste son besoin d'appui. L'enfant crie plus souvent à cause d'une douleur : l'adulte crie plutôt de chagrin, et son cri est moins extérieur, plus subjectif, cherche moins l'appui. Le cri de l'en- fant est avant tout l'expression des besoins corporels, de désirs : celui de l'adulte est davantage une expression de désespoir. — A côté de cette forme de cri douloureux, l'auteur n'oublie d'ailleurs pas d'analyser aussi les cris de joie, etc. — J. Piiii.uipE. I*rohst-Birsihen. — Le mysticisme dans l'esthêliqtie miisulmane. L'arabesqiie. ascèse esthétique. — L'art musulman décoratif des pays arabes est une créa- tion du mysticisme. Les arts européens ou asiatiques se fondent constam- ment sur l'impression sensible de la nature ; ils sont imitatifs par essence. Dans l'art arabe, la recherche esthétique est purement intellectuelle, et les artistes ont emprunté leur technique aux sciences les moins p■^lénoménales qu'il soit, aux mathématiques. Parmi les moyens que ces sciences leur ont fournis, ils ont utilisé avec génie l'addition et la multiplication : addition, en ce sens que les sentences calligraphiées sur les murs se répètent en s'ajoutant dans le sens de l'écriture arabe, c'est-à-dire de droite à gauche; multiplica- tion, en ce sens que les arabesques sont des groupements de ligures géomé- l'année biologique, \i. 190G, 28 434 L'ANNEE BIOLOGIQUE. triques qui s'étendent et se croisent dans tous les sens par la multiplica- tion. La marche de la pensée dans la contemplation d'une arabesque répète les étapes de l'apprenti soufi dans son ascèse. La décoration musulmane : 1° refrène par l'attention qu'elle nécessite les autres impressions, après un éblouissement passager. Peu à peu, l'œil est excité à rechercher des direc- tions déterminées aux lignes, et l'on ressent le même plaisir qu'à la décou- verte élégante d'un problème de géométrie. 2" Elle isole parla volonté l'ob- jet de la méditation de ses qualités sensibles et rompt ses attaches avec le monde réel. 3° Quand on a compris la construction, le raisonnement fait place au seul sentiment, à ce sentiment immense et silencieux qui caractérise l'at- tente de l'extase. Le soufi. qui possède des méthodes plus efficaces et plus puissantes que l'arabesque, se repose toutefois volontiers dans les mosquées et les palais où tout concourt à abolir la conscience. L'arabesque joue donc ainsi un rôle d'adjuvant. — J. Clavière. a) Rognes de Fursac. — M)/e.s* de psyrholo;/ie religipuse : Les conver- sions. — Ces notes ont été prises au cours d'un voyage que l'auteur a fait dans le pays de Galles, dans le but d'étudier la psychologie et les résultats du mouvement mystique, qui sous le nom de Réveit (Revivait s'est déve- loppé durant ces dernières années parmi la population galloise. Toutes les conversions revêtent la forme d'une crise soudaine et imprévue qui va de quelques minutes à plusieurs jours et dans laquelle on peut distinguer deux phases de longueur très inégale : la première, de tristesse, de tension psy- chique douloureuse où le sujet prend conscience de son état de péché et qui rappelle souvent la mélancolie anxieuse des aliénistes : l'autre, de jt)ie. de bonheur, où le sentiment de la délivrance domine. Le sujet assiste à l'o- rage passivement, en spectateur, ou plutôt il le subit en victime qui sent et qui souffre, mais qui ne peut ni ne veut résister. La force qui détermine la conversion semble étrangère à l'individu et agit à l'improviste, sans aucune participation de la volonté : de là cette apparence de merveilleux et de sur naturel qui se dégage du phénomène et la foi inébranlable des croyants dans l'action d'une puissance supérieure. En réalité, ces conversions sont le pro- duit de trois facteurs : la prédisposition congénitale qui vient de la race; l'influence du milieu ambiant et l'éducation première. Ces trois facteurs, au-, dessous du travail superficiel et apparent de la vie consciente, se livrent à un second travail, intimement uni au premier, beaucoup plus actif, bien qu'inaccessible à l'introspection et susceptible de se continuer silencieuse- ment pendant fort longtemps. Un jour vient cependant où les transformations qu'il fait subir à la personnalité se manifestent à la conscience d'une façon soudaine, explosive, sans trahir leur origine, laissant au sujet l'illusion qu'elles sont le produit de forces étrangères à son propre moi. — J. Cla- VIÈKE. Shepart ( J.). — Changements ort/rtniques et sentiments. — Dans ce travail, S. a examiné quelles modifications subissent conjointement le pouls capil- laire, expression de la tension et de l'ondée sanguine, et la respiration, sous l'influence des sentiments. Son étude s'appuie sur des graphiques, d'ailleurs souvent difficiles à lire parce qu'ils ont été pris sur des cylindres trop forte- ment noircis, mais G. a pris soin de les expliquer par d'autres tracés sché- matiques. Les expériences présentes et dont l'auteur a très attentivement fouillé les résultats, ne permettent pas de solutionner la question des rap- ports des sentiments agréables avec l'hypertension et inversement, mais elles mettent du moins bien en relief deux faits : tout changement brusque dans XIX. — FONCTIONS MENTALES. 435 notre tonalité affective détermine un choc qui modifie la tonalité de notre circulation, et toute sensation excitante détermine d'abord une hausse, puis, après un temps plus ou moins long, une dépression circulatoire. — Une ample bibliograpliie accompagne ce travail. — J. F^iiir.iiTE. c. Lcclurr. Chamberlain (A. S.). — Ac(juisilio)i du langage écril par Ira peuples pri)ni- tifs. — Étude qui montre les efforts tentés pour donner un alphabet phoné tique aux Américains aborigènes : l'examen des procédés employés et des résultats est très intéressant pour la psychologie des races et la psychologie des enfants. — J. Philippe. c) Binet (A.J. — Une expérience cruciale en graphologie. — l" Un bon gra- phologue peut distinguer l'écriture d'un liomme intelligent de l'écriture d'un homme qui l'est moins, même dans le cas oîx le contenu du texte ne peut le guider absolument en rien. 2'^ Les caractères graphiques de l'jntelligence dépendent, dans une mesure appréciable, non seulement de l'intelligence personnelle du scripteur, mais encore de sa condition sociale. 3° L'art du gra- phologue, malgré son caractè're intuitif, souvent irraisonné et inconscient, peut s'apprendre; des enfants d'école, en effet, après avoir reçu une leçon élémentaire de graphologie, deviennent capables de mieux reconnaître l'in- telligence dans l'écriture. [Il faut ajouted" que l'expérience consistait à se pro- noncer sur l'intelligence de deux scripteurs à différence intellectuelle très grande sur le vu d'une adresse sur enveloppe et que la leçon élémentaire de graphologie expliquait aux enfants d'école que l'écriture la plus intelli- gente est l'écriture la plus sobre, celle qui a le moins de fioritures inutiles, le moins de pleins et de déliés]. — J. Cl.WIÈre. (/. Fatigue. Bentley. — Psychologie des moucements organiques. — Brève communi- cation, qui classe les mouvements organiques, les rattache à l'attention, et conclut que l'on considère actuellement les mouvements organiques comme un acte d'adaptation qui ré.sulte de cette opération mentale nommée atten- tion : celle-ci est d'ailleurs fort mal définie et risque de prendre l'aspect d'une faculté vague ou vide soit de l'organisme, soit de l'âme. — J. Philippe. Foster et Gamble. — l'.fl'el de la musique sur la respiration thoracique. — Le travail d'essai, interrompu à cause de ses difficultés, a montré que la musique influe sur la respiration en lui donnant plus de rapidité et de pro- fondeur : mais non mie régularité plus grande. — J. Philippi:. Fei'rée (C. E.). — Examen expérimental des phénomènes ordinairement attribués aux fluctuations de l'attention. — On explique les différences de sen- sations procurées par des excitations minimes (c'est-à-dire les variations de l'attention qui prend plus ou moins conscience de ces excitations minimes) tantôt par des influences périphériques, tantôt par des influences centrales. F. se propose de reprendre expérimentalement la question, et il publie ici le résultat d'une partie de ses expériences. Après avoir insisté sur ce que les fluctuations ne sont que des variations, après avoir écarté diverses cir- constances secondaires, pour allier directement l'adaptation avec les causes principales de ces variations, il montre que, pour les excitations visuelles en 430 L'ANNEE BIOLOGIQUE. particulier, les intermittences et les irrégularités de l'adaptation proviennent principalement des mouvements des yeux. — J. Philippe. a) Jaensch (E.). — Sur les relaiions de l'appréciai ion du temps et de ht sensalion de mouvement. — (Analysé avec le suivant.) b) Sur les illusions dti loucher. — Importante contribution à la ps3'cho- logie de la perception de l'espace. Le point de départ est Tétude de l'illusion suivante : si, ayant les yeux fermés, on trace avec un crayon une ligne ho- rizontale, puis une autre qui forme le prolongement de la première et que l'on s'efforce de faire égale à la première, la deuxième est presque toujours plus courte; et le fait se produit soit que l'on s'éloigne du corps par un mouve- ment d'extension, soit que l'on s'en rapproche par un mouvement de flexion. C'est l'illusion de Loeb, du nom de celui qui l'a observée, et qui a cherclié à l'ex])liqucr par les sensations d'innervation. J. montre que ces lignes (pii paraissent égales sont tracées en des temps égaux. Le sujet trace les lignes au moyen d'un crayon adapté à un tube creux muni intérieurement d'un ressort qui permet de marquer sur un appareil enregistreur le moment où commence et celui oii finit chacun des deux mouvements graphiques. On trouve de cette façon que, par exemple, le premier mouvement ayant en moyenne (sur 10) 224 millimètres et une durée de 0 sec: 662, le deuxième mouvement a une longueur de 184 millimètres et une durée de 0 sec. 056. Et les autres expériences, avec plusieurs sujets, donnent des résultats analogues : le deuxième mouvement est toujours notablement plus court que le premier, et les durées des deux mouvements ne diffèrent que de quantités insigni- fiantes. Donc, nous considérons deux longueurs comme égales lorsque nous avons employé pour les tracer des temps égaux, c'est-à-dire que c'est l'ap- préciation du temps qui sert de critère pour l'appréciation de l'étendue des mouvements. Mais nous employons ce critère d'une manière inconsciente, car aucun des sujets, parmi ceux qui ignoraient le l)ut de la recherche, ne s'en est aperçu. — D'autre part, l'expérience montre (jue le mouvement devient d'autant plus lent que les muscles sont déjà plus contractés ou raccourcis, et il paraît certain que ce ralentissement provient d'influences mécaniques fondées sur la structure des muscles. En tout cas, on ne peut songer à l'expliquer par une influence psychologique tenant à l'ordre dans lequel sont exécutés les deux mouvements, car on peut intervertir l'ordre des mouve- ments, par exemple, exécuter d'abord le mouvement d'extension dans la partie de l'espace la plus éloignée du corps, puis essayer de faire un deuxième mouvement d'extension égal au premier dans la partie de l'espace la plus rapprochée du corps : c'est alors le premier mouvement qui est le plus court, et le plus lent, et c'est toujours celui dans lequel les muscles .sont le plus fortement contractés. Ce rôle de l'appréciation du temps dans l'estimation des longueurs permet de comprendre d'autres illusions tactiles-motrices, et d'abord l'illusion de la ligne divisée. Une ligne qui porte des points, ou des traits transversaux fai- sant saillie, paraît plus longue au toucher qu'une ligne de même longueur qui ne porte ni points ni barres de ce genre. J. fait parcourir à ses sujets, avec le doigt, dans des conditions qui permettent de mesurer exactement les longueurs parcourues et la durée des mouvements, une bande de fer divisée dans une partie par des fils transversaux placés à intervalles de IjO millimètres, et non divisée dans le reste de sa longueur : le sujet par- court une certaine longueur dans la partie divisée, puis, dans la partie non divisée, une longueur qu'il s'efforce de faire égale à la première. L'illusion se manifeste d'une façon rès nette pour les sujets normaux et pour deux XIX. — FONCTIONS MENTALES. 4'M aveugles : la longueur lisse qui parait égale à la longueur divisée est en réalité plus grande, do 40 pour 100 et même davantage. Mais les temps em- ployés pour parcourir ces deux longueurs sont à peu près égaux. Le mou- vement est donc plus lent sur la ligne divisée, et l'on compr^^nd qu'il est plus lent en raison de la résistance o])posée par les fils transversaux. — Il estvrai que W. James, au sujetde cette illusion, a trouvé qu'elle se produit en sens contraire. Et J., dans quelques-unes de ses expériences, a observé un fait analogue : si un sujet non exercé commence les expériences avec des lignes divisées dont la longueur est relativement grande, et s'il essaie de limiter sur une ligne non divisée des longueurs égales aux premières, il n'est pas rare que ces longueurs soient plus courtes que les longueurs divisées. Par exemple, pour un sujet, la longueur divisée ayant 172 millimètres, la ligne lisse qui lui parait égale, dans une série de 10 expériences, a en moyenne 136 millimètres. Mais, dans une série à la suite, la ligne lisse a 144 milli- mètres, c'est-à-dire que l'illusion observée par Jamks diminue. Avec le même sujet on passe ensuite à une ligne divisée de 42 millimètres : la ligne lisse qui lui paraît égale est alors plus grande. Par ces faits et par d'autres ana- logues, l'illusion de James s'explique : le sujet fait attention, dans son second mouvement, à le faire égal au premier, et, en raison de cette attention, il meut le doigt plus lentement, de sorte que le second mouvement, effectué d'après le critère de la durée, doit être plus court que le premier. Mais cette attention qui est nécessaire au début des expériences et pour les grandes longueurs, devient moins nécessaire dans la suite et ne l'est jamais pour les petites longueurs. Ainsi l'influence de l'attention peut, au début des expé- riences, cacber l'illusion de la ligne divisée ; mais en réalité la division de la ligne tend toujours à la faire apparaître plus longue que la ligne lisse. Toutefois cette illusion elle-même, si l'on continue les expériences, finit par s'évanouir, comme c'est d'ailleurs aussi le cas pour la plupart des illusions visuelles. Une illusion ([ue l'on a coutume de rapporter à une influence de contraste s'explique d'une manière analogue. Si l'on parcourt d'abord une grande longueur, puis une longueur normale qui doit subir l'influence de contraste de la première, puis une petite longueur et si enfin on s'efforce d'en limiter une quatrième qui paraisse égale à la deuxième, cette ligne de comparaison est plus grande que la ligne normale, quelquefois du double et même plus (chez un aveugle-né\ Mais les temps employés à parcourir la deuxième et la quatrième ligne sont égaux, ou à peu près, comme dans les expériences précédentes. Si le mouvement par lequel on parcourt la ligne normale est plus lent que celui par lequel on parcourt la ligne de comparaison, la cause en est dans une adaptation motrice différente créée par les longueurs qui ont pour fonction de produire des influences de contraste. Ces expériences éclairent, et peut-être expliquent, une partie des illusions visuelles au sujet desquelles les opinions sont tellement partagées. Il parait probable que le mouvement par lequel l'œil parcourt une ligne divisée doit être ralenti par les divisions, que l'illusion du contraste visuel (dans la per- ception des longueurs) provient aussi d'une variation dans la vitesse des mouvements oculaires, et que là aussi la vitesse du mouvement sert de cri- tère à l'estimation des longueurs. — Foucault. AVright ("W. R.). — Quelques effels de la stimulation au travail sur In fatigue. — Expériences exécutées avec l'ergographe à ressort de Cattell et en trois séries : sans préoccupation du résultat, mais à fond avec une tâche imposée et vérifiée au fur et à mesure du travail. Les sujets (5 ou 6) ont 438 L'ANNEE BIOLOGIQUE. donné les résultats suivants : 1° on fournit plus de travail quand on s'est imposé une tâche à parfaire; 5" à, moins (pie la tâche ne paraisse impossible, auquel cas on fournit au-dessous de son travail ordinaire ; 3" la fatigue est moins grande (ou moins sensible) quand on s'est fixé une tâche : abstraction faite de la plus grande production du travail. — J. Philu^pe. III. — Idé.ation. a. Images mentales. Murray (E.). — Facteurs centraux et facteurs périphériques dans les images co7isej-vées des couleurs et des /'ormes visuelles. — L"auteur a étudié ces fac- teurs en faisant regarder divers objets tantôt en les fixant, tantôt avec mou- vements des yeux. Sa conclusion est en partie négative, puisque les influences extérieures semblent avoir fort peu d'influence sur la reproduction et la con- servation des images vues, tandis que les liens de ses images avec les con- ditions centrales et certains phénomènes moteurs de l'acte de fixer, ont une importance très grande. — J. Phujppe. b. h'éves. Boirac (E.). — La cryjitopsgchic. — Par là B. entend Tétude des phéno- mènes désignés jusc[u"ici sous le nom d'inconscients ou de subconscients. Il distingue une cryptopsychie élémentaire consistant en phénomènes isolés, épars : sensations, perceptions, jugements, raisonnements, imagination, ac- tions, émotions, idées fixes que l'expérimentateur peut révéler (dans un sens analogue à celui où les photographes emploient ce terme) par le somnambu- lisme subséquent, par la suggestion, par distraction, par l'écriture automa- tique et ])ar la vision dans le cristal, ou, comme disent les Anglais, par le cristal-ga/ing. B. admet encore une cryptopsychie synthétique, organisée, consistant en phénomènes plus ou moins étroitement rapprochés et liés de façon à revêtir l'apparence d'une ])ersonnalité secondaire. Ces phénomènes peuvent être provoqués expérimentalement surtout par l'écriture automa- tique. Ces formes de cryptopsychie, nous les trouvons sous un aspect rudi- mentairc, dans les phénomènes de distraction^ d'instinct, d'habitude et de passion chez l'homme normal : ils peuvent en outre expliquer les manifes- tations psychiques de l'hystérie, les suggestions post-hypnotiques, les sug- gestions d'anesthésie sy.stématisée, la suggestion en général et peut-être le spiritisme et les cas de possession. Comment expliquer la cryptopsychie elle- même? B. passe en revue les explications déjà proposées et conclut : « Il sera temps d'élaborer une explication générale de la cryptopsychie, lorsque, par une application rigoureuse et persévérante de la méthode expéi'imentale, les effets et les conditions de ces phénomènes auront été scicntiliquement éla- borés. )) ^ J. Cl.vvièke. Sidis (Boris). — Les hallucinations hypnoliquesexistent-elles? — Les hallu- cinations hypnotiques sont l'une des premières merveillesde ces états étranges : on les décrit partout, avec force détails, sans néanmoins se préoccuper beau- coup de les vérifier. Dans ces conditions, il n'est pas nécessaire de se de- mander si ces premières merveilles de l'hypnotisme n'ont pas trop duré, et si ce n'est pas le moment de se poser la question : y a-t-il des hallucinations hypnotiques par suggestion ? les sujets hypnotisés ont-ils vraiment ces hal- lucinations? Ces hallucinations sont l'œuvre de deux facteurs : d'un côté, le XIX. — FONCTIONS MENTALES. -439 sujet qui accepte aveuglément les suggestions de l'hypnotisme ; de l'autre, l'expérimentateur qui enregistre sans contrôle les réponses du suggestionné. C'est un trust. Mais quand on regarde les choses du dehors, on commence par se dire que les réponses de l'hypnotisé sur ses états subjectifs doivent être accueillis cum grana salis: d'abord parce que rarement les sujets hypnotisés sont d'intelligence à analyser exactement leurs états mentaux; ensuite parce que précisément leur extrême suggestibilité les conduit spontanément à in- si.ster sur ce que leur a suggéré l'expérimentateur, que ce soit ou non vrai. Et c'est là précisément le grand danger des racontars hypnotiques. Ces préliminaires posés, B. S. aborde les observations qu'il a pu faire au cours de sa carrière de médecin vivant avec des sujets hypnotisés. Toute perception vraie est le résultat de deux ordres d'éléments : les élé- ments indirects, accessoires, qui se joignent aux éléments directs, qui entou- rent en quelque sorte Je noyau central constitué par les éléments directs ou primitifs ; ceux-ci sont le centre dynamique de la perception ; les autres en constituent le contenu. — D'autre part, l'hallucination est composée comme la perception d'éléments secondaires et d'éléments primaires; seulement leur arrangement, leur disposition, leurs relations sont autres. Pour qu'il y ait hallucination, il faut que les éléments secondaires tombent sous des condi- tions de dissociation active au foyer même de la conscience. Voilà toute la différence entre l'hallucination et la perception . — Est-ce là ce que l'on retrouve dans les prétendues hallucinations hypnotiques? quand on les étudie atten- tivement, l'on constate qu'il n'y a là pas autre chose que des éléments repré- sentatifs, et non des perceptions ; ce sont simplement des choses auxquelles l'hypnotisé pense au moment où il en parle. B. S. en cite quelques exemples : rien de plus, dit-il, que le désir de réaliser ce que nous lui suggérons et de faire plaisir à l'hypnotiseur. L'hallucination ainsi suggérée n'est donc pas autre chose qu'une illusion. Mais, dira-t-on, l'hypnotisé est convaincu de son hallucination et il écrit comme s'il était vraiment halluciné. Est-ce bien tout ce qu'il faut pour con- clure à la réalité de l'hallucination ? En fait l'hypnotiseur ne fait pas autre chose que créer chez l'hypnotisé la croyance factice à la présence de l'iuillu- cination qu'il lui suggère; mais cela ne suffit pas à mettre l'hypnotisé dans les conditions nécessaires à la production d'une hallucination; il n'y a qu'un état d'illusion, comme on en éprouve dans certaines maladies mentales. Tout ce que l'état actuel de nos connaissances nous autorise à dire, c'est que, quelle que soit la suggestibilité exaspérée par l'hypnose, elle ne dépasse pas les phénomènes d'idéation ; or, rien n'autorise à confondre l'idéation et la perception, pas plus que nous ne pouvons transformer nos idées de vapeur en fumée de vapeur. Voilà donc à quoi se réduit l'hallucination hypnotique, cette théorie qui a passé sans autre examen dans le courant psychologique et que les psycliiàtres surtout se sont empressés de mettre ea circulation, eux qui acceptent aveuglément toutes les élucubrations que leur débitent les déments et les toqués. Sans doute, il serait exagéré d'assimiler les récits d'hypnose aux rêveries d'un lunatique : mais il ne faut pas non })lus les ac- cepter les yeux fermés. Examinons-les donc et nous verrons que ce sont des composés artificiels élaborés à la fois par l'hypnotiseur et l'hypnotisé, tous deux inconscients. Veut-on des exemples où ce soit pris sur le fait? J'hypnotise, raconte B. S., un M. N., et tandis qu'il est hypnotisé, je lui suggère que dès qu'il sera éveillé, il ira prés d'un vase plein d'eau, y regardera et y verra une série de scènes de sa vie d'autrefois. Au signal donné, il va près du vase, regarde dans l'eau et commence à raconter des scènes ou des événements de sa vie 440 I/ANNÉE BIOLOGIQUE. passée. Soudain je l'interromps et lui demande : Est-ce que vous voyez tout cela dans l'eau? — Non, répond-il : je le vois en moi-même ; j'ai tout cela dans l'esprit. En réalité, le sujet ne perçoit pas cela en lui-même ; il y pense et voilà tout. Je l'hypnotise de nouveau et je renouvelle la su^-gestion ; puis, comme ci-dessus, je le ramène au récipient où il recommence à conter sa vie et, interrompant encore son récit : Voyez-vous cela dans l'eau? — Je ne sais, répond-il, si c'est dans ma tête ou dans l'eau; c'est assez difficile à discerner. Evidemment mon insistance commence à produire de l'effet : mais ce n'est pas là l'hallucination : c'est de la suggestion qui illusionne. — J. Philippe. Kuhlmann (V. F.). — Etudes des images mentales et des souvenirs des formes sinueuses. — L'auteur étudie ces images en notant la part prise pour la fixation des souvenirs par l'élément visuel lui-même et par les éléments connexes : associations, descriptions verbales, et même certaines impulsions motrices. Le retour de ces images est influencé surtout par la nature de leur forme, par la fréquence des répétitions et le temps écoulé. L'étude est suivie d'une courte bibliographie où l'on voit que l'auteur n'est guère au courant des travaux publiés en France. — J. Philippe. Leroy (B.). — Nature des hallucinations. — Ni l'intensité des représenta- tions, ni leur localisation dans l'espace (L. passe un peu trop rapidement sur la thèse de ceux qui prétenaent que toute hallucination suppose un mi- nimum sensoriel, localisé soit dans l'espace extérieur, soit dans un organe, soit dans le cerveau, minimum autour duquel l'esprit groupe des images d'autant plus étranges et inattendues que l'état physiologique ou psychique de l'halluciné lui enlève tout moyen de contrôle. C'est cette thèse notamment qu'a soutenue Binet dans la Rev. PhiL, XVII, 377 et 473, en s'appuyant sur des arguments d'une valeur réelle. Cet article de Binet, d'ailleurs, n'est pas cité par L. dans la bibliographie qui termine son étude), ni la richesse des détails imaginés, ni l'exagération i)ure et simple de l'attention ne suffisent à caractériser ou à expliquer l'hallucination. L. y voit d'abord un mode par- ticulier de succession des images qui dès lors apparaissent indépendantes de leurs lois normales ; il en résulte que le sujet les range parmi les phéno- mènes qui ne dépendent pas de lui. En second lieu l'hallucination s'accom- pagne de mouvements d'adaptation plus ou moins automatiques mais analo- gues à ceux que l'on rencontre dans la perception réelle; dès lors il est possible que ces phénomènes d'adaptation jouent un rôle important dans ce que l'on peut appeler l'état de croyance implicite. — J. Clavière. Dupuis (L.). — L'hallucination du point de vue psychologique. — L'exté- riorité de la représentation hallucinatoire ne peut être identifiée avec le summum d'intensité ou de complexité que puisse atteindre une image sen- sorielle, car si nos images deviennent toujours plus vives quand elles subis- sent rextériorisation hallucinatoire, en revanche il n'est pas exact le moins du monde qu'elles tendent à s'extérioriser quand elles deviennent plus vives. Cette objection : l'extériorité d'une représentation est tout autre chose que l'accroissement de sa complexité ou de son intensité, D. l'adresse également à la thèse soutenue par Tamburini, tlièse d'après laquelle l'hallucination est produite par l'irritation interne des centres sensoriels. Voici la thèse de l'auteur : l'image sensorielle n'est pas seulement la reviviscence des qua- lités sensibles ou de l'excitation centripète mais la répétition de la réaction complexe par laquelle l'organisme avait répondu à cette excitation. Le sujet, bien qu'il sache qu'il ne perçoit pas en réalité, se trouve pourtant placé en XIX. - FONCTIONS MENTALES. 441 fait dans l'attitude mentale de la perception, sans avoir senti l'intention préalable de s'y placer, rien ne lui permettra de dominer sa propre situation psychologique, il l'acceptera passivement, il la prendra dans son sens lit- téral, il sera halluciné. — J. Clavièrk. r. Conscience. Paulhan (J.). — L'imitation et Vidée du moi. — Primitivement une sensation est une sensation, un sentiment est un sentiment, une idée est une idée. Pour que la sensation, le sentiment ou l'idée deviennent nôtres, il faut qu'ils se heurtent à quelque chose d'étranger sur quoi ils se modèleront. — .]. Cl.AViÈRE. ù Stratton (G. M.). — Caractères de Id conscience. — Le moi de conscience est fameux par la diversité des définitions qu'on en a données. Pour S. la conscience est bien quelque chose de réel; mais ilfaut s"cntendre, car cette réalité peut avoir deux sens. Ou bien c'est une qualité commune à tous nos phénomènes psychiques; ou bien c'est l'un de ces phénomènes, la fonction connaissant nos états; mais si la conscience est cette fonction, celle-ci ne peut exister en l'air, à part, séparée d'un état plus complet, où il y a de la volonté et du sentiment : lesquels sont reliés aux objets extérieurs par une relation aussi réelle que la relation de connaissance. C'est de cette façon que l'entendent \V. James et Woodbridge. Un objet peut se révéler à nous en dé- terminant soit de la connaissance, soit du sentiment, soit une volition. Mieux vaudrait donc réserver le terme de connaissance à l'acte de connaître, et celui de conscience à l'ensemble des trois actes psychiques que n«us venons d'énumérer. — J. Philippe. a) Bourdon. — La perception du temps. — La durée peut être considérée comme une propriété des phénomènes: il ne nous arrive jamais de perce- voir la durée toute seule. La sensation normale de durée est celle de durée continue et on peut admettre qu'une sensation une et précise de durée n'est possible que pour des durées inférieures à environ 10 secondes. Lorsque celle-ci dépasse ce maximum, la sensation perd peu à peu de son unité, il se produit une association de mémoire et de perception ; en même temps, l'es- timation de la durée devient moins précise ; elle est déjà très peu précise lorsque la durée de l'impression atteint une minute et nous ne pouvons per- cevoir ni nous représenter de longues durées comme celles d'un mois, d'une année, ni des successions séparées par d'aussi longs intervalles. Nous arri- vons à concevoir une durée d'une année, par exemple, exactement de la ma- nière dont nous concevons une température de lOUO degrés. Psychologique- ment, une durée d'une année n'est une durée que dans le sens où une température de 1000 degrés est une température. A plus forte raison en est- il de même du temps illimité. — L'emploi fré([uent des mêmes mots longueui'. intervalle, position, etc.. pour le temps et l'espace ne prouve pas qu'il y ait ressemblance de nature entre les deux, et s'explique simplement par le fait que le temps et l'espace sont très souvent associés dans notre expérience. De même encore nous disons que la température monte ou baisse lorsqu'elle croit ou décroit, parce que nous avons l'habitude de voir une colonne liquide monter ou baisser dans les thermomètres, et non parce qu'il y a analogie de nature entre la température et l'espace. — ,1. Clwière. Claparède (Ed.). — Associations des idées. — C. donne d'abord uu résumé 442 L'ANNEE BIOLOGIQUE. complet de toutes les recherclies expérimentales qui ont été faites sur l'asso- ciation des idées. La question de l'association est une des plus embrouillées de la psychologie : C. a cherché à l'éclaircir en distinguant et en séparant nettement les processus différents qui ont été souvent confondus sous ce même terme d'association, à savoir la crèalion de l'association, le mécauisme de l'association, et révocation associative. Au point de vue de l'interprétation mécanique de ces trois moments du phénomène associatif, la création répond à la loi de simullanéilé subjective, le mécanisme est exprimé par la loi de contiguïté, et l'évocation est régie par la loi de totalisation. Dans le mécanisme de l'association, C. discute la question souvent débat- tue de savoir si l'association par ressemblance se ramène à l'association par contiguïté, et y répond affirmativement; il montre également que dans l'as- sociation dite « par contraste », le contraste, comme tel, n'est nullement un facteur associatif. — Dans un très long chapitre sur la force de l'association, C. passe en revue les diverses méthodes proposées pour l'étudier, et les résultats déjà obtenus sur le rôle des facteurs influençant cette force asso- ciative, à savoir : l'intensité de l'excitant; la durée, la fréquence et la répar- tition des présentations, le nombre des liens contractés, le rang et l'ordre des présentations, l'intérêt, laconcurrence, l'inhibition rétroactive, etc.. Dans le chapitre m (enchaînement des faits de conscience) est discutée la théorie de Vassociation médiate (malgré les résultats négatifs des expériences de laboratoire, C. incline pour l'admission de cette forme associative) et la question de savoir si V évocation explique Tassociation. [C. ne le pense pas et laisse ouverte la question de la possibilité des représentations dites libres]. Une question délicate est celle de la classification des associations. A quoi bon classer les associations? 