L'ANNÉE BIOLOGIOUE TYPOGRAPHIE FIRMIN-DIDOT ET c'"". — IIESNIL (EUnE). L'ANNEE BIOLOGIQUE COMPTES RENDIS ANNUELS DES TRAVAUX DE" BIOLOGIE GÉNÉRALE PUBLIES SOUS LA DIRECTION DE YVES DELAGE MEMBRE DE l'iNSTITUT PROFESSEUR A l'uNIVERSITÉ DE PARIS .DIRECTEUR DE LA STATION BIOLOGIQUE DE ROSCOFF Avec la collaboration d'un Comité de Rédacteurs SECRETAIRES DE LA REDACTION : Partie Zoologique Partie Botanique Marie GOLDSMITH F. PÉCHOUTRE Docteur es sciences naturelles. Docteur es sciences naturelles. Préparateur à la Faculté des Sciences de Paris. RÉDACTEUR EN CHEF POUR LES FONCTIONS MENTALES : PHILIPPE (D' Jean), Directeur adjoint du laboratoire de Psychologie physiologique à la Sorbonne. vingt-deuxième: année: 1917 PARIS LIBRAIRIE LHOMME 3, RUE CORNEILLE, 3. 1919 Volume publié à l'aide d'une subvention accordée par la fondation H. de Rothschild. AVERTISSEMENT Eq raisan de la difficulté de se procurer certains ouvrages pendant la guerre, bon nombre d'analyses ont dû être reportées à un volume ultérieur. Le lecteur qui constaterait l'absence d'une analyse attendue peut donc chercher si elle ne se trouverait pas dans quelqu'un des volumes suivants. LISTE DES COLLABORATEURS BOUBIER (A. -M.). — Docteur es sciences. Genève. BRACHET (A.). — Professeur à V Université. Bruxelles. CARDOT (H.). —7 Docteur es sciences. Chef-adjoint de laboratoire à la Faculté de Médecine. Paris. CUÉNOT (L.). — Professeur à la Faculté des Sciences de U Université. Nancy. DUPRAT (G.-L.). — Directeur du laboratoire de Psychologie expéri- mentale. Âix en Provence. GOLDSMITH (M"" Marie). — Docteur es sciences. Préparateur à la Faculté dés Sciences. Paris. GUÉRIN (P.). — Prof esseur agrégé à l'École supérieure de Pharmacie. Paris. MAILLEFER (A.). — Professeur à l'Université. Lausanne. MARAGE (D''). — Chargé de Cours à la Sorbonne. Paris. MENEGAUX (A.). — Assistant au Muséum. Paris. MOREAU (F.). — Préparateur à la Faculté des Sciences. Paris. MOUTON (H.). — Chef de laboratoire à l'Institut Pasteur. Paris. ONFROY (René). — Assistant au service d'ophtalmologie à l'Hôpital Laénnec. Paris. PÉCHOUTRE (F.).-^ Docteur es sciences. Paris. PHILIPPE (D' Jean). — Directeur adjoint du laboratoire de Psycho- logie physiologique à lOf Sorbonne. Paris. PRENANT (A.). — Professeur d'Histologie à la Faculté de Médecine. Paris. PRENANT (Marcel). — Licencié es sciences. Paris. PUYMALY (A. de). — Licencié es sciences. Bordeaux. ROBERT (A.). — Chargé de conférences à l' Université. Paris. STROHL (J.). — Professeur à l'Université. Zurich. VARIGNY (H. de). — Assistant au Muséum. Paris. VLÈS.(F.). — Préparateur au laboratoire de Roscoff. \^\'^% TABLK DES CHAPITRES I. La cellule. 1. Slructure et constitution chimique de la cellule et de ses parties. — a) Struc- ture, p) Constitution chimique. 2. Physiologie de la cellule. — a.) Sécrétion, excrétion, p) Mouvements proto- plasmiques. Y)Tactismes et tropismes. ô) Assimilation , accroissement, e) Réac- tions de la cellule en présence des toxines, des sérums, des venins. 3. Division cellulaire directe et indirecte. — a.) Rôle de chaque partie de la cellule dans ces phénomènes; leur cause. P) Signification absolue et relative des deux modes de division. II. Les produits sexuels et la fécondation. 1. Produits sexuels. — a) Origine einbryogénique de ces produits, p) Phénomènes de leur maturation : réduction chromatique, modifications cytoplasmiques. y) Structure intime des produits mûrs. .>. Fécondation. — a) Fécondation normale, p) Mérogonie. Fécondation partielle, pseudogamie. y) Polyspermie physiologique (pseudopolyspermie). m. La parthénogenèse. — «) Prédestination, structure, maturation de l'œuf par- thénogénétique. p) Conditions déterminantes du développement parthénogéné- tique. Parthénogenèse expérimentale, y) Alternance de la parthénogenèse et de l'amphimixie. Parthénogenèse exclusive. IV. La reproduction asexuelle. — a) Par division : schizogonie; autotomie repro- ductrice, disséminatrice, défensive, p) Par bourgeonnement, y) Par spores. V. L'ontogenèse. — a) Isotropie de l'œuf fécondé ; spécificité cellulaire. P) Différen- ciation anatomique; dififérenciation histologique et processus généraux, y) Les facteurs de l'ontogenèse-, tactismes et tropismes, excitation fonctionnelle, adap- tation ontogénétique; biomécanique. , M. La tératogénèse. 1. Généralités ; lois et causes de la formation des monstres. 2. Tératogénèse expérimentale : < a. Soustraction d'une partie du matériel embryogénique : a) à l'œuf entier (ootomie); p)à l'œuf en segmentation ou à l'embryon (blastotomie). b. Iniluence tératogénique : a) des agents mécaniques et physiques (pression, se- cousses, trauinatismes, température, éclairage, électricité, etc.); p) des agents chimiques; y) des agents biologiques (consanguinité, hybridation, parasites, maladies, etc.). 3. Tératogénèse naturelle. — a) Production naturelle des altérations tératologi- ques. P) Correction des altérations tératologiques par l'organisme. Régulation y) Polyspermie tératologique. Monstres doubles. Hermaphroditisrae tératolo- gique û) Cas tératologiques remarquables. vm TABLE DES CHAPITRES. VII. La régénération. — Régénération normale. Autotomie. Parallélisme avec l'on- togenèse. Régulations. Hétéromorphose. VIII. La greffe. — a) Action du sujet sur le greffon, p) Hybrides de greffe. iX. Le sexe et les caractères sexuels secondaires ; le polymorphisme ergatogénique'. X. Le polymorphisme métagénique ' , la métamorphose et l'alternance dés générations. XI. La corrélation. — a) Corrélation physiologique entre les organes en fonction. p) Corrélation entre les organes dans le développement. XII. La mort ; le plasma germinatif. — Dégénérescence sénile. — Immortalité des Protistes. XIII. Morphologie générale et chimie biologique. 1» Morphologie. — a) Symétrie, p) Homologies. y) Polymérisation. Individualité de l'organisme et de ses parties; colonies, ô) Feuillets. 2" Composition chimique des substances de l'organisme. XIV. Physiologie générale. 1° Nutrition. — a) Osmose, p) Respiration, y) Assimilation et désassimilation; absorption. Fonction chlorophyllienne, ô) Circulation, sang, lymphe, sève de végétaux, e) Sécrétions interne et externe, excrétion. Ç) Production d'énergie (mouvement, chaleur, électricité, etc.). vi) Pigments. 6) Hibernation, vie latente. 2° Action des agents divers : a) mécaniques (contact, pression, mouvement, etc.) ; p) physiques (chaleur, lumière, électricité, rayons cathodiques, pression os- motique, etc.); y) chimiques et organiques (substances chimiques, ferments solubles, sérums, sucs d'organes, venins, toxines), ferments figurés, microbes. ô) Tactismes et tropismes. e) Phagocytose. XV. L'hérédité. a. Généralités. b. Transmis sibililé des caractères de tout ordre. — a) Hérédité du sexe. p) Hérédité des caractères acquis, y) Hérédité de caractères divers : cas remarquables. c. Transmission des caractères. — a) Hérédité dans la reproduction asexuelle, dans la parthénogenèse, dans l'amphimixie. p) Hérédité directe et collaté- rale, y) Hérédité dans les unions consanguines. 8) Études mendéliennes. Hérédité dans le croisement ; caractères des hybrides, s) Hérédité ances- Irale ou atavisme. Ç) Télégonie. t)) Xénie. XVI. La variation. a. Variation en général; ses lois. b. Ses formes : a.) lente, brusque; p) adaptative; y) germinale; 6) embryon- naire; e) de l'adulte ;0 atavique, régressive ; rj) corrélative; 8) des instincts. i) Cas remarquables de variation. c. Ses causes : a.) Spontanée ou de cause interne, irrégulière ou dirigée. Va- riation parallèle. Orthogénèse. p) Variation sous l'influence des parasites. y) Influence du milieu et du régime : accoutumance; acclimatement; actions physiques (pression osmotique, température, lumière, etc.). ô) In- fluence du mode de reproduction (reproduction asexuelle, consanguinité, croisement). d. Ses résultats : a) Polymorpliisine œcogénique '. p) Dichogénie. XV II. L'origine des espèces et de leurs caractères. a. Fixation des diverses sortes de variation. Formation de nouvelles es- pèces. — a) Mutation. P) Divergence, y) Convergence, o) Adaptation phy- logénélique. e) Espèces physiologiques. i. Voir dans V Avertissement du vol. 111 la siguilicalion de ce lerine. TABLE DES CHAPITRES. . ix b. Facteurs. — a) Sélections artificielle; naturelle (concurrence vitale); ger- ininale; sexuelle; des tendances, etc. P) Ségrégation; panraixie. Ô) Action directe du milieu. c. Adaptations. — Œcologie. Adaptations particulières. Symbiose. Commensa- lisme. Parasitisme. Mimétisme. Particularités structurales, physiologiques ot biologiques. (I. Pliylogénie. — Disparition des espèces. XVIII. La distribution géographique des êtres. XIX. Système nerveux et fonctions mentales. 1" Strvcture et ionctioss de la cellule nerveuse, des centres nerveux et des ORGANES des SENS. a. Cellule nerveuse. — a) Structure, p) Physiologie, pathologie. l). Centres nerveux et nerfs. — a) Structure, p) Physiologie; localisations cérébrales, f. Organes des sens. — a) Structure. P) Physiologie. 2° Processus psychiques. I. Généralités et corrélations. a. Généralités. b. Sensations musculaires, orrjaniques. c. Sens gustatif et olfactif. d. Audition. e. Vision. II. Mouvements et EXPRESSIONS. a. Émotions. h. Langages. c. États de rêve. d. Fatiffue. III. luÉATION. a. Images mentales. b. Associations et jugements. c. Idées et consciences . d. La mémoire. e. L'activité mentale. IV. Psychologie comparée. a. Psychologie animale. b. Psychologie infantile. c. Psychologie anormale. XX. Théories générales. — Généralités. TABLE DES REVUES GENERALES PARUES DANS LES VOLUMES PRÉCÉDENTS L. Daniel. Influence du sujet sur le greffon. Hybrides de greffe Vol. I, 269 E. Gley. Exposé des données expérimentales sur les corrélations fonc- tionnelles chez les animaux Vol. I, 313 X TABLE DES REVUES GENERALES. J.-P. DiKAND (DE Gros). Du pohzoïsnie et de l'unité organologique intégrante chez les Vertébrés Vol. I, 338 A. Charrin. Les défenses de l'organisme en présence des virus Vol. I, 342 Em. BoL'RfjiVELOT. Les ferments solubles Vol. I. 375 C. Phisalix. Étude comparée des toxines microbiennes et des venins.. Vol. I, 382 W. SzczAwiNSKA. Conceptionmodernedelastructuredusystèmenerveux. Vol. I, ."169 A. BiNET. La psychologie moderne et ses récents progrès Vol. I, .593 M. Hartog. Sur les phénomènes de reproduction Vol. I, 699 J. Cantacizène. La phagocytose dans le règne animal Vol. II, 294 G. Prijvot. Conditions générales de la vie dans les mers et principes de distribution des organismes marins Vol. Il, 559 A. Labbé. Un précurseur. Les cellules factices d'Ascherson Vol. III, 4 L. Gi'iGNARD. La réduction chromatique Vol. III, (il E. Metchmkofk. Revue de quelques travaux sur la dégénérescence sénlle Vol. 111, 2i9 F. Vk;>on. Les canalicules urinaires chez les Vertébrés Vol. III, 27 G. Prl voT. Les conditions d'existence et les divisions bionoraiques des ■ eaux douces.^. Vol. III, 527 S. Leduc. La tension osmolique Vol. V, li L. Clénot. Les recherches expérimentales sur l'hérédité Vol. VII, i.vi W. Szr;z\wiNSKA. Coup d'œil rétrospeclif sur les cytoloxines Vol. VII, xlvi P. DE Beaicuamp. Les colorations vitales Vol. \i, xvi Eue METCHNikOKF. Aperçu des progrès réalisés dans l'étude de 1 immu- nité pendant les dix premières années du xx' siècle Vol. Mil, xix A.\(;el Gallardo. Les idées théoriques actuelles sur la mécanique de la division cellulaire Vol. \IV, mx Yves Delage. La Psychoanalyso Vol. \I.\, xx M. Mendelssohn. Les Kéllexes Vol. XX, x\i ^ VES Delage et M. Goldsmith (d'après A. Prewnt). Les appareils ci- liaires et leurs dérivés Vol. XX, i.wii Yves Delage et M. Goldsmuii. Le mendélisme et le mécanisme cyto- logique de l'hérédiU" ■ Vol. XXII. \i\ E. Fai ré-Fkkmiot et F. VLi:s. Revue de nos connaissances sur les lois mathématiques de la cicatrisation des plaies Vol. XXII, \lvii REVUE (1917) Biologie animale. — La tendance, que nous avons déjà notée les années précédentes, de placer des processus physiques connus à la base des phénomènes vitaux, continue à se développer. Elle se mani- feste toujours dans l'étude de la cellule par l'analyse de ce qui se passe dans les 'colloïdes (Chambers, J. Loeb, Denny, Brooks, Robertson) aux propriétés desquels on rattache les variations de perméabilité, celles-ci étant considérées comme base de beaucoup de phénomènes physiologiques. Mais à côté de cette interprétation d'ordre physique, une autre, déjà ébauchée antérieurement, vient cette année se mettre au premier plan dans une série de travaux les plus différents comme buts de recherches et comme objets d'étude : c'est celle qui fait intervenir l'action des enzymes. Un travail de Troland, Enigmes biologiques et théorie de L'action des enzymes, donne une théorie d'ensemble conçue dans cet esprit; la vie, d'après cet auteur, est un résultat des actions catalytiques se passant dans les colloïdes; la croissance est une autocatalyse typique; les facteurs de l'hérédité (facteurs mendéliens) sont des enzymes représentés par des particules chromatiques colloïdales qui, par l'autocatalyse, gou- vernent tout le développement, Hegner, dans une étude sur les localisations germinales dans l'œuf d'insectes, fait également inter- venir les enzymes : ceux-ci constitueraient la partie du chromosome qui est responsable des caractères dont la destinée est étudiée dans les expériences d'hybridation, l'autre partie étant celle qui préside à l'organisation générale de l'œuf et de l'embryon, sa bilatéralité, sa pola- rité, etc. Cette idée s'harmonise bien avec le rapprochement, fait dans une série d'études, entre les ferments et les pigments (voir Bloch, et surtout la série des recherches de Wright sur la coloration des mam- mifères), les. caractères de coloration étant les plus utilisés dans les expériences mendéliennes. Cette importante prise par les ferments se manifeste aussi (comme d'ailleurs les années précédentes) dans le grand nombre d'études purement physiologiques qui leur sont con- sacrées. En revenant aux questions de vie cellulaire, il faut noter aussi, dans un tout autre ordre d'idées, le grand nombre de recherches con- XII L"ANNEE BIOLOGIQUE. sacrées aux mitochondries, fait d'ailleurs constant depuis plusieurs années. Cowdry, Guilliermond établissent la similitude complète de ces formations dans le règne végétal et animal, et cette constance même semble indiquer l'importance de leur rôle. Nussbaum-Hilaro- Aviez, à la suite d'autres auteurs, les considère comme présidant à tout le métabolisme de la cellule et correspondant au protoplasme supé- rieur de Prenant; Alexeieff en fait l'origine du kinétonucleus, du blépharoplaste, du corps parabaSal, des plastides donnant le glycogène. Meves, dans sa théorie « plastosomienne » de l'hérédité, encore une fois exposée, leur attribue le principal rôle dans l'hérédité cytoplas- mique. Dans les recherches de Galippe et de Portier, les mitochon- dries se présentent sous un aspect nouveau. Sous le nom de la micro- Inose, le premier de ces auteurs développe une théorie d'après laquelle toutes les cellules vivantes contiendraient des particules qui sont peut- être les mitochondries (microzymas de Béchamp) et qui, dans les cellules mortes, se transformeraient en microbes, l'infection devenant ainsi un phénomène constant et normal. L'idée de Portier est, dans son essence, la même ; cependant, il étudie davantage le rôle de ces micro- organismes, qui sont pour lui non des parasites, mais des symbiotes qui, par leurs propriétés chimiques spéciales, tiennent sous leur dépen- dance une partie considérable des fonctions physiologiques de l'orga- nisme qui les héberge, la digestion surtout. Dans les questions de fécondation et de parthénogenèse, peu d'idées nouvelles ou originales. A signaler la suite des recherches d'Herlant sur le côté cytologique de la parthénogenèse expérimentale, qui lui fournissent, entre autres, des arguments contre la théorie de la fécon- dation de LoEB. Ce qui est nécessaire à la fécondation, c'est la forma- tion dans l'œuf d'un centre énergétique; lorsque le spermatozoïde, tout en pénétrant dans l'œuf, manque de faire naître un tel centre (comme c'est le cas dans certains œufs lors des fécondations hétéro- gènes), le développement ne se produit pas; cependant le spermato- zoïde a dû apporter à l'œuf sa lysine et son antilysine. Les questions de l'ontogenèse ont reçu une contribution intéressante du livre de Brachet : L'œuf et les facteurs de f ontogenèse. C'est l'exposé non de quelques nouvelles recherches de l'auteur, mais de son point de vue général, et ce point de vue, c'est celui que nous croyons devoir être le plus fécond. L'auteur est opposé à toute hypo- thèse de particules spécifiques représentatives; pour lui, l'œuf est un tout, dont toutes les parties contribuent à la transmission héréditaire. Sa structure est relativement simple : l'hétérogénéité de sa constitu- tion en divers points tient à des différences non qualitatives, mais quan- titatives : des matériaux identiques y sont inégalement distribués. La question de l'isotropie ou de Tanisotropie ne se présente plus, dans celte conception, comme une alternative, mais devient une question du moment de la différenciation. — Parmi les nombreuses idées inté- ressantes de ce livre, il faut signaler l'application de la notion de la gradation physiologique de Ciiild à l'explication de la reproduction asexuée : lorsque, dans certaines conditions défavorables, des portions L'ANNEE BIOLOGIQUE. xiii de l'organisme (gemmules, slatoblasles) sont libérées delà sujétion où elles étaient vis-à-vis les parties dominantes maintenant en régression, elles reprennent une existence indépendante et se multiplient jusqu'à fournir un nouvel organisme. — La gradation physiologique est, par ailleurs, étudiée par Child chez les Algues et par Hyman chez les Amibes, où. elle sert à expliquer leurs mouvements. Parmi les grandes questions de la physiologie, deux semblent occu- per la place prépondérante; les sécrétions internes et les phénomènes de la carence. Le fonctionnement des glandes endocrines, qui paraît embrasser tous les ans un champ de plus en plus vaste (greiï'e, corré- lation, facteurs de Tontogénèse, caractères sexuels secondaires, etc.), est l'objet de nombreux mémoires, traitant surtout de Tintluence des diverses glandes sur le développement des animaux. Allen, Terry, Swingle, Gudernatsch, Roger, Wassjutotschkin, Uhlenhuth, étudient en particulier Faction du tliymus et de la thyroïde sur le développement de la grenouille. Les phénomènes de la carence sont l'objet d'un ensemble important de travaux de AVeil et Mouriquand, "Weil, Cluzet et Mouriquand, Rondoni, Rondoni et Montagnini, Besse et Budin, Œhler, Chick et Hume,Mackeridge, Bottomley. La question est étudiée au point de vue théorique du rôle des vitamines, comme au point de vue pratique de l'alimentation rationnelle. Aux vitamines, nécessaires pour la nutrition animale, se rattachent les auximones, sti- mulant la croissance des plantes et l'activité des bactéries nitrifiantes (voir la Revue de Biologie végétale). A citer encore, pour les questions de physiologie, le travail de Guyénot : Recherches sur la vie aseptique et, dans un ordre d'idées tout à fait différent, intéressant parce qu'il touche à un phénomène qui n'a attiré l'attention que depuis peu, plusieurs observatibns sur les mouvements synchrones des agglo- mérations d'Insectes (NeAvmann, Allard, Gates, Laurent). Dans le vaste domaine de l'hérédité, les recherches d'esprit mendélien prédominent toujours. Ces recherches portent le plus souvent sur des questions particulières ; il faut en excepter un travail de Morgan où l'auteur cherche à donner une définition d\i gêne qui permettrait d'ex- pliquer le plus grand nombre des cas difficiles. Le gêne, se distingue du déterminant en ce qu'il peut influencer plusieurs caractères et même tous; réciproquement, un même caractère peut se rattacher à plusieurs gênes. Au milieu du triomphe des conceptions mendéliennes, quelques notes discordantes se font entendre cependant. C'est Rabaud, avec sa théorie de l'hérédité fondée sur l'interaction, lors de la fécon- dation, des deux cytoplasmas; c'est Haecker, qui cherche à limiter l'hérédité mendélienne aux caractères déterminés par un seul facteur, généralement d'ordre chimique (caractères de coloration par exemple), tandis que tous ceux déterminés par un ensemble de facteurs échap- peraient aux lois mendéliennes; c'est encore tous les auteurs qui, dans la vieille question du rôle du noyau et du cytoplasma, rattachent les phénomènes héréditaires à ce dernier (Conklin, Shull, Meves). — L'hérédité des caractères acquis reçoit toujours des contributions parlant dans les deux sens opposés, sans qu'aucune solution ne s'en dégage. XIV L'ANNEE BIOLOGIQUE. A l'évolution des espèces, telle qu'on la comprend généralement, Larger oppose sa théorie de contre-évolution, déjà formulée par lui il y a plusieurs années et maintenant pleinement développée. A côté de l'évo- lution normale, il y a une évolution pathologique; elle est faite des alté- rations produites chez l'individu par toutes sortes de maladies et d'ac- cidents, qui afîectent ses moyens de défense et dont les résidus se transmettent à ses descendants, sans que jamais ces altérations puis- sent s'annihiler. Lorsqu'elles dépassent certaines limites, elle atteignent la faculté reproductrice et conduisent à la dégénérescence et à la dispa- rition de l'espèce. A l'appui de la théorie, certains exemples de dégéné- rescence (acromégalie, gigantisme) sont longuement étudiés. — Pour les questions plus particulières touchant la vie des espèces, on peut citer un travail de Longley sur la question, depuis si longtemps dé- battue sans résultats précis, du mimétisme ; cet auteur propose une théorie de la coloration protectrice des papillons, qui a un caractère mixte : les dessins des ailes dépendraient des facteurs héréditaires qui peuvent être identiques chez plusieurs familles; d'autre part, les dessins seraient influencés par l'habitat, et si celui-ci varie de façon à rapprocher une espèce de l'autre, une convergence des dessins peut en résulter. En ce qui concerne le système nerveux, les recherches continuent dans les mêmes voies que les années précédentes (actions antago- nistes, réflexes, phénomènes nerveux chez les invertébrés). Toujours la nature de l'excitation nerveuse et de sa propagation est un des prin- cipaux sujets de recherches. Cette année, il faut signaler l'explication proposée parGothlin. Ce qui caractérise l'influx nerveux, c'est qu'il est accompagné d'une onde électromotrice négative, onde d'action, qui se propage avec une vitesse de quelques dizaines de mètres par seconde et une fréquence d'environ 130 par seconde. L'a considération du coefficient de température, élevé, fait supposer l'existence d'un p)ié- nomène chimique, source d'un excès momentané et local d'anions, mais la périodicité de 130 par seconde reste inexpliquée. L'auteur suppose que la modification chimique en question, issue du noyau, se transmet en cylindraxe par l'intermédiaire des corps de Nissl; or, ceux-ci étant disposés en chapelet, les intervalles entre eux corres- pondraient aux intervalles entre les ondes. Pour les grandes questions de philosophie biologique, nous devons citer, à côté du mémoire de Troland dont il a été question plus haut et au sujet duquel nous devons ajouter ici qu'il est fait dans un esprit nettement anti-vital iste. un livre important de Thompson, Croissance et j'ormej qui, procédant du même esprit, indique des explications mé- caniques et physico-chimiques à la plupart des phénomènes vitaux (rôles des rapports entre la surface et le volume, de la vitesse de crois- sance, de l'action des catalyseurs, des forces polaires, de la tension superficielle, des propriétés des colloïdes, etc.). • La guerre a donné un intérêt nouveau à la vieille question des rapports entre la morale et la biologie. Le besoin de s'opposer à ceux qui tendent à fonder sur la science les droits de la force brutale, à L'ANNEE BIOLOGIQUE. \v fait surgir des livres tels que celui de Mitcliel, Le darwinisme et la guerre ; de Grasset, La Jiiolo<)ie humaine ; d'Anthony, La force et le droit. Ces réponses procèdent de deux états esprits difTérents : spiritualisle (Mitchell, Grasset), ou positiviste (Rabaud dans sa critique des auteurs précédents, Anthony), les deux aboutissant, d'ailleurs, à la même conclusion : à dénier à la force tout droit de se réclamer de la science. — Y. Delage et M. Goldsmitu. Biologie végétale. — Quelques travaux d'histologie et de physiologie cellulaires méritent de retenir l'attention. Schûrhoff (P. N.) revient sur la signification toujours discutée du nucléole; il le considère comme une réserve pour la formation de la chromatine du noyau, mais il con- teste qu'il soit utilisé pour la constitution du noyau ou du phragmo- plaste. Dangeard (P. A.) prétend que lamétachromatine ne prend pas naissance à l'intérieur d'un chondriome, mais' qu'elle représente un dépôt laissé par les vacuoles pendant leur disparition ; cette hypothèse est mise en doute par Guilliermond, Brooks (S. G.) passe en revue les diverses méthodes employées pour étudier la perméabilité du proto- plasma aux sels et Denny (F. E.) a exécuté des mesures quantitatives sur la perméabilité à l'eau de certaines membranes végétales. D'après Osterhout, le noyau serait un centre d'oxydation, ce qui expliquerait la mort rapide des cellules privées du noyau. D'après Schûrhoff, les amitoses que l'on observe dans les tiges de Tradescantia virginica ne seraient que des mouvements amiboïdes du noyau. Allen publie une étude très complète sur la spermatogénèse de Polytrichum juniperum, spécialement consacrée à la transformation des androcytes en anthé- rozoïdes et au rôle du blépharoplaste. Le développement du sac em- bryonnaire a été étudié par "Weniger dans deux Euphorbes, par Palm et Rutgers dans YAucuba japonica et par Bro-wn dans le Pha- seolus vulgaris, où il faut noter que la fusion des noyaux polaires est postérieure à la fécondation. Moore explique l'autostérilité d'un hybride de Tradescantia par ce fait que le tube pollinique trouvant dans les tissus du style de la même fleur une nourriture trop riche, s'accroît seulement en largeur sans aller chercher par une croissance en longueur de nouvelles ressources alimentaires dans la profondeur du pistil, comme c'^st le cas pour le pollen d'une fleur diff"érente. Depuis la découverte de Braun en 1856, le Chara crinita est considéré comme le type de la parthénogenèse générative, c'est-à-dire de la parthénogenèse due au développement de l'oosphère non fécondée et pourvue d'un nombre réduit de chromosomes. Ernst arrive à des résultats différents et les numérations de chromosomes lui ont montré qu'il s'agissait d'une parthénogenèse somatique. Les individus parthé- nogénétiques sont, dans la majorité des cas, des individus à constitution diploïde. Les races qu'ils forment ne doivent pas leur origine à une adaptation provoquée par l'absence de mâles, disparus à la suite de mauvaises conditions climatiques, mais à un changement constitu- tionnel'brusque. Les conditions de ce changement doivent pouvoir être reproduites expérimentalement et l'auteur pense arriver par cette voie XVI L'ANNEE BIOLOGIQUE. à obtenir des générations parthénogénétiques. Le développement des galles a été l'objet de plusieurs travaux. Smith (E.) qui a déjà publié de nombreux travaux sur les analogies qui existent entre le cancer des animaux et le cancer des plantes a essayé de provoquer des galles en injectant àMes végétaux des substances chimiques résultant du méta- bolisme des microbes agents de la tumeur, et Molliard a réussi à produire des']_tumeurs dans le parenchyme du pistil du Pavot en y injectant le suc obtenu en broyant les larves du parasite. Toutefois, Giesenhagen, à la suite de ses recherches sur le développement d'une galle d'Acarien sur A^ephrolepis, ne croit pas que ces tumeurs soient dues à une sécrétion du parasite. Maquenne etDemoussy ont étudié l'in- fluence de l'eau et des substances minérales sur la germination des pois et montré la nécessité du calcium. D'après Goodspeed, les variations tératologiques de certaines espèces de Trillium doivent leur origine à l'état hétérozygote d'un parent originel. — Les auximones, c'est-à-dire les substances stimulant la croissance ont été l'objet de travaux inté- ressants. D'après Mackeridge, l'humus soluble, et surtout celui qui est produit par la décomposition bactérienne, doit l'influence favorisante qu'il exerce sur les activités des bactéries du sol non à sa nature col- loïdale, mais à la présence d'auximones. Cette influence est surtout manifeste sur les organismes intervenant dans le cycle de l'azote; il y a accroissement du taux de la fixation d'azote et de la nitrification. Bottomley a étudié quelques efTets de ces auximones sur la croissance de Lemna minor en solutions minérales de culture. Les plantes de Lemna ne peuvent continuer à croître longtemps dans des solutions de culture ne contenant que des aliments minéraux. L'addition d'une quantité très faible de matière organique provenant d'un extrait aqueux de tourbe bactérisée, c'est-à-dire complètement décomposée au moyen des organismes aérobies du sol, provoque aussitôt une accé- lération notable de la croissance. Dans ses recherches sur le métabo- lisme des hydrates de carbone dans la feuille verte, Gast établit que le saccharose est le sucre de beaucoup le plus abondant au moment de l'assimilation la plus intense. Bokorny a pu utiliser pour la nutrition des Spirogyra le lactose, la glycérine et l'aldéhyde formique. Plaetzer a déterminé l'intensité lumineuse à laquelle l'assimilation fait exacte- ment équilibre à la respiration, c'est-à-dire à laquelle il n'y a pas d'échange gazeux entre la plante et le milieu extérieur au point de compensation. Pour chaque espèce de plante le point de com- pensation est différent et change avec la température. Kûster étudie la distribution de l'antocyane dans les variétés de Colciis et les causes de cette distribution et Van Ameyden le géotropisme et le phototro- pisme en l'absence d'oxygène., Loeb publie sur le mécanisme de la croissance ou de l'inhibition des bourgeons dormants et des racines adventives et sur les courbures géolropiques une série de recherches et d'hypothèses qui tendent toutes à démontrer que les feuilles ont une tendance à envoyer vers le sommet des su])stances formatrices de bourgeons, vers la base des substances formatrices de racines et, dans les deux cas, des substances qui déterminent les géotropismes res- L'AN.NKE BIOLOGIQUE. xvii pectifs de ces organes. Ces substances sont comparables à des hor- mones. Dans certains cas, l'hormone géotropique peut être associée ou identique à l'hormone formatrice des racines; dans d'autres cas, elle peut être associée à une hormone formatrice de bourgeons. Oltmanns a réalisé à propos du pîiototactisme des expériences qui démontrent que lesorganismesrecherchent une certaine intensité lumineuse; dans le même ordre d'idées, Buder a montré que si l'on expose des micro- organismes à deux faisceaux lumineux, ceux-ci prennent la direction de la résultante obtenue en tenant compte des intensités des faisceaux. D'après Ricca, la propagation du stimulus dans la Sensitive se ferait par le tissu ligneux et non par le tissu libérien, comme le pensait Haberlandt, et la vitesse de propagation montre qu'il s'agit non d'une propagation d'une forme quelconque d'énergie, mais d'un transport de substance. Lotsy revient sur une hypothèse qu'il défend depuis longtemps; à savoir que l'hybridation est la cause de l'évolution, car la variation a pour origine l'hybridation. Dans ses expériences sur des anomalies héréditaires d'intloraison chez le tabac, Klebs a pu obtenir à volonté un type /acera/rt qui constitue un casd'autohybridation, c'est- à-dire dans lequel un seul des deux gamètes de l'espèce typique, qui se sont réunis au moment de la fécondation, avait subi une mutation. Renner cherche à établir par des expériences la constitution gamétique complexe des OEnothères. Davis fait une critique de la théorie de la mutation de de Vries, basée sur la façon dont se comportent les espèces d'OEnolkera dans les croisements et dans les lignées autofécondées. De Vries signale quelques mutations monohybrides, c'est-à-dire des mutations qui, dans les croisements, se comportent comme des mono- hybrides et, à cette occasion, il réfute avec force l'opinion de Nilsson, d'après laquelle les mutations ne seraient que des disjonctions. Pour contrôler l'opinion de Johaxxsen que la sélection est incapable de changer les facteurs héréditaires d'une lignée pure, Fruwirth a entre- pris une série d'expériences avec des lentilles, des haricots, des pois, des moutardes, et est arrivé à cette conclusion que la sélection ne peut altérer le caractère d'une lignée pure. Bowmann, dans ses études sur l'écologie et la physiologie de Rhizophora man;/le, constate que les Palétuviers se développent le mieux dans les estuaires où il y a des courants contraires d'eau douce et d'eau de mer. Lakon recherche les causes de l'hétérophyllie chez le Persil et Theune, à propos de di- verses plantes géocarpiques, est disposé à voir dans la géocarpie une protection contre les animaux. Letellier a réalisé des cultures pures de gonidies des lichens et n'a trouvé aucune différence entre les go- nidies et les algues semblables libres; il confirme d'ailleurs la théorie de l'origine double des lichens, mais croit que les rapports physio- logiques entre champignons et algues ne sont pas toujours les mêmes. Miehe publie de nouvelles recherches sur la symbiose bactérienne dWrdisia crispa ; comme les méristèmes terminaux et les feuilles de cette plante hébergent toujours une bactérie, il est probable queVArdisia est incapable d'un développement normal sans l'excitation de la bactérie. — F. PÉCllOUTRE. l'année biologique, yxii. 1917. b xviii L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Biologie psvcuoi.ogiqie. — La littérature psychologique de 1917 est certainement plus pauvre encore que Ta'nnée précédente : les ré- serves des travaux en cours au début de la guerre se sont progressi- vement épuisées; les travailleurs sont devenus moins nombreux dans les laboratoires d'enseignement et de recherches, cependant que les études nouvelles provoquées par la guerre et pour elle n'ont pas encore donné des résultats assez significatifs pour valoir d'être publiés. La question des réflexes, conditionnés ou non, conserve son impor- tance en psychologie normale, en pathologique et en comparée; mais on s'aperçoit qu'elle tend à évoluer. A côté des recherches qui enfer- maient toute la psychologie dans le problème des réflexes, apparaissent les études de ceux qui ne voient là qu'un chapitre. On trouvera l'indi- cation et le sens de cette évolution dans les travaux de Burnbam, de AATeiss. de Delage et Goldsmith. L'expression des états à traduire en mouvements a donné lieu à peu près au même nombre de travaux (fait à noter) sur le langage, le sens musical, etc.; à signaler un très intéressant mémoire de Fénis sur les cris et chants des oiseaux : c'est une contribution importante à l'his- toire naturelle de la musique. La neurologie et la psycho-pathologie de guerre semblent devoir apporter une forte contribution à la psychologie physiologique, mais ce ne sont encore que des indications. — D'' Jean Philippe. LE MENDELISME ET LE MÉCAMS31E CYTOLOGIQUE DE L'HÉRÉDITÉ I. — Exposé de la théorie. Depuis Fantiquité et jusqu'à une date très récente, la substance considérée comme étant le substratum héréditaire, c'est-à-dire celle en laquelle résident les causes immédiates de la transmission héré- ditaire des caractères, a été le sang. Les expressions de : pur sang, demi-sang, sang mêlé en font foi. Cependant, cette opinion ne repo- sait sur aucune base objective, et le jour où l'on a voulu soumettre la question au contrôle de l'expérience, cette absence de base est apparue claireriient. Galton (1871), ayant injecté à des lapins blancs le sang de lapins noirs et inversement, a constaté que cette échange de sang, bien que fait à dose massive, ne modifiait en rien la postérité de ces animaux. Quand, par les perfectionnements du microscope, par les progrès de la technique histologique, par les recherches assidues d'une multi- tude de travailleurs, eurent été mises en lumière la structure de la cellule et du noyau, les phénomènes intimes de la maturation des produits sexuels et de la fécondation et le comportement des éléments du noyau dans la division cellulaire, presque tous tombèrent d'accord pour placer dans la chromatine et dans les chromosomes le substratum héréditaire cherclié. Ce n'est pas ici le lieu de discuter cette opinion ; même ceux qui la croient trop exclusive doivent reconnaître quelle sappuie sur des observations précises et suggestives. Le sceau a été donné à cette manière de voir par la célèbre théorie de Weismann qui, combinant les observations à des hypothèses non moins hardies qu'ingénieuses, a fondé une sorte de catéchisme des relations de Fhérédité avec l'évolution de la chromatine dans les cel- lules. Le point fondamental de sa conception consiste à poser en principe que les caractères somatiques (anatomiques, physiologiques, et même XX L'ANNEE BIOLOGIQUE. psychiques) ne sont pas le résultat de la constitution globale de l'or- ganisme ou du protoplasma cellulaire, ou même de la chromatine nucléaire, mais sont en relation, séparément et individuellement, chacun avec une particule définie, infra-microscopique, de chromatine, qu'il appelle déterminant. Les déterminants sont 'groupés en petites masses, appelées ides, dont chacune comprend une collection com- plète des déterminants de l'organisme provenant d'un même ancêtre, l'ensemble des ides représentant l'ensemble des ancêtres. Ces ides, groupés en chapelets, forment les idantes ou chromosomes. Ainsi, le corps chromosomien comprend un nombre considérable de col- lections complètes de tous les déterminants de l'organisme, chacune de ces collections étant le legs d'un des ancêtres de l'individu. Et chaque caractère exprimé est la résultante des énergies directrices de tous les déterminants de ce caractère, contenus dans la totalité des ides ancestraux. Mais il s'en faut de beaucoup que cette résultante ait la précision d'une moyenne arithmétique, car tous les déterminants n'ont pas la même énergie : il y en a de vieux, ily en a de jeunes, il en est d'actifs et de somnolents, et chaque ancêtre transmet ses caractères avec une force héréditaire individuelle que rien ne j^ermet de prévoir. - En outre, au moment de la division réductrice des produits sexuels, lorsqu'une moitié des chromosomes est éliminée et l'autre seule conservée, ce départ se faisant sans autre règle que le hasard, il se trouve que le substratum héréditaire de deux cellules germinales- sœurs, jusque-là identiques sous ce rapport, va se trouver extrême- ment modifié et de façon rigoureusement quelconque, en sorte que les produits de ces deux cellules germinales-sœurs pourront n'avoir de commun que ce qui ne peut pas ne pas l'être, c'est-à-dire les carac- tères de la race, tandis que tous les caractères individuels pourront être diiïerents chez l'une et chez l'autre. Il résulte de là, et c'est un point essentiel à mettre en lumière, que dans la conception weismannienne (et l'on peut dire dans presque toutes celles antérieures au mendélisme), la répartition des caractères héréditaires est affaire de hasard et tout, dans le mécanisme de l'hérê- dité, est organisé de manière à assurer cette incertitude. Lorsque, en 1900, fut exhumé le travail du moine autrichien Meisdel (1), la face des choses fut brusquement retournée. Faisant porter ses recherches sur des hybrides, pour rendre plus apparente la différence des caractères, Mexdel a mis en lumière une série de faits remarquables qui ont provoqué une multitude de travaux d'où est sorti le mendélisme. Leur ensemble étant extrêmement touffu et compliqué, nous renonçons à l'ordre historique et présenterons les choses de façon logique, sans souci de Tordre chronologique. Nous prenons pour guide dans cet exposé la théorie de Th. Morgan et de son école, car elle est l'expression la plus évoluée du mendé- (1) Nous laissons de côte les revendicalionsjustifiées qui ont attribue au botaniste français Naidin (18(>i et 18Co) une bonne partie des constatations retrouvées un peu plus lard (1800 et 1870) par Menoei.. MENDÉLISME ET MÉCANISME CYTOLOGIQUE DE L'HÉRÉDITÉ, xxi lisme, mais il ne faut pas oublier qu'il y a eu dans Thistoire du men- délisme des étapes successives et des inlerprélations divergentes, présentant un intérêt considérable. Une des plus notables parmi ces théories est colle qui se rattache au nom de Batkson qui, avant Th. Mor(;an, a donné le tableau complet du mendélisme et a beaucoup contribué à la fois à le faire connaître, à l'enrichir de solutions per- sonnelles, à susciter des travaux et aussi, il faut le dire, à pousser le mendélisme dans cette voie d'hypothèses accumulées, qui est devenue pour lui aujourd'hui une source de faiblesse. Désignons, pour schématiser, suivant la convention habituelle, un peu modifiée, par P et P' les deux parents, Fun mâle, l'autre femelle, de races dillerentes, et par a un caractère exprimé sous la forme a chez P et a' chez P'. Dans la première génération hybride F,, résultant de l'union de P avec P', tous les produits sont identiques entre eux et présentent le caractère a sous une forme aa', moyenne entre a et a'. C'est la loi de fusion des caractères. Mais si Ton unit entre eux les mâles et les femelles de F^, une distribution toute nou- velle apparaît dans les produits F2 de cette seconde génération. Une moitié seulement des produits présente le caractère intermédiaire aa\ comme F,, tandis que un quart présente le caractère a et un quart le caractère a\ aussi purs que chez les grands-parents P et P' : c'est la loi de la ségrégation des caractères-unités (1). Voyons comment les mendéliens ont fait cadrer la constitution hypo- thétique de la chromatine et le comportement des chromosomes avec le fait expérimental ci-dessus. Ils ont accepté les déterminants de Weismann, sous ce nom ou sous celui de gênes : pour eux, chaque caractère est lié à une particule de chromatine et ne peut s'exprimer que par elle, et là seulement où elle se trouve. Par là, le mendélisme se rattache à la famille de systèmes désignés par l'un des auteurs de cet article sous le nom de théories des particules représentatives ou Micromérisme. Mais la différence est grande avec la conception "de Weismaisn : les ides ont disparu et, pour chaque caractère, il n'y a plus qu'un seul déterminant en tout et pour tout, logé dans l'un ou l'autre des chro- mosomes, ou plutôt, non, il y en a deux : un d'origine paternelle et un d'origine maternelle. Pour bien comprendre ce point fondamental de la conception, par- tons de la cellule sexuelle ayant accompli sa maturation : s'il y a, disons, 12 chromosomes dans l'espèce, la cellule mûre n'en contient que 6, et ces G se trouveront, par un effet dont la cause apparaîtra clairement dans un instant, contenir un seul déterminant pour chaque caractère, lequel déterminant est, d'ailleurs, d'origine maternelle pour les uns, paternelle pour les autres, sans aucune règle. Cela étant vrai pour la cellule sexuelle, mâle aussi bien que femelle, après la fécon- (1) Ainsi, lorsqu'on croise deux variétés de Belle-de-Nuit [Mirabilis jnlapa) : à (leurs blan- clies et à tleurs routes, on obtient en F,, des lleurs roses; les individus de cette génération en se reproduisant entre eux, donnent, en F^, des tleurs rouges, des roses et des blanches dans la proportion de 1 : 2 : l. Ces cas sont, d'ailleurs, très nombreux. ïxii L'ANNEE BIOLOGIQUE. dation, l'œuf fécondé, zygote, se trouve contenir deux exemplaires de chaque déterminant, provenant Tun du père, l'autre de la mère. Ces déterminants ne sont d'ailleurs pas répartis au hasard. Ceux qui sont rapprochés dans un même chromosome restent toujours dans ce même chromosome, aussi bien dans l'œuf que dans le spermatozoïde. S'il y a, par exemple, dans l'œuf, 6 chromosomes : 1, 2, 3, 4, 5, 6, il y en a de même 6 correspondants dans le spermatozoïde : 1', 2', 3'..., 6'; et si le chromosome n° 1 de l'œuf contient les déterminants a, b, c, d, le chromosome n° 1' du spermatozoïde contiendra de même les déterminants a', b', c', d' des mêmes caractères «, 8, y, 5, el ainsi des autres. En sorte que, dans le zygote, les 12 chromosomes ne seront- pas 1, 2, 3..., 10, 11, 12, mais 1 et r,2 et 2'..., G et 6', formant 6 paires, composées chacune de deux chromosomes correspondants, dits allélo-, morphes, contenant l'un les déterminants a, b, c, (/..., l'autre les déter- minants a', 6', c', rf'..., représentant l'un le faciès paternel, l'autre le faciès maternel des mêmes caractères a, p, y, S... Dans toutes les divisions du zygote dans l'ontogenèse, les deux chromosomes de chaque paire allélomorphe subissent la division lon- gitudinale, et chacune des cellules-filles reçoit une des deux moitiés longitudinales, en sorte que dans toutes les cellules somatiques et dans celles de la lignée germinale jusqu'à la division réductrice, les deux constituants, paternel et maternel, de chaque paire allélomorphe, i et 1', 2 et 2'... 6 et 6', se trouvent représentés. Mais, dans la division réductrice, la scission longitudinale n'a pas lieu, et l'un des deux élé- ments allélomorphes passe dans l'une des cellules-filles, l'autre dans l'autre, en sorte que chaque œuf ou spermatozoïde se trouve contenir un seul des deux éléments de chaque paire allélomorphe, le hasard seul décidant si c'est le paternel ou le maternel qui sera conservé, le mode de répartition restant, pour toutes les paires de chromosomes, parfaitement indépendant. Par exemple, l'œuf pourra contenir 1, 2', 3, 4', 5', (5, tandis que 1', 2, 3', 4, 5, 6' passeront dans le globule polaire; et de même, dans deux spermatides sœurs, si l'une reçoit 1. 2', 3, 4, 5, (■»', l'autre recevra V, 2, 3', 4', 5', 6. Il s'ensuit que, dans le zygote origine de la génération suivante, les chromosomes constitueront de nouveau 6 paires allélomorphes, dans lesquelles chaque caractère oc sera représenté par deux, et seulement deux, déterminants, l'un d'ori- gine paternelle, l'autre d'origine maternelle, le premier pouvant d'ail- leurs provenir, entièrement au hasard, soit du grand-père, soit de la grand'mère du père, et le second de même, soit du grand-père, soit de la grand'mère de la mère. Les choses étant ainsi, les résultats de l'expérience mendélienne ci-dessus deviennent une nécessité mathématique. Les parents P et P' étant chacun de race pure mais dilTérente, les déterminants du caractère « sont identiques chez cliacun d'eux, au moins en ce qui concerne le caractère de race; en sorte que l'on peut représenter les deux déterminants de a chez P par un même symbole a, et ceux de a chez P' par un même symbole a' : a el a' étant, d'ail- leurs, difîérents l'un de l'autre. Dès lors, dans le zigote provenant de MENDÉLISME ET MÉCANISME CYTOLOGIQUE DE L'HEREDITE, xxiii l'union de 1* et de P' el qui est l'origine de la génération F,, a et a' sont simultanément présents et par conséquent le caractère a revêtira chez les individus de la génération F, (sauf le cas de dominance dont il sera question plus loin) un faciès intermédiaire entre a et «'. Mais qu'arrivera-t-il à la génération suivante? Dans 1 œuf des femelles de F ,, à la maturation, un des éléments de chaque paire allélomorphe sera éliminé, et le caractère a sera repré- senté soit par a, soit par a', à l'exclusion l'un de l'autre, cl il en sera de même, mulalis mutandis, dans les spermatozoïdes des raàles de F^. La conservation ou le rejet de a ou de a' dans les produits sexuels mûrs étant affaire de hasard, sera réglée par la loi des probabilités. Donc, en moyenne, une moitié des œufs et une moitié des spermato- zoïdes seront porteurs du caractère a seul, et l'autre moitié sera por- teur du seul caractère a. Et comme l'union des œufs et des spermato- zoïdes est aussi affaire de hasard, il s'ensuit que toutes les combinaisons possibles seront réalisées en nombre égal. Or, ces combinaisons sont au nombre de 4 : a a, a a', a' a et a' a. Les individus de la génération Fo, provenant d'un zygote a a, revêtiront donc le caractère o; ceux provenant d'un zygote a' a' auront le caractère a' et ceux provenant d'un zygote a a ou a a, le caractère mixte a a'. Il y aura donc un quart des individus à caractère a, identiques au grand-parent P, un quart à caractère a', identiques à P', et une moitié à caractère mixte a a', inter- médiaires à leurs grands-parents P et P' et identiques à leurs parents F^, tout cela en conformité avec l'expérience ci-dessous rappelée. Les produits a, n'ayant que le caractère a, sont de race pure, comme P, et sont dits homozygotes. Reproduits entre eux, ils ne peuvent engendrer que des homozygotes semblables à eux; de même sont les produits «', identiques à P'; tandis que les produits a a' ou a' a sont hétérozygotes et croisés inter se se comportent comme les produits de F,. Dans les générations ultérieures, les produits a a\ unis entre eux ou à des formes de race pure, donnent toujours une moitié d'individus de race pure et une moitié seulement de produits mixtes; le nombre re- latif de ces derniers ira donc en subissant une diminution régulière et tendra vers zéro. Mais l'hérédité mendélienne ne se conforme pas toujours uniformé- ment au type ci-dessus décrit. L'expérience initiale de Mendel avait déjà mis en lumière une loi opposée à celle de la fusion des caractères. Présentons-là sous une forme schématique. Les parents P et P', unis entre eux, comme ci-dessus, fournissent la génération F,. Mais, au lieu que les individus de cette génération pré- sentent le caractère a a intermédiaire entre a et a', on constate qu'ils présentent tous le caractère de l'un des parents [a par exemple). Unis entre eux, ils donneront, en F^, sur quatre individus, 3 o, 1 a' et aucun a a'. Pour expliquer cette particularité, les mendéliens font intervenir une conception heureuse : celle de la dominance et de la récessivité. Ils admettent que les déterminants de a et de a', au lieu d'être doués d'une égale énergie, sont l'un plus fort, l'autre plus faible : les carac- tères correspondants sont dits le premier dominant, le second i^écessif; wiv L'ANNÉE BIOLOGIQUE. et pour symboliser cette différence, on figure le dominant par A et le récessif par a, sans qu'il y ait aucune relation nécessaire entre le sexe et la dominance ou la récessivité. La dominance se traduit par ce fait que, dans les zygotes contenant A et a, le premier seul s'exprime, c'est- à-dire que le caractère a revêt, dans ces zygotes, le faciès A (paternel ou maternel) à l'exclusion du faciès a (maternel ou paternel). Les pro- duits de la génération F , sont donc : l/.i A, 1/4 a et 2/4 A a. Mais les individus A a, bien que contenant a dans tous leurs éléments soma-' tiques et sexuels, n'expriment que le caractère A. Il y a donc finale- ment 1/4 d'individus a qui sont des homozygotes de race pure, récessifs, qui, croisés entre eux, ne pourront plus donner jamais que des produits identiques à eux ou à P', et 3/4 d'individus revêtant le caractère A, mais qui sont pour une part (1/4 du tout) des homozygotes A de race pure, identiques entre eux et à P, et des hétérozygotes A a, en nombre double (1/2 du tout) qui, croisés entre eux, se comporteraient comme les produits de F , . Mais ces hétérozygotes sont indiscernables, extérieurement, des ho- mozygotes A, dont ils diffèrent cependant de façon fondamentale. Des croisements ultérieurs judicieux permettent de les distinguer aisément. En effet, les individus ne manifestant que le caractère A, unis entre eux, donnent d€s résultats très différents. Les uns, ne donnent indéfi- niment que des produits de race pure, révélant par là que leur formule chromosomienne était AA. D'autres, au contraire, donneront 1/4 de produits a, récessifs de race pure, montrant par là qu'ils étaient hété- rozygotes A a (1). Cette conception donne une base ferme à la latence des caractères, et, si elle est justifiée, on ne peut plus dire qu'un caractère latent soit un caractère absent : c'est simplement un caractère récessif éclipsé par un caractère dominant, mais qui peut reparaître au jour dans des conditions données. , Cependant, cette idée de la dominance et de la récessivité, pour ingénieuse et naturelle qu'elle paraisse, ne s'impose pas comme une nécessité, et Bateson, dans son livre « Mendel's principles of Here- dity », a attaché son nom à une théorie du mendélisme qui remplace l'idée de dominance et de récessivité par celle àeprésencc et d'absenc(' d'un facteur. Le facteur récessif est, dans cette conception, réellement un facteur absent, ou bien un facteur nécessitant, pour se manifester, l'absence d'un autre. Ainsi, lorsqu'il s'agit de coloration du pelage de lapins, on admet, (4) Voici rexpéricncc initiale de Mkndei.. En croisant la variété de Pois [Pisum salivum) à gfraines jaunes avec la variété à graines tueries, il a constaté que tous les desceudanls pré- sentaient le caractère de l'un des parents unniuernent : le \-to\s jaune. Croisés entre eux, les individus de cette première génération d'hyhrides, donnent, dans la. génération suivante, des individus à pois jaunes et d'autres à pois verts, dans la proportion de .'{/-l de jaunes pour 1/4 de verts. Ces derniers, en se reproduisant entre eux, donneront indéfiniment des pois verts, récessifs purs, tandis c|ue, si ce sont les pois jaunes qui se reproduisent entre eux, le 1/3 seulement d'entre eux donnera des pois jaunes indéfiniment (ce seront ceux (lui sont des dominants purs) et les 2/5 fourniront un mélange de jaunes et de verts dans la aième proportion de 3 à i. MENDKLISME ET MECANISME CYTOLOGIQUE DE l/HEREDITE. xxv dans la conception classique du mendélisme, que le gris et le noir forment une paire d'allélomorphes, le gris étant dominant et le noir récessif. On pourrait, d'après Batesox, concevoir les choses d'une façon dillérente. Une première paire d'allélomorphes est formée de présence de couleur et absence de couleur: une deuxième de : présence de gris et absence de gris. Quant au noir, il est présent chez les deux parents ; s'il ne se manifeste pas en présence du gris, c'est parce qu'une certaine hiérarchie existe entre les déterminants : certains dé- terminants peuvent empêcher la manifestation d'autres. Bateson appelle les premiers épistaliijucs, les seconds hi/postaiiques. Le gris, tant qu'il est présent, empêche le noir de se manifester; c'est seule- ment là où il est absent qiie le noir apparaît. Donc, dans la paire présence de gris — absence de gris, le dernier facteur équivaut, par ses efïets, à un déterminant du noir. Un autre phénomène — les faits d'hérédité mixte — qui est interprété dans le mefndélisme de Th. Mor- gan comme une dominance incomplète, s'interprète dans la théorie de Bateson d'une façon différente. Pour la manifestation complète du caractère envisagé (« dominant »), une double dose de déterminants, identiques dans les deux gamètes, est nécessaire; lorsqu'une dose simple est présente, le caractère ne se manifeste qu'incomplètement. Revêtions à notr3 exposé des rapports entre les caractères d'après l'école de Th. Morgan. Ce que nous avons dit pour un caractère « s'applique à tout autre caractère [i pris isolément et individuellement. Mais qu'arrivera-t-il si l'on considère à la fois deux caractères, « et S? Vont-ils montrer une indépendance absolue, ou quelque interrelation réciproque? Les deux cas peuvent se présenter. Soit P et P', deux parents de races distinctes, présentant l'un et l'autre les caractères a et [5, revêtant chez Pies faciès a et^ et chez P' les faciès a' et b'. A la première génération F,, on n'observera rien de particulier; s'il n'y a pas de dominance, tous les produits seront inter- médiaires à P et P', car, ayant pour formule chromosomienne a a' b b\ ils présenteront les caractères mixtes a a' et b b'. Mais à la généra- tion suivante F.,, deux cas pourront se présenter, et la chose a été constatée, en effet, un grand nombre de fois. Dans un cas, les deux caractères varieront indépendamment l'un de l'autre, en ce sens que, cliez un même individu, tandis que le caractère a revêtira la forme a du parent P, le caractère [i pourra revêtir la forme b' du parent P'. Dans l'autre cas, au contraire, si, chez un individu, le caractère a revêt la forme a du parent P, le caractère p prend forcément la forme h du même parent P. De même, si a revêt la forme a', p prend celle de h', et si a revêt la forme mixte a a', p revêt aussi la forme mixte b b'. Dans le premier cas, on dit que les caractères a et p sont indépendants et dans le second qu'ils sont liés entre eux (1). Dans le cas d'indépendance, on admet que les déterminants des (1) Ainsi, lorsqu'on croise la variété de Pois à (leurs pourpres et à grains de pollen XXVI L'ANNEE BIOLOGIQUE. caractères a et S sont situés dans des paires allélomorphes de chromo- somes différents : par exemple, le déterminant de a sera dans le chro- mosome 1 et celui de p dans le chromosome 2; les faciès a et a', 6 et h' seront donc, respectivement, ceux-là dans 1 et 1', ceux-ci dans 2 et 2'. Au contraire, dans le cas d'union, on admet que les déterminants des caractères a et fi sont contenus dans un même chromosome, en sorte que les faciès a et b, a et b' seront contenus respectivement, ceux-là dans 1 et ceux-ci dans son allélomorphe 1'. Il va de soi que, dans ce cas, a et h sont inséparables et passent ensemble, en sorte que tout individu qui possède a possède aussi b ; de même a' et b' sont insépa- rables, et tout individu possédant a possède aussi //. Conséquemment tout individu possédant a et a\ possédera aussi b et h' . Par suite, tout individu de race pure par rapport au caractère a (« a ou a' a) est aussi dé race pure par rapport à B (b b ou b' b') et inversement, tout individu hybride sous le rappo'rt du caractère « a a) sera hybride pour le carac- tère p [b b'). Examinons la chose de plus près. !'"'■ cas : Indépendance des caractères. Les produits sexuels mûrs de P et de P' contiennent ceux de P, a dans 1 et 6 dans 2, et ceux de P', a' dans l'^et b' dans 2'. Le zygote placé à l'origine de la génération F, contiendra donp a dans 1, a dans 1', b dans 2 et // dans 2'; tous les individus présenteront en dehors du cas de dominancej les caractères a et 8 à l'état mixte aa'etbb'. Après la réduction, les produits sexuels de la génération F, pourront présenter les combinaisons suivantes : a b, a b', a b, a' b\ qui seront en nombre égal. Le zygote, origine de la génération F^, présentera donc toutes les combinaisons possibles entre deux séries identiques qui sont l'une et l'autre a 6, a b', a b, a' b'. Ces combinaisons sont au nombre de 16, savoir : l a a b b de race pure P. i aa b' h' pareille .à P pour a et à P' pour \i. ^ aab 6'. pareilles à P pour a, mixtes entre P et P' pour 8. 1 a! a b b pareille à P' pour a et à P pour S. 1 a a' b' b' de race pure P'. 2 a a' b b' pareilles à P' pour a, mixtes pour ,8. ^ a a' b b. mixtes pour a, pareilles à P pour p. '^ a a b' b' mixtes pour a, pareilles à P' pour 8. 4 a' a' b b' mixtes sous tous les rapports. Soit en somme sur ces individus, 4 mixtes sous tous les rapports, 8 mixtes pour un caractère, unilatéraux pour l'autre et 2 à caractères purs et rappelant l'un un parent, l'autre l'autre, et 2 homozygotes de race pure rappelant l'un, un des parents et l'autre l'autre. 2*" cas. Union des caractères. Les produits sexuels mûrs de P con- tiennent a el b dans 1 et ceux de P', a' et b' dans 1'. Le zygote de F, allongés aven une autre variété, à llciirs rouges et à grains de pollen arrondis, les deux caractères iirovonanl du même |iarenl se Iransinettenl toujours enseml)lc. De mi^me, chez la Drosophile, si l'im croise la forme sauvage, de ( ouleur grise et à ailes de dimensions normales, avec une lorme nouvelle, née rccenimenl par mutation, de couleur noire et à ailes rudimcntaires, les doux caractères de chacun des parents se transmettent liflèlement ensemble pendant une série de génération. MENDÉLISMK KT MKCANISME CVTOLOGIQUE DE L'HÉRÉDITÉ, xwii contiendra donc a h a h' ou a a' h //. Les produits F, seront donc tous intermédiaires à P et à P'. Les produits sexuels des individus F^ con- tiendront les uns a h, les autres, en nombre égal, a />'. En s'unissant entre eux, ils donneront pour le zygote F^ toutes les combinaisons possibles entre deux séries identiques a h et a' b\ savoir : 1 a h a b = a a h h homozygote identique à P. "■2 a b a' b' = a a' b b' hybrides pour a et 8. 1 a' b' a' // = a' a' b' b' homozygote pareil à P', soit 2 homozygotes de race pure rappelant Tun P, l'autre P', et 2 hété- i\pzygotes intermédiaires aux deux parents, à la fois pour a et pour S. La dominance, si elle intervenait ici, aurait pour effet, comme plus haut, sans rien changer à la constitution fondamentale, de voiler le caractère récessif en présence d'un dominant et de faire ressembler les hybrides'mixtes aux dominants de race pure, Sans qu'il soit possible de les en distinguer autrement que par des croisements appropriés. Nous avons vu que dans les produits ¥^ la répartition des caractères a et a se faisait suivant la formule : a -\- 'i a a' -\- a' ; mais quelle sera 1^ répartition si nous envisageons à la fois 2 caractères a et b non liés entre eux, en tant que situés dans des chromosomes différents? Voici les formules : Parents P : a b : Parents P' : a b' (a et b étant dominants, a' b' récessifs). Produits F, : ab-a'J)'\ caractères exprimés ab. Gamètes d'oi^i naîtront les F^, après leur maturation : quatre sortes, savoir : a b, ab', a b, a' b'. Zygotes d'oi:i naîtra F^ : on y trouve les 16 combinaisons pos- sibles entre '■1 séries identiques à celles que nous venons d'énumérer, ce qui donne : ab — {:ib caractère exprimé ab ab — ab' » » ab ab — ab » )) ab ab — a'b' » » ab ab' — ab » )) ab ab' — ab' » )) ab' ab'—a'b » » ab ab' — ab' » » ah' àb—ab ^ » » ab a'b — ab' » » ab a'b — ab » » a'b a'b — a'b' » » a'b a'b'-ab » » ab a'b' — ah' )V » ab' a'b' — a'b )J » a'b a'b' — a'b' » » ab' soit en tout 0 a 6, 3 a' b, .3 a b' et 1 a' // (1). i. LorS(|ue, cliez la Drosupliile par exemple, on croise la mutation caractérisée par la couleur grise du corps et l'état « vestigial » des ailes avec la mutation caractérisée par la \.\viri L'ANNEE BIOLOGIQUE. Cette formule s'applique aux combinaisons de 2 caractères; on en tro,uverait de plus compliquées pour les combinaisons de 3 carac- tères ou plus. Il arrive parfois que la répartition chez les produits F^ des deux fa- ciès a et a d'un même caractère a se fait non pas suivant la formule 1 a, 2 a a', 1 a', qui, dans le cas de dominarice, se ramène, pour les caractères exprimés, à 3 a et 1 a', mais suivant une formule plus com- plexe 9 a -f- ~ «'• II existe, par exemple, deux races de pois à fleurs blanches. Si on les croise entre elles, elles donnent en F^ des fleurs colorées. En F2, les individus de F^ étant unis entre eux, on trouve la proportion non mendélienne de 9 colorées pour 7 blanches. Th. Morgan explique ce cas en le rapprochant de celui dont la formule de transmission est 3 : 3 : 1, les 9 revêtant la couleur rouge et 3 : 3:1 = 7, revêtant la couleur blanche. Pour cela il admet que la couleur dépend de deux déterminants situés dans des chromosomes différents a et è pour le rouge, avec leurs allélomorphes a' et h' pour le blanc, les premiers étant dominants, les seconds récessifs, en sorte que la couleur rouge sera réalisée partout oîi il y aura a et 6, quel que soit le reste de la formule, etja couleur blanche réalisée partout où il y aura a' et // sans qu'il y ait en même temps a et h. 11 ne donne pas le détail de la réparti- tion des déterminants et U nous semble que la conclusion ne découle des prémisses (à moins que nous n'ayons pas réussi à comprendre le texte un peu obscur del'auteur) que sous bénéfice d'une petite réserve (1 ) . Liaison des caractères. — Nous venons d'examiner les conséquences de l'indépendance et de la liaison de deux caractères par rapport à leur transmission. Examinons maintenant les conséquences de cette indépendance et de cette liaison en ce qui concerne la constitution intime du chromosome. couleur • éhciie •■. du corps et les ailes Ioniques, tous les individus de F,, auront les ailes longues et une teinte grise. Reproduits entre eux, ils donneront, en Yi la proportion suivante: !• individus gris et à ailes longues; ;i individus gris à ailes « vestigiales » ; 3 individus « ébène • à ailes longues; d individu « él)ène » ;i ailes « vestigiales >■. (1) Ainsi qu'on l'a vu, les pro, toute combinaison le contenant donnera du rouge. Or, ces combinai- sons sont : 1 -|- -1, seule de son espèce; puis 1 -\--2, 1 -|- 3 et 1 + 4 avec leurs inverses : 2 4" 1» 3 -|- 1 et 4 -f- -1, ce «pii lai! en tout 7 ; evifin, la réunion Ae a -\- b est encore réalisée dans les conibinaisims 2 -f- 3 et son inverse 3+2, où n est apporté par un parent et b par l'autre. Il y a donc bien !• combinaisons réalisant le rouge. Passons au blanc. Il sera réalisé dans toute combinaison cimtenant a' et b', c'est-à-dire dans -toutes les l'oi-mules contenant 't sans contenir en môme temps \. Ces combinaisons sont au nombre de .">, savoir : 4 + 4, seule de son espèce; imis4 -J- 3 et 4 -\--2 avec leurs inverses 3 -|- 4 et 2 + 4, soit en tout.';. Ilestent seulement deux combinaisons ne contenant ni 1 ni 4, ce sont : 2 -f- 2 et 3 -|- 3, c'est-à-dire ab' ab' et a'b a'b. Or, à s'en icnii' aux prémisses, elles ne devraient pas avoir de couleur, puisipTclles ne réalisent ni la condition du rouge ni celle du blanc; les lac- teurs, dominant et récessil, y sont en (-(luilibre : 2 « + 2 6' ou 2 '/ -|-- 2 b. Pour (pie le blanc soit réalise, il faut admettre facteurs différents, et ce (|ui compli(|ue encore les choses, l'action de ces facteurs varie avec l'àge. -xxxvi L'ANNEE BIOLOGIQUE. ce qui a été dit des déterminants à propos de la liaison,, de la disso- ciation, de la recombinaison, etc. Ajoutons enfin pour préciser, que ces particules matérielles sont considérées comme des édifices chi- miques extraordinairement complexes, et que c'est par leurs pro- priétés physico-chimiques qu'elles interviennent dans l'expression des caractères. Dans la conception de Bateson, les facteurs ne sont pas liés aux chromosomes et la conception même des chromosomes comme por- teurs des caractères héréditaires est éliminée comme insuffisamment démontrée. Bateson compare les effets produits par les facteurs à ceux des ferments (présents ou absents) et la transmission des caractères à celle de substances analogues aux ferments. La ségrégation ne se présente pas dans cette hypothèse comme nécessairement liée à la ma- turation des produits sexuels ; mais elle n'est pas non plus un phéno- mène chimique. Bateso.n la conçoit plutôt comme un phénomène physique, analogue, par exemple, à ce qui se passe lorsque le pré- cipité se sépare du filtrat. Le précipité déterminerait l'apparition d'un caractère (dominant); l'absence de précipité ferait' apparaître un caractère récessif. Allélomorphes multiples. — Nous avons examiné le cas où un carac- tère a revêt dans les allélomorphes de la génération F, les faciès a et a' des parents P et P'. Mais il n'y a aucune raison pour que le phéno- mène s'arrête là. En fait, on voit le caractère a revêtir en outre les faciès a", a'", a"" etc., chez les mutants P", P" P"", et tous ces faciès jouent leur rôle au même titre dans les hybridations. Les faciès a, a' a" etc., sont exclusifs les uns des autres, l'un étant dominant par rapport à l'autre, et c'est en cela essentiellement que ces faciès d'un même caractère diffèrent de caractères distincts. Aussi, au lieu d'être repré- sentés par des déterminants a, h, c, d distincts étayés le long d'un même chromosome, ils sont représentés par des déterminants homo- logues situés aux points correspondants de chromosomes allélo- morphes. La chose est d'ailleurs démontrée par le fait que tous ces faciès présentent le même n'ombre de dissociations et de recombi- naisons avec les autres caractères, ce qui montre qu'ils sont situés à la même hauteur sur les chromosomes homologues. Do là, la notion d'allélomorphes multiples, notion qui s'impose et qui n'est que la tra- duction des faits eux-mêmes en langage mendélien. Ainsi, si on croise lin mâle de Drosophila à yeux blancs avec une femelle à yeux rouges, on trouve en F.^ la proportion mendélienne de 3 rouges pour 1 blanc, plus exactement : 1 rouge, 2 rouges-blancs avec rouge dominant et 1 blanc, et on considère que les facteurs pour le rouge et pour le blanc sont allélomorphes. Si on ci-oise un mâle aux yeux « éosine » avec une femelle aux yeux rouges, le résultat est le même. C'est là une 2" paire d'allélomorphes. Si le même mâle aux yeux blancs est croisé avec une femelle aux yeux « éosine », même résultat encore, donc une 'i" paire d'allélomorphes. Donc, le facteur « yeux rouges » a, clie/ les uns, pour allélomorphe les « yeux blancs», chez les autres les « yeux MEXDKLISiME ET MECANISME CYTOLOGIQUE DE L'HEREDITE, xx.wii éosine », et de même le fadeur « yeux blancs » a pour allélomorphe, selon les individus, le facteur « yeux rouges » ou le facteur « yeux éosine », et enfin le facteur « yeux éosine « a pour allélomorphe chez certains individus le facteur « yeux rouges », chez d'autres le facteur « yeux blancs ». Le facteur pour les yeux blancs est très étroitement rattaché à la couleur jaune du corps (1 % des recoupements, seulement), et il en est de même du facteur pour les yeux éosine. Les deux fac- teurs ont aussi le même degré de liaison avec les ailes « miniature » (33 ^),etc. Des cas compliqués se présentent qui sont expliqués par l'existence d'un plus grand nombre d'allélomorphes encore. Ils résultent de ce qu'un facteur change sur place de multiples façons, créant ainsi des caractères qui, comme membres d'une paire, peuvent se remplacer. Une autre explication consiste à supposer que ces facteurs n'occupent pas la mnnr. place, mais sont si rapprochés qu'ils sont « complè- tement liés » et ne présentent jamais de recoupement. Le résultat pra- tique est, d'ailleurs, le même. Quelques cas aberrants. — Aux aberrations des règles ordinaires de la transmission génétique des caractères correspondent des aberra- tions dans les conditions chromosomiennes. Ainsi, l'on observe que certains hybrides, au lieu de faire retour à l'une des races parentes lorsqu'ils sont indéfiniment recroisés avec elle, conservent indéfini- ment leurs caractères hybrides intermédiaires. Cela peut s'expliquer par une particularité du comportement des chromosomes : les deux allélomofphes sont trop différents l'un de l'autre pour s'unir ensem- ble, en sorte qu'ils restent indépendants et se divisent au lieu de se séparer. Il arrive alors que, chez l'hybride, le gamète, à la maturation réductrice, au lieu d'éliminer pour chaque caractère la forme propre à l'un des deux parents, conserve les deux; ainsi, soit P et P' deux pa- rents possédant deux sortes de caractères a et S, et supposons que a soit assez semblable dans P et P' pour être représenté par deux allé- lomorphes (cas peu nombreux) que l'on pourra figurer par la lettre a, tandis que pour le caractère 8 la différence est assez grande pour qu'il soit nécessaire de distinguer b provenant de P et b' provenant de P'. Les caractères de cet ordre sont beaucoup plus nombreux. Sous le rapport de caractère a et j3, tous les hybrides F, auront pour formules a a b b' et seront intermédiaires à P et P'. Dans les gamètes avant la réduction, les cliromosomes a s'uniront par paires; à la division réductrice, les deux a se sépareront et chaque gamète en recevra un, tandis que b et b' , au contraire, trop différents pour s'unir, resteront indépendants et se diviseront, et chaque gamète mûr recevra b et b' et aura pour formule totale a h b' . Recroisé avec l'un des parents, P' par ex., qui a pour formule a b', le zygote aura pour formule a a b b' b'. Et comme b ne peut jamais disparaître, puisqu'il se divise avant la maturation réductrice, il restera toujours dans le gamète et dans le zygote, malgré autant de recroisements que l'on vou- dra avec P', en sorte que le caractère b du parent P ne sera jamais >^xxviii LAXNEE BIOLOGIQUE. perdu. Même le caractc-re h' du parent P' ne s'accentuera pas, parce que les deux chromosomes h' étant identiques, ils ne s'accoupleront pas et se sépareront au lieu de se diviser, en sorte que chaque gamète de la génération suivante n'en recevra jamais qu'un (1). D'autres cas d'aberrations plus singulières encore ont provoqué de nouvelles explications où l'on fait intervenir un fait biologique nou- veau : la uon-disjonction des chromosomes sexuels femelles dans la division réductrice. Au lieu que les œufs XX avant la maturation soient tous Xaprèsladivision réductrice, ilsprésententu ne petite quantité d'XX, où les deux X sont restés dans l'œuf, et une proportion égale d'œufs 0, où les deux X sont passés dans le globule polaire. Ce processus biologique a été découvert par Bhidges et étudié dans de nombreux élevages; il permet d'expliquer par des combinaisons fort compliquées un (îert;iin nombre d'aberrations dont l'exposé nous entraînerait trop loin et pour lesquelles nous renvoyons aux mémoires originaux. Certains cas obligent même les mendéliens de sortir des cadres des phénomènes chromosomions et même nucléaires et d'admettre une transmission héréditaire ayant pour subslratum le cytoplasma et ses divers organes. Celte idée a été suggérée par des, exemples lels que celui de Mimlnlis jalapa, où il existe des branches à feuilles vertes, d'autres à feuilles tachetées; les fleurs transmettent aux descendants les caractères de la branche qui les portait, mais seulement si ces (leurs sont femelles. Cela s'explique si l'on considère la dépigmenta- tion des plaslides chlorophylliens comme une maladie transmissible par le seul cytoplasma. — Chez Pelargonium, il existe de même des feuilles blanches, vertes et panachées, mais la transmission de la panachure aux descendants a lieu en tout cas, quel que soit le sens du croi- sement (père blanc, mère verte ou réciproquement). Il résulte de là que le cytoplasma mâle intervient dans la transmission du caractère. Quant à la présence dans chaque génération do quelque rameaux pure- ment blancs ou verts, elle s'explique par les hasards de la répartition des plastides blancs et verts dans les divisions somatiques, qui se fait suivant la loi des grands nombres, entraînant dans quelques cas excep- tionnels l'exclusion des grains blancs ou des grains verts dans une cellule, et par suite dans toute sa lignée descendante. Le mendélisme et la variation. — On peut distinguer deux sortes de variations : celle qui provient de la recombinaison des caractères déjà présents et celle qui provient de l'apparition de caractères vraiment nouveaux. La première s'explique aisément par la théorie mendélienne et, à vrai dire, la tliéoric tout entière vit de ces recombinaisons, dont elle donne les règles précises et variées. La seconde est admise par les mendéliens, qui font largement usage de la mutation de de Vries; mais elle ne se rattache pas à leur système d'une manière étroite, comme la (1) Les recroisemenls des Mit rolépiiloptcres, ctudii-s par Standklss en sont un exemple. DoNCASTEft a montre chez, d'autres hybrides «les Microlépidoptères que la lusinn des cliro- mosomes ne s'opérait pas, le n<>ml)re des chromosomes de i'Iishride étant prescjue égal à la somme des nombres haploïdes des deux parents. MENDKLISMK KT MÉCANISMK CYTOLOr.IQUK DE L'HEREDITE. x\xi\ variation i-ecombinatoire, ol marche à côté d'elle, sans la pénétrer, sans y trouver une explication. Les mendéliens semblent ne pas se préoccuper do sa nature par rapport aux déterminants et aux facteurs, sans doute parce qu'ils sentent là une difficulté dont ils ne voient pas la solutioa. C'est là probablement ce qui a amené l'un d'entre eux à proposer une explication de l'évolution sans faire appel à l'introduction de caractères nouveaux. S'il est difficile de concevoir l'apparition de nou- veaux caractères dans la théorie mendélienne, la perte de facteurs peut aisément s'expliquer. Aussi Batesox propose-t-il une explication vraiment originale et inattendue, fondée sur un large emploi des fac- teurs inhibiteurs et sur leur rejet progressif au cours de l'évolution phylogénétique. Pour résumer en deux mots sa pensée, l'Amibe ances- trale aurait contenu tous les facteurs des caractères qui devaient se manifester ultérieurement dans la phylogénèse, mais maintenus à l'état d'inaction par un nombre égal de facteurs inhibiteurs; xlès lors, toute apparition d'un caractère nouveau s'explique par le rejet de ou des facteurs inhibiteurs de ce caractère. La théorie ^st tellement simple que, malgré l'immensité de son envergure, elle tient en quelques mots et qu'il serait superflu de s'étendre sur elle tant que l'on veut s'abstenir de la discuter. II. — Critiqie de la théorie. Les faits mis en lumière par Naudin, puis par Mendel ont, pour le problème de la transmission héréditaire des caractères, une impor- tance considérable. Ils ont montré l'existence des règles dans cette transmission; pour la première fois, ils ont permis de prévoir avec une précision relative, au moins dans certaines circonstances, comment s'opère cette transmission. L'un des signataires de cet article avait pu éi-ire à bon droit avant que les travaux de ces savants eussent été exhumés : « En fait de transmission de caractères, tout est possible, rien n'est certain. » Aujourd'hui, cette proposition, au moins sous cette forme absolue, ne peut plus être maintenue. On peut, dans cer- tains cas, encore bien rares il est vrai, affirmer d'avance comment se fera la transmission de certains caractères des parents aux descendants. C'est là un fait capital, dont l'importance ne saurait être méconnue. Uu autre résultat important a été la découverte d'une relation cau- sale remarquable entre les faits de transmission héréditaire et le com- portement des chromosomes dans la division nucléaire, la maturation des produits sexuels et la fécondation. Ici, il faut reconnaître que l'initiative n'appartient pas aux mendéliens, mais à Weismann; les mendéliens ont utilisé les conceptions de ce dernier, mais ils les ont modifiées, adaptées aux besoins de leurs théories et largement éten- dues. Grâce à eux, on a aujourd'hui non seulement une connaissance des faits de l'hérédité, mais une conception de leur mécanisme, sinon certain, du moins possible, ce qui est déjà intéressant. XL L'ANNÉE BIOLOGIQUE. La recherche des détails de ce mécanisme a exercé une telle séduc- tion sur Tesprit des partisans de la théorie de MENDELque des pléiades de chercheurs se sont lancés sur cette piste, et cela a été l'origine d'une multitude de travaux intéressants où Ton a serré de plus près qu'on n'avait fait jusqu'alors la solution du problème de la transmission héréditaire, dans ses effets, dans ses causes et dans ses conséquences immédiates et lointaines. Parmi ces travaux, il faut réserver une place d'honneur, sans méconnaître le mérite de beaucoup d'autres (en parti- culier de ceux de Clénot), à ceux de Th. Morgan et de son école sur la Drosophile. Ces recherches sur les hybridations entre mutants de la mouche des fruits constituent, le mot n'est pas trop fort, un admirable écrin de joyaux scientifiques, et l'on peut dire que, grâce à eux, la Drosophile a fait autant et plus pour la solution du problème de l'hérédité que Y Ascaris megalocephala pour celle du problème de la fécondation. On voit que nous ne méconnaissons nullement le vif intérêt du mendé- lisme ni le très réel mérite des travaux de Mendel et des mendéliens, mais nous pensons cependant que Ton a trop fermé les yeux sur les incertitudes de la théorie, sur ses défauts, ses lacunes, ses invraisem- blances, sur la fragilité des bases objectives sur lesquelles repose le colossal édifice des hypothèses mendéliennes. C'est ce que nous allons montrer maintenant, pour retenir si possible les travailleurs qui se lancent sur cette pente facile et agréable sans en avoir suffisamment discerné les dangers. Un premier point à remarquer, c'est que, comme la théorie weis- mannienne, la théorie de Mendel réclame l'individualité permanente des chromosomes et elle ne saurait s'en passer : c'est sa base, son fondement essentiel; sans elle tout s'écroule. Or, cette permanence n'est aucunement démontrée; s'il est vrai qu'elle est généralement admise, beaucoup de bons esprits la nient. Si on y croit, c'est moins parce qu'on l'a constatée que parce qu'on en a besoin pour étayer tel ou tel système. En fait, sauf dans quelques cas particuliers, elle est contredite par l'observation. Pendant la phase de repos intermédiaire à deux cinèses, on n'en trouve aucune trace : les chromosomes sont réduits à une poussière de grains chromatiques dispersés dans le nucléoplasme où aucune frontière intérieure n'est reconnaissable ; de telles frontières ont été admises par quelques-uns entre les lots de granules chromatiques correspondant aux divers chromosomes, mais c'est une conception sans base objective. L'admettre choque toute vraisemblance et va presque à l'encontre du bon sens. La théorie weis- mannienne pourrait à la rigueur s'en passer; la mendélienne non seulement ne le peut pas et s'écroule si on la lui refuse, mais elle y ajoute des exigences nouvelles. Il faut non seulement que les chromo- somes soient permanents, ou plutôt se reconstituent identiques à eux- mêmes après chaque phase de repos, mais il faut encore que les couples allélomorphes se constituent, au moins au moment de la division réductrice, de telle façon que l'un des partenaires soit formé des élé- ments d'un des chromosomes maternel et l'autre des éléments d'un chromosome paternel homologue. La seule base objective de cette MENDELISME ET MÉCANISME CYTOLOGIQUE I)K LIIÉRKDITÉ. su conception réside dans le fait quelquefois observé que les chromosomes paternel et maternel restent rapprochés sans se fusionner après la fécondation. Mais cela ne dure qu'un temps très court et rien, absolu- ment rien, n'autorise à admettre que ces partenaires se retrouvent identiques à eux-mêmes après les divisions et les stades de repos qui séparent de la fécondation les ovo- ou spermatocytes qui déterminent les lignées germinales. L'admettre, c'est réclamer une chose contre laquelle parlent tous les aspects cytologiques d'une multitude innom- brable de divisions. Non moins gratuite et contraire à l'observation est l'hypothèse d'après laquelle les déterminants ou les facteurs différents les uns des autres seraient alignés en grains de chapelet tout le long de chaque chromosome. Ces déterminants ou ces facteurs sont, comme nous l'avons vu, des complexes différents tous les uns des autres par quelque particularité de leur constitution chimique; comment se fait-il qu'aucun différen dateur (et l'on sait combien sont nombreux ceux qui ont été employés) n'a permis de montrer la moindre trace de cette différence? Là où de telles différences existent, comme entre les chromosomes, les nucléoles, les centrosomes, les mitochondries, les plaslides, les filaments achromatiques, la différenciation par les réactifs colorants la révèle; mais dans l'intérieur d'un même chromosome jamais une telle différence n'a été observée. N'y a-t-il pas là de quoi éveiller un certain scepticisme? Pour en finir avec les forces hypothétiquement mises en jeu pour expliquer un hypothétique comportement des chromosomes, faisons une dernière remarque. Pour les nécessités du regroupement, les mendéliens réclament un ajustage rigoureux des deux chromosomes allélomorphes, de telle façon que chaque déterminant soit exactement en face de son homologue, ce qui exige une précision d'ajustage de l'ordre d'une fraction de [x. Cet ajustage fdont les préparations histo- logiques ne nous montrent nullement le tableau) réclame l'interven- tion de forces attractives s'exerçant entre les déterminants homo- logues. Or, de pareilles forces sont peu compatibles avec l'indifférence absolue du point de croisement, et tout à fait incompatibles avec l'écartement en X des deux chromosomes à partir de ce point de croisement. C'est déjà beaucoup de faire intervenir, avec un parfait arbitraire, des forces moléculaires dont on ne sait rien de précis ; c'est tout à fait abusif de demander à ces forces des effets contradictoires. Il convient de remarquer que cette analyse minutieuse de la cons- titution du chromosome par le moyen des divers recoupements, qui u conduit à l'établissement d'un schéma où le chromosome est défini comme un chapelet dont chaque grain a sa place fixe et représente un déterminant, ne saurait avoir la prétention de donner une idée même approchée de la constitution vraie et complète des chromosomes, car tous les déterminants dont il est question chez la Drosophile sont des déterminants de caractères anormaux, apparus par mutation. Quant aux déterminants, infiniment plus nombreux, de caractères normaux, il n'en est question nulle part, en sorte que la théorie ne nous ren- XLii L'ANNEE BIOLOGIQUE. seigne en rien sur la constitution des chromosomes dans ce qu'ils ont de plus essentiel. ^ Mais concédons aux mendéliens tout ce qui pourrait leur être si jus- tement contesté sous le rapport de la constitution des chromosomes et de leurs propriétés et voyons si avec cela leur tliéorie est vrai- ment adéquate. Une théorie de l'hérédité donnant le mécanisme de la transmission des caractères doit pouvoir exphquer l'ontogenèse, c'esl-à-dire le mécanisme de l'apparition successive des caractères par la différen- cmtion progressive au cours de l'ontogenèse individuelle. Sous ce rapport, la théorie de Weismanx, étant admises ses hypothèses fon- damentales, résolvait pleinement le problème par l'intervention d'un processus parfaitement simple et ne choquant point la vraisemblance. Ce processus, c'est 1' « Ausschaltung der Iden », c'est-à-dire la désin- tégration des ides. Chaque ide de l'œuf fécondé contient une collection complète de tous les déterminants de l'organisme, mais à chaque division nucléaire cette coUection se scinde en "2 parts, et chacune des 2 cellules-filles ne reçoit que ceux des déterminants qui sont utiles à elle et à sa lignée pour la réalisation des caractères qu'elles doivent exprimer; à la lin de la différenciation, chaque cellule terminale d'une lignée ne contient que les déterminants dont elle a besoin. La cellule hépatique, par exemple, contient ceux qui lui sont nécessaires, à l'exclu- sion de ceux nécessaires aux cellules musculaires, nerveuses, ou autres. Dans la conception mendélienne, il n'y a pas de désintégration des déterminants. Toute cellule en reçoit la collection complète, et Ion est en droit de se demander pourquoi dans la cellule terminale d'une lignée tous ces déterminants restent inactifs, à l'exception de ceux correspondant aux caractères très spéciaux qu'elle revêt. Pour surmonter cette très grave difficulté, les mendéliens sont obligés de faire appel à des facteurs étrangers aux déterminants et situés soit dans le cytoplasme, soit dans le milieu ambiant : la cellule hépatique revêt des caractères différents de la cellule nerveuse par suite du fait qu'elle occupe dans l'organisme une situation différente et que cette situation la met dans des conditions telles que seuls certains de ces déterminants sont en état d'exprimer les caractères qui leiir corres- pondent. C'est l'abandon complet du point de vue préformationniste — qui était celui du mendélisme primitif — et l'acceptation d'un point de vue épigéniste des plus accentués. Un des points les plus séduisants de la théorie mendélienne est cer- tainement celui qui a trait à la dominance et à la ségrégation progres- sive : ce sont là deux phénomènes si étroitement liés à la conception fondamentale qu'ils ne sauraient pas comporter d'exceptions. Or, si Ton examine la chose de près, on voit qu'il n'en va pas ainsi. Nom- breux sont les cas de dominance partielle ou incomplète (d'après Th. Morgan, ils constituent même la majorité), ou même renversée. Un des promoteurs les plus autorisés de la théorie, Cuénot, a été conduit pour les expliquer à admettre des degrés dans la dominance, des va- riations quantitatives d'un même facteur; d'autres ont fait intervenir MENDELISMK ET MECANISME CYTOLOGIQt E DE L-HÉRÉDITÉ. xuii (les facteurs inlensifiants, inhibants, diluants, etc.. Il saute aux yeux ([uo ce sont là des expédients. Il y a des cas oîi la ségrégation ne se montre à aucun degré et tout se passe comme dans la théorie ancienne du sang comme substratum de Thérédité. L'espèce humaine en montre un exemple frappant. Le produit d'un blanc et d'une négresse est un mulâtre : chez lui, pas de traces de dominance. Les produits des mulâtres entre eux ne montrent aucune trace de ségrégation. On n'a jamais, que nous sachions, ren- contré chez, les mulâtres do la deuxième génération un quart de blancs purs et un quart de nègres purs. 11 en est de même pour les produits des mulâtres avec des parents de race pure : tant qu'il y k une trace de sang nègre, elle se manifeste proportionnellement à sa participation dans le mélange. De là la distinction entre les caractères mendéliens et non mendéliens, entre hérédité mendélienne et non mendélienne. Oui ne voit que ce sont là de simples échappatoires pour se débarrasser de faits incompatibles avec la théorie? Il n'y a pas deux sortes de carac- tères, mendélienç et non mendéliens, mais il y a une théorie mendé- lienne souvent mise en défaut et qui, par là, se révèle comme inexacte ou tout au moins comme ne comportant qu'une partie de la vérité. Cette distinction entre caractères mendéliens et non mendéliens, les partisans ^e la théorie l'invoquent sous la pression des difficultés, mais ils ne l'expliquent pas. Mettons-nous à leur place et cherchons à la définir pour eux. Il serait naturel de penser que la cause peut résider dans les relations de similitude des idioplasmes des formes parentes : quand les parents sont de même race, leurs idioplasmes étant presque identiques, rien n'empêche leurs éléments chromatiques i déterminants ou facteurs] de se fusionner de telle manière que ce qui provient du père et de la mère est à tout jamais confondu, en sorte que la ségrégation des caractères ne peut plus se produire. Au contraire, dans les fécondations hybrides, les éléments chromatiques d'origine paternelle et maternelle, en raison de leur disharmonie constitution- nelle, sont empêchés de se fusionner et se retrouvent face à face dans les paires allélomorphes au moment delà division maturative, en sorte ■que l'un d'eux est tout entier éliminé et l'autre tout entier conservé, ce qui est la base de l'hérédité mendélienne. Ce serait ainsi admira- blement simple. Malheureusement, les choses ne se passent pas ainsi. Les idioplasmes du blanc et du nègre sont certainement plus dishar- moniques que ceux de deux mutants de Drosophile, et cependant la transmission est mendélienne chez ceux-ci et non mendélienne chez ceux-là. Par contre, on a cité des cas d'hérédité mendélienne pour des caractères différentiels insignifiants. Ainsi, la difficulté reste entière et la distinction entre deux sortes d'hérédité : mendélienne et non mendélienne reste la constatation purement verbale d'une difficulté insurmontée. Mais de tous les défauts de la théorie mendélienne le plus grave, à notre avis, est la manière dont elle s'est constituée. Elle est partie de certains faits mis ert lumière par elle, mais qui n'étaient peut-être que des cas particuliers, et a étendu ses conclusions à l'ensemble, par une xLiv L'ANNÉE BIOLOGIQUE. généralisation injustifiée. Puis, au fur et à mesure que se sont mon- trées, chaque jour plus nombreuses, les exceptions à la conception primitive, elle a introduit de nouvelles hypothèses pour les expliquer. Ces hypothèses, pour être fondées, auraient dû être dictées par les aspects cytologiques et la vraisemblance. Or, elles n'ont tenu compte ni de celle-ci ni de ceux-là : elles ont été constituées uniquement en vue de fournir l'explication de contradictions gênantes. Tout esprit dégagé de préjugés reconnaîtra que c'est là un procédé extrêmement dangereux et qui n'a guère de chances de conduire à la vérité. Pour avoir ainsi procédé, la théorie de Weismann est finalement tombée dans le juste discrédit dont elle ne se relèvera pas. Le parallèle entre les deux théories est tout à fait frappant sous ce rapport. Tant qu'elle n'a eu à expliquer que les faits de la différenciation progressive de l'organisme dans l'évolution ontogénétique et le trans- fert des particularités héréditaires aux descendants, la théorie de Weismann a eu beau jeu : la constitution des idantes au moyen d'ides ancestraux, celle des ides au moyen de déterminants représentatifs chacun d'un caractère déterminé, tout cela avait l'avantage sinon d'une haute vraisemblance, au moins d'une belle simplicité, et l'ensemble constituait un édifice harmonieux, solide, aux nobles proportions, et bien fait pour séduire les esprits Imaginatifs. Mais quand il a fallu satisfaire aux exigences de certains problèmes particuliers, tels que la régénération, le bourgeonnement, la dichogénie, la réapparition des caractères latents et surtout la variation progressive, la théorie a été entraînée à des complications si embarrassées et si hautement invrai- semblables que tous les esprits pondérés se sont écartés d'elle. Il en est exactement de même pour le néo-mendélisme. Tant qu'il ne s'est agi que d'expliquer le mélange des caractères ou la dominance de l'un d'eux dans la première génération hybride, puis leur ségréga- tion à la génération suivante et leur répartition entre les descendants suivant des règles arithmétiques parfois simples (1 : 2 : 1), parfois compliquées (9 : 3:3:1), mais toujours en parfait accord avec les règles du calcul des probabilités, les mendéliens n'ont eu à demander au comportement des chromosomes que ce qui était en accord avec les observations histologiques; la conception même des caractères-unités ne réclamait rien de plus que ce qu'on avait accordé à Weismann pour ses déterminants. Donc, jusque-là tout allait bien; mais il en fut autre- ment lorsque, par le progrès des recherches, on rencontra des cas inconciliables avec la théorie primitive, et ces cas, d'abord considérés comme des exceptions, sont aujourd'hui si nombreux, qu'ils sont devenus la règle, tandis que les cas primitifs, formant la base du mendé- lisme initial, devenaient l'exception. Or, cette règle nouvelle, c'était l'incohérence des résultats. Cependant les néo-mendéliens ne se sont pas tenus pour battus et, usant sans discrétion aucune de la liberté d'attribuer arbitrairement aux chromosomes et à leurs éléments constitutifs les propriétés requises pour la solution de chaque problème particulier, ils se sont livrés avec MENDÉLISME ET MÉCANISME CVTOLOGIQUE DE LHÉRÉDITÉ. xi.v ardeur à cet exercice, sans comprendre qu'ainsi ils marchaient tout droit et à vive allure vers le précipice où le weismannisme s'était englouti. Il est à remarquer que, de concession en concessi(m, la théorie en est arrivée à saper elle-même ses propres fondements. Préformation- niste dans son essence, elle a aboutit à des compromis avec le lamar- ckisme qui la défigurent complètement. Elle ne se rend acceptable qu'en sacrifiant ses principes initiaux. Ce n'est pas seulement dans l'évolution ontogénétique, c'est aussi pour expliquer la transmission (le caractères par la génération que les mendéliens sont obligés de faire intervenir les actions du milieu : température, sécheresse, présence dune sécrétion spéciale, etc.. C'est, pour eux, la seule possibilité d'expliquer pourquoi les caractères ne suivent pas rigoureusement la répartition des déterminants. Une autre concession faite par Th. Morgan enlève même au mendé- lisme son idée principale : la localisation des facteurs dans les chromo- somes. Cet auteur admet, en effet, une transmission héréditaire ayant pour substratum le cytoplasma et ses divers organes, plastides, mito- chondries, grains de pigment, enzymes, etc.. Dans ce cas, la transmis- sion héréditaire dépendra de la multiplication et de la répartition des parties du cytoplasma correspondantes. Mais de tous les coups portés à la théorie, le plus grave est celui qui résulte de la substitution des facteurs aux déterminants. Cette conces- sion constitue un progrès important, mais c'est un progrès parce que cela représente l'abandon de l'erreur mendélo-weismannienne et l'adoption partielle de l'opinion conforme à la commune manière de voir. Celle-ci consiste à considérer comme ayant des fonctions différentes les parties se distinguantpar des caractères topographiques, cytologiques, morplw- logiques, chimiques différents, tels que : chromosomes, centrosomes, nucléoles, filaments achromatiques, mitochondries, plastides, cyto- plasma, membrane, etc., etc., et comme ayant des propriétés semblables les parties que rien ne distingue les unes des autres. Cependant, il ne faut pas aller trop loin : il est certain qu'il est des différences que le microscope ne nous révèle pas. Ainsi, rien ne distingue les uns des autres les granules mitochondriaux, dont les uns sécrètent du glyco- gène, d'autres de la graisse, d'autres encore des produits de sécrétion divers. Il est donc permis de considérer les granules chromatiques en apparence identiques comme jouissant de propriétés diverses. Ces pro- priétés, ils les manifestent, d'ailleurs, à l'état de granules indépen- dantes dans le nucléoplasma pendant les périodes de repos, leur asso- ciation temporaire en bâtonnets étant un acte spécial, en rapport avec la division nucléaire et destiné à assurer un partage égal entre les deux cellules-filles : les microsomes sont des éléments essentiels colla- borant par leurs propriétés chimiques à l'expression des propriétés physiologiques et des caractères morphologiques de la cellule. Dire que chacun d'eux est la cause unique d'un caractère-unité était l'erreur des weismanniens et des mendéliens primitifs, erreur consacrée par le mot « déterminant ». Dire aujourd'hui qu'ils sont les facteurs matériels qui, par leur collaboration, contribuent à l'expression de l'ensemble XLVi L'ANNÉE BIOLOGIQUE. des caractères, c'est se rapprocher de la vérité, mais, nous le rappelons, c'est revenir à l'opinion commune en abandonnant l'erreur mendé- lienne. Les mendéliens affectent de considérer ces modifications comme de médiocre importance; nous, nous les considérons comme la capitulation dumendélisme. Cette capitulation se caractérise par deux faits capi- taux : l'abandon des déterminants pour des facteurs (ce qui implique l'abandon des caractères-unités) et l'abandon de la puissance direc- trice absolue des facteurs matériels intranuclèaires, pour reconnaître la nécessité de la collaboration du cytoplasma et des facteurs lamar- ckiens pour la réalisation des caractères. Mais oîi apparaît de la façon la plus éclatante l'insuffisance de la théorie mendélienne, c'est quand il faut expliquer la variation et l'évolution phylogénétique. Cela a été l'écueil où le weismannisme a achevé de sombrer. C'est aussi celui sur lequel le mendélisme vient s'échouer. A la théorie de Weismann, comme à toutes les théories antilamarckiennes, manque un élément essentiel : le substratum de la variation progressive. Toute variation weismannienne repose sur une combinaison d'ides ancestraux, aussi diversifiée qu'on voudra, mais qui ne pecmet l'introduction d'aucun élément nouveau, en sorte que l'origine des ides eux-mêmes reste inexplicable. Ils ne sauraient différer les uns des autres, puisque aucun ne comporte l'incorporation d'un élément nouveau qui manque aux autres. Il en est de piême pour le mendélisme. Tous les caractères mendéliens sont des recombinaisons de caractères préexistants. Les mendéliens parlent bien de mutation; ils l'acceptent et s'en servent, mais nulle part ils ne l'expliquent, et nous les mettons au défi de le faire en restant sur le terrain du men- délisme pur. N'est-il pas permis de considérer comme un aveu formel de l'impuissance du mendélisme à rendre compte de l'apparition d'un caractère vraiment nouveau, cette effarante théorie de Batkson qui ne voit dans l'homme qu'un Infusoire décompliqué parle rejet des facteurs inhibiteurs qui seuls empêchaient celui-ci d'avoir des bras, des jambes, des vertèbres, un cerveau à circonvolutions, capable d'opérations psy- chiques compliquées, etc.? Comme conclusion finale, nous dirons ceci : l'idée mendélienne est intéressante, elle explique certains faits exceptionnels appartenant au domaine étroit de la transmission des caractères dans les fécondations hybrides. Mais elle n'est à aucun titre une théorie générale de l'héré- dité. Elle a eu le mérite de faire éclore de très importants travaux qui ont enrichi la science de faits aussi remarquables qu'inattendus, mais nous voyons avec inquiétude la masse des jeunes chercheurs se livrer à l'œuvre stérile d'expliquer de nouvelles exceptions par de nouvelles Jiypothèses. Il y a un meilleur emploi à faire des énergies productives des biologistes. Yves Dklage et m. Goldsmith. REVUE DE NOS CONNAISSANCES SUR LES LOIS MATHÉMATIQUES DE LA CICATRISATION DES PLAIES par E. FAURÉ-FRÉMIET, . t Fred VLÈS, Préparateur au Colli'_'f;e Docteur es Sciences, de France. Préparateur au Laboratoire de Roscolï. Introduction. L'observation journalière des innombrables blessures de guerre a orienté, sans doute sous le besoin implicite de prévoir l'évolution d'une plaie, toute une série de recherches vers la représentation mathéma- tique de la cicatrisation. L'intérêt pratique d'une telle opération est incontestable, et le profit qu'on penserait pouvoir en retirer semble double : savoir approxima- tivement, dès les débuts de l'hospitalisation du blessé, vers quelle époque il aura des chances d'être guéri ; et surtout pouvoir être averti au jour le jour, par un désaccord soudain entre le calcul et les faits, qu'un phénomène intercurrent est en train de prendre place dans l'évolution de la lésion. L'intérêt théorique, encore qu'on n'ait guère cherché jusqu'ici à le mettre en évidence, est loin également d'être négligeable en tant que représentation d'un phénomène biologique. C'est pourquoi nous avons cru devoir résumer et discuter ici l'en- semble de ces travaux. Rappelons comment s'effectue l'évolution d'une plaie de surface (sauf cas particuliers'', ce sont les seules qui ont été envisagées) main- tenue aseptique et se cicatrisant sans perturbations^ accidentelles (Carrel) : le traumatisme est immédiatement suivi d'une période quies- cente 'X\^. 1), de temps variable (1 à 5 jours); à celle-ci succède plus ou moins tôt une période de contraction pendant laquelle la sur- face cruentée libre de la plaie, devenue granuleuse, diminue rapide- ment, son périmètre se « contractant » sous l'effet d'une gorte de glissement centripète de la peau saine des bords de la plaie, effet régularisateur probable d'un remaniement intensif des couches pro- fondes. Puis, la contraction se terminant, si celle-ci n'a pas été suffi- sante pour recouvrir entièrement la plaie, la surface restée encore libre est envahie par une lame de bourgeons épithéliaux, partis de la limite XLViii L'ANNEE BIOLOGIQUE. de la « contraction », et cheminant, fragiles et irréguliers, sur les granulations de la plaie : c'est la période d'épithélisadon. Enfin, la surface résiduelle complètement recouverte par le délicat épithé- lium de première formation, se forme aux dépens de celui-ci le véri- table épiderme cicatriciel i période cicatricielle], dont l'apparition s'ac- compagne souvent d'un relâchement partiel du bord cutané contracté. \ i>„ ' ' \ A-B 1 \^!.î C t // /// /I- rig. 1. —Schéma de l'évolution d'une plaie. En aliscisses, les temps; en ordonnées, la surface libre de la |)laie. De .S'., à A, la surface lilire diminue par la • contraction » de la peau péri- phérique; de yt à B, l'obturation se termine par les nouvelles lames épitiiéliales. Pendant le même temps, le rebord de la peau contractée, en .4r, se détend lég:èrement. /. période «luiescente; //, iieriode de contraction; ///. période d'ofiithélisalion : IV, période cicatri- cielle. (Imité de Lecomte de Noiiy.) En haut : Schéma de la i^laie correspondante .S,„ bord de la surlace initiale; A. bord de la •contraction"; .1-L', région d'épithélisatiou; N, sur- face libre résiduelle. La diminution de la surface libre de la plaie résulte donc de la som- mation de deux phénomènes successifs, la contraction de la peau ancienne et la poussée des nouvelles lames épithéliales hors de celle-ci. Quant à la mesure des surfaces de plaies, elle s'effectue en collant sur la surface cruentée, par simple apposition, une feuille transparente de celloplume viscose, hydrate de celluloseï sur laquelle on calque au crayon gras le contour de la plaie; le calque est ensuite reporté sur papier, et sa surface mesurée par un procédé quelconque (planimètre, pe.sée, etc.). L'ANNEE BIOLOGIQUE. XLi\ \. — Les fohmules mathématiques de la cicatrisation des plaies. Deux parts sont à considérer dans les recherches mathématiques sur 1,1 cicatrisation des plaies. Un premier groupe d'auteurs cherche à établir des formules purement empiriques, permettant de suivre praliquement l'évolution de la plus grande part du phénomène; un second groupe tente la construction de théories plus élevées au point de vue mathématique, quoique à vrai dire les fonctions finales obte- nues, malgré leur grand intérêt, soient souvent encore à peine des indications sommaires, susceptibles tout au plus d'être discutées en première approximation. Formules empiriques. — Les premières recherches quantitatives sur les phénomènes de cicatrisation paraissent être celles de SPAirs et LoEB (1) et de Carrel (2) qui, classant les gros faits de l'évolution d'une plaie expérimentale, mirent en évidence que le facteur fonda- mental probable de la vitesse de cicatrisation, ou de l'époque de fer- meture de la plaie, est la surface de celle-ci. « The'larger the wound, disent Spain et Loeb, the earlier Ihe closure of the wound takes place », ce qui est peut-être trop schématique. Si S et S' sont les surfaces d'une plaie à deux époques de sa cicatrisation, V et V les vitesses de cicatrisation (c'est-à-dire la diminution de surface en fonction, du S V temps) aux mêmes époques, on a^y = y?, c'est-à-dire que la vitesse de cicatrisation est proportionnelle à la surface de la plaie (Carrel et Hartmann^); cette expression, admise en toute première approxi- mation, ne présentait d'ailleurs qu'un accord schématique avec les faits : pratiquement on reconnut bientôt que la vitesse diminue moins vite que la surface. La première véritable formule empirique de l'évolution d'une plaie semble avoir été donnée par Lecomte de Noïjy; elle réalisa^-*' des coïnci- dences pratiquement très satisfaisantes avec la réalité; malgré quelques critiques de divers milieux médicaux qui n'ont peut-être pas compris son intérêt, elle a eu d'incontestables succès d'applications (voir par exemple : Tuffier et Desmarres '■♦). Elle représente une relation de dif- férences permettant d'extrapoler de proche en proche, et dans laquelle la surface actuelle de la plaie est fonction de sa surface antérieure, du temps, et d'un coefficient spécifique caractéristique de l'individu et de l'état initial de la blessure. Cette formule peut être mise sous la forme générale : ^^~^"" = t [f + l/T) (I) t St étant la surface de la plaie au temps /, S^^ ^,, la surface mesurée (1) Voir iiussi LOEn et Addiso.n, Arcfi. Entiviclcelunr/smechanik (-1911-1913); Spai\. Journ. l'xper. Med. (1915'. (-2) Des expériences quantitatives de Cahrel (1;)08) antérieures à celles de Spain et Loep. sont rapportées en 191C par Lecomte df. NoI'yS, Carkel et Hartmann 3, Hartmann'', mais données comme inédites. la\nél: BiOLOGioui:, x^cii. 1917. d L L'ANNEE BIOLOGIQUE. après un intervalle t', T l'âge de la plaie (depuis l'observation initiale), et i le coefficient spécifique admis constant pendant l'évolution d'une même plaie. Ce coefficient' paraît être une fonction continue de l'âge du blessé et de la surface initiale (1) de a plaie ; il décroît quand l'âge croît, la cicatrisation étant plus lente chez l'individu âgé. A âge cons- tant, ces fonctions sont de la forme S ' i = K a étant un exposant décimal et K une constante. Une abaque peut être établie par construction de courbes K pour divers âges (fig. 2), et donne à première vue, en fonction de l'âge et de la surface initiale, la valeur de i à introduire dans les formules empiriques. Cette intervention de l'âge du blessé comme facteur fondamental, paramètre représentatif de l'énergétique réparatrice de ses tissus, ne manque pas d'éveillerrintérêt du biologiste : plus l'homme est âgé, plus sa « fa- culté de cicatri- sation » s'affai- blit. On pense immédiatement aux recherches de RuBNER sur le nombre limite de calories qu'un être vivant a seu- lement le droit de dépenser pen- dant son exis- tence. Un second fait intéressant au point de vue bio- logique est que, lorsque l'évolution d'une plaie a été perturbée par un facteur intercurrent (infection bactérienne) et que la courbe des sur- faces réelles s'est de ce fait écartée de la courbe des surfaces calculées, la suppression de l'élément perturbateur ramène les deux courbes en coïncidence (voir courbe n" 360 début, et n° 263 fin, fig. 5 et 6) ; la courbe calculée correspondrait donc à une sorte d'équilibre vers lequel tendrait le phénomène biologique. Nous reviendrons plus loin sur ce point (2). (1) Surface initiale signifie en rùalilé : la suiiace mesurée dans l'observation initiale de la blessure, cette ohservation ne prenant i)rati(iuemient jamais la plaie à l'origine vraie do son évolution. (2> Mécanisme de l'utilisation de la formule empiiique. Étanl donné l'intérél pratique de la formule, nous tro\ons devoir insister sur sa technique d'application. Dans les conditions où l'<înt enoployi'e Lecomte de Noiiy et les auteurs qui l'ont suivi, la formule empjri(|uc se met pratiquement sous deux formes successives : t" Emploi de la l'ormnle pour calculer le coellicicnt i relatil :i la blessure (si l'on ne pos- Fig. -2. — Scliéma (le l'abaque donnant l'indice i (en abscisses), en fonction de l'càge du blessé (chiffres d'années sur les courbes), et do la surface initiale de la blessure (en ordonnées, cm-). Imité de L. de Noiiy. I/AN\EE BIOLOdTQUE, Accord avec les faits. — L'accord avec les faits paraît 1res satis- faisant, d'après les valeurs expérimentales piil)liées par M"'' Hart- mann*, LfXOMTE de NoiiY^, TlKFIER et JJKSiMAimES'*. Exemple: Blessé N°2l7de Lecomte ur Nouy. Age 37 ans. Plaie du bras. Indice i = 0,0041 Lecomte de Noiy**, page 15). 4 décembre 1.5. 12 — 16 ^ — 20 - 24 - 28 — 1^'' janvier 10. 5 — Siirf;u-.- Surface. ours. ..bs.Tvi'c-. «alculéf. 0 11,0"'"-^ 4 75 7,9 8 .58 5,5 . 12 • 3,8 3,7 10 2,7 2,4 20 1,7 1,4 24 0,9 0,96 27 0,4 0,58 :r2 cicatrisé. cicatrisé (0,34). Cette plaie était aseptique, sauf quelques microbes décelés dans entre On Fis. 3. — Courl)e ilu ir 217, Lecomte deNoùy (8). valeurs ex.|iéiiiiientales; valeurs calculées par la formule empirique (le !.. de Noiiy. Ti'accs d'infection entre le 14« et 20« joui'. des frottis d'observation le 18 et 24 décembre, trouvera deux autres exemples de du- rée beaucoup plus longue dans les courbes N°« 360 et 263 (fig. 5-6) où se trouvent également des périodes d'in- fection. Correction pour les plaies étroites. — Cependant une cor- rection doit être in- troduite lorsqu'il s'agit de plaies lon- gues et étroites sède pas déjà l'abaque ijui le donne à vue, ce qui permeltraiL de faire partir directemenl le calcul de la première surface) : s — >;■ i. = s i + \t s étant la surlace initiale de la blessure, S' étant la surface après t joui's. ■2° Ce coefficient i est alors reporte dans une nouvelle (formule du même type mais re- tournée qui permet de calculer au moyen de S' et de i quelle sera la surface S" de la bles- sure après un intervalle V entre S' et S". S" = S' Il — i {f + y't + f)]. 3° Une surface S ' peut de même être calculée à partir de S", après un nouvel intervalle t : la courbe entière d'évolution de la blessure peut ainsi être établie de proche en proche par extrapolations successives, au moyen de groupes de deux valeurs. LU L'ANNEE BIOLOGIQUE. I 1 i longueur 1^ , • , /n i c»»m i (lorsque le rapport : . "^. 1- est compris entre 10 et 2y) : la sur- face décroît alors plus vite que sa valeur calculée et un terme cor- rectif négatif, d'ailleurs très petit, est nécessaire. Cette correction est représentée par ^ y, expression que Lecomte de XouY, pour la faire rentrer dans la formule empirique, transforme de la sorte : Du fait que la plaie est longue et étroite, on peut confondre la lon- P gueur L avec le demi-périmètre L = ^ • Ce périmètre étant lui-même proportionnel à la racine carrée de la surface, on peut écrire : _ P = K 1/ S d'où : 1 L K'I^T 20 / ~ / • qui peut être pratiquement confondu avec S de sorte que la formule empirique complète, corrigée pour les plaies longues et étroites, devient ; S„ := S„_, (1 -i{t + \y^^l)i — ^Ç^ (II; (I) ■^ n— 1 Extension de la formule de L. de Noihj. Cas particuliers, plaies infec- tées, plaies profondes. — Une série de confirmations et de compléments à l'étude de la formule de L. de Noiiv a été apportée par Tufi^er et Desmarres '' dont les recherches éclairent un certain noml)re de points particuliers. Nous avons indiqué tout à l'heure que la courbe calculée peut paraître une sorte de limite d'équilibre vers laquelle revient le phénomène de cicatrisation après une perturbation quelconque. Tuffiek et Desmarres indiquent des cas curieux dans lesquels, la cicatrisation ayant marché /;/t<.'? vite que le calcul, des ulcérations secondaires stériles seraient venues retarder les phénomènes, qui auraient été ainsi ramenés à leurs valeurs théoriques. — D'autres sortes d'aberrations se produisent lorsque deux plaies sont très voisines : leurs «contractions », agissant sur un même pont intermédiaire de peau, interfèrent en quelque sorte et se retardent mutuellement. Lacourhe peut néanmoins dans ce cas se calculer en employant, non la méthode générale de L. de Noi'iv indice « normal » donné par l'abaque des âges, et calcul à partir de la pre- mière surface d'observation), mais la méthode particulière qui consiste à calculer 1' « indice individuel » de la blessure au moyen de ses deux premières valeurs (première formule de la note 2, page l, i étant (1) l, temps compris cuire les observalions de S„_ i et Si,; el ni. lïige delà plaie, inter- valle compris entre la siulace d'ohservation initiale et S„. L'auteur, pour des raisons pra- tiques, lait ses ofbservalions à intervalles égaux de 4 'jours, d'où celte notation particulière. L'ANNEE BIOLOGIQUE. un déterminé par deux points; en somme, on extrapole sur les deux pro- mières surfaces observées). La distinction de la « courbe normale » et de la « courbe individuelle » montre que la courbe expérimentale est confinée au territoire compris entre ces deux courbes, se rapprochant de la « courbe individuelle » pendant la contraction, (.'t de la « courbe normale » pendant Tépidermisation, jusqu'à la fermeture de la plaie. La considération de cette « courbe individuelle », simple formule d'extrapolation dans laquelle l'indice n'a plus de relations nettes avec l'âge du blessé, permet d'appliquer la formule de L. de Nouy, d'une part à l'évolution de plaies moi/ehneinent infectées, d'autre part à l'étude des blessures profondes, que Tuffier etDESMARREs calculent comme des blessures superficielles (d'après la surface déterminée sur un plan par le périmètre de la blessure), avec toutefois la restriction expérimentale de brider la plaie par un bandage élastique qui rapproche ses bords fl). Pour expliquer ces faits, et en particulier la notion que la courbe calculée est une limite d'équilibre, les auteurs hasardent l'hypothèse que la circulation déposerait dans les tissus, au voisinage de la blessure, une substance chimique indispensable à la cicatrisation ; dans les con- ditions normales d'une blessure aseptique, ce dépôt serait régulier, et régulièrement utilisé. En cas de perturbation retardant les processus, la substance indispensable non utilisée s'accumulerait, et son accumu- lation, après la disparition de la perturbation inhibitrice, accélérerait précisément la marche jusqu'à reprise de révolution d'équilibre (2). Formule Lumière. — Une autre formule empirique complètement différente de celle de Lecomte de Notiv et beaucoup plus simple, a été proposée par Lumière "»-H-'2 Les données sont différentes : il n'est plus question ici de la surface de la plaie, mais de ses dimensions linéaires. L'auteur distingue en effet « la vitesse relative de cicatrisation » considérée par l'école de Carrel, d'une « vitesse absolue » basée non sur les surfaces, mais sur les largeurs des plaies (3). Son expression de la vitesse est dans ces conditions : « la diminution quotidienne moyenne de largeur» (par conséquent V = /^ — l^ . ,). Le temps total 7' que mettra à cicatriser la plaie est alors donné par un rapport de la forme : T = ^; Y est une constante (Moyenne ;= 1,01) (III) Voici quelques exemples que nous avons calculés avec cette formule d'après les valeurs numériques de Lumière ^". irs'agit de plaies expé- rimentales sur le chien, évoluant aseptiquement sous couverture d'un pansement à la vaseline et nettoyées périodiquement avec une solution antiseptique. (i) Débride-t on la plaie pour la mesure quotidienne de surface, ou la surlace admise est- elle celle de la plaie bridée? (-2) Une idée équivalente est déjà en germe dans le travail de Lecomte de Noûy «, p. li. 3) Ces deux expressions, qui ne sont peut-être pas très heureuses en ce qu'elles détour- nent des termes connus de leurs acceptions usuelles, signifient en somme que l'auteur envisage une vitesse linéaire au lieu d'une vitesse surfacique. LIV L'ANNEE BIOLOGIQUE. ïe iips calculé d'aprt-s Largeur initiale Temps au Jjoul duquel l;i eic; - la formule Lumière (III aie A" en m|ni. Irisation est terminée. (V = 1.04;. 1 51 46 jours. 49 2 40 40" - 38 3 22 21 - 21 6 17 14 - 10 5 13 15 - 12 9 18 18 - 17 10 15 16 — 14 L'accord est assez remarquable. La formule étant d'origine purement empirique il pourrait n'être pas certain au dé- but qu'elle cadre aussi bien dans d'autres cir- constances, de pansement par exemple. Mais certains détails laissent penser que malgré son empirisme cette formule a peut-être des fonde- ments théoriques. L'examen de plusieurs cour- bes de largeur des plaies de Lumière montre que ces largeurs ont des fluctuations autour dune valeur moyenne, qui ne sont peut-être pas for- tuites, et dont la formule de l'auteur prend en quelque sorte la sécante moyenne ; la pente de celle- ci devrait être constante {50^ environ). Il est inté- ressant de comparer l'allure de Tune de ces évolutions fîg. 4) avec les courbes théo- riques que nous rencontre- rons plus loin fig. 6). Peut- être faudrait-il chercher de ce côté la signification théo- rique de la formule Lu- mière (1). Formules théoriques. — Des formules plus relevées au point de vue mathéma- tique et où l'on voit paraître une in- tention théorique, ont été calculées par Jaubert de Beaujeu'^, Lecomte de Noiiv et Rnz de LAVTso^^^^ puis Lecomte de Noiiv '•', qui débutent tous par le même raisonnement, le plus simple d'ailleurs et qui se présente inévitablement à l'esprit. Fig. 4. — Courhe de l'cxp. N" i, il'ajiré.s les calculs numériques de Lumière. (1) Signalons, pour être complet, des critiques d'AwAR^i auxquelles LiMitiiK a répondu (*^, mai-juin 1918). L'ANNEE HIOLUGIQUE. Lv En partant de la notion expérimentale que la vitesse de cicatrisation, c'est-à-dire dans Tespèce, la variation dS de surface en fonction du temps, est fonction de la surface S, on peut écrire : § = K s (IV) OU § = Kdt f'rfS qui en intégrant donne 1'^ = K j'dl + O^ L/7 S = K T -f C*^ l.a constante au temps zéro pris pour origine = L7 Sg-, d'oîi T=iL3^ (V) et S = So e'^ ' (T étant le temps correspondant à S). Cette première approximation, comparée à la réalité au moyen du remplacement de T et S par leurs valeurs expérimentales, ne cadre pas, pas plus et pas moins probablement que n'a cadré la première approximation de Carrel dont elle est en somme l'équivalent. En 1 particulier le terme ^. de l'équation V qui devrait être une constante rendant le mode d'intégration légitime, se montre une fonction du temps. Il y a donc maldonne, et il faut introduire dans l'équation dif- férentielle initiale IV de nouvelles hypothèses. " Jaubert de Beaujeu ^^, explicitant les variations de K en fonction du temps, aboutit, par un calcul calqué sur le début du précédent, à tirer sa valeur d'une équation K = Ko €■■■■' et à la reporter dans les équations initiales. Pour que l'intégration soit légitime, ce report devrait être fait dans l'équation différentielle, et aboutirait à l'intégration d'une expression de la forme : cfô = Kg e.'-' ^dt. L'auteur n'indique d'ailleurs pas comment il effectue son report ni à quelle expression il aboutit; il se contente de nous assurer que les coïncidences avec l'expérience sont bonnes et qu'il n'a pas dû intro- duire de corrections pour les plaies longues et étroites. Lecomte de Noïiy et Rufz de Lavison ^^ constatant la croissance régulière de K, qui reste fini, concluent à la présence d'un facteur dont il n'a pas été tenu compte et qui doit être explicité dans la valeur deK. Ce facteur peut être, par exemple, le périmètre de la blessure : si K Lvi L'ANNÉE BIOLOGIQUE. croît avec le temps et, par conséquent, en même temps que le périmètre décroît, on peut tenter de poser : K = ' K, + K'F . En faisant d'autre part l'approximation (grossière il est vrai au point de vue expérimental) que le contour géométrique de la plaie reste semblable à lui-même pendant la cicatrisation, on peut écrire : P Et en posant Kg = K' K" on a = K ' K ' K^ + K^l^S Introduisons cette valeur dans l'équation différentielle I du début, dS = ^ Srff K^ + K2l/S et intégrons ; on a, en détaillant les opérations : (k, + K, S = ) f = dt K, ^ + K., S-= rfS = rf< et par conséquent: T = K, /'^ + K, Ts" ^ c/S + Q' i- i ^ \i, Lg S + K, ^- + C" = K, L^'- S + 2K,l/''s"+ C" La constante déterminée par T = o est : €''' = — K^ hff So — 2K2!/ S^ d'où l'expression finale • T = K , \jj |- - 2 \iAU% _ IX s") (VI (■>) Cette équation présente, ainsi que l'a montré Lecomte de NgOy, des coïncidences très remarquables avec les valeurs calculées par la for- mule ordinaire d'interpolation et par conséquent avec les faits. Exemple : Blessé n° 2G3, L. de Nouy. K, = — 26 ; Ko = — 1,3. (1) Dans l'équation (IV), K a une valeur négative, puisque S décroît quand t croît. Kn 1 Sn, explicitant le signe de K, on aboutiraità une formule (V) : T = j^ L^f g- et a une lormulc (VI) (Kl et Ko étant aussi négatifs): T = K, L-y ^ -j- 2 K., (v/S^ — v'S) ; c'est celle qui est donnée directement j)ar Lecomte de INoijy. L'ANNÉE HlOLOCigUE. Lvii r calculé p;ii- lu s cnU-illi'i' p;ii' 1.1 rormulc NI s observée l"' forniiilci'l) «l'après S de la c DATES. /. cmî. .l.l.ccuiiledt' Noiiy. loiiiKi précédente 22 novembre 1915. 107.0 > 28 - 89.6 88.0 2 décembre 1915. 76.0 74.2 6 — 0 62.1 61.8 10 — 4 55.2 51.0 4.06 14 — 8 39.7 41.6 8.10 18 — 12 32.5 33.6 12.2 22 - 16 29.1 26.9 16.3 26 - 20 23.0 21.3 20.2 30 — 24 19.5 16.8 24.4 3 janvier 191G. 28 20.0 • 13.1 28. G 7 - 32 14.8 10.1 32.5 11 - 36 15.0 7.8 36.6 15 - 40 11.0 5.9 40.5 19 — 44 10.0 4.5 44.2 23 - 48 8.5 3.4 48.3 27 — 52 6.5 2.5 52.0 31 - 56 5.2 1.9 56.4 4 février 1916. 60 4.3 1.4 60.3 8 — 64 2.6 1.0 64.2 12 — 68 1.7 0.74 68.1 16 . — 72 0.4 0.53 72.0 18 — 76 Cicatrisé. Cicatrisé. 75.6 Enfin dans un dernier travail '^ Lecomte de NoiJY aboutit à une formule plus intéressante en ce qu elle est déjà un peu plus dégagée des approximations empiriques, et susceptible par conséquent d'une discussion théorique plus approfondie. Comme les précédents, l'auteur constate que la première forme : S = SoC ~^^ (V) (Lé coefficient est — K parce que l'auteur est parti d'une expression — ((S = KSdt, explicitant le sens de la variation dS.) ne cadre pas. Il introduit donc dans l'exposant un facteur correctif supplémentaire a, qui le transforme en : — K (T -j- a). L'allure des désaccords expérimentaux indique que a doit être de la forme a i= ^, donc représenter une parabole; l'équation générale devient alors : S, = Soe-«(Hr^) (VII) D'autre part l'équation V de première approximation serait sulli- sante au début de la cicatrisation, alors que la « contraction » est seule en jeu; elle doit donc représenter la contraction, ce que l'expé- rience vérifie d'ailleurs, et son coefficient K doit correspondre au coefficient i des formules empiriques; de fait, ces deux paramètres LViii UANNEE BIOLOGIQUE. sont proportionnels, leur rapport - étant à peu près constant. Dans ces conditions, la correction a de l'équation de seconde approximation, qui représente l'écart entre la réalité et la courbe de contraction, doit être attribuée au second phénomène de la cicatrisation, c'est-à-dire à l'épithélisation. L'expérience montre que le paramètre 2p est sensi- blement constant à son tour, et de valeur 2» = 100 — • i Ainsi se fait le raccord entre la formule théorique et les premières formules précédemment proposées : voilà donc réintroduit par là un coefficient empirique, donné par abaques à partir de l'âge du blessé et de la surface initiale de la plaie. Faisons remarquer d'autre part au point de vue théorique que dans ces conditions l'exposant de l'équa- / KT -4— 7T-\ tion Yll devient — ( ^— — — ) : l'âge du blessé n'interviendrait V 100 / comme facteur que dans le processus d'épithélisation seul. Si l'on néglige les petits détails d'interprétation qui font que la nouvelle formule n'est pas encore complètement dégagée de l'appareil empirique,. il n'en résulte pas moins que l'équation générale de Lecomte T)E Noiiy est déjà un progrès manifeste en tant qu'elle essaye de représenter un phénomène biologique en fonction des parts élémen- taires qui peuvent s'y superposer. II. — Peuï-ox rai'prgcuer les puénomènes de cicatrisation DES lois générales DE CROISSANCE DES ORGANISMES ? Les équations théoriques précédentes, malgré tout leur intérêt, ne sont qu'une traduction tout à fait immédiate, en langage mathéma- tique, des notions empiriques. Aucune n'est en relation avec une théorie générale, et ne peut, par conséquent, servir de base à une dis- cussion dont l'intérêt dépasse les applications pratiques. Il y a lieu de se demander (Fauré-Frémiet et Vlès^*') si un parallèle ne pourrait pas être établi entre les phénomènes spéciaux de la cica- trisation des plaies et les lois générales de croissance des organismes ou des organes : La régénération est un cas particulier de la croissance. Nous avons soumis cette hypothèse au calcul. On sait que Robertson(^'-"*-^^) a essayé d'exprimer, avec une bonne approximation expérimentale (1), la croissance d'un organisme total, ou celle d'un organe en fonction de l'organisme auquel il appartient, en partant d'une équation différentielle du type de celle d'une réaction monomoléculaire autocatalytique, c'est-à-dire dans laquelle le corps actif réagit en fonction non seulement de la masse actuelle de sa por- tion encore intacte, mais encore de celle du corps produit dans la (1) Voir aussi Enrh.>if.s-". Wachslum und seine Analylisrhe Darstellung. Biol. Cenir., 1009, "iM, qui, avec un certain nombre de critiques, indique en somme des compléments analy- ti()ues de la théorie deUouEnTSOM; et d'Akcy \V. Thompson "--, Orowth and Form. Cambridge, 1ÎH7, ch. lU. LAWEE BIOLOGIQUE. Lix réaction. Les ôqualions de Robertson ont fourni des approximations expérimentales satisfaisantes à propos de la croissance en poids de divers organismes (rat, homme, grenouille, courge), et de divers or- ganes (cerveau) ou produits de l'organisme. Equations de la cicatrisation des plaies. — On peut établir à propos de la cicatrisation des plaies, une théorie mathématique partant de considérations équivalentes à celles qui ont servi de base aux équa- tions de RoBERTSON, et tenter, par conséquent, de faire rentrer ces phé- nomènes très spéciaux dans le cadre général des propriétés des organismes. Les conditions expérimentales nous indiquent que, dans la cicatri- sation d'une plaie, la vitesse de cicatrisation décroît moins vite que la surface de la plaie. Nous pouvons donc admettre, soit que la réac- tion s'accélère vers la fin, sous l'effet d'un facteur dépendant de la surface couverte (produite depuis le début de l'évolution de la plaie), soit qu'au contraire, elle a été retardée au début par un facteur dépen- dant de la surface à couvrir (Ij. Si So est la surface initiale, S la surface libre actuelle, on peut donc poser dans les deux cas : dS ou : —-rz r- = Kat et en intégrant S (S„ - S) • L^ g^ = KSof + C. La constante d'intégration C est déterminée par : La =^0 ou : = 1 ou : b == -;r ^^ So — S _ S„ — S 2 ce qui donne : C= — KSq/! ti étant le temps auquel la plaie aura diminué de moitié) et par conséquent : ' ^ S d'où l'équation générale : (1) Dans le parallèle avec la réaction nionomoléculaire. le ■< corps réagissant » qui pro- voque le pliénomcne de cicatrisation est nécessairement la surface libre, le corps « produit l)ar la réaction ■ est la suriaee couverte; ces deux variables en jeu, surface couverte, surface à couvrir, ont d'ailleurs pu agir de deux façons différentes : la variable « surface à couvrir • par un facteur inhibiteur diminuant avec elle, la variable « surface couverte » par un facteur accélérateur croissant avec elle et par conspuent prépondérant à la fin de réaction. L'une ou l'autre hypothèse aboutissant d'ailleurs à la même forme de calcul. Lx L'ANNEE BIOLOGIQUE. Celte équation nous impose comme condition que la vitesse soit S / rf^S au maximum pour S = ;^ Ion a -y^ = 0 = K (Sq — 2S) avec dt^ J Nous devons donc avoir, en partant de rorigine vraie de la blessure, une croissance de la vitesse de cicatrisation^ puis une décroissance de celle- ri. Bien que les schémas généraux de l'évolution d'une plaie concor- dent avec une telle allure (d'abord période « quiescente », puis période de .« contraction », puis période « d'épithélisation » se ralentissant jusqu'à l'obturation finale) les valeurs numériques publiées et étudiées par Carrel, M"*^ Hartmann, Lecomte de Noïiy, ne comprennent que la portion de l'évolution à vitesse décroissante. Il est évident que pour des raisons pratiques, l'origine vraie de la plaie a dû d'ail- leurs le plus souvent faire défaut. Vérifications numériques. L'équation générale en Ty est de vérification complexe sur une branche isolée de courbe dont nous ne possédons pas l'origine, puisqu'elle renferme quatre inconnues iT, S(,, t}, K) ; il est commode d'opérer sur la différentielle initiale : ^-— — = Kdt, où K et S„ sont les seules inconnues, et oii par con séquent deux équations nous suffisent pour les déterminer. On peut écrire : dS ,. ^ d'où, pour deux régions de la courbe : (IX] D'autre part l'origine So de la courbe, d'après la valeur de K trouvée, s'obtient par : K S, A<, ^ ' ' ^ On peut alors reporter dans l'équation générale (VIII) et tirer 1 T ^ KS„ -^ S„ — S T.- /i - v^ U, ^--~ L'ANNEH HIOI.OdIgUH. i.xi et comme on peut poser : T — /.; — - /„ -j- / — Il (T étant le temps depuis l'origine vraie, / le temps depuis le zn-o d'observation, et /,, le temps compris entre l'origine vraie et le zéro d'obser- vation.) on aura donc nk •'•'' s~s - ''' - '-■' <^"1 La dernière parenthèse est une constante caractéristique de la bles- sure, qui se détermine au jour z<'-ro d'observation, t =: o : (Sx, surface au jour zéro de l'observation). Nous avons pris, comme base de vérification numérique, trois évo- lutions de plaies données, deux par Lecomte de NoiiY (Blessés n" 360, et n° 263, pages 26 et 27 — Thèse , la troisième par Carrel et Hart- .MAiv.\ (p. 432, n" 221, Jour. Exp. med., 191 61. Les deux premières, très longues, présentent uniquement la por- tion décroissante de vitesse de cicatrisation ; la troisième montre vraisemblablement le point d'inflexion prévu par la théorie, la vitesse paraissant passer par un maximum au voisinage du point expéri- mental III. AS Pour ces diverses courbes, les deux valeurs de — nécessaires M ont été obtenues graphiquement, par construction des tangentes de la courbe expérimentale rectifiée au voisinage de ses premiers points (1). La suite du calcul numérique a été faite au moyen des équations ci- dessus IX, X. XI, XII, prises dans l'ordre de leurs numéros. Blessé 11^ 360, Lecouile de Noày. — Constantes de la courbe : K = — 0,00024 S„= 263,(1) • do — ti-) = 4,6 (2) (ce qui signifie que le point d'in- flexion devait être 4 jours a/^aid^ le temps zrro d'observation). (1) Pour les deux premières courbes, nous avons pris comme valeurs numériques de base les courbes moyennes calculées par Lecomte de NoiivS (p. 2C-27) et dégagées par conséquent des accidents locaux de l'évolution expérimentale. LXIl L'ANNÉE BIOLOGIQUE. s CXp. cm2 t exp. (J"'")- / talc. 113.1 0 0 81,6 8 S, 04 55,9 10 16,16 36,0 24 24,28 23,1 32 32,39 14,0 40 41,20 0,27 52 54,1 3,55 60 63,3 1,43 72 77,8 0,54 84 93 160 - 12 — 11,5 ,100 .crê- KO '\ 80360 LECOMTE DE NOÙY 1917 \ \ VALEURS EXPERIMENTALES CALCUL PAR LA FORMULE DE ' L.DE NOUY. \ • • K=-0, CALCUL P/ 00024. Ssî: iR L'Équation i 63,(l).t„-t,=4,6(2). ■ \ V. -^- - ^ . 1 40 00 X- Fig. 5. — >" 360, Lecomtc de Noiiy **. valeurs calculées par la lormulc de L. de Noiiy; valeurs expérimentales; • calcul par l'équation théoriciue Vlll. L'ANNEE BIOLOGIQUE. lAlU Blessé n" 'J(i:\, Lecomle de Nowj. — Constantes de la courbe : K = — 0,00021) So = 226,2 (8) s 0X|». .-m'-. l OXp. (jour). /, cale. Gl,8 () 1) 41,6 8 7,79 16,7 24 23,6 5,0 40 40,2 2,5 52 53,5 . 0,7(4) 68 72 76,0 — 4 -4,5 107,0 — 13, :î — 12 V ■ NOE63 LECOMTE OE SOIJÏ 1917. Valeurs expérimentales calcul par la formule db \ £0 \ \^ L.DE MOÛÏ. • • CALCUL PAR L'EQUATION I K=-0^00029. £^=£28,2(8). t. -t^=14,9 A V cm* S •'^ \„--^ "" -•_ -* -. Fig. 0. — N» 263, Lecomtc de Noïiy s. valeurs expérioientales ; ^5^'aleurs calculées par la formule de Lecomtc do N-'iiy • • calcul par l'équation théorique VIII. I.XIV L'ANNEE BIOLOGIQUE. Jilessr n° 2'JJ , Carrel et Harimann. — Constantes de la courbe : K =1 _ 0,0092 So = 20,7 '7,. — ':' ' = — 10, i (le point d'inflexion est après le zn'o (l'observation). s l'X|.. "H-. { ex p. (jour). 1 cale. (1). 18,2 0 16,2 4 3,7 10,7 8 10,1 4,2 !(•> 17,0 0,5 2() 28,8 18,8 (cale). 2 — 20 10 S a cm* 0 X J. _, H 0221 CARREL & HARTJfAKN Nx VALEURS EXPERIMENTALES ^ CALCUL PAR L'EQUATION !-•♦ \\ \\ K=-0,009S. S=30,7. \ \ ^ t,-t^=-10,4 \ \ - \\ \\ N\ 10 20 30 -X N" ïhJI, Carrel el Harimann. valeurs expérimentales; calcul par l'équation tlicoriquc VIIT. .Nous obtenons donc une coïncidence très satisfaisante avec les faits I) lA'carl systématique entre la courhe calculée et la courbe réelle s'explique par le re- tentissement qu'ont sur les l'onstantes de la courbe les erreurs expérimentales sur la sur- l'ace du premier point, permeltanl seul de déterminer la première brandie de la courbe. D'ailleurs l'écart de temps maximum entre la courbe expérimentée et la courbe calculée correspondrait au plus à des mesures de surfaces dont les dimensions linéaires auraient précise le millimétré. L'ANNEE BIOLOGIQUE. i.xv (et qu'on pourrait, en cas de besoin, rendre encore meilleure par une détermination plus soignée des constantes); mais il ne faut pas demander, au point de vue pratique, à une équation tliéorique plus qu'elle ne doit donner, et les formules d'interpolations empiriques de LixoMTi': DE NouY conserveront toujours, au point du vue des utilisa- tions médicales, l'intérêl de leur simplicité. Coynpnraiso)} avec les diverses formules de Leconile de Noûy. — Il peut être intéressant de comparer la formule théorique générale à laquelle nous sommes arrivés avec les formules obtenues par les auteurs précédents, pour nous rendre compte de la signification des approximations et des hypothèses que les divers ^calculs ont dû (faire intervenir. Pour cette comparaison, il est nécessaire de 'transformer notre for- mule (XII j : En donnant à (Jo — l^) sa valeur (XI), on peut écrire : é; i^^ %^ - '-■' s:^) = ià ^'J s s. V'' ' - s-/ = A Lv ^ + A L^ (l - |) + B (Xir) 1" Comparons cette formule à celle de Lecomte de Nouy et Rufz de Lavison (VI), écrite avec les mêmes notations (1) : T = K,L^| + 2K.,(1/S:-I^S) = A'L^|4-B'S^ + C'. La comparaison aboutit à homologuer L|7 f 1 — — ) de l'une des formules à SK, t^S de l'autre, ou plus simplement, enjaissant de côté les paramètres constants, — L7 (So — S) à M l'^S; les deux fonctions de la surface S ne sont assi- milables que par une approximation. En recherchant l'origine de cette dernière expression, on voit que le terme en l/^S provient de l'intro- duction, dans la différentielle initiale de Lecomte de Noïiy, de l'hypo- thèse que le périmètre de la plaie reste semblable à lui-même pendant révolution de la blessure. Il est possible que cette hypothèse, si elle est [\) Le S„ (le ceUe formule correspond en réalité à notre surface Sx de « zéro d'observa- tion » (xr), la première surface mesurée dans l'évolution de la plaie, qui peut ne pas être la véritable surface initiale. D'où les notations (|ue nous introduisons ici. l'année biologique, xxu. 1917. c i.wi L'ANNEE BIOLOGIQUE. suffisante au point de vue de la représentation pratique des faits, ne soit au point de vue analytique qu'une approximation analogue à celle qui ferait assimiler une portion de courbe à sa tangente ou à sa sé- cante moyenne. 2° Comparaison avec la seconde formule de Lecomte deNoïjy. Cette formule peut être mise sous Fétat : ^ " 100 ^ S ^100 Ce qui est comparable à notre formule (XH'j, écrite : S. T , /. S\ B 'n = l-'^(^-lù-l ('"■'■) L'égalisation de ces deux expressions (en posant - = L^cp, con- A. Btante de la blessure) : conduirait à homologuer par exemple : K' = i = KS„ A et iT2 _ S^ 100 — ~ -J -p Nous voyons là que S et t sont des fonctions de T et de S^, ce qui est grossièrement correct. Cette comparaison peut être précisée en dS 2 différenciant et en exprimant — =: -^ ÏT (S(, — S) qui est compatible avec notre expression initiale si l'on admet iJ = f (S) sous la 2 forme -^ ÏT = KS. 11 faudrait donc une liaison probable entre notre 100 ^ coefficient théorique K et l'indice empirique i de Lecojiïe de Noiiv, K devant être, dans ce cas, une fonction implicite de l'âge du blessé : la « constante de la réaction » K serait donc déterminée par les conditions biologiques du sujet. Toutes ces considérations, pour le'moment, ne sont que de pures hypothèses, destinées à montrer le raccord possible entre les théories de Lecomte de NoOy et les nôtres. Interprétations. — 11 semble donc résulter des faits et des calculs pré- cédents, qu'au moins en première approximation les lois de cicatri- sation des plaies puissent être ramenées aux lois plus générales de la croissance des organismes. L'interprétation de l'une et Tautre comme I/A.NNÉE BIOLOGIQUE. ixvii réactions raonomoléculaires autocatalyliques selon le principe de Ro- HERTSON nécessite évidemment, malgré laspect engageant de cette hypo- thèse, plus de réserves (1). D'une manière générale nous concevons depuis les travaux de Curie, Voic.t, Petrovitch, etc., qu il existe une mécanique générale des phénomènes indépendante des qualités spé- cifiques de ceux-ci, et régie simplement par les caractéristiques de symétrie de leurs champs directeurs ; de ce que deux phénomènes, l'un d'hydrodynamique par exemple, l'autre d'électricité, répondent aux mêmes schémas analytiques, il ne s'ensuit pas forcément qu'on est a priori en droit de pousser l'interprétation au delà de celles de la structure de leurs champs. Au point de vue plus spécial du mécanisme physiologique de la cicatrisation, le raisonnement purement abstrait que nous avons suivi admet indistinctement, comme nous l'avons dit en commençant ce calcul, plusieurs interprétations. La .< surface couverte « a pu agir par un facteur croissant avec elle, par conséquent surtout apparent à la lin du phénomène : par exemple, en tant que nombre des éléments cellulaires ayant proliféré dans l'épiderme; ceci cadrerait assez bien avec la conception de Lecomte de NoiiY, l'épithélisation pouvant être considérée jusqu'à un certain point comme fonction de la contraction. La « surface à couvrir « a pu, d'autre part, intervenir par un facteur accélérateur croissant quand elle décroît, ou par un facteur inhibiteur décroissant avec elle ; pour fixer les idées, supposons une inhibition par l'air venu au contact direct de la surface cruentée : les oxydations diminueraient avec la surface (2). Nous n'insistons pas sur cette dis- cussion, qui manque pour le moment de base expérimentale. Un seul point mérite attention, c'est l'interprétation du paramètre So- A l'examen des valeurs numériques que nous donnons, on cons- tate que le paramètre So représente des surfaces extrêmement grandes, et qui correspondraient vraisemblablement à des origines de temps de la blessure antérieures à l'origine réelle. Ou bien la courbe théo- rique a besoin, pour une raison encore inconnue, d'être tronquée de son commencement, et il faut introduire une limite d'intégration que la théorie ne nous précise pas encore. Ou bien on peut se de- mander si So est bien seulement la surface initiale libre de la plaie, et s'il ne faut pas comprendre sous cette valeur la totalité de la surface qui a réagi à la blessure : il est certain qu'en dehors de la limite initiale de la blessure, existe une marge plus ou moins étendue dont les élé- ments cellulaires, sous l'excitation de la lésion, ont dû travailler à la cicatrisation, soit par leur prolifération soit par leurs remaniements; étant donné les prémisses théoriques que nous avons posés, nous ne sommes pas en droit de- les négliger. (1) CeUe hypothèse aurait des points communs avec celle de Tcffier et Desmarres. Voir aussi : Loeb, The law controlling the quantity and rate of régénération (Proc. Nat. Acad. Se. U. S. A.. 1918, IV, p. 120), qui examine l'intervention possible d'actions chimiques dans la regénération de Bryopftyllum. (2) Une portion couverte d'une plaie cicatrise plus vite qu'une portion découverte (Le COMTE DE NoïiY, Thcse, p. 8). i.wui L'ANNEE BIOLOGIQUE. Bibliographie. 1. Carrel. ./. Am. Med. ass., 1910. p. ■HiH. 2. Spaix et LOEB, Quantilalive analysis of the influence of Ihe size on ivoun'l Itealinf/. J. exp. Med., 1916, p. 107. 3. C.vRUF.L et Hartmann, Cicalrization of wounds. Jour. exp. Med., 1916, p. VJQ. 4. M'" Hartmanx, Lois de la cicatrisation des plaies. Thèse niéd.. Paris, 1916. 5. Lecomte de NoiJY, Cicalrization of wounds. Mathematical expression of the ctirve. J. exp. Med., 1916, p. 4.")1. 6. Carrel et Dehellv, Le traitement des plaies infectées. Masson, collection Horizon, 1917. 7. l.ECOMTE DE NoUv, Relation between the âge of the patient, the area of the wound, and the index of cicalrization. J. exp. Méd., 1916, p. 461. 8. I.ECOMTE DE NoiJY, Recherches sur la cicatrisation. Thèse, Fac. de Paris, 1917, Gauthier- Villars. 9. Tl'fuek et Desmarres, A note on the progress of cicalrization of war wounds. .J. exp. Med., 1918, 27, p. 16ri. 10. I.iMiKRE, Loi de la cicatrisation des plaies. Revue de Chirurgie, 1917, Février et Mai- Juin 1918. 11. .. Acad. de A/ed., Paris, 1918. 12. " Les lois de la cicatrisation des plaies cutanées. L Avenir médical, 1918, n» ,'{, p. 51, Lyon. 13. .UiREfiT DE BEAU.IEL', Courbe de cicatrisation des plaies. Journ. de Physiologie et Pa- thol., 1917, XVII, 72. 14. liECOMTE DE >oiJY, Mathematical study of the extrapolation formula. .J. e.rp. Med., 1917, IV, 721. la. » Re/^erche d'une équation générale de la loi de cicatrisation normale des plaies de surfact . C. R. Ac. Se, 1918, 167, p. 39. 16. Fauré-Frémiet et Vlès. Les lois de la cicatrisation sont-elles réductibles aux lois générales de croissance des organismes ? C. R. Ac. Se, fév. 1918. 17. KoitERT.sON, On the normal rate of growth of an individual and ils biochemical signi- fiance. Arch. f. Entwickelungsmechanick., 1908, 2o, p. 581. 18 " Further remarks on the normal rate of growth of an individual. Ibid., 1908, 26, p. 108. > 19. » Further explanatory remarks. Ibid., 1913, p. 37. 497. 20. E.NRiQUES, Wacnstum und seine analylische Darstellung. Biol.Centr., 1909, 432. 21. Amar, Loi de la cicatrisation des plaies. C. R. Ac. Se, mars 1918. 22. D'Arcy W. Thompson, Orowlh and form. Cambridge University Press, 1917, 1 vol., 793 pp. CHAPITRE PREMIER La Cellule. a) Alexeieff (A.). — Mitochondrics et corps parahasal chez les Flagellés. [C. R. Soc. Biol., LXIX, 358-361, 1 fig.) • [8 f)) — — Mitocho7idries et rôle morphof/rnc du noyau. (Ihid., 361-363.) [8 c) Xature mitochondriale du corps parabasaldes Flagellés. (Ibid., 499- 502, 1 fig.) ■ [8 d) Sur les mitochondries à fonction glycoplastique. (Ibid., 510-512.) • [8 ■e) Sur la fonction glycoplastique du kinétoplaste (= kinètoaucleus) ckez les Flagellés. (Ibid., 512-514.) [8 /) — Sur le cycle évolutif et les affinités des Blastocystis enterocola. (Arcli. de Zool. Exper., LVI, Notes et Revue, N^, 5, 113-128, 3 fig.) [8 Anonyme. — T/ie numher of chromosomes in Man. (Journ. of Heredity, VIII, 220.) [lu Beauverie (1.). — Les corpuscules métachromatiques du bacille diphtérique. (C. R. Soc. Biol., LXXX, 604-606.) [Les corpuscules métacliromatiques du bacille diphtérique sont localisés aux pôles dans les très jeunes cellules; apr.ès 2 ou 3 jours, il y en a un plus grand nombre. — M. Gard JBeigel-Klaften (C). — Ueber Plasmaslrukturen in Sinnesorgane und Driisenzellen des Axolotls. (Arch. mikr. Anat., XC, 39-68, 2 pi.) [7 Boeck ("William C). — Mitosis in Giardia microti. (Univ. Calif. Publ., XyiII, N'^ 1, 1-26, 1 pi.) [19 Bokorny (Th.). — Verhalten einiger organischer Stickstoffverùindungen in der lebenden Zelle. Verwendung derselben zur Ernàhrung. (Pfliiger's Archiv., CLXVllI, 533-580.) ' [11 Bristol i B. M.). — On thc life-history and cytologi/ of Chlorochytriwn grande, sp. nov. (Ann. of Bot., XXXI, 107-126; pï. V-Vi ; 2 fig.) [5 a) Brooks (S. C). — Methods of studginq permeability of protoplasni lo salts. (Bot. Gazette, LXIV, 230-249.) ' [13 h) A neiD method of studying permeability. (Bot. Gazette, LXIV, 306- 317, 2 fig.) ■ [13 c) Permeability of Phe cell walls of Allium. (Bot. Gazette, LXIV, 509- 512.) [La paroi extérieure de Tépiderme l'année lilOLOGIQUE, XXII. 1917. 1 2 L'ANNEE BIOLOGIQUE. de la surface interne des écailles du bulbe d'oi.nnon est légèrement per- méable à l'acide chlorliydrique, tandis qu'elle est pratiquement imper- méable aux sels variés, aux matières colorantes et à la soude. — P. Guérin a) Chambers (Robert). — Microdissection studies. The visible structure of cell protoplasiii and death changes. (The American Journal of Phy- siology, XLIIl, 1-12, 2 fig.) ' [5 b) — — Microdissection studies. Il The cell aster : a réversible gelation- phenomenon. (Journ, Exper. Zool., XVIII, 483-503, 1 pi.) [10 Conklin (Edwin G). — Mitosis and amitosis. (Biol. Bull., XXXIII, .3%- 413.) [21 Cowdry (N. H.). — A comparison of milochondria in plant and animal cel/s. (Biol. Bull., XXXIII, lOG-228, 28 fig.) [8 Oang^eard (P. A.). — La métachromatine chez les Algues et les Cliarnpi- gnons. (Bull. Soc. bot. de Fr., LXIll, 95-100, 1916.) [11 a) Denny (F. E.). — PermealdlHy of certain plant membranes to ivater. (Bo't. Gazette, LXriI, 373-397, 2 fig.) [13 b) — — Permeabilitg of membranes as relaled to their composition. (Bot. Gazette, LXIII, 408-485, 0 fig.) [13 Fischer (M, H.), Hooker (M. O), Benzinger (M.) and Coffman (W. D.). — (Tn the' swelling and solution of protein in polgbâsic acids and their salts. (Science, 24 août, 189.) [Observations et expériences diverses sur l'importance des acides, alcalins, etc. pour la détermina- tion de la quantité d'eau absorbée par le protoplasme. — H. de Varigny Friedberger (E.) und Joachimoglu (G.). — l'eber die Abhangigkeit der keimiutenden und entivic/diau/shonmenden Wirhimg von der Valenz^ (Biol. Zeitsch., LXXXIX, 135.)' [16 a) Guilîiermond (A.). — (observations vitales sur le chondriome de la fleur de Tulipe. (C. R. Ac. Se, GLXIV, 407-409). [On peut suivre dans la fleur de Tulipe l'élabora- tion du pigment xanthophyllien aux dépens du chondriome. — M. G.^rd b) Sur les altérations et les caractères du chondriome dans les cellules épidermiques de la /leur de Tulipe. (C. R. Ac. Se, Ibid., 609-012.) [Les mitocliondries sont les éléments le.s plus fragiles de la cellule. L'altération consiste en la transformation des mitochondries en vésicules qui se fondent en vacuoles. — M. Gard c) — — Contribution à Vélude de la fi.ration du cgtoplasme. (C. R. Ac. Se, Ibid., r)43-i)4<).) [La plupart des fixateurs du cytoplasme employés jusqu'ici bouleversent complètement sa structure. Seules les méthodes mitochondriales (liquides de Altmann, de Benda. de Regaud) permettent de réaliser une fixation assez fidèle. — M. Garp. d) Nouvelles recherches sur les caractères vitaux et les altérations du chondriome dans les cellules épidermifpies de.'i fleurs. (C. R. Soc. Biol., lXXX, 643-651. Mémoires.) [Dans les cellules épidermiques des bractées mem- braneuses qui enveloppent la jeune fleur d'Iris germanica, le chon- driome est constitué par des mitochondries granuleuses et de courts bâtonnets. Dans les cellules plus âgées, il y a des chondriocontes à formes ondulcuses, ramifiés qui renferment des inclusions graisseuses. I. - CRLLlLi:. 3 Ils sont entraînés par les courants cytaplasmiques et changent d'aspect. Fhi plaçant les cellules dans l'eau, le chondriome subit des altérations comj)aral)les à celles observées dans la fleur de Tulipe. — M. Gaiu) <" Guilliermond (A.). — Sur la na titre et le rôle des milochondries des cel- lule!^ végétales Ih'ponse à 'juelques objections. (C. R. Soc. Biol.. LXIX, Mémoires, 917-9-23, 2 pi.) [9 Harvey (Ethel Browne). — .1 reviens of tlie chromosomf' numliers in llie metazoen. (Journ. of Morphology, XXVIII, N» 1, 63 pp., 1916.) [Chiffres et tables. — M. Goldsmith Hogue ^Mary J.). — The ef/'cct of medin of différent densilles on tlie shape ofAmoebae. (Journ. Exper. Zool., X.XII, 505-572, 9 fig.). [18 Hyman (Libbie H.). — Metnijolic //Vfidients in Amoeba and their relation ta tin- mechanism of amoeboid movenient. (Journ. Exper. Zool., .XXIV, 55-99, 14 fig.i [17 Jolies (Victor). — Untersuchungen zur Morphologie der Amœbenteilung. (Arch. Protistenkde, XXXVII, 229-275, 4 pi.) [20 Kepner (Wm. A.) and Edwards (J. Graham). — Food reactions of Peln- mgxn carolinensis Wilson. fJourn. Exper. Zool., XXIV, 381-399, 14 fig.) [18 Kolmer (Walter;. — i'eber das Vorliommen stâbchenfnrmiger CentralkOr- per hei l'rimaten. (Anat. Anz., 4 pp., 5 frg.) [11 Kuczynski (Max H.). — Ueber die Teilung der Trypanosomenzelle, nebst Bemerkungen zur Organisation einiger nahestehender Flagellaten. (Avch. Protistenkde, XXXVIII, 94-112, 2 pi.) . [20 Levi (G.). — Le rythme et les modalités de ta mitose dans les cellules vi- rantes cultivées ) le cytoplasme revient à l'état de sol, et les rayons de l'aster disparaissent, tandis que le liquide de la sphère se collecte aux deux pùles du noyau; c] la réapparition des radiations aux deux pôles, au stade amphiaster, s'accom- pagne d'un retour du cytoplasme à l'état de gel; d) à l'éciuateur du fuseau réapparaît l'état de sol, par suite de quoi le fuseau se divise, un sillon se forme le long de l'équatcur de la cellule et la division s'achève. D'une manière générale, le passage de l'état de gel à l'état de sol prend naissance à l'équateur et se propage à partir de cette région; tandis que le passage du sol au gel commence autour <\r la sphère et s'étend vers la périphérie. I. — CELLILE. 11 L'état do f>-el ne paralyse pas le iiiouvemeut des .uranules à son intérieur. En aiiitant une pointe d'aiguille dans le cytoplasme on peut faire disparaître l'aster en formation, par dissolution du gel. L'étude de la division cellulaire chez les Echinodermes montre que l'un des facteurs essentiels de la divi- sion réside dans une particularité du protioplasme, consistant en une réver- sibilité alternative entre des états de sol et de gel. — Y. Delahe. Kolmer ("WalteD. — Sur la pr('sence de corps centraux en bâtonnel chez Us l'rimales. — On sait que des centrioles en bâtonnet ont été décrits tout d'abord par ZiMMEBMANN dans diverses cellules épithéliales de rHouuue. puis par A. et K. E. Schreiner dans les cellules séminales de Myxine, enfin à plusieurs reprises chez les Invertébrés. K. signale de semblables centrioles, entourés d'une sphère claire, dans les cellules de la couche réticulée de la surrénale chez l'Hylobate, le Chimpanzé, l'Orang, et dans les cellules de la glande interstitielle des testicules chez l'Homme. Ces bâtonnets cen- traux sont au nombre de deux dans chaque cellule; on en trouve quatre dans les cellules binucléées. — A. Prknant. 3) Conslitutian rlàmiqne. Bokorny (Th.). — Du sort de quelques composés azotés organiques dans la cellule vivante. Leur utilisation comme aliments. — Étude des dérivés ben- zéniques envisagés comme aliments carbonés pour les micro-organismes. Examen du rôle de l'acide hippurique, de l'urée, d'acides famines et de divers autres composés organiques à la fois comme source de carbone et d'azote. Quelques résultats relatifs â la toxicologie de la saccharine et de la dulcine. — H. Cahdot. Linossier (G.). — Influence de Valimentalion sur la constilulion chimique du protoplasma cellulaire. — VO'idium lactis A -est cultivé comparative- ment dans des milieux glucoses et nynéralisés identiques, mais additionnés de proportions variables d'un aliment azoté, acétate d'ammoniaque ou urée; après quelques jours l'azote a été dosé comparativement dans les O'idium provenant des différentes cultures. Il a été constaté que les cel- lules provenant d'un milieu plus riche en azote avaient un protoplasma plus riche en azote. La proportion peut varier du simple à plus du double. Mais il n'a pu être déterminé si cet azote supplémentaire était de réserve ou incorporé aux moUécules protéïques. — Y. Delai.e. Dangeard (P. A.). — La mélachromatine chez les Algues et les Cham- pignons. — Pour D.. la métachromatine se trouve, chez les algues et chez les champignons, le plus souvent à l'état de dissolution dans des vacuoles. Les auteurs qui l'ont cru être ordinairement sous la forme figurée de cor- ])uscules métachromatiques ont été trompés par l'emploi de réactifs précipi- tant la métachromatine (alcool) et insolubilisant la métachromatine préci- pitée lalun) ; on provoque également la précipitation de la métachromatine par l'emploi d'un colorant vital tel que le bleu de méthylène ou le bleu de crosyl. Ce n'est que rarement, en particulier dans les organes qui abandon- nent leur eau (kystes, chiamydospores, spores, etc), que le protoplasme renferme de la métachromatine à l'état de corpuscules : ce dépôt de méta- chromatine, laissé par les vacuoles pendant leur disparition, grâce à ses propriétés osmotiques devient le point de départ de nouvelles vacuoles au moment de la germination. L'auteur conclut de ces observations que la 12 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. métachromatine ne prend pas naissance à l'intérieur d'un cliondriome. — F. MOKEAU. a) Moreau (F.). — 5m?* V origine mitochondriale de la lycopine. — La lycopine des fruits du Li/cium barharum apparaît dans des chondriocontes qui se transforment en chromoplastes en prenant des formes de têtards, de fuseaux ou d'haltères; .arâce à la couleur rouge de la lycopine, l'observation peut se faire sans coloration préalable. On ne s'étonnera pas de voir naître ici la lycopine aux dépens de chondriocontes alors que, d'après les observa- tions de LuBiMENKO, elle se substitue à la chloropliylle dans des chloroplastes : les plastes sont en effet des chondriosomes. — F. Moreau. b) Moreau (F.). — Sur les phénomènes de métachromasie. — L'auteurisole du bleu polyclirome une substance dont la couleur est bleue, quand elle e.st dissoute dans l'eau ou l'alcool, rose quand elle est en solution dans le xylol. l'éther, le toluène, le sulfure de carbone. Semblable phénomène est offert par l'iode, dont les solutions sont jaune, violette ou rouge pourpre selon le solvant : eau, alcool, benzine, sulfure de carbone, tandis que ses « solutions solides » dans l'amidon et le glycogène sont respectivement bleue ou rouge ou, dans certaines conditions, incolores. L'auteur propose l'explica- tion suivante de la niétachromasie : les colorants métacliromatiques peu- vent fournir/comme l'iode et comme la substance colorante précédente, des solutions de couleurs différentes selon le solvant; colorés en bleu ou en violet dans les solutions aqueuses et alcooliques, ils conservent ces couleurs quand ils sont unis au protoplasme et au noyau et fournissent avec la métachromatine des solutions rouges ; en particulier, avec les corpuscules métachromatiques, ils forment des solutions solides dé couleur rouge. — F. Moreau. 2" Physiologu- de la cellule. ç a) Lœb (Jacques). — La similarité d'action des sels sur les membranes animales et les colloïdes en poudre. — Une vessie de porc, sèclie\et bien dé- graissée, se gonfle dans l'eau distillée, et aussi dans les solutions salines, mais modérément ; au contraire, portée dans l'eau distillée après traitement par une solution saline à cation univalent tel que NaCl, elle se gonfle beaucoup plus. Non seulement les cations bivalents ne produisent pas. cet effet, mais les solutions mixtes des deux cations l'inhibent en ce sens que après traitement par le sel mixte le traitement par solution à cation mono- valent ne produit plus son effet habituel. Les faits sont à rapprocherde l'inhi- bition de l'effet toxique des cations monovalents par les iiivalents chez /•'«nrfîi/Ms. Pareil effet du traitement par cation monovalent, puis par eau dis- tillée ne se produit pas sur la gélatine en blocs ou. en lames minces ; mais il se produit sur la gélatine pulvérisée et sur nombre d'autres colloïdes réduits en poudre. Ces faits suggèrent l'idée que la vessie de porc desséchée contient une substance analogue aux colloïdes jjulvérulents, sans doute la substance pi'otéicpie répartie dans les fibres. La filtration de l'eau sur un colloïde en poudre varie en sens inverse du taux de gonflement des grains de colloïde par l'eau. On peut donc appliquer à la percolation tout ce qui a été dit ci-dessus sur rinfluencedes solutions salines des divers cations sur le gonflement des meinl)ranos animales, mais en notant que l'effet est de sens inverse. L'imprégnation du sol par NaCl rend celui ci presque imperméable 1. — CKLIALi;. \3 à l'eau; peut-être y a-t-ilh'iua effet semblable à ce qui vient d'être dit sur la percolation à travers les poudres colloïdales. — Y. Diilace. h) Lœb (Jacques). — Ifi/'/'ii.non des i'/e<-tro/yte)t à travers les mrmhranes des cellules animales. V. Effets additifs des sels et bases et effets antagonistes des sels et acides. — A une certaine concentration, les alcalis, les acides et les sels sont iiocifspour les œufs de Fundulus. Le mélange de deux solutions, l'une basique, l'autre saline, insuffisantes séparément pour endommager l'œuf est nocif pour ces œufs : les deux nocivités s'ajoutent. Avec les acides, c'f^st l'inverse; la nocivité du sel se soustrait de la nocivité de l'acide, et le mélange de deux solutions, saline et acide, suffisantes séparément pour en- dommager l'œuf, est sans action. L'efficacité des sels dans l'un et l'autre sens variedans le même sens que leur valence totale (anion4- cation). A titre.d'ex- plication, l'auteur suggère l'idée que le sel augmente la perméabilité de la membrane de l'œuf pour les bases et la diminue pour les acides. Il rappro- che ces faits de l'action des sels sur les solutions de globulines en pré- sence des acides et des alcalis. — Y. Delage. a) Brooks i,S. C). — Méthodes employées pour étudier la perméabilité du protoplasme aux sels. — Les méthodes employées dans la recherche de la perméabilité du protoplasme aux électrolytes se groupent en quatre catégo- ries, que l'auteur passe successivement en revae : 1° analyse chimique des extraits de tissus ou des solutions baignant les tissus; 2" changements sen- sibles à Lintérieur de la cellule; 3'^ -turgescence des cellules ou des tissus; 4° conductivité électrique des tissus ou des amas de cellules. — P. Guérin. b) Brooks (S. C). — Nouvelle méthode pour l'étude de la perméabilité. — La méthode est basée sur la diffusion des sels ou autres substances à travers un diaphragme de tissu vivant. Le protoplasme du Laminaria Af/ardhii est perméable normalement aux sels de l'eau de mer. Les sels de sodium pro- voquent une augmentation de perméabilité qui atteint son point culminant avec la mort du tissu. Les sels de calcium et de lanthane causent une dimi- nution dans la perméabilité, suivie d'un accroissement qui est maximum avec le tissu mort. — P. Guérin. a) Denny (F. E.). — Perméabilité à Veau de certaines membranes végé- tales. — Des mesures quantitatives ont été faites par l'auteur de la perméa- bilité à l'eau de certaines membranes végétales semiperméables, non vivantes, dans des conditions contrôlées par l'expérience. L'appareil utilisé permettait de déceler le passage de 0.0003.')7 grammes d'eau. Dans les téguments sémi- naux d:Arac>^iis hypogma et d'Amande, la perméabilité à l'eau est plus grande lorsque le passage s'effectue de l'extérieur vers l'intérieur de la graine qu'en direction inverse. Examinée comparativement dans plusieurs mem- branes et dans des conditions identiques, la perméabilité a offert de grandes différences. — P. Guérin. b) Denny (F. E.). -— Perméabilité des membranes en relation avec leur composition. — Les membranes cellulaires du tégument de diverses graines ont été traitées par l'eau, l'alcool, l'acétone, l'éther ou le chlorure de cal- cium, suivant la nature de la substance à extraire, et leur perméabilité a été n:\esuree avant et après ce traitement. L'extraction à l'eau chaude aug- mente la perméabilité de l'enveloppe séminale de V Avachis hypogiea et des Amandes, dans la proportion de 135 à 500 pour cent. Un tel traitement per- 14 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. met d'extraire des membranes de l'Arachide des tanins et des lipoïdes. L'ex- traction à l'acétone augmente aussi la perméabilité de tous les téguments séminaux (à l'exception de celui du Cihus çirandis) dans la proportion de 53 à 313 pour cent. Le traitement au chlorure de calcium augmente la perméa- bilité de la membrane, mais la cause en reste inexpliquée. — P. Guépjn. Robertson (Brailsford R.). — Une hypothèse relative au mécanisme de la perméabilité unilatérale dans le tissu vivant. — 11 existe de nombreux cas cil la perméabilité ne se manifeste dans une membrane que dans un seul sens; exemple l'expérience de ConNiiEiM sur le glucose et le chlorure de sodium du sang dans une anse d'intestin, et où le glucose passe presque seul. Autre exemple: le rein'extrayantrurinedusang. Evidemment, le phéno- mène s'explique par un caractère liétérogène de la membrane : une mem- brane amorphe ne le présenterait pas. Pour l'auteur, une disposition spé- cifique de phases perméables et relativement imperméables de la substance cellulaire permettrait de comprendre la perméabilité unilatérale. Que peut-on trouver dans le protoplasme comme élément imperméable ou peu perméable? Les lipoïdes, par exemple, qui existent en abondance sous forme de granules ultra-microscopiques. L'auteur est d'avis que, dans des cellules aplaties, les granules de lipoïdes se disposeraient de façon à former des pores en entonnoir, perméables aux substances solubles dans Teau, tandis que les parois formées de granules de graisse seraient imperméables à ces substances. Les orifices interstitiels seraient relativement grands au bord, mais petits dans la profondeur. Les substances solubles dans l'eau enlè- veraient facilement une proportion considérable de la surface cellulaire étant à la phase eau: elles sortiraient avec peine, une grande partie de la région à traverser étant à la phase lipoïde. Si la structure dont il s'agit était limitée à une seule face de la membrane ou de la cellule, la perméabilité unilatérale pourrait exister. Comme il y a des agents agissant sur les granules de lipoï- des, il peut y avoir des variations de diamètre des pores, d'où des variations de perméabilité. — H. de Varigny. b] Osterhout ("W. J. V.). — Le rôle du noyau dans l'oxydation. — J. L<*:b a émis l'idée que le noyau est un centre d'oxydation, ce qui expli- querait la mort rapide des cellules privées de cet élément. R. Lillie a vu que les réactifs qui se colorent par oxydation donnent le plus de couleur au voisinage du noyau. D'autres auteurs ont émis des opinions contradictoires. Les expériences d'O. ont porté sur le Monotropa uiii/lora dont les cellules renferment un chromogéne incolore qui s'oxyde et noircit très vite à la suite de lésions. Le noircissement semble se produire siu;iultanément dans toute la masse du noyau. Le cytoplasme ne noircit qu'ultérieurement. Ce noircis- sement est dû à l'oxydation; il est retardé si on exclut l'air en partie et inhibé par les moyens employés habituellement pour empêcher l'action des oxydases. Le chroinogène incolore conservé en flacon bien clos pour exclur-e l'oxygène, reste jaune pâle des mois ; si l'on laisse pénétrer l'oxygène, il de- vient vite rouge foncé. 11 est évident que l'oxydation se fait plus vite dans le noyau que dans d'autres parties de la cellule. Si le noyau ne devient pas obscur dans l'état normal, cela tient à ce que les pigments produits par oxy- dation sont aussitôt réduits, abandonnant leur oxygène à d'autres substances dans la cellule. Quand celle-ci été lésée, la réduction est ])lus entravée que l'oxydation, d'où accumulation de pigment. En outre, la lésion amène proba- blement la cellule en contact avec plus d'oxygène que dans les conditions normales. O. estime que la réaction de l'indophénol ne renseigne pas aussi I. - CELLULE. ir, exactement sur le rôle du noyau comiue centre d'oxydation que le f;iit la formation de pigments naturels à Tintérieur de la cellule, résultant de l'oxydation de substances naturellement jvrésentes. — H. he Varigny. Meyerhoff lOtto). — Itcclirrches sur h/ rcsjtiration dis ccUnlea tuées. I. Action (lu bleu de méihylcnc sur la retpiraliim des Staphylocoques vivants et tues et remai'ques sur l'influence du milieu, de Vacide prussique et des nar- cotiques. — Dans certaines conditions, la respiration des cellules tuées est notablement au.iimentée par le bleu de méthyltme, comme si cette substance intervenait comme catalysateur et v(^cteur d'oxygène pour suppléer un enzjTTie altéré ou affaibli, dans le processus d'oxydation. — H. Caudot. Schanz i Fritz . — Nouvelle contribution à l'étude de la réaction de F al- bumine à la lumii're. ^— Une petite quantité de globuline se forme sous l'action de la lumière dans une solirtion d'ovalbumine. La lumière pourrait agir indirectement sur l'albumine par l'intermédiaire de catalysateurs ou d'impuretés donnant des produits favorisant la précipitation de l'albumine. L'auteur pense que des substances accessoires peuvent, ei\ effet, intervenir dans cette réaction pour la modifier, mais il soutient que la lumière a néanmoins une action directe sur la molécule très labile de l'albumine, car cette dernière possède en propre un pouvoir absorbant très net pour les radiations ultra-violettes. — H. Cardut. Lutz iHildegard;. — Sit/ni/ication plvjsioloijiqrœ et morphologique des structures autres que le noyau dans les cellules f/lûndulaires. — Des glandes de riiépatopan.créas de la Planorbe rnontrent deux sortes de cellules, les unes grosses, gonflées, servant à la sécrétion, les autres longues, minces, servant à la résorption. Elles sont les unes ou les autres plus ou moins apparentes selon que l'animal est alimenté ou à l'état de jeune. L'auteur déorit l'apparence des mitochondries et des structures basophiles en rap- port avec les conditions sécrétoires ; pour lui les mitochondries ne sont pas des organes permanents, mais naissent dans le protoplasme et leur abon- dance est en raison inverse de celle des produits de sécrétion, qu'elles servent à engendrer mais seulement d'une faron indirecte. — Y. DELAor;. Poyarkoff (E.). — Le rôle de la pression osmotique dans la bioloyie des spermatozoïdes. — Les spermatozoïdes sont isotoniques à une solution NaCl à 1/100". Dans les solutions hypotoniques ou hypertoniques, ils subissent des altérations de forme plus ou moin*s profondes, leurs mouvements sont paré.siés. puis abolis. Cependant une solution légèrement hypotonique favo- rise leur activité. Ils sont susceptibles d'une certaine accoutumance, ou mieux adaptation, se manifestant par le fait qu'après un séjour dans une solution modérément hypo- ou hypertonique la solution optima n'est plus celle à 1/100, mais une solution légèrement diluée dans le premier cas. légèrement concentrée dans le second. — Y. Delage. Rippel (A.). — Ilemarques sur la prétendue résistance du. protoplasme véyélal privé d'eau aux agents anhydres, alcool, éther et autres anesthésiques. — Cette immunité généralement admise n'est pas établie sur des bases solides. Par contre, la cellulose dans tous les organes quelle forme, à l'exception des membranes lignifiées, en raison de sa constitution coUo'idale, se montre à l'état desséché imperméable aux substances anhydres; par là 16 L'ANNEE BIOLOGIQUE. s'explique par un procédé mécanique grossier l'immunité du protoplasma végétal desséché par rapport à ces substances. — Y. Delage. Friedberger (E.) et Joachimoglu (G.). — Relation entre la toxicité des éléments ou leur action sur la multiplication cellulaire et la valence. — Agissant sur des bactéries diverses, des protistes parasites (trypanosomes), des levures, l'arsenic trivalent est plus toxique que l'arsenic pentavalent, qu'on le prenne sous forme de sels (arsénites ou arséniatesj ou de com- posés plus complexes : arsénophénylglycine, salvarsan (val. 3) ou atoxyl et arsacétine (val. 5). Il en va de même avec les composés de l'antimoine émétique (val. 3) et pyroantimoniate de potassium (val. 5). — H. Mouton. c) Osterhout ("W. J. V.). — Similitude dans les ef/'ets du cyanure de potassium et de l'éther. — Le fait que le cyanure de potassium ressemble aux anfesthésiques typiques (comme l'éther et le chloroforme) en produisant une diminution temporaire dans la perméabilité, ne prouve pas, d'après l'auteur, que l'anesthesie est une forme d'asphyxie. 11 semble bien pro- bable que la diminution de perméabilité et l'anestliésie produites par le cyaYiure de potassium ont une relation avec l'effet de ce corps sur Toxyda- tion [XIV, 2'», y]. — P. GuÉRiN. Rohde (Karl). — Recherches sur l'influence des ions II lil^res dans les cellules vivantes sur le processus de coloration vitale. — Les explications relatives à la coloration vitale des cellules sont insuffisantes pour rendre compte de tous les faits observés. Overton avait affirmé que les colorants basiques seuls sont susceptibles de donner des colorations \-itales et 'avait rattaché ce fait à leur solubilité dans les lipo'ides. Cette théorie est devenue caduque lorsqu'il a été démontré que 'les cellules vivantes peuvent fixer certains colorants acides d'une part, et que, d'autre part, il existe des co- lorants basiques qui, bien que facilement solubles dans les lipo'ides, ne. pé- nètrent pas dans toutes les cellules. Ultérieurement, on a été amené à at- tribuer à la membrane protoplasmique le rôle d'un ultra-filtre (Ruiil.