L'ANNÉE BIOLOGIQUE TYPOGRAPHIE FIRMIN-DIDOT ET Cic. — MEBIflL (EURE). L'ANNEE BIOLOGIQUE COMPTES RENDUS ANNUELS DES TRAVAUX DE BIOLOGIE GENERALE PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE YVES DELAGE MEMBRE DE i/lNSTITUT PROFESSEUR A L'UNIVERSITÉ DE PARIS DIRECTEUR DE LA STATION BIOLOGIQUE DE ROSCOFF Avec la collaboration d'un Comité de Rédacteurs SECRETAIRES DE LA REDACTION Partie Zoologique Marie GOLDSMITH Docteur es sciences naturelles. Partie Botanique F. PÉCHOUTRE Docteur es sciences naturelles. REDACTEUR EN CHEF POUR LES FONCTIONS MENTALES : PHILIPPE (Dr Jean), Directeur adjoint du laboratoire de Psychologie Physiologique à la Sorboune. VINGTIÈME ANNÉE 1915 PARIS LIBRAIRIE LHOMME 3, RUE CORNEILLE, 3. 1917 AVERTISSEMENT En raison de la difficulté de se procurer certains ouvrages pendant la guerre, bon nombre d'analyses ont dû être reportées à un volume ultérieur. Le lecteur qtai constaterait l'absence d'une analyse attendue peut donc chercher si elle ne se trouverait pas dans quelqu'un des volumes suivants. LISTE DES COLLABORATEURS BOUBIER (A. -M.). — Docteur es sciences. Genève. BRACHET (A.). — Professeur à V Université. Bruxelles. CUÉNOT (L.). — Professeur à lu Faculté des Sciences de l 'Université. Nancy. DUPRAT (G.-L.). — Directeur du laboratoire de Psychologie expéri- men'tle. Aix en Provence. FOUCAULT. — Docteur es lettres. Professeur à la Faculté des Lettres. Montpellier. GARD (M.). — Chef de travaux à la Faculté des Sciences. Bordeaux. GOLDSMITH (M'"! Marie). --Docteur es sciences. Paris. GUÉRIN (P.). — Professeur agrégé à l'École supérieure de Pharmacie Paris. HENNEGUY (F.). — Professeur d'Embryologie au Collège de France. Paris. HEROUARD (E.). — Maître de conférences à la Faculté des Sciences. Paris. JOTEYKO (M"' ,].). — Chargée de conférences au Collège de France. Paris. LAMEERE (A.). — Professeur à l'Université. Bruxelles. LASSEUR (Pu.). — Docteur es sciences. Nancy. LEGENDRE (R.). — Docteur es sciences. Paris. LUCIEN (M.i. — Chef des travaux à la Faculté de Médecine. Nancy. MAILLEFER (A.). — Professeur à V Université. Lausanne. MARCHAL (P.). — Professeur à l'Institut agronomique. Paris. MENDELSSOHN (M.). - - Professeur à l'Université. Saint-Pétersbourg. MENEGAUX (A.). — Assistant au Muséum. Paris. MOREAU (F.). — Préparateur éi la Faculté des Sciences. Paris. MOUTON (H.). — Chef de laboratoire à l'Institut Pasteur. Paris. PÉCHOUTRE (F.). — Docteur es sciences. Paris. vin LISTE DES COLLABORATEURS. PHILIPPE (l)r Jean). — Directeur-adjoint dv laboratoire de Psycho- logie physiologique à la Sorti» h nf. Paris. PRENANT (A.). — Professeur d'Histologie à l<< Faculté de Médecine. Paris. Pl'YMALY (A. de). — Licencié es sciences. Bordeaux.. ROBERT (A.). — Chef des travaux de Zoologie à la Faculté des Sciences. Paris. STROHL (J.). — Privat-docent à V Université . Zurich. TERROINE (E.). — Maître de conférences à l" Ecole des Hautes-Études- Paris. VARIGiNY (H. de). — Assistant au Muséum. Paris. TABLE DES CHAPITRES I. La cellule. 1. Structure et constitution chimique de la cellule et de ses parties. — a) Struc- ture, p) Constitution chimique. 2. Physiologie de la cellule. — a) Sécrétion, excrétion, p) Mouvements proto- plasmiques. y)Tactismes et tropismes. S) Assimilation, accroissement, e) Réac- tions de la cellule en présence des toxines, des sérums, des venins. 3. Division cellulaire directe et indirecte. — a) Rôle de chaque partie de la cellule dans ces phénomènes; leur cause, p) Signification absolue et relative des deux modes de division. II. Les produits sexuels et la fécondation. 1. Produits sexuels. — a) Origine embryogénique de ces produits, p) Phénomènes de leur maturation : réduction chromatique, modifications cytoplasmiques. y) Structure intime des produits mûrs. 2. Fécondation. — a) Fécondation normale, p) Mérogonie. Fécondation partielle, pseudogamie. y) Polyspermie physiologique (pseudopolyspermie). III. La parthénogenèse. — a) Prédestination, structure, maturation de l'œuf par- thénogénétique. p) Conditions déterminantes du développement parthénogéné- tique. Parthénogenèse expérimentale, y) Alternance de la parthénogenèse et de l'amphimixie. Parthénogenèse exclusive. IV. La reproduction asexuelle. — a) Par division : schizogonie ; autolomie repro- ductrice, disséminatrice, défensive. P) Par bourgeonnement, y) Par spores. V. L'ontogenèse. — a) Isotropie de l'œuf fécondé; spécificité cellulaire. P) Différen- ciation anatomique; différenciation histologique et processus généraux, y) Les facteurs de l'ontogenèse; tactismes et tropismes, excitation fonctionnelle, adap- tation ontogénétique; biomécanique. VI. La tératogénèse. 1. Généralités ; lois et causes de la formation des monstres. 2. Tératogénèse expérimentale : a. Soustraction d'une partie du matériel embryogénique : a) à l'œuf entier (ootomie) ; P)à l'œuf en segmentation ou à l'embryon (blastotomie). b. Influence tératogénique : a) des agents mécaniques et physiques (pression, se- cousses, traumatismes, température, éclairage, électricité, etc.); p) des agents chimiques; y) des agents biologiques (consanguinité, hybridation, parasites, maladies, etc.). 3. Tératogénèse naturelle. — a) Production naturelle des altérations tératologi- ques. p) Correction des altérations tératologiques par l'organisme. Régulation. y) Polyspermie tératologique. Monstres doubles. Hermaphroditisme tératolo- gique. ô) Cas tératologiques remarquables. 22 ¥■ x TABLE DES CHAPITRES. VII. La régénération. — Régénération normale. Autotomie. Parallélisme avec l'on- logénèse. Régulations. Hétéromorphose. VIII. La greffe. — a) Action du sujet sur le greffon, p) Hybrides de greffe. IX. Le sexe et les caractères sexuels secondaires ; le polymorphisme ergatogénique1. X. Le polymorphisme métagénique ', la métamorphose et l'alternance des générations. XI. La corrélation. - a) Corrélation physiologique entre les organes en fonction. P) Corrélation entre les organes dans le développement. XII. La mort; le plasma germinatif. — Dégénérescence sénile. — Immortalité des Protistes. XIII. Morphologie générale et chimie biologique. 1" Moupiioi.of.iE. — a) Symétrie, p) Homologies. y) Polymérisation. Individualité de l'organisme et de ses parties; colonies, 8) Feuillets. 2° Composition chimique des substances de l'organisme. XIV. Physiologie générale. 1" Nutrition. — a) Osmose, p) Respiration, y) Assimilation et désassimilation; absorption. Fonction chlorophyllienne, ô) Circulation, sang, lymphe, sève de végétaux, s) Sécrétions interne et externe, excrétion. Ç) Production d'énergie mouvement, chaleur, électricité, etc.). v\) Pigments. 8) Hibernation, vie latente. 2° Action des agents divers : a) mécaniques (contact, pression, mouvement, etc.); P) physiques (chaleur, lumière, électricité, rayons cathodiques, pression os- motique, etc.); y) chimiques et organiques (substances chimiques, ferments solubles, sérums, sucs d'organes, venins, toxines), ferments figurés, microbes. S) Tactismes et tropismes. e) Phagocytose. XV. L'hérédité. a. Généralités. b. Transmissibilité des caractères de tout ordre. — a) Hérédité du sexe. p) Hérédité des caractères acquis, y) Hérédité de caractères divers : cas remarquables. c. Transmission des caractères. — a) Hérédité dans la reproduction asexuelle, dans la parthénogenèse, dans l'amphimixie. P) Hérédité directe et collaté- rale, y) Hérédité dans les unions consanguines. 8) Études mendeliennes. Hérédité dans le croisement ; caractères des hybrides, e) Hérédité ances- trale ou atavisme. Ç) Télégonie. yi) Xénie. XVI La variation. a. Variation en général; ses lois. b. Ses formes : a) lente, brusque; p) adaptative; y) germinale; 8) embryon- naire ; e) de l'adulte ; Ç) atavique, régressive ; ri) corrélative ; 8) des instincts. i) Cas remarquables de variation. c. Ses causes : a) Spontanée ou de cause interne, irrégulière ou dirigée. Va- riation parallèle. Orthogénèse. p) Variation sous l'influence des parasites. y) Intluence du milieu et du régime : accoutumance; acclimatement; actions physiques (pression osmotique, température, lumière, etc.). 8) In- lluence du mode de reproduction (reproduction asexuelle, consanguinité, croisement). d. Ses résultats : a) Polymorphisme œcogénique '. p) Dichogénie. XVII. L'origine des espèces et de leurs caractères. a. Fixation des diverses sortes de variation. Formation de nouvelles es- pèces. — a) Mutation, p) Divergence, y) Convergence. 8) Adaptation phy- logénétique. e) Espèces physiologiques. 1. Voir dans l'Avertissement du vol. III la signification de ce terme. TABLE DES CHAPITRES. xi b. Facteurs. — a) Sélections artificielle; naturelle (concurrence vitale); ger- minale; sexuelle; des tendances, etc. p) Ségrégation; panmixie. ô) Action directe du milieu. c. Adaptations. — Œcologie. Adaptations particulières. Symbiose. Commensa- lisme. Parasitisme. Mimétisme. Particularités structurales, physiologiques et biologiques. d. Phylogénie. — Disparition des espèces. XVIII. La distribution géographique des êtres. XIX. Système nerveux et fonctions mentales. 1° Structure et fonctions de la cellule nerveuse, des centres nerveux et des organes des sens. a. Cellule nerveuse. — a) Structure, p) Physiologie, pathologie. b. Centres nerveux et nerfs. — a) Structure, p) Physiologie; localisations cérébrales. c. Organes des sens. — a) Structure, p) Physiologie. 2° Processus psychiques. I. Généralités et corrélations. a. Généralités. I). Sensations musculaires, organiques. c. Sens gustatif et olfactif. d. Audition. e. Vision. II. Mouvements et expressions. a. Émotions. h. Langages. c. États de rêve. d. Fatigue. III. Idéation. a. Images mentales. b. Associations et jugements. c. Idées et consciences. d. La mémoire. e. L'activité mentale. IV. Psychologie comparée. a. Psychologie animale. b. Psychologie infantile. c. Psychologie anormale. XX. Théories générales. — G-énéralités. TABLE DES REVUES GENERALES PARUES DANS LES VOLUMES PRÉCÉDENTS L. Daniel. Intluence du sujet sur le greffon. Hybrides de greffe Vol. I, 269 E. Gley. Exposé des données expérimentales sur les corrélations fonc- tionnelles chez les animaux Vol. I, 313 AU TABLE DES REVUES GENERALES. J.-P. Durand (de Gros). Du polyzoïsme et de l'unité organologique intégrante chez les Vertébrés Vol. I, 338 A. Charrïn. Les défenses de l'organisme en présence des virus Vol. I, 342 Em. Bourqa elot. Les ferments solubles Vol. I, 375 C. Piiisaux. Élude comparée des toxines microbiennes et des venins.. Vol. I, 382 W. Szczawinska. Conception moderne delà structure du système nerveux. Vol. I, 569 A. Bjnet. La psychologie moderne et ses récents progrès Vol. I, 593 M. Hartog. Sur les phénomènes de reproduction Vol. I, 699 J. Camacuzf.ni:. La phagocytose dans le règne animal Vol. II, 294 G. Pruvot. Conditions générales de la vie dans les mers et principes de distribution des organismes marins Vol. II, 559 A. Labbé. Un précurseur. Les cellules factices d'Ascherson Vol. III, 4 L. Guignard. La réduction chromatique Vol. III, (il E. Metciimkoff. Revue de quelques travaux sur la dégénérescence sénile Vol. 111, 249 P. Vicnon. Les canalicules urinaires chez les Vertébrés Vol. III, 27 G. Pruvot. Les conditions d'existence et les divisions bionomiques des eaux douces Vol. III, 527 S. Leduc. La tension osmotique Vol. V, li L. Clénot. Les recherches expérimentales sur l'hérédité Vol. VII, i.m W. Szczawinska. Coup d'œil rétrospectif sur les cytotoxines Vol. VII, xlvi P. de Beaughamp. Les colorations vitales Vol. XI, \vi Eue Metchnikoff. Aperçu des progrès réalisés dans l'étude de l'immu- nité pendant les dix premières années du xxc siècle Vol. XIII, xix Angel Gallardo. Les idées théoriques actuelles sur la mécanique de la division cellulaire Vol. XIV, \i\ Yves Delage. La Psychoanalyse Vol. XIX, xx M. Mendelssoun. Les Réflexes Vol. XX, xxi Yves Delage et M. Goldsmitii (d'après A. Prenvnt). Les appareils ci- liaires e! leurs dérives Vol. XX, i.xvii REVUE (1915) Biologie animale. — Dans le domaine des recherches cytologiques, une tendance croissante se remarque à donner aux phénomènes cellu- laires des explications physiques, tirées surtout des propriétés de la membrane. Cette année Me Clendon poursuit ses études sur la per- méabilité de la membrane; il attribue les alternances dans l'intensité des oxydations des œufs vierges et fécondés de divers animaux à des variations de perméabilité, qui permettraient un échange plus ou moins actif avec les ions du milieu ambiant. C'est de même une aug- mentation de perméabilité qui explique pour lui l'initiation au déve- loppement, soit par suite de fécondation, soit sous l'influence des réactifs parthénogénisants. — De même Brachet fait intervenir, dans le développement de l'œuf d'oursin, la perméabilité de la membrane pour l'O et l'eau de mer. — C'est encore l'idée de perméabilité qui intervient dans l'explication donnée par Osterhout des actions anta- gonistes : elles s'exerceraient entre substances dont les unes augmen- tent et les autres diminuent cette perméabilité. — A citer aussi le tra- vail de Harvey sur la perméabilité des cellules pour les acides et les alcalis. — Un autre facteur physique — la viscosité et la tension su- perficielle — est mis en avant par Heilbrunn dans un mémoire sur la structure de l'œuf cVArbacia et l'initiation au développement. Les travaux de Loeb et de Loeb et Chamberlain contestent, au con- traire, en critiquant surtout les travaux de Lillie, le rôle prédominant de la perméabilité et mettent en avant les causes chimiques : les varia- tions dans la vitesse des divisions cellulaires (chez Arbacia) seraient dues à des changements dans la quantité d'enzymes catalyseurs; les actions antagonistes s'expliqueraient par une action spéciale de la concentration d'un sel à la limite entre la membrane et le milieu extérieur. En ce qui concerne les produits sexuels et la fécondation, il faut noter un travail de Boveri (probablement le dernier de ce savant) sur les abeilles hermaphrodites d'Eugster, qui lui donne l'occasion de reviser la question du centrosome; il considère maintenant que l'essentiel dans la fécondation n'est pas l'apport d'un centre cinétique par le spermatozoïde, mais un changement dans l'œuf (peut-être par xiv L'ANNEE BI0L0GIQ1 E. suite d'injection d'une substance chimique) qui le rend capable de di- vision. — A citer aussi deux études de Mèves sur les plastosomes, destinées à montrer le rôle du cytoplasme dans la transmission des caractères héréditaires, et les expériences de Loeb. contraires à la théorie de la fertilizine de Fr. R. Lillie : des œufs d'oursin qui ont perdu leur gangue, et par suite leur substance agglutinante, à la suite d'un traitement approprié, restent cependant fécondables. A l'hypo- thèse de Lillie Loeb en oppose une autre : la fécondation serait liée à présence dans l'eau de certaines substances spécifiques, comme le montrent la fécondation empêchée par l'absence de CaCl2 et les fécon- dations croisées rendues possibles par certains réactifs. La parthénogenèse, la reproduction asexuelle, l'ontogenèse n'ont donné naissance à aucun travail saillant. Les questions, si discutées il y a plusieurs années, d'isotropie de l'oeuf et des facteurs du dévelop- pement paraissent maintenant négligées. — Rien de remarquable à citer non plus en ce qui concerne la régénération et la grelfe; rela- tivement au sexe, citons le livre de Mme Kotchetkoff qui, se basant sur certaines observations qui montrent le sexe femelle résultant des conditions favorables, prédit l'extinction du sexe mâle dans l'huma- nité et peut-être la reproduction par parthénogenèse. Child expose une nouvelle théorie de la sénescence et du rajeunis- sement. La première serait une conséquence inévitable de la différen- ciation, qui est liée à un abaissement du taux des processus dynami- ques; le second serait une dédifférenciation, accompagnée de l'augmen- tation de ce taux. Les cellules germinales, à faible métabolisme, seraient non pas éternellement jeunes, mais au contraire sénescentes, réclamant un rajeunissement par fécondation, laquelle entraîne tout d'abord une dédifférenciation, une régression du zygote. Parmi les travaux relatifs à la chimie biologique prédominent, comme l'année précédente, les recherches sur les substances hydro- carbonées et leur métabolisme (Underhill et Hogan, Bourquelot et ses collaborateurs etc.), et ceux sur les ferments (discussion entre Bach et M11, Woker sur les ferments oxydants et nombreux travaux d'au- tres auteurs). En physiologie générale, les glandes à sécrétion interne tiennent toujours une place importante. — A côté de cela, il faut citer des re- cherches sur les variations du métabolisme dans diverses conditions Benedikt et ses collaborateurs), la mesure du taux du métabolisme par la production du CO2 (Tashiro), des études sur la croissance (Osborn et Mendel, Robertson etc.) et sur l'influence des divers ré- gimes (expériences sur la « carence » de Weill et Mouriquand). Nom- breux sont aussi, comme toujours, les travaux sur les tropismes (cri- tique de la théorie des tropismes par Mast, Buddenbrock, Pictet et étude sur le phototropisme de Loeb et Wasteneys . — Un travail sur la pigmentation de W. Schultz est à citer, en raison de la portée qu'il peut avoir pour les questions d'hérédité. Si chez un lapin l'Hi- malaya (blanc avec certaines régions noires seulement) on rase ou on arrache des poils blancs, ils repoussent noirs: que deviennent L'ANNEE BIOLOGIQUE. xv dans ces conditions les facteurs de telle ou telle coloration qui pro- duisent une distribution si exacte du pigment dans les croisements mendéliens ? Les travaux relatifs à l'hérédité et à l'évolution portent de plus en plus l'empreinte des idées mendéliennes. Deux exposés généraux du men- délisme (Morgan : « La constitution du matériel héréditaire » et Mor- gan et ses collaborateurs : « Le mécanisme de l'hérédité mendelienne ») sont à signaler : ils témoignent du souci de donner des hypothèses toujours nouvelles à mesure que des complications de fait se pré- sentent (linkage, crossing-over, allélomorphes multiples, facteurs mul- tiples, intensificateurs, inhibiteurs etc.). Des recherches spéciales, trop nombreuses pour être citées ici, sont orientées dans le même sens : recherches de nouveaux gènes ou facteurs (surtout chez Droso- phila), études des caractères limités à un sexe, description de nou- velles mutations etc. — La question des mutations elle-même prend un tout autre aspect : on l'envisage non plus au point de vue de leur importance pour l'évolution, mais au point de vue du mode de leur transmission héréditaire, mendelienne. La question des facteurs de l'évolution subit la même influence : plusieurs auteurs (Hoge, Zeleny et Matoon) étudient l'influence de la sélection sur l'hérédité mende- lienne; Bateson, dans un discours présidentiel au Congrès de l'Asso- ciation Britannique, trace tout un tableau de l'évolution, tel que le mendélisme doit se le représenter : rien ne se crée au cours de cette évolution qui est faite toute entière de pertes successives des différents caractères. Il est inutile de montrer tout ce que cette idée de perte expliquant une complication croissante a d'artificiel et d'invraisem- blable. A côté de ces travaux d'inspiration mendelienne, on doit citer une tentative de Cunningham de fonder sur la conception des hormones une explication de l'hérédité des caractères acquis et plusieurs mé- moires tendant à donner le croisement pour origine aux mutations de de Vries (Jeffrey, Lotsy, Duncan). — Un autre groupe de travaux à signaler traite du mimétisme et de l'homochromie (Poulton, Punnett, Rabaud chez les Insectes ; Mast, Murisier, Langley chez les Poissons) ; comme les" années précédentes, la valeur protectrice des traits envi- sagés est l'objet de discussions. La question de la distribution géographique comporte cette année — ce qui est rare — un travail d'ensemble de Mathew : « Climat et évolution » ; c'est l'histoire géologique des régions zoologiques ac- tuelles, basée surtout sur la distribution des vertébrés supérieurs. Les études sur le système nerveux montrent la même physionomie générale que les années précédentes. On peut signaler les travaux sur la nature de l'activité nerveuse de Tashiro (théorie chimique de l'exci- tation établie par les mesures du dégagement de CO2) et de Bethe théorie de l'excitation envisagée comme due à des variations de la concentration des ions H). Les réflexes sont l'objet également de nom- breux travaux ; nous renvoyons pour une mise au point de cette ques- tion à la Revue Générale de notre collaborateur M. Mendelssohn. xv, L'ANNEE BU (LOGIQUE. En ce qui concerne les grandes questions générales, nous trouvons un mémoire de Pictet : « La structure moléculaire de la vie ». L'au- teur rattache l'étal vivant de la matière albuminoïde au fait qu'elle est constituée de composés à chaînes ouvertes, tandis que les albuminoïdes des tissus morts sont à chaînes fermées, à structure cyclique. — Un autre auteur, w. Loew, attribue, d'autre part, aux substances protéi- ques deux formes : la forme labile et la forme stabile, cette dernière seule étant celle de la substance vivante. — A citer, dans des domaines lies différents, mais toujours se rapportant aux grandes questions géné- rales, un travail de Belogolowy au titre un peu étrange : Les solutions vivantes des organismes et un autre de Child : Lu conception dynamique de l'individu organique. Belogolowy, poursuivant son idée de l'action des difficultés croissantes de l'existence sur l'évolution, arrive, en plaçant des êtres vivants [œufs et embryons d'amphibiens) dans des conditions trop favorables parasitaires!, à en provoquer une disso- ciation et une désagrégation graduelle. — Child retrace la constitution dune individualité animale sous l'influence d'une gradation d'intensité métabolique, qui s'établit le long d'un axe de symétrie et dont l'éta- blissement est une conséquence nécessaire de l'hétérogénéité du mi- lieu. — Y. Dklage et M. Goldsmith. Biologie végétale. — La structure, du noyau cellulaire des Algues au repos et pendant la division a été étudiée dans les divers ordres de ce groupe par H. v. Neuenstein qui a montré que la constitution du noyau, la façon dont il se divise et surtout dont il se comporte dans l'acte sexuel caractérisent les divers ordres. Fitting et Pantanelli pu- blient des recherches sur la pénétration des sels et des ions dans la cellule vivante. Prankerd signale chez un certain nombre de plantes très éloignées les unes des autres des cellules à plusieurs noyaux or- dinairement deux ,i, et cela dans différents tissus d'organes jeunes, et il pense que la présence de ces cellules est caractéristique des régions en voie de croissance active. De leur côté, Béer et Arber ont observé, dans l'évolution du parenchyme cortical et médullaire des tiges, des cellules à deux noyaux dont la présence est considérée par eux comme une phase normale du développement, intercalée entre l'état méristéma- tique et l'état adulte; certains indices permettent de supposer que par- fois ces noyaux peuvent se fusionner. Tahara a observé que chez les Chrysanthèmes les nombres haploïdes des chromosomes ne sont pas partout les mêmes. — Tischler ajoute la famille des Commélinacées aux familles chez lesquelles on avait déjà signalé la formation d'un périplasmode véritable entre les grains de pollen ou entre leurs cel- lules-mères, et il étudie la manière dont se comportent les cellules du tapis dans les autres monocotylédones. Welsford confirme l'observa- tion déjà faite en 1904 par Blakman sur le Phragmidium violacewn. à savoir que les cellules binucléées qui forment les écidiospores résul- tent de la migration dans ces cellules du noyau d'une cellule végéta- tive, jouant le rôle d'une cellule mâle normale. — Dorsey établit que la stérilité de la vigne est due au pollen et que le pollen impuissant est L'ANNÉE BIOLOGIQUE. xvn en relation avec le type réfléchi des étamines. — Goodspeed signale dans une variété de Nicotiana Tabacum des faits de parthénogenèse, de parthénocarpie et même de phénospermie, c'est-à-dire de production de graines abortives réduites à leur tégument séminal. Campbell a observé de la parthénocarpie dans le Phillyrea média. Heinricher étudie la germination et le développement du Gui du Genévrier. Jaccard a appliqué la méthode expérimentale à l'étude des actions mécaniques capables d'intluer sur la forme des arbres. — Brown fait voir par quelques exemples l'influence du porte-greffe sur le greffon, tandis que Buder d'un côté et Meyer de l'autre montrent que les hybrides réputés de greffe doivent être interprétés comme des chi- mères périclines. En étudiant la distribution et la corrélation des sexes dans les infforescences des Aroïdées, Harris arrive à ce résultat que les grandes inflorescences ont davantage de fleurs pistillées. C. Sauvageau démontre l'existence d'une sexualité hétérogamique chez les Laminaires; on ne connaissait jusqu'ici, chez ces Algues, que des sporanges uniloculaires, c'est-à-dire des sporanges réputés asexués. En suivant, dans ses cultures, les germinations des zoospores d'une Laminaire, le Saccorhiza bulbosa, cet observateur acquit la certitude que ces zoospores donnent pêle-mêle deux sortes de germinations, dont les unes sont des prothalles femelles et les autres des prothalles mâles. Les premières produisent des oosphères et les seconds des anthéridies d'où sortent des anthérozoïdes pourvus de deux cils. — D'après Crocker et Groves, la perte du pouvoir germinatif, dans les graines, serait due à une lente coagulation des protéines de la plantule. — Chodat expose les arguments qui plaident en faveur de la nature axiale des ovaires infères. Le même auteur, s'appuyant sur une mons- truosité du Pinas Laricio, montre que l'écaillé chez les Pinacées est homologue à un rameau court et plus particulièrement aux deux pre- mières feuilles de ce rameau court. Bottomley indique un réactif bac- tériologique des aliments organiques auxiliaires des plantes ou auxi- mones. D'après Ewart, l'assimilation chlorophyllienne de l'anhydride carbonique suppose une série complexe de changements chimiques, en partie réversibles, où la chlorophylle et la xanthophylle jouent un rôle chimique direct, c'est-à-dire se décomposent en substances ci- reuses, en sucre et en formaldéhyde et où la lumière intervient comme agent accélérateur et peut-être directeur. — En ce qui concerne l'héré- dité, East publie une excellente revue de la théorie chromosomique de l'hérédité, appliquée surtout aux plantes. Tammes étudie les rapports génétiques de six variétés du Linum usitatissimum, différentes par la couleur des fleurs. Davis (Bradley Moore) définit à propos du genre Œnothera ce qu'on doit entendre par espèce pure et indique plusieurs méthodes pour obtenir un critérium de la pureté d'une espèce. Hugo de Vries constate que les hybrides amphiclines, c'est-à-dire les hy- brides qui, à la première génération, ressemblent les uns au père, les autres à la mère, ne sont pas soumis aux lois de la probabilité, comme les disjonctions mendéliennes ; le rapport des deux formes varie avee la fumure, les conditions de culture et l'exposition. Les expériences xviii L'ANNEE BIOLOGIQUE. entreprises par Gregory sur deux races géantes de Primula sinensis cl tétraploïdes lui ont montré que le doublement du nombre des chro- mosomes a été accompagné du doublement des séries de facteurs. Pearl et Surface, prenant pour objet d'études le Maïs, essaient d'ana- lyser la variation normale d'un organisme dans un cas particulier, au point de vue de la mécanique du développement, et d'expliquer pour- quoi un individu A exhibe une variation particulière a et non quelque autre variation parmi le nombre- illimité de celles qui sont possibles. Jeffrey et Lotsy font des objections à la théorie de la mutation et ten- dent à prouver que les variations attribuées à la mutation sont le ré- sultat de l'hybridation. En ce qui concerne la symbiose, il importe de signaler les travaux de Rayner sur la symbiose obligatoire chez Calluna vulgaris, ceux de Spratt sur les racines à nodosités des Cycadacées et ceux de Bottomley sur les nodosités radicales de CsenotKus americanus. MUe Bonsignore publie des observations intéressantes sur les processus mécaniques des appareils enterreurs de graines. Chodat décrit la dis- sémination des Tillandsia dont certains sont vivipares. Coulter cherche à démontrer que la monocotylédonie dérive de la dicotylédonie. — F. Péchoutiîi:. Biologie psychologique. — Les publications et les travaux personnels sont moins nombreux et plus disparates qu'avant la guerre : on con- tinue les séries en cours (quand on le peut), mais les inaugurations sont rares, et les tendances nouvelles qui se manifesteront demain ne se sont pas encore assez fait jour pour être analysées. En psycho-physique et dans l'étude des sensations s'accentue la ten- dance à rechercher les causes d'erreur dans l'observation du fait sen- soriel, soit par introspection, soit au laboratoire : on comprend de plus en plus que les mesures prises en masse ne suffisent pas, et que les caractères spécifiant chacune et lui donnant sa valeur par rapport aux autres, doivent passer au premier plan (Mich. Bauch). D*autre part, la séparation s'accentue entre les deux formules de la psycho- logie scientifique : formule objective et formule d'introspection plus fouillée et plus exactement guidée par l'outillage de laboratoire : sans (jful y ait ici d'ouvrage capital, cette tendance se retrouve en quantité d études de détail. Dans le domaine des sensations, les recherches sur le rythme et les sensations musculaires prennent une tournure de plus en plus précise : on peut dire qu'elles sont en train de s'organiser d'une façon peut-être pour longtemps définitive (e. L. Kuhnes, Th. Iiehen, S. B. Russell, J. E. Decamp, B. Bourdon, M. Loring). Si- gnalons aussi la continuation des recherches sur les sécrétions internes Laignel-Lavastine l . L'examen du langage a donné lieu à des travaux qu'il faudra re- tenir : Al. Thumb sur le rythme; I. Epstein sur la Polyglossie, A. Meillet sur les langues et les nationalités. Par contre, l'origine du mouvement, ses formes, le geste,, etc. paraissent un peu délaissés, à moins qu'on ne rattache à ce chapitre l'étude de Th. Ribot sur les quié- tistes, et celle de Fiournoy sur le mysticisme. — Par contre, les ques- L'ANNEE BIOLOGIQUE. xix lions d'idéation ont reçu quelques contributions aussi bonnes qu'avant : celle de Prandtl sur la compréhension des éléments géométriques dans les images; de E. Moore et B. S. Woodworth sur la pensée et Limage, la pensée sans image; de Y. Delage sur les bases physiolo- giques et la constitution des idées; de P. Cerésole sur l'intuition des probabilités. — Enfin il faut quoter l'étude d'A.bramowski sur la volonté, celle de Taussig sur les inventeurs et réalisateurs, et le livre prématuré de Munsterberg sur la Psychologie du Travail. Par répercussion, la psychologie animale a été très négligée : seuls, le travail de Ulrich et la thèse de M. Goldsmith se détachent et forment une contribution qui restera. Au contraire la psychologie pédagogique a donné lieu à quantité d'études nouvelles : indice de l'effort qui se portera de ce côté après la guerre. Presque partout, on recherche à rendre plus précises les mesures physiologiques et mentales ( Stockton, Woolley et Fischer, Dawson, etc.) : mais sans doute ce n'est pas là que se fera demain le gros mouvement : la question des aptitudes (Th. Kelley), l'éducation maternelle dans la famille (v. M. Hillyer) seront sans doute autrement importantes. Cette période de secousses sociales, morales et physiologiques, changera du tout au tout les conceptions d'hier sur la pathologie men- tale : mais il faut encore attendre pour voir se dégager les grandes lignes directrices. On peut cependant prévoir que la question des sécrétions internes (oiim : les humeurs) prendra une place de plus en plus considérable. — Jean Philippe. l'année biologique, XX. 1915. LES RÉFLEXES (REVUE ANALYTIQUE ET CRITIQUE DES TRAVAUX RÉCENTS SUR LA PHYSIOLOGIE DES RÉFLEXES) PAR Maurice MENDELSSOHN Depuis quelque temps la littérature physiologique et médicale contient de nombreux travaux relatifs aux réflexes. Mais c'est surtout au cours de ces dernières années qu'une importante contribution a été apportée à la physio- logie des réflexes par la discussion, à la lumière d'expériences nouvelles, du rôle de la cellule ganglionnaire, par l'étude des réflexes conditionnels et par l'analyse expérimentale et clinique des réflexes de défense, lesquels, bien que connus depuis longtemps, étaient restés jusqu'à ces derniers temps d'une interprétation confuse. D'autres notions classiques sur les réflexes, comme par exemple celle de l'inhibition, de la transmission etc., ont été également passées au crible d'une critique sévère. Les acquisitions récentes en physiologie normale et pathologique du système nerveux central ont montré en effet que nombre de données généralement admises dans l'étude des réflexes ne peuvent être acceptées sans discussion et que nos connais- sances sur le rôle biologique des réflexes, sur leur mécanisme et sur l'im- portance fonctionnelle de leurs éléments constitutifs doivent être quelque peu modifiées. Aussi avons-nous cru utile de présenter à l'heure actuelle une revue géné- rale analytique et critique de la physiologie des réflexes sans toutefois donner de ce sujet un exposé complet, les travaux parus sur les réflexes dans ces vingt-cinq dernières années étant trop nombreux pour pouvoir être tous résumés dans une revue forcément limitée. Du reste plusieurs de ces tra- vaux ont été analysés dans les volumes précédents de Y Année biologique. I. Rôle de la cellule ganglionnaire dans la formation des réflexes. S'il est, en physiologie de la moelle épinière, un problème intéressant entre tous, c'est bien celui qui consiste à déterminer le rôle fonctionnel de la cellule ganglionnaire dans la production des réflexes. Malgré l'importance des travaux publiés dans ces dernières années, ce problème suscite encore parmi les physiologistes les plus vives controverses. xxii L'ANNEE BIOLOGIQUE. Les résultats de l'expérimentation physiologique et de l'observation clini- que tendent à affirmer le rôle de la cellule ganglionnaire dans la production du mouvement réflexe. C'est même là le principe fondamental de la concep tion classique du réflexe d'après laquelle la cellule ganglionnaire est envi- sagée comme l'élémenl prépondérant de l'arc réflexe, comme un centre où les impulsions sensitives se transforment en impulsions motrices et où le sens du courant nerveux est changé de centripète en centrifuge. Cette con- ception admise généralement paraît être d'accord avec la doctrine du neurone. Apathy lui-même, tout en admettant la continuité parfaite du système ner- veux, considère la cellule comme un centre de production de l'énergie ner- veuse, comme un dépôt de force sur le cours ininterrompu des fibrilles ner- veuses. Tel n'est pas l'avis de Bethe. Ce physiologiste doublé d"un histologiste a cru pouvoir déduire d'une expérience sur le crabe des conclusions diamé- tralement opposées aux idées courantes. Il a enlevé chez le crabe toute la pai'tie périphérique du ganglion contenant les cellules ganglionnaires et n'a conservé que la masse centrale du ganglion constituée par un réseau élé- mentaire ou neuropile qui communiquait avec les nerfs antennaires isolés expérimentalement. En excitant alors l'antenne correspondante il obtint un réflexe qui ne différait en rien de celui que Ton provoquait lorsque le nerf était en rapport avec les cellules ganglionnaires. De cette expérience Bethe n'a pas hésité à conclure que la cellule ganglionnaire est inutile ou tout au moins qu'elle n'est pas indispensable pour la production des réflexes et que la transformation de l'excitation centripète en impulsion centrifuge peut s'effectuer en dehors de la cellule tout le long de la fibrille conductrice et notamment dans son réseau élémentaire ou neuropile. Il a constaté égale- ment que l'extirpation des cellules ganglionnaires chez le crabe n'influe nullement sur le tonus des muscles innervés par les nerfs antennaires correspondants, tandis que la section de ces nerfs abolit définitivement le tonus musculaire et produit une paralysie flasque de l'antenne. Le tonus musculaire considéré généralement comme étant de nature réflexe ne se produit pas non plus dans la cellule ganglionnaire. Cette cellule n'a donc aucune autre importance fonctionnelle que de conduire et transmettre le processus de l'excitation comme une simple fibrille et sans prendre une part active à la production des réflexes. Malgré le caractère restrictif de cette conclusion, Lueb s'y est rallié com- plètement. En se basant sur un grand nombre de faits empruntés à la phy- siologie comparée et en interprétant les faits d'une manière spéciale il a donné un développement considérable à la théorie émise par Bethe. Comme ce dernier, il refuse à la cellule ganglionnaire le rôle qu'on lui attribue géné- ralement dans la production des réflexes, et dans la transformation de l'ex- citation périphérique en impulsion motrice centrifuge. Ce n'est pas un organe doué d'une fonction spécifique, mais c'est tout simplement un pro- longement de voies protoplasmiques du cylindraxe dont la propriété générale est de conduire l'excitation. C'est dans la cellule ganglionnaire que s'établit un lien protoplasmique central entre les organes périphériques, récepteurs et réactionnels et entre le point de départ de l'excitation et l'organe réac- tionnel moteur ou sécrétoire. La destruction des cellules ganglionnaires de la moelle épinière entraîne l'abolition des réactions réflexes, non pas parce que leur centre producteur est supprimé, mais uniquement parce que la continuité protoplasmique indispensable pour la conduction de l'irritation est interrompue et que l'excitation centripète ne peut plus atteindre directement la voie centrifuge de l'arc réflexe. Chez quelques animaux inférieurs, par exem- LES REFLEXES. xxm pie chezl'ascidie Ciona intestinalis, on observe des faits qui paraissent parler en faveur de cette manière de voir. Chez certains invertébrés les cellules réceptrices de la surface cutanée s'unissent avec les cellules ganglionnaires non seulement par l'intermédiaire du ganglion, mais aussi directement en dehors de lui. Aussi la suppression de ce dernier n'entraîno-t-elle pas fatale- ment l'abolition des actes réflexes qui continuent à se produire à travers la voie directe tout aussi bien qu'à travers les ganglions avant l'opération. Ce sont ces faits, empruntés à la physiologie expérimentale des invertébrés inférieurs, qui ont amené Betiie et Loeb à refuser à la cellule ganglionnaire toute fonction autochtone qui consiste à produire ou à transformer l'énergie nerveuse et à nier toute intervention active de la cellule dans la production des réflexes. Dans l'état actuel de la science, disent-ils, on doit envisager toute fonction nerveuse et particulièrement les réflexes comme tributaires de deux propriétés fondamentales de tout protoplasma; l'irritabilité et la conductibilité. La conduction de l'irritant venant de la périphérie s'effectue tout le long du chemin qui relie l'organe récepteur à l'élément réactionnel. La nature de l'acte réflexe est conditionnée par le point de départ de l'irri- tation ainsi que par son lieu de destination. Le processus nerveux ne fait que traverser la cellule ganglionnaire et n'y subit aucune modification spé- ciale, il produit un effet moteur lorsqu'il continue à parcourir un nerf qui se termine dans une fibre musculaire comme il peut produire un effet réflexe sécréteur s'il prend le chemin d'un nerf qui aboutit à une cellule glandu- laire. L'activité fonctionnelle spécifique de cette dernière n'y est pour rien. Cette manière de voir, qui présente un très grand intérêt au point de vue de la physiologie générale, n'est pas admise par la grande majorité et même par la presque totalité des physiologistes. Elle fut soumise à une sévère analyse critique. Les expériences invoquées par Betiie et par Lûeb à l'appui de leur thèse sont certainement rigoureuses et bien conduites, mais les con- clusions qui en sont déduites ne paraissent pas tout à fait adéquates aux faits observés. Certes, les faits invoqués par ces physiologistes et acquis par l'expérimentation et l'observation sont exacts en eux-mêmes, mais en res- sort-il des arguments absolument irréductibles pour faire rejeter la notion classique du rôle fonctionnel delà cellule ganglionnaire? Nous ne le pensons pas. L'importance de la cellule ganglionnaire pour la production des réflexes a été déduite surtout d'expériences sur des vertébrés supérieurs, chez les- quels la destruction de la partie correspondante de la moelle épinière con- tenant des cellules ganglionnaires entraîne la perte irrémédiable des réflexes correspondants. La chose n'est pas aussi frappante lorsque l'on expérimente sur des inver- tébrés inférieurs, malgré la constitution si simple de leur système nerveux. Chez la plupart de ces animaux le système nerveux central tout entier est réduit à deux ou trois et parfois à un seul ganglion facile à enlever. Mais chez certains d'entre eux les cellules réceptrices de la surface cutanée s'u- nissent avec les cellules musculaires non seulement par l'intermédiaire du ganglion mais aussi directement et en dehors de lui. Chez ces animaux, après l'enlèvement du ganglion, l'excitation périphérique peut être trans- mise directement en dehors de lui et peut produire l'effet réactionnel ana- logue à l'acte réflexe. C'est pourquoi l'expérience de Lceb sur la Ciona est loin d'être décisive et ne peut pas servir de preuve à l'appui de la théorie qui refuse à la cellule ganglionnaire le rôle producteur des réflexes. Du reste les expériences de Mac.nus et de A. Froehlich montrent que l'extirpa- tion du ganglion chez la Ciona supprime indubitablement le réflexe de xxiv L'ANNEE BIOLOGIQUE. l'ascidie et que l'effet réactionnel de l'irritation est purement local et dû à l'action directe de l'irritant sur l'excitabilité de la musculature de l'animal. Froeiiuch a même observé après l'enlèvement du ganglion une diminution notable de la tonicité musculaire. L'expérience de Bethe sur le crabe n'est pas plus concluante que celle sur la Ciona pour ébranler la doctrine clas- sique du rôle de la cellule ganglionnaire dans la production des réflexes. VERWORN a déjà fait observer avec raison que dans cette expérience tout le protoplasma cellulaire n'a pas été enlevé et que seulement une partie des éléments nerveux (moteurs) étaient éliminés. Il est donc possible que la transmission des irritants ait pu se faire par l'intermédiaire de protoplasma restant. De mon côté j'ai pu m'assurer par un. certain nombre d'expériences faites en 1899 à la station biologique d'Arcachon, et dont j'ai fait mention dans une note communiquée dans la section de physiologie du congrès de médecine de Paris en 1900, que l'extirpation complète du ganglion supprime le réflexe de l'antenne correspondante. Bethe pense que mes expériences n'ayant pas été accompagnées de l'examen microscopique ne sont pas aptes à contredire les siennes. Cette objection ne me paraît pas justifiée. Il est parfaitement possible avec des connaissances anatomiques et avec certaines précautions d'enlever chez le crabe le ganglion tout entier ou du moins toute la partie contenant les cellules. D'autre part, mes expériences sur les réflexes chez quelques hétéropodes (ptérotrachée et carinaria) ne parlent pas non plus en faveur de la possibilité de la production d'un réflexe sans intervention de la cellule ganglionnaire. Si, comme j'ai pu m'en assurer maintes fois, l'enlèvement d'un ganglion ne supprime pas le réflexe correspondant chez ces animaux, c'est que ers réflexes plus ou moins affaiblis se fraient un autre chemin à travers un autre ganglion en connexion avec le nerf irrité. L'extirpation de tous les trois ganglions supprime définitivement tous les réflexes et ce n'est que par l'excitation directe du système musculaire que l'on peut obtenir alors un effet réactionnel local. Les expériences de F. B. Hofmann ne parlent pas davantage en faveur de la conduction du processus d'excitation réflexe à travers des réseaux nerveux dépourvus de toute cellule ganglionnaire. De ses nombreuses recherches sur les chromatophores des céphalopodes et sur l'innervation du manteau des aplysies il croit pouvoir conclure que, malgré l'existence incontestable de la formation réticulaire démontrée histologiquement, il n'existe pas une con- duction périphérique diffuse de l'excitation dans la musculature des chro- matophores chez les céphalopodes. En l'absence des cellules ganglionnaires il n'y a pas dans la musculature des mollusques des réseaux périphériques conducteurs permanents. Il considère les images de Bethe relatives aux réseaux nerveux sans cellules ganglionnaires comme des productions artifi- cielles et se prononce contre la théorie de Bethe-L le réflexe d'inhibition, produit par un courant interrompu, augmente avec- la fréquence des interruptions. Avec une série de chocs d'induction de mémo intensité le relâchement correspondant à chaque excitation augmente pro- gressivement, il se produit un phénomène comparable à celui de l'escalier. L'intervalle minimum de deux chocs d'induction successifs suffisants pour provoquer deux secousses réflexes non fusionnées est beaucoup plus faible que l'intervalle minimum nécessaire pour obtenir deux relâchements LES REFLEXES. xliii réflexes inhibitoires distincts. Le relâchement réflexe par inhibition ne se comporte donc pas dans toutes les circonstances de la même façon que la contraction réflexe correspondante. La conclusion générale qui se dégage des travaux récents de Sherrington concernant les actions d'arrêt est que l'inhibition n'est pas une suspension d'activité, mais plutôt une tout autre activité de sens contraire. Cette activité contraire peut aboutir à un relâche- ment ou à une contraction des muscles antagonistes. Il se produit dans ce dernier cas un conflit, c'est-à-dire une donnée algébrique entre les muscles antagonistes qui se contractent simultanément; il en résulte aussi une cer- taine régulation des mouvements musculaires. Les faits observés et les théories émises par Sherrington ont été confirmés et adoptés par ses élèves, notamment par Graham Brown dont les recherches présentent une contribu- tion importante à l'étude de la question de l'inhibition réflexe. Forres a réalisé, grâce à des artifices de préparation, chez des chats décérébrés, un arc réflexe d'excitation et un arc réflexe d'inhibition de certains muscles de la cuisse, ce qui lui a permis d'étudier l'influence réciproque de ces deux espèces de réflexes. Il a constaté qu'une inhibition préalable et prolongée par excitation durable de l'arc inhibiteur produit des modifications notables de la réaction motrice consécutive à la stimulation de l'arc excitateur. La réaction motrice est généralement en rapport inverse avec le degré de l'inhibition. 11 existe toutefois une intensité pour dire critique de l'inhi- bition qui ne modifie guère la réaction de l'arc réflexe excitateur. La théorie de l'inhibition établie par Verworn est la dernière en date en physiologie et diffère sur bien des points des conceptions plus ou moins hypothétiques admises par d'autres physiologistes. Ce qui caractérise cette théorie c'est le principe général qui ramène les fonctions de tout le système nerveux aux processus biochimiques généraux et à l'influence des stimula- tions extérieures. Pour Verworn tout excitant produit un changement dans les conditions de la vie, notamment dans l'échange de matières. Les exci- tants produisent des actions excitantes et des actions paralysantes. Les pre- mières provoquent des phénomènes de désassimilation, les secondes agissent sur l'assimilation comme sur la désassimilation. Le processus d'in- hibition s'explique par l'existence d'une période réfractaire dans l'activité nerveuse. Cette phase d'inexcitabilité nerveuse rend la seconde excitation inefficace. Mare Y fut le premier à constater sur le cœur une période réfractaire pendant laquelle, immédiatement après chaque systole, le cœur ne réagit plus aux excitations. A. Broca et Ch. Richet ont observé une période ré- fractaire analogue dans le cerveau, chez le chien, d'une durée de 1/10 de seconde. La partie du cerveau qui avait été excitée est devenue inexcitable immédiatement après. D'après Zwakdemaker le réflexe de l'occlusion des paupières chez l'homme et le réflexe de la déglutition chez le chat présen- tent aussi une période réfractaire. Verworn est porté à croire que la phase réfractaire est un phénomène général de l'activité du sys- tème nerveux et de la matière vivante en général. Il a montré que la durée de cette phase dépend de la consommation d'oxygène par les élé- ments nerveux. La privation d'oxygène peut, d'après Froehlich, allonger la phase réfractaire du nerf de l/100Ujusqu';ï 1/10 de seconde. Pendant toute la durée de la période réfractaire l'élément nerveux périphérique ou central ne réagit pas à l'excitation. Après la période réfractaire l'élément nerveux de- vient irritable de nouveau. La période réfractaire est absolue lorsque des excitants même d'intensité maximale sont inefficaces. Elle est relative lorsque les excitants faibles sont inefficaces alors que les excitants forts \i.iv L'ANNEE BIOLOGIQl'E. sont efficaces. La période réfractaire relative joue un rôle important dans le fonctionnement général du système nerveux, elle explique la fatigue provo- quée par des excitations faibles limites. Des recherches faites sur la phase réfractaire absolue et relative de la moelle chez les grenouilles strychnisées et asphyxiées ont amené Verworn à ne voir dans le processus d'inhibition qu'une forme spéciale de la phase réfractaire. C'est une paralysie de nature désassimilatoire. L'hypothèse de Gaskell, de Hering et de Meltzer qui voient dans l'inhibition une excitation d'assimilation paraît inadmissible. Un phénomène d'inhibition se produit lorsque à la suite de l'application de deux excitants la seconde excitation tombe dans la période réfractaire produite par la première et reste sans effet. C'est le paradigme le plus simple du processus d'inhibition. L'innervation réciproque, dont il a été question plus haut et qui fut l'objet de recherches approfondies de la part de Verworn, joue aussi un rôle important dans le mécanisme de l'inhibition. C'est par l'innervation réciproque que s'explique l'inhibition des antagonistes qui accompagne la contraction réflexe d'un groupe musculaire. De l'avis de Verworn le processus d'inhibition du système nerveux dans l'organisme normal dépendrait peut-être seulement du degré de la fatigabilité des élé- ments nerveux vis-à-vis des excitants faibles. Cette question de fatigabilité du système nerveux central et périphérique est toujours débattue et n'est pas encore suffisamment éclaircie. Tandis que Wedensky et ses élèves défendent le principe de l'infatigabilité des nerfs, Verworn et ses élèves Frohlich, Filié et Thorner admettent au contraire l'existence de la fatigue dans les nerfs. En ce qui concerne la fatigué des appareils centraux réflexogènes, Joteyko a conclu de ses recherches que les centres réflexes de la moelle de la grenouille résistent mieux à la fatigue que les terminaisons nerveuses. D'après Uszynski et Schevex les centres ré- flexes médullaires sont infatigables. Klarfeld, à la suite de ses recherches ergographiques sur le réflexe patellaire chez l'homme,' est arrivé également à cette conclusion que les centres réflexes ne se fatiguent pas ou se fati- guent difficilement. 11 existerait dans les centres réflexes un mécanisme de restitution complète comme dans le muscle. D'après Soroku Oinuma la par- tie lombaire serait plus facilement fatigable que d'autres portions de la moelle. Tout ce qui a été dit plus haut suffit pour se faire une idée de la manière dont Verworn envisage le problème de l'inhibition. Ses élèves ont confirmé les faits qu'il a avancés et ont accepté la théorie et les hypothèses qu'il a émises. Il est juste de remarquer que, parmi ses élèves, Frohlich a contribué le plus à consolider les conceptions du maître ; il les a complétées et nota- blement élargies. Les limites de cet article ne permettent pas d'entrer dans plus de détails et de passer en revue les très nombreux travaux de ce physio- logiste sur les réflexes, l'inhibition, la dynamogénie, le tonus, le phéno- mène de l'accroissement apparent de l'excitabilité etc. Les idées de Verworn planent sur tous ces travaux intéressants quoique par moment Frohlich s'en écarte et risque des conceptions personnelles qui ne manquent pas d'in- térêt. Verworn et Frohlich ont étudié non seulement les actions d'arrêt des excitants mais aussi les actions dynamogéniques que les excitants exercent sur le système nerveux central et périphérique. Ces actions jouent un rôle important dans la production des réflexes. Il est admis en physiologie géné- rale qu'un excitant peut non seulement déterminer une action d'arrêt mais aussi donner lieu à un renforcement de l'excitation. C'est le phénomène au- quel Brown-Séquard avait donné le nom de dynamogénie et qui correspond LES REFLEXES. XLV sous certains rapports à la propriété de l'excitant que dans la langue alle- mande Exner a désigné par le mot Bahmmg. A vrai dire « Bahnung » n'est pas tout à l'ait dynamogénie. Celle-ci désigne le renforcement de l'excitation qui s'opère dans le système nerveux, tandis que par « Bahnung » on com- prend dans la physiologie allemande la facilitation de la transmission de l'excitation à travers les voies nerveuses lesquelles habituellement ne sont que peu ou pas du tout franchissables par un excitant donné. « Bahnung » veut dire rendre plus perméables et plus praticables les voies nerveuses le long desquelles cheminent ou sont charriées les excitations. « Par cette opé- ration, dit Gley, il semble que les voies nerveuses s'ouvrent plus largement, s'aplanissent devant l'excitation, deviennent plus faciles à suivre ». Il est à regretter que la traduction française du mot « Bahnung », qui désigne une fonction si importante, n'existe pas. Ce serait dit, Morat, «. si l'on pouvait créer le mot, « la viatilité », c'est-à-dire la facilitation de la transmission ». Le mot « perméabilisation »,s'ilpouvait être adopté, répondrait, à mon avis, aussi au sens du mot « Bahnung ». Enfin n'importe, l'essentiel est de ne pas confondre complètement le mot « Bahnung » avec la dynamogénie qui n'exprime que le renforcement de l'excitation. Bien entendu, une excitation renforcée se fraye plus facilement un chemin à travers les voies nerveuses qu'une excitation plus faible. La dynamogénie constitue donc pour ainsi dire un élément de Bah- nung. Si les mots « viatilité » ou « perméabilisation » ne trouvent pas l'as- sentiment de tous les physiologistes, on pourrait après tout rendre Bahnung par dynamogénie en élargissant le sens de ce mot de manière à ce qu'il corresponde à celui du mot « Bahnung ». En attendant que les physiologistes français se mettent d'accord sur le choix du mot, il me paraît indiqué d'a- dopter le mot « viatilité » proposé par Morat. Quelle que soit la défectuosité de ce mot, il en faut un pour désigner en physiologie nerveuse le mot « Bahnung » et pour n'être pas obligé de se servir d'un terme étranger. Le rôle que la viatilité et la dynamogénie jouent dans l'activité nerveuse directe ou réflexe n'est pas moindre que celui de l'inhibition. L'excitation d'une racine facilite la production d'un réflexe par l'excitation d'une racine postérieure voisine. D'après Sherrington les deux excitations atteignent le même groupe de cellules motrices, elles se renforcent et sont charriées avec plus de facilité à travers les voies peu perméables ; si au contraire elles atteignent des centres différents, elles s'inhibent. Aducco a montré que le phénomène de dynamogénie et de viatilité dépend de l'intervalle de temps qui sépare les deux excitations dont l'action dynamogénique réciproque peut se transformer en inhibitrice si cet intervalle augmente. Verworn et Frôhlich ont consacré un grand nombre d'expériences à l'étude de cette question. Ils envisagent la Bahnung comme résultant d'un rapport déterminé entre l'excitabilité de l'élément nerveux après la pre- mière excitation et l'intensité du second excitant. Si ce dernier est au-dessus du seuil, le processus d'excitation est alors renforcé et chemine plus facile- ment. Les phénomènes décrits sous le nom de dynamogénie, facilitation, renforcement (Bahnung) sont dus à un ralentissement des processus vitaux qui permettent la sommation d'une excitation donnée avec le résidu de l'excitation antérieure. L'augmentation de l'excitabilité qui en résulte n'est, d'après Fruiilich, qu'apparente. Il propose de désigner le phénomène sous le nom à.' accroissement apparent de l'excitation, au lieu de Bahnung dans le sens d'ExNER. Les données établies pour le nerf périphérique se rappor feraient également aux centres nerveux dont l'activité réflexe est sou mise aux influences dynamogéniques comme aux influences inhibitrices. Ces considérations, en partie théoriques, sont basées sur l'étude graphique m.vi L'ANNEE BIOLOGIQUE. de la tonicité des muscles extenseurs et fléchisseurs de la patte de gre- nouille. Quelques physiologistes ont cherché à localiser les inhibitions dans la moelle de la grenouille strychnisée. D'après Tiedemanx les phénomènes qu'on observe chez la grenouille strychnisée à la suite de deux excitations d'un même nerf centripète sont dus à une interférence des processus d'exci- tation au niveau des cornes postérieures. Mais les expériences de Iasutaro Sataké ont montré que l'inhibition produite par l'excitation de deux racines postérieures, dont une excitation lente et l'autre rapide, est due à une inter- férence des excitations ayant pour siège les cellules ganglionnaires motrices des cornes antérieures. La question n'est donc pas décidée. Brucke et Sataké, dans leur analyse expérimentale des réflexes antagonistes de la moelle des grenouilles, ont vu que la voie centripète du réflexe d'inhibition croisé est constituée par les terminaisons sensitives situées dans les doigts de la patte postérieure dont le pincement produit une flexion de cette patte et un relâchement de la patte contralatérale préalablement fléchie. La sen- sibilité profonde n'intervient nullement dans la production du réflexe d'inhi- bition croisé. Ces expériences semblent contredire certains faits observés par Sherrington et relatés plus haut. D'autre part les expériences d'AmiLA et Loimaranta montrent que les réflexes de flexion avec réflexes d'exten- sion de l'autre membre peuvent être provoqués par l'excitation de l'appa- reil terminal ou du tronc du nerf musculaire comme du nerf cutané. Seule- ment l'intensité de l'excitant varie dans les deux cas. Les nerfs musculaires centripètes nécessitent une excitation plus forte que les terminaisons cuta- nées pour : provoquer un réflexe. La voie réflexe des nerfs musculaires cen- tripètes se fatigue plus vite et plus complètement que celle des nerfs cutanés. Errington a conclu de ses recherches sur la manière dont se comporte l'excitabilité réflexe de l'empoisonnement strychnique que chez la grenouille strychnisée la loi du « tout ou rien » est également valable pour la fibre sensitive nerveuse et par conséquent pour l'excitabilité réflexe de la moelle. Très intéressantes sont les conceptions de l'inhibition qu'a formulées Wedensky dans un important travail publié en 1903. Un grand nombre d'expériences lui ont permis de préciser les conditions dans lesquelles se produit l'inhibition. Il n'admet pas que les deux espèces de processus ner- veux d'excitation et d'inhibition soient dues à des appareils différents : nerfs excitateurs et nerfs d'arrêt, comme le croient certains physiologistes, mais que l'excitation et l'inhibition soient des modalités du même nerf. Dans la phase de la transformation de la conductibilité dans le nerf narcotisé ou anélectrotonisé — phase paradoxe de Wedensky — le fragment du nerf ou le nerf tout entier peut conduire des excitations faibles tandis qu'il arrête les excitations fortes, ce qui représente le stade d'inhibition. Il y a longtemps déjà Wedensky a démontré qu'une série de fortes excitations peut produire l'inhibition alors qu'une série de faibles excitations provoque le tétanos. L'absence de tout effet moteur à la suite des excitations intenses et fré- quentes serait due à l'état d'inhibition des plaques terminales. Les concep- tions de l'inhibition de l'activité nerveuse périphérique formulées par Wedensky et confirmées par les travaux sortis de son laboratoire (Uchtomsky. Danemark, Semenoff, Paterna) ont été appliquées par lui à l'activité réflexe des centres nerveux. Dans une étude ultérieure de l'excitation et de l'inhi- bition de l'appareil réflexe durant l'intoxication strychnique, il a démontré que chez la grenouille strychnisée la moelle épinière peut, tout comme le nerf périphérique, et comme l'excitation de n'importe quel nerf sensitif, provoquer des phénomènes de stimulation et d'inhibition dans l'appa- LES REFLEXES. maii reil réflexe tout entier. Il a pu aussi établir un certain rapport entre l'inten- sité et la fréquence des courants excitants d'une part et la réaction réflexe dans diverses phases d'intoxication d'autre part. L'effet positif (contraction réflexe) ou négatif (inhibition réflexe) dépend du caractère des excita- tions venant du nerf sensitif au centre réflexe (moteur); celui-ci réagit vis-à- vis des excitations modérées et espacées dans le sens positif, vis-à-vis des excitations plus fortes et plus fréquentes dans le sens négatif. Nous ne pourrions, sans sortir du cadre relativement restreint de cette revue, résumer ici la multitude des travaux que les phénomènes réflexes de défense ont suscités en ces dernières années. Nous nous sommes contenté de souligner les principales notions nécessaires à la mise au point du pro- blème des réflexes de défense. A côté de l'exposé des faits récents et des théories actuelles relatives aux réflexes de défense dits « réflexes d'automa- tisme médullaire », il nous a paru utile de donner un bref aperçu des idées régnantes sur certaines questions physiologiques se rapportant directement ou indirectement à l'histoire des réflexes. Si maintenant nous cherchons à dégager de cet amoncellement de faits relatés plus haut une conclusion générale, nous sommes obligé de convenir que le problème si important des réflexes de défense et de l'automatisme médullaire est encore en pleine discussion et n'a pas encore reçu une solution définitive. De l'ensemble des documents expérimentaux et cliniques recueillis par divers auteurs un fait cependant se dégage avec netteté, c'est que la physio- logie moderne combat le rôle subalterne de la moelle et accuse de plus en plus une tendance à lui accorder une autonomie dans la coordination et dans la régulation des mouvements réflexes. C'est un organe réflexogène en même temps qu'un organe régulateur des mouvements grâce à la struc- ture complexe qui permet de réaliser de nombreuses combinaisons réaction- nelles adaptées à un but déterminé. La moelle est douée à cet effet d'une certaine autonomie qu'elle garde même lorsqu'elle est séparée de ses con- nexions encéphaliques. Tous les physiologistes s'accordent à ce sujet. Il n'en est pas de même en ce qui concerne l'automatisme médullaire que quelques physiologistes et cliniciens cherchent à remettre à l'ordre du jour dans la science neurologique. La notion de l'automatisme médullaire n'est pas nouvelle en physiologie; elle fut débattue autrefois par divers physiologistes sans toutefois aboutir à une solution définitive. Certains expérimentateurs y avaient été conduits par l'observation de quelques-uns des faits expérimentaux dont Sherrixgton et Philipsûn surent multiplier le nombre et mieux dégager le sens. Déjà vers la moitié du siècle dernier Pfllger défendait l'automatisme de la moelle èpinière en lui attribuant une espèce de conscience vague, une âme spinale. Auerbacii et Patox ont admis cette manière de voir. Mais personne avant Sherrixgton n'avait accumulé autant de faits expérimentaux pour préciser et mettre hors de conteste l'indépendance fonctionnelle et automatique de la moelle. Les travaux de Sherrixgton et de ses élèves en physiologie expéri- mentale et ceux de Marie et Foix en clinique ont renouvelé le terme ancien du problème de l'automatisme médullaire, mais, s'ils y ont ajouté des don- nées de la plus grande importance, ils n'ont cependant pas fourni, à notre avis, la solution qui permette de considérer certains actes réflexes d'une moelle libérée de ses connexions encéphaliques comme la manifestation d'un automatisme médullaire. Si ingénieuses et intéressantes que soient les expériences de Sherrixgton et de ses élèves Philipson, Graham Brown et d'autres, elles ne nous parais- sent pas assez probantes pour autoriser des conclusions en faveur de l'exis- m.viii L'ANNEE BIOLOGIQUE. tence d'un fonctionnement automatique de La moelle épinière. Les faits invoqués par ces physiologistes à l'appui de leur thèse sont incontestablement bien établis, mais leurs interprétations ne paraissent pas toujours adéquates aux faits. Si. comme le croit Sherrington, les mouvements réflexes rythmi- ques provoqués chez l'animal spinal doivent être envisagés comme la repro duction d'actes coordonnés de marche fréquemment accomplis dans la vie journalière de l'animal — et la preuve absolue d'une telle assertion manque encore — il ne s'ensuit pas encore la nécessité d'admettre dans ce cas un automatisme médullaire. Les associations fonctionnelles réalisées dans la moelle dans un but de coordination et de régulation des mouvements suffi- sent, croyons-nous, pour expliquer les mouvements réflexes rythmiques rappelant l'acte de progression. La moelle épinière. grâce à sa structure complexe, à sa richesse en voies longues et courtes, est à même d'assurer non seulement toutes les réceptions sensibles et combinaisons motrices anciennes, mais encore des réactions nouvelles entre celles-ci ; elle ne nous paraît pas capable de former des fonctions associées d'automatisme. Il n'est pas nécessaire d'admettre avec Philipson l'existence dans l'axe spinal des animaux de centres automatiques dont le fonctionnement persisterait même si la moelle est complètement séparée des centres supérieurs. C'est la loi de coordination qui domine les fonctions réflexes de la moelle épinière. L'activité réflexe de tout un groupe musculaire est soumise à cette loi, grâce à laquelle et en vertu d'un mécanisme préalable dans des dispositions struc- turales et fonctionnelles de la moelle, les réflexes se produisent avec une régularité parfaite. Cette propriété fondamentale de la moelle suffit, à notre avis, pour expliquer les réactions multiples et variées de cet organe, sans que l'on soit forcé d'avoir recours à l'hypothèse de l'automatisme médullaire, qui n'explique pas mieux les phénomènes et embarrasse l'esprit par des considérations qui ne concordent pas sous bien des rapports avec des don- nées généralement admises en physiologie nerveuse. Aussi la plupart des physiologistes n'admettent-ils pas cette hypothèse. La moelle épinière est un organe essentiellement rëflexogène sans fonction automatique. L'automatisme médullaire si peu justifié chez l'animal l'est encore moins chez l'homme. On peut même se demander si en général les mouvements dits automatiques médullaires chez l'homme ont la même signification que ceux que l'on observe chez l'animal en expérience. Sans entrer dans la dis- cussion de cette question, il importe de remarquer que les données relatives à l'automatisme médullaire nous paraissent encore trop incertaines en phy- siologie expérimentale pour pouvoir être appliquées à la pathologie médul- laire. Aussi serait-il peut-être prudent de ne pas introduire encore le terme en pathologie des réflexes en attendant les explications des faits que nous réserve l'avenir, et de nous en tenir aussi bien en physiologie qu'en patho- logie du système nerveux central à l'ancien terme conventionnel « réflexe de défense », dont se servent presque tous les physiologistes pour désigner les phénomènes de cet ordre. Plusieurs cliniciens, comme Woerkom, Mari- nesco, Noïca, Jarkowski et d'autres, se prononcent pour le maintien du terme « réflexe de défense », comme étant le plus satisfaisant pour désigner les phénomènes de cet ordre. III. Réflexes conditionnels. Presque tous les travaux publiés dans ces quinze dernières années sur les réflexes conditionnels sont sortis du laboratoire de physiologie du pro- fesseur I. Pawlow à l'Institut de médecine expérimentale à Petrograd. LES REFLEXES. xlix C'est Pawlow du reste qui a introduit en physiologie la notion du réflexe conditionnel, c'est lui encore qui a créé le mot. Par ses remarquables recher- ches sur le « travail des glandes digestives » Pawlow fut amené à étudier les réactions nerveuses chez l'animal supérieur et à établir sur une base expérimentale rigoureuse une conception de réflexes particuliers dits « con- ditionnels ». Le réflexe « conditionnel » se produit par l'adjonction d'une excitation sensorielle à l'excitation qui produit le réflexe normal lequel est « incondi- tionnel ». Après la répétition successive de l'expérience on parvient à provoquer la réaction réflexe motrice ou sécrétoire par l'excitation senso- rielle sans l'adjonction de l'excitation normale. Le réflexe salivaire se pro- duisant à la suite de l'excitation sensorielle seule sans la présence d'une substance alimentaire est pour ainsi dire le prototype du réflexe condition- nel. Si on introduit une substance irritante quelconque dans la cavité buccale d'un chien on provoque un réflexe sialogène qui est incondi- tionnel, car il se produit dans n'importe quelles conditions. Si on associe un nombre suffisant de fois une excitation acoustique, par exemple, à l'irritation de la muqueuse buccale, l'excitation acoustique devient par elle seule capable de provoquer l'écoulement de la salive ; un réflexe con- ditionnel s'est constitué. Il est conditionnel parce que sa réalisation néces- site au préalable certaines conditions rigoureuses et méthodiques. Tous les réflexes peuvent devenir conditionnels dans certaines conditions expéri- mentales. Pawlow insiste sur ce fait que certains phénomènes, malgré leurs caractères spéciaux, sont de véritables réflexes et non pas des phé- nomènes psychiques, comme on serait tenté de le croire. Ainsi le réflexe conditionnel obtenu par l'association d'une excitation lumineuse avec l'exci- tant normal est dû incontestablement à l'excitation produite par les ondes lumineuses elles-mêmes et peut être rapproché du réflexe du clignement des paupières à l'approche brusque d'un objet auprès de l'œil (To- lotciiinoff). C'est un réflexe physiologique et non pas une réaction psy- chique. Par des observations extrêmement patientes et par une analyse subtile du phénomène, Pawlow et ses élèves sont parvenus à déterminer le mé- canisme et à interpréter le sens des réflexes conditionnels. A côté des réflexes conditionnels simples résultant de l'association d'une seule excita- tion sensorielle avec l'excitation normale ils ont observé aussi des réflexes conditionnels complexes provoqués par la superposition des différentes excitations sensorielles. Ces dernières peuvent exercer une action stimu- lante ou frénatrice. Le réflexe conditionnel est alors stimulé et renforcé ou inhibé. En général, le réflexe conditionnel peut s'affaiblir et même tout à fait disparaître, si l'on associe à l'excitation sensorielle, par exemple acous- tique une autre excitation simultanée, le grattage par exemple. Ce phé- nomène est désigné par Pawlow sous le nom d'enraiement conditionnel . Nikolaew a montré que non seulement tout réflexe conditionnel déterminé par une excitation-stimulation peut être enrayé par une excitation-frein qui inhibe complètement la stimulation et supprime l'écoulement réflexe de la salive, mais encore que l'excitation frénatrice elle-même peut être inhibée par une autre excitation-frein qui atténue l'inhibition primitive et fait revenir l'écoulement de la salive, quoiqu'en bien moindre quantité (4 gouttes au lieu de 10 gouttes) qu'à la suite de l'excitation stimulante seule qui détermine le réflexe conditionnel. En associant à ce réflexe con- ditionnel complexe produit par trois excitations superposées un réflexe inconditionnel, on supprime l'action inhibitrice et l'on n'obtient qu'un effet i, L'ANNEE BI0L0GIQ1 K. excitateur qui provoque un écoulement de salive en quantité égale à celle du début de l'expérience (10 gouttes). Zeliony a fait également des recherches très intéressantes et très subtiles sur les réflexes conditionnels complexes. En combinant les excitants acous- iques avec un réflexe conditionnel déjà constitué, il a pu provoquer la formation d'un réflexe conditionnel nouveau pour ainsi dire secondaire dont la constitution ne demande pas plus de temps que ne l'exige la forma- tion d'un réflexe conditionnel ordinaire ayant pour origine un réflexe inconditionnel, mais le réflexe ainsi formé est moins énergique que le réflexe conditionnel aux dépens duquel il a pris naissance. Les phénomènes observés à la suite des excitants complexes auditifs et visuels agissant ensemble, résultent d'une alternance des actions excitatrices et frénatrices. Pendant qu'une excitation inhibe le réflexe, l'autre intervient comme des- serre-frein et contribue à a réalisation du réflexe. En étudiant les réflexes conditionnels musculaires Zeliony a établi que la souris fait des distinctions de sons assez rapprochées. Par un procédé technique spécial il a pu déter- miner la ligne parcourue et le temps employé par l'animal sous l'influence d'une excitation déterminée. Très intéressantes sont les constatations faites par Orbeli dans ses recher- ches poursuivies dans le laboratoire de Pawloyy sur les réflexes condition- nels déterminés chez le chien par des excitations portées sur l'organe de la vision. Un réflexe conditionnel obtenu par une excitation lumineuse cor- respond toujours à une intensité donnée de l'éclairage, à la forme de la source lumineuse et au sens du déplacement d'une figure. Toute modifica- tion d'un de ces trois facteurs ne permet plus au réflexe conditionnel de se produire. Cette spécificité de l'excitation lumineuse ne se rapporte pas à la lumière colorée; les chiens en expérience ont presque toujours répondu à la couleur verte, par exemple, alors que le réflexe conditionnel avait été établi avec la lumière rouge. Mais la plupart des réflexes condi- tionnels sont rigoureusement spécifiques et ne peuvent être obtenus que par la même excitation qui a servi d'élément de dressage pour la formation du réflexe. On peut obtenir les réflexes conditionnels sialogènes avec divers exci- tants en les faisant coïncider un certain nombre de fois avec l'apport des aliments. Boldyreff et d'autres élèves de Payvloyv ont montré qu'après 18 à 100 coïncidences analogues, on peut obtenir des réflexes conditionnels avec un sifflement, avec l'odeur du camphre, la lumière rouge et le con- tact avec un corps chauffé à 50°. Kachérininoyta a réussi à obtenir un ré- flexe salivaire conditionnel avec le grattage à l'aide d'un pinceau d'une zone cutanée. Voskoboinikova avec l'action locale de la chaleur, Orbeli et Vourtsel avec l'excitation optique provoquée par un objet en mouvement. Bref, tous les agents extérieurs, indifférents par eux-mêmes, peuvent pro- voquer un effet sialogène, pourvu que leur action excitante coïncide avec un réflexe salivaire inconditionnel. Par un dressage préalable, les chiens s'habituent à associer certaines excitations acoustiques, olfactives, lumi- neuses et tactiles avec le réflexe physiologique de la sécrétion salivaire. La salivation provoquée par l'apport seul d'un aliment à un chien est déjà l'effet de l'action de plusieurs excitations qui se font simultanément par la vue des aliments et mouvements de l'expérimentateur, par l'odorat (l'odeur de l'aliment i et par l'ouïe (bruit de la vaisselle). Les expériences de Nicolaï ont démontré que le chien réagit le plus activement aux stimulants acous- tiques comme il fallait s'y attendre. Viennent ensuite les stimulants méca- niques, optiques et thermiques; il ne réagit pas du tout aux excitants colorés. LES REFLEXES. Li D'après Pawlow et ses élèves, au contraire, le chien est doué d'une certaine discrimination des couleurs, quoique souvent, dans des expériences sur les réflexes conditionnels, on obtienne avec les couleurs des résultats négatifs. Tolotchinoff a vu que la salivation par réflexe conditionnel ne se pro- duit pas d'une façon continue pendant toute la période de l'excitation, comme cela a lieu pendant un repas ; elle se fait par décharges isolées avec des intervalles variables. Les chiens porteurs de fistules salivaires dans le laboratoire de Pawlow conservaient leur réflexe conditionnel pendant deux à neuf mois. D'après Rojanski, la disparition du réflexe conditionnel serait, avec la résolution musculaire, un signe caractéristique du sommeil ou, du moins, de l'assoupissement qui conduit au sommeil. Le réflexe salivaire conditionnel paraît plus accusé chez les femelles que chez les mâles. Des recherches d'ORBELi, deTiKiioxiiROFF, de Makovsky" et surtout de celles de Toropow poursuivies dans le laboratoire de Pawlow, il résulte qu'il existe une relation directe entre les réflexes conditionnels et la corticalité céré- brale. L'extirpation des différentes zones de l'écorce cérébrale rend impos- sible la formation des réflexes conditionnels ayant leur point de départ dans différentes surfaces réceptrices. Ces auteurs considèrent même les réflexes conditionnels comme fonction de l'écorce des hémisphères cérébraux. Les recherches de Krasnogorsky sur les réflexes conditionnels chez les enfants présentent une première tentative d'application des données du laboratoire à l'homme. La méthode de recherche n'est pas la même dans les deux cas, vu qu'il n'est pas possible de pratiquer une fistule salivaire chez l'homme. Le procédé de KraSxNOGOP.sk y consistait dans l'enregistre- ment graphique des mouvements de la bouche, qui accompagnent généra- lement l'arrivée de la salive après l'excitation et des mouvements de déglu- tition. A la suite de l'administration du chocolat ou du miel coïncidant avec la production d'un certain son ou d'un grattage de la peau on obtient très facilement un réflexe conditionnel chez les enfants au-dessous de six ans. Les réflexes conditionnels chez les enfants ne sont pas aussi nettement localisés que chez les chiens. Les enfants peuvent réagir, même lorsque l'excitation associée précède de quelques minutes l'administration de l'ali- ment. Gley et Mendelssohn ont eu récemment l'occasion de faire quelques re- cherches sur le réflexe salivaire conditionnel, en inscrivant l'écoulement de la salive chez l'homme porteur d'une fistule de la glande parotidienne (canal de Sténon) par blessure de guerre. A l'excitation gustative fut asso- ciée une excitation auditive ou lumineuse. Malgré les précautions prises, dans aucun cas, même les derniers jours et alors qu'on pouvait supposer l'association bien établie, l'excitant conditionnel ne donna lieu à une réac- tion. De ce résultat négatif nous nous gardons bien de conclure qu'il n'est pas possible de déterminer chez l'homme, à l'inverse de ce qui se passe chez le chien, la formation de réflexes conditionnels. Il est probable que, dans un phénomène aussi complexe que le réflexe conditionnel où tant d'éléments psychiques variés interviennent, l'individualité des sujets, sur- tout dans l'espèce humaine, doit jouer un grand rôle. Notre blessé nous a semblé avoir un cerveau peu excitable. Dans ce qui précède, on voit la multitude des faits importants établis par Pawlow et ses élèves dans la question des réflexes conditionnels. Il y a lieu de se demander si le phénomène de salivation provoquée par l'association des excitants est réellement un acte réflexe dans le sens que l'on attribue généralement à cet acte simple, inconscient et en dehors de toute interven- tion psychique. A cette question on doit, à notre avis, répondre par la néga- l'annék biologique, xx. 1915. d ni L'ANNEE BIOLOGIQUE. tive. Le phénomène dit réflexe conditionnel est un acte complexe résultant de combinaisons de divers facteurs, les mis physiologiques, les autres psy- chologiques. Malloizel, dans son étude de la sécrétion salivaire réflexe, l'ait intervenir un élément psychique môme dans tous les réflexes de la glande salivaire. Il croit que, lorsque la salivation se produit à la seule vue de l'aliment, l'intervention du cerveau est très manifeste et « il n'y a plus seulement perception, il y a intervention de la mémoire, de l'association des idées, du jugement ». Il est probable que tous ces facteurs interviennent mais peut-être pas tous à la fois ni au même degré. Dès le début de ses recherchés qui avaient alors un caractère purement phy- siologique, Pawlow insistait sur la nature réflexe du phénomène sialogène conditionnel, tout en admettant un facteur psychique dans la genèse de ce réflexe. Dans la spécificité d'action à la simple vue de l'excitant, il voyait une adaptation psychique de la sécrétion salivaire à l'excitant. L'extinction complète du réflexe par la répétition de l'expérience apparaît à Pawlow comme un fait d'épuisement dû à la grande fatigabilité des centres supé- rieurs pour des excitations monotones et répétées. Sellheim, dans le labora- toire de Pawlow, a poussé plus loin l'analyse des excitations psychiques des glandes salivaires. En sectionnant différents nerfs, il a vu que, dès que le centre salivaire devient inapte à percevoir les sensations gustatives, la relation existant entre les centres visuel et olfactif d'une part et le centre purement gustatif d'autre part, ne tarde pas, elle aussi, à être rompue. Tous ces faits sont de nature à faire admettre une intervention des influences psychiques dans la formation du réflexe conditionnel. Il n'est pas surprenant que toutes ces considérations ont reporté les études de Pawlow sur les réflexes dans le domaine de la psychologie expérimentale. En effet, dans ces dernières années, il s'est appliqué à montrer que la mé- thode de recherche du réflexe conditionnel établie par lui est une méthode objective et précise qui permet d'étudier chez l'animal normal les lois des associations sensorielles ayant pour siège l'écorce cérébrale et de déterminer le mécanisme de la fonction psychique de l'animal. C'est en prenant comme indicateur la salivation réflexe sous l'influence des excitations externes qu'il a abordé l'étude des manifestations psychiques des animaux. Pour l'analyse des phénomènes psychiques cette méthode offrirait l'avantage de fournir des résultats exacts objectifs, constants etmesurables. Ainsi Pawlow passe du do- maine des faits strictement physiologiques dans le domaine des phénomènes psychologiques présentant un caractère de conscience, d'adaptation au but et de finalité apparente. Ces termes, qui présentent quelque chose de subjec- tif et de téléologique pour certains penseurs, présentent au contraire pour Pawlow un objectivisme biologique ; il croit « qu'à la base de toutes les expé- riences psychologiques il y a un réflexe spécifique dont le mécanisme est extrêmement répandu ». Nous ne pouvons pas suivre ici Pawlow dans ses incursions dans le domaine de psychologie à l'aide de ses recherches anciennes et récentes sur les ré- flexes conditionnels. Ces considérations nous feraient sortir du cadre res- treint de cette revue. Bornons-nous seulement à souligner l'importance des facteurs psychiques comme : mémoire associative, image, association men- tale, etc., dans la genèse du phénomène que Pawlow désigne sous le nom de réflexe conditionnel. Le réflexe psychique est à notre avis à la base du ré- flexe conditionnel ou du moins en fait partie intégrante. D'après Mme Dont- ciieff-Dezeuze, « le réflexe psychique dans la méthode de Pawlow est provo- qué par une représentation d'images, images de qualité affective, lesquelles sont évoquées par les perceptions d'excitations sensorielles variées ». Pour LES REFLEXES. lui l'auteur, l'image est essentiellement un phénomène de mémoire qui impli- que généralement l'attention, et « la mémoire associative constatée chez le chien dans les expériences de Pawlow est un phénomène d'association d'images; il est dû à ce caractère, propre à toutes les images, d'être des images de perception ». De tout ce qui précède il ressort que le réflexe conditionnel est surtout un réflexe psychique et comme tel il relève de la psychologie physiologique ou expérimentale. C'est aussi du domaine de la psychologie « objective » que relèvent les ré- flexes associatifs que Bechterew a étudiés et décrits en ce dernier temps. Il admet du reste que la psychologie objective étend les recherches à la totalité de l'arc réflexe et il décrit, à côté des réflexes simples, des réflexes associés par association des excitants sensoriels avec le réflexe salivaire ou moteur et par association des réflexes dans les associations mentales ou dans les ju- gements. Il étudie aussi les réflexes instinctifs, les réflexes mimiques, les réflexes de la concentration nerveuse, les réflexes symboliques et les réflexes personnels. Toutes ces catégories de réflexes sont du domaine de la psycho- logie qu'il nomme psychologie objective et ne peuvent être ni analysées ni discutées à cette place. IV. Divers Travaux. Dans ce qui précède on voit la masse de travail fourni en ce dernier temps par les physiologistes dans la question des réflexes, et ce n'est pas tout. Les travaux analysés plus haut se rapportent aux grands problèmes relatifs à la question des réflexes et ayant un intérêt général, mais bien des détails con- cernant des réflexes ont fait encore dans ces dernières années l'objet de nombreuses études spéciales. Toutes ne peuvent pas être analysées ici, mais il convient d'en mentionner quelques-unes et de faire ressortir la part des connaissances nouvelles que ces travaux ont apportées à la question des ré- flexes. L'évaluation de la durée de la réaction réflexe a fait l'objet de multiples recherches dans ces dernières années. Et cependant la question n'est pas de date récente. Il y a plus de 50 ans que les physiologistes ont fait des tenta- tives analogues. Depuis que les méthodes précises de mesuration furent in- troduites en physiologie par Helmjioltz et Marey, on s'est appliqué à calculer exactement le temps perdu de la réaction musculaire et de la réaction ner- veuse directe et réflexe. Après la découverte retentissante de la période la- tente du muscle par Helmholtz, divers expérimentateurs ont cherché à évaluer cette période dans différentes conditions expérimentales. Mendels- sohn (1879), CE. Richet (1882), Beaunis (1884) et Mercier en France, Bur- don-Sanderson, Yéo, Gotch et d'autres en Angleterre, Wundt, Gad, Ro- senthal, Tigerstedt etc. en Allemagne ont obtenu dans leurs recherches des valeurs numériques pour la durée du temps perdu du muscle qui va- rient de 4/1000 à 1/100 et même 2/100 de seconde. Ces différences si consi- dérables tiennent sans doute à ce que cette valeur est sujette à des varia- tions assez grandes aussi bien individuelles qu'expérimentales, comme je crois l'avoir montré le premier en 1879 dans mon étude sur la période la- tente des muscles chez l'homme et chez la grenouille. Cette variabilité caractérise également le temps réflexe qui n'a pas été moins mesuré autrefois (Schiff, François- Franck et Pitres, Exner, Rosen- thal, Langendorff et d'autres) et qui a continué à l'être encore actuelle- liv L'ANNEE BIOLOGIQUE. ment. Miss BucuÀNAN a déterminé récemment la durée de la transmission des excitations réflexes dans la moelle épinière'de la grenouille en se ser- vant comme indicateur de la réaction de la variation négative du courant de repos. La durée de passage de l'influx nerveux dans la moelle elle-même varie entre 0.012 et 0,022 de seconde. Ce temps est légèrement diminué par la strychnine et indépendant de l'intensité de l'excitant, il augmente par le froid et la fatigue. Il est deux fois plus long pour le réflexe croisé que pour le réflexe direct. Aug. Waller, par contre, trouve que le temps est le même dans les deux cas ; il trouve pour la vitesse de propagation de l'onde ner- veuse à travers la moelle des chiffres qui varient entre 0,008" et 0,02". On s'est occupé surtout en physiologie expérimentale et en clinique de l'évaluation de la période de réaction des réflexes tendineux et particuliè- rement du réflexe rotulien. On espérait trouver dans le temps perdu un fait qui déciderait de la nature réflexe de la réaction tendineuse, question qui embarrassa longtemps et qui embarrasse encore de nombreux cher- cheurs, entre autres Sherrington. On croyait aussi y trouver un caractère qui permettrait de différencier les réflexes tendineux des réflexes cutanés. Le réflexe rotulien a donné lieu depuis les travaux de Tschiriew et de Brissai'd à de nombreuses recherches sur la durée de son temps de réac- tion. Les chiffres obtenus par les expérimentateurs dans ces dix dernières années (Castex, Parisot, Piéron) oscillent entre 0,010" et 0,05" et s"écartent peu de ceux que Brissaud a trouvés dans ses anciennes recherches. Dodge en enregistrant directement le gonflement du quadriceps a trouvé .un temps de réaction de 0,037" pour le réflexe rotulien et 0,012" environ pour le qua- driceps lui-même. De cette différence entre les deux réactions ainsi que de la configuration de la courbe musculaire il conclut à la nature réflexe du phénomène du genou. La courbe myographique obtenue par la contraction du quadriceps à la suite de la percussion du tendon rotulien présente deux élévations successives : la première est l'effet mécanique du choc, la seconde plus ample et plus irrégulière est produite par la contraction réflexe du muscle. Il est à remarquer que Dodge, en se servant comme indicateur de l'action réflexe non pas de la secousse musculaire mais de la variation de l'état électrique du muscle, a obtenu pour le temps de réaction du genou des chiffres trop faibles pour pouvoir conclure que ce phénomène est un véri- table réflexe et non pas une contraction idio-musculaire. Les chiffres trouvés par Paul Hoffmann dans ses recherches à l'aide d'un galvanomètre à corde sont, après déduction faite de la vitesse de propagation de l'influx nerveux (120 mètres par seconde) et du temps perdu du muscle, pour la durée du temps réflexe seul 0,009" pour le réflexe patellaire et 0,013" pour le réflexe du tendon d'Achille. Il ressort encore de ses recherches que le temps de la- tence d'un réflexe paraît diminuer avec l'augmentation d'amplitude de ce réflexe. Piéron, qui a déjà calculé autrefois le temps de latence du réflexe ro- tulien, a trouvé récemment pour le temps de latence du réflexe achilléen les mêmes valeurs (0,040" à 0,050"). Il tire de ces faits des arguments en fa- veur de la localisation médullaire des réflexes tendineux chez l'homme. Il n'est pas sans intérêt de noter que le chiffre de 0,045" obtenu par Philipson pour le temps de latence du réflexe rotulien chez le chien ne diffère guère du même chiffre trouvé chez l'homme. Pour ce qui concerne les réflexes cutanés, Marchand et Yurpas attribuent aux réflexes cutanés plantaires une période latente de 0,25. — Verger et Abadie donnent comme temps perdu du réflexe des orteils en flexion les va- leurs de 0,10 à 0,14. Les nombres obtenus par A. Strohl varient dans d'assez fortes proportions non seulement d'un individu à l'autre mais aussi chez le LES REFLEXES. lv même individu dans le cours d'une même séance. Ainsi ils varient de 0,10 à 0,323 pour le réflexe plantaire et de 0,14 à 0,18 pour le réflexe crémasté- rien. Evidemment les réflexes cutanés ont un temps perdu incontestable- ment beaucoup plus long — environ 8 fois plus long d'après Strohl — que les réflexes tendineux. Ce fait trouve sa confirmation dans les recherches récentes de Drabowitch qui ont montré que le temps de latence du réflexe plantaire de flexion provoqué par excitation électrique oscille autour de 0,23'', tandis que la période latente des réflexes tendineux est de 0,04" et celle du clignement de l'oeil atteint à peine 0,08". D'après cet auteur le temps de la- tence réflexe paraît plus court chez la femme tandis que sa réaction volon- taire présente une durée plus longue. Il est intéressant de noter que d'après le mémoire posthume de Langendorff (1909) le temps de latence du muscle tricipital chez la grenouille est de 0,04-0,05, la durée de la réaction réflexe est de 0,23 à 0,28. Langendorff n'admet pas la valabilité de la loi du « tout ou rien » pour l'activité réflexe comme on est porté à l'admettre actuelle- ment en physiologie. La grandeur du réflexe est en rapport avec l'intensité de l'excitant. Il n'admet pas aussi l'existence d'une phase réfractaire dans l'acte réflexe. Bref les faits constatés par ce physiologiste vont à rencontre des idées soutenues par Verworn et ses élèves. Aussi sont-ils considérés par ces derniers comme erronés. Nos connaissances sur les voies de conduction et sur la localisation des ré- flexes dans les centres nerveux se sont enrichies, en ces dernières années, de quelques faits intéressants, mais ces questions présentent encore trop d'in- connues pour que la solution définitive en soit possible. Dans ce domaine de recherches, plus que dans tous les autres, les résultats expérimentaux ne s'accordent pas toujours avec les faits acquis par l'observation clinique chez l'homme. Ces divergences ont fait émettre de nombreuses hypothèses sans toutefois arriver à une théorie générale à laquelle physiologistes et cliniciens puissent se rallier. Il n'y a qu'un seul point sur lequel on est parvenu à se mettre d'accord en ce dernier temps, c'est qu'il existe dans l'axe cérébro- spinal et particulièrement dans la moelle des voies longues et courtes pour la transmission des réflexes. Les progrès réalisés par l'histologie de la moelle ont fait connaître dans sa structure non seulement des fibres ascendantes et descendantes mais encore des fibres collatérales et d'association. On peut donc admettre a priori que la moelle permet de réaliser d'innombrables combinaisons pour le passage de l'influx nerveux d'une racine postérieure donnée à une racine antérieure quelconque. Il s'agit seulement de savoir si l'influx nerveux réflexe prend toujours le chemin anatomiquement le plus direct et le plus court ou bien s'il emprunte la voie la plus praticable quelle que soit la longueur du trajet à parcourir. Plusieurs hypothèses déduites des faits expérimentaux ont été émises à ce sujet. On a décrit des voies réflexes à deux, trois et même quatre neurones superposés (Van Gehuchten). La transmission des réflexes par les voies courtes est depuis longtemps un fait parfaitement établi en physiologie, mais l'accord n'est pas complet sur la possibilité de la conduction des réflexes par les voies longues. Cette possibi- lité n'est admise que dans certaines conditions expérimentales, comme par exemple dans les troisième et quatrième lois de Pflùger et cela avec des excitants forts. D'autre part les sections expérimentales multiples de la moelle chez la grenouille ont montré qu'il suffit de conserver un petit point de substance médullaire entre deux paires nerveuses homologues pour que le réflexe correspondant se produise et ne diffère en rien de celui qui se produirait avec la moelle intacte. Ce fait parle bien en faveur de l'indépen- dance fonctionnelle réflexe de la moelle épinière. De mes expériences person- i.vi L'ANNEE BIOLOGIQUE. nelles et de celles de Rosenthal j'ai cru pouvoir conclure que tous les réflexes cutanés normaux, c'est-à-dire les réflexes provoqués avec des excitants minima. à peine suffisants, empruntent dans la moelle les voies longues et passent dans des conditions normales par la région supérieure de la moelle cervi- cale immédiatement au-dessous du calamus scriptorius. Cette région, que je désigne sous le nom de région bulbo-cervico-spinale, est le siège des appa- reils réflexes les plus excitables et un passage de moindre résistance pour les réflexes normaux. Ce n'est que lorsque cette région qui est l'aboutisse- ment des voies longues devient impraticable par suite d'une lésion expéri- mentale chez l'animal ou par suite d'un processus morbide chez l'homme, que le réflexe peut prendre un chemin plus court et même le plus direct comme celui de l'arc réflexe élémentaire, ce qui nécessite une augmentation du courant excitant. Ce fait déduit de multiples expériences sur la gre- nouille est. d'après Rosenthal et Mendf.lssohn, applicable aux animaux ver- tébrés supérieurs et même à l'homme. Au congrès de Neurologie de Limoges, j'ai insisté sur l'influence que l'intensité de l'excitant pourrait exercer sur le choix de la voie de trans- mission qu'emprunte le réflexe provoqué par cet excitant. Un réflexe donné peut s'écouler par toutes les voies suivant le degré de l'intensité du cou- rant. Pour les intensités minima il prend le chemin le plus long qui paraît être le plus praticable dans les conditions de la vie normale de l'animal, du moins chez la grenouille. Avec des intensités plus fortes et surtout lors- que la voie longue est barrée, le même réflexe emprunte une voie plus courte qui devient praticable sous l'influence dynamogénique de l'augmentation de l'intensité de l'excitant. Le fait de la disparition des réflexes cutanés pour des excitations minima à la suite de la section de la région bulbo-cervico-spinale chez la grenouille est corroboré par des observations analogues faites chez l'homme, signalées pour la première fois par Bastian et érigées en loi dite : loi de Bastian. Cette manière de voir n'est pas cependant partagée par tous les neurologistes. Certains expérimentateurs et cliniciens croient à une localisation spéciale plus ou moins limitée des réflexes dans l'axe cérébro-spinal. Nous avons déjà vu plus haut que les centres réflexes fonctionnels ne sont pas admis- sibles dans un sens anatomique. Brissaud a soutenu la théorie d'un arran- gement métamérique des réflexes dans la moelle épinière. Il y aurait en quelque sorte métamérie pour les arcs réflexes, comme il y aurait métamérie pour les paires nerveuses. V. Rynberk. défend la théorie de la distribution sëgmentaire des réflexes. Il conclut de ses expériences à l'existence de réflexes unisegmentaires. Si, chez une grenouille préparée, on vient à exciter le tégument innervé par la racine sensitive conservée, le segment médullaire repond par une contraction réflexe de muscles ou de portions de muscles tributaires delà racine motrice correspondante. Une strychnisation préalable rend le fait plus évident. Certains physiologistes, comme Beritoff pour le réflexe d'essuyage, croient même pouvoir admettre que les segments médul- laires nécessaires à la mise en jeu d'un réflexe donné diffèrent de ceux qui président au mouvement du membre activement intéressé. Aucune des deux théories n'a pu entraîner la conviction de tous les physiologistes, du moins en ce qui concerne les vertébrés supérieurs. La majorité des physiologistes et des cliniciens admettent actuellement les voies longues pour la conduction des réflexes cutanés et les voies courtes pour celle des réflexes tendineux. Quelques expériences physio- logiques chez l'animal et divers faits cliniques et anatomo-pathologiques constatés chez l'homme paraissent prêter un appui à cette manière de LES REFLEXES. LVil voir. La localisation encéphalique des réflexes tendineux admise par van Gehuchten et par Pandy n'est admise par aucun neurologïste. Il importe de remarquer que certains auteurs, en se basant sur la grande différence entre le temps de réaction des réflexes cutanés et tendineux, n'admettent pas la nature réflexe des phénomènes tendineux et considèrent ces derniers comme de simples secousses musculaires provoquées par l'ébranlement du tendon que l'on percute. Déjà Westphal fut de cet avis et plus tard Sherrington et Waller ont émis également des doutes sur la nature réflexe des phénomènes tendineux. L'absence d'une période réfractaire dans les réflexes tendineux chez l'homme, que j'ai eu l'occasion de constater dans mes récentes recher- ches sur ce sujet, parlerait peut-être également contre l'origine centrale des phénomènes dits réflexes tendineux puisque les réflexes cutanés présentent une phase réfractaire très manifeste. De là paraît s'imposer la conclusion que les réflexes tendineux sont soumis à des lois physiologiques différentes de celles qui régissent les réflexes cutanés. Dans tous les cas il y a lieu d'ad- mettre que la question de nature réflexe des phénomènes tendineux est loin d'être définitivement résolue à l'heure actuelle. En effet les travaux récents n'ont apporté aucun argument décisif en faveur de l'origine centrale ou périphérique de ces phénomènes. Cette question est donc encore en discus- sion et demande un contrôle expérimental rigoureux. Les données cliniques ne nous paraissent pas suffisantes pour solutionner ce problème. 11 résulte de ce qui précède que nos connaissances sur les voies de trans- mission réflexe sont encore très incertaines. Peut-être conviendrait-il à l'état actuel de la science de se ranger à l'opinion quej'ai émise à la suite de mes recherches anciennes et qui est partagée par Gordon, Grasset, Berto- lotti et Lenormand d'après laquelle il serait illusoire de déterminer les voies conductrices dans la moelle pour une réaction réflexe donnée. Ces voies sont multiples et variables; elles sont pour ainsi dire fonction de l'intensité du courant et plusieurs sinon toutes les portions du névraxe contribuent à leur production. La localisation spinale précise des réflexes paraît donc être chose impossible. Cette manière de voir nous parait la plus vraisemblable et la plus conforme aux données expérimentales. Toutes les théories émises au sujet de la conduction et de la localisation des réflexes ne nous sem- blent pas capables d'entraîner la conviction et ne permettent pas de se faire une opinion décisive à ce sujet. Si l'on veut admettre a priori la possibilité de localiser les réflexes dans l'axe cérébro-spinal, on est obligé de convenir qu'à l'heure actuelle cette question est une des plus obscures de la neuro- logie. C'est ce qui résulte du moins des travaux récents sur cette question. Depuis l'introduction de la notion du neurone dans la science neurolo- gique on s'est demandé quel est le nombre des neurones qui entrent dans la constitution d'un arc réflexe spinal le plus simple. D'après les récentes expériences de Veszi, cet arc compterait trois neurones : le neurone gan- glionnaire centripète, le neurone intermédiaire spinal et le neurone moteur centrifuge. Chez la grenouille normale comme chez la grenouille strychni- sée, la réaction réflexe motrice provoquée par l'excitation d'un nerf sensible peut s'affaiblir et disparaître à la longue par suite de la fatigue. C'est le neurone intermédiaire sensible qui subit particulièrement les effets de la fatigue et perd son excitabilité, alors que les neurones moteur et ganglion- naire spinal sont encore excitables. Arrivé au terme de cette revue, je dois faire remarquer qu'elle ne contient nullement la totalité des travaux publiés en ces derniers temps sur les réflexes. Les si intéressantes recherches sur les phénomènes réflexes chez les invertébrés feront l'objet d'une revue à part. Elles sont trop nombreuses lviii L'ANNEE MOLOOIQUE. pour pouvoir être analysées ici. Cela dépasserait de beaucoup les limites astreintes à cet article. Je ne me suis proposé dans cette revue que de pré- senter, d'après les travaux récents les plus importants, un aperçu général, analytique et critique, de grands problèmes qui se rattachent actuellement à la question des réflexes. On voit d'après les travaux des auteurs cités plus haut que peu de ques- tions en neurologie ont été l'objet d'autant de recherches diverses et de discussions passionnées que la question des réflexes. Et malgré le regain d'actualité que cette question semble prendre actuellement, on ne saurait dire que ce soit là un problème définitivement résolu. C'est que les réflexes ((instituent en physiologie du système nerveux un chapitre des plus impor- tants mais aussi des plus complexes et des plus difficiles à élucider. Grâce aux progrès de la physiologie expérimentale, au perfectionnement des méthodes d'investigation dans les recherches biologiques et aux résultats d'observation clinique, de nombreux faits nouveaux, très importants dans leurs conséquences, sont venus accroître nos connaissances sur les mani- festations de l'activité réflexe chez l'homme et chez l'animal vertébré et invertébré. La richesse des faits acquis est incontestable. Mais les hypothèses ingénieuses p.t les théories séduisantes qui en ont été déduites sont encore très incertaines et par trop artificielles. Le désaccord même qui existe entre les auteurs témoigne de leur fragilité. Aussi ne doit-on les accueillir qu'avec une certaine réserve en attendant que des recherches ultérieures apportent à leur valeur une consécration définitive. A l'heure qu'il est. on commence seulement à ranger les phénomènes dans des catégories déterminées sans pouvoir encore les interpréter à leur véri- table sens. Aussi est-il encore prématuré de demander une précision parfaite aux théories émises. Les explications exactes viendront plus tard. Il faut néanmoins convenir que par les récentes acquisitions dans le domaine de la physiologie des réflexes on est entré dans une voie de recherches d'une importance considérable non seulement pour la physiologie et la pathologie du système nerveux mais aussi pour la psychologie et la biologie générale. BIBLIOGRAPHIE Airila (K.) et Loimaranta (E.). — Zur Kenntniss der durch die centripe- talen Muskelnerven hervorgerufenen Réflexe an den hinheren Extremitâten des Kaniuchens. (Skandin. Arch. f. Physiologie. XXV, 25'.», 1911.) a) Babinski l J. |. — Du phénomène des orteils et de sa valeur sëméiologique. (Sem. méd., 321. 1898». /;) Sur la transformation du régime îles ré flexes cutanés sous l'influence île la compression pur la bande d'Esmarch. (Rev. neur., II, 1911.) Babkine. — lissai d'une étude systématique des phénomènes nerveux com- plexes chez le chien. 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Beaucoup de Bactéries sont tout à fait nues (gymnobactéries), mais un grand nombre possèdent des flagelles diversement disposés : un seul (monotriches), ou un groupe polaire (lophotriches), ou deux groupes polaires opposés (amphitriches), ou nombreux et diffus (péritriches). Bien qu'ils paraissent dépendre de la seule membrane, une étude minutieuse montre souvent qu'ils se prolongent à l'intérieur par un filament; ils sont donc des émanations du protoplasme. Ils sont constants dans les espèces qui les possèdent, mais non pas à tous les stades de leur cycle ; là où ils manquent on peut les faire apparaître par des procédés expérimentaux (agi- tation, culture en milieu approprié, etc.). — Flagellâtes. Ils possèdent un ou plusieurs fouets, situés à une extrémité ou aux deux et qui, souvent, avant de se rattacher au corps proprement dit, suivent sur un parcours plus ou moins long le bord libre d'une membrane ondulante. — Zoospores. Elles ont un ou deux flagelles ou un grand nombre de cils, se continuant avec le corps protoplasmique. Ces productions sont limitées à la période mobile du cycle évolutif. Gamètes. Sous la forme primitive, les gamètes sont isogames, et alors l'un et l'autre flagellés, comme les zoospores. Par une différenciation physiolo- gique progressive, ils arrivent à travers divers stades intermédiaires jusqu'à l'anisogamie parfaite — les éléments sexuels des métazoaires : l'œuf, sans appareil moteur, et le spermatozoïde, pourvu d'un appareil compliqué. Les formes des spermatozoïdes sont extraordinairement variées. Le gamète mâle présente sous sa forme la plus complète les parties suivantes : la tête, noyau condensé, et la queue; celle-ci est formée par un filament axial, d'a- bord nu (collet), puis revêtu d'une gaine dans une partie de sa longueur. Cette gaine est formée aux dépens des mitochondries de la spermatogonie. l'année biologique, xx. 1915. e lxviii L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Au-dessous du collet vient le segment intermédiaire, court, où le filament axile est revêtu d'un épaississement, souvent spirale; puis vient le segment principal, où la gaine ne présente plus ce caractère, enfin le segment termi- nal où le filament axial est de nouveau nu. Sur le filament axial se trouvent deux grains, l'un proximal, l'autre distal, représentant les produits de la division d'un centrosome. Dans la tête, le filament axial se termine entre quatre petits sphérules, « organe nebenkernique » qui a aussi pour origine les mitochondries. Le filament axile paraît n'être que l'organe de soutien, la motilité appartenant soit à des fibrilles qui l'entourent, soit à un cordon fibrillaire formant bordure de la membrane ondulante. II. Genèse et homologie des filaments moteurs. — De façon incontestable, on voit, dans certains cas, le flagelle naître d'un centrosome et en particu- lier des filaments astériens émis par celui-ci. Non moins certaine est, dans d'autres cas, l'origine du flagelle aux dépens du blépbaroplaste, et, dans beaucoup de cas, il y a relation étroite, sinon identité, entre blépharoplaste et centrosome. Cependant, très souvent les choses ne sont pas aussi claires; en particulier, les anthérozoïdes des plantes forment leurs flagelles aux dépens de la bande ciliée dont l'assimilation à un centrosome a été aussi bien niée qu'affirmée. Aussi existe-t-il encore des opinions contradictoires; toutes les manières de voir possibles ont été soutenues, y compris celle d'a- près laquelle centrosome et blépharoplaste n'auraient pas toujours la même fonction. Ces flagelles sont constitués d'une tige axiale, simplement élasti- que, et d'une gaîne protoplasmique contractile qui laisse à nu l'extrémité du filament axial. Parfois s'y ajoutent, dans la couche protoplasmique, des filaments parallèles, comparables à des myonèmes, ou une membrane ondu- lante. Le flagelle se continue quelquefois directement avec la surface du corps, quand celle-ci est assez dense, sans pénétrer dans l'intérieur; parfois il pénètre dans le protoplasme et peut se continuer jusqu'au noyau; mais la disposition la plus normale et la plus parfaite est la suivante : le filament axial s'insère sur un petit granule périphérique très chromatique, dit cor- puscule basai, lequel s'unit au noyau par un mince filament mou, dit rhizo- plaste ; parfois part du noyau un filament sidérophile dit rhizostyle qui prolonge l'appareil flagellaire jusqu'à l'extrémité opposée du corps cellulaire. Blépharoplaste. La nature du blépharoplaste a été très discutée et est encore obscure. Par les uns il est considéré comme un second noyau; il a, en effet, une structure très comparable (réseau plastinien, caryosomes et même chro- mosomes) et, génétiquement, il dérive du noyau. Par d'autres, il est consi- déré comme un centrosome. Son origine aux dépens du noyau n'est pas con- tradictoire avec cette opinion ; on le voit dans certains cas placé à un pôle d'un fuseau dont l'autre pôle est occupé par un grain basai, et le rhizoplaste peut être considéré comme un filament fusorial occupant l'axe de ce fuseau. Certains réactifs (oxazine et akridine) sont un poison pour le blépharoplaste qui les fixe énergiquement et est détruit par eux ; l'organisme n'en reste pas moins capable de se reproduire et, au bout de quelques générations, l'absence du blépharoplaste devient héréditaire (chez certains Trypanosomes [XV]). Ces Trypanosomes se montrent ablépharoplastiques dans les stades de repos et acentrosomiques pendant la division ; cependant, ils conservent leur mobilité. Cils vibratiles. A un examen superficiel, les cils (qu'ils appartiennent à des Protozoaires ou à des cellules de tissu des Métazoaires) se présentent sous l'aspect d'un simple prolongement hyalin implanté sur une partie plus dense de la surface cellulaire, constituant le plateau. Un examen plus atten- LES APPAREILS CILIAIRES ET LEURS DERIVES. i.xix tif, aidé de réactifs appropriés, montre que le plateau est en réalité formé par la couche superficielle de la cellule, dans laquelle sont implantés côte à côte les corpuscules basaux qui la constituent presque tout entière. Chacun de ces corpuscules appartient à un cil qui y est implanté par sa base. De chaque corpuscule basai part un fin filament, racine ciliaire, qui se perd dans le protoplasme. PourAPATHY et quelques autres cependant, ces racines ciliaires sont les prolongements des fibrilles nerveuses provenant de l'inté- rieur du corps; ces fibrilles se termineraient dans les corpuscules basaux qui alterneraient avec les cils et seraient sans continuité directe avec eux. — Le cil proprement dit se compose d'un filament axial et d'une gaine. Cer- tains réactifs font apparaître un aspect dont la signification n'est pas cer- taine et qui montre le cil formé d'une file de petits grains ou de petits dis- ques alternativement sombres et clairs, ce qui les a fait considérer comme des filaments de myonèmes. Les corpuscules basaux sont de forme et d'aspect très variable. D'une manière très générale, leur développement est propor- tionnel à celui du cil qui en émane. Sous la forme la plus simple, ils con- stituent un petit bâtonnet qui peut se raccourcir en un grain arrondi, ou s'allonger en haltère, ou encore se dissocier en deux corpuscules superposés réunis par une pièce intermédiaire. Chimiquement, les corpuscules basaux diffèrent des cils : ils sont basophiles et sidérophiles, tandis que ceux-là sont éosinophiles. Chez les Infusoires, les cils sont également pourvus d'un cor- puscule basai et d'une fine racine ciliaire; les trichocystes, dans les espèces où ils existent, alternent régulièrement avec les cils et semblent pouvoir être interprétés (Prenant) comme des éléments ciliaires privés de cils et réduits àun corpuscule basai et à une racine. Les racines ciliaires se pro- longent dans le cytoplasme tantôt parallèlement entre elles, plus rarement en divergeant, plus souvent en convergeant, pour se fusionner, en pinceau, en une grosse fibre radiculaire qui contourne le noyau sans entrer en rela- tions avec lui et disparaît brusquement dans la profondeur de la cellule sans atteindre le pôle opposé. La question se pose de savoir si elles sont des fila- ments indépendants ou si elles ne seraient pas simplement les éléments longitudinaux des alvéoles du cytoplasme, alignés et densifiés, c'est-à-dire en somme des tonofibrilles, restant plus ou moins en relation latéralement avec les restes des éléments transversaux des alvéoles. La parenté des cils et des fouets n'est pas à mettre en doute. Ces derniers se rattachent aux pseudopodes par une série continue d'intermédiaires, commençant aux pseudopodes lobés, à mouvements lents et indécis, se con- tinuant par les pseudopodes filiformes, à forme et à mouvements plus précis et parfois pourvus d'un filament axial (Héliozoaires), pour aboutir aux for- mes les moins différenciées des flagelles. On a même vu dans certains cas des pseudopodes et des flagelles se substituer l'un à l'autre au même point du même animal (germes amiboïdes des Myxomycètes), et des flagelles ren- trer et sortir du corps et se comporter dans une certaine mesure comme des pseudopodes. Il est permis de conclure que pseudopodes, flagelles et cils sont trois formes dérivées successivement l'une de l'autre dans la phylo- génèse. — Les opinions relatives à la genèse ontogénique des fouets et des cils sont encore contradictoires : pour les premiers, lorsqu'il existe un blé- pharoplaste, c'est de lui que le flagellum émane; quant aux cils, quelques auteurs les décrivent comme se formant les premiers, mais la plupart les font dériver des corpuscules basaux qui émettent simultanément les cils et les racines ciliaires. Quant aux corpuscules basaux, les uns les font se former surplace, dans la couche la plus superficielle du cytoplasme, d'autres les considèrent comme un élément provenant du microcentre qui a subi i.xx L'ANNEE BIOLOGIQUE. des divisions. Pour les blépharoplastes des flagelles, il n'est pas douteux qu'ils proviennent de la transformation d'un microcentre; cette transformation a été constatée. De même, les deux grains qui se trouvent sur le filament axial de la queue du spermatozoïde proviennent du microcentre de la spermie. — Quant aux cils vibratiles, l'interprétation à laquelle on tend à se rallier est celle d'HENNEGUY-LENHOSsÈK, d'après laquelle l'ensemble des corpuscules basaux représente un centrosome abondamment divisé et ayant pris une situation distale dans la cellule. Cela résulte tant de l'observation directe de leur genèse que de leur caractère microchimique. Tantôt l'appareil centrosnmique s'épuise entièrement en cette formation; la cellule vibratile est alors incapable de division indirecte, ce qui est le cas général. Tantôt certains éléments centrosomiens ayant gardé leur place auprès du noyau conservent à la cellule la faculté de se diviser. Tantôt, par un processus régressif, les cils disparaîtraient momentanément et les corpuscules basaux reprendraient temporairement leur fonction pour la division nucléaire. En tout cas, qu'ils revêtent l'aspect de vrais centrosomes ou de corpuscules ba- saux, ils représentent l'élément cinétique affecté tantôt à la division de la cellule, tantôt au mouvement de ses cils. Néanmoins, nombre d'auteurs ont apporté des observations contredisant les précédentes. En particulier est à signaler le fait que l'on a observé des corpuscules basaux chez les Infu- soires où l'on n'a jamais vu de véritables centrosomes. [Ces difficultés disparaîtraient si, au lieu de considérer les éléments morphologiques figu- rés comme porteurs d'une individualité inaliénable, on envisageait un kino- plasme capable de remplir, sous des formes diverses, les fonctions de mou- vement dans la cellule]. Mais ces objections ne sauraient prévaloir contre le fait indiscutable de l'homologie absolue entre le diplosome du cil d'une cellule pauciciliée et celui d'une cellule flagellée dont les relations avec l'appareil centrosomique central ont été complètement démontrées. Nous avons vu que les racines ciliaires ont été interprétées soit comme des fila- ments nerveux, soit comme des tonofibrilles, soit comme des trabécules longitudinaux orientés du réseau protoplasmique; on les a aussi interprétés comme des mitochondries. Bien plus suggestive est l'opinion d'HENNEGUY qui voit en elles les restes d'un fuseau de division dont le pôle était occupé par le centrosome qui a fourni, en se divisant, les corpuscules basaux. III. Ontogenèse. — Les pseudopodes naissent directement aux dépens d'ex- pansions protoplasmiques ; les flagelles naissent du blépharoplaste, soit de sa substance, soit sous son influence, aux dépens du protoplasme voisin. Parmi • ces flagelles, la queue du spermatozoïde mérite une description particulière. La spermatide possède un centrosome ou diplosome formé de deux corpus- cules centraux; ces corpuscules, enfermés d'abord dans la sphère attractive, se libèrent ensuite et gagnent la périphérie de la cellule où ils se placent de façon à ce que l'un soit distal, l'autre proximal. Tandis que le noyau s'allonge pour former la tète du spermatozoïde et que la sphère se porte à son extré- mité antérieure pour former l'acrosome, il pousse, à partir du corpuscule distal, un flagelle; le corpuscule proximal se rapproche du noyau, auquel il s'applique, et entre les deux corpuscules apparaît une fibre qui s'allonge à mesure que les corpuscules s'écartent. Les chondriosomes, qui se confondent les uns avec les autres à la suite de la condensation générale du proto- plasme, finissent par former une gaine à cette fibre tendue entre les deux corpuscules. Elle représentera ainsi la pièce moyenne et peut-être aussi la pièce principale de la fibre axile de la queue du spermatozoïde définitif, tandis que le flagelle en représentera la pièce terminale, nue. Enfin, les cils vibratiles naissent des corpuscules basaux, lesquels ne sont eux-mêmes LES APPAREILS CILIAIRES ET LEURS DERIVES. lxxi que des produits de la division du centre cinétique de la cellule. Il est à noter que les productions vibratiles, quelle que soit leur nature, se forment en grande partie sous l'influence des conditions ambiantes de la cellule et des nécessités de sa physiologie. Aussi ne sont-elles pas des formations toujours constantes. Ainsi, les cellules péritonéales de la grenouille se revêtent de cils chez la femelle seule et seulement au moment où se forment les œufs qui doivent être expulsés ; dans les organes respiratoires des Mammifères des cellules épithéliales vibratiles perdent leurs cils et deviennent glandu- laires; chez une Myxosporidie (Myxidium Lieberkûhnii) le corps acquiert un revêtement ciliaire du côté où il se fixe à la paroi de la cavité vésicale du Brochet, dont cette Myxosporidie est le parasite, etc. IV. Phylogénèse. — Il résulte de ce qui précède que l'on peut, sans témé- rité, ordonner, au point de vue phylogénétique, les productions ciliaires dans l'ordre suivant, en allant des plus primitives aux plus différenciées : pseu- dopode lobé, pseudopode filiforme, flagelle, cil vibratile, chacune de ces formes servant de centre à ses dérivés propres. V. Physiologie. — Les cils et les flagelles sont incontestablement pour la cellule des organes de mouvement, destinés soit à la mouvoir elle-même, soit à mouvoir les liquides dans lesquels elle baigne. Mais on a émis l'idée que ce pourrait être aussi, soit concurremment, soit exclusivement, des organes tactiles, ou peut-être même excréteurs. — Le mouvement ciliaire ou flagellaire peut revêtir plusieurs formes : 1° oscillatoire ou pendulaire, plus rapide dans un sens que dans le sens opposé, ne comportant point de déformation de l'organe; 2° en crochet, différent du précédent par le fait que le cil ou flagelle s'incurve en arc de cercle ; 3° en entonnoir, dans lequel le flagelle se meut suivant la génératrice d'un cône dont son point d'implan- tation forme le sommet; 4° sinusoïdal, où le flagelle forme une série d'ondu- lations dans un plan; 5° hélicoïdal, où le flagelle décrit une véritable hélice géométrique. Dans ces deux derniers cas, le flagelle, en poussant le corps cellulaire, le fait tourner autour de son axe longitudinal. — Le mou- vement des cellules libres mues par un flagelle (bactéries, flagellâtes, sper- matozoïdes) a prêté à des interprétations très diverses concernant la nature et l'origine de l'hélice décrite par le fouet et la façon dont celui-ci détermine le mouvement total. Il est possible que les divers genres d'opinions aient pour causes des différences réelles dans ces mouvements. — Très variables sont le rythme (de 1 à une centaine par minute) et l'amplitude (de quelques degrés à 90°) des mouvements. Toujours l'une des deux demi-oscillations (tantôt la flexion, tantôt le redressement) est notablement plus rapide que l'autre, et de là résulte le sens du mouvement imprimé. — Les mouvements des cils d'une même rangée sont synchrones, mais ceux de rangées paral- lèles successives sont métachrones, c'est-à-dire que le mouvement se trans- met de l'une à l'autre comme une ondulation. Mais cela n'est vrai qu'à un moment donné, le rythme pouvant varier d'un moment à l'autre. Il en est de même pour les membranelles des Infusoires et les palettes des Cténo- phores. — Le sens du mouvement est en général fixe et déterminé par des nécessités physiologiques pour expulser ou favoriser l'introduction. Dans certaines circonstances, il peut se renverser, par exemple, sur le péristome des Actinies au contact du jus de crabe. Les cils à mouvement non réversible n'auraient de substance contractile que d'un côté de leur filament axial ; ceux à mouvement réversible auraient 2 bandes contractiles opposées, chi- miquement différentes, sensibles à des excitations contraires. Chez les sper- lxxii L'ANNEE BIOLOGIQUE. matozoïdes, le thigmotactisme intervient pour activer le mouvement à la rencontre d'un obstacle ou favoriser la pénétration ; chez eux et chez les Flagellés, un rhéotropisme positif oriente les mouvements de façon à faire remonter le courant. — Les cils, ou du moins leur portion libre, ne sont pas mobiles par eux-mêmes; isolés de la cellule, ils sont inertes; ils reçoivent de la cellule l'excitation au mouvement. Dans les revêtements ciliaires des muqueuses, l'excitation au mouvement se transmet de façon ondulatoire d'une cellule à l'autre; le choc du cil voisin ne détermine pas la contraction d'un cil, pas plus que l'arrêt du cil voisin ne détermine son arrêt. La seule condition de la propagation de l'excitation est la contiguïté des corps cellu- laires. Dans chaque cellule, ce n'est ni le noyau ni le cytoplasme qui est l'initiateur du mouvement, car un fragment de cellule anucléé ou à cyto- plasme désagrégé peut continuer à vibrer; détaché de la cellule, le plateau avec ses cils continue à vibrer fort longtemps. — Le mouvement ciliaire est influencé par tous les excitants du protoplasme : mécaniques, calorifiques, lumineux, électriques et chimiques. Le contact arrête souvent les cils ou parfois excite leur mouvement; la chaleur les excite avec un optimum extrêmement variable suivant les animaux; la lumière a une action moins générale, grande chez les zoospores munis d'une tache oculaire; l'électricité, galvanique ou faradique, a une action excitante; les corps chimiques sont, les uns excitateurs, les autres inhibiteurs, selon leur nature et selon la dose. Beaucoup d'excitants à faibles doses sont inhibiteurs à doses élevées (alcool); les anesthésiques exercent une action temporaire; les acides arrêtent, les alcalis favorisent le mouvement ciliaire et celui des spermatozoïdes. — Le mouvement des cils et flagelles a été rapporté à des mouvements généraux du protoplasma de la cellule qui les feraient mouvoir à la manière de pro- longements inertes. D'autres ont attribué leur mouvement à des éléments contractiles, inotagmes ou protomères. Bien plus généralement, on place la cause du mouvement dans les corpuscules basaux d'origine centrosomique, qui constitueraient pour chaque cil un centre cinétique (ou dans le blépha- roplaste pour les flagelles). Mais des objections ont été soulevées, reposant sur l'existence de mouvements ciliaires dans des cas où le corpuscule basai est absent ou détruit, et sur la présence des corpuscules basaux à la base des cils immobiles et des éléments rigides, les bordures en brosse. D'autres font des corpuscules basaux des pièces articulaires ou des renflements de soutien, tout comme le filament axial. L'organe propre du mouvement serait un renflement de la gaine extérieure du cil, situé autour de sa base dans l'é- paisseur même du plateau au-dessus du corpuscule basai. — Aux racines ciliaires on a attribué des rôles très divers : organes mécaniques de soutien, fibrilles nerveuses conductrices de l'influx excitateur, tuteurs servant à sou- tenir et à conduire de vraies fibrilles nerveuses indépendantes d'elles, enfin organes élastiques servant à projeter ou à rétracter les cils en vue d'un meilleur rendement mécanique, selon que le milieu où ils se meuvent est plus fluide ou plus dense. Ici, comme pour les autres parties, on rencontre des observations positives, les unes à l'appui, les autres à l'encontre de chacune des opinions proposées. — Ces mouvements des cils et des flagelles sont expliqués de diverses façons. Les uns mettent le siège du mouvement uniquement dans le plasma cellulaire qui fait mouvoir les cils inertes en actionnant leur base implantée dans sa substance. D'autres font appel à la fois au plasma cellulaire et aux cils. Ceux-ci seraient creux et flexibles et leurs mouvements seraient dus à une contraction qui injecterait dans leur cavité du suc cellulaire sous pression. La forme du mouvement résulterait de la distribution des résistances élastiques dans la paroi du cil ou du flagelle. LES APPAREILS CILIAIRES ET LEURS DÉRIVES. lxxiii D'autres placent la cause du mouvement dans le cil lui-même. Pour les uns l'organe moteur sera la tige axiale, la gaine étant purement élastique. Pour le plus grand nombre, c'est l'inverse : la tige axiale est élastique et la gaîne est motrice. La cause des mouvements de cette dernière devrait être cher- chée dans des variations de la tension superficielle au contact du milieu am- biant dont la moindre hétérogénéité, systématiquement polarisée, suffirait à engendrer des variations locales de tension superficielle, origine du mouve- ment. Une remarque a été faite, qui paraît entièrement justifiée : c'est qu'il semble vain de chercher la cause même du mouvement (nous ne disons pas de ces particularités) dans des différenciations de structure, attendu que ce mouvement se rencontre dans toutes les formes infiniment variées de pseu- dopodes, flagelles, cils, membranelles, etc., tandis que les différenciations structurales sont toutes limitées à des catégories particulières. VI. Dérivés de l'appareil ciliaire. — On peut les diviser en directs et indirects. Pour les premiers, leur origine est incontestable et universelle- ment admise. Les dérivés directs sont : les cirrhes des Hypotriches, « les membranes ondulantes et les membranelles des Infusoires, les palettes nata- toires des Cténophores, les membranelles des branchies des Lamellibranches et Ascidies, celles des tentacules des Bryozoaires ectoproctes, les « cellules à poils » de Pépithélium auditif des vertébrés, les « cellules à pointe » de l'épendyme, les« cellules à bouquets de poils » du canal épidymairedes Mammifères, les flammes vibratiles des néphridies des Platodes et du segment post-gloméru- laire du tube rénal des Vertébrés inférieurs. — Une catégorie toute spéciale de dérivés directs, particulière en ce qu'ils sont immobiles, est constituée par les bordures en brosse, les plateaux striés et les cuticules. Les bordures en brosse sont comparables à de courts cils, très serrés, plongés dans une substance interstitielle. Elles se rencontrent dans les cellules à fonctions secrétoires et sont en rapport avec cette fonction. Les plateaux striés ne sont que des bordures en brosse dont les éléments se fusionnent en une lame continue, simplement striée ; le type en est fourni par le plateau de l'épi- thélium intestinal. Enfin, les cuticules striées sont une accentuation de la modification dans le même sens. Tous ces dérivés directs ont pour caractère commun de montrer des corpuscules basaux, parfois fusionnés en une lame continue d'où l'on voit partir parfois des racines ciliaires, ce qui rend indis- cutable leur assimilation avec les cils. Pour les dérivés indirects ou éloignés, leur assimilation a aussi pour base la présence de ces corpuscules, mais celle-ci est moins nette, moins certaine et, tandis que certains auteurs (Prenant) l'admettent sous réserve, d'autres la trouvent hasardée. Ce sont : les prolongements terminaux des cellules sensorielles (bâtonnets et cônes de la rétine, poils des cellules auditives, avec leur dépendances et productions : otolithes, otoconies, membrane tectoriale, prolongements sensitifs des cel- lules olfactives et gustatives, de celles des organes latéraux des Poissons), poils urticants, nématocystes, prismes de l'émail des cellules de l'organe adamantin (Prenant); pédoncule des Vorticelles (Fauré-Fremiet). [Peut-être est-il permis d'observer que ces assimilations ne se justifient qu'à la faveur d'une extension un peu conventionnelle de la définition du cil vibratile]. — Y. Delage et M. Golds.mith. CHAPITRE PREMIER La Cellule Athanasiu (G.) et Dragoiu (G.)- — La structure des muscles striés des insectes et leurs rapports avec les trachées aériennes. (Arch. d'Anat. micr., XVI, fasc. 3-4, 345-361, 12 fig.)- [11 Beard (E.) and Cramer (W.). — Surface Tension and Ferment Action. (Roy. Soc. Proceed., B. G08, 575-583). [20 Béer (R.) and Arber (A.). — On the occurrence of ùinucleate and multinu- cleate Cells in growing tissues. (Ann. of Bot., XXIX, 597-599.) [29 Bernstein (F.). — Expérimente! les und kritisches zur Théorie der Mus- kelkontraktion. (Pfûgers Arch. f. d. ges. Physiologie, CLXII, 1-53.) [23 Bovie (W. T.). — The visible effects of the Schumann rays on protoplasm. (Bot. Gaz., LIX, 149-153.) [30 Cramer ("W.). — Surface tension as a factor contrôlant/ Cell Metabolism. (Roy. Soc. Proceed., B. 608,-584-589.) [26 Collin (B.). — A propos de Chromidina elegans (Foettinger). (C. R. Ac. Se, CLX, 406-408.) [11 Dehorne (Armand). — Sur les chromosomes du « Corethra plumicornis » (Diptère némocère). (Ass. Fr. Av. Se, 43e session, Le Havre, 557-529, 1 fig.) [32 Dobell (C.) and Jameson (A. P.). — The Chromosome cycle in Coccidia and Gregarines. (Roy. Soc. Proceed., B. 610, 83-93.) [14 Ebner (V. v.). — Zur F rage der negativen Schwankung der Doppelbre- chung bei der Muskelkonlraktion. (Pfliïg. Arch. f. d. ges. Physiologie, CLXII, 179 190.) [29 Fauré-Frémiet (E.). — Composition et morphologie des lipoïdes ovulaires. I. Oocyte de l'Ascaris megalocephala. (Journ. de Physiol. et de Pathol. gén., XVI, 808-820.) [18 Fitting (H.). — Untersuchungen iiber die Aufnahme von Salzen in die lebende Zelle. (Jahrbùch. fur wissenschaftliche Botanik, LVI, 1-64.) [24 Greschik (E.). — Das Mitteldarmepithel der Tenthrediniden-Larven; die Beteiligunq des Kerns an der blusenfôrmigen Sekretion. (Anat. Anz , XLVIII, 21p., 11 fig.) [28 Griffiths (B. M.). — On Glaucocyslis Nostochinearum Itziqsohn. (Ann. of Bot., XXIX, 423-432, pi. XIX.) [KV Hance (R.). — Pollen development and degeneration in Zebrina pendula, with spécial référence lo the chromosomes. (Bull. Torrev bot Club, XLI1 63-70, 3 pi.) [35 Hartog (Marcus). — L'explication physique de la migration des chromo- somes dans la division nucléaire indirecte. (Ass, Fr. Av. Se, 43e session, Le Havre, 557-559.) [31 Hartog (Marcus) et Bêlas (Philip E.). — Le trajet d'un petit corps per- LAMNÉE BIOLOGIQUE, XX. 1915. 1 2 L'ANNEE BIOLOGIQUE. méable se mouvant sans vitesse acquise dans un champ de force newtonienne bipolaire. (11)1(1., 190-193, 5 fig.) [31 Harvey (E. Newton». — Report on Researches conductedat Murray Island, Torres Strait, during September and October 1913. 'Carnegie Inst. Was- hington, Year Book, n° 13, 204-207, 1914.) [21 Heilbrunn (L, V.). — The measurement <>f oxidation in the sea-urchin egg. (Science, N. S., XLH, 615-616.) [27 Kaltenbach. — Beitrag zur Kenntnis der Centrosomenbildung bei Thysa- nozoon Brocchii. (Arch. f. Zellforschung, XIII, 5 pp., G fig.) [1 Katsuki (KiyoshU. — Malerialen zun Kenntnis der quantitativen Wand- lungcn des Chromatins in den Geschlechtszellen von Ascaris. (Arch. f. Zellforschung, XIII, 27 pp., 3 pi.) [15 Kite (G. l.'i. — Studies on the permeability of the Internai Cytoplaim of Animal and Plant Cells. (Amer. Journ. PhysioL, XXXVII, 282-299). [Voir ch. XIV. a) Kofoid (Charles Atwood) and Swezy (Olive). — Mitosis in Tricho- monas. (Proceed. Xat. Ac. Se. États-Unis, [, n° 5, 315-321, 1 fig.) [Analysé avec le suivant b) — — Mitosis and multiple fission in Trichompnad Flagellâtes. (Proceed. Amer. Acad. Arts and Se, LI, n° G, nov., 2U0-378, 8 pi. ,7 fig.i [33 Kiihn (Alfred). — Analyse der Chromatinverhdltnisse and der Teilungsme- chanik des Amôbenkerns mit Ililfe mehrpoliger Teilungen. (Zool. Anz., XLV, 564-576, 17 fig.) [33 Levi (Giuseppe). — Il comportamento dei condriosomi durante i più precoci periodi dello svilappo dei Mammiferi. (Arch. f. Zellforsehunff, XIII, 53 pp., 7 fig., 4 pi.) [6 a) Loeb (Jacques;. — Calcium in permeability and irritability. (Journ. of Biol. Chemistry, XXIII, n° 2, 423-430.) [21 b) — — Electromotive phenomena and membrane permeability. (Science, XLII, 643-G4G, 5 nov.) [22 Loeb Jacques) and Chamberlain Mary Mitchel). — An attempt al physio-chemical explanation of certain groups of Fluctuating variation. (Journ. Exper. Zool., XIX, n° 4, 559-568.) [31 a) Loeb (Jacques) and Wasteneys Hardolph). — Further e.cperimenls on the relative e/fecl of iceak and strong bases on the rate of oxidations in the egy ofthe sea-urchin. (Journ. Biol. Chemistry, XXI, 153-158, 1 fig.) [26 b) — — Note on the apparent change of the osmotic pressure of cell content* with the osmotic pressure of the surrounding solution. (Journ. Biol. Chem., XXIII, n° 1, nov., 157-162.) [23 Lundegârdh (Henriki. — Zur Kenntnis der helefotypischen Kernteilung. (Arch. f. Zellforschung, XIII, 12 pp., 1 pi.) [32 Martinotti (L.). — Ricerche sulla fine struttura dell epidermide umana normale in rapporto alla sua funzione eleidocheratinica. (Arch. f. Zellfor- schung, XIII, 36 pp., 2 pi.) [9 a) Me Clendon (J. F.). — On the electric charge of the protoplasm and other substances in living cells. (Intern. Zeitschr. f. Physik. Chem. Biol., I, 160-162.1 . [20 b) Experiments on the permeability of cells. iPubl. of Carnegie Inst., n° 183, 125-130, 3 fig.) [20 I. - CELLULE. 3 c) Me Cleudon (J. F.). — The action of anesthelics in Préventif/ Increase ofCell Permeability. (Amer. Journ. Physiol., XXXVIII, 173-179.) [L'alcool et l'éther empêchent NaAzO3 d'accroître la perméabilité des œufs d'Esox. — R. Legendre Metalnikov (S.). — Sur la circulation des vacuoles digestives chez les Infu- soires. (C. R. Soc. Biol., LXVII, Réunion biologique de Petrograd, 176- 178.) [28 Mèves (Fr.). — Was sind die Plastosomen? II. Bemerkungen zu dem Vor- trag von C. Benda : Die Bedeutung der Zelleibstruktur fur die Pathologie. (Arch. mikr. Anal, LXXXVII, Abt. I, 287-308.) [5 Meyer (Arthur). — Die inden Zellen vorkommenden Eiweisskôrper sind stets ergastische Stoffe. (Berichte d. deutsch. bot. Gesellschaft, XXXIII, 373-379.) [19 Monterosso (Bruno). — Su l'origine e la costituzione dei mater iali deuto- plasmici nelVoocite inaccrescimento dei Mammiferi. (Arch.f. Zellforschung, XIII, 32 pp., 3 fig., 2 pi.) [7 Moreau (F.). — A propos d'une note récente sur la cytologie du Sporodinia grandis Link. (Bull. Soc. bot. de Fr., LXII, 64-68.) ' [20 Neuenstein (Hermann von). — Veber den Bau des Zellkerns bei den Algen und seine Bedeutung fur ihre Systematik. (Arch. f. Zellforschung, XIII, 92 pp., 20 fig.) [14 Nothmann-Zuckerkandl (H.). — Ueber die Erregung der Protoplasmastrô- mung durch verschiedene Strahlenarten. (Berichte d. deutsch. bot. Gesell- schaft., XXXIII, 301-313.) [28 a) Osterhout (W. J. V.). — On the nature of Antagonism. (Science, 12 fé- vrier, 255.) [26 b) Extrême altérations of permeability withoiil injury. (Bot. Gazette, LIX, 242-253, 4 fig.) [La perméabilité du protoplasme peut être, sans inconvénient, considérablement augmentée ou diminuée. — P. Guérin c) On the decrease of permeability due to certain bivalent hâtions. (Bot. Gazette, LIX, 317-330, 11 fig.) [21 d) — — The effect ofsome tr iraient and tetravalenl kations on permeability. (Bot. Gazette, LIX, 464-473, 7 fig.) [Les cations trivalents La, Ce, Y, Fe, Al et le cation tétravalent Th diminuent la perméabilité. — P. Guérin Pantanelli(E.). — Ueber Jonenaufnahme. (Jahrbiicher f. wiss. Botanik, LV, 689-733.) [25 Prankerd (T. L.). — Notes on the occurrence of multinucleate Cells. (Ann. of Bot., XXIX, 599-604, 8 fig.) [29 a) Prenant (A.). — Les appareils ciliés et leurs dérivés. (Journ. Anat. Physiol., XLVIII, 545-594, 22 fig., 1912). [Analysé avec les suivants b) — — Les appareils ciliés et leurs dérivés. (Journ. Anat. Physiol., XLIX, 88-108, 344-382, 506-553, 71 fig., 1913.) [Id c) Les appareils ciliés et leurs dérivés. (Journ. Anat. Physiol., L, 150- 204, 6 fig., 1914.) [Id. d) Les Cils et leurs dérivés. (Rev. gén. Se, XXVI, 41-51.) [Voir la Revue générale sous le même titre. (?) — — Etude des cellules à membranelles dans les branchies et les tenta- cules de quelques groupes d'Invertébrés. (Arch. d'Anat. microscopique, XVI, fasc. 3-4, 305-344, 3 fig. et 2 pi.) [11 -1 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Sapehin (A. A.). — Untersuchungen i'iber die Individualitàt der Plastide. (Arch. f. Zellforschung, XIII, 79 pp., 18 pi.) [6 a\ Schanz (Fritz). — Die Wirkungen des Lie/des auf die lebende Substanz. (Pflùger's Arch. ges. Physïol., CLXI, 384-396, 3 fig.) [30 b) — — Die Wirkung des Lie fîtes auf die lebenden Organismen. (Biochem. Zeitschr., LXXL 400-414.) [30 Schreiner (K. E.). — l'eber Kern und Plasmaveranderungen in Fettzellen wàhrend des Fettansatzes. Ein Beitrag zur Fraye nach der Natur der sor/en. Chromidien und l'Iustosomen. (Anat. Anz.. XLVIII, 26 pp., 24 fig.) [8 a) Schultz (E.). — La « llgle » de la rie. Observations et expériences sur Astrorhiza limicola. (C. R. Soc. Biol., LXVII, Réunion Biologique de Pe- trograd, 298-300.) [Analysé avec le suivant b) — — Die ffyle des Lebens. I. Beobachtungen und Expérimente an Astro- rhiza limicola. (Arch. fur Entw.-Mech., XLI, 215-236, 4 pi. i [4 Schumacher (S. V). — l'eber eine besondere Form des blasigen Stiitzge- wegebes vom chordoiden Typus mit Fetteinlagerung. (Anat. Anz., XLVIII, 11 pp., 7 fig.) [10 Spadolini (Igino). — Contributo allô studio délia coagulazione da concen- trazione superficiale (adsorbimiento) dell' ovalbumina. Il comportamento dell'ovalbumina coagulata per adsorbimento di fronte ad azioni fermenta- tive proteolitiche e in reazioni di immunita ed anafdassi. (Arch. di Fisiol., XIII, 207-288.) [25 Studnicka (F. K.). — Ein weiterer Beitrag zur Kenntnis der Zellverbin- ilungen (Cytodesmen) und der netzartigen (gerihlartigen) Grundsubstanzen. (Anat. Anz., XL, 24 pp., 8 fig.) [12 Swezy (Olive). — Binarij and multiple fusion in Bexamitus. (Univ. Cali- fornia Publ., Zool., XVI, 71-88, 3 pi.) [35 Tahara (M.). — Cytological studies on Chrysanthemum. (Bot. mag. Tokyo, XXIX, 48-50.) "[35 Thulin (J.). -- Ist die Gruudmembran eine Konslant vorkommende Bildung in den quergeslreiften Muskelfasem? (Arch. inikr. Anat., LXXXVI, 19 pp., lpl.,4fig.) [10 Tschirch (A.). — La membrane, siège de travail chimique. (Bull, de la Soc. vaud. des se. nat., L, 297-309.) [18 Unna (P. G.). — Die Sauersto/forte und Beduktionsurte. Fine histochemische Studie. (Arch. mikr. Anat., LXXXVII, 54 pp., 6 pi.) [17 Vonwiller (P.). — Die Sphœroplasten von Amœba proteus. (Uiat. Anz., XLVIII, 4 pp., 3 fig.) [9 Vouk (V.). — Zur Kenntnis der mikrochemischen Clntin-Beaktion. (Berichte d. deutsch. bot. Gesellschaft, XXXIII, 413-415.) [20 Warburg iOtto). — Xotizen zur Fntivicklungsphijsiologie des Seeigeleies. (Pflùger's Arch. ges. PhysioL, CLX, 324-332, 1 fig.) L27 Zulueta (Antonio de). — Sobre la reproduccion de Dinenympha gracilis Leidy. (Trab. mus. nacion. cienc. natur. Madrid, 1-25, 6 fig., 1 pi.) [33 Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. XIV, 1", a; XV, è, [3; XX. I. — CELLULE. 5 I. Structure et constitution chimique de la cellule. • a-b) Schultz (Eugen). — Le « Hyle » de la vie, d'après des observations faites sur Astrorhiza limicola. — La « Hyle » ou Substance, selon la termi- nologie (I'Aristote, opposée àl' «Eidos » ou Forme, c'est pour S. le protoplasme vivant à l'exclusion du noyau. S. l'étudié sur un gros foraminifère, Astro- rhiza, dont le diamètre atteint 0,5 ;ï 1 cm. Par les journées très chaudes, on voit les Astrorhiza sortir de leur coquille, en poussant d'abord un gros pseudopode qui entraîne bientôt avec lui toute la masse du corps. C'est alors un globule de protoplasme de plus de 0,5 cm. de diamètre, parfaitement libre, pourvu d'un gros noyau visible à l'oeil nu et qui se hérisse par toute sa surface de longs pseudopodes. Ce sont évidemment là des conditions favo- rables pour étudier le protoplasme vivant (Hyle). L'observation directe montre que la consistance du protoplasme est visqueuse, qu'il colle aux sur- faces sur lesquelles il s'applique, etc. Même à un fort grossissement sa struc- ture est homogène; mais il suffit de le comprimer par un couvre-objet, pour qu'il prenne un aspect vacuolaire, semblable à celui considéré par Bùtschli comme normal. Ce n'est là cependant qu'une modification pathologique, ago- nique même, ainsi que Verworn et Hardy l'ont montré. Si l'on étire cette masse protoplasmique avec une aiguille ou une pince, elle prend une struc- ture fibriilaire ; celle-ci n'est donc pas préexistante, mais apparaît comme la conséquence d'un étirement ou d'une traction; les fibrilles formées sont biréfringentes. Dans les pseudopodes, où on peut facilement les voir, elles baignent dans une masse de plasma dans lequel des granulations circulent en directions centripète et centrifuge; celles-ci servent à la digestion, et transportent dans l'intérieur du corps des grains de sable, etc. ; chacune d'elles se comporte comme une amibe et montre un véritable chimiotac- tisme. — En ce qui concerne la cause des mouvements et de la formation des pseudopodes, S. n'a pas fait de recherches spéciales sur Astrorhiza. Il admet, avec d'autres, que cette cause réside en un changement localisé dans la tension superficielle du protoplasme, dû à un gonflement, une imbibition grâce à laquelle sa viscosité serait modifiée. Les acides gonflent le protoplasme; on peut donc admettre que la formation de prolongements et leur forme sont sous la dépendance de variations dans l'acidité ou l'alca- linité du milieu. — Les observations de S. sur les masses plasmatiques anu- cléées ne font rien connaître de nouveau. — [L'introduction, dans les pre- ■ mières lignes de ce travail, du mot Hyle, métaphysique et aristotélien, pour désigner ce que l'on appelle couramment le protoplasme, éveille dans l'es- prit du lecteur l'espoir de trouver au cours de l'exposé la relation d'expé- riences et de découvertes vraiment neuves et importantes. Or, il est, à ce point de vue, passablement déçu. Dans ces conditions on se demande pour- quoi S. soulève sans nécessité une question de nomenclature dont la portée philosophique peut être grande, et cela non seulement sans la so- lutionner, ce qui se comprendrait très bien; mais même sans la traiter]. — A. Brachet. a) Structure. = Cytoplasma. Mèves (Fr.). — Que sont les plastosomes? — L'auteur insiste, à propos d'une communication de Benda, sur l'utilité de réunir sous une même déno- mination, celle de plastosomes, proposée par lui, les milochondries de Benda (= bioblastes û'Altmann, = plaslidules de Zoja), les fila de Flemming, les 6 L'ANNEE BIOLOGIQUE. citomicrosomes de v. Bkunn et La Valette St-Georges, les grains archo- plasmiques de Boveri etc. Il propose de les diviser.cn plastosom.es granulaires (= plastochondries <•! plastosomes filamenteux (= plastocontes) correspon- dant respectivement aux mitochondries et chondriocontes. A toutes ces forma- tions appartient, en effet, ce caractère commun, qui leur a été reconnu sous tous leurs aspects particuliers, de jouer un rôle actif dans la différenciation morphologique des cellules et dans les processus chimiques dont elles sont le siège. — Y. Delage et M. Goldsmith. Sapehin (A. A.). — /lecherches sur l'individualité des plastides. — Trois hypothèses différentes ont été émises sur la destinée des chondriosomes con- tenus dans les cellules des méristèmes primitifs des végétaux. D'après l'une (Pensa, Lewitzky, Guilliermond, Fgrenbacher) les chondriosomes sont les éléments fondamentaux de la cellule, desquels dérivent les plastides ; car on trouve entre les uns et les autres tous les états intermédiaires. La seconde hypothèse (Sciimidt, Mever, Lundegarimi?) admet que les chondriosomes ne sont que des plastides particulières et très petites ; car puisque ceux-là se transforment en celles-ci, rien n'oblige à considérer les chondriosomes comme de nature différente des plastides. La troisième hypothèse (Rudolph) considéra les chondriosomes et les plastides comme des organites différents et tout k fait indépendants ; seulement, à partir du méristème, les plastides se transforment et grossissent, tandis que les chondriosomes ne changent pas, c'est qu'en effet dans les cellules évoluées on trouve de petits chondrio- somes à côté de grosses plastides. C'est cette dernière opinion que soutient S., d'après des recherches entreprises en 1911' sur les Phanérogames et d'après les observations nombreuses qu'il a faites sur les plantes supérieures et sur les Mousses et qui sont consignées dans le présent travail. Il a suivi tout le cycle évolutif d'une Muscinée et constaté que, dans tout ce cycle, la plastide conserve, à côté du chondriosoine, son individualité absolue. Au cours de son évolution, la plastide se divise par étranglement. Tantôt, sui- vant les circonstances, cette plastide est un chloroplaste vert, tantôt elle est un leucoplaste incolore. Pendant la division cellulaire (sporogénèse et sper- matogénèse), la plastide se comporte comme le centrosome, c'est-à-dire que les fibres contractiles du fuseau s'attachent aux plastides situées aux pôles nucléaires. Il en résulte que chaque cellule-fille reçoit une plastide, qu'entre autres la spore et le spermatozoïde contiennent chacun une plastide. Celle-ci se multiplie dans la spore; elle suit le spermatozoïde, appendu à son extrémité postérieure. Il se peut que bien des corps, décrits comme centrosomes ou blépharoplastes, ne soient autres que des plastides. [Il n'est pas possible de suivre l'auteur dans le détail de toutes ses descriptions, que n'illustrent pas moins de 16 planches. Faut-il avouer que la comparaison de deux figures, représentant l'une une cellule de méristème ne renfermant que des corps en forme de chondriosomes, l'autre une cellule évoluée con- tenant à la fois des chondriosomes et de très jeunes plastides, que cette comparaison n'impose pas la conviction en faveur de la thèse défendue par l'auteur? Et cependant les remarques qu'il fait dans son chapitre de tech- nique témoignent qu'il a pris toutes précautions pour obtenir des résultats à l'abri de la critique. Ce ne sont peut-être pas des résultats à l'abri des erreurs ou tout au moins des difficultés d'interprétation]. — A. Prenant. Levi (G.). — La destinée des chondriosomes pendant les premières périodes du développement des Mammifères. — Les chondriosomes de l'œuf et de l'embryon sont des organules cellulaires morphologiquement bien définis, don* la persistance et la continuité depuis l'œuf jusqu'aux cellules de l'ébauche I. — CELLULE. 7 embryonnaire est absolument indiscutable. Les mitocbondries qui, dans l'œuf non fécondé, étaient rassemblées en une zone marginale, se répartis- sent après la fécondation uniformément dans tout le cytoplasme. Pendant les premières segmentations, les mitochondries s'allongent peu à peu en filaments rigides, en chondriocontes, qui ne se forment certainement pas par sériation et fusion de granules distincts. Après la formation de la blas- tocœle, la plus grande partie du chondriome est devenue filamenteuse, et les filaments chondriomateux sont de plus en plus longs et fins. L., à la fin de son travail, présente quelques considérations générales sur les caractères des éléments- du chondriome. Au point de vue de leur forme, il regarde comme infondée et contredite par ses observations propres l'hy- pothèse de RuBASCHKiN, d'après laquelle les mitochondries seraient l'apanage des cellules sexuelles et des cellules indifférentes, les chondriocontes étant Lattribut des cellules somatiques; l'unité morphologique du chondriome est indiscutable. Les caractères des chondriosomes, capables de servir de critère pour affirmer leur nature, sont tirés de leur colorabilité. de leurs propriétés chimiques, morphologiques et biologiques. Quant à leur nombre, pendant les premières phases de l'ontogenèse il diminue manifestement, puisque à la mitose ses organules ne se divisent pas, et que par conséquent chaque cellule-fille ne reçoit environ que la moitié du chondriome de la cellule- mère ; cette diminution du chondriome est d'ailleurs en rapport avec celle du cytoplasma qui, au cours delà segmentation, trouble si profondément la relation nucléoplasmique. Enfin L. a observé que les chondriosomes du sper- matozoïde peuvent être transmis exclusivement à l'un des deux ou des trois premiers blastomères. — A. Prenant. Monterosso (B.). — Sur l'origine et la constitution des matériaux deuto- plasmiques dans Vovocyte des Mammifères à la période d'accroissement. — Il y a sur l'origine de ces matériaux deux théories en présence. L'une, la plus répandue, leur attribue une provenance endocellulaire et les fait naître plus exactement du corps de Balbiani. L'autre théorie (Russo), qui a passé à peu près inaperçue, assigne à ces matériaux une origine extraovulaire, et en place les sources dans les cellules folliculaires. Le mémoire de M. concilie ces deux manières de voir. D'après M. le processus de vitellogénèse se déroule en plusieurs phases, que 0. van der Stricht a déjà distinguées. Dans les ovocytes des follicules primordiaux, l'emploi du rouge Soudan met en évidence dans le cytoplasme ovulaire un groupe localisé de granules lipoïdes, et l'usage de l'acide osmique révèle des granulations graisseuses disséminées dans le cytoplasme; plus tard les granules colorables par le Soudan disparaissent, tandis que le pro- toplasma ovulaire se teint uniformément en rose, ce qui prouve la diffusion de ces lipoïdes absorbés par le protoplasma de l'ovocyte. La technique de l'hématoxyline ferrique d'autre part individualise dans ce même cytoplasme des filaments allongés et flexueux, qui bientôt se rassemblent en un pôle de l'ovocyte pour former une sorte de glomérule. Celui-ci n'est pas un corps de Balbiani (que d'ailleurs l'auteur ne mentionne pas et ne parait pas avoir observé). Ce sont là des pseudochromosomes, dont M. discute l'identifica- tion avec des chondriosomes, en envisageant tour à tour leurs caractères microchimiques, morphologiques et biologiques. Quoi qu'il en soit de leur véritable signification, ces filaments et ce glomérule représentent physiolo- giquement l'appareil vitellogène. Cet appareil ne tarde pas à s'étaler en un croissant autour du noyau pendant que ses filaments constitutifs deviennent plus petits et plus nombreux et prennent l'aspect de chondriomites. Le 8 L'ANNEE BIOLOGIQUE. croissant s'étale ensuite en un anneau périnucléaire, formé à présent de granules, qui sont de véritables mitochondries. La transformation de ces mitochondries en gouttelettes graisseuses [sur laquelle M. ne donne d'ail- leurs pas de faits précis et décisifs] aboutit à la disparition complète ou à peu près du chondriome, remplacé par les spbérules deutoplasmiques. C'est alors que réapparaît le chondriome sous la forme d'un réseau granulaire, dont "l'origine doit être attribuée aux cellules folliculaires. Ce nouveau chon- driome se transforme ensuite à son tour en matériaux deutoplasmiques. [On voit par ce résumé quelle part M. réserve à la théorie de l'origine follicu- laire du deutoplasme, émise par Russo. Dans les ovocytes des follicules primordiaux, ce n'est que d'une source folliculaire que les gouttes lipoïdes du cytoplasme peuvent provenir. C'est encore aux cellules folliculeuses qu'il recourt pour expliquer la réapparition du chondriome dans un ovocyte d'où il avait totalement disparu. Cette opinion, qui condamne l'aphorisme « toute mitochondrie provient d'une mitochondrie préexistante », paraîtra certaine- ment quelque peu hérétique à beaucoup d'histologistes]. — A. Prenant. Schreiner (K. E.). — Transformations du noyau et du plasma dans les cellules graisseuses pendant le dépôt de la graisse (Contribution à la question de la nature des ehromidies et des plastosomes). — Après un exposé de l'état actuel de la question des ehromidies et des plastosomes, l'auteur annonce avoir entrepris des recherches dans ce sens sur les cellules glandulaires, graisseuses, pigmentaires, [conjonctives, sanguines, cartilagineuses, senso- rielles et sexuelles de Myxine. Il n'est question dans ce mémoire, très précis et très objectif, que des cellules graisseuses. Ces cellules se présentent, au point de vue des plastosomes, sous deux états extrêmes. Dans l'un, le cyto- plasma contient de longs bâtonnets ou filaments, rectilignes ou flexueux. Dans l'autre, se trouvent en grand nombre dans le cytoplasma périnucléaire des grains et des sphérules, celles-ci limitées par une écorce plus colorée ; il n'y a pas de bâtonnets. Entre ces deux états existent des formes intermédiaires. Ce sont par exemple des sphérules portant un petit grain qui paraît être un bourgeon de lasphérule; d'autres fois lasphérule et le grain sont réunis par un petit pont de substance; il n'est pas douteux que le grain est un produit de la sphérule. Dans d'autres cellules, le nombre des sphérules a beaucoup diminué, tandis que celui des grains a augmenté; la plupart de ces grains sont unis les uns aux autres de façon à former de courtes chai- nettes ; lorsque les grains, au lieu d'être arrondis, sont allongés, on obtient un bâtonnet moniliforme. Il n'y a pas de doute que les bâtonnets caracté ristiques de la cellule qui a servi de premier type dérivent des grains et des sphérules existant dans la cellule du second type, soit qu'une seule sphérule ait servi de point de départ, soit que deux sphérules aient été em- ployées à la formation d'un bâtonnet. [S. arrive donc à considérer, contrai- rement à l'opinion la plus accréditée, les bâtonnets (plastocontes) comme n'étant pas la forme initiale du chondriome et comme dérivé au contraire des sphérules ou grains (plastochondres)]. Mais d'où proviennent les sphérules à leur tour? On peut voir des sphé- rules voisines de la membrane nucléaire reliées par un pont de substance à des corpuscules demeurés à l'intérieur du noyau, et colorés comme le nucléole; il est certain que les sphérules cytoplasmiques des cellules grais- seuses ont une origine nucléaire et spécialement nucléolaire. Si l'on examine d'ailleurs le nucléole, on voit qu'il est fréquemment surmonté d'une petite proéminence; dans d'autres cellules celle-ci s'est détachée du nucléole et elle est devenue un grain qu'une tigelle d'union relie au nucléole; ailleurs I. — CELLULE. 9 encore, par répétition du même processus, le nucléole a essaimé toute une série de grains ou dé sphérules qui lui demeurent rattachés ou non par des filaments d'union, et qui représentent autant de nucléoles accessoires. Ce sont ces grains ou sphérules nucléolaires qui émettent hors de la membrane nucléolaire les sphérules cytoplasmiques. Pendant que la substance nucléo- laire augmente par la production de nucléoles accessoires, le noyau prend une forme de plus en plus irrégulière et lobée; après quoi le noyau reprend son contour régulièrement arrondi. Les bâtonnets formés aux dépens des sphérules éprouvent le sort suivant. Les plus longs se segmentent. Sur quelques-uns, on voit que l'une des extré- mités est légèrement renflée et plus colorée, sur d'autres cette extrémité renflée tend à se détacher du reste du bâtonnet; enfin un grain libre en ré- sulte. Les deux bouts du bâtonnet peuvent subir la même segmentation. L'auteur écarte l'objection que ces stades de segmentation du bâtonnet pour- raient n'être au contraire que des phases de la constitution des bâtonnets par les grains et sphérules; l'aspect est tout à fait différent dans les deux cas. Les grains libres une fois formés se chargent de graisse : sur des pré- parations par la méthode d'ALTMANN on trouve tous les intermédiaires entre les grains fuchsinophiles et les grains osmiophiles et noirs. Donc le dépôt de graisse a pour substratum des grains plasmiques qui dérivent de la seg- mentation des bâtonnets. Il est à peine besoin de remarquer que les faits qui précèdent apportent une contribution importante en faveur de la théorie des chromidies; ce n'est cependant pas la chromatine nucléaire mais la substance nucléolaire qui fournit les corps plasmiques. Pour ces corps (grains ou sphérules) qui dérivent de bourgeons nucléolaires issus du noyau, S. propose le nom de « granules primaires » ; les bâtonnets qui résultent de ces grains sont com- parables aux filaments végétatifs d'ALTMANN ; on pourrait enfin appeler « granules secondaires » les grains qui proviennent des filaments végétatifs segmentés et qui se chargent de graisse. S. se demande si les faits observés sur les cellules graisseuses se retrouvent dans d'autres espèces cellulaires et répond affirmativement. 11 a vu sortir la substance nucléolaire dans les cellules pigmentaires, conjonctives, sanguines, etc. et renvoie pour la de- scription au travail in extenso qui suivra. [La sortie de substance nucléolaire et la transformation du nucléole devenu cytoplasmique ont été souvent décrites, notamment et récemment par deux de mes élèves (Mlle Asvadou- rova, 19)3, dans la rate des Poissons; Verne, 1913, dans la glande pinéale); les corps nucléolaires sont dans ces deux cas respectivement le substratum des corps pigmentaires et des concrétions calcaires]. — A. Prenant. Vonwiller (P.). — Les sphêroplastes d'Amœba proteus. — On a décrit chez les Amibes : des corps fuchsinophiles (Zoja 1891), des sphêroplastes (Fauré-Frémiet 1910), des mitochondries (Arndt 1914), et des grains indéter- minés, cependant identiques à des sphêroplastes (Metcalf 1910). Ces sphêro- plastes se trouvent surtout autour de la vacuole contractile, mais on les rencontre aussi dans tout le corps cellulaire et jusque dans l'hyaloplasme des pseudopodes. On ne doit pas les confondre avec les sphérules albumi- neuses que renferme aussi le cytoplasme, et dont ils se distinguent par des réactions de coloration et de solubilité. Bien qu'il ne le dise pas expressé- ment, V. parait assimiler les sphêroplastes à des plasmosomes. — A. Pre- nant. Martinotti (L.). — Recherches sur la fine structure de l'épiderme humain 10 L'ANNEE BIOLOGIQUE. normal, dans ses rapport* avec sa fonction ëléido-kératinique. Note II. Le stratum granulosum et la fonction kératohyalinique. Note III. Le stratum lucidum et la production élëidinique — I. Les fibrilles qui se sont consti- tuées dans le stratum filamentosum persistent en partie dans le stratum granulosum, ou bien dégénèrent ou donnent naissance à des grains de kératohyaline. Cette substance se forme de diverses façons : d'abord par transformation des fibrilles épidermiques; ensuite aux dépens du proto- plasme même et sans doute d'une matière protoplasmique basopbile ou très finement grenue ; enfin aux dépens du noyau, c'est-à-dire par caryolyse. Le noyau des cellules du stratum granulosum peut d'ailleurs aussi rester inaltéré, ou subir la dégénérescence pycnotique. L'épaisseur du stratum granulosum varie selon les régions de l'épiderme et est en rapport avec l'importance de la production de kératohyaline; son absence totale est rare. IL Le stratum lucidum, là où il est le plus développé, comprend trois cou- ches successives : 1° une inférieure, stratum préélèidinique ou éleidogène (stratum intermédiaire de Ranvier, infrabasal d'UNNA). Dans les cellules de cette couche, la kératohyaline se condense en blocs, ou bien s'accole à La membrane nucléaire qu'elle entoure d'un anneau, ou bien se dissémine en fins granules dans le corps cellulaire, ou enfin d'un coup fond en une masse d'apparence fluide qui remplit la cellule : le noyau devient pycnotique, ou prend une forme étoilée; ou bien subitement il devient homogène, cesse d'être chromatique, se colore comme le stratum lucidum, c'est-à-dire subit la transformation éléidinique. Puis la substance nucléaire ainsi modifiée et la substance protoplasmique, par des phénomènes d'osmose ou par la rupture de la membrane nucléaire, se confondent en une masse acidophile. 2° une couche moyenne, stratum éléidinique proprement dit (basai d'U\XAi. Les cel- lules allongées contiennent un protoplasma basophile, creusé d'une aire claire qui correspond à l'ancien noyau. Dans certaines cellules le noyau et le protoplasma se sont fondus en une seule masse amorphe. 3° une couche su- périeure, stratum prékératinique ou kératénogine (couche inférieure de l'é- piderme cornéen de Oehl. couche superbasale d'Uxx.y) dans laquelle peu à peu les cellules s'acheminent vers l'état kératinisé. Certaines cellules peu- vent traverser toutes ces couches sans subir l'évolution éléidinique. Le stratum lucidum. varie d'épaisseur selon les endroits, mais ne fait jamais défaut. — A. Prenant. Schumacher (S. v.). — Sur une forme particulière de tissu vésiculeux 'le soutien de type chordoïde avec inclusions graisseuses. — Schaffer (1910) a dé- fini le tissu vésiculeux de soutien de type chordoïde : tissu composé de cel- lules vésiculeuses dont la forme et la résistance élastique à la pression sont dues à la turgescence produite par la pression du liquide intracellulaire, cel- lules pourvues d'une membrane élastique, cellules enfin isolées et sans sub- stance intercellulaire. Ces trois caractères sont réunis dans des éléments cellulaires qu'on trouve dans les pelotes des orteils et dans la membrane na- tatoire des Oiseaux. Mais ces cellules sont en outre plus ou moins remplies d'inclusions graisseuses, nombreuses et petites ou peu nombreuses et grosses. Ces éléments ne doivent pas être confondus avec des cellules graisseuses ordinaires, dont ils diffèrent par la situation du noyau, central et non mar- ginal. — A. Prenant. Thulin (J.). — La membrane fondamentale est-elle une formation constante dans les fibres musculaires striées ? — On sait que sous le nom de membranes fondamentales (Grundmemoranen) on désigne les cloisons de sarcoplasme I. — CELLULE. 11 différencié qui traversent à la hauteur des membranes Z des fibrilles les in- terstices sarcoplasmiques et relient entre elles les membranes Z d'un même niveau horizontal. Tandis que Heidenhain leur a attribué un rôle mécanique et en a fait des plans de soutien limitant ou empêchant le déplacement lon- gitudinal des fibrilles, Holmgren et ses élèves les ont considérées comme les voies du transfert de substances de l'extérieur au sarcoplasme et de celui-ci aux fibrilles et les ont nommées pour cette raison des plasmophores. T. nie que la membrane fondamentale soit une formation constante. Il ne L'a pas trouvée dans les muscles des ailes de l'Hydrophile et d'autres insectes, que caractérisent d'autre part leur richesse en grains sarcoplasmiques ainsi que le calibre de leurs colonnettes. Elle manque aussi dans les muscles des ailes des Oiseaux et des Chauves-Souris, dont le sarcoplasme et les colonnettes ont les mêmes caractères que dans les muscles alaires des Insectes. T. est par conséquent disposé à faire une catégorie spéciale de muscles se distin- guant : par l'absence de membranes fondamentales, par l'épaisseur de leurs colonnettes, et par l'abondance des grains sarcoplasmiques, qui, ou bien sont disposés sans ordre, ou bien occupent le niveau des membranes fonda- mentales absentes. Il semble donc que l'auteur ibien qu'il ne le dise pas ex- pressément) renonce pour cette catégorie de muscles à la présence de plas- mophores. — A. Prenant. Athanasiu (G.) et Dragoiu (G.). — La structure des muscles striés des Insectes et leurs rapports avec les trachées aériennes. — Les auteurs croient pouvoir appliquer aux disques clairs des muscles des Insectes l'interprétation qu'ils ont donnée pour ceux des muscles des Mammifères, à savoir que ces disques sont de nature élastique et constituent les ressorts antagonistes des disques sombres, les seuls éléments actifs de la colonnette contractile. La fibre musculaire des muscles des ailes chez les Insectes aurait subi un double remaniement : pour les éléments de nature conjonctive, qui sont les disques clairs; pour les capillaires trachéens qui sont attachés aux colonnettes con- tractiles par la strie de Hensen. Celle-ci doit avoir la même constitution que les capillaires trachéens, vu son affinité pour le nitrate d'argent réduit. Dans les muscles des pattes les capillaires trachéens ne pénètrent pas générale- ment dans la substance contractile; ils forment un réseau à la'surface des fibres dans le sarcolemme. Cette différence entre les musclesdes ailes et ceux des pattes, quant à leur richesse en capillaires trachéens, trouve son expli- cation dans le fonctionnement de ces deux sortes de muscles. Ceux des ailes sont appelés à développer une puissance considérable pendant le vol et ont besoin de beaucoup d'oxygène; les muscles des pattes, ayant au contraire à développer une puissance beaucoup plus faible pendant la marche, n'ont pas besoin d'une si grande ventilation. — F. Henneguv. Collin (B.). — .1 propos de Chromidium elegans. — A retenir, au milieu de détails purement zoologiques, l'apparition chez le parasite en voie de dégénérescence de singuliers organites en forme de géodes cristallines que l'auteur rapproche des cytocentres que l'on obtient dans les œufs d'oursins par l'action des réactifs parthénogénisants. Ces organites qui se multiplient par une sorte de morcellement seraient en rapport avec la genèse du vitellus. — Y. Delage. == Structures ciliaires. e) Prenant (A.). — Étude dcs'cellul es à, membranelles dans les branchies et les tentacules de quelques groupes d'Invertébrés. —L'appareil ciliéàmembra- 12 L'ANNEE BIOLOGIQUE. nelles se compose toujours des trois parties fondamentales constitutives de tout appareil cilié : le cil, le corpuscule basai et la racine. Les trois parties des individus ciliaires successifs sont soudées plus ou moins complètement aux parties correspondantes des individus ciliaires précédant et suivant : les cils pour former la membranelle, les corpuscules basaux pour donner lieu à la ligne basilaire ou cordon basai, les racines en produisant une lame radicu- laire. Tantôt la membranelle est constituée par une seule rangée de cils (Ascidies); tantôt elle est formée par deux rangées parallèles (la plupart des Acéphales, Bryozoaires) qui se réunissent à peu de distance de la surface épi- théliale en une lame unique, ou en deux lames demeurant indépendantes et parallèles: il y a donc des membranelles uniciliées et des membranelles biciliées, comprenant en épaisseur soit un, soit deux cils. Corrélativement, les corpuscules basaux sont simples ou doubles. Dans certains cas( Unio, Cardium, Donax), il y a deux grains unis en diplocoque, et le cordon basai est formé de deux lignes superposées. Les racines sont simples toutes les fois que les cils et les corpuscules basaux le sont aussi. Chez presque tous les Acéphales, de chacun des deux corpuscules basaux de la même cellule partent deux racines, l'une externe, qui se dirige vers la face latérale correspondante de la cellule, l'autre interne, qui, ens'entrecroisant avec sacongénère, va rejoin- dre la racine externe du côté opposé. Toutes les cellules à membranelles renferment une substance sidérophile qui tantôt imprègne le noyau et le rend homogène et plus colorable, tantôt s'individualise en boules situées dans le cytoplasma. Cette sidérophilie se retrouve aussi dans les cellules à cils libres très développés. L'auteur pense que la formation de la substance sidérophile est liée au fonctionnement particulièrement actif de ces cel- lules. 11 est possible que les boules de sécrétion sidérophile soient physiolo- giquement analogues aux sarcosomes des cellules musculaires, bien que leur origine soit différente de celle de ces derniers. — F. Henneguy. = Centrosome. Kaltenbach. — Contribution à la connaissance de la formation des cen- trosomes chez Thysanozoon Brocchii. — La genèse intranucléaire du centro- some, si fréquemment observée chez les Protozoaires, ne l'a été que rare- ment chez les Métazoaires, par Brauer dans les spermatocytes d! Ascaris, par MARKUschez Ascaris également, chez Gordius, par Schockaert dans les ovo- cytes de Thysanozoon. Sur cet objet Schockaert a vu se former au contact et sans doute aux dépens du nucléole chromatique un « filament lisse » atténué aux deux bouts, très chromatique, en même temps qu'une ou deux coiffes nucléolaires ; ce filament se divise en deux, soit à l'intérieur du noyau, soit après avoir traversé la membrane nucléaire ; ces deux filaments devien- nent les centrosomes. K. confirme les observations de Schockaert et par quelques figures met hors de doute la provenance nucléolaire et chromatique des centrosomes de l'ovocyte de Thysanozoon. — A. Prenant. = Communications intercellulaires. Studnicka (F. K.). — Nouvelle contribution à l'étude des connexions cel- lulaires (Cytodesmes) et des substances fondamentales réticulées (en forme de charpente). — Les cytodesmes, qui unissent entre elles les cellules du tissu épithélial et du tissu cordai, peuvent être de deux sortes : les uns lamellaires laissant entre eux des alvéoles intercellulaires, les autres filamenteux (ponts cellulaires proprement dits) franchissant une fente intercellulaire continue. On a montré (F. E. Schulze 1890) dans l'épiderme que les cytodesmes lamel- 1. — CELLULE. 13 laires sont l'état primitif et que les cytodesmes filamenteux en dérivent; S. a fait (1903, 1913) la même observation sur la corde dorsale de Belone. dont les cellules périphériques vésiculaires sont unies par des lamelles, tandis que ces lamelles se dissocient en ponts filamenteux dans les cellules épi- dermoïdes de la région centrale. S. a fait sur ce même matériel des obser- vations nouvelles qui viennent à l'appui de la notion du protoplasma extra- cellulaire, développée dans un mémoire antérieur (1913). Les cellules vésiculaires ordinaires de la partie périphérique de la corde sont unies par des cytodesmes lamellaires laissant entre eux des vacuoles intercellulaires minimes. Il n'en est pas de même des cellules épidermoïdes de la région centrale, qui sont plus éloignées les unes des autres, séparées par une fente intercellulaire que traversent des ponts filamenteux. Ceux-ci portent en leur milieu des nodules que l'on peut considérer comme des cor- puscules intermédiaires et mettre en rapport avec la division cellulaire, et que H. Rabl (1897) a comparés aux dermatosomes des cellules végétales. Quand l'espace intercellulaire a atteint une certaine largeur, il peut être divisé selon son milieu en deux parties par une ligne perpendiculaire à le direction des ponts intercellulaires et les réunissant tous, qui n'est d'ailleurs que la coupe d'une membrane intermédiaire; cette membrane a déjà été vue par H. Rabl dans l'épiderme des Vertébrés et dans les épithéliomes. Ailleurs, des branches latérales se détachent perpendiculairement aux ponts cellulaires, qui peuvent à leur tour émettre des prolongements perpendiculaires à elles- mêmes. II en résulte, dans l'espace intercellulaire, un véritable réseau, pro- duit par l'anastomose des ponts cellulaires, de leurs branches et prolonge- ments. D'épaisses lames peuvent même se constituer, courant soit dans le milieu de l'espace intercellulaire soit à la surface des cellules. Tous ces ponts, ces réseaux et ces lames sont formés de la même substance et repré- sentent un exoplasma. Les cytodesmes et leurs dépendances contiennent des tonofibrilles. fortement colorables. en continuité avec celles de l'exoplasme des cellules ou correspondant eux-mêmes à ces tonofibrilles. Les lames ap- pliquées à la surface des cellules sont en somme des zones exoplasmiques d'accroissement par apposition. Tout le système développé dans l'espace intercellulaire représente une forme de substance fondamentale réticulée d'origine exoplasmique. Ce système rentre dans la catégorie du mésostroma. terme créé par S. (1911, 1913), pour désigner l'ensemble des prolongements cellulaires, par lesquels s'unissent les cellules du mésenchyme, et les déri- vés de cet ensemble. Ce mésostroma est un réseau protoplasmatique, dont la situation entre les corps cellulaires et la destinée font une substance in- tercellulaire ou fondamentale. C'est qu'en effet c'est à ses dépens que dans le tissu conjonctif s'édifient les fibres conjonctives. Le corps vitré de l'œil des Vertébrés est un mésostroma persistant. Le tissu conjonctif résulte de la différenciation d'un mésostroma, par transformation collagène des travées protoplasmiqu.es du réseau. De même, dans le tissu musculaire lisse, les prétendus ponts intercellulaires, qu'on sait à présent être des travées con- jonctives, ne sont pas étrangers aux fibres musculaires. Il ne s'agit pas d'un tissu conjonctif qui a envahi secondairement le muscle, mais de travées con- jonctives qui se sont formées in situ, selon l'affirmation et les observations de Me Gill (1907), par différenciation de ponts cellulaires d'abord protoplas- miques, par transformation d'exoplasme intercellulaire. Le cas du myocarde, muscle mésenchymateux d'origine comme la musculature lisse, est très sem- blable à celui de cette dernière. Tous ces cas voisinent avec ceux de l'épi- derme et de la corde dorsale. [Jusqu'ici la généralisation de l'auteur était très acceptable et même très suggestive. Mais voici où il devient difficile de 14 L'ANNEE BIOLOGIQUE. le suivre dans la voie où il s'engage à fond). Les soies des pelotes adhésives des Geckonides, les cupules terminales des crêtes acoustiques, les cuticules des cellules épendym aires de la toile choroïdienne, toutes ces formations cuticul aires auraient par leur mode de production de grandes analogies avec le mésostroma. Les cuticules devraient leur origine, comme les substances intercellulaires, aux mêmes processus de transformation protoplasmique. [Il est certain que le rapprochement fait ici par l'auteur paraîtra très admissi- ble, s'il est envisagé d'un point de vue suffisamment large, et que les phé- nomènes histogénétiques généraux peuvent être les mêmes dans le cas des cuticules et des dérivés du mésostroma; toutefois ce rapprochement n'est pas sans étonner quelque peu par sa nouveauté. D'une façon générale d'ailleurs les idées de S. sur la genèse des tissus et spécialement des sub- stances fondamentales sont empreintes d'une grande originalité et peuvent ouvrir une voie tout à fait inattendue à nos conceptions sur ce sujet]. — A. Prenant. = Noyau. Dobell (G.) et Jameson (A. P.). — Le cycle des chromosomes chez les Coccidies et les Grégarines. — Conclusions provisoires. Chez Ayyreyata Ebet- thi (Coccidie) et chez Diplocystis Schneideri (Gregarine) les chromosomes sont remarquablement constants et doivent l'être aussi chez les autres Coc- cidies et Grégarines. Les exceptions apparentes signalées doivent s'expliquer par des conditions anormales ou une technique défectueuse. Il y a 6 chro- mosomes chez Aygreyata, 3 chez Diplocystis. Chez les deux formes on rencontre le nombre haploïde de chromosomes dans tout noyau, "toute la vie, sauf le noyau zygote qui est diploïde. Par sa division, ce dernier subit la réduction, d'où réduction du nombre. — H. de Varigny. Neuenstein (Hermann von). — Sur la structure du noyau cellulaire chez les Algues et son importance pour leur systématique. — L'auteur passe en revue l'état de nos connaissances sur la structure du noyau cellulaire dans plusieurs groupes d'Algues (Conjuguées, Diatomées, Péridiniens, Con- ferves, Ulotrichées et Chétophorées, Sipîionocladiées, Siphonées, Characées, Phéophycées, Rhodophycées). Il ajoute aux données acquises les résultats de ses observations personnelles, dont le détail ne se prête pas à une ana- lyse. La structure du noyau est, dans l'ensemble, caractéristique pour les divers groupes. Elle varie d'ailleurs dans des limites très étendues, depuis les formes primitives (noyaux caryosomiques ou nucléoles, noyaux des Spirogyra, Sphœroplea) qui sont exceptionnelles , jusqu'aux noyaux com- plexes et semblables à ceux des plantes supérieures. Il y a souvent un cen- trosome analogue à celui des cellules animales ; il est accolé au noyau (Diatomées, Phéophycées), et donne naissance au fuseau central. Le nombre des noyaux n'a pas, pour la classification des Algues, la même importance que la structure nucléaire ; on ne doit cependant pas lui dénier toute valeur. Dans la règle, la cellule est mononucléaire, mais il y a des exceptions, dont les Conferves, les Siphonocladiées, les Siphonées sont des exemples classi- ques. Chez les Conferves, si la plupart des espèces sont uninucléées, celles du g. Conferva elles-mêmes, d'autres formes (Ophiocytium, Bolrydium) sont plurinucléées. Chez les Floridées, les états uninucléaire et multinucléaire peuvent se rencontrer chez une même espèce. Il va de soi que le nombre des noyaux augmente avec la taille des cellules. Les cellules d'Algue ont aussi une tendance vers l'état plurinucléé, que l'âge accentue. I. - CELLULE. 