1° pour pouvoir utiliser pratiquement les ré- sultats des expériences; 2'^ afin d'arriver à connaître si possible le type in- tellectuel du sujet considéré. Après avoir exposé ou discuté les classifications de WUNDT, KrAEPCIHE, ArCHAFFENBURG, KilNSTERBEG, BOURDON, WaMLE, ZiEiiEN, Mayer, Ortii et c. arrive à sa classification personnelle. On peut classer les associations d'après un critérium objectif ou d'après un critérium subjectif et psychique : cette dernière classification prendra comme point de départ, non la complexité des phénomènes, mais la valeur des as- sociations formées. C'est le point de vue qu'avait adopté Ziehen, pour qui les associations sont réparties en deux groupes, selon qu'elles sont avec ju- gement ou sans jugement, c'est-à-dire avec cupule ou sans cupule. Mais celui qui forme l'association peut avoir conscience du jugement, sans néan- moins énoncer une cupule; ou au contraire l'énoncer machinalement, sans y joindre aucune pensée. Ortii a cherché à -classer d'après les sentiments (jui s'intercalent entre Tinducteur et l'induit. C. propose une classification plus précise que celle de Ziehen, et dont les grandes lignes lui ont été four- nies par l'introspection au cours d'expériences sur l'association : 1" Associa- tion sans valeur, qui sont de simples réflexes, des exclamations. Cependant elles sont déjà un acte mental : il vaut mieux réagir sans pensée à un mot donné, que ne pas réagir du tout; 2" Associatton avec valeur (subjective) : cette valeur peut être : 1" mécanisée, si l'association s'est formée sans que le sujet ait eu conscience de la valeur ; 2-^ actuelle si le sujet a conscience, durant l'acte associatif, de la valeur de l'association. Ce sentiment de la relation as- sociative peut précéder l'arrivée de l'inducteur dans la conscience ou lui être postérieur. Au premier cas, l'association est prédéterminée (par exemple si l'on demande à quelqu'un d'avoir deux termes qui aient un rapport de causalité de subordination ou de contraste); au second, elle est libre, le sen- XIX. - FONCTIONS MENTALES. W, timent de la relation n'étant conscient qu'après la présence de Tinducteur, plus ou moins longtemps après. A propos de la vitesse de l'association, C._ donne un résumé des méthodes psychométriques et des résultats obtenus. Étudiant ensuite Y Association dans la vie mentale, il examine successivement, à propos des principaux phéno- mènes psychologiques, ce que l'association explique et ce qu'elle n'explique pas. 11 ressort de cette étude que l'associationisme, qui prétendait tout ex- pliquer par le simple jeu de l'as.sociation, est, au point de vue de la psycho- logie positive, une théorie absolument inacceptable. Nous ne pouvons entrer ici dans l'exposé détaillé des critiques contenues dans ce chapitre. C. vou- drait voir la psychologie devenir plus biologique, moins uniquement céré- brale. L'association des neurones n'explique pas grand'chose, et il faut faire appel, pour expliquer l'origine des sentiments, même intellectuels (causalité, personnalité, etc.), non à des associations acquises plus ou moins insépa- rables, mais à des variations affectives spontanées, qui ont été conservées par la sélection, lorsqu'elles se sont trouvées être utiles à l'individu ou à Tespèce. L'ouvrage se termine par un index bibliographique très complet, et par des index alphabétiques. — J. Philippe. Katz (D.). — Contributions expérimentales à la psychologie de la compa- raison dans le domaine du sens du temps. — Le jugement par lequel nous apprécions une durée (limitée par deux sons) comme plus grande ou plus petite qu'une autre durée qui la précède, ou comme égale à cette durée, est très complexe et très variable. Il ne paraît jamais s'effectuer, comme on a coutume de l'admettre, par une comparaison véritable, par un mouvement de va-et-vient de l'attention qui s'appliquerait alternativement aux deux grandeurs : même, au moment où le sujet, ayant perçu la deuxième durée, porte son jugement, il n'a pas d'image de la première. Donc il est impossible d'employer les expériences dans lesquelles on compare ainsi deux excitations successives pour étudier, comme l'ont fait plusieurs psychologues, la façon dont les images évoluent avec le temps qui les sépare de la perception. — Le jugement se produit de deux manières. Quelquefois, comme l'a montré ScHUMANN, le sujet s'adapte à la durée normale (la première), et attend le son qui va terminer la durée de comparaison (la deuxième) : selon que ce son se produit au moment même où il était attendu, ou plus tôt, ou plus tard, la deuxième durée est jugée égale à la première, ou plus petite, ou plus grande. — Mais, le plus souvent, le jugement est porté d'après l'impres- sion absolue que fait la durée de comparaison. Lés diverses durées, en effet, du moins celles qui peuvent être saisies dans une intuition unique (jusqu'à 3.600 a environ), se classent en trois groupes : les petites durées, celles ([ui sont inférieures à ce que Stern a appelé le temps de présence, c'est-à-dire au temps nécessaire pour que la première sensation auditive se développe dans la conscience (environ 550 a;; les durées moyennes, ou appropriées, adéquates, qui sont commodes et agréables (de 550 à 050 a environ); les grandes durées (de 650 à 3600 a), qui s'accompagnent de sensations de ten- sion dans la nuque. En outre, lorsque l'on expérimente avec une durée normale constante et des durées de comparaison variables, ces dernières sont appréciées aussi comme relativement grandes ou petites, ou comme moyennes, et c'est là l'impression ahsolue qui détermine le jugement, sans que le sujet fasse une comparaison véritable, sans même qu'il ait besoin de se l'appeler la première durée. — Cette prépondérance de l'impression ab- solue serait la cause des erreurs constantes qui ont déjà été signalées, et que K. retrouve, notamment de celle-ci, (^ue les petites durées sontsuresti- 444 L'ANNEE BIOLOGIQUE. mées, tandis que les grandes durées sont sous-estimées. Déplus, si l'on établit une pause, un intervalle vide, entre les deux durées qui doivent être compa rées,ces erreurs constantes sur les petites et les grandes durées s'accentuent à mesure que la pause s'allonge, c'est-à-dire que le rôle de l'impression absolue devient de plus en plus prédominant. Cette influence de la pause s'explique à son tour par une modification qu'elle produit dans l'état de l'attention : à mesure que la pause grandit, que la durée normale s'éloigne dans le passé, le sujet concentre de plus en plus son attention sur la durée de compa- raison, pour la saisir plus exactement dans son caractère de durée petite, moyenne ou grande, c'est-à-dire pour l'apprécier d'après l'impression ab- solue. Si, au lieu de faire varier la pause entre les deux durées, on répète l)lusieurs fois (trois ou cinq) la première durée, en conservant la pause con- stante, on obtient le même résultat qu'en accroissant la pause : l'attention du sujet se détourne de plus en plus de la durée normale pour se concentrer sur la durée de comparaison, l'importance de l'impression absolue grandit, et les erreurs constantes s'accroissent, c'est-à-dire que les petites durées sont de plus en plus surestimées et les grandes durées sont de plus en plus sous-estimées. Quant aux durées moyennes, elles sont appréciées sans erreurs constantes, et les erreurs dont elles sont l'occasion ne se modifient que d'une façon insignifiante tandis que la pause croît de zéro à 108 secondes. — Foucault. ■Wertheimer (M.). — Recherches expérùnenlales sur le diaynostic tl'iui crime. — Peut-on trouver des métbodes qui permettent de reconnaître si un bonnne sait quelque chose au sujet d'un événement déterminé, notam- ment d"un crime, ou si cet événement lui est inconnu ? Supposons, par exemple, qu'un cambriolage a été commis dans une villa ; on peut croire que l'auteur réagira d'une autre manière ([ue des suspects innocents, si on lui montre des objets qu'il a vus dans cette villa, ou bien si l'on pro- nonce devant lui des noms d'objets qui se rapportent au vol. La mé- thode de recherche paraît devoir être fructueuse surtout si l'on emploi(^ comme excitation des mots destinés à provoquer des associations révélatri- ces, si l'on fait naître des occasions pour de telles associations. Le but des présentes expériences est de savoir si cette méthode peut être appliquée. On suppose naturellement que le sujet cherche à cacher ce qu'il sait, et par suite, dans une partie des cas, la recommandation a été faite aux sujets de ne pas se dénoncer eux-mêmes. Dans les expériences princi- pales, une partie des sujets connaît, une autre partie ne connaît pas le thème auquel seront empruntés les mots critiques. Les thèmes sont fournis par des tableaux représentant, l'un le plan détaillé diine villa où un vol a été commis, un autre une chapelle souterraine en Bohême, un autre un atelier de peintre. Le résultat général est que les réactions, par leur nature et par leur durée, caractérisent les sujets qui ont vu l'un des tableaux. Par exemple, dans l'atelier se trouve un buste de la reine de Saxe : au mot « statue », l'un des sujets répond « reine », — et il' se produit un grand nombre d'asst)ciations du même genre. De plus, lorsque l'association ne ré- vèle rien par sa nature, c'est-à-dire lorsque le sujet a réussi à refouler Vix^- sociation révélatrice pour y substituer une association dépourvue de .sens, la réaction a souvent une durée extraordinaire, par exemple trois secondes, et dans l'ensemble les réactions critiques sont beaucoup plus longues que les réactions normales. Et tout cela peut être mis en statistique. — Fou- C.\ULT. XIX. - FONCTIONS MENTALES. 445 d. Mémoire. Dugas. — Iji définition de ht mémoire. — Par mémoire, on entend (-om- munément la connaissance du passé, non du passé en général, mais de notre passé à nous, cette connaissance ayant un caractère historique pour nous. Par cette reconstitution, le moi se 'rattache au passé, lui rend sa fraîcheur première, le tient dès lors pour réel et vivant, s'enchante de ce passé qui aboutit à une sorte de hantisi', d'obsession. Parfois l'intelligence s'acharne en quelque sorte sur ce passé, l'empêche de se prendre pour fin. de se com- plaire en soi, en achève la destruction et la ruine et ne le retient que dans la mesure où il sert les intérêts présents, les fins objectives. Ce passé imper- sonnel et abstrait constitue le savoir. La mémoire n'est ni la pleine et en- tière résurrectioii, ni la notation sèche du passé. Elle est un composé in- stable, à doses exactement combinées de spontanéité et de réflexion, d'évoca- tion, de pouvoir magique de résurrection, et de mise au point, de classement et de systématisation des images évoquées, en un mot, de raison. ~ .1. Cr.A- VIÈRE. Hayden (E. A.). — La mémoire des poids soulevés. — Pendant combien de temps et avec quelle exactitude conservons-nous le souvenir d'un poids que nous avons soupesé ? Des expériences faites, il résulte que les souvenirs les plus exacts sont ceux où l'appui verbal des mots employés est le plus inter- venu pour préciser le poids soulevé. Quant au temps, un intervalle de 40 à 50 secondes semble l'optimum; si l'intervalle est plus long, on ne s'en tire qu'à condition de se maintenir dans les mêmes conditions sensorielles, en tâcliant de n'y rien changer. D'ailleurs, quand on hésite, quand on cher- che à comparer, quand on dit : c'est convenu, il est rare que la réponse soit exacte; les réponses exactes, sont ordinairement rapides, spontanées, et sans hésitations. Les images mentales employées sont visuelles plutôt que motrices (le dernier point nous semble particulièrement intéressant, à cause des conclusions à en tirer sur la valeur et la fixité de nos images mentales). La mémoire sensorielle décroît d'abord vite avec le temps écoulé; sans que cette décroissance dépende de la longueur du temps écoulé. — J. Phillippe. Goldstein (K.). — Mémoire immédiale, mémoire et association. — Par des expériences sur des malades présentant un affaiblissement intellectuel inné (imbéciles), ou acquis (un paralytique, un épileptique et deux déments), G. met en lumière la distinction et l'indépendance respective de deux facteurs de la mémoire : la fixation pure par la perception attentive {Einpriigiing) et la fixation par le moyen des associations (associative Merhfàhigkeit). Lamé- moire proprement dite dépend principalement de la fixation associative, et, plus profondément, de l'activité associative en général. La mémoire immé- diate dépend au contraire avant tout de la fixation pure et ne doit presque rien, peut-être même rien du tout, à l'activité associative. Ce qui le prouve, c'est que les imbéciles montrent une bonne capacité de mémoire immédiate et de reproduction des perceptions après un court intervalle, tandis que leur activité associative et leur fixation associative sont très défectueuses. Au con- traire, les déments et les paralytiques conservent une fixation associative passable, tandis que leur capacité de reproduction immédiate est très affai- blie. C'est pourquoi les déments peuvent conserver leurs connaissances an- ciennes, mais sont presque incapables d'en acquérir de nouvelles; les imbé- 446 L'ANNEE BIOLOGIQUE. elles, au contraire, ne pouvant fixer de perceptions que pour un temps très court, n'acquièrent que des connaissances minimes. — Foucault. Pick (A.). — Confabulalion et localisalion dos souvenirs. — La confabula- tion est le phénomène qui consiste à boucher par des souvenirs fantaisistes les trous qui se sont ouverts dans la mémoire. P. cherche à expliquer le mé- canisme psychologique de ce phénomène qui se recontre chez divers amné- siques. Il le rapproche d"abord du désir que nous avons d'échapper à l'an- goisse éprouvée lorsque nous constatons un oubli dans les souvenirs que nous avons besoin d'utiliser : et montre ensuite que, quand nous avons pris l'habitude d'associer et de voir en bloc certains événements, nous remplissons les trous, lorsqu'il s"en fait dans nos souvenirs, à l'aide des souvenirs que nous avons l'habitude de voir à la place vide. Au fond de ces processus se trouve un acte de dissolution de la vérité. P. fait l'opposé du processus de développement dont nous avons montré l'importance pour arracher l'enfant au mensonge et à l'infantilisme mental. — J. Philippe. Swift (Ed. James). — 3Iémoin des mouvements habiles. — S. cherche à déterminer combien il lui faut de temps pour redevenir (en janv. 1900) aussi habile qu'il l'était, en 1903, à la fin de ses expériences (die 1903) (V. A. BioL, VllI, 1905, ]). 395). — Les premiers jours, il a fallu réexciter les centres nerveux et réveiller les associations qui étaient restées endormies dans l'in- tervalle : ces anciennes habitudes musculaires renaissaient, facilement mais .sans avoir la même précision de mouvements. On peut donc conclure que. quoique les mouvements ne revinssent pas aussi précis qu'à la fin de 1903. cependant l'habitude de ces mouvements avait été conservée et les modifica- tions cellulaires sur lesquelles elle reposait, avaient persisté durant les années d'intervalle, comme l'avaient vu S. et Bourdon [An. Psi/c/i., VIII, p. 327). — .1. Philippe. e. Uaciivitè mentale. a) Dougall (R. Mac). — Préjunês seconda i re.^i dans les jugements objecti/'s. — A cliaque instant, nos jugements sont déformés par l'interférence d'élé- ments étrangers, qui non seulement nous font voir l'objet autrement, mais encore modifient le jugement que nous de vrio'ns porter sur lui. 11 y a là toute .une source d'erreurs mentales autrement graves que les erreurs ou les illu- sions des sens. D'une série d'expériences sui' les jugements sensoriels, des jugements historiques, sociaux etc. M. D. conclut : que les hommes jugent plus juste que les femmes.' les garçons mieux que les fillettes : ce qui tient à ce que l'homme est plus impartial, plus objectif sur le contenu de Texpé- rience, tandis que la femme subit davantage l'influence de la valeur .symbo- lique des choses. — J. Philippe. Browne. — Psycltologie des opérations élémentaires d'a)-ithmétiqne • élude de certaines habitudes d'association et d'attention. — B. pose d'abord en principe, qu'une simple addition peut se décomposer ainsi : 1'^ La con science nette du nombre auquel un autre doit être ajouté. — 2" La prise de connaissance de cet autre. — 3" L'acte d'association pour fondre les deux en somme. — 4^ La conscience nette de cette somme. Le !''■ et le 4'"*' sont d'ailleurs de même espèce : d'autre part, les deux points centraux de l'at- tention portant sur la prise de connaissance des doigts à ajouter, quand l'addition se fait avec les doigts, et la prise de connaissance du résultat. — XIX. - FONCTIONS MENTALES. 447 oco i'm.Pration on doit la décomposer en diverses En étudiant comment se passe opera^o^^^^^ ^^ ^^^ ^^^^^ ^^.^^^^ ^^^. étapes,.chacune corresponda a un^^^^^^ ^^^ ^^^^ ^^ j^^ ^^^ ,,,,. traSx de l'attention, pour c^;!^l ^f '!^f f^^ addition! entre ces deux termes, naissance de la somme qui résulte de ««^^^ ' ■ .thétise les deux se place une opération subconsciente dassoc a ^ J^^.^^^^^^ ^^, doigt élé'ments pour aboutir a la ---;^ ^ perc ptLn d'une somme (7, 8, 9 etc.) à ajouter aux précédentes "/^«^^P'^^ {^ P^^^ ,^lié à cette association subcon- mais la perception d un do^t en ^^^t ^^^ ^,^^^^^, ,^, l'opération mentale, sciente. Cet état ^'^^b^«"f \7;^' ^^^^,f, e premier cas, l'attention se promène peut être lâche ou strict, e roit . (l-'^n^''^ ^ ^ -^ l'opération est certain de ailleurs, sur d'autres ^^^^^^^7^; T^,^.'^^^ /'"vaprès le sentiment personnel son exactitude ou bien J es^m douteu^^^^^^^ ^^ ^^^^^ ^.^^^.^ que lui ont donné les Phénomènes de^iB^^^^^^^^ ^. . ^^^^^^^^^^^^^^ y^^^ de ces de l'une à l-autre ^^^^P^^,^, ^f^/re^^^ toute opération s'en phénomènes Im a laisse une impression ^^^ ^^^^^^^^^^ d-ailleurs ressent. Dans ces opéra ions. ^\ ,^, 7^^"^ Fbbinohaus pour l'association dans les mêmes lois qui '''\''%^'\'^:^'1\^^^^^^^^^ mécanisme qu'il apprend les actes de mémoire -.l en antcompep^^^ ^^^ ^,^.^ ^^^^ ^^.^^^^^^ des syllabes ^-"V^'"'" thWde s t^r^^^^^^ ^'''' compliquées tant qu'il n'a pas le ^^^^^'^^^^^^^^^^f \Ttype précédent. L'élément moteur, peuvent se ramener, ^?^^«;;«^^.'j; '^^f présente sous deux formes : ou l-actede passage dun ^^^ff^e a 1 autie s y p^^^^^^ ^^^^^^^^ commence et bien, sitôt quon entrevo t ^^ d;'^^^ ^^^ J/ ,,,,, addition simple ou com- dure jusqu'à ce que la dizaine 2\,^ '.Cndent pour commencer qu'il se images motrices et -^^Uives qui predm une^^t e^^^^^^^^^^ ^,^^^^^^ ^^^^^^ par la difficulté que crée notre fa.^^^ d P-^- \^^^^^ ^^^^, .^^rement que la multiplication écrite. Ce P^^^^-^ '^"^/^'.^l^ien la mémoire, devenue au- dans l'addition. D'autre part, Il f ^J^'^f j^^ fpUcation est d'un précieux de la multiplication. -J.PinupPE. . xxr ■. / ■alU'ullon H h' seuil d'excitation. - Estimant avec raison Peters «^'^^ "T ^^;,^;Véxité des symptômes de l'atteniion, il n'est pas pos^ que, a cause de ^'^^^Xon en ^ P. entreprend de mesurer un seul sible de mesurer 1 attention en ^*^'r;'7,.^,^_...„„^ion et il pense en trouver des éléments de P^^^-^^^-^u J î S^n. Il cLisit le seuil de une mesure dans le. ^'=^f 'étions (U ^ perception des mten- l'excitatic. sonore; ^-^;^^^ ^'^slél^lfrucLus^ Lam^ure du sites lumineuses et celh des piessiou de la hauteur de chute seuil d-excitation sonore est ramenée a '^^^^^^^^^f^e façon que le rebon- d'une petite bille ^^^^^^^^^^^^^^^^^^ '-^^elir de chute : dissement ne produise auc "n Im^'^M «n me prévenu le su et par y dans des conditions normales, c. e^^-a-dn t api es avo p ^^^ un signaL de façon que son ^^^^:^^Z:,^^Zon:^e l'adap- soit attendu ; 2° dans des condi ions d ^f ^°/^"^f /, ^i;,^^,^ en employant dans Ti:^^:^:^::^^ t^:^.z::l^^^^^ . .e&e^ avec a. 448 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. excitations sonores, et en intercalant des expériences nulles, c'est-à-dire des cas où le signal n'est suivi d'aucune excitation ; 3° dans des conditions telles que, non seulement l'attention ne soit pas concentrée sur l'excitaiiôn audi- tive, mais soit concentrée sur un travail plus ou moins absorbant : lecture d'un texte dans une langue inconnue du sujet (hongrois), lecture intéres- sante d'un roman, calcul mental, travail dynamométrique. Les valeurs du' seuil sont naturellement les plus faibles dans le premier cas, elles sont plus fortes dans le deuxième cas, et en général plus fortes encore dans le troi- sième. Ce sont les différences entre ces valeurs que l'auteur considère comme mesurant la concentration de l'attention. Le calcul de ces différences montre qu'il y a là des variations individuelles considérables. Par exemple, c'est la lecture d'un roman qui provoque pour un des sujets le plus fort relève- ment du seuil, pour un autre c'est la lecture du texte hongrois, pour le troi- sième c'est le travail dynamométrique, et les variations individuelles se pré- sentent aussi dans le détail. Toutefois une relation régulière apparaît entre l'écart moyen des mesures du seuil et la concentration de l'attention : plus l'attention est fortement concentrée sur le travail étranger à la perception auditive, plus l'écart moyen est considérable. Peut-être, quoique l'auteur n'en dise rien, est-ce du côté des écarts moyens qu'il faudrait chercher la mesure des éléments de l'attention. — Foucault. Heymans(G.). —Recherches sur T inhibition psychique. — H. a établi par des expériences antérieures que le seuil d'excitation, lorsqu'il est relevé parla présence d'une autre excitation de même espèce jouant le rôle d'excitation inhibitrice, est égal au seuil simple augmenté du produit de l'excitation in- hibitrice par une quantité constante qu'il appelle le coefficient d'inhibition. Il cherche maintenant si les excitations fortes sont soumises sur ce point à la même loi que les excitations liminales. Or certains faits importants qui se rapportent à cette question sont déjà connus; ce sont les faits de con- traste simultané. Mais on a coutume de distinguer un contraste négatif et un contraste positif. Une surface grise sur fond sombre paraît plus sombre que sur fond gris, sa valeur d'excitation lumineuse est donc diminuée par la présence d'une excitation plus forte, et c'est ce qu'on appelle contraste né- gatif. Mais, comme la même surface grise parait plus claire sur un fond noir que sur un fond, gris, on considère ce fait comme un renforcement de l'excitation et on l'appelle contraste positif. H. pense que cette opposition entre le renforcement et l'atfaiblissement des excitations par le contraste n'existe qu'en apparence, comme l'opposition aristotélicienne de la pesan- teur et de la légèreté essentielles, et que ces deux effets opposés que l'on attribue au contraste se ramènent à un seul et même fait d'inhibition : l'ac- tion du contraste serait toujours négative, elle aurait toujours pour effet de diminuer la force apparente de l'excitation qui subit le contraste, et, lorsque l'on parle d'action positive du contraste, on aurait affaire simplement au plus bas degré du contraste négatif, et toute action de contraste serait une action d'inhibition. — H. mesure donc les affaiblissements d'intensité appa- rente que subit une excitation lumineuse par le fait que la surface sur la- quelle elle apparaît est entourée d'une autre surface lumineuse. Il établit d'abord que l'action relative du contraste est indépendante de la valeur ab- solue des excitations, celle qui subit le contraste (une petite surface au mi- lieu du champ visuel) et celle qui l'exerce (une couronne entourant cette petite surface). Le coefficient d'inhibition demeure donc constant lorsque le rapport entre l'excitation inhibée et l'excitation inhibitrice demeure constant, c'est-à-dire que la loi d'inhibition rappelée plus haut, et que H. avait foi'- XIX. - FONCTIONS MENTALES. 449 muiée d'abord pour !e cas où l'excitation inhibée est entièrement effacée, se montre maintenant valable pour le cas beaucoup plus général où l'excita- tion inhibée est simplement diminuée dans sa force apparente. — H. établit ensuite que, si le rapport de la lumière centrale et de la lumière inhibitrice varie depuis 150 environ jusqu'à 0.0007, en passant par l'unité, le coefficient d'inhibition varie en même temps et dans le même sens. 11 n'y a donc pas lieu d'admettre, avec Ebringhaus, que le contraste positif se produise sui- vant une autre loi que le contraste négatif : il n'y a là qu'un seul fait se produisant suivant une loi unique, l'action du contraste est toujours négative, une excitation de force quelconque est toujours diminuée par l'action simul- tanée d'une autre excitation, et cela est vrai quelle que soit celle des deux qui soit la plus forte en valeur absolue. De plus, les expériences compren- nent le cas où, l'excitation inhibitrice ayant une valeur élevée et l'excita- tion inhibée ayant une valeur faible, celle-ci est entièrement inhibée, c'est- à-dire paraît égale à zéro. Ce cas, pour lequel H. avait établi autrefois sa loi d'inhibition, se coordonne donc parfaitement avec les autres : c'est un cas limite, et la loi est beaucoup plus générale. Elle est susceptible de prendre une forme mathématique exprimant la valeur du coefficient d'inhibition (H C) en fonction de l'excitation inhibée (r) et de l'excitation inhibitrice (./). On aurait, d'après les résultats empiriques des expériences : HC + v/t Foucault. Krueger (F.) et Spearman (G.). — La corrélation entre différentes capa- cités de travail mental. — Les capacités dont il s'agit sont : la faculté de dis- tinguer la hauteur des sons, celle de distinguer deux pressions simultanées de la peau (sens de l'espace, mesuré par le seuil esthésiométrique de la main et des deux joues), celle de compléter un texte présentant des lacunes (méthode des combinaisons d'EBBixoHAUs), celle de faire des additions de nombres d'un chiffre (méthode de Kraepelin), celle d'apprendre par cœur des séries de nombres d'un chiffre et d'en indiquer le rang dans la série en les reproduisant (mémoire immédiate des chiffres). Chacune de ces facultés est mesurée chez onze sujets par les deux auteurs successivement, et les sujets sont rangés dans l'ordre de leur production de travail. Le but des expériences est d'essayer les formules que S. a tirées des travaux mathéma- tiques de Bravais, Galton et Pearsûn, pour le calcul des corrélations, et d'employer ce calcul des corrélations, d'abord, à l'appréciation exacte de la précision des mesures, et ensuite à l'analyse psychologique. Supposons que l'on a mesuré une capacité mentale quelconque chez un certain nombre de sujets. On veut déterminer la valeur de ces mesures. Il est nécessaire de les faire au moins deux fois. On obtient donc une série A de mesures pour les différents sujets, puis une série B. Alors on prend la moyenne des mesures de la série A, et l'on calcule les écarts positifs et né- gatifs des valeurs empiriques par rapport à cette moyenne. Appelons ces écarts a^i, .r., x-.,, etc. On en fait autant pour la série B. Appelons ?/,, 1/2, 1/3, etc. les écarts de cette série. On dresse un tableau dans lequel on inscrit, pour chaque sujet, la valeur de .r, puis la valeur de y. ces valeurs pouvant être positives ou négatives ; puis on calcule x- et y-, qui sont toujours positives, et enfin xy, qui peut avoirune valeur positive ou négative. Le tableau étant l'année biolociqur, XI. 1906. 29 450 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. complet pour tous les sujets, on fait la somme des valeurs x^, puis celle des valeurs y^, puis la somme algébrique des valeurs xy. La corrélation r est donnée par la formule : '^xy /y» ^ ^ Pour employer cette valeur comme moyen d'appréciation des mesures, comme « coefficient de confiance », il faut en calculer l'erreur probable, qui est donnée par la formule : e.p. = 0.6745 ^ ~ ^'^ , \/rî(l + r-') dans laquelle n désigne le nombre des sujets. La valeur de r a pour maxi- mum -h 1- Si elle n'est pas au moins double de l'erreur probable, les me- sures ne méritent aucune confiance, elles peuvent provenir d'éléments acci- dentels en raison desquels on ne doit en faire aucun usage scientifique. Pour exclure à coup sûr les éléments accidentels, il faut que la valeur de r soit au moins le quintuple de l'erreur probable. — Mais les mêmes for- mules peuvent servir pour étudier la relation qui existe entre deux capacités mentales. 11 suffit de constituer les séries A et B, au moyen des mesures que l'on a obtenues pour ces deux capacités : r désigne alors la corrélation des deux capacités. Si r prend une valeur suffisamment voisine de -f 1, les deux capacités sont proportionnelles l'une à l'autre ; si au contraire la cor- rélation s'approche de — I, les deux capacités sont inversement proportion- nelles; si la corrélation est voisine de zéro, les doux capacités sont indépen- dantes l'une de l'autre. — La corrélation peut encore se calculer même si l'on n'obtient pas pour les deux capacités une mesure proprement dite, et si l'on doit se borner à classer les sujets, à leur attribuer des nuniéros d'ordre, des rangs. On se sert alors des deux séries de rangs pour calculer x et // par rapport au rang moyen, et les formules qui donnent la corrélation et l'erreur probable sont encore applicables. Toutefois, on n'obtient ainsi que la corrélation brute, qui peut être modi- fiée, et en réalité seulement diminuée, par l'existence d'erreurs fortuites dans les mesures. Pour arriver à une expression plus exacte de la corrélation, on emploie une formule complémentaire. Cette formule suppose que les deux capacités A et B ont été mesurées chacune deux fois, de façon que l'on ait quatre séries de mesures : Ai, Bi, Ai, B,. La corré ation complète des deux capacités est donnée par la formule : M (A.B„ AiB-., AiBi, A^B-.) M (A1A2, B.B2) ' dans laquelle M désigne la moyenne. Ai Bi la corrélation de A, avec B,, et ainsi de suite. — Enfin il peut exister dans les mesures des influences per^ turbatrices susceptibles de relever ou d'abaisser la valeur numérique de la corrélation : par exemple, les différences qui existent dans l'âge des sujets, leur santé, l'intérêt qu'ils portent aux expériences, leur fatigabilité, etc. On peut en général classer les sujets à ces divers points de vue. Ce classement effectué, on cherche s'il existe une corrélation entre la série ainsi formée et la série des sujets envisagés au point de vue des capacités A et B. Si l'on appelle C le facteur pour lequel on cherche s'il est perturbateur, on obtient pour mesure « vraie » de la corrélation l'expression suivante : AB — AC X BC \/\l - AC^j (1 — BC-j' XIX. — FONCTIONS MENTALES. 