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LA PARISIENNE BY

HENRI BECQUE

PQ 2193

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P3 SMC

I

HENRY BECQUE

LA

PARISIENNE

COMÉDIE EN TROIS ACTES

CALMANN-LÉVY

i$V/7 ^.^

LA

PARISIENNE

COMEDIE

fteprésentée pour la première fois, i Paris, sar le thAat»* LA Rbnaissancb, le 7 férrier 1885 •t r«pris« à la Comédie-Française en NoTei»)»<^ 1890.

HENKY BECQUE

LA

PARISIENNE

COMÉDIE EN TH0I8 ACTKh

f^

PARIS CALMANN-LÊVY, ÉDITEURS

3, RUE AUBSR, 3

Droits de reproduction, de traduction et de représentation réservés pour tous les pays.

■■■n^*ti.nSiiiw'iirt

EDOUARD THIERRY

RECONNAISSANCE

l'EHSONNAGK»

1885

Rentiasanoe.

CLOTIT.DK. M"" Aktokikb

ADLLE GoBiui

DU MESML MM. Bartil

LAFONT Voi«

SIMPSON Galipaox

1890

Com^<t!«Krftoçais^.

M"- HeiCHIHSRKO

MM. De FtRACDt

P R L n H O 5 LX BAfeOT

La scène se passe à Parié, de nos Jours

Cette pièce oe poarra 4tre représentée taû* ane aatoriMtion tpéciale de l'auleur Sadrester à l'Agence générale des Autenr» el Ccmpoti* leurs draualiqoet. me Bippoiyt«-Lebas, n* 8.

LA PARISIENNE

ACTE PREMIER

U tb<!>i)tK représente un salon é)égant. Au fond, porte à deux battants; aa fond i'^»- leojenl, à (ihuche, une deuxième porte a deux Ix^tUintft: à droie, une fem^lre. Portée latérales, celle de droite, dans le milieu, i deux ballants; celle de gaurhe, simple et ■a premier pbn. A droite, contre le mur, un meuble se4;rôtaire. En c«^ne, h ^n jch«, une ulile-guéridon et sur la table un buvard. Meubles divers, ^hccm. fleurs, elc

SCÈNE PREMIÈRE

CLOTILDE, LAFONT.

M k«Ter du rideau, la scène est vids. Clotilde, habillée, gant^, mn ehapMu «wr la uHe, entre jiar le fond, précipitamment. Elle tient une lettre ferni»* h la moin. Lile va à la table, li^ve le buvard et cache la lettre deiisous. Elle gatçne le meul>le secré- uiire tout en tirant un irousseau de des de sa porbe. Latont pairait à ce moment. Il la Tuit là. Elle fait mine de fermer le secrétaire à tripla toor. La font dépose soo ctutpeau et a'avanoe sur Clotilde, très èmu, en se dominaut «««< peme.

LAFOIfT.

Ouvres ce secrétaire et donnez-moi cette lettre.

Non.

CLOTILD£.

LAPONT.

Ouvre£: ce secrétaire et donnez-moi cette lettre.

«a

LA PÂRISIF.r(?rE CLOTIl.DI.

Je ne le veax pa«.

D'où ven^z-vou^T

Ob MRr» Uanp* Iw LAPONT.

CLOTILDK.

Ahl C'est autre chose mainieiiaot

LAPONT.

Onl, c'est autre chcne. Je voui demande d'où toq» venez.

CLOTILDI.

Je vai<î vous le dire. Je voudrais que tous vous re- gardiez en ce moment pour voir la H>;ure que vous me faites. Vous n'êtes pns be.iu, m<»n ami. Vous rae plaidez mieux dans votre état ordinaire. Irous-nous, mon Dieu, si vous perd^îz toute ra«*8ure pour un mecliaot billet que le premier venu prut-élre ma adressé?

LAPOM.

Ouvrez ce secrétaire et donnez- mol cette lettre.

CLOTILDK.

Vous allez l'avoir. Vous devez penser que de^ scènes cmmt^ celle-ci, si elles se renou\elaient fréquemment, me détacheraient bien vite de vous. Je ne pourrais pas, « vous en préviens, subir un interrogatoire, chaque foi» que j'aurais mis le pied dehors.

LAFONT.

D'où vene^-Too»?

feMCk.1

ACTE PREMIER

CLOTILDB.

Tâcher donc d'Atre logique au moins, je vous le con- seille. Il n'est pas probable que je quitte quHhju'un e* qu en reutrani chez moi je trouve un mot de .ui.

LAFONT.

Ouvrez ce secrétaire et donnez-moi cette lettre.

CLOTIL DE.

Vous plaisantez, n'est-ce pas?

LAFONT.

Je n'en ai pas l'air.

CLOTILDE.

Vous me soupçonnez alors ?

LAFONT.

C'est dIus probable.

O loi montre MerèUire de la aA

CLOTILDB.

Vous le voulez? Vous l'exigez? Vous me le commandez?

Ces! bien. (e11« cherche lentement, arec nffectâtlon, la poche de aa robe ; el>« en retire an moaeholr d'abord, un carnet et let c!è4 ; elle remet le carnet vt le mouchoir; Jeunt lea clèt A la volt^e.) OuvreZ VOUS- m''me. (^Me le quitte; il reste immobile, Ind^cia, en rongeant son frein J

Allons, ra\tjassez donc et allez ouvrir. Quand on a com- mencé, on va jusqu'au bout. On mon'.re qu'on est un

bumme. (ll te décide, •« dirige rera lei clAs et se bata«e ; le rejoignant.