\nd) et dans cette conception, l'importance de la fixation de la substance colo- rante à l'intérieur de la cellule aurait été réglée par la grosseur de ses particules. Il semble que le rôle de la membrane a été dans ce cas fortement exagéré. Il convient de se demander plutôt si la membrane n'est pas tou- jours perméable aux colorants et si la raison de la coloration ou de la non coloration du protoplasme ne réside pas dans (-e dernier lui-même. C'est ainsi que Bethe est amené à supposer que l'accumulation des colorants basiques et acides est réglée par la présence, dans la substance pi'otoplas- mique collo'idale, d'ions H -f ou d'ions HO—. Les expériences de R., faites sur diverses cellules végétales et sur des infusoires, confirment cette hypo- thèse. En effet : 1" les colorants basiques pénètrent dans toutes les cel- lules, seulement celles dont la réaction interne est alcaline ou neutre les fixent plus rapidement et en plus grande quantité que les cellules acides; pour ces dernières, la quantité de colorant fixé est d'autant plus faible que l'acidité est plus forte; inversement, les colorants acides sont fixés par les cellules à contenu acide; dans celles qui sont neutres ou alcalines, la quan- tité fixée reste au-dessous du seuil de visibilité; 2° en modifiant artificiel- lement la réaction du contenu cellulaire, on fait varier corrélativement le pouvoir de fixation de la cellule pour les colorants acides ou basiques; 3'^ l'état colloïdal du protoplasme intervient aussi; des cellules ou des 1. — CELLLLE. 17 fragments de cellules très consistantes prennent plus de colorant que des cellules ou des parties de cellules très aqueuses. — H. Cardot. Yung (Emile). — Sur la coloration vitale chez divers Crustacés transpa- rents du lac et che:- des Nématodes libres. — Les animaux cites au titre, plongés dans de faibles solutions de rouge neutre ou de bleu de méthy- lène, ne présentent aucune coloration des noyaux; en revanche, de nom- breuses granulations se colorent dans le cytoplasme. C'est tout particulière- ment le cas pour les cellules des glandes cémentaires et des corps de réserve. Les animaux vivants se colorent d'autant mieux qu'ils sont plus cliargés d'excreta solides : vacuoles, granules, globules, ou autres particules dedéchet. Parmi les Métazoaires, c'est justement chez les Cladocéres, Copé- podes, Nématodes etc., dont l'appareil néphridien est le plus défectueux, chez l'adulte du moins^ que tous ces corps se colorent le plug rapidement. — M. BOUBIER. Hyman (Libbie). — Gradations métaboliques chez les amibes et leurs relations avec le mécanisme des mouvements amœboïdes. — L'idée principale de l'auteur est qu'il existe chez l'Amibe une gradation de polarité à maxi- mum antérieur et à décroissance progressive. Il cherche à les démontrer, à rexpliquer et à expliquer par elle les mouvements de l'Amibe. Pour le dé- montrer, il soumet l'Amibe à l'action d'un liquide excitant — une solution de KCN — et constate que les pseudopodes antérieurs sont ceux qui réa- gissent le plus vite et le plus fortement. Pour l'expliquer, il admet d'ailleurs comme évident sans démonstration que la sensibilité est partout proportion- nelle à l'intensité du métabolisme. Enfin, pour expliquer les mouvements par cette gradation, il énonce que les parties les plus sensibles sont celles qui répondent les premières et le plus activement aux excitants extérieurs capables de déterminer la formation de pseudopodes. Quant à la nature de la particularité de structure en relation avec la sensibilité, il trouve qu'elle consiste dans le fait que, dans les parties les plus sensibles, les colloïdes in- térieurs sont à l'état de sol, tandis que les pseudopodes postérieurs, plus anciennement formés et à l'état inerte, sont à l'état de gel. — La cause de la formation et du retrait des pseudopodes a été cherchée dans les varia- tions de latension superficielle, diminuant dans le premier cas et augmentant dans le second ; mais cette explication est incompatible avec le fait que la surface de l'Amibe n'est pas liquide; seul Tendoplasme est liquide, peut-être de structure spumeuse ; l'ectoplasme est un gel exerçant sur l'endoplasme incompressible une tension élastique bien plus forte que ne saurait être une tension superficielle. Au point où se forme un pseudopode, l'ectoplasme repasse à l'état de sol, l'endoplasme intérieur s'écoule, mais au contact de l'eau repasse immédiatement à l'état de gel; puis le phénomène recom- mence, et ainsi de suite, permettant au pseudopode de s'allonger progressi- vement. La rétraction est un phénomène inverse : l'état de gel s'accentue dans le pseudopode et il en résulte une rétraction élastique qui le fait rentrer dans la masse commune. Cette explication, conforme à celle de Rhumbler (08i, a cependant été trouvée par l'auteur indépendamment. Quant à la cause de ces passages alternatifs à l'état de sol et à l'état de gel, ils sont conditionnés par les variations de l'ambiance, mais aussi par des varia- tions de la condition interne, prenant .sans doute origine dans le noyau, des fragments anucléés étant incapables de former des pseudopodes. Diverses observations permettent de penser que, réserve faite des différences no- tables dans la structure et dans les conditions externes, une explication l'année BIOLOGIOfE, XXU. 1917. 2 18 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. analogue peut être admise pour la contraction des éléments musculaires des animaux supérieurs. — Y. Delage et M. Goldsmith. Schaeffer (A. A). — Sur les ri^actions d'Amœba riux protéines simples et composées. — L'amibe se nourrit volontiers de protéines simples : globuline, un peu moins volontiers lactalbumine, et parfois seulement ovalbumine. La zéine, qui peut être obtenue très pure, attire l'animal, mais n'est jamais absorbée, ce qui porte à penser que dans les cas précédents certaines im- puretés jouaient un rôle. La kératine, la fibrine, l'aleurone et les grains de gluten sont aussi ingérés, les deux premiers occasionnellement, les deux autres fréquemment. Les protéines simples sont al)sorbées tantôt avec, tantôt sans cratère d'al)sorption : dans ce dernier cas, le protoplasme se répand simplement autour de la particule pour l'envelopper. Les amibes granu- leuses (A. Proteus, pallas, discoides) ingèrent les protéines simples beau- coup plus vite que les Amibes ravisseuses (.4. debia) et retiennent mieux leur nourriture. Toutes les fois que la cliose est possible, l'amibe forme des nouveaux pseudopodes sur les vestiges d'un pseudopode rétracté plutôt que de les former entièrement à neuf. Les réactions de l'amibe à une même excitation dépendent partiellement de conditions internes, et non pas exclu- sivement des conditions ambiantes. — Y. Delage. Kepner (A.) et Edwards (G.). — lléactions à la nourriture de Pelomijxa Carolinensis. — Pelornyxa se comporte différemment pour la capture des aliments selon que ceux-ci sont inertes ou capables de s'échapper. Dans le premier cas, l'animal se contente d'entourer la proie, en se creusant en cavité à son contact, et de l'englober peu à peu. Dans le second, le comportement est très variable selon les conditions, et il est impossible de formuler une loi générale permettant de prédire ce qui va se passer dans telle ou telle con- dition. On peut seulement donner des exemples. Ainsi, lorsque la proie ^Ihilomonas ou Infusoire ciliée est approchée latéralement. /■'e/owî/x'a émet un pseudopode en avant de la proie et en arrière d'elle perpendiculairement à l'axe de son corps, puis ces pseudopodes se réunissent par leurs extrémités distales de manière à fermer toute voie par laquelle la proie pourrait s'é- chapper. — Y. Delage. Hague (Mary J). — Effet de la densité du milieu sur la forme des Amibes. — Les milieux de différentes densités sont obtenus par addition d'agar et éventuellement de peptone. Avec 2.5 9é d'agar les amibes sont circulaires avec peu de pseudopodes. Elles sont nombreuses et souvent groupés; avec 0,59e d'agar, elles sont allongées, avec pseudopodes irréguliers; elles sont mobiles et dispersées; avec 1 et 1 1/2 % la condition est intermédiaire aux précédentes. Le milieu optimum est 1,5 à 2 % d'agar -f 0, 4 9e de peptone. — Y. Delage. 3" Division cellulaire directe et indirecte. Painter (Theophilus S.). — Contribution à la mécanique cellulaire. II. Œufs à monuster et o'ufs narcotisés. — En soumettant des oeufs d'oursins au secouage dès après l'apparition de la membrane de fécondation, l'auteur ■ a obtenu une certaine proportion d'œuf, où un stade monaster assez durable précédait la première segmentation; les œufs parcoui-ent d'ailleurs la même évolution normale que les œufs à amphiaster. Il s'est proposé d'étudier les phénomènes mécaniques concomitants. A chaque cycle de division, le pro- I. — CELLULE. 19 toplasiue de l\eaf montre 3 pliénomènes : 1'^ un gonflement de la couche ectoplasniique ; '2° des cliangements importants dans la tension superficielle conduisant à la formation de pseudopodes extrêmement mobiles ; 3" un écou- lement du protoplasme artificiel vers les pseudopodes en formation. Le rôle relatif du noyau, du protoplasme et de l'aster dans ces phénomènes n'est pas élucidé, mais l'auteur incline à croire que la part prépondérante appar- tient au noyau. Le ,i;onflement de l'ectoplasme peut être déterminé artificiel- lement par l'eau de mer hypertonique. En traitant l'œuf par le phénil- urétano, Tauteur a réussi à déterminer le rôle de cet organe dans le conipoi'tement de l'œuf. La division ne s'en poursuit pas moins ainsi que le .ronflement de lectoplasmo dans le plan de clivage et un mouvement du protoplasme dans le sillon de clivage. Ainsi se trouve démontré que l'aster est mis hors de (juestion dans le problème de la détermination des facteurs responsables du clivage et des phénomènes qui l'accompagnent. L'auteur cherche à démontrer que. par rapport au cj'toplasme, les asters jouent le rôle de centres régulateurs devant la division cellulaire, en formant des région» plus denses qui limitent l'influence du noyau à une région déterminée. L'ac- tivité filaire des œufs de O'rebatulus est à rapprocher de la formation des pseudopodes dans les œufs d'oursins. — Y. Delage. Levi (G.). — Le rythme et les modalités de la mitose dans les cellules vi- vantes cultivées in vitro. — L'auteur a réussi à obtenir des mitoses de cellules mésenchymateuses d'embryon de poulet cultivées m vitro et a pu faire quelques constatations intéressantes. La durée d'une mitose varie de 16 à 40 minutes. La dilution du plasma ou l'addition d'extrait d'organes embryon- naires accélèrent la succession des mitoses sans modifier leur durée indivi- duelle. Comme on le savait, la prophase et la métaphase sont relativement lentes tandis que l'anaphase et surtout la télophase se font tumultueusement. Les éléments du chondriome se partagent entre les deux cellules-filles les uns directement, sans avoir changé de place, les autres après être passés dans le plan équatorial et en suivant les chromosomes. Les phénomènes cytoplas- miques de la mitose s'expliquent par des variations localisées de la tension superficielle. Celle-ci dévient d'abord partout plus grande, d'où résulte la forme sphérique que prend l'élément en division; puis elle diminue aux deux pôles, d'où la formation de pseudopodes et l'étirement de la cellule, tandis qu'elle s'accroît à l'équateur, d'où résulte le sillon de division. Ces variations de la tension superficielle seraient en rapport avec des pertes d'eau des colloïdes sous-jacents. — Y. Delage. Boeck (William C). — La mitose chez Giardia microti. — L'auteur décrit chez ce flagellé une mitose calquée sur celle des métazoaires, mais présentant quelques particularités remarquables. La division longitudinale du spirème, aussi bien que son sectionnement transversal en quatre chro- mosomes, procède à partir du centrosome qui paraît jouer un rôle directeur dans ce phénomène. La division de l'axostyle précédent la mitose représente les changements cytoplasmiques d'une division précédente. Il n'a pas été observé de phénomènes de maturation ni de copulation. — Y. Delage. Zulueta f A. de). — I^romitose et syndiérèse, deux modes de division nu- cléaire coexistants chez les Amibes du groupe c Umax ». — Z. observe chez Wasielewskia Gruberi deux modes de division, la promitose analogue à celle d'autres amibes, et la syndiérèse. Ce mode de division est constitué par un processus dans lequel le noyau initial fournit quatre noyaux terminaux au 20 L'ANNEE BIOLOGIQUE. moyen d'une série de trois divisions s'enchainant inséparablement : noyau I -> 2 noyaux II ->■ 4 noyaux III. Comme conséquence, l'amibe initiale aboutit à quatre amibes petites-filles. La syndiérèse a comme point de dé- part des noyaux spéciaux, « noyaux à pantosome », qui sont très différents des noyaux ordinaires. — F. \lès. Jolies (Victor). — Bec herc lies sur la morphologie de la division des Amibes. — Chez les Vahlkampfia et probablement chez la plupart des Amibes Umax chez Avernirosa, et d'autres encore, le caryosome ne produit que le fuseau achromatique, avec des corps polaires colorables plus ou moins déve- loppés ; mais la plaque équatoriale provient de la substance externe du noyau. Celle-ci, donnant naissance à ce qui correspond aux chromosomes, devrait seule être appelée chromatine. C'est la substance générative : elle est ici toujours distincte du caryosome, qui renferme seulement la substance mo- trice. Chez les Hartmannella, et probablement chez Amœbahyalina, A. binu- cleala, A. lamellipodia etc., peut-être .4. proteus, au contraire, la plaque équatoriale provient du caryosome, comme le fuseau achromatique: le ca- ryosome renferme à la fois la composante motrice et la composante généra- tive; il équivaut donc à un noyau complet; aussi se divise-t-il parfois, pour lui-même, par voie mitotique {Hartmannella aquarum ioWos, Collozoum). Cen- trioles et centrodesmose existent réellement et ne sont pas des artefacts, mais ils ne sont pas toujours visibles, ils sont d'autant moins développés que le fuseau achromatique l'est davantage. Donc le centriole intranucléaire est un centre de condensation de la composante achromatique du caryosome dont le développement est en raison inverse de celui des filaments achroma- tiques. La substance achromatique peut être, entièrement ou presque entiè- rement, concentrée dans les centrioles et la centrodesmose, ou bien au contraire centrioles et centrodesmose peuvent se résoudre entièrement en filaments achromatiques. Les corps polaires des \ahlkam.pfia sont entière- ment distincts de ces substances et n'ont rien à voir avec des centrosomes. En somme, tous les Protozoaires et même toutes les cellules, possèdent une composante achromatique, motrice (intra- ou extranucléaire), mais celle-ci peut n'être pas concentrée chez toutes les espèces ni à tous les stades sous forme de centrioles et de centrodesmose typiques. — A. Robert. Kuczynski (Max H.). — Sur la division cellulaire des Trypanosomes, avec remarques sur rorganisation de quelques formes voisines. — On sait que Hartmann a créé le groupe des Binucléates pour des Flagellâtes qui auraient, outre le noyau normal, un 2"^ noyau présidant au mouvement, le blépharoplaste ou kinétonucléus, et que Rosenbusch a décrit la division mitotique de ce dernier, démontrant par là sa nature nucléaire. K. re- marque que le blépharoplaste de Trypanosoma Lewisi a la forme d'un bâtonnet transversal, rappelant ce qui existe chez Bodo lacerUe. Or, chez ce dernier être, le bâtonnet est en réalité une formation annulaire, en- tourant un filament radiculaire qui va des grains basaux au chromidium et ne ressemble nullement à un noyau. Pour se diviser, cette organelle se concentre en une masse arrondie qui s'étrangle et se coupe sans aucune mitose. La division des grains basaux des flagelles se fait parallèlement, mais indépendamment, puis les grains prennent les pôles du fuseau, qui s'est formé dans le noyau. Les corps annulaires n'interviennent pas dans la division. Chez les Trypanosomes. les grains basaux n'ont au contraire aucun rapport avec la division du noyau : il existe dans le noyau-même un centriole [Bandkœrper) qui se sépare du caryosome, se divise par étran- I. — CELLULE. 21 <^lement et prend les pôles du fuseau, celui-ci est ainsi entièrement indé- pendant de l'appareil basilaire du flagelle. De son côté le blépharoplaste s'étrangle en haltère, simulant parfois une niitose, mais c'est là une siniple apparence et il n'y a pas karyokinèse : ce fait n'est ni une confirmation, ni une infirmation de la nature nucléaire du blépharoplaste. qui reste néan- moins probable. C'est en tout cas une organelle très importante, celle qui persiste le plus longteuips dans les kystes et chez les formes parasites. Pourtant on a pu réliminer chez des Trypanosomes, par l'action de poisons, sans que l'être périsse, ce qui est une différence importante avec le noyau vrai. Il est assez étrange qu'une organelle spéciale se soit formée pour les mouvements chez ces formes parasites du sang, où la locomotion semblerait moins importante que chez des formes carnassières, chassant les proies vivantes, par exemple. K. admet, malgré tout, que cet appareil est de nature nucléaire. Au grain basai et au kinétonucléus peuvent s'ajouter des corps parabasaux, différant nettement de ceux-ci, et auxquels on peut rattacher le chromidium des liodo, le soi-disant kinétonucléus de Trypano- plasma et de Prowazekia, les corps parabasaux des Polymastigines et des Hypermastigines, etc. — A. Robert. Gonklin (Edwin G.). — La mitose et Vamilose. — Le phénomène de l'amitose tire son importance de la théorie chromosomique de l'hérédité : un coup sérieux serait porté à celle-ci si l'on parvenait à découvrir la r-eproduction par amitose des cellules germinales ou des cellules embryon- naires. Quelques auteurs (principalement Child) ont cru constater ce phé- nomène et en ont conclu qu'il n'y a, entre les deux modes de division, aucune différence essentielle et que les deux peuvent se manifester sans que le processus de différenciation ontogénétique en soit troublé. — L'au- teur étudie la question sur les divisions maturatives et la segmentation de l'oeuf des Crepidula plana, et il arrive aux conclusions suivantes. On observe bien des cas de division amitotique du noyau, mais elle n'est pas suivie d'une division du cytoplasma, à moins que les fragments du noyau (karyomères) ne se combinent pour former le nombre normal de chromo- somes et qu'une mitose typique ne se produise. — Parmi les cas d'amitose, beaucoup sont simplement des mitoses modifiées par des anomalies dans le comportement des chromosomes ; pas un exemple n'existe oii une véritable amitose se serait produite au cours de la division normale des cellules en voie de différenciation. La mitose et l'amitose ne sont pas, d'ailleurs, des phénomènes comparables; l'amitose n'est pas un mode de division de la cellule, mais un moyen d'accroître la surface nucléaire, comparable à toute autre fragmentation ou lobulation du noyau. — M. Goldsmith. b) Schûrhoff (P.). — Sur les figures nucléaires désignées jusqu'iri comme wnitoses chez Tradescantia virginica. — Les « amitoses » que l'on observe dans les tiges de Tradescantia sont depuis longtemps classiquement indi- quées comme représentant typique des amitoses chez les plantes supé- rieures. S. ayant repris le sujet de plus près, démontre qu'en réalité ce ne sont pas du tout des amitoses, mais que ces figures ne représentent que des mouvements amibo'ides du noyau. Ayant dessiné les divers stades d'un instant à l'autre, les dessins prouvent parfaitement que son observation est exacte. — M. Boubier. CHAPITRE II JLes produits «exuels et la fécondation Al^en (Ch. E.). — The spermatogenesis of Polytrichum juniperinum. (Ann. of Bot., XXXI, 269-292, pi. XV et XVI.) ' [26 Ballowitz (E.). — Ueber die Samenkorper des Lackscs. Ein weiterer Beitrag ziir Kenntnis der Spennien der Salmoniden. (Arch. f. Zeliforschuni?, XIV, 13pp.,66fig.) ^ [33 Bro-wn (Mabel). — The developmeiit of Ihe embryo-sac and of Ihe embryo in Phaseolus vulgciris. [Bull. Torrey bot. Club., XLIV, 535-544, 2 pi.) [30 Gaje^wska (Helena). — Ueber die morpholoyischen Verànderxingen der Kern-und Plasmasubstanzen in Verlaiife des Wachstums der Oocyten. (Zu- gleich ein Beitrag zur Deutoplasmabildung . (Arch. f. Zellforschung., XIV, 97 pp., 4 pi.) [27 Goldîarb (A. J.). — Variability of gerin cells of sea-urchins. (Proc. Nat. Acad. Se. Etats-Unis, III, april, 241-245.) [33 Goldschmidt (Richardj. — Yersnche zur Spermatogenesein vitro. (Arch.f. Zellforschung, XIV, 30 pp., 2 pL, 26 fig.) [24 Gni^nard (L.). — Sur le développement et la structure de Vovide chez les Apocynacées et les Asclépiadacees. (C. R. Ac. Se, CLXV,981-f>87.) [Chez les Apocynacées, le développement et la .structure du nucelle sont variables ; cet organe y présente tous les de.trrés de réduction. Chez les Asclépiadacees. il est repré- senté par un épiderme rudimentaire et par l'archespore dont l'évolu- tion ne diffère pas de la règle commune aux Gamopétales. — M. Gard. .Hegner (Robert "W.). — The gène sis oflhe organization of the Inseclegg. (Amer. Natur., L, 641-661 et 705-718.) [31 Iwano-w (El.). — Moyen de rendre le sperme infecte des Mammifères inca- pable de tirinsmettre Vinfection. (C. R. Soc. Biol., LXIX, 765-767.) [33 Jordan (H. E.). — llie his tory of the primordial germ cells in the Loggerhead liirtle embryo. (Proceed. Nat. Acad. Se. Etats-Unis, III, april, 271-275.) [23 Lœb (Jacques). — Fécondation et phagocytose. (Jubilé E. Metchnikofl'.) (Ann. Inst. Pasteur, XXXI, N" 9, 437.) [33 Machida (Jiro). — The Spermatogenesis ofan Orthopteron. Atrdctomorpha Bedeli Boliv. (Journ. Coll. A.uric. Tokyo, VI, n» 3, 215-244. 3 pi.) [26 Moore (Cari R.). — On the capacity of fertilizalion aftcr the initiation ofdevelopmenl. I. An Attempt to fertilize Sea-urc/iin Eggs Subséquent to Uy- pertonic Parthenogenesis. (Biol. Bull., XXXIII, 258-295). [33 II. — PRODUITS SEXUELS. — FÉCONDATION. 23 Moore (C. W.). — Sel/'-stonlili/. (Journ. of Heredity, VIII, 203-207, 3fig.) • [34 Palm (B.i.) and Rutgers (A. A. L.). — The emhryology o/Aucuba japonica. (Rec. des Trav. bot. néerl., XIV, 119-126.) [30 Patterson (J. T.^. — Studies on the biology of Pai-acopidosomopsis. III. Maturation and fertilization. (Biol. Bull. XXXIII, 57-62, 2 pi.) * [30 Plough (Harold H.). — Cytoplasmic structures in ihe maie germ cells of Rhomaleiim micropterum Beauv. (Biol. Bull., XXXII, N^ 1, Ml, 1 pi.) [26 Sawyer (M. Louise). — Pollen tube and spermatogenesis in Iris. (Bot. Ga- zette, LXIV, 159-164, 18 fig.) ',Le tube pollinique peut se ramifier, dans l'Iris, ou un grain de pol- len peut produire deux tubes. C'est dans le tube pollinique que la cellule génératrice se divise pour donner les deux gamètes que l'on observe dans le sac embryonnaire 79 heures après la pollinisation. — P. Guérin. Shaffer (E. L.). — Milochondria and olher cytoplasmic structures in the spermatogenesis ofPassalus Cornutus. (Biol. Bull., XXXII, 407-424, 4 pi.) [31 Stockard (C. r;) and Papanicolaou (Georg N.). — The morphologica changes of the iodosome during the spermatogenesis of the Guinea pig. (Anat. Record, XI, N^ 6, janvier, 1-3.) [24 Tischler (G.). — PoUenbiologische Studien. (Zeitschrift f. Bot., IX, 417- 488.) [31 "Weniger ("Wanda). — Development nfembryo sac and embryo in Euphorbia Preslii and E. splendens. (Bot. Gazette, LXIII, 266-281, 3 pi.) [30 AVIiitney (D D.). — The production of funetional and rudimentary sper- matoz-oa in Botifers. (Biol. Bull., XXXllI, 305-315, 10 fig.) [32 VTylie (Robert B.). — Thepollination of Vallisneria spiralis. (Bot. Gazette, LXIII, 135-145, 1 pi., 6 fig.). [Intéressantes observations sur la pollinisation delà Vallisnérie. — P. Guérin. Yocom (Harry B.). — Some phases of spermatogenesis in the Mouse. (Univ. California Publ., XVI, n» 19, 371-380, 1 pi.) [24 Toung (R. T.). — Expérimental induction of endomixis in Paramœcium aurelia. (Journ. F:;per. Zool., XXIV, 35-53, 3 pi.) [34 1" Produits sexuels. a) Origine embryogénique. Jordan (E.). — Les crllules g erminale s primordiales chez l'embryon de la tortue. — Des descriptions embryogéniques amènent l'auteur à la conclusion suivante : les faits observés soiit en complète harmonie avec l'idée d'une lignée directe ininterrompue entre les cellules germinales initiales et les oogonies ou spermatogonies, et avec l'hypothèse de l'existence de voies définies et continues suivies par les cellules dans leur migration. Point de formes de transition avec les cellules péritonéales. — Y. Delage. 24 L'ANNEE- BIOLOGIQUE. = Spermatogènèse. Stockard (C. R.) et Papanicolaou (G. N.). — Changements morphologi- ques de l'idiosome dans la spermatogènèse du cobaye. — L'idiosome, Neben- kern des anciens auteurs, existe déjà dans les spermatogonies et a son évo- lution particulière, tout à fait indépendante du noyau. Il se compose d'une couche périphérique, idioectosome, et d'une masse centrale, idioendosome ; cette dernière se dissocie en granules contenus dans autant de vacuoles qui, plus tard, se fusionnent en une masse unique, idiospherosome, contenu dans une vacuole unique, idiospherotheea. L'idioectosome se porte au pôle opposé de la cellule et est éliminé. A la période où la spermatide s'unit à la cellule de Sertoli, ces deux formations se placent à la partie antérieure du noyau, le coiffent et passent sous cette forme dans les spermatozoïdes. Beau- coup d'autres détails très circonstanciés à rechercher dans le travail origi- nal. — Y. Delage. Yocom (H. B.). — Quelques phases de la spermatogènèse chez la souris. — Les chromosomes sont au nombre de 20, comme dans l'œuf, et identiques k ceux de ce dernier; dans la division aboutissant aux spermatocytes de premier ordre tous les chromosomes se divisent. Dans la division donnant naissance aux spermatocytes de deuxième ordre, un des chromosomes reste indivis et passe dans une des deux spermatides. Les spermatides sont dimor- phes, une moitié ayant 19, l'autre 20 chromosomes. — Y. Delage. Goldschmidt (R.). — essais sur la spermatogènèse in vitro. — Dans son intéressant mémoire, G. a eu l'idée d'étudier la spermatogènèse d'un pa- pillon, Samia cecropia L., au moyen de cultures in vitro du testicule des pupes dans le sang normal de l'animal, dans le sang additionné de liquide de Ringer et enfin dans ce dernier liquide pur. Les cultures d-ans le sang normal lui ont permis de vérifier ce que Meves (1903) avait décrit sur ce sujet et de donner ainsi, en raison de la sécurité de laméthode employée, une plus grande valeur aux observations de cet auteur. II note en passant que le testicule se cultive mieux dans le sang des femelles ' que dans celui des mâles, ce qui concorde avec les affirmations de Stecfie (1912) qui a trouvé des différences chimiques entre les hémolymphes des deux sexes. Au stade synapsis, des divisions spermatogoniales et des divi- sions maturatrices, l'examen à l'état vivant lui a montré des granules for- tement réfringents invisibles dans les préparations fixées et colorées, souvent piriformes et même caudés, souvent accumulés à l'un des pôles du noyau. Les phénomènes de maturation donnent les mêmes images que celles qu'on a obtenues après fixation, avec l'avantage que ces phénomènes peuvent être suivis et sériés ; c'est ainsi que l'ascension polaire des chromosomes s'effectue en 7 minutes; la plasmodiérèse demande une heure environ; la deuxième division réductrice n'a lieu que 24 heures après la première, etc. Un point très intéressant, étudié par G., est la genèse du filament axile du flagellé signalé par Henneguy et par xMeves dès le stade spermatocyte, ainsi que de celui des spermatides. On voit la face des spermatocytes tournée vers l'in- térieur du follicule se couvrir de petits bourgeons, l'un d'eux devenir prédo- minant, prendre la forme d'un pseudopode à extrémité libre pointue, puis tout à coup celle d'un filament rigide terminé par une petite boule plasma- tique; c'est seulement à la fin de ce processus que le centrosome basai des deux flagelles devient visible. Lors de la spermiogenèse, les filaments axiles caudaux émergent du corps mitochondrial fusiforme et convergent II. - PRODUITS SEXUELS. — FÉCONDATION. 25 vers le centre de la cavité folliculaire, sous l'action d'une force hydrostatique qui détermine leur ordonnance régulière. L'allongement du protoplasma lors de la transformation de la spermatide en spermatoz.Vide, est intéressant à suivre. 11 se fait, le lony et sous l'influence du filament axil, caudal, une sorte de pseudopode: l'extrémité du pseudopode peut même, attirée par des filaments axiles voisins, s'écouler le long de ceux-ci, pour ensuite reprendre son droit chemin le long de S(m filament propre. G. ne s'est pas contenté d'observer le développement de la spermatogenese en liquide sanijuin normal. Il en a étudié le cours dans le sang mélange a du liquide de Ringer et dans ce liquide pur. Dans ce dernier cas, les toUi- cules éclatent, les' cellules s'agiîlomèrent en un amas morulaire et des lors offrent, soit à la température ambiante soit plus rapidement a une tempéra- ture plus élevée, des phénomènes curieux. Ces phénomènes qui s observent sur toutes les cellules séminales et qui sont par conséquent une reaction cellulaire générale, consistent dans la production de villosites, de pseudo- podes et de flagelles. Il se produit d'abord une floraison de petites -viilosites, comme dans Ta spermatouenèse normale, et certaines s'allongent en un filament raide terminé par un bouton, de sorte que la cellule ressemble a un Acinète. Souvent parmi ces villosités pousse un unique filament termine par un bouton, qui est un filament axile né d'un centrosome; il est possible que le développement précoce du filament axile dans les spermatocytes nor- maux des Lépidoptères soit aussi le résultat des conditions physiques réali- sées par le liquide folliculaire. Des pseudopodes et des flagelles, ceux-ci animés de battements, peuvent se former dans l'espace de quelques secondes sur des cellules de toute sorte et de tout âge ; le pseudopode s'allonge rapi- dement, devient moniliforme et se transforme en un flagelle; celui-ci, après avoir battu pendant quelques in.stants, peut repasser par l'état moniluorme et se raccourcir en un simple pseudopode qui se rétracte finalement aans le corps cellulaire. G. rappelle que les fouets, développés artificiellement, ont été déjà observés sur d'autres cellules, par Merk, 1912, Kite, 1914, Oliver, 1914, sur des leucocytes et des érythrocytes,parCHAMBERS, 1914, sur des cel- lules séminales d'Orthoptères. Des expériences ont été aussi instituées par l'auteur, dans le but d'expliquer la transformation d'une cellule semmaie ronde en un spermatozoïde filiforme. Partant de cette idée que les processus spermatogéniques sont liés aux changements osmotiques qui se produisen à l'intérieur du follicule, il a cherché à provoquer ces processus en rendant hypertonique le liquide folliculaire. Il a obtenu ce curieux résultat que, quelle que soit leur nature et quel que soit leur âge, toutes les cellules û un même follicule se sont allongées, mais allongées vers l'extérieur, c est-a-mre en sens inverse de l'allongement du spermatozoïde dans le développement normal. On peut appeler « pseudospermies » de telles cellules artihcieiie- ment allongées, et à ce point souvent qu'elles arrivent à remplir de leurs queues toute la cavité folliculaire. Divers faits prouvent que l'allongement cellulaire est uniquement dû à une réaction physique directe. r. i,- _ Tous ces essais montrent le rôle très actif que jouent les cellules follicu- laires dans la spermiogenèse normale. Ce sont elles qui, en réglant les con- ditions osmotiques dans la cavité du follicule, provoquent la reaction nécessaire des cellules séminales et le développement des processus sper- miogénétiques. Quand les cellules séminales sont mortes à l'intérieur au follicule, les cellules folliculaires se multiplient et s'hypertrophient. hn ter- minant, G. insiste sur la généralité de la forme allongée du spermatozoïde dans toute la série animale, partout due à des conditions hydrostatiques sem- blables; car là où il n'y a pas de follicules, les cellules nutritives (cellule.s 26 L'ANNEE BIOLOGIQUE. de Sertoli, cytophores et autres) réalisent ces mêmes conditions. C'est encore par l'influence qu"exerce l'état chimique ou physique du liquide folliculaire que G. veut expliquer la production des spermies oligo- et apyrènes, qui naissent toujours dans des follicules distincts; ce ne sont, d'après lui, que des spermies anormales et .sans fonction, dues à un simple lusus natura. — A. Prenant. Machida (Jiro). — Spermalofff'nèse d'un Orthoptère, Atractomorpha lie- deli Boliv. — Travail essentiellement descriptif dont nous retiendrons seu- lement ici : présence d'un chromosome accessoire, fourreau de la queue formé par le Nebenkern, pointe de la tête formée par le noyau; des mito- chondries. — Y. Del.\ge. Plough (Harold H.). — Les cellules mâles du Bhomaleum micro j)lerum Beauv. — L'auteur a fait, sur cet Orthoptère, des observation cytologiques. sur un matériel fixé et sur un matériel vivant, analogues à celles publiées par Lewis et Rohertson (1916) qui ont travaillé, en se servant de la méthode de culture des tissus, sur le Chorthip-puscurtipennis . Plusieurs sortes de formations cytoplasmiques ont été observées au cours de la spermatogénèse : des mito- chondries, de fines granulations colorables par le rouge neutre, qui, appa- rues dans les spermatogonies dégénèrent plus tard, une .sphère attractive (idiosome), qu'on voit dans les spermatocytes de 1'"'' ordre, et un acrosorhe dans les spermatides. — M, Golusmith. Allen (Ch. E.). — La spermatogénèse de Poli/trichiim juniperinnm. — Dans un mémoire antérieur (1912) Tauteur a étudié les générations de cel- lules qui se si;ccèdent à l'intérieur de Tanthéridie de Polylrichum Juniprri- num jusqu'à la division des cellules-mères des androcytes. L'étude ac- tuelle concerne la transformation des androcytes en anthérozoïdes. Chaque androcyte. nouvellement formé, contient un petit blépharoplaste arrondi, qui se comporte comme un centrosome dans la division de la cellule-mère de l'androcyte et qui, dans la plupart des cas. est encore situé dans la région récemment occupée par un pôle du fuseau. Le blépharoplaste s'allonge, se met en contact avec la membrane protoplasmique et forme finalement un long cordon périphérique incurvé. Celui-ci donne naissance à deux long cils dont le point de fixation se trouve un peu en arrière de l'extrémité anté- rieure du blépharoplaste. Le noyau se déplace et entre en contact avec le blépharoplaste, le long duquel il s'étire. Bien que visible jusqu'à un stade relativement avancé, le blépharoplaste ne peut plus finalement être distingué du noyau, à l'exception de son bout antérieur qui se projette un peu au delà de l'extrémité du noyau; celui-ci, d'ailleurs, est finalement homogène, allongé, mince, enroulé en spirale (il décrit 1 tour 1/2 environ). Noyau et blépharoplaste paraissent constituer tout le corps de l'anthérozo'ide mûr. A peu près au moment où le blépharoplaste commence à s'allonger, apparaît, en un point quelconque du cytoplasme, un grand corps .sphérique, la limos- phère, qui entre bientôt en contact avec l'e.Ktrémité antérieure du blépharo- plaste. Dans cette position la limosphère se divi.se inégalement : .sa petite portion devient le corps apicnl; sa grande portion conserve l'aspect de la limosphère avant la division et continue à être désignée par le même nom. Le corps apical reste appliqué contfe l'extrémité antérieure du blépharoplaste jusqu'à un stade assez avancé ; quant à la limosphère, elle se met en contact avec le noyau et persiste jusqu'à la maturité de l'anthérozo'ide. Enfin, un II. _ PRODUITS SEXUELS. — FÉCONDATION. 27 autre corps cytoplasmique, le perrnosonie , semble se montrer régulièrement au cours de la transfonnation de l'androcyte. Pendant (jue celle-ci s'accom- plit, l'androcyte prend une forme à peu près sphérique. puis devient lenti- culaire à mesure que le volume du cytoplasme diminue ; une portion de cvtoplasme contenant la limosphère, reste enfermée dans l;i courbe de l'ex- trémité postérieure de l'anthérozoïde mûr. Les cloisons, qui séparaient pri- mitivement les androcytes. se ramollissent progressivement et se dissolvent. Chaque anthérozoïde, une fois mùr. est situé dans une vésicule, qui. vue au moment où le contenu s'écoule de l'anthéridie, semble être limitée par quel- que chose qui ressemble à une membrane ; mais, sur des matériaux fixés, l'auteur n"a trouvé à ce stade aucune trace de membrane. Les diverses vési- cules sont incluses dans une substance visqueuse qui provient probable- ment de la destruction des cloisons. — A. de Puymalv. = Ovogniène. Gaje^vska (Helena). — Sur les transformations morpholof/ignes des sub- stances nucléaires et plasmiques dans le cours de la croissance des oocytes {Con- irlhution à la formation des deutoplasmes) [I, a]. — Cette importante étude a été faite sur les oocytes des Tritons. Elle est divisée en 3 parties. I. La première traite du noyau des jeunes oocytes. Dans un premier para- graphe G. examine la question de l'origine des oocytes. Ceux-ci se dévelop- pent aux dépens de cellules épithéliales, qui forment les « nids » ou groupes de cellules germinatives décrits par les auteurs. Ces cellules épithéliales ou cellules indifférentes deviennent aussi bien les cellules folliculaires que les oocytes. Ces derniers ne proviennent pas de la fusion de plusieurs cellules des nids, mais du développement prédominant que prend l'une d'entre elles, pour des raisons d'ailleurs inconnues. Le nombre des oocytes ainsi formé varie et dépend de causes ignorées; chez des animaux possédant déjà de gros œufs on peut en trouver une grande quantité, tandis que chez les- individus n'ayant encore que de très petits œufs les oocytes sont très peu nombreux. Sur la question de savoir si toute la provision d'oocytes est con- stituée une fois pour toutes dès les stades larvaires, ou bien si cliez Tadulte mùr il s'en forme toujours de nouveaux, l'auteur se prononce pour la seconde alternative. D'ailleurs, ces oocytes ne se forment pas par mitoses oogoniales, car les figures mitotiques sont très rares; ils ré.sultent de la différenciation des cellules épithéliales indifférentes. La mitose n'est pas, dans le dévelop- pement de l'œuf, un processus indipensable. Dans un second paragraphe, l'auteur décrit les transformations de la chromatine dans les noyaux des oocytes les plus jeunes. La chromatine nu- cléaire parcourt successivement les stades leptotène, pachytène. bouquet, diplotène. magma, sans qu'il y ait jamais de conjugaison des chromosomes. Dans les noyaux leptotènes etpachytènes les chromosomes offrent une orien- tation polaire, sans qu'il y ait confusion de ces chromosomes en une masse informe (synapsis). Les chromosomes atteignent au stade pachytène le maximum de leur développement, qui coïncide avec la formation de la basi- cliromatine. Plus tard ils sont désorganisés, par pulvérisation ou dissolution de la chromatine; leur substance basophile disparaît en se transformant en substance achromatique. La désorganisation des chromosomes du noyau pachytène s'accomplit selon deux types. D'après l'un, les chromosomes se désagrègent en grains, sans qu'il y ait fissuration préalable; ainsi naissent les noyaux du stade magma. D'après le second type, les chromosomes se fis- surent; c'est le noyau diplotène (stade strepsinema). Après la désorganisa- 28 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. tion, les noyaux ne contiennent plus ou presque plus de basichromatine ; la chromatine n'est plus une nucléine. a perdit l'acide nucléique. La formation des nucléoles fait l'objet d'une description détaillée. En même temps que les tranformations chimiques ci-dessus décrites affectent la chro- matine. de nombreux nucléoles prennent naissance. Il n'est pas douteux qu'ils proviennt des chromosome?. Ils se produisent d'ailleurs suivant trois modes. Dès le stade pachytène, bien avant par conséquent la désagrégation des chromosomes, de très petits granules, appliqués contre la membrane nucléaire, se sont formés, qui plus tard grossiront et deviendront des nu- cléoles. La dislocation des chromosomes produit des nodules de chromatine qui fourniront dé nouveaux nucléoles. Enfin, des nucléoles se développent aussi aux dépens de gouttes chromatiques exsudées par les extrémités des chromosomes. Ces nucléoles sont les uns basichromatiques (nucléoles nuclé- iniens), les autres acidophiles (nucléoles plasmatiquesj. Plusieurs nucléoles peuvent se confondre en un seul, de grande taille. La signification du .stade pacliytène est très importante. 11 est en effet sem- blable à une mitose, quant à l'état chimique des chromosomes. Les noyaux pacliytènes représentent une forme nucléaire, où. bien que les processus soient différents de la mitose, le même résultat est atteint qu'avec celle-ci, savoir la production d'une grande quantité de basichromatine. Leur chroma- tine diffère à la fois de celle du stade leptotène précédent et de celle du stade qui suivra, c'est une basichromatine, résistant à la pepsine. Par con- tre, les noyaux pachytènes ne contiennent qu'une quantité minime de caryo- plasma. Le stade pachytène est un état par lequel toute cellule germinative doit passer pour acquérir la quantité nécessaire de basichromatine et pou- voir ensuite fabriquer de la substance nucléolaire, en évitant ainsi la dégé- nération. Le stade pachytène est un tournant dans la vie de la cellule ovu- laire. 11 se produit normalement une dégénérescence de jeunes oocytes (ou oogonies). déjà constatée par de nombreux auteurs chez les Batraciens et chez d'autres animaux. Cette dégénérescence se fait suivant deux modes, par hypochromasie et par hyperchromasie. II. Dans une seconde partie, G. s'occupe du plasma des oocytes en voie de croissance. Après que s'est effectuée la désorganisation nucléaire, l'oo- plasma subit des transformations importantes. A la place de la zone de plasma condensé qu'on voyait autour du noyau dans les oocytes plus jeunes, un anneau périnucléaire se développe. Il correspond à la « couche vitello- gène > de Van der Stricht, à la « couche palléale » de Van Bambeke; il contient les nucléoles émigrés de la vésicule germinative, des granules mi- tochondriaux. des chondriomites et des chondriocontes filamenteux, des .sphérules graisseuses et de l'ergastoplasma. Par leur aspect, par leur colora- bilité, par leur destinée, par comparaison enfin avec les corps observés dans les oocytes par d'autres auteurs, ces grains et ces filaments appartien- nent au chondriome. A l'exception dos nucléoles, qui sortent en nature du noyau, tous ces corps sont d'origine plasmatique ; il n'y a pas passage de chromidies dans le cytoplasme. Les parties constituantes de l'anneau péri- nucléaire peuvent se modifier qualitativement et quantitativement. Au point de vue qualitatif, tantôt domineront les corps albuminoïdes, tantôt au con- traire les corps graisseux que les fixations par les sels de chrome per- mettent seuls de conserver. Quantitativement, l'anneau périnucléaire s'accroît beaucoup, en envahissant sous forme de réseau la totalité de l'ooplasma; ce réseau, qui s'étend parla poussée de « cordons ou boyaux vitillogènes » (Van DER Strich) est d'ailleurs formé des mêmes substances que l'anneau. Le cy- II. - PRODUITS SEXUELS. - FECONDATION. 29 toplasnie offre alors une basicliromasie reinaniuable, succédant à l'achro- iiiasie des précédentes périodes. Avec le temps, le cytoplasme périnucléaire devient plus uniforme. Le sièi;e des échanges et des transformations plas- miques nouvelles se déplace, est relégué à la périphérie de l'œuf, où l'ergas- toplasma et les éléments du cliondrioine figurent une sorte d'exoplasma. On trouvera dans ce paragraphe de nombreuses données bibliographiques sur la question de la genèse du chondriome, dont l'auteur rejette absolument la provenance chromidiale. G. distingue nettement l'ergastoplasma du chon- driome, tant par l'aspect que par les réactions coloratives. L'ergastoplasma se présente sous la forme de bandes ou de filaments diffus, faits de proto- plasma condensé, basophile mais colorable autrement que le chondriome. Il existe néanmoins entre le chondriome et l'ergastoplasma un lien généti- que certain. III. Dans la troisième partie est étudiée la formation du deutoplasma, à laquelle prennent part les corps plasmatiques variés de l'anneau périnu- cléaire et plus tard du réseau cytoplasmique et de la couche exoplasmique. C'est la graisse qui prend naissance tout d'abord, envahissant et transfor- mant l'anneau périnucléaire. Les mitochondries se changent en granules graisseux, en passant par un état lipoïde intermédiaire. Les sphérules grais- seuses peuvent donc provenir de substances albuminoïdes. Après la graisse, ce senties plaquettes vitellines qui se forment. Elles pro- viennent aussi des mitochondries modifiées dans leur état chimique et dans leur forme ; elles ne se produisent pas de toutes pièces dans des vacuoles, par cristallisation du liquide vacuolaire, ainsi que Carnov le prétendait. Les plaquettes vitellines, à l'époque où elles se développent dans la couche périphérique de l'oocyte, prennent aussi naissance dans le voisinage du noyau, aux dépens du noyau vitellin de Balbiani et par un processus que l'auteur étudiera ultérieurement. Les cellules folliculeuses ne prennent aucune part active à la vitelloge- nèse, ne sécrètent aucune substance qui soit morphologiquement figurée dans l'œuf. Elles jouent seulement un rôle de dialyseur pour les substances qui s'écoulent dans l'oocyte. Les canalicules qui peuvent se creuser entre les cellules folliculeuses ne font que rendre plus facile et plus rapide l'écou- lement de ces substances. Dans un dernier paragraphe, G. examine les changements qu'éprouve le noyau ovulaire pendant la vitellogénèse. Ce noyau s'accroît extrêmement par suite de sa participation à la formation du deutoplasma. Mais ce n'est pas seulement par son accroissement que le noyau manifeste son activité ; c'est encore par des complications de structure et par les transformations qu'éprouve la substance nucléaire. Des processus de sécrétion se passent dans le noyau. Certaines parties de la vésicule germinative peuvent être dissoutes sous l'action d'une nucléase et les substances provenant de la dis- solution passer par osmose dans l'ooplasma. Mais il y a des corps figurés qui peuvent quitter le noyau ; ce sont les nucléoles. Les nucléoles émigrés ne se transforment cependant pas en vitellus, mais sont assimilés. Les nucléoles de la vésicule germinative peuvent se multiplier par division. Ils sont sujets à la vacuolisation, à la désagrégation en granules, à la dissolution. Les colora- tions doubles montrent d'ailleurs que souvent ces nucléoles ne sont pas sim- ples, mais sont des amphinucléoles, formés d'un corps basophile et d'un autre acidophile. La morphologie des nucléoles est d'ailleurs très variable, et leur surface peut s'accroître beaucoup en donnant des nucléoles géants. L'agran- dissement de la surface nucléolaire et la régénération de la chromatine sont des processus différents et indépendants l'un de l'autre, bien qu'on puisse 30 L'ANNEE BIOLOGIQUE. voir les nucléoles, imitant la forme des chromosomes, s'incorporer aux fila- ments de linine, ou se dissoudre dans le caryoplasma. On ne peut cependant pas dire de leur rôle qu'il consiste dans la formation de la basichromatine, car plusieurs arguments plaident contre une telle intervention. Mais leur fonction est en rapport certain avec les processus végétatifs qui se passent dans le plasma de l'oocjie. On ne doit pas dire avec Carnov et Lubijsch « au- lieu de donner, ils prennent au plasma de quoi faire la basichromatine », mais dire « au lieu de prendre, ils donnent i à ce plasma de quoi faire le deuto- plasma. Ce qu'ils donnent, ce sont des substances se comportant de fa<;on variable à l'égard des colorants et de la pepsine et capables à de certaines époques de réduire l'acide osmique. Les observations que l'auteur a faites sur la régénération de la chromatine la conduisent à admettre l'opinion de Maréchal, qui se borne à considérer le chromosome comme une « unité de .structure » ; c'est seulement dans ce sens que, pour les oeufs de Triton, on peut parler de continuité des chromosomes. — A. Prenant. Weniger ("Wanda). — Développement du sac embruonnaire et de l'em- brijon dans Euphorbia Preslii et E. spletidens. — Des quatre cellules-filles formées, l'inférieure se développe en sac embryonnaire. Dans E. splendens, il semble probable que chacun des quatre noyaux d'antipodes subit une deuxième division. L'obturateur tire son origine du placenta. Dans E. Preslii, l'embryon ^est dépourvu de suspenseur ; chez E. splendens, il existe un court suspenseur. — P. Guérin. BroAvn (Mabel). — Développement du sac embryonnaire et de l'embryon de Phascolus vulgaris. — 11 se différencie de bonne heure dans ^o^^lle une grande cellule hj7)odermique qui, ou bien fonctionne comme cellule-mère de la macrospore, ou peut-être se divise une fois, une des cellules-filles étant la cellule-mère. Il se forme ensuite trois macrospores, dont la plus interne se développe en sac embryonnaire. Le nucelle est entièrement détruit à l'extrémité micropylaire et sur les côtés, par le développement du sac embryonnaire. Les noyaux polaires se rapproclient l'un de l'autre dès que les huit noyaux du sac ont été formés et restent ainsi jusqu'à la fécondation de Tœuf, puis ils se fusionnent. Les trois antipodes dispa- raissent au moment de la fécondation et les synergides constituent un appareil filiforme. Le pro-embryon consiste en une rangée de trois cel- lules ; les deux cellules basilaires forment le suspenseur et la cellule ter- minale se développe en l'embryon. — M. Boubier. Palm (Bj.) et Rutgers (A. A. L.). — L'embryologie de VAucuba japo- nica. — L'ovule de VAucuba japonica ne ]jossède iju'un seul tégument. Des 4 mégaspores, les 3 supérieures dégénèrent. Dans un cas toutefois les 2 mégaspores les plus proches de la chalaze divisèrent leur noyau, alors que les '2 autres étaient entrées en dégénérescence. Le sac embryonnaire est constitué normalement. Dans un cas où aucune fécondation n'avait eu lieu, le sac embryonnaire s'était considérablement accru; sans la dégé- nérescence du protoplasme, le développement aurait jni se poursuivre et fournir, comme les auteurs l'ont observé quelques rares fois, des fruits sans graines. — F. Moreau. ^) Phénomènes de maturation. ■Patterson (J. I.). — Etudes sur la biologie de Paracopidosomopsis. III. II. — PRODUITS SEXUELS. — FÉCONDATION. :il Maturutioit et fécondation. — J/auteur étudie la matuiation de l'œuf. Comme chez beaucoup d'autres Hyménoptères, il n'existe pas ici de véritable expulsion de globules polaires : les phénomènes sont uniciuement nucléaires et le c>i;oplasme ne se divise pas. A la l-"'' division maturative le nombre diploïde de 16 chromosomes est réduit à 8 dans chacun des noyaux-filles; la 2« division est équationnelle. A la fin de ces divisions, il se trouve dans l'oeuf mûr 4 groupes de chromosomes, dont un seul, situé le plus près du centre, constituera le pronucleus 9, les trois autres étant des globules polaires. — Le .spermatozoïde ne possède que le nombre haploïde de chromosomes, par suite de l'oHgine parthénogénétique des mâles (voir plus loin, ch. 111, Patterson et Porter), la fécondation a pour effet de re- constituer le nombre normal de 10, qui est celui des chromosomes dans les cellules somatiques des femelles. — M. Golds.mith. ShafTer lE. L.). — Milochondrieii et autres structures cytoplasmiques dans la spennatogénèse de Passalus cornutus. — Chez cet insecte, les mito- chondries sont absentes dans les spermatogonies de 1" ordre, mais on les trouve dans les spermatogonies de 2^ ordre, sous forme de granules qui, pendant la période de croissance, augmentent de nombre et s'allongent pour former des chondriocontes qui se placent dans l'axe de la cellule. Pendant les divisions maturatives ils se disposent autour du fuseau, de façon à ce qu'une moitié de chaque filament passe dans une des cellules-filles. Dans la spermatide, lesmitochondries se groupent pour former le Nebenkern, traversé par le filament axile constitué, aux dépens du centrosome. L'acro- some est un reste fusorial de la dernière division. La pièce intermédiaire manque. — Y. Delaoe et M. Goldsmith. Tischler (G.). — Études sur la biologie du pollen [XVII, ^, X"V"11I]. — Sterner, en suivant une idée émise parLiDFORS avait cru démontrer que l'on trouve davantage de plantes à pollen amylifère chez les plantes des régions du haut Nord que chez celle des latitudes plus méridionales. T. montre qu'en groupant les matériaux publiés par Sterner, on peut arriver exactement à la conclusion contraire ; ses recherches personnelles ont montré que dans l'Eu- rope centrale, dans la mauvaise saison (novembre, février) beaucoup de végétaux en fleurs à cette époque ont du pollen ne contenant pas d'amidon, mais des graisses. Une comparaison systématique des plantes observées par Sterner dans la Scandinavie septentrionale avec les même espèces dans l'Europe centrale montre en général une concordance parfaite au point de vue de la teneur en amidon. Quelques exceptions s'expliquent si l'on tient compte de l'âge du pollen ; la dissolution de l'amidon se fait relativement souvent au moment de l'anthèse ; certaines espèces se maintiennent plus longtemps dans le stade où leur pollen a de l'amidon que les mêmes espèces dans le Nord, ce qui contredit les conclusions de Sterner. On ne peut attribuer une signification biologique unique au fait pour une plante d'avoir un pollen à amidon. La pression osmotique dans les tubes poUiniques est plus grande que dans les cellules du stigmate et dans celles du style entre lesquelles le tube se fraie son chemin ; c'est une concordance de plus entre la faron de se comporter du tube pollinique et celle des plantes parasites. — A. Maillefer. y) Structure des produits mûrs. Hegner (Robert "W.). — La genèse de V organisation de l'œuf d'Insecte. 32 » L'ANNEE BIOLOGIQUE. — Ji'œuf d'Insecte est une cellule d'une organisation complexe renfermant, outre du deutoplasme abondant, différentes sortes de cytoplasme, dont la plus caractérisée occupe la région postérieure ; dans ce cytoplasme, il y a des inclusions spéciales et le tout constitue la région où se formeront les cellules sexuelles ; ces cellules émigreront plus tard à l'intérieur de l'em- bryon et se diviseront en deux groupes qui constitueront les glandes géni- tales. 11 y a une correspondance exacte entre l'orientation de l'œuf et celle de l'adulte (loi de l'orientation découverte par Hallez en 1886) ; ainsi, chez les Chrysomélides, l'œuf pondu sur une feuille y est attaché par ce qui sera l'extrémité po.stérieure de l'embryon, extrémité qui dans l'ovaire est la région inférieure de l'œuf; la position du jeune est donc prédéterminée dans l'œuf non encore développé. Par centrifugation, on dérange les cyto- plasmes, et l'orientation de l'embryon est troublée, les parties se dévelop- pant là où se trouvent les cytoplasmes spécifiques; en tuant avec une ai- guille chaude différentes parties de l'œuf fraîchement pondu, on obtient des embryons incomplets auxquels manquent les régions touchées par le trau- matisme; on peut supprimer la région où se développent les cellules|' sexuelles et obtenir un Insecte parfaitement normal, mais sans organes génitaux. On peut donc regarder l'œuf d'Insecte, à l'époque de la matura- tion, comme une mosaïque d'aires cytoplasmiques différenciées, prédéter- minées à se développer en parties définies de l'embryon; cette organisation résulte de Uinteraction du cytoplasme et du noyau durant le cycle de la cellule germinale ; cette interaction a lieu en tout temps, mais n'est visible que lorsqu'il existe des processus tels que la sortie de chromidies ou la diminution de chromosomes. H. est disposé à croire que les chromosomes comprennent une partie principale responsable de l'organisation de l'œuf, de sa polarité, bilatéralité, etc., et des facteurs (probablement des ferments) responsables des caractères embryonnaires, larvaires et imaginaux qui sont employés dans les expériences d'hybridation; dans cette hypothèse, la partie principale de chaque, chromosome peut être suffisante pour la produc- tion d'un organisme entier ; le fait que le groupe des facteurs portés par un chromosome donné de Drosophila contrôle des caractères qui ne sont pas restreints à une partie définie du corps donne du poids à cette hypothèse [V, a; XV a]. — L. CUÉNOT. "Whitney (D. D.). — Spermatozoïdes fonctionnels et spermatozoïdes rudimentaires chez les Hotifèrcs. — L'auteur a observé des spermatozoïdes, dimorphes dans plusieurs espèces : Brachionus mulleri. Asplanchna am- pliora, Pobjarthra platyptera, Hydatina senta, Diglena catellina, Euchlanis dilalata, Metopidia lepadella, Brachionus urceolaris, Brachionus bakeri. Les spermatozoïdes actifs sont de taille plus grande, vermiformes et mo- biles, les rudimentaires sont plus petits et immobiles. Leurs proportions numériques sont de deux actifs pour un rudimentaire, ce qui fait supposer à l'auteur que les premiers se développent des cellules issues de la division des spermatocytes de '2^ ordre, tandis que les seconds sont formés par les cellules rudimentaires résultant de la division des spermatocytes de l^"" ordre : si les deux catégories provenaient des spermatocytes de 2"^ ordre, elles seraient en nombre égal. — Entre les spermotozoïdes fonctionnels, aucune différence ne s'observe qui pourrait se rattacher a la détermination du sexe : lorsqu'un spermatozoïde féconde un œuf qui, parthénogénétique- ment. se dévelopi)erait en un individu mâle, il lui imprime toujours le sexe femelle [IX],— M. Goldsmith. IL — PRODUITS SEXUELS. — FKCO.NDATION. ;{3 Goldfarb (^A. . — Variabilité des cellules r/enninales chez l'oursin. — L'auteur a exaniiué les œufs des oursins Toxopneustes, Arbacia et, Hif>- ponoë, et les a trouvés extrêmement variables sous divers rapports : taille, (gros, moyens et petits),' forme (globuleuse ou elliptique), enveloppe gélati- neuse ^normale ou nulle, avec tous les intermédiaires), formation de la mem- brane (rapide, lente ou nulle), aptitude à la fécondation et vitesse de seg- mentation. Les œufs les plus normaux sont gros, sphériques, ])ourvu d'une gelée abondante, ils forment une membrane en un temps minimum et se segmentent rapidement. Ces variations tiennent à des particularités indivi- duelles initiales, à la précocité ou au retard de la ponte, et à l'action plus ou moins nocive de l'eau sur les œufs plus ou moins normaux. Les œufs les ])lus normaux ont un pourcentage maximum de fécondation dans des condi- tions déterminées, et cela avec tous les mâles quels qu'ils soient. 11 est d'un grand intérêt de tenir compte de ces particularités dans les observations de physiologie expérimentale sur ces œufs, lesquels ont pour critérium des numérations statistiques ; les expériences ne sont comparables qu'avec des Œ'ufs de même qualité. — Y. Delage. Ballo-witz (E. i.' — Sur les spermatozoïdes du Saumon. — B. précise cer- tains points de la structure des spermatozoïdes du Saumon, déjà décrite par MiESCHER (1878), par lui-même (1890). par Retzius (1905) : tels le « mi- cropore j> et le « bâtonnet » de la tête, bâtonnet qui se continue par la pièce d'union sans être le prolongement direct de celle-ci. — A. Prenant. 2° FÉCONDATION. Lœb (Jacquesj. — Fécondation et phagoci/tose. — On sait parles recher- ches antérieures de l'auteur ([ue les œufs d'oursins ne peuvent-être norma- lement fécondés par le sperme d'Astérie; mais que si on alcalinise légère- ment l'eau, cette fécondation devient possible. Cependant elle n'est pas gé- nérale. Un certain nombre d'œufs forment leur membrane, mais ne se seg- mentent pas. Cela tiendrait à ce que l'absorption du spermatozoïde par l'œuf (phagocytose) serait incomplète par suite de l'adhérence du sperma- tozoïde au chorion périovulaire. Si l'on traite les œufs par un acide, ce cho- rion se dissout et l'obstacle est levé ; mais l'œuf devient incapable de fé- condation hétérogène en milieu hyperalcalin. Utilisant cette donnée anté- rieure que le calcium favorise la fécondation, l'auteur soumet les œufs après le traitement acide à un traitement par eau alcalinisée additionnée de cal- cium, et dans ces conditions il obtient la segmentation de la presque totalité des œufs. [L'expérience est intéressante, mais on ne voit pas en quoi elle confirme l'interprétation de la fécondation comme un fait de pliagocytose.] — Y. Delage. I-wanow (El.). — Moyen de rendre le sperme infecté des mammifères inca- pnhle de trammeftre l'infection. — Le sperme obtenu de chien par éjacula- tion provoquée ou de lapin par fonction de l'épididyme permet la féconda- tion artificielle. Quand ce sperme est infecté par des micro-organismes, bactéries ou protozoaires, l'auteur a réussi à le désinfecter sans abolir ses propriétés fécondantes, au moyen du sahvarsan dans la proportion de 1/10.000. Par contre, l'alcool et l'atoxyl ne tuent les parasites qu'à des doses où ils tuent aussi les spermatozoïdes. — Y. Delage. Moore (Cari R.). — Aptitude à la fécondation après un début d'initia- l'aNNÉE BIOLOtUQUE, X.XII. 1917. 3 34 L'ANNEE BIOLOGIQUE. tion au développement parthenor/énétiqiie [111, (i]. — Les œufs d'Arbacia sou- mis à l'action d'eau de mer plus ou moins hypertonique montrent une série graduée de modifications allant depuis une influence nulle jusqu'à un déve- loppement parthénogénétique ; le réactif détermine une augmentation de per- méabilité permettant l'issue de certaines substances hors de l'œuf, entraî- nant l'inaptitude ii toute fécondation ultérieure. L'insémination appliquée aux œufs ayant subi l'action optima du réactif n'augmente pas le pourcen- tage des développements. L'n traitement de deux heures par le réactif hypertonique supprime toute possibilité de fécondation ; là où reste un cer- tain degré d'aptitude à la fécondation, cette aptitude se manife.ste par l'agglu- tination du sperme sous l'influence des œufs. Après traitement par les solu- tions faibles, les spermatozo'ides pénétrant dans l'œuf montrent un degré d'activité variant en sens inverse de la durée du traitement ; après traite- t^ment par les solutions hypertoniques fortes, les œufs soumis à l'insémi- nation montrent sur les coupes des spermatozo'ides à leur intérieur mais ceux-ci sont inactifs et en voie de dégénérescence. Certains spermatozo'ides sont expulsés de Vœnî sous forme d'un long et.fin ruban chromatique sortant parle sommet d'un cône protoplasmique. Les blastomcres du stade 2 soumis à l'insémination peuvent admettre des .spermatozo'ides, mais ceux-ci restent inactifs et aucune fécondation n'en résulte. Ces expériences infirment au lieu de l'appuyer, la théorie d'après laquelle le spermatozoide introduirait dans l'œuf une substance nécessaire au développement. L'œuf possède en lui tout ce qui est nécessaire à son développement, et il n'y a aucune preuve de l'existence de lysincs ou de substances correctrices secondaires intro- duites par le spermatozoïde. — Y. Delage. Young (R. T.). — L'endomixie expérimentale chez Paramycium aurelia. — L'auteur a cherché à déterminer expérimentalement l'endomixie en fai- sant varier les conditions extérieures, et sur ce point il est arrivé à un ré- sultat positif. L'endomixie s'est révélée comme un phénomène cyclique succédant à une série de divisions et pouvant être favorisé par l'élévation de la température, qui augmente le métabolisme, et par la concentration des excréta dans le liquide de culture. Le froid est sans action. Mais lorsque l'auteur a voulu déterminer si l'endomixie était im effet de la dépression ou un processus destiné à la combattre, les résultats ont été trop contradic- toires pour lui permettre des conclusions positives. De nouvelles expé- riences sont nécessaires pour décider si l'une ou l'autre des relations ci-des- sus est exacte, comme l'auteur seml)le enclin à le croire. Il en est de même pour les rapports entre l'endomixie et la parthénogenèse. — V. De- la(,;e et M. Coi.usmith. Moore ^C. "W.j. — LmUo-slèrilitè. — Chez la Tradescandia ( T. occideiilalis, T. pilosa et un liybride entre les deux), on observe que la pollinisation par le pollen de la même fleur ne conduit pas à la fécondation, tandis que le pollen d'une autre fleur aboutit à la fécondation et que ce même pollen, qui se trouvait inactif dans sa propre fleur, est actif dans la fleur voisine. L'observation microscopique montre que, dans le premier cas, la féconda- tion n'a pas lieu parce que le tube pollinique reste gros et court et n'atteint pas la base du style. Quelle peut être la cause de cette particularité du tube pollinique ? Trois ont été proposées : 1*^ L'hypothèse de Coriîens qu'il y a des inhibiteurs spéciaux représentés par deux allélumorphes; mais les expériences de croisement invalident cette hypothèse, car chez les hybrides où ces àllélomorphes n'existent plus l'inefficacité de rautojwllinisation per- n. — PRODUITS SEXUELS. — FECONDATION. 3.') siste. 2" La deuxièine hypothèse est qu'il existe dans le grain de' pollen un enzyme qui. dans la fécondation croisée, détermine le stigmate à sécréter une substance provoquant la croissance en longueur du tube poUinique, tandis que dans l'autofécondation cet enzyme reste inactif. Mais cette hypo- thèse aussi est infirmée par le fait ([ue, si l'enzyme approprié est fourni par les grains de pollen d"une autre fleur, le tube polliniquo de l'auto- pollen n'en reste pas moins inactif, bien que l'enzyme nécessaire soit pré- sent. S-^ La troisième explication, proposée par l'auteur, est la suivante. Le tube pollinique trouvant dans les tissus du style de la même fleur une nourriture trop riche, s'accroît seulement en largeur, sans aller chercher, par un allongement en longueur, de nouvelles sources alimentaires dans la profondeur du pistil, comme c'est le cas pour le pollen d'une fleur différente. — Y. Dei.age et M. Golds.mitii. CHAPITRE 111 lia partliénog^cnèse De-witz (J.). — Die l'i'(v die kiinstliche Parthenogenesis angeivandten Mitlel ah Erreger fur andere biologisc/ie Vorgdnge. (Biol. Centralbl., XXXVIII, 498-503.) [37 Ernst (A.). — Experimentelle Erzeuqnnq erblicher ParUienoqenesis. (Zeit- schr. indukt. Abst. Vererbgsl., XVIÏ. 2b3-'250.) ' [41 Feytaud (J.). — Sur la reproduction parthénogénétique de VOliorhynqne sillonné. (Cfthiorhyricus Sulcatus Fabr.) (C. R. Se. Se, CLXV, 26 nov.) [43 Foucher (G.). — Sur l'apparition du Carausius morosus cf st sa longévité. (C. R. Ac. Se, CLXV, 511.) [42 Goldschmidt (Richard). — On a rase of facultative parthenogenesis in the Gipsy math Lgmanlria dispar L., with a discussion of the relation of parthenogenesis lo sex. (Biol. Bull., XXXll. 35-43.1 [Voir ch. IX a) Herlant (Maurice). — Le mécanisme de la parthénogenèse expériraentjxle chez les Amphibiens et les Echinodermes. (Bull. Scient. Fr. Bêla., L, fasc. 4, 381-424.) [37 h) — — Sur les variations du volume du noi/au de l'œuf activé. (C. R. Ac. Se, CLXIV, 413.) ' [39 a) Lécaillon (A.). — Sur la signification des changements de couleur qui se produisent nornialemeut dans certains œufs non fécondés de Bombyx mori et sur la formation, dans cette espèce, de véritables chenilles d'ori- gine parthénogénétique. (C. R. Ac. Se, CLXV, 192.) [42 b) Sur la biologie des chenilles et des papillons de Bomby.r mori ayant une origine parthénogénétique. (C. R. Ac. Se, CLXV, 289.) [43 c\ — — Sur Vaptitude à la parthénogenèse naturelle, considérée chez di- verses races ou variétés de Bombgx du Mûrier. (C. R. Ac, Se, CLXV, 799.1 [Analysé avec les précédents. ■») Liillie (Ralph S.). — 7'emperature-coefftcients in the aclivatton of Star- fish eggs by hutyric acid. (BioL Bull., XXXll, 131-158.) [39 b) 'J'he eoiuiilions determining the rate of entrance of irater into fer- tilized and infertilized .\rbacia eggs, and the gênerai relation of changes of permeability to aetivation. (American Journal of Physiology, XLIII, 43-57, l"'- avril.) [40 Morris (Margaret). — A cytological study of A rtificial parthenogenesis in Cnmingia. (Journ. Exper. Zool., XXII, 1-33, llfig., 8 pi.) [41 Patterson (J. T.) and Porter (Lelia T.i. — Studies on the biology of m. — LA PARTHENOGENESE. - 37 /^ar((r(>pi(los<)moj)si!i. II. S/)i-r)natogenesis of mnirx rran'd from unfer/ih:ed ei/gs. (Biol. Bull., XXXI 11, 38-47, >? pi.) ^ [37 "Woodward (^Alvalyn E.) and Hague (Florence S.). — lodine as a par- thenotjenctic agent. (Biol. Bull., XXXI 11, 355-360.) , [41 Voir pour k's renvois à ce chapitre : V, ^i; eh. IX ; XIV, "2" a; XVII. a) Maluralion de Vœuf parlhéiuigénètique. Patterson (J. T.) et Porter (Lelia T.). — Eludes sur la biologie de Pa- racopidoKomopsis. II. Spermatogénè.se des mâles issus d'oeufs non fécondés. — On sait que les œufs vierges de ce Chalcidide parasite donnent uniquement des mâles, comme chez l'Abeille. Les cellules germinales de ces mâles pos- •sédent un nombre de chromosomes haploïde (8); la première division de maturation comporte des phénomènes nucléaires qui sont comme le prélude de la division, mais la membrane nucléaire reste intacte et seul le cyto- plasme se divise : il se sépare de lui un petit globule abortif ; à la seconde division, les chromosomes se divisent longitudinalement et la mitose se poursuit normalement. Le nombre haploïde persiste ainsi. Le nombre de chromosomes dans 'les cellules somatii|ues est, chez ces mâles, également haploïde. — M. Goldsmith. [il Parthénogenèse expérimenUde. DeAwitz ( J.). — Les agents parthénogénisants comme excitants d'autres phénomènes physiologiques. — Point d'expériences nouvelles. Simple revue critique pour rappeler les cas assez nombreux' où, d'après les expériences de divers auteurs, les agents habituels de la parthénogenèse, chaleur, froid, sécheresse, acides, actions mécaniques (brossage, secouage) etc., sont égale- ment susceptibles d'abréger les périodes de latence dans le développement de divers organismes. L'auteur rappelle l'action du froid sur le dévelop- pement des gemmules d'épongés, celle de la dessiccation sur la réapparition des Apus, celle de l'acide sulfurique; du brossage et du secouage, selon le procédé de Ticiiomiroff, pour abréger la période de latence estivale du développement des œufs fécondés du ver à soie, etc. Il rappelle que des actions semblables, en particulier le froid, ont fourni entre les mains de divers observateurs, dans l'élevage des papillons, des variations constantes dans les couleurs de Timago. Il se rallie à l'opinion exprimée en particulier par R. Dunois que tous ces agents, y compris les anesthésiques, alcool éther, chloroforme, agissent, ainsi que l'avait vu Claude Bernard, en de- shydratant les tissus ; sous l'influence de cette déshydratation les équilibres chimiques se trouvent modifiés et des actions chimiques nouvelles, en parti- culier des oxydations, sont déterminées [XIV, 2^]. — Y. Delage. a) Herlant (Maurice). — Le mécanisme de la parthénogenèse expérimen- tale chez les Amphibiens et les Echinodermes. — L'auteur montre la diffé- rence qui existe entre l'œuf de Grenouille et l'œuf d'Oursin après la fécon- dation, savoir chez la Grenouille une énergide femelle bipolaire, chez l'Oursin | :îS L'ANNÉE BIOLOGIQUE. une énergide femelle, sous la forme d'un monaster, éventuellement accom- pagné de monasters accessoires ; il affirme que cette différence est contingente et qu"en somme l'œuf activé se présente dans la même condition physiolo- gique chez la Grenouille et chez l'Oursin au moment de l'application du second temps. — L'auteur met la théorie de L(»:b en présence des faits cyto- logiques et conclue que ces derniers ne sont nullement en accord avec elle. Le premier principe de Lœb est que la membrane est le résultat essen- tiel de l'activation, d'où dépend toute la suite du phénomène. Or, les faits abondent montrant qu'il peut y avoir activation sans membrane et mem- brane sans activation, d'où cette conséquence qu'elle n'est qu'un épiphéno- mène de l'activation, ce qui est le contraire de la théorie de Lœb. — Le second principe est que la cytolyse est la conséquence nécessaire de la formation de la membrane et de l'activation et qu'elle est une étape indis- pensable précédant la division, mais qu'une cytolyse trop accentuée se pro- duit nécessairement dans ces conditions et aboutit à la mort de l'œuf, si elle n'est arrêtée parle second tem])s. H. montre que, bien au contraire, la cytolyse loin d'être une conséquence de la formation de la membrane, est ime conséquence de l'action à la fois brutale et insuffisante des agents ; elle n'est qu'un phénomène agonique, provenant de ce que l'œuf activé n'est pas suffisamment réveillé de sa torpeur initiale pour opérer sa division sans l'aide d'une impulsion nouvelle. — Le troisième principe de Lceb est que les agents du 2'' temps ont pour effet d'arrêter la cytolyse progres- sive et de permettre à la mitose de s'accomplir. Mais les observations cyto- logiques de Lœb sont très frustes (ainsi que le montrent ses dessins) et ne lui ont pas permis de voir la vraie nature du phénomène. L'observation approfondie montre que les causes qui interviennent sont tout autres. D'a- bord, le 2^ temps n'est point nécessaire dans certains cas, où l'œuf se montre sensible à l'activation avant d'être mûr et, par conséquent, à l'état diploï- dique (chez les Astéries) ou lorsque le noyau haploïdique s'étant d'afeord divisé, refusionne ses deux moitiés en un noyau diploïdique (Mactra). Dans ce cas, le premier temps suffit à lui seul. Quand le noyau reste ha- ploïdique, son développement ultérieur dépend delà formation, sous l'in- fluence du second temps, soit d'un aster, complétant le monaster primitif en une figure l)ipolaire (Oursin), soit de la formation d'asters secondaires permettant au fuseau bipolaire initial de propager son action jusqu'à la surface de l'œuf où doit prendre naissance le sillon de segmentation. Ainsi, H. ne réfute pas directement l'explication de Lœb, mais lui en oppose une autre, plus conforme aux observations. La théorie de Lœb relative à la fécondation n'e.st pas moins arbitraire et insoucieuse des processus cytologiques que sa théorie de la partliénogénèse. Il admet que le spermatozoïde agit, comme les deux temps de la parthéno- genèse, par l'intermédiaire de substances chimiques hypothétiques déter- minant des effets qui ne le sont pas moins : apport d'une lysine meml)ra- nogène, et cytolysante et d'une antilysine corrigeant les effets de la première. L'observation des phénomènes substitue à cette antilysine invisible la for- mation d'une énergide d'origine paternelle apportant à l'omf les capacités dynamiques nécessaires à son dévelojipement. La preuve en est fournie par les fécondations hétérogènes. Partout où le spermatozoïde étranger (de mollusque ou d'annélide), en, pénétrant dans l'œuf, développe un spermo- centre, il assure le développement ; partout où le spermocentre manque, le, développement est impo.ssible, et cependant dans tous les cas le sper- matozoïde apporte sa lysine et son antilysine. En somme, soit par des ariruments directs mettant en évidence l'inexac- III. — LA PARTHKNOGKNKSE. 30 titude (le la théorie de Liku. soit en opposant à cette dernière, qui ne repose que sur des hypothèses chimériques invérifiahles. des interprétations qui sont l'expression même des aspects oytologiquos, l'auteur montre le peu de valeur des théories qui ont excité plus d'intérêt qu elles ne semblent mériter. — V. Delagk et M. ( ioi.i>SMiTii. f,\ Herlant (M. . —Sur les varinliims ilu volume du hoj/(ii' ) ; dans quelques localités la continuation de l'espèce est assurée par des plantes mâles et femelles à con- stitution haploïde et dans d'autres cas encore, comme aux environs de Buda- pest, par exemple, les individus haploïdes et diploïdes se rencontrent pêle- mêle. Cela engage à ne pas voir dans le mode de reproduction des races soi-disant parthénogénétiques (en réalité apogamiques) une sorte d'adapta- tion forcée causée par l'absence de mâles disparus à la suite de mauvaises conditions climatiques. Le fait que dans une même localité des individus sexués à cgnstitution haploïde se rencontrent simultanément avec des indi- vidus apogamiques à constitution diploïde fait penser qu'au contraire la parthénogenèse est le résultat d'un changement constitutionnel brusque. Les conditions de ce changement doivent pouvoir être reproduites par la voie expérimentale et E. pense, en effet, arriver par cette voie à obtenir des générations parthénogénétiques (apogamiques) de Chara crinita. Il admet que les races parthénogénétiques de cette plante, qui se font particulière- ment remarquer par un polymorphisme très prononcé, sont le produit d'un croisement entre des individus de Chara crinila haploïdes et certaines autres espèces de Chara. La parthénogenèse devrait, par conséquent, être consi- dérée dans ce cas comme étant un phénomène d'hybridation que l'auteur espère réaliser dans ses cultures [XVI. c, 3]. — J. Stroiil. Foucher (G.). — Sur l'apparition du Carausixs 7norosus çS ^> sa longé- vité. — Chez cette espèce d'Orthoptère la parthénogenèse est la règle et la présence d'un mâle éventuel a été très rarement constatée. Pour vérifier une induction légitime fondée sur les expériences de M"<^ Elkino au Labo- ratoire de Lausanne, l'auteur prit 4 femelles normales et les soumit à un jeûne presque complet; elles produisirent néanmoins de nombreux œufs l)arthénogénétiques qui évoluèrent en autant de femelles, sauf un qui, bien que non différent d'aspect pendant les phases larvaires, devint un très beau mâle qui vécut 7 mois, féconda deux générations de femelles et succomba peut-être en partie par protection insuffisante contre la froidure de l'hiver. Les œufs fécondés issus de ces femelles donnèrent naissance à des femelles parthénogénétiques. Un autre mâle né dans des conditions expérimentales analogues, âgé actuellement de plus de 2 mois, est encore en pleine santé. Cette longévité remar(iuable est à noter, mais la fiuestion de savoir si la pénurie alimentaire des mères est un facteur de la production des mâles reste à élucider. — V. Délace. a Lécaillon (A.). — Sur la siffnifîcation des chan;/ei/)enls île couleur dans les œufs non fécondés des liomhi/x mori. — Les (Eufs des femelles m. - LA PARTI IKNOGENKSE 4!? vierires subissent en lirancié Jjartie les changements de couleur caractéris- tiques (les œufs fécondés (du jaune au rougeiUre et du rougèâtre au gris). Mais le plus grand nombre ne subit ces modifications que d'une manière plus ou moins incomplète et un petit nonibn» seulement les parcourt jus- qu'au bout. Ces changements de couleur marchent de i)air avec le déve- loppement (parthénogénétiquc) dont ils sont l'indice. Aussi voit-on un petit nombre seulement aboutir à l'éclosion de larves parfaites, tandis que les aiitros s'arrêtent à des stades \)\ns ou moins avancés du développement. — L'auteur a obtenu des résultats analogues chez d'autres espèces. — Y. De- I.AdE. //) Lécaillon (A.). — Sur la Inokxjie des chenilles et des papillons de /!iiml>)/x )nori ayant une orir/ine parthénof/niélique. — Des œufs parthé- nogénl^tiques obtenus dans l'expérience suivante, un donna un mâle nain et les trois autres deux mâles normaux et une femelle normale. La seule différence constatée étant un léger retard dans l'accroissement de la che- nille et une durée un peu plus grande de la nynipliose. Les deux mâles parthénogénétiques normaux accouplés à des femelles issues d'œufs fécon- dés donnèrent de nombreux œufs normaux. La femelle parthénogénétique, d'abord séparée des mâles, donna des œ-ufs parthénogénétiques normaux qui ne montrèrent pas une aptitude particulière à achever un développe- ment parthénogénétique. Accouplée ensuite à un mâle ordinaire, elle donna des œufs ne se distinguant en rien de ceux des femelles issues de féconda- tion. — Y. Delage. Feytaud (J.t. — Sur la reproduction pari hrnogéné tique de l'tHiorhynque sifloné (Uthior/ii/nchus sulcatus lah). — Parthénogenèse naturelle constatée chez ces parasites de la vigne comme chez les autres espèces du même genre. Bien que les mâles n'aient pas été rencontrés, leur production à de rares intervalles est probable et .sans doute s'agit-il là d'une parthénoge- nèse sporadique cyclique. — Y. Delage. CHAPITRE IV lia reproiluclion asexuée Beauverie (I.). — Quelques propriétés des nscospoi'es de levures. Technique pour leur di/férenciatiou. (C. R. Soc. Biol., LXXX, 5-7.) [Les spores d'un certain nombre de Saccharomi/ces jouissent d'une très forte propriété d'acido-résistance, f|ue Ton peut utiliser dans la technique de leur coloration. — M. Gard. Crozier ("W. J.). — Multiplicution by fission in Holollmrians. (Amer. Na- tur.. Ll, 5r.0-5r>6.) [Holoiltufia surinamorensis se multiplie normalement à l'état adulte, en se coupant en deux ; chaque moitié régénère ce qui lui manque. Hololhuria captiva se divise aussi, mais seulement à l'état très jeune. — L, Cuénot. Korschelt (E.). — Zum Wesen der ungesc/dechtlic/ier Forlpftanzung nebst Bemerkuiigen iïber ihre Biziehungen zur geschlechlichen Fortpflanzum/. (Zeitschr. wissensch. Zool., CXVII, 361-459, 25 fig.) [44 a) Moreau (F. et M™<ï). — L'évolution nucléaire chez V Endophyllum sem- pervivi Lév. (Bull. Soc. Myc. de Fr., XXXIII, 71-72.) [45 b) L'écidiospore de V Endophyllum Euphorbiœ ^silvaticœ (D. C.) Winter est-elle le siège d'une karyitgamie? [45 Sélys-Longchamps (Marc dei. — Sur le bourgeonnement despolystyélinés Stolonica et Heterocarpa, avec quelques notes sur l'anaiomie de ces deux genres. (Bull. Se. Fr. Belg., L, fasc. 3, 171-27C), 23 fig., 5 pi.) [45 Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. I, «, k; V, ;3. Korschelt (E.). — De la nature de la reproduction asexuée et de ses rap- ports avec la reproduction sexuelle. — Diverses études récentes, de Deegener. de MoRGULis, de Braem et d'autres, engagent l'auteur à compléter par les réflexions contenues dans le présent mémoire l'exposé qu'il avait donné en 1910 sur la nature de la reproduction asexuée dans un chapitre spécial du traité d'emi)ryologie comparée de Korschelt et Heider. A rencontre de Seeliger, de Morgan et de Przibrvm, il est partisan de l'opinion de ceux qui voient des rapports étroits entre les processus de division et la faculté (le régénération. 11 donne un exposé critique des rapports entre la reproduc- tion sexuelle et asexuée chez les hydres, du bourgeonnement, de la forma- IV. — LA REPRODUCTION ASEXli:!-;. 4L> tion des statoblastes. des gemmules, de la division à des stades très jeunes igamétog-onie) etc. Puis il' analyse les conditions favorables que des enve- loppes protectrices telles que des kystes fournissent à la reproduction asexuée: il considère de même l'effet favorisant du parasitisme, de la vie sessile etc. Pour ce qui est de la réapparition des cellules germinales au l)OUt d'une série de générations asexuées, il admet la possibilité que le plasma germinatif — pendant les générations asexuées qui précèdent — se trouvait dispersé dans l'ensemble des cellules du corps. Ensuite K. attire l'attention sur le fait du manque presque total de la reproduction asexuée cbez les animaux terrestres. Il est vrai qu'il s'agit là d'organismes dont les ascendants aquatiques déj;nnématodes, birudinées, mollusques, artbropodes, vertébrés etc.) ne possédaient pas cette faculté non plus. Eu général, la vie aquatique semble particulièrement favorable aux manifestations de la repro- duction asexuée, et cela en raison des conditions spéciales de nutrition, de locomotion, de propagation, de protection qu'elle fournit. Mais il faut ad- mettre que si les ascendants des animaux terrestres n'avaient pas les fa- cultés nécessaires à l'apparition de la reproduction asexuée, ils en avaient, en échange, d'autres qui précisément leur ont permis (ou facilité) le pas- sage à la vie terrestre [X"VII, o]. — J. Strohl. Selys-L.ongchamps(M. de). — Le bourgeonne)7ienf des polystiélinés Slolo- nica et Hetorocarpa. — De la ressemblance entre les bourgeons et les individus ayant subi Téviscération et aptes à régénérer l'auteur conclut que ces deux processus doivent dériver l'un de l'autre et, d'accord avec Caul- LERv, se fondant sur la plus grande généralité de processus de la régéné- ration, estime que cette dernière est le processus ancestral dont le prem.ier est dérivé ['VIlj. — Y. Delagk. a) Moreau (F. et M^M. — L'évolution nucléaire chez l' Endophyllum sempervivi Lév. (Analysé avec le suivant.) fj) — Vécidiospore de V Endophyllum Eiiphorbiw sUvatice {D. C.) Winter est-elle le siège d'une karyogamie ? — L'écidiospore des Urédinées du genre Endophyllum germe en un promycélium comme une téleutospore. Or, une téleutospore est le siège d'une fusion nucléaire ; ce phénomène a-t-il lieu dans l'écidiospore des Endophyllum ? La réponse varie avec les espèces : une karyogamie a lieu dans V Endophyllum sempervivi; elle fait totalement défaut chez YEuphorbiœ silvaticœ. — F. Moreau. CHAPITRE V Li'ontosrenese Allen (BennetM.). — The rcsults of tfiyroid removal in the larvae of liana /jipicns. iJourn. Exper. Zool., XXI\', 499-517, 8 fig., 1 pi.) [6 Brachet (A.). — L'o:'itf et. les facteurs de l'Ontogenèse. (Paris, 0. Doin, En- cyclopédie scientifique, 379 pp.) [61 Bryan (Grfeorge S.). — The orchegonium of Cal/tarinea anguslata Brid. [Atrichum angustatum) (Bot. Gazette. LXIV, 1-20, 8 pi., 1 fig.) [Etude très détaillée du développement de l'archégone de Calharinea angtistata. — P. Guérin. Castellaneta (V.). — La proiiiorphologie de l'œuf et les modernes doctrines préformisles. (Riv. di Se. naturali « Xatura », Mil; Arcli. Ital. BioL, LXVI, Fasc. I, 104-105.) [50 Charlton (Harry H.l. — The fate of the unfertilized egy in the ivhite moHse. (Biol. Bull., XXXIII, 321-331, 4 pi.) ■ [61 Charrier iH.). — Sur F existence de phénomènes de « différenciation muscu- laire » pendant la transformation de la Nereis fncata Sav. en Heterone- reis. (C. R. Soc. Biol., LXIX, 878-879.) [61 Cockerell (T. D. A.). — Adiilt characters in Sunflower scedlings. (Journ. of Hered., Vlll, uug., :501-362, 1 fig.) [54. Conklin (Edwin G.). — Effets of centrifugal force on the structure and development of the eggs of Crepidula. (Journ. Exper. Zool., XXII, 312- 317, 124 fig.) , [50 Danchakoff ( Verai. — Differentiation bg ségrégation and environment in the dcveloping organism. (Amer. Natur., LI, 419-428.) [65 Delsman (H. C). — On the relation of the fîrst three cleavage planes to the jirincipal a.ces in the embrgo of Hana fusca Rosel. iKoninkl. Akad. van Wetensch. Amsterdam, Proceedings, XIX, N° 3, 498-512, 1916.) [51 Dendy (Arthur). — The rhessman spicule of the genus Latrunculia; a studg in the origin of spécifie characters. (Journ. Quekett microsc. club, XIII, Prcsidential adress, 16 pp., 3 pi.) [67 Dendy (Arthur) and Nicholson ij. "W.). — On the inffue7ice of vibration upon the fjrms of certain Sponge Spicules. (Roy. Soc. Prpceed., B 622, 573.) [Analysé avec le précédent. V. -- ONTOGENESE. 47 Dimpker (Anna Maria). — Die Eifiirchung ron lli'rpobdelln atoitiarid Caréna {Xephilis vuhjaris Mocf/. Tand). (Zool. Jalirb. (Abt. Anat.), XL, 24')- 290, 3pl., 6fig.) [52 Dunn (Grâce A.). — Developmen/ of Damontia filiformis. (Bot. Gazette, LXIU, 425-457, 4 pL. 7 fig.) [Algue rouge largement répandue dans les zones tempérées. Formation des spennaties, développement des branches carpogoniales. des cellules auxiliaires et du cystocarpe. La mitose a été plus particulièrement suivie dans les cellules auxiliaires et dans les branches carpogoniales. — P. Guérin. Dupler (A. "W.). — T/tf gametop/ij/fes of Ta.rus canadensis Marsh. (Bot. Gazette, LXIV, 115-136, 4 pi.) [Le développement des gamétophytes mâle et femelle est analogue, dans l'ensemble, à celui que Ton observe chez le Taxus haccata L. — - P. Guérin. Findeis (Marie). — Ueber dns Wac/isfum des Embryos im ausgosijeten Sa- men vor der Keimung. (Sitzungsber. d. Akademie d. Wissen.schaften in Wien. Abt. I, Bd. 126, p. 77-102.) [51» Fitzpatrick (Harry M.). — The development of tlie ascocarp of Bhiziiia undulala Fr. iBot. Gazette, LXIII, 282-296, 2 pi.) [Dans l'ascocarpe, dont l'auteur étudie le développement, il existe des sortes de paraphyses qui sont des tubes non cloisonnés, à parois épaisses, traversant l'iiyménium et déchargeant, à leur extrémité, une sécrétion brune, glutineuse. F. les désigne sous le nom de « setae ». — P. Guérin. Giesenhagen (K.). — Entwickelungsgeschichle einer Milbengalle mi XepJiro- lepis biseriata Schott. (Jahrbiicher f. wiss. Bot., LVIII, 66-103.) [58 Goldfarb (A. J.). — The sgmmetrg of grafted eggs in relation to gianl larvae formation in Arbacia punctulata. (Biol. Bull., XXXIl, X^ 1,21-33, 16 pi.) , • [51 a)Harder R.). — Ueber die Beziehung des Lichtes zur Keimung von Cyano- pliyceensporen. (Jahrb. f. wissensch. Bot., LVII, 237-291, 3 fîg.) ^68 b) — — Ueber die Beziehung der Keimung von Cyanopliyceensporen zinn Lirht. (Ber. deutsch. bot. ges., XXXV, 58-64, 1 fig.) [Sera analysé dans le prochain volume. Heinricher (E.). ^ Berichtigende Mitteilimg iiber die Keimungsbedingun- gen der Samen von Arceuthobium Oxycedri (DC) M. Diel. (Ber. deutsch. bot. Gesellsch., XXX\, 204-212.) [Sera analysé dans le prochain volume. Hotson (J. "W.). — Xotes on bulbi ferons fiingi ivith a key la described species. (Bot. Gazette, LXIV, 26.5, 3 pi., 6 fig.) [L'auteur étudie le développement du bulbille et la germination de ce der- nier chez plusieurs espèces du genre Papulospora. — P. Guérin. Jacobsson-Stiasny (Emma;. — Frageri vergleichender Embryologie der Pflanzen. I. Formenreihen mit sech.izehnkernigen Embryosacken. (Sitzungs- ber. d. Akademie d. Wissenschaften in Wien, Abt. I, CXXV, 593-732, 1916.) [60 Kinzel ("Wilhelm). — Teleogie der Wirkungen von Frosl, Dunkelheitjind Licht auf die Keimung der Samen. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXXV, 581- 585.) [Sera analysé dans le prochain volume. Klebs (Georg). — Ueber das Verhâltniss von Wachstum tind Buhe bei den Pflanzen. (Biol. Centralbl., XXXVII, 373-415.) [68 48 L'ANNEE BIOLOGIQUE. u) Lecomte du Noûy (M. P.). — Recherches expérimenlales et application * des méthodes de mesure et de calcul à un phénomène biologique : la cica- ■ irisation. (Thèse Fac. Se. Paris, 40 pp., graphiques.) , [56 b) Du rôle relatif de la surface et du périmètre dans le phénomène de cicatrisation des plaies en surface et de la formule qui les interprète. (C. R. Ac. Se, CLXIV, 63-04.) [56 a) Lesage (Pierre). — Germination des graines de Lepidium sativum dans les solutions d'é/ectroli/tes: (C. R. Ac. Se, CLXIV, 119-121.) [Dans cer- taines solutions salines, la force osmotique joue un rôle important au début de la germination des graines de Lepidium sativum. — M. Gard b) — — Germination des graines dans les solutions salines. (C. R. Ac. Se, LXIV, 639-641.) [Ces nouvelles recherches, effectuées avec 5 espèces nouvelles, montrent encore que les débuts de la germination sont sous la dépendance immédiate de la force osmotique des solutions. — M. Gard. liinsbauer (K.). — Veber regenerative Missbildungen an Blilten-Knpfchen. (Ber. deutsch. bot. Ges., 620-626, 2tig.) [Sera analysé dans le prochain volume. a) Loeb (Léo). — The expérimental production of hypotypical ovaries through underifeedinq. A cont7nlmtion to Ihe anah/sis of sterility. (Biol. Bull., XXXIII, 91-115.) ' [Voir'ch. XIV b) — — The concrescence of follicles in Ihe hypotypical ovary. (Biol. Bull., XXXIII, 187-195.) ' [Voir ch. XIV ■Longe (B.). -— Bicerche su la poliembrionia. (Ann. di Bot., XIV, 451 -162, 1 fig.) [59 Lund (E. J.). — lieversibiiiti/ of inorphoqenilic processes in Nursaria. (Journ. Exper. ZooL, XXIV, ï-19, 6 pi.) ' [60 Mac Dougal (D. T.) and Spoehr (H. A.). — Growlh and Imbibilion. (Proc. Americ. philosoph. Soc. Philadelphia, LVI, 289-352, 13 tig.) [55 a) Maquenne (L.) et Demoussy (E.). — Influence de Veau et des matières minérales sur la germination des pois. (C. R. Ac. Se, CLXIV, 979.) [69 b) — Influence des matières minérales sur la germination des pois. (C. R. Ac. Se. CLXV, 45.) [69 Massart (Jean). — Pourquoi les qraines ne germent pas dans les fruits charnus? (Bull. Scient. Fr. Belg.,'L, fasc. 3, 167-169.) [68 Me Nair (A.. D.). — B'oilinq biiffalo clover Seed. (Science. 2 mars, 220.) ' _ [68 Molliard (Marin). — Production artificielle d'une qallc. (C. R. Ac. Se, CLXV, 160.) ' [59 Mottram (J. G.) and Sidney Russ. — Ohservalinns and experiments on the susceplibililq and immunitq of Rats towards Jensen's pal Sarcoma. (Roy. Soc. Proceed., B 62:5, 1.) ' [57 Moullin (C. Mansell). — The biology of tumours. (London, H. K. Lewis and C", 55 pp., 1916.) [57 a) Przibram (Hans). — \] arhstumsmessungen an Sphodromanlis bioculata Burm. III. Lange regenerierender nnd normaler Schreilbeine. {Zuglcich Aufzucht der Goltesanbeterinnen. III. Mitteil.). (Arch. Entw. Mechan. XLIII, 1-19, 1 pi.) [55 V. — ONTOGENKSE. 49 b) — — Tcmpi'rahn'quolienlen fur Lebenserscluùmingen der Sphndromanlis biocuinta. {Zugleich Au/'znchl der (iottesnnbeterinnen. VIII. Mitleil.) (Archiv Entw. Mech. XLIII, 28-36.) ' [55 Sa-wyerCW. H.). — Dcvelopmoit of snme speciss of Pholiola. (Bot. Gazette, LXIV, 206-220, 5 pi.) [Etude du développement des Pholiota sqiiarrosa, flammans et adiposa. — P. Guérin. Schaxel (J.). — Zellen iitid Plasinodien. Eiiie kritische Stxdic. (Zool. Jahrb. (Abt. Anat.) XL, 341-382, 14 fig.) [51 Sierp (Hermann). — febcr dcn Einfîuss des Lichis aiifdaii Wdchstum der P/îanzen (Ber. Deutscli. bot. Ges., XXV, 8-20). [Sera analysé dans le prochain volume. Smith (Clayton O.)- — Comiiaralive résistance of Prrmus to crown gall. (Amer. Natur., LI, 47 60.) [Ces tumeurs du collet sont une réac- tion à la présence de Baclerium inmefariens ; S. essaie la résistance d!un grand nombre d'espèces et de variétés de Prunus, en les inoculant avec une aiguille. Deux variétés de P. cerasifera diffèrent profondément (7 % de réussites à 100 %); pumila est absolument réfractaire. — L. Cuénot. a) Smith (Erwin F.). — Cliemically indiiced crowngall. (Proceed. Nat. Acad. Se. Etats-Unis, III, avril, 312-314.) [57 II) Mechanism of overgroivth in Plants. (Proceed. Amer. Philos. Soc, LVI, No 6, 437-444.) ' [58 a) Swingle ^W. "W".). — The accélération of melamorphosis in frog larvae hg thyroid feeding, and the effects upon the alimentary tract and sex glands. (Journ. Exper. Zool., XXIV, .521-543, 14 fig.) " [67 c) Expcrimenls with feedinr/ tkymtis glands to frog larvae. (Biol. Bull , XXXIII, 116-133.) ' ■ [67 l>) The effect of inanition upon the development of the germ glands of gerrn cells of frog larvae. (Journ. Exper. Zool., XXIV, 545-565, 14 fig.) - [67 Terry (George S.). — Effects of the extirpation of the tliyroid gland upon ossification in Rana pipiens. (Journ. Exper. Zool., XXIV, 567-580, 2%., 3 pi.) [66 Souèges (R.). — Embryogénie des Alismacêes. Développement du proem- bryon chez le Sagittaria sagittœfolia L. (C. R. Ac. Se, CLXV, 715-717.) [Les premières étapes de l'embryogenèse sont les mêmes chez les Monocotylédones et chez les Dicotylédones. — M. Gard. Stark (Peter). -^ Ueber den Einfluss von Kontaktreizen und mechanischem, Reihen duf das Wachstum. und den Turqeszenzzustand von Keimslenqeln. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXXV, 266-291, 3 fig.). [Sera analysé dans le prochain volume. Studnicka (F. K.). — Ueber die Histogenèse der Schmelzschicht der SiUi- getierziihne. (Anat. Anz., L, 18 pp., 10 fig.) [.52 Fischler'(G.). — Ueber die Entwickelung und phylogenetische Bedeutung des Embryosacks von Lythrum Salicaria. (Ber. deutsch. bot. Ges., 2.33-246. 1 pl.j. [Seraanalysé dans le prochain volume. Vincens (Fr.). — Recherches organogéniques sur quelques Ilypocréales. (Thèse de la Faculté des se. de Paris. 170 pp., 71 fig., 3 pi.) [Cité à titre bibliographique. — F. Pechoutre. Voir pour les renvois à ce chapitre ; II, 1°, y, XIV, l\ y et s. l'année niOLOGIQUE, xxu. 1917. 4 50 L'ANNEE BIOLOGIQUE. a) Isotropie (le l'œuf fccoiidi' : spécificité cellulaire. Castellaneta (V.). — L(( PmniQrphologie de l'œuf et les modernes dor- IrincK prcformistes. — Isotropie et anisotropie ne sont })as chez l'œuf des conditions opposées et inconciliables. Le cytoplasme ovulaire est originaire- ment isotrope. II peut s'établir par dilïerenciation progressive une anisotropie plus ou moins accentuée. Cette dilïerenciation serait, conformément aux vues de certains épigénistes, un fait de condensation du développement, une apparition plus précoce de la dilïerenciation ontogénique ultérieure. — \. Delage. . \ Conklin (Edw^in G.). — Effets de ta force centrifuge sur la structure et le dévelo])j)enienl de Crcpid\da [I, 1° a]. — L'auteur a choisi Crepiduhi moins parce qu'il connaît très bien ce mollusque (jue parce que le vitellus est très abondant. Une centrifugation énergique, d'environ 600 fois la force de la pesanteur, de l'œuf fécondé, mais non segmenté, rassemble le vitellus à un pôle et le jirotoplasma à l'autre, tandis que le noyau et la centrosphère restent entre les deux. Ces trois jjarties sont entre elles comme 49, 14 et L Malgré ce grand trouble dans la répartition des substances, le développement se poursuit normalement. Cela tient à ce ([ue les parties essentielles, noyau et centro- sphère, sont entourées d'une mince couche de spongioplasme qui se relie par des filaments tendus à travers l'œuf à une couche périphérique de cette même substance. Celle-ci étant élastique, extensible et contractile, semble céder, mais dès que la force centrifuge a cessé d'agir, elle ramène les par- ties essentielles à leur place normale. Ce spongioplasme constitue la sub- stance achromatique de laquelle se formeront le fuseau et les filaments des asters. Elle forme un réseau dans iCs mailles duquel circulent le protoj)lasma amorphe, les mitochondrics et les éléments du vitellus. Par là s'explique cette apparente plasticité des substances de l'œuf et l'immutabilité de son évolution. Dans la formation du premier globule polaire, le fuseau est attaché par un de ses pôles au pôle animal de l'œuf; il reste très court, et c'est pour cela que le plan de division sépare de l'a'uf un minime globule polaire. Si la centrifugation accumule le vitellus dans la région du fuseau de matura- tion, la masse du vitellus distend le fuseau, l'allonge, et, comme le plan de séparation continue à passer, par l'équateur du fuseau, il sépare un globule polaire géant; mais celui-ci n'est pas fécondé parce que l'œuf a déjà été fécondé et a formé une membrane interdisant l'accès à de nouveaux sper- matozoïdes. Aussi ce globule géant ne se développe pas. Si la centrifugation accumule le vitellus au pôle aninuil avant «jue le fuseau se soit Ijxé à la périphérie, celui-ci est refoulé sur un autre point dx^ la surface et les glo- bules ])olaires se forment en tout autre point que le pôle animal, mais après cessation de la centrifugation les parties reprennent leur place noi-male et l'évolution normale se poursuit. Ainsi, le pôle de maturation ne détermine ni le pôle animal ni le pôle ectodermique de l'embryon. Si la centrifugation a lieu pendant le clivage, tout le vitellus peut s'accumulei' dans une des (rellules, et tout le protoplasme dans l'autre. Ou bien, par suite du déplace- ment du fuseau, le premier ou le second clivage i)eut être équatorial au lieu d'être méridien, et cependant dans l'un comme dans l'autre car, les quatre cellules formées n'en sont pas moins des macromères qui formeront les micromères à la manière habituelle à la division suivante. Si les quatre premiers micromères sont forcés par là à se produire loin du pôle animal, les 4 suivants s'en rapprochent. La différenciation des cellules-tilles ne dé- pend pas de la différenciation de leurs centrosomes ou de leur noyau, car les V. - ONTOGENKSE. .-,1 fuseaux pcMiviMit être déplacés sans que la différenciation soit modifiée; elle ne dépend pas non plus de la séiiré^^-ation de parties mobiles du cytoplasme ou du vitellus dans l'une ou l'autre cellule, car cette se^-ré;;ation peut être inversée sans changer la différenciation. Elle ne dépend pas non plus en- tièrement de la position de la figui-e mitotique et du plan de clivage par rapport aux axes, car ceux-ci peuvent être déplacés, comme (piand le pre- mier ou le second clivage est é(|uatorial, sans que le cours normal de la difféi'enciation soit changé, après que la centrifugation a cessé. Ces déplace- ments peuvent être des facteurs secondaires de'la différenciation, mais ie facteur, essentiel est le spongioplasme, lequel reprend sa jjosition primitive après la C(>ntrifugation. Ce spongioplasme diffère prohabh^ment dans sa structure dans les différents points de l'œuf et aux différents stades du développement. — Y. Delage. Goldfarb (A. J.). — L'f si/mètiu'e des uvifs f'iisùmnrs H la formation dca larres (ji-antcs cliez V Arlxicia punrtulata. — L'auteur a repris les expériences de Dkiescii, HoVERi, ni: Haiin et les siennes propres sur les conditions détermi- nantes de la formation de larves géantes. On sait que, d'après IJovehi et de Haiin, pour que deux ceufs puissent se fusioiuieret former une larve uni(|ue. il faut que leurs axes soient parallèles et symétriques, comme ceux des deux premiers blastomères. L(\s expériences de l'auteur ne confirment pas cette ■opinion. Des pluteus géants ont pu être obtenus aux dépens de blastulas et de gastulas dont les axes formaient entre eux des angles divers : dans certains cas, par une rotation ultérieure, ces axes devenaient bien parallèles, mais il en résultait deux larves et non une seule, comme on aurait pu s'y attendre. Les conditions déterminantes sont : 1" le .stade auquel la fusion a lieu, 2" la taille relative des deux membres de la paire. Plus la fusion est précoce, plus elle est complète et plus la formation d'une larve géante est probable ; d'au- tre part, une certaine différence de taille, de vigueur ou de degi-é dé diffé- renciation entre les deux membres est nécessaire. L'un des deux se développe alors normalement, tandis que l'autre subit un arrêt et ses cellules sont absorbées par son conjoint, dont certains organes s'accroissent avec leurs concours (cellules mésenchymat(>uses allant former le squelette géant ou des spicules accessoires). — M. (Ioldsmith. Delsman (H. C). — Ha pporls entre les plans de clivage et les axes de l'em- bryon de liana fusca. — Chez //. fusca les i)lans des deu.x premières divisions, de Vœnt ne correspondent pas aux plans principaux, sagittal et frontal, de l'embryon, mais la ligne d'intersection de ces deux plans correspond à l'axe longitudinal de l'embryon. Il en est de même pour le troisième })lan de cli- vage qui ne correspond qu'approximativement au plan de séparation de la tête et du tronc. Chez l{. esculeuttr, les i)hénomênes .sont les mêmes et la plus grande abondance du vitellus nutritif ne détermine pas, comme on le voit chez les Annélides, un déplacement du plan transversal pour agrandir les cellules postérieures aux dépens des cellules apicalcs. -- Y. Délace et M. GOI.DSMITII. >j Jh'f/ereuriation anatoniir/ue et his/olo;/ique : proeessus (jènèraux. Schaxel (I.^. — Cellules el plasmodes. l'ne étude critiffue. — Dans diverses l)nl)lications récentes E. Hoiii.e (J'JU, llUC)) s'est fait l'interprète d'opinicms qui tendent à réduire l'importance généralement attribuée aux cellules dans les processus de l'ontogenèse et de la différenciation des tissus. La diff'éren- 52 L'AXXÉE BIOLOGIQUE. dation histologique a lieu, selon lui, chez les métazoaires aussi bien que chez les protozoaires, dans une masse plasmatique uniforme. Les tissus seraient le produit de plasmodes riiultinucléaifes et leur différenciation serait le résultat des diverses fonctions du plasma. Cette différenciation ne serait, par conséquent, pas le produit des cellules, les cellules au contraire seraient une conséquence seulement de la différenciation histologique. En raison de l'importance d'une pareille interprétation pour l'ensemble de nos conceptions (lu mécanisme de rontogénèse. S. s'attache à la réfuter énergiquement, en démontrant le manque de' toute méthode et d'esprit de suite dans les consi- dérations de RoiiDE auquel il reproche, d'ailleurs, aussi des erreurs de fait. A son tour, S. passe en revue le mécanisme de la segmentation ainsi que ' la différenciation chez les métazoaires, en prenant entre autres pour base ses propres recherches sur ce sujet. Il analyse ainsi méthodiquement les fac- teurs de l'ontogenèse, discute le rôle des noyaux au cours des processus de différenciation, cherche à établir les rapports véritables entre le fonctionne- ment et la différenciation des tissus et trace les limites de comparaison entre les protozoaires et les métazoaires. Une différence essentielle entre l'orga- nisation uni- et multicellulaire semble résider dans le fait que la cellule des protozoaires peut donner naissance à diverses structures organoïdes sans que cette cellule perde pour cela sa faculté de division et ses capacités forma- trices. — J.__ Stroul. Dimpker (Anna Maria). — La segmentation de l'œuf chez Herpobdella ntomaria Caréna (Nephelis vulgaris Mocq. Tend.). — A la suite des consta- tions faites par Schleip (1914) au sujet de la segmentation de l'œuf de Ch]t- sma, D. a repris les recherches de Sukatschoff (1903) sur la segmentation de Vctixxî di herpobdella, chez lequel les processus sont assez différents sur cer- tains points de ceux réalisés chez Clepsina. Considérés au point de vue du mode de segmentation de leurs œufs, les groupes des Ehynchobdéllides (Clepsina) et des Gnathobdelides (//^erjoo6f/e^/a) semblent tous les deux dériver d'un type ancestral voisin des Polychètes et qui avait la tendance à aban- donner la segmentation en spirale et à arrêter le développement du micro - mère entodermique 4 D au profit des éléments du mésoderme. Cette der- nière tendance, particulièrement marquée chez \efi Clepsina, constituerait une adaptation au manque d'un stade larvaire et au besoin, par conséquent très précoce, d'éléments mésodermiques. Il s'agirait donc d'un phénomène d'a- daptation et, en effet, chez Herpobdella, qui traverse un stade larvaire, la formation précoce du mésoderme fait défaut. En revanche, la tendance à abandonner la segmentation en spirale est très prononcée chez cette forme, et cela encore pour des causes d'adaptation, l'enibryon étant tenu à déve- lopper très tôt ses fonctions de nutrition en raison du manque de vitellus. Il se pourrait fort bien que le fait de devoir si tôt faire fonction d'entoderme soit cause que les macromères 1 A, 1 B et 2 C aient perdu leur faculté de division. — L'ensemble des constatations qu'elle a pu faire engage, d'autre part. M"'^ D. à conclure que la vraie cause de l'apparition précoce d'un plan de symétrie chez l'embryon à' Herpobdella doit être recherchée dans la structure de l'œuf non segmenté |a|. — J. Strohl. Studnicka (F. K.). — 5m?- l'histot/ènèse de. la couche d'émail dans les dents de Mammifères. — La couche des améloblastes est appliquée tout d'abord par sa. face interne contre la memhrana limilans qui la sépare de la papille dentaire. Mais en certains points on peut voir que les cellules por- tent sur leur face interne des bâtonnets protoplasmiques (1), dont l'extré- V. - ONTOGENÈSE. « TjS mité adhère ;l la membrane, ou bien même qui se continuent avec les prolongements périphériques des odontoblastes, de sorte que de véritables cytodesmes sont réalisés. Cependant S. ne peut affirmer la continuité des prolongements des odontoblastes avec les bâtonnets des améloblastes. Les améloblastes sont unis entre eux par des cytodesmes, particulièrement nombreux et puissants au niveau de l'extrémité externe des cellules, et for- mant là une membrane dense ; leurs extrémités internes sont réunies par des « bandelettes cimentantes », qui paraissent, en se confondant entre elles, barrer la surface des cellules par une membrane continue. C'est au-dessus du niveau de ces bandelettes que le corps cellulaire s'élève en un dôme, qui porte les bâtonnets protoplasmiques. La fibre axiale, signalée par les auteurs dans Taxe du corps cellulaire, n'a pu être constatée. En un point de la couche des améloblastes plus avancé en développement, l'espace compris entre cette couche et la papille dentaire est devenu plus large, les bâtonnets protoplasmiques sont plus visibles ; on les voit s'anas- tomoser transversalement entre eux, en formant un réseau qui se présente comme une membrane correspondant évidemment à la « membrane pré- formative » des auteurs. C'est de cette membrane et non des corps des amé- loblastes que part la formation de l'émail. Celui-ci n'est donc pas sans ana- logie avec une couche cuticulaire ; l'émail est une sorte de « tissu cuticulaire qui se forme sur la face inférieure de répithelium,aulieu que ce soit, comme dans d'autres cas, sur la face externe ». Au début cette membrane est lisse et unie, mais bientôt elle présente, partout où s'y attachent les bouquets des bâtonnets protoplasmiques, des dépressions ou fossettes. Les bâtonnets pro- toplasmiques des améloblastes représentent manifestement les < prolonge- ments de Tomes » classiquement décrits, d'autant qu'on a reconnu déjà (v. Ebner, Fischer) la constitution fibrillaire de ces prolongements, indice de leur décomposition en bâtonnets. Jusqu'ici toutes les parties de la couche des améloblastes étaient purernent protoplasmatiques (ou exoplosmatiques). Dès maintenant les matériaux inorganiques de construction de l'émail vont se déposer dans la membrane préformative et dans des réseaux protoplasmatiques situés en arrière d'elle, qui seront ainsi le substratum de la couche de préémail. A cet effet, la cellule sécrète une substance organique adamantogène qui forme les gouttes de sécrétion connues depuis Spee ; cette substance se dépose non seulement dans le corps cellulaire, mais encore dans les espaces intercellulaires. C'est aux dépens de cette substance adamantogène unie au protoplasma que se pro- duisent des coupoles, surmontant chacune au-dessus du niveau de la mem- brane préformative le corps d'un adamantoblaste, et c'est autour du faisceau de bâtonnets protoplasmiques (prolongement de Tomes) que se déposent inces- samment les produits de sécrétion adamantogènes. C'est de cette seule faron qu'on peut s'expliquer l'état perforé, depuis longtemps connu, de la couche de préémail, qui la fait ressembler à un gâteau de miel: elle apparaît en effet creusée de nombreuses fossettes séparées par des cloisons de substance brune et dure. Ces coupoles sont les ébauches des prismes de l'émail. En s'entourant de la substance dure, calcaire, les coupoles prennent la forme de sacs, qui en s'allongeant deviendront les prismes adamantins ; des ponts protoplasmiques unissent ces sacs adamantins entre eux ainsi qu'à la couche de prédentine en voie de formation (2). Comme du côté de la dentine les sacs adamantins vont en s'effilant, les espaces qui les séparent sont remplis par des coagulums sur la nature desquels l'auteur s'explique mal. S. termine par diverses questions concernant la forme, la direction et la structure des prismes de l'émail adulte. 11 y a dans cet émail, outre les 54 L'ANNEE BIOLOGIQUE. prismes et outre la substance cimentante interstitielle, des « couches de fibrilles » et [des « bouquets de fibrilles » (Baedeker, Gottlieb). II considère ces ft fibrilles de l'émail » comme des tonofibrilles destinées à consolider l'émail et à assurer son union avec la dentine (3). S. cherche enfin à éclairer par rhistogénèse le fait connu de la pénétration des fibres de Tomes de l'ivoire jusque dans l'émail. Fischer l'a expliqué en admettant que les fibres de Tomes de l'ivoire se continuent avec les bouquets de fibrilles de l'émail. S. se contente de dire que, dès l'origine, les deux substances, émail et ivoire, adhèrent l'une à l'autre (4). [S. a ignoré une note, que j'ai fait paraître dans les Comptes rendus de la Société de Biologie, où sont décrits les mêmes faits à peu près de la même façon quoique avec une interprétation souvent différente. Cette note était préliminaire d'un mémoire plus étendu, accompagné de figures, qui devait être lu au Congrès de l'Association des Anatomistes à Genève le 2 août 1914. Je ne puis songer à comparer ici dans le détail les résultats de S. avec les miens ; le lecteur que la question intéressé pourra faire lui- même la comparaison. Je me bornerai aux quelques points que j'ai indi- qués dans cette analyse par des numéros. — 1. Les bâtonnets protoplasmi- ques de S. sont de véritables cils, dont j'ai vu les corpuscules basaux. Si S. a reculé devant cette interprétation, que l'existence de corps l)asaux montre exacte, c'est parce qu'il n'a pu, sous l'empire d'idées régnantes, se repré- senter la face dentinienne des adamantoblastes comme une face libre de cellules épiiliéliales, capable de différencier des cils ; elle est cependant bien cette face libre. D'ailleurs ne le serait-elle morphologiquement pas, il de- meure que tout protoplasme est susceptible de former des cils caractérisés au contact d'un corps ou d'un tissu étranger. Du reste. S. reconnaît d'une autre façon que la face dentinienne de l'adamantoblaste est une face libre, lorsqu'il considère (avec raison), le prisme de l'émail qui la surmonte comme une for- mation cuticulaire. — 2. Selon moi, les prismes adamantins sont formés autour du faisceau de cils (prolongement de Tomes) qui surmonte chaque cellule; ce faisceau sert de tige conductrice et régulatrice aux dépôts adamantins cal- caires ; c'est le cadre de fermeture (ou bandelette cimentante) de plus en plus surélevé et allongé à mesure de l'allongement du prisme de l'émail, qui est le siège des dépôts adamantins et qui arrive à constituer pour chaque prisme un étui dur entourant un axe protoplasmique mou. — 3. Ces fibrilles sont manifestement les cils persistant à travers toute la cuticule adamantine (ici comme dans la cupule terminale du labyrinthe). — 4. Selon moi, les rapports de pénétration de l'émail et de l'ivoire sont encore bien plus intimes; ils s'expliquent si bien par l'histogenèse, qu'un examen attentif de ces rapports, dans les premières phases du développement, m'a amené à admettre que la couche périphérique de l'ivoire définitif était due aux ada- mantoblastes et était d'origine épithéliale. — Les mêmes obscurités peuvent être relevées dans le mémoire de S. et dans ma note ; elles correspondent à des points et à des moments où l'observation est particulièrement difficile et qui devront être à nouveau étudiés.] — A. Prenant. Cockerell (T. D. A). — Los caractères adultes datis les planlules du soleil [XVII,^» a]. — Utilité de reconnaître dès l'âge de plantule les caractères , de variété ([ui apparaîtront chez l'adulte, afin de pouvoir opérer une sélection très précoce. Ces caractères de la plantule peuvent être d'ailleurs fort diffé- rents de ceux que l'on recherchera cliez l'adulte, mais être en corrélation étroite avec ceux-ci. — Y. Delaoe. V. — ONTOGENESE. 55 a) Przibram (Hans). — Mensurt/tions de la croissance chez Sphodro- inanlis bioculala. III. Luni/uctn- des pattes normales et des pattes en voie de rè(jénèration (VII^ communication sur releva gr des Mantes prie-dieu). — P. ;i mesuré — en partie sur des exuvies conservées — l'augmentation en longueur du tibia normal des Mantes prie-dieu et a trouvé pour cette augmentation une valeur moyenne qui est constante d'une mue à l'autre. Cette augmentation est de beaucoup supérieure, par contre, pour l(>s tibias 'en état cïe régénération. Mais à chaque mue nouvelle rapprochant davan- tage la patte en régénération de la grandeur absolue de la patte du côté opposé, son coefticient de croissance diminue et devient finalement égal à celui de la patte normale. La régénération apparaît bien ainsi comme étant la suite d'un dérangement d'équilibre d'un état de croissance normale- ment stationna ire [VII]. — J. Stroiil. b) Przibram (Hans). — Les coefficients de la température pour divers pliénumènes vitaux de Sphodromantis biocidata (VHP communication sur Vrh'vaije des Mantes prie-dieu). — La possibilité de maintenir des Sphodro- mantis à diverses températures constantes a engagé P. à refaire avec ces insectes des expériences déjà faites autrefois à l'aide d'installations moins parfaites. Il a pu constater ainsi que la rapidité du développement des œufs, la rapidité de croissance d'une mue à l'autre et la rapidité du développement total jusqu'à la 9<= mue étaient doublées à la suite d'une augmentation de la température de 25 à 35 degrés. Cette rapidité du développement est même six fois plus grande pour des cocons maintenus à 25 degrés vis-à-vis d'autres élevés à 20 degrés. Des cocons conservés alternativement pendant un jour chaque fois à une température de 35 degrés et de 25 degrés présen- tent une rapidité de développement qui correspond à celle de cocons main- tenus à 30 degrés. — J. Struhl. MacDougal (D. T.) et Spoehr(H.). —Croissance et imbibitioti. — LdiCTois- sance dune plante que l'on évalue par l'augmentation de son poids ou de ses dimensions est avant tout un processus d'imbibition ou d'hydratation, d'où la nécessité dans une étude de la croissance de déterminer les facteurs capables d'influencer l'imbibition. 11 n'y a pas de raison de supposer que l'absorption de l'eau par un mélange de substances colloïdales diffère de ce qui se passe dans la cellule, celle-ci n'étant qu'une masse de substances coUo'idales. M. D. et S. ont d'abord montré que les additions de bases et d'acides diminuent grandement la turgescence de plaques d'agar et. à un moindre degré, celle des tissus de l'O^i^/f^m. En fait, les tissus de l'O^mna'a agissent plutôt comme des mélanges de gélatine et d'agar que comme la gélatine ou l'agar. Ce résultat suggère que, en contraste avec les gels et les sols de protéines, le point maximum de viscosité dans l'agar est le point iso-électrique et que l'agar positif dû à l'addition d'acide ou l'agar négatif dû à l'addition de base, montre une diminution de ce caractère. 11 serait désirable de savoir si ce contraste entre les gels de protéines et les gels d'hydrates de carbone est général. Dans une autre partie du travail, les auteurs établissent que les hydrates de carbone amorphes forment une partie importante du protoplasme végétal ; ce fait ne sera sans doute pas accepté par de nombreux physiologistes. Ce travail éclaire la marche de l'allongement dans les articles de ï Opuntia. Cet allongement se produit principalement dans la première moitié de la journée ; la diminution du volume, le ralentissement et l'arrêt de la croissance ont lieu dans la seconde moitié de la journée. Chez ces plantes, à des températures basses et dans 56 L'ANNEE BIOLOGIQUE. l'obscurité, la respiration accumule des acides qui diminuent l'imbibition. La destruction des acides inhibiteurs marche de pair avec la croissance, c'est-à-dire qu'elle se produit du lever du soleil à midi. Le ralentissement que l'on observe ensuite est du sans doute à une action empêchante des produits de la respiration ou à la destruction d'une enzyme. Ainsi s'explique ce fait anormal que, chez les Cactées, la transpiration est plus faible pen- dant le jour ; c'est une conséquence des changements survenus dans l'aci- dité. — F. PÉCHOUTRE. a) Lecomte du Nouy (M. P.). — Application des méthodes de mesure et de calcul à la cicatrisation. — Dans des expériences inédites commu- niquées à l'auteur, Carrel a montré que la cicatrisation (plaies cutanées chez les chiens) parcourt 3 phases : 1" quiescente, où rien ne s'observe, si- non des phénomènes préparatoires; 2° phase de granulations, qui s'accom-. pagne d'un très curieux phénomène de contraction ; 3<* phase d'épidermi- saliou. La phase la plus curieuse est la seconde. Cette contraction a ses lois : elle est maxima dans le sens de la plus grande longueur de la plaie ; par suite de cela, une grande plaie se contracte plus que la petite et les plaies rectangulaires ou trapézoïdales tendent à devenir carrées. Cependant cette contraction a une limite et elle s'arrête quand l'écartement des bords atteint 10 à 15 millimètres, qui est la dimension optima pour l'épidermisation. Là où l'épidermisation commence, elle inhibe la contraction. On peut arrêter la contraction en un point donné en y logeant une greffe épithéliale. L'auteur, à la suite de Carrel, retrouve ces caractères chez l'iiomme. 11 constate que la vitesse de cicatrisation comporte 3 facteurs : la .surface de la plaie, l'âge du sujet et l'âge de la plaie. Il donne une formule fournissant les relations de ces variables : S — S' où S représe te la surface totale de la plaie au commencement des observa- tions (phase des granulations), S' la même surface / jours plus tard, T l'àge de la plaie depuis le commencement des observations, et i un coefficient constant pour chaque plaie et qui dépend de l'âge de l'homme et de la surface de la plaie. Bien entendu, il s'agit des plaies aseptiques : toute contamination contre- carre la cicatrisation : mais quand l'aseptie est rétablie, la vitesse de la cicatrisation augmente pour rattraper le temps perdu. [Cette façon de ra- mener à des termes mathématiques un processus où intervient une énorme complexité des conditions physiologiques a soulevé de vives critiques de la part des chirurgiems.] — Y.Delage et M. Golusmitu. b) Lecomte du Nouy (M. P). — La cicatrisation des plaies en surface. — L'auteur après avoir rappelé la formule relative à la durée de cicatrisation des plaies : •S = 5o[I -i (M- »/ '1') ] (où S désigne la surface de la plaie au temps t, So la surface de la plaie mesurée au planimètre, i un coefficient dépendant de l'âge de l'homme et de la surface de la place, et T l'âge de la plaie, en jours.) Le rapport du périmètre de la plaie à la surface, lorsqu'il est très grand (> 10) détermine une accélération de la cicatrisation dont l'auteur donne la formule. Mais ce qui intervient ici ce n'est pas ce rapport absolu, mais le rapprochement des lèvres de la plaie dont il est l'expression. — Y. Delage. V. — ONTOGENESE. T)? Moullin (C. M.). — Biologie dfx tumeurs. — Ce livre est le développe- ment d'une idée qui nest pas entièrement originale sur la nature et les causes des tumeurs. Laissant entièrement de côté la théorie parasitaire, sans un mot même pour la réfuter, l'auteur se rallie à la tliéorie embryon- naire sur laquelle il a déjà été tant écrit. Il rapporte la cause tles tumeurs à deux chefs : arrêt ou déviation du développement. Dans le premiers cas, la cellule, restée à uiv stade jeune, n'achève pas sa différenciation et par là garde un pouvoir reproducteur énergique qui, réveillé par une cause irri- tative. détermine la tumeur. Les tumeurs sont d'autant plus malignes qu'elles ont commencé à évoluer à un stade plus précoce de l'évolution, c'est-à-dire à un stade où leur pouvoir reproducteur était moins diminué. Cela explique pourquoi les tumeurs provenant des déviations régressives sont générale- ment plus bénignes que les autres. Dans le second, la différenciation se poursuit, mais dans une direction déviée (meningo-myelocèle par défaut de fermeture du canal neural), ou bien, lorsqu'il s'agit d'un organe transi- toire, achève sa différenciation, mais après cela, au lieu de régresser, con- tinue une évolution anormale (tumeurs des canaux de Wolf ou de Mùller, de la région coccygienne.) La cause irritative reste souvent mystérieuse; dans certains cas ce sont sans doute des ferments, dan^ d'autres, des sub- stances médicamenteuses ou toxiques (arsenic, couleurs d'aniline) ; en tous cas, il y a déviation du chimisme cellulaire, ce qui explique que les tumeurs peuvent parfois s'arrêter .sous l'influence d'agents internes modifiant ce chimisme (arsenic, toxine microbienne de Coley etc.) Les tumeurs ne sont pas héréditaires en tant que telles, mais ce qui peut être hérité, c'est la prédisposition inconnue qui détermine les arrêts de la déviation de déve- loppement. Mais, même avec ces prédispositions, la tumeur peut ne pas se présenter si la cause irritative manque. — Y. DELAGEet M. Goldsmith. Mottram (J. C.) et Sidney Russ. — Observations et expériences sur la susceptibilité et Vimmunité des rats à l'égard du sarcome de rat de Jensen. — Si l'on inocule le sarcome en question au rat, on observe toujours une certaine proportion d'animaux chez qui le sarcome disparaît, laissant le rat immunisé contre une seconde inoculation (dans la proportion de 90 Ç'o). Chez ce rat immunisé, la rate est très riche en lymphocytes ou cellules plas- matiques. Et si l'on inocule du sarcome avec de la rate, la tumeur est lente, retardée. Chez le rat immunisé (artificiellement : il n'y a pas, pour ainsi dire, de rat naturellement immunisé) les lymphocytes sont abondants autour des cellules inoculées. Lèse-t-on le rat? Les lymphocytes tardent et le sarcome prend de l'avance. Veut-on enlever son immunité à un rat? 11 suffit de le traiter aux rayons X. Veut-on l'immuniser? 11 faut lui inoculer des cellules de sarcome traitées par les rayons |î et y. La rate joue évidemment un grand rôle dans la lutte contre le sarcome. Quant à l'utilisation du radium ou des rayons X, les auteurs semblent décidément défavorables. [Il s'agit de l'irradiation des sujets atteints de tumeurs malignes.] — H. de V.\rignv. a) Smith (Erwin F.). — Les galles chimiquement provoquées. — Ces ex- périences ont été tentées en vue de vérifier l'idée a priori que les tumeurs étaient causées par les substances chimiques résultant du métabolisme des microbes agents de la tumeur [Bacterium tumefaciens). Pour cela l'auteur a analysé les substances développées dans une culture de èes bactéries en un milieu très simple constitué par eau distillée, 1 % de dextrose, et 1 % de peptone additionnée d'un peu de carbonate de chaux. Les substances déve- loppées furent : aldéhyde, ammoniaque, amides, alcool, acétone, acides for- 58 L'ANNEE BIOLOGIQUE. mique et acétique et traces de CO^. Il est à remarquer que ces substances appartiennent à la catégorie de celles qui déterminent la parthénogenèse chez les œufs d'oursins. Parmi ces substances, il a expérimenté jusqu'ici seu- lement le mélange acide acétique-alcool; le réactif a été appliqué, en solu- tions faibles en badigeonnage ou injections, chez le Ricin, le Chou-fleur et Lycopersicum. Bien qu'il n'ait été fait qu'une seule application, des tumeurs ont été produites par une énorme hyperplasie et hypertrophie des éléments normaux, avec disparition de la chlorophylle, les cellules géantes atteignant jusqu'à 100 fois leur volume normal. L'auteur estime qu'avec des applica- tions plus assidues il aurait obtenu de vraies galles. Des expériences non terminées avec la formaldéhyde et l'acide formique ont commencé à donner des résultats analogues; les vapeurs d'alcool éthylique et d'acétone sont res- tées inefficaces. — Y. Delage. b) Smith (Er-win F.). — Le mécanisme des excroissances chez les Plantes. — L'auteur s'est proposé de rechercher, avec l'intention d'appliquer ses conclusions aux tumeurs des animaux, si les galles des plantes pouvaient être artificiellement produites en inoculant dans les tissus végétaux la sub- stance toxique excrétée par les microbes producteurs de la tumeur lorsqu'on les élève en culture artificielle. II a choisi le Bacterium tnmefaciens, origine de « galles en couronne >. Parmi les substances déterminées par les chimistes dans les bouillons de cultures ayant servi à l'élevage, l'auteur trouve, entre autres, l'ammoniaque, des amides, l'acide acétique, l'acide formique et l'acide carbonique, les mêmes substances que celles employées dans les expériences précédentes. L'auteur a inoculé ces substances à une Marguerite et a obtenu l'origine d'une « galle en couronne », mais sous la forme d'une tumeur minuscule, réponse à une seule injection du produit toxique, tandis que les mêmes galles bien développées résultent d'une introduction succes- sive et continue de la substance toxique à mesure de sa fabrication par le microbe. L'auteur pense qu'un des facteurs essentiels de la tumeur est plutôt physique que chimique et résulte de l'hypertonie de la substance injectée, laquelle détermine un appel d'eau chargée des substances nutritives. Aussi observe-t-on que la croissance est maxima à la périphérie de l'inoculation, là où se fait la rencontre des sucs, dont l'excroissance résulte. En ce qui con- cerne la nature du tissu de l'excroissance, il le considère comme étant du tissu connectif, d'où le nom de sarcome végétal donné à ces tumeurs. Comme l'on voit quelquefois naître sur la tumeur des rameaux portant des feuilles ou des bourgeons floraux, il faut penser ou que ces cellules connectives sont capables de se comporter comme cellules germinales, ou (jue de vraies cellules germinales se trouvent disséminées parmi elles. — Y. Delage et M. GoLDSMITH. Giesenhagen (K.). — Le drreloppemenl d'une galle d'Acaj-icn sur Nephro- li'pis biserrata. — La galle a la forme de poches placées sur le bord des feuilles ou sur la face supérieure ou inférieure ; la formation de la galle ji'est pas due à une sécrétion de l'Acarien; celui-ci (Eriophyes Nalepaï) blesse avec ses pièces l)uccales une ou quelques cellules de l'épiderme fo- liaire, encore très jeune, i)our se nourrir; par suite de la blessure, il se forme un cambium tout autour de la blessure, l'irritation causée par les mor sures de l'Acarien provoque une formation ininterrompue de cellules et l'accroissement du cambium dont les cellules se divisent toujours dans la même direction; il se forme ainsi des files de cellules cohérentes entre elles et rayonnant autour de la blessure ; les cellules du bord de la galle (jui ont V. — ONTOGENÈSE. 59 échappé assez lot aux morsures s'allongent en poils qui sortent de l;i poclie; Comme les rellules du cambium cicatriciel, sous riulluence de l'irritation causée par l'Aearien et ses descendants, continuent à se multiplier très long- temps, la galle atteint une dimension considérable. — A. M.villefer. Longe (B.). — Jlec/terches sur la piihjembriionie [VI. ."> a]. — L. a étudié plusieurs années de suite des plants de Xunlhoxyluin Bu)i(]ei IHanch.ne por- tant que des fleurs pistillées. sans jamais une seule étamine. et qui donnent chaque année fruits et graines. L'ovaire contient deux ovules, dont un seul se développe; le fruit a donc en général une seule graine. Le stigmate et le style sont bien développés, de même que le micropyle. L. a trouvé une grande variabilité dans le nombre et dans la structure des sacs embryon- naires. Toutefois un fait très curieux est celui que le sac ne se différencie pas en ses composants habituels, il ne possède ordinairement que des noyaux libres, de grandeur et de forme diverses dans un même sac. Quand l'endo- sperme se différencie, on voit se diviser quelques-unes des cellules du nu- cclle qui surmontent le sac embryonnaire ; cela produit des protubérances dans le sac, qui ont la forme d'embryons, dont un seul arrive à un complet développement. Pai;fois aussi, il ne se forme pas d'embryon, et l'endosperme se différencie, ce qui donne une graine à endosperme parthénogénétique, mais sans embryon. Les graines germent et donnent des plantes à fleurs uniquement pistillées [III]. A propos d'un Skimmia^ l'auteur relate qu'ayant mis en terre humide des feuilles de cette plante, il vit pousser d'abondantes racines par le pétiole, et qu'au bout de cinq ans, quelques-unes de ces feuilles sont encore fraîches et végètent avec un système radical très développé, mais sans avoir jamais produit autre chose. L. fait enfin remarquer que les cas de pseudo-embryons, soit d'embryons formés en dehors du sac, à partir du nucelle ou des tégu- ments de l'ovule, ont la valeur de multiplications végétatives. Cela revient, somme toute, à une portion du^porophyte s'organisant en un individu indé- pendant, tout comme une bouture faite à partir d'une feuille de Bégonia |IV]. — xM. BOUBIER. Molliard (Marin). — Production artificielle d'une galle. — VAuhix Pa- jiaveris forme sur le pistil des pavots des galles constituées par de nom- breuses larves au sein d'un tissu hypertrophié. En recueillant ces larves, en les broyant et injectant le suc filtré dans le parencliyme du pistil de pavot non contaminé, on détermine une hypertrophie 4e tissu placentaire tout à fait semblable à celle des galles normales ; cela montre que. dans ces der- nières, l'hypertrophie des tissus végétaux est bien due à une sécrétion four- nie par les larves parasites. — - Y. Delage. Findeis (M.). — Sur la cnrissance de l'embrijon dans les graines semées avant la yermination. — Dans les graines mûres détachées spontanément de la plante-mère, l'embryon n'a pas encoz'e atteint la même différenciation morphologique ou tout au moins la mênïe taille qu'au moment de la germina- tion. L'embryon s'accroit dans l'intérieur de la graine après la dissémination. Les différentes espèces présentent des modalités différentes de ce phéno- mène. Le temps nécessaire pour que cette croissance s'effectue varie d'une espèce à l'autre {Corydalis caca, 10 mois; Fra.rinus excelsior, 4 mois; Actea spicata, Thalictrum, Anémone, 2 mois; Clematis vitalba, 17 jours; CaJlhapa- lustris, 10 jours, Fumaria capreolata, 8 jours.) — Les causes qui déclanchent cette croissance ou qui l'accélèrent varient aussi. Chez Fra.rinus, Anémone, 60 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Actea, Thaliclrum, Caltha, Corydalis, Fumaria, il semble que seule l'absorp- tion d'eau soit absolument indispensable; mais chez Anémone. Thaliclrum, Corydalis, Fumaria, la lumière augmente la croissance, tandis que chez Actea, c'est l'obscurité. Chez Clematis, il semble qu'il faille soit l'action de la lumière soit celle du gel pour amener le début du développement, il est impossible de dire quelles sont les causes qui provoquent le développement des embryons de Paris et de Chelidonium, dont les graines restent des mois et même des années dans le sol sans que leur embryon se modifie. Chez toutes les plantes, la croissance de l'embryon dans la graine précède natu- rellement la sortie de la radicule ; mais quand la croissance de l'embryon est terminée, il ne s'ensuit pas nécessairement la germination; très souvent les graines dont l'embryon a terminé sa croissance restent longtemps dans le sol sans germer. — A. Maillefer. Jacobson-Stiasny (Emma). — Questions d'embryologie des plantes. — Les recherches des dernières années ont montré que le sac embryonnaire à 16 noyaux n'est pas un type isolé. J.-S. cherche à démontrer que ce type, comme d'autres parallèles, ne sont que l'expression de bonnes conditions de développement; ce qui ne veut pas dire (jue des conditions favorables amènent nécessairement la formation de sacs embryonnaires à 16 noyaux, mais que cette modification du sac est liée à de bonnes conditions. L'en- semble du travail est un bon résumé de nos connaissances des sacs embryon- naires à 16'noyaux, — A. Maillefer. Liund (E. J.). — Iteversibilité des jn'ocessus morphogénétiques chez Bur- sana. — Sous l'influence de certaines conditions biologiques, on voit cer- tains organes différenciés de cet Infusoire hétérotriche, en particulier le pharynx et les membranelles, se dédifférencier jusqu'à se réduire à une très fine invagination, puis une redifférenciation nouvelle se produire, réta- blissant l'organe dans son état normal. Cette dédifférenciation n'atteint jamais l'appareil nucléaire. Les conditions dans lesquelles ces phénomènes se produisent sont : la division transversale, l'enkystement et la régéné- ration après section artificielle. Dans la division, le pliarynx de l'individu postérieur commence à se différencier avant la séparation, de manière à se trouver à peu près au même stade que l'ancien phar^^nx régressé; puis la différenciation progresse parallèlement dans les deux moitiés. Dans l'en- kystement, la dédifférenciation est complète. Dans la régénération après section, la dédifférenciation est d'autant plus incomplète que le fragment portant l'ancienne bouche est plus grand. L'individu postérieur ne régé- nère que s'il contient xm fragment, si petit (ju'il soit, du niacronucleus, et la vitesse de la régénération est indépendante de la grandeur de ce fragment. Les microneuclei, petits et nombreux, se partagent entre les deux individus. On voit quelquefois se produire, sans cause apparente, une dédifférencia- tion suivie de redifférenciation. Dans tous les cas, la durée des processus est d'environ une heure. Une blessure suffisamment importante détermine la régression du pharynx, qui se différencie ensuite à nouveau sans garder trace de la lésion. — Soit dans la division naturelle, soit dans la régé- nération après scission, on peut voir se produire une hétéromorphose con-, sistant dans le renversement de la polarité; la bouclie de l'individu posté- rieur se forme symétriquement à celle de l'antérieur. Si le premier est assez fort pour se nourrir, il arrive à se séparer; s'il est trop petit pour être capable de vie indépendante, il se différencie et la séparation ne s'accom- plit pas. — D'une manière générale, on ])eut dire (jue la régénération V. - ontogi:m:se. gi cliez tous les animaux pour condition préalable la dédinV'renoiation des tis- sus intéressés dans le phénomène. La dédiiTérenciation apparaît ainsi connue un phénomène biologique très général et réversible. Les phénomènes intimes par lesquels elle se produit sont de la nature d'autolyse; les for- mations nucléaires résistent à la dédilïërenciation, comme aussi à l'auto- lyse-[VII]. — Y. Delage et M. Goldsmith. Charrier (H.). — La différcnc'udion muscxdaire pendant la Ir ans forma- lion de la Xercis fucata Sav. en Ilcteronevcù. '■— Les muscles de VHetero- nereis diffèrent par leur structure de ceux de la Nereis dont ils proviennent. La transformation se produit sur place, à la suite d'une dédifférenciation des muscles de la Nereis par réarrangement des substances, sans apport d'éléments nouveaux. — Y. Delage. Charlton (Harry H.). — Zf sort df Pfvuf non fécondé chez la Souris l/lanc/w. — De nombreux auteurs se sont occupés de la dégénérescence de l'œuf ovarien (atrésie folliculaire), mais le sort de l'œuf non fécondé dans les trompes de I-'allope ou dans l'utérus a été étudié relativement peu. A la suite de la Seconde division maturative, il se forme dans l'œuf un nombre plus ou moins grand de noyaux et l'œuf se fragmente en un grand nombre de cellules qui plus tard se désintègrent et sont pliagocytées. Au total, le processus de dégénérescence est analogue à celui observé pour les œufs ovariens. — M. Goldsmith. y), Les facteurs de l'ontogenèse. Brachet (A.). — L'Œuf et les Facteurs dr l'Ontogenèse [II, III, IV, VII, IX, XII]., — Ce livre n'est pas un de ces compendiums indigestes où l'au- teur, sous couleur d'impartialité et de richesse documentaire, paraît n'avoir d'autre souci que de ne rien omettre, plaçant au même plan le bon et le mauvais, l'insignifiant et le suggestif. ( "est un exposé très personnel, non pas de l'ensemble de l'embryogénie, mais des conceptions auxquelles l'au- teur est arrivé par ses expériences personnelles et par ses lectures dans les grandes questions de biologie générale, que soulève l'étude de l'embryogé- nie. Parmi la masse énorme des faits accumulés, il ne prend que ce qui lui est utile, soit pour le combattre, soit pour s'y appuyer. De là un certain imprévu dans l'ordre des questions traitées, mais qui ne nuit en rien à l'in- térêt et à la valeur de l'ouvrage. — Le point de vue sous lequel l'embryo- génie est étudiée dans le volume n'est pas celui des théoriciens évolution- nistes qui y voient surtout un moyen de connaître la phylogénie et qui se contentent de l'utilité ou des raisons historiques comme causes des phéno- mènes. L'embryogénie est étudiée ici comme une science en soi, comme une série de phénomènes actuels ayant chacun des causes actuelles qu"il faut demander à la mécanique, à la physique, à la chimie et à la physiologie. — L.es cellules sexuelles et la conti)tuité de la vie. — A côté de la reproduc- tion sexuelle, il existe plusieurs sortes de reproduction agame dont l'auteur donne une description brève. La question qu'il se pose est de savoir sous l'influence de quels facteurs ces divers procédés de reproduction agame entrent en action. L'un d'entre eux, la scissiparité, se manifeste quand la vie est exubérante et entraine une croissance active qui aboutirait sans elle à une taille supérieure à la taille limite de l'espèce. D'autres, au contraire, (statoblastes, gemmules) entrent en activité à la suite de périodes dedépres- 62 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sion. Il est donc légitime de penser avec Child que, pendant les périodes d'actif métabolisme, les propriétés évolutives de ces gemmules et corps re- producteurs assimilables étaient maintenues à Tétat d'inhibition par l'acti- vité dominante qui, soit par des hormones circulantes, soit par des influences rayonnantes d'ordre plus physique ou mécanique, maintiennent les parties subordonnées dans une sorte d'état de vie latente, accaparant pour elle toutes les activités physiologiques. Mennent ces parties à être supprimées par sec- tion expérimentale (annélides tronçonnées de Child, éponges broyées et pas- sées au tamis de H.-W. Wilson) ou par l'intervention de conditions ambiantes défavorables (froid, pénurie alimentaire, etc.), les éléments inhibés entrent en activité et s'ils sont de nature assez peu différenciée pour avoir conservé des potentialités évolutives totales, ils évoluent en un individu nouveau. Des faits analogues se rencontrent dans la détermination naturelle ou expé- rimentale de la régénération et du bourgeonnement ; il en est de même pour les Protozoaires, chez lesquels on voit la dépression de la sénescence déterminer la sexualité et la conjugaison. Quand aux produits sexuels, ce sont des cellules embryonnaires mises en réserve dès la segmentation ; les facteurs" déterminant leur entrée en activité seront étudiés dans les pro- chains chapitres. — Morphologie de l'œuf mûr et de l'œuf [('•coudé. — Après une description des faits connus relativement à ces questions, et qui ne méritent pas d'être analysées, l'auteur aborde certaines questions d'ordre particulier. La première est celle de la polyspermie. Le premier spermato- zoïde qui a pénétré dans l'œuf détermine deux phénomènes : 1° une onde de contraction qui se propage à partir du point d'entrée et détermine la formation d'un liquide périvitellin visqueux ou agglutinant, retardant ou arrêtant les autres spermatozoïdes ; '2" l'apparition d'un aster formant une énergide spermatique exerçant une action répulsive sur les autres sperma- tozoïdes. La viscosité du liquide périvitellin, en retardant la pénétration des autres spermatozoïdes, donne i\ la première énergide spermatique le temps de se développer et d'exercer son action répulsive. On comprend dès lors comment les anesthésiques ou le froid favorisent la polyspermie. Quand celle- ci est réalisée soit par ces agents, soit par une grande concentration du sperme favorisant plusieurs pénétrations simultanées, on voit les énergides spermatiques multiples s'écarter au maximum les unes des autres, ce qui démontre leurs propriétés répulsives réciproques. Dans les très gros œufs, la polyspemiie se réalise grâce à la lenteur de propagation de l'onde de contrac- tion et à l'éloignement de la première énergide spermatique ; mais ces sper- matozoïdes supplémentaires ne prennent pas part à la fécmidation et forment les noyaux des mérocytes chargés de la digestion du deutoplasme. L;i jonction des deuxpronucléi, mâle et femelle, s'opère en vertu d'une attraction récipro- que de tous les pronucléi, indépendamment de leur sexe. Si, en effet, deux pronucléi mâles sont très voisins, on les voit se gonfler et se fusionner avant que la formation de leurs énergides respectives ait ])u provoquer leur écar- tenient; la formule de la fécondation de Boveri (apport d'un centrosome énergétique à l'œuf qui en est privé) n'est pas exacte, car Lillie a montré que si, par une centrifugation énergique opérée pendant la pénétration de la tête, on rompt cette tête avant que sa moitié postérieure ait pénétrée, on voit le spermaster se former très vigoureux en l'absence du centrosome. — Les j>*y)priétés p/iysiolof/ùjties et on togénr tiques de T œuf vierge. — La cause de l'inertie de l'œuf mùr réside dans le fait qu'au fur et à mesure des divi- sions successives qu'il a effectuées depuis les cellules germinales de l'em- bryon, la perméabilité de sa membrane va en déci-oissant progressivement; et c'est sous une membrane entièrement imperméable qu'il accomplit les V. _ ONTOGENKSE. 6:5 derniers phénomènes de sa maturation. Par suite, il se trouve chargé i.\TSCH étaient provoqués par une cause autre que l'alimentation thymique et qu'on n'a pas décélée. — M. Goldsmith. (■) S\wingle ^'W. "W.). — Les effets de l'inanition sur le développement des glandes et des cellules germinales des larves de grenouilles. — Des têtards de Rana pipiens sont pris à l'éclosion et divisés en deux lots qui sont élevés parallèlement, toutes conditions égales, sauf que l'un est alimenté avec des algues tandis que l'autre ne reçoit aucune nourriture. Chez ce dernier la croissance et la métamorphose sont indéfiniment supprimées, sauf le léger accroissement que subit l'animal pendant les premiers jours jusqu'à résorb- tion totale des réserves vitallines. Le développement des gonades, cellules germinales et cellules interstitielles, est complètement supprimé, ainsi que l'accroissement de nombre de cellules germinales; de même est supprimée l'apparition de toute différence entre les deux sexes. Par contre, chez les larves de Rana catesbiana âgées d'un an et longues de 75 mm., le jeûne total pro- longé durant 5 mois a produit l'atrophie prononcée de la queue et des muscles, ainsi qu'une réduction presque totale des corps adipeux, tandis que l'évolution des gonades ne montrait aucune différence avec les animaux de contrôle. Peut-être les cellules germinales avaient-elles emprunté leurs ma- tériaux nutritifs aux corps adipeux. — Y. Delage. Dendy (Arthur). — Le spicule en pion d'échecs chez le g. Latrunculia. — L'auteur cherche à montrer l'intervention des facteurs physiques et méca- niques dans la formation des spicules, en particulier des spicules en pion de jeu d'échecs chez le g. Latrunculia. Le spicule débute par un axe fili- forme, le prolorhabde, qui a la signification d'un plastide intracellulaire, mais qui devient bientôt indépendant. Il s'accroît par allongement sans s'é- 68 L'ANNEE BIOLOGIQUE. paissir et sert de base à des dépôts de silice déterminant l'épaississement du spicule. Ce dépôt a lieu par des cellules de revêtement. Dans les spicules dont il est ici question, on trouve des couronnes superposées de prolonge- ments, dont l'auteur explique la situation en imaginant que leurs cellules formatrices s'accumulent dans les noeuds interposés à des ventres vibra- toires dûs à la vibration du spicule sous l'influence du courant d'eau. Il annonce, mais sans le montrer ici, que cela est vérifié par l'analyse ma- thématique. Cependant, il reste des dispositions inexplicables, comme la présence d'un seul nœud secondaire sans trace d'un nœud symétrique que réclamerait la théorie. L'auteur ne donne point d'explication suffisante de cette abberration et conclut qu'il y a là un concert de facteurs complexe où la sélection naturelle et l'adaptation trouvent leur place. — Y. Delage et M. GOLDSMITH. Klebs (Georg). — Sur l'alternance des périodes de repos et d'activité chez les plantes. — Dissertation théorique sur l'importance relative des facteurs internes épigénétiques et des conditions ambiantes que l'homme peut faire varier à son gré dans l'ontogenèse des plantes, le développement de leurs organes-, et en particulier dans l'alternance des périodes de croissance et de repos. — Y. Delage. a) Harder (R.). — Les effets de la lumière sur la germination des spores de Cyanophycces. — Ces recherches ont été faites sur les spores des Nostoca- cées Nostoc puncti forme. Anabaena varialnlis et Cylindrospermum muscicola. Ces spores, semées sur un substratum nutritif contenant une quantité suffi- sante de sels minéraux et -exposées à la lumière du jour, germent très rapi- dement, surtout si elles sont jeunes. Il y a cependant des variations indivi- duelles, souvent assez fortes. A l'obscurité, les jeunes spores ne germent que peu à peu. les vieilles pas du tout ; leur germination n'a lieu qu'à la lumière, sur un substratum inorganique. On peut suppléer à la lumière en utilisant une nourriture organique, du sucre de canne, par exemple, ou en- core par la chaleur (culture à 30" C). L'intensité de la lumière est d'une très grande importance pour la germination : plus celle-ci est forte, plus rapide est la germination. Sur un sol nutritif inorganique, il faut un mini- mum de 12 bougies pour amorcer le phénomène, tandis qu'avec une faible quantité de substances organiques (0,1 % sucre de canne), il suffit d'un éclairage de deux bougies pour obtenir une germination normale. — M. Bou- BIER. Me Nair (A. D.). — Ebullition de la graine de trèfle. — On sait qu'en faisant bouillir une minute la graine de Medicago arabica on en facilite la germination. Le procédé est généralement employé par les fermiers des Etats-Unis (lu Sud. D'après l'auteur, l'ébuUition agit favorablement aussi sur la graine de Trifoliwn reflexum (mais pas sur diverses autres espèces). Avec une minute d'ébuUition, on a 60 % de germinations. Mais on peut avoir mieux : en faisant bouillir une minute après séjour pendant douze heures dans l'eau, on a 87 et 03 %. — H. de V.\rigny. Massart (Jean). — Pourquoi les graines ne germent pas dans les fruits charnus. — On admet que toute graine germe si on lui fournit seulement de l'eau et une température convenable. Cependant les graines des fruits chawius, bien que disposant de ces deux facteurs ne germent, pas à l'inté- rieur de leur fruit, Cette propriété inhibitrice des sucs de fruits n'est pas spé- V. — OMOGENKSE. GO oifique. Tout suc de fruit inhibe momentanémont plus ou moins la germi- nation de toute graine, mais en lui laissant la faculté tle germer dans l'eau pure; cependant les gi'aines sèches sont tuées. Le pouvoir inhibiteur varie avec la pression osmotique du suc. et c'est bien là le facteur, essentiel, car des solutions de glucose agissent de même proportionnellement à leur con- centration. — Y. Delage. (t) Maquenne iL.) et Demoussy (E.). — Influence de Veau et des ma- tières tninérales sur la germination des pois. — L'eau rigoureusement pure permet à la germination du pois de commencer mais non de continuer; elle n'est pas, comme on l'a dit, toxique mais insuffisante ; l'addition de quantité minime de sels de chaux suffit à constituer un milieu favorable. La dose minima est de l'ordre du .^ „„„ Des précautions extrêmement minutieuses lU.UUU®. sont nécessaires pour constater ces faits, car la quantité de substance miné- rale (silice et chaux) que le verre abandonne à l'eau pendant la distillation est suffisante : il faut donc employer uniquement le quartz et le platine. Si dans certaines expériences de Molliard l'eau où ont déjà germé des graines est moins favorable à de nouvelles germinations, ce n'est pas parce que les premières graines ont abandonné à l'eau des produits toxiques, mais parce qu'elles lui ont enlevé une partie de la chaux nécessaire. — Y. Delage. b) Maquenne (L.) et Demoussy (E.). — Influence des matières minérales sur la germination des pois. — Les auteurs ont examiné l'action de divers métaux sur la germination du pois à des doses extrêmement faibles (une frac- tion de milligramme par graine) , c'est-à-dire inférieure à celle où k\ plupart des agents toxiques exercent leur action. Ils ont pris pour critérium la longueur des racines et le développement des poils radicaux, comparativement dans l'eau vraiment pure et dans les solutions étudiées. Le calcium seul s'est montré hautement utile et indispensable. Le sodium et l'ammonium, indiffé- rents d'abord, ne sont actifs qu'en libérant une partie du calcium des enve- loppes de la graine, le potassium est inerte tant que la graine en contient assez dans ses tissus, il devient favorable lorsque les réserves naturelles sont épuisées. Le strontium et le manganèse ont des propriétés analogues au calcium mais considérablement moindres. Le baryum est toxique dès ses doses infimes. Le magnésium est un peu moins toxique que le baryum, l'a- luminium l'est un peu plus que le magnésium. Le zinc, le plomb et le cuivre, d'abord indifférents, deviennent rapidement toxiques. Les doses limites sont données pour toutes ces substances ; elles sont de l'ordre du millionième par rapport au poids de la graine. — Y. Delage. CHAPITRE VI lia tératog;énèse Allen (Bennet M.j. — Effects of the extirpation of the anlerior lobe of Ihe hypophysis of Rana pipiens. (Biol. Bull,, XXXn, 117-130.) [71 Boas (I. E. V.). — Die Beurteilung des Poli/dactylie des Pferdes. (Zool. Jahrb. (Abt. Anat.), XL, 49-104, 1 pL, 50 fig.') [73 Brôlemann (H. "W.). — l'ne monstruosité chez un myriapode {SchizopUyl- lum sabulosum L.). (Bull. Se. Fr. Belg., L., fasc. 3, 277-283, 7 fig.) [Gonopode dédoublé d'un côté. — Y. Delage. Bujard CK.). — Une anomalie relativement- rare de l'œuf de la poule : ovtim in ovo. (Arch. Se. phys. et nat., XLIV, 433-486.) [74 a) Dufrenoy (J.). — Sur Le concours des feuilles adjacentes^ dans le développement inusité de bourgeons, qui, normalement, restent rudimen- taires, chez le pin maritime. (C. R. Soc. Biol., LXXX, 9-10.) [Lorsque la pousse termi- nale est mortifiée cliez le Pin maritime, certains rameaux rudimentaires latéraux s'allongent et constituent autant de tiges de remplacement, tandis que les 2 feuilles géminées qu'ils portaient s'élargissent à leur base et deviennent des réservoirs de matières nutritives. — M. Gard. b) Remarques à l'ocrasion des modifwations produites par le vent marin sur des inflorescences mâles du pin maritime. (C. R. Soc. Biol., LXXX, 174-175.) [Sous l'influence du vent marin, certains rameaux ru- dimentaires des inflorescences mâles peuvent évoluer en pousses fertiles, d'autres enfin en bourgeons de remplacement. — M. Gard. Goodspeed (T. H.). — Notes on tlie californian species ofTrillinm L. IV. Teratological vai'iations of Trillium sessile var. gigantcuni II. et A. (Univ. of California publications in botany,Vll, 69-100. pi. 11-17.) [74 Hert-wig (Paula). — Beeinflussung der Geschlechtszellen tind der Xachkom nienschaft durch Bestrahlung mit radioaktiven Substanzen. (Zeitschr. in- dukt. Vererbgsl., XVII, 254-261.) [Revue générale de la question de l'influence radioactive sur les cellules génitales et sur leurs produits. — J. Strohl. Jull (M. A.). — Chic/; irith four Legs and four Wings. (Journ. of Heredity, "Vlll, march, 99, planche.) ' [74 Laurent (O.). — Réalisation du siamoisisme chez les animaux. (C. R. As. Se, CLXIV, 62.) [72 Liucks (R.). — Ueber zwei Missbildungen an Fischskeletten. (Zool. Jahrb. (Abt. Anat.), XL, 537-546, 1 pL, 2 fig.) [74 VI. — LA TKRATOGENESE. 71 Miller (J. E.V — Horned horses. (Journ. of Heredity, VIII, 303-305.) [73 Ne-wntnan (H. H.). — On t/ie production of mo)isters by Iiybridizalion. (Biol. Bull.. XXXII, 306-121, 14 fig.) L"2 Patouillard (N.). — Une anomalie du Scleroderma verrucosum Bull. (Bull. Soc. Myc. de Fr., XXXIII, 92-93.) [74 Ruge (G.). — Spaltwig des linkc.n I.appens einer menscidichen Leber in einen Stamm-u. Seitenlnppen. (Morphol. Jahrb., L, 340-350, 2 fig.) 1 Description d'une anomalie rare du foie chez l'homme. — J. Stroiil. Schultz (Adolf). — Der Canalis craiiis-pharyngexis pevsistens bcim Men- scfien und bd Affm. (Morphol. Jahrb., L, 4I7-42ij, 3 fig.) [73 Severson (B. O.). — CJoven Iloof of Percheron. (Journ. of Heredity. VIII, -4GG, 1 fiy.) [74 Toldt (K.jun.). — Geweihstudien an f Grand einer eigenartigen Ilirsc/islan- genahnormitdt. (Zool. Jahrb. (Abt. Allg. Zool.), XXXVI, "245-313, 2 pi. 2 fig.) I Singulière anomalie d'un bois de cert. La ramure n'est représentée que par une tige centrale longue de H4, 5 centimètres et ne présente que quelques tubercules à peine marqués qui constituent évidemment les ébauches des ramifications arrêtées dans leur développement. — J. Strohl. "NAT'eber (A.). — Observations on the structure of double ntonsters in tlw earthrorm. (Biol. Bull., XXXllI, 239-248.) [Descriptif. — M. Goldsmith. "Werber (E. J.). — Expérimental Studies on the origin of Monsters. II. Hegarding the Morphogenesis of Duplicities. {Journ, Exper. Zool. XXIV, 409-436, 3 pi.) [71 "Wood (Richard H.). — ,4 woman ivith horns. (Journ. of Heredity, VIII, frontispice.) [73 Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. V, p; XI'V, 2" a. 1. Généralités. "Werber (E. J.). — Etudes expérimentales .'?ur Vorigine des monstres. II. Morphogénèse de la Duplicité. — L'auteur discute les expériences des autres auteurs et ses propres expériences antérieures, et en ajoute quel- ques-unes nouvelles en vue de montrer que la diplogénèse résulte le plus souvent de la blastolyse de parties différentes d'embryons plus ou moins avancés. Ses expériences nouvelles consistent dans le traitement d'œufs de Fundulus par un mélange d'eau de mer et d'une solution moléculaire d'acétone dans de l'eau distillée. La pression osmotique et l'action chimique interviennent simultanément pour déterminer la blastolyse ; la diplogénèse ne résulte donc pas toujours du développement parallèle de 2 embryons provenaj^t des 2 premiers blastomères totipotents. — Y. Delage. 2. Teratogénèse expérimentale. Allen (Bennet M.). — Effets de V extirpation du lobe antérieur de Vliypo- 72 L'ANNEE BIOLOGIQUE. physe chez Rana pipiens. — L'auteur enlève l'ébauche de l'hypophyse h des têtards de 3,5 à 4™"" de longueur, stade auquel l'opération présente le moins de difficultés pratiques. La cicatrisation se produit rapidement et les têtards ont une croissance normale pendant 7 ou 8 jours (longueur 8™"^), après quoi ils subissent un changement de coloration : les cellules pigmen- taires se contractent et émigrent de l'épiderme vers l'intérieur du corps. Aux stades ultérieurs, l'absence de l'hypophyse se fait sentir par la sensi- bilité plus grande des têtards vis-à-vis des conditions chimiques défavorables de l'eau, ce qui entfaîne une mortalité plus grande. Elle retarde aussi la métamorphose, en empêchant le développement des membres. Elle a éga- lement pour effet de diminuer le contenu en substance colloïdale de la glande thyroïde, ce qui indique une diminution de son activité sécrétoire ; la croissance de la glande est également ralentie. — L'effet sur le thymus et les glandes sexuelles est nul. — M. Goldsmith. New^man (H. H.). — La production des monstres par hybridation. — Dans les croisements hybrides, les anomalies du développement ne sont pas toujours parallèles avec l'hétérogénéité des parents ; mais il y a un parallélisme étroit entre l'importance des malformations tératologiques et le retard apporté au développement. Quel que soit le degré d"hétérogénéité, les segmentations rapides donnent naissance à des individus normaux ou même surnormaux, c'est-à-dire à activité physiologique supérieure à la normale; les développements les plus retardés aboutissent à des formations tératologiques considérables : atrophie du corps, atrophie de la tête, pro- duction d'organes isolés, etc., et entre ces deux extrêmes on observe tous les degrés intermédiaires. [L'auteur semble voir dans le ralentissement du développement la cause des déformations tératologiques; il semble plus justifié de voir là deux effets simultanés d'une même cause.] Des agents physiques et chimiques peuvent produire le même effet que la fécondation hétérogène. Pour expliquer l'action tératogène du sperme étranger, Moen- KENHAUS a invoqué une action toxique, Lceb une difficulté de digestion du vitellus nutritif par le protoplasme mixte de Thybride; l'auteur invoque une discordance entre les chromosomes paternels et maternels qui mettrait obstacle à la rapidité des divisions nucléaires. — Appliquée aux vertébrés et en particuUer aux téléostéens (Fundulus), la gradation axiale du métabolisme de Child (qui n'est qu'un autre aspect des variations dans la vitesse du développement invoquées dans ce travail) est centrifuge et basipète, c'est- à-dire que les parties inférieures et latérales sont les moins actives, tandis que les centrales et apicales le sont le plus, et. par suite, sont le plus sensibles aux actions tératogènes. Par là s'explique toute la série des monstres, dans laquelle la tête, les yeux, le cœur sont anormaux, le reste du corps étant à peu près normal; mais il existe une catégorie inverse, dans laquelle les seuls organes développés sont la tète, les yeux, le cœur, ou des parties de ces organes. Pour expliquer cette contradiction, l'auteur, conformément aux indications de Child, invoque un pouvoir d'adaptation, parallèle à la gradation métabolique et, par conséquent, d'autant plus élevé que le métabolisme est plus actif et la vitesse de développement plus grande. [Cette explication est ingénieuse, mais totalement arbitraire et imaginée directement en vue d'expliquer une contradiction.] — Y. Delage et M. Goldsmith. Laurent (O.). — Réalisation du siamoisisme chez les animaux. — En vue d'applications chirurgicales, l'auteur a soudé à la manière des jumeaux sia- VI. — LA TÉRATOGHNÈSE. ' 73 mois des individus appartenant à toutes les classes des vertébrés. Ces sou- dures ont parfois persisté fort longtemps, en dépit d'une forte tendance à la séparation qui se manifeste dans les expériences non réussies. Le fait le plus remarquable est la soudure hétérogène obtenue quelquefois : poule et pigeon, faisan et canard. — Y. Delage. 3. Ttratoyénèsc naturelle. Boas (J, E. V.). — La si;/ni/hrition de la pohjdactylie du cheval. — La polydactylie du cheval est due tantôt à des processus ataviques tantôt à des phénomènes de dédoublement du pied, soit dans son ensemble, soit dans certaines de ses parties seulement. Les cas d'atavisme consistent dans l'apposition d'un ou de deux doigts latéraux du stade Hipparion. Le doigt principal médian est alors plus ou moins rudimentaire dans la plupart des cas. Les doigts accessoires qu'on voit apparaître chez le cheval sont toujours soit le n^' 2, soit le n» 4, et quelquefois les deux simultanément. Les cas de poly- dactylie due au dédoublement d'une partie plus ou moins grande du pied sont beaucoup plus nombreux quQ les, cas d'atavisme. On trouve, dans ces cas, sur la partie médiane du pied principal ordinaire un autre pied de forme symétrique par rapport au pied ordinaire. 11 peut ne s'agir que du dédouble- ment d'un doigt, mais aussi de celui du carpe ou du tarse. Des cas de dédou- blement latéral sont extrêmement rares. Le dédoublement se rencontre plus souvent sur les pieds de devant que sur les pieds de derrière. — J. Strohl. Schuitz (Adolf). — Le canal rranio-pharyngien persistant chez l'homme et chez les singes. — L'auteur a examiné des crânes humains de diverses races, ainsi que des crânes de différentes familles de singes dans le butxie constater l'existence éventuelle d'un canal cranio-pharyngien (ou canal pituitaire) persistant. Chez les hapalides, il n'a été trouvé dans aucun cas, chez les cébides il a été constaté sur 5 çé, chez les circopithécides sur 3,3 o/c, chez les anthropoïdes sur 40 % et chez les hominides sur 1/2 % tout au plus des crânes examinés. Il ne. saurait donc s'agir, dans la persistance de ce canal, d'un phénomène atavique, mais plutôt d'un phénomène patho- logique semblable aux cas de persistance de la suture frontale et en rapport, sans doute, avec l'existence d'une glande pituitaire plus ou moins volumi- neuse. — J. Strohl. Wood (Richard H.). — Une femme à cornes. — Chez une femme d'o- rigine allemande, une corne cutanée sans adhérence au squelette, mais avec une riche irrigation sanguine ayant déterminé une hémorragie pen- dant l'opération. Évolution 18 mois. Situation sur le front, à la place exacte des cornes des bovidés. Une toute semblable au point symétrique du côté opposé, enlevée chirurgicalemènt l'année précédente. L'aspect est celui d'une corne d'animal recourbée, d'environ cinq centimètres de long, mais aucun détail n'est donné sur la structure histologique. — Y. Delage. Miller (J. E.). — Chevaux à cornes. — Les anomalies décrites sous un tel titre consistent en général en excroissances osseuses du crâne. Ici, il s'agit d'une vraie corne sortant de la cavité de l'oreille d'un cheval, im- plantée sur la peau et mobile sur les plants sous-jacents. Cela la rapproche de la corne du rhinocéros. Ce dernier animal se trouvant sur la lignée gé- néalogique du cheval, on peut admettre que le présent cas est un retour 74 L'ANNEE BIOLOGIQUE. atavique ; mais il peut provenir aussi d'un accident de la vie foetale [XVI]. Y. Del AGE. Jull (M. A.). — Un poulet à quatre pattes et quatre ailes. — L'auteur donne une description des figures du monstre indiqué photographié en entier et par des rayonsX. Les relations anatomiques des membres avec les ceintures ne sont ni expliquées ni claires sur ces figures, l'auteur se bor- nant à des généralités sans grand intérêt. — Y. Del.vge et M. Goldsmith. Severson (B. O.)- — Pied fourchu d'un percheron. — Ce cas d"un pied fourchu comme celui de la chèvre ne semble pas pouvoir être considéré comme un retour atavique vers la polydactylie ance.strale à cinq doigts, mais plutôt comme un cas de bifidité d'un doigt unique. — Y. Delage. Liucks (R.). — Deux anomalies de squelette des poissons. — Description de deux cas d'anomalie des vertèbres, l'une chez une brème, l'autre chez une sandre. Dans le cas le mieux décrit, celui de la brème, il s'agissait de nodo- sités des épines dorsales de diverses vertèbres. Ces nodosités étaient, évi- demment, le résultat d'un processus de cicatrisation. — J. .Strohl. Bujard (E.). — Une anomalie relativement rare de l'œuf de la poule : ovum in ovo. — On trouvera dans ce travail, outre une revue bibliogra- phique et line tabelle des cas tératologiques observés jusqu'ici, la descrip- tion de deux cas tératologiques d'un type inédit. L'un est celui d'une inclu- sion d'un œuf complet bardé, soitsans coquille, dans lui œuf avitellin, l'autre celui d'une inclusion d'un œuf avitellin < œuf de coq * hardé dans un œuf avitellin. — M. Bouhier. Goodspeed (T. H.). — Noies sur les esjiéces californiennes de Trillium L. IV. Variations tératologiques de Trillium sessile rar. gir/anteum H. et A. On a essayé de cataloguer les données de la littérature relatives aux variations tératologiques trouvées dans les espèces suivantes de Trillium : grandi- florum. erectum, senile, undulatum, cernuum, nivale, recwvatum, ovatum et sessile var. giganteum. Dix-sept variations tératologiques de T. sessile var. giganteum ont été décrites. Les variations relativement superficielles, telles que le passage de la condition trimère à la condition tétramère ne se repré- sentent pas dans les années successives sur le même rhizome, tandis que des variations structurales plus profondes peuvent se représenter. L'auteur suppose que l'origine des variations tératologiques récurrentes est due à Létat hétérozygote d'un parent originel. — F. Péchoutre. Patouillard (N.). — l'ne anomalie du Scleroderma vrrrucoswn Bull. — Chez le type, le pied s'étale au sommet et forme la plus grande partie de la paroi inférieure du péridium, plane ou plus ou moins bombée; dans l'ano- malie signalée ici, le pied se prolonge dans la gleba par une longue colonne cyhndrique. — F, More.\u. CHAPITRE Vl[ Lv). — Contribution à Véliide delà régénération chez les Echinides. Note 'préliminaire (Bull. Inst. Oceanogr., .V 325, 1-8, 5 fig.) [77 a) Przibram (Hans). — Transitdre Scherenfonneii der Winher-Krabbe, Gelasimus pugnax Smith. {Zugleich : Experimentelle Studien ilber Régéné- ration.) V. Mitteilung^und : Bomœosis bei ArtJiropoden,!!. Mitteilung. (Arch. EnUv. Mechan. Org., XLIII, 47-62, 1 pi.) [77 b) F ilhlerregeneration halber wachsener Sphodromantis Larven. [Zugleich Aufzucht der Gottesanbeterinnen, IX. Miteilung, und Homœosis bei Arthro- poden, III. Mitteilung.) (Arch. Entw.-Mechan., XLIII, 63-!: 7, 3 pi., 1 fig.) [78 Zeleny (Charles). — The effect ofdegree of injury, level eut and timewithin the regenerative cycle upon the rate of régénération. (Proc. Xat. Acad. Se, III, 211-217, 5 fig.) [76 Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. IV; V, ^. Lœb (J.). — Le facteur chimique de la polarité axiale dans la régénération. — Continuant ses efforts en vue de fournir pour chaque phénomène biolo- gique une explication chimique, l'auteur aborde ici la question de savoir pourquoi tant que le bourgeon terminal d'une branche évolue, les bour- geons sous-jacents restent dormants ; et pourquoi quand la branche est décapitée, le premier bourgeon dormant sous-jacent entre en activité à l'exclusion des autres qui ont leur tour successivement de haut en bas, à la seule condition de n'avoir point au-dessus d'eux un bourgeon en ac- tivité. Lauteur suggère que le bourgeon en activité non-seulement attire à lui les substances formatives nécessaires et en prive les autres parties. 76 L'ANNEE BIOLOGIQUE. mais élabore les substances inhibitrices qui, accompagnant les substances formatrices des racines, descendent vers la base de la plante. Quand par la décapitation la source de ces substances inhibitrices est tarie, le bour- geon le plus voisin du sommet est le premier libéré, et c'est pour cela qu'il entre en activité et détermine un nouveau flux de substances inhi-' bitrices qui descendent et maintiennent à l'état dormant les bourgeons sous-jâcents. [Ces substances inhibitrices assimilées aux hormones, n'ont point été vues, bien entendu, et viennent grossir la liste chaque jour plus longue des phénoménines si commodes pour fournir des solutions verbales de toutes les questions.] — Y. Delage. Zeleny (Charles). — Influence sur la rapidité de la régénération de l'importance de la lésion, du niveau de la section et du temps écoulé. — Les expériences ont porté sur Amblystoma. L'auteur sectionne soit une patte seule, soit les deux pattes symétriques, soit la queue seule, ou une des pattes et la queue ; il constate que la section d'une autre partie ne retarde jamais la régénération en un point donné et peut même l'accélérer légèrement; mais l'accélération est notable lorsque la seconde partie sectionnée e.st de même nature que la première : ainsi, la régénération de la patte droite est activée par la section de la patte gauche, mais non par celle de la queue, et celle de la queue n'est pas sensiblement activée par la section d'une patte. D'accord avec les travaux antérieurs, l'auteur confirme que la vitesse de la régénération est li'autant plus grande que le niveau de la section est plus proximal. La longueur régénérée est proportionnelle au nombre d'uni- tés de longueur sectionnées. La différence ne porte pas sur les premières phases du phénomène^ où il se produit seulement une accumulation des matériaux cellulaires au moyen desquels s'opérera la régénération. La cause de ces faits semble être que les membres sont de plus en plus diffé- renciés de la base vers l'extrémité, la différenciation étant défavorable à la régénération ; en outre, celle-ci est sous le contrôle du système nerveux central, tandis que l'accumulation des matériaux dans la première phase du processus est un phénomène local soustrait à ce contrôle. Les sections successives de plus en plus proximales favorisent la vitesse de la régénéra- tion, laquelle est ainsi accélérée par deux facteurs convergents, la multipli- cité des sections et leur situation de plus en plus proximale. Enfin, inter- vient aussi le fait que la partie régénérée est d'autant plus longue par rapport au membre primitif, (jue la section est plus proximale. — La loi de vitesse de la régénération au cours du cycle évolutif est la même que celle de l'accroissement au cours de l'ontogénie; la vitesse de régénération, d'abord faible, s'accroit rapidement, atteint un maximum, puis décroît, d'abord rapidement puis de plus en plus lentement jusqu'à s'annuler. Les expériences ont porté principalement sur la queue des têtards de Rana. De nombreuses mesures sont données avec la réduction en pourcentages. — Y. Del.age. Janda (Viktor). — Nouvelles recherches sur la régénération des organes sexuels chez les Oligochètes. — Continuant ses recherclies sur la régénération des régions sexuelles chez les Oligochètes {Arch. Entti\-Mech., 1912, Sitz. Prag. idl2), J. a conservé des exemplaires opérés de Criodrilus lacuiim pendant plus de 2 ans, à l'effet de pouvoir répondre à diverses questions. Malgré une alimentation abondante, les animaux ont diminué considéra- blement, et leur taille a été réduite même au quart : diminution analogue à celle que Kam.merer (1012) a observée chez le Prêtée en inanition. II n'y a VII. — LA RKHENERATION. 