451 dans laquelle AB, AC, BC désignent les corrélations complètes des séries A et B, A et C, B et C. — Il peut arriver d'ailleurs que l'on n'ait pas besoin de faire usage de cette formule : c'est le cas si les corrélations AC et BC apparaissent comme très faibles; on peut alors les négliger. Slaintenant, si une corrélation existe à un degré suffisamment élevé entre diverses capacités, cela indique qu'elles ont un facteur commun, ou central. Le calcul des corrélations fournit un moyen pour rechercher ce facteur cen- tral, et avant tout pour en établir l'existence avec certitude. En fait, la mé- thode consiste sur ce point à calculer la corrélation du facteur central avec chacune des capacités étudiées, ou leur « valeur centrale ». Par exemple, soient trois capacités A, B, C ; si l'on a pour A deux séries de mesures Ai et A2, la valeur centrale de .A est donnée par l'expression : M (AB, AC) ' M (AiAo, BC)' Si l'on a des mesures pour un plus grand nombre de capacités, on peut dé- terminer la valeur centrale de A de plusieurs façons. Comme cette valeur doit être constante, cette possibilité fournit un moyen de contrôle. Voici maintenant les résultats que donne cette méthode appliquée à l'é- tude des corrélations entre les capacités de travail énumérées plus haut. D'abord, les mesures obtenues par les deux expérimentateurs, avec leur série de onze sujets, concordent d'une façon satisfaisante pour quatre des cinq capacités envisagées ; celle qui fait exception est ie seuil esthésiomé- trique : tandis que la corrélation entre les mesures de K. et S., c'est-à-dire le coefficient de confiance, varie, pour ces quatre capacités, entre 0.75 et 0.92, il n'est que de 0.51 pour le seuil esthésiométrique, avec une erreur probable de 0.15. Les auteurs en concluent que la méthode qu'ils ont suivie pour déterminer le seuil est insuffisante : cette méthode consistait en une forme incomplète de la métliode des petites variations. — Quant aux corrélations entre les capacités, les cinq séries de mesures forment dix cou- ples, et, pour trois couples seulement, la corrélation est élevée. Les trois corrélations dont il s'agit sont celles des additions avec la méthode d'EiiRiNO- iiAUS et avec la distinction des sons, et celle de la distinction des sons avec la méthode d'EBniNOUAUS. Toutes les autres corrélations sont faibles ou même nulles. Or il est à remarquer qu'elles contiennent ou le sens de l'espace ou la mémoire des nombres. Le sens de l'espace n'a-t-il véritablement au- cune corrélation avec les trois facultés précédentes? On ne peut répondre à cette question, puisque le coefficient de confiance des mesures leur enlève toute valeur. Mais les mesures de la mémoire ont un coefficient de con- fiance très élevé (0.92) : si donc la mémoire ne montre aucune corrélation avec les autres capacités, c'est qu'elle n'en a réellement aucune. — Ces résultats sont déjà manifestés par l'examen des corrélations brutes. Le calcul des corrélations complètes n'apporte pas de résultats nouveaux, mais accentue ceux qui précèdent : la valeur moyenne des trois corrélations brutes est élevée, par l'application de la formule complémentaire, de 0.68 à 0.85. — L'appHcation de la formule de correction n'ajoute pas d'indica- tions positives, mais seulement cette indication négative, que les facteurs dont on aurait pu attendre une influence perturbatrice (âge, santé, etc.) n'ont en réalité exercé qu'une influence insignifiante. — La valeur centrale des trois facultés qui ont entre elles des corrélations élevées est également élevée : elle est de 0.83 pour la distinction des sons, de 0.97 pour les additions et aussi pour la faculté de compléter un texte. Ces trois fa- cultés dépendent donc étroitement d'un facteur central, d'une cause com- 452 L'ANNEE BIOLOGIQUE. mune. — Cette conclusion est confirmée par une étude minutieuse faite sur les résultats des expériences d'OEHRN [Psychologùche Arbeiten de Krâpelin, t. 1). Cette étude montre en outre qu'il faut ajouter aux trois facultés ci-dessus indiquées celles d'écrire sous la dictée, de lire et de comp- ter des lettres. Elle confirme aussi l'absence de corrélation entre la mé- moire et ces diverses facultés. — Reste donc à déterminer la nature du fac- teur central. Ce n'est certainement pas l'attention, car l'attention est aussi indispensable pour les opérations de mémoire que les autres opérations. Il semble plutôt, si l'on remarque que la fixation des souvenirs implique la création d'associations nouvelles, tandis que les opérations en corrélation élevée impliquent plutôt des associations anciennes, que l'on pourrait son- ger à une /b?JC<îon j/j/as^i^we du système nerveux déterminante la longue, dans les différents domaines de l'activité psycho-physiologique, la sûreté et la vitesse de l'action. — Foucault. « Sageret. — De l'espril magique à Vesprit scientifique. — La mentalité sau- vage, analogue en cela à la mentalité des primitifs, assimile les hommes, les animaux, les plantes et les choses en une personnalité universelle. Cette vie générale est pour lui assurée par l'existence d'essences subtiles volatiles qui se répandent dans l'être entier, passent de l'un à l'autre, et se commu- niquent par contact. De cet animisme universel, l'iiomme primitif déduit assez facilement la possibilité des métamorphoses des hommes en animaux; par application du principe : la partie équivaut au tout, il en arrive aux charmes d'empoisonnement, aux charmes, à l'envoûtement, et du principe : le semblable agit sur le semblable, qui, par extension, devient : le semblable présage, attire, produit le semblable, et encore : l'image équivaut à l'objet représenté, il tire les guérisonspar contact, la reproduction des phénomènes par imitation de ce phénomène, la yertu des noms, des assonances, des si- gnes, des symboles, des formules. L'esprit magique a donc pour caractère essentiel l'humanisation générale de l'univers et uiT subjectivisme presque absolu par lequel l'homme, sujet, se voit dans tous les objets. Sa logique esi la logique des sentiments et son principe directeur : le principe de finalité. L'esprit scientifique a pour caractère essentiel l'objcctivisme. Sa logique est la logique rationnelle et son principe directeur : le principe de causalité. La déshumanisation progressive qui de l'esprit magique a passé à l'esprit scientifique s'est produite lentement et, de nos jours encore, notre mentalité en a conservé des traces sensibles. La vertu des symboles constitue le fond du my.sticisme actuel. Nos religions, par leurs bains rituels, leurs aspersions lustrales, affirment encore leur foi dans l'animisme primitif. La poésie, dans ses personnifications, reproduit sans cesse la vieille magie. Elle pense dans le mode rationnel, mais elle s'exprime dans le mode magique. Les raisons du cœur sont des raisons magiques, notre raison civilisée ne les comprend plus, mais la raison des peuples primitifs les comprenait parfaitement. Les circonstances favorables à cette déshumanisation progressive ont été créées 1" par les religions, le monothéisme principalement et par la philo- sophie, qui retirèrent la personnalité humaine aux choses pour la repousser peu à peu jusqu'au lointain inaccessible de la cause première, ouvrant ainsi à l'objectivité un vaste terrain entre la Divinité et nous ; 2" par les mathéma- tiques, qui forcèrent Thomme à employer un instrument, le syllogisme, ma- chine qui, « une fois mise en branle, se garantit d'elle-même contre toute introduction subreptice de corps étrangers parmi ceux qui se trouvent sou- mis à ses rouages ». L'esprit magique, au contraire, avec sa logique des sentiments, s'accommode à merveille de la contradiction et « ne voit pas les Q XIX. — FONCTIONS ME>ITALES. 45 parasites qui envahissent en foule ses files de raisonnement ». Le même secours, semble-t-il. aurait dû être apporté à l'esprit scientifique par l'astro- nomie et l'expérience industrielle. Il n'en fut rien. L'astronomie, malgré son harmonie qui aurait dû suggérer aux premiers penseurs l'idée de loi scientifique, fut la servante de la magie et se contenta de lui procurer, dans ses calendriers, les horaires précis des révolutions célestes. L'industrie, qui était objective et qui aurait dû faire naître la science expérimentale, de- meura stérile, parce qu'elle se contenta de satisfaire les intérêts particuliers des corps de métiers et même de certaines familles. — J. Clavière. Bauer (A.). — La tvansformalion des idées et le publie. — Les idées fon- damentales en esthétique, en morale, en religion, en philosophie et endroit ne sont pas immuables; elles sont susceptibles de changements et, dans cer- tains cas, de véritables transformations. Elles ne viennent pas d'un monde transcendant pour pénétrer toutes faites dans les con.sciences ; elles sont les produits lents, incertains, souvent contradictoires de l'intelligence humaine. Et cette transformation oscille entre les deux périodes suivantes : une période de calme où les idées correspondant à un état social fixé depuis longtemps sont restées immobiles et paraissent, au regard d'une observation restreinte, devoir conserver cette immobilité ; puis une période d'agitation, plus ou moins manifeste, où la transformation des idées s'opère et devient le signe révéla- teur des transformations sociales. Quelle est la cause de ces oscillations"? Les sentiments, dictés par les intérêts. — J. Cl.vvière. Psychologie comparée. a. Psychologie infantile. Chaumet. — Croissance d'enfants des écoles de Partis. — Mensurations en taille et poids prises, durant un an, avec l'appareil de Vakiot, sur 4.500 enfants normaux, nés de parents français, à Paris ou en France. 1'^ La taille moyenne du garçon, supérieure dès la naissance à celle des filles, devient momentanément plus faible entre 1 1 et 14 ans, pour reprendre en- suite sa supériorité initiale — 2° le poids moyen des garçons, supérieur à la naissance à celui des filles, devient inférieur à partir de 8 ans, et sur- tout entre 12 et 13 ans, pour reprendre le dessus à partir de 15 : ces va- riations tiennent sans doute à ce que la puberté se prépare plus tôt chez les garçons. L'accroissement annuel de la taille est sensiblement le même dans les deux sexes; son taux diminue à mesure que l'on s'éloigne de la naissance, pour reprendre à la puberté. De même pour le poids, jusqu'à la 3'^ année, après quoi il augmente de façon irrégulière. Ces conclusions diffèrent de celles de Qiételet; concordent avec celles d'autres auteurs. — J. Phi- lippe. Philippe (J.). — ÏM Psi/cholof/ie des Ecoliers. ■— Deux grands principes doivent dominer toute l'étude psycho-physiologique de ïécolier : tout enfant est un organisme en croissance, et les grandes étapes de cette croissance au physique et au moral coïncident précisément, cadrent précisément avec les grandes étapes de la vie scolaire. 11 ne faut donc pas étudier la psycho- logie de l'enfant comme une réduction de celle de l'adulte; elle en est une préparation. 11 ne faut pas non plus croire que l'enfant s'analyse bien et peut débrouiller ce qui se passe en sa conscience : cela est confus ])our lui. 454 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Plus que pour la psycliologie de Tadulte, il faut donc recourir pour celle de Tentant aux signes extérieurs et aux repères objectifs fournis par l'observa- tion et l'expérimentation des métbodes nouvelles et se rappeler que les questions de croissance physique et mentale dominent toute la vie de l'éco- lier. Il est un organisme en formation avec l'esprit comme pour le corps : cette formation se fait tantôt par une croissance lente et régulière, tantôt par brusques poussées, qui sont comme des crises. Ces crises se présentent ordinairement autour de la 6". de la 11'^ et de la 15« année : elles sont d'au- tant plus graves que la croissance de l'organisme est plus difficile. — Par- tant de ces données générales, on peut étudier comment se développe la mémoire des enfants, leur attention, leur association des idées : chacune de leurs facultés parcourt des étapes que l'éducateur doit connaitre s'il veut en diriger la croissance. — J. Philippe. b) Dougall (R. Mac). — DifJ'êrenccs sexuelles dans le sens du temps. — L'auteur a comparé la faculté d'ai)précier le temps, la durée, chez l'homme et la femme. L'erreur est toujours positive : on sur-estime la durée. Cette sur-estimation est plus considérable de beaucoup chez la femme. L'homme se trompe de 45 % dans les expériences de l'auteur; la femme de 111 %. Une des femmes examinées, priée d'estimer une période de 90 secondes, en a indiqué une dont la durée réelle était de 10 minutes. — H. de V.\rigny. a) Decroly et Degand. — Contribution à lu mesure de l'Intelligence. — Depuis quelques années, on s'est beaucoup occupé des moyens qui peuvent servir à jauger les facultés des enfants : on a étudié ainsi les sensations, les perceptions, les illusions et déterminations du poids, les mémoires, l'asso- ciation des idées, les fonctions motrices, la fatigue, l'habileté, etc. Ces divers essais ont d'ailleurs été guidés par des préoccupations très différentes. Les Américains s'occupeat surtout d'éprouver des fonctions simples : Binet cher- che au contraire à mesurer des fonctions complexes, estimant qu'elles mani- festent mieux l'intelligence ; les Allemands s'efTorcent d'atteindre nos facul- tés des deux côtés. Quelles que soient les méthodes, on a fait à ces procédés d'investigation beaucoup de critiques : Miinsterberg prétend qu'on ne peut rien en conclure; Spermann a relevé plusieurs causes d'erreurs; Meum.\nn, de son côté, en a signalé de nouvelles. De toutes ces critiques, D. et D. croient devoir conclure : 1" que les expériences faites n'ont porté que sur un nombre bien limité de fonctions; 2" que ces expériences ont été faites dans des conditions trop peu précises ou avec des méthodes trop grossières; 3° que les critères de l'intelligence qui ont servi de termes de comparaison pour les corrélations à établir entre la valeur mentale et les données du texte étaient erronées. — Ce qui ne veut pas dire qu'il faut conclure à la faillite de cette méthode ; mais il faut en réformer les causes d'erreur. De ces erreurs, la plus grave est qu'on ne tient compte, dans l'apprécia- tion de l'intelligence, que d'une seule face de l'activité mentale : l'écolier qui perçoit bien (par audition) et surtout qui retient bien et s'exprime facile- ment, sera fatalement noté comme intelligent, surtout s'il a tout juste l'ini- tiative ou la passivité qu'il faut pour accepter toutes les habitudes qu'on lui demande de prendre. — Mais à côté de cet enfant, il y en a d'autres qui ont une autre face de l'activité mentale développée, et que l'on ignore parce qu'elle ne se manifeste pas par les mêmes signes ou ne se fait pas voir dans le milieu scolaire. Chez ces enfants, la perception est peut-être moins vive, la mémoire (surtout verbale) moins active; ils s'expriment avec peine et maladresse. Mais ils ont de l'initiative, l'esprit d'entreprise, etc., bref, ils sau- XIX. — FONCTIONS MENTALES. -ir).") ront se tirer d'affaire dans la vie : et cependant les tcsls actuellement en usage tendraient à les faire considérer comme des insuffisants. Partant de là, D. et D. ont repris un certain nombre des tesis en usage : surtout ceux de Binet et D"" Simon : ils les ont appliqués à des enfants plus ou moins anormaux : le résultat de leur travail est que ces tests sont déjà suffi- samment parfaits pour classer (du moins nu point de vue intellectuel) la majo- rité des vrais irréguliers intellectuels; — ils sont moins efficaces sur les enfants à la limite entre les normaux et les irréguliers; ils sont insuffisants pour classer les enfants atteints de surdité, mutisme ou troubles moraux. — J. Philippe. a) Gesell(0.). — Rapports avec rinlelligencc scolaire et le sexe,U5), avec Bibliographie. XIX. — FONCTIONS MENTALES. 457 graphiques communes, mais que cependant chaque race a des aptitudes dif- férentes et présente même des vices de dessin particuliers — que les enfants orientaux dessinent peut-être plus volontiers les animaux que les hommes, et aiment à imaginer des stylisations souvent monstrueuses. Les dessins d'enfant reflètent d'ailleurs plutôt des habitudes mentales devenues récem- ment héréditaires et adaptées aux besoins esthétiques d'une race. — J. Phi- lippe. c) Schuyten. — Sur les petits bonshommes dessinés par les écoliers anver- sois. — S. a fait dessiner de petits bonshommes sur des carrés d'égale gran- deur, et analyse 1° le degré de perfection ; 2° les dimensions : 3'^ le déve- loppement artistique accusé par le dessin; 4" les types de dessin adoptés. — A partir de 5 ans pour les garçons, 5 ans 1/2 pour les filles, tous les en- fants dessinent leurs petits bonshommes : ils commencent par des têtes de face; les tètes de profil marquent le plus haut développement. Ces deux extrêmes et l'intermédiaire mixte représentent trois phases de développe- ment. Les filles restent plus longtemps dans les deux premières périodes. La grandeur des dessins, en hauteur et en largeur, augmente avec l'âge; mais diminue au moment où les enfants entrent à l'école. — Les garçons dessinent plus grand en hauteur, et les filles en largeur. — L'enfant se soucie fort peu de la correction des formes de son bonhomme : et il est im- possible de donner des règles générales sur sa manière de dessiner. Les enfants arriérés ne difï'érent pas beaucoup des normaux : leurs dessins sont plus petits, mais les proportions sont meilleures, ce qui suggère à S. que peut-être ces arriérés ou écoliers retardés ont le même capital que les normaux mais réagissent plus lentement. — J. Philippe. Chamberlain. — Images hypnagogiques et double vision chez, une enfant. — L'intérêt de cexte observation provient de l'âge de l'enfant (quatre ans et demi) et de la spontanéité de son récit : elle montre que les adultes ou les adolescents ne sont pas seuls à posséder des images hypnagogiques. — J. Philippe. a) Schuyten. — Variations de la force musculaire et développement intellec- tuel des élèves. — En opérant sur des élèves de même âge mais repartis en dilï'érentes classes, ce qui les sériait par degré d'intelligence, S. a constaté que les écoliers intelligents, garçons et filles, .sont les plus forts à toutes les époques de l'année. Les enfants des classes aisées sont plus forts que ceux de parents pauvres. — J. Philippe. Pierreson (L.). — Les Enfants menteurs. — P. étudie les "enfants qui mentent naturellement, spontanément el comme d'instinct. Il ne s'agit donc ni de ceux qui mentent une fois par hasard pour cacher une faute scolaire, ni de ceux qui s'exercent volontairement à mentir par immoralité. Ces men- songes naturels se rencontrent d'abord chez les enfants trop jeunes pour savoir distinguer, à distance, la vérité de l'erreur, et ensuite chez les men- talement anormaux : hystériques, infantiles, débiles, idiots, etc. Ces men- songes d'enfants sont de faux souvenirs, comme certaines illusions du sens sont de fausses perceptions : et P. reprend^ pour en expliquer la genèse, la théorie de l'infantilisme mental que nous avions autrefois exposée dans la correspond . g. de VEnseignem,ent primaire. — Jean Philippe. Francilien (Marthe). — Psgcho-phgsiologie de la femme éi la puberté. — 458 L'ANNEE BIOLOGIQUE Dans ce travail très complet, où sont ajoutées aux observations personnelles de l'auteur les opinions de presque tous ses devanciers, F. étudie d'abord les modifications générales du squelette, des proportions du corps, de la circu- lation, de la respiration, des excrétions, et des sécrétions internes. Aux or- ganes des sens F. note de la diminution de l'acuité visuelle et surtout du champ visuel au moment des règles, du développement de l'odorat (c'est le cinquième externe des cornets inférieurs qui est en relation avec les organes génitaux), de la diminution de la sensibilité tactile. F, étudie longuement la psycliologie de la jeune fille à la puberté : c'est à cet âge que se modifie sur tout le caractère de la jeune fille. Saines, on peut les diviser en deux caté- gories : celles qui reçoivent dans la famille une éducation individuelle, et celles qui ont une éducation en commun dans une pension. Dans les milieux favorisés, la jeune fille saine, sans tare nerveuse, élevée dans la famille, soumise à une éducation intellectuelle bien comprise, parait presque insen- sible aux effets de la puberté : surtout si on sait alors l'occuper, l'intéresser à ce qu'elle a à faire, sans cependant la surmener et compromettre par là les fonctions nouvelles qui s'établissent; à ce moment, la jeune fille peut être plus irritable, plus portée à la mélancolie ou plus enthousiaste, plus roma- nesque; les réalités la choquent; les premières règles ne lui apportent que très rarement l'inquiétude de la sensualité. — Il en va autrement dans lf!s milieux pauvres, avec l'entassement dans un logement commun, la vie d'a- telier, la promiscuité et les exemples funestes. — Dans les pensions avec des camarades plus avancées, il faut craindre que l'enfant na'ive ne devienne vite une fille précoce. — A côté des jeunes filles saines, d'autres, sans pré- senter précisément des troubles psychiques, manifestent une intempérance de langage et une exaltation excessives : elle aiment à se faire remarquer. Dans tous ces cas, il faut rechercher s'il n'y a pas quelque anomalie : on ne saurait admettre qu'un état physiologique s'accompagne normalement de troubles organiques ou psychiques. Passant aux maladies mentales qui apparaissent à la puberté, F. signale d'abord les psychoses pures (mélancolie, manie, confusion mentale, délire hallucinatoire aigu) : puis les états régressifs (démence précoce, paralysie générale progressive juvénile); et enfin les états de dégénérescence mentale (monomanie, aboulie morale, impulsion au suicide, délire religieux, aberra- tions sexuelles, folie morale) et les psychoses combinées (hypocondrie, hys- térie, épilepsie, chorée, goitre exophtalmique). Dans tous ces cas, comme pour les autres maladies qui apparaissent à la puberté, on se trouve en pré- sence d'une tare héréditaire, ou d'une insuffisance organique et d'une inca- pacité de faire face aux dépenses nécessitées par la transformation de l'or- ganisme. — J. Philippe. b. Psychologie anormale. Boidard (M.). — Sur la clémence précoce. — Cette maladie mentale de l'adolescence présente les formes les plus diverses et évolue avec la plus grande irrégularité. Voici quelques-uns des signes les plus fréquents. Au début, des irrégularités de caractère, de la tristesse, irritabilité, avec de l'in- somnie et de la céphalie. Les malades ont des attitudes bizarres, alîectées, maniérées; ils sont nonchalants, indillférents, sans désirs, sans volonté : leur attention spontanée n'est jamais éveillée, leur attention volontaire est pauvre, leur mémoire troublée, les souvenirs complexes disparaissant pro- gressivement, les souvenirs simples étant seuls conservés. Leurs pensées tournent dans un cercle très restreint : à cause de l'impression et de la XIX. — FONCTIONS MENTALES 4:>9 pauvreté des images mentales : celles-ci ont tendance à réapparaître tou- jours les mêmes, et automatiquement. La démence précoce est tantôt un sim})le affaiblissement progressif des facultés — tantôt un état de dépression ou d'agitation caractérisé par des troubles sans tendance à la systématisation, mais au contraire avec confu- sion, imprécision, il y a des hallucinations avec interprétations délirantes. Le délire rappelle celui des dégénérés.. — tantôt un état de stupeur et d'a- gitation. Le malade est alors dans la torpeur, immobile, le visage figé, des tics, et une tendance permanente et instinctive à se raidir contre toute sollicitation venue de l'extérieur, quelle qu'en soit la nature; au contraire, une tendance à adopter tout ce qui lui est suggéré, sans aucune réaction personnelle — tantôt enfin, les conceptions délirantes, quoique mal systé- matisées, présentent beaucoup plus de fixité que dans les formes précé- dentes. Les troubles psychiques sont donc variables : les troubles physiques sont très irréguliers, peu constants et peu significatifs : sauf la diminution des urines; les réflexes tendineux sont exagérés dans les 2/3 des cas; dans un tiers, il y a de l'inégalité pupillaire, etc. — Les causes paraissent, outre l'hérédité, tout surmenage. Les lésions anatomiques trouvées sont trop variables pour être significatives : les guérisons sont rares, quoiqu'on observe parfois des rémissions. — Il semble que le début se manifeste d'a- bord dans le système des sentiments affectifs et moraux : c'est la cai-acté- ristique de la démence précoce, comme la lésion des facultés intellectuelles dans la paralysie générale, et celle de la volonté dans la démence sénile. — B. publie ensuite toute une série d'observations pour montrer combien les manifestations de cette affection mentale varient. — J. Philippe. Leborgne. — Si/mptômes et lésions médullaires de la démence précoce. — D'après L. la démence précoce, surtout quand elle est catatonique, est la traduction d'une toxi-infection cérébro-spinale aujourd'hui indiscutable. Ses signes physiques (syndrome réflexe, signes pupillaires et papillaires, trou- bles de la sensibilité et troubles trophiques) font voir, du moins à la fin de la maladie, les altérations matérielles des centres nerveux. — Les troubles de la marche sont régis, au début, par la stéréotypie, qui est une altération de fonctions psychiques. Ensuite, ces troubles peuvent se systématiser, et devenir une démarche spasmodique avec raccourcissement du pas et sou- vent balayage du talon, ou une démarche latéralisée, la progression se faisant par un demi à gauche ou un demi à droite. — J. Philippe. b) Rogues de Fursac (J.). — Les éci'its et les dessins dans les 'maladies nerveuses et mentales. — Les écrits et les dessins constituent un document objectif, et précis, précieux pour le diagnostic des maladies mentales, et par- fois de l'état d'esprit de son auteur, quoiqu'il ne faille pas baser son diagnostic sur ce seul document. — L'écriture traduit, en effet, les anomalies de la men- talité, en tant que manifestation motrice, et celles de l'esprit, en tant que langage. — Mais il ne faudrait pas confondre cet examen médical avec celui du graphologue : le médecin n'examine pas seulement l'exécution matérielle de l'écrit, mais aussi l'orthographe, la syntaxe, le style et les idées exprimées. On peut vérifier l'écriture soit en demandant au sujet de copier (ce qui est avant tout une épreuve d'attention, à cause de la somme d'attention qu'un normal déploie, sans s'en apercevoir, pour copier, et qu'un malade ne peut pas toujours fournir) soit en lui dictant, ce qui met en jeu sa mé- moire, soit par ses écrits spontanés — c'est ainsi que les troubles de l'at- 460 L'ANNEE BIOLOGIQUE. tention seront vérifiés, en donnant à copier un texte et en vérifiant les omis- sions qui s'étagent ainsi, des moins graves aux plus graves : 1° ponctuation — 2'^ fragments de lettres — 3'^ lettres entières — 4° groupes de lettres — 5° mots- — 6'' groupes de mots. Quand l'attention est totalement abolie, la copie est impossible. — L'automatisme psychique se manifeste par des sub- stitutions, des transpositions ou des omissions de lettres ou de mots, ou par de la stéréotypie. Chez les arriérés, l'écriture est généralement lente, hésitante, pénible; parfois les lettres sont dessinées plutôt qu'écrites au sens graphique du mot. Certains arriérés peuvent copier ainsi plusieurs lignes sans savoir lire. Gé- néralement l'écriture est très appuyée. Ce qui domine, c'est l'insuffisance des images graphiques (et non des stéréotypes de lettres) : ces images, qui s'effacent chez les déments, sont restées incomplètes ou embryonnaires chez l'arriéré ; elles sont d'ailleurs d'autant plus rares que le développement est moindre : certains imbéciles ne peuvent écrire que quelques lettres. Les substitutions sont également fréquentes : ce qui tient à ce que les images littérales sont restées insuffisamment graves. [R. de F. procède de même pour l'écriture des choréiques, des épilepti- ques, des déments, des maniaques, des mélancoliques etc. Il étudie aussi quelques dessins. Son livre fournit, sur tous ces sujets, une excellente do- cumentation]. — Jean PhiliPpk. Moreau (J.). — Du suicide chez les Eafanls. — Le nombre des suicides d'enfants, même en entendant par enfance tous les âges au-dessous de la puberté, augmente constamment dans tous les pays. M. en cherche les causes, qui sont d'abord l'hérédité à laquelle bien d'autres causes s'ajoutent : le caractère, l'éducation, les idées acquises, etc. Des causes de trouble in- tellectuel et moral minimes peuvent avoir sur l'enfant tout autant d'influence que des causes graves sur l'adulte. L'enfant se suicide pour des motifs ana- logues à ceux qui poussent l'adulte, mais proportionnés à son âge. La con- tagion, l'imitation contribuent à ces impulsions comme chez l'adulte, et jouent même un grand rôle : certaines formes d'aliénation agissent de même. Les suicides d'enfants font lien avec une grande rapidité de déter- mination, sans réflexion, avec un premier mouvement absolu, une énergie et une ténacité extrême. Le motif en est souvent très futile, au jugement des grandes personnes : mais il tient une place absolue dans les préoccupa tiens de l'enfant. — M. cite de nombreux cas : pas de bibliographie. — J. Philippe. Blondel (Ch.). — Les mUo-mulilaleurs. — B. considère ces mutilations (castrations, énucléation, amputations diverses, etc.) comme des diminutions d'actes de suicide : elles sont toujours la conséquence d'un état pathologique ; mais elles n'indiquent pas qu'il s'agisse, de tel ou tel état psychologique. Sou- vent les auto-mutilations sont associées à des idée.s délirantes religieuses, et considérées par le malade comme des formes de mortification. Ces im})ulsions à la mutilation de soi-même et les conceptions religieuses morbides sont ce- pendant des manifestations indépendantes l'une de l'autre, d'un même état; elles peuvent se présenter séparément. Tout auto-mutilateur est, de ce fait, suspect de déséquilibre mental. — J. Philippe. Babinski. — Conception de l'hystérie. — Selon la conception de l'hys- térie remontant aux études de Charcot, c'est une maladie où le champ le plus vaste est ouvert à l'erreur, parce qu'il s'agit d'une maladie psy- XIX. — FONCTIONS MENTALES. . 