Prenez bien garde à ce que vous ailnz faire. Si vous tou- chez ces clés du bout des doigts... du bout des doiglB . . ce n'est pas moi qui le regretterai, ce «ers vous.

La PAKlSlKff!«l

La FORT, U k<»Hu>, rttAâM* la» cIé» « Im M «amm.

Repniirz vof cl«^i.

•■••M paodaoi U4« 'I* Ck»u\ék M mm ifc<ip— M gaau, m mm ««m ••

CLOTILDI-

Ça aiiginente, vous savez.

I.\F0RT.

Qu'est-ce vjui augmente?

CLO T ILDK.

Le mal est en progrès, je vous on avertu.

Quel ma) î

LAFONT.

CLOTILDE.

Je m'élais bii n aperçue déjà ijue vous m*» surveiilirz H je riaiâ de la peine que vous V(. us donniez... >! inulilement Ju>qu ici r.epeodant il n'y avait rien à dire. Celait de la i jalousie, mais une jalousie aimable, qui flatte lamciur- propre d'une femme et dont elle s'amuse. Vous venez dr passer a l'autre, la jalousie stupide, gro»ière, brutale, celle qui nous blesse prolondémeni et que nous ne par duDnuQs jamais deux fois. Kecommeocerec-vous?

LAFOÎIT.

anilde?

CLOTiLOI.

Uecommencerez-vous?

LAFOIT.

Non.

A la t>oiia« ueure

CLOTILDI.

ACTE PREBIISR

LAFOM.

CL0TII.D8.

LAFORT.

ClotUdeT

Quoi, moD ami?

Vous m'aimez T

CLOTTI.DK.

Aujourd'hui moins qu'hier.

LAFONT.

Vous désirei me voir heureux f

CLOTILUB.

Je vous l'ai montré assez, je crois.

LAFONT.

J*ai peur de tous ces jeunes gens que vous rencuntrex I (jui tournent autour de vous.

CLOTILDE.

Vous avez bien tort. Je cause avec Tun et avec l'autre: ie dos tourné, je ne sais plus seulement qui m'a parlé.

LAFONT.

Vous ne vous rappelez personne que vous aurie;^ encou- ragé sani^ ie vouloir et qui se serait cru autorisé à vous écrire?

CLOTILDK.

Personne.

LAFONT p(t«ll•^eal«Dt.

()uvr«z ce secrétaire et donnei-moi cette lettr*

LA PABIS1K!1FII

l

CLOTILDI.

Eorore 1 (^tte lettre est de mon Amie, madâm |)(>\e()-lieAuli«u, 'HoataiMM ufoM.1 U ploi vertucuiM; (les reriiiiiea... «ou» M•^ airs évaporés. Je Mis ce que Ptitjhiie m écrit et je 8er.ii la preniif /e à >ous le dire, quaod vous (le me le deiuamiciez piuf.

LAFONT.

CloliMe?

CLOTILDI.

Après?

LAPONT.

Vous **tes raisonn ible?

CLOTILDI.

Plu8 que jamais.

LAFONT.

La l«'le est iraufjuille?

CLOTIi.DB.

La t/^le est tranquille et le cœur aussi.

LAPONT.

P<^ns«>z à moi, Clotilde, et pensez à vous. Dites-vous ju une imprudence est bien vite commise et qu'elle ne *e repare jamais. Ne vois laissez pas aller à ce goût le.s -uenlurej»» qui lait aujourd'hui tant de victimes. Résis- t'i Cioiilde, résistez I tn me restant fidèle, vous restez Jitfne ei hoonicible ; le jour vous me trornpHriez, ..

BUe i'arreie, fail quciquec pat vers U (tevxiCoM porte do tamà •( ravtaal. CLOTILDE.

Prenez garde, voilà mon mari

i

ACTE PREUIEE

SCÈNE II

Les Mêmes, DU MESNIL

DU MESNIL

Je savais bion que c'était Lafont que j'entendais I Aile»- vous, pariez-vous, pot iriez- vo s, quand vous êtes ensem- ble ; le tonnerre ne vous arrêterait pas!

CLOTILDE, allafit à lui, 4 mi-Tail.

Tu étais donc rentré?

DD MESNIL.

Oui, j'étais rentré.

CI.OTILOR.

Depuis longtemps?

DU MKSAIL.

Depuis quelque temps.

CLOTILDB.

I! me semble, lorsqu'un de tes amis est là, qw ^ pourrais te montrer et le recevoir.

DU MESNIL.

Je terminais quelque chose.

CLOTILDS.

Qu'est-ce que t'a dit ton oncle?

LA rAHI>IE!<IM Dl' MB5fllL.

jo ne I ai pat trouvé.

GLOTILDI.

On ne le rencoclre pAi ais^meol.

DU HLSML.

11 m'a fait dire de revenir aujourd but

CLOTILDR,

Veux-tu que je t'accompagne?

DU MK8KIL.

Tu nous g/'neraig.

CLOTILDB.

Iferci.

oc MESNIL, allant « Ufoot a lu» tmmAtat U

Comment vaa-tuV

LAFONT.

Pas mal. Et toi?

DU MESNIL.

Peub! Je ne guis pas bien gaillard eo ce momes»

LAFONT.

Qu'eai-ce qu<» tu as ?

DU MESIflL.

Je travaille beaucoup et ma santfi s'en res^ient

LAFONT,

On se repose alors.

ACTE PREMIKK DU MESNIL.

U faut du temps et de l'argent pour se reposiv

LAFONT.

De l'argent, ta en gagnes.