15 Les caractères du noyau au repos et de la division nucléaire se résument, pour les divers groupes, ainsi qu'il suit : Conjuguées. Noyau de structure ordinaire, à l'exception du noyau caryosomien, d'ailleurs encore si énigma- tique, de Spirogyra. Le sort du noyau dans la conjugaison et dans le zygote est tout k fait caractéristique du groupe, et il est décrit avec détails par l'au- teur. — Diatomées. Leur noyau se distingue de celui des autres Algues par le centrosome et par le fuseau central qui provient de ce dernier. — Péridiniens. La teneur du noyau en chromatine est remarquable; celle-ci est disposée en filaments. Dans la division, les chromosomes ne subissent pas de fissura- tion longitudinale, mais éprouvent une segmentation transversale; puis le noyau s'étrangle dans toute sa masse et.se divise en deux. — Ulotrichées, Chétophorées, Siphonocladiées, Siphonées. Leurs noyaux ne se distinguent ni à l'état de repos ni par leur division de ceux des plantes supérieures. Chez les Siphonocladiées et les Siphonées, toutefois, la division nucléaire offre cette particularité qu'entre les deux noyaux-fils demeure un pont d'union, produit du nucléole ou de la membrane nucléaire. Ces Algues sont tou- jours multinucléées. — Characées. La fréquence des amitoses nucléaires est ici remarquable. — Phéophycées. Elles se caractérisent par leur centrosome, entouré d'un astre plasmatique. — Rhodophycfées. Les caractères nucléaires ne permettent pas d'en faire un groupe homogène. — Ainsi, en résumé, la constitution du noyau, la façon dont il se divise et surtout dont il se com- porte dans l'acte sexuel caractérisent les divers groupes et permettent de porter un diagnostic certain sur celui auquel on a affaire. — A. Prenant. Katsuki (Kiyoschi). — Documents établissant les variations quantitatives de la chromatine dans les cellules sexuelles d'Ascaris. — La simple étude morphologique des cellules sexuelles montre que leurs noyaux et leurs chromosomes éprouvent de grandes variations quantitatives pendant le cycle vital qui s"étend depuis la cellule sexuelle primordiale jusqu'à la fécondation accomplie. L'auteur se propose de déterminer ces changements avec plus de précision, avec une rigueur qu'il veut rendre mathématique. Il étudie à cet effet et compare les chromosomes pendant les divisions réduc- trices des ovocytes et des spermatocytes, les chromosomes des divisions ovogoniales et spermatogoniales, ceux des divisions de segmentation; de même il compare entre eux les noyaux de la première segmentation, ceux des divisions ovogoniales et spermatogoniales, ceux enfin des ovocytes et des spermatocytes pendant la période d'accroissement. Chromosomes et noyaux sont dessinés à la chambre claire et mensurés non pas objective- ment mais sur le dessin, agrandis par conséquent et mesurés en milli- mètres. La forme des chromosomes lors des divisions réductrices des ovocytes est rapportée à un ellipsoïde, et leur volume évalué d'après la formule de l'ellipsoïde; celle des chromosomes des spermatocytes en voie de division réductrice, étant piriforme, est ramenée à un paraboloïde augmenté d'un demi-ellipsoïde, et les formules de ces corps géométriques sont appliquées; celle des chromosomes des ovogonies et spermatogonies en voie de division est un cylindre dont la formule donne aisément le volume exact. Le volume du noyau sphérique est donné par la formule de la sphère. Quant à la variation, sa formule est fournie par la valeur somme du nombre des mensurations; . „„ . moyenne m = r — -, — r-, le coefficient de varia- somme du nombre de fréquence 100. tion = • > m Telle est la méthode. Suivent maintenant vingt pages de chiffres et de 16 L'ANNEE BIOLOGIQUE. tableaux graphiques. Ils établissent que pendant le cycle d'évolution des chromosomes la chromatine varie et que sa quantité est maxima à l'époque où les chromosomes viennent de se constituer dans les noyaux ovulaire et spermatique. Pendant la phase d'accroissement elle s'accroît jusqu'au triple dans l'ovocyte, jusqu'au quintuple dans le spermatocyte. Le volume du noyau subit lui aussi des variations; il est maximum avant la première division de segmentation ; il est trois fois plus grand à la fin de la période d'accroissement des gonocytes. — La grandeur des noyaux comme celle des chromosomes est sujette à fluctuations; mais la règle de Boveri, établissant un rapport quantitatif entre la masse des chromosomes et le volume du noyau, est toujours respectée, et les exceptions qu'on trouve à cette règle ne sont dues qu'à des différences dans la forme des chromosomes influen- çant les mensurations. Il faut enfin tenir compte d'inégalités individuelles dans la taille des chromosomes, qui forment une seule et même plaque équatoriale : il y a entre différents animaux des divergences notables. [Le souci d'une précision même mathématique semble avoir affaibli sinon supprimé celui de la critique. On élèvera des doutes sur la sécurité que donne l'application des formules du paraboloïde ou de l'ellipsoïde à des corps de forme aussi peu régulièrement géométrique que celle des chro- mosomes, tels qu'ils se présentent dans les coupes d'objets fixés. On se tiendra en garde, à la place de l'auteur, contre les causes d'erreur résultant de fixations inégales d'un animal à l'autre et même d'un point à un autre d'un tube génital. On prendra en considération, ce que l'auteur n'a fait qu'évasivement à la fin de son mémoire, les différences individuelles d'un animal à l'autre, qui sont grandes et risquent de troubler la valeur moyenne. L'esprit critique de l'auteur ne l'a vraiment pas suffisamment préservé de toutes ces causes d'erreur]. — A. Prenant. Griffiths (B. M.). — Sur Glaucocyslis Xostochinearum Itzigsohn. — G. Xostochinearum Itzigsohn est une algue unicellulaire et solitaire que l'on trouve généralement dans les tourbières de Sphagnum. Elle est ellip- soïdale; sa longueur est de 30 à 45[x et sa largeur de 18 à 25a. Sa mem- brane présente un petit épaississement interne à chaque pôle et un épais- sissement externe situé dans le plan équatorial. Cette membrane se compose surtout de cellulose. Le chromatophore d'un bleu vert consiste en un certain nombre de cordons qui, au stade de la division cellulaire, se fragmentent en de nombreux morceaux courts. La reproduction de l'algue a lieu par formation de 2. 4 ou 8 cellules-filles, qui deviennent libres à l'intérieur de la membrane de la cellule-mère. Le noyau au repos consiste en une portion sphérique de protoplasme incolore et finement réticulé, qui, pratiquement, n'est pas colorable. On le distingue du cytoplasme général en ce qu'il est complètement dépourvu de granules de métachro- matine; ce noyau est situé contre la paroi cellulaire. Au moment de la' division, le protoplasme nucléaire se contracte, gagne le centre de la cellule en même temps qu'il devient grossièrement réticulé et colorable. De la chromatine, en effet, se développe dans le reticulum et l'on voit apparaître une membrane nucléaire. D'autre part, les granules de métachromatine contenus dans le cytoplasme disparaissent peu à peu. Puis la chromatine du noyau se rassemble en un large karyosome; celui- ci subit une division transversale, qui intéresse également le noyau et le protoplasme. Il se forme ainsi deux cellules-filles [3]. Glaucocystis appartient probablement aux Cyanophycées. En faveur de cette manière de voir plaident les caractères suivants : le noyau au repos I. — CELLULE. 17 es dépourvu de membrane nucléaire; la division du cytoplasme tend à être indépendante de celle du noyau : le chromatophore contient de la phy- cocyanine. Mais dans le groupe des Cyanophycées Glaucocyslis doit occuper une place spéciale. Cette algue, en effet, se distingue de toutes les autres de ce groupe par la haute différenciation de son noyau au moment de la division, par son chromatophore nettement différencié, par la nature cellulosique de sa membrane et par la production de cellules-filles ressem- blant beaucoup à celles d'Oocystis. — A. de Puymaly. (j) Constitution chimique. Unna (P. G.). — Les lieux d'oxygène et les lieux de réduction. Etude histochimique. — Ce mémoire, venant après le travail paru dans l'Ardu mikr. Anat. en 1911 qui inaugurait la série des recherches de l'auteur et après diverses autres publications, ne contient aucune donnée véritable- ment nouvelle. Mais il précise les points de vue de l'auteur et a aussi mani- festement pour but de répondre aux critiques qui lui ont été adressées. Si l'on traite par une solution de permanganate de K une coupe de peau fixée, on obtient une image manganique due à la réduction inégale de ce sel et par conséquent à une coloration différentielle' plus ou moins brune, suivant les couches de la peau ; les noyaux ont une teinte claire, parce qu'ils ont produit un minimum de réduction attribuable à la substance fondamentale nucléaire. Les noyaux ne sont donc pas des lieux de réduc- tion, mais des lieux d'oxygène, à cause de la nucléine qu'ils renferment. Ce n'est cependant là qu'une image négative des lieux d'oxygène nucléaires. On obtient une image positive des noyaux, en tant que foyers d'oxyuéna- tion, si l'on traite le tissu vivant par une couleur basique (bleu de méthylène) réduite à l'état de Jeucodérivé, mais facilement oxydable en régénérant la couleur, à laquelle on a ajouté comme moyen de protection un composé fortement réducteur (rongalite, lévulose, hydrosulfite de Na). Ce moyen protecteur permet d'introduire la leucobase dans le tissu (de réaction acide), sans que la couleur se régénère instantanément par oxydation. Mais si on élimine ensuite l'excès de leucobase et de substance protectrice, la leucobase restant dans le tissu se colore là où l'oxygène existe dans celui- ci. S'il n'y avait pas dans l'organisme des endroits où de l'oxygène libre est emmagasiné, ou bien où il existe des ferments capables d'activer l'oxy- gène moléculaire, il n'y aurait pas de raison pour que l'image colorée produite indirectement par la réoxydation de la leucobase différât de celle obtenue directement avec la base colorée elle-même ; par exemple le mélange bleu de méthylène réduit à l'état de leucobase -j- rongalite (c'est-à-dire le « blanc de rongalite ») devrait colorer de la même façon que le bleu de méthylène lui-même. Or, ce n'est pas le cas. L'expérience apprend qu'il faut distinguer dès lieux d'oxygène et des lieux d'acide, ceux- ci colorables directement par la base elle-même, les autres indirectement par la leucobase à la faveur de l'oxygène présent dans le tissu. Tous les lieux d'oxygène sont des lieux d'acide ; mais il s'en faut que tous les lieux d'acide soient des lieux d'oxygène. L'oxygène est fixé physiquement dans les tissus avec une solidité très variable. Dans les substances des tissus forte- ment réductrices (kératine, myosine neurine), l'oxygène retenu à l'état moléculaire ne peut être extériorisé. Dans les substances faiblement réductrices (spongioplasma, substances acidophiles), l'oxygèn« se présente sous la forme de peroxyde, en union lâche avec les substances. Ailleurs (cytose, globuline), l'oxygène peroxyde peut s'emmagasiner; il s'agit alors l'année biologique, xx. 1915. 2 18 L'ANNEE BIOLOGIQUE. de lieux d'oxygène labiles (granoplasma, nucléoles, noyaux acides, substance fondamentale du cartilage). Ailleurs enfin, là où il y a des catalyseurs d'oxygène tels que le fer de la nucléine, l'oxygène peroxyde, automatiquement et constamment activé, s'accumule, et l'on a alors des lieux stables d'oxygène. C'est seulement dans les deux dernières catégories de substances, que se fait, à condition qu'elles soient acides, la fixation de la leucobase. 11 y a là une affinité de même ordre que celle qui s'établit entre acides et bases et qui régit la coloration des substances des tissus par les teintures. La leucobase pauvre en oxygène n'a d'affinité que pour les substances riches en oxygène et n'en a pas pour celles qui en sont dépourvues. — Tels sont les principes essentiels de la méthode, exposés dans une partie générale. Un chapitre de technique vient ensuite. [On ne sera pas peu surpris d'y trouver des pratiques dans lesquelles il est difficile à un histologiste d'avoir confiance. On y lit par exemple que pour l'étude du tissu à l'état frais par la coloration indirecte au blanc de rongalite, il est préférable d'attendre 24 h., la pièce étant mise dans la glace, il faut ensuite la laver par un cou- rant d'eau pour en chasser le sang; on pourra retarder l'emploi de la pièce en la déposant dans une boîte de Pétri sur une couche de sel (mélange de chlorure de Na et de chlorate de K). On est porté à se demander si dans ces conditions il ne peut se passer bien des phénomènes capables d'expliquer les effets coloratifs obtenus de tout autre façon que ne le fait l'auteur]. — Dans une partie spéciale, U. passe en revue les organes et les tissus les plus divers, sur lesquels il a recherché les lieux d'oxygène et de réduction. [Il y interprète souvent de façon bien inattendue les résultats observés, par exemple à propos de préparations de pus gonorrhéique, traité par le blanc de rongalite. Constatant que sur une telle préparation, les leucocytes polynu- cléaires sont bien moins colorés que sur la préparation ordinaire au bleu de méthylène, il conclut que c'est là une image biologique de ce qui s'est passé, qui montre les leucocytes ayant conservé leur albumine acide (basophile) mais ayant perdu leur oxygène; les gonocoques au contraire, intensément colorés dans l'une et l'autre préparations, ont gardé à la fois acide et oxygène, soutirant ce dernier aux leucocytes et triomphant ainsi d'eux dans leur lutte contre l'organisme]. — A. Prenant. Fauré-Frémiet (E.). — Composition et morphologie des lipoïdes ovu- laires. I. Oocyte de l'Ascaris megalocephala [XIII]. — L'extrait lipoïdique total de cet œuf représente 5,8-6 % de son poids frais et 21-22 % de son poids sec. Cet extrait contient des lipoïdes phosphores, des corps gras (graisses neutres et peut-être savons) et de l'étherascarylique. Chacun de ces lipoïdes forme dans le cytoplasma une phase différente : mitochondries correspon- dant aux phosphatides, gouttelettes graisseuses correspondant aux graisses cristalloïdes de van Beneden formées d'éther ascarylique; l'identité des ca- ractères chimiques et physiques est complète. L'acide ascarylique est une substance de réserve qui passe deO à 13,5 % pendant la croissance ovulaire et s'élimine avec la membrane périovulaire après la fécondation. Les acides gras représentent 6,2 % du poids sec de l'oocyte et 8,3 % de celui de l'œuf fécondé sans ses membranes. Le coefficient lipocytique de Mayer et Schaef- FER : cholesterme egt fai|jle . { 7& gn rapport avec ja faibie quantité d'eau acides gras contenue dans l'oocyte : 75 %. — R. Legendre. Tschirch (A.). — La membrane, siège de travail chimique. — Cette étude tend à démontrer que le plasma n'est pas seul capable de travail chimique, mais que la membrane l'est également et qu'elle réalise des réactions syn- I. — CELLULE. 19 thétiques ou analytiques tout aussi énergiques que le protoplasme. La con- dition sine qua non de ce pouvoir est l'état colloïdal de la membrane ; toute- fois ce n'est que la lamelle moyenne, formant le revêtement des espaces intercellulaires, lesquels communiquent avec les chambres sous-stomatiques et par elles avec la cuticule, qui peut effectuer un travail chimique. Voici quelques-unes des preuves données par T. à l'appui de son opinion. Il n'existe plus de plasma dans le bois de cœur ; or, on constate des remplis- sages de ses éléments trachéens. Ces produits de remplissage doivent donc provenir de la membrane : ce sont des membranines colloïdales, accompa- gnées de corps solubles dans l'eau et de corps insolubles, ainsi que de ma- tières colorantes. D'autres régions de la plante sont capables, selon T., de fournir, grâce à la membrane seule, un énorme travail chimique : c'est le cas des poils absorbants de la racine. Ces poils sont si bien soudés aux par- ticules du sol qu'il est impossible de les en débarrasser avec de l'eau. En examinant avec attention les poils séparément, on constate que la partie extérieure de leur paroi s'est développée en une couche mucilagineuse dans laquelle les particules terreuses sont encastrées. Cette couche de la mem- brane, séparée du plasma par une paroi cellulosique, est le siège du tri électif des divers éléments composant la terre arable. T. mentionne encore les exsudats de cire que portent certaines cuticules, comme preuve de l'exis- tence d'une activité chimique de cette couche membraneuse. — M. Boubier. Meyer (Arthur). — Les substances albuminoïdes qui existent dans les cellules sont toujours des substances err/astiques. — M. se base pour étayer l'hypothèse résumée dans le titre de son travail sur les considérations suivantes : On n'a jamais regardé les gouttes de graisse et les hydrates de carbone autrement qne comme des substances de réserve, quoique ces substances soient quelquefois si finement réparties dans le plasma qu'elles deviennent invisibles au microscope. On n'a jamais prouvé que les matières albuminoïdes constituent la matière vivante; on a même cité des cas (Ssnowoski 1900) où les albuminoïdes peuvent manquer dans la substance vivante. La plupart des substances albuminoïdes que les chimistes ont retirées des cellules végétales ou animales, les albumines, les globulines, les albuminoïdes (glutine, élastine, fibrine, ichthuline) ont toujours été considérées comme des substances ergastiques ; pour l'acide nu> cléinique, dont les combinaisons peuvent former jusqu'à 90 % de la masse du noyau, il est peu probable qu'une combinaison chimique déterminée puisse intervenir en aussi grande abondance dans l'édification du noyau autrement que comme substance de réserve. Les réactions sérologiques, qui montrent que le degré de parenté des organismes se reflète dans les propriétés de leurs albuminoïdes, pourraient être invoquées comme preuve que les substances albuminoïdes constituent la substance vivante; mais l'aleurone des semences, qui est sûrement une substance ergastique, donne les mêmes réactions sérologiques que les autres albuminoïdes de la plante La plante n'utilise jamais des molécules entières d'albumine pour con- struire sa matière vivante ; à la germination des graines, les matières albu- minoïdes sont décomposées en amino-acides, tandis qu'il suffirait pour leur transport de cellule à cellule qu'elles fussent à l'état de peptone ou même d'albumine. On a montré que les matières albuminoïdes peuvent persis ter dans les cellules affamées même après leur mort, ce qui pourrait être opposé à la théorie de M. ; mais dans les cellules affamées, ce sont d'abord les hydrates de carbone qui sont utilisés et seulement en dernier lieu les albuminoïdes; il est compréhensible que quelques cellules du tissu meu- 20 L'ANNEE BIOLOGIQUE. rent par manque de réserve et entraînent la mort de tout le tissu avant que toutes les matières albuminoïdes aient été consommées. — A. Maillefer. Vouk (V.)- — Réaction micro-chimique de la chitine. — On peut simpli- fier le procédé de van Wisselingh et éviter le chauffage de la préparation en tube scellé dans un bain d'huile à 160° en chauffant simplement l'objet, pen- dant 20 à 30 minutes, dans un vase à précipitations et sur la flamme nue, dans de la potasse caustique concentrée et bouillante; cette cuisson à 110° suffit pour transformer la chitine en chitosane et par conséquent pour obte- nir la coloration violette avec l'iode. Une élève de V. a trouvé la chitine chez une quinzaine de champignons. — A. Maillefer. Moreau (F.i. — .4 propos d'une note récente sur la cytologie du Sporodinia grandis Link. — L'auteur s'élève contre les conclusions de Miss Keene rela- tives à la cytologie des zygospores du Sporodinia grandis. 11 rapporte à des globules oléagineux et à des corpuscules métachromatiques une grande partie du matériel de sécrétion décrit par Miss Keene dans ces zygospores. S'appuyant sur ses anciennes recherches sur la cytologie des Mucorinées et sur ses observations plus récentes sur la cytologie du Sporodinia grandis, il nie l'existence dans les zygospores de cette espèce des phénomènes de zonation que Miss Keene y signale. L'existence ou l'absence de ces phéno- mènes présente un intérêt au point de vue de l'homogénéité de la famille des Mucorinées et de ses affinités avec les autres Siphomycètes. -- F. Moreau. 2. Physiologie de la cellule. a) Me Clendon (J. F.). — La charge électrique du protoplasma et autres substances des cellules vivantes. — La convection électrique de cellules entières ne permet pas de déterminer la nature de la charge de leurs différents contenus et en particulier des protéides, parce que la cellule obéit aux charges de sa membrane. Dans le chou rouge, se trouvent de grandes vacuoles remplies d'anthocyane rouge, ce qui prouve qu'elle est en milieu acide, car elle devient bleue au contact d'un milieu alcalin auquel la cellule est per- méable. Le sens de la convection de l'anthocyane dépend de sa réaction, cathodique quand elle est acide, anodique quand elle est alcaline. Il en est sans doute de même pour les albumines, généralement anodiques parce qu'elles sont alcalines, mais pouvant être amphotériques, comme l'anthocyane, c'est-à-dire pouvant former selon le milieu des albuminates ou des sels d'albumine. — Y. Delage. h) Me Clendon (J. F.). — Expériences sur la perméabilité des celhiles. — L'activité vitale due aux oxydations peut se rattacher à la présence d"enzymes oxydables, mais cette constatation ne résout pas toute la question, car il reste à savoir pourquoi l'activité de l'oxydation subit des alternances de diminution et d'augmentation sans que la quantité des enzymes varie. La cause de ces variations peut être attribuée aux variations de perméabilité de la membrane sous l'influence des excitants (NaCl etc.) ou des inhibiteurs (anesthésiques). L'augmentation de perméabilité permet un échange d'ions avec le milieu ambiant activant les oxydations (absorption de OH. élimina- tion de C02). L'augmentation de perméabilité des œufs d'oursin par la fécondation a pu être mise en évidence par la mesure de la conductivité électrique. En effet, les œufs vierges, tassés, forment une masse dont la conductivité, presque nulle, est réduite à celle de la minime quantité d'eau de mer interposée. Après la fécondation, au contraire, la conductibilité des I. — CELLULE. 21 œufs devient notable, ce qui s'explique par la pénétration des ions de l'eau de mer à leur intérieur. Une autre preuve indirecte est fournie par l'œuf de Fundulus qui, dans l'eau distillée, n'abandonne pas ses électrolytes en milieu ambiant, tandis qu'il les abandonne dans une solution de NaCl qui augmente sa perméabilité. — Y. Delage. c) Osterhout (W. J. V.). — Diminution de perméabilité due à certains cri- ions bivalents. — Il y a une différence remarquable entre les cations mono- valents et bivalents au point de vue de leurs effets sur la perméabilité. Alors qu'aucun des cations monovalents (excepté H) n'est capable de dimi- nuer la perméabilité, tous les cations bivalents examinés (Mg, Ca, Ba, Mn, Co, Fe, Ni, Zn, Cd, Sn) sont susceptibles de le faire à un degré marqué. — P. Gué ri n. Harvey (E. Newton). — Recherches faites à Murray Island, Torres Strait. — I. Perméabilité des cellules pour les acides. — Pour mesurer cette perméabilité sur des cellules vivantes, l'auteur se sert d'une Holotburie, le Stycopus ananas. L'épithélium de tous ses organes internes, surtout des organes sexuels, renferme un pigment, naturellement rouge foncé et qui devient orange en milieu acide. Les expériences comparatives ont été faites sur le même animal tué à l'aide du chloroforme dissous dans l'eau de mer. Voici les résultats obtenus. Les cellules mortes laissent librement passer tous les acides. Les cellules vivantes résistent à leur pénétration, sauf pour les acides salicylique, benzoïque et peut-être valérianique. — Le degré de résistance varie avec l'acide et est inférieur à celui constaté pour les alcalis. — Il n'y a aucune relation entre le; degré de dissociation d'un acide d'une part et sa rapidité de pénétration et sa toxicité de l'autre. — Une rela- tion générale, mais sans proportionnalité quelconque, existe entre la péné- trabilité d'un acide ou sa solubilité dans le xylol et son aptitude à abaisser la tension superficielle. — La solubilité dans les lipoïdes est, comme pour les alcalis, une condition nécessaire pour la pénétration d'un acide. La rapidité de cette pénétration dépend de la force de l'acide et peut-être aussi de l'ac- tion spécifique de Fanion sur les substances protéiques de la surface. — Une relation existe entre la pénétrabilité et la toxicité d'un acide : les acides qui pénètrent le plus facilement sont plus toxiques, indépendamment de leur force. — IL Perméabilité pour les alcalis. — Aux recherches faites sur ce sujet antérieurement, l'auteur ajoute l'étude de 3 nouveaux alcalis : le bioxyde de Li, la pipéridine et la pipérazine. — III. Chimisme du pigment de Lynckia lœvigata [XIV, 1", rj]. — Cette Etoile de mer renferme dans ses cellules superficielles un pigment bleu, analogue à celui de beaucoup de crustacés. L'auteur étudie les propriétés chimiques de ce pigment ; il devient rouge dans l'alcool, l'acétone, l'éther, le chloroforme, NaOH, se dissout dans l'eau, prend dans les alcalis une couleur orange qui ne disparait pas sous l'action des acides. — M. Goldsmith. a) Loeb (Jacques). — Le calcium sous le rapport de la perméabilité et de V irritabilité. — A la suite des recherches de Lillie et d'autres, l'idée s'est in- troduite que les variations d'irritabilité sous l'influence des électrolytes étaient dues aux variations de perméabilité des membranes cellulaires, produites par ces agents. Les expériences ci-dessous tendent à montrer que cette con- ception n'est pas justifiée. Comme exemple de perméabilité, l'auteur a pris l'empoisonnement des embryons de Fundulus au travers de la membrane de l'œuf. Comme exemple d'irritabilité, il a pris soit les contractions du disque de la méduse Polyorchis, soit l'activité natatoire des nauplius d'une 22 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Balane (B. eburneus). — Quand on empoisonne des embryons de Fundulus par des solutions pures de NaCl, on sait que, en ajoutant une quantité convenable de CaCl2, on supprime les effets de cet empoisonnement. Or, si les concentrations de NaCl varient comme les nombres 1, 2, 3, les con- centrations correctrices de CaCl2 doivent varier comme les nombres 1, 4, 9, c'est-à-dire comme les carrés des précédents. (En réalité, les concentra- tions de NaCl variant comme 1, 2, 3, celles de CaCl2 varient comme 0,3, 1,3, 3,2; la différence avec la loi du carré est assez notable.) Par contre, pour Polyorchis et Balanus, les concentrations des ions bivalents correc- teurs doivent être proportionnelles aux concentrations des ions monovalents nocifs, selon la loi de Weber. Comme ion monovalent, l'auteur a pris NaCl -f- KC1 dans la proportion où ces sels se. trouvent dans l'eau de mer. Les nauplius peuvent supporter des concentrations très diverses de cette solution. Dans une solution ainsi constituée, les nauplius, au lieu de nager ;i la surface et de se rassembler vers la lumière, tombent au fond presque inertes, bien qu'ils ne cessent pas de vivre. Comme ion bivalent correcteur, il a pris Mg et Ca dans les proportions où ces sels sont dans l'eau de mer. En ajoutant MgCl2 seul, les nauplius remontent à la surface pour quelques minutes seulement, mais si on ajoute en plus CaCl2, la condition normale des nauplius est définitivement rétablie. Les proportions de Ca par rapport à Mg suivent aussi la loi de proportionnalité de Weber. — L'irritabilité et la perméabilité variant suivant des lois différentes, il n'est pas légitime d'at- tribuer les variations de la première à celles de la seconde. — Y. Delage. b) Loeb (Jacques). — Phénomènes électromoteurs et perméabilité de la mem- brane. — Pour expliquer l'origine des forces électromotrices dans les cel- lules, la théorie en cours est celle de Ostwald et Bernstein, adoptée par Bayliss. D'après cette théorie, la membrane cellulaire intacte est imper- méable aux sels, mais elle laisse passer le cation, qui s'éloigne sous l'action des forces de diffusion jusqu'à la faible distance où ces forces sont équili- brées par l'action attractive des anions restés à l'intérieur. En fait, les cations restent adhérents à la face externe de la membrane et les anions à la face interne, formant ainsi une couche double. Par suite, entre deux points de la surface n'existe aucune différence de potentiel. Mais si un point de la surface est excité, ou si, en ce point, la cellule entre en activité, la perméa- bilité de la membrane est augmentée, les anions et les cations se mélangent et il en résulte entre ce point et le reste de la surface une différence de potentiel, le premier devenant négatif par rapport à la seconde. Se fondant sur ses expériences avec Beutner, L. soulève diverses objections à cette théorie : 1° un point de tissu végétal ou animal, mis en contact avec l'eau distillée, est positif par rapport à un point mis en contact avec une solution électrolytique, bien que l'eau distillée gonfle la membrane et augmente sa perméabilité ; 2° si on meurtrit avec le doigt un point d'une pomme sans léser la peau, ce point devient négatif par rapport à la surface non altérée, bien que la peau n'ait subi en ce point aucun changement de perméabilité. — Ces faits, en contradiction avec la théorie précédente, sont au contraire en parfait accord avec celle de Beutner. Celui-ci a montré que si l'on met en contact une phase électrolytique aqueuse avec une phase non miscible à l'eau (lécithine ou acide oléique dans gaïacol), une certaine force électro- motrice se développe au contact des deux phases par le fait que l'électro- lyte en solution aqueuse pénètre quelque peu dans la phase non-miscible à l'eau et qu'une partie de ses ions s'unit aux ions de signe contraire de l'autre phase. Partant de ces faits, il a établi une théorie générale des forces élec- I. — CELLULE. 23 tromotrices développées sur la surface de contact entre les solutions élec- trolytiques aqueuses et les tissus vivants jouant le rôle de la phase non- miscible à l'eau. On dépose en deux points du tissu deux gouttes d'électro- lyte et l'on compare les forces électromotrices dans ces deux points. Beut- ner a montré que deux électrolytes différents, de même concentration et ayant un ion commun, fournissent une FE M de même signe que l'ion commun, né- gative par conséquent pour les chlorures. Par suite, deux gouttes de même concentration, l'une de KC1, l'autre de NaCl, déposées sur un tissu vivant, déterminent une F E M négative du côté de KC1 parce que KG diffuse plus que * NaCl dans la phase non-miscible à l'eau sous-jacente et détermine ainsi une F E M plus grande que NaCl ; cette F E M est négative parce qu'elle a le signe de l'ion Cl commun à KG et à NaCl. De même, cette théorie explique que, entre deux solutions salines de même nature et de concentration différente mises en contact avec deux points d'un tissu vivant, celle dont la concentra- tion est la plus faible est positive par rapport à l'autre : ainsi, l'eau distillée fournit toujours une F E M positive par rapport à une solution saline. — Ainsi les faits s'expliquent sans avoir recours à l'hypothèse d'une modifica- tion de perméabilité de la membrane et en admettant seulement que de part et d'autre de celle-ci sont des solutions électrolytiques différentes par leur nature et leur concentration et que, dans les points où le tissu est en acti- vité, cette activité même modifie les sucs sous-jacents à la membrane de ma- nière à faire apparaître un potentiel négatif par rapport aux autres points. — Y. Delage. b) Loeb (J.) etWasteneys (Hardolph). — Changements de pression osmo- tique dans le contenu cellulaire en rapport avec celle de la solution environ- nante. — La concentration du suc des œufs de Fundulus, obtenue par tritu- ration avec du sable, expression et filtration, et mesurée par l'abaissement du point de congélation, varie dans une mesure modérée avec la concentra- tion des solutions (eau distillée ou solutions salines) dans lesquelles ils ont séjourné. Le fait que la pression osmotique définitive atteint assez rapide- ment un point d'équilibre qu'elle ne dépasse pas et que l'embryon lui-même ne peut supporter le contact de ces solutions lorsqu'elles sont trop différentes de sa concentration propre, montre que les solutions extérieures ne pénè- trent pas dans l'œuf, mais imbibent seulement les mailles de la membrane. Ces notions sont intéressantes pour l'interprétation des expériences anté- rieures sur Fundulus, en particulier de celles qui ont montré que l'immer- sion préalable des œufs dans l'eau distillée atténue notablement les effets nocifs de l'immersion dans KG. — Y. Delage. Bernstein (J.). — Faits expérimentaux et considérations critiques pour servir à la théorie de la contraction musculaire. — L'auteur soumet à une critique sévère les diverses théories de lacontraction musculaire, surtout celle d'ENGELMANN, et considère la théorie de la tension superficielle de l'activité musculéaire comme répondant le mieux aux principes physico-chimiques du fonctionnement du muscle. C'est la théorie qu'il a défendue déjà à maintes reprises dans ses travaux antérieurs et qui se rapproche singulière- ment de la théorie que d'Arsonval a mise en valeur ii y a quelque trente ans en France. L'auteur admet qu'il existe une tension superficielle à la surface des fibrilles entre ces dernières et le sarcoplasma. L'excitation pro- voque une modification chimique du sarcoplasma et de la masse fibrillaire, d'où résulte nécessairement un changement de la tension superficielle. L'accroissement de celle-ci provoquerait une contraction des fibrilles. Les acides et particulièrement l'acide lactique qui se forment par le dédouble- 24 L'ANNEE BIOLOGIQUE. ment et l'oxydation des deux processus chimiques résultant de l'excitation provoquent une irritation du muscle qui se contracte jusqu'au raccourcisse- ment rigide. II s'agit donc ici d'une action spéciale des H-ions sur les élé- ments contractiles. Ces ions font contracter les muscles tandis que les OH- ions, au contraire, produisent son relâchement. L'auteur pense, ce qui demande encore du reste une confirmation, qu'avec l'augmentation de la concentration des H-ions a lieu un accroissement de la tension superficielle à la surface des éléments contractiles. — M. Mendelssohn. Fitting (H.). — Recherches sur la pénétration des sels dans la cellule vi- vante. — L'objet qui a servi aux recherches de l'auteur est l'épiderme des feuilles de Rhœo discolor ; comme mesure pour la pénétration d'un sel, F. détermine soit le changement de la concentration limite de la cellule vis- à-vis de la solution après un séjour de la cellule dans une solution hypoto- nique du sel, soit la vitesse de régression de la plasmolyse, les observations étant faites à intervalles déterminés. L'idée fondamentale de la méthode est la suivante : si des cellules, de pressions osmotiques égales, sont portées dans des solutions de concentrations croissantes, dans lesquelles elles sont par conséquent plasmolysées plus ou moins fortement, la régression de la plasmolyse jusqu'à un point déterminé par comparaison avec celle produite par une solution plus faible indique que la différence de concen- tration entre les deux solutions a pénétré dans la cellule pendant le temps considéré. La vitesse de pénétration s'est montrée en général si petite que l'auteur a dû utiliser des solutions de concentrations peu différentes les unes des autres (différence 0,0025 GM.) et par conséquent avoir recours à beaucoup de solutions titrées. — Les expériences avec KNO3 ont donné les résultats suivants : La plasmolyse a lieu très rapidement et atteint son maximum au bout de 15 minutes; puis la plasmolyse régresse par suite de l'absorption du sel. Pendant l'intervalle entre la première observation, 15 mi- nutes après le début de l'expérience, et la seconde, 15 minutes plus tard, il pénétrait dans les cellules les plus perméables 0,0025 GM. de sel; dans les 30 minutes suivantes 0,0025-0,005 GM. — La perméabilité n'est pas la même pour toutes les feuilles de Rhœo ; elle varie avec la saison ; en été elle est maximum et en hiver presque nulle; ni l'air impur du laboratoire, ni le gaz d'éclairage, ni les blessures, ni un long séjour dans l'eau, ni la plasmo- lyse ou les variations d'intensité lumineuse n'ont d'influence sur la perméa- bilité. Trondle (1910) avait trouvé une action nette de la lumière; F. pré- tend que les expériences de Trondle n'ont aucune valeur et qu'il expliquera pourquoi... dans un prochain mémoire. — La perméabilité diminue par un long séjour dans les solutions salines, si bien qu'au bout de 12 à 20 heures elle devient nulle ; cette diminution commence déjà pendant la première heure de l'expérience; elle est d'autant plus marquée que la perméabilité était plus grande au début. — Si l'on transporte des cellules ayant séjourné longtemps dans des solutions hypotoniques de salpêtre dans des solutions hypertoniques, la plasmolyse met un temps beaucoup plus long pour atteindre son maximum que pour les cellules non traitées; il faut 1/2 à 34 d'heure. La plasmolyse régresse beaucoup plus vite dans les cellules non traitées que dans celles qui ont séjourné au préalable dans une solution hypotonique. Ces faits peuvent s'expliquer aussi bien par une diminuiion de la perméabilité de la membrane cellulaire pour l'eau, que par une dimi- nution de la perméabilité pour le sel. — L'auteur est arrivé aux mêmes résul- tats avec les autres sels de K (chlorure, chlorate, sulfate, bromure), avec les sels de Na et de Li (nitrates, chlorures). Les sels de K pénètrent aussi vite I. — CELLULE. 25 que ceux de Na, ceux de Li plus lentement; la membrane protoplasmique est imperméable pour les sels de Mg, de Ca, de Ba et de Sr. La perméabilité dépend aussi de l'acide du sel : le sulfate de K pénètre plus lentement que les autres sels de K. — L'auteur a étendu ses expériences à d'autres plantes avec les mêmes résultats. Il n'y a pas de raisons d'admettre que la dimi- nution de la perméabilité soit due à une action nuisible du sel sur le protoplasma. — M. Maillefer. Pantanelli (E.). — Sur la pénétration des ions. — Les plantes (Azolla, Elodea, plantules de dicotylédones ou algues marines) sont placées dans des solutions analysées; au bout d'un certain temps, le liquide est analysé de nouveau, de sorte qu'il est possible de déterminer exactement ce qui a été absorbé par la plante. Voici les conclusions qu'on peut tirer du travail de P. La pénétration des sels à travers le plasma vivant est un phénomène d'adsorption et non de diffusion. Le protoplasma adsorbe les ions isolés et non toute la molécule ; le cation et l'anion sont le plus souvent inégalement adsorbés; la marche de l'adsorption dans le temps est différente pour les deux ions. C'est la charge électrique naturelle des colloïdes de la cellule qui fournit le potentiel d'adsorption nécessaire à la séparation des deux ions du sel ; il n'y a pas besoin d'admettre que les ions ne pénètrent qu'accom- pagnés des ions H ou OH, c'est-à-dire sous forme de molécules d'acide ou de base. L'adsorption des ions est indépendante de l'adsorption de l'eau (imbibition). Le protoplasma peut présenter une adsorption négative et cer- tains ions peuvent être expulsés activement. La vitesse d'adsorption varie avec la nature des ions ; les ions qui passent lentement à travers le proto- plasma peuvent acquérir la propriété d'être adsorbés s'ils sont suffisam- ment longtemps en contact. La vitesse de pénétration des ions n'est pas constante dans le temps ; elle présente des oscillations ; la cause de ce fait doit être que les variations de Pimbibition du gel protoplasmique causée par la présence des ions adsorbés se font beaucoup plus lentement que le passage des ions à l'état d'équilibre, ce qui fait que la réaction intervient plus tard que l'action et se fait suivant d'autres lois. Au-dessus d'une certaine concentration, tous les ions augmentent la perméabilité. Le proto- plasma est perméable aux ions aussi bien de dedans en dehors que de dehors en dedans. Une narcose faible diminue la pénétration de la plupart des ions, pas de tous; des facteurs physiologiques inconnus semblent agir en même temps que la narcose, car la pénétration de sels utiles peut être diminuée par une narcose faible, tandis que la pénétration de sels nuisibles peut en être facilitée. Le plasma vivant possède trois moyens pour la pénétra- tion de substances à son intérieur : l'adsorption des ions, la solution dans les substances lipoïdes et l'ultrafiltration. — A. Maillefer. Spadolini (Igino). — Contribution à l'étude de la coagulation par concen- tration superficielle (adsorption) de l'ovalbumine. — L'altération des colloïdes purs, et en particulier de l'ovalbumine, par l'agitation mécanique est due au développement dans le liquide de phénomènes de concentration superficielle ou d'adsorption. Ceux-ci provoquent la formation d'agrégats solides, spon- gieux, se rassemblant par centrifugation en masse compacte blanc laiteux. Leur structure est comparable à celle des petits granules obtenus par chauf- fage de solutions d'albumine diluée. La coagulation par adsorption, comme celle par la chaleur ou les électrolytes, n'est jamais totale. La dilution est fa- vorable à sa rapidité de production. L'action serait peut-être réversible quand l'adsorption a été très brève. L'ovalbumine coagulée par agitation est plus facilement attaquée par les enzymes protéolytiques; elle perd la propriété 26 L'ANNEE BIOLOGIQUE. de fonctionner comme antigène et de provoquer la formation d'anticorps. — R. Legendre. a) Osterhout i"W. J. V.). — La nature de l'antagonisme. — A propos des expériences de Lokb, O. observe que nul ne peut prédire quelles substances (ni en quelles proportions) se neutraliseront mutuellement au point de vue de l'action sur le protoplasme. Pourtant la chose est peut-être possible d'a- près les recherches d'O. qui a formulé une hypothèse. Les substances qui altèrent la perméabilité du protoplasme augmentent ou diminuent cette per- méabilité. Par hypothèse, les unes neutraliseront les autres. Il s'agit seule- ment de déterminer quelles sont celles qui augmentent et lesquelles dimi- nuent la perméabilité du protoplasme. En ce qui concerne Laminaria sac- charina NaCl augmente et CaCl2 diminue la perméabilité. L'antagonisme est bien marqué. Mg diminue (moins que Ca) et MgCl2 neutralise NaCl au point de vue de la perméabilité. HC1 diminue : NaCl 1' « antagonise » (sit venia verbo). L'antagonisme s'expliquerait pour O. par ce fait que les sels anta- gonistes produisent des effets opposés sur le protoplasme. — H. deVarigny. Cramer (W.). — La tension superficielle comme facteur contrôlant le mé- tabolisme cellulaire. — L'action des ferments in vivo est évidemment in- fluencée de façon marquée par le grand développement en surface dans les cellules ou l'organisme. Elle doit différer selon les points parce que les con- ditions varient : ici elle est facilitée, là inhibée par celles-ci. En outre, la tension superficielle doit sans cesse varier dans le protoplasme, et si elle agit sur le métabolisme cellulaire elle est aussi, certainement, influencée par celui-ci. Il faut noter qu'elle peut être considérable pour des substances qui, pourtant, n'agissent pas chimiquement sur la cellule; d'où des in- fluences qui étonnent par leur importance. — H. de Varigny. Beard (E.) et Cramer ("W".). — Tension superficielle et action des fer- ments. — L'action de l'invertine sur le sucre de canne est retardée par l'accroissement de la surface du système : retard dû en partie à un effet de concentration superficielle : le ferment actif à la surface est chassé dans la surface, ce qui l'empêche de se combiner avec le sucre de canne inactif à la surface. Le retard est-il entièrement un effet de concentration de surface, ou bien la tension superficielle agit-elle aussi en retardant le processus chi- mique s'opérant dans le substrat? C'est à examiner. Le retard par la tension superficielle s'observe avec d'autres ferments que l'invertine. — H. de Varigny. rt)Loeb (Jacques) et Wasteneys Hardoph). — Suite d'expériences sur Faction des bases faibles et fortes sur les oxydations dans l'œuf d'Oursin. — Des œufs d'Arbacia sont fécondés, lavés et placés dans une solution d'eau de mer artificielle neutre (solution demi-moléculaire de NaCl -f- KC1 -- Ca Cl2 dans les mêmes proportions que dans l'eau de mer). Une partie de ces œufs est additionnée de soude et l'autre d'ammoniaque, tandis que le reste est laissé comme témoin dans la liqueur neutre primitive. Il a été constaté que dans les solutions alcalines, la vitesse des oxydations était accrue, et plus fortement dans l'ammoniaque que dans la soude, bien que la différence soit moindre que la différence de dissociation des deux alcalis. Les auteurs tirent de ces faits des conclusions qui, à notre avis, ont le caractère d'hypo- thèses explicatives et non de conséquences certaines. Le fait que la soude agit plus fortement que l'ammoniaque montre, d'après eux, qu'il n'y a pas ici un effet global de la molécule, mais un effet des ions [?]; et, s'il en est ainsi, le parallélisme d'action des deux bases ne peut tenir qu'à ce qui leur est com- I. — CELLULE. 27 mun, l'ion OH. Le fait que la base faible (ammoniaque) agit plus énergique- ment qu'on ne pourrait s'y attendre d'après sa faible dissociation peut s'ex- pliquer par sa diffusion plus pénétrante dans la profondeur de l'œuf. Par suite, les oxydations, au lieu d'être limitées à la surface même de l'œuf, s'opéreraient aussi à quelque profondeur sous la surface, tandis qu'il n"en serait pas de même pour la soude. La discordance entre ces observations et celles de Warburg, qui a trouvé que, chez Str. purpuratus, l'ammoniaque n'active pas les oxydations, s'explique par la différence du matériel animal expérimenté. [Tout cela nous semble fort peu clair, car, puisque au dire des auteurs les molécules entières n'interviennent pas et puisque la dissociation des alcalis a lieu dans l'eau même, avant que leurs ions constitutifs abordent les œufs, ceux-ci se trouvent en présence : 1° de molécules inactives, 2° d'ions NH.j ou Xa inactifs, 3° d'ions OH qui sont les mêmes quelle que soit leur origine; dès lors, on ne comprend point en quoi pourrait intervenir dans le résultat cette pénétration plus active, d'ailleurs hypothétique, de l'ammo- niaque que de la soude]. — Y. Delage. Heilbrunn (L. V.). — La mesure des oxydations dans l'œuf d'oursin. — Les méthodes chimiques utilisées pour mesurer la consommation d'oxygène par les œufs d'oursin et l'augmentation de cette consommation après la fé- condation ou le traitement parthénogène, sont passives d'objections qui otent toute certitude à leurs résultats. Dans la méthode la plus usitée, celle de Winkler, on ne tient pas compte de l'absorption d'iode par les substances organiques issues des œufs, lesquelles sont abondantes, surtout après un com- mencement de cytolyse. Les méthodes consistant à oxyder ces substances par du permanganate exigeraient pour l'oxydation complète des concentra- tions très supérieures à celles employées. D'autre part, elles ne tiennent pas compte du fait que la solubilité de l'oxygène dans l'eau est influencée par la présence de substances colloïdales abandonnées par les œufs. On évite en partie ces inconvénients en plaçant les œufs avec un peu d'eau de mer dans un petit tube en celloïdine, immergé lui-même dans le grand tube bouché et plein d'eau de mer, ce qui évite en outre le siphonage. Mais sans doute les œufs, tassés dans un espace trop étroit, ne sont-ils pas dans leur condition normale. — Y. Delage. Warburg (Otto). — Notes sur (a physiologie du développement de l'œuf d'oursin. — L'auteur a mesuré à l'aide de nouvelles méthodes (manométri- ques) la consommation d'oxygène des œufs et des spermatozoaires de Stron- gylocentrotus.lividus dont il déterminait ensuite le contenu en azote d'après la méthode de Kjeldahl. Il a pu constater ainsi que 20 milligrammes d'azote (représentant environ 1,8 centimètres cubes de sperme) consommaient à 23" en 20 minutes 66 millimètres cubes d'oxygène, alors que 20 milligrammes d'azote (sous forme d'œufs non fécondés) n'en consommaient clans les mêmes conditions que 10 à 14 millimètres cubes. Les processus d'oxydation de l'œuf deviennent de plus en plus importants sitôt la fécondation intervenue. Ils ont augmenté de 6 fois après 10 minutes, de 12 fois après 6 heures, de 16 fois après 12 heures, de 22 fois après 24 heures, etc. Le quotient respiratoire de l'œuf fécondé est d'environ 0,9. La respiration d'un spermatozoaire étant mar- quée par 1, celle d'un œuf non fécondé serait égale à 500 et celle d'un œuf fécondé égale à 3.500. W. a pu constater encore qu'une quantité de sperma- tozoaires représentant 0,004 à 0,005 milligrammes d'azote suffisent à féconder une quantité d'œufs représentant 7 à 8 milligrammes d'azote. Autrement dit il suffit d' à de milligramme d'azote spermatique pour féconder 28 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. 1 milligramme d'azote sous forme d'œufs ce qui revient à dire au point de vue de la respiration que les spermatozoaires suffisant à féconder une cer- taine quantité d'œufs présentent des processus respiratoires qui sont infé- rieurs de 1.500 à 2.(100 fois à ceux des œufs fécondés par eux. — J. Stroiil. Metalnikov (S.). — Sur la circulation des vacuoles digestives chez les In- fusoires. — Si l'on fait absorber aux Infusoires d'une part des substances nutritives (albuminoïdes), d'autre part des substances non nutritives (carmin, alumine etc.), on constate que les vacuoles renfermant ces dernières se meuvent plus rapidement, suivant des trajets quelquefois moins compliqués, que les premières. Le pourquoi de cette particularité, éminemment utile, reste inconnu. — M. Goldsmith. Greschik (E.). — L 'épithélium de l'intestin moyen des larves de Tentlire- d in ides: participation du noyau à la sécrétion vésicuiaire. — Après avoir rappelé les divers faits qui autorisent à admettre que le noyau prend part à la sécrétion, G. passe en revue dans un historique très complet les données nombreuses qu'on possède sur la sécrétion vésicuiaire, considérée par les uns comme réelle et par les autres comme une image artificielle. Les faits qu'il a observés montrent que les deux processus sont en rapport l'un avec l'autre et que des substances nucléaires entrent dans la constitution de la vési- cule de sécrétion rejetée par la cellule. Les cellules de l'intestin moyen des larves étudiées présentent un plateau ou bordure de bâtonnets, de hauteur souvent très considérable, et d'aspect d'ailleurs très variable. Il est parcouru fréquemment par des stries horizontales, parallèles à la surface de l'intestin; IIoltz (1909) les a mises en rapport avec l'absorption, supposant que les stries sont dues à un retrait plus ou moins grand des bâtonnets pseudopo- diques qui amène la nourriture résorbée au contact de la cellule. Avec Bie- dermamn (191 1), G. pense que la nourriture est liquide, et il admet qu'elle ne peut que filtrer le long des bâtonnets ; à mesure que les substances alimen- taires résorbées se rapprochent de la cellule, elles imbibent et masquent de plus en plus les bâtonnets du plateau ; de là les zones de plateau superposées et séparées les unes des autres par des stries horizontales. Le noyau des cellules intestinales est entouré d'une aire homogène et amorphe qui le sé- pare de la membrane nucléaire. Il renferme une poussière de grains chro- matiques et plusieurs corps nucléolaires. C'est ce noyau qu'on voit entrer dans la constitution de la vésicule excrétée par la cellule, ainsi que Holtz l'a déjeà décrit; d'après cet auteur le cytoplasme se soulève en une proémi- nence conique qui fait irruption à travers le plateau et qui, une fois sortie de la cellule, se distend et s'arrondit en une vésicule de sécrétion; dans cette proéminence s'engage la pointe du noyau, dont la membrane en éclatant laisse passer dans la vésicule de sécrétion une poussière de grains nucléai- res. Tout en donnant de la sécrétion vésicuiaire une description globale analogue à celle de son prédécesseur, G. s'en écarte par la façon dont il se représente la participation intime du noyau à la sécrétion. Pour lui les nu- cléoles se dissolvent à la surface du noyau et de leur dissolution résulte l'aire homogène périnucléaire. dans laquelle vient aussi se dissoudre de la chromatine. Le tout forme autour du noyau une masse liquide tenant en suspension des granulations. Un courant entraîne cette masse vers la sur- face de la cellule, d'où elle traverse le plateau et s'arrondit en dehors de lui en une vésicule de sécrétion. Cette vésicule est donc essentiellement d'ori- gine nucléaire. — A. Prenant. Nothmann-Zuckerkandl (Hélène). — Sur faction des différentes sortes I. — CELLULE. 29 de rayons sur le mouvement protoplasmique. — Un éclairement intense provoque un mouvement circulatoire du protoplasma dans les feuilles de pousses non blessées d'Elodea. Tous les rayons visibles, ainsi que les infra- rouges et les ultra- violets, agissent. Les mesures quantitatives montrent que l'action excitante croit avec la longueur d'onde. Si l'on échauffe la plante également dans toutes ses parties, en la plongeant dans de l'eau chaude, on ne provoque pas la circulation, mais bien si l'on échauffe la feuille loca- lement. L'action des rayons lumineux consiste donc probablement à produire des différences de température entre les différentes cellules ou entre des points différents de la même cellule et c'est cela qui exciterait la circulation. — A. Maillefer. Ebner (V. v.). — Contribution à la question de la variation négative de la biréfringence pendant la contraction musculaire. — Il y a plus de trente ans que l'auteur croit avoir démontré que le degré de la biréfringence diminue sensiblement pendant la contraction isotonique ou tétanique d'un muscle et est faible dans un muscle relâché. L'invariabilité de la biréfrin- gence soutenue par d'autres auteurs ne s'observerait que dans la contrac- tion isométrique. En reprenant aujourd'hui cette question l'auteur affirme qu'après les données micrométriques actuelles, on ne peut pas admettre le passage d'un liquide du sarcoplasma dans les fibrilles et par conséquent un gonflement pendant la contraction. On ne peut admettre qu'un déplace- ment de l'eau à l'intérieur des fibrilles mêmes occasionné par des processus chimiques qui s'effectuent dans le protoplasme. On peut donc se représenter un rapport causal entre la variation négative de la biréfringence et le déplacement de l'eau. Les molécules qui conditionnent la structure des fibrilles exercent une attraction dans le sens longitudinal sur les molécules d'eau qui se placent dans le sens transversal, ce qui produit une diminution marquée de la biréfringence. — M. Mendelssohn. Prankerd (T. L.). — Notes sur la présence de cellules multinucléées. — Chez un certain nombre de plantes, très éloignées par leur mode de vie et par leur position systématique, l'auteur a rencontré des cellules à plusieurs noyaux (ordinairement binucléées) et cela dans différents tissus d'organes divers, mais jeunes. Aussi pense-t-il que la présence de ces cellules est carac- téristique des régions en voie de croissance active. Dans quelques cas, du moins, ces noyaux sont vraisemblablement produits par amitose, processus qui intervient fréquemment dans la formation des organes qui croissent rapidement. — A. de Puymaly. Béer (R.) et Arber (A.). — Sur la présence de cellules binucléées et multi- nucléées dans les tissus en voie de croissance. — Les observations faites par B. et A. conduisent à cette conclusion que, dans l'évolution du parenchyme cortical et médullaire des tiges, il existe souvent un stade dans lequel chaque cellule contient plus d'un noyau. Ce stade intervient comme une phase normale du développement, intercalée entre l'état méristématique et l'état adulte. Cette phase est parfois si courte qu'elle est difficilement re- marquée. On trouve habituellement deux noyaux par cellule, mais chez cer- taines espèces ce nombre peut être plus élevé. Quant au sort de ces noyaux, il n'a pu être établi, mais certains indices permettent de supposer que, au moins dans certains cas, ces noyaux finissent par se fusionner. Cette phase binucléée ou multinucléée a été observée dans la tige de 50 Dicotylédones appartenant à 27 ordres et dans la tige de 17 Monocotylédones faisant partie de 4 ordres. Parmi ces espèces se trouvent des arbres aussi bien que des 30 L'ANNEE BIOLOGIQUE. plantes herbacées annuelles. La présence de cellules multinucléées a été également constatée dans les gaines foliaires de 7 espèces de Graminées et d'une espèce d'Aracées. De mêmeB. et A. ont noté l'existence de cellules binu- cléées dans les graines de 4 Liliacées, ainsi que dans les racines de Bambusasp., à'Anthurium violaceum et de Stratiotes aloides. Ces cellules enfin ont été éga- lement trouvées dans les tiges d'Araucaria imbricata, d' Equisetum maximum et d'Eq. limosum. Les noyaux de ces cellules multinucléées naissent généra- lement par mitose, mais cette mitose présente certaines particularités, dont la plus frappante est la suivante : au moment de la télophase les deux noyaux-filles se montrent souvent inclus dans une sphère de protoplasme dense et se colorant fortement, ce qui, au premier abord, donne l'apparence d'une cellule contenue dans une autre. — A. de Puymaly. a) Schanz (Fritz). — L'effet de la lumière sur la matière vivante. — A la suite de Dreyer et Hansen (1907) ainsi que de Chalupecky (1913), Sch. a fait des recherches sur les modifications que subissent les albumines sous l'in- fluence de la lumière d'une lampe à quartz. Il a constaté que dans ces con- ditions les albumines du sérum sanguin se transforment en globulines, au- trement dit que les matières albuminoïdes solubles passent à l'état insoluble. Des phénomènes analogues se passent, selon Sch., dans les cellules vivantes particulièrement exposées à l'action de la lumière et cela notamment dans le cristallin de l'œil dont certains changements physiologiques et patholo- giques doivent, selon Sch., être rapportés à des processus de ce genre, vu la forte quantité de rayons bleus et ultraviolets etc., absorbés par cet organe. Sch. rend attentif, entre autres, à la cataracte des souffleurs de verre dont les cristallins sont particulièrement exposés aux rayons chimiquement actifs. Il a également étudié dans cet ordre d'idées le spectre d'absorption du cris- tallin d'une femme âgée de 60 ans. — J. Strohl. b) Schanz (F.). — L'effet de la lumière sur les organismes vivants. — A la suite de ses observations sur la modification des matières albuminoïdes sous l'influence de la lumière, Sch. est amené à insister sur le rôle de diverses substances qui agissent comme photo-catalysateurs, les unes (la dextrose, l'acétone, l'acide lactique, l'urée, l'alcool, l'hématoporphyrine, la chloro- phylle, etc.) en accélérant la transformation des matières albuminoïdes, les autres (diverses eaux minérales) en diminuant, au contraire, l'influence de la lumière sur les matières albuminoïdes. Il s'agissait dans ces expériences spécialement des matières albuminoïdes du sérum sanguin. Sch. fait res- sortir la valeur de ses observations pour la balnéothérapie. — J. Strohl. Bovie (W. T.). — Les effets visibles des rayons de Schumann sur le proto- plasma. — L'action destructrice exercée sur le protoplasma par la lumière de la région de Schumann du spectre est beaucoup plus violente que celle des régions de plus grande longueur d'onde, sans doute parce que cette région du spectre est absorbée par presque toutes les substances. B. exposait des organismes unicellulaires aux rayons de Schumann et constatait les phé- nomènes suivants : excitation marquée, cytolyse, suivie de mort après une exposition suffisante. Une exposition de moins d'une minute suffit pour pro- duire ces phénomènes. L'effet est le même si l'exposition est continue ou interrompue. La température de la goutte d'eau contenant les organismes était mesurée ; elle ne s'élevait pas d'un degré et ce n'est pas à la chaleur qu'il faut attribuer les accidents observés. Avec quelques organismes il faut une exposition plus longue, par exemple avec les rotifères ou les vers minus- cules, tandis que des zoospores semblables à des Sphxrella sont tuées instan- I. — CELLULE. 31 tanément. Le protoplasma de ces zoospores a ensuite une apparence granu- leuse. Les Amibes montrent un phototropisme négatif et on peut tuer la partie inférieure de leur corps sans atteindre la partie supérieure qui reste vivante et qui traîne après elle un protoplasma coagulé. Les rayons ultra- violets ont donc un pouvoir destructeur considérable. — F. Péchoutre. 3. Division cellulaire directe et indirecte. Lœb (Jacques) et Chamberlain (Mary Mitchel). — Tentative d'expli- cation physico-chimique de certaines variations fluctuantes. — Les auteurs sont partisans de la tendance à chercher aux manifestations physiologiques un substratum matériel de nature physico-chimique. Dans le présent travail, ils appliquent cette tendance à la recherche de la cause de la vitesse de di- vision de la cellule. Ils sont d'avis que la cause de la division réside dans un enzyme catalyseur et pensent dès lors que la vitesse de division doit dépendre de la quantité de cet enzyme. Appliquant cette notion à VArbacia, ils pren- nent pour mesure de cette vitesse de division le temps qui s'écoule entre l'ensemencement par le sperme et la première division des œufs. Si ce temps est vraiment sous la dépendance de la quantité d'enzymes, il doit obéir à la loi du coefficient de température pour les phénomènes chimiques, et l'on doit observer une proportionnalité entre la durée de l'intervalle de temps qui sert de mesure et la quantité d'enzymes contenue dans les œufs. Cette quan- tité, en effet, n'est fixée qu'en moyenne. En fait, on observe que si un lot d'œufs est soumis simultanément à l'ensemencement, tandis que les pre- miers manifestant la division se divisent 100 minutes après l'ensemence- ment, les plus retardataires ne se divisent qu'après 113 minutes. Si l'hypo- thèse des auteurs est vraie, on doit donc observer que cette différence de 13 minutes, appelée latitude de variation, s'accroît, pour une différence de température donnée, proportionnellement au coefficient Q pour cette tem- pérature. Ces prévisions se trouvent vérifiées dans les expériences des au- teurs, sauf une petite erreur toujours de même sens, explicable par les conditions de l'expérience (difficulté de maintenir les œufs en observation à une température très différente de celle de la chambre). En somme, le rai- sonnement est celui-ci : puisque la différence de temps* entre les œufs les plus hâtifs et les plus retardataires obéit à la loi du coefficient de tempéra- ture des réactions chimiques, on est autorisé à admettre que ces différences ont pour substratum une différence dans la quantité d'une substance chimi- que responsable de la division, probablement d'un enzyme, et de dire que la vitesse moyenne de division est elle-même conditionnée par la quantité moyenne de cet enzyme que les œufs contiennent à titre de caractère héré- ditaire. Comme il ne saurait être contenu lui-même dans les chromosomes, il faut admettre qu'il y est représenté par un déterminant. — Y. Delage. Hartog (Marcus) et Bêlas (Philip E.). — Le trajet d'un petit corps perméable se mouvant sans vitesse acquise dans un champ de force newto- nienne bipolaire. — (Analysé avec le suivant.) Hartog (Marcus). — L'explication physique de la migration des chro- mosomes dans la division nucléaire indirecte. — Dans un vase rempli de glycérine, les deux pôles d'un électro-aimant affleurent à la surface, séparés par un espace de 20 à 25cm. La surface du liquide représente la section horizontale du champ magnétique. Une petite tigelle métallique, fixée à un disque de liège, se déplace sous l'action des forces polaires, mais, grâce à 32 L'ANNEE BIOLOGIQUE. la viscosité du liquide, n'a nulle part de vitesse acquise, en sorte que sa trajectoire indique à chaque instant la direction des forces qui agissent sur elle. A l'intersection de la ligne équatoriale et de la ligne bipolaire, elle reste immobile; sur tout autre point de la ligne bipolaire, elle se rend au pôle le plus voisin; en tout autre point de la ligue équatoriale elle se porte et s'ar- rête vers un point de celle-ci, variable suivant sa taille. Si l'on établit entre les deux pôles des fils conducteurs rigides dessinant un fuseau, lestigellesmé- talliques les suivront pour se rendre aux pôles. — Y.Delage etM.GoLDSMiTii. Lundegârdh (Henrik). — Sur la question de la division nucléaire he ter o- typique. — Dans un travail antérieur, portant sur les prophases de la pre- mière division réductrice chez les Phanérogames, L. a établi qu'il apparaît des filaments ou caryosomes pairs desquels naît le spirème hétérotypique. Ces corps pairs préspirématiques peuvent être identifiés avec les anses jumelles postspirématiques du stade strepsinema. Comme ces corps jumeaux offrent le nombre réduit, leur existence confirme ainsi la théorie de la « zygoténie pseudoréductionnelle » de Grégoire (1910). Dans son second mémoire (1912) L. étudiant la division typique (somatique) y a trouvé très répandus les corps jumeaux; il a pu ainsi établir le principe général de la disposition dualistique de la chromatine nucléaire (« caryotine » de l'au- teur). Il admet que, dans la division typique, ce sont des substances iden- tiques de la caryotine qui forment la paire chromosomique et par suite pourront être séparées par fissuration du chromosome ; dans la division hétérotypique ce sont seulement des substances homologues qui s'accolent, réalisant ainsi le dualisme chromosomique hétérotypique. [Tels sont les résultats les plus essentiels des travaux de l'auteur, sur lesquels d'ailleurs une rédaction passablement confuse ne permet pas de se faire une idée nette]. Les conclusions du présent mémoire sont surtout les suivantes. La réduction chromosomique est en principe consommée dès avant le synapsis. Les anses leptotènes sont en effet libres et sont en nombre réduit. La dualité de ces anses est due à une appaiïation, qui se manifeste même dès l'inter- phase. De là résulte la similitude morphologique des deux divisions, typique et hétérotypique. De nombreux faits tendent à prouver que dans la divi- sion hétérotypique les substances chromosomiques qui s"apparient sont dif- férentes, homologues, mais non identiques. Il n'y a aucune preuve, ni moi- phologique ni théorique, de la conjugaison des chromosomes au stade spi- rème. La théorie du « bout à bout » (end-to-end) de Farmer et Moore est con- tredite par les faits. La discontinuité du spirème n'est d'ailleurs que d'une importance secondaire. Les anses jumelles du stade strepsinema sont vrai- semblablement identiques aux anses doubles de la période présynaptique. Le synapsis et la forme particulière des chromosomes de la plaque équato- riale sont des particularités de la division hétérotypique; mais on peut aussi les observer dans des mitoses somatiques anormales. Le synapsis est imputable à des conditions physiologiques qui empêchent la margination des chromosomes telle qu'elle se produit 'dans les mitoses somatiques. — A. Prenant. Dehorne (Armand). — Sur /e.s' ihromosome* de Corethra plumicornis, — ( liez Corethra plumicornis, le nombre de chromosomes, comptés sans erreur possible, car ces chromosomes sont très grands, sur des larves montées en- tières et examinées à l'immersion, est, à la fin de la prophase, 3. C'est le nombre diploïde et non haploïde, car cette dernière éventualité ne pourrait provenir que d'une parthénogenèse qui fait entièrement défaut. La question de la réduction chromatique reste donc mystérieuse chez cet animal. La I. — CELLULE. 33 question du partage des anses à l'anaphase reste aussi non résolue. Le seul fait certain, c'est qu'il se forme une anse pachytène par Laccolementde2 chro- mosomes, mais le sort du chromosome impair reste douteux. — Ce cas est unique, car chez les Hémiptères où on a observé un nombre impair de chromosomes, le chromosome en surplus a la signification et le sort d'un hétérochromosome, ce qui n'est pas le casjci. —Y. Delage et M. Goldsmith. Kiïhn (Alfred). — La chromaline el la mécanique de la division dans le noyau des Amibes. — La division nucléaire chez les Amibes présente avec la mitose des Métazoaires des différences et des ressemblances dont il importe de préciser la signification. Le noyau se compose d'une couche périphérique, formée de filaments chromatiques et d'une partie centrale, achromatique. La première représente les chromosomes et la seconde la substance du fuseau. Les filaments chromatiques se comportent comme les chromosomes, sauf que leur division est seulement transversale. Le rôle de la partie achromatique est plus difficile à définir, mais il a pu être élucidé en étudiant les divisions tripolaires à 3 et à 2 rayons. La masse achromatique se divise en autant de parties qu'il y a de pôles et chacune de ces parties se porte vers le pôle correspondant où elles se comportent comme des cen- trosomes, sans qu'on ait pu découvrir de centrioles. C'est à cette partie que paraît appartenir l'initiative de la division. Les chromosomes se disposent en 3 plaques équatoriales dont une peut être plus réduite et accessoire ou même disparaître, ce qui constitue alors la condition de figure tripolaire à deux branches. Les fuseaux s'étendent le long des deux ou des trois branches de la figure tripolaire. Le passage de la métaphase à l'anaphase se fait comme dans la mitose ordinaire. Il semble bien que les deux lois : de constance de nombre et d'individualité des chromosomes, s'appliquent aux Amibes. — Y. Delage et M. Goldsmith. Zulueta <'Antonio). — La reproduction de Dinenympha gracilis [IV]. - Le noyau de ce Flagellé parasite des Termites se divise par mitose évidente, très différente de ce qui a été décrit par Comes. Le corps basai, situé à l'ex- trémité antérieure du corps et commun aux 6 membranes ondulantes, se comporte comme un centrosome, la membrane nucléaire est persistante, le fuseau est intranucléaire et il y a une plaque équatoriale constituée par des chromosomes différenciés. Ce mode de division appartient aux mésomi- toses de Chatton. — Y. Delage a-b) Kofoid (Ch. Atwood) et Swezy (Olive). — Mitose el fusion multijile chez les Trichomonades. — 1. La partie supérieure du gros intestin de la plu- part des vertébrés est infectée par des flagellés Trichomonades présentant des phases de mitose et de fission multiple. — 2. La mitose est promito- tique, avec conservation de la membrane nucléaire pendant toute la période de division, avec division nucléaire par constriction simulant une amitose. Elle est cependant essentiellement mitotique avec des centres de division extranucléaires, des fibres fusoriales intranucléaires et une organisation chromosomique comportant un réseau chromatique et un écheveau. — 3. Les chromosomes sont en nombre défini (4 dans Telratrichomonas Pro- wazeki et 5 dans Trichomonas augusta et Eutrichomastix serpentis); ils présentent des différences de forme et de taille, un étant petit, les autres plus grands et de tailles diverses. Ils se comportent différemment, le petit (dans T. mûris) étant situé en un point spécial du noyau pendant la fin de la prophase, sur le fuseau pendant la métaphase. — 4. Les chromosomes subissent la division longitudinale avant de prendre place dans la plaque l'année biologique, xx. 1915. 3 34 L'ANNEE BIOLOGIQUE. équatoriale et là les deux moitiés longitudinales semblent glisser l'une sur l'autre et se placer bout à bout dans cette plaque, ou bien subir ensemble une constriction transversale. — 5. Les organes extranucléaires participent tous au processus de mitose. Le blépbaroplaste, qui donne naissance aux flagelles, au rhizoplaste, au bord cbromatique avec le bâtonnet basai et à l'axostyle, contient le centre de division. Il se divise en deux corps qui vont aux deux pôles du noyau mitotique fusiforme, émettant entre eux le para- desmose, sous forme de filament toujours extranucléaire et fortement colorable. — 6. Les blépbaroplastes-filles peuvent se diviser chacun dans leur position polaire en un centrosome axial et un granule basai ad- jacent auquel sont attachés les flagelles, le paradesmose et le parabasal. Ces deux granules se réunissent ultérieurement. — 7. Le blépharo- plaste ne montre dans ses divisions aucun phénomène de mitose indé- pendant. Ce n'est pas un « kinetonucleus », et son comportement n'admet pas l'hypothèse de binucléarité. — 8. Des trois flagelles antérieures, l'un est attribué à l'un des blépharoplastes-filles et les deux autres au second, les deux organismes-filles se complètent par des formations nou- velles. — 9. Le bord chromatique de la membrane ondulante représente un flagelle intracytoplasmique dirigé vers la partie postérieure. Il est fendu Iongitudinalement jusqu'à son extrémité libre. La membrane ondulante placée au-dessous se fend aussi. — 10. Le bâtonnet chromatique basai est l'homologue du corps parabasal de Parajoenia et des Trichonymphides, comme l'a établi Janicki. Ce qu'il a appelé parabasal dans Trichomonas est en réalité le premier stade dans la formation d'un nouveau parabasal ou bâtonnet basai chromatique dans la mitose; de là sa rareté et sa nature transitoire. Dans la mitose, un nouveau parabasal ou bâtonnet basai chro- matique croit de la base d'une des nouvelles membranes ondulantes, tandis que le vieux parabasal est placé dans l'autre membrane. — 11 Les nouveaux axostyles des organismes-filles sont formés par la division longitudinale du vieil axostyle, progressant de l'extrémité antérieure vers la postérieure. Ils ne sont formés ni du paradesmose (fuseau central) comme l'a soutenu Dobell, ni à nouveau comme l'a prétendu Kuczynski. — 12. L'axostyle n'est pas primitivement une structure squelettique comme on le suppose habi- tuellement, ni un organe de fixation comme l'ont décrit Kunstler et Kuczynski, mais un organe locomoteur vigoureusement actif pendant le stade amœboïde dans le substratum muqueux. — 13. Pendant la mitose, les organismes sont soumis à une grande variation de position, due aux dépla- cements indépendants de l'axostyle et du noyau, et, à un moindre degré, au changement de rapports du blépbaroplaste et du noyau. — 14. La plas- motomie se produit longtemps après la mitose nucléaire, et pendant cette période les deux noyaux-filles et les organites extranucléaires qui leur sont attachés subissent rapidement des changements très variés de positions. Quelques-uns peuvent simuler une copulation. — 15. Le plan de division est longitudinal. Sa détermination serait basée sur les relations morpholo- giques fondamentales de l'organite et non , comme le prétendent Martin et Robertson, sur les relations éventuelles de ces structures dans la période amœboïde postmitotique. — 16. La multiple fission apparaît chez les Tricho- monades comme une phase normale du cycle vital et résulte de la formation d'un plasmodium ou somatelle à 8 noyaux. Nous n'avons pas encore pu le ramener à un stade particulier, comme la gamétogénèse, ou aux divisions d'un zygote. Trois mitoses synchrones se succédant rapidement donnent naissance à des plasmodes à 2-4-8 noyaux qui ne sont pas enkystés et restent très actifs pendant tout le processus. — Le plasmodium se décom- I. - CELLULE. 35 pose en ses membres constituants par le détachement successif de simples merozoïtes. — 17. L'apparition régulière et générale du stade d'un plas- moclium multinucléaire parmi ces simples protozoaires s'explique comme un premier pas vers l'évolution des agrégats multicellulaires plus con- stants qui constituent les métazoaires. — Y. Delage. Swezy (Olive). — La division binaire et multiple chez Hexamitus . — La division cellulaire chez Hexamitus est une forme simple de mitose, commen- çant par la division des blépharoplastes et suivie de la division longitudinale des deux axostyles. Le fuseau montre 4 chromosomes, dont deux vont à chacun des noyaux-filles. Une division multiple se montre chez les formes non enkystées, se réalisant par des divisions successives des deux noyaux et de l'appareil moteur sans division du corps cellulaire, formant un en- semble de huit individus binucléés, qui, ultérieurement, se séparent en se détachant un à un. La condition binucléaire des individus se maintient au cours de tout le processus. — Y. Delage. Hance (R.). — Développement et dégénérescence du pollen chez Zebrina pendula, avec détails spéciaux sur les chromosomes. — Les principaux résul- tats rapportés dans cet article sont les suivants. Il se produit un stade de parasynapsis qui se poursuit rapidement à travers les divisions hétérotypi- ques. Il n'y a pas fusion de chromosomes dans la division hétérotypique. Les chromosomes apparaissent par paires distinctement séparées. Il est probable qu'il y a la moitié moins de paires que de chromosomes somatiques et que chaque paire se comporte comme un simple chromosome : en se fendant transversalement lors de la division. Chaque cellule-fille, cepen- dant, reçoit autant de paires que la cellule-mère en possédait, bien que réduites de moitié en grandeur. Le nombre des paires varie de douze à quinze. — Il apparaît des chromosomes qui ont l'apparence, à première vue, d'hétérochromosomes, mais une étude plus approfondie a montré que tout chromosome peut se comporter de cette façon. — Des chromosomes entiers ou des fragments de chromosomes peuvent être mis de côté lors de la recon- stitution du noyau, et cela aussi bien dans les divisions hétérotypiques que dans les homotypiques. Le grain de pollen peut s'agrandir beaucoup et le noyau se diviser ou pas; la cellule se vacuolise et dégénère. — Les mitoses somatiques présentent un long chromosome grêle, tandis que les cellules germinales en possèdent un court et large. — M. Boubier. Tahara (M.). — Études cytologiques sur les Chrysanthemum. — Dans ce mémoire écrit en japonais, T. donne en anglais les conclusions les plus intéressantes. Les nombres haploïdes des chromosomes chez les Chrysan- thèmes ne sont pas partout les mêmes. On en compte, tantôt 9, tantôt 18, tantôt 27 et même 45; ces nombres sont tous des multiples de 9. Les tailles de chromosomes sont aussi variables et en général leur grandeur est inverse- ment proportionnelle à leur nombre. Dans la division meiotique des cel- lules-mères du pollen, les phénomènes observés plaident autant en faveur de la conjugaison qu'en faveur du clivage longitudinal des chromosomes. La division en tétrade est digne d'être notée. A la fin de la division, les nou- velles cloisons apparaissent sous forme de protubérances sur la face interne de la membrane de la cellule-mère, elles s'accroissent vers l'intérieur et divisent la cellule-mère en quatre portions égales. Les cellules-mères des sacs embryonnaires sont souvent multiples dans . un même ovule. — F. PÉCHOUTRE. CHAPITRE II Les produits sexuels et la fécondation Boveri (Th.). — Ueber die Entstehung der Eugsterschen Zwitterbienen. (Arch. Entw.-Mech., XLI, 264-311. 2 fig., 2 pi.) " [58 Brachet (A.). — Sur la membrane de fécondation de V œuf d'Oursin. (Journ. Phys. path. gén., XVI, N° 6, déc, 1016-1026.) [54 Carano (E.). — Sull'embriologia di Poinsettia pidcherrima fi. Grah. (Ann. di botanica, XIII, 343-350, 1 pi.) [42 Chappellier (A.). — Pendant combien de jours les spermatozoïdes gardent- ils leur pouvoir fécondateur, dans l'oviducte de la poule ou de la cane? (Ass. Fr. Av. Se, 43e Session, Le Havre, 519-526.) [50 Conklin (Edwin G.). — Why polar bodies do not develop? (Proc. Xat. Ac. Se. Etats-Unis, I, N° 9, 491-496, sept.) [58 Dangeard (P. A.). — La reproduction sexuelle envisagée dans sa nature, dans son origine et dans ses conséquences. (Le Botaniste, sér. XIII, 285- 327, déc. 1914.) [51 Dorsey (M. J.). — Pollen sterility in qrapes. (Journ. of Heredity, V, 243- 249.) [61 a) East (E. M.). — An interprétation of self-sterilitg. (Proc. Nat. Ac. Se. Etats-Unis, I, N° 2, 95-100, févr.) [Analysé avec le suivant b — — The phenomenon of self-sterility. (Amer. Natur., XLIX. 77-87.) [61 Geinitz (Bruno). — Ueber Abweichungen bei der Eireifung von Ascaris. (Arch. f. Zellforschung, 45 pp., 3 pi., 1 fig.) [42 Goldfarb (A. J.). — Expérimental Studies upon Stale Germinal Products. (Carnegie Inst. Washington, Year Book N° 14, 205.) [50 Grûnewald (Marta). — Ueber Veriinderungen der Eibildung von Moina rectirostris. (Biol. Centralbl., XXXV, 349-374, 8 fig.) [40 a) Guignard (M.). — Sur la formation du pollen. (C. R. Ac. Se, CLX, 428-433.) [Bipartition successive ou quadripartition simultanée dans la formation du pollen; sont considérés comme caractères distinc- tifs, la première des Monocotylédones, la seconde des Dicotylédones. Mais il y a des exceptions. G. en trouve de nouvelles chez des Liliacées (Aloë, Haworthia, Gasteria et Apicra) et de nombreuses Iridées. — M. Gard h) Nouvelles observations sur la formation du pollen chez certains Monocotylédones. (C. R. Ac. Se, CLXI, 623-625.) [La formation du pollen par quadripartition simultanée peut être considérée comme générale chez les Iridacées. — M. Gakd II. — PRODUITS SEXUELS. — FÉCONDATION. 37 Hutchinson (A. H.). — Fertilization in Abies balsamea. (Bot. Gazette, LX, 457-472, 1 fig., 5 pi.) [41 Kellermann (M.). — SuccesfuI long-distance shipment of citrus pollen. (Science, 17 sept., 375.) [50 Kornhauser (Sidney I.). — A Cytological Study of the Semi-parasific Co- pepod Hersilia apodiformis (Phil.), with Some gênerai Considérations of Copepod Chromosomes. (Arch. f. Zellforschung, XIII, 46 pp., 9 fig., 3 pi.) [38 Kraus (E. J.). — The self-sterilitg problem. (The Journ. of Heredity, VI, 540-557.) [Dans les arbres frui- tiers, on rencontre tous les cas possibles d'auto-stérilité ; le fruit peut se développer sans graines (parthénocarpie) quand il y a auto-fécondation et se développer avec graines quand il y a fécondation croisée. — L. Cuénot Lecaillon (A.). — Sur le rôle du spermatozoïde dans la fécondation de l'œuf des animaux. (C. R. Ass. Fr. Av. Se, 514-519.) [61 a) Lillie (Frank R.). — Sperm agglutination and fertilization. (Biol. Bull., XXVIII, N° 1, 18-32.) [56 b) Sludies on fertilization. VII. A?ialysis of Variations in the Ferti- lizing Power of sperm Suspensions of Arbacia. (Biol. Bull., XXVIII, N° 4, 229-251.) [57 c) — — The fertilizing Power of sperm dilutions of Arbacia. (Proc. Nat. Ac. Se. Etats-Unis, I, Nu 3, 156-160, mars.) [Analysé avec le précédent a) Loeb (Jacques). — Concerning Brachefs ideas of the rôle of membrane formation in fertilization. (Biol. Bull., XXVIII, JN° 2, 87-92.) [54 b) — — On the nature of the conditions which détermine or prevent the entrance of the spermatozoon into the eqg. (Amer. Natur., XLIX, 257- 285.) [52 Me Clendon (J. F.). — On the nature and formation of the fertilization membrane of the echinodern egg. (Intern. Zeitschr. f. Physik. Chem. Biol., I, 163-168, 1 fig.) [55 a) Mèves (Fr.). — Ueber Milwirkung der Plastosomen bei der Befruchtioig des Eies von Filaria papillosa. (Arch. Mikr. Anat., LXXXVII, Abt. II, 12-46, 4 pi.) [57 b) — — ■ Ueber den Befruchtungsvorgang bei der Miesmuschel (Mylilus edu- lis L.). (Arch. Mikr. Anat., LXXXVII, Abt. II, 47-62.) [58 Moore (Arthur Rossell). — On the rhythmical susceptibiiily of developing sea urchin eggs to hyper tonic sea-water. (Biol. Bull., XXVIII, N° 5, 253-259.) [50 a) Reinke (Edwin E.). — Report upon the Behavior of the Dimorphic Spermatozoa of Strombus. (Year Book N° 13. of the Carnegie lnst. Washington, 210-216, 1914.) [49 b) — — Report 'on the Behavior of the Dimorphic Spermatozoa of Strombus. (Ibid., Year Book N'J 14, 212-213.) [49 Seiler (J.). — Das Verhalten der Geschlechtschromosomen bei Lepidopteren. Aebst einem Beitrag zur Kenntnis der Eireifung, Samenreifung und Be- fruchtung. (Arch. f. Zellforschung, XIII, 110 pp., 14 fig., 3 pi.) [44 Sobotta (J.). — Einigc Bemerkungen zu der Veroffentlichung von F. Meves « Ueber Mitwirkung der Plastosomen bei der Befruchtung des Eies von Filaria papillosa ». (Arch. Mikr. Anat., LXXXVII, 493-495.] [Revendications personnelles sur certains points. — M. Goldsmith 38 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Tischler (G.). — Die Periplasmodiumbildung in den Anlheren der Com- melinaceen und Ausblicke anf das Verhalten der Tapetenzellen bei den ubrigen Monokotylen. (Jahrbiïcher f. wiss. Botanik, LV, 53-90, 1 pi.) [41 Voïnov (D.). — Recherches sur la spermatogénèse du Gryllotalpa vidgaris Latr. (Arch. zool. exp., LIV, f. 13, 439, 1914.) [40 Welsford (E.J.). — Nuclear migrations in Phragmidium violaceum. (Ann. of Bot., XXIX, 293-298, pi. XVI.) [51 Woodcock (H. M.) and Lapage (G.). — Observations on the lift-cycle of a new flagellate, ffelkesimastix fœcicola n. g. n. sp. together icith remarks on the question \n f Syngamy in the Trypanosomes. (Roy. Soc. Proceed., B. 004, 353-370.) [52 a) Zeleny (Charles; and Faust (E.). — Dimorphism in size of sperma- tozoa and its relation to the chromosomes. (Proc. Nat. Ac Se. Boston- Baltimore, I, N° 2, 91-94, févr.) [48 b) — — Size dimorphism in the spermatozoa from a single testes. (Journ. Exp. Zool., XVIII, 187-240, 43 fig.) [48 Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. XII 1° Produits sexuels. a) Origine embryogénique. ■j Kornhauser (Sidney I.) — Étude cytologique sur le Copêpode semi- parasite Hersilia apodiformis (Phil.), avec des considérations générales sur les chromosomes des Copépodes — Les testicules à' Hersilia offrent le grand avantage d'une succession régulière de toutes les étapes de la spermato- génèse ; il en est de même pour les ovaires, pour les jeunes stades du moins. Dans les deux sexes existe un coussinet germinatif impair, sur lequel se branchent les tubes testiculaires ou ovariques. Les cellules de ce coussinet germinatif sont tout à fait différentes des spermatogonies ou des ovogonies, et ne donnent certainement pas naissance à des cellules germinatives ; ce coussinet est probablement un organe nutritif. Il y a dans les spermatogonies et dans les ovogonies 24 chromosomes, dont 22 présentent une encoche transversale (Querkerbe) , tandis que les deux autres en sont dépourvus ; dans au moins deux paires de chromosomes, l'encoche ne passe pas sur le milieu de l'élément. Les chromosomes de la prophase ne naissent pas par segmentation d'un spirème, pas plus que les chromosomes de la télophase ne s'unissent pour former un spirème. Dans la spermatogonie au repos, il y a habituellement deux nucléoles; la membrane nucléaire au contact du cytoplasme porte des disques ou cytoplasmosomes, colorables à la façon des nucléoles. Les filaments leptotènes naissent sépa- rément du réseau chromatique formé à la suite de la dernière division sper- matogoniale, et non d'un spirème. Ces filaments prennent une disposition polaire, s'arrangent en un bouquet leptotène. Des coupes optiques montrent que les anses sont très probablement en nombre non réduit. Il y a ensuite une période de conjugaison, caractérisée par l'union parallèle des filaments en paires chromosomiques, qui perdent leur orientation en bouquet. A ce stade ou au suivant, les nucléoles se confondent en un seul ; les cyto- plasmosomes se fusionnent pour former une grande plaque colorable, la II. _ PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 39 coiffe nucléaire. La période de conjugaison ou stade zygotène se termine par l'orientation des chromosomes numériquement réduits en son bouquet zygo- tène. Il n'y a pas de stade confus, et les filaments zygotènes restent toujours visibles. Ces filaments perdent ensuite leur orientation polaire et s'ouvrent en deux, suivant le plan même de la conjugaison. Pendant ce temps le nu- cléole a disparu, la coiffe nucléaire s'est contractée en une sphère creuse. Les filaments du stade strepsitène, formés par séparation longitudinale des deux chromosomes leptotènes conjugués, sont plus courts et plus épars que ceux-ci. Selon que la fissuration débute ou non aux deux extrémités, on obtient des formes strepsitènes en V ou en X. En se condensant, les filaments strepsitènes deviennent des tétrades de figure variée. A cet effet, le chromosome zygotène se coude à angle aigu, en un point qui correspond exactement ou à peu près à l'encoche transver- sale, puis il s'ouvre en un anneau formé de quatre segments, c'est-à-dire en une tétrade. D'autres formes de tétrades, en double bâton, en X, peuvent aussi se constituer. L'encoche transversale, remplie par une substance lini- nienne, joue dans ces processus le rôle d'une sorte de charnière. Dans les ovocytes les tétrades sont aussi des anneaux ou des doubles bâtons. La première métaphase de l'ovocyte montre 12 tétrades, onze avec encoche transversale, et la douzième plus petite sans encoche. Dans la première métaphase du spermatocyte on compte tantôt treize, tantôt douze tétrades ; cette variation dépend de ce que les deux hétérochromosomes restent isolés ou forment une paire. Dans la première division des spermatocytes les chro- mosomes subissent une division réductionnelle ; tous les chromosomes doués d'une encoche transversale vont aux pôles. Les deux hétérochromosomes s'attardent à l'équateur; mais normalement chacun d'eux se rend dans l'un des seconds spermatocytes. Dans la période intercinétique, les chromosomes se fendent longitudinalement, en prenant des formes en X, en Y ou en V. Dans la deuxième division spermatocytique, les chromosomes fissurés longitudinalement s'orientent suivant l'équateur du fuseau, au nombre de douze, dont onze offrent l'encoche transversale. Ils subissent une division équationnelle. Chaque second spermatocyte reçoit un hétérochromosome retardataire, de grande taille, fendu longitudinale- ment, pourvu d'une encoche transversale, qui n'est pas l'un des deux hété- rochromosomes de petite taille de la première métaphase ; ce chromosome subit lui aussi une division équationnelle, et chaque spermatide reçoit l'une de ses moitiés. L'hétérochromosome de la spermatide se place à côté de la masse chromatique formée par les autosomes fusionnés, et plus tard se con- fond avec le noyau. Les cellules de segmentation et celles de la blastula contiennent 24 chro- mosomes, en forme de V, montrant la plupart une encoche transversale. Dans les cellules germinatives primordiales, les chromosomes étant en outre fissurés longitudinalement se présentent donc comme des tétrades. Dans une partie générale, K. discute la question de la réduction numéri- que. Les faits qu'il a observés contredisent qu'elle ait lieu dans les ovogonies et les spermatogonies primordiales, et qu'elle s'y fasse par une métasyndèse, de deux chromosomes paternel et maternel, dont l'encoche transversale serait la trace. La première division cy tique, ou division réductionnelle, n'en est pas une à vrai dire, puisqu'elle n'est que la séparation de deux chromosomes conjugués parallèlement en parasyndèse ; il n'y a qu'une divi- sion cytique, la seconde, ou division équationnelle; les divisions de matura- tion chez Hersilia sont donc, comme celles de Tomopteris (Schreiner), de l'es- pèce hétéro-homéotypique. 40 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Un paragraphe est consacré à la classification des Copépodes, pour mon- trer quel parti on pourrait tirer, comme élément taxinomique, des différences chromosomales, de nombre, de taille et de forme, dans un groupe où la classification est particulièrement hésitante. Enfin dans un dernier chapitre K. rend compte des dispositions chromo- somiques qu'il a observées dans un cas d'hermaphrodisme, et cherche à interpréter ce cas en tenant compte de la destinée des hétérochromosomes. — A. Prenant. = Ovogénèse. Griinewald (Marta). — Modifications de Vovogénèse de Moina rectirostris (III, a]. — Woltereck, Scharffenberg et Papanicolau ont démontré qu'au cours des générations successives l'organisme des Cladocères traverse une période labile pendant laquelle le mode de reproduction (parthénogenèse ou gamogénèse) peut être influencé par des agents externes (température, nourriture). Mlle G. s'est proposé de vérifier si ce cycle évolutif n'est pas accompagné de modifications graduelles dans la formation morphologique des œufs parthénogénétiques ou sexuels. Il s'est trouvé d'abord que les deux types de cellules germinales d'une même chambre ovarique diffèrent dans la forme de leur nucléole. Ce dernier est compact dans les trois cellules nutri- tives, tandis que dans l'œuf même il est composé de plusieurs morceaux. Sous l'action d'un métabolisme diminué, tel qu'il peut être provoqué par l'inanition, le froid, l'âge du cycle évolutif, l'âge de l'individu ou par des agents chimiques (« neutralrot »), le nucléole de l'œuf est transformé et prend peu à peu la forme de celui des cellules nutritives. De plus dans de nombreux cas de ce genre l'œuf et son noyau sont de taille inférieure à celle des cellules nutri- tives. De pareils œufs de petite taille et à nucléole compact correspondent au stade initial des œufs d'hiver. Ce qui détermine, toutefois, une chambre ovarique à s'engager dans la voie de formation d'un œuf d'hiver, c'est le rapport de sa taille avec celle de la chambre ovarique précédente. Il y a for- mation d'un œuf d'hiver si la chambre ovarique qui le contient est plus grande que celle qui la précède dans l'ovaire ; si les deux chambres sont de taille égale il y aura formation d'une femelle sexuelle, et si la chambre ovarique est plus petite que celle qui la précède, elle dégénère en général. — J. Strohl. = Spermatogénèse. • Voïnow (D.l. — Recherches sur la spermatogénèse du (iryllolalpa vul- garis. — Gryllotalpa vulgaris est une espèce bien caractérisée au point de vue de la composition nucléaire des éléments mâles. C'est une des rares formes qui possèdent trois types spéciaux de chromosomes : microcbromo- sornes, idiochromosomes et un chromosome accessoire. En même temps, le chromosome accessoire est associé dès le début de la période d'accroisse- ment jusqu'à la métaphase primaire et toujours avec le même chromosome bivalent, pour constituer l'hexade L. Cette espèce- est encore caractérisée par le mode spécial dont se fait la réduction chromatique, de 17 chromo- somes diploïdiques à 7 haploïdiques, mode spécial dû à l'existence de l'hexade dans les spermatocytes primaires et d'un chromosome tétravalent. Le chromosome accessoire est associé chez l'espèce vulgaris alors qu'il est libre chez borealis. Cette association a certainement modifié l'évolution du chromosome accessoire. D'habitude, chez tous les insectes où le chromosome II. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 41 accessoire est libre, il est reconnaissable au début de la différenciation des spermatocytes primaires grâce à son isolement et à son état condensé ; chez Gryllotalpa vulgaris il passe au contraire presque par les mêmes modifica- tions que les autosomes. Chez l'objet en question, le microchromosome bi- valent est celui qui se comporte comme le chromosome accessoire libre des autres insectes. L'association du chromosome accessoire toujours avec le même chromosome bivalent prouverait qu'il existe entre eux une certaine affinité plus intime qu'un simple rapport kinétique. C'est un nouvel exem- ple, en dehors du chromosome L de Sinéty et l'hexade de Clung, qu'on pourrait invoquer en faveur de l'hypothèse de Stevens et Wilson relative à l'origine du chromosome — x aux dépens d'une autre paire de chromo- somes. — M. Lucien. Tischler (G.). — La formation d'un périplasmode dans les anthères des Commelinaeées et le comportement des cellules du tapète dans les autres Monocotylèdonëes. — La formation d'un périplasmode véritable entre les microspores des Angiospermes ou entre leurs cellules-mères n'a lieu, d'après les indications bibliographiques revues par l'auteur, et contraire- ment à l'opinion courante, que chez des Spatifloreas {Arum, Die/fenbachia, Symplocarpus, Peltandra, Lemna), et des Helobise (Zannichellia, Rappia, Lilxa, auxquelles l'auteur ajoute Aponogeton, Butomus et Potamogeton). T. a trouvé aussi un vrai périplasmode chez les Commelinaeées [Commelina, Tradescantia et Iihœo). Chez ces genres, les parois des cellules du tapète sont déjà dissoutes pendant lasynapsis; pendant la division en tétrades, leur contenu pénètre dans la loge pollinique en formant un plasmode, qui ne forme qu'un seul tout au point de vue morphologique et physiologique. Les noyaux du plasmode subissent des modifications semblables à celles des noyaux des tissus sécréteurs; il ne semble pas que ces noyaux se multiplient ni qu'ils se fusionnent ; le protoplasma du plasmode, qui rem- plit tout l'espace libre entre les jeunes grains de pollen, présente un aspect différent de celui qu'il avait auparavant; les nucléoles prennent la structure de noyaux au repos. Au fur et à mesure de la croissance des grains de pollen, le plasmode se résorbe et on n'en trouve aucune trace dans les anthères mûres. Chez les plantes d'autres familles où Bonnet a trouvé des « tapètes plasmodiaux » il s'agit de phénomènes qui ne peuvent être attribués à une vie active du protoplasma; celui-ci arrive bien autour des grains de pollen par suite de la désagrégation des cellules du tapète, mais très tard et très irrégulièrement; les noyaux, s'ils n'ont pas complè tement disparu, sont en état de désorganisation et en tout cas très pauvres en chromatine. Parmi les Helobiœ, Alisma a les cellules du tapète encore intactes quand les grains de pollen sont déjà complètement formés ; il n'y a donc pas de plasmode ; Sparganium a des masses de plasma entre les grains de pollen, mais les noyaux montrent des signes de dégénérescence. Chez les Liliflorae (Convallaria, Tamus) et chez les Broméliacées (Cryptanthus), le périplasmode manque complètement; mais entre les grains de pollen, on trouve un mucilage sécrété probablement par le tapète et qui finit par être résorbé par le pollen ; les choses se passent de la même façon chez Nym- phxa. — A. Maillefer. Hutchinson (A. H.). — Fécondation dans Abies balsamea. — A noter, chez le gamétophyte mâle, que, dans des conditions favorables, une cellule prothallienne peut se développer en cellule anthéridiale, d'où résulte un ga- métophyte bianthéridial. Des deux noyaux mâles, qui sont équivalents, 42 L'ANNEE BIOLOGIQUE. l'un féconde le noyau de l'oosphère, tandis que, fréquemment, l'autre se fusionnerait avec le noyau de la cellule du canal. — P. Guérin. Carano (E.). — Sur V embryologie de Poinsetiia pulcherrima Iï. Grah. — L'embryologie de cette euphorbiacée présente un intérêt particulier du fait qu'elle réalise un degré intermédiaire entre les nombreuses euphorbiacées à type normal de gamètophyte et celles, encore peu nombreuses, à 16 noyaux. Elle montre en effet, en règle générale, un sac embryonnaire unique à 8 noyaux; mais, exceptionnellement, elle offre plusieurs sacs provenant delà même cellule-mère. Entre ce cas et celui d'Euphorbia procera, E. palu- stris, etc., toute la différence se réduit à la persistance, dans le premier, des parois entre les mégaspores, d'où formation de sacs distincts, et au manque, ou peut-être aussi à la disparition successive des parois dans le second cas, ce qui fait que tous les noyaux provenant de la division des mégasporea restent inclus dans la cavité commune. L'auteur en tire la conclusion que le type à 16 noyaux peut être considéré comme une forme dérivée et non primi- tive. La cellule-mère donne naissance à 4 mégaspores disposées en pile ou en tétrade. Le cas le plus fréquent est celui dans lequel les mégaspores sont en pile, séparées toutes les quatre, ou seulement les deux inférieures, par des parois. L'inférieure seule produit un sac embryonnaire à 8 noyaux; les autres dégénèrent. Lorsque les mégaspores sont en tétrade, elles sont toutes- nettement séparées par des parois et montrent toutes ou en partie la ten- dance au développement. — M. Boubier. p) Phénomènes de maturation. Geinitz (B.). — Sur des anomalies dans la maturation de l'œuf d'Ascaris. — Il y a deux parties dans ce mémoire. L'une est consacrée à la présence de chromosomes anormaux, qui sont des dyades et non des tétrades. Dans l'autre est examinée la question des chromosomes sexuels d'Ascaris. I. Des observations d'anomalies naturelles (et non produites expérimen- talement) dans la disposition des chromosomes des divisions maturatrices ont été faites chezï Ascaris déjà par Boveri (1887-88), Boring (1910), Kautzsch (1913), zur Strassen (1898, 1906). G. résume ainsi ses résultats. Chez un in- dividu d'Asc. meg. biv., tous les oocytes offraient, à la prophase de la pre- mière division maturatrice, quatre dyades au lieu des deux tétrades habi- tuelles. Tretjakoff (1905) a seul décrit dans la spermatogénèse anormale d'Asc. meg. un fait lointainement analogue. Les dyades sont constamment et manifestement de taille inégale : deux grandes et deux petites. Quand il existe un plus grand nombre d'éléments chromosomiens, on peut les attri- buer à la fragmentation des quatre dyades typiques. Les dyades, dont les deux composants sont très éloignés l'un de l'autre, unis l'un à l'autre par des filaments lininiens, ont des formes variables : en U, en Y, en 0. Lors de la première mitose, les dyades se partagent chacune en ses deux compo- sants et de la façon la plus normale, de sorte que chaque cellule-fille reçoit deux bâtonnets longs et deux autres courts. Dans la deuxième mitose, au lieu que, comme on pourrait s'y attendre, chacune des cellules-filles reçoive un bâtonnet long et un bâtonnet court, la répartition entre l'oocyte et le deuxième globule polaire est le plus souvent irrégulière, et il peut même se produire une fragmentation des chromosomes. Il en résulte que, chaque chromosome ou fragment de chromosome pouvant se transformer en vésicule nucléaire, il peut exister dans l'oocyte deux ou plusieurs pronucléi, de aille très inégale. Le fuseau de segmentation présente de fréquentes anomalies II. _ PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 43 de nombre et de grandeur des chromosomes et il est exceptionnel de trou- ver quatre grands chromosomes normaux. Parmi les anomalies, l'une, par- ticulièrement intéressante, consistait en ce qu'à l'équateur du fuseau se trouvaient d'un côté trois chromosomes, de l'autre un chromosome isolé; on peut l'expliquer de diverses façons et de préférence en admettant qu'il y a eu fécondation par un spermatozoïde dMsc. univ. Dans l'interprétation des faits précédents, G. après avcir rappelé les diver- ses opinions émises sur la genèse des tétrades d'Ascaris, accepte l'opinion émise la première fois par Boveri, qui attribue la tétrade à la conjugaison parallèle de deux chromosomes qui se fissurent en outre longitudinalement. Il suppose que les quatre dyades anormales représentent quatre chromo- somes fendus suivant la longueur, sans qu'il y ait eu conjugaison. Il admet aussi que les deux grandes dyades proviennent de l'un des deux parents, les deux petites de l'autre, et il explique l'absence de conjugaison par la lon- gueur trop différente des deux chromosomes conjoints, rendant impossible la conjugaison. On ne connaît que deux cas analogues d'absence de conju- gaison des chromosomes dans les cellules sexuelles en voie de maturation ; il s'agit d'hybrides de Drosera (Rosenberg 1904) et de Pygœra (Federley 1913). II. Chez trois individus d\4sc. meg. biv. (sur 26 examinés), l'étude de l'ovogénèse a montré des hétérochromosomes libres, et cela dans tous les oocytes sans exception. Ils se présentent presque toujours sous l'aspect de deux sphérules unies en une dyade, qui proviennent vraisemblablement de la division d'un hétérochromosome X unique. Déjà l'on connaissait les chro- mosomes sexuels des Nématodes et particulièrement, d'après les travaux de Boveri (1889, 1908-09), de MissBoring (1910), d'EDWARDS (1910), deFROLOWA (1912), ceux des oocytes et des spermatocytes d'Asc. meg. L'hétérochromo- some X provient d'un autosome c.-à-d. de l'un des composants d'une dyade, qui le renfermait en lui et dont il s'est séparé. L'autre composant de la dyade contient aussi un hétérochromosome qui lui reste attaché et de- meure ainsi latent. Mais tout à fait exceptionnellement, ce second hétéro- chromosome peut aussi se détacher de son autosome; il en résulte une tétrade X (dans la vésicule germinative) ou quatre éléments sphérulaires libres (dans le deuxième fuseau directeur). L'auteur s'est inquiété de l'ori- gine du chromosome X. Comme les tétrades naissent par conjugaison de deux chromosomes fissurés, l'un paternel, l'autre maternel, et que dans la majorité des cas l'un seulement de ces chromosomes fissurés abandonne son hétérochromosome X, il y a des chances pour que ce soit non pas l'un ou l'autre (paternel ou maternel) mais toujours le même chromosome qui fasse cet abandon. Quand il y a exceptionnellement tétrade hétérochromo- somique,il faut en attribuer l'émission à une tétrade entière d'automosomes. La destinée des hétérochromosomes au cours des deux divisions réductrices n'a rien de fixe. Chacune des cellules (1er, 2e globules polaires, oocyte) peut recevoir deux X, un seul ou pas du tout; le cas ordinaire est celui où l'une des sphérules passe dans le 1er globule polaire, l'autre reste dans l'œuf. Au stade de pronucléus, le chromosome X forme souvent une petite vésicule extranucléaire. Dans les premiers fuseaux de segmentation, apparaît sou- vent un chromosome X, rarement deux, qui dans ce cas proviennent de l'œuf; les spermatozoïdes fécondants ne contiennent pas d'hétérochromo- some libre. On peut se rendre compte cependant que l'hétérochromosome du fuseau de segmentation peut provenir aussi bien du spermatozoïde que de l'œuf, puisqu'il y a des cas où l'hétérochromosome de l'oocyte est éliminé avec les globules polaires. Les irrégularités de la répartition des hétéro- 44 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. chrosomes au cours des divisions réductrices de l'oocyte, montrent que ces hétérochromosomes, devenus libres, ont perdu leur sens de direction. On ne doit cependant pas les considérer comme des morceaux accidentellement détachés des extrémités du chromosome, et comme des fragments isolés par un processus de diminution chromosomique. G. se représente en effet le chromosome total à la manière de Boveri, c'est-à-dire comme formé : de deux segments terminaux destinés à être éliminés par le processus de dimi- nution chromosomique; d'un autosome, dont l'une des extrémités consiste en idiochromatine et représente le chromosome X ou sexuel encore compris dans l'autosome mais capable de s'individualiser. — A. Prenant. Seiler (J.). — La destinée des chromosomes sexuels chez les Lépidoptères: Contribution à l'étude de la maturation de l'œuf et du spermatozoïde et de lu fécondation. — Me Clung et Wilson ont eu le mérite de paralléliser les don- nées cytologiques sur les chromosomes sexuels avec les résultats expérimen- taux sur l'hérédité sexuelle. Comme il existe chez les mâles un chromo- some X de moins que chez les femelles, que ce chromosome ne trouve pas de partenaire lors de la conjugaison des chromosomes et reste donc isolé, que dans la division réductrice où les paires chromosomiques se séparent, il se porte vers l'un des pôles sans se diviser, il en résulte deux sortes de spermatozoïdes : les uns avec, les autres sans chromosome X. L'hypothèse de Me Clung et Wilson attribue la production des mâles aux spermatozoïdes sans chromosome X, celle des femelles à ceux qui possèdent le chromosome X; les spermatozoïdes sont donc dits hétérogamètes. Les faits connus pour les Lépidoptères contredisent cette hypothèse. Car chez eux l'expérimenta- tion exige que le sexe femelle soit digamète ; et cependant c'est pour le sexe mâle que la digamètie cytologique a été prouvée jusqu'ici. Il suffit d'élargir l'hypothèse : si le sexe femelle possède le chromosome impair, il y aura des œufs à chromosome X déterminant des mâles, et d'autres sans ce chromo- some qui produisent des femelles. Les faits observés par S. confirment cette hypothèse. Les recherches consignées dans ce très important travail ont porté sur divers Lépidoptères, surtout I>hragmotobia fuliginosa, Lymantria dispar, japonica et monaca, Orgyia antiqua et gonostigma, dont les divisions réductrices ovulaires, la fécondation et les divisions réductrices spermati- ques ont été étudiées. Au cours de la première division réductrice de l'œuf se produit une « pla- que d'élimination », formée par les chromosomes-fils qui abandonnent chacun une partie de leur chromatine. On se [rend bien compte de cette élimination sur des coupes d'une phase intéressant successivement l'une des plaques-filles, la plaque d'élimination, la seconde plaque-fille ; on voit alors qu'il y a une concordance presque parfaite dans le nombre et la position des chromosomes des deux plaques-filles et de la plaque d'élimination. Le pro- cessus d'élimination a une marche variable. D'abord il ne s'accomplit pas exclusivement dans une phase déterminée de la première division roatura- trice; il débute d'ordinaire au commencement de l'anaphase, mais peut être retardé pour certains chromosomes jusqu'à la période d'intercinèse et même jusqu'à la seconde division maturatrice. Ensuite la quantité de chromatine éliminée varie beaucoup, suivant les cellules, suivant les chromosomes d'une même plaque-fille, mais elle est la même pour les deux chromosomes-fils de l'une et l'autre plaque; dans la règle la perte de chromatine varie entre 1/4 et 1/2. Comme, malgré l'élimination variable, les ordres de grandeur des chromosomes et la quantité de chromatine des pronucléi sont constants, il en résulte que la quantité de chromatine contenue dans la vésicule germi- II. _ PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 45 native varie. La plaque d'élimination a été déjà vue par Platner (1888) qui en a fait une plaque cellulaire, et surtout par Henking (1889, 1890, 1892) qui a reconnu son origine chromosomienne et l'a appelée plaque moyenne. L'élimination ne change rien à la forme des chromosomes; on retrouve sur ceux des plaques polaires deux encoches transversales sculptant le chromo- some en une sorte de pseudotétrade, qui existaient sur les chromosomes de la plaque équatoriale. A la deuxième division réductrice, le fuseau se pro- duit dans le prolongement de celui de la première division. Comme lors de celle-ci, la division des chromosomes est longitudinale ; car l'encoche transversale demeure visible sur les chromosomes et n'est pas devenue une fente ; d'ailleurs les deux divisions longitudinales des deux cinèses maturatrices se font dans des plans perpendiculaires l'un à l'autre, les chromosomes ayant tourné de 90° lors de la deuxième cinèse. Il ne se produit pas d'élimination chromatique spéciale au cours de cette cinèse, et celle qu'on y peut observer n'est que l'élimination retardée de la première cinèse réductrice. A la fin de la seconde division de maturation, on trouve se succédant du dehors en dedans : le premier globule polaire, son descen- dant, la plaque d'élimination, le second globule polaire, le pronucléus femelle. La plaque d'élimination éprouve un sort variable, mais une fin toujours la même, qui est sa disparition complète. Fréquemment elle se transforme en un corps nucléoïde ou noyau d'élimination, à la constitution duquel pren- nent part non seulement la chromatine éliminée, mais encore ja portion équatoriale des fibres du fuseau; d'autres fois elle se désagrège en blocs chromatiques irréguliers ; parfois elle peut esquisser un rudiment de fuseau. Le noyau d'élimination ou ce qui en tient lieu disparait habituellement après la télophase de la seconde maturation; mais il peut persister sous la forme de petits corps chromatiques au delà de la première division de segmenta- tion. Henking avait observé déjà le noyau d'élimination, qu'il avait interprété de façon erronée. Un paragraphe est consacré à la fécondation. L'aire de substance spéciale, que Henking a vue entourer le centriole spermatique, et qu'il a appelée arrhénoïde, est un artifice de préparation. La polyspermie est fréquente et n'est pas pathologique. Dans son cheminement vers le centre de l'œuf, le spermatozoïde se creuse une sorte d'entonnoir plus clair, par dissolution des sphères vitellines, par transformation du vitellus en plasma ordinaire. Le pronucléus femelle fait d'ailleurs la moitié du chemin à sa rencontre. Pour la formation du noyau spermatique, la tête se transforme d'abord en un ovoïde basichromatique et pycnotique, puis devient oxychromatique et plus volumineuse, en même temps qu'une structure s'y dessine. La copu- lation des pronucléi a lieu quand ils sont devenus totalement oxychroma- tiques. Les chromosomes y apparaissent peu à peu, d'abord longs puis de plus en plus courts et offrant finalement l'encoche transversale caractéris tique. Quant aux globules polaires, ils peuvent aussi copuler entre eux, en formant un corps monstrueux, un fuseau multipolaire, le noyau directeur de copulation, observé aussi chez les Hyménoptères. Le chapitre principal de ce mémoire traite de la question du chromosome sexuel. Peut-on observer chez les Lépidoptères une digamétie cytologique ? Miss Stevens (1906) a vu dans les divisions spermatocytiques une paire de chromosomes plus grands ou idiochromosomes x-y. Gross (1912) a constaté la présence d'un nucléole chromatique, qu'il dit être bivalent et résulter de la fusion de deux chromosomes. Dederer (1907), Cook (1910) et même Don- caster (1912, 1913) admettent aussi l'existence d'une paire d'idiochromosomes 46 L'ANNEE BIOLOGIQUE. qui dans la période d'accroissement est condensée en un nucléole chromatique. Dans la maturation de l'œuf, Doncaster reconnaît de même qu'il existe un nucléole chromatique représentant les chromosomes sexuels. S., malgré ces travaux, considère comme non encore résolue la question [des chromo- somes sexuels chez les Lépidoptères. Voici ses observations, pour les deux sexes. La plaque chromatique équatoriale de la première division réductrice de l'œuf offre un long chromosome, indistinctement quadripartite. Dans cha- cune des plaques-filles, on retrouve un grand chromosome. Mais celui de la plaque interne (qui fournira le pronucléus femelle) est de plus grande taille; de plus la plaque interne ne contient que 28 chromosomes, la plaque externe 29 ; le chromosome surnuméraire de cette plaque est une portion isolée du grand chromosome. Dans d'autres cas c'est l'inverse. Il y a en tout cas tou- jours une différence numérique de chromosomes dans les deux plaques- filles, dans l'une un hétérochromosome x, dans l'autre deux hétérochromo- somes y; le sexe femelle est cytologiquement digamète. Les hétérochromo- somes se rendent aux pôles indépendamment des autosomes, soit avant, soit après ceux-ci. Dans la plaque équatoriale du premier globule polaire et de la deuxième ' division réductrice, les hétérochromosomes y restent séparés. Les chromosomes sexuels se divisent d'ailleurs également, soit dans le fuseau de division du premier globule polaire, soit dans le deuxième fuseau directeur. Il résulte de ces faits que les œufs recevront tantôt 28 chromo- somes (dont un hétérochromosome x), tantôt 29 (dont deux hétérochromo- somes y). Recherchant le mode d'apparition des hétérochromosomes au cours de l'ovogénèse, S. décrit les phases successives de ce processus et conclut : Les chromosomes sexuels ne se distinguent pas des autosomes avant les prophases des divisions réductrices. Le nucléole des ovocytes est un nucléole chromatique, qui n'a aucun rapport avec les chromosomes sexuels. Quant à la pseudoréduction ovocytaire, elle s'effectue pendant le stade synizesis de la période synapsis probablement par conjugaison paral- lèle des anses chromatiques, si bien que les chromosomes du stade pachy- tène, en nombre haploïde, sont bivalents. La bivalence devient ensuite apparente, au stade diplotène. C'est alors que parmi les anses chroma- tiques l'une d'elles se distingue des autres par sa longueur, c'est d'elle que dériveront incontestablement les hétérochromosomes. Des deux divisions réductrices, la première, qui est longitudinale, suit la fente qui sépare les deux anses du stade diplotène; elle est donc réductrice ; • la seconde, qui est aussi longitudinale mais perpendiculaire à la précédente, sépare deux moitiés de chaque anse; elle est donc équationnelle. Les résultats relatifs à l'hétérochromosome dans la spermatogénèse se résument ainsi. Les spermatogonies possèdent vraisemblablement 56 chro- mosomes, parmi lesquels deux grands chromosomes x. Jusqu'à la fin du stade diplotène la spermatogénèse ressemble tout à fait à l'ovogénèse. Comme pour les ovocytes, le nucléole des spermatocytes est un nucléole chromatique ordinaire qui n'a rien à faire avec les chromosomes. Il est probable qu'il se fait, lors des prophases, une conjugaison parallèle des chromosomes. Les deux divisions maturatrices sont sans doute, pour les autosomes, longitudinales; car l'encoche transversale des chromosomes, identique à celle des chromosomes ovocytaires, persiste telle quelle. Les x chromosomes, qui se sont vraisemblablement conjugués pendant le stade synizesis, s'écartent plus ou moins l'un de l'autre, jusqu'au moment de la métaphase, où ils se réunissent à nouveau. La première division matura- trice intéresse longitudinalement le chromosome x, et par conséquent est II. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 47 pour lui une division réductrice; les deux hétérochromosomes-fils gagnent les pôles isolément. La seconde division maturatrice est équationnelle ; les deux hétérochromosomes-fils accompagnent les autosomes. Donc tout prouve que la chromatine tout entière des spermatocytes subit un partage égal ; tous les spermatozoïdes reçoivent 28 chromosomes ; le sexe mâle est donc mono- gamète. Dans le paragraphe suivant, S. examine le sort des chromosomes sexuels pendant la copulation, et pendant la segmentation et les premiers stades du développement embryonnaire. Puisque tous les spermatozoïdes ont 28 chro- mosomes, que la moitié des œufs en possède 28 et l'autre moitié 29, il doit y avoir deux sortes d'embryons, les uns à 56 chromosomes (dont deux x), les autres à 57 (dont un x provenant du spermatozoïde et les deux y prove- nant de l'œuf). Les embryons à 56 chromosomes doivent devenir des mâles, car eux seuls sont capables de fournir après maturation des gamètes à 28 chromosomes; les embryons à 57 chromosomes doivent donner des femelles, car seuls ils peuvent produire des gamètes différents, les uns à 28, les autres à 29 chromosomes. Telle est l'hypothèse conforme à la théorie de Me Clung-Wilson. S. n'a pu prendre sur le fait, dans la copulation des pronucléi, les hétérochromosomes des deux gamètes conjoints. Mais dans les mitoses somatiques de la segmentation il a pu faire des observations et des numérations utiles. Il a compté 56 chromosomes, dont 2 grands hétéro- chromosomes, dans certaines plaques équatoriales, qu'il a attribuées à des embryons mâles. Dans d'autres plaques équatoriales, appartenant à des embryons sans doute femelles, il a trouvé, au lieu du chiffre 57 exigé, 58 chromosomes, dont l'un est le chromosome x, tandis que le chromosome y est doublé. Il peut du reste y avoir des plaques équatoriales à 61 et 62 chro- mosomes, grâce à un dédoublement des hétérochromosomes, qu'on connaît pour d'autres types d'Insectes. Les résultats qui précèdent se rapportent à Phragmotobia. Il était intéres- sant, à cause des expériences de croisement entreprises par Goldschmidt sur Lymantria âïspar et L. japonica, d'examiner aussi chez ces espèces et chez leur produit la question des chromosomes sexuels. Si les processus d'ovogénèse et de spermatogénèse ainsi que les phénomènes de maturation sont essentiellement semblables à ceux de Phragmotobia, il en est autrement pour les chromosomes sexuels qu'on ne peut distinguer des autres chromo- somes, et pour les chromosomes de l'hybride qui ressemblent à ceux des parents. Une partie générale, divisée en trois chapitres, termine le mémoire. Dans le premier, S. examine la valeur physiologique de la plaque d'élimi- nation. Il la distingue de la plaque moyenne de Henking, qui n'est qu'une plaque cellulaire, et des formations signalées par Schleip (1908) et Nachts- heim (1913). De la revue bibliographique qu'il passe il résulte qu'aucun phé- nomène d'élimination chromosomique n'a encore été observé. Cette élimi- nation rappelle le processus de diminution constaté par Boveri et d'autres sur Ascaris, ainsi que par Kahle sur les larves de Cécidomyes. Quant à la signification du processus d'élimination, il est à remarquer qu'il manque dans les divisions spermatocytiques. La chromatine éliminée représente- t-elle une trophochromatine (au sens de Goldschmidt)? Il est possible; car ce n'est que par ce moyen que peut être rétablie dans l'œuf en voie de matu- ration la relation nucléoplasmique, que, lors de la période d'accroissement, l'apport des cellules nourricières a momentanément troublée. Dans un chapitre général sur le problème de la réduction, S. s'attache surtout à la question de la valeur de l'encoche transversale qu'on observe -48 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sur les autosomes et sur les hétérochromosomes. Haecker, qui l'a vue cliez les Copépodes, a constaté d'autre part que les deux divisions maturatrices sont longitudinales, et attribue l'encoche transversale à la conjugaison des chromosomes bout à bout, dont elle serait la trace. Mais S. rejette cette interprétation, se contentant de regarder l'encoche unique des autosomes comme l'indice de leur bivalence ou les encoches transversales successives des hétérochromosomes comme la marque de leur polyvalence. Un court chapitre sur l'hypothèse des chromosomes sexuels fait ressortir combien nous savons peu de choses sur cette question, parce qu'on n'a guère étudié à ce point de vue que les divisions spermatoeytiques, et en admettant que le nucléole chromatique observé à la phase d'accroissement sert de base au chromosome sexuel. On ne peut plus douter cependant du fondement morphologique de la théorie de Me Clung-Wilson. Seule la signification physiologique du chromosome sexuel est encore obscure. — A. Prenant. Y) Structure des produits mûrs. a) Zeleny (Charles) et Faust (E. Cf.). — Dimorphisme de la taille du sper- matozoïde. — Les observations des cytologistes ont montré que, chez beaucoup d'animaux : insectes, amphibiens, reptiles, mammifères, les divi- sions maturatives des cellules germinales mâles montrent qu'il y a deux sortes de spermatides, différentes par leur constitution chromosomienne, l'une des spermatides ayant un chromosome de plus que sa sœur. Mais cette différence n'a pu être poursuivie chez des produits mûrs. Des mesures précises de la grosseur de la tète des spermatozoïdes mûrs montrent que ceux ci sont de deux sortes : des gros et des petits, dont les dimensions de la tète diffèrent de 0,05 à 0,10. Cela apparaît nettement sur les courbes exprimant en abdeisses les tailles et en ordonnées les nombres d'individus présentant ces tailles : ces courbes sont nettement bimodales, présentant deux maximums inégaux. Cela rend très vraisemblable que les gros spermatozoïdes correspondent aux spermatides qui ont un chromosome de plus. Quant à la question de savoir si ces spermatozoïdes sont producteurs, les uns de mâles, les autres de femelles, elle sera résolue le jour où l'on saura séparer les deux sortes de sper- matozoïdes [IX]. — Y. Delage. b) Zeleny (Ch.) et Faust (C. E.). — Dimorphisme dans les dimensions des Sjtermatozoïdes d'un même testicule. — Plusieurs observateurs ont constaté que, chez beaucoup d'espèces animales, il existe deux sortes de spermatides différant par leur teneur en chromatine, et ils ont admis que les spermato- zoïdes provenant de ces spermatides jouaient probablement un rôle dans la détermination du sexe. Z. et F. ont recherché si les spermatozoïdes au terme de leur développe- ment présentaient, dans un même testicule, des différences correspondant aux deux sortes de spermatides. La tête du spermatozoïde résultant de la transformation du noyau de la spermatide plus ou moins riche en chroma- tine, les auteurs ont mesuré la longueur de la tête des spermatozoïdes d'un même testicule chez quinze espèces, et ont constaté de grandes variations dans la longueur de cette tête. Leurs mesures ont porté sur 17.252 spermatozoïdes, dont environ 500 ap- partenaient à un même testicule. Dans presque tous les cas, la courbe indiquant le pourcentage de la Ion- II. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 49 gueur des têtes des spermatozoïdes présentait deux maxima correspondant à deux groupes de spermatozoïdes ne possédant pas la même quantité de chromatine. Ainsi, par exemple, chez Lygœus Kalmii, sur 501 spermato- zoïdes d'un même testicule, la longueur de la tête variait de 32,1 \i à 42,7 \t; 89 spermatozoïdes avaient une tête de 36,8 jj. et 80 une tête de 37,8 fj.; 89 et 80 constituaient les deux maxima de la courbe de Gauss, et présentaient entre eux un rapport de 1,00 : 1,03. Dans les espèces dont les spermatocytes possèdent deux sortes de chromosomes accessoires, un grand chromosome X et un petit chromosome Y, la moitié des spermatides renferme le chromo- some X et l'autre moitié le chromosome Y. Si l'on admet que la chromatine se condense de la même manière dans les deux sortes de spermatides, et si l'on calcule, en tenant compte des dimensions de chacun des chromosomes accessoires, quelle doit être la longueur des spermatozoïdes renfermant le chromosome Y par rapport à celle des spermatozoïdes renfermant le chro- mosome X, on trouve une valeur qui dans beaucoup de cas est la même que celle donnée par la mesure directe des longueurs des têtes des spermato- zoïdes. Musca domestica, rapport calculé 100 : 108; rapports observés dans trois cas 100: 108, 100 : 108 et 100: 104 ;Anasa tristis, rapport calculé 100:111; rapports observés dans neuf cas 100:107,100:110, 100:110,100:112,100:110, 100: 108, 100: 110, 100: 103,100: 111. [Il y a lieu d'observer que la variation assez considérable de la longueur de la tête du spermatozoïde dans un même testicule, et le petit nombre des spermatozoïdes constituant les deux gran- deurs maxima, ne permettent pas de tirer des conclusions bien nettes des recherches de Z. et F.]. — F. Henneguy. a) Reinke (E. E.). — Comportement des spermatozoïdes dimorphes du Strombus. — La manière dont se comportent les deux sortes de sperma- tozoïdes du Strombus, les eupyrènes et les apyrènes, vis-à-vis diverses substances : CO2, NaCl, NaOH, et leur distribution dans les différentes parties de l'appareil copulateur femelle, ont conduit l'auteur à cette con- clusion que les apyrènes ne jouent aucun rôle dans la fécondation et qu'ils doivent être considérés comme des cellules nourricières des eupyrènes, pour entretenir l'activité de ces derniers. — F. Henneguy. b) Reinke (E. E.). — Comportement des spermatozoïdes dimorphes de Strombus. — Dans l'eau de mer artificielle ayant exactement la même teneur en sels (NaCl, MgCl2, CaCl2 et KG) que l'eau de mer naturelle, les spermatozoïdes eupyrènes et apyrènes ne se comportent pas de la même manière que dans l'eau naturelle. Dans celle-ci les eupyrènes atteignent leur maximum d'activité au bout de 3 à 5 minutes, et se séparent presque entièrement des paquets qu'ils constituaient dans le spermiducte. Dans l'eau de mer artificielle leur maximum d'activité n'apparaît qu'au bout de 10 à 15 minutes et la moitié seulement se séparent des paquets. Les apyrènes se comportent de la même manière dans les deux sortes d'eau. Il est évident qu'il manque dans l'eau artificielle une substance qui détermine Factivation des eupyrènes et qui existe dans l'eau naturelle. L'addition progressive de petites quantités d'eau naturelle à l'eau artificielle augmente proportionnellement l'activité des spermatozoïdes. Il est probable que la cause activante n'est pas un enzyme, mais résulte plutôt d'un équilibre chimique, mal déterminé, qui existe dans l'eau de mer naturelle; peut- être est-ce un degré d'alcalinité qui varie avec l'heure du jour, la saison, la localité etc. — F. Henneguy. l'année biologique, xx. 1915. 4 50 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Moore (Arthur Russel ). — Sensibilité rythmique des œufs d'oursin [III]. — L'auteur a repris sur YArbaciàles expériences cTHerlant sur le rythme dans la division de l'œuf à la suite du traitement par la méthode de Lœb. Il a confirmé les résultats de cet auteur, mais conteste les conclusions qu'il en tire. D'après lui, ces conclusions seraient que le traitement hyperto- nique est nécessaire après le traitement acide, pour l'obtention des blastules; et à cette conclusion il objecte que le traitement hypertonique peut précéder le traitement acide ou être remplacé, d'après les expériences de Lceb, par une suppression momentanée des oxydations au moyen de KCN [nous serions étonnés qù'HERLANT souscrivît à cette interprétation de ses conclusions]. — L'auteur montre ensuite que les œufs d'Arbacia, soumis à un traitement hypertonique après fécondation, montrent aussi un rythme dans la sensibilité des œufs à ce réactif. Les œufs passent par des phases successives où ils sont alternativement plus et moins sensibles au traitement hypertonique, d'ailleurs toujours nuisible. Il part de là pour mettre la rythmicité du phénomène sur le compte de la rythmicité des phases évolu- tives de l'œuf, et il pense qu'une interprétation analogue peut être appli- quée aux œufs vierges dans les expériences de Herlant. — Y. Delage et M. Goldsmith. Goldfarb (A. J. ). — Expériences sur les produits sexuels. — Des œufs et des spermatozoïdes mûrs de Toxopneustes variegalus sont retirés du corps de l'animal et laissés dans l'eau de mer un temps variable, après quoi des fécondations sont effectuées. L'auteur fait remarquer d'abord l'extrême va- riabilité du pouvoir fécondant des spermatozoïdes des différents individus vis-à-vis des œufs d'une même femelle et la même variabilité dans l'aptitude des œufs des femelles différentes à être fécondés par le sperme du mâle. — Il constate ensuite que, à mesure que le séjour des œufs dans l'eau se pro- longe, le nombre de fécondations diminue, la membrane de fécondation se gélifie davantage et sa perméabilité s'altère; la rapidité de sa formation diminue d'abord, mais augmente ensuite, lorsqu'il s'agit d'œufs ayant sé- journé dans l'eau assez longtemps. La rapidité de la segmentation diminue, le nombre de divisions irrégulières et de larves atypiques augmente en raison du séjour dans l'eau. Un résultat inattendu est que rien de semblable ne s'observe pour les spermatozoïdes, dont l'activité n'est pas modifiée parla durée du séjour dans l'eau. L'auteur fait remarquer que c'est un fait d'autant étrange que leur métabolisme apparemment plus actif devrait les rendre, au contraire, plus sensibles aux influences nuisibles. — M. Goldsmith. Chappeilier (A.). — Pendant combien de jours les spermatozoïdes gar- dent-ils leur pouvoir fécondateur? — D'accord avec Coste, l'auteur fixe entre 10 et 18 jours la durée pendant laquelle la poule pond des œufs fécondés après le dernier contact avec le mâle ; pour la cane cette durée est de 7 à 11 jours. Ces nombres sont utiles à connaître pour des expériences sur des œufs sûrement vierges. L'auteur note en passant qu'à certaines périodes de l'année les spermatozoïdes de ces espèces perdent leur pouvoir fécondant, bien que la formation du sperme et les rapports sexuels ne soient en rien modifiés. — Y. Delage et M. Goldsmith. Kellerman (M.). — Transport à grande distance réussi de pollen de Citrus. — Pour obtenir aux Etats-Unis des races plus résistantes de diverses espèces de citrus on a voulu hybrider les races américaines avec du pollen des japonaises, plus rustiques. Et le pollen envoyé en flacons par la poste II. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 51 s'est montré très efficace; en tout cas très vivant. Le mieux est de dessécher le pollen par le vide, sur l'acide sulfurique. Il résiste très bien à 4 ou 6 se- maines de voyage et d'emprisonnement. — H. de Varigny. 2. FÉCONDATION. Dangeard (P. A.). — La reproduction sexuelle envisagée dans sa na- ture, dans son origine et dans ses conséquences. — L'auteur se propose de montrer que la reproduction sexuelle se présente dans tous les cas avec les mêmes caractères essentiels et que les champignons supérieurs qui, long- temps, ont constitué un obstacle sérieux à cette conception de l'unité de la reproduction sexuelle, rentrent dans la loi générale. La fécondation est pour D. l'union de deux gamètes qui sont des éléments complets : leurs noyaux, en se fusionnant, apportent chacun le même nombre de chromo- somes ; le noyau de l'œuf en possède un nombre double. L'origine de la re- production sexuelle doit être recherchée dans la reproduction asexuelle, les gamètes étant des spores affaiblies, affamées, incapables de continuer seules le développement; ils trouvent dans leur union, laquelle est dans son origine un phénomène d'autophagie, l'énergie nécessaire à ce développe- ment; cette énergie peut leur être encore fournie par les moyens mis en œuvre dans les cas de parthénogenèse. Une conséquence des plus impor- tantes de l'introduction de la reproduction sexuelle dans le développement des êtres vivants est la production, chez certains d'entre eux, d'un stade où le nombre 2n des chromosomes de l'œuf se maintient sans réduction pen- dant quelque temps; D. pense que cette structure diploïde est propice à la variation des êtres et que c'est grâce aux 2n chromosomes de leurs noyaux que les êtres supérieurs se sont élevés au degré d'évolution que nous leur connaissons; au contraire, les êtres dont le développement se fait tout entier sous la forme haploïde ont conservé une structure simple. Parmi eux sont les champignons : les gamétanges chez eux sont remplacés par des gamé- tophores à diplogamètes, la fécondation s'opère entre les énergides sexuels de ces derniers; l'œuf est le siège de la réduction chromatique et fournit des ascospores ou des basidiospores. Malgré ces caractères spéciaux, la re- production sexuelle des champignons se laisse ramener au cas général. D. conclut à l'unité des phénomènes sexuels dans tout l'ensemble du règne vivant. — F. More au. Welsford (E. J.). —Migrations nucléaires chez Phragmidiumviolaceum. — Pendant ces dix dernières années plusieurs travaux relatifs à la biologie des Urédinées ont mis en lumière ce fait que le développement des œcidio- spores débute par la formation de cellules binucléées situées à la base de l'œcidie. Dès 1904, Blakman a montré que chez Phragmidium violaceum les cellules binucléées résultaient de la migration dans ces cellules du noyau d'une cellule voisine. Il considéra ce phénomène comme un cas de fécon- dation, dans laquelle une cellule végétative prend la place d'une cellule mâle normale. Or, l'auteur a de nouveau examiné le Phragmidium viola- ceum et ses observations confirment en tous points celles de Blakman. Le pore à travers lequel passe le noyau de la cellule végétative a des dimen- sions très variables. Immédiatement au-dessous des cellules fertiles binu- cléées se montre une assise composée de cellules plus ou moins vides et dont les noyaux ont émigré. Ces migrations nucléaires ne sont pas de nature pathologique, comme le prouvent les faits suivants : elles se présentent, en effet, en série régulière du milieu à la périphérie de l'œcidie; de plus, elles 52 L'ANNEE BIOLOGIQUE. ont été trouvées dans des matériaux fixés par divers procédés. — A. de Puymaly. Woodcock (H. M.) et Lapage (G.). — Observations sur le cycle vital d'un nouveau flagellait , Helkesimastix fwcicola n. g. n. sp., avec remarques sur la question de la syngamie chez les trypanosomes. — Cette espèce se trouve dans les crottes de la chèvre et aussi du mouton, sous forme enkystée ; elle se cultive facilement. Paroi kystique bien définie, pas de division à l'intérieur; la paroi s'atténue et disparait, comme résorbée, sans s'ouvrir quand le con- tenu devient libre : il ne reste pas de paroi. La sphère s'allonge, devient ovoïde, une vacuole se montre, l'organisme s'agite, et un flagellum se montre dirigé vers l'arrière. Grossissement rapide. Un seul noyau ; pas de cyto- stome ; corps plastique, changeant facilement de forme. Après quelques heures d'activité commence la multiplication : repos, forme sphérique, flagellum invisible, résorbé sans doute; allongement de l'aire nucléaire: deux karyo- somes, et bientôt deux individus, flagellés l'un et l'autre. Le tout prend 10 ou 15 minutes. Dans une culture de 3jours environ, après cette période de division, on aper- çoit de la conjugaison : généralement entre individus légèrement différents de formes et dimensions. Mais la conjugaison ne semble pas avoir été nette- ment vue. Puis les conjugants se séparent, pour se rejoindre ensuite, et se fondre, après quoi se fait l'enkystement. Mais il y a des cultures où man- quent la conjugaison et l'enkystement. Les trypanosomes chez qui manque la syngamie avaient-ils perdu la faculté de conjugaison"? La syngamie serait- elle entièrement perdue chez les hémo-flagellates, ce qui tiendrait à la nature du milieu et aux facilités de nutrition? — H. de Vakigny. b) Loeb (J.). — Sur les conditions qui déterminent ou empêchent Ventrée du spermatozoïde dans l'œuf. — On sait que des œufs fécondés n'admettent plus de nouveaux spermatozoïdes. Cet obstacle est-il dû à la membrane ou au fait que l'œuf a commencé à se segmenter? Cetteseconde alternative est démon- trée fausse par les faits suivants : 1° Les œufs de Sir. purpuratus, traités par une solution hypertonique, sans traitement membranogène préalable, se développent quelquefois en larves, après avoir formé une membrane sous l'action du seul liquide hypertonique; mais un bon nombre ne se dévelop- pent pas et ne parcourent que les premiers stades de la segmentation, parce qu'ils n'ont pas de membrane. Si on met ces derniers œufs en présence du sperme, leurs blastomères individuels sont fécondés, forment une mem- brane indépendante et peuvent se développer chacun en une petite larve. 2° Les œufs du même oursin, soumis au traitement membranogène bu- tyrique, n'admettent point de spermatozoïdes, mais si on rompt leur mem- brane par secouage, même plusieurs heures après sa formation, la fécon- dation parle sperme peut avoir lieu. 3° Parmi les œufs d'Arbacia soumis au traitement membranogène butyrique, les uns montrent une membrane coriace, les autres une membrane délicate : ceux-ci seraient fécondés par le sperme, les autres non. Il résulte de là que c'est la membrane qui est le vrai et le seul obstacle à l'admission de nouveaux spermatozoïdes dans l'œuf fécondé. — On sait que l'œuf d'une espèce n'admet pas les spermatozoïdes d'une espèce trop éloignée, mais qu'une modification appropriée de l'eau de mer peut supprimer cet obstacle. C'est ainsi qu'en eau de mer alcaline, des œufs d'oursins ont pu être fécondés par du sperme de toutes les autres classes d'Echinodermes. Mais il faut pour cela que les produits sexuels soient mis en présence dans l'eau de mer alcalinisée. Ces mêmes produits, traités II. _ PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 53 séparément par l'eau alcalinisée et rapprochés en eau de mer normale, ne se réunissent pas. Si dans un cas (oursins et crinoïdes) Goplewski a noté le contraire, c'est qu'une certaine quantité du milieu alcalinisé avait sans doute été retenue dans la gangue gélatineuse des œufs. Ces faits inclinent à penser que, dans la fécondation légitime en eau de mer normale, certains sels peu- vent remplir un rôle spécifique. L'expérience suivante montre qu'il en est ainsi : les œufs d'oursins mis en présence du sperme légitime, en eau de mer artificielle neutre et dépourvue de CaCl-2, ne sont pas fécondés, bien que dans ce liquide les œufs restent très vivants et que les spermatozoïdes, très agiles, les assaillent. Si l'on ajoute un peu de CaCl2 ou un peu de NaOH, un petit nombre d'œufs est fécondé. Il est digne de remarque que NaOH soit précisément le même réactif qui permet, d'ailleurs à des doses plus élevées, la fécondation illégitime. Si l'on ajoute un peu de chacun de ces deux réac- tifs, tous les œufs sont fécondés presque immédiatement. Si l'on ajoute les deux réactifs spécifiques dans l'eau de mer artificielle où les produits sexuels sont depuis longtemps en présence et restés inertes, la fécondation a lieu dès l'introduction des deux réactifs. Cette rapidité de la réaction et sa réver- sibilité non moins rapide montrent qu'il s'agit là d'un phénomène de sur- face, les réactifs spécifiques conditionnant sans doute certains états de la membrane et du spermatozoïde, tels que : tension superficielle, fluidité, vis- cosité. L'antagonisme bien connu des spermes d'espèces très différentes tient sans doute aussi, comme l'a suggéré Herlant, à une action superficielle, lejle que le dépôt sur l'œuf d'un produit de réaction des deux spermes, facile à détacher ainsi qu'il résulte du fait que le sperme légitime redevient actif en présence du sperme étranger dès que le liquide est suffisamment dilué. — La mobilité des spermatozoïdes est une condition nécessaire de la féconda- tion, car les spermatozoïdes immobilisés par le cyanure sont incapables de féconder même des œufs dépouillés de leur gangue par HC1, et la fécondation a lieu dès que les spermatozoïdes reprennent leur mobilité à la suite de cette immobilisation passagère. La présence des œufs dans le liquide où nagent les spermatozoïdes est un excitant énergique de la mobilité de ces derniers, et c'est là une condition adjuvante de la fécondation. Mais cette excitation n'est pas rigoureusement spécifique, car elle peut être exercée, bien qu'à un moindre degré, par des œufs d'une autre espèce. — Dans beaucoup de cas, la présence du liquide ayant été en contact avec des œufs, détermine une agglutination passagère des spermatozoïdes qui parait favoriser la féconda- tion. Cette agglutination est favorisée par Ca et les autres métaux bivalents, comme si ces agents déterminaient la précipitation d'une sécrétion collante qui, ensuite, se dissout lentement dans l'eau. NaOH favorise la désagrégation des masses agglutinées. Il est possible que cette substance agglutinante soit utile pour faire adhérer les spermatozoïdes à l'œuf avant leur pénétration. L'idée de Lillie qu'une substance unique (la fertilizine) est à la fois l'agent de l'activation des spermatozoïdes à une plus grande mobilité et celui de leur agglutination est infirmée par le fait que ces deux phénomènes peuvent être dissociés et produits à l'exclusion l'un de l'autre, dans des conditions expéri- mentales convenables. — L'auteur discute ici la théorie de Lillie. Si dans les œufs soumis à un long lavage, avant d'être mis en présence du sperme, le pourcentage des fécondations diminue graduellement, ce n'est pas parce que la fertilizine devient plus insuffisante en quantité, mais simplement parce que les œufs soumis à ce lavage meurent peu à peu; et ceux qui ne sont pas fécondés ne sont pas ceux qui n'ont plus de fertilizine. mais ceux qui sont déjà morts. D'autre part, si on enlève par HC1 la gangue gélatineuse, les œufs, bien que ne donnant plus de fertilizine d'une façon appréciable, ainsi 54 L'ANNEE BIOLOGIQUE. qu'en témoigne la perte du. pouvoir agglutinant par l'eau qui les surnage, restent fécondables au taux de 10 %. Enfin, les œufs de S. purpuratus, aux- quels on a fait former une membrane très délicate dans une eau de mer artificielle formée de NaCl + KC1 + CaCl2, additionnée ou non d'un peu de NaOH, restent tous fécondables, bien qu'ils aient radicalement et définiti- vement perdu la propriété de fournir une substance agglutinante. Or, à ces preuves expérimentales, l'auteur en ajoute une d'ordre théorique, consistant à dire que l'explication purement chimique de Lillie (union de l'antigène œuf avec le complément spermatozoïde par l'intermédiaire de l'ambocep- teur fertilizine) cadre mal avec le fait que l'union du spermatozoïde à l'œuf est un phénomène physique, morphologique et non une combinaison de substances chimiques. [Il ne remarque pas qu'une telle preuve, si elle était valable, vaudrait aussi contre sa théorie chimique de la fécondation]. — Y. Delage. a) Loeb (J.). — Les idées de Brachet sur le rôle de la membrane de fécon- dation. — Brachet (Ann. Bio!., XIX, p. 62) a montré que les œufs de Para- centrotus lividus, traités par le sperme de Sabellaria avant la fécondation, se développent lorsqu'ils sont mis ensuite en présence du sperme légitime, mais sans formation de membrane typique, et il en conclut que cette for- mation n'est pas un phénomène essentiel du développement. Mais il résulte de ses descriptions, qu'il existe dans ce cas une mince membrane étroite- ment accolée aux blastomères et qui doit être rompue artificiellement pour permettre l'éclosion. Il n'y a donc pas vraiment absence de membrane, mais condition particulière de la membrane, et une condition semblable _a été souvent réalisée par L. dans ses anciennes expériences, avant l'emploi de l'acide butyrique, en particulier par le traitement hypertonique immédiat en solution alcaline. D'ailleurs, la membrane serait-elle vraiment absente, que cela ne serait point, d'après L., un argument significatif contre sa théo- rie. L'essentiel dans celle-ci n'est pas la membrane, mais les phénomènes chimiques d'oxydations périphériques dont la formation de la membrane est un signe intéressant, fréquent, mais non essentiel. Or, ces oxydations sont présentes dans tous les cas, se montrant d'un tiers plus élevées après la fécondation ou après le traitement membranogène que chez les œufs mûrs non traités. [L'auteur est inattaquable sur le terrain où il se réfugie; mais il n'en est pas moins vrai qu'il a présenté la formation de la membrane typique obtenue par ' le traitement butyrique comme un résultat capital qu'il opposait triomphalement aux inventeurs des procédés qui ne repro- duisaient pas ce phénomène essentiel de la fécondation normale. Sous la poussée des faits expérimentaux il doit reconnaître aujourd'hui que sa dé- couverte, loin d'être capitale, n'était qu'un épiphénomène sans grande signification. Bornons-nous à enregistrer cet aveu]. — Y. Delage. Brachet (A.). — Sur la membrane de fécondation de Vœuf d'Oursin. — Voici comment l'auteur résume d'une façon parfaitement claire le contenu de son travail. 1° L'œuf d'Oursin fécondé vit en aérobie et à besoin, pour se développer, que sa substance corticale soit perméable à l'oxygène contenu dans l'eau de mer. La possibilité de cet afflux d'oxygène suffit au développement normal pendant les premières heures, mais à partir du stade blastula il faut, en outre, que la larve puisse s'hydrater par le passage en quantité suffisante d'eau de mer dans la cavité blastuléenne. La substance corticale de l'œuf doit donc être, à ce moment, perméable à l'eau et aux sels. 2° La perméabilité pour l'eau de mer apparaît, dans les con- II. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 55 ditions normales, comme une conséquence directe de la fécondation et se traduit par la formation de la membrane de fécondation typique et du liquide périvitellin. On peut expérimentalement supprimer complètement cet effet du spermatozoïde et étudier ainsi les conséquences de cette sup- pression. La perméabilité pour l'O restera cependant intacte, car l'œuf vivra et continuera à se développer normalement pendant une dizaine d'heures au moins. Or, il ressort des recherches de Loeb que l'œuf vierge est, malgré son état d'inertie, le siège d'oxydations lentes, que l'on peut suspendre ou en tout cas ralentir encore dans de larges limites, en plaçant cet œuf dans une eau privée d'O. On peut conclure de ces faits que, selon toute probabilité, la perméabilité de l'œuf par l'O est une propriété primaire de sa substance corticale et que les changements internes produits par la fécondation ne font qu'en augmenter (5 à 6 fois au moins) l'utilisa- tion par l'œuf, la perméabilité pour l'eau et les sels étant secondaire. — 3° La formation de la membrane de fécondation typique et du liquide périvitellin (perméabilisation pour l'eau de mer) résulte probablement d'une action cytolytique exercée sur la pellicule tout à fait corticale de l'œuf (J. Loeb), mais, selon toute vraisemblance, cette cytolyse amorcée se poursuit lentement et aboutit à la disparition de la membrane, grâce à quoi la larve éclôt. — Une cytolyse plus forte et plus brutale peut sup- primer le soulèvement de la membrane et provoquer d'emblée une éclo- sion chimique ; c'est ce que prouve l'action de l'acide butyrique s'exerçant après la fécondation sur des œufs préalablement traités par du sperme d'Hermelle. Une explication du même ordre est probablement valable aussi pour les œufs qui ne sont fécondés qu'après un séjour de 24 à 36 heures dans l'eau et qui ne forment pas non plus de membrane de fécondation : il est très probable qu'un commencement de cytolyse se produit pendant ce séjour. — La formation d'une membrane de fécondation typique n'est donc nullement une modification indispensable de la surface de l'œuf. Elle est, comme Delage l'a exprimé, un épiphénomène, le phénomène essen- tiel étant la perméabilisation pour l'eau et les sels. — 4° Mais, comme l'ont démontré des expériences de Brachet, la membrane de fécondation, tout en n'étant pas indispensable, joue un rôle qui n'est pas sans impor- tance. Elle tient sous une certaine pression le liquide périvitellin interposé entre elle et l'œuf, et qui est en grande partie composé d'eau de mer. Cette pression contrebalance la tension superficielle des blastomères et es maintient dans l'état de cohésion nécessaire. Au moment de l'éclosion, quand la membrane de fécondation disparaît, il n'y a plus des blastomères, mais des cellules rangées en épithélium autour d'une cavité turgescente. Les conditions sont changées et, à un certain point de vue, renversées. — Y. Delage et M. Goldsmith. Me Clendon (J. F.). — La membrane de fécondation dans l'œuf d'Echi- noderme. — Pour élucider la question si controversée de l'origine de la membrane de fécondation, l'auteur a dépouillé l'œuf d'Arbacia et celui d'Asterias, vierge et sortant de l'ovaire, de la couche muqueuse qui l'en- toure par de grands lavages prolongés qui ne lèsent en rien l'ovule, et il a constaté que, dans ces conditions, aucune membrane de fécondation n'appa- raît après la fécondation, bien que celle-ci soit suivie d'une segmentation normale. La membrane de fécondation dérive donc de la couche muqueuse et non d'une membrane péri-ovulaire étroitement accolée à l'œuf vierge et qui se soulèverait, comme le pense Loeb, par l'effet du gonflement d'une couche colloïde, sous-jacente. Les expériences de convexion électrique mon- 56 L'ANNEE BIOLOGIQUE. trent que l'œuf et sa couche muqueuse se portent vers l'anode, tandis que le colloïde péri-vitellin va vers la cathode. La couche muqueuse et le colloïde péri-vitellin sont donc de signes contraires, en sorte que ce dernier doit déterminer la précipitation de la première. Par là peut s'expliquer la for- mation de la membrane de fécondation. — Y. Delage. a) Lillie (Frank R.). — Agglutination du sperme et fécondation. — Ce travail fait suite à la discussion entre Lœb et Lillie, surgie à l'occasion de son mémoire (Voir Ann. BioL, XIX, p. 56). Lœb a fait à la théorie de Lillie diverses objections qu'il faut examiner successivement : 1° Lœb, d'après ses expériences sur le Str. purpuratus, interprète l'agglu- tination invoquée par Lillie comme un fait de tropismes et non comme une agglutination au sens microbiologique de ce terme. Pour apporter de la pré- cision dans le débat, L. distingue : a) l'agrégation, fait de tropismes, progres- sive, non réversible, sans modification de l'état de surface des spermatozoïdes ; />) l'agglutination, non progressive, c'est-à-dire procédant par tout ou rien, réversible, c'est-à-dire se détruisant spontanément après un certain délai, reposant sur une modification physique de la surface, déterminant des groupes qui tendent vers la forme sphérique par réduction de la surface proportionnelle (comme dans le cas où intervient la tension superficielle), n'altérant pas la vitalité des spermatozoïdes ; c) la coagulation en masse, brutale, aboutissant à un coagulum plus ou moins réticulé altérant la vita- lité des spermatozoïdes. — Lœb pense qu'il s'agirait chez le Strongylocen- trotus d'agrégation, mais il concède que c'est bien de l'agglutination qu"il s'agit pour l'Arbacia. L. va plus loin et affirme que, chez Strongylocentrotus, il s'agit aussi d'agglutination, d'ailleurs peu solide et peu durable. 2° Lœb a objecté que la fertilizine de L. a son origine uniquement dans la gangue gélatineuse, ce qui ruine toute l'interprétation de L. Ce dernier maintient son opinion en ce qui concerne Arbacia et l'appuie sur de nouveaux faits : la preuve que la fertilizine vient bien de l'œuf, c'est qu'on n'en trouve pas trace dans la gangue d'un œuf mûr; il laisse cependant sans réponse, en ce qui concerne Strongylocentrotus, l'objection de Lœb qui, après avoir détruit la gangue par HC1, trouve que les œufs ne fournissent plus de substances agglutinantes. 3° Lœb objecte que l'eau de mer qui a surnagé les œufs de Strong. franci- scanus n'agglutine pas les spermatozoïdes de 5 . purpuratus, bien que l'hybri- dation soit possible entre les deux espèces. A cela L. répond que l'aggluti- nation n'est pas la fonction principale de la fertilizine, mais seulement une fonction accessoire, intéressante à titre indicateur et qui pourrait peut-être manquer dans certains cas. 4° Lœb objecte la possibilité de la superposition de la fécondation à la parthénogenèse; L. répond que cette superposition n'a lieu que lorsque la réaction parthénogénétique n'est pas complète. Mais il se réserve de traiter ailleurs cette objection plus en détail. 5° Lœb objecte, enfin, que la théorie de la fertilizine ne tient pas compte de l'existence de deux facteurs dont le second a un rôle correcteur. A cela L. répond que cette théorie du stade correcteur n'est en rien démontrée; que, s'il y a deux stades, ils constituent une action progressive; que la fertilizine n'intervient qu'au deuxième stade et qu'il a bien tenu compte du premier dans les expériences où il a constaté qu'en écartant, chez Nei'eis, le spermatozoïde dès les premiers instants de sa pénétration, on constate qu'il a exercé une action préparatoire, sous la forme de changements corti II. - PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 57 eaux qui ne constituent pas la véritable fécondation. — Y. Delage et M. GOLDSMITH. b-c) Lillie (Frank R.). — Le pouvoir fécondant des dilutions du sperme chez l'Arbacia. Etudes sur la fécondation. Vil. Variations du pouvoir fécon- dant des suspensions du sperme chez l'Arbacia. — Démesures exécutées en dé- terminant le pourcentage des œufs fécondés parune dilution donnée de sperme, L. constate ce qui suit : lù Lorsque le sperme provenant d'une solution concentrée est ajouté au liquide servant à le diluer, dans lequel les œufs ont été préalablement placés et qu'une agitation immédiate met les sperma- tozoïdes en contact avec les œufs dans un intervalle de temps très court, le pourcentage des fécondations ne varie que très peu avec la dilution, tant que celle-ci n'est pas poussée à un degré extrême. 2° Si, au contraire, les œufs sont placés dans la dilution spermatique opérée au préalable et con- servée quelque temps dans cet état, le pourcentage des fécondations dimi- nue rapidement à mesure qu'augmente soit le taux de la dilution, soit le temps pendant lequel les spermatozoïdes ont séjourné dans la solution diluée avant d'être mis en contact avec les œufs. Ces résultats s'expliquent, d'après l'auteur, en conformité avec sa théorie de la fécondation, parle faitqueles sper- matozoïdes agissent en activant la fertilizine au moyen d'une substance chi- mique fabriquée par eux (« sperm-receptor ») laquelle se perdrait par dif- fusion dans le liquide, et cela d'autant plus que la dilution est plus grande et de plus longue durée. En somme, il se produirait là une sorte de lavage du sperme, qui épuiserait la substance spécifique de celui-ci (sperm-recep- tor) de la même façon que le lavage des œufs épuise la fertilizine. [On se demande comment ces considérations se peuvent concilier avec le fait que dans les conditions naturelles les produits des deux sexes sont lavés plus ou moins longtemps dans une quantité d'eau de mer pratiquement infinie, avant d'arriver à se rencontrer]. Les phénomènes observés ne peuvent pas être mis sur le compte d'une variation de la mobilité des spermatozoïdes. — La question de savoir s'il s'agit de la diffusion d'une substance préalable- ment formée ou d'une sécrétion active n'est pas résolue. L'expérience cruciale pour démontrer la vérité de cette conception consisterait à faire agir sur les œufs la substance fournie par les spermatozoïdes en dehors de la présence de ceux-ci, en la recueillant dans l'eau de lavage. Les expériences de cet ordre, tentées plusieurs fois par les chercheurs en vue de la vérifi- cation d'hypothèses moins précises, n'ont jamais réussi, ce qui tient peut- être à ce que, dans les suspensions concentrées de sperme, la diffusion de cette substance est trop lente, et dans les suspensions très diluées sa dilution est trop grande; peut-être aussi s'y trouve-t-elle en concomitance avec d'au- tres substances qui contrecarrent son action. [On a peine à concevoir com- ment l'auteur se laisse aller à proposer des explications de cette nature au sujet d'une substance dont l'existence même est à tel point hypothétique]. — Y. Delage et M. Goldsmith. a) Mèves (Fr.). — Participation des pîastosomes à la fécondation chez Filaria papillosa. — L'auteur constate dans le segment intermédiaire du spermatozoïde de Filaria papillosa l'existence d'une couche de pîasto- somes, et il les voit, dans la fécondation, pénétrer dans l'œuf et se mêler aux pîastosomes de ce dernier. Ce fait, joint aux observations analogues sur Y Ascaris, lui semble avoir une portée générale et signifier que les pîasto- somes peuvent jouer à côté du noyau un rôle comme substratum des caractères héréditaires [XV]. Les faits en apparence contradictoires avec cette 58 L'ANNEE BIOLOGIQUE. interprétation peuvent recevoir une explication. Ce sont les cas où l'on voit les plastosomes des spermatozoïdes se localiser, à la segmentation, dans l'un des blastomères, comme cela se voit chez les Mammifères et chez l'Oursin. M. pense que dans ces cas les blastomères contenant les plastosomes contribuent seuls à la formation du futur animal, les parties qui n'en con- tiennent pas servant à former seulement chez les Mammifères les enve- loppes et chez l'Oursin les parties du pluteus qui sont rejetées à la méta- morphose. — Y. Delage et M. Goldsmith. b) Mèves (Fr.l — 5m/' le processus de fécondation chez la Moule iMi/tilus edulis LA. — L'auteur a vu chez la Moule les plastosomes, qui forment dans les spermatozoïdes une enveloppe autour du segment intermédiaire, pénétrer avec la tête dans le cytoplasma ovulaire et se mêler à celles de l'œuf. Elles sont d'abord moins nombreuses, mais il est possible que, dans les stades ultérieurs, elles se multiplient pour combler cette différence. Cette constatation qui s'ajoute à celles d'autres auteurs sur l'Ascaris et de M. lui-même sur Filaria et Phallusia, présente un intérêt d'ordre général parce qu'en attribuant aux plastosomes la qualité de substratum des propriétés héréditaires on explique aisément la transmis- sion aux descendants des caractères cytoplasmiques paternels sans avoir à faire appel à une influence mystérieuse du noyau sur le cytoplasma [XV]. — Y. Delage et M. Goldsmith. Conklin (EdwinG.). — Pourquoi les globules polaires ne se développent pas. — Exposé de la question de la non-fécondabilité des globules polaires avec les théories et observations relatives à cette question. Le seul point à retenir de cet exposé, d'ailleurs intéressant au point de vue didactique, est le suivant. Chez Crepidula, la fécondation a lieu avant l'émission du 2e glo- bule polaire. Après l'émission de ce dernier, même s'il est aussi gros que l'œuf, l'œuf seul se développe ; l'auteur en conclut que ce qui détermine la fécondation et qu'il assimile au second temps de la parthénogenèse artifi- cielle de Loeb ne saurait être une substance diffusible, car alors le 2e glo- bule polaire serait atteint comme l'œuf, mais que ce doit être une particule fixe. Les expériences de Boveri sur la fécondation partielle dans laquelle, au stade 2, un seul des blastomères contient tout le pronucléus mâle, tandis que les deux contiennent chacun un spermocentre, montrent que ce der- nier corpuscule est la partie essentielle dans l'initiation au développement, puisque dans ce cas les deux blastomères poursuivent également leur évo- lution. Les granules appelés « plastosomes », introduits dans l'œuf par le spermatozoïde, ne doivent jouer aucun rôle essentiel, car leur répartition dans les deux blastomères est très inégale. Quant au premier temps de l'ac- tivation dans le procédé de Loeb, il est représenté dans la fécondation nor- male par cette modification de la couche superficielle de l'œuf qui barre l'entrée à un 2e spermatozoïde. C'est parce que l'œuf a déjà subi cette modi- fication chez Crepidula avant l'émission du 2" globule polaire que celui-ci ne peut être fécondé, même lorsqu'il est géant. — Y. Delage et M. Gold- smith. Boveri (Th.). — Sur le mode de formation des Abeilles hermaphrodites d'Eugster [V : IX] . — V. Siebold a décrit en 1864 un lot d'abeilles gynandromor- phes provenant du croisement d'une reine italienne (Apis mellifica ligustica) et de faux-bourdons allemands (Apis mellifica mellifica). Leur coloration (c'est là le signe distinctif des deux races) était mixte : en certains points elle était II. — PRODUITS SEXUELS — FECONDATION. 59 maternelle, en d'autres paternelle. L'aspect de ces abeilles est très variable, et Siebold avait déjà fait remarquer que les caractères mâles et femelles peuvent, dans leur disposition et leur extension, se combiner de façons fort diverses. Il y en a, et ce sont les plus simples, où les caractères des deux parents sont séparés exactement par un plan médian sagittal ou frontal, ou encore transversal ; mais il y a d'autres individus où les caractères sont beaucoup plus mélangés, forment une mosaïque tout à fait irrégulière; par- fois enfin la plus grande partie du corps relève de l'un des sexes, tandis que l'autre ne se manifeste que dans une région limitée. — B. cherche à se rendre compte de l'origine de ces abeilles gynandromorphes. Elle doit évidemment être cherchée dans une anomalie de la fécondation, et deux hypothèses, plausibles toutes deux, se présentent à l'esprit et ont d'ailleurs été déjà for- mulées. Dans l'une, émise par Morgan, l'abeille gynandromorphe provien- drait d'un œuf dispermique : la partie mâle n'aurait dans ses noyaux que de la chromatine spermatique, tandis que la partie femelle aurait des noyaux diploïdiques, donc formés à la fois de chromatine des deux sexes. Cytologiquement, cette hypothèse n'a rien d'invraisemblable. Nachtsheim (1913, Arch. f. Zellforsch., Bd XI) a montré que l'œuf d'abeille est normale- ment polyspermique. Il est vrai qu'un seul noyau mâle copule avec le pro- nucléus femelle, et que les spermatozoïdes accessoires dégénèrent et dispa- raissent, mais il pourrait arriver que l'un de ceux-ci restât en vie, et se comportât comme il le fait parfois dans les œufs dispermiques d'oursin (type du fuseau double de Boveri, 1907) et comme il le fait toujours dans les œufs dispermiques de grenouille (Brachet 1910, Herlant 1911) : il accaparerait une moitié ou au moins une notable partie du cytoplasma de l'œuf, et lui im- primerait, au cours du développement, ses caractères spécifiques. — L'autre hypothèse vient de B. lui-même et il l'a énoncée dès 1888. A cette époque en effet, il avait observé que, dans certaines conditions, on peut produire dans l'œuf d'oursin une fécondation partielle : un spermatozoïde pénètre; mais la tête reste inerte pendant un certain temps dans le cytoplasme de l'œuf. Le spermocentre au contraire s'accole au pronucléus femelle, et pro- voque la division de celui-ci en se divisant lui-même. La lre segmentation se produit et au point de vue chromatique elle est parthénogénétique, puis- que les deux noyaux ne contiennent que de la chromatine maternelle. Le pronucléus mâle, resté inactif jusqu'alors, siège naturellement dans l'un des deux blastomères ; à ce moment il se rapproche du noyau de ce blastomère et copule avec lui pour former un noyau amphimixique : tout ce qui en dé- rivera, et par conséquent la moitié de la larve, aura donc un matériel nu- cléaire complet, tandis que le matériel nucléaire de toute l'autre moitié sera d'origine exclusivement maternelle. Or, chez l'abeille, les œufs parthénogé- nétiques ne fournissent jamais que des mâles, tandis que les œufs fécondés donnent naissance à des femelles. Que dans un œuf d'abeille se produise une fécondation partielle analogue à celle que nous venons de résumer, et il en procédera, selon toute vraisemblance, un individu gynandromorphe : la partie parthénogénétique ,'à chromatine femelle) prendra les caractères du mâle, et la partie amphimixique devra revêtir les aspects de la femelle. Il résulte déjà de cet exposé que la théorie de B. est plus plausible et s'adapte mieux aux faits que celle de Morgan. Mais il y a plus. B. a eu à sa disposition les matériaux de v. Siebold, et bien qu'ils fussent conservés de- puis 50 ans dans l'alcool, il a pu en tirer quelques données intéressantes. Il était tout d'abord indiqué de rechercher si, comme c'est le cas dans la po- lyspermie (Boveri, Brachet, Herlant) et dans la fécondation partielle (Bo- veri), la grandeur des noyaux et des cellules est différente dans la partie ha- 60 L'ANNEE BIOLOGIQUE. ploïdique et dans la partie diploïdique de l'animal. Mais ici ce critérium est en défaut. L'observation montre que les dimensions des cellules sont les mêmes dans les faux-bourdons et dans les ouvrières, et que par suite les noyaux y ont le même volume. Mais d'autre part, si la théorie de B. est exacte, il est évident que dans une abeille gynandromorphe, provenant d'un croisement de deux races : italienne et allemande, la partie mâle du corps doit avoir des caractères exactement parthénogénétiques et reproduire le type ligu&tica pur. Or il en est bien ainsi. B. a pu le prouver par des figures bien claires et démonstratives, malgré qu'il ait été obligé d'employer un in- génieux artifice de préparation pour parer à la décoloration qu'avait produite dans son matériel un séjour de 50 ans dans l'alcool. La conviction de B. est telle qu'il considère « comme d'une vraisemblance touchant à la certitude, l'opinion que les abeilles hermaphrodites d'Eugster tirent leur origine d'une fécondation partielle ». Cette manière de voir permet aussi d'expliquer sans difficultés la grande variété dans la répartition et l'extension des caractères mâles et femelles que l'on observe sur ces abeilles et dont il a été fait mention plus haut. Que le plan de répartition soit sagittal, frontal ou transversal, cela dépend de l'orientation du premier fuseau de segmentation. On sait que chez les Am- phibiens et chez d'autres animaux encore, cette orientation n'a qu'une fixité très relative; il en est très probablement de même chez les abeilles. Si, d'autre part, la répartition des noyaux dans le germe se fait de telle façon que ceux d'une espèce se trouvent dans la région ventrale, ceux de l'autre dans la région dorsale du blastoderme, ceux-ci ne participeront que pour une faible part à la constitution de la larve, puisqu'ils seront en grande partie utilisés, de par leur situation topographique, dans la formation des enveloppes embryonnaires. C'est par un raisonnement de même ordre, et en tenant compte des détails du développement embryonnaire des abeilles, que l'on peut, enfin, expliquer la répartition des caractères mâles et femelles en mosaïque tout à fait irrégulière, qu'il n'est pas rare de rencontrer. Il nous est impossible d'entrer ici dans de plus longs détails sur ce sujet et nous renvoyons le lecteur au travail original de B. Un point encore retiendra notre attention, en raison surtout de la person- nalité de l'auteur de ce travail. L'œuf d'abeille doit avoir un centrosome ou un centriole propre, puisqu'il est capable de se développer parthénogénéti- quement. D'autre part, Nachtsheim (1913) a vu que, dans la fécondation de l'abeille, les spermatozoïdes accessoires, bien que montrant une légère ten- dance à faire un essai de division, sont dépourvus d'un cytocentre indivi- dualisé. Il est donc probable que le spermatozoïde qui féconde en est dé- pourvu aussi, et que le centrosome de segmentation de l'œuf fécondé est d'origine ovulaire. Car, en effet, si l'œuf et le spermatozoïde avaient chacun leur centrosome (ou centriole actif), ou bien il y aurait un quadrille des centres, et on sait que ce que Fol a désigné sous ce nom est tombé dans l'oubli, ou bien il se formerait une figure tétracentrique, qui est incompa- tible avec un développement normal. B. se défend ainsi contre la tendance qui se montre souvent dans la science, d'exagérer ou de généraliser outre mesure la portée de certaines des conclusions qu'il a formulées dans des travaux antérieurs. L'essence de la fécondation n'est pas, comme on le lui fait dire, l'apport par le sperma- tozoïde d'un centrosome à l'œuf qui en est dépourvu. Il est vrai qu'il en est souvent ainsi, mais en réalité, ce qui est essentiel, c'est le changement grâce auquel l'œuf inerte devient capable de se diviser par karyokinèse. B. rap- pelle, à ce point de vue, qu'il disait en 1902 (Problem der Befruchtung) qu'il H. _ PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 61 serait très admissible de considérer la fécondation comme l'injection locale d'une substance chimique qui aurait la propriété de former un centrosome avec tous ses caractères, et de définir l'action des agents de parthénogenèse artificielle, en disant qu'elle consiste à rassembler en certain point ou en cer- tains points une substance de même nature, jusqu'alors répandue diffusé- ment dans l'œuf. [Il est assurément remarquable de voir B. exprimer avec une pareille netteté la façon dont il comprend l'origine et la signification du centrosome. Cette manière de voir est beaucoup plus large que celle qu'on lui attribue d'habitude. Ne contiendrait-il que cela, le travail de B., qui est probablement le dernier de ce remarquable savant, enlevé prématurément à la science, serait déjà précieux]. — A. Brachet. tiécaillon (A.). — Sur le rôle du spermatozoïde dans la fécondation de l'œuf des animaux. — L. estime qu'il faut, dans l'interprétation de la fécon- dation naturelle, tenir compte des phénomènes de segmentation parthéno- génétique rudimentaire naturelle dont il a décrit plusieurs exemples chez divers Vertébrés [III]. — Y. Delage et M. Goldsmith. IJorsey (M. Y.). — Stérilité du pollen dans la vigne. — L'autostérilité dans la Vigne est due au pollen et toutes les variétés étudiées ont produit des fruits quand on s'est servi d'un pollen efficace, ce qui prouve que les pistils étaient normaux. Certaines variétés ont des pollens plus efficaces que d'autres. Quand il est sec, le pollen efficace peut être distingué par sa forme du pollen impuissant. Le pollen impuissant est en relation avec le type réfléchi des étamines. Par ses recherches microscopiques et cytologiques, D. montre que l'impuissance est due à la dégénérescence du noyau généra- teur (dans quelques cas, du noyau végétatif) et à l'avortement du pollen avant sa maturité. Dans certaines variétés la quantité de pollen avorté attei- gnait 69 % du pollen produit, tandis que, dans d'autres il n'y avait pas pra- tiquement de grains avortés. Le pollen avorté se trouve à la fois dans les variétés autostériles et autofertiles, tandis que le pollen dégénéré ne se trouve que dans les variétés autostériles. Un autre fait intéressant est que les pores germinatifs ne se forment pas sur le pollen porté par les étamines • réfléchies. Il y a ainsi une curieuse corrélation entre l'absence de pores germinatifs, la stérilité du pollen, la réflexion des étamines et la tendance à la diœcie. — F. Péchoutre. «-6)East (E. M.). — Le phénomène de V auto stérilité. — Chez les plantes et les animaux on connaît des cas où l'auto-fécondation est pratiquement im- possible ou difficile, parce que les gamètes d'un sexe ne peuvent fonctionner que s'ils sont en présence des gamètes opposés ayant mûri dans un autre individu. Chez Ciona intestinalis, on sait depuis Castle (1896) que l'auto- stérilité, bien que manifeste, n'est pas absolue ; la fécondation croisée donne 100 o/0 de succès, tandis que l'auto-fécondation donne soit 0 (exceptionnelle- ment), soit un pourcentage variable. Chez les plantes (Cardamine pratensis, Heseda odorata), il semble que les tubes polliniques ont une croissance in- suffisante quand le pollen tombe sur le stigmate de la même fleur. E. a réa- lisé un croisement entre Nicotiana forgetiana (rouge) et N. alata grandi- flora (blanc); toutes les plantes de la F, et ses générations suivantes sont auto-stériles, de même que forgetiana, tandis qvCalata compte à la fois des 62 L'ANNEE BIOLOGIQUE. pieds auto-fertiles et auto-stériles; le pied d'alala utilisé dans ce croisement était auto-stérile. Sur les pistils auto-fécondés, les tubes polliniques poussent avec une lenteur remarquable (3 millimètres par 24 heures), de sorte qu'ils n'arrivent pas à temps aux ovaires; au contraire, les tubes polliniques du pollen dé- posé sur stigmate étranger atteignent les ovules en quatre jours ou même moins. Il y a donc dans les styles étrangers une sécrétion qui stimule les tubes polliniques, sécrétion qui n'est pas provoquée par le pollen de la même plante; il semble qu'il faut un certain degré de dissemblance entre cellules pour que cette sécrétion se produise, et on conçoit qu'il puisse exister tous les degrés de stimulation; en fait, dans les fécondations croisées, il y a une 1res grande variation dans la rapidité de croissance des tubes polliniques, et même il peut y avoir de 1,5 à 10 % de plantes stériles même en fécondation croisée. — L. Cuénot. CHAPITRE 111 JLa parthénogenèse Brachet (A.). — Sur l'évolution cyclique du cytoplasme de Vœuf activé. (C. R. Ac. Se, CLXI, 359-361.) [68 Campbell (C). — Sulla partenocarpia nella Phillyrea média L. (Ann. di botanica, XIII, 411-413, 1 phot.) [70 Dustin (A. P.). — Le procédé de parthénogenèse expérimentale de Delage et son mode d'application. (C. R. Ac. Se, CLXI, 356-359.) [69 Duthie (A. V.). — Note on apparent apogamy in Pterygodium Newdigatœ. (Proc. Roy. Soc, S. Africa Meeting of 16 juin.) [Il s'agit d'une variété cléistogame d'une Orchidée du Sud-Africain d'un intérêt spécial, parce que la cléistogamie, rare chez les Orchidées, apparaît ici accompagnée d'apogamie. Les sections de l'ovaire et de la colonne à divers âges ne mon- trèrent point de tubes polliniques et les masses polliniques ne paraissent pas se développer au-delà du stade de la cellule-mère. — F. Péchoutre a) Goodspeed (T. H.). — Parthenocarpy and Parthenogenesis in Nicotiana. (Proc. Nat. Acad. of Sciences Washington, I, 341-346.)