461 cliique qui trouve soh expression moins dans des troubles intellectuels que dans des anomalies du caractère et des dispositions générales, et que sa nature intime se cache derrière un nombre presque illimité de manifesta- tions somatiques (Oppeniieim). Ces manifestations, Charcot, avec son esprit méthodique et sa recherche des exposés clairs, les avait divisées en deux grandes séries : h' un fonds commun : les stigmates; 2" des paroxysmes évo- luant sur ce fonds commun. Les paroxysmes étaient les grandes attaques, les contractions cloniques, les contractures, etc. : les stigmates étaient les signes qu'il fallait rechercher pour déceler l'hystérie quand la malade n'a- vait pas de grandes crises hystériques, quand « le fonds commun » de la ma- ladie n'allait pas jusqu'à ces manitestations extrêmes. — On connaît les prin- cipaux stigmates de l'hystérie :anesthésies cutanées plus ou moins étendues, hémiplégies plus ou moins massives, rétrécissement du champ visuel, et même, selon P. Janet, rétrécissement du champ de la conscience. Les pa- roxysmes et les accidents exagéraient ces stigmates et réalisaient les me- naces qu'ils contenaient : tels les syndromes douloureux (céphalalgies, ra- chiajgies, arthralgies, et même des méningites, des coxalgies, des maux de Pott, d'ailleurs plus ou moins reproduits. Les stigmates, auxquels l'Ecole de la Salpètrière attachait une grande importance, auraient eu pour caractère, outre leur fixité, de se développer d'habitvde à /'/n.sw du malade : c'étaient " l'anesthésie du fond de la gorge, l'iiémianesthésie sensitivo-sensorielle. consistant, quand elle est bien développée, en une abohtion des divers modes de la sensibilité générale, une diminution unilatérale de l'acuité des sens spéciaux, en particulier de la vision, avec rétrécissement concentrique du champ visuel, la diplopie ou polyopie monoculaire, et une dyschromatopsie qui, contrairement à celle qu'on observe dans le tabès et dans l'alcoolisme, porterait sur le bleu et le violet, tandis que la perception du rouge resterait normale; divers points douloureux (clou histérique de la tête, hyperesthésie crânienne, céphalalgie, rachialgie), des simulations de méningite, etc. — « Les crises ou attaques, telles que paralysies, contractures, aphonie, mu tisme, constitueraient seulement des manifestations transitoires, mobiles, apparaissant d'habitude brusquement sous l'influence d'une émotion ; disparaissant après avoir duré quelque temps, d'une manière soudaine et rapide, susceptible de se substituer les unes aux autres, et n'exerçant ordinairement aucune action notable sur l'état général ». En somme, d'a- près l'opinion généralement admise, « l'hystérie est capable de se manifester de toutes les façons : elle peut tout faire : troubles sensitifs, troubles moteurs, troubles sécrétoires, etc. ». P. Janet, l'envisageant au point de vue philoso- phique, a même écrit : « C'est une psychose appartenant au groupe des ma- ladies mentales par insuffisance cérébrale, et surtout caractérisée par des troubles moraux, dont le principal est un affaiblissement de la faculté de synthèse psychologique. » En admettant, déclare B., ce qui pourrait se discuter (que ces caractères appartiennent bien à l'hystérie), il est évident qu'ils n'en constituent pas les attributs et ne peuvent servir à la définir. Dès 1901, à la Société de iXeurologie, B. formulait une explication de l'Hystérie autre que celle de la Salpètrière : en 1906, il reprenait cette con- ception devant la Sociëlé de l'Internai de Paris {Arch. gén. de Médecine, 1906), et tout récemment une discussion à la Société de Neurologie (1908, p. 375 et 494), amis au point les idées énoncées par B. Les Congrès neuro- logiques de Genève-Lausanne et d'Amsterdam (1907) en ont continué la dis- cussion. Tout d'abord, les 'stigmates ne sont pas fixes : on arrive aisément 462 . L'ANNÉE BIOLOGIQUE. à faire disparaître l'anesthésie générale et l'hémianesthésie, quelque com- plète qu'elle soit à première inspection; de même pour le rétrécissement du champ visuel, la dyschromatopsie, l'insensibilité de la gorge, etc. Ces stigmates ne s'étaient d'ailleurs pas développés à l'insu du malade; et bien souvent on a constaté des cas analogues à celui cité par Souques qui avait vu, étant interne de Charcot, « une jeune fille de seize ans venir de la cam- pagne consulter pour de vulgaires crises de nerfs. L'examen, au début, ne décelait ni rétrécissement du champ visuel, ni anesthésie. Admise à l'hôpilal, elle fut soumise à plusieurs autres examens recherchant les stigmates, et présenta peu après une hémianesthésie sensitive-sensorielle typique, avec rétrécissement bilatéral et concentrique du cliamp visuel ». L'interrogatoire du malade, les questions médicales l'aident à organiser ces phénomènes, que l'on retrouve à la fin des examens dans leur forme parfaite. Ces stigma- tes ne se sont donc pas développés à l'insu du malade, ils ne sont pas per- manents, ils n'apparaissent pas chez les malades qui ont toujours été exami- nés avec les précautions nécessaires : la définition de l'hystérie fondée sur leur existence est donc sujette à caution. Quant aux modifications transitoires, elles ne sont pas propres à l'hysté- rie : les commotions morales peuvent engendrer des troubles chez les dia- bétiques comme chez les hystériques ; la colique néphrétique disparaît aussi soudainement qu'une douleur hystérique ; les sujets atteints de la maladie du doute (contre laquelle M. Gilbert-Ballet rappelle que la suggestion est im- puissante) n'ont pas plus de perturbation, dans l'état de leurs organes, que les hystériques, etc. Enfin certains des stigmates que l'on avait cru d"abord observer, n'existent pas : on n'a pu réunir d'exemples de fièvre hystérique; Hallion, dans ses études pléthysmographiques sur les hystériques du ser- vice de Charcot, à la Salpètrière, n'est jamais parvenu à déterminer par suggestion des modifications circulatoires différentes de celles qui se ma- nifestent chez les sujets normaux. De même, depuis qu'on cherche la dys- chromatopsie avec le diploscope de Remy de Dijon, on ne la constate plus jamais. Par contre, quand B. a cherché à séparer les phénomènes suggérés à un malade (une hémiplégie par exemple), des manifestations organiques de ce même phénomène survenant sans suggestion et par des modifications or- ganiques — et non par des modifications psychiques — il a pu dresser le tableau suivant : 1" Dans Vhémiplégie organique, la paralysie est limitée à un qôté du corps — n'est pas systématique — atteint les mouvements volontaires conscients ainsi que les mouvements volontaires inconscients ou subconscients; — les réflexes cutanés (abdominal, crémastérien, etc.) sont généralement affaiblis ou abolis, surtout au début; la forme de la contracture a un aspect particu- lier, et ne peut être reproduite par une contraction volontaire des muscles ; — l'évolution est régulière : la contracture succède à la flaccidité, Tamélio- ration est progressive et sans fluctuations. 2° Au contraire, dans rhémiplégie hystérique, la paralysie n'est pas tou-, jours limitée à un côté du corps — est parfois systématique. — ne trouble pas les mouvements volontaires inconscients ou subconscients, ne trouble pas les réflexes cutanés; la forme de la contracture peut être reproduite par une contraction volontaire des muscles, et l'évolution est capricieuse, bien différente de celle des hémiplégies organiques ; la paralysie peut rester indé- finiment flasque, ou être spasmodique dès le début; les troubles peuvent al- ternativement s'aggraver et s'atténuer, etc. Dans ces conditions, il faut abandonner l'ancienne conception de l'hys- XIX. — FONCTIONS MENTALES. 463 térie, et la séparant nettement de tout ce qui n'est pas elle, la définir : un état psychique spécial, qui se manifeste principalement par des troubles qu'on peut appeler primitifs, et accessoirement par des troubles secondaires. Les troubles p7'imitifs peuvent être reproduits par suggestion- chez certains sujets avec une exactitude rigoureuse; ils peuvent disparaître sous l'influence exclu- sive de la persuasion. Ce qui caractérise les troubles secondaires, c'est qu'ils sont étroitement liés aux troubles primitifs. Cette définition ne convient qu'à l'hystérie, car aucune des alïections actuellement bien classées hors du cadre de l'hystérie ne peut être reproduite par suggestion, ou, si elle l'est, son imitation différera toujours de l'original par des signes appréciables. Que l'on essaye, par exemple, de reproduire chez un grand hypnotique l'hémiplégie faciale périphérique, la paralysie radiale vulgaire; le sujet, quelle que soit sa suggestibilité, quelle que soit la patience de l'opérateur, ne pourra jamais réaliser l'hypotonicité musculaire d'où dérive la déforma- tion caractéristique de la face dans la paralysie du nerf facial. 11 y sera in- capable aussi de dissocier dans le mouvement de flexion de l'avant-bras l'action du long supinateur de celui du biceps, comme le fait la paralysie radiale. On ne peut donc suggérer ces paralysies : pas plus, comme l'objec- tèrent à M. DÉJERINE, au cours de la discussion siir la nature de l'hystérie, M. Babinski, Gh.bert-Ballet et Souques, pas plus qu'on ne peut créer par suggestion : une obsession, une phobie, une maladie du doute, un état neu- rasthénique que l'on enlèverait ensuite par persuasion, comme une paralysie hystérique. Cliniquement, l'assimilation n'est pas possible. — Jean Philippe. Franz (S. Ivory). — Durée de quelques opérations mentale^, chez des exci- tés ou des déprimés. — F. a comparé le temps de quelques opérations men- tales, chez deux sujets normaux, chez deux malades d'asile déprimés et deux malades d'asile excités : il a pris des temps de réactions tactiles, de réactions au son, et de réaction de choix pour le son ; en outre, il a mesuré la rapidité de la lecture, le temps nécessaire à des calculs (additions) et le temps nécessaire pour choisir et marquer des lettres et des couleurs. La conclusion de ses recherches est que les états d'excitation ne confèrent pas toujours (comme on le supposerait a priori) plus de rapidité aux excités qu'aux normaux ou aux déprimés : l'état maniaque n'augmente pas l'habileté motrice, mais simplement diffuse davantage la mobilité.— Au contraire, les débilités sont toujours plus lents au début des séries ; mais ce retard est loin d'être constant pour toutes les opérations mentales : ainsi, il est moindre pour toutes les opérations complexes (réactions de choix, etc.) que pour les opé- rations plus simples. Chez les maniaques au contraire, la diffusion est la même partout. Cette conclusion, très importante, ne s'appuie en somme que sur deux ob- servations : L'exercice diminue beaucoup cette lenteur chez les déprimés : leurs mou- vements peuvent être rendus plus rapides, etc., sans néanmoins que la dé- pression diminue : peut-être cela tient-il à ce que, dans ces cas, la lenteur usuelle provient d'une habitude. Enfin la variation nioyenne de ces déséqui- librés des deux espèces est souvent supérieure à la normale. — J. Philippe. c. Psychologie comparée. Lemaire (E.). — Pourquoi les yeux des Chinois paraissent-ils obliques? — Contrairement à l'opinion courante, les peuples de race jaune n'ont pas les yeux obliques. S'ils nous paraissent ainsi, cela tient à une illusion d'optique, 464 L'ANNEE BIOLOGIQUE. à ce que seules la direction générale du sourcil et la paupière supérieure sont obliques. Cette dernière forme même du côté interne un pli spécial qui recouvre l'angle interne de l'œil. — E. Hecht. Ament ("W.). — Un cas de réflexion chez le chien? — Un petit chien avait coutume de s'asseoir sur une chaise auprès d'une fenêtre pour regarder dehors. Un jour d'hiver, la vitre se trouva couverte d'une couche de glace. Le chien lécha patiemment la glace sur une surface assez grande pour voir commodément. Un peu plus tard, la vitre se trouvant obscurcie par une . couche de rosée, le chien recommença à la lécher. L'auteur pense que le chien a dû s'apercevoir, à la suite d'expériences non intentionnelles, qu'avec la langue et le nez on peut enlever la glace et la rosée de la vitre, que cette expérience a pris dans sa conscience un caractère général, et que, dans les deux cas ci-dessus, il en a fait une application particulière. Il y aurait là une opération mentale supérieure à l'association. — Foucault. a) Porter {J. P.). — Etude sur le Moineau anglais et d'autres oiseaux. — C'est surtout la mémoire que P. a étudiée ; elle lui a paru très développée, surtout lorsqu'il s'agit de se retrouver à travers un labyrinthe factice comme ceux qu'on emploie pour ces expériences ; le moineau anglais semble avoir moins de mémoire et distinguer les objets moins bien que le pigeon et le cowbird. L'article est suivi d'une bibliographie sur la psychologie animale. — J. Philippe. b) Porter (J. P.). ^ Habitudes, instincts et facultés mentales de ti^ois es- pèces d'araignées. — P. expose d'abord la méthode d'observation et de do- cumentation qu'il a employée : beaucoup de photographies pour repérer les toiles d'araignées, les mouvements de ces insectes, etc. Après un examen général des mœurs des araignées étudiées, il expose comme celles-ci con- .struisent leurs toiles et quelles figures géométriques elles suivent, quelles modifications elles y apportent d'après les diverses circonstances où elles se trouvent, quel temps il leur faut pour la tisser, etc. — P. étudie ensuite la façon dont ces araignées attendent leurs proies, et surtout leur instinct mar- tial, enfin les modifications de leur instinct. Il conclut qu'il y a de très grandes différences d'une espèce et d'un individu à un autre; de même dans leur façon de construire leur toile et d'en choisir les matériaux ; en cela il semble que ces insectes soient parfaitement capables de s'adapter aux circonstances. Les attaches et le plan des toiles sont très variables ; elles peuvent être ren- forcées en certains points, et quand une araignée refait sa toile avec le même point de support, elle lance ses attaches de façon à donner au filet une in- clinaison autre qu'autrefois. En comparant les variations successives suivies par chaque araignée, entre elles et à celles de son voisin, on voit que c'est toujours le même plan, la même succession de formes qui se développe pour les individus d'une même espèce : et ce plan est autre dans l'espèce voisine. Si l'on observe de jeunes araignées filant et tissant leur toile, on constate qu'elles semblent s'inspirer pour cela des habitudes adoptées par leurs an- ciennes : elles tissent 'd'ailleurs au moins au.ssi vite, et sont même plus ha- biles, puisque leur œuvre est plus délicate. Leur façon de pourvoir à leur nourriture révèle chez elles une faculté de modifier leurs habitudes qui ressemble bien à de l'intelligence ; d'ailleurs les expériences de Dahl et celles de Pekham montrent que les araignées tirent profit de l'expérience et conservent les souvenirs plusieurs heures : c'est ainsi qu.'une araignée observée par l'auteur a refusé, après un premier XIX. — FONCTIONS MENTALES. 400 essai infructueux, de saisir un objet non alimentaire venu sur sa toile, et, depuis, ne s'en est plus occupée. Leur vue, quand leur attention est attirée, s'étend environ à six ou dix pouces pour les objets usuels, plus loin pour les objets gros et éclairés. Le moment choisi pour dresser la toile varie selon les espèces, les unes à l'aurore, les autres à n'importe quel moment. Pour la rencontre du mâle et de la femelle^ les étapes semblent régulièrement fixées d'avance : le mâle cherche d'abord pour trouver la toile de la femelle : quand il l'a trouvée, il va d'abord à la périphérie de cette toile et du même côté que la femelle, puis il s'approche du centre et de la femelle, mais cette fois, du côté opposé de la toile ; enfin il revient du même côté que la femelle et s'ap- proche pour s'assurer que la femelle n'est pas hostile : en ce dernier cas, il s'en va. Il peut d'ailleurs y avoir des modifications à ce programme. Presque partout, dans ses observations, P. a constaté des variations, des preuves d'adaptation qui lui montrent que l'instinct des araignées n'est pas immuable, et qu'il peut s'y former de nouvelles séries d'habitudes, parfois même un nouvel instinct : il y a là un élément d'intelligence. L'article est complété par une longue bibliographie. — J. Philippe. a) Lécaillon. — Sur la faculté qu'ont les Araignées d'être impressionnées par le son et sur le prétendu goût de ces animaux pour la musique. — Les araignées sont impressionnées par le son; certains insectes qu'elles capturent produisent des sons analogues aux notes musicales. Elles ne peuvent distin- guer les sons produits par un instrument de musique. — J. Gautrelet. b) Piéron. — Mécanisme de la reconnaissance chez les Fourmis. Rôle des don- nées olfactives. — Les fourmis se reconnaissent à l'odeur: la réaction de cette odeur n'est pas un simple réflexe ; il y a, outre la perception, l'intervention de plusieurs facteurs, dont le facteur éthologique d'adaptation au milieu pour la conservation de l'espèce. — J. Gautrelet. b) Lécaillon (A.). — Les « Instincts » et le Psychisme des Araignées. — L'auteur pose le problème de l'instinct en ces termes : De même que toute espèce animale possède une organisation, une physiologie et une psychologie déterminées, de même elle a des mœurs bien définies qui sont en corrélation avec cette structure anatomique, avec cette physiologie, avec cette psycho- logie et avec les conditions du milieu dans lesquelles l'être considéré passe habituellement son existence. Ces mœurs se transmettent, par hérédité, tout comme les caractères morphologiques, physiologiques et psychologiques de l'espèce. En outre, de même que la sélection naturelle assure le maintien des modifications favorables qui, pour diverses raisons, peuvent être intro- duites dans les autres caractères d'un animal, de même elle peut fixer les changements avantageux qui, sous l'action de certaines influences, peuvent apparaître dans les mœurs de celui-ci. Il en résulte que, dans l'étude de la manière d'agir d'une espèce donnée, il faut tenir compte de certaines adap- tations spéciales auxquelles cette espèce est souvent étroitement soumise et à cause desquelles elle exécute certains actes qui, à première vue et si l'on ne recherche pas en quoi ils lui sont utiles, paraissent tout à fait incompré- hensibles. C'est à ces adaptations que correspondent la plupart des instincts. On conçoit facilement que les actes accomplis en raison de ces adaptations n'aient pas nécessairement de rapport très direct avec le psychisme plus ou moins parfait de l'animal considéré, car les facultés psychiques de celui-ci n'ont pas agi seules pour assurer le développement des instincts en ques- tion. De ce que les résultats de certains actes instinctifs d'un animal nous l'an.nék biologique, xr. 1900. 30 466 L'ANNEE BIOLOGIQUE. paraissent parfaits, nous ne devons pas conclure que cet animal est néces- sairement doué d'un psychisme parfait. Donc il y a deux domaines distincts : le domaine de l'instinct et celui du psychisme. Ces considérations générales posées, l'auteur aborde l'étude spéciale des Araignées. Retenons des dix modes d'usage de la soie sécrétée celui-ci : les fils de soie servent parfois de moyen d'orientation. C'est à tort qu'on a prétendu que les Araignées pou- vaient être apprivoisées ou bien capables de discernement : tous les indi- vidus d'une même espèce peuvent habiter indifféremment la toile de l'un quelconque d'entre eux. Le goût pour la musique qu'on avait cru reconnaître chez les Araignées n'est également qu'un mythe. Et s'il est vrai que les femelles prodiguent de nombreux soins à leur progéniture, il y a la plupart du temps impossibilité absolue d'employer l'expression : amour maternel. En outre, toutes les déductions que Romanes tire du prétendu danger couru par le mâle qui cherche à s'accoupler ne reposent sur aucun fait réel. La phase pendant laquelle la femelle mangerait le mâle qui vient de l'accou- pler, et que Fabre distingue chez le Scorpion, n'existe pas non plus chez les Araignées. II est certain que, quand l'accouplement a lieu chez ces animaux, en liberté et non en captivité, le mâle peut se retirer ensuite sans aucun danger. Au point de vue du psychisme, on peut ranger parmi les phéno- mènes de la volonté la ténacité que mettent les Théridions pour enlever les obstacles qui s'opposent au transport de leurs cocons. Mais les faits d'ordre purement psychique, encore que mal connus, n'atteignent pas un degré de perfection bien élevé. — Marcel Hérubel. c}Piéron (H.). — Le rôle de Vol faction dans la reconnaissance des Four- mis.— Les recherches de Betjie continuées par Miss Fielde ont établi depuis longtemps le rôle joué par l'olfaction dans la reconnaissance des fourmis entre elles. II s'agit bien de l'odeur de famille — de chaque lignée mater- nelle — et de l'odeur individuelle, et non de l'odeur du nid. Mais l'odeur n'est pas le seul facteur qui décide de l'attitude des fourmis les unes vis-à- vis des autres : une fourmi agira différemment suivant qu'elle sera seule ou accompagnée, près du nid ou isolée dans un récipient, etc. La mémoire intervient également. 11 s'agit dans tout cela uniquement de femelles, les mâles étant incapables de se reconnaître les uns les autres. — M. Goldsmith. Bonnier (G.). — Sur la division du travail chez les Abeilles. — Dans une note précédente l'auteur a indiqué la division du travail entre les abeilles chercheuses et les abeilles butineuses. De nouvelles expériences montrent que cette division est très étendue non seulement entre abeilles d'une même ruche, mais souvent même entre ruches différentes, un accord facile parve- nant à s'établir. Les butineuses ne visitent pas les fleurs non indiquées au préa- lable par les chercheuses. Une abeille chercheuse la trouve d'abord, puis rentre dans la ruche et revient ensuite comme butineuse, en compagnie de deux ou trois autres. Quelquefois les unes visitent le pollen, les autres le nectar. Si de nouvelles abeilles arrivent, elles voient la place occupée, par- tent et ne reviennent plus. Elles s'arrangent ainsi de façon à se distribuer sans lutte sur diverses plantes mellifères, recueillant rapidement et sans obstacles pour toutes les ruches du voisinage. — M. Goldsmith. Plateau (F.). —Les Insectes et la couleur des fleurs. — Dans les rapports entre les insectes fécondateurs et les fleurs entomophiles, la coloration plus ou moins vive des organes floraux n'a pas le rôle prépondérant que Springel et H. MuLLER lui ont attribué. Toutes les fleurs de la nature pourraient être XIX. — FONCTIONS MENTALES. 467 vertes comme les feuilles sans que leur fécondation par les insectes fut compromise. L'odorat si développé chez la plupart des insectes, loin d'être un facteur accessoire, est vraisemblablement le sens principal qui leur fait découvrir les fleurs renfermant du pollen ou du nectar. — ,1. Clavière. a) Piéron (H.). — Quelques recherches psychophysiologiques sur VAciinia equina. — L'actinie est douée au moins d'une sensibilité chimique, aux exci- tations transmises par des substances se dissolvant dans Teau; elle a aussi une sensibilité mécanique, aux contacts; il n'est pas possible de dire si elle a ou n'a pas de sensibilité, aux excitations optiques et acoustiques. Elle s'a- dapte aux excitations; elle choisit, entre les substances qui lui sont présen- tées, celles qui sont alimentaires : et son choix va même jusqu'à refuser, comme aliments, les -fragments d'une autre actinée. Il y a des phénomènes d'adaptation aux excitants mécaniques. Il est difficile d'expliquer tous ces faits sans recourir à l'action des centres ganglionnaires. — J. Philippe. Oelzelt-Nevin (A.). — Observations surlaviedes Protozoaires. — Au moyen de faits nombreux, les uns tirés des ouvrages de Verworn et de Bûtschli, les autres observés par lui sur les hydres, O. combat vigoureusement la théorie qui prétend réduire les actes des animaux à des tropismes. II existe une vie psychique chez les Protozoaires, à des degrés différents d'ailleurs, et, chez les plus élevés d'entre eux, on trouve la sensation, l'émotion, l'image et une sorte de vouloir. Il y a lieu d'attribuer à toute matière vivante, à toute cellule, un minimum psychique. C'est peut-être chez les hydres qu'apparais- sent pour la première fois des images d'objets autres que leur propre corps. — Foucault. Rignano (Eug.). —Sur la Iransmissibililé des caractères acquis : le phé- nomène mnémonique et le phénomène vital. — R. examine la formule de Cl. Bernard : le germe semble garder la mémoire de l'organisme dont il procède. Hering considère la mémoire comme une fonction générale de toute la ma- tière organisée vivante : et c'est aussi ce qu'adopte Ribot qui déclare que la mémoire est essentiellement un fait biologique et accidentellement un fait psychologique. En réalité, ces explications sont encore insuffisantes : il faut aller plus profond, « jusqu'à un phénomène plus général et plus simple qui formerait à la fois la base de l'autogénétique, du mnémonique proprement dit (ou psycho-mnémonique) et du vital ». Ce phénomène est la capacité «. qu'ont les éléments potentiels spécifiques d'être des accumulateurs élé- mentaires d'énergie nerveuse spécifique : ils peuvent la restituer, et c'est de là que vient leur propriété mnémonique ». — J. Philippe. CHAPITRE XX Théories g^ënéraleis. Ciéuéralitëis. Arthur (J. Ch.). — Tlie Jnslory and scope of plant palhologij. (Congr. of Arts and Se. St-Louis, V, 149-164, Boston et New- York.) ' [480 Bastian (H. Ch.). — The évolution oflife. (London, 8", xviii-319 pp.) [' Botazzi (F.). — // metodo sperimenlale nelle discipline biologiche. (Milano, Soc. edit. libr.. 128 pp.) [474 Burke (J. B.). — The origin oflife: itsphysical basis and définition. (Lon- don, 8", MV-350 pp.) [* Delage (Y.). —Comparative Anatomy and the Fondations of Morphology. (Congr. Arts and Se. St-Louis, V, 336-355.) [Analysé comme article de la Bévue Scientifique dans le volume précédent, p. 466 Donaldson (H. H.). — The problems of human anatomy. (Congr. Arts and Se. St-Louis, V, 378-391.) [Considérations sur la façon d'étudier l'àna- tomie et sur les problèmes anatomiques encore à résoudre. — M. Goldsmith Duggar (B. M.). — Plant physiology. Présent problems. (Congr. of Arts and Se. St-Louis, V, 125-144, iioston et New- York.) [480 Fliess (W .). — Der A blauf des Lebens; eine Grundlegung zur exaclen Biologie. (Leipzig et Wien, 8°, 592 pp.) [* Gallardo (A.). — Importancia del estudio de las soluciones coloidales para las Sciencias biolôgicas. (Anales de la Societad eientifica Argentina, LXIl, 113 130.) [Article de vulgarisation où sont résumées les propriétés princi- pales des colloïdes et où est indiqué tout le parti que l'on peut tirer de ces notions pour l'explication de la physiologie cellulaire. — Les données princi- pales du travail précédent du même auteur y sont rappelées. — Y. Delage Giard (A.). — The présent Tendencies of Morphology and ils Relations tothe other Sciences. (Congr. Arts and Se. St-Louis, V, 258-282.) [Analysé comme article de la Bévue Scientifique et du Bull. Se. Fr. Belg. dans le volume précédent, p. 459 Grasset (J.). — Les limites de la biologie. (3^ éd., in-18°, 204 pp., Paris, Al- can, préface de P. Bourget.) [Cité à titre bibliographique Headley (F. W.). — Life and évolution. (London, 8°, xvi-277 pp.) [Confé- rences populaires sur des sujets de biologie et d'évolution. — L. Defrance Herrera (O. L..). — Notions générales de biologie et plasmogénie comparées. (Berlin, 8", .\.\x-360 pp.) [* Hertwig (O.). — Allgemeine Biologie. (léna, 8°, 649 pp., 371 fig.) [Nouvelle édition de l'ouvrage Die Zelle und die Gewebe paru en 1892 et 1898, entièrement refondu et mis au courant des recherches ré- centes sur la réduction des chromosomes, le synapsis, etc. — L. Defrance XX. - THÉORIES GÉNÉRALES. — GENERALITES. M) Houzé (E.). — IJ Aryen et l'anthvoposociologic. (Trav. Inst. Solvay, Socio- logie, fa.sc. 5, 117 pp.) [474 Howell (W. H.). — Problems of Physiolugy of Ihc Présent Time. (Congr. Arts and Se. St-Louis, V, 416-434.) [479 a) Le Dantec (F.). — Introduction à la puthologie génèraJe. (Paris, 8", x- 504 pp.) [Sera analysé dans le prochain volume b) La lutte universelle. (Paris, 12°, 294 pp.) [Id. a) Leduc (S.). — Germination et croissance de la cellule artificielle. (C. R. Ac. Se, GXLI, 280, 1905.) [Analysé avec les suivants b) Croissance de la cellule artificielle. (Congr. As. Fr. Av. Se, 004-609, 5 fîg., 1905.) [Analysé avec le suivant. c) Culture de la cellule artificielle. (C. R. Ac. Se, CXLIII, 842-844.) [476 d) Production par les forces physigues des phénomènes de nutrition, d'or- ganisation et de croissance. (C. R. Soc. Biol., 1, 75.) [477 e) — — Les bases physiques de la vie et la biogénèse. (Conférence « Presse médicale », Paris, Masson, 14 pp., 13 fig.) [476 a) Loeb (J.). -— The Récent development of Biology. (Congr. Arts and Se. St-Louis, V, 13-27.) [475 6) The dynamics of living matter. (New-York, Columbia Univ., Biol. Sé- ries, 233 pp.) • [475 c) Vorlesungen nber die Dynamik der Lebenserscheinungen . (Leipzig, Barth, 324 pp., 61 fig.) [Texte allemand du précédent Metzer (S. J.). — The Domain of Physiology and its Relation ta Médecine. (Congr. Arts and Se. St-Louis, V, 395-402.) [479 Petrucci (R.)- — Les origines nattirelles de la propriété. (Trav. de l'inst. Solvay, Notes et Mémoires, fasc. 3, \v-246 pp., 78 flg., 1905.) [Sera analysé dans le prochain volume Picard (Emile). — La science moderne et son état actuel. (Bibl. de Philos. Scient. Paris, Flammarion, 301 pp.) [472 Poincaré (H.). — La valeur de la Science. (Paris, Flammarion, Bibl. Philos. Scient., 276 pp.) [470 Ritter ("W. E.). — The place of Comparative Anatomy in General Biology. (Congr. Arts and Se. St-Louis, V, 323-335.) [478 Roux (W.). — Die angebliche kilnstliche Erzeugung von Lebeivesen. (Um- schau, n. 8, 5 pp.) [476 Saleeby (C. 