DU MESNIL.

Je le reçois d'une main et je le donne de l'autre.

LAFONT.

Cest amusant, ça.

DU MESNIL.

C'est amusant... quand on est garçon

CLOTILDE.

As-tu bientôt fini de te plaindre, hein? Crois-tu que tu intéresses M. Lafont et que tu me fasses plaisir? A quel propos toutes ces lamentations ? Tu manges bien ; tu dors bien ; je ne connais pas de mari qu'on dorlote comme toi. Tu travailles 1 Sans doute tu travailles! Tout le monde travaille 1 Si j'étais à ta place, je ferais quatre fois plus de besogne et j'en parlerais quarante fois moins,

DU MBSNIL.

Elle est superbe, ma femme t On ne sait pas, mon cher, ce que c'est qu'une maison comme la mienne, le» charges augmentent tous les ans et les habitudes de- viennent plus coûteuses tous les jours.

Ta continues T

GLOTILDB.

DU MESNIL.

Laiss8-moi parler un peu. ne vous ai pas diiranges ftttt à l'heure. Assieds-toi et prends ton ouvrage, puisque

10 LA PAKI81R:«l«r

tu ph Hi lAlMiri<ii<v»*. Jette un coup d'u-n ^nr lêt culottes de li'^ riiraiil», ça ne frra pas mal; c«n p«uvre^ peiiu *>al toujours leur potléheur à Ittir.

CLOTILDI

Je les gAte trop.

DO MKSHIL.

Mais tu ne leA racc^jmmodett pas asset.

CLOTILDI

l^ femme de chambre est pour Ç4.

DU MBSIflL.

Nous sommes logés aussi mode-*tement que possible je paie tr^s cher pour vivre dans une prison. s domes- tiques aujourd'hui ne se conlenieoi plus de gaines, ce s«)nl des app lintements qu'il leur faut. N'US dioons en ville Souvent, c'est vrai, presque tous les jours: mais ma femme, naturellement, veut être habillée cnmme toutes ces dûmes et ce «ju'on économise d'un côté, oo le depeiijie de THuire. Ou diuo mieux, voilà lavantage.

CLOTILDB.

Tu y es sensible.

DU MESNIL.

Je ne dis pas non. J'aime mieux faire un boa repai dehors qu'un mauvais chez moi.

CLOTILDK, aiUnt tôt lot.

Finis, je te prie, et parlons de choses plus agréables.

DC MESML.

Tu es célibataire, mou cher Lafoat, eh bien, crois-moi. Te^le-le.

^^^a^%

ACTE PREMIER

11

LAFONT.

Est-ce votre avis, Madame?

CLOTILDB.

Mariez-vous ou ne vous mariez pas, ça ne regarde que vous.

Elle t'èloUniA. DU MESNIL.

Veux-tu Aire plus aimable que ma femme et écouter a que je vais te dire ?

LAFONT.

Très volontiers.

DU MESNIL.

On fait de grandes démarches en ce moment pour moi, des démarches qui en valent la peine.

Conte-moi ça.

LAFONT.

ou MESNIL.

C'est mon oncle, mon oncle Jean-Baptiste, le membre de l'Institut, que ma situation ne satisfait pas depuis long- temp>. 11 veut que je rentre dans l'adininistr-itioa des Finances. 11 a des amis, la plupart me connaissent, ces messieurs se sont entendus pour me trouver une recette particulière.

LAFONT.

Voilà la position qui te conviendiait, que tu remplirais à ton aise et lu n'aurais plus besoin de personne.

DU MESNIL.

Je ne marche pas mal en ce moment. Je suis très apprécié maiuteuant par mes Sociétés ; il ne s'y écrit pas

Il I.A rAR|:^II.'1!1K

■n chifTrf qui oe riif panni* houh Ici yeui. Oo recherche bi'MUcoup ma collaboration tu Moniteur de$ InléréU agrono- mi'iun, ](* \mn'f> un pétard de U-mpH en temps, ca me ihïl t-ouiiHÎlre. J'acrcplo tout ce ({ui leprétonl^. Mais mon onde n'cut«'na pas de celle oreille-là. Il trouve qu'à moo hue, aver uoe femme el de« enfanta, on doit t'élre fait m plare quelque purt.

LAFOÎIT.

Il a raiion.

DU MISRiL.

Il a peut-^tre raison. Je ne suis pas un mathématicien. ne suis pas un économiste, je suis autre chose Je te dirai, entre nous, que mon petit ouvrage, mes Considéra tiofis morales sur U budijet ont été très rectierchées. Ce» livres-là ne s'adressent qu'à un public de choix et "c s'rn- b'venl pas comme des romans. Cependant on a venilu, à l'heure qu'il est, de mes ConsidéraHont, 119 exemplaires. Ou 118. Il y a un exemplaire qui ne se retrouve pa>. On l'a {»(;ul-êlre voie. Je vois toute une splière nouvelle pour moi, un filon à exploiter.

LAFONT.

Ue.cupe-loi de ta recelte d'abord, c'esl le plus sûr; tu leras apr^s ce que tu voudras. Je vais chercher de mon côté à te donner un coup d'épaule.

DU MESNIL.

Ga ie-t'en ^ ien. Uon oncle s'est avancé dans ceue ar- laire ;t il veut être seul avec ses amis à la ternp.iner. il me se. lole^ Ior>qu*un membre de l'Académie des sciences morales el poliliques consent à solliciter, lors<iu'il solli- cite pour s m neveu, lorsque ce neveu... est quelque chose, que le Gouvernement n'a plus qu'à accorder. hsi-C€ ton avis 7

ACTK PREMlEh 13

LAFONT.