^ [69 b) Parthenogenesis, parthenocarpy and phenospermy in Nicotiana. (Univ. of California Publication, V, 249-272, 1 pi.) ■ [69 Heilbrunn (L. V.). — Studies in artificial parthenogenesis. II. Physical changes in the Egg of Arbacia. (Biol. Bull., XXIX, N° 3, 149-203.) [65 Loeb (Jacques). — Réversible action and incomplète membrane forma- tion on the infertilized eggs of the sea urchin. (Biol. Bull., XXIX, 103-110, August.) [68 Me Clendon (J. F.). — The Préservation of the Life of the Frog's Egg and the Initiation of Development by Increa.se of Permeability . (Amer. Journ. ofPhysiol., XXXVIII, 163-172.) [69 Mottier (D. M.). — Beobachtungen ûber einige Farnprothallien mit Bezug auf eingebettete Antheridien und Apoqamie. (Jahrbùcher f. wiss. Botanik, LVI, 65-83.) [70 Steil (W. N.). — Some neiv cases of apogamy in ferns, preliminary note. (Science, 19 février, 290.) [Note relative à l'apogamie chez un Aspidium, un Pillea et un Lastica. — H. de Varigny Wedekind (W.). — Die hermaphroditische Zusammensetzung der Partheno- Eier. (Zool. Anz., XLVI, 126-128, 129-141.) [64 Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. II, 1°, a et y.» 2°; IX. 64 L'ANNEE BIOLOGIQUE. a) Structure de l'œuf parthénogénétique. Wedekind (W.). — La constitution hermaphrodite de l'œuf par thé no- génétique [IX]. - Tout être est hermaphrodite et contient en puissance les 2 sexes, mais l'un, le sexe exprimé, est chez lui dominant, l'autre est ré- cessif. Les caractères non sexuels dominants se groupent autour du sexe dominant et sont exprimés comme lui ; les caractères récessifs se groupent autour du sexe récessif et restent, comme lui, non exprimés, sauf dans les produits sexuels qui fourniront la génération suivante, en sorte que dans la Ç> les œufs sont çf- par leurs noyaux, et, dans le cf, les spermatozoïdes sont Q . Le sexe exprimé dans la génération suivante sera celui du produit sexuel qui se sera montré le plus fort dans la copulation. C'est l'ensemble de cette conception que l'auteur appelle le sexualisme, voulant dire par là (pie ce qui est essentiel dans l'organisme, c'est le sexe, en ce sens que c'est le sexe qui détermine la dominance et la récessivité des caractères. Les œufs à parthénogenèse naturelle ne doivent pas être comparés aux œufs normaux qui sont tous mâles, mais aux œufs fécondés, hermaphrodites ; seulement, au lieu d'avoir, comme ces derniers, part sub-égale de tendances mâle et femelle, en sorte que la moindre supériorité de l'une ou de l'autre détermine un sexe à l'exclusion de l'autre, ils présentent une supériorité permanente de l'un ou de l'autre sexe, suivant leur nature. Chez les abeilles par exemple, où les œufs non fécondés donnent toujours des mâles, on peut leur donner pour formule lm+ 0,75 f, en sorte que non fécondés ils donnent des mâles et fécondés ils donnent des femelles, parce qu'alors leur formule devient : (1 m -f- 0,75 f) -f- 1 m. Chez les êtres ayant une seule génération parthéno- génétique femelle on peut donner pour formule à l'œuf : 2 f -f- 1 n*, en sorte que, non fécondé, il donne une femelle. A la génération suivante, par suite de la tendance des œufs à être mâles, leur formule se trouvera modi- fiée dans la répartition des substances et sera quelque chose comme 0,50 f + 2 m. Après la fécondation, la formule deviendra 1,50 f -f 2 m, et l'on pourra avoir des mâles. Dans les cas où il y a un grand nombre de généra- tions parthénogénétiques femelles avant la génération mâle, il suffit d'accor- der une haute valeur au coefficient femelle pour lui conserver une supé- riorité sur le coefficient mâle, de façon à ce que, malgré la diminution de ce coefficient à chaque génération successive, cette supériorité persiste pen- dant un nombre voulu de générations; après quoi le coefficient femelle tombe si bas que, malgré l'addition du coefficient femelle = 1 du sperma- tozoïde fécondateur, il y a prédominance mâle. Dans la parthénogenèse rudimentaire, il faut supposer que le coefficient d'un des sexes, tout en étant suffisant pour rendre l'œuf hermaphrodite et lui permettre de se développer sans fécondation, est insuffisant pour per- mettre l'ontogenèse complète. Ce sera par exemple 1 m -4- 0,2 f. — Dans la parthénogenèse artificielle, le cas est le même, sauf que l'adjonction des réactifs permet au développement de se poursuivre plus loin. [S'il en est ainsi dans le cas du Paraçentrotus lividus, par exemple, où l'œuf auquel on impose la parthénogenèse artificielle ne diffère en rien de celui qui se dé- veloppe par fécondation, il faut supposer que l'œuf, au lieu d'être rigoureu- sement mâle comme dans la théorie générale de l'auteur, possède un léger coefficient femelle; en sorte que l'œuf fécondé aura un coefficient femelle plus fort que son coefficient mâle et devra donner en majorité, sinon exclu- sivement, des produits femelles, ce qui est contraire à l'observation]. Les divisions réductrices de l'œuf ont pour effet d'éliminer en totalité ou en majeure partie les éléments femelles de l'ovogonie hermaphrodite. [C'est la III. — LA PARTHENOGENESE. 65 vieille théorie de Van Beneden renversée, et elle est passible de la même objection, retournée, savoir que la mère transmet aussi bien les caractères de ses ascendants femelles que de ses ascendants mâles]. Les deux sortes de spermatozoïdes chez beaucoup d'espèces doivent être interprétées, ainsi qu'on l'a fait, comme représentant non des spermatozoïdes cT et des spermatozoïdes 9, mais des spermatozoïdes tous Q avec un coeffi- cient variable de puissance. [L'auteur admettant que la sorte la plus active des spermatozoïdes l'emporte sur l'autre dans la lutte pour la fécondation, il devrait en résulter une prédominance du sexe femelle chez tous les êtres présentant cette particularité, en particulier chez l'homme; or, cela est con- traire à l'observation. — L'auteur chante très haut les louanges de sa théorie ; nous ne saurions y voir qu'une conception spéculative, non contrôlée par les faits]. — Y. Delage et M. Goldsmith. (î) Parthénogenèse expérimentale. Heilbrunn (L. V.). — Études sur la parthénogenèse artificielle. II. Chan- gements physiques dans l'œuf d'Arbacia. — Pour l'interprétation des expé- riences de parthénogenèse, s'impose préalablement une étude approfondie de la constitution physique de l'œuf d'Oursin {Arbacia). Le contenu proto- plasmique est liquide, il est entouré d'une membrane protoplasmique extrêmement mince et peu apparente. Cette dernière particularité indique que cette membrane est un précipité de protéines au contact de l'eau de mer, sans mélange appréciable de lipoïdes. Ceux-ci, en effet, ayant un indice de réfraction élevé et la réfraction étant une propriété additive, donneraient à la membrane une certaine netteté, tandis que les protéines ayant un indice de réfraction peu différent de celui de l'eau de mer, cela explique sa faible visibilité. Dans les œufs sectionnés, le protoplasma à nu se revêt d'une membrane protoplasmique non différente de celle qui existe normalement, ce qui montre que cette dernière résulte de la coagulation des protéines du protoplasme à la surface externe de l'œuf au contact avec l'eau de mer, tandis que les protéines profondes sont empêchées de se coaguler par la pré- sence de colloïdes protecteurs. Cette membrane est semi-perméable, les acides (chlorydrique, nitrique, butyrique) et divers sels la gonflent et la ren- dent collante, les alcalis la dissolvent sans la gonfler. Cette semi-perméabi- lité régit les échanges osmotiques entre l'œuf et le liquide extérieur. La ri- gidité de la membrane s'opposerait au ratatinement de l'œuf dans les solutions hypertoniques si elle était absolue, car le ratatinement du proto- plasme par expulsion d'eau déterminerait entre lui et la membrane un vide physiquement impossible. Plus la membrane est souple, plus ce ratatine- ment est facile. Le fait suivant en donne la démonstration : les solutions hypertoniques de NaCl, quand elles sont vieilles, ne gonflent pas la mem- brane et ne produisent qu'une légère diminution du volume total de l'œuf; quand elles sont récentes, elles gonflent la membrane et produisent une réduction de volume plus élevée. — La fécondation détermine le soulève- ment de la membrane protoplasmique qui devient la membrane vitelline, sans rien changer à son épaisseur. Le protoplasma se revêt d'une mem- brane protoplasmique que nous appellerons membrane hyaline et qui se forme par précipitation de la protéine superficielle au contact du liquide sous-jacent à l'ancienne membrane protoplasmique, tout comme celle-ci se forme au contact de l'eau de mer sur les œufs coupés. La membrane vitel- line, au lieu d'être seulement semi-perméable, est plus perméable et se laisse traverser par les sels; mais cette propriété n'est pas corrélative de l'année biologique, xx. 1915. 5 66 L'ANNEE BIOLOGIQUE. son soulèvement, vu qu'elle n'est acquise que quelque temps après le soulèvement : en effet, des œufs fécondés et ayant soulevé leur mem- brane, placés dans une solution bi-moléculaire de MgCl2 de 1 à 3 minutes après la fécondation, montrent leur membrane réappliquée sur le proto- plasme par le fait que la solution hypertonique a extrait de l'eau des œufs, tandis qu'après 4 minutes, le traitement par MgCl2 ne produit pas cette réapplication de la membrane, par le fait que celle-ci, devenue plus per- méable, s'est laissé traverser par MgCl2, en sorte qu'il n'y a pas de dif- férence de pression osmotique entre le dedans et le dehors. La cause du soulèvement de la membrane a été attribuée par Loeb au gonflement et à la liquéfaction de la couche protoplasmique immédiatement sous-jacente, — cette action déterminant la cytolyse lorsqu'elle s'étend aux parties centrales. Plusieurs raisons montrent l'inexactitude de cette manière de voir : l'œuf cytolyse a son protoplasme non plus fluide, mais, au contraire, coagulé ; les réactifs membranogènes sont des coagulants et non des liqué- fiants ; enfin, la membrane soulevée se distingue de la membrane proto- plasmique dont elle procède par une grande rigidité, incompatible avec l'intervention d'un réactif liquéfiant. La cause du soulèvement est autre; avant son soulèvement, la membrane est en équilibre entre trois forces : la pression osmotique interne, poussant vers le dehors, et la pression osmotique externe, renforcée par la tension superficielle au contact du liquide ambiant, poussant l'une et l'autre vers le dedans ; les substances déterminant le sou- lèvement de la membrane sont celles qui, ajoutées au liquide ambiant, se localisent à la surface de la membrane et diminuent sa tension superficielle, rompant ainsi l'équilibre en faveur des forces poussant du dedans. Ces sub- stances, en effet, sont celles qui diminuent la tension superficielle au con- tact entre une bulle d'air et le liquide ambiant. Comme agent de soulève- ment de la membrane, la chaleur et l'alcali sont inefficaces; les acides, surtout l'acide butyrique, sont efficaces. Les sels, en solution isotonique, sont considérés par Lillie comme actifs, mais il faut distinguer ici du véri- table soulèvement un simple gonflement de la membrane protoplasmique. seule chose qui se produise en réalité dans ce cas : aussi n'y a-t-il pas à tirer argument en faveur de la théorie de Loeb du fait avancé par Lillie que l'efficacité des sels isotoniques est parallèle à leur pouvoir de gonfler le pro- toplasma. Le prétendu soulèvement de membrane obtenu par Loeb chez Arbacia avec l'acide butyrique sous la forme d'un simple film, n'est en réalité qu'un gonflement de la membrane protoplasmique; mais on peut obtenir un vrai soulèvement en réduisant de 3 à 1 minute la durée d'application de son réactif. Les sérums, les extraits d'organes et NaCl pro- duisent de même non un soulèvement, mais un gonflement de la membrane sur les œufs préalablement sensibilisés par un traitement au moyen de SrCL qui agit sans doute en modifiant l'eau de mer par une abondante précipita- tion. KCN soulève la membrane en solution hypertonique, mais non en solu- tion isotonique. Ce résultat paradoxal paraît s'expliquer comme suit : KCN, en s'hydrolysant, produit KOH + HCN; ce dernier, étant un gaz, diminue fortement la tension superficielle de la membrane, mais en même temps augmente sa rigidité, en sorte qu'en solution isotonique elle ne se soulève pas; mais, en solution hypertonique, le protoplasma de l'œuf se sépare de la membrane en se ratatinant, ce qui produit l'apparence d'un soulèvement. KCN inhibe le gonflement de la membrane par les sels, mais non le gonfle- ment par les acides ; au contraire, le sang d'oursin retarde le gonflement par les acides et favorise celui par les sels : ces phénomènes paradoxaux restent à expliquer. Si le soulèvement de la membrane est dû à une dimi- III. — LA PARTHÉNOGENÈSE. 67 nation de la tension superficielle, on doit se demander comment le sperma- tozoïde la produit dans la fécondation. Il suffit pour le concevoir d'admettre que le spermatozoïde produit un relâchement de la membrane dans la ré- gion où il pénètre : la tension d'une membrane sphérique sous pression étant forcément la même en tous ses points, c'est la tension générale qui se trouve diminuée. Ainsi s'explique aussi l'instantanéité de la propagation de la diminution de tension du point d'entrée à toute la surface, instantanéité démontrée par le fait que la séparation de la membrane se fait dans tous les points simultanément. Cette instantanéité, au contraire, est en contradiction avec l'hypothèse de Loeb d'une lysine diffusante du spermatozoïde sur la surface de l'œuf. Lorsque l'on traite l'œuf vierge par une solution très con- centrée de sperme, la membrane, attaquée en tous ses points à la fois, se gonfle jusqu'à 3 [i. d'épaisseur, uniformément dans tous ses points. Si l'on ajoute à la solution concentrée de sperme du sang d'oursin, le gonflement de la membrane est empêché, ce qui est en faveur de l'opinion que le sper- matozoïde influence la membrane au moyen d'un acide, sans doute l'acide nucléique. L'utilité du soulèvement de la membrane ou de son gonflement pour permettre la segmentation résulte de ce que le protoplasme doit s'al- longer dans le sens de son axe polaire au moment du premier clivage; cet allongement serait gêné par la présence d'une membrane vitelline étroite- ment accolée etnon modifiée. — Passons à l'analyse des causes immédiates de l'initiation au développement. D'après Lillie, le facteur en cause serait une augmentation de la perméabilité de la membrane plasmatique, en relation avec la modification de la charge électrique des deux faces de cette mem- brane sous l'influence des ions du réactif mis en œuvre. Au point de vue pu- rement physique, son explication paraît à H. inconciliable avec les principes physiques sur lesquels se règle la détermination du potentiel ; d'autre part, les solutions hypertoniques et MgCl2, même d'après Lillie, n'augmentent pas cette perméabilité, et cependant l'initiation au développement peut être obtenue par une solution hypertonique même constituée par MgCl2. — D'après Loeb, l'augmentation des oxydations résulte de la formation de la membrane et est la cause de l'initiation au développement. II se fonde surtout sur ce que le KCN, ajouté aux solutions hypertoniques, supprime leur efficacité comme agents de l'initiation au développement, mais la preuve que le KCN supprime les oxydations ne paraît pas à H. suffisante; d'autre part, en ajou- tant le KCN aux solutions hypertoniques sous une forme plus concentrée, de manière à ne pas diluer celles-ci, il a pu obtenir des segmentations. — On s'est surtout appliqué à multiplier et à améliorer les procédés de parthéno- genèse; il est plus intéressant de rechercher ce qu'ils ont de commun. En se plaçant à ce point de vue, on peut les diviser en deux groupes : les exosmo- tiques, ayant pour base les agents hypertoniques et qui extraient de l'eau du protoplasme sans avoir pour condition une modification de la perméabilité de la membrane, et les procédés enda&motiques, ayant pour base les agents iso^ ou hypotoniques, augmentant la perméabilité de la membrane et aboutissant à l'absorption d'eau par l'œuf. Ce qui est remarquable, c'est que ces deux procédés, bien qu'ils soient l'inverse l'un de l'autre, aboutissant au même résultat qui est une coagulation du protoplasme primitivement liquide de l'œuf vierge. Cette coagulation peut-être mise en évidence en se fondant sur ce que la coagulation marche toujours de pair avec une augmentation de la viscosité. Cette dernière peut être montrée soit par l'observation directe des œufs comprimés et écrasés, soit par l'observation du mouvement des gra- nules dans le protoplasme, mouvement que contrecarre l'augmentation de viscosité, soit, plus exactement, par la centrifugation des œufs, qui ne mo- 68 L'ANNEE BIOLOGIQUE. difie pas l'aspect quand le protoplasme est coagulé, tandis qu'elle produit, lorsque celui-ci est liquide, une stratification où les couches se superposent dans l'ordre de leur densité. Ce fait que la coagulation peut être produite soit par l'addition, soit par la soustraction d'eau, indique que l'albumine in- téressée est de la nature des globulines, ce qui est intéressant en raison de ce que ces substances forment la majeure partie du protoplasme contractile des muscles; les éléments du fuseau pourraient être des filaments contrac- tiles constitués par des globulines coagulées. — Y. Delage et M. Goldsmitii. a) Loeb (Jacques). — Activation réversible et formation incomplète de la membrane dans l'œuf non fécondé d'Oursin. — Des œufs de Str. purpuratus, lavés à l'eau de mer artificielle neutre, puis soumis au traitement butyrique dans ce même véhicule et placés enfin définitivement dans cette même eau de mer artificielle neutre (ra/a NaCl -f- m/2 KG + m/3 CaG2 dans la propor- tion où ces sels sont dans l'eau de mer), forment une fine membrane bien séparée, mais qui s'affaisse au bout de quelque temps, et, au lieu de se désin- tégrer comme cela leur arrive dans l'eau de mer naturelle, restent normaux et fécondables par le sperme; mais ils sont devenus incapables de se déve- lopper parthénogénétiquement par le traitement hypertonique. Il en est de même si, après 24 heures de séjour dans l'eau de mer artificielle, ils sont re- portés dans l'eau de mer naturelle. Mais si leur séjour dans l'eau artificielle a été sensiblement moins long que 24 heures, ils se désintègrent dans l'eau de mer naturelle, tout comme s'ils avaient été placés dans ce liquide dès après le traitement butyrique. Le fait que la membrane butyrique développée dans ces conditions est particulièrement mince montre que l'eau de mer joue un rôle dans la formation de la membrane normale. La présence de CaCl2 dans l'eau de mer artificielle favorise la formation d'une meilleure membrane, mais n'est pas une condition indispensable de son apparition. MgG2 peut être substitué à CaCl2. Dans tous les cas, la mince membrane formée à l'eau de mer artificielle neutre reste perméable au sperme, une légère alcalinisation de cette eau artificielle ne change pas sensiblement le résultat. [Ainsi, la cause de la dif- férence entre les eaux de mer naturelle et artificielle reste mystérieuse. L'auteur de cette analyse a noté ce fait il y a de longues années, à la suite d'expériences comparatives beaucoup plus complètes. Cette cause doit avoir pour substratum quelqu'un des éléments que l'eau de mer contient à doses infinitésimales]. Le fait que le traitement hypertonique ne produit pas dans les conditions ci-dessus son effet habituel de faire développer en larves les œufs ayant formé leur membrane, peut être dû à ce que, dans ce cas, le traitement butyrique ne détermine pas cette considérable augmentation du taux des oxydations qui s'observe après le traitement parthénogénétique efficace ou après la fécondation. Cette même explication convient peut-être pour rendre compte du fait que, sous l'action du traitement hypertonique sans traitement butyrique préalable, les œufs de certaines femelles donnent des larves, les autres non. Sans doute, chez ces derniers, le taux des oxyda- tions n'a pas été suffisamment accru. — Y. Delage. Brachet (A.). — Sur l'évolution cyclique du cytoplasme de l'œuf activé. — Herlant a montré que la modification intérieure du cytoplasme des œufs d'oursin, qui, dans le procédé de parthénogenèse de Loeb, se produit sous l'influence du premier temps de l'activation, n'a pas un caractère per- manent et définitif. Cette modification subit des oscillations cycliques par suite desquelles l'application du second temps n'est efficace qu'à des mo- III. — LA PARTHÉNOGENÈSE. 69 ments déterminés, séparés par des intervalles où cette efficacité est nulle. Dans le présent travail, B. montre que quelque chose d'analogue se produit lorsque l'on cherche à féconder des œufs d'oursin préalablement soumis au premier temps de l'activation. Les œufs traités par l'acide butyrique selon la méthode de Loeb et mis en présence du sperme immédiatement après lavage, lorsque les œufs n'ont encore subi aucune modification appa- rente, ou 20 minutes plus tard, ou 50 à 70 minutes plus tard, lorsqu'ils sont pourvus d'une belle membrane nettement soulevée, subissent la féconda- tion par le sperme et se développent normalement, donnant des morula et des pluteus. Si au contraire on les traite par le sperme, dans les intervalles de ces périodes, c'est-à-dire de 5 à 15 minutes ou de 25 à 45 minutes après l'action de l'acide butyrique, ils ne sont pas fécondés et subissent la cytolyse. Les spermatozoïdes traversent la membrane déterminée par l'acide buty- rique et on les voit s'agiter dans le liquide sous-jacent, mais ils ne pénè- trent pas dans l'œuf et ne peuvent le féconder, Cela montre que le cyto- plasme ovulaire subit, par l'action de l'acide butyrique, des modifications périodiques et qu'il n'est fécondable qu'à des moments déterminés de chaque période. L'activation par le tannin suivant le procédé de Delage ne montre rien de tel : ce qui prouve qu'elle intervient suivant un mécanisme tout différent de celui de la méthode de Loeb. [Le sens profond de ces remar- quables observations nous échappe encore, mais on sent qu'elles sont hau- tement suggestives]. — Y. Delage. Me Clendon (J. F.). — La préservation de la vie de l'œuf de grenouille et la stimulation du développement par accroissement de la perméabilité. — L'œuf non fécondé meurt et se désagrège dans l'eau. La fécondation natu- relle le conserve et amène son développement en même temps qu'elle accroît sa perméabilité. L'excitation électrique du muscle augmentant sa perméa- bilité, l'auteur l'applique à l'œuf non fécondé et observe les mêmes varia- tions de perméabilité : même sortie de Na, K, Li, Mg, Ca, Cl, SOj, C03, même absorption d'eau. L'addition au milieu de substances osmotiques, empêchant l'absorption d'eau, empêche la segmentation et la gastrulation. — R. Le- gendre. Dustin (A. P.). — Le procédé de parthénogenèse expérimentale de Delage et son mode d'application. — L'auteur a trouvé avantageux dans certaines conditions de saison et peut-être de maturité des produits sexuels de modi- fier le réactif indiqué par Delage (tannin-ammoniaque, sucre, eau de mer) en augmentant la proportion de la solution sucrée, 1 partie liquide de Delage + 1 ou 2 parties solution sucrée. Les proportions optima varient en effet suivant les conditions intrinsèques et extrinsèques des œufs et quelques tâtonnements sont toujours nécessaires pour déterminer la proportion optima correspondant à un ensemble de conditions données. — En employant le liquide de Delage additionné de 1/3 de vol. à 2 vol. d'eau de mer, l'au- teur a obtenu des asters dans le réactif même, obtenant ainsi la détermi- nation de la parthénogenèse en un seul temps. — Y. Delage. y) Parthénogenèse naturelle. b) Goodspeed (T. H.). — Parthénogenèse, parthénocarpie et phénospermie chez Nicotiana. — (Analysé avec le suivant.) a) Goodspeed (T. H.). — Parthénocarpie et parthénogenèse chez Nico- 70 L'ANNEE BIOLOGIQUE. tiana. L'existence de la parthénogenèse dans ce genre est niée par certains auteurs. G. a entrepris des expériences méthodiques sur une variété de Nicotiana Tabacum. Il a employé trois méthodes : castration simple par pincement des anthères, castration et pincement des stigmates, et pincement des stigmates sans enlèvement des anthères. Des sacs entouraient les fleurs traitées au nomhre de 200. Dans chaque sac, un ou plusieurs fruits attei- gnirent leur taille normale ; ils contenaient des graines normales en appa- rence, quoique la majorité fût de petite taille. Il y a donc ici une parthéno- carpie réelle et fréquente, en prenant ce mot dans son sens habituel, production de graines sans pollinisation. C'est là un fait d'autant plus remarquable que d'autres espèces et variétés de Nicotiana présentent une coulure précoce des fleurs, si la castration n'est pas aussitôt suivie de la pollinisation. Les graines étaient de trois sortes : les unes étaient réduites à leur tégument, les autres contenaient des traces d'albumen sans embryon, les dernières semblables aux graines obtenues par fécondation contenaient un albumen bien développé et un embryon normal. La parthénogenèse est donc aussi particulière à cette variété de Nicotiana Tabacum. G. pro- pose le terme de phénospermie pour désigner la production de graines abortives réduites à leur tégument séminal. — F. Péchoutre. Mottier (D. M.). — Observations sur les anthéridies enfoncées dans le ■prothalle de quelques fougères et sur l'apogamie. — L'auteur a cultivé pen- dant 4 ans des centaines de prothalles de Dryopteris stipularis, de D. mollis et d'Onoclea Struthiopteris ; les prothalles recevaient l'eau par le fond du vase de culture, à travers la terre, et n'étaient jamais mouillés; la fécon- dation était ainsi rendue impossible. Dans toutes les cultures, au soleil, à la lumière diffuse, à l'ombre, les prothalles portaient des anthéridies complè- tement enfoncées dans le thalle à côté d'anthéridies normales. Contrairement à Yamanouchi (1908), M. [n'a jamais observé la formation d'un sporophyte par apogamie ; les dessins de Yamanouchi se rapportent à des sporophytes nés normalement dans un archégone ; M. remarque que chez Dryopteris mollis, avec lequel Yamanouchi a opéré, il est impossible de tracer dans une coupe microscopique la limite entre le sporophyte et le prothalle, tant le passage de l'un à l'autre est graduel. — Ch. Maillefer. Campbell (C). — Surlaparthëîiocarpie chez Phillyrea média L. — C. a suivi le développement des drupes d'une plante de Phillyrea, qui a présenté le phénomène bien connu chez l'olive, c'est-à-dire la formation de drupes grandes et petites parvenant à complète maturité, avec endocarpe osseux ou cartilagineux. Mais tandis que les grosses drupes contenaient une seule semence et une seule loge, les petites ne renfermaient que les loges ova- riques avec les restes des ovules non fécondés. Ces dernières sont donc parthénocarpiques. L'identité du phénomène chez l'olive et chez Phillyrea prouve clairement que la parthénocarpie dans ces deux genres voisins n'est pas sous la dépendance de la culture et montre quelle importance ont les recherches faites sur les plantes spontanées d'espèces et de genres affines, pour l'explication et la véritable interprétation des phénomènes qui s'ob- servent sur les plantes cultivées. — M. Boubier. CHAPITRE IV La reproduction asexuelle Brierley (W. B.). — The « endoconidia » of Thielavia basicola Zopf. (Ann. of Bot., XXIX,.484-493, pi. XXIII, 1 fig.) [72 Gravier (Ch. J.). — Sur un phénomène de multiplication par scissiparité' longitudinale chez un Madrèporaire (Schizocyathus fissilis Pourtalès). (C. R. Ac. Se, CLX, 103-105.) [71 Kofoid (Charles Atwood) and Christiansen (Elizabeth Bohn). — On binary and multiple fission in Giardia mûris (Grassi). (Univ. Calif. publ., XVI, n° 3, 30-54, 4 pi., 1 fig.) [71 Moreau (F.). — Sur la formation des spores du Mucor mucedo L. (Bull. Soc. Myc. Fr., XXXI, 71-72.) [72 Pavillard. — Accroissement et scissiparité chez les Péridiniens. (C. R. Ac. Se, CLX, 372-375.) [La division cellulaire rétablit le type spécifique normal dont les individus mégacytiques rep ésentent une déviation. — M. Gard Voir pour un renvoi à ce chapitre : ch. I, 3°. a) Reproduction par division. Gravier (Ch. J.). — Sur un phénomène de multiplication par scissipa- rilé longitudinale. — Chez le Schizocyathus fissilis, l'auteur a observé un mode de multiplication très particulier. Quand le calice est arrivé" à la taille adulte, les six antimères qui le constituent se séparent par scissiparité comme si la muraille ne pouvait plus les maintenir réunis. Ils tombent et chacun d'eux forme un nouveau petit calice complet fixé obliquement sur l'antimère générateur qui lui sert de support et, en quelque sorte, de pied. C'est l'unique exemple complètement observé d'un pareil mode de repro- duction. — Y. Delage. Kofoid (Charles Atwood) et Christiansen (Elizabeth Bohn). — La multiplication binaire chez Giardia mûris. — Chez ce flagellate, la division s'opère par karyokinèse normale avec 4 chromosomes ; le blépharoplaste y prend part et se fend en deux, ainsi que l'axostyle, mais les nouveaux flagelles se forment de novo. — Y. Delage et M. Goldsmith. 72 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. y) Reproduction par spores. Brierley (W. B.). — Les « endoconidies » de Thielavia basicola Zopf. — Les conidies de Th. basicola ne sont pas des endospores formées par division cellulaire libre à l'intérieur d'une cellule endoconidiale. Elles se détachent du conidiophore d'une manière acrogène. La mise en liberté de la première conidie a lieu par ce fait que sa membrane se dédouble tout d'abord en une paroi interne et une gaine externe; puis le sommet de cette dernière se fend, ce qui crée un orifice par où s'échappe la conidie. Les conidies, qui lui suc- cèdent, croissent au dehors de la gaine précédente et leur libération s'ef- fectue par dédoublement de leur membrane basale. Les cloisons transver- sales qui séparent les différentes conidies débutent sous forme de dia- phragmes membraneux dont l'orifice central se ferme progressivement. — A. DE PUYMALY. Moreau (F.). — Sur la formation des spores du Mucor mucedo L. — Le protoplasme de la partie sporifèredu M. mucedo se contracte, se divisant en fragments irréguliers; chacun d'eux devient un spore. Le jeune sporange est multinucléé ; la fragmentation de son protoplasme se fait de telle sorte que chaque spore renferme dès l'origine plusieurs noyaux. — F. Moreau. CHAPITRE V L'ontogenèse Bryan (G. S.). — The archegonium of Sphagnum subsecundum. (Bot. Gazette, LIX, 40-56, pi.) [76 Bûtschli (O.). — Bemerkungen zur mechanischen Erklàrung der Gastrula-In- vagination. (Sitz.-Ber. Heidelberger Akad. Wissensch. Math. Naturw. Kl. Abt. B, 2e mémoire, 13 pp., 3 fig.) [78 Carano (E.). — Bicerche sulVembriogenesi délie Asteracee. (Ann. di bota- nica, XIII, 251-301, 6 pi.) [76 Doms (Herbert). — Ueber den Einfluss der Temperatur auf Wachstum und Differenzierung der Organe wahrend der Entwicklung von Bana escu- lenta. (Arch. mikr. Anat., LXXXVII, Abt. I, 60-95, 1 pi., 14 fig.) [79 Eycleshymer (A. G.). — The originof bilaterality in Vertebrates. — (Amer. Natur., XLIX, 504-517.) [Le plan médian d'un futur embryon peut être reconnu à un stade très précoce de la segmentation ; il passe par le centre de l'œuf et deux points de la surface, l'un le pôle actif, l'autre la région blastoporique, où la multiplication cellulaire est plus active que partout ailleurs. — L. Cuenot Fischel (Alfred). — Ueber chemische Unterschiede zwischen frùhen Ent- wicklung sepochen. (Arch. fur Entw.-Mech., XLI, 312-322, 4 fig.) [77 Grahn (E.). — Ueber Differenzierungserscheinungen der Linse wahrend des embryonalen Lebens. (Anat. Anz., XLVIII, 11 pp., 7 fig.) [74 Haecker (Val.). — Entwicklungsgeschichlliche Eigenschafts und Bassen- analyse, mit besonderer Berùcksichtigung der Wirbellierzeichnung. (Zeitschr. f. indukt. Abstamm. Vererbgsl., XIV, 260-279, 3 fig.) [79 Heinricher (E.). — Die Keimung und Entwickelungsgeschichte der Wachol- dermistel, Arceuthobium Oxycedri, auf Grand durchgefùhrler Ktdturen gesehildert. (Sitzungsberichte d. k. Akademie d. Wissenschaften Wien, Abt. I, CXXIV, 319-352, 3 pi.) [76 Jaccard (P.). — Méthode expérimentale appliquée à l'étude des actions mé- caniques capables d'influer sur la forme des arbres. (Actes Soc. helv. se. nat, 97e session, 198-202.) [80 Jackson (C. M.). — Changes in the relative iveights of the varions parts, Sys- tems and organs of young albino rats held at constant body weight by underfeeding for various periods. (Journ. exper. Zool., XIX, 99-156.) [75 Kuhn (E.).-- Neue Beitrage fur Kenntnis der Keimung von Phacelia tana- cetifolia Benth. (Berichte d. deutsch. bot. Gesellschaft, XXXIU, 367 373.) [80 74 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Legueu (Félix). — Les réactions biologiques de l'adénome prostatique (C. R. Ac. Se, CLX, 668-670.) [75 Loeb (Jacques). — The stimulation of growth. (Science, XLI, 704-715, 14 May.) [75 Michell (M. R.). — The embryo sac and embryo of Slriga lutea. (Bot. Gazette, L1X, 124-135, 2 pi.) [76 Painter (Theophilus S.). — An expérimental study in cleavaye. (Journ. exper. ZooL, XVIII, 299-317, 50 fig.) [77 a) Robertson (T. Brailsford). — S tudies ont lie growth of man. I. ThePre- and Post-Natal growth of Infants. (Amer. Journ. of Physiol., XXXVII, 1-42.) [Voir ch. XIV b) Sludies on the growth ofMan. IL The Post-Natal Loss of Weight in Infants and the compensatory Over-growth which succeeds it. (Ibid., 74-85.) [Ibid. a) Sauvageau (C). — Sur le développement et la biologie d'une Laminaire (Saccorhiza bulbosa). (C. R. Ac. Se, CLX, 445-448.) [Le développement est direct sans intercalation d'un protonema. Le bulbe peut porter des sores et les choses se passent comme si ces derniers suffisaient à reproduire la plante. — M. Gard b) — — Sur les débuts du développement d'une Laminaire (Saccorhiza bulbosa). (C. R. Ac. Se, LXI, 740-742.) [La croissance de la plantule est simultanément « stipo- frondale » et intercalaire, comme chez la plante adulte. — M. Gard Srdinko(0. V.). — Studien ïtber die functionelle Architektur des Hyalinknor" pels. (Arch. mikr. Anal, LXXXVII, Abt. I, 151-199, 3 pi.) [79 Wenger (Friedrich). — Beitrag zur Anatomie, Slatik und Mechanik der Wirbelsâule des Pferdesmit besonderer Berikksichtigunq der Zwischenwir- belscheiben. (Arch. fur Entw.-Mech., XLI, 323-429, 4 fig.) [79 Yung (Emile). — De la croissance des ongles. (Arch. des se phys. et nat., XXXIX, 547-549.) [75 Voir pour les renvois à ce chapitre :ch.II, 2°; XIII, 1°, ô; XIV, 1°, y et ô; XX. Différenciation : processus généraux. Grahn (E.). — Phénomènes de différenciation dans le cristallin pendant la vie embryonnaire. — G. a étudié les conditions de production d'un amas de sphérules qui se dépose pendant le développement du cristallin à la face postérieure de cet organe entre la capsule cristallinienne et la masse des fibres du cristallin. Rabl, qui avait déjà observé cet amas, l'avait attribué à l'action des réactifs. G. le considère au contraire comme dû à un processus normal, et l'attribue à un détritus résultant de la destruction d'un certain nombre de fibres cristalliniennes. Pendant le cours de la vie embryonnaire, le cris- tallin, après avoir atteint un volume considérable, diminue de diamètre pour prendre seulement ensuite ses dimensions définitives. Il y a donc une certaine période embryogénique, d'ailleurs variable selon les espèces animales, où une partie de la masse du cristallin disparaît; il en est de cet V. - ONTOGENESE. 75 organe comme de beaucoup d'autres, qui subissent aussi chez l'embryon une destruction partielle. Les cellules cristalliniennes, lors de leur trans- formation en fibres hyalines, perdant leur noyau qui devient pycnotique et dont la substance se répand dans le protoplasma de la fibre. De là cette substance est éliminée hors de la fibre et vient sourdre à son extrémité, pour former les sphérules mélangées de grains chromatiques qui composent le détritus cristallinien. Ce détritus s'accumule d'ordinaire en une sorte de cône de déjection qui occupe le milieu de l'hémisphère postérieur du cris- tallin et dont la pointe répond au centre de l'organe. Mais d'autres fois, comme chez l'embryon humain, le détritus est situé dans l'hémisphère antérieur, au-dessous de la capsule cristallinienne. — A. Prenant. Loeb (Jacques). — L'excitation à la croissance. — Rien de neuf ou parti- culièrement intéressant. Après avoir rappelé les faits de croissance, de fécondation et de parthénogenèse, de régénération, de croissance des tumeurs et de survie en milieu artificiel, et l'action morphogène de sub- stances nutritives spéciales et des produits de sécrétion interne, l'auteur conclut que l'alternance des phases de repos et de croissance est, dans les cellules, conditionnée par les substances spécifiques produites et achemi- nées vers les cellules par les voies circulatoires dans des conditions déter- minées. — Y. Delage. Yung (Emile). — De la croissance des ongles. — Y. a accumulé, pendant une période de 40 mois, des chiffres relatifs à la poussée normale des ongles chez cinq sujets d'âges différents. Voici les principales conclusions de son étude : La moyenne générale donne, relativement à la rapidité de croissance, 104 [j. par-jour ou 3 mm, 120 par mois de 30 jours. L'ongle du pouce s'ac- croît un peu plus rapidement que celui du médius, et ce dernier un peu plus rapidement que celui du petit doigt. La vitesse de croissance des ongles va en diminuant du doigt interne vers le doigt externe. Les ongles de la main droite poussent un peu plus vite que ceux de la gauche. Il paraît qu'au- dessous de 6 ans la croissance des ongles est relativement lente; qu'entre 7 et 9 ans, elle s'accélère; qu'entre 30 et 40 ans, elle atteint son maximum; puis elle se ralentit après la cinquantaine pour revenir à son minimum autour de 80 ans. Les facteurs intervenant dans la croissance des ongles sont vraisemblablement fort nombreux et nous ne savons rien sur le rôle qu'exerce sur ce phénomène le sexe, la profession, les soins esthétiques ou hygiéniques donnés aux ongles, le tempérament du sujet, etc., sans parler de son état de santé ou de maladie. — M. Boubier. Jackson (C. M.). — Changements dans le poids des jeunes rats insuffi- samment nourris. — Subissent un accroissement de poids : squelette, yeux, moelle épinière, canal alimentaire, testicules, hypophyse, surrénales, foie au début. Subissent une diminution : peau, thymus, rate, glande thyroïde, ovaires, poumons au début, foie ultérieurement. Ne subissent aucun chan- gement significatif : tête, tronc et membres dans leur ensemble, muscula- ture, poumons ultérieurement, cerveau, coeur, reins et épididyme. L'auteur voit là une résultante de la tendance à la croissance et de l'inanition. — Y. Delage et M. Goldsmith. Legueu (Félix). — Les réactions biologiques de l'adénome prostatique . — L'adénome prostatique, en outre de la gêne mécanique qu'il oppose à la miction, constitue un foyer toxique pour l'économie générale. Injecté aux 76 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. chiens à la dose de 0 gr. 50 à 1 gr. par kilogr., il détermine des accidents souvent mortels, avec forte hypotension et ralentissement respiratoire, tan- dis que la prostate saine du chien, les fibromes utérins et les adénomes du sein humains sont inactifs à des doses beaucoup plus fortes. Chez l'homme à grosse prostate, s'observe constamment une forte éosinophylie des polynu- cléaires qui peut servir au diagnostic de la maladie et disparait immédiate- ment et radicalement après extraction de la tumeur. — Y. Delage. Carano (E.). — Recherches sur l'embryogenèse des Astéracêes. — Les plantes étudiées ont été Bel lis perennis, Calendula arvensis, Helianthus ann mis et Cichorium Intybus. — L'embryon des Astéracêes suit dans son développe- ment un plan si uniforme et constant que l'on peut parler d'un « type des Astéracêes ». L'œuf se divise par une paroi transversale en deux cellules, l'une terminale, l'autre basale, qui constituent à elles deux le proembryon. Puis la cellule terminale se divise longitudinalement, puis transversalement, ce qui produit ensuite les cotylédons et le point végétatif de la tigelle. La cellule basale se divise aussi en quatre cellules, d'où dérivent l'hypocotyle et les initiales du plérome du point végétatif radiculaire. De la cellule basale proviennent aussi les cellules du suspenseur, les initiales du périblème et de la coiffe. On voit nettement l'origine distincte de l'épiderme, de l'écorce et du cylindre central. L'origine des histogènes de la tige est encore obscur^ c'est du reste un des points les plus ardus de la morphologie végétale. Dans les cotylédons de Bellis, il se différencie à une certaine distance du sommet trois séries de cellules, qui se maintiennent ensuite toujours distinctes et dont la supérieure et l'inférieure fournissent exclusivement le parenchyme, tandis que la médiane produit le système vasculaire. — Le noyau des anti- podes de Bellis se divise par amitose; mais ce qui présente un intérêt spé- cial, c'est qu'à la division amitotique succède la division cellulaire avec formation de membrane. — M. BoumER. Heinricher (E.). — La germination et le développement du gui du gené- vrier, Arceuthobium Oxycedri. — Les graines ne germent qu'à la lumière ; on ne peut pas les faire germer, comme celles du gui, sur des plaques de verre ; mais elles germent sur des matières organiques mortes telles que le bois et le papier à filtrer; il est probable que la cellulose agit comme exci- tant de la germination. La jeune plante n'a pas de racines; l'infection du genévrier se fait par l'hypocotyle qui forme la masse principale de l'em- bryon ; la plumule, dont les cotylédons sont rudimentaires, ne se développe pas; toutes les pousses des parasites se forment aux dépens du thalle logé dans l'intérieur de la plante hôtesse. L'hypocotyle est négativement photo- tropique. Les ovules sont réduits à 2 sacs embryonnaires; H. a pu constater un cas où 2 plantules se développent à partir d'une graine. L'hypocotyle peut pénétrer par sa pointe dans les tissus de la plante hôtesse; mais le plus souvent c'est une de ses faces latérales qui pénètre. L'embryon, qui ne présente pas d'autre tissu différencié que l'épiderme, forme immédiatement après la germination un faisceau procambial qui se différencie en trachéides. A. Oxycedri présente une grande faculté d'adaptation vis-à-vis de la plante nourricière; quand celle-ci ne croît pas, le parasite s'étend à son intérieur, ce qu'on reconnaît à une hypertrophie des rameaux du genévrier; mais il ne développe pas de pousses, dont la transpiration pourrait être nuisible à son hôte et à lui-même. — Ch. Maillefer. Michell (M. R.). — Sac embryonnaire et embryon du Striga lulea. — Le Striga lulea est une Scrofulariacée demi-parasite, du groupe des Rhinan- V. — ONTOGENESE. 77 thées-Gérardiées, qui cause des ravages dans les cultures de maïs du Sud- Africain. De l'extrémité de la chalaze part un long haustorium binucléé, qui pénètre dans le tégument. Après la division transversale de l'œuf, la cellule supérieure se divise et s'allonge en un long suspenseur de 3-4 cellules. La cellule voisine du micropyle donne naissance à plusieurs haustoria de forme plus ou moins arrondie. La seconde cellule présente quelquefois un petit haustorium latéral. — P. Guérin. Bryan (G. S.). — L'archégone du Sphagnum subsecundum. — A la suite de cloisonnements tangentiels, il se forme aux dépens de la cellule apicale, trois cellules qui donneront naissance chacune à un archégone. L'archégone mûr possède 8 ou 9 cellules de canal. Les anomalies sont fréquentes chez Sphagnum subsecundum. On peut rencontrer deux ventres; le noyau ventral peut être plus gros que celui de l'oosphère, ou les deux peuvent être de même volume; enfin, il peut y avoir plusieurs oosphères. L'archégone du S. subsecundum présente à la fois certains caractères de l'archégone des Hépatiques et de celui des Mousses. — P. Guérin. y) Facteurs de l'ontogenèse. Painter (Théophile S.). — Etude expérimentale du clivage [VI, 2, 6]. — Boveri avait constaté qu'un certain nombre des œufs d'Oursin, secoués après la fécondation, donnent comme premier phénomène, précédant le clivage, un monaster au lieu d'un amphiaster, et que les micromères se montrent non plus au stade de seize cellules, comme dans le cas normal, mais à un stade plus précoce. P., élève de ce dernier, a cherché à approfondir ce phé- nomène. Le monaster est central, très grand; les chromosomes, situés d'un même côté, sur le trajet des radiations, se fendent longitudinalement et doublent de nombre, mais le noyau se reconstitue avec ce nombre double et ce n'est qu'un peu après qu'apparaît l'amphiaster. Dans quelques cas, à partir de là le développement devient normal, dans d'autres se montrent à l'opposé du monaster, qui se rapproche de la surface, des mouvements pro- toplasmiques et des pseudopodes pouvant aboutir au détachement de petites masses protoplasmiques. Dans certains cas, après l'amphiaster et la première division, le monaster et les mouvements protoplasmiques peuvent reparaître. — Plus ces phénomènes anormaux sont accentués, plus est précoce, non de façon absolue, mais relativement à l'état d'avancement du clivage, l'ap- parition des micromères. En traitant les œufs (non secoués) par des anes- thésiques, hydrate de chloral et surtout phényluréthane, qui, surtout ce dernier, retardent l'activité du noyau sans réduire les oxydations cytoplas- miques, l'auteur obtient ce même résultat de précocité des micromères. Au contraire, en traitant les œufs par le froid, qui retarde tous les phénomènes, ou le KCN qui inhibe les oxydations, la précocité de l'apparition des micro- mères ne se montre pas. L'auteur en conclut que le secouage agit comme le phényluréthane, en retardant les phénomènes nucléaires sans influencer les phénomènes cytoplasmiques. Sa conclusion générale est que l'apparition des micromères, qui dépend de l'orientation du fuseau, est conditionnée par des phénomènes intimes ayant leur place dans le cytoplasme et qui sont en rapport avec les oxydations de ce dernier, tandis qu'elle n'est pas influencée par l'activité du noyau. — Y. Délace et M. Goldsmith. Fischel (A.). — Sur des différences d'ordre chimique entre des stades précoces du développement. — Dans un travail antérieur (Arch. f. Entw.- Mech., Bd27, 1909) F. avait admis que les réactions chimiques qui se produi- 78 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sent dans l'œuf d'oursin sont beaucoup plus actives et plus compliquées après la segmentation qu'avant; à ce point de vue on peut donc distinguer deux périodes dans le développement : l'une primaire, qui relève essentielle- ment de facteurs mécaniques, l'autre secondaire, dans laquelle les trans- formations chimiques sont au premier plan. Le but du présent travail est de poursuivre l'analyse de ces notions. Pour cela F. fait trois séries d'expé- riences : 1° Des œufs d'oursin sont placés, immédiatement après la fécon- dation, dans un mélange de 96 p. d'eau + 4 p. d'une solution normale de KC1, et on les y laisse se développer. Il se forme des blastulas et des gastrulas normales, mais des anomalies aboutissant à la mort commen- cent à se produire dès que le mésenchyme et l'archentéron se sont con- stitués. Ces anomalies, très variables d'ailleurs, portent sur l'ectoderme, le pigment et le squelette. 2° Les résultats sont tout à fait analogues si, au lieu de laisser les œufs à demeure dans l'eau chargée de KC1, on les en retire pour les replacer dans l'eau pure après un séjour d'une durée quel- conque : jamais les anomalies n'apparaissent qu'après l'édification de l'ar- chentéron. 3° Si dans le même mélange d'eau de mer et de KC1 on place des œufs à divers stades de développement, on constate que pour que l'action nocive se fasse sentir après remise en eau pure, la durée du séjour doit être d'autant plus longue que le stade est plus jeune. Les effets produits par KC1 sur l'œuf fécondé ou sur les premiers blastomères, n'exercent donc aucune influence sur la marche de la segmentation et de la gastrula- tion isauf un léger retard), mais s'extériorisent dès que ce dernier stade est franchi. F. en conclut qu'à partir de ce moment les processus chimiques qui se déroulent dans le germe sont plus complexes et ne peuvent plus, sans péril, être déviés de la normale. La limite entre les deux périodes du déve- loppement que F. pense avoir mises en évidence se place donc très approxi- mativement au stade de la formation de l'archentéron. [Il convient de noter que l'on a reconnu depuis longtemps de divers côtés que la gastrulation est, dans la physiologie du développement, un « stade critique ». F. confirme cette notion, mais il est certain que les facteurs qu'il invoque pour l'expliquer ne ressortent qu'indirectement et assez vaguement de ses expériences]. — A. Brachet. Bûtschli (O.). — Remarques au sujet de V explication mécanique de l 'in- vagination de la gastrule. — A l'encontre de Riiumbler (1902) B. est d'avis que l'invagination de la gastrule a lieu par suite d'une croissance irrégulière des diverses parties de la blastude et non pas par une migration active (amiboïde) des cellules qui vont fournir l'endoderme. Cette croissance est telle que les parties externes (périphériques) des cellules qui vont fournir l'ectoderme deviennent plus larges que les parties internes tournées vers la lumière de la blastule. Il s'ensuit une pression sur les parties externes des cellules qui vont devenir l'endoderme. Le futur endoderme présente, par conséquent, une surface plus volumineuse du côté de la lumière de la blas- tule. De là pour lui tendance à s'infléchir vers l'intérieur. B. démontre sur un modèle cette tendance d'incurvation chez des lamelles dont on varie dif- féremment le volume des surfaces. En réunissant une lamelle de carton et une lamelle de gélatine de façon à leur donner la forme d'un cercle et en faisant gonfler la surface interne de la lamelle de gélatine (en y approchant un objet humide), on provoque une incurvation de cette lamelle qui imite parfaitement l'invagination de la gastrule. Dans ce cas, par suite du gon- flement, la surface interne de la lamelle gélatineuse était devenue plus vo- lumineuse que la surface externe. — J. Strohl. V. — ONTOGENESE. 79 Srdinko (O. V.). — Sur l'architecture fonctionnelle du cartilage hyalin. — Le cartilage costal de l'homme se compose de trois couches : une centrale, où les trabécules et les grands axes des cellules sont dirigés perpendiculai- rement à l'axe longitudinal du cartilage et dans un plan horizontal, c'est-à- dire du dehors vers la cavité thoracique; une couche moyenne, spongieuse, riche en éléments élastiques, et une troisième, sous-périchondrale, sans structure spéciale. Ces différences sont d'autant plus accusées que le carti- lage est plus aplati, moins arrondi sur la coupe transversale. L'auteur trouve que ces structures sont les mieux appropriées au point de vue fonctionnel, la couche moyenne agissant par sa résistance élastique et la centrale par sa résistance ferme aux pressions les plus habituelles qui vont du dehors vers le dedans. Ces dispositions sont déterminées par le fonctionnement lui-même, car elles ne commencent à se manifester qu'au 7e mois intrautérin et per- sistent presque dans l'âge le plus avancé. — Y. Delage et M. Goldsmitii. Doms (Herbert). — Influence de la température sur la croissance et la différenciation des organes pendant le développement de Ftana esculenta. — Cette influence peut s'exercer dans trois directions : sur la précocité dans le développement, sur la taille et sur le sens de la différenciation. La pre- mière n'a été observée que sur les branchies externes,, La chaleur accélère leur développement et favorise la ramification ; le froid le retarde, au point d'arrêter le développement des branchies au stade de simples bourgeons (10-11°). En ce qui concerne la croissance, l'auteur étudie d'abord le rein primitif. Cet organe, examiné in toto, est plus grand chez les animaux élevés au froid qu'au chaud, mais l'examen histologique montre qu'il faut distin- guer sous ce point de vue entre les tissus fonctionnels, vaisseaux et cana- licules, et les tissus de remplissage, conjonctif et lymphoïde. C'est ce dernier seul qui donne la supériorité globale aux embryons « froids ». Chez les em- bryons « chauds » les vaisseaux sont plus développés, les canalicules plus longs et plus pelotonnés et la différenciation histologique épithéliale plus ac- cusée. Dans le foie, les cellules et les trabécules sont plus grands chez les embryons « froids » et, par suite, le volume total du foie est plus grand aussi. Mais chez les embryons « chauds » le tissu vasculaire est plus déve- loppé. Dans le tissu musculaire, les températures extrêmes, aussi bien chaudes que froides, déterminent des anomalies. En ce qui concerne les or- ganes génitaux, l'ébauche de ces organes étant une dépendance du rein primitif, l'action des différences de température sur la détermination du sexe étudiée par Witschi doit être en rapport avec l'action de ces mêmes températures sur l'ébauche rénale. L'action de la chaleur semble primitive- ment régie par la loi de Van t'Hoff, d'après laquelle une différence d'une dizaine de degrés rend les réactions 2 à 3 fois plus rapides. Mais cela ne s'ap- plique qu'aux premiers pas du développement; dès que la différenciation s'est manifestée, interviennent des réponses spéciales selon les tissus et les corrélations de développement qui modifient les résultats. En tout cas, il est établi que les réactions de l'embryon ne sont pas uniformes, mais que chaque sorte de tissu réagit selon sa nature. — Y. Delage et M. Goldsmith. Wenger (F.). — Contribution à Vétude de Vanatomie, de la statique et de la mécanique de la colonne vertébrale du cheval. — Il est impossible de donner un bref résumé de ce travail soigneusement fait et bien documenté. Le point de vue qui a guidé l'auteur dans ses recherches très spéciales mé- rite pourtant d'être noté. W. s'est inspiré des deux grands principes de l'adaptation fonctionnelle et de l'influence trophique de la fonction pour ta- 80 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. cher de s'expliquer la raison d'être des dispositions anatomiques : volume et forme des corps vertébraux et des disques intervertébraux; volume, forme et puissance des ligaments, etc. — A. Brachet. Haecker (Val.). — Analyse embryologique des facteurs spécifiques et des races, basée notamment sur la considération des dessins chez les vertébrés. — Cette étude contient une analyse embryologique des facteurs qui déterminent la répartition du pigment dans le règne animal et notam- ment chez les vertébrés. Selon H. le pigment noir se trouverait de préfé- rence dans les régions du corps qui présentent un métabolisme particulière- ment intense. Sa répartition variable serait en relation étroite avec la crois- sance rythmique de l'enveloppe cutanée. — J. Strohl. Jaccard (P.). — Méthode expérimentale appliquée à l'élude des actions mécaniques capables d'influer sur la forme des arbres. — La méthode utilisée par l'auteur permet de reproduire d'une façon mesurable les efforts de flexion et de compression auxquels sont soumises les tiges des arbres sous l'influence du vent. Elle consiste à ployer la tige encore flexible de jeunes arbres alternativement dans deux directions opposées, à des intervalles plus ou moins éloignés. Par cette méthode on peut graduer sur la même tige l'effort de traction-compression longitudinal, lequel se manifeste avec une intensité décroissant de part et d'autre d'une zone donnée où il est le maxi- mum, ce qui permet d'étudier dans quelle mesure et dans quel sens la réaction produite varie avec l'intensité de l'excitant mécanique. Les réactions observées concernent d'abord la forme de l'organe : les tiges d'Alnus, d'Ulmus, de Populus réalisent leur maximum d'accroissement en direction perpendiculaire au plan de flexion ; c'est l'inverse chez Jlsculus, Robinia, Betula, dont les tiges prennent une forme elliptique dans le plan de flexion. Les réactions concernant la structure anatpmique sont fort inté- ressantes. A l'exception de Tilia et de Liriodendron, les organes soumis, au cours de leur croissance, à l'action simultanée de traction-compression lon- gitudinale développent un bois formé de deux sortes de fibres nettement différentes par la forme de leur section transversale, par leur groupement et surtout par leur composition chimique. Celles qui se développent sur le côté convexe et tendu de l'organe ne sont complètement lignifiées que sur une très faible épaisseur, correspondant à la lamelle moyenne, les couches d'apposition plus jeunes sont aplaties dans le sens radial et présentent la forme d'hexagones aplatis; le tissu qu'elles forment est compact et pauvre en vaisseaux. Les fibres du côté concave, comprimé, sont moins épaisses, mais leurs parois sont lignifiées sur toute leur épaisseur; elles sont groupées en îlots moins compacts, séparés par des vaisseaux plus nombreux. J. a encore observé qu'une flexion forte et fréquemment répétée favorise très notablement le développement de l'écorce, tandis qu'elle entrave celle du bois ; elle suspend parfois complètement la lignification des éléments formés et empêche plus ou moins complètement le développement des vaisseaux. Ajoutons enfin que les variations d'activité du cambium condui- sant à l'accroissement excentrique des tiges sont indépendantes des diffé- renciations anatomiques du bois (fibres de diverse nature) produites par la flexion et les actions mécaniques qu'elle engendre. — M. Boubier. Kuhn (E.). — Germination de Phacelia tanacetifolia. — K., conti- nuant des recherches publiées en 1909 par Heinricher, arrive aux résul- tats suivants : Des graines conservées pendant G ans à l'obscurité main- V. - ONTOGENESE. 81 tiennent entièrement leur pouvoir germinatif ; si les graines sont conservées à la lumière, leur pouvoir germinatif diminue fortement. Les graines se- mées immédiatement après la récolte ne germent qu'à l'obscurité : 4 mois après, environ 4 % des graines germent ; au bout de 6 mois, le pour cent de germinations s'accroît ; il est de 56 % pour les graines conservées à l'obs- curité et de 40 % pour celles laissées à la lumière. K. a remarqué que dans ses cultures à ha lumière, la germination n'avait lieu que la nuit; en éclai- rant constamment les graines avec des intensités lumineuses de 64 à 380 bougies, les graines ne germent plus ; avec 40 bougies, 28 % de graines conservées à la lumière et 68 % des graines conservées à l'obscurité germent; les graines éclairées vivement et qui ne germent pas n'ont pas cependant perdu leur faculté germinative, car en les plaçant sur un substratum con- tenant de l'acide sulfurique ou chlorhydrique, la germination se fait très acti- vement. K. a aussi étudié l'effet de l'acidité du substratum : pour agir fa- vorablement, l'acide sulfurique doit avoir une concentration d'au moins 0,1 mol. et l'acide chlorhydrique d'au moins 0,05 mol.; des solutions plus faibles empêchent la germination. Des graines placées sur de l'eau pure germent, à l'obscurité, plus rapidement que sur un substratum acide ; il semble"que les deux facteurs, obscurité et acidité, favorables à la germina- tion si on les fait intervenir séparément, se contrecarrent lorsqu'ils agissent simultanément. — A. Maillefer. L ANNÉE BIOLOGIQUE, XX. 1915 CHAPITRE VJ La tcratogcnèsc Banta (Arthur M.) and Gortner (Ross Aiken). — Accessory appendages and other abnormalities produced in amphibian larvae through the action of centrifugal force. (Journ. exper. Zool., XVIII, 433-445, 14 fig.) [84 Boecker (Eduard). — beber eine dreikôpfige Rydra,nebst einer Demerkung iiber den Silz der Hoden bei H. vulgaris Pall (== grisea L.). (Zool. Anz., XLV, 607-610.) [86 Chidester (F. E.). — An abnormal Herts egg. (Amer. Natur., XLIX, 49-51.) [OEuf bilobé en forme de gourde. — L. Cuénot Cook (O. F.). — Brachgsm, a hereditary deformity of Cotton and other plants. (Journ. Agr. Res. Washington, III, 387-400.) [87 D'Almeida Rocha ( A.). — Inclusion sous-tégumentaire d'un metnbre anté- rieur chez- un Discoglossus pictus, simulant une monobrachie. (Bull. Soc. Portug. Se. Nat., VII, fasc. I, 13-16, 1 fig.) [Il s'agit, comme le titre l'indique, de l'observation d'une particularité tératologique naturelle, consistant dans la situation du membre antérieur gauche à l'état de la flexion de l'avant-bras sur le bras, non seulement sous la peau, mais sous les muscles de la région. Par une adaptation remarquable, l'animal con- servait sur les trois points d'équilibre qui lui restaient un équilibre nor- mal dans toutes ses fonctions locomotrices. — V. Delage et M. Goldsmith Goldfarb (A. J.). — Exper imentally fused Larvae of Echinoderms, ivith spécial Référence to their skeletons. Part II. Arbacia punctulata. (Arch. Entw.-Mech., XLI, 570-604, 7 pi.) [85 Herlant (M.i. — Action de l'oxazine sur les crufs et les spermatozoïdes de VOursin. (Arch. Zool. exp., LV, N. et R., 3-48, 1914.) [86 Matthews (J. R.). — Note on abnormal flowers in Orchis purpurea Huds. (Ann. of Bot., XXIX, 155-159, 4 fig.) [87 Packard (Charles). — The effects of the beta and gamma rays of radium on protoplasma. (Journ. Exper. Zool., XIX, 323-346, 3 pi.) [86 Painter (Theophilus S.). — The effects of carbon dioxide on the eggs of Ascaris. (Journ. Exper. Zool., XIX, 355-380, 15 fig., 3 pi.) [85 Robson (Joyu Hildreth). — Notes on an abnormal ephyra of Cyanea capillàta. (Dove .Marine Laboratory Report for the Year ending June 30th 1913, 34-35, 3 pi.) [Deux bras supplémentaires, diamétralement op- posés, trilobés, deux fois plus longs que les normaux et pourvus de stato- cystes; quelques irrégularités dans l'appareil statocystique. — Y. Delage Runnstrôm (J.). — Analytische Studien iiber die Seeigel-Entuncklung. IL (Arch. Entw.-Mech., XLI, 1-56, 47 fig.) [83 Schilling (E.). — Ueber hypertrophische und hyperplastische Gewebewuche- rungen an Sprossachsen verursacht durch Paraffine. (Jahrbùcher f. wiss. Botanik, LV, 177-258.) [84 VI. - LA TERATOGENESE. 83 Sfameni (P.)- — Sur V origine de l'insertion vélamenteuse du cordon et des anomalies placentaires qui coïncident fréquemment avec celle-ci. (Arch. ital. biol., LXIII, 374-375.) [87 Sirks (M. J.). — Die Natur der pelorischen Bliite. (Zeitschr. f. indukt. Abstamm. Vererbgsl., XIV, 71-79.) [87 Werber (E. S.). — Further Expérimenta Aiming at the Control of Deefective and Monstrous Development. (Year-Book N° 14 Carnegie Inst. Washing- ton, 240-241.) [84 Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. V, y ; XV, b, [3 ; XVI, c, y. 2. Tératogénèse expérimentale. a. Soustraction d'une partie du matériel embryogénique. P) Blastolomie. Runnstrom (J.). — Éludes analytiques sur le développement de l'oursin. — Dans ce nouveau chapitre de ses recherches (cf. Ann. biol. 1914), R. étudie spécialement la régénération des larves d'oursin (jeunes Plutei) auxquelles il a enlevé la partie postérieure du corps, par une incision transversale ou oblique. Presque toujours, après l'amputation, le squelette de la larve dis- paraît totalement ou incomplètement, pour se régénérer d'ailleurs dans la suite; cette disparition est due à une émigration vers la surface lésée des éléments squelettogènes ; généralement l'ébauche entérocélienne s'atrophie aussi, d'abord à droite, puis ensuite à gauche. Mais ce sont surtout les observations de R. sur la symétrie bilatérale des larves régénérées qui mérite de retenir l'attention [XIII, 1°, a] . Dans les cas où le squelette disparaît, totalement, la forme de la larve se modifie, et un re- maniement, quelquefois même la formation d'un nouveau plan de symétrie bilatérale peuvent s'observer. Ainsi il arrive, quand le plan de section est oblique, et quand son extrémité antérieure n'est pas trop éloignée du pôle oral, que la partie régénérée fasse une volumineuse saillie sur le côté de la larve en régénération ; dans cette saillie une bouche et une bandelette ciliée apparaissent. Pendant un certain temps on croirait qu'il va se former un individu double. Il n'en est rien cependant; dans la suite tout se régularise, mais la symétrie bilatérale de l'individu nouveau est nouvelle, elle aussi. Elle s'est adaptée à la forme spéciale prise parla larve pendant la régénéra- tion. La bouche larvaire s'atrophie, et la nouvelle bouche se forme exacte- ment dans le plan médian. Tels sont du moins les faits que R. a observés dans quelques cas. L'expli- cation que l'on pourrait en donner ne manquerait pas d'être fort obscure, mais en tant que faits, ils méritent d'être retenus. Il est encore un autre point digne de remarque : si l'on enlève à une larve un lambeau d'ectoderme, une épaulettepar exemple, ce lambeau ne, tarde pas à prendre la forme d'une vésicule qui bientôt se polarise par l'apparition, en un point déterminé, d'une zone d'épithélium épais et longuement cilié; en même temps elle s'aplatit et subit quelques différenciations internes qui lui donnent une structure symétrique bilatérale. Polarité et symétrie bila- térale sont donc des attributs très généraux et très essentiels, puisqu'on en trouve des manifestations là où on ne s'y attendrait guère. 84 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Il ne semble pas, bien que les expériences de R. ne soient pas décisives à cet égard, que le plan de symétrie d'une vésicule issue d'une épaulette ait quelque relation avec celui de la larve dont elle provient. — A. Bkacnkt. b. Influence têratogènique des divers agents. a) Agents mécaniques et physiques. Banta (Arthur M.) et Gortner (Ross Aiken). — Appendices acces- soires et autres anomalies produites chez des larves d'Amphibiens par la cen- trifugation. — Si l'on centrifuge les œufs à un moment très précoce de la segmentation, aucune anomalie ne se produit; centrifugés entre 32 et 400 blastomères, un bon nombre donne des embryons à spina bifida, avec des queues accessoires assez bien formées, à situation postérieure et en rapport avec cette lésion. Centrifugés plus tardivement, entre le stade de blastula et celui de gastrula précoce, ils donnent des queues accessoires multiples, répandues sur tout le corps, depuis un point en avant de la région anale jusqu'à la tête. Ces queues sont d'autant mieux formées qu'elles sont plus en rapport avec les masses musculaires latérales; les plus antérieures pour- ront former de simples moignons. Sans relation avec la spina bifida, elles semblent avoir pour cause le transfert des matériaux organoformateurs sous l'influence de la centrifugatio'n. Des embryons d'Amblystome et de Sa- lamandres issus d'œufs centrifugés ont montré certaines anomalies, mais les auteurs ne voient pas comment elles peuvent avoir pour cause la cen- trifugation et même si c'est bien là la cause qui intervient. — Y. Delage et M. Goldsmith. Schilling E. — Sur des proliférations hypertrophiques et hgperplasti- ques des tissus de tiges causées par un enduit de paraffine. — Si l'on enduit des tiges avec de la vaseline ou de l'huile de paraffine, on provoque une prolifération des tissus de la tige, semblable à celle qui produit les lenti- celles. Cette prolifération n'est pas due à une action chimique de l'enduit, mais probablement à l'arrêt de la transpiration et peut-être de la respira- tion. La pression osmotique des cellules qui prolifèrent varie, mais elle est toujours plus forte que celle des cellules normales. Il arrive quelquefois que l'enduit provoque la naissance sur les rameaux de racines adventives et de feuilles anormales. — A. Maillefer. P) Agents chimiques. Werber (B. J.). — Suite d'expériences sur le développement défectueux ou monstrueux. — En partant de cette idée que l'origine des monstres doit être cherchée dans l'action de substances toxiques qui s'accumulent dans le sang, l'auteur a soumis des œufs fécondés de Fundulus heteroclitus, aux stades précoces de segmentation, à l'action de certaines substances, en particu- lier l'acide butyrique et l'acétone, qu'on rencontre dans le sang ou l'urine de l'homme dans. certains troubles du métabolisme. Des monstruosités très variées ont été obtenues ainsi, ressemblant étroitement à celles décrites chez l'homme et les mammifères. — Les expériences avec l'acide lactique, le benzoate et l'acétate d'ammoniaque n'ont pas donné, par contre, des résul- tats nets : en solution faible, ces substances sont sans action ; en solution forte, elles tuent rapidement l'œuf. — L'acide butyrique et l'acétone produi- sent un effet double : 1° ils rendent plus perméable la membrane de l'œuf et permettent ainsi son imbibition par l'eau (blastolyse osmotique) ; 2° ils VI. — LA TERATOGENESE. 85 exercent une action toxique spécifique (blastolyse toxique). A la pression osmotique accrue du milieu est due la fragmentation de la substance de l'œuf et sa destruction partielle, et aussi la structure singulière constatée dans certaines expériences : un œil formé indépendamment du reste de l'embryon et quelquefois même en l'absence de ce dernier. Les dédouble- ments divers et quelques autres anomalies sont attribuables à la même action. La blastolyse toxique se manifeste par la dissolution partielle de la substance de l'œuf, qui passe dans l'eau environnante (après transfert dans l'eau de mer normale) et se dépose au fond; cette blastolyse est presque entièrement responsable des anomalies limitées à la seule structure des yeux. — Dans la plupart des cas, les deux facteurs agissent concurremment : la blastolyse toxique est suivie, après le transfert dans l'eau de mer pure, de la blastolyse osmotique. Le froid, conformément aux expériences de Loeb, produit des résultats analogues. Il a [une action directe sur le développement des yeux (grâce à la sensibilité particulière du matériel opbtbalmoblastique que le traitement par les agents chimiques a déjà mis en lumière) ; il provoque, d'autre part, un ratatinement de l'œuf et la perte d'une grande partie du vitellus. — - Le développement rudimentaire du système vasculaire dans ces expériences est, contrairement à l'avis de Loeb, indépendant des défauts des yeux. — M. Goldsmith. Goldfarb (A. J.). — Fusion expérimentale de larves (VEcliinodermes : étude spéciale de leur squelette. — G. confirme dans ce travail chez Arbacia, des observations analogues qu'il a faites, il y a peu de temps, sur Toxo- pneustes. On peut provoquer facilement le fusionnement de deux œufs en les plaçant pendant quelques ^heures dans de l'eau de mer à laquelle on a ajouté une certaine quantité d'une solution isotonique ou hypotonique de Na Cl. Lorsque 2 œufs seulement se sont unis ils peuvent donner des plutei; l'union de plus de deux œufs forme des masses complexes qui meurent toujours avant d'avoir atteint ce stade. — Le fusionnement des deux œufs peut naturellement être plus ou moins parfait ; on connaît et on a décrit des œufs géants formés par ce procédé. Les larves étudiées par G. sont plutôt des frères Siamois plus ou moins complets, et il les groupe en diverses catégories : les corps sont fusionnés, mais les tubes digestifs et les sque- lettes sont séparés ; corps et intestins fusionnés, squelettes séparés et com- plets; corps et squelettes fusionnés, tubes digestifs fusionnés ou non; corps, squelette et tube digestif fusionnés. On conçoit la grande variabilité que les squelettes présenteront dans ces diverses catégories. G. en décrit un grand nombre de types qui montrent les diverses étapes des malformations. Nous ne pouvons que renvoyer poul- ies détails au travail original. — A. Brachet. Painter (Theophilus S.). — Les e/J'ets de Vacide carbonique sur les œufs d'Ascaris. — Les œufs sont maintenus pendant 3 mois dans une atmosphère de C02> puis placés sur la glace où on les prend les uns pour les fixer, les autres pour les admettre à se développer. Un certain nombre se développent normalement, les autres montrent des anomalies portant principalement sur l'extrémité antérieure, formant une masse confuse, désorganisée. La cause de ces anomalies réside dans une irrégularité de la segmentation et dans la distribution de la chromatine dans les cellules de l'extrémité antérieure, sur une région plus ou moins étendue. La cause des différences individuelles est attribuée à l'état d'évolution des œufs au début de l'expé- 86 L'ANNEE BIOLOGIQUE. rience, tenant à ce qu'ils appartiennent à «les régions de l'utérus plus ou moins voisines de l'oviducte. Le commencement de développement observé dans CO2 a lieu aux dépens de la quantité d'O contenue dans le liquide et jusqu'à son épuisement. Une certaine proportion de l'oxygène utilisé est peut-être due à la décomposition du glycogène en acide valérianique, CO2 et 0. — Y. Delage et M. Goldsmith. Packard (Charles). — Action des rayons p et y du radium sur le proto- plasma. — Une très faible irradiation par des rayons y, produite par 50msr de bromure de radium, accélère la segmentation des œufs ft Arbacia, sans provoquer d'anomalies. La même irradiation reste sans effets sur le déve- loppement de Xereis et de Drosophila. — Une action modérée des rayons p (séparés des rayons y dans un champ magnétique puissant) retarde le déve- loppement, mais sans provoquer des anomalies, chez Arbacia et Xereis. — Une irradiation plus intense par les rayons p et y ensemble liquéfie le pro- toplasme de l'œuf et provoque un développement anormal chez Nereis; chez Arbacia l'œuf montre des modifications dans sa chromatine, mais non dans son protoplasme. — L'auteur pense que le radium agit en modifiant la rapidité d'action d'un enzyme. — Aucun commencement de parthénoge- nèse n'a été observé. — M. Goldsmith. Herlant (M.). — Action de Voxazine sur les œufs et les spermatozoïdes de l'Oursin. — Partant des observations de Werbitzki, de Laveran et Roudsky et de Laveran, qui ont montré que l'oxazine avait pour effet de détruire le controsome des Trypanosomes sans altérer leur vitalité, l'auteur a étudié l'action de ce produit sur les spermatozoïdes et les œufs d'oursins. Le déve- loppement des œufs fécondés avec des spermatozoïdes ayant subi l'action de l'oxazine aboutit à la formation d'un grand nombre de larves anormales. — Il s'agit de blastulas et de gastrulas dont la cavité est effacée par des amas de cellules arrondies qui le plus souvent font saillie au dehors par ce qui devrait être le blastopore. Des formes semblables se trouvent fréquemment dans les cultures parthénogénétiques, polyspermiques et, en général, partout où la segmentation présente des irrégularités. Mais ici Texamen des pre- miers stades ne montre rien de pareil et il s'agit plutôt d'une altération tardive se manifestant lors de la formation du mésenchyme. Elle se rattache vraisemblablement à l'influence nocive d'un spermatozoïde plus ou moins intoxiqué par l'oxazine. D'une deuxième série d'expériences il se dégage qu'une dose moyenne d'oxazine exerce une action nettement favorable sur les œufs mûrs de l'Oursin, en les préservant de la cytolyse et en prolongeant ainsi leur vie. Ces œufs conservent intacte leur faculté d'être fécondés, de former une membrane de fécondation et de se développer normalement', alors que ceux qui n'ont pas été traités par l'oxazine ont perdu ces pro- priétés depuis longtemps. — Un rapprochement s'impose entre ces résultats et ceux obtenus par J. Loeb, qui a montré qu'on pouvait prolonger la vie des œufs vierges en suspendant leurs oxydations soit par l'absence d'O, soit par l'action de KCN. Il ne semble pas que l'action préservatrice de l'oxazine soit due à un mécanisme analogue. — M. Lucien. 3. Tératogënêse naturelle. Boecker (Eduard). — Sur une hydre à trois télés. — Chez Hydra, les monstres bifides ne proviennent pas toujours, comme on pourrait le penser, d'une division longitudinale inachevée. L'auteur a observé des hydres à VI. — LA TERATOGENESE. 87 2 et à 3 têtes provenant de la coalescence de 2 ou 3 bourgeons rapprochés, coalescence qui paraît avoir eu pour cause les conditions défectueuses d'éle- vage et non l'hérédité. Par des scissions longitudinales entre ces têtes, on peut obtenir des individus séparés. — De même, des tentacules ramifiés peuvent provenir de la coalescence partielle de tentacules voisins. — Y. De- LAGE et M. GOLDSMITH. Sfameni (P.)- — L'insertion vélamenteuse du cordon. — L'insertion vêla menteuse est relativement rare, ce n'est pas en vertu d'une orientation spé- ciale du pédicule fœtal, mais uniquement parce que, au moment de la fixa- tion de ce pédicule, la portion de la muqueuse qui deviendra la sérotine réflexe, ne forme qu'une partie très exiguë de la sérotine totale, laquelle portion ne prendra que plus tard son accroissement prédominant. L'inser- tion vélamenteuse peut cependant être favorisée par des circonstances accessoires diverses. — Y. Delage. Matthews (J. R.). — Note sur des fleurs anormales d'Orchis purpurea Huds. — L'auteur décrit des fleurs anormales d'Oî'chis purpurea trouvées dans le Comté de Kent. Dans ces fleurs, les deux staminodes faisant partie duver- ticille extérieur de l'androcée, étaient transformés enétamines ; les fleurs de- venaient ainsi triandres. Dans certaines, cependant, un seul des deux stami- nodes subissait cette métamorphose, de sorte que la fleur n'était quediandre. Les étamines provenant de la transformation de ces staminodes étaient toujours pourvues d'un cordon vasculaire, tandis que les vaisseaux font toujours défaut dans les staminodes. — A. de Puymaly. Cook (O. F.). — Le brachysme, difformité héréditaire du Coton et d'autres plantes. — - C. donne le nom de brachysme au raccourcissement des entre- nœuds végétatifs des plantes. C'est une anomalie héréditaire, indiquant une dégénérescence qui apparaît sous forme de variations brusques indépen- dantes. Les variations brachytiques sont fréquentes dans le coton. Quelle est la nature de ces variations2? Elles ne sont point spécifiques. Mais bien qu'elles naissent comme des mutations et qu'elles montrent des formes irré- gulières d'hérédité mendélienne, elles ne peuvent guère jeter de lumière sur la théorie de la mutation et du mendélisme. Elles représentent des dégé- nérescences et non l'apparition de nouveaux caractères. — F. Pechoutre. Sirks (M. j.). — La nature des fleurs péloriques. — On a émis deux opi- nions fondamentalement différentes sur la signification des formes pélo- riques de Linaria vulgaris, Antirrliinum maj'us, etc. Vochting et Pey- ritsch s'appuyant sur la physiologie, Vrolik, Naudin, Darwin, de Vries et Lotsy invoquant les théories de l'hérédité soutiennent les uns et les autres que la pélorie résulte de la constitution génétique de la race. Vuil- lemin au contraire prétend qu'il s'agit là d'une gamogemmie, c'est-à-dire d'une réunion de boutons floraux en un bourgeon plurivalent. S. à la suite de ses recherches sur le développement et l'anatomie dans Antirrhinum mà- jus et Linaria arrive au même résultat que Vochting, car il peut prouver que le développement de la fleur zygomorphe est différent de celui de la fleur régulière pélorique. La nervation des fleurs ne donne aucune preuve de gamogemmie. — F. Pechoutre. CHAPITRE VII La régénération Goldfarb (A. j.). — The (]()- Factor in the Régénération of Cassiopea xarna- chana. (Carnegie Inst. Washington, Year Book n° 14,206.) [Description d'expériences en voie d'exécution et n'ayant pas encore donné de résultats. — M. Goldsmith Gravier (Ch. J.). — Sur les phénomènes de réparation après mutilation chez les Coraux des grandes profondeurs sous-marines. (C.R. Ac. Sc.; CLX, 718-720.) [91 Hunt (H. R.). — Régénération posteriorly in Enchytrœus albidus. (Amer. Natur., XLIX, 495-503.) [89 Kônig (E.). — Die Régénération des Auges bei Arion empiricorum. (Arch. mikr. Anat, LXXXVI, 24 pp., 1 pi., 3 fig.) [89 Nusbaum (J.) und Oxner (M.)..— Zur Restitution bei dem Seestern Echi- naster Sepositus. (Zool. Anz., XLVI, 161-167, 4 fig.) [89 Selys-Longchamps (Marc de). — Autotomie et régénération des viscères chez Polycarpa tenera Lacaze et Delage. (C. R. Ac. Se, CLX, 566-569.) [91 Ubisch (Leopold von). — Ueber den Einfluss von Gleichgeivichtstôrungen auf die Regenerationsgeschwindigkeit (Yersuche an Cloc diptera). (Arch. Entw.-Mech., XLI, 237-250.) [91 a) Zucco Cucagna (Andraeaj et Nusbaum-Hilarowicz (Joseph). — La régénération {restitution) chez Hermxa dendritica {A. et H.) (Nudibranches). (Bull. Inst. océanogr., n° 312, 15 déc, 1-4.) [88 b) — — Fragmente iiber Restitution bei den Nudibranchiern (Herma'a den- dritical Aider et Hancock). (Arch. Entw.-Mech., XLI, 558-578, 11 fig.} [89 Zweibaum (Jules\ — La régénération des ovaires chez Polycelis nigra {Ehrenb.). (Arch. Entw.-Mech., 430-471, 2 pi.) '[90 Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. IX; XIV, 2°, o; XX. a) Zucco Cucagna (Andraea) et Nusbaum-Hilarowicz (Joseph). — La régénération (i-estitution) chez Ilermœa dendritica. — Ce nudibranche est doué d'une puissance régénératrice extrêmement développée; il régénère rapidement, après section, les papilles dorsales avec leur contenu (foie, VII. — LA REGENERATION. 89 glande albuminipare), la tête abrasée en arrière des tentacules (avec la bouche qui se reforme sans s'être préalablement fermée), ou l'extrémité postérieure du corps sur une longueur considérable. La régénération se fait de la façon la plus simple, sans trace de cette métaplasie qui joue un si grand rôle dans la régénération des Némertiens; chaque organe, chaque tissu se régénère pour son compte par multiplication et réarrangement de ses propres éléments, et un phénomène de croissance normale rétablit la partie dans sa position primitive. — Y. Delage. b) Zucco Cucagna (Andraea) et Nusbaum (J.). — Essais sur la régéné- ration chez les Nudibranches (Hermœa dendrilica Adler et Hancock). — L'aptitude à la régénération chez Hermœa dendritica est relativement grande et n'est nullement limitée aux parties du corps capables d'autoto- mie, comme les papilles dorsales et les tentacules. Ceux-ci se régénèrent très bien et très vite, mais si l'on sectionne (dans de certaines limites) l'extrémité céphalique ou l'extrémité caudale, elles se reconstituent aussi sans difficulté. — Au point de vue histologique les processus de la régéné- ration sont, selon l'expression des auteurs, idéalement simples. 11 n'y a pas de phénomènes de métaplasie, pas plus que d'accumulation de cellules jeunes en un bourgeon de régénération. Les parties à régénérer étant très simples, chaque organe se complète par morphallaxis et, cela une fois fait, n'a plus qu'à s'accroître. — A. Brachet. Hunt (H. R.). — . Régénération postérieure chez Enchytrœus albidus. — Enchytrœus albidus peut régénérer la région postérieure du corps quand on a fait une section entre huit segments comptés à partir de l'extrémité antérieure et huit segments comptés à partir de l'extrémité postérieure. La mortalité des morceaux contenant seulement les huit premiers segments a été de 94 o/c • ceux qui survivent régénèrent de trois à onze segments. La faculté de régénération semble augmenter depuis le milieu du corps jusqu'à 'extrémité postérieure en proportion directe du nombre de segments enle- vés ; depuis le bout antérieur jusqu'au 20e segment, la faculté décroît ; des queues doubles peuvent apparaître quand les huit segments postérieurs sont enlevés. Enfin la régénération peut se produire soit dans l'eau douce soit dans un milieu salé, de telle sorte que la salinité de l'eau ne parait avoir que peu ou point d'effet sur la rapidité de la régénération. — L. Cuénot. Konig (E.). — La régénération de l'œil chez Arion empiricorum. — La ré- génération du tentacule de l'œil a déjà été étudiée chez divers Gastropodes (Hélix, Limax, Arion, Nassa) par plusieurs auteurs (Carrière 1880, Cerny 1907, Techow 1911, Hanko 1914). Ils ont constaté la régénération de l'œil et du tentacule oculifère, la durée variable du temps nécessaire à la régénéra- tion, l'origine épithéliale de l'œil reformé, la formation du cristallin posté- rieure à la pigmentation de l'œil. K. ajoute peu de choses à ces données. Il a vu que la régénération de l'œil est indépendante du ganglion tentaculaire voisin, dont la conservation n'est pas indispensable pour le phénomène; il ne peut d'ailleurs dire d'où provient le ganglion tentaculaire régénéré. Le nerf optique provient des prolongements des cellules rétiniennes. Le pouvoir ré- générateur est très grand; l'œil peut être néoformé plusieurs fois de suite. — A. Prenant. Nusbaum (J.) et Oxner (M.). — La régénération chez l'étoile de mer Echiuasler sepositus. — Les bras coupés transversalement régénèrent com- 90 L'ANNEE BIOLOGIQUE. plètement la partie manquante. Si l'on sépare par une incision horizontale la face dorsale de la face ventrale d'un ou même des cinq bras, plus ou moins profondément ou même jusqu'au disque, la lame ventrale régénère une nouvelle lame dorsale et reforme un bras complet. La lame dorsale ne régénère rien, mais, incurvant ses deux bords l'un vers l'autre, les soude et se cicatrise, formant un appendice cylindrique creux qui reste appendu à la base dorsale du bras régénéré. Les processus histologiques sont les suivants. Un syncytium formé par une accumulation de cellules migratrices ferme d'abord la solution de continuité ; les parties endommagées par la section sont phagocytées et les parties nouvelles se forment aux dépens de cellules migratrices et d'éléments issus des tissus anciens. — Y. Delage et M. Gold- SMITH. Zweibaum (J.j. — Régénération des ovaires chez Polycelis nigra. — Les individus dont Z. s'est servi pour ses recherches, mesuraient 8 à 0 mm. de longueur : les ovaires se trouvent immédiatement au-dessous du ganglion cérébral entre la 2me et la 3me ramification intestinale. Si l'on coupe un individu en 2, de telle sorte que le tronçon distal ne me- sure pas moins de o mm., ce tronçon se régénère entièrement, y compris les ovaires, seulement ceux-ci ne se différencient qu'en dernier lieu, après tous les autres organes. Le germigène contient alors 64 cellules (en réalité 59 ou 60, parce qu'il y en a constamment quelques-unes qui dégénèrent); le vitellogène se reforme aussi, mais il reste généralement plus petit que chez les individus normaux. Si au contraire le tronçon distal (par rapport au ganglion cérébral) ne mesure que 4 mm., il reconstitue bien encore un in- dividu entier, mais ou bien les ovaires font totalement défaut, ou bien il n'apparaît que 1 à 4 ovogonies et cela très tardivement. Enfin quand le tron- çon mesure moins de 3 à 4 mm., l'individu régénéré, complet par tous les autres organes, est radicalement dépourvu d'ovaires. Chose remarquable, les testicules se régénèrent toujours, quelles que soient les dimensions du tronçon. Il y a donc chez Polycelis nigra une sorte de stratification, suivant l'axe longitudinal, des potentialités nécessaires à la régénération des ovaires. L'histogenèse de la régénération ovarienne est, pour Z., la suivante : les cellules rondes, embryonnaires, disséminées à l'état normal dans le ré- ticulum du parenchyme, entrent en prolifération dès les premières heures après l'opération. Plus tard, après que la reconstitution des autres organes est déjà accomplie ou ébauchée, on voit apparaître parmi elles, à droite et à gauche, une grosse cellule, bien distincte. Elle se divise en 2. Pour Z. l'une de ces deux cellules après une série de multiplications successives fournira les 64 cellules du germigène, tandis qu'aux dépens de l'autre se constituera le vitellogène : telle est au moins l'opinion de l'auteur, car, à ce point de vue, sa démonstration n'est pas exempte de lacunes. — Z. étu- die ensuite l'influence de divers agents sur la régénération; la lumière accélère légèrement celle du système nerveux, des ovaires et des yeux; la température a une action certaine et d'ailleurs bien connue, son optimum pour Polycelis oscille entre 23° et 25°. Le chlorure sodique, même en concen- tration très faible ( î-kkâ ), retarde la régénération de l'ovaire et la supprime si la dose est plus forte; CaCl2 en concentration suffisante/^ au moins] l'accélère au contraire. FeCl3 en solution faible (à. partir de ^k) agit de VII. - LA REGENERATION. 91 même ; de même encore As40G mais à doses très minimes ( à partir de rï» ) . Le sublimé enfin est un retardateur énergique. L'acidité ou l'alcalinité du milieu ne sont pas non plus sans influence : HC1, dont la concentration optimum est 0,0001 %, accélère la régénération, surtout celle des ovogonies. NaOH exerce une action défavorable ou nulle. Z. remarquant que les substances salines accélératrices provoquent avant tout un développement rapide du ganglion cérébral, suivi bientôl par celui de l'ovaire, croit pouvoir en conclure que le système nerveux est une condi- tion sine qua non pour la régénération de l'ovaire chez Polycelis nigra. [Les bases expérimentales sont peut-être un peu fragiles pour apporter une conclusion aussi formelle]. — A. Brachet. Ubisch (L. von). — Influence de l'état d'équilibre sur l'aptitude à la régé- nération (Recherches faites sur Cloe diptera). — Les membres des larves de Cloe dintera se régénèrent facilement. Il suffit d'en pincer le bout et de tirer pour que l'amputation se fasse régulièrement entre le trochanter et le fémur. En opérant toujours ainsi, l'importance du traumatisme est la même dans toutes les expériences, qui peuvent ainsi être comparées très exacte- ment. V. U. ampute à des larves de Cloe 1,2 ou 3 pattes du même côté, ou bien les deux pattes droite et gauche d'un même segment, ou bien fait des amputations alternantes, en enlevant par exemple la patte antérieure droite et la patte postérieure gauche, etc. Il mesure alors exactement, au bout d'un temps donné, la longueur des régénérats et constate : 1° que la régéné- ration est plus active quand les amputations multiples sont toutes pratiquées du même côté, que quand elles sont réparties à droite et à gauche ; 2° qu'un membre donné se régénère plus vite quand on a amputé également son symétrique du côté opposé, que quand celui-ci est resté intact; 3° enfin que la puissance de régénération est d'autant plus grande que le régénérât siège plus près de l'extrémité céphalique. Les deux dernières conclusions ne sont pas absolument neuves; toutefois le travail de v. U. leur apporte une confirmation intéressante. — A. Brachet. Gravier (Ch. J.). — Sur les phénomènes de réparation après mutilation chez les Coraux des grandes profondeurs sous-marines. — Les coraux brisés réparent les lésions infiniment variables et parfois très considérables qu'ils ont subies en faisant preuve d'une merveilleuse plasticité. Mais leur pou- voir régulateur est faible et la réparation laisse persister des anomalies de conformation très considérables. — Y. Delage. Selys-Longchamps (Marc de). — Autotomie et régénération chez Poly- carpa tenera. — Un curieux phénomène d'éviscération rappelant celui des Holothuries est observé par l'auteur chez cette Cynthiadée. Des cas plus ou moins analogues observés à l'état de nature chez des formes voisines avaient été mal interprétés. Le phénomène s'est produit chez des échantillons en pleine santé, acclimatés depuis de longues semaines dans. les bacs de la Station de Roscoff. Les viscères rejetés sont : la branchie avec l'endostyle, le tube digestif et les glandes sexuelles. La rupture a lieu à la base du siphon buccal et le rejet par le siphon cloacal. Aussitôt après, l'animal se contracte au point de se réduire jusqu'à 1/50 de son volume primitif. La régénération de l'endostyle et de la branchie a lieu par le mésentère endostylaire dont le bord libre s'épaissit et se creuse en gouttière, tandis que, sur les côtés, se 92 L'ANNEE BIOLOGIQUE. montrent deux lames branchiales qui se réunissent du coté dorsal. Les glandes génitales et le tube digestif se régénèrent aux dépens de l'épithé- lium péribranchial. Les matériaux de la régénération sont fournis par une portion de la glande pylorique qui a persisté, engagée dans la paroi. Aucun traumatisme, ni la présence d'aucun parasite ne justifient cette éviscération dont la fréquence montre le caractère normal. Ses causes restent énigma- tiques. L'auteur invoque pour les gonades l'épuisement de leur matériel germinal ; il rappelle aussi le rejet de la région thoracique chez les Ascidies composées et sociales. [Ne pourrait-on en chercher la cause dans la néces- sité d'expulser des éléments anatomiques chargés d'un trop lourd ballast de produits de déchet en l'absence d'organes excréteurs bien différenciés et largement fonctionnels, comme cela a lieu chez les Bryozoaires dans l'émis- sion des corps bruns?]. — Y. Delage. CHAPITRE VHÏ L a) Voronoff (S.). — Contribution expérimentale à l'étude des greffes arti- culaires. — (Analysé avec les suivants.) Retterer (Ed.). — De la structure et de l'évolution des extrémités arti- culaires. — (Id.) Retterer (Ed.) et Voronoff (S.). — Évolution des greffes articulaires. — V. s'est proposé de voir si une articulation peut être greffée à la place d'une autre et devenir fonctionnelle; des expériences faites sur des chiens mon- trent que c'est possible et que le fonctionnement normal se poursuit pen- dant au moins Î3 ou 6 mois; après ce délai, les animaux ont été sacrifiés pour permettre l'étude histologique. Cette étude, faite par R., montre, chez 94 L'ANNEE BIOLOGIQUE. les animaux adultes, des phénomènes de dégénérescence des tissus cartila- gineux et osseux; leur cause initiale est peut-être dans l'immobilisation forcée du membre après l'opération. Le mouvement est, en effet, le facteur qui maintient l'intégrité des tissus et qui, chez les sujets jeunes (cobayes étudiés parR), empêche l'ossification du cartilage de se poursuivre trop loin et de l'envahir entièrement [V, y]. — M. Goldsmith. Schultz (W.). — Parallèle entre la transplantation et l'hybridation [XV, c, o]. —De ces recherches et d'autres analogues publiées antérieurement par le même auteur (1912-1913), il résulte qu'il existe un certain parallélisme entre la vitalité d'un lambeau de peau d'un animal, transplanté dans le tissu cel- lulaire sous-cutané d'un autre animal appartenant soit à une espèce voisine, soit à une autre race ou une autre variété, et le degré de fertilité du croise- ment entre ces mêmes animaux. Nul doute que la réussite d'une greffe, comme le succès d'un croisement, ne soient subordonnés à une similitude suffisante dans la composition chimique des plasmas des animaux utilisés dans l'expérience. On trouvera dans le travail de S. d'autres considérations théoriques encore, mais, ou bien elles sont quelque peu banales, ou bien leur évidence ne ressort pas directement des observations de l'auteur, qui ont eu exclusivement pour objet des Oiseaux et des Mammifères. — A. Brachet. Gargano (C). — Greffes de tissus. Greffes d'embryons de sélaciens. — Les tentatives pour greffer des embryons d'Elasmobranches sous la peau, dans la cavité péritonéale ou dans les viscères abdominaux d'un sujet adulte de même espèce ou d'espèce différente, ont toujours été suivies de la résorption rapide et totale du greffon. Dans un seul cas, un embryon de Scyllîum stellare de 3 centim., abandonné dans la cavité péritonéale d'un adulte de la même espèce, s'est greffé, par la tête, dans une plaie acciden- telle de la rate. Six semaines plus tard, on trouva l'embryon, dont le corps, bien vivant, s'était accru de 15 millim., sous un aspect tout à fait normal, tandis que la tête, soudée dans la blessure de la rate, était partiellement résorbée et avait établi des connexions vasculaires. Dans les cas où l'on a observé une transformation du greffon en nodule cartilagineux, il faut admettre que seul le tissu cartilagineux a évolué, tandis que les autres tissus, moins résistants, se résorbaient. — Y. Delage. Browne (B. S.). — Influence du porte-greffe sur le greffon. — Il n'est pas douteux que le choix d'un porte-greffe est très important pour la santé du greffon, et que les deux composants exercent l'un sur l'autre une influence réciproque. En greffant la Tomate sur la Belladone (Gardeners' Chronicle, London, 16 may 1914), les tomates renferment de l'atropine, qu'elles ne contiennent pas normalement. En Californie, des Amandiers ont été greffés d'une part sur Pêchers, d'autre part sur Pruniers : dans le premier cas, les deux conjoints acquièrent un tronc d'un énorme diamètre, la vigueur est accrue et la durée de vie est longue ; dans le second cas, le greffon est plus gros que le porte-greffe, mais l'un et l'autre restent grêles, et la mort ar- rive assez vite; il est évident que le système radiculaire du Prunier est in- capable de fournir la quantité de sève que réclame l'Amandier, d'où dimi- nution de taille qui s'accompagne du reste d'une floraison et d'une fructifi- cation plus précoces. Enfin des Pommiers naturellement pauvres en sucre, quand ils sont greffés sur des Pommiers à pommes douces, montrent un accroissement de leur teneur en sucre. — L. Cuénot. VIII. - LA GREFFE. 95 Buder (J.). — Chimères et métis de greffe. — Sans revenir sur l'histoire des hybrides de greffe que l'auteur préfère appeler métis de greffe et qui sont en réalité des chimères, B. se contente d'exposer la solution du problème que soulèvent ces formes. Il indique d'abord les conditions nécessaires pour obtenir ces hybrides. Il faut un sommet végétatif régulièrement construit où les divisions périclines qui produisent les bourgeons soient régulières. Les régénérations doivent ensuite se faire aux dépens de plusieurs assises cel- lulaires. Comme les divisions périclines s'étendent jusqu'à la troisième et à la quatrième couche du sommet végétatif, il en résulte un schéma qui per- met de reprendre facilement les relations des deux symbiotes A et B. Ainsi AAB ou BBA représentent Crataegomespilus Dardari, Solanum proteus et Solanum Gaertnerianum ; A.BÏÏ ou BBA représentent Laburnum Adami, Cratse- gomespilus Asnieresii et Solanum Koelreuterianum. — F. Péchoutre. Meyer (Johannes). — Les néfliers de firo7ivaux. — Ces recherches — analogues à celles de Buder (1910 et 1911) sur le Cytisus Adami — se com- posent d'études histologiques et anatomiques sur les néfliers de Bronvaux, notamment sur le Cratœgomespilus Dardari. Elles semblent permettr e définitivement d'interpréter ces hybrides de greffe comme des chimères pé- riclinées. Cr. Asnieri serait une chimère périclinée haplochlamyde, Cr. Dardari une chimère périclinée diplochlamyde. Les deux types de chimères sont composés d'un noyau de Cratœgus monogyna et d'une enveloppe Mespilus germanica, tandis que le néflier de Lagrange décrit en 1909 par L. Daniel (voyez Ann. Biol.,XW, 134) représenterait probablement une com- binaison inverse, c'est-à-dire serait composé d'un noyau de néflier et d'un épidémie d'aubépine. — J. Stroiil. CHAPITRE IX I^e sexe et les caractères sexuels secondaires. Le polymorphisme ergatogénique. Athias (M.). — L'activité secrétaire de la glande mammaire hyperplasiée chez le cobaye mâle châtré, consécutivement à la greffe de Vovaire. [106 Bond (G.). — Dimorphism and secondary Sex Characters in some abnormal Bégonia flowers and on the évolution ofthe monœcious conditions in Plants. (Report of the 84e Meet. of British Ass. for Ad. of Se, 572.) [109 Braem (F.). — Die Mànnchen der Kiefen fusse. (Zool. Anz., XLVI, 5-0.) [Confirme, d'après ses recherches déjà anciennes, la fré- quence assez grande des mâles chez VApus. — Y. DELAGEetM. Goldsmith Cobb (M. v.). — Evidence bearing on the origin of huma» twins from a single ovum. (Science, 2 avril, p. 501.) [104 Cole (Léon J.) and Kirkpatrick (Wm P.). — Sex ratio in Pigeons, toge- ther with observations on the laying, incubation and hatching of the eggs. (Proc. Nat. Ac. Se. Etats-Unis, I, N°6, 354-356, Juin.) [102 Duncan (F. N.). — A note on the gonads of ggnandromorphs of Drosophila ampelophila. (Amer. Natur., XLIX, 455-456J [99 Duncker (G.). — Die Frequenzverteilung der Geschlechts-Kombinationen bei Mehrlingsgeburten des Menschen und des Schiveines. Eine biostatistische Untersuchung . (Biolog. Centralbl., XXXV, 506-539.) [103 Goldschmiclt (R.). — Vorlâufige Mitteilung ilber weitere Versuche fur Vererbung und Bestimmung des Geschlechts. (Biol. Centralbl., XXXV, 565- 570.) [98 a) Harms (W.). -- Experimentelle Untersuchung ilber die Sekretion der Keimdrilsen und deren Beziehungen zwn Gesamtorganismus . (Iéna, G. Fi- scher, 368 pp.. 126 fig., 2 pi., 1914.) [Exposé d'ensemble des phénomènes de sécré- tion interne des glandes génitales : effets de la castration, de la trans- plantation des gonades, etc. — Cité à titre bibliographique. — J. Strohl b) — — Ergànzende Mitteilung ilber die Bedeutung des Bidderschen Organs. (Zool. Anz., XLV, 610-617, 3 fig.) [102 Harris (J. A.). — On the distribution and corrélation of the sexes (sta- minate and pistillate flowers) in the inflorescence of the aroids Arisarum vulgare and Arisarum proboseideum. (Bull. Torrey bot. Club, XLII, 663- 673.) [104 Hâtai (Shinkishi). — The growth of organs in the albino rat^as a/fected by gonadectomy. (Journ. Exper. Zool., XVIII, 1-67.) [109 IX. - LE SEXE. 97 a) Hesse (Erich). — Zur Vorkommen von Apûs (Lepidurus) productus L. (Zool. Anz., XLV, 260-262, l fig.) 1 106 b) Abermaliges Vorkommen der ç? von Apus (Lepidurus) productus L. (Zool. Anz., XLV, 631 632.) [Les mâles sont moins rares et la parthénogenèse moins exclusive qu'on ne le croit. — M. Goldsmitii Kotchetkoff (Mme L.). — L'extinction du sexe mâle chez les végétaux, les animaux et les hommes (en russe). (Moscou. 244 pp.) [104 Lameere (A.). — Les caractères sexuels secondaires des Prionides. (Bull. Scient. Fr.-Belg., XLIX, Fasc. 1-2, 1-14.) [107 Lauche (A.). — Experimentelle Untersuchungen an den Hoden, Eierstôcken und Brunstorganen erwachsener und jugendlicher Grasfrôsche (Rana fusca Rôs.). (Arch. mikr. Anat., LXXXVI, Abt. II, 33 pp., 1 pi., 6 fig.) [101 Le Nouène (Dr). — Un cas d'extirpation de l'utérus et des ovaires au cours d'une opération de hernie inguinale chez un marin. (Ass. Fr. Av. Se, 43* session, Le Havre, 831-832.) [106 Lenz (F.). — Eine Erklàrung des Schwankens der Knabenziffern. (Archiv Rassen- u. Gesellsch. Biol., XI, 629-632.) [103 Mercier CL.). — Caractère sexuel secondaire chez les Panorpes. Le rôle des glandes salivaires des mâles. (Arch. Zool. Expér., LV, Notes et Revue, N° 1, 1-5, 1 fig.) [108 a) Moreau (M'"eF.). — Les phénomènes de la sexualité chez les Urédinées. (Le Botaniste, sér. XIII, 143-184, déc. 1914.) [106 6) L'évolution nucléaire et les phénomènes de la sexualité chez les Li- chens du genre Peltigera. (C. R. Ac. Se, CLX, 526-528.) [Il n'y a pas de fusion de noyaux dans l'ascogone; la seule karyogamie a lieu dans l'asque et est suivie d'une réduction chromatique qui a les mêmes caractères que chez les autres êtres vivants. — M. Gard Morgan (Th. H.). — The predetermination of sex in Phi/lloxerans and Aphids. (Journ. Expér. Zool., XIX, 285-315, 2 pi., 5 fig.) [Histoire spéciale du comportement des chromosomes sexuels dans quelques cas particuliers. — Y. Delage Nachtsheim (H.). — Entstehen auch aus unhefruchteten Bieneneiern Drohnenf Eine Kritik der Anschauungen O. Dickels liber die Geschlechts- bestimmung bei den Hijmenopteren, insbesonder bei der Honigbiene. (Biol. Centrait)!.,' XXXV, 127-143.) [100 Papanicolaou (G.). — Sex détermination and sex-control in guinea pigs. (Science, 17 mars, 401.) [Etude d'après laquelle le sexe dépend de la ten- dance sexuelle du père (mâle ou femelle) qui est renversé chez les jeunes ; de la tendance sexuelle de la mère (mâle ou femelle) qui est renversée chez les jeunes; et d'un 3e facteur limité à la femelle et qui consiste en un changement de tendance sexuelle avec'la portée. — H. de Varigny Pearl (R.) and Surface (F. M.). — A case ofassumption of maie secondarg sex characters bg a cow. (Science, 23 avril, 615.) [109 Pezard (A.). — Transformation expérimentale des caractères sexuels secon- daires chez les Gallinacés. (C. R. Ac. Se, CLX, 260-263, 1 fig.) [108 a) Prell (Heindrich). — Ueber eiuen Elusskrebs mit unvollstàndigem Geschlechtsapparat. (Zool. Anz., XLV, 470-475, 4 fig.) [106 l'année biologique, xx. 1915. 7 98 L'ANNEE BIOLOGIQUE. b) Prell (H.). — ('cher die Beziekungen zwischen primâren und sekundâren Sexualcharakteren bei Schmetterlingen. /Zool. Jahrb., Abt. allg. Zool. u. Physiol.,XXXV, 183-224, 593-602, 1 pi.) [108 Regnault (Jules). — Le déterminisme du sexe {Rôle de la nutrition et des sécrétions internes). (Ass. Fr. Av. Se, 43e session, Le Havre, 554-557.) [R. prend occasion de ce congrès pour présenter de nouveau la question à son point de vue (Voir Ann. Biol.. 1912 et 1914). — Y. Delage et M. Goldsmith Retterer (Ed.). — Influence de la castration sur la structure' des cordons rétracteurs du petits. (C. R. Soc. Biol., LXVII, 192-195.) [102 Russo (Achille). — Influenze del riprodutlore sulla proporzione numerica dei nati dei due sessi nella coniglia. (Arch. fisiologia, XIV, Fasc. 1, 29- 33.) [103 Shull (A. Franklin). — Periodicity in the production of maies in Hydatina senta. (Biol. Bull., XXVIII, N° 5, 187-197.) [105 Witschi (E.)- — Studien ûber die Geschlechlsbestimmung bei Froschen. (Arch. mikr. Anat., LXXXVI, Abt. 2, 51 pp., 1 pi., 2 fig.) [Voir Ann. Biol, 1914, p. 132 Zeleny (Charles) and Senay (C. T.). — Variation in head length of sper- matozoa in seven additional species of Insects. (Journ. Exper. Zool., XIX, 505-514, 8 fig.) [102 Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. II, 1°, y; II, et 2°, III; X; XIV, l*e; IV, b p. Goldschmidt (R.). — Xote préliminaire concernant de nouvelles expé- riences sur l'hérédité et la détermination du sexe. — L'auteur a continué les croisements entre races européennes et japonaises de Lymantria dispar qui lui avaient donné de si singuliers produits gynandromorphes (1912 et en collaboration avec Poppelbaum 1914). Ce gynandromorphisme apparaît exclu- sivement au croisement des différentes races, tandis que chacune de ces races élevée séparément produit des descendants tout à fait normaux. Les races en question doivent, par conséquent, différer entre elles par l'essence et la potentialité de leurs facteurs sexuels mâles. G. avait des raisons pour admettre que cette variation de la potentialité était en rapport avec la distri- bution géographique. Au cours de ces expériences, commencées lors d'un voyage d'études au Japon, G. s'est vu dans la nécessité d'abandonner pour les produits de ces élevages le nom de « gynandromorphes » par lequel on est trop habitué aujourd'hui à désigner des individus formant une espèce de mosaïque morphologique composée de parties des deux sexes. Les abeilles hermaphrodites (Î'Eugster récemment analysées au point de vue cytologique par Boveri (voir p. 58 de ce volume) en sont des exemples. Or, les lépidoptè- res apparus dans les élevages de G. sont plutôt des individus chez lesquels l'état intermédiaire entre les deux sexes est de nature homogène et non pas mixte. Il y a seulement de nombreux degrés divers de ces états intermédiaires homogènes. En désignant par exemple une femelle par 0, un mâle par 100, on constate que certains produits des élevages de G. correspondent à l'étape 3, 21 ou 75, etc. Ces produits ne sont donc pas un mélange très fin entre les deux sexes, mais marquent plutôt un point déterminé sur une ligne reliant IX. - LE SEXE. 99 l'extrême masculin et l'extrême féminin. Pour bien faire ressortir cette diffé- rence G. propose de désigner les états intermédiaires apparus dans ses éle- vages par le mot ùitersexes et de distinguer par conséquent des intersexes masculins et des intersexes féminins, selon qu'il s'agit de mâles en voie de transformation en femelles ou des femelles en voie de transformation en mâles. G. expose ensuite, en principe, les différents degrés (Tinter sexualité qu'il a pu étudier. Il connaît, à l'heure qu'il est, toutes les étapes allant d'une femelle pure à un mâle pur, en passant par divers degrés d'intersexualité féminine. Il connaît également trois quarts du chemin qui mène d'un mâle pur à une femelle pure. Par des croisements convenables entre races dé- terminées il est à même de produire à volonté n'importe quelle étape inter- médiaire entre la femelle et le mâle. — L'intersexualité féminine commence par des individus présentant des antennes plumeuses semblables à celles des mâles; tout le reste du corps est entièrement celui d'une femelle. D'autre part la quantité des œufs est quelque peu diminuée, mais la faculté de fé- condation est intacte. La prochaine étape est marquée par l'apparition, sur les ailes blanches de la femelle, de quelques taches brunes faisant partie de la coloration du mâle. Les instincts sont purement féminins, les mâles sont attirés et la copulation a lieu normalement. Mais les pontes ne contiennent pas d'œufs, mais seulement une masse duveteuse dont ces lépidoptères ont l'habitude de couvrir leurs œufs. Et cela malgré que le corps soit bourré d'œufs ! Une étape plus loin les ailes sont presque entièrement colorées en brun, selon le type masculin, avec quelques coins blancs, restes de la colo- ration féminine; l'abdomen commence à s'amincir; les œufs deviennent moins nombreux, les instincts féminins deviennent très faibles et les mâles sont à peine attirés encore. Plus loin encore la coloration brune du mâle a gagné entièrement les ailes, l'abdomen a presque l'allure masculine, mais contient toutefois encore quelques œufs mûrs, les instincts sont exactement intermédiaires entre ceux du mâle et ceux de la femelle. L'étape suivante est formée par des individus ressemblant fortement déjà à des mâles, mais révélant un peu encore par leur instinct et la forme de leur abdomen l'origine féminine. Suivent enfin toute sorte de mâles « hermaphrodites » présentant tous les passages entre l'ovaire et les testicules et finalement de vrais mâles, chez lesquels de faibles indices seulement (contour des ailes, etc.) permet- tent de reconnaître l'origine féminine. Des étapes semblables sontdéclanchées à revers lorsqu'il s'agit de la transformation de mâles en femelles. — Toutes ces étapes ont été obtenues à volonté par des croisements déterminés entre diverses races japonaises et européennes qui présentent la potentialité sexuelle à divers degrés. Ainsi, en croisant entre elles des races de poten- tialité sexuelle égale ou semblable, on voit apparaître une descendance nor- male. En croisant par contre des races à potentialité masculine prédomi- nante avec des femelles de races à potentialité masculine plus faible on pro- voque des intersexes féminins d'un degré variable selon la différence existant entre les deux potentialités mises en contact. Toutes les races européennes examinées sont, sous ce rapport, de potentialité faible. Parmi les races ja- ponaises de Lymantria dispar il existe, par contre, toutes les nuances depuis la potentialité très faible jusqu'à la potentialité la plus élevée. C'est ce qui a permis d'obtenir des résultats si divers au croisement entre les races eu- ropéennes et japonaises. — J. Strohl. Dunean (F. N.). — Une note sur les gonades de Drosophila ampelophila yynandromorphes. — D. a étudié 5 gynandromorphes de Drosophila am- pelophila provenant de croisements variés. Au point de vue somatique, ils 100 L'ANNEE BIOLOGIQUE étaient gynandromorphes Latéraux ou antérieurs et postérieurs, et de plus étaient dissemblables souvent pour des caractères tels que la couleur de l'oeil droit ou gauche. Au point de vue gonades, trois étaient femelles et deux mâles; les deux glandes étaient identiques pour un animal donné, quel que soit son degré de gynandromorphie; les mâles normaux ont souvent fait des manœuvres de cour à ces gynandromorphes. mais sans résultat. On peut expliquer ce fait que les gonades n'ont pas le sexe de l'îlot somatique dans lequel elles sont incluses, en admettant que les gonades dérivent d'une cel- lule germinale unique de l'embryon, à séparation précoce. — L. Cuénot. Nachtsheim (H.). — Les faux-bourdons peuvenl-ils naître aussi d'œufs non fécondés? Critique de l'opinion d'O. Dickel sur la détermination du sexe chez les Hyménoptères et en particulier chez les abeilles domestiques. — Otto Dickel, le fils de Ferdinand Dickel, a repris dans un mémoire du t. XXXIV du Bùd. Centralbl. (1914) les théories de son père sur la détermination du sexe chez les Hyménoptères. Ce ne serait pas la fécondation qui détermi- nerait la formation du sexe, mais l'action de certaines substances sécrétées par les ouvrières et mises en contact avec l'oeuf. L'oeuf fécondé serait encore à l'état de parfaite indifférence sexuelle et c'est la différente qualité de la nourriture qui représenterait le facteur déterminant. Les mâles ou faux- bourdons, en particulier, peuvent, selon Dickel, naître dans certaines con- ditions de la ruche d'œufs non fécondés, mais il serait faux d'admettre, avec Dzierzon, que les mâles doivent toujours provenir d'œufs non fécondés. Gé- néralement ce seraient au contraire des œufs fécondés et apprêtés en consé- quence par les ouvrières qui fourniraient le contingent mâle de la ruche. N. s'attache dans le présent mémoire à réfuter point par point les arguments présentés par Dickel père et fils et à défendre au contraire énergiquement la théorie de Dzierzon. Il reconnaît, toutefois, la possibilité d'une formation exceptionnelle de faux-bourdons dans des œufs fécondés. Mais il s'agirait, dans ces cas, qui n'ont d'ailleurs pas été vérifiés avec certitude encore, de phénomènes absolument pathologiques et qui peuvent parfaitement trouver leur explication au point de vue de la théorie de Dzierzon. Tandis qu'en général le nombre des chromosomes est simple chez les abeilles mâles et double chez les abeilles femelles, il se pourrait que dans un œuf fécondé (contenant par conséquent le double nombre de chromosomes) une moitié, celle provenant du noyau spermatique, soit incapable de fonctionner norma- lement, ce qui reviendrait, en réalité, à annuler l'effet de la fécondation. L'œuf, bien que fécondé, se comporterait comme un œuf non fécondé et fournirait, par conséquent, d'après la théorie de Dzierzon, un individu mâle. Il suffirait peut-être même, pour arriver à ce résultat, qu'un seul chromo- some, celui qui préside à la détermination du sexe, soit virtuellement éli- miné. D'autre part la formation exceptionnelle d'une femelle dans un œuf non fécondé pourrait s'expliquer par une suppression préalable des divisions réductionnelles telle qu'elle a lieu pour les œufs Q Q des Tenthrèdes et des Cynipides. — Dickel croyait également pouvoir expliquer certains cas de formation de faux-bourdons par le fait d'une supermaturation des œufs dont ils provenaient. Des faits analogues ont été, on le sait, rapportés par R. Hert- wig et son école pour les œufs des grenouilles. Mais N. rappelle qu'une pa- reille analogie entre les grenouilles et les abeilles ne saurait être établie, vu que la formation d'œufs mûrs chez les abeilles ne commence qu'après l'acte de la copulation. Ce n'est, en effet, qu'après la fécondation de la reine que l'ovaire commence à fonctionner et avant cette époque il ne saurait être question d'une accumulation d'œufs mûrs comme chez les grenouilles. — IX. — LE SEXE. 101 N. oppose ensuite à la soi-disant faculté qu'auraient les ouvrières de trans- former à volonté des larves d'ouvrières en faux-bourdons les observations faites récemment par Zander et qui prouvent que les larves d'ouvrières sont bien des femelles rudimentaires et ne présentent à aucun moment de leur développement des caractères sexuels intermédiaires. — J. Strohl. Lauche (A.). — Recherches expérimentales sur les testicules, les ovaires et les organes du rut de la Grenouille des prés (Jiana fusca Fiôs) [II, VII, VIII]. — Ce mémoire fait suite à celui que Meves (1910, 1912) a publié sur le même sujet. L. relate les résultats obtenus par cet auteur et montre que les siens en diffèrent en partie. Il a pratiqué les expériences suivantes : 1° Des mâles ont été partiellement castrés des deux côtés, jusqu'à ne laisser qu'un minime fragment de testicule adhérent au mesorchium. La régénération du testi- cule a été très complète et très rapide, et elle s'est accompagnée d'une nouvelle spermatogénèse très active. Les premiers stades de cette sperma- togénèse se caractérisent par la fréquence des figures de division multipo- laires. La spermatogénèse a pour point de départ les spermatogonies mar- ginales. L'état saisonnier du testicule au moment où l'opération est effectuée a une certaine importance ; car en automne, en hiver et au printemps avant la ponte, la rapidité anormale du processus continue jusqu'à la formation de spermatozoïdes mûrs ; de l'époque de la ponte jusqu'en été, l'excès de cel- lules produites disparait d'autant plus vite que la saison est moins avancée. La régénération n'atteint que les cellules germinatives, les cellules inter- titielles n'y prenant aucune part. — 2° Des castrations unilatérales, soit to- tales soit partielles, ont été pratiquées sur des mâles. La castration unila- térale totale, effectuée en automne, est sans influence sur l'autre testicule qui, contrairement à ce qui se passe chez les mammifères, ne subit pas d'hypertrophie compensatrice et n'entre pas en activité spermatogénique. A la suite d'une castration unilatérale mais partielle, le reste testiculaire laissé en place est demeuré au repos, et au même stade saisonnier que chez un animal témoin. Des expériences^ de la lre et de la 2e série L. conclut qu'il existe une activité sécrétoire interne du testicule, qui est cyclique et qui est due aux cellules germinatives (conformément à l'opinion de Nuss- badm) et non aux cellules interstitielles; cette activité sécrétoire persiste pendant toute l'année, quoique variable d'intensité; car les éléments actifs, c'est-à-dire les cellules germinatives, compensent plus vite au printemps et en été qu'en automne et en hiver l'insuffisance fonctionnelle résultant de la perte de substance testiculaire. — 3° Expériences de transplantation et de régénération sur des femelles. Les résultats de la castration partielle sont essentiellement les mêmes que chez le mâle. lise produit un nouveau cycle d'ovogénèse anormalement rapide.; on ne voit cependant pas ici se faire de divisions multipolaires; d'autre part les stades de développement 'déjà en cours continuent à évoluer normalement au lieu de disparaître. — 4° Trans- plantations de glandes germinatives d'embryons et de jeunes animaux sur des adultes castrés. Il n'est pas possible de hâter par ces transplantations l'évolution des jeunes cellules germinatives; inversement la transplantation de fragments de testicule mûr sur de jeunes animaux n'exerce aucune influence sur le développement des cellules germinatives de ces derniers. Il n'y a chez la grenouille que les transplantations autoplastiques qui soient suivies d'un résultat durable. — 5° Expériences de castration et de trans- plantation sur des grenouilles jeunes. Les animaux supportent des opéra- tions graves, comme la castration bilatérale. La substance testiculaire mûre commence par pousser sur le jeune animal normal ou partiellement castré, 102 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. et les spermatogonies s'y divisent, mais le tissu nouveau se détruit en quelques semaines. L'influence du fragment testiculaire mûr transplanté parait être nulle sur le développement de la jeune glande génitale mâle ou femelle. La castration unilatérale ou la castration bilatérale partielle sont sans effet sur le reste des jeunes ovaires ou des jeunes testicules. — A. Prenant. b) Harms (Wilh.). — La signification des organes de Bidder [VIII ; XIV, e]. — L'auteur a cherché à déterminer par des expériences précises et à longue portée la fonction de l'organe de Bidder. Pour cela, il a enlevé soit le testi- cule, soit l'organe de Bidder, soit les deux à la fois, et dans ce dernier cas il a regreffé l'organe de Bidder sous la peau du cou. Ce sont ces dernières expé- riences qui ont fourni les résultats les plus intéressants. On constate, en effet, que, malgré l'absence de testicules, apparaissent au moment voulu tous les caractères mâles, tant somatiques (renflement du pouce) que psychiques (sai- sie de la femelle mûre, bien entendu non suivie d'éjaculation). L'organe de Bidder greffé subit d'abord une sorte d'involution, puis, à l'époque normale, c'est-à-dire à l'entrée de l'hiver, commence à grossir. Dans les cas où cet accroissement saisonnier ne se produit pas, par suite de la non-réussite de la greffe, la. condition est la même que chez les animaux entièrement privés d'organe de Bidder : ces animaux même si on leur a laissé leurs testicules, au sortir du sommeil hibernal, tombent dans un état maladif : leur peau se dessèche, leurs narines sont encombrées de mucus, ils restent sur le dos et meurent. Au point de vue des phénomènes intimes, le gonflement de l'organe de Bidder, comme celui du testicule, est dû à une sécrétion; dans ce dernier, celle-ci s'accumule dans le tissu interstitiel, tandis que dans l'or- gane de Bidder elle prend place dans les œufs à la manière d'un vitellus. Dans la période d'involution saisonnière, ces produits de sécrétion sont re- pris par les cellules folliculaires qui les restituent à la circulation générale. On a là sous les yeux les détails du fonctionnement d'une glande endocrine. — Y. Delage et M. Goldsmith. Retterer (Ed.). — Influence de la castration sur la structure des cordons réfracteurs du pénis. — Il résulte de l'étude de ces organes chez le cheval et le bœuf que, chez les animaux châtrés, les éléments musculaires contrac- tiles dégénèrent et les éléments conjonctifs et élastiques augmentent. — M. Goldsmith. Zeleny (Charles) et Senay (C. T.). — Variations de la longueur de la tête des spermatozoïdes chez sept espèces d'Insectes. — Ces variations, expri- mées par une courbe, donnent à celle-ci une allure franchement bimodale, d'où il résulte qu'elles sont l'expression d'un dimorphisme de taille. D'autre part, les recherches des cytologistes ont démontré chez les mêmes espèces un dimorphisme sexuel s'exprimant dans la constitution chromosomique. Si, comme il est probable, ces dimorphismes n'en font qu'un, il se trouve que l'on a dans la longueur de la tête un indice de la nature sexuelle du spermatozoïde chez le vivant, qui permettra peut-être de les séparer pour des fécondations dans un sens déterminé. — Y. Delage et M. Goldsmith. Cole (Léon J.) et Kirkpatrick (Wm. F.). — La proportion des sexes chez les pigeon*. — A l'éclosion, il y a une moyenne de 105 mâles pour 100 femelles. Si l'un des individus d'une couvée est plus gros, c'est le plus sou- vent un mâle. La mortalité, à peu près égale pour les deux sexes dans le IX. - LE SEXE. 103 jeune âge, devient ensuite plus grande chez les femelles de 2 à 3, d'où le plus grand nombre de mâles après cet âge. — Contrairement à l'opinion commune, les couvées unisexuées sont en nombre un peu supérieur aux cou- vées bisexuées. — Le premier éclos des deux œufs de la couvée n'est pas plus fréquemment mâle que femelle. — Y. DELAGEet M. Goldsmith. Russo (Achille). — Influence des reproducteurs sur la proportion des sexes chez les lapins. — De jeunes lapereaux furent divisés en 4 lots et soumis aux conditions suivantes : 1° des femelles hypernourries et ayant reçu en outre par jour, par la bouche, 20 ce. d'une solution de lécithine à 5 °/o dans la solution physiologique; 2° des femelles traitées comme les pré- cédentes, mais sans lécithine; 3° des mâles, traités comme les lots 1 et 2; 4° des mâles à demi-ration et sans lécithine. 1x3 donna en deux portées 31 produits dont 19 femelles et 12 mâles ; 2 X 4 donna en deux portées 57 produits dont 21 femelles et 36 mâles. Ainsi, a) les femelles hyper- nourries, fécondées par les mâles à demi-ration, donnent plus de produits que des femelles semblables fécondées par les mâles hypernourris; b) le nombre des produits femelles est sensiblement le même dans les deux cas; c) la différence en faveur des femelles hypernourries fécondées par les mâles à demi-ration, porte exclusivement sur le nombre des mâles. — D'autre part, les spermatozoïdes des mâles à demi-ration, observés en chambre humide à l'étuve, se montrent plus actifs et plus résistants que ceux des mâles hypernourris; dans les voies génitales femelles, ils remon- tent plus aisément et en plus grand nombre par la trompe jusqu'à l'ovaire. — L'auteur conclut hypothétiquement que dans les deux cas les œufs mûrs tombés naturellement dans les trompes ont donné des femelles, mais que dans le second cas, sous l'influence des spermatozoïdes plus actifs, des œufs en condition catabolique, qui normalement n'auraient pas été émis, ont rompu leurs follicules, ont été fécondés et ont donné des mâles. — Y. Delage. Duncker (G.). — La répartition des sexes dans les parts multiples de l'homme et du porc. Etude biostatistique. — Les parts multiples constituent 1,2 à 1,3 % de l'ensemble des naissances chez l'homme, tandis qu'ils sont presque de règle chez le porc. En comparant la répartition réelle des sexes dans les parts multiples de l'homme avec la répartition telle qu'elle devrait être selon la probabilité mathématique, on constate que les cas où les nou- veau-nés sont du même sexe, sont plus fréquents qu'ils ne devraient l'être par rapport à ceux où les nouveau-nés sont de sexe différent. Cela ne saurait s'expliquer autrement, selon D., que par l'existence de certaines influences ou conditions particulières qui, dans les parts multiples, arrivent à modifier la répartition des sexes. Chez l'homme ces influences agissent, selon les calculs de D., non pas en diminuant les cas où les parts multiples sont de sexe différent, mais en augmentant le nombre des cas à uniformité sexuelle. Les parts multiples à sexe différent présentent, en effet, chez l'homme une fréquence telle, qu'elle est réclamée par les calculs des probabilités et ce sont exclusivement les parts multiples unisexuels qui sont plus nombreux. Chez le porc, au contraire, les parts multiples unisexuels ne sont pas plus fréquents que ne le fait prévoir la probabilité mathématique. — J. Strohl. Lenz (F.). — Une explication de l'oscillation du nombre des garçons. — A différentes reprises dans l'histoire on a constaté, à la suite d'une guerre, une augmentation du nombre des garçons et on a parfois expliqué ce phénomène par des hypothèses d'ordre lamarckien, c'est-à-dire qu'on y a vu une 104 L'ANNÉE BIOLOGIQUE réaction compensatrice de la nature contre les grandes pertes d'hommes survenues pendant la guerre. Selon L. l'explication doit être cherchée dans l'augmentation du nombre des mariages après la guerre et, à leur suite, dans l'augmentation de la fréquence des premiers-nés. La prédominance des gar- çons parmi les premiers-nés d'autre part serait due, selon L., à l'hétéro/.y- gotie des produits sexuels mâles. Il y aurait, en effet, des spermatozoaires déterminant le sexe mâle et d'autres déterminant le sexe féminin. Or, ceux du premier type seraient, selon L., mieux aptes à féconder les œufs lors de la première conception que les spermatozoaires à détermination féminine. — J. Strohl. Cobb (M. V.). — Sur l'origine des jumeaux hors d'un seul œuf chez l'es- pèce humaine. — D'après la supposition que les jumeaux viennent toujours de 2 œufs et qu'il y a autant de chances pour que chaque individu d'une paire de jumeaux soit masculin ou féminin, on peut dégager par les lois de la chance la proportion des paires uni-sexuées aux paires bi-sexuées. Le rapport mendélien dans ces circonstances serait 1 : 2 : 1 ; c'est-à-dire qu'il devrait y avoir 1 paire de garçons pour 2 paires de garçon et Mlle, et 1 paire de filles. En d'autres termes si les jumeaux naissaient toujours d'œufs sépa- rés on devrait trouver 2 paires bi-sexuées pour 1 paire de garçons et 1 paire de filles. Analysant 3.334 cas de naissances jumelles de 1899 à 1912 dans trois états américains, C. trouve 1.118 paires de garçons; 1.193 de garçon et fille et 1.023 de filles. C'est presque le rapport 1 : 1 : 1, où l'on observe toutefois l'effet de la prédominance des naissances mâles. Il y a évidemment un excédent considérable de paires uni-sexuées par rapport à ce qui devrait arriver si les jumeaux venaient toujours d'œufs séparés : un excédent de plus de 500 paires masculines et de près de 300 paires féminines. » eci semble indiquer que d'un seul œuf fécondé peuvent naître des jumeaux. C'est du moins une explication possible de la statistique. Si c'est là la véri- table interprétation on peut dire que moins de moitié (44,3%) des naissances gémellaires uni-sexuées, ou moins d'un tiers (28,4 <>/o) de toutes les nais- sances gémellaires, proviennent d'un seul œuf au lieu que dans plus de moitié (55,7 %) des naissances gémellaires uni-sexuées, il y a eu deux œufs séparés. — H. de Varignv. Harris (J. A.). — Sur la distribution et la corrélation des sexes (fleurs staminées et pisti liées) il ans les inflorescences des aroïdées Arisarum vulgare et A. proboscideum. — De ces études biométriques, il résulte que chez Ari- sarum vulgare et .4. proboscideum le coefficient de variation du nombre des fleurs pistillées est beaucoup plus élevé que celui du nombre des fleurs staminées. La variabilité est plus accentuée chez la première de ces espèces que chez la seconde. La corrélation entre le nombre total des fleurs pro- duites par l'inflorescence et le nombre des fleurs staminées est positive et élevée. La corrélation entre le nombre total des fleurs et la déviation de la valeur probable des fleurs staminées, étant supposé que le sexe des fleurs est indépendant de la grandeur de l'inflorescence, est négative : cela prouve que les grandes inflorescences ont relativement davantage de fleurs pistil- lées. — M. Boubier. Kotchetkoff (Mme L.). — L'extinction du sexe môle chez les végétaux, les animaux et les hommes [III; XXI — Dans ce livre, destiné à démontrer la constance et l'universalité du phénomène indiqué dans le titre, l'auteur a IX. r- LE SEXE. 105 réuni un grand nombre de faits, tirés, d'une part, des statistiques relatives à la proportion des deux sexes dans l'humanité, d'autre part, des données bio- logiques les plus récentes sur la détermination du sexe chez les animaux et les plantes. — Les statistiques montrent que le nombre des femmes augmente avec les progrès de la civilisation et l'amélioration des conditions d'existence; les chances de naissances féminines sont, de même, d'autant plus grandes que l'état de santé des parents est meilleur. — Parmi les faits biologiques, les exemples de la succession des reproductions asexuée et sexuelle, la première existant seule dans les conditions favorables, montrent que l'apparition des deux sexes n'est qu'un moyen de lutte pour l'existence rendue nécessaire par le milieu. — La comparaison des éléments sexuels des deux sexes montre une beaucoup plus grande complexité de l'œuf, le spermatozoïde étant pres- que réduit, à son noyau ; aussi cet élément plus complexe exige-t-il plus de nourriture et de meilleures conditions pour sa formation; si on se reporte à la théorie chromosomique de la formation des sexes, on voit que le sexe féminin correspond à une plus grande richesse en chromatine; il n'y a pas jusqu'aux états psychiques des animaux (une plus ou moins grande adapta- tion à la captivité p. ex.) qui ne montrent la prédominance du sexe féminin dans les conditions favorables. -- L'élément sexuel Q possède sur le cf cet avantage qu'il peut fournir une évolution à lui tout seul (parthénogenèse); un certain degré d'accumulation d'énergie et de matériaux nutritifs rend le sexe mâle inutile. Chez certains Insectes (Abeilles, Fourmis, Pucerons, etc.), la prédominance numérique des femelles est si marquée qu'on connait même des espèces composées exclusivement de femelles parthénoiiénétiques. Les mâles, là où ils existent, sont, comparativement aux femelles, des êtres dégé- nérés. — Les faits de parthénogenèse expérimentale prouvent également que le sexe femelle peut se suffire à lui-même; l'infériorité de l'élément mâle résulte du fait même que divers agents physiques et chimiques peuvent le remplacer. De l'ensemble des faits connus, l'auteur conclut que les différents modes de reproduction se succèdent dans la nature; comme les autres, l'amphi- mixie est un phénomène passager, rendu nécessaire par les conditions d'existence défavorables; ces conditions disparues, elle pourra faire place à un autre. Cet autre sera, pour les organismes inférieurs, la reproduction asexuée, et pour les supérieurs, la parthénogenèse. Dans la société humaine, les difficultés extrêmes de la lutte pour l'exis- tence ont donné jusqu'à présent à l'homme une prépondérance énorme sur la femme ; mais cela tend à changer avec les progrès de la civilisation et l'auteur prévoit une époque où le sexe masculin deviendra inutile, les femmes non seulement arrivant à une vie sociale indépendante, mais per- fectionnant et développant leur organisation sexuelle. Ce perfectionnement permettra d'abord d'économiser, par des moyens que la science pourra trouver, l'énorme perte d'éléments sexuels chez la femme et une accumu- lation d'énergie et de matériaux nutritifs correspondante. Comme résultat de cette évolution, la parthénogenèse deviendra possible. — L'auteur ter- mine par un chapitre sur les conséquences psychologiques et idéologiques de cette évolution qui, débarrassant l'humanité de la passion sexuelle, lui donnera des fins et des aspirations plus élevées et plus riches. [Ce livre, dont l'idée directrice est très discutable, a le mérite d'être plein de pensées suggestives et, de faits très clairement exposés, de façon à être accessible à un public de non-spécialistes]. — M. Goldsmith. Shull (A. Franklin). — Périodicité dans la production de mâles chez- 106 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Hydalina senta. — Chez Hydatina senta, on sait qu'une périodicité mar- quée se manifeste dans l'apparition de femelles pondeuses de maies, et par conséquent de mâles. La cause de cette apparition a été rapportée par Mit- chell (13) et par Whitney (14) aux conditions d'ambiance et en particulier à la nourriture. L'auteur a élevé 3 lignées dans des conditions semblables : l'apparition des mâles avait lieu dans l'une tous les mois, dans la seconde tous les 2 mois et dans la troisième tous les 3 à 5 mois. L'abondance ou la pénurie alimentaire ne produisait pas des effets constants. L'auteur en con- clut que l'apparition des mâles est due à un facteur interne. — Y. Delage. a) Hesse(Erich). — Le mâle de l'Apus (Lepidurus)productus. — Les mâles à'Apus sont considérés comme d'une rareté extrême ; ils sont peut-être un peu plus fréquents qu'on ne le croit, car aux trois échantillons cités par A. Brauer (trouvés aux environs de Rouen, de Moscou et de Berlin) il faut ajouter quatre autres trouvés par l'auteur, sans les chercher d'une façon très assidue, à Leipzig. — Y. Delage et M. Goldsmith. Athias(M.). — L'activité sècrètoire de la glande mammaire chez le cobaye châtré, consécutivement à la greffe de l'ovaire. — Cette activité se manifeste soit spontanément, soit sous l'action d'une excitation convenable (injection d'émulsion d'ovaires de femelle gravide), la castration et la greffe ayant dans tous les cas suffi à amener un développement considérable de la glande. — H. Mouton. Le Nouène (Dr). — Un cas d'extirpation de l'utérus et des ovaires au cours d'une opération de hernie inguinale chez un marin. — Chez un marin, ayant un aspect masculin normal et un pénis bien développé, mais dont le scro- tum droit est vide, le chirurgien, en opérant une prétendue hernie inguinale gauche, extrait un utérus normal avec toutes ses annexes, l'un des ovaires étant représenté par le prétendu testicule occupant le scrotum gauche; le canal vaginal, qui se perd dans la profondeur, est sectionné. Guérison. La prostate était absente et les appétits sexuels étaient ceux du sexe masculin. — Y. Delage. a) Prell (Heinrich). — Une Écrevisse à appareil sexuel incomplet [VI]. — Il s'agit d'une femelle chez laquelle la seule malformation consiste dans l'ab- sence de l'orifice gauche et du vagin correspondant. L'auteur signale deux interprétations possibles, sans se prononcer entre elles : arrêt local de développement, ou hermaphroditisme partiel se manifestant par la substitu- tion d'une région mâle à une région femelle correspondante (conformément à la théorie mosaïque des caractères sexuels). — Y Delage et M. Goldsmith. a) Moreau (Mrae F.). — Les phénomè7ies de la sexualité chez les Urédinées. — S'appuyant sur les recherches de ses devanciers et les siennes, Mme M. distingue dans le cycle évolutif d'une Urédinée, envisagée au point de vue de l'histoire de ses noyaux, trois parties : la haplophase, la dikaryophase, la diplophase. Les deux premières sont étendues, la troisième très réduite. Le passage de chaque phase à la suivante est marqué par des phénomènes importants que l'auteur étudie en eux-mêmes et dans leurs rapports avec la sexualité. Le passage de la haplophase à la diplophase est assuré par une duplication des noyaux qui, dans la plupart des Urédinées étudiées, se fait à la suite d'une cytogamie à la base du sore écidien ou, chez certaines Urédinées incomplètes, à la base d'un autre sore. Pendant ces deux pé- IX. — LE SEXE. 107 riodes le noyau, haploïde, possède 2 chromosomes. Le passage de la dika- ryophase à la diplophase se fait dans le téleutospore par la fusion des noyaux (fusion dangeardienne) ; le noyau diploïde de la téleutospore ren- ferme donc les 4 chromosomes que contenaient ensemble les deux noyaux de chaque cellule de la dikaryophase. Enfin, le retour à la haplophase a lieu grâce à la réduction chromatique ; celle-ci s'effectue au cours de deux divisions, la première hétérotypique, la seconde homéotypique ; l'étude étendue des divers stades de ces divisions constitue l'une des partie les plus importantes du travail. Signalons encore l'étude de la division du noyau haploïde, quelques renseignements sur le chondriome des Urédinées, l'étude du développement de diverses formes écidiennes, l'observation de spores non fonctionnelles (gamètes désuets?) dites préécidiospores qui précèdent dans les jeunes cœomas et quelques écidies vraies, la formation des écidio- spores, enfin la description d'une forme écidienne uninucléée de YEndo- phyllum Euphorbiœ qui constitue la première infraction» connue à cette règle 'que l'écidie appartient toujours à la phase binucléée du développe- ment. — F. Moreau. Lameere (A.). — Les caractères sexuels secondaires des Prionides. — Dans ce remarquable travail, qui est lui-même le résumé de longues et péné- trantes études, l'auteur a poursuivi la variation des caractères sexuels secon- daires dans l'ensemble du groupe, parallèlement à l'évolution phylogéné- tique probable et à la variation des conditions de vie. Il n'y a presque rien à modifier dans le résumé que l'auteur en donne lui-même : 1) Les caractères sexuels secondaires sont d'autant plus développés que la taille des Prio- ninœ est plus grande, soit que l'on considère les individus de la même espèce ou les espèces entre elles; cette constatation est, comme la suivante, en faveur de l'hypothèse de la sécrétion d'une hormone sexuelle, laquelle sera d'autant plus effective que l'animal sera plus robuste. 2) Les caractères sexuels secondaires forment dans l'animal un ensemble indépendant des autres caractères et distinct des particularités qui ont été l'objet de l'évolu- tion générale du groupe. 3) Chez les Prioninse, le dimorphisme sexuel mandibulaire fondamental a été remplacé par un perfectionnement des antennes du mâle, mais entre ces deux étapes de l'évolution, d'autres formes de caractères sexuels secondaires ont été parfois intercalées, une ponctuation sexuelle ou une pilosité sexuelle, celle-ci se substituant parfois à celle-là, toutes deux disparaissant dans les types supérieurs des groupes qui les montrent. 4) Ce qui veut dire que, chez le mâle, à une arme a été substitué un appareil olfactif antennaire perfectionné, et qu'avant que celui-ci n'ait acquis tout son développement, des aires sensorielles se sont étendues sur le corps, pour remplir vraisemblablement le même office. 5) La femelle acquiert parfois dans l'évolution certains caractères sexuels secondaires du mâle, mais d'une manière très incomplète; il en est ainsi parfois pour les pinces, mandibulaires et souvent pour les antennes : dans ce cas, le mâle offre ces mêmes caractères sexuels avec exagération... 7) Tous les caractères sexuels secondaires, tant mâles que femelles, sont chez les Prioninse utiles; la théorie darwinienne de la sélection sexuelle ne leur est pas applicable. 8) Comme l'a supposé, au contraire, Wallace, il semble bien que le mâle possède un supplément d'énergie qui se dépense en caractères sexuels utiles à l'individu ou à la race et qui représentent la somme d'énergie supplé- mentaire que la femelle apporte à la production des œufs et au travail nécessaire pour la ponte. — Y. Delage. 108 L'ANNEE BIOLOGIQUE. b) Prell (H.). — Rapports entre caractères sexuels primaires et secondaires chez les Papillons. — L'auteur a castré les chenilles de Cosmotriche potatoria et, chez un certain nombre d'entre elles, introduit par transplantation les organes du sexe opposé. Il a examiné ensuite chez les papillons, après la nymphose, les changements obtenus. D'une manière générale, le résultat est nul; seule la coloration subit une certaine modification. La couleur générale du corps qui, à l'état normal, est plus claire chez la 9 que chez le çf, tend, chez ce dernier, à devenir claire, comme chez la 9 • L'hémolymphe, à l'état normal, est incolore chez la chenille o* et verdâtre chez la 9 ; mais chez le papillon le pigment passe dans les œufs, en sorte que l'hémolymphe devient claire également chez la 9 ■ Chez les 9 opérées, l'hémolymphe reste verte chez le papillon, comme elle était chez la chenille. P. ayant constaté que les Cosmolriche, en même temps qu'ils montraient une sensibilité très faible à l'action de la castration, étaient très sensibles au facteur température auquel ils réagissaient par des variations de couleur, a eu l'idée que la sensibilité à la température et à la castration marchaient de pair. Il s'est donc adressé, pour la continuation de ses expériences, à des formes connues pour être très sensibles au facteur température : les différents sous- genres des g. Vanessa, Pyrameis, Araschnia et Polygonia. Contrairement à son attente, il a constaté que chez ces formes la castration, ou la substitution des gonades d'un sexe à l'autre, restait sans effet pour l'obtention d'un dimorphisme sexuel en ce qui concerne la couleur. — Y. Delage et M. Goldsmith. Mercier (L.). — Caractère sexuel secondaire chez les Panorpes. Le rôle des glandes saliva ires des mâles. — On a observé depuis longtemps que, chez les Panorpes, les^landes salivaires présentent chez le mâle un développe- ment beaucoup plus grand que chez la femelle. Les observations de l'auteur montrent que cette différence n'est pas en rapport avec la nutrition, qui est identique chez les deux sexes, mais se rattache à l'accouplement. Les glandes salivaires se montrent, chez le mâle, dans leur plein développement au mo- ment de la reproduction, c'est-à-dire 4 ou 5 jours après l'éclosion de l'imago. Voici le manège observé par l'auteur. Le mâle rejette une goutte de liquide salivaire, qui se coagule instantanément, puis s'éloigne à quelques centi- mètres et guette la femelle. Celle-ci s'approche de la gouttelette et se met à la triturer, en rejetant de son jabot un liquide brunâtre. Cette occupation l'immobilise, ce dont le mâle profite pour lui saisir l'abdomen avec son arma- ture génitale'. L'accouplement dure près d'une heure. L'auteur rapproche cette particularité de celles, analogues, signalées chez d"autres Insectes (p. ex. Qïcanthus fasciatus, un Grillon américain observé par Fitch). Il sup- pose aussi que cette sécrétion peut avoir sur la femelle une influence exci- tante. — M. Goldsmith. Pezard (A.). — Les caractères se.ritels secondaires chez les Gallinacés. — Les expériences de l'auteur conduisent à cette conclusion : qu'il existe chez les Gallinacés une forme neutre, réalisée par les castrats des deux sexes, chapons et poules ovariotomisées, caractérisé d'une part par le chant et la crête qui sont ceux de la poule, d'autre part, par les ergots et le plumage qui sont ceux du coq. De cet état neutre le coq prend naissance avec ses caractères totaux sous l'action positive de la sécrétion testiculaire qui fait apparaître le chant et la crête, et la poule se manifeste avec ses caractères négatifs sous l'action inhibitrice de la sécrétion ovarienne qui empêche l'ap- parition des ergots et du plumage spécifique du mâle (camail du cou, lan- IX. - LE SEXE. 109 cettes du dos, faucilles du croupion). L'ovariotomie doit être rigoureusement totale pour produire ses effets. Les chapons et les poules ovariotomisées sont indiscernables. Chez ces dernières, les ergots et le plumage caractéristique du mâle apparaissent environ deux mois après l'opération et persistent in- définiment. La croissance de l'ergot est continue et d'environ 2 cm. par an. La présence d'ergots chez une poule non castrée indique que l'animal est une très mauvaise pondeuse : ce signe est bien connu des éleveurs. — Y. Delage. Hâtai (Shinkishi). — Influence de la gonddectomie sur la croissance des organes chez- le rat albinos. — L'auteur expose les effets sur l'organisme de la castration bilatérale du mâle ou de la ligature totale et bilatérale du cor- don spermatique, suivies du non-développement ou de la dégénérescence du testicule, et de la castration bilatérale chez la femelle. — ■ Longueur du corps. Légèrement diminuée chez le mâle et augmentée chez la femelle. — Poids du corps. Légèrement augmenté, surtout chez la femelle. — Poids et longueur des os. Légèrement augmentés dans les deux cas. — Système nerveux central et glande thyroïde. Pas de modifications. — Glandes surrénales. Ré- sultats inverses chez les deux sexes : augmentation chez le çf, diminution chez la Q. — Thymus. Hypertrophie substituée à l'involution normale; il réagit même chez les castrés adultes. — Hypophyse. Accroissement de 50 °/0 chez le (j1, non suivi d'accroissement du poids du corps et d'obésité, et d'environ 8 o/0 chez la Ç , suivi de ces phénomènes. — Caractères sexuels se- condaires. La castration augmente la ressemblance entre les deux sexes. L'auteur a expérimenté également la castration unilatérale chez les deux sexes, suivie de l'accroissement de l'organe correspondant du côté opposé, l'isolement des ovaires avec conservation de leurs connexions vasculaires, et la suppression unilatérale d'un ovaire avec isolement de l'autre. Ces opé- rations n'ont pas exercé d'effet notable sur la croissance des organes. — Y. Delage et M. Goldsmith. Pearl (R.) et Surface iF. M.). — Un cas d'apparition de caractères sexuels secondaires chez la vache. — Il s'agit d'une vache virago. Elle est de race Aryshire; elle a donné trois veaux en 19u9, 1910, 1912. A la fin de mars 1913, cessation de lactation. Les mamelles se rétractent; et l'apparence exté- rieure devient celle du taureau. En 8 mois, transformation extraordinaire, surtout dans l'avant-main. La bête est tuée en février 1914. Ovaires kysti- ques, sans corps jaunes. Glande interstitielle normale. En somme, méca- nisme germinal normal, sauf que les ovules ne pouvaient quitter les ovaires. — H. de Varignv. Bond (C. F.). — Dimorhhisme et caractères sexuels secondaires dans quel- ques fleurs anormales de Bégonia et évolution de la monœcie chez les plantes. — Dans certains Bégonias, la présence d'une bractée anormale indique une anomalie sexuelle associée de la fleur axillante, depuis une multiplication ou une modification des parties florales accessoires jusqu'à un hermaphrodi- tisme complet. On peut reconnaître si la fleur était primitivement mâle ou femelle. Les états dioïque, monoïque et hermaphrodite résultent d'une mitose qualitative de différentes unités cellulaires à divers stades du développe- ment. Si la mitose qui différencie le sexe survient dans l'œuf, elle produit la forme dioïque; si elle survient au moment de la différenciation du bour- 110 L'ANNEE BIOLOGIQUE. geon floral, elle produit la forme monoïque; plus tard elle engendre la forme hermaphrodite. La condition monoïque est un stade intermédiaire et insta- ble. La forme hermaphrodite est due à ce que la différenciation des organes mâle et femelle a été retardée jusqu'à la période de développement de la fleur. — F. Péchoutre. CHAPITRE X Le polymorphisme métagénique» la métamorphose et l'alternance «les générations Moreau (Mme F.). — Note sur la variété uninucléée de l'EndophyUum Eu- phorbiee {!). C.) Winter. (Bull. Soc. Myc. Fr., XXXI, 68-70.) [114 a) Pictet (Arnold). — Influence de la pression barométrique sur le dévelop- pement des lépidoptères. (Arch. se. phys. et nat., 4e sér., XL, 74-77.) [113 b) Le développement des lépidoptères : le rôle de la température en relation avec la pression barométriqiee. (Arch. se. phys. et nat., 4e pér., XL, 161-164.) [113 Sauvageau (C). — Sur la sexualité hètérogamique d'une laminaire (Sac- corhiza bulbosa). (C. R. Ac. Se., CLXI, 796-799.) [114 Smith (Geoffrey). — The life cycle of Cladocera with remarks on the phy- siology ofgrowthand reproduction in Crustacea. (Roy. Soc. Proceed., B. 605, 418-434.) r [111 Springer (Fritz). — Ueber den Polymorphismus beidenLarven von Miastor metraloas. (Zool. Jahrb., Abt. Syst., Geogr. u. Biol., XL, 57-118, 2 pi.) [112 Smith (Geoffrey). — Le cycle vital des Cladocères avec remarques sur la physiologie de la croissance et de la reproduction chez les crustacés. — 1° En isolant de jeunes Daphnies dès la naissance pour les maintenir à 27° C. on a pu les élever à travers 19 générations sans qu'aient apparu des mâles, ou des femelles éphippiales, en obtenant 3.752 femelles parthénogénétiques. 2° Dans des cultures parallèles aux précédentes, où les adultes étaient conservés en encombrement, à raison de 10 par verre, et à la température de 10°-17°C., on a obtenu environ 7 % de mâles et 10 % de femelles éphip- piales. 3° L'encombrement n'agit pas directement sur les disponibilités alimen- taires mais paraît agir par accumulation de matières excrétées dans les récipients. 4° Les femelles parthénogénétiques maintenues isolées à 27° C. grossissent et se reproduisent plus vite que celles qu'on garde en encombrement entre 10° et 17° C, et elles emmagasinent des matières de réserve presque exclusi- vement sous les formes de gîycogène, tandis que les adultes en encombre- 112 L'ANNEE m 0 LOGIQUE. ment, à plus basse température, tendent à faire des réserves de graisse plutôt que de glycogène, et sont inhibés dans leur croissance. 5° L'emmagasïnement de graisse, opposé à celui de glycogène, est parti- culièrement caractéristique des mâles et des femelles éphippiales : d'où Fou juge que l'emmagasinement de graisse déterminé expérimentalement clic/. les femelles parthénogénétiques à 10-17" ('. a pour cause la production par celles-ci de formes sexuées. 6° Nous pouvons conclure que l'habitude de l'emmagasinement de glyco- gène conduit à une croissance rapide avec parthénogenèse, qui est une forme de croissance discontinue, tandis que l'habitude d'emmagasiner des graisses conduit à une inhibition de la croissance et au mode sexué de repro- duction. 7° Chez les crustacés supérieurs la croissance et la mue s'accompagnent d'une accumulation de glycogène dans des cellules d'emmagasinement du foie, et non de graisse : dans les périodes entre les mues, l'emmagasine- ment de graisse est prépondérant. 8° La prépondérance de l'emmagasinement de graisses dans le foie est caractéristique des crabes femelles durant la maturation des ovaires, et des crabes parasités par la sacculine : et dans les deux cas il y a inhibition de la croissance. 9° Nous voyons donc que chez les Cladocères comme chez les Décapodes, la croissance d'un côté, et la maturité sexuelle de l'autre, s'accompagnent d'un type différent de mise en réserves, type qui diffère aussi du mâle à la femelle. C'est là le fait physiologique qui est la base de l'antagonisme entre la croissance et le sexe. v 10° La reproduction sexuelle est une réaction à l'égard de conditions ren- dant la continuation de la croissance désavantageuse ou impossible. La diffé- renciation sexuelle est une économie ou une division du travail au moyen de laquelle la cellule reproductrice femelle emmagasine les matériaux néces- saires au développement, et, par là, perd la faculté de division, tandis que la cellule mâle conserve la faculté de division, mais se repose sur la femelle pour la fourniture des matériaux nécessaire au développement. — H. de Yarigny. Springer (Fritz). — Le polymorphisme des larves de Miastor metraloas. — Le cycle évolutif de l'animal comprend les formes suivantes : 1° les larves pœdogénétiques typiques, habitant des galeries dans 'le bois, lucifuges. fournissant des générations successives par parthénogenèse paedogénétique ; 2° les pupipares, recherchant la lumière et fournissant seulement 2 ou 3 larves qui se transforment en pupes ; 3° les migratrices, agiles, se dépla- çant, indifférentes à la lumière et servant à la dissémination de l'espèce. Dans différentes conditions, parmi lesquelles la sécheresse, les larves typiques deviennent, par arrêt de développement, des pupipares. dont les pupes donneront des imagos. Sous l'influence des diverses conditions nocives, certaines paedogénétiques typiques deviennent, par arrêt de développement aussi, des. migratrices, qui donnent de nouvelles colonies de larves typiques. Ces différentes formes de polymorphisme sont sous l'influence des condi- tions ambiantes. Au point de vue phylogénétique on peut imaginer que le cycle évolutif normal et ancestral est celui présenté par les pupipares ; les paedogénéti- ques typiques représentent une particularité qui s'est introduite secondaire- ment dans le cycle évolutif par le fait que certaines larves jeunes, s'étant enfoncées profondément dans le bois, ont perdu la route vers la lumière et X. - POLYMORPHISME, ALTERNANCE DES GÉNÉRATIONS, ETC. 113 sont arrivées à se reproduire par pœdogénèse dans ces conditions. Les rares individus que le hasard ramenait vers la lumière reprenaient aussitôt leurs fonctions de pupipares. — Y. Delage et M. Goldsmith. a) Pictet (Arnold). — Influence de la pression barométrique sur le dévelop- pement des lépidoptères. — La nymphose des lépidoptères, qui débute avec la dernière mue larvaire, se poursuit jusqu'au moment où la déhiscence des fourreaux, provoquant l'ouverture de la chrysalide, livre passage au pa- pillon tout développé. Mais la durée de cette nymphose varie dans une large mesure suivant les individus d'une même espèce et peut se prolonger passablement depuis le moment où le papillon est tout formé, prêt à émerger de sa chrysalide, jusqu'à celui où il en sort effectivement. Quelle est donc la cause de ces retards plus ou moins longs qui se produisent dans Péclosion de l'insecte adulte? Il résulte de 1.758 observations faites par P. depuis 1907 et d'une trentaine d'expériences pratiquées à partir de 1913 sur des lépi- doptères pris dans tous les groupes, que la diminution de la pression atmo- sphérique joue un grand rôle pour provoquer l'éclosion des papillons et que la grande majorité de ceux-ci ne sortent de leur chrysalide que lorsque le baromètre vient à baisser : 91,32 % des individus observés ont éclos pendant la baisse barométrique. Ayant constaté le rôle de la baisse baromé- trique, l'auteur cherche à l'expliquer et pour cela s'adresse à l'expérimen- tation. Des expériences relatées dans ce très intéressant travail, il résulte que le papillon, bien que tout formé dans la chrysalide, n'a pas par lui- même le moyen d'en sortir; pour cela, une action mécanique est nécessaire et cette action réside dans une diminution de la pression atmosphérique survenant au moment propice. Ces insectes doivent donc attendre qu'une baisse se présente pour provoquer leur libération. P. explique la chose ainsi : au cours du développement, il s'établit un équilibre entre l'atmo- sphère intérieure de la nymphe et l'atmosphère ambiante. Le baromètre venant à monter au moment de l'éclosion, il se produit une pression du dehors au dedans capable de retenir les fourreaux contre le corps de la chrysalide, tandis que, le baromètre baissant, c'est au contraire une pres- sion du dedans au dehors qui se produit, laquelle fait rompre les lignes de déhiscence des fourreaux. Pour interpréter les exceptions (8 °/o), il faut tenir compte des éclosions qui ont eu lieu pendant la nuit (la baisse a pu passer » inaperçue) et de l'existence d'autres facteurs (passage d'un milieu sec à un milieu humide) qui peuvent intervenir en temps propice. — M. Boubier. b) Pictet (Arnold). — Le développement des lépidoptères : le rôle de la tem- pérature en relation avvc la pression barométrique. — Outre la pression atmosphérique (voir travail précédent), d'autres facteurs extérieurs peuvent accélérer le développement des chrysalides, et c'est en particulier l'abaisse- ment et l'élévation de la température. P. s'est demandé si cette action est capable d'annuler les effets de la pression barométrique ou bien si elle agit dans le même sens. Pour élucider ce problème, il a entrepris 8 séries de nouvelles expériences, avec 390 individus appartenant à 5 espèces; elles ont consisté à distribuer les chrysalides en lots soumis chacun à l'action d'une température allant de 6° à 37°. Au moment où les éclosions se produi- sent, on note la courbe barométrique et l'on constate alors que, clans la totalité des cas, elles ont lieu au moment de la baisse. Ainsi une modification produite dans l'époque habituelle de l'éclosion et qui provoque celle-ci plus tôt ou plus tard que normalement, est tout de l'année biologique, xx. 1915. • 8 114 L'ANNEE BIOLOGIQUE. même sous la dépendance de la pression atmosphérique agissant au moment où la chrysalide est prête à éclore. L'auteur a fait des expériences du même genre avec les chrysalides hivernantes. Pour provoquer une accélération de leur développement, il faut que l'élévation de la température fasse sentir son action surtout durant le troisième tiers de la nymphose ; une action thermique uniforme continuée pendant tout l'hiver n'amène guère les éclosions plus tôt que dans les con- ditions normales, tandis que des alternances diurnes et nocturnes de cha- leur et de froid activent la métamorphose. Toutefois, les avances obtenues ne subsistent que si une baisse barométrique survient au moment de l'éclosion. Une élévation de température au moment de l'éclosion peut, par le fait de la dilatation des tissus et des liquides sanguins qu'elle produit, jouer le même rôle que la diminution de pression. Dans une première note (voir article précédent), il a été constaté que 91,32 % des papillons ont éclos lors de la baisse barométrique. Au cours des expériences relatées ici, c'est 100 °/c des éclosions qui se sont produites par la diminution de pression. Il y a donc lieu de retenir que cette influence est encore plus nécessaire dans le milieu expérimental, où les chrysalides, affaiblies, ont perdu un peu de leurs moyens, que dans le milieu naturel, où elles ne sont pas gênées dans leur développement. — M. Boubier. Sauvageau (G.). — Sur la sexualité hétérogamique d'une Laminaire (Saccorhiza bulbosa) [IX]. — Le Saccorhiza présente une sexualité hétéroga- mique avec alternance de générations. La plante appelée Laminaire est le sporophyte à sporanges uniformes. Chaque sporange fournit des zoospores qui, devenues embryospores, donnent autant de gamétophytes mâles ou de gamétophytes femelles de taille microscopique et à vie indépendante. L'oosphère expulsée du gamétophyte femelle, puis fécondée, germe aussitôt et fournit la plantule qui deviendra la Laminaire. — M. Gard. Moreau (Mrae F.). — Note sur la variété uninucléée de VEndopliyllum Eu- phorbiœ {D. C.) Winter. — L'auteur répond par la publication de deux mi- crophotographies aux doutes qui ont été émis relativement à l'existence d'une forme écidienne uninucléée deïEndophyllum Euphorbiœ ; après l'étude étendue qu'elle a consacrée à cette forme, la découverte de nouvelles sta- tions, la découverte d'une forme écidienne analogue faite par Kurssanow chez l'JEcidium punctatum, enfin après la publication de microphotogra- phies, aucun doute ne peut plus subsister sur l'existence de cette Urédinée étrange, qui accomplit tout son cycle évolutif sous le régime de la haplo- phase. — F. Moreau. CHAPITRE XI JLa corrélation Blakeslee (A. F.). — Fancy points vs. utility. (The Journ. of Heredity, VI, 175-181). [Dans l'estimation par points des races de volailles, on attribue du prix à certains caractères, tels que la cou- leur bien jaune du bec et des pattes des Wyandotte et Leghorn, qui n'ont aucune valeur utile, bien au contraire. Les bonnes pondeuses ont au con- traire les lobes auriculaires, puis le bec et les pattes de teinte très pâle, tandis que les mauvaises pondeuses sont fortement colorées. — L. Cuénot a) Blakeslee (A. F.) and "Warner (D. E.). — Corrélation between egg-laying activity and yellow pigment in the domestic Fowl. (Amer. Natur., XL1X, 360-368.) [114 b) — — Corrélation between egg-laying activity and yellow pigment in the domestic Fowl. (Science, 19 mars, 432.) [Analysé avec le précédent Cleland (J. Burton). — .4 comparison of the sizes of the red cells of some vertebrates. (Rep. 84th Meet. Brit. Ass. Adv. Se, Australia, 1914, 404.) [115 Ferreire de Mira (M.). — Sur les modifications du squelette chez les ani- maux ayant subi, dans le jeune âge, l'extirpation d'une capsule surrénale . (Bull. Soc. Portugaise Se. Nat., VII, Fasc. 1, 4-7.) [Chez un chien et un chat les os du crâne subissent un arrêt d'ossification; il en est de même des squelettes des membres chez le chat; chez le chien, les dimensions seules des membres se trouvent réduites. — Y. Delage et M. Goldsmith Lesage (P.). — Balancement organique entre le pëdicelle du chapeau femelle et le pëdicelle du sporogone dans le Lunularia vulgaris. (C. R. Ac. Se, CLX, 679-681.) [Les pédicelles des sporogones sont plus longs sous briques que dans les conditions normales, alors que les pédicelles des chapeaux femelles sont beaucoup plus courts. — M. Gard Loeb (J.). — Rules and mechanism of inhibition and corrélation in the ré- génération of Bryophyllum calycinum. (Bot. Gazette, LX, 249-276, 41 fig.) [Les phénomènes d'inhibition de régénéra- tion, étudiés dans le B. calycinum, sont régis par cette simple loi : si un organe a empêche la régénération ou la croissance dans un organe b, l'organe b accélère souvent et favorise la régénération en a. — P. Guérin Marie (A.) et Mac Auliffe (Léon). — Caractères morphologiques généraux des aliénés. (C. R. Ac. Se, CLXI, 571-573.) [115 Youchtchenko (A. J.). — Matériaux pour les recherches pathochimiques des organes des aliénés. (C. R. Soc. Biol., LXXYIIL 341-343.) [116 Blakeslee (A. F.) et "Warner (D. E.). — Corrélation entre la ponte et le 116 L'ANNEE BIOLOGIQUE. pigment jaune chez la Poule domestique. — Au point de vue du pigment jaune, il y a deux groupes chez les Poules domestiques : les Orpington n'ont jamais de jaune dans les pattes, bec et corps adipeux; au contraire, chez les Leghorn, Plymouth Rock, Wyandotte, etc., il y a plus ou moins de jaune dans ces parties, la coloration variant chez un même individu suivant le climat, la nourriture, et, dit-on, l'abondance delà ponte, une ponte abondante amenant un affaiblissement de la couleur des pattes, ce qui peut être utilisé pour sélecter des poules bonnes pondeuses. B. et W. confirment, après des expériences exactes, cette manière de voir : une ponte antérieure enlève (dans le vitellus) du pigment jaune au bec, aux pattes, et aux lobes auricu- laires, plus rapidement que celui-ci ne peut être remplacé par le métabo- lisme normal. En sélectant des Poules dont toutes ces parties sont pâles, on obtient des pondeuses qui donnent une haute moyenne annuelle. — L. CoÉnot. Marie (A. ) et Mac Auliffe (Léon). — Caractères morphologiques généraux des aliénés. — Chez les idiots et aliénés se rencontrent le plus souvent les. caractères morphologiques suivants : taille petite, tronc court, jambes longues, envergure grande, tête large, oreilles longues. — Y. Delage. Youchtchenko (A. J.). - - Matériaux pour les recherches patliochimiques des organes des aliénés. — Résultats de l'analyse cbimique du cerveau et du foie de divers aliénés, comparés à ceux d'individus normaux. Les modifica- tions sont généralement plus grandes dans le foie ; elles ne sont pas tou- jours parallèles; dans le cerveau, l'eau augmente et le résidu sec diminue, c'est l'inverse dans le foie; l'albumine augmente dans le cerveau, diminue dans le foie : les lipoïdes phosphatides diminuent dans les deux organes, les lipoïdes non phosphores augmentent au contraire ; le P20:i total et organique est diminué dans le foie; celui de l'albumine est augmenté dans le cerveau, celui des lipoïdes libres est diminué dans le cerveau ; l'Az total est un peu augmenté dans le cerveau et diminué dans le foie. — R. Legendre. Cleland J. Burton). — La taille des globules rouges chez quelques verté- brés. — Il s'agit d'animaux australiens. Parmi les poissons, les plus grandes hématies se rencontrent chez les Dipnées : 39x23 u chez le Ceratodus. Parmi les oiseaux, les plus grandes se rencontrent chez l'ému : 16X9. L'auteur croit pouvoir conclure que les globules diminuent de taille à mesure que l'animal qui les possède se spécialise davantage. — Y. Delage. CHAPITRE XII La mort Audrain (J.). — De la cautérisation cutanée comme démonstration de la mort réelle et de la manière de la pratiquer. (Ass. Fr. Av. Se, 43e session, Le Havre, 799-801.) [122 Beauverd (G. et Kanngiesser (P.). — Sur la longévité de quelques plantes frutescentes dans les hautes altitudes. (Bull. Soc. bot. de Genève, 2e sér., VII, 212-225.) [121 Calkins (Gary N.i. — Cycles and rhylhms and the problem of « immorta- lity » in Paramecium. (Amer. Natur. , XLIX, 65-76.) [121 Child (Charles Manning). — Sénescence and rejuvenescence. (1 vol. in-8°, 481 pp. The University of Chicago Press.) [118 Crocker ("William) and Groves (J. F.). — A method of prophesying the life durât ion of seeds. (Proc. Nat. Ac. Se. Etats-Unis, I, N° 3, 152-155, mars.) [121 Duncker (Georg). — Lebensdauer einer Blindschleiche (Anguis fragilis L.) in Gefangenschaft. (Zool. Anz., XLVI, 240-240.) [L'animal capturé en 1881 et légué au musée de Strasbourg en 1904, vivait encore en 1914. — Y. Delage et M. Goldsmith Goldschmidt (Richard). — Some experiments on Spermatogenesis in-vitro. (Proceed. Nat. Ac. Se. Etats-Unis, I, 220.) [122 Johnson (John C). — The cullivalion of (issues from Amphibians. (Univ. Calif. publ., XVI, 55-62, 2 fig.) [Culture des tissus d'Am- phibiens, avec observation de la croissance des nerfs et des formations branchiformes dans la région céphalique. — Y. Delage et M. Goldsmith Lewis (Margaret Reed). — Hhythmical Contraction of the skeletal Muscle Tissue observer! in Tissue Cultures. (Amer. Journ. of Physiol., XXXVII, 153-161.) [122 Lipschùtz (A.). — Alfgemeine Physiologie des Todes. (Collection « Die Wissenschaft », vol. 57, F. Vieweg, Braunschwig, 184 pp., 38 fig.) [Essai d'une physiologie générale de la mort, où l'auteur expose nos connaissances sur les phénomènes de la mort et de la sénilité chez les protozoaires et les métazoaires, en se basant sur les recherches de Maupas, de Calkins, de R. Hertwig, de Woodruff, de Minot, de Mûhlmann et d'autres. Un chapitre spécial est consacré aux problèmes de la durée de la vie. — J. Strohl Loeb (Léo). — Germ celts and somatic cells. (Amer. Natur., XLIX, 286- 305.) [120 Walton (A. J.). — On the variation in tke growlh of mammalian tissue in vitro according to the aqe ofthe animal. (Roy. Soc. Proceed., B. 606, 476- 482.) [122 118 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Child Ch.M — Sénescence et rajeunissement. — C, après quinze années de travaux expérimentaux, a édifié une théorie générale du cycle vital, de la sénescence et du rajeunissement, surtout basée sur ses propres travaux : le résultat le plus important qu'il a obtenu est la démonstration que, tout au moins chez les formes inférieures, le phénomène du rajeunissement est entièrement indépendant de la reproduction sexuelle. Dans tout organisme vivant, les processus chimiques du métabolisme se produisent dans un substratum colloïde complexe, dont les différents con- stituants sont de stabilité chimique différente ; la vie n'est pas liée à une substance particulière et n'est pas non plus une réaction particulière, mais elle est un grand système de processus et de substances, qui ne peuvent être dissociés. L'organisme croît, c'est-à-dire qu'il prend à l'extérieur des substances variées et les transforme, soit pour y trouver l'énergie de son ac- tivité, soit pour édifier un substratum matériel dans lequel se produit l'activité dynamique, substratum qui est plus stable que les autres sub- stances qui se décomposent pour fournir de l'énergie. — L'organisme se différencie, c'est-à-dire qu'à partir de sa condition embryonnaire, il présente des changements perceptibles en structure ou en comportement; ces chan- gements peuvent être des réarrangements atomiques ou des modifications dans lVtat d'agrégation des colloïdes, mais en tout cas ils aboutissent à une stabilité croissante du protoplasme ou de parties du protoplasme, corres- pondant à un abaissement graduel de l'activité métabolique. Cette dernière peut être estimée d'une façon comparative par différentes méthodes, indi- rectement par la susceptibilité à l'action nocive du cyanure de potassium et autres narcotiques, ou directement par la détermination de la production d'acide carbonique calculée au moyen d'un enregistreur extraordinairement délicat, le biomètre de Tashiro. — La dédifférenciation est un processus de perte de différenciation, de retour plus ou moins complet à la condition em- bryonnaire ; on peut concevoir qu'elle est due à la disparition ou à l'élimi- nation d'un substratum différencié ou de certains composants de celui-ci, et à leur remplacement par des substances moins stables néoformées aux dépens d'un matériel nutritif; la dédifférenciation est d'autant plus facile que la substance cellulaire a une stabilité physiologique moindre: elle est suivie d'un accroissement dans le métabolisme. La sénescence est primitivement un abaissement dans le taux des pro- cessus dynamiques ; elle est conditionnée par la différenciation et la crois- sance, qui amènent des changements dans le substratum colloïde; le rajeu- nissement, au contraire, est un accroissement dans le taux des processus dynamiques, et il est conditionné par la dédifférenciation du substratum colloïde. La vie nous apparaît donc comme un processus cyclique : l'orga- nisme croît, se différencie et vieillit; la sénescence, qui est pour ainsi dire un aspect du développement, est une condition nécessaire et inévitable de la croissance et de la différenciation; le rajeunissement est associé avec les différents processus par lesquels des parties plus ou moins différenciées de l'organisme subissent la dédifférenciation. Il n'y a pas de partie de l'or- ganisme, comme le prétendu plasma germinatif, qui reste perpétuellement indifférenciée et perpétuellement jeune; les cellules sexuelles, au contraire, sont très hautement spécialisées et différenciées et sont en somme de viedles cellules; les gamètes sont aussi à un stade avancé de sénescence, comme le prouve leur faible degré de métabolisme, et si le zygote peut être l'origine d'un organisme jeune, ce n'est qu'à la suite d'un processus de dédifférenciation et de rajeunissement. Ch. passe en revue quelques méthodes de rajeunissement dans les deux XII. — LA MORT. 119 règnes : chez les Protozoaires, chaque division est accompagnée d'une refonte de la cellule et équivaut à un rajeunissement, qui peut être incomplet si les divisions se succèdent trop rapidement; un second mode, connu chez les Infusoires, est l'endomixie, disparition du meganucleus vieilli et son remplacement par un autre noyau, issu du micronucleus. Enfin la conjugaison intervient en dernier lieu; elle est déterminée, comme on sait, par les condi- tions (nourriture insuffisante par exemple) qui favorisent la sénescence en interrompant la multiplication agame. Les gemmules des Eponges, les bourgeons des Hydraires, les statoblastes des Bryozoaires sont physiologiquement plus jeunes que les zoïdes dont ils procèdent, en raison de la dédifférenciation de leurs cellules composantes. Chez les Planaires, la régénération de fragments amène une véritable réorganisation : certaines parties disparaissent, si bien que le morceau isolé diminue de volume tout en reprenant l'aspect du type normal; le taux du métabolisme augmente, comme le prouve la sensibilité au cyanure qui est la même que celle déjeunes individus de mêmes dimensions, et qui dépasse de beaucoup celle des vieux animaux : le morceau régénéré est en réalité un animal jeune ou plus exactement rajeuni. Expérimentalement on peut obtenir par sectionnement des générations successives (pendant près de deux ans) sans aucune indication de dépression, bien que ce soit toujours la vieille tête qui passe d'une génération à l'autre. A l'état de nature, il est des Planaires (dorotocephala et velata) qui se multiplient uniquement par division transverse (le fait a été observé pendant une période de dix ans), sans intervention de reproduction sexuelle. — Les Planaires sont capables de vivre longtemps sans prendre de nourriture; leur taille se réduit alors; beaucoup de cellules dégénèrent et certains organes peuvent même dispa- raître complètement : un animal de 26 millimètres de longueur avant d'être affamé peut être réduit à une taille de 5 ou 6 millimètres, tout en restant semblable à lui-même. Si les individus réduits sont nourris à temps, la croissance recommence et ils ne peuvent être distingués d'individus jeunes; les méthodes du biomètre et du cyanure montrent qu'en effet ils sont phy- siologiquement rajeunis par rapport à ce qu'ils étaient auparavant, avant réduction. — Chez les plantes comme chez les animaux inférieurs, le degré inférieur de stabilité du substratum protoplasmique rend possible l'occur- rence fréquente de la reproduction agame, avec laquelle est associé un plus ou moins grand degré de rajeunissement (bourgeons s'isolant de la plante-mère, bouturage, sporulation) ; le processus de sénescence indivi- duelle est constamment interrompu, si bien que l'organisme n'atteint que lentement le point de mort; il y a seulement des parties vieilles (ligneux des arbres), mais d'autres se prêtent presque indéfiniment à la dédifféren- ciation. L'Homme et les animaux supérieurs ne diffèrent des êtres précédents que par la limitation de leur capacité de régression et de rajeunissement; en raison de leur forte individuation, la sénescence est plus continue qu'ail- leurs et se termine par la mort, stade final du développement progressif, de la stabilité croissante du substratum protoplasmique; il y a un faible degré de rajeunissement possible dans les organes qui se régénèrent nor- malement ou à la suite de traumatismes. La longueur de vie de l'individu est déterminée par celui de ses organes essentiels qui a la plus courte vie, c'est-à-dire qui est le moins sujet au rajeunissement; chez les Mammifères, cet organe paraît bien être le système nerveux; la mort naturelle est donc une mort du système nerveux, mais il peut en être autrement : chez beau- coup d'Insectes et chez les Saumons où la mort survient après l'expulsion 120 L'ANNEE BIOLOGIQUE des produits sexuels, c'est sans doute une mort par épuisement plutôt que par sénescence vraie, bien que l'organisme soit à un stade avancé de sénes- cence lorsque la maturité sexuelle est atteinte; chez les Invertébrés qui ne se nourrissent pas à l'état adulte, la mort naturelle est sans doute déter- minée par l'inanition. C. critique les différentes théories sur la mort et la sénescence, formulées par Jickeli et Montgomery (accumulation lente de produits toxiques dans les cellules), par Metchnikoff (intoxication d'origine intestinale), par Weismann (la mort survenant après la reproduction sexuelle est une adap- tation produite par sélection naturelle), etc. Il lui paraît peu probable, quoique non impossible, qu'on puisse par un procédé quelconque retarder chez l'Homme l'apparition de la sénescence, liée à une évolution qui s'est déroulée pendant des milliers de siècles. Les cellules germinales, en dépit de leur apparition souvent précoce, ne doivent pas être regardées comme une partie toujours jeune tenue en réserve, mais bien comme une portion intégrale de l'organisme spécialisée dans une certaine direction;' les gamètes sont physiologiquement dans un état avancé de sénescence (ils ne se forment d'ailleurs qu'à un âge relative- ment avancé de la plante et de l'animal) ; leur spécialisation est tellement grande que l'union de deux cellules différentes, complémentaires, est in- dispensable pour amener les changements de régression et de reconstitu- tion. Mais durant la période de segmentation de l'œuf et surtout lors du début du développement de l'embryon, il y a une utilisation active des ré- serves et grande consommation d'oxygène; le cytoplasme chimiquement actif augmente'; c'est la période de rajeunissement physiologique, mise en évidence par la grande sensibilité à l'action du cyanure de potassium. Pour C, le plasma germinatif est n'importe quel protoplasme capable de subir la régression et le rajeunissement, et de reconstruire un nouvel individu ou un organe, que ce soit par régénération, multiplication agame, parthé- nogénétique ou gamétogonique; ce n'est qu'un synonyme d'hérédité. C. n'est pas très éloigné d'admettre comme possible une hérédité des carac- tères acquis, écartée jusqu'ici par les biologistes modernes surtout parce qu'elle était incompatible avec la conception Weismannienne du plasma germinatif; lorsque des conditions fonctionnelles ont agi pendant des mil- liers de générations, on pourrait admettre que leur action, bien qu'en ap- parence purement locale, mais qui est au fond une réaction de l'organisme entier, puisse amener un tel changement que les variations produites par ces conditions deviennent héréditaires. Il lui paraît du reste impossible, quelles que soient les difficultés théoriques, de comprendre le cours de l'évolution et la genèse des adaptations sans l'hérédité des caractères acquis, bien qu'on ne puisse en donner aucune preuve expérimentale. — L. Cuénot Loeb (Léo). — Cellules germinales et cellules somatic/ues. — Il a été dé- montré pour le cas spécial des cellules de tumeurs, que cedes-ci ont une immortalité potentielle, puisqu'elles peuvent être greffées d'une façon indé- finie ; il est probable que les autres cellules somatiques sont aussi immor- telles, mais il est difficile de le démontrer par la greffe, en raison des pro- priétés humorales différentes des individus, et du fait que la nutrition est suspendue trop longtemps pour les fragments greffés ; mais la culture en milieux nutritifs prouve suffisamment la possibilité d'une multiplication indéfinie. Alors que les différents tissus d'un organisme ont la potentialité d'une vie immortelle lorsqu'ils sont séparés de l'organisme, ce dernier meurt cependant; cela est évidemment dû à la mort de certaines cellules très XII. - LA MORT. 121 sensibles, notamment les cellules nerveuses du système central qui suc- combent sous l'influence de certaines conditions fâcheuses. — L. Cuénot. Calkins (Gary N.). — Cycles et rhythmes et le problème de V immortalité chez Paramecium. — Woodruff et Miss Erdmann ont démontré que Para- mecium est potentiellement immortel, en élevant une race sans conjugai- son pendant plus de sept ans; cette race s'est divisée d'une façon à peu près uniforme, avec quelques fluctuations périodiques qu'ils appellent rhythmes, et qui correspondent à peu près aux cycles de Calkins. De temps à autre, environ une fois par mois, lorsque la division est en baisse, intervient un phénomène de réorganisation nucléaire, après lequel l'organisme a une vitalité renouvelée comme le montre la rapidité des divisions. Ce pro- cessus consiste en une désintégration et une probable absorption par le cytoplasme des vieux macronucleus, en une ou plusieurs divisions de cha- cun des vieux micronucleus suivies par la dégénérescence de quelques- uns des produits de ces divisions, et enfin la néoformation ultime de macronucleus fonctionnels aux dépens des autres produits; c'est ce que Woodruff et Miss Erdmann appellent Vendomixie, que Calkins homologue à une parthénogenèse. Quoi qu'il en soit de cette question de mots, il appa- raît clairement que chez les Infusoires élevés en cultures, il apparaît plus ou moins régulièrement des cycles de vigueur et de dépression, qui se ter- mineraient par la mort naturelle si n'intervenait un phénomène de réjuvé- nation, qui est soit la conjugaison soit son équivalent physiologique l'en- domixie, qui ont la propriété de rétablir l'état normal, compromis par la perte graduelle de la vitalité ; le protoplasme de Paramecium et sans doute de tous les autres Infusoires est sujet aux mêmes lois d'usure physiologique, qui s'appliquent aussi aux Métazoaires ; chez ces derniers, elles produisent ce que l'on appelle la vieillesse, qui se termine par la mort naturelle; chez les Infusoires, la race est. sauvée par la conjugaison ou l'endomixie. — L. Cuénot. Beauverd (G.) et Kanngiesser (F.). — ■ Sur la longévité de quelques plantes frutescentes dans les hautes altitudes. — Les auteurs ont déterminé, par l'étude microscopique, l'âge d'un grand nombre de végétaux ligneux ou sous-ligneux récoltés dans plusieurs stations alpines. Il ne s'agit là que de simples jalons destinés à amorcer une étude approfondie et beaucoup plus méthodique, pour la bonne réussite de laquelle les auteurs font appel à tous les collaborateurs de bonne volonté dans les pays de langue française. Tels qu'ils sont, les résultats obtenus sont déjà intéressants et donnent une idée précise de l'âge atteint par de nombreuses espèces végétales (environ 75), du diamètre du tronc pris au collet, du rayon de croissance et de la largeur moyenne de l'anneau annuel. En voici quelques exemples. Les auteurs ont trouvé un Salix helvetica de vingt-sept ans, un Salix refusa de trente-cinq ans, un Dr y as octopetala d'environ trente-cinq ans, un Rhododendron fer- fugineum d'environ cinquante ans, un Anthyllis montana de vingt-cinq ans, un Heliauthemum alpestre de vingt-sept ans, un Helianthemum canum de trente ans, à peine plus épais qu'une aiguille à tricoter, un Oxytropis mon- tana d'au moins vingt ans, un Sibbaldia procumbens de dix-sept ans, un Polygala Chamœbuxus de dix-huit ans. — M. Boubier. Crocker (William) et Groves (J. F.). — Une méthode pour prévoir la durée de la vie des semences. — On a cru que la perte du pouvoir germinatif chez les semences longtemps conservées pourrait être due à la consommation 122 L'ANNEE BIOLOGIQUE. de leurs réserves ou de leurs enzymes. Mais il n'en est rien, les unes et les autres se retrouvant au complet chez des semences ayant perdu la faculté de germer. La cause doit être cherchée dans une lente coagulation des protéi- nes de la plantule. Cette coagulation ne se produit pas à température fixe, mais suivant une condition où interviennent à la fois la température et le 1emps, suivant la formule : T = a — b log Z, où T est la température en degrés centigrades, Z le temps en minutes et a et b des constantes. La formule a été vérifiée expérimentalement pour des températures assez élevées pour que Z ne soit pas trop grand. La formule ci-dessus est applicable à l'air sec. L'humidité intervient comme un facteur important d'accélération de la perte de la faculté germinative. — Y. Delage. Audrain (J.). — De la cautérisation cutanée comme démonstration de la mort réelle. — Après la mort, l'arrêt de la circulation sanguine est im- médiat. Mais la circulation lymphatique superficielle ne s'arrête qu'au bout de 20 à 30 minutes. Il s'ensuit que si l'on cautérise la peau avec un thermo- cautère, l'eschare est humide dès après la mort, puis dans les minutes sui- vantes elle devient de plus en plus sèche; une eschare sèche d'emblée, même pour' une température du thermocautère juste suffisante pour la pro- duire, est un signe de mort certaine. De la même façon s'explique le signe de mort consistant en la permanence de l'aplatissement de la lèvre com- primée entre les doigts. — Y. Delage. Walton (A. J.). — Sur la variabilité de la croissance des tissus de mam- mifères in vitro selon l'âge de l'animal. — Expériences faites avec des tissus de lapin (rate et surtout thyroïde et foie). Il en résulte que les tissus des jeunes poussent plus vite et plus vigoureusement que ceux des adultes, et que le plasma des jeunes constitue un milieu beaucoup moins approprié pour les cultures in vitro que le plasma des vieux : ce qui doit tenir à la présence dans le plasma des jeunes, d'une proportion plus considérable de quelque substance inhibitrice. — H. de Varigny. Lewis (Margaret Reed). — Contractions rythmiques du tissu musculaire et squeleltique, observées dans les cultures de tissus. — Ce tissu, provenant de la jambe d'un embryon de poulet, placé dans une solution de Locke additionnée de dextrose et de bouillon de poulet, se contracte rythmique- ment, en l'absence de tout tissu nerveux. Les contractions persistent pendant plusieurs générations de cellules myoblastiques. — R. Legendre. Goldschmidt (Richard). — Quelques expériences sur les spermatozoïdes in vitro [II]. — G. a réussi à cultiver des cellules germinales mâles, obtenues par dilacération du testicule de la pupe du Lépidoptère Samia cecropia, en goutte suspendue dans l'hémolymphe, d'après la méthode de culture de tissus de Harrison. Il a pu arriver, au bout de plusieurs semaines et dans des con- ditions favorables de température, à obtenir des spermatozoïdes et observer certaines conditions de leur formation : Il conclut à l'existence d'une fonc- tion importante de la membrane folliculaire, qui contrôle les réactions entre les cellules et le milieu ambiant. Les résultats in-extenso seront exposés dans 1' « Archiv f. Zellforschung ». — Y. Delage et M. Goldsmith. CHAPITRE XIII Morphologie générale et chimie biologique Agulhon (H.)