77 eu ni at-couplement, ni par conséquent ponte de cocons. Il y a eu régéné- ration des glandes sexuelles chez tous les opérés, alors même que la section était pratiquée en avant du dixiènie segment et qu'une partie des glandes était par conséquent conservée ; ces glandes régénérées et surnuméraires peuvent persister trois ans sans dégénérer. Les limites dans lesquelles l'ap- pareil sexuel se régénère sont comprises entre le quatrième et le dix-neu- vième segments. L'auteur a étudié dans les glandes régénérées la disposition respective des deux sortes de gonades, qui est variable, bien que les gonades bisexuées soient le cas le plus fréquent; dans ces gonades bisexuées, la proportion et la situation des deux composants mâle et femelle varient aussi beaucoup; on pourra lire dans l'original les diverses dispositions observées. Les entonnoirs des canaux excréteurs se sont formés en nombre normal, quoiqu'il ne puisse parfois y avoir que des oviductes. — Bkynchelmis limo- selln ne régénère au plus que 6 segments (J., 1902); la régénération fait défaut quand la section porte sur la région du 15^ au 20" segment. La ré- génération des glandes génitales n'a pas lieu, que les anciennes glandes aient été conservées ou non. — Pareil insuccès a été obtenu avec Lumbricui^ tevrestris et AUolobophora fœtida, opérés en arrière du 13^-15' segment; l'animal ne reproduit d'ailleurs que 5 ou 6 nouveaux segments. — A. Prenant. Nusbaum-Hilaro-wicz (J.) et Oxner (M.). — Contribution à l'étude de la rèijénération cJvz les Echinides. — L'examen de tests d'oursins a révélé aux auteurs qu'à la suite de lésions, enfoncements, fractures, le test peut non-seulement se cicatriser, mais peut montrer des régénérations partielles, tantôt normales tantôt anormales par hétéromorphose (plaques modifiées ou déformées) ou par suprarégénération (plaques surnuméraires). Ils se propo- sent de compléter ces études au moyen de lésions expérimentales. — Y. Del.\ge. a) Przibram (Hans). — Formes transitoires des pinces cJiez le crabe Ge- lasimus pugnax Smith (5*^ communication des Etudes expérimentales sur la régénération et 2^ communication concernant Vhomœosis chez les arthropodes). — Divers crabes hétérochéliques ne présentent l'inégalité bien connue des pinces que dans le sexe mâle. Il s'agissait pour P. de savoir si, dans ces cas, cette disposition est invariablement fixée ou si l'on arrive par des- expé- riences appropriées à la renverser ou à déterminer l'apparition de la forme des pinces des femelles. Il pouvait aussi s'agir d'examiner si cette disposi- tion dépend dtine influence des glandes génitales, vu que certains mâles de ces mêmes espèces présentent parfois à l'état naturel les dispositions de pinces des femelles. Des transplantations de testicules chez Gelasimus pugnax n'ont, toutefois, pas donné de résultats, les animaux opérés étant régulièrement morts. D'autres expériences ont été plus instructives. Il s'est trouvé que chez des individus dont la carapace mesurait plus de 10 centi- mètres, la régénération de la grande pince des mâles fournit après autotomie de nouveau une pince du même type. Après extirpation totale de la grande pince, par contre, et autotomie simultanée de la petite pince du côté opposé, on voit apparaître deux pinces dentelées moyennes, les deux de grandeur égale et aj-ant la forme de celles des femelles. Elles peuvent se maintenir telles pendant plusieurs mues chez ces mâles, et cela fait supposer que l'in- fluence des glandes génitales n'est pas en jeu dans les cas où cette disposi- tion se trouve naturellement chez des individus mâles. Si, chez des mâles qui, pendant plusieurs mues, avaient présenté deux pinces égales moyennes on provoque l'autotomie de la pince qui, primitivement, avait été la grosse IS L'ANNÉE BIOLOGIQUE. pince, on voit réapparaître ce dernier type de pince. L'extirpation totale a un effet retardataire sur la régénération, et les produits de ces régénérations lentes présentent souvent, pendant un certain temps, des caractères de pattes bifurquées ou simples ihomœosis passagère). P. pense que, malgré le manque de réversion des pinces chez (jelasimns au cours des expériences relatées, ce crabe ne diffère pourtant pas, en ce qui concerne les phénomè- nes régénérateurs des pinces, des autres crabes hétérochéliques. et il cite à ce sujet certaines observations rapportées par B.\udouin (1903, HMX)), où la réversion aurait, en effet, été constatée pour une espèce de Gelasiinus. P. sup- pose qu'il s'agissait dans ces cas d'individus mesurant moins de 10 milli- mètres. Les pagurides seraient donc toujours, selon P., les seuls crabes chez lesquels la réversion des pinces fait défaut, même chez de tout jeunes indi- vidus et chez qui la régénération des pinces est toujours directe [IX]. — .T. Stroiil. ô) Przibram (Hans). — Régénération des antennes chez des larves de Sphodromantis mi-adultes (9^ communication sur l'élevage des mantes prie dieu et 3"-" communication sur Vhomn'osis chez les arthropodes). — L'auteur a étudié les conditions dans lesquelles des malformations des antennes se pro- duisent à la suite d'amputations de ces organes chez des larves de Sphodro- mantis. Ces anomalies consistent en renflements, en contorsions des antennes et dans l'apparition d'extrémités portant des griffes et des pointes analogues à celles des pattes, san& que pour cela on soit en droit d'y voir des organes homologues des pattes. P. a aussi fait des expériences physiologiques sur ces antennes anormales et les a trouvées moins sensibles aux excitations mécaniques et vis-à-vis du courant électrique. Leur sensibilité est quelque peu, mais en partie seulement, rétablie lorsqu'on prend soin d'exciter par le courant électrique l'antenne normale du côté opposé. P. a également réuni quelques descriptions nouvelles d'anomalies semblables trouvées à l'état naturel. Elles semblent particulièrement fréquentes chez les hymé- noptères. C'est peut-être ce groupe d'insectes qui présente les conditions les plus favorables pour l'étude expérimentale de l'homœosis substitutive, c'est-à-dire du remplacement d'un appendice du corps par un type d'appen- dice spécial à une autre région du corps. — J. Strohl. Goetsch (Wilh.). — Obserrations et expériences sur Hydra. — Il s'agit de Hi/dra fusca. Un individu possédant des testicules est sectionné en travers dans la région testiculaire. La régénération des deux segments se poursuit nor- malement, mais les testicules régressent. Un individu possédant un ovaire sectionné au-dessus de ce dernier régénère aussi et l'ovaire ne régresse pas. Les individus porteurs de bourgeons étant sectionnés au-dessus de ces der- niers, le ou les bourgeons continuent leur évolution, mais s'ils ne sont pas nourris, cette évolution a lieu aux dépens de la mère, qui régresse. — Y. De- LAGE. CHAPITRE Vlir Lia jçrelTe Daniel Lucien.) — Influence de In greffe sur les produits d'adaptation des Cactées. (C. W. Ac. Se, CLXIV, 318.) [81 Harrisson (Ross G.). — Transplantation of limbs. (Proc. Nat. Ac. ad. Se. Etats-Unis, III, april, 245-251, 2 fig.) ' [80 Kaltenbach (R.). — Ueber Eierstoc/dransplaiitatinn bei Rouen und Pôking- enten. (Zeitschr. indiik. Abst. VererbgsL, XVII, V51-253, 1 fig.) [81 Laurens (Henry) and "Williams (J. "W.). — Photomechanical c/tauf/es in t/ie retina of nonnal and transplanled ei/cs of Ambhjstoma larrae. (Journ. Exper. Zool., XXIIl, 71-81, 1 pi., 3 fig.) ' [80 a) Nageotte (J.). — Sur la greffe des tissus morts et en particulier sur (a réparation des pertes de substances des nerfs à l'aide de greffons ner- veux conservés dans l'alcool. (C. Soc. Biol., LXIX, Mémoires, 459-470.) [79 b) Reviviscence des greffes conjonctives mortes. (C. K. Soc. Biol., LXIX, 889-894, 3 fig.) [80 t') Sur la possibilité d'utiliser dans la pratique chirurgicale les greffons de nerfs fixés par l'alcool et sur la technique à emploijer. (C. R. Soc. Biol., LXIX, Mémoires, 925-933, 3 fig.) ' [80 Voir au cli. X un renvoi à ce chapitre. a) Nageotte (J.). — Sur la greffe des tissus morts. — L'auteur est par- venu à greffer sur un animal des fragments de nerf empruntés à une autre espèce et longtemps conservés dans Talcool ou dans le formol. Ce qui se conserve en pareil cas, c'est seulement la charpente conjonctive du nerf. Les éléments vivants cellulaires, c'est-à-dire les fibroblastes, sont tués etrem- jilacés par des fibroblastes fournis par l'hôte et immigrés dans le greffon, où ils prennent la place-des fibroblastes disparus, s'accommodant fort bien de la substance conjonctive morte comme substance de soutien. Dans le greffon apparaissent aussi des marcrophages chargés de lipoïdes, mais qui restent parfaitement vivants malgré cette digestion de substance étrangère. La sou- dure du greffon se fait de façon si parfaite qu'elle est très peu apparente. L'auteur rappelle qu'il a obtenu des faits semblables pour le cartilage. L'ob- jection présentée par Dastre, d'après laquelle il ne s'agit pas là de greffe, mais de tolérance aseptique, ne porte pas. La tolérance aseptique est en réalité une intolérance car le fragment de substance étrangère, s'il nest pas 80 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. détruit'par phagocytose ou éliminé par suppuration, est emmuré et en réalité exclu, de l'organisme par enkystement. Ici au contraire le greffon est adopté par l'organisme et se soude à lui, et le fait qu'il est mort n'engendre aucune difficulté, parce que les substances conjonctives de l'organisme vivant ne sont pas des substances vivantes. Comme le greffon, ce sont des substances non pas mortes, mais qui n'ont jamais vécu. —Y. Delage. b) Nageotte (J.). — Reviviscence des gre/fes conjon(^ives mortes. — Du cartilage mort greffé ne reprend pas vie parce que sa substance fondamen- tale est disposée de façon à ne pas se laisser pénétrer par les cellules car- tilagineuses vivantes de l'hôte pour remplacer les cellules cartilagineuses mortes du greffon. Mais il en est autrement pour la substance conjonctive des tendons et des nerfs. Ceux-ci greffés, après avoir été tués par l'alcool ou le formol, sont pénétrés par des éléments cellulaires provenant de l'hôte, lesquels remplacent les éléments similaires morts du greffon et, chose remarquable, prennent les caractères histologiques de ces derniers : ainsi un fragment de tendon de veau greffé sur un chien contient après un temps suffisant des éléments fibroplastiques qui sont de chien par leur origine et de veau par tous leurs caractères objectifs comme s'ils avaient été modelés par l'édifice coUagène du tendon. Ces greffons sont susceptibles de parcou- rir une évolution inflammatoire septique ou aseptique avec ses consé quences habituelles. — Y. Delage. c) Nageotte (J.). — Sur la possibilité d'utiliser dans la pratique chirur- gicale les greffons de ,nerfs fixés par l'alcool. — 'Dans ce travail, l'auteur fixe la technique de la greffe de nerfs pour remplacer des fragments excisés ; il conseille des tronçons de nerfs de chien, de veau ou de lapin, conservés dans l'alcool et non dans le formol et qu'il convient de prendre d'un plus petit diamètre que le fragment à remplacer, et il déclare ces procédés dès maintenant applicables à la chirurgie humaine. — Y. Delage. Laurens (H.) et "Williams (J. "W.). — Changements photomécaniques dans la rétine des yeux normaux et transplantés cliez les larves dWmblystomes. — L'auteur greffe des vésicules optiques en voie de développement sur de jeunes têtards au stade où le bourgeon caudal commence à apparaître. L'œil gauche enlevé est greffé dans la région auditive du même côté, l'œil droit restant en place comme témoin. L'œil greffé évolue normalement et dans deux cas a pu être suivi jusqu'à la métamorpliose. Il a été alors enlevé et étudié comparativement à l'œil normal. L'absence de toute relation de l'œil greffé avec un nerf optique élimine l'influence du système nerveux central sur son développement, ce qui est fort avantageux pour Tétude de certains pro- blèmes. 1° La migration pigmentaire et la contraction des cônes a lieu dans l'œil transplanté aussi bien que dans l'œil normal, et à plus haut degré (migration du pigment 12p.au lieu de 7; pour le myoïde du segment interne du cône, 14 [j. au lieu de 7,7). Le myoïde du bâtonnet peut s'allonger à la longueur de 1,5 \x. Dans les yeux soit éclairés, soit à l'obscurité, il n'y a pas de différence ni en longueur ni en diamètre pour la partie externe du bâ- tonnet, et le noyau du bâtonnet ne change par de position ; mais il change de forme comme pour répondre à une attraction de la lumière. — Y. Delage, Harrison (Ross G.). — Transplantation de membres. —Les expériences ont porté sur des embryons d'Amblystoma à l'âge où les membres sont re- présentés par de simples bourgeons. Un bourgeon est sectionné à sa base et VIII. - LA GREFFE. 81 regreffé, soit à la même place chez un autre individu {greffe orthotopique)^ soit en un autre point de corps {(j. hctérotopique), soit sur le flanc du même côté ou du côté opposé (//. homo- ou héteropleiiralc), enfin le tronçon peut être grelï'é en position droite, son bord dorsal correspondant au bord dorsal du corps, ou en position renversée, son bord dorsal corr(\sp{)ndant au bord ventral par suite d'une rotation de 180°. Voici les résultats observés : 1° Tout bourgeon non renversé conserve sa latéralité originelle quel que soit le point oii on le greffe; 2° tout bourgeon renversé change de latéralité, (un membre droit devient gauche ou inversement) quel que soit le lieu où on le greffe ; 3" quand un bourgeon greffé donn"e naissance à un membre double, le premier apparu de la paire a sa latéralité fixée par les règles précédentes, tandis que le second a une latéralité inverse du premier, étant le symétrique de celui-ci par rapport à un plan passant entre eux deux. Si Ton appelle harmonique tout membre dont la latéralité est conforme au côté où il se trouve (patte droite à droite, patte gauche à gauche, et orientés nor- malement par rapport aux axes du corps) et disharmonù/iœ tout membre présentant la condition inverse, on voit que toute greffe droite homo-pleurale ou renversée hétéro-pleurale donne un membre harmonique, tandis que toute greffe Fenversée homo-pleurale ou droite hétéro-pleurale donne un membre disharmonique. Tout membre harmonique a tendance à rester simple, tout membre disharmonique a tendance à devenir double par production d'un symétrique, comme il est dit plus haut; dans ce cas, l'un des deux mem- bres originels étant disharmonique, son symétrique est harmonique, et on observe que dans cette formation double, l'élément disharmonique premier apparu tend à s'atrophier, l'élément harmonique restant seul, d'où résulte une adaptation secondaire. L'auteur détaille les applications diverses de ces règles et de leurs combinaisons, en donnant les pourcentages confirma- tifs. — Y. Delage. Kaltenbach (R.i. — Transplantations d'ovaires chez des canards de liouen et de Pœking. — K. a répété sur des canards les expériences exécu tées par Guthrie chez les poules : il a transplanté sur des femelles châtrées d'une race des ovaires provenant d'une autre race et a constaté que l'ovaire implanté est régulièrement résorbé, tandis que l'ovaire original est restitué par régénération, ainsi que Davenport l'avait déjà supposé pour le cas des poules de Guthrie. K. ne s'est servi que de canards de race pure. Ne pou- vant extirper les ovaires par voie de résection, en raison de la proximité de la veine cave, il les a détruits en les badigeonnant avec du formol. Les femelles de canards ainsi traitées présentent après la première mue le plumage du canard mâle. La castration avait donc été réalisée [IX]. — J. Strohl. Daniel (Lucien). — Influence de la greffe sur les produits d'adaptation des Cactées.— Cette influence paraît nulle sur les caractères morphologiques, mais il n'en est pas de même pour certains caractères biochimiques, ainsi V Opuntia qui s'est adaptée à l'extrême sécheresse en développant son mucilage, détermine chez Epiphyllum auquel il sert de porte-grelîé une réaction adaptative consistant au contraire dans la réduction du mucilage et des acides pour lutter contre la surabondance d'eau dans les tissus; au contraire, chez Epiphyllum greffé sur Peireskia dont le mucilage est beau- coup moins développé, cette adaptation du greffon est beaucoup moins ac- centuée. Cet exemple montre qu'il faut pousser fort loin l'analyse avant de nier l'influence du porte-greffe sur le greffon. — Y. Delage. l'année nioLor.iQLE, XVII. 1917. C CHAPITRE IX Lie sexe et lest caractères sexuels secondaires Allen (Ch. E.). — .1 c/rromosome différence correlaied ivith sex différence in Sphaerocarpus. (Science, 9 nov.. 466.) [96 Anonyme. — Iluman « Free-Martins ». fJoiirn. of Heredity, VIII. ian. 42.) [93 Anonyme. — The disappeareance of the maie mononch. (Joiirn. of Heredity, VIII, N° 9, 432.) [95 Baltzer (E.). — Ueber neuere Versiiche zur Vererhung und Bestimrnuny des Geschlechts. (Mitteil. Naturforsch. Gesellsch., Bern 1916, 39 pp.) [94 Beauchamp (P. de.) — Noîivelles recherches sur la sexualité chez Dino- philus. (C. R. Ac. Se, CLXIY, 56.) [91 Boulenger ( J.-A.). — Sur les tubercules nuptiaux simulant des dents chez un Poissoji africain du genre Barbus. (C. R. Ac. Se, CLXIV, 298.) [96 Bounhiol (J.-P.). — Le dimorphisme sexuel chez la sardine (Alosa sardina L.) des côtes d'Algérie. (C. R. Soc. Bioi., LXIX, 77-80.) [93 Chapin (Catharine Line). — ,4 microscopic studij of the reproductive Sys- tem of foetal free-martins. (Journ. Exper. ZooL, XXIII, 453.) [93 Correns (Em.). — Fall experimenteller Verschiebung des GeschlerlUesver- hàltnisses. (Sitzungsber. der Kgl. preussischen Akad. d. Wissenschaften., LI, 685-717.) [95 Cunningham (Bert.) — Seximlity of filament of Sj)irogyra. (Bot. Gazette, LXIII, 486-500, 3 pi.) [La bisexualité du filament peut se rencontrer dans certaines espèces de Spirogyra; mais pas nécessairement chez toutes. — P. Guérin. Da-wson (E. R.). — Tlie causation of sex in Man. (London, II. K. Lewis and C", XIV + 226 pp., flg.) [85 De-witz (J.). — Untersnchimgen iiber Geschlechtsunterschiede. A'° i Das Verhàltniss der beiden Geschlechter qeqeniiber Methi/lcnblau. (Zool. Jahrb. (Abt. AUg. Zool.), XXXVI, 11-24.) '^ [^3 Doncaster (L.). — The détermination of sex. (1 vol. in-8'', 172 pp., Cam- bridge Univ. Press, 1914.) [84 Erdmann (Rhoda). — A'e*r facts and views concerning the occurrence of a sexuul process in the Myxosporidian iife cycle. (Amer. Xatur., LI. 719- 739.) [ L. CuÉxOT. a) Goldschmidt (Rich.). — Die biologischen Grundlagen der kontràren IX. - LE SEXE. 83 Sexualitfil nnd des Hernmphroditisntus beim Mensclien. :(Arch. f. Jlas- sen.-Tî. G«s<>llsch. Biol., XII. 1-14.) [8t') b) On a case of facultative parthenoffenesis in the gipstj-molh Lymantria dispar L.. irit/i a discussion of tite relation of parthenogenesis to sex. (Biol. Uull.. XXXII, ^5-4:1) [87 '•) — —  fw'lher contritnition to the t/teory of sex. (Joxirn. Exper. Zool., XXII. 593-611, 3 pi.) [Voir l'article' du même cauteur dans Amer. Natur. 191G. analysé dans le vol. XXI de ÏA)in. Biol., p. 97. Goodale iN. D.). - Gonadectomy in relation to the Secondary Sexual Cha- racter.< uf some Doniestic Birds. (Publ. Carnegie Inst.. N» 243, 52 pp., 7 pi., 1916.) [Sera analy.sé dans le prochain volume. a') Gould (Harley N.). — Studies on se.r in the hermaphrodite mollusk Cre- pidula plana. I. Ifisto'y of the se.rual cycle. (Journ. Exper. Zool., XXIII, 1,52, 85 fig.i i [89 II) — — Studies on sex in Ihe hermaphrodite mollusk Crepidula plana. II. Influence of environment on sex. (Ibid., 225-250.} [90 Krizenecky i Jaroslav i. — Einige Bemerkungen zum Begriffund Définition des Hermaplirodiiismus. (Anat. Anz., L, 14 pp.) "94 ai Lillie (Franck R.). — S ex-determi nation and sex-differentiation in Mammals. (Proceed. Nat. Acad. Se. Etats-Unis, III, july, 464-470.) [Analysé avec le suivant. b) The Free-Martin; a study of thu Action of Sex hormones in the fœtal life of Catlle. (Journ. Exper. Zool.. XXlll. X° 2, july, 371-452.) [91 Lipschûtz ( Alexander). — Ceber die Abhangigkeit der Kôrpertemperalur von der Pubertdtsdrihe. (Pfliïger's Arch. gesammt. Physiol.. CLXVIIl, 177- 192. 1 fig., 19 juin. I " [93 Perrier (Edmond). ^ Sur les échanges de faunes entre la mer et les eaux douces et les conséquences qu'ils entraînent au point de vue de la sexualité. (C. R. Ac. Se, CLXY. 74.s.) [Voir eh. XVII. Pézard (A.). — Loi numérique de la régression des organes érectiles, con- sécutive à la castration post-pubérale, chez les GalHnacées. (C. R. Ac. Se, CLXIV. 734.) ; [96 Patterson (J. T.). — Studies on the biology of Paracopidosomopsis. 1. Data on the sexes. (Biol. Bull., XXXIl, 291-305.) [88 Riddie (Oscar). — The theory of sex as stated in lerms of rcsults of studies on pigi'niis. I, Science, 6 juillet. 19.» '85 Rios-Hortega (P.) y Ferrer (F.). — Contribuciôn al conocimiento histo- lo'/ico dr las esponjas. (Bol. R. Soc. Esp. Hist. Nat., XYIL 354-394, 8fig. Hs Seiler (J.). — Geschlechtscliromosomeniintersuchungen an Psychiden. (Zeit- sclir. indukt. Abstamm. Yererbgslehre, XVIII, 81-92, 1 pi., 2 fig.) S9 Shull (A. Franklin). — Sex détermination in Anthothrips verbasci. (Gene- tics. II. 480-4SS.) [88 Swingle ("W. W.). — The accessorg chrumosome m a frog possessing marked hermaphroditic tendencies. (Biol. Bull., XXXIII, 70-79, 5 pi.) [83 "WTiitney (David Day). — The relative infljience of food and oxygen in coni.rollig sex in Itotifers. (Journ. Exper. Zool., XXIV, 101-138, A fig., 4 diagr. [91 Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. II, 1", y ; VII ; IX ; XIV, 2'\ a ; XVII . 84 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Doncaster (L.). — La détermination du sexe. — Ce lîvre est un bon exposé de la plupart des questions qui concernent le sexe, notamment la définition du mâle et de la femelle et la recherche des causes de la sexua- lité, la proportion sexuelle, les caractères sexuels dits secondaires, l'herma- phrodisme et la parthénogenèse ; les acquisitions modernes si remarquables sont surtout envisagées, exclusivement du côté animal, l'auteur remarquant avec raison que le problème du sexe des plantes est peut-être différent et qu'il est plutôt avantageux d'envisager séparément les deux règnes. Le sexe est déterminé au plus tard au moment de la fécondation ; il n'est pas improbable que dans certains cas il est déterminé avant {Phylloxéra, Jlydatina, Cynipides), mais le plus souvent c'est au moment même de la fécondation qu'il est définitivement décidé (Abeille et autres Hyménoptères), et cela d'une façon irrévocable (ployembryonie, Tatou, jumeaux, etc.) Un chapitre est consacré à l'hérédité « sex-limited » (types .îôrYwas, Plymouth Rock, Drosophila, Chat écaille-de-tortue, hémophilie et cécité nocturne de l'Homme), ce qui conduit à l'étude des chromosomes sexuels; D. ne pense pas que les chromosomes sexuels soient les seuls agents déterminants et absolus du sexe, et. sans partager tout à fait l'opinion de quelques biologistes qui les regardent comme des symptômes du sexe déterminé en dehors et au-dessus d'eux, il les regarde comme une des causes déterminantes, dont la prépondérance peut varier. Les caractères sexuels secondaires ne sont pas dus simplement à l'action d'hormones (le cas des Oiseaux gynandromor- phes serait dans ce cas inexplicable) ; ils sont liés à des différences dans les tissus du corps, et l'activité de l'ovaire ou du testicule est plutôt d'agir comme stimulus de leur développement que comme la source d'origine ; D. adopte à peu près la manière de voir de G. Smith (action de Sacculina sur les Crabes) : l'organe reproducteur enlève au sang certaines substances et en stimule la production en excès; ces substances, conséquences de l'action des glandes génitales, mais non produites par celles-ci, constituent ce qu'on a appelé hormones et appellent à l'existence les caractères sexuels secon- daires; on sait du reste que dans certains groupes le mâle peut transmettre les caractères secondaires de la femelle et vice versa (Faisans, Insectes, cornes des Moutons Dorset-Suffolk, Papillons à femelles polymorphes comme Pnpilio Memnon et polijtes, Papillons hybrides chez lesquels la femelle a des caractères mâles, etc.). D. conclut d'une façon générale que le sexe dépend d'une constitution physiologique de l'organisme, créée par l'interaction de certains cliromoso- mes avec le cytoplasme des cellules, et par conséquent déterminée, en l'ab- sence d'autres facteurs inhibiteurs, par l'absence ou la présence de ces chromosomes spéciaux. Si la différence entre les chromosomes du mâle et de la femelle est considérable, elle dépasse toutes les autres influences pos- sibles, et aucun agent externe ne peut affecter le sexe ou les caractères sexuels secondaires; c'est la condition caractéristique des Insectes. Quand la différence est moindre, la détermination est encore irrévocable, mais ces caractères sexuels secondaires seront moins dépendants des tissus de l'ani- mal et plus influencés par les sécrétions des organes sexuels ; c'est la con- dition des Oiseaux et à un degré moins marqué celle des Mammifères. Enfin, si la différence est très faible, il est possible (jue des actions externes expéri- mentales puissent modifier la destinée de l'œuf fécondé, et qu'un animal qui autrement aurait été femelle se développe en un mâle ; cette condition ba- lancée est bien connue chez les Amphibiens (expériences d'HEUTWio), et il est possible qu'elle soit aussi celle de quelques Mammifères. Cette hypothèse éclectique compare les chromosomes sexuels à deux poids placés sur les IX. — LE SEXE. 85 côtés opposés de la balance, et qui peuvent être presque les mêmes ou très différents ; dans le premier cas, des causes accessoires peuvent faire pencher la balance du coté où se trouve le poids léger. — L. Cuénot. Riddle (Oscar). — La théorie du sexe énoncée d'après les résultats d'é- tudes sur les pigeons. — Les œufs à jaune plus petit, plus riches en eau, plus pauvres en réserves d'énergie donnent des mâles ; les œufs à gros jaune, pauvres en eau. riches en réserves donnent des femelles. Dans un résumé général de travaux antérieurs, R. montre que la caractéristique, au point de vue métabolique, de l'œuf se maintient chez l'organisnie qui en sort, justifiant par là les doctrines de Geddes et Thomson. — H. de Varignv. Dawson (E. R.). — La détermination du sexe chez l'homme. —Après les nombreux travaux contemporains qui ont montré les relations entre le sexe du produit et le chromosome accessoire, le présent ouvrage offre un air archaïque et semble appartenir au miUeu du siècle dernier. Et ce qui achève de mettre en méfiance, c'est que l'auteur semble ignorer totalement les travaux auxquels nous venons de faire allusion. Il cite bien les théories de même ordre que la sienne, mais pas celles qui reposent sur une base histologique autrement solide. Ces réserves faites, il faut recon- naître que Fauteur fournit une documentation assez importante qui ne laisse pas de faire une certaine impression. — Sa thèse est que l'ovaire droit four- nit des ovules mâles et l'ovaire gauche des ovules femelles, et que, l'ovula- tion étant alternante, il n'est pas impossible de connaître d'avance le sexe d'un enfant, si on parvient à le rattacher à la période d'ovulation. Son argu- mentation repose surtout sur des observations des accoucheurs. D'après ces observations, l'ovulation alternante est révélée par l'alternance des douleurs dismenorrhéïques, des douleurs mammaires concomitantes d'un même côté, la comparaison du nombre des cicatrices laissées par l'ovulation avec celui des périodes menstruelles, enfin certains cas tératologiques, où des utérus bicornes montrent l'alternance de la congestion cataméniale dans les deux cornes ou, en cas d'atrésie d"une des deux cornes, la disparition d'un flux menstruel sur deux. La régularité des périodes menstruelles chez les femmes ayant subi une ovariotomie unilatérale s'expliquerait par le re- doublement de la fonction de l'ovaire restant. Le rattachement du sexe mâle à l'ovaire droit est appuyé sur des bases analogues : sexe de l'enfant, qui a été toujours trouvé en rapport avec le côté de l'ovaire chaque fois que l'on a pu rattaclier sa conception au fonctionnement de l'ovaire correspondant. Quant au fait que le sexe mâle correspond à l'ovaire droit, il proviendrait de ce que ce côté est musculairement plus fort [!]. L'auteur fait remarquer que sa théorie explique naturellement la sub-égalité des sexes. Cependant il n'ignore pas qu'il y a une notable supériorité des conceptions mâles; il l'explique en disant qu'une certaine obliquité de l'utérus dirige de préfé- rence le sperme vers le côté droit: en outre la trompe de Fallope de ce côté est plus large. Des arguments lui sont fournis par les grands mammifères monotoques; chez les vaches soumises au mâle à toutes les périodes de rut le sexe des produits alterne. Sur ces bases, l'auteur établit une prédiction du sexe des produits des femmes enceintes qui lui a donné 97 «é de succès. Il suffit de déterminer, par la connaissance du sexe d'un premier produit, la période cataméniale correspondant à la conception du dit produit; un calcul simple permet, en donnant à cette période cataméniale le N° 1, de prédire que toutes les con- ceptions correspondant à des périodes cataméniales impaires donneront des 86 L'ANNEE BIOLOGIQUE. produits du même sexe et toutes celles correspondant à des périodes paires des produits de sexe opposé, en tenant compte de la durée des périodes successives qui est de \!8 jours et de la durée de la grossesse qui est de 10 périodes, ou de 280 jours. — On devine les incertitudes qu'introduisent dans un pareil calcul les variations de durée des intervalles des règles, les variations de durée des grossesses, les périodes aménorrhéiques de la lacta- tion, etc, etc. Bien que l'auteur fasse entrer ces variations dans son calcul, on reste surpris de sa proportion de 1)7 % de prédictions justes. — Quant à la production des sexes à volonté, elle se comprend d'elle-même, la seule difficulté étant dans une première détermination : la relation entre une période cataméniale et l'un des deux ovaires. — [En dépit de tous ces arguments, le lecteur reste un peu inquiet et se demande si, en cherchant bien, on ne trouverait pas en faveur de la thèse inverse de l'inexi.stance d'une telle re- lation des arguments non moins démonstratifs.] — Y. Del.\oe et M. Gold- SMITII. a) Goldschmidt (Rich.). — L'essence bioloi/igve de la sexualité contraire et de l'hermaphroditisme chez, l'homme. — L'homosexualité n"est pas un phénomène psychopathologique acquis, mais une abnormité congénitale, tout comme le daltonisme par exemple. G. clierche à élucider ce phénomène pathologique de l'homme en le rapprochant des constatations et des résultats obtenus par lui au cours de ses expériences sur les papillons (voyez Ann Biol. XXI, p. 07). Les erreurs de sexe, d'après cela, con.stitueraient de légères manifestations d'intersexualité, autrement dit les premières ou les dernières étapes d'une série continue d'intersexes reliant d'une façon graduelle un sexe à l'autre. 11 y a toutefois des différences biologiques essentielles entre les phénomènes d'intersexualité expérimentale chez tes papillons et les phé- nomènes analogues chez l'homme. Tandis que chez les papillons et chez les oiseaux c'est le sexe féminin qui doit être considéré comme hétérozygotique, chez l'homme, au contraire, c'est le sexe masculin qui présente cette consti- tution. Cela expliquerait pourquoi chez l'homme l'intersexualité et les erreurs de sexe semblent plus fréquentes dans le sexe masculin que dans le sexe féminin, la constitution hétérozygotique (Mm) facilitant, par son essence même, l'apparition de l'intersexualité et du pseudohermaphroditisme, tandis que la constitution homozygotique (FF) du sexe féminin présente une ga- rantie plus grande pour la conservation des caractères spécifiques de ce sexe. Car le facteur sexuel F étant doublement transmis — à la fois par le père et par la mère — il se manifestera toujours encore avec une valeur moyenne même si chez l'un des deux ascendants ce facteur n'avait plus qu'une intensité très faible. Au cours de ses expériences sur les papillons, G. avait également beaucoup plus facilement obtenu tous les degrés d'in- tersexualité en partant du sexe hétérozygotique, qui, dans ce cas. était le sexe féminin. Une autre différence essentielle à retenir en comparant, au point de vue biologique, les phénomènes sexuels de l'homme et des papil- lons c'est le manque évident de sécrétion interne spécifique dans les glandes génitalesdes papillons et des insectes en général, tandis que l'activité d'hor- mones génitaux est on le sait, très prononcée chez les mammifères. Cette différence pourrait, à la rigueur, avoir des conséquences favorables pour le traitement de l'homosexualité chez l'homme. On pourrait tenter de redresser par des extraits de glandes interstitielles la con.stitution sexuelle d'un indi- vidu anormal. — Un autre point (ju'il y aurait intérêt à élucider, ce serait d'examiner si les cas d'intersexualité, soit l'homosexualité et le pseudoher- maphroditisme, sont plus particulièrement fréquents à la suite de croi- IX. — LE SEXE. 8-/ sements de races différentes, car en tant que résultant d'une combinaison de facteurs héréditaires, le sexe est, en effet, une question de croisement et G. a obtenu ses principales séries d'iutersexes en croisant certaines races japo- naises de Lymantria divec des races européennes de ce papillon. Il est vrai, toutefois, que la potentialité des facteurs sexuels, leur degré d'intensité fonctionnelle peut aussi changer à la suite d'une mutation. Dans ce cas, ce serait plutôt un croisement entre proches parents qui favoriserait l'appari- tion de rintersexualité. — J. Stroml. /<) Goldschmidt (Richard). — Un cas de parihènof/rnèse chez- Lijmantrîa (lisjxir, avec une diseiission sur les rapports entre la parthmotjnièse et le sexe [III]. — La parthénogenèse, chez ce Lépidoptère, est un phénomène rare, que l'auteur a pu constater une seule fois en 7 ans d'observations. Une femelle a pondu parthénogénétiquement 200 œufs environ, sur lesquels 22 seulement ont fourni des chenilles; 3 sont mortes avant que leur sexe ait pu être déterminé, le restant a fourni 12 mcâles et 7 femelles. Parmi ces femelles, 3 ont été conservées en vie et Tune d'elles a produit également des œufs parthénogénétiques. On ne sait s'il s'agit là d'une disposition héré- ditaire ou de l'influence de quelque condition particulièrement favorable. La question qui occupe l'auteur est, d'ailleurs, autre : c'est celle des conditions chromosomiques de cette parthénogenèse qui peut produire aussi bien des cf que des Q . La constitution chromosomique visible est, chez Limantria dispar, la même chez les deux sexes. Les ovogonies et les spermatogonies des chenilles parthénogénétiques contiennent le nombre normal (diploïde) de chromosomes. Pour comprendre les formules employées par l'auteur il est nécessaire de se reporter à un de ses travaux récents sur le sexe et l'intersexualité (voir Ann. Biol., XXI, p. 97). D'après lui, les deux sexes contiennent les carac- tères de l'un et de l'autre, mais avec un coefficient, une valence différente. Le sexe sera déterminé par la valence qui dominera dans le zygote. En plus des facteurs du sexe, qui suivent la distribution des chromosomes où ils sont logés, il existe un facteur logé dans le cytoplasme de l'œuf et transmis, par conséquent, par la mère seulement. Ceci dit, la constitution chromoso- mique sera, en cas de femelle hétérozygote: (FF) Mm pour la femelle et (FF) MM pour le mâle, les lettres entre parenthèses représentant les facteurs cytoplasmiques transmis par la femelle. En cas de mâle hétérozygote, ce sera (MM) Ff pour le mâle et {MM) FF pour la femelle. Différents cas peu- vent se présenter alors. 1. Femelle hétérozygote. La formule pour Q étant {FF) Mm, la descendance sera exclusivement femelle, que la parthénogenèse se produise sans réduction, ou avec un nombre de chromosomes réduits, ou encore avec un nombre récupéré par conjugaison de l'œuf avec le globule polaire; dans tous ces cas, en effet, la combinaison maternelle se conserver:i telle quelle. Mais si, après réduction, le nombre diploïde de chromosomes est rétabli par une divi.sion rudimentaire avant la segmentation (ce que l'au- teur considère comme possible), les œufs qui, après réduction, contenaient M contiendront maintenant MM et donneront des mâles et les œufs vi, de- venus mm, donneront des femelles (ou ne seront pas viables du tout). — 2. Mâle hétérozygote. — La formule pour 9 est ici {MM) FF. La descen- dance sera uniquement 9 dans le cas d'une parthénogenèse soit sans réduction,, soit avec rétablissement du nombre de chromosomes après ré- duction ou par suite de conjugaison de l'œuf avec le globule polaire, ou encore par suite d'une division rudimentaire avant la segmentation. Excep- tionnellement pourtant des >Zj peuvent être produits : si un chromosome 88 TANNEE BIOLOGIQUE. sexuel est expulsé, dans le premier cas, lors de la division équationnelle ou si, dans le dernier, par suite de la non disjonction, il apparaît une combi- naison ff (à moins que cette combinaison ne soit pas non-viable). — La des- cendance sera exclusivement cf dans le cas d'une parthénogenèse après réduction (à moins que, par une non-disjonction exceptionnelle, la com- binaison //"ne subsiste dans Foeuf). — La descendance sera mixte dans ces circonstances exceptionnelles, ou encore lorsque les différents cas se présen- teront dans une même portée d'œufs. En partant de ces formules, l'auteur passe en revue les rapports entre la parthénogenèse et le sexe chez différents animaux : Hyménoptères, Roti- fères, Aphidiens, Phasmides, Lépidoptères, Ostracodes, Nématodes, Echino- dermes et Amphibiens (parthénogenèse expérimentale dans les deux derniers groupes). — M. Goldsmith. Patterson (J. T.). — Etudes sur ht biologie de Paracopidosomopsis, données sur le sexe. — L'auteur étudie, chez ce Chalcidide parasite polyem- bryonnaire, la question du sexe des jeunes issus d'un œuf. Marc fi al (04) et SiLVESTRi (06, 08) ont montré que, chez les Chalcidides polyembryonnaires, le sexe était déterminé comme chez l'Abeille : les œufs fécondés produisent des femelles, les œufs parthénogénétiques des mâles. Lorsque, dans une portée, on trouve les deux sexes, on suppose que le parasite a pondu, dans l'œuf de l'hôte, non pas un, mais deux œufs; l'un parthénogénétique, l'autre fécondé. L'auteur a émis, à la suite d'études faites (1915) sur Copidosoma ge- lechiae, une autre hypothèse : un seul œuf fécondé aurait subi, à une des divisions précoces, une distribution différentielle du chromosome^sexuel. Les XX XX qui caractérisent la femelle, au lieu de se dédoubler et de donner '—, se ' XX dissocieraient de façon à ce que chaque X se rende à un des pôles : -^ Les cellules-filles qui auraient ainsi reçu un seul chromosome X, au lieu de deux, donneraient des embryons mâles. Actuellement, travaillant sur un matériel plus commode, le Paracopidosomopsis floridanus,, parasite des œufs à'Autographa brassicae, il modifie son hypothèse; il s'agirait d'une lion- disjonction somatique (phénomène analogue à celui observé par BRmoES chez Drosophila). Au moment où les deux chromosomes X se sont divisées, les chromosomes-filles ne se séparent que dans l'une des paires, en sorte que l'une des cellules-filles reçoit 3 X et l'autre un seul X; cette dernière donnera naissance aux embryons mâles. Les larves asexuées qu'on trouve parmi celles issues d'un même œuf sont dues, dans cette hypothèse, à ce que les blastomères qui leur ont donné naissance n'ont pas reçu de chro- mosomes X du tout (comparables aux zygotes non-viables OY de la Droso- phile). Les phénomènes de non-disjonction étant exceptionnels, cela explique le faible pourcentage (pas plus de 10 9^) de mâles dans les portées mixtes. — M. Goldsmith. Shull (A. Franklin). — Détermination du sexe chez rAnthothrips ver- bnsci. — L'Anthothrips verbasci, bien que les deux sexes soient abondants dans la nature, et que la copulation soit fréquemment observée, est capable de se reproduire parthénogénétiquement. Des femelles vierges isolées sur des pieds de Verbasciim, à l'abri de tout mâle, fournissent une abondante pro- géniture, composée uniquement de mâles. D'autre part, des femelles qui se sont accouplées donnent un mélange de mâles et de femelles; il y a donc deux hypothèses possibles : le mâle peut dériver d'un œuf fécondé aussi bien IX. - LE SEXE. 89 que d'un œuf parthénogénétique, ou bien les œufs fécondés donnent uni- quement naissance, à des femelles (type de l'Abeille), et un mécanisme quelconque p(M'met à la femelle fécondée de pondre, même en présence de spermatozoïdes, des œufs qui n'ont pas reçu l'imprégnation et qui donnent des mâles. C'est cette deuxième manière d'interpréter les faits qu'adopte S., en se basant sur diverses observations. Chirolhrips manicatns paraît se comporter comme VAiithothrips, mais on ne saurait généraliser à tout le groupe, car il y a des espèces chez lesquelles les mâles sont rares ou même absents. — L. Cuénot. Seiler (J.). — Recherches sur les chromosomes sexuels des Psi/chidfs. — A la suite de ses recherches sur le papillon Phraymatobia fuWjinosa, l'au- teur était arrivé au résultat que, chez les papillons, le sexe féminin devait être de nature digamétique. (/ela était entièrement conforme à l'hypothèse purement théorique émise par Goldschmidt et Doncaster. Mais partout oii, grâce à l'application des méthodes cytologiques, le digamétisme avait pu être constaté jusqu'à présent, il s'agissait du sexe mâle. L'auteur a donc cherché à vérifier sa découverte sur un autre matériel et a choisi dans ce but le groupe des Psychides, caractérisé par une reproduction en partie parthénogénétique. Or, l'intérêt des formes présentant un cycle de géné- rations tantôt parthénogénétiques tantôt sexuelles avait été révélé par les recherches sur Angiostomum et Phylloxéra. Les résultats présentement relatés concernent Talaeporia lubulosa et seront exposés plus en détail dans Arch. f. Zellforschung. Dès maintenant il y a lieu de retenir la confir- mation du fait que c'est bien le sexe féminin qui est digamétique chez ces- papillons aussi et que les singulières proportions sexuelles réalisées au cours du cycle génératif des Psychides sont déterminées par le mécanisme de la distribution des chromosomes sexuels au moment de la maturation des produits sexiiels. — J. Strohl. Swingle ("W. 'W. ). — Le chromosome accessoire chez une grenouille pré- sentant des tendances marquées vers rhermaphroditisme. — Le nombre normal de chromosomes, chez Bana pipiens et R. catesbiana, paraît être 26; chez R. pipiens le nombre normal dans les spermatozonies est 25. Au stade synapsis dans les cellules germinales des larves de R. pipiens on trouve un élément chromatique se comportant comme un chromosome acces- soire. Chez R. pipnens mâle, le nombre haploïde est 13. Chez un individu possédant des tendances marquées à l'hermaphroditisme, à la première division maturative il a été constaté un partage inégal de la chromatine entre les cellules-filles, l'inégalité variant dans les diverses cellules. Cette inégalité de répartition est vraisemblablement le facteur déterminant la condition femelle mâle ou hermaphrodite chez cet animal. — Y. Delage. a) Gould (Harley N.). — Eludes sur le sexe dans le mollusque Aerma- phrodite Crepidula plana. — Long mémoire très fouillé où abondent les faits anatomiques, histologiques et physiologiques que nous devons laisser de côté pour ne retenir que ceux intéressant la biologie générale. L'animal est un hermaphrodite protandrique chez lequel les phases mâle et femelle sont complètement séparées l'une de l'autre. La phase mâle se montre à des moments très variables de l'évolution, et parfois peut être omise. La croissance de l'animal durant la période où il devait être mâle est très variable et dépend de divers facteurs : 1° de la mobilité de l'animal ; 2° de l'espace dont il dispose pour le développement de son manteau ; 3° enfin, de 90 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. la saison de l'année. Les cellules primordiales mâle et femelle sont simultané- ment présentes dans les gonades à toutes les périodes de la vie, depuis l'état post-larvaire jusqu'à l'état de femelle adulte, et sont nettement différentes les unes des autres. L'animal possède, comme les autres Prosobranches, des spermatozoïdes vrais et des atypiques. Ces derniers sont de la variété apyrène, et dérivent de cellules indiscernables des spermatogonies et ne subissent pas de divisions maturatives. Dans la période de transition, une partie des cellules mâles complètent leur développement et passent dans les vésicules séminales à l'état de spermatozo'ides adultes; le reste se ré- sorbe; la gonade subit alors une réduction de taille temporaire, puis se met à croître de nouveau parallèlement à la formation des oocytes. Le canal de la glande sert de spermiducte et d'oviducte. mais sa structure diffère totalement dans les deux phases : dans la phase mâle il est différencié en canal déférent et vésicule séminale. Les organes mâles accessoires ap- paraissent seulement quand le testicule se développe; chez les individus sexuellement inactifs, il n'y a ni pénis, ni vésicule séminale, ni sillon spermatique. Ces organes se développent rapidement quand les sperma-~ tozo'ides prennent naissance. Tous ces organes dégénèrent dans la période transitionnelle. Corrélativement à la transformation femelle de la gonade, le canal de la glande prend les caractères de l'oviducte, c'est-à-dire se dilate, se garnit de plis longitudinaux, etc., et le canal gonopéricardique se déve- loppe. — Y. Delage. b) Gould (Harley N.). — Etudes sur le sexe chez Crepidula plana. li. Influence de Vamhiance sur le sexe. — L'auteur résume lui-même ces très curieuses évolutions. Le développement de la phase mâle dépend de la pré- sence, auprès du premier, d'un second individu plus grand qui n'est pas nécessairement femelle. 11 est évident qu'un certain stimulus passe du grand individu au petit. Ce stimulus est d'autant plus efficace que le second individu est plus grand; un stimulus faible peut déclancher le dévelop- pement mâle, mais un stimulus plus fort est nécessaire pour le parachever et le maintenir. Lorsqu'un individu mâle est séparé de son voisin plus gros, ses organes sexuels dégénèrent, l'animal devient neutre, puis évolue dans le sens femelle. Si le jeune se fixe en un point non voisin d'un individu de grande taille, la phase mâle a toute chance de ne pas se produire: mais si au cours de son évolution en femelle, il entre dans la sphère d'influence d'un grand individu, il développe immédiatement les organes mâles, et achève son développement mâle en 2 semaines environ. La dégénérescence des organes mâles par suite de l'éloignement d'un individu de grande taille, n'empêche pas que l'animal ne puisse subir une deuxième évolution mâle si le voisinage d'un grand individu lui est fourni. Durant la phase mâle la crois- sance du corps e.st retardée, chez les individus neutres, par l'effet de la condition transitionnelle ; autrement, la croissance est rapide. Tant que l'évolution femelle n'est pas trop avancée, elle peut s'arrêter et céder le pas à une évolution mâle si les conditions nécessaires à celle-ci sont expé- rimentalement réalisées; mais si elle est trop avancée, la chose devient impossible. La nature du stimulus androgène est encore mystérieuse; mais on peut faire les suggestions suivantes : \" Le stimulus vient du corps du gros animal, car si on l'enlève, même en laissant sa coquille en place, le stimulus disparait. 2" Le stimulus ne provient pas des mouvements du petit individu, car il évolue en mâle même dans une position fixe. 3'^ La nour- riture ne joue aucun rôle, car au voisinage d'un gros individu les petits se dévelo])pent en mâles aussi vite s'ils sont i)rivcs de nourriture que les IX. - LE SEXE. 91 individus bien nourris. 4° L'existence d'une sécrétion stimulante est pos- sible, mais n'a jamais été démontrée. S"" Le stimulus ne dépend en rien de la présence du pagure dans la coquille, car les effets sont les mêmes dans une coupe de verre. Ces relations sexuelles sont fort avantageuses pour l'espèce, car elles s'opposent à l'inutile transformation en mâles, d'in- dividus isolés et non en situation d'accomplir leur fonction; et, d'autre part, tout individu femelle détermine l'évolution en mâle de tout jeune qui vient se fixer auprès de lui. — Y. Delage. "Whitney (David Day). — Influence relative de la nourriture et de Voxy- 'jène dans la détermination du sexe chez les Rotifères. — Les rotifères d'eau douce Brachionus militari. B. bakeri et Euchhlanis dilatata, alimentés abondamment avec la nourriture verte {(Jhlamydomonas) donnent une forte proportion de femelles androgènes ; cette proportion baisse fortement ou même tombe à zéro quand cette nourriture devient rare. Il en est de même pour la forme marine, B. midleri, mais ici le résultat dépend de l'abondance ou de la rareté de la nourriture quelle que soit sa nature. Par contre, ni l'abondance de cette nourriture, ni la présence ou l'absence de la lumière, ni la richesse ou la pauvreté en oxygène n'influencèrent la production de femelles androgènes chez une Hydatina senta de New-Jersey ."En augmen- tant la proportion d'oxygène dans l'atmosphère surmontant les bouillons de culture où prospèrent des infusoires et des bactéries destinées à l'alimen- tation des rotifères, on augmente considérablement la richesse des cultures; mais quand on ensemence les vases d'élevage des Rotifères avec ces bouillons de culture on ne sait jamais quelles sortes d'infusoires ou de bactéries sont prédominantes 11 en résulte que par les effets de cette alimentation tantôt on augmente tantôt on diminue le pourcentage relatif des femelles andro- gènes. — Y. Delage. Beauehamp (P. de). — Nouvelles recherches sur la sexualité chez Dino- plrUus. — Chez Dinophilus, on considère les gros œufs avec vitellus abon- dant comme donnant toujours des femelles, les petits œufs clairs donnant seuls des mâles. L'auteur a constaté qu'un certain nombre des gros œufs, indiscernables de ceux qui donnent des femelles, donnent de gros mâles, adhérents, imparfaits au point de vue fonctionnel, dont il décrit les particu- larités structurales ; mais il n'a pu découvrir la cause du fait essentiel qui est l'évolution en mâles de ceux en apparence prédestinés à fournir des femelles : l'absence de fécondation, la température ne se sont pas montrés facteurs suffisants. — Y. Delage. * ii-h) Lillie (Franck R.j. — Le ^ Free-ruartin »; étude sur V action des hormones sexuelles dans la vie fœtale du gros bétail. — C'est un fait ac- quis par les recherches 'antérieures que la génisse jumelle d'un taureau est stérile, qu'elle montre des organes génitaux externes femelles normaux, mais qu'à la dissection on trouve des organes internes rappelant plutôt ceux d'un mâle plus ou moins rudimentaires : testicule, épididyme. canal déférent et vé.sicule séminale, mais sans produits sexuels. En sorte que le free-martin est moins une femelle stérile qu'un hermaphrodite mâle à organes internes imparfaits et organes externes femelles. La question s'est posée de savoir l'origine de cet hermaphroditi.sme incomplet. Pour expliquer ces faits, H\RTfait intervenir l'hypothèse de déterminants d'organes effectifs et ineffectifs, ces derniers récessifs et se partageant entre les deux embryons. Plus intéressante est la question de savoir si les deux embryons sont iden- 92 L'ANNEE BIOLOGIQUE. tiques au point de vue de la constitution zygotique, car dans le premier cas ils proviendraient d'un même œuf fécondé par un seul spermatozoïde et dans le second de deux œufs fécondés séparément. Sur un matériel considé- rable de 55 cas l'auteur a constaté la présence, à peu d'exception près, de deux corps jaunes, ce qui indique qu'il y a eu deux œufs, et d'enveloppe fœtale commune, ce qui indique une fusion secondaire. D'autre part, la ressemblance entre les deux produits est du degré de deux frères et non de celle de deux jumeaux identiques. Les statistiques montrent que mâles et femelles sont à peu près en nombre égal dans le gros bétail; les jumeaux étant, comme on vient de le voir, généralement dizygotiques, on doit donc trouver dans la moyenne générale des cas de deux jumeaux mâles, de deux jumeaux femelles, de deux jumeaux de sexe différent, un nombre à peu près égal de mâles et de femelles. Or, il en est ainsi si l'on compte le fiee-martin comme une femelle ; tandis qu'on arrive à des proportions tout à fait exa- gérées de mâles si on le compte comme mâle. Si, au contraire, on le considère comme femelle, la proportion devient à peu près normale. La légère diffé- rence observée s'explique suffisamment par le petit nombre des cas où les jumeaux sont homozygotiques et proviennent de la division d'un seul œuf, car ces cas viennent augmenter le nombre des jumeaux de même sexe par rapport à ceux de sexe différent. L'auteur n'a rencontré des enveloppes fœtales non fusionnées qu'à un stade très jeune où les organes sexuels étaient indifféremment sexués. La fusion est très précoce, elle est suivie d'anastoriîoses artérielles et veineuses que l'auteur décrit en détail et d'où il résulte que la circulation est largement commune entre les deux fœtus. — Les faits réunis que les jumeaux proviennent de deux œufs sé- parés, que leurs chorions, d'abord distincts, se fusionnent avec large cir- culation commune, et que, statistiquement, le /;'(v-war/i?i doit être considéré comme femelle, rendent inéluctable la conclusion que le demi-hermaphro- ditisme du free-martin résulte de l'action sur lui des hormones de son ju- meau mâle. Les rares exceptions de free-martin fertiles dans le gros bétail sont en rapport avec le petit nombre des cas observés où la fusion des deux chorions ne s'estpas étendue à leur appareil vasculaire. Le fait que les femel- les jumelles d'un mâle ne sont pas stériles chez les ovidésest en rapport avec ce fait que chez eux la fusion des chorions est très restreinte et ne s'étend pas normalement à leur appareil vasculaire. — Détails sur les particula- rités anatomiques et histologiques du free-martin : chez l'embryon de 10 à 17 centimètres, sous l'influence des hormones du jumeau mâle, la croissance des gonades est inhibée, il se forme un gubernaculum en place du ligament rond, l'évolution du conduit génital en canal de Wolf est favorisée, tandis que celle du canal de Millier est inhibée. Le sinus urogénital est intermé- diaire, le pénis conserve les dimensions propres à la femelle, les tétines sont purement femelles, pas de trace de scrotum, et la gonade, bien que mâle, reste dans la cavité abdominale. Cl)ez l'adulte, les organes externes sont purement femelles, tandis que les internes ont dévié dans le sens mâle. La gonade ne montre jamais de vésicules de Graaff, mais dans ses conduits séminaux il n'y a pas de spermatozoïdes. En certains cas extrêmes, les organes externes eux-mêmes peuvent être touchés et aboutir à des formations plus ou moins tératologiques. Pour aller plus au fond de l'explication, on peut suggérer l'idée que le sexe femelle possède les facteurs des deux sexes, mais que ceux du sexe mâle sont inhibés. La présence dans le sang des hormones mâles du jumeau mâle empêcherait cette inhibition; cela semble plus naturel que de supposer que les hormones mâles peuvent déterminer de piano l'évolu- tion d'ébauches femelles en organes mâles. On peut se demander aussi IX. - LE SEXE. 93 pourquoi les hormones femelles maternelles ne réagissent pas sur l'évolu- tion du fœtus màle quand on voit la castration des mâles et la greffe d'o- vaires dans leur péritoine réagir sur leur évolution génitale. Des diverses hypothèses que Ton peut faire, la plus simple est que le placenta n'est pas perméable aux hormones. Est-il utile de rappeler en outre que jamais on n'a observé le cas inverse du free-martiu c'est-à-dire une déviation de l'é- volution du foetus màle sous rinfluence des hormones de son jumeau fe- melle. — Y. Delage. Chapin (Catharine Line). — Etude microscojnque du système reproduc- teur du fœtus frre-martin. — L'ébauche du cordon sexuel forme la partie médullaire dans laquelle se rencontrent parfois des rudiments de tubes semi- nifères. L"épithelium germinal ambiant y pénètre sous la forme de tubes de Pfiiiger formant à la surface une sorte d'albuginée primaire ; mais celle-ci évolue en tissu conjonctif comme l'albuginée du màle, au lieu de former lalbuginée secondaire, couche corticale de l'ovaire, avec ses caractères nor- maux. Les canaux de Millier peuvent commencer à se former parfois même jusqu'à se souder en bas comme pour former l'utérus, mais cette formation ne dépasse pas 1 ou'2 millimètres. Les variations assez étendues de l'évolu- tion de l'ébauche génitale femelle dans le sens màle doivent être en rapport avec la précocité ou l'abondance de l'introduction des hormones nlàles dans la circulation du free-martin. — Y. Delage. Anonyme. — Les « free-martin » dans la race humaine. — On sait (voir plus haut) que Lillie a suggéré l'idée que la cause des free-martin pourrait être recherchée dans l'action des hormones du màle sur les tissus de la femelle, rendue possible par la communication circulatoire toujours présente pendant la vie fœtale. On s'est demandé s'il n'en était pas de même dans la race humaine. Une étude de J. Simpson dans le London Lancet montre qu'il n'en est rien. — Y. Delage et M. Goldsmith. Lipschutz (Alexander). — Influence dea glandes sexuelles sur la tem- pérature du corps. — La température de la femelle est supérieure à celle du màle; la castration diminue la température chez la femelle, tout en la laissant un peu supérieure à celle du màle. La température des mâles castrés n'est pas modifiée, sauf dans le cas où on leur greffe des ovaires ; ils prennent alors la même température que celle des femelles. Inverse- ment la greffe de testicules à une femelle castrée n'entraîne que de faibles modifications de température. Ces faits indiquent que la plus forte tempéra- ture des femelles est sous la dépendance des ovaires. — H. Cardot. Bounhiol (J. P.). — Le dimorphisme sexuel chez la sardine. — 11 y a, à âge égal, ime différence de taille constante entre les deux sexes, toujours à l'a- vantage des femelles, maxima vers un an, et diminuant d'importance- à mesure que les animaux avancent en âge. — Y. Delage. Dewitz (J.). — Recherches sur les différences sexuelle. IV. Le compor- tement des sexes vis-à-vis du bleu de méthylène. — Le contenu de chrysa- lydes de divers papillons, extrait de l'enveloppe chitineuse, débarrassé de l'estomac et séché, se comporte différemment vis-à-vis d'une solution de bleu de méthylène ou de vert de malachite, selon qu'il s'agit de chrysalydes femelles ou mâles. La réduction du bleu de méthylène est moins forte au contact avec des tissus femelles qu'avec des tissus mâles. — J. Stroiil. 94 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Baltzer (F.). — Diverses expériences récentes concernant la transmission héréditaire et la détermination du sexe. — Au cours de ses travaux pour une monographie des Echiurides du golfe de Naples, B. avait eu l'occasion de faire d'intéressantes constatations au sujet de la détermination et de la transmission héréditaire du sexe chez la Bonnellie. Ces recherches ont paru en 1914 (Voir Ann. BioL, XIX, p. 137;. Dans la présente étude, il compare ces résultats avec ceux qui ont été obtenus récemment par Brake, Gmld- sciiMiDT, SCHWEiTZER, chez les lépidoptères. Dans les deux séries d'expé- riences on constate l'apparition assez fréquente de gynandromorphes et aussi d'individus hermaphrodites.- Pourtant il existe de notables différences, que B. analyse en détail. Chez les lépidoptères étudiés, il s'agit d'une déter- mination du sexe progameetsyngame, tandis que chez les Bonéllics la déter- mination est progame et métagame et présente, au fond, une nature mixte comparable à celle qui a été constatée par Hertwig et par Witschi chez les grenouilles. — J. Strohl. Krizenecky (Jaroslav). — Quelques remarques sur le concept et la défi- nition de r hermaphrodisme. — On trouvera clairement posée dans cet article la question de l'hermaphrodisme, et particulièrement de l'hermaphrodisme vrai, c'est-à-dire de celui qui est lié à l'état des gonades ou glandes germi- natives. Le pseudo-hermaphrodisme, consistant dans les caractères hétéro- sexuels d'autres parties que les gonades, doit être considéré comme une résultante de l'hermaphrodisme vrai, aujourd'liui que l'on attribue à la sé- crétion interne des gonades le développement des caractèi^es sexuels secon- daires. Il n'en est d'ailleurs pas une résultante nécessaire, puisque chez les espèces animales inférieures il peut n'y avoir pas de caractères sexuels secondaires et par conséquent pas de substratum à un pseudo-hermaphro- disme. L'hermaphrodisme vrai est donc un hermaphrodisme primaire, il est le seul hermaphrodisme. Mais la question se pose à présent de savoir ce qui, dans la détermination sexuelle des gonades, et par conséquent dans la caractéristique de l'hermaphrodisme, doit servir de critérium : la nature des gamètes produits (œufs ou spermies) ou bien le caractère anatomo-mor- phologique des glandes germinatives? Il y a, en effet, des cas où une glande germinative, conformée imisexuellement et ayant le caractère soit d'un ovaire soit d'un testicule, produit néanmoins les deux sortes de gamètes (BucHNER, 1911, Retzius, 1911, chez Aslcrias glacialrs ;\ogt cliez le hareng; BouRNE chez la Grenouille ; Isiiikaava chez Ge/na major; La ^'alette S' George, 1892, chez l'Ecrevisse; Kkoiin, 1865, chez J'halanf/ium: Kûpec, 1911, dans le testicule transplanté sur une chenille femelle de Lijmantria dispar: nom- breux auteurs dans le testicule de la Grenouille; K., 1917, dans celui du Triton; enfin Babor, 1898, dans celui de l'homme). Sont-ce là ou non des cas d'iiermaphrodisme ? La conception régnante en pathologie et due à Klebs n'autoriserait pa-s à les considérer comme tels, parce que cette conception fait reposer sur l'état anatomique des glandes la notion de l'hermapliro- disme et exige la présence chez un même individu, la coexistence de deux glandes anatomiquement hétérosexuelles. Tandler et Grosz, 1913, ont cor- rigé cette notion trop exclusive par la distinction d'un hermaphrodisme fonctionnel, dans lequel l'individu possesseur de deux glandes anatomique- ment différentes est aussi capable des deux fonctions mâle et femelle, et d'un hermaphrodisme morphologique où les deux glandes ne peuvent exercer chacune leur fonction. K. combat cette façon de comprendre l'hermaphrodisme. Selon lui. en effet, la nature seuledes gamètes doit entrer en ligne de compte pourdécider s'il IX. - LE SEXE. 95 y a ou non hermaphrodisme. Car c'est elle qui, si Ton remonte à la causa- lité de la dilïéreuciation sexuelle, a produit la forme anatomique des glandes. Celle-ci n'est donc qu'une conséquence, et Thermaphrodisme fondé sur elle n'est qu'un hermaphrodisme secondaire. Pour des raisons en quelque sorte « techniques » (pratiques) un testicule ne peut pas produire d'œufs et inversement; sans quoi il se transformerait en ovaire. Dans les cas (Marshall, 1884, chez la grenouille, GoLDSCHMmx et Poppelbvum sur des hybrides de Lymantvia dispar X japonica) où le testicule renfermait quelques œufs, c'est que ceux-ci étaient trop peu nombreux pour changer le faciès anatomi(iue de la glande. La forme extérieure de la glande est commandée par la nature des gamètes, comme on le voit bien dans l'herma- phrodisme successif des Pulmonés, protérogyniques ou protérandriques. Le caractère morphologique des gonades n'est ([u'un fait d'adaptation secondaire à la nature des gamètes. Si la notion de l'hermaphrodisme vrai repose uni- quement sur la production simultanée des deux sortes de gamètes, toutes les variantes dans la forme des gonades, dans la localisation des gamètes (hermaphrodisme bilatéral ou unilatéral de la pathologie, glande hermaphro- dite des Pulmonés ou glandes 'testiculaires et ovariennes distinctes chez les Annélides) ne sont que des combinaisons et des complications d'une même constitution fondamentale : production et présence des deux sortes de ga- mètes chez un seul et même individu. C'est là le principe et la définition de 1 hermaphrodisme vrai. — k. Prenant. Anonyme. — Disparition du Mononchus mâle. — L'extrême rareté des mâles pouvait faire croire à une reproduction parthénogénétique. En fait, c'est un hermaphi'odisme protandr-ique. Les œufs sont fécondés par les sper- matozoïdes produits au stade précédent dans les mêmes culs-de-sac, mais ils sont extrêmement petits et risquent de passer inaperçus. D'autres cas de prétendue parthénogenèse exclusive s'expliqueraient peut-être de la même manière. — Y. Delage. Rios-Hortega (P.) et Ferrer (E.). — Contribuiion à la connaissance his- told'jique des éponges. — Les auteurs signalent un fait anatomique impor- tant, qui est l'existence d'un appareil reproducteur différencié, sorte de -onange interne, dans plusieurs espèces du genre Beniera. Ce gonange, constitué par un tube creux claviforme pédicule, lui-même dans une enve- loppe en cul-de-sac. contient deux régions, l'une profonde spenuatogène, l'autre voisine du col et ovigène. — F. Vlès. Correns (C). — Un cas de modification expérimentale du rapport des ■•^e.res. — Les fleurs de 4 pieds femelles de Melandrium ont été fécondées, les unes avec beaucoup de pollen (environ 50.000 grainsj, d'autres avec une (|uantité moyenne (2.500 grainsj et un troisième groupe avec une petite quantité (400 grains). Dans un seul cas il y a eu une différence entre le nombre de graines formées sous l'influence de beaucoup de pollen (en moyenne 379 par capsule) ou de peu (21 graines par capsule). Les graines furent semées ; la répartition des sexes fut trouvée la suivante : les plantes provenant de capsules fécondées avec beaucoup de pollen étaient au nombre de L276; 895 étaient femelles et 381, soit le 29,8 %, mâles. Les plantes pro- venant des capsules ayant reçu peu de pollen étaient au nombre de 1.292, dont 737 femelles et 555 mâles, soit 42,06 % de mâles. Le calcul de l'erreur moyenne de la différence entre le résultat des deux séries montre que cette différence n'est pas due au hasard. C. croit que ces résultats peuvent s'expli- 96 L'ANNEE BIOLOGIQUE. quer par la sélection parmi les grains de pollen : les grains portant le ca- ractère mâle auraient une germination moins rapide que les autres ; lors- qu'un grand nombre de grains sont en concurrence les uns avec les autres la sélection serait plus rigoureuse que lorsque les grains de pollen sont en petit nombre. — A. Maillefer. Allen (Ch. E.). — Une différence de chromosome& en corrélation avec la différence des sexes chez Sphœrocarpus. — Le gamétophyte femelle ren- ferme un élément beaucoup plus volumineux que les autres chromosomes : par contre, chez le mâle il y a un chromosome particulièrement réduit. Dans chacun des sexes il y a8 chromosornes : 7 se ressemblent d'un sexe à l'autre. Des deux fuseaux formés dans chaque cellule-mère de spores lors de la di- vision homœotypique, l'un présente un corps volumineux parfois nettement bi-parti ; dans chaque tétrade deux des spores deviennent plantes mâles, et deux, plantes femelles. Il semble que dans les divisions de réduction, deux des 4 spores dérivées d'une seule cellule-mère reçoivent chacune un gros et 7 moyens chromosomes, devenant plantes femelles, et les deux autres un petit et 7 moyens chromosomes, devenant plantes mâles. Il y a ici analo- gie avec ce qui se passe chez certains insectes. — H. de A'arigny. Pezard (A.). — Loi numérique de la régression des organes érectiles con- sécutive àja castration post-pubérale, c/iez les Gallinacées. — Chez les coqs castrés la crête, prise pour type des organes érectiles (et il en est de même pour les autres, barbillons, oreillons), entre en régression jusqu'à une cer- taine taille réduite à partir de laquelle la régression ne continue pas. On peut donc distinguer dans la crête deux parties : une indépendante de la condition sexuelle, l'autre régie par les harmosoues (hormones morphogènes testiculaires). La courbe de la régression est parabolique, c'est-à-dire ma- xima au début et de plus en plus réduite à mesure que l'on S'éloigne du moment de l'opération. — Y. Delage. Boulanger (G. A.). — Sur les tubercules nuptiaux simulant des dents chez un poisson africain du genre Barbus. — On a dès longtemps constaté l'existence chez certains individus de la famille des cyprinides de tuber- cules cutanés à disposition fort variable. Le fait qu'ils n'existent que cliez les mâles et seulement pendant la période des amours justifie le nom de tubercules nuptiaux que l'auteur leur donne. Chez le Barbus africain qui fait l'objet de ce travail, ces tubercules sont dentiformes et placés dans la bouche, aux lieu et place des vraies dents chez d'autres poissons. Leur fonction semble être de fournir des armes provisoires aux mâles pour leurs combats pendant la période du frai. Le rôle de ceux de ces tubercules qui, chez d'autres espèces, apparaissent sur la tête semble être le même, tandis que celui des tubercules placés sur les côtés du corps semble être plutôt de fournir des sensations spéciliques dans les frottements du corps des deux sexes au moment de l'émission des produits sexuels. — Y. Del.\ge. CHAPITRE X Le polymoi'pliisinc métngénique, la métamorpliose et l'alternaiice «les s;énéi'ations Blunck (Hans). — Die Entrvicklung des Di/tiscus marginalis L. vom Ei bis zur Imago. II. Teil. Die Métamorphose (de?- Ilabilus der Larve). (Zeitschr. wissensch. Zool., CXVII, 1-129, 57 fig.) [97 Gregory (Louise H.). — The effect of slarvatiou on the iviiig development of Microsiphum destructor. (Biol. Bull., XXXIll, 296-303.) ' [98 Pictet (Arnold). — Influence de la pression atmosphérique sur le développe- ment des lépidoptères. (Arch. Se. phys. etnat., XLIV, 413-454.) [99 Sauvageau (C). — Sur un nouveau type d'alternance des générations chez les algues brunes. (C. R. Ac. Se, CLXIV, 829-831.) [Le cycle de végétation du Dictyosiphon est plus complexe que celui des Laminaires ; il comprend : un gamétophyte isogame probablement monoïque, un protonema micros- copique et un sporophyte ou Diclyosiplion proprement dit. — M. Gard. Uhlenhuth (Eduard). — .1 fnrther contribution io the metamorphosis of amphibian organs. (Journ. Exper. Zool., XXIV, 237-291, 5 pi., 3 fig.) [99 Blunk (Hans). — Le développement de Dytiscus marginalis L. depuis l'œuf Jusqu'à l'imago II. La métamorphose. [L'extérieur de la larve.) — Après avoir étudié dans un premier mémoire (1914) la vie embryonnaire du Dytique, l'auteur en arrive aujourd'hui ;i considérer l'extérieur de la larve au point de vue phylogénétique. A ce propos il fait l'exposé de nos connais- sances actuelles au sujet de la nature csenogénétique de la métamorphose des insectes, si différente en cela de tant d'autres métamorphoses animales. Au cours de cet exposé B. discute la signification phylétique des stades larvaires et de la chrysalide. Primitivement, le stade de la clirysalide n'exis- tait pas; les larves avaient l'aspect de l'imago, étaient seulement de taille plus petites que celle-ci et atteignaient la grandeur imaginale au cours d'une longue série de mues. Toutes ces mues étaient primitivement des mues de croissance, comme l'a démontré Pérez (1910). Les stades préimaginaux et imaginaux différaient surtout par les tâches qui leur incombaient. Pour les jeunes stades il s'agissait de croître, d'aflirmer la vie individuelle, pour les stades adultes de veiller à la conservation de l'espèce. Ces différentes tâches I.'AN^ÉK BIOLOGIOUE, XXII. 1917. 7 98 L'ANNEE BIOLOGIQUE. nécessitaient la favorisation de fonctions et d'organes bien différents (nu- trition d'une part, propagation par le vol et fonctions sexuelles d'autre part). Cela entraîna des divergences morphologiques et il arriva ainsi que le changement de forme devint un caractère intégrant des mues. Ce fut l'apparition de Thémimétabolie. L'insecte, toutefois, avait grand intérêt à séparer aussi nettement que possible les fonctions larvaires et celles de l'adulte, pour leur donner isolément un degré de développement spécifique maximum. C'est pour cela que les processus morphologiques faisant passer la larve à l'état adulte furent de plus en plus concentrés et reculés vers une époque, à la fin de la vie larvaire, où ce passage put s'effectuer brus- quement, tout en une fois. C'est ce qui fut réalisé par l'intercalation de la chrysalide qui permet de sauter d'un seul bond la grande distance sépai-ant la larve de l'adulte. L'immobilité et l'abstention de nourriture sont des ac- quisitions secondaires de la chrysalide. La nymphe mobile des thysanop- tères ne se distingue, en effet, que fort peu des chrysalides immobiles de neuroptères par exemple. Or. la larve et l'imago ainsi séparées par un stade spécial pouvaient dès lors mener dans leur propre domaine une vie large- ment indépendante et entièrement conforme à leurs fonctions respectives. Cela devait constituer un avantage évident pour l'insecte dans son ensemble. Aussi voyons-nous les insectes holométaboliques être 10 à 20 fois plus nom- breux que les formes hémimétaboliques. — Par cette interprétation de la métamorphose et de l'état de chrysalide, B. se range à une opinion assez généralement admise aujourd'hui et se met, par contre, en opposition con- sciente avec les conceptions développées par Povarkoff à la suite de ses études remarquables sur la métamorphose de certains coléoptères chryso- mélides, les galéruques de Vorme {Arch. anat. micr., XII, 1910). Cet auteur admet, en effet, que « la nymphe n'existe pas pour ainsi dire », n'est pas un stade spécifique, mais un espèce d'imago immature. Tout organe spécial ferait défaut à la chrysalide ; d'autre part, la mue séparant la chrysalide de l'imago serait un phénomène secondaire. B. s'attache à réfuter ces opinion.s et passe ensuite à son sujet particulier, la valeur phylétique de la larve du Dytique. On a cru voir dans celle-ci la manifestation de caractères cam- podéiformes ataviques. B. prouve que ce n'est pas le cas, que la forme des larves holométaboliques est déterminée par le milieu et par les conditions œcologiques et qu'elle ne saurait, par conséquent, servir de témoignage phylétique. Les larves de genres très proches parents et dont la parenté est parfaitement démontrée par l'extérieur des formes adultes, peuvent consi- dérablement différer à l'état larvaire, ainsi que B. le démontre pour les genres Omophron et /laliplus. C'est en tant que forme c?enogénétique et non pas comme forme atavique que la larve du Dytique présente quelque intérêt phylétique [XVII, d\. — J. Strohl. Gregory (Louise H.). — Action de l'inaintion aur le développement des ailes chez Microsipitum destntctor. — Des femelles aptères de cet Aphide ont été isolées et. parmi les jeunes auxquels elles ont donné naissance, cer- tains ont été soumis à un jeûne de durée différente (dans la plupart des expériences on les laisser jeûner 8 heures par jour pendant plusieurs jours). Les individus soumis au jeûne ont fourni un pourcentage de descendants ailés beaucoup plus fort : 40 9^, (sur Un nombre total de 1.257 jeunesj con- tre 9,7 Yc chez les témoins (sur un nombre total de 1.149 jeunes). — Le nombre d'individus ailés, aussi bien chez les insectes soumis au traitement que chez les témoins, est moindre en été qu'en hiver. — Le jeûne n'a, par contre, que peu d'effet .sur la descendance des femelles ailées. — On peut en X. - POLYMORPHISME, ALTERNANCE DES GÉNÉRATIONS, ETC. 99 conclure que, dans la nature, c'est l'appauvrissement de la nourriture vers la fin de Tété qui est cause de l'apparition des formes ailées. — M. Goldsmith. Pictet lArnoId). — In/liipncc df la presaion alninsphrrique sur le dévi'lop- pemfni des lé/iidoplt-res. — l'no longue série d'observations et d'expériences accumulées pendant sept ans a permis à l'auteur de ce mémoire de for- muler un certain nombre de résultats intéressants. L'action d'une pression atmosphérique uniforme sur la chrysalide, pendant la durée complote de son développement, ou bien seulement pendant la seconde moitié de celui-ci, prolonge la n^Ttiphose et tend à entraver l'éclosion du papillon. Lorsque la nymphose se trouve prolongée au delà d'une certaine limite, l'animal meurt dans sa chrysalide. L'action d'une pression atmosphérique uniforme à la fin de la nymphose provoque une prolongation de la durée d'apparition des caractères précurseurs de l'éclosion, autrement dit une prolongation de la vie du papillon, tout formé, dans sa chrysalide. Mais cette prolongation peut parfois faire mourir le papillon avant son éclosion. La durée de la nymphose est notablenjent raccourcie par suite d'une diminution dépression. Les observations faites permettent de conclure qu'à l'état naturel, l'éclosion des papillons n'a lieu, dans l'immense majorité des cas, que^par une dé- pression atmosphérique. En effet, de l'examen des courbes barométriques, sur lequel P. a reporté, jour après jour, la date de chaque éclosion, il résulte que le nombre des éclosions est à peu près nul lorsque le baromètre monte et qu'il est, au contraire, en raison directe de l'intensité de la baisse baromé- trique, c'est-à-dire que les jours de grande dépression ont amené des éclo- sions en quantité souvent énorme. Une diminution de la pression atmosphé- rique de 1 mm. est suffisante pour provoquer l'éclosion de tout papillon prêt à émerger. Une série d'observations montre que lorsqu'une chrysalide est sur le point d'éclore quand le baromètre monte, l'éclosion se trouve retar- dée jusqu'au jour où la pression baisse de nouveau. Ainsi s'explique le retard de sortie du papillon, fait souvent constatéj alors que l'insecte était cependant apte à éclore. Quel est donc le mécanisme de la déhiscence des fourreaux provoqué par la diminution de pression? Lorsque le baromètre monte, c'est l'indice d'une augmentation de l'épaisseur de la couche d'air et par conséquent d'une augmentation de pression du dehors au-dedans, com- primant les fourreaux contre le corps de l'animal et les empêchant de s'ou- vrir. Au contraire, lorsque la pression de l'air diminue, la pression interne rompt les lignes de déhiscence de la chrysalide et libère le papillon. Une dernière série d'expériences démontre que si l'insecte ne peut éclore que s'il survient une dépression, cependant un second mécanisme vient parfois compléter, bien qu'accidentellement, le premier et peut le remplacer lors- que celui-ci fait défaut. Ce second mécanisme réside dans une élévation de la température survenant au moment de la maturation nymphale. — M. Bou- BIER. Uhlenhuth (E.).. — Nouvelle contriljiidoa à la mèlamorphose des organes ainphibiens. — Sur une larve A à'Amhbjstoma punctatum, les deux moitiés de la peau de la tête furent enlevées y compris l'œil, et chacune de ces pièces fut greffée en un point en arrière de la tête et du même côté d'un deuxième individu P et d'un troisième Q, de la même espèce et d'âge très différent de A. On sait qu'à la métamorphose se développe dans la peau un réseau de couleur différente de celle du fond uni, ainsi que des taches jaunes épaisses. La question était de savoir si cette mutation de couleur se produirait à l'âge où elle se serait produite si les pièces greffées étaient restées sur A, ou si 100 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. elle se produirait au moment de la métamorphose chez P et Q L'expé- rience a montré que cette seconde alternative est la vraie Si P est plus jeune et OpIus vieux que A, la mutation de couleur se faisant chez Pet chez Q au moment de leur métamorphose se trouve retardée chez le premier et avan- cée chez le second, et cela d'une façon très notable, de 99 jours a 4 ou 5 mois. En ce qui concerne les yeux, la mutation de l'anneau jaune (qm se fragmente à la métamorphose) est avancée ou retardée de la même manière. Si P et Q appartiennent à une espèce différente {A. Tigrmum), la greffe réussit non moins bien et le résultat n'est pas changé. Le type individuel d arrange- ment des taches jaunes sur la pièce greffée n'est pas influence, il reste ce qu'il eût été sur l'individu A. Ainsi, les taches dépendent de deux facteurs . un facteur interne contenu dans la peau et déterminant les caractères des taches, et un facteur déterminant leur date d'apparitiqn et quon peu appeler le facteur de métamorphose qui a pour caractéristiques : 1° il est nécessaire pour déclancher l'apparition des taches jaunes, 2o il ne réside pas dans la peau, mais dans le corps entier ou dans certains organes parti- culiers; 30 il n'est pas spécifique, puisqu'il agit d'un individu sur 1 autre ou même d'^ne espèce sur l'autre ; 4^ il est à rapprocher de certains agents, tels que la sécrétion thyroïdienne [VIII]. — Y. Delage. CHAPITRE XI LiA corrélation (1) Harris (J. Arthur), Blakeslee (A. F.) and "Warner (D. E.). — Body pigmentation and egg production in the fowl. (Proc. Nat. Acad. Se. Etats- Unis, III, april, 237-241.) [101 Lutz (Anne M.). — Characters indicative of the number of Somalie chromo- somes présent in Œnothera mutants and hybrids. (Amer. Natur., LI, 370- 377.) [102 Osborne (Th. B.), Mendel (Lafayette B.) and Ferry (Edna L.). — The e/l'ect of retardation of growth upon the breeding period and duration of life. (Science, 23 mars, 294.) [102 Pearl (Raymond). — Fertility and âge in the domestic fowl. (Proceed. Nat. Acad. Se, Etats-Unis, III, may, 354-.356.) [101 Pearl (R.). — Fécondité et âge chez In poule domestique. — Des expé- riences ont été entreprises pour vérifier si s'applique aux poules la loi applicable, selon Marshall, Pearl et^KLNG, aux Mammifères, d'après laquelle la fertilité commence par croître avec l'âge pour atteindre le maximum puis décroître progressivement. Les expériences ont montré que l'évolution de la fertilité est ici tout autre, la fertilité subissant une diminution pro- gressive dès la première saison de ponte. Voici les chiffres en pourcen- tages : deux ans, 13.08;trois ans 11.12; quatre ans 11.11; cinqans 7. 4. A noter ([uil s'agit ici non de la fécondité, c'est-à-dire de la production d'œufs par la poule, mais de la fertilité, c'est-à-dire du nombre de jeunes, nés viables et ayant atteint au moins trois semaines, issus d'un couple de l'âge donné. — — Y. Del AGE. Harris (J. Arthur), Blakeslee (A. F.) et "Warner (D. E.). — Pigmen- tation du corps et production d'œufs cliez la poule. — Des observations faites [sur un troupeau dé près de 700 poules Leghorn blanches résulte que les leilleures pondeuses montrent à la fin de la période de ponte, vers octobre, le bouquet de plumes de la région de l'oreille à peine teinté de jaune, tandis j^que celles qui ont pondu le moins d'œufs ont la teinte jaune plus accentuée. "îi même, au moyen de la toupie colorée à secteurs blancs et jaunes, on 1. Voir une note aucliapitre correspondant au vol. XXI, p. 11G. 102 L'ANNEE BIOLOGIQUE. établit 12 degrés de coloration, on peut établir une corrélation inverse entre les degrés de couleur jaune et le nombre d'œufs, de telle sorte que chaque degré de couleur en plus correspond à 7 œufs en moins. Ce caractère permet de sélectionner pour l'année suivante les meilleures pondeuses. L'auteur suggère que la chose pourrait s'expliquer par le fait que le pig- ment jaune du corps serait absorbé par le vitellus des œufs. — Y. Delage. Osborne (Th. B.), Mendel (Lafayette B.) et Ferry (Edna L.). — L'eU'et da retard dans la croissance sur la période de reproduction et la durée de la vie chez le rat. — Les auteurs ayant beaucoup fait d'expériences sur les rats, ont souvent rencontré des exemplaires rabougris, mal venus, de cet animal. Ils auraient voulu savoir si ces rats mal venus sont aptes à vivre plus vieux, comme on l'a parfois dit. Mais, sur ce point ils ne possèdent pas de données précises. Ils ont préféré aborder le pi^oblème autrement et rechercher si les femelles mal venues ne perdent pas de leur fécondité par leur retard de croissance. Et ils ont constaté, que tandis que les femelles normales cessent d'être fécondes vers 15 ou 18 mois, les femelles rabougries restent fécondes après ce délai. Et les jeunes paraissent aussi vigoureux que ceux des femelles normales. La conclusion est que le retard de la croissance serait favorable à une durée de vie plus longue. — H. de Varigny. Liutz (A'nne M.). — Caractères indicateurs du nombre de chromosomes somatiques présents cne:- les mutants et hybrides d'Œnothera. — Les Œnothera à 28 chromosomes (nombre double de celui de VŒnothera Lamarckicma), c'est-à-dire Lamarckiana-gigas Qi stenomeres-fji(jas, ont des grains de pollen plus gros que ceux de Lamarckiana et présentant le plus souvent quatre lobes au lieu de trois. On peut prévoir avec une certaine probabilité le nombre des chromosomes somatiques en examinant chez les mutants et hybrides les grains de pollen, le nombre des graines produites par fruit par les fleurs auto-fécondées et le pourcentage des graines qui germent. Le nom- bre des grains de pollen sains et des graines qui germent diminue quand on part de Lamarckiana pour passer aux formes à 15-10 chromosomes, et aux formes triploïdes (20 à 22 chromosomes) . Les formes tétraploïdes (28 chromosomes) sont beaucoup plus grandes que les autres; les grains de pollen sont principalement tétralobés, et ceux qui sont trilobés sont plus grands que les grains normaux des diploïdes ; il se forme une bonne quantité de graines qui germent bien ; les formes qui sont à peu près, mais non exactement, tétraploïdes, sont entièrement dépoiu"vues de pollen fer- tile. — L. CUÉNOT. CHAPITRE XII lia mort Anonyme. — Larfje families. (Joiirn. of Heredity, VIII, 299-302.) [105 Anonyme. — The ijoung mother. (Journ. of Heredity, VIII, .\° 9, 394-39, 6.) [105 Burge (W. E.I.' — The action of ultra-violet radiation in killing living relis such as bacterm. (The American Journal of Physiology, XLIII, 429-432, I fig.) [105 Guillermond (A.). — Sur les phénomènes cytologiques de la dé(jé7iérescenre des cellules épidermiques pendant la fan(f,ison des fleurs. (C. R. Soc. Biol., LXIX, 726-730.) [Dans une fleur commençant à se faner d'Iris germanica, de nombreux chondriocontes sont pourvus de gros renflements remplis d'inclusions graisseuses. Le contour de ces éléments cesse peu à peu d'être distinct et on ne trouve plus que des globules graisseux qui se fusionnent. — M. Gard. Hartmann (Ma:^.). — Untersuchungen iiber die Morphologie und Physio- logie des Formwechsel der Phytomonadinen. II Mitteilung. Ueber die dauernde, rein agarne Zùchtung von Eudorina elegans und ihre Bedeutung fi'ir das Befruchtungs-und Todproblem. (Sitzungsber. d. kgl. preuss. Akad. d. Wissenschaften, LI, 760-766.) [107 Levi (S.). — Différenciation in vitro de cellules amseboïdes en fibres, et accroissement de celles-ci par mouvement amaeboïde. (Monit. Zool. Ital., XXVIJ, 1916: Arch. Ital. Biol., LXVI, Fasc. 1, 106-107.) [105 Le^vis (Margaret Reed) and Lewis (Warren H.). — The contraction of smooth muscle cells in tissue cultures. (The American Journal qf;^ Physio- logy, XLIV, 67-74, 9 fig.) '[106 Lœb (Jacques) and Northrop (J. H.). — On the influence of food ana tem- pérature upon the duration of life. (Journ. Biol. Chemistry, XXXII, N'^ 1, 103-121.) ' [104 Mast (S. O.). — Conjugation and encystment in Didinium nasutum ivith especial référence tho their signiflcance. (Journ. Exper. Zool., XXIII, 335- 359.) [107 Maximoff (A.). — Sur la culture in vitro du tissu lymphoïde des mammi- fères. (C. R. Soc. Biol., LXIX, 222-225.) [106 'a) Mayer (Alfred Goldsborough). — Is death from high température due lo the accumulation of acid in the tissues? (Proceed. Nat. Acad. Se. United States, III, 626-627.) [Analysé avec le suivant. 104 L'ANNEE BIOLOGIQUE. b) (Mayer Alfred Goldsborough). — hdeathfromhigh température due to accumulation ofacid in the tissues ? (The American Journal of Physiology, XLl\, 581-585, 1" nov.) [104 Northrop (John H.). — The e/fect of prolongation ofthe period of growth ou the total duration oflife. (Journ. Biol. Chemistry, XXXII, N° 1, 123- 126.) [104 a) ^Woodruff (Lorande Loss). — Rliythms and endomixis in varions races of Paramœcium aurelia. (Biol. Bull., XXXIII, 51-56, 5 fig.) [106 b\ The influence of gênerai environmental conditions on the periodicily of endomixis in Paramecium aurelia. (Biol. Bull., XXXIII, 437-462, 12 fig.) [106 Voir au cli. XIII, un renvoi à ce chapitre. Lœb(J.) et Northrop (J. H.). — Influence de la nourriture et de la tem- pérature sur la durée de la vie. — La détermination de la durée de vie to- tale et au cours des trois stades de l'évolution, larve, pupe et imago, chez Drosophila, à différentes températures montre qu'il existe un coefficient de température pour la durée de la vie, la durée totale ainsi que celle des diverses phases diminuant à mesure que la température s'élève : pour une différence de température de 20° degrés (-f- 10° à -f 30° C) la durée de vie subit les variations suivantes : larves 57 à 4, pupes 14 à 3, imago, 120 à 14 jours. Chez l'animal avec nourriture aseptique il y a de faibles variations individuelles. Une nourriture appropriée agit dans le même sens et sans doute par l'intermédiaire d'une élévation de température. La larve récla- me de la levure, tandis que l'imago, parce qu'elle ne croît plus, peut s'en passer et se contenter d'agar glucose. Les effets sur la durée de la vie sug- gèrent l'idée que la température ou la nourriture favorisent ou contrarient la formation d'une substance spécifique assurant la continuation de la vie ou entraînant son arrêt. — Y. Delage. Northrop (J. H.). — Effet de la prolongation de la période de croissance sur la durée totale de la vie. — Si l'on fournit aux larves de Drosophiles une nourriture mal appropriée, la durée de leur vie est augmentée par suite du retard de la pupation. Mais la durée des stades pupe et imago n'est point influencée, en sorte que la durée totale de la vie est augmentée d'au- tant. Les faits viennent à l'appui de la suggestion du mémoire ci-dessus sur l'existence d'une substance spécifique spéciale responsable soit de la pro- longation de la vie soit de son abréviation. — Y. Delage. a-b) Mayer (Alfred Goldsborough.) — La mort provoquer par les tem- pératures élevées est-elle due à l'accumulation cVacide dans les tissiis ? — En déterminant pour diverses espèces de coraux la température mortelle d'une part, et d'autre part la sensibilité vis-à-vis de l'action toxique de CO-, l'au- teur arrive à la conclusion que le classement obtenu au point de vue de la résistance relative est le même dans les deux cas. L'action toxique du CO^ semble indépendante de l'asphyxie, les Coelentérés en question supportant tous pendant une période plus ou moins longue la jjrivation d'oxygène ; de même, il n'y a pas de relation directe entre la quantité d'oxygène dis- XII. — LA MORT. 105 sout dans l'eau et la température mortelle. En revanche, si l'on mesure la quantité d'oxygène consommé par les espèces en question — à l'obscurité, pour éviter la photosynthèse due aux plantes commensales, et en prenant cette consommation comme mesure du métabolisme — , on constate que l'apti- tude à résister à l'acide carbonique ou aux hautes températures est en rai- son inverse de l'activité du métabolisme. Ces résultats et d'autres obtenus sur une scyphoméduse du genre Cassiojjca peuvent rendre acceptable l'hy- pothèse que la mort par les températures élevées est due à Taccumulation dans les tissus d'une substance acide, peut-être d'acide carbonique, exerçant une action fortement toxique. — H. Cardot. Anonyme. — Familles nombreuses. — Un préjugé très répandu est (jue la mortalité est la plus grande dans les familles où le nombre des enfants est le plus grand. Mais il faut se méfier qu'il peut intervenir là un facteur complètement étranger à la vitalité héréditaire : c'est la pauvreté des parents dans ces grandes familles. Pour juger sainement la question, il faut s'a- dresser aux familles aisées. Or, d'une statistique du D^ Alexander Graham Bell (America) résultent les faits suivants : la plus grande longévité moyenne des enfants appartient aux familles moyennes où il y en a plus de deux et moins de treize ; l'optimum étant pour celles de dix. Mais tandis que la haute mortalité (de 40 à plus de 50 % dans l'enfance et la jeunesse) dans les petites familles résulte d'un défaut de vitalité, elle est due dans les trop grandes familles à la difficulté de donner à tous les enfants des soins suffisants ; mais leur vitalité n'en est pas moins très élevée ainsi qu'il ré- sulte du fait que s'ils atteignent Tàge adulte, ils arrivent à un âge très avancé. En ce qui concerne les mères, la plus grande longévité appartient à celles qui ont eu de 8 à 10 enfants. — Y. Delage. Anonyme. — Jeune mère. — 11 résulte d'une statistique que le pourcen- tage de mortalité des enfants en bas-âge a son minimum pour les mères de 20 à 24 ans ; le pourcentage augmente progressivement avec l'âge' de la mère. — Y. Del.\ge. . ' Burge ("W. E.). — Mécanisme de la mort des cellules vivantes telles que les bactéries^ sous l'action des rayons ultra-violets. — Pour expliquer l'ac- tion bactéricide des rayons ultra-violets, une théorie fait appel à la destruc- tion des enzymes intracellulaires par les radiations en question. D'après des expériences sur diverses bactéries liquéfiant la gélatine, B. montre que cette théorie n'est pas soutenable. En exposant ces microorganismes à des radiations ultra-violettes d'intensité convenable, on les tue, mais il est pos- sible d'extraire de leurs cellules, par broyage, des enzymes dont le pouvoir liquéfiant est comparable à celui des cultures normales. Des observations microscopiques faites sur des Paramécies montrent que les individus traités par les rayons ultra-violets sont fortement opaques par rapport aux normaux, de même que ceux soumis à une température .supérieure à 45'^ (microphoto- graphies à l'appui de cette assertion); les rayons ultra-violets semblent donc agir par coagulation du protoplasme. — H. Cardot, Levi (G.). — Différenciation in vitro de cellules amœboïdes en fibres, et accroissement de celles-ci par mouvement amœboïde. — L'examen de cultures in vitro d'éléments mésenchymateux d'embryons de poulet a permis â l'au- teur de constater que les fibres de tissu conjonctif se forment par étirement des prolongements polaires des cellules fusiformes, lesquelles s'accroissent 106 L'ANIVEE BIOLOGIQUE. en longueur à l'extrémité par des mouvements amceboïdes. Des premières fibres ainsi formées naissent par ramifications latérales de nouvelles fibres qui s'accroissent de même à leur extrémité distale par des mouvements amceboïdes. — Y. Dei-age. Le\i;'is (Maurg^aret Reed) et Le^wis CWarren H.), -r- Contractions rfcN cellules musculaires lisses dans les cultures de tissus. — Sur une culture d'am- nios d'embryon de poulet, on peut observer des contractions rythmiques des cellules musculaires lisses ; le cytoplasme semble y prendre seul une part active, le noyau, le nucléole et les mitocliondries paraissant passifs; il se raccourcit et se plisse en nœuds, tandis que s'observe un mouvement rythmique du bord du muscle. Il n'existe pas de myofibrilles dans ces cel- lules. Ces contractions peuvent être provoquées par une action mécanique ou par addition de calcium au milieu de culture. — H. Cardot. Maximoff (A.). — Sur la culture in vitro du tissti lympliolde des mam- mifères. — Les fibroblastes des ganglions lymphatiques du lapin cultivés in vitro dans du plasma sanguin autogène peuvent vivre indéfiniment, tandis que les lymphocytes et les cellules épithéliales meurent rapidement. — Y. Delage. a) Woodruff (Lorande IjOss). — Rythmes et endomixie dans les diffé- rentes racts de Paromaecium aurelia. — Certains auteurs ayant émis l'idée que l'endomixie pourrait être une particularité propre à la race de Para- maecium aurelia étudiée par W. et aux conditions particulières dans les- quelles cette race est maintenue, la présente note a pour but de montrer, par des graphiques tirés de l'étude de plusieurs races immédiatement après leur isolement, que ce phénomène est général. — M. Golusmith. b) "Woodruff (Lorande Loss). — Influence du milieu sur la pèriodirilé de l'endomixie chez-Paramaecium aurelia. — Les travaux antérieurs de l'au- teur ont montré que, chez cet Infusoire, la réorganisation nucléaire se pro- duit généralement toutes les cinquante générations, une fois en quatre semaines environ. Elle peut être rendue plus fréquente si on ne renouvelle pas tous les jours le milieu de culture. Cette dernière observation a poussé l'auteur à étudier l'influence des conditions environnantes sur le rytlime du phénomène. Cinq races différentes de Paramécies ont été étudiées ; pour toutes, 4 séries d'expériences ont été faites : 1" milieu de culture habituelle- ment employé par l'auteur (infusion de débris végétaux et animaux), renou- velé tous les jours, à la température du laboratoire ; 2'^' même condition de milieu et de température, mais avec renouvellement tous les deux jours seulement; 3'^ extrait de bœuf comme milieu de culture et une température de 20"; 4° milieu de culture consistant en lait malté de Horlick, à la tempéra- ture de laboratoire. — Dans toutes les races observées, les processus de l'endomixie ont montré un synchronisme remarquable; le rythme, c'est-à- dire les intervalles de temps entre les deux endomixies, n'a pas été influencé par les changemenis de conditions, à moins que le changement ne soit brusque ; dans ce dernier cas, l'endomixie survient plus tôt, mais ensuite il se produit une compensation et le rythme normal se rétablit. Par contre, le rythme des divisions, c'est-à-dire leur nombre entre deux endomixies, varie avec les conditions ambiantes, ce qui, dit l'auteur, est surprenant, car le processus de l'endomixie doit être étroitement lié au métabolisme général de l'organisme, qui se traduit par la croissance et la reproduction. Les re- XII. — LA MORT. 107 cherches sur cette question spéciale continuent. — Lors(iue le phénomène d'endomixie devenait plus rare, cela indiquait toujours la mort prochaine de la culture; il est donc bien la condition nécessaire de la continuation de la vie dune lignée. — M. Goldsmith. Mast (S. O.). — Conjugaison et enki/stement. chez Didinium nnsKtiim, au point de vue spécial de leur signification. ~ Il résulte des expériences que, contrairement aux conclusions de Calkins, des cultures ont pu être conti- nuées pendant 1646 générations sans conjugaison et 1035 sans enkystement, et que l'intervention de la conjugaison ou de l'enkystement n'ont point ac- céléré le taux des divisions ni produit un rajeunissement. — Y. Delage. Hartmann (Max). — La culture à l'état agame, pendant une longue durée, d'Eudorina elegans et le problème de la fécondation et de la mort. — La question que H. s'est posée est la suivante : Est-il possible de multiplier asexuellement d'une manière durable des organismes qui dans la nature présentent régulièrement une reproduction sexuelle à côté de la reproduction végétative, sans détérioration, ni dépression ou autre phénomène cellulaire régulateur, a part ceux qui se manifestent dans la division ordinaire des cel- lules? L'auteur a fait des cultures d'Eudorina dans un milieu d'une certaine concentration et il a pu ainsi obtenir une reproduction purement agame de lalgue pendant 550 générations individuelles, sans qu'il se manifestât aucune dépression ni d'autre modes de ijégulation cellulaire. Ce nombre de généra- tions, obtenu en 2 ans 1 2, semble assez grand à H. pour qu'il soit fondé à admettre que la reproduction agame pourrait se continuer indéfiniment. L'importance de la fécondation ne doit donc pas être recherchée dans un rajeunissement ou une régulation, mais ailleurs. — A. Maillefer. 1 CHAPITRE XIII Morpliolog;ie générale et eliimie biolog-ique Anonyme. — Tlie prohlem of handedness in Education. (Journ. of Heredity, VIII, 214.) [Dans la statistique de la droiterie et de la gaucherie, il ne faut pas se contenter de résultats bruts, mais distinguer les gauchers et droitiers de naissance, ceux dont la droiterie ou" la gaucherie s'est transformée en aptitude in- verse par accidents ou par éducation, etc. — Y. Delage et M. Goldsmith. Bach (A.). — Becherches sur les ferments réducteurs. (Arch. Se. phys. et nat., XLfil, 307-316.) [113 Beatty (J.). — The method of Enzyme Action. WitJi Introduction by Prof. E. H. Slarling. (London, J. and A. Clmrchill, IX + 143 ppO [Sera analysé dans le prochain volume. Beauvèrie (5.) [117 Pottier (J.). — Sur la dissymétrie de la structure de la feuille du Mniûm spinosum (Voit.) Schuu'igr. (16 pp., 27 fig. Biichler, Berne.) [La cause de la dissymétrie de la structure anato- mique de la nervure est due à des sinuosités qui provoi^uent la compres- sion du côté concave et l'extension du côté convexe. — F. Pechoutre. Rabl (C). — Ueber die bilatérale und nasotemporak Symétrie des Wir- beltierauges. (Arch. mikr. Anat., 11'^ Abt., XC, 261-444, 4 p'i., 5 fig.) [111 Rippel (A.). — Ueber den lunfluss des wechselnden R arôme terstanden atif den Verlauf der alkoholischer Gïirung und biologische Vorgànge ilberhaupl . (Centralbl. Bakt. 11, XLVll, 225-229.') ' [113 Rocci (U.i. — Sur une substance vénéneuse contenue dans les Zy gènes. (Atti Soc. Ligustica Scicnze Nat. e Geogr., XXVI, N° 3, 71-107: Arch. Ital. Biol., LXVI, Fasc. I, 73-96.) [123 Rohmann (F.i. — Ueber die dureh parenteroM Rohrzuvkerinjiekt ionien « her- vorgelockteu » Fermente des Rlutserums von trdchtigen Kaninchen. — U'eber die Dildtmg von Milchzucker ans Starcke durch die « hervorgelockten * Fer- mente des Rohrzuckerserivim. (Bioch. Zeitsch.. LXXXH', 382-398 et .399- 401.) 1113 XIII. - MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. Il) Shimamura (Torai) und Fujii (Hajime). — Ueber dus Askaroft, etnén todixchen licstandteil dvr HdmiiUken, bvsond^rs der Askarid'en und seine fiiolof/ische W ivkung. (Journ. Coll. Agric. Tokyo, III, N» 4, l99-2r)H, 4 tig") [122 Stober (J. P.). — A comparative stndy of winter and sumtner leaves of varions herbu. (Bot,. Gazette, LXIII, 89-109.) [11-2 Svedelius (N.). — Ueber die Jfomolof/ie zwischen den mànnlichcn und weibli- chcn Forlpllanyuntjs-Organen der Florideen. (Ber. deutsch. bot. Ges., 225- •.>33.) [Sera analysé dans le prochain volume. , Tunmann (OJ. — Beitratj :nr Michrocliemie der Oxymethylanthrackinone fiikrende P/lanzen. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXXVI, 191-203, 1 fig.) [Sera analysé dans le prochain volume. TATaser (Ernst:. — Nachweis und Best Immung von Ameisensdure in Fleiscfr exlrakten. (Zeitschr. physiol. Chem., IC, 67-85.) [121 "Weinhagen (Alb. B.). — Beitrarjc [Tir Kenntnis einiger pflanzliclier u. tie- rischer Fett-und Wachsarten. I. Mitteilung. Ueber das Fett der Beiskleie. (Zeitsch. physiol. Chem., C, 159-166.) ' [119 "Wimmer (Christian). — Ein neiier kristaUisierte)'-Inhaltsstoff in den untei'irdischen Organen von Géranium pratense. (Ber. deutsch., bot. Ges., XXXV, 591-602.) [Sera analysé dans le prochain volume. Wolff (Jules). — Phénomènes d'oxydation et de réduction dans les tissus végétaux. I. Mécanisme de ta réaction. Sur la présence dans un grand nombre de végétaux d'un diphénol présentant de grandes analogies avec la pyrocatéchine (ce dernier mémoire en collaboration avec M'"" Nadia Ronchelman». (Ann. Inst. Pasteur, XXXI, 92-95 et 96-105.) [115 "Wrede (Fritz). — Synthèse von zwei neuen Disacchmnden und ihr biolo- gisches Verhalten. iBioch. Zeitsch., LXXXlII, 96-102.) [119 Zietzschmann lOtto). — Betrachtungen zur vergleiçhenden Anatomie der Saugetierkralle. (Morphol. Jahrb., L, 433-450, 1 pi.) [112 Voir pour les renvoi.s à ce chapitre : ch. XIV, 1". y, X et tj. 1° Morphologie. *) Symél^'ie. Rabl (C). -- Sur la symétrie bilntérale ou nasotemporale de l'œil des Vertébrés. — R. décrit, chez des embryons de Vertébrés, une symétrie bila- térale de l'œil. Cette symétrie se manifeste déjà dans la paroi rétinienne de la vésicule optique primaire, par l'apparition de deux lobes où débutent ensuite les différenciations nerveuses. Elle est nettement marquée plus tard par la division de la vésicule secondaire en deux moitiés, nasale et tem- porale, et par deux paires d'incisures qui entaillent la paroi de cette vésicule. — Tous ces caractères entrent en régression dans la suite du développe- ment. On connaît cependant chez l'adulte des signes de symétrie bilatérale, dans la répartition des vaisseaux sanguins, dans la forme de la région réti- nienne de vision distincte, et dans l'anatomie de la partie antérieure de Tœil (iris et région ciliaire). Les plans de symétrie mis ainsi en évidence 112 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. coïncident entre eux et avec celui de R. — R. fait remarquer que chez les Poissons, dont l'œil est latéral, ce plan de symétrie a un intérêt biologique particulier : c'est lui qui sépare les images croissantes et décroissantes de proies qui s'approchent et s'éloignent. R. n'hésite pas à conclure des Poissons aux Vertébré.^ primitifs ; il admet même, que cette observation suffit à expli- quer la symétrie de l'œil chez tous les Vertébrés. — M. Prenant. p) Ilomologies. Zietzschmann (Otto). — Considérations sur l'anatomie comparée de la griffe des mammifères. — L'auteur insiste sur la nécessité d'envisager la griffe des mammifères non pas seulement en tant que formation cornée, mais au point de vue des éléments dermiques qui lui donnent naissance. II compare à ce point de vue la nature et la genèse des divers types de griffes (sabot, ongle et griffe proprement dite). — J. Strohl. Stober(J. P.). —Étude compai-ative des feuilles d'hiver et d'été de diverses plantes herbacées. — L'auteur examine comparativement, dans les feuilles de la tige et dans la rosette, la distribution des poils et des stomates, le dé- veloppement de la cuticule et la structure du mésophylle. — P. Guérin. Boulenger (G. A.). — Sur la conformation des phalangettes che: certaines grenouilles d'Afrique. — Par un phénomène comparable à la production d'épine latérale par le bout des côtes perçant la peau chez le Pleurodeles, l'auteur constate chez divers batraciens la production de griffes aux orteils, produites par l'os de la phalangette, acéré et perçant la peau. Ce n'est pas un phénomène pathologique, mais une disposition normale à rapprocher de l'épine osseuse qui, chez Leptodactylus, sert à assurer l'amplexus sexuel. L'au- teur discute la signification systématique de ces dispositions. — Y. Delage. Y) Polymérisation ; individualité. a-b) Child (C. M.). — Gradation de .sensibilité chez les Algues [XIV, lo y]. — a) Les poils unis et polycellulaires des Ceramium, Fucus, Casla- gnea, etc., constituent des axes végétatifs secondaires, et il est intéressant d'étudier la gradation du métabolisme le long de ces axes secondaires, comme il a été fait dans les travaux précédents de l'auteur pour l'axe prin- cipal du corps. L'intensité du métabolisme est mesurée par la durée de l'application nécessaire pour tuer le poil par le réactif donné à une concen- tration donnée (rouge neutre, KCX, HgCI-'), le métabolisme étant le plus accentué là où la mort survient le plus vite. Il a été constaté que chez cer- tains poils normaux la gradation diminue dans le sens acropète, tandis que dans d'autres elle diminuedansle sens basipète.Or, dans les deux cas le point maximum de la gradation est du côté du point végétatif. Le premier cas se rapporte aux poils polycellulaires, qui sont acropètes et à croissance basi- laire ; le second aux unicellulaires, qui sont basipètes et à point végétatif terminal. Certaines influences telles que la coloration par le rouge neutre ou, en général, les conditions défavorables, peuvent modifier le taux de la gradation, ou même la faire changer de sens. h) Chez l'algue Griffithsia, *une gradation dans les tiges, normalement acropète, est modifiée et peut être changée de sens par des conditions défa- vorables, en particulier le confinement dans une eau insuffisamment re- nouvelée. Quand les causes destructives sont insuifisantcs pour amener la XIII — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. IL'Î mort, la plante se désa.nTègc en cellules ou })etits groupes cellulaires. Ces cellules peuvent fournir de nouvelles cellules qui naissent aux dépens de la région la plus sensible des cellules-mères. — Y. Delagk et M. Goldsmith. •^o Composition chimique des subst.vnces de i/organisme. Bach (A.). — Recherches sur les ferments réducteurs. — Pour détermi- ner si le ferment qui réduit les nitrates avec le concours des aldéhydes est spécifique dans le sens usuel du mot, B. a fait des expériences com- paratives avec 14 aldéhydes différentes. Les résultats de ces expériences montrent que le ferment réducteur du lait, aussi bien que celui qui se trouve dans les tubercules de pommes de terre, utilise pour la réduc- tion des nitrates les aldéhydes les plus variées, indépendamment de la nature et de la structure du radical uni au groupe aldéhydique — CHO. Contrairement à ce qu'on admet pour d'autres ferments, la spécificité du ferment réducteur se rapporte exclusivement à la fonction cliimique du substrat — à la fonction aldéhydique — et non à la configuration des aldé- hydes. La spécificité du ferment réducteur est donc d'ordre fonctionnel et non d'ordre structural. En discutant les résultats de ses expériences, B. fait ressortir l'influence du milieu dans les réactions catalytiques et montre ([ue, dans beaucoup de cas, on attribue à la spécificité du ferment ce qui en réalité n'est que l'effet du milieu. Au fond, la seule spécificité indiscutable est la spécificité fonctionnelle. B. a aussi étudié les causes de la faiblesse relativement grande du pouvoir catalytique du ferment réducteur du lait. Les causes en sont multiples. L'effet nocif des aldéhydes et des produits de réduction des nitrates, et notamment de l'hydroxylamine, sur le ferment y sont pour beaucoup; mais iPy a encore d'autres causes qu'il reste à étu- dier. — M. BOUBIER. Laborde (J.). — Contribution à réiude des aldêliydes du vin. — L'al- déhyde e,st, d'après les conceptions récentes, un produit intermédiaire de la fermentation alcoolique : normalement, il est hydrogéné et devient alcool ; mais il peut échapper à cette action, par exemple en se combinant à l'acide sulfureux si le liquide en contient. La transformation d'aldéhydes supé- rieurs artificiellement ajoutés en alcools correspondants a déjà été mise en évidence. En présence de l'air, l'aldéhyde peut augmenter dans les vins sous diverses influences, en particulier sous celle d'une oxydase normale du moût ou de celle que produit le Botrytis cinerea. Divers organismes micros- copiques vivant dans le vin peuvent aussi, en présence de l'air, y produire de l'aldéhyde : ce sont des aérobies facultatifs (levures) ou stricts (myco dermes). Au contraire, les anaérobies stricts ou facultatifs (levures) sécréte- raient, à l'abri de l'air, des réductases qui feraient disparaître du vin l'al- déhyde non combiné à l'acide sulfureux. — H. Mouton. Rippel (August). — Sur l'influence des variations de la pression haro- métrique sur la marche de la fermentation alcoolique et sur les processus biologiques en général. — Quand on cultive, et surtout à une température peu élevée (24°), une levure de vin lente, on constate dans la courbe de dégagement du gaz carbonique établie en fonction du temps des irrégula- rités considérables qui paraissent pouvoir être rapportées aux variations de la pression atmosphérique. Dans les limites naturelles de la pression atmos- phérique, le dégagement de gaz carbonique varie en sens inverse de la pression, d'abord évidemment parce que l'augmentation de pression rend l'année BIOLOCIf)LE, XXII. 1917. 8 k 114 L'ANNEE BIOLOGIQUE. ce dégagement plus difficile, mais secondairement aussi parce que l'aug- mentation d'acide carbonique dans le liquide doit retarder la fermentation. D'autres processus biologiques paraissent aussi pouvoir être sous la dépen- dance de la pression atmosphérique. — H. Mouton. Berezeller (L.). — Réversion de faction diastasique . — Si une action diastasique est de nature catalytique, elle doit pouvoir s'exercer dans des sens opposés suivant qu'on part de l'un ou de l'autre des systèmes de corps qui se transforment lun dans l'autre, et cela suivant la composition du milieu initial et pourvu que la réaction tende vers un état d'équilibre où les deux systèmes sont représentés ; cette dernière condition peut mettre en défiance contre la preuve d'une action catalytique tirée de la précipitation d'amidon dans une « solution » de ce produit sous l'influence de la diastase. Le mécanisme de cette précipitation doit être, d'après B., compris tout autrement : il y a dans une « solution » d'amidon des grains de toutes grosseurs, beau- coup de gros si la solution est concentrée, dont le diamètre moyen diminue après chauffage et croît à nouveau lentement après refroidissement, comme on peut en juger par l'opalescence de la solution. L'action de la diastase consisterait à hydrolyser les petites particules qui tiennent les grosses en suspension et celles-ci tomberaient alors, formant le dépôt envisagé. La variation du rapport du nombre des grosses aux petites particules expli- querait les variations observées de cette précipitation. — H. Mouton. Berezeller (II.) et Podor (E.). — Actiondes oxydants et des réducteurs sur les diastases. — On fait agir sur deux échantillons de diastase (produit commercial et salive) des oxydants divers (iode, eau oxygénée, permanganate de potasse) et deux réducteurs (hyposulfite, forraaldéhyde neutre). L'action destructrice des premiers est incomparablement supérieure à celle des seconds. On admet que ce résultat peut être généralisé : les oxydants se- raient des destructeurs de la diastase. — H. Mouton. Dernby (R. G.). — Études sur les enzymes protéofytiques de la levure. Leur action dans l'autolyse — La levure contient une pepsine, une trypsine, une érepsine, ayant les mêmes caractères généraux que les ferments cor- respondants du tube digestif, mais en différant quelque peu par la réaction, pour laquelle elles sont le plus actives et par l'influence des sels neutres sur cette activité. Comme l'autolyse exige la mise en jeu de ces trois ferments, elle s'accomplit le mieux pour une réaction intermédiaire entre celles qui conviennent respectivement à chacun des ferments. Les désamidases de la levure 'qui ne passent pas dans le suc de presse) ne jouent dans l'autolyse qu'un rôle très effacé. — H. Mouton. Buchner (Eduard) et Reischle (Ferdinand). — /'Jnlévement par lavage de l'inverlase et de la mallase de la levure traitée par l'acétone. — Un lavage prolongé sur filtre de la levure traitée par l'acétone lui enlève la propriété d'intervertir et de faire fermenter le saccharose après broyage. C'est que l'invertine et le coferment zymasique sont passés dans le liquide de lavage, comme on le voit en ajoutant ce liquide concentré dans le vide (on peut aussi ajouter une décoction de levure fraicliej. Mêmes résultats avec le maltose et le glucose. — II. Mouton. - Ehrlich (Félix). — Sur la présence du tyrosol et du Iryptophol dans divers produits de fermentation. — Ces corps dérivent respectivement de la XIIL - MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 115 tyrosine et du Iriptophane par addition de deux molécules d'eau et perte d'une molécule de carbonate d'ammoniaque. Cette transformation qui sub- stitue une fonction alcool aux fonctions aminé et acide, la levure raccom])lit aux dépens de nombreux amino-acides, de ceux dont il est question on particulier. Or, ces corps se trouvent évidemment parmi les produits de dé- sintéiit-ation des albuminoïdes propres de la levure même. On peut donc s'attendre à trouver on petite quantité, et l'on trouve en effet, tyrosol et tryptophol dans tous les liquides fermentes. — H. Mouton. Rohmann (F.). — Les fermenis dont le passar/e dans le sang résidle de l'injection parentêr(de de saccharose chez- la lapine yravide. Formation de lactose anc dépens de l'amidon sous l'influence de ces ferments. — En col- laboration avec KuMAGAi, l'auteur a constaté antérieurement la présence d'invertase et de ferments capables de transformer le sucre interverti en lactose dans le sérum de lapins injectés de saccharose. L'action du sérum sur l'amidon était aussi beaucoup accrue. Toutefois, les résultats étaient irréguliers. R. est amené par de nouvelles expériences à constater fréquem- ment l'apparition des mêmes ferments chez les femelles de lapin en état do gestation lors d'une injection de sucre, ou quelquefois d'une deuxième injec- tion faite quelques jours plus tard. On trouve d'ailleurs aussi les ferments dans l'urine, et avec eux, après quelques jours, du sucre interverti et du lac- tose. Des différences observées sont attribuées aux diverses époques de la gravidité, facteur qu'on avait omis de prendre en considération antérieure- ment. On ne peut dire que le mécanisme de l'apparition des ferments est nettement élucidé par ces recherches. Les mêmes ferments se trouvant pouvoir être extraits de la glande mammaire d'une vache ayant mis bas ré- cemment, R. pense que les ferments ont dans cette glande leur lieu d'o- rigine, que l'injection de sucre en détermine seulement la production excessive et que l'excès de ferments passe dans le sang. A noter que sou- vent les animaux meurent sans aucun symptôme de maladie soit lors de la première injection, soit à la suite d'une injection ultérieure. L'extrait du foie gorgé de sang d'un lapin mort de cette manière, agi.ssant sur un amidon soluble commercial, en a transformé une partie en diverses dextrines et surtout en lactose (avec peut-être un peu de glucose et de maltose). 11 ne semble pas que l'amidon soit d'abord transformé en glucose avant d'arriver à l'état de lactose : au moins le glucose n'est pas transformé par l'extrait mis en expérience. — H. Mouton. Fiessinger (Noël) et Clogne (René). — Un nouveau ferment des leuco- cytes du sang et du pus : la Upo'idase. — Les leucocytes du sang et des sup- purations aiguës sécrètent un ferment qui, en milieu faiblement alcalin, liydrolyse la lécithine. Ce ferment a été dépisté dans les leucocytes nor- maux et dans le pus septique ou aseptique chez l'iiomme. Il est présent dans les polynucléaires, qui existent seules dans certaines suppurations aiguos: il paraît manquer dans les lymphocytes de certains épanchements chro- niques. La thermolabilité de cette lipoïdase semble la distinguer de la lipase leucocytaire, beaucoup plus thermostabile. — Y. Delage. "Wolff (Jules). — Phénomènes d'oxydation et de réduction dans les tissus végétaux I. Mécanisme de la réaction. II. Sur In présence dans un grand nombre de végétaux d'un diphénol présentant de grandes analogies avec la pgrocatéehine (ce second mémoire en collaboration avec M""- Nadia Ron- chelman). — La coloration bleue prise au contact dos sucs de beaucoup de 116 L'ANNEE BIOLOGIQUE. végétaiix par le papier ioduré et amidonné a été souvent rapportée à l'exis- tence dans ces sucs de peroxydes indéterminés ou de nitrites. Elle tient pour "W. à une réaction complexe où interviennent, avec le papier réactif, un diphénol. une oxydase (laccase), et un acide : l'acide met en liberté de l'acide iodhydrique pris àTioduro; d'autre part, le diphénol oxydé par l'oxy- gène libre en présence de la laccase perd l'hydrogène phénolique, mais le récupère aussitôt aux dépens do l'acide iodhydrique, d'où mise en liberté d'iode et bleuissement de l'amidon. La pyrocatéchine permet d'observer in vitro cette réaction avec des acides de force moyenne (acide acétique), l'hy- droquinone seulement avec des acides forts. — On a pu, en extrayant un grand nombre de plantes ou de parties de plantes les plus diverses, soit par broyage (en présence d'acide sulfurique qu'on neutralise ensuite), soit par traitement à l'eau bouillante, obtenir des liquides qui bleuissent par addi- tion de laccase (de Jtussiila délira), d'acide acétique, d'iodure de potassium et d'amidon. L'oxydase est indispensable à la réaction et ne peut être rem- placée par une peroxydase. Le diphénol qui parait intervenir dans cette réac- tion et qui serait très répandu se comporte comme la pyrocatéchine. — H. Mouton. Hedin (S. G.) et Masai (Y.). — De la présence d'uno t'rcpsine dans l'u- rine normale et de ses rapports avec d'autres protéases. — Les auteurs ont constaté la présence d'un ferment protéolytique, du type de l'érepsine, dans l'urine normale de l'homme et ils ont étudié les conditions de son activité, ainsi que celle d'autres ferments protéolytiques dont l'action se manifeste, à rencontre de celle de l'érepsine, dans les premières phases du dédouble- ment des substances albuminoïdes. L'action d'un ferment protéolytique de la globuline du sérum était particulièrement intéressante à ce point de vue. L'action de ces deux types de ferments protéolytiques se complète et pour- rait s'expliquer de telle manière que l'érepsine continue le travail du fer- ment protéolytique de la globuline. Mais certaines constatations engagent H. et M. à envisager une autre interprétation encore des' processus qui ont lieu au cours de cette action combinée. 11 se pourrait, en effet, que l'érepsine fasse tout simplement disparaître les produits du dédoublement accumulés par suite de l'activité du ferment protéolytique de la globuline et permette ainsi la reprise de cette activité. — J. Strohl. Euler (Hans) et Svanberg (Olof). — l)e l'action inhihitrice de l'urine sur les réactions fermentatives. — L'urine normale et pathologique contient une substance dont l'action est fortement inhihitrice vis-à-vis des ferments tels que l'invertase, la catalase, l'amylase. La substance en question est thermostabile, elle est peu absorbée par le charbon animal et ne peut être que faiblement extraite à l'aide de chloroforme. Les quantités de cette substance inhibitrice contenues dans l'urine varient considérablement chez le même, individu. — J. Strohi.. Burge CVJ . E.) et Neill (A. J.). — Comparaison des muscles des grands cl des petits animaux, au point de vue de leur teneur en catalase [XII]. — Etant donnée la proportionnalité du métabolisme et de la surface d'une part, et d'autre part une relation étroite existant entre la quantité de catalase renfermée par un muscle e.i l'intensité des processus d'oxydation dans ce dernier, la quantité de catalase rapportée à l'unité de poids doit être en raison inverse de la taille de l'animal. C'est ce que vérifient les auteurs sur le muscle cardiaque de divers oiseaux et mammifères. — H. Cardot. XIII. — MORPHOLOGIE GKNÉRALK ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 117 a) Burge iW. E.). — Ef/H df ranrsthrsie par rrl/wr, des ('motions et de l'excitation des splanchniqucs sw la teneur dit sang en cattrlase. — Les tra- vaux antérieurs de l'auteur ont établi nettement l'étroite relation qui existe entre l'intensité des processus d'oxydation et la teneur du sang en catalase. Ils ont en outre démontré que la catalase formée dans le foie passe dans le sang pendant les périodes d'activité musculaire, pour être transportée aux muscles et rendre possible, selon toutes probabilités, l'augmentation des oxydations; le départ de la catalase du foie est réglé par des excitations re- rues par les splanchniques. Le présent mémoire apporte de nouvelles con- tributions relatives à la production et à la fonction de la catalase. Chez le chien ou le chat, on constate, au cours de l'éthérisation, une diminution de la catalase du sang, qui peut expliquer la diminution des oxydations au cours de l'anesthésie. Il s'agit là d'une action destructrice de Téther vis-à-vis de la catalase et non d'une inhibition de l'activité de cette dernière, comme en témoignent des expériences in vitro. Dans la période qui succède à l'anes- thésie, en même temps que le processus'd'oxydation est augmenté, la quantité de catalase s'accroit dans le sang. Tout à fait au début de l'anesthésie, en prolongeant la phase d'excitation initiale, on peut obtenir une augmentation de la catalase du, sang, parallèle à l'augmentation des oxydations. Le même résultat est atteint par l'excitation électrique des nerfs splanchniques [XIV, 2° y; XIX, 1° b. a. — H. Cardot. b) Burge [M^. E.) — Effet de l'intoxication alcoolique sur la catalase. — Expériences faites sur le chien, légèrement éthérisé avant l'introduction d'alcool. Lorsque l'alcool est introduit dans l'estomac, la catalase augmente dans le sang, de nouvelles expériences seront nécessaires pour déterminer par quel mécanisme. Au contraire l'introduction directe de l'alcool dans l'ap- pareil circulatoire diminue la teneur du sang en catalase, cette dernière étant détruite par l'alcool [XIV, 2, y]- — H. Cardot. Burge CW. E.) et Burge (É. L.). — Effet des émotions sur la teneur du foie en catalase. — Expériences sur déjeunes chats, donnant la preuve que de violentes émotions augmentent notablement la catalase du foie et que celle-ci passe dans le sang pour être transportée vers les tissus et produire sans doute une augmentation des oxydations. — H. Cardot. Pauly (Herm.). — La question de la synthèse naturelle des peptides. — L'assimilation des matières albumino'ides dans l'organisme est composée d'une destruction et d'une synthèse. Alors que la destruction apparaît comme un phénomène hydrolytique assez facilement compréhensible, il n'est pas aussi aisé de se représenter le mécanisme synthétique correspondant dans les conditions réalisées dans l'organisme, vu notamment la température re- lativement peu élevée et la solution fortement aqueuse dans laquelle les réactions ont lieu. A ce point de vue il est intéressant de connaître un pro- cessus de synthèse des peptides qui, il est vrai, n'a pas été vérifié encore sur l'organisme vivant, mais qui possède une grande importance en ce qu'il pourrait avoir lieu à l'intérieur du corps. 11 s'agit, .en principe, d'une réduo- tion suivie d'une oxydation. Des acides aminés réduits à l'état d'aldéhydes aminés et mis en contact avec des groupes aminés libres formeront des bases dites de Scliiff, et cela dans une solution fortement délayée et à une tempé- rature relativement basse. 11 suffirait ensuite d'une oxydation pour réaliser la synthèse d'un peptide, sous forme d'une combinaison acylée. Pareille oxy- dation est possible, ainsi que le démontre P. ^ J. Strohl. 118 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Fischer (Emile). — Isomrrie des pohjpeptides. — En raison de la grande importance de cette question pour des considérations biologiques telles que les différences de races et d'individus, l'hérédité etc., F. s'est attaché à cal- culer les possibilités de groupements moléculaires isomères de divers poly- peptides. Il se trouve que pour des pentapeptides, par exemple, les formes isomères possibles sont de 9.000 à 12.000. Le nombre d'isomères est de plus de mille quadrillions déjà pour une molécule de protéine composée de 30 mol. d'acides aminés, dont 18 sont différents entre eux et dont 12, par con- séquent, seraient plusieurs fois représentées dans la même molécule de protéine. — J. Strohl. b) Bottomley ("W. B.). — Sur les possUnlilés de séparer de la tourbe certains dérivés d'acide nucléique. — Conclusions. Les recherches faites montrent que tous les éléments constituants d'un véritable acide nucléique sont présents dans la tourbe brute, mais l'acide nucléique môme n'en a pas été isolé. L'acide nucléique a dû exister dans les plantes aux dépens desquelles la tourbe s'est formée, et comme il est improbable que l'hydro- lyse ait pu être amenée par les méthodes d'extraction employées, l'acide nucléique originel a évidemment été décomposé par des actions bacté- riennes ou autres durant le processus de la formation de la tourbe, en les produits qui ont été isolés. On admet généralement que la première phase dans la décomposition de l'acide nucléique aboutit à la formation de 4 mo- nonucléotides. Levene et Medigrecëanu disent que la première phase dans la décomposition enzymatique de l'acide nucléique de la levure est la for mation de 4 mononucléotides par l'action d'un ferment appelé nucléinase. Jl est évident toutefois que la décomposition de l'acide nucléique de la tourbe, in situ, ne s'est pas opérée de la sorte, mais a fourni un dinucléo- tide adénine-uracil stable et les éléments constituants d'un dinucléotide guanine-cytosine. Ceci est intéressant en présence des travaux récents de Jones et Germann qui ont montré que lorsque l'acide nucléique de la levure est soumis à l'hydrolyse alcaline, il se dédouble en deux dinucléotides bien définis, un dinucléotide guanine-cytosine et un autre, adénine-uracil. Ils disent que le premier «'hydrolyse sans peine en ses mononucléotides composants, mais le dernier est relativement stable. Evidemment une décomposition similaire de Tacide nucléique s'est produite durant la for- mation de la tourbe et le dinucléotide relativement instable guanine-cy- tosine s'est décomposé plus avant en ses éléments constituants. Etant donnée la' nature .stable de ce dinucléotide adénine-uracil et la facilité avec laquelle on l'extrait de la tourbe, il est surprenant que son existence en tant que tel, dans la nature, ait pu jusqu'ici échapper à l'observation. Les recherches, jusqu'ici qualitatives, se poursuivent dans le sens quantitatif, — H. de Va- RIGNY. Lépine (R.). ~ Le sucre combiné du sang. — Etude des facteurs qui libèrent le sucre du sang des combinaisons dans lesquelles il se trouve engagée Une partie du sucre combiné est constituée par des composés faci- lement et rapidement dissociables et mérite bien, au point de vue physio- logique, le nom de sucre virtuel. In vitro, la dissociation est augmentée par l'addition d'invertase ou d'émulsine. Dans le sang circulant, un phénomène analogue s'accomplit. On constate par exemple que le sang de la carotide renferme plus de sucre libre que celui du ventricule droit. Cette augmen- tation du sucre libre paraît dû, comme le montrent les expériences de l'auteur, au dédoublement rapide du sucre virtuel par un ou plusieurs XIII. — MORPHOLOGIE GÉiNÉRALE ET CHIMIE BIOLOGIQUE. 119 ferments de l'organisme. — Une autre portion du sucre combiné est dis- sociée par les acides faibles. C'est sous la forme de ces combinaisons lâches que se trouve la plus grande partie du sucre chez certains Vertébrés infé- rieurs et Invertébrés (Escargot) dont le sang ne renferme que de minimes quantités de sucre libre. Enfin, avec les acides forts, la quantité de sucre dégagé est plus grande et atteint en moyenne 70 9e du sucre déjà libre. Les acides dégagent généralement moins de sucre dans le sang veineux que dans le sang artériel. La proportion de sucre combiné par rapport au sucre libre est plus forte dans les globules que dans le sérum. — Certaines formes de sucre combiné dialysent plus facilement que le sucre dit libre, i-e qui peut faire supposer que "le glucose lui-même n'est pas complètement libre dans le sang, mais s'y trouve peut-être sous forme d'une combinaison ^rès lâche. — H. Caroot. "Wrede (Fritz). — Synthèse de deux nouveaux disaccharides ; action des ferments sur eux. — Ces saccharides non réducteurs doivent avoir la consti- tution de l'isotréhalose de E. Fischer, dont ils diffèrent par la substitution de S ou de Se à l'O de liaison des deux molécules d'hexose : (C''HHO'')-S (ou Se). Ils paraissent traverser l'organisme sans y être attaqués, et se retrouvent presque entièrement dans l'urine; leur action toxique est faible. On n'a pu in vitro les dédoubler au moyen d'aucun ferment ni par l'action des microbes essayés. — H. Mouton. Michel-Durand (E.). — Variation des substances hydrocarbonées dans les feuilles. — L'ensemble de l'appareil végétatif des plantes dont le cycle d'évolution n'intéresse qu'une fraction de l'année, présente dans sa com- position ternaire des variations de même sens dans le taux des hydrates de carbone que les feuilles considérées à part. Jusqu'au moment de l'appa- rition de la graine, synthèse et condensation chimique prédominent. Après le développement des graines apparaît dans l'appareil végétatif le régime de simplification moléculaire : les complexes hydrocarbonés se désagrègent et émigrent sous des formes solubles vers les organes conservateurs de l'espèce où ils se condensent; mais cette migration est limitée et, à la fin de la végé- tation, racines, tiges et feuilles renferment dans leurs tissus des quantités de principes hydrocarbonés qui sont loin d'être négligeables. — F. Pechoutre. "Weinhagen (Alb. B.). — Contributions à la comuiissance de diverses graisses et cires végétales et animales. P^ communication. De la graisse contenue dans le son de riz. — Le son de riz a donné après extraction à l'éther une substance composée à la fois d'huile hquide et de graisse solide. Cette huile contenait 5 % de phytostérine et 91 % d'acides gras (acides palmitique et oléique). La graisse solide contenait d« la phytostérine, une substance parente de la phytostérine et également 90 % d'acides gras (sur- tout de l'acide palmitique). Ni l'huile ni la graisse ne contenait des traces de glycérine. — J. Strohl. Me Nair (James B.). — Matières grasses des Rhus laurina et Rhus di- versiloba. — Des substances plus semblables à la cire du Japon qu'à aucune autre matière grasse ont été extraites du fruit mùr des R. laurina et R. diversiloba. Les propriétés toxiques du fruit de R. diversiloba diminuent en même temps que se produit un accroissement en contenu graisseux. Pour diverses raisons, l'auteur ne pense pas que ce fait soit dû à une transformation du poison en matière grasse. Un corps gras identique a 120 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. d'ailleurs été trouvé dans le fruit d'une espèce de Rhus non toxique. — P. GuÉRiN. Bloch (Br.) et Ryhmer (P.). — Recherches histochimiques sur l'oxydation fermenlaiive et la formation du pigment dans les tissus en survie [XIV, 1°, t,]. (Analysé avec les suivants.) a) Bloch (Br.). — La question de la formation du pi fj ment dans la peau. (Analysé avec le suivant.) 6) Bloch (Br.). — Recherches chimiques sur le ferment pigmentogène spé- cifique de la peau, la dopaoxydase. — Bl., qui est directeur de la clinique dermatologique de Zurich, pense avoir donné par les présentes recherches une direction nouvelle et définitive à la si intéressante controverse sur la formation des pigments mélaniques d'origine animale. Voilà comment il a opéré. En traitant des coupes congelées de peau humaine en état de survie avec de la dioxyphénylalanine (par abréviation : dopa) en solution aqueuse de I à 2 «/o», on voit apparaître une substance foncée (grise, brune, noire) à laquelle Bl. donne le nom de dopamèlanine. La réaction en question (« Dopareaktion ») est le résultat d'une oxydation + condensation de la dioxyphénylalanine. On contrôle à l'aide du microscope à quel endroit de la peau et avec quel degré d'intensité la réaction a lieu. C'est dans le pro- toplasme des cellules du germe pileux que les processus se passent, ainsi que l'ont démontré des recherches sur des cobayes. Des recherches sur les amphibiens {Triton crislatus) ont .également permis d'établir que c'est uni- quement dans les cellules épidermiques et non pas dans des éléments mésodermiques que se forme le pigment. Mais la réaction a lieu seulement à des endroits et chez des individus normalement capables de former des pigments. On n'obtient pas la réaction, par exemple, avec de la peau d'in- dividus albinos. L'agent essentiel est de nature fermentative, ainsi que le prouvent sa thermolabilité, son peu de résistance vis-à-vis de substances constituant des poisons notoires pour les ferments (acides, alcalis, H^S, phényhydrazine etc.). Ce ferment intra-cellulaire, dont l'action physiolo- gique consiste à former les pigments mélaniques naturels de la peau, est une oxydase, qui ne fonctionne qu'en présence d'oxygène libre. Bl. le désigne' sous le nom de dopaoxydase et insiste sur le fait qu'il se distingue nettement de la phénolase ou polyphénoloxydase trouvée dans les leuco- cytes. La dopaoxydase aussi bien que la réaction qu'elle détermine sont de nature absolument spécifique. 11 est probable, d'ailleurs, que les processus décrits doivent être considérés comme constituant une phase particulière du métabolisme intermédiaire, au cours de laquelle certaines sub.stances de déchet (du type de la dioxyphénylalanine) sont éliminées du corps sous forme de pigment. 11 s'agirait notamment de dérivés de l'orthodioxybenzole (« Brenzkatecliin »). Or, c'est là une catégorie de substances particuliè- rement intéressantes qui jusqu'à présent, il est vrai, n'est représentée chez les animaux que par l'adrénaline, mais est très répandue chez les plantes. Des expériences faites avec de la peau de nègre ne permettent pas de con- clure qu'il s'agit dans ce cas uniquement de processus oxydatifs particuliè- rement puissants. La couleur noire de la peau seml)le être due à un autre facteur encore, soit à une accumulation extraordinaire de la substance- mère du pigment fournie par l'organisme (comme dans la maladie d'Ad- dison) soit à un ralentissement des processus qui font disparaître le pigment. — - J. Struhl. Xlll. — MORPHOLOGIE GÉNÉRALE ET CllIMIK BIOLOGIQUE. 121 Lutz ("Wilh.^ — Coiityifiutioii à la connaissance de l'action biologique des rayons sur la peau, notamment au point de vue de la formation des pigmeiîls. — L'effet pigmentogène de divers types de rayons (de quartz, de Roentgen, de thorium) sur la peau ne se fait valoir qu'à des endroits où la présence du ferment spécifique de Bloch, la dopaoxydase, est certaine. C'est ce ferment qui est activé par les rayons. On constate non seulement une augmentation de l'activité fermentative sous l'action des rayons en question, mais aussi l'apparition du ferment dans des éléments cellulaires (couches basales, cellules folliculaires) qui, avant le traitement aux rayons, ne présentaient pas la réaction spécifique. — J. Strohl. Dhérè iCh.) et Vegezzi (G.). — Recherches sur Vhéiicornliine. — La bile de l'escargot renferme deux pigments, Thélicorubine et l'hélicofuscine, ce dernier ne dialysant pas et absorbant la partie la plus réfrangible du spectre, sans donner de bandes d'absorption. L'hélicorubine, dialysable et fournis- sant un spectre d'absorption ;'i trois bandes, a été longuement étudiée par les auteurs. Par les caractères spectroscopiques, la transformation facile de l'hélicorubine acide en oxyhélicorubine, ce pigment doit-être considéré comme très voisin, de l'hémochromogène, bien qu'il s'en distingue par quelques caractères. 11 parait vraisemblable qu'il puisse fonctionner comme un véritable pigment respiratoire, dans la respiration intestinale des mol- lusques. En envisageant l'évolution des principes immédiats de l'organisme dans ses rapports avec l'évolution morphologique, Sorb\ a supposé que le groupement fonctionnel de l'hémoglobine a pu apparaître dans la série des êtres vivants sous une forme en quelque sorte embryonnaire et ancestrale, représentée chez l'Escargot par l'hélicorubine. Cette hypothèse paraît acceptable, d'après l'ensemble des recherches effectuées par les auteurs [XIV, 1^ 7)]. — H. Cardot. 'Waser (Ernst). — Détermination de l'acide formique dans les extraits de viande. — L'acide formique contenu dans les extraits de viande provient directement de la chair des muscles qui ont servi à l'extraction et ne repré- sente donc pas un produit artificiel qui se serait formé au cours des manipu- lations de l'extraction, cela du moins dans certaines limites fixées par ^Kf. — J. Strohl. Morgulis (Sergius). — Etude sur l'hydrolyse de la chitine. — L'azote de la chitine est, pour une part, sous la formé du groupement NH- de la gluco- samîne, facilement libéré par l'hydrolyse à l'aide des acides dilués, et pour, une autre part (12,04 à 12,45 o/, de l'azote total), sous forme d'une combi- naison stable dont il n'est libéré que par l'action de l'acide sulfurique con- centré. L'acide volatil produit par l'hydrolyse de la chitine est sans doute un mélange d'acides gras inférieurs dont la production est liée à une décom- position de la molécule de glucose. On recueille environ SI de glucose pour 100 de chitine. Il ne semble pas que la chitine soit une acetylglucosa- mine polymérisée; elle est composée de glucosamine, de glucose et d'une portion azotée de nature encore inconnue. — H. Cardot. Mirande (Marcel). — Sur une nouvelle plante à acide cyanhydrique. — Il s'agit de Vlsopyrwn fumarioides, originaire de bibérie et cultivée dans le jardin alpin du Lautaret. 11 vient s'ajouter aux exemples déjà connus, Pan- gium edule, Phaseolus tunatus, Prunus Laurocercmts et diverses Renoncula- cées, Aquileyia, Hanunculus et Thalictrum. La plante dont il est ici question 122 L'AISNEE BIOLOGIQUE. se place à un bon rang sous le rapport de sa teneur en CAzH, qui, ici aussi, se développe sous l'influence d'un enzyme analogue à l'émulsine et produit par la plante. — Y. Delage. Gonnermann (Max). — Contributions à la connaissance de la biochimie de la silice. — L'auteur insiste sur l'importance des silicates dans les tissus organiques. 11 rappelle que Jodin (1883) a bien pu élever des plantes de maïs pendant plusieurs générations dans un milieu privé de silicates, mais que ces plantes ne présentaient plus la même résistance vis-à-vis d'injures mécaniques et qu'elles étaient plus facilement attaquées par des parasites. D'autre part, l'abondance de silicates dans le son de riz pourrait bien jouer un rôle dans les rapports de cette matière avec le béri-béri. Dans les for- mations épithéliales des animaux, l'importance des silicates est considérable au point de vue mécanique et ressemlile en cela au rôle de la corne. Le contenu, il est vrai, peut varier, selon la constitution de la nourriture. C'est ainsi que Gorup-Desanez déjà avait trouvé 40 % de silicates dans les plumes d'oiseaux granivores et 10 % seulement dans celles d'oiseaux piscivores. Les piquants du hérisson, de même que les poils des mammifères, contiennent des quantités variables de silicates et c'est surtout les différentes sortes de cheveux {blonds et noirs) d'hommes et de femmes, de même que la laine, la soie, la corne, le lait, le sang et divers organes internes que l'auteur a analysé au point de vue de leur contenu en silicates. Chez les mammifères les silicates sont éliminés à la fois par l'urine et par les fèces. Dans Tintestin cette élimination a lieu, tout comme celle des substances calcaires, de la magnésie et des phosphates, dans la partie inférieure du gros intestin. L'auteur s'occupe particulièrement aussi des rapports (souvent discutés déjà) du poumon avec les silicates. Il s'attache à prouver que les tissus conjonctifs du poumon s'incrustent de silice et que ce processus peut jouer un rôle dans les moyens de réaction du poumon contre l'infection tuberculeuse. L'emploi de diverses plantes {L'quisetum, Polyr/onum, Pteris a.quilina) comme médi- caments populaires contre la phtisie trouvent, selon G., son explication dans le contenu de ces plantes en silicates. — J. Strohl. Shimamura (T.) et Fujii (H.). — Sur V « Askaron », iMrtic constitutive toxique des Helminthes, et e7i particulier des Ascarides, et ses propriétés bio- logiques. — Les auteurs ont extrait du liquide cavitaire ou de la substance du corps desséché de l'Ascaride de l'homme ou de cheval.. Ismris megalocephala, une albumose-peptone hautement toxicpie à laquelle ils ont donné le nom d' ï Askaron ■». Cet Askaron, dissous dans du sérum physiologique et admi- nistré à dose très faible en injection intraveineixse au cheval, au chien, au lapin, au cochon d'Inde, détermine chez ces animaux tous les sjTnptômes i[ue provoque l'ascariase naturelle ou l'injection d'e.vtrait d'ascaris. Rats et souris sont réfractaires. Les principaux symptômes sont : altération de la respiration, vaso-dilatation périphérique, augmentation des sécrétions (sueurs, larmes, sécrétion nasale), tenesme rectal; troubles nerveux, abais- sement de la température et de la pression artérielle; à l'autopsie, poumons distendus, hémorragie et exsudât sanguin dans le tube digestif, l'endo- carde et les poumons et sang coaguléi La dose mortelle par kilog. d'animal est en milligrammes : pour le cheval, 0,004, pour le cochon d'Inde 0,8, pour le chien 2, et pour le lapin."). Le cheval est donc particulièrement sensible à ce poison. Après l'empoisonnement par l'Ascaron apparaît très vite une haute résistance contre ce ])oison; et il en est de même pour ceux d'autres parasites; une immunisation progressive peut être obtenue, permettant de XIII. — MORPHOLOGIK GKNÉRALK KT CHIMIE BIOLOGIQUE. 123 résister à une dose 400 fois supérieure à la dose mortelle initiale. De sa multiplicité d'origine on peut conclure que l'Askaron nest pas un venin spécial mais un produit du métabolisme. — \. Delage. Rocci (U.). — Sur une substance vénéneuse contenue da^is les Zi/gènes. — Les Zygénides sont remarquables par leur résistance à l'acide cyanhydrique ; par les blessures s'écoule de leur corps un liquide jaune, toxique pour les autres insectes et les souris. Ce liquide est-il l'antidote de l'acide cyanhy- drique? Les expériences n'ont répondu n(>ttemcnt ni pur la positive ni par la négative à cette question. — Y. Delage. CHAPITRE XIV Pliysiolog^ie générale. Abelous (J.-E.) et SouIa(Ii. C). — Modifications du chimisme cérébral à la suite des intoxications. Loi de l'ébranlement toxique prolongé. — (Journal de Physiologie et de Pathologie générale, XVII, 157-170, septembre.) [205 Allard (H. A.). — Synchronism and synchronie rhythm in the behavior of certain créatures. (Amer. Natur., LI, 438-446.) [178 Allée (W. C). — The sait content of natural waters in relation to rheo- taxisin Asellus. (Biol. Bull., XXXII, 93-97. 1 digr.) [230 Allen (Bennet M.). — The effects of thyroid removal upon the develop- ment of the gonade in the larvœ of Rana pipiens. (Science, 31 août, 216.) [169 Amar (Jules). — Physiopathologie de l'effort. (C. R. Ac. Se, CLXV, 246.) [144 Ameyden (M. P. van). — Geotropie en phototropie bij'afirezigheid van vrijezuurstof. (Diss. Utrecht 76 pp., 5 pi., Amsterdam, A. H. Kruyt.) I2v?2 Andersen (R. J.) and Lusk (Graham). — The interrelation between diet and body condition and the energy production during mechanical vork in the dog. (Proceed. Nat. Acad. Se. Etats-Unis, 111, may, 386-390.) [185 Anonyme. — Lnderfeeding as a Cause of Sterility. (Journ. of Heredity, Vlll, 454.) [155 a) Baglioni (S.). — L'action physiologique de l'urée. (Mem. délia Società Italiana délie Scienze dei XL, XIX, 1916: Arch. Ital. Biol., LXVll, 49-68.) [210 b) — — Sur la nature des processus physiologiques des organes électri- ques. (Mem. délia Società Ital. délie Scienze dei XL, XIX, 259-288; Arch. Ital. Biol., LXVll, 93-104.) [181 c) — — Les fondions de la vessie natatoire des poissons, sa signification comme organe de sens hydrostatique. (Mem. délia Societa Ital. délie Scienze dei XL, XIX, 217-258; Arch. Ital. Biol., LXVll, 69-92.) [ISC» Bauer (Eisa). — Ueber Agglutination, (fîioch. Zeitsch., LXXXIIl, 121- 128.) ' [216 Baumberger (J. P.). — Tlie food of Drosophila melanogaster .Meiqen. (Proc. Xat. Ac. S. États-Unis, 111, 122-1,26.) [213 BaylissCW. M.). — The nature of Rénal Activity (Nature, LXLIX, 28 juin, 344.) [175 XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. l'^5 Beaudoin (Marcel;. — (ne nouvelle maladie du Spralf (Clupca sprat la), causée par un Copéjiode parasite {l.ermeenieus sardinu'). (C. R. Ac. Se, CLXV, 410.) |2I9 Beigel-Klaften (C). — Ueber Plasmastrukturen in Sinnesorgane nnd Driisenzellen des Axolotls. (Arch.mikr. Anat., XC, 39-68, 2 pi.) [Voir ch. \. Berthold (E.). — Zur Kenntnis des Verhaltens von ha/derien im Oewehe der P/lan:.en. (Jalirb. f. wissenscli. Bot., LMI, 385-460, 3 fig.) [214 Besse (Pierre M.), et Budin-Œhler (E.L — Résultats d'essais de diète- . tique expérimentale. (C. R. Soc. BioL, LXIX, 109-111.) Ilô4 Blanchetière (A.). — Action du hacille fluorescent liquéfiant de Fliif/ge sur rasparaginr en milieu chimiquement défini. Vitesse et limite de l'attaque. (Ann. Inst. Pasteur, XXXI.) [217 Blunck (Hans). — Die Schrekdrûsen des Dytiscus und ihr Secret. 2. u. 3. Teil. (Zeitschr. wiss. Zool., CXVII, 205-256, 4 pi., 3 fîg.) [170 a] Boas (E.). — Stàrkebdilung bei Schimmelpilze. (Biochem. Zeitschr., LXXVIII, 368-312.) ^ [Analysé avec le suivant. b) — — Weitere Untersuchungen ilber die Bilduug slUrkàlinlicher Sub- slanzen bei PUze. {ih[d.,LXXXl, 80-86.) • [218 Bohn (Georges). — Sur quelques préjuqés biologiques. (C. R. Soc. Biol. LXIX. 613-610.) [196 Bokorny (T.). — iXeues ilber die Koklenstofferndhrung der Pflanzen. (Biol., Centralbl., XXXVI, 385, 1916.) [164 Boldyreff ("W.). — Fonction ])ériodique de l'organisme che:- l'homme et les animaux d'ordre supérieur (Pancréas comme principal agent du processus de l'assimilation dans tout le corps). (Cuarterly Journal of expérimental Physiology,X, n" 2, 175-201, 14 fig., 6 décembre, 1916.) [159 Bottomley ("W.B.). — Some effects of organic groiiHh-promoting .■substances [Auximones] on the groicth of Lenina minor in minerai culture solutions. (Roy. Soc. Proceed., B 621, 481.) [148 Boulenger (G. -A.). — Sur l'évolution de V appareil à venin des serpents iàproposd'une Note deM""" Marie Phisalix). (C. R. Ac. Se, CLXV,92.) [220 Bourguignon (Georges). — Chronaxle normale du triceps brachial et des radiaux chez l'homme. Classification fonctionnelle et radiculaire des mus- cles du membre supérieur par la chrona.rie. (C. R. Soc. Biol., LXIX, 718-120.) [Analysé avec le suivant. Bourguignon (Georges) et Lucas (Jean). — Classification fonctionnelle et radiculaire des muscles du membre suj)é rieur de l'homme par le rapport des quantités d'électricité donnant le seuil avec les deux ondes isolées du courant induit (indice de vitesse d'excitabilité). (C. R. Soc. BioL, LXIX, 721-726.) [184 Bourquin (Helen). — Starch formation in Zygnema. (Bot. Gazette, LXIV, 426-434, 1 pi. I ■ ' [Le chromatophore du Zygnema est un plastide renfermant un pyrénoïde autour duquel rayonnent des grains d'amidon. C'est le plastide, et non le pyrénoïde, qui prend part à la formation de ces grains. — P. Guérin. Boutan (L.). — Sur le rôle des nageoires dans les Poissons téléostéens à vessie natatoire. (C. R. Ac. Se, CLXV, 801.) [187 126 LANNEE BIOLOGIQUE. Brecher (Leonore). — Die Puppoi flirhungen des Kohlweisslings Pieria bra.^sicae L. (Arch. Entw. Médian., XLIII, 88-221, &pl., 8 fig.) [192 Bro-wning (C. H.)and Sidney Russ. — The G ermicidal action of ultra-vio- let radiation and ils corrélation irith sélective absorption. (Roy. S. Proced.,B623.) ' [202 a) Brunacci (B.). — Sur la fimction sécrétrice de la parotide chez Vhonrme. Xote III. Influence de la qualité du stimulus sur les propriétés chimico- physiologiques de la salive parotidienne humaine. (Arch. Ital. Biol., LXX. fasc. III, 349.) [Publié, en 19ir., dans krch. di Fisiogia et analysé dans le vol. XX de VAnn. BioL, p. 209. i b) Sur. Vadaptalion des amphibies au milieu liquide externe, au moyen de la régulation de la pression osmotique de leurs liquides internes. IV. Le temps dans lequel a lieu la régulation osmotique. (Ibid., 349.) [Analysé avec le suivant. r) Sur Vadaptation des amphibies au milieu liquide externe au moyen de la régulation de la pression osmotique de leurs liquides internes. VI. Importance des sucs lymphatiques. (Ibid., 349.) |141 d) Influence de Vattention sur la sécrétion de sucs digestifs. (Piend. della R. Accad. dei Lincei. XXVI, 502-508, 2 fig. : Arch. Ital. Biol., LXVI, Fasc. III, 323-327.) [173 a) Buckmaster (George A.). — The relations of carbon dioxide in the /^/ood. '(Journal of Physiology, LI, 104-110, 20 mars.) [166 J>) On the capacity of blood and hœmoglobin to unité with carbon dioxide. (Journal of Physiology, LI, 164-175, 1 fig., 3 juillet.) [166 Buder (Johannes). — Zur Kenntnis der phototaktischen Richtungsbew.e- gungen. (Jahrbiicher f. wiss. Bot., LVIII, 105-220.) * [226 Buglia (G.j. — Observations sur la vitalité et sur la pression osmotique des jeunes anguilles encore transparentes (« cieche »). (Atti della Soc. Toscana Se. Natur. resid. in Pisa, XXXI, 1916; Arch. Ital. Biol., LXVI, Fasc. 1, 1-16.) 1199 Bunzell (H. H.) and Hasselbring (H.). — The supposed action of potassium permanganate vnt h plant peroxidases. (Bot. Gazette, LXIII, 225-228.) [Les phénomènes doxydation observés par Reed sont dus, probablement, non à des per- oxydases delà plante, mai.s à des peroxydes de manganèse. — P. Guéri.n. a) Burge (W. E.). — The catalase contents of luminous and non-luminous insects compared. (Science, 21 sept., 295.) [179 b) Comparison of the catalase content of the breast muscle of wild pigeons and of bantam chickens. (Science, 2 nov., 440.) [185 Burge ("W". E.) and Neill (A. J.). — The e/fect of starvation on the catalase content of the tissues. (The American Journal of Physiology, XLllI, 58-61. ' 1^' avril.) [Par le jeûne, la teneur de la graisse et des muselés en catalase diminue, exception faite pour le muscle cardiaque dont la teneur reste normale; or. le tissu du cœur ne présente pas d'autolyse dans le jeune, à l'inverse des autres tissus, et ses processus d'oxydation restent normaux. — H. Cardot. BurroAvs (Montrose T.). — The o.rygen pressure necessary for tissue acti- vity. (The American Journal of Pliysiology, XLIII, 12-21, 3 fig., l®"" avril.) [209 Xl\ . — PHYSIOLOGIE GENERALE. 127 Busacchi (P.). — Sur le mode de .^ tentacules a lieu par une sécrétion adhésive et non par succion. Les aliments (algues filamenteuses) mettent une vingtaine d'heures à traverser le tube digestif. Le cœfficient de température pour les pulsations rythmiques de rintestin obéit à la loi de van't Hoiï. L'intestin isolé bat normalement dans l'eau de mer artificielle et beaucoup plus longtemps dans les solutions balancées de Xa, K et Ca, que dans toute autre combinaison des sels de l'eau de mer; NaCl est le seul des sels de l'eau de mer qui, en solution pure, per- mette la continuation des mouvements. La peau de l'animal porte un grand nombre de cellules sensorielles munies d'un poil sensitif et l'auteur arrive plutôt par des considérations générales et des comparaisons que par des expériences à la conclusion que ces cellules sont des organes sensitifs universels répondant aux excitations de toute nature, mécaniques, physi- ques et chimiques. — Y. Delage. l*^ Nutrition. a) Osmose. h-c) Brunacci (B.). — Sur Vndaptation des amphibies au milieu liquide exlernc, au moyen de la régulation de la pression osmotique de leurs liquides internes. IV. Le temps dans lequel a lieulan'-gxdation osmotique. VI. Importance des sacs lymphatiques. — 11 faut moins de tempspour faire augmenter la con- centration moléculaire des liquides internes de l'animal que pour leur,faire perdre la concen-tration plus grande à laquelle ils étaient parvenus aupara- vant. L'intégrité des sacs lymphatiques est nécessaire dans l'adaptation des grenouilles au milieu liquide externe, et elle se montre plus nécessaire encore si les grenouilles sont plongées dans des solutions âalines hypertoni- ques. Les sacs lymphatiques latéraux sont plus importants que les sacs cranio-dorsal et abdominal. — Y. Delage. Gayda(T.). — Sur l'œdème par perfusion avec des solutions salines. — Les expériences ont consisté à faire circuler dans le système vasculaire d'une préparation de grenouille contenant seulement la tête, les membres supérieurs et le cœur un liquide de perfusion qui, injecté dans la veine cave ascendante, est distribué dans les tissus de l'animal par les mouvements cardiaques. Le cœur, en effet, continue à battre et l'excitabilité générale persiste durant toute l'expérience. Le liquide perfusé a pour base le liquide de Tyrode (NaCl, 8gr. ; KCl, 0,2; CaClo, 0,2: MgCl2,0,l ; NaH, PO'-, 0.05: NaHCO», 1,0: glycose 1,0; eau 1 litre). Ce liquide isotonique au sang de mammifère doit être dédoublé pour être isotonique au sang de grenouille. La perfusion avec ce liquide produit un œdème considérable, constaté par l'augmenta- 142 L'ANNEE BIOLOGIQUE. tion de poids des tissus; rendu liypertonique jtar l'addition de NaCl, il ne produit plus d'œdème; l'addition de colloïdes, gélatine, et mieux encore de sérum de grenouille supprime également l'œdème; il en est de même, à un moindre degré, pour l'addition de globules. Ces résultats s'expliquent en considérant que les colloïdes, s'ils n'agissent pas par leur pression osmo- tique qui est très faible, ont une pression d'imbibition grâce à laquelle ils absorbent de l'eau et qui agit dans le même sei)s que la concentration saline des électrolytes; les liquides imbibant les espaces lymphatiques contiennent des colloïdes et ce sont eux qui déterminent l'œdème lorsque le liquide per- fusé est isotonique au sérum sanguin; mais si l'on ajoute des colloïdes au liquide perfusé, ceux-ci contrebalancent la pression d'imbibition des col- loïdes des espaces lymphatiques. C'est pour cela que le sang normal ne produit pas d'œdème ; cependant les colloïdes du sang ne sont pas seuls actifs dans ce cas, car ajoutés seuls au liquide de Tyrode, ils ne suppriment pas complètement l'œdème et Thyperfiltrat de sérum sanguin possède une légère action dans le même s«ns que les colloïdes du sérum. 11 y a donc des substances encore inconnues, mais non colloïdes, qui agissent dans le même sens que ceux-ci. Ce pourrait être des substances lipoïdolytiques mo- difiant par leur action sur la paroi lipoïde des cellules à la fois leur excita- bilité et leur perméabilité. Quant à l'action des globules, elle n'est pas par- faitement claire, mais on peut suggérer qu"une oxygénation plus grande des tissus, en diminuant, dans ceux-ci, la formation d'acides, puisse effective- ment réduire l'intensité de l'cedème par perfusion. |0n peut objecter cepen- dant que la pression d'imbibition des colloïdes se manifeste à l'état de gel et que ce n'est pas en cet état qu'ils se trouvent dans ces tissus.] — Y.Delage. a-b) Gueylard (Mi'« F.) et Portier (Paul). — Variations de poids de l' Épinoche passant d'un milieu dans un autre. — Variations de poids de VK- pinoche morte sous Vinfluencc de changements de salinité. — Un poisson d'eau douce, le Cyprin, transporté dans de l'eau de mer, subit une perte de' poids conformément à la réaction osmotique normale que nous appelle- rons n\ un poisson d'eau de mer, transporté dans l'eau douce produirait une réaction n non moins normale, quoique inverse. L'Epinoche, qui vit indiffé- remment dans l'eau de mer, dans l'eau douce, et même dans l'eau distillée, se comporte autrement. Transporté d'un de ces milieux dans un autre, elle subit d'abord la réaction n de sens voulu, mais celle-ci est momentanée et bientôt suivie d'une réaction paradoxale, inverse de la précédente et que nous appellerons p : c'est cette réaction p qui sauve l'animal en l'adaptant au nouveau milieu. Les Epinoches tuées par l'éther, le chloroforme ou l'eau de mer concentrée, se comportent comme si elles étaient vivantes, manifes- tant une réaction n passagère suivie d'une réaction p durable. Mais celles tuées par la strychnine se comportent comme le Cyprin, c'est-à-dire mani- festent une réaction n non suivie de la réaction p. Les auteurs ne hasardent aucune explication de ces phénomènes singuliers. — Y. Delage. p) Respiration. a-li) Rôder iFerdinand). — Lucide cnrhonique est-il la cause rf/' l'exci- tation du centre respiratoire ? — L'auteur reconnaît que l'absence d'acide carbonique suspend les mouvements respir.'itoires et que son excès, dans les conditions expérimentales, les rend plus intenses; mais il nie (pie cela démontre que, dans les conditions normales, CD- soit la cause détermi- nante de ces mouvements. A l'appui de cette idée, il dévelojjpe certains XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 143 arsruments théoriques, nous dirons même scholastiques, sans l'appui d'au- cune expérience et qui ne semblent pas de nature à entraîner la conviction. — Y. Delage et M. Goldsmith. Pûtter (August). — Consommation (V oxygène et pression d'oj-iinône. — On admet i^^énéralement que la cellule vivante règle elle-même sa consom- mation d'oxygène et que celle-ci est, dans de larges limites, indépendante de la pression de ce gaz. A priori, il est vraisemblable que cette indépendance n'est pas valable pour toutes les valeurs de la pression et qu'entre l'état de vie sans oxygène et celui de vie avec un excès d'oxygène, il y a un état oîi la consommation varie avec la pression du gaz. En reprenant à ce point de vue les chiffres obtenus par Henze sur Eledone moschata, Sipuncidus nudus, Aplynia limacina, parToRSTEN Thumberg sur Umax et la larve de Tenebrio, par KoNOPACKi sur Lumbricus, par lui-même sur SuOerites massa, l'auteur montre que la consommation d'oxygène est liée à la pression par une rela- tion exponentielle de la forme y = B [1— e '^p], où y désigne la quantité d'oxygène utilisée, p la pression de ce gaz, et B la consommation maxima, réalisée lorsque l'oxygène est fourni à volonté et qui est réglée par l'espèce, l'âge, les conditions de nutrition, etc. ; quant au paramètre K, sa valeur est d'aiitant plus grande que la courbe est plus rapidement ascendante et que, par conséquent, la zone où peut être démontrée la dépendance de la con- sommation vis-à-vis de la pression est plus étroite ; K diminue lorsque la température s'élève, comme le montrent les expériences de l'auteur sur la respiration cutanée de la grenouille. D'autre part, l'oxygène, pour être utilisé doit se combiner à une substance déterminée et cette combinaison ne peut avoir lieu pour des pressions partielles très minimes. 11 faut au contraire que la pression de l'oxygène soit au moins égale à la tension de dissociation c de la combinaison en question. Pour faire intervenir cette donnée, on doit faire appel à la formule y = B [1 — e-^^J, qui signifie que la consommation d'oxygène ne débute qu'à partir d'une pression partielle c. Elle s'applique parfaitement aux résultats des expériences de Henze sur deux Poissons (Coris et Sargus), aux recherches de P. sur la respiration cutanée de la grenouille, et à celles de Bohr sur la respiration du poumon isolé chez le lapin. Ces formules ont d'ailleurs une valeur encore beaucoup plus générale et expriment pour les micro-organismes la relation entre la consommation d'une substance nutritive quelconque et la concentration de cette substance dans le milieu, en accord avec les conceptions théoriques de Pfeffer. Pour certains organismes (oligotrophophiles), l'aliment peut être très rapidement utilisé, même à des concentrations très faibles ; pour d'autres (polytrophophiles), au contraire, la croissance ne débute qu'avec une forte concentration de la substance nutritive, et il faut alors introduire dans la formule une grandeur c, analogue à la tension de dissociation [y]. — H. CVRDOT. Langley (J. N.) et Itagaki (M.). — Consommation d'oxygène du muscle énervr. — Expériences faites sur le chat en comparant la consommation d'oxygène d'un muscle, après section nerveuse, à celle du muscle corres- pondant du côté opposé, dont les connexions nerveuses sont intactes. Dans tous les cas, la consommation d'oxygène par gramme et par minute a été plus considérable pour le premier muscle que pour le second. On peut en conclure que l'atrophie musculaire consécutive à la section d'un nerf ne tient pas seulement à une diminution du pouvoir de réparation, mais sur- >y 144 L'ANNEE BIOLOGIQUE. tout à une augmentation de la rapidité de destruction de la substance mus- culaire. — H. Cardot. Me Glendon (J. F.). — Effets de la tension de l'oxi/gêne sur le tnétabo- lisme de Cassiopu'a. — Chez Cassiopée maintenue à température constante dans de l'eau contenant des proportions variées d'O, l'auteur constate que le métabolisme mesuré par la consommation d'O diminue à mesure que diminue la tension d'O dans l'eau. Les Cassiapées sont très propres à ces expériences par leur propriété de supporter sans dommage une longue asphyxie relative. — Y. Delage. Gericke (H.). — La respiration des larves de libellules et spf'cialement des -f/f/oplères. — Les lamelles caudales des larves d'odonates zygoptères (Agrioti. Lestes, Calopteryx) ne servent pas, comme on l'admet en général, à la respiration. La respiration a lieu, chez ces larves, à l'intérieur du rectum où se trouvent trois bourrelets plus ou moins riches en trachées. Les bour- relets intestinaux des larves d'Agrion et de Lestes doivent être considérés comme étant des branchies sanguines, tandis que celles de Calopteryx sont des branchies à trachées. Chez les zygoptères le rectum se remplit d'eau par l'entremise de la région anale, tandis que chez les Odonates anisoptères {Aeschna, Cordula, Libeliula etc.) ce sont les muscles du corps entier qui fonctionnent comme muscles respiratoires. On a souvent discuté au sujet des stigmes prothoracaux (Portier, H agen etc.). D'après les observa- tions de G., ces stigmes servent à remplir d'air les trachées après les mues larvales. — J. Stroiil. Haas (A. R. C). — Accélération de la respiration après la mort. — L'ac- tivité de la respiration, mesurée par la quantité de CO- produite en un temps donné, est déterminée chez Laminaria, en même temps que sa résis- tance électrique dont la valeur est représentée par le nombre 100. On ajoute alors certaines substances capables de tuer la plante et l'on est assuré que celle-ci est tuée lorsque sa résistance est tombée à 15. On con- state alors qu'après la mort CO- continue à être produit et même en quantité notablement plus grande (jusqu'au double) de ce qu'elle était pendant la vie. Les agents employés ont été : les anesthésiques, bromure d'éthyle, acétone, alcool méthylique, formaldéliyde; les mélanges étaient amenés au moyen d'eau de mer, amenés à la concentration normale de l'eau de mer, expo- sition à l'air en plein soleil, dilacération du tissu. On pcMit admettre que dans tous ces cas, le traitement détermine une accélération respiratoire qui a continué après la mort. Si elle n'a pas été constatée par les autres auteurs c'est parce qu'elle cesse environ une heure après la mort et que sans doute les mesures avaient été faites trop tardivement. L'eau chaude fournit des résultats contradictoires, c'est-à-dire un abaissement du taux de CO- après la mort, sans doute par suite de la destruction d'une oxydase. L'eau douce courante n'entraîne la mort que trop tard pour (pi'une aug- mentation de CO- i)uisse être observée. — Y. Delage. Amar (Jules). — Phgsiopathologie de l'effort. — L'immobilisation du thorax en inspiration forcée n'a lieu que pendant l'effort brusque et de peu de durée, le volume d'air inspiré étant alors d'environ 7 litres et la pression totale sur la surface thoracique, correspondant à une pression manomé- trique de 75 mm de mercure. Ces conditions réclament un état physiolo- gique parfait. Dans l'effort modéré et continu la fixation du thorax en XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 145 arrt^t a lieu en demi-inspiration, ou même il n'y a plus d'arrêt et les mou- vements respiratoires restent continus. — Y. Di:i>age. ,y) Assimilnlion et dèsasstmilation. AhM)vpti(m. a) Chick (Harriette) et Hume ;;e. Margaret). — La t/isiri/nition dans les grains de blr, ri:- et ))taïs de la substance doit la carence dam^ le rcgime ali- mentaire détermine laptdi/névrite chez les oiseaux et le béri-béri chez r homme. — Le béri-béri ayant sévi parmi les troupes anglaises aux Dardanelles et en Mésopotamie en 1915-10, troupes nourries longtemps de viande de con- serve, de confiture et de pain blanc, les auteurs ont pensé que le régime était responsable des accidents, le béri-béri étant depuis quelques années considéré comme maladie par carence. Des conserves de viande et de lé- gumes ayant été analysées, on a constaté que les substances qui, dans les aliments frais, s'opposent au béri-béri y avaient été détruites par la stérilisa- tion. Pour le pain et le biscuit une étude plus approfondie était nécessaire. Ejkmann, Griuns, Braddox ont montré que le béri-béri tient à l'usage de riz dont le grain a été privé de certains éléments (riz poli à la meule). Les mêmes, avec Schau.mann (I9I0) et Vvnk (1913), ont montré que dans le son du riz, enlevé par le polissage, il y a une substance essentielle à la nutri- tion, FuNK Ta baptisée vitamine. Et il faut appeler vitamine antineuritique cette substance dont la carence dans le riz provoque le béri-béri. Cette vita- mine était considérée comme contenue dans la couche à aleurone sous jacente au péricarpe, couche qui part avec le son sous l'action de la meule. Les expériences faites sur le blé, et aussi sur le riz et le maïs, ont dé- montré à C. et H. que la vitamine anti-béri-bérique se trouve surtout dans l'embryon ou le germe, bien plus que dans le péricarpe. En ce qui con- cerne le blé, c'était probable. Holst (1907), Ed. Simpson (I91I) avaient montré ([ue le régime du pain blanc provoque la jjolynévrite, le béri-béri chez les pigeons, tout comme le fait le riz poli; par contre, les pigeons, restent bien portants si on leur sert du pain complet (pain avec germe et un peu de son). Hill et Flack (I9I1) ont montré la valeur alimentaire infé- rieure du pain blanc comparé au pain complet, dans Talimentation des rats. Ils ont fait voir encore qu'un développement satisfaisant est obtenu si au pain blanc on ajoute une suffisance de germe de blé. Et Me Collum et Davis (1915) ont vu que le rat vit bien de riz poli, de beurre et de sels aux- quels on ajoute des enveloppes de riz ou du germe de blé. Pour eux, dans le riz, ce serait aussi l'embryon qui contre-balancerait la polynévrite chez les oiseaux. Les expériences de C. et H. ont été préventives et curatives. Dans les premières, on détermine le minimum de matières vitaminées i embryons de blé, etc.), qu'il fallait ajouter à un régime donnant la polynévrite au pigeon en 15 ou 25 jours. Ce régime consiste en 40 grammes par jour de riz poli. Dans les dernières, on détermina le minimum des matières vitaminées qu'il faut faire absorber à un pigeon atteint de polynévrite aiguë, et qui, l'expérience l.e démontre, mourra dans les 24 ou 48 heures si l'on n'inter- vient pas. Cet'te quantité est faible : 2 gr. 5 de germe de blé suffisent, par- fois même moins. C'est à peu près la dose préventive : on empêche la polynévrite due au riz poli en ajoutant tous les deux jours 3 grammes d'em- bryon de blé, ou encore d'extrait de levure (2 gr. 5 de levure pressée = Ogr. 5 poids sec) en dose quotidienne. Les vitamines nécessaires se trouvent aussi ailleurs que dans l'embryon de blé, etc : on les rencontre dans le cœur, la cervelle de bœuf, dans l'orge, le jaune d'œuf, les lentilles. Les conclusions sont les suivantes. l'annéic i5ioi.O(;inLr:, xxii. 1917. 10 146 L'ANNEE BIOLOGIQUE. 1. Il s'agit de la distribution des vitamines anti-neuritiques (anti-béri- bériquesj dans les divers éléments du blé. du maïs et du riz. 2. Le germe (endosperme) du blé, après enlèvement de la couche à aleurone par les méthodes de mouture ordinaire, constitue la farine blanche. Elle manque de vitamine, et employée exclusivement comme aliment, elle provoque la polynévrite ou le béri-béri tout comme le fait le riz poli. 3. Aussi bien dans le grain de riz que dans le grain de blé, la vitamine anti-neuritique est concentrée principalement dans le germe ou embryon: elle existe aussi, mais en moindre quantité, dans le son (péricarpe et couche à aleurone . 4. Dans le cas du grain de mais, l'embryon possède aussi des propriétés anti-neuri- tiques marquées. Ici le scutellum peut être séparé de la plantule et étudié séparément. Ces deux éléments de l'embryon se sont montrés contenir de la vitamine anti-neuritique. 