Les placeg ra sont pas toujours à sa disposition.

DU HESNIL.

Je sais qu'il \e pourra prochainement

LAFONT.

Di»-moi. Il est clair qu'on t'a promis une recette à Paris f

DU NESNIL.

A Paris, bien entendu. Ma femme ne pourrait pas vivre «n province.

Clotilde, pendant cet aparté, est venue s'a«8eoir près de la tahle ; elle a retiré la lettre dessoiu le buvard et a profité de ce que son mari lui tournait le <Jo« pour la montrer à Lafoiu, a plusieurs reprises, avec un geste qui signifie : xi, xi, la voilà. (le jeu àê •cciie doit être calculé de telle manière que les derniers mots da ^o Uosoll : « Ht famœe no pourrait pas vivre en province », tombent desso».

CLOTILDE.

Adolphe, lis cette lettre.

DU MESNIL, M retournam.

Qu'est-ce qu'elle dit, cette lettre?

CLOTILDE.

Ouvre-la et ta le verras, (se levaat tt toi «oan«ot u wttr«.) C'est Pauline qui m'écrit.

DU MESNIL, lia^t.

« Ma chérie, tu vas recevoir, si ce n'est déjà fait, une invitation de madame Simpson pour sou ^and bal du 25. Ton amour-propre était en bonnes mains et n'a pas eu à soulTrir. J'ai prononcé ton nom, on l'a saisi au vol, en me disant qu'on te connaissait bien, que tu étais une fort jolie personne et qu'on serait charmée de t'avoir à se»:

Roir^^i *. Trvnilacle U mii»on. J^ «^t-' i riMn

arnif ti» il.ijra el qu»» vou» vou^ t . < i »-ri .••»-

•omiile Ah! rfarn»»! «"Ile n'e>l plu.n de la première jeune^ie. Tu me diras l'âge que (u lui donriei ft cp dirni celui qu oll«» «. Çi n emp/'rh'» pi^ qu'au hal, d<To!!rié«, ave tous se» «lianaiil>. I>x-b«lle madnmc Simp»on n<* fa^w encore tllu>it>ii. Des bra» ! Dca yeux! l'ne laçon de tou- nrc que je n'ai vue qu'à elle! El quelle indulKein-eî Klle ne se chfMjiie do rien ; elle comprend toutes le> faihiegses; il n'e.Hl pas de lé{<ènie, si grand' quelle soit, qui m* lui paraisse ou iutéiessante i*u ezcuMible ; c'est une vénuible ^ande dame.

Da Mcfnil. m'v»«i«it «t ehotpté, lOOrM tM f#ai »«n Utaii. Olai-a. plw «flBCl* B«m (au ta U-U.

DU M E S NI L , nronant tar te Icttra.

Et quelle indulg<'nce! (urcgard.^ uront; b«b« )m Mèae.) Klle fie se choque de rien I (Mémr jaa.) hlle comprend loule> les faiblesses ! (nèm* j*u.) Il n'est pas de leg»T«'té. si «ramie

qU elle Soit... (AlUnt à CloUldo, qui M \ro»f pl>ie«#rau-« t«a dimi hommtm;

1 as droiu.) i*i n'aime pas beaucoup la lettre de Paujiae.

LAPON T, a aa ntMha.

Votre amie. Madame, est bien iscooséquentc.

DU M ES 51 L.

Tu vois, hein, tu vois. Je la connais, cette madame Simpson, il court de drôles d'histoires sur sop compte.

LAFONT.

Madame Simpson a une repulation déplorable.

DU M ESN IL.

Tu entends, bein. tu entends. Je ne veux pas te mener dan$ une maison compromet tan te.

■-»»ffl 1^

t^fm,'..

•mm'n ^5^^ r* ^' ^^ " '

il

ACTE PREMIER

LAFONT.

15

Votre place n'est pas là, je vous assure, au milieu de femmes déconsidérées.

DU MESNIL.

Eh bien? Ça doit te frapper de voir que Lafont et mol nous pensons exactement de la même manière.

CLOTILDE.

Cest bien. Nous ferons ce que tu voudras. (Bairardant Lafom.) Si nous n'allons pas chez madame Simpson, nous irons ailleurs, voilà tout. Mais, à I avenir, tu atteniiras, pour parler de certaines choses, que nous soyons seuls. Je n'ai pas l'habitude de consulter des étrangers.

Bile les fuilte brDsqaemiti*. DU MBSNIL.

Qu'est ce que tu dis? Lafont I Un étranger! (a Lafont.) Il y a donc de la brouille avec Clotiide?

LAFONT.

Cest toi, depuis que tu es ici, qui l'irriteâ bien inuti lenient.

DU MESNIL, «liante Clottlde.

I Je m en vais.

■■1

\ CLOTILDE, sèdiemeM.

Bon voyage 1

DU MESHIL.

Qu'est-ce que tu fais aujourd'hui ?

CLOTILDB

n) Ce qui me plair».

(i LA PAHIbiK^INI

»V ■KbdlL. dfnont-ouus ne toir '

CLOTILDI.

Je n'eo lai^ rieo.

bV Mr.5!<IL.

Comme lu roc réponds I

CLOTII.DI.

Jf> vais me f(^ner avec un homme qaerellear «H dHo- bUgnanl.

Dt' MCSNIL.

Ta lieni donc bien à aller à ce bal.

CLOTILDB.