- — Études sur la ricine. (Ann. Inst. Pasteur, XXIX, 237- 248.) [146 a) Bach (A.)- — Sur l'individualité des ferments oxydants et réduc- teurs. (Arcli. des se. phys. et nat., XXXIX, 59-71.) [Voir Wocker b) — — La peroxydase existe-t-elle dans la levure de bière? (Arch. des Se. phys. et nat., XXXIX, 497-507.) [149 Begemann (Otto H. K.). — Beitràge fur Kenntnis pflanzMcher Oxydations- fermente. (Pflueger's Arch. ges. Physiol., CLXI, 45-232, 28 fig.) [150 Benedict (Stanley R.). — Studies in uric acid metabolism. I. On the une acid in ox and in chicken blood. (Journ. of biol. Chemistry, XX, 633- 640.) [144 Berry (Elmer). — Ueber die Abhàngigkeit des Stickstoff-und Chlorgehaltes des Schweisses von der Didt. (Biochem. Zeitschr., LXXII, 285-302.) [146 Bertrand (G.) et Sazerac (R.)- — Sur l'action favorable exercée par le manganèse sur la fermentation acétique. (Ann. Inst. Pasteur, XXIX, 178- 181.) [151 Blum (Paula). — Ueber den Mechanismus der Glykogenmobilisierung. (Pflueger's Arch. f. ges. Physiol., CLXI, 516-518.) [142 Borberg (N. G.). — Zur Biochemie der Lipoiden. Nebennierenuntersu- chungen. III. (Skandinav. Arch. f. Physiol., XXXII, 287-354.) [144 Bosworth (A. W.). — Fibrin. (Journ. of Biol. Chem., XX, 91-94.) [136 Bottomley (W. B.). — A bacterial test for plant food accessories (axi- mones). (Roy. Soc. Proceed., B. 610, 102-108.) [137 a) Bourquelot (Em.) et Aubry (A.). — Etude comparée de l'influence de l'acide acétique sur les propriétés synthétisante et hydrolysante de la gluco- sidase a {glucasidase de la levure basse, desséchée à l'ai)'). (C. R. Ac. Se, CLX, 742.) [140 b) — — Influence de la soude sur les propriétés synthétisante et hydroly- sante de la glucosidase a (glucosidase de la levure basse, desséchée à l'air). (C. R. Ac. Se, CLXI, 184.) [141 c) — — Synthèse biochimique, à l'aide de la glucosidase a, du monoglu- coside a du glycol propylénique ordinaire. (C. R. Ac. Se, CLXI, 364.) [141 d) De l'activité, au cours de la synthèse biochimique des alcoolglu- 124 L'ANNEE BIOLOGIQUE. cosides (3 par la ylucosidasr p, des autres ferments qui l'accompaqnent dans l'émulsine. (C. R. Ac. Se, CLX, 463.) ' [141 a) Bourquelot (Em.), Bridel (M.) et Aubry (A.). — Synthèse biochimique, à l'aide de l'émulsine, du monoylucoside jB du qlycol propylènique ordinaire. (C. R. Ac. Se, CLX, 214.) [140 l>) — — Synthèse biochimique du mono-d-galactoside p du gh/col éthylénique. (C. R. Ac. Se, CLX, 571.) [140 c) Recherches sur la glucûsidification de la glycérine par la glucosi- dase p (ëmulsine). (C. R. Ac. Se, CLX, 823.) [141 d) Recherches sur la glucosidification de la glycérine par la ylucosi- dase a. (C. R. Ac. Se, CLXI, 41.) [141 Burge (W. E. and E. L.). — The Rate of oxydation of Enzymes and their Correspondinq Pro-Enzymes. (Amer. Journ. of PhysioL, XXXVII, 462-470.) [151 Ghild (C. M.). — Axial Gradients in the Early Development of the Star- fish. (Amer. Journ. of PhysioL, XXXVII, 203-219.) [133 a) Chodat (R.). — Sur la valeur morphologique de l'écaillé dans le cône du Pinus Laricio. (Bull. Soc. bot. de Genève, 2e sér., VII, 67-72, 4 fig.) [132 b) A propos des ovaires infères. (Bull. Soc. bot. de Genève, 2e sér., VII, 226-229, 1 fig.) [131 a) Chodat (R.) et Schweizer (K.). — De l'action de l'acide carbonique sur la tyrosinase. (Arch. des se phys. et mit., XXXIX, 327-331.) [152 b) — — De la production du benzaldéhyde par la tyrosinase. (Arch. des se phys. et nat., XXXIX, 331-334.) [142 c) De l'emploi de la peroxydase comme réactif de la photolyse par la chlorophylle. (Arch. des se phys. et nat., XXXIX, 334-338.) [150 Clementi (Antonino). — Sulla diffusione neU'oryanismo e nel regno dei Vertebrati e sulla importanza fisiologica dell'arginasi. (Arch. di FisioL. XIII, 189-230.) [146 Compton (A.). — The influence of the hydrogen concentration upon the optimum température of a ferment. (Roy. Soc. Proceed, B. 605, 408- 417.) [146 Constantin (A.). — Contribution à la chimie musculaire. Note- IV. Soufre et phosphore dans la musculature d'animaux marins. Note Y. Acides gras supérieurs et substances insaponi/iables, contenus dans le tissu musculaire cardiaque lisse et strié des mammifères. (Arch. ital. de BioL, LXII, 222-225 et 226-230.) [143 Cullen (G. E.) and Ellis (A. W. M.). — The urea content of humah spinal fluid and blood. (Journ. of biol. Chem., XX, 511-512.) [144 Denny (George P.) and Minot (George R.). — The Origin of Anti- thrombin. (Amer. Journ. of PhysioL, XXXVIII, 233-247.) [137 Dezani (S.). — Nuovi fatli e nuove ipotesi sulla gënesi e sul métabolisme délia colesterina. (Arch. di Fisiol., XIII, 379-385.) [145 Doby (P.). — Ueber Pflanzenenzyme. IV. Die Invertase der Kartoffelbliitter. (Biochem. Zeitschr., LXXI, 495-500.) [Etude sur les qualités physiologiques de l'in- vertase contenue dans les feuilles de pommes de terre. — J. Strohl Ewart (A. J.). — On the function of Chlorophyll. (Roy. Soc. Proceed., B609, 1-16.) [152 XIII. - MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 125 Fairchild (David). — Green leaf in Cherry blossom. ((The Journ. of Heredity, VI, 262.). [Pistil manquant dans une fleur de Prunus pseudo-ceraïus et remplacé par deux feuilles vertes. — L. Cuénot Fedrezzoni (Umberto). — Ricerche sul contenuto di zuccftero nel sangue e negli essudati e trasudali. (Arch. di Fisiol., XIII, 41-54.) [142 Fenger (Fr.). — On the présence of iodine in the human fetal thyroîd gland. (Journ. of biol. Chem., XX, 095-696.) [145 Foa (C). — Recherches sur le métabolisme des qraisses dans l'organisme animal. (Arch. it. biol., LXIII, 229-238, 239-258). [145 Gard (M.). — Un genre de Légumineuses- Papilionacèes nouveau pour la cyanogénêse (genre Ornilhopus L.). (C. R. Ac. Se, CLXI, 10-11.) [Les Ornithopus compressus, perpusillus, roseus et ebracteatus renferment un principe cyano- génétique qui, décomposé par une enzyme contenue dans la plante, donne de l'acide cyanhydrique (0pr 02808 % pour la lre espèce). — M. Gard Goebel (K.). — Induzierte oder autonome Dorsiventralitàt bei Orchideen- luftwurzeln. (Biol. Centralbl., XXXV, 209-225, 10 fig.) [130 Goetsch (W.). — Ueber Hautknochrnbildung bei Teleostiern und bei Amia calva. (Arch. mikr. Anat., LXXXVI, 33 pp., 2 pi., 3 fig.) [131 Hamburger (H. I.). — Eineein fâche Méthode zur quantitativen Restimmung sehr geringer Kaliummengen. (Biochem. Zeitschr., LXXI,' 415-463, 1 fig.) [H. indique une, méthode simplifiée permettant de déterminer de très petites quantités de potassium qui sont précipitées par une solution de cobalt. Il suffit de disposer d'un centimètre cube de sang ou de 5 centimètres cubes de sérum pour pouvoir employer avec succès ce procédé, alors que la méthode généralement en usage (à l'aide de chlorure de platine) demande au moins 40 centimètres cubes de sang. — J. Strohl Hammarsten (Olaf). — Studien ïiber Chymosin- und Pepsinwirkung (IIe et IIIe mémoire). (Hoppe-Seyler's Zeitschr. f. physiol. Chemie, XCIV, 104- 127, 291-323.) [Dans le premier de ces deux mémoires H. décrit une nouvelle méthode pour supprimer la parallélité entre l'effet de la chymosine et celui de la pepsine. Dans le second mémoire il est question de la différence de sen- sibilité de la pepsine et de la chymosine vis-à-vis d'alcalis. — J. Strohl Harris (Fraser D.) and Creighton (H. J. M.). — Spectroscopic inves- tigations of the réduction of hemoglobin by tissue reductase. (Journ. of biol. Chem., XX, 179-202.) [151 Hatta (S.). — On the mesodermic origin and the fale of the so called mesec- toderm in Petromyzon. (Roy. Soc. Proceed., B. 606, 457-475.) [Combat les conclusions de Koltzoff, Schalk et autres et consi- ';,' dère la participation des sclérotomes aux éléments branchiaux comme tout à fait accidentelle, si réellement elle se produit. — H. de Varigny Herouard (E.). — L'hémiplexie et la phylogénie des Echinodermes. (Bull. Inst. Océanogr., N° 301, 1-13.) [128 Janet (C). — Constitution métamérique de l'Insecte. (Bull. Soc. Entomol. Suisse, XII, fasc. 78, 354-367, 1 pi.) [133 Janney (N. "W.). — The metabolic relationshïp of the proteins to glucose. . (Journ. of biol. Chem., XX, 321-351.) [139 Kopaczewski ("W.). — L'influence des acides sur l'activité de la maltase dialysée. (Ann. Inst. Pasteur, XXIX, 157-164.) [152 126 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Kossel (A.) und Edlbacher (S.). — Beitrâge zur chemischen Kenntnis de\' Echinodermen. (Hoppe Seyler's Zeitschr. Physiol. Chem., XCIV, 264- 283.) [134 Kùster (William) und Bauer (Hugo). — Ueber dus Hxmatoporphyrin. IV Mitteilung. (Hoppe Seyler's Zeitschr. physiol. Chemie, XCIV, 172-190.) [Recherches, en partie opposées à celles de Willstatter, sur la formation des porphyrines et leurs rapports avec l'hémine. — J. Strohl Kylin (Harald). — Untersuchungen ilber die Biochemie der Meeresalgen. (Hoppe Seyler's Zeitschr. physiol. Chemie, XCIV, 337-425.) [Etude sur divers composants anorganiques et sur les acides organiques de diverses algues marines. K. a notamment recherché et analysé les différentes espèces de sucres qui se trouvent chez les floridées et chez les fucoïdées, ainsi que les substances constituant les parois cellulaires de ces algues. — J. Strohl a) Loeb (W.). — Ueber Strahlenwirkung auf Kolloïde. (Biochem. Zeitschr., LXXI, 479-480.) . [153 //) Untersuchungen ûber Enzyme X. Yersuclie zur enzymatischen Syn- thèse von Disacchariden. (Biochem. Zeitschr., LXXII, 392-415.) [14S a) Lombroso (U.). — Sul metabolismo degli aminoacidi nell'organismo. Nota i : Azione del tessuto muscolare sugli aminoacidi aggiunti al sangue circulante. (Rendic. dell'Accad. dei Lincei. XXIV, 57-62.) [Analysé avec le suivant #) — — Nota 2 : Azione del tessuto muscolare sugli aminoacidi aggiunti al liquido di Binger circulante. (Ibid., 148-153.) [135 c) — — Sul metabolismo degli aminoacidi nell'organismo. (Rendic. Ac. Lincei, XXIV, 2e sem., 401-410.) [135 ■Lombroso (U.) e Artom (C). — Sul destino degli aminoacidi contenuti nel lume o nella mucosa delVintestino. (Rendic. dell'Accad. dei Lincei, XXIV, 863-869.) [135 Lombroso (U.) et Paterni (L.). — Sul metabolismo degli aminoacidi cir- colanti nel muscolo in funzione. (Rendic. dell'Accad. dei Lincei, 870-876.) [Voir Lombroso c) Lubimenko. — Quelques expériences sur l'antioxydase des fruits de la to- mate. (C. R. Ac. Se, CLX, 479-481). [Elle paralyserait l'action oxydante de la peroxydase. — M. Gard Mameli (Eva). — Influenza del fosforo e del magnesio sulla formazione délia cloro/llla. (Rendic. dell'Accad. dei Lincei, XXIV, 755-760.) [153 Mandel (J. A.) und Neuberg (C). — Darstellung einer scymnolscJiwefel- sàure-artigen Substanz. Cholesterinschwefelsàure. (Biochem. Zeitschr., LXXI, 186-195.) [Les auteurs ont réussi à faire la synthèse d'un acide éthérosulfurique (c acide cholestérosulfurique ») rappelant par ses qualités chimiques l'acide « xymnosulfurique » décou- vert en 1897 par O. Hammarsten dans la bile des requins. — J. Strohl Mary (Alb. et Alex.). — Becherches sur la synthèse et les relations chimi- ques de la chlorophylle. (In-8°,8pp., 1 fig., Paris.) [153 Mazé (P.). — Le ferment forménique et la fermentation de l'acétone. (C. R. Soc. Biol., LXXVIII, 398.) [151 Menzies (J. A.). — The a//iuities of Hœmatin. (Journ. of Physiol., XLIX, 452456. i [139 XIII. - MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 127 Minot (George R.). — The Effect of Chloroform on the Factors of Coagu- lation. (Amer. Journ. of Physiol., XXXIX, 131-138.) [137 Moraczevski (M. v.). — Einfluss der Nahrung und der Bewegung aûf den Blutzucker. (Biochem. Zeitschr., LXXI, 268-288.) [142 Moreau (F.). — Nouvelles remarques sur la couronne des Narcisses. (Bull. Soc. Bot. Fr., LXII, 129-131.) [132 Neuberg (C.) und Schwenk (E.). — Zur Biochemie der Strahlenwirkungen. IV. Photochemische Bildung von Indigo aus Indican. (Biochem. Zeitschr.. LXXI, 219-225). [153 Nicloux (Maurice). — Les lois de la combinaison de l'hémoglobine avec l'oxygène et l'oxyde de carbone. (Ass. Fr. Av. Se, 43e Session, Le Havre, 1914, 90.) [In-vitro, en présence d'un mélange des deux gaz, les proportions d'oxyhémoglobine et de carboxyhémoglobine sont régies par la tension partielle de chacun des gaz dans le mélange. — M. Goldsmith Palladin (A.) et Wallenburger (L.). — Contribution à l'étude de la for- mation de la créât ine dans l'organisme animal. (C. R. Soc. Biol., LXXVIII, 1115.) [143 Petry (L. C). — Branching in the Ophioglossacese. (Bot. Gazette, LIX, 345-365, 6 fig., 2 pi.) [130 a) Quagliariello (G.). — Sul contenuto in fosforo dei muscoli striati bian- chi e rossi. (Rendic. dell'Accad. dei Lincei, XXIV, 348-352.) [143 b) Propriété chimiche e chimico-fisiche dei muscoli e dei succi musco- lari. IV. Ilsuccodei muscoli striati blanchi e rossi. (Arch. di Fisiol., XIII, 73-81.) • [143 Rahn (O.). — Der Einfluss der Temperatur und der Gifle auf Enzymwir- kung, Garung und Wachstum. (Biochem. Zeitschr., LXXII, 351-377.) [148 Ranci (Herbert W.). — Wound Closure in Actinian Tentacles ivith Befe- rence to the Problem of Organisation. (Arch. fur Entw.-Mech., XLI, 159-214, 13 fig.) [133 Reed (G. B.). — Evidence for the gênerai distribution ofoxidases in plants. (Bot. Gaz., LIX, 407-409.) [Les tissus réputés dépourvus d'oxydases k cause de la présence de sub- stances réductrices, et notamment les Algues, possèdentun ferment capable d'activer l'oxydation d'un nombre limité de composés. — F. Péchoutre Rohmann (F.). — Weitere Beobachtungen iiber die Wirkungen des Blutserums nach intravenôser Einspritzung von Bohrzucker. (Biochem. Zeitschr., LXXII, 26-100, 1 pi.) [147 Rolland (Ch. Auguste). — Chimie biologique de la bile vésiculaire des Bo- vines. (Ass. Fr. Av. Se, 43e session, Le Havre, 299-307.) [145 Santesson (C. G.). — Ueber die Einwirkung von Giften auf einen enzyma- tischen Prozess. (Skandinav. Arch. f. Pysiolog., XXXII, 405-428.) [148 Schiemann (Elisabeth). — Neuere Ansichten iiber Bildung der Bliiten- farbstoffe. (Zeitschr. f. indukt. Abstamm. Vererbgsl., XIV, 80-96.) [Revue générale de nos connaissances actuelles sur la formation des substances colorantes des fleurs, considérées spécialement au point de vue de l'hérédité mendélienne. — J. Strohl Schwerz (P.). — Die Bechtshàndigkeit des Menschen. (Archiv f. Rassen- u. Gesellsch. Biol., XI, 299-314.) [129 128 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Slyke (Ij. L. van) and Bosworth (A. W.l. — Condition of casein and salis in milk. (Journ, of biol. Chem., XX, 135-152.) [136 Spadolini (Igino). — L'inattivazione da concentrazione superficielle di an- ticorpi e di fer menti. (Arcli. di Fisiol., XIII, 55-71.) [147 Strindberg (Henrik). — Il cher die Bildung und Verwendung der Keim- blàlter bei Bombyx mori. i.Zool. Anz., XLV, 577-597, 11 fig.) [134 Tiffeneau. — Sur la destinée du chloralose dans l'organisme el ses rapports avec la conjugaison glycuronique. (C. R. Ac. Se, CLX, 38.) [142 a) Underhill (Frank P.) and Hogan (A. G.). — Sludics in carbohydratc metabolism. Y III. The influence of hydrazine on the utilisation of dextrose (Journ. of biol. Chem., XX, 203-210.) [139 b) S tudies in car bohydrate metabolism. IX. The influence of hydrazine on the glyoxylase activity of the liver. (Journ. of biol. Chem.. XX, 211- 216.) [140 a) "Vuillemin (P.). — Origine staminale du périgone des Liliaeées : preuves fournies par les fleurs pleines d'Hemerocalle. iC. R. Ac. Se, CLXI, 202- 206.) [La fleur pleine d'Hemerocalle résume l'histoire delà fleur des Liliaeées. Les couples'mon- trent le dédoublement de l'androcée en étamines et pétales. — M. Gard b) — — Valeur morphologique de la couronne des Amaryllidacées. (C. R. Ac. Se, CLXI, 265-268.) [L'élément de couronne est homologue de l'étamine et du pétale, comme ceux-ci le sont entre eux. — M. Gard c) — — Le placenta. Sa nature ligulaire. (Bull. Soc. bot. de Fr., LXII, 42-49.) [132 Wasicky (R.). — Zur Mikrochemie der Oxymethylanthrachinone und ùber ein Anthraglykoside spaltendes Enzym im Bhabarber. (Ber. d. deutsch. botanischen Ges., XXXIII, 37.) [151 Weiss (Otto). — Zur Histologie der Anurenhaut. (Arch. mikr. Anat.. LXXXV1I, Abt. I, 265-285, 2 fig., 1 pi.) [134 Woker (M"e G.). — Sur l'identité des ferments oxydants. Réponse à M. Bach- (Arch. des Se. phys. et nat., XXXIX, 405-414.) [149 Ziegler (H. E.). — Das Kopfproblem. (Anat. Anz.,XLVIII. 16 pp., 7 fig.) [133 Zietzschmann (O.). — Beitrcige zur Entwicklung von Ilautorganen bei Sa u- getieren. I. Die Entwicklung der Hautschwielen (Kastanie und Sporn) an den Gliedmassen der Equiden. (Arch. mikr. Anat., LXXXVI, 63 pp., 2 pi., 1 fig.) [130 Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. I, 1°, P; VI, a, a; XIV, 1°, o et Ç; XVI, c, y; XVII, c; XX. 1° Morphologie. a) Symétrie. Herouard (E.). — L'hémiplexie et la phylognic îles Ecliinodermes. — La symétrie quinaire est une des caractéristiques principales des Echinodermes, XIII. - MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 129 mais on trouve dans cet embranchement des formes chez lesquelles il exist conjointement une symétrie binaire qui atteint son plus haut degré chez les Elasipodes. Comme H. l'a fait valoir précédemment, la symétrie bilatérale est une des propriétés fondamentales de la substance vivante animale ; il semblerait donc que les formes chez lesquelles la symétrie bilatérale est plus apparente soient celles chez lesquelles l'évolution est le moins accusée et que les Elasipodes où cette symétrie est la plus parfaite sont les formes les plus primitives du groupe, comme le pense Ostergreen. H. montre que chez les Echinodermes la symétrie bilatérale apparente est une symétrie secon- dairement acquise et qui ne correspond pas à la symétrie bilatérale primi- tive. L'hémiplexie, c'est-à-dire l'atrophie progressive unilatérale qui se manifeste pendant la période larvaire chez tous les Echinodermes, précède et détermine l'apparition de la symétrie quinaire et cause la déchéance de l'axe binaire primitif. Mais la substance restante n'en conserve pas moins sa propriété fondamentale de bilatéralité et cherche à rétablir son équilibre morphologique bilatéral. On constate en effet que l'axe quinaire est le lieu commun aux plans de symétrie bilatérale possibles de la substance restante après l'apparition de Thémiplexie. H. montre que ce lieu est normalement perpendiculaire au plan bilatéral primitif et de ce fait découle que les formes qui conservent cet axe radiaire dans cette position relative sont les plus primitives. De ces faits on peut déduire 1" qu'il y a lieu de considérer chez les Eleuterozoa deux groupes distincts : les astérocoptes représentés par les Astéries et les Ophiures et les Cyclocoptes représentés par les Echinides et les Holothuries; 2" que la symétrie bilatérale des Elasipodes est une symétrie nouvellement acquise et ne peut être considérée comme un caractère pri- mordial ; elle est au contraire le résultat d'une évolution plus avancée que celle des autres Holothuries conformément aux idées de Theel. La présence de la queue du spermatozoïde dans le cytoplasme d'un des deux premiers blastomères, invoquée par Meves comme déterminant l'hémi- plexie, est une hypothèse controuvée. H. s'élève contre l'idée de localiser la substance propre de l'être uniquement dans la cellule; si cette substance propre existe, elle est répartie dans la totalité de l'espace conquis au cours du développement. Ce qu'on est en droit de conclure de l'ontogenèse, c'est que la substance vivante ne peut exister qu'autant qu'elle est séparée du milieu ambiant par une membrane cellulaire : la continuité des épithéliums est une réalité d'une généralité absolue. La symétrie bilatérale, cette pro- priété fondamentale de la substance vivante (Herouard), doit dépendre de l'architecture moléculaire de la classe de substances à laquelle appartiennent les substances spécifiques propres. Comme preuve de la loi des invaginations blastocœliennes, H. montre que le lieu ou la symétrie quinaire se manifeste sur le sac ectodermique n'est pas prédéterminé, mais dépend de l'amplitude du déplacement de l'axe radiaire et que ce sont par suite les diverticules des organes internes qui déterminent la place de la symétrie radiaire sur l'ectoderme. Le sac ectodermique et les vésicules qu'il contient sont des osmomètres emboîtés et les diverticules auxquels ils donnent naissance déterminent sur l'ectoderme des diverticules correspondant aux axes de convection des courants osmotiques existant entre ces osmomètres. Les diver- ticules de l'hydrocœle, à mesure qu'ils se forment, sculptent ainsi sur l'ecto- derme l'histoire de la cause actuelle qui détermine l'emplacement du sys- tème nerveux. — E. Herouard. Schwerz (F.). — L'état droitier chez Vhomme. — Revue générale de nos connaissances actuelles sur le problème des droitiers, parsemée de quelques l'année biolog iqvjf, xx. 1915. 9 130 L'ANNEE BIOLOGIQUE. observations personnelles sur les dimensions des os des extrémités et sur la force musculaire des mains de droitiers et de gauchers. L'étude se termine par des considérations sur l'ambidextérité probable de l'homme primitif, sur l'opposition de l'unidextérité et sur les phénomènes de sélection qui peu à peu ont amené la prédominance des droitiers. L'hérédité jouerait un grand rùle dans la répartition des droitiers. Ce caractère héréditaire serait trans- mis de préférence par le sexe mâle et souvent de telle manière qu'une gé- nération est sautée. — J. Strohl. Goebel (K.). — La dorsiventralité est-elle induite ou autonome dans les ra- cines aériennes des Orchidées?— Parmi les racines aériennes des Orchidées il en est qui manifestent, tant au point de vue de la forme que de la structure anatomique, une dorsiventralité marquée. Janczewski a constaté que dans certaines racines aériennes de deux 'espèces d'Orchidées (Epidendron noc- lurnum et Sarcanthus rostratus) la dorsiventralité dépend de la lumière, tandis que chez d'autres il n'en est pas ainsi. Dans ce dernier cas, il s'agirait d'une transmission héréditaire d'une propriété qui primitivement induite serait ensuite devenue héréditaire. Les recherches entreprises par G. sur deux Orchidées en apparence autonomes (Phalenopsis et Txniophylpum) montrent qu'une telle hypothèse n'est pas soutenable et qu'il s'agit ici aussi d'une dorsiventralité induite. 11 reste à rechercher si la dorsiventralité de l'hypocotyle de nombreuses Orchidées est autonome ou induite. 11 n'y a pas lieu de parler chez les Orchidées d'un protocorme. Ce qu'on nomme ainsi n'est qn'un hypocotyle de conformation particulière sur lequel ne naît pas une racine terminale et qui joue souvent un rôle important comme premier organe d'assimilation. — F. Péciioutre. Petry (L. C). — Ramification dans les Ophioglossées. — La ramification du rhizome des Ophioglossum vulgatum et 0. pendulùm, est dichotome; il n'y a ni bourgeons axillaires, ni bourgeons adventifs sur le rhizome. Des bour- geons axillaires se rencontrent régulièrement dans cinq espèces de Botrg- chium. Les connexions vasculaires des branches dans les Botrychium varient beaucoup avec les espèces et avec l'individu. Dans les rhizomes blessés de B. obliquum, une nouvelle activité du cambium produit de grands amas de bois accessoire ; la moelle donne fréquemment naissance à des tubes criblés et un cambium qui fournit du bois secondaire en quantité; le péricycle produit souvent des tubes criblés et du bois secondaire. Les faits observés sont en faveur d'une relation des Ophioglossées avec les Fougères primi- tives, en particulier les Zygoptéridées. — P. Guérin. [j) Jlomologies. Zietzschmann (O.). — Contributions au développement des organes cu- tanés chez les Mammifères. 1° Développement des durillons cutanés (châtaigne et ergot) dans les membres des Equidés. — L'étude microscopique de ces organes montre que ce sont de vrais organes cutanés, mais auxquels man- quent les poils et les glandes. Ils sont caractérisés par un épaississement énorme de l'épiderme, qui se kératinise fortement et qui est traversé par des papilles choriales parallèles extrêmement hautes et grêles. L'hypoderme est condensé à leur niveau en un coussinet. L'étude du développement apprend que ces organes ne sont à aucun moment pourvus de poils et fait assister à l'épaississement de l'épiderme et à la pénétration de celui-ci par des papilles dermiques de plus en plus hautes. Contrairement à divers au- s XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 131 teurs, même récents, les châtaignes et les ergots ne peuvent être considérés ni comme des orteils rudimentaires, ni comme des appareils glandulaires ou pileux modifiés, ni comme des organes à sécrétion odorante. Ils sont en réalité les homologues des pelotes plantaires et palmaires; l'absence de glandes sudoripares n'est nullement un obstacle à l'homologie, car ces glandes sont certainement une acquisition secondaire et peuvent faire" défaut dans les pelotes de certains mammifères. — A. Prenant. Goetsch (W.). — Sur la formation des os dermiques chez les Téléostéens et chez Amia calva. — On sait qu'O. Hertwig (1874) a rattaché les écailles des Ganoïdes aux organes placoïdes des Sélaciens qu'il a montré être de vraies dents cutanées. Hûfer (1890) a homologué les écailles des Téléostéens à celles des Ganoïdes et par conséquent aux organes placoïdes des Sélaciens. D'autre part, au point de vue histogénique, Klaatsch (1890,1894) et plusieurs auteurs avec lui, puis Kasantseff (1906) ont fait provenir l'os dermique de l'écaillé non pas du tissu conjonctif du derme mais de scléroblastes émanant de l'épiderme adjacent. G.- a examiné au double point de vue organogénique et histogénique le développement des écailles chez les Syngnathides et chez Amia calva. Chez les Syngnathides, l'épiderme présente deux couches de cel- lules. Au niveau du rudiment de l'écaillé, la couche inférieure s'épaissit, ses cellules deviennent plus hautes. Une fissure sépare bientôt la couche supé- rieure de la partie épaissie de la couche inférieure. Cette partie épaissie s'isole ainsi en un germe épidermique lenticulaire. Dans la fissure s'insinuent des cellules conjonctives qui se disposent verticalement et qui déposent sur la face externe du germe épidermique lenticulaire la première lamelle osseuse. Le germe épidermique n'a qu'une existence transitoire. Il n'y a pas de doute que la formation de ce germe épidermique rappelle celle de l'organe de l'émail dans l'organe placoïde du Sélacien ; mais ici l'épiderme ne par- ticipe plus directement à l'édification de l'écaillé osseuse, qui est d'origine exclusivement conjonctive. Chez Amia, on voit au niveau de la première écaille les cellules de la couche profonde de l'épiderme s'allonger verticale- ment et prendre l'aspect de cellules adamantines. Au-dessous d'elles le tissu conjonctif se condense en deux strates cellulaires, entre lesquelles se dépose la lamelle de substance osseuse. Ici aussi, il y a donc une esquisse d'organe de l'émail ; mais ici aussi la lamelle osseuse est de provenance exclusive- ment conjonctive. Ces faits sont doublement intéressants. Au point de vue morphogénique, nous voyons s'ébaucher un organe de l'émail, en quelque sorte hérité de l'organe placoïde du Sélacien On peut dire que cet organe n'apparaît que comme modèle épithélial de l'écaillé et a perdu la fonction adamantogène ; comme on l'a soutenu pour les dents des vertébrés supérieurs, le rôle directeur que joue l'organe de l'émail dans la formation dentaire est prin- cipal; le rôle adamantogène n'est que secondaire. Au point de vue histogé- nique, la description de G. ruine l'hypothèse des scléroblastes d'origine épithéliale. — A. Prenant. 6)ChodatiR.). — Apropos des ovaires infères. — Ona souvent discuté sur , la valeur morphologique des ovaires infères. Selon l'ancienne morphologie, les carpelles seraient enveloppés par le calice gamosépale concrescent, mais l'organogénie ne concorde pas avec cette théorie et montre qu'à aucun mo- ment il n'y a eu des appareils séparés qui se seraient soudés après coup. Ggebel admet que, chez les Pomacées par exemple, l'ovaire infère se com- 132 L'ANNEE BIOLOGIQUE. pose de carpelles tapissant l'axe creusé en coupe. Un coing anormal conduit C. à une interprétation plus précise. L'anomalie en question consiste en une tige et une portion de tige correspondant à un rameau à feuilles nom- breuses. Les protubérances qu'on voit habituellement sur les coings sont les homologues de coussinets foliaires. En effet, dans l'objet étudié, ces cous- sinets sont disposés en spirale et sont couronnés chacun par une feuille, qui est une feuille réduite de Cydonia. Ce cas parle donc nettement en faveur de la nature axiale de l'ovaire infère : celui-ci doit être considéré comme une tige déviée de sa fonction habituelle et fonctionnant comme paroi ova- rienne et gynophore. — M. Boubier. Moreau (F.). — Nouvelles remarques sur la couronne des Narcisses. — L'étude de formes culturales du Narcissus incomjianibilis conduit à ad- mettre que la couronne des Narcisses résulte de la soudure en un tube de pièces qui sont des ligules des pièces du périanthe. — F. Moreau. a) Chodat (R.). — Sur la valeur morphologique de l'écaillé dans le cône du Pinus Laricio. — L'arteur étudie une monstruosité qui lui permet de trouver la solution d'un intéressant problème de morphologie comparée. Il s'agit d'une branche de Pinus Laricio qui se termine par un jeune cône femelle normal; mais la branche, à une petite distance du sommet, subit une transformation unilatérale de telle sorte que l'un des côtés a la struc- ture d'un cône, l'autre la structure normale. L'homologie des deux parties est donc complète. La valeur de l'écaillé des cônes de conifères a fait l'objet de discussions nombreuses et très vives. Or, il semble bien maintenant que l'étude critique faite par C. sur le présent objet donne toute la clarté dési- rable : l'écaillé chez le Pinus Laricio étudié (et, par généralisation, chez les Pinacées) est homologue à un rameau court et plus particulièrement aux deux premières feuilles de ce rameau court. La face interne, à savoir les deux oreillettes ovuligènes qui fonctionnent comme placenta, sont homo- logues à une moitié de feuille où l'ovule naîtrait de la face inférieure, tout près de leur insertion, cette moitié de feuille étant ici celle qui est tournée du côté intérieur du cône. — M. Boubier. c)Vuillemin (P.). — Le placenta. — Sanalure ligulaire. —La considération du placenta comme un organe ligulaire résulte de la conception de V. de )a constitution générale des plantes vasculaires. V. désigne sous le nom de phylloïde le prototype de la feuille : il est représenté, par exemple, par les feuilles uninerviées des Lycopodinées. Les pièces foliaires des plantes supé- rieures résultent d'une association de phylloïdes ; cette association est évi- dente dans les verticilles foliaires des Equisétacées; chez les Angiospermes, les stipules sont les produits de la survivance des phylloïdes latéraux, moins développés souvent que les phylloïdes médians. — Le prototype de la feuille fertile ou fronde est désigné sous le nom de frondoïde. Dans les groupes in- férieurs des Cryptogames vasculaires le frondoïde porte directement les sporanges; le carpelle des Cycadinées, qui porte directement des ovules, est le représentant d'un frondoïde. Ailleurs, la fronde se clive en deux lames, l'une stérile, sorte de limbe qui supporte une sorte de ligule sporangifère; ces deux parties reçoivent les noms de limboïde et liguloïde; l'écaillé ovuli-# fère des conifères est un liguloïde supporté par un limboïde. — Le carpelle des Angiospermes est plus complexe que les formations précédentes. Il est d'origine mixte ; il représente le résultat de l'union d'un phylloïde et d'un frondoïde ; au phylloïde se rattachent la paroi ovarienne et la portion exté- XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 133 rieure du style; au frondoïde, le placenta, les funicules, les raphés, les tégu- ments ovulaires. — Le placenta se présente donc primitivement comme une lame, homologue d'un frondoïde, annexée, comme une ligule, à une pièce carpellaire homologue d'un phylloïde. — F. Moreau. y) Polymérisation. Individualité; colonies: polarité. Janet (C). — Constitution métamérique de l'Insecte. — L'auteur divise l'insecte en 3 triades (tête, thorax et alxlomen prégénital, ahdomen post- génital), chaque triade en 3 ennéades et chaque ennéade en 3 anneaux défi- nitifs. [Il semble y avoir là une certaine ingéniosité anatomique avec une vue un peu étroite de l'ensemble des facteurs en cause]. — Y. Delage. Ziegler (H. E.). — Le problème cëphalique. — Ce mémoire est un exposé de la question de la morphologie de la tête des Vertébrés et particulièrement de la métamérie céphalique. L'auteur y expose ses vues personnelles, dans le détail desquelles on ne peut entrer ici. On y trouvera une bonne de- scriptfon et de bons et clairs schémas, pour la métamérisation du mésoderme céphalique (cavités céphaliques) et l'emploi des somites céphaliques dans la formation des muscles de l'œil, pour les nerfs céphaliques segmentaires et pour les placodes latérales aussi bien qu'épibranchiales, pour les arcs bran- chiaux et pour les arcs aortiques. — A. Prenant. Child (C. M.). — Différences axiales au début du développement de l'Etoile de mer. — Depuis le stade d'œuf non fécondé jusqu'à celui de larve Bipin- naria, aux approches de la métamorphose, Asterias forbesii montre des différences du métabolisme de ses diverses régions, qu'on peut reconnaître soit par leur sensibilité aux cyanures, soit par la vitesse de formation d'in- dophénol dans les cellules. Dans l'œuf ovarien, ces différences coïncident en direction avec l'axe déterminé par l'excentricité du noyau. La région à métabolisme intense devient le pôle animal de l'œuf et la région apicale de la larve. La transformation de la zone active en pôle oral et de la région à faible métabolisme en pôle aboral est moins nette. Quand la larve approche de sa métamorphose, ces différences disparaissent, puis la nouvelle symé- trie de l'adulte apparaît dans la larve. — R. Legendre. Ranci (H. W.). — La cicatrisation des tentacules d'actinies et ses rapports avec le problème de l'organisation. — L'auteur reprend, sur une petite ac- tinie, Sagartia luciœ, une série d'expériences qu'il avait déjà faites anté- rieurement (1909) sur une grande forme des Bermudes, Condylactis passi- flora, et les confirme en les complétant. — Si l'on coupe un tentacule en un point quelconque de son étendue, mais de préférence aune certaine distance du disque qui les porte, il se produit, au niveau de la surface de section proximale, deux phénomènes constants, mais de valeur différente. Le pre- mier est une contraction brusque et immédiate des fibres musculaires circu- laires, strictement localisée à la partie lésée du tentacule. Cette contraction a pour résultat d'en obturer la cavité centrale, et d'augmenter, par le fait même, l'épaisseur de l'ectoderme et de l'entoderme. Le second phé- nomène, plus tardif et plus lent, consiste en un déplacement centripète des cellules de ces deux feuillets, grâce auquel la cicatrisation proprement dite se fait. Or, les deux phénomènes en question ne sont nullement sous la dépendance l'un de l'autre ; si l'on anesthésie l'actinie, avant l'opéra- tion, en ajoutant à l'eau de mer un peu de chlorétone, la contraction 134 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sphinctérielle ne se produit plus, mais l'émigration ecto- et entodermique n'est nullement empêchée. Si, d'autre part, on examine la surface de sec- tion distale, on observe qu'elle se cicatrise aussi par une émigration cen- tripète de l'ectoderme et de l'entoderme, mais que la contraction sphinc- térielle est généralement moins marquée et toujours d'une durée beaucoup moins longue. Si l'on recoupe un fragment de tentacule excisé, on ne constate guère de différence entre la façon de se comporter des deux sur- faces de section nouvelles. S'il en existe une, et cela reste douteux après la description de R., fort minutieuse pourtant, elle est presque négligeable. Un point encore à noter. Quand on coupe un tentacule, le morceau proximal subit toujours une contraction longitudinale marquée, qui n'apparaît pas sur le fragment excisé. Si on recoupe ce dernier en deux, la moitié proxi- male se contracte encore longitudinalement, tandis que la moitié distale reste inerte. Tout cela semble indiquer que, tandis que les épithéliums réagis- sent d'une façon banale et purement locale aux irritations qu'ils subissent, il y a déjà dans l'appareil neuromusculaire diffus des actinies une véri- table polarisation, qui est, en quelque sorte, le prélude physiologique d'une différenciation morphologique encore absente. — A. Brachet. o) Feuillets. Strindberg (Henrik). — Formation et développement des feuillets chez Bombyx mori [V, p]. — A la suite d'études détaillées sur de nombreux Insectes ptérigotes, S. arrive à cette conclusion que, contrairement à l'opi- nion introduite par Heymons et généralement adoptée, l'intestin moyen est formé chez ces animaux non par les intestins antérieur et postérieur en- todermiques, mais par le « feuillet inférieur,» qui a non seulement la signi- fication morphologique, mais aussi les fonctions organogéniques de l'en- toderme. — Y. Delage et M. Goldsmith. Weiss (Otto). — L'histologie de la peau des Anoures. — Les fibres mus- culaires lisses de la couche superficielle du derme sont d'origine ectoder- mique et proviennent de la couche profonde de l'épiderme, en s'appliquant au derme sans prendre contact avec le premier. Les glandes venimeuses cutanées ne naissent pas comme telles : ce sont des glandes muqueuses qui se différencient dans le sens venimeux à la métamorphose. Les organes sensitifs cutanés larvaires subissent à la métamorphose une différenciation qui les ramène à l'état des cellules épidermiques ordinaires. — Y. Delage et M. Goldsmith. 2° Composition chimique des substances de l'organisme. Kossel (A.) et Edlbacher (S.). — Contributions à la connaissance de la constitution chimique des échinodermes. — Dans ce mémoire K. et E. ren- dent probable l'existence d'une dissociation du noyau spermatique chez les échinodermes. Le processus de la dissociation consiste, selon K. (1913), en ce que les protéines nucléaires acquièrent au cours du développement des qualités basiques et ont tendance à former des sels avec l'acide nucléique. Cette modification des protéines nucléaires est marquée par l'apparition d'histones ou de protamines. K. avait constaté le phénomène de la dissocia- tion chez les noyaux du thymus, des glandes lymphatiques, delà rate etc. des mammifères, ainsi que chez les noyaux spermatiques des poissons. K. et E. ont également constaté la présence d'histones dans les testicules de divers XIII. - MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 135 oursins et étoiles de mer et en concluent à l'existence du phénomène de la dissociation dans les noyaux de ces organes. Les auteurs ont étudié les qualités chimiques des histones trouvées. — Dans une seconde série d'expé- riences ils ont recherché des substances azotées libres dans les caecums radiaires <¥ Astropecten aurantiacus. Ils ont notamment pu constater la pré- sence de sarconine, de taurine, de glycocolle, de tyrosine, d'isoleucine et d'acide glutamique. L'apparition de ces substances azotées à l'état libre dans les organes d'animaux poikilosmotiques tels que les échinodermes pourrait avoir quelque influence pour la régulation de la pression osmotique dans les tissus. — K. et E. décrivent deux substances du type delà cholestérine qu'ils ont trouvées dans les extraits à l'alcool de testicules et de caecums radiaires d'Astropecten aurantiacus. Ces deux substances sont la stellastérine et l'as- trol. — J. Strohl. a i Lombroso (U.). — Sur le métabolisme des aminoacides dans l'orga- nisme. Note i : Action du tissu musculaire sur les aminoacides versés dans la circulation du sang. — (Analysé avec le suivant.) b) Note 2 : Action du tissu musculaire sur les aminoacides ajoutés au liquide de Ring er circulant. — En faisant circuler dans le muscle du chien du sang contenant de fortes doses (jusqu'à 1 %) d'aminoacides, on constate toujours une diminution des aminoacides après la circulation. La plus grande partie de ces aminoacides se retrouve inchangée, déposée dans le tissu; une partie du reste doit être brûlée, ce que démontre l'augmentation de NH3, et une autre est utilisée pour la fabrication de substances diverses. — Si l'on fait circuler dans le tissu musculaire des aminoacides avec liquide de Ringer, on obtient toujours une plus ou moins notable diminution du contenu liquide en aminoacides, diminution qui va jusqu'au 50 % ; ils se retrouvent dans le tissu; le 1-2 % est brûlé. — M. Boubier. Lombroso (U.) et Artom (C). — Sur la destination des aminoacides contenus dans le lumen ou dans la muqueuse de V intestin. — La quantité d'aminoacides qui se trouvent dans le sang ayant servi à la circulation d'un segment intestinal est constamment augmentée. Dans des expériences faites sans avoir introduit des aminoacides de l'extérieur, les auteurs ont observé presque toujours que l'augmentation de ces substances dans le sang est su- périeure à la quantité des aminoacides disparue de la muqueuse intestinale. Ce résultat inattendu démontre qu'il doit se former une notable quantité d'aminoacides au moyen de substances préexistant dans la muqueuse intes- tinale. — Dans d'autres expériences, les auteurs ont introduit dans l'intestin une quantité notable d'aminoacides purs; ils ont observé que l'augmentation du contenu en aminoacides du sang a toujours été assez inférieure à la diminution remarquée, après circulation, dans le contenu en aminoacides de l'intestin; le déficit absolu a dépassé 30 %. La plus grande partie des aminoacides disparus au cours des expériences a été utilisée pour la syn- thèse de substances plus complexes. — M. Boubier. Lombroso (U.) et Paterni (L.). — Sur le métabolisme des aminoacides circulant dans le muscle en fonction. — (Analysé avec le suivant.) c) Lombroso (U.)- — Sur le métabolisme des aminoacides dans l'organisme. — En faisant circuler des aminoacides dans le tissu musculaire en fonction, on remarque que leur diminution dans le sang est notablement supérieure 13(5 L'ANNEE BIOLOGIQUE. à celle qui a été observée dans des expériences semblables faites sur des muscles au repos. — Il n'y a pas accumulation d'aminoacides dans le tissu musculaire; on obtient même dans quelques cas une diminution du con- tenu en ces substances préexistantes dans le tissu. En même temps que les aminoacides disparaissent, on voit augmenter NH3. — Le tissu musculaire, comme le montrent les expériences des auteurs, est capable de former des corps acétoniques en assez notable quantité, c'est peut-être l'analine qui est le point de départ de ces corps. Le tissu musculaire détruit l'acétone même. — Un fait important ressort de ces recherches, c'est que le tissu musculaire exalte considérablement la capacité de soustraire les aminoacides circulant dans le sang, dans le but de les utiliser pour les processus de son propre métabolisme. — Les aminoacides sont tous utilisés, soit dans un tissu, soit dans un autre. Le glycocolle par exemple est très utilisé dans le muscle en activité, et l'est peu dans le foie; l'analine est fort employée dans le rein et l'intestin, mais pas dans le muscle, etc.. — M. Boubier. Slyke (L. L. van) et Bosworth (A. W.). — Etat de la caséine et des si'ls dans le lait. — Le lait contient deux grandes classes de composés : ceux qui sont en solution vraie et ceux, insolubles, qui sont en suspension. Pour la recherche, ces deux portions peuvent être séparées par filtration à travers un filtre de terre poreuse semblable au filtre Chamberland. Le sérum pré- paré à partir de lait frais est légèrement jaunâtre et faiblement opalescent; il contient à l'état de solution vraie du sucre, de l'acide citrique, du potas- sium, du sodium et du chlore; il contient partiellement en solution, par- tiellement en suspension, de l'albumine, des phosphates minéraux, du cal- cium et du magnésium. Dans le lait frais l'albumine paraît être absorbée pour une part considérable par la caséine de telle sorte qu'il n'en apparaît qu'une faible part dans le sérum. Dans le sérum du lait fermenté ou du lait traité par le formol on trouve au contraire presque toute l'albumine. La portion insoluble du lait, retenue après séparation des éléments solubles par le filtre Chamberland, est de consistance gélatineuse ; agitée avec de l'eau, elle se remet en suspension pour donner un liquide ayant l'apparence du lait normal ; la suspension ainsi obtenue est neutre à la phénolphtaléine. Purifiée, la portion insoluble se montre constituée par un mélange de caséi- nate de chaux neutre et de phosphate dicalcique neutre. Ces deux corps ne sont d'ailleurs pas en combinaison; il est en effet possible par traitement au formol et centrifugation de les séparer à peu près complètement. Le lait frais et le sérum extrait du lait frais présentent une réaction légèrement acide à la phénolphtaléine, mais fortement alcaline au méthylorange, fait qui indi- que que l'acidité est due au moins en partie à des phosphates acides. — E. Terroine. Bosworth. — Sur la fibrine. — La fibrine peut se combiner avec les bases comme avec les acides pour donner des composés définis. La fibrine se combine avec 4 équivalents d'une base pour donner un composé neutre à la phénolphtaléine. En se combinant avec 1,2 ou 3 équivalents de base, elle peut donner naissance à une série de trois sels acides. Toutes les combinai- sons de la fibrine avec le sodium, le potassium ou l'ammonium sont solubles. Les fibrinates de chaux contenant trois ou quatre équivalents de chaux sont solubles, ceux contenant seulement un ou deux équivalents étant inso- lubles. La fibrine combinée avec un équivalent d'acide est insoluble, les combinaisons comportant plusieurs équivalents d'acide sont solubles. L'an- hydride carbonique précipite la fibrine d'une solution de fibrinate de calcium XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 137 mais pas des solutions de fibrinate de potassium, de sodium ou d'ammonium. — E. Terroine. Denny (George P.) et Minot (George R.). — L'origine de Vantitkrom- bine. — La preuve que l'antithrombine est formée dans le foie est donnée par les expériences suivantes : en produisant une stase sanguine dans divers organes, seul le sang du foie s'enrichit en antithrombine. La perfusion du foie défibriné amène une augmentation de l'antithrombine dans ce sang. On ne peut stimuler la sécrétion d'antithrombine par le foie par injection de bile, de sels biliaires, de sécrétine, ni par excitation électrique; seule l'injection de thrombine produit une légère augmentation d'antithrombine. Les chiens empoisonnés par le phosphore ou à foie détruit ont une diminu- tion marquée de la teneur du sang en antithrombine et en fibrinogène. — R. Legendre. Minot (George R.). — L'effet du chloroforme sur les facteurs de coagu- lation. — L'antithrombine est rendue inactive par le chloroforme et l'éther, permettant à la thrombine libre présente dans un plasma oxalaté de préci- piter le fibrinogène. La prothrombine n'est pas convertie en thrombine par le chloroforme. Le chloroforme peut précipiter le fibrinogène et la prothrom- bine d'un plasma oxalaté. Le chloroforme n'affaiblit pas l'action de la throm- bine pure ; l'éther agit faiblement. L'antithrombine ne peut être récupérée des extraits au chloroforme ou à l'éther de sérum ou de plasma, chauffés ou non à 60°; elle n'est pas exactement identique à l'antitrypsine ou à l'an- tithrombine de Doyon. Chez un lapin tué par le chloroforme, l'antithrom- bine du sang diminue. — R. Legendre. Bottomley (W. B.). — Un réactif bactériologique des aliments auxiliaires (Auximones) des plantes. — La nutrition de la plante exige la présence non seulement d'éléments minéraux alimentaires mais de quelques substances organiques accessoires dont une très petite quantité suffit. Elles sont ana- logues aux substances curatives du béri-béri et du scorbut (oryzanine de Suzuki ) pour lesquelles Funk a proposé le nom de vitamines (les croyant de nature aminés), puis Moore le nom de toruline (pour celles fournies par la levure), et enfin Bottomley celui ft auximones, parce que ces accessoires alimentaires des plantes ressembleraient plus aux facteurs alimentaires stimulateurs de la croissance, de Hopkins, qu'aux vitamines de Funk. Leur nature et leur composition sont méconnues. On en démontre l'existence par leur action sur les plantes : méthode longue et peu satisfaisante. 11 faudrait un procédé plus pratique. B. revient donc à ses recherches antérieures sur l'action des auximones extraites d'un extrait alcoolique de tourbe bactérisée sur la croissance et la fixation d'azote de YAzotobacter chroococcum. Il a montré que des fractions de cet extrait obtenu par l'acide phospho-tungs- tique, l'argent et la baryte stimulent la croissance du blé. Agissent-elles sur celle de YAzotobacter même? B. prépare 18 vases contenant chacun 100 ce. eau distillée, 1 gr. man- nite, Ogr. R2H.P04; 0 gr. 02 MgSO4 et 0gr.2CaCO3, et on les divise en 3 séries. La première sert de témoin de la croissance en culture normale. Dans la 2e série, chaque flacon reçoit l'extrait phospho-tungstique de un gramme de tourbe bactérisée ; dans la 3e, c'est l'extrait argentique. La quan- tité de matière sèche ainsi ajoutée est de 0 gr. 00017 dans la 2e série et de 0 gr. 000035 dans la 3e. On ensemence chaque flacon avec 1 ce. d'une sus- pension uniforme YAzotobacter dans l'eau distillée, et on les laisse 10 jours 138 L'ANNEE BIOLOGIQUE. à 26° C. ; puis on fait l'analyse du contenu azoté (Kjeldahl). Voici les résultats : Série I. Sol. de mannite normale 3 mg 9 Série IL idem + extrait phosphotungstique 9 mg 7 Série III. idem + extrait argentique 10mg4 Le chiffre indique la fixation d'azote moyenne par flacon. Mais le détail de l'expérience montre trop de variabilité de l'organisme. Et on voudrait une méthode plus rapide. B. s'est donc tourné d'un autre côté. On sait qu'en ajoutant la tourbe bactérisée au sol, la production des nitrates est accrue. Les auximones agissent-elles? Soient deux quantités égales de sol pesant 2 livres chacune : à l'une on ajoute de l'eau distillée de l'extrait phospho- tungstique du poids de tourbe bactérisée (30 grammes) qui, incorporé au sol, aurait donné un mélange de 10 de sol pour 1 de tourbe, en volume. Les sols sont mis en flacon à large ouverture qu'on garde au laboratoire, impar- faitement bouchés, et qu'on secoue chaque jour pour aérer, en ajoutant un peu d'eau distillée quand il le faut. Les chiffres suivants indiquent le contenu en nitrates (déterminé par la méthode phénol-sulphonique appliquée à de petits prélèvements) : Azote nitrique pour un million 6 IV 20 IV 30 IV 12 V 26 V Sol 11 78 95 228 316 Sol et auximones 14 153 305 471 662 Ces résultats firent penser que des cultures liquides des organismes nitri- fiants pourraient fournir la méthode. On prépara donc une culture (dans le milieu de Winogradsky) et on fit une série de 18 flacons : 6 contenant le milieu de culture normale ; 6 le même -j- extrait phospho-tungstique ; 6 le même -f- extrait argentique. Le tout est ensemencé, mis à l'étuve (26° C). Après 48 heures, tous les flacons à auximone ont une écume épaisse, et au 6e jour ne contiennent pas trace de nitrates; dans les autres, sans auxi- mone, pas d'écume et nitrification normale. Répétée plusieurs fois (crainte de contamination), l'expérience a toujours donné le même résultat. Une autre a montré que les organismes produc- teurs d'écume existent dans la culture de sol, et que l'écume est due à la présence de l'auximone. Ces organismes sont au nombre de 2 au moins : on a pu les isoler, mais les cultures de formes pures ne donnent pas d'écume en présence de l'auximone. Ces organismes sont à l'étude. On a voulu voir s'ils se trouvent partout, et on a examiné divers sols de provenance et na- ture différentes : tous les ont présentés, plus ou moins. On a donc choisi le meilleur pour obtenir une graine uniforme, une race supérieure. Celle de B. donne une bonne écume en 2 ou 3 jours (avec auximones). Peut-elle indiquer la quantité relative d'auximone? Au moyen de cultures contenant des proportions diverses d'extrait argentique, B. a constaté qu'il y a corré- lation entre la vitesse de formation et l'épaisseur de l'écume, et la quantité d'auximone à partir d'un certain minimum (l'extrait de 0 gr. 2 de tourbe bactérisée). Ce minimum représente 1 d'extrait argentique pour 16 millions de culture ; les organismes sont donc très sensibles à des traces d'auximone. En outre, ils ne réagissent en faisant de l'écume qu'aux auximones; des expériences faites avec addition de produits divers, au lieu d'auximones, le font voir. On a donc en main un indicateur d'auximones, un moyen de dé- celer celles-ci. On les a cherchées dans les matières organiques en décom- position. Dans le fumier : on les a trouvées plus abondantes dans le fumier XIII. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 139 consommé. Dans les tubercules des racines de légumineuses aussi. Les organismes qui font l'écume n'ont pas besoin de carbone organique : ils assimilent CO2 par chimio-synthèse. L'azote doit leur être fourni non par des nitrates mais par un sel d'ammonium. Les auximones des végétaux étudiées jusqu'ici diffèrent de celles des animaux en ce qu'elles ne sont pas détruites par chauffage. B. espère que la découverte de l'épreuve bacté- rienne facilitera l'étude des auximones, de leur présence, de leur nature et de leur composition. — H. de Varigny. Menzies (J. A.) — Les affinités de Vhématine. — Les observations spec- troscopiques montrent que l'hémochromogène n'est susceptible de fournir l'hémoglobine que si l'hématine dont il provient n'a pas été ^obtenue par précipitation. — Y. Delage. Janney (N. W.). — Les relations métaboliques entre les substances protéi- ques et le sucre. — L'auteur rappelle tout d'abord qu'il ressort des recher- ches antérieures de Knopf, Glassner et Pick, Lusk, Ringer et Dakin que la plupart des acides aminés constitutifs des substances protéiques sont trans- formés dans l'organisme en glucose. Il recherche dans le travail actuel à quelles quantités de sucre donnent naissance diverses protéiques administrées à des chiens rendus préala- blement diabétiques par administration de phlorhizine. Les expériences portant sur diverses albumines montrent que chez le chien phlorhizine sont transformés en extra-glucose : 48 % de la caséine, 54 % de l'ovalbumine, 55 % de la sérumalbumine, 65 % de la gélatine, 58 o/0 de la fibrine, 65 % de l'édestine, 80% de lagliadine, 53 % de la zéine. Donc le glucose doit être considéré comme le principal produit intermédiaire du métabolisme pro- téique. D'autre part, si l'on prend la composition en acides aminés des di- verses protéiques expérimentés; que, se basant sur le tableau des acides aminés glucogénétiques et non glucogénétiques établi à l'aide des travaux de Embden, Lusk, Dakin etc., on calcule la quantité théorique que doit donner chaque protéique, on constate une correspondance remarquable entre les valeurs calculées et les résultats expérimentaux. Lorsque la quantité totale des acides aminés obtenus par hydrolyse représente les 2/3 au plus de la substance protéique, comme c'est le cas pour la caséine, l'édestine, la glia- dine et la zéine, la correspondance est parfaite à 5 o/0 près. Fait à côté, mais intéressant à noter : l'auteur montre que la caséine et l'ovalbumine parais- sent épargner d'une manière plus importante la dégradation des protéiques de l'organisme que les autres substances étudiées. Par contre, il n'existe aucune différence marquée à cet égard entre les autres protéiques, qu'elles soient d'origine animale (sérumalbumine, gélatine, librine) ou d'origine végétale (édestine, gliadine, zéine). — E. Terroine. a) Underhill (Frank P.) et Hogan (A. G.). — Études de métabolisme hydrocarboné. VIII. L'influence de Vhydrazine sur l'utilisation du dextrose. — On sait que les auteurs se sont beaucoup préoccupés de l'action de l'hydrazine sur le mécanisme du métabolisme hydrocarboné; après introduc- tion d'hydrazine on assiste au fait frappant de la disparition du sucre du sang. Dans le travail actuel, les auteurs administrent la dose maximale non mortelle d'hydrazine; ils injectent ensuite du dextrose, lorsque la teneur en sucre du sang a atteint son maximum. Les essais montrent tout d'abord que l'hydrazine provoque de l'hypoglycémie chez le chien comme chez le lapin, mais d'une manière moins constante. L'injection de glucose lors de 140 L'ANNEE BIOLOGIQUE. l'hypoglycémie est suivie par une utilisation notablement ralentie ; le glu- cose injecté reste beaucoup plus longtemps dans le sang que chez le sujet normal. Les auteurs ne peuvent donner aucune explication de ces phéno- mènes. — E. Terroine. 6) Underhill (Frank P.) et Hogan (Albert G.). — Études du métabo- lisme hydrocarboné. IX. Influence de Vhydrazine sur l'activité de la glyoxalase hépatique. — A la suite de leurs recherches mettant en évidence l'action de l'hydrazine sur le métabolisme hydrocarboné, les auteurs cherchent si l'ac- tion de l'hydrazine ne pourrait pas s'expliquer par une modification de 'activité des divers enzymes qui interviennent dans le métabolisme du sucre. Les recherches qui font l'objet du présent mémoire portent sur la glyoxa- lase hépatique; on sait que ce ferment, mis en évidence par Dakin et Dudley dans le foie, puis par Leyene et Meyer dans le rein et les leucocytes, trans- forme le méthylglyoxal en acide lactique, d'après la formule suivante : CH3. CO. CHO + H20 = CH3. CHOH. COOH. Pour faire cette étude, on compare l'activité sur le méthylglyoxal d'ex- traits hépatiques préparés soit à partir de foies d'animaux normaux, soit à partir de foies d'animaux intoxiqués par l'hydrazine. Les faits observés mon- trent que l'activité de la glyoxalase du foie n'est pas sensiblement altérée par l'action de l'hydrazine. Ce n'est donc pas vers une telle modification qu'il faut s'orienter pour expliquer la disparition du glycogène du foie et la diminution de la teneur du sang en sucre. — E. Terroine. a) Bourquelot (Em. ), Bridel (M.) et Aubry ( A. ). — Synthèse bioch imique à r aide de l'émulsine, du monoglucoside} du gly col propylé nique ordinaire. — On ajoute 5 gr. d'émulsine dans un mélange de glucose, de glycol propy- lénique et d'eau. Au bout de 1 mois et demi la rotation du mélange a dévié vers la gauche de 25°46 . Après séparation du reste des corps mis en réac- tion, on obtient 6 gr. de glucoside. La glucosidification a p^rté en même temps sur les deux isomères optiques, et le monoglucoside obtenu est un racémique par la fonction alcoolique secondaire qui n'a pas été glucosi- difiée. — E. Terroine. b) Bourquelot (Em.), Bridel (M.) et Aubry (A.). — Synthèse biochi- mique du mono-d-galactoside (3 du glycol éthylénique. — Une solution de gly- col ethylénique, galactose et eau distillée accuse la rotation de 18°20'. On ajoute de l'émulsine et on laisse plusieurs mois à la température ordinaire, la rotation s'abaisse à 13°20' et on sépare le galactoside formé. Le mono-d- galactoside p a une saveur légèrement sucrée, il fond au bloc Maquenne entre 133 et 134°, il est optiquement inactif, et ne réduit pas la liqueur cupro- potassique. — E. Terroine. a) Bourquelot (Eni.)et Aubry (A.). — Elude comparée de l'influence de l'acide acétique sur tes propriétés synthétisante et hydrolysante de la gluco- sidase a. (glucosidase de la levure basse, desséchée à l'air). — Les auteurs étu- dient comparativement la synthèse et l'hydrolyse du méthyl-d-glucoside a par la glucosidase en présence de proportions croissantes d'acide acétique. Les résultats des expériences montrent que la glucosidase a est très sen- sible à l'action de l'acide, cette action est identique dans l'hydrolyse et dans la synthèse : pas d'action tant que la proportion d'acide ajouté n'a pas dépassé 0 gr. 020,1, arrêt avant l'établissement d'équilibre normal quand XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 141 cette proportion s'élève à 0 gr. 020, pas de réaction pour une proportion de Ogr. 060. — E. Terroine. c) Bourquelot (Em.), Bridel (M*) et Aubry (A..). — RecJierches sur la glu- cosidification de la glycérine par la glucosidase £ (émulsine). — Un mélange de glucose (150 gr.), glycérine (800 gr.), eau (1.000 cm3) et émulsine (5 gr.) a été abandonné à la température du laboratoire. La rotation initiale est de -(- 15°52', au 28 mars ; elle passe à — 0°20', le 3 janvier ; il y a donc une déviation à gauche de 16°12'. L'analyse des corps obtenus montre qu'il s'agit probable- ment de deux glucosides différents par leur pouvoir rotatoire et par leur résistance à l'action de l'émulsine. — E. Terroine. b) Bourquelot (Em.) et Aubry (A.). — Influence de la soude sur les pro- priétés synthétisante et hydrolysante de la glucosidase a {glucosidase de la levure basse) desséchée à l'air. — Les auteurs étudient comparativement l'action synthétique et l'action hydrolysante du méthyl-d-glucoside a par la glucosidase a en présence de quantités croissantes de soude. On fait en plus une série spéciale sans ferment, pour chercher l'action propre de l'alcali. On observe exactement la même action de l'alcali sur la synthèse et sur l'hy- drolyse, ce qui montre que ces deux propriétés sont celles d'un même fer- ment. — E. Terroine. c) Bourquelot (Em.) et Aubry (A.). — Synthèse biochimique, à l'aide de la glucosidase a, du monoglucosidea. du glycol propyle 'nique ordinaire. — La" glucosidase a étant très sensible vis-à-vis des alcools, les auteurs déterminent tout d'abord dans quelle concentration glycolique il convient d'opérer. Les expériences montrent que l'action synthétique croît proportionnellement à la teneur en glycol jusqu'à ce que cette teneur ait atteint 36 gr. pour 100 cm3, ensuite elle diminue, la glucosidase étant détruite quand la teneur en glycol atteint 50 gr. par 100 cm3. Au bout de 127 jours de synthèse la rotation a augmenté de 8°18'. Le produit obtenu paraît être constitué par 2 monogluco- sides, dont l'un a un pouvoir rotatoire supérieur à 139°7' et l'autre un pou- voir rotatoire inférieure à 132°7/. — E. Terroine. d) Bourquelot (Em.), Bridel (M.) et Aubry (A.). — Recherches sur la glu- cosidification de la glycérine parla glucosidase a. — Un mélange de glucose et de glycérine est soumis à l'action de la macération de levure basse, séchée à l'air (glucosidase). Le produit synthétique obtenu est vraisemblablement constitué par deux glucosides dont l'un aurait un pouvoir rotatoire supérieur à 129° et l'autre un pouvoir rotatoire inférieur à 120°. — E. Terroine. d) Bourquelot (Em.) et Aubry (A.). — De l'activité, au cours de la synthèse biochimique des alcoolglucosides (3 par la glucosidase j3, des autres ferments qui l'accompagnent dans l'émulsine. — L'émulsine contient, outre la glu- cosidase (3, qui intervienten se combinant avec l'alcool, d'autres ferments tels que la gentiobiase et la cellobiase qui peuvent, à côté du processus fonda- mental, donner aussi lieu à des réactions synthétiques. — En étudiant l'ac- tion de l'émulsine en présence des concentrations variées de glucose, les au- teurs montrent que les hexobioses qui accompagnent la glucosidase |î dans l'émulsine exercent aussi leur action spécifique sur les solutions de glucose dans les alcools ; l'importance de cette action dépend de la concen- tration en glucose, de sorte qu'en présence d'une forte concentration de glu- cose le gentiobiose cristallise le premier. — E. Terroine. 142 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Fedrezzoni (Umberto). — Recherche sur la teneur en sucre du sang, des exsudats et des transsudats. — Normalement, il existe un l'apport déterminé entre la quantité de sucre du sang et celle des exsudats et des transsudats; l'exsudat en contient moins, le transsudat plus. Après administration de sucre en une ou plusieurs fois, la teneur en sucre du sang et du transsudat ne varie guère, celle de l'exsudat augmente notablement. Cette constatation peut servir de critère différentiel. — R. Legendre. Blum (Paula). — Le mécanisme de la mobilisation du gïycogène. — La transformation du gïycogène hépatique en sucre du sang a-t-elle lieu sous l'influence du système nerveux ou est-elle la conséquence directe de modi- fications de la teneur en sucre du sang?MllcB., sur l'invitation deMANSFELD, a cherché à élucider ce problème en provoquant chez les lapins des crampes musculaires à la suite d'ingestion de strychnine. Préalablement elle a pris soin de sectionner tantôt les nerfs splanchniques, tantôt les nerfs pneumo- gastriques des animaux en expérience. Ensuite elle a analysé la teneur en gïycogène du foie de ces lapins, d'après la méthode de Pflueger. Dans les deux cas la mobilisation du gïycogène avait eu lieu tout comme chez des la- pins normaux. La coordination entre le foie et les cellules avides de sucre semble donc résulter uniquement d'excitations transmises parle sang, puis- que dans ces cas les communications nerveuses faisaient défaut. — J. Stroiil. * Moraczewski (M. v.). — L'effet de la nourriture et du mouvement sur le sucre du sang. — Chez l'individu mal nourri les hydrates de carbone entraî- nent une augmentation passagère de la teneur en sucre du sang, tandis que les matières protéiques déterminent une augmentation durable, mais plus faible. A l'état de suralimentation les hydrates de carbone sont sans effet, tandis que les matières protéiques et la graisse ont une influence très faible. A la suite de travail musculaire il semble y avoir une tendance d'augmen- tation de la teneur du sang en sucre, mais il semble qu'en même temps la quantité de sucre que le sang peut contenir est également plus élevée. En effet, malgré l'augmentation de la teneur du sang en sucre, durant le travail musculaire, il y a diminution du sucre éliminé par le rein, même chez le diabétique. — J. Strohl. Tiffeneau. — Sur la destinée du cldoralose dans l'organisme et ses rap- ports avec la conjugaison glgcuronique. — Le chloralose administré aux chiens soit par la voie œsophagienne, soit par la voie intrapéritonéale, s'éli- mine en partie tel quel, en partie sous forme d'un nouveau conjugué glycu- ronique chloré, l'acide chloralose-glycuronique. — E. Terroine. 6)Chodat(R.) et SchweizerfK.). — De la production du bcnzuldèJtyde par la tyrosinase. — L'oxydation du phénylglycocolle par la tyrosinase donne du benzaldéhyde, qui se traduit par une forte odeur d'amandes amères. Comme, dans les plantes vertes, la tyrosinase apparaît habituellement dans les feuilles, la présence d'aldéhyde formique pourrait aussi être ramenée à une action de ce ferment oxydant sur l'acide aminé, le glycocolle ou sur des produits de dégradation des matières protéiques contenant cet acide aminé en liaison de polypeptides. Les auteurs se sont assurés de la pré- sence de l'aldéhyde formique dans la plante verte ; il peut donc provenir du glycocolle sous l'influence de la tyrosinase, avec accélération due à la chlorophylle. Tout ceci a un intérêt très vif pour le physiologiste et explique XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 143 l'origine probable du benzaldéhyde à partir des matières protéiques et de leurs produits d'hydrolyse. Il est probable que la chlorophylle intervient dans cette réaction en raison de son action réductrice. — M. Bûubier. a) Quagliariello (G.). — Sur le contenu en phosphore des muscles striés blancs et rouges. — Le muscle strié des oiseaux et du lapin ont un contenu élevé en phosphore, soit environ 2 grammes p. %. Les muscles striés blancs ont un contenu en phosphore total peu supérieur à celui des muscles rou- ges. Chez (les oiseaux, le phosphore des phosphatides représente environ 11 % du phosphore total des muscles blancs, 22 % de celui des muscles rouges; chez le lapin, la différence est aussi notable : 13 % dans les muscles blancs et 17 % dans les rouges. En résumé, il n'existe pas de différence notable entre les muscles blancs et rouges pour ce qui concerne le contenu en phosphore total; mais il y a des différences considérables en ce qui regarde l'état chimique du phosphore, les muscles rouges étant plus riches en phosphatides que les blancs. — M. Bûubier. b) Quagliariello (G.) . — Propriétés chimiques et physicochimiques des muscles et des sucs musculaires. IV. Le suc des muscles striés blancs et rouges. — Opérant sur des oiseaux dont les muscles rouges et les blancs ont à peu près le même développement, Q. examine les deux sortes de sucs muscu- laires. Tous deux représentent un peu plus de 50 % du poids du muscle. Le suc de muscle rouge est rouge brun, trouble et donne à la centrifugation une petite couche de graisse; le suc de muscle blanc est ambré, opalescent et ne donne pas de graisse. Les constantes physicochimiques des sucs sont très différentes de celles du sérum sanguin ; le point de congélation est beaucoup plus bas, surtout pour les muscles blancs; la conductibilité électrique est très voisine, mais elle augmente beaucoup, si l'on corrige l'erreur due à la pré- sence de la protéine : la viscosité est très élevée', la tension superficielle très basse, l'indice de réfraction très grand. Les sucs musculaires contiennent 10 à 15 % d'extrait sec; le suc de muscles blancs est le plus riche; il est aussi plus concentré en substances minérales: sa teneur en protéines est consi- dérable ; le suc blanc contient plus de myosine, le rouge plus de myopro- téine. L'azote non protéique est plus abondant dans le suc blanc, quoique moindre relativement à l'azote protéique que dans le suc rouge. — R. Le- GBNDRB. t Constantin (A.). — Contribution à la chimie musculaire. — Les muscles de l'Octopus vulgaris et de Sipunculus nudus contiennent une grande quan- tité de soufre non protéique qui prend probablement une large part à la fonction cellulaire du tissu musculaire. Il n'en est pas ainsi chez les mammi- fères dont le soufre musculaire est à peu près complètement contenu dans les myoprotéines. Le phosphore au contraire se comporte de la même façon dans la musculature des mammifères et dans celle des animaux marins. Les acides gras sont exclusivement liés aux phosphatides dans la muscula- ture lisse et dans la musculature cardiaque du bœuf. Les acides gras des muscles lisses appartiennent aussi bien à la série non saturée qu'à la série saturée. Il existe une différence qualitative entre les substances insaponi- fiables contenues dans les tissus musculaires lisses et striés. — M. Mendels- sohn. Palladin (A.) et Wallenburger (L.). — Contribution à l'étude de la for- mation de la créa tine dans l'organisme animal. — Dans ce travail les auteurs 144 L'ANNEE BIOLOGIQUE. recherchent si dans l'organisme animal la créatine peut provenir de la glyco- cyanamine. Deux séries d'expériences sont faites pour répondre à cette ques- tion. Dans la première les auteurs font des essais d'autolyse des muscles de lapin avec et sans adjonction de 1 gr. de glycocyanamine. Le dosage de la créatine montre qu'on en trouve toujours plus lors de l'addition de la glyco- cyanamine. Dans la deuxième série d'expériences on injecte sous la peau des lapins de la glycocyanamine et on analyse ensuite la teneur des muscles en créatine. On constate dans ce cas une augmentation de la quantité de créatine variant de 21,5 à 35,6 °/o au-dessus de la normale. Les expériences montrent donc que la créatine peut se former aux dépens de la glycocya- namine. — E. Terroine. Benedict (Stanley R.). — Etudes sur le métabolisme de l'acide urique. I. L'acide urique dans le sang du bœuf et du poulet. — Chez le bœuf B. con- state que le sang total contient 7 milligr. d'acide urique par 100 cm3 par la méthode colorimétrique ; on trouve par isolement 6 milligr. 7. Fait extrême- ment important en ce qui concerne l'origine de cet acide urique : le plasma ne contient pas trace d'acide urique, lequel est quantitativement contenu dans les globules. L'auteur va d'ailleurs poursuivre ses recherches pour dé- terminer dans quelle espèce de globules «e trouve l'acide urique. — Chez le poulet les faits sont tout différents : ici l'acide urique du sang est presque entièrement contenu dans le sérum. Ainsi dans un cas on constate 4,8 milligr. d'acide urique par 100cm3 de sang total, le sérum présentant une concentra- tion de 5,7 alors que les globules ne représentent que 0 milligr. 36 du sang total. — E. Terroine. Gullen (G. E.) et Ellis (A. W. M.). — Teneur en urée du liquide céphalo- rachidien et du sang. — Les auteurs ont fait des déterminations — à l'aide de la méthode de Marshall modifiée par Van Slyke et Cullen — de la teneur en urée du sang et du liquide céphalorachidien chez trente-deux sujets. Ainsi qu'il ressort du tableau de chiffres qui accompagne le mémoire, dans 63 % des déterminations l'écart entre le sang et le liquide céphalorachidien n'a pas atteint 2 milligr. par 100 centimètres cubes; la plus grande différence observée a été de 1 1 milligr. par 100 cm3. Tous ces faits concordent avec ceux antérieurement connus et montrent la perméabilité de tous les tissus à l'urée et la présence de ce corps à la même concentration dans tous les liquides de l'organisme. — E. Terroine. Borberg (N. C). — Biochimie des lipoïdes. Recherches sur les surré- nales. III. — Dans ce mémoire l'auteur s'est proposé d'élucider le problème de la dégénérescence graisseuse physiologique en se servant à la fois de méthodes chimiques et histologïques. Il est arrivé ainsi à considérer cette dégénérescence comme un processus antitoxique. Ce sont, en effet, tout juste des cellules dont la participation aux fonctions (en partie inconnues) des surrénales ne saurait être mise en doute, qui sont particulièrement riches en matières grasses. La dégénérescence graisseuse ne saurait donc être le symptôme d'un processus pathologique; elle est au contraire, selon B., un moyen de défense contre toute sorte d'intoxications et d'empoisonne- ments. Les lipoïdes forment une espèce de rempart autour des organes, grâce auquel les poisons lipaffines sont exclus du protoplasme. Le phéno- mène consiste en principe en une transformation de graisse soluble en graisse granulaire. La graisse soluble afflue dans les cellules tant qu'il y a des poisons à fixer et y est transformée en graisse granulaire. XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE.. 145 Mais ce processus ne peut avoir lieu que si le poison n'afflue pas en telle quantité qu'il arrête toutes les fonctions vitales avant même que le méca- nisme de la dégénérescence graisseuse ne soit déclanché. — J. Strohl. Foà (C). — Recherches sur le métabolisme des graisses dans Vorganisme animal. — La lipase pancréatique opère la synthèse des corps gras aux dépens des acides gras et de la glycérine, à la condition que la quantité d'eau ne dépasse pas 15 %. La présence d'une plus grande quantité d'eau favorise au contraire l'hydrolyse. Les graisses formées sont celles-là mêmes qui avaient fourni l'acide gras utilisé. — Il n'existe pas, dans le sang de chien, une lipase capable de dédoubler les graisses neutres, tandis qu'il existe un ferment qui dédouble la lécithine. La répétition d'injections endo- veineuses d'émulsions de graisses neutres homogènes ou hétérogènes, malgré la lipémie durable qu'elle produit, ne provoque pas, dans le sang de chien, l'apparition d'une lipase capable de dédoubler les graisses neutres soit homogènes soit hétérogènes. Les graisses n'entrent donc pas dans la caté- gorie des substances capables de produire des ferments spécifiques quand elles sont introduites dans l'organisme par voie parentérale. On doit observer que personne n'a pu encore démontrer l'existence de lipases spécifiques pour les diverses graisses, comme il existe, au contraire, des ferments spé- cifiques pour diverses substances protéiques et pour divers hydrates de carbone; et il résulté des expériences de l'auteur que l'introduction paren- térale de graisses neutres, indépendamment de leur nature, n'entraîne pas la production d'une lipase. — Y. Delage. Dezani (S.). — Nouveaux faits et nouvelles hypothèses sur la genèse et sur le métabolisme de la cfiolestërine. — On admet généralement que la choles- térine animale provient de la phytostérine ingérée avec les aliments végé- taux et qu'elle est éliminée sans modifications. Mais les recherches de Lif- schutz ont montré que la cholestérine se transforme dans le sang en oxycho- lestérine active dont le métabolisme consiste en une transformation en « non- cholestérine », puis en acide cholalique rejeté dans les fèces. D'autre part, lesphytostérines sont très variables et ne contiennent pas toutes 27 C. Il faut donc admettre également que l'organisme transforme ces phytostérines par une désintégration suivie d'une reconstruction en cholestérine animale. — R. Legendre. Rolland (Ch. Auguste). — Chimie biologique de la bile vésiculaire des Bovines. — Les variations quantitatives des constituants de la bile dans les différentes conditions pathologiques sont très faibles; on peut signaler ce- pendant une diminution des matières minérales et de l'azote et une dimi- nution des lipoïdes. On observe une légère diminution de fer dans la tuber- culose. Dans les injections de bile au cobaye, l'action hémolysante est due aux acides gras et non aux lipoïdes. Aussi faut-il, dans les injections théra- peutiques de bile, où l'on cherche l'action des lipoïdes, éliminer préalable- ment les acides gras. — Y. Delage et M. Golds.mith. &* Fenger (Frédéric). — Sur la présence d'iode dans la glande thyroïde du fœtus humain. — Les glandes thyroïdes du fœtus humain contiennent de l'iode au moins pendant les trois derniers mois de la vie intrautérine. Les glandes à développement normal présentent proportionnellement plus d'iode et moins de phosphore que les glandes hypertrophiées. Ces faits sont analo- l'année biologique, xx. 1915. 10 14G L'ANNEE BIOLOGIQUE. gués à ceux observés dans les thyroïdes de fœtus et d'adulte du mouton, du porc et du bœuf. — E. Terroine. Berry (Elmer). — L'influence du régime alimentaire sur la teneur en azote et en chlore de la sueur. — Engagé par Zuntz à étudier l'influence du régime alimentaire sur la teneur de la sueur en azote et en chlore, B. a pu constater un appauvrissement notable de l'organisme en chlore à la suite d'une forte transpiration. B. met cette perte de chlore à la suite de la trans- piration en rapport avec le besoin de chlorure de sodium si prononcé chez les indigènes des pays chauds et pour lequel Buxge a invoqué, à tort selon B., l'abondance de sels de potassium dans la nourriture. — J. Strohl. Agulhon (H.). — Etudes sur la Heine. — La ricine (toxine et agglutinine) est-elle détruite pendant la germination? L'auteur croit que la ricine toxine disparait lentement dans la germination des graines de ricin: il en est de même de la ricine agglutinine. A noter, pendant une période assez courte de la croissance, l'apparition d'une hémolysine. — Ph. Lasseur. Clementi (Antonino). — Sur la diffusion dans Vorganisme et dans le règne des Vertébrés et sur l'importance physiologique de l'arginase. — L'argi- nase agissant sur l'arginine, on peut la reconnaître en décelant le nouveau groupe amitié libre (ornithine) formé par l'hydrolyse de l'arginine et son dédoublement en ornithine et urée. On trouve l'arginase dans le foie des Mammifères, des Batraciens et des Poissons; elle manque dans le foie des Oiseaux et de la plupart des Reptiles, chez lesquels l'acide urique est sub- stitué à Purée. Elle se trouve dans les reins des Mammifères, mais n'est décelée que dans le suc recueilli à la presse, et manque dans les extraits aqueux; elle manque également dans les extraits aqueux de rate, de mu- queuse intestinale et de muscles de tous les Vertébrés. Elle se trouve dans' les extraits aqueux de foie des Mammifères, Batraciens et Poissons et de rein des Oiseaux. Ces faits indiquent que 1° le foie est le principal organe uropoiétique chez les Mammifères, Amphibiens et Poissons ; 2° l'arginase manque dans le foie des Vertébrés qui élaborent de l'acide urique; chez ceux-ci la scission hydrolytique de l'arginine a lieu dans le rein où l'ornithine se lie à l'acide benzoïque pour donner la dibenzoïlornithine ou acide orni- thurique. Dans les autres organes où l'arginase est décelable dans le suc extrait à la presse et non dans les extraits aqueux, il est vraisemblable que son action est limitée au métabolisme cellulaire et qu'elle n'intervient pas dans les fonctions générales de l'organisme. — R. Legendre. Compton (A.). — Influence de la concentration en hydrogène sur la tempé- rature optima d'un ferment. — Le tableau qui suit résume les conclusions : Température optima Concentration optima en H (Opt. physique). (Opt. chimique). I. Est indépendante de la concentration I. Idem (Sorensen) : de l'enzyme (Compton) : Sucrase. Maltase, Salicinase. II. Est indépendante de la concentra- II. Est dépendante de la concentration tion du substrat (Compton): du substrat (Van Slyke et Zachahias) Maltase, Vréase. Salicinase. Xiil. - MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 147 III. Est dépendante de la concentration III. Est dépendante de la température du milieu en II (Compton) : de l'expérience (O'Sullivan et Tomp- M'iltase. S0N).: Sucrase. IV. Est dépendante de la durée de l'ex- IV. kl. (Sôrensen) : périenee entreprise pour la détermi- Catalase, Pepsine, ner (Bertrand et Compton) : Sucrase. Amygdalinase, Amygdalase. ,r • ,, , , ... , , V . Est dépendante de rage de la pré- paration de l'enzyme (Bertrand et Compton) : Amygdalinase, Amygdalase. H. de Varigny. Spadolini (Igino). — V inactivai ion par concentration superficielle des anticorps et des ferments. — Les processus de concentration superficielle qui accompagnent l'agitation des systèmes diphasiques peuvent, si l'un des composants est protéique, atténuer ou supprimer son activité particulière dans la solution ; le complément et certains des principaux anticorps spéci- fiques qui se produisent par action de substances antigènes (précipitine, agglutinine, hémolysine) sont profondément altérés ou détruits par une agitation du sérum plus ou moins prolongée. Ces anticorps sont toutefois beaucoup plus résistants que le complément, et aussi moins labiles. Les solutions de ferments hydratants, coagulants ou oxydants, celles de métaux colloïdaux donnent des résultats analogues. Les processus d*adsorption ne varient que peu quand on emploie comme phase adsorbante un gaz (air, 0, N, H), des liquides (huiles neutres) ou des poudres. Seuls, les colloïdes sont fortement modifiés dans leur activité et dans leur état (précipitation évi- dente de certains composants des solutions). Quand l'agitation d'un sol se produit dans un vase complètement plein où la concentration superficielle ne se réalise pas, les solutions ne sont pas modifiées. — R. Legendre. Rohmann (F.), — Nouvelles observations sur l'effet du sérum sanguin après injection intraveineuse de saccharose. — Continuant des recherches commencées sous sa direction par T. Kumagai, R. confirme d'abord les ré- sultats publiés par cet auteur japonais en 1914, à savoir qu'après ingestion parentérale de saccharose, le sang d'un animal acquiert la faculté non seule- ment de dédoubler le saccharose en glycose et en lévulose, mais encore la faculté de transformer ces deux hexoses en lactose. Cette transformation peut avoir lieu à l'intérieur de l'animal vivant. Ces phénomènes seraient dus à l'apparition de stêrêokinases dans le sang, c'est-à-dire de ferments dont la nature spéciale est encore inconnue, mais qui auraient la faculté de déterminer -des modifications stériques de la molécule des hexoses par rapport à l'emplacement de H, OH et 0 =, mais sans rien changer à la dis- position des atomes de carbone. A part l'invertine et les stêrêokinases, il y aurait encore dans ce sérum un ferment capable de réaliser la synthèse du lactose (une lactèse). L'existence de ferments tels que les stêrêokinases serait particulièrement importante, surtout si on considère la possibilité de l'existence de stêrêokinases capables d'agir sur les matières protéiques et sur les produits de leur dégradation. — Kumagai avait déjà comparé l'action du sérum sanguin après injection intraveineuse de saccharose avec les phé- 148 L'ANNEE BIOLOGIQUE nomènes-de l'immunité et, pour mieux faire ressortir ces rapports, il avait parlé d'un sérum immunisant contre le saccharose, avait comparé le sac- charose à un antigène et les ferments qui apparaissent à des anti-corps. Abderhalden a cru devoir mettre en garde contre un pareil procédé de com- paraison. R. défend contre Abderhalden la comparaison entre les phéno- mènes constatés par Kumagai et lui-même et ceux de l'immunisation. Cette comparaison devait engager ses auteurs à vérifier jusqu'à quel point le sérum sanguin présente, après l'injection de saccharose, des analogies avec un sérum immunisateur. Et il s'est trouvé qu'en effet on peut le rendre inactif par le chauffage et le réactiver par une addition de complément; enfin, il se comporte comme un sérum immunisateur lorsqu'on le transporte dam animal à l'autre. — Quant à la provenance des stéréokinases et de la lac- tèse, R. est disposé à considérer la glande mammaire comme le lieu d'ori- gine de ces ferments, la transformation de glycose ou de lévulose en lactose étant un processus qui caractérise plus spécialement cel organe. L'appari- tion de ces ferments chez des mâles s'expliquerait peut-être par la présence de tissu mammaire chez les mâles aussi. — J. Stkohl. b) Loeb (W.). — Recherches sur les ferments, J0C communication. Expé- riences concernant la synthèse fermentative de disaccharides. — Divers au- teurs admettent que le saccharose formé dans les feuilles de betterave passe dans la racine sous forme de sucre dédoublé et y est ensuite de nouveau transformé en saccharose. Colix (1914) a bien modifié cette hypothèse en quelques points, mais il s'agissait encore de se rendre compte des facultés d'action des ferments contenus dans la betterave. Les expériences de L. rendent peu probable la possibilité d'une transformation de sucre dédoublé en saccharose dans la racine des betteraves. Il existe plutôt une tendance à dédoubler dans la racine le saccharose qui s'y trouve ; tout comme l'inver- tine dans les racines de betteraves, celles contenues dans la levure, dans le pancréas ou dans les tubercules de Kéfir semblent incapables de réaliser la synthèse de saccharose aux dépens d'hexoses. — J. Strohl. Rahn (O.). — L'influence de la température et des poisons sur l 'activité des ferments, la fermentation et la croissance. — L'activité fermentative aussi bien que la décomposition d'un ferment sont accélérées par suite de l'effet d'un poison ou de la température élevée. Mais le processus de la décomposi- tion du ferment est influencé plus fortement que l'activité du ferment. 11 en résulte ainsi une activité de plus en plus faible du ferment. Dans le cas d'une fermentation sous l'action de cellules vivantes la décomposition du ferment peut être compensée par des processus régénérateurs de la part de la cellule. Il peut alors y avoir une accélération durable de l'activité fermen- tative. Il en est de même pour la croissance. — J. Strohl. Santesson (C, G.). — De l'effet de certains poisons sur un processus fer- mentatif. — Dans deux précédents mémoires (1908, 1909), S. avait étudié l'influence de divers sels d'alcalis, de la soude, de la température etc., sur le processus catalytique qui a lieu au contact d'extrait musculaire (catalase musculaire) avec du peroxyde d'hydrogène. Dans le présent mémoire il s'occupe de l'influence de composés arsenicaux et du phosphore sur ce pro- cessus catalytique qui est en partie ralenti, en partie accéléré. — J. Strohl. a) Bach (A.). — Sur l'individualité des ferments oxydants et réducteurs. — (Analysé avec le suivant.) XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 149 Woker (M1Ie G.). — Sur l'identité des ferments oxydants. Réponse à M. Bach. — Dans un travail récemment publié, MUo Gertrude Woker \Ber. Chem. Ges., 1914, vol. 47, 1024) a énoncé une nouvelle hypothèse sur la nature et le fonctionnement des ferments oxydants et réducteurs. D'après cette hypothèse, l'oxygénase qui fixe l'oxygène moléculaire avec formation de peroxydes, la peroxydase qui transporte l'oxygène faiblement combiné des peroxydes sur des matière oxydables, la cataiase qui décompose le peroxyde d'hydrogène avec mise en liberté d'oxygène moléculaire et la perhydridase qui transporte l'hydrogène faiblement combiné sur des ma- tières réductibles, ne seraient qu'un seul et même ferment de nature aldé- hydique et fonctionnant dans des conditions de milieu différentes. S'ap- puyant sur la théorie de l'oxydation lente de Bacr-Engler, Mlle W. admet que sous l'action de l'oxygène moléculaire, ce ferment aldéhyde formerait un peroxyde organique R. HC^qm , lequel prendrait également naisssance dans l'action du peroxyde d'hydrogène sur le même ferment. Celui-ci fonc- tionnerait donc, dans le premier cas, comme oxygénase, dans le second cas, comme peroxydase. En l'absence de matières oxydables, le peroxyde formé agirait sur le peroxyde d'hydrogène en excès avec dégagement d'oxygène moléculaire et fonctionnerait ainsi comme cataiase. En présence de matières oxydables, il produirait les oxydations connues. Quant à la fonction perhy- dridase, fonction réductrice, elle s'expliquerait tout naturellement, puisque le ferment est supposé être de nature aldéhydique et par conséquent doué de propriétés réductrices. Etant donné le haut intérêt théorique des questions soulevées par MUe W. B. a soumis l'hypothèse à la vérification par l'expérience. Or, l'épreuve a été entièrement défavorable pour l'hypothèse de M"° W., car voici les résul- tats obtenus par B., un spécialiste dans ces questions : La peroxydase et la cataiase purifiées par ultrafiltration et la phénolase (peroxydase - - oxygé- nase) ne réduisent pas l'oxyde d'argent ammoniacal à froid et ne colorent pas le réactif fuchsine-bisulfite. Elles ne sont donc pas des aldéhydes. La peroxydase purifiée, additionnée de cataiase bouillie, c'est-à-dire de sub- stances qui accompagnent la cataiase et constituent son milieu, ne décom- posent pas le peroxyde d'hydrogène avec mise en liberté d'oxygène. La cataiase additionnée de peroxydase bouillie n'acquiert pas la propriété d'accélérer Faction oxydante du peroxyde d'hydrogène. La peroxydase addi- tionnée de phénolase (peroxydase + oxygénase) bouillie n'acquiert pas la faculté de transporter l'oxygène moléculaire sur des matières oxydables. En toute 'circonstance, sa fonction consiste uniquement à transporter l'oxygène faiblement combiné des peroxydes sur des matières oxydables. — Mise en présence de substances qui accompagnent la perhydridase dans le lait, la peroxydase ne réduit pas les nitrates avec le concours de l'aldéhyde acé- tique, comme le fait la perhydridase.* La peroxydase, la cataiase, l'oxygénase et la perhydridase ont donc chacune son individualité nettement définie et l'hypothèse d'un ferment unique de nature aldéhydique et fonctionnant diffé- remment suivant les conditions du milieu est en opposition avec les faits. Mlle W. réplique et maintient son hypothèse de l'identité de la cataiase et de la peroxydase. — M. Boubier. a) Bach (A.). — La peroxydase existe-t-eltc dans la levure de bière? — Dans un travail publié en 1914, Harden et Zilva cherchent à établir que toutes les levures contiennent une peroxydase active. B. reprend la question et aboutit aux conclusions suivantes. Le fait observé par Harden et Zilva, à 150 L'ANNEE BIOLOGIQUE. savoir que, dans un mélange de p-phénylènediamine et de peroxyde d'hy- drogène, la levure provoque une coloration violette, ne saurait être attribué à l'action de la peroxydase. Car, d'une part, des expériences de contrôle avec dos suspensions de levure bouillies donnent des résultats variables et qui sont incompatibles avec l'hypothèse de l'intervention d'un ferment; d'autre part, pas une seule fois les levures examinées n'ont donné les réactions de la peroxydase avec les réactifs usuels (gaïacol, pyrogallol, hydroquinone). La production de colorant violet dans l'oxydation de la p-phénylènediamine par le peroxyde d'hydrogène n'a lieu qu'en présence d'acides. La quantité de colorant croit en raison directe de l'acidité jusqu'à une limite qui corres- pond presque exactement au rapport p-phénylènediamine : acide = 1 mol. : 0,5 mol. Au delà de cette limite, le mélange ne se colore plus en violet. B. admet que la réaction observée par Hardex et Zilva est due à l'acidité de la levure, et non pas à l'intervention de la peroxydase. Dans un mélange aci- difié de p-phénylènediamine et de peroxyde d'hydrogène, la soie finement divisée accélère la formation du colorant violet de la même manière que la levure. Les expériences de l'auteur montrent enfin que des extraits de le- vure purifiés par ultrafiltration contiennent des quantités considérables d'in- vertase et de maltase, mais point de peroxydase. En résumé, les levures cul- tivées à l'état pur ne donnent pas les réactions de la peroxydase. — M. Boubier. ' Begemann (Otto H. K.). — Contribution à la connaissance des ferments oxydatifs végétaux. — Ce mémoire constitue une vaste étude d'ensemble sur les ferments oxydatifs chez les plantes dont les grands traits seuls peu- vent être esquissés ici. L'auteur a, en partie, introduit de nouveaux procédés pour l'étude des divers ferments, notamment pour celui de la réductase et de la catalase. Il a recherché les ferments en question chez de nombreuses plantes qui n'avaient pas encore été étudiées sous ce rapport. Il résulte de cette partie des recherches que les ferments oxydatifs doivent être consi- dérés comme étant répandus dans tout le règne végétal. B. a ensuite cherché à déterminer les parties de la plante où les diverses réactions indi- quant des ferments se rencontrent de préférence : pour les réactions de la catalase et de la peroxydase c'est le cas dans les vaisseaux, dans les trachéi- des et dans les cavités intracellulaires, partout où peuvent pénétrer à la fois le peroxyde d'hydrogène et l'oxygénase. Le véritable ferment physiologique (l'oxydase) se trouve par contre avant tout dans le mésophylle et dans les autres tissus parenchymateux. Les régions de l'épiderme sont dépourvues de ferments oxydatifs. — La température, la lumière et la dialyse agissent de la même façon sur les réactions de la catalase et de la peroxydase. B. on conclut que ces types d'activité fermentative ne sont que des expressions différentes d'un même principe et quelles soi-disant deux ferments sont identiques. — J. Strohx. c) Chodat (R.) et Schweizer (K.). — De l'emploi de la peroxydase comme réactif de la photolyse par la chlorophylle. — De ces recherches, il semble résulter que : la chlorophylle en présence de COL> produit de l'aldéhyde for- mique dans 'a lumière, et proportionnellement de l'eau oxygénée. La per- oxydase s'est révélée un réactif précieux pour suivre la marche de la photolyse du C02 et de l'eau par la chlorophylle (in vitro). La catalase des feuilles vertes sert à décomposer l'eau oxygénée, produit accessoire de la photolyse au cours de laquelle l'oxygène atomique apparaît. Le rôle essen- XIII. - MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 151 tiel des ferments oxydants et de la catalase dans la vie du végétal se pré- cise ainsi de plus en plus. — M. Boubier. Wasicky (R.). — Microchimie de l'oxymëthylanthraquinone et sur un ferment de la. rhubarbe décomposant les anthraglycosides. — Dans la plante de rhubarbe, il y a au moins deux ferments, une oxydase et une anthra- glycosidase ; cette dernière semble agir spécifiquement sur les anthraglyco- sides qu'elle scinde en anthraquinone et glucose ; ce ferment n'a pas ou très peu d'action sur l'amygdaline. Dans la plante, l'anthraglycosidase a pour rôle de scinder les anthraglycosides qui sont à considérer comme des sub- stances de réserve. — A. Maillefer. Harris (D. Fraser) et Creighton (H. J. M.). — Recherches spectroscopi- ques sur la réduction de l'hémoglobine par la réductase des tissus. — Au cours de recherches antérieures les auteurs avaient constaté que le suc de foie de chat réduit non seulement la méthémoglobine à l'état d'oxyhémoglobine, mais encore qu'il réduit l'oxyhémoglobine à l'état d'hémoglobine. C'est là le fait qui sert de point de départ aux études actuelles au cours desquelles on recherche l'action réductrice sur l'oxyhémoglobine de sucs de divers tissus. Les auteurs constatent tout d'abord que non seulement le foie, mais aussi et à des degrés divers le rein, l'estomac, le pancréas, le cœur, l'écorce cérébrale donnent un suc qui réduit l'oxyhémoglobine à 40°. Le suc de foie est nette- ment le plus actif et d'autre part parmi les diverses espèces animales étu- diées, c'est le pigeon qui livre le ferment le plus énergique. Il y a lieu de noter qu'il n'existe aucun rapport de spécificité entre le ferment et l'oxyhé- moglobine. Les sucs de presse d'organe réduisent également le bleu de Prusse. La réduction de l'oxyhémoglobine s'accroît avec la température; entre 10 et 40° le coefficient de température est de 2° environ, au-dessus de 40" il décroît rapidement, ainsi qu'au-dessous de 10°. A 0° la réaction est pra- tiquement nulle. Les auteurs attribuent une grande importance, dans la re- spiration des tissus, à cette action réductrice. — E. Terroine. Burge (W. E. et E. L.j. — Le taux d'oxydation des enzymes et de leurs proenzymes corresponda?ites. — La trypsine est plus facilement oxydée que le trypsinogène, la pepsine que le pepsinogène. Ceci explique d'une part que les muqueuses stomacale et intestinale se protègent de la digestion par leur pouvoir oxydant, et d'autre part que les proenzymes ne s'oxydent pas dans les cellules gastriques et pancréatiques pendant leur sécrétion. — R. Legenure. Mazé (Pi. — Le ferment forménique et la fermentation de l'acéline. — Le ferment forménique est un anaérobie strict, semblable pour la forme aux sarcines, qu'on n'a obtenu qu'en association avec des ferments butyriques. La fermentation des substances complexes comme la cellulose se fait en deux étapes et par l'intervention des ferments ci-dessus. — L'acétine peut subir la fermentation forménique. Plusieurs ferments, dont la pseudosarcine, s'associent encore pour produire cette transformation. La fermentation for- ménique est toujours très lente. — H. Mouton. Bertrand (G.) et Sazerac (R.). — Sur Faction favorable exercée par le manganèse sur la fermentation acétique. — Les auteurs, montrent que la vitesse de transformation de l'alcool en acide acétique par les Bactéries est fortement accélérée par l'addition d'une certaine proportion de manga- 152 L'ANNEE BIOLOGIQUE. nèse : l'accélération croit d'abord avec la proportion de métal, passe par un maximum, puis décroît. Ces résultats portent à supposer que le rôle oxyda- sique du manganèse, déjà établi chez les plantes supérieures, existe aussi chez les Bactériacées. — Ph. Lasseur. Kopaczewski (W.). — L'influence des acides sur l'activité de la mallase dialysèe. — L'influence des acides sur l'action delà maltase ne s'explique pas exclusivement par la concentration en ions acides; la nature des acides mêmes est un facteur non négligeable. Ces faits, d'ailleurs, sont en confor- mité avec ceux observés sur les autres diastases : sucrase et peroxydiastase, ainsi que sur les différents phénomènes biologiques. — Ph. Lasseur. a) Chodat (R.) et Schweizer (K.). — De l'action de l'acide carbonique sur la tyrosinase. — L'acide carbonique a une action inhibitoire sur l'action oxydante de la tyrosinase. En faisant barboter dans un mélange de p.- crésol, de glycocolle et de tyrosinase, de l'acide carbonique pur, les auteurs ont remarqué que la réaction rouge, qui dans les cas ordinaires commence à se faire au bout de 15 secondes, n'a pas lieu, même après une demi-heure. — M. Boubier. Ewart (A. J.). — La fonction de la chlorophylle. — Il ne se produit pas de peroxydes organiques ou inorganiques, durant la photo-oxydation de la chlorophylle, de la xanthophylle, ou de la carotine, mais ces substances ex- posées à l'action de la lumière en présence d'une abondance d'oxygène peu- vent agir comme oxydases non seulementpour elles-mêmes, mais aussi pour les substances avec lesquelles elles sont en contact, comme l'acide hydriodi- que, le tournesol ou le gaïac. De là la « réaction d'indoxidase » de blanchis- sement de la chlorophylle, de la carotine, de la xanthophylle et d'autres pigments oxydant à la lumière. Durant la photo-oxydation, la chlorophylle et la xanthophylle se décomposent en solides et en gaz. Les solides consis- tent en substances cireuses incolores et en sucres du .type hexase. Les so- lides cireux sont en petite quantité dans le cas de la xanthophylle. Le gaz est de la formaldéhyde. Avec des pellicules sèches en air sec, sans CO2 il se produit relativement plus de formaldéhyde et moins de sucre et le résidu blanchi pèse beaucoup moins que le solide primitif. A l'air humide il se forme plus de sucre, et le résidu peut peser autant que le solide primitif. La carotine s'oxyde plus vite que la xanthophylle et la chlorophylle et donne un peu de formaldéhyde et beaucoup de matière cireuse, solide, incolore, qui peut être une forme de phytyl ou de phytostérine. CO2 se combine avec la chlorophylle, formant de la xanthophylle et une cire incolore. La combi- naison n'a lieu activement qu'en présence d'eau, et est accélérée par la lumière solaire. Une partie de l'oxygène libéré par cette réaction peut oxyder la xanthophylle, en présence de la lumière, et la réduire en formaldéhyde, sucre et phytyl, ce dernier reprenant sa place dans le groupement chloro- phyllien tricarboxylique. Aucun dégagement d'oxygène quand on emploie de la chlorophylle extraite. Quelque moyen spécial doit exister dans le chlo- roplastide pour libérer l'oxygène restant sans que celui-ci oxyde la chloro- phylle. La carotine peut aider à protéger la chlorophylle contre la photo- oxydation, et l'action de réductase du magnésium peut avoir de l'importance. Quelques faits suggèrent qu'il est possible que la chlorophylle puisse être constituée aux dépens de chlorophyllide d'éthyle et d'alcool phytylique, et aussi aux dépens de xanthophylle et des produits de la photo-oxydation de la chlorophylle. L'assimilation de CO2 suppose une série complexe de chan- XIII. — MORPHOLOGIE GENERALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 153 gements chimiques, qui sont, en partie, au moins, réversibles, où la chlo- rophylle et la xanthophylle jouent un rôle chimique direct, et où la lumière agit comme agent accélérateur, et peut-être directeur. - - H. de Varignv. Mameli (Eva). — Influence du phosphore et du magnésium sur la forma- tion de la chlorophylle. — Des cultures de Zea Mays et de Polygonum Fago- pyrum, faites dans des solutions nutritives privées de magnésium, donnent des plantes complètement étiolées ou à peine vertes et contenant des chloro- plastes de forme et de couleur anormales. Au contraire, ces mêmes plantes, cultivées dans des solutions nutritives dépourvues de phosphore, sont inten- sément colorées en vert et contiennent des chloroplastes normaux. Ces résultats concordent avec les analyses obtenues par Wiillstatter et ses collaborateurs, qui ont montré la présence du magnésium et l'absence du phosphore dans la molécule de la chlorophylle. — M. Boûbier. Mary (Alb. et Alex.). — Recherches sur la synthèse et les relations chi- miques de la chlorophylle. — Les auteurs prétendent avoir préparé une chloro- phylle synthétique cristallisée par action de l'acide azotique nitreux ajouté par goutte à une très forte solution alcoolique d'aniline ; la masse prend au bout de quelque temps une belle couleur verte. En agitant avec de la ben- zine, on obtient une solution verdàtre, fluorescente qui, par évaporation à l'abri de la lumière, abandonne une multitude de petits cristaux, vert foncé par réflexion et qui constituent la chlorophylle naturelle, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et l'éther, très soluble dans l'huile de pétrole et la benzine et elle se laisse aussi dissocier par l'acide chlorhydrique en deux matière;-' colorantes. Son spectre d'absorption présente des analogies avec celui de la chlorophylle naturelle. — E. Péchoutre. a) Lœb (W.). — L'action des rayons sur les colloïdes. — L. croit pouvoir constater dans les résultats obtenus récemment par Fernau et Pauli à l'aide de rayons X certaines analogies avec ceux qu'il a obtenus lui-même en com- pagnie de Sato en employant des décharges électriques lentes. Dans les deux cas il s'agissait d'une action sur des solutions colloïdales. Fernau et Pauli ont employé de l'albumine, L. avait contrôlé l'action de ferments sur des solutions d'amidon. Dans les deux cas, l'effet semble avoir été une augmentation de volume, un accroissement des particules colloïdales conte- nues dans les solutions exposées soit aux rayons X soit aux décharges élec- triques lentes. L. pense qu'il faut peut-être chercher par là une explica- tion de l'action radio-active biologique. — J. Strohl. Neuberg (C.) et Schwenk (E.). — La biochimie des effets radioactifs. IV. La formation photochimique d'indigo aux dépens d'indican. — N. et S. ont réussi à transformer sous l'action de la lumière un stade précurseur incolore de l'indigo d'indican; en bleu d'indigo et cela en présence de quantités faibles de divers catalysateurs (sels de fer, de manganèse, d'urane). Ce pro- cessus est remarquable, entre autres, en ce qu'il rappelle des phénomènes qui ont lieu lors de la formation de la pourpre à l'intérieur des mollusques possédant des glandes à pourpre. P. Friedlander a, en effet, constaté, en 1908, que la pourpre des anciens n'est autre chose qu'un simple dérivé du bleu d'indigo qui se trouve préformé sous une forme incolore à l'intérieur de la glande à pourpre. — J. Stroiil. CHAPITRE XIV Physiologie générale Abderhalden Emil). — Studien ûber die von einzelnen Organen hervorge- braehten Substanzen mit spezifischer Wirkung. (Pflueger's Arcli. ges. Physiol., CLXII, 99-128, 24 fig.) [248 Abderhalden (Emil), Ewald tGottfr. , Fodor Andon und Rose (Cari). — Versùche ûber den Bedarf an Eiweiss tinter verschiedenen Bedingungen. Fin Beitrag zum Problem des Stickstoff minimums. (Ptiueger's Arch. ges. Physiol.. CLX, 51 1-521.) [183 Aggazzotti A.'. — L'acido carbonico e Vossigèno nell'intestino tenue dël cane. (Arch. di Fisiol., XIII, 177-188.) [175 Agulhon H.) et Robert (T.). — Contribution à l'étude de l'action du ra- dium et de son émanation sur la germination des végétaux supérieurs. (Ann. Inst. Pasteur, XXIX, 261-273.) [239 Almeida Ozorio de). — Besearches on the Exchange of Energy in Live Animal Tissues. I. Microcalorimetry applied to Animal Tissues. (Amer. Journ. of Physiol., XXXVII, 505-514!) [Description du dispositif et de la méthode. — R. Legendre a) Almeida Rocha (A.). — Ergographie de la main droite et de la main gauche. (Bull. Soc. Portug. Se. Nat.. VII, Fasc. I, 37-57.) [213 b) — — Oscillations de l'asymétrie ergographique en fonction de la fatigue. (C. R. Soc. Biol., LXVII, 186-189.) [Analysé avec le précédent Alvarez (Walter C). — Further studies on Intestinal Hhylhm. (Amer. Journ. of Physiol.. XXXVIII, 207-281. [214 Andrews F. M. i — Die Wirkung der Zentrifugalkraft auf Pflanzen. (Jahr- biieher f. wiss. Botanik, LVI, 221-253, pi.) [222 Arisz (W.H.i. — Untersuchungen ûber den Phototropismus. (Rec. des Trav. bot. neeii., XII, 44-210.) , [Mémoire étendu, qui ne se laisse pas résumer en quelques lignes, sur le phototropisme chez l'Avoine. — F. Moreau Arnaud (G.). — Sur les racines de betteraves gommeuses. (C. R. Ac. Se, CLX, 350-352.) [La gommose est produite par un bacterium. — M. Gard a) Athias. — L'activité sécrétoire de la glande mammaire hyperplasièe chez le cobaye mâle châtré, consécutivement à la greffe de l'ovaire (C. R. Soc. Biol., LXXVIII, 410.) [204 b) — — Etude histologique d'ovaires greffés sur des cobayes mâles châ- XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 155 très et enlevés au moment de rétablissement de la sécrétion lactée. (lbid„, LXXIX, 553.) [204 c) Athias. — Sur le déterminisme de l'hyperplasie de la glande mammaire et de la sécrétion lactée. (Ibid., 557.) [205 Azzi (A.) — Sul valore dei compost i di aminoacidi con formaldeide per il ri- cambio azotato degli animali. (Rendic. dell' Acsad. dei Lincei, XXIV, 1125-1 129.) [184 Back (K. M.), Cogan and Towers (A. A.). — Functional Œdema in Frog's muscle. (Roy. Soc. Proceed., B. 607, 544-548.) [Le muscle excité est plus lourd : affaire d'osmose'et peut- être de variation de perméabilité des parois vasculaires. — H. de Varigny Backman (E. L.). — Sur la quantité normale de l'azote restant (non pro- téique) et de l'urée dans le sang des lapins. (C. R. Soc. Biol., LXXIX, 340.) [197 Baglioni (S.). — Recherches sur les effets de l'alimentation maïdique. (Arcb. ital. biol., LXIII, 177-219.) [189 Bayliss (W. M.). — Hesearches on the nature of enzyme action. IV. The action of insoluble enzgmes. (Journ. Physiol., L, n° 2, 85-94.) [233 Beccari (L.). — Contribution à l'étude des fonctions des cathions Na, K et Ca dans le tissu musculaire. (Arch. ital. biol., LXIII, 293-320.) [232 Beijerinck (M. W.). — Die Leuchtbakterien der Nordsee in August und September. (Folia microbiologica, IV.) [217 Belouss (A.). — Untersuchungen ïiber den Einfluss von Elektrolyten au f die elektrische Leitfàhigkeitund die Polarisation der tierischen Haut. (Pflueger's Arch. ges. Physiol., CLXII, 507-520.) [227 a) Benedict (Fr. G.). — Factors affecting basai metabolism. (Journ. of biol. Chem., XX, 263-300.) [179 b) The factors affecting normal basai metabolism. (Proc. Nat. Ac. Se. Etats-Unis, I, n° 2, 105-109, Févr.) [Analysé avec le précédent c) — Chemical and physioloi/ical studies of a man fasting thirty-one days. (Proceed. Nat. Ac. Se. Etats-Unis, I, n° 4, 228-231.) [Observation d'un homme ayant jeûné 31 jours et cour- bes des différentes fonctions physiologiques. — Y. Delage et M. Goldsmith Benedict (F. G.) and Einmes (L. E.). — A comparison of the basai meta- bolism of normal men and womeh. (Journ. ofbiol. Chim., XX, 253-262. " [Voir Benedict a b) Même titre. (Proc. Nat. Ac. Se. Etats-Unis, I, N° 2, 104-105.) [Id. Benedict (Francis G.) and Murschhauser (Hans). — Energy transfor- mations during horizontal walking. (Proceed. Nat. Ac. Se. Etats-Unis, I, n" 12, 597-600.) [21 1' a) Benedict (Fr. G.) and Roth (P.). — The metabolism of vegetarians as compared with the metabolism ofnon-vegetarians of like iveight and hight (Journ. ofbiol. Chem.. XX, 233-252.) [180 b) — — The basai calorie output of vegetarians as compared with thaï of non-vegetarians of like weight and hight. (Proc. Nat. Ac. Se. Etats-Unis, I, n° 2. 100-101.) [Analysé avec le précédent. 156 L'ANNEE BIOLOGIQUE. a) Benedict (Fr. G.) and Smith (H. Monmouth). — The metabolism of athlètes as comparée with normal individuals of similar hight and weight. (Journ. of biol. Chem., XX, 243-252.) [180 b) — — The influence of athletic training upon basai metabolism. (Proc. Nat. Ac. Se. Etats-Unis, I, n° 2, 102-103.) [Analysé avec le précédent Beretta (Arturo). — Mikrobenlokalisation inder Zahnpulpa aufdem Wege derBlulbahn. (Centralbl. f. Bakter., LXXVI, 124-134.) [245 Bergmark (G.). -- Untersuchungen ûber die Ausnutzung rektal und inlra- venôs eingefùhrten Tvaubenzuckers. (Skandinav. Arch. f. Physiol., XXXII, 355-404.) [Recherches sur l'utilisation de dextrose intro- duite dans l'organisme par la voie rectale ou intraveineuse. — J. Strohl Bernstein (U. — Experimentelles und Kritisches fur Théorie der Musfcel- kontraklion. (Pflueger's Arch. ges. Physiol., CLXII, 1-53, 3 fig.) [Critique sévère et fondamentale des théories qui considèrent la contraction musculaire comme étant basée sur un phénomène de gonflement. Considérations sur le phénomène de la biréfringence. Défense énergique de la théorie qui explique la contrac- tion musculaire par des phénomènes de tension superficielle. — J. Strol Blum (Paula). — Beitrâge zur Physiologie der Schilddriise. VI. Mitteilung- ûber Glykogenmobilisierung an schilddrûsenlosen Tieren. (Pflueger's Arch. f. ges. Physiol., CLXI, 488-491.) [201 Bokorny (Th.). — Weitere Beitrâge zur Frage der organischen Emàhrung e/rinier Pflanzen. (Biochem. Zeitschr., LXXI^ 321-364.) [192 Boothby | Walter M.)- — -1 détermination ofthe Circulation Bâte in Man at Iiest and at Work. The Begulation of the Circulation. (Amer. Journ. of Physiol., XXX VII, 383-417.) [195 Boothby (Walter M.) and Berry (Frank B.).— The Effect of Work on the Pereentage of Ilsemoqlobin and Number of Bed Corj>uscIes in the Blood. (Amer. Journ. of Physiol., XXXVII, 378-382.) [195 Bordage (Edmond). — Phénomène* histolytiques observés pendant la régé- nération de* appendices chez certains Orthoptères. (C. R. Ac. Se, CLXI, 155.) [260 Bose (J. C). — The influence of homodromous and heterodromous eleclric currents on transmission of excitation in Plant and Animal. (Roy. Soc. Proceed., B. 607, 483-507.) [227 Bremekamp (C. E. B.). — Stossreizbarkeit der Blumenkrone bei Gen- liana quadrifaria. (Rec. des Trav. bot. néerl., XII, 30.) [222 Briggs (R. S.). — Studies in the blood relationship <>f animais as dis- played in the composition of sérum protein. IV. A comparison of the sera of the pigeon rooster and guinea foirl with respect to their content of va- rious proteinsin the normal and i>> the fasting conditions. (Journ. of biol. (hem., XX, 7-13.) [197 Brissemoret (A.). — Sur l'action physiologique de la cholestérine. (C. R. Soc. Biol., LXX1X, 409.) [233 Brocher (Frank). — Physiologie de la respiration chez les Insectes imagos. (Arch. Zool. exper., LIV, Notes et Revue, n° 3, 58-72, 3 fig., 1914.) [178 a) Brown (Wade H.) and Pearce (Louise). — On the pathological action of arsenicals upon the adrenals. (Proceed. Nat. Ac. Se. Etats-Unis, I, n° 8, 462-463, Aug.) [234 XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 157 h) Brown (Wade H. ) and Pearce (Louise).— Variations in the character and distribution ofthe rénal lésions produced by compounds of arsenic. (Ibid. , 463-464.) [235 Brown (A. J.) and Tinker (F.). — The rate of absorption of varions phe- îwlic solutions by seeds of Hordeum vulgare and the factors governing the rate of diffusion of aqueous solutions across sermi-permeable membra- nes. (Roy. Soc. Proceed., B. 611, 119-135). [173 Brunacci (Bruno). — Su la funzione secretoria délia parotide nell'uomo. III. Influenza délia qualità dello stimulo su le propriété ehimico-fisiologi- che délia saliva parotided umana. (Arch. di Fisiol., XIII, 437-457.) [209 Buckner (G. D.), Nollau (E. H) and Kastle (J. H.). — The Feedifig of young Chicks on Grain mixtures of high and loin Lysine Content. (Amer. Journ. ofPhysiol., XXXIX, 162-171.) [184 Buddenbrock (W. v.). — Die Tropismentheorie von Jacques Loeù. Ein Versuch ihrer Widerlegung. (Biol. Centralbl., XXXV, 481-506.) [250 Buder (J.). — Zur Kennlnis des Thiospirillum jenense und seiner fieak- tionen auf Lichtreize. (Jahrbùcher f. wiss. Botanik, LXI, 529-584.) [224 Buglia (G.). — Sur la fonction auriculaire du cœur d'Emys europœa. Note III. Influence des produits de scission des substances albumineuses sur la fonction auriculaire du cœur isolé d'Emys europœa. —Note IV. Influence des produits de la putréfaction sur la fonction auriculaire du cœur isolé d'Emys europœa. (Arch. ital. de Biologie, LXII, 49-60 et 61-84.) [200 Bull (Carroll G.). — A mechanism of protection against baclerial infection. (Proceed. Nat. Acad. Se. Etats-Unis, I, n° 11, 545-546.) [243 Burge ( W. E.) and Neill (A. J.)- — The Comparative Rate at which Fluores- cent and non-Fluorescent Bacteria are killed by Exposure to Ultra- violet. (Amer. Journ. of Physiol., XXXVIII, 399-403.) [224 a) Burnet (Et.). — La prétendue destruction de Bac. de Koch dans le péri- toine des cobayes tuberculeux. (Ann. Inst. Pasteur, XXIX, 119-138.) [245 b) — — Sur la virulence des Bacilles tuberculeux. (Ann. Inst. Pasteur, XXIX. 222-236.) [245 a) Busquet (H.). — Action pharmacodynamique comparée de l'or à l'état col- loïdal et à l'état de sel soluble. (C. R. Ac. Se, CLX, 404.) [234 b) Mode d'action de l'or colloïdal : production des effets cardiaques par les particules de métal non dissoutes. (C. R. Ac. Se, CLX, 817.) [234 Cameron (A. T.). — Further experiments on the effect of low températures on the frog. (Quart. Journ. Exper. Physiol., VIII, 341-346.) [225 Campanile iGiulia). — Contributo allô studio délia recezione eliotropica nelle piante secondo la leoria di Haberlandl. (Ann. di botanica, XIII, 139-148.) [257 Carlson (A. J). — Contribution to the Physiology ofthe Stomach. XXI. The Sécrétion of Gastric Juice in man. (Amer. Journ. of Physiol., XXXVII, 50-73.) [208 Cathcart (E. P.) and Clark (G. H.). — The action ofbarium chloride on the vascular System. A contribution to the study of the antagonistic action of nicotine and curare. (Journ. Physiol., L, N° 2, 119-127.) [L'action vasoconstrictive de BaCP est renforcée par celle du curare et inhibée par l'action vasodilatatrice de la nicotine. — Y. Delage et M. Goldsmitii 158 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Cattoretti i Franco». — Hicerche sperimentah sul comportamento del grasso nel sanrjue sotto Vinfluenza délia narcosi cloroformica ed eterea. lArch. d. Fisiol.. XIII, I35-M6.) [236 Chabanier (H.) et Ibarra-Loring (E.). — Du mode d'excrétion par le rein des alcools èthylique et méthylique. (C. R. Soc. Biol., LXXIX, 8.) [210 Chio (M.). — Sur le mécanisme d'action des acides. (Arch. ital. biol., LXIII, 85-91.) L231 Cluzet et Savornat ide Lyon). — L'électrocardiogramme de l'embryon de poulet. (Journ. Physiol. Pathol. gén., XVI, 802-807.) [217 Coleman (George E.). — L'acide butyrique et la sclérose. (Ann. Inst. Pas- teur, XXIX, 139-156.) [234 Cook iM. Th.) et Wilson (G. W.). — The influence <>f the tannin co>itent of t/ie /iost plant on Endothia parasitica and related species. i Bot. Ga- zette, LX, 346-361.) [238 Cosmovici (M. N. L.). — La tension superficielle du plasma et du sérum sanguin avec application à l'étude de la coagulation du sang. (Thèse Fac. Se. Paris.) . [199 a) Coupin (H.). — Sur la résistance à la salure îles Bactéries marines. (C. R. Ac. Se, CLX, 443-445.) [Les Bactéries marines jouissent d'une tolé- rance très large pour la teneur de Peau en chlorure de sodium. — M. Gard b\ De l'action morphogénique de la sursalure sur les Bactéries marines. (Ibid., 608-010.) [Elle agit surtout en entravant leur désarticulation, en accroissant leur longueur, les transformant en vrais Spirilles. — M. Gard n — — Sur le pouvoir fermentaire des Bactéries marines. (Ibid., CLXI, 597-600.) [Sur 43 espèces, 4 seulement se sont montrées inertes. — M. Gard' a) Cow Douglas 'i. — On pituitary sécrétion. (Journ. Physiol., XLIX, 307- 377, 7 fig.) [204 b) — — Diuresis t/te pituitary factor. (Journ. of Physiol., XLIX. 441-451, 8 fig.) 249 Crozier i W. J.). — The sensory reactions of Holothuriasurinamensis Ludioig . (Zool. Jahrb., Abt. allg. Zool. u. Physiol., XXXV, 233-297, 3 fig.) ^254 Csonka (Frank A.). — The rate al which ingested glycocolls and alanin are metabolized. (Journ. of biol. Chem., XX, 539-554.) [182 Dallwig (H.C.), Kolls (A. C.) and Loevenhart (A. S.). — The Mechanism adapting Ihe Oxygen Capacity of the Blood to the Requirements of the Tis- sues. (Amer. Journ. of Physiol., XXXIX, 77-108.) 197 DammfO.i. — Die Pflanze und der Stickstoff der atmosphàrischen Lu/'t. (Prometheus, XXVI, 522-525.) [191 Day (Edward C). — Pholoelectric Currents in the Eye of the Fish. (Amer. Journ. of Physiol., XXXVIII, 369-398.) [218 Delbet (Pierre). — La pyoculture. (C. R. Ac. Se, CLX, 755-758.) [246 Delezenne (C.) et Pozerski (E.). — Action de l'aldéhyde formique injectée dans l'intestin sur la sécrétion pancréatique. (C. R. Soc. Biol., LXXVIII, 23.) [233 Del Priore (N.). — Modifications dans la pression sanguine et dans l'ac- croissement somatique des lapins à la suite d'injection d'extrait de glande pinéale. (Arch. ital. biol., LXIII, 122-128.) [248 XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 159 Deinole (V.). — Étude qualitative de la sensibilité de la fronde du Pterî- dium aquilinum (L.) Kuhn. (Bull. Soc. bot. de Genève, 2e sér., VII, 263- 328, 18 figO [253 Doyer (L. C). — Energie-Umsetzungen wàhrend der Keimung von Weizen- k&rnern. (Rec. des Trav. bot. Néerl., XII, 369-423.) [215 Drury (Alan N.). — The eosinophil cell of teleostean fish. (Journ. Pbysiol., XLIX. 349-366. 2 fig.)- [243 a) Dubois (Raphaël). — Les animaux et les végétaux lumineux, le secret de leur fabrication et la lumière de l'avenir. (An. Fr. Av. Se., 43e session, Le Havre, 49-60.) [Conférence présentant une histoire abrégée de l'auteur de la biophotogén.èse : distribution zoologique, anatomique et histologique de cette fonction; ses conditions biologiques et ses causes physiques. — Y. Delage. b) — Sur la constitution anatomique des organes photogènes de la Pholade dactyle. (Ass. Fr. Av. Se. Le Havre, 1914, 128.) [Revendication de priorité. — M. Goldsmith. c) — — Sur la fonction purpurigène dans l'œuf des Murex producteurs de lu pourpre. (Ass. Fr. Av. Se, 1914, Le Havre, 132.) [210 d) Sur l'anticinèse rolatoire. (C. R. Soc. Biol., LXVIII, 617-619.) [214 Ducceschi (V.). — Le colesterina del sangue nella intossicazione per ulcool. (Arch. di Fisiol., XIII, 147-153.) [236 Durig iA. |, Neuberg (C.) und Zuntz (N.). — Ergebnisse der unter Fiihrung von Pro f essor Pannwilz ausgefiihrten Teneriffa-expedition 1910. IV. Die Hautausscheidung in dem trockenen Hohenklima. (Biochem. Zeitschr., LXXII, 253-284.) [209 Ebnother (G.). — Bas Zusammenirirken von Leber und Mil:. 2ï Milteilung der « Beitriiqe fiir Physiologie der Drùsen » von L. Asher. (Biochem. Zeit- schr., LXXII, 416-455.) [207 Ege (Richard). — On the respiratory fonctions of (lie air stores carried by sorne aquatic insecls (Corixidœ, Ltgtiscidse and Notonecta). i Zeitschr. f. allgem. Physiol., XVII, 81-124.) [178 Engel (C. S.). — Ueber die Gesetzmdssigkeit in der Aufeinanderfolge der Erythrozgten wahrend des embryonalen Lebcns der Wirbeltierc (Arcb.mikr. Anat., LXXXYI, 25 pp., 3 pi.) [193 Ernst (Z.).. — Untersuchungen iïber den chemischen Muskeltonus. III Milt. (Pflueger's Arch. ges. Physiol., CLXI, 483-487.) [Voir Mansfeld etLucacs Ewart (A. J.). — On the f une lion of Chlorophyll. (Roy. Soc. Proceed. B. 609, 1-16.) [Voir ch. XIII Faber (F. E. von). — Physiologische Fragmente aus eincm tropiscliem Ur- wald. (Jahrbùcher f. wiss. Botanik, LVI, 197-219.) [Voirch. XVI Fawcett (George G.), Rogers(John),Rahe (JessieM.) andBeebe (S. P.). — The Active Principles of différent Organs, as shoivn in kymograph Tra- cings. (Amer. Journ. of Physiol., XXXVII, 453-461.) [249 Fawcett (George G.),Rahe(Jessie M.), Hackett (George S.) and Rogers (John). — The Effecls of Aqueous Extracts of Organs upon the Contrac- tions of unstriated Muscle Fibers. (Amer. Journ. of Physiol., XXXIX, 154- 161.) [249 1G0 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Fenger (Fr.). — On the size and composition of (lu- thymus gland. (Journ; of biol. Chem., XX, 115-118.) [203 Figdor tW.). — Ueber die thigmotropische Empfindlichkeit der Asparagus- Sprosse. (Sitzungsberichte d. k. Akademie d. Wissenschaften, Wien, Abt. I, CXXIV, 353-375.) [259 Filippi (Eduardo). — Sulla respira zione délia rana e suite modificazioni in essa apportale daalcune sostanze. (Arch. di Fisiol., XIII, 417-435.) |177 Frankeberg (Gerhard v.). — Die Schwimmblasen von Corethra. (Zool. Jabrb., Abt. allg. Zool. u. Physiol., XXXV, 505-592, 16 fig.) [178 Frisch (Bruno v.). — Zum feineren Bau der Membrana propria der Harr- kanàlchen. (Anat. Anz., XLVIII, 12 pp., 5 fig.) [209 Frouin (A.) et Agulhon (H.), — Action favorisante des sels de terres rares sur le développement du bacille tuberculeux. (C. R. Soc. Biol.. LXXYIII, 129.) [239 Fur (E.). — Grùnfdrbung der Frauenmilch nach Genuss von Tierleber. (Bio- chem. Zeitschr., LXXII, 378.) [F. a remarqué régulièrement une coloration verdâtre du lait des nourrices à la suite de repas composés en partie de foie de veau ou de bœuf. Il doit s'agir de l'effet d'un dérivé des pigments biliaires, mais les mé- thodes habituelles ne suffisent pas pour s'en rendre compte. — J. Strohl Gadeau de Kerville (Henri). — Recherches expérimentales sur le dévelop- pement des végétaux à l'obscurité complète et à basses températures. (Ass. Fr. Av. Se, 43e Sess, Le Havre 1914, 118.) [Communication préliminaire. Le travail in extenso paraîtra dans le Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen. Galante (E.). — L'échange gazeux chez les animaux nouveau-nés. (Arch. ital. Biol., LXII, 157-191.) [175 Galeotti (G.). — Wassergehalt und Tempera! ur der ausgeatmeten Luft. (Pflueger's Arch. ges. Physiol., CLX, 27-41, 1 fig.) [176 a) Gassner (K.). — Altes und Neues zur Frage des Zusammenwirkens von Liehl und Temperatur bei der Keimung lichtempfindlicher Samen. (Ber. d. deutsch. botanischen Ges., XXXIII, 203-216.) [223 b) Einige neue Faite von keimungsauslosender Wirkung der Stickstoff- verbindungen auf lichtempfindliche Samen. (Berichte der deutsch. bot. Gesellschaft, Bd XXXIII, 217-232.) [237 c) Ueber einen Fall von W'i'issblàttrigkeit durch Kdltewirkung. (Berichte d. deutsch. bot. Gesellschaft, XXXIII, 478-486.) [226 Gautier (Arm.). — Influence du fluor sur la végétation. (C. R. Ac. Se, CLX., 194-195.) [Le plus souvent, le fluor active la végétation, la floraison et la production des graines. — M. Gard Gayda (Tullio). — Contributo allô studio dell' assorbimento intestinale dei prodotti di idrolisi délie sostanze proteiche. I. Ricetx/ie sull' intestino te- nue sopravivente perfuso con liquido di Tyrode. (Arch. di Fisiol., XIII, 83- 115.) ' [189 Gentili (A.). — La caduque considérée comme glande endocrine. (Arch. ital. biol., LXIII, 263-277.) [204 Gley (E.). ■ — Valeur physiologique delà glande surrénale des animaux privés de pancréas. (C. R. Soc. Biol., LXXVIÙ, 1.) [203 XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 161 Gley (E.) et Quinquaud i Alf. ). — Des rapports entre la sécrétion surrénale et la fonction vaso-motrice du nerf splanchnique. (C. R. Ac. Se. CLXII. 865.) [504 Griitzner (P. v.). — Ueher dei Yerdauungskraft des « rcinen Pepsins ». (Pfluëger's Arch. ges. Physiol., CLXI, 1-4.) [188 Guilliermond (A.). — Quelques observations cytologiques sur le mode de for- mation des pigments anthocyaniques dans les fleurs. (C. R. Ac. Se, CLXI, 494-407.) [L'anthocyane se forme dans les fleurs exactement comme dans les feuilles. — M. Gard a) Hadley (Philip B.). — Transmission from molher to offspring ofimmu- uitg against fowl choiera. (Centralbl. f. Bakt., LXXVL 196-206.) [240 b) — — The reciprocal relations of virulent and atténuât ed cultures in active immunisation. (Centralbl. f. Bakter.. LXXV1, 442-456.) [243 Haldane (J. S.). — The Variations in the Effective DeadSpacr in Brealhing. (Amer. Journ. of Physiol.. XXXVIII, 20-28.) [176 Halket (A. C.)- — The effect of Sait on the groxvth of Salicornia. (Ann. of Bot., XXIX, 143-154, pi. VIII, 4 diagrammes.) [238 Hamburger (H. I.). — Der Einfluss des osmolischen Druckes aufdas Yolum roter Blutkôrperchen und dus Permeabilitàtsproblem. (Biochem. Zeitschr.. LXXI, 464-467.) [Questions de priorité au sujet de l'emploi de la méthode de la ten- sion osmotique pour la mesure du volume des érythrocytes ainsi qu'au sujet du problème de la perméabilité des cellules animales. — J. Strohl Hanzlik (Paul J.). - Précipitation of serumalbumin und glutin by alka- loidal reagents. (Journ. of biol. Chem., XX, 13-25.) [241 Harder (R.). — Beitràije zur Kcnntnis des Gaswechsels der Mceresahjen. (Jahrbùcher f. wiss. Botanik, LVI, 254-298.) [177 Harms iWilh. . — Driisenliànliche Sinnesorgane und Giftdrûsen in den Ohrwùlsten der Krôte. (Zool. Anz., XLV, 460-470, 8-fig.) [210 Harvey lEdw. M.). — Some effects of ethylene on the metabolism of plants. (Bot. Gazette, LX; 193-214, 2 fig.) [Les résultats de cette étude semblent indiquer que l'effet général de l'éthylène sur le métabolisme des plantes est exactement comparable à celui des anesthésiques ordinaires, chloroforme, éther, etc. — P. Guérin Harvey lEdw. M.) and Rose (R. Catlin). — The effects of illuminating gas on root Systems. (Bot. Gazette, LX, 27-44,9 fig.) [Parmi les principes du gaz d'éclairage, l'éthylène est celui qui paraît être le plus nuisible au système radiculaire. Les plantules de pois de senteur s'étiolent sous l'influence de petites quantités de gaz d'éclairage dans le sol, quantités que ne pourraient déceler les méthodes usuelles. — P. Guérin a) Harvey (E. Newton). — Prehmiuarg Report on the Chemistry of Lighl Production by Luminous Animais. (Carnegie Inst. Washington, Year Book, N° 14, 207.) [Indication d'un travail plus étendu, qui doit suivre, sur Pyrophorus huvuniensis. — M. Guldsmith b) — — Studies on Lïght Production by Luminous Bacteria. (Amer. Journ. of Physiol., XXXVII,' 200-239.) [216 Hausmann (W.) und Mayerhoîer (E.). — Ueber den hemmenden Einfluss des Quarzlampenlichles au f die Blutgerinnunq. (Biochem. Zeitschr., LXXII 379-382.) [199 l'année BIOLOGIQUE, XX. 1915. H 162 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Henderson Yandelli, Chillingworth F. P.) and Whitney (J. L.). — The Respiratory Deàd Space. (Amer. Jourft. of Physiol., XXXVIII, 1-19.) [170 Hérelle F. d'). — Sur le procédé biuloqique de destruction des sauterelles. (C. R. Ac. Se. CLXI, 503.) [246 Hérelle (F. d') et Géry (IL.). — Choc anaphylactique provoqué j>ar le sang de femme chez des cobayes sensibilisés par des al/mminoïdes du placenta. (C. R. Soc. Biol., LXXVIII, 55.) [240 Herzeld ^E.) and Klinger iR.). — Studien zur Gerinnungsphysiologie. Ein- /luss von Alkalien und Saur en, Wirkung einiger EiweissfaUungsmiïtel. lune urne Théorie des Gerinnungsvorganges. (Biochem. Zeitschr., LXXI, 391- 405.) [198 Hubert (Helenai. — Ueber des massenhafte Àuftreten von Eiweisskristalloï- den iu Kartoffelblâttern. (Oesterreichische botanische Zeitschrift, LXIV, 273-277. 1914.) [224 Hutchison Robert H.). — Theeffects of certain salts, and of adaptation to high températures ou the heat résistance of Paramecium caudatum. (Journ. Exper. Zool., XIX. 211-224.) 225 Jacobacci (V.). — Nuove rieerche su! rapporta Ira lu sensibilita geotropica nella radice e la presenza e orientamento deqli statoliti. (Ann. di botanica, XIII, 149-150.) [258 Jensen (Paul). — Weitere Untersuchungen ûber die Ihermische Muskel- reizung. Pfliiger*s Arch. f. d. ges. Physiol., CLX, 334-407.) [212 Joël (Arthur). — Ueber die Einirirkung eihiger indifférente)' Xarkotika uuf die Permeabilitut roter Blu tkurperchen . (Pflueger's Arch. ges. Physiol.. CLXI, 5-44. 29 fig.) [235 Johnson H. V. . — The absorption of ions by living und deud roots. (Aineric. Journ. of Bot., II, 250-254.) [193 Jolly (J.). — Lu bourse de Fubricius etles organes lympko-épithéliaux. (Arch. d'Anat. micr., LXVI, fas. 3-4, 363-547, 113 fig. et 3 pi.) [205 Julius (S.). — Ueber den unvollkommoien Tetanus der Skidettmuskeln- (Pflùger's Arch. f. d. Ges. Physiologie, CLXII, 521-546.) [211 Kianizine (J.). — De l'influence des bactéries saprophytes sur l'assimilation des éléments ingérés, la nutrition et le métabolisme des organismes ani- maux. (Journ. Phys. Path. gen., XVI, n° 6, déc, 1066-1075.) [246 Kite (G. L.). — Studies on the Permeability ofthe Interna! Cytoplasm of Ani- mal and Plant Cells. (Amer. Journ. of Physiol., XXXVII, 282-299.) [172 Klein (Wilhelmi. — Zur Ernahrungsphysiologie landwirtsckaftlicher Nutz- tiere, besonders des Fluides. (Biochem. Zeitschr., LXXII. 169-252. [176 Kobzarenko. — Recherches sur la fixation des toxines pur les leucocytes. (Ann. Inst. Pasteur, XXIX, 190-211.) [242 Kramer (S. D.i. — The effect of ' temperatur on the life cycfr of Musca domes- tica and Culex pipiens. (Science, 11 juin 874.) [225 Krizenecky i Jar.). — Ueber amôboidahnliche Bewegungen der Erythrocyd'n. (Zeitschr. f. allg. Physiol., XVII, 1-17, 6 fig.) [228 Krogh (Marie i. — Kann der tierische Organismus Koldenoxyd umset:en? (Pflueger's Arch. ges. Physiol., CLXII, 94-98.) [174 Kuklenski J.». — Ueber das Vorko.mm.en und die Verteilung des Pigmentes in den Organen und Getceben bei japanischen Seidenhiihnern. fArch. mikr. Anat., LX XXVII, Abt. I, 1-37, 2 pi.) [220 XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 163 Laan (F. H. Van der). — Das osmotische Gleichgeiricht frxschen Blut, Milch und Galle. (Biochem. Zeitschr., LXXI, 289-305!) [171 Lamson (PaulD.). — The rôle of the liver in acute polycythœmia : the me- chanism controlling the red corpuscle content of the blood. (Proceed. Nat. Ac. Se. Etats-Unis, I, n° 10, 521-525, oct, et Journ. Pharmac. und Exper. Therapeut., VIL n°s 1-2.) [195 Langley (J. N.) and Kato (Toyojiro). — The physiological action of physo- stigmine and ils action on denervated skelelal muscle. (Journ. PhysioL, XLIX, 410-431.) [232 Lapicque (Marcelle). — Action du curare sur le muscle dans la série ani- male. (Journ. Phys. Path. gén., XVI, n° G, déc, 908-1015.) [234 Laurens (Henry). — The réactions of the melanophores of Amblystoma larvœ. (Journ. exper. ZooL, XVIII, 577-638.) [220 Lieske (R.). — Beitrage zur Kenntnis der Ernahrungspliysiologie extremat- mospharischer Epiphyten. (Jahrbùcher f. wiss. Botanik, LVI, 113-122.) [192 Liindner (J.). — Ueber den Einfluss giinstiger Temperaturen auf gefrorene Schimmelpilze . (Jahrbùcher f. wissenschaftliche Botanik, LV. 1-52). [227 Linsbauer (K.). — Noliz iiber die Sàureempfindlichkeit der Euglenen. (Oes- terreichische botanische Zeitschrii't, LXV, 12-21.) [236 Lipman (C. B.) and Sharp (L. I.). — Effect of moisture content of a sandy soil on ils nitrogen fixing poiver. (Bot. Gazette, LIX, 402-406.) [Des quantités considérables d'azote sont encore fixées, alors que le sol ne contient que 8 % d'humidité. — P. Guérin Lipschûtz (A.). — Zur allgemeinen Phgsiologie des Ilungers. (« Collection Vieweg », fascicule 26. F. Vieweg, Braunschweig, 92 pp., 39 fig.) [181 Lisbonne (M.). — Coagulation des liquides d'ascite par le chloroforme. (C R. Soc. Biol., LXXVIII, 405.) [230 Lloyd (D. J.). — The osmotic balance of Skelelal muscle. (Roy. Soc. Pro- ceed., B. 608, 568-574.) [172 a) Loeb (Jacques). — Weber's laiv and antagonistic sait action. (Proceed. nat. Acad. Se. Etats-Unis, I, n° 8, 439-444, Aug.) [229 b) — — The mechanism of antagonistic sait action. (Proc. Nat. Ac. Se. Etats-Unis, I, n° 9, 473-477. sept.) - - • [229 c) — — On the rôle of eleclrolytes in the diffusion of acid into the egg of Fundulus. (Journ. biol. Chemistry, XXIII, n° 1, nov., 139-144.) ' [230 d) — — The simplest constituents required for grôwth and the completion of the life cycle in an Insect (Drosophila). (Science, XLI, 169-170, 29 janv.) [190 Loeb (Jacques) and Me Keen Cattell. — The influence of eleclrolytes upon the diffusion of potassium oui of the cell and into the cell. (Journ. of Biol. Chemistry, XXIII, n° 1, 41-66.) [Voir Loeb b. a) Loeb (Jacques) and Wasteneys(Hardolph). — The Relative Efficiency of Various Parts of the spectrum for the Heliotropic Reactions of Animais and Plants. (Journ. Exper. ZooL, XIX, N° 1, 23-35.) [255 b) The identity of heliotropism in animais and plants. (Science, XLI, 328-330, 26 févr.) ' [254 c) On the identity of heliotropism in animais and plants. (Proceed. Nat. Acad. Se, I, XLIV, 44-47, janv.) [255 d) On the influence of balanced and non-balanced sait solutions upon the osmotic pressure of the body liquids of Fundulus. (Journ. biol. Chemis- try, XXI, N° 2, 223-238.) [230 1G4 L'ANNEE BIOLOGIQUE. a) Lobner (Leopold). — Ueber kùnslliche Fûlterung and Verdauungsversu- chemil Blutegeln. (Biol. Centralbl., XXXV, 385-393.) [189 b) — - Ueber NormaUeukotoxine und ihre Beziehungen zur Phagocytose und Blutsverwandschaft. (Pflueger's Arch. ges. Physiol., CLXII, 129-158.) [242 Lubimenko (V.). -- Nouvelles recherches sur les pigments des chromoleuci- les. (C. 15. Ac. Se, CLX, 277-280.) [L'évolu- tion chimique des pigments des chloroleucites devenant chromoleucites aboutit à la formation d'un grand nombre de substances colorées qui se rattachent à la carotine, à la xanthophylle et leurs isomères. -- M. Gard Lusk (Grahami. — .1» investigation into the causes of the spécifie dynamic action a/' the foodstuffs. (Journ. of the biol. Chem., XX, 555-618.) [181 Mac Arthur (C. G.) and Luckett (C. L.). — Lipins in nutrition. (Journ. of biol. Chem., XX, 161-177.) [188 Mac Dougal (D. T.). — Light and the raie of growth in plants. (Science, 26 mars, 467.) [On a tenté d'affirmer que la lumière retarde la croissance. 11 n'y a pas la corrélation généralement admise sans réserve entre la lumière et la croissance. Mais la question est complexe, et l'action de la lumière s'exerce dans certaines limites seulement. — H. de Varignv Maignon (F. |. — Influence des saisons sur la toxicité de l'albumine d'œufehéz le rat blanc. (Ass. Fr. Av. Se, 43e Session, Le Havre, 553-554.) [184 Maillefer (À.). — Nouvelles expériences sur le géotropisme de l'avoine. (Bull, de la Soc. vaud. des se. nat.. L, 365-391.) . [258 Mameli (Eva) et Pollacci (G.). — Ancora sulTassimilazione diretla del azoto atmosferico libero nei végétait'. (Rendic. dell'Accad. dei Lincei, XXIV. 956-971.) [191 Manouélian (Y.). — Recherches cytologiques dans le tétanos humain. (Ann. Inst. Pasteur. XXIX, 440-442.) [245 a) Mansfeld (G.). — Ueber das Wesen de)1 chemischen Warmeregulation. (Pflueger's Arch. f. ges. Physiol., CLXI, 430-443.) [216 b) Beitràgc zur Physiologie der Schilddriise. VIII Mitteilung. (Pflue- ger's Arch. ges. Physiol., CLXI, 502-505.) [202 Mansfeld (G.) und Ernst (Z.). — Ueber die Ursache der gesteigerten Eiweiss zersetzung und Wdrmebildung im infektiosen Fieber. Beitruge zur Physio- logie der Schilddriise. (Pflueger's Arch. f. ges. Physiol., CLXI, 399-429, 15 fig.) [201 Mansfeld iG.),kLukacs (Alexius). — l'ntersuchungen ûber den chemi- schen Muskel tonus. I. II. Mitteilung. (Pfluger's Arch. ees. Physiol., CLXI, 467-477, 478-482.) [213 Massaglia (A.). — Contribution à la connaissance de la pathogénèse du diabète sucré. (Arch. ital. biol., LXIII, 97-106.) [208 a) Mast (S. O.). — The relative stimulaling effteiency of spectral colors for the lower organisms. (Proc. Nat. Ac. Se. Etats-Unis, I, N" 12, 622-625, déc.) [223 b) What are tropisms? (Arch. Entw.-Mech., XLI, 251-263.) [250 Maxwell (A. L. J.) and Rothera (A. G. H.). — 'Ilie action ofpituitrin on the sécrétion ofmilk. (Journ. of Physiol., XLIX, 483-491.) 249 Me Callum (B. V.) and Davis (M.). — The influence of the plant of protein intake of growth. (Journ. of biol. Chem., XX, 415-428.) [187 XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 165 Me Clendon (J. F.). — Aciditg Curves in the Stomachs and Duodénums of Adults and Infants, plotted with the Aid of Improved Methods of measuring hydrogen Ion Concentration. (Amer. Journ. of Physiol., XXXVIII, 191-199.) [189 a) Meigs iE. B.). — The osmotic proportion of différent kinds of muscle. (Science, 7 mai, 689.) [Sur la différence des propriétés osmotiques entre le muscle strié et le muscle lisse et analyse des expériences faites à ce sujet. — H. de Varigny b) — — The osmotic Properties of calcium and magnésium Phosphate in Relation to those of Living Cells. (Amer. Journ. of Physiol., XXXVIII, 456- 490.) [172 Mendenhall (Walter L.). — Factors affecting the Coagulation. — Time of Blood. VIL The Influence of certain Anesthetics. (Amer. Journ. of Physiol., XXXVIII. 33-51.) [198 Molliard (M.). — L'azote libre et les plantes supérieures. (C. R. Ac. Se, CLX, 310-313.) [Le Radis est incapable, contrairement à l'opinion de certains auteurs, d'utiliser l'azote libre de l'air. — M. Gard Montuori (A.). — Asfîssia e Narcosi. (Zeitschr. f. allg. Physiol., XVII, 18- 27.) [236 Moore (Arthur Russell). — An analysis of expérimental Edema in Frogs. (Amer. Journ. 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Ueber den Mechanismus der Eisen und Arsenwirkung. (Pflueger's Arch. ges. Physiol., CLXI, 492-501.) [202 O'Connor (J. M.). — The influence of température on the sécrétion of sweat. (Journ. Physiol., XLIX, 113-125, 3 fig.) [226 Okada (Seizaburo). — On the sécrétion of bile. (Journ. of Physiol., XLIX, 457-482.) [208 Onslow (H.). — A contribution to qur knowledge of the chemistry of Coat Colour in animais, and of dominant and récessive whiteness. (Royal So- ciety Proceeding, B. 609, 36-58.) [219 a) Osborn (Th. B.) and Mendel (L. B.). — The comparative nutritive value of certain proteins in growth, and the problem ofprotein minimum. (Journ. of biol. Chem., XX, 351-378.) [185 1G6 L'ANNEE BIOLOGIQUE. b) Osborn Th. B.) and Mendel (L. B.). — Further observations of the in- fluence of naturel! fats upon growth. (Journ. of biol. Chem., XX, 379-300.) [186 Osborne iW. A.). — Contributions lo physiological climalology . «Journ. Phy- siol., XLIX, 133-138.) 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Se, 43e Session, Le Havre, 166-167.) [247 d) — — Action du virus rabique sur les Batraciens et les Reptiles. (Ass. Fr. Av. Se, 43e Session, Le Havre, 844-845.) [247 e) — — Vaccination contre la rage expérimentale par la sécrétion cutanée muqueuse des Batraciens, puis par le venin de la vipère aspic. (Ass. Fr. Av. Se, 43e Session, Le Havre, 846-847.) [248 a) Pictet (Arnoldi. — .1 propos des tropismes. Bec/ierches expérimentales sur le comportement des insectes vis-à-vis des facteurs de l'ambiance. (Bull. Soc, vaud. se. nat., 5e sér., LI, 423-550, 11 fig.) [251 /') — — Les réactions des insectes vis-à-vis de la lumière. (Bull. Inst. nation. genevois, XLII, 25 pp.) [256 c) — — Siu- le prétendu hydrotropisme et géotropisme chez les insectes. (Arch. des se. phys. et nat., XXXIX, 187-100.) [253 XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 167 a) Polimanti (O.). — Sul reolropismo nelle Larve dei Batraci (Bufo e Rana). (Biolog. CentralbL, XXXV, 36-39.) [259 h) Physiologische l'ntersuchungen ûèèr das pulsierende Gefdss von Bombyx mori L. (Biol. CentralbL, XXXV, 143-145.) [200 c) - UntersucJiungen ùber das pulsierende Gefdss von Bombyx mori. L. IL Der Pulsrhythmusals Index der Wahrnehmung der Farben beîrachtèt. (Zeitschr. f. Biologie, LXV, 391-400.) [200 Porcelli-Titone (F.). — Aleune ricerche quantitative sul fenomeno di sensi- bilizzazione emolitica e sulla sua réversibilité. (Arch. di Fisiol., XIII, 117-133.) [241 Portier (P.). — Résistance aux agents chimiques de certaines races de B. subtilis provenant des insectes. (C. R. Ac. Se, CLXI, 397.) [239 a) Pringsheim (E. G.). — Die Ernâhrûng von Paramaecium Bursuria. (Biol. CentralbL, XXXV, 375-379.) [191 b) Berner kung en zu lwanowski's « Beitrag zur physiologischen Théorie des Chlorophylls ». (Berichte d. deutsch. bot. Gesellschaft, 379-385.) [192 Prochnow (O.). — Das Springen der Schnellkafer, physikalisch belrachtet. (Biolog. CentralbL, XXXV, 81-93, 4 fig.) [Analyse des principes physi- ques qui agissent dans le mécanisme du saut des élatérides. — J. Stroiil Rasmussen (Andrew T.). — The (Jxygen and Carbon Dioxide Content of the Blood durinq Hibernation in tlie Woodchuck (Marmota monax). (Amer. Journ. of PhysioL, XXXIX, 20-30.) [222 Reed (G. B.). — The rôle of oxidases in respiration. (Journ. of biolog. Chemistry, XXII, 99-111, 1 fig.) [174 Retterer (Ed.). — De la nature et de l'origine des plaquettes sanguines. (C. R. Soc. Biol., LXVII, 654-658.) [194 Reys (J. H. O.'j. — Ueber die absolute Kraft der Muskeln im menschlichen Korpen. (Pflûger's Arch. f. ges. PhysioL, CLX, 183-204.) [212 Robert (Thérèse). — Becherches sur le rôle physiologique du calcium chér- ies Végétaux. (Thèse delà Fac. des se. del'Univ. de Paris, 166pp.,5pl.) [238 a) Robertson (T. Brailsîord). — Studies on the Growth of Mon. I. The Pre and Post-Natal Growth of Infants. (Amer. Journ. of PhysioL. XXXVII, 1-42.) [186 b) — — Studies ou the Growth of man. 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Contributo allô studio dell'azione del vago sugli scambi. (Arch. di FisioL, XIII, 155-162.) 207 Russo (A.) e Monterosso iB.). — La funzione di assorbimento e di se- crezione interna délie cellule parietali del follicolo ovarien studiata speri- mentalmenle nella Coniglia. (Monit. Zool. ItaL, XXVI, N° 11, 268-272, 2 fig.) [205 Salant (William and Mitchell (C. W.).— The Influence of OU of Cheno- podium on intestinal Contractilily. (Amer. Journ. of Physiol., XXXIX, 37-53.) [232 Salkind (J.). — Contributions, hislologiques à la biologie comparée du Thymus. (Arch. Zool. Exp., LV, Fasc. 5, 82-321, 5 pi., Thèse Paris.) [202 Savini (E.) et Savini (Mmc Thérèse). — Thyroïde et anaphijlaxie. (C. R- Soc. BioL, LXXVIII.) 241 Scaffidi iVittorio). — Sulla parte che prende ilrene alla distribuzione délia creatina e alla formazione délia creatinina. (Arch. di FisioL, XIII, 163- 176.) [210 Schâfer (E. A.). — Note on preceding paper by Simpson and Fait : « The mode of action of pituitary extract on the mammary gland ». (Quart. Jourri. Exper. Physiol., VIII, 379-381, 1 fig.) [249 Schellenberg (H. E.). — Zur Kenntnis der Winterruhe in den Zweigen einiger Hexenbesen. (Ber. d. deutsch. botanischen Ges., XXXIII, 118.) [226 Schleip (W. ). — Ueèer die Frage nach der Beteiligung des Nérvensyslems beim Farbenwechsel von Dixippus. (Zool. Jahrb., Abt. allg. Zool. n. Physiol., XXXV, 225-232.) [221 Senior (W. ! und Grùtzner (P. v. i. -- Ein Beitrag zur Physiologie des Pan- kreas des Kaninchens. (Pflueger's Arch. f. ges. Physiol., CLXI, 519-529, 1 fig., 1 pi.) [208 Schreiner (O.) and Skinner (J. J. ). — Spécifie action of organic compounds in modifying plant characteristics : methylglycocoll versus , {i et c, o; XVII; XX. 1° Nutrition. a) Osmose. Laan (F. H. Van der). — L'équilibre osmotiqiie entre le sang, le lait et la bile. — L'auteur a trouvé la même tension osmotique pour le sang, la bile 172 L'ANNEE BIOLOGIQUE. et le lait de vaches examinées. Les variations de la nourriture, même un jeûne de plusieurs jours, sont sans ell'et sur le point de congélation de ces humeurs. Même dans le cas où Ton arrive expérimentalement à modifier le point de congelai ion du sang, la concordance avec celui du lait est main- tenue. — J. Stkoiii.. Lloyd (D. J.). — La balança osmotique du muscle squelettique. — Le muscle sterno-cutané de la grenouille, plongé dans une solution hypotonique du fluide de Ringer, de biose, de dextrose, de sucrose, de raffinose, ou de XaCl augmente d'abord, puis perd du poids. Dans une solution hypertonique le poids diminue d'emblée. Le gain initial en poids dans les solutions hypotoni- ques ou même dans l'eau distillée, peut être réduit et finalement supprimé en exposant au préalable le muscle à l'oxygène humide. Les muscles pren- nent de l'eau à une atmosphère d'hydrogène, de vapeur d'eau, mais non à une atmosphère d'oxygène et de vapeur d'eau : dans cette dernière, il y a une perte de poids. — EL de Varigny. Moore (Arthur Russel;. — L'œdème expérimental chez- les grenouilles. — L'auteur a étudié les facteurs de l'œdème expérimental en vue de fournir des bases à l'interprétation de l'œdème naturel. Pour provoquer l'œdème, il a immergé une patte de grenouille dans l'eau tiède, après avoir ligaturé soit les lymphatiques, soit les veines, soit la patte toute entière, pour déterminer la part respective des diverses voies d'élimination du liquide absorbé par la peau. D'autre part, il a distingué la portion retenue par les muscles de celle retenue par la lymphe, pour celle-ci en mesurant l'indice de réfraction avant et après l'expérience, pour ceux-là en déterminant la perte de poids qu'ils subissent par immersion dans le liquide de Ringer, isotonique aux liquides interstitiels de la grenouille. L'auteur arrive ainsi aux conclusions suivantes, dont plusieurs ne sont que la confirmation de faits déjà connus. La peau de la grenouille absorbe constamment de l'eau conformément aux lois de l'osmose. Cette eau est éliminée par les lympha- tiques et par les veines; si celles-ci sont bloquées, l'eau s'accumule surtout dans les muscles; si ceux-là sont interceptés, elle s'accumule, et en beau- coup plus grande quantité, surtout dans les espaces extra-musculaires. — Y. Delage et M. Goi.dsmith. b\ Meigs (Edward B.). — Les propriétés osmotiques des phosphates de cul cium et de magnésium en rapport avec celles des cellules vivantes [I, 2°]. — On peut faire des membranes semi-perméables de phosphate de calcium ou de magnésium ; ces dernières s'obtiennent en précipitant le sel de telle ma- nière qu'il ne cristallise pas. La membrane au Ca est imperméable ou presque au saccharose, au phosphate dipotassique, au chlorure de calcium ; elle est très peu perméable à NaCl et totalement à KOH. La membrane au Mg est imperméable ou presque au saccharose, phosphate dipotassique et chlorure de magnésium ; elle est assez perméable aux chlorures de Xa et K et tout à fait à l'alcool éthylique. Ces membranes sont toujours colloï- dales et leur traversée par l'eau est le résultat d'une hydratation inégale des colloïdes de deux surfaces. Les phosphates de calcium et de magnésium jouent-ils un rôle dans les propriétés osmotiques des tissus vivants? Malgré certaines analogies de propriétés, la question est trop complexe pour y répondre. — R. Legendre. Kite iG. L.). — Études sur la perméabilité du cytoplasme interne des XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 173 cellules animales et végétales [I, 2°]. — Les composants du protoplasma ont une perméabilité très variable à l"eau, aux colorants et aux cristalloïdes. Toutes les parties du gel protoplasmique sont imperméables ou partielle- ment perméables. La pénétration par les couleurs ou les cristalloïdes est généralement inversement proportionnelle à la concentration du gel. Les meilleurs colorants vitaux ne pénètrent que très lentement les protoplasmas concentrés des cellules épithéliales et musculaires striées de Necturus : les œufs d'Etoile de mer, incisés ou piqués, empêchent dans toutes leurs parties la pénétration des colorants; enfin, les cellules végétales n'opposent aucune barrière dès que la membrane cellulosique est franchie. Tous ces faits sont incompatibles avec la théorie de la membrane cellulaire, telle qu'on la conçoit ordinairement. — R. Legendre. Viale (I.). — Absorption et élimination cutanée de Veau et du chlorure sodique. — La peau se montre imperméable à l'eau et au chlorure de sodium, mçme lorsqu'elle a été dégraissée par l'alcool et l'éther, en sorte que cette imperméabilité réside dans sa structure physique propre. — Y. Delage. Brown (A. J.) etTinker (F.). — Le taux d'absorption de diverses solutions phé notées par les graines d'Hordeum vulgare et les facteurs agissant sur le taux de diffusion des solutions aqueuses à travers les membranes semi-per- méables. — Les variations dans le taux de diffusion des solutions phéniquées à travers la membrane différentiellement perméable de l'orge sont évidem- ment en relation avec des différences dans les tensions superficielles des solutions. Dans le cas des solutions étudiées la tension superficielle est la seule propriété physique dont la variation soit assez grande pour expliquer les différences relatives dans les constantes d'absorption. A toute tempéra- ture donnée, les grandeurs des autres propriétés physiques des solutions restent pratiquement les. mêmes. Ce n'est pas à dire qu'elles soient tout à fait sans influence : elles doivent agir à coup sur, dans le cas présent. Ainsi Bartell a montré que la solution diffusant à travers des membranes de ferro- cyanure de cuivre, et autres, obéissent à la loi de Poiseuille d'après laquelle le taux de diffusion d'une solution à travers une membrane est inversement proportionnelle à sa viscosité. Il est visible aussi que, dans le cas de l'orge, si l'on use de températures différentes, le taux de diffusion de l'humidité dans les graines est proportionnel aux pressions de vapeurs correspon- dantes. La conclusion légitime à tirer des recherches faites est que lorsque les pressions osmotiques,les pressions de vapeur, et les viscosités d'une série " de solutions de solutsperméablessontégales, les taux de diffusion à travers la: membrane de l'orge sont inversement proportionnels aux tensions superfi- cielles. On pouvait s'attendre à une relation étroite entre le taux de diffu- sion des solutions de soluts perméables et leurs tensions superficielles. Quand une solution a une tension inférieure à celle du solvant, elle a aussi une pression intrinsèque inférieure. D'après la théorie de la capillarité de Laplace ceci implique que, d'une façon ou d'une autre, les molécules du solut ont diminué l'attraction entre molécules de solvant. Ces dernières tendront donc à diffuser à la surface de la membrane plus vivement et à passer de là aux surfaces des parcelles solides de matières absorbantes à l'intérieur des graines. Mais il ne faut pas généraliser, et étendre ces conclusions aux phé- nomènes osmotiques en général, comme l'a fait Traube. Il faut éliminer les forces dues aux différences de pression osmotique des deux côtés opposés de la membrane. Ce n'est pas le cas quand la membrane est imperméable au solut, et que l'eau pure seule pénètre dans la graine. — II. de Yarigny. 174 L'ANNEE BIOLOGIQl E. P) Respiration, Reed (G. B.i. — Le rôle des oxydases dans la respiration. — R. S. Lillie a émis récemment l'opinion que les pxydases jouent un rôle accessoire dans les oxydations biologiques et que les surfaces intracellulaires par leur pola- risation électrique prennent une part importante à ces phénomènes; son opinion s'appuie sur une série d'expériences dans lesquelles le pouvoir oxy- dant de la cellule était mesuré par la formation de granules d'indopliénol. Cette conception est nouvelle et si elle était acceptée, elle modifierait gran- dement nos idées sur le processus respiratoire. Aussi R. s'est-il proposé de déterminer expérimentalement la relation qui existe entre les oxydases et la formation d'indophénol. En reprenant les expériences de Lillie et en se servant à la fois de plantes et d'animaux, il se trouve que si l'action des oxydases est écartée, il ne se produit pas d'oxydation. 11 n'y a pas de rela- tion entre la formation des granules d'indophénol et les surfaces intracel- lulaires, surface du noyau, surface des plastides, membrane cellulaire. Lors- qu'on peut séparer les cellules en deux parties, une qui contient le noyau, une autre qui en est dépourvue, les granules d'indophénol se forment dans cette dernière aussi rapidement que dans l'autre. En revanche, l'oxydation est complètement arrêtée par les agents qui inhibent les oxydases. — F. PÉCHOUTRE. Krogh (Marie). — L'organisme animal peut-il transformer de l'oxyde de carbone? — Le problème de la consommation et de la transformation de CO a été étudié à différentes reprises déjà et a rencontré des solutions tantôt négatives tantôt affirmatives. Or, c'est là une question très importante dans l'ensemble des problèmes respiratoires et tout particulièrement pour les recherches sur la tension de l'oxygène dans le sang. En effet, la méthode de Haldane-Smith suppose que le CO qui se trouve dans le sang s'y maintient tel quel. Or, si le CO subissait une oxydation ou était transformé d'une autre façon, ce serait bien là une sérieuse cause d'erreur pour la méthode de Haldane-Smith. Worgitzki ayant cru constater une grande consommation de CO chez les vers de farine, Mme K. a tenu à vérifier le fait. 11 résulte de ses recherches qu'il n'y a pas de destruction de CO chez les vers de farine et que les larves en état d'inanition ne produisent aucun gaz inflammable. Leur métabolisme est pour ainsi dire constant et tout à" fait indépendant de la teneur de l'air en CO. La nature du quotient respiratoire semble indi- quer une combustion de graisse. — J. Strohl. Tashiro (Shiro). — La production de CO2 chez les animaux marins, aux tropiques et dans le climat tempéré, et la présence de CO2 dans l'eau de mer. — I. Lorsqu'on compare les limites de température, supérieure et inférieure, entre lesquelles peut vivre le Limulus d'une part à Tortugas (climat tropical], d'autre part à Woods Hole (climat tempéré), on constate que la température maxima n'est pas de beaucoup supérieure pour la forme tropicale que pour la forme septentrionale, mais que la température minima est de beaucoup supérieure chez la première. — Le métabolisme des animaux des tropiques est moins intense que celui des pays tempérés, ce qui leur permet de vivre à des températures plus proches de la température maxima ; ce métabolisme a été mesuré par la quantité de CO2 produit chez la forme tropicale : elle est, à 23", plus petite que chez la forme septentrionale à 27°. Chez les deux, elle est plus forte chez le mâle que chez la femelle. — II. En étudiant le coeffi- cient de température et le métabolisme (toujours déterminé par la quantité XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 175 de CO2 produit) d'une part d'un nerf de Limulus au repos, d'autre part du même nerf excité, on voit que les coefficients de température présentent dans les deux cas une grande différence. On serait tenté d'en conclure que les métabolismes sont ici de nature différente; l'auteur y objecte que dans le nerf excité, l'accumulation du CO2 excrété peut avoir compliqué le phénomène. — III. Lorsqu'on fait ces expériences à Tortugas, on constate, en même temps que le phénomène prévu de la production doublée de CO'2 par le nerf à la suite de son excitation, que la quantité absolue de CO2 dégagée est relative- ment petite. Ce résultat est peut-être un effet de la haute température. — IV. Chez Cassiopea xamaehana , la production (naturellement faible) de CO2 diminue lorsque l'animal est placé dans l'eau de mer additionnée d'eau dis- tillée ; en même temps diminue aussi l'activité nerveuse, ce qui prouve le lien entre celle-ci et le métabolisme [XIX, 1°]. Ce n'est pas à une diminu- tion de la pression osmotique, mais au changement dans la concentration des électrolytes, que le résultat doit être attribué. L'auteur a fait, de plus, des expériences sur la relation entre les organes de sens de Cassiopea et la production de CO2, en vue des recherches de Cary (voir plus loin), et d'autres sur la présence de CO2 libre dans l'eau de mer. Des quantités considérables de CO2 (50 fois plus grandes que dans l'air atmosphérique) ont été trouvées dans l'eau de mer, mais il reste à savoir si ce CO2 existe à l'état libre constamment où s'il est produit par la décompo- sition des carbonates. — M. Goldsmitii. Aggazotti (A.). — L'acide carbonique et l'oxygène dans l'intestin grêle du chien. — Une anse intestinale isolée et réduite Ji une cavité virtuelle, soit par le jeûne, soit peu de temps après le repas, ne contient pas de gaz. Formant une cavité réelle par introduction de gaz, elle élimine ou absorbe 0 et CO2 proportionnellement à leur tension partielle. La concentration de CO2 nécessaire pour l'équilibre oscille de 5 à 6 % pendant la sécrétion in- testinale h 7 ou 8 e/o en l'absence de cette sécrétion. Dans les mêmes condi- tions, la concentration de O2 varie en sens inverse de 6 ou 7 % à 4 ou 6 %. La concentration d'O en équilibre est toujours plus grande que dans les autres tissus ou liquides de l'organisme ; ceci peut dépendre d'une sécré- tion active d'O2 par l'intestin. Les concentrations de CO2 et d'O2 dans l'anse isolée varient dans les diverses expériences, sous influence marquée du temps passé depuis le repas et de la nature des aliments. La diminution de CO2 pendant la sécrétion glandulaire est due à sa neutralisation par les alcalis du suc; l'addition d'HCl à 0,5 % le dégage et augmente sa tension jusqu'à 34 %. — R. Legendre. Galante (E.). — L'échange gazeux chez les animaux nouveau-nés. — Dans le but d'étudier les rapports entre la fonction respiratoire et la fonction nu- tritive et thermogénétique, l'auteur a effectué une série d'expériences sur de petits chiens à température inconstante et variant de 37° à la naissance jusqu'à 38° vers l'âge d'un mois. Dans toute cette période l'accroissement de la température ne se produit pas d'après un type régulier et le parallé- lisme entre l'assimilation de O et le dégagement de CO2 n'est pas rigoureux. Il est surprenant de constater que l'échange gazeux chez le petit chien au moment de sa naissance est plus intense que celui qui a lieu à un plus haut degré de développement de l'animal lorsque sa température se maintient définitivement à 38° et au-dessus. L'activité nutritive est plus grande chez les nouveau-nés. Le mode de cette action varie suivant le segment excité. Ainsi l'excitation de l'écorce cérébrale augmente plutôt la fixation d'O tandis 170 L'ANNEE BIOLOGIQUE. que l'excitation du cervelet influe favorablement sur le dégagement de CO2. L'action du système nerveux sur le métabolisme parait résulter, d'après l'auteur, d'un équilibre dynamique de forces diverses. Ce n'est que vers la lin du premier mois de sa vie, quand la température se maintient au-dessus de :58' et quand soii système nerveux est suffisamment développé pour assurer les réactions de défense, que le chien devient véritablement homéotherme. — M. Mendelssohn. Henderson Yandell). Chillingworth (F. P.) et Whitney J. L.i. L'espace mort respiratoire. — L'étude de passages de gaz dans des tubes de verre et les déterminations de la teneur en CO2 des parties successives de l'air expiré montrent que, chez l'homme, l'air alvéolaire arrive aux orifices respiratoires dès les 50 premiers cmc. de l'expiration. Une respiration su- perficielle, telle la polypnée par température, suffit ainsi à assurerjun échange gazeux suffisant. Une respiration moyenne, tranquille ne chasse tout l'air de l'espace mort de 150 cmc. environ qu'après expiration d'au moins 400 cmc. Pendant l'hyperpnée, on n'obtient de l'air alvéolaire qu'à la fin d'une profonde expiration. 5 méthodes différentes donnent à l'espace mort la même capacité, 150cmc. environ pendant la respiration normale ; ce volume varie passivement avec les mouvements de la cage thoracique et des pou- mons; il est plus petit pendant les respirations superficielles, plus grand (400 à 600 cmc.) pendant les respirations profondes et dépasse 1 litre pen- dant les respirations les plus profondes; les mouvements du diaphragme influent plus que ceux des côtes ; le repos ou l'exercice ne le modifient pas, à amplitude respiratoire égale. Les variations automatiques de l'espace mort atteignant 30 % ont un rythme d'une période de plusieurs minutes indépendant des changements actifs. La respiration dans une chambre close produit une diminution de l'espace mort, celle d'un air frais et libre une broncho-dilatation. — R. Legendde. Haldane (J. S.). — Les variations de l'espace mort respiratoire. — Con- firmation des résultats des auteurs précédents. L'espace mort n'est pas con- stant ; il varie énormément avec l'amplitude respiratoire : son accroissement est dû probablement à la distension mécanique des atria où s'ouvrent les bronchioles terminales. L'espace mort pour O2 est plus grand que celui pour CO2. On ne peut donc évaluer la composition de l'air alvéolaire d'après la composition moyenne de l'air expiré. — R. Legendre. Klein (Wilh.). — La physiologie de la nutrition du bétail. — Ces re- cherches sur le métabolisme du bétail ont surtout porté sur les échanges respiratoires qui ont été étudiés à l'aide des méthodes de Zuntz, de Petten- kofer et de Regxault et Reiset. Kl. n'a pas constaté de modification du métabolisme énergétique à la suite de la castration. Une étude de la respira- tion cutanée et intestinale a prouvé que 14 ^é de l'acide carbonique total éliminé s'échappe par la peau et par l'intestin. — J. Stroiil. Galeotti (G.). — La teneur en eau et la température de l'air expiré. — Un travail récent de Loewy et Gerhartz sur le même sujet donne l'occasion à G. de préciser certaines indications qu'il a faites précédemment (,1912; sur la teneur en eau et la température de l'air expiré. De nouvelles expériences lui permettent d'assurer que le rythme respiratoire et la température du milieu ambiant peuvent modifier la température de l'air expiré. D'autre part des recherches sur l'influence des bains froids rendent à leur tour fort pro- XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 177 bable l'hypothèse que les conditions vasomotrices du poumon agissent sur la température et conséquemment aussi sur la teneur en eau de l'air expiré. — J. Strohl. Harder (R.). — Les échanges gazeux des algues marines. — Les expé- riences ont été faites avec des algues fraîchement récoltées, au premier printemps, quand elles étaient en pleine croissance. L'intensité moyenne de la respiration des 43 algues étudiées varie entre 0,049 et 0,0023 cm3 d'oxygène absorbé par gramme de poids sec et par minute ; 14 espèces absorbent de 0,03 à 0,02cm3 d'O, 14 espèces de 0,02 à 0,01 cm3 d'O et 12 espèces moins de 0,01 cm3 d'oxgène. Les espèces massives et coriaces respirent moins que les espèces foliacées ou filamenteuses ; plus la croissance d'une espèce est rapide, plus sa respiration est intense; l'âge de la plante influe sur la respiration ; c'est au moment de la fructification que l'intensité respiratoire est la plus faible. La respiration des algues marines est moins intense que celle des algues d'eau douce. Le coefficient respiratoire C02/0 est toujours très voisin de 1 ; les algues marines consomment donc probablement les hydrates de carbone, les matières grasses servant d'ultime réserve. L'inten- sité de la respiration diminue plus rapidement que celle de l'assimilation avec l'abaissement de la température, ce qui permet aux algues marines de se nourrir dans les eaux froides, tandis que dans l'eau plus chaude la respi- ration fait disparaître les hydrates de carbone plus vite qu'ils ne se forment. — A. Maillefer. Petrik (Josef). — De l'effet réflexe de la teneur en oxygène de l'eau (notamment) sur les mouvements respiratoires des poissons. — Il n'est plus guère douteux aujourd'hui qu'il existe pour les mouvements respiratoires des poissons une régulation d'origine centrale par l'intermédiaire du sang. Il est d'autant plus remarquable de constater que divers auteurs rapportent des observations qui prouveraient que le rythme respiratoire est sous l'in- fluence de réflexes provenant de la teneur en oxygène du milieu respira- toire. Sur l'invitation de Babak, P. a étudié la dyspnée et l'eupnée réflexes chez le poisson-chat (Amiurus nebulosus) et chez la loche d'étang (Co/ntis fossilis). Il s'est trouvé que la régulation réflexe apparaît au début de l'éta- blissement du manque d'oxygène ou de l'abondance d'oxygène et qu'elle fait place après quelque temps à la régulation centrale. — J. Strohl. Zorzi (P.). — Influence de l'ozone sur le fonctionnement de l'appareil respiratoire. — L'ozone excite les terminaisons pulmonaires du vague, dé- terminant une stimulation fonctionnelle du centre respiratoire bulbaire, par la voie des troncs vago-sympathiques. L'intensité de la réponse du centre est directement proportionnelle à son état d'excitation du moment. L'effet des inhalations d'air ozonisé varie quantitativement et produit une augmentation faible ou forte des mouvements respiratoires, quand l'augmentation est forte l'aspect est celui d'une polypnée thermique d'origine périphérique. — R. Le- GENDRE. Filippi (Edouardo). — Sur la respiration de la grenouille et sur ses mo- difications produites par quelques substances. — Les mouvements du tractus laryngo-trachéal de la Grenouille sont synchrones des mouvements du poumon; on peut donc se servir de leur enregistrement pour connaître la respiration. CO2, O et H respires par la voie cutanée ne provoquent pas de dyspnée, mais un ralentissement de la respiration. L'immersion prolongée xx. 1915. 