5. Les résultats pratiques montrent l'importance de faire entrer le germe dans la farine avec laquelle se font le pain ou le bi.s- cuit, surtout quand le régime comprend beaucoup d'aliments de conserve, qui manquent de vitamines anti-béri-bériques. 6. La ration quotidienne de germe de blé qu'il faut ajouter à un régime de riz poli pour empêcher le développement de la polynévrite est du même ordre de grandeur <|ue la <}uantité qui, administrée j^er os, guérit un pigeon en proie à une polyné- vrite aiguë occasionnée par un régime exclusif de riz poli. Cette relation n'est pas spéciale au germe de blé : elle vaut aussi pour d'autres aliments contenant les vitamines anti-neuritiques, la levure par exemple. 7. L'ad- dition de germe de blé à un régime de riz poli en quantité (3 gr. tous les deux jours) suffisant pour empêcher la polynévrite a .suffi aussi à maintenir le poids et la santé générale du pigeon. Les rations eu excédent (de "2 à 3 gr. par jour] ont amené un accroissement considérable dans le poids, la santé générale, et la vitalité des pigeons, qui, très vite sous l'influence de ce ré- gime, se sont montrés être en excellente condition. [Bonne bibliographie.] — H. DE Varigny. h) Chick (Harriette) et Hume (Margaret). — L'influence de lempéra- lures de 100" C. et plus sur la substance {vitamine; dont la carence dans le ré(jime jjrovoque la polynévrite chez les oiseaux et le béri-béri chez l'homme. — Les températures de cuisson des aliments ont-elles une action sur la vitamine dont la carence donne la polynévrite aux oiseaux et le béri-béri à l'homme? La question a son importance pratique. Il faut savoir si en cui- sant les aliments vers 100° C. ou en les stérilisant, au-dessus de lOO'' C, on diminue ou détruit les vitamines. Ce point n'a pas été étudié systéma- tiquement. GRnjNS(I90I)a vu qu'à 120" pendant une heure ou deux le riz non poli cesse de protéger contre la polynévrite ; font de même les haricots et la viande portés à la même température. Pourtant I-]ijkmann conteste le fait en ce qui concerne la viande de cheval (1906) : le riz perd bien sa vitamine, mais la viande de clieval (chauffée 2 heures à 120 Cl les con- serve. ScHAUMANN (lÔIOi obtient la polynévrite chez le chien avec la viande de cheval chauffée I, 2, 3 heures à 120t'-130'' C La vitamine di^ninuerait d'a- près HoLST |1907) par le chauffage à 110'^ C. une demi-lieure pour la viande de bœuf; par chauffage à 120" C. la réduction serait bien ]»lus marquée. Les pois secs et Torge non décortiqué ne paraissent pas souflVir d'un chauffage à 115" C, pendant une demi heure. Enfin, pour la plupart des observateurs il n'y a pas de destruction de vitamine à I(K)° C. C. et H. reprennent l'é- tude de la question en ayant soin de prendre comme critérium la tenipéra- lure non pas de l'autoclave mais de l'intérieur de la substance cliauifée, en "quoi elles ont raison. Car la substance met longtemps à s'échauffer, sur- I i XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 147 tout .si elle est .sèclie. En outre, C. et H. ont cherché à se procurer des don- nées sur l'influence de la durée sur la de.struction do la vitamine. Les expériences montrent que le i;enne de blé exposé deux heures à la tem- pérature de 100" C. environ ne perd pas apprécial)lcmeut de ses vitamines. Si donc le germe figure tlans la farine, on peut compter que le pain ou le biscuit fait avec celle-ci conserveront leurs propriétés anti-neuritiqiies après la cuisson. Par contre, aux températures avoisinant 120" C. il se tait une rapide destruction des propriétés anti-neuriti*iues des vitamines. Ceci a de l'importance pour le cas où les aliments consistent principalement en sub- stance de conserve, stérilisées à des températures au-dessus de 100' ('. La présence ou l'absence et le degré de de.struction des vitamines ont été évaluées non pas chimiquement — aucune méthode chimique n'existe en- core — - mais biologiciuement, en employant les substances, témoins et chauf- fées, à nourrir des oiseaux ipigeons). H. et C. ont comparé les doses de grain de blé, nature et chauffé, qu'il faut donner pour guérir la polynévrite aiguë. L'expérience a fait voir que la destruction de la vitamine est très faible à 100' C En fait, deux heures de chauffage à 100" C. ne diminuent pas la proportion de vitamines : la dose curative reste de 2 gr. 5, tant de germe chauffé 2 heures que de germe non chauffé. Le germe qui subit 113" C. ])endant 40 minutes n'a plus que la moitié de l'efficience du germe non rhauffé; celui qui reste 2 heures entre 118" et 124'^ C. n'a plus que le quart au plus, parfois le dixième seulement. L'extrait de levure qui est riche en vitamine, mais qui est plus riche en eau aussi, perd plus de ses propriétés anti-neuritiques que ne le fait le germe de blé, moins hydraté, au-dessus de 100'^' C. Que se passe-t-il dans le pain? La cuisson dure une heure au moins et la température s'élève à 101° C, au plus. Si le germe entre dans la compo- sition de la farine, rien à craindre : les vitamines ne sont; pas appréciable- ment diminuées ou détruites, mais la rapide destruction des vitamines vers 120" C. donne lieu de croire que les aliments stérilisés par la chaleur doivent manquer de vitamines. C. et H. ont examiné deux rations d'ar- mée : viande-légumes, et constaté que ce qu'il reste de vitamines est peu de chose. La stérilisation des aliments de conserve entraîne une destruction considérable de vitamines. — H. de Varig.ny. Mackeridge (Florence A.). — Sur qmdques effets des. substances orrja- niques stimulant la croissance {auxiinones) sur les organismes du sol inter- venant dans le cycle de l'azote. — Résumé. De tous les faits réunis dans l'é- tude dont il s'agit, il résulte que l'humus soluble^ et sui'tout celui qui est produit par la décomposition bactérienne constitue un facieur très impor- tant au point de vue des activités des bactéries du sol. Son effet sur les or- ganismes semble être très indépendant de la matière organique qu'il peut renfermer et de toute action physique déterminée par sa nature collo'idale ; il est dû à la présence dans l'humus de substances .stimulant la crois- sance, ou auximones. L'influence de ces auximones sur les organismes inter- venant dans le cycle de l'azote peut être brièvement résumée, de façon générale, en disant qu'elles accroissent le taux de la fixation de l'azote et de la nitrification, qu'elles diminuent celui de la dénitrification, et sont sans ac- tion appréciable sur le taux de l'ammonification. Ces résultats sont intéres- sants par l'indication qu'ils fournissent relativement au rùle spécifique des auximones. Si ces substances agissent simplement comme stimulants sur le protoplasme bactérien, il faut s'attendre à les voir agir de façon similaire sur toutes les cla.sses de bactéries. Si, d'autre part, elles jouent quelque rôle dans l'édification de la molécule azotée complexe, il suit qu'un effet diamé- 148 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. tralement opposé devrait être attendu de l'addition de ces substances à deux classes de bactéries à fonction si divergentes, les unes intervenant dans le processus constructif aboutissant à l'oxydation et à la fixation de l'azote sous forme organique, les autres à fonction destructrice, qui amènent la décomposition et la libération de l'azote sous forme d'élément libre. — H. DE Varigny. Bottomley {VJ. B.). — Quelques e/fets des substances favorisant la croissance (auximones) sur la croissance de Lemna minor en solutions miné- rales de culture. — L'auteur a montré précédemment que si de la tourbe est additionnée d'une culture mixte d'organismes aérobies du sol, pendant 15 jours à 20 C, la matière organique se décompose vite, et il se forme dans la tourbe « bactérisée » certaines substances favorables à la crois- sance des auximones, dont l'addition, en très petite quantité, à l'eau contenant des plantules de blé favorise notablement la croissance de celles-ci. L'auteur a repris l'expérience sur Lemnœ minor, de forme com- mode pour l'expérience. La plante était cultivée en solution de Detmer. L'action des auximones n'est pas douteuse : il suffit de jeter les yeux sur les figures représentant les cultures (sur assiette) de Lemna (en nombre donné égal) avec et sans auximones. La tourbe bactérisée semble contenir des matières organiques qui, ajou- tées à un milieu de culture minéral complet, ont une action remarquable sur la croissance du Lemna vivant dans la culture. En l'absence de ces auximones, la croissance et la multiplication sont arrêtées; les auximones semblent essentielles à l'utilisation effective et à l'assimilation des éléments minéraux. Ces auximones doivent être des produits de décomposition or- ganique, car la tourbe bactérisée n'est que de la matière organique décom- posée successivement par des microbes aérobies et anaérobies. B. constate du reste qu'on obtient des auximones du fumier bien consommé et du ter- reau de feuilles décomposé. Noter à ce propos que les mares d'eau stagnantes où se plaisent le plus les Lemna doivent contenir fatalement de ces pro- duits de décomposition. On ne sait pas assez de la nature de ces auximones pour se rendre compte de la façon dont elles fonctionnent. Certaines pour- raient être absorbées et utilisées directement comme aliments. Schreiner et Skinner ont montré que des produits azotés de décomposition, comme la créatinine, l'histidine et l'arginine, peuvent remplacer les nitrates dans une solution de culture et qu'ils sont absorbés, même en présence des nitrates. « Ces composés, disent-ils, sont absorbés tels quels et directe- ment utilisés pour l'édification des protéines et des autres éléments azotés complexes des matières végétales. » Ils disent aussi que l'énergie habituel- lement employée dans une plante à effectuer les transformations de l'azote inorganique en forme organique peut être dépensée autrement quand ces auximones sont fournies à la plante; de la sorte « l'efficience de la plante est accrue et la croissance est favorisée quand la plante reçoit des composés qui serviront directement à édifier des tissus ». D'autre part, certaines auximones peuvent produire un effet analogue à celui que provoquent les vitamines qui jouent ce rôle dans la croissance animale. La fraction de tourbe bactérisée s'obtient de la même manière (jue les vitamines, et on a peine à comprendre connnent une addition d'aussi peu de matière organique que 13 parties pour un million de cette matière à une solution contenant déjà .").500 parties pour un million de sels miné- raux alimentaires pourrait produire les résultats obtenus si elle ne. con- .sistait qu'en une nouvelle addition d'aliments végétaux. Il y a très proba- XIV. — PHYSIOLOGIE GHNERALE. 149 blenient des vitamines dans la tourbe bactérisée : l'extrait aqueux libre d'acide liumique, l'extrait alcoolique et la fraction pliospho-tungstique don- nent toutes une réaction positive avec le réactif à l'acide pliospho-tungstique Folin-Maccalh:m. Cette réaction positive que ne donnent pas les fractions cor- respondantes de tourbe crue, est considérée par Williams et Seidell comme indiquant, avec certaines réserves, la présence de vitamines. Il se peut que dans l'extrait aqueux complexe de tourbe bactérisée il y ait à la fois des aliments des végétaux et des substances alimentaires néces- saires : tous deux agissent ensembl'e et l'extrait aqueux n'est pas la moins efficace. On admet généralement que les plantes vertes construisent des matières protéiques complexes au moyen de sels minéraux, et de sels minéraux seulement. Alors comment expliquer l'action des auximones? Le Lemna aurait-il perdu cette faculté, ou serait-il une exception? 11 a pourtant besoin de certaines matières organiques, en outre des minérales. Mais les plantes utilisent les engrais organiques. L'extrait de fumier et le jus du trèfle rouge stimulent beaucoup la croissance des plantules de blé vivant dans des solutions d'extrait du sol et d'éléments minéraux, d'après Livingsto.n, pour qui c'est la matière organique de l'extrait, qui agit grâce « à quelque in- fluence correctrice qui agit sur les corps toxiques de l'extrait du sol et sur ceux qui semblent être produits par les plantules ». Il ne croit guère à une action directe sur la nutrition des plantes. L'effet de l'addition des substances organiques sur la croissance du Lemna ne se manifeste pas seulement par l'énorme accroissement dans le nombre et le poids des plantes, mais aussi par l'accroissement de vi- gueur des cellules végétales et par la plus grande densité du protoplasme de celles-ci. la grosseur supérieure des noyaux, et les chloroplastides plus nombreux. Evidemment, les substances organiques jouent un rôle précis et essentiel dans le métabolisme général de la plante. Jusqu'à quel point ces substances sont-elles nécessaires à la croissance des plantes en général"? L'expérimentation seule le fera voir. On pourra objecter le fait que des plantules de plantes terrestres peuvent arriver à maturité en cultures liquides de sols minéraux. Mais cela ne prouve pas que les plantes vertes n'ont pas toutes besoin de traces de certaines matières orga- niques, car il a été prouvé que par la germination il se produit des matières azotées organiques favorables à la croissance. Brown a montré que, durant la germination du grain d'orge, certaines matières azotées solubles, qui sont essentielles aux premières phases du développement de la jeune plante, sont formées dans l'endosperme et absorbées par l'embryon. B. a encore constaté que l'extrait aqueux de graines germées a, sur le Lemna poussant en solution de culture, le même effet que la tourbe bactérisée, alors que les graines sèches ne fournissent pas de substances favorables à la crois- sance. Il semble donc que les plantules employées dans les expériences ordinaires de culture en eau contiennent déjà les quantités infinitésimales de substances organiques nécessaires à la croissance ordinaire, mais qu'une nouvelle provision est nécessaire pour assurer la croissance et le dévelop- pement optima. Il n'est donc pas déraisonnable de supposer que les sub- stances organiques favorisant la croissance soient aussi nécessaires à la nu- trition végétale qu'à l'animal, puisque la différence dans le métabo- lisme entre les plantes et les animaux n'est que de degré. Tout comme la plante doit à l'activité des l)actéries dans le sol l'azote qu'elle passe à l'ani- mal sous forme élaborée, pareillement les vitamines que l'animal reçoit de la plante ne sont pas entièrement fabriquées par celle-ci même, mais 150 L'ANNEE BIOLOGIQUE. sont au moins en partie les produits de l'activité des bactéries dans le sol où poussent les plantes. Les conclusions générales de l'auteur sont les suivantes. l"^ La tourbe brute, quand elle est plus complètement décomposée au moyen des organismes aérobies du sol (tourbe « bactérisée i>) se trouve contenir certaines subiïtances favorisant la croissance des auximones. 2*^' Les plantes de Lemna miuorne peuvent continuer à croître pendant un temps de quelque longueur dans des solutions de culture ne contenant que des aliments nutritifs minéraux. 3" La présence de matière organique soluble est essentielle pour la croissance complète. 4° L'addition à la solution de culture minérale de 368 parties pour un million.de matière organique provenant d'un extrait aqueux de tourbe bac- térisée a eu pour résultat, en 6 semaines, une multiplication, en nombre de 20 et en poids, de 62 par rapport aux témoins (expériences sur Lemna). L'extrait aqueux privé d'acide humique représentant une addition de 97 parties de matière organique pour un million, a donné 9 12 le nombre; 29 fois le poids: 32 parties pour un million de l'extrait alcoolique ont donné 3 fois 1/3 le nombre, et 7 fois 13 le poids: 13 parties pour un million de la fraction phospho-tungstique ont donné 1.5 fois le nombre, et 2.5 fois le poids. 5'' L'effet de la réduction dans la quantité des auximones par le fraction- nement successif de la tourbe bactérisée a été également manifeste d'après l'apparence générale des plantes. Celles dans les milieux minéraux n'ont fait que diminuer en dimensions de semaine e;,i semaine, et ont pris une apparence très malsaine, tandis qu'il y avait amélioration progressive dans l'apparence des plantes recevant des quantités croissantes d'auximones. Celles qui ont reçu les plus fortes quantités ont conservé leur apparence saine normale au cours de toute l'expérience et ont augmenté de dimen- sions. G° L'effet favorable des auximones n'était pas dû à une neutralisation des substances toxiques présentes dans l'eau distillée ordinaire, puisque les mêmes résultats ont été obtenus avec l'eau distillée dans le verre. 7" Un échange de solutions de culture, avec et sans auximones, montra que les plantes sont très sensibles à la présence ou absence de ces .sub- stances. 8° Peut-être certaines de ces substances favorables à la croissance peu- vent elles agir directement comme aliments organiques, alors que d'autres seraient de la nature des substances alimentaires accessoires. — H. de V.v- RIGNV. ci "Weill (E.) et Mouriquand (G.). — Ae.s maladies par carence. Carenci' expérimentale. Carence clinique. — Etude générale sur les vitamines et les maladies par carence. Les^auteurs qui donnent la bibliographie de leurs tra- vaux personnels auraient dû donner celle des travaux très antérieurs d'E.iK- MANN, Fraser et Stanton, Suzuki, Shimamura et Odaki, Funk, Voegtlix, etc. I. Carence expérimentale. A. Carence chez le pigeon par décortication ou stérilisation des céréales et légumineuses. Le pigeon est le sujet de choix. Nourri aux graines cortiquées cassées, il reste normal et sain. Nourri aux graines décortiquées, il présente vile de VinapjxHence (qui disparaît par consommation de graines cortiquées ou bien de son de riz, ou d'extrait de celui-ci, ou encore de vitamines; des XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 151 selles aqueuses: de la perte de poids; des troubles cutatirs (plumes hérisr sées); et des manifestations nerveuses qui s'observent d'ailleurs aussi bien avec les grains oortiqués stérilisés qu'avec les décortiqués. Vers le IS"^ jour, apatliie, somnolence, puis incoordination des pattes, ataxie, puis para- lysie. Les accidents surviennent vers le 2o<^, le 30*, le 40" jour selon l'ali- ment (riz poli, orge décorticiuée, blé décortiqué, macaroni pulvérisé, maïs décortique, graines décortiquées ou stérilisées). Avec les légumineuses décortiquées ou stérilisées, les accidents se produisent plus tard seulement (80e jour). Description des troubles débutant par la paralysie des pattes, puis paralysie des ailes, dysphagie, un syndrome cérébelleux spécial (ca- brioles, spasmes, mouvements forcés, giration, par crises) paralysie, laryn.iiie, torpeur, catalepsie. Les nerfs présentent des lésions de dégénérescence, le système nerveux est appauvri en lipoïdes phosphores (Funk); les signes de polynévrite sont évidents. Et 2 ou4mgr. de vitamine les font disparaître en quelques heures (Funk). Ce processus a pour parallèle en pathologie humaine le béri-béri, dont Ejkmann a pu reproduire une des formes chez le pigeon par alimentation aux graines décortiquées. Le béri-béri paraly- tique reproduit les symptômes des polynévrites. Or, d'où vient le béri-béri".' On a cru à une infection, sans jamais découvrir le germe. Nulle infection ne joue de rôle dans le béri-béri des pigeons, puisque celui-ci se produit avec les graines cortiquées stérilisées. D'ailleurs le béri-béri n'est pas contagieux. On a cru expliquer le béri-béri par des toxiques, des poisons dans le riz, mais il faudrait alors supposer que toute graine contient un poison dans le grain et un contre-poison dans l'enveloppe. La théorie do la carence explique le béri-béri en supposant que la décortication enlève au grain des substances essentielles à la nutrition, substances encore indé- terminées, qu'on a pu extraire dans une certaine mesure, et qui améliorent ou guérissent les pigeons atteints de béri-béri expérimental : orizanine du riz, de Suzuki, Shimamura et Odaki, vitamine de Funk, trouvées dans le riz et aussi dans la cervelle, la levure, le jus de citron, et qui serait une base pyrimidique, produit très instable, existant en petite quantité (2 gr. 5 pour 100 kilos de son de riz) et ayant une action très puissante. Cette substance injectée au pigeon béri-bérique le ressuscite littéralement. Tous les grains contiendraient plus ou moins de vitamine, dans le son ou les couches sous- cellusosiques : on en trouve aussi dans la levure de bière, le lait, etc. Les vitamines sont peut-être plusieurs et de sortes diverses, existant dans tous les aliments frais (légumes, fruits, viande) et non stérilisés. Cette dernière réserve est essentielle. La stérilisation par la chaleur enlève leur activité aux grains cortiqués : elle agit comme la décortication, même plus, car le grain décortiqué parait conserver un peu de vitamine; le grain cor- tiqué stérilisé pas du tout. Les pigeons nourris avec ce dernier sont hyper- carencés et succombent plus vite. B. Carence chez les mammifères. Ceux-ci ont le même besoin de vitamines. Ni la viande crue, ni la salée, ni la frigorifiée ne déterminent (en régime exclusif) de carence chez le chat, mais la viande stérilisée le fait, et tue celui-ci. En outre la viande crue guérit le chat carence par la stérilisée. La viande depuis longtemps salée serait appauvrie en vitamine. Les lapins nourris aux légumes stérilisés meurent, nourris aux légumes longue- ment bouiUis, ils présentent des troubles. A ce propos, discussion sur les rapports possibles entre le béri-béri et le scorbut. Car les aliments avita- minés qui produisent chez le pigeon la polynévi'ite, c'est-à-dire du béri-béri, à peu près, déterminent chez les mammifères, ])arfois des lésions osseuses du type scorbutique i en dehors des cas où il apparaît de la polynévrite, et 152 L'ANNEE BIOLOGIQUE. parfois le même mammifère présente à la fois du scorbut et du béri-béri). Le scorbut parait être, comme le béri-béri, une maladie par carence. Tous deux éclatent dans les mêmes conditions et disparaissent par l'usage des aliments frais (non conservés). Mais il ne semble pas qu'il y ait une seule et même vitamine antiscorbutique et antibéribéri que. Le pigeon carence par riz décortiqué est guéri par la cuticule du riz, non par le jus de citron. La levure de bière, qui serait antibéribérique, n'est pas antiscorbu- tique. Il semble y avoir deux vitamines distinctes, peut-être plusieurs. Peut- être les deux existeraient-elles tour à tour dans telle graine, par exemple : l'une avant, l'autre après germination. Pour "W. et M., les d,eux vitamines, antibéribérique et antiscorbutique sont babituellement liées dans les ali- ments (légumes frais, fruits, graines germées, viandes fraîches); mais Fantiscorbutique serait plus instable, moins durable. C. La croissance ef les substances ferments. Nourri aux graines cortiquées diverses, le pigeon se développe bien mieux que le pigeon nourri d'une seule graine cortiquée : la croissance de ce dernier est médiocre. Aux céréales décortiquées ou stérilisées, il y a arrêt de croissance et chute de poids. Pourtant la quantité des aliments absorbés est la même : c'est la qualité qui diffère, ou bien la faculté d'assimilation, plutôt. Des rats nourris avec des albumines, graisses, hydrocarbones, et sels en proportion voulue vivent, mais sans croître (Osuorn et Mendel). Si à ce mélange on ajoute lui ^eu de lait frais, la croissance se produit (Hopkins); ce qu'il y a d'aliments dans le lait ne peut expliquer ce fait qui tient plutôt à ce que le lait renferme quelque substance active, un ferment de la croissance. Aussi CooPER admet-il une vitamine en sus des vitamines antibéribérique et antiscorbutique. [De même chez les plantes il y aurait des vitamines de croissance et les auximones de Bottomley.] D. Mode (V action des substances ferments sur la nutrition. Les vitamines stimuleraient la croissance (y compris celle des tumeurs malignes trans- plantées), elles amèneraient la bonne utilisation des aliments (vitamines antiscorbutique et antibéribérique). De quelle façon? on ne sait. 11 semble qu'elles soient très actives, agissant à doses infinitésimales, et nécessaires à l'assimilation, à l'utilisation des éléments contenus dans les aliments. Pour FuNK, elles agiraient spécialement sur le métabolisme hydrocarboné. Mais comment? Par une action sur les glandes à sécrétion interne? Peut-être. Le thymus disparaît chez le pigeon au riz poli, qui présente encore des altérations de l'hypophyse, du corps thyro'ide, des glandes génitales. Mais sur ce point rien de bien précis encore : il reste beaucoup à faire. E. Inanition et exclusivité alimentaire comparées à la carence. L'animal carence par l'alimentation avitaminée n'est pas inanitié. Le pigeon inanitié au blé cortiqué meurt sans phénomènes de carence. De même pour le chat. D'autre part, on ne peut dire que ce .soit ralimentation exclusive par un aliment qui explique le béri-béri, le scorbut, etc. Le pigeon supporte fort bien de vivre d'un seul grain cortiqué, le chat, de vivre de viande fraîche. vXssurément, un régime mixte de grains cortiqués convient mieux au pigeon que l'alimentation par un seul grain cortiqué. Mais la variété ne sulïit pas. Le pigeon nourri de 3 .urains décortiqués meurt vite, avec phénomènes de carence. L'alimentation variée n'est favorable que si elle n'a pas été carencée par décortication ou .stérilisation. II. La caretrce alimentaire en clinique. A. Chez l'en faut. Rien ne vaut le lait pour alimenter l'enfant. Le lait frais, naturel, est vitaminé. Mais le médecin, en abusant du lait stérilisé et des farines très pures, provoque des phéno- mènes .de carence. Le lait de femme peut toutefois être carence, probable- XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 153 ment par suite d'une alimentation défectueuse, pauvre en légumes et fruits par exemple, de la nourrice. Le lait de vache, cru, est antiscorbutique et reste tel malgré la pasteurisation et l'ébullition. Le lait fraîchement stérilisé reste bon : mais les laits industriels stérilisés et conservés, humanisés, la farine lactée, les conserves de lait semblent avitaminés et soRt une cause de scorbut, à la longue (après 6 ou 10 mois, Comby). Le scorbut infantile se produit aussi par abus des farines trop raffinées, c'est-à-dire des céréales décortiquées. VA au régime du lait carence et de farines careneées aussi, trop blutées, les accidents se produisent plus vite. H. Carence alimentaire chez l'adulte. Normalement, se nourrissant d'ali- ments variés, l'adulte reçoit généralement sa suffisance de vitamines. Mais en voyage au long cours, en expédition polaire, en guerre, en ville assiégée, il peut, obligé d'abuser d'aliments de conserve, ne pas absorber assez de vitamines. A l'armée, durant la grande guerre, il y a trop de viande et de légumes secs, pas assez de légumes et fruits [pourtant la viande et les légumes secs contiennent des vitamines]. Mille exemples ont été cités d'épidémies de scorbut par aliments conservés, cédant aux légumes et fruits : W. et M. ont même vu quelques cas de pré-scorbut chez certains soldats. A ce propos ils donnent quelques renseignements intéressants sur les substances antiscorbutiques : pomme de terre, surtout fraîche et jeune, légumes frais, oignons et oseille en particulier (éviter les légumes trop cuits, car l'ébullition prolongée tue les vitamines, et les légumes de con- serve, à moins de disposer aussi de lait, de légumes frais); fruits frais — les verts seraient plus riches en vitamines que les mûrs, — fruits et légumes cuits au vinaigre qui leur conserverait le maximum de pouvoir antiscor- butique; les légumineuses ne seraient pas antiscorbutiques, surtout si elles sont décortiquées (haricots, pois secs, lentilles); la viande fraîche est anti- scorbutique à condition de n'être pas trop cuite : les viandes stérilisées ne le sont pas, mais les frigorifiées le sont très nettement. Et le pain de guerre? "W. et M. condamnent formellement le pain blanc pour les troupes. Le pain bis vaut beaucoup mieux, apportant les vitamines qui manquent souvent aux autres aliments. On a vu apparaître le béri-béri dans la marine norvégienne quand on substitua le pain blanc au pain de seigle. Magendie a vu mourir son chien au pain blanc, l'autre, au pain bis, a résisté sans peine. Le pain bis est bienfaisant par les vitamines du son. Le pain complet est parfait, mais tous les estomacs ne le digèrent pas. Le pain où entrerait trop de riz décortiqué ne serait pas à recommander (Ejkm.\nn) : il serait appauvri en vitamines. Mais le pain au riz cortiqué serait excellent. III. Conclusions générales. \'> Le béri-béri est imputable au riz décortiqué et peut être produit par tout autre grain décortiqué. 2° Décortiquer un grain ou le stériliser revien- nent au même. Même action sur les animaux, permettant d'indiquer dans les deux cas la carence de vitamines. 3° Le béribéri et le scorbut sont apparentés, mais il y a lieu d'admettre des vitamines antibéribériques et antiscorbutiques distinctes. 4" Les maladies par carence ne sont pas dues ;i l'inanition ou à l'uniformité alimentaire, mais au manque de quelques substances-ferments siégeant surtout dans les cuticules des céréales et légu- mineuses et très répandues chez les légumes et fruits frais, dans la viande fraîche, etc. 5° C'est une grande erreur de fournir du pain blanc aux classes peu fortunées, car, ne pouvant absorber beaucoup d'autres aliments riches en vitamines, elles se trouvent beaucoup mieux du pain bis, surtout si elles consomment des aliments (viande, lait, légumes) stérilisés, car 154 L'AIVNEE BIOLOGIQUE. les aliments stérilisés sont privés de leurs vitamines et la chaleur tue celles-ci (mais non le froidj. [Ces conclusions générales sont surtout d'ordre clinique, comme il con- vient dans un recueil de médecine. Mais les conclusions scientifiques ont été indiquées au fur et à mesure. 11 faut le reconnaître, les vitamines sont plutôt une hypothèse qu'un fait démontré. Mais il y a beaucoup à dire en leur faveur : l'idée suscitera certainement des expériences, reclierches et discussions qui seront profitables à la biologie.] — H. de Varigny. rt)'Weill(E.)et Mouriquand(G.). — L'alimentation des cobayes par l'orge en état «c rptiescent », et en état de germination. — Ou sait que les oiseaux granivores, s'ils succombent avec des phénomènes béribériques, s'ils suc- combent à l'alimentation par des graines de céréales décortiquées, prospè- rent indéfiniment avec des graines de céréales complètes même sèches, c'est-à-dire à l'état quiescent. En serait-il de même pour des mammifère»? L'expérience a répondu aux auteurs par la négative. Des cobayes nourris avec 25 grammes par jour d'orge sèche et eau à volonté, sont morts au bout d'un mois avec des phénomènes scorbutiques. Nourris avec le même poids d'orge ayant subi trois jours de germination pendant lesquels le poids de l'orge sèche avait augmenté, mais, non la quantité de substance nutritive, ces animaux ont survécu de 2 mois 12 à près de 4 mois et ont succombé aussi avec,des phénomènes scorbutiques. Ainsi, la germination a développé des substances, sans doute des ferments, qui ont notablement augmenté la valeur nutritive de l'orge pour le cobaye. — Y. Delage. 'Weill (E.), Cluzetet Mouriqnand \G.). — Xer/'s et muscles des pigeons paralysés par une alimentation ca'>'encée. — Chez les pigeons présentant des troubles paralytiques accentués, même si accentués que la mort était prochaine, aucune modification n'a pu être constatée ni dans le neurone moteur périphérique, ni dans les muscles. — Y. Delage. b) "Weill (E.) et Mouriqnand G. j. — Recherches sur la valeur alimentaire du mais. — Tandis qu'à l'état naturel, il constitue pour le pigeon une ali- mentation complète et excellente, le maïs engendre des symptômes béri- bériques, paralysie, dystrophie cutanée, chute des plumes, lorsqu'il a été décortiqué ou stérilisé. Cela montre que la carence doit porter sur quelques ferments thermolabiles et contenus dans l'enveloppe du grain. 7- Y. Delage. Rondoni (P.) et Montagnini (M.). — Lésions histologirptes dans le mai- disme, dans le jeûne et dans le scorbut e.i'périmenlal. — Le ma'ïdisme se distingue par ses symptômes du scorbut. Il comporte des altérations des glajides endocrines et peut s'expliquer aussi bien par une intoxication que par une avitaminose. — Y. Delage. Rondoni (P.). — Recherches sur l'alimentation maldique spécialement dans son rapport avec Vétiologic de la pellagre. — La pellagre peut être rap- portée aux effets du maïdisme par suite d'avitaminose ave<- dénutrition chronique. — Y. Delage. Besse (Pierre M.) et Budin-Œhler (E.). — Essai de diététique expéri- mentale. — Les expériences ont porté sur des lapins, cobayes, pigeons, rats et surtout souris blanches. La diète spéciale a été poursuivie avec assi- XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 155 duité, mais sans être exclusive, c'est-à-dire en adjonction aux aliments habituels, en sorte que la carence ne saurait être invoquée. Pulpe de pla- centa : augmentation de riiômoglobine et des globules rouges ; poids et croissance augmentés ; muscles plus épais et plus rouges ; organes géni- taux, cœur et autres viscères très agrandis. Divers sucres et fruits crus : éruptions cutanées, souvent dormatites, augmentation des parasites, ten- dance aux effusions sanguines : hémophilie, hématomes, etc. Les mêmes fruits fortement ébouillantés : aucun des symptômes précédents. Corps gras, quelques lésions cutanées moins importantes. La cessation de l'alimenta- tion nocive, si celle-ci n'a pas été trop longtemps continuée, permet le re- tour à l'état normal, mais il est remarquable que la reprise de l'alimenta- tion nocive, même pour un seul repas, ramène les accidents. La comparai- son des effets du vin et de Talcool, soit ingérés soit injectés, donne des résul- tats si différents qu'on en peut conclure que l'alcool n'est pas dans le vin la partie la plus nuisible. — Y. Delage. Ramoino (P.)- — Contribution à l'étude des alimentations incomplètes. — Des cobayes alimentés avec du maïs, du riz et du blé meurent aussi bien si ces graines sont entières que si elles sont décortiquées, mais plus vite dans le dernier cas que dans le premier. Cela semble indiquer que quel- ques vitamines spéciales et nécessaires se trouvent dans les enveloppes de ces trois graines. — Y. Delage. Hart (E. W.), Mac CoUum lE. W.), Stembock |H.) et Humphrey iG. C). — Action physiologique sur la croissance et la reproduction des rations combinées d'aliments de source restreinte. — Des expériences portant sur l'alimentation du bétail ont montré qu'il ne faut pas s'en tenir, dans la dé- termination des rations combinées de divers aliments, au calcul des poids de substances azotées et ternaires. Non seulement les protéines et les hydrocar- bonés sont de natures différentes, mais il y a lieu de tenir compte de fac- teurs plus obscurs, tels que les vitamines, et de la toxicité qui se révèle chez certaines substances par mi emploi prolongé. Cette toxicité peut d'ailleurs être combattue par l'emploi de certains aliments, même ayant une toxicité propre de nature différente. Le but principal de ces recherches est moins de fournir des conclusions précises que d'attirer l'attention siir les points de vue variés' où il faut se placer pour juger sainement la question d'une ali- mentation satisfaisante du bétail. — Y. Delage. Anonyme. — Alimentation insuffisante, cause de stérilité. — Des expé- riences de Léo Lœi'. sur le cobaye ont montré que l'alimentation insuffi- sante peut, aussi bien que l'alimentation exagérée, être cause de stérilité. La chose est peut-être applicable à l'homme, ce qui légitime la décision prise récemment à Berlin d'accorder aux nouveaux mariés pendant six semaines un supplément d'aliments. — Y. Delage. Carlson (Anton Julius). — Le contrôle de la faim dans les étals de sanlé et de maladie. — Les théories explicatives de la sensation de faim se groupent sous deux chefs : l'origine périphérique et l'origine centrale. La première invoque l'excitation des nerfs de l'estomac par les conditions résultant de l'état de vacuité (contractions à vide, crampes musculaires, réplétion des glandes, etc. etc.); l'origine centrale fait appel à l'excitation de centres ner- veux spéciaux, encore indéterminés, par le sang appauvri par le ieùne; des théories mixtes invoquent simultanément les deux causes. Les tliéories péri- 156 L'ANNEE BIOLOGIQUE. phériques n'expliquent pas que la faim ne soit pas complètement apaisée par l'ingestion de substances iner^tes ; les théories centrales n'expliquent pas le caractère périodique des sensations de faim; en faveur de la théorie mixte plaide l'expérience de Schlessinger, montrant que la faim peut être apaisée par l'action simultanée des lavements nutritifs, combinée avec l'in- gestion de matières inertes ou avec la cocaïnisation de la muqueuse stoma- cale. Des expériences précises sont nécessaires. Au moyen d'une poire de caoutchouc introduite dans l'estomac et reliée à un manomètre ou enduite de bismutli pour être rendue perceptible à l'écran fluorescent, l'auteur, confirmant les expériences précédentes de Cannon et Washburn, montre que les crises périodiques de sensation de faim coïncident avec les crises de contraction de l'estomac vide. Ces contractions, dont les caractères sont minutieusement étudiés (type à 20" d'intervalle, type à 30"), ne diffèrent pas essentiellement de celles qu'exerce l'estomac plein sur son contenu. Les con- tractions digestives passent insensiblement à celles qui, s'exercant à vide, coïncident avec la sensation de faim. — Etude des contractions stomacales chez divers animaux, oiseaux, reptiles, amphibiens. Chez la grenouille, les contractions cessent au-dessus de '3S" C. et au-dessous de LS*"' C. Ce dernier fait explique que les animaux hibernants ne soient pas tourmentés par des sensations de faim pendant leur sommeil. — Les sensations de faim sont, pour un jeûne modéré, proportionnelles à l'intensité des contractions; mais après un long jeûne, les moindres contractions déterminent des crises in- tenses de faim. Dans le long jeûne, les sensations de faim continues corres- pondent à des contractions toniques permanentes ou peu espacées. Les con- tractions du cul-de-sac sont plus spécialement en rapport avec la faim, celles de la région pylorique semblant indifférentes; ces dernières sont très accen- tuées dans le vomissement. Contrairement à l'opinion de Cannox et Wash- BURN, l'auteur trouve que les contractions de l'œsophage peuvent accompa- gner des contractions stomacales déterminant la faim, mais à elles seules elles ne déterminent pas cette sensation. Il en est de même pour les contrac- tions intestinales. — La faim détermine l'augmentation de l'excitabilité des centres nerveux, ce qui explique la nervosité et l'incapacité de fixer l'atten- tion chez les gens affamés. — Parallèlement aux contractions de faim, se manifestent, même lorsque l'attention est détournée, un accroissement de la vitesse du pouls, un certain degré de paralysie vaso-motrice, se traduisant par une augmentation du volume du bras, et une augmentation de la sécré- tion salivaire indépendante de la vue ou de l'odeur des aliments. La faim engendre une sensation de faiblesse, qui disparaît dès l'ingestion des aliments lorsque lejeùneaété court, mais qui persiste jusqu'après l'absorption après un long jeûne. Les nausées et le sentiment de vide qui se manifestent chez certaines personnes cèdent aussi immédiatement après ingestion d'aliments. Ces faits montrent la participation des causes périphéri(iues et des causes centrales dans les effets de la faim. — La faim et l'appétit, considérés dans l'opinion commune comme des degrés d'une même sensation, se sont mon- trés, au contraire, différents par leur nature à tous ceux qui en ont fait une étude spéciale. Faim et appétit peuvent exister l'un sans l'autre. L'appétit semble en rapport avec certaines sensations périphériques (production de suc gastrique, tonus des muscles de la mastication et de la déglutition, kines- thésie buccale et pharyngienne), mais est surtout conditionné par réiément psychique (souvenir de la nourriture et des sensations agréal)les qu'elle pro- cure généralement, combinés avec une faim plus ou moins notable). — La muqueuse stomacale se montre à peu près insensible dans les opérations chirurgicales aux pressions, tensions, flexions, piqûres, etc., mais elle est XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. '^157 sensible aux agents corrosifs qui détruisent les extrémités nerveuses. Il ré- sulte de là que les sensations résultant des contractions stomacales doivent avoir leur siège dans la musculeuse. — La perception des sensations de chaud et de froid a été très discutée. Lorsqu'elle existe, elle a été rap- portée à Textensiou de ces sensations à l'œsophage ou à la paroi cutanée voisine. Les expériences de l'auteur démontrent que la muqueuse stoma- cale perçoit les sensations de chaud et de froid quand l'excitation est assez accentuée (.au-dessous de 13° C. et au-dessus de 55° C.) ; la brièveté de la pé- riode latente (5 à 10 secondes) met hors de cause la paroi abdominale ; des expériences ingénieuses démontrent la vérité de l'opinion soutenue par l'auteur. — Analyse des sensations de satiété, de plénitude, de nausées et d'appétit. — Les contractions de faim sont plus fréquentes chez les jeunes; les expériences avec le ballon concordent avec les impressions subjectives. Ces remarques ont permis de fixer objectivement l'intervalle entre les repas chez l'enfant à la mammelle : il est de 2 h. 1/2 à 3 h. Avec l'âge, l'activité des contractions de faim et leur longueur diminuent, tandis que celle des périodes intermédiaires de quiescence augmente, en rapport avec l'activité du métabolisme qui ralentit les variations dans la constitution chimique du sang. — Dans le jeune prolongé jusqu'à 5 jours, la sensation de faim va d'abord en croissant ; elle est assez inconfortable sans être vraiment doulou- reuse ; puis elle diminue les 4^ et Séjours et aboutit, sinon à une indifférence pour la nourriture, du moins à une disparition de la préoccupation con- stante des 3 premiers jours. Cependant, le ballon stomacal montre que les contractions de faim périodiques, non seulement ne cessent pas, mais ten- dent vers un tétanos. La chose parait s'expliquer par la dépression nerveuse qui fait que les sensations ne sont plus aussi fortement senties. Cependant l'auteur et son élève, qui se sont soumis à cette expérience, ont pu tout le temps continuer à se livrer à leurs occupations habituelles sans autre incon- vénient qu'une certaine faiblesse'. Le sentiment de faiblesse disparut dès le premier repas, ce qui montre qu'il est de nature sensitive et réflexe, mais les forces primitives ne furent complètement récupérées qu'après 2 ou 3 jours. Pendant les 2 ou 3 semaines suivantes, les auteurs se trouvèrent par- ticulièrement dispos et comme rajeunis, avec appétit augmenté, ce qui montre que les cures périodiques de jeune sont véritablement bienfaisantes. L'impression de force et d'augmentation d'activité stomacale n'était pas pu- rement subjective, car elle a été contrôlée par des mesures. — Les faits observés chez les grands jeûneurs volontaires tels que Succi et d'autres, et chez les animaux concordent avec ceux- indiqués ci-dessus, mais sont moins caractéristiques vu l'ignorance de sensations subjectives chez ceux-ci et l'absence des mesures objectives chez ceux-là. — L'excision des hémisphères cérébraux, ne supprime ni la faim manifestée par la prise de nourriture ni les contractions de faim stomacales. Chez l'homme, durant le sommeil, bien que l'activité de tous les muscles viscéraux soit diminuée, celle de l'estomac ne l'est pas, car les contractions de faim se manifestent au contraire plus que pendant la veille. L'estomac a donc une place à part sous ce rapport parmi les viscères, et cela permet d'inférer que les fibres motrices stoma- cales n'ont pas leur origine dans le cérébrum. — Les opérations intellec- tuelles, y compris le rêve, inliibent les contractions de faim ; la vue de la nourriture ne les accroît pas, sans doute par suite de l'effet d'un épanche- ment surabondant de suc gastrique. — La section complète des nerfs sym- pathiques de l'estomac augmente le tonus gastrique et les contractions de faim. La section des branches gastriques du vague laisse l'estomac hypoto- nique. La section simultanée des deux sortes de nerfs laisse les mouvements ir)8 L'ANNEE BIOLOGIQUE. de l'estomac normaux, ce qui indique que la motricité intrinsèque de Tes- tomac est automatique, comme pour le cœur, et que le sympatliique et le vague sont ici deux régulateurs à fonctions opposées. Une inhibition plus ou moins accentuée du tonus et des contractions stomacales est produite, chez l'homme comme chez le chien, par la mastication (surtout de substances sapides), par la déglutition, par l'ingestion d'eau froide, d'acides (action forte, faible pour C0-) d'alcalis (faible), d'alcools et d'anesthésiques locaux. — Cette inhibition porte surtout sur les contractions du cul-de-sac et sur les contractions de faim et non sur les contractions pyloriques; en sorte que tout est bien réglé pour que le fait de l'alimentation supprime les contrac- tions qui auraient pour effet de vider l'estomac trop hâtivement. L'excitation physique et surtout chimique de la muqueuse intestinale par les substances introduites (eau, lait, huile, acides, alcalis, etc) inhibe aussi par voie réflexe les contractions stomacales. Cela explique l'anorexie des constipés. — La constriction de l'abdomen par une ceinture agit faiblement dans le sens d'une inhibition, mais n'inhibe pas les contractions fortes de faim. L'action de fumer s'exerce dans le même sens, mais de façon plus accentuée et d'au- tant plus que le tabac est plus fort; il semble y avoir là une quadruple action : le détournement de l'attention, l'excitation des muqueuses bucale et gastrique, cette dernière par la salive chargée de produits toxiques, enfin l'action nauséeuse de la nicotine absorbée. — L'exercice pliysique (course) inhibe complètement les contractions de fahn qui restent suspendues chez l'homme-et chez les animaux, même quand l'exercice est prolongé. Le Car- nivore chassant sa proie n'est donc pas incité par des sensations actuelles de faim. Pareillement le froid inhibe les contractions de faim, et cela pro- portionnellement à son intensité. Dans l'un et l'autre cas, il ne s'agit que de résultats immédiats et non ultérieurs, ces derniers étant de sens |con- traire. — Les centres nerveux de la faim sont sans doute multiples : celui de la faim consciente doit siéger dans le cortex, mais on ne sait rien de précis sur lui; le centre médullaire est le noyau d'origine des nerfs vagues qui sont les uniques conducteurs des contractions de faim ; la clinique et les expériences montrent qu'entre ces deux centres réside un relai important siégeant dans le thalamus. — L'estomac ayant en lui-même ses capacités de contraction et les nerfs sympathiques et vagues ne lui apportant que lïnhi- bition ou l'accentuation de ses mouvements, on peut concevoir les contrac- tions de faim causées par l'excitation des noyaux nerveux de faim sous l'in- fluence, .soit d'excitations d'origine périphérique, issues de la muqueuse .stomacale, soit d'une action du sang sur ces noyaux nerveux. L'influence du sang est révélée par le fait que des contractions de faim sont déterminées, soit^^par l'injection de sang de chiens alîamés (ou diabétiques, ce qui revient au même) contenant quelque hormone spécifique, soit par la saignée, à la suite de laquelle le sang n'abandonnant plus ses produits nutritifs aux tissus ceux-ci libèrent dans le sang les dites hormones. L'hémorragie, comme l'in- jection de sang appauvri par le jeune, n'accélère que les contractions de faim de l'estomac vide et est sans action sur l'estomac rempli et quiescent. Les extraits de tous les organes, y compris le tube digestif lui-même, four- nissent (les hormones excitatrices, à l'exception de Textrait surrénal qui produit un effet contraire, et de l'extrait pituitaire qui ne produit (ju'une excitation initiale. — L'idée de la vue et de l'odeur des aliments produit une sécrétion légère de suc gastrique, mais la mastication de substances indiffé- rentes est sans action. La mastication et le goiït de sub.stances alimentaires augmentent abondamment cette sécrétion. Etude chimique du suc gasti'ique, Etude de l'anorexie dans les maladies fébriles, de la polyphagie (absence de XIV. - PHYSIOLOGIE GEPsEUALE. 159 satiété) et de la boulimie (exagération de la faim) dans le diabète, l'ulcère gastro-pylorique et certaines névroses. Les causes sont : Tliyperexcitabilité ou Tatonie dos centres ou des terminaisons périphériques, les altérations de la conductibilité nerveuses excitante ou inhibitrice. — Soit chez l'homme soit chez le chien en bonne santé les amers, introduits dans l'estomac jus- qu'au maximum thérapeutique, sont sans action soit sur la sécrétion du suc iiastrique, soit sur les contractions de faim. A dose plus élevée, ils tendent à inliiber ces phénomènes. Dans la bouche, leur action est inhibitrice à toute dose et proportionnellement à la do.se. L'opinion courante que les amers excitent rappétit est inexacte, sauf les effets possibles de la suggestion. Dans les cachexies, l'action des amers n'est peut-être pas nulle pour exciter l'ap- pétit, mais la chose n'est pas prouvée. Les seuls vrais apéritifs sont : l'ali- mentation modérée, l'exercice et l'hydrothérapie. — Y. Delage. Mac Nider (AV. de B.). — Sur l'influence de l'âge d'un organisme dans le maintien de l'équilibre entre les acides et les bases. — Haldane et Henderson ont montré l'importance qu'a le maintien de cet équilibre. L'auteur estime que l'âge joue un grand rôle dans l'affaire. Les animaux âgés sont plus ai- sément intoxiqués par l'azotate d'uranium que les jeunes. Chez eux encore l'intoxication acide se produit plus forte et plus facilement. Les jeunes animaux peuvent être protégés par les alcalins en injection intraveineuse contre l'effet toxique d'un anesthésique ; les âgés ne le peuvent guère. — H. DE VaRIGNY. Boldyreff (W.). — Fonction périodique de l'organisme chez l'homme et les animaux d'ordre supérieur [Pancréas comme principal agent du processus de Vassimilation dans tout le corps). — D'après l'auteur, l'opinion d'après laquelle, en dehors de la digestion, les glandes digestives et les muscles du tube digestif restent à l'état de repos, est erronée; il y a au contraire, sauf pour les glandes salivaires, et gastriques qui n'y participent pas, des périodes d'activité se succédant suivant un rythme défini : le travail pério- dique des muscles de l'estomac est constitué par une série de fortes contrac- tions rythmiques ; le travail des glandes aboutit à une sécrétion périodique des sucs pancréatique et intestinal, pourvus de tous leurs ferments; les sucs digestifs périodiquement déversés dans l'intestin grêle y sont résorbés entièrement. Pendant les périodes de travail on constate nettement dans le sang l'accroissement des ferments protéolytiques et lipolytiques et imé augmentation marquée du nombre des leucocytes ; on peut même noter une élévation temporaire périodique de la température. Le travail périodique s'observe chez l'homme et chez un grand nombre de vertébrés, avec une régu- larité et une constance remarquable. Il aurait, d'après B., une portée biolo- gique très grande. On a constaté, en effet, depuis longtemps la présence dans tous les tissus du corps de différents ferments digestifs (protéolytiques, glycolytiques et lipolytiques) indispensables à l'accomplissement des divers processus- vitaux. Etant donnée la haute spécialisation des cellules dans les organismes supérieurs, il n'est pas possible d'admettre que ces ferments soient produits à l'endroit même où on les trouve ; ils doivent précisément être fournis par le travail périodique des glandes pancréatiques et intesti- nales. Les ferments digestifs sont donc sécrétés non seulement pour le travail digestif proprement dit, mais aussi pour tout le travail intracellulaire dont l'importance est beaucoup plus considérable'; leur arrivée dans le sang excite une leucocytose « digestive » au cours de la digestion et une leuco- cytose • périodique » en dehors de la digestion, au cours du travail pério- 160 L'ANNEE BIOLOGIQUE. dique. Ils sont véhiculés par le sang vers les cellules auxquelles ils sont indispensables. La théorie de B. représente donc le pancréas (et accessoi- rement les glandes intestinales) comme le pourvoyeur de tout l'organisme en ferments et en fait ainsi le principal ag^nt des processus d'assimilation et de désassimilation. Il faut remarquer, en outre, que ce serait le pancréas en taot que glande à sécrétion externe qui serait la cause de processus qu'on a coutume de rattacher à la sécrétion interne de cet organe. — H. Caruot. Maestrini (D'' D.). — Sur les modifications chimiques que subit le con- tenu intestinal depuis le commencement du côlon jusqu'à l'ampoule rectale. — Dans les deux premières portions du gros intestin a lieu une légère absorption de protéines et de graisses ; tandis qu'il n'en est pas de même pour le rectum. .Vu contraire, dans toute l'étendue du gros intestin jusqu'à l'anus a lieu une active absorption d'eau par suite de laquelle les fèces se dessèchent progressivement jusqu'à leur sortie. Or, cette eau a toujours une concentration saline beaucoup plus grande que celle du sang d'où il résulte que cette absorption a lieu contre les lois de l'osmose, probablement sous l'influence des propriétés spécifiques de Tépithélium. — Y. Delage. Schulmann (E.) et Égret (M. T.). — L'absorption des poisons par les voies intestinale et sous-cutanée . — La strychnine et la nicotine sont, à doses égales, beaucoup plus actives en injections sous-cutanées ({ue par l'absorption intestinale : mais si Ton extirpe te foie, ce rapport se renverse. Ce fait, vrai sans doute pour la généralité des poisons, met en lumière la fonction anti- toxique du foie. — Y. Delage. Remlinger (P.). — Sur l'absorption du virus rabique par les muqueuses saines. — Des expériences comparatives sur l'inoculation de la rage à des rongeurs par simple dépôt de virus sur les muqueuses saines, montrent (jue l'épithélium pavimenteux forme une barrière impénétrable, tandis que l'épi- thélium cylindrique se laisse traverser. Cette différence s'étend probable- ment à l'absorption de beaucoup d'autres substances. — Y. Delage. Busacchi (P.). — Sur le mode de se comporter du rhondriome des cel- lules épithéliales de la villosité intestinale dcms le jeûne prolongé et dans la ré alimentation après celui-ci. — Dans les cellules des villosités intestinales du chien soumis à un jeûne prolongé, le chondriosonie augmente d'impor- tance et les chondriocontes se présentent sous l'aspect de filaments longs et fins. Dans la réalimentation actiye, ces derniers se désagrègent en petits . grains arrondis en même temps que leur nombre diminue jusqu'à ce qu'ils deviennent presque introuvables. — Y. Delage. Garnier (M.) et Gerber (C). — Le coefficient d'imperfection uréogéniquc suivant les régimes. — Le coefficient d'imperfection uréogénique est mini- mum dans le régime lacté absolu malgré la liante teneur en albuminoïdcs; il est plus élevé dans la diète lacto-végétarienne; il selèvc par l'addition au régime de viande et surtout de vin. — Y. Délace. Stefanski ("Witold). — Contribution à l'étude de re.rcrétion chezlesNemato- des libres [s], -r- Chez les Néniatodes non marins l'organe d'absorption est le pharynx, non la peau. I/absorptiou cutanée exigerait que les substances alimentaires soient dissoutes dans l'eau conformément à la théoi'ie de PuT-j ter, contre laquelle Luumann (00) et Biedekmann (1:>) ont soulevé île grande^ XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. ICI objections. Il n'est pas impossible qu'il en soit de même pour les nematodes marins. Tout le reste du travail est relatif à des particularités de l'excrétion trop spéciales pour que nous puissions les retenir. — Y. Delage. Hargitt (Geo T.) et Fray (Vralter "W.). — Croissance des Paramécies dans les cultures pures de bactéries. — Une culture de Paramécies a été faite dans une infusion de foin où se développent en abondance des bactéries. Les Paramécies y prospèrent à la condition que la fermentation ne se trans- forme pas en putréfaction. Plus de 30 espèces de bactéries ont été con- statées. Il a été fait alors des cultures pures de ces diverses sortes et des Paramécies ont été élevées dans ces cultures. On y arrive assez facilement dans des vases de Pétri stérilisés garnis d'eau stérilisée où l'on place des Paramécies lavées plusieurs fois dans l'eau stérilisée, de manière à éliminer les bactéries qu'elles pouvaient apporter avec elles. Il a été constaté ainsi qu'à l'exception du seul Bacillus subtilis qui donne d'assez bons résultats, l'alimentation par une seule espèce de bactéries est fatale aux Paramécies, surtout pendant leur période de dépression. L'alimentation mixte leur est nécessaire. — Y. Delage. ShumAvay (Waldo). — Effets du régime thyroïdien sur les Paramécies. — Des Paramécies sont soumises à l'alimentation exclusive par la substance thyroïde, émulsion de thyroïde fraîche ou suspension de la poudre commer- ciale thyroïde. Ce régime détermine un accroissement considérable du taux des divisions (65 %) par rapport aux témoins à l'infusion de foin. Cependant la courbe du cycle vital n'est pas modifiée. On observe les mêmes phases dejlépression aux mêmes époques, et aux mêmes époques aussi les phases d'activité maxima. Les Paramécies soumises à ce régime montrent une mul- tiplicité de 1 à 3 des vésicules contractiles et une vacuolisation plus grande du plasma général, tout comme celles soumises au jeûne. L'iode et l'iodo- thyrine sont sans action. La substance active semble être une hormone qui résiste à l'ébuUition. — Y. Delage. Heyne (Herm). — Contribution à la connaissance des Siphonophores. — L'auteur a étudié l'ébauche et la différenciation des cellules génitales chez les Siphonophores, ainsi que la formation des cloches natatoires et des cormi- dies par rapport aux bourgeons primaires de Chun [V]. A noter que, selon H., l'oléocyste constitue avant tout un réservoir où viennent s'accumuler des substances nutritives destinées à nourrir l'organisme à des époques où la chasse est impossible. Ce n'est qu'en second lieu qu'il ferait fonction d'or- gane statique. En effet, des Diphyides pêchées après que la mer avait été houleuse pendant quelque temps ne contiennent que rarement des gouttes d'huile. En captivité, les gouttes diminuent de volume et chez Abyla H. a vu deux fois des gouttelettes se détacher de la goutte principale, glisser le long du stolon et entrer dans les différents appendices. — J. Strohl. Hataï (S.). — La composition de la Cassiopea xamachana et les modifica- tions provoqués par l'inanition. — Il convient de distinguer dans le corps trois parties ; le bord ombrellaire, plus riche en cellules et en azote fixe, le disque moins riche et la région buccale de richesse intermédiaire. Les quantités d'eau et de cendres sont les mêmes pour les 3 parties. Des Cas- siopées soumises au jeûne en eau de mer filtrée ont montré ce qui suit : 1« Les jeunes ont perdu relativement plus de poids que les adultes. 2° La proportion d'azote est plus grande après le jeune, comme à l'état normal l.'ANNÉK BIOLÛGHJUE, XXII. 1917 tl 162 L'ANNEE BIOLOGIQUE. chez les jeunes que chez les adultes. 4'^ Cette proportion d'azote par rap- port au poids total actuel du corps est très augmentée par l'effet du jeûne, mais très diminuée par rapport au poids initial, ce qui montre qu'il y a eu consommation d'azote. 5° La proportion relative d'azote dans le bord ombrellaire, les organes buccaux et le disque reste la même qu'à l'é- tat normal. 6° La perte totale de poids est proportionnellement la même dans ces trois parties. Ces résultats diffèrent de ceux de Mayer qui n'a trouvé aucune variation de l'azote fixe par suite du jeune. Cela tient à ce que Mayer a examiné surtout des Cassiopées de grande taille, et que la variation est surtout accentuée chez les petites. Dans la formule donnant le poids en fonction du nombre des jours déjeune, il convient de déduire le l'^'' jour durant lequel les Cassiopées libèrent leur estomac d'un contenu variable non digéré ; c'est en cela que la formule de l'auteur : y = 83.58 (1 — 0,05)^' y = poids du corps, X = jours de jeûne, diffère de celle de Mayer. — Y. Delage. Hirsch (Gottw. Chr.). — La biologie de la nutrition chez les gastropodes carnivores. 11^ partie. La substance calcaire, ses dépôts, sa morphologie, sa formation et sa dissolution osmotique. — L'auteur a fait des recherches expérimentales sur la formation et la consommation des dépôts calcaires dans les tissus conjonctifs et dans les cellules intestinales de Murex et de Nalica. Le rôle des sels calcaires chez les invertébrés est de nature diverse. Ils sont en' partie, sans doute, en rapport avec les processus digestifs et excréteurs, mais les dépôts calcaires du tissu conjonctif sont à la disposi- tion des cellules qui participent à l'édification de la coquille. En effet, les mollusques sans coquille (tels que Pterolrachea et Pleurobranchaea par exemple) n'ont pas de dépôts calcaires dans le tissu conjonctif. Au fur et à mesure que les cellules élaborant la coquille consomment les sels cal- caires de leur entourage immédiat, la tension osmotique normale du liquide cœlomique est modifiée et devient hypotonique. Cela entraînerait le passage à l'état soluble des sels calcaires contenus dans les tissus conjonctifs, de sorte que la tension normale est de nouveau rétablie. — J. Strohl. Lôhner (Leopold). — Contribution à la connaissance de la digestion du sang chez les invertébrés. — L'auteur a répété avec des Dendrocœlum lac- teum l'expérience de Metchnikoff, qui consiste à faire boire du sang à ces planaires d'eau douce, normalement habituées à se nourrir de détritus. Il est allé plus loin ensuite et a étudié les modifications auxquelles le sang est soumis à l'intérieur de l'intestin de la planaire. Il s'est trouvé que la première phase digestive extra-cellulaire a lieu dans un milieu alcalin tandis qu'au cours de la seconde phase, celle-ci intracellulaire, la réac- tion acide s'affirme de plus en plus. L'hémoglobine n'est toutefois pas désa- grégée, comme l'indiquait Saint-Hilaire. Au contraire le turbellarié ne s'en sert nullement et rejette l'hémoglobine dans l'eau ambiante où on est à même de l'identifier par la suite. Seules les matières albuminoïdes du sé- rum et de stroma semblent être utilisées. — J. Strohl, 'Wodsedalek (J. E.). — Jeûne de cinq ans chez des larves. — Il s'agit de larves de Trogoderma larsale, dont certaines ont vécu plus de cinq ans sans rien manger. L'aptitude à survivre au jeûne varie avec l'Age qu'a la larve au moment où commence l'expérience. La larve qui vient de naître résiste 4 mois; celle qui a le 1/4 de ses proportions de larve pleinement développée résiste 14 mois; celle qui a la moitié, trois ans environ; celle XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 163 qui a son plein développement, quatre au.s et plus, le maximum ayant été cinq ans, un mois et 29 jours. Un fait intéressant consiste dans la diminu- tion de taille des larves à l'inanition, manifestée par les dimensions plus petites à chaque mue. La larve adulte, pour ainsi dire, celle qui a son plein développement, a environ 8 millimètres de longueur. Par le jeune elle re- tombe à 1 millimètre, longueur au moment de la naissance, avant de mou- rir. Les larves qui ont 2 et 3 millimètres au début de l'expérience tombent au-dessous de la longueur de naissance, et toutes les larves de naissance tombent aux 3,4 environ de leur longueur initiale. La réduction delà masse du corps est considérable : certaines larves très grosses sont tombées par le jeûne à 1/600'' de la masse larvaire maxima. Ces larves, ainsi réduites en longueur et en masse, recommencent toujours à croître dès qu'on les nourrit. Et on peut, en faisant alterner les périodes de jeûne et d'alimentation, amener plusieurs fois la même larve à ses dimensions les plus réduites et aux plus considérables tour à tour. L'auteur en possède qui en sont pour la 3^ fois à la taille minima, après avoir deux fois atteint la taille maxima de la larve. Combien de temps ce jeu peut-il durer? Et quelle influence ces rétrograda- tions, peuvent-elles avoir sur la durée de la vie ? Bien d'autres questions encore se posent que l'auteur examine, ayant mis la main sur un sujet d'études qui peut lui durer longtemps, AV. étudie en particulier la modi- fication des tissus et les oscillations du métabolisme. — H. de Varignv. Thompson (W. H.). — Métabolisme de Varginine. III. Arginine et for- mation de créatine. — L'arginine et la créatine étant toutes les deux des dérivés delà guanidine, la question se pose de savoir dans quelle mesure la seconde peut se former dans l'organisme aux dépens de la première qui est contenue en plus ou moins grande quantité dans les protéines de l'alim.en- tation. Sans doute, lorsque l'arginine est administrée par ingestion ou injec- tion, une forte proportion de son azote se retrouve dans l'urine sous forme d'urée ou d'ammoniaque. Néanmoins, l'arginine intervient dans la forma- tion de la créatine, comme le montre une longue série d'expériences que nous ne pouvons analyser complètement ici. En particulier, on constate que, lorsque l'arginine est injectée dans la circulation, une partie de sa guanidine est convertie en créatine, emmagasinée dans les muscles d'une part, et aussi, de l'autre, immédiatement éliminée par l'urine [XIII, 2°]. — H. C.\RDOT. Hirschberg (Eisa) et Winterstein (Hans). — Le métabolisme du sucre dans le système nerveux central. — Le métabolisme du système nerveux central est très peu connu jusqu'à présent. On sait que cet organe est le siège d'importants échanges gazeux respiratoires et qu'un manque d'oxygène entraîne la formation d'acides. Les auteurs ont cherché à élargir nos con- naissances de ce métabolisme en étudiant le comportement de la moelle de grenouille dans une solution de dextrose. Tant que la moelle est entourée de son enveloppe (pie-mère, arachnoïde), il n'y a pas de consommation de sucre, mais cette enveloppe impénétrable une fois enlevée, on constate la disparition d'une certaine quantité de sucre de la solution. La quantité dis- parue varie selon la température et la durée de l'expérience. Cette consom- mation diminue sous l'influence de substances narcotiques et augmente par contre de plus du double à la suite d'une excitation électrique. La moelle broyée présente également, et même dans une mesure plus forte encore que l'organe intact, une faculté glycolytique, cela sans doute à la suite de l'augmentation de la surface de contact entre les tissus et la solution. Les \H L'ANNEE BIOLOGIQUE. substances narcotiques exercent encore leur influence caractéristique en diminuant la consommation de sucre de l'organe broyé, mais l'excitation électrique reste sans effet. — J. Strohl. Gast (W.). — Recherches quantitatives sur le métabolisme des hydrates de carbone dans la feuille verte. — L'auteur s'est attaché, sous la direction de Kniep à différencier les divers sucres formés durant l'assimilation des feuilles vertes chez Tropxolum minus, Cucurbita filifolia, Vitis vinifera, Musa Ensete, Canna iridiflora. La saccharose est en général celui des sucres qui est de beaucoup le plus abondant au moment de l'assimilation la plus intense, la dextrose par contre, que beaucoup se sont accordés à considérer comme le premier sucre formé, ne prend à ce moment qu'un part assez mo- deste dans la totalité du sucre chez Tropœolum et manque complètement chez Cucurbita et Canna. Sous ce rapport et aussi en ce qui concerne le lévulose et le maltose, les résultats de G. confirment pour la plupart ceux de Brown et de Morris. En ce qui concerne le problème du sucre primaire qui, selon Brown et Morris, serait le saccharose, G. pense qu'il est bon de modifier la question et de ne voir dans ce qu'on s'est accordé à appeler le sucre pri- maire que le premier sucre décelable par voie analytique, sans porter pour le moment de jugement sur son identité, possible ou non, avec le premier hydrate de carbone formé. A ce point de vue, le saccharose pourrait être considéré aujourd'hui comme étant le sucre primaire, mais il n'est pas impossible qu'il soit précédé dans sa formation par d'autres hydrates de carbone très vite transformés et échappant ainsi à l'analyse. La question ne saurait être élucidée définitivement qu'à l'aide d'une bonne méthode micro- chimique qui fait défaut pour le moment, depuis que nous savons par les recherches de Ruhland (1912) que la méthode de l'osazone de Senft et Grafe ne présente pas toutes les garanties désirables. Les feuilles de bet- teraves ne semblent, d'ailleurs, pas constituer un matériel particulière- ment favorable pour des recherches concernant la formation du sucre pri- maire, en raison de la prédominance des fonctions d'accumulation dans cette plante. 11 ne faut pas oublier qu'au point de vue de leur utilisation, les divers sucres doivent présenter de lïotables différences. Une espèce de sucre pourrait bien être particulièrement désignée pour les fonctions res- piratoires et circulatoires, alors qu'une autre espèce se prêterait mieux pour la synthèse des albuminoïdes. — J. Strohl. Bokorny (T.). — Quelques faits nouveaux sur la nutrition carbonée des plantes. — Bien que le lactose soit un sucre étranger aux cellules végé- tales, B. a réussi à l'utiliser pour la nutrition des Spirogi/ra et a obtenu une abondante formation d'amidon dans des spécimens qui en étaient dé- pourvus. Le galactose et le raffinose provoquent de même la formation d'a- midon chez les Spirogyra. Les expériences avec l'arabinose, le xylose et le rhamnose ne donnèrent aucun résultat. L'alcool éthylique ne peut servir comme source carbonée à la levure de bière, tandis qu'il est utilisé par d'autres espèces de levures, par des moisissures et des bactéries. Les levures sauvages prospèrent bien dans l'alcool éthylique. De nombreuses recher- ches avec la glycérine comme succédané du sucre dans la nutrition car- bonée ont donné des résultats contradictoires. Cependant, après un long temps, les Spirogyra l'ont utilisée. L'aldéhyde formique a donné pour les Spirogyra et pour des phanérogames vertes des résultats positifs ; mais cette substance constitue pour les levures un très mauvais milieu. — F. PÉ- CHOUTRE. 1 XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 165 Stutzer (A.). — Contribution à la connaissance de la biochimie végétale. — On peut souvent mettre en évidence dans le sol un excès d'acidité ou d'alcalinité libre. Certaines plantel? préfèrent les sols alcalins {Syringa vul- garis, Cirsitim ar»ense), d'autres les sols acides {Bumex, Joncées, Cypéracées, Prêles). Les fougères des forêts [Aspidium filix mas, Pteris aquilina) pous- sent dans des sols exceptionnellement-acides. En certains points où des plantes sont attaquées par des parasites {Peronospora) , on peut noter une acidité ou une [alcalinité anormale du sol que S. suppose en relation avec une moindre résistance de la plante parasitée. — H. Mouton. — Assimilation chlorophyllienne. Plaetzer (Hilda). — Rech^-ches sur Vnssimilation et la respiration des plantes aquatiques \^]. — L'auteur a déterminé l'intensité lumineuse à laquelle l'assimilation fait exactement équilibre à la respiration, c'est-à-dire à laquelle il n'y a pas d'échanges gazeux entre la plante et le milieu externe (point de compensation), chez toute une série de plantes aquatiques. Pour les plantes avec un système d'intercellulaires, la méthode a consisté à compter les bulles de gaz ; pour les plantes sans intercellulaires, la teneur en gaz du liquide a été déterminée par titration. Pour chaque espèce de plante, le point de compensation a été trouvé différent (2 à 400 bougies) ; il est impossible de trouver une signification biologique à ces différences. Le point de compensation change avec la température; aux températures basses, les plantes ont besoin d'une quantité de lumière plus faible pour assimiler en gagnant en substance et en énergie qu'aux températures plus élevées. L'intensité lumineuse que l'on doit employer pour compenser la respiration croît avec la température plus rapidement que la respiration. La respiration diminue quand on place les plantes à l'obscurité, cela tout au moins durant les premières 8 à 24 heures et même pendant la nuit. Spiro- gyra fait seule exception, car sa respiration augmente dans la première nuit après la mise à l'obscurité. Il est très probable que cette augmentation de la respiration pendant la nuit est en relation avec les divisions des cellules qui se produisent la nuit. — A. Maillefer. ô) Circulation, sang, lymphe. "Weil (Catherine). — Contribution à l'étude de Ict conduction entre les diverses parties du cœur. Chronaxie du faisceau auriculo-ventriculaire. — En répétant sur le faisceau auriculo-ventriculaire du cœur des vertébrés inférieurs, les expériences classiques démontrant le rôle du faisceau de His dans le cœur des mammifères, on constate qu'il joue exactement le même rôle de conduction que ce dernier. L'étude électro-physiologique montre aussi qu'il se distingue du reste du muscle cardiaque par une propriété importante. Alors que la vitesse d'excitabilité, évaluée par la mesure de la chronaxie, est la même pour le sinus, les oreillettes et le ventricule (isochro- nisme des différents segments cardiaques), le faisceau auriculo-ventricu- laire se comporte comme un tissu beaucoup plus lent, sa chronaxie étant environ le triple de celle de l'oreillette ou du ventricule. — H. Cardot. Evans (C. Lovatt). — Mécanisme de V accélération cardiaque par la chaleur et l'adrénaline. — Etude du métabolisme gazeux d'une préparation cœur-poumon de chien. La consommation d'oxygène par battement car- diaque n'est constante que pour des variations thermiques de faible ampli- 166 L'ANNEE BIOLOGIQUE. tude au voisinage de la température normale du corps. Elle est augmentée pour des températures notablement plus basses (25°) ou plus élevées. L'augmentation du métabolisme aux températures basses semble due à la dilatation du cœur, qui accroît la surface active; d'autres facteurs inter- viennent pour augmenter ou diminuer cet effet; c'est seulement leur résul- tante qu'on observe. Des considérations analogues s'appliquent à l'augmen- tation du métabolisme aux températures élevées. L'adrénaline semble agir d'une façon toute différente et posséder une action spécifique, ayant pour résultat d'accroître et d'accélérer les processus chimiques liés à la contrac- tion. — H. Cardot. a) Buckmaster (George A.). — Les rapports de Vanhydride carbonique dans le sang. — On peut extraire par le vide la totalité du gaz carbonique que contient le sang ; ceci ne se produit pas avec le sérum sanguin seul. Le sang possède donc, à l'inverse du sérum, la propriété de libérer CO*, grâce à une ou plusieurs substances présentant des propriétés plus marquées d'aci- dité que les solutions d'acide carbonique. On admet généralement, que ces substances sont l'hémoglobine et les protéines des globules. D'après B., cette explication doit être rejetée, car l'hémoglobine ou les autres consti- tuants du sang défibriné, du sang laqué et dialyse, ou du dépôt des glo- bules, ne paraissent pas libérer CO^.des carbonate et bicarbonate de soude. — H. Cardot- b) Buckmaster fGeorge A.). — Sur le pouvoir du, sang et de Vhnno- globine de fixer Vanhydride carbonique. — L'hémoglobine possède un pouvoir d'absorption spécifique vis-à-vis de l'anhydride carboni{|lie. — H. Cardot. Dufton (Dorothy). — Augmentation des globules rouges sous l'influence de l'acide carbonique. — Expériences faites en plaçant des lapins dans des atmosphères anormalement riches en CO^. Étant donné l'accroissement du nombre des globules dans ces conditions, on peut supposer que tout facteur qui augmente temporairement la concentration de CO^ dans le sang, un vio- lent exercice par exemple, détermine corrélativement la formation de nou- velles hématies. — H. Cardot. Retterer (Ed.). — Origine nucléaire des hématies. — - D'accord avec de Groot, dont les observations sont postérieures aux siennes, l'auteur recon- naît sur des préparations fournies par la muqueuse de l'utérus gravide et par la moelle fœtale que l'hématie des Mammifères adultes n'est pas une cellule qui a perdu son noyau ; elle correspond au seul noyau d'une cellule dont le corps cellulaire a disparu par fonte. Le noyau devient ainsi non seulement lil)re, mais sa substance, en subissant la transformation hé- moglobique, forme la masse même de l'hématie. — ■ Y. Delage. Fiessinger (Noël) et Clogne (René). — Le pouvoir protéolytiquc des leucocytes polynucléaires. — En mettant en présence de l'albumine et des polynucléaires obtenus du sang normal par centrifugation, cette propriété pro- téolytique a pu être mise en évidence : elle varie proportionnellement à la concentration de l'albumine, mais non pas proportionnellement à la con- centration des polynucléaires, en ce sens que la protéolyse augmente avec la concentration, mais beaucoup moins vite que celle-ci. — Y. Delage. Kuno (Yas). — Quantité totale du sang dans les poumons. — D'autant 1 X[V. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 1(>7 plus forte que la circulation est plus active, cette quantité varie, chez le chien, de 8,8 à 19,44 9e de la quantité totale du sang. Le rapport du poids du poumon droit à celui du gauche a pour valeur moyenne 1,52. — H. Cardot. De Crinis (M.). — ('ne nouvelle méihode pour la détermination du volume du sang total chez l'homme. — L'auteur calcule la totalité du sang de l'homme en partant de deux déterminations de l'albumine du sang, dont l'une est faite avant une injection intraveineuse de 500 centimètres cubes de solution physiologique, l'autre après cette injection. La première détermina- tion avait-elle révélée par exemple, 8 %, la seconde 7,3 %, on établira la proportion suivante {x -f 500) : .r -■= 8,0 : 7,3, soit x = 5214 centimètres cubes. A l'aide de cette méthode, le volume total du sang de l'homme a été calculé à 3.300 à 5,600 centimètres cubes, soit 5,98 à 7,5 9e du poids du corps. — J. Strohl. Mayer (Paul). — Les vaisseaux lymphatiques des poissons et leur rôle probable dans les processus digestifs [y], — Dans cette étude où il est par- tout tenu compte, de façon critique, de nos connaissances antérieures con- cernant le sujet, l'auteur expose d'abord le résultat de ses observations sur les vaisseaux sanguins et lymphatiques dans la peau de Pleuronectides vi- vants. Il passe ensuite au soi-disant système lymphatique des Sélaciens et décrit enfin l'état histo-physiologique de l'œsophage, de l'estomac et de l'in- testin des Sélaciens au cours de la digestion. Le tout sert de base à un cha- pitre dans lequel M. cherche à se rendre compte de la nature du système lymphatique chez les poissons, en général. La constatation essentielle au .sujet de laquelle M. se trouve d'accord avec Jourdain (1890), est qu'il existe à la périphérie du corps des poissons un système circulatoire clos diffé- rent du système sanguin et que M. voudrait voir désigné sous le nom de « système non sanguin » ou de « vaisseaux blancs », afin de bien le distinguer de ce que, chez les mammifères, on entend, en général, par système lym- phatique : des canalicules rassemblant le plasma interstitiel et le dirigeant vers le cœur qui l'attire par aspiration. Or, le système non-sanguin des poissons n'a rien à faire avec une pareille conception du système lympha- tique, conception qu'il faudrait sans doute corriger, d'ailleurs, pour les •mammifères aussi. Les vaisseaux blancs représentent, au contraire, un sys- tème circulatoire clos dont le contenu n'est pas dirigé seulement de la pé- riphérie au cœur, mais aussi de l'intérieur à la périphérie, et cela sous l'im- pulsion du cœur qui commande aux systèmes, sanguin et non-sanguin. Mais alors que le système sanguin est caractérisé par son contenu en érythrocytes et conséquemment par une fonction essentiellement respiratoire, les vaisseaux blancs contiennent principalement des leucocytes à inclusions granulaires, ce f[ui rend probable leur rapport avec la nutrition. Le contenu du système non- sanguin ne saurait être exclusivement du plasma interstitiel, car on ne com- prendrait pas dans ce cas pourquoi le liquide n'est pas dirigé directement et exclusivement vers le cœur, alors qu'en réalité il est particulièrement abon- dant dans les régions périphériques du corps. M. admet plutôt qu'il s'agit de substances nutritives provenant des cellules intestinales, -substances qui sont déposées sous forme granulaire à l'intérieur des leucocytes et transpor- tées à travers le corps, pour être finalement liquéfiées de nouveau et servir de nourriture aux tissus, dans les régions périphériques surtout. L'organe lymphatique de l'œsophage des Sélaciens {Alustelus, Scyllium), qui forme un réservoir naturel pour les cellules granulaires, constituerait, par sa masse 168 L'ANNEE BIOLOGIQUE. aussi, un excellent matériel pour l'analyse chimique des substances conte- nues dans les leucocytes. Le résultat de pareilles analyses contribuerait sû- rement à élucider la question du fonctionnement du système non-sanguin. D'autre part, il faudrait établir encore où et comment les érythrocytes et les leucocytes, expulsés ensemble vers la périphérie par le cœur, se séparent en cours de route et sont répartis, les uns dans les vaisseaux rouges, les autres dans les vaisseaux blancs. Peut-être bien que la différence de leur mobilité est pour quelque chose dans la répartition des deux types de cellules, les érythrocytes avançant vite au centre du courant, tandis que les leuco- cytes glissent lentement le long des parois vasculaires et s'accumulent faci- lement, ce qui pourrait en quelque endroit — inconnu pour le moment — retarder leur passage dans les vaisseaux blancs. '— J. Strohl. e) Sécrétion interne et externe; excrétion. Zoller (Ad.). — Les bases bio-chimiques de la sécrétion interne. — Essai purement théorique pour rattacher aux bioblastes et à leurs relations hypo- thétiques la sécrétion des hormones et par l'intermédiaire de celles-ci, dis- séminées par les courants lymphatiques, la régulation générale des fonctions de l'organisme. — Y. Delage. Maurerj;F.). — L'appréciation morphologique des corpuscules épithéliaux et d'autres glandes à sécrétion interne. — Dans cette conférence, M. a cherché à envisager d'un point de vue morphologique commun l'ensemble si varié des organes dits à sécrétion interne. Sous ce rapport, deux faits lui paraissent devoir être mis en avant. D'abord, il ne s'agit dans aucun cas d'organes primaires. Tous prennent naissance d'un autre organe, ne sont pas dés le début ce qu'ils sont appelés à devenir. En second lieu, M. fait res- sortir le fait qu'il s'agit d'organes formés indifféremment par l'un ou l'autre des trois feuillets embryonnaires. L'hypophyse et l'épiphyse sont des dérivés de l'ectoderme, tandis que le mesoderme fournit les corpuscules épithéliaux du rein, la couche corticale des surrénales et les éléments à sécrétion in- terne des glandes génitales. Les ilôts de Langerhans dans le pancréas, en6n, sont d'origine entodermique. Tantôt ce sont certaines parties seulement du parenchyme embryonnaire d'un organe qui prennent un caractère spécial (ilôts de Langerhans, cellules interstitielles, corps jaune), tantôt tout l'organe est transformé en glande à sécrétion interne, soit sous forme d'organe ru- dimentaire (hypophyse, épiphyse, corpuscules épithéliaux de la région bran- chiale), soit dans toute son étendue (thyroïde, corps postbranchial, pseudo- branchie). Les corpuscules épithéliaux du rein étudiés spécialement par M. constituent pour ainsi dire un état intermédiaire entre ces deux types. On sait, eu effet, par les recherches de Bêla Haller (1908) sur le développe- ment du sy.stème rénal des téléostéens que certaines parties de ce système disparaissent à l'état embryonnaire déjà, d'autres se transforment en cor- puscules épithéliaux et d'autres enfin prennent la forme du tissu rénal typique. Les proces.sus qui déterminent la formation des corpuscules épi- théliaux du rein sont ainsi placés, au point de vue morphologique, entre les processus qui, dans le pancréas, donnent naissance aux ilôts de Langer- hans et, d'autre part, ceux qui précèdent la formation des corpuscules épi- théliaux des dérivés branchiaux. — La sécrétion interne elle-même pourrait bien être, selon M., la spécialisation d'une fonction primitivement propre à tous les tissus. Les éléments histologiques de beaucoup d'organes, s'étant spécialisés de plus en plus, auraient abandonné cette partie accessoire XIV. - PHYSIOLOGIE GENFJÎALE. \m de leur fonctionnement à des éléments nouveaux. C'est ainsi, par exemple, que la formation des follicules de Graaf, en séparant les ovules du contact avec le plasma interstitiel général, aurait entraîné chez les mammifères l'ap- parition d'éléments tels que cellules interstitielles de l'ovaire, tandis que chez les vertébrés inférieurs les cellules germinales seraient elles-mêmes capa- bles d'exercer les fonctions de sécrétion interne. — J. Strohl. Gudernatsch (J. F.). — Études stir la sécrétion interne. Traitement de têtards par la thyroïde et l'extrait de thymus. — L'auteur a séparé les dif- férents éléments actifs des glandes de la façon suivante. Thyroïde : a) Nu- cleo-protéines, b) globulines ; c) Protéine coagulable ; d) résidu insoluble dans l'alcool ; e) résidu soluble dans l'alcool. Voici les résultats pour la thyroïde : «) Croissance arrêtée ; métamorphose avancée de 4 à 5 semaines, b) Crois- sance arrêtée; métamorphose avancée de 4 à 5 semaines, c) Pas d'action sur la différenciation, d) Même résultat, e) Croissance le moins diminuée, pas d'action sur la différenciation. L'action des divers extraits est d'autant plus grande que le têtard est plus âgé et plus rapproché de la métamorphose. En ce qui concerne la teneur en iode considéré par certains auteurs comme élément essentiellement actif, ces extraits se rangent dans l'ordre suivant : a) Nucléo-protéines. b) Globuline. c) Protéine coagulable et e) résidu soluble dans l'alcool, d) Ré- sidu insoluble dans l'alcool. — En ce qui concerne le thymus :a)Pas d'action sur la différenciation, b) Même résultat, c) Même résultat, d) Retard maxi- mum de la différenciation, e) "Retard maxima même résultat. — Y. Delage. Allen (Bennet M.). — L'effet de l'ablation de la thyroïde sur le dévelop- pement des gonades de Rana pipiens. — A. a montré qu'en l'absence de thyroïde, le têtard ne subit pas la métamorphose : il grossit, mais c'est tout; l'intestin garde sa longueur caractéristique ; pattes et queue restent telles quelles. Par contre, il y a spermatogénèse. L'ablation de la thyroïde n'a pas d'influence sur le développement des gonades avant l'époque de la maturité sexuelle et n'empêche par le développement de l'ovaire et de l'œuf. L'ablation de la thyroïde, qui agit fortement sur les cellules somatiques, n'agit pas sur les cellules germinales : c'est là le résultat le plus frappant de l'expérience. — H. de Varigny. Rogers (James B.). — 'Effet de la thyroïdectomie sur le thymus et la glande pituitaire chez Rana pipiens. — Extension des expériences de thy- roïdectomie de Bennet Allen par son élève (J. B. R.). La glande pi- tuitaire n'est nullement arrêtée dans son développement; même le lobe an- térieur devient plus grand que chez les animaux témoins, à la fois relative- ment et absolument. Le thymus n'est pas non plus arrêté dans son dévelop- pement, mais il ne subit pas la migration qui s'opère dans le cas normal chez la grenouille adulte, et il ne subit pas l'atrophie finale qui s'observe dans le cas normal. — Y. Delage. "Wassjutotschkin (A. M.). — Recherches sur l'histogenèse du thymus. 111. Sur les éléments myoïdes du thymus chez l'homme. — On a cru longtemps que les éléments myoïdes faisaient défaut dans le thymus des Mammifères. Plusieurs auteurs cependant les y ont décrits : Gamburzew (Diss. Moscou 1908), Pappenheimer (1910, 1913), Salkind (1913). En particulier, Pappenhei- MER a constaté que les cellules concentriques du corpuscule de Hassal pqii- vent offrir une structure myoïde. W. fait une constatation semblable sur le 170 L'ANNEE BIOLOGIQUE. thymus humain. Les myoïdes peuvent se désagréger en mettant en liberté leurs disques sombres Q. Même le corpuscule de Hassal unicellulaire peut présenter déjà à sa périphérie une fibrille myoïde. — A. Prenant. Uhlenhuth (Eduard). — Bôle du thymus dans la production de la tétanie. — Les larves d'Amblystomes ayant ingéré pendant un temps assez long du thymus manifestent des symptômes tétaniques comparables à ceux des mam- mifères parathyroïdectomisés, ce qui suggère l'idée de leur identité avec la tétanie tyréoprive. 11 semble donc que le thymus déverse dans l'organisme des substances tétanisantes que détruit la parathyroïde. S'il en eiî" ainsi, l'in- gestion de thymus ne doit produire la tétanie que chez les animaux ne pos- sédant pas de parathyroïde (têtards, Salamandre à partir de l'époque de la métamorphose) tandis qu'elle doit être sans effet chez ceux qui possèdent cette glande (larves de Salamandre). L'expérience vérifie ces prévisions. — Y. Delage. Hammoi)d(J.). — Sur les causes du progrès du développement de la glande mammaire chez le lapin durant la fm de la grossesse. — Conclusions. 1. Les recherches expérimentales font voir que le développement de la glande mam- maire du lapin durant la seconde moitié de la grossesse est sous la même influence que celle qui contrôle le développement durant la première moitié, à savoir le corps jaune. 2. Contrairement à l'opinion généralement acceptée, le corps jaune est actif durant la seconde moitié de la grossesse. 3. Le déve- loppement ultérieur de cette glande, qui se produit durant la fin de la gros- sesse, est dû à l'influence du fœtus. 4. Les expériences ne viennent pas à l'appui de l'opinion d'ANCEL et Rouin que la phase glandulaire de la glande mammaire est due à quelque chose d'entièrement différent de ce qui pro- voque les changements de croissance, mais confirment les vues exprimées autrefois par Hammond et Marshall dans un travail où ils ont montré que la sécrétion lactée dans les fausses grossesses se produit en corrélation avec l'involution du corps jaune. 11 semble bien que la sécrétion de lait se produit toutes les fois que l'influence provoquant la croissance glandulaire (le corps jaune) est supprimée ou bien diminuée en quantité, pourvu que le déve- loppement initial ait été poussé assez Icin. — H. de Varigny. Marshall (F. H. A.) et Halnane (E. R.). — Sur les changements consécu- tifs au rut se produisant dans les organes de génération et les glandes mam- maires chez la chienne non pleine. — Conclusions. L'utérus et les glandes mammaires de la chienne non pleine subissent un développement prononcé après le rut sous l'influence des corps jaunes, et il y a une véritable période de pseudo-grossesse. Les changements régressifs ne débutent dans ces or- ganes qu'environ 30 jours après l'ovulation, et dans le cas des glandes mammaires à une période quelque peu plus tardive. Les changements ac- compagnant ce développement sont de même nature que celix qui se pro- duisent durant la grossesse, mais n'arrivent pas au même degré de dévelop- pement. La série entière des changerhents est physiologiquement l'homologue des changements manifestés par l'utérus et les glandes mammaires dans la pseudo-grossesse chez la lapine et le Dasyure. La persistance relativement considérable des corps jaunes chez la chienne est probablement en corréla- tion avec le fait que le rut a lieu à intervalles éloignés. Cette persistance, qui est peut-être plus considérable chez quelques individus que chez d'au- tres, explique le phénomène qui n'est pas exceptionnel de chiennes non fé- condées sécrétant du lait à ou vers la fin de la période de pseudo-grossesse. XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 171 Les changements qui se produisent dans les organes générateurs et dans les glandes mammaires après le rut sont maintenant rattachés au reste du cycle, et chez la chienne de cycle complet peut se résumer de la façon sui- vante :Pro-oestrum—QEstrus ! grossesse ) Anœstorum. ( pseudo-grossesse s Les termes pro-oestrum, aestrus et anoestrum (pré-rut, rut, et a-rut) sont ceux que Heape a originellement proposés, et représentent les périodes qu'il a décrites. La première partie de lanoestrum est généralement oc- cupée par les périodes d'allaitement ou lactation, mais dans le cas des ani- maux qui ont passé par la pseudo-grossesse, la période de lactation est habi- tuellement représentée de façon très imparfaite seulement. La période de mét-oestre (période de récupération se produisant en l'absence de grossesse seulement) doit être considérée comme n'étant pas représentée chez la cliienne. Elle existe cliez les animaux qui n'ont pas la pseudo-grossesse (chez ceux des lapins où il ne se forme pas de corps jaunes après le rut). — H. DE Varigny. Verdozzi (S.). — Capsules surrénales et allailemenl. — On savait que les capsules surrénales, et en particulier leurs couches corticales, subissent une hypertrophie avec augmentation des lipoïdes et du pigment durant la ges- tation. L'auteur confirme le fait par des observations personnelles sur le cobaye et ajoute que cette hypertrophie disparaît après la parturition si celle-ci n'est pas suivie d'allaitement, tandis qu'elle se maintient et s'ac- centue dans le cas contraire pendant toute la durée de la lactation. Au nombre des explications proposées pour rendre compte de l'hypertrophie gestative est celle d'un pouvoir anti-toxique contre les prétendus poisons gravidiques, mais une pareille explication ne peut s'appliquer à l'hyper- trophie durant la lactation. Rappelons qu'une hypertrophie semblable se remarque aussi dans l'hibernation et le jeune. L'auteur pense que cette hypertrophie joue un rôle essentiel par rapport à la mère et non par rapport au petit, car ce dernier est pourvu de capsules surrénales relati- vement plus développées qu'à l'état adulte. Quant à la nature des services rendus par l'hypertrophie gestative et lacto-sécrétoire, l'auteur n'émet au- cune opinion. — Y. Delage. a-h) Jean. — De l'influence des extraits de glandes (jènitales sur le métabo- lisme p/iosphoré. — L'extrait de glandes interstitielles de porc, obtenu au moyen de testicules cryptorchides chez lesquels, comme on le sait, la portion séminale du testicule est atrophiée, et l'extrait de corps jaune de truie en pleine évolution, injectés à des sujets humains, exercent l'un et l'autre une action notable sur l'excrétion de l'acide phosphorique laquelle est toujours diminuée, quelle que soit le régime alimentaire : alimentation insuffisante, alimentation exagérée ou excès de phosphore dans l'alimentation. — Y. De- lage. a) Lœb i^Leo). — Production expérimentale d'ovaires hypotypiqiies [V, [BJ. — Dans ses recherches antérieures, l'auteur avait étudié l'action sur les ovaires du cochon d'Inde de la destruction des corps jaunes à un certain moment après l'ovulation. Il étudie maintenant d'action d'une alimentation insuffisante. Si le défaut de nourriture est très marqué, il empêche la ma- turation des follicules et produit souvent leur atrésie ; lagranulose est atteinte plus fortement, le tissu conjonctif l'est moins. L'utérus s'atrophie également. Une stérilité, au moins temporaire, s'en suit. Chez les femelles pleines, des 172 L'ANNEE BIOLOGIQUE. avortements se produisent. Les animaux jeunes sont plus sensibles que les âgés. — M. GOLDSMITH. b) Lœb (Léo). — La concrescence des follicules dans les ovaires hypotypi- ques [V, p]. — Au cours des expériences sur l'action d'une alimentation in- suffisante, exposées dans le travail précédent, l'auteur a constaté chez un de ses cochons d'Inde un autre phénomène intéressant. A la suite d'une dégé- nérescence plus prononcée, le tissu conjonctif s'est trouvé atteint à son tour, après la granulosa. Il en est résulté une concrescence des follicules dans les deux ovaires; en même temps, la diminution de la pression intraova- rienne a amené un développement prédominant de la partie qui, chez le cochon d'Inde, correspond à la glande interstitielle du lapin. — La concres- cence des follicules ovariens n'est pas un phénomène isolé ; elle est analo- gue à ce qu'on observe pour les acini de la glande mammaire, de la thy- roïde et, peut-être, de la plupart des glandes. — M. Goldsmith. Fornero (A.). — Les produits endocrins de Vutérus humain dans diverses phases de son développement et dans certaines conditions morbeuses spéciales. — Il existe dans l'utérus des éléments auxquels il semble légitime d'at- tribuer une signification endocrine. Ce sont de grandes cellules du type conjonctif, ovales, avec des prolongements remarquables par la présence dans 4es alvéoles de leur cytoplasme de nombreux grains ou gouttelettes lipoïdes. On les trouve entre les faisceaux musculaires, dans le tissu con- jonctif entre les glandes, dans l'épaisseur du chorion de la muqueuse et jusque dans les vaisseaux et sinus sanguins dont ils occupent la lumière, rattachés à la paroi endothéliale par leurs prolongements. Absents ou extrê- mement rares avant ou dans les premières années qui suivent la naissance, ils apparaissent plus nombreux à l'approche de la puberté et se raréfient après la ménopause. Au cours de la vie sexuelle ils présentent des alter- natives de multiplication et de régression. La première pendant la période menstruelle et pendant les premiers mois de la grossesse; la seconde dans les intervalles de ces périodes. En raison de leurs éléments lipoïdiques et en raison de leur variation en rapport avec des périodes d'activité utérine, il semble justifié de considérer ces éléments comme de nature endocrine et sécréteuse d'hormones. L'action de ces hormones ne pourra être précisée qu'à la suite d'études ultérieures, mais il est possible que leur fonction soit en rapport avec la formation de la caduque cataméniale ou gravidique ; en tous cas il est à remarquer que les phases d'activité de cette formation endocrine coïncident avec celles de l'appareil interstitiel de l'ovaire et al- ternent avec celles du corps jaune lequel a son maximum de développe- ment pour la menstruation dans la période prémenstruelle, et pour l'état gravidique dans la seconde moitié de la grossesse. — Y. Delage. b) Stockard (Ch. R.) etPapanicolaou (George N.). — L'existence d'un cycle menstruel typique chez le cobaye, avec une étude des phénomènes histo- logiques et physiologiques concomitants. — L'auteur décrit avec beaucoup de détails les phénomènes accompagnant le rut chez les femelles de co- bayes. Il y reconnaît la congestion -utérine vaginale et vulvaire avec des sécrétions vaginales de caractères différents suivant l'époque, et des in- farctus sanguins sous-épithéliaux formant des hématomes dans la mu- queuse utérine; enfin, vers la fin de la période, une desquamation utéro- vaginale. Ces phénomènes sont incontestablement à rapprocher de ceux de la nature humaine, d'autant plus qu'ils sont strictement en rapport avec XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 173 l'ovulation et avec l'évolution des corps jaunes. La comparaison des pé- riodes d'évolution et de régression du corps jaune avec celles de desqua- mation utérine permet de conclure que la sécrétion interne du corps jaune, protège la muqueuse utérine, laquelle devient en proie à la desquamation quand le corps jaune a régressé. — Y. Delage. d) Brunacci (B.). — Influence de l'attention sur la sécrétion des sucs di- rjestifs. —L'auteur ayant prouvé. antérieurement que le travail psychique îomplexe diminue la vitesse de sécrétion de la salive a recherché s'il en était de même pour les impressions sensorielles. Il a constaté qu'il en était ainsi pour les stimulus olfactif, auditif et visuel et cela d'autant plus que l'attention était plus fortement appliquée à l'impression perçue. Les stimulus gustatifs, au contraire, accroissent la vitesse de la sécrétion. La qualité de la sécrétion est également influencée : l'alcalinité et la conductivité sont diminuées, mais les substances azotées ne sont pas modifiées. Il semble légitime d'admettre que cette influence des impressions et surtout de l'at- tention s'étend aux autres sécrétions digestives. — Y. Delage. Giannelli (L.). — Contribution à l'étude du pancréas chez les Téléostéens. Pancréas de Tinca vulgaris en conditions normales de nutrition et après un jeûne prolongé. — La masse relative des îlots de Langerhans dans le pan- créas va en diminuant des vertébrés inférieurs ju-squ'aux mammifères. Dans le jeûne prolongé, toute la masse du pancréas diminue, mais celle des îlots de Langerhans beaucoup moins que celle du reste de la glande. Il en résulte que la masse relative des premiers- se trouve augmentée. — Y. De- lage. Schiefferdecker (P.). — Les glandes cutanées de l'Homme et des mam- mifères, leur signification biologique et ethnologique, ainsi que le muscle sexuel. — L'auteur distingue les glandes sébacées et les sudoripares, et parmi ces dernières deux sortes : les apocrines, grosses et circonscrites aux régions couvertes de poils (les glandes mammaires en dérivent), et les eccrines, petites et s'étendant soit sur les régions pileuses où les apocrines sont peu développées, soit sur des régions dépourvues de poils. Il appelle muscle sexuel les fibres lisses doublant le derme du scrotum, des grandes lèvres et du pubis. Après des descriptions anatomiques et histologiques que nous devons laisser de côté, l'auteur passe à leur distribution suivant les sexes et suivant les races. Dans la race allemande, chez l'homme, les glandes apocrines se rencontrent dans l'aisselle et sur le mamelon; elles man- quent sur les organes génitaux; chez la femme, ces glandes se rencontrent dans les mêmes points que chez l'homme, et en outre sur le bas-ventre, depuis le nombril jusques et y compris les organes génitaux; chez les Chinois, ces glandes s'étendent à toute la face ventrale du tronc, à l'excep- tion du cou. Le mamelon et le scrotum n'ont pu être examinés. Chez les nègres du Cameroun les apocrines sont limitées aux parties inférieures et moyennes du ventre. De même, le mamelon et le scrotum n'ont pu être examinés. Chez un Australien, des glandes apocrines se rencontrèrent abondantes dans la région parotidienne où elles manquent toujours dans les autres races ; le reste du corps n'a pu être observé ; mais il semble d'après cela que les apocrines doivent, comme chez les singes, garnir ici toute la face ventrale et le cou jusqu'aux parotides. Dans toutes ces régions des eccrines sont mêlées aux apocrines. Ainsi, l'extension des apocrines semble en raison inverse de l'élévation sur l'échelle animale, dans l'ordre suivant : 174 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Singe, Australien, Chinois, Nègre, Allemande et Allemand. L'auteur suggère que la différence entre l'homme et la femme en Allemagne peut s'expliquer, outre les différences sexuelles, par le fait que la femme serait ontogéni- quement moins évoluée que l'homme, plus près de l'enfant, les apocrines subissant une réduction graduelle au fur et à mesure de la croissance. Mais tout cela réclame vérification. Phylogénétiquement il semble qu'au début devrait exister une seule sorte de glandes remplissant à la fois la fonction des apocrines et des sébacées et d'où ont dérivé les glandes mam- maires; de cette sorte unique se sont différenciées les sébacées et les apo-, crines ; les eccrines sont venues plus tard, cliargées plus spécialement de la fonction régulatrice de la chaleur, et se sont de plus en plus développées aux dépens des apocrines qui régressaient devant elles. Par là a été rendue ; possible une extension géographique dans des climats plus variés. Dans leur ensemble, les glandes ont des fonctions accessoires pour l'épuration du sang et la production d'odeurs spéciales capables d'exciter le rappro- chement des sexes et aussi d'éloigner ou de faire périr des parasites. Les odeurs spéciales dues à ces glandes caractérisent les diverses races, les sexes et leurs sécrétions, ainsi que des états métaboliques particuliers, tels que la menstruation, etc. — Y. Del âge. a) Cushny (Arthur R.). — Excrétion de l'urée et du sucre par le rein. — Par analogie avec des expériences faites sur une substance colorante telle que lé" sulfo-indigotate de sodium, on admet très généralement, depuis Hei- DENHEiN, que l'urée du sang est séparée et accumulée par les cellules épithé- liales des tubuli, puis déversée dans la lumière de ces derniers. On suppose que cette activité sécrétoire est indépendante de la filtration du liquide uri- naire au niveau des glomérules, Heidenhein ayant constaté que l'accumula- tion du sulf-indigotate de sodium dans les cellules des tubuli se produisait encore après la section de la moelle épinière qui arrête la sécrétion de l'urine par réduction de la pression sanguine. L'auteur reprend pour l'urée les expériences de Heidenhein. Sur le chat ou le lapin, un rein est excisé immédiatement avant la section de la moelle épinière ; l'ablation du second a lieu une heure et demie après. Sans exception, la teneur en urée, par gramme de tissu rénal, est plus élevée pour le premier rein que pour le second; ce devrait être l'inverse, si les choses se passaient comme pour le sulfoindigotate. Donc, quand la sécrétion de l'urine est arrêtée par diminu- tion de la pression sanguine, non seulement l'urée cesse d'être sécrétée, mais celle qui était présente dans le rein au moment de la section médullaire repasse lentement dans le sang ou la lymphe. De même l'accumulation de sucre dans le rein, consécutivement à une injection de phlorhidzine, n'a plus lieu après la section. Ces faits, qui ne sont pas incompatibles avec la théorie d'une activité sécrétoire spécifique, montrent, par contre, que l'excrétion de l'urée et du sucre n'a pas lieu de la façon indiquée par Hei- denhein pour le sulf-indigotate de sodium. — H. Cardot. b) Cushny (Arthur R.). — La sécrétion de l'urine. — Entre les deux théories existantes de l'activité rénale, celle, la plus répandue, de Bowman- Heidenhein et celle de Ludwig, l'auteur donne la préférence à la seconde, de caractère plus mécaniste : la première, en effet, attribue au rein une activité cliimique complexe et môme un pouvoir de discrimination. D'après C, la sécrétion de l'urine se produit dans les glomérules par pure filtra-' tion, sous l'action de la pression artérielle ; toutes les parties constituantes du sang moins les colloïdes sont ainsi filtrées. Dans les tubuli, il se pro- XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 175 duit une réabsorption du fluide ; ce fluide contient tous les éléments diffu- sibles du sang, et à la même concentration, avec les amino-acides en plus. L'urée et les sulfates ne sont pas réabsorbés. Cette réabsorption a pour eftet de rendre le liquide plus concentré. — M. Goldsmith. Bayliss ("W. M.}. — La nature de iactivilé rénale. — B. se déclare en faveur de la théorie de Cushny, avec cette réserve qu'il est faux de dire que le rein est une simple machine, car le liquide qui en sort a une pression osmotique supérieure à celle du sang dont il provient. Donc, les cellules ont transformé l'énergie chimique provenant de l'oxydation des produits alimentaires en énergie osmotique. Cette réserve faite, B. reconnaît à la théorie de Cushny l'avantage de simplifier les choses. Les cellules des tubuli ont bien un choix à faire, car tous les éléments du liquide ne .sont pas réabsorbés, mais ce choix, elles le font toujours, que l'organisme en ait besoin ou non; il n'a donc rien.de spécialement adaptatif. — M. Goldsmith. Ghabanier (Henry). — Les lois numériques de la sécrétion rénale. — Certaines substances (alcools méthylique, éthylique et propylique, l'acétate d'éthyle, l'acétone et le chloroforme) traversent le rein sans concentration préalable dans cet organe et par simple diffusion comme à travers une membrane inerte. En accord avec Ambard, l'auteur constate que, lorsque la concentration de l'urée dans l'urine est constante, les débits sont entre eux comme les carrés des azotémies, et lorsque la teneur de l'urée dans le sang est constante, ces débits sont inversement proportionnels à la racine carrée des concentrations urinaires, ce qui peut se mettre sous la forme Vr 1/ D X vTç: ^ 25 constante (uréo-sécrétoire). Pour beaucoup de substances il existe une constante de sécrétion, c'est-à- dire un rapport constant entre leur teneur dans le sang et leur débit dans l'urine, et les constantes de sécrétion de toutes les substances sont identiques quand les débits urinaires sont recalculés pour des concentrations-étalons isotoniques entre elles. Cette identité des constantes des diverses substances permet de déterminer par le calcul l'une quelconque d'entre elles après avoir déterminé expérimentalement la plus aisée, celle de l'urée. Il résulte de ce qui précède que les débits urinaires en poids sont d'autant plus grands, contrairement à l'opinion des cliniciens, que les substances ont un poids mo- léculaire plus élevé. De l'identité des formules sécrétoires il semble que l'on puisse conclure pour toutes les substances ce qui a été démontré pour l'urée : que leur sécrétion est faite par les tubuli, les glomérules n'ayant qu'un rôle circulatoire. La constante uréo-sécrétôire est proportionnelle à la masse du parenchyme rénal : elle est un véritable pèse-rein ; elle donne aussi la mesure de la qualité fonctionnelle du parenchyme rénal. Certaines substances présentent un seuil (glucose, chlorure de sodium), d'autres, non : or, tandis que les constantes de sécrétion, obéissant à la même formule, varient ensemble /jan passu, les seuils sont indépendants les uns des autres, mais obéissent ensemble aux excitations du système nerveux. — Y. Delage. Roger (H.). — Les glycosuries [XIX, 2°J. — A côté des causes classiques, R. signale des causes nerveuses : les glycosuries émotives, dont la cause prin- 176 L'ANNEE BIOLOGIQUE. cipale est une augmentation de la perméabilité rénale, passagère, est due à un mécanisme analogue à celui qui explique les albuminuries nerveuses. Chez les animaux à réactions violentes, comme le chat, l'émotion, la colère, une simple contention suffisent à produire la glycosurie. Chez les lapins, les mêmes conditions aaiènent l'hyperglycémie. Quand on maintient un lapin attaché, sa température baisse, et la quantité de sucre contenue dans son sang augmente. Une opération peut exagérer ce trouble. Si le lapin est maintenu par un aide au lieu d'être attaché, la glycosurie n'apparaît pas. Les injections sous-cutanées d'adrénaline déterminent une abondante glyco- surie; une injection intrapéritonéale d'extrait pancréatique l'arrête. On avait conclu à l'antagonisme de ces deux produits : en fait, toute autre in- jection intrapéritonéale arrête, parce qu'elle détermine un réflexe inhibiteur allant du péritoine au rein. Nombre d'autres troubles nerveux augmentent la perméabilité rénale. — J. Philippe. De'witz(J.). — Encore sur Vorigine de la couleur brune de certains cocons. — La soie incolore est imprégnée d'un suc coloré sécrété par l'anus et con- tenant comme éléments essentiels des cristaux fournis par les tubes de Malpighi. Ce suc est recueilli par la bouche et mêlé à la substance de la soie ou dans d'autres cas répandu sur le cocon achevé. Si l'on a délicatement lié ou bouché l'anus le cocon reste incolore. — Y. Delage. Blunck(Hans). — Les glandes de « menace » du Dytique et le liquide q^C elles sécrètent. — L'auteur avait publié en 1912 le résultat de ses recherches mor- phologiques sur les glandes de c menace » du Dytique. Aujourd'hui, il expose les propriétés physiques, chimiques et biologiques du liquide laiteux sécrété par ces glandes, qui sont situées dans la région dorsale du prothorax. L'odeur du liquide rappelle, selon B., celle d'amandes amères. La substance odorante et toxique est soluble dans l'éther et se trouve, par conséquent fixée, sans doute à des matières grasses. Le liquide, qui constitue un mélange de substances chimiques, contient, en effet, des graisses. B. a fait de nombreuses expériences sur la toxicité du liquide vis-k-vis de divers animaux vertébrés (poissons, ampliibiens, oise.aux, mammifères) et invertébrés (insectes, vers, protozoaires, etc.) et trouve, à rencontre de Plateau (1874), qu'il est, en effet, vénéneux surtout après ingestion per os. Il ne s'agit, toutefois, pas d'un poison musculaire, mais d'un poison pour les nerfs (neurotoxine). L'effet de l'empoisonnement donne l'impression d'une narcose. Le Dytique lui-même ne présente pas d'immunité contre sa propre sécrétion. Il ne fait, d'ailleurs, usage de ses glandes qu'en cas de danger pour lui. La sécrétion en question constituerait donc un moyen de défense, non pas un moyen d'attaque et encore moins un moyen d'excitation sexuelle. — J. Strohl. Kenoyer (Leslie A.). — Influences du milieu sur la sécrétion du nectar. — Lorsque l'humidité augmente, la sécrétion de l'eau, mais non celle du sucre, va en croissant. La pluie occasionne la perte du sucre du nectar. Les quantités de sucre et d'eau sécrétées augmentent avec la température jusqu'à un certain optimum. La condition optimum pour la sécrétion du sucre est une alternance de basses et de hautes températures. Les variations de pression atmosphérique n'ont pas d'influence marquée sur la sécrétion. Dans l'obscurité, l'excrétion du sucre diminue d'une façon remarquable. L'accumulation et la sécrétion du sucre sont très prononcées au moment de l'épanouissement de la fleur. — P. Guérin. XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 177 Sperlich fAdolf). — L'iode, rêaclif ntUisable pta'liculièrement pour iHudicr les rapi)0)'ls entre la répartition de l'amidon et eelle du tanin chez les plantes. - L'iode, à l'état très dilué, peut pénétrer dans les cellules sans endommager le protoplasma et provoque la transformation des tanins dissouts dans le suc cellulaire en corps bien déterminés, inattaquables, d'une couleur brune de ton variable. Il s'agit probablement des produits d'oxyda- tion voisins des phlobaphènes ou peut-être vraiment de phlobaphènes ; l'iode contribue probablement à leur formation en libérant l'oxygène de l'eau ; la continuation de l'oxydation, qui est arrêtée dans la cellule vivante, serait ainsi possible avec l'aide de ferments oxydants. — En utilisant cette méthode pour un grand nombre de plantes de diverses familles, S. a trouvé : a) dans une plante où il peut se former à la fois de l'amidon et du tanin, ces deux substances ne sont en général pas accumulées dans la même cellule ; b) dans les tissus où l'on trouve des cellules à amidon et des cellules à tanin, la formation et la décomposition des deux substances marche à peu près parallèlement; c) dans des tissus homogènes dans le cours du dévelop- pement, une des substances disparaît pour faire place à l'autre. On doit repousser l'opinion que tous les tanins sont des substances sans importance ou des excrétions ayant tout au plus une importance protectrice. — A. Maillefer. ' Ç) Production d'énergie. Janse (J. M.). — La fourniture d'énergie par le protoplasma pour la croissance de la cellule. — La croissance de la cellule, c'est-à-dire son ac- croissement de volume, est due au fait que le suc cellulaire attire l'eau qui se trouve dans le voisinage et cela avec une telle force que cela amène une distension delà membrane cellulaire. Cette distension ne peut naturellement se faire qu'avec une dépense d'énergie, qui doit, en définitive, être fournie par le protoplasma vivant. Toutes les réactions chimiques se passant dans le protoplasma vivant et par lesquelles de l'énergie est mise en liberté peu- vent donc servir de source d'énergie, mais c'est probablement la respiration qui joue ici le plus grand rôle. Au point de vue purement mécanique, la croissance est donc complètement expliquée ; mais on ne sait ni quand ni où la fourniture d'énergie par le protoplasma intervient. J. discute la ques- tion et arrive aux conclusions suivantes : l'amidon est non seulement une substance nutritive, mais il joue un rôle comme moyen de conserver l'é- nergie provenant de la respiration ; le protoplasma peut en tout temps dis- poser de cette énergie en transformant cet amidon en glucose. D'après cette conception, le protoplasma accumulerait de temps en temps une partie de l'énergie rendue libre par la respiration en formant de l'amidon pour l'uti- liser plus tard par la retransformation de l'amidon en glucose, et cela par la régularisation de l'action des ferments, en proportion exacte des besoins de la cellule. — A. Maillefer. Szymanski (J. S.). — Le principe du plus court chemin dans la théorie de l'action. — L'observation des mouvements des animaux, par exemple dans l'acte de nettoyer leurs antennes avec leurs pattes ou avec leur appen- dices buccaux, montre qu'il se conforment instinctivement à la règle du plus court chemin, on pourrait dire du travail minimum; c'est cette règle qu'il faut suivre aussi dans l'éducation humaine, en tenant compte des différences inhérentes à la nature des choses et à l'âge du sujet. — Y. Delaue. l'année biologique, XXII. 1917. 12 178 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Ne-wmann (U. U.). — Un cas d'action synchrone chez les Phalangides. - Observations faites en 1909, sur une colonie considérable de Liobunum au repos sous le plafond d'une grotte. 11 y en avait bien entre 1 et 2 mille, pressés les uns contre les autres, tous suspendus au plafond, immobiles. Dès que l'auteur approcha, à 1 m. 75 de distance environ, une curieuse danse rythmique commença. Sans lâcher prise, chaque insecte souleva le corps vers le plafond et le laissa retomber trois fois par seconde en moyenne, et tous fai- saient de même à l'unisson. Cela dura une minute environ et parut cesser par fatigue. Avec un bâton, l'auteur secoua quelques-uns des individus les plus proches. Ils recommencèrent la danse qui se propagea aux voisins, puis à toute la colonie, et s'arrêta en moins d'une demi minute. Nouvelle agacerie avec le bâton ; quelques trémoussements légers de toute la colonie. Après quoi les individus se mirent à se promener et on ne put plus provoquer leur activité rythmique. Le rythme s'explique peut-être par le fait que les pattes des individus se touchaient, étaient entrelacées de voisin à voisin. Le rythme ne fut parfaitement synchrone qu'après quelques secondes; il ne l'était pas au début. Chez les lampyres les éclats synchrones s'établiraient-ils de même, un premier éclat isolé servant à provoquer les autres chez les voisins, d'où peu à peu un synchronisme évident, limité à un buisson ou une partie d'un arbre? — H. de Varigny. Allard (H. A.). — Synchronisme et rythme synchronique dans le com- portement de certains êtres. — On observe fréquemment des cas de synchro- nisme dans le mouvement des êtres vivant en troupes : des grenouilles dans un marais poussent en chœur des croassements à la suite d'un simple individu ; puis le silence se fait, auquel succède de nouveau des croasse- ments simultanés. Des Pucerons inquiétés par un Hyménoptère entomo- phage relèvent tous ensemble leur abdomen et leurs pattes postérieures à l'approche du danger; on a noté des éclairages simultanés dans une colonie de Lampyres, à des intervalles réguliers. Des Orthoptères surtout, \'Œca7i- thus niveus, Cyrtoxipha columbiana émettent leur musique stridente à l'unis- son, d'une façon parfaitement rythmée, pendant de longues périodes de temps'; il n'y a pas évidence d'imitation intentionnelle et consciente, mais bien plutôt de réactions automatiques et instinctives à certains stimuli. Il semble qu'il y ait une tendance marquée pour les individus d'une colonie donnée d'adopter le battement rythmique de leur colonie particulière, si bien qu'il n'est pas rare qu'une colonie voisine établisse un rythme anti- phonal. — L. Cuénot. = Production de lumière. Gates (Frank E.). — Le synchronisme dans les éclairs lumineux des Photuris. — G. a observé deux Photuris. Leurs éclats alternaient. Mais l'un allait un peu plus vite que l'autre et tqutes les 2 1/2 ou 3 minutes, les éclairs étaient simultanés. Avec une lampe électrique de poche qu'il faisait marcher et s'arrêter selon un rythme voulu, G. n'a pas pu amener les insectes à adopter le même rythme : ils y sont restés insensibles, continuant leur train. Pourtant l'éclair électrique à petite distance (^25 cent.) arrête la pro- duction de lumière par l'insecte. A d'autres reprises, G. a pu observer de nombreux insectes lumineux dans des arbres et buissons ; jamais il n'a ob- servé de synchronisme absolu : il y a toujours des insectes émettant de la lumière aux moments où les autres n'en émettent pas. Le synchronisme, s'il existe, doit être un accident très rare. — H. de Varigny. XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 179 c)Harvey (Newton E.).— Quelle liuhstance est lu source de la lumir.rc chez Photinus ? — D'après l'auteur, deux substances .spéciales sont nécessaires : l'une qui n'est pas détruite par la chaleur et qui dialyse l'ortement : la pho- topliéline, et une autre substance, détruite par la chaleur et ne dialysant pas : la photogénine. Cette dernière ne serait pas un enzyme. Laquelle des deux est la source de la lumière ';' On y répond par une exi)érience simple. Photinus émet une lumière orange, Photuris une lumière vert-jaune. Les spectres des deux substances sont différents. On peut isoler les deux photo- génines et faire agir sur chacune les deux photophélines. Si la photophéline (luciférine)est la source de la lumière, comme le croit R. Dubois, la lumière produite par la photophéline du Photinus influencée par la photogénine de Photuris devrait être orangée. Or, elle est vert-jaune. Et inversement la pho- togénine du Photinus avec photophéline de Photuris est orangée. Dans le croisement, la lumière a la couleur caractérisant l'animal fournissant la photogénine. C'est donc la photogénine qui constitue la sub.stance oxydable, source de la lumière. Comment agit la photophéline? L'auteur a étudié la question en expérimentant sur un ostra-^-ode, Cypridina Hilgendorfii. La photogénine et la photophéline de cet animal sont sécrétées ensemble dans l'eau. Avec le temps. la photophéline disparait et il reste la photogénine en solution non lumineuse. Qu'on ajoute de la photophéline, ou certaines sub- stances, ou des dissolvants de corps gras, et la lumière apparaît bien que plusieurs de ces substances ne soient pas oxydables; mais toutes sont des agents cytolytiques qui dissolvent les cellules et aussi la photogénine qui est un colloïde. Les parcelles de colloïde se multiplient, d'où surface plus étendue, et la lumière se ferait par auto-oxydation accompagnant la dispersion des parcelles colloïdales. Les pholophélines des différents animaux sont spéci- fiques : aussi les diverses photogénines agissent-elles inégalement sur elles. La photophéline de Photirus qui donne de la lumière avec la photogénine de Pyrophore n'en donne pas avec celle de Cypridina. Et une photophéline de Cypridina non lumineuse agit sur la photogénine de Cypridina lumi- neuse mais non sur celle de Photinus. La photophéline doit être rapproché des substances cytolytiques du sérum du sang, avec cette réserve que c'est la photophéline de la même espèce qui possède le plus de pouvoir de pro- duire de la lumière, alors que c'est le sang des espèces étrangères qui a le pouvoir cytolytique le plus étendu. — H. de Varigny. Laurent (Ph.). — La production synchrone supposée d'éclats lumineux chez les Lampyres. — L. a vu, ou plutôt cru voir, le fait il y a quelque vingt ans. Il ne pouvait en croire ses yeux car « il est certainement con- traire à toutes les lois naturelles qu'une pareille chose se présente chez les insectes ». [Pourquoi est-ce certain ?] Mais bien vite il eut le mot de l'énigme. Le phénomène n'était qu'apparent, occasionné par des frémissements et mou- vement des paupières. Les insectes n'y étaient pour rien. Et « plusieurs fois depuis vingt ans j'ai prouvé que ma solution était correcte » dit l'auteur. [C'est bien possible. A propos de ce fait et des faits similaires consulter J.Pe- TERSON : Some slriking illusion of movemenl of a single light on mountains, dans American Journal of Psycholoyy, octobre 1917, p. 476, étude curieuse sur les illusions de mouvement pouvant se produire par suite de phénomènes oculaires divers.] — H. de Varigny. a) Burge (W. E.). — Le contenu comparé en catalase des insectes lumineux et non lumineux. — Si la production de lumière par les organismes photo- gènes est due à un processus d'oxydation, l'oxydation semble devoir être 180 L'ANNEE BIOLOGIQUE. plus intense chez les insectes lumineux. On sait que la teneur en catalase des divers muscles des animaux est proportionnelle au degré d'oxydation dans ces muscles, et que la catalase augmente ou diminue sous les condi- tions augmentant ou diminuant Toxydation. Si l'oxydation est plus intense chez les insectes lumineux à poids égal, ceux-ci doivent contenir plus de catalase. Est-ce exact, pour le Phoiinus,psLT exemple, comparé aux insectes non lumineux ? L'auteur pèse l'insecte, le pulvérise avec du sable dans un mortier, ajoute 50 ce. de peroxyde d'hydrogène, recueille l'oxygène libéré pendant 10 minutes. Le volume est pris pour mesure de la teneur de l'insecte au catalase. D'a- près le poids de l'insecte, on calcule la proportion de catalase par 30 milli- grammes de substance (chiffre choisi parce que 3 Photinus pèsent à peu près 30 mg). Le résultat de l'expérience est que pour Photinus il y a libération de 118 ce. d'oxygène par 30 mg. d'insectes. Pour un phalène il y a 8 c. c. Pour d'autres insectes (abeilles, bourdons, papillons), jamais plus de 25 ce. L'auteur conclut que la teneur en catalase chez l'insecte photogène à oxydation probablement plus intense est plus considérable que chez l'insecte non lumineux à oxydation moins intense. — H. de Varigny. a-b) Harwey (E. Ne-wton). — Études sur la bioluminescence. IV. La pro- duction de lumière.^ au point de vue chimique, chez un Crustacé Ostracode du Japon, « Çypridina Hilgendorfii » Millier. — Résultats d'une étude expé- rimentale étendue, à lire dans le texte. Contrairement à la théorie de Dubois, l'auteur soutient que la luciférase est la source de la lumière et n'est pas un enzyme produisant la lumière par oxydation de la luciférine. Il pro- pose les nouveaux noms de photogénine pour la première et de photophé- line pour la seconde. [Cette interprétation a été combattue par Dubois (voir ci-dessous.] — H. Cardot. a) Dubois (Raphaël). — A propos des recherches récentes de M. Newton Harvey sur la biophotogénèse. — L'auteur proteste contre une interpréta- tion de sa théorie de la luminescence biologique par Newton Harvey le- quel propose de substituer aux termes luciférine et luciférase ceux de pho- tophénine et photophéline et admet que la première suffit à engendrer la lumière par oxydation, la seconde constituant un agent adjuvant. En assi- milant sa photégénine à la luciférase il renverse complètement les termes de la question, donnant à la luciférase, agent oxydant, le rôle formateur de lumière par oxydation, qui appartient en réalité à la luciférine. — Y. Delage. b) Dubois (Raphaël). — A propos des recherches récentes de M. Newton Harwey. — D. explique, comme on sait, la biophotogénèse par l'action d'une zymase oxydant la luciférase, sur une substance albuminoïde oxydable, la luciférine. Newton Harvev (1916) complète cette interprétation en se fon- dant sur l'expérience suivante : on laisse s'éteindre progressivement le liquide lumineux et Ton constate que l'addition d'un fragment de perman- ganate ne le rallume pas; il fait bouillir des organismes lumineux ou non lumineux et obtient un liquide non lumineux qui ne s'allume pas davan- tage par le permanganate : en mélangeant les deux liqueurs, il obtient de la lumière. C'est en se fondant sur cette expérience qu'il substitue à l'in- terpellation de D. une théorie d'après laquelle la luciférase qu'il appelle photogénine, auto-oxydable, est seule responsable de la lumière. D., pour expliquer cette expérience par sa théorie, imagine qu'il exi.ste à côté de la luciférase un autre forment, la coluciférase, qui, par son action sur une XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 181 substance thermostabile, la préluciférine, détermine la formation d'une nouvelle quantité de luciférine, laquelle s'illumine au contact delà luciférase qui, dans le premier liquide, est restée en excès après l'extinction progressive. [L'explication est ingénieuse, mais la théorie perd quelque chose de sa belle simplicité d'antan.] — Y. Delage. a-b) Harwey (Ethel Brown). — Etude physiologique sur Noctiluque, par- ticulièrement en ce qui concerne la production de lumière, les anesthésiques et le poids spécifique. — Dans l'eau de mer, les noctiluques montent à la sur- face sans mouvements actifs, par le simple effet de leur moindre densité due à une moindre teneur en sels. Cependant elles peuvent dans certaines conditions atmosphériques, plonger. Si on les place dans un mélange de 4 parties d'eau de mer et 6 d'eau douce, elles tombent au fond, mais peu après remontent à la surface sans mouvements actifs ; il faut donc qu'elles aient pu diminuer leur densité en absorbant de l'eau dans un milieu moins riche en sels qu'elles-mêmes, ce qui est contraire aux lois de l'osmose [a]. [L'au- teur laisse le paradoxe sans réponse.] — Les noctiluques manifestent leur luminosité en répondant par un éclair à toute excitation, mais eu mourant elles manifestent une luminosité continue. La luminosité provient de gra- nules du protoplasme. La production de lumière semble assimilable aux contractions musculaires, cependant aucune substance ne s'est montrée ca- pable de déterminer des éclairs rythmiques comparables aux contractions rythmiques des muscles dans NaCl ; après un simple éclair, elles manifes- tent une lumière ininterrompue : il en est ainsi pour le froid (5 à 0" C), le chaud (43 à 49" C), les acides, les alcalis, l'eau douce et les courants con- stants ou interrompus ; tous les anesthésiques agissent de même. L'oxygène est nécessaire à la production de la lumière. Il n'est pas vrai que les exci- tants agissent en rendant perméable à l'oxygène leur membrane, imperméa- ble ordinairement à ce gaz, car, après la privation d'oxygène le retour de ce gaz provoque immédiatement la lumière. Contrairement à ce qui a lieu pour les phénomènes d'oxydation dans les autres cellules, KCN, même en concentration assez forte, est sans effet sur la production de lumière. L'ac- tion des anesthésiques s'exerce directement sur le mécanisme protoplas- mique de production de la lumière, non par l'intermédiaire d'une diminution de perméabilité de la membrane : en effet, si l'on brise par secouage avec du sable des noctiluques normales et anesthésiées et qu'on mette leurs débris en présence d'oxygène, les premières donnent des éclairs brillants et les autres seulement une faible luminosité. Les anesthésiques attaquent le mécanisme de l'assimilation de l'oxygène. — Y. Delage. = Production d'électricité. b) Baglioni (S.). — Sur la nature des processus physiologiques des organes électriques. — Sous le rapport de la constitution chimique, l'organe élec- trique se rapproche du sérum sanguin et s'éloigne du muscle, dont il dif- fère par une moindre quantité de protéine (l'azote soluble, l'urée, étant en quantité à peu près égale, ainsi que le glycogène), et par la substitution du sodium au potas'sium. En ce qui concerne la décharge, elle va de la face ventrale nerveuse à la face dorsale de chaque élément, et il n'y a pas, comme dans le muscle, de courant de retour. La durée de la décharge est considérablement plus brève que celle de la secousse musculaire de n'im- porte quel vertébré (20 millièmes de seconde). 11 est incontestable que les organes électriques sont des muscles ayant subi un changement de fonction, 18? L'ANNEE BIOLOGIQUE. car l'embryogénie montre à leur origine une ébauche musculaire ; mais le changement de fonction et le changement de structure sont si considérables qu'il ne reste presque plus rien de l'analogie avec les muscles. — Y. Delage. Shaffer (E. L.). — Sur les organes électriques de Gymnotus carapus. — Ces organes vont du bout de la queue, en avant, suivant toute la longueur de la nageoire ventrale. Ils sont deux, en forme de fuseau. A leur niveau le corps semble transparent. Les fuseaux sont subdivisés par des couches de tissu conjonctif en 5 groupes où les électrophores sont disposés per- pendiculairement aux cloisons. Le tout ressemble fort à du muscle dégénéré. Et le courant semble devoir être très faible. 11 y a plusieurs espèces à appa- reil électrique très faible. Sont-ce des espèces en voie d'acquisition de l'appareil, ou bien qui le perdent graduellement? — H. de Varigny. = Produclion'jie\chaleur . a-b) Montuori et Pallitzer. — Sur le mécanisme de l'adaptation des homothermes aux températures élevées. Sur Vadaptation aux basses tempéra- tures et sur la mort par refroidissement. — Des observations précises ont depuis longtemps montré l'insuffisance de l'opinion courante d'après laquelle la régulation-de la température aurait pour facteur les variations du rayon- nement cutané, la polypnée et l'évaporation de la sueur. Elles ont montré aussi qu'en dehors de toute intervention de'ces facteurs il y avait une accou- tumance aux températures élevées, par suite de laquelle un animal supporte mieux des températures presque incompatibles avec la vie lorsqu'il est échauffé très graduellement ou porté antérieurement à une température intermédiaire. Ces faits ont suggéré l'idée que l'adaptation dans ces cas est liée à la formation dans le sang d'une substance anti-thermique. Confirmant les faits énoncés antérieurement, les auteurs apportent la démonstration de l'existence de ces substances : le sang défibriné d'animaux portés à des tem- pératures élevées, injecté dans les veines ou le péritoine d'un individu normal, le rend immédiatement apte à supporter ces températures élevées contre lesquelles il se défend par une élévation plus lente et moindre de sa température. Ces substances thermo-inhibitrices ne sont pas nettement connues ; mais on peut se faire une idée de leur nature d'après les remarques suivantes : chez les animaux injectés, la quantité de CO^ produite n'est pas diminuée, il en est donc de même des combustions organiques; la diminu- tion de température ne peut donc s'expliquer que par la formation synthé- tique de substances endothermiques, par exemple de glucogène dans les muscles aux dépens du glucose du sang; cet accroissement de glycogène dans les muscles a été constaté chez les animaux injectés. A l'appui de cette théorie vient le fait de l'élévation du point cryoscopique du sang, indiquant une diminution du nombre des molécules et par conséquent l'union d'un certain nombre de molécules en composé plus complexe. L'accoutumance s'explique naturellement par la formation dans le sang des substances thermo-inhibitrices. Cette formation est très rapide, moins d'une minute, mais sa persistance n'est pas très longue. A noter, comme contrôle, que l'in- jection de sang normal n'a nullement les effets de l'injection de sang d'animal surchauffe. Des phénomènes analogues, mais inverses, se présentent en ce qui con- cerne le froid. On savait qu'il existe certains moyens physiologiques de lutter contre le froid : savoir la constriction vaso-motrice qui, en rendant la peau exsangue, diminue le rayonnement cutané et les contractions musculaires. XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 183 principalement des fibres lisses, qui déterminent une élévation de tempéra- ture. Mais ici aussi interviennent des substances spécifiques thermo-excita- trices. Ces substances se forment spontanément dans le sang des animaux soumis à un refroidissement progressif et pas trop accentué. Ces animaux deviennent ainsi de plus en plus aptes à lutter contre le froid. Leur sang défibriné et filtré, injecté dans les veines ou la cavité péritonéale d'animaux neufs (cobaye) place ceux-ci dans la même condition que s'ils avaient acquis personnellement l'accoutumance au froid : toutes choses égales d'ailleurs, leur température centrale reste plus élevée que celle des témoins soumis comme eux au refroidissement. Mais une différence importante et inattendue apparaît entre les effets du refroidissement et ceux de réchauffement. Chez les animaux refroidis brusquement et de façon intense jusqu'à disparition des réflexes, le sang injecté à des animaux neufs diminue chez eux la capa- cité de résistance au froid. Les animaux ainsi injectés et refroidis subissent un abaissement de température plus grand que les témoins. Ainsi, le refroi- dissement brusque détermine dans le sang la production de substances thermo-inliibitrices et non thermo-excitatrices. Ce paradoxe s'explique de la façon suivante : l'intégrité du système nerveux est nécessaire à la formation des substances thermo-excitatrices, lesquelles ne se forment plus chez les chiens dont la moelle est détruite ou cocaïnisée. Dans le refroidissement brusque le système nerveux est atteint et les substances thermo-excitatrices ne se forment plus. Quand un animal est soumis à un refroidissement pro- gressif de plus en plus accentué, il commence par lutter contre le froid par la production de substances thermo-excitatrices; mais quandle froid augmen- tant, cette production de substances devient insuffisante, les fonctions du système nerveux sont altérées et, au lieu de substances thermo-excitatrices, se forment des substances thermo-inhibitrices, par suite desquelles la tempé- rature s'abaisse brusquement et détermine la mort. C'est ainsi que se pro- duit la mort naturelle par le froid. Le point critique est le moment de l'appa- 'rition de la somnolence indiquant la défaillance du système nerveux. — Y. Delage. b) Przibram (Hans). — Le milieu ambiant du plasma germinatif. VI. In- fluence de la température extérieure sur la température du corps chez le rat. {Mus decumanus et Mus ratins). — A l'aide d'installations perfectionnées de son laboratoire P. a répété les expériences de Conudon (1912) sur la varia- tion de la chaleur animale chez les mammifères sous l'influence de tempé- ratures extérieures variées. Il s'est trouvé que chaque augmentation de la température extérieure de 5 degrés centigrades entraînait chez les rats adultes une augmentation de la chaleur du corps de 3/4 de degré. Les femelles avaient, en général, une température plus élevée encore que les mâles correspondants. L'humidité de l'air, ayant pu être maintenue constante dans la grande majorité des expériences, n'était pour rien dans ces varia- tions. Les variations moins fortes constatées antérieurement dans la plupart des expériences analogues étaient dues au fait que les températures em- ployées ne pouvaient être maintenues constantes pendant un temps suffi- samment long. — J. Strohl. = Mouvements. Krogh (A.) et Lindhard (J.). — Comparaison entre le travail musculaire volontaire et le travail provoqué électriquement chez l'homme. — La compa- raison est faite entre le travail à l'ergomètre et celui qui est effectué avec 184 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. l'appareil d'excitation de Bergonié. Dans les deux cas, le pouls et le taux de la circulation varient comme des fonctions linéaires du métabolisme, mesuré par la consommation d'oxygène. La ventilation pulmonaire est géné- ralement, dans le travail électriquement provoqué, supérieure à la ventila- tion dans le cas d'un travail volontaire correspondant à une même consom- mation d'oxygène. Au début d'un travail volontaire, l'accélération du pouls est immédiate, ainsi que l'augmentation de la ventilation ; pour un travail électriquement provoqué, ces phénomènes débutent, au contraire, après un temps perdu ; on peut donc penser qu'il y a une action directe des centres nerveux sur les appareils circulatoire et respiratoire dans le premier cas, et une action réflexe dans le second. — H. Cardot. Bourguignon (Georges) et Lucas (Jean). — Classification fonctionnelle et radiculaire des muscles par le rapport des quantités d'électricité donnant le seuil avec les deux ondes isolées du courant induit. — Les auteurs mesurent la chronaxie des muscles du membre supérieur et constatent que, dans chaque segment, la chronaxie des fléchisseurs est deux fois plus rapide que celle des extenseurs et que, dans deux segments différents, la chronaxie varie suivant l'ordre des racines nerveuses correspondantes. Ils constatent que la chronaxie est la même dans les muscles extenseurs et fléchisseurs collabo- rant à un même mouvement de flexion, suivant la constatation de Duchenne DE Boulogne, les fléchisseurs pour l'opérer, les extenseurs pour immobiliser le segment fournissant un point d'appui. Ainsi l'identité de chronaxie est nécessaire aux muscles agissant synergiquement. La vitesse d'excitabilité classe toujours les muscles de la même manière, que la chronaxie quel que soit le procédé employé : cette classification est une classification fonc- tionnelle qui se superpose à la classification radiculaire. — Y. Delage, Forbes (A.) et Rappleye ("W. C). — Effet des changements de tempé- rature sur le rythme de l'électromyogramme chez l'homme. — La méthode consiste à immerger dans l'eau la main et l'avant-bras et à enregistrer l'électromyogramme du premier interosseux dorsal ou des fléchisseurs de l'avant-bras pendant la contraction volontaire. Le refroidi.ssement des muscles diminue la fréquence des courants rythmiques, le réchauffement l'augmente. La température du reste du corps restant constante, ces résultats démontrent que le rythme normal de la réponse musculaire n'est pas le rythme des influx nerveux moteurs, mais qu'il dépend, comme le soutient Buchanan, de l'état du muscle. Une étude attentive des variations possibles du rythme musculaire, faite en tenant compte d'autres facteurs connus relatifs à la période réfractai re du nerf, amène à conclure que la fréquence des influx nerveux moteurs dans la contraction volontaire est plus élevée que celle des réponses musculaires rythmiques et atteint de 300 à 5.000 par seconde. Les auteurs confirment le fait observé par Piper, c'est-à-dire que le rythme des courants d'action dans le muscle est indé- pendant de la force de la contraction. A la suite d'un abaissement de tem- pérature, on observe, outre la diminution de fréquence, une augmentation de l'amplitude des vibrations du galvanomètre, dénotant une augmentation de force des courants d'action ; ce fait peut être expliqué par un refroidis- sement de la portion distale des fibres nerveuses, en tenant compte des diverses considérations relatives aux périodes réfractaires du nerf et du muscle. — H. Cardot. XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE, - 185 Robin (Albert). — Analyses comparées du cœur et des muscles chez les individus saitis et chez les phtisiques, avec applications thérapeutiques. — A l'occasion de recherches médicales étrangères à notre programme, l'au- teur fait cette constatation intéressante que la minéralisation des muscles varie dans le même sens que leur activité fonctionnelle et que le cœur, muscle le plus actif du corps, est aussi le plus minéralisé. — Y. Delage. Naumann (Ernst). — Recherches sur Vapparition de la rigidité cadavéri- que. — A côté des renseignements sur l'apparition de la rigidité cadavérique dans les divers muscles après la mort de l'animal, ce mémoire renferme une série de courbes relatives à l'inhibition des muscles de la vie de re- lation et du cœur en solution isotonique. — H. Cardot. Anderson (R. J.) et Lusk (Graham). — Rapport entre le régime et la production d'énergie au cours du travail mécanique chez le chien. — Les conclusions sont les suivantes : Les protéines servent avant tout à la répa- ration des tissus, et ne servent pas à la production de travail. Prises en excès, elles augmentent considérablement la quantité de chaleur que l'or- ganisme produisant du travail doit éliminer. Par le jeune on peut réduire la quantité d'aliments requise pour un travail donné et celle requise pour un animal ne fournissant pas de travail. La quantité d'aliments correspon- dant à un travail donné est indépendante de la condition alimentaire de l'organisme. Les hydrates de carbone sont utllisés'sans perte. — Y. Delage. b) Burge (W. E.). — Comparaison au point de vue de la teneur en catalase entre les pectoraux du ramier et ceux du poulet. — On admet que l'énergie ' du travail musculaire est dérivée de l'oxydation des aliments, bien que les physiologistes ne soient guère d'accord sur le moyen par lequel le corps effectue cette oxydation à une température aussi basse que 39^ C. Le but de l'étude est de rechercher si la catalase, un enzyme qui libère l'oxygène du peroxyde d'hydrogène ou d'un peroxyde organique comparable, est plus abondante dans les pectoraux des ramiers habitués à voler que dans ceux des poulets, qui ne volent pas. Et encore si l'on peut diminuer la teneur en catalase chez le pigeon en diminuant le travail de ces muscles, et aug- menter celle-ci chez le poulet, en obligeant les pectoraux de ce dernier à travailler davantage. Première expérience. On lave à fond des ramiers et poulets jusqu'à expulsion de tout le sang (par la solution salée) : on retire les pectoraux et on les hache. On ajoute un gramme de ce muscle haché à 50 ce. de peroxyde d'hydrogène à 22'' C. et on mesure l'oxygène libéré pendant 10 minutes. On réduit à pression atmosphérique donnée et le volume de gaz est considéré comme mesurant la quantité de catalase con- tenue dans le gramme de muscle. Or, le muscle de pigeon donne 98 ce. d'oxygène ; celui du poulet 8 ce. seulement. Donc, pectoraux de ramier beaucoup plus riches en catalase. Seconde expérience. Pendant 3 semaines on tient des ramiers en cage où ils ne peuvent voler, et pendant 15 jours on fait courir et voleter des poulets, une fois par jour, presque jusqu'à épuisement. Et on refait la première expérience. Résultat : la teneur en catalase chez le pigeon diminue de 40 %, celle du poulet augmente (pecto- raux) presque de 25 %. Le fait qu'une augmentation ou diminution dans la quantité de travail, et par conséquent dans l'oxydation, dans un muscle s'accompagne d'une augmentation ou diminution correspondante dans la teneur en catalase semble indiquer que cette dernière peut jouer un rôle dans les processus d'oxydation de l'organisme. — H. de Varigny. 186 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Jordan (H.). — Sur les muscles et les propriétés musculaires des animaux possédant un vrai sac musculeux. — Les animaux mous tels que les Holo- thuries, les Gastéropodes nus, etc., ont pour condition essentielle de leur motilité la présence d'une peau musculeuse dont la tonicité équilibre la pression des liquides extérieurs et donne à l'ensemble une rigidité suf- fisante pour que des mouvements de reptation puissent s'accomplir. S'il n'en était pas ainsi, les contractions musculaires ne produiraient que des déformations du corps et non des mouvements d'ensemble; à de tels ani- maux des muscles locomoteurs tels que ceux des animaux solides, crustacés, vertébrés, ne seraient d'aucune utilité; seule la reptation par la musculature générale, leur est possible. — Y. Delage. "Wintrebert (P.). — L'automatisme des premiers mouvements du corps chez les Sélaciens [Scyllium canicnla Cuv.). — Les mouvements des larves de Sélaciens encore contenus dans l'œuf se présentent sous deux aspects successifs. Le premier est un balancement monotone de la partie céphalique, le second consiste en ondulations serpentiformes se propageant de la tête à la queue et de plus en plus variées et irrégulières, en quelque sorte personnelles, à mesure que la larve avance en âge. Les premières sont automatiques, c'est-à-dire ont leur origine dans les muscles mêmes, sans intervention du système nerveux central. Si, en effet, ce dernier est excité sur une grande longueur à travers une fenêtre pratiquée dans la paroi de l'œuf, ils persistent sans modifications. Bien plus, lorsque la phase des mouvements nerveux est arrivée, la même opération, en même temps qu'elle supprime les mouvements serpentiformes d'origine nerveuse, ré- tablit pour un temps les mouvements automatiques du début. — Y. Delage. e) Baglioni (S,). — Les fonctions de la vessie natatoire des poissons, sa signification comme organe de sens hydrostatique. [XIX, 1'^, 6 p et c]. — L'auteur a entrepris des expériences à l'effet de vérifier laquelle est pré- férable des trois théories principales de la vessie natatoire : l'acoustique, la respiratoire et l'hydrostatique. Cette dernière, due à Moreau, donne pour rôle à la vessie de limiter les excursions du poisson en profondeur. Le poisson est en effet doué d'une densité spéciale en rapport avec son volume et par conséquent avec la quantité d'air que contient sa vessie. S'il monte, sa vessie se dilate et il montera de plus en plus ; s'il plonge, sa vessie se comprime et il descendra de plus en plus ; dans l'un et l'autre cas, des efforts musculaires violents lui seront nécessaires pour regagner le niveau auquel il est adapté. Il a donc tout intérêt à être maintenu par des mouve- ments réflexes au niveau convenable. D'après l'auteur, les variations de volume de la vessie détermineraient des excitations du labyrinthe qui engendreraient les mouvements natatoires nécessaires pour ramener le })oisson au niveau convenable. [A l'appui de cette conclusion, la plus im- portante du mémoire, l'auteur n'apporte aucune observation personnelle.] L'auteur confirme la validité de la théorie de Moreau par quelques expé- riences. Si, par des variations de la pression extérieure, sans déplacement du poisson, il augmente ou diminue la pression que supporte celui-ci, il le voit monter quand la pression augmente, s'enfoncer quand elle diminue. Même résultat s'il augmente ou diminue la densité du poisson par l'addi- tion de lest en plomb ou de flotteurs en liège. Cependant ce n'est là pour le poisson qu'un procédé d'urgence pour corriger les variations brusques de niveau auxquelles il peut être entraîné. Si par une cause quelconque il est entraîné de façon permanente à un niveau différent, il se met en XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 187 équilibre avec le nouveau niveau, par sécrétion ou résorption d'une partie de l'oxygène contenu dans sa vessie natatoire. Le réflexe excitatoire de cette sécrétion ou de cette résorption pourrait être en rapport avec les terminaisons nerveuses découvertes par Deinecka dans les parois de la vessie. L'auteur a montré expérimentalement que le gaz extrait de la vessie avec une seringue de Pravaz était automatiquement remplacé par une sécrétion nouveHe et que de l'oxygène injecté était résorbé; mais le retour à l'état d'équilibre demande au moins 24 heures. Enfin, l'auteur confirme par des observations nouvelles la règle d'après laquelle seuls les téléostéens nectoniques sont pourvus d'une vessie dont sont dépourvus les benthoniques qui, reposant sur le fond, n'en ont pas besoin. La présence ou l'ab.sence de vessie est, sauf rares exceptions {Onhagoriscus mola), en rapport uniquement avec la station œcologique sans aucun rapport avec les affinités zoologiques. Même chez beaucoup de larves pélagiques de forme benthonique existe une vessie natatoire qui disparaît quand l'animal prend sa station au fond; tel est le cas en outre des Pleuronectes, de V Uranoscopus et du CrisHceps d'après les observations personnelles de l'auteur. — Y. Delage. Boutan (L.). — Sur le rôle des nageoires dans les Poissoiis téléostéens à vessie natatoire. — La physiologie des poissons munis d'une vessie nata- toire comporte un paradoxe. Le centre de gravité du corps est situé le plus souvent au-dessus du centre de poussée et en avant du milieu, en sorte que un modèle inerte de même forme et de même densité devrait s'incliner la tête en bas et se retourner le ventre en l'air. C'est ce qui arrive aux Poissons sidérés par des anesthétiques ou par un choc électrique. Cependant les Poissons peuvent se maintenir dans un équilibre naturel sans paraître faire aucun mouvement. Même le poisson rouge photographié ne montre aucune trace de ce flou des nageoires qui devrait se montrer sur l'épreuve si ces appendices faisaient un mouvement quelconque. Des mulets et des labres auxquels on a sectionnés toutes les nageoires paires et impaires, y compris la caudale, se maintiennent dans leur équilibre normal et peuvent nager par des ondulations de la queue. Les seuls mouvements qui persistent pendant l'immobilité du corps étant ceux des ouïes, on peut attribuer à ces dernières le maintien de l'équilibre. — Y. Delage. b) Parker (G. H.). — Locomotion pédieuse du lièvre de mer AplysiaCali- fornica. — L'animal progresse par vagues successives soulevant son pied, commençant à l'avant et progressant vers l'arrière, à des distances telles qu'une nouvelle ne se forme en avant qu'au moment où la précédente se forme à l'arrière. Elle se produit environ toutes les 6 secondes, détermi- nant une progression d'environ 6 cent. — Y. Delage. • a) Olmsted (J. M. D.). — Notes sur la locom,(dion de certains mollusques des Bermudes. — Le Chiton tuberculatus marche par vagues rétrogrades de sa sole pédieuse. Au moyen d'un manomètre capillaire, il a été constaté que chaque vague détermine une succion à l'endroit où elle passe. Quand l'a- nimal marche à reculons, le sens des ondulations n'est pas changé, mais chaque fibre musculaire prend pour point fixe son extrémité postérieure au lieu de l'inférieure. — Y. Delage. Redfield (Elyzabeth). — Les contractions rythmiques du manteau chez les Lamellibranches. — Chez Unio, ces mouvements consistent en une saillie lente du manteau entre les valves, suivie d'une brusque réaction. L'auteur / 188 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. a observé et constaté leur utilité pour la circulation de l'eau respiratoire et pour l'évacuation des produits usés. — Y. Delage. c) Parker (G. H.). —Lepotwoir de succion chez Vanémonede mer Cribrina. — Les tentacules possèdent un pouvoir adhésif déterminé non seulement par les nématocytes, mais par une sorte d'effet de ventouse : chaque ten- tacule est invaginable à son sommet et, en outre, en forme de sillon le long de son bord, au-dessous de la pointe ; ces deux appareils agissent comme ventousesj'^retenant fortement le doigt de l'observateur et capables de re- tenir un poisson de 4 cent, de long en dépit de ses efforts. En outre, la co- lonne est parsemée de ventouses par lesquelles l'animal fixe des débris de coquilles pour se protéger mécaniquement et peut-être mimétiquement. La force de ces ventouses, mesurée par l'effort nécessaire pour arracher le fragment de coquille, s'est montrée égale à II grammes par millimètre carré de surface, soit une cinquantaine de grammes pour une ventouse moyenne. Ces chiffres montrent que la ventouse produit un vide presque parfait. C'est donc presque une , limite physique, mais encore bien loin de la limite phy- siologique, qui pour les fibres musculaires atteint 7 à 30 grammes pour la grenouille, 62 gr. 4 pour l'homme. — Y. Delage. Yatsu (N.). — Notes sur la physiologie de Charybdea rastonii. — Lais- sant de côté les faits de physiologie spéciale, retenons seulement que l'a- nimal est insensible aux brusques changements de lumière [2°, p], et que privé de ses ropalies il continue ses pulsations ombullaires, mais sans avancer dans une direction définie. — Y. Delagï. Pascher (Adolf). — Sur un mode de locomotion remarquable de cer'tains Flagellés. — Il s'agit de contractions du corps, parfois sous l'influence de fibres différenciées dans le périplaste, au moyen desquelles l'animal peut se déplacer sans faire usage de son flagelle, par un amœboisme plus ou moins brusque pouvant aller jusqu'au saut. — Y. Delage. De la Fuye. — Essai sur la photographie des Rapaces. — L'auteur a photographié des Rapaces en liberté et fixé ainsi leurs attitudes au sol quand ils s'approchent ou se précipitent sur leur ennemi le Grand-Duc. Ce sont surtout des Cresserelles, la Bondrée apivore, le Busard des marais. 11 donne sa façon d'opérer et les appareils qu'il a dû employer pour réussir. — A. Menegaux. H rj) Pigments. Schmidt ("W. J.). — Les chromatophores de la peau des Reptiles. — On ne pourra faire à ce gros mémoire le reproche de manquer de détails mor- phologiques sur les chromatophores de la peau des Reptiles. Mais on pourra regretter que d'une telle accumulation de faits ne se dégage aucune idée générale sur l'histophysiolpgie des chromatophores et des pigments. A part quelques aperçus d'histologie générale, ce travail se borne à n'être qu'une importante contribution à l'histologie d'un groupe zoologique. Un premier chapitre est consacré à la terminologie et à la classification des chromatophores. S. distingue : 1-^ les Mélanophores, qui contiennent des grains de mélanine, insolubles dans les divers solvants, dans les acides et les alcalis; 2» des Lipophores (par abréviation de lipochromophores), renfermant un lipochrome (rouge ou jaune, lutéine des auteurs, appa- XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 181» rente avec les carotines végétales), sohil)le dans les graisses et dans les sol- vants de celles-ci, bleui par l'acide sulfuriqiie, lipochrome qui dans la cellule est dissous dans des gouttes huileuses ou bien se présente sous forme cristalline; 3" des AUophores, (comi)renant les pliaeophorcs, les porphyro- phores de divers auteurs), dont les grains pigmentaires, jaunes, rouges ou violets, insolubles dans l'alcool et l'éther, diffèrent à la fois des lipochromes et des mélanines ; 4° des Guanophores caractérisés par leur teneur en par- ticules ou cristaux de guanine, sans couleur propre et ne produisant qu'une coloration physique. L'étude de la répartition de ces diverses espèces de chromatophores, faite chez un grand nombre d'espèces de Reptiles, a conduit S. à admettre cinq combinaisons possibles : 1° Mélanophores seuls, 2« Mélanophores et Guano- phores, > Mélanophores, Guanophores, Lipophores, 4" Mélanophores, Guano- phores, AUophores, 5° Mélanophores, Guanophores, AUophores, Lipophores. L'auteur remarque qu'à part le premier cas, les guanophores coexistent toujours avec les mélanophores, mais il ne songe pas à tirer de cette coexis- tence nécessaire et constante dans le plus grand nombre des espèces les conséquences générales qui devraient en être tirées, si son travail s'était élevé au-dessus d'un point de vue trop morphologique. Les nombreuses pages que S. consacre successivement à l'étude des mé- lanophores, des allophores, des lipophores, des guanophores et de leurs pigments ne se prêtent pas à une analyse. Dans chacun des chapitres trai- tant de ces catégories, il examine, après un historique, les questions de la forme, des manifestations fonctionnelles, de la structure (noyau, sphère et cytoplasme), du développement, de la nature du pigment. Nous nous borne- rons à signaler quelques points de ses descriptions, qui sont d'un intérêt général. Il décrit, dans les mélanophores, un système de filaments cytoplas- miques rayonnant autour de la sphère. Il discute la question tant contro- versée de l'origine des mélanophores, qu'il considère tous, qu'ils soient intra- épidermiques ou sous-épidermiques, comme de provenance mésodermique ; ayant constaté, dans de jeunes mélanophores non encore pigmentés des granules colorables par l'hématoxyline, il se contente de cette observation pour en faire des corps précurseurs du pigment, sans avoir eu l'idée de faire la coloration q\ii aurait sans doute révélé la nature chondriomateuse de ces granules. A propos des lipophores, un paragraphe spécial est consacré aux bâtonnets rouges, cristallins, biréfringents, que le lipochrome, appelé lacerto- fulvine, forme fréquemment en se déposant dans le lipophore. Au sujet des guanophores, l'auteur fait l'iiistorique de la nature de leur contenu cristallin et conclut que les cristaux sont formés de guanine (non de xanthine) sans calcaire. Un dernier chapitre contient les essais d'explication du mouvement intra- cellulaire des grains de pigment. 11 est manifeste, pour les chromatophores des Reptiles, comme pour ceux des Poissons et des Amphibiens, que l'expan- sion et la concentration du pigment sont dues à un courant pigmentaire, que dans ce mouvement du pigment la forme de la cellule ne change pas,' que ses prolongements demeurent étendus, vides du pigment qui les aban- donne pour s'amasser autour de la sphère centrale. Mais quelles sont les causes de la migration pigmentaire? Il faut rejeter l'hypothèse (Parker 1-906 j, d'un phototropisme positif intracellulaire, celle d'un mouvement propre des grains de pigment (Kahn et Lieben 1907), celle de la contracti- bilité de plasmas amiboïdes avec production d'ondes de contraction très courtes, dont les filaments radiés du cytoplasme seraient doués (Heidenhein 1911), celle même de Bali.o'witz 1913, 1914, 1915, pour lequel il exi.ste dans 190 L'ANNEE BIOLOGIQUE. le cytoplasme des mélanophores de fins canaux ordinaires à paroi très con- tractile produisant le déplacement du plasma liquide et des grains de pig- ment charriés par ce plasma. S. se rattache à l'interprétation de Degnek, 11)12, qui a vu pendant la migration centrifuge du pigment dans les prolon- gements cellulaires, se différencier dans ceux-ci des cordons axiaux auxquels adhèrent et que suivent les grains pigmentaires en mouvement, sans que ces cordons soient cependant par leur contractilité la cause du déplace- ment du pigment, et simplement, parce que l'adhésivité des grains de pig- ment est plus grande pour ces cordons différenciés que pour le plasma ordinaire. Ainsi s'explique le déplacement radiaire et la sériation du pig- ment. Quant à la cause même du mouvement, l'auteur, s'appuyant sur les travaux de Rhumbler, 1895, la place dans les différences de pression qui se produisent autour de la sphère centrale, et qui déterminent soit la mi- gration périphérique, soit le cheminement centripète du pigment. — A. Prenant. Lo-we (John N.). — Action de divers agents chimiques ou pharmaceutiques- sur les chromalophores de la truite Salvelinus fontinalis. — Les expériences ont porté sur des jeunes embryons âgés au plus de 2 semaines, c'est-à-dire avant la période où les mélanophores réagissent à la couleur du fond, la- quelle période coïncide avec la disparition du sac vitellin. Les chromato- phores s'étendent en milieu oxygéné et se contractent en l'absence de l'oxy- gène, que celui-ci ait été simplement chassé par l'ébullition ou remplacé par H ou CO^. Le mélange de 0 et CO^ agit comme 0. Les sels de K pro- voquent une rapide contraction, ceux de Na une contraction lente. Traités par Na après K les chromatophores s'étendent. L'action des cations varie suivant les anions dans un sens déterminé (I le plus actif, Cl et SO* les moins) : il reste à savoir si l'action est celle de la molécule entière ou de l'un des ions ou de la co-action des deux ions. Les alcools à dose pas trop faible déterminent une expansion que l'auteur considère comme un état de dépression : leur action est proportionnelle à leur activité narcotique. En outre, un effet de contraction est produit par la strychnine à faible dose, la picrotoxine, la morphine, la nicotine en concentration moyenne et la cocaïne ; un effet de dilatation est produit par la strychnine à forte dose, la morphine après action de picrotoxine, de strychnine ou de KCl, et par la vératrine après contraction passagère ; l'atropine et la quinine sont sans ac- tion ; le curare a par place des actions opposées. Partout l'auteur s'attache à distinguer l'action locale de celle qui s'exerce par l'intermédiaire du sys- tème nerveux. — Y. Delage. Laurens (Henry). — Réaction des mélanophores des larves d'Amblystoma tigrinum à la lumière et à l'obscurité. — Les mélanophores s'étendent à la lumière et se contractent à l'obscurité aussi bien chez les individus privés d'yeux que chez les normaux. Chez les larves normales qui ont été main- tenues au moins quatre jours dans une vive lumière diffuse sur fond indif- férent, les mélanophores sont partiellement contractés ; chez celles mainte- nues ce même temps à l'obscurité, les mélanophores sont partiellement étendues manifestant dans les deux cas une réaction secondaire. — Y. Delage. Redfield (A. C). — a) Réaction des mélanophores du Crapaud cornu. — b) Coordination des réactions des mélanophores chez le Crapaud cornu. — Il faut distinguer les réactions adaptatives à la couleur ambiante, les réac- tions à la lumière et celles aux autres excitants. La couleur subit une variation XIV. -'PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 191 rythmique nycthémérale ; elle est pâle (chromatophores contractés) au milieu du jour et la nuit, foncé le matin et l'après-midi. Cola tient à l'in- tervention de deux facteurs, la lumière et la température : une basse tempé- rature détermine l'expansion, une haute température la contraction; par là s'explique la pâle couleur du corps au milieu du jour. Les actions de ces deux facteurs sont locales et indépendantes du système nerveux, car elles se produisent juste au point impressionné et après section des nerfs. Au contraire, la variation adaptative est sous la dépendance des yeux et cesse de se produire après occlusion de ceux-ci. — L'injection sous-cutanée d'adré- naline ou d'extrait total de surrénale, ou encore l'excitation faradique de la surrénale elle-même détermine la contraction des mélanophores. L'exci- tation nerveuse active la sécrétion de la surrénale et engendre les mêmes effets hyperglycémiques que l'adrénaline. Les substances qui activent la sécrétion de la surrénale chez les mammifères produisent en injection sous- cutanée la contraction des mélanophores : éther, morphine, nicotine, aux- quelles il faut ajouter l'asphyxie. L'extirpation des surrénales bloque les mélanophores de telle sorte qu'aucune excitation nerveuse ne peut les con- tracter [e]. L'excitation du système nerveux produit la contraction des méla- nophores. Le système nerveux et la surrénale collaborent à la contraction des mélanophores, l'excitation du premier déterminant l'intervention de la seconde. L'influence de la surrénale montre que les mélanophores doivent être sous l'influence du système sympathique. Sans doute le système ner- veux général exerce aussi une action, mais moins accentuée en sorte que dans l'excitation d'un tronc nerveux ; c'est l'action sur les fibres sympathiques de ce tronc qui domine. La similitude d'action de l'adrénaline et de l'exci- tation nerveuse sur les fibres lisses et sur les mélanophores suggère l'idée que ces derniers ne sont que des fibres lisses modifiées. Cette similitude d'action permet aussi d'inférer que la base des réactions émotionnelles est la même chez les reptiles que chez les mammifères [XIX, 1°, b p] — Y. Delage. Me Cord (C. P.) et Allen (F. P.). — Preuves relatives à un rapport entre la fonction de la glande pinêale et des altérations dans la pigmenta- tion, [s]. — Ces expériences ont été entreprises en raison de l'existence d'un œil pinéal chez certains reptiles suggérant l'idée d'une relation entre la substance pinéale et la pigmentation. Elles ont porté sur des têtards de Batraciens. L'adjonction de tissu pinéal à leur alimentation pendant 10 jours ne produit aucune influence. Il en est autrement si l'on ajoute à leur nour- riture, jusqu'à la fin de la métamorphose, des quantités journalières très minimes de 1 partie d'extrait acétonique de la glande dans 100.000 parties d'eau. Peu après l'ingestion et durant 1/2 heure, l'animal est entièrement décoloré, au point qu'il devient transparent et que l'on entrevoit ses vis- cères ; la coloration revient ensuite peu à peu et est complète en 3 à 6 heures. Après la métamorphose ces effets ne se produisent plus, ce qui tient au réarrangement des chromatophores et à leur changement de place dans le corps de l'adulte. Les effets sont proportionnels aux quantités données. La substance spécifique active sur les chromatophores est entière- ment extraite par l'acétone ; le résidu de cet extrait est sans action de ce genre ; mais ce résidu a une action sur la croissance et la différenciation, ce qui semble indiquer que la glande contient plusieurs substances actives. La similarité d'action sur les mélanophores et les muscles lisses vient à l'appui de l'opinion de Spaeth qui assimile ces deux formations. — Y. De- lage. 192 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Brecher (Leonore). — Les colorations des chrysalides de Pieris brassi- rw. — Vaste étude d'ensemble et expérimentale concernant l'influence du milieu sur la coloration des chrysalides de Pieris brnssicae. On en connaît à coloration claire, moyenne foncée et verte. Les colorations les plus claires peuvent être obtenues sur un fond blanc, les plus foncées sur un fond noir, celles à coloration moyenne, sur toutes les autres couleurs de fond et dans l'obscurité. A la lumière blanche, on ne voit jamais apparaître des chrysa- lides vertes, tandis qu'elles se produisent à n'importe quelle lumière jaune. Les divers types de chrysalides diffèrent entre elles par le contenu en pigments de leur enveloppe et par la constitution chimique de leur hémo- lymphe. Les chrysalides claires ne contiennent que peu de pigments noir et vert; les moyennes en ont davantage; les chrysalides foncées contiennent le plus de pigment noir; les vertes enfin ne contiennent que peu de pigment noir et beaucoup de pigment vert. La tyrosinase de l'hémolymphe des chry- salides claires donne une coloration rose au contact avec la tyrosine, tan- dis que la tyrosinase des trois autres types de chrysalides détermine une teinte violette de la tyrosine. Chez les chrysalides vertes l'hémolhymphe n'est pas jaune verdàtre comme chez les autres types de chrysalides, mais d'un beau vert éclatant. Au contact prolongé avec la tyrosine celle-ci prend à son tour, dans ce cas, peu à peu une coloration verte. En chauffant l'hémo- lymphe des trois autres types on peut également obtenir qu'elle se colore en vert. — J. Strohl. Kremer (Joh.). — Contributions à l'histologie des Coléoptères. — L'auteur a étudié en détail des élytres de diverses coccinellides et les matières colo- rantes qu'on y rencontre. Les élytres sont bourrés de tissu adipeux, con- stitué par une agglomération de cellules sanguines (hémocytes) quijpeu de temps après la formation de l'imago passent en grande quantité dans les élytres. Ce tissu adipeux produit une matière lipochrome de la nature de la carotine. K. est disposé à lui attribuer une fonction respiratoire. La caro- tine, en effet, est capable de se charger de très grandes quantités d'oxy- gène. C'est le lipochrome en que.stion q'ui détermine la coloration des élytres. Selon qu'il s'y trouve en grande quantité ou non, la coloration de l'insecte est intense ou faible. Durant l'hiver et au moment de la ponte, le tis.su adipeux est considérablement réduit. Les cellules décrites par ScHULZE sous le nom de « cellules à carotine » ne seraient autre chose que des (enocytes. Ces œnocytes prennent très probablement naissance dans le tissu adipeux qu'ils quittent par la suite, après s'être chargés de certaines substances qu'ils vont distribuer dans le corps de l'insecte. Ce serait là une nouvelle confirmation des rapports supposés par Graber (1891) entre les hémocytes, les tissus adipeux, les œnocytes et les cellules péricardiales, rapports que cet auteur a mis en évidence en créant pour l'ensemble de ces éléments le terme de tissu hémostéatique. A la fin de son étude, K. com- pare les résultats auquels il est arrivé au cours de ses recherches sur les coccinellides à ceux de P. Sciiulze (1913) sur les chrysomélides et fait remarquer les divergences qui existent entre les deux séries de constatations. — J. Strohl. Kûster (Ernst). — Sur la distribution de Vanthocyane chez les variétés de Coleus. — Les feuilles des Coleus désignés sous le nom d'hybridus par les jardiniers présentent des dessins très variés ; on peut distinguer deux types : les parties colorées sont disposées en secteurs ou bien elles forment des taches rondes; les parties colorées ne le sont pas uniformément. On ne XIV. — PFiYSIOLOGIE GENERALE. 