Il ne n'a^t pas de ce bal. Je l'avais déjà oublié. Je n'ai plus vingt ans, je crois, pour me préricruper d'un bal de plus on de moins. Tu te plains! Tu cries I Tu frip[>ef sur la fi mnie sans le plus petit égard pour elle î Quel- qu'un qui fentendiait se ferait une bien triste idée et anc bien fausse idée de notre intérieur.

DU MESNIL.

Je plaisante, b'^bêle, ne te fAche ionc pas. Tu en trou- veras beaucoup de maris comme moi. Je g^o^me pendant trois srcoides et quand tu as décidé quelqie chose, il faut toujours y arriver. Qu'esi-ce qui est le maître ici ? de tojrit' Je pen."-e b^ aucoup à cette mcet e, qui serait une grosse alTaire pour nous et qui devrait te préocLuper davantage. Allons, Qolilde, bien raisonnablement, croii* tu que je réus^-isifl f

**.'■'■■<)>■

▲Ci£ PUEMIKR CLOTILDB.

17

i^OQ» VeiTODb.

DU MESMIU

J'ai de» titres, n'est-ce pas ?

CLOTILDR.

Les titres! Ça ne compte pas.

DU MESNIL.

Je suis appuyé par des hommes compéteata

CLOTILDB.

Ils n'ont pas d'influence.

DU MESNIL.

Et ce grand patronage de Tlnstilut ne te paraît pas lécisif?

CLOTILDB.

Tu ne veux pas que je m'en mêie, tu as peut-ôtre tf)rt.

DU MESNIL.

Qu'est-ce que tu ferais?

CLOTILDB.

Mille choses, qui ne coûtent rien à une femme el doni elle s'occupe en se promenant. Je mettrais toutes mes amies en campagne, Pauline d'abord. Elle t'estime tant Pauline! Elle voudrait bien que son mari te ressemt)lât Pauline, qui est très liée avec madame Simpson, l'aurait intéressée à notre ménage. Tu me fais rire quand tu ne veux pas aller chez madame Simpson. Elle se moque bien de nous. ""Ille leçoit tout ce qu'il y a de mieux ^ Pans. Elle a tous les jours deux ou trois ministres à sa table

fft LA FARIïilENPd

Ellf t'jiiirAlt fait dîner ivec eux. Tu leur «urâii expttn^ t. lituntioii. iraiiquilleiiienl, d>gal à é^nï, eii furnant di' ffr'" cmhti'%, comme tu les aimes, et \v jour U*?» homme cjtmp^lemj» seraient venu» le dire : oous ^omnies b «n fAchéh, la place itait promisa; tu Inur aurais r*'|Kindu : jf le sais bien« j'ai ma nommaiioo daii» roa poebe. VoiU cumme je comprcodi le» alTaiiei.

DU mSNIL.

Tu as peut-Zln» raison. Écoule. Ne pr<^;ipitnni rien Si je vois à un rnoment que les choses t^iunient mal et que me- ri'laliuns ne aulliscnt pas, nous essaieruo» alors d'uti- liser les tiennes.

CL0TI1.DB.

Quand tu v'>u>ira>. (ii u quiiu.«u« i* nprvad.) Tu saJs que c'est ma di vise avec toi.

Di rtML »D MESNIL.

Je vais voir mon oncle. E>t-ce que j'emmène Lafont ou bien le gardes-tu ?

CLOTILDB.

Je le garde. Il m'impalienle mais il m'amuse. Son ne; me fait toujours rire.

Ut ncBL De MESNIL.

Tu le traites mal, ce pauvre Lafont, qui est aimable et obligeant.

CLOTILDE, i t'oreille de tm mari

Je ne voudrais pas qu'un homme m'embrassât avee uD aez pareil.

^^>ii

ACTE PREMIER

t9

DUMESNIL^ aUaut à UfOQU

Allons, au revoir. Ne m'accompagne pas, va, si je suis sussi désagréable que le dit ma femme. Tu ne sais pas ce que c'est, toi, qu'une femme el des enfants On les aime beaucoup, on ne pense qu'à eux, on se trouverail tout bêle s'ils vous manquaient, et ça n'empêche pas, pai mumeat, de les envoyer à tous les diables.

scÊNË ni

CLOTILDE, LAFONT,

CLOTILDB,

Voyez un peu que de prudence il faut avoir; mon mari serait entré une minute plus tôt, j'étais perdue .

LAFONT,

Vous VOUS êtes moquée de moi.

CLOTILOB.

Comment cela?

LAFONT.

Avec cette lettre? (EUerit.) V eût ét^ si sim le de me la montrer tout de suite

CLOTILKK.

ie pendis qtj'plle ne fou» fixait pas pltlKir, ne mt suis pns troinpt't'. Fi |>ui« c'étiiil un |li^K* quo j(* vwut tendais. Je ▼dulais Mvoir si voua \ ou» arr^U>ri«'Z 4 lemut-

LArONT.

Poiïr une autre fols.

CLOTILDI.

Pour une autre fois prf^cisémonl. Êtes-youn Mte, mon Hun, et inulclianrpux dans vos .suppositions. Tenez, je veux bion faire quoique chose pour vous, quoi<|ue vus jje ]»• m<rilit'7 guère. Mon mari ou\re l-'Ules nnes lettres, toutes, sans exception, je l'ai préféré ainsi, vous voilà tranquille de ce côté. Asseyez-vous et causons on peu, je vtius CD prie. Oiusons sans nous fâcher, n'est-ce pas? Mon mari d'une part, vi.us de l'autre, c'est peut-^lre beaucoup dans le même jour. Voub'Z-\ous me dire (juelle mouche vous pi(iue et ce que signifie cette jalousie, qui pourrait devenir iiKiuiétnnte? Ça vous a pris tout d'un coup, san* rrior gare, aux environs du 15 janvier. 'Ji u n^tru, •i\»mjm^».. J'ai une raison pour me rappeler celle date.