'W.). — Evolution the master key. (London, 12'^', vni-364pp.) [* Verworn (M.). — The relation of Physiology tho other Sciences. (Congr. Arts and Se. St-Louis, V, 403-415.) [478 Viai (L. Ch.). — Les erreurs de la Science. (Paris, 299 pp., 43 fig.) [ M. GOLDSMITH "Waite (M. B.). — Vegetable pathology an économie science. (Congr. Arts and Se. St-Louis, V, 165-173.) [480 "Waldeyer ("W.). — The Relations of Anatomy to other Sciences. (Congr. Arts and Se. St-Louis, V, 361-377.) " [477 470 L'ANNEE BIOLOGIQUE. ^N'ai-x.weiler CE.). — Esrjuisse cVune sociologie. (Trav. de l'Inst. Solvay, Bru- xelles, Sociologie, fasc. 2, 306 pp.) [473 "Wodon (L.). — Sur quelques erreurs de méthode dans l'étude de Vhommepri- miiif. Notes critiques. (Trav. Inst. Solvay, Sociologie, fasc. 4, 37 pp.) [Purement anthropologique et sociologique. — M. Goldsmith Poincaré (H.). — La valeur de la Science. — II est impossible de faire une analyse complète d'un tel ouvrage, parce que la Biologie n'y tient qu'une faible part. Nous nous bornerons donc à donner un aperçu de quelques points spéciaux et ensuite une rapide esquisse des principales idées de l'auteur. Les impressions motrices ont eu une influence prépondérante dans la genèse de la notion d'espace, qui n'aurait jamais pris naissance sans elle. Si l'œil était immobile ou si nous n'avions pas conscience de ses mouvements, nous ne pourrions pas reconnaître que deux sensations, rouge et verte par exemple, affectant un certain point de la rétine, aient quelque chose de commun; nous ne pourrions pas dégager ce qui leur donne un caractère géométrique. Les sensations visuelles, sans les sensations musculaires, n'auraient donc rien de géométrique, de sorte qu'on peut dire qu'il n'y a pas d'espace visuel pur. L'auteur a recours à un artifice pour analyser l'espace vi,suel sans y mêler de sensation motrice. Imaginons, dit-il, une ligne tracée sur la rétine et divisant en deux sa surface et mettons à part les sensations rouges affectant un point de cette ligne. L'ensemble de ces sensations formera une sorte de coupure C, qui divisera l'ensemble des sensations rouges possibles. Si l'on considère deux sensations rouges affectant deux points situés de part et d'autre de la ligne, on ne pourra évidemment pas passer de l'une de ces sensations à l'autre d'une manière continue sans passer à un certain moment par une sensation appartenant à la coupure. Si donc la coupure a n dimensions, l'en- semble total des sensations rouges perçues ou, si l'on veut, l'espace visuel total en aura n + 1. Si maintenant on distingue les sensations rouges a>ffec- tant un point de la coupure C, l'ensemble de ces sensations formera une nouvelle coupure C II est clair que celle-ci divisera la coupure G. Si donc la coupure C' a n dimension, la coupure C en aura n -f 1 et l'espace visuel total n + 2. Si toutes les sensations rouges affectant un même point de la ré- tine étaient regardées comme identiques, la coupure G' se réduisant à un élé- ment unique aurait 0 dimension, et l'espace visuel aurait 2. Et pourtant le plus souvent on dit que l'œil nous donne le sentiment d'une troisième dimen- sion et nous permet dans une certaine mesure de reconnaître la distance des objets. Quand on cherche à analyser ce sentiment, on constate qu'il se réduit soit à la conscience de la convergence des yeux soit à celle de l'effort d'ac- commodation que fait le muscle ciliaire pour mettre l'image au point. Deux sensations rouges affectant le même point de la rétine ne seront donc regar- dées comme identiques que si elles sont accompagnées d'une même sensa- tion de convergence et aussi d'une même sensation d'effort d'accommodation, ou du moins de sensation de convergence et d'accommodation assez peu différentes pour ne pouvoir être discernées. A ce compte, la coupure G' est elle-même un continu et la coupure G a plus d'une dimension. Mais il arrive justement que l'expérience nous apprend que, quand deux sensations vi- suelles sont accompagnées d'une même sensation de convergence, elles sont XX. — THÉORIES GENERALES. — GENERALITES. 471 également accompagnées d'une même sensation d'accommodation. Si alors nous formons une nouvelle coupure C" avec toutes celles des sensations de la coupure C' qui sont accompagnées d'une certaine sensation de convergence, d'après la loi précédente, elles seront toutes indiscernables et pourront être regardées comme identiques. Donc C" ne sera pas un contenu et aura 0 di- mension. Et comme C divise C, il en résultera que G' en a une, C deux et que l'espace visuel total en a trois. Mais en serait-il de même si l'expérience nous avait appris le contraire et si une certaine sensation de convergence n'était pas toujours accompagnée d'une même sensation d'accommodation? Dans ce cas deux sensations affectant le même point de la rétine et accom- pagnées d'un même sentiment de convergence, deux sensations qui par conséquent appartiendraient l'une et l'autre à la coupure C" pourraient néanmoins être discernées, parce qu'elles seraient accompagnées de deux sensations d'accommodation dilférentes. Donc C" serait à son tour continu et aurait, pour le moins, une dimension ; alors C' en aurait deux, C trois et l'espace visuel total en aurait quatre. "Va-t-on dire alors que c'est l'expérience qui nous apprend que l'espace a trois dimensions, puisque c'est en partant d'une loi expérimentale que nous sommes arrivés à lui en attribuer trois?... Mais l'espace visuel n'est qu'une partie de l'espace, et dans la notion même de cet espace il y a quelque chose d'artificiel. Le véritable espace est l'espace moteur — Passons maintenant à la seconde partie de cette analyse : l'exa- men des idées générales exposées par l'auteur. La meilleure expression de l'harmonie interne du monde, c'est la Loi. La Loi est une conquête des plus récentes de l'esprit humain. Il y a encore des peuples qui vivent dans un miracle perpétuel et qui ne s'en étonnent pas. C'est nous, au contraire, qui devrions nous étonner de la régularité de la nature. Cette harmonie que l'intelligence croit découvrir dans la nature existe-t-elle en dehors de cette intelligence? Non, sans doute, une réalité complètement indépendante de l'esprit qui la conçoit, la voit ou la sent, c'est une impossibilité. Un monde si extérieur que cela, si même il existait, nous serait à jamais inaccessible. La Science, contrairement à certaines allégations, n'est pas faite que de conventions. La philosophie nominaliste « épuise sa puissance dans une né- gation et un cri d'enthousiasme. Cette négation et ce cri, chaque auteur peut les répéter, en varier la forme, mais sans y rien ajouter ». L'animal qui vit simplement sans philosopher ne serait-il pas, aux yeux des nominalistes, plus près de la vérité que le philosophe qui disserte? Il est certain que les lois ne peuvent être que fort approximatives. Toute loi n'est qu'un énoncé im- parfait et provisoire, mais elle doit être remplacée un jour par une autre loi supérieure dont elle n'est qu'une image grossière. Il ne reste donc pas de place pour l'intervention d'une volonté libre. La loi de Mariette n'est pas ab- solument exacte. C'est donc une loi contingente, qui cesse d'être vraie après de nombreux siècles. Est-ce à dire que les lois évoluent, comme le reste? La loi étant une relation entre l'antécédent et le conséquent nous permet égale- ment bien de déduire le conséquent de l'antécédent et de déduire l'antécé- dent du conséquent. En ce qui concerne le passé géologique qui n'a pas eu de témoins, les résultats de son calcul échappent par leur nature même à toute espèce de contrôle. De sorte que, si les lois de la nature n'étaient pas les mêmes à l'âge carbonifère qu'à l'époque actuelle, nous nepourrions jamais le savoir, puisque nous ne pouvons rien savoir de cet âge que ce que nous déduisons de l'hypothèse de la permanence de ces lois. On dira peut-être que cette hypothèse pourrait conduire à des résultats contradictoires et qu'on sera oblige de l'abandonner. Ainsi, pour ce qui regarde l'origine de la vie, on peut conclure qu'il y a toujours eu des êtres vivants, puisque le monde 472 L'ANNEE BIOLOGIQUE. actuel nous montre toujours la vie sortant de la vie ; et on peut conclure aussi qu'il n'y en a pas toujours eu, puisque l'application des lois actuelles de la physique nous enseigne qu'il y a eu un temps où le globe était à une tempé- rature si élevée que la vie y était impossible. Mais les contradictions de ce genre peuvent toujours se lever de deux manières : on peut supposer que les lois actuelles de la nature ne sont pas exactement celles que nous avons admises, mais qu'il n'en a pas toujours été ainsi. Supposons qu'il y ait évo- lution des lois de la nature. Le même antécédent produira, par exemple, des conséquents différents à l'époque carbonifère et à l'époque quaternaire. Cela veut dire évidemment que les antécédents sont à peu près pareils ; si toutes les circonstances étaient identiques, l'époque carbonifère deviendrait indis- cernable de l'époque quaternaire. Ce qui reste, c'est que tel antécédent, ac- compagné de telle circonstance accessoire, produit tel conséquent, et que le même antécédent, accompagné de telle circonstance accessoire, produit tel autre conséquent. Le temps ne fait rien à l'affaire. La loi, telle que la Science mal informée l'aurait énoncée et qui aurait affirmé que cet antécédent pro- duit toujours ce conséquent sans tenir compte des circonstances accessoires, cette loi qui n'était qu'approchée et probable, doit être remplacée par une autre loi plus approchée et plus probable qui fait intervenir ces circonstances accessoires. Ce ne sont donc pas les lois qui évoluent, ce sont les circon- stances quisemodiiient. — Marcel Hérubel. Picard (Emile). — La Science moderne et son état actuel. — Il faudrait reproduire en entier un pareil ouvrage. Les chapitres qui traitent de Biologie sont tellement complets et concis, forment un tout si homogène qu'ils se prêtent mal à l'analyse. Essayons cependant de dégager quelques idées gé- nérales. Le but delà Physiologie est de réduire les phénomènes vivants à des phénomènes physico-chimiques. Beaucoup admettent aujourd'hui que l'onde nerveuse est de nature électrolytique, c'est-à-dire que le courant nerveux n'est qu'un déplacement d'ions continué de proche en proche. Le nerf est ainsi assimilé à un électrolyte de constitution non uniforme, le transport d'éner- gie se faisant de l'endroit où la concentration est plus forte à celle où elle est plus faible. 11 semble évident que de véritables théories de la vie ne pourront être édifiées, tant que l'étude des colloïdes n'aura pas fait de nouveaux pro- grès. Les expériences de Delage, de Loeb sur la parthénogenèse artificielle constituent autant d'étapes vers l'explication physico-chimique de la vie. Mais il y a encore trop de faits qui, bien que connus, ne sont pas suffisam- ment étudiés. Les Mutations de Hugo de Vries sont dans ce cas. C'est dans cette voie féconde que les recherches relatives au transformisme doivent être poursuivies ; on pourra y trouver une démonstration expérimentale du prin- cipe de la descendance. Si l'action des causes extérieures est importante, on ne doit pas méconnaître une prédétermination réelle, celle-ci pouvant être rattachée dans une certaine mesure aux causes actuelles, mais ayant agi anté- rieurement et déterminant dans l'œuf les conditions dans lesquelles il évolue : ce sont ces virtualités que nous désignons sous le terme vague d'hérédité. Ceci nous amène aux vues de l'auteur sur les rapports de l'analyse mathématique avec la Biologie. Les phénomènes sont régis par des équations différentielles. Parmi les hypothèses auxquelles cette théorie a donné naissance il en est une qu'on pedt appeler principe de non-hérédité, d'après laquelle l'avenir d'un système ne dépend que de son état actuel. Mais lorsque l'on a affaire à des phénomènes où intervient un passé lointain, il faut abandonner la forme des équations différentielles et se résigner à envisager des équations fonction- nelles plus complexes où figureront des intégrales qui seront le témoignage XX. - THÉORIES GÉNÉRALES. - GENERALITES. 473 d'une sorte d'hérédité. Cette remarque a trait aux phénomènes biologiques. Certes, on ne formera pas de sitôt les équations fonctionnelles de ces der- niers, cependant il est légitime d'espérer qu'un jour viendra où la Biologie entrera dans une période vraiment mathématique. — M. Hérubel. Waxweiler (E.). — Esquisse d'une sociologie. — Comme son titre l'in- dique, c'est un travail de sociologie; comme tel, il dépasse le programme de l'Aimée biologique et ne pourrait pas être analysé ici s'il ne renfermait des indications générales de méthode visant à fonder une étude de la socio- logie sur des bases biologiques. L'influence du milieu sur les êtres et leurs réactions à ce milieu est le phé- nomène essentiel de la vie, phénomène aussi important en biologie qu'en sociologie. La vraie conception de la vie est une conception énergétique : la vie est un ensemble de réactions. Cependant, W. nie l'existence dune éner- gie propre à l'être vivant : il n'y a en lui, dit-il, que des énergies du monde inorganique : chaleur^ lumière, énergie chimique ou mécanique, etc. Le travail cérébral est une modification spéciale de l'énergie, obéissant aux lois générales de l'énergétique. La notion de l'énergie universelle relie entre elles toutes les actions réciproques entre les êtres et leur milieu extérieur; ces actions réciproques constituent l'éthologie et la sociologie, la seconde devant être envisagée comme l'application à l'homme de la première. C'est l'action du milieu qui est l'idée essentielle du transformisme ; la sélection naturelle a surtout un rôle négatif et devrait plutôt prendre le nom d'extinction des moins adaptés. La méthode qu'on suit dans l'étude de l'action du milieu, dans l'éthologie, est celle des causes actuelles : on s'occupe moins des résultats de l'action que de l'action même (ce qui est aussi une application du point de vue éner- gétique) ; on n'explique pas le présent par le passé, mais plutôt, comme Lyell en géologie, le passé par le présent. L'éthologie, au sens large, com- prend en somme toutes les autres branches des sciences biologiques : l'étho- logie cytologique s'occupe du milieu intérieur de l'organisme ; tous les phénomènes de fatigue, d'adaptation, de migrations, tous les faits d'interdé- pendance des organismes (parasitisme, symbiose, prédatisme, etc.), et enfin sociétés animales, relèvent, de même, de l'éthologie. L'éthologie humaine comprend, d'autre part, l'anthropogéographie, la démographie, l'hygiène, l'étude de la colonisation, de l'émigration, etc. L'être peut réagir aux conditions du milieu cosmique ou à celles du milieu social; celles-ci seules sont à envisager ici. Dans la formation de groupe- ments sociaux, nous trouvons à la base une affinité spécifique qui présente plusieurs formes : affinité entre les deux sexes d'une même espèce, rappro- chements familiaux, colonies (des cellules d'un être pluricellulaire ou de plusieurs êtres), enfin, rapprochement entre individus de la même espèce. C'est cette dernière qui constitue l'affinité sociale. C'est la sensibilité physique de l'être qui le rend susceptible de réagir aux excitations des autres individus de la même espèce sa7is distinction de sexe; il n'y a là aucun élément moral, ("'est de cette affinité sociale que s'occupe l'éthologie sociale — la sociologie. Elle n'existe pas chez les végétaux ; son développement marche de pair avec celui de l'intelligence, parce qu'avec la complexité croissante du système nerveux, la faculté de percevoir les excitations iuter-individuelles augmente. Elle atteint son maximum chez l'homme, où elle est une condition sine qua non de l'existence, tandis que chez les autres animaux, cette nécessité n'est que relative. Cette distinction essentielle fait que la sociologie comparée ne peut pas éclairer une sociologie purement humaine. Les auteurs qui ont fait 474 L'ANNEE BIOLOGIQUE. de la sociologie comparée n'ont envisagé que les formes sociales les plus simples; les formes supérieures doivent être comparées non avec les asso- ciations animales, mais avec les associations humaines plus simples. La deuxième partie de Touvrage, intitulée : L'analyse sociale, porte exclusive- ment sur la méthode d'étude de la sociologie; nous ne pouvons nous en occu- per ici. [Ce qui doit, dans ce travail, attirer notre attention, c'est qu'il présente une tentative d'indiquer — sous une forme un peu trop vague, il est vrai — la voie à suivre pour établir le fondement biologique de la science sociale. Parmi les tentatives de ce genre, peu sont heureuses : celle-ci, en choisis- sant comme point de départ l'influence du milieu et l'instinct social, semble avoir pris une base plus solide que beaucoup d'autres]. — M. Goldsmith. Houzé (E.). — L'Aryen et l'Anlhroposociologie. — Il s'agit surtout dans ce travail de combattre les idées de Vacher de Lapouge, idées sociales, ba- sées sur des considérations anthropologiques et en partie biologiques. L'exis- tence d'un type humain spécial, supérieur, le type aryen, le classement des races humaines en brachycéphales et dolichocéphales, les premières vouées à l'esclavage, les secondes destinées à être les maîtresses, et le rôle néfaste de notre civilisation, dans laquelle la sélection naturelle prend une forme qui élimine les éléments supérieurs, telles senties idées de Vacher de Lapouge. H. oppose à l'hypothèse du type aryen une série d'arguments anthropolo- giques, historiques et linguistiques, dont nous ne pouvons nous occuper ici (première partie du travail, intitulée : L'Aryen). Vient ensuite un exposé de l'évolution du système nerveux dans le monde animal, dont il se dégage cette conclusion qu'aucun caractère physique n'est corrélatif de tel ou tel degré de l'intelligence — qui, d'ailleurs, est une chose tout individuelle, ce qui s'hérite n'étant qu'un terrain pour le développement de cette intelli- gence. Toute tentative de rattacher le développement du cerveau à la forme et aux dimensions du crâne est une tentative vaine, déjà depuis longtemps condamnée par Broca lui-même. — Quant à la sélection naturelle, elle est dans la société humaine ce qu'elle est partout ailleurs : un facteur de pro- grès. S'exerçant sur le système nerveux, elle a abouti à former le cerveau de l'homme, et maintenant elle continue à favoriser les plus capables. 11 s'établit dans la société humaine une division du travail dans laquelle même les moins intelligents trouvent leur place en s'employant aux travaux les plus simples et en servant de base à la hiérarchie sociale ; l'intelligence a ainsi tout le loisir pour se développer. [Il y aurait beaucoup de choses à ob- jecter à cette façon par trop optimiste de représenter les rapports entre l'intelligence et les fonctions sociales, mais ce sont là des questions en dehors de la biologie]. — M. Goldsmith. Botazzi (F.). — La méthode expérimentale dans les études biologiques. — D'après cette intéressante étude, Léonard de Vinci, aussi profond pen- seur que génial artiste, doit être considéré comme le fondateur de la mé- thode expérimentale, dont il a fait la base de toute connaissance. Les idées qu'il a émises à cet égard ont encore aujourd'hui force de loi en biologie : « La science, dit-il, est fille de l'expérience » ; ou encore « l'expérience ne trompe jamais, mais nos jugements nous trompent ». L'auteur met également en relief le grand mérite d'un autre savant italien Bufalini (1787-1.875) qui s'est efforcé de démontrer que, en dehors de la méthode expérimentale, il n'y a point de certitude scientifique ; aussi s'est-il appliqué à débarrasser la méde- cine de tout empirisme et l'a amenée à la discipline de l'expérimentation. Dans le dernier chapitre de ce livre l'auteur discute avec grande érudition XX. — THÉORIES GÉNÉRALES. — GÉNÉRALITÉS. 475 et une sage réserve les limites de la méthode expérimentale. — M. Mendels- SOHN. 0) Loeb (J.). —Le développement récent de la biologie. — Dans cette revue générale des principaux progrès de la biologie accomplis depuis une ving- taine d'années, nous avons à signaler surtout les idées personnelles de l'au- teur, d'ailleurs connues par ses autres travaux. L. est résolument méca- niste. Les progrès de la chimie, en particulier l'étude des catalyseurs, ont mis fin à l'idée d'une différence entre la chimie de la matière vivante et celle de la matière inorganique (travaux de Hn,L sur l'action réversible des enzymes, ceux de Buchner sur la zymase). L'étude des colloïdes, l'invention des membranes semi-perméables de Traube, les recherches de Quincke et d'OvERTON relatives au rôle des matières grasses dans la semi-perméabilité de la substance vivante amènent la même conclusion générale. — Dans un autre ordre de faits, L. mentionne les recherches de parthénogenèse expé- rimentale de Delage et de Bataillon, puis, dans les questions d'hérédité, la découverte des expériences de Mendel et la mutation de de Vries. Les faits de la mutation tirent leur importance, dit L., surtout de ce qu'ils sont sus- ceptibles d'observation directe, ce qui manquait jusqu'à présent à toutes les données dont se sont servis les évolutionnistes. — En ce qui concerne les phénomènes psychiques, les a instincts » trouvent déjà leur explication dans les tropismes — phénomènes d'orientation automatique des êtres vivants ; les phénomènes conscients n'ont pas encore reçu d'explication analogue, mais on s'en rapproche : on est arrivé déjà à poser la question d'une façon précise en ramenant tous ces phénomènes à la mémoire associative, en es- sayant de déterminer le siège de cette mémoire (expériences de Goltz) et en étudiant la chimie de la cellule nerveuse (travaux de H ans Meyer, d'OvERTON, de Speck). Après avoir indiqué quelques applications techniques des recherches bio- logiques, L. en montre l'importance sociale et morale, comme unique re- mède contre les préjugés religieux et comme facteur capable de changer notre mode de vie en montrant à l'homme que c'est en utilisant de mieux en mieux l'énergie présente dans la nature et non en dépouillant son pro- chain qu'il atteindra le plus de bien-être, — Comme conclusion de son rap- port, L. demande la création dans les universités de chaires et de labora- toires spéciaux pour l'étude de la biologie générale. — M. Goldsmith. b) Loeb (J.). — La dynamique des phénomènes de la vie. — Ce livre est di- visé en douze leçons qui portent successivement les titres suivants : I. Intro- duction : remarques générales. IL Chimie générale des phénomènes de la vie. III. Structure physique générale de la substance vivante. IV. Manifes- tations physiques élémentaires de la vie. V. Importance biologique des sels; action excitante du courant électrique. VI. Influence de la température sur les phénomènes de la vie. VIL Énergie rayonnante et héliotropisme. YIII. Tropismes (suite) et phénomènes qui s'y rattachent. IX. De la fécon- dation. X. De l'hérédité. XI. La régénération. XII. Conclusions; remarques générales. — On voit, d'après les titres des leçons, que l'auteur y aborde pour ainsi dire tous les grands problèmes de la Biologie, qui tendent de plus en plus à passer dans le domaine de la Physico-Chimie. Ce livre ne contient pas de travaux inédits de l'auteur. Nous pensons qu'il serait superflu d'analyser pour les biologistes les idées exposées dans le livre de L., car ces mêmes idées ont été développées au fur et à mesure de la publication des différents mémoires de l'auteur, et avec plus d'ampleur que ne le permettent une 47(5 L'ANNEE BIOLOGIQUE. douzaine de leçons contenant tant de choses exposées avec une admirable clarté. — Les indications bibliographiques contenues dans le livre de L., rendront de véritables services à ceux qui veulent se mettre au point sur certaines questions exposées dans ce livre et surtout sur les travaux de L. et de ses élèves. — J. Giaja. Roux (AA/'.). — La production artificielle de la vie. — R. rapporte les expériences de Buxler-Burke sur les radiobes et celles de Littlefield avec NaCl, alcool et ammoniaque. Il montre qu'il est tout à fait erroné d'attribuer le caractère d'êtres vivants aux formations qui se produisent ainsi. Car les êtres vivants les plus simples doivent posséder les dix propriétés suivantes : l» absorption, 2° assimilation, 3° dissimilation, 4'^ excrétion, 5'^ persislance approximative de la composition chimique, 6^' accroissement, 7"' mouvement, 8° division, 9° transmission de leurs caractères à leur progéniture, 10° auto- régulation. Cette dernière propriété est extrêmement importante; car elle permet aux êtres vivants de s'adapter à des conditions nouvelles. Pour avoir droit au titre d'être vivant, un objet doit posséder la somme de ces propriétés. Bien que la mise en jeu des fonctions de l'être vivant dépende en partie de facteurs extérieurs, ces fonctions sont cependant déterminées dans les êtres vivants eux-mêmes. Leur ensemble permet à ceux-ci de se conserver. En un mot les organismes peuvent être considérés comme des mécanismes visant la conservation de leur type. Lorsqu'on nous dit que les radiobes croissent et se divisent, cela ne fait encore que deux propriétés typiques, et il faut d'ailleurs se demander si ces deux fonctions sont bien déterminées dans les produits eux-mêmes, s'il ne s'agit pas d'accroissement et de division dus à des causes purement physi- ques (accroissement des cristaux, division de gouttelettes par tension su- perficielle). Les mêmes objections s'appliquent aux expériences de Little- field : les mouvements amiboïdes de ses gouttelettes s'expliquent par des dessiccations partielles et des modifications de la tension superficielle. On observe un phénomène analogue en mouillant une plaque de verre qu'on tient obliquement. De l'eau s'accumule autour de chaque grain de pous- sière et donne l'apparence d'une cellule nucléée, dont les prolongements changent de forme à mesure que l'évaporation se poursuit. R. a d'ailleurs repris les expériences de Littlefield et n'a rien trouvé qui rappelle les propriétés caractéristiques de la vie. 11 montre que si jamais on doit fabri- quer de la substance vivante, ce n'est pas par un coup de chance qu'on y arrivera, mais par une suite méthodique d'expériences progressives. — L. Laloy. e) Leduc (S.j. — Les bases physiques de la vie et de la biogénèse. — La vie, d'après L., semble être la résultante de deux forces physiques, l'une active, la pression osmotique qui met en mouvement les molécules et les ions ; l'autre, passive, la résistance opposée par les plasmas et les membranes à ces mouvements. En outre les phénomènes qui se passent dans les liquides peuvent être représentés par des centres de forces ou pôles, et par des champs de force. De ces deux ordres de phénomènes, les premiers déter- minent les actions chimiques de la vie et les seconds, les actions dynamiques et cinétiques de l'organisme. Guidé par ces idées, L. relate des expériences au moyen desquelles il a pu produire des formes cellulaires, avec prolonge- ments ciliaires et même les figuj'es de la caryocinèse [I]. — F. Péchoutre. ab-c) Leduc (S.). — Germination, croissance et culture de la cellule artifi- XX. — THÉORIES GENERALES. - GENERALITES. 477 cielle. — L. fabrique des cellules de Traube sous une forme perfectionnée : il laisse tomber dans une solution de sulfate de cuivre une goutte d'une so- lution de sucre additionnée de ferrocyanure de cuivre. La cellule, grâce à la forte pression osmotiquedu sucre, absorbe beaucoup d'eau. Samembrane se rompt par places et il en résulte des hernies de la substance intérieure qui se recouvrent aussitôt d'une fine membrane cuivrique. II donne à son expérience une forme saisissante en constituant des sortes de graines for- mées d"un mélange de deux parties de sucre et d'une partie de sulfate de cuivre, additionné d'un peu deau et granulé. Il sème ces grains qu"il assi- mile à des graines dans une solution aqueuse contenant pour 100 d'eau, 2 à 4 de ferrocyanure de potassium, I à 10 de chlorure de sodium et I à 4 de gélatine. Dans ces conditions la forme et la disposition des hernies ci- dessus est telle que chaque grain donne naissance à une sorte de végéta- tion formée de 15 à ?0 tiges verticales s'élevant jusqu'à un pied de hauteur, simples ou ramifiées et pourvues d'appendices variés en forme d'épines, d'épis, ''e vrilles, de cliampignons, etc. Lauteur voit là un pliénomène de nutrition par intussusception et de croissance, chez un être d'organisation ayant même un appareil circulatoire. [Il est certain que les forces mises en jeu dans les organismes pour la réa- lisation de leurs formes et de l'accomplissement de leurs fonctions sont en partie de même nature, pression osmotique, turgescence, tension superfi- cielle, intervention de la précipitation chimique dans la formation des mem- branes, etc. Mais il reste entre les formations de L. et les organismes vivants une différence capitale : Ceux-ci transforment en substance identique à la leur, celles dont ils se nourrissent, en sorte qu'en s'accroissant par nu- trition ils conservent intacte leur constitution chimique. Au contraire les graines de L. au fur et à mesure que l'eau absorbée les pénètre voient diminuer l'excès de pression osmotique de leur substance sur le liquide ambiant, ce qui impose à leur croissance un terme fatal. Un terme existe aussi à l'accroissement individuel des organismes vivants, mais si différent par son origine et sa nature que toute comparaison est impossible. L. a su réaliser une expérience saisissante montrant comment des forces physico- chimiques simples, comparables à une partie de celles qui interviennent dans les organismes, peuvent engendrer des formes ayant quelques res- semblances avec celles des êtres organisés, mais les prétendues plantes nées de ses prétendues graines diffèrent autant de vraies plantes et de vraies graines que le protoplasma artificiel de Bùtschli diffère du protoplasma des organismes]. — Yves Delage. (/) Leduc (S.). — Production par les forces physiques de phénomènes de nu- trition, d'organisation et de croissance. — Etant donné deux liquides mem- branogènes, dans l'un servant de milieu nutritif, on met une goutte de l'au- tre : on a une cellule de Traube. Si à chacun des deux liquides on ajoute des solutions électrolytiques et au liquide de la goutte une substance pour la- quelle la membrane précipitée ne soit pas perméable, du sucre, on a réa- lisé les conditions de production des phénomènes de nutrition, organisation et croissance. — J. Gautrelet. "Waldeyer ("W.). — Relations entre l'anatomie et les autres sciences. — C'est d'abord un historique du développement de l'anatomie humaine; il se divise en quatre périodes : 1° avant Gallien, période préhistorique; 2" pé- riode de Gallien ; 3'^ période de Vésale ; 4° période depuis Schwann et Johannes Mûller jusqu'à nos jours. Ensuite "W. décrit différentes branches 478 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. de l'anatomie humaine (comprenant, sous le nom d'anatomie générale, l'his- tologie et l'anatomie microscopique), les facteurs qui ont présidé à son déve- loppement ainsi qu'à celui des sciences et de certains arts qui sont venus lui apporter leur aide, et indique les services que l'anatomie rend aux autres sciences et arts. — M. Goldsmith. Ritter (W. E.). — La place de l'anatomie comparée dans la biologie géné- rale [XIII, 1°]. — De toutes les sciences spéciales qui fournissent des maté- riaux à la biologie générale, l'anatomie comparée est une des plus utiles. Mais un certain nombre de principes doivent présider à son étude : 1° L'anatomie comparée ne doit pas être séparée de l'embryologie. 2° Lorsqu'on suppose qu'un organe dérive, par changement de fonction, d'un autre organe appar- tenant à un groupe animal différent, cette supposition est d'autant plus fondée que l'organe ancestral est moins développé. 3*^ En cherchant l'origine d'un type animal, il faut chercher celle de ses organes les plus importants et les plus caractéristiques (pour les Mollusques p. ex. l'origine de leur man- teau et de leur glande coquillière). Gaskell, dit R., a négligé ces deux der niers principes. 