193 peut en général reconnaître aucune loi dans la distribution des parties co- lorées. Le fait que, chez les plantes panachées, on trouve dans le même tissu des cellules normalement vertes à côté de cellules incolores a amené Baur (1909) à faire l'hypothèse qu'il peut se produire à différentes époque du dé- veloppement ontogénique des divisions cellulaires qui fournissent des cel- lules-filles de propriétés différentes; chacune des cellules-filles produirait à son tour une plus ou moins nombreuse descendance où les caractères se maintiendraient héréditairement. La considération des hybrides de Colens donne une confirmation à l'hypothèse de Baur dans le cas des panachures en secteurs. Dans le cas oîi les taches colorées sont rondes, il faut trouver une autre explication ; K. croit la trouver en comparant le phénomène aux germes de cristallisation des chimistes ; quand on laisse évaporer lentement une solution saline sur une plaque de verre, on voit apparaître par ci par là de petits cristaux ; ceux-ci fonctionnent comme des germes qui attirent la partie encore en solution de la substance; à la fin de l'expérience, la substance cristalline est répartie inégalement à la surface de la plaque. LiESEGANG (1915) a montré que des colloïdes peuvent aussi jouer le rôle de germes. Pour expliquer la formation des champs circulaires colorés par l'anthocyane, K. fait deux hypothèses : qu'au point qui seront plus tard le centre des cercles colorés, il se forme un germe, peut-être colloïdal, d'une substance inconnue et qu'autour de ce germe les substances contenues dans les cellules voisines se réunissent. Cette substance hypothétique devrait être en rapport direct ou indirect avec la formation de l'anthocyane, c'est-à- dire fournir les matériaux pour sa formation ou fonctionner comme cataly- sateur. — A. Maillefer. 0) Hibernation; vie latente. Mann (F. C.) et Drips (Délia). — La rate pendant l'hibernation. — Les expériences ont eu lieu sur le Spermophile. Dès 12 heures après le commen- cement du sommeil, la rate devient très congestionnée, de couleur foncée, et augmentée de volume. 11 semble donc qu'elle joue un rôle pour emma- gasiner et retirer de la circulation une partie du sang durant le sommeil ; cependant l'hibernation s'opère normalement chez les animaux dératés, montrant qu'il ne s'agit pas là d'une fonction essentielle. — Y. Delage. c) Pi ctet (Arnold). — Observations biologiques et recherches expérimentales sur l'hibernation cVAbraxas grossulariata L. — Si les chenilles û.'Abraxas hivernent à 22-25", on voit qu'après une première période d'hibernation, allant de septembre à novembre, suivie d'une période d'activité de novembre à décembre, elles subissent une seconde léthargie jusqu'en mars, suivie à son tour d'une seconde période de vie active, de mars à avril, avec éclosion des papillons en mai. L'hivernage dans une température relativement élevée provoque donc une double hibernation. P. explique ce curieux phénomène en montrant que le papillon doit naître à une époque déterminée, qui seule présente toutes les garanties de survivance. La température élevée d'hiver- nage expérimental raccourcissant la vie larvaire, les chenilles subissent une seconde période léthargique qui ramène l'éclosion des papillons à juillet, époque normale, le seul mois qui permette une survivance facile de l'espèce. — M. BOUBIER. Hickernell (Louis Max). — La dessication chez Philodina roseola. — Chez les Rotifères, la dessication périodique produit un rythme vital, avec l'année biologique, XXII. 1917 13 194 L'ANNEE BIOLOGIQUE. ses maximum et ses minimum d'intensité, analogue à celui observé par WooDRUFF chez les Infusoires. Et comme chez ceux-ci, un phénomène de réorganisation nucléaire est la réponse aux conditions défavorables. Chez Philodina roseola, au moment où la dessication commence, la chromatine du noyau émigré vers la périphérie de celui-ci, de façon à y former un anneau caractéristique qui s'amincit à mesure que la dessication progresse, ce qui s'explique très probablement par le fait qu'une partie de la chroma- tine traverse la membrane nucléaire et émigré dans le cytoplasma. Ces mi- grations ont probablement pour effet de permettre aux oxydations de con- tinuer, en assurant entre la chromatine nucléaire et les substances cytoplas- miques des relations plus étroites. Lorsque l'humidité revient et l'animal revient à l'état normal, les phénomènes nucléaires repassent par les mêmes stades dans l'ordre inverse, jusqu'à la reconstitution d'un noyau normal qui a la forme d'un « nucléole-noyau » de Carnoy, avec un gros caryosome entouré d'un espace clair. — Les tissus et les cellules du Rotifère ne subis- sent aucune dégénérescence lors de la dessication ; ils subsistent intégrale- ment. — Aucune enveloppe protectrice ne se forme autour du corps. — Le métabolisme est naturellement ralenti; lorsque, au cours de la dessication, la mort survient, elle est due soit à une dessication trop brusque, soit au manque de réserves nutritives, soit à l'intoxication par les produits du métabolisme, et non pas, comme le croit Pfeffer, à l'action sur le proto- plasma des substances osmotiques concentrées. — Un accroissement de l'activité reproductrice s'observe après la dessication; il est dû à la multi-' plication des noyaux des cellules sexuelles, fait qui est à rapprocher de l'action de la déshydratation sur les œufs des divers animaux dans les expé- riences de parthénogenèse expérimentale. — M. Goldsmith. r^j Mast (S. O.). — La vitalité des kystes (hi protozoaivp Didininm nasu- tum. — Enkysté, le Didinium nasuttim résiste à des influences qui, autre- ment, le tueraient : il peut, dans ces conditions, supporter des conditions très défavorables. En outre, il peut être répandu au loin par le vent, d'où extension d'habitat. Combien de temps] ce protozoaire peut-il vivre à l'état enkysté? D'après les expériences de l'auteur, près de 5 ans. Mais peut-être plus : le terme indiqué est celui de la durée de l'expérience, non pas néces- sairement celui de la vitalité des kystes. L'auteur doute, toutefois, d'après l'apparence de ceux qui ont résisté 5 ans, qu'ils fussent en état de résister beaucoup plus longtemps. Et la proportion des kystes trouvés vivants au bout de 5 ans est faible. — H. de Varignv. Schmidt (P. J.) et Stchepkina (M'^'^ J. V.). — L'nnabiose des vers de terre. — A 0° les vers de terre A llolobophora passent à la condition d'anabiose et reprennent l'activité vitale quand ils sont réchauffés. Il en est de même jusqu'à moins 1", 2. Au-dessous de cette température, ils meurent. Leur teneur en eau étant en moyenne de 83 9e, ils peuvent supporter sans périr ^ une dessication diminuant de 40 % leur teneur'en eau, ce qui représente 33 % de perte de leur poids total. Remis sur papier humide, ils reprennent activement leur poids primitif et leur activité. Mais ce qui est remarquable c'est que cet état de dessèchement n'influe ni dans un sens ni dans un autre sur leur résistance au froid. — Y. Delage. 2" Action des agents divers. a) Hartmann (Otto). — La variation saisonnière chez les Copépodes XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. FX) i.ijvlops, Diaploiiius) et ses rapporta avec celle des Cladocères. — L'auteur étudie et analyse les variations saisonnières (cyclomorphoses) de divers copépodes du genre Cijclops et Diaptomus et cherche à expliquer pourquoi ces variations sont infiniment moins marquées que chez les cladocères. Ces variations ne font, toutefois, pas entièrement défaut et cela est important, car tant qu'on croyait à l'absence de toutes cyclomorphoses ci lez les copépo- des on pouvait admettre, avec Lauterborn. que cela tenait ;ju manque de reproduction parthénogénétique, l'existence d'une amphimixie régulière em- pêchant l'apparition de variations extrêmes, telles que les variations saison- , nières. Mais une pareille hypothèse pouvait tout au plus expliquer pourquoi les effets des excitations extérieures ne s'accumulaient pas au cours des générations successives ; elle n'expliquait pas le manque de tout effet de ce genre, au cours d'une seule génération. Différents 'facteurs doivent être pris en considération si l'on veut comprendre les raisons de la différence entre les copépodes et les cladocères. D'abord, chez les copépodes les mues ces- sent relativement tôt, tandis que chez les cladocères elles continuent après la maturité sexuelle aussi et permettent ainsi des modifications de croissance. Ensuite, chez les copépodes il n'y a pas de nutrition embryonnaire dans une chambre incubatrice, comme chez les cladocères, chez lesquels l'influence physiologique de la mère sur les descendants doit être beaucoup plus grande par conséquent. Chez les copépodes, par contre, une mauvaise constitution provoquée par l'effet de quelque agent extérieur n'aura pas facilement sa répercussion chez les descendants. Ceux-ci, à l'état de nauplius libres, pour- ront à la rigueur, dans une même localité que les adultes, mieux se nourrir que ces derniers. Mais le facteur essentiel de la différence entre les copépo- des et les cladocères doit être de nature constitutionnelle, les copépodes re- présentant un type plus stable, donnant moins de prise aux influences du milieu ambiant. Toutefois, il faut constater, d'autre part, que si les varia- tions saisonnières sont peu marquées chez les copépodes, les variations lo- cales le sont tout autant que chez les cladocères. Et sur ce point l'auteur est assez disposé à concéder pourtant une certaine influence au mode de repro- duction. Si la parthénogenèse peut bien faciliter une accumulation d'influen- ces modificatrices, à travers plusieurs, générations, l'amphimixie n'exclut pas l'efficacité d'influences analogues, pourvu que celles-ci se fassent valoir avec une intensité toujours égale, durant un certain nombre de générations. Les variations qui, finalement, en résulteront, seront héréditaires alors, et (■est bien ce qui est le cas pour les variations locales des copépodes, con- trairement à ce qu'on constate pour les variations saisonnières des clado- tères. L'auteur arrive ainsi à comparer au point de vue qualitatif tout un cycle de générations intercalées entre deux œufs d'hiver chez les cladocères à une seule génération de copépodes. Quant aux divers modes de reproduc- tion, la parthénogenèse agit, au point de vue des variations dans la même direction que l'amphimixie, mais cette dernière est remarquable par son caractère fortement conservateur [XVI, co]. — J. Strohl. b) Hartmann (Otto). — Le dt-veloppement et la variation saisonnière du lobe ritellogène de Vovaire chez Plerodina patina MiUl. ; l'ovogenèse chez cette forme et remarques sur la variation saisonnière du lobe vitellogène chez As- planchna et Sijnchaeta. — Après avoir décrit les différentes phases de l'ovo- génèse et du développement du lobe vitellogène du rotifère Pterodina patina. l'auteur attire l'attention sur l'existence d'une variation saisonnière (cycli que) du lobe vitellogène. Le volume des noyaux de cet organe, aussi bien que leur nombre, sont plus petits en été qu'en hiver. Il y a, en moyenne, en 196 LANNÉE BIOLOGIQUE. février 22 à 25 noyaux contre 20 à 23 en été. Mais on remarque également une variation saisonnière de la dimension totale du lobe vitellogène. En hiver, il est large et allongé, en été plutôt mince et court. Toutes les men- surations ont été faites, bien entendu, sur des lobes arrivés au même stade de développement. C'est la température qui, selon H., est le facteur déter- minant de cette variation. Il n'est pas impossible que le volume des œufs et celui des ovaires soient également soumis à des variations de ce genre. H. a, d'ailleurs, pu constater une variation saisonnière très marquée aussi sur les glandes gastriques situées des deux côtés du tube digestif chez Pterodina. — J. Strohl. 6)Pictet (Arnold). — Rrsistance des Lépidoptères à la compression, à l'as- phyxie et au froid. — Alors que la compression du thorax pendant une minute provoque la mort d'un papillon rhopalocère, on peut comprimer la partie antérieure d'une chenillle entre deux feuilles de carton jusqu'à l'a- platir, et ceci pendant 12 à 18 heures, sans que mort s'en suive. Décom- primé, l'animal bouge insensiblement, marche et termine sa métamorphose. Pour tuer les gros papillons (Bombyx, Sphinx, etc.), on utilise un flacon avec cyanure de potassium et la mort survient au l)out de 3 à 5 minutes. Or, dans ce même flacon, les chenilles des mêmes espèces résistent à une durée d'intoxication qui va jusqu'à 50 minutes. L'animal, sorti du flacon, est d'abord inerte, puis reprend vie au bout de quelques heures (1 à 33 h.). Immergés dans l'eau, les papillons meurent très rapidement. P. immerge des chenilles appartenant aux mêmes espèces ; leur bain se prolonge de iO à 26 heures, au bout desquelles elles sont rigides, en remarquable tur- gescence. Sorties et replacées à l'air, ces chenilles reviennent graduelle- ment à la vie au bout de 7 à 20 heures et leur développement se continue normalement. On tue très facilement des papillons au moyen de l'éther ou du choloroforme : leurs chenilles sont beaucoup plus résistantes. Elles sup- portent aussi des abaissements de température plus considérables et plus prolongés. Les chenilles et les chrysalides sont donc énormément plus résis- tantes que leurs papillons. La résistance croît graduellement avec l'âge de la chenille et de la chrysalide et diminue brusquement dès l'éclosion de cette dernière. Cette augmentation de la résistance larvaire et nymphale, compa- rativement à celle du papillon, est conforme à ce qui se produit à l'état naturel, où les chenilles ont une vie généralement plus longue que l'insecte parfait et ont, par conséquent, à faire face à une plus grande somme de dangers et de conditions difficiles que ce dernier. — M. Boubier. Bohn (Georges). — Sur quelques préjugés biologiques. — Un axolotl blanc a pu survivre à Paris à une température de — 4» qui, pendant plu- sieurs jours, l'avait immobilisé dans la glace bien que. dans son pays d'origine, il n'ait jamais rencontré de températures analogues. Le même animal a supporté longtemps des températures de 30 à 32". Des embryons de truites arc-en-ciel, extraits de l'œuf avant l'éclosion naturelle, ont pu vivre plus de trois semaines, juscju'à résorption de la vésicule ombilicale, dans de simples verres de montre en eau non renouvelée. —Y. Delage. a) Agents mécaniques. Duîrénoy (J.). - Modifications produites par le vent marin sur des inflo- rescences mâles de pin maritime. — Dans la région d'Arcachon, l'auteur a constaté dans les parties d'inflorescence soumises à l'action du vent marin, XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. I) Molisch (H.). — Le forçage des racines. — Si, pendant les mois de septembre, d'octobre et de novembre, on place des rameaux de Salit, Po- pulus, Philadelphus coronarins et Viburnum opulus dans un bain chaud ou si on les expose à la fumée de papier ou de tabac, les racines adventives apparaissent bien plus tôt que sur les exemplaires non traités. On active ainsi non seulement la formation des bourgeons foliaires et floraux, mais aussi celle des racines adventives. Ce fait montre que la périodicité souvent observée dans la croissance des racines des arbres n'est pas toujours un phénomène, provoqué par des facteurs de croissance défavorables mais souvent un phénomène spontané, comme la formation des bourgeons d'au- tomne sur nos arbres. — F. Péchoutrf.. = Pesanteur. a.) Parker (G. H.). — Les réactions des ITydro'ides à la pesanteur. — Le.s expériences ont porté sur Corymorpha fixé par le pied dans la vase et dres- sant sa tige, de plusieurs centimètres de long, terminée par une tête inclinée. Si on fixe le pied à une paroi verticale de façon que la tige soit horizon- tale, un géotropisme énergique se manifeste, par suite duquel la tige se couche et redevient verticale ; cette tige est formée d'une partie axiale de grandes cellules, d'aspect notocardal, et d'une couche périphérique neuro- musculaire. Si l'on détruit avec une longue aiguille les tissus axiaux, le géotropisme est retardé mais non supprimé, tandis que les anesthésiques le suppriment. Cela montre que le géotorpisme est contrôlé par la couche neuro-musculaire, la couche axiale ne fournissant au phénomène qu'un faible appoint. — Y. Delage. = Température. Huntington (Ells^worth). — La température optima pour l'énergie liu- mnine. — L'auteur a cherché à déterminer la température optima pourj l'homme d'après trois critériums : la mortalité aux divers mois de l'année,. XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. l"^l*.> la quantité de travail fourni dans les usines, et la force individuelle mesurée au dynamomètre dans les écoles. Les résultats concordants ont indiqué comme optima la température de 17 à 18° réalisée à New-York aux mois de mai et septembre. Des différences assez importantes peuvent provenir de l'humidité. Ces résultats s'appliquent à tous les pays et l'adaptation au cli- mat cliaud et froid n'introduit pas de différences notables. En ce qui con- cerne la race, l'optimum pour les nègres est supérieur de un peu plus do 1° ce qui est très minime si l'on tient compte de la très grande différence de température entre leur pays d'origine et les Etats-Unis. — Y. Drlage. Linossier (G.). — Influence de la température sur la toxicité de l'alcool. — Chez les animaux poïkilotermes (poissons) et dans des limites de tempé- ratures compatibles avec une santé parfaite (de 2° à 17"), l'alcool se montre d'autant plus nocif que la température est plus élevée. L'animal transporté de l'eau pure dans de 1 alcool à 3 % à la même température, subit la crise d'agitation, puis lanesthésie, puis la sidération, aboutissant à l'abolition des mouvements respiratoires d'autant plus vite que la température est plus élevée. Chez l'homme, ces différences ont quelque intérêt au point de vue de l'action de l'alcool, sous les tropiques, où la température est plus élevée de quelques dizièmes, et surtout chez les fébricitants où la différence atteint :i à 4". — Y. Delage. Grevés (James Frederick). — Température et résistance dea f/raines. — Le coefficient de température de la résistance du blé varie avec la teneur en humidité. La valeur moyenne, pour 9 % d'humidité, et de 9.2.3; pour 12 %, elle est de 10,14; elle est de 9,83 pour 17,5 % d'humidité. L'appli- cation de la formule de Lepeschkin aux hautes températures donne une er- reur moyenne de 0,6 % pour 9 % d'humidité, de 0,8 % pour 12 % d'humi- dité; et de 8,25 % pour 17,5 % d'humidité. — P. Gdérin. = Pression osmotique. Buglia(A.). — Observations sur la vitalité et sur la pression osmotique des jeunes anguilles encore transparentes (« cieche »). —Les petites anguilles encore transparentes, pesant de 1 à 10 grammes vivent au mieux dans l'eau de source. Elles supportent l'eau distillée et les solutions salines faibles pendant un temps assez long. Les solutions salines plus concentrées leur sont plus nocives; l'eau de mer est moins nocive qu'une solution saline équimoléculaire. Dans toutes ces conditions, la pression osmotique des tissus, mesurée par l'abaissement cryoscopique, subit une adaptation progressive assez rapide au milieu dont elle se rapproche, mais toutefois sans l'atteindre si celle-ci e.st trop éloignée de celle qui est normale pour l'animal. L'eau distillée aboutit à une sorte de tétanie, et les solutions concentrées à une déshydratation des tissus, qui deviennent opaques. Les solutions acides sont environ 10 fois plus nocives que les alcalines. — La température normale étant d'environ lO-lô» C, les pulsations cardiaques et les mouvements res- piratoires augmentent simultanément et dans de très fortes proportions (jusqu'à 120 au lieu de 30) quand la température s'élève jusqu'à 2.5°, Au delà, les pulsations et la respiration diminuent, 1 animal commence à devenir opaque et à souffrir. L'échauffement progressif lui permet d'atteindre sans souffrir une température plus élevée que le changement brusque (35 à 40°). L'altération est réversible tant qu'elle n'a pas été trop accentuée ou trop durable. — L'asphyxie se traduit par une diminution des pulsations car- 200 L'ANNEE BIOLOGIQUE. diaques; elle est beaucoup plus rapide en eau confinée qu'en air humide, ce qui semble indiquer un certain degré de respiration cutanée. - La strychnine, les courants électriques et les produits de désassimilation ré- sultant du séjour en eau confinée, même très aérée, produisent des accidents tétaniques. — L'animal supporte avec assez longue survie des mutilations très graves mais on n'observe point la survie de certaines parties exci- sées, comme chez certains animaux inférieurs. — Y. Delage. = Lumière. Leriche(R.) et Policard (A.). — L'action de la lumière sur les plaies. — L'insolation, dont on connaît l'action remarquablement bienfaisante sur les plaies bourgeonnantes, détermine dans ces plaies une réduction relative considérable (35 au lieu de 75 %) des polynucléaires par rapport aux mo- nonucléaires. On sait, en effet, que les premiers sont nettement photophobes. Si les résultats de l'insolation des plaies s'expliquent par cette action sur les polynucléaires, l'influence nocive de ces derniers reste inexpliquée. — Y. Delage. Démoli (Reinhard). — V action immobilisante de la lumière artificielle sur les Insectes. — L'opinion courante est que les Insectes, en particulier les papillons crépusculaires, se précipitent vers les sources de lumière et l'on s'est demandé alors pourquoi ils ne volaient pas la nuit vers la lune, le jour vers le soleil. Des expériences spéciales ont montré que cette opinion cou- rante n'était pas exacte et que la difficulté signalée pouvait être résolue. Si, dans une chambre éclairée par les ampoules électriques assez nombreuses pour éclairer vivement la pièce et individuellement assez faibles pour ne pas produire d'éblouissement, on introduit des papillons crépusculaires, on les voit se mouvoir çà et là sans faire grande attention aux lampes. Si l'on diminue l'éclairage, ils continuent de même jusqu'au moment où, cessant de voir, ils s'arrêtent. Les papillons de jour se comportent autrement ; dans une pièce éclairée à la fois pour la lumière du jour et par la lumière artifi- cielle ils se dirigent toujours vers la fenêtre sans s'occuper des lampes; placés dans une enceinte éclairée seulement par des lampes artificielles, ils se comportent différemment selon leur position initiale par rapport à la lampe : ceux qui en sont assez éloignés pour n'être pas éblouis et pour conti- nuer avoir les objets autour d'eux ne prêtent pas attention aux lampes ;ceux qui en sont assez voisins ou s'en rapprochent par hasard assez pour être éblouis et ne plus voir que la lampe, dansent autour de celle-ci sans s'en éloi- gner et y reviennent quand on les en écarte. De même, leshiboux amenés dans une enceinte médiocrement éclairée par une lampe se comportent différem- ment selon que leur œil a été préalablement adapté à l'obscurité ou au grand jour. Dans le premier cas, voyant les objets ambiants, ils ne font aucune attention à la lumière; dans le second cas, ne voyant qu'elle, ils se préci- pitent vers elle. Ainsi, dans tous les cas le résultat est le même : les ani- maux ne sont pas attirés par les foyers lumineux tant qu'ils voient autour d'eux, et ne se portent vers ceux-ci que lorsqu'éblouis, ils ne voient plus qu'eux. S'ils ne volent pas vers le soleil ou vers la lune, c'est parce que ces deux astres éclairent assez l'ambiance pour que les animaux se compor- tent comme dans le premier cas. — Y. Delage. Perriraz (J.). — Influence\dcs couleurs sur les papillons. — Un grand nombre de chenilles de la Vanesse petite tortue furent mises dans des cages XIV. — PHYSIOLOCin: générale. 201 enveloppées do gaze et de papier de couleurs dilïërente.s ; cinq bocaux furent préparés, dont un noir, un violet, un bleu, un orangé et un rouge. Les insectes manifestèrent des réactions différentes suivant les radiations auxquelles ils étaient soumis. Les chenilles du bocal violet moururent en grand nombre ; elles étaient très agitées et il n'y en eut que quelques-unes qui parvinrent à la nymphose. La mortalité dans le bocal bleu fut aussi considérable, mais un plus grand nombre de chenilles résistèrent. Dans l'orangé et le rouge, il y eut peu de déchet. L"influence des différentes couleurs se montra tout d'abord dans la rapidité d'évolution des chenilles jusqu'à la nymphose ; c'est ainsi que le violet accélère la transformation quand les chenilles peuvent supporter ces radiations. Les mêmes constata- tions furent faites lors des dates d'éclosion : les violettes furent les plus rapides, les bleues vinrent ensuite et les rouges éclorent les dernières. Quant aux papillons eux-mêmes, ceux qui ont été soumis à l'action des rayons rouges ou orangés sont de taille plus petite qne ceux qui opt vécu dans les vases bleus ou violets ; on peut donc conclure que les rayons bleus et violets accélèrent ou intensifient les oxydations dans les périodes larvaires ou de nymphose. Dans le détail, on peut observer de nombreuses variations dans la grandeur des, macules, dans leurs formes ; quelques teintes s'ac- cusent plus nettement dans les groupes violets ; les macules noires sont régulièrement bordées de jaune et de rouge; les lunules des bords des ailes ne sont plus d'un bleu pur, mais passent par toutes les teintes du vio- let; les bandes des ailes vont en s'atténuant lorsqu'on passe aux papillons élevés dans le bleu, l'orangé et le rouge et dans ce dernier cas, elles de- viennent indistinctes. — M. Boubier. Cole ("William H.) et Dean (Garleton F.). — Les réactions photokiné- tiques des têtards de grenouilles. — Les jeunes sont insensibles à la lumière. C'est à partir de 40 mm. seulement qu'ils commencent à se montrer sen- sibles. Ceux d'âge moyen sont photokinétiques, c'est-à-dire manifestent plus d'activité générale à la lumière qu'à l'obscurité; dans les stades voisins de la métamorphose, les têtards manifestent un photropisme positif. La peau, surtout celle de la queue, est le récepteur des excitations phototro- piques. L'action préalable de la lumière ou de l'obscurité ne produit que peu d'effet sur la réaction actuelle. Les excitations paraissent agir par l'intermédiaire du système nerveux et non par action directe sur les méla- nophores. — Y. Del.\oe. Harris (F. J.) et Hoyt (H. S.). — Vorigine possihle de la toxicité de la lumière nltra-violette. — On sait que seuls sont efficaces les rayons qui sont absorbés par le système où a lieu la réaction. Les rayons lumineux visibles ne sont pas, de façon générale, absorbés sélectivement par le protoplasme : aussi n'agissent-ils que sur des régions pigmentées spécialisées. L'ultra- violet est toxique, au contraire, même pour les organismes incolores. Soret a in- diqué, il y a près de quarante ans, que la plupart des protéines présentent une raie d'absorption bien marquée dans le spectre de l'ultra-violet. Cette raie est bien nette avec les solutions de tyrosine et de phénylalanine. Les radicaux tyrosiniques et phénylalaniques pourraient donc bien être les .sensibilisateurs optiques rendant les cellules vivantes susceptibles à l'action toxique de l'ultra-violet. S'il en est ainsi, le passage des rayons en question à travers des solutions de tyrosine, de phénylalanine pourrait, par suite de l'absorption des rayons toxiques, rendre le rayonnement inoffensif. D'où l'expérience que voici : on se procure un liquide riche en paramécies, de 202 L'ANNEE BIOLOGIQUE. titrage connu, et on détermine la période d'extermination normale, le temps qu'il faut les exposer aux rayons d'une lampe Cooper-Hewit pour tout tuer. Ce temps est de 100 secondes environ. Puis on refait l'expérience en mettant des paramécies dans des solutions de gélatine, d'amino-acides, etc. Or, dans ces conditions, les paramécies sont tuées bien moins vite. Les solu- tions de gélatine, peptone. acide amino-benzoïque, cystine, tyrosine et leu- cine diminuent la toxicité des rayons ultra-violets. Il semble donc y avoir une absorption sélective des rayons par les radicaux amino-acides toxiques des matières protéiques. — H. de Varignv. Bro"wning (C. N.) et Sidney Russ. — Sur l'action germicide du rayon- nement ultra-violet et sa corrélation avec Vabsorplion sélective. — Description d'une méthode par laquelle on détermine exactement la région du spectre ultra-violet qui est spécialement germicide (culture de microbes sur géla- tine, ai^ lieu de sensibiliser la plaque de gélatine par les sels d'argent). Cette région est celle qui va de 2.940 à 2.380 A. w. Il y a deux régions distinctes dans Tultra-violet au point de vue chimique : une première, du point où cesse la visibilité, de 3.800 à 2.960: pas d'action germicide, mais faculté de pénétrer à travers une épaisseur considérable de peau. Une seconde va de 2.960 à près de 2.100, action très germicide, au maximum d'efficience de 2.800 à 2.540, mais pouvoir pénétrant très faible : absorption complète par 1/10^ de millimètre de peau. — H. de Varigny. = Hayons X. Davey ("Wheeler P.). — E/fets des rayons X sur la durée de la vie de Triholium con/usum. — Les effets sur cette blatte varient considérablement avec la dose et la durée de l'application. A faible dose, l'irradiation a un effet excitant; à dose moyenne, la mort survient après une période de latence d'une ou plusieurs semaines. La question se pose donc de savoir si, dans ce cas, la mort est due aux effets directs de l'irradiation de l'animal ou a quelque cause étrangère, chaleur, humidité, alimentation, action des rayons X sur la nourriture, le milieu etc. Des expériences comparatives ont montré que c'est bien à l'irradiation que la mort est due. La formule exprimant la durée de la survie y en fonction de l'intensité de l'irradia- tion X e.st : y r=: A — B log. X. — Y. Delage. Yi Aclioîi des substances chimiques et organiques. Guyénot (Emile). — Recherches expérimentales sur la vie aseptique ■d'un organisme e7i fonction du milieu. — I. Le travail commence par un long exposé, occupant plus du tiers du volume, des théories diverses de l'évolution. [Exposé parfaitement inutile comme ayant été déjà fait un grand nombre de fois et particulièrement déplacé dans une thèse de Doc- torat.] La seule chose qui intéresse ici le lecteur est la position prise par ' l'auteur en présence des théories adverses. Une fois de plus, il reproche au lamarcki.sme de manquer de base objective expérimentale, au darwinisme; de laisser dans l'ombre l'origine des variations et d'attribuer à la sélection un rôle exagéré; enfin au mendélisme de n'expliquer que le remaniement des caractères par le croisement et nullement l'introduction de caractères nouveaux dans l'organisme. L'auteur, en somme, penche vers le lamarj ckisme, mais estime, avec raison, quïl est temps de colliger des document e.xpérimentaux qui soient vraiment à l'abri de toute critique et c'est poui XIV. _ PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. -^'O-'' cela qu'il a entrepris cette étude sur l'évolution des Drosophiles en milieu aseptique, eu faisant varier avec une précision scientifique parfaite les conditions soumises à l'étude. Toute cette partie personnelle de son travail a été faite avec un soin extrême, un souci très vif de la rigueur scienti- fique: elle est riche en résultats intéressants et ne mérite que des éloges. — II. Le sujet choisi a été DrosophUa ampelophila en raison de certains avantages importants pour les expériences : petite taille permettant des . élevages nombreux sans encombrement, facilité d'élevage, durée de vie médiocre (1 à 3 mois), permettant l'étude de générations successives en un temps modéré, grande fécondité (7 à 1)00 œufs, à raison d'une vingtaine par .jour), brièveté des périodes larvaires, enfin réponse aux variations des conditions d'élevage ou d'accouplement par des variations somatiques extraordinairement nombreuses dans la couleur des yeux, les caractères des ailes, la fécondité, elc, etc. Cette malléabilité sous l'influence du milieu rend d'autant plus nécessaire une connaissance rigoureuse des con- ditions ambiantes et une fixité absolue de toutes celles qui ne sont pas celles dont on étudie l'influence lorsqu'elle est soumise à des variations .systématisées. La chose est facile pour des conditions purement physiques, mais il n'en est pas de même pour l'alimentation. L'animal se nourrit, en effet, de substances végétales fermentées où, selon la phase de la fermen- tation, prédominent le sucre, l'alcool ou les acides. En outre, des parasites variés, microbes ou moisissures, viennent modifier dans des sens divers l'élément nutritif. Il a donc été reconnu nécessaire de constituer un aliment toujours identique à lui-même et, par conséquent, aseptique et livré à des mouches ou à des larves rendues aseptiques elles-mêmes, pour éviter la contamination par elles de leur aliment : c'était le problème de la vie aseptique longtemps continuée se superposant à celui de la fixité de l'ali- ment. L'asepsie des larves a été obtenue par un procédé calqué sur celui qui sert à obtenir des cultures pures de microbes, en fragmentant une culture extrêmement diluée, de telle sorte qu'une goutte ne contienne, en général, qu'un germe: on peut ainsi isoler celui que l'on recherche et le faire multiplier en milieu aseptique. Des œufs et des larves ont été ainsi transportés de milieu aseptique en milieu aseptique jusqu'à ce qu'ayant abandonné au milieu leur dernier parasite, microbien ou autre, ils se trouvent enfin aseptiques en milieu aseptique; on peut, à partir de là, les faire développer indéfiniment hors de la présence de tout microbe ou moisissures quelconques. Le milieu aseptique reconnu le plus favorable a été une suspension de levure de pain dans de l'eau, stérilisée à l'autoclave. Non seulement la vie aseptique a été reconnue possible, mais les élevages débarrassés de leurs ennemis (microbes ou moisissures) ont montré une santé parfaite et une régularité d'évolution inconnue avec les autres pro- cédés et se continuant pendant un nombre indéfini de générations. En même temps était obtenue ainsi une base alimentaire absolument fixe permettant, par des additions successives mesurées et dosées, de soumettre à l'épreuve l'influence sur l'organisme de substances ou de parasites divers. Pour maintenir constantes les conditions physiques, les élevages sont faits en étuve réglée à 24^ dans l'obscurité, et dans des conditions d'humidité non rigoureuses, mais aussi égales que possible ^ Les tentatives faites pour élever des vertébrés avec une nourriture entièrement artifi- 1. La nourriture optima pour les Drosophiles est la levure, mais celle-ci étant plus ou moins impure, différente d'elle-même selon les conditions de sa culture, et de composition chimique mal connue ne se prêtait qu'imparfaitement à des expériences précises, ce qui amena l'auteur à lui suhstiluer une nourriture artificielle. 204 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. cielle, caséine, albumines diverses, aussi pures que possible, amidon pur, graisses obtenues après dissolution dans l'éther et substances minérales diverses ont toujours échoué, tandis que les témoins élevés avec les sub- stances similaires, mais telles qu'elles se présentent dans les aliments naturels prospéraient sans difficulté: la mort était d'autant plus précoce que les aliments étaient plus purifiés. Au contraire, des Drosophiles pros- péraient sur un milieu artificiel formé de peptone, glucose, tributyrine et éléments minéraux, mais l'auteur en trouva la raison dans le fait que les animaux ensemençaient leur nourriture avec les germes de levures et microbes divers et s'en nourrissaient. Il fallait donc refaire tous les essais avec des animaux aseptiques. Le milieu obtenu par voie synthétique se compose de : Peptone 1 gr. Glucose 1 gr. 5 Tributyrini3 ^Z gouttes Chloi'ure de polassium 0 gr. 2 Phosphate trisodique 0 gr. 2 Chlorure de magnésium 0 gr. 4 Phosphate monocalcique 0 gr. 1 Chlorure ferrique 0 gr. 01 Acide acétique cristalUsé 1 goutte Eau distillée ; Q. S. pour 100(1 ciu^. i L'élevage aseptique, en milieu artificiel, a permis de trancher une question extrêmement débattue : celle de l'origine des graisses, en éliminant l'ob- jection de la formation de graisses aux dépens des albuminoïdes par les microbes. Les larves de Drosophiles forment aux dépens de la peptone et de la lécithine leur corps adipeux, formé d'un mélange de substances, protéique et graisse, absolument nécessaire à leur développement [XIII]. [Le problème de l'élevage aseptique, en milieu artificiel rigoureusement connu, a permis à l'auteur d'aborder, avec une méthode rigoureuse, diverses questions biologiques dans lesquelles il fallait dégager l'influence relative des conditions ambiantes et de l'alimentation.] — III. Il faut distinguer la fécondité (aptitude h pondre des œufs), de la fertilité (aptitude à engendrer des générations nouvelles); la fécondité est sous l'étroite dépendance de la nutrition et des deux facteurs de celle-ci : abondance et qualité de la nour- riture. Toutes les expériences ont été faites aseptiquement, de manière à éviter les variations en rapport avec la présence de microbes ou d'orga- nismes étrangers quelconques. Comme milieu nutritif riche, on a choisi la levure et comme milieu nutritif pauvre, la pomme de terre. De nombreuses expériences correspondantes ont montré que la réduction quantitative ou la mauvaise nature qualitative de la nourriture engendrent une diminution de la fécondité, se manifestant par la réduction du tissu adipeux, réserve générale où les éléments sexuels puisent les matériaux de leur dévelop- pement, la réduction du nombre des œufs engendrés, la réduction de la ponte pouvant aller jusqu'à sa suppression, une grande mortalité des larves et des pupes, un retard dans l'éclosion, la pupaison et le développement de l'imago. Cependant la pomme de terre agit uniquement par carence et non par une inhibition spécifique. D'autres facteurs agissent dans le 1. Bien qu'on ne puisse améliorer ce milieu par aucune modification dans Ja qualité ou la proportion de substances de l'ordre de celles qu'elles contiennent, il ne permet que des élevages imi)arfaits et languissants. Mais cet aliment devient parfait dès qu'on lui ajoute de.s substances incijnnues, peut-être comijarables à la vitamine de Fu>ke, sous la forme d'un autolysat de levure de boulangerie. Xn . — PHYSIOLOGIE GENERALE. 20r) même sons que la réduction de nourriture, tels sont la dcssication, uno température insuffisante, l'addition de sucre ou d'acide acétique à la nour- riture et les rayons ultra-violets. — La ponte est largement influencée par les conditions extérieures, le simple changement de lieu, sans modifica- tions du milieu, produit un retard notable ; ce retard est beaucoup plus grand et peut aller jusqu'à l'inhibition malgré une ovogénèse active déter- minant la distention de l'abdomen par l'insuffisance alimentaire, la sé- cheresse, une température trop basse (10 à 15") ou trop élevée (30 à 35"), optimum 24"; et surtout par la fécondation. Les femelles privées de mâles pondent beaucoup) moins que les femelles fécondées, la seule présence du mâle ne suffit pas : il faut le coït. La présence des spermatozoïdes dans le réceptacle séminal exerce aussi son action propre car la ponte subit un retard dès que, après une vingtaine de jours, la réserve de sperme, provenant d'un premier coït, est épuisée. Des facteurs analogues influencent de même la fertilité mais cela ne veut pas dire que la capacité potentielle héréditaire d'origine interne de pondre des œufs ou de produire des jeunes soit en quoi que ce .soit affectée : ce qui est modifié, ce sont seulement les facteurs externes dont la collaboration est nécessaire. Ainsi a pu être isolée d'une façon certaine , la part d'influence d'une modification déterminée du milieu ambiant sur une fonction physiologique. — Y. Delage. = Substances chimiques. Abelous ( J. E.) et Soula (L. C). — Modifications du chimisme cérébral à la suite des intoxications. Loi de Vébranlement toxique prolongé. — La pénétration dans le milieu intérieur d'une substance étrangère détermine chez le lapin des altérations chimiques du cerveau qui persistent pendant assez longtemps. Les auteurs appellent la perturbation ainsi provoquée ébranlement toxique prolongé ou chroniotoxie. Désintégration protéique par protéolyse et aminogénèse, augmentation de la teneur en nucléo-protéides, sans doute par suite d'un afflux leucocytaire, lipolyse ou saponification, telles sont les modifications cérébrales qui peuvent être mises en évidence, même trente-cinq jours après l'injection, et qui témoignent que le cerveau possède la mémoire chimique, comme il possède la mémoire psychique. L'ébranlement toxique se produit aussi bien avec des alcaloïdes (strychnine, cocaïne) qu'avec des substances colloïdes (ovalbumine, sérum de cheval, urohypotensine). On peut penser que, tant que dure l'ébranlement toxique, le cerveau se comporte comme un organe malade déversant dans le sang des produits anormaux pour la destruction desquels les leucocytes doivent sécréter des ferments solubles spécifiques. On peut déceler ces ferments en faisant agir le sérum de l'animal ayant subi les injections sur une petite quantité de substance cérébrale ; le pouvoir neuro-protéolytique de ce sérum est manifeste non seulement après injection d'antigènes colloïdes, mais aussi à la suite des injections d'alcaloïdes comme la strychnine et la cocaïne. On peut alors se demander si le terme d'antigène ne devrait s'appliquer aux cristalloïdes comme aux colloïdes étrangers introduits dans le milieu inté- rieur et si Torganisme ne se défendrait pas contre les uns, de même que contre les autres, par la formation d'anticorps. Cette conception se trouve encore renforcée du fait qu'il est possible de démontrer que l'anaphylaxie n'est pas l'apanage exclusif des seuls colloïdes, mais qu'elle existe pour un cristalloïde tel que la strychnine. Il est alors permis de relier l'anaphylaxie à l'ébranlement durable provoqué dans le cerveau par l'injection dans le milieu intérieur d'un antigène, colloïde ou non; étant donné l'accroissement. 20<> L'ANNÉE BIOLOGIQl'E. dans ces conditions, de la teneur du cerveau en savons, agents de décalcifi- cation, on peut supposer que l'état anaphylactique est la conséquence de la sensibilisation du cerveau par son appauvrissement en calcium après l'injection. L'un des auteurs a, en effet, antérieurement montré qu'on peut, avec l'urohypotensine, provoquer d'emblée chez le lapin le choc anaphylac- tique, en faisant, 24 heures avant l'injection de la substance, une injection de savon qui agit comme sensibilisant. D'autre part, il est aussi possible de diminuer considérablement la sensibilité du lapin à l'urohypotensine en enrichissant l'organisme en calcium par des injections sous-cutanées répétées de glycérophosphate de chaux en solution aqueuse dans les semaines qui précèdent l'injection d'urohypotensine : on constate alors que les modi- fications chimiques du cerveau sont presque insignifiantes. Le glycérophos- phate de chaux exerce la même action préservatrice vis-à-vis de la strych- nine. — H. Cardot. Cloetta (M.). — Contribution à la théorie de la iiarcoxe. — A la suite de la théorie des lipoïdes, on a attribué une grande importance aux rapports de solubilité d'un narcotique dans les substances grasses d'une part et, d'autre part, dans l'eau. Plus le coefficient - — - — serait élevé, plus l'effet eau narcotique d'une substance devrait être prononcé, de sorte que la substance qui passerait le plus vite de l'eau dans les matières grasses devrait avoir les plus pufssantes qualités narcotiques. Sous la direction de C, le docteur Gensler a entrepris des expériences en vue de vérifier le fondement de cette hypothèse. 11 a introduit dans l'estomac d'un chien une certaine quan- tité dosée d'un narcotique. L'animal une fois assoupi a été tué au milieu de la narcose. On établit ensuite les quantités du narcotique resté dans le tractus digestif, afin de savoir combien en avait été vraiment absorbé. Puis on détermine séparément les quantités du narcotique qui ont passé dans le cerveau et celles qui circulent dans le sang. La détermination ne présentait pas de difficultés, les trois préparations employées (neuronal, bromural, adaline) contenant du brome, substance qui, normalement, ne se trouve pas dans l'organisme. De très petites quantités seulement avaient passé dans le cerveau et cela d'une façon proportionnelle aux quantités résorbées par l'in- testin qui, elles, étaient très différentes pour les trois substances examinées. Pourtant la profondeur de la narcose était la même dans les trois cas, les doses ayant été choisies en conséquence. La quantité absolue d'une substance narcotique contenue dans le cerveau n'est pas le facteur essentiel qui déter- mine le degré de profondeur du sommeil. On a également établi le coeffi- (yYïO î cep cient -^^ pour les trois substances. Il en résulte que ce coefficient à lui eau seul n'explique pas non plus l'effet narcotique qui, en partie du moins, doit dépendre, selon C, de la constitution chimique des substances en question. — J. Strohl. Clayberg (Harold D.). — L'action de t'élher et du chloroforme sur ccrlnins poissons. — L'auteur, s'est servi, pour l'étude de cette action, de ti'ois méthodes : \° comparer le comportement du poisson dans l'eau pure et dans l'eau additionnée de quantités déterminées de la substance considérée, de façon à noter à quel degré de concentration un changement apparaîtra; 2'^mesurer le temps nécessaire pour que les symptômes maladifs apparais sent, et 3° mesurer le temps nécessaire pour tuer l'animal. De ces trois méthodes, seule la dernière a été employée ju.çqu'ici. Les espèces de pois- XIA . _ PHYSIOLOGIE GENKRALE. -^07 sons étudiées ont été : ("atostomus commersoniù Ameiurus nebutosusoi Lepomù hwnilis. La première méthode a été employée pour les deux pre- mières espèces ; le chloroforme provoque des réactions diverses, non con- stantes et variables suivant les individus: elles ne paraissent suivre aucune loi définie. L'éther, à une concentration de 0,3 à 0,4 '""^ par litre provoque, c\ie7.V Ameiurus, une réaction caractéristique : le poisson s'agite, nage en changeant constamment de direction, la tête toujours appliquée à la paroi du bassin. Cette réaction qui n'intervient qu'à cette concentration précise peut servir pour établir un étalon pour les poissons. — Le Lepomis est tué soit par l'éther soit par le chloroforme à une concentration dépassant 3,69"""'' pour le premier et 0,07^™^ pour le second. La toxicité du chloroforme est, pour ce poisson, environ 20 fois plus grande que celle de l'éther; pour l'homme, elle n'est que ?5 fois plus grande. — M. Goldsmith. Garnis (M.). — Sur la ri'sistancr au curare du Leptodacli/liis (Hun// argent ina) et sur d'autres points de la physiologie générale des muscles. -- La grenouille argentine L. osallalus, quoique très semblable à la grenouille européenne, en diffère notablement sous un curieux rapport, celui de la résistance au curare : les doses habituelles sont sans aucune action sur elle; les très fortes doses, 0,5 à 1 centigramme, déterminent la paralysie et la mort, mais sans toucher l'excitabilité indirecte du muscle, lequel reste exci- table par l'intermédiaire de son nerf moteur. L'auteur propose pour expli- quer ces faits d'admettre qu'il existe chez la grenouille ordinaire une substance réceptive spéciale pour le curare, par l'intermédiaire de laquelle ce poison exerce son action, et que cette substance manque chez la grenouille argentine. Chez celle-ci la mort sous l'influence des fortes doses doit être due à l'action du curare sur la substance fondamentale du muscle. — Même résistance de la grenouille argentine à la nicotine, tandis que, en présence de la vératrine, elle se comporte comme la grenouille européenne. — Y. Delage. Mac Dowell [E. G.) et Vicari (E, M.). — La croissance et la fécondité des rats alcoolisés. — L'alcool est donné par inhalations, et à doses fortes, jusqu'à ce que l'animal ne puisse presque plus bouger; il met environ 4 heures à reprendre son activité normale. L'alcool est donné chaque jour dès la fin du sevrage. Les résultats ont été très nets. Au bout de 182 jours le poids des rats alcooliques était de 20 % inférieur à celui des rats nor- maux. En ce qui concerne la fécondité, la réduction du nombre des nais- sances a été d'un peu moins que les 2 3. — Y. Delage. Ransom (Fred.). — Calcium et action de certains poisons sur le cœur de la grenouille. — La présence du calcium est-elle nécessaire à l'augmenta- tion des systoles et du tonus que provoquent certains poisons agissant, en circulation artificielle, sur le cœur de la grenouille? La réponse est négative dans le cas de l'adrénaline, de l'agaricine, de la caféine, de la saponine, du strophanthus et de la vératrine. — H. Cardot. Raber (Oran L.). — Action synergique des électrolytes. — Nombre d'expériences récemment publiées ont fait entrer dans la science la notion ' d'antagoni.sme entre les sels. Deux sels produisent séparément une action semblable; réunis, ils produisent une action moindre que la somme de leurs actions individuelles. Mais est-ce là un fait général? Les expériences ci- dessous montrent que, dans certains cas, on obtient un phénomène inverse : 208 L'ANNEE BIOLOGIQUE. un effet plus grand que la simple somme des effets individuels. C'est ce que Fauteur appelle synergie. Comme effet mesurable, il a pris la chute de résis- tance électrique obtenue chez Laminaria à la suite de l'action des sels. La synergie a été observée par lui dans le cas des anions chlorure et citrate unis au cation sodium. La chute de résistance du mélange des solutions l'emporte sur la somme calculée des chutes de résistance individuelle. — Y. Delage. Busquet. — Action vaso-constrictive du nuclëinale de soude sw le rein. — A la dose de -^ de milligramme par kilogramme d'animal, le nucléinate de soude exerce une double action, vaso-constrictive sur le rein dont la sécré- tion diminue ethypotensive sur la circulation générale. Cette seconde action, produite une fois, ne se reproduit plus (tachyphyllaxie) ; au contraire, l'action sur le rein se reproduit indéfiniment proportionnellement aux doses. Elle s'exerce par les terminaisons ou par les ganglions périphériques, sans intervention de la moelle dont la section ne modifie pas le phénomène. La désintégration spontanée de la moUécule de nucléinate par vieillissement, avec mise en liberté de l'acide phosphorique, respecte ces propriétés. — Y. Delage. Chio QVI.). — Acti07i de l'anhydride carbonique et du calcium sur l'utérus isolé. — Le calcium, en solution suffisamment concentrée, déprime les con- tractions. Le retour à la condition primitive peut être obtenu par C0-. Inver- sement, CO- appliqué le premier déprime l'utérus et cet effet est annihilé par le calcium. Si, comme il est probable, ces effets inverses s'obervent aussi in vivo., il peut y avoir là un moyen d'influencer les contractions utérines. — Y. Delage. a) Coupin (Henri). — Influence des sels de calcium sur les poils absorbants des racines. — L'addition de sels- de calcium à l'eau où végète le cresson {Lepidium salivum) contrarie notablement la formation des poils absorbants. On peut se demander si cette action ne varie pas selon les plantes et si ce n'est pas là que réside la différence entre plantes calcifuges, calcicoles et in- différentes. — Y. Delage. a) Rajat (H.). — L'action du chlorure de sodium sur les mollusques aqua- tiques. — Les limnées se prêtent à raeclimatement progressif dans Teau salée à condition que la concentration soit très lentement progressive, en commençant par 0-"001 par litre : mais à partir de 5 gr. par litre, la tolérance disparait, l'animal cesse d'abord de se reproduire, puis meurt. — Y. De- lage. b) Rajat (E,)- — La vie des mollusques {Limnaea iimosa) dans les milieux artificiellement colorés. — Les limnées supportent aisément l'addition à l'eau où elles vivent d'environ Ogr.Oô de matières colorantes diverses : carmin (survie "2 mois et reproduction possible), fuchsine (survie 1 mois), violet de gentiane (survie 20 jours), bleu et vert de méthylène (survie 10 jours). Re- portés dans l'eau normale, les animaux se décolorent, mais très lentement. — Y. Delage. Chien (S. S.). — Effets particuliers du baryum, du strontium et ducérium sur les Spirogyra . — Les chloroplastides de certaines espèces de Spirogyres XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 209 se contractent d'une façon particulière et caractéristique dans les solutions de CeCP, BaCl^ et SrCP. On observe le fait dans les solutions à 0.00005 de chlorure de cériumet dans celles à 0.0001 de chlorure do baryum. Le chlo- rure de strontium produit le même eiïet, mais pas à des dilutions aussi grandes que celles des autres chlorures. — P. Guerin. Burro-ws (Montrose T.). — La pression d'o.vytjène nécessaire à l'activité (les tissus. — La croissance de fragments de cœur ou de peau dembryons de poulet cultivés sur plasma de poulet n'est que peu influencée par la pression partielle de l'oxygène, au-dessus d'une certaine limite; elle est, en etfet, à peu près la même dans l'oxygène pur et dans une atmosphère n'en conte- nant que 10 p. 100; elle diminue en dessous de ce taux, mais n'est pas encore complètement entravée dans une atmosphère à 6,6 p. 100. — H. Cardot. Grasnick CW.). — JJe/f'et des rayons du radium sur les tissus animaux. — Sur des larves d'Amphibiens, G. a revu beaucoup des troubles signalés avant lui comme produits par l'action du radium et en a observé de nouveaux. Il classe ces phénomènes en trois groupes : 1° Il attribue à une excitation par les rayons [5 les proliférations épidermiques et les dégénérescences du tissu conjonctif, de la choi'de etc.; il y rapporte aussi les modifications des cellules pigmentaires qu'il a constatées et qui se produisent sans temps latent. 2" A une action chimique des rayons y, G. attribue les dégénéres- cences pycnotiques des noyaux et la déformation des chromosomes ; d'après lui, cette actionne s'exerce que sur les noyaux assez proches de la mitose; les noyaux au repos en sont indemnes ; elle consiste peut-être en une ré- duction de la chromatine, réduction qui parfois aboutirait à du pigment [1, 2"]. 3" L'hypertrophie des vaisseaux, et probablement les dégénéres- cences nucléaires en anneau, ne sont que des phénomènes secondaires, conséquences des précédents. — G. combat l'hypothèse d'une susceptibilité .spécifique des divers tissus, et croit que tous les tissus ont des périodes de susceptibilité particulière, coïncidant probablement avec les périodes d'assimilation intense, telles que les moments de multiplication mitotique. — M. Prenant. Z-waardemaker (H.). — Action réparatrice du radium sur le cœur isolé arrêté par privation de potassium. — On détermine l'arrêt du cœur en cir- culation artificielle, lorsqu'on supprime le chlorure de potassium dans le liquide d'irrigation ; si l'on soumet alors le cœur aux radiations du radium ou du mésothorium, les pulsations reprennent ; mais cette action des corps radio-actifs est enrayée si l'on ajoute au liquide une dose convenable d'un sel d'uranium. Il s'agit d'une sorte d'équilibre qui peut être rompu en aug- mentant ou en renforçant soit la dose d'uranium, soit la radiation, et il est possible de réaliser au cours d'une même expérience plusieurs équilibres successifs. Une étude quantitative, réalisée par l'auteur en prenant le cœur comme indicateur d'une véritable méthode de zéro, montre qu'en portant en ordonnées les logarithmes des doses d'uranium correspondante aux équilibres successifs et en abscisses, la distance du cœur au centre radio-actif, la courbe obtenue est sensiblement une droite. — H. Cardot. Hamburger (H. J.) et "Waard (D. I. de). — Influence de substances ra- dioactives sur la perméabilité du reiii au glycose. — Le KCI diminue la perméabilité du rein au glycose; c'est par sa radioactivité qu'il intervient en L'*NNÉe BIOLÛGIQUi;, XXII. 1917. 14 210 L'ANNEE BIOLOGIQUE. cette circonstance. On obtienten effet, le même résultat en introduisant dans le liquide qui traverse le rein (grenouille) des préparations d'uranium ou de thorium ou même de l'émanation ; les quantités de ces substances produi- sant un même effet sur la perméabilité rénale ne sont pas les quantités iso- moléculaires mais les quantités isoradioactives. — Y. Delage. a) Baglioni (S.). — Action 'physiologique de l'urée. — Le cœur des Sélaciens est déprimé par NaCl et, pour des doses assez fortes, s'arrête en diastole ; il est excité par l'urée, et pour des doses assez fortes, s'arrête en systole. La contraction normale résulte d'un balancement entre ces deux actions, le milieu optimum doit contenir pour lOOcc. 2 gr. de NaCl et 2 gr. d'urée : ce sont les proportions normales dans le sang de l'animal. II. Quelques données sur la composition chimique des liquides du corps des animaux marins, et recherches postérieures sur le même sujet. — Le taux de l'urée dans l'urine est beaucoup plus faible que dans le sang chez les Séla- ciens : les reins fonctionnent donc de manière à laisser dans le sang la forte proportion d'urée nécessaire au fonctionnement du cœur et, sans doute, des autres organes. Il n'en est plus de même pour les Téléostéens qui, sous ce rapport, se rapprochent des Mammifères. Chez les autres vertébrés, l'urée exerce sur le cœur une action analogue et non moins nécessaire, mais à dose notablement plus faible et adéquate à celle qui se trouve dans leur sang. Ce rôle excitant de fonction nécessaire rapproche l'urée des hormones. Ce- pendant,'à raison de son caractère de produit catabolique, on pourrait la ranger avec CO^ dans le groupe, proposé par Glev, des parhormones. D'ail- leurs, si l'urée est un produit catabolique elle n'en est pas moins en même temps uli produit de sécrétion interne puisqu'elle est préparée par le foie et déversée par lui dans la circulation, le rein ne servant qu'à éliminer l'excès de cette substance. — Y. Delage. Meighan (John S.). — Quelques observations sur faction de la guanidine sur le muscle de grenouille. — En employant des solutions de guanidine de plus en plus diluées, à partir de 1 %, on constate que les contractions qu'elles provoquent dans le muscle de grenouille sont maxima à la con- centration de 0,25 % environ. La guanidine a un effet curarisant ou pa- ralysant sur les terminaisons nerveuses. Cet effet apparaît plus rapide- ment dans les solutions fortes; au-dessous de 0,02 %, il n'a pas été observé de paralysie. Une légère élévation de température augmente l'effet de la guanidine ; pour une élévation plus forte, le caractère des secousses se mo- difie ; elles tendent à devenir des trémulations, ce qui peut faire supposer que la guanidine agit sur le muscle d'une façon" différente à haute tempé- rature. — H. Cardot. Sharpe (J. Smith.). — Action de la guanidine sur le système neuro-mus- culaire des Crustacés Décapodes. — La guanidine agit chez les crustacés ' Décapodes par le même mécanisme que chez les Mammifères : c'est-à-dire que son action porte sur le système nerveux central, et non pas, comme chez la grenouille, sur la jonction du nerf et du muscle. En effet, les se cousses et les trémulations des membres, consécutives aux injections de guanidine, n'apparaissent pas si les nerfs ont été préalablement sectionnés ; aucune action curarisante ne peut, non plus, être démontrée relativement à l'effet de cette substance sur les Décapodes. — H. Cardot. Rubinstein (M.). — L'alhérome expérimental par ingestion de cholesté- XIV. - PHYSIOLOGIE OENERAT-E. 211 fine. — L'athcroine antique a été souvent attribué à la cholestérine et au jaune d'œuf susceptible d'introduire celle-ci dans l'alimentation. Des expé- riences portant sur le lai)in et le cobaye et comparativement sur des ani- maux de contrôle n'ont fourni à l'auteur que des résultats négatifs. La pré- sence fréquente "de polynucléaires dans la rate témoigne d'une réaction défensive de l'organisme peut-être contre d'autres altérations. — Y. Delage. Doubt (Sarah L.). — Réaction des plantes à l'égard du gaz d'éclairage. — Certaines plantes sont très sensibles aux moindres traces de gaz qu'elles permettent de déceler, alors que d'autres ne commencent à réagir que lors- que l'odeur du gaz se fait sentir. Un certain nombre d'arbres sont particu- lièrement sensibles à l'action du gaz qui s'échappe dans le sol {poirier, pommier, frêne, orme, etc.). — P. Guérin. = Sérums. Immunité. a) Zunz (Edgard). — Recherches sur l'anaphylaxie par l'injection intra- veineuse de glycylglgcine, de triglycylglycine et de tétraglycylglycine chez le lapin. — Jusqu'à quel point peut-on scinder la molécule protéique sans cesser d'obtenir des produits susceptibles d'anaphylactiser ? A cette ques- tion encore obscure, l'auteur apporte comme contribution ses recherches sur les peptides formés par réunion, avec déshydratation, de deux ou plu- sieurs molécules d'un acide aminé particulier, le glycocolle. L'expérience montre que le glycocolle et la diglycine, s'ils peuvent être employés comme sensibilisateurs, ne provoquent en aucun cas, en injection déchaînante, le choc anaphylactique, tandis que les peptides formés par l'union de 3 à 5 molécules de glycocolle sont à la fois sensibilisateurs et déchaînants. — H. Cardot, b) Zunz (Edgard). — Recherches sur l'anaphylaxie. Contribution à l'étude des effets de l'injection intraveineuse de sérum traité par l'agar ou la parabine chez les cobayes neufs. — Le contact d'une suspension d'agarou de parabine (mélange d'hydrates de carbone retirés de l'agar) rend le sérum de cobaye nocif pour le cobaye, chez lequel il provoque d'emblée le choc anaphylac- tique ; mais le même traitement ne confère pas à un sérum hétérologue (de chien, de lapin ou de mouton) la propriété de provoquer le choc chez le cobaye neuf. Pour modifier le sérum de cobaye dans le sens qui vient d'être indiqué, la suspension doit avoir une constitution physique spéciale. En général, la nocivité obtenue pour le sérum est d'autant plus grande que la suspension adsorbe mieux le complément. Le noir animal, qui n'adsorbe pas ce dernier, ne confère pas non plus de pouvoir toxique au sérum. On sait .que la dialyse du sérum divise le complément en un chaînon terminal resté en dissolution avec les albumines et un chaînon moyen précipité avec les globulines. Les effets anapliylactogènes conférés au sérum par l'agar ou la parabine paraissent dépendre surtout de la portion du sérum renfermant le chaînon moyen. — H. Cardot. a) Kopaeze-wski CW.). — Recherches sur le sérum, de la Murène [Mu- raina Helena L). La toxicité du sérum de la Murène. — Le sérum du sang de murène, en injections sous-cutanées ou mieux péritonéales et surtout intra-veineuses, est extrêmement toxique pour les cobayes, lapins, chiens ; pour ces derniers 1 cm^ 5 pour 5 kilos, suffit pour les tuer rapidement avec des symptômes rappelant ceux du choc anaphylactique. — Y. Delage. 212 L'ANNEE BIOLOGIQUE. b) Kopaczew^ski ("W.). — Recherches sur le sérum de la Murène [Murœna Helena L.). L'action physiologique du sérum. — Le sérum de murène ne présente ni propriétés précipitantes, ni propriétés agglutinantes ; ces pro- priétés bactériolytiques sont faibles, s'exerçant seulement sur le Staphylo- coque doré, mais il a des propriétés hémolytiques puissantes, qui sont dé- truites par le chauffage et ne sont pas restituées après chauffage par l'addition de lécithine. — Y. Delage. d) Kopaczewski ("W.). — Recherches sur le sérum de la Murène (Murœna Helena L.). La toxicité et les propriétés physiques du sérum. — La toxicité du sérum conservé en ampoules scellées est beaucoup plus stable que son pouvoir hémolytique. Elle ne se détruit ni par le temps (30 jours), ni par la dessication, ni par le chauffage à moins de 75°. — Y. Delage. e) Kopaczewski (W.). — Recherches sur le sérum de la Murène [Mursena Helena). L'équilibre moléculaire et la toxicité du sérum. — Chaque fois que le sérum de la murène, soumis à l'influence des agents physiques tels que la chaleur, les rayons ultra-violets extrêmes ou la conservation prolongée, a été inactivé, on observe des changements profonds dans la structure ultramicroscopique, les micelles séparées et en mouvement brownien vif, se groupent par plusieurs unités tout en perdant leur mouvement. Une précipitation microscopique a lieu si l'on mélange le sérum de la murène avec le sérum d'un animal d'expérience. En modifiant, au moyen d'une suspension de cholestérine ou d'une solution colloïdale d'oléate de soude, la tension superficielle du sérum de la murène soumis à l'influence des agents physiques destructifs, on peut à volonté faciliter ou retarder l'apparition des agglomérations micellaires et, ipso facto, faciliter ou retarder la dis- parition de cette toxicité sérique. — Y. Delage. /■) Kopacze-wski (W.). — Sur le mécanisme de la toxicité du sérum de la Murène. — Après l'intoxication des animaux d'expériences par le sérum de la murène, la tension superficielle de leur sérum baisse. Le sérum de quelques poissons non venimeux [Scyllium catulus, Raie, Torpille) est toxique, mais beaucoup moins que celui de la murène. La toxicité du sérum n'est pas due à la présence du venin dans le sang, car la substance toxique du sang est beaucoup plus thermolabile que le venin; elle n'est pas due non plus à une simple diastase, le sérum dialyse ou précipité restant toxique et le choc d'intoxication ne réclamant pas le facteur temps. Etant donnée la toxicité du sérum des poissons non venimeux, il faut plutôt admet- tre que la toxicité du sérum de la murène réside dans une structure molé- culaire sui generis, de sorte que l'injection de ce sérum dans le sang hété- rogène provoque une rupture d'équilibre moléculaire, qui se traduit expéri- mentalement par l'apparition des agglomérations micellaires et par l'abais- sement de la tension superficielle du sérum de l'animal intoxiqué. Mais cette toxicité est exagérée grâce au venin avec lequel elle doit être en re- lation étroite. La nature de cette relation reste à éclaircir. — Y. Delage. y) Kopacze"wski ("W.). — Influence des radiations lumineuses sur la toxicité du sérum de la Murèîie. — On sait que l'irradiation par la lumière solaire, continuée 48 heures, fait disparaître la toxicité du sérum de la mu- rène. Lesquels de ces rayons sont actifs"? L'expérience a montré que les rayons ultra-violets de longueur d'onde supérieure à 300 jj.jj. sont sans XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE.^ 213 action, tandis que ceux de longueur d'onde plus courte suppriment toute toxicité en 90 minutes. Les rayons X sont également sans action. — Y. Del.\ge. h) Kopaçze-wski (W.). — Essais d'immunisation contre la toxicité du xénim de la Murène. — Le sérum de lapin immunisé contre le sérum de la murène, présente des propriétés antitoxiques contre ce dernier et aussi, mais à plus forte dose, des propriétés ^ntivenimeuses. — Y. Delage. j) Kopaçzew^ski (W.). — Recherches sur le sérum de la Murène. — La toxicité du sérum résiste à la dessiccation et au froid, ainsi qu'aux tempé- ratures inférieures à 75° ; elle se conserve à l'obscurité, mais les rayons so- laires la détruisent. Elle est détruite par les rayons ultra-violets de 224 à 300 fi[x. Elle résiste aux rayons de plus grande longueur d'onde, ainsi qu'à l'irradiation par les rayons X. La substance toxique traverse les dialyseurs les plus fins. Le sérum de lapin soumis à des doses mortelles de sérum de la murène est immunisant à l'égard de ce sérum et partiellement aussi du venin. Le sérum inactivé se présente à l'ultra-microscope en particules plus grosses et immobiles, comme à la suite d'une précipitation partielle. Ce ré- sultat peut être accéléré ou retardé en modifiant la tension superficielle du sérum soumis aux agents inactivants. Une précipitation plus complète ré- sulte du mélange avec un sérum étranger. Après l'intoxication des animaux d'expérience par le sérum de la murène, la tension superficielle de leurs sérums baisse, et les micelles se montrent beaucoup plus petites. Le sérum de divers poissons, Scyllium catulus, raie, torpille, se montrent toxiques pour le cobaye maisà un degré beaucoup plus faible. La toxicité du sérum n'est pas due à la présence du venin à son intérieur, car le venin résiste à 75° et le sérum à 65'^ seulement. La toxicité du sérum n'est pas due à une diastase puisqu'elle résiste à la dialyse, mais résulte sans doute d'une rupture d'équilibre moléculaire se manifestant par l'abaissement de la tension superficielle et par l'apparition d'agglomérations micellaires. — — Y. Delage. Nolf (P.). — Une prop7'iété intéressante des solutions vieillies de fibri- nogène. — Une solution de fibrinogène de Hammarsten conservée à 0° perd, rapidement si elle est alcaline, plus lentement dans le cas contraire, la propriété de se coaguler par addition de thrombine — au moins en masse, car, mise au contact de la poudre de fibrine sèche qui contient de la throm- bine, elle en agglutine encore les grains. On peut supposer que, sans se prendre en masse, elle ne cesse pas de fixer la thrombine, et, en effet, elle se montre anti-coagulante vis-à-vis d'un plasma oxalaté qu'on recalcifie. Le pouvoir anti-coagulant, assez faible d'ailleurs, qu'on met ainsi en évidence, se perd par chauffage à 56°, température à laquelle le liquide se trouble. L'auteur pense saisir là sur le fait la formation d'un anticorps. Il rapproche le fait relaté du pouvoir anti-coagulant acquis progressivement in vitro par les plasmas conservés aseptiquement, de la stabilisation progressive des liquides d'hydrocèle d'abord coagulables, et émet l'avis que l'antithrombine hépa- tique, distincte d'ailleurs du fibrinogène vieilli, peut prendre naissance par un processus analogue. -— H. Mouton. = Microbes. Baumberger (J. P.). — La nourriture de Drosophila melanogaster 214 • L'ANNEE BIOLOGIQUE. Meif/en. — Pour élever aseptiqiiement des Drosophiles, l'auteur a vaine- ment Immergé dans l'alcool à 85° les adultes et les larves : les microorga- nismes contenus dans l'estomac restent vivants, mais il a réussi en traitant ainsi les œufs, et en conclut que ceux-ci sont intérieurement aseptiques. La nourriture normale des larves sorties de ces œufs est la levure. Tous les milieux artificiels ou naturels ne servent que de milieux de culture à la levure que les larves ensemencent dans l'intérieur de la culture par leurs mouvements fouisseurs ; tout cela a été décrit avec plus de précision par Gujrénot dont le travail n'est venu que tardivement à la connaissance de l'auteur. Ce dernier étend ses conclusions aux autres mouches qui se nour- rissent surtout des bactéries développées dans le milieu nutritif. Lœb a re- connu que le milieu artificiel (sels inorganiques, sucres, et tartrate d'ammo- niaque) sur lequel il élevait les Drosophiles, n'était pas (contrairement à son opinion première) utilisable par ses mouches qui se nourrissaient des microorganismes auxquels ils servaient de milieu de culture. — Y, Delage. Berthold (E.). — Contribution à la connaissance du comportement des bactéries dans les tissus des plantes. — Les tissus végétaux normaux sont dans la règle complètement dépourvus de bactéries. La pénétration de spores de champignons et de bactéries dans le bois, par suite d'un traumatisme s'ef- fectue par les vaisseaux, de sorte que la rapidité d'infection est d'autant plus rapide que les vaisseaux sont plus longs. B. a observé que les bacté- ries injectées dans les tissus herbacés vivants et dans le bois vivant, restent intactes fort longtemps — elles ont vécu jusqu'à dix mois, — ce qui s'ex- plique par le fait qu'elle sont ainsi soustraites à des influences extérieures destructives. — M. Boubier. Nicolle (M.), Raphaël (M'i^ A.) etDebains (E.). — Études sur les bacilles d'Eherth elles bacilles paratyphiques. Caractères généraux de 70 échantillons. — Les bacilles typhique,paratyphique, A et paratyphiqueB peuvent être caracté- risés par des propriétés biochimiques différentielles. Laplupartdes 70 échan- tillons étudiés entrent nettement à ce point de vue dans l'un des trois types. — En se bornant à 54 échantillons, on immunise des lapins respectivement contre chaque échantillon, et l'on étudie le pouvoir agglutinant de chaque sérum vis-à-vis de tous les 54 échantillons. Même lorsque les échantillons sont normaux au point de vue biochimique, on n'observe pas que le sérum préparé contre eux agglutine seulement l'échantillon considéré, ou ceux qui appartiennent au même groupe. Les sérums antityphiques et antipara A agglutinent fréquemment des échantillons des microbes de ces deux groupes, rarement des para B. Les sérums antipara B agglutinent aussi sou- vent les B typhiques ou les para A que les para B. Considérant la question du point de vue des bacilles, les typhiques sont souvent agglutinés non seu- lement par les sérums de leur groupe, mais p;ir ceux de l'un ou l'autre, ou de l'un et l'autre des para; les para A, souvent par les sérums de leur groupe, fréquemment par les anti-para B ou par ceux-ci et les antityphiques ; les para B, de manière variable par les sérums de leur groupe, excep- tionnellement par les anti-para A, parfois par les antityphiques. Bref, au point de vue des propriétés agglutinogènes, rares senties échantillons purs. Il semble qu'il puisse exister trois substances agglutinogènes distinctes, dont chaque échantillon contient souvent deux, parfois trois. Quanta un parallé- lisme entre le pouvoir agglutinogène et l'agglutinabilité, il existe plus ou XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 2ir) moins chez beaucoup de bacilles typhiques et de para A, moins fréquemment chez les B. On voit même des échantillons fournir des sérums agglutinants pour d'autres, non pour eux-mêmes. Les expériences précédentes ont permis de choisir trois types microbiens donnant par inoculation au cheval des sérums à peu près spécifiques, c'est-à-dire d'activité nettement plus grande, respec- tivement vis-à-vis de chacun des trois groupes (spécificité moins nette pour les para B). A quatre près, 45 échantillons normaux sont classés par l'aggluti- nation au moyen de ces sérums comme d'après leurs caractères biochi- miques. A deux près, les 25 échantillons, anormaux au point de vue bio- chimique, sont nettement classés. La conclusion des auteurs est que la possession de tel ou tel antigène par un microbe est en principe une propriété tout aussi indépendante que celle de tout autre caractère ou groupe de caractères, biochimique par exemple. Il se refusent à considérer pour la classification des échantillons tel ou tel de ces ordres de caractères comme prévalant a priori sur les autres. Il convient naturellement dans chaque genre de recherches de se servir d'échan- tillons normaux au point de vue des propriétés que l'on étudie. — H. Mouton. Verzar (Fritz).— Au sujet de bacilles typhiques spontanément agglutina- l)les. — On rencontre parfois dans les urines de convalescents de typhoïde un bacille semblable au typhique, s'agglutinant spontanément dans l'eau salée physiologique. En faisant jour par jour l'étude de l'urine d'un conva- lescent, l'auteur a vu le typhique ordinaire devenir spontanément aggluti- nable dans les conditions indiquées. Ainsi se trouve établie l'identité des deux microbes. Il y a lieu de noter que l'agglutinabilité spontanée ne se perd pas par cultures répétées en milieu artificiel. On ne la rencontre plus dans les cultures vieillies, mais elle reparaît à chaque repiquage. On peut la faire disparaître par chauffage à 60". Elle ne se produit pas dans des so- lutions de sel trop diluées, et l'on peut se servir soit du chauffage préalable, soit de l'émulsion en solution très peu salée pour vérifier l'agglutinabilité des bacilles par un sérum spécifique. — H. Mouton. Lyon (M. "W.). — Une culture vivante de Bacillus paratyphosus bèta, âgée de dix ans. — Un tube de culture resté dix ans au laboratoire, clos, intact, s'est montré contenir des bacilles vivants. Au début ceux-ci n'ont pas donné la couleur rouge et le gaz caractéristique : mais, cultivés en milieu nouveau, ils ont vite repris leur allure normale. La culture était restée à l'obscurité. Température ayant varié de 0° C. à 32° C. au maximum. — H. DE Varigny. Courmont (Jules) et Rochaix (A.). — Études expérimentales sur la vaccination antityphoïdique {vaccin mixte, TA B). Leucocytose. Agglutinine. — On a injecté à des chiens du vaccin TAB (typhique et paratyphique A et B) et l'on a suivi la variation du nombre et de la nature des leucocytes dans le sang. Deux vaccins (chauffé et tué par l'éther) ont été employés avec des résultats qualitativement semblables. Les réactions leucocytaires sont in- tenses pour les 2 premières injections, on en observe une plus faible après la 3«", elle est irrégulière après la 4«. II y a chaque fois polynucléose suivie de mononucléose. — Les agglutinines apparaissent dans le sérum pour chacun des 3 groupes microbiens, mais leur activité ne croît ni ne décroît parallèlement. C'est ainsi qu'après la dernière injection (4^), le taux des deux agglutinines para ne tarde pas à décroître à un moment où l'activité 216 L'ANNEE BIOLOGIQUE. de l'agglutinine typhique continue à s'élever rapidement : cette dernière finit d'ailleurs par décroître et par devenir nulle deux mois après la der- nière injection. — H. Mouton. Bauer (Eisa). — Sur l'agglutination. — Les corps gras extraits de di- verses bactéries confèrent au sérum de l'animal auquel on les injecte des propriétés agglutinantes, tandis que les corps bactériens dégraissés n'ont à ce point de vue qu'une activité faible (qu'on peut attribuer à un léger résidu de graisses non enlevées par l'extraction. On a étendu au Co- libacille ce résultat établi pour d'autres microbes par Stuber. On montre également dans le mémoire analysé que le sérum agglutinant, traité par le même procédé que les corps microbiens, donne d'une part des corps gras qui, inoculés à un second animal (lapin), confèrent encore à son sérum des propriétés agglutinantes spécifiques, tandis que le résidu dégraissé du sérum n'a qu'une faible activité. — Les acides gras mêlés au sérum d'un animal neuf confèrent à ce sérum des propriétés agglutinantes, faibles pour ceux dont le poids moléculaire est peu élevé, beaucoup plus fortes pour les acides palmitique, stéarique, oléique. Les acides minéraux (SO'^H^) n'ont qu'une action très faible pour une égale concentration en ions H. — H. Mouton. Chaussé (P.). — Recherches sur la virulence du muscle et des ganglions apparemment sains dans la tuberculose généralisée du bœuf et du porc. — Avec l'un et l'autre animal, l'inoculation sous-cutanée au cobaye d'émulsion de muscle (procédé de contamination beaucoup plus sévère que l'ingestion) ne donne la tuberculose que dans des cas très rares, qu'on pourrait 'à la ri- gueur attribuer à la présence de bacilles dans les vaisseaux sanguins. La contamination est beaucoup plus fréquente avec les ganglions lymphatiques sains en apparence (en moyenne une fois sur 4). Le tissu musculaire parait particulièrement résistant à l'infection tuberculeuse. — H. Mouton. Tissier (H.). — Recherches sur la flore bactérienne des plaies de guerre. — Les anaérobies ne peuvent que difficilement germer dans les tissus vivants. Il leur faut l'aide de tissus préparés et mortifiés. Lorsque les plaies ne contiennent pas de débris de projectiles ou de vêtements, les anaérobies disparaissent souvent après quelques jours. C'est la flore aérobie des plaies anciennes qui se trouve ici étudiée. 1° Dans les plaies séro-purulentes, on trouve des microbes venant de la peau : entérocoque, Diplococcus grisetis, Micrococcus candidus, B. cutis communis. 2'^ Dans les plaies purulentes or- dinaires, le Staphylocoque s'associe toujours à un ou plusieurs des microbes précédents : c'est généralement le quatrième jour qu'il est le plus abondant. Tardivement on voit apparaître avec le B. cutis communis, le B. proteus et le B. pyocyanicus. 3° Dans les plaies purulentes fébriles, le rôle principal ap- partient au Streptocoque vrai dont le développement est rapide et la dispa- rition très lente. Les lésions osseuses semblent particulièrement propres à favoriser sa persistance, — H. Mouton. Tsiklinsky (M'i«). — Contribution à l'étude des diarrhées des nourrissons. — De ces recherches faites à Moscou et à Paris, il résulte que la flore micro- bienne intestinale normale subit dans les affections en question des modifi- cations profondes. Au lieu du B. bifidus Tissier auquel se joignent normale- ment le B. coli communis, le B. lactis acrogenes,\' Enterococcus et les B. aci- dophilus, on trouve le plus souvent le B. proleus, puis moins fréquemment XIV. — PHYSIOLOGIE GENERALE. 217 et à côté de celui-ci, le B. perfringens, divers microbes du groupe coli-typhi- que, puis leB. pyocyanique, etc. Le rôle ^xî Proteus paraît particulièrement important, celui de la symbiose des diverses espèces associées est certain. — L'ingestion de cultures de proteus par des lapins jeunes à la mamelle leur est fréquemment fatale et produit des désordres intestinaux rappelant ceux de la maladie humaine. — H. Mouton. Velu (H.). — Deuxième campagne d'expérimentation de la méthode d'Bé- relie au Maroc contre Schistocerca peregrina Olivier. — On sait que cette méthode de lutte contre les criquets consiste à répandre sur les endroits infes- tés des cultures en bouillon d'un coccobacille isolé d'une épizootie antérieure. Nous retiendrons de ce mémoire les conclusions relatives au mode et à l'ef- ficacité de la contagion. Bien que l'ingestion soit le mode de contamination qui se présente d'abord, la maladie se répand surtout du fait que les ma- lades et les morts sont dévorés par les individus sains. L'épidémie est donc d'autant plus grave que les criquets se déplacent moins. A partir d'un cer- tain stade de développement des larves, la moindre densité des colonnes, leur déplacement plus rapide qui a pour effet de laisser en arrière les indi- vidus affaiblis, rendent la contagion de moins en moins efficace. — H. Mou- ton. Blanchetière (A.). — Action du bacille fluorescent liquéfiant de Flilgge sur l'asparagine en milieu chimiquement défini. Vitesse et limite de l'attaque. — Un milieu ne contenant d'autre source d'azote et de carbure que l'aspara- gine convienttrès bien au développement duv bacille indiqué. Dans ce milieu, l'hydrolyse des groupes azotés de la molécule d'asparagine se produit en deux temps : le groupe amide passe d'abord rapidement à l'état de groupe- ment de sel ammoniacal; le groupe aspartique s'hydrolyse plus lentement, mais assez complètement pour qu'on puisse au bout d'un certain temps re- trouver les 90 p. 100 d'azote à l'état ammoniacal. Cet azote ammoniacal subit d'ailleurs ultérieurement une rétrogradation très partielle, incomplètement étudiée, qui n'en amène sûrement pas une quantité importante à l'état de matières protéiques. — En milieu additionné de sucres fermentescibles, la formation d'ammoniaque est retardée si on maintient le milieu neutre ; elle est plus lente encore et limitée au groupe amidé si on laisse le milieu libre de devenir acide. — Les transformations subies par l'asparagine ne semblent dues qu'à l'activité des ferments du microbe ; elles ne paraissent résulter ni de la nécessité pour le microbe de trouver des matériaux pour son dévelop- pement, ni de celle d'obtenir une certaine quantité d'énergie chimique. — H. Mouton. Vansteenberge (Paul). — L'autolyse de In levure et l'influence de ses produits de proléolyse sur le développement de la levure et des microbes lac- tiques. — Dans la levure morte, les matières protéiques peuvent être rapi- dement liquéfiées et digérées par une» endotryptase ». C'est vers la tempé- rature de 48-50° que la levure pressée est le plus rapidement autolysée. Pendant cette opération, l'acidité au tournesol augmente jusqu'à un certain point, et la tyrosine finit par cristalliser dans le liquide obtenu. Celui-ci contient alors sous forme d'azote soluble non coagulable par la chaleur sen- siblement tout l'azote de la levure (autolyse à 49'^ pendant 23 heures) : l'eau de levure obtenue par ébullition de levure fraîche dans l'eau n'extrait qu'un tiers de cet azote. Indépendamment de la teneur plus élevée en azote, le li- 218 L'ANNEE BIOLOGIQUE. quide d'autolyse est plus favorable que l'eau de levure au développement de la levure même et des microbes lactiques ; cette propriété est surtout due à la présence de produits de protéolyse, et en particulier de peptones. Plu- sieurs acides amidés (leucines, tyrosine, asparagine) qu'on rencontre dans l'autolysat sont aussi favorables au développement de la levure et des micro- bes lactiques, pourvu que leur concentration ne soit pas trop élevée, au moins en ce qui concerne la levure. — H. Mouton. Ehrlich (Félix). — Sur la végétation des levures et des inoisissures sur des composés azotés hétérocycliques et sur des alcaloïdes. — Aspergillus niger, Pénicillium glaucum, Oïdium lactis, une levure de vin, etc. ont été ensemencés avec succès sur des milieux contenant comme unique élément azoté l'une des substances suivantes : pyridine, pipéridine, nicotine, conine acide cinchonique, quinine, brucine, cocaïne, morphine. Les levures se cultivent moins bien que les moisissures. La culture de P. glaucum sur pi- péridine a été la plus abondante. Généralement les cultures sont moins abondantes que lorsque l'aliment azoté est une aminé ou la bétaïne (anté- rieurement étudiée par l'auteur à ce point de vue). — H. Mouton. Geilinger (H.). — Contribution à la connaissance de la biologie des mi- croorganismes qui attaquent l'urée, spécialement au point de vue de l'anaéro- biose. — On admet généralement que les microbes qui attaquent l'urée sont aérobies, qu'ils ne sauraient au moins se passer d'une quantité^ peut-être assez faible, d'oxygène. Après avoir semé des échantillons de terre ou de fumier dans du bouillon à 10 p. 100 d'urée afin d'obtenir des cultures riches en microbes attaquant ce produit, on en a isolé onze échantillons, dont les propriétés ont été étudiées de diverses manières, mais qu'on n'a pu que par- tiellement identifier aux espèces déjà décrites, en raison du petit nombre de ces dernières et aussi de la variabilité des propriétés des microbes obtenus : par exemple, l'un des échantillons, isolé, perd en quelques mois sa faculté de former des spores ainsi que celle d'attaquer l'urée à la concentration de 10 p. 100. — Lorsque l'accès de l'air dans les cultures est possible, le bouillon à 1 p. 100 d'urée se montre généralement un excellent milieu de culture où toute l'urée est consommée. Le bouillon à 10 p. 100 ne convient pas de manière aussi constante ; l'urine de bœuf est un milieu médiocre. — En milieu anaérobie (enlèvement de l'oxygène par l'acide pyrogallique et la po- tasse) on a élargi la recherche en opérant sur 72 échantillons différents dont 4 seulement se développent bien dans ces conditions en attaquant l'urée. Un échantillon étudié s'est montré pseudo-anaérobie, se cultivant bien une pre- mière fois, suivant la technique employée, grâce à une trace d'oxygène qui lui suffit, mais ne supportant pas dans les mêmes conditions d'être cultivé en série. — En somme, il y a des bactéries aérobies et anaérobies qui utili- sent l'urée. Les premières semblent plus nombreuses, au moins dans les conditions où l'isolement a été fait. — H. Mouton. a-b) Boas (E.). — Formation d'amidon par les moisissures. Nouvelles re- cherches. — En milieu purement minéral, ne fournissant d'azote que sous forme de sels ammoniacaux, plusieurs Aspergillus et Pénicillium ont fourni tant dans le liquide de culture (précipité par l'alcool) que dans les filaments mycéliens une substance colorable en bleu par Tiode et décolorable à chaud, hydrolysable par la maltose ou la ptyaline. Cette substance parait se pro- duire lorsque, la moisissure consommant l'ammoniaque du milieu, les acides XIV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 210 qui lui étaient unis .sont mis en liberté. Sous l'influence de la réaction acide la matière amyloïde se produirait aux dépens des sucres présents dans le milieu (dextrose, lévulose, saccharose, mais non galactose, lactose ou mal- tose). — Dans un second mémoire, B. montre que dans les mêmes conditions d'acidité (une certaine concentration en ions H est nécessaire), les moisis- sures peuvent former des substances de mêmes caractères aux dépens de glycérine, de mannite, d'acides tartrique, citrique ou oxalique. — H. Mou- ton. Voisenet (Edmond). — Étude du Bacillus amaracrylus, agent de déshy- dratation de la glycérine. — On a isolé d'un vin amer (Bourgogne) un fer- ment qui s'est montré, tant dans un milieu analogue que dans des milieux préparés synthétiquement, capable de déshydrater la glycérine et de la trans- former en acroléine (une réaction particulière à ce dernier corps — teinte verte par action d'une eau additionnée de blanc d'œuf et d'acide chlorhy- drique nitreux, a beaucoup aidé à cette étude). Le microbe déjà décrit par Pasteur et qui parait bien être l'agent de la maladie de l'amertume transforme d'abord la glycérine en un aldéhyde intermédiaire (aldéhyde hydracrylique = propanolal 1.3). L'acroléine, qui cesse de se produire si le milieu devient acide, est d'ailleurs lui-même ordinairement détruit peu à peu par le jeu même de la fermentation. Il peut y avoir destruction de ces aldéhydes par hydrogénation, mais aussi par oxydation avec décomposition par l'eau, par polymérisation, etc... Le bacille considéré peut faire fermenter divers sucres et, parmi les polyalcools, la mannite, mais pas sensiblement la dulcite ou l'éry- thrite. Le bilan de ces fermentations assez complexes est assez difficile à éta- blir. Il y a formation d'hydrogène et d'acide carbonique, d'alcool éthylique et de divers acides gras, volatils ou non (l'acide acétique étant le plus abon- dant; ; ces acides proviennent de la tran.sformation de l'acroléine sous l'in- fluence de l'eau. — Un microbe morphologiquement et physiologiquement tout semblable se rencontre souvent dans les eaux d'où on l'isole fréquem- ment par les procédés destinés à rechercher le colibacille : il se distingue de ce dernier parce qu'il décompose la glycérine en donnant de l'acroléine et parce qu'il n'est pas producteur d'indol. Sa faculté d'employer les nitrites comme aliment azoté, faculté qui lui est commune avec les bacilles du groupe des Coli, s'allie, comme chez ceux-ci, à celle de réduire les nitrates en nitrites. Son identité avec le B. amaracrylus se complète du fait qu'il est capable de produire dans des milieux vineux où on l'introduit la maladie de l'amertume. — Le B. amaracrylus est un ferment figuré d'un type nouveau, agissant par déshydratation. — H. Mouton. Beaudoin (Marcel). — Une nouvelle maladie du Sprat t, causée par un Copépode parasite. — Le Lernœenicus sardinœ qui chez la Sardine détermine des abcès volumineux peut déterminer chez le Spratt une affection gangre- neuse, vraisemblablement en ouvrant la porte des tissus à quelque microbe. — Y. Delage. Danysz (J.). — Traitement de quelques dermatoses par la bactériothé- rapie. — Eczémas, psoriasis etc., rebelles à tout traitement externe ou in- terne ont cédé à des injections sous-cutanées d'un vaccin préparé avec le contenu microbien intestinal, ensemencé, cultivé, puis chauffé. L'auteur estime que la sécrétion de ces dermatoses résultent de la présence à leur niveau d'un antigène fabriqué par les microbes intestinaux. — Y. Delage. 220 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. = Venins, a) Phisalix (Marie). — Sw la glande parotide venimeuse des Colubrides aglyphes. — L'auteur a recherché et trouvé la glande parotide jouant le rôle de glande venimeuse chez un grand nombre de serpents. Sa présence est indépendante de la dentition, elle peut exister aussi bien chez les opistho- glyphes que chez les aglyphes et dans ce cas elle s'ouvre au fond du repli labio-gingival. — Y. Delage. Boulenger (G. A.). — Sur l'évolution de l'appareil à venin des serpenta {à propos d'une Note de M'^^ Marie Phisalix). [Analysé avec le suivant. b) Phisalix (Marie). — Sur la valeur subjective de l'évolution de l'appareil venimeux des serpents et de l'action physiologique des venins dans la systé- matique (Réponses à M. G.- A. Boulenger). — La constitution de l'appareil venimeux ne saurait servir de critérium à la systématique. Il en est de même et à un plus haut degré encore pour les propriétés des divers venins ; celles-ci peuvent varier notablement même d'une espèce à l'autre du même genre. — Y. Delage. Phisalix (Marie) et Gains (F.). — Sur les propriétés venimeuses de la sécrétion parotidienne chez des espèces de Serpents appartenant aux Boïdés et aux Uropeltidés. — Les expériences faites avec la glande parotide de divers Boïdés et Uropeltidés montrent que celle-ci est très venimeuse et que l'injection de son extrait suffit à de très faibles doses pour tuer de petits oiseaux. — Y. Delage. c) Kopaezewski (W.). — Sur le venin de la Murè7ie {Mursena Helena L.). — Le venin de la murène, obtenu par précipitation par l'alcool du liquide pro- venant de la trituration de la région palatine, injecté à des cobayes à la dose de 1 mg. 5, détermine des convulsions cloniques violente, puis la mort après 24 ou 36 heures, mais jamais instantanément ; ce venin est hémolytique, mais l'hémolyse ne paraît pas être au moins la cause unique de la mort. Il est thermostabile jusqu'à 75°, mais perd ses propriétés par l'ébuUition. — Y. Delage. i) Kopacze-wski ("W.). — Sur le venin de la Murène. — Ce venin a pu être isolé par broyage des palais de murènes avec du sable, filtration, préci- pitation par l'alcool, dessication et reprise par l'eau physiologique. Il se pré- sente sous forme de paillettes blanches. 11 tue à la dose de 1 mg. 5 un cobaye adulte après avoir déterminé des secousses cloniques. Il a des pro- priétés hémolytiques assez marquées, mais insuffisantes pour expliquer les accidents. Il conserve ses propriétés toxiques et hémolytiques jusqu'à 75°C. et les perd par l'ébullition. — Y. Delage. ■=z Extraits d'organes. Stem (Lina). — Les effets vaso-constricteur et vaso-dilatateur de quelques extraits de tissus animaux. — L'auteur a étudié en détail les effets vasomo- teurs des extraits d'organes et la manière dont ces effets pourraient être enrayés. Les effets des extraits d'organes sur la circulation ont été étudiés in vivo par plusieurs auteurs. A part l'extrait des capsules surrénales et i XIV. — PHYSIOLOGIE GENRRALE. 221 l'extrait de la glande pituitaire, tous les autres extraits paraissent abaisser la pression sanguine, lorsqu'ils sont introduits directement dans la circular tion. S. a remplacé l'expérience in vivo par la méthode de la circulation artificielle, soit à travers les organes isolés, soit à travers le corps entier de l'animal préalablement tué. Le sérum de cheval a été choisi comme liquide de circulation; au sérum, on ajoute les extraits que l'on veut étudier. Des expériences faites, il ressort que les extraits de la rate présentent constam- ment une action vaso-constrictive. Les extraits du foie par contre possèdent une substance vaso-dilatatrice à côté d'une autre qui est vaso-constrictrice; suivant les conditions, c'est l'une ou l'autre de ces substances qui devient prépondérante. L'extrait de rate a pu être obtenu sous forme d'une poudre, qui présente une activité manifeste déjà à des concentration très faibles; cette poudre est soluble dans l'eau et dans l'alcool. L'ébuUition, même très prolongée, n'altère pas ses propriétés, si on a soin de maintenir le milieu neutre en état légèrement acide. La calcinaÇon par contre tue cette matière, évidemment organique. 11 est probable que celle-ci agit directement sur la fibre musculaire, contrairement à l'adrénaline qui attaque surtout les élé- ments nerveux. Quant à la substance vaso-dilatatrice, S. l'a extraite surtout du foie, après destruction de la substance vaso-constrictrice par NOOH à 3-4 "/oy. Les deux matières sont antagonistes : l'une peut neutraliser l'effet de l'autre. — M. Boubier. Hammett (Fr^. S.) et Me Neile (Lyle G.). — Sur l'effet de l'injection de placenta sur l'aptitude du lait humain à favoriser la croissance. — Les auteurs ont constaté que l'injection de placenta desséché pendant les pre- miers onze jours après l'accouchement augmente la proportion de matières protéiques et de lactose chez la femme. Et les enfants nourris de ce lait? Leur croissance, appréciée par le poids, est plus considérable et plus régulière. Les auteurs admettent que le placenta renferme quelques substances stimu- lant la croissance. Peut-être agit-il déjà en ce sens durant la grossesse el non pas seulement comme agent de transports. — H. de Varignv. Loeper (M.) et Verpy (G.). — L'action de l'adrénaline sur le tractus digestif. — L'injection intra-musculaire d'adrénaline augmente de 1/5 envi- ron l'activité sécrétoire de l'estomac pour HCLetle péristaltisme intestinal, elle accélère la traversée du tube digestif par les aliments. — Y. Delage. o) Tactismes et tropismes. Esterly (Calvin O.). — a) Comportement dans la nature et au laboratoire. b) Persistance du rythme (jéotropique chez deux espèces de Copépodes. — Les Copépodes Accartia tonsa et .4. clausi sont, lorsqu'ils sont recueillis à la sur- face, positivement héliotropiques à une température d'environ 15°, mais à une température plus basse le second devient négatif, tandis que le premier reste positif. Le séjour au laboratoire ne modifie pas les réactions du premier et renverse celles du second. Quand aux animaux pris à une profondeur de 10 brasses et plus, le séjour au laboratoire renverse, pour la majorité d'entre eux, le sens de leurs réactions. Cela montre qu'il faut apporter une grande prudence dans la généralisation des résultatsobtenus au laboratoire. — Dans un bocal profond, au laboratoire, les animaux .sont tous en haut de 6 à 8 heures du soir; à partir de ce moment ils commençant à descendre et se tiennent au fond toute la nuit. Ils remontent au jotir par la lumière diffuse. Mais 222 L'ANNEE BIOLOGIQUE. ce qu'il y a de remarquable, c'est que, si on les maintient à l'obscurité, on les trouve néanmoins tous rassemblés en haut de 6 à 8 heures du soir. [A rapprocher du rythme des Convolula.] — Y. Delage et M. Goldsmith; Ameyden (M. P. van). — Géotropisme cl phototropisme en Vabseyice d'oxygène libre. — L'auteur revient sur cette question déjà traitée par CoRRENS et Paal et soumet au contrôle des nouvelles méthodes expérimen- tales les résultats obtenus par ses prédécesseurs. Il expose d'abord comment se comportent à l'air libre les plantules à'Avena sativa et de Sinapis aux points de vue géotropique et phototropique et compare les résultats à ceux obtenus dans une atmosphère dépourvue d'oxygène. 11 recherche ensuite l'influence de l'absence d'oxygène sur la perception et la réaction. Quand les plantules avaient séjourné un certain temps dans une atmosphère dépourvue d'oxygène, en fait dans une atmosphère d'azote, et de nouveau étaient portées à l'air, l'absence initiale d'oxygène n'avait aucune influence sur la perception et la réaction. Si l'absence d'oxygène se prolongeait pen- dant la perception, il ne se produisait aucun mouvement à la suite de l'excitation. — F. Péchoutre. = Géotropisme. b-c) Lœb (J.). — I. Méthode quantitative ponr déterminer le mécanisme de croissante ou d'inhibition de croissance des bourgeons dormants. (Analysé avec le suivant.) — IL Le facteur chimique de la régénération et du géotro- pisme. — Le géotropisme a été expliqué par une influence dynamique de l'action de la pesanteur. L'auteur a cherché à substituer à cette explication d'allure mystique une explication positive fondée sur la chimie. Le pro- blème qu'il a eu plus spécialement en vue est d'expliquer pourquoi, lors- qu'un rameau terminal vertical est décapité, ce rameau cessant de croître, la condition primitive est jétablie soit par le fait qu'un bourgeon dormant au-dessous de la blessure, se développe en un nouveau rameau vertical, soit par le fait qu'une des branches horizontales sous-jacentes se redresse en direction verticale. 11 a montré dans des travaux antérieurs que l'incur- vation d'un fragment de branche de Bryophyllum calycinum, posé horizon- talement sur des supports, s'incurve avec concavité supérieure par le fait que la région inférieure de l'écorce s'accroît plus que la supérieure, et cela grâce à des substances d'accroissement fournies par la feuille du bout distal, car la suppression de cette feuille empêche le phénomène de se produire. La formation de racines sur le tronçon de branche et celle de pousses sur la feuille aux dépens des bourgeons dormants de ses dente- lures sont corrélatives l'une de l'autre, car il ne se forme pas de racines sur la branche si la feuille est absente, et il ne se forme de pousses sur la feuille que si la tige est absente; et ces formations vicariantes de pousses et de racines ont une masse à peu près égale. L'ne autre observation sug- gestive est que, si l'on enlève des portions du parenchyme foliaire, la for- mation de racines ou de pousses est diminuée d'autant, avec une certaine proportionnalité. En outre, tandis que le nombre des pousses et leur volume individuel dépend d'une foule de circonstances accessoires, leur masse totale dépend uniquement de la masse foliaire avec laquelle elles sont en rapport. Tout cela vient à l'appui de cette idée que pousses de la feuille ou racines du fragment de branche doivent leur formation à des substances élaborées par la feuille et qui se portent au point voulu. Ces substances sont pour la ])lus grande part des matériaux nutritifs, sucre, amino-acides, XÎV. — PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 22:t sels, véhiculés par de l'eau, auxquels il faut adjoindre sans doute ([uel- qu'une des hypothétiques substances organo-formatives de Sachs. Si après décapitation tlu rameau terminal, un bourgeon foliaire se développe, ou si l'écorce inférieure d'un rameau horizontal voisin subit un accroissement prépondérant, c'est parce que ces substances, qui ne sont plus utilisées par le bourgeon terminal, se portent dans les points en question; l'action de la pesanteur se réduit à les diriger par les canaux de la sève dans les points où s'exerce leur action. — Y. Delage. a) Lœb (J.). — Influence de la feuille sur la formation de la racine et de la courbure géolropique dans la tifje de Bri/ophyllum calycinum et possibihlè d'une théorie de l'hormone de ces pi-diessus. — Lorsque les tiges de Bryo- ohyllum sont suspendues horizontalement par deux fils dans un vase saturé de vapeur d'eau, elles se courbent, en devenant convexes inférieurement et concaves sur leur face supérieure, jusqu'à prendre finalement la forme d'un U. Cette courbure géotropique s'effectue lentement si la tige ne possède pas de feuilles, mais est considérablement accélérée si on laisse une feuille sur la tige. La position de la feuille a une grande influence, non seulement sur la rapidité de la, courbure géotropique et la région de la tige dans laquelle elle se manifeste, mais aussi sur la formation des organes dans la tige. Les racines se forment plus lentement dans une tige sans feuilles que dans une tige qui en est pourvue. La description de cette influence et la relation apparemment étroite entre les deux groupes de phénomènes con- stituent l'objet de ce travail. Toutes les expériences deviennent compréhen- sibles, si l'on admet que chaque feuille a une tendance à envoyer, vers le sommet, des substances contribuant à la formation de la pousse, et, vers la base de la tige, des substances formant la racine. — P. Guérin. Heinricher (E.). — Les courbures de Vhypocotyle de Viscum album. — L'hypocotyle de l'embryon du gui est, dans les trois ou quatre premières semaines négativement phototropique ; dans les deux semaines qui suivent il est négativement géotropique. Une somme de lumière considérable est nécessaire pour que la germination des semences du gui se déclanche; des quantités trop faibles de lumière retardent remarquablement le cours de la germination ou même l'arrêtent complètement; cette sensibilité vis- à-vis des quantités de lumière est considérable. — M. Boubier. Prankerd (T. L.). — La distribution de V amidon dans les branches des arbres et la théorie statolithique. — En hiver, l'amidon est absent dans les parties vieilles des tiges; il est localisé dans les branches jeunes et les bourgeons, et inclus dans le protoplasma. Au printemps, avant que les bour- geons n'éclatent, le contenu en amidon s'accroît dans certaines cellules; une partie de cet amidon forme des grains libres, les statolithes, tandis que l'autre partie est consommée au moment où les bourgeons s'ouvrent. Les statolithes se forment toujours à la même place et à la même époque de l'année. Ces faits, et surtout le rapport entre l'activité géotropique et le degré de développament de l'appareil statolithique, plaident en faveur de la théorie des statolithes. — Y. Delage et M. Goldsmith. = Phototropisme. Lœb (J.) et Northrop (J. H.). — Les animaux héliotropiques pouvant servir de photomètre en raison de Vapplication aux réactions héliotropiques 224 L'ANNEE BIOLOGIQUE de la loi de Bunsen- JRoscœ. — L'expérience est disposée comme suit : un bac rectangulaire à parois noircies; à l'une des extrémités sont installées deux lumières faibles égales séparées par un espace notable ; des nauplius de balanes, aspirés dans une pipette noircie, sont lâchés à l'autre extrémité du bac. Conformément à la loi de LfEB, ils nagent en ligne droite vers le milieu de la ligne droite joignant les deux lumières. Si l'on remplace l'une des lumières fixes par une lumière plus forte devant laquelle tourne rapi- dement un écran dont un secteur a été découpé, on remplace la lumière vive et continue par une série d'éclairs séparés par des intervalles obscurs et l'on peut régler la découpure de l'écran de telle façon que l'illumination totale discontinue soit juste égale à l'illumination totale de la lumière faible et continue située du côté opposé. Dans ce cas les nauplius se dirigent de même vers le milieu de la droite joignant les deux lumières. Cela prouve que l'effet héliotropique des deux lumières a été identique, et par là se confirme le fait que s'applique à ces conditions expérimentales la loi de Roscœ-Bunsen, d'après laquelle l'action héiiotropique de la lumière a pour mesure le produit it de son intensité par son temps d'action, l'un des facteurs pouvant varier à la condition que l'autre varie en sens inverse de telle façon que leur produit reste constant. — Y. Delage. Garrey (Walter E.). — Démonstration de la théorie tonimusculaire de Vhéliotropisme. — Lœb et Maxwell (1896) ont donné une théorie du galva- notropisme d'après laquelle la cause de l'orientation résulterait d'une action directe du courant sur les muscles. Les fléchisseurs se contractent du côté de l'anode tandis qu'ils sont relâchés du côté de la cathode. Les présentes expériences montrent que cette explication s'applique rigoureusement à l'héliotropisme, l'action de la lumière correspondant à l'effet anodal et celle de l'obscurité à l'effet cathodal. — Les animaux expérimentés sont des diptères à fort héliotropisme positif. Symétriquement éclairé, l'animal reste symétrique quelle que soit l'intensité de la lumière, mais toute dis- symétrie dans l'éclairage détermine une dissymétrie dans l'attitude et les mouvements. Si l'on noircit l'œil gauche, le droit restant en pleine lumière, l'animal se cambre en pleurothotonos droit le côté droit concave, les membres droits contractés, tandis que le côté gauche est dans l'attitude opposée; excité, l'animal se meut en cercle du côté de l'œil actif comme s'il fuyait l'obscurité. Même effet si, laissant l'œil gauche dans l'ombre, on fait tomber sur l'œil droit un mince faisceau lumineux. Le rayon du cercle décrit est d'autant plus court que la différence d'éciairement des deux yeux est plus grande. En noircissant la partie supérieure des deux yeux, on détermine un emprosthotonos ; l'animal marche devant lui la tête for- tement fléchie et s'il rencontre un obstacle, fait la cabriole. En noircissant la moitié inférieure des deux yeux, on détermine un opisthotonos et l'animal semble vouloir grimper dans l'air. S'il s'envole, ce à quoi il a grande tendance, il fait un « looping the loop » sur le dos. Les diverses combi- naisons de noircissement et d'éclairage partiels produisent les effets com- posés relevant du même principe. En maintenant un œil longtemps à l'obscurité, on exagère sa sensibilité et l'animal placé dans une lumière uniforme se comporte comme si l'œil le plus sensible était le plus éclairé. — L'action toni-musculaire de la lumière a pu être constatée, ainsi que - l'action hyposténisante de l'obscurité. Quand on laisse l'animal mourir, la rigidité cadavérique est plus accentuée du côté où le tonus musculaire était le plus fort. — On peut donc admettre comme rigoureusement dé- montré que les effets héliotropiques sont dus à une action de la lumière XIV. - PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. 2*5 sur les muscles, s'opérant vraisemblablement par l'intermédiaire de réactions photochimiques déterminant la formation dans l'œil de substances convul- sivantes qui exercent leur action sur les muscles voisins. — Y. Delage. Oltmanns (Friedr.). — Sur te pliototactisme. — O. a repris les expé- riences qu'il avait publiées en 1892. Les organismes sont placés dans des cuvettes rectangulaires dans lesquelles on projette l'image d'une fente vio- lemment éclairée. Une culture d'Eng/etia donne les résultats suivants : au bout de très peu de temps, les organismes qui se trouvent par hasard dans la plage éclairée la quittent ; ceux qui sont dans les régions non ou peu éclairées de la cuvette se dirigent du côté de l'image de la fente et se ras- semblent autour du champ éclairé, dessinant un rectangle à quelque distance du bord éclairé. Si l'on déplace maintenant la i^réparation de telle façon que de nombreuses Euglènes se trouvent dans la plage éclairée, on les voit danser en tourbillon; chaque individu se balance en décrivant une. surface conique, comme l'a observé Jennings pour d'autres organismes ; beaucoup d'Euglènes se déforment; elles se déplacent rapidement et elles quittent le champ éclairé; elles .semblent se déplacer au hasard; rien ne les force à prendre une direction' plutôt qu'une autre, car le champ est uniformément éclairé. Les organismes recherchent donc une certaine intensité lumineuse. En intercalant un prisme très aigu, en verre fumé, de façon à obtenir des éclairements variables de la fente, O. a constaté les faits suivants : la réaction dépend de l'intensité lumineuse; les Euglènes évitent, grâce à leur mouve- ment spécial, une lumière trop intense et une lumière trop faible; à côté de cela, on trouve une intensité très forte qui ne provoque pas de réaction; les protistes semblent, dans ce cas, ne pas pouvoir distinguer la lumière de l'obscurité ; il existe aussi une intensité très faible où il n'est pas fait de différence entre la clarté et l'obscurité. Si l'on place brusquement des Euglènes à l'obscurité, on les voit effectuer des mouvements violents, absolument comme après une exposition à une lumière intense ; cependant, dans ce cas, il n'y a pas de déformation du corps ; au bout de quelque temps, le mouvement devient plus lent ; si à ce moment, on éclaire brusquement la préparation, le mouvement 'cesse instantanément, mais auparavant, l'organisme se place verticalement, sa partie postérieure en bas, et comme il est sans mouvement, il tombe lente- ment vers le fond de l'eau; mais cela ne dure pas longtemps, car le mouve- ment recommence bientôt d'une manière très vive, comme si l'Euglène faisait des efforts désespérés pour échapper à la lumière trop vive. Une espèce de Chlamydomonas non déterminée présente les mêmes réactions qn'Eu- glena, mais dans une intensité lumineuse plus forte. En projetant dans une culture de Trachelomonas l'image d'une fente horizontale, on voit les cellules en dessous de la bande éclairée nager verticalement vers le haut; au moment où les organismes arrivent au bord du champ éclairé, leurs flagelles cessent de battre et ils retombent passivement ; au bout de peu de temps le mou- vement recommence comme précédemment. Ceux placés au-dessus de la bande éclairée nagent aussi du côté de celle-ci; quelquefois, au moment d'y arriver, ils font demi-tour et rentrent dans l'ombre, ou bien, s'ils se sont trop engagés dans le champ lumineux, ils cessent leur mouvement et se laissent retomber jusqu'à ce qu'ils soient ressortis du champ, et alors ils recommen- cent à nager vers le haut. En intercalant un prisme de gélatine coloré à l'encre de Chine, on voit, si l'obscurcissement n'est pas trop grand, les Tra- chelomonas traverser le champ lumineux sans rien manifester; une réduc- tion plus forte de l'intensité lumineuse du champ amène la création d'une l'annéu; biologique, xxii. 1917. t5 226 L'ANNEE BIOLOGIQUE. « trappe » : les organismes entrent dans le champ sans rien manifester ; au moment d'en sortir, ils reculent brusquement, de sorte qu'une fois ils sont dans le champ lumineux, il leur est impossible d'en ressortir. Volvox est doué de géotactisme ; on voit monter les organismes, quelquefois plusieurs les uns derrière les autres, jusqu'à la surface de l'eau, puis se lais- ser retomber inertes; en tombant, les individus en entraînent d'autres, de sorte qu'il se forme comme des nuages de Volvox qui tombent. Arrivés à une certaine profondeur, les organismes reprennent leur mouvement ascen- dant; quand la culture est à l'ombre, les Volvox tombent jusqu'au fond de la cuve, tandis qu'à la lumière ils s'arrêtent plus tôt : si la cuve est recou- verte d'une plaque de verre touchant l'eau, la chute à la lumière devient plus profonde; O. n'a pas étudié l'influence de l'oxygène sur le phénomène. Si l'on projette dans une culture de Volvox l'image très lumineuse d'une fente, les organismes placés en dessous du champ éclairé effectuent leur mouvement ascendant habituel; arrivés à la limite de la lumière, aussitôt que leur extrémité antérieure est éclairée, ils reculent brusquement d'une petite quantité, puis reprennent leur mouvement ascendant : le jeu se répète cinq à huit fois, et chaque fois les organismes pénètrent d'une quantité plus grande dans le champ éclairé ; ils finissent par y entrer en entier, conti- nuent leur mouvement ascendant et ressortent en haut du champ éclairé. Les individus âgés, avec des parthénogonidies; volumineuses, pénètrent du premier coup jusqu'à moitié dans la région éclairée, s'arrêtent un instant puis continuent leur mouvement. Quelques individus restent longtemps immobiles à la limite de l'obscurité et de la lumière. Les réactions précé- dentes ont lieu lorsque l'intensité lumineuse est supraoptimale. En interca- lant un prisme de gélatine à encre de Chine, on peut obtenir un champ lumineux dégradé; les Volvox placés dans la partie la plus sombre se déplacent du côté de l'intensité lumineuse optimum de la manière sui- vante : les organismes nagent avec le pôle antérieur dirigé obliquement vers le haut et du côté de l'intensité optimum ; arrivés à la surface, ils se laissent tomber verticalement; à une certaine profondeur, l'ascension oblique recommence; à mesure que Volvox s'approche de l'intensité optimum, l'angle de sa route avec la verticale diminue, de sorte qu'il finit par se former un rassemblement des organismes au même endroit. En pro- jetant un spectre dans les cultures, on voit Ewjlena se rassembler dans différentes régions suivant l'intensité lumineuse, mais jamais dans le rouge ni le jaune, et il y a toujours un groupe d'individus dans le violet à côté d'un rassemblement plus considérable dans la région du vert à l'indigo, du vert au bleu, du vert et de l'indigo, suivant le cas. Le siège de la sensibilité pour la lumière chez le Vohwx est, sans doute possible, la partie antérieure. — A. M.\ILLEFER. Buder (Johannes). — Sur les mouvemenls photolactiqws. — Différents organismes ont été soumis à des expériences faites dans les conditions expé- rimentales d'une précision rigoureuse. Eclairés par des rayons parallèles, Euglena viridis, Trachelomonas voivocina et T. inler média se dirigent du côté de la source lumineuse, tandis que Eurjlcna sp., Ch/ami/domonas varia- Itilis et Cavtcria ovata se dirigent en sens inverse. Si l'on projette dans le vase où sont les organismes un faisceau lumineux divergent, les organismes positivement phototactiques s'approchent de la source lumineuse et les négatifs s'en éloignent en suivant toujours les directions des rayons lumi- neux. En lumière convergente, il en e.st de même ; les organismes négati- vement phototactiques se dirigent ainsi en s'éloignant de la source vers XIV. - PHYSIOLOGIE GENERALE. 227 l'endroit le plus lumineux. En utilisant deux faisceaux lumineux parallèles, se coupant à angle droit, les organismes nagent dans la direction de la bissectrice de l'angle des deux faisceaux. Si les deux faisceaux qui se coupent ne sont pas d'intensité égale, les organismes prennent la direction de la dia- gonale d'un paraléllogramme construit en portant sur deux axes parallèles aux rayons lumineux des longueurs proportionnelles à leur intensité ; il en est encore de même si les faisceaux se coupent sous un angle aigu ; si les deux faisceaux sont de direction opposée, les organismes prennent la direc- tion de la lumière la plus intense, s'ils sont positifs, et vice versa, s'ils sont négatifs. Si le vase est assez grand et que les rayons soient parallèles il peut arriver que les organismes se rassemblent aux deux extrémités. Toute la seconde moitié du travail de B. consiste en une étude critique des travaux antérieurs sur le même sujet. — A. Maillefer. h] Mast iS. O.). — • Relation enlre les rouleurs dit spectre d la stimulation che:- les oi-f/anismes inférieurs. — Placés entre deux rayons lumineux, les animaux positivement ou négativement phototropiques se rassemblent au point, ou suivent le chemin, où les influences des deux rayons lumineux s'équilibrent : ainsi,, entre deux rayons lumineux rectangulaires, de tels ani- maux cheminent suivant la bissectrice. Il y a là un moyen de comparer l'énergie phototropique de deux rayons lumineux et si l'un d'eux est pris pour unité, de mesurer l'autre. Les animaux soumis à l'étude sont placés dans un petit bac rectangulaire au centre duquel se croisent deux rayons lumineux entrant l'un par le milieu d'un des grands côtés, l'autre par le milieu d'un petit côté; l'un des rayons est de lumière blanche et on peut le faire varier d'intensité au moyen d'un écran rotatif découpé ; l'autre est décomposé par un prisme de manière à être formé d'une lumière colorée de longueur d'onde connue. On fait alors varier progressivement l'intensité du rayon blanc jusqu'à ce que les animaux se groupent sur la bissectrice des deux rayons. On sait alors que l'énergie phototropique du rayon coloré par l'apport à l'animal expérimenté est la même que celle du rayon blanc. Si dans cet appareil un rayon vert est équilibré par un rayon blanc d'intensité donnée, tandis qu'il faut un rayon blanc deux fois moins lumineux pour équilibrer un rayon jaune c'est que ce dernier est deux fois moins actif que le vert, et si la quantité d'énergie de la région jaune du spectre est deux fois moindre que celle de la région verte, l'énergie phototropique du vert par rapport au dit animal sera quatre fois plus grande que celle du jaune. On peut ainsi, pour chaque animal, déterminer dans le spectre la région maxima d'énergie phototropique par rapport à lui. On constate que, de part et d'autre de ce maximum, la courbe d'énergie phototropique baisse rapi- dement. Voici maintenant les longueurs d'onde produisant l'effet maximum chez divers Protozoaires, Protophytes ou larves de Métozoaires : 483 [jl[x pour Euglena, Trachelomonas, Phacus, Gonium, larves d' Arenicola, et Lumbricus ; 524 [xji pour Pandorina, Eudorinà, ei Spondylomorum ; 503 |j.[xpour Chlamy- domonas et larves de mouches à viande; 465 [i[x pour les plantes vertes, et une couleur voisine du rouge pour les champignons. Il est légitime de penser que ces maximums correspondent à des maximums de réaction chi- mique pour des substances particulières, mais c'est là un objet pour de nou- velles études. — Y. Delage. Schaeffer (Asa A.). — Rènctlons de V Amibe à la lumière. — Les expé- riences exposées dans ce travail font suite à d'autres sur le mode de nutri- tion des Amibes (voir Ann. Biol.^ XXI, p. 172)-, elles ont été instituées en 228 L'ANNEE BIOLOGIQUE. vue d'étudier l'action de la lumière sur la prise de la nourriture. Contraire- ment à la plupart des auteurs, S. a constaté que l'Amibe était attirée et non repoussée par le rayon lumineux; ces résultats différents tiennent à ceci : 1° l'auteur a opéré avec des faisceaux lumineux de très faible diamètre (20 ix), tandis que les autres observateurs se sont servis de faisceaux beau- coup plus larges ; 2° il a observé les mouvements de l'animal avant qu'il ne vienne en contact avec le faisceau lumineux (à une distance de 100 à 150 [x), une fois pénétré dans l'aire lumineuse, il réagit, en effet, négativement ou ne réagit pas du tout. — La lumière blanche et les différents rayons du spectre ont sensiblement le même effet, avec cependant une certaine augmentation de la réaction sous l'influence de la lumière rouge. L'intensité de la lumière ne paraît pas, en elle-même, avoir d'importance, mais un changement d'intensité provoque la réaction, qui est, en règle générale, un mouvement vers la lumière plus intense. L'obscurité (tache d'ombre appa- raissant) est, comme la lumière, sentie à distance et provoque une réaction négative. — Lorsque l'action stimulante de la lumière se produit simulta- nément avec celle de la nourriture (particules de globuline), mais de façon à impressionner l'animal de deux côtés opposés, la nourriture apparaît le stimulant le plus fort et l'animal, dans ce cas, réagit à la lumière négati vement. Toutefois, si les particules nutritives se trouvent dans un « faisceau d'obscurité », la réaction négative à l'égard de celle-ci peut prendre le des.sus. — Comme dans son travail précédent, l'auteur déclare ne pas pouvoir pro- poser d'explication valable pour cette sensibilité à distance à l'égard de la lumière, car si l'hj^pothèse de la réflexion de la lumière par les particules en suspension dans l'eau, de façon à ce que les rayons arrivent à la fin à influencer directement la surface du corps, peut à la rigueur être admise pour la lumière, elle n'explique pas l'action de l'obscurité. — M. Goldsmith. Crozier ("W. J.). — Sensibilité du Balanoglossus à la lumière. — Le Balanoglossus est négativement phototropique. En outre, la lumière paraît inhiber la production de lumière par l'animal. Le bout de la trompe est la partie la plus sensible à la lumière, mais le reste du corps n'est pas insen- sible. L'intégrité du système nerveux du collier n'est nécessaire ni pour l'une ni pour l'autre de ces réactions. — Y. Delage. Patten (Bradley M.). — Réactions du Scorpion à queue en fouet à la lumière. — Il s'agit du Mastigoproclus giganteus. Le seuil de l'excitation correspond à 1/16 de bougie-mètre. Les réponses effectuées à l'illumi- nation sont toujours dans le sens d'un phototactisme négatif. Jusqu'à l'in- tensité d'une bougie-mètre, l'intensité des réponses augmente rapidement; au delà d'un bougie-mètre l'accroissement des réactions est beaucoup plus modéré. Placés dans un rayon horizontal de 120 bougies-mètres de façon à tourner le dos à la lumière, les animaux s'éloignent de la source sans sortir du rayon. Excités par un rayon latéral de 120 bougies-mètres, ils s'écar- tentdela lumière, formant, avec la direction primitive de l'axe de leur corps, un angle de fi5°,8 environ. Excités des deux côtés à la fois par deux sources égales de 120 bougies-mètres, il se meuvent, à 3° près, dans une direction per- pendiculaire à la ligne joignant les deux sources. Excités par devant par 120 bougies-mètres, ils se détournent d'environ 140" pour fuir la lumière. L'élimi- nation d'une partie quelconque des yeux déséquilibre les réactions subsé- quentes. La lumière agit aussi bien par une action constante que par ses variations. — Y. Del.\ge. XIV. — PHYSIOLOGIE OÉxNÉRALE. 229 Dolley ("William L.). — Iji vitetisc de locomotion chez Vanessa antiopa à la lumière inlennittenfe et à des lumières continues d'intensité variable, et sa siffîiification par rapport à la « théorie de l'action continue » dans l'orientation. — Vanessa antiopa ne se meut pas plus vite en lumière forte que faible, et, au coji traire, tend à se mouvoir plus vite en lumière faible si la ditférence d'illumination est assez forte. Ce comportement n'est pas on accord avec les exigences de la « tbéorie de l'action continue » de Lo'.B. Ces résultats viennent confirmer ceux soutenus dans un travail précédent, indiquant que l'orientation de Vanessa par la lumière ne s'explique pas par les principes de la théorie de Lceb. Vanessa se meut plus vite dans une lumière intermittente à 10-16 interruptions par seconde que dans la lumière continue. C'est l'idée que l'orientation du papillon est due à la période des changements d'intensité. — Y. Delage. Haberlandt (G.). — Epiderme foliaire et perception de la lumière. XIX, r]. — H. avait, dès 1905, émis l'hypothèse que l'épiderme supérieur des feuilles dorsiventrales fonctionne comme organe de perception de la lumière, sans refuser une participation aux cellules sous-épidermiques. En mouillant l'épiderme ou en le recouvrant d'une couche de gélatine, sans le blesser, il constata que les feuilles n'étaient plus en état de prendre vis-à-vis de la lumière une position favorable; une partie des feuilles n'a- vait pas perdu ce pouvoir ou ne l'avait pas perdu tout à fait. En 1907, H. entreprend de nouvelles recherches avec Tropœolum ^majus ; la moitié d'une feuille était mouillée, l'autre moitié restait sèche. Les deux moitiés étaient ensuite exposées à des sources lumineuses venues de côtés opposés; la feuille se pencliait du côté de la moitié sèche. En 1910 parut un travail de NoRDHAUSEN d'après lequel : 1° la réaction des feuilles de Tropœolum se produit tantôt dans le sens de la moitié mouillée et tantôt dans l'autre et v*° la feuille de Bégonia peut s'orienter même après la mort de l'épi- derme. En ce qui concerne le premier point, les résultats de Nordhausen ne sont pas probants. Pour le second, des expériences entreprises par Wer- DERMANN dans le laboratoire de H. sont en contradiction avec les résultats de Nordhausen qui place le siège de la perception lumineuse dans le paren- chyme en palissade. Dans ce cas il faudrait penser aux déplacements que l'intensité lumineuse impose aux grains de chlorophylle. Cependant on ne peut pas généraliser, car les feuilles blanches de Pelargonium zonale, dé- pourvues de chloroleucites, s'orientent cependant vis-à-vis de la lumière. — F. PÉCHOUTRE. = Bhéotropisme. a) Jordan (Ho-wey). — Le rhèotropisme de V Epinephelus striatus Bloch. — Si l'on détermine dans le bac occupé par ces poissons un courant central respectant les parties latérales stagnantes, on voit les poissons se disposer en grande majorité la queue dans le courant, quelques-uns entièrement hors du courant et parallèlement à lui, et un plus petit nombre encore, la tète dans le courant. L'observation d'un sujet isolé montre que ces diffé- rences s'expliquent par les mouvements du poisson qui, en tournant, ren- contre le courant, passe vite quand sa tête y est engagée, et ralentit ses mou- vements lorsque c'est sa queue qui s'y trouve. Cela pourrait tenir à une réaction rhéotropique négative, dans laquelle la tête serait beaucoup plus sensible que la queue. Cette conclusion a été vérifiée au moyen de courants très localisés, dirigés à l'aide d'un tube de verre sur les différentes parties 230 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. du corps. Les différents organes se rangent sous le rapport de la sensibilité rhéotropique dans l'ordre décroissant suivant : lèvres, nageoire caudale, nageoire dorsale, joue et opercule, côté du corps. Les organes de cette réac- tion ne sont ni l'oreille, ni la ligne latérale, ni les cellules du sens de la pression; ce sont les cellules cutanées tactiles. L'auteur l'a démontré au moyen de l'anesthésie par la cocaïne. — Y. Délace. Allée (W. C). — Le contenu en sel des eaux naturelles et le rhéoiactisme deVAsellm. — L'auteur avait antérieurement constaté que la même espèce, Asellus comtnunis, présentait des degrés différents de rhéotactisme positif suivant que les exemplaires provenaient des étangs ou des eaux courantes : les réactions étaient chez ces derniers plus accentuées. Le présent travail se propose de déterminer si ces différences ne doivent pas être rattachées à des différences de salinité de l'eau dans les deux cas. On sait que Ca et Mg exercent une action inhibante sur le rhéotropismeder.4.se/^Ms,raais Ca ne se trouve pas dans l'eau des étangs à la concentration suffisante pour cela ; quant à Mg, son action est contrebalancée par celle de Na. Donc, ce n'est pas à l'action des sels que l'effet doit être attribué. Il tient plutôt à la diffé- rence dans la tension de l'O et de C0-; la première est constamment plus forte et la seconde plus faible dans l'eau des sources que dans celle des étangs. On peut, d'ailleurs, en modifiant cette tension expérimentalement, au laboratoire, provoquer des variations correspondants du rhéotropisme. — M. GoLDSMITH. • b) Jordan (Howey). — Réactions rhéotropiqucs d'Epinephelus striatus Bloch. — On trouvera dans ce mémoire, avec la discussion des hypothèses émises par Lyon et divers auteurs qui se sont occupés du rhéotropisme chez les Poissons, un certain nombre d'expériences prouvant que chez Epine- phelus striatus, dans les conditions où l'a observé J., les excitations opti- ques ou autres sont subordonnées aux impressions tactiles. La distribution de la sensibilité aux courants est la même que celle de la sensibilité tac- tile. L'application de cocaïne sur les lèvres, qui semblent la région la plus sensible, abolit la sensibilité, ù la fois vis-à-vis des contacts et vis-à-vis des courants. — H. Cardot. = Traumatotropisme. Stark (P.). — Conlribuiions à la connaissance du traumatotropisme. — Les expériences faites par l'auteur montrent que des courbures d'organes peuvent être consécutives à des amputations ou à des blessures. C'est ainsi que l'amputation d'une feuille germinale produit des courbures de la tigelle chez de nombreuses espèces. 11 en est de même pour des pétioles si l'on coupe une foliole et pour des bourgeons si l'on enlève des feuilles. Ces réac- tions apparaissent aussi bien à l'ombre qu'à la lumière et même sous l'eau. Les incisions transversales faites sur des tigelles, des coléoptiles, des bour- geons ont le même effet que les amputations. D'une manière générale,, toute blessure, incision, brûlure, etc., entraîne des courbures d'organes. 1'outefois, on peut dire que les traumatismes violents occasionnent un arrêt de croissance, tandis qu'au contraire ceux qui sont de faible intensité pro- duisent souvent une accélération; or, la réaction traumatotropique peut avoir lieu aussi bien dans le premier cas que dans le second. — M. BOURIER. XI\ . - PHYSIOLOGIE tiKNÉRALK. 231 Ricca (D. U.). — Solution d'un problème de physiologie : la propagation de atimultts darm la Se7isitive. — L'auteur rappelle les expériences diverses, en particulier celles de décortication, démontrant Tinexactitude de la théorie de Habkrlanht. Il y ajoute de nouvelles preuves du même ordre, et montre que c'est par le tissu ligneux et non par le tissu libérien que se fait la pro- pagation de l'excitation d'un point excité versées feuilles situées au delà. La vitesse de propagation, le fait que cette vitesse est diminuée lorsque la cir- culation des liquides est réduite en air saturé, ou, inversement, accélérée en air sec, montre qu'il s'agit non d'une propagation d'une forme quelconque d'énergie, mais d'un transport de substance. Cette substance serait en- gendrée dans les tissus par l'excitant (incision, brûlure, caustique, etc.) et transportée par la circulation des liquides dans le bois jusqu'aux coussinets moteurs. La simple excitation du coussinet moteur lui-même déterminerait in situ la production de cette même substance active. Cette substance, que l'auteur compare aux hormones, n'est, d'ailleurs, pas spécifique en ce sens que celle produite par une plante est active .sur une autre. Ainsi un extrait préparé avec de petits rameaux de Combutum grandiflnrum se montra actif sur Mimosa spegazzinii. — Y. Delage. a) Molisch (Hans). — Sur les courbures des pétioles des feuilles par suite de blessures. — Si l'on enlève le limbe des feuilles de diverses plantes, par exemple d'Episcia, de Tydaea, de Goldfussia, de Géranium Bobertianum, le pétiole resté attaché à la plante, se courbe petit à petit vers le bas jusqu'à former une boucle. La même courbure se produit lorsque l'on a détaché le pétiole avec le limbe et même si le pétiole a été complètement isolé, pourvu qu'on le conserve à l'air humide. Cette courbure est due à une excitation. L'irritation partie de la blessure est transmise aux parties éloignées du pé- tiole et provoque une accélération de la croissance de la face supérieure. Cette courbure se produit aussi cliez les vieilles feuilles de quelques-unes des plantes citées plus haut ; cette courbure normale peut donc être dé- clanchée par une section à un moment où la feuille n'a pas encore la ten- dance à se courber vers le bas. — A. Maili.efer. s) Phagocytose. Policard (A.) et Desplas (B.). — Sur le pouvoir phagocytaire des cel- lules fixes du tissu conjonctif chez l'homme. — Des cellules fixes du tissu conjonctif, prélevées sur des plaies bourgeonnantes, ont montré un certain degré de pouvoir phagocytaire. — Y". Delage. CHAPITRE XV li'Iiérétlîté Adametz (L.)- — Ueber die Vererbungsiveise der Karakullocke bei Kreuzungen voti bocharischen FeUschwanzschafen mit Rambouillets. (Zeitschr. indukt. Abst. Vererbgslehre, XVII, 161-204.) [268 Anonyme. — Huntington's c/torea and Heredily. (Journ. of Heredity, VIII, jan., 12.) [248 Anonyme. — Ilindu Ideas on Heredity. (Journ. of Heredity, VIII, jan., 45.) ■ [243 Anonyme. — Effect of Alcohol on Offspriur/. (Journ. of Heredity, VIII, april, 159.) [246 Anonyme. — An Experimenl in Lonrj-Continued Inbreeding. (Journ. of Heredity, VJII, april, 167.) [249 Anonyme. — The lethal factor in Yelloiv Mice. (Journ. of Heredity, VII, 217.) [260 Anonyme. — I>oes Racial Interynarriage lead to Sterility? (Journ. of Hereditj-, VIII, 235.) [269 Anonyme. — The parents of great men. (Journ. of Heredity, VIII, sept., 400-408.) [247 Anonyme. — A hondbook of Meiideiism for Livc-stock Breeders. (Journ. of Heredity, VIII, 520.) [242 Armbruster (L.),Nachtsheim (H.) und Rœmer(Th.). — Die Hymenopteren als Studienobjekl azygoter Vererbungserscheinungen. Experimentum crucis theoriœ mendelianx. (Zeitsclir. indukt. Abst. Vercrbgsl., XVII, 27:3-355. 4 fig. X.) [249 Blakeslee (A. F.) and Avery (B. T.). — Adzuki beans and Jimson ireeds. (Journ. of Heredity, VIII. march, 125-131, 4 fig.) [Plantes très favorables pour l'illustration des rapports mendéliens. — Y. Delage. Bridges (Calvin B.). — .-In intrinsic difficully for the variable force hyp<>- thesis of crossing-over. (Amer. Natur., LI, 370-373.) [Critique d'une hypothèse de Gold- SCHMIDT pour expliquer la production des crossing-over. — L. Cuénot. Bryant (Frank A.). — Influence of Heredity in Slammering. iJourn. of Heredity, VIII, jan., 46-47.) [24S Castle ("W. E.). — l'iebald liais and multi/jle factors. (Amer. Natur., Ll, 102-114.) [251 XV. — L'HEREDITE. 233 Castle ("W. E.) and "Wright (Se\val). — Studies of Inherilance in Guinea- j)ig.^ and Hâtes. [Puhl.Csirnegie Inst.,iV 241, 192 pp.,7fi,ir.,7pl., 1916.) [249 Chase (H. "W.). — On t/te inherUance of acquired Modifications of Beha- vior. (Amer, journ. of Psychol., X.XVIII, 175-190.) [243 Cole (Ruth D.). — Imperfection of pollen and mulability in t/ie (/erius Basa. (Bot. Gazette, LXIII, 110-123, 3 pi.) [269 Collins (G. N.). — Hybrids of Zea lunicahc and Zea ramosa. (Proceed. Nat. Acad. Se. Etats-Unis, 111, may, 345-349.) [262 Conklin (Ed-win G.). — The share of egg and sperm in hereditij. (Proc. Nat. Acad. Se Etats-Unis, III, 101-105.) " [241 Davenport (Charles B.). — The personalily, heredity and work of Charles Olis Whitman. (Amer. Natur., II, 5-30.) [Biographie de Whitman; ses carac- tères physiques et intellectuels et ceux de ses parents. — L. Cuénot. Drude (Oscar). — Erfahrungen bei Kreuzversuchen mit Cucurbita Pepo. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXV, 26-57, 1 pi., 3 fig.) [Sera analysé dans le prochain volume. Dunn (L. C). — Nucleus and cyloplasm as vehicles of heredity. (Amer. Xatur., Ll, 286-300.) [242 Fernandez (Miguel). — Ueber Kreuzungen zwischen Cavia aperea Linn. und Meerschiveinchen. (Zool. Anz., XLVIII, N« 8, 209-212.) [Sans intérêt biologique général. — Y. Delage. Fischer (E.). — Mykologische Beilràge. (Mitt. Naturforschender Ges. Bern, 125-163, 1916.) . [246 Foot (Katharine) and Strobell (E. C). — Besults of crossing Euschislus rariolariiis and Euschistres ictericus, with référence to the inheritance of tivo exclusively maie characters. (Biol. Bull., XXXII, 322-336, 3 pi.) [267 Freeman (George F.). — Linked quantitative characters in W'heat crosses. (Amer. Natur., LI, 683-689.) [259 a) Frost (Howard B.). — The différent meanings of the term « facior » as a/fecting clearness in genetic discussion. (Amer. Natur., LI, 244-250.; [On désigne par facteur tantôt une potentialité de déve- loppement du plasma germinatif, tantôt une unité physique, un point matériel dans un chromosome, synonyme du mot lociis. — L. Cuénot. b) — — A method of numbering plants in pedigree cultures. (Amer. Natur., LI, 429-437.) [... L. Cuénot. Gernert ÇW. B.). — Aphis immunity of Teosinte-Corn Hybrids. (Science 19 oct., 390.) [262 a) Goodspeed (T. H.j and Clausen (R. E.). — The nature of the-F. species hybrids betiveen Nicotiana sylvestris and varieties of JSicotiana Tabacum, with spécial référence to the conception of reaction system conlrasts in here- dity.iUniv. of California publications in Botany, V, 301-346, pi. .37-48.) [258 b) Mendelian facior différences versus reaction System contrasts in heredity. (Amer. Natur., Ll, 31-46 et 02-101.) [258 Haecker (VaL). — Ueber eine eniwicklungsgeschichtliche Vererbungsregel. (Zeitschr. indukt. Abstamm. Yererbungslehre, XVIIl, 1-21.) [240 Hagedoorn (A. G. and A. L.). — Neiv light on Idendiay and mendelian inheritance. (Amer. Natur. ,^L1, 189-192.1 [Critiques adressées 234 L'ANNEE BIOLOGIQUE. à Castle, au sujet d'une revue sur l'hérédité du temps de floraison des Pois et du Riz; contrairement à Castle, les H. ne voient aucune raison d'admettre la contamination des gènes ou leur instabilité. — L. Cuénot. Holmes (S. J.) and Schofield (Richard O.). — Inheritance of white fore- lock. (Journ. of Heredity, VIII, aug., 359-360.) [248 Ibsen (Hemanl.) and Steigleder (Emil). — Evidence for Ihe death in titeru of the homozygous yeJlow Mouse. (Amer. Natur., LI, 740-752) [259 Jennings (H. S.). — Modifying factors and multiple allelomorp'hs in rela- tion ta the results of sélection. (Amer. Natur., LI, 301-300.) [260 a) Jones (Donald F.). — Dominance of linked factors as a means of accoun- ting for heterosis. (Proc. Nat. Acad. Se. Etats-Unis, III,apriI, 310-312.) [263 b) -^ — Linkage in Lycopersicum. (Amer. Natur., LI, 608-621.) [264 Konradi (Daniel). — Die Vererbung der Wut. (Centralbl. f. Bakt., I, LXXIX, 82-84.) [248 Lehmann (Ernst). — Vererbungsversuche mit Veroniea syriaca Boem. ei Schultes. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXV, 611-619.) [Sera analysé dans le prochain volume. Lindstrom (E. "W.). — Linkage in Maize : alcurone and chlorophyll factors. (Amer. Natur., LI, 225-237.) [257 liittle (C. C). — Evidence of multiple factors in Mice and liais. (Amer. Natur.,'LI, 457-480.) [256 Love (H.) and Fraser (A. C). — The inheritance of the weakawn in cer- tain Avena crosses. (Amer. Natur., LI, 481-493.) [257 a) Mac Do-well (Ed-win Carleton). — The bearing of sélection experi- ments with Drosophila upon the freqnency of germinal changes. (Proceed. Nat. Acad. Se. Etats-Unis, III, april, 291-297, 1 fig.) [261 b) — — Bristle inheritance in Drosophila. II. Sélection. (Journ. Exper. Zool., XXIII, 109-146, 10 fig.) [Sera analysé dans le prochain volume. Malan (David Ed-ward). — Ergebnisse anatomischer Untersuchungen an Standfuss'schen Lepidopterenbastarden- III. Folge. Lycia (Biston) hybr. Pilzii Stdfs. und Lycia hybr. Huenii Oberthr. (Thèse es se. Univ. Zurich ; 64 pp., 5 pi., 5 fiy. Extrait des Mitteil. Entomologia Zurich 1917-18, fasc. 4.) [267 Marshall ("Walter "W.) and Muller (Hermann J.). — The effect of long continued heterogygosis on a variable character in Drosophila. (Journ. Exper. Zool., XXII, 457-470, 2 fig.) [Sera analysé dans le prochain volume. May (H. G.). — - Sélection for higher and lower face t numbers in the bar-eyed race of Drosophila and the appearence of reverse mutations. (Biol. Bull.. XXXIII, 361-395.) [Voir ch. XVII. Metz (C. W.) and Bridges (C. B.). — Incompatibility of mutant races in Drosophila. (Proc. Nat. Acad. Sciences of the U. S. of America III, 673- 678.) [261 Meves (Fr.). — Eine neue Stiitze fiir die Plastosomentheorie der Vererbung. (Anat. Anz., L., 5 pp., 2 fig.) [240 Millet-Horsin. — Hybrides en liberté de Tarin et de Chardonneret. (Rev. fr. Ornith., N° 98, 96.) [269 Morgan (T. H.).— The theory ufthe gène. (Amer. Natur., LI, 513-544.) [237 XV. — L'HÉRÉDITÉ. 235 Muller (Hermann J.). — An Œnothcra like case in Dro&ophila. (Proceed. Nat. Acad. Se. Etats-Unis, III, oct., 619-G2G.) [26r) Nice (L. B.i. — Further observations on Ihe e/fects of alcohol on white Mice. (Amer. Natur., LI, 596-607.) [245 Painter (Theophilus S.). — 1 wiw/ mutation in Piop/nla casei (Amer. Natur., LI, :îU6-308.) " [2G0 a) Pearl (Raymond). — The expérimental modification of genn cells. J. c.merol /jhm of experiments inith ctkyl alcohol and certain rdated sub- stances. (Jourii. Exper. Zool., XXII, 125-164, 3 fig., Papers Biul. Labor. Maine Agric. Exper. Station, N^ 100.) [246 b) The expérimental modification of qcrm cells. II. The effect upon the domestic foivl of the daily inhalation of ethyl alcohol and certain related substances. (Ibid.. 165-186, 4 fig.) [Ibid. c) The expérimental modification of yerm-cells. III. The effect of pa- rental alcoholism and certain other drug intoxications upon the progeny. (Ibid., 241-310, 7 fig.) [I^i^- d) The probable error of a Mendelian Class frequency. (Amer. Natur., LI, 144-156.) [Méthode de calculer et d'ex- primer les erreurs d'une fréquence de classe mendélienne. — L. Cuénot. e) — — Studies on inbreeding. VIL S'ome further considérations regar- ding the measurement and numerical expression of degrees of Kinship. (Anier. Natur., LI, 545-559.) [Expression numérique de la parenté : deux frère.s ont le coefficient 100 ; les parents et leurs progéniture ont le cœfficient 50, etc ; cette méthode est bien plus exacte et plus claire que les expressions usitées. — L. Cuénot. /) Studies on inbreeding. VIII. A single numerical measnre of the total amounth of inbreeding (Amer. Natur., LI, 636-639.) [Méthode pour exprimer par une valeur numérique le degré de consanguinité d'un animal. — L. Cuénot. al Plough (Harold H.). — The effect of température on linkage in the second chromosome of Drosophila. (Proceed. Nat. Acad. Se. Etats-Unis, m, sept., 553-555.) . [264 b) The effect of température on Crossingover in Drosophila. (Journ. Exper. Zool., XXIV, 147-209, 9 fig.) [264 a) Rabaud (Etienne). -- Les grandes lignes d'une théorie physiologique de /VirreV/i^t'. (C. R. Soc. Biol.,LXIX, Mémoires, 738-744.) . [236 b) Dominance et récessivitè chez les souris « bixées •». (Bull. Soc. Zool., XLVII, N°^ 4-7, 87-97, 1 fig.) _ _ [257 Rasmuson {■H.Sina).—KreuzungsuntersuchungenbeiReben. (Zeitschr. indukt. Abst. Vererbgsl., XVII, 1-52,29 fig.) ■ [268 Renner (O.). — Artbastarde und Bastardarten in der Gattung Oenothera. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXV, 21-26.) [Sera analysé dans le prochain volume. Schofield (Richard). — Inheritance of a bi-lobed ear. (Journ. of Here- dity, Vlll, 517-518, 1 fig.) [248 Severson (B. O.). — Celor inheritance in Swine. (Journ. of Heredity, Vlll, aug., 379-381, 1 fig.) ■ ' [256 a) Shull (A. Franklin). — Cytopla^m and heredity. (The Oliio .Journal of Science, XVII, 1-8, 1916.) [242 b) The method of évolution from the view-point of a geneticist. (Amer. Natur., LI, 361-369.) [Voir eh. XVll. 236 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Siemens (H. W.). — Die Erblichkeit des sporadischen Kropfes. (Zeitschr. indukt. Abstamm. Vererbgslehre, XVIII, (i5-80.) [247 Stockard (Charles R.). — The hereditary transmission of degeneracy and deformities by the descendants of alcoholized Mammals. (Interstate Médical Journal, XXIII, N^e, 1-19, 5 fig., 1916.) [244 Sturtevant (A. H.). — Genetic factors offectim/ the strength of linkaqe in Drosophila. (Proceed. Nat. Acad. Se. Etats-Unis, III, sept., 555-558).^ [265 n) Sumner (Francis B.). — Modem Conceptions of Heredity and genelic studies al the Scripps Institution. (Bull. Scripps Inst. Biological Research of the University of California, N« 3, 24 pp.) [238 *) Several color « mutations t> in Mice of the genus Peromyscus. (Gene- tics, II, 291-300, mai.) [255 Terao (H.).— On réversible tr ans formability ofallelomorphs. (Amer. Natur., LI, 690-698.) "^ ' [259 Tower (William Lawrence). — Inheritable modification of the xoater relation in hibernation of Leptinotarsa decem-lineata. (Biol. Bull., XXXIII, 229-257.) P43 Trabut. — Origine hybride de la Luzerne cultivée. (C. R. Ac. Se, CLXIV, 607.) [263 Tschermak (A. von). — UelJer das verschiedene Ergebnis reziproker Kreuzung von Hiihnerrassen imd iiber dessen Bedeutung filr die Verer- bungslehre. {Théorie der Anlagenschwdchung oder Getiasthenie.) Biol. Centralbl., XXXVII, 217-277.) ' [269 Ubisch (G. von). — Beitrag zu einer Faktorenanalyse vonGerste. (Zeitschr. indukt. Abst. Vererbgsl., XVII, 120-152, 14 fig.) [263 Warren (Don C). — Mutations in Drosophila busckii Coq. (Amer. Natur., LI, 699-703.) [259 Wentworth (Edward N.). — Inheritance of fertility in Southdomi Sheep. (Amer. Natur., LI, 662-682.) [248 "Wilson (James). — A manual of Mendelism. (London, A. et C. Black, ^'^2 pp.) [Sera analysé dans le prochain volume. Woods (Frederick Adams). — Significant évidence for mental Heredity. (Journ. of Heredity, VIII, march, 106-112). [247 a-g) Wright (Sewall.) — Color inheritance in Mammals. (Journ of Here- dity, VIII, I, 224-235; II, 373-378 ; III, 426-430, IV. 473-475: V, 476-480; VI, 521-527; VII, 561-564.) [252-255 h) — — On^ the probable error of Mendelian class frequendes. (Amer. Natur., LI, 373-375.) [Réponse à une critique de Pearl au sujet du cal- cul de la standard déviation d'une fréquence mendélienne. — L. Cuénot. [Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. XVI, b "Ç et c o; XVII.] a. Généralités. ' a) Rabaud (Etienne). — - Lue théorie physiologique de l'hérédité. — XV. — L'HEREDITE. 237 L'auteur critique la conception de l'hérédité émise par les génétistes, qu'elle soit fondée sur la présence ou absence (Bateson) ou sur la dominance ou récessivité (Mohgan); et il déclare, avec grande raison, extrêmement invrai- semblable le jeu compliqué des prétendus facteurs. Il rappelle que le fait essentiel de cette théorie, l'association par paires des chromosomes homo- logues paternels et maternels dans le zygote, est contredit par les observa- tions de FARMERet Moore (05), de Meves (08) et de Dehorne (11). L'explica- tion des faits^'hérédité dans les fécondations, soit légitimes soit hybrides, doit être cherchée dans l'influence réciproque qu'exercent l'un sur l'autre les deux sarcodes, paternel et maternel. Cette influence nous est révélée dans les fécondations hétérogènes où les sarcodes exercent l'un sur l'autre une action nocive qui paralyse leur activité de façon plus ou moins profonde suivant les manifestations physiologiques dont l'ensemble constitue l'évolu- tion. Toute fécondation, même la plus légitime, est à un certain degré hété- rogène et comporte des actions nocives réciproques, mais fort inégales, en sorte que en tel point c'est le sarcode paternel qui sera le plus atteint, lais- sant au sarcode maternel correspondant une possibilité plus forte de mani- festation de la propriété correspondante, tandis qu'en un autre point, c'est du côté maternel que l'effet nocif se montrera plus accentué. D'ailleurs, on comprend que ces effets ne suivent pas des directions uniformes et peuvent se modifier dans les générations cellulaires successives. — Y. Delage. Morgan (T. H.). — Théorie du gène. — On a reproché à la méthode d'analyse mendélienne d'être purement symbolique, de méconnaître le fait que l'organisme est un tout qu'on ne peut subdiviser en petites pièces, etc.; M. dans un article très clair, montre ce qu'il y a de réel dans la conception génétique : c'est un fait (expériences sur deux paires ou plus de caractères contrastants) que les paires de caractères qui suivent la loi de Mendel sont indépendantes l'une de l'autre dans leur transmission ; le plasma germinatif est donc constitué par des éléments indépendants, qui sont les facteurs gé- nétiques ou gènes. Le gène ne doit pas être confondu avec le caractère visi- ble ; il a un effet général, et le caractère que l'on suit ou que l'on choisit est seulement un index commode pour le déceler, seulement un des effets qu'il produit. Du reste, nous ne pouvons inférer de l'apparence d'un caractère au gène qui le produit, car on sait qu'au moins trois races blanches de Poules sont en rapport avec des gènes différents ; un caractère peut être en rapport avec de très nombreux gènes (50 facteurs de la couleur des yeux connus chez Drosophila) ; si bien que ce n'est peut-être pas une exagération de dire que chaque gène du plasma germinatif affecte chaque partie du corps d'une certaine façon. La découverte du linkage des facteurs, les faits de l'hérédité enchaînée au sexe, les quatre grands groupes de caractères .enchaînés de Drosophila correspondant aux quatre paires de chromosomes, ont amené à localiser les gènes dans les chromosomes et à les considérer comme des unités à existence matérielle. On a souvent dit que le cytoplasme pouvait transmettre des caractères indépendants de ceux qui sont déterminés par le noyau, par exemple dans le cas des hybrides qui présentent toujours le caractère mater- nel, mais les expériences de croisement ont montré que c'était seulement une hérédité mendélienne différée ; les caractères de l'œuf ou de l'embryon ont été déterminés avant la fécondation par la chromatine maternelle (Vers à soie de Toyama) ; la disjonction typique ne se voit que dans la F3. Après avoir ré- pondu à diverses critiques. M., pour montrer le mode d'action des gènes, donne la description de l'expérience suivante : le coq du Sebright bantam est normalement à plumage de poule, c'est-à-dire qu'il présente des carac- 238 L'ANNEE BIOLOGIQUE. tères féminins (plumes du dos et de la queue, cou court) : quand ces Oi- seaux sont croisés avec des « Game bantams », chez lesquels le coq présenté les caractères secondaires du type masculin normal, les coqs de la F^ sont à plumage de poule, quel que soit le sens du croisement; le caractère domi- nant du Sebright est donc porté aussi bien par la femelle que par le mâle. Quand ces Fi sont croisés ensemble, la F2 comprend des coqs à plumage de coq et d'autres à plumage de poule. Quand les coqs à plumage de poule sont castrés, ils subissent la métamorphose déjà connue chez les poules castrées et acquièrent le plein plumage du mâle : il y a donc chez le coq à plumage de poule quelque sécrétion interne qui inhibe chez eux (comme chez toutes les Poules) le développement de certains des caractères sexuels secondaires du sexe mâle, sécrétion qui est évidemment déterminée par le gène spécial du Sebright. Nous trouvons dans ce cas une excellente illustra- tion de la différence entre le mécanisme de l'hérédité et les effets chimiques des facteurs génétiques sur le développement ; la distribution des matériaux de l'hérédité durant les processus de maturation de l'œuf et du spermato- zoïde est différente absolument de leur action à travers le cytoplasme de l'organisme en voie de développement. — L. Guénot, a) Sumner (Francis B.). - Les conceptions modernes de l'hérédité cl les études génétiques à l'Institut Scripps [XVII, 6]. — L'auteur fait d'abord un tableau des principales théories de l'hérédité et de l'évolution, opposant les corfceptions de Mendel et de De Vries, avec les extensions néo-mendé- liennes, aux tliéories anciennes de Lamarck et de Darwin, celles-ci admet- tant l'hérédité des caractères acquis, celles-là la repoussant d'une façon absolue. II montre que l'attitude prise en face de ces points de vue adverses intéresse considérablement les sociologistes. les éducateurs et aussi l'Etat qui profite des avantages et subit le contre-coup des erreurs. Ceux qui admettent le point de vue lamarckien admettront aussi la toute puissance de l'éducation et la légitimité des efforts faits par la société en vue d'amé- liorer la race par des procédés d'hygîène physique et morale; ceux, au con- traire, qui admettront dans son intransigeance laxonception néo-mendélienne d'après laquelle rien ne se perd et rien ne se crée en dehors de ce qui a été introduit dans l'être humain au moment de la conception, donneront raison aux Eugénistes qui ne voient de possibilité d'amélioration de la race que dans le choix judicieux des conjoints. Il ressort de la lecture des ouvrages des uns et des autres qu'une connaissance suffisamment approfondie des faits biologiques leur manque souvent; quant aux biologistes, ils doivent re- connaître qu'ils n'ont pas encore fourni de démonstration décisive en faveur de l'un ou de l'autre système et qu'il convient de travailler pour accumuler de nouveaux faits. — C'est pour fournir une contribution dans ce sens qu'ont été entreprises les présentes études, avec la conviction qu'il faut beaucoup de travail, de temps et d'argent pour réunir quelques faits précis dont l'uti- lité immédiate n'est jamais certaine. — L'objet de l'étude est le Rongeur Peromyscus maniculatus, qui se présente comme très favorable pour plusieurs raisons. Ses représentants sont extrêmement nombreux, faciles à observer dans leur milieu naturel, à capturer et à élever dans des conditions expé- rimentales données; ils présentent une gamme très étendue de variations, en particulier sous les rapports de la couleur, du poil et de la longueur des pattes et de la queue ; ces particularités sont strictement en rapport avec les localités géographiques et cependant il y a entre les groupes voisins des passages insensibles dans la région limitrophe de leurs habitats, en sorte qu'il est impossible d'en faire des espèces distinctes. Dès lors, se posent les XV. - L'HEREDITE. 239 questions suivantes relativement à l'origine de ces variations : sont-elles dues à l'action directe de l'ambiance, à l'hybridation, à la sélection, à la ségrégation ou à la mutation? Quant aux formes de passage, sont-elles dues à l'action d'une ambiance intermédiaire, ou à l'hybridation entre les types limitrophes ? Les caractères des- variétés ont été exposés dans V American Naturalisl de novembre 1915. Des échantillons des diverses variétés ont été préparés et collectionnés. Le rôle de la ségrégation dans l'établissement des variétés apparaît dans le fait que, là où il n'y a pas de barrière géographique, des variétés fixes ne s'établissent pas, tandis que c'est l'inverse là où de telles bar- rières existent. Un exemple en est fourni par la variété rubtdics, qui est devenue plus pâle en passant des " redwoods » de la terre ferme dans les sables mobiles d'une presqu'île isolée (voir Sumner b.) Des expériences nombreuses ont été faites pour déterminer les effets de la transplantation d'une variété dans le milieu naturel à une variété diffé- rente. Les résultats de l'influence du climat ont été constamment nuls, mais des effets pathologiques se sont manifestés sous la forme d'une réduction de la taille ainsi que de la longueur de la queue et des pattes, due à la cap- tivité en cage tenue à l'air libre. Ce fait montre quelles précautions sont nécessaires pour éviter de telles erreurs, car si les variétés transplantées avant l'expérience avaient différé par une plus grande longueur des pattes et de la queue de la variété du pays où on les transplante, on aurait été tenté d'attribuer à l'influence du climat la modification de ce caractère. Chez les individus élevés après transplantation dans une cour bien aménagée, ces effets pathologiques ne s'observent pas ; il y a là un moyen de reprendre la question. Des expériences d'hybridation nombreuses ont été faites pour voir dans quelle mesure elles confirmeraient ou infirmeraient les théories mendéliennes. En général, on a observé dans la génération F< une fusion des caractères, et dans F2, F3 une grande variabilité, mais sans que les rap- ports numériques des différences soient franchement conformes à l'arithmé- tique mendélienne, à moins de faire intervenir cette multiplicité de facteurs indépendants qui permet de résoudre artificiellement tous les problèmes. Il est possible que les formes observées proviennent de l'hybridation entre un certain nombre de mutants originels, mais des expériences beaucoup plus nombreuses seraient nécessaires pour jeter la lumière sur cette question. En fait de mutations, l'auteur en a obtenu deux : l'une et l'autre de la variété gambeli et caractérisées l'une par la couleur jaune, l'autre par une couleur claire et des yeux rouges. L'une et l'autre, en dépit d'une fertilité très ré- duite, se sont maintenues pures et se sont montrées dans les croisements comme régies par un facteur mendelien simple et récessif (voir Sumner b). Des tentatives réitérées ont été faites pour vérifier l'existence du facteur lamarckien de l'hérédité des caractères acquis. Pour écarter les objections théoriques fondées sur l'influence simultanée d'une modification de l'am- biance sur le parent et sur le germe ainsi que sur l'apparente acquisition d'un caractère nouveau et héréditaire dont la nature vraie est une muta- tion germinale se rencontrant par pure coïncidence avec une tentative expérimentale, on a pris pour thème d'expérience une modification qui, par sa nature, échappe à cette double objection. On a coupé soit d'un côté soit de l'autre, soit le nerf sciatique, soit la jambe au genou, et l'on a accouplé pendant une, deux ou trois générations des individus présentant une lésion identique,, dans l'espoir de voir apparaître chez les produits, non pas la lésion elle-même, mais une diminution de la force du membre correspondant mesurée au dynamomètre. Des expériences préliminaires avaient fixé la 240 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. proportion statistique de la supériorité de force de l'un ou de l'autre membre sur celui du côté opposé, et avaient montré une supériorité du membre droit dans les 2i3 des cas. Or, non seulement l'expérience ne démontra aucun affaiblissement du membre chez les descendants des opérés, mais elle mit en lumière la non-hérédité de la particularité individuelle de la supériorité de force d'un membre par rapport à l'autre. Sans prétendre aborder le problème général de la sélection, on peut se demander s'il serait possible d'étendre les différences dues à la fluctuation jusqu'à la valeur de celles qui caractérisent les variétés naturelles de P. maniculatus. Les expériences ne sont pas assez avancées pour que l'on puisse parler de leur résultat. Une condition préalable est la détermination du cycle saisonier de vie et de pelage. Cette étude a été entreprise par H. H. Collins et promet déjà des résultats intéressants, mais trop peu avancés, eux aussi, pour être publiés. — Y. Delage. Meves (F.). — Nouvelle preuve à l'appui de la théorie plaslosomienne de l'hérédité. — On sait que les études de M. (1911-1915) sur le processus de fécondation et notamment sur le sort du cliondriome paternel, entreprises chez Ascaris, Fil aria, Phallusia, Mytilus, l'ont conduit à émettre une 1 théorie plastosomienne » de l'hérédité, c'est-à-dire à admettre que le cliondriome spermatique, loin de disparaître, passe au descendant et par conséquent est un substratum de propriétés héréditaires. M., sur un nouvel objet, Oxyuris amljigua, obtient les mêmes résultats, entraînant les mêmes conclusions théoriques. La spermie de l'Oxyure contient une tête ou noyau, mal colorable, et un flagelle caudal dont la partie basale est formée par un puissant corps intermédiaire très chromatique. On retrouve dans l'ovocyte fécondé le flagelle caudal avec son corps intermédiaire très sidérophile ; le long de la membrane du flagelle, jusqu'alors fine et continue, s'individuali- sent des lignes de granules plastochondriaux semblables aux plastochon- dries de l'ovocyte. Ces granules plastochondriaux spermatiques se mêlent plus tard aux plastochondries de l'ovocyte et passent, par conséquent, à l'em bryon, sans dégénérer et disparaître. — M. consacre quelques lignes à polé- miquer en faveur de sa tliéorie plastosomienne de l'hérédité, répondant notamment à Schreiner (1916) qui lui demande mieux que le fait négatif de la non disparition du chondriome paternel et réclame le fait positif de sa destinée et de sa participation à la constitution embryonnaire. — A, Prenant. Haecker (Val.). — Lhi principe d'hérédité de nature embri/ologique. — Les résultats de croisements sont loin d'être tous en harmonie avec la loi de Mendel, en zoologie encore moins qu'en botanique. On a cherché à y remé- dier par des hypothèses accessoires telles que les principes de la polymérie, de la répulsion des facteurs ou de leur potentialité changeante, etc., tout cela sans que les difficultés soient entièrement surmontées. H. croit ouvrir la voie à une nouvelle compréhension des faits en établissant le principe dégagé des données de l'embryologie : des facteurs à détermination simple et qui, tôt dans l'ontogenèse, présentent un développement autonome, se disjoignent nettement les uns des autres; au contraire, des facteurs à déter- mination complexe et dont le développement est lié par corrélation à celui d'autres fa,cteurs présentent au croisement des phénomènes de domination et de variabilité incomplètes, ainsi que les formules d'hérédité à chiffres insolites. Les différences d'ordre chimique existant entre deux types d'orga- nismes appartiennent en grande partie à la première catégorie. On sait, en effet, que le croisement de races de pigmentation différentes (en botanique XV. — L'HFREDITE. 241 aussi bien qu'en, zoologie;) fournit précisément les exemples courants de dis- jonction nettement mendélienne. D'autres conditions chimiques (la résis- tance au froid par exemple) semblent, par contre, être de nature complexe. Parmi les crêtes des poules il y en a qui sont le résultat d'une détermination simple et d'autres qui sont, au cours de leur développement, en relatioii avec d'autres parties de la tête et notamment avec l'entourage osseux des orifices nasaux. D'autre part, la grandeur du corps entier, ou bien aussi de quelque organe (tel que l'oreille des lapins, par exemple), de même que les différences de forme (du nez, par exemple) sont dues à des causes com- plexes et présentent, en effet, au croisement des conditions très peu régu- lières. Parmi les anomalies, la polydactylie et la syndactylie sont dans le même cas, tandis que l'hypophalangie est due à une cause unique, ce qui expliquerait suffisamment son caractère nettement dominant. Pour ce qui est des phénomènes de croissance, H. croit, d'ailleurs, pouvoir distinguer un autre principe encore. 11 semble, en effet, que tant que l'épiderme seul est en jeu, les conditions d'hérédité sont relativement nettes et qu'elles se compliquent, par contre, et deviennent peu claires dès que des éléments mésenchymateux y participent : H. pense qu'en étudiant les phénomènes d'hérédité du point de atuc de ces nouveaux principes, on arriverait peut-être aussi à une décision par rapport à la question de savoir quelle hypothèse est mieux faite pour expliquer la totalité des résultats de croisement, celle de la polymérie, du polyhybridisme ou bien celle qui admet une disjonction imparfaite (« impure ») des facteurs, à laquelle H. voudrait donner la préfé- 'rence. — J. Strohl. Gonklin (Edwin G.). — La part de l'œuf et du spermatozoïde dans l'hérédité. — On accepte généralement comme dogme indiscutable que l'in- fluence héréditaire des deux parents est la même ; et comme dans les pro- duits sexuels mâle et femelle seuls les chromosomes sont égaux, on en a conclu qu'ils sont les seuls substratums de l'hérédité, tandis que le cyto- plasme ne joue aucun rôle : le peu de cytoplasme que le spermatozoïde comporte reste, en effet, au dehors de l'œuf dans la fécondation, à la seule exception du spermocentre, tandis que le cytoplasme ovulaire fournit la masse même des tissus de l'embryon. Cependant, si on y regarde de plus près, on constate que certains caractères de l'embryon et de l'adulte provien- nent du cytoplasme ovulaire seul, tels sont l'axe longitudinal déjà manifesté dans l'oeuf sous forme de polarité, la symétrie des parties droite et gauche, qui préexiste à la fécondation, ainsi que l'a montré Brachet chez la grenouille, et enfin l'asymétrie des viscères impairs et celle des animaux totalement asymétriques, tels que les gastéropodes : chez ces derniers G. a montré que leur asymétrie dextre et senestre est en rapport avec la direction des fuseaux de segmentation de blastomères déterminés à un stade déter- miné, ce qui est purement affaire de cytoplasme. Ainsi, les grands caractères de structure du corps sont sous la dépendance du seul cytoplasme ovulaire et les chromosomes paternels et maternels contribuent, et pour une part égale, seulement, au détail de la différenciation ultérieure. Il semble devoir résulter que seuls les caractères dépendant de cette différenciation sont men- déliens. Au nombre des caractères dépendant du seul cytoplasme on doit ranger aussi les chromatophores et chromoblastes lesquels échappe- raient par là aussi à la loi d'hérédité mendélienne. Cependant, ces carac- tères eux-mêmes ne sont pas d'origine exclusivement maternelle parce qu'ils ont été à la génération précédente influencés par les chromosomes paternels, en sorte qu'ils sont, à chaque génération, sous la dépendance l'annle biulocioue, xxu. lyiT. 10 242 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. directe du cytoplasme de la génération actuelle, et indirecte des chromo- somes de la génération précédente. Ainsi ils n'échappent donc pas tout à fait à l'influence des lois de l'hérédité mendélienne. Au nombre de ces cas auxquels la loi mendélienne ne s'applique point on a voulu ranger la volti- nisation des vers à soie. Mac Cracken a montré que, si l'on croise deux races uni-et bivoltin-la génération F. est tout entière comme la mère, et la géné- ration Fa ne montre pas la répartition attendue. Mais Castle a montré que la chose pouvait se concilier avec la théorie mendélienne par le jeu bien connu de la dominance et de la récessivité. — Y. Delage. Dunn (L. C). — Noyau et cytoplasme comme véhicules de l'hérédité. — CoNKLiN (1908) a été l'un des premiers à suggérer que l'œuf et les caractères phylétiques embryonnaires étaient déterminés dans le cytoplasme de l'œuf, tandis que les caractères spécifiques ou individuels de l'adulte étaient déter- minés par les facteurs des chromosomes ; Shull et Lœb ont développé cette théorie en l'appuyant sur un certain nombre de preuves. D., après un exposé critique de ces dernières, n'est pas de cet avis : l'organisation du cyto- plasme, qui contrôle les conditions immédiates du développement, est un résultat de la nature de la substance nucléaire ; noyau et cytoplasme forment un système de réaction, pendant que le cytoplasme à son tour est enchaîne avec le milieu extracellulaire et forme l'intermédiaire entre le noyau et l'extérieur. Il est à penser qu'un jour le pouvoir dominant des chromosomes sur le développement pourra être exprimé en termes physico-chimiques. — L. CUÉNOT. a) Shull (A. Franklin).- Cytoplasme et hérédité. — Il n'est guère douteux, à l'heure actuelle, que les facteurs différentiels de l'hérédité se trouvent dans les chromosomes; les travaux de génétique mendélienne, en particulier sur Drosophila, les recherches expérimentales sur les Oursins hybrides, la découverte des chromosomes sexuels sont suffisamment démonstratifs. Mais sans nier l'évidence, il est possible d'accepter comme démontrés certains faits qui indiquent que le cytoplasme a aussi un rôle : c'est la connaissance de la polarité des œufs, la localisation des morphoplasmes dans l'œuf d'Asci- die et surtout l'histoire des hybrides matroclines, c'est-à-dire identiques au parent femelle, dont le cas le plus certain est celui de Mirabilis jalapa et de sa variété albomaculata qui a des feuilles panachées : quand on autoféconde une fleur d'un rameau blanc, ou vert, ou quand on pratique la fécondation croisée entre fleurs portées par des rameaux de couleur différente, toujours le produit est du type qui a fourni l'ovule, et jamais il n'y a réapparition du caractère paternel. S. considère cet exemple comme la preuve certaine que la panachure est un caractère purement cytoplasmique. Reprenant une idée de CoNKLiN (1908), S. pense que le cytoplasme détermine habituellement le type de la segmentation, les premiers stades du développement et, dans une large mesure, les caractères larvaires, tandis que les caractéristiques de l'adulte sont déterminées par les chromosomes. — L. Cuénot. Anonyme. — Manuel de Mendélisme à V usage des éleveurs. — Annonce d'un ouvrage ayant pour titre : Die Bedeutung des Mendelismus fur die landwirtschaftliche Tierzucht, par J. H. W. Th. Reimers, professeur a l'Ecole d'agriculture d'Utrecht. Exposé complet du mendéhsme, discussion de ses limites, aboutissant à la conclusion que ces lois ne sont pas d'un grand usage pour les éleveurs. Exposé d'une méthode de sélection d après les principes connus, en accord avec la théorie génétique. — Y. Delage. XV. — L'HEREDITE. ?4:^ Anonyme. — Les idées hindoues sur rhércdilc. - A propos du travail du Prof. Sarkar sur les « Linres sacnis des Hindous », l'auteur signale quelques points intéressant la biologie. — On trouve dans la philosophie hindoue des rudiments intéressants de certaines idées que l'on pourrait croire propres aux temps modernes : plasma germinatif, sans idée de sa continuité, non hérédité des caractères acquis,, pangénèse darwinienne, évolution, ancêtres simiens et même aquatiques de l'homme. C'est donc en deçà des Grecs qu'on doit chercher la première origine de ces idées. — Y. DeL.