LAFOMT

Quelle raison ?

CLOTILDB.

J'en ai une, ça suiTit. Vous n'allez pas maintenant voni arri^ier sur chai{ue mot. Allons, parlez un peu, ie voui i coule.

LA PONT, apr^* avoir Umu.

D'où venez-vous?

CLOTILOB, r1«iM.

C'est vrai. Je vous demande pardon, mon *mi. J ou- bliais que vous m'aviez fait celle question plusieur» fois et

iTCrOT^Uvaa

ACTE PREMIEK

21

que je n'y avais pas encore répondu. J'wais un rendez vous, ue vous emportez pas, avec ma modiste, l'on ne rencontre que fort peu de messieurs, je vous assure. Vous me permettez bien d'alkr temps en temps cLi-z ma modiste. Maintenant, faites ce que je désire et répondez- moi, ^ue je sache quels sont mes torts envers voii.s. j'aurai toujours bien de la peine à raVn trouver.

LAFONT.

Je ne vous vois plus.

CLOTILDE.

Bah 1 Kt que faites-vous donc en ce moment? Est-ce que e ne suis pas là? Tant pis pour vous, si vous perdez eu discussions et en querelles un temps que nous pourrions employer plus agréablement.

LAFONT.

Je vous ai attendue toute cette semaine... la semaiiie dernière aussi... la semaine précédenle encore...

CLOTILDE.

Taratata. Pourquoi pas depuis un an? Et quand cela serait, quand je vous aurais manqué de parole, non pas une fois, mais cent fois, la belle raison pour supposer tout de suite des horreurs. Est-ce que je dispose toujours de moi comme je le voudrais? Est-ce que je ne dépends pas de tout le monde ici? (lui touchant le farw.) Je suis ma- riée, vous n'avez pas l'air de le savoir. Il y a autre chose, ie veux que vous me disiez ce qu'il y a

LAFONT.

Il me semble que notre liaison ne vous intéresse plus. . . (jue vous souhaitez du nouveau et que vous l'avez peut-

n pàrisirn.ii

êlre renrontrA. .. qu^ ooui •onim<»t à ce moment inévi- table nù comm(*rireiii let menfronget, let mauvaiB touri.- le.s peùies InfAmiot.

CLOTILDI.

ne aais pat biro, mon ami, à quel moment lout^ ces belle» rhoMit commeiicjnl; vous Mei mieux ren»f*i^'né que mui ia-«lrkiius. Je voua demande des faits, quelque ciiose lie net, de précis et de poHilif, que je puisse anéan- tir d'un seul mol. Quant à ce qui se passe dans voire ima^s'ination. que voulez-vous que je vous répooie? Klle ne me paraît pas bien fulicbonne, votre ima^iualion, ni remplie de souviuiri» couleur de rosal

LAPONT.

Cette date... du 15 janvier . qui vous est restée si précise....

CLOTILDB, pim uvmuv*.

Eh bien? Cette date?

LÂFOIIT.

Elle m'a frappé aussi.

CLOTILDI.

Convenez que non, qu'elle ne vous a pas frappé du tout. Je m'en veux de vous avoir troublé avec celte date, qui signifie quelque chose pour moi ei qui pour vous na *eul rien dire.

LAFONT.

/ai fait bien des remarques depuis.

CLOTILDE.

Lesquelleaî

âCTB PREMIfiB 23

LAPONT.

Bien des observations.

CLOTILDB.

Quelles observations?

LIFONT.

Oh! Ce n'est rien, ce sont des nuances. Mais le» nuancesl U ne faut pas jouer avec les nuances!

CLOTILDE.

Voyons-les an pen, ces nuances.

LAFONT.

Vous avez bien changé, ma chère Clotilde, sans vous en rendre compte. Vous me raillez, d'abord; c'est déso- bligeant. Je vous trouve distraite fort souvent et fort souvent aussi embarrassée. Je vois que vous rue cachez ce que vous faites, je tremble alors de vous interroger. U vous arrive quelquefois de vous contredire.

Ça m'étonne.

CLOTILDK.

LAFONT.

Vous me parlez ûq gens d'un tout autre monde que le vôtre et que vous savez par cœur du jour au lendemain; comment? C'est vous maintenant qui me racontez les scandales; j'avais eu ce plaisir jusqu'ici de vous les apprendre. Vos opinions politiques ne sont plus les mêmes!

CL0TILD£.

Quel grand enfant vous êtes! Et moi je sois là, qui voua écoute sérieusement. Mes opinions politiques ! Vous vou-

14 LA PAHISIBRUI

lez dire que je snii réAirlionnaire. Je n'ai pan Tan«^. Ob! pour ÇA, oui, vnuM av«*z rai-ton, Je roIk une booiie ré.ie-

lioiuiain;. J'aim»' l'orflre. la d "it»^, fc§ princijx^»

Uïcn «*;inblis, J.» veux qun les éjçi; '-... nnl ouverl«ii, l'il me piwnd l'euvic d'y fuiieun tour. Je veux que hia^^ sinf au»ai «oiont ouverts et plein» de jolies ('h'>8eb que j'ai le pluiflirde voirai j(* n'ai pas Cflui de leii arhelirr. Main en adriifliarit quf (iieti opinioiiK polili(]uc8»e fuhNenl m/didret, il nie semble que vous auriez moins que personne à vous en plaindre. Vous ne faites pas ti du minde nouveau. Vous ^tcs démocrate, c'est une moile aujourd'hui qui n'eii^'age à rien, on Test dans tous les partis. Vous <''tes un iibre-ponseur 1 Je crois que vous vous enUMiJriez tr^i bieo avtM! une m.iilresse qui n'aurail pas de religion, quelle horreur ! O^'etl-ce que vient de vous dirti mon mari, je vous prie?