4° L'importance d'un organe au point de vue phylogénétique est d'autant plus grande que son origine monophylétique est plus certaine, c'est-à-dire qu'il est moins probable que cet organe soit né aux dépens d'or- ganes différents dans les groupes soumis à la comparaison. Et cette invrai- semblance est, d'autre part, d'autant plus grande que l'organe en question se compose de parties plus nombreuses, qu'il est plus complexe. Par exemple, si l'on découvre dans les couches siluriennes des traces rappelant les plumes et des traces rappelant les poils, les premières indiqueront plus sûrement la présence des Oiseaux que les dernières celle des Mammifères, et cela parce que les plumes étant plus complexes, leur origine polyphylétique, chez d'autres groupes que les Oiseaux, est moins probable. Ce sont des principes que l'étude de l'anatomie comparée fournit à la bio- logie, surtout en ce qui concerne l'étude des affinités. Son rôle n'est pas moins grand dans la zoologie expérimentale et dans la « mécanique du dé- veloppement ». — M. Goldsmith. Verworn (M.)- — Les relations entre la physiologie et les autres sciences [XIV]. — La spécialisation à outrance qui caractérisait jusqu'à présent les études physiologiques, dit V., a fait que la physiologie est arrivée à se déta- cher des sciences auxquelles elle avait été autrefois étroitement liée (anato- mie, pathologie, zoologie, botanique, physique, philosophie). Mais cette période de spécialisation semble prendre fin, et actuellement on observe une ten- dance contraire, la tendance vers Tunité. La victoire des conceptions méca- nistes, qui triomphent auprès des physiologistes des tendances mystiques devenues en vogue dans le grand public à la fin du xix*^ siècle, exige le resser- rement des liens entre la physique et la chimie d'une part et la physiologie de l'autre. Les nouvelles conceptions qui se font jour dans les sciences du monde inorganique vont retentir sur la physiologie, dont les destinées sont liées à leurs progrès. La pliysiologie ne sera jamais autre chose que la physique et la chimie des êtres vivants; il n'y a plus de place désormais pour des facteurs mystiques, seules les choses perceptibles pouvant être étu- diées. Toutes les conquêtes scientifiques partent de là, tandis que la « force vitale », elle, n'a jamais rien donné. — Un écueil doit être, cependant, évité dans cet ordre d'idées. Il n'est pas juste de dire que la forme mathématique est, comme on le dit souvent, le but des sciences exactes : certains phénomènes, parmi lesquels les phénomènes physiologiques, ne sont susceptibles que XX. — THÉORIES GÉNÉRALES. - GÉNÉRALITÉS. 479 d'investigations qualitatives et non quantitatives. Dans ce sens, la physio- logie a encore à chercher une méthode propre. Le développement d'une physiologie cjénérale, embrassant l'étude de l'homme, du'règne animal et du règne végétal, avec, comme but, l'analyse mécanique des phénomènes vitaux, va également à rencontre de l'ancienne spécialisation. En même temps doit s'élargir la place occupée par la physio- logie dans la médecine, pour laquelle l'étude de certains phénomènes phy- siologiques, l'excitation par exemple, est de toute importance. De son côté, la psychologie n'est qu'une branche de la physiologie. Cepen- dant, la question ici'n'est pas aussi simple et on peut dire, dans un sens, que c'est la psychologie, au contraire, qui contient toute la science, la physiologie y comprise. Nous ne connaissons, en effet, du monde environnant que nos Impressions, c'est-à-dire des éléments psychiques; la chose en soi de Kaxt n'existe pas pour nous et nous est complètement inutile. L'ancien dualisme entre le corps et l'âme est une illusion, et il est aussi vain de chercher une limite entre la physiologie et la psychologie. Toutes les sciences nous ramè- nent, de cette façon, vers la psychologie. — M. Goldsmith. Metzer (S. J.). — Le domaine de la physiologie et ses rapports avec la mé- decine [XI"V]. — Le point de vue de l'auteur est opposé à celui de Verworn (voir plus haut). Le but de la physiologie, dit-il, n'est pas plus d'être réduite à la physique et à la chimie que celui de la morphologie animale n'est d'être réduite' à la minéralogie. La tendance actuelle de la physiologie à se séparer de la médecine, pour s'unir à la physique et à la chimie a gêné, par ses exagérations beaucoup de recherches purement physiologiques. La physio- logie n"a pas l'exactitude de la physique et de la chimie, car le contrôle de la synthèse de la substance vivante lui manque; mais il faut remarquer que le critérium de l'exactitude n'est pas le même pour toutes les sciences. — Une autre distinction entre les sciences du monde inorganique et la physiologie consiste en ce que là tout est normal, tandis qu'ici on a affaire quelquefois à des phénomènes pathologiques, et ces phénomènes, tout en étant du res- sort de la médecine, sont un appoint précieux pour la physiologie, car c'est de l'expérimentation faite par la nature. — De même, d'autres sciences peu- vent apporter leur concours à la physiologie : la morphologie — en mon- trant qu'il faut étudier non seulement l'homme, mais le règne animal tout entier; la physique et la chimie — en faisant voir l'utilité du contact avec la vie pratique, etc. — M. Goldsmith. Howell CW. H.). — Problèmes de la physiologie des temps présents. — Ce qui constitue l'essence de la physiologie, c'est sa méthode propre, la méthode expérimentale; elle lui est commune avec la physique et la chimie. C'est surtout ainsi qu'il faut comprendre l'imitation, par la physiologie, •des méthodes physico-chimiques, car l'étude purement physico-chimique de la matière vivante est encore un idéal, long à atteindi-e. C'est cependant là-dessus que les efforts doivent se concentrer. Entre le point de vue mécaniste et le point de vue vitaliste, les physiologistes choisissent généra- lement (à lin degré plus ou moins marqué) le dernier, convaincus de l'exis- tence d'un « résidu » inaccessible à l'étude physico-chimique. Ce « résidu » s'est réfugié maintenant dans les phénomènes de la conscience; la psycho- logie s'est séparée de la physiologie comme devant être étudiée par d'autres méthodes. Or, là comme ailleurs, c'est la méthode expérimentale surtout, l'étude de la névro-pathologie, qui contribuera à trouver le lien entre les variations des réactions psychiques et celles du substratum matériel. C'est 480 L'ANNEE BIOLOGIQUE. la seule base solide et c'est dans cette voie qu'il faut chercher. — M. Golds- MITH. Duggar (B. M.). — Physiologie végétale. Problèmes achielL — Les pro- blèmes actuels de la physiologie végétale concernent : 1° Les relations gé- néalogiques des organismes vivants. La phylogénie revendique la plus grande partie de ce domaine, mais la morphologie, l'écologie y ont aussi une part importante. 2'^ Les fonctions des organes, des tissus et des cellules et les réactions de ces éléments les uns sur les autres ainsi que l'influence des facteurs externes. 3" L'assimilation et l'excrétion, le métabolisme et la croissance, les sources et la dépense de l'énergie^ l'irritabilité et la constitu- tion intime de la matière vivante. — F, Péchoutre. ■Waite (M. B.). — La pathologie végétale comme science économique. — La pathologie végétale a pour objet la connaissance des causes et des remèdes des maladies des plantes. La connaissance des causes repose sur les données de toutes les branches des sciences expérimentales. La thérapeutique est encore dans l'enfance et les méthodes de traitement employées se ramènent à cinq : l'emploi de bouillies fungicides, la désinfection, la transplantation, l'usage d'hybrides résistants ou de variétés pourvues d'immunité et les mé- thodes de culture. — F. Péchoutre. Arthur (J. Th.). — L'histoire et la portée de la pathologie végétale. — Ré- sumé des progrès de nos connaissances sur les maladies des plantes et les bénéfices que la pathologie végétale a retirés des autres sciences des végé- taux et surtout de la physiologie, de la mycologie, de l'anatomie, de la bacté- riologie, de la chimie, de la cytologie, de la physique, etc. — F. Péchoutre. TABLE ANALYTIQUE Adbe, 159. Abeilles (nid des), S.S^i. — (psychologie des\ 'i6(>. Abelols, 172. Absorpliiin, 172, 200 et suiv. Abyssale (faune , 364, 366. Acantliias i-ult/aris, 107. Acarophytes, 337. Accoutumance, 2UB. Acer plalanoïdes, 23. Acétone, 200. AcuAnD, 172 Acide carbonique, voir Carbonique. Acides, 55. — (action des), 54, 94, 237, 251. — organiques, 171. Acmœa striata, 355. Acromérile, 157. Actinia equina, 467. Activité mentale, 446 et suiv. Adaptations diverses, 356. — particulières, 332 et suiv. Adipocytes, 94. ADOLPHl (H.,!, 56, 172. Adoxa moschaleilina, hl, 229. Adrénaline, 166, 172, 173, 174. Aérenchyme, 154. Aérosonies, 8. Agaricus campestris. 88. Agents cliimiques (action des), 232 et suiv., 263, 285, 380, 399. — divers (action des), 100 et suiv., 229 et suiv. — mécaniques (action des), 306. — organiques (action des), 232 et suiv. — physiques (action des), 229 et suiv. Agglutinines, 239. Agtaophenia, 135. Agnosie, 407. Agraphie, 415. Agurine (action de 1'), 236. Aimé p.), 51. Air marin, 362. Alains, 295. , Aliîertom p.), 169. Albinisme, 290, 292. Albumen (autodigestion de 1'), 205. Albumine, 166. Albumines solubles, 138. Albuminoides (substances), 17, 160. l'année biologique, XI. 1906. Alcalis (action des), 54, 94. Alcaloïdes, 148, 177. — action des). 226. Alcock (N. h.), 232, 233. Alcool (action de 1'), 6, 20, 174. Alcools, 185. Aldéhyde asparlique, 17. — formique, 17. ALDERSHOFF (H.), 172. Aleurone, 48. Alexine, 239, 240. Algues, 127, 227, 347. — globuleuses, 87. — vertes, 196. Alimentation, 190. — (iuduence de 1'), 100, 133. 138, 200, 205, 298, 299. Vlizarine, \vi. Allantoi'lien (liquide), 151. Allard (G.), 130. Allen (B M.). 29. Allen (H.), 423. Alliuvi, 14, 45. Allolobopliora fœtîda (réactions de 1'), 253. AUorythmie, 189, 209. Vlong (baie d'), 366. Alpheid;e, 348. Alpheopsin, 348. Alpheus. 365. Alternance des générations, 137 et suiv., 323. Altitudes (influence des), 195, 209, 302. Altmaw, XXV, 82. ALTMANN-SciiRiDDE (méthode d"), 390. Alun, 161. llfldus, l'A. Alyte.s obsletricans. 299. Atwttiita bisporigera, 68, Amans, 172. Amazone, 337. Ambocytose hémolylique, 257. Ament (W .), 464. Amers (lacs), 364. Amibe (mouvements de 1'), 241, 245. Amibes, 6. Amibocytes, 138, 176. Amides. 17. . Amidon, 168, 169. Amitose, voir Division directe. AMMON (O,), 266. 31 482 TABLE ANALYTIQUE. Ammoniaque (dans la constitution des albu- minoïdes), 17. Aninios, 76. Amniotique (liquide), 151. Amo'ba proteus, 69. Amœbidium, 7. AmphUjiœna medilerranea, 113. Amphimixie, 12, 270. — (signilication de 1'), 53. Amphioxus, 83, 157. — (régénération chez 1'), 124. Amphitritr, 66. Amphiura squammata, 3'i0. Amphivasa% 343. Amylase, 153, 164, 167. Anabénine, xxiv. Anarthrie, 40(). Anasa, 13. Anatomie comparée, 478. — humaine, 477. Anax forinosa, lin. — junius. ?>'\. A^CEL (P.), 25, 51, 52, 135. Ancey, 347, 372. Andouard, 180. A\DRE\vs (E. A.), 121, 347. Aneura, 46. Anesthésie, 6, 232, 233, 234. Angiospermes (centrosomes chez les), 44. Anglas, 257. Anr/uis fragilis, 85. Aniline (couleurs d), wiii, 236. Animisme, 452. Anne (M. d'), 290. Annélides, 246. — (distribution géograpliique des), 365. Anomalies (transmission des), 275. Anoures, 51, 52. — (développement des), 112. — (métamorphoses des , 138. Antarctique (faune), 364. — (flore), 364. Antedon, 33, 285, 286. Anthéridies, 46. Anthérozoïdes, 47. Anthocyanine, 188. Anthracnoses, 71. Antliroposociologie, 474. Anlicatalase. 167. Anticorps, 239. Auliferment, 198. Antiphénolase, 198. Antisérums, 343. Antithamnion plumula, xxxvi. Amom (NiLS), 395. Aplianizomenon pos aquœ, 8. Aphasie, mu. 406. — tactile, 407. Aphides, voir Pucerons. Aphrophora quadramjularis, 35. Apis mellifica, 37. Appendices du cou, 157. Appressoria, .71. Ipu5, 135, 373. Aquatique (vie), 300. Arabine, 171. Araignées (psychologie des), 464, 465. — (régénération chez les), 121. Araliacées, 154. Araucaria, 354. Irbacia, 81, 82, 94, 2S7, 288. ARliER (E. A. N.), 344. Arciuffenburg, 442. i Archa\gelsky (K.), 402. Arcbégoues, 48. Archiannélides, 84. Arctia caja, 268. AREVALO, 92. Argania sideroxylon, 374. Argent colloïdal, 180. Argyroncla aquatica, 121, 123. Arithmétique (opérations d), 446. Arma\d-Delille (P. F.), 172. Armit (H. W.), 146. Arnold (G.), 22. Arnold, wii, m\, \x, xxi,xxii, xxiv, xxv, x\x vu. Arrénotokie, 135. Arriiemvs, 163. Art musulman, 433. Artari (A.). 196. Artemia, 63, 302, 324. AitTOM (C.i, 63, 302. Arthur (J. Ch), 480. Arthus. 173. Aryen (type), 474. Ascaris, 49. — canis, 43. mrgalocephala, 89. — mysta.r, voir Asc. canis. — vilulorum, 94. Ascidies (dans le règne végétal). 96, 331. — (œil des), 342. Ascidiozoïdes, 75. Ascomycètes, 70. 71. Ascospores, 70, 71. Asexuelle (reproduction), 68 et suiv., 323. ASKENASY, 210. Asparagine, 166. Isperf/illus fumifjatus, 188, 239. Asphyxie, 233. — (influence de 1), 138. Asques, 70, 71. Assimilation, 200 et suiv. — chlorophyllienne, XIV, 201. 202,203. 204. Associations des idées. \v. 441, 444. — (classification des). 442, Astacux, 347. AstPrias, 94. — Forbesii, 59, 100. — glaciatis, .56. ASTOLFONI, 216. Asymbolic, 407. Atavisme, 294, 295. Atiiias (M.), 394. Atkinsox (G. F.), 88. Atrésie, 49, 87. Atropine (action de 1'), 226, 2.36. Attention, 435, 447. AUDEBEliï, 173. Audition, 413, 422. Au(ljli\('s vésicules . 410. AiER(J.), 382. ALLD (S. J. M.;, 171. Autofécondatiou, 134, 267. Autogamie, 339, TABLE ANALYTIQUE. 483 Autogènes (modifications), 271. Aulointoxicatiou, lfi4. Auto-mulilalion, 460. Autorégulation, 90. Autotomie, 119, 120, 121, 122, 373. Autruche, 356. Auxospores, 305. Axf de la plante (origine de 1'), 155. Ayrig\ac, 200. Azote, 200. Aztcca. 337. Babak (E.;. 298. Baiîinski, XV. 460. Backaxn (H.), 173. Bacilles paratyphiques, 191. Bacillus olCcV, 237. — puttn/îcus, 174. — spongiosus, 171. — violarius aretonkiis. 171. Bactéries, xx, 2, 8, 23, 71, 242,255. — chromogènes, 232. — intestinales, 235. — nitrifiantes, 205. Bactériopurpurine, 8. Bacterium Zopfii, 191. Bagiiada\-Das. 431. Baiera furcula, 106. Bailhaciie (J.), 129. Bainbridge, 210. Baker (F. C), 320. Balais de sorcière, 105, Balances, 251. Baldwi\ 268. Balfour, 40. Bali.owitz (E.), 16, 25, 39, 50, 389. Baltiiazard, 232. Bambusa aurea, xiv. 304. Bambusacées, 335. Bancht (Arluro). 401. Bankroft (F. W.), 252. Barbey (A.), 341. Barch, 212. Bari) (L.\ 133. 400. Bardeleben, 16. Bargagli-Petrucci (G.), M\. 170, 249, 304. BARRAT (W.), 251. 252. Barrington (A.), 281. Barlonia, 150. Bashford (E. F.), 24. 86. Basidiobolus ranarum. 40. Bastian (H. Ch.), 465. Bastie\, 182. Bataillon (E.), 60, 66, 2()1, 475. Bateson (W.). 258, 265, 275, 278, 327. Bathynomus, 365. Bathypélagique (faune), 362,363. Batraciens, 95. Battelli, 167. Baler (A.), 453. Bavay (A.), 364. Bayliss (J. s.), XIV. 252. B. (D.), 413. Bdellosloma Stouti, 342. Beard, 41. Beauvebie (J.), 1, 146, 173. Beco, 236, 403 Becqi EREL (P.), 173, 228. Bi:er (B.), 48. BhiiR (\()N), 272. Bkll (A.). 413. Bell (E. T.), 73, 96. 98. Bemmelen (v\>), 164. Bem.a, 10. BEMiOEN (v\\), 4(», 33.S. Bk\ei)ici:nti, 173. Bentley. 435. Ben/.ldinc, 175. 188. Berheris. 256. Bergiis (J.). 21. Bergome, 173. Bernard iCii.), \i\. 44, 203, 347. 374. Bernard (Claude). 141, 394. 467. Bernard (N.), 338. Bernaud, 235. Bernstein (J.). 217. Bertel (R.), 198. Berthelot (E.), 377. Bertrand (E.). 214. Bertrand, 157. Besredka, 174. BESTA (C), 109, 405. Bétail (hérédité chez le), 281. Bethe (A.). 385. 3S9, .393, 394, 397,466. BlRERIlOFER (R.). 124. Bichat, 295, Bielooussov, xmii. BiELSCHOWSKY (méthode de), 388, 392. BlENSTOCK, 174. BlERRY, 174. BIERVLIET (.1. J. VAN). Xl\. 422. BiFKEN (R. H.), 327. BIKELES. .399. Bilatéralité, voir Symétrie bilatérale. Bile, 154, 190. Biliaire (excrétion 403. Billard, 174. BINET (A.), 421. 435, 440,454,455. Binnennelz, 15. Biofrénèse, 476, 477. Bioi;énétique (loi), 272. Bioméeanique, 81. 88 et suiv. Birgits latro, 367. Bisperniie, 79, 80. Biz/.OZERO (E,). 8. 207, 394, BJôisk (Adolf), 395. Blackman (F. F.). 1. Blagkman (V. H.). 60. Blakeman (J.). 290. Blakeslee (A. I.), 131. 140. Blanc, 83. BLANCHARD (R.), 303. Bl\ringiiem (L.). 96. 306, 331. Bhisfodinides, 307. Blastose, 11. Bléphiiroplastes, xiii. 23, 46, 47. 87. Bleu di' méthylène (action du). 180: voir aussi Colorations vitales. Bleu de toluidine, xix. Blondel (Ch.), 460. BOCHENEK, 388. BoniN (K.), 239. BoGAi Kl (K.), 124. Boin.lN (K.), xiv. 20'i. BOHN (G.). 201. 231, 413. 484 TABLE ANALYTIQUE. BoiDARD (Ch.)i 458. BoiRAC (E.), 438. Kois de Brésil, 161. Bois de canipèche. 161. Bois des cerfs. 7.t. BoLK (I.OHis), 394. BOLLETER, 'l6. BOLOGNESI, 209. Bombinnlor igneus. 126. fiombtjcilla (/cn-riila, il2. Bombyx Mort. 2U1. BONA^M (A.), 175. BONGIOVANM (A.). 177, 193. BONIS (V. DE). 214. BowiER ('..), 306, 466. BOODLE (L. A.), 131. BORCEA (J.). 84, IWi. BORDAGE. 121, 123.12'!. BORDET (J.). 175.239. Bordures eulieulaires, 11. BORCE (O.), 347, B0R\, 129. 287. Borraginées, 335. * BORREL, WXllI. BORYQIIST (A.), XIV. 432. Bosclilnians, 295. Boiryrhium obliqmim, 23. Botnjtis cineria, 181. BOTTI (L.). 426. BOTT (K.), 23. BOTTAZZi, 230. 474. Bolijs urticœ. 202. BOUCHARD (Cil.), 202, 232. BOLET (G.), 175. BOUFFABD (G.), 175. BOIIN (P.), 25, 51. 52, 135. Boulanger (E.), 68. BoLLLD, 152, 165, 184. BOLRDON (B.), 414. 441, 442. W6. Bourgeonnement, 68, 70. — (reproduetion par), iUU. Bourgeons terminaux, 193. BOIRQUELOT (E.), 146. BoLVlER (E. L.), 334, 347. 362, 364. BOVERI (Th.). 14. 36. 38, 42. 60. 79,80, 82, 106, 266, 267, 285, 286, 287, 328. BOWEN ^W. 11.), 86. BOWER (F. o.). 155. Braghet (A.). 25. Brachypiiyllum, 344. Branchineclu, .'524. Brand, 8. Brandes, 299. BRAMDT, XVI, XVIII, XXI, XXII, XXIII, XXVIII. Brasil (L.), 306. Brai, 239. Braler, 43, 63. Brai, 155. Brals (II.), 89, 129, 141. BraOS, 401. Bravais, 449. Breaudat (L.), 175. Breazeale (J.F.), 234. Brehm (V.), 348. Brillantcresylblau, xviii, xix. Briot (A.), 211. Broca^406, 474. Brocq-Rousseu, 68. Brodie, 215. Bromure de potassium. 193. lironches, 157. Broers (C; m.). 172. liROOKS (Ch.), 175. BROOKS (W. K.), 258, 329. liBOWN (Orville IIarrv), 241. Brown-Sfqiiari». 268. lîROUNE. 446. Browniens (mouvements), 159. Brucine (aelion de la), 226. Brun Bismarck, voir la Revue : Colorations vi- tales. Brunelli (G.). 297. Bruntz (L.), 341, 348. Bruyne (C. de). 374. Bryonia, 289. Bryophytes. 150, 168. BiiCHER (11.), 249. buchiiolz, 372. Blciiner, 475. BiiCHNER (M.), 426. Bugkle, 274. Blfalim, 474. Blfo, 113. BUG-vioN (E.), 38. I'.lller (A. 11. B.), 167. Bullock (W.), 240. Blrk (W.), 319, 320. BURKE (J. B.), XIII, 476. 468. BL'rke, 272. Blrnett Smith. 145, 302. lil'SOLET. 176. lUUineuses (abeilles), 466. Butler, 467. liiiTSCHLI (O.), 147, 467. B\RNES (E, J.), 116. Cachalots, 347. Cachexie strumiprive, 142. Cfecoma nitens, 61. Caféine, 178. — (action de la), 236. Cajal (S. R.), 9, 386, 389, 390, 391, 392, 395. Calanides, 251. Calcium, 148. — (action du), 54, 216, 235. Calkins (M. W.), 419. Callidina symbiolica, xxi. CalUala repens, 254. Callosamia promethca, 248. Calmette (A.), 176. Cambarus, 347. Cameron (J.), 385, 387. Campbell, xvii, xxi. Camponotus, 337. Camptotrophisine, 250. Camus, 170, 215. Cancer, 24, 86, 94, 257. Candolle (de), 230. Capsules centrales, 31. Caiisules surrénales, 141. Caractères (classification des), 325, 326. — (transmissibilité des), 271 et suiv. — (transmission des), 274 el suiv. — acquis (hérédité des), 268, 269, 272 et suiv., 276, 316, 467. TABLE ANALYTIQUE. 485' Carartères divers (hrrt'-dilé des), 27:5. Caractères psychiques, lUi. — — unités, 278. — (fusion des), 278. Carbonique (acide), 59, ISO, I8fi, 200, 201, 202, 203, 204, 362. — — (action do 1), 17;;. Cardamine pratensù, 331. Cardet (J.), 348. Cardiff (Ira D.), 22. Carlson, 378. Carlyle, 274. Carmin d'indigo, wiii, Carnot, 176, 208. Car\()Y. 83. Caur, 423. Carraro (A.). 85. Caryorinèse, voir Division indirecte. Caryolyniplie.33. Caryonières, 266. Caryopyle, 10. Caryosphère, 36. Caséine, 173. Casoar, 356. Castaione, 176. Castex ((..), 430. Castle (W. K.), 14, 277, 284. Castration. 135, 141. — alimentaire, 297. — parasitaire, 297, 339. Catalases, 150, 151, 167. Catalyse, 55, 162, 164. Cataracte congénitale, 275. Caténaire (théorie), 397. Catherine II, 295. Catocata, 330. Cattell, 437. Caulerpa proliféra, xiii. 127. Caillery (M.). 147. Causes actuelles (méthode des), 473. — finales, voir Finalisme. Cavicornes, 356. Cebcid.T, 343. Cécité tropique, 249. — verbale, 415. Cki.\kowsky, 155. Cellule, 1 et suiv., 5 et suiv. Voir aussi la Re- vue : Colorations vitales. — (constitution chimique de la), 17 et suiv. — (division de la), 19 et suiv. — (physiologie de la), 17 et suiv. — (structure de la), 5 et suiv. — nerveuse, 384 et suiv. — — (physiologie de la), .392 et suiv. — — (reproduction de la). 394. — — (structure de la), 384 et suiv. — — (vacuolisation de la > 394. Cellules artificielles, xiii. 476, 477. — éosinophiles, 3. — foUiculeuses, 39. — de Langerhans, 8. — de Sertoli, 35, 38, 51. — de Verson, 39. — interstitielles, voir Interstitielles. — migratrices, 3, 11, 392. — neuronophages, voir Neuronophagie. — neutres, 392. — phagocytaires, xxvi. Cellules satellites, 392. — vilellogènes, 297. CeiUaurea, 256. Centre fusorial, 82, 83. Centres nerveux, isi. — (physiologie des). 399,61 suiv. — (structure des), 394 et suiv. Centrifugalion. 77, 101. (lentriole, 36, 45. ('. ntrivasa", 343. Centro-épigéncse, 273. Centrophormics, 16, 31, 389. Centrosomes, xiii, 22, 23, 24, 43, 44, 46. 58, 88. CÉPKDE (C), 307. Céphaline, 166. (enitodus, 356. Cciceris, 338. Cercle d'osi'illation. voir Pendulation. Cercopilhecidae, 343. Cf.rfontaine (P.), 73. Cernovodeaxu. 176. Certes, wi, xxi, xxiii, xxvi, xwu!. Cerveau, .-599, 421. Cervelet, 382. Cerviis. 75. Cétacés, 343. Cevidali.i (A.), 147. Chacal, 373. ChiPlopodes, 83. CltiPtopIcrus, 76. Chaînes de forces, 20. Chaleur (aclion de la), voir Température. — animale, 185. CllAMBERLAIN (A. S.), 435. 457. Chamberlain (C. .1.), 48, Chambre ovulaire, 33. Champignons, 79, 305. Chanoz, 176, 195. Clianiransia. 350. Chapman (H. (i.), 240. lliara, 47, Charcot, 460, 461, 462. Charcot (J.), (expédition de), 364. CllABPEXTlER (R.), 414. Charrin (A.), 141, 147, 273. Chasmogamie. 319. Chvssevant. 176. Chattox (E.), 7, 307. ( IIAIMET, 453. CiiAiVEAU (A.). 217, 218, 219. CHAI'VEAU, 256. Chaux (action de la), 101. — (dans le protoplasma\ 18. 19. Chercheuses (abeilles). 466. Chenues piceœ, 140. Cheval, 356. — (hérédité chez le). 276, 277. CHEVALLIER (A.), 381. CHEVREL (A.), 191. CHIARIiNI (P.), 411. Chien (psjchologie du), 46'i. CHiLn (C. M.), XII. 31,32, 117. 118. Chilomonas, 301. — pm-amoeciuin, 20, 21. Chimionastiques (mouvements), 254. Chimiolactisme, xiv. 254, Chiniiotaxie, 255, Chimiolropisme, xiv, 179, 247, 248, 254. 486 TABLE ANALYTIQUE. ClIlMKEVlTCH, voir SCHlMKEVITCll. Clllo, 176. l'hionœcetus opilio, 365. Chiray, 176. Chiridota pellucida, 33*.). CmsTOM (A.), 147. Chloral (action du). 146, 232. Chloroforme, 232, 233, 234. Chloropliylle, KVl. 223, 227. Cliloroplasles, 227. Chlorure de baryum (action du), 170. — de potassium, 77. — de sodium (action du), 5'i, l.)3, 162, 200, 215. Chlorures (action des), 66, 'lOO. A oir aussi ' Sels. Cholut (R.), 21, 23, 45, 169, 205. Choh'rique (toxine), 239. Chondromites, 33, 380. Cliorde dorsale, 84. Chou rouge (teinture de), wiii. CiiiusT (H.), XIV, 304. (.HRISTMW, 61. » Chromaline, 43, 47, 132. — V(''g('-tative, 23. Chromatiques (granulalious), 8. Chromatophores, 7, 8, V), 47, 82, 227. Chromidies, 8, 16, 23, 389. Chromophages, 226. Chromophylle, 227. Chromoplasles, 227. Chromosomes, XIII, 12 et suiv.,31, 34, 35, 37,40, 43, 44, 48, 78, 231, 259, 264, 266, 267, 269, 288, 322, 327. — accessoires, 266. — héi(''rotropi(|ues, 12, 13, 14. — iK'ti rotypiques, 22. — inégaux, 266. Chromolropibine, 248. Chiysemys. 29. Chrysler (M. A.), 14, 308. Chrysomélides, 314. CiiiBLE (G. C), 33. Cliymase, 170. CiACCio (C). 166, 212, 394. Cicatriciel (tissu), 127. Cichorium Inlybus, 296. ClENTROWSKI, 106. Cils, xx, 7, 10. Circulation, 206 et suiv. . — rénale, 403. Claparède (Ed.), XV, 407, 441. Clais, 120. Clasinalocytes, 3. ClathreUà Treubii, 347. Clauiilia, 355. CLAITRIAD (G.), 147, 148. Clava leptostyla, 32. — squamata, 32. Cleistogamie, 319. Cleistopélales, 319. Climat, 345, 346, 357. ClipcoUna murginata, 7. Coadaptations. 270. Coagulase, 107. Coaguline, 205. Cobitis Uenia, 124. Cocaïne (action de la), 6, 226. Coccides, 337. Cochenilles. 214. Coc h lio podium. \\iv, wvlii. CoEHN (A.), 251, 252. Cœlentérés, 242, 350. Cœnotestes, 356. Cœnus. 13. Cœur, 179, 181, 11S2, 189, 220, 236, 237, 402. — (déveloj)p('iiieul du), 76. COGXETTI DE MARTI IS (L.), 131. COHN, 85. COHNHEIM, 86. Colletomanginia, 349. COLLIN (R.), 391. CoUoidaux (sels). 162. Colloïdes, XI, XXXII et suiv.. 19, 41, 42, 150, 159, 160, 163, 164, 465. 472, 475. Colorants, 160 et suiv.. 161, 180, 227. — \itaux, voir (loloraticuis vitales. Colorali(m. 123, 223. 224. 315, 329, 330, 335, 356. — (changement de), 225. — prénionilrice, 316. supraviiale, xvii. Colorations \itales, 81, 82, et voir la Revue : Colorations vitales. — (théorie des), xxi\ et suiv. Colpomenia sinuosa, 375. CoMES (S.). 34, 50. Communications piotoplasmiques, 11 et suiv. Composition chimi(|ue des substances de l'or- ganisme, 159 et suiv. Comte (C), 188. Conceptacle, 88. Conditions extérieures (influence des), voir Milieu. CouCalnilation, 4'i6. Conifères, 156, 178. Coniine (action de la), 226. Conjonctif (tissu). 3, K4, 126. Conjugaison, 12, 24. 60, 323. CoxKLI.N (E. G.). 80, 81, 83, 322. Conque auriculaire, 108. Conscience, 421, 441. Contractiles (éléments), xx. Contraction musculaire, 217, 220. Contribution ancestrale, 264. Conversion (religieuse , 434. Convolula ru.sco['l'tiixis. 238. CooK (M. T.), 88. COOPERATIVE INVESTIGATIONS 1» PLANTS, 279. Copépodes, 364. — parasites, 340. Coplinn, 298. Coptocycla aurkIuUcca. 39. — (jullata. 39. (Coquelicot (hérédité chez le), 279. — (polymoi|)hisme du), XIV, 303. Coqu-eluche (microbe de la). 171. Coquilles, 145. Coralliennes (iles), 366, 367. Corbules, 1.35. Cordia subrordato, .367. Corolle (signification de la), 334. Corps accessoire, 7. — jaune, 76, 87. — vitellin de Balblani. 33. Corps brillants, 23. — flotteurs, voir Aérosomes. 1 TABLE ANALYTIQUE. 487 CiM'ps gras, 168. Corpuscules rôfiiugonls, 43. — chronialiques, 3(i. Corrélation, l'il et siiiv.. 20!i, 272, 29.!, .SOI. — ((Ml bionn'trie), 277. — ciiibryoniinire, l'il. Oonvlalions (dans l'acliviU' iiieutali'). 'iW. CoiiBKNS (C). 230. 258. 20(1, 271, 320. Ci)RREVt)\ (H.), 375. Corticalion, 155. Cortinarius ruhipes, ,338. Cori/iuictis riridis, 3'i0. CosT\\Ti\ (.1.). 328, 348. C()TTO\ (A.), XI. 159. Cottus (johio, I2!t. Colylédons, 48. Couleurs (héréditr- des), 281, 289. COIPEROT (E.), 147. CoLPiN (H.), 177. Courants marias, 358 et suiv. Courbes dimorpliiques, 293. Couronne, 334. COIRTADE, 403. <;oLRTois (Pierre), 414. C(nsi\, 166. COLSINET (U.), 456. Coltièrk (H.), 348. CoiVERS ^A.), 414. CoLVHEUR, 139. Cozzi (S. C), \iv, 303. Crampton (H. E.), 307. CiatœgoiiiespHus, 130. CratoPdUS, 130. Crato, xxiii. Craw (J. a.), 196. Cri:\dir()Poii.o, 154, 237. Crcnilabrus vat'O. 56. Crépieux-Jamix, 455. Cri, XIV, 432, 433. Cristalloïdes (dans les graines). 146. Croisement, 58, 60, 278, 279, 2S0. Voir aussi : Hérédité. Croissfince, 111, 135, 156, 183, 198, 200, .'.96. 453. Crucifères (développement des), 87. Crfiptobranchns. 356. Ciyptomcnia, 354. Crxptopsyctiie. 438. Cryptostome, 88. Clcnolabrus, 94. Cucullonus. 80. Cueurbiiaeées. 255. CUÉNOT (L.), 14, 258, 260, 275, 278, 28'i. • (>uivre (action du), 235. flULLIS, 215. Guticulaires ^substances), xx. CiviER, 328. Cyanhydrique (acide), 213. Cyanniclhémoglobine, 147. Cyanopliycées, 8, 16. Cyanure de potassium, 54. Cyeadacées, 344. Cycadophytes, 344. Cycas, 48. 52. Cycle vital, 144. Cvcles de développement, 323. Cyclops l'iridix, 119. Cydippida;, 350. Cylindraxe, 390, 391. Voir aussi : Cellule ner- veuse. Ciinocrnmbc proslrala, 229. Ciintliia parHla, 81. C\peracées, 343. Cxpra'idés. 366. Ciistobiii cliiridota?, 339. Cylase, 167, Cylinus Ilyporislis, 341. Cytohse blanche, voir : CWolyse spectrale. — noire, 54, 64. — spectrale, 54, 64. Cytophores, ,39, Cytoplasnia, 5 et suiv. Voir aussi : Cellule. fyllarocylis hrli.r, 60, CzAPECK (F,), XIV, 195, 198, 217, 230, 249. DA Faxo, 399. Dahl, 464. Dahlorex tUi-Ric), 147. Dahlstedt (II.), 298. Dauaïs ple.rippu.s, 248. Dangeard (E.l, 61. ♦ DAMLEWSIvV, \\i. DAN'Jon (E.), 146, 148. Daxysz (J.), 177. Dante, 295. Daxtschakoff, 9. DophnUi, 251. — pulc.r, 119. D4RBISHIRE (\,-l).l, 264, 281. Darwin (Cli,), 270, 295, 314, 319, 328, 330, 367, Darwin (F,), 177. Darwinisme (néo-), 329. Dastre, 149. Dasypus villosus, 39. Dattier, 205. Dauphixé (A.), 336. Dauphins, 347. Davexport (Ch. D,), 148. Davenport (C. B.), 266, 278. Dean, 257. DECROl.'i. 454, 456, Deflaxdre, 208, Degand, 454, 456. DEGAXELLO, 412. Dégénérescence, 1, 38, 144. — des fibres nerveuses, 402. — (produits de), xxiv. — wallerienne, 385. Dehler, 4. DÉJERIXE (J.), xtii, 406, 407, 463. Delacroix (G.), 307. Delage (Y.), XXXVII, 59,66, 102, 268, 272, .303, 465, 472. 475. delciief, 177. Delezex'xe, 148, 177. DELLINGER (().), XII, 245, DEMANCHE, 172. Démenée précoce, 415, 4.58, 459. Demoor (J.), 392. Dendnirœlum cdraticum, 370. Dexemark (\V. k.), 378. Dexier, 239. Dentine, 85. Dents, 295. 488 TABLE ANALYTIQUE. Derniatomes pigmcnlomoteiirs, 398. 13ermobIasles, 117. Desbouis, 177, 178. Desgrez, 200. Désassimilatioii, ViU, l'ij, 200 ot suiv. Déshydratation, 57, 169, Dessiccation, 1(H). — (action de la), 100. lO'i. Dessin, 457, 459. Dessins (des élytres), 316. Déterminants. 265, 266. Deton (W.). 26. Dhéré, 148. niapieinus gracilis. ,"W8. Diasiases 153, 162. 164, 179. Diatomées, 368. Difizine, xviii. Didnn edule, 48. Didinum nasutum, 2'i. DiELLAH;, 107. Différenciation, 66. 67, 77, 81 et suiv., 103, 322. Digestion, 174. Ditnorplilsmp saisonnier, 331. Dimorphotliera pluvialis, 271. Dinopliilux, 14, 134. Diplobiose, .321. Diplogasler, 143. Diplosoma spongifofiiic, 75. Diplosome, 10, 36. liiptérocarpées, 214. Discodlossus. 112. 113. Disconiycètes, 319. Displanclitomie, 75. Disse (J.), 26, 33. DlSSELHORST (R.), 157. Dissofjonie. 3)0. Distribution gi'ographique, 314, .319, 345. Diurèse, voir Sécrétion rénale. Division cellulaire, voir Cellule. — dirt-cte, 24, 31, 32, 46, 52. 231, .394. — l'quationnelle, 34. — liétéroiypique, 22, 24, 43, 46, 28». — Iiétérohoméolypique, 43. — homéotypique, 43. — indirecte, 52, 476. — n^duciionnelle, 22. 23. 28. .34, 42, 46, 48, 266. — (reproduction par), 69 cl suiv.. 144. DIXON. 210. DdFLEiN, 364. DoGltL (A. S.). 378, 399. DOGIEL (J.), 402. DOGIEL (V.), 339. Dogietia malayona, 350. Dolicocéphales, 295. Domaties, 337. DOMIMCI, 9. Do\ Joseph, 241. DOVAGGIO (A.), 389, .390, 391, 392, 400, 402. DONALDSON (II. 11,), 465. Do.NCASTER (L.), 26, 37, 259. DOPTtR (C), 193. Dorrippe. 365. DOUGAL (H. Mac), 446, 454, Douleur, 377. 400, 401, 418. 430. DOYON, 148, 165, 178, 236. DhAGO (U.j, 56, 57, DreïFLS, 185. DRIESCH. (11.), 18,41, 79,93. 102. 115. 287,301. Drosera, 288. Drude (O.), 332, 372, .374. DUBARD (M.), 375. Dubois ( .h), 209. Dubois (R.), 202. duboscq (o.), 137. Dcbuisson (H.), 49. DUCCE^CHI, 197. DUCLAliX, 246. DCESBERG (J.), 16, 137. DUGAS. 