\GE et M. GOLDSMITH. b. Transmissibilité des caractères. P) Hérédité des caractères acquis. Chase (H. "W.). — Sur l'hérédité des modifications acquises de la manière d'être. — C. conclut des faits qu'il apporte qu'il est bien improbable, d'après tout ce que nous savons de la manière être des animaux, que ces modifi- cations soient mécanisées dans l'organisme d'un ancêtre qui les transmet ainsi à ses descendants. Il faut, au contraire, supposer que la transmission se fait par la formation de réflexes conditionnés. On comprend aisément les réflexes glandulaires dans différents états émotifs si on les considère comme des réflexes conditionnés, transmis par l'organisation d'un ancêtre, et de même pour nombre d'autres réactions émotionnelles. Kammerer {Arch. f. Enlwick., 1909, 28), a montré qu'il en est ainsi pour des modifications de la parturition chez certains crapauds : d'où l'on peut conjecturer que la même chose arrive quand la modification a des effets assez intenses pour être inté- grés dans l'organisme et hérités. La théorie des hormones de Cunninoham plaide dans le même sens. D'autre part, celle de Kammerer permet de com- prendre pourquoi certaines formes d'activité ancestrale ne sont pas trans- mises. Ce qui n'implique pas que l'on puisse ainsi expliquer toutes les transmissions. — Jean Philippe. Tower ("William Law^rence). — Modification héréditaire de Leptino- tarsa decemlineata. — A Chicago, l'insecte hiverne terré dans le sol; au printemps, il sort, s'accouple et donne une première génération d'été. En juillet, les individus appartenant à celle-ci s'accouplent et donnent une seconde génération en août ; cette dernière se nourrit, puis ù l'approche de la mauvaise saison, les deux générations d'été se terrent et le cycle recom- mence. Pendant la phase nutritive, les insectes se déshydratent notable- ment, mais dans le sol humide la déshydratation ne se poursuit pas pendant l'hivernage et ils atteignent le printemps sans dommage. Des lots de plu- sieurs centaines d'individus ont été transportés par l'auteur dans le désert aride d'Arizona et enfermés dans de grandes cages de plusieurs mètres car- rés de surface, limitées par des murs à fondations assez profondes pour que l'insecte ne puisse se libérer en fouissant, et un treillage recouvert de bâches, de façon à éviter l'action des intempéries sans rien changer à l'état hygros- copique de l'atmosphère intérieure. La période estivale est dans cette région très sèche ; les individus se déshydratent donc et s'enfouissent avant la fin de l'été, déjà fortement déshydratés. Dans le sol très sec ils continuent à se déshydrater et nombre d'entre eux n'atteint pas le printemps suivant. Mais d'année en année les déchets diminuent et à la 6« génération l'adaptation est parfaite. Des analyses chimiques montrent que l'animal a acquis la propriété de retenir l'eau dans ses tissus et de se déshydrater beaucoup moins sous l'in. 244 L'ANNEE BIOLOGIQUE. fluence de la sécheresse. Si l'on place deux lots d'individus, l'un de la race de Chicago, l'autre de la race acclimatée d'Arizona dans des enceintes en treillage traversées par un courant d'air rigoureusement desséché, les indi- vidus du lot de Chicago meurent du3*= au 5'= jour; ceux acclimatés à Arizona, du 1" au 12*^ et n'ont à ce moment perdu plus d'eau que leurs congénères de Chicago. Cependant, ni anatomiquement, ni histologiquement on ne con- state la moindre différence. Le revêtement chitineux intérieur des trachées et des glandes n'est pas plus épais, les organes ne sont pas moins développés, l'intestin ne présente aucune différence, la perméabilité des éléments his- tologiques n'est pas modifiée : il semble que ce soit là une variation pure- met physiologique. — Si l'on croise, à Chicago, des variés avec des non- variés au sortir de la période hivernale, aucun des F^ ne résiste à l'hiver- nation suivante ; des F2, 24 % environ traversent avec succès l'hivernation ; cette proportion indique que la modification d'Arizona se comporte comme un caractère mendélien dominant. Des considérations zoologiques et géo- graphiques amènent l'auteur à penser que l'espèce est originaire des ré- gions sèches et que, par suite, la variété adaptée au climat humide e.st se- condaire. 11 discute la question de savoir si l'adaptation des individus de Chicago à l'Arizona est la réapparition d'un caractère latent ou le résultat d'un criblage par sélection, mais il conclut qu'il s'agit d'une action directe du milieu sur deux éventualités alternatives qui se font équilibre, et le fait de la transmission mendélienne n'est pas exclusif d'une formation pro- gressive'sous l'influence de conditions extérieures, sans intervention de mutations brusques. De tels caractères progressivement développés acquiè- rent l'hérédité mendélienne lorsqu'ils ont atteint un degré où ils représen- tent deux tendances alternatives qui se font équilibre. — Y. Delage et M. GOLDSMITH. Stockard (Ch. R.). — Transmission héréditaire de la dégénérescence et de la difformité chez les descendants de mammifères alcoolisés. — Les expériences ont porté sur des cochons d'Inde. L'administration de l'alcool par la voie gastrique produit des désordres dyspeptiques qui faussent les résultats, aussi a-t-on recours à la méthode habituelle par inhalation de vapeur, six jours par semaine pendant cinq ans. 11 se produit des phéno- mènes de torpeur ou d'excitation, de l'irritation bronchique, de l'opacité cornéenne, mais ces désordres finissent souvent par disparaître et aucune lésion anatomique des viscères n'apparaît. Les glandes sexuelles, en parti- culier, gardent à l'examen histologique une apparence normale ; mais les désordres se montrent mesurés par la réduction de fertilité,et de vitalité des descendants des intoxiqués. Ces résultats ont été observés sur 1.115 des- cendants, résultant de 887 couples d'individus intoxiqués ou non. Voici des résultats numériques. Avortements (père, mère, ou les deux intoxi- qués) : 40 %; contrôles 21 9e. Mort-nés (parents intoxiqués) 12 %; contrô- les 2 %. Donc, en tout survivants : intoxiqués 48 %; contrôles 77 %. Morts prématurées : intoxiqués 45 o/o\ contrôles 12 %. — Génération F2, provenant de l'accouplement des F|, descendants d'intoxiqués, mais non in- toxiqués eux-mêmes. Avortements: 63 %; morts-nés, plus de 40 % des individus nés vivants ; malformations dans les morts-nés précédents 14 % ; morts prématurées 47 %, parmi lesquels 13 % de malformés ; parmi les sur- vivants définitifs 5 à 6 % montraient des malformations d'yeux. Contrôles : aucune malformation chez les survivants. — Génération F3, descendants des F2 non intoxiqués, pire dans tous les rapports ([ue les générations précé- dentes : mortalité plus grande, malformations plus nombreuses et fina- XV. - L'HÉRÉDITÉ. 245 lement stérilité, même dans le cas où un seul des parents F^, était intoxiqué et uni à un conjoint normal. — Dans ces divers cas, le système nerveux central surtout est atteint, ce qui se manifeste par des paralysies et des tremble- ments; de même, pour les organes des sens : opacité cornéenne, cataracte, monopthalmie asymétrique, absence du chiasma, etc. Chez tous, contrôles comme into.xiqués. les jeunes sont d'autant plus forts que la portée est moins nombreuse; la différence est grande surtout pour les intoxiqués, telle que s'il n'y a qu'un jeune, il peut être sain, même s'il provient de parents très atteints. La consanguinité accentua les effets de l'alcoolisme. Lorsque, des deux parents, un seul est intoxiqué, les produits sont plus atteints si c'est le mâle qui a été intoxiqué que si c'est la femelle. Mais si l'on compare les produits mâle et femelle de ces unions hétérogènes on constate un fait remarquable : c'est que, parmi les produits, les plus atteints sont ceux de sexe différent de celui qui était intoxiqué. Ainsi, les descen- dants femelles de l'union d'un père intoxiqué avec une mère normale sont plus atteints que les produits mâles. Cela peut s'expliquer de deux manières : soit en remarquant que les spermatozoïdes gynogènes (contenant le gros chromosome sexuel X) ont plus de chromatine que les spermatozoïdes an- drogènes (contenant le petit chromosome sexuel Y), en sorte que le zygote femelle possède plus de chromatine intoxiquée que le zygote mâle ; soit en admettant que la chromatine mâle du spermatozoïde est plus sensible à l'alcool que la chromatine femelle. D'autre part, parmi les descendants de femelles intoxiquées unies à des mâles normaux, ce sont les descendants mâles qui sont les plus atteints. Cela s'explique en remarquant que le zygote contient, quel que soit son sexe, une quantité fixe de chromatine femelle intoxiquée, mais qu'à cette chromatine intoxiquée se joint une chromatine mâle normale plus faible dans le cas où le zygote est mâle que lorsqu'il est femelle, par le fait que le spermatozoïde androgène contient un chromo- some sexuel Y plus petit que le chromosome X du spermatozoïde gynogène, Une autre explication serait possible s'il se trouvait que dans les œufs réside une différence selon, que leur produit doit être mâle ou femelle. Mais ces explications fondées sur les chromosomes sexuels ne s'étendent pas aux gé- nérations ultérieures. La discussion des phénomènes relatifs à ce cas n'est pas présentée dans ce mémoire et l'auteur renvoie à ses mémoires anté- rieurs de 1910, 1912, 1914, et de 1916, ce dernier en collaboration avec Papanicolaou. — Y. Delage. ^ice (L. B.).' — Nouvelles observations sur les effets de l'alcool sur les Souris blanches. — Stockard (1912, 1913, 1916) a montré que les Cobayes, intoxiqués par inhalation d'alcool gazeux, étaient très sensibles à l'action de cette substance, l'action se faisant surtout sentir sur la vitalité de leur pro- géniture ; N. qui, dans une première série d'expériences, mélangeait de l'alcool à la nourriture, a adopté le mode d'inhalation de Stockard. Con- trairement aux résultats obtenus par ce dernier, N. constate que les Souris sont très résistantes (il est à noter que ces animaux sont immuns vis-à-vis de la toxine si virulente du bacille tétanique) ; la fécondité des Souris alcoo- lisées est plus grande que celle des témoins ; il y a un peu de mortalité dans la progéniture des Souris alcoolisées, de 6 à 9 %, proportion qui s'a- baisse k o o/o dans la seconde génération, alors qu'il ne meurt aucun des jeunes des Souris de contrôle. La croissance des jeunes de toutes les lignées alcoolisées est plutôt meilleure que d'ordinaire ; il n'y a pas d'avortements ni de monstres. — L. Cuénot. 24f> L'ANNEE BIOLOGIQUE. a-b-c) Pearl (Raymond). — Modifications expérimentales des cellules germinales. — \. Plan général des expériences avec l'alcool éthylique et les substances connexes. — Ce mémoire est le premier d'une série annoncée de travaux entrepris à l'effet de modifier par des actions extérieures, le plasma germinaiif des cellules sexuelles, d'atteindre les déterminants et de produire des modifications héréditaires. Les expériences ont porté sur des coqs de race Black Hambourg, et des poules de race Barred Plymouth Rocks. Les hybrides se sont montrés plus favorables aux expériences que les pro- duits de race pure. Les individus ont été traités comparativement avec des témoins par des inhalations d'alcool méthylique, éthylique et d'éther, jusqu'à l'extrême limite compatible avec une santé suffisante. Les expériences ont duré environ 7 mois. Des chiffres sont donnés, mais ne prendront leur si- gnification qu'à la fin des expériences. II. Effet de l'inhalation d'alcool et substances connexes sur le poulet domes- tique.— Le résultat général le plus remarquable est que, contrairement à ce qu'on pourrait attendre, l'alcool ne montre pas d'effet nocif bien marqué; généralement même il semble exercer une action favorable. Comparés aux témoins, les animaux traités montrent une mortalité diminuée de 41 %, après 15 mois de traitement une augmentation de poids supérieure de 10 % et une fécondité (mesurée par le nombre d'œufs pondus) égale. Tout au plus peut- on dire qu'ils ont une activité diminuée, conséquence de la présence de plus de graisse dans leurs tissus. III. Effet de l'alcoolisme et d'autres intoxications des parents, sur la progéniture. — Les œufs des individus intoxiqués sont plus souvent infer- tiles par suite de l'absence d'un zygote à leur intérieur que les œufs des individus normaux; et la différence est d'autant plus grande que l'intoxica- tion a été plus prononcée. Mais à cela se bornent les effets nocifs sur la pro- géniture. Les jeunes éclos d'œufs de parents intoxiqués, que l'intoxication ait porté sur un seul ou sur les deux parents, non-seulement ne montrent aucune tare, mais présentent sous plusieurs rapports une supériorité notable, en parti- culier en ce qui concerne le poids à l'éclosion, le taux de croissance ulté- rieure et la mortalité. Ce résultat paradoxal peut s'expliquer en admettant .qu'il y a des degrés dans la résistance initiale des cellules germinales devant former le zygote. Admettons 3 de ces degrés, les très sensibles, les modéré- ment sensibles, et les résistants. Aux premiers, l'action de l'alcool est fatale : elle imbibe la formation du zygote ; les seconds rendent compte du faible pourcentage des tares observées chez les intoxiqués; les derniers, au con- traire, résistent à l'alcool sans dommage. Il en résulte que ces derniers constituant la grande majorité, les survivants issus de parents intoxiqués constituent un groupe de choix sur lequel s'est exercée avant la naissance une sélection sévère, ce qui explique leur supériorité par rapport aux té- moins. — Y. Delage. Anonyme. — Effet de l'alcool sur la descendance. — Chez le rat, l'ab- sorption des vapeurs d'alcool par les parents pendant 90 minutes tous les jours, pendant 100 jours, ne s'est manifestée chez la descendance par aucune déficience somatique ou psychique. (D'après le travail de Mac Dowel fait au Laboratoire de Cold Spring Harbor.) — Y. Delage et M. Goldsmith. Fischer (E.). — Contributions mycologiques. — Entre autres sujets, l'auteur traite de l'hérédité de là réceptivité des plantes pour les chani- pignons parasites. Il a examiné la descendance de l'hybride Sorbus Aria X aucuparia {S. quercifolia) au point de vue de sa sensibilité au Gymnos- XV. - L'HÉRÉDITÉ. 247 porangium Iremclloides qui forme ses écidies sur Sorbus Aria, mais non sur, 5. aucuparia. Dans cette descendance, les formes avec feuilles du type Aria et celles qui se rapprochaient de ce type avec feuilles fortement incisées étaient sensibles au parasite. Parmi les formes dont les feuilles correspondaient au type quercifolia ou étaient intermédiaires entre celui-ci et le type Aucuparia. quelques-unes seulement étaient sensibles et la réceptivité ne marchait pas de pair avec la forme des feuilles. La formation des pycnides se produisit tard et celle des écidies encore plus tard ou pas du tout. On peut donc dire que le développement du champignon est d'au- tant plus retardé que le caractère Aucuparia est plus marqué. — F. PÉ- C H OUTRE. y) Hérédité de caractères divers. Anonyme. — Parents des grands hommes. — M. Redfield a suggéré l'idée que si l'on, trouve plus d'hommes de talent parmi les descendants de parents supérieurs, ce n'est pas parce que le descendant a -hérité d'une particularité inhérente au plasma germinatif, mais parce qu'il a profité de la transmission d'un <;aractére acquis ; et ce caractère, c'est le dévelop- pement psychique résultant de l'entraînement intensif des qualités men- tales chez les parents, en raison même de leur supériorité initiale. Pour obtenir des renseignements il a offert des primes à ceux qui lui signa- leraient des exceptions. Mais la difficulté est qu'il réclame des preuves portant sur quatre générations. L'auteur du présent article combat la suggestion de Redfield par diver.ses remarques : la supériorité fréquente des derniers nés dans les familles s'explique moins par l'âge de leurs parents que par la meilleure situation pécuniaire où ils sont parvenus et qui a permis l'instruction plus forte de leur dernier enfant; d'autre part, si l'idée était juste, elle devrait s'appliquer aux qualités physiques; or, l'étude des chevaux de course montre qu'il n'en est rien. — Y. Delage. Woods (Frederick Adams). — L'hérédité mentale. — La thèse générale de l'auteur, soutenue d'ailleurs par des arguments plutôt littéraires, histo- riques et sociologiques que biologiques, est que l'on n'a pas le droit d'at- tribuer, sans plus ample informé, à l'hérédité seule les ressemblances psy- chiques qui s'observent entre membres d'une même famille. La ressemblance de l'ambiance joue un rôle très considérable et qui, peut-être, peut expliquer beaucoup plus qu'on ne l'admet en général. A l'appui de sa thèse, l'auteur signale le fait de la dissemblance entre enfants d'un même couple en dépit de leur hérédité identique ['auteur ne paraît pas savoir que des différences héréditaires considérables peuvent exister entre les produits d'un même couple] et il met sur le compte d'une différence de l'ambiance toutes les différences psychiques observées. Le fait signalé que les chances de devenir un grand homme sont plus grandes lorsqu'il y a eu déjà des grands hommes dans la famille n'est pas pour lui plus démonstratif, les avantages de l'éducation étant au profit des membres des familles où il existe déjà des grands hommes. 11 signale encore quelques autres argu- ments de même nature et passibles des mêmes objections. — Y. Delage et M. GOLDSMITH. Siemens (H. "W.). — L'hérédité du goitre sporadique. — Le goitre n'est pas une maladie, mais un symptôme et les maladies qui déterminent ce symptôme peuvent être de nature très différentes. L'examen analytique 248 L'ANNEE BIOLOGIQUE. d'un tableau généalogique concernant des personnes malades du goitre engage l'auteur à conclure que certaines formes de goitre sporadique con- stituent, en effet, une anomalie de nature génotypique et sont, par con- séquent, héréditaires. Le mode de la transmission héréditaire n'a pu être fixé avec certitude. Les conditions d'hérédité différentes pourraient peut- être servir un jour à différencier les cas de goitre sporadique de ceux de goitre endémique. — J. Strohl. Holmes et Schofield (Richard O.). — Hérédité d'une mèche blanche. — Nouveau cas ajouté à tant d'autres connus. Ici la mèche se rencontre chez les garçons seuls et pas chez tous, et n'apparaît qu'à la puberté. Les filles ne la présentent jamais, mais la transmettent à leurs descendants mâles. Ce caractère se présente donc comme dominant chez les mâles et récessif chez les femelles, comme l'hémophilie, les cornes dans certains troupeaux et souvent la calvitie chez l'espèce humaine. — Y. Delage. Schofield (Richard). — Hérédité d'une bilobation de V oreille. — Ce caractère interprété hypothétiquement comme une mutation a été suivi dans une famille pendant quatre générations. La première origine est restée indéterminée. La transmission est fréquente, mais non constante, indépendante du sexe et très variable dans son degré et accompagnée parfois d'imperfection de l'ouïe : c'est un caractère imparfaitement domi- nant. — ^. Delage. Bryant (Frank A.). — L'hérédité du bégaiement. — II résulte d'obser- vations très étendues que le bégaiement est héréditaire. On le trouve, en effet, dans plus de la moitié des cas, chez quelques parents ou ancêtres, en l'absence des autres facteurs possibles de cette affection. L'imitation est souvent mise hors de cause, par le fait que le bégaiement commence dès les premières tentatives de parler et en l'absence de toute relation entre le parent porteur de l'hérédité et le sujet atteint. L'hérédité peut sauter une ou plusieurs générations et prendre le caractère de l'atavisme. Cette tare paraît de nature purement psychique. — Y. Delage et M. Goldsmitii. Anonyme. — La chorée de Huntington. — L'auteur signale le travail de C. B. Davenport et Elizabetii Muncey qui ont étudié I.OOO cas de cette maladie et ont pu la ramener à 6 progéniteurs. Elle est donc hautement héréditaire. — Y. Del.\ge et M. Goldsmith. Konradi (Daniel). — Transmission de la rage par hérédité. — De deux chiennes gravides inoculées avec du virus rabique, l'une a donné des petits qui ont vécu de deux à quatre semaines et dont le cerveau contenait des corpuscules de Negri, l'autre a mis bas sept semaines après l'inoculation, et les organes du petit inoculés à un cobaye lui ont transmis une rage typique. — H. Mouton. TVentworth (Ed-ward N.). — Hérédité de la fertilité chez le Mouton Southdoivn. — Le mouton peut avoir, au lieu d'un petit, nombre le plus fréquent, deux et même trois agneaux, très rarement quatre; la tendance à la multiparité est certainement héréditaire, bien que le mode de nour- riture, la race, l'âge des brebis aient une influence notable. Il n'apparaît pas qu'il y ait corrélation entre une haute fertilité et la présence de ma- melles supplémentaires, fonctionnelles ou non. — L. Cuénot. XV. — L'HERÉDITl':. 249 c. Transmission des caractères. y) Hérédité dans les unions consdnguines. Anonyme. — Une longue série d'unions consanguines. — Des cochons d'Inde au nombre de 25.000 ont été propagés par unions entre frères et sœurs pendant près de 70 générations. Contrairement à l'opinion des éle- veurs et conformément à celle des génétistes, il n'en est résulté aucune détérioration de la race, se manifestant par des défauts systématisés. Les défauts observés sont sporadiques, comme dans les autres modes de repro- duction. Les lignées parfaites donnent des produits encore meilleurs, les lignées imparfaites, des produits encore plus imparfaits que les parents, pouvant aboutir à l'extinction de la race. — Y. Delage et M. Goldsmitii. (l) Etudes mendéliennes ; hérédité dans les croisements ; caractères des hy- brides. Armbruster (L.), Nachtsheim (H.) et Rœmer (Th.). — Les hyméno- filêres en tant que sujets d'études des phénomènes héréditaires. Experimen- tum crucis theoriac mendelianae. — Les expériences de croisement entre individus provenant de gamètes séparés, non réunis en zygote, sont d'une importance capitale pour l'analyse de la constitution gamétique et, par conséquent, pour la vérification de la théorie mendélienne. Les auteurs passent en revue les espèces à reproduction parthénogénétique qui ont été examinées jusqu'à présent au point de vue cytologique et chez lesquelles le nombre des chromosomes est bien établi. 11 se trouve que, partout où la reproduction parthénogénétique donne des individus femelles, on se trouve en présence de parthénogenèse somatique (diploïde), comme chez la plupart des plantes à reproduction parthénogénétique, tandis que les mâles des ro- tifères et des hyménoptères sont le produit d'une parthénogenèse généra- tive (haploïde). Or, pour la vérification des principes mendéliens c'est à des individus présentant cette dernière constitution qu'il faut s'adresser. Le genre de vie et l'existence de variétés nettement distinctes font que de tous les organismes qui pourraient entrer en ligne de compte pour de pareilles expériences, d'hérédité les hyménoptères sociaux, et notamment les abeilles et les bourdons, présentent les conditions les plus favorables. En vue de pareilles expériences les auteurs exposent et analysent en détail les con- naissances dont la science dispose actuellement au sujet de ces insectes et tracent les grandes lignes d'un programme d'études. — J. Strohl. Castle ("W. E.) et "Wright (Sewall). — Etudes .mr l'hérédité chez les Cobayes et les Rats. — Ces études renferment trois travaux importants sur l'hérédité des caractères externes chez les Cobayes et les Rats, résultats d'un travail de plusieurs années ayant porté sur un matériel considérable. C, dans au voyage au Pérou, s'est proposé la recherche de l'ancêtre sau- vage du Cobaye domestique ; on savait déjà que ce n'est pas le Cavia rufes- cens du Brésil, car celui-ci est partiellement stérile avec le Cobaye domes- tique ; le Cavia aperea d'Argentine, fertile avec ce dernier, est intervenu peut-être dans sa formation ; C. démontre définitivement que l'ancêtre principal, sinon le seul, est le Cavia Culleri du Pérou, vivant dans la région où, depuis un temps immémorial, les Cobayes sont élevés à l'état domes- tique. Ces Cavia Culleri, très sauvages, ont une taille inférieure d'un tiers à celle du type domestique, avec lequel ils sont parfaitement fertiles; le 250 L'ANNEE BIOLOGIQUE. pelage est d'un gris brun, à poils tiquetés et le ventre est clair, teintes bien homochromes à celles du milieu aride oîi vivent ces animaux. C. a eu aussi entre les mains une race sauvage (Etat d'Ica) que von Tschudi avait déter- minée comme appartenant à l'espèce Cutleri ; en réalité, cette race d'Ica, très timide, de la taille du Cobaye domestique et de couleur agouti doré, est une forme marronne, nettement hétérozygote, qui renferme à l'état do- miné beaucoup de mutations régressives déjà connues chez les races élevées en domesticité au Pérou et en Europe. Par de nombreux croisements du Cobaye domestique avec le Cavia Cut- leri, la race sauvage d'Ica et une race domestique d'Aréquipa, C. et"W. ont élucidé complètement la constitution génétique des Cobayes : la formule du type sauvage, toujours parfaitement homozygote, comprend les facteurs men- déliens EABPC r S, sans compter quelques autres facteurs non analysés qui concernent surtout la panachure : E et A gouvernent la différenciation des couleurs foncées et du jaune dans le pelage ; B et P déterminent la sorte de couleur foncée dans les aires h pigmentation sombre du pelage et des yeux, sans influencer les aires jaunes; C est un facteur général de couleur ; r et S sont en rapport avec la disposition du poil lisse ou en ro- settes. Ces divers facteurs ont présenté des mutations, qui sont toutes régres- sives et dont les combinaisons correspondent à toutes les variétés domes- tiques connues de Cobayes. Quand E est remplacé par e, le pelage ne ren- ferme pas de noir; il passe au rouge, jaune ou crème; quand A est absent, il ne se forme pas de jaune, le pelage varie du noir au brun; quand B est remplacé par h, il n'y a pas de couleur de la série noir-sepia; il s'y substitue du brun dans les poils et les yeux. La catégorie C a présenté trois muta- tions C*^, C*" et C : C" détermine seulement un abaissement de l'intensité du jaune; tandis que C'' produit 'l'absence complète du jaune et un change- ment de couleur dans l'œil qui devient rouge ou brun rouge; C' amène l'albinisme partiel ou parfait avec les yeux roses. 11 paraît bien que plu- sieurs de ces facteurs génétiques ont une influence formatrice sur des chro- mogènes et des enzymes oxydantes du groupe de la tyrosinase; tantôt il se produit dans la peau et les yeux des enzymes dont l'action s'additionne, tantôt les enzymes ne se forment qu'incomplètement ou même pas du tout, ce qui donne toute une échelle de pigments allant du noir le plus intense au blanc pur. Il est très intéressant de constater que deux espèces sauvages, Cutleri et rufescens, qui sont vraisemblablement à peu près infertiles entre elles, ne diffèrent au point de vue génétique que par un unique facteur : l'A de. Cutleri (correspondant à un ventre de teinte claire chez la forme agouti) est rem- placé chez rufescens par un facteur A' (correspondant à un ventre tiqueté), dominé par A. Tous les autres facteurs paraissent être identiques chez les deux espèces. II est difficile de dire si l'infertilité est en rapport avec cette différence factorielle ou bien avec quelque autre chose de plus intime et de moins apparent. Si l'on comprend maintenant, d'une façon que l'on peut dire parfaite, l'hérédité des variations discontinues qui suivent les règles mendéliennes, celle des variations continues, comme la taille, les légères différences d'in- tensité dans un même coloris du pelage, la panachure blanche chez les Rats, etc., est beaucoup moins claire; C. et AV. l'ont également étudiée, mais il ne paraît pas qu'ils aient résolu complètement le problème. D'ordinaire, lorsqu'on croise deux formes qui ne diffèrent que par le degré d'une varia- tion continue (la taille par exemple), il y a fusion ou apparence de fusion chez les hybrides de première génération, qui sont plus ou moins inter- XV. - L'HÉRÉDITÉ. 251 médiaire entre les parents ; les individus de seconde génération présentent une variabilité assez étendue, comprenant comme extrêmes les types pa- rentaux, reliés par un grand nombre d'intermédiaires variés. Deux hypo- tlièses explicatives ont été proposées : pour C, le caractère continu est en rapport avec un facteur dont on peut comprendre l'effet en supposant qu'il conditionne quelque substance ou ferment variable en quantité : on comprend alors l'état intermédiaire des hybrides de F, ; d'autre part, les gamètes de ces hybrides renferment le caractère continu, non pas avec la valeur moyenne exacte entre les valeurs parentales, mais avec des valeurs fluctuant en plus et en moins autour de cette moyenne. [En somme, c'est ce que j'ai appelé autrefois une mutalion oscillante.] Enfin il est probable qu'il intervient, de plus, d'autre.s facteurs non génétiques, c'est-à-dire non transmissibles, qui modifient l'expression somatique du facteur germinal. Pour Nilsson-Ehle et d'autres, le caractère continu est en rapport avec de multiples facteurs germinau.x, qui, lorsqu'ils sont tous présents, ont une valeur cumulative; un moindre nombre de facteurs détermine un état plus faible du caractère. L'une et l'autre hypothèses rendent compte convena- blement des faits, et il est très difficile de choisir entre elles. Quand on pratique une sélection des meilleurs variants, soit dans un sens plus, soit dans un sens moins, on parvient à modifier graduellement et très rapidement le caractère continu, c'est-à-dire à faire progresser la moyenne des générations successives dans le sens de la sélection. Dans le cas classique de la panachure des Souris et des Rats, en partant d'un état moyen, on arrive d'une part à des animaux entièrement blancs, mais à yeux noirs, et d'autre part à des animaux entièrement colorés; C, repre- nant l'opinion que j'ai émise le premier, pense que la panachure est con- ditionnée non pas par des facteurs multiples, mais par un seul, qui est récessif au facteur de la coloration uniforme et qui présente la particularité d'être oscillant autour de la moyenne parentale, c'est-à-dire de présenter dans les gamètes des variations quantitatives. — L. Cuénût. Castle ("W. E.). — Rats panachés et multiples /'acteurs. — Dans le présent travail, C. répond aux critiques de Mac Dowell (1916), qui est partisan de l'intervention de multiples facteurs dans la panachure des Rats ; la sélection vers le plus ou le moins panaché serait l'accumulation de facteurs favora- bles ou défavorables à la panachure. C, au contraire, avec Cuénût, croit à un unique facteur, mais instable, dont les différentes positions sont hérédi- taires, mais toujours instables. Sans produire de faits nouveaux, C. reprend ses résultats antérieurs et les discute en face des critiques de Mac Dowell. 11 conclut encore une fois que les faits sont bien plus adéquats à l'hypothèse de l'unique facteur instable qu'à celle des facteurs multiples. Si la pana- chure des Rats est capable de modification indéfinie par sélection, il ne s'ensuit pas qu'il en soit de même pour tous les caractères héritables ; des limitations physiologiques arrêtent souvent la modification des caractères ; le nombre des soies de Drosop/iila ne peut augmenter au delà des limites du thorax ; une Betterave ne peut pas renfermer au delà de 25 % de sucre, etc. — L. CuÉNOT. a) Wright (Sewall). — Hérédité de la couleur chez les Mammifères. — Les résultats des hybridations sur la constitution des couleurs des Mammi- fères doivent maintenant être confrontés avec les recherches chimiques sur les pigments. La condition de plus intense pigmentation est représentée par la mélanine noire, qui peut être diluée de manières variées (bleu des 252 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Chats maltais, Souris et Lapins, brun des cheveux humains, sepia des Co- bayes). Une autre série est la série jaune orange, dont le rouge est l'expres- sion la plus intense, et les jaune et crème la plus diluée. Il y a aussi des bruns ou chocolats qui peuvent appartenir à l'une ou l'autre série, et ne peuvent être distingués que par l'expérience génétique. Au point de vue chimique, on sait que la mélanine est un résultat de l'oxydation de la tyro- sine ou produits voisins du métabolisme protéique, par l'intermédiaire d'en- zymes oxydantes peut-être sécrétées par le noyau des cellules pigmentaires ; or, on a trouvé dans la peau des animaux pigmentés de telles enzymes (per- oxydases), qui manquent dans les parties blanches des Lapins hollandais et chez les albinos, et il semble que les différentes couleurs soient dues soit à l'action d'enzymes spécifiques ou différant tout au moins dans leur pouvoir oxydant, le pouvoir le plus faible correspondant au jaune, le plus fort au noir. "W. a imaginé une hypothèse pour rendre compte de la formation des diverses couleurs, en accord avec les renseignements chimiques et généti- ques; il y aurait deux enzymes I et II, agissant sur un chromogène; l'en- zyme I serait nécessaire pour la production de n'importe quelle couleur, mais isolée produirait seulement du jaune, l'enzyme II, isolée, ne détermi- nerait aucune teinte, mais ajoutée au précédent, pourrait être l'origine des couleurs foncées jusqu'au noir. Les facteurs génétiques sont classés en deux catégories, agissant sur l'une ou l'autre des enzymes I et II : 1° ceux qui affectent la distribution et l'inten- sité de la couleur, quelle qu'elle soit, soit d'une façon générale (peau, poils et yeux), soit par contraste avec le blanc; 2° facteurs qui affectent la dis- tribution et l'intensité de la différenciation du jaune au noir; c'est-à-dire affectant la distribution du noir, brun, etc, en contraste avec le jaune (type Souris agouti), ou l'intensité des couleurs sombres sans toucher aux aires rouges (Souris chocolat à yeux bruns, sepia pâle à yeux rouges). — L. CuÉ- NOT. />) ^Wright (Sewall). — Hérédité de la couleur chez les Mammifères. 11. La Souris. — Le présent travail, consacré à la Souris, est une bonne revue critique des résultats obtenus pour l'hérédité des couleurs. Chez cette espèce, bien choisie pour les travaux expérimentaux, comme on sait, W. reconnaît les facteurs suivants : 1° facteurs qui affectent la distribution de la couleur en contraste avec le blanc, ou panachure (symboles S pour uniforme et .v pour panachure dominée, symboles V et v pour la panachure dominante) ; facteur d'intensité (1 et i), qui affaiblit la teinte des gris (gris pâle) et du jaune (jaune clair); 2° facteurs qui affectent la production de la couleur dans toutes les aires colorées de la peau, des poils et des yeux (C présence , de couleur et r, absence ou albinisme complet); 3" facteurs qui affectent la distribution et l'intensité de la différenciation du jaune au noir (symboles A// pour jaune, Al pour gris ;i ventre blanc, A pour agouti, A/y pour le noir); 4° facteurs qui affectent l'intensité des couleurs sombres seulement, avec effets sur la peau, les poils et les yeux (symboles B et b, ce dernier corres- pondant à l'agouti bruns et jaune à yeux brun; P et p, ce dernier correspon- dant à l'agouti à yeux roses). La formule complète (pour la couleur) de la Souris grise sauvage est Sv ICABP. — Parmi ces sept catégories de facteurs, il en est deux qui ne peuvent pas exister à l'état homozygote : c'est le jaune (ky) et la panachure dominante (V); la Souris n'est viable que si ces facteurs sont accompagnés par un de leurs allélomorphes. Kirkham [AOstracts Amer. Soc. ZooL, 1916, p. 8) areconnuque dans les croisements de jaune par jaune il y avait une notable dégénérescence parmi les embryons, ce qui est une XV. - LHÉRÉDITE. 253 intéressante confirmation physique de la conclusion basée sur l'expériencn génétique. Les facteurs de panaciiure présentent la particularité d'être os- cillants, c'est-à-dire de se traduire dans la progéniture par une valeur variable d'étendue du blanc, doii la suggestion que s peut cnrresj)ondre à une série d'alléloniorphes, s', ,s-, s-* de valeur différente. 11 y a encore quelques facteurs de coloration ; ¥\ ou Y^ X P<) ne donnent pour ainsi dire, aucune descendance. Cette stérilité des hybrides semble tenir uniquement au comportement des chromosomes au cours de la gamé- togénèse. Ce serait là une conséquence fatale de la constitution hétérogène des chromosomes, réunis dans les cellules génitales des hybrides et provenant de deux espèces différentes. — A la fin de son mémoire, M. procède à une révision de la classification des espèces du genre Biston connues en Europe et corrige à certains points de vue les indications récentes de Harrison, en considérant notamment l'armature copulatrice des diverses espèces. — J. Strohl. Adametz (Léop.). — Le mode d'hérédité de la boucle de karakoul au croi- sement entre des moutons à large queue [stéatoures] de race boukharienne et des moutons dits de Rambouillet. — La transmission héréditaire de la boucle de karakoul au croisement avec des races de moutons dont la toison ne pré- sente pas ce caractère se fait selon le type mendélien. La faculté de produc- tion d'une toison bouclée spécifique ne saurait donc être le résultat de cer- taines conditions climatiques de la Boukharie. Il doit, au contraire, s'agir d'une mutation apparue au cours delà domestication. Le caractère en ques- tion est dominant, mais sadominance est imparfaite, h. en juger des hybrides F^ qui présentent tous les passages entre le type Rambouillet et le type Karakoul. La boucle étant un caractère qui n'appartient qu'aux agneaux nouveau-nés, il s'agirait dans ce cas d'une dominance imparfaite tempo- raire. A. pense que l'apparition de la boucle de Karakoul est déterminée par la collaboration de plus de deux facteurs, alors que Davenport n'admet l'existence que d'un seul facteur pour la formation de la chevelure bouclée de l'homme de race blanche et Eue. Fischer celle de tout au plus deux fac- teurs pour la chevelure bouclée de la race hottentote. D'autre part, A. voit dans la transmission héréditaire de la boucle de ka-rakoul à travers des générations de race pure la manifestation de phénomènes de polymérie dans le sens de Nilsson-Ehle. — J. Strohl. Rasmuson (Hans). — Expériences d'hybridation sur la vif/ne. — L'au- teur a croisé diverses races et diverses espèces de vignes et notamment, outre Vitis vinifera, les espèces V. rupestris et riparia. Il a porté son atten- tion sur la transmission de divers caractères : sexe, coloration et forme des feuilles, changement de coloration du feuillage en automne et ses rapports avec la couleur des baies, revêtement duveteux des tiges et enfin degré de résistance contre le mildiou et contre le phylloxéra. L'importance des expé- XV. — L'HKRÉDITK. 260 rionces est, toutefois, pour le momcul. plutôt de nature théorique que pra- tiiiue. Il s'est trouvé, en effet, qu'au point de vue de la disjonction des caractères étudiés, les hybrides d'espèces se comportent tout comme les hy- brides de variétés. — J. Stroiil. Cole (Ruth D. ). — Imperfection du pollen et mutabilité dans le genre Rosa. — Les espèces du genre Rosa sont caractérisées par une stérilité très fré- quente de leur pollen et aussi par une grande variation dans la forme de ce dernier, ce qui indique qu'elles sont, dans une large mesure, d'origine hybride. La mutabilité des espèces de Roses ne peut être utilisée convena- blement en faveur de l'hypothèse de la mutation, puisque ce phénomène est évidemment le résultat d'une contamination hybride dans la nature. — P. GUÉRIN. Anonyme. — Le mariage entre races différentes conduit-il à la stérilité. — D'après les observations de A. E. Jenks, les unions entre individus de race différente diminuent la.fécondité et aboutissent à l'extinction des lignées. Il applique cette conclusion aux Etats-Un-is, dont la population est essentiel- lement mélangée. — Y. Delage et M. Goldsmith. Millet-Horsin, — Hybride en liberté de Tarin et de Chardonneret. — L'auteur a vu dans une cage trois oiseaux qui avaient été pris dans un même nid de Chardonneret. Ces oiseaux présentent des caractères intermédiaires entre le Tarin et le Chardonneret, l'auteur conclut qu'il avait affaire à des hybrides. — A. Menegaux. Tschermak (A. "V.). — Le croisement réciproque chez les poulets et sa signification pour une théorie de l'hérédité. — I . Des croisements réciproques opérés entre des races pures de poulets ayant fourni 161 bâtards ont permis de constater par l'examen de 32 caractères, dont 5 spécialement étudiés, que les produits de croisement présentent une grande différence selon que c'est le père ou la mère qui est emprunté à l'une ou à l'autre race. En général, dans la première génération bâtarde le type maternel l'emporte pour les ca ractères suivants : extension et répartition du pigment, dessin, nuance du plumage, présence ou absence de barbes sur le rachis des plumes; par contre, le type paternel se manifeste nettement dans la constitution de la crête. 2. Comme caractères nouveaux, apparaissent soit une coloration noire uniforme, soit une moucheture grise du plumage. 3. Les règles formulées jusqu'ici pour l'hérédité du caractère moucheté et son explication par une hérédité limitée au sexe n'accusent pas de valeur générale pour toutes les races ni pour leurs combinaisons. Par contre, une telle limitation au sexe se manifeste pour les caractères indiqués au numéro 1. 4. Dans la comparaison des deux croisements réciproques entre Cochinchina et J/morca certains carac- tères montrent à la génération II une dissociation mendélienne incontestable. Mais la dissociation n'estpas générale, par suite de la disparition partielle de l'un ou l'autre des caractères opposés, et la manifestation de ces caractères peut être inverse dans les deux formes du croisement réciproque, ou du moins montrer une tendance à devenir inverse. Cela s'applique à la forme de la crête, la nuance du plumage et des pattes. Pour d'autres caractères, tantôt la loi de Mendel s'applique, tantôt non, par exemple pour la pigmentation totale du plumage et les barbes du rachis. Certains caractères des parents peuvent entièrement disparaître dans la génération I et II et reparaître plus tard. û. Ces faits s'expliquent aisément par la tliéorie des facteurs, ou par la 270 L'ANNEE BIOLOGIQUE. théorie de présence ou d'absence de certains rudiments élémentaires, gènes ou facteurs. 6. Bifactoriels se montrent les caractères suivants : la différence entre crête simple ou élargie, rachis barbelé ou nu, coloration dorée ou grise des pattes ; trifactoriels se montrent : plumage entièrement pigmenté, noir, ou à pigmentation plus ou moins déficient, brun ou blanc. 7. La comparai- son des caractères hérités dans les croisements réciproques conduit à la théorie de l'affaiblissement de certains rudiments ou gènes : théorie de la génasthénie. 8 et 9. Cette génasthénie n'a pas sa source dans les produits sexuels, mais prend naissance après la fécondation dans l'hétérozygote, par suite précisément du caractère hétérogène des éléments participants à la fécondation. Les caractères présents d'un seul côté dans les produits sexuels haploïdes réunis par la fécondation se trouvent par cela même affaiblis; d'ailleurs les produits mâles ou femelles peuvent montrer selon les caractères une plus ou moins grande sensibilité à cette cause de détérioration. 10. Cette notion de la génasthénie mérite de retenir l'attention des chercheurs; elle peut expliquer des faits apparents de mutation ou d'atavisme; d'ailleurs, elle peut disparaître et se guérir à la suite d'un retour à la fécondation légi- time, comme aussi elle peut, dans la fécondation croisée, faire disparaître les éléments pathologiques. 11. La génasthénie donne une explication satis- faisante de diverses exceptions apparentes à la loi de dissociation de Mendel, en ce qu'elle supprime la manifestation extérieure de certains caractères ayant subi la dissociation. — Y. Delage. CHAPITRE XVf liO. variation Anonyme. — Supposed Degeneration of Vegetables in the Tropics. (Journ. of Heredity, VIII, janv., 20.) [281 Anonyme. — Studî/ of Egg-Production in Poultry. (Journ. of Heredity, VIII, march, 131.)' , [279 Anonyme. — A non-broody Strain of Rhode Island Red Foids. (Journ. of Heredity, VIII, april, 163.) [279 Anonyme. — The hairs of Nettles. (Journ. of Heredity, VIII, 240, 1 fîg.) [276 Anonyme. — The blind cave fîsh. (Journ. of Heredity, VIII, 448-451, 2 fig.) [279 Anonyme. — The too perfect milkvoeed. (Journ. of Heredity, VIII, 460-463, 1 fig.) [276 Anonyme. — The hairless dog. (Journ. of Heredity, VIII, 519-520, 2 fig.) [277 Blakeslee (A. F.). — Co7'n and éducation. (Journal of Heredity, VIII, 2, 4 fig.) [282 Cockerell (I. D. A.). — Somalie mutations in Sunftoiuers. (Journ. of Here- dity, VIII, 467-470, 2 fig.) [285 Dangeard (P. A.). — Note sur des cultures de Gonium sociale. (Bull. Soc. bot. de Fr., LXIII, 43-46.) [283 Devaux (H.). — Sur les procédés culturaux permettant d'augmenter beau- coup la production du blé. (C. R. Ac. Se, CLXIV, 191.) [279 De-witz (J.). — Ueber die Entstehung rudimentàrer Organe bei den Tieren. (Zool. Jahrb. (Abt. Allg. Zool.), XXXVI, 231-244.) [276 East (E. M.). — The bearing of some gênerai biological facts on bud- variation. (Amer. Natur., LI, 129-143.) [284 a) Hanee (Robert T.). — Studies on a race of Paramœcium possessing extra contractile vacuoles. I. An account of the morphology, physiology, genetics and cytology of this new race. (Journ. Exper. Zool., XXIII, 288- 326, 3 pi. 12 diagr.) [278 b) An attempt to modify the germ plasm of Œnolhera through the germinating seed. (Amer. Natur., Ll, 567-572.) [Traitement de graines d'Œnothera biennis par des substances va- riées, acides, alcools, etc., dans l'espoir de provoquer des mutations. Le 27V L'ANiNÉE BIULUGIQUE. seul résultat obtenu est d'abaisser le pouvoir gerininatif. — L. Cuénot. Hansen (Albert A.). — Natuml Dwarflnq. (Journ. of Heredity, VIIl, april, 160-162, 2 fig.) ■ [281 a) Harris (J, Arthur), Blakeslee (A. F.) and Kirkpatrick (Wm. F.)- — Interperiodic correlalion in the domesiic Fowl. (Proceed. Nat. Acad. Se. Etats-Unis, III, sept., 565-569.) [280 i) The application of correlalion formula lo the problem of varietal différences in disease résistance : data from the Vermonl experi ments ivith potaloes. (Amer. Natur., LI, 238-244.) [... L. Cuénot a) Harris (J. Arthur) and Lawrence (John V.j. — The osmoiic concen- tration of the sap of the leaoes of Mangrove trees. (Biol. Bull., XXXIl, 202-211.) [280 b) Cryoscopic déterminations on tissue fliiids of plants of Jamaican coastal déserts. (Bot. Gazette, LXIV, 285-305.) [281 Hegner (R. W.). — Singing Mice. (Amer. Natur., LI, 704.) [H. a eu entre les mains une Souris commune qui émettait des sons ; ces Souris chan- teuses ont déjà été rencontrées plusieurs fois ; ce sont toujours des femelles, et il ne semble pas que le caractère soit transmissible. — L. Cuénot. Hort (Edward C). — Morphological studies in the life-histories of Bac- terid. (Roy. Soc. Proceed., B 620, 468.) [286 Jennings (H. S.). — Observed Changes in Hereditary Characters in Rela- tion io Evolution. (Journal of the Washington Acad- Se, VII, N^ 10, 281- 301.) [274 Klebs (Georg). — Ueber erbliche BUltenanomalien beim Tabak. (Zeitschr. indukt. Abst. Vererbgsl., XVII, 53-119, 1 pi., 16 fig.) [283 (() Krieg (Hans). — Beitrâge zur Budimentierungsfrage nuch Beobachtuttgen an Chalcides tridactylus, Anguis fragilis und Lacerta serpa. (Zool. Anz., XLVIIl, 213-219, 5 fig.) [270 b) Pferdestudien an der Ost front. (Zool. Anz., XLIX, 197-205, 7 fig.) [Description de zébrures chez des chevaux russes. — Y. Delage. a) Lecaillon (A.). — Sur l'apparition de « Bivoltins accidentels » dans 1rs races nnivoltines de Bombyx du Mûrier et sur Vexplication rationnelle dr ce phénomène. (C. R. Ac. Se, CLXV, 603.) [Analysé avec le suivant. b) — — Sur les caractères spéciaux que présentent, aux différents stades de leur développement, les Bivoltins accidentels qui se produisent chez le Bombyx du Mûrier. (Ibid., 683.) [278 Lempen (Adolf). — Contribution à l'étude de ranatomie du cœur du veau dans V altitude et dans la plaine. (Thèse Méd. vét., Université Berne 191G, 85 pp., 4 fig., Extrait des Annales de Médecine vétérinaire de Bruxelles.) [280 Lotsy (J. P.). — Evolution by Means of Hyhridization. (La Haye, Martinus Nighoir, VIII 4- 160 pp., 1916.) [283 Lutz (L.). — Contribution à l'étude des organismes mycéliens des solutions pharmaceutiques. Végétation du Pénicillium glaucum sur le sirop de biio- dure de mercure (Sir-op de Gibert). (Bull. Soc. bot. de Fr., LXIII, 85-95.) [282 XVI. - VARIATION. 27.3 Markle (M. S.). — Root si/stenix of certain désert plants. (Bot. Gazette, LXIV, 117-205, 33 fig.) [Etude du système radiculaire d'un grand nombre de plantes de la région d'Âlbuquerque, dans la vallée du Rio Grande. Les racines pénètrent d'ordinaire profondément dans le sol; les Cactées et quelques arbustes ont toutefois un système radiculaire très superficiel. — P. Guérin. Mesnil (F.) et Caullery (M.). — Un nouveau type de dimorphisme évolutif chez une Annélide polychèle (Spio marlinensis Mesn). (G. R. Ac. Se, CLXV, 646.) [286 Moreau (F.). — Nouvelles observations sur les Mucorinées. I. De l'influence du milieu nutriti/' sur la végétation et sur la taille des spores du Sporo- dinia grandis. II. Quelques anomalies des sporangiophores du Sporodinia grandis et formation de pseudospores chez le Sporodinia grandis et le Mucor Mucedo. III. Sur des zygospores de Sporodinia grandis formées par hétérogamie (Bull. Soc. Myc. de Fr., XXXIII, 34-50.) [281 Osborn (Henry Fairfield). — Biocharacters as separable units of organic structure. (Amer. Natur., LI, 449-456.) [275 Pavillard (I.). — Un flagellé pélagique aberrant, le Pelagorhynchus ma- rinus. (C. R. Ac. Se, CLXIV, 238-240.) [Décrit sous le nom de Rhynchomonas marina par Lohmann, ce protiste possède non pas un seul, mais deux flagelles. P. fait connaître des détails méconnus sur sa constitution dans le stade adulte et le stade de repos. — M. Gard. Renner (O.). — Versuche iiber die gametische Konstitution der Oenotheren. (Zeitschr.'indukt. Abstanun. Vererbgslchre, XVIII, 121-294.) [284 Plate (L.). — Fauna ceylanica. III. Die rudimentàren Hinterftiigel von Phyllium pulchrifolium Serv. Q. fJenaische Zeitschr. Naturw., LIV, 43-66, 1 pi., 2 fig.) [276 Rommel (George M.). — The Ilen's annual vacation. (Journ. of Heredity VIll, march, 132-142, 2 dlgr., 8 fig.) [279 a) Shamel TA. D.). — Bud variation in lemons. (Journ. of Heredity, VIII, 2, 75-81, 1 pi.) . [285 b] Variation in artichokes. (Journ. of Heredity, VllI, 306-309.) [Ibid. c) Origine of the striped cane. (Journ. of Heredity, VllI, 471-472, 1 fig) [Ibid. Shufeldt (R. W.). — Remarkable buttonballs. (Journ. of Heredity, VIII, 310-311, 1 fig.) [277 Schumacher (Siegmond v.). — Ueber das Vorkommen von Schappen an den Ohrmascheln des Alpenschneehasen {Lepus varronis Mill). (Anat. Anz., L, 8 p., 3 fig.) [280 Schuster (Wilhelm). — Freinestende Hôhlenbrïiter . Vergangenheit und Zukunft der Sperlingsvôgel. (Zool. Anz., XLIX, 251-254.) [277 Stark (Peter). — Ueber die Variabilitat der BliUe von Paris quadrifolia (Ber. deutsch. bot. Ges., XXV, 476-489, I fig.) [Sera analysé dans le prochain volume. Stomps (Théo J.). — Ueber die verschiedenen Zustànde der Pangene. (Biol Centralbl., XXXVII, 161-177.) [274 Vries (Hugo de). — Halbmutanten und Zwillingsbaslarde. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXV, 128-135, 403-410, 3 fig.) [Sera analysé dans le prochain volume. l'année BIOLOCIgUE, xxu. 1917. 18 274 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Watt (Henry J.). — The typical form of the cochlea and Us variations. (Roy. Soc. Proceedings, B 618, 410.) [Etude anatomique des variations de forme et structure selon les espèces. — H. de Varigny. Yung (E.). — Les variations de la coquille d'Hélix pomatia. (Arch. Se. phys. et nat., XLIV, 74-75). [275 Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. III, y î VI ; XIV, 2° y ; XV, c o. a. Variation en général. Jennings (H. S.). — Les changements dans les caractères héréditaires et leur rapports avec révolution. — Conférence dont l'intérêt principal réside. dans la position que prend l'auteur dans le débat relatif à l'origine, à la nature et aux conséquences de la variation. S'appuyant sur des tra- vaux personnels sur Paramecium et sur Difflugia, ainsi que sur les travaux des autres chercheurs, il aboutit à la série de conclusions ci-dessous : 1° L'expérience, d'accord avec l'observation, montre que les organismes sont composés, dans une même espèce, de groupes indépendants, différant par de minimes caractères héréditaires. 2° Aussi bien dans la reproduction bi-parentale qu'uni-parentale, ces différences héréditaires entre les groupes sont assez minimes pour constituer après arrangement méthodique une série continue. 3° La paléontologie montre des faits semblables. 4» Il en est de même pour les Drosophiles qui ont été l'objet de si minutieuses études. 5° La variation n'a pas lieu nécessairement par sauts brusques ; ces sauts brusques peuvent se produire, mais la règle est la variation par petites différences. 6° La variation ne se montre pas orientée, comme si elle était prédéterminée : elle suit des directions variées. 7° Il n'est pas démontré que les changements héréditaires reposent sur une désintégration, c'est-à- dire sur un rejet de caractères, bien que cela puisse se présenter quelquefois. La théorie darwinienne, avec la variation lente dirigée par la sélection, est mieux que toute autre théorie en accord avec les faits actuels et paléonto- logiques. — Y. Delage. Stomps (Théo J.). — Les divers états des pangènes. — De Vries a défendu l'existence d'un état des pangènes qu'il désigne comme état d'équilibre labile. Extérieurement, l'état labile ne se laisse pas distinguer de l'état d'activité. Cer- taines influences peuvent transformer un pangène labile en pangène actif ou inactif et produisent ainsi une mutation. Celle-ci nous reste cachée dans la transformation de l'état labile en l'état actif, mais devient manifeste dans la transformation inverse. L'existence d'un grand nombre de pangènes labiles est la cause même de la mutabilité. L'auteur veut démontrer qu'il y a un autre état des pangènes, qu'il nomme perlabile. L'état labile est comparable à l'état perlabile. Mais tandis que la rencontre de pangènes antagonistes inac- tifs et labiles produit des individus de deux sortes, le mélange de cellules embryonnaires avec pangènes antagonistes, inactifs et perlabiles produit des plantes semblables, formées cependant de cellules à peu près de la mêjne manière ; S. est arrivé à cette conclusion en étudiant un individu albomar- giné né par mutation d'une lignée pure de Œnothera bicnnis. Celui-ci pro- XVI. VARIATION. ^Tf) duisit un rameau vert qui se maintint tel. Des graines nées par auto-fécon- dation des rameaux à bordure blanche sortirent uniquement des individus blancs qui dépérirent bientôt; des graines formées sur les rameaux verts sortirent des plantules exclusivement vertes. Le croisement bord blanc X vert provoqua une disjonction végétative de la plantule F< en complexes cel- lulaires verts et blancs. La descendance complètement blanche du rameau à bord blanc montre que cet individu ne représente ni une forme cons- tante nouvelle ni un premier représentant d'une race intermédiaire pana- chée, mais qu'il est né par mutation végétative. La cellule apicale du sommet végétatif se divise tangentiellement avant que commencent les divisions radiales et les cellules les plus extérieures des cellules-filles produisent la partie externe de l'écorce. La mutation albomarginée est due à l'inactivité du caractère « vert y devenu subitement latent. Ce caractère vert est un carac- tère perlabile ; il peut facilement passer à l'état inactif et donne de même une disjonction dans la première génération, mais une disjonction végéta- tive. — F. PÉCHOUTRE. Osborn (Henry Fairfield). — Biocaractères comme unités séparables de la structure organique. -^ O. propose le nouveau terme de Biocaractères pour désigner les caractères, grands ou petits, dont les études zoologiques, paié- ontologiques ou expérimentales prouvent l'indépendance dans les proces- sus d'hérédité, d'évolution ou de développement individuel : la paléonto- logie montre clairement que chaque organisme est constitué par un certain nombre de caractères séparables, par exemple les nouvelles cornes et les nouvelles pointes dentaires, les vertèbres, côtes et dents formées en sup- plément (réduplication de parties), etc. Cette séparabilité est prouvée par le fait que les biocaractères peuvent avoir différentes vitesses d'évolution dans différents phylums, qu'ils ont différents modes d'origine, soit par saltation (discontinuité de Bateson), soit par de petites gradations transmissibles (mu- tation de De Vries), soit par continuité (comme les changements de propor- tions, tels que la brachycéphalie et la dolichocéphalie) ; même les caractères continus par leur origine sont séparables ou discontinus dans leur hérédité, par exemple les caractères de proportions du Cheval et de l'Ane, les croise- ments entre types d'Hommes brachycéphales et dolichocéphales. — L. CuÉ- NOT. b. Formes de la variation. e) Variation de l'adulte. Yung (E.). — Les variations de la coquille d'Hélix pormatia. — Dans ce travail, Y. met en évidence l'abus de langage que commettent certains naturalistes en donnant le nom de variétés à des formes individuelles, anormales et non héréditaires, reliées au type normal par de nombreux intermédiaires. Ces prétendues variétés témoignent simplement de la forte variabilité de l'espèce sous l'influence de facteurs internes ou externes, d'ail- leurs pour la plupart inconnus. C'est ainsi que par des gradations indivi- duelles on peut passer du type normal de l'escargot des vignes à des formes globulaires ; celles-ci conduisent insensiblement aux formes aplaties (var. carinata et planorbaire), tandis que les formes coniques à apex très saillant conduisent à la var. scalaire, laquelle conduit à son tour aux formes dérou- lées ressemblant à un tire-bouchon. On trouve, d'autre part, tous les inter- médiaires entre les prétendus géants et les prétendus nains. Le poids 276 L'ANNEE BIOLOGIQUE. des coquilles est très variable, même dans les terrains calcaires. Quant à la variation sénestrogyre, elle n'est point aussi rare qu'on le croit généra- lement, puisque Y. en a recueilli plus de 125 cas. — M. Boubier. Ç) Variation régressive. a) Krieg (Hans). — La question de la régression d'après des observa- tions portant sur Chalcides tridactylus, Anguis fragilis et Lacerta serpa. — Communication préliminaire sur un grand travail qui sera publié après la guerre. L'auteur a pris pour termes de comparaison le lézard {Lacerta serpa), le Chalcides {Chalcides tridactylus) et l'orvet {Anguis fragilis). Il a mesuré toutes les parties de la ceinture scapulaire, prenant pour base uni- taire les dimensions du scapulocoracoïde qui est le plus fixe de tous ses os, et exprimé les longueurs des autres en. centièmes du précédent. La compa- raison chez un grand nombre d'individus lui a permis d'établir le taux de variabilité des diverses parties. La conclusion est la suivante : chez le lézard, dont le membre antérieur est fonctionnel et bien développé, la variabilité est faible de la ceinture scapulaire aussi bien que du sternum. Chez Chal- cides, dont le membre antérieur bien que très réduit est encore fonctionnel, la variabilité de la ceinture scapulaire est médiocre, mais la variabilité de l'appareil sternal, dont la fonction n'a rien de commun avec celle de la patte, est très grande. Enfin, chez l'orvet, dont le membre a disparu, la varia- bilité de la ceinture scapulaire est extrême et souvent différente des deux côtés. Cette variabilité est un premier phénomène précédant la régression. — Y. Delage. Dewitz (J.). — La formation d'organes rudimentaires chez les animaux. — A la suite d'un mémoire de Jacques Loeb sur la cécité de la faune des cavernes (voir Ann. BioL, XX, 305), D. résume ses propres opinions sur ce sujet, précédemment exposées à diverses reprises, et constate que L,oeb qui, en 1896, était d'une autre opinion, a peu à peu modifié ses conceptions et s'est rallié maintenant aux idées exprimés par D. Celles-ci consistent à admettre quel'aptérisme, la dégénération des yeux et la dépigmentation sont les conséquences d'une diminution des processus d'oxydation. — J. Strohl. 6) Plate (L.). — Fauna ceylanica. IIL Les ailes postérieures rudimentaires de Phyllium pulchrifolium Serv. Q . — Les ailes postérieures des Phyllium ont une longueur d'environ 4 millimètres. Ce sont des organes arrêtés à un stade embryonnaire de leur développement. 11 s'agirait, selon PI., d'organes rudimentaires typiques. C'est pour cette raison que l'auteur les a étudiés plus spécialement. Malgré leur état rudimentaire, elles ne pré- sentent pas de variabilité particulièrement prononcée, ni de désharmonie de leurs diverses parties, comme c'est si souvent le cas pour des organes rudi- ; mentaires. L'épiderme a le caractère d'un syncitium primitivement riche, en noyaux. Ces noyaux disparaissent ensuite au cours de l'ontogenèse, à la suite d'une désagrégation de leur chromatine. Pendant ces processus histo- logiques, les cellules amiboïdes du sang — sans doute à la suite d'un pro- cessus phagocytaire — forment des gouttes de sécrétion à l'intérieur de leur plasma. Ces gouttes sont finalement mises en liberté, à la suite de la des- truction des cellules amiboïdes ; elles passent alors dans le sang et servent! peut-être de nourriture à d'autres organes. L'état rudimentaire des ailesl postérieures doit, selon PI., être la suite du développement particulier desj ailes antérieurs et constituerait d'autre part une illustration remarquable de| XVI. - VARIATION. 277 l'action des principes lamarckiens, telle que PI. l'a démontré à d'autres occasions déj;\. On ne saurait, selon lui, expliquer la formation des ailes postérieures autrement qu'en acceptant la possibilité de l'hérédité des carac- tères acquis. Il serait important, toutefois, de voir si ces ailes rudimen- taires ne s'agrandissent pas de nouveau lorsqu'on a pris soin d'enlever dès le plus jeune âge les ailes antérieures. PI. se propose de faire, par la suite, des expériences de ce genre [XV, b, [3, c o]. — L'auteur croit à ia possibilité de l'hérédité des caractères acquis, mais il reconnaît que c'est un phénomène si rare ou qui réclame un temps si long d'action (peut-être des périodes géologiques' que les éleveurs de plantes peuvent le tenir pour non exis- tant. Toutes les expériences ont donné des résultats négatifs ; les exemples d'hérédité de caractères acquis doivent être si rares qu'ils sont indis- cernables des ordinaires variations de hasard; en particulier, les mutilations n'ont pas d'effet; lorsqu'on obtient de grandes fleurs chez les Chrysanthèmes en enlevant les branches latérales, il n'est pas vraisemblable que la plante aura à la génération suivante de plus larges fleurs qu'une plante-sœur qui n'a pas été traitée de cette façon. Les exemples de variation de bourgeons sont très rares, une fois sur 10.000 (Pomme de terre), une fois sur 200.000 pieds [Nicotiana), mais ils sont plus fréquents chez les Chrysanthèmes, les Roses et le Citronnier; ces mutations de bourgeons sont toujours régressives par rapport au type normal ; elles consistent en perte de piquants, de poils et autres caractères épidermiques; dans les parties végétatives, le vert devient rouge ou jaune doré, ou de l'anthocyane disparaît; les plantes deviennent panachées, en stries ou autrement ; il apparaît des fleurs doubles, des fas- ciations, des cas de nanisme, de feuilles laciniées, de fruits sans graines, etc. , en somme, la variation par bourgeons couvre un champ aussi large que la variation par graines, et il est peu de variations germinales qui n'aient été retrouvées dans les variations de bourgeons. Ces dernières sont plus fré- quentes chez les hybrides hétérozygotes que dans les races pures ; indéfini- ment transmissibles par la reproduction asexuelle, il est connu qu'elles ne sont pas transmises par les graines. — L. Cuénot. Cockerell (T. D. A.). — Mutation somatigue dans des Soleils. Un Gladio- lus aberrant. — Les variations par bourgeons montrent que des mutations peuvent se produire en dehors du génotype par des mutations somatiques. Celles-ci peuvent se concevoir comme résultat d'erreurs dans le partage des chromosomes dans la division nucléaire, une paire d'allélomorphes détermi- nant ou inhibiteurs de quelque caractère pouvant ainsi se trouver rejetée de la descendance d'une cellule de l'ontogenèse. L'auteur cite quelques cas susceptibles d'une interprétation de ce genre : soleils rouges [Heliaûthus) dont certains pétales sont rouges, Dahlias jaunes dont quelques têtes étaient blanches, Gladiolus à couleur aberrante. — Y. Delage. a) Shamel (A. D.). — Les variations de bourgeons dans les Citronniers. — Tels qu'ils sont propagés par les pépiniéristes, les Citronniers repré- sentent chacun la croissance d'un simple bourgeon. On pourrait supposer que chacun d'eux porte une grande variété de fruits, qui peuvent être à leur tour propagés. L'objet de cette étude est de déterminer l'étendue et la fréquence de ces variations de bourgeons, et la valeur commerciale comparée des diverses formes ainsi obtenues. On peut obtenir d'excellentes sortes par une sélection soignée. — F. Péchoutre. b) Shamel (A. D.). — Origine d'un roseau rayé. — La variété variegata d'Arundo Donax, intéressante comme plante d'ornement, a pour origine une 'variation par bourgeon, multipliée au moyen de la sélection par bourgeon. — Y. Delage. c) Shamel (A, D.). — Variations chez les Artichauts. — Il s'agit d'une grande variation des fleurs, et surtout des feuilles, apparue cliez des arti- '>8f> L'ANNEE BIOLOGIQUE. chants reproduits depuis plus ou moins longtemps par boutures, en sorte que ce cas appartient à la catégorie de la variation par bourgeons dans la—' reproduction agame. Les feuilles étaient d'une très grande taille et de forme extrêmement diverse, allant depuis un étroit ruban jusqu'à de larges feuilles profondément incisées. La partie comestible fournie par ces plantes anor- males étant plus développée qu'à l'ordinaire, il y aurait intérêt à les cultiver et à les propager, — Y. Delage. Hort (Edward C). — Etudes morphologiques sur la biologie des Bacté- ries. — L'auteur a étudié un certain nombre de bacilles d'espèces diverses, de provenance variée, cultivés en milieux variables, au point de vue de la varia- tion en forme, en dimensions, en mode de réacti,on à l'égard des réactifs. II a rencontré une grande variété, et les formes aberrantes sont nombreuses. Sans doute, elles le seraient plus encore si l'on étudiait les types non pas seulement dans des cultures artificielles, mais aussi dans les milieux naturels que sont les tissus et tumeurs du corps. De conclusion générale, il n'y en a pas, et dans les conclusions partielles on pourrait rencontrer plus de préci- sion, d'ordre et de méthode. Indiquons quelques-unes de celles-ci. Par exemple, il y a une connexion entre la composition chimique de la culture et la proportion des types aberrants. Ces derniers restent tels un certain temps (dans quelques sous-cultures) quand on les cultive dans le milieu normal ne provoquant pas d'aberrance. La reproduction par simple fusion binaire constitue le mode prédominant. Mais la gemmation se présente aussi dans la culture en couche mince (sur la lamelle porte-objet). Le nombre de types que l'on peut rencontrer dans une culture est élevé : il est de plus de cent. Les formes aberrantes sont dues à la gemmation, qui se présente sous trois formes : terminale, médiane, ou superficielle simple. Il existe des formes infiniment petites qui traversent les meilleurs filtres et qui font qu'on n'est jamais sûr de ne cultiver qu'une souche donnée dans une série de culture. Ce que l'auteur retient principalement de ses recherches, c'est que la simple fusion binaire n'est pas la méthode unique de reproduc- tion de ces organismes, et qu'on ne peut étudier, en réalité, qu'une partie d'un cycle vital qui paraît fort compliqué, par la culture en milieux syn- thétiques de laboratoire. — H. de Varigny. d. Résultats de la variation. Mesnil (F.) et Caullery (M.). — Un nouveau type de dimorphisme évolu- tif chez une annélide polychéte. — Dans la région où ont été faites ces obser- vations, on ne trouve qu'un Spionidien {Spio Martinensis) et on y trouve cependant deux sortes de pontes, présentant au début quelques différences secondaires et conduisant l'une et l'autre à travers deux évolutions fort différentes à une forme achevée, qui est celle de l'unique Spionidien adulte de la région. Dans l'une des pontes, les œufs donnent une larve pélagique à trois anneaux cétigères, conforme au type habituel des larves deSpionidiens; l'autre ponte, au contraire, n'a pas de larve pélagique, le développement est tout entier intra-nidamentaire et aboutit à une annélide achevée qui, au sortir du nid, a déjà 15 segments. Cette différence est due à ce que les pre- i mières larves écloses dévorent les œufs non encore éclos et que, plus tard, les larves les plus fortes dévorent les plus faibles. [Ces faits rappellent ceux bien connus relatifs à Salamandra maculosa et à .S. atra.'] Ce cannibalisme, cette adelphophagie, est la cause de la différence évolutive. Mais quelle est l'origine de la différence première dans le comportement des deux sortes XVI. — VARIATION. 287 de larves? Les auteurs ont constaté que les premières proviennent des individus de grande taille complètement murs, tandis que les secondes doivent leur origine à des individus devenus sexuellement mûrs avant d'avoir atteints toute leur croissance ; il y aurait donc là un nouvel exemple de pœcilogonie. — Y. Delage. CHAPITRE XVII ^ Lt'Origine des espèces Abel (O.)- — Palaeobiolpgie der Cephalopoden aus der Gruppe der Dibran- chiale7i. {léna, G. Fischer. 281 pp., 1 pi., 100 flg., 1916.) [Cité à titre bibliographique Anonyme. — To solve a Shorthorn Paradox. (Journ. of Heredity, Vlll, april, 163.) • [305 Anonyme. — The sweatinfj apparatus. (Journ. of Heredity, VIII, 221-223, 1 fig.) [313 Anonyme. — Why the cobbage butter fly does not increase more rapidly? (Journ. of Heredity, VIII, 312-313.) [311 Anonyme. — A new food mammal. (Journ. of Heredity, VIII, aug'., 339- 345, 4 fig.) [329 Anonyme. — Anls and aphids. (Journ. of Heredity, VIII, 363-365, 1 fig.) [316 Anonyme. — The Firefh/s light. (Journ. of Heredity, VIII, 368-372, 2 fig.) [314 Anonyme. — Skunk breeding. (Journ. of Heredity, VIII, 452-454, 1 fig.) ] [305 Anonyme. — Un ennemi indirect des plantations de caféiers à Java : la fourmi € Gramang ». (Rev. Gen. Se, XXVIII, N» 13, 389.) [320 Axt (Mary C). — Die Beugemuskeln der Hinterextremital von Emys blan- dingi Ein Beitrag zur Phylogenie dieser Muskeln. (Morphol, Jahrb., L, 351- 372', 8 pi., 3 fig.) ■ [332 Babcock (E. B.) and Lloyd (Francis B.). — Somalie ségrégation. (Journal of Heredity, VIII, 82-89, 2 fig.} [308 Bachmann (E.). — De Beziehungen der Kieselflechten zu ihrer Unterlage. m Bergkristall und Flint.{Ber. deutsch. bot. Ges., XXXV, 464-476, 8 fig.) [Sera analysé dans le prochain volume Baudoin (Marcel). — La dent de sagesse, qui est une fonction du mode d'' alimentation, n''est plus en voie ^'atrophie. (C. R. Ac. Se, CLXV, 367.) [331 Baumgârtel (Otto). — Studien iiber Pneumatokarpien. (Sitzungsber. d. Akademie d. Wissenschaften in Wien., Abteil. l, CXXVI, 13-39.) [329 Bêcher (Erich). — Die fremddienliche Zweckmiissigkeit der Pflanzengallen und die Ilypolltese eines ilherindividuellen Seelischen. (Leipzig, Veit et C'S 149 pp.) [323 XVI [. - ORIGINE DES ESPECES. 289 Bttren (G. von). — Beitra;/ znr Kenn/tiis des .yi/cels dcr (iallunf/ VoJkartia H. Maire [von /iUrcit). (Mitt. Naturforschenden Ges. I>erue, 16 pp., 9 fîg. et I plancJre col.) [325 Bittera (Jul. v.). — MànnUcke Coptilationsorgrinr di-r Miiriden. (Zool. Jahrb. (Abt. Syst.),-XLI, 399-418, 1 pl.i [314 Bonnevie iKr.). — MUteliungen iifjcr Ptcropoden. I. lieob-27G, T) pi., 2 fig.) 1328 Bordas (L.). — Du rôle de quelques Iclineumonides comme auxiliaires de l'arboriculture forestière. (C. R. Ac. Se, CLXIV, 923.) [311 Botke (J.). — Les motifs primitifs du dessin des ailes des Lépidoptères '■t leur origine phylélique. (Tijdschrift der nederlandsche Dierkundige Vereeniging, 2»^ série, XV, 114-260. 4 pL, 12 fig.) [335 Boulenger (G. A. ). — Sur Vorigine marine du qenre Salmo. (C. R. Ac. Se , CXLV. 104.) ' " [332 Bowman iH. H. N.]. — Ecology and phgsiologg of tlie Red Manqrove. iProeeed. Amer. Philos. Soc, LVl, X- 7, 589-672^ 6 pi.) - ^ [312 Burlet (H. M. de) et Correljé (J.). — Ueber Variationen des Musculus Inceps braehii. (Morpliol Jahrb., L, 403-416; 3 pi., 9 fig.) [332 Castle ("W. E.). — Le rôle de la sélection dans l'Evolution. (Rev. gén. des Se, 455-463.) [304 ChenoTveth (Homer E.). — Tlie réactions of certain moist foresl mammals ta air conditions and its hearinq on problems of mammalian distribution. (Biol. Bull., XXXII, 183-201.) ' [311 Cook (O. F.) and Gook (A.lice Carter i. — Polar bear Cacti. (Journ. of Heredity. VIII, 113-120, 6 fig.) [329 Courmont (L.) et Durand (P.). — Pénétraiion transcutanée du Spirochète de l'ictère hémorragique. (C. R. Soc. Biol., LXIX, 277-278.) [323 Crozier (W. J.). — Evidence of assorlive mating in a NudibrancJi. (Pro- ceed. Xat. Acad. Se. Etats-Unis, III, aug., 519-522, 2 fig.) [306 Cuénot (L.i. — Sepia officinal is est une espèce en voie de dissociation. (Arch. Zool. Exper.. LVI, 315-346.) [302 Daniel (Lucien). — Comment préserver nos cliênes. (C. R. Ac. Se, CLXIV, 957.) [338 Davis (Bradley Moore). — .4 crilicion of the évidence for Ihe mutation theory of De Vries from the behavior of species of Œnothera in crosses and in selfed Unes. (Proc. Xat. Acad. Sciences of the U. S. of America, III, 704-710.) [298 Deegener (P.). — Versuch :u einern System der Assoziations-und Sozietdts- formen in Tierreiche. (Zool. Anz., XLIX, 1-16.) [315 ai Delsman (H. C). — The gastrulation of Rana esculenta and of Rana fusca. (Koninkl. Akad. van Wetensch. Amsterdam, Proceedings, XIX, X*^ 7, 906-920.) [Analysé avec les suivants li< On tlie relation of the anus ta the blastopore and on the oriqin of the ta il in vertébrales. (Ibid., N^^ 9 et 10, 1256-1275.) ' [.331 c) Short history of the head of vertébrales. (Ibid., XX, N" 7, 1005- 1020.) [Ibid. l'année biologique, XXII. 1917. 19 290 L'ANiXEE BIOLOGIQUE. Diels iL.). — Neue Beitrât/e ziir Phylor/cnie der Angioi^permen. Zeitschr. indukt. Abst. Yererbgsl., XVII, 153-159.) [Expo.sé cri- tique de divers travaux (de Coulter et Land, de Nitschke et de Sinnot et Bailev) concernant la pliylogénèse de.s angio.spermes. — J. Stroiil Doflein (Fr.). — Sludien zur Nalurrjpschichte der Protozoen, IX. Rhizo- chrjisis, eine JJeberqangsform unter den niedern Protozoen. (Zool. Jahrb. (Abt. Anat.) XL, 383-420, 6 pi.) [334 Fischer (Kurt). — Die Begaltung bei Limax maximxis. (Jenaische Zeitschr. f. Naturwissensch., LV, 101-124, 1 pi., 14 fig.) [32«.i Franz (V.). — Die Zeitràume der Phylogenesis. (Biol. Centralbl., XXXVII, 148-155.) [330 Fru-wirth (C ). — Sélection in pure Unes. (Journal of Heredity, VII 1, 90-94, 1 fig.) [305 n) Galippe (V.). — Parasitisme normal et microbiose. (C. R. Ac. Se, CLXV, 162-164.) [Analy.sé avec les suivants fj) — — Parasitisme des graines et son importance en Biolotjie générale. (Ibid., 432-430.) ' [318 c) Parasitisme normal et microbiose. (Paris, Masson, 59 pp.) [Ibid. Gates (R. R.). — The mutation theorg and the species concept. (Amer. Natur., LI, 577-595.) [297 Godard fA ). — Les oiseaux nécessaires. (Rev. Fr. Ornitli., n" 98, 81-84.) [312 Gravier (Ch. J.). — Sur Vassocialion d'une Eponge siliceuse, (rune Anémone de mer et d'une Annrlide polt/chéle des profondeurs de l'Atlantique. (C. R. Ac. Se, CLXIV, 333.) ' [316 Gregory (William K.). — Genetics versus Paleontologg. (Amer. Xatur., LI, 022-635.) ' ' [297 Griiss (J.). — Die Anpassuny cines Pilzes (Ant/iomgces Renkaufii) an den Bliltenbau nnd den Bienenriissel. (Ber. deutch. bot. Ges.. XXXV, 746-76L 1 pi., 1 fig.). [Sera analysé dans le prochain volume Haeckel (Ernst). — Fi'mfzig .lahre Stmmesgêschichte. (Jenaische Zeitschr. Xaturw., LIX, 133-202.) ' •' [330 Hagedoorn(A. G. and A. 'L,.).— Bats and évolution. (Amer. Natur., LI,385.) [295 Hamilton (Clyde C). — The behavior of some soil insects in gradients of evaporatini/ power of air, carbon dioxide and ammonia. (Biol. BuU.. XXXII, 159-182.) [310 a) Harms (H.). — Weitere Beobachtungen iiber Kleistogamie bei Afrika- nischen Arten der Galtung Argirolobium. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXXV, 175-186.) [Sera analysé dans le prochain volume b) — — l'eber abnorme Blàten bei Nyssa sylvatica Marsh. (Ibid., 527-536, 1 fig.) ' [Id. Harris i^J. Arthur). — Biométrie sttidies on the Somalie and genclic phy- siology of the stigar Beet. (Amer. Natur., Ll, 507-512.)j [308 Hausman (Léon Augustus). — Observations on the ecology of the Pro- tozoa. (Amer Natur., LI, 156-272.) [Dans les difï'érents milieux aquatiques, il y a des associations différentes de Protozoaires ; la lumière, la nourriture, la température et la nature chimique de l'eau, la pi'ésence ou l'absence d'ennemis sont les facteurs les plus importants qui règlent la distribution. — L. Cuénot I XVI 1. — ORIGINE DES ESPECES. 291 Heikertinger (Franz). — Uehcr einif/e V<'rsuc/ie mil Li/lta vrsicntorid L. ziir se/fklioiu'slischen « Schutziiiiltcl -i-Fragc. (Biol. Ccntralbl., XXXVII, 440-4(50.) [301 Henuing lE.). — Beybi'rislagstifiniagen och nii/koplasinatcoricn. (ïidskrift for Laadtmàu, 38, 12 pp., Lund.) [324 Janicki^C). — ExperimentelU' Untertnichunyen zw hnlivickelung von Di- bot riocep II alus lattis. LTcber négative Versuche j'ungc Forellen, Heckle und Rarsche direkt mit Flimmcremhryonen zxi inflziercn. (Centralbl. Bakt., I, LXXIX, 443-461.) [32.' Janicki (G.) et Rosen (F.). — Le cycle évolutif du Dibothrioccphhalui^ latus. Bec/wrc/ics expérimentales et observations. (Bull. Soc. Xeuchàtel Se. Xat., XLII, r.»-53.) [322 Jegen (G.i. — C.ollyriclum Fabn [Bremser] Kos.mck. Fin /'arasil der Sinyva- ycl, sein Bau und seine Lebensgcschichtr. (Zcitsuhr. wissensch. Zool., CXVII, 400-553. 2 pi., Thèse es se. Université de Bi'de.) [:}21 Kashyap (Shio Ram.). — Notes on Equisetum débile Hoxb. lAnn. of Bot., 430-446, 3 fi,y. ) . [336 Kaudern ;Walter). — Studien iiber die mànnliclien Geschlechtsorgane von Sirenia. Hi/rcicoïdea und Proboscidea. (Zool. Jahrb. (Abt. Anat.), XL, 203-244, 16 fig.) [333 Keilin (D.). — Recherches sur les larves de diptères cyclorliaphes. (Tliï'se, Paris, 198 pp., 12 pi.) ' [322 Kempton (J. H.). — Prolective coloration in seeds of lioliviaii maize. (Journ. of Heredity, VIII, n'^ 5, 200-202, 1 fig.) [32^ Kolkwitz (R.). — Feber die Standorte der Salzp/lanzen. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXXV) 518-520.) [Sera analj'sé dans le prochain voIum(> Kranichfeld (Hermann). — Die Einwdnde Jferibert Nilsson's gegen die Mutationslehre von Hugo de Vries und .^ein Versuch, die bei Œnotliera, Lamarckiaiia beobachteten Mutations-und Kreuzungsersrheinunyen auf den Mendelismus zuriickzufi'ihrcn. (Biol. Centralbl., XXXVlI^ 01-98.) [299 Kuckuck ! P.) . — I eber Zwerggenerationen bei Pogotrichum und iiber die Fort- p/hmzuitg von Laminaria. (Ber. deutsch bot. Ges., XXXV, 557-578, 5 fig.) [Sera analysé dans le prochain volume Kylin (Harald). — Feber die Kâlteresistenz der Meeresnlgen. {Ber. deutsch. bot. Ges., XXXV, 370-384.) [Id. Lakon (Georg). — feber die Bediuyungen der Ileterophyllie hei Petrose- linum sativum. (Flora, Neue Folge;, 34-51.) [315 Lang (Wilh.). — Zur Ansteckung der Gerste durch Fstilayo nuda. (Ber. d. deutsch. bot. Gesellsch., XXXV, 4-20.) [Sera analysé dans le prochain volume liarger(R.). — Théorie de la Contre-Evolution ou Dégénérescence par V hé- rédité pathologique. (Paris, F. Alcan, XIV, 410 pp.) [330 a) Lenz (Fr.). — Der . Erhaltungsgrund der Myrmekophilie. (Zeitschr. of iudukt. Ab.stamm. Vererbgslehre, XVIII, 44-40.) [315 b\ ■ Alternative APjdi/ikationen bei Schmelterlingen. (Zeitschr. indukt. Abstamm. Vererbgslehre, X\III, 93-103.) [328 c) Einschilchterwiqsauslese nnd tveibiiche Wahl bei Tier und Mensch. ' (.\rch. Rass. Gesellsch. Biol., XII, 129-150.) [305 d) — — Der phylogenetische Ilaarverlust des MenscJien. (Arch, Rassen- Gcsellsch. Biol., XII, 333-330.) r3:u 292 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Letellier (A.). — Etudes de quelques gonidies de lichens. (Bull. Soc. bot de Genève, 2= sér., IX, 371-412, 6 fig. et 1 pi.) - [31G L'Hermitte (J.). — Aviceploloqie provençale. (Rev. Fr. Ornith.. n° 94, 18-21 ; no 95, 40-42; n» 96, 52-5b.) ' [314 Llignier (O.). — Sur la localisation des ovules dans les deux embranchements gymnospermiques. (Bull. soc. bot. de Fr., LXIII, 17-24; 1916 [1917].) [335 Lignier (O.) et Tison (Adr.). — La structure médulloscennc chez les Ephedra. (Bull. soc. bot. de Fr., LXIII, 47-55, 1916 [1917].) [335 a) Longley ("W. H.). — Chanqeable coloration in Brnchyura. (Proceed. Nat. Acad. Se. United State.s, III. 609-612.) ' [326 />) — — Studies upon the hiological significance of animal coloration. I. The colors and color chanqcs of West Indian recf fishes. (Journ. Exper. ZooL, XXIII, 533-597, 8 fig.) [326 c) TIte sélection problem. (Amer. Natur., LI, 250-25(">.; [Observations sur un article de Pearl, por- tant le même titre; L. pense que ni la recherche génétique, ni les études sur l'élimination ne prouvent d'une façon suffisante que la sélec- tion ne joue pas un rôle très important dans l'évolution. — L. Cuénot d) Studies upoit the hiological significance of animal coloration. II. A revised working hyj)Othesis of mimicry. (Amer. Natur., LI, 257-285.) [327 Lubosch-CW.) — Vergleichende Anatomie der Kaumuskeln der W irbeltière, in fiinf Teilen. IL (Jenaische Zeitschr. Naturw., LIV, 277-332.) [331 Mast (S. O.). — Mutation in Didinium nasutum. (Amer. Natur., LI, 351-360.) [301 May (H. G.). — Sélection for higher and loicer facet numbers in the bar- cyed race of Drosophila and the appearance of reverse imitations. (Biol. Bull., XXXIII, 361-395, 8 fig., 5 tables.) [304 Maybrook (A. C). — On tlie haustoria of Pedicullaris vulgaris Tournef. (Ann. of. Bot., XXXI, 499-511, 5 fig.) [326 Meek (A.). — The problem of Mussel culture. (Dove Marine Labor.. Report f. tlie yearending 30"' june 1917, 20-23.) [314 Meek (A.) and Stone (Dorothy). — Ilerring investigation, 1916-17. (Dove Marine Labor., Report f. tlie Year ending 30 "' june, 9-19.) [314 Mesnil (F.) et Roubaud (E.). — Sur la sensibilité du Chimpanzé au paludisme humain. (C. R. Ac. Se, CLXV, 39.) [323 Miehe (Hugo). — Weite7'e Untersuchungen ilber Baktericnsiensumbiose bel Ardisia crisjja. II. Die Pflanzc ohne Bakterien. (Jahrbiicher f. wiss. Bot., LVIII, 29-65.) [318 Moreau (F. et M"^'=). — Epicymatia aphthosw n. sp. parasite du Lichen Pel- tidea aphthosa lloffm. (Bull. soc. Myc. de Fr., XXXIII, 23-27.) [325 Naef (Adolf). — Die individuelle Entuncklung organischcr Formen als l'rkunde Huer S tammesgeschichte . (Thèse d'habilitation faculté des se. l'niversité de Zurich, 77 pp.) [330 Nienburg ("Wilhelm). — (Jeber die Beziehungen :trische7i den Algen und llgphen im Fléchi enthallus. (Zeitschr. f. Bot., IX, 529-545.) " [317 Pascher (Adolf). — Flaqellaten und Bliizopoden in ihren gegenseitigen Beziehungen. (Arch. Protistenkde. XXXVIII, 1-88, 05 fig.) [33:5 Pearl (Raymond). — The sélection problem. (Aiher. Natur., LI, 65-91.) [303 XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 293 Perrier (Edmond). — Sur lea échanfjes de faune entre la mer et les eaux douces et les coiisvqiiencfs qu'ils nitrainent an point de vue de la sexualité. (C. R. Ac. Se, CLXV, 748.) [307 Pictet (Arnold). — Sur Vorifiine de quelques races (jéoijrapldques de tépi- ilnptrn's. (.Vrcli. Se-, phys. et Nat., XLIV, 204-506.) [30G Pigorini (L.). — Sur le mécanisme de formation du cocon et sur sa signifi- cation hiolofiique. {\vc\\. ital. biol., LXV, fasc. III, 354.) [314 (O Plate (L.). — Fauna cei/lanica. II. Ubersicht ïiber Inologische Studien auf Ceylou. (lenaische Zeitsclir. Xatur., LIV, 1-42; 9 pi., 4 fig.) [308 //) Fauna Ceylanica III. Die rudimentàren Ilintcrfliii/el von PhyUium pulchrifolium Serv. Ç. (lenaische Zeitschr. N;ttur., LIV, 43-60, 1 pi. 2 fig.) [Voirch. XVI (1) Portier (Paul). — Recherches sur les microorqanismes symbiotiques dans la série animale. (C. R. Ac. Se, CLXV, 196-109.) [320 b) — — Rôle physiologique des symbiotes. (Ibid., 267-260.) [Analysé avec le précédent rt> Rabaud (E.). — La valeur de Fespèce dans la biologie co7itemporaine. ,Rev. Philos., LXXXIV, 170-186.] [295 b) L'immobilisation réflexe des arthropodes et des vertébrés. (Rev. gén. des Se, 1.35-141.) [314 a) Roubaud (E.). — Auto-inoculation et développement primaire, dans les muqueuses buccales, de la larve du Gastrophile equin (Oestre du cheval). (C. R. Ac. Se, CLXIV. 453.) [323 b) Les Anophèles français des régions non palustres sont-ils aptes à la transmission du paludisme? (C. R. Ac. Se, CLXV, 401.) [323 c) Essai sur la vie et la mort des espèces. (Bull. Scient. Fr. Belg., L, 287-380.) [302 (/) — — Observations hùdogiques sur Nasonia brevicornis Ashm., Chalcidide parasite des pupes de Muscides. Déterminisme physiologique de VInstinct de ponte; adaptation à la lutte contre les Glossines. (Bull. Scient. Fr. Belg., L, fasc. 4, 425-439, 1 fig.) [Voir ch. XIX, 2 Roule (Louis). — Sur les rapports de parenté du Saumon {Salmo salar L.) et des Truites d'Europe [Salmo trutta L., Salmo fario L. et var.) (C. R. Ac. Se, CLXV, 721.) . [332 Schierbeek (A.). — On the setal pattern of caterpillars andpupae. (Tijd- schrift der Neerland. dierkund. Vereeniging, XV, 2^ série, 261-418, 5 pi.) [335 Schmitz (H.). — Bioloqische Dezieliungen zanschen Dipteren und Schnecken. (Biol. Centralbl., XXXVll, 24-43, 7 fig.) [312 rt) Schroder (Bruno). — ScJnvebepflanzen aus dem Wigrysee bei Suwalki in Polen. (Ber. deutsch. bot. Ces., XXXV, 256-266, 1 fig.). [Sera analysé dans le prochain volume h) — — Phytoplo.nkton ans dem Schlawasee (Ber. deutsch. bot. Ges., XXXV, 681-695, I pi., 2 fig.) [Id. Sée (Pierre). — Stir les moi.'iissures causant l'altération du papier. (C. R. Ac. Se, CLXIV, 230-232.) [Les taches pigmentées sur les pages des vieux livres piqués, sont dues à des champignons inférieurs dont l'auteur donne la liste. — M. Garu 294 L'ANNEE BIOLOGIQUE. ShuU (A. Franklin). — The method of évolution from tite vieir-poinl of a lioieliclst. (Amer. Natur.. LI, 361-369.) [303 Sokoloivsky (Alexanderi. — Beitrar/e zur Biologie der See-Eleplianten. (Biol. Centralbl., XXXVII, 438-445, 2 fig.) [313 Strindberg (Henrik). — Kônnen die Mallophagen sic/i aucJi van Blut ihrer Wirtstiere erndhren? (Zool. Anz., XL^ III, 228-231.) [322 Studnicka l'F. K.). — Das Schéma der Wirbeltiercmgen. (Zoolog. Jalirb. iA'ot. Anat.), XL, 148, 12 fig.) [L'auteur expose ses conceptions siir l'origine phylétique des yeux des vertébrés en partant des conditions réalisées chez les larves de Ppiromyzon et notamment chez les stades dits Prnammocètes (Voyez Ann. Biol., XVIII, 487). Pareille tentative a l'avantage de considé- rer à la fois les yeux latéraux et les yeux frontaux (pariétaux). — J.Strohl Sumner (F. B.). — The rôle of imlalion in Ihe formation of narroirlg localized race of Deer-Mice (Pernmgscus). (Amer. Natur., LI, 173.) [306 Talyor (H. F.). — A morlality of fixités on (lie west coast of Florida. (Science. 13 avril, 367.)' [312 Theune (E.). — Beitrii'/e zur Biologie einiger geocarper Pflanzeyi. (Beit. Biologie der Pflanzen, XIII, 285-346, 1 pL, 26 fig., 1916.) [315 Tobler (F.). — Ein neues tropisches Phyllosiphon, seine Lebensweise und Entwickhing. (Jahrbiicher f. wiss. Bot., LVIII, 1-28.) [324 Trabut (M.). — Origine hybride de la hizerne cuUivée. (C. R. Ac. Se, CLXIV, 607-609.) [Voir ch. XV Valle Miranda (Francisco Gomez). — Contribution à l'élude du « Pro- tt'us viilgaris » Ifauser [Recherches biocliimique^ comparées sur une race pathogène et sur une rccce saprophyte). (Thèse Univ. Paris, 93 pp.,Gauthier- Villars.) ' • [301 VerhoefF (K. "W.i. — Zur vergleiclienden Morphologie des Abdomens der Coleopleren und liber die phylogenetische Bedeutumi desselben. (Zeifsclir. wisseusch. Zool., CXVII. 130-204. 2 pL, 12 fig.) ' [334 a) "Vries(H. de). — The origiit of the mutation tlieory. (The Monist, XXVII, X° 3, 403-410. • [297 h) Ueber monohybride MtUationev. [h\o\.Cen\v2i\h\..,WX\A\,\^^-\4S>.) [300 r) O-'.nnthera Laiiiarckiana mut. velutina. (iiot. Gazette. LXIII, 1-24, 1 pl.i ' [301 "Wagner (A.). — l'eber eine unzireckmassige Einrichtung im Bliitenbaue vo)i Lobelia laxi/lora. (Ber. deutsch. bot. Ges., XXXV, 360-369, 1 fig.) [Sera analysé dans le prochain volume "Wasmann (E. ). — Neue Anpassungstypen bei Dorylincngàsten AfrikaiCol . Staphylinidae).2lir>. Beiirnq zur Kenntnis der Myrmekophilie. (Zeitschr. wiss. Zool., CXVII, 257-300, 4 pi.) . [316 "Weese (A. O.). — An expérimental study of the reaction of Ihe Iforned Lizard Phrynosoma modestum Gir., a reptile of the semi-desert. (Biol. Bull., XXXll, 98-116. 1 diagr.) [311 "West (C). — On Stigeosporium Marattincearxim and the mycorrhiza i>f the Marattiaceae. (Ann. of Bot., XXXI, 77-100, pi. 111, 9 fig.) ['A^^y XVII. _ ORIGINE DES ESPÈCES. 295 Wheeler ( 'William Morton). — T/w phylogenetic devdopment ofsubapte- nins and apicrous c). Une espèce se constitue un gite en agglomérant ensemble les demeures d'autres espèces, sans tuer celles-ci {-21). Une espèce établit le corps d'une autre sans être vraimeni parasite (û-2). Une espèce habile le corps dune autre et lui emprunte en vrai parasite les éléments de sa nourriture. (1} Grenouilles mâles avec femelles d'autres espèces, crapauds ou carpes; Melilsea dichynna ^^ et M. athalia Q\ Zygaena trifolii c^ et Z. Filipen- dulae 9 ; Coccinella decempunctata çf et C bipunctata Q ; merle ^ et grive Ç ; chat sauvage et chat domestique: loups et chiens. (2) Fseudocopulation entre mâles de Rrenouilles el de crapauds; Rhayonycha mela/iura .-^ et Luciola lusitanica 9- 13) Etourneaux et bétail au pAturage: Pluvinnus aegypticus et Crocodilus niloticux; chauve-souris el troupeaux de bœufs. (4) Eupagurus pridea'u.rii et Adamsia palliata ; Eupagiirus bernardus et Ilydractinia c('Aina(«et autres. (S) Cajuponotus punclatus termitarius et divers Entérines q\. Anoplolermes ; Trigonia el Eutermes. (Ô) Fourmis et pucerons, Formica cinerea et Gargara genistae; fourmis el chenilles de Lycaenides; Termitapkis circmnvatata et Armitermes foreli , fourmis et chenilles de Psecadia pHsiella et P. decemgutella. (71 Fourmis et nombreux insectes symphiles, Termites et autres insectes symphiles. (8) Fourmis esclavagistes. [îii Formica consocians et F. incerta; Anergates et Tetramorium; Bombus sylvarum et B. arenicola; Bombus luconim et B.derhamellus ; fauvettes et jeunes rossignols; rouge-gorges et jeunes roitelets; jeunes coucous, et leurs parents nourriciers. (10) Chevaux sauvages et autruches, nandou et antilopes; girafes et éléphant?. (Ul Ciconia alba el Leploptihts crumcnifer. (i2i Corneilles et choucas; etourneaux, grive litorne et bruant jaune; roitelet huppé, mésange, grimperean, pics et Sitfa caesia. (13) Grue et alouette. (141 Termites voleurs chez d'autres termites; fourmis voleuses chez les termites; Antemnophorus chez Lafiius; GaLleria mellona chez Apis înellifica.\{lii) Staphylins chez Fourmis; Systellonolus irigullntua 9 chez Lasius niger; Solenopsis fugax chez certains Formica, Polyergus, Lasius, My7-miccb, Tetramorium, etc.; Larves de Metoecus chez Vespa vulgaris et V. germanica, Myrmédonies chez termites; Gonotodes kumeralis et Tupinambis nigropunctatus chez termites; bancs de harengs el ceux qui les suivent. (IGi Alcippe lampas el Eupagurus; Tr inodes h irtus et Tegenaria domestica; Dermestes erichsoni et Euprovtes chrysorrhea; Dermestes aurichalceus et Thaumetopœa pityocampa ; Oxysoma (iberthuri el Myrmecocyslus viaticus; certains Mallophages et Mammifères ou Oiseaux; Astacobdella, H istriohdeUa. Polia et les crustacés qui les hébergent. ^17) Caranx (rachurus avec Méduses; jeunes poissons avec Physalies; jeunes morues avec Cyanea, Crambessa. Amelia; Seranus avec Astraea; poissons, crabes, escargots, moules, vers, astéries, oursins, dans les récifs de corail. (18) Caranx Trachurus ,avec Méduses; jeunes poissons avec Physalies; jeunes morues avec (' y anea, Crambessa, Amelia: Serramus avec Astraea; habitants des récifs coralliens, \oissons, crustacés, gastéropodes, bivalves, vers, étoiles de mer et oursins. (l'J) Strongylognathus et Tetramorium. (20) Cirripédes sur les baleines el les requins; colonies de polypes sur des crabes; péritriches et infusoires tentacnliferes fixés sur coquillages, insectes ou crustacés. (21) Sphéries, Bithynies, Limnées, Planorbes, comme matériaux de construction de la demeure des larves de Limnophilus fïavicornis. (22) Fierasfer dans les Holothuries; jeunes Rodheus amarus dans Unio: llydraires. Actinies, Polychèles, Ophiures, Crustacés, dans les canaux des éponges. — Y. Delvge. II. — RÉUNIONS ESSENTIELLES OU SOjCIÉTÉS Colonies primaires : Membres issus d'une même mère et réunis dès leur origine. Colonies récipro(iues : lous les membres participent à l'avantage. Colonies lioraomurplies lous les participants similaires. Colonies hétéromorphes et polymorphes : membres non semblables entre eux. Colonies fissipares ; membres dérivant le autres par tissiparité fij. ^■^emmipares : membres dérivant les uns des autres par bourgeons restant adhérents ' Colonies fissipares (3\ Colonies gemmipares (4). Colonies irréeiproques : avantage unilatéral (î» Colonies secondaires : lusion d'individus primitivement séparés (0). Syn'pnedium : Colonie formée par la progéniture seule. !:iympaediujn homomorphe : Individus identiques saul le Sympaedium héieromor|the : Individus prùsenianl des dillr autres que les sexuelles Patrogynopaedium : Progéniture -{- l^s 2 parents. Patrogynopaedhim dimorphe : Progéniture dillérente des parents en tant que larves 1.3). Patrogynopaedium polymorphe : Dillérences multiples reposant sur la division du travail (l-t). Patropaedium : Progéniture + le pè Progéniture + la mère (lU). Patropaedium ; Progéniture + le père (17). été sexuelle des protozoai] Connubium shnplex : Union sexuelle entre métazoaires de sexe différents ou hermaphrodites. PoJygamium : Les participants sont au nombre de plus de -1. Polyginium : l mâle et plusieurs femelles |19,. 1 Icmelle et plusieurs mâles (50). Participants au nombre de deux de sexe dilVéreni ou hermaphrodites (21). uté : Promiscuité entre plusieurs mâles et plusieurs femelles (2-2). Réunion temporaire d'animaux monogames et pour la seule durée de la période des amours (-23). Per impie on en vue de l'accouplement en dehors d'un hiu de procréation, entre individus de même sexe, généralement mâles ;24). Praeconnubi'um . Kapprocheuieut d'individus de sexe oiflérent souvent non sex des amours (2;i). ellenient mûrs, non unis par des relations sexuelles, à la saison Synhesmium : Essaimage en commun sous la poussée de l'instinct sexuel. Essaim loriué de mâles seulement (-26;. Gynosynhe. formé de le Amphoteinsynhesmium : Essaim lo d'individus des deux sexes (28). ■ Réunion de plusieurs sympaediums (2«(). Syngynopaedium : Réunion de 2 ou plusieurs gynopaediums (30^. Sympatrogynopaedium : Réunion de 2 ou plusieurs patrogynopaediuras (311. Synandrium : Société exclusive de mâles, nécessairement temporaire, se dissociant à répO(jue des amours {32 Syngynium : Société exclusive de femelles, nécessairement temporaire, se dissociant a l'époque des amours (33^ Symphagium : Même définition que tableau I (34; SynrhortKm : iMéme définition que tableau I (3S). Même définition que tableau I (36). Symporium : Même définition que tableau I. mais un but commun (37). Sympileium : Symphagium dans lequel les participants unissent leurs forces pour triompher de leur proie (38). Sympaigmn : Réunion pour le but exclusif du jeu {3i Symphyla Réunion pour un but de protection (40). (1) Méandrines, Volvox. (2) Ascones, Eponges cornées, Hydrozoaire^, Anthozoaires, Clavellinldes, Pérophorides. [3\ Volvox. corps des Métazoaires. (4) Tubulaires, Campanulaires, Siphonophores, Bryozoaires, (ii) Colonie bouigeonnante avant la séparation des bourgeons. itJ) Gemmules des Spongilles, larves ou adultes des Spongiaires, rameaux d'Hydroides, larves ou rameaux d'Anlhozoaires. (7) Jeunes poissons, lièvres, oiseaux. (8) Abeilles à certains moments, après le premier essaimage; cité de Termites. (9) Gryllotalpa. ForficiHa. divers oiseaux, et mammifères. HO) Ruches, fourmilières. (11) Lions, Perdrix, oiseaux chanteurs et autres, oiseaux monogames. (12) Guanaco, Bison, Phoques et autres mammi- fères polygames. (13) Passalus. (14! Cité de Termites. [Vi) Epmoche, macropodes. (16) Glassosiphonies. divers amphibiens, comme Hylodes Uneatus, Pipa dorsigei'a. (17) Syngnathus. Hippocampus. Alytes. Arthroleptia.PhyUohalcs, Rhinoderma. (18) l'nion du primite et du satellite chez les Gregarines. Conjugaison chez les ciliés. (19) Scarabées, oiseaux et mammi- fères potygines. (20) Moineau, lièvre, renard ; Pr>)xinus laevis. divers Insectes (double copulation/^ Afrippe lampas. -.il Anoures, toi-tues, nombreux oiseaux. (22i Nombreux poissons dans leur frayère; chamois, bison, sangliers au moment du rut. (23i Monogamie combinée de vipères. i24i ,-:^>^~' .l/././v mt-lIiflca.Lucanus cervus. Melolontha vulgaris, M.hippocas- tani. Rhizotrogus sotstitialis Agkia tau. Laaiocampa guercus. Gonopteryx r/tamni, Musra domostica', Li'i'wi"'' ■-!''!in-a(a. (25) Divers grenouilles et oiseaux, Spongieola. Eiconaxius. certains Alpheus et autres. (20) Ephemera vulgata. Tendipedides. Homaiomya canicularis. (27; Emi^/s Onrruds .-it^) Diverses fourmis, Adcla viridetla. (29) Certains jeunes poissons, cerf à certaines époques. (30i Certaines fourmis, Phoca groentandica. frichechus rosmarus. Sus Smifa. a certaines époques. (311 Cercopiiheciis. Cynocephalus, Mycetes. Marmota. Oryrtolagus cunimlu.s Marrorhinus leoninus, Catlorhinus ursinus. Eléphant, grands ruminants, antilopes, etc.; Larus ridibundxis, Philketaerus socius. Carvus frugilegus. Sturnus vulgaris. rubieus mouedula. etc. (32) Phoca groenlandica, Ovis aminon. Antilope, Poêphagus qrunniens, Rupicapra rupicapa, Cervus elaphus. Sus- scrofiXf MeleaQris gallopavo. Leuciscus mtilus. rxi Gasterosteus aculeatus. Leuciscus rutilus. (34) Certaines mouettes, nécropnores à certaines époques. (3S1 Etourneaux passant la nuit en groupes. Roitelet. i,30i Certaines abeilles solitaires. {37} Baleines, Equus hemonius, rats migrateurs, oiseaux migrateurs, Essaims d'abeilles, Sciara militaris. (38) Loups, chacals, cormoran. (3;»i Gyrinus. [W] Nombreux bancs de poissons, divers hyménoptères solitaires dans diverses circonstances. RÉUNIONS ACCIDENTELLES OU ASSOCIATIONS dislincls soudés en une même colonie. rphes iihlahles (1). Colonies primaires. -Individus et a^ssoeîés dès'îlur nafssanrc. Colonies Hétéromorplies : Individus diltcrents entre eux (2). Colonies secondaires.- Issus ou non d'une même mère, d'abord séparés, puis concrescents. Colonies concrescenles par ontogenèse : Issus fois sur 6 la maladie à cet animal, même lorsque les poils ont été simplement coupés aux ciseaux sans traction ; ainsi est démontré le fait de la pénétration transcutanée du parasite, à travers la peau rigoureusement intacte. La moindre lésion de î'épiderme augmente les chances d'infection. — Y. Delage. a) Roubaud (E.). — Auto-inoculation et développement primaire, dans les muqueuses buccales, de la larve du Gasti^ophile èquin [Œstre du cheval). — Les procédés simplistes invoqués pour expliquer l'infestation ne' sont pas vérifiés par une observation attentive; de l'œuf sort une larve primaire qui est libérée par frictions, en particulier au contact des lèvres ou des gencives de l'animal et sïnocule immédiatement sous l'épithélium où elle chemine en s'accroissant jusqu'à la première mue. — ■ Y. Delage. Il) Roubaud (E.). — Les Anophèles français des régions non palustres sont-ils aptes à la transmission du paludisme? — Les Anophèles maculi- pennis des régions non palustres de la France, considérés comme consti- tuant peut-être une race réfractaire au paludisme, sont, au contraire, des agents de transmission parfaitement efficaces dès qu'ils peuvent piquer des paludéens. — Y. Delage. Mesnil (F.) et Roubaud (E.). — Sur la sensibilité du chimpanzé au paludisme humain. — On sait que les hématozoaires de l'homme et des divers singes sont, en général, spécifiques c'est-à-dire non inoculables d'une espèce à IJautre. Cependant les auteurs ont réussi une inoculation positive de l'hé- matozoaire du paludisme humain au chimpanzé. Mais cette inoculation a été difficile, révolution des parasites dans le sang du singe a été pénible, peu abondante, de courte durée et ne s'e.st pas sensiblement accompagnée de fièvre. — Y. Del.\ge. Bêcher (Erich). — La finalité altruiste des galles et l'hypothèse d'un principe psychique supra-individuel. — Sans vouloir retourner aux con- ceptions téléologiques d'une philosophie théiste aujourd'hui abandonnée, B. admet qu'il puisse y avoir entre l'hôte et le parasite certains rapports 324 L'ANNEE BIOLOGIQUE. de nature psychique que l'hôte est intéressé au bien-être du parasite et manifeste à la rigueur cet intérêt d'une manière active. C'est à cm point de vue que l'auteur, qui est professeur de philosophie à Munich, analyse la morphologie, la biologie et l'étiologie des galles, en se basant sur les données que lui fournit le traité de Kuster. 11 pense pouvoir expliquer les actes de prévenance de la plante envers les parasites par une exten- sion de la théorie psycholamarckiste et en tenant compte de certaines con- ceptions bergsoniennes. [Dans une analyse du présent livre (dans Die Naturwissenschaften, V, fasc. 33, p. 507) KiiSTER désapprouve l'hypothèse et la méthode de B.]. — J. Strohl. Tobler (F.). — Un Phyllosiphon tropical nouveau, son genre de vie et son développement. — Le Phyllosiphon aslèri forme est une Siphonée vivant dans l'intérieur de la feuille de Zamioculcas zamiifolia, Aracée de l'Afrique orientale ; ce parasite provoque la formation de taches jaune clair de la grandeur d'une pièce d'un centime sur les feuilles de son hôte: ces taches sont le plus souvent soulevées en bourrelet, par le fait que, sous l'influence de son parasite, les cellules de la feuille se remettent;! se diviser; il se forme donc une véritable cécidie. Dans les feuilles infectées, il y a une forte dimi- nution (le la quantité d'amidon; il est donc probable que le Phyllosiphon sécrète un ferment amylolytique. La chloropliylle de la feuille diminue au fur et à mesure que le parasite devient lui-même plus vert. Mais autour de la région 'occupée par le parasite, il reste une zone verte qui persiste alors même qu'à la fin de la vie de la feuille tout le reste de celle-ci perd sa chlo- rophylle. Entre les siphons de l'algue, les cellules de la feuille ont un noyau en dégénérescence et contiennent de l'oxalate de calcium sous forme de sable cristallin. — A. Maillefer. Henning lE.). — La législation du Berberis et la théorie du mycoplasma. — L'Académie suédoise d'agriculture, désireuse d'obtenir l'aide du législateur dans la lutte contre la propagation de la rouille noire 'par l'intermédiaire des pieds d'Epine-vinette, était arrivée en septembre 1916 aux conclusions sui- vantes : 1° défense de vendre et de planter l'Epinette-vinette ; '2'^ destruction absolue par les propriétaires de tous les pieds de Berberis jusqu'à une dis- tance de 200 mètres des champs cultivés pendant une période de cinq ans. Le professeur J. Eriksson a soulevé quelques objections. Sans parler de dé- penses entraînées par la destruction des Berhcris, il croit que cette mesure n'offre pas une garantie suffisante et il rappelle que l'expérience a montré que la présence du Berberis n'offre un grand danger que pour les champs rapprochés. Au lieu d'avoir recours à la loi, il serait plus à propos que les sociétés d'agriculture agissent par persuasion et provoquent la destruction des pieds de Berberis qui bordent les voies de chemin de fer ou les gares, ceux qui se trouvent dans les jardinets ou qui bordent les tirands jardins ou les bois. Toutefois la vente et l'importation de ces plantes doit être défendue par la loi. H., dans son travail, oppose les remarques suivantes. Le fait que la rouille noire dans les pays plus chauds sévit durement sur le blé, même quand il n'y a pas de lierbcris, n'est pas dû à l'existence d'un mycoplasma, mais à la circonstance que le parasite persiste toute l'année sous la forme d'Urcdo. Eriksonn insiste sur le fait qu'un pied rouillé de Berberis ne peut contaminer que l'espèce de céréale à laquelle appartientla rouille considérée. Mais H. objecte qu'un même pied d'Epine-Vinette peut être infecté par des rouillesdiverses, et, par suite, contaminer diverses céréales. Demême, H. nie. contrairement à l'affirmation d'EaiKSO.NN, que la rouille puisse provenir sur XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 32Ô le blé de causes internes. Les régions qui ne connaissent pas la rouiKe sont celles qui u"ont pas de lierberis et l'opinion d'ERiKSONN que la cause princi- pale de la maladie réside dans un germe caché hérité de la plante-mère n'est pas a,dmise par H. La lutte contre la rouille noire par la destruction des Ber/jeris n'est pas en accord avec la théorie du mycoplasma. — F. PÉ- f'HOUTRF.. Buren (G. von). — Conlribulion à la connaissance du mycélium du genre Yolkartia (/?. Mano) von Bilven. — L'auteur a réussi à démontrer que chez Volkartia umbelUfcrarum et F. rhaetica il y a persistance du mycélium dans le rhizome. Chez les plantes malades ([ui passent l'hiver, la plupart des feuilles sont attaquées par le champignon. L'étude anatomique démontre la présence du mycélium de y.xmbdliferarum dans le tissu sous-épidermique de l'excavation de la face supérieure du pétiole, dans la partie supérieure du rhizome, dans le dermatogène et le périblème et dans les ébauches des liourgeons axillaires. Dans les exemplaires en fleurs d'Ileracleiim Sphondy- lium on le trouve dans les rayons des ombellules, dans la paroi du pistil et dans le nucelle; dans quelques préparations, ou pouvait constater que des hyphes avaient pénétré dans le sac embryonnaire. La question de la trans- mission du parasite par les graines, et d'une façon générale la première infection de l'hôte par les parasites, doit être soumise à de nouvelles reèherches. — F. Péciioutre. Moreau (F. et M"'^). — Epicymatia aphthosœ-n. sp., parasite du Lichen Peltidea aphthosa Iloffrn. — Les ascospores de VEpicymatia aphthosœ, à la fin bicellulaires. naissent unicellulaires et uninucléées; leur noyau se divise et une cloison se forme. Des rayons archoplasmiques interviennent dans leur délimitation. — F. Moreau. "West (G.). — Sur StigeospoHum Marattiacearum et les mycorrhizes des Marattiacées. — Stiy. Marattiacearum est un mycorrhize endotrophique, qui vit dans les racines de certains genres de Marattiacées (Angiopteris, Archan- giopteris, Kaulfussia, Marattia). Les hyphes ne quittent jamais la racine de i'hote; celle-ci, en effet, dans sa couche corticale externe, n'en renferme que quelques-uns, qui sont les hyphes infectants, car ils sont toujours plus âgés que ceux rencontrés dans la couche corticale interne; souvent même ils sont vides et morts. Par conséquent, le champignon n'a pas pour fonction d'ab- sorber dans le sol environnant certaines substances nutritives pour les céder ensuite, modifiées ou non, aux tissus de l'hôte; il ne supplée ni ne remplace les poils radicaux dont la distribution n'est d'ailleurs en aucune façon influencée par la présence du champignon. Celui-ci, d'autre part, ne paraît pas se comporter comme un véritable parasite, car il ne cause aucun dom- mage évident à la plante attaquée. La Fougère, par contre, joue probable- ment vis-à-vis de l'endophyte (qui est peut être un anaérobie facultatif) un rôle protecteur en le mettant à l'abri d'un excès d'oxygène. En tout cas, elle lui fournit la totalité ou, du moins, la majeure partie des matières nutritives dont il a besoin : l'amidon, notamment, disparait de toutes les cellules enva- hies par le mycélium. En somme, dans cette association tout ou presque tout est à l'avantage du champignon. De plus, comme aucun tort visible n'est fait aux cellules des racines infectées, il semblerait que Slig. Marattiacearum partage, avec la plupart des mycorrhizes étudiés par Gallaud. la faculté d'obtenir du contenu cellulaire non vivant (amidon, sucres, etc.) toute la nourriture qu'il exige de son hôte. Quant à la position systématique du 3Q& , L'ANNEE BIOLOGIQUE. chami^ignon, Fauteur ne peut l'établir avec certitude, car il n'a pas observé d'organes reproducteurs sexués. En s'appuyant uniquement .sur le caractère du mycélium, il est amené à placer ce parasite dans le groupe des Péronos- porées, tout près du genre Phylophthora. avec lequel il présente des pro- priétés communes, notamment celle de produire des spores de repos à parois épaissies. Toutefois, comme l'espèce étudiée diffère trop de Phytoph- thora pour qu'on puisse l'inclure dans le même genre, l'auteur propose de créer un nouveau genre, Slif/eosporium et une nouvelle espèce St. Mtirattia- cearum. "W., en outre, décrit brièvement un autre mycorrhize, qu'il ne dénomme pas et qui vit dans les racines du g. Danaea. — A. de Puym.alv. Maybrook (A. C). — Sur les suçoirs de Pedicularis viilgaris Tourne/'. — La .structure des suçoirs ne varie pas, que la plante attaque des racines étrangères ou ses propres racines. Ce fait est en contradiction avec ce qui se passe chez Olax. Les suçoirs de P. vulgaris possèdent des phlœolrnchèides . ^ qui cependant diffèrent de celles décrites par Benson chez Exocarpus en ce qu'elles sont nucléées; leur noyau, en outre, ne pré.sente aucun signe de dégénérescence. Le phloème est absent dans les suçoirs ; il manque égale- ment dans les racines, où l'on trouve à sa place des cellules parenchyma- teuses allongées. Par contre, toutes les cellules conductrices lignifiées, aussi bien celles des racines que celles des suçoirs, ont un contenu protoplasmique abondant et l'auteur estime qu'elles se sont ainsi adaptées à conduire indis- tinctement les matières nutritives organiques et inorganiques, ce qui expli- querait l'absence du phloème. En somme, P. vulgaris. parasite des racines, est caractérisé par des suçoirs moins différenciés que ceux offerts habitjiel- lemefit par les parasites des tiges. — A. de Puv.vfALV. Coloration protectrice. a) Longley ("W. H.j. — Changements de couleur chez Brachyura. — Les adaptations momentanées, par des changements de couleur, aux variations du milieu ambiant ont été beaucoup moins souvent con.statées chez les bra- chyures que chez d'autres crustacés, cependant ils ont été signalés chez un certain nombre. L'auteur ajoute à cette liste de nombreux exemples person- nels montrant chez diverses espèces, Caliinectus, Ocypoda, Gelasimns, etc., que la couleur s'harmonise dans une certaine mesure en l'espace de quelques minutes avec la couleur du fond, et qu'elle devient plus claire quand la température de l'eau s'élève notablement. — Y. Del.\ge. b) Longley ('W. H.). — Elude sur la signification biologique de la colo- ration chez les animaux. I. Les couletirs et changements de couleur des pois- sons des récifs coralliens des Indes occidentales. — Le type général est la coloration dégradée régulièrement du dos au ventre; le premier étant le plus foncé, le second le plus clair, condition qui a pour effet défaire dispa- raître l'apparence d'un corps solide lorsque la lumière tombe du haut en bas. ainsi qu'il résulte des expériences de Tha\^r. Des changements de couleur existant même chez les plus vivement colorés tendent à les rappro- cher de la nuance du fond; avant ces changements, leur couleur normale rapi)elle déjà celle du fond. Ceux qui ont des défenses particulières indé- pendantes ne sont p,is moins que les autres capables de s'adapter à la couleur du fond. D'ailleurs, il n'y a aucun indice que les formes brillamment colorées jouissent d'une immunité particulière, car -on les trouve en grand nombre dans l'estomac des espèces carnassières. Ces constatations, faites .sur un très XVII. — ORIGINE DES ESPKCES. 327 grand nombre do cas, concordent avec la théorie darwinienne, mais sont en désaccord avec l'idée que les animaux brillamment colorés possèdent dans les conditions naturelles une visibilité supérieure au minimum. Elles pous- sent à rejeter l'iiypotlièse des colorations protectrices, colorations prémoni- trices et de la sélection sexuelle, au moins, eu ce (jui concerne ces formes. Au contraire, elles confirment la conclusion de Tiiaver concernant la fonc- tion d'effacement de la couleur et des dessins, appuie la présence fréquente de caractères adaptatifs chez les animaux, et suggère que l'évolution a été constamment guidée par la sélection. — Y. Delage. (/) Longley (W. H.). — Études sur la signification bùdixjique de la colo- ration chez les animaux. II. Lue hypothèse de travail modifa-e sur le mirné- tif,nie. — L. expose d'abord les faits courants du mimétisme avec ses deux catégories, batésienne et mûUérienne ; il admet qu"il peut y avoir uu passage entre ces deux catégories, par une série d'étapes insensibles; . comme on sait, les théories explicatives (Wallace) du mimétisme ont été fortement critiquées, et on peut dire qu'il n'en reste rien de positif; la théorie des couleurs prémonitrices, notamment, qui est la base du concept darwinien et utilitaire du rhimétisme, ne peut plus être admise ; il faut donc la remplacer. ' S'inspirant de Punnett, Abbott H. Thayer et Kaye, L. formule une liypothèse, encore un peu imprécise, qui échappe aux cri- tiques principales' formulées jusqu'ici : le dessin coloré dépend d'un certain nombre de facteurs héréditaires dont le nombre n'est pas ordinairement très grand ; comme beaucoup de ces facteurs sont communs à des groupes variés de Papillons, on peut s'attendre à ce que certains de ces dessins colorés, caractéristiques d'un groupe, se retrouvent parallèlement dans un autre groupe, leur développement ayant été tout à fait indépendant. D'autre part, il y a un rapport certain entre l'habitat et le type de coloration et de dessin: les espèces brillamment colorées occupent les positions les plus visibles sur le sommet des arbres ; les formes de la forêt sombre ont une coloration uniforme et assez terne; même les Héliconides brillamment colorés ne sont pas très visibles lorsqu'ils sont dans leur entourage naturel ; dans une même espèce, alors que les mâles aux vives couleurs volent au soleil, les femelles, sobrement teintées, recherchent l'ombre forestière. La colora- tion dans l'ensemble est donc toujours protectrice, et même le dimorphisme saisonnier a sans doute pour effet de réduire la visibilité des Papillons d'une façon appropriée aux saisons où il se manifeste. On peut donc con- cevoir que les Piérides et les Héliconides ont normalement des habitats dif- férents et par conséquent, des colorations différentes, chacune étant adaptée pour rendre les animaux moins visibles dans les zones qu'ils fréquentent d'habitude; des variations dans la nutrition et la reproduction ont amené des représentants de la première famille à adopter le genre de vie de la, seconde : c'est l'étape initiale de la production de nouveaux cas de mimé- tisme ; la convergence de couleur accompagnera ou suivra probablement la convergence de l'habitat. Le dessin primitif de la famille sera modifié et pourra suggérer le dessin d'une autre famille; à ce moment la sélection naturelle dirigée vers la production d'un dessin protecteur approprié au milieu cédera la place à la sélection travaillant dans la direction de la res- semblance; s'il en est ainsi, un nouveau dessin peut être développé, avec les mêmes couleurs protectrices, et couplé avec un changement dans la forme des ailes, ou avec d'autres caractères, conférant l'avantage addi- tionnel de confondre l'espèce modifiée avec une autre qui possède un cer- tain degré d'immunité. — La thèse de L. est conservatrice en ce sens qu'elle 328 , L'ANNÉE BIOLOGIQUE. accepte dans une certaine mesure l'opinion que le mimétisme a une valeur défensive et que la sélection naturelle a participé à son développement; elle esquive la difficulté reconnue depuis longtemps d'expliquer les étapes de début de la ressemblance, en supposant que celle-ci est une convergence évolutive entre groupes distincts, mais habitant le même milieu, motivée par la nécessité d'acquérir des couleurs plus ou moins protectrices en rapport avec un nouvel habitat. Peut-être l'explication est-elle assez vraisemblable quand il s"agit du mimétisme miillérien, mais elle reste encore vague pour les cas de ressemblance précise du type batésien. Après tout, ce n'est qu'une hypothèse de travail, que l'auteur soumet aux entomologistes et qui est de nature cà provoquer de nouvelles études d'éthologie et de distribution, entre- prises sans ridée préconçue du problème de la ressemblance mimétique. — L. CUÉNOT. b) Lenz(Fr.). — Modifications alternatives chez les papillons. — Les chry- salides de Papilio machaon L. sont de deux types. Les unes d'un vert clair uniforme, les autres d'un gris sale et avec des traits longitudinaux bruns. Les vertes se trouvent de préférence sur les tiges vertes, les autres sur les troncs d'arbre ou les parois de bois. A la suite d'une première série d'expé- riences, l'auteur ^vait. pensé d'abord que la coloration n'était pas déterminée au moment de la fixation par le caractère du fond lui-même, mais que la chenille choisissait le lieu de sa fixation selon la tendance de colo- ration qu'elle porte en elle. De nouvelles expériences lui ont prouvé, toutefois, que ce sont bien la qualité du fond et les conditions de lumière qui, seules, en sont responsables. L'auteur analyse ces phénomènes au point de vue des principes de l'hérédité et conclut que le dimorphisme en ques- tion n'est pas un fait d'hérédité mendélienne concernant deux différences de race, mais qu'il s'agit de modifications d'un même s biotype ». — J. Strohl. Kempton (J. H.). — La coloration protectrice des f/rnines du Mais de Bolivie. — Le mimétisme protecteur, fréquent chez les animaux, est rare chez les plantes. Le présent exemple a donc un réel intérêt. On a rencontré un épi de Maïs, dont tous les grains, grâce à une pigmentation particulière, ressemblaient à ceux infectés par Silotroga cerealella. Or, tandis que dans le Maïs normal on trouve assez souvent des graines parasitées par une larve et quelques-uns par deux larves, ici, la proportion de celles à une larve est notablement moindre (de moitié au moins) et celles parasitées par deux jarves sont inexistants. Pour expliquer la chose, il faut rappeler que les larves errent elles-mêmes à la recherche des grains où elles doivent se loger, et la iaible proportion de ceux parasités par doux larves montre que celles-ci évitent les graines déjà parasitées. Cependant il ne semble pas que la sélec- tion ait pu intervenir dans la production de ce mimétisme. — Y. Delage et GOLDSMITH. Particularitt's structurales, physiologiques et Oiologiques. Bonnevie (Kr.). — Communications sur les ptéropodes. I. Observations concernant Vonjiine sexuel de Cuvierina columella liang. — Le ptéropode Cuvierina possède; un singulier organe accessoire de l'appareil génital, remarquable par Tirrégularité de sa présence chez les divers individus. Sou- LEVET (ISr)-:'), qui l'a le mieux décrit jusqu'à présent, a remarqué que l'or- gane manquait souvent et qu'en son absence on trouvait une petite saillie X\ 11. — OKIGllNE DES ESPI'X'KS, 32U formée par la peau et (lui est comme le vestige de rorgane manquant. D'après les recherches de M""^ B., il s'agirait d'un organe rendant des ser- vices au cours de la réception du sperme et cela à côté du réceptaculum éga- lement présent. 1/acte copulateur accompli, l'organe en question est rejeté, de même, d'ailleurs, que, chez Ciivieriiia, le pénis est détaché du corps, par . autotomie, sitét qu'il a cessé de servir. Une régénération ne semble pas avoir lieu. L'autotomie des deux organes semble indépendante l'une de l'autre, une copulation réciproque de deux individus ne semblant pas être de règle. — J. Strohl. Fischer (Kurt). — La copulation chez Limax maximum. — Ce singulier pliénom'ène a été souvent décrit déjà : deux limaces noires suspendues, par un crépuscule d'été, la tête en bas à la brandie d'un arbre, souvent rete- nues à l'arbre par un fil de mucus seulement, les corps enlac-és en spirale. A leur extrémité libre se balance « comme un cul de lampe un cône ren- versé, d'un blanc de lait et translucide comme l'opale. « Cette matière blanche est la masse immense des organes copulateurs mâles sortis hors du corps par suite de la pression du liquide cœlomique. F. a étudié le phéno- mène de près chez des individus maintenus en captivité. Il en donne une série de reproductions photographiques, ainsi que l'analyse morphophysio- logique des diverses phases de position des organes génitaux, à la suite de coupes à travers ces organes. Ce qu'il y a de remarquable dans le phéno- mène de la copulation des limaces noires, ce n'est pas seulement la proé- minence des organes génitaux hors du corps, mais surtout le fait que c'est l'organe copulateur mâle, le pénis, qui y participe presque exclusivement. C'est cet organe, en effet, qui reçoit le paquet de sperme et le dirige vers le réceptacle resté à l'intérieur du corps. F. rappelle, à ce sujet, l'avis de Sim- ROTii, d'après lequel aucun organe ne mérite moins une désignation spé- ciale que le pénis, composé, dans les divers groupes, d'éléments les plus hétérogènes. Chez les pulmonés particulièrement le terme « pénis » a une signification purement physiologique, non morphologique. — J. Strohl. Anonyme. — Un nouveau mammifère comestible. — La vache de mer Trichechus latirostris est signalée comme utilisable par son huile, sa chair très savoureuse et sa peau de toute valeur. Elle a été jusque-là détruite par une chasse déréglée, mais il serait facile, par une protection intelligente, de favoriser sa reproduction. — Y. Delage. Cook (0. F.) et Cook (Alice Carter). — Les Cactus-ours polaires. — Bien connue est l'adaptation aux régions boréales do l'ours polaire avec sa grande fourrure blanche. On trouve une adaptation semblable chez un cac- tus, VOpuntia des Andes, vivant à 14.000 pieds. Cette espèce est si poilue qUe de loin les espaces qui en sont couverts ressemblent à des troupeaux de moutons. Cette fourrure protège ces plantes aussi bien contre réchauffe- ment trop rapide par le soleil que contre le froid très vif, et il en est de même sans doute, pour l'ours blanc. En tous cas, ces Opuntia, laineux prospèrent mieux dans ces régions que les formes voisines, glabres. — Y. Delage et M. GOLDSMITH. Baumgârtel lOtto). — Étude sur les fruits 'pneumatiques. — Les fruits d'Astragalus cicer. de Colutea, de Xir/ella et de Staphyllea possèdent une atmosphère interne qui se trouve sous une pression supérieure à celle de l'air ; cette pression a pour effet de gonfler le fruit pendant le cours de son 330 L'ANxNEE BIOLOGIQUE. développement, alors que ses tissus sont encore plastiques ; la pression est donc la cause de la forme de ces fruits. On doit attribuer l'atmosphère interne à la combustion par respiration des hydrates de carbone, comme le démontre la richesse en CO- de cette atmosphère. Ces hydrates de carbone sont autochtones et produits par l'assimilation de la paroi du fniit, qui est pourvue de chlorophylle pendant sa croissance. Le faible développement de la partie criblée de la nervure du péricarpe indique que les produits de l'assimilation chlorophyllienne ne peuvent être évacués et qu'ils doivent rester dans le fruit pour produire les gaz de l'intérieur du fruit. Les ner- vures ne servent qu'à amener de l'eau. Le rôle biologique de l'atmosphère interne est de former un milieu saturé de vapeur d'eau pour la maturation des graines et de diminuer la densité en augmentant le volume du fruit, afin qu'il donne beaucoup de prise au vent qui assure la dissémination des semences. — A. Maillefer. d. Phylogénie.. Franz CV.). — La durée de la Phylof/énèsc — Elle doit être quelque cent fois plus longue que la durée des périodes fossilifères, car déjà à l'époque du Cambrien de nombreux grands types phylétiques étaient réalisés : Algues, Protozoaires, Cœlentérés, Vers, Echinodermes, Mollusques et Crus- tacés. 'Voici les chiffres en millénaires que donne l'auteur pour les durées absolues des époques successives. Epoque post-glaciaire 10 à 70: dilu- vium 300 à 500; période caenozoique 3.000 à 15.000; mésozoïque 7.500 à 37.500; paléozoïque 48.000 à 240.000; archa'ique 200.000 à 600.000: mer 1.000.000 à 5.000.000; origine de la vie 4.800.000 à 30.000.000; croûte ter- restre 9.600.000 à 65.000.000. — Y. Delage. Haeckel (Ernest). — Cinquante ans d'études pJujloijmétiques. — Cet aperçu historique et critique sur les résultats des études de phylogénèsp commence par un résumé des travaux et du programme scientifique de l'auteur lui-même, exprime ensuite les rapports entre la phylogénèse et la paléontologie, l'ontogenèse, la morphologie, la physiologie et Tanthropo- génie, insiste sur la valeur des documents phylogénétiques, puispasse aune revue plus détaillée des théories phylogénétiques concernant chaque groupe d'organismes. Cette partie principale de l'étude débute par la phylogénèse du plasma, des protistes, des phytomonères, passe aux divers groupes d'in- vertébrés et de vertébrés, pour s'arrêter plus longuement aux primates et à l'homme. Partout on retrouve la terminologie systématique spéciale à H. — J. Strohl. Naef(Adolî). — Le développement individuel des formes organiques, en- tant que document de leur phylogénèse. — L'auteur cherche à préciser l'es- sence et la morphologie systématique en tant que synthèse rationnelle des données de l'embryologie, de l'anatomie comparée, de la paléomorphologie et de la classification naturelle.' En considérant l'évolution comme un pro- cessus de transformations cycliques et rythmiques continues, on voit s'en détacher périodiquement certains éléments qui s'engagent dans une voie de développement sans issue. Ces « morplwgénéses terminales » ont une importance capitale au point de vue des conceptions morphologiques. N. s'attache à dégager nettement leurs caractères spécifiques et les principes dont elles relèvent. 11 en arrive ainsi à une analyse critique de la soi-disant « loi biogénétique ». — J. Strohl, XVII. — ORIGINE DES ESPÈCES. 331 n-b-c) Delsman (H. C). — a) La gastrulalion de Eaiia rsciilenla et de liana fusca. — b) Les relations, de Vanus avec le blasUipore et l'origine de la queue des vertébrés. — c) Histoire de la tête des vertébrés. — De l'examen de 'ces divers traits du développement ontogénique Fauteur tire de nouveaux arguments en faveur de sa théorie de l'origine des vertébrés aux dépens des Annélides, formulée en 1913 (voir Ann. liioL, XVIII, p. 433). — M. GOLDSMITH. d) Lenz (Fr.). — La perte de la couverture pileuse de Vhomme au cours de la phi/logénèse. — L'auteur examine les différentes théories proposées pour expliquer la disparition de la couverture pileuse de Thomme. Les poils ne sauraient avoir disparu peu à peu par suite du frottement des liabits, comme l'admettent certaines théories lamarckiennes. L'auteur oppose à cette der- nière hypothèse non seulement des raisons de principe, mais aussi le fait que de nombreuses races se passent aujourd'hui encore d'habits et sont pourtant dépourvues de poils sur leur corps. Selon L., la possibilité de priver, par la disparition de la couverture pileuse la vermine, et notamment les poux, de refuge sur le corps de l'homme aurait créé une raison de sélec- tion entraînant peu à peu la perte des poils. L'affaiblissement de l'orga- nisme, à la suite de l'infection par ces bestioles, serait suffisamment impor- tant pour justifier une pareille hypothèse. Le danger créé par les maladies parasitaires étant, d'autre part, d'autant plus grand que l'association des hommes devenait plus étroite, il n'est pas étonnant de constater que la perte la plus complète de la couverture pileuse est réalisée chez les races les plus ■ sociables et notamment chez la race mongole. A la suite de la perte des poils du corps, de notables forces énergétiques pouvaient, de plus, être em- ployées autrement et cela notamment pour le développement du cerveau issu du même feuillet ectodermique que les poils. [Au lieu d'émettre des con- sidérations aussi peu convaincantes sur les rapports compensateurs entre le développement du cerveau et la perte de la couverture pileuse, l'auteur aurait peut-être gagné de nouveaux points de vue intéressants en considé- rant, dans cet ordre d'idées, le développement du cerveau en tant qu'organe thermorégulateur , ainsi que dans ses rapports avec la sécrétion interne qui, on le sait, n'est pas étrangère au développement des poils.] — J. Strohl. Baudoin {Marcel). — La dent de sagesse, qui est fonction du mode d'ali- mentation, n'est plus en voie d'atrophie. — L'angle que forment entre elles les deux branches d'un mandibule inféineur, obtus chez tous les herbivores, se rapproche de l'angle droit à mesure que le carnivorisme s'installe dans l'évolution phylogénétique. Parallèlement à cette évolution, la dent de sagesse tend à s'atrophier de plus en plus ; la comparaison des mâchoires fossiles d'âges divers avec les actuelles tend à montrer que la régression de la dent de sagesse s'est arrêtée dans les races humaines à partir de l'invention de l'agriculture ; elle tendrait même à reprendre l'évolution progressive sous l'influence de la dominance de plus en plus accentuée du régime végéta- rien. — Y. Délai ;e. Lubosch l'W.). — Anatomie comparée des muscles masticateurs des verté- brés en ôpjarties. II. — Dans cette partie de son vaste programme, l'auteur analyse les rapports des muscles masticateurs des téléostéens, dont il dé- montre l'importance au point de vue de l'anatomie comparée des vertébrés, en général, notamment en ce qui concerne la formation de l'articulation des mâchoires et celle des articulations en général, qui, selon L., a toujours 332 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. lieu par rupture de continuité d'un tissu cartilagineux. L'auteur insiste sur la particularité de cette structure crânienne qu'il désigne sous le nom de streplognalhie. et qui est caractérisée par une mâchoire inférieure composée d'éléments mobiles entre eux et par des maxillaires également mobiles. Cette structure, réalisée chez les téléostéens, a une importance physiolo- gique très grande au point de vue de la nutrition et de la respiration. Le degré d'ouverture de la bouche ne dépend pas uniquement de l'angle d'ar- ticulation des mâchoires entre elles, mais aussi des mouvements de chaque partie composant la mâchoire inférieure. L'auteur expose les raisons qui lui font admettre que les ascendants des mammifères étaient également streptognathes. — A propos de la similitude des muscles masticateurs des téléostéens et des larves d'anoures, L. fait d'intéressantes remarques sur les difficultés du problème de la convergence, en général [a, y]. Il fait remar- quer à ce sujet, que les téléostéens, qui sont un groupe phylogénétique- ment jeune, ayant fait son apparition en même temps que certains mam- mifères, possèdent pourtant parmi leurs muscles des éléments très anciens qu'on ne retrouve chez aucun autre groupe d'animaux. Ou bien cet autre cas encore : les urodèles ont le même arrangement des couches de muscles masticateurs que les reptiles, tandis que le mode d'innervation de ces mus- cles est celui des mammifères. 11 est difficile d'appliquer à cela le principe de la convergence. — J. Strohl. Burtet (H. M. de) et Correljé (J.). — Des variations des muscles biceps brachii. — Les auteurs décrivent une dizaine de cas de variation du muscle biceps du bras chez l'homme, trouvés parmi le matériel de la salle de pré- paration de l'Université d'Utreclit. A la suite d'une étude de Gronroos (1903) sur le biceps du genre Hylobates, B. et C. développent l'hypothèse qu'un grand nombre de cas de biceps à chefs surnuméraires chez l'homme sont en rapport génétique avec le caput tuberculo-septale du bras des hylobates. — J. Strohl. » Axt (Mary C). — Les muscles fléchisseurs de l'extrémilé postérieure d'Emys hlandinyi. Une contribution à la phylogénèse de ces muscles. — Dans le but d'élucider le problème de l'évolution du système musculaire fléchis- seur, A. s'est adressée aux reptiles et plus particulièrement aux tortues, qui, sous certains rapports, ont conservé des caractères reptiliens parfaitement primitifs. Il s'est, en elfet, trouvé que sous le rapport de ses muscles fléchis- S3urs la tortue Emys blandingi constitue une forme transitoire entre les amphibiens et les mammifères et que les constatations faites peuvent servir de point de départ pour l'établissement d'une myologie comparée des ver- tébrés supérieurs. — J. Strohl. Roule (Louis). — 5m/' les rapports de parenté du Saumon et des Truites d'Europe. — Considérations de phylogénie spéciale tendant à faire admettre que la truite d'eau douce est l'ancêtre de divers salmonidés marins, fon- dées sur des critériums ingénieux, mais dont la validité est hypothétique. Est-il bien incontestable qu'entre deux formes on doive considérer comme plus ancienne celle dont l'existence juvénile en eau douce est la plus courte, celle dont la répartition géographique est la plus étendue, celle qui a moins de vitellus et celle qui se montre le moins exigeante en oxygène dissous V — Y. Delage. Boulenger (G. A.). — Sur l'origine marine du genre Salmo. — Lesréserves XVI 1. — ORIGINE DES ESPÈCES. 333 ri-dessus sont confirmées dans la présente note où il est montré qu'aucun ' des critériums invoqués par Roule n'est en luirmonie avec les faits. — Y. Delage. Kaudern (AValter). — Etudes sur les or;/ancs génilaux mâles des Sirenia, des Hijmcoidea et des Prohoscidea. — A la suite de l'étude des organes génitaux mâles, K. confirme l'iiypothèse de Gregorv (1010), d'après la(iuelle les sirènes, les éléphants et les hyracoïdes sont très proches parents et doivent avoir eu une origine commune K. avait entre autres à sa disposi- tion un fœtus mâle de Manalus et un jeune exemplaire d'IIyrax syriacus. — J. Strohl. Pascher (Adolf.). — Flagellâtes et Rhizopodcs dans leurs rapports réci- proques. Essai d'une dérivation des Rhizopodcs. — Ce qui caractérise le Rhi- zopode, c'est moins l'existence de pseudopodes que le mode de nutrition holozoïque, c'est-à-dire de l'ingestion d'aliments solides. Or, il existe, dans toutes les séries de Flagellâtes colorés, des espèces qui ont acquis ce mode de nutrition et, par suite, la faculté d'émettre des pseudopodes. Et il est remarquable que des Flagellâtes puissent avoir des axopodes, tout sem- blables à ceux des' Héliozoaires : il en est ainsi du groupe de Chrysomonades appelé par P. (lyrlophorx, dans lequel, parallèlement au développement de ces axopodes, le flagelle se réduit jusqu'à disparaître : mais il reste les chro- matophores pour rappeler l'origine. D'autres êtres peuvent prendre entiè- rement la forme rhizopodienne et perdre complètement leur flagelle; tran- sitivement d'autres conservent presque constamment la forme rhizopode et ne redeviennent flagellés qu'à l'état de spores; on arrive ensuite à des formes qui n'ont même plus de zoospores. La plupart des Rhizopodcs sont incolores ; on peut alors supposer, ou bien qu'ils descendent de Flagellâtes devenus déjà incolores, ou bien qu'ils ont perdu leurs chromatophores pen- dant leur passage à l'état de Rhizopodcs. Une série de Flagellâtes incolores se rattaclient manifestement aux colorés, ayant perdu secondairement leurs chromatophores, par suite d'une adaptation; les Flagellâtes incolores dérivent très vraisemblablement des colorés. D'autre part les formes rhizo- podiennes ayant conservé des chromatophores peuvent les perdre, soit par division inégale, laissant "tout l'appareil coloré à un des individus filles (Chrysarachnion), soit bien plutôt par réduction progressive des chroma- tophores, ce qu'on peut constater dans diverses séries. Ainsi, parmi les Chiamydomonades, certaines ont de gros chromatophores et mènent une vie libre, tandis que d'autres sont saprophytes et ont des chromatophores réduits ; il en est qui ont perdu les chromatopiiores et gardé les pyrénoïdes, d'autres qui n'ont plus de pyrénoïdes, mais ont conservé l'amidon ; d'autres enfin qui ne sont reconnaissables comme Chiamydomonades que par leur mode de reproduction. De toutes les séries de Flagellâtes colorés dérivent donc, directement ou non, des organismes rhizopodiens de plus en plus complets. Il en résulte que la forme rhizopode, même la forme amiboïde, n'est pas nécessairement un caractère d'organisme primitif. Comme on l'a vu, les divers caractères des Flagellâtes peuvent ne pas se réduire tous et à la fois et au même degré : certains êtres, qui ont gardé les chromatophores, ont perdu les zoospores, et vice versa. P. appelle type monadosporin le mode de reproduction par zoospores et type amœbosporin, celui par spores amiboïdes. En général, les zoospores, qui représentent l'état flagellé ancestral, persistent longtemps, même chez des formes très évoluées, parce qu'elles sont utiles à la dissémination : leur existence ne prouve donc pas qu'un orga- 3:54 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. nisme soit primitif, P. insiste sur le fait que toutes ces dérivations sont seu- lement des i possibilités phylogénétiques », qui ont un certain caractère de vraisemblance, mais ne sont nullement des certitudes. Il est possible que le développement phylogénétique réel ait suivi un chemin analogue ; tout au moins est-ce, dans l'état actuel de nos connaissances, ce que nous pouvons nous figurer le plus facilement. — A. Robert. Doflein (Fr.). — Études sur Vhistoire naturelle des protozoaires. IX. Bhi- z-ochrysis, une forme transitoire parmi les protozoaires inférieurs. — D. a eu l'occasion de faire des recherches sur l'organisation et la reproduction de protozoaires du genre Rhizochrysis précédemment décrits déjà par SciiERFFEL (1901) et par Pascher (1912). Il s'agit d'organismes amiboïdes, voisins des héliozoaires, mais possédant des chromatophores jaunâtres et, comme substances de réserve, des produits d'assimilation. Pascher a démontré qu'il s'agit d'un organisme rattaché par des formes intermé- diaires à des flagellés typiques du groupe des chrysomonadines. En tout cas, c'est là un organisme dont la position systématique est située sur la limite du règne animal et végétal. D. a même pu observer au cours des divisions de lachrysomonadine HJnzocrysis la formation de stades équivalents à de vraies rhizopodes animaux, privés de chromatophores, donc le passage direct du type végétal au type animal. D'autre part, ses observations sur la repro- duction des Bfiizochrysis engagent D. à émettre l'hypothèse que les rhizo- podes descendent, sans doute, des mastigophores, ce qui permettrait d'envi- sager d'une façon nouvelle l'existence de gamètes flagellés chez divers groupes de rhizopodes inférieurs, tels les amœbines, les héliozoaires, les ' thécamoebines et les mycétozoaires, — J. Strohl. ! Verhoeff (K. W.). — Morphologie comparée et siynification pliylé tique de l'abdomen des coléoptères. — V. résume ses nombreux travaux antérieurs concernant la valeur morphologique des anneaux abdominaux et de l'ar- mature génitale des coléoptères, puis il analyse la conformation abdomi- nale et fa morphologie des organes copulateurs de Silpha, de certains ca- rabides (cicindèles) et des chrysomélides qui, selon lui, représentent trois stades d'une série phylétique, dont le stade Silplia est le plus primitif. Enfin, il insiste sur la valeur morphologique spéciale du singulier organe copulateur ( « sipho » ) des coccinélides qui, tout en fonctionnant comme pénis, constitue au point de vue morphologique une néoformation remar- quable. — J. Stroiil. Wheeler ("W. Morton). — Le développement phylogénétique de castes sub-aptères chez les Formicides. — La comparaison des formes des individus des différentes castes dans les diverses espèces montre des transitions entre les conformations caractéristiques des ouvrières et des sexuées. Ainsi, chez lesfourmis, on trouvedes femelles ailées macronotales (la plupartdesespèces), des femelles sub-aptères mesonotales [Monomorium suOapterum et ruhriceps var. cinclum). des femelles aptères stenonotales (quelques .}Ioiiamarum, Ahochetus. Mgrmecia. Odontomachus hostus. etc.), des femelles microno- tales on ergatogynes (quelques Munomorum et Cmnatogasler, Polyergus rufcsccns), dG<. femelles ergatoïdes {Leptogenys, Acanthoslichus, Sphyncto- myrmex, Onychomyrmex, Paranomopone), des ouvrières gyneco'ides (Ocymyr-^ mex. Leptoinyrmcx. lHacomma, Rhytidoponera. etc.), etc. L'auteur en conclut que les types extrêmes de cimformation des ouvrières (éventuellement sol- dats) etdesfeuiplles sexuées ne sont pas le résultat de mutations, mais plu- X\ H. — ORIGINE DES ESPECES. 335 tôt celui de varùUions progressives avec disparition, au moins dans la plupart des cas. des stades intermédiaires. L'auteur rapporte le fait intéres- sant au point de vue du parasitisme que, chez Lasius nïf/er. un état sub- aptère à petites ailes est déterminé par la présence d'un nématodc (Mermis sp.) dans la cavité abdominale (Mrazek, Donistiiorpe et Wheeler); et que (les € pseudogynes «, ou formes ressemblant étroitement à des ergatogynes et ergatoïdes, sont produites, par la présence des Lomechusines (Lomechusa, Arteme/es, Xenodusa) dans les colonies (Wasmann, etc.). — Y. Delage. Botke (J.). — Les motifs primitifs du dessin des (lilcs des /j'/ndoptères et li'ur oritjinc pitylélique. — Les Lépidoptères primitifs n'étaient pas blancs. Ils étaient pourvus d'un dessin qui n'était ni celui des bandes tranversales (idée d'EiMER). ni celui des taches, mais consistait en traits transversaux internervuraux. De ce dessin primitif l'auteur fait dériver le dessin réticulé et de ce dernier tous les arrangements de dessins ([uelconques. Le fait sur lequel se fonde l'auteur est l'existence de bandes transversales internervu- rales chez les Panorpides, considérés comme ancêtres des Lépidoptères. L'auteur admet que les pigments étaient d'abord localisés dans la membrane alaire, puis, après l'apparition des écailles, ont passé dans ces dernières, n'ayant plus de rôle à jouer soiis ce revêtement opaque. Ces principes paraissent à l'auteur valables pour la généralité des Insectes. — II oppose à la théorie de De Meyere cet argument que celui-ci admet des évolutions différentes de la coloration chez les différents ordres d'Insectes, ce qui parait hautement improbable'. — Y. Delage et M. Goldsmith. Schierbeek (A,). — Sur l'arrangement des soies chez les chenilles et les pupes. — Une disposition métamérique des groupes formés par l'arrange- ment des soies parait à l'auteur plus primitive que les bandes. Mais un arrangement commun à tous les Insectes à métamorphose complète n'a pu être déterminé avec certitude. Les dessins de la pupe (laquelle n'est que le premier stade de l'imago devenu secondairement immobile) sont plus .sem- blables à ceux du premier stade de la chenille qu'aux stades suivants ; l'auteur part de là pour déclarer que les dessins de ces deux stades sont primitifs et que les stades intermédiaires de la chenille sont des adaptations secondaires. — Y. Delage et M. Goldsmith. LignieriO.) et Tison (A.). — La structure mèdulloséenne des Eptiedra. — Un chaton anormal de YEphedru altissima présente des particularités de structure vasculaire qui paraissent se rattacher à l'organisation mèdullo- séenne. Les auteurs admettent que les ancêtres des Ephedra possédaient la structure mèdulloséenne et qu'une anomahe peut la faire réapparaître. Cette observation confirme le rattachement des Gnétales aux Macrophyllinées. — F. MOREAU. Liignier (O.). — Sur la localisation des ovules dans les deux embranche- ments gymnospermiques. — L'auteur a divisé, il y a quelques années, les Gymnospermes en deux embranchements en se fondant sur l'importance relative de la tige et de la feuille : les Macrophyllinées (Ptéridospermes. Cycadales, Bennettitales), où la feuille est prépondante par rapport à la tige, et les Microphyllinées (Cordaïtales, Ginkgoales, Conifères) aux tiges très ramifiées, aux feuilles à croissance apicale courte, à ramification réduite ou 1. J. C. de Meyere. Zur Zeichnung 'les Insekten, iin besonderen des Dip/eren-und Lépidoptère a ftûgels. (Tijdsclirift voor Entomologie LS, H»IC.) 336 L'ANNEE BIOLOGIQUE. nulle. D'autres caractères, empruntés à l'appareil floral,- séparent ces deux fi-roupes ^chez les Micropliyllinées, sauf des exceptions dues à des modifi- cations secondaires (Cordaïtales, Ginkgoales, aux ovules jnarginaux), les ovules sont insérés sur la face inférieure du limbe carpellaire*: elles reçoivent le nom d'Elassogames (Ac(77wv, inférieur). Les Macropliyllinées sont carac- térisées, au contraire, par l'insertion des ovules sur la face supérieure du carpelle; ce sont des Anotérogames (àvÔJiEooç, supérieur); c'est à ce groii])'' que se rattachent les Angiospermes. — F. Moreau. Kashyap (Shiv Ram). — Notes sur Equisetum débile Roxb. — On s.iir depuis longtemps que la forme et la situation de l'endoderme dans la ti- du g. Equisetum sont très variables. Trois types différents peuvent être di- tingués : 1" un anneau endodermique autour de chaque faisceau vasculaire : 2° deux anneaux endodermiques concentriques entre lesquels se trouve comprise la zone des faisceaux vasculaires ; 3° un anneau endodermique unique entourant la zone des faisceaux vasculaires. Deux de ces types peuvent se présenter dans différentes parties de la tige d'une même plante et, lorsque cela a lieu, on constate, en .iiénéral. qu'un endoderme'du P'- type est associé à un endoderme du 2^ type ou bien qu'un endoderme du 3^ ty])^ accompagne un endoderme du 2'' type. Etant donné (juo les organes souter- rains et. en particulier, les racines des plantes vasculaires conservent 1 i structure ancestrale pendant de longues périodes et à travers de nombreuses générations, les observations de l'auteur sur E. débile (qui est l'espèce la plus variable de tout le genre en ce qui concerne la forme de l'endoderine dans la tige) tendent à faire admettre que les endodermes du 2'^ et du 3« tj-p^v sont dérivés graduellement de celui du l'^'" type. D'une manière très général^, en effet, on peut dire que chez E. débile les entre-nœuds du rhizome sou- terrain offrent un endoderme du 1«'' type ; dans les pousses végétatives aériennes, au contraire, l'endoderme est du l''"" type près des nœuds et du 2« type dans les entre-nœuds. Dans les pousses fertiles aussi bien au-dessous qu'au niveau du cône, l'endoderme appartient au premier type. Enfin, dans les entre-nœuds des portions souterraines et aériennes et à des dis- tances variables des nœuds on trouve des transitions entre le 1*='" et le 2« type. — Quant aux prothalles, examinés également par K., ils varient suivant que les spores sont clairsemées ou répandues en semis dense. Dans ce der- nier cas les prothalles restent petits, ne montrent qu'un point de croissance et ne portent qu'une seule sorte d'organes sexuels. Par contre, lorsque les spores germent à une distance les unes des autres assez grande pour que les prothalles puissent se développer librement, ces derniers deviennent très grands, produisent uii méristèmc tout autour de leur bord circulaire et portent tout d'abord des archégones, puis des anthéridies. Dans la nature, les prothalles cessent de croître au bout de quelques mois et meurent avant la fin d'avril. Ceci est dû à deux causes : la formation des embryons et la chaleur de l'été. L'auteur, en effet, a constaté qu'il est possible de prolon- ger de quelques mois l'existence des prothalles en les mettant à l'abri de la chaleur et en leur enlevant les embryons. — A. DE Puv.m.\i.v. Disparilian des espèces. d) Larger (R.). — Théorie de la contre -évolution ou Défjénérescence p'/r Vhérédité j>2tholor/iqiie. — Tout ce livre n'est que le développement copieux et non sans fré(iuentes répétitions d'une idée unique, en somme assez simple et qui peut être exposée brièvement. Le point essentiel est la distinction entre Vèoolution normale et une évolution pathologique, que fauteur api)elle XVII. - ORIGINE DES ESPÈCES. 337 dégénérescem-e. Lévolutioii normale comprend toutes les transformations conditionnées par des facteurs normaux, qu'ils .soient internes ou externes, adaptatifs ou non. progressifs ou régressifs (comme chez les parasites), mais ([ui respectent conii)lètement la santé de l'individu et de l'espèce, et, en par- ticulier, les facultés reproductrices. La dégénérescence, au contraire, est d'origine pathologique ; elle est le résidu des affections morbides d'origine diathésique (arthritisme, goutte, rhumatisme), toxique (alcoolisme) et surtout infectieuse (.syphilis, maladies microbiennes de toute sorte, etc.). Le résidu de ces affections diverses se manifeste par des troubles pathologiques qui atteignent les moyens de défense (phagocytose et autres) de l'individu, après l'avoir — et c'est là le point le plus important — affecté dans ses aptitudes reproductrices, en sorte que l'extinction de la race en est la conséquence finale inéluctable. Cela résulte de ce que, d'après l'auteur [c'est là un point essen- tiel pour sa théorie et qui parait hautement contestable], l'altération morbide n'e.st jamais réversible, c'est-à-dire que la postérité d'un individu atteint ne redevient jamais entièrement normale, en sorte que les effets s'ajoutent et finissent fatalement par atteindre la totalité des représentants de l'espèce. Les .signes essentiels de cette dégénérescence consistent, chez l'homme, en une distrophie osseuse se traduisant parfois par le nanisme, mais le plus souvent par le gigantisme et l'acromégalie. Le gigantisme seul n'est qu'un premier stade, peu accentué, de la dégénérescence; mais quand il se com- plique d'acromégalie, l'affection devient beaucoup plus grave, d'autant plus qu'elle se complique alors d'altérations viscérales, et l'inaptitude reproduc- trice se traduit immédiatement par les stigmates de l'infantilisme, y com- pris la persistance des cartilages de conjugaison. Sous cette forme sévère, la chose ne s'applique qu'à l'homme, en raison de l'extrême prédominance de son encéphale, qui le rend particulièrement sensible aux influences nocives ayant leur origine dans la distrophie osseuse. Chez les animaux, au contraire, la dépendance étant moins étroite, un degré considérable d'acro- mégalie reste compatible avec une vie en apparence normale et ime aptitude reproductrice à peine diminuée : tel est le cas pour les grands acroméga- liens : cachalot, baleine, éléphant, gorille, casoar à casque et les reptiles Thallossothériens de l'époque secondaire. Sans cette restriction, les faits se trouveraient en opposition avec la théorie; aussi l'auteur en fait-il un point essentiel de celle-ci sous le nom de loi d' ait muât iun. La cause de cette dégé- nérescence chez les Thallossothériens (mammifères et reptiles) est que ces animaux descendent d'ancêtres aquatiques, dont les descendants intermé- diaires se sont adaptés à la vie terrestre, puis sont retournés à la mer, et là, en vertu du principe de l'irréversibilité de l'évolution (Dollo), n'ont pu se réadapter qu'imparfaitement à la vie aquatique. Par cette notion du gigantisme, stigmate d'une dégénérescence qui doit aboutir à la disparition de l'espèce, la théorie de l'auteur confine à celle de Déperet, mais elle s'en distingue par un point capital. Le gigantisme des formes finales d'un phy- lum qui s'éteint est, pour Déperet, un fait d'évolution normale, s'appliquant à tous les êtres, tandis que, pour L., c'est un fait d'évolution morbide, limité à certaines espèces en voie de disparition, tandis que les autres restent susceptibles d'une évolution normale indéfinie. Parmi les stigmates de dégénérescence, l'asymétrie est un des plus impor- tants; elle ne fait jamais défaut chez les acromégaliques liumains et se retrouve chez beaucoup d'animaux acromégaliques, dont le cachalot est un exemple remarquable. Mais il existe des asymétries adaptatives qui n'on rien de commun avec la dégénérescence; telles sont celles des Pleuro- nectes, des Pagures, etc. La dégénérescence peut être aidée dans ses effets l'année BIOLOGIOUE, XXII. 1917. 22 338 L'ANNEE BIOLOGIQUE. par des causes contingentes adjuvantes : migration dans une région défavo- rable, ségrégation géographique et physiologique, sélection artificielle, faite par l'homme, de qualités spéciales, utiles pour lui et défavorables à la race (obésité, hypertrophie musculaire, etc.). L'auteur, dans plusieurs chapitres, décrit en détail les différents stigmates dégénératifs — Tacromégalie, la sinusomégalie qui l'accompagne (progna- thisme et autres anomalies des mâchoires) ; il rappelle les opinions sur les relations de l'acromégalie avec l'hypophyse et nie la réalité d'une relation entre ces deux ordres de faits en signalant qu'on n'a jamais pu influencer les symptômes acromégaliques par l'injection des substances pituitaires. Pour lui, l'acromégalie est plutôt en rapport avec le .fonctionnement de la glande thyroïde et du testicule. — L. décrit les restes de l'homme de la Chapelle-aux-Saints, type de la race des hommes Néanderthaliens, comme présentant les stigmates caractéristiques de l'acromégalie : sinusomégalie frontale et sinusomégalie des maxillaires supérieurs, dysostose des membres ; l'homme de La Chapelle-aux-Saints était aussi atteint de rhumatisme tuber- culeux. — Il poursuit sa description des animaux acromégaliques par celle de l'Eléphant et de ses ancêtres, du Gorille, etc., s'attachant à montrer partout des signes de dégénérescence acromégalique. [Il y aurait beaucoup à dire sur la thèse développée par l'auteur. Son idée est simple, originale et suggestive. Mais peut-être, malgré l'abondance de la documentation, peut-on dire que la démonstration des opinions avancées n'est pas toujours très convainquante. lien est ainsi pour ce principe d'iVré- vcrsibilW-, chaînon nécessaire de la théorie, d'après lequel les résidus patho- logiques ne pourraient jamais être éliminés. L'observation médicale ne montre-t-elle pas cependant la disparition des tares diathésiques on infec- tieuses par suite de l'union des individus atteints à un degré modéré avec un conjoint sain? Les lois mendéliennes ne nous montrent-elles pas dans ces cas un quart au moins de réversions vers le conjoint sain, même si le caractère pathologique est dominant, ce qui n'est pas du tout démontré ? — La loi fV atténuation est non moins fragile ; elle semble imaginée pour lesbesoins de la théorie ^beaucoup plus que fondée sur des faits positifs. Enfin, le livre fourmille d'assertions non démontrées, telles que l'absence de descendants de la race acromégalique de Neanderthal ; l'aspect des choses serait le même si ces descendants étaient redevenus normaux par xme disparition de caractères morbides, que l'auteur nie sans en fournir la preuve. Enfin, on peut se demander si la réduction de fécondité des formes de grande taille (Gorille, Cachalot, Baleine, Eléphant) est une conséquence de leur prétendue acromégalie : l'Ornithorynque, TÉchidné, les Marsupiaux ont une fécondité très réduite, quoique nullement acromégali(|ues, et, d'autre part, le Casoar à casque est-il moins fécond que le Pingouin? VAlca disparu était-il donc acro- mégalique? Des exemples multiples seraient faciles à trouver. On ne peut se défendre de l'impression qu'il y a là quelque chose d'artificiel et la transformation d'une idée peut-être juste dans des cas particuliers en une loi générale.] — Y. Delage et M. Goldsmith. Daniel (Lucien). — Comment 'préserver nos chênes. — L'exploitation de.s chênes se fait par émondage total et décapitation ; l'arbre se trouve ainsi pendant plusieurs années réduit à un feuillage insuffisant en sorte qu'il ne peut évaporer toute l'eau élaborée par ses racines. Ses tis.sus surchargés d'eau se laissent attaquer par la maladie cryptogamique du Blanc qui amène la mort de l'arbre. Le remède consiste à se borner à l'émondage sans déca pitation. — Y. Delage. CHAPITRE XVIU lia clistriltution géograpliifiuc «les êtii*es Barrows (Albert L.)- — An unusual exlenslun of the distribution of Ihc shiptrorm in San Francisco bat/, California. (Univ. Calif. Publ., XVIII,.N^':l> 27-43.) ■ 1^34^; Boulenger (G. A.). ' — Sur certaines catégories à établir parmiles poissotis habitant les eaux douces. (C. R. Ac. Se, CLXV, 327.) [344 a) Bounhiol (J. P.). — Sur la distribution verticale des bancs de sardines dans les eaux littorales de r Algérie. (C. R. Soc. BioL, LXX, 476-470). [343 b) Sur la biologie de l'Alose finie (Alose finta Cor.) des côtes d'Algérie. (C. R. Soc. Biol., LXIX, 480-483.) [344 Bretscher (K.). — Der Friihlingsz-ug des Kukuks in der Schweiz. (Viestel- jahschr. Naturf. Gesellsch., Zurich, LXII, 143-152.) [34 Vries (Hugo de). — Thr distribution of endémie Specics in new Zealand. (Science. -,^2 juin, G4I.) [350 'Wetmore(Ale3fander).— On the fauna of Great Sali Lake.. (Amer. Natur., LI, 753-755.) [346 Zschokke (Fritz). — L'histoire de la faune suisse depuis l'époque (jlaciaire. Ja' Globe, organe de la Soc. de géographie de Genève, LVI, 31 pp.) [347 Voir ch. II. 1^', [i et X pour les renvois à ce chapitre. Grinnell (Joseph). — Vérification dans la nature des théories sur les causes de la distribution géographique. — Il est bien connu que les espèces occupent des aires géographiques si bien limitées que leur mention peut intervenir dans la définition de l'espèce ; que ces aires peuvent être très étendues ou très restreintes, enfin que souvent plusieurs espèces, ou genres, ou ordres, coïncident dans leur distribution, de façon à consti- tuer des zones, faunes ou associations. En dehors des barrières physiques, il y a des facteurs qui contrôlent la distribution ; nourriture, humidité, tem- pérature, pression barométrique, insolation, etc. G. s'est proposé, pour un certain nombre d'espèces de Mammifères et d'Oiseaux de Californie, de découvrir, par une enquête générale, les facteurs ou le facteur important qui contrôle leur distribution; il cherche quel est le facteur commun à toutes les parties de l'habitat. Pour le Geai de l'Orégon (Perisoreus obscurus), les deux conditions capitales sont l'abri procuré par l'iiabitat forestier et la tem- pérature de la saison d'été ; pour le Pica {Ochotona taylori et schisticeps) et le Pinson rose ( Lcucosticte ),dinimsiU\ de montagnes, les facteurs principaux sont des refuges de sûreté dans des moraines glaciaires ou des talus, et, d'autre part, une certaine température ; le Rongeur Eutamias townsendi, également forestier, est limité par l'iiumidité atmosphérique; le Martin- pêclieur Ceryle alcyon réclame une certaine sorte de nourriture qui l'at- tache au bord des eaux, des bancs dans lesquels il peut creuser ses tunnels de ponte, et enfin une certaine température d'été. Ce n'est que la tempéra- ture qui règle la distribution du Sturnella neglecta. En somme, parmi les causes multiples qui interviennent dans la distribution géographique, la température est l'agent qui, à un degré variable, est le plus constant. — L. CUÉNOT. Sinnott (E. M.j. — L'hypothèse « âge et aire » de Willis. — J. C. WiLLis a énoncé la formule d'après laquelle « l'aire (de distribution .occupée par n'importe quelle espèce de plante à un moment quelconque, dans n'importe' quel pays où il n'y a pas de barrières bien marquées, dépend de l'âge de cette espèce dans le pays ». Plus une espèce est répandue, plus son aire est considérable, plus son habitat est étendu. Hypothèse importante, si elle est exacte, car elle discréditerait l'efficacité de la sélection naturelle ; en outre, elle ferait voir immédiatement quels sont les types les plus anciens. S. doute qu'on puisse l'accepter intégralement. Lui aussi, il a étudié les flores ^42 L'ANNEE BIOLOGIQUE.. de Ceylan et de la Nouvelle-Zélande, comme Willis, et ses recherches lui font apparaître le problème comme très complexe. Il y a, plus ou moins partout, des barrières plus ou moins apparentes. Et, d'autre part, il parait évident que certains types ont atteint les limites de leur aire possible et ne les dépasseront pas à l'avenir, les conditions restant identiques [mais jus- tement, elles peuvent changer]. Au reste, l'étude des fossiles montre qu'il y a des espèces et genres dont l'aire actuelle est plus restreinte que l'aille passée. Il y a encore ce fait qu'il y a des types plus rustiques ou résistants, plus aptes à sétendre que d'autres. Et puis, l'habitus de la plante joue un rôle, et l'aire des arbres est inférieure à celle des buissons, infé- rieure elle-même à celle des herbes, comme l'a dit de Candolle et comme on peut le vérifier sans peine. A en juger par l'aire, les lierbes seraient plus anciennes que les végétaux ligneux :. or il y a de sérieuses objections à •cette assertion [il eût été bon de les signaler et préciser]. D'autre part, d'après l'hypothèse, les types endémiques seraient tous récents et seraient les derniers-nés de chaque flore ; mais la taxonomie et la paléo-botanique semblent montrer qu'en bien des cas, les types endémiques sont des restes de types ayant été autrefois bien plus répandus et n'ayant survécu que dans des parages limités. C'est un corollaire de ThyiDOthèse de J. C. Willis que l'extinction d'une espèce est un phénomène rare, exigeant des modi- fications prolifiques ou climatologiques. Mais le nombre des types fossiles disparus est inconnu; que de cataclysmes cela suppose! .1. C. Wnxis admet et situe un point par lequel la flore originelle aurait pénétré en Nouvelle- Zélande vers le centre de la chaîne. Mais ce point a-t-il été unique? Une partie de la flore vient non de TAustralasie, mais de l'Antarctique. Or, il y a peu d'espèces endémiques dans le .sud, par où seraient venues ces formes antarc- tiques. L'hypothèse qui serait valable pour les formes australasiennes venues de l'ouest ne vaudrait donc rien pour les polaires venues du sud? Cela étonne. Ou bien la tliéorie relative à la dispersion de la flore antarc- tique est erronée. Au total. Ihypothèse « aire et âge » 1° méconnaît des fac- teurs importants autres que l'âge; 2" elle a contre elle des faits avérés sur l'âge de certains types ; ?>•' contre elle il faut invoquer le fait que bon nombre d'espèces .se font plus rares et s'éteignent; 4° enfin, elle n'explique pas la distribution de la flore Néo-Zélandaise. L'hypothèse reste valable pour cer- taines espèces; elle aura pour elle ceux qui croient, avec l'auteur, que la sélection naturelle ne peut pleinement expliquer l'origine des types endé- miques ; elle fera plaisir à ceux qui admettent la fréquence et limportance des mutations, mais elle ne suffit pas à tout expliquer. — II. de Varignv. Me GlendoR (J. F.). — Changement diurne de la mer au Tortugas. Floride. — Variations, suivant l'heure, le lieu et la température, de 0, de C0-. En ce qui concerne les variations du planktoii, le facteur essentiel semble être pour les plantes l'azote fixé, pour les animaux l'O et la nour- riture. — Y. Delage. Mayer (A. G.). — //alcalinité de l'eau de surface du Pacifique tro- pical. — L'alcalinité des eaux superficielles dans le Pacifique est moindre là où régnent des courants de surface venant de lEst. L'origine de ce phé- nomène pourrait être dans le fait que des courants verticaux amèneraient ù la surface des eaux froides du fond qui, n'ayant pas eu encore le temps tie se mettre en équilibre avec le C0-' atmosphérique, auraient conservé une plus forte part de l'acidité primitive avec leur température. — V. Delage. XVIII. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. [m Pascher (A.). — Le composition (ht phytii-jdanclon marin. — Dans le phyto-plankton marin, les algues vertes, eliloropliycées, manquent complè- tement, tandis que dans le phyto-plankton d'eau douce elles constituent l'élément dominant. — Y. Del.\ge. Meek (Alexander). — Mir/vafion et countiUs. — Dans la mii!,Tation des poissons, le facteur essentiel est la direction des courants, non qu'ils soient entraînés par eux, puisqu'ils sont capables de les remonter, mais parce que la faune planctonique de ces courants est entraînée de façon passive et leur apporte la nourriture. Le fait que des poissons abandonnent une région pour se porter ailleurs est souvent indépendant de la distribution de la nourriture car, à la place qu'ils viennent de quitter, ils sont remplacés. par d'autres et cela plusieurs fois successivement. — Y. Delage. a) Roule (Louis). — L'habitat et les déplacements du Thon. — L'auteur a cherché les facteurs de l'apparition et de la disparition souvent soudaines et toujours irrégulières du Thon dans les eaux littorales de la a^égion de Marseille. Il les trouve dans des tropismes exercés sur l'animal par la tem- pérature et la salinité de l'eau. Les courants venant du Sud-Est amènent le Thon, en même temps que des eaux chaudes et à forte salinité ; les eaux à caractères inverses venant du Nord-Ouest et du rivage exercent l'influence inverse. Par quelques mesures qui ne seraient pas difficiles à prendre de tem- pérature et de salinité il pense que l'on pourrait prévoir l'arrivée du Thon et préparer ainsi scientifiquement des pêches plus fructueuses. — Y. Delage. b) Roule (Louis). — La biologie de la migration de ponte des Aloses. — L'oxygène dissous et la température sont des facteurs de la migration des poissons potamotoques dont l'importance relative varie avec les espèces. Les Aloses et les Saumons remontent ensemble l'Adour jusqu'au confluent des Gaves réunis, mais là ils se séparent : les Aloses continuant à remonter l'Adour, dont l'oxygénation est moindre et la température plus élevée, tandis que les Saumons s'engagent dans les Gaves dont les eaux sont plus oxygénées et plus froides. — Y. Delage. a) Bounhiol (J. P.\ — Distribution verticale des bancs de sardines. — Cette distribution verticale est sujette à de grandes et très brusques varia- tions, se manifestant par l'abondance des sardines à la surface où elles peuvent être capturées par les engins de pêche ou par leur fuite dans la profondeur. . Cherchant les causes de ces variations, l'auteur a dû éliminer successi- vement toutes celles auxquelles on avait songé. L'époque de reproduction est sans influence aucune, il en est de même de la salinité et de l'oxj-gène ; la température a une influence considérable mais d'un autre ordre : quand elle est suffisante (à partir d'environ 15°), elle n'exerce aucune influence, or, il en est ainsi sur les cotes algériennes. En Bretagne, au contraire, limite septentrionale de la sardine, celle-ci n'apparaît qu'aux époques où la tem- pérature atteint ou dépasse la limite inférieure : c'est pour cela qu'on ne la pêche qu'en été en Bretagne tandis qu'on la pêche toute l'année en Algérie. La présence de la sardine à la surface co'mcide toujours avec le.s- périodes de préparation orageuse, où le potentiel électrique de l'atmos- phère est élevé ; ce potentiel atmosphérique détermine dans la mer des cou- rants telluriques auxquels le poisson répond en montant à la surface. Après l'orage, quand l'atmosphère est déchargée, le poisson plonge et reste au fond jusqu'au moment où la préparation d'un nouvel orage ramène les 344 L'ANNEE BIOLOGIQUE. conditions précédentes. Les graphiques représentant le poids du poisson capturé et les variations du potentiel atmosphérique montrent une parfaite concordance entre les deux phénomènes pendant les huit années qu'a duré Tobservation. — Y. Delage. b) Bounhiol (J. P.). — La biologie de l'Alose pinte. — La période d'ac- croissement des glandes sexuelles est brève et a lieu au premier printemps, dans la mer. Quand elle est achevée, les adultes remontent dans la rivière dont les eaux grossies par un ruissellement intense en couches minces sont très riches en oxygène, et c'est cette richesse en oxygène qui attire les pois- sons. Après la ponte et l'éclosion, la sécheresse, la température élevée, la cou- sommation d'oxygène par les êtres aquatiques font baisser le taux de l'oxy- génation de l'eau fluviale au-dessous de celui de la mer voisine, mais les aloses ne peuvent y retourner parce qu'une barre de sable interrompt alors la communication. Dès qu'à l'automne celle-ci est rétablie par les pluies, les aloses retournent à la mer, plus riche alors que le fleuve. Cela confirme la théorie de Roule, d'après laquelle sont potamotoques, c'est-à-dire viennent pondre en rivière, les espèces qui, comme l'alose, sont sexuellement mûres au printemps, c'est-à-dire au moment où le fleuve est plus riche en oxygène que la mer, et sont thalossotoques, comme l'anguille, les espèces à maturité sexuelle automnale, parce qu'à cette époque la mer est plus riche en oxy- gène que le fleuve. La mer, en raison de sa masse et de sa température plus constante, ne subit que des vacations d'oxygénation peu étendues, tandis que c'est 'l'inverse pour les eaux fluviales. — Y. Delage. Boulanger (G. A.). — Sur certaines catégories à établir parmi les poissons luibitant les eaux douces. — Il faut distinguer chez les Poissons dulcaqui- coles les thalassogènes, ayant leur origine dans les formes marines, et les limnogènes dont les ancêtres sont évidemment marins, mais qui, comme tels, sont exclusivement confinés dans les eaux douces. La répartition géogra- phique de ces derniers est indépendante des océans et régie seulement par les facteurs hydrographiques de la région terrestre qu'ils habitent. — Y. Delage. Heitz (F. A.). — Salmo salar Lin., ses parasites et sa nutrition dans la mer et dans Veau douce. Etude parasito-biologique [XIV, 1°; XVII, c]. — La question de savoir si, durant son séjour dans l'eau douce, le saumon est soumis à un jeune continuel, n'est toujours pas nettement élucidée encore. MiEsciiER avait bien considéré l'état physiologique dans lequel se trouve le saumon à cette époque de sa migration comme étant le résultat de la plus belle expérience d'inanition pratiquée par la nature elle-même. Générale- ment, en effet, il n'avait rencontré trace de nourriture dans letractus diges- tif et si, exceptionnellement, il s'en trouvait quelque peu, elle n'y était qu'imparfaitement ou pas digérée du tout. Cela tiendrait à de singulières altérations morpho-physiologiques du tractus digestif, du foie, de la rate et de la vésicule biliaire observées par Miescuer lui-même. D'autres observa- tions semblaient, toutefois, en opposition avec ces données. Dans certains cas, le tractus digestif s'était trouvé plus ou moins bien fourni de nourriture et, d'autre part, les captures à l'amorce de saumons séjournant dans l'eau douce ne semblent pas exceptionnelles, surtout en l-]cosse, et prouveraient que, loin de la mer aussi, le saumon est bien disposé à happer une proie au passage. Tout porte à croire, toutefois, que dans ces cas il s'agit de saumons redescendant les fleuves pour retourner dans la mer, après s'être débarras- XMll. -^ DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. :i45 ses de leur frai. Or, MiESt her lui-même déjà, et plus tard Paton et Archer (1898), avaient constaté qu'à cette seconde période de leur migration, les sau- mons présentent une muqueuse intestinale en voie de régénération et GuL- LAND (1901) de son côté a trouvé qu'à ce moment le foie et la vésicule biliaire ésçalement reprenaient leur activité. A la suite et sous la direction de Zschokke", l'auteur a cherché à élucider le problème en question par une étude systématique de la nature des parasites renfermés par le saumon aux différentes étapes de sa migration. A cet effet, il a examiné de nombreux saumons venant de différentes parties du Rhin et de la Moselle, ainsi que quelques autres exemplaires provenant de la Weser, de la Loire et de la i Norvège. Il a comparé le résultat fourni par ces examens aux indications littéraires concernant des recherches analogues sur des saumons du Canada, de la mer du Nord, de la mer Baltique, du Pacifique, de l'Irlande, de l'Ecosse et du lac Sebago dans l'Amérique du Nord. Il résulte d'abord de l'ensemble de ces données que la faune parasitaire d'un saumon, et de tout autre poisson rapace d'ailleurs, est avant tout la conséquence de son lieu de séjour. Il est donc possible d'en tirer des conclusions sur sa provenance. Des .saumons ayant vécu dans la mer contiennent une faune parasitaire exclusi- vement marine, tandis que des saumons habitant l'eau douce (ceux du lac Sebago notamment) n'ont que des parasites appartenant à l'eau douce (« po- tamophiles »). Le saumon remontant le fleuve perd peu à peu ses parasites d'origine marine et le saumon retournant à la mer n'en a plus guère. C'est, d'ailleurs, là un phénomène qui trouve son analogie dans la vie d'autre.s poissons encore. PelromyzonfJuviatilis, qui jeune également durant son sé- jour en eau douce, se comporte — au point de vue de son contenu en para- sites — tout comme le saumon ; les anguilles femelles qui, au contraire, jeûnent durant leur séjour dans la mer, sont privées de parasites marins. Ce n'est, toutefois, pas le changement du milieu lui-même qui détermine le changement de la faune parasitaire, c'est plutôt l'état de jeûne (lu'il faut en rendre responsable et lui, à son tour, est commandé par la périodicité des phénomènes sexuels. En effet, phis l'état de maturité sexuelle est avancé au moment où il quitte la mer, plus la diminution de ses parasites d'origine marine est, dès lors, marquée. II les perdrait donc, dans ces cas, pendant son séjour dans la mer encore, et cela rendrait particulièrement évident, selon H., les rapports qui existent entre le jeûne et la vie sexuelle. Le fait, d'ailleurs, que le saumon redescendant les fleuves (pour retourner à la mer, débarrassé de son frai) prend des fois quelque nourriture, prouve également l'indépendance du jeûne du milieu ambiant. La période de jeûne dépend de la durée de la période sexuelle, et ces deux périodes coïncident, plus ou moins, avec le séjour en eau douce. — Les données trouvées dans la litté- rature sur les parasites des saumons de l'Ecosse et de la mer Baltique, ne semblent pas entièrement identiques avec ceux fournis par l'examen parasitologique des saumons du Rhin qui forment la majorité des saumons examinés par H. Les quelques exemplaires — pas nombreux, il est vrai — provenant de la Loire, semblent, par contre, confirmer les conclusions tirées de l'examen" des saumons du Rhin. — J. Strohl. Renaud J.j. — De /'m/hience dea Ilcrmelles sur le régime de la baie du Mont Saint-Michd. — Les Hermelles (Annélides Tubicoles) forment dans la baie du Mont Saint-Michel des bancs étendus rappelant quelque peu les ré- cifs coraliens frangeons des mers équatoriales. En retenant le sable, ces récifs contribuent à l'ensablement de la baie dont l'existence même est compromise. Mais ce résultat est fort lointain, tandis que la digue reliant le 34r> L'ANNEE BIOLOGIQUE. Mont à la terre ferme agit dans le môme sens avec beaucoup plus de rapi- dité. — Y. Delage. Barroxvs (Albert L.). — L''exlension extraordinaire de Ut distribution du Taret dans la baie de Sayi-Francisco. — L'extension et l'activité destructive (les tarets est conditionnée par la salinité de l'eau. Un minimum de 10 pour mille est nécessaire, et au-dessous de c'e chiffre quelques unités de salinité en plus ou en moins ont leur importance. Les années pluvieuses leur sont défa- vorables, et pour la même raison ceux liabitant près de la surface sont plus sensibles à ces influences que ceux du fond. Peut-être cette influence de la salinité s'exerce-t-elle, au moins partiellement, par l'intermédiaire duplank- ton servant de nourriture au taret. — Y. Delage. Steiner (G.)