12 178 L'ANNEE BIOLOGIQUE. du corps a le même effet. La strychnine, l'yombine et la québrachine, qui agissent strictement sur le vague, modifient la respiration en augmentant immédiatement les pauses respiratoires: l'atropine a le même effet et à dose forte produit l'arrêt total ; la morphine, le chloral provoquent seulement une diminution graduelle de fréquence et d'ampleur; le curare cause le ralentissement, puis l'arrêt. — R. Legendre. Brocher (Frank). — Physiologie île la respiration chez les Insectes imaijos. — B. observe que chez l'Hydrophile la mécanique de la respiration n'est pas conforme à l'idée qu'on s'en fait chez les Insectes en général, d'après laquelle tous les stigmates serviraient alternativement à l'entrée et à la sortie de l'air sous l'influence des mouvements de pompe produits par l'abdomen. Chez l'Hydrophile, ces mouvements de pompe sont produits par la face tergale du métathorax. Quand celui-ci se soulève, l'air est inspiré par les stigmates pro-mésothoraciques, tandis que sous l'influence de cette aspiration, la pression diminuant dans l'abdomen, celui-ci s'aplatit. Quand le métathorax s'aplatit, il refoule l'air et le sang dans l'abdomen qui se gonfle, tandis qu'une partie de l'air est évacuée par les stigmates abdomi- naux. L'abdomen n'a donc que des mouvements passifs. L'auteur pense, d'ailleurs, que ses conclusions ne sauraient être généralisées sans études spéciales et qu'il peut y avoir chez les Insectes des modes respiratoires mé- caniques plus ou moins différents. — Y. Delage et M. Goldsmith. Ege (Richarde ■ — De la fonction respiratoire des réserves d'air empor- tées par divers insectes aquatiques (Corixides, Dytiscides et Notonectes). — Les expériences exécutées par E. à l'aide de la méthode micro-analytique de Krogh ont amené l'auteur à considérer les couches d'air dont s'envelop- pent certains insectes aquatiques (Corixides, Dytiscides et Notonectes) comme ayant une véritable fonction respiratoire et non pas une fonction uniquement hydrostatique, comme le pense F. Brocher. (Voyez entre autres Ann. Biol '.. XIV, 351). Des résultats analogues à ceux d'E. avaient été obtenus en 1914 par M,le Ei.sa Kreuger qui, sous la direction du Wallengrex, s'était spécialement occupée de la respiration du Dytisque (Lunds Univ. Arsskr.. N. S., t. X, n° 13). — J. Strohl. Frankenberg Gerhard v.). — Les vésicules natatoires de Corethra. — Ces vésicules sont un organe de régulation qui permet à la larve de Corethra de se maintenir à un certain niveau malgré les changements de pression. Lorsque la pression extérieure diminue, l'air contenu dans ces vé- sicules, qui était en équilibre de pression avec l'air extérieur, se trouve à une pression plus forte. Les vésicules se dilatent donc et leur pression in- térieure tend à se mettre en équilibre avec celle de la lymphe qui les baigne extérieurement. Mais comme ces vésicules ne sont pas indéfiniment élasti- ques, elles cessent de se distendre avant que l'équilibre soit atteint. Par suite, l'air intérieur, cessant de se dilater, acquiert une pression supérieure à celle de la lymphe ambiante et diffuse à travers les parois de la vésicule. L'ani- mal s'alourdit et, au lieu de monter comme ferait un ludion dans les mêmes conditions, se met ainsi en équilibre avec la pression diminuée. — Si, au contraire, la pression extérieure augmente, la pression intérieure de la vé- sicule étant moindre que celle de la lymphe, de l'air repasse de celle-ci dans celle-là. Par suite, l'animal augmente de volume, s'allège, et au lieu de des- cendre dans le liquide, comme ferait un ludion en pareille circonstance, se maintient à son niveau. — Sous l'influence du manque d'air (dans l'eau XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 179 ■bouillie), les vésicules diminuent de volume et l'animal descend. Mais secon- dairement, et par un phénomène quasi pathologique, la matrice (couche hy- podermique qui revêt les vésicules comme les trachées) devient perméable à la lymphe et celle-ci produit, par imbibition active de la paroi de la vési- cule, une extension de celle-ci, par suite de laquelle l'air intérieur se dilate, allège la larve et la ftiit remonter. — Dans l'eau convenablement aérée, il y a filtration continuelle de l'air de la vésicule dans le sang et de celui-ci au dehors, tandis que du gaz passe des trachées dans les vésicules (s'échappant ensuite par l'intermédiaire de la lymphe). — Lorsqu'on considère la larve quelques minutes après l'éclosion, on voit les deux trachées longitudinales sous forme de cordons pleins; les vésicules contiennent alors du sérum. Brusquement, des bulles de gaz apparaissent qui, en dilatant -les trachées, prennent la place du sérum dans les vésicules. Ce gaz disparait rapidement dans les troncs, qui redeviennent pleins. L'auteur attribue hypothétiquement son origine à une glande à gaz. C'est aussi aux dépens d'une glande à gaz que, dans quelques cas vus par l'auteur, les larves placées dans une eau dé- pourvue d'air, remplissent leurs vésicules. [Les facteurs physiques invoqués dans ce travail demanderaient à être examinés de très près, en particulier lorsque l'auteur fait jouer au gaz dissous dans la lymphe le même rôle^que s'il s'agissait du gaz libre, et à l'extension d'une paroi souple le même rôle que celui d'une pompe aspirante]. L'auteur se rallie à l'idée que, chez les insectes à stigmates ouverts, le •système trachéen est parcouru parle courant gazeux dans le seul sens cen- tripète, par suite de ce que l'O absorbé par les tissus au niveau des capil- laires trachéens détermine un abaissement dépression dans les trachées. Le CO'2 serait expulsé de l'organisme par l'intermédiaire du sang, sans passer par les trachées, mais le modus agendi de cette élimination n'est pasmontré. •Chez les insectes à stigmates clos, les phénomènes seraient au fond les mêmes, le sang servant d'intermédiaire non seulement pour l'expulsion du CO2, mais aussi pour l'absorption d'O. Ici encore, l'auteur ne discute pas les difficultés particulières résultant de ces conditions. — Y. Delage et M. Goldsmith. y) Assimilation et désassimiiation, absorption. — Fonction chlorophyllienne. a-b) Benedict (Francis G.). — Facteurs affectant le métabolisme de fond. — L'auteur étudie successivement les diverses influences qui peuvent modifier le métabolisme de fond des individus. — Métabolisme total en rapport avec le poids du corps. Qu'il s'agisse de l'homme ou de la femme, les valeurs obtenues pour le rapport entre le poids du corps et la quantité totale de chaleur produite présentent une telle variation qu'il est impossible d'aper- cevoir même une approximation d'uniformité ; c'est ainsi par exemple que parmi des individus produisant quotidiennement environ 1.000 calories, nous trouvons un sujet de moins de 50 kg. et un autre dont le poids dépasse 83 kg. D'autre part, chez des sujets dont le poids varie de 58 à 60 kg. nous constatons des variations qui vont de 1.331 à 1.748 calories par jour; chez ceux pesant 80 kg. les variations s'étendent de 1.615 à 2.126 calories. Sur ce point l'auteur conclut qu'il n'y a pas la plus légère évidence d'une loi éta- blissant une relation entre le poids total du corps et la chaleur totale pro- duite. — Production calorifique par kg. de poids du corps. En passant d'un sujet à un autre on observe une absence complète d'uniformité de la valeur de la production calorifique rapportée au kg. de poids du corps. Ainsi deux individus de même poids — 50 kg. environ — produisent par kg. l'un 23,2 calories par jour, l'autre 32,3 calories. D'autre part on rencontre parmi 180 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. les valeurs données par l'auteur, une production de 23,5 calories par jour et par kilogr. à la fois chez un homme de 50 kg. et chez un homme de 108 kg. 11 n'y a donc aucune possibilité, conclut B., de trouver une relation générale entre le poids du corps et la production calorifique par kr7. Les poulets du lot II mis alors au régime du lot I augmentèrent en moyenne de 49gr2 en une semaine. Une autre expérience faite dans les mêmes conditions, mais en enrichissant en graisse la ration du IIe lot, donna les mêmes résultats, montrant bien que la qualité des acides aminés intervient seule. Ces faits concordent avec ceux précédemment connus sur l'importance de la lysine et ont un intérêt pratique. — R. Legendre. Azzi (A.). — Sur la valeur des composés des aminoacidcs avec le formai- déhyde pour les échanges azotés des animaux. — Les composés d'aminoacides et de formaldéhyde introduits dans le tube gastro-intestinal de poules et de chiens sont complètement et facilement absorbés. Après leur ingestion, l'azote de l'acide urique des poules et l'azote uréico-ammoniacal des chiens augmentent beaucoup. Le rapport entre l'azote uréico-ammoniacial et l'azote total des chiens se maintient dans les limites normales, tandis que celui entre l'azote urique et l'azote total des poules descend souvent au-dessous de la normale. Les composés aminoacidesavec formaldéhyde peuvent servir à conserver les animaux en vie pendant quelque temps (une trentaine de jours) lorsqu'on les nourrit exclusivement avec les dites substances. — M. BOUBIER. Maignon (F.). — Influence des saiso7is surla toxicité de V albumine d'ieuf chez le rat blanc. — Les rats nourris d'albumine minéralisée, mais absolu- ment dépourvue de graisse, meurent infailliblement, mais tandis qu'en hiver et en été ils succombent en 3 à 4 semaines à l'épuisement de leurs réserves graisseuses, avec une perte de 40 %de leur poids du corps, au printemps et à l'automne ils succombent à une intoxication rapide en 3 ou 4 jours, avec des sympômes aigus et sans perdre plus de 22 % de leur poids. C'est le résultat d'une modification notable du métabolisme à ces époques, qui rend compte de diverses autres influences saisonnières (goutte, affections fé- briles, etc.), bien connues des médecins. — Y. Delage et M. Goldsmith. Morgen (A.) et Beger iC). — De l'effet nocif (dû à un empoisonnemen XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE 185 par des acides) d'une nourriture composée exclusivement d'avoine. — On a souvent rapporté des observations d'après lesquelles une nourriture uni- forme provoque des maladies rachitiques et scorbutiques. M. et B. ont étudié des phénomènes analogues chez des lapins exclusivement nourris d'avoine. Il s'est trouvé que de pareils animaux mangeaient de moins en moins, maigrissaient et périssaient finalement d'un amaigrissement exces- sif et d'anémie. Les auteurs n'ont toutefois pas constaté de modifications maladives des os. Cet effet nocif de l'avoine était arrêté et compensé par une addition de bicarbonate de soude, mais non pas par une addition de phosphate de chaux et très imparfaitement seulement par une addition de carbonate de chaux. M. et B. concluent de leurs observations que l'effet nocif d'une nourriture composée exclusivement d'avoine n'est pas dû au manque de chaux, mais à un empoisonnement par des acides. Il faudrait admettre que les bases minérales contenues dans l'avoine ne suffisent pas à neutraliser l'acide sulfurique et l'acide phosphorique formés au cours de l'oxydation des matières protéiques. Il serait possible que dans d'autres cas cette abondance d'acide provoque des maladies des os. — J. Strohl. a) Osborne (Thomas B.) et Mendel (Lafayette B.). — Valeur nutritive comparée de certaines protéiques dans la croissance et question du minimum d'azote. — O. et M. rappellent qu'ils ont appelé l'attention dans un certain nombre de travaux antérieurs sur l'importance de certains acides aminés sur la croissance et sur le maintien de l'équilibre. Si la substance protéique contient en proportion faible un groupement acide aminé important, on pourra atteindre un minimum d'ingestion au-dessous duquel il sera impos sible d'abord de poursuivre la croissance, ensuite de maintenir l'état d'équi- libre. On arrive ainsi à déterminer, pour un apport énergétique constant, un minimum de protéiques; ainsi un apport de 20 % de calories ingérées sous forme d'une protéique relativement déficiente sera suffisant pour le maintien de l'état d'équilibre et de la croissance, un apport de 10% ne lésera plus. Afin de voir si des faits de ce genre s'observent chez le rat pour di- verses protéiques, les essais suivants ont été faits : tous les animaux reçoivent une alimentation ayant la même valeur énergétique : les uns reçoivent de la caséine à raison de 18; 15; 12; 9; 6,45, et 2%; les autres de l'édestine à raison de 18; 15; 12; 0; 4,5, et 2 %; les derniers de la lactalbumine à raison de 18; 11 ; 9; 4,5; 2,5; 2, et 1 %. Dans certains cas, on a ajouté de la cystine à la caséine et de la lysine à l'édestine. Lorsque l'alimentation contient 18% de caséine, le développement des jeunes rats se poursuit normalement, certains animaux sont ainsi arrivés à leur développement complet et ont vécu 620 jours en parfait état de santé; le développement est encore normal pour 15%; il est un peu au-dessous de la normale pour 12%. Il y a lieu de noter que dans ce cas on peut obtenir le développement normal par addition d'une quantité de cystine représen- tant 3 % de caséine. Lorsque la teneur en caséine s'abaisse au-dessous de la valeur énergétique totale, la croissance est promptement arrêtée. Or là encore, et c'est ce qu'apportent les recherches actuelles, ce n'est pas parce que la quantité de protéique est trop faible, puisque l'addition de cystine à cette dernière ration la rend immédiatement capable de produire la crois- sance. La croissance peut être facilement provoquée ou arrêtée par addition ou retranchement de la cystine à l'alimentation contenant 9 % de caséine. Lorsque la teneur en caséine s'abaisse à 6 et 4,5 %, la seule addition de cystine ne suffit plus à maintenir la croissance ; il est probable qu'à ce mo- ment l'apport protéique total est trop faible. Des phénomènes analogues sont 180 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. observés avec l'édestine : avec 15 °/o la croissance est normale ; avec 12 % elle est au-dessous de la normale, mais on obtient dans ce dernier cas une croissance légère par l'apport de 2 % de lysine. En ce qui concerne la lac- talbumine, les auteurs notent le même fait frappant : pouvoir de per- mettre la croissance nettement plus élevé. Une alimentation à 9 % de lactal- bumine permet une croissance normale et des taux inférieurs sont beaucoup plus efficaces que les proportions correspondantes de caséine ou d'édestine. Les auteurs pensent que ce fait est dû probablement à une balance plus parfaite dans les proportions des groupes « acides aminés essentiels ». Les auteurs classent ensuite, d'après leurs travaux antérieurs et les tra- vaux actuels, les diverses albumines d'après leur efficacité à provoquer la croissance ou à. maintenir l'équilibre. On constate aussi que les produits sui- vants possèdent la double aptitude : Protéiques animales : caséine, lactalbumine, ovalbumine, ovovitelline ; Protéiques végétales : édestine, globuline, excelsine, glutéline, globuline, gluténine, glycinine. — E. Terroine. b) Osborne (Thomas B.) et Mendel (Lafayette B.). — Quelques observa- tions sur l'influence des graisses naturelles sur la croissance . — Lorsque de jeunes rats reçoivent une alimentation composée d'une protéique isolée pure, d'un hydrate de carbone tel que l'amidon, de sels minéraux fournis sous forme de la préparation désignée antérieurement par les auteurs sous le nom de « lait sans protéiques j> et du saindoux du commerce, ils croissent normalement pendant trois mois mais n'atteignent jamais leur plein déve- loppement. Tôt ou tard la croissance s'arrête, le poids décroît, la mort sur- vient. Or l'état de santé peut être rapidement obtenu si on substitue à une partie de la graisse de porc de la ration certaines autres graisses naturelles. Une alimentation qui ne contient donc comme substance grasse que de la graisse de porc est donc une alimentation déficiente; par contre la même alimentation contenant de la graisse de beurre est parfaitement suffisante. Les auteurs recherchent tout d'abord si la déficience n'est pas due aux pro- cédés employés dans l'industrie pour la préparation de la graisse de porc ; aussi font-ils de nouveaux essais à l'aide d'une graisse préparée en laboratoire et cela en portant minutieusement le matériel brut juste à son point de fusion pour en extraire le corps gras. Les résultats obtenus sont exactement les mêmes qu'avec le produit du commerce. D'autre part, l'huile d'amande préparée en laboratoire par expression des graines à froid est également une graisse déficiente. Par contre, le beurre même encore chauffé à la va- peur d'eau deux heures et demie au moins garde toute son efficacité dans la possibilité de ramener l'animal à l'état de santé. Ce n'est donc pas le chauf- fage d'un corps gras qui peut le rendre déficient. Les auteurs montrent en outre dans le présent travail que la graisse de bœuf se comporte sensible- ment comme le beurre et qu'elle permet la constitution d'une bonne alimen- tation de croissance. O. et M. essayent ensuite de séparer la substance active ; ils y arrivent par solution dans l'alcool et récolte de la partie soluble qui ne cristallise pas à — 15°. L' « huile de beurre » ou 1' « huile de bœuf » ainsi obtenue est parfaitement efficace pour la croissance des individus, alors que la fraction solide résiduelle n'a plus de valeur. — E. Terroine. a) Robertson (T. Brailsford). — Etudes sur la croissance de V homme. I. Le développement des enfants avant et après la naissance [V]. — La période moyenne de gestation des enfants sud-australiens est pour les garçons de 282,5 jours ( ±0,55) et pour les filles de 284,5 (± 0,57). Le poids moyen à la XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 187 naissance est pour les garçons de 3608 gr. et pour les filles de 3435 (variabi- lité de 14,5 %). Les enfants anglais nés en Australie du Sud pèsent 8 à 10 onces de plus que ceux nés en Grande:Bretagne ; les enfants anglo-américains nés dans l'est des Etats-Unis sont intermédiaires. La supériorité de poids des en- fants sud-australiens se maintient pendant la première année. La courbe de croissance est régulière depuis l'implantation de l'embryon jusqu'à la fin de la première année après la naissance; celle-ci se produit au milieu de la courbe. La courbe est la même pour les garçons et les filles. Il y a au moins 3 et probablement 4 courbes de croissance pendant Je développe- ment de l'iiomme : 1° une période « autostatique » précédant l'implantation de l'embryon ; 2° une période « autocinétique » depuis le début du dévelop- pement jusqu'à la fin de la première année, ayant son maximum de vitesse à 1,66 mois pour les garçons et 2,47 pour les filles; 3° une courbe « auto- statique » ayant son maximum de vitesse à 5,5 ans pour les deux sexes ; 4° une courbe probablement « autocinétique » ayant son maximum vers 12,5 ans pour les filles et 14,5 pour les garçons allant jusqu'au poids adulte. Il n'y a pas de période critique pendant le développement intra- utérin, mais bien à- la fin de la première année où les poids anormaux sont fréquents et expliquent les maladies de cette période. — R. Legendre. ô)Robertson (T. Brailsford). — Etudes sur la croissance de l'homme. II. La perte de poids des enfants après la naissance et la croissance compensa- trice qui lui succède [V]. — Il n'y a pas de rapport constant entre la durée de gestation et la perte de poids après la naissance; il y a toutefois ten- dance à une plus grande perte après une gestation prolongée. Plus l'enfant est gros à la naissance, plus il perd de poids, ce qui semble explicable en partie par le shock mécanique plus grand pendant la délivrance. Chez les deux sexes, la perte de poids est de 9,2 % pendant la première semaine de vie extra-utérine; elle est suivie par une accélération compensatrice de la croissance, plus marquée chez les filles que chez les garçons. — R. Legendre. Romeis (B.). — Influence de l'alimentation thyroïdienne et thymique sur la croissance, le développement et la régénération des larves d'Amphibiens anoures. — Gudernatsch, en 1912 et en 1914, a fait connaître les effets très remarquables qu'exerce sur la croissance et la métamorphose des têtards de grenouille, l'alimentation exclusive par du thymus ou de la glande thyroïde. R. confirme ces résultats et les précise par des analyses nombreuses et con- sciencieuses de la teneur en eatî, en matières organiques et en cendres des larves soumises à l'expérimentation. Malgré l'utilité certaine de ces mesures exactes, il faut reconnaître qu'il ne se dégage du travail de R. aucun élé- ment nouveau et important qui pourrait servir à l'explication des faits dé- crits par Gudernatsch. — A. Brachet. Me Callum (E. V.) et Davis (Marguerite). — L'influence du taux de l'ingestion protéique sur la croissance. — Des rats sont soumis à une alimen- tation mixte contenant des quantités variables de protéiques diverses. On constate ainsi tout d'abord que c'est avec les protéiques dérivées du lait qu'on peut maintenir l'équilibre pour la plus faible ingestion azotée; de jeunes rats maintiennent leur poids constant pour une alimentation dans laquelle les protéiques du lait ne représentent que 3 °/c. D'autre part on con- state un accroissement progressif en cours de la croissance lorsque la teneur en protéiques du lait passe de 3 à 8 o/p. Une alimentation contenant 2,45 % 188 L'ANNEE BIOLOGIQUE. de protéiques d'oeuf desséché ne peut maintenir constant le poids du corps. — E. Tkkroine. b) Weill (E.) et Mouriquand (G.). — Inanition et carence. — Dans cette note les auteurs comparent les troubles survenant chez les pigeons à la suite de l'inanition avec ceux obtenus par la nourriture avec des grains décortiqués. — Les pigeons recevant 5 gr. de blé, d'orge ou du riz cortiqué ne présentent pas de phénomènes de beri-beri. La mort survient au bout de 29, 31 et 80 jours. — De même le chat insuffisamment alimenté meurt au 75° jour de cachexie, tandis que les chats nourris exclusivement avec de la viande stérilisée présentent des phénomènes convulsifs et cérébelleux. — E. Terroine. c) Weill (E.) et Mouriquand (G.). — Troubles de la digestion dans la carence expérimentale. — Les pigeons nourris avec des céréales décortiquées présentent au bout de 10 à 15 jours de ce régime une inappétence aboutis- sant à l'anorexie totale. L'introduction dans le régime d'une petite quantité de graines cortiquées rend l'appétit. Pendant la nutrition avec les graines décortiquées lessellesdes pigeons sontliquides et vertes; cela tient probable- ment au défaut de cellulose. — E. Terroine. a) Weill (E.) et Mouriquand (G.). — Graines de céréales décortiquées « hypercarencêes » par la stérilisation. — Les auteurs comparent la courbe de poids et le moment de l'apparition des accidents nerveux chez les oi- seaux nourris avec la même céréale décortiquée, stérilisée ou non. Ses expériences montrent que la stérilisation accélère de beaucoup et le moment de l'apparition des accidents nerveux et le moment de la mort de l'animal. — E. Terroine. Weill (E.), Mouriquand (G.) et Michel (P.). — Recherches sur la carence alimentaire. Effets comparés de la nourriture exclusive des chats par la viande crue, congelée, salée, cuite et stérilisée. — La viande crue, congelée ou salée ne provoque aucun trouble chez les chats. La viande stérilisée provoque au bout de 25 jours des troubles nerveux voisins de ceux observés chez les pigeons nourris avec des céréales décortiquées. — E. Terroine. Grùtzner (P. v.). — Du pouvoir digestif de la « pepsine pure ». — Dans un mémoire précédent (1912) G. avait été amené à exprimer ses doutes sur la pureté du soi-disant ferment peptique pur de Pekelhaaring. Il avait con- staté alors que les effets obtenus en 1902 par Pekelhaaring avec ce ferment pur étaient moins forts que ceux que lui-même avait obtenus avec un extrait de la muqueuse stomacale du porc. Entre temps Pekelhaaring a bien voulu lui envoyer une portion de son ferment pur et G. ayant fait de nouvelles expériences est à même de déclarer aujourd'hui qu'en effet cette pepsine pure est d'environ 30 fois plus efficace que l'extrait de muqueuse du porc. — J. Strohl. Mac Arthur et Luckett (C. L.) — Les lipoïdes dans la nutrition. — Les auteurs administrent à des souris une alimentation constituée par un mélange de sels, de lactose, d'amidon de blé, de poudre de lait extraite par l'éther et l'alcool ; ils y ajoutent en outre une substance grasse ou lipoïdique et observent le développement des animaux. Ils constatent ainsi que les graisses, la lécithine, la céphaline, les cérébrosides ne sont pas des aliments XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 189 indispensables. Par contre, pour qu'une nourriture contenant de la caséine, de l'amidon, du lactose, de la graisse et les sels du lait devienne suffisante, il faut lui ajouter une substance présente dans le jaune d'œuf, insoluble dans l'éther, soluble dans l'alcool chaud, probablement thermolabile. — E. ÏERROINE. Gayda (Tullio). — Contribution à l'étude de V absorption intestinale des produits d'hydrolyse des substances protéigues. I. Recherches sur l'intestin yrèle survivant perfusé avec du liquide de Tyrode. — Avec un intestin grêle de chat, survivant par perfusion de liquide de Tyrode oxygéné et recevant un mélange d'aminoacides provenant de l'hydrolyse complète de la viande, le liquide circulant dans la veine mésentérique et celui du canal thora- cique sont beaucoup plus riches en N total et en N aminé que si l'on in- jecte dans l'intestin de l'eau pure. Le liquide du canal thoracique contient en outre des traces de substances protéiques, surtout quand l'intestin reçoit des aminoacides. Les liquides de la veine et du canal ne renferment jamais d'ammoniaque. Le rapport de X aminé à N total absorbé est moindre que celui des amidoacides injectés; ceci ne tient ni aune désamidation, ni à une formation d'urée, mais probablement à une sélection dans l'absorption des divers amidoacides ou d'autres substances azotées de la solution in- jectée, ou bien à la formation de complexes d'amidoacides, peut-être de polypeptides, mais certainement pas à une synthèse de substances protéi- ques. Une petite partie des aminoacides injectés passe seule complètement inaltérée de l'intestin dans les liquides qui l'irriguent. — R. Legendre. Baglioni (S.). — Recherches sur les effets de l'alimentation maïdique. — Les cobayes sont soumis à des régimes alimentaires identiques sous le rap- port des graisses, de la cellulose et du NaCl, mais différant entre eux par la nature des aliments azotés et amilacés, constitués dans un cas par la poudre d'œuf et l'amidon, dans le second par la farine de maïs, dans le troisième par la farine de blé. Ces deux derniers régimes se montrèrent beaucoup moins favorables à la croissance que le premier. La différence est encore bien plus accentuée si l'on substitue aux farines entières de la zéine et de la gliadine. — Y. Delage. Me Clendon (J. F.). — Courbes d'acidité de l'estomac et du duodénum d'a- dultes et d'enfants, obtenues au moyen de méthodes perfectionnées de mesure de la concentration en ions H. — Au moyen de nouvelles électrodes et d'un potentiomètre à lecture directe, l'auteur étudie les variations d'acidité après un repas. Celle-ci augmente rapidement dans l'estomac d'un adulte pendant les premières heures, puis reste stationnaire jusqu'à ce que toute la nourriture ait quitté l'estomac. La vitesse d'augmentation est d'autant moins rapide que la nourriture est plus abondante et plus riche en protéines le taux maximum d'acidité varie selon les individus. Le contenu duodénal est légèrement alcalin; sa concentration est 0,00000002 H. L'estomac de l'en- fant au premier mois a une acidité croissant faiblement pendant l'heure qui suit le repas et rapidement ensuite jusqu'à ce que l'estomac soit vide; à la 4e heure, le taux d'acidité égale celui de l'adulte; il active le pepsinogène, mais le lait est alors déjà digéré. Le duodénum de l'enfant est plus acide que l'estomac; la pepsine y est toujours présente. — R. Legendre. a Lôhner (Leopold). — Nutrition artificielle et phénomènes de digestion chez les sangsues. — La nouvelle méthode élaborée par L. pour nourrir des 190 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sangsues avec des solutions déterminées est aussi simple qu'ingénieuse. Il recouvre d'un morceau de peau animale l'ouverture d'une éprouvette rem- plie de la solution dont l'effet doit être examiné. La sangsue mise en contact avec cette surface ne manque pas d'y mordre et de commencer à sucer. Certaines précautions particulières sont recommandables, ainsi, par exemple, le chauffage préalable de l'éprouvette à 40° environ, de plus une légère perforation de la membrane à l'aide d'une épingle, afin d'empêcher l'éta- blissement d'une pression négative à l'intérieur de l'éprouvette au fur et à mesure que la sangsue en retire le contenu soluble. Une fois fixée, la sangsue ne se détache pas facilement et on peut transporter la membrane avec l'ani- mal sur une autre éprouvette ou bien aussi donner à la membrane la forme d'un petit entonnoir et y verser successivement les divers liquides dont on veut examiner l'effet sur l'animal. Les réactions de la sangsue au change- ment des liquides sont variables. Elle lâche la membrane si un liquide ne lui plaît pas ou bien elle modifie du moins le rythme des succions et le jeu de ses mâchoires. Tous ces symptômes permettent de se rendre compte du degré de perception chimique de l'animal. C'est ainsi que L. a constaté que le sang peut être remplacé par du sérum ou par une solution saline physio- logique, sans que la sangsue abandonne la membrane. L'auteur a également pu établir le degré de concentration maximale pour chaque solution saline ou sucrée acceptée par l'animal. La quantité maximale de liquide absorbé était de 10 centimètres cubes, soit plusieurs fois le poids de la sangsue. Le sang est concentré à l'intérieur de l'intestin par suite d'une absorption d'eau parles cellules intestinales. Pour suivre les effets de la digestion intestinale, L. fait rendre la sangsue en lui badigeonnant la tête d'un peu de sel de cuisine. Il a pu examiner ainsi le contenu régurgité et constater, par exem- ple, que la poudre d'amidon dont il avait nourri l'animal au préalable présentait des signes de digestion, ce qui rend probable la présence d'un ferment amylolytique dans l'intestin. A l'aide de sa nouvelle méthode L. a également pu amener les sangsues à boire du lait. Ce lait est coagulé lente- ment dans l'intestin. Une fois coagulé, il semble toutefois incommoder l'ani- mal et il est alors invariablement et spontanément rejeté au dehors. Des expériences faites avec des précipitines ont démontré que ces substances conservent leurs facultés spécifiques à l'intérieur de l'intestin et y préci- pitent les sérums pour lesquels elles sont spécifiques. — J. Strohl. d) Loeb (Jacques). — Les constituants les plus simples nëcessawes pour le développement et l'achèvement du cycle vital d'un Insecte {Drosophila). — Ce travail a pour but de déterminer s'il existe chez les animaux supérieurs, tels que les Insectes, un pouvoir de synthèse leur permettant de constituer les composés azotés, complexes de leurs tissus aux dépens de composés azotés très simples, à la façon des microbes. Des Mouches de la banane (Droso- phila) ont été élevées sur une solution de sucre additionnée de substances minérales et de sels ammoniacaux ou d'amino-acides (glycocolle ou autres). L'auteur a constaté que, en l'absence des composés azotés ci-dessus, les mouches pouvaient se nourrir, pondre ; les larves éclosaient et grandissaient jusqu'à une certaine taille, mais à un certain moment cessaient de grandir, bien quelles pussent continuer à vivre. L'addition des constituants azotés ci-dessus permettait aux larves de poursuivre leur développement jusqu'à l'imago : cela montre que l'animal avait pu constituer ses albuminoïdes aux dépens des constituants simples ci-dessus. La quantité d'azote végétal con- tenue dans le papier-filtre surnageant le liquide pour empêcher les larves de se noyer était trop faible pour entrer en ligne de compte. Vase, papier XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 191 et liquide' nutritif étaient stérilisés, mais les mouches avaient pu apporter quelques microbes. Il reste donc possible, bien qu'improbable, que ces der- niers aient joué un rôle dans la synthèse. — Y. Delage. a) Pringsheim (E. G.). — La nutrition de Paramaecium bursaria. — L'au- teur s'est attaché à cultiver cet infusoire porteur de zoochlorelles dans des solutions salines et il y a réussi en employant la solution suivante : 0,02 % Ca (Az 03), 0,002 o/Q MgSO., + 7 H20, 0,002 % K2 HPO;, 0,02 % NaCl et une trace de FeSO.-,. Cet infusoire semble donc pouvoir être nourri par les soins exclusifs de ses algues et ne pas avoir besoin de matières organi- ques venant du dehors. Cette conclusion ne saurait toutefois pas être étendue à tous les animaux porteurs de zoochlorelles et notamment pas à l'hydre verte qui dégénère visiblement dans de pareilles solutions. P. n'a pas réussi non plus à cultiver isolément les zoochlorelles de paramécies, aussi peu que Haberlandt avait réussi en 1891 pour les algues vertes de Convoluta Ro- scoffensis. — J. Strohl. Mameli (Eva) et Pollacci (G.). — Encore sur l'assimilation directe de l'azote atmosphérique libre par les végétaux. — Les auteurs, qui ont étudié de- puis deux ans la 'question, y reviennent avec de nouvelles observations et entrent en discussion avec Molliard et autres. Le résultat, très intéres- sant, qui ressort de leurs recherches, est le suivant. La faculté d'assimiler l'azote libre atmosphérique est une propriété bien plus répandue qu'on ne l'admettait jusqu'ici; il est probable que tous les végétaux chlorophylliens, des algues aux phanérogames, peuvent dans des conditions spéciales faire plus ou moins usage de ce pouvoir. — M. Boubier. Damni (O.). — Là plante et l'azote de l'air atmosphérique. — La plante retire avant tout du sol l'azote nécessaire à sa vie. On sait que les Légumi- neuses sont en état d'utiliser l'azote de l'air grâce aux bactéries qui se fixent sur leurs racines. D'autres plantes, l'Aune, le Podocarpus ont la même pro- priété. Mameli et Pollacci sont convaincus que toutes les plantes, dans certaines conditions, peuvent fixer l'azote atmosphérique. Le fait démontré par Loew que l'azote peut se combiner à l'hydrogène naissant en présence d'un catalyseur et indépendamment de la présence d'un organisme donne quelque appui à l'hypothèse des savants italiens. Winogradsky, Beyerinck ont découvert des bactéries (Clostridîum Pasteurianum, et Azotobacter chroococcum) qui fixent à haute dose l'azote atmosphérique. Cette propriété a été récemment constatée chez d'autre champignons (Aspergillus niger, Pénicillium glaucum, espèces de Phoma, Macrosporium commune etc.). — F. Péchoutre. Morrey (C. B.). — L'alimentation en azote des plantes vertes. — L'opinion commune est que les plantes vertes tirent leur azote des nitrates, et parfois des sels d'ammonium. Certaines le tirent de composés fabriqués par les bac- téries des tubercules de leurs racines (légumineuses). L'azote circule donc dans les plantes sous forme de combinaisons organiques. Pourquoi les racines ne seraient-elles pas capables d'absorber et utiliser des composés similaires, solubles et diffusibles (amino-acides)? On croit qu'il doit en être ainsi, pour les raisons suivantes : 1° La nutrition azotée des légumineuses est de cet ordre; 2° On connaît l'étroite symbiose entre Azotobacter et des bactéries similaires, et diverses espèces d'algues; 3° Diverses graminées produisent plus, semées avec du trèfle; 4° Les plantes poussent mieux dans le sol riche 192 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. en matières organiques ; 5° Les sols les plus fertiles sont les plus riches en bactéries; 6° Il faudrait revoir la doctrine que les nitrates sont l'origine de l'azote des plantes en faisant des expériences avec des sols absolument sté- riles. La fonction principale des bactéries du sol semble être de préparer des composés azotés solubles pour les plantes. — II. de Varigny. Bokorny (Th.). — Nouvelle contribution au problème de la nutrition organique de plantes vertes. — L'auteur a fait de nouvelles recherches sur l'utililisation de matières organiques par les plantes vertes. Ainsi, il a nourri, entre autres, des choux avec des solutions contenant de l'alcool méthylique et de la glycérine. Il a également fait des expériences avec des plantes in- sectivores, dans le but de vérifier si la nourriture organique leur sert à obtenir des substances protéiques ou seulement des substances minérales, comme le pensent, à tort selon B., certains auteurs. — J. Strohl. Pascher (A.). — Nutrition animale des algues vertes. — Tetraspora et Stigeoctonium présentent à côté des zoospores ciliées des macrozoospores douées de mouvements amiboïdes: celles-ci abordent de petits organismes (bactéries, cyanophycées, diatomées, chlorophycées , flagellés, desmidia- cées) au moyen de pseudopodes massifs; il se forme autour des organismes ingérés des vacuoles digestives; les restes indigestes sont expulsés; on retrouve ainsi chez ces chlorophycées la manière de se nourrir des amibes. Chez les gamètes de Draparnandia , P. a pu observer dans quelques rares cas le même mode de nutrition. Les macrozoospores amiboïdes effectuent leur première division plus rapidement que les macrozoospores ciliées ; les jeunes plantes sont semblables dans les deux cas. Il est intéressant de con- stater que Tetraspora, de l'ordre des Volvocales, est capable de nutrition animale parce que les Volvocales étaient le seul ordre des Flagellés où l'on n'avait jamais observé l'absorption d'aliments solides. — A. Maillefer. Lieske (R.). — Contribution à la physiologie de la nutrition des épiphytes atmosphériques extrêmes. — Contrairement aux autres auteurs qui se sont occupés de la physiologie des épiphytes et qui ont toujours opéré avec des plantes de serre, L. a expérimenté dans le jardin botanique de Rio de Ja- neiro avec des plantes entières prises dans leur station naturelle. Les plantes d'Epidendrum sp. et de divers Tillandsia sont toutes incapables d'absorber la vapeur d'eau même en atmosphère humide : c'est le brouillard, dont les fines gouttelettes sont poussées par le vent contre les poils en écailles des Tillandsia, qui fournit l'eau nécessaire. Les analyses ont montré que les Tillandsia contiennent environ 3 % de cendres, où K20, Na20, CaO et SiO2 prédominent; CaO et SiO2 proviennent en partie de la poussière qu'il est impossible d'enlever toute de la surface des plantes, car elle se loge derrière les poils en écailles. Les plantes prennent leurs matières nutritives en dissolvant et absorbant les substances solubles de la poussière amenée par le vent. — A Maillefer. (b Pringsheim (E. G.). — Remarques sur le travail d Ivanowski : Contribu- tion A une théorie physiologique de l'assimilation. — Ivanowski (voir Année biologique, XIX, p. 256) prétend que les chlorophyllines n'absorbent presque pas de lumière dans le bleu près de la ligne F, mais dans le violet dans la bande VI ; P. montre que tous les auteurs sont d'accord pour placer la bande VI dans le bleu et non dans le violet. — A. Maillefer. XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 193 Johnson (H. V.). — L'absorption des ions par les racines vivantes et mortes. — On sait que les racines produisent souvent une réaction acide ou alcaline dans les solutions de sels neutres et que ce fait peut être attribué soit à une excrétion d'acide ou d'alcali, soit à une absorption plus grande de cations, ce qui rend la solution acide, ou d'anions, ce qui rend la solution alcaline. Mais le taux de l'acidité ou de l'alcalinité ainsi produites est trop élevé pour qu'elles soient attribuées à une excrétion et il est probable qu'elles sont dues à une absorption par la racine d'anions ou de cations. La plante céderait un cation pour chaque cation qu'elle absorbe et vice versa. On peut encore supposer que la dissociation hydrolytique des sels neutres produisant à la fois de l'acide et de l'alcali, la plante absorbe l'une de ces substances plus rapidement que l'autre. Un point qui semble avoir été perdu de vue ■ dans ces expériences est que l'inégale absorption des anions et des cations peut être due aux cellules mortes de la racine plutôt qu'aux cellules vivantes. C'est ce que cherche à démontrer J. par les expériences qu'il a entreprises sur diverses racines. La présence de cellules mortes a une influence mar- quée sur l'absorption. Si toutes les cellules d'une racine sont vivantes au commencement d'une expérience, quelques-unes sont tuées par la solution pendant la durée de l'expérience. — F. Péchoutre. S) Circulation, sang, lymphe. Engel (C. S.). — Sur la succession régulière des érythrôcytes dans la vie em- bryonnaire des Vertêbrés\y, XVII]. — Ce mémoire s'ouvre par des considéra- tions générales, où l'auteur développe cette idée que l'organisation générale d'un animal et spécialement l'état de ses globules sanguins sont adaptés à son genre de vie et à son besoin d'oxygène, à toutes les périodes de son exis- tence et à quelque groupe qu'il appartienne. Il doit donc y avoir des chan- gements dans la constitution des globules sanguins, quand un animal change d'existence et de mode de respiration, quand un Batracien par exemple passe de l'état larvaire à l'état adulte, ou quand un Mammifère dont la respiration est d'abord placentaire vient ensuite à respirer à l'air libre. Les cellules sanguines ne peuvent être les mêmes dans les deux conditions, et elles doivent avoir une constitution plus parfaite dans la seconde que dans la première. Quel que soit le groupe zoologique duquel un animal fasse partie, des formes différentes d'érythrocytes doivent se succéder régulièrement, correspondant chaque fois à des conditions respiratoires différentes. C'est ce que l'auteur cherche à montrer par l'étude comparative du sang chez les embryons de divers âges et chez des adultes, appartenant à des groupes différents (Acanthias, Grenouille, Poulet, Mammifères et Homme). Il arrive aux conclusions suivantes. La succession des érythrôcytes de di- verse forme est régulière pendant la vie embryonnaire des Vertébrés. Les plus jeunes cellules sanguines appartiennent au groupe des érythrôcytes et ne sont pas analogues à des lymphocytes basophiles (contrairement à Maximow et Dantschakoff) ; il n'y a donc pas de cellules-souches communes aux glo- bules rouges et aux globules blancs; ces derniers d'ailleurs apparaissent très tardivement. Pendant la période embryonnaire du développement de tous les Vertébrés, trois formes d'érythrocytes se succèdent avec une régu- larité qui est partout la même. La première est un érythrocyte (métrocyte de lre génération), à cytoplasme plus ou moins polychromatique, à noyau relativement grand, structure (areiocaryon) d'autant plus apte à se diviser que la période embryonnaire est plus courte. Cette forme est suivie d'une deuxième (métrocyte de 2e génération), dont le cytoplasme est orthochro- l'année biologique, xx. 1915. 13 194 L'ANNEE BIOLOGIQUE. matique, riche qu'il est en hémoglobine, et dont le noyau compact fpycno- caryon) n'est plus capable de division. A ces deux premières formes, de grande taille, fait suite une troisième forme, plus petite : chez les Vertébrés non mammifères, elle circule telle quelle en demeurant nucléée; chez les Mammifères, cette forme nucléée demeure dans la moelle des os et ne passe dans le sang circulant qu'après une maturation marquée par la perte du noyau. L'examen du sang chez les diverses espèces étudiées montre que peu à peu disparaît la forme de la période antécédente. Les formes succes- sivement apparues n'ont d'ailleurs aucun rapport génétique les unes avec les autres; par exemple les métrocytes de second ordre ne proviennent pas des métrocytes de premier ordre et ne fournissent pas les érythrocytes définitifs. C'est qu'en effet les lieux de formation des érythrocytes ne sont pas les mêmes au cours de la vie embryonnaire et postembryonnaire. Tant que les organes ne sont pas différenciés, la production du 'sang se fait en commun avec les autres tissus dérivés du mésenchyme, de telle sorte que les pre- mières cellules sanguines sont des cellules mésenchymateuses, telles chez les Amphibieils les cellules sanguines chargées de plaquettes vitellines ; c'est ce que l'auteur appelle la formation sanguine cytotype. Après la con- stitution des organes sanguiformateurs, des érythrocytes plus différenciés prennent naissance dans ces organes, correspondant aux besoins actuels du stade de développement; c'est pourquoi les érythrocytes- nucléés des plus jeunes embryons de Mammifères sont mûrs pour la période embryonnaire où ils apparaissent, immatures par contre pour les périodes suivantes. Comme on le sait, chez les Mammifères, le foie et la moelle osseuse se suc- cèdent dans la fonction hématopoiétique. — A. Prenant. Retterer (Ed.). — De la nature et de l'origine des plaquettes sanguines. — L'étude des organes formateurs du sang montre que les hématies comme les leucocytes se forment aux dépens d'un syncytium cellulaire, par la va- cuolisation et liquéfaction de certaines de ses parties. Ce syncytium pos- sède aussi un chondriome, qui se désagrège également, mettant en liberté les granulations qui le constituent. Ce sont ces granulations, revêtues d'une mince couche d'hyaloplasma, qui deviennent des plaquettes. Celles-ci sont donc des formes dégénératives, incapables d'aucune évolution nouvelle. — M. Goldsmitii. Topley (W. W. C). — Influence de la concentration saline sur Vhémo- lyse. — Dans le cas de l'hémolyse des globules de mouton par le complé- ment des cobayes, on observe que : 1" La présence d'un excès d'électrolyte (chlorure de sodium) par rapport à la limite normale dans un mélange hémolytique, empêche la combinaison du complément avec le complexe globule rouge-anticorps. 2° Si la concentration de l'anticorps est notable- ment accrue, il est possible jusqu'à un certain point de contrecarrer l'effet de l'augmenta tion de concentration saline. 3° Si la concentration saline est diminuée, une diminution de concentration de l'anticorps sert à produire l'union de globules rouges et du complément. 4° Dans un milieu presque complètement privé de sel, la combinaison se produit en l'absence complète de l'anticorps. — H. de Varigny. Wells i J.J.) et Sutton (J. E.). — Numérations du sang de la Grenouille, .'/'• la Tortue et de 12 espèces de Mammifères. — La numération des globules XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 195 rouges et blancs, faite sur des animaux normaux, a donné les résultats sui- vants : Hématies. Leucocytes. Chien adulte 6.709.300 11.000 par cmc. — nouveau-né 1. 268.560 16.290 Chat 9.G46.000 14.800 - Lapin 6.800.850 11.743 Cheval 7.894.000 8.600 Vache 7.655.350 11.600 Mouton 10.354.000 8.533 Chèvre angora 14.974.500 7.300 Cochon 7.860.000 11.500 Singe {Cercopithecus callitricfms) 6.212.000 5.200 — Chien de prairie (Cynomis ludovicanus) . 9.840.880 6.40O — Marmotte 6.713,700 12.250 Blaireau ( Taxidea taxus) 13.995.200 16.221 I — (3 moisi 7.880.000 14.100 — (4 mois ' 1/2) 11 .440.000 10.6E 0 Tortue (Chrysemis elegans) 750.000 12.330 Grenouille (Rana esculentà) 591.000 10.400 — Les globules rouges sont moins nombreux chez les jeunes que chez les adultes. Les variations individuelles des globules blancs sont plus grandes que celles des globules rouges. — R. Legendre. Tocco (Efisio Luigi). — Contribution à la connaissance de la fine struc- ture r et i cul o- filamenteuse des hématies. — T. fixe en totalité le cœur de petits animaux [Rana, Anguilla, [Lacer ta, Fringilla,Mus) dans le liquide deCarnoy. Dans les hématies de Rana, il voit une substance filamenteuse, probable- ment mitochondriale, formant un réseau dans tout le cytoplasmaet semblant constituer le stroma fondamental; il agit pour conserver la forme du glo- bule; les filaments sont homogènes, non granuleux. — R. Legendre. Boothby (Walter M.) et Berry (Frank B.). — L'effet du travail sur le pourcentage d'hémoglobine et le nombre des globules rouges du sang. — Un travail tel qu'une rude course produit une augmentation du pourcentage d'hémoglobine, du nombre de globules rouges et, par suite, de la capacité respiratoire du sang. Cette variation n'a lieu que chez les sujets arrivés à un état de transpiration. — R. Legendre. Boothby (Walter M.). — Détermination de la vitesse de circulation chez l'homme au repos et au travail. — La vitesse de la circulation augmente pro- portionnellement à la consommation d'oxygène et est en rapport avec l'aug- mentation de la ventilation. La régulation de la vitesse de circulation est due à la concentration en ions hydrogène du sang artériel; chez le sujet exa- miné, une augmentation de vitesse de 3^3 par minute correspond à une augmentation d'acidité totale égale à une pression de 2mm. de CO'2, corres- pondant à une concentration en ions H d'environ 0,013 X 10-7. — R. Le- gendre. Lamson (Paul D.). — Le rôle du foie dans la polycgthémie aiguë. — En extirpant ou en isolant par des ligatures un à un divers organes (intestin, rate, pancréas, foie etc.) et en injectant ensuite une substance capable d'au- menter le nombre de globules rouges (adrénaline), l'auteur arrive à voir que 196 L'ANNEE BIOLOGIQUE. l'organe qui préside à cette augmentation est le foie. Le changement consiste en une certaine diminution du volume du plasma et une augmentation du nombre absolu des globules rouges, plus considérable que celle de l'hémo- globine; de cette façon l'hémoglobine acquiert une surface plus grande permettant d'absorber une plus grande quantité d'O. — La formation de globules rouges est sous le contrôle du système nerveux : leur nombre augmente après l'excitation du nerf vague, dans l'asphyxie cérébrale et aussi dans certains états émotionnels. Les glandes surrénales jouent dans le mé- canisme un rôle non encore élucidé. — M. Goldsmith. Stockard i Charles R.). — Origine et relations des corpuscules sanguins et de* cellules tapissant les vaisseaux. — Pour étudier cette question en éliminant les difficultés provenant du mélange des éléments formateurs par la circulation, l'auteur a utilisé des embryons de Fundulus chez lesquels la circulation a été supprimée (probablement par KC1) et qui peuvent ainsi vivre jusqu'à 30 jours, quoique sans éclore. Les îles sanguines se forment sur le vitellus, le péricarde est très distendu, ainsi que les espaces cœlomiques latéraux et la vésicule de Kuppfer ; le cœur se transforme en un canal allongé et la tête est refoulée loin du vitellus. L'extrémité veineuse du cœur ne se met pas en relation avec les rares veines qui se forment sur le sac vitellin. L*endocarde se forme et le myocarde reste extrêmement réduit. La cavité du cœur est presque entièrement obstruée par un matériel périblastique . Aucun hémocyte ne se rencontre ni dans le cœur, ni dans l'aorte, ni dans aucune des parties antérieures de l'embryon. Les éléments pigmentaires présentent de grandes anomalies dans leur construction et leur distribution. Les masses cellulaires formant les îles sanguines du sac vitellin et la masse intermédiaire à la notocorde et au tube digestif se transforment, dans leur partie centrale, en érythrocytes qui se multiplient par division ; mais, dès que la couche périphérique de ces amas s'est transformée en endothélium. les érythrocytes perdent la faculté de se diviser et la formation de nouvelles cellules sanguines passe à la rate et à la moelle osseuse. Ces masses d'éry- throcytes, faute de pouvoir circuler et sans doute faute d'oxygène, se désin- tègrent au bout de quelques jours chez ces embryons sans circulation. Quant aux leucocytes, ils sont totalement absents dans ces masses primitives d'érythrocytes et ont une origine ontogénétique et probablement phylogéné- tique indépendante, n'ayant de commun avec les érythrocytes primitifs que leur origine mésenchymateuse. Ainsi, rendothélium vasculaire ne réclame pas le mouvement circulatoire pour se former. Quoique d'origine mésenchy- mateuse, les trois sortes de cellules vasculaires : érythrocytes, leucocytes, en- dothélium sont d'origine polyphylétique, en ce sens que les éléments mésen- chymateux, destinés à former une de ces sortes d'éléments, ne sauraient former les autres, pas plus que les cellules endodermiques qui forment le pancréas ne sauraient former le foie. — Y. Delage. Thompson (W. B.i. — Etudes sur la relation entre les sangs des divers animaux qui ressort de la composition des prote'iques du sérum. III. Compa- raison des sérums de poule, dindon, canard et oie au point de rue de leur teneur en substances protëiquejs variées. — La recherche porte sur la globu- line insoluble, les globulines totales, les albumines totales. Poule. Globu- line insoluble 14,9 %, globulines totales 23 %, albumines totales 77 %. Dindon. Globuline insoluble 7,4 %, globulines totales 10 %, albumines totales 84 °/0. Canard. Globuline insoluble 21,6 %, globulines totales 26 °/o, XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 197 albumines totales 74 %, Oie. Globuline insoluble 17,2 %, globulines totales 26 %, albumines totales 74 °/0. — E. Terroine. Briggs (R. S.). — Études sur la relation entre les sangs des divers ani- maux gui ressort de la comparaison des protéiques du sérum. IV. Comparaison des sérums de pigeon, de coq et de dinde au point de vue de leur teneur en substances protéiques à l'état normat et pendant l'inanition. — Au cours de l'inanition on constate les faits suivants : Chez le pigeon la globuline inso- luble passe de 7,3 à 2,7 %, les globulines totales de 28 à 14 %, les albumines totales de 72 à 86 %. Chez le coq la globuline insoluble passe de 16,4 à 12,1 %, les globulines totales de 38 à 33 %, les albumines totales de 62 à 68 °/o. Chez la dinde la globuline insoluble passe de 6,2 à 4,7 %, les globulines totales de 30 à 5 %, les albumines totales de 70 à 95 %. — E. Terroine. Dallwig (H. C), Kolls (A. C.) et Lœvenhart (A. S.)- -- Le mécanisme de l'adaptât ion de la capacité d'oxygène du sang aux besoins des tissus. — Une diminution de tension de l'oxygène de l'air respiré, obtenue en diminuant la teneur en oxygène de l'air ou en réduisant la pression barométrique, sti- mule la moelle osseuse et augmente l'hémoglobine et le nombre d'hématies du sang circulant. L'effet est marqué au bout de 5 à 7 jours ; il atteint son maximum plus tard. Cette augmentation est absolue et non relative; l'hémo- globine peut augmenter de 43% chez le rat. La tension optima de l'oxygène est aux environs de 10 %. La stimulation de la moelle osseuse est constante, même quand la tension partielle descend à 6 %. L'augmentation de la te- neur en CO2 produit bien une certaine stimulation, mais peu efficiente. Le centre nerveux respiratoire n'est pas plus sensible que la moelle osseuse au manque d'oxygène, mais beaucoup plus à l'excès de CO2. L'augmentation des hématies et de l'hémoglobine aux hautes altitudes est due en grande partie, sinon totalement, à la diminution de tension de l'oxygène ; toutefois l'effet rapide observé sur l'homme reste sans explication. La stimulation de la moelle osseuse, rapprochée des effets respiratoires, vaso-constricteurs et cardio-inhibiteurs du défaut d'oxygène, indique qu'il y a là un mécanisme général probable, les changements du régime de fixation de l'oxygène étant en relation inverse avec l'activité fonctionnelle. — R. Legendre. Twort (J. F.) et Hill (Léonard). — Effet de la profondeur de la venti- lation pulmonaire sur l'oxygène du sang veineux de l'homme. — La respira- tion forcée augmente notablement la proportion d'oxygène dans le sang vei- neux. Par conséquent, le sang artériel n'est pas toujours saturé d'oxygène par le passage dans les poumons avec respiration tranquille. D'où la conclusion que dans la vie sédentaire la respiration tranquille peut ne pas suffire à artérialiser le sang, ce qui peut diminuer la résistance à la tuberculose par exemple. Et aussi que les ouvriers des chambres à air comprimé doivent se remuer durant la décompression pour faire échapper l'azote qui s'est dissous dans le sérum sanguin. — H. de Varigny. Backman (E. L.). — Sur la quantité normale de l'azote restant (non pro- téique) et de l'urée dans le sang des lapin* [XIII, 2°]. — Par la méthode de Rzentkowski l'auteur trouve dans le sang des lapins une quantité normale d'azote restant de 0,0653 % en moyenne, par la méthode de Folin et Denis on ne trouve que 0,0281 %. — La quantité normale de l'urée dans le sang des lapins (méthode de Folin et Denis) est de 0,0079 %. — E. Terroine. 198 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Herzfeld (E.) et Klinger (R.). — Études sur la physiologie de la coagu- lation. Influence d'alcalis et //'acides. Effet de diverses substances précipitant l'albumine, l'ne nouvelle théorie du processus de la coagulation — Les au- teurs ont étudié l'influence de diverses conditions chimiques et physiques sur la formation et l'action de la thrombine. Ils ont constaté que la réaction optimale pour la formation de la thrombine est réalisée dans un milieu neutre ou légèrement alcalinisépar suite de la présence de bicarbonates. En présence d'acides même en quantités minimales la formation de la throm- bine est arrêtée. Le contraire a été constaté pour Faction de la thrombine (la précipitation de la fibrine). Dans ce cas, l'addition d'acides constitue un facteur favorable et c'est au contraire la réaction alcaline qui doit être évitée. L'action de la thrombine est également favorisée par diverses autres sub- stances qui toutes ont, toutefois, une qualité commune, celle de précipiter les matières protéiques. A la suite de ces constatations, H. et K. ont tenté d'in- troduire pour le processus de la coagulation les conceptions récemment développées par H. sur la nature des phénomènes de précipitation et de solubilité des matières protéiques. L'essence de cette théorie consiste à ad- mettre que la solubilité des matières protéiques est due à la présence d'une certaine quantité de produits de la dégradation des protéiques. Privées de ces produits de la dégradation, les matières protéiques deviennent insolu- bles. En faisant appel à ces conceptions pour la compréhension des phéno- mènes de la coagulation, on arrive à admettre que le fibrinogène n'est autre chose qu'une fibrine maintenue en solution par des produits de sa dégrada- tion et à considérer, d'autre part, la fibrine comme un fibrinogène privé de ces produits de la dégradation. Et, en effet, H. et K. ont pu constater que certains produits de la dégradation des protéiques (la fibrinepeptone notam- ment) ont une influence remarquable sur le degré de solubilité du fibri- nogène. — J. Strohl. Mendenhall iWalter L.). — Facteurs affectant le temps de coagulation du sang. VU. L'influence de certains anesthësigues. — Le temps de coagula- tion est peu modifié par le chloral et le chloroforme ; il est plutôt retardé. La cause en est probablement un trouble et une interaction de deux or- ganes, probablement le foie et la surrénale. L'éther hâte la coagulation, par son action sur la surrénale. — R. Legendre. I Tait (John) et Hewitt (James Arthur). — Le contenu en lipoïdes de l'endothëlium va seul a ire. — (Analysé avec le suivant.) Tait iJohn) et Campbell (William). — Le contenu en lipoïdes de l'endo- thëlium pêritonéal. — L'endothélium vasculaire jouit, comme on sait, de la propriété de s'opposer à la coagulation du sang. Cela paraît dû à ce que le sang n'adhère absolument pas à sa surface, car les objets étrangers immergés dans le sang ne favorisent sa coagulation que si le sang peut adhérer à leur surface; les objets enduits de graisse ou d'huile présentent la même particu- larité que l'endothélium. Il était donc naturel d'attribuer les propriétés de l'endothélium à ce qu'il contient une certaine proportion de lipoïdes. Mais le dosage de ces lipoïdes par l'extraction avec de l'éther a montré à l'auteur que leur quantité est si faible que la conclusion sous ce rapport est plutôt négative. Cependant on doit tenir compte du fait que la surface des héma- ties contient elle aussi, de petites quantités de lipoïdes. — D'autre part, on peut admettre que les lipoïdes sont accumulés sous la surface libre en con- tact avec le sang. — L'épithélium pêritonéal, qui jouit de la même propriété XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 199 anticoagulante, a révélé à l'analyse une quantité un peu plus grande de lipoïdes. — Y. Delage et M. Goldsmith. Hausmann (Walther) et Mayerhofer (Ernst). — Dé l'influence inhibi- trice de la lumière d'une lampe à quartz sur la coagulation du sauf/. — Le plasma sanguin provenant d'un sang rendu incoagulable par l'addition de so- lutions concentrées de chlorure de sodium retrouve sa faculté de coagulation à la suite de l'addition d'eau distillée. Si, avant d'ajouter l'eau distillée, on a pris soin d'exposer ce plasma à l'action d'une lampe à quartz, on constate que ce plasma n'est plus coagulable. Si la coagulation avait déjà commencé au moment où est intervenue l'action des rayons de la lampe à quartz, cette coagulation est retardée. De même un plasma sanguin rendu incoagulable par l'addition d'oxalate de potassium, puis redevenu coagulable par l'addition de chlorure de calcium, ne coagule plus que très lentement s'il a été exposé au préalable à l'action d'une lampe à quartz. — J. Strûhl. Cosmovici (M. N. L.). — La tension superficielle du plasma et du sérum sanguin avec applications à l'étude de la coagulation du sang [XIII, 2°]. — De ces recherches faites sur un grand nombre d'animaux, il résulte que dans toute la série animale la tension superficielle d'un sérum est nettement infé- rieure à la tension superficielle du plasma du même sang. La tension super iicielle baisse au cours de la coagulation, ce qui constitue un phénomène intéressant au point de vue de la défense de l'organisme et s'oppose à l'enva- hissement du milieu iuterne par les bactéries pathogènes. D'une manière générale, et surtout dans la série de poissons, le sérum est d'autant plus toxique qu'il a une tension superficielle plus basse. Mais chez une même espèce cette règle comporte de nombreuses exceptions. Chez les poissons (anguille) l'alimentation amène une baisse marquée de la tension superficielle du plasma. L'injection intraveineuse de venins ou de sérums toxiques produit une hémolyse intense qui s'accompagne d'une baisse marquée de la tension superficielle. L'auteur cherche à déterminer le mécanisme de l'incoagulabilité du sang sous l'influence des injections de peptone. Il semble résulter de ses re- cherches que la condition particulière de cette incoagulabilité n'est autre que l'union du fibrinogène avec la peptone (se produisant probablement au niveau du foie). Le fibrinogène « stabilisé » par cette union est pour le mo- ment intangible pour le fibrin-ferment, d'où lïncoagulabilité constatée. Cette notion nouvelle est étayée par de nombreuses constatations chez différent animaux. — M. Mendelssohn. Weysse (Arthur W.) et Lutz (Brenton R.). — Variations diurnes de la pression sanguine. — Après le repas, la pression maxima monte immédiate- ment de 8 mm. de mercure. Elle descend ensuite graduellement jusqu'au repas suivant. Il y a aussi une légère élévation de celle-ci durant le jour. La pression maxima est en moyenne de 120 mm. chez l'homme de 20 ans. La pression minima est très uniforme ; les repas et la digestion l'affectent peu; elle baisse un peu pendant le jour; sa moyenne est de 85mm., ce qui donne pour la pression moyenne du pouls 35 mm. La rapidité, la pression du pouls et la vitesse de l'onde sanguine sont augmentées par l'ingestion d'ali- ments; leur maximum est atteint une demi-heure après. La rapidité moyenne du pouls est de 72 battements à la minute (expérience sur 10 étudiants sains, tous soumis au même régime). — R. Legendre. 200 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Buglia (G.)- — Sur la fonction auriculaire du cœur d'Emus europea. — Dans ses recherches antérieures sur la fonction auriculaire du coeur de Emys europea, l'auteur a démontré que les solutions hypotoniques altèrent la fonction rythmique fondamentale de l'oreillette tandis que les solutions hypertoniques, au contraire, influent défavorablement sur la fonction tonique de l'oreillette. Il a constaté également que les stimulations mécaniques exer- i . ut une influence prédominante sur la fonction tonique, elles agissent donc spécialement sur la fonction musculaire lisse. Dans ses nouvelles recherches l'auteur a constaté que les produits d'autolyse du tissu musculaire exercent sur l'oreillette d'Emys une action déprimante aussi bien sur sa fonction rythmique fondamentale que sur sa fonction tonique. Cette action dépri- mante pourrait dépendre, de l'avis de l'auteur, de produits de scission d'aminés. Les extraits aqueux putréfiés de muscles et de cœur d'Emus exer- cent une action marquée sur la fonction auriculaire en provoquant d'abord une excitation, ensuite une dépression du tonus. En même temps les contrac- tions rythmiques gagnent en ampleur. Finalement la fonction tonique et la fonction rythmique diminuent d'intensité et s'éteignent. L'auteur croit que cette double action dépend de la présence dans l'extrait musculaire en pu- tréfaction d'aminés, produits de l'activité bactérienne. — M. Mendelssohn. 6) Polimanti (O.). — Recherches physiologiques sur le vaisseau pulsatil de Bombyx mori L. — Des vers à soie maintenus à des températures variant de 15 à 40° présentèrent des différences sensibles dans leur activité cardiaque, dont l'intensité augmentait avec l'élévation de la température et cela dans ies limites indiquées par la loi de vant' Hoff. Cette constatation confirme les données rapportées par l'auteur pour le genre de fonctionnement du cœur d'autres insectes aussi bien que de poissons adultes et de poissons à l'état embryonnaire. Une autre observation de P., faite en passant, présente éga- lement quelque intérêt particulier. Il a remarqué que la voracité des vers à soie augmentait au fur et à mesure que la température ambiante s'élevait de 15 à 35°. A 40°, par contre, les chenilles cessaient de manger et commen- çaient visiblement à se sentir mal à l'aise. — J. Strohl. c) Polimanti (O.). — Recherches sur le vaisseau pulsatil de Bombyx mon' L. H. Le rythme pulsatoire en tant que moyeu de contrôle pour la perception des couleurs. — À différentes reprises on a tenté de contrôler des sensa- tions par des méthodes indirectes. Babak (19LJ, 1913) a étudié chez les am- phibiens la vision des couleurs et la sensibilité à la température à l'aide du rythme respiratoire. P. lui-même s'est servi précédemment des pulsations rythmiques -du cœur lymphatique caudal des murénides dans un but ana- logue. Dans une nouvelle série d'expériences, l'auteur a voulu étudier le pro- blème de la vision des couleurs chez les larves de Bombyx mori en partant de la grande sensibilité que présente le vaisseau pulsatil chez cet insecte. Le nombre de pulsations de cet organe varie, en effet, sous l'influence des moindres modifications de la lumière, de la température, d'excitations chi- miques, mécaniques, électriques etc. N'ayant, toutefois, pu constater aucun effet de l'action de la lumière colorée sur le vaisseau pulsatil, P. conclut que les larves du ver à soie sont incapables de distinguer les couleurs. Ces résultats confirmeraient, par conséquent, l'opinion de C. Hess au sujet delà vision des couleurs chez les invertébrés [XIX, 1°, c]. — J. Strohl. e) Sécrétion interne et externe ; excrétion. Oswald (Ad.). — De l'action des glandes à sécrétion interne sur l'appareil XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 201 circulatoire. — Les expériences ont été faites en utilisant le produit de sécrétion, chimiquement pur, de la glande thyroïde, produit nommé la thyro- globuline. Celle-ci renforce l'effet des substances agissant sur la pression sanguine : l'adrénaline élève la pression sanguine dans les veines, son action est renforcée et dure plus longtemps si l'on ajoute l'effet de la thyro- globuline. — L'histamine produit, au contraire, une dépression sanguine ; cette dépression est renforcée par la thyroglobuline. — L'atropine produit une paralysie passagère du 'pneumogastrique; après l'injection de thyroglo- buline, cette paralysie dure beaucoup plus longtemps. L'action renforçante de la thyroglobuline dure très longtemps. La quantité d'iode renfermée dans cette substance joue un rôle dans son action : les préparations moins riches en iode sont moins efficaces que les plus riches; cependant l'iode ne déter- mine pas exclusivement cette efficacité, car l'iode et les iodures ne possèdent aucune des propriétés de la thyroglobuline. Ces résultats fournissent des vues d'un ordre général. Les nerfs sur lesquels ont porté les expériences d'O. appartiennent au système dit autonome : l'adrénaline de son côté agit sur le sympathique ou sur les organes qui en dépendent. La thyroglobuline agit en outre sur le système nerveux central, en augmentant son excitabi- lité; elle apparaît donc comme un tonifiant nerveux d'un ordre tout particu- lier, qui augmente les combustions cellulaires. — M. Boubier. Mansfeld (G.) et Ernst (Z.). — La cause de l'augmentation de la de- struction des matières albuminoïdes et de la production de chaleur durant la fièvre infectieuse. Contributions à la physiologie de la thyroïde. — Les au- teurs de ce mémoire, étant convaincus que l'augmentation de la décompo- sition des matières albuminoïdes qui accompagne la fièvre infectieuse n'est pas la suite de l'augmentation des processus thermiques, ont cherché à véri- fier les rapports de ce phénomène avec la fonction de la thyroïde. Ces recherches leur ont été dictées par certaines constatations précédentes sur les rapports de cette glande avec les phénomènes qui sont provoqués par le manque d'oxygène. Ils ont donc étudié le métabolisme d'animaux normaux et d'animaux privés de thyroïde, et cela aussi bien chez des animaux nourris (lapins) que chez des animaux en inanition (lapins, chiens). Après avoir établi chez ces animaux l'état d'équilibre azoté, ils leur ont injecté des toxines bactériennes afin de provoquer une fièvre infectieuse. Ils ont pu constater alors que l'augmentation des processus de décomposition des ma- tières albuminoïdes ne se rencontrait que chez des animaux en possession de leur thyroïde, mais que cette augmentation n'avait pas lieu chez des animaux privés de thyroïde. Afin de connaître les rapports entre la thy- roïde et l'augmentation des processus thermiques pendant la fièvre, ils ont fait pendant 8 jours encore des recherches sur les échanges respiratoires chez des animaux normaux et d'autres privés de thyroïde (d'après la méthode de Zuntz-Geppert). Après injection de toxines et provocation d'une fièvre d'environ 2 jours, ils ont constaté que les animaux privés de thyroïde ne présentaient pas d'augmentation de leur production de chaleur par rapport aux animaux possédant une thyroïde. La température élevée qu'on constate aussi, durant la fièvre, chez des animaux privés de la thyroïde ne peut donc être réalisée que par une diminution des dépenses de chaleur. — J. Strohl. Blum (Paula). — Contributions à la physiologie de la thyroïde. VIe communication. De la mobilisation du glycogène chez des animaux privés de thyroïde. — Mansfeld et Ernst ont démontré (voyez supra) que la destruc- 20v> L'ANNEE BIOLOGIQUE. tion des matières albuminoïdes pendant la fièvre faisait défaut chez des ani- maux privés de thyroïde. Il se pourrait, toutefois, que les animaux privés de thyroïde disposent de plus grandes réserves de glycogène que les ani- maux intacts et qu'en attaquant ces réserves de glycogène l'animal sans thyroïde arrive à préserver ses substances albuminoïdes. Afin d'élucider cette question M"'' B. a étudié les conditions dans lesquelles le glycogène est mobilisé chez des lapins privés de thyroïde. Il s'est trouvé que le travail musculaire (sous forme de crampes provoquées par la strychnine) aussi bien que l'empoisonnement par le phosphore font disparaître le glycogène du foie d'un animal privé du thyroïde aussi vite que du foie d'un animal normal. — J. Stroiil. Neuschlosz (S.). — Contributions à la physiologie de la thyroïde. VIIe communication. Le mécanisme de l'effet du fer et de l'arsenic. — Il a été démontré par les recherches de Mansfeld que les processus hématopoiéti- ques qu'on observe, en général, dans l'anémie expérimentale, sous l'in- fluence de l'altitude et sous l'action du sérum d'animaux anémiques, font défaut chez des animaux privés de thyroïde. Engagé par Mansfeld, N. a voulu se rendre compte si l'action hématopoiétique du fer et de l'arsenic est également réalisée par l'intermédiaire de la thyroïde. Les résultats de ces recherches, exposées dans le présent mémoire, prouvent que cela est bien le cas pour l'arsenic; l'activité hématopoiétique du fer, toutefois, est indépen- dante de la thyroïde et semble se porter directement sur les organes héma- topoiétiques, du moins dans les expériences faites sur des animaux anémi- ques. — J. Strohl. b) Mansfeld (G.). — Contributions à la physiologie de la thyroïde. VIIIe communication. — De précédentes recherches avaient appris à l'auteur que l'accélération de la décomposition des matières albuminoïdes qui intervient sous l'influence du manque d'oxygène (asphyxie), de la faim et de la'fièvre infectieuse, n'apparaît que chez des animaux possédant une thyroïde, tandis que cette décomposition accélérée n'a pas lieu chez des animaux privés de thyroïde. Ces résultats n'avaient, toutefois, été obtenus que chez le lapin. M. a tenu à les vérifier chez les chiens et a pu les confirmer. — J. Strohl. Salkind (J.). — Contributions histologiques à la biologie comparée du thymus. — Etude importante sur la biologie générale du thymus, sa mor- phologie, sa physiologie normale et expérimentale dans les cinq classes de vertébrés. Recherches faites au moyen d'une méthode unique, la méthode histologique; les problèmes physiologiques et même chimiques ne sont en- visagés que de leur côté « microscopiquement abordable ». Il faut regretter que l'étude du thymus de l'espèce humaine et les données pathologiques qui en font partie ne soient pas traitées dans cet intéressant ouvrage. Il paraît que le thymus a été de tout temps connu chez les animaux de boucherie comme le témoigne l'existence dans toutes les langues d'un mot spécial servant à désigner cet organe. Ce n'est que dans le siècle dernier qu'il est devenu l'objet de recherches anatomiques, histologiques, cytologiques et his- tophysiologiques. La présence du thymus est constatée dans tous les groupes des vertébrés sans exception. Comme « espèce type » des carnassiers l'au- teur étudie tout d'abord le thymus chez le chien. Il insiste sur la grande va- riabilité de sa forme, du volume, du poids et même de l'emplacement de l'organe. Il décrit la structure de la capsule thymique, les vaisseaux san- guins et lymphatiques de la glande, ses nerfs et ses éléments constitutifs : XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 203 ultramicroscopiques, éléments cellulaires libres et sessiles. L'auteur résume ainsi les données acquises sur la structure microscopique du follicule thy- mique : une charpente double constituée d'une part par un syncytium à. cellules caractéristiques, d'autre part par un réticulum banal, tel qu'on le rencontre dans d'autres organes Iymphoïdes; les mailles de cette charpente double sont occupées par des éléments libres dont la majorité présente tous les caractères des lymphocytes. Le syncytium cellulaire du follicule thymié- que est un épithélium endodermique homologue à l'épithélium du tube di- gestif; son réticulum fibrillaire est une formation conjonctive identique à celle des organes Iymphoïdes annexes du tube digestif. Ses lymphocytes ont une origine mésenchymatique. Au point de vue histophysiôlogique le thymus est un lieu d'élaboration de lymphocytes; il partage cette fonction lymphocy- togène avec tous les autres organes Iymphoïdes, ganglions, rate, amyg- dales, etc. L'auteur apporte une preuve expérimentale de la fonction sécré- toire de l'épithélium thymique et insiste sur la dépendance du fonctionne- ment de ce dernier du système nerveux. Le chapitre intitulé « le cycle vital du thymus » et traitant les formes de la régression et de l'involution du. thymus par rapport à son activité physiologique mérite une attention toute particulière. La délymphoïdisation du thymus, d'après l'auteur, loin d'être un phénomène pathologique, constitue, au contraire, un phénomène pour le 'moins aussi « physiologique » que la lymphoïdisation. Avec la même méthode et la même précision l'auteur étudie le thymus chez les rongeurs, chez les artiodactyles, insectivores, chéiroptères, chez les oiseaux, les reptiles, les batraciens, les poissons cyclostomes et chez l'am- phioxus. La richesse des faits histophysiologiques contenus dans cet ouvrage est considérable et ne se prête guère à une brève analyse. Mais l'auteur ne se borne pas à une simple énumération des faits constatés par lui. Il cherche à en dégager une * théorie du thymus » au point de vue de la biologie géné- rale, car, dit-il, « si les faits matériels exactement établis sont à la base de toute connaissance, l'essai de leur groupement synthétique et satisfaisant l'esprit forme la superstructure idéologique, plus subjective mais non moins nécessaire ». — M. Mendelssohn. Fenger (Fr.). — Sur la dimension et la composition du thymus. — Le poids du thymus est beaucoup plus élevé par unité de poids du corps chez les foetus et les sujets en voie de développement que chez les adultes. Le thymus du fœtus est extrêmement riche en sang; il contient des substances nucléiniques et des phosphates en quantités égales à celles que contient la glande des animaux en voie de développement; la glande est donc suscep- tible d'emploi thérapeutique au moins trois mois avant la maturité du fœtus chez le bœuf. Le. thymus des animaux ayant atteint leur développement nor- mal contient aussi des substances nucléiniques et des phosphates, ce qui prouve que la glande ne perd pas toute son activité physiologique pendant la période au cours de laquelle l'animal peut reproduire. Le bétail adulte ainsi que les moutons présentent plus de thymus par unité de poids que le porc. — E. Terroine. Gley (E.). — Valeur physiologique de la glande surrénale des animaux pri- vés de pancréas. — D'après Eppinger, Falta et Rudinger, il existe une corré- lation entre le fonctionnement du pancréas de la glande surrénale ; cette corrélation est telle que la suppression du pancréas, qui joue le rôle d'un frein, provoque l'augmentation de l'activité de la glande surrénale et 204 L'ANNEE BIOLOGIQUE. accroît par cela même l'action physiologique de l'extrait de la surrénale. Pour vérifier ce point, l'auteur opère sur des chiens auxquels on a enlevé le pancréas et qui étaient diabétiques, d'une part; d'autre part, sur des chiens au pancréas sclérosé par suite d'injection de- gélatine ou de suif dans le canal de Wirsung. Après la mort des animaux on prélève les capsules sur- rénales et, après la préparation qui convient'; on étudie leur action vaso-con- strictive. Les expériences montrent que les variations dans la teneur en adré- naline des glandes recueillies ne dépasse jamais les variations normales, et par conséquent la suppression du pancréas n'augmente pas l'activité de la surrénale. — E. Terroine. GleyiE.) et Quinquaud (Alf.). — Des rapports entre la sécrétion surrénale et la fonction vaso-motrice du nerf splanchnique. — Chez le chien l'excitation du nerf splanchnique reste sans action sur la pression artérielle quand on a enlevé les glandes surrénales, par contre chez le chat et chez le lapin cette opération diminue quelquefois l'action du splanchnique, mais ne l'abolit jamais. D'après les auteurs, cette différence tient à la disposition anatomique des organes et à l'impossibilité de faire l'ablation des surrénales chez le chien sans léser en même temps le nerf splanchnique. Si l'opération est faite sans léser le nerf splanchnique, son excitation donne le même résultat avant et après la surrénalectomie. — E. Terroine. a) Cow (Douglas). — Sur la sécrétion pituitaire. — Les produits de sécré- tion du lobe postérieur du corps pituitaire sont déversés par des canaux dé- finis dans le pédoncule de l'infundibulum. On les retrouve dans le liquide céphalo-rachidien qui a sans doute pour mission de les livrer au sang d'une manière progressive. — Y. Delage. Gentili (A.). — La caduque considérée comme glande endocrine. — Les extraits de caduque, contrairement aux extraits d'autres organes qui exer- cent aussi une action toxique sur les animaux, ont une action constante et typique sur la circulation et sur le cœur : cette action est de même nature que celle des extraits de corps jaune gravidique, mais plus intense. Les extraits de placenta fœtal de veau ne jouissent aucunement de la même propriété. Cette action se conserve en présence du contact prolongé avec du sérum de sang de vache ; elle est spécifique et non réductible à une action toxique banale; elle s'exerce par l'intermédiaire des nerfs du cœur et du myocarde. Il est donc démontré que la caduque exerce les fonctions d'une glande endocrine. — Y. Delage. a) Athias (M.). — Etude histologique d'ovaires greffés sur des cobayes mâles châtrés et enlevés au moment de l'établissement de la sécrétion lactée [VIII, IX]. — Les ovaires provenant soit de femelles adultes non vierges, soit de fe- melles jeunes et encore vierges, greffés chez des cobayes mâles châtrés, se sont montrés, au moment de l'entrée de la glande mammaire en activité sécrétoire, essentiellement constitués par des follicules de De Graaf très abondants et à tous les stades de leur évolution, les uns» normaux, les au- tres frappés d'atrésie et àthèque très hypertrophiée, et par une glande inter- stitielle assez développée (corps jaunes atrétiques et îlots cellulaires) au sein d'un stroma conjonctif qui se confond avec les tissus environnants. — E. Terroine. b) Athias (M.). — Sur le déterminisme de l'hyperplasie de la glande mam- XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 205 maire et de la sécrétion lactée [VIII, IX]. — Les résultats ci-dessus montrent que la présence du corps jaune n'est pas nécessaire pour le développement de la glande mammaire. Pour l'auteur, ce développement doit être attribué sur- tout aux cellules des thèques hypertrophiées qui sont en voie de transforma- tion en éléments interstitiels. Ce sont ces cellules qui présentent le plus de caractères glandulaires. — E. Terroine. c) Athias (A.). — L'activité secrétaire de la glande mammaire hyper plasiée, chez le cobaye mâle châtré consécutivement à la greffe de l'ovaire [VIII, IX]. — A la suite de Steinach, l'auteur montre que les cobayes mâles âgés de 14 à 16 jours châtrés et auxquels on a greffé un ou deux ovaires présentent un dévelop- pement net de la mamelle. L'injection sous la peau d une émulsion d'ovaire de cobaye gravide provoque la sécrétion lactée persistant de 12 à 15 jours. Dans un cas l'apparition de la sécrétion lactée chez le mâle châtré et greffé a été spontanée et a duré pendant 12 jours. — Ces expériences confirment l'opinion que le développement de la glande mammaire se trouve sous la dépendance d'une hormone de l'ovaire. — E. Terroine. Russo (A.) et Monterosso (B.). — La fonction d'absorption et de sécrétion des cellules pariétales du follicule ovarien. — Pour mettre en évidence la fonc- tion sécrétoire de l'épithélium des follicules ovariques, les auteurs ont eu l'idée d'exagérer ce phénomène au moyen d'injections longtemps continuées de lécithine. Chez des lapins ayant reçu en 11 mois 44 injections de Ogr. 50 de lécithine dans 2,30 ce. de solution pbysiologique, l'exagération sécrétoire se manifeste par l'apparition d'amas de granules lipoïdes dans la portion basale de la cellule, qui est large et contient le noyau. Au fur et à mesure de l'élaboration cellulaire, la cellule s'allonge, se renfle en massue à l'extré- mité distale, dans laquelle le noyau vient prendre place, entraînant les gra- nules lipoïdes qui peu à peu disparaissent de la cellule pour se dissoudre sans doute dans le liquide folliculaire où l'œuf absorbe leur substance pour constituer son deutolécithe. Après quoi, la cellule reprend sa forme primitive, le noyau regagne sa position basale et le cycle peut recommencer. — Y. Delage. Jolly iG. i. — La bourse de Fabricius et les organes lympho-épithéliaux. — Ce mémoire, bien que relatif à un organe peu important, renferme des résultats très intéressants qui ont permis à l'auteur de formuler une vue d'ensemble sur la constitution des organes lymphoïdes. La bourse de Fabricius des jeunes Oiseaux est constituée par un diverticule du cloaque revêtu d'une muqueuse à épithélium cylindrique, contenant de nombreux follicules lymphoïdes qui ont des rapports de continuité avec cet épithélium. Chaque follicule est formé de deux parties : une substance mé- dullaire, qui se continue avec l'épithélium de la cavité glandulaire; une substance corticale, qui appartient au tissu conjonctif sous-épithélial. La substance médullaire est essentiellement formée par un bourgeon épithélial infiltré de lymphocytes; la substance corticale est constituée par un tissu lymphoïde mésodermique contenant lymphocytes, vaisseaux et tissu con- jonctif peu abondant. Tissu conjonctif et vaisseaux de la substance corticale s'arrêtent exactement au niveau de la substance médullaire qu'ils ne pénè- trent jamais. Chez tous les Rapaces et quelques autres Oiseaux, la substance mé- dullaire, au lieu de s'enfoncer comme un bourgeon dans la substance cor- ticale, l'enveloppe au contraire: cette disposition éversée du follicule n'est qu'une simple variante : la structure fondamentale reste la même. 200 L'ANNEE BIOLOGIQUE. L'ébauche embryonnaire de la bourse de Fabricius est purement épithé- Jiale; l'organe apparaît comme un bourgeon de Pépithélium cloacal. Cette première ébauche occupe exactement la situation de l'intestin post-anal, et Ton peut considérer la bourse comme représentant le reste de l'intestin caudal qui se relève ensuite en arrière et vers la tète, et subit un développe- ment ultérieur sous forme d'un véritable caecum cloacal. La transformation lymphoïde du bourgeon épithélial se fait par l'immigration de cellules lym- phoïdes venues du mésenchyme sous-jacent. Les cellules épithéliales se transforment ensuite en un tissu réticulé qui sert de support aux lympho- cytes; ceux-ci se multiplient activement par mitose. La substance cortic n'apparaît qu'après la substance médullaire; elle se forme uniquement aux dépens du tissu mésodermique dont les éléments lymphoïdes et les vaisseaux entourent étroitement la substance médullaire. Au cours de l'histogenèse, on voit apparaître dans le tissu conjonctif de la bourse des foyers hémato- poiétiques semblables à ceux qui existent en différents points du mésenchyme de l'embryon et qu'on peut voir aussi dans le thymus. La bourse de Fabricius est un organe transitoire qui disparait au moment de la maturité sexuelle. Cette involution précède celle du thymus. Les phé- nomènes qu'on observe pendant l'involution physiologique éclairent la struc- ture des follicules. Les lymphocytes disparaissent d'abord; la substance corticale s'atrophie progressivement. Dans la substance médullaire, les lym- phocytes meurent et la trame épithéliale apparaît à l'état de pureté. Les cellules épithéliales se resserrent et tendent à reconstituer un bourgeon épithélial compact comme au début de l'histogenèse. Ces phénomènes mon- trent qu'il n'y a pas eu transformation tissulaire, mais adaptation fonction- nelle, association, symbiose. A ce moment, plus ou moins tôt suivant les es- pèces, les follicules finissent par être séparés de leur base d'implantation originelle par les progrès de l'atrophie fibreuse de l'organe: puis ils dispa- raissent. On peut produire, expérimentalement, par le jeune et par l'action des rayons X, une involution de la bourse de Fabricius beaucoup plus rapide que l'involution physiologique. Le jeune prolongé pendant huit jours pro- voque l'atrophie de la substance corticale et la disparition des lymphocytes de la substance médullaire, laissant à peu près intacte la trame épithéliale. Cette involution, due à l'inanition, n'est pas définitive; les follicules se re- peuplent graduellement de lymphocytes lorsqu'on redonne de la nourriture aux animaux. Cette sensibilité de la bourse à l'inanition, comparable à celle du thymus, permet de supposer qu'elle joue un rôle dans les échanges nutri- tifs. L'irradiation de la bourse par les rayons X. avec de fortes doses, pro- duit une involution plus intense et plus rapide encore. En 24 ou 4* heures, presque tous les lymphocytes sont détruits. En quelques jours, les produits de destruction sont éliminés en majeure partie par la cavité glandulaire et l'organe reprend sa structure embryonnaire. La sensibilité toute particulière de la bourse à l'irradiation est tout à fait comparable à celle du thymus. Dans l'involution physiologique de la bourse de Fabricius, la cavité glan- dulaire disparaît graduellement du sommet vers la base, et la muqueuse qui la revêt devient semblable à celle du cloaque. Finalement, dans la bourse atrophiée et fibreuse, il existe encore un cul-de-sac postérieur du cloaque revêtu par la muqueuse cloacale. Ce cul-de-sac peut persister longtemps après la maturité sexuelle. Ce fait, joint à ceux qu'on observe au début du développement, permet de supposer que la bourse représente un organe glandulaire ancestral, un caecum cloacal en régression envahi par le tissu lymphoïde, comme d'autres diverticules en régression (appendice des Mam- XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 207 mifères, diverticule vitellin des Oiseaux) mais dans lequel une adaptation particulière, en vue d'une nouvelle fonction, se serait faite entre le tissu épithélial et le tissu lymphoïde mésodermique. L'histoire de la bourse de Fabricius rappelle beaucoup celle du thymus. Comme lui c'est un organe d'abord épithélial qui se transforme en organe lymphoïde, un organe transitoire qui s'atrophie à la maturité sexuelle, et dont l'involution s'effectue par le même mécanisme. La bourse de Fabricius peut être considérée comme un thymus cloacal ; mais le bourgeon épithélial reste en continuité avec le revêtement qui lui donne naissance, tandis que dans le thymus l'ébauche épithéliale se sépare de sa matrice et subit des remaniements considérables. Cependant, chez les Poissons téléostéens, le thymus reste en continuité avec l'épithélium pharyngien, et présente une grande ressemblance avec le follicule éversé de la bourse de Fabricius de certains Oiseaux. Le thymus et la bourse de Fabricius ne sont pas les seuls organes dans lesquels peuvent se voir des relations intimes entre un épithé- lium endodermique et un tissu lymphoïde mésenchymateux ; dans les folli- cules clos, les plaques de Peyer, les différentes formations amygdaliennes, la bourse de Fabricius, le thymus, on trouve des exemples progressivement compliqués des rapports des cellules lymphoïdes avec le tissu épithélial. J. propose pour les organes lymphoïdes la division suivante : 1° Organes lymphoïdes simples, dans lesquels le tissu lymphoïde, situé en plein mésenchyme, est seulement pénétré par un réseau capillaire sanguin. 2° Organes lympho-lymphatiques, dans lesquels le tissu lymphoïde est ras- semblé sur le cours de la lymphe autour d'un lymphatique ou d'un réseau lymphatique fonctionnel qui en règle l'architecture : ganglions, dont les plus simples sont les ganglions tubulés des Anatides. 3" Organes lympho-sanguins, dont le tissu lymphoïde se modèle sur un réseau sanguin fonctionnel et dont l'exemple le plus typique est la rate. 4° Organes lympho-épithrliaux, dans lesquels le tissu lymphoïde se juxta- pose à un revêtement épithélial qu'il pénètre et auquel il s'associe plus ou moins : formations amygdaliennes et surtout bourse de Fabricius et thymus. — F. Henneguv. Ebnother (G.). — La collaboration du foie et de la rate 2is Communi- cation des « Contributions à la physiologie des glandes » de L. Asijer. — E., qui a travaillé sous la direction d'AsiiER, a constaté que l'extrait de rate augmente considérablement l'action hémolytique de l'extrait de foie. La destruction de l'hémoglobine par ces deux extraits réunis est poussée jusqu'à un point où la réaction de l'hémine n'est plus réalisable, mais pas assez loin pour démasquer le fer de l'hémoglobine. L'auteur conclut que la rate, en plus de ses fonctions déjà connues, fournit des substances qui activent et renforcent certaines fonctions du foie. — J. Strohl. Rossi (Alessandro). — Influence du pneumogastrique sur la mobilisation des hydrates de carbone du foie. Contribution à V étude de l'action du vague sur les échanges. — Sur des lapins, la vagotomie unilatérale provoque une glycosurie transitoire ; la vagotomie double provoque une glycosurie durant jusqu'à la mort de l'animal ; les animaux à vagotomie unilatérale présentent pendant le jeûne une diminution du glycogène hépatique légèrement plus grande que les normaux; les animaux à double vagotomie en présentent une bien plus grande. Ces faits confirment la théorie que le vague inhibe la transformation du glycogène hépatique en glucose. — R. Legendre. 208 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Roncato (Achille). — Rapport entre la coordination nerveuse et la coor- dination humorale dé la /hue/ion glycogénétique du foie. — Sur des lapins venant de mourir, l'excitation du pneumogastrique diminue la transforma- tion du glycogène hépatique en glucose; cette inhibition agit directement sur la cellule hépatique, indépendamment des hormones (pancréatique, duo- dénale, etc.). Il y a donc 2 facteurs indépendants qui agissent sur la mobili- sation des hydrates de carbone hépatiques : le système nerveux qui pro- voque les actions brusques, rapides, nécessaires aux variations des besoins de l'organisme (travail musculaire, calorification, etc.), et le système endo- crine, à action plus lente, qui maintient le taux du glucose dans le sang. — R. Legendre. Okada (Seizaburo). — Sur la sëcrëtionde la bile. — Action des différents ingesta sur la sécrétion de la bile : sécrétion augmentée par blanc d'oeuf cru ou cuit, graisse, savon, acide (très marqué), peptone, extrait de viande, sels biliaires ou bile-sécrétine (en injection), hémoglobine; salicylate de soude, alcool. Sécrétion non sollicitée par sucre, amidon, eau, bicarbonate de soude, calomel. L'atropine produit une légère diminution — Y. Delage. Massaglia (A.). — Contribution à la connaissance de la pathogénèse du diabète sucré. — L'hypofonctionnement du pancréas et le diabète qui en résulte sont en corrélation avec l'hypofonctionnement des parathyroïdes. — Y. Delage. Senior (W.) et Grutzner (P. v.). — Contribution à la physiologie du pancréas du lapin. — Les recherches sur l'action du suc pancréatique ayant surtout été faites jusqu'à présent sur le chien, G. a engagé son élève S. à étudier les qualités du suc pancréatique du lapin. Quelques expériences ont été faites aussi avec le pancréas du pigeon et du cobaye. Après ligature du canal pancréatique S. a pu constater l'apparition de processus nécrotiques du tissu adipeux tels qu'ils ont été décrits pour le pancréas de l'homme par Balser. Le suc pancréatique pur du lapin digère faiblement la fibrine et la graisse et assez fortement l'amidon cru ou cuit. Par contre, ce suc n'attaque pas la gélatine ni le blanc d'œuf coagulé. Activé par l'entérokinase, le suc pancréatique du lapin est beaucoup plus efficace vis-à-vis de la fibrine et de la graisse, mais n'attaque pas plus énergiquement l'amidon que le suc non activé. La gélatine et le blanc d'œuf coagulé sont faiblement digérés par le suc activé. Le suc pancréatique du lapin en état d'inanition semble être plus riche en ferments que celui d'animaux nourris normalement. — J. Strohl. Carlson (A. J.). — Contribution à la physiologie de Vestomac. La sécré- tion du suc gastrique chez l'homme. — L'estomac vide renferme toujours de 8 à 50 cmc. de suc (moyenne : 20); la quantité est maxima le matin et plus grande l'été que l'hiver. Les glandes gastriques ne sont jamais totalement au repos; elles sécrètent toujours de 2 à 50 cmc. par heure; cette sécrétion est riche en pepsine, mais pauvre en HC1 quand elle est faible. La mastica- tion de substances différentes ne provoque pas de sécrétion. La vue, l'odeur et peut-être la pensée de la nourriture provoquent une sécrétion faible et transitoire. La mastication de nourriture provoque une sécrétion de 1,4 à 10,8 cmc. de suc par minute; l'arrêt de la mastication amène une diminu- tion de sécrétion qui redevient en 15 à 20 minutes ce qu'elle est au repos. La période latente de la sécrétion d'appétit varie de 2 à 4 minutes. Toutes XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 209 ces observations ont été faites sur un homme de 29 ans atteint de sténose de l'œsophage et gastrotomisé. Elles conduisent à évaluer à 700 cmc. le volume de suc gastrique sécrété par un homme pendant un repas et à 1500 cmc. la sécré-tion journalière totale. — R. Legendre. Brunacci (Bruno). — Sur la fonction sëcrëtoire de la parotide chez V homme. III. Influence de la qualité de l'excitant sur les propriétés chimico- physiologiques de la salive par otidienne humaine. — L'action de divers exci- tants gustatifs simples et de stimulus mécaniques variés se traduit soit par la vitesse de sécrétion, soit par certains caractères chimico-physiologiques de la salive. Au point de vue de la vitesse de sécrétion, les excitants gustatifs se classent dans l'ordre croissant : alcalins, amers, mécaniques, salés ou doux, acides. L'alcalinité de la salive varie dans le même ordre; son acidité est inverse de la vitesse de sécrétion ; ces rapports sont beaucoup plus con- stants que ceux établis par Heidenhain entre la vitesse et la teneur en sels. La conductibilité électrique n'est pas toujours en rapport avec la vitesse; l'azote total varie peu et dans le même sens que la conductibilité. Les varia- tions du pouvoir diastasique ne sont ni constants ni caractéristiques des di- vers excitants ; toutefois les substances amères et alcalines, les stimulus mé- caniques provoquent la sécrétion d'une salive moins active ; le pouvoir dia- stasique n'est en rapport ni avec l'azote total, ni avec la quantité d'électro- lytes; il semble plutôt dépendre de la qualité des électrolytes. On ne constate aucune adaptation finaliste de la composition de la salive parotidienne aux excitants gustatifs ou même alimentaires (pain, viande). — R. Legendre. Durig (A.), Neuberg (C.) et Zuntz (N.). — Résultats d'une expédition à Vile de Ténériffe, exécutée en 1910 sous la direction du professeur Pann- vitz. IV. La sécrétion cutanée à une grande altitude et dans un climat sec. — A une hauteur de 2.160 mètres les auteurs ont fait des expériences sur l'évaporation et la sécrétion de la peau et ont pu constater une forte augmen- tation de l'azote éliminé par cette voie, ainsi qu'une augmentation également nette, mais moins forte, de chlore éliminé. Il ne saurait s'agir d'un effet exclusif de l'altitude, mais plutôt d'un effet de la forte sécheresse de l'air. — J. Strohl. Osborne (W. A.). — Climatologie physiologique. IL — Les variations de la perte d'eau du corps humain par évaporation dépendent de facteurs externes: température, état hygroscopique, vitesse du vent, et de facteurs internes, physiologiques. Pour les premiers, la température est de beaucoup le plus important, mais la relation n'est cependant pas linéaire, étant troublée par l'état hygroscopique et par la vitesse du vent, dans laquelle intervien- nent les mouvements tourbillonnaires locaux que n'enregistre pas l'anémo- mètre. Pour les seconds, la peau ne se comporte ni comme une surface à température constante ni comme une surface suivant les variations de la température extérieure; en outre, la circulation périphérique est influen- cée par la température. — Y. Delage. Frisch (Bruno v.). — Structure fine de la membrane propre des canali- cules urinaires. — Avec E. Bizzozero (1901), Heidenhain (1911), Mawas (1913). l'auteur admet que la membrane propre des tubes urinaires est formée de deux couches : l'une extérieure, qui est une lamelle vitrée et homogène; l'autre interne, qui porte des stries circulaires et parallèles. — A. Prenant, l'année biologique, xx. 1915. 14 210 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Zimmermann (K. W.). — Sur Vêpit hélium du feuillet glomérulaire de la capsule terminale [de Malpighi) dans le rein des Mammifères. — Ce feuillet n'est pas syncytial, mais il a une constitution cellulaire très particulière. Les cellules, imprégnées par l'argent, sont des éléments étoiles, pourvus de prolongements principaux longs, flexueux, au nombre de cinq ou six'; ces prolongements principaux sont hérissés eux-mêmes d'une double rangée de prolongements secondaires en forme d'épines. De larges espaces intercellu- laires sont ménagés entre ces prolongements. Cette disposition explique peut-être le passage du liquide glomérulaire dans la cavité capsulaire, qui se ferait surtout par les espaces intercellulaires. — A. Prenant. Chabanier (H.) et Ibarra-Loring (E.). — Du mode d'excrétion par le rein des alcools éthylique et mèthylique . — Le dosage du sang et de l'urine prélevés simultanément chez des sujets ayant ingéré ces alcools montre que la concentration de l'alcool est identique dans les deux liquides examinés. Les deux alcools étudiés ne sont pas « concentrés » par le rein, mais simple ment « diffusés ». — E. Terroine. Scaffidi (Vittorio). — Sur la part que prend le rein à la destruction de la crèatine et à la formation de la créatinine . — En faisant circuler dans le rein survivant des liquides renfermant de la crèatine, l'urine produite renferme la crèatine à des concentration différentes, ce qui indique que cette dernière n'est pas simplement filtrée. En circulation fermée, le liquide s'appauvrit fortement en crèatine, ce qui indique, abstraction faite de l'éli- mination de crèatine par l'urine, que le rein en détruit une partie. On ne trouve de créatinine ni dans l'urine, ni dans le liquide circulant. La crèatine et la créatinine étant en étroite dépendance et la transformation de l'une dans l'autre ne s'observant ni dans le muscle, ni dans le foie, ni dans le rein, la question reste ouverte de savoir le lieu et le mode de cette réaction. — R- Legendre. c) Dubois (Raphaël). — Sur la fonction purpurujè ne. — La fonction pur- purigène, comme la fonction photogène, existe dans l'œuf avant la formation des glandes qui assurent l'exercice de ces fonctions chez l'adulte. La fonction, dans les deux cas, précède la formation de l'organe. Ces propositions sont simplement énoncées. — Y. Delage. Harms (Wilh.). — Organes sensoriels ressemblant à des glandes et les glandes venimeuses du Crapaud. -- Après avoir décrit l'appareil glandulaire cutané du corps du Crapaud, l'auteur signale l'existence, autour des conduits excréteurs de la glande parotidienne, de petites glandules tapissées de deux sortes de cellules : les unes arrondies, les autres se terminant dans la cavité par un bâtonnet saillant; ces bâtonnets sont rompus quand la glande expulse son produit de sécrétion et se reforment par le repos. Ces glandules sont innervées par un gros nerf qui les entoure d'un lacis de ramifications. En raison de ces faits, l'auteur les considère, mais sans expériences à l'appui, comme pouvant jouer un rôle sensoriel. Tandis que les glandes du corps émettent à volonté leur produit blanchâtre, pour les parotides il faut une excitation spéciale. Se fondant sur les observations ci-dessus, H. imagine le mécanisme suivant. Sous la pression provoquée par exemple par une mor- sure, les bâtonnets se rompent; l'excitation qui en résulte est conduite par le nerf et provoque la contraction des muscles lisses de la parotide, en même temps, peut-être, qu'il se produit un afflux du sang vers la glande. Le bou- XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 211 chon épithélial de celle-ci saute et la sécrétion est projetée au dehors. — Y. Delage et M. Goldsmith. "West (G.). — Sur la structure et le développement des tissus sécréteurs chez les Marattiacées. — Dans tous les genres et dans toutes les espèces de Marattiacées examinés par l'auteur il existe des canaux à mucilage, qui ont une origine lysigène. En outre, dans le tissu sporophytique de ces plantes se trouvent distribuées de nombreuses cellules à tannin, qui se montrent isolées ou groupées en séries régulières ou irrégulières. Enfin, des canaux à tannin prennent naissance par dissolution des cloisons séparant des cellules sécrétrices adjacentes. — A. de Puymaly. X) Production d'énergie. = Mouvements. Benedict (Francis G.) et Murschhauser (Hans). — Transformations d'énergie pendant la marche. — Les auteurs ont mesuré la quantité de cha- leur correspondant au travail de la marche à diverses allures, en prenant pour point zéro la quantité de chaleur correspondant à la station de l'homme au repos. Pour 1 kilogr. de poids de corps ou d'une surcharge déplacée de I mètre dans le sens horizontal, les chiffres en calories-grammes ont été les suivants : marche lente 0,493, marche ordinaire 0,585, marche très rapide 0,932 et course 0,806. Le chiffre relatif à la marche rapide est d'autant plus paradoxal que, dans la course, le corps s'élève beaucoup plus haut à chaque pas que dans la marche. Cela s'explique par le fait que dans la marche rapide il y a un important balancement des bras. Ce dernier mesuré seul absorbe un grand nombre de calories qui, retranché du chiffre de la marche rapide, ramène celui-ci à 0,780, ce qui rétablit la régularité de la série. II en résulte que le transport de corps le plus économique doit être cherché dans une allure avec élévation du corps mimima à chaque pas et suppres- sion de tout mouvement parasite. — Y. Delage. Parnas (Jacob). — Transformation d'énergie dans le muscle. — Le mus cle, mis en solution de Ringer en présence d'une quantité d'oxygène illi- mitée, absorbe beaucoup plus d'oxygène à i'état fatigué qu'à l'état reposé. Cet oxygène est employé à la combustion de l'acide lactique emmagasiné et produit par atome-gramme 50 calories, dont environ la moitié reste em- magasinée à l'état d'énergie potentielle. — Y. Delage. Julius(S.). — Sur le tétanos incomplet des muscles squelettiques . — Marey démontra le premier que la secousse musculaire chez les oiseaux est extrê- mement rapide et qu'une grande fréquence d'excitants est indispensable pour provoquer un tétanos complet. Chez certains oiseaux même 70 exci- tations par seconde ne provoquent pas encore un tétanos complet. D'après Ch. Richet le tétanos musculaire chez les oiseaux nécessite une fréquence de cent chocs d'induction par seconde tandis que le tétanos du muscle gastro-cnémien de la grenouille se produit déjà à la suite de 30 excitations par seconde. L'auteur a repris la question du « tétanos incomplet » chez le pigeon, chez le lapin, chez le cobaye et chez la grenouille. Il a constaté que le som- met de secousses partielles s'élève de l'abscisse d'une façon inégale; il se forme tout d'abord une élévation initiale provenant de l'amplitude plus 212 L'ANNEE BIOLOGIQUE. grande de la seconde ou de la troisième secousse. La première secousse est généralement la plus lente, les deux secousses suivantes sont plus rapides, et c'est alors seulement que la fusion de secousses se produit. Cette forme de tétanos incomplet si différente de celle du tétanos complet s'observe surtout dans les muscles du pigeon. Les excitations répétées provoquent une diminution de la durée des secousses suivie d'un allongement de cette durée. Le tétanos incomplet se produit de la même façon dans les muscles striés et dans les muscles lisses. — M. Mendelssûhn. Jensen (Paul). — Nouvelles recherches sur l'irritation thermique du mus- cle. — L'auteur insiste sur l'insuffisance des recherches relatives à l'ir- ritation thermique du muscle et à la caractéristique de la contraction musculaire thermique. Cette contraction n'est provoquée ni par irritation autoélectrique primaire ni par irritation autoélectrique secondaire du mus- cle. Ce dernier est doué d'une irritabilité thermique spéciale qui présente une certaine analogie avec l'irritabilité chimique. Le mode d'apparition de la contraction thermique diffère sensiblement de celui de la rigidité ther- mique. Dans les deux cas, le raccourcissement du muscle et son allonge- ment consécutif se font d'après un mécanisme différent. Un muscle à l'état de rigidité cadavérique sans raccourcissement préalable peut encore pré- senter les phénomènes essentiels de la rigidité thermique mais pas ceux de la contraction thermique. Les muscles inexcitables électriquement peuvent encore conserver l'aptitude de se contracter par excitation thermique. La contraction thermique dépend d'une modification réversible physico-chi- mique des fibres musculaires soumises à l'action des variations de la température. Cette modification est due à l'action directe de la chaleur et n'est nullement l'effet de l'irritation autoélectrique. Pendant la contraction ïhermique typique il ne se produit qu'un très faible degré de rigidité ther- mique partielle. La contraction thermique est l'effet d'une « véritable irrita- tion thermique » et non pas d'une action directe de la chaleur sur les fibril- les musculaires. La chaleur doit être considérée comme un « irritant » de la matière vivante. Les particularités de l'irritation thermique et chimique permettent à l'auteur de formuler une théorie générale du mécanisme de l'excitation du muscle et particulièrement de celui de l'excitation thermique. — M. Mendelssohn. Reys (J. H. O.). — Sur la force absolue des muscles du corps humain. — La question de la force musculaire et de son utilisation dans le travail a toujours beaucoup préoccupé les physiologistes. Elle est du reste de date ancienne. Déjà Borelli, en 1680, a institué des expériences ayant pour but de déterminer la force des muscles en contraction. En France, à la fin du siècle dernier, Marey, Chauveau et Demeny ont consacré à cette question de très importants travaux. La force musculaire a fait aussi l'objet de nom- breuses recherches de la part des physiologistes allemands (Weber, Fischer, Du Bûis-Reymond, Grutzner et tant d'autres). L'auteur, médecin hollandais à La Haye, a repris cette question qu'il a soumise à des épreuves expérimen- tales et à des considérations physico-mathématiques. Il est d'avis que la polémique relative à la partie mécanique du problème concernant la station sur la pointe des orteils est due à ce que Weber a introduit dans le calcul la conception du « levier.». Le pied lorsqu'il se place dans la station sur la pointe des orteils produit un mouvement de rotation autour l'axe des arti- culations métatarsophalangiennes. Il croit que Fischer fut le premier à déterminer et à calculer exactement la force musculaire. L'épreuve de Her- XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 213 mann avec le genou chargé n'est pas juste. Le triceps s lirai d'un homme sain et vigoureux peut développer une force de 566 kilogrammes. La force absolue naturelle d'un centimètre carré de la section transversale physiolo- gique des muscles du mollet est de 5,25 kilogrammes quand le pied est flé- chi sous angle droit. La section physiologique d'un muscle est égale à la surface multipliée par le sin. de l'angle que les fibres forment avec la direction du tendon terminal. — M. Mendelssohn. Wacker (Leonhard). — Processus anoxy biotiques dans le muscle. — L'énergétique du muscle est-elle entretenue par des processus anoxybioti- ques ou oxybiotiques? L'auteur opte pour l'anoxybiose comme facteur prin- cipal de l'activité biochimique du muscle. Il s'agit d'un dédoublement anoxy- biotique des hydrates de carbone jusqu'à la formation de l'acide lactique. Il est démontré expérimentalement que le glycogène se forme aux dépens de l'acide lactique aussi bien chez l'animal que chez l'homme. Le foie paraît y prendre une part active. L'acide lactique formé par dédoublement du glycogène dans le muscle est neutralisé par la présence des alcalis avant qu'il passe dans le sang. La pression osmotique et celle des gaz jouent aussi un rôle dans ces transformations chimiques. Tout processus de neutralisa- tion est accompagné d'un développement de la chaleur dont une partie est produite par le travail musculaire. — M. Mendelssohn. Mansfeld, Lukacs etErnst. — Recherches sur le tonus chimique des mus- cles. 3 communications . — Dans la première note Mansfeld et Lukacs démontrent qu'il existe un tonus chimique des muscles striés. Les nerfs qui président à ce tonus ne sont pas paralysés par le curare. Le tonus chimique comme le tonus mécanique de la grenouille dépendrait du système nerveux sympathique. Mansfeld ajoute dans laseconde note que chez l'animal curarisé les muscles striés restent dans un certain degré de contraction tonique comme le prouvent ses expériences sur les grenouilles auxquelles on a injecté progressivement des quantités minimes de curare à peine suffisantes pour abolir l'excitabilité électrique indirecte des muscles. Enfin les expé- riences d'Ernst relatées dans la troisième note montrent que sous l'in- fluence de l'innervation sympathique (tonique) les hydrates de carbone ne sont pas brûlés dans le muscle et qu'en réalité le tonus et la contraction brève sont la conséquence de processus chimiques variés. — M. Mendelssohn. a-b) AlmeidaRocha(A.d,). — Ergographiede la maindroite et delà main gauche [XIII, 1°, a]. — Sous le rapport de la caractéristique ergographique, l'au- teur signale d'abord des différences individuelles permettant de classer les sujets en 2 catégories : l°les intellectuels, travaillant plus de leur cerveau que de leurs-muscles, les hommes faisant un usage prépondérant de la nourriture carnée, les neurasthéniques, sont capables d'actes musculaires puissants, mais de peu de durée, la fatigue survenant vite; c'est le type explosif, carac- térisé par une grande vitesse et une faible résistance; 2° les ouvriers, les sportifs, les gens sobres et à nourriture plutôt végétale, sont capables de tra- vail musculaire moins puissant, mais plus soutenu, par suite du retard dans l'apparition de la fatigue; c'est le type 'traînant, caractérisé par une faible vitesse et une grande résistance. Les femmes appartiennent en général au 2e type. Il y a eu 600 ergogrammes exécutés, sur 60 sujets. La prédominance de la main la plus forte est plus grande pour la main droite chez les hommes, et pour la main gauche chez les femmes ; on peut donc dire que l'homme est, 214 L'ANNEE BIOLOGIQUE. en somme, essentiellement droitier et la femme essentiellement gauchère. La prédominance de la main la plus forte est chez les droitiers de 34 %, chez les droitières de 23 % ; chez les gauchers 22 , les roses homozygotes sont moins nombreux qu'ils ne de- vraient l'être dans la F2; s'il est introduit par le chromosome porteur du rouge, les rouges homozygotes sont diminués de nombre dans la F 2: si deux facteurs léthals identiques sont introduits en même temps, un par le rouge, un par le rose, toutes les classes sont diminuées également, de sorte que la F2 donne la proportion mendélienne normale 3 et 1, comme s'il n'y avait pas de facteurs pathologiques. Enfin si deux facteurs pathologiques différents sont introduits en même temps, un par le rouge et un par le rose, les deux classes homozygotes (RR et PP) sont toutes deux diminuées, mais non pas les hétérozygotes RP. — L. Cuénot. Hyde iRoscoe R. ). — Une mutation de l'aile chez une nouvelle espèce de Drosophila. — Drosophila confusa a présenté une mutation de l'aile carac- térisée par un angle de 45° environ avec la base de l'abdomen, au lieu de couvrir exactement et horizontalement ce dernier. Cette mutation est domi- née par le type sauvage à ailes longues; dans la seconde génération, il y a une ségrégation, mais pas dans les proportions mendéliennes (1 mutant pour 4.18 ou 4.54 de sauvages, au lieu de 1 à 3); ce manque de mutants tient sans aucun doute à leur moindre vitalité; ils sont particulièrement sensibles à l'élévation de température, qui leur est funeste. — L. Cuénot. Metz (C. W. et B. S.). — Mutations dans deux espèces de Drosophiles. — Deux mutations, caractérisées par des anomalies dans la nervure des ailes, ont apparu, l'une dans une culture de D. tripunctata, l'autre dans une culture d'une Drosophila non décrite (espèce B). La première mutation con- siste en des nervures supplémentaires irrégulières dans la cellule axillaire (elle est dénommée mutation axillaire) ; elle est en rapport avec un unique facteur mendélien, récessif par rapport au type normal. La deuxième mutation consiste en une fusion de deux nervures sur une certaine longueur (d'où son nom de mutation confluente); elle est dominante par rapport au type normal, mais ne paraît pas pouvoir exister à l'état homo- zygote : comme V Antirrhinum aurca de Baur (dont le type homozygote meurt faute de chlorophylle), comme la Souris jaune de Cuénot et le Blé nain de Vilmorin, la mutation n'est pas viable à l'état pur, et le croisement entre deux individus de cette forme donne pour cette raison la proportion 2 et 1, au lieu de la proportion mendélienne type 3 et 1. Ces deux mutations ont apparu parmi plusieurs milliers de Drosophiles, et il est impossible de leur attribuer une cause. Des deux espèces de Droso- philes étudiées par les M., l'espèce B a 6 paires de chromosomes, et sui- vant la théorie chromosomique, elle doit avoir six séries de caractères con- jugués; D. tripunctata a 4 paires de chromosomes, comme ampelophila, mais différents de forme. Les mutations axillaire et confluente sont représentées chez ampelophila par des mutations similaires, et on aperçoit une méthode future pour homologuer par les groupes conjugués les chromosomes des dif- férentes espèces. — L. Cuénot. XV. — L'HEREDITE. 277 Morgan (T. H.) et Plough (Harold). — L'apparition de mutations con- nues dans d'autres lignées mutantes. — Chez Drosophila ampelophila il n'est pas rare de voir apparaître dans des familles de constitution génétique connue des mutations déjà connues ailleurs; M. cite deux cas où il n'est pas possible d'invoquer une contamination accidentelle : ces deux cas con- cernent une même mutation (yeux vermillon) qui a apparu dans un lot de Drosophiles à yeux sepia et dans un autre lot à yeux pourpre sombre. Des expériences convenables montrent que c'est bien une mutation nouvelle, récessive. — L. Cuénot. Bridges (Calvin B.). — Une variation de linkage chez Drosophila. — Dans les expériences faites avec Drosophila, il est habituel de laisser la fe- melle pondre seulement pendant dix jours, ce qui est le temps moyen pour l'apparition de la génération suivante ; mais ce premier lot d'œufs ne vide nullement l'ovaire ; si la femelle est transportée dans une autre bouteille d'élevage, elle peut pondre encore au moins autant d'œufs pendant 40 ou 50 jours; c'est ce que B. appelle le second lot d'œufs. Or, quand on étudie les relations de linkage de plusieurs mutations soit dans le premier lot, soit dans le second, on trouve, au moins en ce qui concerne le second chromo- some, une différence inattendue; dans la grande majorité des individus, le pourcentage des crossing-over diminue considérablement dans le second lot; le même phénomène n'apparaît pas ou apparaît bien plus faiblement pour le premier (sexuel) et le troisième chromosome. B. suggère l'explication suivante, qui n'est pas du reste une explication, mais une interprétation en langage chromosomique: on sait que le crossing- over est le phénomène qui se produit lorsque deux chromosomes tordus au- tour l'un de l'autre au stade synapsis ne se séparent pas tels qu'ils étaien au début ; ils se soudent plus ou moins souvent aux nœuds, de sorte qu'il se fait entre eux un échange d*entrenœuds. Le nombre des crossing-over est réglé d'une part par le fait que l'enroulement réciproque est plus ou moins serré, d'autre part par le nombre plus ou moins grand de fusions aux points de croisement. Il n'est pas impossible de choisir entre ces deux hypothèses : si l'on suppose que l'enroulement est moins serré, il est évident que les en- trenœuds vont devenir plus longs ; il y aura donc beaucoup moins de chances de constater des crossing-over doubles que dans le cas d'un enrou- lement serré à nombreux chiasmas ; or c'est à peu près ce qui se produit, si l'on en juge d'après les documents peu nombreux fournis par les expé- riences; B. est donc disposé à accepter cette manière de voir; reste à savoir pourquoi l'enroulement synaptique du 2e chromosome est plus faible dans le second lot d'œufs que dans le premier. — L. Cuénot. Macdowell ^Edwin Carleton;. — Hérédité des poils chez Drosophila [XVII, ù, a]. — Parmi les produits de parents sauvages pourvus des quatre poils thoraciques normaux, on en trouve qui présentent des poils supplé- mentaires. Une sélection assidue pendant plusieurs générations permet d'augmenter le nombre de ces soies supplémentaires, mais jusqu'à un cer- tain taux seulement, parce que le facteur pour 4 poils reste dominant. Ce- pendant, on observe parfois parmi les descendants d'individus moins long- temps sélectionnés le nombre maximum de poils supplémentaires. Cette particularité peut s'expliquer en admettant que le nombre de 4 poils résulte de la présence d'un facteur inhibiteur principal et le nombre de poils inter- médiaire entre 4 maximum, de facteurs inhibiteurs accessoires dont l'effet est de réduire plus ou moins le nombre de poils supplémentaires. Le nombre 278 L'ANNEE BIOLOGIQUE. de poils exprimé dépend de ceux des facteurs, principal ou accessoires, qui ont pris place dans la formule génétique de l'individu. La sélection a pour effet d'éliminer d'abord l'inhibiteur principal, puis les facteurs accessoires, niais lorsque la race est devenue homozygote par l'élimination de tous ces facteurs, le nombre maximum est atteint et ne peut plus être dépassé. Ainsi s'explique le fait que des poils nombreux se rencontrent sporadiquement parmi les descendants de mouches sauvages. [S'il en est ainsi, on devrait pouvoir, par la sélection, amener les inhibiteurs principal et accessoires à collaborer pour réduire en deçà de 4 le nombre des poils]. — Y. Delage et M. Goldsmitii. a) Hoge Mildred A.). — Un autre gène dans le quatrième chromosome de Drosophila. — On a localisé un certain nombre de gènes dans Jes quatre chromosomes du groupe haploïde de Drosophila : les ailes miniature (chro- mosome n° 1), le corps noir et les ailes rudimentaires (n° 2), les ailes éten- dues (spread wings) (n° 3), les ailes courbes (n° 4). Récemment il a apparu un nouveau caractère, désigné comme yeux atrophiés; ces Drosophiles ont un ou deux yeux très réduits de taille, sans pigment; des croisements con- venables ont montré que le gène de ce nouveau caractère est logé, comme celui des ailes courbes, dans le chromosome n° 4. — L. Cuénot. Stark (Mary B.). — La présence de facteurs nuisibles dans des lignées sauvages et consanguines de Drosophila. — Après avoir élevé pendant un an des Drosophiles en croisement consanguin, S. a constaté que les proportions sexuelles devenaient anormales dans un certain nombre de couples ; les fe- melles produites augmentent de nombre, ce qui peut indiquer la présence de facteurs nuisibles dans les chromosomes sexuels : comme le mâle n'a qu'un chromosome sexuel, si celui-ci renferme le facteur léthal en question, le mâle n'arrive pas à bien, tandis que la femelle ayant deux chromosomes sexuels,, celui qui renferme le facteur léthal est équilibré par l'autre chro- mosome normal, et l'animal est viable. S. découvre 4 facteurs nuisibles différents : l'un d'eux permet aux mâles d'éclore et de passer les différentes étapes de la métamorphose, bien qu'un grand nombre meurent au sortir de la pupe; ceux qui peuvent dépasser ce stade ne se nourrissent pas et meurent au bout de deux jours, leurs pattes étant incapables de les supporter. Une femelle a donné l'extraordinaire proportion sexuelle de 83 femelles contre 3 mâles ; cette proportion est due à la présence de deux facteurs nuisibles; les trois mâles qui ont échappé résultent d'un crossiug-nver, qui a libéré leur chromosome sexuel de facteurs nuisibles; en effet, en croisant ces mâles avec des femelles sauvages, on obtint des proportions sexuelles normales, ainsi que chez leurs filles. Par la méthode de numération des crossing-over, S. a déterminé la place des 4 facteurs nuisibles dans les rbromosomes sexuels. — L. Cuénot. b) Sturtevant (A. H.). — Un caractère lié au sexe chez Drosophila repleta. — D. repleta présente une mutation qui consiste en une coloration du thorax plus claire que celle du type normal. Les taches noires du type sont plus petites et un peu confondues dans quelques régions. Ces imitants ont été re- connus dans des collections de Drosophiles recueillies dans plusieurs ré- gions des Etats-Unis et à Cuba. L'expérience montre que ce caractère est sex-linked et récessif par rapport au gène de la coloration normale. — L. Cuénot. XV. - L'HEREDITE. 279 a) Morgan (T. H.). — Deux facteurs pathologiques liés au sexe chez Dro- sophila et leur influence sur la proportion sexuelle. — (Anal, avec le suivant). h) Un troisième facteur pathologique lié au sexe chez Drosophila. — Par facteur récessif pathologique, M. entend tout facteur qui amène la mort de l'individu chez lequel il existe, lorsque son effet n'est pas contrebalancé par l'action de son allélomorphe normal; cela ne veut pas dire que quelque poison détruit l'individu, mais plutôt qu'une certaine anomalie assez sérieuse pour compromettre la vie est transmise. Les facteurs pathologiques peuvent être liés au sexe (sex-linked) ou non, c'est-à-dire qu'ils peuvent être portés par le chromosome sexuel ou par un autosome. Si le facteur pathologique est sex-linked, il tue nécessairement chaque mâle dans lequel il existe, puisque le mâle n'a qu'un chromosome X; il ne peut donc jamais être transmis par un mâle. On reconnaît l'existence d'un facteur pathologique parce que le croise- ment donne une proportion sexuelle anormale, où les mâles sont en mino- rité, au lieu d'être égaux en nomb.re aux femelles comme il est normal; par exemple, un certain lot de Drosophiles donne 2 Q pour 1 cf> tandis qu'un autre lot donne autant de Q que de cf ; les femelles qui donnent la propor- tion anormale sont hétérozygotes pour le facteur pathologique, et les mâles manquants sont ceux qui ont reçu de leur mère le chromosome sexuel por- teur du facteur pathologique. M. arrive à différencier les trois facteurs pathologiques qu'il a reconnus, et qui sont naturellement renfermés dans le même chromosome sexuel, par leur place dans ce chromosome ; il détermine la position du gène dans le bâtonnet chromosomique par la proportion des crossing-over, c'est à-dire des individus qui renferment anormalement dans leurs gamètes deux ou trois gènes qui proviennent l'un d'un chromosome maternel, l'autre d'un chromo- some paternel homologue. Après le synapsis des chromosomes, la séparation des chromosomes homologues, au lieu d'être parfaite, se fait de telle façon qu'un gène de l'un peut passer dans l'autre, plus ou moins facilement sui- vant leur position relative. Le chromosome sexuel renfermant le facteur pathologique n° 1 est organisé comme suit : gène pour le jaune, gène patho- logique, gène du blanc, gène des ailes miniatures; le facteur pathologique n° 2 est placé entre le gène du blanc et le gène miniature. Le facteur patho- logique n,J 3 est placé entre le gène du blanc et les gènes du vermillon et des ailes miniatures. — L. Cuénot. à) Morgan (T. H.). — Le rôle du milieu dans la réalisation d'un caractère mendélien sex-linked chez Drosophila. — Le mutant, dont est dérivée la lignée à abdomen anormal, a apparu en 1910; la lignée est caractérisée par un dérangement, très variable du reste, des anneaux abdominaux et des bandes pigmentaires, qui dans son type extrême rend la copulation impossible par déformation de l'abdomen. A part cette difficulté mécanique, la race mutante est vigoureuse et de dimensions normales. Le nouveau caractère est domi- nant etenchaîné ausexe, de sorte que la femelle peut être homozygote ou hété- rozygote, tandis que le mâle à abdomen anormal est toujours pur, puisque le caractère est porté par son unique chromosome X. La race à abdomen anormal se comporte dans les élevages d'une façon singulière, à la manière des variétés ever-sporting, c'est-à-dire qu'elle retourne au type normal, sans cause apparente ; des élevages appropriés, dans des conditions variées de milieu, montrent que le développement de l'abdomen anormal ne se mani- feste que dans une humidité suffisante ; des femelles de même constitution 280 L'ANNEE BIOLOGIQUE. génétique élevées les unes à sec, les autres en milieu très humide, donnè- rent des résultats absolument différents. Par la méthode des crossing-over, M. détermine la place du gène de l'ab- domen anormal dans le chromosome sexuel : dans un chromosome X, on trouve successivement les gènes du jaune, des yeux rouges et de l'abdomen normal ou leurs allélomorphes gris, yeux blancs, abdomen anormal. M. examine si l'anomalie de l'abdomen peut être expliquée par la théorie de la présence ou de l'absence, si souvent invoquée pour les gènes récessifs. Si l'on admet que les facteurs sont disposés dans le chromosome en ordre linéaire, l'absence d'un facteur doit correspondre à un trou dans le chromo- some, ce qui est difficilement concevable; et avec beaucoup de raison. M. pense qu'on rend tout aussi bien compte des résultats, pour les Drosophiles comme pour les Souris, en admettant le changement de nature du gène et non sa disparition. L'abdomen anormal, dont la réalisation est liée si étroitement aux condi- tions du milieu, offre un excellent matériel pour apprécier l'hérédité d'un caractère acquis : on peut élever plusieurs générations dans des conditions telles que l'abdomen se nfontre complètement anormal ou redevient com- plètement normal au point de vue de l'aspect extérieur. Or l'expérience montre de la manière la plus claire que la condition du parent, normale ou anormale, n'a aucun effet sur le caractère de la descendance ; la seule chose qui importe, c'est la constitution génotypique. — L. Cuénot. f) Morgan (T. H.). — Localisation du matériel héréditaire dans les cellules terminales. — Le travail de M. est un exposé d'une admirable clarté, accom- pagné de diagrammes bien compris, qui montre la coïncidence existant entre la distribution des chromosomes sexuels et la distribution des caractères sex-linked, tels que la cécité aux couleurs chez l'Homme, et les 40 caractères sex-linked reconnus chez Drosophila. Puis il donne la liste des quatre grou- pes de caractères enchaînés (linked) reconnus expérimentalement chez Drosophila, qui correspondent manifestement aux 4 paires de chromosomes décelés par la cytologie. Il étudie ensuite le phénomène du crossing-over, dû à un échange plus ou moins exceptionnel entre deux chromosomes accolés au moment du synapsis, et qui se séparent après avoir échangé leurs grains chromatiques sur une longueur plus ou moins grande. Quand' il y a crossing- over en un point déterminé, les régions avoisinant ce point sont pour ainsi dire protégées contre un second crossing-over, d'accord avec les expériences (interférence). Enfin il analyse un cas exceptionnel présenté chez Drosophila, où des femelles anormales, au lieu d'avoir la formule XX, ont la formule XXY, et donnent naissance à deux classes d'œufs, soit XY et X, soit XX et Y. — L. Cuénot. Rabaud (Etienne). — Sur une variation héréditaire spéciale au sexe mâle : les souris grises blanchissant. — Dans les croisements : souris grises X souris blanches, la couleur grise est dominante; l'auteur a observé, dans toute une lignée de descendants d'un même couple, que ce caractère domi- nant est transitoire, la teinte du pelage se rapprochant du blanc entre le 7e et le 14e mois, indépendamment de tout phénomène de sénilité et bien avant que celle-ci n'apparaisse. Ce caractère s'est montré limité au sexe mâle. — M. Goldsmith. Whiting (Phineas W.). — Le Chat écaillc-dc-torlue. — On sait que le Chat écaille-de-tortue, c'est-à-dire bicolore par mosaïque de jaune et de XV. — I/HEREDITE. 281 noir, ne peut théoriquement qu'être femelle, le jaune Y et son allélomorphe B étant enchaînés au chromosome sexuel X, et la femelle bicolore ayant la formule YX-BX; il peut exister deux autres types de femelles homozy- gotes jaune (YX-YX) et noire (BX-BX), tandis qu'il ne peut exister que des mâles unicolores YX et BX. Bien que cette conception rende compte des faits, il y a cependant quelques difficultés; on obtient quelquefois des fe- melles noires en croisant une femelle noire avec un mâle jaune, croisement qui devrait donner seulement des Q bicolores et des c? noirs; de plus il y a parfois, mais très rarement, des c? bicolores. W. tente d'expliquer ces cas exceptionnels en faisant intervenir un facteur d'extension du noir et un facteur d'extension du jaune, ceux-ci n'étant pas sex-linked. Les rares cf bicolores peuvent être génétiquement soit un jaune avec un extrême des facteurs d'extension du noir, soit un noir avec un extrême des facteurs d'extension du jaune ; cette hypothèse est rendue très probable par le fait que les pseudo-bicolores mâles qui ont été essayés se comportent dans les croisements comme de vrais jaunes. Le type bicolore peut être dilué par l'intervention d'un facteur de dilution (provenant d'une Chatte maltaise); les Q bicolores produites sont alors bleue et crème ; et on conçoit que si des facteurs d'extension ou de restriction interviennent d'une façon extrême, il pourra y avoir des Q qui, génétiquement bicolores, pourront paraître somatiquement soit bleues soit crèmes, ou noires ou jaunes. Cette hypothèse, bien que provisoire, paraît plus satisfaisante que celle de Doncaster qui admet des exceptions au linkage de Y et de X. Les Chattes tricolores sont des mosaïques de noir et jaune avec addition du gène panachure qui produit des zones blanches; on conçoit qu'elles puissent devenir jaunes et blanches, ou noires et blanches, si la panachure fait disparaître presque complètement l'une des couleurs de la mosaïque. — L. Cuénot. Castle (W. E.) et Fish (H. D.). — Le Lapin noir-et-jaunàtre et la signi- fication des allèlomorphes multiples. — Le Lapin européen se présente actuellement sous la forme de nombreuses variétés domestiques, dont Dar- win et d'autres auteurs attribuent la naissance à la domestication même ; à la vérité, celle-ci a joué un rôle dans la préservation des variétés, bien plutôt que dans leur origine. C. et F. étudient une nouvelle variété, le noir-et- jaunâtre (black-and-tari), qui est conditionnée par un gène, allélomorphe au gène agouti, lequel produit un tiquetage des poils; ie noir-et-jaunâtre a un tiquetage qui apparaît seulement çà et là sur les flancs, mais non sur le dos ou la tête; la face ventrale, de la gorge à la queue, est claire, blanchâtre ou jaunâtre. Le gène du noir-et-jaunâtre, associé avec le gène de la dilution, donne le blue-and-tan, de même que le gène agouti dans les mêmes conditions donne le blue. C. et F. démontrent par des croisements convenables que le nouveau gène, intermédiaire comme effet à ceux du noir et de l'agouti, est allélomor- phe à ces derniers, et ils se demandent si ce nouveau gène, probablement oscillant, ne doit pas son existence à une sélection longtemps continuée, qu'il serait peut-être possible de reprendre en sens inverse pour créer de nouveaux intermédiaires. — L. Ccénot. Castle (W. E.) et Hadley (Philip B.). — Le Lapin anglais et la question de la constance du caractère-unité mendélien. — Le caractère-unité se trans- met-il dans le processus héréditaire sans aucune espèce de modification ou bien est-il susceptible de variation? Pour répondre à cette question, C. et H. 282 L'ANNEE BIOLOGIQUE. ont croisé des Lapins belges, de pelage uniforme et bien homozygotes, avec un unique Lapin anglais o*, caractérisé par un certain nombre de taches pigmentaires sur le corps, le nez et les oreilles, se détachant sur fond blanc; on sait que le Lapin anglais est un hétérozygote (analogue à la Poule anda- louse) possédant deux allélomorphes, l'un celui de la panachure, qui est do- p minant, et l'autre celui du pelage uniforme; le croisement de =y par U donne nécessairement autant de petits à pelage uniforme que de petits à pelage pa- p naché. Or ces derniers, hétérozygotes —, varient en panachure dans une certaine étendue, quelques-uns étant plus clairs que le père, 18 %, à peu près autant exactement comme le père, et le reste plus sombre; le gène P a donc été modifié, et on voit également que c'est un gène oscillant autour d'un mode qui est le type paternel. Un des mâles les plus sombres produits dans le croisement précédent est croisé à son tour avec la même série de femelles belges uniformes; on obtient dans cette seconde série des petits plus pigmentés que dans la première, la plupart étant en dessous de la pigmen- tation du père, mais quelques-uns au-dessus; le gène P oscille donc autour d'un nouveau mode. Il faut abandonner dans ce cas l'idée de la constance absolue du gène. — L. Cuénot. Wright (Sewall.i. — La série albine d' 'allélomorphes cliez les Cobayes. — II est bien connu que l'albinisme, fréquent chez les Mammifères, est un ca ractère mendélien simple, dominé par le caractère pigmenté. Dans le présent mémoire, l'auteur montre que l'albinisme incomplet du Cobaye, compara- ble au Lapin Himalaya, avec yeux rouges, taches colorées sur le nez, les oreilles et les pieds, est relié à la coloration intense et complète (Cobayes à yeux noirs, pelage noir ou rouge, ou agouti, ou noir et rouge) par deux intermédiaires. Le premier de ces intermédiaires a les yeux noirs, mais le noir est devenu brun; le rouge est devenu jaune ou crème; on a alors la série de bruns, crèmes, agouti argenté, et brun et crème; le second inter- médiaire a apparu dans la descendance de trois Cobayes du Pérou : les yeux sont rouges, plus foncés que les yeux roses des Cobayes Himalaya : le jaune a totalement disparu ; le noir est devenu brun et le rouge est transformé en blanc : on a alors la série à yeux rouges et à pelage soit brun, soit blanc, soit agouti argenté, soit brun et blanc. W. pense [bien que cela ne ressorte pas clairement de ses expériences] qu'on a affaire à une série de quatre allélomorphes dont la dominance est l'ordre même de l'intensité de pigmen- tation. — L. Cuénot. b) Little (C. G.). — L'hérédité de la panachure blanche et des yeux ?wirs che: les Soif ris. — Il est bien connu que la panachure blanche des Souris est conditionnée par un facteur, qui est dominé par le facteur du pelage uniforme: de plus les Souris panachées produisent des petits à panachure variable, et on peut par sélection faire progresser ou régresser l'étendue des zones blanches. Il semble bien qu'il existe, outre cette mutation, un type de Souris entièrement blanches à yeux noirs, qui ne représentent pas un degré extrême de panachure : ce caractère (symbole W) est dominant par rapport à la panachure ordinaire (symbole sp) ; il est également dominant par rapport au caractère robe uniforme (symbole S): enfin il apparaît que ces Souris blanches à yeux noirs sont constamment hétérozygotes (comme les Souris jaunes) et que le gène W est forcément accompagné par le gène sp; on ne peut jamais les obtenir à l'état pur, et leur croisement inter se XV. — L'HEREDITE. 283 donne une progéniture composée approximativement de 2 Souris blanches à yeux noirs contre 1 Souris du type panaché ordinaire. La panachure des Souris a donc une complication génétique assez grande ; L. annonce pour un futur mémoire la démonstration que la tache blanche sur la tête (blaze) est aussi en rapport avec un facteur indépendant de W et de sp. — L. Cuénot. Herdmann (W. A), Laurie (R. Douglas), Puvnett (R. C.) et Eims (H. W. Marett). — Expériences sur l'hérédité. — I. Des expériences de croisements dans lesquelles la transmission du pelage jaune chez la souris n'a pas suivi les règles mendéliennes normales entraînent les auteurs à cette double hypothèse : 1° que les souris jaunes sont hétérozygotes sous ce rapport; 2° que les allélomorphes contenant le caractère jaune ne sont pas incapables de s'associer, mais conduisent à des développements abortifs. II. Discussion des expériences, en vue de concilier avec la théorie de pré- sence et d'absence les aspects dense et dilué de diverses couleurs. L'état dilué serait une indication d'absence. — Y. Delage et M. Goldsmith. Barrows (W. M.) et Phillips ij. Me I.). — La couleur chez les Epa- gneuls Cocker. — Les auteurs ont recherché le mode d'hérédité des couleurs chez les Cockers, à l'imitation du travail de Little (1914) sur les Pointers. La teinte est en rapport avec deux déterminants, B et E. et leurs allélomor- phes dominés, b et e. qui donnent 4 combinaisons; les homozygotes ou hé- térozygotes qui renferment B E sont noirs; la forme b E est brune; B e est rouge; le récessif complet be est jaune ou citron. Outre ces déterminants, il existe de plus un facteur de dilution, récessif, qui tourne le noir en gris perle (blue), et le jaune en une teinte tellement claire qu'on la prend pour du blanc; le facteur rouan, dominant, conditionne le mélange de poils blancs -avec les poils normalement colorés ; enfin il existe deux sortes de panachure : l'une, la panachure habituelle des Cockers, en rapport sans doute avec des .facteurs multiples, est probablement dominante; la sélection pour l'étendue des aires blanches soit en plus soit en moins amène un progrès dans le sens sélecte; l'autre, ou panachure bicolore, est la condition dans laquelle une couleur claire, hypostatique se montre dans des régions telles que les oreilles, le museau, la face ventrale, si bien que le Chien est noir et rouge, ou noir et citron, ou brun et rouge, ou brun et citron, ou enfin rouge et citron; le facteur bicolore est certainement récessif. Il peut se mélanger du blanc aux deux couleurs de la panachure bicolore, le Chien devenant alors tricolore. Les Chiens noirs ont toujours le museau noir et les surfaces plantaires noires ; les Chiens rouges peuvent avoir le museau noir ou brun, de même que les Chiens jaunes, tandis que les Chiens bruns n'ont jamais que du pigment brun dans le museau et les surfaces plantaires. — L. Cuéxot. Hadley (Philip B.). — Le Leghorn blanc. — Le Leghorn est ordinaire- ment un Oiseau d'un blanc pur, le bec et les pattes étant jaunes ; on ne voit pas d'indice d'autre pigment. Le plumage blanc, contrairement à ce qui se présente pour tant de races blanches, est dominant ; ainsi un Leghorn blanc, croisé avec un Oiseau noir uniforme, donne une progéniture d'Oiseaux blancs, avec quelques petites taches noires dans les plumes de certains indi- vidus. La F2 donne une disjonction compliquée : sur 16 petits de la F2, 12 sont blancs et 4 colorés ; sur ces 4, 3 sont barrés (deux mâles et une fe- melle), et un est noir (toujours femelle). Si un Leghorn blanc mâle féconde une Poule blanche, ayant du blanc ré- 284 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. cessif (Soyeuse, IMymouth Rock), la F, est blanche, parfois avec quelques petites taches noires; la F2 au lieu d'être entièrement blanche, comme on aurait pu s'y attendre, renferme 52 Oiseaux blancs et 12 colorés, soit noirs, soit barrés, suivant la race de la femelle grand'parente. L'analyse de ces résultats prouve que le Leghorn blanc renferme : 1" le facteur pour le plumage barré (symbole B), qui est évidemment sex-linked ; 2° le facteur pour la pigmentation noire (symbole N); 3° puisque cette pig- mentation noire ne s'exprime pas chez le Leghorn blanc, il faut qu'il soit neutralisé par des inhibiteurs; H. en admet deux, un qui se trouve dans les deux sexes (symbole I) et un autre qui est sex-linked (symbole I'), ce der- nier agissant non seulement sur la pigmentation ectodermique, mais aussi sur celle du mésoderme; 4° le Leghorn blanc paraît posséder encore des in- hibiteurs pour le rouge et la couleur chamois, mais il n'est pas sûr que ceux-ci soient distincts des inhibiteurs noirs. Il résulte de ce qui vient d'être dit que le Leghorn blanc a les formules héréditaires suivantes (F représente le caractère féminin) : Mâle : ff NN BB III' I'. Femelle : F f NN B b Ul'ï. Le Plymouth Rock blanc diffère du Leghorn seulement par la perte du facteur du noir et de ses inhibiteurs : Mâle : //' nn BB iii' ï. Femelle : ¥ f nn B b iii i'. La Soyeuse blanche, qui n'a pas le facteur barré et qui a une pigmenta- tion mésodermique de la face, des pattes et du bec (symbole M), a les for- mules : Mâle : ff nn bb iii' i' MM. Femelle : F f nn bb iii' i' MM. Armé de ces formules, l'éleveur pourra se rendre compte des résultats des divers croisements entre les races ci-dessus, suivant que l'on prend un Leghorn comme mâle ou comme femelle; cette dernière race est remar- quable parce qu'elle cache sous le masque du blanc tous les caractères po- sitifs de pigmentation qu'elle possède en puissance. — L. Cuénot. Curtis (Maynie R. ) and Pearl (Raymond). — Physiologie de la repro- duction chez la Poule. Stérilité somatique et stérilité gamétique. — Il ne faut pas conclure immédiatement de l'infertilité d'une poule à sa stérilité géné- tique par absence d'un facteur correspondant. Chez des poules de races bonnes pondeuses, une infertilité secondaire a été trouvée dépendre d'alté- rations anatomiques qui laissaient l'ovulation intacte : atrésie du pavillon, tumeur ou déchirure de l'oviducte, isolement de l'ovaire dans un repli péri- tonéal, etc. Ces poules se présentaient au nid comme si elles voulaient pondre. Les œufs ovariques étaient résorbés dans la cavité péritonéale. La stérilité génétique ne peut être avancée que lorsque toute prévention de stérilité somatique a été écartée. — Y. Delage et M. Goldsmith. a) Pearl (Raymond). — Hérédité mendélienne de la fécondité chez la Poule domestique, et production moyenne du troupeau. — En 1912, l'auteur a montré que la faculté de pondre des œufs en hiver était héritée d'une façon strictement mendélienne, et que très probablement la production d'hiver était un bon indice de la fécondité totale. C'est sur cette base que P. a cherché à améliorer une race de Poules au point de vue de la production en œufs, au lieu de la sélection massive qu'il avait tentée précédemment sans succès. Actuellement la production du troupeau est la suivante : autrefois la XV. - L'HEREDITE. 285 moyenne de ponte en hiver était de 36,12; en 1905-1906, de 41,95; en 1913-1914, elle a passé à 51,20 par oiseau. La moyenne annuelle obtenue grâce à l'amélioration de la production d'hiver, est maintenant au moins égale à la plus haute production obtenue par sélection massive. Enfin P. confirme que le caractère de haute fécondité est sex-linked, car les femelles hautes productrices ne transmettent pas directement leurs qualités à leurs filles; elles sont donc hétérozygotes pour ce caractère. — L. Cuénot. Lloyd- Jones (Orren). — Études sur V hérédité chez les Pigeons. II. Une étude microscopique et chimique des pigments de la plume (XIV, 1", tj]. — Chez les Pigeons culbutants, la couleur rouge et jaune est produite par un pigment rouge brun, en forme de granules sphériques de 3 dixièmes de [j. de" diamètre, qui sont placés dans les cellules intermédiaires de l'épiderme, indépendamment des cellules pigmentaires spécialisées; chez les Pigeons jaunes, le pigment est si finement divisé que la forme du granule ne peut pas être déterminée. Chez les Oiseaux noirs, il y a un pigment noir qui dans diffé- rentes conditions produit le brun foncé, le bleu et l'argenté ; il a la forme de sphères de 0u,5 de diamètre, ou de bâtonnets de lp. de long, qui pré- dominent plus ou moins complètement suivant les individus; le bleu est produit par des granules noirs groupés d'une manière particulière qui pro- duit un effet bleu ; il en est de même pour l'effet argenté. Les six couleurs uniformes des Pigeons culbutants sont conditionnées par l'interaction de quatre facteurs génétiques : R, rouge; B, noir; I, intensité; S. extension. R ne manque chez aucun Oiseau, et est complètement récessif ; quand le facteur R est introduit chez un Pigeon rouge ou jaune, il y a for- mation de pigment noir au lieu de rouge, le premier représentant un stade plus évolué d'oxydation. Le facteur S est un facteur d'inhibition arrêtant les processus qui amènent à la coloration bleue (en fait, se trouve chez le Pigeon ,noir BIS); le Pigeon bleu a la formule Bis. Le facteur I, quand il est pré- sent, conditionne une production de pigment au moins triple de celle que l'on rencontre chez les formes diluées, jaune (Ris), argentée (Bis), brune (BiS). Il est probable qu'il existe encore d'autres facteurs, chez le noir notamment, qui sont en rapport avec la forme et les dimensions des gra- nules. — L. Cuénot. Gerschler ( Willy). — Du mélanisme chez les lépidoptères en tant que muta- tion et variation individuelle [XVI]. — G. expose dans ce mémoire les résultats de croisements qu'il a faits entre le papillon Amphidasys betularius et son aberration noire doubledayaria Mill. Ces expériences ont permis à l'auteur d'assurer que les phénomènes de l'hérédité des mélanomutations chez les lépidoptères sont également, sans exception, des exemples du type mendé- lien pur. Gross avait, au contraire, cru devoir y voir un type spécial diffé- rent de celui de l'hérédité alternative. Cette différence d'interprétation tiendrait en partie, selon G., à ce que la mutante doit être considérée comme représentant à elle seule la génération filiale uniforme (F(). Au croisement avec la forme typique on obtient ainsi une génération qui n'est autre chose que la génération F2 et qui présente alors les phénomènes de scission. Au point de vue de l'hérédité les mélanismes doivent être considérés tantôt comme des mutations, tantôt comme des modifications. Les mutantes méla- nistiques des lépidoptères sont toujours des hétérozygotes, tandis que chez es coléoptères elles sont, en général, de nature homozygote. — J. Strohl. Tammes (T.). — La composition génotypique de quelques variétés de la L'ANNEE BIOLOGIQUE. même espèce et leurs rapports génétiques. — La couleur des fleurs de six variétés du Linum usitatissimum résulte de la combinaison de trois facteurs ou de deux d'entre eux; désignons-les par A, B, G. Le Lin commun bleu foncé, le Lin d'Egypte et Linum crepitans les possèdent tous les trois et ré- pondent à la formule AÀBBCCX; le Lin bleu clair est représenté par BBCCX, le Lin blanc commun par AABBX, enfin le Lin blanc ridé par AACCX. La réunion des facteurs B et C est nécessaire à la production de la couleur bleue des fleurs; en l'absence de A la teinte reste claire; A est vis-à-vis de la couleur un renforçateur, il n'apporte par lui-même aucun pigment. C à lui seul provoque le caractère ridé des pétales et amène une diminution des graines et de leur faculté germinative. Par contre, le facteur B s'oppose à cette action de C sur les pétales et sur les graines. En outre, B cause à lui seul la couleur bleue des anthères et la couleur brune des graines. Ces deux couleurs augmentent d'intensité quand le facteur A est présent. T. déduit de ces faits les relations phylogénétiques des six variétés de Lin étudiées. Les plus anciennes sont celles aux couleurs foncées, le Lin commun, le Lin égyptien, Linum crepitans, les autres en dérivent par la perte d'un caractère génotypique : le Lin bleu clair est obtenu par perte de A, le Lin blanc ridé par perte de B, le Lin blanc commun par perte de C. Le Lin bleu clair ne représente donc pas une forme intermédiaire entre le Lin bleu foncé et le Lin blanc. — F. Moreau. Davis (Bradley Moore). — Essai de la pureté d'une espèce dans le genre Œnothera. — Il n'y a pas de groupe de plantes dont la constitution génétique ait été plus étudiée et aussi plus controversée que celle des espèces d'Œno- thera. Ces controverses tiennent à ce qu'il n'existe pas de critérium indis- cuté de la pureté génétique de ces espèces. Par pureté génétique d'une espèce on entend une constitution particulière du plasma germinatif capable de produire des gamètes d'un seul type pour chaque sexe. D. croit que l'on peut trouver ce critérium dans les trois méthodes suivantes : La première est fondée sur l'élevage des plantes à partir des graines, mais elle est plutôt négative qu'affirmative. Si l'on se trouve en présence de plusieurs variations, la pureté est suspecte. La deuxième méthode est fondée sur le degré de sté- rilité, la stérilité fait soupçonner une impureté génétique. La dernière mé- thode est fondée sur le croisement. Si les plantes hybrides de première génération sont uniformes et résultent d'une germination normale, il y a de fortes présomptions que la forme est pure et que les gamètes sont normale- ment fertiles. Si les hybrides de première génération se disjoignent en dif- férente classes, c'est que les gamètes ont des constitutions germinales diffé- rentes et que le matériel est hétérozygote. — F. Péchoutre. a) Vries (H. de). — Œnothera gigas nanella, une mutante mendèlienue. — L 'Œnothera gigas produit des nains (environ 1-2 %) et des mutantes hybri- des de taille normale, qui donnent après autofécondation 15-18 %, théori- quement 25 o/c, de nains. Dans les croisements artificiels avec Œ. gif/as. les nains suivent la loi de Mendei, tandis que, dans les mêmes conditions, les nains de Œ. Lamarckiana ne la suivent pas. C'est là un nouveau caractère différentiel entre Œ. gigas et son espèce parente. — P. Guérin. b) Belling (John). — Les variétés d'Œnuthère de DeVries. — Les propor- tions mendéliennes typiques ne peuvent se trouver que chez des plantes dont tous les grains de pollen et tous les sacs embryonnaires ont une égale chance d'arriver à bien. On peut penser, notamment pour les OEnothères, XV. - L'HEREDITE 287 qu'il n'en est pas toujours ainsi; s'il existe certains facteurs génétiques en rapport avec le développement de la jeune microspore ou de la jeune ma- crospore, on conçoit qu'une mutation pathologique de ces facteurs puisse faire avorter une partie des grains de pollen et sacs embryonnaires, de sorte qu'il se fera une disjonction en éléments viables et en non-viables, ce qui donnera des proportions 1-3, 1-7, 1-15, etc., tout à fait autres que les chiffres mendéliens. Les études de l'hérédité sur les formes d'OEnothères pourront progresser lorsqu'on déterminera exactement les proportions des grains de pollen et des sacs embryonnaires avortés et sains; on sait déjà (Geerts) que YŒnothera Lamarckiana type présente l'avorte ment de la moitié de ses mi- crospores (deux de chaque tétrade) et de la moitié de ses sacs embryon- naires. — L. CuÉNOT. Newman (H-H.). — Développement et hérédité chez les hybrides hétéro- géniques de Télêostèens. — Les croisements hétérogéniques sont ceux qui sont pratiqués entre espèces appartenant à des ordres ou familles diffé- rentes ; les homogéniques sont ceux entre espèces qui appartiennent à diffé- rents genres d'une même famille ou entre espèces différentes d'un genre. Le succès de l'bybridation hétérogénique varie beaucoup, sans relation avec le degré de parenté des espèces; cela tient beaucoup plus à la composition du vitellus de l'œuf et à la résistance de celui-ci qu'au voisinage systéma- tique : ainsi Cyprinodon et Fundulus majalis sont mal adaptés pour l'hybri- dation tandis que Fundulus héteroclitus donne beaucoup de réussites ; natu- rellement l'hybride dérivant d'un œuf adaptable se développe mieux que l'hybride inverse dérivant d'un œuf moins facilement hybridable. Le déve- loppement présente tous les cas, depuis l'absolu insuccès jusqu'à l'éclosion et la vie presque normale de la larve pendant trois semaines; tous les types connus de monstres se présentent, cyclopie, œil unique, anoph- thalmie, double et triple queue, formes acéphales ou sans queue: ils peuvent être interprétés comme des arrêts de développement dus à l'interaction dys- harmonique des deux germens étrangers l'un à l'autre. L'arrêt de dévelop- pement, comme l'avait déjà vu Appellof, se trouve le plus souvent à la fin de la segmentation, ou juste avant le début de la gastrulation, puis enfin au moment de la formation de l'embryon, c'est-à-dire à des étapes ou crises qui correspondent à la différenciation des tissus, à la concrescence, à la diffé- renciation de la tête, à l'établissement de la circulation. N. note certains phénomènes de différenciation et de dé-différenciation, résultats secondaires des conditions anormales créées par la dysharmonie des germens. Les chromatophores ont une remarquable autonomie ; ils se développent et arrivent à leurs stades définitifs alors qu'il n'y a pas d'autres tissus bien formés; ils se portent d'eux-mêmes en des points spéciaux; par exemple, quand il n'y a pas de circulation établie, ils rampent sur le cœur battant, ce qui n'arrive jamais chez les embryons normaux. Il peut se former des vaisseaux et un cœur sans qu'il y ait de sang; le cœur est logé dans un immense péricarde, en dehors du vitellus, mais il présente les mêmes courbures que lorsqu'il est logé dans un espace étroit; le cœur, entièrement séparé du corps, bat rythmiquement, ce qui indique que son rythme est myogénique. Les bourgeons des membres peuvent se développer jusqu'à être capables de mouvements, alors que le corps ne peut pas se séparer du vitellus. Tout cela donne l'impression que l'embryon n'est pas une unité, mais que beaucoup de processus semi-indépendants collaborent pour pro- duire un harmonieux résultat, et qu'un processus peut fréquemment être arrêté dans son cours sans altérer sensiblement les autres. 288 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Il y a aussi, notamment dans les yeux, des indices de dé-différenciation ou de régression; les yeux et la tête diminuent de volume; le pigment oculaire émigré dans d'autres régions et les détails structuraux des yeux disparais- sent. De tels embryons régresses en avant peuvent vivre encore pendant plusieurs semaines et développer de nouvelles structures dans une autre région. — L. Cuénot. Devy (Léon). — Sur la naissance et rélevage d'un hybride de Linot et de Serine. — L'auteur obtint deux poussins, dont l'un devint adulte et ressem- blait presque exclusivement à son père Linot, n'ayant rien du Serin, sauf une très faible déformation du bec. — A. Menegaux. Phillips [C. John). — Etudes expérimentales d'hybridation sur les Ca- nards et les Faisans. — P. croise le Canard sauvage Q avec des Dajila acuta çS ; les hybrides de F, sont aussi intermédiaires, et cela dans chaque détail, qu'il est possible de l'imaginer; ils varient dans une certaine limite, notamment pour les caractères qui tendent à varier chez le parent Canard, comme l'anneau blanc du cou. On obtient des F2, mais le matériel n'est pas suffisant pour établir l'occurrence ou la non-présence de caractères nette- ment mendéliens; toutefois il est hautement probable qu'il n'existe pas de caractères mendéliens très simples. Dans un recroisement d'un hybride de F., Q avec Dafda acuta cf , l'hybride a transmis des caractères de sa mère Canard, notamment la couleur et les marques colorées. P. a fait encore d'autres croisements, dont aucun ne parait lui avoir donné des résultats parfaitement clairs ; dans les espèces sauvages, il n'y a pas d'évidence de caractères sex-linked ; chaque sexe peut porter les caractères de l'autre sexe à travers plusieurs générations; enfin il est très exceptionnel de rencontrer une ségrégation mendélienne (sauf dans le croisement de Faisans albinos ou panachés avec Faisans normaux). Les hybrides de FH sont toujours intermédiaires dans les plus petits détails. — L. Cuénot. Menegaux (A.). — Sur V hybridation dans le genre Paradisea. — Les hybrides entre P. novse-guinœ etraggiana sont nombreux, car les habitats de ces 2 espèces s'enchevêtrent sur les bords de la rivière Fly, dans la Nouvelle- Guinée. L'auteur montre qu'on peut admettre que les hybrides de ces deux espèces sont féconds, ce qui expliquerait leur variabilité. En somme, si on considère combien les 10 espèces du genre Paradisea varient facilement suivant leur habitat, que P. maria Rchw. a des caractères intermédiaires entre P. augustœ victoriœ et guilielmi, que P. intermedia de Vis n'est qu'un aug. vict. avec des parures de raggiana, que P. Granti North est très voisin d'aug. vict. et d'intermedia, que de plus à ces formes viennent s'ajouter la forme P. duivenbodei Menegx et les hybrides étudiés par Salvadori, l'au- teur conclut que l'hybridation dans le genre Paradisea paraît être plus fré- quente qu'ailleurs, et l'étude méthodique de cette question pourra donner des résultats intéressants. — A. Menegaux. Philiptschenko (lui*.). — Sur les crânes de quelques hybrides entre les espèces sauvages et domestiques. — Les mensurations des crânes de zébroïdes et d'hybrides entre le bœuf ordinaire et deux espèces du genre Bison ont montré une hérédité intermédiaire pour certains caractères et une hérédité mendélienne (tendance à la ségrégation) pour d'autres. — M. Goldsmith. XV. — L'HEREDITE. 280 Hunnicutt (B. H. ). — Le bétail Zébu au Brésil. — (Anal, avec le suivant.) Roederer (M.). — Croisement de Zébus en Tunisie. — (Anal, avec le sui- vant.) Reis (José Maria dos). — Le bétail du Brésil. — Il existe au Brésil deux races de bétail dit natif, dérivées des Bœufs amenés d'Espagne et du Por- tugal : c'est le Junqueiro (ou Franqueiro), brachycéphale, à cornes immenses, qui reproduit les traits des Bœufs quaternaires (Bas primigenius ou fron- tosus), et l'Amaro Leite dolichocéphale des plaines de Goyaz; leur croisement a donné le Caracu, qui parait à Reis capable d'amélioration et être une race de premier ordre. Mais la nécessité d'avoir une race résistante à la fièvre du Texas et au charbon a fait introduire au Brésil et en Tunisie le Bos indiens ou Zébu indo-malais dérivé probable du Bos simdaicus; le Zébu se croise parfaitement bien avec le bétail brésilien, et transmet aux hybrides sa ré- sistance à la fatigue, à la soif et surtout sa précieuse propriété d'immunité complète contre la fièvre du Texas. La F, est de magnifique aspect; dans la F2, il y a une grande disjonction ou dégénération, disent les uns, fana- tiques du bétail européen ; il y a possibilité de former une race capable de rendre tous les services qu'on attend d'elle, disent les autres, fanatiques du Zébu. — L. Cuénot. Haecker (Val.) et Kuttner (Olga). — Croisements de lapins. Il, Contri- bution au problème de V impureté des gamètes. — En croisant les deux races ' de lapins Black and Tan et Himalaya, H. et K. ont vu apparaître certaines modifications du type Black and Tan (suppression de la couleur brune, modification de la couleur du bas-ventre, augmentation de la variabilité). Ces résultats ne correspondent pas aux phénomènes réclamés par le men- délisme strict et rendent probable quelques modifications des gamètes à la suite du croisement. — J. Strohl. Foot (Katharine) et Strobell (E. G.). — Résultats du croisement de deux espèces d'Hémiptères, avec référence à l'hérédité de deux caractères exclusive- ment mâles. — Les deux espèces Euschistus variolarius et servus diffèrent notablement l'une de l'autre par la longueur des organes d'intromission des mâles : chez variolarius, la longueur (multipliée par 20) oscille entre 85mm5 et 106mm, et chez servus entre 146 et 182mm. Chez les mâles hybrides de la F,, la longueur est intermédiaire (124,0), mais pas exactement, la moyenne in- termédiaire précise étant 131,55; cette longueur oscille dans la F, entre 100 et 134mm; il n'y a donc pas de dominance; chez les mâles delà Fo, on en trouve un petit nombre du type variolarius (entre 85,5 et 106), un petit nom- bre du type servus (entre 146 et 182), et un très grand nombre d'intermé- diaires; les pourcentages sont à peu près 8, 4 et 88. Il n'y a donc pas de disjonction mendélienne typique. F. et S. comparent ces résultats avec ceux acquis dans un travail antérieur, sur la tache qui se trouve sur le segment génital mâle de variolarius et qui manque chezservus. Là encore l'hérédité et la disjonction étaient irrégulières : mais la comparaison détaillée avec la longueur des organes d'intromission montre que ce dernier caractère, bien qu'également propre au sexe mâle, est relativement indépendant de la tache génitale; tel hybride qui est intermé- diaire pour la tache a un organe d'intromission du type servus . ou du type va- riolarius: un hybride qui a une tache nette du type variolarius, ou bien l'absence de tache (type servus), peut avoir un organe d'intromission inter- médiaire. l'année biologique, XX. 1915. 19 290 L'ANNEE BIOLOGIQUE. F. et S. discutent longuement, d'une façon assez confuse, sur l'impossibi- lité d'admettre que ces caractères mâles soient portés par un chromosome sexuel, puisqu'ils peuvent être transmis aussi bien par le spermatozoïde pro- ducteur du sexe femelle que par celui producteur du sexe mâle. — L. Cuénot. Newell (W.). — Hérédité chez l'abeille. — Expériences de croisement entre abeilles de Carniole et d'Italie, dans une station du Texas où il y n'y a pas d'abeilles en dehors de celles qui sont importées pour l'expérience. Les ita- liennes sont jaunes; les autres plus ou moins grises, en tout cas non jaunes. Reines italiennes pures X mâles de Carniole donnent ouvrières^t reines italiennes : le jaune est dominant dans Ft. Dans le croisement inverse, jaune encore dominant, mais moins complètement; les reines et ouvrières de Ff sont presque aussi jaunes que les italiennes. C'est donc une erreur de conclure comme on l'a Si longtemps fait, que si une reine italienne donne des ouvrières jaunes c'est qu'elle a été fécondée par un mâle italien. Dans le croisement italienne X mâle de la Carniole on voit encore chez F, la tendance marquée de la race de Carniole à employer la cire au lieu du propolis à boucher les crevasses, à unir les rayons, etc. On la voit aussi chez F, du croisement inverse. Quant aux mâles, ils sont toujours de la race de la reine. Mais les filles de reines croisées donnent les deux sortes de mâles en nombre égal. Mais la production d'un mâle Ft semble être impos- sible, et la production d'une génération strictement F2 semble une autre impossibilité. — H. de Varigny. Gates (R. Ruggles). — Sur la modification des caractères par le croise- ment. — Quelques auteurs pensent qu'un caractère ou son gène est essen- tiellement non modifiable ; il ne peut pas être modifié ou « contaminé » par association avec d'autres caractères chez un hybride. G., après D.WENPORTet d'autres, n'est pas de cet avis, et il apporte une démonstration par l'étude de la coloration rouge du bourgeon lors du croisement de Y Œnothera rubricalyx (symbole R) avec grandiflora (symbole r) ; dans la F2 et la F3, on observe un certain nombre de plantes dont la coloration, au lieu d'être franchement R ou r, est nettement intermédiaire ; ces plantes intermédiaires ont une progéniture semblable, sans disjonction ; R, une fois dilué, reste tel, et ne reprend jamais la condition originelle. Quand on recroise des hybrides avec ifiandifiora, la coloration pâlit encore ; quand on les recroise avec rubri- calyx, la coloration fonce. Quand la coloration baisse, la pigmentation, de continue qu'elle était, tend à devenir une panachure. — L. Cuénot. b) Vries (H. de). — Les hybrides amphiclines. — Si l'on nomme patroclines et matroclines les hybrides qui ressemblent à leur père ou à leur mère, on peut nommer amphiclines les hydrides qui à la première génération ressem- blent les uns à leur père, les autres à leur mère. Les hybrides amphiclines, qui ne sont pas rares dans le genre Œnothera, ont ceci de particulier que le rapport numérique des deux sortes d'individus n'est pas constant; il n'est pas soumis aux lois de la probabilité comme les disjonctions mendéliennes. De V. montre que ce rapport varie avec la fumure, les conditions de culture et l'exposition ; comme exemple, il cite le produit de la fécondation d'Œno- thera Lamarekiana avec le pollen d'Œ". Lam. mut. nanella. Le croisement fournit, suivant les conditions de culture, de 0 à presque 100 % de nains; dans la culture d' Œnothera comme plante annuelle, ce nombre est d'ha- bitude plus petit que 50 %; dans la culture bisannuelle, il dépasse 50 %\ XV. — L'HEREDITE. 291 on peut obtenir un pour cent élevé de nains chez des plantes annuelles, en les transplantant tôt et en les arrosant fortement pendant leur enracine- ment. Les mêmes résultats ont été obtenus pour beaucoup de disjonctions d'hybrides obtenus soit par croisement, soit par autofécondation d'un mutant hétérogame. — A. Maillefer. Frimmel (F. v.). — Verbascum Lichtensteinensis, ttne nouvelle forme de Verbascum. — Verbascum Lichtensteinensis est un hybride entre V. olym- picum Buny et V. phœniceum L. et a été obtenu par E. v. Tschermak. F. donne une description détaillée de cet hybride complètement stérile et in- dique les rapports entre les traits caractéristiques de l'hybride et ceux de ses parents. — J. Strohl. a) Gooespeed (T. H.). — Xotes sur la germination des graines de Tabac. IL — Les différentes plantes des générations F,, F2 et F3 produisent des graines dont la germination présente de notables différences au point de vue de la quantité des graines capable de germer, de la durée de la germination et de la période correspondant au maximum de germination. Chaque plante des générations F2 et F3 a ses caractéristiques à cet égard. — F. Péchoutre. b) Goodspeed (T. H.). — Etudes quantitatives sur l'hérédité dans les hybri- des de Nicotiana. III [XVI, b, p], — La génération F, du Xicotiana acuminata montre, au point de vue de la taille des fleurs des hybrides un degré de va- riation aussi grand et souvent plus grand que celui des plantes parentes dans les années correspondantes. Les populations F2 montrent dans quelques cas un accroissement du degré de variabilité par comparaison avec les parents et les hybrides F^. Cette augmentation de variabilité peut être attribuée dans une certaine proportion à divers facteurs internes ou externes. Dans le petit nombre de cas où l'on a pu mesurer la longueur de la corolle de F3, on con- state un degré de variation très étendu, bien que la moyenne reste semblable à celle des parents. — F. Péchoutre. Frost (Howard B.). — L'hérédité des fleurs doubles chez Malthiola et Pétunia. I. Les hypothèses. — La race de Matthiola à fleurs doubles, bien que très vigoureuse, ne peut pas exister à l'état pur, étamines et pistils étant entièrement absents; elle apparaît dans la progéniture de Matthiola à fleurs simples, mais portant à l'état dominé le gène du doublement. Quand la Giroflée hétérozygote simple-double est prise comme porte-graines, sa pro- géniture F^ est par moitié hétérozygote (simple-double), l'autre moitié est formée de simples absolument purs ; au contraire, quand le simple-double fournit le pollen, toute la Fi est hétérozygote (simple-double) ; il en résulte donc que tous les grains de pollen portent le gène du doublement, tandis que seulement la moitié des œufs renferment ce gène. Pour expliquer cette singulière anomalie, miss Saunders et Goldschmidt ont proposé des hypo- thèses assez compliquées que discuté F. Il est à noter que les simples sont moins vigoureux et vivent moins longtemps que les doubles, qui ont des feuilles plus larges. On peut supposer que les simples purs ont une formule SS, les simples hétérozygotes (porteurs du gène double) la formule Ss, et les doubles la formule ss ; il est possible qu'il existe un facteur, parfaite- ment couplé avec S, qui entraîne la dégénérescence du pollen S, et à un plus faible degré celui du sac embryonnaire de même formule : cela expli- querait les particularités du cas de Matthiola, à savoir le non-fonctionnement du pollen S et l'excès de doubles au-dessus de 50 %, dans les F, qui com- 292 L'ANNEE BIOLOGIQUE. prennent le type double et le type simple. Chez le Pétunia à fleurs doubles, il semble que ce soit un processus inverse : il doit y avoir élimination sélec tive du gène du doublement : en effet, il y a habituellement un excès de simples dans les croisements qui devraient donner égalité de simples et de doubles ; le gène double est dominant, et enfin la l'orme hétérozygote I)d parait inférieure en vigueur végétative à la forme simple dd. — L. CUÉNOT. Lehmann (Ernst). — Recherches hybridologiques dans le groupe Veronica agrestis. — Cette étude contient des essais d'hybridation entre diverses espèces et sous-espèces de véroniques du groupe agrestis, ainsi qu'une appré- ciation biométrique des résultats obtenus. Les hybrides entre Veronica Tourne for tii, Corrensiana et Aschersoniana sont d'aspect intermédiaire. On constate l'existence d'une corrélation négative entre la grandeur de la fleur et certaine anomalie du calice (« pentasépalie »). Considérées au point de vue de la couleur et de la grandeur des fleurs, les sous-espèces Aschersoniana et Corrensiana ne donnent pas au croisement une disjonction nettement mendélienne. Les caractères en question sont d'aspect intermé- diaire dans la première génération filiale (F,), tandis que la seconde géné- ration filiale (F2) est composée de nombreux types héréditaires diffé- rents qui semblent se maintenir sans changement apparent dans la 3e géné- ration (F3) encore. L. cherche à mettre ces phénomènes d'accord avec le type de l'hérédité mendélienne et cela d'une manière se rapprochant de celle développée par Rosen à propos d'hybrides (VErophila verna (1911). Il compare de plus ces phénomènes à des mélanges et à des séparations de substances chimiques qui lui semblent présenter, jusqu'à un certain degré, des analogies avec le mélange et la disjonction des facteurs héréditaires tels qu'ils apparaissent à la suite de l'hybridation. — J. Strohl. Grégory (R. P.). — Hérédité dans certaines races géantes de Primula sinensis. — Les expériences ont été faites par G. avec deux races géantes de Primula sinensis et tétraploïdes, c'est-à-dire possédant 4x (48) chromosomes dans les cellules somatiques et 2x (24) dans les cellules sexuelles, alors que dans les races diploïdes les nombres des chromosomes sont respectivement 24 et 12. Le résultat le plus intéressant de ces recherches est la découverte de ce fait que le doublement du nombre des chromosomes a été accompagné du doublement des séries de facteurs. Dans la race diploïde pure chaque facteur est représenté deux fois AA ; dans la race tétraploïde il est représenté quatre fois AAAA et il y a trois types distincts d'hybrides, notammet AAAa, kkaa, kaaa. Ces trois types peuvent être semblables ou différents en appa- rence, suivant que la présence d'une simple « dose » du facteur est suffisante ou non pour le développement du caractère correspondant dans le zygote. Dans d'autres cas la descendance après autofécondation permet de recon- naître ces types. La correspondance entre le doublement des chromosomes et le doublement des facteurs suggère d'abord une étroite relation entre les chromosomes et les facteurs; mais d'un autre côté, le nombre tétraploïde des chromosomes peut n'être pas autre chose que le signe de la nature qua- druple de la cellule considérée comme un tout. — F. Péchoutre. c) Belling (John). — Linkage et demi-stérilité. — Le Stizolobium deerin- gianum a du pollen et des sacs embryonnaires normaux; il fleurit en septem- bre et a des gousses pigmentées; le S. hassjoo a aussi du pollen et des sacs normaux; il fleurit en juillet et a des gousses non pigmentées. La première XV. - L'HEREDITE. 293 génération hybride a la moitié du pollen et des sacs qui avorte ; elle fleurit à la fin d'août et a des gousses plus ou moins pigmentées ; dans la F.,, la moitié des plants ont du pollen et des sacs normaux, et l'autre moitié pré- sente la demi-stérilité des hybrides de la F, : les pieds fleurissent de juillet à septembre, la majorité étant tardive; la coloration montre une disjonction typique, 3 pigmentés contre 1 incolore. Les formes demi-stériles de la F2 fleurissent en moyenne 15 jours plus tard que les fertiles. Si les déterminants de la floraison tardive, de la sté- rilité et de la pigmentation étaient strictement mendéliens, on devrait obtenir les proportions prévues pour les croisements de trihybrides ; or, on obtient des chiffres notablement différents, ce qui montre que le phénomène de crossing-over , c'est-à-dire d'échanges de gènes entre chromosomes homo- logues, doit intervenir. — L. Cuénot. Honing. — Croisement de variétés de Canna. — H. étudie la disjonction des trois caractères génotypiques desquels dépend l'existence ou l'absence d'un bord rouge aux feuilles des Canna; il fixe à 16 le nombre des chromo- somes de la diplophase et admet que la disjonction des caractères repose sur la répartition des chromosomes paternels et maternels dans les noyaux-fils au cours de la réduction chromatique. — F. Moreau. Francis (Mrs Myrtle Shepherd). — Pétunias doubles à graines. — Tous les Pétunia des jardins, excessivement variés, proviennent du croi- sement de deux formes sauvages de l'Amérique du Sud, P. nyctaginiflora (fleurs à long tube, habitus dressé) et P. violacea (fleurs à court tube, habî- tus semi-rampant j. Le premier Pétunia double apparut dans un jardin particulier en France, en 1855, et c'est de lui que proviennent tous les autres doubles, qui sont le plus souvent stériles. En croisant une variété grandiflora simple, mais féconde, avec un double capable de produire des graines, F. a obtenu un hybride double qui peut s'autoféconder et se repro- duire couramment. — L. Cuénot. j-i) Xénie. Tschermak (A. v.). -- Les changements de coloration des a>ufs de poule à la suite d'hybridations et lapersistance de ces changements de coloration (Xénies de coloration et lélégonie colorative). — Lorsqu'il constata en 1910 (v. Année Biol., XV, 333) des xénies de coloration chez des œufs de Canaries hybrides, l'auteur s'était demandé si l'origine de ces réactions xéniennes devait être recherchée à l'intérieur de l'ovule hybride (« xéniorèaction inlraovale ») ou s'il fallait admettre au contraire une influence du sperme sur l'appareil colorateur de l'utérus maternel (« xéniorèaction extraovale »). De nouvelles séries de recherches ont amené l'auteur à constater, à la suite d'autres hybri- dations, des changements de coloration analogues chez diverses races de poules. Dans ces cas, il a, de plus, pu faire la constatation fort intéressante que ces changements de coloration persistaient plus ou moins longtemps même après le retour au croisement en race pure. L'hybridation avait appa- remment vicié, modifié le type pur dans la direction du mâle étranger, tantôt en augmentant, tantôt en diminuant la coloration des œufs. Cet effet ne sau- rait s'expliquer autrement, selon T., que par une modification de l'appareil maternel servant à la coloration des œufs. Cette influence revient-elle aux spermatozoaires ou aux substances albuminoïdes du liquide spermique? C'est ce que de nouvelles recherches devront élucider. T. fait remarquer, 29 1 L'ANNEE BIOLOGIQUE. toutefois, que l'effet « intoxicateur » du sperme sur l'organisme maternel est rendu probable par d'autres observations déjà, ainsi par exemple par la constatation de Waldstein et Ekler (1913) concernant la pénétration de ma- tières spermiques dans le sang d'individus femelles. — Autre résultat inté- ressant : l'bybridation dans divers cas a semblé augmenter le degré de varia- bilité présenté par la coloration des œufs. D'autre part, une alternation suc- cessive de fécondation pure et d'bybridation réalisée avec une même poule ne produit pas les mêmes effets quantitatifs aussi bien pour ce qui est des réactions xéniennes que des phénomènes de télégonie. — J. Strohl. Anonyme. — Xénie chez les Poules. — Cet article est une revue critique de quelques récents travaux allemands (Holdefleiss 1911-13, A. von Tschermak 1910-12, A. Walther 1914) sur la xénie dans les œufs de Poules, autrefois admise par von Nathusius (1867); on a supposé que les caractères de la race paternelle pouvaient s'imprimer sur les œufs pondus par la fe- melle. Des travaux en question, deux admettent la xénie; le troisième, le plus soigneusement fait, la nie d'une façon à peu près complète ; les qua- lités du mâle n'ont pas d'influence sur le poids, la forme, le lustre de la sur- face de l'œuf; quant à la couleur, le point sur lequel portent presque tou- jours les affirmations de xénie, il reste un léger doute; Walther avoue que ses expériences ne lui paraissent pas absolument concluantes, mais qu'elles parlent plutôt contre l'influence du coq. — L. Cuénot. CHAPITRE XVI La variation Anthony (R..). — Contribution à Vétude de l'élhologie et des caractères morphologiques du Callionymus lyra Linn. (Bull. Mus. hist. Nat., N° 4, 118-129, 2 flg.) [306 Baart de la Faille (C. J.). — On the logarit/nnic frequency curve < Menidia. Un second est l'addition à l'eau de petites quantités de KCN, de MgCL, ou d'alcool. Mais un moyen bien préférable est le traite- ment des œufs fécondés par le froid. Les œufs sont mis, immédiatement après fécondation, ou mieux après que la segmentation est plus ou moins avancée, dans des vases maintenus à une température de 0° à -f- 2° pen- dant environ un jour, puis reportés à la température ordinaire. Beaucoup des larves obtenues sont aveugles. Ces procédés ont ceci de commun qu'ils produisent un ralentissement momentané du développement. Une température même basse (7°) ou l'application du froid quand l'embryon est complètement formé, sont de nul effet. Ces Fundulus aveugles semblent avoir une circu- lation défectueuse dans la région oculaire [VI, b]. De ces faits, l'auteur con- clut que les animaux aveugles des cavernes doivent avoir pour origine une mutation, portant peut-être primitivement sur une défectuosité locale du système circulatoire. Les animaux sont donc aveugles avant d'être caver- nicoles, mais ils sont poussés à se réfugier dans les cavernes par leur photo- tropisme négatif et, là, ces formes aveugles trouvent des conditions de vie possibles, tandis que leurs congénères restés à la lumière disparaissent, vic- times de la concurrence vitale avec des animaux pourvus d'yeux [XVII, b]. — Y. Delage. Fischer (E.). — Rectifications des points de vue développés par 0. Proch- now sur la méthode analytique servant dans le traitement des Lépidoptères par différentes températures. — Pour obtenir chez les Lépidoptères certaines aberrations caractéristiques par l'action d'une température sensiblement élevée ou abaissée, il s'agit surtout d'exposer les chrysalides à ces agents tout juste pendant leur « période sensible ». Cela est d'autant plus néces- saire que les températures employées s'éloignent davantage de la tempéra- L ANNÉE BIOLOGIQUE, XX. 1915. 