LAPONT.

Il m'fi parlé d'une position qu'il désire obtenir el qu'où peul-élro lui donner.

CLOTILbI.

Ça ne vous a pat intéressé?

LAFOMT.

Heau(M)up .

CLOTILDR.

Vous me dites beaucoup comme vous me diriez paa as iDUt. Comment le trouvez-vous, mm mari?

LAF05T.

Bien*

ACTK PREMIER CLOTILDE.

n ne vons paraît pas soucieux et fatigué ?

25

Non.

LAFONT.

CLOTILDE,

Passons. Je ne sais pas pourquoi je vous parle d'Adolphe pour l'affection que vous lui portez. Ça ne fait rien. Voilà je voulais en venir. Ainsi, vous savez que mon mari attend une position; il l'attend du gouvernemenl, cela va sans dire. Quel que soit le gouvernement, lorsqu'on désire une position, c'est bien à lui qu'il faut s'adresser. Et vous croyez que j'irais critiquer le gouvernement au moment même il s'occupe de nous? Un homme ferait ça. C'est toujours si bavard, un homme, si maladioit et si ingrat! Les femmes, jamais! ■— Voulez-vous que je vous dise, mon ami? Vous avez obéi à un fort vilain calcul. Vous avez cru peut-être qu'en allant de l'avant vous couvririez quelque chi)se, mais vous ne savez rien et vous ne saurez rien... parce qu'il n'y a rien à savoir. C'est une leçon qui ne sera pas perdue pour moi. En attendant, écoutez bien ceci : Il faut que vous soyez sage, patient, confiant, que vous vous contentiez de ce qu'on vous donne, sans exiger l'impossible. Vous devez vous dire que je ne suis pas libre, que j'ai une maison à conduire et des relations à conserver ; la bagatelle ne vient qu'après. Songez aussi que la plus petite incartade de votre part peut me compromettre, et si mon mari apprenait quelque chose, me précipiter je ne sais où. Je ne veux pas, vous m entendez bien, je ne veux pas vous retrouver une se- conde fois comme aujourd'hi \ planté devant ma porte, gesticulant et prêt à tout avaler, quand je reviens bien tranquillement de chez ma couturière, (ufont, qui « ecuut« tout

ce ditcotirs tète baissée, U {«l«re tout d'an coup.) Eh bien ? QuBSt^

ee qui vous prend maintenant?

14 LA PAniSlI^!^!

D'où feuet-voui?

CLOTILDI.

h vienK de vous le dire.

Lkroni.

E<t-re chni votre modiste oa chez votre couturier* que roiis ^168 ailée?

CLOTILDI.

Pourquoi?

LAFOIIT.

Rjipondez, Eî^t-re chrz votre moditite ou chci votre rou- luricru que vous été* all»e?

CLOTILDI.

Tai <^té chez les deux, là, êles-voo« wtisfail? Main Venant, il faut vous lever et vous en aller.

LAr0!<T.

NOD.

CLOTILDI.

Si.

LAPOHT.

Plus tard.

CLOTILDI.

Tout de suite.

LAFoar. Quelle ailaire voua presse?

ACTE PRËMIEB

CLOTILDB.

Aucune. Rien ne me presse.

LAFONT.

Gardez-moi e^ors.

GLOTILDB.

Ce n*est pas possible. Si mon mari revenait et qu'il vous trouvât encore ici, il pourrait se fâcher sérieuse- ment. Allons, soyez raisonnable et dites-moi adieu. Vous parlerez moins une autre fois.

LAFONT.

ClotUdel

CLOTILDI.

Qu'est-ce qu'il y a encore?

LAFONT.

Je rentre chez moi.

CLOTILDB.

Rentrez chez vous, mon ami, je ne vous en empêche

pas.

LAFONT.

Vous savez l'heure?

CLOTILDB.

A peu prèg.

LAFONT.

La jourrïée n'est pas encore finie.

CLOTILDB.

Elle ne commence pas non plus.

LAFONT.

Vous n'avez que votre chapeau à meure, co n est p«f frand'chose.

*• LA PABISIKN-ME

CLOTILOE.

Je VOUS vnyatii Tenir. J'aurai» ét4^ bien surpriM fi toute» vos bUtoirea avaient fini auiremeot.

LAfO!«T

MetiM ^cfjt chapeau, voulez- vouiT

CLOTILDK.

Soit. C'est la seule bonne idée que vous ayei eu^, U e8t bien ju^le que j'en pn^tile. Allez- voua-eo.

LAFONT.

Vous me suivez?

CLOTILDB.

Je vous suis.

LAFOffT

Dans un instant?

CLOTILDE.

Dans un instant. Mais partez donc

LIFOWT.

A tout à rbeure?

CLOTILDK.

A tout à l'heure.

u nrt. QodVlj vt «MU ADÈLE, <>nlr»nt.

Madame m*a sonnée?

CLOTILDB.

Adèle, donnez-moi ma robe de chambre et mes pan loufles. je ne ressortirai pas.