- — Les relations entre, les Nêmatodes librrs marins et ceux d'eau douce et terrestres. — Les Nêmatodes marins, d'eau douce et terrestres. présentent, contrairement à l'opinion deBASxiAN, une incontestable uniformité fondamentale. Les formes terrestres et d'eau douce appartiennent en grande majorité aux mêmes espèces et presque sans exception aux mêmes genres. Au contraire, les formes marines d'une part, les terrestres et d'eau douce d'autre part, ont les mêmes genres, mais presque pas d'espèce commune. La plupart des formes d'eau douce proviennent des terrestres, un petit nombre des marines. Pour les formes terrestres et d'eau douce le cliangement d'habi- tat est un fait généi'al : de même entre la mer d'une part et l'eau douce ou la terre d'autre part. Nombre de formes émergent de la terre ou de la vase vers la mer, et dans le sens contraire de la mer vers la terre ou les eaux douces. Le passage des formes terrestres ou d'eau douce à la mer n'a que rarement lieu par la voie directe de la contiguïté entre les deux habitats ; la zone intermédiaire prend une part importante à la formation de nouvelles formes spécifiques ou génériques. Ces idées sont en accord avec celles émises d'une façon générale par Simroth. — Y. Delage. Vorhies (Chas« T.). — Notes sur la faune du Grand Lac Salé. — (Analysé avec les suivants.) Daniels (L. L..). — Sur la flore du Grand Lac Sjalé. — (Analysé avec le suivant.) "Wetmore (Alexanden. — Sur la faune du Grand Lac Salé — Le Grand LaC Salé dans lUtah, dont l'eau renferme au centre plus de 242 grammes de sels par litre (surtout NaCl) a une faune très pauvre en espèces, mais excessivement riche en individus : elle comprend, outre quelques Insectes, VArtemia fertilis, et les larves de petits Diptères du genre Ephydi^a {surtout E. gracilis). Divers Oiseaux, Spatida, Recurvirostra . Larus, etc., englou- tissent en masse l'Artémie et les larves d'Ephydra. Des Amibes du type Umax et quelques rares Infusoires et Flagellés se trouvent aussi dans le lac. La flore est également très pauvre dans les parties les plus salées; une Algue verte du genre Chlamydomonas, une Algue bleue du genre Aphanothecv. quelques Diatomées et Bactéries dont trois sont chromogcnes, sont les seuls représentants du règne végétal. Artemia ne vit dans l'eau douce que pendant quelques heures et parait résister indéfinimont aux fortes concentrations ; les larves (ÏEphydra sont bi(>n plus résistantes : elles vivent pendant plusieurs jours dans l'eau douce et pendant des mois dans de l'eau saturée de sel. parmi les cristaux qui se déposent; après plus de 24 heures de séjour dan^ XVIII. — DISTRIBUTION GHOGRAPIIIQUE. ^ 347 le liquide fixateur de Perenyi, elles présentent encore des mouvements. Les Algues se multiplient abondamment lorsque l'eau salée est plus ou moins diluée, notamment près des i)ouches des rivières qui se déversent dans le lac. — L. CuÉNOT. Michaelsen ("W.). — Les Liuithricidfs. — Au point de vue de la réparti- liiui riroijrapliique il est intéressant de noter que la propagation passive (par l'homme ou par les animaux) ne semble être couronnée de succès que chez les espèces phylétiquement jeunes, comme parmi les lombrics terrestres, sur- tout chez les Luinliririnne qui ont suivi partout l'expansion civilisatrice de l'homme et ont, en général, délogé les représentants de la faune d'oligo- chètes endémique. Il n'y a guère, par contre, de cas de propagation passive eliez les sous-familles phylétiquement vieilles. Parmi les organes internas M, étudie les organes accessoires de l'œsophage (connus sous le nom de glandes de Morren, glandes calcaires, etc.). Chez les Glossoscolines, ils ont la fonction de transporter le chyle du tractus digestif dans le sang. Il les désigne, par conséquent, sous le nom de « poches à chyle ». La sécrétion cal- caire ne serait qu'une fonction accessoire destinée à neutraliser le chyle au passage [X"VII, cl. — J. Stroiil. Zschokke (Fritz). — L'histoire de la faune suisse depuis Vêpoque gla- ciairr. — L'auteur démontre comment la faune actuelle de la Suisse est le résultat d'un long développement historique. Il insiste notamment sur l'im- portante influence exercée sur la faune de l'Europe centrale et septentrio- nale par la glaciation générale. — J. Strohl. Plocq (E.). — Sur quelques oiseaux de Lorraine. — L'auteur a trouvé en Lorraine la Rousserolle verderoUe, qui dépasse la R. polyglotte, déjà bien merveilleuse comme imitatrice. Il entendit la première imiter successive- ment le Bruant jaune, le Pipit des prés, le Linot, le Chardonneret et le cri de la femelle de Merle lorsqu'elle est effrayée. — A. Menegaux. Poncins (Vicomte de). — Les migrations des (À)ls-verts. — L'auteur prouve, en étudiant les résultats des expériences de baguage, que le Col-vert (Anas boschas) qui niche en France est un oiseau sédentaire dans un rayon restreint et que certains de ses congénères, nés dans des régions plus septen- trionales et surtout dans le nord de la Baltique, viennent de temps en temps jusque dans nos contrées pour y passer l'hiver. On ne peut donc les consi- dérer comme oiseaux de passage et leur appliquer les règlements de chasse de ces derniers. — A. Menegaux. Hugues et Cabanes. — Le départ des Martinets en 1917 dans la région nimoise. — Le départ normal, par été normal, c'est-à-dire chaud et sec, se fait du 4 au 6 août. En 1917, il y a eu une série de départs jusqu'à la mi-août, les premiers ayant été con.statés le 1'^'' août. Les départs sont les plus abon- dants de 5 h. du soir à la nuit tombante. Ces observations sont faciles à Nimes où les Martinets sont extrêmement abondants. Ce départ anormal peut être dû, d'après les auteurs, à une arrivée tardive au printemps, ou bien à la possibilité de trouver encore de la nouriiture. L'arrivée au printemps 1917 ayant eu lieu le l'.t avril, était en retard de G jours sur la date normale. La durée du séjour serait donc, comme pour les années précédentes, de 114 à 11(3 jours. — A. Menkgaux. 348 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Deschiens (R.). — Contribution à l'c'tude des déplacements locaux des oiseaux côtiers. — Les observations de l'auteur ont été faites en juin, juillet, août, puis en septembre et octobre, entre l'embouchure de la Dires et celle de l'Orne. Les bords sont sableux, et le fond consiste en bancs surélevé.'î, alternés de dépressions relativement profondes. L'auteur divise les Oiseaux littoraux en quatre groupes : 1° Individus essentiellement marins ne péné- trant qu'accidentellement dans les terres ou n'y pénétrant pas, qu'ils soient nageurs, voiliers ou marcheurs; 2° Individus séjournant indifféremment en eau douce ou en mer (nageurs) ; 3° Individus se déplaçant sous l'influence de la marée des terres à la mer (bons voiliers coureurs ou marcheurs); 4° Oiseaux de rivage proprements dits, étroitement cantonnés (petits éclias- siers). L'auteur étudie la façon de se comporter de ces divers groupes d'après le flux et le reflux, le vent, l'heure de la journée, ces mouvements étant dominés par la nécessité de l'alimentation. La nuit, les mouvements sont très réduits en raison des difficultés de capture des proies ; pourtant l'auteui- a vu, dans l'obscurité, des vols de Courlis s'abattre pendant plusieurs heures autour de lui. — A. Menegaux. Strohl ( J,). — Le « Waldrapp » de Conrad Gessner. — Le singulier oiseau décrit au xvi^ siècle par Conrad Gessner sous le nom de « Waldrapp » (Cor- vus sylvaticus) et qui devait être alors un habitant régulier des régions alpines, était-il vraiment identique avec le Geronticus ou Comatibis eremita aujour- d'hui familier à l'Afrique et à la Syrie? De nombreux ornithologistes l'ont affirmé à la suite de Sir Rothschild et de ses collaborateurs qui, les premiers, ont fait ce rapprochement en 1897. Le présent mémoire est un résumé cri- tique du matériel littéraire et iconographique se rapportant à la question et complété par quelques trouvailles de hasard dans diverses bibliothèques suisses. Tout porte à croire qu'en effet au xvi' siècle et bien avant peut- être un ibis noir (avec le bec et pattes rouges) habitait et nichait en Suisse. Mais il n'est pas dit que tout ce qui a trait au « Waldrapp » doive être mis sur son compte et que l'oiseau disparu de Suisse, aujourd'hui et depuis plu- sieurs siècles déjà, ait été précisément l'espèce Geroniicus eremila. En dehors de l'intérêt local, la question a son importance au point de vue bio- géographique. En effet, en admettant que la disparition de l'oiseau en ques- tion doive être considérée comme étant le résultat du refoulement d'un élément méditerranéen vers le sud (recul dû soit à des causes climatiques soit à l'influence de l'homme), on est tenté de rapprocher le fait du recul analogue d"autres éléments méditerranéens qui autrefois habitaient les Alpes (gypaète barbu, perdrix rouge, etc.). Il nous manque avant tout, pour le moment, le témoignage de naturalistes du xyi"^" siècle ayant connu à fond à la fois la faune ornithologique de l'Europe et des Alpes et celle de la Syrie, de l'Egypte ou en général de lAfrique du Nord. Pierre Belon (du Mans» eût été dans le cas de fournir des indications précieuses à ce sujet, qui, toutefois, ne se trouvent pas dans ses œuvres imprimées. Mais peut-être bien qu'il existe de ce savant, si brusquement disparu en 1564, des notes non publiées encore. 11 y aurait assurément intérêt à les dépouiller. — J. Stroiii,. Crampton. — Eludes sur la variation, la distribution et l'évolution dît f/enre Partula. — Les Gastropodes du genre Partula sont spéciaux aux îles de l'Océan Pacifique; chaque île et 'chaque groupe d'ilos ont leurs espèces caractéristiques, que l'on ne trouve pas ailleurs, à part quelques exceptions dues à des migrations, exactement comme les Achatinellides des îlesHawaï. 11 n'est pas douteux que les îles du Pacifique sud et ouest ont été autrefois X\ 111. - DISTRIBUTION CKOCRAPHIQUE. 340 réunies en un vaste continent, qu'un processus izénéral de submersion a séparé d'abord en masses isolées qui, elles-mêmes, ont constitué des groupes d'iles : on rencontre des Par/iila. en effet, dans les Mariannes, Carolines, Xouvelle-Guinée, Nouvelles-Hébrides, Fidji. Taniia, Samoa, iles de la Société (Tahiti), Marquises, tandis que ces Mollusques manquent fiabituellement dans les petites iles coralliennes ou volcaniques. /*. hyalina est une espèce à large répartition (Cook, lies australes et lies delà Société), toujours dextre; P. dara. au contraire, est restreinte à Tahiti; elle est également toujours dextre. P. nodosa, est le plus souvent dextre; les exemplaires sénestres sont rares dans une certaine vallée de Tahiti (1 sur 200 exemplaires), très fré- quents (% c/o) dans une autre vallée. P. oUihrilana est une espèce collec- tive très différenciée, uniquement sénestre dans une vallée de Tahiti, dextre et sénestre avec une égale fréquence dans une autre, plus fréquemment dextre que sénestre dans une troisième. L'hérédité du mode d'enroulement peut être étudiée grâce à la présence d'une poche incubatrice où sont logés les jeunes: elle donne des résultats assez variables ; chez P. nodom, les parents sénestres ont une très petite proportion de dextres dans leur pro- géniture. Pour otahcitana, on remarque que dans une même poche incuba- trice, les jeunes sont tous de la même sorte, identique ou non à l'état des parents ; tantôt les sénestres ne donnent d'une façon absolue que des sénes- tres; dans une autre localité, les sénestres donnent à la fois des dextres et sénestres, et les dextres donnent aussi à la fois dextres et sénestres, le type pareil à celui des parents étant toujours prédominant. [On peut inter- préter ces faits en admettant que la sinistrorsité est tantôt d'origine germi- nale, auquel cas elle se transmet rigoureusement, et tantôt d'origine soma- tique et par conséquent non transmissible] [XV. 5. y]- — L- Cuénot. Crozier ( W. J.). — Xole sur r habitat de Geone inertes agricola. — Geoiie- merles agricola est uneNémerte terrestre, propre aux Bermudes, qui habite la terre humide; on s'est demandé si cette forme vient de l'eau douce ou de la mer. Or. il n'y a pas d'eau douce stagnante aux Bermudes; d'autre part, G. trouve cette Némerte vivant dans l'eau salée, bien en dessous de la mer basse des grandes marées de printemps, parmi des Algues et sous des ro- chers ; CoLE, précédemment, l'avait rencontrée dans la zone intertidale. Cette espèce est donc très ubiquiste, et il n'est pas douteux que les individus terrestres proviennent de formes marines adaptées à la vie dans la terre : cependant l'auteur a échoué dans un essai de transfert direct d'individus marins dans de la terre humide; mais les jeunes individus sont plus résis- tants et restent vivants pendant plusieurs jours dans les mêmes conditions. Les grands individus sont négativement phototropiques, ce qui les conduit à mener une vie cachée, sous les pierres et parmi les crampons des Algues. — L. Cuénot. Bretscher iK.). — La migralion printaniére du roucou un Suisse. — Le coucou fait son entrée en Suisse par le sud-ouest. Les premières dates d'arrivée, parmi le matériel statistique analysé par B., concernent Orbe, les dernières Coire. La migration printaniére du coucou est indépendante des conditions barométriques, ainsi que de la direction du vent et de la tempé- rature. L'arrivée particulièrement tardive en 1874 doit avoir eu ses raisons ailleurs que dans les conditions climatiques de la Suisse. — J. Stroiil. Cari (J.i. — La répartition des écrevisses en Suisse. — Les écrevisses sont en Suisse essentiellement confinées au Plateau et au Jura; les eaux des 350 LANNEE BIOLOGIQUE. Alpes n'en possèdent point, ;ï l'exception toutefois de celles du Valais moyen et des vallées grisonnes du Rhin antérieur et du Rhin postérieur. Trois espèces sont répandues en Suisse et leur aire de distribution permet de sup- poser que VAstacus palUpes est arrivé dans le pays par le sud, le sud-ouest et l'ouest, que YAstacus fluvialilis est venu par le nord et VA. torrent ium par le nord-est. En effet, la situation réciproque de leurs aires concorde avec la direction de leur immigration et les limites de ces habitats, loin d'être purement accidentelles, sont déterminées par des conditions biologiques dont les causes remontent à la dernière glaciation. — M. Boubier. Vries (Hugo de). — La distribution des espèces endémiques en Nouvelle- Zélande. — Ces espèces sont très nombreuses (dans le monde végétal). Le milieu est très uniforme, et pourtant les formes endémiques à distribution restreinte se trouvent toutes vers le centre du pays. Les endémiques occupant les extrémités nord et sud de l'ensemble sont celles qu'on trouve partout dans celui-ci. Le fait est très marqué. De V. l'explique en disant que la Nouvelle-Zélande, très éloignée de toute autre terre, ne peut guère avoir reçu d'espèces récemment, en dehors de l'intervention de l'homme. Les espèces d'origine étrangère, de distribution étendue, doivent être très anciennes et répandues sur toutes les îles, et c'est bien le cas. Or, c'est vers le centre de la chaîne des îles que l'eau est le moins profonde ; c'est par là que l'archipel communiquait avec un continent plus étendu, et a reçu sa flore, initialement. Les espèces à distribution étendue, en s étendant vers le nord et le sud, ont dû en engendrer de nouvelles de temps en temps : les plus anciennes ont pu s'étendre avec elles ; les plus récentes ont du rester locales, avec le temps, elles pourront s'étendre. De V. accepte pleinement la notion « âge et aire » de Willis, telle qu'elle est formulée dans la proposition sui- vante : L'aire occupée par des espèces données (prises en groupes de 20, ou environ) à un moment quelconque dans un pays quelconque où il ny a pas de barrières bien marquées, dépend de l'âge de cette espèce dans ce pays. — H. DE Varigny. CHAPITRE XIX s, Système nerveux el fonctions mentales P Système nerveux. A. B. — Sur quelques problèmes d'optique p/u/sioloqique. (Rev. Gen. Se, XXVITI, N» % 262.) ■ ' [367 Abney (Sir "W. de "W.). — Two cases of cont/eiiilal night-blindness. (Roy. Soc. Proceed, B 624, 69.) [Deux observations détaillées de sujets n'y voyant pour ainsi dire pas à Tobscurité. — H. de V.\rigny Backmann (E. liouis), — Note sur la puissance des odeurs et leur solu- bilité dans l'eau l't dans l'huile. (Journal de Physiologie et de Pathologie générale, XVII, 1-4 juillet.) [370 à) Baglioni (Silvestro). — The functional analysis of the cortical centres by means of local chemical stimulation. (Quarterly Journal of Expéri- mental Physiology, X, n" 2, 169-174, 6 décembre, 1916.) [364 6) — — Les processus thermiques des centres nerveux. (Arch. Ital. de Bio- logie, LXVl, 175-201.) [363 Beigel-Klaften (Cecylia). — Ueber Plasmastrukluren in Sinnesorganen und Drûsenzellen des Axolotls. (Arch. mikr. Anat., XC, 39-68, 2 pi.) [Voir ch. I Bianchi (lu.). — Sur la sifjnificalion de l'aire corticale du lobe frontal dont l'excitation produit une dilatation de la pupille. (Arch. Ital. de Biol., LXVI, 307-323.) [365 a) Bonnier (Pierre). — L'incontinence d'urine, panne nerveuse. (C. R. Ac. Se, CLXIV, 523.) [364 b) Les rentres arrothermostatiques et la mémoire. (C. R. Soc. Biol., LXIX, 566-567.) [364 Brow^n (Graham). — Spéculations on the Workiny of the Brain. (Mind, 53-70.) [355 Burridge (W.). — Ou the localisation of the calcium and potassium salis concerned in the médiation of the action of the vagus nerve on the heart of the frog. (Journal of Physiology, LI, 45-49, 2 fig., 20 mars.) [358 Ceni (C). — Cerveau et fonction génétique, lîecherclies et considérations, anciennes et récentes, sur les influences psychiques. (Rivista di Patol. nerv. e ment., XXII, fasc. 5-6; Arch. Ital. Biol., LXVI, Fas. III, 245-268.) [363 Démoli (R.). — Die Sinnesorgane der Arthropoden und ihre Funktion. (Braunschweig. F. Vieweg, 243 p., 118 fig.) [Exposé d'en- 352 L'ANNEE BIOLOGIQUE. semble de nos connaissances morphologiques et physiologiques actuelles concernant les organes des sens chez les arthropodes. Les divers cha- pitres se rapportent aux organes des sens inférieurs, aux organes clior- dotonaux, aux organes statiques et dynamiques et aux yeux. — J. Stroiii. Galleti (Henry R.). — Studien ilber antaf/onistische Nervcn. XIV. Untcr- suchungen ilber die elektrotonischen Erscheinungen des Nerven nach Ati- fenthalt in verschieden zusammengesetzten Salzlôsmigen. (Zeitschrift fiir Biologie, LXVIII, 1-30, 29 septembre.) ' [357. Gothlin (Gustaf Fr.). — Relation entre le fojictionnement et la structure ' des éléments nerveux. (Conférence faite devant la Faculté de Médecine d'Upsal; Upsala Lakarefôrenings Forhandlingar, XXII, H. 5, 21 pp.) [354 Haberlandt (G.). — Blaltepidermis und Lichtperzeptton. Sitz. Ber, Pr. AK. Wiss., XXXII-XXXIll, ()72-687, 1916.) [Intéressant au point de vue de l'origine première des sensations. Voir, pour l'analyse, ch. XIV Heusen (Anne P. Van). — The skin of tite catfish {Amiurus ncbulosus) as a réceptive organ for light. (The American Journal of Physiology, XLIV, 212-214, l^'- septembre.) ' " [369 Jordan (Hermann). — Das Wahrnehmen der Nalirung bri Aplgsia lima- cina und Aplysia depilans. (Biol. Centralbl., XXXVII, 2-9.) [371 Jordan (Hoveyj. — Integumenta/g photosensitivity in a marine fish, Epi- nephehis striatus Bloch. 'The American Journal of Pliysiology. XLI\\ 259- 274, 1 fig., !«■• octobre.) ' ''^ [368 Kepner (^Wm. A.) and Foshee (A. M.). — E/fects of light and darknes on llie eye of Prorhyncus applanatus Kennel. (Journ. Exper. Zool., XXIII, 519-528, 1 pi., 3 fig.) [368 Levi (G.). — Les facteurs qui déterminent le volume des éléments nerveux. (Rivistre di Patol. nerv. e ment. XXL, 1916, Arch. Ital. Biol., LXVI, Fasc. 1, 107-108.) [354 Lucas (Keith). — (Jn sommation of propagated disturbances in thr claw of Astacus, and on Ihe double ncuromuscular systcm of thc adductor. (Journal of Physiology, Ll. 1-35, 15 fig., 20 mars.) [358 a) Mayer (Alfred Goldsborough). — On Ihe non-existence of nervous shell-shock in fishes and marine invertebrates. (Proceed. Nat. Acad. Se. United States, 111, oct., 597-598.) [360 b) — — Formula for rate of nerve conduction in sea ivater. (The American Journal of Physiology, XLIV, 591-595, 1 fig., 1" novembre.) [350 Me Clendon (J. F.). — The effect of stretcliing on the rate of conduction in the neuro-nmsvular nettrorkin CassiopcK. {Proc. Nat. Ac.Sc. Etats-Unis, III, N'> 12,703.) [301 Minko'wski (M.). — Elude sur l(( physiologie des circonvolutions rolan- diques et pariélales. Archives suisses de Neurol. et de Psychiatr., Zurich, I, 389-459, 13 fig.) [365 Moore (A. R.). — Chemical diffère nliation of the central nervous sgstem of Invertebrates. (Proceed. Nat. Acad. Se. United States, 111, .598-002.*) [360 a) Parker (G. H.). — The Sources of Nervous ActivUg. (Bull. Scripps Inst. Biol. Research, :îO déc, 1916, 11-18.) [359 i) Nervous transmission in the Aclinians. (Journ. Exper. Zool., X.XII, 87-94, 3 fig.) [361 XIX. — SYSTÈME NERVEUX. 333 ci Parker iG. H.). — rite movemenls of Ihe tenlades in Aclinians. (Jouru. Exper. Zool., XXII, Oô-llO, 1 flg-. ; Contrib. Bermuda Biol. Station, N"54.)[36i> '0 Pedal locomotion in Actinians. (Journ. Exper Zool XXII 111- \M. 1 fi,«-.) • ■' ■ ' ,^362 <-') Aciinian ùehnvior. (Jouru. Exper. Zool., XXII, 193- [362 ' Parker (George Howard) etVanHeusen (Anne P.).— The rc.-^ponses of the catfish, Amiunts neindomti, to melallic and non-metadic rnds. (The American Journal of Physiology. XLIV, 403-420, l"'' octobre.) [359 '') The réception of mechanical slimuli bij ihe skin, lateral-line organs and ears in /îshes, especially in Amiurus. (The American Journal of Physiology, XLIV, 463-489, 2 fig., \^^ novembre.) [371 Pieron (Henry i. — De la /ouf/uc durée et de la variabilité des temps de latence pour le.'< réflexes cutanés. (C. R. Soc. Biol., LXIX, 345-349.) [356 Ranson (S. "W.). — Nouvelle preuve en faveur de U existence d'un centre vaso-constricteur dans le cerveau. Études sur les arcs réflexes vaso-moteurs. [La vasoconstriction consécutive à l'excitation des nerfs spinaux dépendrait, d'après les expériences des auteurs, d'un centre bul- baire, et la voie afférente du réflexe passerait par les cornes postérieures, les voies efférentes par les cordons ventraux ou latéraux. — H. Cardot a) Ranson (S. W.) and Billingsley (P. R.). — A/ferent spinal path for the depressor reflex. Studies in vasomotor reflex arcs. V. (The American JournaNof Physiology, XLII, 9-15, 3 fig., le'- décembre, 1916.) [359 ^') Afférent spinal paths and the vasomotor réflexes. Studies in vasomotor reflex arcs. VI. (Ibid., 16-33, 2 fig., pr décembre, 1916.) [Analysé avec le précédent Reagan (Franklin Pearce). — The rôle of the auditory sensory epithelium in the formation of the stapediat plate. (Journ. Exper. Zool., XXIII, 85-108, 10 fig.) P70 Rochon-Duvigneaud lA.). — Les fonctions des cônes et des bâtonnets. Indications fournies par la physiologie comparée. (Annales d'oculistique, 10 pp., 7 fig., nov.) [368 Rossi (G.). — Sur le mode de se comporter de l'endolymphe durant les accélérations rotatoire.'^ de la tête. (Arch. Ital. Biol., LXV, fasc, III, 358.) [Publié, en 1915, dans Archivio di Fisiologia et analysé dans le vol. XX de VAnn. Biol., p. 388 Rund (Gudrun). — Sinneslinien und freie Sinneslmgel bel Cliimaera monstrosa. (Zoolog. Jahrb. (Abt. Anat.), XL, 421-440, 2 pl., 2 fig.) [372 Schmidt ("W. J.). — Studien am Integument der Heptilien. VIII. Ueber die Haut der Acrochordinen. (Zool. Jahrb. (Abt. Anat.), XL, 155-202, 2 pl., 13 fig.) " [371 rt> Stefanini (A.i. — La théorie de la résonance pour la perception des sons. (Arch. Ital. Biol., LXVI, fasc. II, 225-238.) [369 />! Combien faut-il de vibrations pour quon puisse reconnaître un son:' (Xuûvo Cimento, XIII, 65-107; Arch. Ital. Biol., LXVII, 113-116.) [370 a) Szymanski ij. S.). — Ueber taktile Tiere. (Biol. Centralbl., XXXVII, 416-418, 1 fig.) [371 l'année biologique, XXII. 1917. 23 354 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. b) Szymanski ( J. S.).— Bas Prinzip der raumausfûllendenlîezeptionsfdhi- gkeit. (Biol. Centralbl., XXXVII, 471-476.) [«^"^S Wood (Casey Albert). — The fundus oculi of Birds, especially as vietred by ihe ophtalmoscope. (London, W. Head; Chicago, Lakeside Press,voI m- Ibl., I80p., I45fig., 61 pi.) ^^^^ Wulzen (Rosalind). - Some chemotropic and feeding réactions of Planarm maculata. (Biol. Bull., XXXIII, 67-69.) [361 Voir pour les renvois à ce chapitre : ch. I, a; XIV, 2°, ô. a. Cellule nerveuse. i a-p) Structure. Physiologie. Lévi (G ) — Les facteurs qui déterminent le volume des éléments nerveux. — HiDD (Review of Neurol. and Psychol. sept. 1915), a cherché à étabhr que la grosseur des éléments nerveux, cellules et fibres, est sous la dépendance des quatre facteurs suivants : 1» l'âge phylogénétique des cellules mêmes, 2° l'abondance des connexions dendritiques des cellules, 3" la grosseur du muscle innervé, 4° la rapidité de la réaction aux stimulus. Les deux der- nières corrélations ne sont pas démontrées par des observations et expériences positives; le second facteur est réel, mais l'auteur reproche à Hidd d ignorer la bibliographie et de s'attribuer la priorité de remarques déjà faites avant lui en particulier par L. lui-même. Quant au premier facteur il est absolu- ment contredit par les faits : chez les Sélaciens et Téléostéens il se trouve des espèces avec cellules colossales et d'autres avec cellules très petites. — Y. Delage. Gothlin (Gûstaf F.). — Relation entre le fonctionnement et la structure des éléments nerveux. — Un fait fondamental est la conduction indépen- dante pour chaque fibre nerveuse, assurée par une isolation suffisante et qui n'a pas besoin d'être bien grande : la force électro-motrice circulant dans la fibre ne dépasse pas quelques millièmes de volt. L'axoléme, la gaine de myéline surtout en raison de son état cristallin (les cristaux ayant une f-esis- tivité beaucoup plus grande que leur solution), et l'enveloppe des cellules nerveuses suffisent à assurer ce faible isolement. - L'influx nerveux est toujours accompagné d'une onde électro-motrice négative dite onde d ac- tion qui se propaee avec une vitesse de quelques dizaines de mètres par seconde et avec une fréquence d'environ 130 par seconde (nerf phrenique). Cette onde électro-motrice reposant sur un excès local et momentané d'anions ne se peut expliquer que par des phénomènes chimiques, ainsi que le prouve l'existence d'un coefficient de température élevé (1,79), mais quels sont les phénomènes intra-cellulaires pouvant présenter une périodicité de 130 par seconde? On ne connait point de phénomènes chimiques de cette nature, mais la chose peut s'expliquer d'une autre manière. L'exercice mus- culaire entraîne une usure des corps do Nissl : or, ceux-ci sont formes de chapelets de grains. On peut donc supposer qu'une modification chimique issue du noyau se transmet au cylindre-axe par l'intermédiaire de ce cha- XIX. — SYSTÈME NERVEUX. .;5r, polet et fjue les iiHerruptions entre les grains correspondent aux intervalles entre les ondes, en sorte que si le nombre de grains est très grand, le pre- mier aura eu le temps de se reposer assez pour recevoir du noyau une nou- velle excitation chimique. On j)eut aussi admettre, mais il faut ici introduire plus d"li>q)otlièses compliquées, que la décharge par le filament axile a lieu d'une manière discontinue. — La ])ropagation dans le cvlindre-axe se fait très probablement par laxoplasma et non pas par les fibrilles, ..'ar celles-ci contenant une moindre quantité d'eau sont moins bonnes conductrices Elles forment autour de l'axoplasma un tube relativement isolant au niveau duquel doit se produire, comme dans les expériences d'électro-sténolyse une tension polarisatrice qui renforce le courant et facilite sa propagation ' en effet, cette tension polarisatrice peut déterminer des réactions chimiques identiques à celles qui ont lieu dans la cellule ganglionnaire et aboutissant de même a une libération d'anions et à la création d'une force électro-mo- trice qui s'ajoute à celle parcourant l'axoplasma. Ainsi s'explique le fait (luc le seuil de l'excitation musculaire soit notablement plus élevé quand on l'excite par un courant positif que par un courant négatif. Peut-être n'est-il pas inutile de rappeller ici ce qu'est l'électro-sténolyse, trop peu connue des physiologistes et qui doit jouer un rôle important dans les organismes Quand un courant passe cà travers un électrolyte. si on l'oblige à passer dans un espace resserré tel qu'un tube capillaire ou un petit trou dans ime plaque de mica, il se produit, au niveau du resserrement et au contact de la paroi non conductrice une action chimique par suite de laquelle l'électrolyte est décomposé. En employant des sels de métaux lourds on obtient un dépôt de métal avec formation de gaz qui mettent l'action chimique en évidence. Les conditions de l'électro-sténolyse sont d'autant mieux réalisées dans les nerfs que, le diamètre de l'axoplasma étant extrêmement p«tit, les effets chimiques peuvent être engendrés par un courant extrêmement faible — Ainsi la fibre nerveuse n'est pas un conducteur passif; elle collabore au maintien de la force électromotrice, compensant ainsi les pertes inévitables le long du parcours. La vitesse de propagation, ainsi qu'il résulte de l'étude des cables électriques, doit varier dans le même sens que les dimensions de a fibre nerveuse, diamètre du cylindre-axe et épaisseur de la gaine de myé- line. Cette relation est confirmée dans les cas. trop peu nombreux où l'on a mesuré à la fois ces dimensions et la vitesse dans un même nerf; vitesses et diamètres varient parallèlement dans des proportions considérables.— L étude de ce qui se passe dans les câbles montre que plus large est l'axo- plasma et épaisse la gaine de myéline, pkis doit être rapide la transmission du courant. Ainsi, le diamètre des fibres nerveuses est en rapport avec la vitesse de transmission de l'influx. L'opinion de Schwalbe qui admettait un rapport entre ce diamètre et la longueur des fibres, n'est pas vérifiée par les laits. II y aurait lieu d'étudier aussi si le fait que l'axoplasma est constitué par un fluide cristallin, ainsi que l'auteur l'a démontré, ne permettrait pas d expliquer par la piézo-électricité le fait de l'excitation mécanique des nerfs. — Y. Delage. //. Centres nerveux et nerfs. P) Physiologie. Brown (T. Graham.). — Kecherdips spéculatives sur le fonctionnement du cerveau. - La structure des cerveaux diffère d'homme à homme, et il s'en- suit une différence dans le fonctionnement cérébral et mental. Cependant 350 L'ANNEE BIOLOGIQUE. nous jugeons du fonctionnement cérébral des autres d'après les rapports établis entre notre expérience subjective et notre comportement, duquel nous rapprochons celui des divers animaux. La marche, par exemple, est pour nous le résultat d'aptitudes acquises et nous serions portés à en faire un acte bien différent des réflexes si nous ne constations ce fait « que la progression est réellement un acte réflexe et automatique, comme la respi- ration», chez la plupartdes jeunes mammifères. Les mouvements rythmique.- de flexion et d'extension sont attribués aux réactions contraires des deux mem- bres symétriques (à l'excitation de chacune des plantes du pied se produi- sant successivement; chaque mouvement écarte le stimulus qui Ta produit, et son effet direct le ramène,). Mais l'excitation périphérique ne parait pas nécessaire : le centre nerveux semble soumis à un rythme qui fait succéder automatiquement l'extension à la flexion et vice-versa. « Les mouvements rvthmiques seraient les modes primitifs de l'activité nerveuse et les réflexes - auraient cristallisé certains modes de cette activité rythmique originale, au cours de l'évolution. » Ainsi la cellule nerveuse motrice et la fibre sensitive constitueraient les unités fondamentales du système nerveux. Comme tout centre, le cerveau, qui est le centre supérieur, a ses éléments sensitifs et moteurs ; chaque réflexe y subit l'influence de tout le reste du système. La conscience correspond à Vactivité totale, probablement à celle de tous les centres nerveux; mais la claire conscience est forcément incomplète et ne correspond qu'à une faible partie de la fonction nerveuse totale. Elle semble s'attacher surtout à l'activité cérébrale de contrôle, qui « fait permuter et combine les différents éléments composant les réactions individuelles, de telle façon et sous des formes si diverses que lactivité de l'ensemble paraît perdre sa fatalité ». Les changements sont d'origine périphérique ou interne (modifications dans la composition du sang agissant directement sur le rythme nerveux). On peut même supposer une continuelle compétition entre les stimuli externes et la « stimulation » interne, variable avec chaque indi- vidu et avec les moments de la veille et du sommeil. La physiologie céré- brale et mentale doit tenir le plus grand compte des antécédents personnels qui conditionnent, de l'intérieur, les différents modes de fonctionnement nerveux. — G.-L. Duprat. 6)Mayer (Alfred Goldsborough). — Formule relative à la conductibilité nerveuse dans Veau de mer. — Expériences faites sur Cassiopxa. dans de l'eau de mer normale (36 gr. 24 de sels par litre) ou diluée par addition d'eau distillée, ou évaporée au soleil, l'alcalinité normale étant alors retabhe l)ar addition d'une petite quantité d'acide chlorhydrique. Quand la salinité varie de 18 à 40. la conductibilité nerveuse augmente à peu près suivant une fonction linéaire avec la conductibilité électrique ou encore avec la concentration des cations Xa, Ca, Mg, K, dissociés dans le liquide entourant le nerf. Pour les concentrations plus fortes, la conductibilité nerveuse dimi- nue d'autant plus que la concentration s"élève davantage. — H. Cardot. Piéron (H.). — De la lonque durée et de la variabilité des temps d>- latence pour les réflexes cutanés. — Les temps de latence des réflexes cutanés contrastent avec ceux des réflexes tendineux, qui sont beaucoup plus courts, et varient peu. aussi bien d'un individu à l'autre, que chez un même indi- vidu d'une excitation à l'autre, pour des sujets normaux et des excitations d'intensité moyenne. Le plus grand retard des réflexes cutanés tient non à un pkis grandretard dans les appareils de réaction.mais à une lenteur particulière XIX. — SYSTÈME NERVEUX. 3r)7 dans les processus de réception de l'excitation, et surtout dans les processus d'élaboration de la réponse réflexe. — Y, Delacie. Galleti (Henry R.). — Etudes sur les nerfs antagonistes. A'fV. Hccherches sur Vélectrotonus du nerf aprrs séjour dans des solutions de différentes com- positions. — Les faits expérimentaux apportés par ce mémoire sont suscep- tibles de modifier profondément les conceptions qui ont généralement cours au sujet des rapports existant entre 1 electrotonus et l'excitation électri- que des nerfs ; ils apportent également un élément nouveau et important au point de vue des actions polaires dans l'excitation. C'est dire qu'il mé- ritent d'être soumis encore à un sérieux contrôle d'autant plus qu'ils offrent, par certains côtés, une contradiction avec les résultats de divers auteurs, notamment d"OvERTUN, résultats relatifs à l'influence de la composition chi- mique du fluide ambiant sur l'excitabilité des nerfs. Après avoir recherché s'il était possible, en employant de très faibles courants polarisants, d'obtenir des modifications anélectrotoniques sans catélectrotonus ou inversement et avoir conclu à l'impossibilité d'obtenir l'un de ces deux phénomènes à l'exclu- sion de l'autre, Galletti a étudié les modifications de l'électrotonus après im- mersion du nerf (préparation neuromusculaire de grenouille) dans diverses solutions. Le nerf est d"abord immergé pendant quelque temps dans le liquide de Ringer, connu pour ne pas modifier son excitabilité ; on recherche alors son seuil normal, et les seuils pour l'anélectrotonus et le catélec- trotonus ; on détermine ces derniers dès la fermeture du courant polarisant, dont l'intensité est faible, afin d'éviter que l'action dépressive de la cathode puisse se substituer au catélectrotonus. Le nerf est ensuite maintenu pen- dant plusieurs heures dans la solution à étudier; son excitabilité et son élec- tronotus sont de nouveau examinés. S'il se manifeste des différences par rapport à l'état initial, on le replace pendant 2 ou 3 heures dans le Ringer et on ne retient comme modifications réellement dues à la solution employée que celles qui sont réversibles sous l'influence du liquide de Ringer. D'après les expériences d'OvERTON, la diminution des ions Na entraîne une diminu- tion d'excitabilité : elle agit donc dans le même sens que l'anélectrotonus et il est indiqué de chercher une relation entre ce dernier phénomène et la diminution des ions Na. D'autre part, Loeb a donné sur la production de l'électrotonus une hypothèse conforme à sa conception de l'excitabilité ; il rapporte les variations électrotoniques de l'excitabilité au fait que, sous l'in- fluence du courant polarisant, il y a diminution des ions Ca à la cathode et augmentation à l'anode. Mais, de fait, les variations dans la composition chi- mique du liquide ambiant ne semblent pas avoir l'influence qu'on était en droit d'attendre d'après ce qui précède. L'électrotonus n'est nullement mo- difié par un séjour prolongé dans l'une quelconque des solutions suivantes : solution de NaCl à 6 p. 1.000, Ringer sans Ca. Ringer avec 10 fois plus de Ca que normalement, Ringer sans KCl, Ringer avec 10 fois plus de KCl que normalement. Par contre, et c'est là le fait le plus intéressant du mémoire, les solutions hypotoniques exercent une influence extrêmement nette. Qu'il s'agisse d'un Ringer hypotoniquc, d'une solution de NaCl à 3p. 1.000 ou d'une solution sucrée hypotonique, on observe au bout de plusieurs heures une complète inversion de l'électrotonus, inversion qui affecte en même temps le catélec- trotonus et l'anélectrotonus : l'état anélectrotonique est devenu l'apanage de la région cathodique, le catélectrotonus apparaît à l'anode. Cette invei'sion se constate non seulement à la fermeture du courant polarisant, mais égale- ment à l'ouverture ; elle est donc tout à fait complète. Le phénomène est réversible : l'électrotonus normal se rétablit au bout d'un séjour de 3 heures 358 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. dans le Ringer isotonique. Les solutions hypertoniques n'ont pas provoqué d'inversion ; il est possible qu'une très forte hypertonie réalise l'électrotonus inverse, mais il se produit dans ce cas des lésions irréparables du nerf et l'on n'a plus affaire à un processus réversible. — D'après l'auteur, « sous réserve d'une nouvelle démonstration expérimentale pouvant naturellement modifier ses conceptions », ses recherches semblent indiquer que l'appari- tion de l'électrotonus et l'excitation sont liées à des processus qui diffèrent plus les uns des autres qu'on ne le supposait jusqu'ici. En effet, au moment où les phénomènes électrotoniques ont été si radicalement changés, l'exci- tabihté du nerf n'était pas essentiellement modifiée, les seuils pouvant ii pas même s'être élevés. Les variations de Télectrotonus se sont donc seuk produites dans des conditions où, selon les conceptions courantes, l'électro- tonus et l'excitabilité auraient dû varier en même temps. Regrettons que. pour des résultats aussi importants au point de vue de la théorie de l'élec- trotonus et de l'excitation, l'auteur ait jugé inutile toute indication numé- rique relative à lintensité des courants polarisants employés et aux seuils de l'excitation constatés avant et pendant l'électrotonus. — H. Cardot. Burridge("W.). — Sur la localisation des sels de calcium et de potassiwn au point de vue de l'action du nerf vague sur le cœur de la grenouille. — La faradisation delà base du ventricule de la grenouille donne des réactions où prédomine l'inhibition; au contraire, les effets excitateurs dominent, quandle cœur est irrigué par de la solution de Ringer. Dans ce dernier cas. l'action des sels de potassium rend de nouveau possible l'inhibition par fara disation du système nerveux local : en revanche, la possibilité d'inhiber le cœur par l'intermédiaire du tronc vago-sympathique disparaît; elle est res- taurée par l'action du calcium. Les sels de calcium sont indispensables pour le libre passage de l'excitation des fibres nerveuses préganglionnaires aux ganglions cardiaques ; les sels de potassium favorisent l'action des termi- naisons nerveuses, situées à l'intérieur du muscle. — H. Cardot. Lucas (Keith). — Sur la sommation des ondes d'excitation dans la pin< '^ de rEcrevisxe et sur le double système )ieuro-musculaire de l'adducteur. — Le muscle adducteur fournit des contractions de deux types, l'une trè.. brève, l'autre lente, mises en jeu par des fibres nerveuses fonctionnelle- ment différentes. Si l'on détermine expérimentalement la relation qui existe entre l'intensité et la durée des excitations électriques provoquant la contraction lente, on la trouve complètement différente de celle qui cor- respond à la secousse brève. La substance excitable qui intervient dans ce dernier cas a un temps d'excitation fou une chronaxie) plus petit, et pour les excitations de longue durée, un seuil plus élevé . — Dans la seconde partie du mémoire, l'auteur analyse le phénomène de sommation, décrit jadis par Richet sur la pince de l'Ecrevisse. La première excitation, inef- ficace en apparence, détermine un influx nerveux qui est incapable de pro- duire une secousse du muscle, mais assure le succès d'un second influx lui succédant au bout d'un temps convenable qu'on peut déterminer en envoyant au nerf deux stimuli successifs, dont le premier est inefficace, et en recher- chant l'intervalle de temps qui doit les séparer pour que le second donne le maximum d'effet. Ce point particulier a l'intérêt de permettre une critique des liypothèses relatives au mécanisme de la sommation. D'après Frôblicu, lorsque les processus nerveux sont ralentis, ce qui serait une des conditions nécessaires de la sommation, un premier influx laisse derrière lui dans le nerf un résidu d'excitation auquel s'ajoute l'effet de l'excitation suivante, XIX. - SYSTÈME NERVEUX. 359 doù une augmentation d'efficacité par addition pure et simple. Mais K. Lucas et Àdrian ont montré qu'il fallait distinguer deux types bien dis- tincts de soaimatious : l'un ne se produit que si les deux stimuli successifs portent sur le même point du nerf (sommation d'excitations locales), et si, au contraire, ils se font en des régions différentes, leurs effets ne s'ajoutent pas; dans l'autre type, il y a sommations de perturbations propagées (propagated disturbances). Le premier stimulus détermine un influx ner- veux inefficace, parce qu'arrêté par une région de décrément ou de blo- cage : l'influx qui succède au second stimulus réussit à traverser cette région, grâce à quelque modification produite par le premier. Or, après le passage d'un influx dans le nerf, la phase réfractaire est suivie d'une période d'hyperexcitabilité, à laquelle doit correspondre une phase de plus grande conductibilité, permettant le passage du second influx. En déter- minant la durée optima qui doit s'écouler entre les deux stimuli, on con- state, comme l'hypothèse pouvait le faire prévoir, que, pour qu'il y ait som- mation, le second doit survenir pendant la période d'hyperexcitabilité créée par le premier. — H. Cardot. (i-b) Ranson (S. lAT.) et Billingsley (P. R.). — Voie spinale afférente pour le réflexe dépresseur. Etudes sur les arcs réflexes vaso-moteurs. Voies spinales afférentes et réflexes vaso-moteurs. Etudes sur les arcs réflexes vaso- moteurs. — La voie afférente est différente selon qu'il s'agit de la constric- tionou delà dilatation : colonne grise postérieure pour la première, faisceau ventral pour la seconde. Les réflexes dépresseurs ne sont pas diminués par la décérébration. — H. Cardot. Parker (Georges Hovrard) et Heusen (Anne P. van). — Réactions provoquées chez le poisson-chat, Amiurus nehulosus^ par des baguettes métal- liques ou non métalliques. — Une baguette de verre introduite avec précau- tion dans l'aquarium ne provoque de réponse chez un poisson aveuglé que lorsqu'elle arrive à son contact. Avec une baguette métallique au contraire^ l'animal se met en mouvement alors que la baguette est encore à plusieurs centimètres ; cet effet est maximum avec l'acier, minimum avec le nickel .; les autres métaux sont moins excitants que l'acier, et plus que le nickel. Lorsqu'une grande partie de la baguette est au contact de l'eau, le poisson effectue un mouvement de retraite ; dans le cas contraire, il s'en approche. Ces réactions ne sont pas causées par des vibrations transmises à l'eau par la- baguette, ou par des particules émanant d'elles comme dans le cas de baguettes non métalliques renfermant des substances odorantes ; elles sont dues à de faibles courants électriques engendrés par le contact de l'eau et du métal, et qui excitent, sans doute, les organes gustatifs. L'application directe de courants électriques faibles détermine des réponses analogues : pour des intensités supérieures à 1 microampère, l'animal bat en retraite ; il s'approche-, au contraire, dans le cas de courants plus faibles. — H. Cardot. a) Parker (G. H.). — Les sources de l'activité nerveuse. — Exposé pure- ment spéculatif où l'auteur montre par la comparaison des formes animales aux divers degrés d'évolution que la série réalisée chez les animaux supé- rieurs pour la réponse aux excitations : organe sensoriel, nerf, système nerveux central, muscle, s'est établie phylogénétiquement de façon progres- sive, en commençant par les fibres neuro-musculaires des Coelentérés pour aboutir à un système nerveux central de plus en plus condensé, seul capable de réaliser la personnalité individuelle. — Y. Delage. 360 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. Moore(A. R.). — Investigation chimique des différenciations dans le système nerveux des Invertébrés. — La localisation des effets des diverses substances chimiques sur des points déterminés du système nerveux est uii fait bien connu et il y a là une méthode pour l'étude de la différenciation nerveuse : C'est ainsi que Baglioni (05) a montré que chez les Céphalopodes la strych- nine se fixe sur le ganglion cérébral et le phénol sur le palléal. L'auteur a pris pour sujet d'expériences des Loligo récemment éclos dont les excita- tions se traduisent par des contractions musculaires et par des changements de couleur dus au jeu des chromatophorcs. KCl détermine des convulsions cloniques et l'expansion extrême des chromatophores. La strychnine à 1 p. 100.000 place l'animal dans im état d'hypersensibilité qui le rend très exci- table par les divers agents. La caféine à 1 p. 10.000, détermine une natation en rond due à une inflexion du cou par contracture ; les tentacules ont des convulsions, les chromatophores sont étendus sur la tête seule, et par- fois aussi sur le manteau : c'est l'indice d'une action au moins prédomi- nante sur les ganglions céphaliques. Le camphre à saturation dans l'eau de mer exerce une action inverse, la tête et les tentacules avec leurs chro- matophores sont inertes, tandis que le manteau montre des spasmes mus- culaires et un jeu de chromatophores: c'est l'indice d'une action élective sur le ganglion palléal ; cette action est rendue plus évidente sur les individus décapités : dans l'eau, tète et tronc sont inertes ; dans l'eau camphrée, la tète re.ste inerte, mais le tronc montre les phénomènes ci-dessus indiqués. L'atropine à 1 p. 2.500 détermine après quelques instants d'une natation rapide, une chute des animaux au fond du vase où ils restent inertes avec des contractions fibrillaires constatées au microscope ; absence de jeu des chromatophores, due sans doute au bloquage des influx nerveux dirigés vers les muscles radiaires des chromatophores, conformément à ce qu'on observe pour le sympathique des vertébrés. Les Crustacés sont peu favorables aux expériences en raison sans doute des difficultés d'absorption des réactifs. La solution camphrée détermine chez Pagurus et Crangon une trémulation des appendices ; chez le derhier, les membres natatoires sont étendus, agités de tremblements et ne peuvent déterminer la progression qu'en avant : cela semble indiquer une action élective sur les ganglions de la chaîne ventrale et en particulier sur les centres de la natation en arrière. — Chez la Méduse Gonionemus et l'Actinie Metridium l'atropine seule a un effet qui est d'augmenter la sensibilité; l'Actinie rétracte ses tentacules, ferme son sphincter buccal, et contracte spasmodiquement ses muscles longitudinaux; le retour à l'eau de mer pure fait disparaître tous les accidents ; la Méduse contracte ses tentacules, et montre des contractions rapides de l'ombrelle. L'Etoile de mer incurve ses bras du côté dorsal ; la strychnine a sur elle le même effet. Il en faut déduire que chez les animaux à système nerveux diffus, comme l'Actinie et divers Coelentérés, strychnine, caféine et camphre sont sans action, tandis que cette action commence à se manifester chez l'Astérie où existe un certain degré de condensation des faisceaux nerveux ; l'action de ces réactifs est complète chez les formes supérieures où le sys- tème nerveux est complètement différencié. Seule l'atropine exerce son action quel que soit le degré de condensation nerveuse. — Y. Delage. a) Mayer (Alfred Goldsborough). — Sur l'inexistence d'ébranlement ner- veux à la suite d'explosion chez les poissons et autres invertébrés. — L'auteur fait exploser de la dynamite dans l'eau à quelques pieds de distance des ani- maux étudiés. Pour vérifier si au nombre des effets se trouve une perturbation nerveuse, il découpe au bord sous-ombrellaire d'une méduse un anneau de XIX. - SYSTÈME NERVEUX. 3tU tissu après excision de tous les organes des sens. Des chocs d'induction déterminent dans cet anneau des ondes de contraction dont la vitesse est mesurée. Le choc de l'explosion peut briser le vase et détériorer plus ou moins l'anneau de tissu, mais les effets des chocs d'induction ne sont en rien modifiés : il n'y a pas apparence de shock nerveux, et le tissu régénère ses lésions éventuelles à la vitesse normale. Des divers animaux soumis aux effets de ces explosions, seuls les poissons à vessie natatoire sont gravement atteints : on les retrouve à la surface, tués, le ventre en l'air; à l'autopsie on trouve la vessie natatoire crevée, les tissus voisins déchirés et souvent la colonne vertébrale rompue. Ces effets sont dus au brusque éclatement de la vessie par suite de la diminution de pression résultant de lexplosion. Les autres poissons et les divers invertébrés ne souffrent aucun dommage, sauf éventuellement quelques blessures locales directes. L'idée qu'un effet nocif pourrait résulter de lu brusque libération des gaz du sang n'est pas vérifiée. Pour l'homme, le danger pourrait résulter d'une action sur la cavité de la caisse et de la trompe d'Eustache. — Y. Delage. ■Wulzen (Rosalind). — Quelques réactions cinmio-tropiques et alimen- tnires chez Planaria maculata [XIV, 2°, o]. — Mise en présence de la nour- riture, cette Planaire accomplit des mouvements très significatifs de pro- trusion du pharynx et de capture des aliments que le pharynx musculeux fait cheminer vers l'intestin. Ces mouvements s'accomplissent sans grandes modifications chez l'animal privé de son lobe céphalique et même dans le pharynx isolé, montrant ainsi que le pharynx lui-même reçoit les impres- sions sensitives qui déterminent les mouvements réflexes appropriés. — Y. Delage. Me Clendon (J. F.). — l'^/f'el de la tension sur la vitesse de conduction dans le réseau neuro-musculaire de Cassiopœa. — En mesurant le temps que met une onde de contraction, déterminée électriquement, à faire le tour du disque de Cassiopiea, l'auteur constate que si l'on distend le bord du disque, le temps employé par l'onde à faire le tour reste proportionnel à la longueur totale du trajet. Il voit là une infirmation de l'opinion de Bethe que le courant passe sur de solides fibrilles nerveuses disposés en zig-zag dans le nerf relâché, et en lignes droites dans le nerf tendu. — Y. Delage. h) Parker (G. H.). — Transmission 7ierveuse chez les Actinies. — Chez Metridium, l'excitation d'un point quelconque de l'ectoderme détermine une réponse par les muscles longitudinaux des mésentères, même si le point excité n'est rattaché au reste du corps que par un lambeau ectodermique. La communication entre les récepteurs ectodermiques et les effecteurs entodermiques se fait à travers la mésogée. Cela confirme l'opinion que le système nerveux constitue un réseau par lequel la transmission peut se faire dans tous les sens. Bien qu'établissant une connexion entre l'ectoderme et l'endoderme, les lèvres ne sont qu'un pauvre intermédiaire de transmission. Si l'animal est coupé en deux par une section verticale ne laissant entre les deux moitiés qu'un pont constitué par les lèvres, l'excitation d'une moi- tié ne se transmet pas à l'autre. L'excitation des tentacules par du jus de moules détermine l'épanouissement, la dilatation de la bouche ; leur excita- tion par HCl faible détermine la réaction inverse. L'auteur voit là un com- mencement de canalisation des influx nerveux dans une direction déter- minée, ébauche de ce qui existe cliez les animaux supérieurs. — Y. Delage. :m L" ANNEE BIOLOGIQUE. ^ c) Parker (G. H.). — Mouvement des Tentacules chez les Actinies. — Chez Condylactis un tentacule est coupé à sa base, fixé par un petit crochet en iil de fer et suspendu dans un courant d'eau de façon que celui-ci tende à le dilater. Dans ces conditions, il est étendu aux 2,3 de sa longueur, la pression intérieure de l'eau n'étant que de quelques millimètres ; s'il n'est pas plus étendu, ce n'est pas faute de pression intérieure, mais par la réac- tion musculaire venant du fait de la blessure. Il répond aux excitations de la même manière que les tentacules en place, mais plus faiblement. L'ex- citation portant sur la face entodermique est suivie d'une réaction plus lente que celle portant sur la face ectodermique, parce que l'excitation endo- dermique ne produit son effet qu'après s'être transmise à l'ectoderme. Les mouvements ciliaires et neuro-musculaires conservent la même polarité que sur le tentacule en place. Le système neuro-musculaire constitue dans le tentacule l'ensemble nécessaire à un acte réflexe complet sans qu'il soit besoin de la présence des autres parties du corps. — Y. Delaoe. il) Parker (G. H.). — Locomotion pédieuse chez les Actinies. — Chez Actinia et Sagartia la direction de la locomotion pédieuse est sans relation avec l'axe secondaire buccal. Elle peut se poursuivre après excision du disque oral et des tentacules; elle est en tout cas très lente et s'effectue par des ondulations musculaires auxquelles prennent part tous les muscles de la région et qui ont pour effet de soulever un point et de le reporter un peu plus loin.- Les efforts sont transmis à la surface en mouvement par l'inter- médiaire de la lymphe interstitielle des tissus. La pression ainsi transmise n'est que de quelques centimètres d'eau. A l'état de repos, l'adhésion au sol se fait moins par un effet de ventouse que par une sécrétion adhésive. — Y. Delage. e) Parker (G. H.). — Comportement des Actinies. — L'inge.stion delanour- riture réclame le concours de nombreuses parties, cils, glandes et appa- reil neuro-musculaire des tentacules, du disque, de la bouche et de l'œso- phage ; seuls les tentacules ont une action synergique ; les autres parties agissent chacune à leur tour et de façon indépendante à mesure qu'elles sont excitées par Içs stimulus : l'actinie se comporte plutôt comme une somme de parties indépendantes que comme une unité. Une forte illumina- tion et une température élevée déterminent la rétraction ; la présence de nourriture et les courants d'eau déterminent l'expansion. Les fluctuations modérées dans la tension de l'oxygène sont sans effet. Sariarlia luciœ suit dans ses alternatives d'expansion et de rétraction, le rythme de la marée; Metridium marginatum suit dans les siennes le rj'thme nycthéméral. Ni l'une ni l'autre ne continuent ce rythme après la disparition de la cause. — Y. Delage. /) Parker (G. H.). — Les activités de Conjmorplia. — Il y a 4 catégories lie muscles longitudinaux ; ceux de la tige, ceux de la trompe, et ceux des tentacules distaux et proximaux. Tous sont sous la dépendance du système nerveux; il y a 2 catégories de muscles entodermiques circulaires, ceux (le la tige, indépendante du système nerveux, et ceux de la trompe, sous la dépendance partielle de ce système. ïige, trompe et tentacules sont autonomes dans leur activité et actionnés indépendamment les uns des autres par le système nerveux. L'animal est négativement géotropique, et ses réactions dans ce sens sont d'origine nerveuse. Le mécanisme neuro- musculaire de Corgmorpha n'est pas intermédiaire au système récepteur- XIX. — SYSTÈME NERVEUX. :î63 effecteur des actinies et au système d'effccteur.s indépendants des éponges. II ressemble plutôt à un système actinien réduit ([u'à un système primitif dont ce dernier serait dérivé. — V. Delage. = Localisations. Ceni (C). — Cerveau et function génétique. Recherclies cl considérations, a)ic iennrs et récentes , sur les tn/luenees psychiques [XIX, '2"]. — Chez les Verté- brés inférieurs la régulation trophi(iue et fonctionnelle des organes sexuels L'st tout entière sous la dépendance de la moelle. Il résulte d'expériences de De Lisi qu'une tortue entièrement privée de cerveau n'est aucunement trou- blée dans ses fonctions sexuelles. Il en est autrement pour les oiseaux et les mammifères. A la suite d'une commotion cérébrale sutlisamment violente, les organes sexuels entrent eu dégénérescence pour une période de plu- sieurs semaines et ce n'est qu'après plusieurs mois que l'intégrité des organes et de la fonction génésique est rétablie. Les pigeons supportent l'ablation de Thémisphère ; chez les poules, les chiens, on peut arriver à détruire, par décortication ou cautérisation, toute l'écorce des hémisphères. Les fonctions viscérales finissent par se rétablir et les organes sexuels, après une période d'involution semblable à celle qui suit la commotion, se régé- nèrent dans un état d'intégrité apparente, mais la fonction génitale reste abolie. L'auteur part de là pour conclure que le métabolisme trophique et fonctionnel des organes sexuels, soumis chez les vertébrés inférieurs au seul contrôle de la moelle, tombe chez les supérieurs, et surtout chez l'homme, sous la dépendance de plus en plus accentuée de l'écorce cérébrale, la moelle ne jouant plus qu'un rôle d'intermédiaire. Les centres génésiques du cerveau ne seraient pas localisés, mais diffus dans toute l'écorce. Les émo- tions graves, soit par leur intensité soit par leur durée, peuvent agir chez l'homme à la manière des commotions cérébrales, et exercer une influence très accentuée sur la fonction sexuelle. Il en est de même, à un degré moindre, pour l'exercice des fonctions psychiques qui, s'il est déficient, comme chez les dégénérés ou excessif comme chez les intellectuels supé- rieurs, peut retentir de façon également fâcheuse sur les fonctions sexuelles et aller jxisqu'à les abolir (stérilité de certains grands hommes : Kant, Newton, Pitt, Fontenelle, Beethoven, Michel-Ange et Léonard de Vinci). Il faut, pour Texercice régulier des fonctions génitales un certain t07iiis opti- mum des fonctions psychiques qui ne saurait être sérieusement diminué ou exalté sans inconvénient grave. [Ces conclusions semblent dépasser la por-. tée des prémisses expérimentales. Le trouble des fonctions génésiques à la suite des traumatismes cérébraux tandis que les autres fonctions viscérales conservent leur intégrité, est un fait intéressant à retenir. Mais le facteur psychique qui s'introduit dans la question à propos de l'iiomme seul paraît bien être tout à fait indépendant du précédent et exercer son influence sans qu'il soit besoin d'imaginer l'existence de centres corticaux diffus .spécialement en rapport avec le fonctionnement des organes sexuels. Les effets de la destruction de ces prétendus centres s'expliquent suffisamment par le traumatisme général et par la destruction des centres localisés de l'écorce.] — Y. Delage. //) Baglioni (S.). — Les processus thermiques des centres nerveux. — Des expériences faites au moyen de piles thermo-électriques, sur une prépa- ration centrale de Bufo ont montré que « le métabolisme de repos, aussi bien que, dans une plus large mesure, le métabolisme d'activité de la prépa- 364 L'ANNEE BIOLOGIQUE. ration centrale de crapaud, sont accompagnés de variation thermique posi- tive ». Le métabolisme des centres nerveux en état d'hyperexcitation présente un tonus thermique positif plus élevé que celui des mêmes centres à l'état normal. Les modifications bio-chimiques dues au défaut d'oxygène respiratoire produisent une variation négative du tonus ther- mique. Les processus biochimiques normaux des centres nerveux semblent comparables à « une, oxydation très lente et graduelle, réglée par quelque fin mécanisme interne et accompagnée d'une très faible tonalité thermique positive ». Tous les agents susceptibles de troubler « le fin mécanisme auto- régulateur des processus métaboliques » agissent plus efficacement que l'oxygène; les processus ordinaires de combustion, dont l'intensité est proportionnelle à la quantité d'oxygène disponible, ne sont donc pas préci- sément ceux qui ont été observés ici. — G. L. Duprat. a) Bonnier (Pierre). — L'incontinence d'urine, panne nerveuse. — Le mal résulte d'un défaut de fonctionnement (panne nerveuse) d'un centre bulbaire. L'auteur affirme le guérir instantanément par excitation bulbaire, réalisée au moyen d'une légère cautérisation de la pituitaire en un point précis. L'excitation du trijumeau se transmettant au bulbe ferait sortir celui-ci de son état de parésie. — Y. Delage. b) Bonnier (P.). — Les centres acrothermostatiques et la mèmaire. — La cautérisation du cornet intérieur à l'union du tiers antérieur et du tiers moyen, en même temps qu'elle réagit par l'intermédiaire du bulbe sur les fonctions déréglées des organes pelviens, détermine chez les personnes qui ont toujours les mains et les pieds froids un réchauffement de ces extré- mités par excitation du noyau bulbaire thermo-régulateur situé à peu près au même niveau. En même temps s'opère la disparition d'une certaine parésie psychique, d'un engourdissement cérébral, qu'accompagne souvent l'engourdissement des extrémités, et cela tient à l'excitation du noyau bul- baire régulateur de la circulation des lobes frontaux qui, lui aussi, siège dans la même région bulbaire. — Y. Delage. a) Baglioni (Silvestro). — Analyse fonctionnelle des centres corticaux à l'aide d'excitations chimiques localisées. — Ce mémoire est le résumé des expériences de l'auteur et de ses élèves, dont les résultats ont déjà été publiés et qui se résument de la façon suivante. Parla méthode des applica- tions locales de poisons, il est possible de séparer les neurones en deux groupes, physiologiquement différents au point de vue de l'action de la strychnine et de celle du phénol. Dans la moelle épinière de la grenouille et du crapaud, les neurones de la moitié postérieure (éléments afférents ou sensitifs), réagissent d'ime façon élective à la strychnine ; ceux de la moitié antérieure (éléments efférents ou moteurs) réagissent électivement au phénol. Les neurones des ganglions du manteau des céphalopodes sont sensibles au phénol et totalement réfractaires à la strychnine. L'action de divers poisons sur les zones excitables du cortex cérébral du chien permet de diviser ceux-ci en deux groupes : 1° substances, qui, en solutions faibles, sont totalement sans effet sur l'excitabilité faradique et qui, en solutions fortes, diminuent l'excitabilité d'une façon plus ou moins constante ; à l'exception du phénol, ces substances peuvent être considérées comme indifférentes, c'est-à-dire ne possédant aucune action spécifique sur le système nerveux central; 2° la seconde catégorie comprend la strychnine et la picrotoxine qui, à petites doses, augmentent immédiatement l'excita- XIX. — SYSTEME NERVEUX. SOf) bilité faradique et provoquent même des mouvements spontanés rythmiques. Il est probable que le curare rentre aussi dans ce groupe. L'action de ces poisons spécifiques est bien localisée dans les neurones de la sul)stancc ^-riso et non dans les fibres nerveuses sous-jacontes, car l'augmentation d'excita- bilité faradique et les contractions rythmiques spontanées disparaissent aussitôt que Taire corticale empoisonnée est extirpée ou tuée par d'autres agents chimiques. Du fait que le phénol, poison excitant spécifique des neu- rones moteurs médullaires, n'excite pas les éléments du cortex, l*auteur déduit que ceux-ci ne sont pas de la même nature que ceux-là et devraient plutôt être' considérés comme fonctionnellement semblables aux neurones sensitifs spinaux puisqu'ils possèdent comme eux la propriété de réagir à certains poisons tels que la strychnine et la picrotoxine. L'action de la strychnine a été précisée par diverses expériences dont un des résultats im- portants dû à Amantea, est le suivant : dans les applications du poison sur les centres corticaux du gyrus sigmoïde, la période des contractions cloniques spontanées est précédée par une autre pendant laquelle les con- tractions ne peuvent être déclanchées qu'en excitant une région définie et bien circonscrite de la peau du membre où siègent ees contractions. Par le procédé des applications localisées de strychnine, il est toujours possible de rendre efficace, dans une certaine aire cutanée, des excitations tactiles ou douloureuses qui étaient initialement sans effet. Il y a donc là une série de résultats qui confirment la conception de Luciani selon laquelle la zone dite excitable du cortex ne peut raisonnablement être définie comme sensi- tive ou comme motrice, mais doit être considérée comme sensitivo-motrice. — H. Cardot. Blanchi (L.). — Sur la signification de l'aire corticale dn lobe frontal dont l'excitation produit une dilatation de la pupille. — Il est une aire dis- tincte située au devant du sillon préfrontal, entre celles des mouvements de la tête, des yeux et de l'oreille, dont l'excitation correspond seulement à la dilatation de la pupille. Cette aire est bien différenciée physiologiquement, comme celles qui l'environnent, et correspond à « des organes moteurs en stricte connexion avec un ordre de processus psychiques d'un degré plus élevé qui coïncide avec le mécanisme de l'attention ». Dans la perception attentive. il y a un ensemble d'émotions, de représentations, de données empiriques et de choix, « inséparable des mouvements pupillaires », intéressant le centre frontal de la dilatation de la pupille. Les mouvements de contraction et de dilatation de la pupille sont en stricte connexion avec les processus mentaux les plus élevés, tels que l'attention, l'imagination, l'évocation, comme le montrent nombre d'observations psycho-pathologiques. — G. L.-Duprat. Minko-wski (M.\ — Etude sur la phi/siologie des circonvolutions rolan- diques et pariétales. — L'auteur a effectué sur le singe (Macacus rhésus) des ablations de la circonvolution frontale ascendante, de la pariétale ascen- dante et des régions adjacentes de l'écorce, en vue d'établir les phénomènes de déficit par des examens systématiques et pendant un temps suffisam- ment long pour permettre de distinguer les symptômes temporaires des phénomènes de déficit permanents. Les résultats trouvés sont, en général, en contradiction avec la tliéorie unitaire de Munk. La région des membres doit être étendue, chez le singe, au delà des limites fixées par Munk. La circonvolution frontale ascendante est indispensable pour l'accomplissement de certains réflexes essentiellement corticaux. Pour d'autres réflexes repré- sentés dans la moelle épinière ou dans d'autres centres sous-corticaux, la 366 ];annee biologique. frentale ascendante, sans être, par elle-mêiae, nécessaire à l'accomplisse- ment de ces réflexes, sert d'intermédiaire à l'écorce dans son action sur les mécanismes des réflexes sous-corticaux. M. a vu, chez le sinj^e privé de la frontale ascendante, des syncinésies des membres parésiés accompagner d'une manière.régulière les mouvements de la tête, phénomènes quel'auteui croit pouvoir envisager comme des syncinésies réflexes dans le sens de Magnus, c'est-à-dire provoquées et soutenues par l'excitation des labyrinthes, ainsi que des muscles et des articulations du cou. D'autre part, il a constaté dans ces conditions la manifestation de divers réflexes localisés dans la moelle et qui s'affirment libremei^t une fois affranchis de l'influence inhi- bitrice de l'écorce. Les phénomènes de rétablissement, également étudiés, présentent une succession chronologique qui semble rappeler et reproduire plus ou moins l'apparition, la succession et la superposition de divers éléments moteurs et sensitifs au cours du développement ontogénétique de l'individu. M. rapproche ces phénomènes des conceptions développées par MoNAKow sur la « diaschise » et la « localisation chromogène ». 11 rappelle, d'ailleurs, que le rôle de l'ontogenèse et de la phylogénèse dans les phénomènes spastiques et hémiplégiques a été souvent étudié déjà. — - J. Stroiil. e. Organes de sens. a) Struvfnre. "Wood (Casey Albert). — Le fond de l'œil des Oiseaux. — Cet impor- tant ouvrage est le résultat de recherches poursuivies pendant plus de dix ans et qui ont consisté essentiellement en examens ophtalmoscopiques et en examens macroscojjic^ucs des fonds d'yeux d'oiseaux sauvages, à l'exclusion d'oiseaux retenus en cage et d'oiseaux domestiques. On sait, en effet, et l'auteur l'a maintes fois vérifié, que la captivité et la domestiquation des oiseaux favorisent des inflammations pathologiques des yeux et paraissent avoir pour conséquence une régression anatomique et une déchéance fonc- tionnelle de la rétine. Les examens ophtalmoscopiques ont été pratiqués tantôt sur l'oiseau vivant, tantôt sur l'oiseau immédiatement après sa mort. Ce dernier procédé, d'ailleurs, ne peut montrer que des structures dont le caractère normal n'est pas démontre, la rétine s'altérant très rapidement. — L'auteur décrit et figure schématiquement les divers aspects du peigne des oiseaux : a) Peignes dont la masse fait seulement saillie an niveau de la papille qu'elle recouvre et qui ne se prolongent que peu dans le vitré. Ils seraient le propre des oiseaux à acuité visuelle supérieure, les aigles, les hiboux. — b) Peignes (^ui, issus de la surface papillaire, font une saillie marquée dans le vitré en s"incurvant pour laisser libre Taxp visuel mais qui, malgré leur largeur, n'atteignent jamais le cristallin. — r) Peignes volumi- neux qui s'étendent latéralement à l'axe visuel jusqu'au voisinage de l'équa- teur du cristallin. De ces très nombreuses et minutieuses descriptions de peignes il résulte que cet organe a seulement un rôle dans la nutrition du vitré et de la rétine et qu'il n'intervient ni dans l'accommodation ni dans l'adaptation rétinienne. L'auteur admet qu'il existe des oiseaux ayant dans chaque œil plusieurs macula;. Il décrit même six espèces de fonds d'yeux d'oi- seaux. [11 n'est pas douteux ([ue de pareils aspects aient été constatés dans les fonds d'yeux ouverts, mais suffit-il de constater dans ces conditions des .saillies plus ou moins omhiliquées ou des plis jjIus ou moins constants de la rétine pour parler d'arcas de la vision distincte? Nous ne croyons pas à XIX. — SYSTEME NERVEUX. :î67 l'existence de ces areas multiples dont l'iiistologie ne nous a })as montré la réalité, dans les yeux d'oiseaux. Or, de ces areas secondaires l'auteur ne donne aucune description histologique; on est donc tout à fait en droit de demander un supplément doxiimen avant d'admettre la multiplicité des areas de la vision distincte dans l'œil de certains oiseaux.] - René Onfr.w. » /'hysiologte. A. B. — Sur quelques j)roblèmes (roptiquc i)/iysiologiqiie. — Cet article est l'analyse d'un travail de L. Th. Troland. publié dans les Transactions of Illuminât ing Engineering Socirtg. que nous nous croyons devoir repro- duire, en l'abrégeant, en raison de son intérêt, le tr>avail original étant publié dans \m périodique qui n'est pas au nombre de ceux dépouillés par V Année Biologique. L. Th. Troland a montré l'importance de la grandeur de la pupille pour l'évaluation de l'intensité de l'excitation. Pour évaluer l'intensité des images rétiniennes, il introduit une unité nouvelle, le pho- ton : c'est l'éclairement produit sur la rétine, pour une accommodation con- venable, par une source lumineuse d'une faible surface dont l'éclat est d'une^ bougie par m-, lorsque l'aire de la pupille, supposée dans le plan des foyers de l'œil, est de 1 mm-. L'intensité d'une source de lumière, évaluée en photons, peut être considérée comme l'intensité physiologique. Si l'on désigne par J l'éclat d'une source de lumière, voici la formule qui permet de calculer l'éclat i de l'image rétinienne correspondante : 1) ' i = o.mK.P;f'U + x, ' ' (d — x)* p étant l'aire de la pupille, .rsa distance du plan nodal de l'œil, i le coeflicient de transmission des milieux optiques de l'œil pour le rayonnement envi- sagé, d la distance de la source de lumière au plan nodal,

8--2()4.) [393 Lepine CJean\ — Troubles mentaux de (jnerrc. (Paris, Masson, in-18, 108 pp.l [409 Lortat- Jacob , Oppenheim (R. , Tournay (A.). — ConslUution d'un syndrome radiculo-sympathique réflexe. (Progrès médical, 77-81.) [379 Marage (D^). — Les surdités de (juerre. (Rev. scient., 100-108.) [410 Matteer (F,l. — Child beluivior : acriticaland erperimenlal study of young children bij tlie method of conditionned rc/lexes. (1 vol. Boston, Badger.) [Sera analysé dans le pro^chain volume Maudsley (H.). —Organic tohuman, psychological and sociological. (1 yoL in-l?. 400 pp., London, Mac-Mili;in.) [377 Mead (Harold Tupper). — \otes on the natural history and behavior of Emcrita analoga {Stimpson). (Univ. California Publ., Zool., XVI, N» 23, 431-438, 1 fig.) [402 Monakow (C. v.). — Gefiihl. Gesittung und Gehirn. (Arbeiten aus d. Hir- nanatomischen Institut Zurich, X, 115-213, et Corre.sp. Blatt Schewzer. Aerzte, XLVI, fasc. 30, 929-947, 1916.) 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XIV, l-^, ;; XIX, 1», t), ^, pour les renvois à ce chapitre. I. GÉNÉRALITÉS ET CORRÉLATIONS. a. Généralités. Maudsley (H.). - L'onjanique dana l'/iomme con.'^idéré psyrholoi/ùjne- menl et socialetnent. — Ce livre est un etfort pour mettre tle l'unité entre les diverses constatations auxquelles l'observation conduit le savant ([uand il regarde agir l'homme, au lieu de se limiter à étudier ses fonctions. M. in- siste surtout et constamment sur ce qu'on ne connaît vraiment l'homme tel qu'il est, que lorsqu'on considère non pas les parties diverses qui le com- posent, mais l'unité qui fait de ces diverses parties, malgré leurs dilVérences, un tout uniHé et agissant avec unité. II est impossible d'analyser ce livre, qui est une suite de considérations et de réflexions inspirées à l'auteur par toutes ses études antérieures et par les constatations qu'il a été amené k faire tandis qu'il notait les faits. Successivement il classe ces constatations — ou ses réflexions, si l'on préfère leur donner ce nom — sous différentes rubriques; le lecteur reconnaîtra facilement à quoi elles correspondent : organisation mentale; continuité de la conscience; raison, sentiment et volonté (leur unité) : la capitalisation mentale, ou l'accumulation des res- sources humaines assurant, par le développement de la, pensée des individus qui se succèdent, le progi-ès des races, quoique chaque intelligence fonc- tionne comme une machine; les conditions de la civilisation; les instincts fondamentaux. Voilà pour la première partie. La seconde reprend les mêmes données, en les considérant du point de vue social plutôt que du point de vue individuel. Le dernier chapitre commence par un rapprochement entre la mentalité de l'abeille et celle de l'homme, leur vie individuelle et sociale, et finit par le rappel des théories de Démocrite et d"Hipr()CR.\TE. L'en- semble est, en somme, un essai d'interprétation de la nature telle que la conçoit un esprit qui s'est discipliné à interpréter les données de l'observa- tion en suivant les formules dune méthode scientifique définie. — J. Philu^pe. Brigham (C. C/. — Double étude sur les tests mentaux : /» les facteurs variables dans les lests de Dinet; 2" la râleur diaiinostique de quelques tests 378 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. mentaux. — Dans les cent premières pages, C. B. nous présente un exa- men critique de léchelle proposée par Binet-Simon pour mensurer et clas- • ser l'intelligence des enfants au cours de leur évolution mentale. Cette échelle fait une si grande place aux coefficients scolaires, qu'elle mesure surtout des aptitudes pédagogiques : ce qui tient à ce que Binet l'a adoptée pour compléter transitoiremeut, par des données quantitatives, les données qualitatives que lui avaient fourni ses précédentes méthodes d'observation. Pour que cette échelle serve pratiquement à tester les intelligences et à les ; classer par comparaison, il faut admettre d'abord, dit C. B. que les tests > individuels sont corrélatifs aux différents âges, corrélatifs aussi aux diffé- rents degrés d'intelligence, et qu'ils décèleAt des connexions réelles, s'il en existe, entre l'âge et l'intelligence. C. B. ne se propose pas de résoudre toutes ces questions, mais seulement d'examiner s'il existe vraiment, entre l'intelligence et l'âge, des corrélations accessibles aux tests de Binet ou à quelqu'autre système. La plus grave critique, c'est que les résultats de la plupart des tests reflètent trop souvent la mentalité de l'interrogateur au détriment de celle de l'enfant qu'il questionne. Qu'il s'agisse de la manière dont l'observateur manie le questionnaire, ou de ses erreurs ou omissions dans le relevé des réponses, les fautes de technique sont beaucoup plus graves avec l'enfant qu'avec l'adulte, parce que l'enfant montre peu de tendance à rectifier ou à mettre au point les observations faites sur lui. — Ses réserves faites, C. B. demande que Ton sépare nettement les tests scolaires de ceux que j'appellerais naturels : les premiers ne représentent guère qu'un coefficient pédagogique : ils ne mesurent pas directement la valeur intellectuelle de l'écolier, mais s'adressent surtout à la partie de ses facultés qui tombe sous le régime de l'école. Or l'aptitude mentale propre- ment dite, malgré ses connexions avec la pédagogique, en diffère comme la croissance autonome diffère de celle que dirige le milieu. Situons chaque catégorie de tests exactement sur son territoire, et ne demandons à cliacune rien que la documentation qu'elle peut nous donner. Quelle est donc, pour diagnostiquer le degré d'intelligence, la valeur ou le rendement utile d'un système de tests bien maniés? C. B. commence par établir qu'aucune série nest parfaite : ses préférences paraissent aller à l'échelle de Yerck et à celle de Binet-Simon : l'une plus souple, l'autre plus facile à coter. En tout état de cause, il demande qu'on n'adopte pas des séries tellement étendues que leur emploi exige un long temps avant d'obtenir un renseigne- ment valable sur l'enfant examiné. Un test isolé ne signifie rien, ou peu de chose : mais 5 ou 6 tests bien choisis doivent donner déjà quelques indications pour orienter le diagnostic. C. B. insiste sur ce point : s'aperçoit-il qu'il revient au mode primitif de Binet et à ses procédés de psychologie qualita- tive? C. B. réclame, en terminant, des formules plus parfaites : ne faudrait-il pas une refonte encore plus radicale ? ce qu'il faudrait atteindre, ce sont les a])titudes de l'enfant. On a trop présenté les séries de tests comme des cadres où viendraient se ranger automatiquement et d'elles-mêmes, les facultés à étudier et à cataloguer : une telle façon de procéder n'est de mise que pour les sciences naturelles assez avancées pour posséder des cadres, quelques classifications et de grandes directrices, dès à présent fixées comme de.s normes à .suivre. S'il est vrai qu'en toute science naturelle, la descrip- tion des types doive précéder, préparer et délimiter leur classement, les différentes métliodes de tests n'auront chance d'aboutir qu'après la descrij)- tion de mentalités individuelles assez nombreuses pour permettre à l'expé- rimentateur de voir où et comment il doit les appliquer pour déterminer les ressorts de l'activité mentale. — J. Philipi'E. XIX. _ FONCTIONS MENTALES. 370 Moore ;H. T.). — Tests de laboraloive pour la douleur, la peur et Uatlrail •sexuel. —M. propose toute une série de tests pour chacun de ces états émotifs. Pour l'attrait sexuel, par exemple il l'étudié en présentant quatre photo- graphies de nu, bien connues : la Vénus du Gioridone; deux Vénus du Titien ; la Source de Greuze ( ?). — Pour la répulsion, il fait calculer, tandis qu'on pré- sente de Tassa fétida. ou un cerveau dans du. formol, ou la main plongée dans un bocal contenant des cerveaux conservés au formol, etc. — Les dif- férences entre les réactions individuelles ont paru assez caractérisées pour autoriser un classement des divers sujets au point de vue émotif. Surtout pour la douleur et l'embarras, le trac, la divergence peut aller jusqu'au 1/3; l'attrait sexuel offre moins de variations; la peur un peu plus. — J. Phi- LIPPE. Nepper (H.). ~ Emotions et réactions psye h o-motrices dans Vaviation. — Détermination des qualités psycho-motrices requises pour l'aviation mili- taire. Il ne s'agit pas d'une étude purement théorique, mais d'une applica- tion pratique par les épreuves imposées aux candidats à l'aviation. Les qua- lités requises sont au nombre de deux : un temps de réaction normal et une émotivité assez faible pour ne pas introduire un trouble dans les manifes- tations psycho-motrices. La première est déterminée par la mesure, par le chronographe électrique de d'Arsonval, du temps qui s'écoule entre le déclanchement d'une excitation visuelle, auditive ou tactile et la réponse montrant par un geste convenu que le sujet a perçu. Les temps de réaction normaux sont en centièmes de seconde 18 pour la vue, 14 pour l'oreille et le toucher. Cette différence serait due, d'après Riciiet, au temps néces- sité pour l'accomplissement des réactions chimiques rétiniennes. Pour les émotions, il faut qu'une excitation vive, telle qu'un coup de pistolet, ne détermine aucune réaction dans les caractères du pouls, de la respiration, etc. — Y. Delage. Gemelli (A.). — Sur Vapplication des méthodes psi/cho-physiques à Vexa- men des candidats à raviatiou militaire. — L'aviateur militaire doit jouir d'une constitution psychique qui lui permette de se rendre compte rapide- ments des faits et de réagir promptement; il lui faut un pouvoir d'observa- tion prompte et complexe, d'attention synthétique, avec minimum d'émo- tivité. Or à un stimulus sensoriel peuvent répondre des réactions de 3 types différents : type musculaire, type sensoriel, type mixte ou naturel (KiESOW), la réaction sensorielle est plus lente que la réaction musculaire; la réaction mixte a une durée moyenne. Les meilleurs sujets sont ceux qui ont dans les trois ordres les réactions les plus rapides et peu d'écarts par rapport à la moyenne. Dans la fatigue, on trouve au début raccourcissement des temps de réaction et dans la suite, notable allongement. Les mauvais pilotes ont le plus notable accroissement. Les temps de choix, qui ont une plus grande importance que les temps de réaction simple, doivent être mesurés avec les réactions musculaires qu'ils comportent. L'émotivitépeut être mesurée avec un pneumographe et un pléthysmographe. La rapidité et l'ampleur des pro- cessus d'attention sont déterminées par des tests. L'épuisement psychique e.st grand chez la plupart des aviateurs, même après des vols de courte durée, comme le montrent des tests d'ordre mnémonique (augmentation des erreurs après vol), et alors même que le dynanomètre n'accuse aucune différence de capacité musculaire. — G.-L. Diprat. Binet (D"" Léon). — Le mal des aviateurs et la sélection des pilotes mili- 380 "L'ANNEE BIOLOGIQUE. taires. — Dans les ascensions rapides et les descentes brusques, les modifi- cations cardio-vasculaires, variables avec les sujets, s'accentuent encore avec les émotions; la respiration est plus rapide et plus superficielle dans l'ascension ; elle ralentit à la descente, mais reste encore plus rapide qu'au départ, même après l'atterrissage; l'acuité visuelle est sensiblement accrue; on note de l'iiypoacousie, de la céphalée, de la somnolence, du tremble- blement; — parfois de l'exagération de tous ces troubles, constituant I' « as- thénie des aviateurs ». Le principal péril pour l'aviateur est dans son état psychique; c'est pourquoi il convient d'étudier ses temps de réaction psycho- motrice et ses temps de réaction émotive. Les réactions sont ralenties chez les intoxiqués, les convalescents de maladies contagieuses, les commotionnés par traumatisme crânien, les fatigués, les distraits, les émotifs. Pour me- surer l'émotivité, il suffit de prendre les tracés respiratoires, ceux du trem- blement et de la circulation capillaire en les faisant varier expérimentale- ment par des émotions provoquées. Ainsi on peut faire la sélection des aspirants-pilotes. — G.-L. Duprat. Crâne (Harry W.). — Étude sur les réactions associatives et le temps de réaction. — L"auteur s'était intéressé à la thèse d'après laquelle le temps des associations peut démasquer un criminel qui nie, quand on l'interroge sur son crime. 11 a donc repris les expériences, pour les vérifier : mais les résul- tats ont été absoluments déconcertants, malgré les assertions optimistes de Munsterbi:rg et de quelques autres : des sujets innocents avaient souvent des réactions plus longues quand on leur parlait d'une faute qu'ils n'avaient pas commise ; par contre des coupables avaient des réactions plus courtes, pour les mots rappelant leurs fautes. Au milieu de ce désordre, C. re- marque que les réactions aux noms sont généralement plus longues qu'aux adjectifs : si l'on pouvait adopter un terme qui déterminât uniformément la même durée de réaction, on verrait si, avec ce terme, la durée de réac- tion n'est pas la même chez les coupables que cliez les innocents. La varia- tion viendrait alors non du terme employé, mais de l'état d'esprit par rap- port à la culpabilité. En procédant ainsi, C. arrive à des résultats qui le portent à croire que le test d'association peut déceler si le sujet connaît ou ne connaît pas le crime. Mais il conclut cependant que les expériences de ce genre sont plus propres à nous montrer quels éléments secondaires font varier le temps d'association (éléments tout différents de ceux qu'on supposait), qu'à nous fournir des indications pratiques sur ce qvie le sujet pense ou ne pense pas. Sur ce point, les résultats ont été absolument négatifs ; ils ont seulement montré qu'on peut arriver à des mesures plus fines que celles qui avaient été prises jusque-là. — J. Philippe. fj. Se7isa lions musculaires, organiques. liOrtat-Jacob (L.), Oppenheim (R.)et Tournay (A.).— Topographie des modijications de la sensibilité au cours des troubles pfu/siopat/iicjues : cons- titution d'un si/ndrorne radiculo-sympathique réflexe. — On a constaté, chez les blessés de guerre, toute une catégorie de troubles des membres qui, d'une part, ne peuvent être expliqués par les lésions ordinaires des troncs nerveux, de symptomatologie nettement précisée, et qui, d'autre part, se différencient des manifestations purement pithiatiques, grâce à certains caractères. I" Manifestations d'ordre moteur : contractures plus ou moins intenses, et XIX. — FONCTIONS MENTALES. 381 do localisation variable (main d'accoucheur, en bénitier, en poing; pied varus, etc.) : — i)aralysies avec liypothonie marquée (avant-bras en pro- iiation, main tombante, main fi.née, globale. j.); — états parétiqucs, même légers. Ces contractures, au cours do l'anesthésie chloroformique, ne cèdent que dans la narcose profonde et réapparaissent hâtivement vers le réveil, bion avant les premières manifestations de la conscience. Souvent l'anes- thésie permet de déceler une exagération élective des réflexes tendineux du membre atteint, qui restaient normaux à l'état de veille. — Les muscles intéressés se contractent de façon soutenue (surtout thénar et hypothénar, intérosseux et pédieux), le mouvement qui en résulte est caractérisé par son amplitude et sa lenteur. *2'' Manifestations d'ordre vaso-moteur, etc. — La coloration du membre lésé est anormale : c'est une teinte rosée ou saumonée, qui remonte en se dégradant sur les téguments de l'avant-bras ou de la jambe: parfois des marbrures ou des plafjues cyanosées, surtout vers le bout des doigts, des orteils, ou sur le dos de la main : le refroidissement local est en rapport avec la cyanose : et la surexcital)ilité mécanique est d'autant plus grande que ces phénomènes sont plus accentués. — La mobilisation, l'exercice, l'immer- sion dans l'eau chaude ramènent momentanément la chaleur et atténuent les troubles. — Si l'on surélève artificiellement la température du côté ma- lade et du côté sain (par balnéation, etc.) c'est le côté malade qui revient le plus lentement à sa température antérieure. En outre, il y a des troubles sécrétoires manifestes : main toujours moite, ou même baignée de sueur, même aux saisons froides : celle-ci se collecte à la face palmaire des pha- langes, dans les plis interdigitaux, aux sillons de la paume ; parfois la peau macère : il en émane une odeur particulière. A la longue, on voit certaines modifications d'ordre trophique : amincissement, effacement des plis, aspect luisant, etc. 3° Manifestations d'ordre sensitif. — Us ne sont pas observés dans tous les cas. Tantôt une anesthésie véritable et complète ; tantôt une diminution plus ou moins marquée de tous les modes de sensibilité; tantôt des disso- ciations : par exemple analgésie cutanée, avec hyperalgésie profonde, et conservation de la sensibilé tactile : La répartition topographique de ces modifications ne semble répondre à aucune distribution névritique ou radiculaire (Jumentel) : parfois il semble intervenir un processus de névrite ascendante (Tinel); d'autre part, ces troubles ne seraient pas commandés par la systématisation nerveuse péri- pliérique : ainsi on les voit sur une partie du territoire du radial, et en même temps sur une partie de celui du médian, alors que manifestement un seul de ces nerfs est intéressé (Meige et Athanassio-Bénisty) : ils envahissent en masse un segment des membres, sans limitation nette (Mi- rallié). Les uns font jouer un rôle prépondérant à l'altération du système sympa- thique, soit au niveau des lacis périvasculaires, soit au niveau des voies sympathiques qui suivent les troncs périphériques ; d'autres admettent un facteur organique (presque toujours légère lésion nerveuse d'ordre fonc- tionnel) et un facteur fonctionnel. L.-J. , O. et T. cherchent une explication du côté de la physiologie pathologique. Les symptômes supposent la pertur- bation des divers ordres d'élément nerveux qui, à l'état normal, règlent la motilité, les réactions vaso-motrices, trophiques, etc., les sensibilités. Les excitations venant de la périphérie sont transmises par deux catégories des conducteurs (v. la fig. construite d'après Morat, Edinger, Soulié) : neurone sensitif périphérique (sensations des tacts, de localisation, stéréognostiques, 382 L'ANNEE BIOLOGIQUE. profondes non douloureuses) et d'autre part, fibres sympathiques afférentes (impressions thermiques, sensations de piqûre, de pincement, doulou- reuses). Les incitations motrices sont tributaires du neurone moteur périphé- rique ; les fonctions vaso-motrices et thermiques et les fonctions secrétoires sont commandées par des fibres sympathiques efférentes ; les filets vaso-mo- teurs et les filets excito-sécrétoires étant physiologiquement distincts. On remarquera (sur le schéma) qu'il existe, outre la voie réflexe sensitivo-mo- trice ordinaire (composée des deux neurones périphériques] des arcs réflexes en totalité sympathiques, et d'autres dont une voie seule appartient au sym- pathique. Il faut rappeler aussi (Morat) que l'étude des phénomènes circu- latoires, secrétoires, sudoraux, dépendant du sympathique, a permis de déterminer les territoires appartenant à chacun des ganglions sympa- thiques : ces territoires sont les mêmes que ceux de la racine sensitive qui correspond à ce ganglion D'après les auteurs, l'existence de troubles sen- sitifs observés et qui sont à distribution radiculaire, suppose un mécanisme empruntant les voies radicales sympathiques ; les troubles physiopathiques observés associent aussi les symptômes sympathiques et les radiculaires ; mais alors, les troubles portant sur un point de leur projection périphé- riques, il y a un mécanisme réflexe. « Les voies aiîérentes, tant radiculaires que sympathiques, conduisent d'innombrables impressions qui n'arrivent qu'en faible proportion au seuil de la conscience, mais dont la transmission régulière et intégrale est indispensable à l'exécution de tout mouvement. Les musctes privés des impressions régulatrices venant des tendons et des articulations, ne peuvent se contracter normalement, par exemple dans la main gourde de froid. — Jean Philippe. Boring (E. G.) et Luce (A.). — Les bases psyc/iologiqws de Pappétil [XIV]. — En décrivant la faim comme une sensation complexe d'irritation et de peine, et, physiologiquement, comme certaines contractions vagues, les premiers auteurs ont été amenés à séparer la faim de l'appétit, ou désir de la nourriture, lequel persiste après les repas. On peut faire diverses hypo- thèses pour expliquer comment l'appétit est relié à nos états mentaux : ce peut être une attitude en présence des aliments, une disposition sensori- motrice à les prendre; ou bien le résultat d'une idée spécifique relative à des aliments; ou bien se réduire à certaines formes de sensations qui. par leur aspects, constituent l'appétit : dans le premier cas, nous avons une action de conscience: dans le second cas, une idée consciente, sans rien de particulièrement psychologique ; dans le troisième cas, la distinction sera nettement d'ordre psychologique. ' B. et L. ont procédé à l'examen psychologique et expérimental d'un cer- tain nombre de sujets : ils arrivent aux conclusions suivantes : i'^ l'appétit peut être compris comme étant simplement une attitude à l'égard de la nourriture, une recherche qui prolonge le besoin démanger. Le tableau psy- chologique de l'appétit consistera à décrire les états sensoriels corrélatifs à cette attitude : d'abord une cénesthésie générale de l'orientation de l'or- ganisme vers l'aliment (activité musculaire, mouvements automatiques, sentis par la cénesthésie, etc.}. Cet état psycliologiquo est assez peu de chose par rapport aux autres composantes de l'appétit. — 2'^ Une attitude favo- rable à la déglutition, et impliquant des mouvements de la bouclie et de la langue, une salivation abondante, du relâchement du gosier. Au point de vu(î psychologique, cela, correspond au tableau sensoriel de la soif. — 3" Au point de vue Imaginatif, des rappels de mouvements de parole ou des images conditionnant le réflexe salivaire. XIX. — FOi>JCTIONS MENTALES. 383 Une fois ralinient dans l'estomac, certaines personnes n'éprouvent rien, ou une vague et indétinie sensation de pression ; d'autres éprouvent des sensations antagonistes de la faim : des pressions agréables, douces, velou- tées, qui fusent du côté des sensations précédant ce qui ce passe dans la parole. Deux personnes ont déclaré que jamais leur appétit ne s'était appuyé sur des sensations stomacales. Peut-être est-ce là quelque chose d'analogue à la sensibilité de la muqueuse stomacale décrite par Braafladt (Amer. Jour, of Pliysiol., 1914, 1917)), mais ils en font, à tort selon B. et L., un élé- ment essentiel de l'appétit. Les sensations stomacales ne seraient ni toujours présentes ni surtout dominantes dans l'appétit : elles ne sont qu'un apport. 11 est probable mémo que l'appétit diffère de la faim, tandis (jue, par ces sen- sations stomacales, il semble s'en rapprocher. Au reste, l'appétit ne montre pas ce tableau immédiatement après l'apaisement de la faim, mais à un certain intervalle. En résumé, B. et L,. estiment qu'on éviterait cette confusion si les physio- logues s'appliquaient à distinguer l'attitude biologique, une, et les sensa- tions psychologiques qui sont fournies pour chacun par son auto-observation. L'unité de l'élément biologique peut être en corrélation avec une certaine complexité dans la sphère psychologique, mais rien n'oblige à admettre que tout état biologique simple a comme correspondant une sensation aussi simple que lui. [Voir, sur la même question , au ch. XIV, l'analyse du livre de Carlson.] — Jean Philippe. ('. Vision. Enjalran (L.). — Autour de l'expérience de Whealston. — La distinction des points correspondants et des points disparates (de chaque rétine) e.st admise; mais le « privilège » des points correspondants, celui de former un organe unique, bi-rétinien, ne faisant jamais voir doubles les points ou contours di-stincts du fond et faisant voiries objets simples à la profondeur des points de fixation, a été contesté par Weathstone, Helmholtz et Wundt. On peut voir simple avec des points disparates, mais pas à la même pro- fondeur qu'avec des points correspondants; ceux-ci gardent le privilège de déterminer la surface frontale d'origine, par rapport à laquelle tous les objets atteignant des points disparates paraissent en avant ou en arrière. L'expérience de Wheatstone (1838), critiquée par Hering (1862) repose sur une erreur due aux cadres dans lesquels se trouvent tracéesles lignes obser- vées : le relief est du à la position relative des cadres et des lignes cen- trales que les réseaux bi-rétiniens de la correspondance, après rotation qui amène les lignes épaisses sur des méridiens correspondants (l'œil cherchant par tous les moyens à amener la correspondance partielle des images sans laquelle le but de la vision binoculaire n'est pas atteint. Donc « les perceptions dues à l'excitation d'éléments bi-rétiniens sont toujours diffé- rentes selon que ces éléments .se trouvent ou non sur des portions de même nom du double canevas de la correspondance » celle-ci appartenant à des points et non à des régions rétiniennes d'étendue appréciable). — G. L. Ddprat. Camp (J. E. de). — Influence de la couleur sur la pesanteur apparente. — Cette étude préliminaire a consisté en une série d'expériences dont l'auteur donne l'appareillage et la technique. Il s'est servi de cubes de sapin mis au poids voulu par des surcharges dissimulées : ils pesaient uniformé- ment 66 gr., et étaient couverts de papiers de diverses couleurs. La pre- mière série d'expériences a été faite suivant la méthode de comparaison par 384 L'ANNEE BIOLOGIQUE. paires ; auparavant, on suggérait par quelques mots au sujet qu'aucun des cubes n'avait le même poids qu'un autre, et on le prévenait qu'il devait apprécier le poids du second cube par rapport au premier. — Pour la se- conde série on employait des cubes de cristal, pesant aussi G6 gr. et le sujet devait les disposer par rang de poids, en commençant par le plus lourd à sa gauche. Les résultats ont montré que le poids apparent (ou psychologique) du rouge et du noir, est généralement supérieur à celui du bleu et du jaune, on sousestime donc le bleu et le jaune, tandis qu'on surestime le noir et le rouge. Le blanc est encore jugé plus léger. — La méthode des comparaisons par paires donne des résultats plus précis que l'autre. Sans formuler des conclusions définitives, .l'auteur estime que la couleur n'a que peu d'influence sur le poids apparent : et cette influence ne provient pas seulement de la teinte, mais d'autres éléments plus complexes. — Jean Philippe. II. Mouvements et expressions. a. Emotions. Carr (Harvey). — Helation entre rémotion et son expression. — C'est un essai pour établir un moyen terme entre l'ancienne théorie des émotions et celle que James lui a substituée, laquelle n'admet pas que des processus centraux interviennent entre la perception et les activités organiques expri- mant une émotion. Il a en quelque sorte désatomisé ces activités psycho- physiques, en séparant leur aspect matériel de leur aspect conscient : l'as-" pect non matériel représente l'émotion; l'aspect physiologique ou matériel ■ est l'expression de cette émotion. Cette façon de comprendre les mots dans la doctrine de James sur les relations de la conscience avec l'influx nerveux afférent ou avec l'efférent, l'ont conduit nécessairement à conclure que l'émotion n'est pas la cause, mais le résultat de son expression, ce qui est paradoxal. C. admet avec James que les processus matériels et d'expression de nos émotions sont périphériques et sensoriels; mais l'analyse de ces éléments doit être faite autrement que ne l'a faite James. L'expression d'une émotion est, d'une part, un état que l'émotionné éprouve, observe en lui ; d'autre part, et pour la plus grande partie, c'est une forme organique dont Tobservation immédiate lui échappe. — Jean Philippe. Morgan(C. Llcyd). — L'émotion agréable et la notionquo7i en peut avoir. — La notion qu'on peut avoir d'une modification affective est quelque chose de bien mal défini. Si la joie est primitive en un système, la notion qu'on en a est quelque cliosè de surajouté, qui peut considérablement mo- difier le fait primitif, par suite de la solidarité et de l'action réciproque de tous les facteurs d'une évolution psycho-physiologique progressive. L'appa- rition d'un système nerveux central et d'un contrôle cérébral rend encore plus variées les modalités de la joie et des influences que peut exercer non seulement la notion qu'on ades états affectifs passés, mais de ceux que l'on prévoit ou recherche. — G. L. Duprat. "Watson ( J. B. ) et Morgan (J. B.). — Les réactions émotives et l'expérimen- talion psi/chologit/ue. — "W. et M. estiment que le développement des états émotifs peut, contrairement à l'opinion admise, être soumis aux procédés de psychologie expérimentale. Us choisissent trois états : la peur, la colère et XIX. — FONCTIONS MENTALES :{85 l'amour, et recherchent U^urs manifestations objectives chez l'enfant, au début de la vie : ces manifestations sont notables par les procédés delà psy- chologie do laboratoire; les manifestations objectives des mômes émotions cliez l'adulte doivent être accessil)les aux mêmes procédés d'investigation. — Jean Philipi'E. Monakow (C. v.). — Scnliment, ciiu'/isatioîi et cerveau. — Dans cette étude extrêmement suggestive et originale, édifiée sur la base des vastes connaissances anatomiques et physiologiques du cerveau dont dispose l'au- teur, M. entend étudier les constituants matériels de la vie des sentiments. 11 distingue nettement d'abord les sentiments des sensations. Le monde des sensations est constitué par le travail effectif des centres nerveux et caractérisé par l'orientation à travers l'espace et le temps, par les notions de causalité et par les manifestations d'intelligence. Les sentiments, par contre, constituent des états de tension plus ou moins conscients qui cher- chent à se détendre dans le présent immédiat. La civilisation repose sur les sentiments primitifs, les instincts, consolidés par de nombreuses don- nées de l'expérience (monde des sensations). A la suite de ces considéra- tions, M. donne une classification des sentiments et des instincts. Dans le chapitre suivant, qui traite des bases anatomiques et physiologiques des sen- timents, l'auteur insiste, entre autres, en détail sur les rapports qui existent entre le nombre des sentiments et les processus de sécrétion interne. 11 fait remarquer l'apparition précoce des éléments chromaffines, aussi bien au cours de la phylogénèse (chez les vers turbellariés) qu'au cours de l'ontoge- nèse : M. lui-même a, en effet, constaté récemment l'ébauche bien différen- ciée des surrénales chez le fœtus humain, âgé de deux mois seulement. L'influence réciproque des cellules nerveuses viscérales et des cellules chro- maffines peut être la base matérielle de l'origine et de la vie des instincts. C'est dans le métabolisme réciproque des deux éléments histologiques en question qu'il faut rechercher les causes du passage continu de la tension des sentiments à leur détente. On remarque, d'ailleurs, là aussi, l'existence d'une division du travail, au cours de laquelle un rôle particulier est assigné aux éléments nerveux d'origine phylogénétique reculée (ganglions sympa- thiques, autonomes et spinaux). Ce sont eux avant tout qui fonctionnent comme organes de réception des excitations chimiques. Dans un troisième chapitre, M. analyse de la même façon, c'est-à-dire au point de vue de la biologie générale, la pathologie des sentiments. Pour disposer et interpréter les faits anatomiques etphysiologiques qui forment la base de ces considéra- tions, il se sert encore des conceptions de l'ontogenèse et de la phylogénèse. Finalement, il fait encore une fois remarquer la différence essentielle entre l'organisation etlanature des sentiments d'une part et l'organisation du monde des sensations d'autre part. C'est pour les sentiments sui-tout qu'on con- state une influence réciproque extraordinairement développée entre le sys- stème ganglionnaire d'une part et les organes de la vie immédiate (système nutritif et génital) ainsi que la constitution générale des cellules du corps, d'autre part. — J. Strohl. Voivenel (D"" P.) et Huot (D"" L..). — Le courage. — C'est un livre d'obser- vations, lentement et méthodiquement recueillies auprès des professionnels de courage : c'est aussi une tentative très méthodiquement conduite, d'expli- cation et de recherche des causes de l'état de courage. "V. et H. prennent le fait, tel qu'ils ont eu à le constater sous leurs yeux : ils le notent, avec ses diversités et ses analogies ; ils dégagent de la réunion des faits, un ensemble L'ANNliE BIOLOGIQUE, XXU. 1917. 25 386 L'ANNEE BIOLOGIQUE. synthétique, et enfin ils recherchent, selon la méthode médicale, l'étiologie, l'évolution Hormale et les anomalies. Il convient de signaler cette méthode (le travail, qui a donné aux auteurs des résultats remarquables, et leur ;i permis de recueillir une excellente documentation, malgré des difticultés que l'on devine. Dans la partie consacrée à la psychologie du courage, l'anatomie du cou- rage, l'amour du risque, et les pages qu'ils encadrent sur l'habitude et l'expé- rience, sont des chapitres à la fois neufs, comme point de vue, et qui nous paraissent en partie décisifs. Ils forment la partie centrale du livre : ils ont été préparés par une longue étude sur la biologie et sur la psychogénie du courage dans les races humaines. L'ensemble débute par quelques pages où les auteurs cherchent dans la constitution même de l'homme pourquoi la guerre a été, est et sera : il se termine par l'analyse de la pathologie du courage, déformation d'une qualité nécessaire à l'homme pour assurer sa durée contre les causes de destructions naturelles ou sociales qui tendent à annihiler sa tendance au progrès. — Jean Philippe. b. Langages. Barat (D''). — Le langage. — Le développement du langage articulé n'est qu'un des moments du perfectionnement progressif des mouvements vo- lontaires ; en général, l'habitude supprime tous les intermédiaires conscients entre la pensée et la phonation et entraîne la différenciation de certaines régions corticales, dont la lésion entraine à son tour la disparition du mé- canisme automatique développé par l'habitude. Par suite de cette dispari tion, les mouvements requis ne peuvent se produire que par un^ effort qui risque d'être d'autant moins efficace que les muscles de la phonation échappent à la vision, source habituelle d'images motrices : la phonation ne peut se rétal)lir que par le retour aux tâtonnements de l'enfant qui apprend à parler (longue suite d'essais plus ou moins heureux par lesquels l'enfant arrive à reproduire intentionnellement chaque syllabe entendue). Dans la surdité verbale, le fait fondamental est la destruction de l'automatisme intellectuel grâce auquel la portée de chaque mot est reconnue sans avoir consciemment recours à la grammaire, à la syntaxe, etc. Les malades sont atteints non dans la mémoire des mots, mais dans leur activité intellectuelle habituelle, subconsciente, Dans l'aphasie, sont atteintes les associations automatiques nécessaires à la coordination des mouvements phonatoires, dans l'analyse et l'interprétation des données sensibles, dans l'évocation et l'identification des images. Ces troubles montrent que le langage est une « technique " reposant sur tin automatisme particulièrement perfectionné et difficile à reconstituer quand il est détruit. — G. L. Duprat. Swindle (P. F.). — Mots relevant des inslincts, et langage relevant lies habitude!^. — S. appelle mots relevant des instincts et des habitudes, ces premières réponses qui servent comme d'excitants pour faciliter le dé- clanchement d'une réponse formulée pour autrui (eh bien! n'est-ce pas...). Dans nos réponses, certaines ont, au début, ce caractère; d'autres le pren- nent par l'éducation. S. étudie à quoi cela tient, et pour cela, remonte à l'émission des voyelles, ([u'il étudie d'abord chez l'oiseau, ensuite chez l'homme et chez le bègue. Ce seraient des intempérances d'activité con- nexes aux paroles de notre langage, qui déterminent l'apparition des sons, ou des mots parasites, comme aussi le bégaiement. — Jean Philippe. I XIX. — FONCTIONS MENTALES. 387 c. Etats (le rêve. b) Bernheim (!>'' H.). — Automalisme el suggestion. — Le psychisme est toujours conscient ; mais il y a deux modes de cérébratiou, l'un avec l'antre sans contrôle personnel. S'il n'y a pas plusieurs psycliismes, les phénomènes du .sommeil et de l'hypnose, du rêve et du somnambulisme, de la suggestion normale et prétendue hypnotique, relèvent tous de la même explication foncière. sans qu'il soit nécessaire de recourir à l'hypnose: la suggestibilité implique l'aptitude à recevoir ou à évoquer une idée, et, de plus, l'aptitude « à transformer cette idée en dynamisme, acte, mouvement, imaye^ émo- tion, etc. »-, l'idéo-dynamisme normal se manifeste dans la synthèse pro- gressive des images, idées, sentiments et actes ; l'idéo-dynamisme sans contrôle devient «céréhration inconsciente», rêve agissant (somnambulisme), manifestations d'une suggestion ignorée, etc. Par la suggestion expérimen- tale, on peut créer des souvenirs fictifs, produire des amnésies (inhibition d'un système d'images), la léthargie, la catalepsie. L'hystérie n'est qu'une classe de symptômes dus à l'auto-suggestion. Les gens hypersuggestibles, sont sans doute des anormaux à responsabilité atténuée au point de vue moral (non au point de vue .social) ; mais la suggestion éducative et théra- peutique, rationnelle et émotive, verbale ou active, simple ou renforcée par des exercices spéciaux de rééducation (par exemple dans le traitement de l'audi-mutité émotionnelle), les divers modes de psychothérapie, sont effi- caces dans le traitement des psychonévroses, troubles fonctionnels créés ou entretenus par le psychisme, l'auto-suggestion morbide, curables par la .suggestion et l'auto-suggestion bien dirigées. — G. L. Duprat. Duprat (G. L.). — Complexus idéo-affectifs et onirisme dans les syn- dromes i'moiionncls. — L'explication des états pithiatiques et similaires par l'influence d'une émotion est certainement trop simpliste ; il faiit faire inter- venir un processus d'états affectifs plus ou moins complexes, avec leurs conséquences intellectuelles, synthèse progressive, ordinairement subs- consciente, qui tantôt prédomine nettement et tantôt dirige, organise le psychisme inférieur, libéré du contrôle normal par la confusion ou l'instabi- lité mentale. C'est surtout dans l'onirisme que se manifeste le complexus idéo-affectif né de la commotion cérébro-psychique : les préoccupations qu'il entraine dominent l'imagination dans les cauchemars, déterminent des croyances morbides au profit de représentations, conceptions^ halluci- nations, illusions, idées délirantes, qui s'imposent au sujet pendant la veille et prolongent ainsi l'action exercée pendant le sommeil, Les troubles de la psycho -motricité que présentent de no^ibreux commotionnés (tics, astasie, abasie, contractures, paralysies psychiques, mutisme, bégaiement, crises hystériformes, fugues, actes impulsifs) relèvent de l'influence du complexus et de son évolution. L'amnésie de fixation et antérograde ou rétrograde est au moins favorisée par l'opposition faite pav le processus, morbide per- manent au retour à des « attitudes mentales » indispensables à la reconsti- tution de bien des souvenirs. Le syndrome émotionnel peut se compliquer de troubles dus à des prédispositions psychopathiques, surtout lorsque le complexus affectif correspond aux idées délirantes ou aux sentiments nîor- bides des prédisposés; s'il se manifeste seul, on peut attendre une sérieuse améHoration d'une psycho-analyse de plus en plus pénétrante, qui per- met de dissocier les éléments du complexus à détruire ou modifier. — Jean Philippe. 388 L'ANNEE BIOLOGIQUE. a) Bernheim. — Névroses, psychonévroxes, hyslt'rie. — Une maladie sans lésion visible ne peut être dite « névrose » qu'autant que son évolution, son mode d'apparition et sa guérison montrent qu'il s'agit bien de « troubles fonctionnels dynamiques passagers : les émotions, les traumatismes, les sug- gestions, peuvent produire des névroses états morbides « constitués par des troubles psychiques ». Quand la névrose est « créée et entretenue par le psychisme, il convient de l'appeler* psychonévrose ipar exemple, un vo- missement nerveux par auto-suggestion). Une simple névrose peut devenir psychonévrose (par exemple, une constriction tlioraci(|ue d'origine émotive, grossie et entretenue par le psychisme, et justiciable de la psychothérapie). L'hystérie ou « grande névrose » peut succéder d'emblée à une « repré- sentation mentale » ; mais, lorsque la crise d'hystérie d'origine émotive ou trauuiatique devient habituelle, par simple réminiscence-auto sugges- tive, elle devient psychonévrose. — G. L. Dui'RAT. Boirac CE.]. — L'avenir des sciences psychiques. — E. B. s'était assigné, en fin de carrière, de dégager les données positives et les observations exactes incluses dans la masse, fort mélangée, des récits apportés par les adeptes des sciences psychiques. Ce livre nous en donne un tableau d'en- semble. L'auteur s'efforce de montrer que ces recherches atteignent autre chose que l'hypothétique et qu'elles touchent, au contraire, constam- ment à des manifestations de réalité qui échappent à nos formules d'in- vestigation-scientifique, et dont il faut aborder l'étude sans parti pris, et par une autre voie, quitte à les intégrer, quand on les a atteintes, par une autre opération dans les cadres de la science classique. — Jean Philippe. d. Fatigue. c) loteyko (D'' Josefa). — La Science du travail et son organisation. — L'idée directrice de cette suite d'études a été la nécessité d'éclaircir certains points de la psycho-physiologie industrielle. Partant de cette idée, que les animaux sont en tout comparables à des moteurs qui transforment l'énergie qui leur a été livrée, mais sans que le cycle des transformations soit réver- sible, sans que l'énergie à transformer puisse être autre que chimique, et sans que le moteur puisse fonctionner sans intermittences : la fatigue et le besoin de sommeil coupent nécessairement le travail. L'étude du travail auquel aboutit la transformation d'énergie, peut se faire par des recherches de laboratoire, qui sont théoriques, et par les applications de ces recherches au travail industriel, ou par l'observation des caractères (qualités et défauts* de ce travail industriel. Le principe de la conservation de l'énergie s'ap- plique au travail du muscle : la chaleur dégagée et le travail mécanique sont dans un rapport d'équivalence tel. que ce que le moteur humain gagne d'un côté, il le perd de l'autre ; en outre, les mouvements sont les uns fatigants et- peu productifs, les autres d'un bon rendement : il s'agit d'en faire le triage. En outre, l'homme ne travaille pas comme un simple moteur physique, mais de plus en plus comme un appareil psycho-physiologique : et l'impor- tance du facteur psychique déplace l'axe des recherches : le mode de travail, l'effort dynamique, la durée des pauses, etc., appoi-tent à la dépense d'éner- gie et à la quantité de travail utile fournie, des éléments de variation dépen- dant des qualités psychiques de l'individu. Il ne suffit donc pas, pour per- fectionner une indiistrie, d'améliorer son outillage : il faudrait aussi étudier et perfectionner ses ouvriers : et pour cela, recourir aux méthodes d'expéri- XIX. — l'ONCTIOXS MENTALES. 389 mentation de la psycho-physiologie, combinées avec les lueusurations du travail mécanique. L'introduction des machines a allégé la tâche des gros muscles : l'usage des petits muscles (qui dépensent un flux d'excitation moindre) est à la base de l'évolution du travail manuel. D'autre part, les deu.x: qualités maîtresses du bon ouvrier sont la rapidité des mouvements et leur précision, qui dépendent de l'attention et de la concentration. L'elïbrt nerveux croît, quand augmente l'inertie'musculaire à vaincre, et décroit dans le cas con- traire : il y a là une auto-régulation, laquelle varie non seulement selon les muscles actionnés, mais selon la nature du travail qui leur est demandé, et aussi d'un individu à l'autre. Chacun aide cette régulation, d'abord en déterminant par des essais successifs, quel est l'effort nécessaire, sans plus (pour arriver à faire le mouvement avec économie, il faut arriver à en prendre conscience) — et ensuite quel est le moment où il faut interrompre la consommation, écouter la fatigue. C'est ce dernier facteur, psychique, qui détermine plus que tout autre l'adaptation de la machine animale aux meilleures conditions de travail : d'où l'importance de l'étude de la fatigue. Ces principes directeurs posés, I. consacre son livre à montrer comment la psycho-physiologie permet d'en faire quelques applications à la sélectiorî' et au travail des ouvriers. — Jean Philippe. /;) loteyko iD"" Josefa). — Le prohlènte de l'apprentissage. — Une a science des aptitudes » permettrait à l'action éducative exercée sur les centres psycho-moteurs dans les écoles d'apprentissage, de donner le meil- leur rendement, grâce à une sélection préalable des sujets les mieux doués et à leur orientation vers l'emploi le plus convenable. 11 faudrait mesurer la sensibilité tactile, à la pression, à la résistance; la précision des mouve- ments, leur vitesse, l'acuité du sens kinesthésique, la sensibilité aux formes, couleurs et degrés de lumière, le sens des proportions et de la perspective, la puissance de mémoire technique et d'imagination mécanique. — G. L. DUPP>.\T. Amar (J.). — Organisation physiologique du travail. — Les questions d'éducation physique préoccupent de plus en plus, et l'on voudrait réunir, pour les résoudre, des données scientifiques complétant celles que l'on possède déjà. Le livre de A. aborde la question par le côté physiologique, sans s'interdire les incursions dans le domaine mental : mais' elles ne sont que des pointes. Le plan est très vaste et touche à peu près à toutes les questions en cours d'examen : travail et fatigue; lois de Cliauveau; l'activité physique; l'intellectuelle; les questions d'apprentissage, de rééducation, de main-d'œuvre; l'hygiène, etc. La partie de ce livre qui intéresse les lecteurs de l'Année biologique, est celle qui a trait à l'examen individuel du travailleur : il y a là, au point de vue de la recherche des aptitudes, xm effort à noter : la fiche proposée par A., sans être la première du genre et sans être complète, présente un bon tableau des indications essentielles pour déterminer une capacité de pro- fession manuelle : elle ne s'applique qu'aux blessés, et il serait désirable d'en voir établir une pour les catégories ordinaires d'ouvriers. Pour les moyens de contrôle, A. s'est adressé surtout aux procédés d'inscription de la méthode graphique : avec raison selon nous, parce ([u'ils conservent la physionomie du mouvement. Il aurait eu avantage à compléter les données graphiques par les observations de l'ouvrier étudié, examinant et jugeant lui-même les procédés internes de son travail : c'est de là que part l'amélio- 390 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. ration du moteur liumain et le perfectionnement de la machine corporelle. Je sais que ce côté de l'examen présente de nombreuses diflicultés : elles ne sont pas insurmontables et l'on s'apercevra de plus en plus que, sans cet examen, on ne fait que demi-besogne. A. résume ainsi le but des recherches pour organiser le travail de l'apprenti à l'ouvrier : « Si, pour exécuter un acte physique quelconque, nous faivsons les mouvements strictement nécessaires, seuls utiles à son exécution; si nous régions leur succession, l'avantage sera grand pour notre temps et pour notre fatigue. C'est donc l'ordre et la sélection des mouve- ments qu'il faut surtout retenir. L'organisation que j'indique [pour com- pléter la méthode Taylûr] suppose l'art d'approprier les mouvements à un but, d'y faire une sélection rigoureuse, pour tendre à l'économie de l'effort. » — Jean Philippe. o) Philippe (D'" J.i. — La Gymnastique éducative d'Amoros. — Cet article essaye de dégager de l'œuvre technique d'un praticien du mouvement les principes d'observation psychologique et les données fondamentales de phy- siologie agissante qui lui servaient à diriger l'éducation de la partie motrice de notre organisation psycho-physiologique. L'élément physiologique auquel Amoros fait appel pour éveiller notre sens moteur et pour diriger et régler notre motilité, c'est le rythme, dont la physiologie contemporaine commence à dégager ^t à préciser le rôle; Amoros établit parallèlement une classifica- cation des forces de la machine humaine, considérées du point de vue de la conscience, plutôt que de celui de la mécanique. — Après quoi P. passe à la théorie de ce qu'AMOROS appelle l'intuition et qui représente, dans la con- scienèe de notre activité, une sorte de complexus, synthétisant des apports venus de divers côtés : organisme inférieur, sensations, sentiment, idéation. Dans son ensem-We cette doctrine, élaborée uniquement pour obtenir des applications pratiques, se rapproche singulièrement de nombre d'hypothèses émises par nos contemporains pour expliquer les phénomènes inférieurs de la mentalité agissante. — M. Golds.mith. Il) Philippe (D'' J.). — Sur quelques formes de nos efforts. — L'effort com- prend au point de vue psycho-physiologique : une délimitation des territoires neuro-muscuiaires où l'énergie active ne doit pas se dépenser, un déploie- ment d'énergie bien localisée et une adaptation totale par le cerveau de nos énergies réunies contre la résistance à surmonter; — et, au point de vue mental : une utilisation de l'expérience antérieure concernant la manière, l'attitude, les mouvements les plus favorables au succès, l'orientation de l'activité biologique, avec unification complète dans l'espace et le tem.ps. L'effort suppose emploi d'une activité non encore réali-sée; il naît au moment où l'on se dépasse soi-même en allant au delà de l'activité habituelle (sponta- néité créatrice, avec préparation à dépasser les disponibilités pressenties). L'inhibition préalable (de ce qu'on ne veut pas faire) n'est qu'une prépara- tion négative : la mise en oeuvre des énergies déjà éprouvées, mais avec un rendement supérieur, et avec adjonction espérée de forces encore incon- nues, parce (|u'eiicore inutilisées, dépend de la personnalité entière, varie avec chaque individu et complète la connaissance ({u'il a de lui-même, faisant parfois apparaître un rythme de dépense nouveau et meilleur. Le rythme assure le rendement sans usure excessive, sans fatigue; mais l'effort fait dépasser le rendement prévisible et risque ainsi d'amener les sensations de fatigue, inhibitrices pour quiconque leur accorde son attention au détri- ment de la continuité et du perfectionnement de l'acte commencé. L'effort XIX. - FONCTIONS MENTALES. 391 n'est dont- pas lié à la fatigue. : au contraire, la dépense bien réglée préserve de l'insuccès, et « le facteur mental ([ui dirige et domine notre activité » permet, même en cas de dépense excessive, de continuer l'effort sans tenir compte (le l'état physiologitiue. — G. L. Dijprat. Dodges (Raymond). — Les lois de la relativité de lafalv/iie. — Ofner a publié des lois de la fatigue qui sont des résumés de constatations et des généralisations empiriques plutôt que des lois proprement dites. D. reprend ce sujet, non qu'il se propose d'arriver à des conclusions nettes, mais parce que toute contribution a son utilité, dans ce sujet capital pour les pédagogues: il ne vise d'ailleurs qu'à dégager quelques maximes, utilisables dans la pratique. Si la fati.iiue mentale a un substrat physiologique correspondant, elle est corrélative aux transformations d'énergie dans les tissus nerveux, et sa con- naissance dépend de notre connaissance des problèmes de la psycho-physique la plus intime : reste à savoir si notre vie mentale se développe conformé- ment aux lois du reste de l'organisme. — On peut poser que si un travail mental détermine de la fatigue dans d'autres parties de notre organisme mental, c'est que la partie qui travaille prend son énergie à la même source que les autres qui se fatiguent en même temps (lu'elle : sans quoi, la source d'énergie ne serait pas commune à ces diverses parties. D'autre part, si la fatigue d'une fonction allège le travail d'une autre, c'est signe que l'activité de la première inhibe le travail de la seconde. Tout celn montre la com- plexité du problème et sa difficulté. D. examine de même un certain nombre d'autres aspects de ce problème. Passant ensuite à la question même de la fatigue mentale, D. rappelle que les physiologistes, quand ils étudient la fatigue d'un faisceau musculo-ner- veux, s'attachent toujours à maintenir l'excitation bien déterminée et bien égale : or, on ne peut appliquer une mesure de la, même façon à l'excitation mentale, qui varie sous nombre de conditions. Prenant comme exemple le travail de l'œil dans la lecture, D. constate que la rapidité de ses mouve- ments finit par diminuer, que la précision de la fixation du regard devient moins grande ; enfin que leur développement devient plus irrégulier. Il con- clut que la fatigue relative n'est pas précisément un arrêt, mais une limita- tion du travail, destinée à prévenir l'épuisement et à maintenir l'équilibre de l'organisme. — Jean Philippe. 111. Idé.\tion. b. Associations et jugements. Il) Hunter !"W. S.). — Révision de Ui loi d^issociathm. — Depuis Hartlev jusqu'aujourd'hui, les psychologues se sont attachés à situer neurologi(iue- ment le substrat de nos associations : et ils ont parlé d'elles comme appar- tenant au cerveau, et non au système nerveux dans son ensemble. James, seul, paraît avoir entrevu ce (lue H. veut démontrer : il peut exister des associations dont l'un des termes soit une sensation. La conséquence de ce fait est (ju'il peut exister, chez l'animal et chez l'homme, une faculté de contrôler, par un stimulus interne, les réponses musculaires adoptées. Le langage de l'homme n'est que le développement de ce qui existe ainsi chez l'animal, et aussi chez l'enfant, primitivement : l'aptitude à faire des asso- ciations sensorielles. Le langage se forme en centralisant de plus en plus ces habitudes. Pour les expériences corrélatives à cette tliéorie, H. ren- 392 L'ANNEE BIOLOGIQUE. voie il sop étude sur les réactions de distraction, analysée dans la présente Année Biologique, et à ses études précédentes. — Jean Philippe. c. Idées et conseiences. Rignano (Eug.)- — Bôle des tendances affectives dans l'attention el la conscience. — Ce sont seulement les sens à distance qui peuvent -donner lieu à un état plus ou moins persistant de désir non satisfait, « par consé- quent k des tendances affectives; mais les déceptions font naître une affec- tivité opposée, inhibitrice; et un tel contraste donne lieu à cet état de tendance a/feclive maintenue en suspens qui constitue précisément l'état d'attention. Cet état comporte donc une affectivité double, car l'affectivité simple n'entraîne que la violence de l'émotion ou de la pas.sion; c'est l'uni- cité même de la tendance affective hypertrophique qui rend l'homme inca- pable, pour tout ce qui se rapporte à sa passion, d'une véritable attention », c'est-à-dire d'une observation attentive et d"un examen suffisant des faits ; c'est au contraste affectif qu'est du « le double ou multiple point de vue sous lequel l'objet est observé et la précision et la justesse dans la perception ». Des tendances affectives communes paraissent en outre être la condition nécessaire et suffisante de révocation d'un état passé par un état psychique présent, évocation qui rend le premier état plus ou moins nettement cons- cient. « La conscience n'est pas un caractère que puisse revêtir un état psychique pour son propre compte ; elle est la caractéristique d'un rapport entre deux ou plusieurs états psychiques » (rapport affectif). C'est ce qui explique pourquoi des actes auxquels on a apporté le plus grand soin (comme ceux qui permettent une progression difficile sur un sentier rocailleux) peuvent ne pas être rappelés à l)ref délai même, comme faits de claire conscience, et ne le devenir qu'en fonction d'une tendance affective com- mune évoquée par un état psychique ultérieur. — G. L. Duprat. d. la mémoire. Saillie (J. B.). — Sur la nature de la connaissance par mémoire. — Il y a un continuum formé par les souvenirs successifs, produit complexe de l'activité psychique; c'est la base, en grande partie inconsciente, de ce que nous appelons notre expérience sensible. Notre mémoire du passé qui nous est propre est loin d'atteindre « tous les résidus de l'expérience antérieure, avec leur influence, les habitudes de pensée acquises, les habitudes prati- ques, les sentiments éprouvés, le tissu complexe des premiers événements de la vie, sans parler de l'héritage ancestral qui rattache l'individu aux gé- nérations antérieures » (p. 25'J). Le sens commun regarde le passé comme une réalité, précisément parce que le proces.sus est continu, et que tous les éléments évoqués sont nécessaires pour constituer la pleine réalité. La con- tinuité du passé personnel n'est pas abstraite; elle est faite d'éléments bien définis : les jugements de mémoire expriment précisément notre conscience (awarencss) de continuité de notre expérience. Plus notre esprit individuel est stable, plus notre adaptation au milieu (opérations et réponses) est uni- forme, et surtout nos réponses d'ordre affectif; plus nous avons une claire conscience du sentiment de la contirmité. Quant à l'objet de chacun de nos jugements de mémoire, il e.st sélectionné par l'attention, mis liors de pair tout en restant lié au continuum psychique. Le rappel des souvenirs per- sonnels varie avec les sujets et avec les aptitudes mnémoniques. Mais ce qui appartient au passé a toujours l'aspect de quelque chose de familier, d'aciiuis. XIX. - FONCTIONS MKNTALES. 393 d'inaltérable. — et s'oppose ainsi au futur qui peut être modifié (ainsi qu'au présent (jui se rattache à l'action du moment). La conscience de soi est im- pliquée par le juiiement de mémoire: celui-ci doit être compté « parmi les plus précoces réalisations de la conscience personnelle » (jue l'on a tort d'attribuer pres([u'exclusivement à l'expérience sociale (p. 263). Les diverses formes de la connaissance par mémoire (rappel, rêverie, réminiscence, souvenir) correspondent à divers degrés de complexité et de précision, ou de sûreté, dans la reconstitution du passé personnel. — G. L. Dupkat. Laird (J.j. — Happel. aswcialion ei niémoirc. — On peut rappeler un fait sans le reconnaître comme se rapportant à un état de conscience anté- rieur, et avec un sentiment plus ou moins net de « familiarité » ; le souvenir complet implique seul reconnaissance. La théorie selon laquelle il y aurait deux sortes de mémoire, est due aune confusion entre mémoire et répétition. La mémoire n'est jamais répétition sous aucune de ses formes, bien qu'on dise fréquemment que l'on se souvient lorsqu'on peut répéter ou reproduire ; le pouvoir de répétition a été acquis dans le passé, mais n'est pas mémoire du tout; celle-ci « guide » généralement celle-là. Le rapport méconnu entre les idées remembrées et le mécanisme de la répétition (des synthèses Ima- ginatives antérieures, et des processus cérébraux correspondants) est celui « de l'action idéo-motrice, selon la loi qui fait que l'attention à une idée tend toujours à produire un mouvement déterminé correspondant ». Les effets d'ordre moteur, renouvelés ainsi, sont fréquemment abrégés ou simplement ébauchés. — G. L. Duprat. Leclerc (A.). — Les nlliludes mentales et la mémoire. — Les souvenirs ne sont pas seulement évoqués par un processus associatif, ils peuvent être sus- cités par un état général de conscience, par une attitude mentale corres- pondant à un état d'ensemble du cerveau. L'attitude affective, en particulier, détermine la reviviscence avec sélection correspondant au sentiment prédo- minant et excitabilité ou excitation effective d'éléments cérébraux à l'activité desquels correspondent certains souvenirs. Le souvenir évoqué par associa- tion suppose des connexions biologiques préalables, un 4 état de choses cérébral que le psychisme n'a pas encore modifié » et permettant le « sou- venir spontané » (p. 116). 11 est des aptitudes et inaptitudes mnémoniques dont la raison se trouve dans des dispositions psyclii(iues d'ensemble, ou attitudes mentales, qui varient avec l'âge, avec « le fond obscur des disposi- tions motrices ». qui peuvent être instables, se contrarier ou se continuer. Ce sont les attitudes mentales caractéristiques d'une personnalité qui expli- quent la reconnaissance ; et, si elles ont changé, le défaut de reconnaissance par le moi de ses états réviviscents; elles dirigent l'attention et déterminent en partie les aptitudes. Les attitudes mentales ont une évolution, une durée, une intensité, variables; elles disparaissent et reparaissent, s'affirment ou non selon les circonstances; il en est d'artificielles qui créent des mentalités artificielles (suggestion hypnoti(jue), ou agissent sur la moralité. Dans les cas morbides de personnalités multiples, on a affaire à plusieurs attitudes entraînant chacune ses souvenirs et inhibition propres; la différence entre l'attitude de la veille et celle du rêve explique l'oubli de celui-ci. C'est donc la « psychologie de la conscience », prise dans son ensemble, qui doit expli- quer en définitive la mémoire. — G. L. Duprat. a) Burnham ("W. H.j. — Effets du tabae sur le travail mental . — Après avoir rappelé que ceux qui se sont occupés de cette question, considèrent 394 L'ANNEE BIOLOGIQUE. le tabac comme nuisible à l'enfant et à l'adolescent, B. partage les sujets plus âgés en catégories : les uns peuvent fumer modérément sans incon- vénient; les autres, non, soit parce que leur système nerveux est plus sen- sible au tabac, soit parce que leur organisme ne supporte pas la fumée de tabac. On rencontre moins de capacité pulmonaire chez les athlètes fu- meurs, moins d'aptitude au travail cliez les écoliers fumeurs; mais il n'est pas certain que le tabac en soit cause. L'habitude de fumer diminue la ca- pacité de travail musculaire; elle diminue aussi l'aptitude au travail mental sous la réserve posée par Bush, que c'est une détente pour le cerveau, une courte période coupant !e travail, à condition d'en user modérément. Sur le cerveau, la nicotine est d'abord excitante, et ensuite déprimante. Le pre- mier effet étant très court, on peut ranger le tabac parmi les déprimants. Ce sont le tempérament individuel, la résistance personnelle, les conditions où l'on se trouve, qui fixeront si le tabac est, ou n'est pas nuisible au travail mental. Les effets du tabac, une fois l'habitude prise, paraissent provenir des réflexes conditionnés formés. — Jean Philipi'i:. b) Burnham ("W. H.). — L' hygiène mentale et les ré pexes conditionnés. — Les fonctions végétatives semblent présider longtemps à la vie de l'enfant, sans doute pour laisser au cerveau plus de liberté de se développer. A la naissance, l'activité de l'enfant est contrôlée par les centres inférieurs du cerveau primitif : le cerveau, de formation plus récente, qui commence à apparaître avec le lézard et contrôle les processus mentaux d'ordre élevé, ne fonctionne pas encore. De là procède toute la différence entre le méca- nisme nerveux de l'enfant et celui de l'adulte. Celui de l'enfant répond aux stimulants biologiques adéquats, mais non aux stimulants d'association : c'est surtout l'éducation qui va développer les fonctions du nouveau cerveau, celui des associations. SÉTCtiKNOV, puis Pawlow reprenant sa méthode, ont inauguré le système de recherches qui consiste à étudier avec l'outillage du laboratoire, les réactions d'une glande ou d'un organe moteur. Pawlow ap- pelle réflexe inconditionné, celui dont le stimulus est adéquat: par exemple la sécrétion salivaire; et conditionné le réflexe résultant de l'association d'un stimulât indift'érent avec le stimulus biologique, adéquat : par exemple le son de la cloche (stimulus indifférent) associé à l'arrivée de la nourriture (stimulus adéquat) provoquant le réflexe salivaire : celui-ci est alors condi- tionné. En étudiant ainsi le développement de l'enfant, on peut le soumettre à l'expérimentation à un âge on l'observation psycliologii|Uc lui serait impos- sible. Watson qui a procédé ainsi, sur de jeunes enfants et des animaux, conclut que cette méthode est applicable à toutes les sortes d'expériences sur la lumière, l'acuité visuelle, la forme, etc. : et c'est probablement la seule pour étudier les images consécutives chez l'animal. C'est aussi la seule pour jauger l'acuité auditive, la sensibilité différentielle au bruit; en un espace de temps qui ne soit pas trop long, elle permet aussi de mesurer le rôle de l'olfaction (et Ton sait que nous n'avons à peu près rien sur l'acuité olfactive, la sensibilité différentielle, la classification des impres- sions olfactives, leur effet sur la vie émotionnelle de l'animal, etc., tant ces recherches sont peu accessibles à la méthode ordinaire.) Enfin, elle per- met de jauger assez bien la sensibilité à la température et au contact, et pour la finesse de la localisation, elle détermine des facteurs qui échappent aux précédents moyens d'investigations (p. 461 ). Partant de ces données, B. pose que le premier devoir d'une éducation hygiénique est de mettre l'organisme de l'enfant dans des conditions où i XIX. - FOiNCTIONS.MENTALKS. 31)5 ac(iuière les réflexes biologiques fondamentaux nécessaires pour la santé et le développement normal ; son second devoir, de lui faire acquérir les réflexes conditionnés (les liabitudes) nécessaires à sa santé; et le troisième de le mettre en état de conserver le plus longtemps possible cette plasticité de la substance nerveuse qui lui rend possible non seulement Tarquisition des réflexes conditionnés, mais aussi celle d'autres combinaisons plus impor- tantes, et qu'il surajoutera. Sans cela, c'est l'arrêt au lieu du progrès con- tinué (p. 4SI). Après avoir insisté sur la compb^xité de tous ces problèmes, B. donne les conclusions de ses recherclies : 1" Les réflexes conditionnés se fi^rment très facilement chez l'enfant, et se défont de même ; d'où l'on pourrait conclure ([ue le chemin conducteur de l'association est établi dans la substance grise du cortex. D'ailleurs, elles forment un groupe à part, et qu'il n'y a pas à confondre avec les réflexes ordinaires : la marque essentielle, selon IIough, est que les connections entre fibres éfférentes et afférentes, sont purement des voies fusant, à travers la substance nerveuse, plutôt t^u'une voie con- ductrice spécialisée. 2" Tout organe récepteur peut sans doute fournir des réflexes conditionnés ; 'en d'autres termes, toute impression, quelle qu'elle soit, peut s'associer avec un stimulus biologique pour produire un réflexe conditionné : et on peut poser qu'il en est de même pour tout organe moteur ou pour toute glande. 3» Le réflexe conditionné e.st d'autant plus solide qu'il a été plus renforcé par la répétition de l'association : il arrive souvent aussi ([u'un réflexe con- ditionné renforce un réflexe biologique : et parfois le réflexe biologique ne se manifeste pas avant d'avoir été ainsi renforcé. 4° Nombre de réactions morbides (hystérie, tics, ete.j .sont des réflexes conditionnés. 5" Enfin le réflexe conditionné peut servir à déterminer les manques d'un organe sensoriel. — Jean Philippe. IV. Psychologie comparée. ^ Coustet (E.). — Connaissances humaines et connaissances animales. — Les animaux semblent disposer de moyens d'investigations qui avaient fait admettre par H. Fabre chez les insectes « des aptitudes sensorielles d'une exquise finesse ». Comme la lumière, l'odeur n'aurait-elle pas ses rayons X; et l'homme n'est-il pas un « aveugle-né » pour nombre de qualités objec- tives sensibles pour les animaux inférieurs? — G. L. Duprat. Delage (Yves) et Goldsmith (Marie). — L'arffHmenl de la continuité et les nouvelles m('thode-'< en physio-psyc/iologie. — Certains biologistes mo- dernes, se réclamant du monisme, veulent éliminer la conscience et les phénomènes psychiques des réactions motrices provoquée;*, par les exci- tations sen.sorielles ; cela résulte, disent-ils, de la thèse qui ramène, en dernière analyse, tous les processus vitaux à des phénomènes physico-chi- miques. On ne voit pas que cet argument démontre que la conscience ne puisse intervenir dans les réactions des animaux même invertébrés. Y. D. a montré ailleurs comment, par suite de l'absence du langage, les facultés psychiques des animaux, bien que réelles, s'exercent d'une manière extrê- mement différente de celles de l'homme. Les adversaires de la conscience chez les animaux se divisent en deux groupes : dune part, les partisans de la théorie des tropismes de J. LOEU; de l'autre, les élèves de Pawlo\v et toute l'école des réflexes conditionnels :j% L'ANNÉE BIOLOGIQUE. ou associatifs. Sous ces deux formes, la tendance générale est d'écarter systématiquement la conscience de l'explication des phénomènes psy- chiques, en les ramenant tous à des réflexes plus ou moins compliqués, sui- vant l'élévation du degré occupé dans l'échelle des êtres par l'animal étudié. C'est raisonner comme si l'animal n'avait pas de percep/ion sensorielle, mais seulement des réactions sensorielles dont on ne peut même pas rechercher s'il les ignore ou les connaît (s'il en a conscience) : en effet, la conscience est de l'introspection; laquelle est personnelle, puisqu'on ne peut faire de l'introspection chez autrui. Descartes ne sort pas, malgré ses raisonne- ments, de son cogito: on ne peut donc connaître les phénomènes de con- science que chez soi. Donc si l'on admettait les idées de Loeb et Pawlow, la conclusion stricte serait que, dans une étude scientifique des phénomènes psycho-physiologiques, il faut laisser de côté la conscience et chercher l'expli- cation de ces derniers dans la physiologie pure. Mais si Descartes ne peut sortir par raisonnement du cogito, peut-il conclure que l'existence de l'univers est discontinue parce qu'il n'existe que par notre conscience, laquelle est discontinue? Le contraire de monde est continu parce qu'il est pen-u par d'autres consciences même quand la mienne ne le perçoit pas) est Inen plus probable; donc, d'autres consciences que la mienne existent chez d'autres hommes, à un degré proportionnel à leur intelli.^ence et aussi chez les autres animaux d'une façon également proportionnelle. Négliger le facteur conscience qui peut être un facteur actif dans les réactions motrices consécutives aux excitations sensorielles, et l'annuler de peur de le mal interpréter, c'est donc commettre une erreur certaine de peur d'une erreur éventuelle. D'où, la conclusion des auteurs : ne pas négliger le facteur conscience, mais l'étudier par l'intermédiaire de ses réactions. — Jean Philippe. Bridges ( J. W. ) et Coler (L. E.). — Influence de la condition sociale sur r intelligence. — B. et C. commencent par rappeler différentes recherches précédemment faites sur cette question, sans l'aborder de front; des dif- férences ont été signalées, sans essayer de les déterminer à fond. Il fau- drait, pour tirer cette question au clair, modifier les méthodes d'investi- gation, et ne pas hésiter à employer, pour tester les enfants appartenant à des milieux sociaux très différents, des procédés et des jauges variant selon les variations du milieu. En con.-iéquence, ils ont examiné des élèves appartenant à deux écoles dont le recrutement se faisait dans des milieux sociaux très différents : ils ont appelé « école favorisée », celle dont les élèves venaient de familles de professeurs, de propriétaires, de fonctionnaires, de travailleurs que l'on pouvait qualifier d'intellectuels; l'autre école recrutait ses élèves parmi des enfants d'ouvriers proprement dits : cheminots, forgerons, cordonniers, électriciens, etc. La conclusion est que les enfants du premier groupe sont capables de suivre les programmes scQlaires plus tôt que ceux du second groupe : leur âge mental est en avance sur l'âge civil de leurs condisciples (fils d'ouvriers) d'environ deux ans. Il semble que les garçons reçoivent plus que les fillettes Tinfluence mentale de leur milieu social : les fillettes de l'école non privilégiée, sont bien supérieures aux garçons de cette école : les garçons, au contraire, sont notablement supérieurs aux fillettes dans l'école privilégiée : cela apparaît surtout dans les épreuves où les fonctions mentales supérieures (abstraction, analyse) ont un rôle prépondérant. — Resterait à déterminer si cette .supériorité tient au milieu ou à l'hérédité : XIX. — FONCTIONS MENTALES. :5"'7 les auteurs siiiiialent rimportance de cette question, sans essayer de la résoudre. — Jean Philh^pe. b-c) "Weiss (A. P.). — /telalioiis entre ta psi/chologie df la slrucliire et celle de la façon d'agir {hehavior). — lidalionn entre la /tsi/c/ndogie fonc- tionnelle et cdli' de la faron d'agir. — Les structuralistes sont, au dire de "W., ceux qui partent' de ce principe : il y a un esprit, ou une con- science, dont toutes les modalités peuvent se ramener cà des sensations, des images et des affections : il s'agit de les coiinaître. — Celui qui tire les données psychologiques de nos modes d'agir, cherche moins quels sont nos états mentaux que quelles sont nos actions mentales et comment elles se constituent. 'W., qui est partisan de cette seconde forme de psy- chologie, lui donne quatre bases fondamentales : 1" la résistance des neurones varie avec leur fonction; 2° chaque récepteur est directement relié par une chaîne neiirale à un système réalisateur limité; et indirec- tement à nombre d'autres systèmes réalisateurs; 3'' chaque processus ner- veux qui se développe modifie le caractère des autres processus qui vont avec lui ; 4-^ certaines formes de connexions neurales entre les récepteurs et les réalisateurs, sont héritées; d'autres sont acquises. D'autre part, "W. pose les principes suivants : le lien que l'enseignement établit entre la psychologie structurale et celle de la façon d'agir, est dû à la croyance populaire que le corps et l'esprit sont liés de telle sorte que celui-ci puisse at:ir sur celui-là. Un état de conscience qui ne se manifeste pas par ime certaine manière d'agir n'existe pas pour la science : la psy- chologie comme science n'a donc pas besoin de la conscience. Ce qu'on appelle introspection, n'est que la capacité ou l'habitude de réagir par du langage à l'impression donnée par des récepteurs obscurs. Pour analyser et classer les états psychologiques, la psychologie de nos modes d'agir offre autant de ressources que la structurale : de plus, elle a l'avantage que les objets de son étude peuvent être représentés en séries causales, comme cela a lieu dans les sciences naturelles. Enfin, quand cette psychologie peut voir comment nous agissons, elle solutionne du même coup toutes les questions de la psycholo.:iie structurale. L'axiome de l'ancienne psychologie (l'esprit contrôle l'activité) se trouve mis en question par les nouvelles formules de psychologie expérimentale. On n'a jamais montré comment l'esprit contrôle l'activité. Si l'on veut admettre l'existence de la conscience, on ne peut la considérer que comme une réaction verbale à des excitations. La psychologie se borne à étudier les diverses formes de cette réaction : c'est tout ce qui la diffé- rencie des autres sciences naturelles. Encore faut-il admettre que cette conscience n'est qu'une de nos façons de réagir aux excitations du milieu. — Jean Philipi'i:. "Watson (Je. B.i. — Essai pour formuler le but de la psychologie de la façon d'agir. — Après un long exposé historique et analytique, "W. pose que la psychologie observe des réflexes : la façon de se conduire se compose des différentes manières de réagir aux excitations venues du milieu : la psychologie les étudie comme le médecin étudie les réflexes achilléens ou rotuliens, et le mécanisme de ces réactions dépend des intégrations déjà établies entre les récepteurs et nos muscles et glandes. — Partant de ce point de vue, et après avoir comparé la psychologie humaine et celle des animaux, "W. examine quels sont les rapports de la psychologie avec la physique, la neurologie, la physiologie, la médecine : toutes ces sciences 3118 L"ANi\EE BIOLOGIQUE. étant connexes à la psychologie, il faut les connaître pour aborder utilement l'observation et l'expérimentation psychologique. — Jean Philippe. a) Russell (S. B. . — Substihition complexe dans la façon de se comp<»-t('i\ — Spencer a employé, dans sa théorie de l'instinct, le terme d'action réflexe complexe, pour désigner une façon de se conduire complexe, dans laquelle des excitations complexes provoquent des mouvements complexes. B. R. emploie le terme de substitution complexe dans un sens analo,i;ue. Quand à un enfant, dit-il, nous demandons de répondre exactement à cette question « combien font deux et un », nous provoquons le déclanchement d'un mécanisme de substitution complexe : analysons ce qui se passe quand rhabitude est formée, et nous verrons que le son de ce mot deux, ne peut avoir beaucoup d'action pour faire jaillir le mot ti'ois; de même pour le sorii de //«, que se passe-t-il? C'est beaucoup plus difficile à analyser que dans la simple substitution; on peut dire qu'il y a là un degré de plus dans la correspondance (en .spécialisation et en complexité) entre l'organisation individuelle et le milieu où elle vit. C'est pour ainsi dire, la coordination et l'intégration de la correspondance (explication s voyants. Mais ce qui importe, c'est le parti intellectuel tiré des données les plus grossières : la perception étant affaire de mémoire et d'interprétation des données sensorielles en fonction de l'expérience antérieure, c'est à la meilleure utilisation de cette expérience tactile ou visuelle qu'il faut viser. — G. L. Dupkat. XIX. — FONCTIONS MENTALES. 411 Fraser C. F.». — Psychologie de l'avt'itqle. — On attribue généralement à l'aveui^le de merveilleuses facultés dans le touclier et l'ouïe ; KiNZ (v. Ann. niof., x\[, 1911, }). 491) les a ramenées à leur exacte valeur; de son cfîté, Griesiîacii est arrivé à conclure que la faculté de discerner par le toucher n'est pas plus développée chez Taveugle que chez le voyant; elle est même affaililie chez l'aveugle de naissance. Ce qui est affiné chez l'aveugle, c'est le toucher par les pulpes digitales. La faculté de localiser la direction du son est la même chez les aveugles que chez les voyants, tout en variant de personne à personne, chez les uns comme chez les autres ; de même pour apprécier la distance d'où émane un son. Chacun des deux peut être habile à localiser la direction, en même temps que peu capable de localiser la distance, ou inversement. Le travail manuel fatigue l'aveugle plus que le voyant de même âge : le travail intellectuel le fatigue moins que le manuel; pour le voyant, c'est le contraire. [Les conclusions de Griesbacii ont été mo- difiées depuis 1002.1 —Jean Philipi-e. Briand (Marcel) et Philippe (Jean). — U7i cas de bégaienheni paroxys- tique d'origine émotionnelle. — La mutité n'est, quand son origine est émo- tionnelle, qu'une hésitation indéfiniment prolongée, un « bégaiement ab- solu ». Il n'est donc pas surprenant que le choc émotionnel puisse engendrer le bégaiement et surtout entraîner chez des prédisposés, chez d'anciens bègues, des récidives, avec crises paroxystiques. Chez le sujet No.., le bé- gaiement n'atteint pas chaque mot. n'affecte que les débuts de phrases, et est lié à un trouble du rythme respiratoire, que le choc émotionnel a aggravé : il a fallu restaurer le rythme normal en commençant par le côté diaphragmatique de la respiration; puis, détruire l'obsession d'origine émo- tionnelle, qui faisait douter de la guérison, en luttant contre l'émoi patho- logique, et en faisant épeler, scander, articuler à voix de plus en plus haute (avec reprise des exercices respiratoires dès que la menace de bégaiement reparait, et, plus tard, avec exercice respiratoire préventif). La fatigue peut jouer le rôle de l'émotion et déclancher des crises de bégaiement en ren- dant moins efficace l'exercice respiratoire rééduqué. L'efficacité de la réédu cation est cependant nettement établie par la guérison obtenue dans les cas défavorables de prédispositions très anciennes. Connaître les causes de son bégaiement et savoir comment l'éviter, après avoir réformé les rythmes respiratoires vicieux ou inharmoniques, c'est être capable de'triompher des prédispositions et des conséquences du choc émotionnel. — G. L. Dui'Rat. Oppenheim (R.). — L'amnésie traumatique chez les blessés de guerre. — L'amnésie traumatique (trépanation ou commotion) n'est pas seulement lacunaire; l'amnésie antérograde (événements consécutifs à la lolessure) se prolonge souvent pendant longtemps et rejoint une amnésie de fixation ; elle est, il est vrai, susceptible d'amélioration, tandis que la lacune cen- trale est définitive et correspond à la période de perte de connaissance ou de confusion, pendant laquelle l'acquisition des souvenirs, ou la fixation, a été nulle. L'amnésie rétrograde paraît plutôt systématique, sans égards pour les souvenirs les plus anciens (perte fréquente de souvenirs d'enfance et professionnels) ; mais elle e.st susceptible de prompte amélioration. L'am- nésie de fixation est celle dont les sujets se plaignent le plus; elle est liée à des troubles de l'attention, du langage, des plus hautes fonctions intellec- tuelles (asthénie commotionnelle). Elle explique l'amnésie antérograde, à partir du moment où la dépression générale, l'asthénie psychique, les trou- bles profonds du fonctionnement et de l'équilibre humoral ont commencé. 412 L'ANNEE BIOLOGIQUE. Quant à la lacune qui comprend les événements immédiatement antérieurs au choc, elle doit faire disparaître les «images dominantes auxquels les sou- venirs perdus devraient s'adosser ». Aucune explication ne parait pouvoir être tirée de la physiologie fondée sur des localisations cérébrales : les amnésies considérées ne semblent pas « localisables ». — G. L. Duprat. Anonyme. — La prétendue loi de compensatioii. — Deux lois inverses ont été admises : la loi de compensation Ralph Waldo Emerson d'après laquelle toute supériorité psychique dans un domaine est compensée par une infériorité dans une autre, et la loi de corrélation, d'après laquelle, au contraire, une supériorité en entraîne d'autres. Des recherches de M. Gall {School and sociely. 1917), il résulte que c'est la seconde loi qui l'emporte, les cas réels conformes à la première étant exceptionnels. — Y. Delage. East (E, M.). — La faiblesse d'esprit cachée. — Dans la détermination des mesures contre la propagation de la faiblesse d'esprit, il y a lieu de tenir compte d'un facteur jusqu'ici négligé : c'est la présence de la faiblesse d'esprit à l'état récessif, et, par conséquent, non manifesté. Si on exprime par F et f les états de faiblesse d'esprit manifesté et récessif, on verra que Ton ne peut atteindre par les procédés d'eugénique que ceux qui ont F dans au moins un de leurs parents, tandis que ceux qui ont un ou deux parents f donneront 1/2 ou 1/4 de faibles d'esprits tout à fait imprévus. — Y. Delage et M. Golsdmith. Sessions (Mina A.). — Les faibles d'espritdans VOhio. — Leur proportion dépasse 1 % de la population totale ; à part un petit nombre relégué dans les institutions .spéciales, tous sont en liberté et libres de se reproduire. C'est cette liberté de reproduction -qui est la cause de leur grand nombre et qu'il faudrait entraver. — Y. Delage. Anonyme. — Ltiidc de crimijwls. — 11 résulte des observations de Goring rapportées par Miner (dans Psych. Bull.) que le type du criminel de LoM- BROSO n'est pas réel et que les facteurs de la criminalité sont la déficience mentale et l'ambiance. — Y. Delage. Anonyme. — Le taux du mariaye chez les déments. — Dans toutes les formes de démence, la matrimonialité est diminuée, mais seulement chez les hommes: par là, la maladie se crée une barrière; cependant, chez les femmes, cette diminution est presque insensible (d'après le D' A. Myerson dans VAiner. .Journ. of Lisanity). — Y. Delage. Anonyme. — Le traitement des criminels. — D'après un rapport du D'P.M. Bowers, les récidivistes présentent une proportion très supérieure à la normale de certaines tares pathologiques : folie (12 %), faiblesse d'es- prit (23 çé;, épilepsie (10 9é), etc. — Y. Delage et M. Goldsmith. CHAPITRE XX Théories générales. Généralités Annales du service des épiphyties, t. IV. Mémoires et rapports présentés au Comité des épiphyties en I9I5 (357 pp., figures et planches.) [440 Anthony (R.). — La force et le droit. Le prétendu droit biologique (Paris, F. Alcan, Bibl. philosoph. contemp., 194 pp.) [433 Cushny (A. R.). — ' On the analysis of Liring mat ter throwjh its reaction ti) poisons. (Rep. 86"^ Meet. Brit. Ass. Adv. Se, Xewcastle-on-Tyne, 1916, 470-477.) [Analysé dans le volume précédent de VAnn. Biol. (XXI, p. .390.) Darbishire (A. B.|. — An Introductio to o Biologg, and other Papers. ^Londres, Cassell et C", 1917.) [416 Esterly (Calvin O.)- — Field liesearch and Laboratory Experiment : their places in ascertaining and explaining habits in nature. (Bull. Scripps Institution for Biological Research of the Univ. of California, N" 4, 13 pp.) [440 Fairchild Henri Pratt). — Outline of applied sociology. (New-York, Wac- millan C", 353 pp., 1916.) [L'eugénique tient une place prépondérante dans ce livre. — Y. Delage If) Grasset iD'' J.). — La biologie humaine ou science de l'homme. (Rev. Se, LV., iX» 3, 65-69.) [432 b) La biologie humaine. (Paris, E. Flammarion, Bibl. philos, scien- tif.,344pp.) [432 Ci Devoirs et périls biologiques. (Paris, F. Alcan, Bibl. philos, con- temp., 546 pp.) [Sera analysé dans le prochain volume Guilleminot (H.). — Les nouveaux hori:.ons de la science. Tome IV; la vie; ses fonctions, ses origines, sa fin. (Paris, G. Steinheil, 803 pp., 1916.) [415 Heikertinger (Franz). — Das Scheinproblem von der Zweckmdssigkeit im Organischen. Ein Beitrag zur Kritik selectionstheoretischer L'robleme. (Biol. Centralbl., XXXVII, 333-352.) [415 Hert-wig (R.). — Bemerkungen :u dem voranstehenden Aufsatz : Das Schein- problem von der Zweckmïissigkeit im Organischen. (Biol. Centralbl., XXXVll, 353-357.) ' [415 Jaworski (Hélan) et d'Abadie (René). — Un pas dans V essence des choses. Philosophie vérifiable. L Le plan Biologique. Tome l. L'intério- risation. (Paris, A. Maloine et fils, 254 pp.) [439 414 L'ANNEE BIOLOGIQUE. a) Le Dantec (Félix). — Vie et fonctionnement. (Rev. philos., LXXXIII, 41tS-523.; 1418 b) Le problème de la mort et la conscience universelle. (Paris, E. Flam- marion, 18'.» pp. i [410 Legrand (Louis). — IJemboilement des Plasmas. Aperçu d'une théorie mé- canique de l'hérédité. (Rev. gén., Se, 30 juin et 15 juillet.) [Exposé de la théorie de l'auteur analysée dans VAnn. Biol., XXI, p. 388. L'auteur a ajouté ■ pour la clarté de l'exposé quelques figures schématiques. — M. Goldsmith Levene (P. A.). — L'individualité chimique des éléments des tissus et sa signification biologique. (Rev. gén. Se, XXVIIl, N° 9, 276-'280.) [41<) Lillie (Ralph S.). — The formation of structures resembling organic growlhs by means of eleclrolytic local action in nietals. and the gênerai physiological significance and control of this type of action. (Biol. Bull., XXXIII, 135-186.) . [434 Lull (Richard Swann). — Orqanic évolution. (New-York, Macmillan, 727pp.,253fig., 30 pi.) ' [41 'J Lynch (A.). — L'évolution dans ses rapports avec l'éthique. (Rev. philos., LXXXIV, 201-227.) [434 Mac Dougal (D. E. ; and Spoehr (H. A.)- — Tlie behavior of certain gels useful in'the interprétation of the action of plants. (Science, 18 mai, 484.) [418 Mary (Albert et Alexandre). — Introduction à la biologie miceUairc. (Paris, Maloine, 38 pp.) [Sera analysé dans le prochain volume Mac Dowall (S. A.). — Seven Donbts of a ,Biologist. (London, Longmans and C", 64 pp.) jSera analysé dans le prochain volume Mitchell (P. Chalmers). — Le darwinisme et la guerre. (Paris, F. Alcan, Bibl. philos, contemp., trad. d'anglais • par M. Solovine, 168 pp., 1916.) [430 Morgan (T. H.)- — -1 critique, of the Theory of Evolution. (Princeton Uni- versity Press: London, Oxford University Press, X -{- 197 pp., 1916.) [Sera analysé dans le prochain volume Osborn (Henry Fairchild). — The origin and évolution of life. (New- York, Cil. Scribner's Sons, ;322 pp., 135 fig. i [418 à?) Rabaud (Etienne). — La biologie et la guerre. (Rev. Se, LIV, 709, 1916.) [431 b) — -- Qu'est-ce que la « biologie liumaine »? (Rev. Se, LV, N" 0, 163- 168.) ■ [432 Rebière. — Ilecherches expérimentales sur quelques hydroxols à micelles argentiques. (Thèse, Paris, 1916.) [437 Roder (Ferdinand). — Der philosophische Grundfelher der konditioiialen Betrachtwigsineise. (Biol. Centralbl., XXXVII, 289-294.) [415 Russell (E. S.). — Form and Funclion. A coiUrihution lo the history of animal Morphology . (London, J. Murray, 384 pp., 15 fig.) [Exposé de Thistoire de nos connaissances dans ce domaine depuis l'antiquité jusqua nos jours. — M. Goldsmith Saint-Saëns (C). — La psqchologie humaine et la psychologie animale. (Rev. Se, LV, N" 7, 193-194.) [433 XX. - THÉORIES GÉNÉRALES. — GÉNÉRALITÉS. 4i:) Schaxel iJulius). — Mfc/i(tinsmiis. Vilaiismus und /iriiisc/ic Iiiolù(jie. (BioL Cciitralb., XXXVI!, 18S-iW.) IPoIémiquc relative à des discussions dans le monde des idées pures. — Y. Delage Scott (William Berryman). — The Theorij of Evolulion, iirith spécial referenre to t/ie évidence itpoii. whicli it is f'oundcd. (New-York, Macmil- lan 0\ 183 pp/ [419 Slotopolsky (Benno). — Die lieQrilfc dcr Ci/lomeka/encsis und dcr gesch- lechtlicheii Fo7'tp/l((nzuiig und r/ire Anwendun// in dcr Biologie. (Biol. Cen- tralbl., XXXVII, -^77-282.) ' [439 Stempell ("W.) — Die Physiologie in zoologischcn /'nlerricht. (Zool. Anz., XLVIII, 221-228.) ' [Plaidoyer en faveur de l'introduction d'études pliysiologiques dans la zoolo.uie. — Y. Delage Thompson (D*Arcy "W.!. — Growth and Form. (Cambrid.iie University Press. X\' -|- 795 pp., 407 fig.) , [420 Troland (Léonard Thompson). — Biological enigmas and the Iheory of ep,zgme aetion. (Amer. Naturalist, 321-350.) |417 Voir pour un renvoi à ce chapitre : cli. I, 2", a. Roder (Ferdinand). — Le vice fondamental du concept piiilosophique de condition. — L'auteur soumet à une discussion métaphysique l'idée de Verworn. d'après laquelle le concept de cause devrait être éliminé de la science en tant qu'obscur et il conviendrait de lui substituer le concept de condition. Un phénomène ou un état de choses n'a pas une cause, mais des conditions, et rien n'autorise à donner la suprématie à Tune de ces der- nières pour la considérer comme cause. L'auteur discute la question de savoir dans quelle mesure la nécessité des diverses conditions est sus- ceptible de présenter des degrés et conclut à la négative. Si le concept de cause comporte des obscurités, il faut les faire disparaître, et non pas rejeter le concept. — Y. Delage. Heikertinger (Franz). — Le Problème apparent de la confm^mité au but dans les organismes. — Dissertation métaphysique pour démontrer l'inanité des raisonnements métaphysiques pour la solution du problème de l'évolu- tion. La théorie de la sélection darwinienne n'échappe pas au reproche. — Y. Delage. Hert-wig (R.). — Remarques sur lé travail précédent : « Le Problème etc. » — Réponse au travail ci-dessus, tendant à une réhal)ilitation de la sélection. — Y. Delage . Guilleminot (H.). — Les ywuveaux horizons de la Science. Tome 1 Y. — Les trois premiers volumes de cette encyclopédie des sciences de la nature ont été consacrés au monde inorganique; le quatrième est consacré à la vie. C'est un exposé de nos connaissances, sans théories nouvelles, fait à un point de vue mécaniste. L'auteur montre que l'aspect téléologique des organes et 416 L'ANNEE BIOLOGIQUE. fonctions n'est qu'une illusion, et que le facteur réel est la sélection des variations provoquées par le milieu extérieur. L'auteur combine ainsi les idées lamarckiennes et darwiniennes. — M. Goldsmith. Darbishire (A. D.). — Introduction dans la Biologie. — Ce travail, resté inachevé dans sa rédaction par suite de la mort de l'auteur, est composé pour la plus grande partie d'articles déjà publiés auparavant. Il est entière- ment dirigé contre le mécanisme et proclame la faillite de la « biologie interprétative». L'auteur lui oppose l'idée de l'intelligence humaine, en pro- grès constant à mesure qu'augmente son pouvoir sur le milieu environnant ; l'intelligence elle-même doit, d'ailleurs, son origine à son utilité et c'est cette utilité qui préside à son progrès. — M. Goldsmith. h) Le Dantec (F.). — Le Problème delà mort et la conscience universelle. — Cet ouvrage est un mélange quelque peu hétérogène de thèmes de morale, de psychologie, voire, par endroits, de métaphysique. Ces questions sont exposées et discutées avec un certain art et une réelle originalité dans la forme. Mais le fond ne diffère guère de ce qu'on trouve dans beaucj)up d'ouvrages de pliilosophie monistique; nous ne pouvons nous y arrêter, d'autant plus que les mêmes idées ont été exposées dans les ouvrages anté- rieurs de l'auteur. La seule partie qui se rattache à la psycho-physiologie est celle relative à la nature et à l'évolution de la conscience psychique. L'auteur oppose l'une à l'autre deux manières de voir : ou bien la conscience n'existe pas dans les éléments constitutifs des organismes, mais se crée en eux par une évolution progressive parallèlement à la complication, égale- ment progressive, du système nerveux central; ou bien elle existe à 1 "état élémentaire dans les éléments mêmes constitutifs des molécules organiques. Contrairement à la presque universalité des biologistes, c'est à cette der- nière alternative que l'auteur se rallie. II admet qu'il y a, dans les éléments mêmes de la substance organique, une sorte de conscience rudimentaire et que la conscience générale des êtres supérieurs se constitue par une som- mation de ces consciences élémentaires. Mais ici il fait intervenir ce qu'il appelle une loi d'habitude, d'après laquelle les excitations monotones n'éveil- lent pas la conscience; seules, sont perçues celles qui correspondent à une modification suffisamment brusque, intense et inhabituelle. Ainsi, pour prendre un exemple, l'eau stagnante n'a pas de conscience, mais quand, par des variations de température, elle passe aux phases de glace ou de vapeur, ses molécules ont une conscience vague de ce changement d'état. Le deuxième fait sur lequel il fonde sa théorie, c'est le fusionnement de ces consciences, élémentaires en celle d'ordre plus élevé, chez les êtres possé- dant une continuité protoplasmique soit par l'intermédiaire d'un système nerveux, soit simplement par des communications protoplasmiques inter- cellulaires. — L'auteur se rallie à la théorie de la conscience épiplirnomène. voulant dire par là que la conscience est conditionnée par un phénomène, mais qu'elle n'est pas elle-même un phénomène pour la raison qu'elle ne se traduit dans les centres nerveux par aucune modification observable du dehors, même par un être assez puissamment outillé pour qu'aucune parti- cularité de structure ou de constitution dans les moindres éléments ne .put lui échapper. — \. Delage et M. Goldsmith. Levene (P. A.). — L'individualité ckiiniquedes ëlètnents des tissus et sasigni- ficatiini biobigiqur, — Cet article est la reproduction d'une conférence faite pour vulgariser certaines idées développées principalement par J. Loeb, XX. — TIIKORIES GENERALES. - GÉNÉRALITÉS. 