20" 306 L'ANNEE BIOLOr.IQl'K. ture moyenne. Pour arriver à bien déterminer le moment de la « période sensible » Prochnow proposait de procéder par des calculs assez compli- qués, basés sur la rapidité du développement des chrysalides. Mais pour cela il faut noter exactement le moment où la chenille passe à l'état de chrysa- lide, de plus contrôler continuellement, avant le commencement de l'expé- rience même, la température ambiante, etc. F. préfère à cela la méthode qui jusqu'à présent lui a donné les meilleurs résultats et qui consiste à re- connaître le moment de la période sensible à un certain degré de durcisse- ment de l'enveloppe chitineuse de la nymphe et à une certaine diminution de son lustre. La nymphe est alors suffisamment résistante pour supporter les températures extrêmes et d'autre part assez sensible pour donner les réactions voulues. F. conseille également de répéter 2 ou 3 fois l'exposition des nymphes à la température anormale, car il est rare de trouver tout juste le moment où les ailes de devant et de derrière, dont le développement ne coïncide pas, peuvent être influencées par une seule exposition. — J. Strohl. Boetticher (Hans . — Rapport entre le climat et la taille chez- les ani- maux homéùthermes. — L'auteur confirme par de nombreux exemples l'opi- nion émise par Bergmann dès 1849, d'après laquelle la supériorité de taille des formes des régions froides par rapport aux formes correspondantes des régions chaudes est en relation avec ce fait que le rapport de la surface au volume diminue avec la taille. [Cette explication ne vaut pas pour les ani- maux à sang froid chez lesquels on a observé dans bien des cas des relations analogues]. — Y. Dei.age et M. Goldsmitii. Anthony (R.). — L'ëthologie et les caractères morphologiques du Callio- ngmus lyra. — Les particularités de ce poisson sont nettement en rapport avec ses moeurs. Il nage peu et vit ensablé, les yeux seuls émergeant dans l'eau. Ses particularités sont : l'aplatissement général du corps, comme chez les Raies et les Pleuronectes, mais à un moindre degré, la troncature de la queue, la couleur arénacée, la situation très dorsale des yeux, de la bouche et des orifices expirateurs, limités à l'extrémité supérieure de la fente bran- chiale, tandis que tout le reste de la fente est fermé par une membrane. Chez les Plies, la fente branchiale est entièrement libre, mais le courant d'eau expirateur est limité à l'extrémité la plus élevée de cette fente, parce que c'est là que la résistance offerte par l'eau et le sable est minima. Ici, cette condition physiologique est consacrée par une disposition anatomique. En outre, la respiration est active, contrôlée par les muscles operculaires bien développés, comme chez tous les poissons sédentaires, au premier rang desquels le Cottus, tandis que chez les grands nageurs, la respiration devient passive, l'eau forçant son cours par la bouche ouverte, et les muscles opercu- laires s'atrophient. — Y. Delage. Clark ( Austin H.). — Etude de l'asymétrie, telle qu'elle est développée dans les genres et familles de Çrinoïdes récents [XIII, 1°, a]. — Dans la grande majorité des Çrinoïdes récents, le corps a une parfaite symétrie pen- tamère; certaines familles, genres ou espèces, sont asymétriques pour divers organes externes, notamment les Comasteridx, qui renferment les plus spécialisés des Çrinoïdes récents, le genre Promachocrinus, le plus spécialisé des Antedonidse, tous les Plicatocrinidœ, les plus spécialisés des Inadu- nala, etc. Au point de vue bathymétrique, on rencontre une majorité de formes asymétriques dans des situations extrêmes, eaux chaudes peu pro- fondes de 0 à 50 brasses (région malaise et nord de l'Australie), ou eaux XVI. - VARIATION. 307 froides et profondes à partir de 1.G00 brasses (Antarctique et abysses); il y en a moins dans l'eau de profondeur moyenne ou de température inter- médiaire. En somme, d'une façon générale, il paraît que l'asymétrie est induite d'une part par la sénescence du type, comme chez les Plicatocrinidai qui représentent dans les mers actuelles le groupe presque exclusivement paléozoïque des Inaduncita: d'autre part par des habitats défavorables, froid excessif (Promachocrinus), chaleur excessive (Comasleridœ). — L. Cuénot. Schmidt (Ad.): — Influence de la domestication sur les qualités mécani- ques de la substance compacte des os chez Sus scrofa dont. — La conclusion de l'auteur est que la domestication a amené chez le cochon une diminution dans les propriétés mécaniques des os (élasticité, résistance, etc.). Comme ni l'influence des croisements ni la sélection ne peuvent expliquer cette diminution, elle ne peut être due qu'à l'adaptation fonctionnelle. — A. Brachet. Gravier (Ch. J.). — Sur quelques traits de la biologie des Coraux des grandes profondeurs sous-marines. — A l'occasion de cette note essentielle- ment consacrée à la systématique, l'auteur attire l'attention sur ce fait déjà connu que les grandes formes solitaires de Coraux appartiennent aux abysses, tandis que, sauf de rares exceptions, les formes de surface sont coloniales à calices petits et nombreux. — Y. Delage. Richet (Ch.). — Adaptation des microbes (ferment lactique) au milieu. — Après Massart, Danysz, et d'autres auteurs, R. étudie l'adaptation des microbes au milieu. Sa thèse est la suivante : « Un organisme, s'il a véeu dans un milieu A, pousse plus facilement sur le milieu A que le même orga- nisme, de même origine, qui a vécu sur un milieu différent de A. Donc il s'est accoutumé au milieu A ». Comme critère de l'activité vitale, R. prend la fermentation lactique, qui, selon lui. offre l'avantage sur les autres pro- priétés bactériennes (propriété pathogène, propriété chromogène etc..) de pouvoir s'exprimer d'une façon exacte, puisqu'un degré d'acidité comporte une précision remarquable facile à obtenir. L'auteur a effectué plus de 10.000 dosages, sur la technique desquels il y aurait peut-être quelques réserves à faire, mais dont le résultat final semble bien prouver que « non seulement l'accoutumance est la loi, mais encore qu'il existe une diminu- tion d'activité du ferment accoutumé quand on le remet à pousser sur du lait normal ». Cet intéressant mémoire sera le point de départ d'autres études qui permettront de résoudre bien des questions relatives à l'adapta- tion. — Ph. Lasseur. Coupin (Henri). — De l'action morphogënique de la sursature sur les bac- téries marines. — Elevant des bactéries du genre Bacil/us en eau de mer sursalée jusqu'à 8 et 16 %. l'auteur observe des modifications notables : le développement est sensiblement retardé ; la séparation des bâtonnets qui se divisent est entravée et il en résulte des chaînes plus ou moins longues; les bâtonnets eux-mêmes s'allongent jusqu'à constituer des formes filamenteuses parfois contournées en vis et spirilliformes. Ces dernières sont mobiles à la manière des vraies spirilles; les autres sont tantôt mobiles, tantôt immobiles. Ces modifications morphologiques pourraient être en rapport avec le ralen- tissement de la multiplication. A noter que, dans chaque culture, il y a une forte proportion d'individus non modifiés, d'où résulte un dimorphisme no- table. — Y. Delage. 308 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Vincens (F.). — Variai ion dans les caractères végétatifs d'un Hypomyces provoquée par immersion dans le formol. — L'immersion dans le formol d'un Vert ic il 'Hum a provoqué la production d'une forme différant de la forme habituelle par l'aspect des cultures, l'abondance du développement, la nature des fructifications. Cette variation ne se maintient pas au cours des repi- quages successifs à l'aide des conidies. Si l'influence du formol n'a pas abouti à la création d'une variété nouvelle, elle fait pressentir le mécanisme possible d'une variation plus profonde et plus stable. — F. Mokeau. Wilczek (E.). — Biologie des plantes en coussinet. — Les plantes en coussinet sont ligneuses ou herbacées, en général vertes : elles sont carac- térisées par des rameaux nombreux partant d'une seule et unique souche primordiale, densément feuilles et si rapprochés les uns des autres qu'ils forment des coussinets tantôt hémisphériques, tantôt plats, de quelques centimètres de haut (Androsace helvétique) à plusieurs décimètres (Silène acaule) ou de un à deux mètres (Azorelles). Des facteurs très divers peuvent intervenir pour provoquer ce curieux type biologique. Les stations dans lesquelles on Je trouve sont d'abord les marais et tourbières de zones extra-tropicales, les terrains salés, les combes à neige. Les plantes profitent peu de cette eau, soit qu'elle soit trop salée, soit trop froide, ou enfin que le terrain soit trop riche en humus acide. D'autres stations sont les rochers verticaux ou terrains détritiques qui ne retiennnent pas l'eau. Un troisième type de stations est représenté par les terrains désertiques, arénacés ou rocheux, dans lesquels l'eau est extrêmement rare. Le mode de croissance en coussinet est donc un phénomène de convergence, et l'influence du xéro- phytisme apparaît nettement. — M. Boubier. Faber (F. E. von). — Observations physiologiques dans une forêt trojii- cale. — Les observations ont été faites à Tjiboda (Java): le climat y est très uniforme, l'air est toujours très humide et il n'est pas rare qu'il le soit à saturation. La transpiration des plantes herbacées de la forêt est très faible ; mais il suffit d'une faible augmentation de l'intensité de la lumière diffuse pour l'activer fortement. On observe très souvent la nuit, et aussi le jour, une guttation intense qui évidemment remplace la transpiration; l'eau sort non seulement par les hydathodes mais aussi par les stomates aquifères; on observe souvent les pleurs des arbres complètement feuilles. Les plantes herbacées croissent beaucoup plus rapidement dans la forêt qu'au jardin de Buitenzorg; cela tient à ce que dans la forêt, vu la faible intensité de la lumière, la croissance est aussi forte le jour que la nuit. Les plantes de la forêt vierge sont adaptées à une lumière faible qui leur permet d'assimiler encore suffisamment pour permettre une croissance rapide; la formation de l'amidon est la plus rapide pendant l'après-midi ; le trans- port de l'amidon a lieu constamment, jour et nuit, mais jamais avec une intensité telle que les feuilles perdent tout leur amidon. Dans toute une série de plantes tropicales, l'insolation provoque une fermeture si complète des stomates que la formation de l'amidon en est empêchée. — M. Maillefer. Harris (J. A.), Lawrence (J. V.), Gartner (R. A.j. — Sur la pression osmotique des sucs des plantes désertiques. — Recherches conduites par la méthode cryoscopique, montrant une différence considérable entre les pres- sions osmotiques des plantes désertiques et celles des plantes non déserti- ques. A Cold Spring Harbor, 50 o/0 des pressions sont 10,5 atmosphères ou # XVI. — VARIATION. 309 au-dessous; au désert de Tucson, 50 % sont 15,7 at. et plus. — II. de Varigny. Blomqvist (S. G.). — Influence de la station sur Cirsium acaule. — En 1897, un exemplaire normal de Cirsium acaule fut planté dans un terrain gazonné ombragé et un peu humide. Pendant la première année, la plante parut dépérir, mais plus tard elle prospéra et se développa en une forme caulescente qui ressemblait beaucoup à l'hybride C. acaule X oleraceum, les caractères xérophiles sont aujourd'hui disparus et la plante s'est adaptée à sa nouvelle station. De là résulte, d'après B., que la forme C. acaule X ole- raceum est une forme géographique qui a acquis son aspect sous l'influence des conditions extérieures. La couleur des fleurs n'est pas davantage con- stante. Les formes acaules des plantes typiquement caulescentes doivent pro- bablement leur origine aux facteurs externes. — F. Péchoutre. Daniel (J.). — Influence du mode de vie sur la structure secondaire des Dicotylédones. — Ily a un rapport étroit entre les conditions de vie, les rythmes particuliers du développement, l'organographie, les fonctions spé- ciales des parties de la plante et la structure anatomique des bois secon- daires chez les Dicotylédones. Aux convergences morphologiques extérieures correspondent des convergences dans les tissus secondaires ligneux et elles proviennent des mêmes adaptations. D. a réussi à réaliser artificiellement certaines structures, en faisant agir au cours du développement de chacune d'elles divers facteurs morphogéniques comme le font utilitairement l'agri- culteur et l'horticulteur. L'auteur examine en outre la portée philosophique de ces faits et leurs conséquences agricoles. — F. Péchoutre. 4, 0) Variation sous !' 'influence du mode de reproduction. Walton (L. B.). — Variabilité et amphimixie. — On pense généralement que la progéniture qui provient de croisement entre parents distincts est plus variable que celle dérivant de parthénogenèse ou d'auto-fécondation ; l'Algue filamenteuse Spirogyra est un bon matériel pour éprouver l'exacti- tude de cette assertion : en effet, il peut arriver que deux cellules adjacentes d'un même filament se fusionnent pour donner une conjugaison scalariforme entre deux cellules de deux filaments voisins; la conjugaison latérale (close breeding) donne-t-elle des zygospores plus ou moins variées que la conju- gaison scalariforme (cross breeding) ? L'analyse biométrique prouve que les zygospores latérales sont 26 °/o plus variables en longueur et 31 % plus variables en diamètre que les zygospores scalariformes; en moyenne, le volume des premières est plus grand, le diamètre étant approximativement le même dans les deux types. Il 'en résulte que l'amphimixie, loin d'aug- menter la variabilité de la progéniture, semble la diminuer ; elle a pour effet d'empêcher les fortes déviations ; on peut en déduire une hypothèse sur l'origine de la mort dans les organismes pluricellulaires : les cellules du corps, constamment formées par voie asexuelle, deviennent si variables grâce à l'absence du contrôle amphimixique, que parfois un groupe dépasse les limites imposées par le milieu, et périt, avec les autres éléments du soma. W. propose une nouvelle classification des variations : les unes, in- duites par les excitations des facteurs du milieu (nourriture, usage et non- usage), ne sont pas héritables, ce sont les fluctuations (somations de Plate); les autres sont héritables : nouvelles combinaisons de facteurs mendéliens ou amphimutations, perte plus ou moins complète d'un facteur condition- 310 L'ANNEE BIOLOGIQUE. • nani un caractère idéfactorations et fractionations), etc.; enfin des variations de causes inconnues, produisant des résultats progressifs héritables, sont les cumulations, les seules qui aient de l'intérêt pour une évolution progres- sive. — L. Cuénot. rt-//)Stocking (Ruth J.). — Variations et hérédité des anomalies obsewées chez Paramecium câudatum après la conjugaison. — Si l'on compare entre elles les lignées provenant de divers ex-conjugants, on constate qu'elles dif- fèrent les unes des autres sous le rapport de la nature, du degré et de l'abondance des anomalies, depuis une normalité parfaite jusqu'à une ano- malité presque générale. — Si l'on compare les diverses branches issues d'un même ex-conjugant, on constate des résultats contradictoires : tantôt on voit que les anomalies qui se présentent ne sont pas héréditaires, en ce sens que, en sélectionnant soit les normaux, soit les anormaux, on n'obtient pas un accroissement de ce caractère, les anomalies n'étant ni plus ni moins nombreuses dans un cas que dans l'autre; tantôt, au contraire, la normalité ou l'anormalité se montrent héréditaires et on peut cultiver côte à côté des races parentes, dont tous les représentants sont semblables : normaux ou anormaux. — La conjugaison est facteur de variation, en ce sens que les descendants d'un ex-conjugant normal peuvent devenir anormaux à la suite de la conjugaison, montrant par là que la conjugaison a affecté les conju- gants ; le fait que la descendance d'un des conjugants est anormale tend à augmenter la chance d'être anormal pour la progéniture du second conju- gant. — Suit, une discussion sur la définition de l'anomalie. — Y. Delage et M. Goldsmith. Jeffrey (Edward G.). — Quelques objections morphologiques fondamen- tales à la théorie de la mutation de De Tries [XVII, a, a]. — L'hypothèse de l'origine saltatoire des espèces a reçu une nouvelle impulsion par les investi- gations de de Vries sur les cultures à'Œnothera Lamarekiana ; si l'on parve- nait à prouver que la variabilité singulière de cette espèce n'est pas due à l'apparition de mutants réels, mais est la suite d'hybridations antérieures, il est évident que la théorie de la mutation perdrait tout au moins une de ses bases. J. cherche à prouver dans cet article que non seulement le genre Œnothera, mais aussi toute la famille des Onagrariées présente communé- ment une impureté génétique. Le Fuchsia des jardins est un dérivé hybride de F. magellanica, du sud de l'Amérique du Sud; or, plus d'un tiers des grains de pollen est avorté dans une variété, la totalité dans une autre (comme chez le mutant Œnothera la ta). Epilobium angustifolium, espèce isolée, qui ne s'hybride pas, a un pollen parfaitement sain, tandis qu'E. hir- sutum et autres espèces qui s'hybrident, ont un pollen plus ou moins abortif, exactement comme Œnothera bienitis et Lamarekiana. Chez les Rosacées, où l'hybridation est si fréquente, il y a habituellement une quantité considérable de pollen stérile, à moins que les deux parents ne soient extrêmement voi- sins; les genres domestiques, Rubus, Jiosa, Pyrus, Malus, Sorbus, Cratœgus, etc., comptent un nombre très grand d'hybrides cachés ou cryptohybrides, qui sont entièrement constants et reconnus par les systématistes comme de bonnes espèces, mais dont l'origine hybride est révélée par l'avortement plus ou moins intense de leurs cellules reproductrices ; Bosa Manda est un type de cryptohybride, tandis que Hosa rugosa du Japon, espèce isolée géo- graphiquement, a un pollen parfaitement sain. D'une façon générale, les espèces voisines d'Angiospermes, dont les aires de distribution sont com- munes en quelques points et qui fleurissent en même temps, c'est-à-dire qui XVI. - VARIATION. 311 peuvent s'hybrider, présentent fréquemment la stérilité partielle du pollen (jRawmculus acris et repens), tandis que les espèces isolées géographique- ment ou qui fleurissent plus tôt ou plus tard que leurs congénères, ont invariablement du bon pollen (lianunculus rhomboideus). Il résulte de cette enquête que les OEnothères étudiées par de Vries et d'autres sont vraisem- blablement d'origine hybride, et que leurs prétendues mutations ne sont qu'un affolement de variation lié à leur nature hybride; c'est donc un mauvais matériel pour fonder la théorie de la mutation. — L. Cuénot. Lotsy (I. P.). — Faut-il rechercher les causes probables du polymor- phisme dans le croisement ou dans la mutation? — Cette étude est une cri- tique d'un article de de Vries : Sur l'origine des espèces dans les genres polymorphes, paru dans la « Revue générale des Sciences » du 15 mars 1914. Tous les faits rapportés dans le dit article par de Vries et qui devaient, selon cet auteur, prouver l'origine des espèces par suite de mutations, prouveraient plutôt, selon L., que c'est le croisement qui est la cause du polymorphisme. Et par analogie il faudrait admettre que le polymorphisme des OEnothères est également le résultat de croisements. En tout cas, YŒnothera est, selon L., un genre très peu favorable à l'étude de la mutabilité, aucune espèce de ce genre ne représentant un biotype pur. Il est permis, selon L.., de se demander si les diverses espèces d'OEnothères ne sont pas des formes analogues aux poules andalousiennes bleues, c'est-à-dire n'existent qu'en types hybrides. — J. Strohl. Duncan (P. N.). — Un essai pour produire des mutations par hybridation [XVII, a, a|. — D. a croisé un certain nombre de mutants de Drosophila ampelophila, provenant de cultures de laboratoire, avec des Drosophiles sau- vages de provenances très variées (Etats-Unis, Antilles, Australie, France), dans le dessein de voir s'il sortira des mutations nouvelles de ces croisements. La génération F2 a donné un total de 109 formes anormales sur 16.637 mou- ches; mais la majeure partie de ces anomalies ne sont pas héritables ou se sont déjà présentées dans les lignées utilisées : trois mutations seules sont héritables et nouvelles : un mutant a trois nervures transverses sur les ailes et des ommatidies dérangées ; les femelles sont stériles, et la race n'est main- tenue que par le croisement de mâles avec leurs soeurs hétérozygotes; un deuxième mutant a vers la base de l'aile une projection de la nervure trans- verse postérieure, mais il est probable que cette mutation existait déjà à l'état dominé dans les Drosophiles sauvages de l'Illinois; enfin un troisième mutant a la tête raccourcie, ce qui produit des sillons dans les yeux ; les épines du scutellum sont trapues ; ce caractère est en rapport avec un gène logé dans le chromosome sexuel, entre le gène de l'œil vermillon et celui de l'œil barré. En résumé, les mutations sont l'effet du hasard et l'hybridation n'est pas un agent causal. — L. Cuénot. d. Résultats de la variation. Ducellier (F.). — Contribution à l'étude du polymorphisme et des mons- truosités chez les Desmidiacées. — H y a, chez les Desmidiacées, à côté de la multitude d'individus que l'on retrouve toujours et partout identiques, une foule de formes de passage d'un type à un autre, dont la place est incertaine. Il en est qui sont tout spécialement intéressantes et qui ont passé assez inaperçues, ce sont des formes mixtes où les deux hémisomates repré- sentent deux types bien différents. D. les étudie surtout chez Euastrum 312 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Didelta Ralfs et E. insigne Hass. et il constate qu'une cellule desmidiée peut, dans certaines circonstances et par le mécanisme spécial de sa multiplica- tion, modifier sa forme dans de notables proportions. Si l'on ajoute à cela que fréquemment les deux moitiés de l'algue sont dissemblables et appar- tiennent à des types distincts, on en tirera avec D. la conclusion que si le critérium basé uniquement sur la ressemblance morphologique parait prati- quement suffisant pour caractériser 1' « espèce de collection », il ne l'est plus dès qu'il s'agit de reconnaître 1' « espèce scientifique », puisque des individus peuvent combiner sur la même cellule les caractères attribués à deux espèces distinctes et puisque d'autres peuvent différer notablement entre eux quoique émanant de formes ayant des caractères attribués jusqu'ici à une seule espèce. Tant que nous ne connaîtrons pas toutes les possibilités morphologiques des espèces polymorphes, un doute planera sur l'individua- lité propre des espèces dont la descendance n'aura pas été établie. Les incer- titudes ne pourront être dissipées que par des cultures ou des observations faites à partir d'une seule cellule. La desmidiologie expérimentale pourra peut-être nous montrer un jour quels liens unissent entre elles ou quelles différences fondamentales séparent ces formes auxquelles ont été donnés les noms de « f. aberrantes », « f. depauperatœ », « f. degradatae », « f. minores », « f. immaturœ », etc. Mais, en attendant, il convient de les rechercher, de les classer et de les bien étudier, car elles peuvent nous donner déjà quelques aperçus intéressants, ne serait-ce que sur le peu de valeur de certaines « espèces » actuelles chez les Desmidiacées. — M. Boubier. Letellier (A.). — Etude sur le Baclerium Pseudaceti [Mig.) et son invo- lution. — Cette bactérie, trouvée dans le sol, est intéressante d'abord par son polymorphisme considérable; elle se laisse très facilement modifier par le milieu dans lequel elle vit. Sa forme normale peut varier considérable- ment et, comme formes d'involution, elle produit presque toutes celles décrites jusqu'à présent : des boules, des filaments minces de toutes les longueurs, souvent démesurément longs, des filaments enroulés en tire- bouchon, des formes ramifiées, des formes en levure, en poire, en na- vette, etc. Ensuite, cette bactérie est peu spécialisée : elle peut se nourrir de sucres bien différents, d'azote inorganique et organique, même de quan- tités d'azote minimes; elle vit en aérobie, parfois en anaérobie; elle se développe à la température ordinaire, et tout aussi bien à 35° ou même à 40° ; elle se trouve dans des milieux aussi différents que le fromage et la terre, bref, on pourrait penser que c'est une forme ancienne d'où sont peut-être sorties des lignées qui se sont peu à peu adaptées à des conditions de vie plus étroitement déterminées. — M. Boubier. Olsson (P. G.). — Variation du virus cholérique. — En cultivant le vibrion cholérique sur des milieux pauvres tels que la bouse de vache délayée dans l'eau ou une vase riche en algues, on le voit s'allonger et devenir immobile. Reporté sur gélose à basse température (18-20"), il devient court et garde son immobilité. La transformation n'atteint d'ailleurs qu'une partie des individus. Une nouvelle culture sur agar à 37° ramène à la forme nor- male mobile. L'auteur qualifie d'évolution cyclique cette suite de transfor- mations qu'il a observée. — H. Mouton. Verhoeff (Karl W.). — Le polymorpliisme chez les Chilognathes en rap- port avec les influences extérieures. — On trouve, chez le Diplopode Craspe- XVI. - VARIATION. 313 dosoma, en outre des espèces géographiques bien connues, des différences d'une tout autre nature, qu'il faut rapporter au polymorphisme. On ren- contre, en effet, dans une même espèce des formes macro-, méso- et bra- chydactyles, qui ne sont pas physiologiquement séparées. Il résulte des preu- ves indirectes (prédominance numérique des mâles et protérandrie) que toute femelle peut être fécondée par l'une quelconque des deux ou trois sortes de mâles. Ce qui est le plus intéressant à noter, c'est une relation entre le climat et l'abondance relative de l'une ou l'autre des trois formes : macro-, méso- ou brachydactyles. La brachydactylie est favorisée par le climat froid, la macro- et la méso-dactylie par le climat chaud. Voici, en effet, les rapports numériques chez les deux espèces qui présentent ce phé- nomène. Chez le Cr. simile (plus septentrional), les rapports entre les macro-, méso- et brachydactyles sont : 1 : 5 : 18. Chez Cr. alemannicum (plus méridional) les mêmes rapports sont 7 : 12 : 10. Pour l'espèce Cr. alemanni- cum ces rapports sont, pour le climat plus doux de la rive gauche du Rhin : 5 1/3 : 3 : 2, et pour le climat plus rigoureux des « Kalkarpen » : 0:2:1. — Y. Delage et M. Goldsmith. Sumner (Francis B.). — Etudes génétiques sur plusieurs races géogra- phiques de Souris-daim de Californie. — Le Peromgscus maniculatus pré- sente environ 40 races géographiques reconnaissables, reliées entre elles, si distinctes qu'elles soient, par des types de passage. S. a étudié les races de la Californie : sonoriensis, gambeli et rubidus: les différences les plus notables sont les suivantes : rubidus, race cùtière plus septentrionale, a les pieds et la queue plus longs que les deux autres formes; sonoriensis, race désertique, est comme d'habitude la plus pâle du lot. S. pense que ces dif- férences, que l'on pourrait croire phénotypiques et transitoires, sont forte- ment héréditaires, et il note le résultat d' « expériences naturelles » qui semblent le prouver, par exemple la présence de sonoriensis typiques dans les montagnes de Californie et de Nevada, qui ne sont pas du tout déser- tiques. D'autre part, S. a élevé à Berkeley, dans des cages, des sonoriensis à côté des gambeli de la localité, et il a constaté que les sonoriensis, leur progéniture et la seconde génération restaient parfaitement conformes â leur type, bien que dans un milieu tout différent. Rubidus et gambeli n'ont pu être croisés ensemble (48 essais) ; au contraire, rubidus et gambeli ont été croisés avec succès avec sonoriensis, et une F2 a été obtenue. — L. Cuénot. CHAPITRE XVII Origine «les espèces et leurs caractères a) Adams (Charles G.). — An outline of the relations of animais to their inland environments. (Bull. Illinois Lab. Nat. Hist., XI, July. 1-32. i [326 b) An ecotogical study of prairie and forent Inverlebrales. (Bull. Illi- nois State Labor. Nat. Hist., XI, Sept.. Art. II, 279 pp., 63 pl.j [327 Anonyme. — Extra-floral Nectaries. (The Journ. of Heredity, VI, 367.) [Exposé des hypothèses sur le rôle possible des nectaires des feuilles ou des pétioles; ils paraissent bien n'avoir aucun rôle important; comme tant d'autres organes, ni avantageux ni désavantageux, ils pourraient être supprimés sans modifier en rien le sort de la plante. — L. Cuénot Anthony (R.). — Sur un cerveau de fétus de Gorille. (C. R. Ac. Se, CLXI, 153-155. 1 fig.) 346 Eaden (Marg. L.). — observations on the germination of the spores of Co- prinus sterquilinus Fr. (Ann. of Bot., XXIX, 134-142, pi. VII.) [334 a) Bateson i William i. — Presidential adress. Melbourne. (Rep. 84"1 Meet. Brit. Ass. Adv. Se, Australia, 1014, 3-21.) [320 h) Presidential adress. Sydney, dbid., 21-38.) [321 Bédé (P.). — Les oiseaux et l'électricité. (Rev. Fr. Ornithol.. IV. 172- 174.) [332 Béguet iM.i. — Deuxième campagne, contre les Sauterelles. (Ann. Inst. Pasteur, XXIX, 520-537.) ' [336 Blaringhem (L.). — Sur la transmission des maladies par- les semences. (Ass. Fr. Av. Se, 43= Session, Le Havre, 470-478.) [338 Blunck Hans). — Das Leben des Geldbrands (Dytiscus L.) ohne die Mé- tamorphose. (Zool. Anz., XLVI, 271-285, 289-300.)' ■ Etude détaillée du fonctionnement des organes de l'animal dans leurs rapports avec ses conditions d'existence. — Y. Delage et M. Golds.mith Bonner (S. J. W.i. — Die Ueberwinterung von Formica piceaund andère bio- logische Betrachtungen. (Biol. Centralbl., XXXV, 65-77, 1 pl.j [330 Bonsignore (Anna). — Osservazioni sul processo meccanico degli apparechi interratori dei semi. (Malpighia, XXVII, 222-243.) [344 Bottomley (W. B. . — The roots-nodules of Ceenothus amerieanus. (Ann. of Bot.. XXIX, 605-610. pi. XXVIII.) [334 a) Burlingame L. Lancelot). — The morphology of Araucaria brasilien- sis. Fertilization, the embryo and theseed. Bot. Gaz., LIX, 1-39, 3 pi.) [347 b) The origin and relationships of the Arauearians. (Bot. Gazette, LX, 1-26, 89-114.) [347 XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 315 Capitan (M.). — Signification ontogénique et phylogënique des côtes cervi- cales supplémentaires. (Bull, de l'Académie de Médecine, LXXIV, 774-778.) [346 a) Castle (W. E.). — Sélection, sugar-beets and Thrips. (Amer. Natur., XLIX, 121-122.) [Thrips est l'agent de la pollinisation des Betteraves, ce qui explique pourquoi la sélection dans le sens d'une plus grande teneur en sucre est relativement lente à agir. Critique de de Tries, qui pense que la sélection n'a pas d'effet permanent sur la Betterave. — L. Cuénot b) Some experiments in mass sélection. (Amer. Natur., XLIX,$,713-726.) [325 Caullery (M.) et Mesnil (F.). — Sur la structure d'un Copépode parasite (Xenocœloma brumpti n. g. n. sp.) et ses rapports avec son hôte (Poh/cirrus arenivorus Caulh). (C. R. Ac. Se, CLXI, 709-712.) [336 Chodat (R.). — Notes biologiques sur les Broméliacées. (Bull. Soc. bot. de Genève, 2e sér., VII, 9-10.) [345 Cobb (Margaret V.). — Tte/alionships ofthe White Oal;s of Eastern North Amerika. With an introductory sketch of their phylogenetic history. (Proc. Amer. Phil. Soc, LIV, 165-175.) [347 Coulter (J. M.). — The origin of Monocotylédonil. II. Monocotyledony in Grasses. (Ann. of the Missouri Bot., 175-183, 9 fig.) [348 Coursimault (E.). — Faune des Oiseaux chanteurs des environs de Ven- dôme. (Rev. Fr. Ornith., IV, 9, 68-72, 88-90, 138-140.) [333 a) Cuénot (L.). — Tes j>rétendus nématocystes des Pleurophyllidiens (Moll. nudibr.). (Arch. Zool. exp., LIV, Notes et Revue, N° 1, 14-18, 3 fig., 1914.) [344 b) Te Tyrtaspis scutata (Orth. Tocust.). — Sa présence à Arcachon. — Géonëmie. — Homochromie. (Arch. Zool. expert., LIV, Notes et Revue, Nu 4, 75-85, 3 fig., 1914.) [331 David (T. W. Edgeworth). — Preliminary Communication on an Aus- tral iau Cranium of probable Pleistocene Age. (Rep. 84"' Meet. Brit. Ass. Australia, 1914, 531.) [Découverte d'un crcàne pléistocène en Australie. - V. Delage a) Davis (Bradley Moore). — Professor De Vries on the probable origin of Œnothera Lamarckiana. (Amer. Natur., XLIX, 59-64.) [Discussion au sujet de la plante déterminée comme Lamarckiana par de Vries. L'au teur pense que Tamarcldana a une origine hybride; on l'obtient en croi- sant franciscana d'Amérique avec bienuis de Hollande. — L. Cuénot b) Additionnel évidence of mutation in Œnothera. (Amer. Natur., XLIX, 702-706.) [Analyse critique des travaux de Bartlett et de "Vries. Doutes sur la pureté génésique des OEnotères étudiées [XVI]. — L. Cuénot Dehorne (Armand). — Sur le corps graisseux de « Nereilepas fucata » et sur un cas de blastomycose généralisée des grandes cellules adipeuses. (Ass. Fr. Av. Se, 43e Session, Le Havre, 529-534, 1 fig.) [Le parasite est le Nereidicola nucleata dont l'auteur donne la de- scription. Des cas semblables sont fréquents chez les Insectes, mais c'est le premier exemple chez une Annélide. — Y. Delage et M. Goldsmith Dendy (Arthur). — Progressive Evolution and, the Origin of Species. (Rep. K4'h Meet. Brit. Ass., Australia, 383-397; Amer. Natur., XLIX, 149-182.) ' [320 316 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Dubois (Raphaël) — Réponse à la commun ira lion précédente de M. Top- sent. (Ass. Fr. Av. Se, 43e Session, Le Havre, 541-515. | [344 a) Ernery C). — Kônnen weisellose Ameisenvôlker die féhlende Mut ter aus eigenen Mitteln ersetzen? (Mol. Centralbl., XXXV, 252-254.) [329 b) Histoire d'une société expérimentale des Polyergus rufescens. (Rev. suisse Zool., XXIII, 386-400, 2 fig.) [329 Erdmann (Rh.). — The life cycle of Trypanosoma Brucei in the rat and in rat plasma. (Proceed. Nat. Ac. Se, I, 504-512, 7 fig.) [337 Fernandez i Miguel). — Ueber die Bôhlen der Vizcacha {Lagostomus Trichodactylus Brooker). (Zool. Anz., XLY, 302-322, 5 fig., 1915.) [Description détaillée des terriers de Vizcacha, avec rappel de ce qui a été connu antérieurement. — Y. Delage et M. Goldsmith Galippe (V.). — Le parasitisme des graines; son importance en Biologie générale. (C. R. Ac. Se, CLXI, 112-116.) [Les graines normales, en proportion considérable, peu- vent contenir un plus ou moins grand nombre de parasites. — M. Gard a) Gates (Ruggles R.). — (M the nature of mutations. (Journ. of Heredity, VI, 99-108.) [Revue sommaire des mutations des OEnothères; la mutation est un changement dans quelque chromosome, sans doute de nature chimique. — L. Cuénot b) An anticipatory mutationist. (Amer. Natur., XLIX, 645-648.) [Thomas Melhan, 1826-1901, dans ses travaux de botanique, a ad- mis l'origine de formes nouvelles par mutations brusques. — L. Cuénot c) Mutation Concepts in Relation to organic structure. (The Monist, XXV, N" 4, 531-555.) [322 Gensoul (J.). — ■ Avantages et inconvénients de V introduction dans les cours d'eau des Poissons exotiques. (C. R. Congrès Sociétés savantes, 153.) [328 Gerould (John H.). — Breeding experiments with Porto-Rico Lepidoptera. (Carnegie Inst. Washington, Year Book, N° 14, 204.) [341 Gertz (O.). — Ueber die Schutzmitteleiniger Pflanzen gegen schmarotzendr Cuscuta. (Jahrbûcher f. wiss. Botanik. VI, 123-154.) [338 Goodey (T.). — Investigations on Protozoa in relation to the factnr limiting bacterial activity in Soil. (Roy. Soc. Proceed., B. 606, 437-456.) [328 Groom (P.). — « Brown oak s and ils origin. (Ann. of Bot., 393-408.) [338 Heinricher (E.i. ■ — Zur Frage nach der assimilatorischen Leistungsfàhig- keit der Hexen besen des Kirschbaumes. (Berichted. deutsch. bot. Gesell- schaft , XXXIII, 245-253.) [333 Hérouard (E.). — L'hémiplexie et la phylogénie des Echinodermes. (Bull. Inst. Océanogr., N° 301, 1-13.) [Voir ch. XIII Hirsch (Gottwalt Chr.i. — Die Ernârungsbiologie fleischfressender Gas- tropoden. (Zool. Jahrb., Abt. allg.Zool. u. Physiol., XXXV, 359-504, 44 fig.) [H. constate une relation entre les organes nutritifs et la nature de l'alimentation. L'intéressant eût été de déterminer comment cette re- lation s'établit, mais l'auteur n'en dit rien. — Y. Delage et M. Goldsmith Hoar (G. S.). — A comparison of the stem anatomy of the cohort Umbelli- florœ. (Ann. of Bot., XXIX, 56-63, pi. IV and V.) [346 Hoge (Mildred A.). — The influence of température on the development of a Mendelian character. (Journ. Exper. Zool., XVIII, 241-286, 42 fig.) [324 XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 317 a) Hugues (A.). — Les Oiseaux aux tranchées. (Rev. Fr. Ornithol., IV, 63- 64.) [331 b) Les cailles pendant l'hiver I9J i-1915. (Rev. Fr. Ornith., IV, 78.) [332 Johnson (Roswell H.). — Natural sélection in war. (The Journ. of Here- dity, VI, 546-548.) [La guerre a un effet extrêmement dysgénique. — L. Cuénot Jordan (Hermann). — JJeber die Art, wie Mactra in/fala sich in den Sand einwûhlt. (Zool. Jahrb., Abt. allg. Zool. u. Physiol., XXXV, 298-300.) [A l'action bien connue du pied, s'ajoute, d'après l'auteur, la projection rythmique de l'eau par le mouvement des valves sur la région du sable où le pied travaille. — Y. Delage et M. Goldsmith a) Keilin (D.). — Convergence et Pœcilogonie chez les larves d'Insectes. (Ass. Fr. Av. Se, 1914, Le Havre, 129.) [Enoncé de propositions sans développement. — Y. Delage b) — — Recherches sur les larves de Diptères cycloraphes. (Bull. Scienti- fique de la France et de la Belgique, XLIX, 15-198, pi. I, XVI, fig. 1-27.) [336 c) La loi de l'irréversibilité de l'évolution (Dollo) vérifiée par l'étude des larves d'Insectes. (Bull. Soc. Zool., Fr., XL, N° 1-3, 38-43.) [321 Latter (Oswald). — Remarkable N'est of Vespa norvegica and Fertility of Workers of the species. (Nature, Londres, 16 sept., 59.) [331 Lèche (Wilhelm). — Zur Frage nach der stammesgeschichtliche Bedeutung der Milchgebisses bei den Sâugelieren. II. (Zool. Jahrb., Abt. Svstem., Geogr. und BioL, XXXVIII, 275-370, 126 fig.) [346 Lignier (O.). — Etude de pinnules fertiles (? Pecopteris intermedia B. Ben.) du type Scolecopteris Zenk. (Bull. Soc. bot. de Fr., LXII, 23-42.) [323 Linden (comtesse M. de). — Parasilismus im Tierreich. (Collection « Die Wissenschaft », vol. 58, F. Vieweg Braunschweig, 214 pp., 102 fig., 7 pi.) [Cité à titre bibliographique a) Longley (W. H.). — Report upon Color of Fis/tes of the Tortugas Beefs. (Carnegie Inst. Washington, Year Book, 13, 207-208, 1914.) [343 b) ■ Coloration of Tropical Beef Fis/tes. (Carnegie Inst. Washington, Year Book, N° 14, 208-209.) [343 Martinet (M.). — Sur un croisement entre le blé ordinaire (Trilicum vul- gare) et le blé sauvage (T '. dicoccoïdes). (Arch. des Se. phys. et nat., XXXIX, 551-553.) [347 Mast (S. O.). — Changes in sha.de, color and pattern in Fishes and their bearing on certain problems of behavior and adaptation. (Proc. Nat. Ac. Se. Etats-Unis, N° 4, 214-219, Avril.) [341 Mayr (Fr.). — Ilydropoten an Wasser-und Sumpfpflanzen. (Beih. Bot. CentralbL, XXXII, 278-371, 13 fig.) [345 Meek (Alexander). — The drift of Lobster larvœ and the protection of the Lobster. (Dove Marine Laboratory Report for the year ending June 30lh 1914, 77-80.) [Confirme par de nouvelles statis- tiques les bons effets de la protection du homard graine. — Y. Delage a) Middleton (Austin Ralph). — Heritable variations and the results of sélection in the fission rate of Stylongchia pustulata. (Proceed. nat. Acad. Se, I, 616-621.) [Analysé avec le suivant 318 L'ANNEE BIOLOGIQUE. b) Middleton A .R.'. — /Irritable variations and the Résulta of Sélection in the Fission Rate of Stylonychia pustulata. (Journ. exper. Zool., XIX, N° 4, 451-50:;. [326 Millet-Horsin (Dr). — Les Oiseaux à Sebduhl-Bahr. (Rev. Fr. Ornith., IV, 166-167.) [332 Minchin (E. A.) and Thomson (J. D.). — The Rat-trypanosome. Trypa- nosoma Lewisi, in its relation to the Rat-flea, Ceratophyllus fasciatus. (Quart. Journ. Micr. Se, LX, part. 4, Jan., 403-692, pi. 36-45, 24 fig.) [337 Moreau (F.) et Moreau (Mme F.). — Observations sur îles Anémone nemo- rosa L. parasités par des Urédinées. (Bull. Soc. bot. Fr., LXII, 123-128.) [238 Moroff (Theodor). — Zur Kenntniss der Sarcosporidien. (Areh. f. Protis- tenk., XXXV, 256-315, 2 fig., 4 pi.) [337 Murisier (P.). — La signification biologique de l'argenture des poissons. (Bull, delà Soc. vaud. des se. nat., 95-97.) 343 Natzmer (G. v. i. — Dus biogeneiische Grundgesetz im Leben der Insekten. (Biol. Centralbl., XXXV, 30-36.) . [328 Osborn Henry Fairfield). — Origin of simple characters as observed in fossil and living animais and plants. Amer. Natur., XLIX, 193-239.) [321 Pearl (Raymond). — Seventeen years sélection of a eharacter showing sex-linked Mendelian inheritance. (Amer. Natur., XLIX. 595-608.) [323 Pictet i Arnold i. — Sur l'équilibre naturelentre les diverses espèces animales. (Areh, Se. phys. et nat., 4e pér., XXXIX, 456-460.) [327 PikeiF. H.) and Scott iE. L.). — The significance of certain internai con- ditions of the organism in organic évolution. — First paper. The régulation of the physico-chemical conditions of the organism. (Amer. Natur., XLIX, 321-359.1 [Rien de nouveau, mais bonne revue des moyens de régulations des organismes supérieurs, qui les rendent, dans de certaines limites, indépendants du milieu. Documents sur la température interne des animaux à sang chaud, spécialement des Monotrèmes, et bibliogra- phie sommaire des phénomènes de régulation ^XIV, 1°]. — L. CuÉNOT Platt Emilie Louise). — The population of the « blanket-Algse » of freshwater pools. (Amer. Natur., XLIX, 752-762. [Associations animales dans les Algues filamenteuses: balance naturelle. — L. Cuénot a) PoultoniE. B.). — Discussion on Mimicry in Australian Insecls. Rep. 84l" Meet. lïrit. Ass., Australia, 402.) 339 b) Dr. U. C. L. Perkins' Researches on the Colour groups of Hawaiian Wasps. (Rep. 84lh Meet. Brit. Ass., Australia, 403-404.) [Exposé des recherches de l'auteur indiqué, publiées en 1912 Pratelle (Aristide). — Les substances Bathybiales et les ffétêrogènêses Pelas- giques. (Ass. Fr. Av. Se, 1914, 133.) [Propositions sans développement ni démonstration. — Y. Delage Punnett (Reginald Crundall). — Mimicry in Butter/lie*. A vol. in-8° de 188 pp., 16 pi., Cambridge, University Press.) [339 Rabaud (Etienne). — Sur un cas de ressemblance mimétique sans valeur protectrice. (Bull. Soc. Zool. Tr., XL, N° 1-3, 50-03, 1 fig.) [341 Rayner M. Ch.i. — Obligate symbiosis in Calluna vulgaris, iAnn. of Bot., XXIX, 97-133, pi. VI, 4 fig.) [333 XVII. - ORIGINE DES ESPECES. 319 Redfield (Casper L.). — Dynamic évolution. (New-York and London, C. G. Putnam's Sons.) [* Roubaud (E.). — Les muscides à larves piqiieuses et suceuses de sang. (C. R. Soc. Biol., LXVII, 92-97.) [On rencon- tre chez des Calliphorines des larves, parasites libres, adaptées à la suc- cion du sang; c'est là une exception parmi les Muscides. — M. Goldsmith Rouyer (E.) et Pellissier (J.). — Contribution à l'étude de certaines my- coses de blessures de guerre et de leurs traitements. (Ann. Inst. Pasteur, XXIX, 551-555.) [338 Russell (E. J.). — Soil Pratozpa and Soil Bacteria. (Roy. Soc. Proceed., B. 610, 76-82.) [Discussion critique des expériences de Goodey, Martin, Lewin, et Cunningham. — H. de Varigny Seheuring (L.). — Beobachtungen liber den Parasilismus pelagischer Jung/ische. (Biol. Centralbl., XXXV, 181-190.) [334 Sergent (Edm.), Sergent (Et.), Lemaire (G.) et Senevet (I.). — Hypo- thèse sur le Phlëboiome « transmetteur » et la Tarente « réservoir de vi- rus » du boulon d'Orient. (Ann. Inst. Pasteur, XXIX, 309-322.) [336 Spratt iE. R. ). — The root-nodules of the Ci/eadaceœ. (Ann. of Bot., 619- 626, pi. XXIX.) [333 Ternier (L.). — Sur VEtourneau et sur le classement des oiseaux en espèces utiles et nuisibles. (Rev.Fr. Ornith., IV, 81-83, 103-107, 152-153: 1915.) [332 a) Thompson ( William R.). — Sur une Tachinaire parasite ci stade iutra- culiculaire. (C. R. Ac. Se, (XX, 83-86, 2 fig.) [336 6) Contribution à la connaissance de la larve Planidium. (Bull. Se. Fr.- Belg.j XLVIII, Fasc. 3, 319-349, 5 fig.) [335 Topsent (E.). — La provenance des particules incluses dans les fibres des Ceratina. (Ass. Fr. Av. Se, 43e Session, Le Havre, 539-541.) [344 Tristan (G1" de). — Observations sur les dunes de Niewport {Belgique), pendant la guerre 191Ï-1915. (Rev. Fr. Ornith., IV, 97-100, 167-168.) [332 Ullrich (F. T.). — The relation of evapuration and soil moislure to plant succession in a ravine. (Bull, of the Illinois State Labor. of Nat. Hist., XII, 16 pp.. 1 carte et 18 pi.) [Les différences dans les taux d'évaporation dans des stations variées sont suffi- santes pour indiquer que les conditions atmosphériques sont les facteurs qui déterminent la succession des plantes dans un ravin. — F. Péchoutre Vincens (F.). — Beauveria Peteloli nov. sp. Isaria polymorphe parasite des Hyménoptères dans l'Amérique tropicale. (Bull. Soc. Bot. Fr., LXII, 132-144.) [337 a) Wasmann (S. I. E.). — L'eber Anieisenkolonien mil Mendel'scher Mischung. (Biolog. Centralbl., XXXV, 113-127.) [330 b) Nachtrag :um Mendelismus bel Ameisen. (Biol. Centralbl., XXXV) 561-564.) [Analysé avec le précédent Wustenfeld (H.). — Versuch uber die Unschàdlichkeit der Essigiilchen in Menschen und Tierkôrper. (Pflueger's Arch. ges. Phvsiol., CLX. 423- 428.) [338 Zeleny (Charles) and Mattoon (W. E.). — The effecl of sélection upon the bar eye mutant of Drosophila. (Journ. Exper. Zool., XIX, 515-530.) [325 Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. XIV, 1°, o et 2°, y ; XV, c, o; XVI, c, y et o; XVIII: XX. 320 L'ANNEE BIOLOGIQUE. a. Fixation des diverses sortes de variation*. Formation de nouvelles es- pèces. Dendy (Arthun. — Évolution progressive ell'origine des espèces. — Un fait indéniable c'est que l'évolution des êtres vivants a eu lieu d'une manière progressive suivant des lignes définies et divergentes; le difficile est de com- prendre comment cette progression a pu se produire. D. la compare à celle d'une famille humaine qui progresse parce que son capital, ou mieux son énergie potentielle, s'améliore à chaque génération ; chacune a un meilleur point de départ que la précédente. L'accumulation de vitellus nutritif dans les œufs a été sans aucun doute un des facteurs principaux de l'évolution progressive des animaux; le surplus d'énergie mis ainsi en réserve permet à la génération suivante d'avoir un meilleur rendement de développement ; on peut concevoir par exemple qu'un Protozoaire se divise lorsqu'il a assez de réserves pour que les deux cellules-filles cherchent indépendamment, leur nourriture ; si une accumulation suffisante d'énergie permet aux cel- lules-filles de ne plus se séparer si tôt, il pourra y avoir formation de colonie, telle qu'un Volvox, analogue à une blastophère. Lorsqu'il se fait une diffé- renciation entre soma et germen, celui-ci, soustrait à la lutte pour l'existence, peut garder non diminué son stock d'énergie potentielle. Comme d'autre part c'est une propriété générale du protoplasme de répondre adaptative- ment aux stimuli, avec une facilité d'autant plus grande que son expérience est plus souvent renouvelée, on peut concevoir qu'à la fin de chaque onto- génie un très léger progrès peut se produire par l'accumulation de l'énergie en surplus et la facilité accrue de répondre aux stimuli. D. pense que les caractères conditionnés par les changements de facteurs mendéliens ne doivent pas avoir de rapports importants avec le maintien de l'espèce ; ces mutations héritables, portant les caractères spécifiques sans signification adaptative, peuvent être très intéressantes pour l'origine des espèces, mais semblent avoir très peu à faire avec l'évolution progressive. — L. Cuénot. a) Bateson (William). — Discours présidentiel. — Dissertations d'un caractère très général sur la direction nouvelle que prend la théorie de l'é- volution sous l'influence de la génétique et du mendélisme. L'idée domi- nante est que la variation telle que la comprenait Darwin, c'est-à-dire par addition de caractères nouveaux par l'effet de la variation, n'existe pas, pas plus que ses effets cumulatifs orientés par la sélection. A l'époque actuelle, toute variation repose sur des combinaisons nouvelles de caractères par l'effet de croisement, parfois avec perte de caractères antérieurement exis- tants, mais jamais par addition de caractères nouveaux. L'apparition appa- rente de caractères nouveaux peut résulter de la perte des facteurs inhibi- teurs de ces caractères. De telles explications sont aisées pour la période actuelle, où l'évolution ne montre pas des faits notables s'opérant sous les yeux de l'homme. Mais peut-on concevoir que l'évolution phylogénétique depuis les temps anciens puisse reposer de même uniquement sur des pertes de caractères? L'auteur répond par l'affirmative; il admet que tous les éléments des caractères actuellement exprimés chez les êtres vivants pou- vaient se trouver chez les formes ancestrales infiniment simples, mais qu'ils ont pu subir une multiplication apparente par le seul effet du réarrange- ment de ces éléments, combiné à la perte des facteurs inhibiteurs qui empê- chaient ces caractères de s'exprimer. Il reconnaît qu'il faut complètement retourner les formes habituelles de la pensée pour se familiariser avec des conceptions aussi paradoxales. Nous sommes beaucoup plus disposés à ad- XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 321 mettre cela qu*à admettre une théorie impliquant qu'il n'y a rien de plus, en fait de substratum matériel des caractères exprimés, chez Khomme que chez la particule du protoplasma, ancêtre des formes vivantes dans la période précambrienne. — Y. Delage et M. Goldsmith. b) Bateson ("William). — Discours présidentiel. — Dans ce second dis- cours l'auteur accentue encore l'affirmation qu'aucun caractère n'est jamais créé et que ce qui semble apparaître est seulement mis en situation de se manifester par la perte des facteurs inhibiteurs. Il applique ces vues à l'homme. Ainsi le talent musical d'un Mendelssohn serait dû à la perte du facteur inhibiteur de cette capacité. Il résulte de là que les facteurs des ca- ractères les plus spécialisés des êtres supérieurs auraient déjà existé chez les ancêtres précambriens de tous les êtres vivants avec, en plus, des fac- teurs inhibiteurs s'opposant à leur manifestation. Bien que l'auteur cherche à alléger sa situation en déclarant que la multiplicité infinie des caractères peut provenir des combinaisons et des arrangements infiniment variés d'un nombre modéré de facteurs, il n'en semble pas moins inacceptable que le maximum de complication du protoplasma ait été d'emblée réalisé dans le premier protoplasma issu de la matière inorganique. — Y. Delage et M. Goldsmitu. c) Keilin (D.). — La loi de l'irréversibilité de révolution (Dollo) vérifiée par l 'étude des larves d'Insectes. — On trouve dans beaucoup d'ordres d'Insectes des larves dont les pattes thoraciques ont disparu par suite d'adaptation à un genre de vie spécial (larves soit parasites des animaux ou des plantes, soit se nourrissant aux dépens d'aliments préparés par l'insecte adulte, soit lignicoles). Chez les Diptères, l'absence des pattes thoraciques à l'état lar- vaire est la règle générale, non seulement chez les larves parasites ou li- gnicoles, mais aussi chez les larves libres. Celles-ci se servent, pour la lo- comotion, d'appendices n'ayant rien de commun avec les pattes thoraciques (saillies, crochets, palettes natatoires, mandibules transformées, etc.). Voici l'interprétation de ces faits. L'absence de pattes est un caractère secon- dairement acquis sous l'influence d'un certain genre de vie; les larves libres des Diptères ont pour ancêtres des larves parasites ayant perdu leurs pattes, et ce caractère, une fois perdu, n'est jamais récupéré. — M. Gold- smith. Osborn (Henry Fairfield). — Origine des caractères simples telle qu'on l'observe chez les animaux et plantes vivants et fossiles [XVI, 6, a]. — O., après avoir fait ressortir les différences des méthodes d'observation des pa- léontologistes d'une part, des naturalistes actuels d'autre part, ne croit pas que l'origine des espèces puisse être expliquée par des processus de saltation brusque (de Vries) ; il voit que tous les caractères, aussi bien les changements de proportions (allometrons) que les néoformations numériques (cornes, pointes dentaires, etc.) (rectigradations), se modifient toujours d'une façon continue, soit en progrès soit en régression, mais jamais d'une façon brus que; chaque minime caractère, séparable lors des hybridations, présente une certaine sorte de mouvement (mouvement phylétique ou direction de mutation), progressif ou rétrogressif, et tous les mouvements de tous les minimes caractères sont reliés par la corrélation (comparaison avec un régi- ment en marche, dont chaque soldat a un mouvement propre). La sélec- tion agit sur la somme de tous les mouvements, actions et réactions des ca- ractères, c*est-à-dire sur l'organisme entier, qui évolue soit par perte gra- l'année biologique, xx. 1915. 21 322 L'ANNEE BIOLOGIQUE. duelle de caractères (Chevaux), soit par addition graduelle (Titanotheres). O. repousse la théorie de l'origine mécanique réactionnelle de Lamarck e1 de Cope. — L. Cuénot. a) Mutation. (Voir aussi au ch. XV : Etudes monde'/ irnnrs). : Gates iR. Ruggles). — La mutation dans ses rapports avec la structure organique [XX]. — G. expose pour le grand public la théorie bien connue des mutations et la théorie mendélienne. en insistant sur ce fait que les carac- tères récessifs, considérés comme négatifs pour la commodité du langage, peuvent être aussi bien considérés comme résultant d'une modification ma- térielle positive du germe, en particulier du noyau des cellules germinales. C'est ainsi que l'on peut voir une modification chimique déterminer la dis- parition d'un caractère apparent tel que la couleur, etc. Critiquant les vues personnelles de Bergson sur la théorie de l'évolution, l'auteur indique d'abord l'insuffisance d'un facteur aussi vague que 1" « élan vital » de cet auteur. L'objection ancienne, reprise et développée par Bergson, de l'impos- sibilité de concevoir une évolution reposant sur des modifications qui doi- vent être adaptatives et simultanées tout en restant indépendantes les unes des autres, il montre que cette indépendance n'est souvent pas réelle, en raison de l'existence de corrélations cachées que les progrès de la science font découvrir. Il invoque les hormones qui déterminent à distance des évo- lutions d'organes, et des influences de voisinage, comme celle par laquelle, chez un têtard, la vésicule optique détermine l'invagination cristallinienne, môme sur un fragment de peau emprunté à d'autres parties du corps et greffé au niveau de la vésicule optique. L'auteur poursuit sa discussion avec Bergson, mais ni les objections de ce dernier, ni les réponses de G. ne sont assez originales pour mériter une analyse détaillée. En somme, l'auteur oppose toujours les hormones et les changements physico-chimiques dans le germe, se traduisant par des modifications orga- niques en apparence indépendantes, à l'objection toujours renouvelée de la complexité et de l'interréaction des variations simultanées que réclame le concept évolutionniste. Une autre objection dont Bergson tire parti est la difficulté d'expliquer les évolutions parallèles dans les phylums distincts. comme la ressemblance entre les yeux des Vertébrés, des Mollusques et des Arthropodes. Mais d'abord cette évolution n'est pas entièrement parallèle : il reste des différences capitales, entre autres le fait que l'œil du Pecten, bien que conformé de manière à produire des images, ne peut donner lieu à leur perception parce que les filets nerveux partant des rétines se jettent dans des ganglions périphériques très rudimentaires. sans aboutir au cerveau. Même en reconnaissant que la sélection des modifications graduelles ne fournit pas une explication entièrement satisfaisante, on sent que c'est dans cette direction qu'il faut chercher des explications objectives et non dans des spéculations comme 1' « élan vital ». Une objection analogue à celle tirée des organes à structure aussi compliquée que l'œil est reprise et utilisée par Bergson : c'est celle des instincts merveilleux de certains animaux très inférieurs. Il trouve leur évolution progressive impossible à comprendre. Mais il n'en est plus de même si, au lieu de prendre le problème par le mauvais bout, en se demandant, comme les néo-lamarckiens, comment un instinct éveillé par des conditions ambiantes peut se transmettre au germen pour parcourir, dans des générations successives, les différentes étapes de sa complication, on remarque que les instincts, comme les particularités ana- tomiques, ont un substratum matériel qui est une mutation générale, laquelle XVII. - ORIGINE DES ESPECES. 323 s'est introduite la première dans l'évolution. Bergson, en soutenant que l'instinct et l'intelligence sont des manifestations divergentes d'une évolu- tion psychique, ne résout aucun problème qui se pose à leur occasion. — Y. Delage et M. Goldsmith. y) Convergence. Lignier (O.). — Études de pinnules fertiles du type Scolecopteris Zenk. — L. étudie dans un échantillon de silice stéphanienne des environs de Saint-Etienne des pinnules fertiles du type Scolecopteris, devant probable- ment être rapportées au Pecopteris intermedia B. Ren. Les sporanges, dans cet échantillon, n'étant pas coalescents jusqu'à la base, on doit admettre que la synangie n'est pas absolument caractéristique des Scolecopteris. Les pin- nules fertiles paraissent se développer en cloche, de manière à protéger la croissance des sporanges, puis se redresser, offrant leur ouverture au vent et favorisant la dissémination des spores. La face interne du sporange pré- sente une lame élastique : son rôle est de favoriser la déhiscence "du spo- range; elle rappelle les bandes de déhiscence des Cénoptéridées. La com- mune possession par les Scolecopteris et certaines Cénoptéridées de ces organes de déhiscence est-elle un phénomène de convergence ou l'indice de liens de parenté"? — F. Mokeau. b. Facteurs de l'évolution. a.) Sélection. = Artificielle. Pearl (Raymond). — Dix-sept années de sélection d'un caractère pré- sentant une hérédité mendélienne sex-linked [XV]. — En 1898 commencèrent à la Station d'agriculture expérimentale du Maine des expériences de sélection en vue d'augmenter la productivité en œufs d'une race de volaille, le Ply- mouth Rock barré. Pendant une première période, de 1898 à 1907, la sélec- tion fut basée sur un chiffre de ponte supérieur à 150 pour la première année de ponte, chiffre obtenu par une observation de la ponte de chaque femelle ; on prit comme mâles ceux dont les mères avaient pondu plus de 200 œufs; cette méthode, dite de sélection en masse, n'amena aucun chan- gement de la moyenne du troupeau dans la direction de cette sélection. De 1908 à 1912, on suivit un autre plan d'expériences : la sélection des mâles et des femelles fut faite différemment : les femelles furent divisées en trois classes : 1° bonnes productrices d'œufs en hiver, dépassant une ponte de 30 œufs; 2° médiocres, en dessous de 30; 3° mauvaises produc- trices, ne pondant pas d'œufs avant le 1er mars ; de plus les femelles hautes productrices ne furent sélectées que si leurs sœurs et leur mère étaient elles-mêmes bonnes productrices ; enfin ne furent définitivement retenues pour une seconde expérience que les Poules dont la progéniture se montra elle-même bonne productrice. Les mâles furent sélectes de la même façon d'après les indications fournies par leurs sœurs et leur mère; ceux dont la progéniture se montra bonne productrice furent utilisés une secondent même une troisième fois comme reproducteurs. En cours d'expérience, il fut reconnu que la production hivernale d'œufs était un caractère mendélien, conditionné par deux facteurs, dont l'un est sex-linked. De 1912 à 1915,^ le même plan fut suivi, à cela près qu'on abandonna complètement toute sélection pour les producteurs médiocres ou mauvais. 324 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Cette seconde méthode, basée sur la constitution génétique des femelles et des mâles, donna immédiatement d'excellents résultats : alors que la pro- duction d'hiver oscillait entre des moyennes de 20 et de 45, de 1899 à 1908, elle a passé à des moyennes de 46 à 54 (en moyenne 51,49) de 1908 à 1915, et il est probable que l'amélioration continuera. La meilleure preuve que la sélection sur la base de la valeur de la progéniture est effective, c'est qu'on peut isoler des lignées hautes et basses au point de vue de la fécondité, qui diffèrent très notablement pour la production d'hiver. Pourquoi la sélection en masse n'a-t-elle pas d'effet? Il est évident que la variation phénotypique du caractère fécondité, très influençable par les conditions d'élevage, surpasse considérablement, en extension et en degré, la variation génotypique. Il est impossible, par suite, de déduire la consti- tution génotypique d'une Poule en se basant uniquement sur le nombre des œufs qu'elle pond. La sélection en masse est donc un procédé de hasard, qui mélange constamment le bon et le médiocre. P. examine finalement l'effet de la sélection sur les déterminants de la fécondité et d'une façon plus générale sur les caractères oscillants. Il est d'avis, contre Castle, Phillips et Cuénot (Souris, Rats, etc.), que l'amélio- ration d'une population mêlée tient simplement à ce que l'on choisit les bons, élimine les mauvais, et que l'on constitue une population nouvelle; mais les génotypes eux-mêmes n'ont pas été modifiés; il n'a jamais été démontré qu'une sélection continuée longtemps sur une base somatique peut changer la valeur somatique absolue d'un déterminant particulier. — L. Cuénot. Hoge (Mildred A.). — L'influence de la tempéra turc sur le développement d'un caractère mendélien. — De Vries et Joiiannsen enseignent que la sélec- tion est simplement un processus d'isolement de caractères préexistants ; les plus extrêmes individus que l'on obtient ainsi ne sont pas plus extrêmes que les plus extrêmes dans la population hétérogène ; par contre Castle et d'autres pensent que la sélection peut affecter le degré de développement du caractère sélecte. H. a étudié l'effet de la sélection sur le nombre de dents de la crête sexuelle du mâle de Drosophila , crête qui est située sur le premier article tarsal de la première paire de pattes, et qui compte en moyenne de 10 à 11 dents. Après sélection pendant 7 générations des mâles ayant le plus grand nombre de dents, qui furent accouplés à leurs sœurs, l'expérience fut arrêtée : les Drosophiles de la F7 avaient une crête plus grande que celle de la Mouche sauvage ordinaire ; le nombre moyen des dents a été élevé jusqu'à 11,85, mais dans aucun cas le nombre des dents n'a dépassé celui qu'on peut rencontrer chez la Drosophile sauvage. La sé- lection n'a donc eu aucun effet créateur de nouveautés ; par son aide, on a formé une race améliorée dont les éléments fondateurs existaient déjà. Au cours de cette sélection, mais sans aucun rapport avec celle-ci, il a apparu dans la nouvelle lignée une mutation consistant en duplications des pattes, offrant une grande variété de types; le nombre de parties supplé- mentaires varie de un à quatre ; comme il y a certaines relations de symé- trie dans ces anomalies, il est suggéré que les parties supplémentaires sont formées par une ou plusieurs bifurcations. Le nouveau caractère est conditionné par un facteur sex-linked, qui se trouve dans le chromosome sexuel à une place très voisine du facteur des yeux vermillon. Tantôt ce caractère est dominant, tantôt il est récessif, et même des Drosophiles homozygotes pour le facteur du doublement peuvent être parfaitement normales d'asuect. Les doublements sont conditionnés XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 325 aussi par la température, car une basse température, maintenue pendant toute la vie larvaire, est nécessaire pour l'apparition d'un grand nombre de Mouches anormales. Mais ce sont seulement les Drosophiles qui portent le facteur du doublement qui peuvent être ainsi affectées par l'abaissement de la température. Il n'a pas été possible de provoquer à nouveau l'apparition de la mutation originelle, ce qui montre que celle-ci n'a été déterminée ni par l'abaissement de température, ni par le processus dé sélection portant sur la crête sexuelle [XV, 8; XVI, 6, a]. — L. Cuénot. Zeleny (Charles) et Mattoon (E. W.). — L'effet de la sélection sur le mutant de Drosophila à « œil en barre ». — La race à œil en barre descend d'un unique mutant mâle qui a apparu en 1913; elle a pour caractère une réduction des ommatidies, de telle sorte que les facettes dessinent une espèce de barre qui compte de 45 à 182 facettes (moyenne 98,03), alors que la moyenne normale des Drosophiles sauvages est de 701,1; il y a un dimor- phisme sexuel notable, les mâles ayant plus de facettes que les femelles. Z. et M. ont choisi des mâles et des femelles soit avec un nombre élevé de facettes, soit avec un nombre faible, pour constituer des lignées hautes et basses, pendant trois générations successives. La sélection a un effet indis- cutable : dans les lignées hautes, la moyenne du nombre des facettes est portée jusqu'à 141,9; dans des lignées basses, la moyenne descend jusqu'à 81,7. L'individu le plus favorisé des lignées basses n'atteint pas à la moyenne des lignées hautes, de même que l'individu le moins favorisé des lignées hautes ne descend pas jusqu'à la moyenne des lignées basses. Il est plus facile d'avoir une forte augmentation du nombre des facettes que la diminu- tion. Il est certain que le caractère « œil en barre » est en rapport avec un unique facteur mendélien ; d'autre part, on sait que ce caractère a apparu dans un unique individu ; il semble donc que le facteur en question est oscillant et présente une variabilité naturelle; mais il est très possible aussi qu'il y ait des facteurs additionnels qui modifient l'effet du premier, supposé constant; la sélection a pour effet de réaliser des combinaisons hautes et basses de ces facteurs, jusqu'à ce qu'on arrive à deux races homogènes sur lesquelles la sélection n'aura plus d'effet. Z. et M. sont plutôt favorables à cette dernière hypothèse. — L. Cuénot. b) Castle (W. E.). — Quelques expériences sur la sélection en masse. — Les expériences de Pearl sur la production hivernale des œufs de la Poule Plymouth Rock l'ont amené à cette conclusion que la sélection ne peut changer qu'une population mais non un caractère; C. fait ressortir que le matériel utilisé par Pearl est assurément mal choisi pour résoudre la ques- tion de la sélection, puisque le mâle ne peut être pris en considération et que la variation phénotypique est assez forte pour masquer les tendances héréditaires. Les Rats panachés (ou encapuchonnés, hooded Bats), étudiés par Mac Curdy, Doncaster, Castle et Phillips, constituent un matériel parfait à tous égards : le point de départ de l'expérience a été constitué par une douzaine d'individus panachés, récessifs par rapport aux Rats de pelage uniforme, et présentant une panachure modale, qui est désignée par le chiffre zéro; le Rat presque complètement uniforme représente le degré 4; en sélectant rigoureusement les parents les moins colorés ou les plus colorés, on observe un déplacement du mode soit dans le sens moins, soit dans le sens plus : au bout de 17 générations, le mode est devenu — 2,70 lorsque la sélec- tion a été dans le sens moins; au bout de 16 générations, le mode est devenu + 4,13 lorsque la sélection a été dans le sens plus. La race entière a été 326 L'ANNEE BIOLOGIQUE. tellement changée qu'aucun des Rats, qu'il soit presque entièrement blanc ou presque absolument uniforme, ne resemblo aux Rats originels de la lre génération; il est donc incontestable que le caractère panachure, qui est conditionné par un gène mendélien unique, est modifiable par la sélec- tion, contrairement au dogme de l'immutabilité du gène proposé par Jo- li a.nnskn. Comme l'a dit Cuénot, c'est un gène oscillant; Il est bien possible du reste qu'il puisse exister ailleurs (Haricots de Johannseni une variation continue purement phénotypique, sur laquelle la sélection n'aura naturelle- ment aucun effet. — L. Cuégot. a-b) Middleton (Austin Ralph). — Les variations héréditaires et la sé- lection dans la reproduction de Stylonychia pustulata. — A la suite d'expé- riences de Johansen (03 à 11) sur les haricots, de Hanel (08) et Lashley (15) sur les hydres, de Jennings (08 à 10) sur les infusoires, de Winslow et Walkeh (09) sur les bactéries, de East (10) sur la pomme de terre, d'AGAR (13 et 14) sur les Aphides, a été admise la théorie du génotype de Johannsen, d'après laquelle, dans une lignée pure (clone) se perpétuant par reproduction agame, la sélection est impuissante à faire apparaître des variations héréditaires. Les présentes expériences ont montré que cette observation est inexacte. Une lignée pure (clone) de Stylonychia fut divisée en deux lots dont on en- tretint la reproduction par division, sans copulation intercurrente. Mais, dans l'un des lots, la reproduction fut entretenue en sélectionnant des indivi- dus à scission rapide et dans l'autre en sélectionnant ceux àdivision lente. Le nombre des générations obtenues l'emporta dans le clone rapide par rapport au clone lent de 6,9 % dans les 30 premiers jours, de 12,8 % dans les 20 jours suivants, de 19,3 o/0 dans les 30 suivants et de 21, .2 % dans les 50 der- niers jours. Ainsi, non seulement la sélection a engendré une variation héréditaire, mais elle a manifesté des effets cumulatifs. Les deux lots ayant été soumis à la culture sans sélection ou à des sélections balancées (c'est-à- dire en prenant en nombre égal des individus à scission rapide et à scission lente), montraient que la différence de vitesse se maintenait en l'absence de sélection. Les effets d'une sélection de 80 jours persistaient après 102 jours de non-sélection, c'est-à-dire après un très grand nombre de gé- nérations. Ces expériences trois fois répétées montrent que dans une lignée génotype, la sélection est capable de faire apparaître des races fixes. Cepen- dant, la variation est réversible et l'on peut, en renversant la sélection, produire la race lente au moyen de la race rapide et inversement. Ces expé- riences seront continuées. Les résultats contradictoires obtenus par les autres auteurs s'expliquent par le fait que leurs expériences ont porté sur un trop petit nombre de générations. La sélection, en effet, ne montre ses effets dans les expériences qu'après un nombre notable de générations. — Y. Delage. c. Adaptations. .= Écologie. a) Adams (Charles C). — Rapports entre les animaux et leur milieu. — ( e travail peut être considéré comme une sorte d'introduction aux études écologiques où sont mises en formules condensées, sous une forme didac- tique, des notions en somme assez élémentaires sur les relations réciproques des êtres avec leur milieu. L'auteur insiste avec raison sur l'intérêt qu'il y a à orienter l'attention des biologistes vers l'étude des interrélations des XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 327 êtres avec leur milieu, en considérant les uns et les autres, ainsi que leurs groupements, comme des ensembles dynamiques en évolution, tendant vers des états d'équilibre. — Y. Delaoe et M. Goldsmith. b) Adams (Charles G.). — Étude biologique des Invertébrés de la prairie et de la foret. — En vue de déterminer les conditions écologiques, l'auteur détermine d'abord la nature géologique : au nord, moraine et terre fertile; au sud, fin de la moraine et terre maigre. La végétation naturelle, à laquelle une végétation artificielle tend à se substituer de plus en plus sous l'influence de l'homme, consiste en forêts et en prairies, les premières le long des cours d'eau, qui vont du nord au sud, perpendiculairement à la séparation des terres maigres et fertiles: et, au delà, la prairie, refoulée par la forêt. L'auteur détermine les conditions de température et d'humidité dans l'air surmontant ces fascies, dans l'épaisseur de la couche végétante et dans le sol sous-jacent. Il rappelle les relations entre l'eau sous ses diverses formes et les nécessités vitales des animaux. — La région des prairies n'est pas uniforme : c'est une mosaïque où l'on peut distinguer de bas en haut la région où des eaux basses couvrent le sol, la région des peupliers, celle des prairies humides et celles des prairies plus sèches ou tout à fait sèches, végétant sur un sol noir. Pour chacune, l'auteur donne les formes végétales et animales dominantes. Il décrit les interrélations des différentes formes de chaque communauté. La forêt est plus récente que la' prairie: elle se sub- stitue peu à peu à celle-ci en la refoulant: elle a commencé le long des cours d'eau, où elle est plus dense et comporte des arbres plus âgés, tandis qu'à la lisière se trouvent les jeunes arbres, les taillis, pionniers de cet envahisse- ment. Là aussi, le degré d'humidité sert de critère aux subdivisions. Pour ces deux faciès, prairie et forêt, sont décrites également les formes hypogées et les interrélations entre tous les membres d'une même com- munauté. — Y. Delage et M. Goldsmith. Pictet (Arnold). — Sur l'équilibre naturel entre les diverses espèces ani- males. — Il résulte d'expériences pratiquées par l'auteur chez les insectes — il en est peut-être de même pour les autres animaux — que la survie calculée pour une génération ou pour un ensemble de générations, est con- stante pour une espèce donnée et que par conséquent la destruction est également constante pour la même période. Deux cas peuvent se présenter : 1° Le nombre des individus d'une espèce donnée n'augmente pas, d'une année à l'autre, dans une localité donnée. — Les diverses expériences faites par P. ont toutes donné une survie de 0,40 96; l'équilibre se trouve donc établi par une destruction évaluée à 99,00 % et une protection à 0,40 %, contrebalancée par une ponte de 100 o/0. Voici, à titre d'exemple, une des expériences relatées : Dans une boîte d'élevage, sont placées 130 chenilles de Pieris brassicx au sortir de l'œuf, donc indemnes de tout élément de destruction. Un peu après, quelques couples de Microgaster glomeratus, pa- rasite des premières, sont introduits dans la boîte ; les chenilles qui échap- pent aux parasites et donnent naissance à leur papillon sont au nombre de 2, soit une proportion voisine de 0,40 %, en tenant compte de l'élimina- tion des autres facteurs de destruction qui n'ont pas pu agir du fait de la captivité. P. fait à ce propos une remarque intéressante : tous les faits que l'on a observés concernant la protection que les insectes retirent de leur homochromie, de leur mimétisme, des attitudes avantageuses qu'ils pren- nent à l'état de repos, etc., tous ces faits ne jouent qu'un rôle minime, bien qu'indispensable, dans la survivance des individus. 2° Le nombre des indi- 328 L'ANNEE BIOLOGIQl'K. vidus est variable d'une année à l'autre. — P. fait remarquer que l'augmen- tation n'est que passagère et que l'équilibre se rétablit rapidement. Ainsi, en juin 1906, eut lieu une invasion considérable de Vanessa cardai: ce vol immense dura 8 jours et s'étendit sur tout le territoire avoisinant Genève, entre le Salève et le Jura. Or, en automne, la quantité des papillons de cette espèce fut normale; en une génération, l'équilibre fut rétabli. Il en fut de même des invasions intenses constatées en Suisse (Gastropacha pini) en 1889, 1892 et 1894 {Pyrale du mélèze), en 1864, 1878 et 1900, etc. — M. Bou- BIER. Goodey (T.). — Recherches sur les Protozoaires à propos du facteur limi- tant l'activité bactériologique dans le sol. — Les expériences de l'auteur le conduisent à la conclusion que les Protozoaires (ciliés, amibes, flagellâtes) ajoutés au sol n'exercent pas d'action sur l'activité bactérienne dans le sol. D'où il conclut que ces Protozoaires, tels qu'ils se présentent dans le sol, ne fonctionnent pas comme facteur limitant. Ceci concorde avec une conclusion antérieure du même auteur que les Protozoaires ciliés ne se présentent dans le sol qu'à l'état d'enkystement, ce qui les rend incapables d'agir comme facteur limitant l'activité bactérienne. Pourtant, dans le cas où un peu de terre non traitée est ajoutée à de la terre en partie stérilisée, il semble bien intervenir quelque facteur qui maintient bas le niveau du contenu bactérien. Mais les résultats obtenus ne favorisent pas l'bypotbèse que ce sont les Protozoaires ajoutés avec le sol non traité qui exercent cette influence. Du reste, il y a un cas bien net où, malgré la présence d'une quantité de Protozoaires (amibes et flagellâtes;, probablement actifs, le nombre des bactéries est très élevé. Si donc le facteur limitant est d'ordre biologique, ce n'est pas du côté des Protozoaires qu'il faut le chercher. — H. de Varigny. Gensoul (J.). — Avantages et inconvénients de l'introduction dans les cours d'eau des Poissons exotiques. — De cette étude, qui semble sérieusement conduite, il résulterait que l'introduction de poissons exotiques ne présente ni les grands avantages ni les graves inconvénients qu'on lui a attribués. C'est seulement clans les étangs à surface limitée qu'il faut agir avec une certaine circonspection. Le dépeuplement de nos cours d'eau doit être com- battu surtout par des mesures de défense contre une exploitation non régle- mentée. — Y. Delage et M. Goldsmith. = Adaptations particulières. Natzmer (G. v.). — La vie des insectes sociaux considérée au point de vue de la loi biogénétique. — Sans toucher aux causes qui ont pu déterminer l'évolution de la vie sociale des insectes, l'auteur croit pourtant pouvoir rame- ner les phénomènes si compliqués de cette organisation à un état plus simple et démontrer l'origine de ces transformations. Il met en avant le fait que chez beaucoup d'insectes sociaux la fondation de la colonie est l'œuvre d'une seule femelle. Ce stade initial rappelle l'état de choses qui existe d'une façon permanente chez la plupart des abeilles et des guêpes solitaires. Ce serait là une étape phylogénétique remarquable dans la vie des colonies. De même l'endroit que la femelle fondatrice choisit pour la construction du nid et la façon dont elle s'y prend semblent indiquer un procédé ancien et primitif, du moins chez les bourdons et les fourmis. Mais la répétition d'anciennes étapes semble d'autant moins reconnaissable que celles-ci sont plus reculées XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 329 dans l'évolution phylogénétique de la colonie; autrement dit plus la diffé- renciation d'une colonie est avancée, moins les caractères primitifs sont nettement marqués. Ainsi chez les abeilles, par exemple, où la création d'une nouvelle colonie se fait par scission et départ d'une partie de la colonie avec une reine en tête, le type primitif de la fondation semble absolument effacé. Mais s'il n'est guère possible de reconnaître dans cette action de quitter la ruche de la part des jeunes essaims un acte primitif en rapport avec la for- mation de la colonie, c'est là pourtant un phénomène dont l'origine est an- cienne et primitive et qui doit, selon N., être en rapport avec l'instinct de migration qui caractérise aujourd'bui encore les abeilles des pays chauds. — J. Strohl. a) Ernery (C). — Des colonies de fourmis privées de reines peuvent-elles de leurs propres moyens remplacer la mère disparue f - E. avait reçu de Portici en novembre 1910 une portion d'ouvrières et un bon nombre de jeunes larves de Messor barbatus minor sans femelle. Une des larves devint particulière- ment grande et se transforma en femelle ailée au cours du mois d'août 1911. Les ouvrières avaient pondu entre temps (mars 1911) environ 30 œufs d'où sont sorties des larves, à développement assez rapide et d'aspect particulier, différant en tout cas de celui des larves ouvrières ou femelles. La plupart fut dévorée par les ouvrières. Une de ces larves, toutefois, donna en septembre un mâle. E. conclut de ces observations qu'en cas d'absence de la reine et si elles disposent de jeunes larves, les ouvrières élèvent d'une part une non» velle reine, tandis que d'autre part elles pondent elles-mêmes des œufs à développement parthénogénétique d'où sortent des mâles capables de fécon- der la jeune reine. — J. Strohl. b) Emery (C). — Histoire d'une société expérimentale de Polyeryus rufe- scens. — L'auteur a étudié le comportement de fourmis amazones placées dans des conditions où elles pouvaient obéir à leurs instincts héréditaires, les facteurs éducation et imitation étant écartés. Pour cela, il a constitué une colonie neutre, en plaçant une femelle fécondée de ces fourmis dans une fourmilière de Formica fusca. Elle tua la reine fusca, en sorte que tous les nouveaux produits ne pouvaient provenir que d'elle. Elle fut adoptée par les ouvrières fusca qui, tant qu'elles furent les plus fortes et les plus nom- breuses, maintinrent les jeunes amazones dans les parties obscures de la colonie, se chargeant seules du service extérieur. Quand la colonie fut assez nombreuse, la fourmilière fut placée dans un nid artificiel Janet, auquel était annexé un espace vitré communiquant avec lui par un tube de caout- chouc et séparé du dehors par une vitre mobile que l'observateur pouvait soulever à volonté. Le tout pouvait être transporté et placé où l'on voulait au voisinage d'autres fourmilières. Avec cet appareil, l'auteur a pu faire certaines observations intéressantes. Les fourmis amazones sont très coura- geuses et batailleuses. Elles pénètrent hardiment dans les fourmilières qu'elles rencontrent et en ressortent portant chacune un cocon qu'elles rapportent dans leur nid. Jamais elles ne ravissent d'adultes ni même de nymphes. Certaines expéditions guerrières sont conduites manifestement par des exploratrices ayant découvert un nid d'autres fourmis. La colonne les suit, excitée elle-même par l'agitation de l'exploratrice, sans qu'on puisse penser que l'exploratrice leur ait communiqué la connaissance du bat à atteindre. Il se forme autour d'elle de petits groupes qui entraînent toute la masse par imitation. Les sorties non dirigées et qui souvent n'atteignent aucun but semblent pouvoir être mises sur le compte de l'extrême besoin 330 L'ANNEE BIOLOGIQUE. d'activité qui est dans l'instinct des amazones. Les auxiliaires ne prennent point part aux expéditions guerrières. Par contre, lorsqu'il y a changement de nid, les auxiliaires seules font tout le travail du déménagement. — Y. Delage. a) Wasmann (S. J. EL). — Colonie de fourmis composées selon le t;/j>r men- délien. — (Analysé avec le suivant.) a) "Wasmann | S. J. E.). — Supplément aux consul '('-rations sur le mendélisme chez les fourmis [XV, c. &]. — Dès 1910 W. avait admis parmi les facteurs ca- pables d'expliquer l'origine des colonies mixtes de fourmis (alliance, adop- tion etc.) la possibilité d'un croisement. Dans le présent mémoire, il analyse la. composition d'un certain nombre de colonies pareilles et notamment une colonie de pralensis-truncicola qui semble avoir été le produit d'un croisement entre deux types de fourmis différentes. Dans le cas de la colonie pratensis- truncicola il s'agirait, selon W., de descendants d'une truncicola o1 et d'une jinitensis Ç chez lesquels la coloration noir foncé du type pratensis s'est montrée totalement dominante sur le type jaune clair truncicola. Les deux types appartiennent au même groupe Formica ru fa, dont la sculpture repa- raît plus ou moins chez les hybrides. "W. étudie en détail les rapports de parenté qui existent entre les trois types de fourmis {rufa, truncicola et pra- tensis) et trouve même des indications dans la répartition de certains acariens myrmécophiles familiers à ce groupe de fourmis. Le type de l'hérédité men- délienne aurait été constaté non seulement pour la coloration, mais aussi pour le revêtement velu et la sculpture de l'enveloppe chitineuse. W. se propose d'analyser plus amplement ces cas probables de di- et de trihybri- disme au cours de l'année 1915 dans le Bulletin mensuel de la Société des naturalistes luxembourgeois. — Dans un supplément à son mémoire W. com- pare les résultats de ses observations chez les fourmis avec certaines con- statations faites dans des ruches d'abeilles hybrides. Comme dans certaines colonies de fourmis, on y a relevé une affirmation de plus en plus marquée des caractères maternels. Les conditions diffèrent toutefois en ce que les abeilles hybrides d'une ruche, comme celles de race pure, proviennent sû- rement toutes d'une même reine une seule fois fécondée, tandis que chez les fourmis il pourrait s'agir de différentes générations d'ouvrières, des croise- ments ultérieurs effectués dans le nid n'étant pas exclus. L'auteur cite ensuite quelques communications approbatives qu'il a reçues de la part de collègues myrmécologistes au sujet d« son interprétation mendélienne de certains types de colonies. Une contribution particulièrement intéressante est fournie par Nachtsijeim qui complète l'exposé de W. en prenant en considération l'ori- gine parthénogénétique des fourmis mâles. Cette origine doit nécessaire- ment être de quelque influence sur le mode de disjonction des caractères héréditaires dans la filiation hybride et doit entraîner de notables différences vis-à-vis du type mendélien normal tel qu'il est observé dans les cas où les deux sexes sont de nature diploïde. — J. Strohl. Bônner (S. J. W.). — L'hibernation de Formica picea et quelques autres considérations biologiques. — Formica picea est un type de fourmis familier aux marais. Il s'agissait de savoir si elle y passe l'hiver aussi. C'est ce que B. a pu constater au début de l'année 1914. Il a trouvé les fourmis (plus de 100 ouvrières entourant 2 reines) engourdies dans la partie gelée du nid, dont les parois étaient entièrement tapissées de' cristaux de glace. D'autres nids pré- sentèrent les mêmes conditions. Les fourmis semblent donc pouvoir sup- XVII. - ORIGINE DES ESPECES. 331 porter des températures très basses. L'auteur décrit en détail la structure assez primitive du nid des Formica picea. Celles-ci semblent être très sen- sibles à l'action de la chaleur des rayons du soleil. Ces fourmis changent l'emplacement de leur nid au moindre dérangement et partagent cette par- ticularité avec d'autres fourmis qui n'ont pas de grandes prétentions pour la construction de leur nid. B. termine son étude par un aperçu de la distri- bution géographique de F. picea et par la description d'un singulier dimor- phisme chez les ouvrières de cette espèce qui semblent présenter, en partie, le type d'ouvrières i gynécoïdes », selon la terminologie de Wasmann [XVI, d). — J. Strohl. Latter (Oswald H.). — Un nid remarquable de Vespa norvegica et la fécondité des ouvrières chez cette espèce. — I. A la suite d'une première ten- tative, infructueuse, de capturer un nid de cette guêpe, la branche à laquelle il avait été attaché s'est trouvée courbée et les rayons du nid se sont trouvés dans une position oblique par rapport au plan horizontal dans lequel ils avaient été bâtis. Lorsque, une quinzaine de jours plus tard, le nid avait été pris, l'auteur a pu constater que les rayons surajoutés depuis ont été construits d'une façon irrégulière, mais qui leur redonnait la position horizontale. Il faut en conclure que les guêpes sont capables de percevoir la différence. Un trouble s'est, de plus, produit dans la ponte : au lieu d'un seul œuf, pondu par la reine dans chaque alvéole, on en trouvait deux ou trois. — II. Au point où le nid a été détaché de la branche, le travail de con- struction a été continué par les ouvrières. L'examen du nouveau nid, capturé, a montré que toutes les guêpes qu'il renfermait étaient des ouvrières, et que ces ouvrières étaient devenues fertiles, des œufs et même des larves, mal venues d'ailleurs, ayant été trouvés dans les alvéoles. — M. Goldsmith. b) Cuénot (L.). — Le, Cyrtaspis scutala. — C'est une sauterelle aptère, strictement arboricole, mais vivant sur des arbres très divers, qu'on n'avait rencontrée jusqu a présent en France que dans trois endroits très éloignés l'un de l'autre. L'auteur, décrit les exemplaires trouvés par lui à Arcachon. C'est un insecte nocturne ; pendant le jour il reste immobile, attaché à une feuille. Il manifeste un géotropisme négatif très marqué et une tendance, très légère au contraire, à préférer l'ombre à la lumière vive. Sa nourriture se compose de feuilles et de fruits de l'arbre sur lequel il vit; à l'occasion il peut devenir carnassier. Son homochromie avec les feuilles vertes est remar- quable ; elle est d'autant plus protectrice que ces insectes se tiennent toute la journée immobiles et peu ou pas dissimulés. — Il existe une mutation gris-paille de la même espèce, plus rare que la forme verte ; peut-être cette rareté relative est-elle due à l'absence de la coloration protectrice. — Le Cyrtaspis se rencontrant dans des stations peu nombreuses et éloignées l'une de l'autre, on est amené à supposer, en raison de son peu d'aptitude aux migrations, que ces stations étaient autrefois reliées entre elles non seu- lement par de la terre ferme, mais encore par des régions boisées. On peut tirer de sa distribution quelques indications sur la configuration de la région méditerranéenne à l'époque pliocène [XVIII]. — M. Goldsmith. a) Hugues (A.). — Les oiseaux aux tranchées. — L'auteur a pu voir près de Reims que certains hôtes du voisinage des tranchées peuvent vivre tran- quilles, dédaigneux de tout le monstrueux tapage qui s'y faisait, et même familiarisés avec la fusillade des Allemands et la réplique des Français. En novembre et décembre les Corbeaux étaient nombreux, les Linottes, les 332 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Bruants, les Chardonnerets, les Bergeronnettes, les Alouettes s'abattirent tout près d'eux; les Pies-grièches grises étaient moins nombreuses; les Perdrix grises venaient à courte distance. Les oiseaux de nuit s'étaient même habitués au i'eu des projecteurs, aux fusées éclairantes et se met- taient en faction au voisinage des tranchées et des postes d'écoute. — A. Menegaux. Millet-Horsin (Dr;. — Les Oiseaux à Sebduhl-Bahr. — L'auteur étudie nombre d'oiseaux qu'il a observés à Sebduhl-Bahr lors du bombardement du château d'Europe. Chevêches, Cresserines, Choucas, Bizets, se regar- daient hébétés et voletaient vers les tours ruinées où étaient jadis leurs nids. Au bout de quelques mois, il n'y en avait plus ; avaient-ils péri ou avaient- ils été tués? — Dans un cimetière, des Rolliers et des Moineaux francs nichaient à côté des tranchées. — A. Menegaux. Tristan (Cte de). — Observations sur les dunes de Nieuport [Belgique), pendant la guerre 1914-1915. — L'auteur, dans un article condensé, signale les nombreuses espèces qui pendant Thiver, en dépit de la canonnade in- cessante, n'ont pas cessé de fréquenter les rivages aux environs de la ligne de feu : bandes immenses de Macreuses, de Goélands, quelques Bécasseaux, des Bruants des neiges. Au printemps les pontes ont été en retard de 15 jours. Les Passereaux montraient le plus profond mépris pour les canon- nades et les projectiles qui parfois ne cessaient de tomber clans les cantons où ils avaient élu domicile. L'auteur étudie les pontes des diverses espèces de la région et conclut que la canonnade, quelque intense qu'elle soit, n'in- flue pas ou très peu la réussite de l*incubation. Quelques espèces ont pris diverses précautions pour l'installation de leur nid, d'autres ne se sont pas préoccupées des circonstances spéciales où elles se trouvaient. — A. Mene- gaux. Bédé (P.). — Les Oiseaux et V Electricité. — Des Flamants, des Cailles, des Outardes sont fréquemment blessés, de nuit, dans certaines régions aux environs de Sfax par les fils électriques, mais non pas électrocutés. De nombreux individus appartenant à beaucoup d'espèces se réunissent sur les fils télégraphiques et téléphoniques sans inconvénients pour eux. Beau- coup d'espèces savent très habilement au vol éviter les fils servant au trans- port de l'énergie électrique : Mouettes, Cormorans, Sternes, Hirondelles rustiques, Pigeons domestiques. — A. Menegaux. Ternier (L.). — Surl'Etourneau et sur le classement des Oiseaux en espèces utiles et nuisibles. — L'auteur s'élève contre l'erreur commise par la Con- vention en 1902 qui classe l'Etourneau parmi les oiseaux utiles. Il cite à l'appui de son dire de nombreux méfaits dus aux bandes innombrables d'Etourneaux. Ils dévastent les cerisiers (surtout les guigniers), les oli- vettes, détruisent les roselières et peuvent tous être des agents actifs de propagation de la fièvre aphteuse. Ces faits sont corroborés par les mêmes observations en Angleterre. — A. Menegaux. b) Hugues (A.). — Les Cailles pendant l'hiver 1914-1915. — L'auteur cite ce fait très curieux que les Cailles ont été très nombreuses pendant tous les mois d'hiver dans les régions de Nîmes. Il en a vu jusqu'en mars et pour- tant l'hiver n'a été ni plus doux, ni plus rigoureux que les autres années. L'auteur pense que l'interdiction de la chasse ayant donné au gibier une XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 333 tranquillité absolue, les oiseaux se sont décidés à prendre leurs quartiers d'hiver dans ces régions si paisibles. — A. Mexegaux. Coursimault (E.). — Faune des Oiseaux chanteurs des environs de Ven- dôme. — L'auteur étudie avec notation musicale les chants à.' Hippolais poly- glotta (V .), d'Acrocephalus streperus (V.), d'Ac. arundinaceus (L.), du Loriot, en y ajoutant de nombreuses données biologiques. Puis de l'Etourneau, des Fringillidés : Moineau commun, Friquet, Bouvreuil d'Europe, Verdier, Pin- son, Chardonneret, Cini, Linotte, Bruants; de tous les Alandidès; des Mota- cillidés. Cette étude est très intéressante, car l'auteur à force de patience et de la perspicacité a pu noter non seulement le chant ordinaire de ces oiseaux, mais encore les sons qu'ils émettent aux diverses périodes de leur existence, ainsi que leurs cris passionnels. — A. Mexegaux. = Symbiose. Heinricher (E.). — L'action assimilatrice des balais de sorcière du ceri- sier. — H. a greffé un balai de sorcière sur la tige d'un cerisier, de telle manière que la couronne de l'arbre fût uniquement formée par le balai. La plante malade a continué à croître et comme il n'y avait pas d'autres feuilles sur l'arbre, il faut bien admettre qu'un balais de sorcière assimile suffisam- ment par lui-même sans avoir besoin de recevoir de la nourriture d'autre part; du reste, l'expérience avec l'iode a montré nettement une formation abondante d'amidon dans les feuilles. — A. Maillefer. Rayner (M. Ch.). — Symbiose obligatoire chez Calluna vulgaris. — Comme les autres membres des Ericacées, Calluna vulgaris possède un mycorhize caractéristique. Celui-ci, qui est tout d'abord localisé dans le tégument de la graine, envahit, peu de temps après la germination, non seulement les racines, mais également toutes les parties de la plantule. De même dans la plante adulte tous les organes, tant aériens que souterrains, sont occupés par le champignon. Du fruit l'infection se propage au tégument de la graine en voie de développement, mais l'embryon et l'albumen de celle-ci sont épargnés . Si, par des moyens appropriés, on stérilise les graines, les plantules, dépourvues du mycorhize en question, ne produisent pas de racines ; par suite elles ne peuvent pas s'accroître, mais restent vivantes pendant plusieurs mois. Le mycorhize a été isolé par l'auteur, qui l'a extrait de fruits fermés et de graines provenant de fruits fermés. Des plan- tules de Calluna, issues de graines stérilisées, se développaient normalement lorsqu'on leur inoculait le champignon en question obtenu en culture pure. Par ses caractères morphologiques ce champignon ressemble au genre Phoma. Mais sa biologie et son mode de distribution dans Calluna sont tels que l'auteur pense qu'il y a lieu de créer pour cette espèce un nouveau sous-genre qu'il appelle Phyllophoma. — A. de Puymaly. Spratt (E. R.). — Les racines à nodosités des Cycadacêes. — Tous les genres de Cycadacêes présentent des racines à nodosités; ces racines sont vivaces et ne sont que des racines latérales modifiées, plusieurs fois ramifiées et formant typiquement de larges masses coralloïdes. Les nodosités sont dues tout d'abord à une infection bactérienne produite par le Bacillus radi- cicola. Mais à ce Bacille vient s'associer un Azotobacter et dans la plupart des cas une algue appartenant au genre Anabœna. L'absence de celle-ci a été notée cependant dans les genres Macrozamia, Zamia, Ceratozamia et 334 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Boirniitt. Les Cycadacées, qui forment un groupe pourvu d'un grand nombre de caractères primitifs, sont les seules plantes connues portant des nodo sites dans lesquelles quatre organismes sont associés symhiotiquement, à savoir deux bactéries fixant l'azote, une algue et la Cycadée. — A. de Puy- MALY. Bottomley (W. B.). — Les nodosités radicales de Cœnothus amer ic amis. — Les nodosités radicales de Cœnothus americanus sont des racines latérales modifiées. Celles-ci sont vivaces et leurs dimensions augmentent cbaque année par formation de ramifications endogènes dont la structure est sem- blable à celle de la pousse primitive. Chaque nodosité primitive et chaque ramification, après complet développement, montre 4 zones : 1) une zone de méristème apical; 2) une zone d'infection où les cellules de l'écorce sont en train d'être infectées par des bactéries; 3) une zone bactérienne contenant un grand nombre de grandes cellules allongées radialement et pleines de bactéries ; 4) une zone basale presque dépourvue de cellules à bactéries. Parmi les cellules à bactéries, les plus jeunes renferment des microorganismes en forme de bâtonnets, tandis que les plus âgées contien- nent des corps sphériques. Ces derniers représentent l'état « bactéroïde » du bacille en forme de bâtonnet. Ces bactéries, isolées et cultivées en cul- ture pure, sont capables de fixer l'azote atmosphérique. En outre, par leur structure, leur mode de croissance et leurs formations « bactéroïdes » elles appartiennent au groupe du Bacillus radicicola. — A. de Puymaly. Baden (Marg. L.). — Observations sur la germination des spores de Co- jjrinus sterquilinus Fr. — Les spores de Coprinus sterquilinus ne peuvent pas germer sans la présence de certaines bactéries . Celles-ci consistent en de courts bâtonnets mesurant 0,8 [j. de largeur et 1,2 [i. de longueur. D'autre part, le développement de ces bactéries parait être favorablement influencé par la présence de spores de Coprinus en voie de germination. Cette germi- nation, très vigoureuse à 30°, n'a pas lieu lorsque la température est infé- rieure à 20°. Il arrive fréquemment que des hyphes voisins appartenant à différents mycéliums se fusionnent entre eux. — A. de Puymaly. = Parasitisme. Scheuring (L.). — Observations sur le parasitisme de jeunes poissons pélagiques. — On a souvent remarqué dans les mers du nord la présence de jeunes poissons des espèces Gadus merlangus et Caranx trachurus sous l'ombrelle de certaines méduses telles que Cyaneacapillata et Aurélia aurita. La plupart des observateurs y a vu un nouveau cas de symbiose : la méduse prêtant, selon leur avis, aux jeunes poissons la protection de ses cnidocils et ceux-ci débarrassant la méduse de certains crustacés parasites (Hgpcria galba). Sch. au contraire a été amené par ses propres observations à con- firmer l'interprétation donnée à ce phénomène par Malm en 1852, à savoir que ces jeunes poissons sont bel et bien eux-mêmes des parasites qui se nourrissent de préférence des glandes génitales de leur hôte. L'origine de ce parasitisme doit, selon Sch.. être recherchée dans le besoin qu'ont en général les jeunes poissons pélagiques de se cacher sous des masses flot- tantes. Dans les régions littorales des touffes de. varech leur servent derefuge, mais en haute mer où le fucus flottant fait défaut les jeunes poissons pélagi- ques s'en tiennent aux méduses et y trouvent, en même temps qu'une re- traite, une table bien garnie. — J. Strohl. XVII. - ORIGINE DES ESPECES. 335 b) Thompson (William R. >. — Contribution à la connaissance de la larve Planidium. — La larve Planidium découverte par Wheeler chez un Hymé- noptère Chalcidien parasite des Fourmis est une larve primaire caractérisée par une adaptation structurale à une phase de vie libre ; par un phénomène de convergence, elle est assez comparable à la larve Triongulin des Coléop- tères Meloïdœ et Rhipiphoridse, ou encore à la larve primaire des Strepsi- ptères. Th. étudie le Planidium d'un Chalcidien vivant comme hyperpara- site chez une Noctuelle et en se basant en partie sur ses propres obser- vations, mais principalement sur celles de Wheeler (1) et de H. S. Smith (2) qui ont apporté antérieurement d'importantes contributions à la connaissance de cette curieuse forme larvaire, il en tire des conclusions intéressantes au point de vue de l'évolution du parasitisme et en ce qui con- cerne le déterminisme de ses diverses modalités. H. S. Smith a démontré que le Planidium de Perilampus hi/alinus pénètre activement dans la chenille d'une Noctuelle (Hyphantria) pour y rechercher un parasite primaire de cette dernière, tel que la larve d'une Tachinaire ; dès qu'il a rencontré ce parasite primaire nécessaire pour assurer son propre développement il se loge à son intérieur. Le déterminisme qui fait d'abord pénétrer le Plani- dium à l'intérieur de la chenille ne réside pas dans une attraction mysté- rieuse exercée sur lui par la présence d'un parasite primaire; car il pénètre également dans les chenilles qui n'en contiennent pas, et dans ce cas il attend, à l'état de vie ralentie, que la chenille devienne parasitée, finissant propa- blement par mourir si cette éventualité n'est pas réalisée. Le Planidium de Perilampus parait donc pénétrer dans la chenille d' Hyphantria comme n'importe quel parasite pénètre dans l'intérieur de son hôte et tout comme s'il allait se développer directement à ses dépens. Th. estime qu'à l'origine il devait en être ainsi : Il y a eu concurrence entre les parasites primaires vivant à l'intérieur d'un même hôte (coparasitisme de P. Marchal, 1907 ; su- perparasitisme de Fiske, 1910), et le Planidium des Perilampus a trouvé le moyen d'échapper à la mort qui devait résulter de cette concurrence en devenant un hyperparasite, c'est-à-dire un parasite secondaire vivant aux dépens des parasites hébergés dans la même chenille. S'il n'avait pas adopté ce genre de vie l'espèce était infailliblement condamnée; carie Planidium présente cette particularité biologique d'attendre à l'état de vie ralentie que l'hôte dans lequel il se trouve soit près de se transformer pour continuer lui- même son développement ; il se laisserait, par suite, forcément distancer par les autres parasites s'il continuait à mener lui-même la vie de parasite pri- maire et il se trouverait en présence d'un hôte déjà vidé, alors que sa crois- sance serait loin d'être terminée. Un Planidium ne pourrait vivre à l'état de parasite primaire que dans un hôte qui ne contiendrait pas d'autres parasites ou qui en contiendrait très rarement et c'est précisément le cas pour le Planidium d'Orasema parasite des Fourmis qui a été étudié par Wheeler. Un autre fait intéressant de la biologie des parasites à larve Planidium, c'est qu'une phase de parasitisme externe succède à la phase de parasitisme interne ; or c'est la larve primaire Pkmidium qui opère elle-même cette mi- gration de l'intérieur vers l'extérieur au moment où l'hôte dans lequel elle se trouve hébergée va opérer sa nymphose. On se trouve ainsi conduit à ad- mettre que le déterminisme de cette migration réside dans les changements du milieu organique où se trouve plongée la larve parasite, changements qui accompagnent les processus d'histolyse de la nymphose. — Paul Marchal. (1) Bull. Am. Mus. Nat. Hist., XXIII, p. 1-93. (2) U. S. D. Agr., Bur. of Enlom.. Tech. Séries, n° 19, part IV, Washington. 336 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Sergent (Edm.l, Sergent (Et. i, Lemaire (G.) et Senevet (G.i. — Hypothèse sur le Phlébotome « transmetteur » et la Tàrente « réservoir de virus » du boulon d'Orient. — Les auteurs ont réuni un certain nombre de faits qui plaident en faveur du rôle de Phlebotomus minutas africanus dans la transmission du clou de Biskra. Ils émettent l'hypothèse qu'étant données les mœurs de ce Phlébotome, les Reptiles, et plus particulièrement les Ta- rentes ou Geckos, Tarentola mauritanien L., constituent le réservoir de virus du clou de Biskra. — Ph. Lasseuk. Béguet (M.). — Deuxième campagne contre les sauterelles. — Les expé- riences de 1 * » 1 3 et de 11(14 montrent que l'on peut, en pulvérisant des cul- tures de Coccobacillus acridiorum d'Hérelle sur une tache de Stauronotes marocains, provoquer une épizootie durable parmi ces Acridiens. Cette épi- zootie se propage lentement de Criquet à Criquet, en s'éloignant de plus en plus du foyer primitif, mais elle peut sévir dans les bandes infectées jusqu'à la fin de leur évolution. — Ph. Lasseur. b) Keilin 'D.). — Recherches sur les larves de Diptères cycloraphes. — L'auteur fait connaître d'une façon complète le cycle évolutif d'un Diptère cycloraphe Pollenia rudis qui vit en parasite dans les vésicules séminales des Vers de terre (Allobophora) et à ce propos il étudie les réactions de l"hôte contre le parasite : formation de kystes phagocytaires, expulsion mécanique de la larve. Après avoir donné l'histoire monographique de Pol- lenia rudis. K. fait une étude de la biologie et de la morphologie comparée de larves de Diptères cycloraphes et signale un grand nombre de faits entièrement nouveaux ayant au point de vue de la zoologie générale un réel intérêt. Il montre comment certaines structures morphologiques telles que celles du pharynx et de l'appareil buccal permettent, pour des larves en ap- parence très semblables, d'établir des distinctions entre les différents groupes éthologiques : parasites, carnivores, prédateurs, vivipares, phytophages et' saprophages. Une série de considérations conduit K. à faire l'hypothèse de l'origine parasitaire de toutes les larves de Diptères cycloraphes. Les larves de ces Diptères qui sont libres ne le seraient que secondairement. La forme si particulière, si spécialisée et si uniforme, malgré la diversité d'habitats, des larves de cycloraphes serait une illustration de plus de la loi de l'irré- versibilité de l'évolution. Signalons enfin ce fait morphologique fort curieux mis en lumière par l'auteur que, pour les Diptères, tous les organes qui dis- paraissent en tant qu'appendices, persistent et se spécialisent en tant qu'or- ganes sensoriels. C'est ainsi que, chez les larves apodes de ces Insectes, des bouquets de poils sensoriels se trouvent juste aux endroits où aboutissent sous la peau les pédoncules des disques imaginaux des pattes [XIII, 1°, P]. — P. Marchal. a Thompson ("William R.)t — Sur une Tachinaire parasite. — La larve de ce diptère a été rencontrée dans l'épaisseur même de la cuticule de l'hôte qui est une chenille de Noctuelle. L'orifice de pénétration, très petit, est entièrement fermé. Ces Tachinaires paraissaient appartenir au groupe des Echinomyines chez lesquelles ce stade larvaire est précédé d'une phase de vie libre. — Y. Delage. Caullery (M.) et Mesnil (F.) — Sur la structure d'un copépode parasite {Xenocœloma brumpti, n. g. n. s. p.) et ses rapports avec son hôte {Polycirrus arenivorus Caull.). — Ce curieux copépode, Xenocœloma, parasite de Tanné- XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 337 lide Polyeirrus, présente plusieurs caractères intéressants pour l'histoire générale du parasitisme. En dépit de l'apparence, il est endoparasite, logé entre l'ectoderme et le feuillet péritonéal somatopleural de l'annélide. Ce feuillet péritonéal pénètre dans les interstices de tous les organes du parasite. Comme conséquence d'un parasitisme si profond, le tube digestif a disparu, la paroi du corps s'est presque atrophiée et l'animal, presque réduit à son appareil reproducteur, est devenu hermaphrodite, cas unique chez les copépodes. — Y. Delage. Vincens (F.). — Beauveria Peteloti nov. sp., Isaria polymorphe parasite des Hyménoptères dans V Amérique tropicale. — Nouveau parasite d'insectes remarquable par son polymorphisme ; il peut affecter gn effet les formes Beauveria, Spicaria, Sporotrichum. — F. Moreau. Erdmann (Rh.). — Le cycle vital de Trypanosoma Brucei. — L'auteur a utilisé, pour éviter les confusions pouvant résulter de l'infection par des formes étrangères venant s'ajouter à celle mise en expérience, une mé- thode consistant à cultiver les Trypanosomes en milieu artificiel. Il a pu constater ainsi la présence certaine dans le cycle évolutif de Tr. Brucei de formes crithidiales latentes arrondies', susceptibles de réinfecter le rat et de donner des Trypanosomes typiques. — Y. Delage et M. Goldsmith. Minchin (E. A.) et Thomson (J. D.). — Le Trypanosoma Lewisi dans ses rapports avec le Ceratophyltus fasciatus. — Les trypanosomes du rat passent dans l'estomac de la puce quand celle-ci se nourrit; elles entrent dans les cellules stomacales et se multiplient, repassent dans l'estomac par rupture des parois cellulaires, descendent dans le rectum, s'y multiplient encore, puis se fixent par le flagellum sur l'épithélium rectal (haptomo- nades). Ces dernières se multiplient par fission binaire et fournissent la forme libre qui sert à la réinfection du rat. Mais en ce qui concerne la puce, deux cas peuvent se présenter. Si la nourriture de la puce est très abon- dante, les haptomonades ne remontent pas dans l'intestin et la puce finit par se guérir quand elle a épuisé les produits de son infection primitive. Si, au contraire, son alimentation est maigre, certaines haptomonades remon- tent vers l'estomac pour y trouver une meilleure nourriture, réinfectent les cellules stomacales, et le cycle recommence. On voit donc comment l'infec- tion est sous la dépendance de l'abondance de l'alimentation, même au moyen de rats indemnes. — Y. Delage et M. Goldsmith. Moroff (Theodor). — Contribution à l'étude des Sarcosporidies. — L'auteur donne une interprétation toute nouvelle de ces formations énigma- tiques. Déjà Virchow avait regardé la striation de la paroi des tubes de Miescher comme un reste de la striation des muscles voisins, et Alexeieff (1913) avait considéré les enveloppes, et même les cloisons internes, comme provenant des tissus de l'hôte. M. reprend et développe la démonstration. Toute l'enveloppe, de structure très variable, est due à la transformation sur place des tissus environnants, contenant de nombreux noyaux. Le début de la formation d'un tube serait un noyau musculaire qui dégé- nérerait en s'allongeant et se tordant. Ainsi les Sarcosporidies ne seraient pas des parasites, mais des produc- tions de l'organisme lui-même : elles résulteraient de la dégénérescence de noyaux musculaires, dont le produit ultime serait une sorte de sécrétion liquide, qui pourrait être de quelque utilité à l'organisme. — A. Robert. l'année biologique, xx. 1915. 22 ::;s L'ANNEE BIOLOGIQUE. Wûstenfeld (H.). — Expériences sw l'innocuité des anguillules du vinai- gre daim l'organisme de l'homme et des animaux. — A différentes reprises on a mis en doute l'innocuité des anguillules du vinaigre en faisant notamment allusion à leur parenté avec certains nématodes parasites de l'homme tels que le Hhabditis intestinalis. W. a examiné systématiquement les excré- ments et le contenu de l'estomac d'un chien auquel on avait fait prendre pendant 5 semaines journellement environ un demi-million d'anguillules du vinaigre. Jamais il ne s'en est retrouvé de vivants dans les excréments. Le liquide stomacal n'en contenait plus de vivants 12 ou 24 heures après l'ingestion. De même deux personnes ayant pris pendant 15 jours à 3 se- maines journellement de 20.000 à 30.000 anguillules n'ont à aucun moment été incommodées. Leurs matières fécales ne présentèrent jamais d'anguil- lules vivantes. — J. Stroiil. Gertz (O.). — Les moyens de protection de quelques plantes contre les cuscutes parasites. — Cuscuta Grouovii ne peut se développer normalement sur des plantes telles que Bégonia metallica, Oxalis Valdiviensis ou Humex domesticus qui contiennent beaucoup d'oxalate acide de potassium; sur Bryophyllum calycinum qui est riche en acide iso-malique pendant le jour et où l'acide est détruit pendant la nuit, la cuscute prospère bien. Elsholzia cristata se défend contre la cuscute en s'enveloppant d'une atmosphère de vapeur d'huile essentielle ; la cuscute résiste un certain temps à l'action des huiles essentielles, mais finit par en périr; cependant les huiles essen- tielles des labiées n'empêchent pas que ces plantes soient attaquées par le parasite. Les alcaloïdes défendent les plantes qui en contiennent. — G. con- firme ainsi les résultats de Mikande (1900) concernant les effets protecteurs •de l'acide oxalique et des huiles essentielles. L'épiderme épais des feuilles de conifères est aussi un moyen de protection ; il en est de même de l'épiderme lisse des pousses de chêne ; les suçoirs glissent à sa surface et ne peuvent pénétrer. — A. Maillefer. Blaringhem (L.). — Sur la transmissibiUté des maladies par les semences. — L'auteur confirme par des observations précises la trans- mission du mycélium fungique par les graines (un champignon mal déterminé parasite de l'Ivraie et la Puccinia Malvacearum de la Rose tré- mière). Des semences trouvées dans les tombeaux des Pyramides ont mon- tré de pareils mycéliums. Les individus indemnes des espèces contaminées sont une très rare exception, en sorte que la présence du parasite peut être considérée comme un caractère de la plante. Les individus indemnes peuvent être considérés comme des mutations régressives ; ils peuvent provenir soit de l'absence accidentelle du parasite, soit de sa disparition par suite de conditions défavorables. — Y. Delage et M. Goldsmitu. Rouyer (E.) et Pellissier (J.). — Contribution à l'étude de certaines my- coses de blessures de guerre et de leurs traitements. — Les auteurs ont constaté l'existence, dans certains cas, de mycoses venant compliquer les plaies de guerre. Ils émettent l'hypothèse que ces cryptogames, fortement aérobies, favorisent peut-être l'évolution de certains microbes très virulents, dont la vie anaérobie est ainsi facilitée par cette symbiose. — Ph. Lasset r. Moreau (F.) et Moreau (Mm0 F.). — Observations sur des Anémone ne- morosa L. parasités par des Urédinées. — Deux Urédinées [OcAropsorra Sorbi 1 = Œcidium leueosj/ermum et Puccinia fusca) provoquent chez les Anémone XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 339 nemorosa des modifications de deux sortes. Les unes consistent en des variations dans la taille des plantes malades, la forme et les dimensions des folioles, en la stérilité des plantes attaquées, la décoloration des feuilles à l'endroit des sores, la crispure des sépales, leur virescence au voisinage des sores; elles affectent surtout le port des plantes parasitées, leur aspect général ; elles sont généralement liées à la présence de l'un ou l'autre des deux parasites et présentent vis-à-vis d'eux une certaine spécificité que n'ont pas les suivantes. Celles-ci peuvent se montrer sur des plantes en l'absence des Urédinées, mais elles sont particulièrement fréquentes sur les plantes parasitées; ce sont : l'apparition de pièces supplémentaires à lïnvo- lucre, la formation d'un second involucre, alterne avec le premier, l'acqui- sition d'une hampe biflore, de bractées entre l'involucre et la fleur, l'apla- tissement des pétioles des feuilles involucrales, l'augmentation du nombre des pièces du calice ; ces modifications sont de l'ordre des caractères téra- tologiques banaux, ou encore des caractères spécifiques ou variétaux. Leur réunion en grand nombre sur une même Anémone parasitée dénote un dé- séquilibre, un état d'affolement dont le parasite parait être la cause. Si on admet que l'apparition de nouvelles espèces et de nouvelles variétés peut avoir lieu chez des plantes affolées par des traumatismes ou des perturba- tions à leur vie normale, on doit croire que l'action d'un parasite est favo- rable à la production de formes nouvelles. — F. Moreau. Groom (P.). — « Brown oak » et son origine. — En Grande-Bretagne le cœur de certains individus de Quercus Robin- est constitué par un bois très dur, richement coloré, d'un brun souvent rougeàtre et qui est connu sous le nom de « brown oak » ou de « red- oak ». Les arbres présentant une telle particularité ne se distinguent pas extérieurement des individus normaux. D'ailleurs le bois du cœur est le seul tissu atteint d'anomalie; les autres se montrent sous leur aspect habituel. Le « brown oak » occupe généralement la base du tronc et des racines adjacentes. De ce point il s'étend plus ou moins loin dans le tronc et dans les racines. La production de ce bois anormal est due à la présence d'un champignon dont les hyphes se répan- dent dans le cœur de l'arbre. En inoculant ce champignon à du bois de cœur normal l'auteur est parvenu à transformer celui-ci en « brown oak ». Le champignon en question possède des conidiophores ressemblant beaucoup à ceux de Pénicillium. Des cultures ensemencées avec des conidies n'ont fourni à l'auteur que la forme conidienne du champignon. Mais des échan- tillons de « brown oak » provenant d'Angleterre et d'Ecosse lui ont montré, en des points où le champignon était encore actif, de petites fructifications sphéroïdales d'un jaune brun. Massée, qui a examiné celles-ci, déclare qu'elles représentent des basidiocarpes de Melanogaster variegatus Tul., var. broomianus Berk. Toutefois, l'identité entre le champignon à conidies et Je champignon à basides n'a pas été établie par des cultures pures. — A. DE PUYMALY. = Mimétisme. a) Poulton (E. B.). — Le mimétisme des Insectes australiens. — De la com- paraison des insectes mimeurs avec leurs modèles dont plusieurs exemples ont été cités, l'auteur conclut en faveur de la théorie darwinienne de ressem- blances de hasard accentuée par la sélection. — Y. Delage. Punnett (Reginald Crundall). — Mimétisme chez les Lépidoptères. — • 340 L'ANNEE BIOLOGIQUE. P. s*cst proposé d'étudier la question du mimétisme, non pas tant en elle- même, que pour se rendre compte du rôle de la sélection naturelle. Il rap- pelle d'abord les faits : la découverte de Bâtes (1862), dans la région amazo- nienne, de la grande ressemblance entre des Ithomiines, Papillons à brillantes couleurs, supposés non comestibles, et certains Piérides, puis celle de Wallace (1866), dans la région indo-malaise, du polymorphisme de Pa- pilio polytes, chez lequel le mâle est accompagné de plusieurs sortes de femelles, dont deux ressemblent d'une façon frappante à deux autres espèces de Papilio. des mêmes localités (hector et aristolochiœ) qui appartiennent au groupe des Pharmacophagus (mangeurs d'Aristolochiées toxiques), et enfin l'interprétation de Fritz Mûller au sujet de la ressemblance entre Papillons de groupes différents (Ithomiinx et Heliconinae), mais tous considérés comme non comestibles (répartition, au prorata du nombre des individus de chaque espèce, de ceux qui sont fatalement sacrifiés pour l'éducation des jeunes Oiseaux, apprenant par expérience à reconnaître les espèces imman- geables). En admettant provisoirement la réalité de la valeur défensive du mimé- tisme, on peut se demander comment la sélection naturelle a pu agir : la ressemblance s'est-elle établie par l'accumulation graduelle de très petites variations marchant en orthogénôse,ou bien la forme mimétique est-elle née comme une mutation soudaine, dont la sélection naturelle a seulement assuré la survivance, en même temps que l'élimination de la forme moins favorisée dont elle est sortie? P. pour résoudre la question examine ce qu'on appelle parfois un « anneau mimétique », c'ert-à-dire le cas où une espèce d'une localité donnée est mimée non pas par une autre, mais par plusieurs espèces appartenant à des groupes différents (Danais chrysippus copié par Douais plexippus, puis par les femelles dCHypolimnas misippus, Elymnias undularis et Argynnis hyperbius); l'argumentation de P. est délicate, mais elle se résume en ceci : si l'on admet de faibles variations au début, elles ne pouvaient servir à rien pour rapprocher le copieur du copié; si l'on admet des mutations subites, il est inconcevable qu'elles se soient présentées iden- tiques pour des groupes si différents ; si l'on suppose une évolution parallèle du modèle et des copieurs, on ne comprend pas un point de départ commun, les mâles des différentes espèces copiantes (qui doivent représenter le type ancestral.ine se ressemblant pas du tout. P. étudie en détail le cas du Papilio jmlytes; si les femelles ont une très grande ressemblance avec des Papilio supposés non comestibles, cette ressemblance ne peut tromper un homme habitué à se servir de ses yeux, lorsque les animaux sont vivants et dans leur milieu, et à plus forte raison un Oiseau ; les recherches de génétique ont prouvé que les différentes femelles se comportent comme des mutations mendéliennes; elles ont donc dû apparaître tout d'un coup, brusquement; si les femelles mimétiques sont protégées, la femelle non mimétique qui ressemble au mâle aurait dû disparaître ; or, c'est au contraire elle qui est la plus commune. La sélection naturelle est donc sans action. Une grande difficulté de la théorie du mimétisme est l'hypothèse que les modèles, reconnus par les Oiseaux à cause de leur couleur prémonitrice, ne sont pas comestibles. Les expériences donnent des résultats très contradic- toires : certaines formes qui théoriquement devraient être non comestibles sont volontiers dévorées dans certaines circonstances, parfois délaissées. Il n'y a pas de résultat décisif, d'autant plus que très peu d'Oiseaux chassent les Papillons. En somme, tout en réservant l'avenir, P. pense que les faits parlent d'une façon nette contre le rôle de la sélection naturelle dans l'établissement XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 341 du mimétisme; celui-ci n'a pu apparaître que par des mutations soudaines, et non graduellement. Il suggère que la couleur des Papillons est sans doute en rapport avec un certain nombre de facteurs génétiques, A,R.C,D, etc., qui peuvent être plus ou moins communs à un grand nombre de formes, de même que chez les Cobayes, Lapins, Rats, Souris, il y a assurément des facteurs homologues qui sont responsables des variations parallèles du pelage. Or, on pourrait admettre que chez les Papillons de groupes plus ou moins différents, il y à aussi des variations parallèles, qui amènent à des ressemblances mimétiques; dans certains cas, on peut dire qu'un Lapin, au point de vue de la couleur, mime une Souris, et dans d'autres cas un Cobaye. P. fait cette remarque très juste que lorsque le polymorphisme existe pour des femelles d'une espèce copiante, les modèles, cependant largement dif- férents les uns des autres, sont en réalité de parenté proche : ainsi quelques- uns des Papilio asiatiques ressemblent à des Danaïdes, tandis que d'autres ressemblent à des Papilio du groupe des Pharmacophagus ; mais, bien que le polymorphisme des femelles puisse être très marqué, il n'y a aucune espèce dans laquelle une des femelles ressemble à une Danaïde et une autre à un Pharmacophagus . Parmi les Piérides, le groupe qui est de beaucoup le plus persécuté par les Oiseaux, il n'y a de formes mimétiques que dans le Nouveau Monde ; il n'y en a pas en Afrique, ni en Europe ; en Asie, parmi les nombreux Piérides, seuls Pareronia et Aporia agathon ressemblent au type Danaïde. Il est in- compréhensible, dans l'hypothèse de l'action de la sélection naturelle, que les Piérides, qui offrent beaucoup de variations de couleur, n'aient pas évolué plus fréquemment en formes mimétiques. — L. Cuénot. Gerould (John H.). — Expériences d'élevage de Lépidoptères de Porlo- Rico. — L'auteur annonce, mais sans en exposer les résultats, des expé- riences de croisements entre deux espèces du g. Terias ( T. eulerpe et T. pal- thyra) [XV]. — La même note contient une observation sur un papillon, Leptalis spino, mimant YHeliconius charitonius, plus abondant que lui et habitant les mêmes régions. La coloration est, chez les deux, jaune et noire; toutefois il est arrivé à l'auteur de rencontrer des exemplaires de l'espèce mimante où le jaune était remplacé par l'orangé; il voit là une mutation qui serait venue contrecarrer le mimétisme. — M. Goldsmitii. Rabaud i'Étiennei. — Sur un cas de ressemblance mimétique sans valeur protectrice. — Le cas signalé est celui d'une chenille de Pieris brassicse, parasitée par une larve de Rhogas (Hyménoptère parasite), vidée de son contenu et réduite à une simple enveloppe; sous cette forme, la chenille offrait une ressemblance frappante avec un cocon de Campoplégide. Ce « mimétisme » ne peut jouer aucun rôle protecteur, parce que c'est un cas très rare, tandis que les formes à ressemblance imparfaite sont beaucoup plus fréquentes (le rapport est de 1 à 20 au maximum) ; or, ces dernières auraient dû disparaître graduellement si l'hypothèse de la protection était vraie. D'ailleurs, le caractère n'est aucunement transmissible, car il ne dé- pend ni de la chenille parasitée, ni de la larve parasite, mais uniquement du hasard. — L'homochromie non plus ne peut être alléguée, car ces cocons tranchent sur les feuilles de choux d'une façon très apparente. — M. Goldsmith. Mast (S. O.). — Changements de nuances, de coloration et de dessins chec les Poissons [XIX, 1°, 3]. — Cette note donne les conclusions d'un travail plus étendu qui sera publié ultérieurement dans Rull. ofthe U. S. Rureau of 342 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Fùheries. — Presque tous les poissons prennent une nuance claire sur un fond clair, et inversement; an grand nombre prennent la coloration du fond; un petit nombre en reproduisent, de plus, les dessins. — C'est chez les Poissons plats (pie cette adaptation est la plus parfaite ; deux espèces : l'ara- lichthys et Ancylopsetta ont été étudiées par l'auteur (*). Ces poissons mon- trent, lorsqu'on les place sur des fonds différents, une adaptation étroite, portant en même temps sur la nuance, la couleur et la forme des dessins (cette dernière limitée à ce que la peau montre de grosses ou de petites taches suivant que celles du fond sont grosses ou petites). — Le temps exigé par cette adaptation est très variable (de quelques • minutes à quelques jours), plus long chez les individus âgés que chez les jeunes, et chez les individus toujours maintenus sur un même fond que chez ceux transportés souvent. Le changement de couleurs exige plus de temps que le changement de nuance ou de dessins. Le jaune est reproduit plus fréquemment et plus rapidement que le vert ou le bleu. — Les facteurs agissant sont les chro- matophores, les yeux et la direction de la lumière. Les chromatophores sont de deux sortes : à pigment noir et à pigment jaune. Il existe, de plus, des cellules particulières (iridocytes), contenant des cristaux très réfringents, probablement de guanine ; les iridocytes, qui paraissent blancs à la lumière réfléchie, peuvent prendre une position telle qu'ils masquent totalement ou en partie le pigment des chromatophores. — Les animaux privés des yeux ne réagissent plus aux changements de fond. Le rôle des yeux résulte égale- ment des expériences suivantes : si l'on place l'animal de façon à ce que la moitié antérieure de son corps soit sur un certain fond et la moitié posté- rieure sur un fond différent, le changement correspond au fond antérieur; s'il est placé de façon à ce qu'un œil ait en face de lui un fond, l'autre un autre, la surface du corps prend une teinte et une conformation des dessins intermédiaire, résultant de la superposition de ceux que chacun des fonds aurait données séparément. Sur un fond noir et blanc, le poisson est noir et blanc, sans jamais trace de jaune; mais si une surface jaune est placée a 3 cm. en avant de lui, il devient nettement jaune. Cela montre que les chromatophores n'agissent pas sous l'influence directe de la lumière, mais sous celle d'une sensation visuelle. La direction de la lumière n'est pas in- différente, bien que, d'une façon générale, c'est la lumière réfléchie du fond qui paraisse agir. Si aucune lumière ne vient d'en haut, les poissons deviennent blancs, même sur un fond noir. Mais l'expérience inverse, con- sistant à projeter d'en haut une lumière très intense dans l'espoir de rendre les poissons noirs, n'aboutit pas, les poissons ne réagissant pas du tout dans ces conditions. [Cette partie des expériences reste assez obscure, du moins dans cette note préliminaire]. Si l'on enlève au poisson un œil et qu'on re- couvre de sable toute la partie antérieure du corps, à l'exception de l'œil restant, de façon à ce que le poisson ne voie aucune partie de son tégument, l'adaptation se fait normalement. Cela montre qu'il ne s'agit pas d'une com- paraison, faite par le poisson, entre sa peau et le fond. — Lorsque l'animal a séjourné sur un fond, il tend à y revenir s'il le trouve à sa portée; ainsi, indirectement recherche un fond susceptible de le rendre peu apparent. — La signification biologique de cette adaptation reste douteuse : aucun fait ne prouve surtout, jusqu'à présent, que, dans les conditions naturelles, elle con- tribue ta protéger l'animal. — La faculté d'adaptation ayant pour condition nécessaire l'intégrité de la vue, peut fournir des notions sur cette dernière. On arrive à conclure que la vision est, chez les poissons, essentiellement la i Voir sur la même question Sumner (Ann. Biol., XVI, p. 42 XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 343 même que celle de l'homme, en ce qui concerne la nuance et la couleur, mais moins bonne en ce qui concerne les dimensions : les poissons plats distinguent des points de diamètre ne différant que de 1 mm., ils voient des points de 1 mm., mais pas de 0,5 mm. de diamètre. Pour les objets en mouve- ment, la fusion se fait à la même vitesse que pour l'homme. — La descrip- tion des expériences sera donnée dans le travail in-extenso. — M. Goldsmith. Murisier (P.)- — La signification biologique de l'argenture des poissons. — Les poissons vivant à la surface des eaux ont généralement le ventre et les flancs brillamment argentés. Il est évident que l'argenture de leur ventre permet aux poissons pélagiques de se confondre avec le miroir de la surface — qui paraît argenté vu de la profondeur — et d'échapper ainsi à la vue de leurs ennemis. Les poissons des eaux profondes et obscures sont ternes parce que tout éclat miroitant leur est inutile. M. a fait des expériences sur la truite des lacs, pour mettre en évidence l'influence de l'éclairement sur le développement de l'argenture. En élevant ces poissons, à partir de leur sortie de l'œuf, à la lumière vive sur fond blanc réfléchissant ou sur fond noir mat ou encore à l'obscurité, voici ce qu'on observe au bout de neuf mois d'élevage à température élevée (18°). Les truitelles élevées sur fond réflé- chissant sont pâles, leur ventre et leurs flancs présentent un magnifique éclat argenté ; sur fond noir ou à l'obscurité, leurs congénères sont sombres et leur argenture est nulle. De ces expériences, poursuivies pendant plu- sieurs années, il est possible de conclure que l'apparition de l'argenture des poissons résulte de leur adaptation à la vie pélagique et que son exis- tence est avant tout liée à l'action directe du milieu. M. montre encore que l'arrêt du développement de l'écran pigmentaire noir est dû à une action nerveuse déclanchée par une excitation de la rétine sous l'influence des rayons lumineux réfléchis par le fond. Preuve en est que, chez les truitelles aveugles, le ventre, le dos et les flancs sont sombres, lors même qu'elles se sont développées sur fond blanc réfléchissant. — M. Boubier. a) Longley (W. H.)- — La coloration des poissons des récifs de Tortu- gas. — Parmi ces poissons, certains {Holocenlrus siccifer, H. ascensionis, H. tortngo', Amia sellicauda, Pviacanthus cruentatus) présentent une colora- tion rouge qui paraît devoir les rendre très visibles. Mais l'observation de leur genre de vie montre qu'ils restent, pendant le jour, cachés dans les. coraux et ne viennent à la surface de l'eau que la nuit. La coloration rouge, qu'on a vue également chez d'autres animaux vivant dans les profondeurs, où la lumière est pour une grande partie absorbée par l'eau, loin de les rendre visibles, contribue plutôt à les cacher. — Une autre série d'observa- tions concerne les dessins que montrent les poissons d'une même famille ; la sélection peut déterminer les variations d'un dessin d'un genre à l'autre, mais son caractère général héréditaire se maintient dans toute la famille [XVI] . — Certains poissons {Chlorichthgs bifasciatus et Iridio bivittus), placés dans un aquarium dont le fond est recouvert avec du sable corallien, se tiennent cachés dans ce sable pendant le jour; c'est une réaction héréditaire à la lumière, qui se maintient même en l'absence de cette dernière : on peut, en effet, observer l'ensablement instantané du poisson aussitôt qu'on met du sable à sa disposition, à toute heure du jour, même si on le tient à l'abri delà lumière. — M. Goldsmith. b) Longley (W. H.). — La coloration des poissons des récifs coralliens tropicaux. — L'auteur a étudié plus de 100 espèces, dont un certain nombre 344 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sont caractérisées par des changements décoloration, ("es changements sont, contrairement à la vis de Townsenu qui les attribue à certains états psychi- ques ou physiologiques, sous la dépendance du milieu environnant. Une homochromie plus ou moins nette est la règle; certaines espèces présentent, il est vrai, des couleurs ou des taches très voyantes qu'on serait tenté d'ex- pliquer par la théorie de la coloration prémonitrice, mais il est plus juste de supposer que ces couleurs et ces taches se combinent, dans les conditions naturelles, avec certaines ombres qui les rendent beaucoup moins visibles que nous ne le pensons. Certains poissons sont très apparents vus d'en haut, mais pas du tout vus d'en bas ou latéralement. — Le genre de vie influence la coloration : les espèces qui se montrent à la lumière du jour ont une coloration en rapport avec le fond sableux grisâtre ; on n'y trouve jamais de couleur rouge, laquelle ne se rencontre que chez les espèces qui ne se montrent que la nuit. — M. Goldsmith. = Particularités structurales, physiologiques et biologiques. Topsent iE.). — La provenance des particules incluses dans les fibres des Ceratina. — (Analysé avec le suivant.) Dubois (Raphaël). — Réponse à la communication précédente de M. Topsent. — Cette discussion présente un certain intérêt parce qu'il s'agit là d'un processus biologique remarquable et peu répandu. Aux arguments présentés par R. Dubois (1914), T. oppose le fait que les spicules inclus sont à l'état de fragments et appartiennent à des formes très diverses et connues comme normales chez d'autres Eponges, qu'on y trouve aussi des grains de sable incontestables et des fragments de squelette de polypiens. Il présente des préparations montrant des exemples de ces divers cas. D. répond en renouvelant ses arguments théoriques antérieurs et en déclarant que l'Eponge peut avoir fabriqué elle-même tout le contenu de ses fibres. [Il passe sous silence ce qui concerne les fragments reconnaissables de polypiers. Aucun spongologiste familier avec ces questions ne saurait ad- mettre la thèse de Dubois]. — Y. Delage et M. Goldsmith. a) Cuénot (L.). — Les prétendus nématoeystes des Pleuropjhyllidiens. — Les prétendus sacs à nématoeystes (Bergh, 1866) qui se trouvent sur la face dor- sale des Pleurophyllidiens sont des invaginations de l'épiderme dont les cel- lules sécrètent des sortes de filaments raides qui tombent dans la cavité du sac et forment là, avec les voisins, un bouquet qui, sous l'influence d'une excitation violente, peut être expulsé par l'orifice de la glande, sans doute pour un but de défense. Ce ne sont donc là en rien de vrais nématoeystes, comparables à ceux de beaucoup de Nudibranches et qui, chez ces derniers, proviennent des Cnidaires dévorés comme aliment. Comme les prétendus nématoeystes du Péridinien L^olykrikos sont aussi des formations notable- ment différentes des vrais nématoeystes des Cœlentérés, on peut conclure que ces organites sont rigoureusement limités aux Cnidaires. — Y. Delage et M. Goldsmith. Bonsignore (Anna). — Observations sur le processus mécanique des appa- reils enterreurs des graines. — On rencontre de tels appareils chez les gra- minées, les géraniacées, les renonculacées et les rosacées. Ils sont constitués sans aucune exception de deux parties principales : 1° une semence de forme XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 345 svelte et allongée; 2° une queue de longueur variable, qui mesure de quel- ques millimètres, comme chez Trisetum ftavescens et Lagurus ovatus, jus- qu'à 21 cm. chez Stipa pennata. La semence, toujours allongée, a une pointe mince, le plus souvent recourbée en un crochet très pointu (Ero- dium, Monsonia, Stipa) ou un scalpel {Avenu). Des poils enfin recouvrent toute la surface de la graine et sont dirigés de haut en bas ; ils contiennent souvent de la silice qui les rend plus résistants ; ils empêchent la graine de ressortir une fois enterrée. Le crochet fixe subitement la graine au sol. La queue est munie de poils de longueur et de disposition variées : tantôt dis- tribués également (Anémones, Cercocarpits, Geum montanum), tantôt dans une région déterminée. Cette queue est hygroscopique ; quand il y a de l'humidité, les membranes de lignine se dilatent et l'appendice reste droit; s'il survient la sécheresse, les membranes perdent l'eau qu'elles avaient ab- sorbée et se contractent et se tordent, ce qui est dû à l'organisation anatomi- que spéciale de l'organe, organisation décrite par l'auteur. L'appendice prend de la sorte une disposition spiralée. B. s'étend longuement sur les causes de cette torsion et son mécanisme ; celui-ci est comparable à une vrille et c'est ce qui provoque l'enterrement de la graine. Les plus sensibles sont les appareils des Stipa, de Lagurus ovatus, à'Heteropogon hirtum, de Triseluvi flavescens. Chez les Erodium, la torsion complète de la queue, un jour chaud, se produit en moins de cinq minutes. Il faut ajouter que les appen- dices de ces graines, plumeux et excessivement légers, sont des organes adaptés à la dissémination anémophile. — M. Boubier. Chodat (R.).' — Notes biologiques sur les Broméliacées. — L'auteur a étudié surplace, au Paraguay, la dissémination du Tillandsia loliacea Mart., qui présente le phénomène de la viviparie. Dans les capsules germent déjà les semences, et les petites plantules enchevêtrées dans les longs poils de l'aigrette forment des chaînettes de propagules qui vont, sous l'influence du vent, s'accrocher aux feuilles ou aux branches des Myrtacées voisines; elles s'y fixent par des racines prenantes qui s'aplatissent. La viviparie s'observe aussi chez Tillandsia Duratii Vis., plante qui peut atteindre plus d'un mètre et qui, d'abord terricole, allonge sa tige et finit par rencontrer un buisson ou un arbre auquel elle se fixe par ses feuilles recourbées en crochet. Dès lors, la partie inférieure se dessèche, se détruit et la plante, désormais épi- phyte, continue à grimper ainsi de branche en branche. Dans de grands éboulis vivent Tillandsia rupestris Mez. et T. avchiza Mez. qui, non enra- cinées, vivent de la rosée et parfois de la pluie, grâce à des poils sans cutine ; elles n'ont presque pas de transpiration et leur croissance est excessivement lente, à cause de la très faible quantité de sels minéraux absorbés. — M. Boubier. Mayr(F.). — Hgdropotes chez les plantes aquatiques et les plantes de ma- rais. — M. nomme hydropotes des groupes cellulaires nettement limités en forme d'organes de forme et de grosseur variables que l'on rencontre dans l'épiderme des tiges et des feuilles d'un grand nombre de plantes aquatiques et qui sont en état de transmettre à l'intérieur de la plante l'eau et les substances dissoutes. Quelquefois les cellules sous-épidermiques pren- nent part à leur constitution. Les cellules épidermiques ont une cuticule modifiée chimiquement perméable aux dissolutions salines, mais moins résistante aux actions mécaniques. Dans la membrane des cellules des hydro- potes, M. a trouvé une substance d'imprégnation qui, par ses réactions, ne correspond à aucune des substances connues. — F. Péchoutre. 346 L'ANNEE BIOLOGIQUE. d. Phylogénie. Capitan (M.)- — Signification ontogénique et philogënique des côtes cervi- cales supplémentaires. — Les cas de côtes surnuméraires adhérentes aux Ve, VIe et surtout VIIe vertèbres cervicales ne sont pas extrêmement rares. On en connaît certainement plus de 200 qui ont été publiés et combien ont été méconnus ou ignorés. En se plaçant sur le terrain anthropologique l'au- teur envisage ces faits au point de vue phylogénique et au point de vue ontogénique. La phylogénie nous apprend que les premiers vertébrés parus sur le globe terrestre sont les poissons qui possédaient des vertèbres, toutes pourvues d'une paire de côtes. Chez l'homme, ;i un stade reculé de la vie foetale, l'embryon possède 29 paires de côtes rudimentaires, au lieu des 12 de l'homme: par conséquent 17 paires doivent disparaître avant la nais- sance. La côte adhérente à la VIIe cervicale est celle qui disparaît la der- nière durant la vie foetale. Il en est de même chez tous les mammifères. Parfois elle ne disparaît pas. On rencontre alors d'un seul côté ou des deux côtés une VIIe côte cervicale assez complètement développée. Les autres côtes cervicales sont plus ou moins rudimentaires et réduites à des tuber- cules osseux ou à des tractus fibreux. Les côtes supplémentaires semblent avoir une action nocive sur le trophisme des organes voisins. — M. Men- delssohn. Anthony (R.). — Sur un cerveau de fœtus de gorille. — L'auteur com- pare minutieusement cette pièce avec un cerveau de fœtus humain d'âge correspondant. Il lui trouve une ressemblance générale avec le moulage intérieur du crâne de La Chapelle-aux-Saints. — Y. Delage. Lèche (Wilhelm). — La dentition de lait chez- les mammifères. — D'or- dinaire, les dents de lait sont plus petites, plus tranchantes et moins évo- luées que les dents permanentes, ce qui s'explique par le fait que le maxil- laire est moins grand et que ces dents se rapprochent davantage des types dentaires des formes ancestrales. Dans quelques cas, on observe que cer- taines dents de lait sont, au contraire, plus grandes que les dents perma- nentes correspondantes (ainsi, chez Yffysena, la dent correspondant â la première molaire) ; l'auteur voit la raison de cette particularité dans le fait que ces dents sont conformes au type atavique d'un ancêtre chez lequel la dent définitive était plus développée que chez le descendant actuel. — La même explication vaut pour le fait que les dents de lait sont moins diffé- rentes, chez les formes actuelles, d'une espèce ou d'un genre à l'autre que les dents permanentes. Les dents de lait rappellent souvent celles des formes géologiques plus anciennes. — Y. Delage et M. Goldsmith. Hoar (C. S.i. — Anatomie comparée de la tige dans le groupe des l'mbel- liflorae. — Dans la classification actuelle les familles de s Cornaceae, des Araliaceae et des Umbelliferae sont rangées dans un seul et même groupe, celui des Umbelliflorae. Or, l'auteur, après avoir étudié comparativement l'anatomie de la tige dans ce groupe, estime que les Cornaceae doivent être séparées des Araliaceae et des Umbelliferae. Dans toutes les Cornaceae, en effet, le parenchyme n'est pas localisé autour des vaisseaux comme cela se présente chez les Araliaceae et les Umbelliferae, qui toutes deux ont un parenchyme vasicentrique. De plus, les vaisseaux de toutes les Cornaceae examinées ont montré des ponctuations scalariformes, tandis que ces mêmes éléments dans les deux autres familles possèdent des ponctuations simples. — A. DE PUYMALV. XVII. — ORIGINE DES ESPECES. 347 Gobb (Margaret V.). — Relations de parenté des Chênes blancs de l'Amé- rique du Nord orientale, avec un essai inlroduclif de leur histoire phylogénëti- que [XVIII]. — Le genre Nothofagus, le genre le plus primitifd.es Hêtres, est nettement sub-antarctique, puisqu'il survit en Tasmanie, Nouvelle-Zélande et la partie sud de l'Amérique du Sud. c'est-à-dire des deux côtés du Pacifi- que ; de là, le groupe a gagné les régions du nord : les espèces de Pasania, de Castanea et de Quercus sont plus abondantes dans l'Asie du sud-.est et à Mexico que dans leurs autres habitats: Pasania, entre autres, est limité à l'Asie du sud-est, avec une espèce en Californie et une en Nouvelle-Zélande ; Castanopsis, le moins spécialisé des Châtaigniers, est du sud-est de l'Asie et de Californie. Ces faits montrent que la famille des Fagacœ est originaire de la région antarcto-pacifique. et s'est étendue vers le nord principalement dans la région bordant le Pacifique ; il a donc dû exister un continent précrétacé ou crétacé traversant le Pacifique et reliant la région australienne et une partie de l'Amérique du Sud, hypothèse qui est rendue hautement probable par d'autres faits zoogéographiques. Le genre Quercus et son sous-genre Cyclobalanopsis se sont probablement différenciés dans une région entre l'Asie du sud-est et la Californie ou l'Amérique centrale, puisque les Chênes noirs sont limités à l'Amérique, les Cyclobalanopsis à l'Asie du sud-est, alors que les Chênes blancs vivent dans les deux régions; c'est une raison nouvelle pour admettre un continent pacifique ; la disparition de ce continent a isolé les deux extrémités de l'aire de Quercus. Du côté asiatique, ils ont progressé vers l'ouest; Quercus ile.r, eurasiatique, a gagné l'Europe évidemment parla voie asiatique. Les Chênes toujours verts (undulata, etc.) sont la continuation la plus directe du type crétacé, ceux à feuilles caduques (robur, etc.; sont plus modernes. Pendant la période glaciaire, n'ont survécu, des Chênes qui couvraient l'Amérique du Nord, que ceux qui habitaient les régions montagneuses pointant au-des- sus des glaces, les Montagnes Rocheuses du sud. et les Alleghanies du sud. Cette dernière région a été aussi un centre de distribution animale après le retrait des glaces (Cambarus, Unionidœ). — L. Cuënot. a) Burlingame (L. L.). — La morphologie de V Araucaria brasiliensis. — L'étude de l'appareil reproducteur et celle de la structure de la graine amènent l'auteur à conclure que les Araucarinées pourraient tirer leur origine de Lycopodiales telles que Miadesmia, ou peut-être des Cordaïtales, mais non des Abiétinées. — P. Guérin. b) Burlingame (L. L.). — Origine et affinités des Araucariées. — Les Araucarinées ressemblent beaucoup plus aux Cordaïtales que les autres Conifères, et en dérivent sans doute directement. Les Conifères de transi- tion du Mésozoïque sont, soit des Araucariées, soit des Cordaïtées en voie vers les Pinacées. Quelques-unes d'entre elles peuvent être regardées comme les ancêtres deTaxodinées, telles que les Cryptomeriaet Séquoia. Les Abiéti- nées sont très anciennes et dérivent, soit directement des Cordaïtales, soit de très anciens membres des Araucarinées. — P. Guérin. Martinet (M.). — Sur un croisement entre le blé ordinaire (Triticum vul- gare) et le blé sauvage {T. dicoccoïdes).Ê — On sait qu'AARONSOHX a retrouvé en' Palestine des plantes du blé sauvage, type dicoccoïdes, que Koschv avait récolté déjà en 1855 au Mont Hermon. C'est une sorte de graminée sauvage, qui ne rappelle en rien notre froment amélioré. La tige est grêle, peu solide et inclinée, les feuilles étroites ; l'épi porte peu d'épillets, et ceux-ci ont des 348 l/ANWKi: UIOLoGIOLK. arêtes de 14-15 cm. de long: le grain reste vêtu. L"autcur et M. Francev ont eu l'idée de le croiser avec le froment ordinaire ; il en est résulté une forme d'épeautre. Ce fait parle en faveur de la dérivation de tous les Trilicum (excepté monococcum) de dicoccoïdes, qui serait ainsi le blé primitif ou le blé ancêtre. Comme on connaît aussi des hybrides entre les deux prototypes sauvages ( T. wgilopoïdes et T. dicoccoïdes), où peut reconnaître entre ces deux une certaine affinité ou parenté, ce qui simplifierait encore l'origine de nos blés. — M. Bourier. Coulter (J. M.). — L'origine de la monocotylédonie. II. La monocotylédonie chez les Graminées. — L'appareil cotylédonaire a partout la même significa- tion et la même origine : une zone cotylédonaire périphérique de l'embryon engendre deux ou plusieurs points végétatifs. Si les deux points se dévelop- pent, on a l'état dicotylédoné, et l'état monocotylédoné, si un seul continue sa croissance. Les cotylédons sont toujours des structures latérales dépendant d'une base commune ; c'est le fait important, le nombre des cotylédons étant un fait secondaire. Il était utile de reprendre l'étude de l'embryon des Gra- minées qui ne semble pas conforme au plan des autres monocotylédones et où l'écusson, l'épiblaste et la coléoptile sont encore sujets à discussion. Les exemples étudiés parC, Zizania Leersia clandestina, Oryza saliva, Triticum vulgare etc., montrent que ces plantes offrent un nombre remarquable de transitions entre ladicotylédonie, et la monocotylédonie et prouvent que les Graminées sont un assemblage primitif de monocotylédones. L'erreur qui a empêché longtemps l'interprétation exacte des Graminées est la croyance à l'origine terminale du cotylédon de ces plantes. La conclusion qui se dégage est que la monocotylédonie est simplement une -expression d'un processus commun à toute cotylédonie et qu'elle est dérivée de la dico- tylédonie sans impliquer le passage brusque du cotylédon d'une structure latérale à une structure terminale. — F. Péchoutre. CHAPITRE XVIII La «liçtrilmtion géographique «les êtres Bédé. — Passage de Martinets à S fax. (Rev. Fr. Ornith., IV, 112.) [356 Bretscker (K). — Der Yogehug im schweizerischen Mittelland in seinem Zusammenhang mit den Witterungsverhàltnissen. (Nouv. Mém. Soc. Helvét. Se. Natur., LI, Mém. 2, 87-129.) [De l'examen critique d'environ 9.000 observations sur la migration des oiseaux faites dans la Suisse centrale, l'auteur conclut à l'indépendance des migrations printanière et automnale des dépres- sions barométriques et des perturbations atmosphériques. La température seule semble jouer un certain rôle dans ces phénomènes. — J. Strohl Chapel (F. de). — Sur la migration des Hirondelles. (Revue Fr. d'Ornith, IV, 47-48.) [Les Hirondelles se rassemblent en Camargue avant la grande traversée de la Méditerranée. — A. Menegaux De la Fuye. — Les Bécassines. (Rev. Fr. Ornith.. IV, 126-131, 145-150, 169- 172, 184-188.) [355 Deleuil (Dr). — Observations sur quelques oiseaux de passage dans les Alpilles. {La Grive). (Rev. Fr. Ornith., IV, 6-9.) [355 Evrard (Fr.). — Les faciès végétaux du Gâtinais français et leurs rapports avec ceux du bassin de Paris dans la région de Fontainebleau. (Thèse de la Fac. des Se. de l'Univ. de Paris, 114 pp., 1 carte.) [357 Ghidini (A.). — Le Larus cachinnans Pall. sur le lac Léman. (Revue fr. d'Ornith., IV, 143.) [L'auteur prouve que cette espèce méditerranéenne est le Goéland qui se montre le plus sur le lac Léman de mars à octobre et parfois en vol nombreux. — A. Menegaux Hamel (E. D. de). — Notes on the Ringing ofBirds. (Rep. 84* Meet. Brit. Ass., Australia, 399-400.) [656 Hankinson (T. L.). — The vertébrale life of certain prairie and forest régions near Charleston. Illinois. (Bull. Illinois' Lab. Nat. Hist., XI, sept., 280-303, 16 pi.) [Description au point de vue écologique, de deux stations de l'Illinois. — Y. DeLAGE Matthew (W. D.). — Ciimate and évolution. (Annals New-York Acad. Se, 24, 171-318.) [350 a) Meek (A.). — The migrations of Crabs. (Dove Marine Labor. Rep. for the Year ending June 30th 1913, 13-18.) [353 b) The migrations of Plaice and Dab in the North Sea, and their origin. (Dove Marine Labor. Report for the year ending June 30th, 1914.) [353 350 L'ANNEE BIOLOGIQUE. e) Meek (A.). — Migration* of flctt fish. (Ibid., 25-28, 1914.1 [354 d) — — Migrations of the crab. (Dove Marine Laboratory Report for the Year ending June 30"' , 7:5-77, 1914. ) 35 I e) Migrations of the lobster and the crab. (Dove Marine Laboratory Report for the Year ending June :\0'h 1915. 40 et 41.) [354 f) — — The Migrations of the grey gurnard, Trigla gurnardus. (Dove Marine Laboratory Report for the year ending June 30'h 1915, 9-15, pi. I à VI.) [354 Menegaux (A.). — Les Oiseaux acclimates en Australie. (Rev. Fr. Ornith., IV, 90-93.) [356 Patten (C. J.). — Some features <>n the Diurnaî Migrations of Pijn'ts. Wagtails and Sivallotrs, as observed at Tuskar Bock Light-Station, Co, Wexford. (Rep. 84"' Meet. Brit. Ass., Australia, 403.) [355 Perrier (Edmond). — Sur un nouveau genre des poissons Apodes, et sur quelques particularités de la biologie de ces êtres. (C. R. Ac. Se, CLX, 283-284.) [357 a) Roule (Louis). — Les migrations erratiques des poissons du qenre Mugil. (C. R. Soc. Biol., LXVII, 730-732.) [354 b) Sur les miqrations des Poissons de la famille des Mugilidés, (C. R. Ac. Se, CLXI, 537-539.) [354 c) Sur de nouvelles recherches concernant la migration de montée des Saumons. (Ibid., 707-709.) [355 Schrôter (C). — Le désert et sa végétation. (Mém. Soc. Fribourg. se. nat., IV, 24 pp., 4 phot., 1914.) [Cité à titre bibliographique Topsent (E.). — Les études de biologie des eaux douces et la station aquicole Grimaldi. (Ass. Fr. Av. Se., 43e Session, Le Havre, 537-538.) [Description de cette station , la 4e de son espèce en France. — Y. Délace Voir pour des renvois à ce chapitre : ch. XVII, c et d. Matthew(W. D.). — Climat et ëvolution[XYII]. — Le travail considérable de M. est en réalité une étude approfondie de l'origine et de la dispersion des Vertébrés supérieurs et principalement des Mammifères sur le globe. Sa thèse principale, basée sur les théories de Chamberlain, est que la terre a passé dans le cours des époques géologiques par des alternances de climat chaud, humide et uniforme et de climat plus froid, plus aride, avec zones très différentes ; la première phase est le résultat d'une érosion longtemps prolongée, suivie de la submersion de grandes aires continentales par des mers peu profondes; la seconde phase est le résultat d'une émersion des continents, spécialement de leurs bordures, amenant l'extension des aires continentales à leur extrême limite et la réapparition d'une nouvelle période d'érosion. Dans cette théorie, les grands bassins océaniques ont présenté une permanence générale; les continents ont été alternativement en partie immergés pour former des archipels, ou émergés, ce qui a amené l'union de grandes masses déterre; certaines lignes particulièrement instables ont seules présenté de grands changements de niveau. Un extrême d'aridité et de glaciation peut être noté dans le permien, des extrêmes moins marqués à la fin du trias et au commencement et à la fin du crétacé; les extrêmes XVIII. — DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. 351 alternes de chaleur humide et de climat uniforme caractérisent le début du carbonifère, le jurassique, le crétacé moyen et Féocène. Depuis l'oligocène jusqu'à la période glaciaire, il y a eu une période d'émersion continentale avec climats extrêmes, et nous sommes rentrés maintenant, semble-t-il, dans une période de submersion, et de climat plus chaud et plus uniforme. Dans la phase tropicale, les continents isolés développent leurs faunes propres ; la nourriture est abondante ; il y a une grande extension des maré- cages et des forêts; dans la phase aride, le froid et l'aridité apparaissent d'abord aux pôles et gagnent plus ou moins les régions tempérées et tropi- cales; il y a une tendance générale à de grandes migrations, résultant à la fois des modifications du milieu et de la réunion entre elles des masses con- tinentales ; les formes adaptables résistent aux changements de la tempé- rature et donnent des spécialisations propres à la vie dans les grandes plaines herbeuses et les déserts ; les formes les moins adaptables émigrent et suivent la zone climatique qui leur convient, si bien que les continents tropicaux et méridionaux- leur servent de refuge. Il en résulte une consé- quence qui parait au premier abord paradoxale : quand on trouve des for- mes archaïques (synonyme de peu progressives ou de peu adaptables) dans une région, donnée, il y a toutes chances qu'elles ne soient pas dans leur habitat originel, dans leur centre de dispersion; les formes les plus évoluées, au contraire, sont celles qui ont pu résister aux modifications du milieu originel du groupe, et leur habitat n'indique pas du tout les limites externes de l'aire géographique de leur famille. C'est en Australie qu'on trouve l'Homme peut-être le plus primitif, indice certain qu'il n'est pas ori- ginaire d'Australie. La faune africaine actuelle a le faciès de la faune mam- malienne d'Europe, au miocène et au pliocène ; ce n'est pas parce que la faune d'Europe de cette époque venait de l'Afrique, mais au contraire parce que l'Afrique héberge de nos jours la faune tertiaire des continents du nord, faune qui en a été chassée par les changements climatiques et la compétition de types plus progressifs. M. comprend les régions zoologiques actuelles de la façon qui est indiquée dans le tableau ci-joint, les sous-régions étant des zones de passage; la région holarctique (Amérique du Nord et Eurasie) constituant le centre du système. Sous-région boréale. Xéarctique. Paléarctique. Région Holarctique. Sous-région Sonorienne. Région Orientale. Sous-i Méditerra 'égion néenne. 1 Sous-région Australo-Malayenn Région Néotropicale. Région Etr liopienne. 1 Région Australienne Sous-région Malgache. Au point de vue paléogéographique, M. est très mal disposé pour les « ponts » divers que l'on a imaginés entre les différents continents pour expliquer divers faits embarrassants de distribution des animaux et des plantes. Il lui paraît invraisemblable que les mers profondes qui séparent 352 L'ANNEE BIOLOGIQUE. les grands continents aient été traversées par des bandes de terre, même aux époques anciennes, cela étant contraire au principe de l'isostasie. Aussi, sans repousser absolument l'existence du continent paléozoïque de Gond- wana, il regarde comme tout à fait inutile d'imaginer un continent Lému- rie. reliant l'Inde à Madagascar, un continent africano-brésilien, traversant l'Atlantique, un continent reliant l'Amérique du Sud à l'Australie par l'inter- médiaire de l'Antarctique, ou par la voie trans-pacifique. Pour la fin du mésozoïque. et pour toutes les périodes du tertiaire et quaternaire, il repousse d'une façon tout à fait formelle l'existence de ces ponts trans-océaniques, et il admet que les continents actuels ont été pendant ces périodes soit séparés par les submersions, soit réunis lors des émersions seulement par leurs lignes de contact évidentes : pont Alaska-Sibérie entre l'Asie et l'Amérique du Nord, région panamique entre les deux Amériques, région égyptienne- syrienne entre l'Afrique et l'Asie; il démontre, dans le cours de son travail, que ces simples hypothèses suffisent parfaitement à expliquer tous les faits de distribution concernant les Mammifères, le seul groupe qui soit suffisam- ment connu au point de vue paléontologique pour qu'on puisse essayer de retrouver ses voies de dispersion. Un des plus forts arguments en faveur de la permanence relative des océans profonds pendant le tertiaire, est le contraste frappant qui existe entre la faune des grandes iles qui sont incluses dans le plateau continental (c'est-à-dire qui ont pu être soudées au continent voisin lors des émersions) et la faune des grandes îles océaniques séparées des continents les plus voisins par des mers profondes. Personne ne peut douter que Sumatra, Java et Bornéo ont été unis à la région indo-malaise, que les Iles Britanni- ques ont été soudées à la Gaule, que la Nouvelle-Guinée et la Tasmanie ont fait partie du continent australien : leurs grands animaux aussi bien que les petites faunes sont bien comparables à ceux des continents voisins. Quel contraste avec Madagascar ou avec la région antillienne ! La faune mamma- lienne y est très pauvre; certains groupes, Rongeurs. Lémurs, Insectivores, qui y sont bien développés, paraissent dérivés d'un ancêtre unique : il manque des ordres entiers, dont l'absence est incompréhensible. Mais com- ment, dans l'hypothèse d'îles océaniques, ces quelques Mammifères ont-ils pu parvenir à celles-ci? M. pense qu'ils ont pu être transportés par des îles flottantes détachées des rives de quelque grand fleuve du continent voisin, et il développe les arguments de probabilité qui permettent de compren- dre le peuplement par un tel moyen ; il y a peu de chances que de petites îles, comme Sainte-Hélène ou même la Nouvelle-Zélande, puissent recevoir des animaux, d'autant plus qu'elles sont très éloignées des côtes continen- tales, tandis que Madagascar, île très longue et très voisine de l'Afrique, offre les meilleures conditions pour l'échouement de radeaux. M. passe en revue les différents groupes de Mammifères et quelques autres formes, Dinosauriens, Chéloniens, Crocodiliens, Lacertiliens, Oiseaux, Amphibiens, Poissons d'eau douce, Ecrevisses, Hélix hortensis, et montre que leur distribution peut parfaitement bien s'expliquer sans avoir recours aux « ponts » intercontinentaux. L'Homme aurait apparu dans un climat tempéré, plutôt dans des plaines herbeuses que dans les forêts, au voisinage du grand plateau asiatique. Un groupe très embarrassant est celui des Ron- geurs Hystricomorphes, qui manquent entièrement dans le tertiaire de l'Amérique du Nord, cependant bien connu, alors qu'on en trouve dans l'Amérique du Sud, en Afrique, etc. M. n'est pas éloigné de croire que l'an- cêtre des Hystricomorphes sud-américains est venu d'Afrique sur île flottante, bien que la distance soit telle que l'hypothèse paraisse invraisemblable. En XVIII. — DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. 353 général, tous les groupes de Mammifères paraissent avoir apparu dans l'immense continent holarctique, où actuellement on rencontre les types les plus récemment évolués: les ancêtres de tous les groupes ont été trouvés à l'état fossile soit en Europe, soit dans l'Amérique du Nord, tandis que les formes archaïques ne se rencontrent plus guère que dans les continents périphériques, comme l'Australie, l'Amérique du Sud, un peu l'Afrique, qu'ils ont gagnés lors de leur dispersion et où Us ont été protégés par une isolation plus ou moins complète. La distribution des Reptiles apparaît con- forme à ce que montrent les Mammifères, ce qui semble montrer que la permanence des océans et des continents a existé aussi durant la période mésozoïque. — L. Cuénot. a) Meek (A.). — La migration des Crabes. — 500 crabes furent capturés et marqués au moyen d'une plaque de cuivre portant un numéro et atta- chée à l'une des pinces par un fil de cuivre ; puis ils furent rejetés à la mer du 7 octobre au 7 décembre 1912. Au 30 juin 1913, 110 avaient été recap- turés, savoir : 22 mâles et 59 femelles dans le voisinage et 28 femelles loin de là, dans les eaux écossaises. Il résulte de là que les mâles n'ont point de tendance à la migration, tandis que les femelles émigrent vers le nord. Le fait qu'un bon nombre de ces dernières étaient restées dans le voisinage s'explique parce qu'elles étaient encore loin du moment de la ponte qui est le facteur actif de la migration. L'amplitude moyenne du déplacement est de 25 à 30 milles pour environ 3 mois ; l'un d'eux avait parcouru 2S milles en un mois et demi. L'auteur déclare non douteux que la cause de la mi- gration réside dans la maturation des glandes génitales. Il résulte d'ailleurs des observations que la ponte, ainsi que la mue consécutive à l'éclosion des jeunes, ne sont pas annuelles chez les gros crabes. Dans les districts voi- sinas, soit au nord, soit au sud, le même phénomène de migration des fe- melles seules vers le nord a été observé. Au contraire, plus au nord, à Dunbar, sauf l'exception d'une seule femelle ayant émigré vers le nord, sur un grand nombre de crabes marqués, aucun des recapturés n'avait émigré. Des crabes du Yorkshire, libérés plus au sud dans le Lincolnshire, se firent reprendre, mâles et femelles, dans le Yorkshire. — Y. Delage. b) Meek (Alexander). — Les migrations des Plies dans la mer du Nord. — Il résulte de la statistique de la pêche que la généralité des Plies hivernent au large et viennent dans les eaux littorales pour se nourrir pendant la belle saison. Les jeunes arrivent les premiers et repartent les premiers, suivis par les adultes sexuellement mûrs. Il y a lieu de distinguer deux races, l'une septentrionale, ayant sa station d'été dans les eaux littora- les des côtes orientales de l'Angleterre septentrionale et de l'Ecosse, l'autre ayant sa station d'été le long des côtes orientales de l'Angleterre méridionale. La première émigré en laver vers le nord, la seconde vers le sud, et étant donnée la forte tendance à revenir vers le lieu d'origine, on peut en inférer que la première a accédé de l'Atlantique par le nord et la seconde de l'Atlan- tique par la Manche. Cette différence peut être en relation avec le fait que la Manche et la mer du Nord formaient autrefois des golfes séparés par un isthme. La sole est entrée par le sud. seulement et ne dépasse pas la partie méridionale de la mer du Nord. Mais la plupart des autres poissons plats et aussi les Gadidés de la mer du Nord sont venus de l'Atlantique par le nord. Il semble en être de même pour les crabes, mais peut-être aujourd'hui entrent-ils aussi par le côté sud. — ' Y. Delage. l'année biologique, xx. 1915. 23 334 L'ANNEE BIOLOGIQUE. c) Meek (A.). — Migrations des Plies. — De nombreuses limandes, pê- cliées au chalut, marquées et rejetées à l'eau aussi peu loin que possible du lieu de la première capture, 24 ont été reprises, sur lesquelles 12 n'avaient pas émigré, 6 avaient émigré vers le sud à une distance moyenne de 18 milles, et 6 vers le nord à une distance moyenne de 25 milles. — Y. Delage. d) Meek (Alexandre). — Migrai ion du Crabe. — Mentionnant la recapture de 27 nouveaux individus sur le lot jeté à la mer. dont il a été fait mention dans le précédent mémoire, l'auteur confirme ses conclusions précédentes et ajoute que si la migration vers le nord est, chez les Crabes, limitée aux femelles tandis que chez les Pleuronectes elle s'étend aux deux sexes, cela tient à ce que chez les premiers les spermathèques sont remplis dès après la mue et attendent là de longs mois le moment d'être utilisés pour la fécon- dation de la ponte suivante, en sorte que celle-ci à lieu en l'absence des mâles, ce qui n'est pas le cas chez les poissons. — Y. Delage. e) Meek (Alexandre). — Migration du Homard et du Crabe. — Un homard de 29 centimètres, marqué et libéré peu après la mue, fut repris deux ans après à deux milles plus au nord, à l'état graine: il avait donc passé tout ce temps sans muer et pour préparer une seule nouvelle ponte. Un crabe de 15 centimètres de large, marqué et libéré dans les mêmes conditions, fut recapturé deux ans après, ayant ses poches copulatrices remplies de sperme, mais non graine et avec ses ovaires peu développés. — Y.- Delage. /') Meek (Alexandre). — Migrations du Grondin gris. — Les grondins (Trigla gurnardus) émigrent au printemps vers la côte et s'en retournent à l'automne plus au nord, vers le large, où ils passent l'hiver. Les jeunes venant d'une région plus éloignée arrivent les premiers et s'en retournent dans le même ordre. C'est le contraire pour les gros, et il y a une certaine proportionnalité entre la distance d'émigration et la taille. Les sexuellement mûrs se rassemblent dans de larges espaces à des profondeurs de 5 à 30 brasses pour frayer; de là, leurs œufs pélagiques remontent à la surface et sont entraînés vers la côte où les larves pélagiques se maintiennent jusqu'à ce que les jeunes tombent au fond, où ils restent jusqu'à avoir atteint avec l'âge d'une année une taille de 7 à 12 cm, à partir de laquelle ils commen- cent les migrations annuelles progressivement de plus en plus éloignées qui ont été mentionnées ci-dessus. Ces conclusions résultent de la statistique de produits de chalutage. — Y. Delage. a) Roule (Louis). — Les migrations erratiques des poissons du genre Mugil. — En dehors des migrations annuelles, s'effectuant des eaux saumàtres vers la mer, qui se produisent chaque été à l'époque de la reproduction, ces poissons effectuent quelquefois en hiver d'autres migrations dans la même direction, mais ayant pour but la recherche d'une eau moins froide. Ces migrations ont lieu surtout pendant les hivers rigoureux. L'au- teur a pu observer, sur la côte méditerranéenne, une migration de ce genre non plus vers la mer, mais vers un étang littoral à eau particulière- ment tiède. — M. Goldsmith. b) Roule (Louis). — Sûr les migrations des Poissons de la famille des Mugi- lidës. — Les Mugil de l'étang de Thau, et sans doute des autres étangs littoraux méditerranéens, se rendent à la mer pour se reproduire. L'auteur, constatant que l'eau de mer est plus oxygénée que celle de l'étang, voit dans XVIII. - DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 355 ce fait une des causes de la migration de ces poissons, mais il n'en fournit aucune autre preuve que celle qui résulte de la similarité de cette condition dans le cas de migration en sens inverse des Saumons. — Y. Delage. c) Roule (Louis). — Sur de nouvelles recherches concernant la migration de montée des Saumons. — L'auteur constate au moyen de mesures que l'eau de la rivière bretonne, Aven, est plus riche en oxygène que l'eau de la mer voisine, aussi bien à l'automne (recherches actuelles) qu'au printemps (voir Ann. BioL, XIX, p. 442). lien conclut que c'est sous l'influence de l'attrac- tion par l'eau suroxygénée que les grands adultes d'automne remontent la rivière pour frayer. — Y. Delage. Patten (C. J.). — Migrations diurnes de martinets, hoche queues et hiron- delles. — L'observation des passages d'oiseaux migrateurs au phare de Tuskar Rock (Wexford) a permis quelques constatations sur la direction des passages (toujours vers la terre ferme), sur la hauteur du vol et sur sa rapidité (Mar- inets, 90 milles à l'heure). — Y. Delage. Deleuil (D.). — Observations sur quelques oiseaux de passage dans les Alpilles (la Grive). — La Grive musicienne est l'oiseau de passage le plus commun dans les collines de la Trévaresse : c'est le 26 septembre qu'on en- tend le premier pistement, par temps froid. Dans les Alpilles le passage a lieu déjà à partir du 12. Les premiers oiseaux qui passent sont toujours des vieux. Le passage se fait de 3 heures du matin jusqu'au lever du soleil, puis entre 1 et 8 heures. Les gros passages se font vers le 14 octobre par vols de 5 à 10 individus à 8 heures. Le temps idéal, c'est quand souffle le vent du nord-est qui apporte le froid, la pluie ou la neige. Cet oiseau obéit d'une façon toujours précise aux lois de la migration. Si les froids sont précoces, la Grive est précoce et le passage très fort. Si le froid s'arrête, le passage fait de même. Elles s'arrêtent même dans le pays, quand l'automne est doux. Vers le 20 octobre le passage est fini ; enfin les derniers retardataires passent du 1er au 8 novembre. D'après l'auteur, il n'y a qu'une direction dans le cou- rant migrateur d'automne : la direction sud-ouest nord-ouest, c'est la Crau qui est le foyer d'appel où se croisent les courants des migrateurs de la région. En outre,- d'après lui, la direction du printemps est la même que celle de l'automne. — A. Menegaux. De la Fuye (M.). — Les Bécassines. — L'auteur étudie les migrations d'aller et de retour des 3 Bécassines : Gallinago gallinago L., G. major Sharpe, Lymoncryptes gallinula Kaup qui sont des oiseaux de marais et mi- grateurs. Bécassine ordinaire. L'auteur étudie les causes et les routes de la migration. La France est alimentée par 3 veines, en ce qui concerne les B. ordinaires et sourdes qui suivent le même trajet : la veine anglaise, la veine Scandi- nave et hollandaise, la veine arrivant des marais de Pologne, de Russie et de l'Allemagne du Nord, Ces oiseaux suivent les côtes, l'intérieur de la France et les derniers se rassemblent dans la vallée du Rhône où ils for- ment trois courants : l'un le long des côtes du golfe de Lion, l'autre va en Italie, puis en Tunisie par le Var et les cols, et le 3e passe en Corse et en Sardaigne. Le froid peut modifier ces mouvements. Ces oiseaux se rendent aussi en Afrique et en Asie. Les voies de retour ne sont pas les mêmes que celles du départ, mais leur sont parallèles. C'est leur instinct qui les pousse vers leurs centres de nidification. D'après l'auteur, les Bécassines 356 L'ANNEE BIOLOGIQUE. décrivent probablement autour de la Méditerranée un voyage circulaire. Le mouvement de départ se l'ait sentir en France de très bonne heure, dès le 15 juillet, et la migration est plus ou moins marquée jusqu'en octobre, suivant le temps, le vent, l'état des marais, l'âge des oiseaux et leur déve- loppement. En Egypte, les premières Bécassines arrivent vers le 20 sept. Le retour se fait aussi de très bonne heure pour les pays du Sud. En France, le repassage ne commence guère avant le 15 février et y est ter- miné pour mai dans le Nord. L'auteur étudie ensuite les lieux fréquentés par les oiseaux et leur régime alimentaire ainsi que le vol, l'attitude à terre, la natation, la voix, l'instinct social et la reproduction ; nidification et ponte. La distribution géographique, la migration et les mœurs de la Bécassine sourde sont aussi l'objet d'une étude complète. Il en est de même pour la Bécassine double, qui est un oiseau septentrional et surtout oriental. — A. Me- NEGAUX. Bédé. — Passage de Martinets à S fax. — L'auteur signale du 11 au 15 avril un passage très important de Cypselus apus. Il y en avait partout; on les ramassait par paniers; mais tous étaient très maigres. Le 11, l'auteur put constater que les Martinets se dirigeaient du nord au sud, puis vers 1 h. 1/2, avant qu'aucun signe n'indiquât les rafales de vent et la tempête de pluie, les Martinets repassèrent venant du sud en se tenant à peu de dis- tance du sol. L'auteur n'a pu savoir d'où ils venaient. — A. Menegau.x. Hamel (E. D. de). — Notes sur des oiseaux bagués. — Des oiseaux sau- vages pris et bagués, puis relâchés, ont pu être repris, après un temps plus ou moins long, et les indications portées par la bague ont permis, en se réfé- rant à une fiche correspondante, de reconnaître d'où étaient partis des oiseaux ainsi recapturés. Ce procédé a permis des constatations intéressantes au point de vue des migrations. Des couples d'hirondelles parties du comté de Strafford, sont revenues après avoir été au Natal et Orange; à noter que, chaque fois, un seul individu du couple portait la bague, d'où il résulte qu'il s'était réaccouplé avec un nouveau conjoint. Voici un tableau qui résume ces résultats : ESPÈCES LIEU DE DÉPART LIEU DE 2rae CAPTURE Grives, merles, moineaux. Angleterre. Irlande et France. Cormorans, malards. Irlande. France, Espagne, Portugal. Canard milouin. Angleterre. Allemagne. Tourterelle. Irlande. Portugal. Mouette à tête noire. Prusse. Angleterre. Canard huppé. Finlande. Irlande. Sarcelle. Danemark. Pays de Galles. Sansonnet. Russie. Angleterre. Y. Delage. Menegaux (A.). — Les oiseaux acclimatés en Australie. — L'auteur d'a- près les Revues australiennes a établi la liste des espèces introduites en Australie et celle des oiseaux qui y ont persisté et s'y sont acclimatés. A partir de 1863, on a introduit 30 espèces dans diverses localités; il n'y a que 10j espèces survivantes, aux alentours de Melbourne : le Moineau commun, XVIII. — DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. 