445. DUGGAR (B. M.). 480. Duhamel, xvi. dujardi\, xvi. DUM»S, 232. Dunes (flore des), 374. u, DlNGERN (V.). 285, 287. DUNSTA> (\V. R.l. 171. DlPUlS (L.). 440. Dorante (G.), xii, 384. DOROCIIER (K.), 415. DuvAL (Mallilas), ,392. Eau. 187. — (action de V), 112. — distillée (action de l), 378. — marine (propriétés de 1'), 360. 361. ËBBmGHAtS, 447, 449, 451. Eb\ER (V. V0\), 72, 85. 90, 195. Ecailles (des papillons), 224, 225. Ecdytique (développement). 323. Echinides, 79, 93. Echinodermes, 2'i2. Voir aussi aux noms des genres. — antarctiques, 364. — (croisement des), 285, 286, 287. — (développement des), 81. Echinus. 262, 285, 286, 2>47, 288. — brevispinosuK, 82. ^ esculcnlus, 94. — lividus. 56. Echiurides, 83. Ecoliers (psychologie des), xv. 453. 454, 455,457. Ecologie, .373. Ecorce cérébrale, 409. Ecrevisse (régénération chez 1"). 120, 121, Ecriture, 142, 435, 455, 459. Ecureuil, 37. Edgar Poe, 417, Edkins, 212. Edmunds (A.), 382. Egger (Max), 407. Ehrbinberg, xm. EIIRLICH, XVI, 201, 239. 240, 405. tlasmobranches, 84. Elbe (faune de 1'), 371. EI.DERTON (N. P.), 290. Électricilé (action de 1'), 57, 184, 242, 381, 399. — (production d'), 223. Electrique (organe), 147. Ei.E\KiXE(A.), 336. Eléphants, 356. Ëlcutlieroscinzon Duboscqi, 306. Elevage, 266. Elkvixg. 229, 230. Embletox i,A. L.), 35. TABLE ANALYTIQUE. 489 Emelkton (A. R.)ï22. KmbrvDns fjraiits, 8<.>. EMERt. 297. Emmei. (V. E.). 120. Emotions, 'lOH, 't09, 'il7. 'i27 et siiiv. — (influcuce des), 225. Empoisonneuses (psychologie des), UVi. Empitsa 22. Emulsine, l^iO, 167. Enantiodriln.i, 131. Encyrtus fuscicotis, SiO. Endophytcs, 338. Endostyl.-,3'42. Endotoxiues, 174. Energétique, 'il9. Energie, /il9, 420, 473. — (production d'). 217. — équilibrante. 219. Engel. 208. Eiuiraiilis encrassicliolus. j(). Enkystoment, 60. EXRIQl ES (P.). 91. Ensi.in (K.). 370. EntcroMnase, 16t). Entobiose. 321. Entochorde, 84. Entomoplithorées, 22. Enzymes. 55. 146. 167. 198, 199. 200. 475. Epaississement des tii.'es. 155, 156. Ephémèrps, 144. Epidémie, 192. Epididynie, 9, 10. Epigénèse, .")29. Epinastie, 156. Epithéliophilic, 11. Epiihélium utérin, 85. Eponges cnlcaires (développement de*;. 101. Equilibration, 410. Equilibre. 400. Equisétales. 344. ^.quiselum. 254. Eremobia cisti. 341. Ergastiques (phénomènes), 269. Ergasioplasina. xxii. Ergatogénes (modifications , 270. Ergatules. 269. Eriophycs passerinir, 291. Errera (Li:o), xiv. 135. 148, 229. Errico (d), 209. Erytliroblastes. 92. Erytlirocytes, 4. Erythrolropie. 248, 249. Erythroxyle. 161. « Esérine (action de 1'), 226. E.so.r luciu-s, 124. Espace (lutte pour r),332. — (perception de 1"), 423, 424, 436. 470 et suiv. — (sens de 1'). 451. Espèce élémentaire, 313. Espèces (extinction des), .'i45, 375. — (formation des), 312 et suiv. — (origine des), 306 et suiv. Esquimaux, 295. Essais successifs (mouvements par), voir Jen- NIXGS. Esthétique, 427. Estivation. 316, 317. Elain (action de 1). 20'i. Etamiues, 255, 256. — (origine des), lOC». Eternod (A. C. F.), 74, 158. Etlianal (iiiMiieuce de 1',, 146. Ether (action de 1'), 113, 232. F.tholoeie, 473. Etiophylle, 227. Etioplasles, 227. Eucaltjplus (jlobulus. 104. Euchlanh dilalatu, x\. Eudcndrium ramosum, 114. Eugénése, .">03. Euphrasia oflicînalis, 341. Eurrhipont urticatu, 18S. Euschislus, 13. Eusporangiatap, 344. Evolution (théorie de l'ontogenèse), 329. EWART (A. J.), xiv. 142, 178. 252. Excitation, 402. — latente, 221. — (seuild"), 220, 221. Excréteur (appareil), 84. Excrétion, 145, 210 et suiv. Expérimentale (méthode), 474,479. Extraits d'organes, 172, 241. Fabre-Domergue, 348. Facteurs de l'évolution, 321 et suiv. Fage. xxiv. Faim, 185. Fairchild, 40. Fali.oise, 201, 149, 178, 201. Familles souveraines (hérédité dans les), 274. Faraiîee (W. Cl. 275. Farmer (J. B.l, 86. 26r). Fasciculation (spermotozoïdes des\ 516. Fatigue, 221, 384, 435 et suiv. — des nerfs, 402. Faugerox, 172. Faire FREM1ET (E.', xii. xx. xxii, xxiv, xwiii, 5, 6, 245, 301. Faiuot vL.), 364. Facvel, 165. 178. Favre (.1.), 370. Favbe, 172. Fay, 277. Fechxer, 420,427. Fécondation, xi. -25, 31, 40, 41, 53 et suiv.. 261, 280. 335. — double, 106. — normale, 53 et suiv. Fegatrlla, 46. Fer. 165. — colloïdal, 185. FÉRÉ (Ch.). 179, 193. Fermentation alcoolique, 170, 1W>. 200. — lactique, 170. Ferments, 169, 170. Ferx'Bach, 179. FERRAL1S, 231. Ferrarini (Guido), 220, 379. Ferrée (C. E.), 435. Feuille (origine de la), 155. Feuilles (dimension des), 142. — (variations des), 2%, 304. Feuillets, 158, 159. 490 TABLE ANALYTIQUE. KiBONACCi (série de), 296. Fibres musculaires lisses, 9. — nerveuses (origine desl, 387. Fibrine. 148, 150, 16U, 165. 1-ibriiiglobuline. 189. Kibrinogene, J.S9, 206. Fibropliisles. 3. Kick vR.), 264. FlELDE (Miss), ^166. i'ièvre, 192. Figuier (reproduction du , 27. I-'ilicales. S'aîi. Finalisme, 338. Finalité. 2'45. l'ISCHKI, A.l. \vi, XVII, wili. x\. \\l. XMII el suiv.. xxix, XXXI, wxv cl suiv.. 81. 287. Fischer A. . wiv. xxvn, x\i\. 8. 207. Fischer E.\. mil 105. 268. Fischer, 6(i. Fischer. 168. FlSCHER-SltiWART H. , 873. FlTTINC. 249. Fixation. 101. Fixateurs, 256. Flahait Ch. , 373. Flemminc, 11, 16. Fleurs doubles, 331. — artilicielles. .332. FI.IESS iW. , 465. Fl.lNT (,). M. . 7'i, 157. FLOWEit. 3'i3. Fluelualious. 265. Foie. 165. 178. 180,182, 190. Fonctions mentales, 413 et suiv., 419 et suiv. Fonds marins, 362. FoOï C.i. 83. Foraminifères, 6. FoRBES A. , 284. Force musculaire, 457. FOREI,, 4M. Forficula auricitlaria. 39. Formol influence du . 146. Fortin ^P. . 426. FnsTER. 435. Possombruiiid. 46. 87. l-ougères. 229, 344. Fourmis jardinières. 337. — psychologie des . 465. 466. FOLRNIER P. . 276. Fov R. , 415. Fraisiers remontants, 335. Fraxça. xxi, xxviii. Francillox Marthe . 457. Franz (Siiepheud i\(ir\ , 408. 463. Fraser ;h. c. i. , 60. Fraysse (A. . 341. Frech (F.\ 345. Fredericq l. , 179. Frey (von), 428. Friedel iJ. , XIV, 74. 204. Friedrich P. . 121. Fries Rob. E. , 349. Fritz Graf von . 132. Frohner. 157. Froid (action du', voir Tempé'ralure. Frome\tel, 430. Froriep Augusli, 409. Frocin, 149. Frigom. 408. Fucacées. 47. FUCHS R. F.\ 10, 226. Fulica, 292. Fllton II. R. , 179. Funaria hygromctrica. 131. Fuiidulus lieteroclitus, 94, 125. Fustet, 161. Gad, 221. Gadeau i>e Ker ville (L.). t08. Gaines (des fibres nerveuses). 398. (ialanthus nivalis. 45. gvleotti, xvlli, xxi, xxiv, xxx, xxxm. Galilée, 91. Gu.iPPE, 264, 275. Gall, 406. Gallaxd (J.), 348. Gvllardo (A.), XI. 19, 465. Gvlli-Vvlerio (B.), 343. Gai.liex, 477. Gai.ton (F. G.), 303, 324, 327, 449. — (loi de). 264, 274. Galvanotropisme, xi\. 251, 252, 253. — anodal. 252. cathodal. 252. Gamble (F. W.), 238, 435. Gamétoïde (tissu). 86. (Uimmarus, 251. — annuLalus, 226. Ganiosomes, 47. Ganglions siiinaux, 386. GaRber, 49. Garunek (N. L.), 16. Garnier, 179. 191. 208. Garrelon, 179, 197. Garten, 217. Gvrtnkr, 327. Gaskell, 478. Gass^ier (C). xi\. 253. Gastéropodes. 145, 352. — (distribution géographique des). 347. (lastrique (sécrétion), 185. — (suc), 150, 151, 164, 166, 174. (Jastroïdcn dissimilis, 289. Gastrulation, 101, 104, 158. — (causes de la). 88. Gatin (T. L.), 149. C. \TIN-GRUZE\VSIv\, 174. Gaucherie, 418. Gauss, 295. Gutier (L.), 239. Gautier, 178. Galtrelet (J.), 180, 208, 235. Gay (F. P.), 239. Gebhardt (\V.), 90. Geekonides, 125. Gel (action du). 66. Gels, 161. Gemelli (A.). 307, 379, 385, 395. Gemini, 22. Gemmules. 270. Génératifs (phénomènes), 269. Génératules, 269. Gengou (0.), 175. TABLE ANALYTIQUE. 491 <;ennadas, 362. Gentil (L.), 371. Griiliios(',321. (i(-on<'mertes, 357. Géophilic, 313. <;rotropisme, xi\. 156, 230, 231, 248, 2W, 250. Gkrai PKI., 180. 212. Geuber (C), 291. Germain (L.), 349. 373. GERMAN0\ EUT, 40. Germination, 88, 149, 167, 184, 186, 205. 228. 229, 231, 235. Geiniinogonie, 340. C.EROCLD (John H.), 83. Gesell (O.), 455. Gosier (variation du), 299. Gessard, 149. GESSEL (A.), XIV, 431. Gestation, 85, 86. GiAJA ^J. , 174. GiARD (A.), 349, 465. (iiardia hirsuta, 291. Cl VRDINA (A.), 112. C.IRSON (WlMFRED), 291. GKii.lo-Tos (E.), \\l, \\i\, 37,63. Gilbert-Ballet, 462, 463. GiLLOT (.\.),98. GlLTAY (E.), 334. GINESTE (Ch.), 309. GlNESTE (J.), 2, 6, 18. Ginkgo ùiloba, 23, 45. Girard, 223. (ilœosporium, 305. — frurtigemim, 71. Glande pin(''ale. voir Hypophyse. Glandes, voir Sccrélion, ExcrcHion. iUancoma pyriformis, 6. (Uaucotlioe. 363. c.loboïdes, 1. Globules blancs, voir Leucocytes. — polaires, voir Maturation. — rouges, voir Hcmaties. Globuline. 150, 160, 164. Glucosides, voir Glycosides. Glycogéne, 138, 148. Glycolyse, 184. Glycosides, 146, 153, 174. Glycosurie, 215, 216. Glycuronique (acide), 152, 165. (Jnomonia veneta, 173. Gobio fluvialUis, 124. GODLEWSKI, 285. (;0EBEL (K.). 320, 331. GOLBEL (L. F.), 155. Guthe, 295. Goi.UFARlî (A. J.), 114, 180. Goi.usciiEiDER, 428,455. GOLDSCIIMIDT, 43. Gol.OSTEiN (K.), 445. Goi.Gl, 16, 31. 388, 395. GOLTZ, 399, 475. GOLUBEW, 207. GOMPEL, 180. (iomiyliis ocellatus, 231. Gonomélrie (des noyaux), 266. Goths, 295. GOTO (S.), 291. GouiN, 180. Goil'li., 147. GOl \, 221. GOY (A.), 219. Gruf, 336. Graines, 146, 167, 228. Graisse, xxiii, 138. Gniisscs, 176. — (digestion des), 178. Grand, xxxiv. Granulations chromatinues, yoirChromati(iues. — nucléolaires, 391. — proloplasmiiiues, wii, x\v. Gra|ihologic, voir Ecriture. Grasset (J.), 465. Grattage, 403. Grwei.lat, 180. Gruier (Ch.), 365, 366. Gra\ité (action de la), 242. Greex (R.), 205. Greele\, 252. Greffe, 113, 129 et suiv., 401. Grcgarines, 6, 137, 158, 339. GRt;GOlRE (V.), xill. 14, 26, 42, 43. Gréiiaxt, 180. Griffon (Ed.), 130. Grimme, 148. Gross (Hcrmann), 276. (luoss (J.), 265. Gross, 455. Grossez (0.), 107. Grottes (faune des). 370. GRINERT, XXIV, XXXI. Grijilus campestris, 228. Gr\sez, 193. Guanine, 225. Gl ÉBIIARD. 19, 20. GlEGlEX (F.), 68, 180. GIÉXOT (J. F.), 149. GiÉRiN (G.), 176. GUÉRIN (P.), 149, 214. GUÉRIN, 368. GlERRIM, 220. Guet tarda speciosa, 367. Gl iiiXARD (L.), XIII. XIV. 47, 149, 213. GlILLEMARD (H.), 195.209. GllLLlERMoN» (A.), \\l\,l,2, 8,71,205. Gui.LON (J. M.), 181. Gl IZOT, 274. GULiNO\VA(E. N.), 379. GlNTlIER (K.), 307. GlRWITSCII, XXII. NX\,10. GlTH, \XIII. GlTTENRERd (11. R. \<)\). 229. Givox, 403. Gymnospermes, 344. Gynodioïcie, 271. IlAACKE (W.), 280. Habitude, 413. Hadley, 120. lladromase, 167. Hadzi (J.), 336. H.ECKER, 266. Hall (A. D.), 204, 234. Halliburton (W. D.), 382. IIALLIER, 106. Hallion, 149, 462. 4\)2 TABLE ANALYTIQUE. Halluciualion, UM. — hypnotique, ^38. IIALLUIX (M. I)'), 181. Halobiose, .321. Hama>n, 12'i, 3.Î7. Hamburger, 195. IlAMMAR, 10. Ham.mer, 101. Hamster, .S21. Handmann, 373. Hanmg (R.). 87. Hansemank, 16. IlapalidaB, 3'-i3. llARDE> (A.), 146, 170. Hargitt tCh. W.), Ml. 32, 24k6. Hariot (P.), 186, 349. lURLESS, 221. Harm, .^2. Ilarmostps, IS. IIARMS (H.), 304. IlARRIS (J. A.), 308. Hartog, XI, 20. Hasselbring (H.), 71. Hatscitek (B.), XI. 157, 269, 271. Havet (J.), 391. llAYUEN (E. A.;, 445. llAYEM, 207. Headley (F. w.), 465. HECliEL E.l, 321. Hcderu Hélix, 2W. Hedlund (O.), 87. HEEN (P. DE), 187. HEGEL, 21tl. HEIDENHAIN, XXVII, XIX, X\ll, XXV, XXIX, xx\, xxxi, xxxvii, 31. Heider (K.), 80. 259. HEINRICHFR (E.), 349. Hektoen, 255. Held (H.), 387. Helgero (Fcruaiidc DE), 293, 296. Hèliotropisme, 156, 230, 231, 251. Héliozoaires, 6. Iletix, 3ij7. Hei.miioltz, 'ilO. Helminthostachxjs Zeylanica, iiS. Hématies, 92, 208. Hématoblasles, 185. HématOKène, 182. HematopoïPti^up (activité), 208. Hématopoïéliques (organes), 206. Hématose, 237. Hématoxyline, xviii, 161. Hémiptères, 12, 13, lU, 35. — héteroptères, 40. Hémoglobine, 151. 182. Hémolyse, 18 >, 237. 239, 2'i0, 257. Hémolysines, 106, 209. Hemopoiéilne, 209. Hempelmain>, 59. Hexle, un. HENKEGUY, XX, XXI. Henri (V.), xxxii, \x\iii, 163. 164, 176, 180, 182, 223. Henry (Ch.), 182, 219. Henry (T. A.), 171. Hépatiques, 229, 35!i. Hépatopathie, 41 'i. Hépatotlirombine. 206, 207. Herbst (C), XI, 79, 80, 261. 280, 285. Hérédité, 78, 258 etsuiv., 322. — alternaiive, 27!S. — collatérale, 274 et suiv. — dans le croisement, 261, 262, 263, 264, 265, 280 et suiv. — directe, 274 et suiv. — du sexe, 271, 272. — fausse, 273. — mentale, 274. — morale, 274. — mosaïque, 278. — organique, xi. 269. Hering, 467. Hermaphroditisme, 32, ISM-lj, 271, 323. — des noyaux, \i. 40, 41. HÉRON (David), 272. llEROUARU (E.), 340. Hehpin, 107. llERRERA (O. L.), 465. Herrick, 120. Herring (Percv T.). 217, 400. Hertwig (O.), 7. .S8, 41, 287, 465. Hertwig(R.), 12,26, 41, 70 93,132, 134, 143, 287. HÉRUBEL (M.), 150. Hervieix, 150. 165. Ileterangium, 344. Hélérobiose, 321. Hétérochromosomes, 35, 36. Héiérogénélique (développement), 323. Hétérophyllie. 304. Hétérostylie, 135. Hétérotypique (division), voir Division. Hevea brasiliensîs. 375. Hewitt (C. J ). 63. Heyer (A.), 296. Heymans (J ), 448. Hibernation. 202, 228, 316. HickSON (S. J.), 308. Hieracium, xiii, 63. llii.L (A. W.), 343. lIiLL (r. G.), 157, 308, 336. IIILL, 475. Hii.ZHElMER (Max), 373. IIlMMEL, X\l. XXVI, XXVII, XX\. WMIl, \\\n. Hippopotame, 356. Ilis, 387, 394. Histoire (étude de 1'), 274. Histolyse, 138. IIÔBER, XVII, XVIII, XXIX, XWII. llôCK (F.), 372. HOGUE (Ch. J.), 59. HoLM (Th.), 150. IIOI.MGREN, 11, 388. 394. Homard (pinces du), 20. Hominida'. 343. Homme (hérédité chez 1), 269, 272, 274, 275, 277. Homme (évolution de 1'), 319. Homochroniie, 341. Hi.niœosis, 107. Ilomologies, 157. Humotypose, 296. Hordénine, 170, 171. Hoi ARD (C). 182, 298, 308. HOlKGiRDY, 150, Houstonia cœrulca, 256. TABLE ANALYTIQUE. 493 IIOIZÉ (E.), 474. llor/.EAi; DE Leiuie (Joan), 335. 1I0\VELL(W. H.), 479. lllDELLET (C), 182. ^ IRGou\e.\q, 166, 182. HUMBKRT, 4SI. Ill MBl.KT, 209. llumiditt- (action de 1'), 315. HlMPHREY (H. B.), tiô, 87. Huns, 295. HONTER, 200. HlRST, 275. Hyaiodroina, 6. Ilyaiosphera gregarinicota, 339.- Hybridation, 313, ;52!i. 327. Hybrides, \iv. ;i6, 265, 280 et suiv. Voir aussi : HiTéditt-, Croisement et Mendel lois de). — de greffe, 130. Hydatine, wwin, 133, 134. Hijdia, 246, 297. — fusca, 70, 336. — viriUis. 336. Hydrogels, 161. Hydroïdes (régénération chez les), 114. IlydroïdcK dianthus, 246, 247. Ilydrophiliis aterrimus, 100. llydrosols, 161. Hydrotropisme, 230. llygroscopicilé, xiv. 229. Hyla arborea, 125, 299. hylaria llypo.rylon, 68. Hyménoptt'res parasites, 340. Hyperglobulie, 177, 209. Hyperniétamorphose, 139. Hypertensives (substances), 2'il. Hypertoniques (solutions), 53, 54, 64, 65. Hypnotisme, 438, 439. Hypoboi~us ficus, 341. Hyponastie, 156. Hypoplialangie, 275, Hypopliyse, 179, 208, 379, 395. Hypotensives (substances), 153, 241. Hypotypie, 124. Hystérie, xv. 460, 461, 462. Idantes, 265. Idéation, 438 et suiv. Ides, 265. Idiochromatine, 23. Idior.bromosomes, 12, 13, 14. Idiotie, 418. Idioozme, 31, 44. IKEDA (R.;, 9, 26. IKENO (S.), Mil. 46, 52. Illusion lin('aire, 425. Illusions, 424, 430. 436. 437. — affecti\i's, 429. — opliques, 423, 426. Images hyiinagogi(|ues, 457. — mentales, 438, 440. IMBERT (A.), 182. Imitation, 441. Immobilisation. 220. lmmorta]ii(', 143 et suiv. Immunité. 190. IMSCIIAMTZKY, 182. Inanition, 296, 391. Inclusions digestives, \\m. Indol, 165. Indoxyle, 165. Infection, 429. Inllammation, 8. Infundibuluiii, 395. Infusoires, 292. Inhibition, 401, 402. — ps\ chique, 4'i8. Inosurie, 215. Insectes ^coloration des), 330. — (métamorphose des), 138. — (parthénogenèse chez les), 63. — (rapports avec les fleurs), 332, 333, 334, 446. — sociaux, 297. Instincts, 465, 475. Intelligence, 142, 319, 454, 455, 457. Inteistitielle (glande), 52, 1.-55, 150. Interstitielles (cellules), 35, 51. Intestin (mouvements de I'), 223. Intumescences, 104. Inversion organique, 303. Inverline, 146, 164, 167. ' Ions, 54, 55. lons-protéides, 54. Iris germanica, 45. Irritabilité, 229. IS(:oVESCu(H.), 150, 151, 163, 164. Isoetes llyslri.c, 157. Isotoniques (solutions], 99. Isotropie de lœuf, 76 et suiv. ISSAKOVVITSCH, 134. IsSEL (H.), 369. ITTALIE (VON), 151. IVANOFF (P. P.), 116. Ivoire, 85. IziKA (A.), 68. Jackson (M.), 205. Jacob (Et.), 415. JACOBESCO (N.), 308. JACOBY, 264. JACQUÉ, 151. Jaeoïrholm (G. A.), 392, 401. JVENSCH (E.), 436. Jalousie, xiv, 431. James (W.), 437, 441. JAMMES (L.), 94. JâNET (Ch.), 94. Janet (P.). 461. JAMCKI (C. NON), 53. Jannsens, 51. JANSE (J. M.), Mil. 127. Jai'EEI.i, 241. Japon (laune du), 364. Jaquet, 107. Jardry, 141. Jeffrey (E. C), 308, 344. Jelgeksma (G.), 341. JKNKINSON (J. W.), 81, 102, 151. Jenmnos (H. S.), XII. 241. 244, 245, 247. Jeune, 190, 231, 382, 400. JollANNSEN, 327. JOLY, 210. JOLLY, 9, 194. 404 TABLE ANALYTIQUE. JOUDAN, XWVIII, 328. 331. JORIS. 397. Joseph (11.), 10, 106. JosT, 246. JOSUK, 153. 190. JOTEYKO, 401. Ui\. JoiBlN (L.), 363. JUEL (H. O.), 256. Jugcmenls, îi'i6. Jumelle (11.). 349. Juniperus Cedrus, 376. Jura (faune du), 370. kab\les (enfants). 456. Kafk\ (S.). 422. Kammerer (P.). 299. Kareff, 148, 165. 178. 236. kARPOFF. 15. Kaserer (H.). 238. Kassowitz (M.). 271. KAT7. (D.), 443. Kalkfmann (C. H.), 338. KEEltLE (F.), 238. kEiTH (Lucas). 183. KELLOG (\ . 1..). 110, 133, 247, 291, 308. KERENS (B.), 74. Kerr, 160. Kev. 31)8. kEYSSELITZ (G.). 137. I\haija Madagascariensis. 3fni. KiESOW (F.). 426. Kiaaso, 150. kinasHiuo (aciion). J8'4. kING (llELEN l)EA>). 100. KlRKWOOD (J. ]■'..). 255. Kjelman, 3(H. Klebs, \ui. 111. 112. kMEP (H.). 255. kOEllLER (R.). 364, 366. kOELI.IKER, 91. kOERMCKE (M.). XIII. 44. 231. KOIIL. 16. ' kOLLMANN, 300. kOLMER, \M. kOLRKUTER. 327. KOPSCH (F.), a, K), 31. KORKF (K. VON), 85. kOHNILOWITSCH, î>. KoRSCHELT, 'l2, ^13. koSSMANN (R.), 291.312. KOSTANECKI (k.). 81. 82. kOSTYTSCUEVV (S.), 200. KÔVESSI (F.). 183. Kraemer (11.). 227. 235. kR\EP(;HIE. 'l'42, UW. 4.55. kRAFT-EBBlNG, 431. Kramchfeld (A.), 291. 312. kUASINOSSELSKY (T.), 199. kRASSlN (P.), 405. Kraus (R.), 239. Kraise. X\, \XX1. kROMHAL. 392. Kui GER (F.), 416, 449. KlCKUCK (M.). XI, 40. KUHLMANN (\ . F.). 440. kUNSTLER (J.). 2, 5, 6. 18, 309. KiXTERBEG. 442. a kixzE (G.), 217. KlPELWIESER. 58. kLPFFER (niclhotk' de). 391. Klsnezov (N. j.), 3^0. kïSTER (E.), 104. 227. kYLIx (H.), 350. kvsles. 140. LaacK-MW'n, 60. Lab. 164. LAliBÉ. 165. 183. Labyrlnlhc. 412. Laccasi', 167. I.acerla agilis, 125. — viridis. 125. — vivipara, 125. LACHE (J. G.), 389. Lacs (faune des), 370. 371. 372. Laclase. 164. Lactique (fermentation), 153. Laclokinase, 150. Lactose. 149. 174. 189. Lagarde (J.), 319. Lagerbeug (T.). 47. I,a{,'0i)èdes, 226. Laglesse (E.), 10, 151. Laig\el-Lavastine, 393. Lait. 153. Laker. 207. Laloy (L.), XII. 245, 328, 338. LamaRCK (J. B.). 309. 324. 328, 330. Laniarckisnie (néo-). 329. Lambert, 220. Lamelles de llavers. 90. Lams Jl.). 33. I.AMY. 215. 216. I.ANDOIS. 399. Laxe-Claypox (J. G.). 35. 212. Lang (A.). 259. 326. 330. Laugase (fonction du). 406. Laxgley (J. N.). 394. Langlois. 197. — 177, 178. 179. La(|ucdives iles . 36(>. Liii|ues. 161. Larguer des Baxcels, xxxii. xxmii. xxmv, 164. 184. Larus ridibundus, 373. Littlirtea squammaria, .341. — clandestina, 341. Latreitlid. 3()5. Latreiltopsis. 365. Lalrext (Eniile\ 151, 184. 337. L VIRENT (L.). 344. L\UTERIîOR\, XXI, XXIli. LAVDO^SKY. XXXV. Lébert. 218. Leborgne. 459. LEBRDX'. 83. l.i^XAlLl.oN (A. . 465. Lécithines. 50, 167. LECLERC Ul SABLON. 27. 205. LECKEMEll. 384. Lecture. 435. Le Dantec (F.\ 466. Le Double (A. F.). 293. Leduc (S.), xiii, 476, 477. TABLE ANALYTIQUE. 49r) Lefevue (G.). 66. Lefèvue (J.), 184, 204. Lekévre (R.), 416. l.EGENDRE iK.), 362. 388. LÉGER (E.), 170. LÉGEK (L.), 137, 158. I.E Gras (.1.1.416. Lt'mmoblaslcs, ;î97. I.KMOINE, 185. Lcmurida", Si.S. I.EMIO'SKK (M. VON). 386, 397. J.EONrOWlTSCH (A.), 380. l.(''lii(lo|)li'i'('s, 35. Lepidosiren, 356. — paradoxa. 10. Lepidurus producliis. 135. l.l;Pl^E. 165, 184. I.ÉPINE. 152. Le Play (A.), 162, 236. Li-pi-c, 188. Leptinolar.sa, 31i el suiv. Li'ptosporanyiala'. 3W. Leoieux, 149. Lerat, JiS. Le Renard. 235. Lehi (AïKlrt-), 395. Leroy (B.), 440. Lesage Pit'iic), 184. Lesieur, 184. LesnÉ. 185. Le Sourd, 185. LETLLLE, 200. Leucocytes, XVllI, 11. 50,86, 1.38, 172, 18'i,20(i. 257, 392, 429. Leucocytoptiobie, 11. Leucojum vernuin, Uh. LcucoUironUiiiie, 206, 207. Levaditi (('..). 185, 238. LÉvi (Léopold). 185. Levinstein. ^i56. Levures, 71. 148. 151. 305, 345. LÉVY (H.), 416. Levy(0. . 75. LÉVY. 185. Lewis (G. K.), 44. 46. 48. 49, 68. 78. Lewitscheff, 380. Leydig, 157. Lézards (pigment chez les), 225. IJbellulcs. 369. Libellulides, 34. Lichens, 336. LlDEKKER. 343. LlDFORSS (B.), XIV. XXIII. 254. LIEBEN uS.\ 381. Ijcvre Narialih'. 226. LIGMER (().). 152. LILIENFELD (M.). XIV. 254. I.Hhim, 104. — candidDium, 22. — M ar lagon, 23. — tigrinuin, 48. LILLIE fl'. R.), XI, XXWIII, 19, 20, 66, 76, 80, 83. Lirnnohiosc, 321. Limules, ,355. Lin. 171. Lina Lapponica, 289. LlNUEN (M. VON), XII, 202, 223. 224. Li\DMA\ (G. A. M.). 334. tAneus. 248, 249. Linsules, 355. lAnodroma, 6. LiNOSSIER, 185. 1. MIGRE. 236. Lipase, 149, 167. l.ipiichromes (granulalions . 388. I.ipiiïdes. xxix. x\X. xxxiv. LlPniNCOTT. 275. LlPPMANN, 410. LIPPS (Th.\ 416. 417. LiTTLEFIELD, 476. Litomaslix IruncaleUus , 3'i(). l.ittorina rudis, 339. LiM)N (Gli.). 211. Li>i!i;niioffeu (Wilh.). 390. Liihes liiinlaiix, 40.S. Lo BlANCO, 362. Loeali^aliiins e('r('li('Meuses, 409. — ciTçlinUes, 406 et siiiv. I.OCK (R. II.), XII. 250. 327. LiK-ke. 295. Locusta viridissima. li'x. Locv, 342. I.OUATd, 412. I.OEB .1.). XI. XH. XIII. XXXV. XXXVI. 53, 54, 55, 64, 65, II'J, 230. 2.35. 244. 2'i5. 246, 247. 248. 249, 251. 261, 280, 285^ 302. 466. 472, 475. — (illusion de). 436. LOEl! (L.), XMII, 75, 87, 206. LOEFFOLHOLZ \ON CoLIiERCi. 352. LOEIU.EIX (M.), 256. LOEW \0.), 17, 18, 197, 319. LOEWENTUAL (N.), 8. Loi (notion do la). 471. 472. — liiof;('ni'li(|ue l'ondanienlale, 324. l.oisEi. (G.), XX. x\i, XXII, XXVII. \\\\i. 51. 75. LOMRltOSO, 294. LoXDON (E. S.). 396^ LooMiS, 3'i6. LOPPENS (K. , 369. LOTSY, 327. Lottia, 53. Loups, 351. LOWE (Bruge). 276. LulilMEXKO (W.). \i\. 186, 203. Ll OWIG, 215. l.UGARO (E.). 381. .390. 393. 403, 404. fAunbricu.i lerreslris. 244. Liiinhrifulus varicgatiis. 117. Lumière (action de la), 114. 169, l!S6. 203. 225. 226. 227, 229. 242, 245, 246, 247, 411. 412. Voir aussi : IMiotoIropisnie. LUNA (E.). 409. Lulte pour l'existence. 338. Lycirna. 292. Lyeopodiaeées arborescentes, 354. L)eopodiales, 344. l,\eoi«i(la. 344. Lyell, 473. Lygœus, 13. 14. I.figinodendron. :'>Vi. Lyiiiihfus elodes. 247. l.xinphe, 20(1. 210. — (pression de la), 113. 496 TABLE ANALYTIQUE. Lympliogénèse, 200. Lyocylos(\ 257. Lijsimachia. 15?i. Lysine, 1<>2. Maas (Ouo , 101. Macalisteu. 29f|. Macallum (A. B.). 400. Mac Callum, 186. Macchiati. 203. Mac Craken (Is.). 289. Macdonell (W. R.), 291. Mac Dougai. (D. T.), 292. 309. Mace\ve\ (W.). 110. Mâchoires (régéncralions des), 125. Mac Gregor. 163. Macroclielni, 365. Macroglosse, 33fi. Macroures, 348. Magie, ;i52. ' ^ Magnésium (action du), 235. 237. Maheu (J.), 376. Maia squinado. 2!aH. Maice, 186. Maignon (T.). 138. Maïolit|ue vdivision), 22. Maïs. 96. Maistriau, 148. Majorana, 160. Maklnoa. k(S. Mai des montagnes. 195. Maladies (transmission des), 273. Malaquin. .^ao. jMaldives (iles), .366. Malischeff (N. N.), 381. Mallié. 180. Malloizel (I..). 210. Malsen (M. F. VON), 134. Maltase. 16?i. 167. MàLTAUX (Maria), 20. Malloso. lll\. Mammaires (glandes". 212. Mammifères (extinction des). 345. — (spermatogénèse des). 38. Mandoul. 410. Manège (mouvement de\ 400. Manganèse (action du), 186. Manoin (L.), 186. Manioc, 171. AIankowskv (A.), 97. Manoi ELIA\ (Y.), 238, 381. Maqdexne. 199. Marage, 413. Marciial (Elie). 52. 168. Marchai. (lùuiU-). 52. 132. 168. Marciial (l'.). 139. 140, 297, .509. .372. Marcltantia. 46. 47. 140. AlARCllOUX. 2,38. Marcis (II.). xwii. 43. 93. Maréchal (.).). 28. . Mariage. 303. AIarie (Pierre), xiii. 406. Marinesco ((;.). 404. 405. Marques (H.'. 182. Marshall (F. H. A.), 301. Marsupiaux, 356. Martin (A.l, 94. 135. Martini (i:.). 80. Martii\otti. wii'i. wiv. Marx, xx\. Mason-Jones (A. .1.). 178. Massart (Jean), 20. 187. 231. 337. Massenti, 141. Mast (S. O.). xii, 245. Masizellen, 3. * Mathews, 59, 93. Mathewso\ (Cil. A.), 256, Matozzi Scafa. 241. MATROCHOT, XVUI. XX. , Maturation, voir Produits sexuels. Matza. 151. Maumemî (A.). 335. Maupas. 1.34. Maurel. 173. Mammow (A.). 3. 92. Maximow, 199. Maxwell (S. S.), 399. Mayer, 141. 163. 166. 187, 215. 216. 248. Mayer. 442. Mayer (A. (J.). 248. Mayer. x\xii. Mayer. 49. Mazé (P.), 199. Me Clure, 388. Me tiiLL (Caroline). 34. Mccaniste (point de vue). 90. 'i21. '175. 478. 479. Médecine, 479. MeduUosa, ,344. Mégacaryocytes. 92. Mégaloblastes. 92: Megisar (F.). 100. MEiLLi:RE. 215. Meinong (A.). 417. Melampsora Roslrupi, 61. -Mellifères, 154. Melosira. 305. Melospha cinerea. 324. Meltzer (S. J.). XIII. 93. 94. 382. 479. Membrane cellulaire. 128. Membranipora meinbranacea. .369. Membres (d(''veloppement des), 141. Mémoire, xiii, .393, 445 et suiv., 451, 467. — affective. 418. — visuelle. 456. Mencl (Em.), 390, 394. Mendel (lois de). 57, 258, 261 et suiv., 275 et suiv., 280 et suiv., 314, ,327, 475. MfM)ELSS()II\. 230. Méningite tuberculeuse, 416. MéningocO(|uc. 193. Menoponia, 356. . Mensonge, 457. Mentace, 142. Menten (M. L.). 400. Aler de feu, 7. Mercier (L.).. 138. Mérisme, 21. Merkel, 11. Merrum (C. I'.). 309. 310. Merrimmv (M. I,.). 15. 24. Mesml iF.), 147. 188. Mesoglicola Delayri. 340. Mélachromatiques (corpuscules), 1, 8, 205. TABLE ANALYTIQUE. 497 Mi'lagt'iK'tique d('veloppeint'iil\ .'Î2.'!. METVLMkOFF. XVXIII. Mt'tamcrie. 89. ■■?2(i. .WS. Mi'tamorphose. 95. 99. 137 et suiv. MiHaplastif|ue (développement . 32S. Mltcalf (C. R.). 253. Metcai.f (M. -AI.). 342. Metcumkoff (E.). \ii. \\m. 143. 187. 226. 256. Méthémoglobine. l'i". Mkunuw. .'i5i. • Meves. !>. :m. g:\. 206. Meïek (A.). XXIV. Meyer (II.;, 473. Meyer (J. de). 187. SIEYER. 12. Meyer. 326. Meyer. Uôô. MiCHAELlS. XI\. XXII. XXIV. XXVI. MiCllEELs (II.). 187. 204. MiCHELI. 152. Microbes. 237 et suiv. Microchroniosonies. 12. 13. Microsoincs. xxv. ÎMicrospores. 60. Miellat. -nu. MlGLIORATO (E.\ 97. Milieu (indueuce du). (i;i. 70. 270. 279. 331. fi73. MiLLARDET. 286. 327. MiLL (John Sti art). 'iM. Miller (H. J.1. 204. ■Mimétisme. 338. 3'il. 356. 363. MlNClUN. 102. MiNEA (J.). JiOi. 405. MlNKiEUicz (R.), 248. MiNor. 'lO. MiRAMtE (M.). 188. Misgurnus fossitis. 12'i. MiSLAWSkY. 397. Mitochondries. xxii. 16. 31. 33. 'l'i. 3S9. iNIitose. voir Division indirtîcle. MlTROPHA\OW. XXV. Miyaké {K.\ 46. 52. -Alode d'existence (influence du). 13'i. MoBius, .'i72. Moelle épinière. 403. — Fosseuse. 92. Moi (idée du). 4'il. Moineau (psycholosie du). 'i6!i. MoUjnla mnnliettensis. 81. MoLlsil (llans). 8. ^ MOLLÉ (J. VAN). 37. Molle (Pli.), 152. MOLLIARD, 188. MoIIus(|U('s. 83, 35."). — (mulation chez les). 320. — (phUoRénie des). 357. MoN.ACO (PRINCE de). .'562. 363. Mimieza. xii. 31. Alnnobiose. 321. Monocotylédones (origine des), 3'i3. Monotifinata. 343. Monotropu HypopiUi-s. 3'il. Monstres doubles. 106. — ('ctronK'lions, 105. 107. Monstres endocymiens, 97. — sycéphaliens, 108. l'année biologique, xi. 190G. Monstruosités, voir Téralogénéee. Montgomery (Tli. Il.l. XII. 3, 13. 14. .36. 40 43. 144. 321. Monti (P.iN\), 371. Moog (R.). 195. 209. MoORi: (.1. E. S.). 22. 86, 266. MooRE (li.). 94. 233. MouAwrrz. 206. Mordants (action des). 161. MOHEAU ;.!.). 460. MoREXi Di: Toi'RS (P.\ 431. MoREL. 148. 165. 183. Morgan (Lilian V.). 115. 129. Morgan (LI.). 268. Morgan (Th. II.), xi. 41. 83. 93. 100, 101 110. 111. 114, 133, 283, 286. 310. MORISON (C. (j. R.). 234. MoritzJjurg (faune de l'étang du\ 370. MORITZI (Alexandre). .5,50. MOROKF (Th. . 310. Morphine action de la), 226. Morphinomanie. 416. Morphologie. 146 et suiv.. 155Je( suiv. MORRILL. 125. Mort. XKVll. 12. 143 et suiv.. 212. — apparente. 317. Mosaï(|ue (dc'vi-ioppcment en. 80.113. 322. Mosso (A.). 222. MOTT (T. W.). 382. MoTTA Coco, xxv. MOTTIER, 47. Mouettes, 297. Mousses. 156. 348. Moi roN, xviii. XXI. 148. MOITON (II.). XI. 159. Moutons d'Ecosse, 301. Mouvements. 6,235. 427 et suiv. — (centre «les). 403. — . des plsnles, 177. — organiques. 435. MUCKENHOUPT (L.). 413. Mucor. 140. Mucoriuées. 61. Mues. 121. 122. 123. Mugil ceplialus. 56. Miii.LLK (Frilzl. 319. MiiLLER (G. E.). 418 MULLER (II.). 466. Miil.LER (.lobannes), 'i77. MiiLLER (O.). 305. Mûllkr-Lyer (illusion de). 426. MlNTERBERG. 454. MURRAY (E.), 438. Ml RRAY (J.). 16. 350. Ml RRAY (J. A.). 24, 86. Ml'rray. .567. Mus cxiilans. 3(>7. Muscles. 99. 183, 217. — (travail des', voir Travail, dégénérés. 220, 221. 222. — lisses. 222. Musculaire (contraction). 219. — (courant). 217. — (élasticité). 219, 22Î. — (tissu), 9. Musique. 435. Mutation, xil. 265. 279. 305, .306, 309. 310. 314 315. 317. 318. 319, 320, 324. 472. 473. 32 498 TABLE ANALYTIQUE. Mutation, gemmairc, 321. — physiologique, 318. Mutations (p oduclion exporimenlali' 'les), 318. Mutualisme, 338. Mycoiiiizes. 338. iMyéline. 385. Myélocyles, 92. Myofibiilles. *.). Myonomes, 7. Myoxus glis. 373. MijriophijUuni. vxiii. Myrm('xophilie. 337. Mysticisme, Ui'i, 'XiU, Mytiliis, 58. My-rine glutino.sa, 'i2. Myzostoma, 82. Nacre, 368. NÂCELI, 23^1. Nageli-Akerblom (H.), 264. Nageoire accessoire, 107. — anale, 107. Nageoires (régénération des), 124, 212. Nageotte (J.), 382. Nakamshi, XX. Nandou, 356. Narcissus radiiflorus, ^5. Nathanso\ (A.), 358. Natterer, 359. Naidin, 327. Nautile, 355. Naviciila fusiformis, 368. Nebenkcrn, xiii, Itl. Nebeukôrper, voir Corps accessoire. Nectaires, 21'i, 33'j. Nectariferes (glandes), 21«i. Nemachilus barhalula, \i'\. Néiiiatodes, 80. Nemec (B.), 156. Nemertiens, 363. Néoténie, xxi, 300. Mepenthes, iU9. Neplunuti pelagicus, 365. Nereis dumerilei, 116. Nereischeimer, 7. Nerfs, 394 et suiv. — (dégénérescence des), 412. — (développement des), 396,401. — (physiologie des), 399 et suiv. — (régénération des), voir Régénération. — (structure des;, 394 et suiv. — (transplantation des), 404. Nerprun, 171. Nerveuses (terminaisons), 379, 398, 399. Nerveux (système), 377 et suiv. Nerveux (centres), 394 et suiv. — — (structure des), 394 et suiv. NESSLER, XXXVI. Nettleship, 275. Neuroblastes, 384, 385, 387, 391. Neurodesme, 387. Neurofibrilles, xii, 385, 386, 387, 388, 389, 390, 391, 392. 393. Neurolyse, 172. Neuromérie, 394. Neurone, 384, 385, 387, 392, .397. Neuronophagie, 388, 392, 393. Neurotropisme, 404. Neurule, xii. 384. Neutralrot, voir Coliirations vitales. Neutralviolett, xix. Nevec-Lemaire (M.), 108. Névroglie, 399. Névrogliques (cellules), 388. Névrotoxlnes, 172. Nevvcombes, 254. Nez (maladies du), 414. Nezara, 12, 13. Nickel. 146. NiCLOi x, 232. Nicolas, 4. Nicole (M.), 188. NlCOLLE (G.), X\, 188. Nicothoa Astaci, 134. Nicotine (action de la), 226. NiEWE-VGI.OVVSkI [C. 11.), 417. NIKLEWSKI Br.), 168, 188. Nilblau, xviii, xi\. NiLSONN, 313. NiRENSTEIN, XXIII, XXV, XXVI, XXXIII. NissL (acide de), 394. — (corps de), 393, 394. — (méthode de), 391. Nitrates, 147, 151. Nitrite d'amyle (action du), 189. Noyau, xiii. xx, 2, 5, 8, 12 et suiv., 21, 22, 36, 37, 40, 41, 55, 69, 70, 127, 158, 339. — caudé, 408. — ceiitrouucléaire, 22. — (des cellules nerveuses), 389. — (dans l'hérédité), 271.. — plurisphérulaire, 5. — polaire, 340. — unispliérulaire. 5. — (rapport avec le cytoplasme), 78, 93, 132. — vitellin, 31, 34, 50. Noyaux mûriformes, 52. — opto-striés, 409. — polymorphes, 52. NOBILI, 20. NOÏCA (M.), 407. NOLF, 152, 206, 207. Nominalisme, 471. Normoblastes, 92. Notommata naïax, 369. Notonecta glauca, 36. NoWLiN (W. N.l, 39. Nucléines, 35. Nucléole, 33, 34, 45, 46. — (des cellules nerveuses), 389, 391. Nucléone, 382. NUSSBAOM (H.). 