417 mais auxquelles l'auteur apporte des rectifications personnelles. La question est de savoir si, d'une façon absolue, la spécificité des réactions physiolo- giques est conditionnée de façon adéquate par la spécificité de la constitution cliimique des tissus entrant en action. Voici la conclusion à laquelle l'auteur arrive : 1^ Les acides nucléiques, les lipoïdes et les sulpho-conjugués sont les mêmes dans tous les organes de toutes les espèces et ne présentent aucune spécificité. Ils sont la condition des manifestations vitales, mais non des réactions spéciales aux divers tissus et aux divers êtres, 2'^ Les hormones et les enzymes varient suivant les tissus et les organes, mais non suivant les espèces. Ils conditionnent les caractères mendéliens : forme, couleur, caractères sexuels. :i' Les protéines, elles, sont hautement spécifiques non seulement suivant les espèces, mais suivant les individus et les organes. Mais à l'infinie variété des réactions physiologiques spécifiques ne corres- pond pas une variété égale des protéines que la chimie a pu découvrir, en sorte que l'on peut se demander si une part plus ou moins importante de cette spécificité n'appartient pas à des diftérences de structure physique sur lesquelles nous n'avons encore aucune donnée. — Y. Delage et M. Gold- SMITH. Troland (Léonard Thompson). — Énigmes biologiques et la théorie de l'action des enzymes. — 11 est curieux de constater que, parallèlement aux progrès considérables de la physique dans un sens monistique il y a eu récemment en biologie une recrudescence du vitalisme et une réaction contre la conception mécanique de révolution. Lauteur est d'avis que certaines conceptions chimico-physiques, entre autres celles qui ont trait aux enzymes et à la catalyse spécifique, fournissent des explications ou des commence- ments d'explication « de phénomènes que les vitalistes regardent comme inexplicables; ce que nous appelons vie est fondamentalement un produit de lois catalytiques agissant sur des systèmes colloïdaux de matière à travers les longues périodes des temps géologiques ; toute détermination héréditaire est, en dernière analyse, catalytique. D'après la définition d'OsTWALD, un agent catalytique est une substance qui change la rapidité d'une réaction sans être elle-même changée par ce processus ; souvent une substance peut catalyser une réaction qui donne naissance à une nouvelle quantité de la même substance (autocatalyse) ou bien à une substance nouvelle, pouvant aussi jouer le rôle de catalyseur (hétérocatalyse). T. admet que le pouvoir autocatalytique est une propriété nécessaire de chaque forme complexe de matière, et entre autres de la substance vivante. La croissance, phénomène vital par excellence, est l'expression d'une réaction chimique autocatalytique, qui a plus que de l'analogie avec l'accroissement d'un cristal; Robertsox {Arch. fi'ir Enlw.-Mech., 1908) a montré en effetque les courbes de croissance co'incident dans leur forme générale avec la courbe caractéristique d'une réaction autocatalytique. Les découvertes du mendélisme qui avec une extrême vraisemblance ont localisé les unités mendéliennes ou facteurs dans les chromosomes rendent très vraisemblable que les facteurs mendéliens .sont des enzymes logés dans la cellule germinale originelle; ces enzymes ou particules chromatiques colloidales, autocatalytiques, gouvernent dans le développement la différenciation des cellules, des tissus et des organes. Le mécanisme de la production des variations est simplement celui de la production initiale d'un nouvel individu chimique par la rencontre fortuite des molécules appropriées avec des orientations relatives convenables; les variations sont, par suite, nécessairement discontinues, puisqu'il y a des hiatus qualitatifs entre toutes les espèces chimiques, telles que celles qui l'année biologique, xxn. 1917. 27 418 L'ANNEE BIOLOGIQUE. forment le système des enzymes génétiques. La variation, ainsi comprise, sera nécessairement additive, puisqu'un individu autocatalytique, une fois pi'oduit, tendra automatiquement à se maintenir ; si la nouvelle enzyme est en harmonie avec des fonctions qui préservent l'organisme, le variant vivra ; si cela n'est pas. la sélection naturelle l'éliminera. La théorie enzymatique peut jeter aussi quelque lumière sur l'origine de la vie ; la vie dépend d'un complexe organisé de matériaux catalytiques, et on peut dire qu'une certaine sorte de vie nait avec chaque mutation nouvelle, capable de succès. Si nous traçons le processus de révolution d'une espèce donnée, nous arriverons fatalement, à l'origine, à la première mutation, qui consiste en la production dune particule autocatalytique ayant de telles relations avec son milieu qu'elle peut croître et se reproduire. Cette première enzyme ou protase existe peut-être à l'état libre dans notre univers actuel ; il se pourrait que les virus filtrables (petite vérole, rage, les chlamydozoaires], etc.) aient cette valeur. Après la particule libre autocatalytique, la plus simple structure vitale peut consister en une particule de cette sorte entourée par une enveloppe de substance semi-liquide, chimiquement homogène, avec laquelle la parti- cule présente une relation hétérocatalytique; cette substance sera Véoplasnie. Le système physique constitué par la protase et l'éoplasme représente une cellule vivante dans sa forme la plus réduite : La cellule actuelle, telle que nous la connaissons, est évidemment le produit d'une longue évolution, et ne peut être regardée comme l'unité biologique primitive. — L. Cuénot. ■a) Le Dantec (Félix;. — Vie et fonctionnenient. — L'activité vitale, qui consiste essentiellement dans le fonctionnement défensif des tissus, se réalise à l'échelle protoplasmique ou colloïde; le milieu intérieur fluide, colloïde, commun à tous les protoplasmas cellulaires, entraîne une harmonie, expres- sion de l'unité individuelle. Chaque colloïde a son rythme caractéristique, qu'il conserve et s'efforce d'imposer quand il devient diastase pour un autre. La substance vivante oriente son activité, sous l'influence d'un autre colloïde, exactement et exclusivement comme il convient pour le vaincre : son attitude est déterminée par lé rythme de l'agresseur et par le sien propre, elle con- stitue une adaptation, une assimilation fonctionnelle. Le fonctionnement ne doit pas être considéré dans les organes, mais dans les cellules, où l'assimi- lation se produit aux périodes de fonctionnement. Le repos n'est qu'apparent si l'on considère l'organisme vivant dans son entier : la « construction de substance vivante » est de tous les instants, à tles degrés divers; pendant la vieillesse, les phénomènes de destruction l'emportent sur ceux de construc- tion; mais jusqu'à la fin « il reste impossible de séparer la vie du fonction- nement », produit de rhérédité et de l'éducation ou adaptation au milieu. — G. L. DuPR.VT. Mac Dougal (D. E.) et Spoehr (H. A.). — Le comportement de certains f/cls utiles dans l'interprétation de l'action des plantes. — Expériences de recherches de matériaux pouvant simuler la façon dont se comportent au point de vue de l'imbibition les parties végétales en croissance. Le résultat est qu'on trouve qu'un mélange d'hydrocarbones et de matières protéiques présente les mêmes phénomènes que les végétaux en croissance. La corré- lation entre l'imbibition et le métabolisme delà croissance est. rendue mani- feste. — H. DE Vakigny. Osborn (Henry Fairchild). — L'orvjinect l'évolution de la vie. — L'idée la plus originale de l'ouvrage est de changer le mode d'attaque du problème. XX. - TIŒORIES GENERALES. — (iÉNÉRALITÉS. 419 Au lieu (1 étudier los formes et fonctions pour remonter à leur origine, il propose d'attaquer le problème du point de vue énergétique. L'évolution des formes résulte du conflit de quatre sortes d'énergies : 1" l'ambiance orga- nique, î» Lorganisme, 3^' le germe héréditaire, 4'^ l'ambiance au sens ordi- naire de ce mot. Cependant il faut reconnaitre que cette méthode n'a pas conduit Tauteur à des solutions bien nouvelles des problèmes de l'évolution. — Y. DKI.AOE. Scott (W. B.>. — Lu théorie de l'évolution. — C'est un livre de vulgari- sation que l'auteur a jugé utile de publier parce qu'il a remarqué autour de lui que les ojiinions sur la doctrine de l'évolution n'étaient pas appuyées en général sur une connaissance suflîsante des faits qui lui servent (ie base. Nous ne saurions évidemment le suivre dans cet jsxposé. Remarquons sim- plement que l'auteur utilise pour la recherciie des affinités des espèces les travaux récents sur la précipitation du sang après action sérique (sérum anti-lapin, anti-cheval, anti-humain). [Il pourrait y ajouter les pliénomènes d'anaphylaxie.] La conclusion de l'auteur est que la théorie de l'évolution ne saurait être contestée, mais qu'aucune des explications proposées (Darwin, DE Yries, etc.) n'est encore démonstrative. — Y. Delage et M. Goldsmith. Lull (Richard Swann.). — L'évolution organique. — Les traités dogma- tiquesnesont, en général, que signalés dans V Année Biologique , parce que les idées générales qu'ils présentent, les seules intéressant le programme de notre recueil, ne sont pas originales. Le présent ouvrage, quoiqu'ayant quelque peu les allures d'un traité de paléontologie, se distingue par un caractère inverse et à ce titre mérite de retenir notre attention. Les considérations bio- logiques, les relations entre l'évolution des espèces et l'évolution géogénique, se placent au premier rang dans les préoccupations de l'auteur, A chaque changement considérable dans l'évolution du monde organique correspond un événement géologique qui le conditionne. Parmi les exemples;de cette relation, un des plus importants, est celui que l'auteur désigne sous le nom d'émersion des vertébrés. Les océans, milieu ambiant commun de toutes les formes ori- ginelles,-constituent une ambiance trop peu variée pour que des transforma- tions de première importance puissent s'y accomplir. II n'en est pas de même pour les eaux douces, qui, par leur répartition plus étroite et la réduc- tion de leur masse, sont beaucoup plus sensibles aux variations de tempé- rature et surtout à celles de la constance de composition chimique et de concentration en oxygène. Les ancêtres des vertébrés, lesquels remontent à une époque trop ancienne pour qu'on ait des idées nettes sur leur nature^ ont dû, lorsque se sont formées les eaux douces — fleuves et lacs — péné- trer dans ce milieu et s'y adapter. Quelles sont les causes qui ont pu les déterminer à les abandonner pour la vie terrestre? L'auteur écarte l'idée que ce puisse être le besoin d'échapper aux ennemis ou de rechercher la nourriture et croit plutôt à la menace d'aspliyxie progressive résultant de la concentration des eaux .stagnantes par l'évaporation, la putréfaction des débris végétaux et la raréfaction de l'oxygène dans ce milieu devenu im- propre à la vie. Ces conditions ont dVi se présenter, surtout à l'origine, sous les tropiques. De ces ancêtres ichtyoïdes sont sortis d'abord les Amphibiens, devenus terrestres à l'état adulte, tandis que l'eau réclamée d'une façon plus impérieuse par les œufs et les jeunes, laissait persister le caractère aquatique avant la métamorphose. Les vertébrés allanto'idiens ont pu se débarrasser de cette sujétion par le développement du vitellus nutritif et de l'allantoide, qui leur permettait de trouver en eux-mêmes et daps l'air 420 L'ANNEE BIOLOGIQUE. gazeux les éléments de leur développement. Les vertébrés à sang chaud ont dérivé des Reptiles par deux processus : le premier est la disposition des membres, ventrale au lieu d'être latérale, de façon à soulever le corps; le second est l'acquisition d'une température constante. Les principaux facteurs de ces changements ont été les migrations hors des forêts qui obligeaient à plus d'agilité pour se mouvoir sur un sol plus aride où la nourriture plus pauvre nécessitait une recherche plus active. Le second a été l'abaissement de la température, qui rendait nécessaire, hors de l'abri des forêts, un déve- loppement des productions épidermiques combattant efficacement la déper- dition calorifique. Ce changement est aussi corrélatif d'une augmentation d'activité de la circulation, en relation avec une vie plus active. En ce qui concerne les Oiseaux, leur origine reptilienne est admise par tous, mais l'ac- cord n'est pas fait sur le mode de dérivation. L'auteur expose lesdeux théories principales : l'origine aux dépens des reptiles coureurs et bipèdes, ramant dans l'air avec leurs membres antérieurs, ou de reptiles arboricoles, munis d'un appareil planeur formé par des plumes développées aux dépens des écailles et servant seulement d'appareil de sustentation, sans que les membres qui les portaient fussent doués d'un mouvement de va-et-vient, lequel n'est apparu que plus tard. Ces deux théories ne sont pas inconciliables : d'après certains, les premiers auraient donné naissance aux Ratites'et les se- condes aux Carinates. — Pour les mammifères, ce sont les mêmes facteurs qui ont agi, avec le vol en moins et la lactation en plus, dont l'auteur ne scrute pas l'origine. Le grand facteur de cette évolution a été la réduction progressive des forêts aux épocjnes secondaire et surtout tertiaire, comme la réduction des eaux douces a été antérieurement la cause de l'émergence des vertébrés terrestres. C'est ce même facteur de la diminution des forêts qui a déterminé l'évolution de l'homme aux dépens des anthropoïdes : sont restés anthropoïdes ceux qui ont pu conserver l'habitat sylvestre; sont devenus hommes ceux qui ont émigré vers les terrains nus. En outre de son originalité, ce livre a le mérite d'être très bien édité et doit trouver sa place dans la bibliothèque du biologiste. — Y. Delage et M. GOLDSMITH. Thompson ("W. d'Arcy). — Croissance et forme. — I. Aux explications téléologiques de la forme des êtres, il faut substituer les explications méca- niques. — II. Développement de la théorie bien connue des relations entre les propriétés de surface, variant comme le carré des dimensions linéaires, et les fonctions de volume ou de masse, variant comme le cube. La première indication de cette loi remonte à l'auteur français Lesage, au xviii'^ siècle; elle a été mieux précisée par G\lilée et, dans les temps mo- dernes, par Froude, en ce qui concerne la proportionalité de la force au carré des dimensions linéaires (section des muscles) et par Borelli en ce qui concerne le travail, c'est-à-dire le produit de la force par le chemin parcouru, produit proportionnel à la masse musculaire, c'est-à-dire au cube des dimensions linéaires. L'auteur développe et étaye sur de nou- veaux exemples les effets de ces lois sur la limitaion de la taille des orga- nismes. Les ingénieurs savent depuis longtemps que de deux ponts géo- métriquement semblables, le plus grand est proportionnellement le plus faible et que pour le rendre aussi fort il faut le faire plus massif. C'est pour cela que l'éléphant est plus massif que la souris et que dans son squelette, le rapport de l'épaisseur des os à leur longueur est beaucoup plus élevé. Si la gravité newtonienne doublait, ces différences seraient "encore bien plus accusées; si elle diminuait de moitié, toutes les formes ' XX. - THÉORIES GENERALES. — GENERALITES. 421 seraient plus tirèles. Chez les animaux aquatiques, les effets de cette gra- vité sont presque annihilés et c'est pour cela qu'ils peuvent atteindre des dimensions beaucoup plus considérables (baleines). Dans un tel milieu, la résistance à la proiiTossion variant conune le carré des dimensions linéaires et l'énergie progressive comme le cube, la vitesse est proportionnelle à la racine carrée des dimensions linéaires, comme pour les grands bateaux par rapport aux petits. Tandis que pour les organismes macroscopiques, la taille et la croissance sont conditionnées par la gravité, pour les microsco- piques cette influence disparait par un phénomène purement arithmétique. Mais ici apparaît une nouvelle force, la tension superficielle qui tend à arrondir tous les êtres, d'où leur forme d'autant plus sensiblement sphé- rique, qu'ils sont plus petits; mais de tels êtres ne sauraient plus contenir de cavités intérieures telles que les vacuoles où les gaz seraient soumis à des pressions énormes. D'autres causes mécaniques interviennent dans la limitation inférieure de la taille. Aujourd'hui que l'on sait calculer le volume des atomes et des molécules, on peut aisément reconnaître qu'un infusoire dont le diamètre mesure 0,15 p. (il en est de tels : Micromonas lirogrediens) ne pourrait contenir plus de 30.000 molécules d'albumine; et un être ultra-microscopique de dimensions linéaires 10 fois moindi'e n'en pourrait plus contenir qu'une trentaine, ce qui limiterait singulièrement ses propriétés vitales. De même, chez les Métazoaires, les dimensions des cellules varient à peine, quelle que soit la taille. Ainsi, les cellules nerveuses d'un cerveau d'éléphant sont à peine deux fois plus grandes que celles d'un cerveau de souris. Et comme le cerveau de cette dernière est au moins, en dimensions linéaires, cinquante fois plus petit, il ne peut con- tenir qu'un nombre de neurones considérablement plus faible. Il en est de même pour tous les autres organes, en sorte que la complication des orga- nismes, microscopiques ou macroscopiques, diminue nécessairement avec leur taille. Les êtres géométriquement semblables sont donc extrêmement éloignés de réagir de la même manière aux facteurs mécaniques. C'est ainsi que, tandis qu'ils échappent aux effets de la gravité newtonienne, les organismes microscopiques subissent les effets de la tension superfi- cielle, du bombardement moléculaire qui produit le mouvement brownien et de la pression lumineuse susceptible d'entraîner leurs germes dans les espaces interplanétaires ou intersidéraux, comme l'a montré Arrheniu's. — III. La forme des organismes est, cà chaque instant de leur évolution, le résultat momentané des vitesses de croissance de chacune de leurs parties. Si l'or^ considère l'ensemble, on peut définir les variations de la forme : le résultat de la vitesse et de la direction de croissance dans chaque point individuel. Il y a, en effet, un accroissement global qui peut se représenter par l'accroissement du corps dans trois directions perpendiculaires, mais, en outre, chaque partie interne ou externe, chaque cellule, chaque organe, a ses règles particulières de croissance, en partie indépendantes, en partie corrélatives de celles des organes voisins et de l'ensemble. Les vitesses de croissance dépendent de facteurs, les uns internes, les autres externes; Les premiers sont, d'abord : l'espèce (animale ou végétale), l'organe, l'âge et le stade évolutif; pour les deux premiers points, les exemples sont inutiles, l'auteur en fournit de nombreux; pour le troisième, on sait que la naissance et la puberté correspondent à des maximums; pour le dernier, l'état larvaire, la métamorphose sont aussi des périodes de grande activité. Les facteurs externes sont, avant tout, l'alimentation, puis la quantité d'eau, le turgor étant une condition indispensable, puis viennent la tem- pérature avec son coefficient semblable à celui des réactions chimiques, 422 L'ANNEE BIOLOGIQUE. la saison, le climat. Une place à part doit être faite aux catalyseurs, surtout lorsqu'ils sont engendrés comme produits accessoires de la réaction prin- cipale (autocatalyse), en particulier dans le cas de la formation de la chro- matine aux dépens du cytoplasme. A côté d'eux doivent se ranger les produits des glandes à sécrétion interne, en particulier le corps pituitaire, régulateur de la croissance et dont les lésions engendrent l'acromégalic et le gigantisme, et le corps thyroïde, grand régulateur du métabolisme général. L'excision d'organes est, chez beaucoup d"animaux, l'occasion d'une reprise de croissance très active pour la régénération. Une même grande loi régit les phénomènes de croissance aussi bien dans la régéné- ration que dans l'évolution normale : c'est que la courbe représentative de l'accélération de croissance présente deux branches, la première rapi- dement ascendante, la seconde avec maximum intermédiaire. La cause de cette forme reste mystérieuse. L'auteur pense qu'elle est due moins à un épuisement progressif des forces internes qu'à un accroissement des résistances extérieures, résultant des membranes cellulaires, des trabécules fixateurs, des pièces squelettiques rigides etc,. — IV. Après une esquisse rapide de la structure de la cellule et des phénomènes de la cinèse, l'au- teur rappelle les théories de la mécanique cellulaire qui ont pour but commun d'expliquer les mouvements intra-cellulaires par des forces phy- siques. 11 rejette comme insoutenable la théorie de Rhumbler et dit qu'on ne peut retenir que celles qui font appel à des forces polaires créant entre elles un champ de forces. La difficulté est de savoir quelle est la nature de ces forces. Gallardo et Hartog les considèrent comme électriques. Leduc les considère comme des forces moléculaires de la même nature que celles qui interviennent dans la diffusion. Très suggestive est l'idée de La.miî, d'après laquelle deux particules vibrant dans un liquide, s'attirent ou se repoussent selon que leurs phases vibratoires sont identiques ou opposées. Il se produit dans ces conditionvS des courants liquides dont la forme repré- sente un champ de forces avec ^entraînement passif des particules inertes interposées. L'auteur lui-même expose une théorie qui lui a été suggérée par Peddie et qui fait intervenir la plus ou moins grande perméabilité des particules aux forces polaires qui les rencontrent, à la condition que • cette perméabilité puisse subir des changements alternatifs, tels que ceux qui ont été observés pour l'émission de CO- dans la cellule en cinèse ou au repos. [Cette théorie d'ailleurs n'est pas très séduisante et ne semble pas devoir faire oublier celles de Hartog et de Gallardo.] Pour la cytodiérèse, il montre comment les auteurs ont fait intervenir les variations de la tension superficielle et rappelle la théorie de Lillie qui fait appel aux charges électriques des ions. Enfin, il montre le jeu des forces attractives s'exer- çant entre les deux pronucléus et le centre de la cellule, cas particulier très simple du fameux problème des trois corps et qui conduit les deux pronucléus à se joindre avant d'atteindre le centre, par fusion de leurs trajectoires convexes du côté de la droite qui réunit les positions initiales. — V. La cellule est composée de colloïdes semi-fluides s'accroissant par intussusception, et sa forme, quand elle est libre, est réglée par la tension superficielle qui tend à lui donner des contours arrondis. Tout autre est le cas pour les cristaux solides, mais les cristaux liquides de Lehmann comblent en partie la lacune qui les sépare par le fait qu'en eux collaborent la tension superficielle et les forces de cristallisation. Les formes d'équilibre des cellules sont celles dans lesquelles la loi des « aires nainima » est satisfaite. Les formes symétriques sont au nombre de celles qui satisfont le mieux à la loi et cela explique la grande généralité de la symétrie dans XX. — TllKORIKS GÉNÉRALES. - GENERALITES. 42:î les formes organiques, conformément à la loi de Macii, d'après laquelle dans tout système symétrique, chaque déformation (jui tend à détruire, la symétrie est balancée par une déformation égale et op})Oséc qui tend à restaurer la symétrie. Application au cas de l'amibe. Tous ses mouvements s'expliquent par les variations locales de la tension superficielle, déterminée au dehors par les changements de température et de milieu et au dedans par les changements chimiques résultant du métabolisme : partout où la tension diminue, il y a émission de pseudopodes : partout où elle augmente, il y a contraction: si elle est partout uniforme, il y a retour à la forme sphérique de repos. Dans les foraminifères à coquilles, l'ensemble peut, en raison du squelette, ne pas réaliser une forme d'aire minima, mais chaque nouvelle expansion, pour former une nouvelle chambre, obéit indi- viduellement à cette loi. La soie des araignées, quoique liquide au moment de son excrétion, forme un cylindre plein au lieu de s'écouler en gouttes parce qu'elle se solidifie immédiatement au contact de l'air et le fil est revêtu d'une sécrétion visqueuse qui se dispose en perles indépendantes sous l'action des forces capillaires. La sphère étant la forme d'équilibre parfait, où le rapport du volume à la surface est maximum, les discor- dances entre cette forme et celles réalisées par les cellules libres souvent ellipsoïdes sont conditionnées par l'intervention de forces internes ou externes et par les variations de la tension superficielle selon la formule T T' suivante : P = p, + ("k + ÏÏ^'' -^ "^ pression interne, p. = pression externe, T et T' = tensions superficielles interne et externe de la mem- brane normales l'une à l'autre, R et R' = rayons de courbure correspon- dants. Application à divers cas particuliers : cellule de levure, œuf de poule (pression externe de l'ovidiïct), foraminifères, radiolaires, héliozoaires. Chez ces derniers, les filaments axiles des pseudopodes sont des jets de substance solidifiée autour desquels s'étend un manchon protoplasmique réglé par le jeu des forces capillaires. Les membranes ondulantes se forment par un fil arraché au corps visqueux par un flagellum venu en contact avec lui dans ses mouvements de flexion. Les globules sanguins elliptiques biconcaves des mammifères résultent des pressions osmotiques intérieure et extérieure, comme le prouve le fait qu'ils deviennent sphériques en milieu hypotonique et se ratatinent en milieu hypertonique. Peut-être aussi la membrane porte- t-elle un anneau méridien plus rigide. Le fait que les membranes sont souvent semiperméables oblige à faire une réserve, car dans ce cas la tension superficielle ne s'applique plus ; elle peut être remplacée alors par une élasticité propre de la membrane, mais cela ne change rien au résultat. — VI. Quand, dans une gouttelette de substance protoplasmique ou autre, suspendue dans un milieu liquide, se trouvent des particules d'une sub- stance chimique de telle nature que, au. contact du milieu ambiant, leur tension superficielle serait moindre que celle actuellement existante, ces particules tendent à se porter à la surface et à déterminer là une chute de tension superficielle s'accompagnant d'une modification du. contour : c'est le phénomène de l'adsorption, dont la loi a été déterminée par Gibbs et Thompson. Les particules ne sont pas attirées de loin vers la surface, mais lorsque, par les hasards de leurs déplacements, peut-être sous l'influence du mouvement brownien, elles arrivent au voisinage immédiat de cette surface, elles franchissent celle-ci pour former la nouvelle surface de contact avec le milieu. Tel est le cas, par exemple, pour des gouttelettes d'huile con- tenues dans le cytoplasme d'une cellule. Tel est le cas aussi pour toutes les particules que la cellule rejette au dehors soit comme excrétion soit 424 . L'ANNEE BIOLOGIQUE. pour la formation de sa membrane, et par là ime vive lumière est projetée sur ces phénomènes. La cause immédiate des variations locales de tension superficielle, qui déterminent les modifications locales de la forme de la cellule, par exemple dans la conjugaison des Spirof/j/ra, est certainement due à une modification chimique intérieure localisée. Celle-ci n'est pas connue, mais on sait que des travaux chimiques localisés se produisent dans la cellule. Les inclusions cellulaires, plastides, chromidies, mitochon- dries sous tous leurs aspects, granules de Altmann, etc., sont autant de petits laboratoires où s'opèrent des réactions chimiques localisées.. Un phé- nomène semblable a été démontré de façon plus précise par Macallum en mettant en évidence, par des réactions chimiques très délicates, Taccumu- lation de sels potassiques dans des points au voisinage desquels se forment des protubérances locales {Spirogyra en conjugaison). — VII et VOL Les forces qui réagissent dans un agrégat d'un grand nombre de cellules forment un ensemble extrêmement complexe dont l'analyse intégrale n'est pas possible. Mais en examinant des agrégats plus simples, on peut se convaincre que les forces qui interviennent se ramènent à la cohésion, à la résistance plus ou moins élastique ou rigide des diverses parties et surtout à la tension superficielle. Partant, intervient, le principe des « aires mi- nima » ; c'est ainsi que dans un agrégat relativement simple et dont la complication est lentement progressive, tel que l'œuf en segmentation, on voit les cellules se disposer de manière que les arêtes s'assemblent toujours par trois autour d'un même point et sous des angles de 120", et au stade à quatre cellules de la division on voit les arêtes assemblées par trois autour de deux points réunies l'une à l'autre par une. ligne droite qui peut être fort courte, mais jamais nulle. Les observations de Robert sur la segmen- tation du Troc II us et les imitations qu'il a pu en reproduire au moyen de bulles de savon sont très instructives à cet égard. Nombreux exemples et exposé de points de détail dans lesquels il est inutile de suivre l'auteur : division d'un cube (la paroi minima est celle qui passe par la plus longue diagonale!, séparation d'une petite partie d"un cube, d'un cylindre ou d'une splière (la position d'équilibre stable ne peut être obtenue en satisfaisant à la loi du minimum des aires que par une cloison courbe); .séparations sigmoïdes; segmentation d'un disque (ici aussi, après les deux premières cloisons diamétrales, la cloison divisant un quadrant doit, pour satisfaire aux conditions, être courbe et être normale aux deux diamètres) ; segmen- tation de Tœuf; division de l'aile de l'insecte par des nervures (mêmes l)rincipes); cloison du squelette d^s coralliaires (paradoxal pour Ilelero- phyllia); stomates des feuilles; grains de pollen (les quatre provenant des deux dernières divisions occupent les sommets d'un tétraèdre régulier, position d'équilibre très stable); etc. — IX. Les productions squelettiques sont, en général, extra-cellulaires. Il est donc permis de les considérer, non comme le produit de phénomènes vitaux, mais comme les productions physico-chimiques engendrées dans un milieu interstitiel extérieur aux éléments vivants. Le fait que l'asymétrie au polarimètre est l'apanage des synthè.ses sous l'influence d'organismes vivants, tandis que les composés similaires de la synthèse chimique in vitro sont symétriques, introduit une certaine difficulté, mais non point telle qu'on n'ait pu songer à reproduire in vitro des éléments stiuelettiques par la cristallisation de substances minérales au sein d'une solution colloïdale. C'est ce qu'a fait Harting pour les éléments squelettiques les plus simples, les calcosphérites, en faisant cristalliser des sels de chaux plus ou moins mélangés d'autres sels dans une solution de gélatine ou d'albumine. On obtient ainsi, au lieu des cris- XX. - THÉORIES GÉNÉRALES. - GÉNÉRALITÉS. 42:. taux qui se déposent en solution aqueuse, des globules qui, dans leur structure et leur assembla.iie. montrent l'intervention superticielle. Cela tient à ce que, dans ces circonstances, la substance minérale, d'abord dis- soute, passe, avant de se précipiter, par une pbase liquide, en gouttelettes dispersées dans le médium continu et qui subissent les effets de la tension superficielle avant de passer à létat solide, qui fixe leur forme. Ces calco- sphérites montrent, comme les perles et les otolitlies, des couches suc- cessives concentriques qui peuvent être rapportées au phénomène de LiE- SEGANC. Cet auteur a montré que du nitrate d'argent se déposant dans une lame de gélatine donne des couches noires concentriques séparées par des espaces clairs. Ce phénomène purement physique dépendant des forces moléculaires peut expliquer certaines structures concentriques. D'autres fois, au lieu d'anneaux concentriques, on a une spirale continue qui peut expliquer certaines formations spiralées, comme dans les trachées animales ou végétales. 11 faut tenir compte de ces faits avant d'attribuer à des alter- nances saisonnières de l'activité métabolique (écailles des poissons, etc.) les dépôts concentriques qui s'observent dans beaucoup de productions animales ou végétales. Tel est le cas pour divers dépôts pigmentaires, les lamelles cristalliniennes. Les spicules des éponges méritent une mention particulière. Quand on étudie minutieusement les détails de leur forme et de celle des éléments cellulaires au milieu desquels ils sont plongés, ainsi que leur mode de formation, on voit que celle-ci est le résultat d'un petit nombre de facteurs. Quelle que soit sa forme, le spicule débute par un granule central à partir duquel il s'aceroit (Drever) ou par un petit nombre de rudiments microscopiques qui se soudent en une formation unique pour s'accroître de diverses façons (Minchin). Le dépôt de substance cristalline se fait sous l'action des forces moléculaires qui interviennent dans la for- mation des cristaux. Mais ce dépôt, au lieu de s'opérer dans une solution électrolytique laissant toute liberté à ces forces, s'opère dans un milieu colloïde' et au voisinage ou au contact d'éléments cellulaires, avec inter- vention de la tension superficielle qui gêne l'accroissement dans certaines directions et le favorise, l'oriente dans certaines autres. Entre les cellules, le spicule s'accroît dans la direction du minimum de résistance et il en est de même à la surface des cellules. Dans ce dernier cas, le minimum de résistance dirige l'accroissement dans le sens des lignes géodésiques déterminés par la géométrie sur les surfaces sphériques, ellipsoïdales, ou autres. Mais il faut une observation minutieuse pour le reconnaître. C'e.st ainsi que les spicules en C sont en réalisé des courbes gauches, portions de spirales géodésiques tracées sur une surface ellipsoïde. — X. La direc- tion géodésique de l'accroissement est un résultat de la loi du moindre effort. La courbe géodésique est à une surface de révolution, ce qu'est au plan la ligne droite, c'est-à-dire le plus court chemin entre deux points don- nés. Sur une sphère, c'est un arc de circonférence, si les deux points sont dans le plan perpendiculaire au milieu du grand axe; c'est un arc d'ellipse si les deux points sont dans un plan méridien : sur un cylindre ou sur un cône, c'est une génératrice ou une circonférence perpendiculaire à l'axe ou une hélice cylindrique ou conique. Cette trajectoire hélicoïdale est la résul- tante de deux vitesses, égales ou inégales, suivant deux directions compo- santes : l'une suivant la circonférence de base, l'autre suivant une généra- trice. La suture des tours d'une coquille de Gastéropode est la géodésique correspondant aux vitesses d'accroissement dans ces deux sens. De même pour les organes cylindriques, les épaississements spiraux des trachées ani- males ou végétales, le cours des fibres longitudinales ou circulaires ou 426 L'ANNEE BIOLOGIQUE. • hélicoïdales ou différemment tordues de l'intestin, de l'estomac, du cœur etc., dessine des lignes géodésiques telles que leur contraction a toujours un effet maximum. Les figures en réseau résultent le plus souvent de l'entre- coupement de deux ou plusieurs figures hélico'idales géodésiques. Le mou- vement hélicoïdal de beaucoup d'infusoires est dû à une forme arquée de l'axe déterminant un mouvement circulaire transformé en hélice par la rotation de l'animalcule autour de son axe. — XI. Les géomètres décri- vent deux sortes de spirales : la première est la spirale d'Archimède dont tous les tours sontéquidistants. Elle est engendrée par un cylindre contourné en spirale ; l'on peut s'en faire une idée par un boudin contourné en spi- rale dont les tours se touchent, tels qu'on en voit à l'étal des charcutiers; elle n'a point d'application dans les formes animales. La seconde est la spirale logarithmique. On peut la considérer comme formée par un cône très allongé contourné en spirale. Ici le rayon vecteur s'accroît non plus d'un mouvement uniforme à une vitesse constante, mais d'un mouvement accé- léré, en sorte que les tours sont de plus en plus écartés à mesure que l'on s'éloigne du centre. L'auteur donne ici son développement mathématique dont l'utilité pour illustrer des choses aussi simples ne s'aperçoit pas très bien. La spirale logarithmique sert de base à un grand nombre de forma- tions organiques ; quand la base du cône s'accroît moins vite que le rayon vecteur, la spirale est à tours non contigus ; c'est le cas de la corne des ruminants. Plus souvent les tours sont contigus, comme dans les Planorbes. ou même -ils empiètent les uns sur les autres déterminant une ligne de suture spirale, comme dans les ammonites. On peut concevoir cette forma- tion comme résultant de la collaboration de deux forces : une force d'ac- croissement linéaire rectiligne et une force défle.ctive toujours perpendicu- laire à la précédente et déterminant l'enroulement. Du rapport de ces deux forces résultent les caractères spéciaux de chaque formation spirale. Quand l'enroulement se fait non dans un plan, mais sur un cône, on a la forme réalisée par les Gastéropodes turbines.- Dans ce cas, la force déflective est réalisée par le muscle columellaire. Quand ce muscle manque, comme chez le Nautile, le siège de la force déflective n'est pas connu. Les opercules des Gastéropodes sont souvent aussi des spirales logarithmiques et l'opercule en se développant tourne pour rester toujours adapté à la forme de l'ouverture. Application de ces principes aux diverses coquilles des Céphalopodes, des Gastéropodes et des Lamellibranches. Ces derniers développent simultané- ment deux valves qui se gênent l'une l'autre au point que, après un petit ac- croissement spiral, le bord intéiûpur de l'ouverture de la coquille cesse de s'accroître et l'accroissement se limite au reste de l'ouverture, suivant une portion de courbe spirale très ouverte. — XII. Quand le Foraminifère est une masse simple, il est formé d'abord par une gouttelette de protoplasma dont la forme est le résultat d'un équilibre entre ses forces intérieures, sa tension superficielle et le liquide ambiant. Bientôt une enveloppe rigide, for- mée d<' carbonate de chaux, d-'abord absorbé, puis excrété par adsorption, vient fixer définitivement cette forme; quand une seconde loge s'ajoute à la première, il se produit d'abord mie nouvelle goutte protoplasmique nue, dont la forme est conditionnée comme ci-dessus, sauf la différence qu'introduit l'existence d'ime contrainte due à la première loge fixe, laquelle s'entoure d'une enveloppe calcaire, et ainsi de suite. Ainsi les coquilles polythalanies se forment par des inciéments successifs, toujours semblables à eux-mêmes et qui laissent la coquille entière toujours sem- blable à elle-même. Les géomètres appellent « gnomon » toute figure qui, ajoutée à une autre, accroît celle-ci en la laissant semblable à elle-même. XX. - THÉORIES GÉNÉRALES. - CÉXÉRALITÉS. 427 Si, dans une spirale logaritlnniquc, on tire deux rayons formant un certain angle, la partie du dernier tour comprise entre ces deux rayons est un gno- mon et la com-be entière peut être considérée comme formée de gnomons successivement ajoutés les uns aux autres ; de même, chaque loge nouvelle d'un foraminifère est un gnomon de la spirale logarithmique formée par l'ensemble. Pour que la partie ajoutée spit un gnomon, il faut que ses fac- teurs restent semblables à eux-mêmes (accroissement du rayon vecteur, vitesse de rotation, vitesse de croissance dans les autres sens). S'il en est autrement, la forme de la coquille change avec l'âge. C'est par de telles variations des facteurs d'accroissement que s'expliquent certains cas remar- quables, tels que la Globigérine devenant Orbuline, telle que la variabilité extrême de Pi-renoplis ou l'entassement confus de loges qui constitue Acer- tiilaria. La dérivation des foraminifères les uns des autres, les plus com- pliqués des plus simples, d'après les lois géométriques ou physiques, peut n'avoir rien de commun avec la dérivation philogénétique. — XIII. Trois sortes de cornes : rhinocéros, ruminants et cervidés. Rhinocéros : cornes en spirale logarithmique très ouverte et plane, en raison de la position symétrique sur la tête. Ruminants : cornes formées d'un fourreau creux s'accroissant à sa base soutenue par une protubérance osseuse. Le cas type est encore une spirale logarithmique, moins largement ouverte et déjetée par rapport à l'axe du corps. Mais il y a de très nombreuses variations tenant à des modifications dans les vitesses d'accroissement, dans les dif- férents points de la zone de croissance ou à Tintroduction de résistances diverses dont la principale est l'adhérence inégale .suivant les diverses géné- ratrices à l'axe osseux de soutien. C'est aussi cette adhérence qui explique les bourrelets annulaires sur les cornes. Chez les plantes volubiles, la tor- sion s'explique de même par une réduction de vitesse d'accroissement du côté en relation avec le support. Si celui-ci est rugueux, cela engendre une résistance nouvelle, d'où résulte l'accroissement de torsion qui s'explique ainsi mécaniquement, sans qu'il soit besoin de recourir à la finalité comme le fait Darwin. La spirale logarithmique se retrouve dans les dents, les griffes et dans le bec crochu des oiseaux. Ici, la courbure de la spirale étant très faible, sa forme générale est moins évidente, mais on arrive à la déter- miner comme un arc de spirale logarithmique en tirant parti d'une pro- priété géométrique de cette courbe, savoir que : tout rayon vecteur forme un angle constant avec la tangente à la courbe au point où il rencontre celle-ci. Cette détermination est relativement aisée lorsque le centre de la courbe correspondant à l'extrémité terminale de l'organe est^ présent. Tel est le cas pour la défense de l'éléphant, du sanglier et pour les griffes qui ne s'usent pas. Mais pour les griffes qui s'usent, pour les dents des rongeurs, l'apex est sans cesse détruit par l'usure et n'est plus présent, en sorte que la forme spirale n'est plus évidente ; mais elle reparaît si l'usure est supprimée par disparition de la dent opposée. Au contraire, les bois des élans, des daims ne montrent plus la forme spirale; leur formation obéit à d'autres lois ; ils ne s'accroissent plus par la base seulement, ils ont des points d'accroissement déterminés par la distribution des vaisseaux dans la substance osseuse, et leur forme doit être plutôt rapprochée de celle d'une feuille dentée. — XIV. Dans la phyllotaxie, nous retrouvons la spirale logarithmique : il suffit pour cela de tracer autour de la branche conique une ligne passant par le point d'insertion de toutes les feuilles successives, en allant de l'une à celle qui est située le plus prés d'elle en distance ver- ticale sans se préoccuper de son écartement angulaire. On obtient ainsi une hélice conique dont la projection .sur un plan représente une spirale 428 L'ANNEE BIOLOGIQUE. logarithmique. Lu est tout l'essentiel de la pliyllotaxie. S'il y a deux feuilles opposées, elles sont l'origine de deux spirales. Mais on peut établir d'autres spirales, d'après d'autres conventions, c'est-à-dire enjoignant parun trait, non plus les feuilles 1, 2, 3, 4, 5. etc., mais 1, 3, 5. puis, 2, 4, 6, ces deux spirales tournant en sens inverse l'une de l'autre. Ces spirales secondaires, appelées « parastichies » ont servi de thème à des développements arithmétiques très variés et compliqués, que l'auteur décrit en détails, mais auxquels nous ne nous arrêterons pas, parce qu'il ne correspondent à rien d'objectif. — XV'. Tout œuf qui n'est pas soumis à une contrainte spéciale tend d'abord à être sphérique sous l'influence de sa tension intérieure et de l'élasticité de sa. paroi. La coque dure, quand elle existe, se moule sur cette forme primi- tive; c'est pour cela que les œufs des invertébrés, relativement petits par rap- port aux oviductes, sont sphériques, sauf le cas de moulage dans un ootype spécial. Les œufs des vertébrés sont ou ronds ou elliptiques ou ovoïdes ou cylindriques à bouts arrondis. On a cherché des explications diverses à ces formes; la seule véritable est celle fondée sur la compression dans l'oviducte. Quand l'œuf est petit par rapport à l'oviducte, il n'est pas comprimé et reste sphérique (tortues, serpents, jeunes poules); quand il est gros (poules, croco- diles) il devient ovoïde par compression de l'oviducte. La différence entre le gros et le petit bout provient de ce que les conditions péristaltiques sont diminuées en aval de i'équateur de l'œuf par suite de la compression exercée par cet équateur sur la paroi de l'oviducte, et il en résulte, en même temps, une progression de l'œuf dans le sens du gros bout toujours tourné vers l'aval. La forme des oursins résulte aussi de forces extérieures, par le fait que la rigidité de la coquille n'est pas absolue en raison de l'articulation des plaques. La forme initiale sphérique tend à s'écraser sous l'influence de la pesanteur et en outre, par l'effet de la traction des ambulacres. Le dnme sur- élevé de certaines espèces peut s'expliquer par la présence, en ce point, des glandes génitales, plus légères en raison des sub.stances grasses. En ce qui concerne les vaisseaux, un fait remarquable est que l'épaisseur de leur paroi diminue du cœur aux capillaires beaucoup plus vite que la pression du sang en direction centrifuge. Cela tient ;'i ce que la résistance de ha paroi varie en sens inverse du rayon de courbure, en sorte que plus le diamètre du vaisseau est grand, plus la paroi doit être épaisse pour résister à la pres- sion intérieure. C'est pour cela aussi que l'épaisseur des parois ventricu- laires est minima au niveau de la pointe du cœur. En ce qui concerne le rapport entre la grosseur des ramifications latérales des artères et l'angle ([u'elles forment avec le tronc principal, l'auteur vérifie la loi de Roux, d'après laquelle l'angle est d'autant plus grand que la ramification est plus petite, par des considérations un peu vagues sur la loi du travail minimum. — XVI. Le problème de l'adaptation, en ce qui concerne les couleurs, a donné lieu aux tliéories mimétiques et à des explications finalistes. 11 est, ici, beaucoup trop difficile à résoudre; il en est de même de celui de la forme générale du corps, si exactement adaptée au milieu chez les oiseaux et les poissons: mieux vaut l'attaquer par un coté moins difficile : celui de la con- formation des os. Rappel des conditions de la résistance des matériaux, d'après leur nature, leur forme et leur structure, exposé de la question l)ien connue de la disposition du tissu osseux en viie de présenter la plus grande résistance aux efforts de compression, d'allongement, de torsion, de flexion et de cisaillement. Rajjpel de l'histoire de l'orientation dos trabercules du tissu spongieux ; cette orientation suivant les lignes de plus grand effort n'est pas liéréditaire, car, lorsqu'à la suite de fractures consolidées avec déplacement, les lignes d'effort sont changées, les trabercules du tissu XX. — THEORIES GENERALES. — GENERALITES. 429 * spongieux prennent une orientation eu rapport avec la disposition nouvelle. Une tige de plante chargée ])resqu'à la limite de rupture et maintenue sous cette charge se trouve au bout de peu de jours susceptible de supporter sans se rompre, une charge beaucoup plus forte. Tout cela s'explique par le fait que la résistance aux eiforts devient, dans l'organe vivant, une cause de développement plus accentué des parties soumises au plus grand travail, d'atrophie relative de celles qui ne travaillent pas et de réarrangement des parties existantes dans le sens de la meilleure utilisation. Le sque- lette, pris dans son ensemble, constitue aussi une formation très adaptée. Prenons pour exemple la voûte rachidienne d'un quadrupède. Elle repré- sente une arche de pont posée sur deux piliers qui sont la paire postérieure et la paire antérieure de membres. Pour assurer la solidité d'une telle voûte l'ingénieur a trois moyens : 1" la buter aux extrémités contre les rives; 2^' la maintenir par un tirant formant la corde de l'arc ; 3'^ la constituer par deux parties s'équilibrant l'une l'autre comme dans le système de cantilever dont le PontduForthest l'exemple le plus connu. C'est ce troisième mode qui est réalisé chez les quadrupèdes. Chaque pile peut être assimilée à la colonne d'une balance supportant un fléau losangique dont les deux bras s'équilibrent l'un l'autre; le milieu du fléau est la partie la plus résistante, parce que c'est là que les efl'orts sont maximum ; le bord supérieur du losange tra- vaille à la traction et le bord inférieur à la compression. Chez le quadru- pède, les membres antérieurs et les membres pcstérieurs forment deux piles de pont entre lesquelles est une arche composée de deux moitiés constituant deux cantilevers indépendants. Le cantilever antérieur, qui supporte en gé- néral à peu près les 3 5 de la charge totale, a, pour équilibrer la moitié anté- rieure de l'arche dorsale, le poids du cou et de la tète ; le ligament inter-épi- neux réunissant l'extrémité des hautes apophyses épineuses du garrot forme le bras supérieur du cantilever travaillant à la traction tandis que les ver- tèbres forment le bras inférieur travaillant à la traction. Le cantilever pos- térieur est, en général, moins bien équilibré n'ayant pour cela que le poids de la queue et s'appuie partiellement sur l'antérieur. Ces principes s'ap- pliquent avec de grandes variations aux divers animaux; la force relative des deux cantilevers est très variable^ l'antérieur très prédominant chez l'élé- phant, la girafe, tandis que le postérieur l'emporte chez le Kangourou, le Crocodile, les grands sauriens fossiles. Les oiseaux, en leur qualité de bipèdes, n'ont qu'un cantilever remarquablement bien équilibré en raison du faible poids du cou et de la tète et du déplacement du point d'appui vers l'arrière. Enfin, chez les animaux aquatiques toute cette structure disparait, rendue inutile par la pression hydrostatique de l'eau. Des principes ana- logues peuvent être appliqués à l'ensemble du squelette, qu'il faut tou- jours considérer comme un tout pour le bien comprendre, et non pas comme un ensemble d'os séparés. C'est dans son ensemble que le squelette subit les influences des conditions de vie ; aussi on voit par là combien il est vain de discuter, par exemple, la phylogénie de la baleine d'après la formée de tel ou tel de ses os, comme le scapulum, quand son mode de vie très spécial a exercé des influences combinées sur tout l'ensemble de son squelette. — XVII. Utilité de l'introduction des mathématiques dans la biologie. Cela est particulièrement avantageux dans la description des formes anatomiques pour substituer une certaine précision au vague des descriptions littéraires, appuyées sur des comparaisons plus ou moins boiteuses. Pour être rigou- reusement défini, un organe ou le contour d'un animal ou d'une plante doit être dessiné dans l'espace limité entre deux axes rectangulaires, chacun de ces points étant défini par sa distance X ;i l'axe des ordonnées et sa dis- 430 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. tance Y à Taxe des abscisses; enfin, pour tenir compte de l'épaisseur, on peut indiquer la distance Z de ce même point à un plan parallèle à celui déterminé par les deux axes ci-dessus. Les comparaisons deviennent alors fructueuses et Ton voit, par exemple, que si l'on ramène à la même dimension longitudinale un églefin et un carrelet, le second est deux fois plus haut et deux fois moins épais que le second en sorte que si X, Y et Z sont les trois di- mensions cardinales moyennes du premier, celles du second seront 2X Y Z 2 en sorte que leur poids en longueur égale sera le même. Mais les choses ne sont pas toujours aussi simples ; il faut, dans ce cas, faire intervenir un pro- cédé très avantageux : c'est le changement de coordonnées. Voici les dessins et les formules, en coordonnées cartésiennes rectangulaires, de deux formes animales: elles paraissent incompatibles, mais en représentant lune en coor- données cartésiennes, Tautre en coordonnées d'un système différent, il arrive souvent qu'on les rend identiques et superposables. Ces changements de coor- données sont trc'S divers ; les axes peuvent former un angle supérieur ou infé- rieur à 90" ; leurs divisions peuvent être différentes, par exemple, l'une en progression arithmétique, l'autre en progression géométrique ; aux axes rec- tiliques on peut substituer des axes courbes, convexes, l'un et l'autre en dedans ou en dehors ou l'un dans un sens, l'autre dans un autre ; enfin, au carrelage rectangulaire déterminé par le croisement des parallèles à l'abscisse et à l'ordonnée d'origine on peut substituer une vue perspective, le ramenant à des formes -triangulaires. Il en résulte, dans la figuration des animaux, des modifications rappelant les différences entre les divers modes de projection d'une même région géographique, ou celles entre la même figure d'un per- sonnage et son image dans un miroir sphérique, conique ou cylindrique à axe diversement orienté. L'image d'un poisson large à l'avant et effilé vers l'arrière peut être ainsi ramenée à celle d'un poisson à bords parallèles ou même effilé en sens inverse. Pour prendre un exemple réel, on peut rame- ner le crâne de l'homme à celui du chimpanzé, en rapportant le premier à des axes octogonaux rectilignes et le second à deux axes courbes : l'un, celui des abscisses, convexe vers l'extérieur et l'autre, celui des ordonnées, con- vexe vers l'intérieur de l'angle où est dessinée la figure. Cela permet de ramener à une formule mathématique relativement simple la différence entre deux formes que l'on veut comparer, et la chose est particulièrement utile lorsque l'on compare la forme générale ou les organes de deux êtres dont l'un peut être considéré comme l'ancêtre phylogénétique de l'autre. On voit alors le sens général des modifications subies au cours de l'évolution phylo- génétique. — [En dépit de quelques développements, parfois superflus, ce livre hautement original, d'une lecture attrayante et facile, oriente dans une direction intéressante la pensée du biologiste; il est une des plus utiles contributions qui aient été faites depuis longtemps h la biologie générale et a sa place marquée dans toutes les bibliothèques.] — Y. De i âge. Mitchell (P. Chalmers). — Le daririnisme et la ;/iierre. — Le sujet traité dans ce livre est déjà vieux et maintes fois discuté par les biologistes, les sociologues et les pliilosophes ; mais la guerre lui a donné un intérêt d'actualité. L'auteur s'insurge contre la justification de la guerre, que cer- tains esprits (Bernhardi, en Allemagne, par exemple) ont prétendu tirer de l'idée de la lutte pour l'existence, et lui oppose une série d'arguments, dont le dernier — et qui forme comme la conclusion du livre — est que l'homme possède la conscience et la liberté qui le différencient du reste du règne animal et créent pour la société humaine des lois à part. L'auteur admet XX. — THEORIES GENERALES. - GENERALITES. 431 bien que la conscience humaine a eu pour origine les phénomènes psy- chiques des animaux, mais il n'accepte ni l'interprétatiou « matérialiste » qui y voit une évolution des éléments qualitativement les mêmes, ayant son fondement dans l'organisme physique, ni Tinterprétation bergsonienne, qui étend la volonté et la liberté à la nature tout entière. M. voit, entre la vie psychique des animaux et celle de l'homme, une différence qualitative, et il cherche la façon dont cette différence a pu s'établir dans certains exem- ples de changements brusques que nous offre la nature : la formation d'une combinaison chimique, dont les propriétés différent radicalement de celles de ses constituants, ou certains phénomènes physiques, comme la fusion ou la congélation à un point critique de la température. La loi morale, dit-il, en rappelant la célèbre phrase de Kant, est aussi extérieure à l'homme que le ciel étoile. Et comme ce sont les manifestations psychiques (mœurs, tra- ditions, littérature, religion, etc.) qui créent le milieu social de l'individu, et que ce milieu est. de préférence à l'hérédité, ce qui façonne l'homme dès son enfance, il en résulte que la lutte entre les différentes « cultures » nationales n'a rien qui ressemble à une lutte entre des groupements zoolo- giques. Ces groupements, en effet, sont tous basés sur une origine commune; or, la distribution de? races humaines en Europe, par exemple, ne coïncide aucunement avec les divisions en nations (l'auteur expose dans un long chapitre la distribution des trois races humaines : la race méditerranéenne, la race alpine et la race nordique ou teutonique dans les différents pays eiii'opéens). Si, à la rigueur, on pouvait comparer les races aux espèces capables de lutter entre elles, il n'en est pas de même des nations, groupe- ments artiticiels créé.s par ségrégation géographique. Contre la lutte pour l'existence appliquée à la société humaine l'auteur formule encore d'autres arguments qui, à notre point de vue, sont plus probants, parce que moins liés à un point de vue philosophique subjectif et contestable. Les voici, en résumé. 1 . Une loi scientifique n'est qu'une généralisation des données expéri- mentales, applicables seulement au domaine auquel appartiennent ces faits expérimentaux et non transportable dans un domaine différent. La lutte pour l'existence doit ainsi rester une loi uniquement biologique. 2. La portée de la lutte pour l'existencee et de la sélection naturelle est très discutée parmi les biologistes actuels, qui tendent à réserver à ces facteurs un rôle beaucoup plus modeste qu'on n'a cru devoir leur accorder au début. 3. Ce qu'on appelle lutte pour l'existence dans le règne animal est beaucoup moins une véritable lutte unguibus et rostro entre les espèces qu'une con- currence dans l'adaptation aux conditions du milieu (climat, nourriture, parasites, etc.). C'est moins une guerre qu'une concurrence commerciale pacifique. Le livre contient une préface de E. Boutroux qui, conformément à sa tendance philosophique, salue surtout chez l'auteur la protestation contre « l'asservissement de l'homme aux lois de la matière' ou du monde pure- ment animal ». — M. Goldsmith. a) Rabaud (Etienne i. — La biolor/ip et la guerre. — Cet article est une critique du livre de Mitchell, non au point de vue de l'idée directrice, avec laquelle l'auteur est d'accord, car il combat également l'application à la société humaine de l'idée de la lutte pour l'existence, mais au point de vue de l'argumentation. Les idées de liberté etde conscience sont invérifiables et subjectives et ne peuvent fournir d'arguments solides; il faut chercher ces derniers ailleurs, dans la biologie même. Lorscju'on considère le règne ani- mal, on voit que les « forts » ne sont pas toujours les plus forts : la forée est 432 L'ANNEE BIOLOGIQUE. une chose relative, dépendant des conditions du milieu, du moment, etc. II en est ainsi surtout dans la vie compliquée des hommes, des homme civi- lisés en particulier, qui possèdent des éléments de force, susceptibles d'as- surer leur existence, différents de ceux du sauvage. — L'emploi de la force brutale est contraire à une autre considération biologique encore : lorsqu'on veut transformer un organisme à son gré, on doit procéder graduellement, en tenant compte de sa nature, et ne pas lui imposer un mode d'existence qui serait contraire à celle-ci. — M. Goldsmith. a) Grasset (J.). — La biologie humaine ou science de l'homme. — Critique de l'article précédent. Ce n'est pas, dit G., sortir de la science que d'étudier l'homme comme un être à part, une espèce fixée depuis des siècles. II y a des lois biologiques spécialement humaines, la volonté déterminant ici l'activité psychique. L'auteur résume ensuite les idées développées dans son livre, analysé plus loin (Grasset, 6). — M. Goldsmith. b) Rabaud (Etienne). — Qu'esl-ce que la biolo(/ie humaine? — Réponse à l'article précédent. Une des raisons mises en avant par Grasset, pour donner à l'homme une place à part, s'appuie sur le fait que l'espèce hu- maine est fixée depuis longtemps. Or, en quoi est-ce une raison, même en admettant que cette fixité soit bien établie et qu'il n'existe pas, comme il est permis de le croire, plusieurs espèces humaines? Le Nautile est plus ancien encore, mais qui songe h fonder une « science du Nautile? » 11 y a là surtout des considérations extra-scientifiques. — La supériorité intellectuelle de l'homme est un autre argument. Or, cette supériorité ne caractérise que l'homme civilisé, et rien ne nous montre que l'homme de Néanderthal la possédait, ainsi que la faculté du progrès indéfini. — La liberté de l'homme et l'absence de liberté de l'animal n'est pas un argument non plus, car d'une part, l'activité de l'homme est aussi une « conséquence de sa constitution » et, d'autre part, nous ne savons rien sur la « liberté » de l'animal. — Enfin, R. critique l'assimilation de la « biologie humaine » à la médecine, l'homme n'ayant pas le monopole des maladies. — M. Goldsmith. b) Grasset (J.). — La biologie humaine. — Les idées exposées dans ce livre ne sont aucunement nouvelles : ce sont celles que l'auteur avait pro- clamées pendant toute sa vie. La guerre a donné un nouvel intérêt à la question des rapports entre la morale et la science ; elle nous oblige à nous demander : au nom de quoi pouvons-nous exiger que l'homme fasse ou ne fasse pas telle chose? G. répond que ni la biologie (qui a pour principe la lutte) ni la chimie (qui est basée sur la loi de réaction, ce qui revient au même) ne peuvent donner de réponse ; il faut chercher celle-ci dans une autre science, à laquelle il donne le nom de la biologie humaine. Il délimite l'objet et le domaine de cette science particulière (qui se confond pour lui avec la médecine) et expose les résultats auxquels elle arrive. Le livre se divise en plusieurs parties : 1° Exposé de ce qui rapproche l'homme des au- tres êtres vivants et sépare l'ensemble du monde organique du monde inor- ganique. L'idée de finalité des phénomènes vitaux est la conclusion de cette partie. 2" Exposé de ce qui est propre à l'homme et l'oppose aux autres êtres vivants. Hostile à toute idée de continuité du dévelopjiement psychi- que, G. met nettement à part le psychisme de l'iiomme, qu'il caractérise par : I) la loi de constance inlelleclueUe, qui établit que le niveau intellectuel de l'homme est resté le même depuis la fixation de l'espèce humaine; 2) la loi û.\x progrès indéfini : avec le même degré d'intelligence naturelle, l'homme XX. - THEORIES GENERALES. — GENERALITES. 433 fait néanmoins des acquisitions, et ces acquisitions se transmettent; il en résulte que notre devsir biologique est de participer à ce progrès; 3) le libre arbitre, entraînant avec lui l'idée de responsabilité. — Les lois biologiques se présentent autrement pour l'animal (auquel elles s'imposent) que pour l'homme (qui ne leur obéit que s'il veut, c'est-à-dire s'il est pénétré de l'idée de son devoir). La biologie humaine a pour tâche de constater ce devoir et laisse de côté la question de son origine. — Le livre se termine par un chapitre de sociologie, en dehors du programme de V Année Biologique. L'auteur y traite, dans un esprit de tradition et de hiérarchie, la philosophie de l'histoire, les différents groupements humains, la question sociale, le mariage, l'édu- cation, etc. — M. GOLDSMITH. Saint-Saëns (C). — La psychologie humaine et la psychologie animale [XIX, 2", IV]. — L'auteur s'élève contre l'idée de Grasset d'une différence essentielle, qualitative, entre le psychisme de l'homme et celui de l'animal. Certaines observations qu'il a pu faire sur les animaux montrent qu'ils sont bien capables d'actes sortant de ce que l'on peut toujours prévoir et relevant d'une faculté de réflexion évidente (un chien conduisant un autre chez le vétérinaire qui l'a guéri, un moineau se suicidant en captivité, des fourmis montrantdes différences individuelles, etc.). Ilestpossible aussi que l'intelli- gence des animaux soit perfectible comme celle de l'homme, et que, d'autre part, le progrès de l'espèce humaine ne soit pas aussi indéfini que le croit Grasset. Cet auteur, d'ailleurs, en parlant des lois non expérimentales, éter- nelles et immuables qui régiraient la biologie, sort du domaine de celle-ci pour verser dans la théologie. — M. Goldsmith. Anthony (R.). — La force et le droit : le prétendu droit biologique. — Ce livre a le même but que les études de Grasset sur les Conclusions de la bio- logie humaine, et de Ghalmers-Mitchell sur le Darwinisme et la guerre. A. part de la définition que donne Hobbes du droit naturel : le droit de cha- cun d'user comme il l'entend de la puissance dont il dispose pour préserver sa propre nature, c'est-à-dire sa vie : ce n'est rien autre que les règles de la nature de chaque individu. C'est donc une liberté, une absence d'empêche- ment : par conséquent une force. Mais l'exercice intégral de ce droit de nature, égal en chacun, constitue l'état de guerre. Dès lors, si l'on admet que les lois de nature ne sont que des préceptes de raisons, vivre autrement qu'en état de guerre constitue un haut état de raison. La civilisation fait-elle tendre l'humanité vers la paix universelle, en augmentant le nombre de ceux qui arrivent à la compréhension des lois de nature, ou au contraire l'en éloigne-t-elle, en augmentant les besoins, les convoitises, etc.? Il faut, pour le décider, distinguer le droit naturel, défini ci-dessus, du droit artificiel, qu'il soit légal ou qu'il résulte de la force. Concevoir le droit comme une consécration de la force parait tellement opposé à tout ce que nous savons de la psychologie humaine, qu'il faut rechercher quel mécanisme y a conduit. On a cru que le droit immanent résultait de ce qu'on a appelé la justice biologique, la sélection naturelle, laquelle consacrerait la force, développée sans empêchement. Abordant ce sujet, VON Bernhardi estime que la loi de sélection, qui perpétue les individus les plus vigoureux, s'applique à l'humanité et opère par le mécanisme de la guerre. Dans l'histoire du monde, la supériorité de la vigueur vitale d'un peuple sur celle des autres, finit toujours par s'imposer à la longue, et quand l'union des faibles arrête le développement de cette supériorité, ce n'est qu'un retard. Le fort écrase le faible non parce qu'il lui est supérieur par l'année biologioue, x.vu. 1917. 28 434 L'ANNEE BIOLOGIQUE. les moyens de nuire, mais parce qu'il agit ainsi conformément au plan de la nature. Ceci suppose que le progrès, dans la nature, est continu. — Or, déclare A., 1° l'idée d'un progrès continu dans l'évolution se montre con- traire à l'esprit même de la science (parce que la science n'admet, comme type de perfection, que ce qui existe, et non ce que nous imaginons pou- voir exister). — 2" Elle dérive des conceptions mystiques et théologiques an- ciennes (anthropocentrisme, etc.) — 3° Elle s'appuie sur des faits qui peuvent être interprétés tout autrement. On considère spécialisation comme syno- nyme de progrès : mais une spécialisation n'est pas une supériorité. — Chalmers-Mitchell et Grasset disent : même si la lutte pour l'existence était une loi scientifique, elle ne s'appliquerait pas nécessairement aux affaires humaines, parce que l'homme possède sa conscience. Cet argument, dit A., est faible ; ce qui est démonstratif, c'est que la sélection, résultant des luttes, n'améliore pas l'humanité, parce qu'elle résulte de la force de détruire; elle ne joue d'ailleurs qu'un rôle très limité à côté des autres facteurs de l'évo- lution. — Jean Philippe. Lynch (A.). — L'évolution dans ses rapports avec l'éthique. — Les biolo- gistes doivent indiquer avec précision les rapports de leur science avec les problèmes de l'éthique. Ni Darwin, ni aucun autre biologiste n'accorde la sanction de la science aux faits de la force brutale. L'organisation seule est au point de vue biologique le critérium du degré d'évolution ; mais il s'agit pour l'homme d'organisation intelligente, la possession de la vérité devant accroître l'énergie qui rend la sympathie plus efficace. Même au point de vue darwinien, les plus aptes sont ceux qui unissent le plus d'émotions sympa- thiques à une plus grande énergie et à une possession d'une plus ample vérité. Le biologiste ne doit donc pas oublier, quand il aborde les questions d'éthique humaine, qu'il ne saurait dès lors « échapper au contrôle du psy- chologue », lequel doit fatalement apporter des éléments primordiaux de discussion scientifique. — G. L. Duprat. Lillie (Ralph S.). — Formation de structures rappelant des croissances organiques par le moyen d'actions électrolytiques locales dans les métaux, leur signification physiologique générale et pi'oduction expérimentale de ce type d'action. — Le but de ce travail est de rechercher dans les phénomènes bien connus d'électrolyse l'explication de certains processus physiologiques tels que les transmissions d'influx à distance, l'accroissement dans des direc- tions déterminées, d'où ressortent la morphogénèse, la régénération, etc. Une cellule séparée de son milieu ambiant électrolytique.par sa membrane polarisée est l'image d'une pile formée par deux métaux plongeant dans un électrolyte. Les actions électrolytiques métalliques n'aboutissent souvent qu'à des productions amorphes, comme la rouille du fer ; mais dans certains cas, en particulier dans les solutions en milieu colloïdal (gélatine, albumine) de ferricyanures de métaux lourds, il se produit des précipités affectant des formes qui rappellent celles des organismes vivants ; cela montre un exemple de forces qui, dans les organismes, président à l'élaboration de la forme. — Procédé opératoire. A une solution à 2 9^ d'ovalbumine filtrée on ajoute une solution à 2 % de ferricyanure de potassium K'FeCy* et l'on y dépose des fragments de fer, clous, fils de fer, etc. 11 se forme un précipité bleu de ferricyanure ferreux, qui prend la forme de filaments allongés, flexi- bles, creux, pouvant atteindre plusieurs centimètres de longueur : chose cu- rieuse, ces filaments montrent des mouvements oscillatoires pouvant prendre l'aspect de véritables vibrations. Le début du phénomène, révélé par le mi- XX. — THÉORIES GÉNÉRALES. - GÉNÉRALITÉS. 435 croscope, consiste dans la formation, au contact du fer, d'une vésicule arron- die limitée par une membrane de précipité; et c'est sur cette membrane que se forment les filaments microscopiques rappelant des cils vibratiles et dont les plus robustes deviennent après accroissement ceux dont nous venons de parler. Le résultat varie beaucoup selon la nature du métal, la condi- tion essentielle étant qu'il se forme une membrane de ferricyanure métal- lique, insoluble et semi-perméable. Même résultat avec le zinc et le cuivre; avec les métaux plus nobles la présence d'un second métal ou d'un fragment de charbon de pile est nécessaire, ainsi que l'addition d'un autre sel, tel que NaCl. En fait, l'addition d'un second sel dont l'acide forme avec le métal un composé soluble est toujours nécessaire, même avec les métaux les plus attaquables, comme le fer et' le zinc : si la solution de ferricyanure est faite dans de l'eau rigoureusement distillée, le fer ne donne pas de précipité ; mais une quantité très minime de NaCl (16 %) suffit et les arborescences sont d'autant plus nourries que la concentration est plus forte, jusqu'à une cer- taine limite. De même, la concentration du ferricyanure ne doit pas être inférieure à 0,2 ou 0,4 o/q ; enfin, la présence du colloïde albumineux ou géla- tineux est nécessaire pour donner aux filaments une certaine solidité. De même, dans les organismes, la présence du protoplasme est la condition nécessaire de l'agglomération des précipités de carbonate de chaux en pièces squelettiques cohérentes. — Le détail du phénomène est le suivant. Les portions du fer hétérogène formant des taches anodiques donnent naissance, en présence du NaCl, à du chlorure ferreux, lequel, au contact du ferricya- nure, donne la membrane de précipité de la vésicule initiale. Les filaments qui se forment sont creux et ouverts au bout, et les particules de ferricya- nure ferreux formant leurs parois étant chargées négativement au contact de l'eau extérieure, la couche liquide qui les tapisse intérieurement est posi- tive; elle se meut donc sous l'influence du courant éleclrique partant de l'anode, et par là s'écoule sans cesse, tandis que les ions Cl et l'eau entrant par tous les pores fournissent au contact du fer du chlorure ferreux; c'est cette solution de chlorure ferreux qui s'écoule par le bout des filaments et qui, au contact du ferricyanure extérieur, forme un précipité qui contribue à l'allongement du tube, tandis que les particules flottant dans le liquide exté- rieur viennent épaissir sa surface dans les parties anciennement formées. Variations dans l'aspect et la constitution des tubes selon la nature et la con- centration des liquides constitutifs : expansion foliacée en contact avec la surface du liquide, annulations, etc. — Le fer fournit des filaments sans le secours d'un autre métal parce qu'il est hétérogène ; les taches anodiques dont nous avons parlé sont celles où, à l'air libre, se formerait de la rouille, les intervalles cathodiques restant provisoirement inattaqués ; c'est par ces régions cathodiques que le courant positif rentre dans le fer en désionisant de l'hydrogène qui, libéré dans la solution, détermine une formation d'alcali décelable en ajoutant de la phénolphtaléine à la solution. Le fer pur réclame pour former des filaments le secours d'un autre métal, cuivre, platine, char- bon, moins attaquable, c'est-à-dire ayant une tension de solution moindre. On peut d'après ces principes accélérer ou inhiber l'action formatrice d'un métal ; en présence du zinc, le fer ne forme plus de filaments, ceux-ci naissent sur le zinc; au contraire, du cuivre accélère la formation par le fer. Un fil de fer joint par un bout à du cuivre, par l'autre à du zinc, donne des filaments au bout voisin du cuivre, tandis qu'à l'autre les filaments se for- ment par le zinc ; et pour les deux, la formation est diminuée en raison des courants inverses qui se croisent; mais si l'on sectionne le fil de fer en son milieu, l'activité totale reparait. [Les faits de cet ordre sont bien connus des 436 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. physiciens et l'auteur ajoute seulement un test intéressant, les filaments.] Comparaisons biologiques. Une assimilation étroite de productions filamen- teuses inorganiques ci-dessus décrites avec les parties plus ou moins simi- laires des êtres vivants serait totalement injustifiée, car les substances qui interviennent et l'origine des propriétés manifestées sont entièrement diffé- rentes: mais il reste possible que certaines des forces qui interviennent soient identiques dans les deux cas, en sorte que les expériences ci-dessus décrites pourraient éclairer certains phénomènes biologiques qui substan- tiellement n'ont rien de commun avec elles. Ce qu'il faut essentiellement retenir de ces expériences, ce sont les actions à distance, qui s'expliquent par des courants électriques et par le transport électrique des particules maté- rielles ; or, de tels phénomènes se rencontrent aussi chez des organismes vi- vants ; tels sont les phénomènes de corrélation de croissance, de transmission nerveuse, de régénération, d'excitation ou d'inhibition de croissance par la présence ou la suppression de parties situées en des points éloignées. Don- nons quelques exemples pour illustrer ces généralités. Un organe ne se régénère que lorsqu'il a été coupé ; l'organe, avant son excision, inhibait donc les forces régénératrices sous-jacentes; de même, la présence de racine inhibe la formation de racines aux dépens des bourgeons foliaires des Bégonias; ces faits ne sont-ils pas à rapprocher de l'expérience où l'on voit la formation de filaments sur un fragment de fer inhibée par le contact d'un fragment de zinc ? Inversement, l'action accélératrice de la régénération exercée par l^s organes des sens de l'ombelle des Méduses peut être rap- prochée de l'accélération de croissance des formations filamenteuses sur ce même morceau de fer par le contact d'un métal à tension de solution moindre, tel que le cuivre et le platine. Les vibrations des formations filamentaires inor- ganiques dans les expériences ci-dessus ne sont point immédiatement com- parables avec le mouvement ciliaire; elles en diffèrent essentiellement par leur nature et paraissent tenir à des occlusions et réouvertures périodiques des orifices terminaux par les particules de précipité; mais l'aire anodique qui se trouve à leur base et qui fournit le chlorure ferreux sans lequel le phéno- mène ne se produirait pas, joue par rapport à ce phénomène un rôle com- parable à celui des granulations basales par rapport aux cils ; de ces granu- lations émanent des influx qui arrivent aux cils et sont la condition de leurs mouvements. Le transport électrique des particules de précipité dans la cavité centrale des filaments inorganiques estlimage d'un phénomène qui joue un rôle capital dans les organismes, l'osmose électrique, par laquelle se fait un transport électrique de particules à travers des membranes perméables : c'est ainsi qu'une partie altérée devient cathodique par rapport aux parties saines \oisines, d'où résulte un courant transportant les particules néces- saires pour la réparation. Dans les cellules elles-mêmes, ces phénomènes trouvent leur place; l'action du noyau sur la croissance et la régénération de la cellule est comparable, elle aussi, à l'action d'un fragment de métal noble voisin sur le fragment de fer plongé dans la solution de ferricyanure ; dans la mitose, les radiations semblent être des courants de particules transportées électriquement et convergeant vers un centre d'appel qui est le centrosome. — Possibilité de phénomènes électrolytiques dans les cellules. Dans les expériences ci-dessus relatées, la région anodique du fer est le siège d'une oxydation du ferricyanure libérant de l'électricité positive, tandis que dans les régions cathodiques des ions réducteurs abandonnent des charges positives ; le courant se ferme entre ces deux points par conduction métal- lique. De même dans une pile l'oxydation au niveau d'une électrode se libère de l'électricité positive, tandis qu'à l'autre électrode une quantité équivalente XX. — THÉORIES GÉNÉRALES. — GÉNÉRALITÉS. 437 de charge négative est absorbée, et le courant se ferme par un circuit mé- tallique extérieur. Mais il n'y a aucune nécessité à ce que ce conducteur fermant le courant soit métallique, ni h ce qu'il soit extérieur; et l'on peut concevoir une pile dans laquelle le courant soit fermé par un tube à paroi semi-perméable plongé dans l'électrolyte et contenant lui-même un électro- lyte. Ce sont là les conditions qui sont réalisées dans la cellule; ce tube à paroi semi-perméable contenant un électrolyte, c'est la cellule elle-même avec sa membrane semi-perméable et son protoplasme intérieur imbibé d'élec- trolytes, le tout baignant dans le milieu électrolytique ambiant; quant aux électrodes, elles sont formées par des points déterminés de la membrane dans certaines conditions. Dans la cellule au repos, la membrane est dans toute son étendue dans une condition uniforme, elle est en tous ses points oxydable par le milieu ambiant, et cette oxydation ne peut se produire en l'absence d'une région voisine où une réduction corrélative absorberait les charges libérées ; l'ensemble correspond à une pile de laboratoire dont le circuit extérieur est ouvert ; mais si l'on vient à exciter un point de la sur- face de la cellule, la perméabilité est accrue en ce point et la semi-perméa- bilité fait place à une perméabilité permettant le passage des cations; dès lors, dans les points non excités, l'oxydation peut se produire et un courant prend naissance allant de la région non excitée, anode, à la région excitée, cathode. Et ainsi se trouvent réalisées dans l'organisme les conditions réclamées par des éléments de pile dont les F. E. M. peuvent s'additionner comme dans une batterie. Ainsi, la formule générale des organismes a pour fondement essentiel la réunion et la collaboration d'éléments cellulaires fonctionnant à la manière des piles et des batteries de piles des laboratoires au moyen d'un simple artifice éliminant la conduction métallique extérieure; et par là se peuvent expliquer les transports d'influx, les actions morpho- gènes à distance et les transports électriques de substance qui sont la condi- tion même de la vie des organismes. [Ce très intéressant et suggestif travail jette une vive lumière sur des questions physiologiques restées jusqu'ici mystérieuses, car il explique comment des courants de direction définies peuvent s'établir dans des organismes qui, pénétrés d'électrolytes et conduc- teurs dans toute leur masse, semblent devoir diffuser des courants qui les tra- versent. A un point de vue plus général il nous met sous les yeux l'action morphogène des éléments purement physiques, et à ce titre on peut s'éton- ner que l'auteur ait pu écrire un tel mémoire sans citer une fois les travaux non moins remarquables de Stéphane Leduc qui présente avec celui-ci des analogies frappantes. L. se sépare de Leduc en ce qu'il reconnaît que les ressemblances de forme entre ces précipités inorganiques et certaines struc- tures organiques sont artificielles et contingentes ; et en cela nous croyons que la raison est de son côté. Mais il y a identité entre les travaux des deux auteurs sous le rapport bien autrement important de l'intervention de forces purement physiques dans les processus morphogènes, et sous ce rapport, si les forces invoquées par Leduc ne sont pas identiques à celles auxquelles L. fait appel, elles n'en sont pas moins de nature comparable et ici non seulement la priorité appartient à Leduc, mais on peut dire qu'il a ouvert la voie féconde destinée à nous conduire à une interprétation intéressante d'un grand nombre de phénomènes biologiques.] — Y. Delage. Rebière. — Recherches sur Vargent colloïdal. — Important travail sur la structure des colloïdes. Une première partie donne un résumé précis de l'état de nos connaissances sur les propriétés des colloïdes ; une seconde et une troisième étudient diverses formes d'argent colloïdal, en recherchant par- 438 L'ANNEE BIOLOGIQUE. ticulièrenient les relations entre les micelles et le liquide intermicellaire, et la composition de l'un et l'autre. Enfin, une quatrième partie examine les actions exercées par l'argent colloïdal et principalement la catalyse d'H^O^. — 1° Electro-hydrosols . A) Technique. Préparation par divers procédés : arc à courant continu (Bredig), arc à courant alternatif nouveau, ou décharge de haute fréquence (Svedberg). Dans tous les cas, l'eau distillée doit être pré- parée avec des soins particuliers (distillée en alambic argenté, recueillie aussitôt en flacons paraffinés; éviter le contact du verre); le dosage de l'ar- gent est fait par une méthode cyano-argentique voisine de celle de Denigès. — L'étude de la conductivité des électro-hydrosols d'argent, au cours de leur préparation, croît avec la teneur en Ag; il y a donc vraisemblablement des ions qui apparaissent dans le liquide interinicellaire. On ne peut donc pas négliger, dans un colloïde, la composition du liquide intermicellaire. La séparation de ce liquide peut être obtenue par divers procédés (précipitation spontanée des granules; centrifugation ; ultra-filtration, mais il y a des alté- rations quantitatives; congélation, qui sépare automatiquement les grains; « dissociation » (Zsigmondy) par action de l'éther; précipitation par des électrolytes : nitrate de Ba;ou méthode mixte, nitrate de Ba et centrifugation). Ces deux dernières méthodes sont les meilleures. B) Propriétés des électro- hydrosols : propriétés physiques très comparables, quelle que soit l'origine. Couleurs variables (par transparence), gris, violet, jaune, vert, brun, rouge, d'après la grosseur des micelles ; la couleur va d'autant plus vers le brun qu'il y a moins de métal. La conductivité augmente' avec la teneur en argent total, elle croit parallèlement à la teneur en argent dissous dans le liquide intermicellaire. L'action de l'arc électrique générateur est complexe : il a un rôle mécanique et calorifique, arrachant des particules ténues des élec- trodes et distillant en quelque sorte le métal ; en plus, il y a une action chimique, mettant en liberté de l'oxygène par électrolyse, ce qui aboutit à former de l'oxyde d'Ag, dissous dans le liquide intermicellaire, où il joue le rôle d'un électrolyte. Les granulés isolés ne sont jamais de l'argent pur ; leur teneur est souvent celle du sous-oxyde Ag^O, mais elle varie beaucoup avec les conditions de^préparation. Les micelles sont donc vraisemblablement des complexes d'adsoi-ption, ou des mélanges mécaniques d'argent et d'oxyde d'argent ; la première hypothèse cadre mieux avec les faits. 11 doit exister un équilibre entre l'argent pulvérisé, l'oxyde absorbé et l'oxyde en solution intermicellaire. — 2' Ifydrosols d'origine chimique : action de NaOH diluée sur une solution aqueuse d'oxyde d'argent Ag^O. Les granules isolés ont encore ici une composition complexe . ils renferment de l'oxyde d'argent uni à de la soude, la teneur des composants des granules étant fonction de la com- position du liquide intermicellaire. — Un autre hydrosol d'Ag (obtenu par action d'H^O^ sur l'hydrosol précédent) montre également des granules com- plexes. — 3" Catalyse de HW^. Rappel des travaux des auteurs précédents sur la catalyse d'IPO^ par le platine colloïdal (Bredig et Miiller von Berneck), l'or colloïdal (Bredig et Reinders), le palladium colloïdal, l'Ag colloïdal (Me Intosh). La vérification de la loi classique des réactions monomoléculaires, sauf pour Pt, n'est jamais rigoureuse. Les recherches de R. montrent que : en milieu neutre, la catalyse ne suit pas la loi des réactions monomolé- culaires; le liquide intermicellaire agit lui-même sur l'eau oxygénée, et agit comme l'oxyde d'argent. En milieu alcalin, en présence de NaOH, la décomposition n'a pas lieu suivant la loi des réactions monomoléculaires, lorsque la quantité d'Ag dissous est forte; elle suit la loi, quand cette quan- tité est faible. D'une manière générale, la réaction est la somme des réactions cfi [(dytiques durs aux gramdes et au liquide intermicellaire. — 4° Synthèse XX. — THEORIES GENERALES. - GENERALITES. 439, des micelles argentiques. Le granule étant un complexe, dont les éléments sont connus, on peut essayer de faire mécaniquement sa synthèse. De l'ar- gent pur trituré dans de l'eau pure ne donne que des systèmes peu stables; la stabilité est meilleure si la trituration se fait en présence d'oxyde d'ar- gent; encore meilleure en présence d'oxyde d'argent et de NaOH. L'argent en poudre a un grand pouvoir d'adsorption envers son oxyde ; par agitation fréquente on obtient finalement au bout de plusieurs semaines un colloïde d'argent. En présence de NaOH, le phénomène est accéléré ; à chaud, la réaction se passe en quelques minutes. Le mécanisme de la formation des micelles dans ces derniers cas est une peptisation, en présence de la soude, du 'produit d'adsorption de iWyde d'argent par l'argent divisé. — Conclusions. — Les liydrosols d'Ag ne sont pas des espèces chimiquement définies : à chaque préparation correspond une composition spéciale. La mi- celle est un complexe physique et chimique, ce qui est un retour aux idées de Graham; la micelle est surtout un composé d'adsorption. Au lieu de défi- nir les hydrosols comme des systèmes hétérogènes à deux éléments, il faut les considérer comme possédant une hétérogénéité à deux degrés : la sus- pension est hétérogène et la micelle l'est également. On ne peut pas dire que le système a deux phases, une phase devant être quelque chose d'homo- gène; seul, le liquide intermicellaire mérite ce nom; les micelles forment chacune une phase spéciale, puisque chacune a sa composition d'adsorp- tion propre. — F. Vlès. Jaivorski (Hélan) et d'Abadie (René). — Le Plan biologique. Tome I. L'intériorisation. — 11 n'est pas facile de faire une analyse de ce livre : il fait partie d'un vaste travail d'ensemble que les auteurs projettent en sept volumes et qui porte le titre prometteur d'Un pas dans l'essence des choses. Cet ensemble doit se décomposer en un Plan biologique, un Plan social, un Plan cosmique et un Plan conscient. De ces « Plans », le présent travail constitue une petite partie : c'est le premier volume du Plan biologique. — Il y est question de bien des choses : de l'établissement des différentes fonctions et des différents organes chezles êtres unieellulaires, de la reproduction, de la sexualité, de l'individualité, des colonies, de la métamérie, etc. La grande idée qui préside à ces exposés est qu'il y a, dans le monde orga- nique, deux phénomènes généraux, dont les combinaisons et les variantes expliquent tout : ontogenèse, phylogénèse, individualité, mort, etc.; ce sont : l'intériorisation et V extériorisation. La première est le propre de l'orga- nisme animal ; elle se manifeste, dans son ontogenèse, par le phénomène général d'invagination qui la caractérise. Le second prédomine, au contraire, chez les végétaux, dont l'ontogenèse se fait par croissance dans l'espace du dedans au dehors (allongement de la radicule et de la tigelle, etc..) En même temps, l'intériorisation est considérée comme étant la source de l'in- dividualisation, des différences de sexe (l'élément mâle est « extériorisant », l'élément femelle « intériorisant ») et de beaucoup d'autres phénomènes; la mort est la conséquence d'une intériorisation poussée à l'extrême. — Dans la préface de leur livre, les auteurs nous annoncent des généralisa- tions extrêmement nouvelles et vastes qu'ils se proposent de tirer de la grande loi du parallélisme entre l'ontogenèse et la phylogénèse, mais à la lecture de ce premier volume le lecteur reste dans l'ignorance de ce que ces généralisations peuvent être. — M. Goldsmith. Slotopolsky (B.). — La cytomètagénèse et la reproduction. — Discus- sion théorique sur l'alternance des générations, la métagénèse, la repro- 440 L'ANNÉE BIOLOGIQUE. duction et la fécondation, et sur les relations entre ces deux dernières fonc- tions. Point de faits nouveaux, ni d'idées fortement originales. — Y. Delage. Esterley (Calvin O.). — Recherches dans la nature et expériences de laboratoire . — Ce travail a plutôt l'allure d'une conférence de vulgarisation que d'une recherche originale, et, bien qu'il présente un exposé assez com- plet des méthodes générales applicables à l'étude de la distribution géogra- phique et des migrations, on n'y trouve rien de bien neuf. L'idée person- nelle qui court à travers toutes les pages, c'est qu'il faut recourir à la fois à l'observation dans la nature et à l'étude expérimentale au laboratoire, en les contrôlant sans cesse l'une par l'autre et en n'oubliant pas de se mettre en garde le plus possible contre les causes d'erreur pouvant provenir de l'in- tluence des conditions artificielles créées par le laboratoire sur les réponses des animaux aux divers excitants expérimentés. Ces excitants sont princi- palement l'humidité, la température et l'altitude, auxquelles il faut ajouter pour la mer les courants, la salinité et la pénétration de la lumière aux diverses profondeurs. [L'auteur ne parle guère d'un autre facteur non moins important, l'abondance de la nourriture.] — Y. Delage. Annales du service des épiphyties. — Ce recueil que nous ne pouvons pas analyser, mais que nous croyons devoir signaler, contient les articles sui- vants : Front (G.), La « Gale noire i> ou v. maladie verruqueuse de la Pomme de terre »; Arnaud (G.), Maladies nouvelles ou peu connues en France; Mangin (L.),'5wr la succession des feuilles pendant la végétation de la bet- terave et' les traitem^ents par les arséniates; Latière (H.), La lutte contre les maladies des plantes en Italie; Lëcaillon (A.), Négril et galéruques ; Capus (J.), Recherches sur les invasions du mildiou de la vigne en 1915; Fey- taud (J.), Recherches sur l'Eudémis et la Cochylis dans le Bordelais en 1914 et 1915 (deux articles); Peneau (J.), Notes sur les aphides radicicoles; Ko- -walski (J.), Un ennemi du cocotier aux Nouvelles- Hébrides ; Paillot (A.), 1° Observations et expériences sur les champignons parasites des insectes et 2° Note sur le Criocère de V asperge et ses parasites ;, enfin, une série de Rapports des diverses Stations entomologiques et Missions d'études. — M. GOLDSMITH. TABLE ANALYTIQUE A. B., 367. Abadie (René d'), 439. Abasie, 387. Abeille. 84. ABEL (O.), 288. ABELOUS (J.-E.), 205. AB\EY (W. de W.), 351. Abraham (O.), 370. Abraxas, XXXII, Sk. — grossulai'iata. 193. Absorplioo, 2, H5 et suiv., 160. Abyta, 161. Acantlio.sticlius, 334. Accarlia clausi, 221. — tonsa, 221. Acertularia, 427. Acétate d'ammoniaque, 11. Acétique (acide), 57, 58, 204. Acétone, 57, 71, 144. Achromatique (substance), 20, 50. Acides, 134, 159. Voir aussi aux noms des différents acides. — (action des), 13. Acoustiques (taches), 7. ' Acrochordinés, 371. Acrachordus, 371. Acroléine, 219. Acromégalie, 337, 338, 422. Acrosonie, 26, 31. Actea spicata, 59, 60. Actinia, 362. Actinies, 360, 361, 362. Activation, 38, 39, 40. ADAMETZ (L.), 268. Adaptation, 52, 428. Adaptations particulières, 313 et suiv, Adénine, 118. Adler (A.), 372. Adrénaline, 120. — (action de V), 165, 191, 207, 221. Adrian, 359. Aérobies, 216, 218. Aeschna, 144. Agame (reproduction), voir Asexuée. Agar, 211. Agaricine (action de 1'), 207. Age, 101, 105. 1 Age et aire » (théorie de), voir WiLus. Agents chimiques (action des), 190. — chimiques et organiques (action des), 202 et suiv. — divers (action des), 8, 194 et suiv." — mécaniques (action des), 196 et suiv. — physiques (action des), 198 et suiv. Agglutinabilité, 215. Agglutination, 215, 216. Agglutinines, 215. Agrion, 144. Aigrettes, 376. Albuminoïdes (synthèse des), 164. Alcalis, 134. Alcool, 37, 57, 155, 199. — (action de 1'), 15, 33, 117, 207, 244, 245, 246. Alcool éthylique, 164. — — (action de 1'), 246. — méthylique, 144, 246. ) Alcoolisme, 244, 245, 246. Aldéhyde, 57, 58. — formique, 164. Aldéhydes, 113, 117. Aleurone, 18, 257. — (couche à), 145. ALEXEIEFF (A.), XII, 8. Algues, 11, 112, 339; voir aussi aux noms d'es- pèces. — brunes, 97. Alimentation, 155; voir aussi Carence. — (innuence de 1'), 171, 172, 203, 204, 205. Alismacées, 49. ALLARD (H. A.), XIII, 178. ALLEE (W. C), 230. AUélomorphes, xxii. — multiples, xxxvi, 260. Allemands, 173. Allen (BennetM.), 66, 71, 169. ALLEN (Ch. E.), XV, 26, 96. ALLEN (FloydP.), xiil, 191. Allis, 372. AUium, 1. Allolobophora, 194. — fœtida, 77. AUophores, 189. Alose, 343, 344. Alternance des générations, 97. 442 TABLE ANALYTIQUE. Altitudes {action des), 280. Amande, 13. Amamea, 365. AMAR (Jules), i-iv, 144, 389. Amblystoma, 76, 80. — punctatïim, 99. — tigrinum, 100, 190. Amblystomes, 170. Améloblastes, 52, 53. AMEYDEN (M. P. van), XVI, 222. Amia calvn, 372. Amibes, 17, 18, 227. Voir aussi Protozoaires et aux noms des différentes espèces. Amibes (forme des), 18. — (mouvements des), 423. Amides, 57,58. Amidon, 125, 177, 218, 223, 324, 325. Aminé, 218. Aminés (acides), 11, 117. Aminogénèse, 205. Amitose, voir Division directe. Amiurus, 371. — nebulosus, 203, 359, 369. Ammotiaque, 57, 58. — (action de 1'), 69. Amnésie, 387, Ml. Amœba bînucleata, 20. — debia, 18. — discoïdes, 18. — hyalma, 20. — lamelHpodia, 20, — Umax, 19, 20, 346. — pallas, 18. — proteus, 18, 20. Amœbines, 334. Amœbosporin (type), 333. AMOROS, 390. Amphibiens, 84, 88, 189, 209. Voir aussi aux noms d'espèces. — (parthénogenèse chez les), 37. Amphimixie, 195. Amylase, 116. Amyotrophies, 409. Anabaena variabilis, 68. Anabas scandcns, 308, 309. Anabiose, 194. Anaérobies, 216, 218. Anaphylaxie, 205, 211. Anas boschas, 347. Ancel, 170. Anderson (R. J.), 185. Androcytes, 26. Anémone, 59, 60. ' Anesthésie, 117. Anesthésiques (action des), 15, 16, 37, 44, 181. Angiopteris, 325. Angiospermes, 290, 336. Angiostomum, 89. Anguilles, 199. Anguis fragilis, 276. Anisotropie, 50, 65. Annélides, 307. Anochetus, 334. Anœstrum, 171. ANONYMES, 10, 93, 105, 108, 155, 242,243, 246, 247, 248, 249, 260, 276, 277, 279, 281, 305, 311, 313, 314, 316, 320, 329, 406, 407, 412. Anophèles, 323. Anophèles maculipemm, 323. Anorexie, 158. Anotérogames, 336. Antagonistes (actions), xiv, 357. Antarctique, 342. Antedoii, 64. Antennes (régénération des), 78. Anthérozoïdes, 26. Anthocyane, xvi, 192. Anthocyanine, 108. Anthomyces Renkaufii, 290. Anthony (R.), xv, 433. Anthothrtps Verbascî, 88. Anthropocentrisme, 4.Î4. Anthropomorphisme, 401. '' Antigènes, 205. Antimoine (action de 1'), 16. Antirrhînum, 258. Aphanothece, 346. Aphelinus mytilaspîdis, 401. Aphidiens, 88, 98, 109. Aphidolysine, 109. Aphis maidiradicis, 263. — maidis, 263. Aplanospores, 6. Aplysia Californîca, 187. — depilans, 371. — limacina, 143, 371. Apocrines (glandes), 173. Apocynacées, 22. Apogamie, 42. Aporia cralsegi, 307. — alepica, 307. — augustana, 307. Appétit, 156, 382. Apprentissage, 389. Apus, 37. Aquatique (vie), 45, 419. Aquatiques (animaux), 421. — (plantes), 165. Aquilegia, 121. Arabinose, 164. Avachis hypogœa, 13, 315. Araignées, 404. Arbacia, 33, 34, 40. — p\inctulata, 51. Archangiopterîs, 325. Archégone, 46. ARCHER, 345. A7-disia crispa, xvii, 318. Arenicola, 227. Argent colloïdal, 437, 438. Arginine, 148, 163. Arizona, 243, 244. Armbruster (L.), 249. Arnaud (C), 440. Arnold, 8. ARON, 313. Arsenic (action de 1'), 16. Arlemeles, 335. Artemia fertilis, 346. Arthropodes, 314. Artichauts (variation chez les), 285. Arrhenius, 421. Arundo Donax variegata, 285. Ascaris, 197, 240. — mcgaloccphala, 122. TABLE ANALYTIQUE. 443 Asclepiadacées, 22. Asclepias syriaca, 2'77. Ascocaipe, 'i7. Ascosporcs, 'l'i, 325. Asetlus coniiminis, 230. Asexuée (reproiluclion), Vi el suiv.,01. 107. ASH {J. E.l, 376. Askaron. 122. Asparagine, 217, 218. Aspergillus mger, 218. Asphyxie, 196. Aspidium fllis mas, 16J. Asplanchna, 195. — ampliora, 32. Assimilation, 145 et suiv. Associations (temps d), 380. Associations, 391 et suiv., 405. — d'organismes, 315 et suiv. (♦). Aslacus flxiviatilis, 350. — pullipes, 350. — torvcntium, 350. Astasie, .387. Aster, 10. — (rôle de 1"), 19. Asterias glaciatis, 9U. Astérie, 360. Astéries (parthénogenèse des), 38, 39. Asli'agalus cicer, 329. Asymétrie, 337. Athanassio, 381. Athérome, 210, 211. Atmosphérique (pression), 99, 113. Atoxyl (action de 1"), 33. Atractomorplia Bedeli, 26. Atrésie, 171. Atropine (action de l'j, 190, 360. Attention, 173, 365, 392. Atténuation (loi.d'), 337, 338. Attitudes mentales, 393. Aucuba japonica, xv, 30. Audition, 308, 369, 370. Aiilax PapaveiHs, 59. Australasie, 3'i2. Australiens, 173. Autocalalyse, 417, 418, 422. Aulograplia brassicas, 88. Autolyse, 61, 114. Aulo-stérilité, xv, 34. Auto-suggestion, 387. Autotomie, 77, 308, 329. Auximones, xiii, xvi, 147, 148, 150, 152. Avenu, 257. — saliva, 222. Aveivmcosa, 20. AVERY (B. T.), 232. Aveugles, 410, 411. Aviation, 379. Avicennia nilida, 281. Aviceptologie, 314. Axolotl, 7, 196. Axopodes, 333. AxT ^Mary C), 332. Azote, 11, 147, 148. Babcock (E. B.), 308. Babinskt (J.), 408. Babor, 94. Bach (A.), 113. Bachmann (E.), 288. Bacille d'Kberth, voir Bacille lyphique. — diphtérique, 1. — fluorescent liquéfiant de FUigge, 217. — paratyphique, 2lh, 215. — typhiqup, 214, 215. Bacillus acidophilus, 216. — amaracrylus, 219. — bipdus, 216. — coti, 219. — cutis communis, 216. — lactis acrogenes, 216. — paratypiiosus, voir Bacille paraty- phique. — perfringens, 217. — proteus, 216. — pyocyaneus, 216, 217. — subtilis, 161, 197. Bactéries, 16, 105, 214, 286, 318. — du sol, 147, 317. Bacterium foliicola, 318. — tumefaciens, 49, 57, 58. Rafdeker 5^ Baglioni (S.), 181, 186, 210, 360, 363, 364. BAILEY, 290. Baillie (J. B.), 392. Balanoglossus, 228. Baleine, 338. Ballowitz (E.), 33, 189. Balsamorésine, 109. Balsamorésinique (acide), 109. Balsamorrliiza sagittala, 109. Baltzer (F.), xxxiv, 94. BAMBEKE (Von), 28. BARAT (D^), 386. Barbus, 96. Barométrique (pression), voir Atmosphérique. Barrows (Albert L.), 346. Bartlett, 299. Baryum, 208. — (action du), 69. Bases, 159. — (action des), 13. Basichromatine, 30. Bastian, 346. Bataillon, 63, 64. BATESON, XXI, XXIV, XXV, xxxvi, xxxix, 237, 259, 275, 297. Bâtonnets, 368. Baudoin (Marcel), 3, 78, 219, 331. Bauer (Eisa), 216. Baumberger (J. P.), 213. Baumgartel (Otto), 329. Baur, 193. Bayliss (W. m.), 175. Beatty (J.), 108. BEAUCHAMP (P. de), 91. Beauverie (J.), 1, 44, 108. BÉCHAMP, Xll, 318, 319. BECHER (Erich), 323. Beethoven, 363. Bégaiement, 386, 387, 411. (♦) Voir aussi les tables des diverses aîsojiatioas annexées à l'analyse du travail de Dbbgener (voir ce dernier). 444 TABLE ANALYTIQUE. Bégaiement (hérédité du), 248. Bégonia, 59, 229. Beigel-Klaften (C), 7, 125, 351. BÊLA Haller, 168. Bell (Alexander Graham), 105, 372. Belo\ (Pierre), 348. BÉNISTY, 381. Bennettitales, 335. Benson, 326. Benzéniques (dérivés), 11. Benzi\ger (M.), 2. Berberis, 324. berezeller (l.), 114. Bergonié, 184. Béribéri, 122, 145, 146, 151 et suiv. Berla\d (Jeanne), 404. Bermudes, 187, 349. Bernard (Claude), 77. BERNECK (Mûller von), 438. Bernbardi (von), 433. Ber>heim (Pr. H.), 387, 388. Berthold (E.), 214. Besbe (Pierre M.), xiii, 154. Bétail, 91, 305. Betaïne, 218. Bethe, 16. Betterave, 308. BiANCHi (L.), 365. Biedermann, 160. Bile, 132, 140. ' Biliaire (sécrétion), 140. BlLLINGSLEY (P. P..), 359. Bilobation de l'oreille, 248. BiNET (Léon), 377, 378, 379. Binucléates, 20. Biocaractères, 275. Bioluminescence, voirLumière (production de). Biopbotogénèse, voir Lumière (production de). Bis ton, 268. Bistonides, 267. BiTTERA (Jul. V.), 314. Bivoltins (Bombyx), 278. Blakeslee (A. F.), 101, 232, 272, 280, 282. Blanchetière (A.), 217. Blastocystis enterocola, 8. Blé, 145, 146, 147, 179, 259. Blépharoplaste, xii, xv, 8, 20, 26. Blessés de guerre, 198. Blessures, xl et suiv. Bleu de méthylène (action du), 15. Bloch (Br.), 120. Blum (G.), 139. Blunck (Hans), 97, 176. BOAS (E.), 218. Boas (J. E. V.), 73. Bodo lacertae, 20. BOECK (William C), 19. BORNER, 109. Bœuf, 254. BoHN (Georges), 196. BOHR, 143. Boïdés, 220. BoiRAC (E.), 388. Bois de cerfs, 71. BOKORNY (Th.), ivi, 11, 164. Boldyreff (W.), 169. Bombyx, 196, 197. — mori, 42, 43, 278, 314. Bondrée apivore, 188. Bonellie, 94. BoNNEViE (Kr.), 328. BONMER (P.), 364, 370. Bordas (L.), 311. ■ BORELLl, 420. BORiNG (E. G.), 382. BORRADAILE, 309. BOTKE (J.), 335. Botrytis cinerea, 113. BOTTOMLEY (W. B.), XIII, XVI, 118, 148, 152. Bouclée (chevelure), 268. BouiN, 170. BouLENGER (G. A.), 96, 112, 220, 332, 344. BOUNHIOL (J. P.), 93, 343, 344. Bouquet (stade du), 27. Bourgeois, 400. Bourgeonnement, 44, 45, 62. — (tissu de), 5. Bourgeons, 222. Bourgeons sensoriels, 372. Bourguignon (Georges), 184. BOURNE, 94. Bourquin (Heleu), 125. BOUTAN (L.), 187. BoCTROux (E.), 431. BovERi, 51, 62. Bowers (P. M.), XVII, 412. BowMAN (H. H. N.), 312. BOWMAV. 174. Braafladt, 383. Brachet (A.), XII, 39, 61, 241. Brachionus bakeri, 32, 91. — militari, 91. — mulleri, 32, 91. — urceotaris, 32. Brachycéphalie, 275. Brachyura, 326. Braddon. 145. Braem, 44. Brake, 94. Branchies à trachées, 144. — sanguines, 144. Braun (Alexandre), xv, 42. Brecher (Leonore), 192. Bredig, 438. Bretscher (K.), 349. Briand (M.), 411. Bridges (Calvin B.), 88, 232, 261, 264. Bridges (J. W.), 396. Brigham (C. C), 377. BRISTOL (B. M.), 5. Brôlemann (H. W.), 70. • Bromure d'éthyle, 144. Bronner (A. F.), 373. Brooks (S. C), XV, 1, 13. Brown (Graham), 355. Brown (Mabel), xv, 30, 149, 164. browning (C. H.), 126. Bruant jaune, 347. Brucine, 218. Brun (Rud.), 401. Brunacci (B.), 126. 141. 173. BRYAN (George S.), 46. Bryant (Frank A.), 248. Bryophyllum calyciiium, 222, 223. Bl'CHANAN, 184. TABLE ANALYTIQUE. 445 BUCHNER (Eduarii), 114. BUCHNER, %. BucKMASTER (Geoige A.). 166. BlDER (Johaunes), xvii. 226. BUDIN, XIII. BlDIN-OEULER (E.), 154. Bufo, .%.'5. Bdgua (G.I. 199. BVJARD (E.). 74. Bulleuses (ailes), 265, 266. BiMPis, 303. Bdnsen-Roscoe (loi de), 22^1. BUNZELL (H. n.), 126. BuREN (J. von), 325. BtRGE Œ. L.), 117. BURGE (W. E.), 105, 116. 117, 126, 179, 185. BURLET (H. M. de), 332. BUR>HAM (W. H.), xviii, 393, 394. BURRIDGE (W.),|358. BCRROWs (Montiose T.), 209. Bursaria, 60. BCSACCHI (P.), 160. Busard des marais, 188. BUSH, 39^1. BCSQUET, 208. But (conformité au), 415. Butyrique (acide), 39. Cabanes, 347. Cacaoyer, 321. Cachalot, 338. Cactées, 56, 81, 273. Caenogénèse, 97. Caféier, 320. Caféine (action de la), 207, 360. CAics (F.), 220. Calcaires (substances), 162. Calcium (action du), 69, 207, 208, 230, 358. Calcosphérites, ti2U. Californie, 341. Calkins, 107. CalUnectus, 326. Calopteryx, 144. Calotes, 309. Caltha paluslris, 59, 60. Camis (M.), 127. Camp (J. E. de), 383. Campanula, 267. Camphre (action du), 360. Canards, 81. Candolle (de), 342. Canna iridiflora, 164. Canno> (W. B.), 127, 156. Capitalisation mentale, 377. Capcs (J.), 440. Carabidés, 310. Caractères acquis (hérédité des), xiii, 238, 239, 243 et suiv., 285. — divers (hérédité des), 247 et suiv. — liés au sexe, xxxni, 259, 260, 267. — mendéliens, 417. — (Iransmissibililé des), 243 et suiv. — (transmission des), 249 et suiv. Carausius morosus, 42. Carbonique (acide), 58, 142, 166, 208, 210, 230. — — (action de 1'), 311. Carcinus, 303. Carence, xiii, 145 et suiv., 150 et suiv., 204. — clinique, 152. — expérimentale, 150. Carl (J.), 349. Carlson (Anton Julius), 155. Carnoy, 29, 30, 194. Carotiues, 130, 189, 192. Caru (Harvey), 384. CaRREL, XI.1X, LUI, LV. L\XI, 56, 320. Carleria ovala, 226. Cartilage, 79, 80. Castes des fourmis, 334. Caryosomes, 7, 20. Cassiopea, 105, 144, 356, 361. — xamacliana, 161. Casoar, 338. Castagnea, 112. Castellaneta (V.), 50. Castle (W. E.), 234, 242, 249, 251, 253, 259, 260, 304. Castration, 81, 93, 96. Catalase, 116, 117, 126, 179, 185. Catalepsie, 309, 387. Catalyse, xi, 64, 133, 417, 418, 422. Cathai'inea angustata, 46. Calostomus commersonîi, 207. Cauchemars, 387. Caullery (M.), 45, 286. Cause (concept de), 415. Cavernes (faune des), 279. Cavîa aperea, 233, 249. — Culleri, 249, 250, 254. — porccUus, 254. — rufescens, 249, 254, 250. Cécidies, 324. Cécité nocturne, 84. CEM (C), 363, 373. Centres acrothermostatiques, 364. Centres nerveux, ,163, 355 et suiv. — — (physiologie des), 355 et suiv. Centrifugation (action de la), 50, 62, 65, 197. Centriole, 10, 11, 20. Centrodesmose, 20. Centrosome, 19, 64. Céphalopodes, 360. Ceramium, 112. Cerebratulus, 19. Cérium, 208. Cerveau, 205, 331, 353, 355,407. Cervidés, 427. Ceryle alcijon, 341. Cesnola (di), 303. Ceylan (faune du), 308 et suiv. — (Hore du), 342. Chabaniek (Henry), 175. Chaetoceros criophilus, 340. Chalcides tridactylus, 276. Chalcidides, 88. Chaleur (action de la), 165, 166. — (production de), 182, 183, 185. Chambers (Robert), xi, 5, 10, 25. Champignons, 11, 293. Voir aussi aux noms d'espèces. — parasites, 440. Chapin (Catharine Line), 93. Chara crinila, xv, 42. Chardonneret, 269, 347, 401. 446 TABLE ANALYTIQUE. Charlton (Harry H.), 61. Charrier (H.), 61. Charybdea rastoniî, 188. CHASE (H. W.), 243. Chat, 8'j, 176. Chats maltais, 252. Chaussé (P.), 216. Clieiloneuromyiar javanensis, 321. Chelidonium, 60. Cellule, 1 et suiv., 5 et suiv. — (constitution chimique de la), H et suiv. — (division de la), 18 et suiv. — épidermique, 6. — nerveuse, SM et suiv. — (physiologie de la), 12 et suiv. — (structure de la), 5 et suiv. Cellules à carotine, 192. — binuclées, 11. — chromaffines, 385. — (dimensions des), ^121. — folliculaires, 25, 29. — interstitielles, 11. — lymphocytiformes, 5. — polynucléaires, 5. — (rôle des), 51, 52. — sensorielles, IM. Cellulose, 15. Chênes, 128, 3^8. Chenoweth (Homer E.), 311. ,- - Chersydrus, 371. Cheval, 73, 74, 255, 272. Cheveux, 122. Chick (Harriette), xiii, 145, 146. Chien (S. S.), 208. Chien, 170, 277. Child (C. M.), XII, XIII, 21, 62, 72, 112. Chimaera monstrosa, 372, Chimie biologique, 108 et suiv., 113 et suiv. Chimiotropisme, 361. Chimpanzé, 11, 323. Chinois, 173. Chic (M.), 208. Chiroptères, 315. Chirollirips manicatus, 89. Chistom (A.), 127. Chitine, 121. Chiton tuberculatus, 187. Chlamydomonades, 333. CMamydomonas, 91, 225, 227, 346. — variabilis, 226. CIdorochylrium grande, 5, 6. Chloroforme (action du), 37, 206. Chloroleucites, 229. Chlorophylle, 257, 263. Chlorophyllienne (assimilation), 165. Chloroplastes, 6, 12. Chlorure ferrique, 204. — de magnésium, 204. — de potassium (action du), 204, 360. — de sodium (action du), 128, 208, 141, 210. Cholestérinc, 8, 211, 312. Chondriocontes, 9, 12, 28, 102. Chondriome, 2, 3,7, 8, 12, 19, 28, 29, 160, 240. Chondriomites, 28. Chondriosomes, 7, 12. Chorée de Hualingtoa, 248. Cliorlhippus curlipennis, 26. Chou-fleur, 58. Chromatine, xv, 27, 63, 209, 245. — (formation de la), 422. Chromatophores, 4, 125,188, 189, 190, 191, 241, 333, 334, 360. Chromidies, 424. Chromoblastes, 241. Chromodorîs, 306. Chromoplastes, 130. Chromomères, 9. Chromosomes, xx, 7, 10, 21, 27, 32, 64, 65, 72, 237. Voir aussi Division cellulaire. Produits sexuels. Hérédité mendélienne. — accessoires, 26. — (individualité des), 9. — (nombre des), xv, 3, 10, 24, 31, 37, 41, 42, 87, 89, 96, 102, 249. — sexuels, 84, 87, 89, %, 245. — vésiculaires, 9. Chronaxie, 165, 184. Chroniotoxie, 205. Chrysalides (coloration des), 192. Chrysanthèmes, 285. Chrysarachnion, 333. Chrysomélides, 32, 94, 192. Chrysomonades, 333. Chun, 161. Cicatrisation, XLVii et suiv., 56. Cicindèles, 334. Cinchonique (acide), 218. Circulation, 165 et suiv. Cire végétale, 119. Cirsium arvense, 165. Citrique (acide), 219, Citronnier, 285. Citrus grandis, 14. Civilisation, 385. Cladocères, 17, 195. Clausen (R.E.), 258. Clayberg (Harold D.), 206. Cleistogamie, 315. Ckmatis vitalba, 59, 60. Clément (Hugues), 197. Clepsina, 52. Climat, 306, 307. — (action du), 239. Cloches natatoires, 161. Glogne (René), 115, 166. Cluzet, xiii, 154. Cobayes, 249, 250, 254. Cocaïne, 190, 205, 218, 230. CoccineHides, 192, .334. Coccomyxa, 317. Cochon d'Inde, 139, 233, 244. Voir aussi Cobaye. Cochylis, 440. COCKERELL (T. D. A.), 54, 285. Cocotier, 440. Coefficient d'imperfection uréogcniquc, 160. — de température, 39, 55, 141. Cœur, 133, 141, 165, 185, 207, 209, 210, 280. Cœsium, 133. COFFMAN (W. D.), 2. Cohnhcim, 14. Colaptes auraliis, 298. — cafer. 298. COLE (William U.), 201. COLE (RuthD.), 269. TABLE ANALYTIQUE. 447 COLER (LÉL. E.), 396. Coléoptères, 98, 192, 334. Coleus hijbridus, xvi. 192. Colibacille ; voir Bacillus coli. COLUNS(G. N.), 257,262. C0I.L1NS (H. 11.), 240. Colloïdes, XI, 12, 55, 142, 422, 437. — (stiuclure des), 197. Collozoum, 20. Coltyriclum faba, 321. Colorants, 12. — (action des), 208. Coloration protectrice, 326 et suiv. — vitale, 16, 17. Cols-verts, voir Anas boschas. Colubrides aglyphes, 220. Coluciférase, 180. Colutea, 329. Comatibis eremita, 348. Comatule, 64. Combutum grandi florum, 231. COMBY, 153. Commotion, 408. Compensation (loi de), 412. Compression (action de la), 196. Condition (concept de), 415. Conduction nerveuse, voir Nerveuse. Condylactis, 362. Cônes, 368. CONGDON, 183. Conifères, 33î. Conine, 218. Conjonctif (tissu), 105, 231. Conjonctive (substance), 80. Conjugaison, 107. CONKLIN (Edwin G.), xiii, 9, 21, 50, 66, 241, 242. Consanguinité, 235, 263. Conscience, 392, 393, 416. Continuité (sentiment de), 392, 395. Contre-évolution, xiv, 336, 337. Convergence, 327, 332. Convolula, 197, 222. CooK (Alice Carter) , 329. CooK (O. F.), 329. COOPER, 152. Copépodes, 17, 195, 221. Copidosoma gelecliiae, 88. Coquille des mollusques, 425, 426. — (enroulement de la), 349. — (forme de la), 275. Coraux, 104. — (récifs de), 308, 326. Corbicula socialis, 340. Cordaïtales, 335, 336, Cordula, 144. Coris, 143. Corne, 122. Cornes, 73, 305, 427. Corps jaunes, 168, 170, 171, 172, 173. Corpuscules épilhéliaux, 168. Corrélation, 101 et suiv. CORRELJÉ (J.), 332. CORRENS (Em.), 34, 95, 222, 259, 284. Corvus sylvaticus, 348. Corydalis cava, 59, 60. Corymorpha, 198, 362. Coucou, 349. Couleur (hérédité de la), 251. Couleurs (discrimination des), 405. CoULTER, 271, 290. CoiiPiN (Henri), 128, 208. Courage, 386. CoURM(tNT (Jules), 215. COURMONT (L.), 323. COUSTET (E.), 395. COWDRY (N. H.), MI, 8. CowLES, 277. Craig (Wallace), 398. Cramer (W.), 109. Crampton (Henry Edward), 348. Crangon, 360. Crauio-pharyngien (canal), 73. Crapaud cornu, 190. Créatine, 163. Créatiniue, 148. Cremotogaster, 334. Crepidula, 9, 50. — plana, 21, 89, 90. Cresserelles, 188. Cresswell Shearer, 128. Cribina, 188. Criminels, 412. Criodrilus lacuum, 76. Criocère, 440. Criquets, 217. Cristallisation, 422. Cristiceps, 187. Croisement, 295, 296, 299. Voir aussi Hérédité dans le croisement et Mendélisme. — (cause de la variation), 300. Croisements réciproques, 269. Croissance, xiv, xvi, Lviii, 55, 58, 59, 67, 102, 134, 143, 148, 149, 150, 169, 177, 207, 222, 241, 263, 418, 420 et suiv. « Crossing-over », xxx, 232, 257, 264, 265. Crowe (H. Warren), 128. Crozier (W. J.), 44, 228, 306, 349. Crustacés, 17, 360. Voir aussi aux noms d'es- pèces. Clenolabrus adspcrsus, 9. Cténophores, 65. Cucurbila fllifoLia, 164. — pepo, 233. CuÉNOT (L.), XL, XLIII, 251, 256, 259, 260, 261, 302. Cuivre (action du)", 69. Cultures in vitro, 24. Voir aussi Survie. Cumingia, 41. ClNMNGHAM (Bert.), 82. CUNNINGHAM, 243. Curare, 207. — (action du), 190. Curie, lxix. CUSHNY (A. R.), 174, 175, 411. Cutanées (glandes), 173. Cuvierina columella, 328. Cyanhydrique (acide), 121. Cyanophycées, 6, 317. Cyanophycine, 6. Cyanure de potassium, 181. — (action du), 16. Cycadales, 335. Cyclomorphose, 195. Cyclops, 195. — slrenuus, 322. 448 TABLE ANALYTIQUE. Cylîndrospermum muscicola, 68. Cynipides, 8U. Cypéracées, 165. Cypridina HUgendorfli, 179, 180. Cyprin, 142.. Cyrtophorœ, 333. Cyrtoxipha columbiana, 178. Cystococcus, 317. Cyslophora crislata, 313. Cytolyse, 38, 40. Cytométagénèse, 'i39. Cytoplasma, 6 et suiv., 10, 63, 64. Voir aussi Cellule. — dans l'hérédité, 237, 241, 242. — (structure du), 5. Cytosine, 118. Danaea, 326. Dangeard (P. A.), XV, 9, 11, 283. Daniel (Lucien), 81, 128, 338. Daniels (L. L.), 346. Danysz (J.), 219. Darbishire (A. B.), 416. Darwin, 238, 302, 303, 305, 419, 427. Darwinisme, 202, 430, 433, 435. Dastre, 79. Dasyure, 170. Davenport (Charles B.), 81, 233, 248,268,303. Davey (WheeferP.), 202. Davis (Bradley Moore), 298. Davis, 145. Dawson (E. R.), 85. Dean (Carleton J.), 201. Debains (E.), 214. Décapodes, 210. Décortiquées (céréales), voir Carence. DE Crinis (M.), 167. Dédifférenciation, 60. Deegener (P.), 44, 315. Dégénérescence, 61, 336, 337. DEHORNE 237. Deinecka, 187. De la Fcye, 188. DELACE (Y.), XXIII, 63, 395. Delsmann (H. C), 51,331. Déments, 412. DÉMOCRITE, 377. Demoll (Reinhard), 200, 351. Demoussy (E.), XVI, 69. Dtndrocœlum lacleum, 162. DendroHmus pini, 307. — montana, 307. — obscura, 307. Dendy (Arthur), 67. Dennert, 369. Denny (F. E.), XI, XV, 13. Densité (action de la), 18. Dent de sagesse, 331. Dents, 52, 53, 54. DéPERET, 337. Dépression, 61, 62. Dermatoses, 219. Dernby (R. g.), 114. Désamidases, 114. Désassimilalion, 145 et suiv. Descartes, 396. Deschiens (R.), 348. Déshydratation, 197, 198, 243. Desmarres, xlix, li, lu, lui. — (action de la), 37. Desmognatlius fusca, 313. Desplas (B.), 5, 231. Dessiccation, 193, 213. — (action de la), 37. Déterminants, xx, xxi, 258. Deutoplasma, 29. DEVAUX (H.), 279. Dewitz (J.), 37, 93, 109, 176, 276. Dexter, 265. Dextrose, 164, 219. DHÉRÉ (Ch.), 121. Diacomma, 334. Diaptomus, 195. — gracUis, 322. Diaschise, 366. Diastases, 114. Dibotriocephalus latus, 322. Dictyosiphon, 97. Dîdinium nasutum, 107, 194, 301. DiELS (L.), 290. Diététique expérimentale, 154, 155. Différenciation, 51 et suiv., 65. Difflugia, 274. Diffusion, 13. Digestion, 167. Diglena catellina, 32. Dimorphisme, 286. DiMPKER (Anna Maria), 52. Dinophilus, 91. Dinucléotides, 118. Diphénol, 115. Diplococcus griseus, 216. Diplosîs, 321. Diptères, 224, 312. — cyclorhaphes, 322. Disaccharides, 119. Disjonction mendélienne, 237, 241. Dissymétrie, 110. Distribution géographique des êtres, 298, 33 et suiv. Distrophie osseuse, 337. DITTRICH (C), 128. Division cellulaire (théories de la), 422. — directe, 21. — indirecte, 18 et suiv., 27, 209. — (reproduction par), 44. Dixippus, 309. Docophorus, 322. DoDGE (Raymond), 391. DoFLEiN (Fr.), 334. Doigts, 73. Dolichoderus biluberculalus, 321. Dolicocéphalic, 275. DOLLEY (William L.), 229. DOLLO, 337. Dominance, xxill, xxv, 257, 263. Voir aussi Hérédité mendélienne. DONCASTER (L.), XXXVUI, 84, 89. DONISTHORPE, 335. Dopamélanine, 120. Dopaoxydase, 120, 121. Dorylinophilie, 316. DoUBT (Sarah L.), 211. Dreyer, 425. Driesch, 51. TABLE ANALYTIQUE. 449 OniPS (Dell;i\ 193. Di-oiterie, 108. Drosophila, xxxii, .Ti, x'i, «,s. lO'i, Wi. M7, 2.'i2, 201, 260, 2(51, 2(52. 2(>'i, iCf), 2(jf>. i(>7, 29", .«o:?, .Wi. Voii-îuissi Mcndt'-lismc. ampclopliila, \\i\. 20;5, 26'i. Voir .uissi Meiulrlisinc. h use kit, 259. inclimofiaslcr. 2I.>. 2(>2. 2(Vi. replela, 2(>2. inrilix, 2(Vî. DiutiOT (Edouard', 409. r)RUDE (Oscar), 2;5;5. DnzEWiNA (A.), 129. DOBOIS (R.\ 37, 179, 180. 197, 19H, 318. DUCHENNE DE BOILOGNE, 18?l. DlESBERG, 8. DVFnÉNOV (J.), 70. 196. DUFTON ( Do rotin . 166. Dulcinc, 11. DiiU'ilo, 2b». Diimontia filil'onnis, 'i7. DUNN (Grâce. A.), 47. DUNN (L. C), 242. nuPI-ER (A. W.), 47. . Ul PR.VT (G. L.}. 387. DCRAND (P.), 323. Oysphagie, 151. Dytique, 176. Dytiscus marginatu.'i, 7, 97. East (E. M.\ 284. 412. Eau faction de 1' , 69. — de mer, 3'i2. — distillée iaclion de l'i, 6. Kbner I.V.), 53. Kbullition (action de 1", 68. Kccrines (glandes', 173. hjcliidite, 3.38. Echinodermes, 88, 110. Voir aussi aux noms d'espèces. Echinodermes (parthénogenèse chez les), .37. Echinides (régénération chez les), 77. Evliinocactus, 318. Ecidiospores. Ub. ■ Ecologie, 290. Ecrevisse, 94. Voir aussi Aslaciis. — (pince de l'I, .'^58. Edixger, .381. Edwards (J. Graham\ 18. Effort, lfi4. Egret (M. T.), 160. Ehrlich (Félix), 114, 218. El MER, 335. Ejkmvnx. 145, 146, 150, 151, 153. 154. Elassogames, 336. Electricité (production d'i, 181. 182. Electriques (organes), 181, 1S2. Electro-hydrosols, 438. Électrolyse, 434, 4.35, 436. Electrolytes (action des), 12. 13. 'i8. Noir aussi Sels. Eli.'Ctrotonus, .357. Eledone moscliala, l'i3. Eléphant, 3.38. Elkving, .317, Elking, 42. l'année biologique, XXII. 1917. Elytres, 192. Email, 52, 53, 54. Emerita analoga, 402. Emkkson (Kalph Waldo), 412. Emerson, 257, 259, 261. Emotions, 191, .379, 384 et suiv. — (action des), 117. Emprostholonos, 224. Emulsiue, 118, 122. Emys blandingi, 332. Enclanea mexicana, 263, Endocrines (glandes), 168, 172. Endomixie, 34, 106. Endopluillum Euplwrbiae silvatirae, 45. — sempervivi, 45; Endolryptasc, 217, Energides, 62. — (rôle dans la parlhénogéncse), voir IlERLANT. Energie, 129, 388, .389, .390. — (production d'), 177 el, suiv. Enfant, 52, .394, Enjalran (L.), 383. Enkystement, 60, 107, 194. Enriquès, lx. Entcrococrus, 216. Enzymes, xi, 105, 179, 180, 252, 417, 218. — protéolytiques, 114. Eoplasme, 418. Epliedra altissima. 335. Epliialtes, 311. Ephydra f/raciUs, 346. Epicymalia aphthosae, 325. Epidémie foliaire, 229, Epinephelus striatus, 229, 230, 368. Epinoche, 142. Epiphyllum, 81. Epiphyse, 168. Epiphyties, 440. Episcia, 231. Epistatiques (facteurs), xxv. Epithéliales (cellules), 10uiv. — (corrélations), 377 et suiv. -* (généralités), 377 et suiv. Fontenelle, 363, FooT (Katharine), 267. Foraminifères, 426, 427. FOREES (A.), 184. Forçage des racines, 198, Formaldéhyde, 144, Forme, voir Thompson, Formique (acide), 57, 58, 121, FoR\EiiO (A.), 172. FosHEF. (A, M.). 368. Foucher (G.), 42. Fourmis, 315, .316, 401, 402. FRANZ (V.), 330, ]• RASER (\. C), 257. FRASER (C. F.), 411. Fraser, 150. Fi^uxinus excelsior. 59. FRAY (Walter W.). 161. « l'i'i;e-niarliii », 91, 92, 93. FREEMAN (G<-. Fruwirth (C), xvu. 305. Fucus, 112. Fuil (Hajinio), 122. FlLLER (E. W.). 121. Fumaria caprcolala. .')9. (»«. Fundulus, 12,15, 71. — hclcrorlitun. V. FlNK, 145, 150. 151, 152. Fuseau, 10,50. 6.i. Fusion des caractères (loi d<-). x\i (i.vjEWSKA (Ht-lt-na!, 27. GaLLARDO, 422. GALLAND, 325, Galletti (Henry R.). 357. Galles, XVI, 49, 57. 58, 59, 323. Gallinacés, 96. Galactose, 164. 219. Gale noire, 440. Galéruque de l'orme, 98. Galéruques, 440. Galilée, 420. Galippe (V.), XII, 318. Galton, XIX. 406. Galvanotropisme. 224. Gamburzew, 169. Gamétophytes, 47. Gamétogonie, 45. Gardner (N. L.), 339. Garnier (Marcel), 160. Garrey (Walter E.), 224. Gassman?» (Th."), 109. Gast (W.), XVI, 164. Gastrophile équin, 323. Gastropodes, 162, 186, 348. Gastrulation, 331. Gates (A. J.), 374. Gates (Frank E.), xiii, 178. Gates (R. R.), 297. Gaucherie, 109. Gautier, 319. Gayda (T.), 141. Gaz d'éclairage (action du), 211, Gebia major, 9U. Gecko, 368. Geddes, 85. Geilinger (H.), 218. Gelasimus, 326. . — pugnac, 77. (Jels, 418. Gemelli (A.), 379. Gemmation, 286. Gemmules, 37, 45, 61, 62. Génasthénie, 270. Gène (notion du), xiii, xxi, xwiv, xxxv, 237. Gênes, 270. Voir aussi Facteurs. Génétique, 297. Génitales (fonctions), 363, — (glandes), 171. Voir aussi Produits sexuels. Génotypes, 295, 297. Géocarple, 315. neoncmcrles agvicola. 3fi9. Géotropisme, xvi, 221, 222, 223. Gcranium Robcrtianum, "231. Gerber (C). 160. Gericke (II.), 144. Germant, 118. Germination, 48, 68, 69. Gernert (W. B.), 262. Gerontictis, 348. Gessner (Conrad), .'Î48. GIANNELLI (L.), 173. Giardia microli, 19. GiBBS, 423. GlESEXHAGEN (K.), XVI, 58. Gigantisme, .3.37. Ginkgoales, 335, 336, Gladiolus, 285. Glandes. Voir Sécrétion. — à sécrétion interne. Voir Endocrines. — sexuelles (régénération des), '77. — venimeuses, 7. Gley, 210. Globigerfnes, 427. Globules blancs, voir Leucocytes. — polaires, 50, — rouges, voir Hématies. Globuline, 15, 18, 116. Globulines, 169. Glucose, 114, 115, 204, 209. Gluten, 18. Glycérine, 164, 219. Glycochollique (acide), 132. Glycose, voir Glucose, Glycosuries, 175. — émotives, 175. Glycylglycine, 211. Gnétales, 335. Godard (A.), 312. GODLEWSKI, 63, 64. GÔTULIN (Gustav Fr.), xiv, 354, GOETSCH (Wilh.), 78. Goitre (hérédité du), 247. GOLDFARB (A. .T.), 33, 51. Goldfussîa, 231. Goldschmidt (Richard), 24, 36. 82, 86. 87. 89, 94, 95, 232. Goldsmith (M.), xviii, 63, 395, 405. Gonades, voir Produits sexuels, Gonionemus, 360. Gonium, 227, — sociale, 283. GONNERMA)\\ (Max). 122. GOODALE (II. D.). XVI. 83, 279. GoODSPEED (T. H.), 74, 258. Gorille, 338. GORING, 412. GORUP-DESAXEZ. 122. Gossypium hîrsutiun, 137. GOTTLIEB, 54. GouLD (Harley N.), 89. 90. Graber, 192. Gradation physiologique, Xli, \iii, 17, 72, 112. Grafe, 164. Graham, 439. Graines, 59, 199. Graisses, 28, 29, 119. Gramang, voir Plagiolepis longipcs. (iranil Lai- Salé (fauiif> du', 3?i6. 452 TABLE ANALYTIQUE. Grands hommes, 2^7. (îranuloblastes, 06. Grasnick (Walter), 209. Grasset (J.), xv, 432, Ui5, 434. Gras (acides), 119, 216. Gravier (Ch. J.), 316. Gravité, 420, 421. Greffe, 79 et suiv., 99, 100, 256. — hétéroplcurale, XI. — hétérotopique, 81. , — homopleurale, 81. — orlhotopique, 81. Gregory (Louise H.), 98. GREGORY (William K.l, 297. Gregory, 335. Grenouille, 64, 94, 95, 143, 178, 207. Voir aussi aux noms d'espèces. Griesbach, 411. Griffe, 112. GriffUhsia. 112. Griffes, 427. •Grijns, 145, 146. Grinnell (Joseph), 341. Gronroos, 332. G root, 166. Grossesse, 170, 171, 172. GkoSZ, 94. GROSZMAISN (Max p. E.), 374. Groves (James Frederick), 199. GRUBER (G. M.), i27. GRUSS (J.), 290. Guanidine, 163, 210. Guanine, 118, 189. Guanophores, 189. GUDERNATSCU (J. 1-.), Mil, 67, 169. GuÉMOT (D'), 401. (iUENTHER (Conrad), 305, .'ÎOft. (lUÉRIN (G.), 400. Guerre, 430, 431, 4.33. — (neurologie de), 407. — (troubles mentaux de la), 409, 411. GuEYLAKD (M""^ France , 142. GlIGNARD (L.)» 22. Gl!ILLEMI\OT 1^11.;, 415. GtiLLEBjiloND (A.), XII, 2, 9. 103. 130. GULLAAD, 345. Gunomys, 295. GlJTHRIE, 81. GUYÉNOT (Emile), xiii. 202, 214. Gymnastique, .390. Gymnospermes, 335. Gymnosporangium Irnnr.ltoidca, 2'i7. Gymnolus carapus, 182. Gynandromorphes (oiseaux), 84. (îyriaudromorphisme, 94. Gynecoïdes (fourmis), 33^i. IIAAS (A. \\. C), 144, .312. Haberlandt (G.), XVII, 229, 231, 352. Habitat (innuehce de 1"), 327. Habitude (loi d"), 416. Haeckel (Ernst), 330. Haecker (Val.), xiii, 240. llAOEDOORN (A. f:.\ 233, 295,. Hagedoorn (A. L.), 233, 295. IUgedookn, 253. IlAGEN, 144. JlAGiJE (Florence S.), 41. Hahn (de), 51. IlALDANE, 159. llaliplus, 98. Hallez, 32. IIALNAN (E. R.), 170. Hamburger (II. J.), 209. IIAMILTON (Clyde G.), 310. Hammett (Fred S.), 221- Hammond (J.), 170. IlANCE (Robert T.), 271, 278. IIanke (Arlhur), 131. Hansen (Albert A.), 281. Harder (R.), 47, 68. Hareng, 94, 314. IIargitt (Geo T.), 161. Harpa convidalis, 308. Harrison (Ross G.), 80. Harris (J. Arthur), 101, 272, 280, 281,308. Marris (F. J.), 201. Harrison, 267, 268. Hart (E. B.), 155. Hart, 91. Harting, 424. Hartley, 391. Hartmann (Max), 107. HARTMAN* (M""'), XI. IX, i.x, I.XIV.. Hartmann (Otto), 194, 195. Hartmann, 20. • Hartmannetla, 20. — '■ aquavum, 20. IlARMS (H.), 290. HartoG, 422. Harvey (EUiel Brown), 3, 181. Harvey (E. Newton), 179, 180. Hasselbring (H.), 126. IlATAl (.S.), 161. IIAUSMAN (Léon Auffustus), 290. Ilawaï (flore d'), 340. Heape, 171. HEDIN(S. G.), 116. IlÉGER, 280. IIegner (Robert AV.;. 31, 272. IIeidenhain, 174, 1S9. llEIDER, 44. IlEiKERTiNGER (Frauz). 304, 415. Heilbronn (A.), 131. Heinricher (E.), 47, 223. Heitz (F. s.), 344. Ileliantlius, 285. Hélicofurciue, 121. Héliconides, 327. Ilélicorubine, 121. Héliotropisme. 221, 223. 224. Iléliozoaires, 334. Ilelix pomatia, 275. Helmholtz, 383. — (théorie de). .369, 3 Ilr.topellîs, 321. Hématies, 25, 166, 1()8. Hématine, 110. Hématomes, 155. Héminiétaboliques (insectes), 98. Hémiplégies, 407. Hémochromogène. 121. Hémocyles, 192. Hémoglobine, 121, 166. llémolymplic, 24, 192. TABLE ANALYTIQUE. 4r)3 Ilémolysiiios, 100. Ilt'inophilie, X'i. 15,"). Héniosléalique (lissu), 192. llEJiDERSON, l.W. Hennec.uï, "i'i. IIENMNC. (E.), 324. Hen.mng (H.), 'lOl. Henze, 1'i3. Hépatopancrcas, !.'>. lleracleum Sphoudiliuin, 325. Hérédité, xiu, 21, 32, 232 el suiv., 349. Voir aussi la Revue générale .• 110. KÙSTER, XVI. KUTTER (Ilcinricli), 401. TABLE ANALYTIQUE. 455 K\UN ^Ilarahl}, 201. Kystes, .'i5. Kvsioïdo. S. Laboratoire (travail de), ii'iO. l-ABOUDi: (.1.% 113. labyrinthe, :««>. labyrintlie (méthode du), .508, 3i«). T.acrase, 116. l.tiiCrta si'rpa, 276. I.aeertofiilviiic, 180. la Chapelle-aiix-Saints (Homme de la), 338. [.actalbumine, 18. Lactée (sécrétion), 170, 171. Lactiiiues (microbes), 218. Lactose, 15, W4, 219, 221. Liifiuncutat^ia 7'acnmosa, 281. Lviiu) (J.), 393. Lait, 122, 152, 153, 221. Lakon (G.), xvii, 133, 315. LaMARCK, 238. Lamarckisme, 202, 238. Lamellibranches, 187, Laminaires, U. Laminarîa, l^tfi, 208. — Agardliii, 13. Lampyres, 178, 179. La\d, 290. LANDI, 319. LAXG (VVilh.), 291. Langage, 391, Uf^G.l Langages, 386. Langerhans (réseaux de), 7. LANGLE-v- (J, N.), 143. Lapins, 170, 176, 252, 253. Larger (R.), XIV, 336. Larus, 3^6. Larves géantes, 51. Lasiocampa alpîna, 307. — catalaunica, 307. — callunac, 307. — lapponica, 307. — quercus, 307. — sicula, 307. Lasiiis iiîger, 335. Latière (H.), 440. Latents (caractères), \xiv. Lalrunculia, 67. Laure^s (Ilenryl, 80, 190. Laurent (Ph.), xiii, 179. Laurent (O.), 72. Lauterborx, 195. La Valette St-George, ^U, Laveran, 8. Lawrence (John V.l, 280, 281. LÉCAILLON (A.). 36. 42, 43, 272, 278, 440. Lecanium viridr, 321. Leclèue (A.), 393. Lecomte de Noûy (M. P.), xLix, Li et suiv., Lvii, Lx, i,vxi et suiv., 56. Le Dantec (Félix), 416, 418. Leduc, 197, 422. Legrand (Louis), 414. Lehmann (Ernst), 23'i. Lehmann, 422. Lemna, 149. — minor, \vi, l'i8. I.ICMPEN (Adolfi, 280. LENZ (Kr.), 305, 315, 328, 331, Léonard de Vinci, 363. I.KPESCIIKINE, 199. I.cpidium sativum, 48, 208. Lépidoptères, 88, 94, 99, 196, 267, 306. — (dessins des ailes des), 33.5. Lepine (Jean), 409. LÉPINE (R.), 118. I.cpomis kumilis, 207. I.epfinotarsa dccemlineata, 243. — osallatus, 207. I.eplodaclylus, 112. I.eptogenijs, .3.%. l.eplom;p'mex, 334. I.epiis varronis, 280. Leriche (R.), 200. I.emœenicus sardinie, 219. LESAGE (Pierre), 48, 420. Lestes, 144, Letellier (A.), XVII, 316. Létharsie, .•?87. Leuciues, 218. Leucocytes, 25, 115, 168. — polynucléaires, 166, 200. Lcucocytose, 159, 215. Leiicosttcte, 341. LEVENE (P. A.), 118, 416. LEV1 (G.), 19, 105, 354. Lévulose, 164, 219. Levure de bière, 152. Levures, 6, 113, 114, 147, 164, 217, 218. Lewis (MargarelReed), 106. Lewis (Warren H.), 106. Lewis, 26. LEWIS (Thomas), 133. Lcydig (cellules de), 7. L'Hermitte (J.), 314. Liaison des caractères, xxix et suiv., 257, 259, 264, 265. J.ibellula, 144. Libre arbitre, 430, 431, 432, 433. Lichens, 316, 317. LlDFORS, .31. Lieben, 189. LIESEGANG, 193, 425. LIGNIER (O.), 335. Ligne latérale, 371, 372. LILLIE (Franck R.), 62, 83, 91, 93. LILLIE (Ralph S.), 14, 39, 40, 63, 422, 434. Umax, 143. — maximus, 329. Lîmnœa limosa, 208. Limosphère, 26. Linaria, 110. LlNDH^RD (J.1, 183. Lindstrom (E. W.l, 257. Linkage, voir Liaison des caractères. LiNOSSiER (G.), 11, 199. Linot, 347. LlNSBAUEK (K.), 48. fJnbunum, 178. Lipase, 115. Lipochrome (pigment), 188, 189, 192. Lipochromophores, 188. Lipoïdase, 115. Lipoïdes, 14, 29, 109, 151,171, 206, 417. Lipoïdolytiques (substances), 142. 456 TABLE ANALYTIQUE. Lipolyse, 205. Lipophores, 188, 189. LiPSCHiiTz (Alexander), 93. Lisi (DE), 363. Lissocarcinus orbîcularis, 309. Ltttle (C. C), 256, 259. Liviugston, l'i9. Lloyd (Francis B.), 308. Lobe vitellogène, 195. Locomnlion, 187, 188. Localisation chromogène, 30(>. Localisations, 363 et suiv. — germinale.s, &\. 65. LoElt (,!.), XI. XVI, 12, 13, \U. 33, .38, 41, 63, 72. 75, 104, 21'l, 222, 223, 224, 229, 242, 276, 357, 395, 396. LOEB (Léo), Li, 48. 155, 171, 172. LOiiNER (Leopold), 162. LOEPEK (M.), 221. LOHM.VNN, 160, 273. Loi biogénétique, 330. Loligo, 360. LOMBROSO, 412. Lomechusa, 335. LomechuRines, ,335. Longévité, 42. LoNGLEY (W. H.), XIV, 292, 326, 327. LONGO (B.), 59. Lorraine (oiseaux de), 347. LoRTAT- Jacob. 379. LOTSY (J. p.), XVIK 283, 284, 296. Love (II.), 257. LowE (John N.), 190. LUBIMENKO, 12. LuBOScn (W.), 30. 331. Lucas (Jean), 184. Lucas (Reith), 358, 359. LUCE (Aniy), 382. LUCIAiSI, 365. Luciférase, 180. Luciférine, 179, 180. Luciola sinensis, 310. LUCKS (R.), 74. LUDWIG, 174. LuLL (Richard Swann), 419. Lumbricides, 347. Lumbricus, 143, 227. — terrestris, 77. Lumière (action de la), 15, l>8, 190, 191, 200, 212, 213. Voir aussi Photo- etlléliolropisme. Lumière colorée, 200, 201. — colorée (action de la), 192, 227, 228. — (perception de la), 229. — (production de), 178 et suiv., 180, 310. Lumière, lui, liv. Lumineux (Insectes), 178, 179,' 314. LUND (E. J.), 60. LUSK (Graliam), 185. Lutéine, 188. Lutte pour l'existence, 302, 43'i. LLT7, (\une M.), 102. LuTZ (Hildegard), 15. LUTZ (L.), 282. LUTZ(Wilh.), 121. Luzerne, voir Mcdicayu. Lxjcia hîrlaria, 267, 26«. — hybr. Ifucnii, 267. — hybr. Pilzii, 267. Lycia pomonaria. 26". 26s. Lychim barbarum, 12. Lycopcrsicum, 58, 264. Lyeopine, 12. Lyimmtria bordigalcnsis, 307. — dlspar, 87, 94, 95, 307 — dispa7nna, 307. — disparoïdcs, 307. fiimida, .307. — japonica, 95. .. — major, 307. — iunbi'osa, .307. Lymphatiques (vaisseaux), 167. Lymphe, 167 et suiv. Lymphocytes, 106. 1/ïNCii (V.), 434. LYON (M. W.), 197, 215, 230. Lylta vesicatorid, 304. Macacus rhésus, 365. Macallcm, 424. Maccai.im. 149. Mac Caugiiev (Vaughan). 340. Mac Collum iM. \\ .;. 155. Mac Cracke>, 242. Macii, 423. Maciiida (Jiro). 26. Macdonald (J. S.), 134. Mac Dolgal (D. T.), 55, 134. Mac Dougal (D. K.\ 418. Mac Dougal, 42. MacDowall(S. a.), 414. MacDowell (E. C), 207, 234, 246, 251, 261. Mackeridge (Florence A.), xiii, xvi. 147. Mac Nider (W. de B.), 159. Macronotales (fourmis), .33'i. Macrophyllinées, 335, 336. Macrorhinus angnstirostris. 313. Mactra, 38. Maestrim (I).), 160. Magendie, 153. Magma (stade du), 27. Magnésium (action du), 69, 230. Magnus, 366. Maianlhemum, 29M. Maïdismc, 15'i. Maigre, 404. Maïs, 145, 146, 15'i, 155, 257, 261, 263, .328. Malan (David Kdwardu 267. Mâles (disparition des), 42. Mallophages. 322. Maltase, 114. Maltose, 114, 164, 219. Mammaire (glande), 170. Mammifères, 52, 112, 151, 197, 29S, 311. Voir aussi aux noi3is d'espèces. Mammifères (couleur des), 251 et suiv. Manatus, .3.'?3. Manganèse (action . MvTEEli :V.\ 375. Mallliiûla, KW. MUDSLEV II.'. 377. M virer {{■:'. 168. Maximofk (A.\ 106. Maxwell. 22'i. MAY m. G.\ 2.Vi, 304. MUBROOK (A. C). 326. Mayer (.Alfred Goldsborough\ 102. 104, 342. 356. 360. Mayer Paul. I()2. 167. Me Cle>don (.1. F. , 144. 197.342,361. Me COLLi M. l'j.'i. Me CoRD Carey Prati . 191. Me INTOSH, U^a. Me Nair (A. D.), 68. Me NaIR (James li. . 119. MC Neile (Lylc G. . 221. Mead (Harold Tupix-i), 402. Mèclie blanche (hérédité d'une), 2'i8. Medicago arabica, 68. — falcata, 26.S. — getuin, 263. — saliva, 26.'>. Medrigeceam, 118. Meek (A.), 314. 343. MÉnELY (V.), .31.1. Meige, .SSl. Meighax (John S.\ 210. Meijère (de), 280. Mélanines, 189. Melandrium, ori. Mélanophores, 188. 189, 190, 191. Mellinus arvenxis, 'i02. Membrane cellulaire, 6, 13, 16. Voir aussi Per- méabilité. — de fécondation. 38, ?iO, /il. Membranes ondulantes, ^23. Membres (transplantation des), 80. Mémoire, 36'i, .'Î92 et suiv., Mb. < Menace » (glandes de). 176. MENDEL, XX. XXIII. \XIV. XXXIX, XL, 152, 237, 238, 2'i0, 270. Mexdel (Lafayette B.\ 102. Mendélieune (hérédité), 2'i9 et suiv. — (théorie), 2'i9. Mendélienne-s (études), 297, 298. Mendéliens (caractères), 237, 241. Mendélisnie, xiii, 202, 2'i2. Voir aussi la Revue générale de la question, xix et suiv. Méningite, 128. Meningocorcus, 128. Alenstruel (cycle), 172. Merk, 25. Mehker (Krusn, 110. Merle, 3'i7. Mermis. 335. Mérogonio, 63. Mesnil (F.), 8. 286, 323. Mésolhoriuni. 209. MésonotaU's (fourmis), ,339. Métabolisme, 63, 72, 105, 106, 112. Voir aussi Nutrition. Métachromasie, 12. Métachromatine, xv, 11. Métachromaliqucs (corpuscules), 1, 6, 11. Métagénèse, -'i39. Métamorphose, 66, 67, 72, 97 et suiv., 162, 163, 169, 191, 363, 36'i. Métaux (action des), 69. Metchmkoff, 162, .301. Méthylène (bleu d(t), 93. Metopidia lepadella, 32. Metridium, 360, 361. — marginalum, .362. Metz (C. W.), 261. Meves (Fr.), XII, XIII, 24, 237, 240. Meyer (Arthur), 3, 135. Meyere (J. c;. de), 335. Meyerhof (Otlo), 15. Micelles, 212, 438, 439. MlCHAELSE^f (W.), 347. Michel-Angf, 363. MlCHEL-DlUAND (E.), 119. Microbes, 213 et suiv., 318, 319. Microbiose, xii, 318, 319. Micrococcus candîdus, 216. Micromérisme, vxi. Micromoiias progredinns, 421. Micronotale.s (fourmis), .334. Microphyllinées, 335, 3.36. Microsiphum destrxictor, 98. Microzymas, 318, 319. MIEHE (Hugo), XVII, 318. MlESCHER, 33. 321, .344, .345. Migrations, 343, 347, 348, 349. . Mildiou, 440. Milieu (innuencc du , xxxiii, 2.38, 239, 341. Milieu social (action du), 396, 431. MILLER (J. E.), 73. MlLLET-HORSI.\, 269. Mimosa spegazziniî, 231. Mimétisme, 302, 305, 309, 316, 327. Voir aussi (loloration protectrice. Mi\eHiN, 425. Miner, 412. Minéraux (acides), 216. MiNKOWSKY (M.), 365. Mirabilis albomaculala, 292. — jdlapa, XXXVIII, 242. MlRALLIÉ, .381. MiRAXDE (Marcell, 121. MixenELL (P. Chalmers;, xv, 430,433, 434. Milochondries, Xii, 7, 8, 9, 15, 26, 28, 29, 31, 50, 64, 65, 130. 318, 320, 424. Mitose, voir Division indirecte. 458 TABLE ANALYTIQUE. Mnium spinosum, 110. MocDe épinîère, 163. \k)elle, ^07. MOENKENHAUS, 9, 72. Moindre effort (loi du), 'i2.'). Moineaux, .'SOS, 321. Moisissures, 218. MOLISH (Hans). 110, 198, 231. MOLLIARD, XVI, 9, 69. Mollusques, 197. Monadosporia (type), S.Vl. MONAKOW (C. V.), 366, 385. Monasters. 18, .'8. Monohybrides, 300. MonoDiorium rubriceps, 33îi. — subaplerum,?)^'\. Mononchus, 95. Slononucléose, 215. Mononucléotides, 118. Monoplégies, 407. Monotropa uniflora, H. Mont Saint-Michel, 345. MONTAGMNI (M.), XIII, 154. Monstres doubles, 71. MONTLORI (A.), 182. MoORE (A. R.), 359. MoDRE (Cari R.), 33. MOORE (C. W.), XV, 34. MOORE (H. T.), 379. MoORE, 2.'57. , MORAT, 381, 382. MOREAU (F.), 6, 12, 45, 186, 281, 325. MoREAU (M"""), 6, 45, 325. Morgan (C. Lloyd), 384. MORGAN (J. J. B.), 384. AIORGULis (Sergius), W, 121. Morgan (Th.), xiii, xx, xi, xxv, xxviii, xl, XLIII, XLV, 44, 63, 197, 237, 260, 265, 297. 414. Morphine (action de la), 190. 191, 218. îMorpho genèses terminales, .330. Morphologie générale, 108 et suiv. Morris (Margaret), 41. Morris, 164. Mort, 103 et suiv,, 144, 183, 416. Mosaïque, 65. jMoullin (C. Mansell), 57. MOURIQLAND (G.), XllI, 160, 154. Moutons de race boukhariennc, voir Moutons — stéatoures. Moutons de Rambouillet, 268. — Southdown, 2'i8. — stéatoures, 268. Mouvement brownien, 137, 212, 423. Mouvements, 1.39. 177, 178, 181, 183 et suiv., 362, 38/» et suiv. — synchrones, 403. Mrazek, •S.'ÎS. Mucor mucedo, 282. Mucorinées, 281. Mues, 97, 98, 195. MULLER (Hermann .T.;, 234, 265. ,^IUNCE¥ (Elizabethj, 248. MU\K, .365. !\rUNSTEi»BERG, 380. Muraenii Uekna, 211, 212. 213, 220. Murex, 162. Muridcs, 314. Mus olexondriitus. 295. — dccumamis, 183. — norvcgicus, 295. — 7'atlus, 183. 295, 296. — teclorum, 295. Musa Eusete, 164. Muscle. 143. — sexuel. 173. Muscles. 116, 117. 126, 1.32, 181, 182, 184, 185. 18<), 210. 224, 331, .332. — lisses, 191. Musculaire (atrophie), 143. — (contraction), 127. — (ryilime), 184. Musculaires lisses (cellules), 106. Musique, .399. Mustelus, 167. Mutantes (races , 261. 262. Mutation, xvii, 296. 297 et suiv., 303. — oscillante, 251, 256. >rutations, 259, 261. — somali(iues, .308. Mycelozoaires, 3.34. Mycodermes, 113. Mycoplasma, 324. Mycorrhizes. 325. Myerson (A.), 412. Mynïdes (éléments), 169. Myrmeeia, .'134. Myrmécophilie, 315, 316. Mytiliculture, 314. Mflliliix, 64, 240. Myxine, H. Nachtsheim (H.), 249. Naef (Adolf), 330. Nageoires, 187. Nageotte (J.), 79, 80. Nanisme, 281, 337. Narcose, 206. Narcotiques (substances), 15, 163. yasonia brevîcornis, 401. ^atu■a, 162. NAUDIN, XX, XXXIX. NaiMann (Ernst), 185. Nauplius, 224. Néandeilhal (homme de), 3.38. Nebenkein, 24, 26.31. Nectaires. 137. Nectar, 176. Nègres, 173. Négril, 4,40. NEILL (A. J.;, 116, 126. Nématodes, 17, 88, 160, 346. Nemoscolus Laurae, 404. Nppkelis vnlgaris, 52. Nephrolcpis biserrata, xvi, 58. Neppek (II.), 379. Ncreis fucata, 61. Nerf (greffe du), "'% 80. Nerfs, 151, 354,355 et suiv., 407. 408. Nerveuse (conduction), xiv, 354, 355,356,361. Neurones, .364, 365. Névroses, .388. Nevvai.i. \('.. I'. , 375. Newi.avd {C. i;ingham), ,375. Newmwx h. II.) xiii, 72, 178. TABLE ANALYTIQUE. 4r.9 Newlou, 363. McE (L. B.). 245. Nice (MarK.MoRSi;). 406. NlCOLLE (M.), 214. MCHOLSON (.T. W.), 67. Nicotiaiui, 285. — angustifoHa.2bS. — ralyciua, 258, 28^1. ^ /acri'd (((, 283, 284. — macrophylla, 258. sylnslris. 258. — Tabacum, 258, 283, 284. Nicotine (aitiOQ de lii , 158,160, 190, 191, 207. Zl-». Nidification, 2'7. NiE\BURG (Wilh.), 317. mgella, 329. NILSSON (H.). \»ii. 299,300. Nilsson-Ehle, 251. 288. JS'îi^nus menapon, 322. NiTSCHKE, 290. Noctiluque, 181. NOLF (P.), 213. Non-disjonction des chromosomes, x\xviii. 88. NORDHAUSEN, 229. Nourriture (inlluence de la), lOi. Northrop (.1. H.), 104. Mostoc, 317. — puncli forme, 68. Nostocacées, 6, 68. Nouvelle-Zélande, 350. — (flore de la), 342. Noyau, xv, 7, 9 et suiv., 27, 59, 209. — (rôle du), 14, 19. — vilellin, 29. Noyaux à pantosome, 19. — diplotènes, 27. — leptotèues, 27. — pachylènes, 27, 28. Nucléaire (réorganisation), 194. Nucléinase, 118. Nucléinate de soude (action du), 208. Nucléique (acide, 118, 417. Nucléole, XV, 7, 10, 28. 29. — noyau, 194. Nucléoles nucléiniens, 28. — plasnialiques, 28. Nucléoprotéines, 169, 205. Nudibranches, 306. NrSBAt M-HlLAROWICZ (JOzef), XII, 7, 77. Nutrition, 141 et suiv. Ochotona schistîceps, 341. — laylori. Ocymyrmc.c, 334. Ocypoda, 326. Odaki, 150, 151. Odeurs, 370. Odontoblastes, 5. Odonlomachus lioslus, 334. OEcanthus niveus, 178. OEcologie, 310 et suiv. Œdème, 141. CEhler, xm. ^nocytes, 192. œil, 366. (»>;il développement di' Y), 111. — greffe de 1), 80. fflùiothi'va, will, 102, 265, 283, 303. Incnnis, 271, 274, 284, 299. l/hmdîna, .301. — lire vis lit il, 299. — Cockerelli, 284. — franciscana, 299. (jrandiflora, 298. — (/(ludcns, 28'i. — (Jigas, 289, 299, 300. Hookcri, 284. — Lamarckinwi , 102, 258, 266, 2S'i. 298, 299, 300, 301. — lamarckiana-yigas, 102. — lata. 298. — muricata, 284. — nanella, 258, 300. — rubricatyx, 258. — î-ubrinervis, 284, 300. — acinlillans, 298. — slenomeres-gigas, 102. suaveoleus, 284, 30O. — velans, 284. — velutina, 301. OEstrus, 171. OEuf, XII, 18, 62. Voir aussi Produits sexuels — (anomalies de 1'), 74. — (centrifugation de 1'), 197. — (forme de 1'), 428. — (isotropie de l'j, 32. Ofner, 391. Oïdium, 128. — lactis, 11, 218. Oiseaux, 298, 303, 312, 400. Voir aussi aux noms d'espèces. — côtiers, 348. — (cris et chant des), 399. — (œil des), 366. — ■ (sexe chez les), 84, 86. Okenia liypogaett, 315. Olax, 326. Oléatc de soude, 212. Oléique (acide), 216. Oléocyste, 161. Olfaction, 401. Oligochètes, 76, 307. Oligotrophophiles (organismes], 143. Oliver, 25. Olmsted (J. M. D.), 141, 187. Oltmanns (Friedr.), xvi, 225. Omophron, 98, Ongle, 112. Ontogenèse, xii, 46 et suiv. — (facteurs de l'ï, 61 et sui>. OnycliomyrmeXj 334. Oocytes, 27. Oogonies, 23. Oppenheim (R.), 379, 411. Opistobranches, 308, 334. ' Opuntia. 55, 81, 329. Orang, 11. Orbulines, 427. Oreille, 369, 370. « Organes à fossettes », 372. Organes des sens, 7, 366 et suiv. — (physiologie des), 367 et suiv. — (structure des), 366. 460 TABLE ANALYTIQUE. OvSf, lôh, 263, Orsano-formatricos (substances, 22.">. Orientation, 229. Oriza saliva, 2ô9. Ornithorliynque, 3:$8. Orphelins, fi07. Orliiagoriscus mol a, 1M7. Orthogénèse, 277 et suiv. Orthoptères, 25. Ortie, 277. Osazone, lô^i. OSBORN (Henry FairficUr, 275, 418. OSBORN, 152. OSBORNE (Th. B.), 102. Osmose, 141 et suiv., 181, 197. Voir aussi Per- méabilité. Osmotique (pression), 9, IZ, 23, 31, 141 et suiv., 194, 199, 280. Osléomalacie, 131. OSTERHOtJT (W. .1. V. , \v, 7, 14. 16. Ostracodes, 88. OSTWALD, 417, Ossification, 66. Othiorhynchvs sulcalusi, 43. Otocyste, 370. Olus asio, 298. Oursin, 63, 64, 65. Voir aussi aux noms d'cs pèccs. — (œuf d'), .33. Oursins hybrides, 242. — (forme des), Ï28. Ovaires hypotypiques, 171, 172. — (transplantation d'), 81. Ovalbumine, 13, 18, 203. OVERTO\, 16, 357. Ovogénèse, 7, 27 et suiv., 193. Oxalique (acide), 219. O.VNER (Mieczyslaw), 77. Oxydations, 14, 37, 181. Oxygène, 143, 144, 181, 190, 209, 222, 230. Oxxjurls ambigua, 240. Paai., 222. Pacidque (Océan), .342. 3'i8, 349. Paillot (A.), 440. Pagurus, 360. Pain, 143, 147, 133. Paimer (Theophilus S.), 18, 260. Paléontologie, 297. Palladium colloïdal, 438. Palm (Bj.), xv, 30. Palmitique (acide), 119, 210. Paludisme, 323. Panachées (plantes), 193. Panachure, 230, 251, 232, 233, 234, 256. Pancréas, 159. 173. Pandorinn, 227. l'angènes, 274. l'angiuin edulc, 121. Panorpides, 333. Papanicolaou (Georg N.), 24, 139, 172, 243. Papavéracécs, 298. Papilio Hector, 310. — machaon, 328. Memnon, 84. — polijtcs, 84. •Papilles à fissure », 372. Papillons, 200, 201. Voir aussi aux noms d'es- pèces. — (coloration des), 327, 328. — crépusculaires, 200. — diurnes. 200. — (sexe cliez les), 86, 87. — (variation des), 17. Pappemieimer, 169. Papulospora, 47. Parabasal (corps', xii. S, 21. Parabine, 211. Paracoindosomo)isis. 30. 37. 88. — floridanus. 88. Parker (G. 11. i. 187. 188. 189, 198, 359, 361, 362, 368, 371. Paralyseurs (Hyménoptères), 402, 403. Paralysie, 131. Paramécies, 103, 161, 202. Paramccium. 274, 278. — aurriia, 34, 106. Paranomoponv, 334. ' Paraphyses, 47. Parasitisme, 45, 318 el suiv., 3^*4, 345. Parathyroïdectomie, 170. Parnvolutine, 8. Parenté, 2,35. Parhormones, 210. Paris, 60. Parotide (glande), 220. Parthénogénisants (agents), .37. Parthénogenèse, xu, xv, 34. .36 et suiv., 63, 64. 87, 193, 197, 249. — expérimentale, 34, 37 et suiv., 64, 88. -♦ générative, 249. héréditaire, 41. naturelle, 41 et suiv. — soniatique, 249. Partliénogénélique (œufs), 37. Particules représentatives, Xxi, 65. Partula, 348, 349. — Clara, 349. — hyalina. 349. — nodosa, .349. — otahcilana, 349. Pasouer (Adolf), 188, 333, 343. Passalus rornulus, 31. Pasteur, 219. Patten (Bradley M.), 228. Paton, 345. PATOlilLLARD (N. I, 74. Patterson (J, T.), 30. 31, 37, 88. Patterson (W. m.), 373. Paui.V (Herni.\ 117. PaV ILLARD (.1.), 273, 340. PavlOW, .394, .393. .396, 403. Peairs (A. AI.), 403. Pearl (Raymond), 101, 235, 246, 292, 303, 306. Peau, ,368, 369, 371. Peckuam, 404. Pectoraux (muscles), 185. Peddie, 422. Pcdiciilaris l'ulgaris. 326. Peigne, 366. Pcircskia, Si, 318. Pclagorliijnclius marinus, 273. Pclargonium zonalc, xxxviii, 229. TABIJ'] ANALYTIQUE. 401 Pellapre, IS'i. PELLEW, 263, 267. Pehnujxa Carotinnisis, is. Pcllidea aplithosa, 32r>. Pellig<"racées, 6. Peneau (J.\ 440. Pénicillium glaucuiv. 2is, 2>>2. Pentapoptides, 118. Pepsine, 114. Poplides, 117, 211. Peplone, 20'i. Peptones, 218. Percnosome, 27. Pcrenoplis, 427. PÉREZ, 97. Péricardiales (cellules). 192. Peridinium inirutscutum, .'Vdi. Pcriophtabnux, 308. Pcrisorcxis obscurus, Mil. Perméabilité, xi, xv. 1, 'i, ;i. i:'>. l'i, 16, . 62, 142, 422, 437. Pcvomyscus Icucopsus novcbovaccnsis, — maniculatus, 238. 239, 240 — gambeli. 239, 255. — rubidvs, 239, 255. — sonoricmis, 255. Peronospora, 165. Péronosporées, 326. Peroxydases, 126. Peroxyde de niangauèse, 126. Perrier (Edmond), 83, 307. Perriraz (J.), 200. Pertusaria, 317. Pesanteur (action de la). 198. — (perception de lu . .'W3. Peterson (,I.), 179, 398. Petit (L. aine), 400. Pctromyzon, 294. — ^ fluviatîlis. 345. Pctrosclinum sativum, 315. Petrovitch, lxix. Pezard (A.), 96. Pfeffer, 143, 194. Phacus, 227. Phaeophores, 189. Phagocytose, 33, 128, 231. Phalangette, 112. Phalangides, 178. Plialangium, 94. Phallusia-, 240. Pliaseolus tunatus, 121. — vulgaris, 30. Phasmides, 88, 309. Phénol (action du), .'6'i. Phénylalaninc, 201. Philadelplms coronarius, 198. Philippe (Jean), 390. 411. PhHodi7ia roseola. 19.''>. PinsALix (Marie), 219. 220. Phlaeotrachéides, 326. Phlobaphèncs, 177. Pholiola adiposa, 49. — fJammans, 49. — squarrosa, 49. ■ Phosphate niouocalcique, 204. — trisodique, 204'. Phosphorique (acide), 171. Phospho-tungbtique (fraction), 149, 150. Ul. , 306. PtiDtinus, 179, 1(S0. — pyralis, 314. Photogéninc. 179, 180. Photolaciisnie, voir Phototropisme. Photo! ropisnio. \vi, 189, 201. 222, 223 cl suiv., .•i68. Photophéliue. 179. Pholosyiilhèse, 105. Plioturix, 17«, 179. — pcnsylvanica. 314. Phnjgmainbia l'uligùtosa, 89. Phragmoplaste, 10. Plirynosoma modeslum, ^All. Phy'uium, 309. — pulchri/'olium, 276, 309, 310. Phyllobinm spliagnicnla,6. Pliyllosiplum aslcriformc, 324. Phyllotaxie, 427, 428. Phytlo.rera, 63, 84, 89. Phylogénèse, 290. — (durée de la\ 330. Phylogénie, 45, 97, 174, 330 et suiv. Physa pyrina, 404. Physiologie générale, 124 et suiv. Physostomym, 322. Phytophlora, 326. Phytoplancton, .343. Phytostérine, 119. Picea mariana, 281. Picrotoxiue (action de la\ 190, 364. Pictet (Arnold), 99. 193, 196, 306. Pied fourchu, 74. Piérides, 327. PieiHs brassica-, 192, 305, .307. — metra, .307. — viaurilanica, 307. — rapœ, 307. — woUastoni, .307. PiÉRON (Henry), 356. Pigeon, 150, 151. Pigeons, 85, 145, 152, 154. Pigmentation, loi. Pigments, ix, 2, 120. 132, 140, 142, 188 et suiv. • 251. — niélaniques, 120. — icspiratoires, 121. PIGORIM (L.), 314. Pileuse (couverture), 331. Pin maritime, 70, 196. Pinéal (œil), 191. Pinéale (glande), 191. Pingouin, 338. PINTNER (R.), 407. Piophila casei, 260. Pipéridino, 218. Pipit des prés, .347. Pitt, .363. Pituitaire (glande), voir Hypophyse. Placenta, 1.55, 221. Plaetzer (Hilda). xvi, 165, Plagiolepis longipe.s, 320, .32I. Plaies, XL et suiv., .56, 200, 216. Planaires, 1.39. Planaria maculata, 361. Plaaorbe, 15. « Plantes osmitiques », 197. Plaquettes vitelliues, 29. Plasmodes, 51, 52. 462 TABLE ANALYTIQUE. Plasmosomes, 7. Plastides, li2U. Plasiochondries, 240. Plastosomes, 7, 240. Plastosomienne (théorie), xii, 240, Plate (L.), 276, 293. 308. Plateau, 176. Platystemon, 298. Platystigma, 298. Plérocercoïde, 322. Pleurobranchœa, 162. Pleurodeles, 112. Pleuronectes, 187. Pleurothotonos, 224. PLOCQ (E.), 347, 376. Plomb (action du), 69. Plolgh (Harold H.), 26, 264, 265. Plumes, 122. Plymouth Rock, 84. Pœcilogonie, 287. Poils absorbants, 208. I*ois, 69. Poisons (action des), ."564. Poisson-chat, voir Amiurus nefrit/osKj:. Poissons, 74, 111, 112, 189, 206, 322. Voir ;iu>^i aux noms d'espèces. — (audition des), 308. — (coloration des), 326. — (distribution des), 344. — (forme des), 4.30. — (migrations des), 343. — (mortalité des), 312. Pi.larite, 17, 32. — axiale, 75. POLICARD (A,), 5, 200, 231. PoUcn, 269, 424. — amylifère, 31. l'OLLITZER (R.), 182. l'olyarthra platyplera, 32. Polydactylie, 73, 74, 241. Polycmbryonie, 59. 84, 88. Polyeryus rufescens, 334. Polygonum, 122. Polyhybridisme, 241. Polymasligines, 21. Polymérie, 240, 241. Polymérisation, 112. Polymorphisme métagénique, 97 et suiv. Polynévrite, 145,146, 151. Polynoc, 316. — Freudenbergi, 309. Polynucléose, 215. Polypcptides, 118. Polyspermie, 62. l'olyspermiques (embryons), 63. Polystiéliués, 45. l'olylriclium juniperinum, xv, 26. Polytrophophiles (organismes), 143. PONCIUS (vicomte de), 347. Ponts intercellulaires, 7. POPl'ELBAUM, 95. Populus, 198. Porc, 256. I l'orphyrophores, 189. l'ouTER (Lclia T.), 31, 37. l'oKTiKU (Paul), XII, 142. 144, 320. l'osi branchial (corps), 108. l'iilamophilcs, 345. Potassium, 133. — (action du), 69, 209, 358. — (sels de), 190. Potentialités, 65. POTTIEK (J.), 110. Poule, 101. — (production d'œufschez la), 279,280. Poulet, 74, 185. Poulets, 246. — (croisement des). 269. Poulpe (réactions du), 405. Poumon, 122. POYARKOFF (E.), 15, 98. Praxkerd (T. L.), 223. Préémail, 53. Préformistes (doctrines), 50. Prèles, 165. Préluciférinc, 181. Prenant, 8. Présence ou absence (théorie de), xii, \xi\. 237. 259, 270. Primates, 11. Pritchard, 308. Pi'oammocctes, 294. Proboscidea, 333. Procercoïde (larve), 322. Produits sexuels, 22 et suiv., 61, 169. — — (maturationdes), xx,30etsuiv. — — (origine embryogéniqae des), 23 et suiv. ~ (structure des prodmts mûrs), 31 ei suiv. Pro-(Estrum, 171. Prognathisme, 338. Progrès, 432. Promitosé, 19. Prorliynchus applanatus, 368. Protandrie, voir Prolérandrie- Prolase, 418. Protéines, 18,185. Protéolyse, 166, 205, 217, 218. Protérandrie, 95. Protérogynie, 95. Proteus vutgaris, 301. Protoplasme, 55, — (structure du), 5. — supérieur, 8. Protorhabde, 67. Protozoaires, 10, 290, 3,'.3, .334. Proivatekia, 21. Prunus ccrasifera, 49. — pumila, 49. — Laurocerasus, 121. Prussique (acide), 15, PuziBRAM(Hans), 44, 55. 77, 78. Przibram (Karl), 137, 183. Pspudo-anaérobies, 218. Pseudobranchie, 168. l'seudococcus cyotonis, 321. Pseudo-grossesse, 170, 171. Pseudogynes (fourmis), 335. Pseudohermaphrodilisme, 86. Pseudopodes, 333. — (formation des), 17, 18, 19. Pseudospermies, 25. Psychologie aniinale, 395, 598 e* suiv., 43S. — anormale, 407 et suiv. infantile, 400 et suiv. TABLE ANALYTIQUE. 4f)3 3117 P>\cliologit' coiiii)arcc, 39.') cl suiv. — de la façon d'agir (behavioi\ 398. slrucluiale, 397. l'sychonévroses. 'Ml. 388. l'sychides, 88. l'iéridosporinos, 33.'». l'ieris aquilitux, 122. ir>.>. l'teroclimi patimi. 19,'>. PliMOpodcs, .308, 328. l'tirotrarhea, 162. Pucerons, 178. 31»). iniliuonés, 95. 307. PUNNETT, .327. Pupille ^dilatation de la), 3(>:>. Pi TTEU (,Augu,>it). 143. Pyridinc, 218. Pyrocatéchiue. 115. l'ijlhon moluinis. 310. QUAGLIARIELLO (Y.). 137. (^)iiinine, 218. — (action de lai, 190. Kabaid (E.). Mil. \v, 23(1. 257, 295, 314, 402, 403. 431. 432. Kmjep. (Oian L.l. 207. Rabique (virus . 160. Rabl (C). 111. Races, 173. — géographiques, 306. — humaines, 431. Racine, 128, 223. 273. Radium (action du), 70, 209. P.afliuose, 16i. Rage (hérédité de la), 2^8. Raie, 212, 213. Raison, 377, Raja balh, 372. Rajat (H.), 208. Ramier, 185. Ramoino (P.), 153. r.ana, 76. — argentinu. 207. — catesbiana. 67, 89. — esculenta, 51, 331. — fusca, 51, 331. — pipiem, 66. 67. 72, 89, 169. Ra>soM (Fred), 207. r.ANSOX (S. W.), 353, 359. Itanunculus, 121. l'.apaces, 188. P.M'HAËL (M"« A.), 214. P.APPLEYE (W. C). 184. Rasmlson (Hans), 268. Rate, 193, 221. Rats, 57, 102, 153, 183, 207, 2^6, 249, 250, 251. 252, 256, 260, 295. P.ayous de P^iJntfreu. voir Rayons X. P.ayous X (action des), 121, 202, 213. Reagan (Franklin Peavee), 370. Rebière, 437. Reboissin (K.), 400. Recurvirosti^a, SW. Pvpceasivité, xxiii. xxv, 259. Voir aussi Héré- dité mendélicnne et Facteurs. Recoupement, voir Crossing-over. REDHEI.D (Alfred C), 190. Redfield (Elizabeth S. P.), 187. Redeieli», 247. Réductases, 113. REED (E. L.), 126, 137. Réflexe dépresseui', 359. — complexe, 398. — salivaire, 404. Réflexes, XIV, XVIII, 365. .366, conditionnés, 243, 394, 395. — cutanés, 356. — inconditionnés, 394. Refroidissement, 183. Régénération, 44, 55, 60, 75 et suiv., 222. Regmer (Pierre), 198. Régulation, 141. — Ihermiquc, 182. Reu, 280. Reimers (J. 11. W. Th.), 242. Rein, 168, 174, 175, 208, 209, 210. Reinders, 438. Reischle (Ferdinand), 114. Remlinger (P.), 160. Rénale (sécrétion), 174, 175. Renaut (J.), 8, 345. Renner (O.), XVII, 235, 284. Reniera, 95. Reproduction, .345. Reptiles, 188, 189, 191, 371. Résonance (Uiéorie de la), 369. Respiration, 15, 142 et suiv., 165, 17Â. REITERER (Ed.), 166. Rétine, 368, 370. Rétinule, 368. RETZIUS, 33, 94. Rêve (états de), .387. Rhabdome, 368. Pihamnose, 164. Rhéotropisme, 229, 230. Rhinocéros. 427. lîhizina mululata, 47. Rhizochrysis, 334. Rhizopodes, 333, 334. Rhizophora manglc, xvii, 281, 312. Blinmnleum microplerum, 26. RllUMBLER, 17, 190,422. Rlius dii'ersiloba, 119. — laiirina, 119. Rhynchehnis limosella, 77. Rliyncliomonas marina, 273. Rliytidoponcra, 334. RICCA (U.), XVII, 231. Richards (A.), 9. RlCHET, 318, .358. Ricin, 58. RiDDLE (Oscar), 85. Rigidité cadavérique, 185. PviGNANO (Eugenio), 392. P.IOS-HORTEGA (P.), 95. RiPPEL (A.), 15, 113. P>iz, 122, 145, 146 et suiv. Robert, 424. ROBERTSON (BrailsfordR.),xi, LViii, L1X,14, 26. Robin (Albert), 185. RocHAix (A.), 215. ROCHON-DUVir.NEVUD (A.), 368. Rocci (U.\ 123. 464 TABLE ANALYTIQUE. RôDEU (Ferdinand), 142, 175, 415. RÔHMANN (F.), 115. RoEMEK (Th.), 249. ROEPKE, 267. Roger (II.), xiii, 175. ROGERS (James li.), 169. RonDE (E.), 51, 52. Rohde (Karl), 16. Rouille noire, 324. RoMMEL (George M.), 279. Ronchelmaîs (Nadia). 115. RONDONl (P.), xiii, 154. Ropalies, 188. Rothschild (Sir), .'.'18. Rotifères, 32, 88, 91,193, 2fi9. Voir aussi aux noms d'espèces. Rûsa, 269. R0SE\ (F.), 322. ROSÉNBUSCH, 20. ROSENSTADT (B.), 6. Rosts, 285. Rosscrolle polYglotte, 347. — verderolle, 347. RosS! (G.), 353. RoiBAiD (E.), 293, 302, 323, 401. Roule (Louis), 332, 343. Roux, 428. RUBELI, 280. Rubidium, 133. RUBINSTEIN (M.), 210. Rudimentaires (organes), 276, 310. RUFZ DE La VISON, LIV, LV, LXV. RUGE (G.), 71. RUHLAXD, 16, 164. liunicx, 165. Ruminants, 427. RUND (Gudrun) 372. RUSSEL (E. S.), 414. RUSSEL (S. B.), 398. IHussula delicn, 116. Rut, 139, 170, 171, 172. RUTGERS (A. A. L.), XV, 30. Ryhmer (P.), 120. Rytlime, 178, 222, 223, .•562. — des marées, .362. ~ nycthéméral, 191, ."'.62. l'.ylliiiies, 106. Hythmiques (mouvements), 310. .Sabot, 112. Sac embryonnaire, xv, 30,60. Saccliarine, 11. Saccharomyces, 44. Saccharose, xvi, 113, 164, 219. Sacculina, 84. SACns, 223. .Sacs lymphatiques, 141. Sagarlia, 362. — luciac, 362. Sagiltaria sagiltasfotia, 49. Saint-Hiiaire, 162. Saint-Saëns (C), 376, 433. Salamandra atra, 286. — muculosa, 286. Salamandre, 170. Salarias, .308. Salines (solutions), voir Sels. Salinité, 230. Salive, 173. Satix, 198. Salkind, 169. Salmo, 332,343. — salar, 344. Salvarsan (action du), 33. Salvelimis fonlînalis, 190. Samîa cecropia, 24. San-Francisco, 346. Sang, 117, 118, 122, 142, 165 et suiv. — (digestion du), 162. Saponine (action de la), 207. Sarcome, 57. Sardine, 93, 343. Sargus, 143. Sarkar, 243. Saumon, voir Salmo. — (spermatozoïdes du), 33. Sauvageau iG.), 4, 97. Savart, 370. Sawyer (M. Louisel, 23. Sawyer (W. H,), 49. SCHAEFFER (Asa A.), 18, 227. SCHAFFER (K. L.), 370. SCHANZ (Fritz), 15. SCHAUMANN, 145, 146. SCHAXEL (Julius), 51,415. SCnERFFEL, 334. SCHIEFFERDECKER (P.), 173. SCHIERBEEK (A.), 335. Scliislocerca perpgrina. 217. Scliizopliylliim sabulosum, 70. SCHLEIP, 52. SCHLESSINGER, 156. SCHMIDT (W. .1.), 188, 371. SCHMIDT (P. J.), 194. SCHMIDT, 309. SCHMITZ (H.), 312. SCHOFIELD (Richard O.), 248. SCHREINER (A.), 11. SCHREINER (K. E.), 11. SCHREINER, 148. SCHREINER, 240. SCHRODER (Bruno), 293. SCHULMANN (E.), 160. SCHULTZ (Adoll), 73. SCHULTZE (F.), 370. SCHULZE (P.), 192. SCHUMACHER (Sicgmoiid V.), 280. SCHÏIRHOFF (P. N.), XV, 10, 21. SCHïissLER (Hermann), 10. SCHUSTER (Wilhelm;, 277. SCHWALBE, 355. SCHWEITZER, 94. Scissiparité, 61. Sctcroderma vennicosum, 74. Scorbut, 152, 153, 154. Scripps (Institut), 238. Scott (William Berryman), 419. Scyllitun, 167. — canintUi, 186. — catulus, 212, 213, Siiiliiinonas pusilla, 10. S('-i)acécs (glandes), 173. Sécheresse (adapt;ition à la), 81. Sécrétion, 15, 168 et suiv. Voir aussi Glandes — digesUve, 173. TAHLE ANALYTIQUE. 4or Si'-fixlion inliMiic. xill, SO, 1()8, 109 el suiv., 331, 3s:>. .'i22. Ske vPi(Mi('\ 293. SEEBECK, 3ti9. seei.ujei», Vi. Segmintation, 'A, (>'i, 'iW. Voir aussi DifliTon- ciation. — en spiralo, 02. Ségrégation,. ÎOO et suiv. — des caractères, xxi. — géographique. 239. — soniatiquc, .'508. Seidei.I-, 1'i9. SEILER (J.\ 89. sélaciens, 1()7, 180, 210. Sélection, XVII, 2M, 253, 200, 201, 205, 292, ?it5. — arlilicielle, 30^i. — naturelle, .303. — sexuelle, .30.). Sels, l.Vi, 199. — (action îles). 0, 12, 13. 40, ?i8. 133, 141, 190, 207, 358. SÉLYS-LoNGCiivMPS (Marc de). 45. Sf.Mon, 310. Scmpcrvivinn, 283. Séuescence, 02. Senft, 10'». Sensations, 385. ' — musculaires, 380 et suiv. — organi((ues, 380 et suiv. Sensibilité, 1". Sensitive, 231. Sentiments, 377, 385. Sepia ol'ficinalis, 302. Séquoia, 306J Serpents. 220. Sérum de cheval, 205. Sérunis, 211 et suiv., 419. .Sessile (vie), 45. Sessions (Mina A.), 412. Setchell (\V. a.), 340. Setchenow, 394. Sexe, 82 et suiv., 173, 174, 307. — (caractères liés au), 84. — (détermination du), xxxii, xxxiv, 32, 63, 84, 90, 91, 94. — (prédiction du), 85. — (transmission du), xxxii, 94, 268. Sexes, 439. — (proportion des), 88, 89, 95. Sexualité, 82. Sexuel (dimorphisme),321. Sexuelle (reproduction), 44. Sexuels (chromosomes), xxxir. — secondaires (caractères), 82 et suiv., \ 84, 96, 305, 306. Sève des végétaux, 280, 281. Seveuson (B. O.), 74, 256. SHAFFER(EImer L.). 31, 182. SUAMEL (A. D.), 285. Shakpe (J. Smith), 210. SHiMA.Mi RA (Torai), 122, 150, 1.51. Shufeldt (R. W.), 277. SHiLL (A. Franklin^ xiii, 88, 235, 242. 299, 303. Shlmway (Waldo), 161. Siamoisisme, 72. L*ASNÉE BIOLOGIQUE, XXII. 1917. SiDNEV IVl SS, 202. SIEMENS (W. \V.), 247. SiEllP (Ilcrmami), 49. Silplui, .3.54. Silice, 122. sii.vestui, 88. Simon, .378. Simpson (Ed.), 145. Simpson (.1.), 93. Sinupi.s, 222. Singes, 73, 173, 17'i. SlNNOTT (E. W.), 290, 341. Slnusoinégalie, .338. Si|)ho, .334. SIphonophores, 101. Sipunculus nudus, 143. Sirenid, 333. Sitotroga crrenlella, 328. SI/.ERANNE (Maur de la), 410. Sldminia, 59. Skinner, 148. SUunk, 305. SI.OTOPOLSKY (Benno), 439. Smcrintlius, 267. Smititcinii, 298. Smith (Claylon O.), 49. Smith (Erwin F.), xvi, 57. 58. Smith (G.), 84. Sodium (action du), 69. — (sels de), 190. Soie, 122, 176. Soies, 335. SOKOI.OWSKY (Alexander). 313. Sol, 105. Soleil, 54. Solutions, 197. Sommeil, 387. Siimnambulisme, 387. Sorbus Aria, 240, 247. — aucupario, 240, 247. — quercifolia, 246, 247. SORBV, 121. SORET, 201. SOUÈGES (P..), 49. SOULA (L. C), 205. SOILEYET, 328. SOULIÉ, 381. Souris, 24, 245, 252, 255, 256, 257. 260. — chanteuses, 272. — jaunes, 260, 261. — (( luxées 1), 257. • — valseuses, 296. Souvenirs, voir Mémoire. Spaeth, 191. Sl'AlN, IMX. Spalula, .340. Spécificité cellulaire, 50 et suiv. Spee, 53. Spencer, 398. SPERLICH (Adolf), 177. Spermatocytes, 25. Spermatogénèsc, 24 et suiv.. 31, 37. 169. Spermatogonies, 23, 31. Spermatozoïde (action du), 38, 62. Spermatozoïdes, 15, 65, 90. Voir aussi Produits sexuels. — atypiques, 90. — centrifugés, 197. 30 406 TABLE ANALYTIQUE. Spermatozoïdes rudinienlaires, 32. Spermies apyrènes, 26. — oligopyrcues, 26. Spermophile, 193. Spliœ7~ocarpus, 96. Sphère, 10, 50. Spliinx, 196. Spliodromanlis, 78. — bioculala, 55. Splnjnclomyrmex, 334. Spicules d'épongés, 67, U2b. Spio Martinensis, 286. Spirales, ?i26, 427. Spirochètes, 323. Spirogyra, xvi, 82, 16?», 163, 208. Splanchniqucs (action des), 117. Spoeiir (II. A.), 55, 134, 418. Spondijlomonun, 227. Spongioplasme, 50. Spongieux (tissu), 428. Sporodinia grandis, 281, 282. Spratt, 219. Squelette, 74, 429. Squeleltiques (productions), 424. Standfuss, 267. Stanton, 150. Staphylinides, 316. SUiplujllca, 329. Staphylocoque doré, 212. Staphylocoques, 15, 216. Starch (Dan.), 376, 406. Stauk (Peter), 49, 230, 273. Stalohlastes. 45, 61. Statolithes, 223. Stauropus fugi, 316. Stchepkina" (M"" F. V.), 188. Stéarique (acide), 216. Stkche, 24. Steenbock (H.), 155. Stefamm (A.), 369, 370. Stefanski (Witold), 160. Steigleder (Emil), 259. Steiner(P.), 346. Stempell (W .), 415. Stenonolales (fourniis), 334. Stérilité, 155, 171, 258, 263, 269. Stern (Lina),. 220. Sterner, 31. Slicliococcus, 317. Stigcosporium Maraltiaccarum, 325. Stober (J. P.), 112. Stockard (C. R.), 24, 139, 172, 244, 245. Stolomca, 45. Stomacales (contractions), 156. Stomates, 424. Stomps (Théo J.), 274. Stone (Dorothy), 314. Strepsinema (stade), 27. Streptognathie, 332. Striciit (van der), 28. STRiM)BER(i(IIenrik), 322. Stkinger (Caroline p].), 139. Sthobell (K. C), 267. Stroiii. (J.),"348. Sli-ongylocenlrotus, tVi. Strontium, 208. — (action du), 69. StroplutntUus (action du), 207. Strychnine, 160, 190, 205, 206, 360, 364, 365. Stuber, 216. Studmcka (F. K.), 52, 294. Sturnella negtccta. 341. Stirtevant (A. H.\ 262, 264, 265. Stltzer (A.), 165. Suberites massa, 143. Substitution complexe, 398. Sucre, 118, 129, 163, 174, 176. — primaire, 16^1. Succi, 157. Suçoirs, .326. Sudoripares (glandes), 173, ,313. Suggestion, 387. Suisse (faune), 347, 349. SUKATSCHOFF, 52. Sulpho-conjugués, 417. SUMN'ER (Francis B.), 238, 255. 306. Surdité, 409, 410. Surhommes, 406. Surrénales (capsules). 171. 191. Survie, 120. SUZLKl, 150, 151. Svanberg (Olof), 116. SVEDBERG, 438. SVEDELItS (N.). 111. SWIXDLE (P. p.), XllI, 386. SWINGLE (W. W.), 67. Sycomore, 277. Symbiose, xvii, 315 et suiv.. 320. Symbiotes, 320. Symétrie, 51, 110, 111 et suiv. — bilatérale 111. Sympathique (système), 191, 408. Sympliilie, 316. Synaptula liydriformis, 141. Synchaela, 195. Synclirones (mouvements), voir Mouvements. Synchronisme, 178, 179. Syndactylie, 241. Syndiérèse, 19. Synergie, 208. Syringa vulgarîs, 165. Système nerveux, xiv, 183, 191, 351 et suiv. Systèmes de réaction, 258. SZYMA\SKI (J. S.), 177, 371, 372. Tabac, 158. — (action du), 393. Tachyphylaxie, 208. Tact, 371. Tactiles (animaux), 371. — (sensations), 230. Tactismes, voir Tropismes, Taille, 116, 420, 421. Talaeporid lubulosa, 89. Tandler, 94. Tannin, .177, 312, Taret, 346."^ Tarin, 2(>9. Tartrique (acide), 219. Tatou, 84. Taurocholique (acide), 132. TaxHs baccata, 47. — camidensis, 47. TAYI.OR (H. F.), 312. Téléologie, 415. TABLE ANALYTIQUE. 467 Télt-osUVns, 187. r('lé|>honi(itie (llu'-orio aeoiisli(|ue), .%i>. Tempcinlurc (aclion «le \n\ 55, 93, UVi, l'iO, 151, 191, 1<«, 198, 26!|, ,Vil. — (ailaplalion à la), 1$2, IW. Tcncbrio, l'i3. Tension de dissocialion, l'i.S. — superliciclle, 17, 19, 212, -'i21, 'i22, 'i23, UVi. Téosinle. 263. Tekao (11.1, 259. Téralogénèse, 70 et suiv. — exprriinenlalc, 71 et suiv. — naturelle, 73 el suiv. TERM.W (L. M.}, 406. ^Ternùlophilie, 316. Tkrhy (George S.), xui, 66. Tesls, 'lOO. — mentaux, 377, 378, 379, 380. Tétanie, 170. Têtards, 169, 170, 201. Tétraglycylglycine, 211. Tetrahybrides, 300. Télrasonies, 7. Telrasticlius Xatilliomclœnœ, iOl. riuilictrum, 59, 60, 121. Tliauribux denliculala, 3?i0. Thayer. 326, 327. Thécaniœbiucs, 33^1. Thermo-excitatrices (substances), 183. Thermn-inliibilrices (substances), 182, 183. TUEUNE, XVII, 315. Thompson (D'Arcy W.), xiv, lviii, 420, 'i23. Thompson (El. Loek), 404. Thompson (W. II.), 163. Thomson, 85. Thon, 3^3. Thorium, 121. Thorndike, 398. ThMiuis, XIII, 67, 72, 169, 170. — (extrait de), 169. Thyroïde, xiii, 72, 168, 169, ^22. Thyroïdectomie, 66, 169. Thyroïdienne (alimentation), 66, 67, 161. Thysanoptères, 98. TICHOMIROFF, 37. Tics, 387. Tinca vulgaris, 173. TINEL, 381. TlSCHLER (G.), 31. Tison (Adr.), 335. TISSIER (II.), 216. Tissus (culture des), 105, 106. Tobler (F.), 315. TOLDT (K. jun.l, 71. Torpille, 212, 213. TORSTEN THLMBERG, lUS. Tortue, 23. Tortugas, 342. Tourbe, 118, 148, 149, 150. — bactérisée, 148, 149, 150. TouRNAï (A.), 379. Tower (William Lawrence), 243. TOWNSEND, 313. To.iopneustes, 33. TOYAMA, 237. Trabut (M.), 263, 294. Trachclomonas, 225, 227. Tniiiirlomonas inlcrmrdia, 226. — volvocina, 226. Trachées, 425. Trndesrantia occidenlalis, 34. — pilosa, 34. — cuY/nuV», XV, 21. Traumalotropisino, 230. Travail, 134, 183, 185, 388, 389. Triholiiim confusion, 202. Tributyrino, 204. Triclirckus tnlirostris, .329. Trifolium rcpe.viun, 68. — siubterrancum, 315. Trislycylglycine, 211. Triltium cernuum, 74. — ci'cctum, 74. — fjiganteum, 74. — (jvandipnrum, 74. — nivale, 74. — ovalum, 74. — rccurvatum, 74. — sentie, 74. — sessite, 74. Triton, 94. Triton cristalus, 120. Tritons, 27. Troglodytes (oiseaux), 277. Troglotrémides, 321. Tvof/oderma tarsale, 162. Troland (L. Th.), XI, XIV, 367, 417. Tronquées (ailes), 265. Tropucohim nuijus, 229. — u.vius, 164. Tropiques (flore des), 281. Tropismes, 221 et suiv. Truites, 332. Trypanoplasma, 21. Trypanosoma Lr.wisi, 20. Trypanosomes, 16, 20. Trypsine, 114. Tryptophane, 115. Tryptophol, 114. TscHERMAK (A. von), 269. TscnuDi (von), 250. TSIKLINSKY (M""), 216. Tubercules nuptiaux, 96. Tuberculose, 122, 216. TlFFIEU, XLIX, L, LUI. Tuja occidentalis, 281. Tulipe, 2. Tumeurs, 57. — malignes, 152. TUNMANN (O.), 111. Tijdœa, 231. Tyrosinase, 192. Tyrosine, 115, 192, 201, 217, 218. Tyrosol, 114. Ubish (G. von), 263. Uhlenhuth (Eduard), xiii, 99, 170. Ultraviolets (rayons), 105, 201, 202, 212, 213. Unio, 187, Uracil, 118. Uranoscopus, 187. Urée, 11, 174, 218. — (action de F), 210. Urine, 116. 468 TABLE ANALYTIQUE. Uroliypotensine Uropellidcs, 220. Ursprun'g (A.), S'J. Urlicants (poils), 277. Utérus, 170, 171, 172. Valilkampia, 10, 20. t'allisncria spiralis, 23. Va^stee.nberge (Paul), 217. • Vaisseaux blaucs », 167. Vaccins, 215. Vaso-constriclion, 220, 221. Vaso-dilatalion, 220, 221. l'anessa antiopa, 229. Vanesse petite tortue, 200. Vancssa urticœ, 307. — — botaudi, 307. — — cliincnsis, 307. — — connexa, 307. — — conscnUmea, 307. — — iclinusa, 307. — — suixica, 307. — — zizana, 307. VallE Miranda (Francisco Goniez), 301. Vacuoles contractiles, 278. Vaisseaux, ^28. Variabilité potentielle, 2%. Variation, xwix, 271 et suiv., 2%. — (cas niniarquables de), 277. — (causes de la), 277 et suiv. — continue, 298. — de l'adulte, 275. — des instincts, 277. — discontinue, 298. — (formes de la), 275 et suiv. — (généralités), 27^i et suiv. — géographique, 302. — par bourgeons, 285. — régressive, 276. — sous l'influence du milieu et du régime, 278 et suiv. — sous l'influence du mode de repro- duction, 283 et suiv. — spontanée, 277. — , (résultats de la), 286. Variations (lixaliou des), 297 et suiv. — (origine des), 239. — (production des), il7, Ù18. — saisonnières, 195. Variété (notion de), 296. Vegezzi (G.), 121. Velu (H.), 217. Venimeux (appareil), 220. Venins, 220 et suiv. Vent (action du), 70, 196. Ventouses, 188. Véralrine (action de la), 207. Ver à soie, .37, 237. Fcrbasciim hlallaria, 283. Ver de terre, 71. Voir aussi Lumhrkiis, Verdozzi (C), 171. Verhoeff (K. \V.), 334. Veronica chamaedrys, 283, Verpy (G.), 221. Vertébrés, 111, 112, 197, M'i, 331, — (évolution des), 419. Verworn, xxw, Ulb. Verzar (Fritz), 215. Vessie natatoire, 186, 187, 361. Viande, l'i6. } iburmnn opulu.s, 198. ViCARi (E, iM.), 207. Vie, 417, 418, — aseptique, 202 et suiv. — (continuité de la), 61. — (durée de la), 102, 104, 202. — latente, 193, 194. Vigne, 268, Vin, 113, 155, 219, VINCENS (Fr.), 49. Viscum album, 223. Vision, 191, 367, 368, .383 et suiv. Visuelle (excitation), 367, 368. Vitalisme, 317. Vitamines, xiii, 145, 146, 147, 148, 149, 150. 151, 152, 15.3, 155. — antineuriliques, 145, 146. Vitellogénése, 29. Vilellus, 50. } ilis riparia, 268. — 7-upcslri.s, 268. — vi ni fera, 164, 268. VOEGTLIN, 150. VOIGT, L\L\, VoiSENET (Edmoudl. 219. VoiVENEL (Paul). 385. J'olkariia rhactica, 325. — umbcUifcrarum, 325. Volvox, 226. Volonté, .377. Voluline, 8. VoGT, 94, Vries (Hugo de), wu. 2.38, 259, 273, 274, 275. 283, 298, 300, 301, 350, 419. Vue (influence de la), voir Vision. Waard (D. J, de), 209. \VAG^ER (A.), 294. • ^^'aldrapI) », voir Corvus sijlvalicu.s. Wallace, 305, 327. WARNER (E. I).), 101. Warren (Don C..), 259. Waser (Ernst), 121. VVashburn, 156. irasiclcivskia druberi, 19. Wasmann (E.). 316, 3.35, 402. ^\ ASSJUTOïSi:nki\ (A. l\l.), xiii, 169, WaTSON (J. B.), 384, .394. 397, .398. Watt (Henry J.), 274, 377. Werber, 257. Werer (A.), 71. Weese (A, O.), 311. W Eli MER (C), 140. Weil (Calherinel, 165. WEIL(E.), XIII, 150, 154. WEINHAGEsN (AU). B.l, 119. WEIS.MANN, XIX, X\l, M,. XI. Il, XI.IV, XLV, XLVI, .303, .305. Weiss (A. p.), xviii. 377, 397. \\ELl)0\, 303. Weli.er (Joliaiiues\ 110. WEMGER (Wanda), xv, 30. Wentiiwoutii (Edward N.), 248. WERIiER (E. J.), 71. TABLE ANALYTIQUE. 469 W KnnERM*N\. 220. WICST vC. . 325. Wktmouk (Mcxaiulii- . 346. \\ iikatstom:, m:\. WiiKKi.EU iWilliain Moiloii), 334, X\b. WiiKi.nvi.K iMiss\ lOS. WiiiiMM.K ^G. Il.l, 132. 140. W iiiTK iW . A.}, :mi. WiiiTMAN ;C.liarles ()lis\ 2.î;^. W IMÏNEY (I). 1).\ 32, 91. W lEMANN 11. I,.l, 10. WiLUEU (liiez Whipple), 313. Wii.i.ivMS (.1. \V.\ 80. Wll.l.HMS, l'iO. \\ ii.i.is (J. ('.. , .Vil, Vil, .350. W ILSON (H. W.), 62, ()(>, W rLSON (Jamesl, 23(>. WniMEU (Clirislian), 111. W i>kli:r, 'i2. 2(>'i. WlNTEHSTElX illaiisl, 163. W INTREBERT tP.\ 186. W ITSCIII, 9'4. WODSEDAI.EK (J. E.), 162. WOI.FK (.Illlcsl. 115. WOLZOC.EN KÏiir(('.. V. h. von, 317. Woon (Cascy AIIhtI , 354. WOOD (Richard 11.), 73. Woons iFrcileiiclc Adanis), 247. W ooDRt FF (Lorande Loss\ 106, 19'.). WooDWARD (Alvalyn E.\ 41. Wrede flMilz\ 119. Wright ;S(wal , 236, 2i9, 252-255. Wl'MiT, 3SS. \\ULZE\ l\osalind), l'iO, 361. Wylie (Roberl n.\ 23. Xanthiao, 180. Nauthophylles, l.'în. \antliopliyllien (pigment), 2. Xanllioxiiliim Biwgci, -^9. \rnodusii, IVXi. \\ Idsc, UVi. Vatsi' (N.), 188. Yeuc.k, .ns. Ycii.\ (coiileiiivs des), 250, 260. — linéaires, 30'i. — (origine des), 20!i. YoCoM (llarry (B.), 24. YouNG (K. T.), 34. YuNG (Kmile), 17, 275. Zamioculcas zamul'olia, 52U. Zea nidcntata, 26.'?. — ramosa, 262. — tunicala, 262. Zcine, 18. Zelew (Charles), 76. ZiETZSCHMAINN (Ollo), 112. ZiMMERMArJIV, 11. Zinc (action du), 69. Zoi.LER (Ad.), 168. Zoli.ikofer (Klara), 5. Zoosporanges, 6. Zoospores, ^^X^. ZscHOKKE (Fritz), .Vi5, 347. ZSIGMOiNDY, l|:^8. ZuLLETA (Antonio de), 19. ZUNZ (Edgard), 211. ZWAARDEMAKER (H.), 209. Zygaena bellargus, ,316. — icarus, .316. — occilanka, i02. Zygènes, 123. Zijgnema, 125. Zyniases, 180. Zygopières, l?i4.