357 le Friquet, l'Étourneau, la Grive, le Merle, le Verdier, le Chardonneret, l'A- louette des champs, le Martin triste et la Tourterelle, tandis que près de Sydney, il n'y en a que quatre : le Moineau, l'Etourneau, la Tourterelle et l'Alouette. Les Australiens ont trouvé plus sage de protéger les oiseaux indi- gènes utiles. Les raisons de ces échecs peuvent être trouvées dans les diffi- cultés d'adaptation à un nouveau climat et à une nourriture nouvelle, ainsi que dans la présence de nouveaux ennemis contre lesquels l'hérédité ne leur a pas appris à se défendre. — A. Menegaux. Perrier (Edmond). — Sur un nouveau genre de poissons apodes. — A l'occasion de la découverte dans l'Atlantique d'une forme nouvelle de pois- son apode, Pseudophichtys, qui se range à côté du genre asiatique Promyl- lantor, l'auteur expose ses vues personnelles d'après lesquelles la faune asiatique des apodes se rattache à la faune atlantique par l'intermédiaire de la Méditerranée. Tous les apodes sont bathybenthiques, habitant dans la vase des grands fonds. Certaines formes essaiment à l'état larvaire vers le rivage. Même les anguilles remontent ainsi dans les rivières et les étangs pour retourner ensuite à la mer où elles revêtent l'état sexué et où elles passent dans les grands fonds le reste de leur existence. — Y. Delage. Evrard (Fr.). — Les faciès végétaux du Gâtinais français et leurs rap- ports avec ceux du bassin de Paris dans la région de Fontainebleau. — Le Gâtinais français présente au nord, vers le bassin de Paris, une région qui le raccorde nettement à la Brie et au Hurepoix, tandis qu'au sud il se relie très naturellement par la vallée du Loing aux gâtines de la vallée de la Loire ; mais ses rapports avec les flores de l'est et de l'ouest sont devenus bien moins nets parce qu'il s'est trouvé peu à peu isolé par les régions de grande culture, Reauce, Senonais, Champagne. La découverte de quelques espèces nouvelles pour la région et la constatation d'espèces signalées par les vieux auteurs, les modifications des stations soit naturelles, soit dues à l'homme, permettent de -remarquer l'état d'équilibre oscillant aussi bien de la flore du Gâtinais que de celle du bassin de Paris. On constate aussi pour chaque faciès de véritables phénomènes de régression et de transgression ; de ce fait il est permis d'espérer pour le Gâtinais et le bassin de Paris l'acquisition de quelques espèces plus spécialement signalées dans les régions voisines. — F. Péchoutre. CHAPITRE XIX Système nerveux et fonctions mentales 1° Système nerveux Amantea (G.). — Sur les rapports entre les centres corticaux de la circon- volution sigrnoïde et de la sensibilité cutanée chez le chien. (Arch. ital. Biol., LXIII, 143-148.) [381 Babes (V.). — Corpuscules de Negri et dissolution des cellules nerveuses dans la rage du chat. (C. R. Soc. Biol., LXXVIH, 457-459.) [366 Barat (Louis). — L'état actuel du problème du langage. (Ass. Fr. Av. Se, 43e Session, Le Havre, 605-610.) [381 Bethe (Albrecht). — Kapillarchemische (kapillarelektrische) Yorgange «/.s Grundlage einer allgemeinen Erregungstheorie. (Pflùgers Arch. f. d. Ges. Physiologie, CLXII, 147-178.) [370 Boer (Dr. S. de [d'Amsterdam]). — Die Bedeutung der tonischen Innerva- tion fur die Funktion der quergestreiften Muskeln. (Zeitschr. f. Biologie, LXY, 230-354.) [379 Buddenbrock (W. v.). — Die Statocgste von Pecten, ihre Histologie und Physiologie. (Zool. Jahrb., Abt. Allg. Zool. u. Physiol., XXXV, 301-353, 2pl.,14fig.) [388 Busacca. — Salle modiflcazioni dei plastosomi nelle cellule deU'epitelio pigmentato délia retina sotto Vazione délia luce e dell'oscurita. (Rie. Labor. Anat. Norm. Univ. Roma, XVIII, 217-238, 1 pi.) [383 Gajal (S. R.). — Algunas variaciones fisiolôgicas y patolôgicas del aparato reticular de Golgi. (Trab. del Labor. de Invest. biol. de la Univ. de Madrid, XII.) [367 a) Cary (L. R.). — Reports on Divestiqations at Tortugas. (Carnegie Inst. Washington, Year Book., N° 13, 196-200, 1914.) [386 b) The influence of the marginal sensé organs on functional activity in Cassiopea xamachana. (Proc. Nat. Ac. Se. Etats-Unis, I, N° 12, 611-616, 2 fig., déc.) [386 c) — — S tudies on the Physiology of the Nervous System of Cassiopea. (Car- negie Inst. Washington, Year Book, N» 14, 202-204.) [387 Chinaglia (L.). — De l'influence qu'exerce la température sur la sensibilité gustalive. (Arch. ital. biol., LXIII, 401-409.) [386 Cowdry (E. V.). — The comparative distribution ofmitochondria in spinal ganglion cells of vertébrales. (Amer. Journ. of Anat., XVII, N° 1, 1.) [364 XIX. — SYSTÈME NERVEUX. 359 Dahlgren (Ulric). — Structure and polarity of the electric motor nerve-eel in Torpédos. (Bull. Carnegie Inst. Washington, N° 12, 213-256.) [364 a) Dubuisson (Maurice). — L'olfaction et les ions gazeux. (Ass. Fr. Av. Se, 43e Session, Le Havre, 574-577.) [385 b) — — La vision monoculaire du relief et les illusions d'optique. (Ass. Fr. Av. Se, 43e Session, Le Havre, 600-605.) [385 Durante (L.). — Ilistopathologie de la replantation cérébrale partielle. (Arch. ital. biol., LXIII, 26-32.) [360 a) Forbes (Alexander) and Gregg (Alan). — Electrical Studies in Mam- malian Réflexes. I. The Flexion Reflex. (Amer. Journ. of Physiol., XXXVII, 118-176.) [376 b) Electrical Studies in Mammahan Réflexes. II. The Corrélation between Strength of Stimuli and the Direct and Reflex Nerve Responsc. (Amer Journ. of Physiol., XXXIX, 172-235.) [377 a) Galante (E.). — L'excitabilité du cervelet chez les chiens nouveau-nés. (Arch. ital. biol., LXII, 203-208.) [382 b) — — Nouvelles recherches sur les nerfs sensiiifs des vaisseaux sanguins. (Arch. ital. biol., LXII, 259-269.) [373 Gildemeister (Martin). — Der sogenannte jisycho-galvanische Reflex urid seine physikalisch-chemische Deutung. (Pflùgers Arch., CLXII, 489-506.) [378 Hacker (F.). — Ein Beitrag zum Studium der Régénération von H autnerven. (Zeitschr. f. Biologie, LXV, 67-78, 4 fig.) [376 Harbridge (H.) and Hill (A. V.). — The transmission of înfra-red Rags by the média of the Ege and the transmission of radiant energy by Crookes and other glasses. (Roy. Soc. Proceed., B. 610, 58-75.) [Etude intéressante de physique optique. — H. de Varigny Hess (C). — Untersuchungen ilber den Lichlsinn bel Echinodermen. (Pfliï^. Arch. ges. Physiol., CLX, 1-26.) [387 Hooker (D. R.). — The Perfusion of the Mammalian Medulla : The Effectof Calcium and of Potassium on the Respiratory and Cardiac Centers. (Amer. Journ. of Physiol., XXXVIII, 200-208.) [372 Jansma (J. R. [d'Amsterdam]). — Untersuchungen ilber den Tonus und ilber die Leichenstarre der quergestreiften Muskulatur. (Zeitschr. f. Bio- logie, LXV, 365-390.) [380 Keeton (Robert W.) and Becht (Frank C). — The Stimulation of the Ilypophysis in Dogs. (Amer. Journ. of Physiol., XXXIX, 109-122.) [383 a) Koenigs (MUe G.). — Recherches sur l'excitabilité des fibres pigmento- molrices. (C. R. Acad. des Sciences, CLVIII, 1916-17, 1914.) [370 b) — — Etude de l'excitabilité des nerfs vaso-moteurs et pigmento-moteurs. (Thèse Fac. Se. Paris.) [371 Kranichfeld (H.). — Zum F arbensinn der Bienen. (Biolog. Centralbl., XXXV, 39-46.) [384 Kûpfer (M.). — Entwicklungsgeschichtiiche und neuro-histologische Beitfâge zur Kenntnis der Sehorgane am Mantelrande der Pecten-Arten. (Thèse es se, Université de Zurich, G. Fischer, Iéna, 312 pp., 18 fig., 8 pi.) [Recherches détaillées sur la structure intime et le développement des organes visuels chez les lamellibranches 30(1 L'ANNÉE BIOLOCIQIi:. du genre Pecten. Des méthodes de fixation et de coloration spéciales dues en partie à de nouvelles recettes du professeur Apatiiv ont permis d'ob- tenir des préparations particulièrement nettes où les rapports des diffé- rents éléments de la rétine ont pu être clairement discernés. En consé- quence, certaines indications de Hesse et d'autres sur l'histologie des couches rétiniennes et sur leur innervation ont dû être rectifiées. — J. Strohl Lapicque (Louis). — 1. Techniques nouvelles pour V électrodiagnostic . — 2. Présentation d'un chronaximèlre clinique. (C. R.Ac. Se, CLXI, 643- 645, i [372 Liôbner (Leopold). — Ueber géschmacks-physiologische Yersuche mit Blute- geln. (Pflûgers Arch. f. d. ges. Physiologie, CLXII, 239-246.) [3s5 Magnus (R. i. — Beitrdye zum Problem der Kôrperstellung. 1 Mitteilung. Stellreflexe beim Zwischenhim und Mittelhirnkaninchen. (Pflûg. Arch. f. d. ges. Physiologie, CLXII, 405-490.) [381 Magnus (R.) undKleijn (A. de). — Weitere Beobachtunyen iiber Hais und Labyrinthreflexe auf die Gliedermuskeln des Menschen. (Pflûgers Arch. f. d. ges. Physiologie, CLX, 429-444.) [378 Marie i Pierre). Gosset lA.) et Meige (Henri). — Les localisations mo- trices dans les nerfs périphériques. (Bull. Ae. Méd., 28 déc.) [368 Marinesco (G.). -- Sur la nature des Neuroftbrilles. (Réunion biologique de Bucarest, C. R. Soc. Biologie, LXXVII, 581-583.) [364 a) Marinesco (G.) et Minea (J.). — Sur quelques particularités de struc- ture des cellules de Vècorce cérébrale et cérébelleuse chez les oiseaux. (C. R. Soc, Biol., LXXVI1I, 211-213.) [365 h) Sur l'existence des cellules nerveuses multinucléées dans le cerveau des paralytiques généraux et particulièrement dans un cas de paralysie générale juvénile. (C. R. Soc. Biol., CLXXVIII, 213-215.) [365 c) Xote sur la nëvroglie de Vècorce cérébrale chez l'homme ci l'état nor- mal et dans la paralysie générale. (C. R.Soc. Biol., LXXVIII, 216-218.) [366 d) Dendrolyse et formations amiboides. (C. R. Soc. Biol., LXXVIII, 463-465.) [366 e) Sur la névroglie dans la démence sénile. (C.-R. Soc. Biol., LXXVIII, 465-468.) , [360 Martin (E. G.) and Mendenhall (W. L.). — The Besponse of the Vasodi- lator Mechanism to Weak, Intermediate and Strong sensory Stimulation. (Amer. Journ. of Physiol., XXXVIII, 98-107.) [371 a) Mayer (Alfred Goldsborough). — The nature of nerve conduction in Cassiopea. (Proc, Nat. Ac. Se. Etats-Unis, I, n°5, 270-274, mai.) [Analysé avec le suivant b) The chemistry of nerve conduction in Cassiopea. (Carnegie Inst. Washington, Year Book, N° 14, 210.) [370 a) Nageotte (.T.). — Note sur les fibres nerveuses amyéliniques. (C. R. Soc. Biol., LXXVIII, 12-16.) . [368 b) Membrane de Schwann, membranes juxta-myëliniques externe et interne. (C. R. Soc. Biol., LXXVIII, 139-141.) [369 c) — — Quelques faits et quelques considérations au sujet de la cicatrisation des nerfs. (C. R. Soc. Biol., LXXVIII, 102-106.) [373 d) — — Le processus de la cicatrisation des nerfs. (C. R. Soc. Biol.. LXXVIII, 153-155. 249-254. 333-33',».) [373 XIX. - SYSTÈME NERVEUX. 361 e) Nageotte (J.). — Evolution du mode de groupement des neurites dans les cicatrices nerveuses. (C. R. Soc. Biol., LXXVIII, 394-398.) [374 f) Développement de la gaine de myéline dans les nerfs périphériques en voie de régénération. (C. R. Soc. Biol., LXXVIII, 611-614.) [375 g) Troubles apportés à la croissance des neurites, dans les cicatrices nerveuses, par certaines modifications provoquées de la névroglie. (C. R. Soc. Biol., LXXVIII, 679-683.) [375 h) — — Action à distance exercée par les macrophages sur le développement des travées névrogliques et sur la mi/élinisalion des neurites dans les cica- trices nerveuses. (C. R. Soc. Biol., LXXVIII, 711-714.) [376 Nicholls (G. E.). — On the occurrence of an inlracranial ganglion uponthe oculo-motor nerve in Scyllium canicula with a suggestion on its bearing upon the question of the segmentai value of certain of the crantai nerves. (Roy. Soc. Proceed., 553-567.) [Conclut à l'homologie du moteur oculaire avec un nerf spinal. — H. de Varigny Ohrwall (Hjalmar). — Der sogenannte Muskelsinn. (Skandinav Arch. f. Physiologie, XXXII, 217-245.) ' [Critique des conceptions accréditées sur le soi-disant sens musculaire. — J. Strohl Osborne (W. A.) and Kilvington (Basil). — Central New al Response to Peripheral Neural distortion. (Rep. K'ii Meet. Brit. Ass., Australia, 1914, 547.) [376 Pearce (Roy G.) and Carter (Edward P.). — The Influence of the Yagus Nerve on the Gaseous Metabolism of the Kidney. (Amer. Journ. of Physiol., XXXVIII, 350-355.) [373 Piéron (Henri). — Quelle est la nature de la « sensibilité vibratoire » ? (C. R. Soc. Biol., LXXVIII, 355-358.) [388 Porter (W. T.) and Turner (A. H.). — Further Evidence of a Vasotonie and a Vasoreflex Mechanism. (Amer. Journ. of Physiol., XXXIX, 236- 238.) . [379 Rabaud (Etienne). — Sur quelques réflexes des Orthoptères Acridiens. (C. R. Soc. Biol., LXXVIII, 668-671.) [379 Ranson (S. W.) and von Hess (C. L.). — The Conduction wilhin the Spinal Cord of the Afférent Impulses producing Pain and the Yasomotor Réflexes. (Amer. Journ. of Physiol., XXXVIII, 128-152.) [371 Rehorn (Ernst). — Das Dekrement der Erregungswelle in dem erstickenden Nerven. (Zeitschr. f. allg. Physiologie, XVII, 49-81.) [372 a) Reisinger (L.). — Die zentrale Lokalisation des Gleichgewichtssinnes der Fische. (Biol. Centralbl., XXXV, 472-475.) [382 b) Postmortale Slructurverânderungen der Gcmqlienzelle. (Zool. Anz., XLV, 605-606, 2 fig.) [367 Rossi (Gilberto). — Sul comportamento délia endolinfa durante le accele- razioniroltatorie delcapo. (Arch. di FisioL, XIII, 335-343.) [388 Roussy (Gustave). — Note sur le mode de récupération de la sensibilité après suture ou libération des nerfs périphériques pour blessures de querre. (C. R. Soc. Biol., LXXVIII, 131-134.) [376 Seffrin (L.). — Ueber die kleinsten noch wahrnehmbarcn Geruchsmengen einiger Riechstoffe beim Hunde. (Zeitschr. f. Biologie, LXV, 493-512, 2 fig., 2 pi.) [385 302 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Stiles (P. G.) and Martin (E. G.). — Some Ckaraeteristies of Vasomotor Réflexes. (Amer. Joum. of Physiol., XXXVII, 94-103.) [379 Sulzer (Dr). — Les degrés de la vision binoculaire. (Ass. Fr. Av. Se, 43e Session, Le Havre, 577-582.) [385 Symington (J,>. — On Ihe relations of the Inner surface of the crantai Wall to the Brain, with spécial référence to the Reconstruction ofthe Brain from Cramai Casts. (Rep..84,h Meet. Brit. Ass., Australia 1914, 528.) [368 Szuts ( Andrew von). — Studien ùber die feinere Beschaffenheit des Ner- vensystems des Begenwurms,nebst Bemerkungen ùber die Organisierung de* Nervensy stems. (Arch. f. Zellforschung, XIII, 47 pp., 2 pi.) [362 Tashiro Shiro), — On the nature of thenerve impulse. (Proc. Nat. Ac. Se. Boston -Baltimore, I, ri°2, 110-114, Fevr.t [369 Trendelenburg (W.). — Unter&uchungen ùber den Ausgleich der Bewegungs- stôrungen nach Rindenaussclialtungen am Affenhirn. (Zeitschr. f. Biologie, LXV, 103-138, 18 fig.) [Recherches sur l'effet de l'élimination unilatérale de l'écorce du cerveau sur les mouvements des extrémités chez le singe. — I. Strohl Uexkull (J. v.) und Tirala (L. G. ). — feber den Tonus bei den Krustazeen. (Zeitschr. f. Biologie, LXV, 25-66.) [380 a) Vasticar (E.). — Les formations nucléaires des cellules auditives externes et de Deiters. (C. R. Ac. Se, CLXI, 58-60.) [383 b) Sur les terminaisons dunerf acoustique. (C. R. Ac. Se, CLXI, 649- 652 et 743-751.) [383 Vorontzoff(D.). — Sur la durée ae l'excitation des nerfs. (Réunion biologi- que de Petrograd, C. R. Soc. Biol., LXXVII, 109-111.) [370 Yerkes (Robert M.). — Color vision in the Ring-Dove (Turlur risorius). (Proc. Nat. Ac. Se, I, n°2, 117-119, Fevr.) [384 Ziveri (Alberto). — Sul comportamento délie sostanze lipose del sîstema nervoso centrale dopo l'autolisi. (Arch. f. Zellforschung, XIII, 26 pp.) [365 Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. XIV, 1°, [j et [i; XVII, c. a. Cellule nerveuse. a) Structure. , Szuts (Andréas von). — Études sur la constitution intime du système nerveux du Ver de terre et remarques sur l'organisation du système nerveux. — On doit distinguer dans le système nerveux deux sortes de cellules : les cellules nerveuses et les cellules ganglionnaires. Mais la formule d'APATHY ne peut être maintenue disant : les cellules ganglionnaires produisent ce qui doit être conduit (l'excitation), les cellules nerveuses produisent ce qui doit conduire (les fibrilles élémentaires conductrices). Car les cellules ganglion- naires forment elles-mêmes leur réseau fibrillaire, et ce ne sont pas les fibrilles venues des nerfs qui le constituent en pénétrant dans les ^cellules ganglionnaires. Les cellules nerveuses ont vraisemblablement dans la pro- XIX. — SYSTEME NERVEUX. 303 duction des | neurofibrilles la part que Held [leur a assignée, c'est-à-dire qu'elles forment les fibrilles des conducteurs nerveux seulement. Elles se présentent comme de petites cellules fusiformes, placées à la surface du nerf dans la substance périfibrillaire. Elles se distinguent des cellules gan- glionnaires, en ce que les neurofibrilles ne font que les traverser, sans s'anastomoser en réseau fibrillaire intracellulaire. Contrairement à Boule, selon qui les deux prolongements de la cellule seraient inégalement épais, v. S. les a trouvés d'épaisseur égale. Il est certain que ces cellules nerveuses des nerfs adultes représentent les restes des cellules embryonnaires forma- trices des neurofibrilles du nerf. — Les cellules ganglionnaires appartien- nent aux deux types G (grandes cellules) et K (petites cellules) distingués par Apathy. Les premières ont un réseau neurofibrillaire diffus remplissant toute la cellule. Les secondes, qui peuvent être de grosses cellules pirifor- mes, contiennent deux réseaux, l'un superficiel, l'autre profond ou périnu- cléaire. D'une façon générale, le réseau des cellules ganglionnaires rondes a des mailles larges, celui des cellules allongées a des mailles longues et étroites. — Il existe des cellules ganglionnaires, dites sensorielles intramus- culaires, qui sont bipolaires et traversées par des neurofibrilles qui s'y ana- stomosent en un réseau à mailles régulières, et dont un des prolongements monte vers l'épiderme. Ce sont des cellules sensorielles, déplacées dans la profondeur du corps, homologues aux cellules des ganglions spinaux et aux cellules ganglionnaires de la rétine des Vertébrés. — Le neuropile, ou masse fibreuse centrale des ganglions, est-il un véritable réseau de fibrilles ana- stomosées, ou seulement un plexus de neuron brilles entrecroisées? La ques- tion a été différemment résolue par les auteurs. Avec Boule, v. S. admet que les neurofibrilles ne font qu'entrer en contact, sans former de réseau élémentaire ; il n'y a de réseau que dans le corps cellulaire des cellules gan- glionnaires, où il est une propriété histogénétique de ces cellules. Par exem- ple, l'anastomose des fibrilles en H. décrite par Krawang dans le gan- glion cérébroïde, n'est qu'une apparence, due à ce que deux fibrilles paral- lèles sont croisées perpendiculairement par une troisième plus épaisse. — Quant à la terminaison des neurofîbrilles au voisinage des cellules ganglion- naires, elle ne se fait pas autrement que par les extrémités des fibrilles les plus fines; les renflements terminaux sphériques ou étalés, qui ont été décrits, sont des artifices de préparation. Dans une partie générale, v. S. traite de la nature morphologique et de la valeur fonctionnelle des neurofibrilles. On sait que Koltzoff (1906) a posé comme nécessaire et constante l'existence pour toute cellule dont la forme s'écarte de celle d'une sphère, d'une charpente de soutien. Gold- schmidt(1909) et v. Lenhosseck(1910), appliquant ce principe auxcellules ner- veuses, ont considéré les neurofibrilles comme étant cette charpente inté- rieure et le protoplasma, la substance intrafibrillaire, comme seul fonc- tionnel et conducteur. Au contraire Bethe (1910-1911) a maintenu le rôle conducteur et spécifique des neurofibrilles, affirmé par Apathy. C'est à la première opinion que se range l'auteur, qui fait valoir d'excellents arguments généraux et certains faits particuliers, tels que le rapport évident qu'il y a entre la forme de la cellule nerveuse et l'arrangement de ses neurofibrilles. La comparaison, même lointaine, du réseau de neurofibrilles avec un sys- tème de fils télégraphiques est trop grossière pour servir à une explication sérieuse du fonctionnement du système nerveux. Les excitations nerveuses sont transmises par le protoplasma nerveux, qui étant le plus vivant peut être seul le siège des réactions chimiques liées à la transmission nerveuse. [C'est aussi notre manière de voir. La forme définie des neurofibrilles exclut 364 L'ANNEE BIOLOGIQUE. leur rôle actif; elles ne sont qu'un excretum figuré et spécifique d'actions spécifiquement vitales qui se passent dans le protoplasma amorphe]. — A. Prenant. Marinesco (G.). — Sur la nature des neuro fibrilles. — L'auteur admet avec Cajal que le reticulum neurofihrillaire est constitué par des granules amicroniques réunis entre eux par une substance visqueuse et associés en colonies linéaires, soit épaisses;(filaments primaires), soit fines et pâles (tra- bécules secondaires). L'arrangement colonial des neurobiones varie suivant le degré de la tension superficielle, suivant les oscillations de la pression osmotique et de la température, enfin suivant les altérations du métabolisme intracellulaire. Les neurobiones font parfois des filaments secondaires pour s'accumuler dans les filaments primaires. L'auteur s'élève avec raison contre les doutes élevés par quelques auteurs, Auerbacii entre autre, sur l'existence de neurofibrilles, qu'ils envisagent comme des formations inconstantes. On ne saurait nier leur existence de ce fait qu'elles sont invisibles à l'ultra- microscope ou bien à la lumière directe ; elles pourraient avoir le même degré de réfringence que le milieu ambiant. — M. Mendelssohn. Cowdry (E. V.). — La distribution comparée des mitochondries dans les cellules des ganglions spinaux chez les vertébrés. — Recherches faites chez l'homme, le singe, le cobaye, le rat, le pigeon, la tortue, le serpent et la gre- nouille. Chez tous ces vertébrés, l'auteur a constaté la présence de mitochon- dries qui présentent des propriétés uniformes au point de vue de leur mor- phologie, de leur répartition, de leur quantité et de leurs propriétés micro- chimiques. Il existe une relation constante entre la quantité de mitochon- dries et celle des substances lipoïdes des cellules ganglionnaires spinales. — M. Mendelssohn. Dahlgren (Ulric). — Structure et polarité de la cellule nerveuse électri- que de la torpille. — Les recherches de l'auteur sur le poids des parties constitutives de la cellule nerveuse de l'organe électrique de la torpille (Torpédo ocellata et marmorata) semblent démontrer que le plasmosome est de toutes les parties constitutives du noyau et particulièrement des corps chromatiques la partie la plus lourde et d'un poids spécifique le plus élevé: toutefois une exception est faite pour les karyosomes. Chez les jeunes poissons ce plasmosome paraît présenter une répartition centrale et générale tandis que chez les poissons plus âgés ou de plus grande taille il accuse une tendance à s'orienter plutôt dans la direction ventrale que l'auteur croit pouvoir attribuer à la taille de l'animal et à l'accroissement progressif de son poids, d'où résulterait un ralentissement du mouvement de la substance nucléaire. Les torpilles de petite taille au-dessous de 12 cm. de longueur ne présentent aucune orientation déterminée de leur substance nucléaire. Ce n'est que chez les torpilles d'une taille au-dessus de 12 cm. que cette orientation s'accentue progressivement grâce à l'augmentation du poids et à la modification des propriétés physico-chimiques (résistance, vis- cosité, etc.) de la substance nucléaire provoquées par la nourriture, par la profondeur et la pression de l'eau. Elle varie du reste d'un individu à l'autre et dépend ainsi des adaptations de la masse nucléaire au passage du plasmosome à travers l'achromatine. Tous ces phénomènes n'ont pas, du reste, une importance vitale et présentent plutôt un fait accessoire du déve- loppement de la cellule. Les faits observés par Mangin sur la structure histologique de la cellule XIX. — SYSTEME NERVEUX. 365 de l'organe électrique sont d'après l'c.uteur parfaitement exacts, mais la théorie qu'il en a déduite n'est pas conforme aux constatations. Les espaces méniscoïdaux qu'il a observés dans la partie dorsale du noyau à la suite d'une action électrique intense ne sont autre chose que l'effet d'une action osmotique et ne doivent nullement être attribués à l'action électrique dont le rôle dans la physiologie de la cellule nerveuse de l'organe paraît à l'au- teur très négligeable. Ce sont les courants forts qui peuvent exercer une action locomotrice et directrice sur le plasmosome, mais les courants de faible intensité restent sans effet. — M. Mendelssohn. Ziveri (Alberto). — Sur le comportement des substances grasses du système nerveux central après l'autolyse. — Ce travail comprend d'abord un long exposé bibliographique de la question générale des substances grasses cel- lulaires, exposé dont la confusion n'est malheureusement que l'expression de celle qui règne dans la question. On trouvera présentées sans ordre les diverses théories émises sur l'origine des substances grasses, de celles qui existent normalement dans les tissus et notamment du système nerveux central, de celles qui se produisent dans les circonstances pathologiques, de celles qui sont dues à l'autolyse. Les conclusions principales des recher- ches de Z. sont les suivantes. L'autolyse met en évidence dans les éléments cellulaires nerveux une quantité de matériaux lipoïdes inférieure à ceux qui se dépose dans les cellules nerveuses malades et séniles. Ces maté- riaux sont d'ailleurs différents ; il ne se produit pas dans l'autolyse de sub- stances pigmentées. La formation de corps gras dans les cerveaux séniles et pathologiques est en majeure partie due à un processus exogène; ces corps ne font que s'ajouter à ceux qui existaient déjà dans la cellule et que l'au- tolyse seule fait apparaître. Il faut admettre que les substances grasses sont précédées par des « préproduits », ceux-ci ne sont qu'un mélange de matériaux lipoïdes et de matériaux protéiques endocellulaires qui se séparent ensuite. Il parait que dans l'autolyse les lipoïdes de la nature des phospha- tides et cérébrosides sont modifiés, tandis que les éthers de cholestérine, les stéarines, les graisses et les acides gras ne le sont probablement pas. [On fera quelques réserves sur la valeur des résultats, quand on aura lu (au chapitre de cette technique) que les pièces non soumises à l'autolyse, et ser- vant de comparaison (des cerveaux et des moelles de l'homme), ont été exa- minées le plus tôt possible, c'est-à-dire de 8-12 heures après la mort. Il est à craindre cependant que les processus autolytiques n'aient pas attendu ce temps pour se déclarer]. — A. Prenant. a) Marinesco (G.) et Minea (J.). — Sur quelques particularités de struc- ture des cellules de l'ècorce cérébrale et cérébelleuse chez les oiseaux. — Dans le cerveau de différents oiseaux adultes, on trouve des cellules à plusieurs noyaux et même de véritables colonies cellulaires ; les nucléoles chroma- tiques sont composés de sphérules groupées rappelant parfois les figures de la division directe. Dans l'ècorce du cervelet, les cellules ont un seul noyau contenant plusieurs nucléoles ; ceux-ci ont des caractères cinétiques, surtout chez les espèces qui ne volent pas ; au contraire les espèces qui volent ont des nucléoles bien différenciés. Ces caractères sont donc en rapport avec le degré de développement qu'atteint l'organe. — R. Legendre. 6) Marinesco (G.) et Minea (J.). — Sur l'existence de cellules nerveuses multinuclèées dans le cerveau des paralytiques généraux et 'particulièrement dans un cas de paralysie générale juvénile. — Stein a constaté qu'un certain 366 L'ANNEE BIOLOGIQUE. nombre de cellules de Purkinje sont binucléées dans le cervelet des paraly- tiques généraux. M. et M. ont vu le même l'ait chez un p. g. juvénile: dans le cerveau, les grosses pyramidales superficielles ont parfois 2 et même 3 noyaux. La signification de ces cellules multinucléées n'est pas claire, mais il semble qu'elle relève d'un trouble de développement. — R. Legendre. c) Marinesco (G.) et Minea (J.). — Note sur la nêvroglie de l'écorce céré- brale chez l'homme à l'état normal et dans la paralysie générale. — Par la méthode de Cajal au chlorure d'or, le plexus diffus névroglique de la sub- stance grise apparaît très complexe, il ne forme pas de syncytium, chaque astrocyte a un centrosome. Dans la paralysie générale, beaucoup d'astrocytes sont hypertrophiés, surtout dans les 3e et 5e couches ; ils ont des prolonge- ments épais dont certains se dirigent vers les vaisseaux et s'y insèrent après s'être renflés en bouteille ou bifurques. Autour de certains vaisseaux, les astrocytes deviennent fibreux et forment un plexus grossier. On observe aussi des cellules amiboïdes astrocytes en klasmatodendrose. — R. Le- GENDRE. e) Marinesco (G.) et Minea (J.). — Sur la nêvroglie dans la démence sé- nile. — Les cellules névrogliques sont hypertrophiées plutôt que proliférées, surtout au niveau de quelques vaisseaux de l'écorce où elles forment de petits foyers; elles présentent un grand nombre de fibrilles fines. Le corps cellulaire et surtout le prolongement vasculaire renferment de nombreux grains pigmentaires ; ce dernier est alors dilaté en sac. A un stade plus avancé, les plaques séniles sont enrobées entre plusieurs grosses cellules névrogliques voisines. — R. Legendre. P) Physiologie. d) Marinesco (G.) et Minea (J.). — Dendrolyse et formations amiboïdes. — Dans la paralysie générale et d'autres maladies du cerveau, on observe des cellules névrogliques en dendrolyse. Ces cellules plus grosses, plus colo- rables forment chacune une masse opaque à prolongements en chapelet ; l'aspect moniliforme est bientôt suivi de la fonte des parties restées min- ces qui transforment chaque prolongement en granules de remplissage d'ALZHEiMER. La même dendrolyse s'observe dans les cultures dans le plasma de cerveau de chat, après quelques heures, mais on ne voit pas le stade sui- vant de transformation en cellules amiboïdes qui s'observe dans les cas pathologiques. Les cellules amiboïdes sont gonflées, leur noyau est pycno- tique; elles sont atteintes d'autolyse et vont vers la dissolution. — R. Le- gendre. Babes (V.). — Corpuscules de Negri et dissolution des cellules nerveuses dans la rage du chat. — B. avait supposé que les corpuscules de Negri ren- ferment le parasite de la rage atténué et sont des capsules formées autour du parasite par réaction cellulaire ; ceci est vrai de la rage des rues chez le chien et de la rage humaine. Au contraire, dans certains cas de rage du chat, l'apparition des corpuscules de Negri est accompagnée d'une dissolution particulière acidophile des cellules nerveuses des cornes d'Ammon: les cellules à corpuscules sont les plus altérées ; ce sont des grandes cellules disséminées dans la couche sous-jacente à celle des cellules à corpuscules de la rage du chien et de l'homme. — R. Legendre. XIX. — SYSTEME NERVEUX. 367 h) Reisinger (Ludwig). — Modifications postniortelles des cellules gan- glionnaires. — L'auteur a étudié, sur un cerveau de hérisson, les premiers phénomènes qui se passent après la mort et avant la putréfaction; l'un de ces phénomènes est la disparition des corps de Xissl [XII]. — Y. Delage et M. Goldsmith. Cajal (S. R.). — Quelques variations physiologiques et pathologiques de l'appareil réticulaire de Golgi. — L'appareil de Golgiest un élément constant du protoplasma de toutes les cellules vivantes, embryonnaires et adultes, différent par ses propriétés chimiques, sa forme et son évolution des mito- chondries et autres organites cellulaires. Cet appareil, complètement déve- loppé, se compose d'un système fixe ou peu variable de canaux creusés dans le protoplasma (conduits de Holmgren), et d'un contenu spécifique, mélange de lipoïdes et de matières protéiques, extrêmement altérable, qui occupe plus ou moins complètement le système de cavités, donnant lieu à toutes les variétés morphologiques du réseau. Le réseau endocellulaire de Golgi n'est pas un organite absolument stable. Déjà, à l'état normal, il pré- sente des variations importantes, qualitatives et quantitatives, en rapport avec les états fonctionnels. Pendant les processus dégénératifs (dégénération traumatique, secondaire, inflammation, etc.), la matière argentophile du réseau semble se détruire, rompant les trabécules, se désagrégeant en sphé- rules qui deviennent plus fins et plus pâles. Toujours, au moment d'une période fonctionnelle active, et particulièrement d'un processus de synthèse chimique intense, la substance argentophile s'hypertrophie (ostéoblastes, odontoblastes, cellules caliciformes, etc.). Dans les éléments glandulaires dont le protoplasma produit des grains de zymogène, la suractivité (em- poisonnement par la pilocarpine, etc.) est liée à une rupture et une destruc- tion partielle de l'appareil de Golgi. Pendant la période jeune des neurones, l'appareil de Golgi se trouve constamment à la base de l'expansion où l'ac- tivité de croissance'; est la plus intense (axone, à la phase de neuroblaste, puis gros dendrite radial, etc.). Il y a une relation proportionnelle entre l'activité fonctionnelle de la cellule et la masse de l'appareil réticulaire; par exemple, les cellules musculaires et nerveuses adultes ont l'appareil réticulaire le plus complet et le plus compliqué. Il est impossible aujour- d'hui de préciser l'espèce d'activité physiologique de l'appareil réticulaire ; il semble cependant indubitable que cette activité est d'ordre nutritif, peut- être de l'ordre des transformations énergétiques; on est conduit à conjec- turer qu'il s'agit de l'élaboration d'une substance dont les propriétés chimi- ques sont non seulement indispensables à l'activité actuelle de la cellule, mais aussi à ses processus d'assimilation et de croissance. L'appareil de Golgi apparaît chez l'embryon du poulet de la 32e à la 34e heure d'incubation ; le fait qu'on l'observe dans les cellules germinales du canal primitif, dans l'ovule et le zoosperme semble indiquer qu'on pourrait déjà le surprendre dans les sphères de segmentation de l'ovule. Au cours du développement onto- et phylogénétique, le réseau et la sphère des formations épithéliales séden- taires occupent le pôle mondial du protoplasma, orienté vers le monde exté- rieur. Cette situation, qui ne change que pendant la mitose, pourrait s'expli- quer parla dissymétrie chimique des deuxmoitiés proplasmiquesetles influen- ces tropiques qui en dérivent. Dans les cellules émigrantes (sang, conjonctif, muscle, cartilage), les migrations ont troublé l'orientation primitive du pôle mondial du protoplasma et, partant, de l'appareil de Golgi et de la sphère. — R. Legendre. 368 L'ANNEE BIOLOGIQUE. b. Centres nerveux el nerfs. a) Structure. Symington (J.). — Rapports entre la sur face interne desparois crâniennes et le cerveaui — De la comparaison entre des cerveaux extraits de la boite crânienne et des moulages intérieurs de cette dernière, l'auteur conclut que ces moulages renseignent seulement sur le volume, la forme générale de l'encéphale et sur la position de quelques rares fissures, mais ne fournissent point de données sur la richesse et la forme des circonvolutions. — Y. De- la oe. Marie (Pierre;, Gosset (A.) et Meige (Henry). — Les localisations mo- trices dans 1rs nerfs périphériques. — En électrisant directement les troncs nerveux au cours des opérations chirurgicales, les auteurs ont pu mettre en évidence l'existence de zones différenciées sur la périphérie des nerfs. Ils ont pu ainsi s'assurer que la distribution des fibres motrices dans un tronc nerveux se fait suivant une topographie déterminée. Les recherches ont porté sur les principaux nerfs des membres, médian, cubital, radial, sciatique. Pour chacun de ces nerfs il a été possible de faire contracter iso- lément tous les muscles qui en sont tributaires en variant les points d'appli- cation des électrodes stérilisables. Dans le nerf médian les fibres motrices des muscles pronateurs siègent dans la région antéro-externe du tronc ner- veux, celles des muscles thénariens siègent à la région postérieure, celles des fléchisseurs du carpe paraissent occuper la région postéro-interne. Dans le nerf cubital on distingue plusieurs faisceaux nerveux respectivement destinés aux muscles, cubital antérieur, fléchisseurs des 4e et 5e doigts, adducteur du pouce, hypothénariens et interosseux. Le nerf radial contient aussi des fais- ceaux différenciés pour divers muscles de son territoire. L'excitation élec- trique directe du tronc du grand nerf sciatique confirme sa constitution anatomique par accolement, souvent visible à l'œil nu, des deux nerfs scia- tique poplité externe et sciatique poplité interne. Elle permet de constater en outre l'existence dans le grand nerf sciatique des faisceaux nerveux dis- tincts pour les différents muscles du membre inférieur tributaires de ce nerf, ce qui permet de faire contracter isolément chacun de ces muscles. — M. Mendelssohn. a) Nageotte (J.). — Note sur les fibres nerreuses amyéliniqucs. — Lesplexus de fibres de Remak varient suivant l'espèce animale et le nerf observé. Dans les nerfs de la vie de relation, il y a beaucoup de fibres myéliniques très fines, peu ramifiées ; les nerfs viscéraux sont composés presque exclusive- ment de fibres épaisses en réseaux serrés et compliqués ; les fibres de la chaîne du sympathique sont intermédiaires. Dans les travées des plexus amyéliniques se trouvent incluses des boules de 5 à 15[x, ovoïdes, simples ou composées, siégeant souvent au même niveau dans plusieurs travées contiguës ; elles sont normales et varient de nombre selon les espèces et les nerfs. Les cylindraxes bien fixés ont un diamètre de \ s couleurs chez Turtur risorius. — XIX. - SYSTEME NERVEUX. 38o La méthode employée par l'auteur consiste à associer deux sensations lu- mineuses de couleurs différentes, l'une à une sensation agréable pour l'ani- mal (nourriture), l'autre à une sensation désagréable (excitation électrique); la lumière colorée a été obtenue des rayons du spectre, au moyen d'un appa- reil approprié. Les expériences avec le rouge et le vert ont montré qu'à la lumière les deux couleurs ont la même puissance excitatrice pour la femelle et que le rouge est plus excitant pour le mâle. Après une certaine adaptation à l'obscurité, les rapports sont inversés : le vert devient plus excitant que le rouge pour la femelle, tandis que le mâle réagit aux deux au même degré. — M. Goldsmith. Sulzer (D1'). — Les degrés de la vision binoculaire. — H y a des degrés dans la vision binoculaire : elle n'est pas forcément complète ou nulle; ils tiennent à des imperfections de l'un des deux yeux, la vision binoculaire étant radicalement absente dans la vision alternante avec deux yeux indi- viduellement normaux. — Y. Delage et M. Goldsmith. a) Dubuisson (Maurice). — L'olfaction et les ions gazeux. — La saveur des sels est seulement celle de leur cation, d'où l'idée que ce sont les ions des électrolytes qui interviennent dans la gustation. N'en serait-il pas de même pour les ions gazeux dans l'olfaction? A l'appui de cette idée vient le fait que tous les facteurs qui augmentent l'ionisation augmentent la sensa- tion odorante. L'intensité de la sensation est mesurée par les oscillations de l'impression sensitive, qui varient dans le même sens que l'intensité de l'excitation. — Y. Delage et M. Goldsmith. b) Dubuisson (Maurice). — La vision monoculaire du relief et les illu- sions d'optique. — L'auteur propose une théorie destinée à expliquer les sensations et illusions du relief sans faire appel aux sensations musculaires de l'appareil moteur de l'œil, et par suite, s'appliquant à la vision monocu- laire. Partant du principe de l'irradiation, par laquelle les surfaces les plirs lumineuses débordent sur leurs voisines, entraînant dans le sens de leur éloignement la ligne de séparation, et du fait que la perception lumi- neuse est liée à des phénomènes chimiques déterminant des courants électriques, il admet que de tels courants existent dans les divers coins de la rétine dans les régions de contact entre les zones diversement éclai- rées et que, se composant les uns avec les autres, ils déterminent par leurs résultantes des déformations systématiques des images. Ces déformations établissent des différences entre la projection géométrique du tableau sur le . plan de projection des images et la projection de l'image rétinienne sur ce même plan. C'est de cette différence que résulterait l'impression du relief. D. explique d'une façon anologue des illusions de Zôllner, de Mûller-Lyer et de Poggendorff. — Y. Delage et M. Goldsmith. Seffrin (L.). — Les quantités minimales de substances odorantes per- çues par le chien. — Il s'est trouvé que le chien est inférieur à l'homme pour la perception de substances odorantes pures, mais qu'il perçoit beau- coup mieux que l'homme des mélanges de substances odorantes d'origine animale (viande de bœuf, de lapin, sang de chien, urine de chienne, etc.). — J. Strohl. Lobner (Leopold). — Recherches physiologiques sur le goût chez les sang- sues. — A l'aide d'une nouvelle méthode décrite dans un mémoire précé- i.'année biologique, x.\. 1915. 25 386 L'ANNEE BIOLOGIQUE. dent, L. a pu faire des expériences précises sur le sens de la gustation chez les sangsues. Les sangsues fixées sur un morceau de peau perforée et pliée en forme d'entonnoir suçaient les liquides que l'expérimentateur versait dans cet entonnoir. Les liquides choisis étaient des représentants de ceux qui, pour l'homme, sont de nature soit salée, soit douce, soit amère, acide ou alcaline. Grâce à sa méthode, L. a pu constater à quelle concentration des liquides employés la sangsue cessait de sucer et lâchait l'entonnoir membraneux, donnant à remarquer par là qu'elle avait perçu la différence du nouveau liquide par rapport au précédent; ces limites se trouvaient à 7 % pour le sel de cuisine, à 5 % pour le sucre de canne à 0,08-0,1 % pour le sulfate de quinine, à 0,09-0,1 % pour l'acide chlorhydri- que, à 0,08-0,09 o/0 pour la solution de potasse caustique. En mélangeant deux liquides de goût différent on constatait un affaiblissement de la per- ception gustative, tout comme chez l'homme. Ainsi une solution de sucre de canne mélangée à une solution de sel de cuisine de 0,9 % ne provoque qu'à une concentration de 7,5 % l'effet qu'à lui seul le sucre de canne pro- duit à une concentration de 5 % déjà. — J. Strohl. Chinaglia (L.). — De l'influence qu'exerce la température sur la sensibilité gustative. — Les variations de température des liquides sapides exercent sur les sensations gustatives une influence qu'il serait difficile de mesurer en ce qui concerne l'intensité de la sensation, mais qui se révèle, par une réduction du temps de réaction, à mesure que la température s'élève. — Y. Delage. a) Gary (L. R.). — Recherches faites à Tortugas. Etudes sur les Àlcyon- naires [VII]. — Dans ces études, les expériences sur la régénération chez Cas- siopea xamachana sont surtout à relever. Si l'on enlève à une moitié du disque, coupé en deux, ses organes de sens, on constate que cette moitié régénère plus lentement que la moitié intacte. Un. seul organe des sens sur les 8 suffit d'ailleurs pour conserver à la régénération sa marche normale. Pour voir si cette différence est due à la suppression de l'activité musculaire dans la moitié lésée, l'auteur place les deux moitiés, dont une privée d'organes de sens, dans l'eau de mer additionnée d'une solution de MgSOi qui a pour effet d'arrêter les pulsations tout en permettant la continuation de la vie et la régénération. Dans ces conditions la régénération se fait dans les deux moitiés avec la même vitesse, d'ailleurs notablement inférieure à la normale. Si on enlève, d'autre part, aux 2 moitiés du disque leurs organes des sens et qu'on amène une des moitiés à se contracter par suite de chocs d'inductions, on voit cependant que la régénération est égale des deux côtés, mais tou- jours de beaucoup inférieure à la normale. C'est donc bien le métabolisme plus ou moins intense résultant de l'activité musculaire, qui est enjeu, mais avec participation trophique des organes de sens. — M. Goldsmith. b) Cary (Lewis R.). — L'influence des organes de sens marginaux sur l'ac- tivité fonctionnelle du Cassiopea xamachana. — Sur une Cassiopée les rho- palies d'une moitié du disque sont excisées, tandis que sur l'autre moitié sont opérées des excisions d'égale importance entre les rhopalias restées en place. Une excision circulaire est faite alors au centre du disque et la vitesse de régénération est mesurée par le rétrécissement progressif de ce trou circulaire dans les deux moitiés : on constate que dans la plupart des cas la régénération marche notablement plus vite du côté où les rhopalies sont laissées en place ; mais le résultat n'est pas constant. Cependant le facteur XIX. — SYSTEME NERVEUX. 387 de cette différence n'est pas mis en lumière parce que les contractions de la moitié active se propagent à la moitié inerte. Pour supprimer cette pro- pagation, les deux moitiés, à rhopalies et sans rhopalies, sontphysiologique- ment séparées l'une de l'autre en détruisant par grattage les tissus muscu- laire et nerveux de la sous-ombrelle sur deux étroites bandes radiaires, diamétralement opposées à l'union des deux moitiés entre elles : dans ce cas, la différence de vitesse de régénération en faveur de la moitié active, par rapport à l'inactive, devient beaucoup plus grande. Si l'on supprime l'action musculaire et nerveuse en immergeant les disques préparés dans de l'eau de mer additionnée de MgSO4, la régénération est presque entiè- rement supprimée des deux côtés, dès que l'action du réactif est devenue complète. Pour mettre en relief l'influence du facteur mouvement, les deux moitiés ayant été préparées de la même façon et de même isolées physio- logiquement, des contractions sont déterminées dans la moitié inerte seule par des chocs d'induction, tandis que l'autre moitié est le siège de contrac- tions spontanées : dans ce cas, la régénération se produit dans les deux moitiés, mais plus active dans celle qui a conservé ses rhopalies, bien que l'énergie des contractions soit environ trois fois plus grande dans la moitié sans rhopalies que dans l'autre ; cela montre que les rhopalies exercent une action spécifique sur la régénération en dehors de leur action sur les con tractions musculaires. — En prenant pour indice de l'activité métabolique, non plus la vitesse de régénération, mais la production de CO2, on arrive à des conclusions concordantes. Les méduses sont alors complètement séparées en deux moitiés, placées dans des vases hermétiquement clos. Les moitiés pourvues de rhopalies fournissent dans le même temps notablement plus de CO2 que les moitiés inertes. Pour faire la part de contraction musculaire, ces dernières ont été activées par des chocs d'induction : la différence dans la production de CO- s'est maintenue dans le même sens, bien que les con- tractions induites fussent plus de trois fois plus actives que les contractions spontanées de l'autre moitié. Ainsi, les rhopalies exercent sur le métabolisme général, mesuré par la production de CO2, une action spécifique indépendante de leur action sur la contraction musculaire. — Y. Delage. c) Cary (L. R.). — Eludes sur la physiologie du système nerveux de Cassio- pea. — Ces expériences précisent et continuent les précédentes. L'auteur étudie l'action des organes des sens non plus sur la rapidité de la régénération, mais sur l'intensité du métabolisme, mesurée par la méthode de S. Tashiro : au moyen de l'évaluation de la quantité de CO2 produite. La moitié du disque à laquelle les organes de sens ont été enlevés a un métabolisme moindre que l'autre moitié, restée dans les conditions normales. Si un dis- que dont les contractions musculaires sont arrêtées par la suppression des organes des sens est coupé en deux et que dans l'une des moitiés l'activité musculaire est artificiellement provoquée par des chocs d'induction, cette moitié présente un métabolisme plus grand que l'autre. Mais on arrive, en dissociant l'activité musculaire et l'activité nerveuse, à montrer que le con- trôle exercé sur le métabolisme par les organes de sens est direct et indé- pendant des contractions musculaires. Si l'on compare le métabolisme de la moitié d'un disque dans laquelle, les organes de sens enlevés, on provo- que artificiellement des contractions musculaires, à l'autre moitié qui se contracte normalement sous l'influence de ses organes de sens, le métabo- lisme de cette dernière se montre supérieur, bien que la rapidité des con- tractions soit plus grande dans la première. Une autre série d'observations confirme le fait, déjà observé par d'autres :;sx L'ANNEE BIOLOGIQUE. auteurs, que les pulsations sont d'autant moins rapides que la surface con- trôlée par un organe de sens est plus petite. En laissant sous le contrôle d'un seul organe de sens successivement le disque tout entier, 1/2, 1/4, 1 8 et 1/16, l'auteur a constaté une chute continue de la rapidité des pulsations depuis 35, 55 contractions par minute pour le disque entier jusqu'à 10,75 pour 1/10 du disque. 11 ne l'ait aucune tentative d'expliquer ce l'ait. — M. GOLDSMITH. Buddenbrock (W. v). — Les statocystes du Pecten. — Chez les espèces observées, et probablement chez toutes, les statocystes sont asymétriques, le gauche étant plus gros, plus différencié, d'une structure plus parfaite et muni d'un statolithe, dont le droit est privé. —Pour déterminer les fonctions des statocystes, l'auteur les supprime en sectionnant le nerf qui leur vient des ganglions cérébroïdes. Le mouvement par lequel l'animal, posé sur la valve gauche, se retourne pour se placer dans la position normale, sur la valve droite, se produit également chez les animaux opérés. Bauer ayant constaté que les individus intacts paraissaient obéir aux excitations lumi- neuses dans ces mouvements de retournement, l'auteur a, comme lui, éclairé par dessous des animaux opérés et constaté qu'ils se retournent si on les excite à se mouvoir. Il en conclut que, si les statocystes et les yeux jouent un rôle dans ce réflexe, il existe cependant un troisième facteur d'une autre nature. On ne peut invoquer le contact des tentacules palléaux avec le sol, car le phénomène se produit aussi bien chez les animaux suspendus en posi- tion renversée. — Redressement. — La suppression du statocyste droit est sans effet sur le mouvement de redressement qui précède la natation. Celle du sta- tocyste gauche est aussi sans effet lorsque l'animal est simplement posé sur une de ses valves, mais s'il est suspendu verticalement par le milieu de la charnière ou par le milieu du bord libre, les individus privés du statocyste gauche ne peuvent, à l'inverse des animaux intacts, se redresser pour le mouvement de natation. — Rotation autour de l'axe vertical, accompagnant la rotation en avant. — Chez les individus normaux, la natation en avant s'accompagne d'une légère incurvation qui fait dévier la trajectoire vers la lumière. La suppression des deux statocystes, ou du gauche seulement, dé- termine une natation l'angle en avant ou, plus souvent, une rotation plus accentuée dans un sens ou dans l'autre, qui fait décrire à l'animal des cercles successifs, jusqu'au moment où il tombe. — Y. Delage et M. Goldsmitii. Rossi (Gilberto). — Sur le comportement de l'endoli/mphe pendant les accé- lérations de rotation de la tête. — Les appareils semi-circulaires de Muste- lus canis sont remarquablement développés et facilement observables à tra- vers le squelette cartilagineux. On y injecte une suspension de noir de fumée et l'on observe ainsi les mouvements qui s'y produisent quand on déplace brusquement la préparation. On constate ainsi que l'endolymphe est mobile. — R. Legendre. Piéron (Henri). — Quelle est la nature de la sensibilité vibratoire ? — Il n'y a pas de sensibilité vibratoire spéciale ; il n'y a pas de terminaisons spé- cifiques pour cet excitant. Seule, l'extrême prédominance de la transmission solidienne des vibrations produit une excitation osseuse tout à fait élective, avec phénomènes de sommation, différente en ceci de l'excitation électrique qui diffuse. De sa nature, l'excitant vibratoire est un excitant banal de toutes les terminaisons nerveuses, comme l'excitant électrique. — R. Legendre. XIX. — FONCTIONS MENTALES. 380 2° Fonctions mentales Abelson (A. R.). — The use of mental tests for Measuring Mental Defect. (Trans. of Brit. Assoc. for adv. Science, 1915-16, 697.) [433 Abramowski (Ed.). — Études expérimentales sur la volonté. (Jour, de Psychol. norm. etpathol., XII, 14-43, 88-118). [427 Adams (Henry). — The relative importance of size and frequency in for- ming associations. (Jour, of Phil. Psychol. and Se. Meth., XII, 477-490.) a) Bauch (M.). — Zur Gleichfôrmigkeit der Willenshandlungen. (Fort- schritte der Psychologie, II, fasc. VI, p. 340-370, Leipzig, Teubner, 1914.) [427 b) — — Beobachtungsfehler in der meteorologischen Praxis. (Fortschritte der Psychologie und ihrer Anwendungen, Vol. II, fasc. IV, 246-253, Teub- ner, Leipzig, 1914.) [396 c) — — Psychologische Untersuchungen ilber Beobachtungsfehler. (Fort- schritte der Psychologie und ihrer Anwendungen, (publié par Marbe, vol. I, fasc. III, Ibid., 169-226, chez Teubner, Leipzig, 1913.) [396 Bentley (Madison). — The Studg of Dreams. (Amer. Jour, of Psychol., XXVI, 196-210.) [418 Bertrand (A.). — Un mémoire inédit de Maine de Biran sur les perceptions obscures. (Arch. anthr. crim., 529-539, 1914.) [404 Bliss (S. H.). — The origin of Laughter. (Amer. Jour, of Psychol., XXVI, 236-246.) [Revue d'ensemble sur les différentes théories pour expliquer le rire : il provien- drait de la satisfaction de tendances subconscientes. — Jean Philippe Bourdon (B.). — Becherches sur la perception des mouvements rectilignes de tout le corps. (Année psych., XX, 1-16.) [406 a) Boring (Ed. 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[En donnant à reproduire, à des intervalles différents, une série d'associations, C. constate que si Ton demande de la reproduire telle que la lre fois, il y a plus d'identité d'association que si on laisse libre : l'activité de l'esprit souderait les mots à des conditions encore à déterminer. — J. Philippe Coe (Georges). — A proposed classification of mental functions. (Psychol. Rev., XXII, 87-98.) ' [397 Cramaussel (A.). — L'attention chez un petit enfant. (Année psych., XX, 126-139.) [« La fixation de la pensée sur un objet a une influence directe et immédiate sur les mouvements respiratoires et circulatoires ■» ; hausse du pouls au début de l'attention, baisse à la fin ; vaso-motricité spasmodi- que, économie d'activité respiratoire, instabilité de l'état. — G. L. Duprat Crâne (H. "W".). — A Study in association. Réaction and Reaction Time. (Psychol. Rev. Monogr., N° 80,80 pp.) [441 Crawford (C.) and Fogg (E. R.). — Tke Rythms of chifdhood. 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[422 XIX. - FONCTIONS MENTALES. 391 Descœudres (A.). — Les tests de Binet-Simon comme mesure du dévelop- pement des enfants anormaux. (Archives de Psychol., XV, 225-254.) [436 Dûck (Johannes). — Ein Liebesspiel einer Hauskatze. (Zool. Anz., XLV, 481-482.) [4^9 Dufour (Marcel). — Questions nouvelles d'optique psycho-physiologique. (An. Psychol , XX, p. 202-217.) [409 a) Dugas (Ii.). — La dépersonnalisation ; l'illusion du « déjà vu » et celle du « jamais vu ». (Rev. phil., LXXIX, 543-555.) [426 b) La mémoire organique. (Jour, de psychol. norm. et pathol., X, 1-15.) [426 Dumas (G.). — Qu'est-ce que la psychologie pathologique? (Journ. de Psychol. norm. et pathol., XII, 73-88.) [437 Dunham (Fr. L.). — Somatic development : acriterion of mental measure- ment. (Pedagog. Seminary, XXII, 305-325.) [432 Edwards (A. S.). — An expérimental study of Sensory suggestion. (Amer. Jour, of Psychol., XXVI, 99-129.) [419 Epstein (Izhac). — La pensée et la polyglossie. 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[409 Heller (Robert). — Grundziige einer physiologischen Théorie der psychi- schen Invarianten. (Pfliiger's Arch.f. d. ges. Physiol., CLX, 487-500.) [400 Herrick (G. Judson). — Introspection as a biological method. (J. of Phil., Psych. and Se. meth., XII, 543-550.) [Il faut éviter aussi bien la pure introspection que l'é- tude purement objective du comportement. La conscience est un facteur trop important d'évolution biologique pour être dédaignée par les scien- ces naturelles. Il faudrait savoir quelle est la relation précise entre la conscience et le métabolisme des fibres nerveuses ; nous l'ignorons, mais nous constatons que les processus conscients sont des « réalités biologi- ques ». Le comportement tout entier ne peut être compris sans l'intime union de la biologie et de la psychologie introspective. — G. L. Duprat Hillyer (V. M.). — Child training a System of Education for the child under School âge. (New-York, Century O, 299 pp.) [432 Hinckley (A. G.). — A case of retarded speech development. (Pedag. Semin., XXII, 121-146.) [Etude d'un cas de langage évoluant anormalement, et dont l'auteur souligne les déficits et les irrégularités. — Jean Philippe Keller (Helen). — Mon Univers : le monde d'une sourde-muette aveugle. (1 vol. in-12, 150 pp., Paris, Félix Alcan.) [410 Kelley (T. L.). — Educational guidance : An expérimental analy sis and pré- diction of Ability of High Schools Pupils. (New-York, Teacher's collège, 116 pp., 1914.) ' [433 Kennel (P.). — Essai de classification des odeurs par la méthode des majo- rités. (Arch. de PsychoL, XV, 375-384.) [407 XIX — FONCTIONS MENTALES. 39:5 a) Knight (Dunlap). — .1 new Measure ofvisual descrimination. (Psychol. Rev., XXII, 28-35.) [K. emploie un appareil appelé duoscope, très sensible, pour déceler les changements d'adaptation, l'astigmatisme, etc. — J. Philippe b) The Shortest perceptible lime interval between tioo (lashes oflight. (Psych. Rev., XXII, 226-250.) [La détermination du plus court intervalle entre deux rayons de lu- mière est importante pour tout ce qui touche au problème de la percep- tion du temps, du rythme. K. D. continuera ses recherches. — J. Philippe Kostylef. — Sur la formation du complexe erotique dans le sentiment amoureux. (Rev. philos., LXXIX, 159-179.) [413 Kuhnes (E. L.). — Expérimental study of dynamic përiodicity as influenced bi/ diurnal, wcekly, monthly, seasonal and yearly efficiency. (Pedagog. Semin., XXII, 326-346.) [401 Laîgnel-Lavastine. — Sécrétions internes et système nerveux. (Rev. de méd., 602-655, 1914-15.) [412 Laimé (E.). — Sur la rééducation de Vouïe. (Annales des maladies de l'o- reille, du larynx, etc., 4e livraison, 368-383, 1914.) [408 Langenbeck (Mild.). — A Study of a five yearold child. (Pedag. Semin., XXII, 65-88.) [434 Langfeld (Herb. S.). — 4 Study in simultaneous and alternating fînger movements. (Psych. Rev., XXII, 453-478.) [417 Leclère (A.). — L'obsession et ridée prévalente. 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Nemecek « Massenversuche ûber Errinerungsassoziationen » . (Fortschritte der Psycho- logie, 11, fasc. VI, 370-371, 1914.) [413 a) Piéron (H.). — Recherches sur les lois de variation des temps de latence sensorielle en fonction des intensités excitatrices. (Année psych., XX, 17- 96.) [401 b) — — Les sensations comparatives. (Ass. Fr. Av. Se, 433 Session, Le Havre, 139.) [400 c) Des lois diverses répondant au type général de la loi de Wundt pour différentes sensations. (Ass. Fr. Av. Se, 43e S., Le Havre, 582-589.) [400 Pillsbury (W. B.). — The mental antécédents of Speech. (J. of Philos. Psych. a. Se. Meth.,, XII, 116-126.) [415 Pintner (R.). — The standardizat ion of Knox's cube Test. (Psychol. Rev., XXII, 377-401.) [436 Poyer (Georges-Paul). — Contribution à la pathologie du sommeil : le sommeil automatique. (Th. méd. Paris, Leclerc, 93 pp., 1914.) [417 Prandtl (A.). — Ueber die Auffassung geometrischer Elemente im Bilder. (Fortschritte der Psychologie, II, fasc. 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Aiken décrivent des exercices pour développer l'observation : S. qui les a essayés méthodi- quement, conclut que ce développement est temporaire et tient surtout à la force de suggestion de celui qui emploie les tests. — Jean Philippe Schmitt (C). — Stand ardization of tests for defective children. (The Psychol. Monographs, XIX, 3, n° 83.) [Sera analysé dans le prochain volume Schneider (K. G.). — Die rechnenden Pferde. (Biol. Centralbl., XXXV, 153-160.) [Réponse à la critique de C Schrœter concernant les opinions de Schn, sur les chevaux d'Elberfeld et défense énergique du procédé d'expérimentation de Krall. — J. Strohl Shepherd (T.). — lests on adaptive intelligence in dogs and cats, as com- pared ivith adaptive intelligence in rhésus monkey. (Amer. Jour, of Psychol., XXVI, 211-216.) [429 Smith (E. M.). — The investigation of mind in animais. (1 vol. in-12, 200 pp., Cambridge, Univ. Press.) [428 Sollier (P.) et Chartier (M.). — La commotion par explosifs, et ses consé- quences sur le système nerveux. (Paris, J. B. Baillière, 30 pp.) [411 Stepanow (G.). — Sogni indotti. (Psiche, IV, 254-288.) [418 Stockton (J. L.). — Exact Measurements in Education. (Chicago, Row Pe- ter son, 57 pp.) [433 Tanner (A. E.). — The new born child. (Pedag. Semin., XXII, 487-500.) [Tableau des notions en cours sur l'enfant nouveau-né, avec une longue bibliographie. — J. Philippe Taussig (F. W.). — Inventors and Money-Makers. (Lectures at Brown Uni- versity, 1 vol. in-8°, 138 pp., New-York, Mac Millan.) [423 Tawney (G. A.). — What is Behavior? (Journ. of psych. and scient. Meth., XII, 29-31.) [Pour la biologie, l'accommodation et l'habitude caractérisent le comportement; mais la sélection et la répétition sont non moins carac- téristiques et sont inséparables de l'habitude; la sélection des valeurs est l'acte fondamental de l'activité psychique (behavior = estimation). Le comportement, compliqué par l'imitation et la suggestion a une énorme importance; qu'on y ajoute l'influence de la tradition et des institutions sociales et le caractère apparaît. L'intelligence est alors la conscience de l'existence à laquelle on est voué, base du sens moral. — G. L. Duprat Testut. — Dissection d'un imbécile. (L'Anthropologie, 25-518, 1914- 15.) [437 Thorndike (Edward L.). — Ideo-motor Action. (J. of. Philos., Psych. and Se. meth., XII, 32-38.) [Dans la constitu- tion primitive de l'homme, il n'y a pas de lien entre les idées et les actes; l'hérédité amène une préadaptation par ressemblance; mais « l'action idéo-motrice » n'existe pas au delà. Les expériences faites, « les faits observés dans l'éducation des enfants apprenant à écrire ou dessiner d'après des modèles, montrent l'impuissance d'un schème perçu à organiser 396 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 1rs éléments du comportement individuel » : la. réponse motrice est déter- minée plutôt par l'émotion que par la perception de l'objet. — (1. L. Duprat Thomson (A.). — Ou the présence of génial Tubercles on the inaudibles of man and their sug geste d associât, with the faculty of speech. (J. of Anat. and l'hysiol., L, 4:'>-74.) [Cité à titre bibliographique Thumb (Albert). — Satzrhythmus und Satzmelodie in der altgriechischen /'rusa. (Fortschritte der Psychologie und ihrer Adwendungen, Marbe, Leipzig, Teubner, vol. I, fasc. III, 140-168. 1913.) [401 Titchner (E. B.). — On Psychology as the Behavior views it. (Proceed. of Am. Philos. Soc, vol. LUI, 1-17, 1914.) [428 Toltchinsky (A.). — Recherches topographiques sur la discrimination tactile. (Année psych., XX, 160-181.) [Chaque centre a son genre de champ esthésiométrique (plus ou moins éloigné du cercle, parfois irrégulier ou polygonal). L'inattention agrandit le champ sans modifier sa forme. Les champs se compénètrent. Ils ne s'ar- rêtent pas aux plis d'articulation (qui tout au plus les raccourcissent). Au- cun résultat n'indique l'existence de « signes régionaux ». — G. L. Duprat Ulrich (John Linck). — Distribution of effort in Learning in the white fiât (Behavior Monograph, N° 10, pp. 50, H. Holt, New-York.) [430 Valentine (C. W.). — Introduction to expérimental Psycholog g in relation to éducation. (1 vol. in-12, 200pp., London, W. C.Univ. Tutoriel press.) [432 "Watt (Henry J.). — Psychological analysis and theory of Hearing. (British Jour, of PsychoL, VII, 1-43.) [407 "Willem (Vict.). — Comment les fleurs attirent les abeilles. (Rev. gén. des Sciences, 539-543.) [431 Woodrow (Herbert). — Reaction to the cessation of stimuli and their Ner- vousmechanism. (Psych. Rev., XXII, 423-452.) [401 Woodworth (R. S.). — A revision of Imageless Thought. (Psychol. Rev , XXII. 1-27.) [421 Woolley (H. Th.) and Fischer (Ch. R.). - - Mental and Physical measure- ments of working children. (1 vol., 250 pp., Monogr. 77, Psychol. Rev. Princeton, N.-Y., 1914.) [435 Ziehen (Th.). —Expérimentale Untersuchungen iiber die raum lichen Eigen- schaftcn einiger Empfindungsgruppen. (Fortschritte der Psychologie und ihrer Anwendungen, Marbe, vol. I, fasc. IV-V, 227-337, Teubner, Leipzig, 1913.) [403 I. GÉNÉRALITÉS. — CORRÉLATIONS. — SENSATIONS. a. Généralités. b-c) Bauch (Michel). — Facteurs psychologiques des erreurs d'observation. - 1° Dans les sciences psychologiques. — 2° dans les sciences météorologiques. - Dans les sciences de mesure il arrive fréquemment que de très petites quan- XIX. — FONCTIONS MENTALES. 397 tités de temps ou d'espace doivent être prises en considération. Dans ces cas- là, les facteurs psychologiques doivent nécessairement entrer enjeu, et ces derniers sont considérés comme des erreurs par le savant, attendu qu'ils ne découlent pas de l'observation objective. Ainsi, dans les mesures astrono- miques, l'erreur provient de cette circonstance que le temps des réactions visuelles est plus long que celui des réactions auditives. Le second facteur est d'ordre général : lors de l'évaluation de très courts intervalles de temps ou d'espaces très restreints, certains chiffres se rencontrent plus fréquem- ment que d'autres. Après une revue de la littérature du sujet, l'auteur expose ses recherches expérimentales dont voici les conclusions princi- pales. Premièrement, la fréquence des erreurs mises en évidence par de multiples mensurations montre la nécessité d'introduire de nombreuses corrections dans les domaines où s'effectuent les mesures et exige un appren- tissage des observateurs. Une seconde exigence apparaît, c'est celle de com- pléter la théorie mathématique des erreurs de Gauss par une théorie empi- rique et psychologique. Cette théorie est en effet entachée d'erreur, car elle attribue un même cachet de probabilité aux erreurs variables. Les expé- riences de l'auteur mettent aussi en évidence la grande uniformité des réac- tions]psychiques. L'article contient dix-sept conclusions d'ordre expérimental. — Poursuivant ses études, B. examine les mêmes erreurs dans les observa- tions météorologiques. — J. Joteyko. Coe 'Georges). — Pour les classifications des fonctions mentales. — C. commence par souligner l'importance prise depuis quelques années par la notion de changement ou de développement dans la classification, dans l'é- tude des états mentaux ; il rappelle quatre principes qu'il considère comme fondamentaux : 1° Tout état mental a un but aussi bien qu'une structure ; 2° l'esprit humain est, dans sa structure aussi bien que dans ses fonctions, la continuation de l'esprit animal ; 3° les divers aboutissants de l'esprit enfer- ment l'intérêt conscient ; 4° les diverses fonctions spécifiques aussi bien au point de vue biologique qu'interne commencent à se définir. De là, C. classe les fonctions biologiques en considérant le développement dans l'espace ou le temps, la grandeur, la qualité, les coordinations; il passe ensuite à ce qu'il appelle les fonctions de choix aux deux sens du mot, lesquelles supposent au- dessous d'elles des fonctions inférieures où elles s'appuient ; l'état de con- science, la multiplicité objective, le contrôle objectif, etc. — J. Philippe. Curtis (Jos. Nash.). — La psychologie comme science de soi-même. — Après avoir exposé et comparé différentes théories émises par ceux qui fondent la psychologie sur l'introspection, C. conclut que cette méthode ne saurait faire avancer cette science en ouvrant la voie à de nouvelles recherches parce qu'elle ne donne pas un corps de doctrine consistant. Ce n'est qu'un ensemble de points de vue subjectifs qui doivent leur organisation surtout à la doctrine et à la métaphysique. La méthode employée relevant surtout de la logique (puisque réflexion), les résultats auxquels elle conduit pourraient être fournis par le simple raisonnement. — J. Philippe. a) Mûnsterberg (Hugo). — La Psychologie du travail industriel. — Ce livre doit retenir l'attention à cause du cadre qu'il veut donner à toutes les recherches à faire dans un domaine où les travaux sont encore peu nom- breux. Son titre, difficile à traduire, indique qu'il s'occupe des services que les déterminations ou caractérisations déterminées par la psycho-physiologie pourront, dans un avenir prochain, rendre à l'industriel en quête d'ouvriers, 398 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. à L'administrateur à la recherche d'employés, etc. M. veut établir une con- nexion étroite entre les recherches du Laboratoire de psychologie et l'étude des problèmes économiques : il veut organiser un système qui mettra métho- diquement l'expérience psychologique au service du commerce et de l'in- dustrie. Les trois directions principales de ces recherches iraient aux trois questions les plus importantes pour l'homme d'affaire et l'industriel à la recherche de collaborateurs ou d'ouvriers : 1° comment reconnaître les qualités mentales qui fourniront le meilleur rendement pour les travaux à exécuter; 2° quelles conditions psychologiques assurent le meilleur et le plus considérable rendement de travail; 3° quels moyens éducatifs porteront au maximum les facultés dont l'industrie ou le commerce ont besoin. ("est surtout vers cette dernière question que se portent les efforts de H. M. Voici le plan de son livre : 1° Comment faire l'homme du meilleur ren- dement possible? En déterminant d'abord ses aptitudes, en cataloguant scientifiquement la direction dans laquelle il devra vivre plus tard, en le soumettant pour cela à une série d'épreuves de laboratoire qui jaugeront ses diverses facultés, et qui montreront à coup sûr [?] de quoi il est capable. Ses capacités reconnues, il ne restera plus qu'à les lui faire mettre en œuvre. M. donne des exemples, pris parmi les employés des tramways électriques, et dans d'autres professions [lorsqu'on examine ces exemples, on s'aperçoit que les tests renseignent surtout sur l'absence ou l'anomalie de certaines capacités : A. ne voit pas assez pour conduire, etc. mais non sur le ren- dement des capacités quand elles existent]. La conclusion de cette première- partie, c'est qu'on peut déterminer sinon la structure nécessaire à chaque individu pour une fonction, du moins les qualités qu'il peut mettre en ligne pour remplir les fonctions auxquelles il se présente. La psychologie doit même d'après M., aller jusqu'à caractériser l'élément fondamental des diverses aptitudes commerciales et industrielles, « de façon à faire le recen- sement et le classement dés valeurs individuelles de chaque pays, pour en assurer la mise en œuvre d'après un plan général qui s'étendra à toute la Terre ». — 2° Comment faire rendre à l'homme le meilleur travail possible? en ajoutant à ces conditions psycho-physiologiques la technique des opéra- tions qu'il doit faire, ou inversement (adjustement of technical to psychical conditions exprime une correspondance réciproque, sans décider quel terme sera directeur). Cette seconde partie devra nous indiquer le comment de la mise en œuvre de la première : en fait, M. répète et tâche d'adapter les travaux antérieurement publiés, sur la fatigue, la mise au point du travail, les rapports de l'attention et de la fatigue, etc. Il n'est à signaler que le chapitre sur l'étude du meilleur rendement en travail musculaire par l'éco- nomie des mouvements. M. se réfère en particulier aux études de Frank Gilbreth sur les travaux des maçons : il rappelle qu'un mouvement est d'au- tant moins fatigant, et son rendement d'autant supérieur, qu'il se développe de façon à tirer le meilleur parti possible de l'action de la gravité ; il exa- mine comment diriger à ce point de vue l'éducation des mouvements, et insiste sur l'utilité d'éviter les brusques arrêts ; cite les études de Wood- worth sur les relations entre la rapidité des mouvements et leur précision, et conclut par une étude comparative sur les influences sociales modifiant le travail. Surtout, il insiste sur la valeur toute relative, subjective, de nos sentiments de fatigue : ce n'est pas un coefficient physiologique ; il n'est par conséquent nullement significatif de notre état de fatigue ou de son degré. En d'autres termes, nos sensations de fatigue n'ont qu'une impor- tance très secondaire et sont bien au-dessous des indications objectives XIX. — FONCTIONS MENTALES. 399 fournies par les appareils de laboratoire, lesquels seuls autorisent des conclusions précises. [Voilà le point central de toute la théorie de ce livre : il place l'élément psychologique non dans la conscience du sujet contrôlé par les appareils, mais dans les appareils commandant à la con- science, la dirigeant même au besoin lorsqu'il s'agit de fournir un travail que le sens intime contre-indique]. — 3° Ce système une fois organisé, rien n'empêchera plus les dirigeants de mettre en œuvre les aptitudes que cha- cun de nous présente, au dire des appareils de laboratoire : ce qui offri- rait des avantages sur lesquels M. s'étend longuement. D'un côté, dit-il, les économistes, avec leur théorie des valeurs, leurs recherches sur les con- ditions de vente, le développement du luxe, la relation entre le prix des choses et le bien-être social, ont fixé les relations du développement écono- mique avec la vie mentale. D'autre part, le philosophe, avec sa théorie de la valeur, ne s'est pas renfermé dans l'éthique ou dans l'esthétique : il est venu aux questions économiques. Les principes de pratique technique développés par le psychologue réuniront les travaux de l'économiste qui chiffre, aux concepts du philosophe qui dirige : les données psycho-techniques seront réalisées. Voilà l'avenir, peut-être lointain, peut-être proche, dit M. ; il n'en faut pas moins dès maintenant le préciser, en tracer les cadres, et tout prévoir tout organiser d'avance, et a priori, « comme on tracerait la carte, avec toutes les voies de pénétration, d'une forêt vierge encore inaccessible ». — L'ou- vrage se termine par un bref chapitre sur les futurs développements de cette psychologie économique, et par une abondante bibliographie, surtout allemande et américaine. Il serait intéressant de comparer cet ouvrage du professeur d'Harward avec les premières recherches de M. quand il débutait à Fribourg en Brisgau ; on y verrait par bien des points le développement d'une idée qu'il a toujours suivie : suprématie de la science objective avec des cadres fixes, sur l'art de deviner et de créer par ses propres forces et sa spontanéité. — Jean Phi- lippe. Gault (H. R.). — Sur la -psychologie sociale. — Cet article présente un point de vue intéressant : l'auteur, après avoir défini la psychologie sociale, la considère comme impliquant nécessairement la conception d'un automa- tisme organisé dans la société exactement comme la psychologie explique- rait l'existence d'un automatisme se développant au fur et à mesure des étapes de la vie de l'organisme. La conscience sociale consisterait alors à prendre connaissance du retentissement possible de notre activité sur les autres personnes de la société; et la psychologie sociale aurait pour rôle d'examiner comment les actions et réactions se heurtent ou s'associent selon certaines directions. — Jean Philippe. a) Marbe. — L'Institut psychologique de l'Université de Wurzbourg. — Il appartient à l'un des plus anciens Instituts psychologiques de l'Allemagne. Son fondateur est le professeur Oswald Kûlpe, lequel fut nommé professeur de Philosophie et d'Esthétique à l'Université en 1894. Petit à petit Kûlpe acquit la collaboration de Ernst Durr, de Karl Blhler et de Marbe. La liste des travaux publiée sous la direction de Kûlpe comprend 55 numéros. Ils se rattachent aux conditions du travail et aux types de travail, aux phé- nomènes stroboscopiques ; aux différences à peine perceptibles de lumière ; aux associations; au langage; au problème de l'attention; à l'esthétique expérimentale ; à la psychologique pédagogique ; à l'abstraction ; au rythme 400 L'ANNEE BIOLOGIQ1 E de la prose; à l'étude expérimentale de la pensée; à la mémoire; à la volonté; au sens du temps; à la conception de l'idéal; à l'estimation tactile des distances vides et pleines etc. En outre, neuf travaux furent exécutés en partie à l'Institut psychologique et en partie dans d'antres Instituts de l'Université de Wûrzbourg. En 1909 Kilpe fut transféré à Bonn et dans la suite à Munich. Son successeur fut Marbe, ancien professeur à Francfort. Biihler était parti pour Bonn. Marbe entreprit ses travaux avec l'aide de son assistanl Peters. Sous la direction de Marbe 22 travaux lurent accomplis à l'Institut; ils se rattachent aux sujets suivants : théories des phénomène collectifs en psycho- logie; les associations; l'uniformité de la nature; l'hérédité des facultés psychiques ; les temps de réaction; les témoignages des enfants, etc. A partir de 1912-13 les travaux paraissent dans une publication spéciale : Fort- schritte der Psychologie and titrer Anwendvngen, publiée par Marbe. — — L'Institut de Wûrzbourg appartient à l'heure actuelle aux plus beaux de l'Allemagne. Il possède 16 salles, dont un auditoire pour 60 personnes, une bibliothèque et un outillage complet. Des conférences psychologiques avec démonstrations y sont données pour les étudiantes. Ces dernières font éga- lement des recherches. — J. Joteyko. c) Piéron (Henri). — Les lois diverses répondant au type général de la « loi de Wundt, pour différentes sensations. — L'auteur étudie la variation des temps de réaction suivant la nature et l'intensité des excitations pour pré- ciser les phénomènes auxquels s'applique la loi de Wundt. C'est surtout dans les temps de transformation de l'excitation en sensation nerveuse que prennent place les variations. — Y. Delage et M. Goldsmith. Heller (Robert). — Principes fondamentaux d'une théorie physiologique des invariantes psychiques. — Essai d'interprétation des corrélations psycho- physiques par l'introduction du principe des invariantes. L'auteur suisse (de Zurich) insiste sur la continuité dans le sens de Mach des phénomènes psy- chiques et physiologiques, ces derniers n'étant que le dernier terme des pro- cessus physiques. Il croit que la notion des invariantes est apte à mettre de la clarté dans la conception des actes psychiques envisagés au point de vue physiologique, surtout en ce qui concerne la perception de la forme par les divers sens. Les invariantes présenteraient un complexus d'éléments qui ne varie pas avec les modifications de ces éléments. Les raisonnements plus philosophiques que physiologiques de l'auteur s'appuient sur des arguments tirés des considérations physico-mathématiques qui ne se prêtent pas à une simple analyse et doivent être relues dans le tra- vail original. — M. Mendelssohn. />) Piéron (H.). — Les sensations comparatives. — P. étudie l'apparent pa- radoxe d'après lequel nous reconnaissons les couleurs noire, grise et blanche qui paraissent ne différer que par la quantité de lumière réfléchie, même lorsque ces quantités de lumière sont égales entre elles du fait que la quantité de lumière reçue par ces surfaces est très grande pour le noir, moyenne pour le gris et très faible pour le blanc. Il constate que le pa- radoxe n'existe plus lorsqu'on se place dans la chambre noire où la sup- pression de l'éclairage des surfaces ambiantes supprime tout terme de com- paraison. Là un blanc et un gris apparaîtront comme des surfaces plus ou moins éclairées sans qu'on puisse se prononcer sur leur couleur. Au con- traire, quand les surfaces ambiantes sont éclairées, nous jugeons de la na- XIX. — FONCTIONS MENTALES. 401 ture noire, gzise ou blanche par le rapport de la quantité de lumière qu'elles réfléchissent à la quantité de celle réfléchie par les objets voisins, d'où le nom de sensations comparatives donné à cette perception. Le phénomène est observable chez les animaux, car des Idotées, placées sur fond noir vive- ment éclairé, étalent leurs chromatophores comme sur fond blanc bien éclairé, tandis que sur fond gris ou blanc très peu éclairé elles les rétractent comme dans l'obscurité. — Y. Delage et M. Goldsmitii. a) Piéron(H.). — Recherches sur les lois de variation des temps de latence sensorielle en fonction des intensités excitatrices. — Les temps de réaction sensorielle décroissent en fonction de l'augmentation des intensités d'exci- tation. Ces temps tendent vers une limite en raison inverse de l'intensité d'excitation, avec décroissance initiale plus rapide pour les sensations de sucré et salé; plus lente pour les sensations visuelles quand l'œil est adapté à l'obscurité ; lente au début, mais avec accélération terminale, pour les sensations sonores et pour celles d'acide et d'amer. — Les sensations à décroissance initiale rapide ont une faible marge d'excitabilité. — La diffu- sion de l'excitant, nécessaire notamment à la production des sensations thermiques, entraîne à elle seule une diminution de la durée, en raison inverse de l'intensité de l'excitant; mais le phénomène périphérique « ne suffit pas à rendre compte en totalité de la loi observée de décroissance ». — G. L. Duprat. Woodrow (Herbert). — Les réactions à la cessation d'excitation et leur mécanisme nerveux. —On a trop négligé, jusqu'à présent, d'étudier comment nous réagissons à la cessation d'une excitation ; on pourrait rapprocher ce qui se manifeste alors, de nos mouvements de réaction au début d'une excitation lesquels procèdent de notre énergie mise en action par ce qui est encaissé dans le système nerveux; l'énergie détermine alors une réponse motrice; au contraire, lorsqu'on cesse de réagir, la dépense d'énergie refrène peu à peu la réponse motrice. W. examine les différentes questions qui se posent à ce propos, et les théories émises ; il expose les expériences qu'il a lui-même organisées pour étudier notre réaction à la cessation d'une excitation sonore ou lumineuse. Il [conclut que le développement des phénomènes psycho- physiologiques dans la cessation est superposable à celui de leur dévelop- pement dans la montée de l'excitation, et il lui semble que les faits de ce genre ne se peuvent expliquer sans admettre l'existence d'une centralisation nerveuse des énergies réalisant un certain équilibre entre les diminutions d'énergie dans une région et les augmentations dans une autre. Quant à la lenteur et à la lourdeur plus grandes pour la réaction à la lumière que pour celle au son, "W. l'attribue à ce que l'adaptation de notre mécanisme cérébral, pour réagir au son, est antérieure et plus parfaite que pour la lumière. — J. Philippe. 6. Sensations musculaires, organiques. Kuhnes (E.-L.). — Étude expérimentale sur l'influence dynamique des pé- riodicités journalières, semainières, mensuelles, saisonnières et annuelles. — Les études publiées sur ce sujet sont déjà nombreuses; mais ce sont des monographies éparses.K. voudrait en faire un ensemble de façon à présenter l'année biologique, xx. 1915. 26 402 L'ANNEE BIOLOGIQUE. le tout de la question sur un point particulier, l'exercice de la force. C'est une tentative à signaler, mais qui reste encore bien incomplète. — Jean Philippe. Bursaux (René). — Les phénomènes mentaux et la température cèrè- brale. — Cette étude critique, pourvue d'une bonne bibliographie du sujet, englobe les travaux anciens et les travaux récents. Parmi ces derniers, notons particulièrement ceux qui furent accomplis par Hans Berger lequel exécuta à la faculté de Iéna des expériences sur le chimpanzé et sur sept cerveaux humains. Il perfectionna la technique de Mosso et procéda à la ponction du cerveau où il enfonce, à la place du trocart, un thermomètre très sensible. Cette opération a été pratiquée chez des malades comme moyen de dia- gnostic de tumeurs cérébrales. La constatation la plus nette est l'élévation de la température dans la période d'excitation au début de la narcose chloro- formique. Une chute accompagne le sommeil profond, et une importante élé- vation le réveil. Les excitations sensorielles provoquent une élévation thermique qui dépasse beaucoup celle que pourrait fournir l'apport d'éner- gie effectué par cette excitation (stimulations visuelles et auditives). Berger examina aussi les effets du travail intellectuel (calculs). Sa conclusion (basée sur les constatations et les calculs) est que le travail mental représente le produit d'un processus de désassimilation cérébrale libérant de la chaleur, de l'énergie électrique, et enfin une certaine énergie encore énigmatique à laquelle seraient dus les processus conscients. L'excitant sensoriel n'agit que comme une étincelle provoquant la conflagration d'une traînée de poudre, il n'agit que pour déclancher l'énergie interne du cerveau. L'énergie dépassée préexistait à l'action d'excitants. — B. critique la base expérimen- tale des travaux de Berger et la trouve un peu fragile." Il n'y a qu'une expé- rience pour le travail intellectuel. Il y a en plus une grosse correction à faire du fait de. réchauffement de toute la masse des hémisphères. Il y a dans les interprétations une part considérable d'hypothèses. Les causes d'erreur inhérentes à l'expérimentation la vouent à un échec complet. — J. Joteyko. a) Boring (Ed.). — Les sensations du tube digestif. — Après un historique assez complet, B. indique qu'il s'est attaché surtout à déterminer les rela- tions entre l'intensité des excitations et les sensations ; il a recherché les erreurs de localisation et tâché d'arriver à décrire toutes les fois que c'était possible les caractères mentaux de ces sensations telles que nous les révèle l'introspection. La localisation était déterminée à l'aide d'une triangulation de la surface du tronc repérée par rapport au trajet d'un tube introduit dans le canal digestif, et décelé par la radiographie. L'œsophage est sensible sur toute sa longueur au froid et au chaud, ceux- ci, poussés à l'extrême, déterminent de la douleur. La température moyenne donne des sensations qualitativement analogues à ce qu'elles produisent sur la peau. Les stimulations mécaniques qui distendent l'œsophage donnent une sensation de pression et, si elles deviennent plus fortes, de douleurs ; l'œsophage paraît plus sensible à l'électricité dans la région pharyngienne, il est sensible à l'alcool, mais non au poivre, à la moutarde, etc. ; l'estomac est moins sensible à l'alcool, mais il est sensible au poivre et à la moutarde. Le rectum est sensible à la distension qui provoque des réactions de con- tractilité et aux stimulations électriques surtout du côté du pourtour anal ; il nu l'est ni au poivre ni à la moutarde, sauf au pourtour anal. — Jean Philippe. XIX. - FONCTIONS MENTALES. 403 b) Boring. — Sensibilité de l'estomac aux excitants thermiques. — Conti- nuant les recherches précédentes, l'auteur conclut que l'estomac éprouve une sensation de chaleur quand l'excitant est d'environ 40 degrés et de froid à 30 degrés. Ces sensations se développent soit dans l'estomac, soit dans les parties adjacentes immédiatement à coté des masses abdominales, soit dans l'œsophage. — Jean Philippe. c) Boring (E. G.). — Analyses d'états mentaux rapportés à des formules alimentaires et urinaires. — Ce travail présente une série de descriptions introspectives des états résultant de la faim, de la soif, de la nausée, etc. Ces sensations proviennent d'éléments complexes qui se ramènent, quand elles sont normales, aux différentes sortes de pressions et de peines ; elles varient d'ailleurs beaucoup d'un individu à l'autre et même d'une journée à l'autre; les sensations musculaires y tiennent une grande place. — Jean Phi- lippe. a) Foucault (Marcel). — Les perceptions locales de la peau. ■ — Un point subissant une excitation au moyen d'une tige de bois, le sujet indique l'en- droit où il croit que cette excitation agit. « La zone d'erreur diminue à me- sure que l'on passe de l'avant-bras à la main puis à la lre et 2e phalanges du majeur » [ F. l'attribue à ce que les organes sensibles à la pression devien- nent plus denses : il faudrait y ajouter le rôle de la vue et celui de l'activité perceptive plus grande]. — - Si l'erreur est très faible autour des articulations et sur les bords des segments, elle grandit à mesure qu'on s'en éloigne. — Si l'erreur locale est d'autant plus faible que le sujet est doué de plus d'ac- tivité intellectuelle, s'il n'y a pas de différence entre les aveugles et les voyants, ni entre les voyants visuels et ceux dont la perception n'est jamais accompagnée d'images visuelles. — Les erreurs sont plus fortes pour le chaud et le froid que pour la pression, mais elles diminuent par suite de l'exercice. — Jean Philippe. Ziehen (Th.). — Les qualités spatiales de certains groupes d'impressions. — L'auteur trouve qu'à l'heure actuelle le problème de la perception de l'espace est tout aussi obscur qu'au temps de Kant et de Herbart et c'est faute d'une expérimentation régulière. D'autre part, on a tort de ramener cette perception exclusivement aux sensations visuelles et cutanées. Il parait nécessaire de soumettre à cet égard les sensations kinesthésiques, qui jouent un rôle si important dans la perception de l'espace, à une expé- rimentation soignée. Z donne à ces sensations le nom d'arthriques, vu que le terme « kinesthésique », introduit par Bastian, est impropre. Le mot « arthrique » s'applique à l'articulation en même temps qu'au membre. Après une revue générale très complète sur le sens musculaire (avec bibliographie), Z. passe à l'exposé de ses recherches personnelles. Entre autres, il a étudié : 1) l'état du sens kinesthésique dans des parties du corps qui sont exemptes des sensations visuelles (muscles de l'oreille, langue); 2) le sens musculaire chez les aveugles-nés; 3; des cas de cécité psychique et de praxie. De toutes ces expériences se dégage une conclusion qui va à rencontre des idées courantes en psychologie : à savoir que les représentations kinesthésiques spécifiques n'existent pas ; les faits constatés s'observent d'une façon beaucoup plus claire si l'on admet chez les voyants 404 L'ANNEE BIOLOGIQUE. simplement l'existence de sensations mécaniques kinesthésiques et des représentations optiques du mouvement associées aux premières. La recon- naissance des mouvements passifs repose, d'après cette conception, sur la concordance des représentations optiques associées du mouvement. La même explication peut être donnée à propos des sensations de position des membres. La reconnaissance des sensations mécaniques kinesthésiques n'entre pour ainsi dire pas en jeu. Ceci ne démontre qu'une chose, c'est que, chez les voyants, le champ de la remémoration kinesthésique pré- sente un développement très rudimentaire. Et même au champ de remé- moration tactile, l'auteur attribue un rôle bien plus modeste que celui qui est généralement admis. La perception kinesthésique (arthrique) est donc composée d'une sensa- tion et d'une représentation. La première est constituée par une impression mécanique née dans l'articulation et son voisinage. La représentation chez les voyants est optique (position ou mouvement des membres i. Il est impossible d'admettre des représentations ni même des sensations spéci- fiques du mouvement, de même que l'existence d'un centre kinesthésique particulier. De même les impressions tactiles sont plutôt des i signaux » pour le déclenchement des représentations optiques. Chez les aveugles- nés les sensations [tactiles acquièrent une signification plus grande que chez les voyants. Les représentations du mouvement sont probablement chez eux tactilo-vestibulaires. Mais l'existence de représentations spécifi- ques du mouvement n'est pas prouvée chez eux non plus. — J. Jo TEYKO. Frey (Max von). — Les fonctions sensilives de la peau humaine. — L'au- teur rappelle les anciennes expériences de Weber, de Blix, fait une critique de la théorie des cinq sens traditionnels et met en avant les arguments tirés des expériences qui établissent la spécificité des quatre sens cutanés : contact et pression, chaud, froid, douleur. On sait que ce sont les expé- riences de von Frey qui ont établi définitivement l'origine distincte des nerfs dolorifères. A partir des protozoaires, chez lesquels l'existence d'un système nerveux est encore discutée, nous voyons une différenciation des plus nette des organes récepteurs [et consécutivement de la réac- tion. Mais cette connaissance des nerfs dans la peau n'est pas suffisante pour expliquer leur fonctionnement. Il y a à considérer le principe de l'adapta- tion, du renforcement, de la localisation et de la fusion des excitations, qui fait que des excitations simultanées se confondent en une impression nouvelle. — J. Joteyko. Thumb lAlb.i. — Etude sw le rythme et la mélodie dans la prose des anciens Grecs. — Les rythmes de Platon, de Xénophon et de Démosthène présentent entre eux une analogie marquée: des différences individuelles se laissant néanmoins constater : Platon est le plus mouvementé. Démos- thène le plus expressif. En ce qui concerne le Nouveau Testament, entre S. Jean et S. Marc la même [différence se laisse voir qu'entre Platon et Démosthène. — J. Joteyko. Bertrand (Alexis). — Un mémoire inédit de Maine de Biran sur les XIX. — FONCTIONS MENTALES. 405 sensations obscures. — Le nouvel historien de Maine de Biran, M. de la Valette Monbrun, a sans doute raison de déclarer dans son Essai de Bio- graphie historique et psychologique, qu'il n'y a pas de « monographie défi- nitive ». Mais son ouvrage ne sera pas de longtemps dépassé; une abon- dance incroyable de documents nouveaux, un scrupuleux respect de la vérité historique, une pénétration psychologique digne de Biran lui-même, a fait un livre singulièrement attachant : Maine de Biran était l'auteur d'un mémoire sur les sensations obscures qu'il ne put publier, Napoléon ayant suspendu l'impression de l'ouvrage et enjoint à Maine de Biran de mettre un terme à ces « billevesées idéolo- giques ». L'article contient le fac-similé d'une feuille autographe de Maine de Biran, trouvée dans le mémoire sur les perceptions obscures. Voici la suscription de la page : « Il y a une anomalie remarquable entre le sens de l'effort et le sens vital, quant à la permanence du même sens agissant et vivant dans la vie passive ou effective. Dans l'état de veille et d'activité, il y a le sentiment d'effort immanent; et c'est le sentiment identique qui constitue le' même moi, ayant le conscium et le compos sui. Dans la vie passive, il y a aussi un sentiment fondamental tout à fait indépendant de l'activité et qui se reporte sur toutes nos-idées, sur tous les produits de notre activité; ainsi, j'éprouve qu'il y a un moi indépendant de toutes les circonstances extérieures, de toutes mes idées adventices, etc., un mode permanent de l'âme sensitive; par exemple de timidité, de crainte, de faiblesse, de tristesse, ou, au con- traire, de force, de courage, de gayeté, de toutes les dispositions peureuses et bienveillantes. Ces dispositions se répandent de même sur toutes les idées de l'esprit qui prennent nécessairement telle couleur ou telle direction sans que la volonté y soit pour rien, ni puisse l'empêcher ». — Le mémoire sera publié intégralement dans les Archives d'anthropologie criminelle, grâce aux soins de M. Bertrand. — J. Joteyko. Russell (S. Bent). — Fonctionnement de l'acte moteur débutant. — Cette simple note se rapproche par nombre de côtés de l'étude de Wûodworth. R. estime qu'il y a deux façons de se représenter un mouvement : par une image qui n'agit pas et qui cependant envoie des ondes cinésiques à certains territoires du cerveau ; et par une image plus active développant déjà un effort et commençant presque l'acte du mouvement. Celle-ci est la préparation de l'effort qui déclanchera; elle lui est tangente et l'on pourrait dire, suivant la loi de progression indéfinie, que ce qui est vrai au contact l'est aussi à la tangence du point de contact. En tout cas, même si la dé- charge motrice n'est pas assez forte pour causer une contraction, elle l'est pour émouvoir certaines régions sensorielles et terminales dans le muscle en communication avec le cortex. — J. Philippe. Decamp (J. E.). — Etude sur l'inhibition régressive. — Expériences faites pour contrôler celles de Muller et Pilzcker, d'après lesquelles le sou- venir d'une série de syllabes est affaibli par un travail mental consécutif, consistant soit à apprendre une nouvelle série, soit à regarder attentive ment un dessin pour le décrire ensuite. D. emploie une méthode très voisine de celle des deux psychologues allemands. Des séries de syllabes dépourvues de sens sont fixées, par un certain nombre de lectures sur l'appareil de Wirth, à raison de deux séries par séance : l'une, tantôt la première, tantôt la deuxième, est suivie d'un temps de repos de 15 minutes; l'autre est suivie 106 L'ANNEE BIOLOGIQUE. d'une période de travail de durée variable et d'une période de repos, de façon que l'ensemble fasse aussi 15 minutes. Puis on mesure ce qui reste des deux séries par la méthode des évocations justes, et on mesure aussi les temps d'association avec le chronoscope de Hipp. Le principal changement concerne la nature du travail intercalaire, qui consiste à faire des multipli- cations ou à résoudre des problèmes. — Une autre expérience a été faite suivanl la méthode de reconstruction : sur un échiquier, on place cinq pièces. Le sujet les regarde pendant 15 secondes. Puis, dans une moitié des cas, il reste trois minutes en repos; dans l'autre moitié, les trois minutes contiennent deux minutes de calcul. Ensuite le sujet essaie de placer les pièces dans leurs positions primitives, et l'on calcule les erreurs en addition- nant les différences des positions au point de vue des ordonnées et à celui des abscisses. — Les résultats ne sont pas très nets, et l'auteur conclut qu'il est très douteux que l'inhibition régressive joue un rôle important dans le rappel des syllabes dépourvues de sens. En effet, les résultats, tant pour le nombre des évocations justes que pour leur durée, sont irréguliers; tantôt ils sont favorables à l'hypothèse de l'inhibition régressive, tantôt ils sont défavorables. Dans l'ensemble, cependant, ils tendent à lui faire reconnaître une influence légère. L'auteur suppose que cette influence doit être d'autant plus forte que le travail intercalaire ressemble davantage au travail de fixa- tion. Si donc les résultats obtenus montrent une action si faible de l'inhibi- tion régressive, cela tiendrait probablement à ce que les opérations d'arith- métique ressemblent très peu à la fixation de séries de syllabes. — Fou- cault. Bourdon (B.). — Recherches sur la perception des mouvements rectilignes de tout le corps. — Les expériences n'ont pas permis de constater une « persistance prolongée de la sensation de mouvement » [rectiligne de tout le corps], même dans le mouvement « progressif »; ceci contrairement à l'assertion de Mach. S'il semble établi que l'oreille a un organe susceptible de nous donner des « sensations de rotation », il reste douteux qu'il y ait égale- ment dans l'oreille un organe susceptible de nous donner la perception de déplacements rectilignes. En tout cas, les sensations seraient fort vagues. Il importerait de faire des expériences sur les sourds, qui paraissent être insensibles au vertige, et pourraient bien montrer une diminution marquée de la perception étudiée. — G. L. Dupkat. Hackert (P. j. — Etude de la Kénotoxine. — On sait que Weichardt réussit à isoler une toxine de la fatigue, qui est un corps très complexe et provient des substances albuminoïdes. Il lui donna le nom de Kénotoxine. Il isola aussi une antitoxine (antikénotoxine). H étudie de près l'action psychologique de l'antikénotoxine, laquelle est considérée comme l'antidote de la fatigue. Les expériences montrèrent qu'aucune influence psychologique sur l'homme ne se laissait découvrir. La fatigue intellectuelle, déterminée par la lecture prolongée de syllabes dénuées de sens, n'est pas diminuée par une injection d'antikénotoxine faite 3 heures auparavant. Par contre, la fatigue est. sensiblement diminuée par une injection témoin de caféine. De même la fatigue physique, obtenue chez des personnes non entraînées et chez d'autres bien entraînées et d'âges divers. Et enfin, des expé- riences scolaires donnèrent le même manque de résultats. On examina la faculté du calcul. L'auteur arrive à la conclusion que les soi-disant bons résultats obtenus XIX. — FONCTIONS MENTALES. 407 antérieurement sur les effets de l'antikénotoxine sur la fatigue physique et intellectuelle (adultes et enfants des écoles) doivent être mis sur le compte d'une technique défectueuse. L'auteur employa toujours la dose d'un cen- timètre cube d'antikénotoxine prescrite par Weichardt. — J. Joteyko. c. Sensations gustatives et olfactives. Kennel (P.). — Essai de classification des odeurs parla méthode des ma- jorités. — L'unanimité est loin d'être faite sur les qualités et le rang des odeurs: ce qui est agréable à l'un peut déplaire à d'autres, etc. K. a eu l'idée de classer les odeurs d'après le nombre des suffrages qui leur donnent tel ou tel rang. La seule conclusion qu'il présente est que, en dehors de un ou deux groupes relativement homogènes, les diverses odeurs ne peuvent être rangées dans des cadres bien déterminés : les groupements eux-mêmes sont élastiques, et beaucoup d'odeurs peuvent être placées dans l'un ou l'autre groupe, ou servir de transition d'un groupe à l'autre. Les classifications pro- posées, pour plus de facilité, par les savants, sont souvent à côté de la réalité naturelle. — Jean Philippe. (/. Audition. "Watt (H. J.). — Analyse psychologique et théorie de l'audition. — Le but de ce travail est de faire pour l'audition ce que Ton fait habituellement pour la vue: l'examen des divers attributs du son : 1° La qualité, qui corres- pond à la forme, sans la toucher; l'intensité; hauteur, volume, qui est l'ana- logue de l'extension dans les autres sens ; attributs de durée. — W. rap- pelle d'ailleurs que l'ensemble des sensations doit être groupé en trois groupes, à chacun desquels la complexité des questions va croissant. 2° Sen- sations viscérales et cutanées, dont la caractéristique est la différence de localisation; les sensations gustatives peuvent être rattachées à ce groupe, leurs qualités étant identiques à celles des cutanées et indiquant que ce sens, comme celui de la peau, est polymorphe. Deuxième groupe de sen- sations non pas claires et distinctes, comme les précédentes, mais obscures et complexes; elles sont musculaires, articulaires et organiques. Les muscu- laires se révèlent surtout par l'intensité, tandis que leur localisation, leur ampleur et leur qualité sont plutôt obscures ; la localisation varie de muscle à muscle ; elle reste constante pour chaque muscle ; l'ampleur résulte de la masse du muscle et de la quantité de la constance des sensations muscu- laires. De même pour les sensations articulaires; mais elles sont autrement distribuées, car c'est ici l'intensité qui est obscure : et ce qui varie, c'est l'attitude. Le troisième groupe de sensations qui comprend la vue, l'audition et l'odorat, implique toutes les difficultés précédentes ; et d'autres encore. Après cette rapide vue d'ensemble sur les sensations, W. aborde son problème et cherche à ramener la sensation auditive dans le cadre général dont il vient de donner les lignes. Pour cela, il fait l'analyse critique des diverses théories et montre qu'elles aboutissent à confirmer sa thèse de l'utilité de l'étude des attributs communs des sensations : ce côté psycholo- gique de la question lui parait de nature à renouveler l'étude des sensations; il permet, par exemple, de transposer dans le domaine des sons ce que nous savons par la vue, de l'obtention des nuances par la fusion psycho- logique d'un grand nombre de sensations des couleurs élémentaires, c'est 408 L'ANNEE BIOLOGIQUE. à-dire fort peu connues do nous. Partant de ces données, W. analyse la sensation auditive et montre que plus les éléments en sont complexes, plus est nécessaire le développement d'un certain support de l'attention. — Jean Philippe. i Marage. — Rèi/les acoustiques, et cliniques de rééducation auditive. - Quand on veut faire l'éducation ou la rééducation des centres auditifs, il faut employer les vibrations aériennes que l'oreille est destinée normale- ment à recevoir, c'est-à-dire les bruits, la musique ou les voyelles. M. exa- mine les qualités que doivent posséder ces divers sons pour avoir une action thérapeutique. 1° Intensité. Les vibrations doivent avoir une intensité telle qu'elles impriment au tympan des déplacements qui soient, au plus, de l'ordre de grandeur du millième de millimètre. 2° Hauteur. Le nombre de vibrations est limité par la sensibilité du nerf auditif. Quand les sons devien- nent trop graves ou trop aigus, ils cessent d'être entendus. Faisons tourner une sirène. D'abord l'oreille n'entend rien, quand il y a 16 vibrations par seconde; on commence à percevoir un son très grave qui ne devien tagréable, c'est-à-dire musical, que dans l'étendue de sept octaves entre le la2 et. le laG. Si le son continue à monter, il devient pénible et, à partir de 37.000 vibra- tions, il n'est plus entendu; la longueur d'onde des sons perceptibles varie donc entre 20 m. pour les sons graves et 9mm pour les sons aigus. Les sons perceptibles comprennent donc 12 octaves. — 3° Durée. Les meilleurs résultats sont obtenus lorsque chaque jour, à chaque oreille, pendant cinq minutes, on fait entendre des vibrations sonores. — 4° Timbre. 11 est préfé- rable de s'adresser à la parole pour faire la rééducation. L'auteur se sertd'un appareil de synthèse qui est une sirène munie d'un résonnateur et reprodui- sant les voyelles. Le résultat se manifeste au bout de une à deux semaines, mais la cure doit durer de quatre à huit semaines. Cet instrument est un phonomètre de réelle précision. — J. Joteyko. Castex (A.). — Surdités de guerre. — C. divise les blessures de guerre à l'appareil auditif en deux catégories principales : 1° ruptures tympaniques, 2° coriimotions labyrinthiques. Celles-ci coïncident souvent avec la commo- tion cérébrale : en ce cas, la surdité va plutôt s'aggravant, à mesure que du tissu cicatriciel étreint les éléments de l'oreille interne [l'évolution de la commotion cérébrale s'ajoute à ces lésions périphériques]. Généralement, ces surdités sont plus graves que dans les accidents du travail. — Jean Philippe. Laimé (E.). — Sur la rééducation de l'ouïe. — L'auteur est allé se docu- menter à Bâle, Vienne, Berlin, Utrecht, afin de se rendre compte s'il existe une bonne méthode de rééducation auditive. Rappelons que toutes les mé- thodes employées ont un point de départ commun qui est de rééduquer l'oreille par l'audition du son; elles diffèrent par le choix des sources sonores destinées à produire ces sons. Les unes sont basées sur l'audition d'un son artificiel, les autres utilisent comme moyen de rééducation la voix humaine et le langage articulé. Les conclusions à tirer de cette enquête sont les suivantes. La méthode vocale, qui est déjà ancienne, ne fut peut-être pas, au début, appliquée avec assez de confiance et de persévérance. Puis sont venues des innovations qui ont créé les méthodes de rééducation par les sons artificiels, infiniment plus faciles. Ces méthodes n'ont pas donné davantage que la méthode vocale, bien au contraire. Enfin, il est probable qu'elles ne sont pas sans danger XIX. — FONCTIONS MENTALES. 409 (expériences, à Bàle, de Siebermann). L'auteur pense que la question est en train d'entrer dans une troisième période. 11 faut joindre, comme on le fait en Autriche et en Allemagne, l'enseignement de la lecture sur les lèvres à la rééducation par la voix. Compris ainsir le traitement ne peut jamais être inutile. Dans les cas favorables, on obtient déjà des résultats souvent extra- ordinaires et nullement comparables à ceux des autres méthodes. — J. Joteyko. e. Vision. Dufour (Dr Marcel). — Questions nouvelles d'optique psycho-physiolo- gique. — Deux verres de couleurs différentes donnent une « augmentation de l'intensité lumineuse ou de la saturation », il y a addition ou sommation des sensations colorées si les couleurs superposées sont voisines : mais l'addition se produit même avec des couleurs de contraste. L'inégalité des images rétiniennes n'empêche pas la fusion : l'image se compose en effet par une série d'opérations diverses, dues à diverses positions de la rétine et de la pupille, dont les données sont réunies (perspective de remplissage) ; la coordination convenable des mouvements des deux yeux suffit. — G. L. DlTPRAT. Ferrée (C. E.) et Rand (Gertr.). — Expériences sur l'éclairage et l'œil. — « Les principaux effets d"un mauvais éclairage sont une perte d'efficacité temporaire et progressive et un malaise oculaire ». L'idéal est un champ de vision uniformément éclairé. Les meilleurs systèmes d'éclairage artificiel sont dus à une lumière diffuse venant d'en haut ou réfléchie avant d'atteindre l'œil (éclairage indirect) avec une intensité suffisante pour obtenir le maximum de distinction des détails. — Dans tout autre système, l'angle sous lequel la lumière tombe sur l'objet constitue un facteur impor- tant. Les limites de la surface éclairée troublent la vision lorsqu'elles sont trop brillantes. La fatigue musculaire (et non rétinienne) dans la vision diminue l'action de l'éclairage (muscles de l'accommodation surtout). Des écrans translucides obscurcissent trop certaines parties pour donner le meil- leur résultat. Des images mouvantes font perdre à la longue de l'efficacité à l'éclairage, mais d'autant moins que la projection sur l'écran est plus éloignée. — G. L. Duprat. Loring (Mild. West.). — Recherches sur les lois des mouvements de l'œil. — Depuis Miller (1826) on a publié nombre d'études et souvent con- tradictoires sur cette question. L. ne la solutionne pas : il constate que les mouvements d'un œil sont rarement homologues à ceux de l'autre : mais il n'arrive pas à l'expliquer ; il ne tient même pas assez compte des différences d'acuité visuelle et d'adaptation. On peut seulement conclure que l'œil droit a une prédominance à tourner à droite, et l'œil gauche à gauche. — Jean Philippe. Hartridge (H.). — L'intérêt, facteur de l'antagonisme et du contraste si- multané. — Me Dougall (1904) a montré que les processus d'antagonisme sont influencés par la nouveauté et l'intensité et que la prépondérance des contours agit sur l'attention. C'est à ces effets que H. donne le nom d'intérêt qui exprime un acte de jugement subconscient entre des images présentées simultanément à la vue. Employant un dispositif permettant de montrer à 410 L'ANNEE BIOLOGIQUE. volonté à l'un des yeux seul une lumière ou une image particulière, on obtient une vision colorée et des contrastes de couleurs, non seulement en vision monoculaire, mais aussi en binoculaire. L'effet de contraste est di- minué par une délimitation en noir du dessin: il est accru dans certaines circonstances quand le champ peut être couvert d'une feuille de papier calque. H. développe la théorie mathématique de ce contraste des couleurs et indique le moyen de mesurer expérimentalement sa valeur de l'intérêt dans la vision mono- et binoculaire. En vision binoculaire, le dessin le plus simple est capable de faire disparaître un champ lumineux homogène 600 fois plus intense; en vision monoculaire, ce facteur d'intérêt est beaucoup plus faible : 4,3. Les couleurs, l'intensité des diverses parties du fond, la grandeur du dessin et le pouvoir d'attention de chaque individu intervien- nent dans la valeur du facteur d'intérêt. La fatigue, par exemple, diminue ce facteur et tend à le réduire à l'unité. Le contraste simultané et l'antagonisme binoculaire ont, d'après H., la même cause ; ils ne se produisent pas dans la rétine, mais bien dans les centres nerveux, au niveau où se rassemblent les influx provenant des di- verses parties des deux rétines. — R. Lec.endre. cù Brown ("Warner). — Influence de la pratique dans l'association des cou- leurs aux mots de couleurs. — Exposé d'une série d'expériences pour déter- miner par quelle fonction se fait l'association des mots aux couleurs qu'ils désignent, et réciproquement. Aucune de ces expériences ne décide s'il faut plus ou moins de temps pour associer les mouvements du langage à une couleur, qu'inversement; mais elles ont montré que ces deux fonctions ont l'une et l'autre peu d'influence sur les modalités de leurs jeux récipro- ques lorsqu'on les réunit. Le processus de la lecture des noms et celui de la nomination des couleurs dépendent de deux fonctions physiologiques dis- tinctes. — J. Philippe. Leprince. — Éducation de la vision che~- un aveugle-né. — Observation très intéressante parce qu'elle suit pas à pas les étapes par lesquelles un enfant de huit ans a raccordé les sensations visuelles survenues après l'opé- ration aux perceptions tactiles, olfactives, auditives qu'il possédait déjà. Le point de départ de ce raccord semble avoir été l'identification des sensations lumineuses très frustes qu'il avait eues, avec la perception du brillant d'ob- jets usuels qu'il a reconnus à ce caractère. La notion du mouvement n'a pu lui être donnée que par l'intermédiaire des images tactiles. Les relations entre le langage parlé, la lecture tactile et la lecture usuelle n'ont pu être établies. En même temps que ce développement des perceptions, on constate l'évolution de certains sentiments et la naissance de certains défauts. — Jean Philippe. Keller (Helen). — Mon Univers. — Il serait superflu de présenter la personnalité d'H. K. Ce livre est une description de la façon dont elle se représente le monde que nous voyons, que nous entendons, et qu'elle ne peut que toucher. La préface marque bien l'intérêt particulier que pré- sente cette autobiographie. Il s'agit de savoir si la langue dont se sert H. K. arrive à traduire pour nous, de façon à nous les faire comprendre, telles qu'elle les comprend, ses idées, ses impressions et ses images; ou si au contraire cette aveugle-sourde reste murée dans un monde d'impressions olfactives et tactiles qui ne peuvent se raccorder exactement aux nôtres. XIX. — FONCTIONS MENTALES. 411 lesquelles n'ont guère avec les siennes d'autre fond commun que des sen- s'ations motrices. L'auteur de la préface incline volontiers à croire qu'à force- d'organiser les parties sensorielles auxquelles ces images restent limitées, elle pourra un jour arriver à penser comme tout le monde. Il n'est guère possible de partager cette opinion ; la page de la préface où l'on cite les expériences de Mme Jaëlle [le livre si obscur et si suggestif où elle décrit comment elle réussit à passer d'une sensation à des sensations d'autre es- pèce] ne constitue pas un exemple sur lequel puisse s'appuyer la thèse à démontrer. Quand Mme Jaelle transpose des sensations tactiles ou sonores, ou inversement, elle possède les unes et les autres, c'est-à-dire plus que leurs éléments ; mais l'aveugle-sourde qui veut avec des éléments tactiles faire des éléments sonores, doit créer ces éléments de toute pièce, et le mot qui désigne dans la langue psychologique les créations de ce genre-là n'est ni celui de transformation, ni celui de synthèse : il ne correspond donc à rien de normal, dans l'évolution de nos facultés représentatives. Au reste, sous une forme moins difficile, l'expérience que voudrait réussir H. K. fut bien souvent tentée par des aveugles entendant ; l'un d'eux en particulier, Guilbeau, doué d'un esprit très fin et bon observateur du monde des aveu- gles, a écrit un livre de poésies où il s'est efforcé de ne faire entrer aucune image visuelle : il avouait lui-même que son essai restait bien factice. Il y aurait une autre manière de lire ce livre où H. K. s'est analysée elle- même, dans la langue de ceux qui voient et qui entendent. Ce serait de recher- cher quelle correspondance elle établit entre ses idées si différentes des nôtres et les mots par lesquels elle les exprime, mots dont les éléments, ayant été élaborés par nous, ne peuvent pas correspondre à ce que j'appellerai vo- lontiers les éléments internes d'aveugle-sourde. Nous aurions alors, au lieu de ce langage par transposition, des formules verbales directes. — Jean Phi- lippe. IL Mouvements et Expressions. a. Emotions. Sollier (P.) et Chartier (M.). — Commotion par explosifs et ses consé- quences sur le système nerveux. — Les éléments concourant à produire la commotion sont multiples : quantité d'explosif, potentiel, milieu, raidisse- ment des ondes d'expansion, phénomènes de vibration, etc. — Il faut, en outre, tenir compte de l'état de tension nerveuse et morale du combattant — On observe des hémorragies en divers points; des troubles sensoriels (surdité; obnubilation de la vue), des troubles sensitivo-moteurs (paralysies, contractures des muscles inspirateurs, hyperalgésies, etc.). Il n'y a pas de troubles trophiques : mais Pamyotrophie est fréquente dans les parties paralysées. Ces troubles rapprochent ce qui se passe alors, du choc émotionnel et du traumatisme banal : mais l'état psychologique est différent ; les manifesta- tions psychologiques sont réduites à leur minimum (au lieu d'être portées à leur maximum) dans les cas où il y a eu perte de connaissance (hors de ces cas, on n'a pas affaire à de vrais commotionnés). On se trouve en pré- sence d'un état hystérique élémentaire, brut, sans interposition psycho- logique, où l'élément physique est absolument prépondérant. Les théories exclusivement psychologiques de l'hystérie ne s'appliquent donc pas à ces cas, qui les débordent; d'où il faut conclure qu'il existe toute une gamme d'actions physiques, mécaniques, organiques et psychiques qui peuvent 412 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. constituer l'hystérie ensemble ou séparément, et non une seule cause. — J. PHILIPPE. Gley (E. et Mendelssohn (M.). — Quelques expériences sur le réflexesa; livaire conditionnel chez Vhomme. — G. et M. ont eu l'occasion d'observer un blessé chez qui un éclat d'obus, situé sous le masseter, et enlevé, avait déterminé une fistule du canal de Sténon et nécessité l'arrachement du filet du nerf auriculo-temporal qui se rend à la parotide : à la suite de cette opé- ration, la fistule s'était tarie. — Etait-il possible de provoquer chez cet homme les réflexes salivaires conditionnels de Pawlow?Eïi fait, la vue d'un aliment préféré ne déterminait chez le sujet qu'une' faible sécrétion : le rappel de la sensation restait inefficace; le dépôt sur la langue, faible : la substance mastiquée et ingérée provoquait 1 ce. environ de sécrétion. Il convient d'ajouter que les sensations étaient frustes chez ce sujet, et le cer- veau peu excitable. — Conditionné par un excitant auditif, ou par un exci- tant lumineux, le réflexe salivaire n'est pas apparu, quoique les expériences aient été conduites jusqu'à 40 ou 50 fois. Pawlow allait de 10 à 100 expé- riences pour obtenir un réflexe conditionnel : Orbeli à dû aller de 65 à 70 fois. Faui-il conclure du résultat négatif que le réflexe conditionnel ne s'établit pas chez l'homme, ou que le seuil où l'association l'établirait, n'a pas été atteint? G. et M., obligés d'interrompre leurs expériences, ne font que poser la question. — Jean Philippe. Laignel-Lavastine. — Sécrétions internes et système nerveux. — C'est une revue d'ensemble sur les travaux consacrés à cette question depuis quelques années : on y trouvera une abondante documentation, non pas simplement colligée, mais critiquée et mise au point. L.-L. tire de cette revue d'ensemble un certain nombre de conclusions, déjà esquissées dans ses travaux personnels; notamment : il existe des connexions étroites entre le système nerveux et certaines glandes à sécrétion interne, particulière- ment entre le sympathique et le système chromaffine ; les variations de cer- taines sécrétions internes, ou l'injection de leurs hormones, modifient les fonctions nerveuses, surtout l'excitabilité du système végétatif; il existe des troubles nerveux par perturbation de sécrétions internes et des troubles de sécrétions internes par perturbation du système nerveux : mais il faut se garder des conclusions prématurées, en ces matières où nous ne possédons encore que des aperçus fragmentaires. — Jean Philippe. Peters (W.) et Nemecek (O.). — Influence du sentiment sur ta remémo- ration. — P. et N. s'occupent, dans le présent travail, des associations du souvenir. L'expérience consiste en ceci : on prononce devant le sujet un mot et il doit réagir par le souvenir personnel d'une chose vécue. On pose ensuite la question de savoir si le processus de la remémoration et l'événe- ment lui-même étaient accompagnés d'un sentiment et lequel? Si la chose remémorée est ancienne, si elle a été répétée fréquemment etc.. Les expériences ont mis en relief la validité de la méthode pour la remé- moration d'un grand nombre de souvenirs. On a reconnu que les souvenirs rappelés grâce à l'association étaient plus souvent marqués d'une tonalité qu'indifférents, et que la tonalité gaie était plus fréquente que la tonalité triste. Ceci permet d'admettre la tendance à la diminution des impressions- pénibles. D'autre part, une différence remarquable des associations remémoratrices existe entre les adultes et les jeunes gens. Chez ces derniers, la prédomi- XIX. - FONCTIONS MENTALES. 413 nance des souvenirs gais sur les souvenirs tristes n'est pas si accusée que chez les adultes. On trouve même des individus (parmi les jeunes) qui mon- trent une prédominance des souvenirs tristes. D'ailleurs, leurs souvenirs sont 'plus souvent marqués d'une tonalité que chez les adultes, ce qui est la preuve d'une émotivité plus grande dans le jeune âge et surtout au mo- ment de la puberté. Cette tendance à la réduction des impressions tristes s'acquiert donc avec le développement psychique. — J. Joteyko. b) Pick (A.). — Remarques sur le travail précédent. — P. s'élèvecontre l'in- terprétation téléologique de Peters et Nemecek qui considèrent que les sou- venirs des événements tristes s'effacent plus facilement et plus rapidement de la mémoire et qu'ils ont moins de chance de reviviscence que les événe- ments gais. Une autre explication avait déjà été formulée par l'auteur. Les événements tristes portent en eux-mêmes déjà des facteurs contrariants qui tendent à les refouler, alors que les choses gaies sont libres de ces facteurs. Cette explication invoque donc aussi le principe téléologique qui est la ten- dance à la réduction du déplaisir, seulement, d'après P., elle agirait au moment même où l'événement se produit, alors que suivant P. et N. son effet se produirait ultérieurement. Mais la théorie de P. n'implique pas néces- sairement ce point de vue finaliste. — J. Joteyko. Kostylef. — Sur la formation du complexe erotique dans le sentiment amoureux. — La notion du complexus erotique demande à être élargie et complétée : ce complexus n'est pas lié seulement à une image concrète d'homme ou de femme ; des « réactions isolées, de nature perceptive ou émotionnelle », peuvent remplacer l'image précise; ces e reactions » ou mo- difications affectives reviviscentes peuvent être ignorées du sujet et la psy- cho-analyse ne les découvre pas aisément ; la systématisation peut avoir un centre plus biologique que psychique. D'autre part, le complexus erotique comprend tantôt le sentiment d'orgueil, tantôt le sentiment d'admiration (Stendhal), tantôt la pitié ou tout autre sentiment ego-altruiste. « Nous pro- testons contre tout essai de le ramener à l'érotisme infantile... » « N'importe quel individu peut provoquer la réaction passionnelle, à condition de déter- miner la reproduction des réflexes qui constituent la préparation passion- nelle de l'individu. » (Voir le cas de Léonard de Vinci et celui de Wagner). — G. L. Duprat. Ribot (Th.). — L'idéal quiétiste. — Les « inactifs... tendent à se renfer- mer en eux-mêmes et leur vie s'écoule surtout intérieurement ». Le groupe des contemplatifs, restreint, présente un état d'âme qui tend avec persévé- rance vers la dissolution de la personnalité, la liquéfaction du moi (perver- sion de l'instinct delà conservation, « suicide psychologique »). Le premier pas est fait par le « renoncement au monde », à la vie sociale et familiale ; puis vient la suppression de tous les rapports sociaux, et la contemplation, moyen de connaître « sans travail, par une vision presque passive », de caractère impersonnel; ensuite, c'est la condamnation du moi physiologique, enfin la répudiation du moi moral (ravissement, quiétude absolue dans l'amoralisme). « Le moi normal s'est alors effeuillé pièce à pièce ». Comme fond intellectuel, on trouve un idéalisme absolu, nihiliste (doc- trine de la Maya, entrée dans le Nirvana). Comme fond pathologique, ni altération commune de la personnalité, ni aboulie, ni dépersonnalisation, ni athymie, mais deux processus contraires, l'un négatif tendant à l'anéan- tissement, l'autre positif tendant vers l'idéal impersonnel. La cause : 1° insuf- 414 L'ANNEE BIOLOGIQUE. fisance de la production ou de la distribution de l'énergie » ; — 2° un état intellectuel assimilable à une idée obsédante, une disposition affective per- manente assimilable à une passion tenace (désir morbide qui se concrète dans l'idée fixe); — '.\° faiblesse de l'instinct de la conservation (peut-être sous l'influence du climat et du milieu). Le quiétisme est donc un état patho- logique caractérisé par une « soif insatiable du repos », exagération d'un besoin normal. — G. L. Duprat. Molnar (E.). — i ne nouvelle méthode en psychologie religieuse. — L'ana- lyse psychologique nous montre l'expérience religieuse comme un processus compliqué, dont le fonctionnement assure les intérêts vitaux de la race et de l'individu : elle appartient par là au triple point de vue biologique, psy- chologique et pédagogique, aux recherches d'observations et de contrôle : elle est un des meilleurs sujets d'investigation pour nous faire comprendre la structure intime de l'homme. C'est pour aider au contrôle dans les recher- ches de ce genre que M. propose un système des graphiques permettant à chaque sujet de suivre les périodes de dépression et d'enthousiasme carac- térisant certains états religieux, et un questionnaire qui peut servir à guider les sujets. — Jean Philippe. Flournoy (Th.). — Une Mystique moderne : documents pour la psycho- logie religieuse. — (Analysé avec le suivant.) Delacroix (H.). — Remarques sur « Une Mystique moderne ». — La méthode que F. avait appliquée à l'examen du cas de médiumnité de M. Smith (Des Indes à la planète Mars) est un peu celle qu'il reprend ici pour étudier la mysticité de >Ille Vé. C'est une analyse psychologique sur les documents fournis par le sujet, plus ou moins averti que ce seraient des documents. Après une rapide introduction historique, F. en arrive à examiner le problème central, ce qu'il appelle le conflit intérieur et sa solution : c'est- à-dire la lutte entre une personnalité inférieure (faite d'appétits, d'instincts, etc.) et la raison cultivée et morale de Vé. Au cours de ces luttes, Vé fait appel à ce que F. appelle en langage mystique « l'ami spirituel » : et ce sont des séries de relèvements, d'extases, de chutes, de dédoublements de la personnalité, exposées dans un long journal, dont son étude nous donne de très longs extraits. — Ces documents posés, F. examine s'ils émanent d'une mystique, au sens où les définissent E. Bodtroux et H. Delacroix : il conclut que oui, mais sans suivre la classification de ces auteurs, préférant faire appel aux procédés de Freud (p. 195). Il a précédemment commencé par discuter les théories qui font provenir les extases d'une auto-suggestion et celles qui font appel à l'érotogénèse : il examine maintenant le processus mystique lui-même et cherche ce qui a pu amener Vé à sortir de sa person- nalité pour s'élever plus haut. Après avoir lutté longtemps, sous des in- fluences où l'analyse de Freud lui parait pouvoir porter quelque clarté, entre la vertu et le vice, Vé se convertit (au sens mystique) par une déci- sion volontaire (p. 20o) : sa personnalité s'élargit (le faux mysticisme, dit F., rétrécit) et se sublime : elle se sent une « nouvelle créature », elle est en relation directe avec son christ, qui est d'une réalité à la fois psycholo- gique, interne à son moi, et transcendante, parce qu'il existe aussi hors d'elle, mais qui n'est cependant pas le Christ de Nazareth. [Dans le compte rendu de cet ouvrage {Rev. Ph., 1916, I, p. 91-93) j'avais XIX. - FONCTIONS MENTALES. 415 émis des doutes sur cette interprétation de F. : il m'avait paru, d'après les documents cités, que Vé reflétaitY èt&i mental des mystiques classiques, beau- coup plus qu'elle n'était une mystique autonome pour ainsi parler, et d'autres, que je sais, avaient partagé cet avis. En quelques pages, H. Delacroix re- prend l'analyse de F. et conclut nettement à la mentalité mystique de Vé, mais sans solutionner la question d'un cas de mysticisme par reflet. — En tout état de cause, l'étude de F. constitue une importante contribution à l'analyse d'un groupe d'états de conscience : c'est un document de premier ordre]. — Jean Philippe. b. Langages. Pillsbury (W. B.). — les antécédents mentaux du langage. — L' « idée totale » qui précède l'expression n'est rien de plus que l'intention d'ex- primer une situation vue dans son ensemble : la forme varie d'indi- vidu à individu, avec plus ou moins de satisfaction due aux inhibitions écartées : « l'imagerie n'est pas adéquate à ce qui doit être dit ». Il suffit parfois que le premier terme d'une chaîne d'expressions ordinairement associées soit évoqué comme substitut mental de tout le reste ; il n'y a que rarement séquence d'idées précédant la suite des mots et suffisamment détaillées pour déterminer avec précision l'apparition de chaque élément d'expression verbale. Plusieurs modes d'expression peuvent se présenter en interférence (inhibition réciproque). Il n'en est pas moins vrai que le tout est préparé par la phase initiale et que chaque élément subséquent dépend du tout ainsi préparé avec plus ou moins d'imprécision. — G. L. Duprat. . Epstein (Izhac). — La IJensée et la Polyglossie. — L'auteur de ce livre a voulu fournir une contribution à la fois à la psychologie du langage et à sa didactique. Il présente un recueil d'observations méthodiquement recueillies et assez bien cataloguées ; l'ensemble est clair, mais il y aurait d'importantes réserves à faire sur l'interprétation. Sa thèse est la suivante : Chacun de nous affectionne de préférence une forme d'expression de sa pensée et cette forme correspond aux cadres et aux formules d'une langue déterminée, laquelle est généralement sa langue maternelle. Cependant, il peut y avoir des changements : l'on peut par exemple, sous des influences que E. s'efforce d'analyser, passer d'une forme linguistique à une autre. — Quand on prati- que plusieurs langues, l'une d'entre elles domine, mais les autres gênent toujours plus ou moins le jeu de celle-ci, et cela précisément dans la mesure de l'importance qu'elles ont acquises pour l'élocution de notre pensée. La répétition fréquente des actes de langage facilite le passage d'une image à l'autre et assure si parfaitement les relations entre les images correspon- dantes que ce passage reste inconscient. Mais une langue étrangère, apprise après la langue maternelle, se greffe-t-elle nécessairement sur cette dernière de façon à ne pouvoir s'en passer, ou bien peut-elle devenir réellement auto- nome à force d'usage et s'établir en communication directe avec la pensée qu'elle exprime? En d'autres termes, lorsque nous avons une pensée [E. admet, ce qui est contestable, que nous pouvons penser sans image], cette pensée peut- elle être exprimée avec une égale facilité dans l'une quelconque des langues apprises par le sujet? E. admet que oui; les diverses langues pouvant chez le polyglotte s'associer chacune directement à la pensée et fonctionner sous toutes les formes empressives et expressives (p. 35). Cependant, E. admet des exceptions dues précisément aux différences des types mentaux. Il analyse 410 L'ANNEE BIOLOGIQUE. le langage intérieur chez le polyglotte, et cette analyse, malheureusement un peu courte, constitue l'une des meilleures parties de son livre. Quand nous parlons, le choix du mot peut résulter d'un acte volontaire de l'atten- tion ; mais si cette parole se produit dans le rêve, le rôle de la volonté se trouve singulièrement réduit. Dans quelle langue le mot du rêve scra-t-il choisi de préférence, et quels seront les facteurs de cette préférence? La polyglossie présente ainsi un cas extrêmement compliqué de multiples asso- ciations; ces associations, selon la règle généralement admise, se font con- currence ; les formes verbales de la pensée doivent être entièrement domi- nées par les lois qui régissent les associations concurrentes; ces lois nous permettront d'expliquer les phénomènes verbaux chez le polyglotte et four- niront à la didactique une base pour l'établissement des procédés d'ensei- gnement des langues; il incombe à la psychologie d'étudier, d'une part, tous les facteurs d'antagonisme des langues chez le polyglotte et de recher- cher, d'autre part, les circonstances dans lesquelles l'antagonisme devient moins prononcé et l'action inhibitrice moins préjudiciable. De ses observa- tions E. tire un certain nombre de conclusions pratiques; celle, en particu- lier, que les langues classiques, bien loin de favoriser, comme on le croit généralement, le développement de la pensée, sont au contraire une cause de restriction et de désordre. Il résume sa pensée dans cette formule, qui demanderait plus qu'une mise au point : la polyglossie est une plaie sociale. Cela ne l'empêche pas d'ailleurs de reconnaître un certain nom- bre d'avantages à l'emploi de plusieurs langues. — Jean Philippe. Meillet (A.). — Les langues et les nationalités. — A propos de la guerre actuelle, M. note que le bloc allemand, qui présente une certaine unité de langue, se trouve en lutte contre des nations de tendances et de langues très diverses, mais ayant en commun la volonté de maintenir leur natio- nalité intacte. Les diverses langues employées soit par le bloc allemand, soit par ses adversaires comme moyen d'expression, dérivent, il faut le supposer, d'un indo-iranien commun qui a évolué de manière particulière, selon le milieu et la nation qui l'a employé. Ces formes ont les unes disparu en tout ou en partie (comme le celtique et surtout le gothique); les autres se sont étendues et ont couvert des territoires européens plus ou moins considé- rables : le germain en particulier; l'anglais surtout. « L'histoire des langues ne fournit pas d'exemple d'une fortune comparable à celle de l'anglais » ; l'allemand a été moins heureux, les circonstances ne lui ayant pas permis de saisir à temps des colonies hors d'Europe, et, s'il a d'abord assimilé en Europe des territoires baltiques et slaves, il a ensuite perdu du terrain, et son expansion a été « arrêtée » par suite d'un encerclement d'où il n'y avait pas de chances de sortir par des moyens pacifiques. » Cependant, le ger- manique et l'anglais ont même source; mais en Angleterre, l'évolution s'est fuite sous l'influence de la domination franco-normande et d'une culture toute latine : en Allemagne, le germanique a conservé son caractère propre, subissant « un minimum d'influence étrangère » ; il l'a même développé. La prononciation, la grammaire accusent ces faits de façon très nette. Le vocabulaire anglais, etc., forme le lien naturel entre les vocabulaires des langues occidentales. D'autre part, le français, et surtout l'anglais, sont les plus avancés, dans leur développement, des langues indo-européennes : le russe est au contraire parmi les plus archaïques. — Jean Philippe. Gutzmann (H.). — Le rôle de V habitude, de l'exercice et de l'adresse dans les troxibles de la parole. — Il arrive très souvent que des malades de la XIX. - FONCTIONS MENTALES. 417 parole accusent une mauvaise habitude dans la genèse de ces troubles et ils considèrent comme impossible une cure basée sur un effort de volonté. Eu effet, l'observation montre qu'un très grand nombre de ces troubles, se laissant ramener étiologiquement ;ï une habitude erronée, plus encore sont dus à des exercices mal conçus. — J. Joteyko. Langfeld (Herb. Seiden). — Facilité et inhibition motrices: élude sur les mouvements simultanés et alternes des doigts. — Après une description très précise de la technique employée pour étudier les mouvements de taper des doigts simultanément et alternativement, L. examine le développement de l'adaptation, celui de la fatigue et de ses effets, il compare l'action symé- trique et l'asymétrie. L'une de ses conclusions est que les variations dans l'allure de ces mouvements sont moindres pour la main gauche et que la pratique agit plus sur la main droite. La fatigue est sensible pour tous les genres de ces mouvements, excepté dans les cas d'alternance complète; elle serait plus grande pour les mouvements alternants et généralement moindre pour les mouvements simultanés : c'est-à-dire moindre lorsque les deux doigts travaillent simultanément que lorsqu'un seul dépense l'énergie. — Jean Philippe. b) Bradford (C. G.j. — Recherches expérimentales sur la machine à écrire. — On a déjà publié nombre d'études sur la manière dont se fait l'appren- tissage de la machine à écrire. B. estime qu'il y a là pour le psychologue désireux de prendre sur le fait la formation de nos habitudes, une mine inépuisable. Il a étudié surtout deux sujets qui procédaient de façon toute différente : l'un, en partant de la vue; l'autre, en partant du toucher. Celui qui partait de la vue, commençait par une sorte d'orientation, par l'examen général de la machine, des manières de s'en servir. Le frappé, en quelque sorte pris à part, servait de mesure fondamentale... Dans l'autre mé- thode, le point de départ consistait à acquérir d'abord la maîtrise des le- viers ; au bout de très peu de temps, le sujet en avait une notion visuelle très nette. Quel est le rôle de l'attention dans cette éducation ? L'auteur ne l'a pas dégagé : c'est cependant un côté particulièrement important. — Jean Philippe. Pellat (Solange). — Le geste graphique. — Le graphisme de tout, individu a des caractères différentiels, fixes ; de plus, l'écriture peut déceler l'état affectif et les appétitions les plus nettes du moment. Il existe des lois (gra- phonomie) qui expriment des rapports de cause à effet entre l'écriture et les dispositions pathologiques et le tempérament, — la sensibilité — les mouve- ments d'égoïsme et d'altruisme de la pensée, — les manifestations de la volonté — les fonctions intellectuelles et enfin la voix. Les relations entre l'écriture et la voix, les intonations et les qualités diverses de la phonation, méritent d'être établies. — G. L. Duprat. c. États de Rêves. Poyer. — Le sommeil automatique. — Le sommeil automatique, qui est un symptôme relativement fréquent, est signalé par maints cliniciens. Des malades déclarent qu'on les endort, qu'on les magnétise, qu'on les narco- tise, qu'on leur soutire la cervelle. Ce symptôme n'a pourtant pas été étudié , à part, même dans des études consacrées aux délires systématisés (Lasègue, Legrand du Saulle, Magnan, Gilbert-Ballet, Sérieux). Les travaux con- l'annék molocique, xx. 1915. 27 •Ils L'ANNEE BIOLOGIQUE. sacrés à la physiologie du .sommeil ne font non plus mention de ce phéno- mène (CLAPABÈDE, Vasciiide, Piéron). Les sujets chez lesquels P. a étudié le sommeil automatique sont tous des persécutés hallucinés et ils se servent pour le désigner d'expressions très variées. Il s'agit non seulement d'une influence vague, mais d'un trouble tout à fait caractéristique portant sur la fonction du sommeil. Les malades peuvent donner de ce symptôme des des- criptions précises et concordantes. Le sommeil artificiel apparaît chez eux soit d'une manière intermittente, soit d'une façon continue, tous les soirs ; il alterne avec le sommeil normal, ou il succède à une période de sommeil normal. Il diffère de celui-ci par des caractères principaux et par des carac- tères secondaires. Les premiers sont seuls constants. Contrairement au sommeil normal, qui est dans une large mesure sous la dépendance de la volonté, le sommeil automatique est d'ordinaire irrésistible, et il est attribué à l'influence d'une force ou d'une volonté étrangère. Les caractères secon- daires du sommeil automatique sont la profondeur, la brusquerie de son apparition, la présence au moment de l'endormissement de troubles psycho- sensoriels variés, et au moment du réveil, de sensations anormales de diffé- rents ordres. — J. Joteyko. Bentley (Madison). — L'élude des rêves. — On sait quelle importance a prise depuis quelques années, dans la documentation psychologique, l'étude des rêves. B. s'est attaché à faire remplir d'une façon continue les ques- tionnaires établis d'après les principaux caractères que peuvent présenter nos rêves. Il avoue à la fin de cette étude que ce procédé par questionnaire l'a conduit à recueillir des documents plutôt qu'à dégager des directives. — Jean Philippe. a) Feingold. (C. A.). — Influence de la suggestion sur l'imagination. — C'est surtout l'imagination qui subit l'influence de la suggestion : cela tient à des causes tantôt externes, tantôt internes. D'après F. les images suggérées seraient moins richement constituées que celles provenant du libre jeu de l'imagination. L'enfant des villes qui reçoit des suggestions de toutes parts aurait des représentations moins réalistes que le petit paysan qui est obligé de se faire des idées lui-même. La surabondance des suggestions diminue la fertilité de l'imagination. — Jean Philippe. Stepanow (G.). — Rêves induits. — S. appelle de ce nom les rêves qui ont pour origine une excitation physique ou physiologique. Il les oppose aux rêves qui se développent librement, sans obéir à une pression venant du dehors, et qu'il appelle autogénétiques. Lorsque, comme il arrive souvent, un rêve autogénétique est modifié dans son évolution par l'action d'une exci- tation qui y introduit un élément nouveau, il parle simplement d'élément induit. — Sur ces rêves et ces éléments de rêves, il a fait des expériences suivies, avec une dame 0., qui est peintre, musicienne, ayant fait des études d'université, mais étrangère à la Psychologie. Il a employé presque ex- clusivement des excitations auditives, principalement musicales. Par exem- ple, dans une chambre voisine de celle où dort le sujet, il joue du piano, ou récite des vers, ou chante, jusqu'à ce que Mme 0. frappe à la cloison pour indiquer qu'elle est réveillée. Elle donne alors le récit de son rêve, et la durée de l'excitation est notée. L'auteur a utilisé aussi quelques observations personnelles, dans lesquelles des excitations diverses ont agi sur ses rêves. — Parmi les faits intéressants qui sont ainsi mis en lumière, se trouve d'abord la notation d'un conflit qui s'établit entre le rêve autogénétique et XIX. — FONCTIONS MENTALES. 419 l'élément induit, au moment où l'excitation commence à se réfléchir dans la conscience du sujet endormi. Le moi endormi résiste à cette cause de trouble qui menace à la fois l'intégrité du rêve et le sommeil. Et il en ré- sulte des tentatives de conciliation entre les deux séries de représentations, et des explications fantaisistes du bruit perçu. Il en résulte aussi un senti- ment de surprise, parce que la conciliation se fait mal pour l'ordinaire, et S. pense même que, toutes les fois qu'un sentiment de "surprise apparaît dans un rêve, il faut l'attribuer à quelque élément induit. — Mais la ques- tion qui intéresse le plus l'auteur est celle de savoir comment se construit l'élément induit, c'est-à-dire comment l'excitation est transformée en un "rêve ou un fragment de rêve. La théorie ordinaire suivant laquelle il y a là une illusion, construite suivant le mode de formation de la perception, ne lui paraît pas rendre compte de la totalité des faits. Et, dans l'analyse de quelques rêves, il trouve l'indication d'une interprétation de l'excitation par une activité mentale qui n'arrive pas à la conscience et qu'il appelle l'in- conscient hypnique. Par exemple, la musique est perçue comme musique; même le morceau est reconnu, des souvenirs anciens sont rappelés et utili- sés pour l'interprétation, tout cela sans que le sujet s'en rende compte, ni pendant le rêve, ni même après le réveil ; c'est seulement l'analyse ultérieure qui permet de retrouver ces opérations mentales inconscientes. L'activité psychique persiste donc pendant le sommeil, même pendant le sommeil sans rêves dont on se souvient, et c'est à cette activité subconsciente qu'il faudrait attribuer la perception de bruits légers et d'autres phénomènes phy- siques et physiologiques qui peuvent en quelque manière indiquer l'heure de la nuit et permettre même le réveil à une heure fixée d'avance. — Fou- cault. Edwards (R. S.). — Etude expérimentale de la suggestion sensorielle. — L'auteur a expérimenté pour contrôler les doctrines en cours sur les illusions attribuées à des suggestions sensorielles: nombre des résultats donnés comme définitifs sont sujets à caution, et l'on ne saurait y voir des sugges- tions sensorielles parmi les cas où le type de jugement est sensoriel et où le changement dans l'organe sensoriel (par adaptation, image consécutive etc.) a été établi par un contrôle convenable organisé d'avance. Le plus souvent la suggestion dite sensorielle est d'ordre moteur. E. ne formule aucune théorie physiologique sur ces résultats, mais il in- siste sur ce que la plupart des sujets se sont montrés, malgré l'absence de signe de suggestibilité, éminemment suggestibles par les procédés employés. La classification des jugements donnée par l'auteur est à signaler à l'atten- tion. — Jean Philippe. d. Fatigue. b) Foucault (M.). — Études sur r exercice dans le travail mental, spéciale- ment dans le travail d'addition. — « L'exercice abrège le calcul parce qu'il mo- difie le travail... en accroissant la vitesse d'exécution des opérations élémen- taires et la vitesse de transition,... et surtout en transformant la nature du travail. » La répétition permet de supprimer certaines opérations, certaines étapes qui ne sont nécessaires qu'au début (disparition des intermédiaires devenus inutiles) ; elle augmente l'automatisme à la suite d'une coordination d'opérations élémentaires dont la juxtaposition demande, au début, du temps et de l'effort. D'ailleurs, les résultats de l'exercice ne sont acquis qu'après: plusieurs oscillations dues à la fatigue ou à l'entraînement. — G. L. Duprat. 420 L'ANNEE BIOLOGIQUE. c) Foucault. — Expérience sur la fatigue mentale. — La fatigue entraine perte d'efficacité du travail, au point de vue qualité et quantité, » diminution de rendement » et « déchéance », puis sensation pénible de force plus ou moins paralysée. Cette sensation disparaît avec le repos ou le sommeil; si celui-ci est insuffisant, la sensation de fatigue reparait plus vite (jusqu'au surmenage) ; ainsi il est établi que dans le travail intellectuel « c'est l'orga- nisme psycho-physiologique tout entier qui agit et qui se fatigue ». Toute fatigue peut être mesurée par la diminution de l'aptitude à un travail quel- conque (additions de Kr.kpelin); mais on peut distinguer: 1" la fatigue mus- culaire. 2" la dissociation des images et de la motricité correspondante, 3° le trouble dans la coordination des opérations élémentaires et des perceptions,' 4° le trouble des perceptions visuelles, 5° le retard dans l'évocation associa- tive principale. Le ralentissement du travail est dû à l'inhibition régressive (influence inhibitrice exercée par les forces associatives qui viennent d'être utilisées, sur celles qui doivent l'être dans les opérations ultérieures). Pas de fatigue générale ou seulement une « fatigue atteignant certaines fonc- tions élémentaires communes à de nombreuses formes de travail intellec- tuel ». D'autre part, le ralentissement du travail est une « défense mécanique et inconsciente contre la fatigue », un moyen de soutenir l'effort plus long- temps (régulateur de la vitesse du travail). Il y a donc une « vitesse normale » du travail, à déterminer pour chaque individu en une situation physiologique donnée. — G. L. Duprat. III. Idéation. a. Images mentales. Gordon (Kateh — U imagerie-test. — Il s'agit de déterminer par des mots épelés à rebours la nature de l'image (visuelle, auditive, motrice ou mixte) laissée par des tests constitués par des mots variés. Le groupe des visuels est le plus nombreux, chez les adultes ; chez les enfants, les divers groupes se balancent. Ces visuels semblent être ceux dont les souvenirs sont les plus, prompts. Il faut remarquer que tous les visuels n'usent pas d'images vi- suelles. Certains sont visuels en certaines expériences, auditifs en d'autres. — G. L. Duprat. Prandtl. — La compréhension (Auffassung) des éléments géométriques dans les images. — On sait que Raphaël composait dans sa jeunesse ses madones suivant le schéma d'un triangle équilatéral et que les œuvres de son âge mûr dénotent une symétrie richement segmentée. D'autre part les œuvres de la Renaissance et du baroc en Italie trahissent un axe diagonal très ca- ractéristique, etc.. (Strzygoyvski. Bas Werden des Barock bei Raphaël uni/ Corregio, Strasbourg, 1898). Ces exemples démontrent l'importance des élé- ments géométriques dans la composition ; peut-être même pourraient-ils servir à caractériser les divers peintres. L'auteur choisit dix reproductions de tableaux appartenant à l'ancien art italien et soumit ces tableaux à l'appréciation de huit personnes instruites. On demande aux sujets d'indiquer les traits dominants de l'image. Chaque tableau est montré séparément. Le sujet peut contempler à son aise. On prie ensuite le sujet de faire avec un crayon quelques lignes sur le tableau afin d'en indiquer les caractères saillants. De cette façon, trois tableaux pouvaient être étudiés en une heure de temps. En comparant ces matériaux on con- state la grande diversité des 80 dessins obtenus. Les différences individuelles XIX. - FONCTIONS MENTALES. 421 sont très considérables. Telle personne arrange les choses vues d'après une ligne droite ; telle autre, d'après des courbes ; celle-ci insiste sur l'égalité des angles ou des distances: celle-là, au contraire, s'attache à l'inégal, à l'ir- régulier. La plupart des sujets partagent le tableau au moyen d'une verti- cale médiane, mais un certain nombre coupe le tableau par deux diagonales. Malgré cette compréhension essentiellement individuelle, il existe pourtant des points de vue plus généraux, attendu que certains traits se rencontrent chez plus de la moitié des personnes. On arrive ainsi à un mode de repré- sentation moyen, que l'auteur considère comme réel et non comme acci- dentel. Dans le domaine de l'art ce n'est pas l'opinion générale qui importe, mais celle du petit nombre. Les calculs ont été faits au moyen d'un système de coordination. On obtient ainsi un schéma de la composition, lequel exprime la conception moyenne des observateurs. — J. Joteyko. Moore (E.). — Relation dans le temps de la pensée et de l'imagerie. — Ce travail sur les rapports de la mémoire et de la perception ne représente qu'une partie d'une étude d'ensemble. Cette partie consiste en recherches introspectives sur les opérations mentales qu'implique le passage d'une per- ception à son ressouvenir. Voici comment M. a procédé : une série de huit mots, figures ou objets étaient présentés au sujet à qui l'on demandait de reproduire ensuite ce qu'il avait vu ou entendu et de donner son examen introspectif des opérations mentales qui s'étaient déroulées durant la percep- tion de la série et durant les efforts faits pour arriver à la reproduire de mémoire. On demandait surtout de décrire la succession dans le temps, des états ou des actes dont il avait eu conscience. A noter qu'au moment de la perception, l'état de conscience était écrit comme se caractérisant d'abord par une pensée et ensuite par une sorte d'image; tandis qu'au contraire, à la reviviscence le premier état était souvent une image dont la généralisa- tion, une fois conçue, s'exprimait par un mot. Dans ce travail préliminaire, M. donne peu de détails sur la technique de ses expériences ; il indique seu- lement qu'il a choisi des mots, des figures et des objets usuels et faciles à visualiser, et il étudie successivement les données de l'introspection dans notre imagerie visuelle, dans notre imagerie cinésique et dans notre imagerie verbale. Il passe de là à une analyse de ce qu'il appelle le contexte de la pensée ; c'est-à-dire les états antérieurs ou postérieurs à celui de pensée. Cette analyse lui paraît montrer que ce contexte est intimement dépendant des relations temporales de la pensée et de l'image. En d'autres termes, le développement temporel d'imagerie auquel nous nous livrons pour interpréter nos sensations, varie suivant notre forme d'esprit et par son ordre de consécution dans le temps. Reste à savoir si cette imagerie qui constitue le contexte de nos sensations, constitue aussi la pensée que nous en avons. D'après M. la détermination de la relation temporale de l'imaginé avec le pensé, prouve que c'est impossible; on ne peut qualifier la pensée de contexte comme on le fait pour l'image. M. nous promet de préciser davantage dans un travail suivant. — Jean Philippe. Woodworth (R. S.). — Examen de la pensée sans image. — W. a été des premiers à poser cette question en formulant sa théorie des mouvements. Il s'efforce ici d'analyser ce qu'il y a derrière nos images qui formulent notre pensée plutôt qu'elles ne nous servent à penser; sa conclusion est que dans la pensée sans image, il n'y a pas de liens directs, ni nécessaires entre cette absence d'image et notre acte de penser. Notre pensée se présente sans image parce que ses données n'arrivent pas à la conscience sous forme 422 L'ANNEE BIOLOGIQUE. imaginable; mais. cela ne signifie nullement qu'elles vivent horsde la pensée sensorielle. La psychologie ancienne avait pris l'habitude malencontreuse de réserver le mot pensée à celles de nos opérations mentales qui sont abstraites: de là, des confusions que la nouvelle psychologie tend à éviter. — J. Philippe. b-c. Associations et jugements ; Idées et conscience. Paulhan (F.). — Qu'est-ce que l'association? — L'association comporte t deux tendances opposées, l'une d'assimilation et d'union, l'autre de diffé- renciation et d'opposition ». Celle-ci tend à dissoudre l'association ou du moins à la relâcher. Les associations les plus simples (combinaisons chimi- ques) sont « susceptibles de se rompre, mais non de se modifier » ; les asso- ciations plus flottantes (combinaisons biologiques) manquent déjà de régula- rité ; les espèces psychologiques en manquent bien plus encore : « le jeu des forces d'assimilation et de différenciation s'y révèle par des formes bien plus riches, plus variables et plus compliquées ». — G. L. Duprat. Adams (Henry F.). — Importance de la dimension et de la fréquence pour les associations. — Les expériences ont été faites au moyen d'annonces imprimées de différentes dimensions et répétées plus ou moins souvent, pour déterminer la promptitude et la sûreté des souvenirs, la qualité de la « reconnaissance » : un 8e de page présenté 8 fois donne le résultat optimum pour la mémoire d'un groupe ; le résultat ne vient qu'en troisième rang pour la mémoire individuelle. Le 1/4 de page donne le plus faible souvenir avec le moins de variations moyennes pour les imprimés, mais le meilleur résultat pour l'image. La page entière répond le mieux aux exigences du souvenir par groupes et de la mémoire individuelle. — G. L. Duprat. Delage (Yves). — Constitution des idées et base physiologique des proces- sus psychiques. — « Une idée est la condition cérébrale créée par l'entrée en action des neurones ou groupes de neurones correspondant aux éléments qui la constituent ». Ce n'est rien autre; l'idée n'implique pas synthèse par une activité indépendante : la résultante des éléments constitutifs n'exige rien de plus. Deux neurones simultanément en activité ont des « échanges d'influx dynamiques » plus intenses que les influx vers les régions en repos; les influx dynamiques intenses ou fréquemment répétés rendent «d'autant plus « perméables les voies conductrices » parcourues par eux. La sélection parmi les associations possibles s'explique ainsi ; la mémoire suppose en outre la reconnaissance, qui implique présence de deux images ne différant que sur un plus ou moins grand nombre de points accessoires. — La théorie de l'amœboïsme des neurones ne suffit pas pour expliquer la diversité et l'instabilité des associations même privilégiées. Le nerf a une « chronaxie » (Lapicque) analogue à celle du muscle et du nerf combinés; il y a autant de chronaxies différentes que d'espèces de nerfs ou de neurones : les neurones corticaux ont une chronaxie spéciale, différente pour chacun d'eux, t L'hé- térochronaxie des neurones permet de concevoir une action sélective des influx centripètes qui abordent le système nerveux », la sélection dépend de l'harmonie des modalités vibratoires. Ces modalités peuvent être modifiées par une interdépendance fréquemment renouvelée (adaptation, par action réciproque des uns sur les autres, des modes vibratoires souvent connexes) : la parachronisation complète la synchronisation. Celle-ci explique la vivacité XIX. — FONCTIONS MENTALES. 423 des images provenant dïmpressions sensorielles (harmonie ou identité des périodes vibratoires pour les neurones excitateurs et pour les excités), la parachronisation est plus fugitive, mais rend plus aisée une coaction nou- velle; des reliquats localisés, indépendants, permettent de comprendre l'ha- bitude, l'éducation, la mémoire. L'oubli vient de la disparition progressive des « modifications résiduelles localisées » : le conflit des parachronisations explique l'inhibition. [Toutes ces indications sont données à titre d'hypothèses permettant de coordonner les données éparses du savoir psycho-physiologique actuel]. — G. L. Duprat. b) Marbe. — Psychologie du penser. — M. s'occupe surtout des problèmes de la logique (voir ses : Experimentell psychologiscke Untersuchungen ûber das Urteil. Eine Einleitung ur der Logi A". Leipzig, 1911). Il est arrivé à cette conclusion que la plupart des théories sur le jugement ne pouvaient être considérées comme entièrement justes. Dans ses expériences, il deman- dait à des personnes exercées d'émettre des jugements dans des circon- stances diverses et faisait un procès-verbal immédiat des processus d'intro- spection s'accomplissant pendant l'expérience. Il résulte de ces expériences qu'il n'existe aucun critère psychologique du jugement. En conséquence, il arriva à formuler des critères logiques. Dans ces expériences, M. recourait à des jugements faciles, car ce sont ceux qui présentent le plus d'importance pour la découverte de la vérité. Car ce n'est pas la pensée qui arrive avec peine au résultat qui est la meilleure, mais bien celle qui atteint le même résultat avec une dépense moindre d'énergie, et ce n'est pas la pensée qui dispose d'un très grand nombre de souvenirs et d'attitudes de la conscience qui est la plus précieuse, mais celle qui arrive au but le plus rapidement possible. Le présent travail est une revue critique de travaux parus sur la psy- chologie de la pensée et les attitudes de la conscience. M. analyse les mémoires de Ach, Mayer etORTH, Buhler, Dùrr, Watt, Messer, Schultze, Binet, Clarke, Avelixg, Kulpe, etc. Ce dernier donna un aperçu général sur la question au Ve Congrès allemand de Psychologie expérimentale à Berlin. — J. Joteyko. Taussig iF. W.)- — Inventeurs et réalisateurs. — Ce livre est une con- tribution à l'étude encore très obscure des conditions sociales et des causes personnelles qui poussent l'homme à rechercher cérébralement et à obtenir intellectuellement des associations neuves d'images et d'idées, desquelles résultera une invention industrielle ou commerciale capable de changer le mode de production de la fortune ou du bien-être. T. cherche la source des tendances qui se manifestent ainsi dans ce qu'il appelle l'instinct de combi- naison, qui existe primitivement chez tous les hommes, mais qui ne se manifeste pas, pratiquement, chez tous : ceux mêmes qui agissent sous l'im- pulsion de ces tendances (hommes d'affaires, entrepreneurs, ingénieurs, banquiers, etc.) obéissent à la tendance générale qui pousse chacun de nous à améliorer sa situation; mais cette tendance se manifeste sous des impul- sions qui varient d'un individu à l'autre et dont celui qui les subit se rend très mal compte. Il y a là tout un domaine de la psychologie encore inex- ploré, et d'autant plus intéressant à étudier que les données de l'analyse mentale pourraient perpétuellement être vérifiées par les réalisations pra- tiques qui leur correspondraient. Dans une dernière partie, T. met en corré- lation avec ces tendances individualistes les tendances altruistes et sociales 1J1 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. qu'il analyse, sous le nom d'instinct de la Sympathie, de la dévotion, etc. — Jean Philippe. Russell iBertr.j. — Sur le sens du temps. — Sur quelle expérience im- médiate est basée notre connaissance du temps? On peut distinguer deux côtés dans cette question : 1° Les sensations et les souvenirs qui nous don- nent les relations du temps entre objets et sujets. 2° La simultanéité et la succession qui nous donnent les relations du temps par rapport aux objets. Beaucoup des difficultés que soulèvent en psychologie et en métaphysique les questions du temps proviennent de ce qu'on a confondu un de ces côtés avec l'autre; le passé, le présent et le futur proviennent des relations de temps entre sujets et objets, tandis que l'avant et l'après proviennent des relations d'objet à objet; un monde dans lequel il n'y aurait pas d'expérience, n'impliquerait ni passé, ni présent, ni futur, mais il pourrait présenter de l'avant et de l'après; c'est-à-dire de l'antérieur et du postérieur. Appe- lons la première série mentale et la seconde physique. Le maintenant est comme le je : indéfinissable, comme l'objet actuel de l'attention; il est donné par un certain sentiment, il est essentiellement simple, il comprend tout ce qui est simultané où n'entre aucune succession; si de ce maintenant on passe au souvenir, il ne peut s'agir que d'une mé- moire existant sous forme immédiate. — Jean Philippe. Ross (Fel. B,). — Mesure du sens du temps comme élément du sens du rythme. — Ce travail recherche comment nous pourrions évaluer exactement le sens du temps, de façon à dégager une jauge qui nous permette d'apprécier les différences individuelles au point de vue du rythme. R. a employé pour ses expériences le moteur synchrone de Lorenz et Seashore. Ses recherches ne l'ont pas conduit au test élémentaire qu'il voulait déterminer, mais à une jauge où la force de l'attention, la manière de compter, la façon de se représenter mentalement et d'autres éléments, entrent en jeu. Il s'agit main- tenant de simplifier, pour arriver au test élémentaire qui permettra la détermination précise. [Reste à savoir si l'état que le test ainsi simplifié atteindra, appartiendra encore à une forme de rythme]. — Jean Philippe. Lossky (N. 0.). — L'Intuitionalisme. — C'est surtout une étude philoso- phique de l'intuition; l'analyse psychologique, la décomposition des éléments connexes, l'indication du caractère propre et du développement de l'intui- tion ont; été laissées par L. en dehors de ses recherches. — Jean Philippe. Cérésole (Pierre). — L'irréductibilité de l'intuition des probabilités et l'existence de propositions mathématiques indémontrables. — Examen très serré du fondement de l'intuition des probabilités, en prenant pour point de départ ce qu'en dit H. Poincaré. Cet examen, tout en ne paraissant pas à l'abri de toute critique, mérite sérieuse considération. Voici le point de vue de P. C. 'les mathématiciens considèrent l'intuition des probabilités comme exprimant un raisonnement inconscient : dès lors, la démonstration de la connaissance qu'elle fournit peut être faite. A cette formule, qu'il avoue n'avoir été exposée que rapidement par H. Poincaré, P. C. oppose qu'il est impossible d'avoir une démonstration, par raisonne- ment, d'une intuition pratique de probabilité ; et il soutient que Poincaré ne donne que des démonstrations particulières à chaque cas, des intuitions de probabilité qu'il a cités en exemple. Et il ajoute : si le jugement des probabi- lités, relatif à des systèmes finis, impliquait essentiellement l'affirmation et XIX. — FONCTIONS MENTALES. 425 la négation simultanée d'une propriété d'un objet réel, cela ferait éclater le cadre de notre logique... Il est essentiellement impossible de vérifier exac- tement un jugement de probabilité par l'événement réel. Expliquer con- siste, dans les sciences mathématiques et physiques, à ramener un phéno- mène aux lois mathématiques et logiques ou aux lois de probabilités. Mais l'intuition des probabilités est d'ordre plus profond, plus concret. Et c'est ici que nous arrivons à ce que P. C. lui-même appelle la difficulté métaphysi- que essentielle, avouant ailleurs qu'il ne s'agit pas là d'une question philo- sophique et psychologique d'ordre irréductible. D'après lui, les mathémati- ques, telles que nous les avons, permettent de poser ainsi la question : et tout en concédant que Poincaré' a bien marqué « le caractère désespéré » de la tentative d'HiLBERT pour « démontrer logiquement que les développements fondés sur les axiomes de la logique et de l'arithmétique ne peuvent conduire à une contradiction », il s'efforce, mais en éclatant les cadres classiques des mathématiques, de démontrer contre le même Hilbert l'existence de propositions hyperanalytiques. Sans le suivre sur ce terrain mieux gardé que celui de l'hypergéométrie, où l'on sent, dit-il. « qu'il y a deux ordres de faits se raccordant à l'infini », contentons-nous de noter que ces séries de considérations le conduisent à formuler un principe de raison suffisante : lui-même en avoue la parenté avec celui de la monadologie et la tendance d'une théorie vitaliste sur la manière de ne pas considérer, comme on le fait habituellement, la volonté en physiologie. C'est là un sujet sur lequel P. C. se propose de revenir. — J. Philippe. Calkins (M. W.). — Le moi dans la psychologie expérimentale. — Le moi est indéfinissable, déclare C, et ni la méthode expérimentale, ni la méthode d'introspection ne peuvent nous le faire pénétrer sauf pour quelques in- dividualités privilégiées, d'où C. conclut qu'il faut s'étonner qu'en présence du peu que l'introspection nous donne sur le moi, malgré l'absence com- plète de raccord avec la psychologie objective, les psychologues continuent à lui faire jouer un rôle en psychologie expérimentale. — Jean Philippe. d. La mémoire. b) Brown (Warner). — Etude sur les souvenirs incidents chez certaines per- sonnes. — Ces expériences tendent à montrer que les facteurs qui rendent difficile ou facile chez un individu le retour de certains souvenirs, tendent également à affecter dans le même sens les souvenirs identiques dans les mêmes conditions chez d'autres personnes; ce ne serait donc pas du côté de l'individu, mais du côté du souvenir lui-même (considéré objectivement et en soi) qu'il faudrait chercher les causes de la facilité ou de la difficulté de son retour. — Jean Philippe. b) Myers (Garry C). — Facteurs a/feetifs du rappel. — On peut affirmer qu'en règle générale « on tend à se rappeler les choses préférées plus promptement que les choses plus désagréables » (souvenir de l'agréable prépondérant). Mais le rappel du passé est conditionné par nos relations sociales au moment considéré (sélection au profit de ce que les autres con- sidèrent comme le plus agréable à entendre ou à voir) ; un fait d'expérience désagréable pour A. peut être rappelé s'il procure un plaisir au moment où on l'évoque de nouveau et surtout s'il peut procurer, par réaction d'au- trui, un avantage à ce moment. Les faits tombent dans l'oubli quand ils perdent une valeur individuelle ou sociale. — G. L. Duprat. 42C L'ANNEE BIOLOGIQUE. Foster (Adams H.). — Note sur l'influence du rythme sur la mémoire. — On sait que le rythme passe pour aider la mémoire. F. cherche quelle in- fluence peuvent exercer différentes formes de rythmes sur nos souvenirs de chiffres présentés selon ces rythmes. Concurremment avec des séries non rythmées, il a présenté des séries de chiffres selon le rythme du troché, de l'ïambe, de l'anapeste, etc. Les conclusions sont assez confuses : il se dé- gage seulement de ce travail que le rythme est préférable à l'absence de rythme : encore n'est-ce pas toujours vrai. — Jean Philippe. a) Dugas (L.). — La dépersonnalisation, l'illusion du « déjà vu » et relie du » jamais vu ». — « La dépersonnalisation est, du point de vue affectif, un état d'aphorie ou plutôt de dysphorie, analogue sinon identique à celui que les mystiques ont décrit sous le nom à'acedia, état de malaise, de désen- chantement, d'indifférence morne, d'apathie douloureuse. » — Ce trouble est bien distinct de la paresthésie ou de la paramnésie qui peut provoquer « un relèvement du ton émotif » et qui fait simplement reconnaître comme passé ce qui est nouveau ou inversement ( « anomalie par déficience » : manque du sentiment du nouveau dans la paresthésie, manque d'intégration dans la synthèse personnelle pour la paramnésie). L'illusion du « déjà vu » et celle du « jamais vu » sont « essentiellement momentanées et fugitives », tandis que la dépersonnalisation est un « état qui se prolonge », un état dans lequel on « se sent agi » et l'on considère ses propres états comme « étran- gers à soi ». La dépersonnalisation détache du moi l'ensemble, tandis que la paresthésie ou la paramnésie n'en détache qu'une partie. — (1. L. Duprat. 6) Feingold (G. A.). — Reconnaissance et différenciation. — Ce travail est divisé en deux parties : 1° Quelle est la relation entre la facilité à reconnaître et les différents degrés de la ressemblance. 2° Comment employer les données fournies par l'expérience dans l'industrie et la jurisprudence. F. commence par définir et par étudier la reconnaissance; il en détermine les caractères et recherche quel rôle joue l'attention dans ce processus mental. — Dans une seconde partie, il cherche selon son expression à quantifier en fonction l'une de l'autre la reconnaissance et la similarité. La partie où il traite des erreurs de reconnaissance mérite une attention toute spéciale : la majorité des erreurs serait due à l'oblitération dans la mémoire de l'impression en général par la perception d'un autre stimulus qui donne à la force sensori-motrice la prééminence sur la force idéo-mo- trice; le doute, proviendrait du conflit de ces deux facteurs, l'un ou l'autre l'emportant suivant que la similarité objective est en hausse ou en baisse. Les conclusions qui précèdent résultent d'expériences faites avec des mots ; dans une seconde partie, F. présente une seconde expérience faite avec des cartes postales illustrées. En général, les erreurs sont dues à des perceptions incomplètes, mais le plus souvent la méconnaissance est due à l'oblitération dans la mémoire de la perception originelle par la perception actuelle et à la supériorité de la force sensori-motrice sur la force idéo-motrice. L'ap- titude à reconnaître est proportionnelle au temps de perception, et, quand ce temps est constant, elle est en raison inverse du nombre d'objets perçus ou encore du nombre d'objets présentés. Dans une dernière partie F. montre les services que peuvent rendre les recherches de ce genre dans certaines questions d'identification industrielles ou commerciales. — Jean Philippe. b) Dugas (L.)- — La Mémoire organique. — L'habitude débute par lamé- XIX. — FONCTIONS MENTALES. 427 moire ; c'est une mémoire qui a perdu son caractère conscient, qui est de- venue purement motrice après avoir été idéo-motrice ; si nous la considérons à l'état vivant, le nom de mémoire organique lui conviendrait. C'est quelque chose de plus qu'une impression, c'est une action qui renaît naturellement ou d'elle-même, elle ressemble, en tout, à la mémoire psychologique, sauf qu'elle n'implique aucune conscience. Le type en est la mémoire motrice dans laquelle la méthode de tâtonnement s'oppose à l'apprentissage ration- nel, et qui consiste à rencontrer au lieu de trouver, à tomber juste, par hasard, au lieu de s'aviser de ce qui convient. C'est ainsi qu'on apprend à monter à bicyclette, etc. — Cependant, est-il bien exact que cette mémoire organique soit toujours une simple répétition de mouvements non sentis et non imaginés? D. estime que la mémoire organique, surtout à l'origine, im- plique toujours un certain sentiment d'effort dont quelques sujets s'aperçoi- vent; mais ce qui semble se dégager de son analyse, c'est que le souvenir moteur tout au moins n'implique pas d'images au moins visuelles; il va même jusqu'à considérer que ce souvenir n'implique aucune image e qu'on n'en trouve dans la mémoire organique que si on lui mélange d'autres formes de souvenirs. — Jean Philippe. c. L'activité mentale. a) Bauch (M.). —Les actes de volonté étudiés au moyen des mouvements. — L'uniformité du comportement psychique montre, dit Bauch, qu'un nombre considérable d'individus présentent des phénomènes de conscience identi- ques lorsqu'ils sont placés dans les mêmes conditions. Ainsi les expériences de Thumb et Marbe ont mis en lumière l'uniformité des associations : la plupart des personnes réagirait par le mot « mère » du mot inducteur « père ». Cette uniformité joue un rôle important aussi dans le jugement judiciaire, dans les observations météorologiques et dans les erreurs d'ob- servation. Dans le présent travail, l'auteur a recherché cette uniformité dans un nouveau domaine : les actes de voloihé, étudiés au moyen des mouvements volontaires. Les résultats obtenus furent les suivants : Si Ton demande à un grand nombre de personnes d'exécuter un certain acte composé de n mouvements isolés, et cela le plus rapidement possible, les mou- vements choisis par les divers individus concordent dans leur généralité. Tout comme dans les expériences sur les associations, il existe des réac- tions privilégiées et d'autres qui le sont moins. Les premières présentent une rapidité plus grande. Les mouvements de flexion sont plus favorables que ceux d'extension. Les mouvements commodes sont plus favorables que les mouvements incommodes. La variation moyenne des temps de réac- tion pour les associations est beaucoup plus considérable que pour les réac- tions simples, qui consistent en mouvements volontaires. — J. Joteyko. Abramowski. — Etudes expérimentales sur la volonté. — Ce travail fait suite aux recherches publiées en 1913 dans le Journal de Psychologie nor- male et pathologique. A. recherche en quoi consiste le passage de la situa- tion d'être passif, à celle d'être actif et de s'efforcer d'influencer d'une cer- taine manière les impressions reçues, etc. Le mystère de cette intervention échappe à l'introspection; cependant, au moyen d'expériences, A. a réussi à obtenir quelques vues partielles sur ce qui se passe à ce moment dans nos fonctions mentales; la question est complexe et on ne saurait considérer les résultats obtenus ni comme suffisants, ni comme définitifs. Il semble, cepen- dant, que ce soit un moyen de pénétrer dans les processus de volonté. A. 128 L'ANNEE BIOLOGIQUE étudie surtout les changements respiratoires, la tension musculaire et les modifications circulatoires : aucun de ces phénomènes, d'ailleurs, ne lui parait simple et caractéristique. En terminant, il étudie les rapports entre l'émotivité et l'inhibition : contrairement à ce que l'on admet généralement, il arrive à conclure que ce sont les sujets dont lïmpressionnabilité est la plus grande qui sont aussi ceux qui se maîtrisent le mieux et qui savent le mieux inhiber leurs émotions. Cela tient, dit-il, à ce que leur émotivité résulte d'une plus grande plasticité de l'organisme par rapport aux idées en même temps qu'aux impressions, ce qui permet à l'auto-suggestion d'agir plus facilement, plus rapidement et plus complètement. On comprend que dans ce cas, ces sujets, quand ils le veulent, soient plus capables de se maîtriser. —Jean Philippe. IV. Psychologie comparée. a. Psychologie animale. Titchner (E. B.). — Sur la Psychologie telle que la conçoivent ceux qui la centrent sur la façon de se conduire. — Si l'on admet que la psychologie est avant tout une étude de l'individuel et qu'elle diffère en cela des autres sciences qui sont générales, on peut faire de l'art de se conduire l'objet caractéristique de la science psychologique. Elle sera alors, selon l'expres- sion de CouPiNOT, « une étude attentive de la conduite (behavior) des hommes placés dans différentes situations ». Mais alors, il n'y a plus d'introspection et ce que l'on considère généralement comme la psychologie n'existé plus. — J. Philippe. LU lie (Ralph S.). — Le comportement intentionnel au point de vue phy- siologique. — Les motifs du comportement sont essentiellement d'ordre pra- tique : ils visent l'adaptation ou « maintien de l'équilibre organique » et la pratique externe de l'animal est réglée par les exigences de cet équilibre. L'adaptation des systèmes vivants les plus complexes implique l'existence, d'activités sensorielles et d'arrangementsvariés. Les arrangements constants, correspondant à une structure fixe, déterminent des traits permanents du caractère biologique avec « régulation automatique » sous l'influence de la composition des cellules, du sang, etc. Un degré supérieur est réalisé par des faits tels que la coloration protectrice (mimétisme), puis par les modes de locomotion en rapport avec la symétrie bilatérale et la dorso-ventralité. Plus haut encore sont les adaptations « actives », puis les instinctives enfin par anticipation intelligente (distinction nette entre le conscient et l'incon- scient à peu près impossible). L'action intelligente est un mode de réponse organique et doit dès lors être étudiée à un point de vue physiologique, du moins quant à la base. — G. L. Duprat. Smith (E. M.). — L'examen de la pensée de l'animal. — Nous avons jus- qu'ici très peu d'études d'ensemble sur l'intelligence des animaux: presque tous les travaux des spécialistes sont des monographies consacrées à un cas particulier. S. se propose, dans les sept chapitres de ce manuscrit, d'in- diquer aux spécialistes un certain nombre de procédés qu'ils pourront ap- pliquer à l'examen de l'intelligence animale, et indique aussi un certain nombre d'appareils à utiliser : ce sont en général les appareils de forme classique. Les deux chapitres les plus importants sont celui consacré à la XIX. - FONCTIONS MENTALES. 