51, 124. 134. Nutrition, 189, 195 et suiv., 336. — (influence delà), 320. Nymphéacées, 88. OBERTIliJR (C), 292. Odin (G.), 188. Odontites rubra, 341. OEcologie, 3,32 et suiv. OKhrn, 452. OEil (origine de 1'), 341, 342. — (%ouvements de 1'), 425, 426. — (phylogénie de I'). 409. TABLE ANALYTIQUE. 499 OElzelt-Nevin (A.l, 467. OEnocytes, 139. OEuf double, 10(1. Oie, 209. Oiseaux (psychologii' des), 'i64. Olfaction. U(ib, i(J6. OLIVE (E. VV). 16, 22. Ommatidic, 220. Oniscus murarius, 119. Ontogenèse, xi, 73 et suiv., 88 cl suiv., 272, 32'i, 325. '' Onychophores, 355. Oocystes, 88. Oosphère, 'i8. Opalines, 18. Oplirfiolrocha puerllis, 26, 42. '43. Opliyitru.f, 56. Oppenheim, U6l. Opsoniques (substances), 2'i0, 256, 257. Optiques (vésicules), 28, 29. Orchidées, 338, 35'i. Oreille, W). Organes de sens, 'i09 et suiv. — (structure des), fi09 cl suiv. — (physiologie des), ilO et suiv. Omithogalum arabicurn, 20'i. — uE. a.), 310, 331. Os, 85,90, 110. — creux, 91. — Variations des), 293. 0SB0R\ (11. F.), 345. OSBOR\ (R. C), 369. OSBORNE, 162. Oscarelta, 102. Osmose, 21,195 et suiv. Osmolique (pouvoir), 162. OST (J.), 119. OSTERHOUT (VV. S. V.), 234. Osijris alba, 3fil. Otte (H.), 44. GTTOLENGHI, XX, XXXVI. Oursin, 53, bU : voir aussi aux noms des dilïé- renls genres. Ovaire (ablation de 1'), l'il. Ovalbumine, 166. OVERTON (E.\ WIII, \\I\, XXX. OVERTON (J. B.), 70. OVERTON, Ulb. Ovocytes, voir Ovogénèse. OvogénèSe, 30, 31, 32 et suiv., 42, ')3, 88, 297, 322. Ovogonies, voir Ovogénèse. Ovules (di-généiescence des), 50. OWEN, 326. Oxa/ine, wiii. OXiXER, \x, x\iv, \xvn, XXVIII. Ozone (action de 1'), 187. Oxydases, 5'4, 55, 198, 199. Oxydation, 5'4, 55, 05, 167. Oxygène (action de 1'), xi, 53, 5!i, GU, 65, 71, 72. Pacalt. wiv, 189. Pacottet (P.), 71, 305. PaganO (E.), 408, 409. Pvr.ME/., 185. Pagures, 363. Paléobotani(|ue, .'544. Pvi.LA(E.), vxiii, 3, 128. P\i.i.ADiN (VV.), 199, 200. Palmiers, 149, 155, .■554. Paludina, 41. Paludisme, 191. l'aucréas. IS.'?, 189. Pancréatique (juc), 150, 164, 174, 177. Pandanus, 155. — tectorius, 367. PVNEI.LA (A.), 382. Pangénèse, 269. Pa\tel (J.), 36. Pantodon, 372. Papilio podaliriiis, 202, 224. Papillons (coloralion des), 223, 224. Parablasle sous-germinal, 105. Paramécies, 60. — (réaction des , 242. 257. Paramylum, 147. Paranucléine, 389. Parai)hyses, 88. Parasites, 7, 10, 12. Parasitisme, 94, 105, 139, 297, 310, 322, 338 et suiv. Parathyroïdiennes (glandes), 141, 142 192 194 213. ' ' ' Parcy, 431. Pari, 212. Parichnos, 157. Paris (P.). 213. Pariset, 208. Parisot, 236. Parker (G. H.), 97, 225, 253. Parlhcnogénèse, xi, xiii, 57, 59, 61 et suiv., 1.34, 280, 339,340, 341. — idélermiuism.' de la), 64 et suiv. — expérimentale, 64 et suiv., 472, Parlhénogéuétii|ue (œuf), 133. Particules reiirésentatives (théories des), 263. Parure de noces, 226. Passillores, 334. Patein, 189. Pathologie végétale, 480. Patouillard iN. 1,349. PvTRizi ^M. L.), 382. Patta, 165. Pattes ravisseuses, 123. Pauliia\ (J.), 441. Pauly, 328. Pawi.ow, 210. Pea, 408. PeaRL (Ï\.), 60, 292, 301. Pearson (Karl , 142, 281, 290, 292, 449. Pearson (loi de), 264. Peaux-Rouges, 295. Peclase, 167. Pectinatelta magnilica, 371. Peoachemco (D. D.), 350. Pcdipalpes, 355. Peirce (G. I.), 229. Peji, xmii. PeivHam, 464. PEI.ET, XXXIV. Pelleorin j.), 292, 366, 372. 500 TABLE ANALYTIQUE. Pellia, !i6. Pellicule de Kœlliker, 85. Pelobales, 300. — fiiscus, 126. PelodytPx punclatus, 60. Pelomyxa paliislris, 23. Pelotons nerveux, hi)^, IxQk. Pelourde (F.). 153. PELSENEtR (P.). 339. Pempilis acidula, 367. Penard (E.), 7. Pendulalion, xn, 352 el suiv. Pnieus, 365. Pcnicillium, 235. Pennaria liarella. W'a. Pensée, ^121. Peperomia, 336.3/13. Pepsine. 16'i, 191. Pcplique (digestion), 191. Pcrca IhimatUisA'l'i. Perez, 375. Péricles, 295. Peripato'kl s, 355. Peiipaiopsis, 355. Peripatus. 355. Péritonéal (liquide), 150. Périviscéral (liquide), 182. Perle, 368. Peroxydases. 167, 168, 199. Peroxjdogene, 167. Perrier de la kathie (I1.\ 349. Pekrin (J.), xxxii, 19. Perrin (W. s.), 339. Perriraz (J ), XIII. XIV, 45, 302. Perro.ncito (A.). 110,404. Pesanteur (action de la), 100. Pesker(D. y. , 396. Peters (W.), 447. Petit (G.), 417. Petitjea\, 189. Petricota phoia lifonnis,S15. Petrucci (R.), 466. Petrunkewitsch, 63. Pfeffer, XVI et suiv., xx, xxwi. 112. 256. PflùGER, 287. Phar/ocata gracilis, 115. Phagocylaires ;^organes), 257. Phagocytose, xxvi, xxvii, 33, 50,102,138, 176, 238, 256, 2â7, 388, 392, 393. Pliascoiosoma, 83. Phaséolunaiine, 171. Phaseoius lunatus, xiv, 149,213. Phénazlne, xviii. Ptiénol, 171. Phéuolase. 198. Philippe (J.), 453. Phillips (K. F.), 16,260. Philociie 164. Plilegœnas pecloralis, 367. Phloridzine, 184,185,216. Phosphorées (combinaisons), 107. Phoiogene (fonction), 7. Phototropisme, 226,248,250. 251. Pliraymidium vioiaceum, 61. — speciosum, 40, 61. Phragmoplaste, 21. Pkrynosoma Blainvillei, 225. Phycomyces, 229, 230. — nilens, 140. Phylogénie, xii. 341 et suiv.: voir aussi SIMROTII. Pliyllo.stachys, 335. Phylloxéra, 1.Î3. Physiologie (domaine et méthodes de la), 472, 478, 479. — géni'rale, 172 et suiv. — végétale, 480. Phytogéographic, 373. Phytoldcca (suc de), xviu. Pic, 189. Picard (Emile), 472. PiCK (11.), 446. PIERON, 231. 465, 466, 467. Pierotti, 153, 241. PlERRESON (L.), 457. Piettre, 68, 189. Pigeons (dessins des), 297. Pigment (migration du), 225, 226. Pigmentation, 182, 288. Pigmentomotrices (fibres), 398. Pigments, 8, 32, 81, 82,186, 201, 223 et suiv. PiKiN (W.).422. Pilidium. 143. Piperales, 336. PiSO\ (A.), 75. Pisum satiruiH, 104. Piloxylon, 308. Pitiosporacées, 149. Piluitaires (extraits), 217. Placenta, 147. Plagiotropismi-, xiv, 156, 249. Plaisir (sensation du), 428. Planaires, 115, 242, 369, 370. Planaria yonocephala, 34. — maculata, 115. Planex miniilus, 365. Planklon, xiv, 358 cl sui\. Plasma germinaiif, 143 et suiv., 318. Plismazcllen, 3, 9. Plasmodcsmes, 12, 387. Plasmodiogonic. 69. Plasmosomcs, 391. Plastéine, 152. Plate (L.),7. 265, 270, 271, 310, 326. Plateau (F.), xii, 332, 333, 384, 466. Plathcmys lydia, 34. Platxer, ,58. I'LATO, XXIII, XXVI, XXVII, XXX, XXXI, xxxiv. Platygasler, 139. Plehn (Marianne), 10. PleLstophora macrospora, 307. Pléomorphisinc. 305. Pleurotomaircs. 355. Pleurolrocka (il finis, 144, PUMMER (Aders), 189. PLOWMAX (A. B.), 343. Plumes (blanchiment des), 226. PlU-MIER. 326, 403. Pluaia. 340. Pneuniogiistrique (nerf), 40.'>. PodisMS. 13. Poils (blanchiment des), 226. — dans l'héréflilé, 284. POINCA^ (H.), XIII. 423,470. Poisons (action des), 236. TABLE ANALYTIQU] 501 Poisson volani, 'M2. Poissons (audiliou des), 413. — (coloration des). 329. — (distribution géograpiiique di's), 366. Polarité, 111, 112, 114, 127; voir ;iussi : Iso- tropie. Pôles d'oscillation, voir Pendulalion. POLICARD, XXII, WIV, X\X, XXVIV. P0LIMA\TI (A.), 189, 408, Pollen, 40, 46. Pollini(iue (tube). 44, 255, 256. Polychromie, .m'î. * Polydactylie, 277. Polyembryoaie, 340. Polygénèses, 106. Polygonus minutux, .'540. Polymorphisme ersniojiénique, 131 et suiv. Polymérisation, 157, 158. — métagt''nif|ue. 137 el suiv. — œcogéniiiue, 303 et suiv. Polynésii- (faune et flore de la), 366, 367, 368. Polynucléaires (protozoaires), 69. Poiijorchis, 235. Polypeplides, 17. Polypnée thermique, 179, 197. Polyporus squamosus, xiii, 167. Poltjsiplionia, xii, 127. — violarea, 157. 140. Polyspcrmie lératologique, 106. P0MP1I.IA\. 200. Pond (R. N.). 205. Ponts cellulaires, 11. PO>zio (F.), 398. POPOFF (M.), 161, 329, 389. POPOFF (N.), 38 Pof)ulus, 140. — Iremula, 104. Porcher. 149, 153, 165. PORTER (J. P.), 464. Porthcsia chrysorrhea, 372. Portlietria di/ipar, 248. Portulaca oleracea, 367. POSCHARISSKY, 92. Potamilla, 116. Potamogeton pneUmgus, xxiii. Potassium (action du), 54. POTTEVIN (H.). 153. Poules (hérédité chez les), 278. Pourtalesia. 365. POZERSKI, 148, 153. l'OZZI-ESCOT (E.), 190. Prandtl (H.), 24, 43. Précipitines, 239, 240, 343. Prédentine. 85. Préspermatogenèse, 30. Pression (action de la), 100. Prévost, 190. Preïer, 455. Priestley (J. h.), XIV, 203. Primates 343. Primevères, 135. • Princesse Alice ».363, 366. Priivgsheim (E.), 196. Probabilités (calcul des), 267. Probst (M.), 456. Probst-Birabe\, 433. « Produits sexuels, xi, 25, 29 et suiv., 32, 389. Produits (origine enibryogénique des), 29 el suiv. — (maturation des), 40 el suiv., 58, 340. — mûrs (structure des), 49 cl suiv. Profondeur (appréciation de la), 423. Protéases, 167. Protcnor, 13. Protéoses, 167. Protérogynes (grenouilles). 132. Protistes (immortalité des), 143. Protoliydra, 297. Protoplasma, voir Cellule et Colorations vi- tales. Proloproléine, 17, Proloplerus, 356, Protozoaires, 5, 18, 69, .309, .^23, 467. — (réaction des. 241,242. l'ROVOTELLE (P.), 418. iMtOWAZEK, XX, XXIV, XXVIII. Prunus spinosa, 296. Przibram (H.), 107, 123, 124. PRZSEMYCKI, XXI, XXVV, XXXVI. Psellodcs erumei, 366, Pseudochromosomes, 31, 36, 389, Psilotales, 344. Psychisme. 243, 245. Psychologie anormale, 458 et suiv. — comparée, 453 et suiv., 463 et suiv. — construclive, 419. — expérimentale, 419, 420, 421. — fonctionnelle. 419. — infantile, xv, 453 et suiv. Psychophysiologie, 420. Psychophysique, 420, Plréidophytes, 140, Ptéridospermes, 344. Ptéropsida, 344. Ptéryzoïdes (apophyses), 76, Ptilinopus coratensis,361. Puberté, 457, 458. Puccinia Poarum, 61. Pucerons, 57, 214. PUGLIESE, 190, 222. Puissance du muscle, voir Guerrim. Puna (région de), 349. PUNNET (R. C), 134,258. Purgatifs (action des), 186, Purines. 165. Purpurotropie, 249. Pur-sang (cheval), 276, 277, PUTTEK, XX. Pycnogonides, .364, Pygœra, 41, Pyrodinium baiiamense, 7. PylhiacysLis citrophtiiora, 298. Quercetine, 170. QUÉTELET, 453. Queue (des têtards), 112. — (régénération de la), 111, 126. QUIBOR (A.), 134, 310, 340, 364, QUINCKE, 475. Rabaud (E.), 98. Rabourdin (A.), 418. 502 TABLE ANALYTIQUE. Races humaines, 291, 295. R\CrBORSKI, XXIII. Racines, 112, 252, 253, 254. — aériennes, 3')9. Racovitza, 326. Radiobes, 476. Railiolaire», 6. Radium (action du), 95. 101, 177, 193. 231, 232. Radl (E.), 250. Pv/EHLMANN (E.), Mil. 160, 410. Rage, 177, .SSl. Ra.iat. XVIII. Ramlow (G.), 71. liana ai'borea, 125. — esculenta, 125, 298. — fusca, 51, 66, 99, 298. — muta, 50. — sytvestris, 100. — temporaria, 33, 125. Ranalli, 209. lianunculus acris, \n. 302. Rawier, 207. Rathery, 216. Raylaigh, 159. Ray-Lancaster, 368. Raymond, 407. Rayons X, 52, 412. — (action des), 176, 182, 191, 231. Réactions des organismes, Y'oir Jennim.s. Réceptacle séminal (régénération du), 121. Recklingiiaisen. 195. Redikorzew. 342. Réduction, 264. — cliromatique. 322. l'véductions, 296. Reed (T. E.), 120, 131. REGAUD, XXII, XXIV, XXX. XXXIV. Regex (J.), 228. Régénération. 109 et suiv. — (chez les plautes), xiii, 111. — des parties greffées, 115. — de la moelle, 405. — des nerfs, 381, 382, 385, 403, 404. 405. — hypotypique. voir Hypotypie. Régulation, OO, 117, lis. — osmolique, 21. Reibisch (P.), 352. Reid (S. T.). 257. Rein, 214, 215, 216, 217, 40.S. Reixke (F.), 11, 113. Remeacd (O.). 153. Renaut, xxm, x\iv, xxvi. \xviv. R^ennetase, 167. Rénonculacées, 152. 153. Re>ooz (G.), 310. Reproduction, 144, 316. — asexuée, voir Asoxuelle. — des Métazoaires, 145. — des Protozoaires, 145. — sexuelle, voir Produits sexuels. Réseau interne (des cellules), 31. Réserves (substances de), xxiii, 138, 139, 168, 169, 205. Respiration, 180. 186. 190, 197 et suiv., 201. 202, 238, 415, 434, 4.i5. Respiration, anaérobie, 199, 200. Respiratoire (quotient), 177. Rétine, 98, 411, 412. Rettereu i;E.), 4, l!S, 215. Retzius (J.), XIII. 47. 379, 398. Redther (F.), 418. Rêves, 438 et suiv. Rhabdospora Tliélohani, 11. Rhéotactisme, 56. Rhéotropisme, 57. Rhizomes, 336. Rhodes (A.l, 254. l'ihodolhece pendens, 8. Rhlmblek, xmx, 81, 245. RIBAUT, 172. RlBES, 46. RiBOT (Th.). xiv, 418, 429, 431, 467. Richelieu. 295. RlCllET (Ch.). 153, 170, 190, 431. Riccias, 46, 47. — crijstallinii. 44, 48. 49. — glanca, 48. — lulescens, 44. nalans, 49. lUcinus, 375. UiGNAXO (E.). 260, 272, 467. RiMPAl, 313. HlXCll, 455. l'.lTTEB (V.), 372. RiTTER (W. E.), 478. Riva ^E.). 191, 391. RIVIÈRE [G.). 129. Rivière (P.), 219. Rivières (faune des), 371. ROAF (H. E.). 94. 233. Robert (M"n, 237. ROBEKTSO.X (A.), 28, 153, 310. Robinine, 170. ROBINSON (B. L.), 332. RODET, 241. Rodocapsa suspensa, 8. Roger, 153. 190. 223. ROGERS (J.), 213. ROGIES DE El RSAC, 434, 459. ROHMANX, 412. Romanes, 268. romanoff, xxiii, xxviii. p.ommel (j. m.), 260. roncorom, 390. RoMGEN (rayons de), voir Rayons \. RôRiG vAd.), 75. Rose (variation de la). 303. UOSENBERG (0.). XIII, viv, 63, 288. UOSENSTIEHL, XXXV. ROSSALINO, 412. Rot brun, 298. Rotation, 400. ROTHERT 204. Rotifères 144, 242. 350. ROTHSCHILD, 185. ROUBAID (E.), 311 RoUGE (E.), 169. Rouge (maladie du). 186. Rouge (mer), 365, 366. Rouge de toluylène. voir Neutralrolh. Rouge Congo, xviii, xi\. — de ruathénium, xviii. ROILIER, 191. Roux (E.), 187. TABLE ANALYTIQUE. 503 Kou\ (W.), xm. 79, 9(». 107, 299, 476. l'.oiA, 191. ROYAT, 191. RO\EK, 191. UlCKEUT, 107. Rl'l!AS(.Hkl>' (\V.\ 49. Ri 1)10 Lit, 256. RUFFKR, 154, 237. RliFiM (Aiif;<'!o;, 398. RlHl.A>'D (W.), \\\, \\\ii, 171. Ruitor (faune du massif du), 371. Russow, 16.S. RrzicKA (V.), XX, XXVIII, x\\, xxxi. XXXVI, xxxyii. 17. KVNBERCK (G. VAX), 197. 398. R^SSEI.IiERGHE (Fr. VAN), 162. Rwliuie des marées, 2.')1. Sac embryonnaire, 'lô, ^7, 'i8. 63. Saccliaromijces, 3^3. Saccharose, 153. Saccocirrus, 59, 60. Sacerdotti, 92. Sachs, 12, M, 155. 230. 23!), 2'i0, 2iiS. Sacoi KPKE (K.). 191. Sageuet. 452. SAG(iI<). 141. Saixmoxt (G.), 28. Saim HiLAiRE ^Geoffroy), 319, 32(5. Sahimtnida macutata. fi2. SALEEB^ (G. w.). 466. SVEIMBKM, 238. Sai.ixg (Th.), 237. Salive, 189. Salmox (J.), 105. Salpes, 3^2. Sambucus, l'47. Samia Ciinthia. 2'i8. Sang, lis, 150, 152, 16'i, 165. 176. 178, 185, 189. 206 et suiv., 232, 2.!3. — (coagulation du). l(iîi. 171, 178. 206. 207. — (régénération du). 208. Saxo (R.), 392. Sapouine. 185. Sargant (Ethel). 343. Sargasses (faune des). 362, 363. Sargassum Fitipendiila. 88. Sarracenia purpurea. 'is. Saixders, 258, 275. Sauvage M (G.). 4. 368. 375. Samchexko. 237. Scapliopetalum, 338. Srophorhyncus, 356. Scii^EFER (K. A.). 217. S(;h\ffxer (J. II. , 48. SCHAPER, 90, 99. SCIIA1>(IJMK0V, 330. Si;nAii)i\N. i7, 237. SCHEPELMAXX (E.), 299. SCHIEFFERDECKER (P.1, 195, 390. SCHIFFMAKX (J.), 239. SCHILLER (K.), 370. SCHILI.IXG, XXIII. SCIIIMKEWITSCH, XXI, 319. SCIILATER (G.). 4. 9. SilileclitCliana mUostcmmatoides, :Wi. SCIILEIP (W.), 34. SCIILOESIXG (Th.), 361. SCHMAXKEWITCH. 302. SCIIMII), 112. SciiMiDT (A.), 206. Schneider (K. G.). 6, 311. SCHOCKVERT, S3. SCHORI.ER (B.), 370. SCllOTTI.ANDER, 9. SCHREINER (A.\ 42. SCHREINER (K. E.). 42. SCHRÔDER (Clir.). 330. SCHRÔDER (O.), 4, 7. SCHi'CKI?(G. 12. SCHÏLTZ (E.), 102, 122. 123. 296. SCHILTZE (0.\ 396. SCHII.TZE. XXV. SCHlLZE (Waltcr). 237. SCHIMAW, 'M. SCHÏUHOF (P.). 4, 127. SCHlSTER (Edgar), 260.277. SCHUSTER (VVilhelnO, 297. Sghi VTEN (M. G.\ 418. 457. scHWANx, un. SCHWARZ, 9. ScnwERiN,132. Seopolaniine (action do la\ 236. Scorpions, 355. Scott (D. H.), 344. SCOTT (J. W.), 66. St.oTT, 402. SCOTTI (L.), 311. 335. .Sci///ium, 10(1. — canicula. lOi. Sebaster daclijloptcra, 107. Skbillevu. 191. Secor,'i13. Secousses (influence des), 93. St'en'teurs (canaux), 214. • — (centres), 408. Sécrétine. 209. Sécrétion, 10. 145 201, 209, 210, el suiv. — biliaire, 212. — gastrique, 212. — (grains de), \\n. — par les racines. 217. — psychique, 211. — rénale. 172, 214, 215, 403. 408. — salivaire, 210, 211. Seeliger, 286. Segal (J.). XIV. 427. Segale (M.). 192. Segmentation. 23, 55, 66, 67. 77, 79. 80. — bourgeonnante. 54. Ségrégation, 331. Ségri'Kation (grains de), voir Sécrétion. Setafihiella, 140. Sélection, 223, 279. 313, 317. — artificielle, 319. — germinale, 270. — naturelle, xii. 318, 319, 327, 328 et suiv. Sélection organique, 268. Seli.ier, 191. Sels (action des), 66. 67, 177. 216, 253, 253 ; et aussi voir Solutions. 504 TABLE ANALYTIQUE. SÉMICHON (L.), XX, XXIII, 154. Semi-circulaires (canaux), 410, 412. Sénilité, 145. — (lu cerveau, 395. Senn (G.). 106, 311. Sens musculaire. 422. Sensations, 422 et suiv. — affectives, 428, Sensibilisatrices, 239, 240, 257. Sensibilité, 401. — articulaire. 414. — l'picritique. 401. ^ cutanée, 414. — générale. 422. — profonde, 401. — protopathique, 401. Sentiments, \iv. 427 et suiv., 434. Sepia officinalis, 56. SÉRÉGÉ, 165. Sergent (Ed.), 191, 192. Sergent (El.), 192. Sernander (R.). 334. Serpule, 58. Sekgi, 403. Serranu.s srrlba, 34. Sérum, 150, 1()4. Sérums, 190. 191. 239 et suiv. — antidysentériques. 193. — névroloxiques, 172. — précipitants, 241. Seuil d'excitation, 447.448. Seurat, 366, 368. Sève (mouvements rie la), 210. Sexe, 12. 13, 14, 131 et suiv., 279. — (déterminisme du) 57. 132, 133. 134, 140, 272. Sexualité, .52, 53. Sexuel (instinct), 52, Sexuelle (différenciatiim), 133. Sexuels (produits), voir Produits sexuels. Sexuels secondaires (caractères), 131 et suiv., 226, Seycbelles (îlesl, .366. Shakespeare, 295, Shearer (Cl, 12. Shepart, 434. Sherren (James), 401. Sherrington (G. S.), 403. Shreve (Forrcst , 48. SiDis (Boris), 438. Siedentopf, 159. Silice, 234, SavESTER (G. F.). 147. SiLVESTRI (P.), 340. Simiida% 343. Simon (S.), 198. Simon, 455. SiMONS (E. B.), 88, 154. Simpson (Sitiiehland). 400. SlMROTH (11.), XII. 321, 353. SINAKEWITCH, 397. SlNÉT\ (R. DE), 36. Singes, 408. Sipunculides, 83, 1,50. Siredon pisciformis, 4. sitowski (m. l.), xxiii. xxvii, xxviii, 201. Sjovall (Einar), 16, 31, 92, 386, 389. SkOTTSBERG (E.), 364. Sliwiivskv. 92. SMiBNow (A. E. \..). 4. SMITH (G. O.), 237. Smith (E. H.), 298. Smith (R. E.), 298, Smith (G.), 226. Smith, 372. SOBOTTA (J.). 76. Sociale (affinité), 473. Sociaux (groupements). 473. Sociologie, 473. Solanées, 130. Solayium, 321. SoLi (UgoN 9, SOELIER. 430. Solutions, 66, 67, 162, — (action des), 102, 103, 196, 234, 369, — hypertoniques (action des), 210. — salines (action des), 101, SOLVAY (E.), 218, 419. Sommeil, 193, 202. — hibernal, voir Ilibernalioii. SOMMER, 268, Sommerville (D, m, y,), 293. S0PR4IVA, 412. SOLLE (G. G.), 248. SOULIÉ, 172. SOULIER (A.), 58. SoiiQi'ES. 462. 463. Souris (hérédité chei les), 284. — albinos, 280. — valseuses, 280. Souterraine (dore), 376. Soutien (tissus de), xx. Spalding (Y. M.), 206. Spalteholz (W.), 84. Spalutaria, 356. SPKAltMANN (G.), xiv, 424, 449. Spécificité cellulaire. 76 et suiv. Speck, 475. Spemann, SO. Spencer, 297. Spermann, 454. Spermalidcs, voir Spermatogénèse. Spcrinatoblasles, 38. Spermatocytes, voir Spermalogéuèse. Spermalogemmes, 38. Spermatogénèse, 30, 31, 35 et suiv. 43, 51, 63, 88. 322. Spermalotçonies, voir Spermatogénèse. Spermatozoïdes, 40, 41.42, 47, 50, 52,254, voir aussi Spermatogénèse. — (dimorphisme des), 41. — héiéromorphes, 50. — (mouvements des), 56, 57. Spermatiques (faisceaux), 38. Spermies, .38, 39. Sphierccliinus, 261. 262. 263, 280, 285, 286. Sphénopby Haies, 344. Sphère attractive, 36. Sphères directrices, 45, 46. Sphéroplastes, voir Sphérules. Si>hérules, 5, 6. Sphérules de Biitschli, xxiii. Sphinx euplwrbiœ, 202. Sphorodromantis bioculata, 123,-124. Spicules d'épongés, 92. Spillmann (W. J.), 260, TABLE ANALYTIQUE. 505 Spina.r ni(ier, 42. .SPl>OSA, Ù31. Spirillosc, 188. — des poules. 2.i8. Spirobacillus (ligns. xwi. Spirochetc pallida. 185. 237. Spirodinia grandis, UO. Spirographis Spatanzanii. llti. Spirogyra, 21. Spores, ti». 52. 68, l'i4. 305. — (reproductions par). 70 et suiv. .Spreciier (A.). 45. Springer. 466. Squelette (développenicnt du). 80. — (variations du). 105, 293, 294. l(t.">. « Stabchendrusenzellen •. 10. Stal,1'1. Standfiss, 207. 268. Stam.ey H^LL. 4.32. Staru>G (E. h.). 212. Staticc. 375. Stefanowska. 431. Stefa\owski. 431. steini'.rixk. 210. Steimtz (i:.). 98. Stellosphœra mirabilis, 366. Slenochlœmi sorbifolia, 304. Stentor, 245. — cœruleus, 7, 245. — rœseti, 7. STEPHANOWSKI voir STEFAXOWSKf. Stcréotropisme. lll. Sterigmatocystis versicolor, 188. Steiin (M"«), 167. Sterx, 190. Stern, 443. STEVENS (N. M.), 35, 39, 57, 114. 133. Steuyal (A.). 375. STOCKARD (Ch. B.), 4. 214, 342. STôllR (Ph.). 212. Stolc (A.), xwiu, 69. Stovaïnc (action de la), 418. STRASBtKGER (E.), 5, 14, 47, 155. 260. Strasse\ (ZlR), 80, 89, 97. Stratton (G. M.}, XIV, 425, 441. STRAUS, XX. Streeter ^G.L.). 76, 410. Streptocoque, 192. Streptuthrix, 68. Stricht (VAN der), 31, 83. Stricker. 207. Strobile, 135. Siromateus niger, 366. Strongyloceyilrotus, 65. 82. 201, 262. 263. 280. 285, 280. 287, 288. — filuria, 31. — franziscanus, 58. — tii'idus, 93. — purpuratus, 53, 58. Strophanline (action de la), 236. Striciîmaw (Cil.). 31. Stryclinine action de la), 226, 384. Studmcka, 10, 192. StUMPF (<;.). 416, 428. Subériline. 190. Sucre (action du) 215. — de canne, 140. Sucres, 168, 169. Sucres (al)sori)tiou des), 186. Suicide. 460. Sulfo-éthors, 165, 183. Surdimutité, 277. Surdité verbale. 415. Suriaua maritima. 367. SiTTOX. 14. 36. 208, 267. 287. Svalof (laboratoire de). 313. 327, .328. SVEDELIUS ^N.), 351. SWIFT (Ed. James), 446. Si/candrii raplianus. 101. Sycochymase, 170. Symbiose. 330 et suiv. Symétrie, 81. 120, 136. — bilatérale, 79. 80. — (perception de la), 425. Sympathique (système ner\eux). 398. Synapsis. 22. 47; voir aussi Division indi- recte. Synkarion. 3.'59. Syphilis, 185. 187. Système nerveux. 377 et suiv. — (dans ses rapports avec la niélamor- phose), 138. — (influence sur le développement). 99. SZILY (V.). 76. Tactismes, 51. 241 et suiv. Twniocystis mira, 158. Tamburim, 440. Tanganyika (faune du), 372. Tannin, 161. Tapis, 336. Ta [lis. 46, 48. Tapis (de l'œil), 410. Taraxacum, 298. Tasmaniens, 295. Tautoniérie, 17. TCHITCHKINE (A.\ 192. Tcgenaria domeslica. 121. Teichmaw. XXII, XXV. Teignes, 201. Teléologique (point de vue), 90. Tellyesnicki (K.), 38. Température (action de la), 20. 21, 50. 93, 101, 138, 166, 168, 109, 175, 191, 203, 224, 225, 231, 240, 261, 262, 263, 268, 315, 369, 379, 384, 400. Temps (appréciation du), 430, 443, 454. — (perception du), 441. Tennext (D. 11.). 59. Tension superficielle, 161, 174, 245. Téralogénèse, 90 et suiv. — expérimentale, 98 el suiv. — naturelle, 105. Termitides, 297. Terrestre (faune), 372, 373. Terroi>e, 184. Testicule, 49, 50, 51, 52. Tétanie, 190. Tétanos (des muscles, 219, 220. Têtards, 112. Tète (dimensions de la), 112. Teucrium, 298. Ttialassema meltiia, 66. TlIALLWITZ (J.), 370. 506 TABLE ANALYTIQUE. TllAON. 179, 208. Thecotheuti Petlelieri. 70. Theleholus stercoreus, 71. ihélytoUie, 13'i. Th('obromine, 178. Tlit'>ocine (action de la), 23fi. Théories générales, 'i65 el suiv. TiiERiOT (T.), 348. Thermobiose, 369. Thiazine. xviii. Tliibet (faune (lui, 356. ThiÉbaud (M.), 370. TiiiRorx, 192. Thomas (André), 390. TnoLXET (J.), 360. 361, 3n2. Tlirombine, 200, 207. Thrombocytes, 20<). Thrombokinase, 206. Thymus, 180, 212. Tliyroïde (glande), l^il, lUl, 185, isri, 19'i, 342, 397. ThiiS(nu>:(ioii, 83. TlCllOMlROW (W.), 171. TlLLIKlt, 36f|. Timsah (lac), 36Ji. Tintinnoïdiens, 60. Tintinnopsis campauida, 60. TISCHLER (G.), MV. 46, 260, 289. Tison (A.), 193. TISSOT, 233. Tissus (lulte dos), 125, 126. TlTCllNER, il3. TlMER, 193. TizzoM (.1.), l'''. 193. TOBLER (l'r.). Mil. 127. TOCKSTONE, 276. Toluidine. wiii. Tomoptcris, 362. — onLscifofmis, 'i2. Tonus, 401, 403. TORNIER (G.), 107. 125, 126. ToRREY (H. B.), 135. Torsion, 120. Torijmv.s nigricornis, 139. Toucher, 422. TOUJAN. 172. Toiirneforlia arpenta, 367. Tournesol, wiii. Toxicité, XVIII. Toxines, 190, 239. TovvER (W. L.), XII. 314. To\AMA (K.), 282,- 283, 311. Tradescanlia. \xi, Trausmissibilitédes caractères. voirCaracléres. Transmission des caractères, voir Caractères. TransplaniatioB d'organes, voir Greffe. TraUBE, 475. 477. Traumatismes (action des), 96, 306, 331. Travail, 179, 4C7. — dynamique, 218, 219. — extérieur, 219, 220. — musculaire, 218, 219. — physiologiiiue. 219. — statique, 218, 219. Tréhalose, 167. Trématodes. 339. Tréponémose, 238. Trioza Centrantiti, 291. Triton alpestris, 60. 125. — rristatus, 51, 125. Trophochromatiue, 43. Troj)hocytes, 11. Trophoderme, 33. Trophosponges, 11, 388, 39'i. Trophospongium. voir Trophosponges. Tropismes. 11, 191, 198, 230, 241 et suiv. — (théorie des). 243, 244, 245. Trypanoplasma borreli, 137. Tryinmo.toma haUnanii, 339. — rotatorium, 175. Trypanosomiases, 188, 193. Trypanosyttis inisoldensis, 68. Trypsine, 164, 167. TSCllERMAK (E.), \i\. 260. 313, 320. Tuanidtu (îles). ,367. Tube digestif (variations du), 298. Tuberculose, 176. Tabulaires, 114. Tubuliflorcs, 335. Tulipe, 45. Tumeurs, 257. — malignes, 86. — des troncs nerveux, 385. Ton (J.), 97, 104. 105, 106. Turbellariés, 115, 118. — (origine des), 357. Turgescence, 196. Tlr\er (F. M.), 293. TUROUAN (V.), 351. Tyrosinase, 167. Ule, 319, .337. Ulmacés, 374. Ullramicroscope, xi. 159, 160. Ultramicroscopiques (particules), voir Ullrami- croscope. UXNA, 9. Urédinées, \iii. 60, 105. Urée, 173. Urine, 150. 165. Urines toxiques. 184. Lrif|ue (acide , 165. Urodcles, 51, 52. Uromyces Coladii, 61. — l'oae, 61. Uropygienne (glande), 213. URSPRl^G (A.) 156. 210. LSIIER (F. H.), Xi\. 203. Ussow (S. A.), 84. Vacher -DE Lapoioe, 474. \ acuoles. \xii. Vaillaxt, 176. \ AILI.AZD (L.), 193. \ aisseaux (origine des), 105. Vai.eri, 216. Valériane, 291. I anessa, 224. — urtirœ, 202. Vaaey (C), 138, 352, 366. Vaxsteexberge iP.', 193. TABLE ANALYTIQUE. 507 VAN'T llOFF, 1()6. Variantes, ;U2. ^ arialion, 265. 280, 200 el suiv., ;UÔ, Xl'i. — (causes (le la), 297 et suiv. — chez ladulle. 293 et suiv. — dans la parihéDogénèse, 291. — des instincts. 297. — déierniinée, 270. 291. — (formes de la), 29.'5 et suiv. — 'lluctiiante. :51.'>, .US. — tréosraphiquc, .'515. — générale, 20S, 312. — individuelle, 312. — régressive, 296. — irésuliats de la), 303 el suiv. ~ saisonnière. 262, 292, 348. • — spontant'e, 297. — sous l'inlluence des parasites 291. 297 et suiv. — sous l'intlucncc du milii'u et du ré- gime. 298. — sous l'influeace du mode de reproduc- tion, 303. Variations (accumulation des), 31:2, 313. — brusques, 130. — généticiues, 327. — (fixation des), 312 et sui\. — nioiislruosités, 29'i. — progressives, 294, 2S)6. — réversives, 293, 29(). — thézo.ii orphiques, 293, 296. Variot, Ji53. Vasciiide (N.), 193, 429. Vassal (J.), 193. VayssiÈRE (A.), 352, 366. Vecholkodska (A.), 423. \ ENEZIAM (Arnoldo). 402. \ enin de crapaud, 2'il. Venins, 190, 211. Ver à soie, 138. — (hérédité chez le), 282, 283.* Vératrine laciion de lai, 17(i, 226. Ver\o?i, 197. 261, 262, 280. Vers, 83. Veusliys, 29. \erl Janus, wiii. xix. Vertébrés (apparition des), 358. — (œil des), 3il, 342, 409. Verworn (M.), Mil, 197, 244, 393. 467, 478. VÉSALE, 477. Vésuvine, \vm, xix et suiv. \ étement (action du), 173. VlAL (L. Ch.), 466. ViALA (P.), 71. 305. Vibrations (inllucnce des), 93. Jlburmim, 146. I iciii faba, 214. Vie, x\x\. — latente, 228. — (origine de la), 321. VlGIER, xxi\, 189. VIGUIER (P..), 154 VILA, 189. VlLLEMlx (F.), 52, 194. NlI.LERS, 431. Vincent, 194. ViNCENZi (Livi.p), 390. Vinci (Léonard de), 447. ViNES (S. H.), 167. Virescence, 291. \ ision, 249, 2,")0, 423 et suiv. — des couleurs, \iii, 410. \ italisme, 49, 8.>, 90, 244, et passinj. Vitelline, 166. ViTR^, 165, 183. Vl,KS (Fred , 194. ViiCHTING (11.), MU. 111. VOKiT, 370. \01S1N RocER, 393. VoLk (P>.1, 371. / olHtilillies itPlnxsus, 302. Volutiue, XMii. l olvo.i-, 251. / orlicetld inicrostoma, 301. \orticelles, x\. Vries (11. DE), XIV. 16.3, 265, 266, 269, 278. 293, 308, 309, 311, 312, 313.314, 317, 318, 320, 324 327, 328, 472, 475. VllLLEMIN (P.), 331, 345. Waage, xmx. WàCllTER (W.), 254. Wagner (Franz von), 110. Wagner (W.), 271. Wacner, 123. WAULE, 442. WAiTE-iM. B.). 480. Walue\er (W.;, 477. W AI.KER (C. G.), 35, 86. WALLENGREN, X\, XMII. \XV, XXVl. w ALLER, 382. W AI.TER (11. K.;, 277. w ARIiCRG, 374. Wakfvvinge (Erik), 386. ff ashingtonia lUij'era, 155. Wasmann (E.), 312. Wassermann, 201. Watson (G. T., 116. Watson. 200. Waxweiler (E.l, 473. Wei!ER(A.), 76, 106. W eber, 295. Weber (E.), 409. W EBER (E. N), 422, 424. W eber-Tamanski (loi de), 425. Wedekind, 137 W EEKERS (I..), 384. Weidenreicii (F.), 206. WEIL, 188. Weismann, 42, 119, 122, 123, 124, 143, 261, 263, 268, 269. 270, 297, 322, 328. Weissenberg (Pvichai'd). 139. WELDON (W. F.), 277, 293. \\ ELSH (D. A.), 240. Weltner (W.), 371. // vhvUchia, 355. Wemer (P. , 373. Wendisch-VVil.mersdorf, 132. , \^ ERBER (IS.), 125. \\ ERTHEIMER, 209. Werthehier (M.), 444. ^\EKV (J(iscphinif), 312. W ESTER ((;. T.). 240. W ESTERLLND (A.), 197. 508 TABLE ANALYTIQUE. \Vettstei\, ."î."}!. WHITCHER, 9-1. WllITLEY (E.) 94. ^\ HlTMAN (Ch. O.), 297, M2. Wnrr\EY (D. D.), 93. Whoeler, 82. WlEGAND (R. M.), 194. W lESNER (J.), 194, 2J|9. WlKl, 237. If'ikxtrœmia indica. mu. 6'i. WIL1)EMA\ (E. DE), 312. 337. Wll.KENS. 276. WiLSOX (E. B.), 12, 10. :\6. 260. 280. 287. AVlNKLER (H.), XIII. 64. WINTREBERT (P.), 95. AA ITMER, ^127. WlTTE (H.), 154. WODON (L.), 470. WOLFF (G.), .•$13. W0LLMAIN>, 384. WOOD (B.), 27.'). ^^'O01)I!RIDC.E, d'il. Woods (F. A.), 272. 274. WORSDELL (W. C), 344. WliioilT (A. T.), 256, 257. WRlGliT (W. R.l, 437. AVULFF (Th.). 12. WlND (A.), 71. WlNDT, ^120, ^125, '426. 'i42. WWEDENSKY (N. N.), 384. Xaiilhoxyle, 161. Yamanovchi (Shigeo), 137, 140. Yerkes (A. W.), 246. Yeux, 99. — obliques, U63. Ylle (G. U.), :«7. YOUNG (W . J.). 170. Yl\G (E.), 298. ZALESKI (W.), 166, 167. Zamia, 52. Zederbaier (E.). 348. ZiEGLER (II. E.), 16, 80, 266 269. ZlEHE\, UU2. ZIMMERMANX (P..), 373. ZlMMER51AN\, 10. ZOGRAF (N.), 135. Zone pellucide, 50. Zoochlorelles. 2.'Î8, 3.'î6, XM. Zoopalhic, 416. ZSCHOKKE, 371. ZSIGMO>DY, 159. ZtCKAL. 71. Z\VAARDEMAKER, W.MII. Z^VEIGER, 39. Zyincma, 2'x. Zygosporcs, 61, Zymases, 190. 199, 'i7.i. L'ANNÉE BIOLOGIQUE COMPTES RKMirS ANNUELS DES TRAVAUX DE BIOLOGIE GÉNÉRALE PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION UE YVES DELAGE MEMISIUC UE I.'INSTITIT IMiOFKSSKL'K A I.A SOKliON.NF, DIKECTKUU DE LA STATION lUOI.OGIQUE DE KOSCOFF Avec la collaboration d'un Comité de Rédacteurs SECRETAIRES DE LA REDACTION Partie Zoologique Partie Botanique M. GOLDSMIÏII F. PÉCHOUTRE Licencioe ùs sciences naturelles. Docteur es sciences naturelles. RÉDACTEUR EN CHEF POUR LES FONCTIONS MENTALES : PHILIPPE (D'' Jean), chef des travaux au laboratoire de Psychologie Physiologique à la Sorbonne. ONZIÈME ANNÉE 1906 PARIS LIBRAIRIE H. LE SOUDIER 174 lîT 176, BOULEVARD SAIN T-GERMAIX 1909 f EN VENTE A LA MÊME LIBRAIRIE : TRAITÉ DE I ZOOLOGIE CONCRÈTE l'AR Yves DELAGE PROFESSEUR A I,A FACULTÉ DES SCIENCPS DK PARIK Edgard HÉROUARD .MAITRE DE CONFÉRENCES A LA FACULTÉ DES SCIENCES DU }'A1!IS LEÇONS PROFESSÉES A LA SORBONNE Tome I. Tome II. Tome III. Tome IV. Tome V. Tome VI. Tome YII. Tome VIII. Tome IX. La Cellule et les Protozoaires (paru). 25 fr. >> [ V^ Partie. — Les Mésozoaires. Les Spongiaires ) ipani) 15 fr. » ( 2" Fartie. — Les Cœlentérés //>«/•?/ j. . 60 fr. » — • Les Éc.'hinouermes (paru) . . . . \ . 37 fr. 50 — Les Vers (e?i préparation). — Les Vermidiens [paru) 25 fr. » — Les Articulés {en préparation). ■ — Les Mollusques (paraîtra en 1910). — Les Procordés (paru) 25 fr. « — Les Vertébrés. TÏI'OCr.APIIlE FlltMIX-UIDÛT I.T C''=. — MESNII. (EURE). 6^ M I