429 mémoire associative, à la discrimination sensorielle, et celui qui traite de l'intelligence de l'animal. Chaque chapitre est complété par une bibliographie. L'ensemble fait de ce livre, dont nous n'avons pas à apprécier les conclusions, un bon instru- ment de travail. — Jean Philippe. Shepherd (T.)- — Tests pour vérifier V intelligence d'adaptation chez les chiens et les chats, comparés sous ce rapport aux singes. — Sous le nom d'intelligence d'adaptation, S. désigne une forme inférieure de raisonne- ment : celle qui consiste à adapter à nos fins des conditions plus ou moins difficiles ou plus ou moins étrangères. C'est en partant de cette définition qu'il a recherché, en continuation d'un travail précédent (v. Psychol. Rev. Mon. Sup., XII, N° 52, 1911 — An. Biol., t. XV, p. 513), la présence de cette forme d'intelligence chez le singe ; il estime que ses expériences décèlent un certain degré de cette intelligence, surtout à cause de la rapidité des résultats, de l'attitude de l'animal, de sa façon d'agir, etc. Au contraire, les mêmes tests appliqués au chien et au chat ont donné des résultats négatifs, d'où S. conclut que sur ce point ils sont notablement inférieurs au singe. — J. Philippe. Hachet-Souplet (P.). — Le dressage des chiens de guerre.— En général, les animaux soumis à un dressage ne sont capables d'accomplir les actes qui leur ont été appris que lorsque ceux-ci sont commandés par le dres- seur. Une personne étrangère, se substituant à ce dernier, n'obtient presque rien. Cet inconvénient prend une importance particulière en ce qui con- cerne les chiens de guerre. L'auteur a eu l'idée d'associer tous les actes du dressage à la vue d'un certain signal particulier, représenté en l'espèce par un carré de toile cirée rouge avec un cercle blanc au. milieu, en sorte que l'animal obéit plutôt à cet objet qu'au dresseur qui le lui présente. Il se désolidarise du dresseur pour se solidariser avec l'objet-signal. Dès lors, toute personne possédant l'objet-signal pourrait obtenir de lui les mêmes actes que le dresseur. — Y. Delage et M. Goldsmith. Dûck (Johannes). — Jeu d'amour d'une chatte. — L'auteur décrit avec détails un jeu très expressif de coquetterie d'une jeune chatte entre deux matous, et le déclare intéressant parce que les jeux d'amour n'ont été ob- servés jusqu'ici que chez le Chevreuil, l'Ecureuil, la Musaraigne d'eau et quelques oiseaux. — Y. Delage et M. Goldsmith. a) Claparède (Ed.). — Etat hypnoïde chez quelques animaux. — Des fric- tions, faites avec-un bâton, sur un cochon, et dirigées toujours dans le même sens, sur le flanc, en partant du cou et en descendant jusque vers la cuisse, amènent un état hypnoïde : le porc chancelle peu à peu sur ses jambes de derrière et, au bout de 20 à 60 secondes, tombe à terre, sur le flanc. Souvent le cochon, une fois éveillé, se redressait sur ses pattes, mais ne bougeait pas, comme s'il dormait encore debout. Une fois, tandis que C. commençait ses frictions sur l'un des cochons, un autre, qui se trouvait dans le voisi- nage immédiat de cette opération et qui fréquemment déjà avait été plongé dans l'état hypnoïde, tomba endormi spontanément. L'expérience a con- stamment réussi sur des chèvres, avec un procédé légèrement différent. C. couchait la chèvre sur le côté et lui faisait des passes (caresses très légères) sur le flanc avec la main droite, en lui tenant les paupières fermées avec la main gauche. Pendant les dix premières secondes, la chèvre se débat, 430 L'ANNEE BIOLOGIQUE. cherche à se relever; un aide lui maintient alors les pattes. Au hout de 20 secondes, la chèvre reste immobile et cela pendant plusieurs minutes (jusqu'à 15 minutes). Comme le cochon, la chèvre, au réveil, ne paraît plus savoir où elle se trouve, reste longtemps à demi couchée et, une fois debout, semble encore somnolente ou désorientée. Pendant l'état hypnoïde, des excitations tactiles (chocs avec des bâtons, piqûres d'épingle)' n'ont le plus souvent pas provoqué le réveil. Ce sont plutôt les bruits extérieurs qui semblent avoir amené celui-ci. — M. Boubier. Fuye (De la). — N&te sur la chasse au Grand-Dur : La Bondrée apivore. — L'auteur étudie la Bondrée apivore venant au lièvre, et il a pu constater que si la Bondrée ne crie pas de loin et avant l'attaque, comme la Buse commune, elle crie presque autant que celle-ci entre les passes. Il a pu constater qu'elle attaque le Hibou dans n'importe quel sens, de face, de côté ou par derrière, contrairement aux affirmations des chasseurs qui préten- dent que les Rapaces attaquent toujours le leurre par derrière. Les passes répétées, hardies, parfois gracieuses, parfois brutales, sont fort intéressantes, comme manifestations extérieures de la colère de la Bondrée contre le Hibou. — A. Menegaux. Ulrich ( J. L.). — Distribution des efforts pour l'éducation chez la souris blanche. — Les expériences ont été faites avec la cage, avec le labyrinthe circulaire, et avec la cage disposée sur un plan incliné ; elles ont montré que les résultats varient beaucoup quand on fait varier les modes de l'expé- rience ; par exemple en espaçant ou en rapprochant les essais, en accumulant les expériences ensemble ou en les divisant les unes des autres pour les mieux différencier. En général, en faisant une expérience par jour, on obtient de meilleurs résultats qu'en accumulant deux ou trois essais par jour. Lorsque les différents essais d'éducation sont réunis à plusieurs en- semble il faut, pour chacun d'eux, un plus grand nombre de répétitions que si l'on avait parfait chaque essai avant de passer à un autre : l'accumulation des formes d'instruction n'est économique ni quant au temps ni quant à la dépense d'énergie. D'autre part, si l'on espace beaucoup les séances, l'habi- tude se constitue plus difficilement que si l'on accumulait dans le minimum de temps utile le nombre de séances nécessaires pour la constitution de l'habitude. — Jean Philippe. Goldsmith (Marie). — Les Réactions physiologiques et psychiques des pois- sonS- _ .La pensée d' Auguste Comte, qui avait prévu la création d'une psychologie comparée basée sur l'étude du système nerveux, est restée pendant très longtemps incomprise. Aujourd'hui encore, la psychologie n'est pas devenue entièrement une science basée sur l'observation et l'expérimen- tation. Deux voies la conduisent vers ce but : les recherches de psychologie physiologique et la création d'une psychologie comparée, dans ses trois branches : psychologie anormale, psychologie infantile et enfin psycholo- gie animale. C'est à ce point de vue que se place l'auteur de ce travail. Il a pour objet la mémoire et les processus associatifs chez les poissons. Lorsque nous dirons que, dans le cerveau du poisson, une « association » se forme, par exemple entre une sensation de couleur et une association gustativei les deux notions ne sont différentes et ne sont associées que pour nous et par nous : pour le poisson, elles forment probablement un bloc. L' « association » la plus stable et la plus primitive est celle entre le goût de la nourriture et son aspect : elle est fixée, chez l'animal, héréditairement et XIX. — FONCTIONS MENTALES. 431 se manifeste toujours; mais en réalité, le goût et l'aspect de la proie ne sont pas reconnus par le poisson comme deux propriétés différentes : la proie tout entière forme un bloc. Lorsque, à ce bloc, nous ajoutons expérimenta- lement un troisième élément, tel que l'aspect de la pince qui tient cette proie, cet élément devient partie intégrante de ce bloc, dont le poisson ne le sépare pas. La séparation n'existe que pour nous, et l'association également. Les expériences de l'auteur ont été faites sur la mémoire topo graphique du Gobius minutus, des Plies, etc. (mémoire de la place, de la direction), sur la mémoire et discrimination des couleurs (couleur verte, rouge, bleue et jaune), sur la discrimination et la mémoire de la forme (objets de même couleur et de forme différente, expériences comparatives sur le souvenir des couleurs et celui des formes; comparaison entre le souvenir de la forme et de la cou- leur et le souvenir topographique); sur la sensibilité aux milieux colorés et la perception des couleurs et sur le développement ontogénique des facultés psychi- ques. Les tropism.es (dans le sens d'une réaction aux degrés d'éclairage) n'in- terviennent chez les poissons que dans le tout jeune âge. Passé ce stade, les phénomènes observés sont purement psychologiques. La peur ne se manifeste pas à la naissance, mais n'est pas non plus le résultat de l'expérience indi- viduelle. C'est un instinct qui apparaît héréditairement à un moment donné de l'évolution de l'individu. Mais ces manifestations se développent graduel- lement et se perfectionnent. La chasse à la proie comprend, d'une part, des actes instinctifs fixés par l'hérédité (mouvements pour happer tout ce qui nage ou qui remue), d'autre part, des résultats de l'expérience individuelle, . qui rendent ces actes conformes au but. A la fin de son travail l'auteur donne un résumé en termes de l'école de Pawlow, pour permettre une comparaison plus facile avec les résultats obte- nus par celle-ci. Les poissons sont capables de réflexes conditionnels d'ordre moteur; le mécanisme analysateur de ces réflexes se manifeste surtout dans la différenciation de la place, de la forme et de la couleur: l'analysateur est plus parfait pour la première que pour la seconde, et plus parfait pour la seconde que pour la troisième. Ces réflexes conditionnels sont, au bout de quelque temps, inhibés par la tendance naturelle à l'enrayement qui est le propre de ces réflexes; pour que cela ne se produise pas, le réflexe condi- tionnel doit être étayé de temps en temps par le réflexe inconditionnel. Mais G. n'admet pas, pour son compte, les procédés de raisonnements et le langage de l'école physiologique qui lui paraissent aller à l'encontre du but même, qui est la création d'une psychologie comparée, et de l'idée fon- damentale de la continuité de l'évolution psychique. — J. Joteyko. Brun (R.). — Nouvelles recherches sur l'orientation à distance des four- mis. — L'auteur a continué les recherches sur l'orientation des fourmis dont il avait rendu compte précédemment. Il a notamment étudié cette fois le sens topochimique résidant clans les antennes et l'orientation topochimique telle que la comprend Fûrel. De plus, il a fait des recherches sur l'enregistrement de certaines marques d'orientation kinesthétique (« sens des angles ») ainsi que sur l'orientation topographique et sur l'orientation visuelle au cours de promenades polygonales compliquées entreprises par des individus isolés. — J. Strohl. "Willem (Victor). — Comment les fleurs attirent les abeilles. — L'orien- tation des abeilles vers la ruche ou vers les fleurs est l'effet non d'un i tro- pisme », mais d'une « combinaison de sensations actuelles, fournies par divers sens, avec les souvenirs de sensations analogues antérieures ». Cette 432 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. orientation se précise avec l'expérience. Les fleurs entomophiles, qui offrent les teintes les plus saturées, n'agissent pas seulement par l'intermédiaire de la vision. C'est « probablement non pas l'éclat de corolles encore inconnues, mais plutôt l'odeur du nectar et du pollen, associée depuis la naissance à la satisfaction de la faim, qui incite l'abeille novice à s'abattre sur une fleur rencontrée ». La prime éducation se fait par les sensations olfactives, mais se continue par des impressions visuelles et musculaires. — G. L. Duprat. b. Psychologie infantile. Valentine (G. W.). — Introduction à une psychologie expérimentale de la Pédagogie. — Ce petit livre est une sorte de manuel pratique à l'usage des éducateurs qui veulent étudier expérimentalement et scientifiquement la mentalité de leurs élèves, pour tirer de leurs observations des conclusions pratiques utilisables dans leur enseignement. L'auteur a voulu montrer par l'exemple que l'on peut faire d'excellentes observations psychologiques, même sans avoir sous la main l'appareillage toujours compliqué d'un labora- toire. Toutes les expériences qu'il propose peuvent être menées à bien sans autre outillage qu'un porte-plume et du papier; quelques-unes n'en sont pas moins fort suggestives, parfois même nouvelles. Nous signalerons en particulier le chapitre consacré à la détermination de la meilleure manière d'apprendre; de même, celui qui traite de l'épreuve de la mémoire, de la mémoire des directions du mouvement, de la mémoire de l'étendue du mou- vement, etc. Dans une seconde partie, l'auteur montre comment on peut utiliser ces différents procédés de recherches, dans un groupe scolaire. — Jean Philippe. Dunham (Fr. L.). — Le développement corporel, indice du développement mental. — Dans cette étude, l'auteur présente un résumé des notions actuelles. sur la croissance corporelle et la croissance mentale; il demande que l'on dégage les indices caractéristiques du développement corporel relatif au dé- veloppement mental et inversement. Ainsi, ayant dégagé ce fait que certains os (mains, poignets etc.) reflètent très exactement et par périodes très net- tement définies le développement squelettique, ce qui permet de repérer les principales étapes de croissance de l'enfant, D. demande que l'on fasse un travail analogue pour d'autres repères. — Jean Philippe. Hillyer (V. M.i. — Éducation de l'Enfant sortant de V Ecole. — Le prin- cipe que l'auteur veut faire connaître, c'est que plus on exerce tôt les cellules cérébrales (à condition que ce ne soit pas trop tôt), mieux on développe les possibilités d'habitudes qui favoriseront par la suite la croissance mentale. Il propose donc de moins s'occuper qu'on ne le fait généralement de don- ner à l'enfant avant la sixième année une éducation analogue à celle qui lui servira à l'école (lecture, écriture, calcul abstrait, etc.) mais de chercher, au contraire, à développer en lui les activités physiques, mentales et morales dont il aura à se servir dans la vie pratique comme à l'école. Voici le plan qu'il propose : 1° Exercices destinés à donner à l'enfant des habitudes d'atten- tion, d'observation, d'obéissance etde maîtrise de soi. —2° Formation sociale (courtoisie, habitude de converser, tenue agréable en société, etc.). — 3° Ré- cits destinés à développer l'imagination, l'activité personnelle, l'émulation, etc. — 4° Education gymnastique, « marches régulières, callisthénie, exercices pour développer le sens de l'équilibre, la maîtrise de soi, le contrôle de ses* XIX. - FONCTIONS MENTALES. 433 mouvements, la souplesse et l'habileté manuelle. — 5° Chant, jeux rythmés et danses pour développer le sens du rythme, la mesure du geste, l'apprécia- tion de la tenue à prendre. — G0 Jeux libres pour servir d'introduction à l'é- ducation sportive et donner de la vitesse, de l'habileté, de la précision, de l'ingéniosité. — 7° Exercices de travail manuel (modelage, peinture, dessin) pour développer l'habileté manuelle, le doigté, etc. — 8° Premiers éléments d'écriture et de lecture. — Chacun de ces sujets d'étude a sa période fixée et son temps déterminé ; mais H. s'empresse de déclarer que ses indications n'ont rien d'impératif. L'ensemble constitue une méthode qui n'est pas abso- lument nouvelle, mais dont les procédés seront examinés avec intérêt par les naturalistes aussi bien que par les éducateurs. — Jean Philippe. Kelley (T. L.). — Directions éducatives pour la détermination des aptitudes des écoliers. — On sait que les spécialistes tendent de plus en plus à substi- tuer aux tests destinés à nous donner la mesure de l'exercice des facultés, d'autres tests capables de déterminer ces facultés et leur degré de dévelop- pement. Si l'on réussissait à faire ces déterminations, on pourrait plus aisé- ment compléter l'éducation générale des enfants et parfaire leur éducation formelle, de façon à favoriser le développement des éducations spéciales. C'est sous cette forme que K, aborde le problème; de plus, il se préoccupe de déterminer quelle peut être la valeur du jugement des professeurs sur l'aptitude des élèves, et ce que signifient les renseignements fournis par l'application d'un certain nombre de tests. Les conclusions auxquelles il arrive sont loin d'être décisives ; l'impression que donne ce travail, très méthodique et très fouillé, c'est que les renseigne- ments fournis par toutes ces mesures ne représentent qu'une partie des moyens d'investigations auxquelles doivent recourir ceux qui veulent déter- miner vers quelle profession spéciale chacun de leurs élèves mérite d'être dirigé. — Jean Philippe. Stockton (J. L.)- — Les Mesures exactes en matière éducative. — La thèse soutenue dans cet opuscule est que : 1° l'on peut ramener à des échelles de force, d'espace et de temps toutes les mesures scolaires destinées à nous renseigner sur les progrès de l'éducation d'un enfant (théorie qui a été sou- vent soutenue, mais que l'auteur complète par un point de vue nouveau). 2" Considérer les résultats de l'éducation comme un produit que l'on peut mesurer par des méthodes mécaniques, n'implique nullement que l'on doive employer des procédés mécaniques pour obtenir ces produits. Ainsi les pro- grès en écriture peuvent se mesurer d'une façon absolument mécanique, tout en étant le résultat d'une activité spontanée qui n'implique absolument rien de mécanique. Il y a dans le domaine de l'éducation, nous dit l'auteur, toute une partie inexplorée précisément parce qu'on ne sait pas plus lui appli- quer les échelles de temps, d'espace, etc., qu'on ne savaitavant Watt appli- quer au travail les échelles de longueur, de poids et de temps. Il faut trou- ver le moyen de faire, pour les mesures du travail pédagogique, des inventions analogues à celles de Watt pour les mesures du travail. Les essais qui ont été tentés dans ce sens ne nous donnent que des aperçus fort incomplets. S. estime qu'il est possible de les pousser plus loin, et surtout de les systé- matiser en un corps de doctrine. — Jean Philippe. Abelson (A. R.). — Emploi des tests mentaux pour mesurer les anomalies mentales. — Se référant à l'opinion de Myers (P. of mentais tests), A. estime que l'on ne peut mesurer que les parties de la mentalité dont on a l'année biologique, xx. 1915. 28 •134 L'ANNEE BIOLOGIQUE. déjà déterminé les proportions. La mesure de l'intelligence ne peut fournir des données précises que si l'on connaît déjà scientitiquement la constitu- tion de l'intelligence. Dès lors, le système de Binet ne peut donner satisfac- tion : tout système de ce genre suppose, comme point d'appui, des déter- minations scientifiques que nous n'avons pas. Surtout il importe que les tests ne soient pas limités et formés par le cadre scolaire : il faut aussi que l'enfant soit tout à la fois à son aise et fournissant le plus grand effort. A. admet l'existence d'un facteur général, au-dessus des aptitudes particulières : ce facteur constitue pour chaque individu un fonds d'énergie intellectuelle libre en soi de toute direction, et dont les aptitudes particulières sont des applications spéciales. L'anomalie mentale serait une dégradation, sur un point, de ce facteur commun. — Jean Philippe. Rosenblum (S.). — Développement du système nerveux au cours de la première enfance. — La réflectivité de l'enfant diffère de celle de l'adulte. R. guide le développement du réflexe de défense chez l'enfant, en soumet- tant à un examen méthodique des enfants de différents âges, pour trouver des signes ohjectifs de l'insuffisance pyramidale qui est physiologique et transitoire chez l'enfant au début de la vie. Struehlin a décrit la syncinésie des 9 premiers mois : les mouvements sont symétriques et bilatéraux, dans les mouvements volontaires pour prendre un jouet comme dans les réflexes; cette association des mouvements des deux côtés diminue progressivement, jusqu'au 58e mois : il en persiste cependant des traces jusqu'à trois ans où les mouvements des actes deviennent nettement unilatéraux [et adaptés] avec cependant quelquefois encore de la maladresse et de l'imprécision des gestes (V. An. BioL, XVI, 1911, p. 509). R. rappelle ces recherches, et leur relie les siennes : 1° les réflexes tendineux des membres inférieurs (surtout le rotulien) sont généra- lement exagérés ; pas de trépidation épileptoïdes ; 2" le réflexe plantaire est en extension, et dure, chez l'enfant normal, plus longtemps qu'on ne dit généralement; il ne deviendrait pathologique qu'après trois ans; 3° les réflexes de défense sont aussi constants que les plantaires, mais disparaissent rapidement dès six mois, et ne se rencontrent guère après un an. Chez les débiles moteurs, toutes ces imperfections persistent plus longtemps ; et les syncinésies sont longues à disparaître. — Jean Phi- lippe. Nice (Margareti. — Le développement du vocabulaire d'un enfant relati- vement à son entourage. — C'est une recherche sur l'influence qu'exerce le milieu sur le vocabulaire. Quelles sont les influences les plus fortes, pour déclancher l'usage de la parole? Où l'enfant emprunte-t-il de préférence ses mots : dans sa famille ou au dehors? dans les scènes auxquelles il assiste ou dans les histoires qu'il entend ? N. conclut que l'enfant de quatre ans ne connaît qu'un vocabulaire fort restreint et n'a qu'une conception inadé- quate de l'espace, du temps, surtout peu de mots abstraits (bibliogr.). — Jean Philippe. Langenbeck (M.). — Etude sur un enfant de cinq ans. — Cette obser- vation porte surtout sur le langage ; l'auteur a essayé de classer les mots d'après les sensations qu'ils désignent ; il a donné, comparativement, le tableau du vocabulaire à seize mois et à cinq ans. On remarquera qu'à seize mois le vocabulaire contient un dixième de mots allemands (venus de la parenté) XIX. — FONCTIONS MENTALES. 435 qui ont disparu (sauf trois ou quatre primitifs) du vocabulaire de la cin- quième année. — Jean Philippe. Brandenburg (G. C). — Le vocabulaire d'un enfant de trois ans. — B. s'est proposé d'étudier le développement du langage en marquant spéciale- ment les influences qui agissent sur lui; pour cela, il présente séparément, d'abord le vocabulaire, ensuite ce qu'il appelle les mots sub conscients, parmi lesquels on trouve beaucoup de noms propres; enfin, le total, heure par heure, des phrases prononcées par l'enfant durant toute une journée. Ce dernier document, recueilli sans que l'enfant se soit douté que toute cette écriture était pour lui, constitue un document très curieux. Il semble que ce soit surtout le besoin de vie sociale qui amène l'enfant à développer sa parole. L'acquisition des mots se fait surtout par imitation de l'entourage. Les mots n'ont pas une fonction expressive ou grammaticale aussi détermi- née que dans la langue de l'adulte ; l'enfant peut s'en servir à un moment pour un objet, à un autre moment pour un autre. L'assimilation des conju- gaisons paraît la partie la plus difficile ; les mots que l'enfant retient le plus aisément sont ceux que l'entourage prononce de façon à lui produire le plus d'impression. Cette étude est suivie d'une longue bibliographie. — J. Phi- lippe. Morsier (W. de). — Que deviennent les élèves sortis des classes d'anor- maux? — La statistique publiée par M. est l'un des rares documents que nous ayons sur ce sujet; sans avoir la précision désirable, elle est intéres- sante à consulter. Elle porte sur 7 années d'exercice des huit écoles d'anor- maux de Genève, et sur 266 élèves (149 G. -118 F.) dont 54 Genevois, 99 con- fédérés, 61 français et 45 italiens : les autres étrangers, 56%, ont pu rentrer dans les classes normales; 12 °/0 ont pu gagner leur vie [M. ne dit pas si c'est à la suite du régime de l'école, ou s'ils ont été retirés pour aller gagner leur vie] ; 3 % sont restés à la maison, où ils gagnent leur vie; 14 % (soit 38) ont été exportés ailleurs, et doivent être considérés comme déchet : il y faut joindre 7 disparus (soit 45 en tout). Les 26 autres sont morts ou sont partis, ou leurs familles ont été expulsées. Au total, il ne faudrait compter que 17 % récupérés : les 36 % ramenés aux classes normales étant ou des arriérés pédagogiques (c'est-à-dire des ignorants sans tares) ou des subnormaux, c'est-à-dire des enfants se dirigeant vers l'anomalie, sans lui appartenir à coup sûr. L'auteur conclut à 30 % d'arriérés médico-pédagogiques, ou anormaux. — Jean Philippe. Woolley et Fischer. — Mensurations physiques et mentales des enfants em- ployés comme ouvriers. — Quelle est l'influence du travail industriel sur les enfants mis au travail dès leur jeune âge? Pour répondre à ces questions, les auteurs, sans se dissimuler qu'ils n'embrassaient pas la totalité du sujet, ont commencé par diriger leurs investigations en établissant sur des fiches indi- viduelles l'histoire de l'éducation antérieure de chaque enfant dans sa famille, à l'école, et dans son milieu social. Après quoi, ils ont établi une fiche d'examen physiologique et médical, et une fiche d'examen psycholo- gique; enfin, ils ont cherché quelles étaient les principales qualités que demandait le travail vers lequel ont été dirigés ces enfants, et quelles apti- tudes présentaient ces enfants. Voici quelques-unes des conclusions de ce travail. Les tests physiques, en général, accusent une corrélation positive avec le développement scolaire; cette corrélation existe chez les garçons, pour tous les tests, sauf pour la 136 L'ANNEE BIOLOGIQI I.. fermeté de la main; mais elle est moins marquée chez Jes filles, qui ne la présentent qu'irrégulièrement quand il s'agit de la force de la main et de la rapidité de ses mouvements; généralement, l'âge a une grande influence. Sauf à certaines périodes, les filles l'emportent sur les garçons en hauteur, en poids et en habileté, tandis que les garçons l'emportent en force, en rapidité de mouvement et en capacité vitale. La supériorité des garçons en capacité vitale provient probablement du développement plus considérable de leurs poumons et non pas d'une coordination plus parfaite. Dans les épreuves mentales, les auteurs ont constaté qu'il y a également une corrélation positive avec leur rang à l'école; c'est la mémoire qui pré- sente la corrélation la mieux établie; vient ensuite l'association par contra- riété, etc. De toutes ces données, les auteurs ne tirent pas actuellement de conclu- sions applicables au problème de l'emploi industriel : ils les réservent pour un travail postérieur: ils concluent cependant que lorsqu'il s'agit de métiers demandant seulement de la force, de la rapidité de mouvement, ou de l'ha- bileté on peut donner la préférence à celui dont le travail scolaire a été bon, mais cela n'a que très peu d'importance; la question du sexe en a beaucoup plus. Mais dans les cas où une rapide coordination est nécessaire, où il s'agit de conduire une machine d'une façon qui n'a rien d'automatique, les succès scolaires reprennent leur importance et les filles doivent être préférées aux garçons. L'emploi des filles dans nombre de métiers, tels que la machine à écrire, les téléphones, etc., aurait donc une raison scientifique aussi bien qu'économique. — Jean Philippe. Pintner (R.). — Mise au point du test des cubes de Knox. — Knox a décrit {Jour, of Ass. Med. Assoc, 1914, 741-47) un dispositif excellent pour étudier l'imitation et d'autres facteurs d'intelligence. P. voudrait s'en servir pour établir une échelle d'intelligence corrélative à celle de l'âge : mais il n'oublie pas que nos données pour résoudre ce problème sont encore bien incomplètes. — J. Philippe. Descceudres (A.). — Les tests de BinetSimon comme mesure du dévelop- pement des enfants anormaux. — Ce travail se différencie des précédents sur le même sujet, en ce que D. reprend l'idée suivie déjà par Bobetag, et consistant à souligner les tests dont l'application aux mêmes enfants, un an après le premier essai, révèle un recul chez ces enfants. Il y a là le début d'une méthode de classement qui contribuera à mettre de l'ordre clans ce mélange. — Jean Philippe. Dawson (Jean). — Mesure de certains résultais scolaires. — Cette note est très curieuse, parce que l'auteur a été amené à constater que le dévelop- pement scolaire peut cultiver les facultés de l'enfant d'une façon tout à fait unilatérale. Il s'agit d'élèves déjà âgés : les questions posées ont montré qu'ils connaissaient très mal nombre d'objets élémentaires faisant partie de leur entourage, mais ne rentrant pas dans le cadre des programmes scolaires. D., recherchant les causes de ces ignorances, constate que ses élèves regar- dent, sans les percevoir, les objets qui ne les intéressent pas. Une élève s'étonne qu'on lui dise qu'il lui faut apprendre à connaître les arbres les plus communs ; une autre se déclare incapable de dire quels fruits rapporte un arbre, sans voir ces fruits sur l'arbre, etc. — J. Philippe. Carey (N.). — Facteurs de processus mentaux chez les écoliers : delà na- XIX. — FONCTIONS MENTALES. 437 tare des facteurs mentaux spécifiques. — C. continue les recherches dont le début a paru (m Brit. J. of PsychoL, vol. XII, IV, p. 453-400). — Tout d'abord, position de la question, méthode suivie, préparation et expérience. Ces expériences comprenaient six séries (discrimination de sensation ou de perception, tests de mémoire sensorielle, tests de mémoire verbale, tests scolaires ; mesures scolaires de l'intelligence ; mesures pratiques ; mesures sociales; enfin, un sixième groupe comprenait deux tests spécialement dis- posés pour mesurer le facteur général : le premier test consistait à lire un certain nombre de mots à une vitesse déterminée, en demandant aux élèves d'écrire leurs contraires; l'autre consistait à arranger certains mots en sen- tences). Il faut signaler la manière dont cette sorte d'échelle de l'intelligence est combinée ; elle échappe à un certain nombre de critiques faites à celles qui ont été proposées jusqu'à présent, et nous parait constituer, par sa gra- dation, sa simplicité et son ampleur, un sensible progrès. Les conclusions ainsi obtenues varient selon le côté de l'intelligence qui a été étudié, et ce qui ressort de ces premières recherches, c'est qu'il est beaucoup plus difficile qu'on ne le croyait jusqu'à présent, de saisir le point de coordination de nos différentes fonctions mentales. Ainsi, on ne trouve pas de facteur commun entre la mémoire sensorielle simple et les formes les plus complexes qui s'exercent dans la même direction; par exemple, entre la mémoire d'un bruit et celle d'un mot. Les facteurs spécifiques sont probablement nombreux et tous d'une portée limitée, sauf le facteur moteur. — Jean Philippe. c. Psychologie anormale. Dumas (G.). — Qu'est-ce que la psychologie pathologique? — La psycho- logie pathologique est l'étude des fonctions altérées, la description de leur mécanisme et la recherche de leurs causes. Elle comprend l'examen des symptômes qui traduisent la maladie, l'examen des symptômes qui la con- trebalancent et l'étude d'un même processus à travers plusieurs maladies diffé- rentes; on trouve ces trois formes dans la psychologie pathologique. — Jean Philippe. a) Pick (A.). — Les limites entre la psychologie et la psychiatrie. — P. apporte quelques contributions à la psychologie de l'abstraction, à celle des « phrases et des verbes impersonnels » et à la pathologie du plagiat. Il s'agit de malades dans tous ces cas. Un des malades cités lisait des œuvres classiques à sa nièce en les faisant passer pour les siennes propres. Chez un autre, toute mélodie entendue éveille l'idée qu'elle lui a été volée ; le même phénomène apparaît parfois aussi lors de la lecture. Il est hanté par des idées de persécution. Il paraît probable que le phénomène présente des analogies avec le « déjà vu », lequel peut devenir la cause des troubles chroniques. — J. Joteyko. Testut (L.). — Dissection d'un imbécile (contribution à l'étude anatomique de l'idiotie congénitale). — On sait que, dans l'idiotisme d'origine congénitale, la déchéance intellectuelle du sujet répond, anatomiquement, à une insuf- fisance également congénitale du système cérébral, à des circonvolutions rudimentaires arrêtées dans leur développement. Mais il y a peu de recher- ches sur les systèmes autres que le nerveux : cependant, il serait naturel de se demander si ce qui a frappé dans son développement le cerveau, n'a pas 13* L'ANNEE BIOLOGIQUE. frappé aussi le système squelettique, le musculaire, le circulatoire, etc. — T. donne en détail un examen anatomiquement aussi complet que pos- sible du cadavre d'un hémimicrocéphale vieux, F., de Lille, où « son petit visage de vierge » était très connu et qui est mort à 69 ans. Il ne put jamais apprendre ni à lire, ni à travailler : il avait l'habitude de se défen- dre en griffant et en mordant. T. n'a malheureusement pu faire aucune observation sur la mentalité du sujet disséqué. Le crâne est d'une symétrie à peu près parfaite, bien conformé, le front un peu fuyant. Le trou occipital mesure 29 mm. dans le sens transversal et 30 mm. dans le sens antéro-postérieur : chez les normaux, on compte 35 mm. sur 30 de largeur. Sur les autres parties du squelette, on constate diverses déformations ou changements : ainsi, à l'avant-bras, le cubitus présente une torsion en S très accentué ; les empreintes musculaires y sont très nettes, surtout à la face postérieure; sur le radius, de même : en outre, il semble que l'insertion du rond pronateur soit un peu abaissée, c'est-à-dire plus près de la main qu'elle n'est d'habitude. — La grande envergure, qui dépasse ordinairement de quelques imités la taille totale, la dépasse exagé- rément. (Le rapport, qui est, à 100, de 104 chez les Français, 108 chez les nègres, est de 121 chez F. : il atteint 142 chez le chimpanzé, 165 chez les gorilles). F. est légèrement dolichocéphale; sa capacité crânienne, mesurée par le procédé de Broca, est de 800 cent. 3 : ce qui le place dans les hémi- microcéphales. Le crâne facial est très développé par rapport au crâne céré- bral. Le tronc est beaucoup plus haut que chez l'homme normal, et se rapproche de celui des anthropoïdes. Le membre supérieur est, on le sait, plus court que l'inférieur chez l'homme, plus long chez le singe : F. occupe une place intermédiaire. La masse encéphalique est réduite : son poids, après dépouillement, était de 660 gr. Les circonvolutions, dont T. donne les photographies, parais- sent simples, faiblement incisées, élémentaires, et assez symétriques, ce qui passe pour un caractère des cerveaux inférieurs. Le lobe frontal présente ses circonvolutions classiques : la 3e est très développée : elle est constituée par une série de trois boucles que délimitent des sillons peu profonds, em- bryonnaires. Les plis pariéto-occipitaux et temporo-occipitaux décrits par Gratiolet, existent chez F. Les trois circonvolutions occipitales sont particu- lièrement simples, nettement isolées les unes des autres par des sillons pro- fonds : toutes les temporales sont remarquablement lisses : ni sillons, ni dépressions : elles ont conservé dans toute leur pureté leur disposition em- bryonnaire. Quand on regarde le cerveau par la face inférieure, on remarque surtout un sillon transversal qui fait suite au sillon préoccipital, part du bord externe de l'hémisphère, et se porte vers le bord interne, où il se termine par une sorte d'encoche. « Ce sillon, tout à fait normal, a pour effet d'isoler l'extrémité postérieure du lobe en une sorte de lobule indépendant, qui coiffe le reste du lobe à la façon d'une calotte » comme chez les singes. En dehors de cela, l'examen n'a permis aucune remarque importante. Le système musculaire présente un nombre considérable d'anomalies : muscles surnuméraires, variation des muscles classiques, etc. T. n'a mal- heureusement pu étudier les muscles peauciers qui président au jeu de la physionomie et qui, très développés chez les intellectuels, doivent se trouver réduits ou incomplètement différenciés chez les sujets qui ont, comme les idiots, une mimique peu expressive. Examinant ensuite les anomalies qu'il a rencontrées, T. en montre le rapport avec des formes qui sont normales chez divers animaux. XIX. — FONCTIONS MENTALES. 430 Les vaisseaux et les viscères sont, en général, conformes aux descriptions classiques. Concluant, T. estime que la cause de l'idiotie a aussi frappé tous les autres appareils organiques : il semble cependant que le système nerveux soit le plus atteint. Les autres anomalies sont la reproduction, dans un seul sujet, de dispositions qui se rencontrent tantôt dans l'une tantôt dans l'autre des espèces animales, en ayant dans chacune la valeur d'un caractère typique. Le plus grand nombre se retrouve chez les singes, soit anthropoïdes, soit infé- rieurs : en sorte qu'elles représentent, chez l'idiot, des caractères simiens. — Jean Philippe. Haury (M.). — Les retentissements psycho-organiques de la vie de guerre. — H. appelle l'attention sur l'importance des conditions internes dans lesquelles les traumatismes de guerre trouvent le soldat. La vie de guerre comporte toute une série de fatigues d'ordres très divers, les unes corporelles, les autres morales ou nerveuses; le soldat vit à la guerre dans une tension nerveuse continue, il lui faut faire une dépense énorme d'attention, de vo- lonté, de maîtrise de soi; il a des émotions et des préoccupations de tous or- dres qui surmènent son énergétique nerveuse et constituent une rupture pour ainsi dire continue, une rupture psycho-organique de son individu. Le rôle de l'émotion en est un exemple caractéristique : son rôle dépressif est plus durable qu'on ne croit et détermine des répercussions, même anatomiques, dont on aurait grand tort de ne pas tenir compte. N'a-t-on pas souvent con- staté à la suite d'explosion d'obus et sans blessure extérieure, tous les signes et tous les degrés de la commotion cérébro-médullaire? Ne la voit-on pas aller de la lésion organique la plus anatomatiquement probante jusqu'à la simple sidération fonctionnelle, passagère et curable, et cela tant du côté du cerveau que de la moelle? La chimie des cellules se trouve aussi troublée pour un temps plus ou moins long, d'où une diminution notable de la résistance organique. Il y a longtemps que Cil. Féré a constaté que les infections étaient plus dangereuses et laissaient à l'autopsie des lésions plus graves chez les animaux qui avaient été auparavant soumis à une émotion débili- tante. — Jean Philippe. Leclère (A.). — L'obsession et l'idée prèvalente. — L'obsession suppose une résistance plus ou moins marquée, mais vaine, à une conception qui tend au mono-idéisme ; l'idée prèvalente s'établit sans répression, par con- séquent sans l'angoisse caractéristique de l'obsession. Dans celle-ci, la croyan ce joue un « rôle de premier plan » ; le trouble de la fonction-croyance, caractérisé par une angoisse spéciale, est dû à des « traumas émotifs ». Ces chocs diminuent l'esprit critique, font aussi naître l'inquiétude qui se précise dans la suite, devient l'angoisse liée soit aux craintes, soit aux dé- sirs, soit aux craintes et aux désirs avec prédominance plus ou moins mar- quée de l'un des deux ordres. De là vient la grande variété des obsessions (prédominance du désir angoissant dans la « folie du doute »). Mais les dif- férents délires doivent être rattachés plutôt à l'idée prèvalente : le méca- nisme de celle-ci « en l'absence de complications graves, peut jouer à s'y méprendre une altération de la faculté maîtresse de l'intelligence, bien que là même où existe une telle altération, il soit pour une grande part identique à celui d'une mentalité normale ». La cause de la prévalence d'une idée fausse, illusoire, susceptible d'entraîner du délire avec halluci- nations ou interprétations pathologiques du réel, ce n'est ni un trouble de la raison, ni un trouble de la mémoire ou de l'imagination, mais une tare « au 440 L'ANNEE BIOLOGIQUE. seuil même de l'intelligence », une asthénie de la fonction liminaire de l'in- telligence, fonction à.'appréhensibn*, qui normalement s'exerce sous le con- trôle de la claire conscience, du jugement du sens critique; mais qui peut aussi, chez certains sujets particulièrement émotifs, se soustraire à un tel contrôle. Cet « acte à part » qu'est « le premier accueil de l'intelligence à une idée quelconque », peut se produire alors que « l'irradiation vers les centres affectés à Vexercice du contrôle rationnel » se fait trop lentement, imparfai- tement, ou n'a pas lieu. Ainsi naissent les croyances pré-critiques ou sans critique, inhibées trop tard chez les anxieux, sans inhibition chez les sug- gestibles. Les hystériques sont gens à n'éprouver aucun malaise intellectuel, quelle que soit l'idée prévalente qui s'empare d'eux, quelle que soit la si- tuation paradoxale que les idées prévalentes successives, multiples, incoor- données, leur font concevoir comme objectives. De cette inaptitude à la critique élémentaire, à des sélections des images concernant soi-même et le monde extérieur, ou de l'inaptitude à la repression en temps voulu des idées et sentiments ayant dépassé sans critique opportune le « seuil' de l'intelligence », résulte une « réceptivité affective, une perméabilité » très marquée aux sentiments anormaux, aux affections excessive ou intempes- tives. La physionomie de Yasthénique (asthénie intellectuelle et impression- nabilité excessive) se précise ainsi. C'est l'affectivité trop réceptive, émi- nemment troublante, qui décide « sur quels points bronchera l'intelligence ». Or, l'activité affective est « dominée par des fatalités organiques où il est insensé de chercher de la logique ». Les complexus que l'on découvre dans les personnalités anormales, synthèses plus ou moins stables, témoignent de réceptivités affectives et mentales spéciales, variant avec les cas, souvent corrélatives de déficiences ou tares biologiques (asthénie cérébrale ou ner- veuse). — G. L. Duprat. Gambiès (J.). -- Bévue générale sur les chorées. — C. étudie les diverses espèces de chorées, leurs symptômes: et conclut qu'il se réalise peu à peu, pour cette maladie, le même démembrement que pour l'hystérie. En tous les cas, il y a un substratum anatomique (encéphalite ou méningo-encépha- lite) dont le degré de gravité différencie l'espèce de chorée en cause. Les troubles sontde trois ordres: moteurs, sensitifs et psychiques. Les mou- vements résultant d'une excitation du neurone moteur sont des convulsions, des tremblements, des mouvements spéciaux (différents des tics qui se reproduisent dans le même ordre et correspondent à une autre mentalité), désordonnés, gauches, imprévus. L'émotion les augmente, mais ils sont continuels, et peuvent, sous l'influence de la volonté, cesser passagèrement. Ils sont exempts de contracture. — Au début, ils sont localisés aux muscles des lèvres ; puis s'étendent aux paupières, déterminent du strabisme, em- barrassent la parole par projection de la langue contre les dents, simu- lent presque l'aboiement; aux membres supérieurs, ils débutent par des mouvements des doigts, qui s'embrouillent ; puis l'avant-bras s'étend ou se fléchit; il y a de la dyssymétrie; le malade ne peut prendre les objets qu'au prix des plus grands efforts, des contorsions ; parfois il devient même im- possible d'adapter à l'acte cherché aucune des contractions musculaires essayées. Aux membres inférieurs, les mouvements sont moins intenses, mais la marche ressemble à un sautillement perpétuel. Les muscles du cou, ceux du bassin participent aussi à l'agitation. Les sphincters sont ordi- nairement intacts. — Le réflexe rotulien est ordinairement exagéré, retardé; parmi les réflexes cutanés, le signe du Babinski est fréquent. Le travail intel- lectuel est lourd, borné ; l'attention difficile, diminuée; la lecture est oubliée, XIX. — FONCTIONS MENTALES. 441 etc.; les délires, les hallucinations, la folie apparaissent parfois, et peuvent persister même après guérison des troubles moteurs, lesquels disparais- sent dans l'ordre de leur apparition. L'intérêt de ce travail est dans l'analyse des troubles mentaux, qu'ils conditionnent et qui leur survivent. La bibliographie est abondante. — Jean Philippe. Décroly (O.). — Épreuve nouvelle pour l'examen mental et son applica- tion aux enfants anormaux. — Il s'agit de découvrir chez différents sujets l'aptitude à coordonner des idées et à conclure logiquement (recherches au moyen d'une série d'images se rapportant au même processus mental). On constate la manifestation des types : incohérent, illogique, imaginatif, logique, mixte. Les résultats sont meilleurs dans la classe aisée (enfants plus précoces), bons dans la classe laborieuse, peu inférieurs chez les lacu- naires ou les arriérés sensoriels, inférieurs chez les arriérés moteurs, mau- vais chez les arriérés intellectuels. — G. L. Duprat. Crâne (Har. W.). — Les réactions associatives et les temps de réaction pour déceler la culpabilité. — Dans quelle mesure les criminologistes peu- vent-ils se servir des réactions associatives et de la longueur des temps de réaction, pour déterminer quelle est derrière les apparences dont il la voile la pensée réelle d'un sujet soumis à ces expériences? Telle est la question que se pose C. Disons de suite qu'il inclinait fortement au début à admettre que les méthodes employées jusqu'à présent pouvaient forcer celui qu'on lui soumettait à laisser voir s'il avait, oui ou non, connaissance du crime sur lequel on l'interrogeait. Mais à mesure qu'il avançait dans ses recherches et surtout qu'il serrait ses résultats de plus près, qu'il perfectionnait sa technique, C s'est aperçu que cette méthode ne lui permettait pas de pénétrer dans l'introspection du sujet, lorsque celui-ci ne s'y prêtait pas. Ceux qui mettent une réelle franchise à répondre aux questions se laissent voir dans ces expériences comme ils le feraient dans un interrogatoire ordinaire. Mais d'autre part, C. a rencontré des sujets qui ont réussi à ne pas laisser péné- trer leur pensée quel que fût le mode d'exploration employé : c'est donc à tort que les criminologistes avaient compté sur ces procédés pour rendre plus facile l'interrogatoire des criminels. 11 semble même que ces procédés puissent donner lieu à de graves erreurs. — Par contre, les expériences auxquelles C. s'est livré, lui ont permisde serrer de plus près la technique de la mesure des temps de réaction. Ce travail est méthodiquement conduit et sans être définitives les conclu- sions méritent d'être prises en sérieuse considération. L'auteur donne la bibliographie des travaux essentiels qui lui ont servi à poser la question et renvoie pour une bibliographie plus complète à : Journal of Abnormal Psychology (vol. I, p. 254). — Jean Philippe. CHAPITRE XX Théories générales. Généralités Belogolowy (G.). — Les solutions vivantes des organismes. Expériences sur la dissolution des organismes dans les cultures (en russe). (Public. Soc. pour Avanc. des sciences expérimentales, Moscou, 178 pp., 8 pi.) [445 Child (G. M.). — A dynamic conception of the organic individual. (Proc. Nat. Ac. Se. Etats-Unis, I, n° 3, 164-172, mars.) [447 Chun (C.) und Johannsen (W.). — Algemeine Biologie (Leipzig, B. G. Teubner, 691 pp., 115 fig.) [453 Dendy (Arthur). — Bip Products of organic Evolution. (Journ. Quekettmicr. Club, XII, 65.) [448 Dubois (Raphaël). — Vacuolides et mitochondries. Preuve nouvelle que les vacuolides et les mitochondries sont des formations morphologiques de même nature. (Ass. Fr. Av. Se, 43e Session, Le Havre, 561-562.) [451 Famintzin (A.) — La symbiose et l'évolution des organismes. (C. R. Soc. Biol., LXVIII, Réunion Biologique de Petrograd, 297-298.) [452 Grasset. — Les sciences morales et la biologie humaine. (Rev. Philos., LXXIX, 97-136.) [449 Gurwitsch (A.). — On practical vitalism. (Amer. Natur., XLIX, 763-770.) [ L. Cl'ÉNOT Guyer (M. F.). — Beeing well-born : introduction to Eugenics. (Childhood séries, O'Shea, Indianopolis, Bobbs Merrill, 374 pp.) [454 Hertwig (R.) und Wettstein (R.V.). — Abstammungs/ehre : Sgstematil, ; Paléontologie; Biogeog rapine. (Leipzig, B. G. Teubner, 620 pp., 112 fig., 1914) [4o4 Kammerer (Paul). — Allgemeine Biologie. (Deutsche Verlagsanstalt, Stutt- gart, XII, 351 pp., 86 fig., 4 pi.) [453 Kohlbrugge (J. H. F.). — War Danvin ein originelles Génie? (Biolog. Cen- tralbl., XXXV, 93-111.) l^52 Leduc (Stéphane). - - Centres dynamiques et cristallisation. (Ass. Fr. Av. Se, 43e Session, Le Havre, 202-205, 4 fig.). [445 Loeb (Jacques). — Mechanislic science and metaphysical romance, (Yale Review, July, 766-785.) t447 Loew (Oskar). — Ueber eine labile Eiiveissform und ihre Beziehung zum le- benden Protoplasma. (Biochem. Zeitschr., LXXII, 306-320.) [445 Moore (Benj.i. — The production of Growth or Deposits in metastable inorganic hydrosols. (Roy. Soc. Proceed., B. 609, 27-35.) [449 XX. — THÉORIES GÉNÉRALES. — GÉNÉRALITÉS. 443 Moore (B.) and Ewans (W. G.). — On forms of growth resembling li- ving organisms and their products slowly deposited front metastable so- lutions of inorganic colloïds. (Roy. Soc. Proceed., B. 609, 17-26.) [449 Paulhan (F.). — Qu est-ce que V association .9(Rev. philos., LXXIX, 473-504.) [452 Pictet (Amé). — La structure moléculaire et la vie. (Arch. des se. phys. et nat., XL, 181-198.) [443 Rabl (Cari). — Eduard van Beneden und der gegenwàrtige Stand der wichtigstenvon ihm behandelten Problème . (Arch. mikr. Anat, LXXXV1II, 1-470, 7 pl.et 15 fig.) [452 Roeder (Ferd.). — Ueber die Zusammensetzung der Energien in der beleb- ten Natur. (Biol. Centralbl., XXXV, 475-480.) " [4 15 Strasburger (E.) und Hertwig (O.). — Zcl/en und Gewebelehre, Morpho- loaie und Entwicklungsgeschichte. (Leipzig, B. G. Teubner, 538 pp., 413 fig., 1913.) [454 Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. IX; XIV, 1°, Ç. Pictet (Amé). — La structure moléculaire et la vie [1], — Les chimistes ont voué, comme on le sait, toute leur attention aux questions de constitution, parce qu'ils ont reconnu ce fait fondamental que toutes les propriétés des composés organiques, propriétés physiques, chimiques et physiologiques, sont en relation étroite avec cette constitution. Une foule de relations ont ainsi été établies entre la constitution et certaines propriétés, telles que la couleur, la densité, la saveur, etc. Mais aucune tentative n'avait encore été faite pour rattacher à la structure des molécules les propriétés d'ordre bio- logique. Avec une grande maîtrise, P. s'est attaqué à ce problème si pas- sionnant. Il commence par le délimiter en posant les trois questions sui- vantes : 1. Existe-t-il une relation entre la constitution chimique d'un corps et le rôle qu'il joue au sein de l'organisme vivant? 2. Existe-t-il une condi- tion de structure moléculaire qui rende une substance utile, indifférente ou nuisible à l'entretien de la vie, qui en fasse un aliment ou un poison? 3. Existe-t-il une condition semblable par laquelle la matière d'une cellule vivante se distingue de celle de cette même cellule morte, autrement dit la mort résulte-t-elle d'un changement dans l'architecture des molécules? Les 150.000 composés organiques connus appartiennent à deux types seu- lement : les composés à chaînes ouvertes et les composés cycliques ou à chaînes fermées. Il est cependant possible parfois d'agir sur les molécules des corps de manière à fermer sur elles-mêmes une chaîne ouverte (c'est la cyclisation) ou de rompre une chaîne fermée (la cyclolyse). Or, les obser- vations personnelles de l'auteur l'autorisent à affirmer qu'il y a tout un ensemble de propriétés fondamentales de la matière qui sont régies par la nature, cyclique ou linéaire, du squelette moléculaire. Ces propriétés sont celles qui entrent en jeu dans toutes les manifestations de la vie. C'est au végétal que P. demande la confirmation de ses vues. Tous les aliments de la cellule végétale : aldéhydes formique et glycoli- que, sucres et amidon, acides végétaux, asparagine, glycérine, matières grasses, lécithines, ne renferment que des chaînes d'atomes ouvertes. On constate ainsi une première relation entre la constitution et le rôle des III L'ANNEE BIOLOGIQUE. substances végétales. Toutes celles que l'on peut légitimement considérer comme les produits directs et successifs de l'assimilation, toutes celles qui contribuent à l'édification et à l'entretien du protoplasma vivant, appartien- nent à la première classe des composés organiques. D'autre part, la plante produit une infinie variété d'autres substances : builes essentielles, terpènes et campbres, colorants et pigments végétaux, résines, caoutchoucs, tanins, glucosides, alcaloïdes. Ces produits ne se rencontrent jamais dans la cellule vivante, mais bien dans des tissus ou réceptacles spé- ciaux où ils sont localisés et comme mis à l'écart de la grande voie de la protéinogénèse. On ne les voit pas disparaître, mais au contraire s'accu- muler au cours de la vie de la plante. P. admet que ce sont des produits de dénutrition; ils représentent les déchets du métabolisme végétal; ils correspondent à ce que sont chez l'animal l'urée, l'acide urique, le glyco- colle, etc. Ce sont des poisons dont l'organisme doit se débarrasser. Or, l'auteur met en lumière que tous ces produits sont des composés cycliques. Mais les déchets du métabolisme sont primitivement des corps à chaînes ouvertes ; ce n'est qu'après coup qu'ils acquièrent la structure cyclique qui les rend inoffensifs. La plante se défend contre les poisons en les cyclisant. Il y a donc, dans l'organisme végétal, deux processus de synthèse paral- lèles : l'un qui, réunissant les atomes par simple juxtaposition, forme les longues chaînes ouvertes qui finiront par constituer la molécule complexe des protéines; l'autre qui, opérant un véritable travail de voirie, nettoie l'or- ganisme de tous les détritus laissés par la première synthèse, en fermant sur eux-mêmes tous les fragments qui ne peuvent plus concourir à la con- struction de l'édifice, ou qui s'en détachent lorsque cet édifice tombe en ruines. En résumé, on observe un parallélisme complet entre les deux grandes divisions des composés organiques, basées sur la structure de leur squelette moléculaire et le rôle qu'ils jouent dans l'organisme Végétal. Seuls les com- posés à chaînes ouvertes sont propres à entretenir la vie de cet organisme, tandis que les composés à chaînes fermées, que nous rencontrons en abon- dance dans certaines plantes, ne sont que des déchets sans valeur nutritive, rendus inoffensifs par le fait même de leur cyclisation. La plante idéale n'en contiendrait point. P., répondant à une objection possible, place la cellulose parmi les com- posés cycliques : une série d'expériences qu'il a faites, lui en ont donné la preuve. L'auteur discute ensuite au point de vue chimique la question de la ma- tière vivante, ce terme n'étant employé que par abréviation. » On ne saurait en effet, dit-il, attribuer la vie à la matière elle-même; il n'y a, il ne peut y avoir, de molécules vivantes et de molécules mortes ; la vie nécessite une organisation, qui est celle de la cellule, et reste par cela même en dehors du domaine de la chimie pure » (notons en passant que c'est un des maî- tres de la chimie moderne qui parle ici). — Il n'en est pas moins vrai que le contenu d'une cellule vivante doit différer, par sa nature chimique, du contenu d'une cellule morte. Or, on sait que la molécule extrêmement com- plexe des corps protéiques ou albuminiques est formée de l'assemblage d'un très grand nombre de chaînes, dont les unes sont formées d'atomes de car- bone seulement, les autres de carbone et d'azote, mais qui toutes sont des chaînes fermées. Les albumines, retirées des tissus morts, sont de struc- ture cyclique ; les albumines des tissus vivants, d'après les très intéressantes observations de Lœw et de l'auteur sont des chaînes ouvertes. La stabilisa- tion de l'albumine vivante entraine donc une cyclisation. En fermant sur XX. — THÉORIES GÉNÉRALES. — GENERALITES. 445 elle-même ses chaînes ouvertes, l'albumine du protoplasma cellulaire entre dans l'équilibre et le repos : la cyclisation est la mort. Mort momentanée, bientôt suivie de résurrection. La plante morte se trouve immédiatement aux prises avec les microbes de la putréfaction qui s'attaquent à ses albumines et avec les ferments oxydants qui brûlent sa cellulose. Ou bien l'on voit intervenir les ferments digestifs des animaux herbivores qui sont également cyclolytiques. — M. Boubier. Roeder(Ferd.). — Les rapports des diverses formes d'énergie dans la matière vivante [XIV, 1",Ç].— A rencontre du physiologiste Schaeffer qui avait renoncé dans un récent discours inaugural, prononcé devant la British Association for the Advancement of Science, à donner actuellement une définition de la vie, R. est précisément tenté par ce problème. Il envisage surtout le fait que la substance vivante concentre en elle un grand nombre de facultés énergé- tiques qui dans le monde inorganiques sont, au contraire, dispersées sur de nombreuses substances. C'est ce qu'on pourrait appeler la plurivalence de l'énergie chimique de la matière vivante. Les diverses formes d'énergie réunies par superposition dans la matière vivante sont en rapports récipro- ques, ainsi la croissance des tissus dépend de la pression et de la turgescence des liquides cellulaires, ce qui revient à une dépendance de l'énergie chi- mique des cellules de leur énergie de volume. La vie pourrait donc être définie, selon R., comme étant l'expression de ces nombreux rapports har- moniques entre énergies superposées. — J. Strohl. Loew (O.). — ['ne forme labile des matières protéiques et ses rapports avec le protoplasma vivant [I]. — On distingue des matières protéiques labiles et stabiles. Les matières protéiques stabiles se trouvent en solution dans les humeurs des organismes (sous forme de grains d'aleuron, de cristaux etc.). Les substances protéiques labiles ne sont pas de la matière vivante encore. C'est l'organisation spécifique des substances protéiques labiles, qui fait la matière vivante. Mais si cette distinction est juste, on devrait pouvoir dé- montrer l'existence de molécules protéiques labiles non encore organisées en matière vivante et c'est, en effet ce que L. pense avoir trouvé dans les cellules et dans le cytoplasme de divers végétaux tels que l'algue Spirogyra et certaines Crassulacées. Il décrit dans le présent mémoire les qualités de la substance en question et ses rapports avec le protoplasma vivant — J. Stroiil. Belogolowy (J.). — Les solutions vivantes des organismes [V]. — Ce travail fait suite à deux autres, analysés dans les volumes précédents de YAnn. Biol. (XVI, p. 409 et XIX, p. 84). Dans le premier, l'auteur expose sa conception générale de la marche de l'évolution comme régie d'une part par une augmentation des difficultés de l'existence des organismes, d'autre part par le phénomène d'adaptation de leurs dépenses énégétiques, créant une complication et une différenciation croissante. Une conséquence logique de cette conception est l'idée qu'en entourant un embryon de conditions artificielles exceptionnellement favorables il est possible de provoquer en lui un arrêt de développement ou une régression; à la confirmation expéri- mentale de cette idée a été consacré le second travail. Dans le présent mé- moire, l'auteur se sert de la méthode inaugurée dans le précédent (œufs et embryons d'amphibiens greffés dans les cavités lymphatiques de l'animal de la même espèce et amenés ainsi à vivre en parasites), mais, averti par certains résultats inattendus, conduit ses expériences plus loin. 146 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Des œufs et des embryons de Pelobates fuscus et de Rana temporaria sont placés, aux différents stades du développement, depuis le début de la seg- mentation jusqu'aux têtards ayant déjà des rudiments de membres, dans la cavité abdominale d'un animal de la même espèce. Le nombre de ceux qui survivent est d'autant plus petit que le stade est plus avancé; il n'est que de 20 % chez les têtards. — Implantées à ce stade, les larves subissent, pour la plupart des organes, une dédifférenciation, un retour aux formes plus précoces ; les organes de circulation et de digestion sont remplacés par des organes tout à fait différents : des sinus sanguins et des systèmes de cavités internes tapissées d'une couche épithéliale. On constate, de plus, une perte de coordination entre les diverses parties de l'organisme. — Les embryons plus jeunes (stade de gastrulationet de formation du tube nerveux) montrent les mêmes phénomènes, mais plus accentués : la forme générale de l'embryon se perd et l'indépendance des parties de l'organisme est encore plus marquée,, pouvant aller jusqu'à la dissociation en cellules. — Ce dernier phénomène est la règle chez les embryons très jeunes, pris pendant la segmentation : toutes les cellules s'isolent, soit pour reformer ensuite un nouvel organisme pluricellulaire d'un type tout à fait différent, soit pour s'incorporer aux tissus de l'hôte, soit, enfin, pour mener une existence d'individus unicellulaires indépendants. — Ces phénomènes peuvent être poussés plus loin : jusqu'à la dissociation des cellules-mères. Pour l'obtenir, l'auteur place des œufs mûrs, non fécondés (déjà par eux mêmes riches en matériaux nutritifs), dans un milieu nutritif : lymphe retirée du sac dorsal ou une solution de tyroïdine. Le noyau se désagrège en vésicules contenant des grains de chromatine, ensuite les granulations chromatiques s'échappent et se répandent, en formant des courants, dans la cellule. Des groupes de cesgranulations, arrêtées entre les granulations vitellines, forment des amas, qui seront le point de départ de noyaux nouveaux qui feront partie de nouvelles cellules-filles. Une technique appropriée permettra sans doute, en créant des conditions encore plus favorables, de pousser ces phénomènes plus loin et de provoquer la migration de ces particules au dehors de la cellule. C'est cette dissociation que l'auteur appelle dissolution : la cellule se dissout dans une solution-mère, d'où une nouvelle cristallisation fait apparaître de nouvelles formes cellulaires. La seule différence avec les solutions organi- ques, c'est que les particules ont l'air de se déplacer activement et, aussi, que nous ne possédons pas les moyens de réaliser le processus inverse. Mais la marche des phénomènes est la même et c'est à la façon des réactions chimiques qu'on doit les étudier. Voici l'interprétation que l'auteur donne à ces dissociations graduelles. Les unités vivantes élémentaires (cellules ou plutôt unités d'ordre inférieur qui les constituent) arrivent, au cours de leur existence, à un moment où la quantité d'énergie mise en liberté par elles et utilisée à se procurer les matériaux nécessaires aux combustions ou à construire de nouvelles unités devient insuffisante. Elles forment alors des complexes qui, en unifiant le travail et en utilisant plus économiquement les surplus d'énergie multipliés, créent un milieu plus favorable. Ces complexes de premier degré forment, pour les mêmes raisons, des complexes d'ordre supérieur, etc., toute cette évolution ayant pour condition nécessaire — toujours remplie dans la nature — que le milieu exige des dépenses d'énergie de plus en plus fortes. Si, au contraire, on fournit à l'organisme un milieu trop favorable, le lien entre les unités peut se rompre et le complexe se désagréger. C'est ce qu'on voit dans les embryons devenus parasites, depuis les formes où seul se produi- sent un arrêt de développement et un retour des tissus à un état plus XX. - THEORIES GENERALES. — GENERALITES. 447 primitif, jusqu'à celles où l'organisme n'est plus qu'un plasmode dont les éléments arrivent même à mener une vie parasitaire isolée. Le travail de B. renferme, en plus du développement de cette idée essen- tielle, des considérations sur les points de vue morphologique (darwinien) et physiologique (lamarckien), sur les caractères acquis et les organes rudi- mentaires, sur différents phénomènes pathologiques, tels que les tumeurs, etc. — M. Goldsmith. Loeb (Jacques). — Science mécaninte et roman métaphysique. — Cet écrit est un plaidoyer en faveur des théories mécanistes s'étendant jusqu'à la biologie contre les théories énergétiques taxées de métaphysique et opposées comme un roman purement subjectif à la science objective. Comme arguments, L. invoque la démonstration désormais certaine des atomes, et le fait que, dans beaucoup de phénomènes biologiques (batte- ments du cœur, tropismes, instincts), on a pu constater une relation étroite et même une proportionnalité entre les causes purement physiques et les réactions biologiques qu'elles déterminent. Il montre l'utilité et la légitimité des efforts tendant à objectiver sous une forme matérielle accessible à nos sens (visualisation) les phénomènes auxquels une autre philosophie voudrait appliquer les procédés de la métaphysique. Il conseille d'orienter dans cette voie la mentalité des élèves et des étudiants, que des éducateurs mal avisés détournent vers des spéculations où les arguments subjectifs jouent le rôle essentiel. Il voit dans cette fausse direction donnée à la conduite de l'édu- cation des enfants et des masses populaires la raison pour laquelle les facteurs rationnels sont subordonnés aux facteurs émotionnels, ce qui en- gendre ces mépris et ces haines de races d'où résultent les guerres injustes. — Y. Delage. Child (C. M.). — Une conception dynamique de l'individu organique [VII; XIII, 1°, y; XIV, 1", y]. — Chez tous les êtres présentant un axe longi- tudinal, que ce soit un rameau végétal, ou un animal fixé, ou un être libre se mouvant dans une direction définie, il y a toujours le long de cet axe une gradation physiologique se traduisant par l'existence d'une région où l'activité métabolique est maxima et va en diminuant progressivement vers l'extrémité opposée. Cette région maxima est, dans le roseau végétal, son point végétatif; dans l'animal, la tête avec son système nerveux céphalique. C'est un fait général et qui s'étend, mutatis mutandis, aux êtres à plusieurs axes. Lorsqu'il existe un plan de symétrie bilatérale, ce qui est le cas le plus général et que nous envisagerons surtout, on observe d'autres directions se- condaires de dégradation de l'activité métabolique : une, du plan médian vers les parties latérales, etune,du ventre au dos chez les Invertébrés et du dos au ventre chez les Vertébrés, c'est-à-dire de la face nerveuse vers la face opposée. Cette gradation métabolique est mise en évidence par les varia- tions de sensibilité aux différents excitants, en particulier chimiques : les cyanures, les anesthésiques, la privalion d'oxygène. Sous l'action de doses progressives de ces agents, le foyer d'activité métabolique est atteint le pre- mier et la résistance va en croissant régulièrement vers le minimum de cette activité. — Cette gradation métabolique se traduit dans la physiologie et dans l'évolution de l'être vivant par une dominance physiologique et évo- lutive non seulement du foyer de l'activité métabolique maxima sur les autres régions de l'organisme, mais de chaque région située en amont sur celle située en aval de cette gradation. Cette dominance s'exerce suivant une formule à deux facteurs : l'un est ce qu'on pourrait appeler la diffè- Ils L'ANNÉE BIOLOGIQUE. remet de potentiel [les auteurs de l'analyse s'excusent d'introduire cette comparaison qui leur paraît utile] entre la partie dominante et la partie do- minée. Faillie ce qu'on pourrait appeler conduclivilé des parties intermé- diaires. Le système nerveux des animaux supérieurs réalise un perfec- tionnement très important sous ce point de vue, parce qu'il constitue des conducteurs à très haute conductivité, transmettant très loin les effets de cette dominance. Les effets de cette dominance se voient très bien dans la régénération des Planaires. Par elle s'explique le fait qu'un segment distal régénère une bouche et un pharynx d'autant plus facilement que la section est' moins éloignée de la tête primitive, et a besoin pour cela d'être d'au- tant moins long que l'action dominante de la tête était plus grande ou s'é- tendait plus loin; par elle s'explique aussi le fait qu'un tronçon intermé- diaire ne peut jamais régénérer une queue avant d'avoir régénéré une tête. Chez certains animaux inférieurs il a été possible de déterminer expé- rimentalement dans des masses cellulaires non différenciées ces gradations suivant des axes différents de la direction normale. — Cette dominance ne s'exerce pas par l'intermédiaire du transport de substances chimiques, mais par une transmission d'énergie chimique, comparable à la transmission nerveuse, même là où le système nerveux n'existe pas encore. Elle se tra- duit par des changements dans la nature des réactions qui se passent dans différents points de l'organisme. Qu'une variation purement quantitative, comme celle de l'activité métabolique, puisse se traduire par des variations qualitatives dans les processus chimiques, se comprend bien par la compa- raison suivante : du pôle à l'équateur, suivant l'axe du méridien terrestre, des variations purement quantitatives dans la quantité de chaleur déversée et les autres facteurs de ce genre, sont la cause efficiente des différences considérables qui se manifestent dans la faune et dans la flore des régions successives. — Au point de vue de son origine, cette gradation doit être con- sidérée de la manière suivante. La substance vivante est primitivement homogène et douée d'un métabolisme uniforme, mais rapidement et inévita- blement, par le fait que le milieu ambiant n'est pas homogène par rapport à elle, se sont établies une polarité et une gradation métabolique, d'abord purement fonctionnelles et réversibles ; puis sous son influence s'est pro- duite dans le protoplasme une adaptation physico-chimique qui a fixé cette polarité et cette gradation et les a rendues permanentes et morphologique- ment définies par rapport à l'organisme. — La limite de la taille des orga- nismes s'explique de deux façons. Chez les organismes peu différenciés (rameaux des végétaux et certains êtres inférieurs), cette limite dépend de la limite d'influence du foyer maximum du métabolisme, ayant pour facteurs son potentiel et la conductivité des tissus intermédiaires. Chez les animaux plus élevés, doués d'un système nerveux, des différenciations locales sont pro- duites sous l'influence de cette même dominance. Les parties de l'individu se trouvant au delà de la limite de cette influence sont dans un état d'isole- ment physiologique qui se traduit par une reproduction agame, scissipare ou gemmipare ou, dans certaines conditions, par la formation de spores. — Cette conception suggestive jette une clarté nouvelle sur un grand nombre de points de biologie générale : la subordination physiologique, la corrélation, l'évolution ontogénique, la signification du système nerveux, la régénération et divers modes de reproduction agame. — Y. Delage et M. Goldsmith. DendyiA.). — Les à-côté de l'évolution organique [XIII, 1°, y]. —L'auteur développe les notions bien connues sur la constitution progressive d'indivi- dualités d'ordre de plus en plus élevé et complexe, par le moyen des processus XX. — THÉORIES GÉNÉRALES. - GÉNÉRALITÉS. 449 de formation de colonies cellulaires, de bourgeonnement et de différenciation, auxquels il faut ajouter le processus artificiel de la greffe. Il rappelle les larves composites de Garbowski et les formations d'individus nouveaux aux dépens de cellules désagrégées et réassociées d'Eudendrium et de Ne- mopsis par Wilson, qu'il rapproche des gemmules d'épongés, formées d'a- mœbocytes venus de divers points et groupés. Il affirme l'impossibilité d'établir un concept absolu de l'individu qu'il définit, faute de mieux : un quelque chose se comportant comme un tout pour la conservation de son existence dans la lutte contre les autres êtres. — Y. Delage. Grasset. — Les sciences morales et sociales et la biologie humaine. — La sociologie « ne peut pas être rattachée à la biologie, science de tous les êtres vivants », parce que dans le « déterminisme de l'acte libre (proprement hu- main) intervient activement et puissamment l'activité propre des neurones psychiques de l'individu vivant, du psychisme humain »; parce que les faits biologiques se présentent chez l'homme tout autres et tout autrement que chez les animaux. La biologie humaine donne seule aux sciences morales et sociales la base scientifique recherchée; la biologie générale est insuffisante. — G. L. Duprat. Moore (Benj.). — La production de croissances ou de dépôts dans les hydrosols métastables inorganiques. — Pasteur a démontré que la croissance organique ne peut se produire dans des milieux organiques stérilisés, et c'est là un curieux hiatus entre les évolutions inorganique et organique. On ne sait que peu de chose de l'inorganique. Il y a deux manières d'en aborder l'étude. On peut étudier la méthode par laquelle les composés organiques se font aux dépens d'inorganiques (question de transformation d'énergie), et on peut étudier la morphologie, l'histologie de ce qui est entre l'organique et l'inorganique, c'est-à-dire les formes colloïdales inorganiques précédant les organiques. Dans les expériences dont il rend compte, M. a surtout cherché à aller plus vite. Il a commencé en essayant des mêmes solutions que précédemment, mais plus fortes, et en proportion plus voisines du point de précipitation. Avec les solutions de nitrate ferrique et de silicate on obtient une sorte de mem- brane, ou plutôt des fragments de membrane ratatinés avec des fibres de- dans. Ou encore, avec une autre technique, on obtient des réseaux fibril- laires, formés de fibres de grosseurs très différentes. Parfois on a quelque chose qui tient le milieu entre les réseaux et la membrane. On observe une certaine croissance de ces formations en certains cas. M. a encore opéré avec la solution ferrique et le soufre colloïdal et celle de Quincke. Résultat des granules nombreux à rapide mouvement brownien, tendant à se disposer en chaînes du genre de celles des coccus. Opérant avec la silice colloïdale seule, M. observe la gélification notée par Graha.m, et cette gelée présente des plaques ou écailles membraneuses. Avant la gélification on observe des apparences très intéressantes. (La stéri- lisation à l'autoclave a été faite avec un soin particulier). On obtient des cor- puscules ramifiés, fibrillaires, curieux et complexes. Mais l'hypothèse de l'ensemencement ne peut être écartée en pareil cas, de l'aveu même de M. En somme, résultats intéressants. — H. de Varigny. Moore (B.) et Evans (M. S.). — Sur des formes de croissance ressemblant à des organismes vivants et leurs produits, lentement déposés dans des solu- tions métastables de colloïdes inorganiques. — Graha.m a attiré l'attention l'année biologique, xx. 1915. 29 450 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. sur les remarquables propriétés dynamiques de la matière à l'état colloïdal. « Une autre et essentiellement caractéristique qualité des colloïdes est leur mutabilité. Leur existence est une métastase continue. A ce point de vue un colloïde peut être comparé à l'eau, persistant liquide à une température in- férieure à un point de congélation habituel, ou à une solution saline sursa- turée. En t'ait, l'état colloïdal est un état dynamique de la matière, l'état cristalloïde étant la condition statique. Le colloïde possède de l'énergie. Il peul être considéré comme la source primaire probable de la force se ma- nifestant dans les phénomènes de la vitalité. A la manière graduelle dont se font les changements colloïdaux (car ils exigent toujours l'élément temps) on peut rattacher encore la protraction caractéristique des changements chi- mico-organiques. » La lenteur, les variations, la réversibilité, à l'occasion, de la marche vers l'équilibre, dans la solution métastable diffèrent profondément des phéno- mènes rapides se passant dans les solutions sur-refroidies des cristalloïdes. Moore et Roaf ont insisté sur un de ces phénomènes lents, la lenteur avec laquelle la pression osmotique revient à son point initial dans une so- lution de gélatine temporairement chauffée. Dans le présent travail, M. et E. s'occupent surtout des ressemblances entre les croissances osmotiques se faisant dans les mélanges de colloïdes et de cristalloïdes, et divers tissus et éléments des êtres vivants. Leurs recherches, toutefois, se font plutôt dans le sens de celles de Bastian que dans celui des recherches de Leduc et Quincke : avec des mélanges intimes de solutions, au lieu de la juxtaposi- tion de celles-ci. Dans le cas de juxtaposition, il y a membrane de précipi- tation, avec effets de pression osmotique et de vitesse de diffusion; dans le cas de mélange (en proportion tout juste suffisante pour assurer la méta- stabilité), le dépôt se forme très lentement. Les auteurs ne s'occupent pas de rechercher s'il se forme des êtres vivants dans ces conditions, comme l'a dit Bastian. Les croissances qu'ils ont obtenues semblent présenter de la croissance; mais elles ne paraissent pas contenir de composés organiques carbonés, ni pouvoir se cultiver dans d'autres milieux comme l'a dit Bastian encore. A coup sûr, la cellulose manque, dans ces croissances. On sait toute- fois que beaucoup de substances colloïdales inorganiques, en présence de l'eau, des rayons solaires, et de CO2, peuvent produire par synthèse des corps organiques : des êtres vivants pourraient donc à la rigueur naître de la ma- tière inorganique, dans certaines conditions, et contenir des composés car- bonés, mais rien de pareil ne se produit dans ces colloïdes inorganiques. Ces formes se produisant dans les solutions métastables de colloïdes inor- ganiques ont de l'intérêt pourtant, comme exemple d'un mécanisme per- mettant l'étude de l'origine de la morphologie des formes vivantes primi- tives. Mais nous ignorons encore le passage par où se fait l'évolution de l'organique hors de l'inorganique : le contact des deux évolutions nous échappe, et même si des organismes vivants se montraient, ils devraient être suspects, et attribués à des germes ayant échappé à l'attention, dus à une contamination. Le point à étudier, c'est la morphologie des colloïdes inorganiques, et la propriété de ceux-ci en tant que catalyseurs permettant la formation syn- thétique de composés organiques. C'est là l'objet des recherches de M.etE. Les expériences ont été faites avec des tubes de verre venant du four- nisseur de Bastian. Comme ils sont livrés scellés, on peut les tenir pour stérilisés, par le fait même de la fabrication. [Mais pourquoi ne pas les chauffer à nouveau?] La pointe est brisée, et après scellement, le tube rempli est stérilisé à l'autoclave (15 minutes à 110°). On remplit en chauf- XX. - THÉORIES GENERALES. — GENERALITES. 451 fant le tube et en trempant la pointe dans la solution : celle-ci pénètre par aspiration. Solutions employées : la jaune et l'incolore de Bastian, avec ou sans addition de carbonate de sodium (pour le cas où il y aurait tendance à la formation de matière organique. Mais il ne semble y en avoir aucune : point réservé, toutefois). Après 6 ou 7 mois on ouvre les tubes et on exa- mine les croissances (photographiées d'abord) au microscope. L'apparence est souvent celle de fibres végétales : de coton, de soie; de filaments rappelant les hyphes des moisissures. La ressemblance avec les fibres de coton peut être telle qu'un spécialiste s'y trompe. Mais voulant démontrer l'origine végétale par le réactif de la cellulose, celui-ci constate que la réaction ne se produit pas. Les solutions sont faites avec les produits fournis par le fournisseur de Bastian et avec les mêmes titres et les mêmes précautions. La « jaune » consiste en pernitrate de fer liquide additionné de silicate de sodium, dans de l'eau : elle contient du nitrate de fer facilement décomposé par une base et une solution alcaline facilement décomposée par un acide, c'est un mé- lange de deux colloïdes métastables, oxydes ferrique et silicique. L'incolore consiste en eau contenant du silicate de soude, de l'acide phosphorique et du phosphate d'ammonium. Le colloïde métastable ici, est l'acide silicique. Les proportions de produits conseillées par Bastian sem- blent être les plus appropriées : elles donnent des solutions, simples ou mixtes, de colloïdes métastables qui peuvent se déposer lentement, et avec des variations s'il y a des variations dans l'ambiance, tout comme dans la cel- lule vivante. Il faut observer que dans les tubes contenant du carbonate de sodium, il n'y a rien de plus que dans ceux où il n'existe pas. Rien ne permet de croire à de la matière carbonée organique. Les formes observées varient beaucoup ; on voit des dépôts granuleux présentant des fibres fines ; des rangées de points, des fibres grossières ou fines, ramifiées ou non, plates ou rondes, des fibrilles très fines aussi, à formes fantastiques, parfois en réseau, ou bien en nœuds, anses, etc. Il est évident que le chauffage est nuisible. Il « inactive » la solution, et diminue beaucoup la « métastabilité ». En chauffant moins fort (20 minutes à 50° C. ) on a des croissances beaucoup plus belles, mais de même type que dans les solutions traitées à 110° C. Rien toutefois ne permet de déclarer qu'il n'y a pas contamination dans cette seconde série d'expériences. Peut-on produire autrement la métastabilité, et obtenir des croissances plus rapide- ment? C'est la question que se pose l'auteur et à laquelle il répond dans le travail suivant. — H. de Varigny. Leduc (Stéphane). — Centres dynamiques et cristallisations. — L'auteur montre par des photographies l'intervention, dans la formation des cristaux, de centres dynamiques de forces centripètes et centrifuges réglant la mor- phologie de ces cristaux et identiques à celles dont il proclame l'interven- tion dans la morphogénie des êtres vivants. - - Y. Delage et M. Goldsmith. Dubois (Raphaël). — Yacuolides et mitochondries. — La purpurase, ex- traite de la glande à pourpre du Murex brandaris, précipitée, forme des grains qui, gonflés par l'eau, apparaissent sous l'aspect de petites masses colloïdes, réniformes, contenant une vacuole : ce sont les vacuolides, élé- ment essentiel du « bio-protéon ». Du fait que ces particules se colorent par la méthode Regaud D. conclut que ces dernières ne diffèrent pas des mitochondries. — Y. Delage et M. Goldsmith. 432 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Paulhan (F.). — Qu'est-ce que l'association? — L'association comporte « deux tendances opposées : l'une d'assimilation et d'union, l'autre de diffé- renciation et d'opposition ». Celle-ci tend à dissoudre l'association ou du moins à la relâcher. Les associations les plus simples (combinaisons chimi- ques) sont i susceptibles de se rompre, mais non de se modifier » ; les asso- ciations plus flottantes (combinaisons biologiques) manquent déjà de régula- rité; les espèces psychologiques en manquent bien plus encore : « le jeu des forces d'assimilation et de différenciation s'y révèle par des formes bien plus riches, plus variables et plus compliquées ». — G. L. Duprat. Famintzin (A.). — La symbiose et l'évolution des organismes [XVII, c], — Dans cette courte note l'auteur pose plutôt les questions qu'il ne les résout. Contrairement à la conception généralement admise de la cellule, qui dérive du schéma formulé par 0. Hertwig, les recherches futures envisageront peut-être la cellule comme un complexe symbiotique; dès maintenant, on peut dire que l'acte sexuel est la réalisation d'une symbiose. L'idée de symbiose est appelée de même à jouer un grand rôle dans notre conception de l'évolution : elle pourra, par analogie avec les corps chimiques, créer une analyse et une synthèse des constituants de l'organisme. — M. Goldsmith. Kohlbrugge (J. H. F.). — Darwin était-il un génie créateur? — L'auteur reproche à Darwin non pas d'avoir ignoré les nombreux auteurs qui avant lui déjà avaient admis la variabilité et l'évolution des organismes, mais d'a- voir, malgré cette ignorance, porté un jugement sur ses contemporains et ses prédécesseurs, qui, d'après le jugement de Darwin, auraient été encore complètement convaincus de l'immuabilité des espèces. K. donne une liste des auteurs qui au xixe siècle ont plaidé, avant Darwin, pour la faculté de transformation des espèces. — J. Stroiil. Rabl (Cari). — Edouard van Beneden et l'état actuel des questions sur lesquelles ont porté ses principales recherches. — Ed. van Beneden, dans un testament daté de 1901, avait prié FLEMMiNGet C. Rabl de publier ensemble, après sa mort, une analyse critique de son œuvre scientifique. Cette ana- lyse devait paraître en même temps dans un recueil allemand au choix des auteurs et en français dans les Archives de Biologie. Flemming ayant précédé van Beneden dans la tombe, R. a consenti à se charger seul du travail qui lui était demandé. Il a très soigneusement dépouillé les notes et mémoires sortis de la plume de van Beneden et, presque toujours, a bien mis en lu- mière ce qu'ils contenaient d'important. On peut ainsi, par la lecture de cette partie de l'ouvrage, se rendre compte de l'ampleur et de la fécondité de l'œuvre du grand embryologiste belge. Seulement, R. a profité de l'occasion pour faire, en même temps et pour ainsi dire concurremment, l'historique de son œuvre propre, puis pour for- muler une série de revendications de priorité et enfin pour tracer de l'état actuel des questions dont van Beneden s'est occupé, un tableau où les re- cherches de R. lui-même sont placées au tout premier plan. Dans ces con- ditions, un lecteur non prévenu ferme le volume de R. avec la conviction que, sans doute, l'influence de van Beneden sur le développement des scien- ces biologiques fut grande, mais que celle de R. fut bien plus considérable encore. Or, il est évident pour tout spécialiste que semblable opinion est fort discutable, pour ne pas dire plus. Une bonne mise au point serait donc nécessaire ; seulement, elle sortirait complètement du cadre de ce recueil, XX. — THEORIES GÉNÉRALES. - GÉNÉRALITÉS. 453 et, de plus, pour être bien faite, elle exigerait un nombre de pages respec- table. Au surplus, le travail de R. paraîtra dans les Archives de Biologie dès que la fin de la guerre permettra la renaissance de l'activité scientifique en Belgique; selon toute probabilité, il sera suivi d"un article de critique im- partiale, et les rédacteurs de Y Année Biologique pourront alors, s'ils le croient utile, mettre leurs lecteurs à même de juger en pleine connaissance de cause. — A. Braciiet. Kammerer (P.). — Biologie générale. -- La Biologie générale de K. com- prend les chapitres suivants : 1° Une Introduction où il est spécialement question du mécanisme et du vitalisme, ainsi que des méthodes de recher- ches biologiques ; 2° Génération spontanée ou archigonie, considérée au point de vue de la cosmologie, de la paléontologie, de la physiologie, de la chimie, de la physique et de la cristallographie ; 3° La vie et la mort (« organisme et inorganisme ») ; 4° Irritabilité; 5° Motilité; 6° Métabolisme; 7° Ontogenèse (comprenant l'involution, la régénération, la polarité, la croissance compen- satrice, la transplantation); 8° Embryogenèse ,9° Reproduction; 10° Hérédité; 11° Phylogénèse (transformisme, variabilité, mutation, parasitisme, symbiose, sélection, orthogénèse etc.). — J. Strohl. Cluin (C.) et Johannsen (W.). — Biologie générale. — Volume faisant partie de l'œuvre encyclopédique « Die Kultur der Gegenwart ». Ce volume publié sous la direction de C. et J. est composé des travaux monographiques suivants : E. Radl, Zur Geschichte der Biologie von Linné bis Darwin (His- toire de la biologie de Linné à Darwin) ; Alf. Fischel, Die Richtungen der biologischen Forschung mit besonderer Berucksichtigung der zoologischen Forschungsmethoden (Directions principales des recherches biologiques con- sidérées spécialement au point de vue des méthodes zoologiques) ; 0. Rosen- berg, Die Untersuchungsmethoden des Botanikers (Les méthodes de recherche du botaniste); H. Spemann, Zur Geschichte und Kritin des Begriffs der Ho- mologie (Histoire et critique de nos conceptions sur l'homologie) ; 0. Zur Strassen, Die Zweckmaessigkeit (La finalité); Wo. Ostwald, Die allgemeineu Kennzeichen der organischen Substanz (Les caractères généraux de la ma- tière vivante); W. Roux, Das Wesen des Lebens (L'essence de la vie); W. Schleip, Lebenslauf, Aller und Tod des Lndividuums (Cours de vie, sénilité et mort de l'individu); B. Lidforss, Protoplasma; B. Lidforss, Zellularer Bau, Elementarstruktur, Mikroorganismen, Urzeugung (Structure cellulaire, structure élémentaire, microorganismes, génération spontanée); G. Senn, Bewegungen der Chromatophoren (Mouvements des chromatophores) ; Max Hartmann, Mikrobiologie, Allgcmeine Biologie der Protisten (Microbiologie, Biologie générale des Protozoaires); E. Laqueur, Entwicklungs mechanik tie- rischer Organismen (Mécanique du développement des organismes ani- maux); H. Przibram, Régénération und Transplantation im Tierreich (Régé- nération et transplantation dans le règne animal); E. Baur, Régénération und Transplantation im Pflanzcnreich (Régénération et transplantation dans le règne végétal); E. Godlewski, jux., Fortpflanzung im Tierreich (La re- production dans le règne animal); P. Claussen, Fortpflanzung im Pflanzen- reich (La reproduction dans le règne végétal); W. Johannsen, Perioclizitaet im Leben der Pflanze (De la périodicité dans la vie des plantes) ; 0. Porsch, Gliederung der Organismenwelt in Pflanze und Tier (La distinction des or- ganismes en végétaux et en animaux); 0. Porsch, Wechselbeziehungen zwi- schen Pflanze und Tier (Rapports réciproques entre plantes et animaux); 454 L'ANNEE BIOLOGIQUE l\ I!oysen-Jensen, Hydrobiologie, Skizze, ihrer Melhoden und Ergebnisse) (L'hydrobiologié, ses méthodes et ses résultats); W. Johannsen, Experimen- telle Grundlagen der Deszendenzlehre ; Variabilitaet, Vererbung, Kreuzung, Mutation (Bases expérimentales du transformisme; Variabilité, Hérédité, Croisement, Mutation). — J. Stiïoiil. Hertwig (R.) et Wettstein (R. v.). — Évolution, systématique, Paléon- tologie, Biogéographie. — Volume faisant partie de l'œuvre encyclopédique : « Die Kultur der Gegenwart ». Ce volume publié sous la direction de H. et W. est composé des 11 chapitres suivants : R. Hertwig, Die Abstammungs- lehre (Le transformisme); L. Plate, Prinzipien der Systematik mit beson- dorer Berûcksichtigung des[Systems der Tiere (Les principes de la systéma- tique considérés spécialement au point de vue du système des animaux); R. V. Wettstein, Das System der Pflanzen (Le système des végétaux); A. Brauer, Biogéographie; A. Engler, Pflanzengeographie (Géographie bota- nique); A. Brauer, Tiergeographie (Zoogéographie); 0. Abel, Palaeonlologie nnd Palaeo zoologie ; W. J. Jongmans, Palaeobotanik; R. v. Wettstein, Phy- logenie der Pflanzen (Phylogénie des végétaux) ; K. Heider, Phylogenie der Wirbellosen (Phylogénie des Invertébrés); J. E. V. Boas, Phylogenie der Wir- beltiere (Phylogénie des Vertébrés). — J. Strohl. Strasburger (E.) et Hertwig (0.). -- Cellules et tissus; Morphologie et embryologie. — Volume faisant partie de l'œuvre encyclopédique : « Die Kultur der Gegenwart ». Le présent volume, publié sous la direction de S. et H., est divisé en deux parties, dont l'une comprend la matière- botanique, l'autre la matière zoologique. La partie botanique contient les deux mémoi- res suivants : E. Strasburger, Pflanzliche Zellen-und Gewebelehre (Cytologie et histologie des végétaux); et W. Benecke, Morphologie und Entwicklung der Pflanzen (Morphologie et développement des plantes). La partie zoologi- que, publiée séparément, a été rédigée par un plus grand nombre d'auteurs et comprend les chapitres suivants : R. Hertwig, Die einzelligen Organismen (Les organismes unicellulaires) ; H. Poll, Zellen und Gewebe des Tierkôr- pers (Cytologie et histologie des animaux); 0. Hertwig, Allgemeine und ex- perimentelle Morphologie und Entwicklung slehre der Tiere (Morphologie et embryologie générales et expérimentales des animaux); K. Heider, Ent- iricklungsgcschichte und Morphologie der Wirbellosen (Embryologie et mor- phologie des invertébrés); F. Keibel, Die Eutnicklungsgeschiehte der Wir- beltiere (Embryologie des vertébrés) ; E. Gaupp, Morphologie der Wirbeltiere (Morphologie des vertébrés). — J. Strohl. Guyer (M. F.). — Être bien né : introduction A l'Eugénie. — Les parents et les éducateurs se posent souvent la question suivante : Quelles sont dans l'enfant les caractéristiques physiologiques et mentales dues à l'hérédité? et quelles sont, d'autre part, celles dues à l'influence du milieu et de l'em- biance? G. se propose d'indiquer quelques moyens de faire le départ entre ces deux sortes d'influences, entre les deux sources d'où dérivent les diffé- rents caractères du corps et de l'esprit. 11 étudie successivement les rapports du germe avec le corps des parents, le mendélisme en général et chez l'homme en particulier ; chez celui-ci il s'efforce de déterminer dans quelle mesure cette théorie se vérifie ; enfin, il fait une part importante à ce qu'il appelle les influences prénatales : influences qui s'ajoutent à l'hérédité, qui sont déjà des influences du milieu et qui cependant appartiennent encore à XX. - THEORIES GENERALES. — GENERALITES. 455 l'hérédité, puisque l'organisation maternelle y participe dans une mesure plus ou moins grande. Les derniers chapitres sont consacrés à des considé- rations sociales. L'ensemble forme un exposé très clair, illustré de nombreux tableaux et graphiques et présentés à l'usage des psychologues et des socio- logues plus encore que des naturalistes. — Jean Philippe. TABLE ANALYTIQUE AARONSOHN, 347. ABADIE, LIV. Abderhaldex (Emil), 148, 183, 248. Abeilles, 328, 384. — (croisement d'), 290. — d'Eugster, xm, 58, 59. hermaphrodites, 98. — (rapports avec les fleurs), 431. — (sexe des), 100. Abel (O.), 454. Abelson (A. R.), 433. Abies balsamea, 41. Abiélinées, 347. Abramowski, xix, 427. Absorption, 189. Abstraction, 437. Acanthias, 193. Acedia, 426. Acétate d'ammoniaque, 84. Acétine, 151. Acétique (acide), 140, 230. — (fermentation), 151. Acétone, 30, 84, 136, 271. Acétoniques (corps), 136. ACH, 423. Acides, 17. (action des), 66, 208, 231, 236. — (pénétration des), 21. Acidophiles (substances), 17. Acoustique (nerf), 383. Acridiens, 379. Acridine, 271. Acrocephahis stre-pcvus, 333. arundinaceus, 333. Activité mentale, 427 et suiv. Adams (Charles C), 326, 327. Ad»ms (Henry F.), 422. Adaptation. 351. Adaptations, 326 et suiv., 328 et suiv. Adénome prostatique, 75. Adrénaline, 195, 201, 232, 233. Adsorption, 25. Adlcco, xlv. jEcidium punctalum, 114. Africano-brésilien (continent), 352. Afrique, 351. Agar, 240. AGAR, 326. Agents chimiques (action des), 84 et suiv., 252, 373. — divers (action d'), 40, 66, 84 et suiv., 222 et suiv., 254. — mécaniques (action des), 84, 222. — physiques (action des), 84, 223 et suiv. Aggazzotti (A.), 175. Agglutination, 244. Aggregata Eberti, 14. Agulhon (H.), 146, 239. AlKEN (C), 395. AlRILA (K.), XLVl. Aizoacées, 222. Alanine, 181, 182, 183. Albinisme, 226, 263, 262, 303, 304. Albumine d'oeuf, 184, 208. Albumines, 30, 196, 224. Albuminoïdes, 19, 201, 202. — (synthèse des), 190. Alcalinisation, 52, 53, 56, 68. Alcalis (pénétration des), 21. Alcaloïdes, 338. Alcool, 30, 236, 239. — (action de 1'), 271. — éthylique (action de 1'), 182, 210. — méthylique, 192, 210. — propylique, 241. Alcoolisme, 236. Aldéhyde formique, 233. Aldrovandia, 222. Aleurone, 19. Alexeieff, 337. Algues, xvi, 14; voir aussi aux noms d'espèces. — marines, 126, 177. — (nutrition des), 192. Aliénés, 116. Alimentation, voir Métabolisme. Alisma, 41. Allelomorphes multiples, 208, 264, 281. Allogonie, 300. Allométrons, 321. Almeida (Osorio de), 154. Almeida Rocha (A. D), 82, 154, 213. Alnus, 80. Aloë, 36. Alouettes, 332, 333. Alternance des générations, 40, 111 et suiv. 458 TABLE ANALYTIQUE. Altitudes (action des), 121, l'97, 209. Al.TM \\\, 5, 9. A.LTOBELLI, .'560. \i.\ are/. (Walter C), 214. ALZHEIMER, 366. Amandiers (greffe des), 94. Wuntfv (G.), 381. Amaryllidacées, 128. Ainblyslomes, 220. Amérique (More de 1'), 3'i7. Amia calva, 131. — • sellicauda, 343. Amibes, 31, 33. Amidon, 189. (formation de 1"), 308. Aminés (acides), 19, 135, 139, 181, 182, 1S3. 184, 185, 189, 190. Amitose, voir Division directe. Amiurus ncbulosus, 177. Vmmonium (sels d'), 238, 239. Amœbaproteus, 9. Amoureux (sentiment), 413. Amphibiens, 200, 352; voir aussi aux noms d'espèces, (développement des), 8'i. Imphidasys betularius, 285. doubledayardia, 285. Amphimixie, 309. \mphimulations, 309. Amphioxus, 260. Amphitriches, lxvii. Amyéliniques (fibres nerveuses), 368. Amygdalase, 147, Amygdalinase, 147. Amygdalopersica Formonti, 93. Anabœna, 333. Anaphylaxie, 240, 241. Anasa tristis, 49. Ancylopsetta, 342. Andrews (F. M.), 222. Androsace helvétique , 308. Anémie, 202. Anémone nernorosa, 338. Anémones, 345. Anesthésiques (action des), 77, 161, 198. Voir aussi Narcose. Angiospermes, 132. Anguilla, 195. Anguillules du vinaigre, 338. Anguis fragilis, 117. Anodromes (poissons), 231. Anomalies, 310. mentales. 433. Anonyme, 275. Anonyme, 294. Anonyme, 314. Anoures, 134. antagoniques (actions), 26, 229. 230, 232, 233. Antedonida?, 306. Anthérozoïdes, lxmii. Anthocyane, 20, 161. Anthony (R.), 306. 346. Anthraglycosidase, 151. Anthurium violaceum, 30. Anthyllis montana, 121. Vnticinèse, 214. Anticorps, 147, 242. Anlikénotoxine, 406. Antilles, 352. Antirrhinum aurea, 276. majus, 87. Antithrombine, 137. Anti-tyroslnase, 219. Ai'atiiy. wii, i.\i\, 360, 362, 363. Aphides, 97. Apicra, 36. Apis meliiflca ligustica, 58. — meliiflca meliiflca, 58. Apogamie, 63, 30. Aponogeton, 41. Aporia agathon, 341. Appellôf, 287. Appendices pyloriques, 304. Aptéryx, 304. Apus, 96, 97. — productus, 106. Aquatiques (piaules), 345. Araliacae, 346. Arasclinia, 108. Araucaria brasiliensis, 347. — imbricata, 30. Araucariées, 347. Arbacia, 31, 50, 52, 55, 56, 57, 65, 85, 86. Ahber (A.), xvi, 29. Arbres (forme des), 80. Arceulliobium O.cycedri, 76. Arcbigonie, 453. Archoplasmiques (grains), 5. Arctotis, 222. Areiocaryon, 193. Arénicole, 223. Arginase, 146. Arginine, 148. Argynnis hyperbius, 340. Arion empiricorum, 89. Arisarum vulgare, 104. proboscideum, 104. Aristote, 5. Arisz (W. H.), 154. Arnaud (G.), 154. Arndt, 9. Aroïdées, 104. Arrhenus. 225. Arrhéuoïdc (substancel, 45. Arsenic (action de 1'), 202, 234, 235. Arsonval (d'), 23. Arthropodes, 260. Artom (C), 135. Arum, 41. Ascaris, 12, 13, 42, 47, 85. — megalocephata, 18. Ascarylique (éther), 18. Ascidies, 91, 92. Ascite (liquide d'), 236. Asexuelle (reproduction), xiv, 51, 71 et suiv. Asiier (L.), 207. Asparagine, 239. Asparagus acutifolius, 259. decumbcns, 259. plumosus, 259. sprengeri, 259. — verticilatus, 259. ispergillus niger, 191, 227, 238. Asphyxie, 202, 236, 372. Aspidium. 63. Assimilation, 179 et suiv. TABLE ANALYTIQUE. 459 Association, 452. Associations, 389, 390, 422 et suiv., 430, 441. Astéracées (développement des), 76. Asterias, 55. — forbesiî, 133. — tenuispina, 295. Asthénie, 440. Astrol, 135. Astrôpecten aurantiacus, 135. Astrorhiza limicnta, 4, 5. ASVADOl'ROVA, 9. Asymétrie, 306. Athanasiu (J.), 11. ATHIAS(M.', 106, 204, 205. Athlètes, 180. Atropine, 94, 178, 201, 208, 220, 232, 233. Attention, 390, 409. Aubry (A.), 140, 141. AUDRA1N (J.), 122. AUERBACH, XLVII, 364. Aune, 191. Aurélia aurita,'Ji3U. Australie, 351. — (oiseaux d'), 356. Australo-Malayenne (sous-région), 351. Autofécondation, 61, 275, 309. Autogreffe, 369. Automatisme, 399. médullaire, xxxv, xxxvi, xlvh, xlviii. Autosomes, 41, 43, 46, 47. Autostérilité. 61. Autotomie, 89, 91, 254. Auximones, xvn, 137, 138. Aveling, 423. Avoine, 227, 258, 345. — (dans l'alimentation), 184, 185. Axolotl, 248. Axostyle, 34, 35, 71. Azolla, 25. Azorelles, 308. Azote, 146, 165, 197. 209. — (action de l'j, 237. — atmosphérique, 191. — (dans le métabolisme), 183, 184, 185, 190, 191. Azotobacter, 333. chroococcum, 137, 191. Az/.i A.), 184. Baart de la Faille (C. J.), 302. Babak, xli, 177, 200. BABÇOGK (Ernest B.), 301. BABES (V.), 247, 366. BABINSKI, XXXVI, XXXVIII, XXXIX.' Bach (A.), xiv, 149. Bacille tuberculeux, 239, 245. — typhique, 171. Bacillus, 307. — clavatus, 245. — coli commune, 222, 246. mucosus capsulatus, 224. — radicicola, 333, 334. — sublilis, 171, 224, 239. — violaceus, 224. Back (K. M.), 155. Back.MAN (E. L.), 197. Bactéries, lxvii, 191, 224, 319, 328. — lumineuses, 216, 217, 224. marines, 158. — (variations des), 298. Bactcvium Pseudaceti, 312. Bactéroïdes (formations), 334. Baden (Marg. L.), 334. Baglioni (S.), 189, 221. « Bahnung », XLY. Bailbache (G.), 93. Balais de sorcière, 226, 333. Balane, 229. Balanus ëburneus, 22. Balser, 208. Bambusa, 30. Banta (Arthur M.), 84, 303. Barat (Louis), 381. Barrows (W. M.), 283. Bartel, 173. BARTLETT (H. H.), 301, 315. Bases, 17. — (action des), 26. Basichromatine, 45. Bastian, xxxvi, lvi, 403. Bastian, 450, 451. BATES, 340. Bateson (William), XV, 320, 321. Bathybiales (substances), 318. Batraciens, 246, 277. Voir aussi aux noms d'es- pèces. BAUCB Michel), XVIII, 396,427. BAUER (Hugo), 126. BABR (E.), 276, 453. BAYLISS (W. AI.), XXXV, 22, 233. Beard (E.), 26. Beaumis, XXXII, XLI1, LUI. Beauverd (G.), 121. Beauveria Petetoti, 337. Bécasseaux, 332. Bécassines, 355. BECCARI (L.), 232. Becht (Frank C), 383. BECHTEREW, XXXVIII, XXXIX, LUI. Beck, XXIX. BÉDÉ (P.), 332. 356. BEEBE (S. P.), 249. BEER (P,.), XVI, 29. Begemann (Otto H. K.), 150. BEGER (C.), 184. Bégonia, 109. — metallica, 338. BEGCET (M.), 336. Beijeriînck (M. W.), 191, 217. Bêlas (Filip E.), 31. Belladone (greffe), 94. Belling (John), 261, 286, 292. Bellis perennis, 76. Belogolowy (J.), XVI, 445. BELOUSS (A.), 227. Benda, 5. Benecke (W.), 454. BE*EDEN (Ed. van), 18, 65, 452. Benedict (Fr. G.), xiv, 155, 179, 180. 211. Benedict (Stanley R.), 144. Benedict, xxxix. Bentley (Madison), 418. Benzoate d'ammoniaque, 84. Berbcris, 222. ■1(1(1 TABLE ANALYTIQUE. Bl RI tt\ (Arturo), 245. l'.i iu.i.i; (Mans), 402. Bergeronnettes, 332. BERGH, .Wi. BERGMANN, 306. Bergmark (G:), 156. BERGSON, 322, 323. BERITOFF, XXVII, I.M. Bl RNARD (Claude), m.i. BERNSTEIN (F.), 22, 23. BERNSTEIN (I.), 156. Berry (Elmer), 146. Berry (Frank B.), 195. Bert (Paul), 255. Bertolotti, lvii. Bertrand (Alexis), 404. Bertrand, 147. Bertrand G. . 151. BETHE (A.), XV, XXII, XXIII, XXIV, XXV, 363, 370, 384. Betterave, 315. Betula, 80. BEUTNER, 22, 23. BlCKELES, XXIX. Bidder (organe de), 102. BlEDERMANN, \\V, XLII, 28, 381. Bignonia, 222. Bilatéralité, 73, 83, 129. Bile, 145, 171, 208, 246. Biliaires (sels), 208. BlNET, 423, 434, 436. Bioblastes. 5. Biogénétique (loi), 328. Biophotogénèse, 159. Biophytum, 222. Bio-protéon, 451. Biréfringence, 29. Bison, 288. Bizets, 332. Bizzozero (E.), 209. Blaauw, 254. Blakeslee (A. F.), 114, 115. Blakman, xvi, 51. Blanc du rosier, 226. Blane, xxv, xxviii. Blaringhem (L.), 338. Blastolyse osmotique, 84. — toxique, 85. Blastotomie, 83 et suiv. Blé, 237. — (dans l'alimentation), 189. Blépharoplaste, lxviii, lxix, lxx, ,6, 34, 35, 71, 271. Bliss (S. H.), 389. Blix, 404. BloiMQVISt (S. G.), 309. Blum (Paula), 142, 201. Blunck (Hans), 314. Boas (I. E. V.), 454. Bobetag, 436 Boecker (Edward), 86. Boer (Dr S. d'Amsterdam), 379. Boetticher (Hans), 306. Bœuf, 288. BOHN, 256. BOKORNï (Th.), 192. Bombij.r mon*, 134, 200, 266. Bond (C), 109. Bondrée apivore, 430. Bonhote (J. Lewis), 261. bônner (s. j. w.). 330. Bonnet, 41. Bonsignore (Anna), XVIII, 344. Boothbï Walter M. . 195. Bohberg (N. C), 144. BORDAGE (Edmond), 260. Bordure en brosse, lxxiii. Borei.li, 212. BORING (Ed.), 42, 43, 402, 403. Bornes, 352. Bos primigenius, 289. — indicus, 289. — sundaicus, 289. Bosk (J. C.), 227. Bosworth (A. W.)i 136. Botrychium, 130. — obliquum, 130. Botrydium, 14. bottomley (w. b.), xvii, xviii, 137, 334. Boule, 363. Bourdon (B.), xvin, 406. Bourgeonnement, 449. Bourgeons, 119. Bourquelot (Em.), xiv, 140, 141. Bourse de Fabricius, 205, 206. Boutroux (E.), 414. Bouvreuil, 333. Boveri (Th.), Xlll, 6, 16, 42, 43, 44, 47, 58, 59. 77, 98, 369. Bowenia, 334. Boysen-Jensen (P.), 454. Brachet (A.), XIII, 54, 55, 59, 68. Brachysme, 87. Bradford (C. G,), 389, 417. Braem (F.), 96. Branchies, 79. Brandenburg (G. C), 435. Brussica napus, 259. BRAUER (A.), 12, 106, 454. Bremekamp (C. E. B.), 222. Brésil (bétail du), 289. Breslauer (Mm8), 171. Bretscher (K.), 349. BRIDEL (M.), 140, 141. Bridges (Calvin B.), 268, 277. Brierley (W. B.), 72. Briggs (B. S.), 197. BRISSAUD, XXXVI, L1V, LVI. Brissemoret (A.), 233. BROCA (A.), XLUI. Brocher (Frank), 178. Broméliacées, 41, 345. Bromure de sodium, 230. Brondegeest, 379, 380. Brown (A. J.). 173. Bbowx (Wade H.), 234, 235. Brown (B. S.), xvn, 94. Brown (Warner), 410, 425. » Brown oak », 339. Brown-Séquard, xxvi, XXVII, xli, xi.iv, 270. Bruants, 332, 333. Brucke, xxx, xlvi. Brun (B..), 431. Brunacci (Bruno), xl, 209. Brinn (V.), 5. Bruns, xxxvi. TABLE ANALYTIQUE. 461 Bryan G. S. , 76. Bryophyltum calycinum, 115, 338. Bryozoaires. 119. BUCHANAN Miss), LIN. BUCKNER (G. D.), 184. BlDER (J.), XVII, 95, 224. BUDDENBROCK (W. V.), XIV, 250, 388. Bufo, 260. - vulgaris, 236, 248. Blglia (G.), 200. Buhler (Karl . 399,400, 423. Bull (Carroll G.), 243. BUNGE, 146. Bunsen et Roscoe (loi de), 254. Burdon-Sanderson, lui. Burge (E. L.), 151. IHHGE (W. E.), 151, 224. Burgi, 171. Bl RLINGAME (L. L.), 347. l'.l RNET (Et.), 245. Bl RNOFF, XL1. Bl uns (W.), 261. Bursaux (René), 402. Busacca (Archimedo), 383. Bosquet (H.), 234. Butomus, 41. BUTSCHLI (O.), 5, 78. Buttel-Reepen, 384. Butyrique (acide), 84, 234, 271: voir aussi Membrano gènes réactifs). Cactées, 222. Caduque, 204. Cœnothus americanus, xvm, 334. Caféine, 232. Cailles, 332. CAJAL (S. R.), 364, 367. Calcium (action du), 21, 22, 238, 372. Catenduta arvensis, 76. Calicius (Gary N.), 117, 121. Calkins (M. W.), 425. Callionymus lyra, 306. Calliphora villosa, 303. oceaniœ, 303. ) ufifacies, 303. Calliphorines, 319. Calluna vulgaris, xvm, 333. Calmeil, XXV. Cambarus, 347. Cambies (J.), 440. Campanile (Giuglia), 257. Campbell (C), xvn, 70. Campbell (William), 198. CAMERON (A. T.), 225. Canard, 288, 356. — (sang du), 196. Cancer, 243, 275. Canna, 293. Capitan (M.), 346. Caractères acquis (hérédité des), xv, 264, 269 et suiv. (dans l'hérédité), 267, 268. divers (hérédité des), 272. liés au sexe, 278, 279, 280. — (transmissibilité des), 269 et suiv. — transmission des), 272. -unités, voir Mendélisme. Carano (E.), 42, 76. Caranx trachurus, 334. Carausius morosus, 302. Carbonique (acide), 85, 88, 233. — (production d'), 174, 175, 369, 387. Carcinomes, 248. Cardamine pratemis, 61. Carence, xiv, 188. CAKEY (N.), 436. Carinaria, \\i\. Cvrlson (A. J.), 208. Carnot, \\\i\. Caro, \\\i\. Caroline, 152, 164. Carpodacus medicanus frontalis, 304. Carrière, 89. Carter (Edward P.), 373. Cartilage hyalin, 79. Cary (L. R.), 175, 386, 387. Caryolyse, 10. Caséine, 136, 185, 186, 189. Cassiopea, 370. xamacliana, 88, 175, 386, 387. Casianea, 347. Castanopsis, 347. Castex (A.), Liv, 408. CASTLE (W. E.), 261. 289, 315, 324, 325. Castle, 61. Castration, 96, 101, 102. 106, 108, 109, 176, 263. Catalase, 149. Catalyse, 31. Catalyseurs, 18, 153. Cataracte, 30. Catasetum, 222. Cathcart (E. P.), 157. Cattoretti (Franco). 236. Caullery (M.), 336. Cavernes (faune des), 305. Cayrade, XXYI, XXVIII, XXX, XLU. Cécité, 410, 411. Cellule, 1 et suiv., 4 et suiv., 129, 453. — (constitution chimique de la). 17 ei suiv. — (désagrégation de la) 4'i6. (division de la), 15, 16, 31 et suiv. — éosinophile, 243. ganglionnaire, xxi et suiv., 362,363,367. (physiologie de la), 20 et suiv. (structure de la), 5 et suiv. — nerveuse, 362 et suiv. électrique, 364. (physiologie de la), 366 et suiv. — (structure de la), 362 et suiv. Cellules à tannin, 211. — auditives, lxxiii, 383. — binucléées, 51. — graisseuses, 8. — gustatives, lxxiii. multinucléées, xvi, 29, 30, 365. — olfactives, LXXIII. — sensorielles, lxxiii. sexuelles, 118, 120. — vésiculeuses, 10. Cénoptéridées, 323. Centres nerveux, 368 et suiv. — (physiologie des), 369 et suiv. 462 fABLE ANALYTIQUE. Centres nerveux structure des), 368 et suiv. Cenlrifugation, 8'i. Centrifuge l force , 222. Centriole, 45, 60. Centrosome, xi. iamii, i.\i\. lxx,6, 12,60,86, 271. Centrostephanus longispinus, 384. Céphaline, 188. Céphalopodes, xxiv. Céphalo-rachidien Liquide . 144. Ceratina, 344. Cevatophyllus fasciatus, 3:57. Ceratozamia, 333. Cercocarpus, 345. Ci rcopithecus callitrichus, 195. Céréales, 237. Cérébrosides, 188, 365. Ci résole (Pierre . m, 424. Cerny, 89. Cerveau, 232, 346, 402, 437, 438. Voir aussi Centres nerveux. Cervelet, 176. 382. Chabamer (H.). 210. Chaînes ouvertes (composés à), 443, 444. Cbalcidiens, 335. Chaleur (action de la), 79. 217. — (production de . 179,180, 183,201, 215, 402. — (sensation de), 404. CHALUPECKY, 30. Chamberlain (Mary Mitchel), mil 31. Chamberlain, 350. Champ de forces, 31. Champignons, 51, 338, 339; voir aussi aux noms d'espèces. Chapel (F. DE), 349. CHAPPELLIER (A.), 50. Chara, 170. Characées, 14. Charcot, XXXVI. Chardonnerets, 332, 333. CHARRIN, 2'aCi. Chartier (M.), 411. Chasse à la proie. 431. Chat (sang du), 195. Châtaignes, 130. Chats (alimentation des), 188. — (pelage des), 280. — (psychologie des), 429. Chatton, 33. Chauvf.u, 212. Chëloniens, 352. C.hénopode (huile de), 232. Chéjtoporées, 14. Cheval, 79. — (sang du), 195. Chevaux d'Elberfeld, 395. Chevêches, 332. Chèvre angora (sang de la), 195. Chidester (F. E.), 82. Chien, 175. (olfaction du;, 385. — (sang du), 195. Chiens (coloration des), 2*3. — de guerre, 429. — (intelligence des), 429. Child (Charles Manning . XIV, XVI, 118. 133. 447. CHILLINGWORTH P. P. , 176. Chilognathes, 312. Chimères, '.'.'). ( : I > ■ i ii i < | < i>- ^ (facteurs;. 77. Chinaglia (I..). 386. CHIO (M.), 231. Chitine, 20. Chlamydomonas, 223, 255. Chloral action du . 178, 198. Chloralose, 142, 373. Chlore, 146. Chlorhydrique acide . 230. Chlorichthys bi fasciatus, 3'i3. Chloroforme, xxxv, 137, 236. Chloroleucites, 164. Chlorophylle, xvn 30, 142, 143, 150,152,153, 221. Chlorophyllines, 192. Chloroplastes, 6, 221. Chlorure de baryum, 137, 232. de calcium, 90, 230, 231. — de fer, 90. d'or, 234. de potassium, 78, 229, 230. de sodium, 90, 229. Choc (action du), 222. CHODAT 1\. . XVII, xvin. 131. 132. 142. 150. 152, 345. Choléra expérimental, 244. ■ les poules, 240. 2'i3. Cholérique virus), 312. Cholestérine, 135, 145, 233, 236, 365. Cholestérosulfurique (acide), 126. ClH.liue.232. Chondriocontes, 6, 7, 221. Chondriome, 7, 8. Chondriomites, 7. Chondriosomes, 6 7. Chorées, 440. Choroïdienne (toile), 14. Choucas, 332. Christiansen (Elizabeth Bonn), 71. Chromatine, 15, 16, 33. Chromatophores, xxiv, 16, 287, 342, 371, 513. Chromidies, s. Cliromidium elegans, 11. Chroraoleucites, 164. Chromosomes, 31, 35, 40, 267, 268. Voir aussi Réduction chromatique. accessoires, 40. anormaux, 42. (dans l'hérédité), voir Mendé- lisme. (individualité des), 33. (nombre des), xvi, 14, 15, 16, 32, 33, 35, 38, 39, 47, 51, 77. sexuels, 42, 44, 45, 48. 277, 279. 280, 281. Voir aussi Sexe. (taille des), 16. Chronaxie. 422. Chronaximètre, 372. Chrysanthemuih, 35. Chrysemis elegans, 195. Chdn c. . 453. Chymosine, 125. Cicatrisation, 133, 373. 374, 375, 376. Cichorium Intibus, 76. TABLE ANALYTIQUE. 463 Ciliaire (racine), lxix. Ciliaires (appareils), lxvii et suiv. (dérivés des), lxxiii, 11. ontogenèse des), L\\. (phylogénèse des), lxxi. (physiologie des), LXXI. Cils vibratiles, lxvii, lxviii et suiv., 12. Ciona intestinatis, xxiii, xxiv, 61. Circonvolution. 'i38. Circulation. 193 et suiv. Cirrhes, lwiii. Cirsium acaule, 309. — oleraceum, 309. Citrus, 50. Cladocères, 40, 111. Claparède (Ed.), 390. 41s, 429. Clark (Austin II.), 306. Clark (G. H.), 157. Cl.\RKE, 423. Clarkia, 223, 237. Claude, xxxiii. Clausex (R. E.). 301. Clausse\ P.), 453. Cléistogamie, 63. Cleland (J. Burton), 115. Clementi, xxviii. CLEMENTI (Antonino), 146. Climat, 306, 350. Cloc diptera, 91. Clone. 273. Closterium moniliferum, 222. Clostridium Pasteurianum, 191. Clou de Biskra, 336. Clung, 41. Cluzet, 217. Coagulation, 56, 137, 198, 199, 236. de colloïdes, 25. du protoplasme, 67. Cobayes, 97. 270. — (pigmentation des, 282. Cobb (Margaret V.i, 104, 347. Cobilis fossilis, 177. Cocaïne, 232. Coccidies, 14. Coccobacillus acridiorum, 246. 336. Cochylis, 226. Cockerell (T. D. A.), 304. Coe (Georges^, 397. Cœur, 200, 217, 218, 234. Cogan, 155. COHENDY, 246. Colacasia esculenta, 257. Cole (Léon J.), 102. Coleman (George E.), 234. Colin, 148. Collin (B.), 11. Colloïdaux (métaux), 147. Colloïdes, 25, 81, 118, 153, 449, 450. 451. Colonne vertébrale, 80. Colorantes (substances), 127. Colpidium, 171. Comasteridœ, 306, 307. Comes, 33. Commelina, 41. Commélinacées, xvi, 41. Complexus erotique, 413. Comportement, 395, 428. Composées, 222. Composition chimique des substances de l'or- ganisme, 134 et suiv. Compton (A.), 146. Comte (Auguste), 430. Conard (H. S.), 278. Conductibilité, XXIII. Conduction nerveuse, 370, 371; voir aussi Ré- flexes. Conductivité électrique, 20. 21, 227. Condylactis passiflora, 133. Conferves, 14. Conifères, 338, 347. Conjonctif (tissu), 13. Conjugaison, 52, 310. latérale, 309. scaïariforme, 309. Conjuguées, 14. Coxklin (E. G.), 58. Consanguinité, 242, 265, 278. Conscience, 422 et suiv. Conservation (instinct de), 413, 414. Co\stantin (A.), 143. Contact (sensation de), 404. — (sensibilité au), 253, 254. Contemplation, 413. Contrastes, 409, 410. Convallaria, 41. Convergence, 308, 317. 323. Convoluta Boscoffensis. 191. COOK (O. F.), 87. Cook, 45. COOK (M. Th.), 238. Coparasitisme, 335. Cope, 322. Coq (sang du), 197. Coraux, 91, 307. Corbeaux, 331. Cordaïtales, 347. Corde dorsale, 13. Corethra, 178. — plumicornis, 32. Corixides, 178. Cormorans, 332, 356. Cornaceae. 346. Corolle, 222. Corps jaune, 249. — vitré, 13. Corps de Nissl, 367. Corpuscule basai, lxix. Corpuscules de Negri, 366. Corrélation, 115 et suiv., 203, 270. Corrélations, 396 et suiv. Correns (E.), 272. Cosmotriche potatoria, 108. Cosmovici (M. N. L.), 199. Coste, 50. Côtes cervicales, 346. Cotiledon orbiculata, 257. Coton, 87. Colins, 306. Couleurs (perception des), 200. Coûter (J. M.), xvni, 348. COUPIN (H.), 158, 307. Courants électriques, 385. (action des). 227. COURN'OT, 428. COURSIMAULT (E.), 333. Coussinet (plantes en), 308. Hll TABLE ANALYTIQUE. Cow Douglas . 204. 249. COWDRY (E. \. . 364. Crabe, xxn, \\i\. 1 \i. Crabes migration des . 353, 354. Cram m s-i i \. . 390. Cramer W. . 26. Crave h. n. \\. . 441. Crâne, 't.'iS. Crapaud, 210. Craspedosoma, :'.12. 313. — alemannicum, 313. simili'. 313. Crassula lactea, 257. CratœgomespUus Asnieresii, 95. Dardai i. 95. Cratœgus, 310. — monogyna, 95. Crawford (C), 390. Créatine, 143, 210. Créatinine, 210. creighton (h. .!. m. . 151. Crendiropoblo, 244. Grepidula, 58. Cresserines, 332. Crète acoustique, 14. CRUE G. \Y. . 390. Criminalogie, 441. Crinoïdes, 306. Cristallin, 30. développement du), 74. Cristallisations, 451. Crocker (William), xvn, 121. Crocodiliens, 352. Crocq, XXXVI. Croisement, 94, 98, 330, 341, 3'i7. Voir aussi Hérédité dans le croisement. Croisements hétérogéniques, 287. homogéniques, 287. Croissance, xiv, 29, 75, 79, 109, 111, 112, 148, 16'<, 168, 185 et SUiV., 248, 2'i9. 270. Croissances inorganiques, 449. 450. 451. Crosby. 303. Crossing over, 266. 268. 277. 278. 279, 280. Crozier (W. J.), 254, 295. Crustacés, 380. Cryptanthus, 41. Cryptogames vasculaires, 132. Cryptohybrides, 310. Ci \ ptomeria, 347. Csonka Frank A. . 182. Cténophores, lxxiii. ClÉNOT (L.), 260, 264, 265, 276. 324, 326. 331. 344. Cl l.LEN (G. E. I, 144. Culture des tissus, 117, 122. Cumulations, 310. Cl \\i\(.HA\t (J. T. , XV, 269. CUNMNGIIAM, 319. Curare (action du . 220, 234. Curtis (Maynie R.), 284. Curtis (Vas Nash.), 397. Cuscuta Gronovii, 338. Cutanée (sécrétion), 209, 210. Cutanés (durillons), 130. Cuticules, lxxiii, 14. Cyanea capillata, 82. 334. Cyanogénèse, 125. Cyanopbycées, 16, 17. Cyanure de potassium, <><'>. 77. xc>. Cycadacées, 333. Cycliques (composés . 443, 444. phénomènes . 221. Cyclobalanopsis, 347. Cyclopie, 271. Cydonia, 132. Cynipides, 100. Cynomis ludovicanus, 195. Cyon m . \L1. Cyprinodon, 287. Cypselus apus, 356. Cyrtaspis scutata, 331. Cystine, 185. Cystinées, 222. Cj todesmes, 12. 13. Cj lolyse, 55, 66. Cytomicrosomes, 5. Cytoplasma, 5 el suiv. Voir aussi Cellule. dans l'hérédité. \ oir Plastosomes. ( ly loplasmosomes, 38. c\ tose, 17. C) totoxlque (action , 2'i2. DOUBLER, 215. Daflla acuta, 238. Dahlgren l Iric , 364. Dahlia. 305. DAKIN, 139, 140. Dallwig (H. C), 197. Damm (O.), 191. Danois chrysippus, 340. — plexippus, 340. Danemark, xlvi. Dangeard (P. A.), 51. IHMEL (J.), 309. Daniel (L. , 95. Danilewsky. wxix. Dantschakoff, 193. Danysz, 307. Daphnia, 255. Daphnies, 111. 112. DARWIN, .wxix, 87, 269, 320, 452, 453. ÎKYENPORT (C. B.), 262,274. 278. 290. David (T. W. Edgeworth , 315. Davis (Bradley Moore), wii. 286. 315. Davis (M.), 187. Dayvson' iJean , \l\. 436. Day (Edward C.), 218. Decamp (J. E.), XVIII, 405. Décapodes, 112. Decroly (O.), 441. Uederer, 45. Dédifférenciation, 118. Défactorations, 310. Dégénérescence graisseuse, 144. Dehorne (Armand). 32, 315. Delacroix (H.). 414. DE LA Fuye, 355, 430. Delage (Yves), xix, 55, 69, 422. De la Valette Montbrun, 405. Delbet (Pierre), 246. Delelil (Dr), 355. Delezexne (C), 233. Délires, 439. Del Prioue \. ). 248. Démenée ^énile, 366. TABLE ANALYTIQUE. 4G5 DEMENY, 212. Demi-stérilité, 292. Demole (V.), 253. Démosthène, 404. Denis, 197. Denny (George P.), 137. Dcndrolyse, 30(3. DENDY (Arthur), 320. 448. Dents de lait, 3'i6. Dépersonnalisa lion, 420. Dermatosomes, 13. Désassimilation, 179 et suiv. Descartes, \\\. Descendance (théorie de la), 453, 454. Descoeudres (A.), 436. Désertiques plantes), 308, 350. Desmidiacées, 311. Déterminants, 267. 268. Deutoplasma, 7, 8. Df.vy (Léon), 288. Dextrose, 30, 139, 156. Dezani S.), 145. Diabète, 208. Diakonoff (M. M.), 236. Diatomées, 14. Diat'ropique (orientation), 250. Dickel (Ferdinand), 100. Dickel (Otto), 100. Dicolylédones, 309. Dieffenbachia, 41. Différenciation, 74 el suiv., 79, 447, 448, 449. Diffusion, 173; voir aussi Osmose. Digestif (tube), 402. Digestion, 189. Digitalis, 237. Dihybridisme, 330. Di MATTEï, 240. Dimorphisme, 307. 331. Dindon (sang du), 196, 197. Dinenympha gracilis, 33. Dinosauriens, 352. Dionsea, 222. Diplocystis Schneidcri, 14. Diplotaxis, 257. Diptères, 321, 336; voir aussi aux noms d'es- pèces. Disaccharides, 239. Discoglossus pictus, 82. Dispermie, 59. Dissolution, 446. Diurèse, 249. I > î % ision directe, 29, 76. — ■ hétérotypique, 32, 35. — indirecte. 31 et suiv. (explication de la). 31. — réductrice, 32. (reproduction par), 71, 320. Dixippus morosus, 221. Dobell (C), 14, 34. DOBKIEWICZ, 384. DOBY (P.), 124. DODGE, LIV. Doigts (mouvements des), 417. Dollo (loi de), 321. Domestication, 307. Doms (Herbert), 79. DONCASTER 45. '|0. DONTAS, XL. l'année BIOLOGIQUE, XX. 1915. DORSEY (M. .1. , XVI, 61. Dorsiventralité, 130. Douleur, 404. DOYER (L. C), 215. DOYON, 137. Drabowitch. lv. Dragoiu (J.), 11. Drapamandià, 192. Dreyer, 30. Droiterie, 129. D> osera, 43. DrosopMla, 86, 190. 261, 266, 267, 268, 277,279, 280, 288, 324, 325. — ampetopkila, 99, 275,276, 277, 299, 311. confusa, 276. replela, 278, 300. tripunctata, 276. Drummond, 303. Dm ry (Alan N.), 243. Dryas octopetala, 121. Dryopteris mollis, 70. stipula) is. 70. Du Bois-Reymond, 212. Dubois (Raphaël), 159, 210, 214, 344, 451. Dubuisson (Maurice), 385. DUCCESCHI (V.), 236. Ducellier (F.), 311. Duck (Johannes), 429. Dudley, 140. Di four (Marcel), 409. DUGAS (L.), 426. Di mas (G.), 437. DUNCAN (F. N.), xv, 99, 311. DlJNCKER (G.), 103, 117. 01 mivm (Fr. L.), 432. Duoscope, 393. Durante (L.), 369. Di iiiiam Miss), 219. DllUG (A.), 209. Durr (Ernest), 399, 423. Dustin (A. P.), 69. Duthie (A. V.), 63. Dynamogénie, xliv. Dyliscides, 178. Dzierzon (théorie de), 100. East (E. M.), xvii, 61. 268, 326. Eau de mer, 68. (action de 1'), 49. artificielle, 49, 68. Eaux minérales, 30. Echanges gazeux, 175, 177, 373. Echinaster sepositus, 89. Échinodermes, 83, 85, 128, 129, 134, 384 ; voir aussi aux noms d'espèces. Écorce cérébrale, 175, 362, 365, 381. — cérébelleuse, 365. Écriture, 266. Écureuil, 304. Editor (of the Journ. of Heredity), 295. Ebner (V. Y.). 29. Ebnôther (G.), 207. Écailles (des conifères), XVII, 132. (des poissons), 131. Écologie, 326 et suiv. Écrevisse, 352. 30 4GG TABLE ANALYTIQUE. Edestine, 185, 186. Edinger, 382. edlbacher (s.). 134. Edwards, 43. Edwards R. S.), 419. Ege (Richard . 178. ElMER, 302. ElNTHOTI v. 218. EHXER, 294. Élasipodes, 12!». Élastine, 19. Électricité, 332. (action de 1'), 227 et suiv. (production d'), 20, 22, 217. Électriques (décharges), 153. Électrolytes (action des). 229, 230, 231, 232. Éleidinique (substance), 10. Elimination (noyau d'), 45. (plaque d'), 'i">. VI. Ellis (A. AV. M.), 144. Elodea, 25, 29. Elrington, \i,\ i. Elsholzia cristata, 338. Etymnias UTldularis, 340. Email (organe de 1'), 131. Embden, 139. Emehy (C.), 329. EMMES (I.. F.'. 155. Émotions, 411 et suiv. Émulsine, 140, 141. Emys europea, 200. Enchytrœus albidus, 89. hiimicultor, 228. Endoconidies, 72. Endomixie, 121. Endophyllum Euphorbiœi, 107, 114. Endothélium vasculaire, 196, 198. Endothia parasitica, 238. — radiai lis, 238. Énergie, 449. — (formes de 1'), 445. — (dépense d'), 445. (échanges d'), 154. (production d'), 211 et suiv., 402. Enfant. 390, 395 ; voir aussi Psychologie in- fantile. Engel (t.. S.), 193. Engelmann, 23. Engledow (F. L.), 262. E.NGLER (A.), 454. Engler, 149. Enraiement conditionnel, xlix. Enzymes, 41, 49, 140, 151, 219, 233, Voir aussi Ferments. Éosinophilie, 242. 243. Epidendron nocturnum, 130. Epidendrum, 192. Épiderme, 9, 10, 13. Épilepsie, 270, 274. Epilobium, 223. — angustifolium, 310. hirsutum, 310. Épiphytes (nutrition des), 192. Êpithéliomes, 13. Épithélium, 28, 139. Éponges, 119, 344. EPPINGER, 203. Epstein (Izhac), xviu, 415. Équidés, 130. Equisetum maximum, 30. limosum, 30. ERDMANN I'.Ii.), 121, 337. Ergographie, 213. Ergots, 130. ERNST (Z.). 159. 201. Erodium, 345. Erophila verna, 292. Érotisme, 27.">. Erreurs d'observation, 396, 397. Érythrocytes, voir Hématies. Esox, 3. Espace (perception de 1), 403 Espace mort respiratoire, 176. Espèce (idée d), xvn, 315. Espèces (origine des;, 314 et suiv. Esposel, xxxviii. Estomac, 208, 403. Éther (action de F), 137, 198, 236. Etiopienne (région), 351. Éthylène (action de Fj, 161. Etlioiles de mer, 384 ; voir aussi aux noms d'es- pèces. Etourneau, 332, 333. Êtres (distribution géographique des), xv, 349 et suiv., 454. Euastrum Didelta, 312. insigne, 312. Eudemis, 226. Eudendrium, 254, 255, 449. Eudorina, 223. Eugénique. 454. Euglena, 136, 223, 255. Euphagns cyanocephalus, 304. Euphorbia palus tris, 42. procera, 42. Euphorbiacées, 42. Euschistus servus. 289. — variolarius, 289. Eulrichomastix serpentis, 33. Evans (M. S.), 449. Evans (T. H.), 391. Éviscération, 91, 254. Évolution, xv, 445, 452; voir aussi Origine dr-. espèces. — (facteurs de F), 323 et suiv. Ewald (Fr.), 357. F.» m.u (Gottfr.j, 183. Ewald, 254. Kwart(A. J.), XVII, 152, 159. Excelsine, 186. Excitation (nature de F), 369, 370. Excrétion, 209, 210. Exner. xi.v. Exoplasma, 13. Explosifs (action des), 411. Expressions, 411 et suiv. Exsudats, 142. Extrait musculaire (action de F), 200. Extraits d'organes, 66, 207, 232, 248 et suiv. Voir aussi Sécrétion interne. EïCLESHYMER A. G. , 73. Faber (F. E. VON), 159. 308. Facilitalion, xi.v. TABLE ANALYTIQUE. 4G7 Facteurs (dans l'hérédité niendélienne), 267, 268. — inhibiteurs, 268, 320. — intensificateurs, 268. — multiples, 268. Faim. 181, 202. Fairchild (David), 125. Falta, 203. Famintzin (A.), 452. Farmek, 32. Fatigue, XLlV, 211, 214, 398, 406, 417, 419 .1 suiv. Fauré-Fremiet (E.), lxxiii. 9, 18. Faust (E.), 48. Fawcett (George G.), 249. Fécondation, XIII, xiv, 20, 27, 36 et suiv., 45, 49, 51 el suiv., 67. croisée, 52, 53, 61, 62. partielle, 58, 59, 60. Fécondité, 323, 324. Federley, 43. Fedrezzoni (Umberto), 142. FElNGOLD (C. A.), 418, 426. FENGER (Fr.), 145, 203. Fer (action du), 202. Féré (Ch.), 439. Ferment forménique, 151. Fermentation. 148. lactique, 307. Ferments, XIV, 145, 146 et suiv. — (action des), 248. oxydants, 148, 149, 150, 152. — réducteurs, 149, 151. Fernandez (Miguel), 316. Fernau, 153. Ferrée (C. E.), 409. Ferreire de Mira (M.), 115. Ferrier, xxvii. Fertilizine, 53, 56, 57. Feuillets, 134. Fibrine, 19, 136, 198. Fibrinepeptone, 19is.' Fibrinogène, 198, 199. Fièvre infectieuse, 201, 202. Figdor (\V.), 259. Fila, 5. Fitaria papillosa, 57, 58. FlLIÉ, XL1V. FlLIPPI (Eduardo), 177. Finalité, 453. FiscitEL (E.), 305. Fischer (Alfred), 77, 453. Fischer, xix, 435. Fischer, 212. Fiske, 335. FlTCH, 108. Fitting (H.), XVI, 24. Flagellâtes, i.xvn. Flagelles, lxvii, lxviii el suiv., 34, 71. Flamants, 332. Flattau, xxx. Flemming, 5, 452. Fleurs doubles, 291, 301. Flore intestinale, 246. FLOURNOY, XVIII, XXXII, 414. Fluctuations, 244, 299, 309. Fluor (influence du), 160. FOA (C), 145, 391. Fodor [Andor . 183. Fogg (E. R..I, 390. Foie, 146, 195, 196, 198, 207, 208, 232, 249, 250. Foix (Ch.), xxxvn, xxxviii, xi.vii. Fol, 60. FOLIN, 197. Fonctions mentales, 389 et suiv. (généralités surles), 396 et suiv. Foot (Katharine), 289. FûRBES, XXXI, XXXII, XLIII, 376, 377. FOREL, 384, 431. Forenbacher, 6. Forêt (faune de la), 327. Formaldéhyde, 184. Formica fusca, 329. — p'tCPCl, 330, 331. — pratensis, 330. — rufa, 330. — Iruncicola, 330. Formol (action du), 308. Foster (Adams II.), 426. Foucault (Marcel), 403, 419, 420. Fouets, lxvii ; voir aussi Flagelles. Fougères, 70. Fourmis, 329, 330, 431. Fractionatious, 310. Francey, 348. Francis (M" Myrtle Shepherd), 293. François-Frank, lui. Fhankf.nberg (Gerhard v.), 178. Franz (S. S.), 382, 391. FrÉDÉRICQ (Léon), 228. Freud, 414. Freusbkrg, XXVI, XXX, VXXI, XXXII, XXXIII, XXXV, XLI. Frey (Max von), 404. Friedi.Cnder, 153, 298. Frimmel (F. v.), 291. Fring-illa, 195. Fringillidés, 333. Friquet, 333. Frisch (Bruno v.), 209. Frisch, 384. froehlich (a.), xxiii. xliii, xi.iv, xlv. Froggate (Wallher W.), 303. Froid (action du), 77, 79, 85, 160, 225, 226, 227. — (sensation du), 404. Frolowa, 43. Frondoïde, 132. Frost (Howard B.), 291. Frouin (A.), 239. Fuchsia, 310. magellanica, 310. Fucus ceranoïdes, 262. — vesiculosus, 262. Fundulus, 21, 23, 196, 229, 230, 271, 305. — heteroclitus, 84, 287. — majalis, 287. Funk, 137. Fur (E.), 160. Gad, xxx, lui. Gadeau de Kerville (Henri), 160. Gadus merlangus, 334. Gain (Ed.), 262. 468 TABLE ANALYTIQUE. < ..ilaclom'-nc action . 249. Galactose, 181, 182, 239. Galactosides, 140. Galante (E.), 175, 373. 382. Galeoi ii G.), 176. Galippi (V. . 316. Gallinacées, 108. Gallinago gallinago, 355. major, '.'<■>■>. Galvanotropisme, 251. Gamètes, lxvii. Noir aussi Produits sexuels. Gamogemmie, 87. Ganoïdes, 131. Garbowski, 449. GARD (M.), 125, 262. Gargano (C). 94. Gartner (R. A.), 308. Gaskell, \i.iv. (,\ss\er (K.). 223. 226. 237. Gasteria, 36. Gastéropodes, 316. Voir aussi aux noms d'es- pèces. Gastrique (suc), 208. Gastropacha pini, 328. Gaslrulatiou, 78. Gates (R. Ruggles), 262, 316. Gâtinais (faune du), 357. Gault (H. R.), 399. Gai pp (E.), 454. Gautier (Arm.), 160. Gayda (Tullio), 189. Gaz d'éclairage (action du), 161. Geckonides, 14. Geerts, 287. GEHUCHTEN (VAN), XXXVI, LV, LMI. Geinitz (Bruno), 42. Gelot (M.), 240. Gemmules, 119. Génération spontanée, 453. Gènes, 267, 278, 280, 326. Voir aussi Mendé- lisme. — oscillants, 261. Génotype, 326. Gensoul (J.), 328. Gentiana, 237. prostrata, 222. — quadrifaria, 222. GENTILI (A.). 204. Géotropisme, 250, 253, 254, 257, 258, 331. Géraniacées, 344. Gergens, XXVI, XXMIl. GERHARTZ, 176. Germinatif (pouvoir), 80. Germination, 121, 215, 223, 237. Geroild (John H.), 341. Gerschler (Willy), 285. Gertz (O.), 338. GÉRY(L.), 240. Geutn montanum, 345. — urbanum, 237. GHIDINI (A.), 349. tliUGi (Alessandro), 269. Giardia mûris, 71. GiglioTos, 269. Gilbert-Ballet, 417. Gilbreth (Frank . .">'.>x. GlLDEMEISTER ; Mai lin . 378. Giroflée, 301. . Gladiolus, 296. Glandes, voir Sécrétion. endocrine, voir Sécrétions internes. GLASSNER, 139. Glaucocystis Xostochinearum [tzigsohn, 16. <.i.t.\ E.), M.V, l.l, 203, 204, 412. Globules blancs, voir Leucocytes. — rouges, voir Hématies. Globules polaires, 58; voir aussi Réduction. Globuliùe, 17. 19.30, 186, 196. Glossostigma elalinoides, 222. Clucose, 139, 147, 181, 182, 239. Glucosidases, 140, 141. Glucosides, 140, 141. Glulamique (acide), 135. Glutéline, 186. Gluténine, 186. Glutine, 19, 241. Glyceria maritima, 238. Glycérine. 191. Glycinine, 186. Glycocolle, 135, 136, 168, 181, 182, 183, 190. Glycocyanamine, 144. Glycogène, 142, 201, 207. — (réserves de), 111, 112. Glycose, voir Glucose. Glyoxalase, 140. Gobius minulus, 431. Godlewski, 53. GODl.EWSKI (E. jun.), 453. GOEBEL (K.), 130, 131. Goélands, 332. GOETSCH (W.), 131. Goitre, 272. GOLDFARB (A. J.), 50. 85.88. Goldschmidt (R.), 47, 98. 122. 291, 363. Goldsmith (Marie), xix, 430. Golgi (appareil de), 367. Goltz, xxv, XXVI, xxxi. XXXVII, XI. i. Gonadectomie, 109. Gondwana, 352. Gonium, 223. Goodey, 319, 328. Goodspeed (T. H.), xvii, 70, 291, 301. Gordius. 12. Gordon, xxxix, lvii. Gordon (Kate), 420. Gortner (Ross Aiken), 84. GORTNER, 219. Gosset (A.). 368. Gossypium, 269. Gotch, LUI. Goût. 385, 386. Gradation métabolique, 447, 448. Graham, 449. Graham Brown, xxvi, xxvii, xxix, xxx. xxxii, xxxiii, xxxiv, xxxv, xi.m, xlvii. Cumin (F..), 74. Graines, 80, 121, 215, 223, 237, 344. Graisse, 236. — (réserve deï, 111, 112. Graisses, 145,186,188. Graminées, 259, 344. 348. Granoplasma, 18. Graphisme, 417. (iras (acides), 365. Grasses (substances , .'165. TABLE ANALYTIQUE 469 Grasset, lvii, 449. Gratiolet, 438. (.îiAViER (Ch.-J.), 71, 91, 307. Grecs (auteurs), 404. Greffe, xiv, 93 et suiv., 333. — articulaire, 93. Grégarines, 14. Gregg (Alan), 376, 377. Grégoire, 32. Gregory (R. P.), xviii, 292. Grenouille, 100, 172, 218, 225, 247. Voir aussi aux noms d'espèces. — (respiration d î la), 178. — (sang de la), 193, 194. — (œuf de la), 69. Greschik (H.), 28. Griffiths (B. M.), 16. Griffiths (David), 296. Grive, 355, 356. Groom (P.), 339. Gross, 45. Groves (J. F.), xvn, 121. Grïnwald (Marta), 40. GrCtzner (P. V.), 188. 208, 212. Gryllotalpa borealis, 40. vulgaris, 40. Gudernatsch, 187, 248. Guêpes, 328, 331. Guerre (influence de la), 439. GuiGNARD (M.), 36. GUILLAIN, XXXIX. GU1LLEMONAT, 246. Gl'ILI.lERMOND (A.), 6, 161. GURWITSCH (A.), 442. GUTZMANN (H.), 416. GUYER (M. F.), 454. Gymnobactéries, lxvii. Gynandromorphisme, voir Hermaphroditisme. Gynécoïdes (fourmis), 331. Haberlandt, 191, 257. Habitude, 416. Hachet-Souplet (P.), 429. Hacker (F.), 376. Hackert (P.), 406. Hackett (George S.), 249. Hadley (Philip B.), 240, 243, 281, 283. Haecker (Val.), 48, 80, 289. Hagedoorn, 261. Haldane (J. S.), 176. Haldane-Smith (méthode de), 174. Hales, xxv. Halket (A. C.), 238. Hamburger (H. J.), 125, 161. Hamel (E. D. de), 356. Hammarsten (Olaf), 125, 126. Hance (R.), 35, 273. Hanel (Elise), 273, 326. Hankel, 254. Hanmn, 243. HANKO, 89. llANSEN, 30. Hanzlik (Paul J.), 241. Haplotropisme, 258. IIARDEN, 149, 150. Darder (R.), 177. Hardman (YV. A.), 283. Hardy, 5. Hardy, 243. Hargitt (C. W.), 303. Haricot, 272, 326. Harms (W.), 96, 102, 210. Harris (D. Fraser), 151. HARRlS (J. A.), xvil, 104, 296, 308. Harrison, 122. Hartmann (Max), 453. Hartog (Marcus), 31. Harvey (Edw. M.), xiii, 161. Hartridge (H.), 359, 409. Harvey (E. Newton), xiii, 21, 161,216. Hase, 273. Hâtai (Shinkishi), 109. Hatta (S.), 125. Haury (M.), 439. HAUSMANN (W.), 199. Haussement des épaules, xxxix. Haworthia, 36. Head, xxxiii, 376. Heckel (Ed.), 263. Heidenhain, xli, 11, 209. Heider (K.), 454. Heilbrunn (L. V.), xi, 27, 65. Heinricher (E.), XVII, 76, 80, 333. Held, 363. Hetianthemum alpestre, 121. — canum, 121. Ilelianlhus, 259. — annuus, 76, 304. Heliconinae, 340. Heliconins charitonius, 341. Héliotropisme, 250, 251, 254, 255, 256. Hélix, 89. — hortensis, 352. Helkesimastix fœcicola, 52. HELLER (L. L.), 263. Heller (Robert), 400. Helmholtz, lui. Helobiae, 41. Hémagglutination, 242. Hématies, 116, 161, 194, 195. 196, 197, 23a. — (évolution des), 193. Hématine, 139. Hématoporphyrine, 30. Hémérocalle, 128. Hemimysis, 250. Hémine, 126. Hémiplexie, 128, 129. Hémiptères, 289. Hémochromogène, 139. Hémoglobine, 127, 139, 195, 197. Hémolyse, 194, 199, 235, 241, 242. Hémolysines, 146. Hémopsonisation, 242. Henderson (Yandell), 176. Henking, 45, 47. Hennegiy, lxx. Herbart, 403. Hérédité, xiv, xv, xvii,57, 58, 130, 261 et suiv., 295, 338, 413, 454. — dans le croisement, 275 et suiv. — dans la reproduction asexuelle, 272 et suiv. des caractères acquis, voir Caractè- res acquis. Hérédité dans la parthénogenèse, 274. 1711 TABLE ANALYTIQUE. Hérédité directe et collatérale, 27'i. 273. liée au sexe, 32S, 524. — mendélienne, 322, 323, 324. Voir aussi Mcndélisiue. — mentale, 274. HERELLE (F. i) '), 240, 246. Hering, KLIV. IIeki.wt (M.), 50, 53, 59, 68, 86. Hermeta dendritica, 88, 89. HiiuiAW 212. Hermaphrodisme, 40, 58, 64, 98, 99, 109, 3(10. HÉltOUARD (E.), 128, 129, 316. HERR1CK (C. .ludsoii), 392. Hersilia apodiformis, 38. Hertwig (O.), 131, 452, 454. HERTW1G (R.), 100, 117, 454. IlERZEN, XII. Herzfeld (E.), 198. Hess (C), 200, 384. Hess (C. L. von), 371. Hesse (Erieh), 97, 106. Hesse, 360. Hétérochromosomes, 35, 39, 43, 44, 46. Hétérogénèses, 318. Jleteropogon hirtum, 345. Heikels (H.), 275. Hewit (James Arthur), 198. He.vamitus, 35. Heymons, 134. Hibernation, 222, 226, 252. Hierophasis dissimilis, 299. Swinhoei, 299. 1I1LBERT, 425. 11ILL (A. V.), 359. HILL, 370. IliLL (L.), 197. Hill (Reuben L.), 249. Hillyer (V. M.), xiv, 423. HlNCKLEY (A. C), 392. Ilippotais polyglotta, 333. Hirondelles, 332, 349, 355. Hirsch (Gottwalt Chr.), 316. HlRSCH, 228. Histamine (action de 1'), 201. Histolyse, 2611. llistones, 134, 135. HlTZlG, XXVII. HOAR (C. S.), 346. HôBER, 235. Hoche-queue, 355. Hofer, 131. Hoffmann, liv. hofmann (f. b.), xxiv. Hogan (A. G.), xiv, 139, 140. Hoge (Mildred A.), XV, 263, 278, 324. Holarctique (région), 351. HOLDEFLEISS, 294. HOLMGREN, 11, 367. Ilolocentrus ascensionis, 343. siciifer, 343. lortugse, 343. Ilololhuria surinamensis, 254. Holothuries, 384. HOLTZ, 28. Homard, 317. — (migration du), 354. Homme, 119. — (croissance chez 1'), 186, 187. Homme primitif, 130, 351, 352. (sang de 1'), 193. — (sexe chez. I'), 103, 104, 105. Homochromie, xv, 327, 331, 342, 343, 344. Homocinèse, 214. Homogreffes, 369. Homologie, 453. Homologies, 130 et suiv. IIoning (J. A.), 293. Hony, 303. IIooker (H. R.), 372. Hoi'KlNS, 137. Hordeum vulgare, 173. Hormones, xv, 216, 269, 322. Horsley, xxxii. Hottes (Alfred C), 296. lUliEKT (Helena), 224. Hughes (A.), 331, 332. Huiles essentielles, 338. Humidité (action de 1'), 113, 252, 253, 279. HUNMCLTT (B. H.), 289. HUNT (H. R.), 89. HUTCHISON (A. H.), 41. Hutchison (Robert H.), 225. Hybridation, 94, 305. 310, 311, 315. Voir aussi Croisement et Hérédité dans le croise- ment. Hybrides, 330. — amphiclines, xvn, 290. — (caractères des), 275 et suiv. — de greffe, xvn, 95. Hybridité, 269. Hydatina senta, 106, 274. Hyde (Roscoe R.), 276, 300. //(/('ce, 87. ' — viridis, 272, 273. Hydraires, 119. Hydrate de chloral, 77. Hydrates de carbone, xiv, 19, 139 Hydrazine, 139, 140. Hydrogène, 146, 147. Hydrophile, 17S. Hydropotes, 345. Hydroquinone, 241. Hydrotropisme, 253. .. Hyle », 4, 5. Hyoscine, 232. Hyoscyamine, 232. Hyperia, 251. — al bu, 334. Hypericum perforatum, 237. HyperUnésie, 274. Hyperparasitisme, 335. Hyperpnée, 176. Hypertonie, 65, 66, 67, 68, 228, 230. Hypertoniques (solutions), 200. Hypertrophie, 84. Hyphantria, 335. Hypnoïde (état), 429. Hypokinésie, 274. Hypolimnas misippus, 340. Hypophyse, 109, 248, 383. Hypotonie, 228, 230. Hypotoniques (solutions), 200. Hypotriches, lwiii. Hystérie, 274. Hystériques, 440. Ilystricomorphes (rongeurs), 352. TABLE ANALYTIQUE. 471 lARKOWSKI, XLV111. [BARRA-LORING (E.), 210. Irhthuline, 19. Idéalisme, 413. Idéation, xix, 420 et suiv. Idées, 422 et suiv. — prévalente, 439. Idéo-motrice (action), 395. Ides, 267. Idiochromosomes, 40. Idiotie, 437. Illusions, 419. — d'optique, 385. Images mentales, 420. Immortalité, 121. Immunité, 148, 239 et suiv., 243,247, 271. Inadunata, 306, 307. Inanition, 188, 197, 201. Indican, 153. Indigo, 153. Individualité, 447, 448. Indophénol, 174. Infra-rouges (rayons), 224, 359. Infusoires, 28. Inhibition régressive, 405, Innervation identique, xxix. réciproque, xxix. Insectes, 119, 133, 327, 339. Voir aussi aux noms d'espèces. aquatiques, 178. (réaction des), 251. — (respiration des), 178. — sociaux, 328, 329. — (spermatozoïdes d'), 102. — (vol des), 256. Insectivores, 352. — (plantes), 192, 222. Instincts, 303, 431. Intelligence, 295. (mouvements de 1'), 214. Intercellulaires (communications), 12 et suiv. Intersexes, 99. Intersexualité, 99. Intestin, 175, 232. Introspection, xvin, 392. Intuition, 424. Invariantes psychiques, 400. Inventeurs, 423. lnvertase, 124, 235. Invertébrés, xxm. Invertine, 26. Involution, 453. Iode, 145, 201. lONGMANS (W. J.), 454. Ions, 25. — (action des), 20, 21, 22, 232. — absorption d'), 193. — gazeux, 385. — (pénétration des), xvi, 24. ridées, 36. Iridio bivittus, 343. Iridocytes, 342. Irréversibilité de l'évolution, 321. Irritabilité, xxiu, 21, 22, 453. Isaria, 337. Isobutyluréthane, 235. Isoleucine, 135. Isostasie, 352. lSSERUNE, XXXVI. ITAGAKI, 249. Ithomines, 340. lûlus tet~restris, xxvn l\ INOWSKI, 192. ,l\( CARD P.), XVII, 80. Jackson (A..), 264, 302. Jackson (C. M.,. 75. Jacobacci (V.), 258. Jacobshagen (Ed.), 304. Jacobson, XXXV, XXXIX. JAELLE (Mme), 411. Jameson (A. P.), 14. Janczewski, 130. Janet (C), 133. Jamcki, 34. Janney (N. W.), 139. Jansma (J. R. d'Amsterdam), 380. Java, 352. Jeffrey (Edward C), XV, xvin, 310. JENNINGS, 250, 326. JENSEN (Paul), 212. Jeûne, 155. Jickeli, 120. Joël (Arthur), 235. JOHANNSEN, 324. JOHANNSEN, 326. JOHANNSEN (W.), 453, 454. JOHNSON (H. V.), 193. Johnson (John C), 117. JOLI.Y (J.), 205. JOLLY, 218. JONES (D. F.), 263. Jordan, xxxiii. Jordan (Hermann), 317. Joteyko, xliv. Jugements, 422 et suiv. Juglans californien, 301. — quercifolia, 301. Julius (S.), 211. Jumeaux, 104, 266. JUNGELSON (A.), 262, 296. Kacherimnova, 4. Kahle, 47. Kalankoe Cassiopea, 257. — Schimperiana, 257. Kaltenbach, 12. Kammerer (Paul), 269, 453. Kanngiesser (F.), 121. Kant, 403. KAMHACK, 243. Kappert (Hans), 263. Karyosomes, 16, 364. k\SA\T/.EFF, 131. Kastle (J. H.), 184. Kato (Toyojiro), 232. Kautzsch, 42. Keene (Miss), 20. Keeton (Robert W.), 383. Keibel (F.), 454. Keilin (D.), 317, 321, 336. Keller (Helen), 410. Keller.mann (M.), 50. 172 TABLE ANÀLYTIQl E. Ki i LE) I . L, . \i\. 433. KENNEI (P. . 'HIT. Kénotoxine, 406. Kératine, 17. kéralohyaline, L0. ki nu. 238. klvM/i\i. (J.), 246 kiiMM.K'N B.)i 376. ^inesthétique (orientation), 431. Kinetonucleus, 34. klKKP.ATRICK (Wm, F.), 102. kl-SA (IL , 171. Kite (G. L.), 2, 172. kJELDAHL, 27, 138. kl.VATSdl. 131. kLARFELD, XLIV. klasmatodendrose, 366. Kleijis (A. DE), xxxiv, 378. Klein (Wilhelm), 176. Klinger (R.), 198. Kmght (Dunlap), 393. K.NOPF, 139. k\o\, 436. KOLLBRUGGE (J. II. F.), 452. kOBZARENKO, 242. kOEMGS (M»« (..), 370, 371. Komg (E.), 89. Kofoid (Charles Atwood), 33, 71. Kolls (A. C), 197. koLTZOFF, 125, 363. kOPACZEWSK.1 (W.), 152. kOSCHY, 347. koSSEL (A.), 134. KOSTYLEF, 413. kOTCHETKOFF (Mme L.), XIV, 104. Krabbe fknud), xxxix. kRAEPELIN, 420. KRAMER (S. D.), 225. KRANICHFELD (H.), 384. kRASNOGORSKY, Ll. kRALS (E. J.), 37. kRAWANG, 363. Kreuger (Eisa), 178. Krizenecky (Jar.), 228. kROGH (Marie), 174. Krogh, 178. kucziNSKi, 34. kïiix (Alfred , 33. KUHN (E.), 80. ki unes [E. L.), mil, 401. ki K.LENSK1 (J. . 220. klLPE (Oswald), 390, 400, 423. kUMAGAl (T.), 147, 148. kl'NSTLEU, 34. ki l'FER (M.), 359. KURSSANOW, 114. kïSTER (William). 126. KDTTNER (Olga), 289. KYLIN (Harald), 126. LAAN (F. H. VAN DER), 171. Labiées, 338. Laburnum Adami, 95. Lact lia. 195. muralis Faraglionensis, 302. Lacertiliens, 352. LactaLbumine, 185, 186. Lactée sécrétion . 204. 205. Laclèse, 147. Lactique acide . 23, 30, 84, 181. Lactose, 147, 181, 188, 189. Lagage l. . 52. Lagostomus trichodactylus, 316. Lagurus mains, 345. I.aii.m l I \\ ISTINE, XVIII, 412. LAIMÉ E.), 408. Lait, 136, 171, 188, 189. — de femme, 160. — (sécrétion du . 24'.». Lallemand, XXV. LaMARCK, 269, 322. Lameere A. . 107. Lamellibranches, lxxiii. Laminaires, 114. Lampe à quartz (action de la), 199. LAMSON Paul D.), 195. Langage, XVIII, 381,391, 392, 434, 435. Langages, xvni, 415 et suiv. Langenbeck (M.), 434. Langendorff, lui. lv. Langfeld (Herb. Seiden),417. Langley (J. N.), xv, 232. L.APICQUE (Louis), 370, 372, 442. Lapicqle (.Marcelle), 234. Lapin sang du), 195. — Himalaya, 218, 219, 282. Lapins (croisement de), 289. — (pelage des), 218, 219, 281. — (sexe des', 103. Laplace, 173. Laqieer (E.), 453. Larus cachinnans, 349. Lasègde, 'll7. Lashley (K. S. , 272, 273, 326. Lastica, 63. Latence (temps de), 401. Latéraux (organes), lxxiii. Latter (Oswald H.), 331. LAUCHE A.), 101. Laughlin (HarryH.), 264. Laurens (Henry), 220. Laurie (R. Douglas), 283. La \ alette s'-Georges, 5. Laveran (A. . 86, 271. Lawrence J. v. . 308. Lécaillon (A.), 61. LECHE Willicliu , 346. Lécithine, 188, 235. — (action de la), 205. Leclerc (A.), 439. LEDUC (Stéphane), 227, 228, 451. LEGALLOIS, XXV, XXY11I. Leghorn, 283. Legrand du Sai lle, 417. Legueu (Félix), 75. Légumineuses, 191. I.eiimann (Ernest . 292. LEMA1RE (G.), 336. I.iiiiiirie, 352. Lémurs, 352. LEMIOSSEK, LXX, 363. LENORMAND, LVU. LE NOLENE (Dr), 108. Lenz (F.), 103. Lépidoptères, 44, 285, 305,339, 371. TABLE ANALYTIQUE. 473 Lépidoptères (développement des), 113. Lcpidurus, voir Apus. LEPR1NCE, 410. Leptalis spino, 341. LESAGE (P.), 115, 264. Letellier (A.), 312. Leucobase, 17, 18. Leucocytes, 193, 195, 196, 242. Leueoplastes, 6. Leucotoxinos, 242. Leyene, 140. Levi (Giuseppe), 6. Lévulose, 147, 181, 182. Levure de bière, 149. Lewin, 319. Lewis (Margaret Reed), 122. Lewitzsky, 6. Lidforss (B.), 453. LlESKE (R.), 192. Liff (Joseph), 264. LIGNIER (0.),323. Liguloïde, 132. Lilœa, 41. Liliacées, 36, 128. Liliflorae, 41. Lillie (Frank R.). xiv, 53, 54, 56, 57, 66, 67. Lillie (Ralph S.), \lil, 21, 174, 428. Limax, 89. Limboïde, 132. Limulus, 174. Linaria vulgaris, 87. Linden (Comtesse M. de), 317. LllNDNER (J.), 227. Linkage, 268, 277, 292. Linot, 288. Linottes, 332, 333. Linné, 453. LlNSBAUER (K.). 236. Linum crépitons, 286. — usitatissimum, 2S6. Lipases, 145. Lipman (C. R.), 163. Lipocylique (coefficient), 18. Lipoïdes (substances), 7, 18, 21, 61, 144, 188, 198, 235, 236, 364, 365. Lipschitz (A.), 117, 145, 181. Lir'wdcndron, 80. Lisbonne (M.), 236. Lithium (bioxyde de), 21. LlTTLE (C. C), 264, 265, 282, 283. Lloyd (D. J.), 172. Lloyd-Jones (Orren), 285. Lobner (Léopold), 189, 242, 385. Localisations cérébrales, 381 et suiv. motrices, 368. Loeb (Jacques), XIII, A'IV, XXII, XXIII, xxiv, xxv, 21, 22,23,26, 31, 50, 52, 54,55, 56, 58, 66, 67, 68,69, 75, 85. 86, 115, 163, 190, 229, 230,250, 251, 252, 254. 255, 256, 305, 447. Loeb (Léo), 120. Loeb (W.), xvi, 148, 153. LOEW (0.), 444, 445. Loew, 191. Loevyenhart (A. S.), 197. LOEWI (O.), 216. Loevvy, 176. Loimaranta (E.), xlvi. Lombroso ({].), 135. Long et, xwin. Longévité, 117, 121. LONGLEY (W. IL), 343. Lophotriches, lxvii. Lorenz, 424. Loring (Mild. West.;, xviii, 409. Loriot, 333. Lossky (N. O.), 424. Lotsy (J. P.), xv, xviii, 87, 311. Lubbock, 384. LlBIMENKO (V.), 126, 164, 221. Lucacs (Alexius), 213. LlCHSINGER, XXX. Luckett (C. L.), 188. LUDHOLZ, 372. Lumière (action de la), 29, 30, 80, 81, 164, 169, 217, 223 et suiv. 252, 342, 343. Voir aussi Phototropisme. — (perception de la), 385. — (production de), 161, 216 et suiv. — (sens de la), 384. Luna, 383. Lundegardh (Henrik), 6, 32. Liuiularia vulgaris, 115. Lusk (Graham), 139, 181, 182, 183. Lutz (Brenton R.), 199. Lycèena, 253. Lycopodinées, 132. Lygœus Kalmii, 49. Lymantria dispar, 44, 98. japonica, 44. — monaca, 44. Lymoncryptes gatlinula, 355. Lymphocytes, 243. Lymphoïdes (organes), 205, 206, 207. Lympho-lymphatiques (organes), 207. Lympho-sanguins (organes), 207. Lynckia Isevigata, 21. Lysine, 67, 184, 185. Lythrum, 237. Maas (Otto), 264. Mac Arthur (C. G.), 188. Mac Ailiffe (Léon), 115. MACBRIDE (E. W.), 264, 302. Mac Clung, 44, 47, 48. Mac Cirdy, 325. Mac Dougal (D. T.), 164. Macdowell (Edwin Carlelon), 277. Mach, 400, 406. Machine à écrire, 417. MACIESZA (Adolf), 270. Macrosporium commune, 191. Macrozamia, 333. Madagascar, 352. Magnan, 417. Magnésium, 153. (sels de), 238. MAGNUS, XXIII, XVII, XXXIII, XXXIV. Magnus (B.), 378. Magnus (R.), 381. Maignon (F.), 184. Maillefer (A.), 258. Maine de Biran, 404, 405. Maïs. 189, 262, 263, 269, 296. Makovsky, li. Malards, 356. 474 TABLE ANALYTIQUE. Malgache (sous-région), 351. Malloizel, lu. Maltase, 146, 147, 152. Malus, 310. Mon 1 1 Eva . 126, 153, 191. Mammaire (glande), 106, 14«, 204, 205. Mammifères, 346. (distribution des . 352. (sang des , 193, 194. MàNDEL (J. A. . 126. Manganèse, 151. MANGIN, 364. Mangold, xxxiii. Manie, 274. MANOUÉLLtN (Y. . 245. Mansfeld (G.), 201, 202, 213, 216. MANSFELD, IVj. MARAGE, 408. Marattiacées, 211. MARBE, xxxix, 399, 400, 423, 427. Marchai. (P.), 335. \l Mil II AND, l.IV. Marche, x\\, \\\\, 211. Marcds, 12. màret, xlhi, lui, 211. 212. Marie (A.), 115. Marie (Pierre), xxxvu, xxxvm, xlvii, 368. MAR1NESCO, XXXVIII, XLVlII, 364. 365, 366. « Mark-time réflexe », xxvi, xxxi, xxxvu. Marmotte, 222. — (sang de la,:, 195. Marshall, 144. MARTIN E. J.), 371, 379. Martin (Helen E.), 265. Martin (L. F.:, 393. Martin, 34. Martin, 319. Martinet (M.), 347. Martinets (migration des), 355, 356. Martinotti (L.), 9. Martynia, 222. Mary (Alb.), 153. Mary (Alex.), 153. Masdevallia, 222. Massaglia (A.), 208. Massart, 307. MASSEE, 339. Mast (S. O.), XIV, xv, 223, 250, 341. Mathématiques, 425. Mathew (\V. D.), xv, 350. Matoon E. W.i, xv, 325. Matthews (J. H.), 87. Matthiola, 291. Matula, xxxiii. Maupas, 117. M au AS, 209. Maximovv, 193. Maxwell (A. L. J.), 249. Maya doctrine de la), 413. VlAYER (Alfred G.), 370. Mayer, 18. Mater, 423. Mayerhofer (E.), 199. Mayo, XXV. Mayr F. , 345. \\VLi (P.), 151. \1(. CLENDON .1. 1 . . vin, 2, 20, 55, 69, 187. 189. MC Cil \'G, voir Mac Cil ng. MC DolGALL, 409. Me (.ni., 13. Mi kl in Cmiiii. 163. Mécaniques (facteurs^. 77, 78. Mécanisme, 4'i7. 453. Méditerranéenne (sous-région), 351. Médiumnité, 414. Méduses (piqûres de), 241. MEEK (A.), 317, 353, 354. Meige (Henry), 368. Meigs (E. B.), 165, 172. Meillet (A.), xvm, 416. Mélanisme, 285, 302, 304. Melanogaster variegatus, 339. Mélanophores, 220,371. Melhan (Thomas . 316. Meloïdae, 335. Meltzer, xli\. Membrane cellulaire, xui. 18, 20, 172. 173. — de fécondation, 52, 53, 54, 55, 66, 67, 68. — de l'œuf, 65 ; voir aussi Brachet. — de Schwann, 369. Membranelles, lxxi, lxxii, 11. Membranes, 172. fondamentales, 10. — ondulantes, lxxiii, 34. Membranogène (traitement), 52. Mémoire, 382, 421, 425 et suiv., 430, 431, 432. des couleurs, 431. — des formes, 431. — organique, 426, 427. topographique, 431. Mendel (lois de), 272. MENDEL (L. B.), XIV, 185, 186. Mendélisme, xv, 261, 267, 268, 275 et suiv., 320, 330, 454. Voir aussi Mutation. MENDELSSOHN, XXXVI, LI, LUI, LVI, 412. Mendenhall (YYalter L.). 198, 371. Menegaux (A.), 288, 356. Menidia, 305. Menzies J. A.;, 139. Mercier, lui. Mercier (L.), 108. Merle, 304, 356. Mertens (Rob.), 302. Mésectoderme. 125. Mesnil (F.), 336. Mésoiiiilose, 33. Mésostroma, 13. Mespilus germanica, 95. Messer, 423. M essor barbatus minor, 329. Métabolisme. XIV, 118, 174, 175, 176, 179 et suiv.. 231, 246, 386, 387, 450. Voir aussi Nutrition et Composition chimique des substances de l'organisme. Métachromatine, 16, 20. Metalnikov (S. , 28. Métamorphose, 111 et suiv., 133, 253. Métaplasie, 89. Métastase, 'i49, 450, 451. Metcalf, 9. METCHNlKOFF, 120, 243, 246, 260. Méthylglycocolle, 168. Métis de greffe, voir Hybrides de greffe. Métrocytes, 193. TABLE ANALYTIQUE. 475 METZ (B. S.), 276. METZ (C. W.), 276. MÈVES (Fr.), xiv, 5, 57, 58, 101, 129. - MEYER Arthur), 19. MEYER, 6. Meyer (Johannes), \vn,95. MEYER, 140. Miastor metraloas, 112. Michel (P.), 188. Michell (M. R. , 76. Microbes, 307. (action des), 243 et suiv. Microchromosomes, 40. Micrococcus capsulatus, 224. Microgaster gtomeralus, 327. Micronucleus, 121. Middleton (Austln Ralph), 326. Migrations, 214, 349, 351,353, 354, 355. MlGi la, 236. Milieu influence du), 270. Miller (Newton), 264. Millet-Horsin (Dr), 332. Mimétisme, xv, 327, 339 et suiv., 428. Mimosa, 222, 225. — pudica, 222. Mimutus, 222. MINCHIN (E. A.), 337. MlNEA (J.), 365. 366. Minot (George R.), 137. MllMOT, 117. Mirabilis jalapa, 272. Mitchell (C. W.), 232. MlTCHELL, 106. Mitochondries, 5, 6, 7, 8, 9, 18, 221, 364, 451. Mitose, voir Division indirecte. Mohilevitch (Ch.), 240. Moina rectirostris, 40. Moineaux, 303, 332, 333, 356. .Moléculaire structure), 443. Molliard (M.), 165, 191, 297. Molvar (E.), 414. Monocotylédonie, xviii, 348. Monotriches, lxvii. Monsonia, 345. Monstres bifides, 87. Monstruosités, 271, 311. Monterosso (Bruno), 7, 205. MONTGOMERY, 120. MONTUORI (A.), 216, 236. Moore (Arthur Rossell, 50, 172. Moore (Benj.), 449, 450. Moore E. . xix, 421. Moore, 137. Moore, 32. Moraczevski (M. v.), 142. Morales (sciences), 449. Morat, XLV. MOREAU (F.), 20, 72, 132, 221, 338. MOREAU (Mme F.), 97, 106, 114, 3 38. Morphallaxis, 89. Morphine (action de la), 178. Morgan, 59. MORGAN (T. H.), XV, 97, 265. 267, 268, 275, 277, 279, 280. MORGEN (A.), 184. Moroff (Theodor), 337. Morphologie, 123 et suiv., 128 et suiv. MORREY (C. B.), 191. MORRISTON (H. Davis). 376. MORSIER (W. DE), 435. Mort, 117 et suiv., 367, 453. Morton (John J.), 243. Mosso, 402. Motacillidés, 333. Motilité, 453. Mottier D. M.), 70. Mouche, 225. — à viande, 255. Mouettes, 332, 356, Mouriquand (G.), xiv, 188. Moustiques, 225. Mouton (sang du), 195. Mouvement (perception du), 406. représentation de), 405. Mouvements, xxxv, lxxi, 398, 411 et suiv., (perception des), 406. (production de), 211 et suiv. protoplasmiques, 28, 29, 77. MOYCBO (Venceslas), 223. MUCHIX, XXX. Mucor mucedo, 72. Mugil, 354. Ml HLMANN, 117. MÏLLER, 405. Miller, 409. Muller (Fritz), 340. Muller (H. J.), 261, 268. MliNK (H.), XLII. Mi nsterberg (Hugo), xix, 394, 397. Muqueux (venin), 247. Murex brandaris, 451. MURISIER (P.), XV, 343. Mirphy (James B.), 243. Mlrschhauser (Hans), 211. Mus, 195. Musca domestica, 49. Muscle, 211 et suiv., 143, 165, 172, 234 — (chimie du), 213. — lisse, 13. Muscles, 11,438. — striés, 379, 380. Musculaire (contraction^, 23, 29, 156, 211, 212. — (sens), 361. — (suc), 143. (tissu), 79, 122, 135, 136, 143. (travail), 212, 213, 214. Musculaires libres), 11, 13. Mustelus canis, 388. Mutation. 244, 322 et suiv., 325, 453, 454. théorie de la), 310, 311. Mutations, XV, xviii, 275, 276, 277, 278, 279, 285, 286, 305, 320. — progressives, 299. — régressives, 299. Mycoderma vint, 239. Mycoses, 338. Myéline (gaine de), 374, 375. Myelois cribrella, 239. Myers (Garry C), 394, 425, 433. Myocarde, 13. Myopie, 295. Myosine, 17. Mysticité, xvm, 414. Mytilus edulis, 58. Myxidium Lieberkiïlinii, lxxi. 176 TABLE ANALYTIQUE. Myxine, 8. Myxomycètes, î.xix. NACHTSHEIM, ¥7, 59, 60, 100, 330. NAGEOTTE (J.), 368, 369. 373, 374. 375, 376. Karcissus incomparabilis, [32. Narcose, 25, 171, 235. 236. ISassa, 89. Nathdsii s, 294. Nationalités, 416. NATZMER (C. Y. , 328. \UD1N, 87. Néarctique (région). 351. Nectaires, 314. Néflier de Bronvaux. voir Cratxgomespilus. Neill (A. J.), 224. \i ni.ilor\ SteS, LXXII1. 344. XEMECEK (O.), 412, 413. Nemopsis, 440. Néotropicale (région), 351. Nereis, 56, 86. Nerfs. 368 et suiv. — doloriféres. 404. — (physiologie des), 367 et suiv. — (structure des), 368 et suiv. Nernst, 370. NETTER (A.), 239. Nettleship (Edward), 265. Neiberg (C), 126, 153, 209. NeiEnstein (Hermann VON , \\i, 14. Neurine, 232. Neurones, voirla Revue : « Les Réflexes ». — (amœboïsme des), 422. Neurofibrilles. 363, 364. Neuropile, xxn. 363. Nei schlosz (S.), 202. \é\ liue. 17. Névroglie, 366, 374. 375. 376. Newell (Wilmon), 290. NEWMAN (H. H.), 287. Nice (Margaret), 434. Nicloux (Maurice), 127. NlCOLAÏ. L. NlCOLAÏDÈS. XL. Fiicotiana, 237, 269, 302. — acuminata, 291. alata grandi flora, 61. forgetiana, 61. — tabacum, 69. Nicotine (action de la), 220. Nid de guêpes, 331. Nieuport (oiseaux à), 332. Nigetla, 237. NlKOLAEFF, XLIX. Nirvana, 413. NOÏCA, XXXVIII, XXXIX, XLVIII. NOLLAU (E. H.), 182, 184. Nomadisme, 274. NONNA BARANOW, XXXVIII. Norton (JohnB.), 272. NOTHMANN-ZUCKERKANDL (11. , 28. yothofagus. 347. Notonectes, 17s. Noyau, xvi, lxvui, 8. 9, 10, 14 et suiv., 17, 121. 134, 193, 222. — (rôle du), 28, 57, 58. Noyau (taille du), 16. Noyaux caryosomiqucs. 14. — (migration des). 51. — (nombre des), 14. Nucléaire (division), 15, 16. Nucléine, 17. Nucléole, 8, 9, 14, 18, 28, 40, 222, 365. — chromatique, 45. Nuclëoplasmique (rapport), 7. Nucléoprotéides. 235. Nudibranches, 344. NUSBAUM (J.), 89. Nusbaum-Hilarovicz (Joseph), 88, 89. NlSSBAlM. 101. Nutrition. 171 et suiv. Obscurité (action de 1'), 80, 81, 160. Obsession, 439. Ocliropsora Sorbi, 338. O'Connor (J. M.), 226. Oclopus vulgaris, 143. Odeurs, 407. Œcanthus fasciatus, 108. OEcidium leucospermum, 338. Œdème, 155, 172. OEhl. 10. OEil, 218. — (régénération de 1'), 89. OEnothera, 223, 286, 287, 311, 316. biennis, 301, 310. 315. franciscana, 315. gigas, 286. — grandiflora, 290. Lamarckiana, 286. 287, 290, 301, 310, 315. — lata. 310. — nanella, 286, 290, 301. — pratincola, 301. — rubricalyx, 290. — semigigas, 301. — sulfurea, 301. OEufs. 86. Voir aussi Ovogénèse. — d'hiver, 40. — géants, 85. O'Gara (P. J.), 303. Ohrwaxl (Hjalmar), 361. Oïdium, 226. Oie (sang de 1'), 196. Oiseaux, 20.:>, 331, 332, 333, 349, 352. — (chant des), 333. — (migrations des), 355, 356. Orada (Seizaburo), 208. Olfaction, 385. Olive, 70. Olsson (P. G.), 312. Onagrariées, 310. Ongles (croissance des), 75. Onoclea Struthiopteris, 70. Onslov> (H.), 219. Ontogenèse, XIV, 6, 7,73 et sui\. (facteurs de 1"), 77 et suiv. (processus généraux de 1'), 74 et suiv. Oocytes, voirOvocytes. Ophiocythium, 14. Ophioglossées, 130. Opliioglossum pcndulum, 130. TABLE ANALYTIQUE. 477 Ophioglossum vulgatum, 130 Opuntia, 296. Or colloïdal, 23ii. () ran go, 265. Orasema, 335. Orbeli. l, li, 412. Orchidées, 130, 222. Orchis purpurea, 87. Organes de sens, 383 et suiv. — (physiologie des), 384 et suiv. — (structure des), 383. Orge, 237, 238. Orgyia antu/ua, 44. — gonostigma, 44. Orientale (région), 351. Orientation, 431. Voir aussi Tropismes. Ornithine, 146. Ornithopus compressus, 125. — • ebracteatus, 125. perpusillus, 125. — ■ roseus, 125. Orth, 423. Orlhogénèse, 453. Oryza sativa, 348. Oryzanine, 137. Os," 275. — dermiques, 131. Osborn (Henry Fairfield), 321. OSBOR\ (Th. B.), XIV, 185. 186. OSBORNE (W. A.), 209. 376. Oscillatoria princeps, 222. Osmose, 23, 171 et suiv. Ostéopsathyrosis, 275. OSTERGREEN, 129. OSTERHOUT (W. J. V.), XIII, 3, 21, 26. OSTWALD (Wo.), 453. OSTWALD, 22. O'SULLIVAN, 147. Oswald (Ad.), 200. Oloeonies, lxxiii. Otolithes, i.xxvn. (œufs d'), 86. Oursin (développement de 1'), 83. Outardes, 332. Ovaire, 248. Ovaire infère, xvn, 131. Ovaires (greffe des), 106, 204, 205. — (régénération des), 90. Ovalbumine, 25, 186. Ovariens (follicules), 205. Ovariotomie, 109. Ovocytes, 7, 15, 18, 39. Ovogénèse, 38, 40. Ovogonies, 15. Ovovitelline, 186. Oxalique (acide), 338. Oxalis J'aldiviensis, 338. Oxazine, 86, 271. Oxner (M.), 89. Oxycholestérine, 145. Oxychromatine, 45. Oxydases, 127, 150, 174. Voir aussi Ferments oxydants. Oxydations, 20, 26, 27, 55, 67, 77, 216. Oxyde de carbone, 174. Oxygénase, 149, 150. Oxygénai ion, 17. Oxygène, 17. 18, 27. Oxygène (dans le sang), 197. — (rôle de Y), 177. Oxynicolinique (acide), 233. Oxytropis montana, 121. Ozone (action de 1'), 177. T)ZOR10, XXXVIII. Packard (Charles), 86. Paderi (C), 233. Padicum miliaceum, 259 Pa'dogénèse, 112. Pagano, 382. Paiyter (Theophilus S.) 77. 85. Paléarctique (région), 351. Paléogéographie, 351, 352. Paléontologie, 454. Palettes natatoires, i.xm, LXXIII. Palladin (A.), 143. Panachure, 261. Pancréas, 203, 208, 232, 249, 250. Pancréatique (sécrétion), 233. (suc), 208. Pandorina, 223. Paxdy. i.vii. Pannvitz, 209. Panorpes, 108. Pantanelli (E.), xvi, 25. Papamcolau (G.), 40, 97. Papilio aristolochise, 340 liector, 340. — polytes, 340. Paracentrotus lividus, 64. Paradesmose, 34. Paradisea augustœ vicloriœ, 288. — duivenbodei, 288. (.ranti, 288. Guilielmi, 288. — intermedia, 288. — maria, 288. novœ-guineœ, 288. Parajaenia, 34. Paratichtkys, 342. Paralysie générale 365, 366. Paramecium, 121. bursaria, 191. — caudatum, 225, 273, 310. Pararabine (action de la), 240. Parasites, 260, 321. Voir aussi Parasitisme. Parasitisme, 76, 316. 319, 334 et suiv., 445, 453. Parathyroïdes, 208, 250 Pareronia, 341. par1sot, l1v. Parker, 260. Parnas (Jacob), 211. Parotide, 209, 210. Parthénocarpie, xvn, 69, 70. Parthénogenèse, xiv, xvn, 40, 56, 59, 60, 63 et suiv., 86, 105, 112, 121, 309. artificielle, voir P. expérimen- tale, expérimentale, 61, 64, 65 et suiv. naturelle, 64, 69 et suiv. rudimentaire, 61, 64. Parthénogénétique (œuf). 40, 59, 64 el suiv. Pasania, 347. 478 TABLE ANALYTIQUE. PAS! mu (A. , 192. Pastei h. 243, 244, 449. Patlhna. \i.vi. Paterni (L.), 126. PATON (G.), NXU- XLVII. # l'vm \ (Bradiez M.). 255. I>\i ii \ ;C. .1. . 355. Patterson (S. W.), 233. PA1 i.HAN (F.), 422. 452. PA1 II. 153. Pai LIAN (D. A.). 241. P.W1LLARD (F.), 71. l'uni nigripennis, 299. PAVLOV? (J.), XLVIll. XLIX, 1., 1.1, III. '112. 431. PEARCE Louise), 234, 235. PEARI I. Ro] G.), 373. Pearl (Raymond), xviu, 109. 265. 284. 323. 325. Peau, 173. Pêchers (greffe des), 94. Pecten, 359. 388. Pekelhaaring, 188, 380. Pellat (Solange), 417. Pellissier (J.), 338. Pelobates fiiscus. 248. 446. Pélorie, 87. Pelotes adhésives, 14. Peltandra, 41. Peltigera, 97. Pénicillium glaucum, 191, 227. Pensa, 6. Pepsine, 125, 151. Peptique (ferment), 188. Peptone, 208. — (action de la), 199. Perdrix, 332. Perhydridase, 149. Péridiniens, 14, 71. Verilampus hyalinus, 335. Périodicité, 453. Périodicités, 401. Périplasmode, xvi, 41. Péritriches, lxvii. Pehki.ns (Lindsay S.), 265. Perméabilisation, xi v. Perméabilité, xm. 3, 20, 21, 22, 24, 25. 26, 55, 65, 67, 68, 161, 172, 173, 229, 235, 243, 378. Peromyscus gambeli, 313. — maniculatus, 313. ruoidus, 313. sonoriensis, 313. Perotti (R.), 239. Peroxydes, 17, 149, 150, 219. Peroxidiastase, 152. Perrier (Edmond), 357. Perriraz (J.). 239. Pesanteur (action de la), 252. PETERS (AV.), 400, 412, 413. Pétiole, 257. Petrik (Josef . 177. Petromyzon, 125. Petry (L. C). 130. Pettenkofer, 176. Pétunia, 291. — grandiflora, 293. — nyctaginiflora, 293. — violacea, 293. Peur, 431. Peyritsch, 87. Il / \ i •. i > A. I, 108. I'ieii 1 1 r. phénomène de , 245. Pi El i t.i ii. i.\. 142. Phacelia, 223. — tanacelifolia, 80. Phacus, 223. Phagocyt 242, 245, 260. Phalenopsis, 130. Phallusia, 58. Pharmacophagus, 340, 341. Pkaseolus multiflorus, 259, 301). Phénol, 241. Phénospermie, x\n, 69, 70. Phénylurée, 235. Phényluréthane, 235. (action du), 77. Phéophycées, 14. Phisalix (Marie), 246, 247, 248. Philipson, XXVIII, XXX. XXXII. XXXY, \I.YI1. XI.VIII. PiiiLiPTSCHKNKo Inr.), 288. Phillips (J. Me J.), 283. Phillips (John C.), 288. Phillips, 324, 325. Phlebotomus minutus africanus, 336. Plilorizine, 182, 183. Pholade dactyle, 159. Plwma, 191, 333. Phosphate de calcium, 172. — de magnésie, 172. Phosphatides, 365. Phosphore, 143, 145, 153. (action du), 137. Phosphorescence, 217. Photobacter splendidum, 217. Photo-catalyseurs, 30. Photo-oxydation. 152. Photoplasme, 217. Photosensitives (substances), 250, 255. Phototropisme. 31, 154, 170. 253, 254 et suiv. Phragmidium violaceum, 51. Phragmotobia fuliginosa, 44. Phylloïde, 132. Phyllophoma, 333. Phylloxéras, 97. Phyllyrea média, 70. Phylogénie, 346 el suiv., 453. 454. Physostigmine. 232. Phytostérine, 145. Pick A.). 413, 437. PlCK, 139. Pictet (Aimé), xvi, 443. Pictet (Arnold), xiv, 113, 251, 253, 256. 327. Piérides, 340, 341. firris brassicœ, 327, 341. Pieron (Henri), l.iv. 388. 400, 401, 418. Pies-grièches, 332. Pigeon (sang du), 197. Pigeons, 269, 285, 332. — (alimentation des), 188. — (sexe des), 102. Pigment, 216, 288. — rétinien, 383. Pigmentation, 80. Pigmeuto-motrices (fibres), 370, 371. TABLE ANALYTIQUE. 479 Pigments, 21, 116, 152, 161, 218 et suiv., 285, 302, 51*2, 343. PlKE (F. H.), 318. Pillea, 63. PlLLSBURY (W. B.). 415. PiJocarpine, 232. PlLZCKER, 405. Pinacées, 347. Pinéale (glande), 249. Pinson, 333. PlNTNER (R.), 436. Pinus austriaca, 237. — Laricio, xvii, 132. — strobus, 237. Piper, 218. Pipérazine, 21. Pipéridine, 21. Pitres, lui. Pilnitaire (corps), 20'i. — (extrait), 249. Pituitrine, 2?i9. Placenta (végétal), 132. Placentaires (extraits), 240. Placoïdes (organes), 131. Plagiat, 437. Planaires, 119. Planaria dorotocephala, 119. — velala, 119. Planïdium, 335. Plantes (nutrition des), 191, 192. Plaquettes sanguines, 19i. Plasma germiuatif, 118, 120. Plasmodes, 34, 35, 41. Plasmophores, 11. Plasmosomes, 9, 364. Plastides, 6. Plastochondres, 8. Plastochondries, (i. Plastocontes, 6, 8. Plastosomes, xiv, 5, 8, 37, 57, 58, 383. Plate (L.), 454. Plate, 309. Plateau strié, lxxiii. Platner, 45. Platon, 404. Platt (Emilie Louise), 318. Pleurophyllidiens, 344. Plicatocrinida-, 306, 307. Plies, 306, 431. — (migrations des), 353, 354. PLOUGH (Harold), 277. Pneumobacille, 243, 244. Pneumocoque, 298. Podocarpus, 191. Pœcilogonie, 317. Poids du corps, 109. Poils (coloration des), 218, 219. Poincaré (H.), 424, 425. Polnseltia pulcherrima, 42. Pois (hybridation des), 263. Poisenille, 173. Poisons (action des), 148. Poissons, 218, 231, 247, 328, 334, 352, 382. — apodes, 357. — (coloration des), 341, 342, 343. (migrations des), 231, 354, 355, 357. Polarisation électrique, 174. Polarité, 133, 453. POLIMANTI (O.), 200, 259. Poll (H.), 454. POIXACCI (J.), 191. Pollen, 50, 61. — (formation du), 36. Pollenia rudis, 336. Polycarpa tenera, 91. Polycelis migra, 90. Polycirrus arenivorus, 336. Polycythémie, 195. Polyergus rufescens, 329. Polygala ckamœbiixus, 121. Polyglossie, xvin, 415. Pvlygonia, 108. Polygonum fagopyrum, 153. Polykrikos, 344. Polymérisation, 133. Polymorphisme, 311, 337. — ergatogénique. 96. 340. métagénique, 111 et suiv. Polyorcliis, 21. Polypnée, 176. Polyspermie, 45, 86. Pomacées, 131. Pomelo, 265. Pomme de terre, 297. Pommiers (greffe des), 94. Ponte, 115, 116. Popielski,249. Poppelbaum, 98. Pupulus, 80. Porc (sexe chez le), 103. Porcelli-Titone (F.), 241. Porphyrines, 126. Porsch (O.), 453. Porter (W. T.), 379. Portier (P.), 239. Porlulacées, 222. Polamogeton, 41. Potassium, 125. (action du), 372. (sels de), 238. Poule, 116, 283, 284. (œufs de), 293, 294. (sang de la), 196. — (sélection chez la), 323, 324, 325. Poules soyeuses, 220, 284. Poulet, 218. — (sang du), 193. Poulets, 115. — (alimentation des), 184. POULTON (E. B.), XV, 318, 339. Pourpre (glande à), 451. Poyer, 417. Pozerski (E.), 233. Prairie (faune de la), 327. Prandtl, xix, 420. Prankerd (T. L.), xvi, 29. Pratelle (Aristide), 318. Prell (Heinrich), 106, 108. Prenant (A.), lxxiii, lxix, 3, 11. Piépotence, 266. Pression artérielle, 233. — atmosphérique, 113. osmotique, 23, 65, 66,67, 135, 161,165, 228, 308, 450.' — sanguine, 249. (sensation de), 404. 480 TABLE ANALYTIQUE. Priacanthus cruentatus, 343. l'iiinulii sinensis, wui. 292. Prim.siii l\l (E. G.), 191. 192. Prionides, 107. Prioninse, 107. Probabilité, 425. Procraska, xxv. PROCHNOV (O.), 167, 305, 306. Produits sexuels, xi,_3o el suis., .'58 el suiv. — (origine embryogénique des), ."■« et suiv. — (maturation des), 42 et suiv., 391. — — (structure des produits mûrs), 48 et suiv. Proenzymes, 151. Promachocrinus, 306, 307. Promyllantor, 357. Protéine, 65. Protéines, 248. — uucléaires, 134. Protéiques (substances), 134 et suiv., 184, 185. 186, 187, 196, 197, 198, 445. Voir aussi Allm- minoïdes. Proteus vulgaris, 224 Protocorme, 130. Protoplasma, 5, 20, 172, 173. Voir aussi Cel- lule. Protozoaires, 328, 453. Voir aussi aux noms d'espèces. Pruniers (greffe des), 94. Prunus pseudo-cerasus, 125. Przibram (H.). 453. Pseudochromosomes, 7. Pseudophichtys, 357. Pseudopodes, lxix, iax, 5. Pseudosarcine, 151. Psychologie, 397, 398. Voir aussi Fonctions mentales. comparée, 428 et suiv. animale, xix,428 et suiv. anormale, 437 et suiv. infantile, xix, 432 et suiv. physiologique, 430. sociale, 329. Pteridium aquilinum, 253. Pterotraehea, xxiv. Pterygodium Newdigatx, 63. Puccinia fusca, 338. — Malvacearum, -'538 Pucerons, 226. Pulsatil (vaisseau), 200. Punnett (Reginald Crundall), XIII, 283, 339. Purpurigène (fonction), 210. Pycnocaryon, 194. Pycnose, 10. Pygœra, 43.] Pyoculture, 246. Pyrale, 226. — du Mélèze, 328. Pyrameis, 108. Pyrazolon, 233. Pyridon (a-), 233. Pyrophorus havaniensis, 161. Pyrus, 310. Ql VGLIARIELLO (G.). 143. Quebracliine (action de la), 178. ())U rrii.s. 347. ilr.r, ^37. robur, 33d, .".ï7. — undulata, .".'17. Qniétisme, xvm, 413. Qi incke, 449. QUINQIAUD (Alf.), 204. Ql INTON (R.), 229. Rabaiid (Etienne), \\. 280, 341, 379. Rabique (virus), 246, 247. 248. Rabl (Cari), 452. Rarl (H.), 13. Rabi., 74. Races, 391. Racines, 193. — à nodosités, xvm, 333, 334. Radis, 165. Radium (action du), 86, 217, 239. RADL (E.), 250, 453. Rage, 366. RvilE ^Jessie (M.), 249. Rahn (O.). 148. Rajeunissement, 118 et suiv. Ramult, 228. Rana, 195, 260. — esculenta, 79, 195, 248. — fusca, 101. — tempovaria, 248, 446. RAND (Gertr.), 409. Rand (Herbert W.), 133. Ranson (S. W.), 371. Ilanunculus acris, 311. — repens, 311. rhomboïdes, 311. Raphaël, 4211. Rasmussen (Andrew T.), 222. Rat albinos, 109. Rate, 207, 232, 250. Rats, 248. — (alimentation des), 184, 185, 186. — (croissance des), 75, 186, 187. — (sélection chez les), 325. Rayner (M. Ch.), xvii, 333. Rayons de Schumann (action des), 30. — ultra-violets, voir Ultra-violets. — X (action des), 153, 169, 217, 225. Rectigradations, 321. Récifs coralliens, 343. Réductase, 151, 152. Réduction (chimique), 17. chromatique, 39, 40. Voir aussi Pro- duits sexuels. Réductrice (division), 15. REED (G. B.), 127, 174. Réflexe d'allongement croisé, xxxvn. — disynaptique, xxvil. — d'essuyage, xxv, wvit. — d'extension, xxv, xxx, xxxi. — de grattement, xxvi. xxvn. — de llexion, x\i. wvin, xxix. — des raccourcisseurs, XXXVII. du jabot, 379. — du saut, 379. — psychogalvanique, 378. — tonique, xvxiv. TABLE ANALYTIQUE. 481 Réflexe (durée de la réaction), lui, Réflexes, xxi et suiv., 177, 251, 371, 376, 377, 378, 379, 434. — associés, lui. conditionnels, xlviii et suiv.. 'il2, 431. d'automatisme médullaire, xxvelsuiv., xxxvi, xxxvn. — d'altitude, 381, 382. de la concentration nerveuse, lui. de défense, xxv et suiv., xxxvi, xxxvn. — (localisation des), lv et suiv. — instinctifs, lui. — mimiques, lui. symboliques, lui — (inhibition des), xl et suiv. — (inversion des), xxxm, xxxvm. — rythmiques, xxvi. — (voies de conduction des), lv et suiv. Regaud, 451. Régénération, 83, 88 et suiv., 101, 115, 254, 260, 369, 373, 374, 375, 376, 386, 387, 448, 453. P.egnui.t (Jules), 98. Regnault, 176. Régression, 446. Régulation, 318. thermique, 215, 216. Rehorn (Ernest), 372. Reilly, 182. Rein, 79, 146, 209, 210, 232, 235, 373. Reinke (Edwin E.), 49. Reinke (J.), 300. Reis (José Maria DOS), 289. Reiset, 176. Reisinger (Ludwig), 367, 382. Relief (vision du), 385. Religieux (états), 414. Remak, \\\i\. Remémoration, 412, 413. Remlinger, 247. Renard (coloration du), 219. Renforcement, xlv. Renonculacées, 344. Reproduction asexuelle, voir Asexuelle. Reptation. 214. Reptiles, 246, 247, 353; voir aussi aux noms d'espèces. Reseda odorata, 61. Résorcine, 241, Respiration. 27, 169, 174 et suiv., 197. Respiratoire (rythme), 176. Respiratoires (mouvements), 177. Rétine, lxxiii. « Retterer (E.), 93, 107, 194. Rêves, 417 et suiv. — autogénétiques, 418. — induits, 418. Réversion, 263. Reys (J. H. O.), 212. Rhabditis intestinalis, 338. Rhseo, 41. Rhœo discolor, 24. Rhéotropisme, 259, 260. Rhésus macaccus, xxvi. Rhipiphorida», 335. Rhizoplaste, lxviii, 34. Rhizostyle, lxviii. l'année biologique, xx. 1915. Rhododendron ferrugineum, 121. IVhodophycées, 14. Rhodoxanthine, 221. Rliogas, 341. Rhopalies, 386. Rhubarbe, 151. Rhumbler, 78. RlBOT (Th.), xviii, 413. RiciiET (Ch.), xxxn, xliii, lui, 211, 307, 381. Ricine, 146. Rierold (G.), 272. Rigidité cadavérique, 380. Ringer, 139. Rire, 389. Rivers, 376. Rivière (C), 93. Roaf, 450. Robert ,(Thérèse), 238. 239. ROBERTSON, 34. Robinia, 80. ROBSON (Joyn Hildreth), 82. Roeder (Ferd.), 445. Roederer (M.), 289. Roger (H.), xxxix, 246. Rogers (John), 249. RollMANN (F.), 147. ROJANSKI, LI. Rolland (Ch. Auguste), 145. Rolliers, 332. ROMEIS (Benno), 187, 248. Roncato (Achille), 208. Rongeurs, 352. Rosa, 310. blanda, 310. — rugosa, 310. Rosacées, 344. ROSANOFF (A. J.), 265. Rose (Cari), 183. Rosé (D. 11.), 237. Rose (R. Catlin), 161. Rosen, 292. Rosenberg, 43. rosenberg (o.), 453. ROSENBLLM (S.), 434. ROSENTHAL. LUI, LVI. Ross (Fel. B.), 424. Rossi (Alessandro), 207. Rossi (Giberto), 388. Roth (P.), 180. ROTHERA (A. C. IL), 249. ROEBAl D (E.), 319. ROUDSKY, 86. Rouge-gorge, 303, 304. Rodle (Louis), 354, 355. Roi ssy (Gustave), 376. Roeyer (E.), 338. Roux (W.), 453. RUBASCHKIN, 7. RUBN'ER, 181. Rubus, 310. RUDINGER, 203. RUDOLPH, 6. Rumex domesticus, 338. « Running reflex », xxvi. RUNNSTRÔM (J.), 83. Ruppia, 41. Rissell (Bertr.), 424. 31 182 TABLE ANALYTIQUE. Ki ssi.i.i. (E. .).), 319. Russell (S. Bent), mu, 405. Ri smi (Achille), 103, 205. Ri SÇO, 7, 8. I,i HCKA, 228. RYNBERK (V.). I.M. Rythmes, XVIII, 50, 69, 404, i29, 1*26. RZENTKOWSKl, 197. Sabellaria, 54. Saccharose, 147, 148, 182. Saccorhiza bulbosa, xvii, 74, 114. Sagartia Imite, 133. Saisons (influences des), 24, 184. Salamandre, 247, 248, 269, 270. Salamandres, 305. Salant (William), 232. Salées (plantes), 264. Salicinase, 146. Salicomia oliveri, 238. — r.amosissima, 23s. Salivaire (sécrétion), 209. Salivaires (glandes), 108. Salivation réflexe, voir Réflexes conditionnels. Salive, 209. Salix helvetica, 121. — retusa, 121. Sai.kind (J.), 202. Salure (action de la), 307. Salvadori, 288. Samia cecropia, 122. Sang, 142, 171, 193 el suiv. Sangsue, 189, 385. Sanguine (pression), 199. Sansonnet, 356. Sapehin (A. A..), 6. Saprophytes (bactéries), 246. Sarcanthus roslratus, 130. Sarcelle, 356. Savcîna aurantiaca, 224. Sarcine, 151. Sarcomes, 248. Sarconine, 135. Sarcoplasme, 11, 23. Sarcosporidies, 337. Sasby (J. B.), 395. SATAKE, XXX, XLV1. Sato, 153. Saumon, 355. Saumons, 119. Saunders (E. R.), 291, 301. Sauterelles (destruction des), 246, 336. Su tesson (C. G.), 148. Sauvageai (C), XVII, 74. 114. Savini (E.), 241. Svmm (Mme Thérèse), 241. Savornat (de Lyon), 217. Sazerac (R.), 151. SCAFFID1 Yittorio), 210. SCHAFER (E. A..), 249. SCIIAEFFER, 18. SCIUEFFER, 445. SCIIAFFER, 10. SCHALK, 125. Schanz (Fritz), 30 SCHARKFENBERG, 40. SCHELLENBERG II. E.), 226. SCHE1 RING (L.), 334. SCHEVEN, \ 1.1 V. Schiemanin (Élisabetii , 127. SCHIFF, \\\, Ml. I III. Schilling (E.), 84. Schizocyathus flssitis, 71. Si m i ll> \\ . . 'i7. 221. 302, 453. SCHLÔB iVV. . 208. SCRLÔSSER, Ml, XL1I. SCHMIDT (Ad.), 307. SCHMIDT, 6. Schneider (K. C), 395. SCHOCKAERT, 12. ScnoTTELits, 246. SCHREINER (k. E.), 8. SCHREINER (O.), 168. SCHREINER, 39. SCHROEDER (H.), 237. SCHRÔTER (C), 350. SCHOLL (G. H.), 266. SCHULTZ (E.), 5. Schultz (Walther), xiv. 94. 218. SCHULTZE, 423. SCHl LZE (F. E.), 12. Sciiwartz (Alfred;. 218. S< liWElZER (K.), 142, 150, 152. SCHWENK (E.), 153. SCHWERZ (F.), 129. Scissiparité, voir Division. Scléroblastes, 131. Sclérose, 234. Scolecopleris, 323. Scott (E. L.), 318. Scrophulariacées, 223. Scyllium stcllavc, 94. Scashore, 424. Sebduhl-Bahr (oiseaux de), 332. Secerov, 269, 270. Sécheresse (action de la), 209. Secouage (action du), 52, 77. Sécrétion, 200 et suiv. — externe, 204 et suh. — interne, xiv, 96, 101, 108, 200 et suiv., 248, 412. — vésiculaire, 28. Seemann, xxxv. Seffrin (L.), 385. Segmentation, 7, 31, 50, 52, 77. Séguin (P.), 242. Seigle, 237. Seiler (J.), 44. Sel marin (action du), 238. Sélaciens, 94, 131. Selaginelia Martensii, 259. Sélection, 273, 296, 323 et suiv.. 453. — artificielle, 323 ci suiv. naturelle, 322, 340, 343. sexuelle, 107. Sellheim, lu. Sels, 188, 189. — (action des), W. :>.".. 66, 220, 225, 229. 2311, 231, 232. 237, 23*. 241. — (pénétration des). 24, 25. Sllïs-Longchamp (Marc de), 91, SEMENOFF, XLV1. Séyiichon (Lucien , 226. Semi-circulaires (canaux), 388. Skna\ (C. T.). 98. TABLE ANALYTIQUE. 483 Senecio vulgaris, 302. Sénescence, xiv, 118 et suiv., 307. Senevet (G.), 336. Sénilité, 453. SE.\N (G.), 453. Sensations, w m. el suiv. arthriques, 403. articulaires, 407. auditives, 407 et suiv. comparatives, 400. — cutanées, 407. — kineslhésiques, 403. — musculaires, 401 et suiv., 407. — organiques, 401 et suiv., 407. viscérales, 407. Sensibilité vibratoire, 388. Sensitive, voir Mimosa. Séquoia, 347. SERGENT Ed.), 336. Sergent (Et.), 336. SERIEUX, 417. Serin. 288. Sérums, 66, 196, 197, 239 et suiv. (action des), 199, 243. hémolytiques, 241. SETSCHKNOFF, XL, XLI. Sexe, xiv, 64, 96 et suiv., 272. — (détermination du), 44, 59, 64, 79, 97, 98, 100, 104, 105, 106. — (hérédité du), 44, 98. Sexes (différences entre les), 187. — (proportion des), 102, 103, 104, 105. Sexualisme, 64. Sexualité hétérogamique, xvii, 114. Sexuel (dimorphisme), 107, 109. Sexuelle (reproduction), 57, 112, 118. Sexuels secondaires (caractères), 59, 60, 96 et suiv., 269. Sfamexi (P.). 87. Sharp (L. I.), 163. Siiepherd (T.), 429. SHERRIXGTON, XXVI et suiv. Shinner (J. J.), 168. Shull (Franklin A.), 105, 274. Sibbaldia procumbens, 121. Sidérophile (substance), 12. Siebebmann, 409. Siebold, 58, 59. Silène, 237. — acaule, 30S. Simon, 436. Simpson (Sutherland), 249. SlNÉTY, 41. Singer, xxx. t Sipbonées, 14. Siphonocladiées, 14. Sipunculus 7iudus, 143. Sirène à voyelles, 408. Sirks (M. J.), 87. Slye (Maud), 275. Siake (I.. L. VAN), 136, 144, 146. SMITH (E, M.), 428. Smith (Jeffrey), 111. Smith (II. Monmouth), 180. Smith (II. S.), 335. SNYDER, 225, 369. SOBOTTA (J.), 37. Sociales (sciences), 449. Solanum, 257. — Geertnerianutn, 95. — Kcelreuterianum, 95. — proteus, 95. SOLL1ER (P.), 411. Soniations, 309. Sommeil, 417, 418. — automatique, 417. Son, 407, 408. Sonorienne (sous-région), 351. Soporifiques (action des), 170. Sorbus, 310. Sordago, 272. SÔRENSEN, 146, 147. SORET (Dr), 169, 225. SOROKU OlNUMA, XLIV. SOSNOVYSKI, 19.' Souris, 248, 270, 275, 430. — (alimentation des), 1*88. — (coloration des), 219, 280, 282, 283. Soutien (tissu de), 10. SOWTON, XXXIV, XXXV. Spadolixi (Igino), 25, 147. SPALLANZANI, XXV. Sparganium, 41. Spatiflorae, 41. Spectre (couleurs du), 223. — (rayons du), 254, 255. Spemann (IL), 453. SPERLICH (A.), 257. Spermatocytes, 15, 16. Spermatogénèse, 6, 38, 40 et suiv., 101. Spermalogonies, 15, 38. Spermatozoïdes, lxvii, lxx,86, 122. Voiraussi Sperniatogénèse. apyrènes, 49. (dimorphisme des), 48, 49, 102. — eupyrènes, 49. Sperm-receptor, 57. Spliœrella, 30. Sphseroplea, 14. Sphagnum subsecundum, 77. Sphéroplastes, 9. Spicaria, 337. Spiegler, 219. Spirogyra, 14, 309. Spoehr (H. A.), 169. Spondytomorum, 223. Spongioplasnia, 17. Spores (reproduction par), 72. Sporodinia grandis, 20. Sporogénèse, 6. Sporotrichum, 337. Spratt (E. R.), xviii, 333. Springer (Fritz), 112. Squelette, 115. Squelettique (tissu), 122. Squilla, 251. Srdinko (O. V.), 79. « Standing-reflex », xxvi. Staphylococcus pyogenes, 245. Stark. (Mary B.), 278. Stark. (P.), 259. Statoblastes, 119. Statocystes, 388. Statolilhes, 250, 258. Stéarines, 365. 184 TABLE ANALYTIQUE. mi il. \\. V . 63. si i i\ \(.n, 205. Stellastérine, 135. SI I l'AMlU G.), 418. « Stepping reflex», xxvi, xxxi, xxxm, xxxvu. Stéréokinases, l 'i7. Stéréotropisme, 254. Stérilité, 61, 284, 299. Sternes, .'532. Stevens, 'il. 45. Stigeoctonium, 192. Stigi.i.i; Rob. . 215. ST1LES (P. P.), 379. Slipa pennata, 345. Stizolobium deeringianum, 292. — hassjoo, 292. si Jean, 404. St Marc, 404. Stockard [Charles R.), 196, 271. Stocking (Ruth J.), 310. STOCKTON (J. L.), Xl\, 433. Stout (J. I).), 391. STRASBURGER (E.), 454. Strassen (O. zi r), 42, 453. Stratiotes aloides, 30. Strepsiptères, 335. Stricrt (O. van deh), 7. Striga lutea, 76. Strixdberg (Henrik), 134. Strobell E. C.)f 289. STROEIILIN. 'i34. Strohl (A.), XXXV, 1 l\. LV. Strombus, 49. Strongylocentrotus purpuratus, 27. 52, 56, 68. francisçanus, 56. — tividus, 27. Strychnine, xxxv, 178, 220, 233. Stryehnol, 233. Strzygowski, 420. Stldmckv (F. K. . 12. STDRTEVANT A. H. . 266, 268, 278. Stycopus ananas, 21. Stylonychia pustulata, 326. Suxda maritima, 238. Sublimé (action du . 91. Substance vivante, 129. Substances chimiques action des , 229 el suiv. Sucrase, 146, 147, 152. Sucre, 139, H2. Sueur, 146. — (sécrétion de la), 226. Suggestion, 'il8, 419. Suicide, 275. SDLZEB (Dr), 385. Sumatra, 352. Sumner (Francis B.), 270. 313. Superparasitisme, 335. Surdimutité, 410. Surdité, 408. SURFACE (F. M.), XVIII, 109. Surrénales, 109, 115, 144, 198, 203, 204, 234. 249, 250. Sus scrofa, 307. Suttiin I. E. . 194. Suzuki, 137. Swarth, 303. Swezi Olive), 33. Symbiose, win. 333 cl suiv., 338,452. 453. Symétrie, 73, 83, 128 et suiv., 213, 214, 'il7. Vi7. SïMINGTON I. . 368. Symplocarpus, 41. s\ ncinésies, 434. m ngamie, •'>:>. S\ ngnathides, 131. Système nerveux, xv, 201, 2ls. :\:>>i et suiv. — — action du , 220. — mil- du , 221. s/ius Indreas von . 362. rabac, 291. Tachinaires, 336. Tactile (discrimination), 396. Tactiles (perceptions), 403. Tseniophyllum, 130. Tahara (M. , xvi, 35. Taille, 107, 306, 438. Tait (Johui, 198. Talent musical, 321. TAMMES (T.), xvn. 285. Tamus, 'ri. Tw UxA. 266. Tannin, 238, 241. Tapète, 41. TARCHANOFF, 378. Tarentolq mauritanien. 336. TASHIRO (Shiro). XIV, \\. 11*. 174. 369. 387. Taurine, 135. ï'Atssir. (F. W.), xix. 423. Tawney (G. S.), 395. Taxidea taxus, 195. Taxodiné'es, 347. Taxus baccata, 221. Techf • ^ . ■ | \\ mtatnxnu. I n M \ . ÉTAT DE LA PUBLICATION Le 1er volume, relatif à Tannée 1895, est entièrement épuisé. Du tome II il ne reste que 3 exemplaires. Les tomes III à VII (inclus) sont en petit nombre. Pour la vente de ces volumes, il sera traité de gré à gré. Pour les années suivantes, il n'existe encore aucune restriction de ce genre. Le volume XVIII (1913) a été publié en 1914, le volume XVI (1911) en 1915, le volume XIX (1914) en 1916, laissant une lacune d'une année (1912). Cette lacune sera comblée l'année prochaine. Pour la vente de tous les volumes indistinctement, s'adresser à la Librairie Lhomme, 3, rue Corneille, Paris. TYPOGRAPUIE FIItMIN-OIDOT ET Cle. — MESNIL (EURE). MBL WHOI LIBRARY UH lflô3 a