■■ar4^^»«ap*«4tt*««Mv>«a*>

ACTE DEUXIÈME

SCKNE l'REMlÈKE

M

CLOTILDE^ elt« est habillée, pi-dte à «o^tir^ et JetU on ««nuitr «»i« d'œil sur M toilelta.

Je suis bien, Adèle ? Oui, Madame.

Très bien ?

ADÈLE.

CLOTILDK.

AOÈLB.

Très bien, Madame.

CLOTILDK.

Dites-moi IMieure.

ADÈLB.

Trois heures bientôt, Madame.

CLOTILDR.

i'si touc ce qu'i\ me faut sui cette table t

10 LA PARISIENNE

ADÈLE.

Tout C4' que Mn'lamf prend d'habitude. Set eléa, ton cATnet, M buite de poudre de riz.

CLOT II. m.

OoQoez-les-moi .

ADÈLE, ru Hr wl— O .

Madame ne reviendra pat aujourd bul .

C L 0 T I L D B .

Cet! pugsible. est probable. Pourquoi?

ADÈLE, »*•• km.

CLOTILDE

ADÈLE.

Je crois que Monsveur a son dîner d'éconoiDiale^^U ne le manquerai l pas pour un empire.

CLOTILDE.

Eh bien?

ADÈLE.

J*ai remarqué que Madame passait ce jour-là chez une amie de pension, que le mari de madame ne voit jamais.

CLOTILDE.

^Aus écoutez donc ce que Ton dit?

ADÈLE.

Je n'écoute pas , non. Madame, je saisis seuleraeni quelques mots a»\ passage... j'avais prévenu Madame que mon frère ...

ACTE DEUXIÈME

31

GLOTILDE.

Je le connais, votre frère I Vous désirez sortir, c'est bien,

sortez.

ADÈLB.

Merci, Madame, (ciouid* m dirige yen la porte du fond). Ma- dame ne voit plus rien à me commander?

GLOTILDE.

Non. Que la cuisinière ne s'éloigne pas et que Monsieur l'ail à sa disposition, quand il rentrera s'habiller.

ADÈLE.

Oui, Madame. Madame ne veut pas que j'aille lui clxer- cher une voiture?

GLOTILDE.

C'est inutile. J'en trouverai une sur mon chemin.

ADÈLE, tuifant CloUld*.

A revoir, Madame, bon plaisir.

Arrivées à U porte du fuod, un coup de timbre lae arrête bru»qu..aiâat;

ADÈLE.

On a sonné. Madame.

GLOTILDE.

J'ai bien entendu. (ReTenam en scène.) Trois heures ! Il nr m'a pas vue depuis tort longtemps! Il sait que c'est au lourd'hui le dîner des économistes! e devais ra'attendre quelque bourrasque de sa parti

Uo deuitèoM coup de tl«itar« ADÈLB.

Qu'est-ce que Madame décide?

st l'Anisit^:^â

CL0T1LD£.

Alltit ouvrir, Adèle, Je n'y luu pour penoum

k DftLI.

Si c'était M. Laluntr Maddni«.

CLOTILDI.

Je vou^ ai dit puur pcrsonue. Je ae reçois \>hm Al 1^ font plutôt qu'un autre.

ADÈLI.

Bien, Madame.

CLOTILDI,

Laissez vus portes ouvertes que j'entende ce qu'oD vous dira. S'il s'agissait d'une alTaire pour mon mari, vuu* feriez asseoir et je viendrais.

ADÈLI.

Cest compris, Madame, icn trvstMM «m» «• ubét*» En voili de l'impatience et bien inutile I

SCÈNE II

CLOTILDE,

J'ai eu tort de ne pas me presser. Je ser&is partie à l'heure qu'il est et l'on ne m'aurait pas ennuyée. (lUaat a

te *o»«« àm tooà, f«'*U« tt«rt Mtr'MTMto.) Co&l bieO lull li De

aflttjii^^sB^Ww^r

ACTE DEDÎIËMB

33

pouvait pas manquer une si belle occasion. . . Parle, mon ami, parle .. Questionne la domestique... Je crois qu'il demande i Adèle je suis... Il insiste... Comment? Adèle le baisse entrer... (i«Teaant «a icène, pu à p^.) 11 vient, ma foi, il vient. Est-ce qu'il va se reposer ici? Ah ! les hommes ! Quand nous ne les aimons plus, voilà co^ume ils se conduisent avec nous I

SCÈNE 111

LAFONT, ADÈLE, CLOTILDE, iiTr.*r. u pom.

LAPONT^ eatraat*

C'est bien. Mademoiselle, c'est bien.

ADÈLB.

Pourquoi Monsieur ne m*écoute-t-il pas? Monsieur voit Dien qu'il n'y a personne.

LAPONT.

Je vais atfrindre»

ADÈLB.

\ttendr« quoi ? Monsieur «t Madame viennent de sortir

3i LA KAHISIP'^M

Ensemble 7

AD tL I.

Non. Monslear. pat eaieuible. Monsiear est parti àê ico côte el Aaduiue du tieo.

LAFoar. Mousleur »-t-il dit l'heure il «erait chex lui?

ADÈLI.

Je sais seulement que Madame oe recilrera p«i. EUf dîne en ville.

LA PO NT, •!*«■ êvott éMttà,

Avec Monsieur?

ADÈLI.

Sans Monsieur. Monsieur dîne de son cAté 0I Madamv du sien.

LA PO NT.

Allez à vos afTaires, Mademoiselle. Je Tois de quu écrire, je laisserai un petit mot.

ADÈLE.

Comme Monsieur voudra. Ce n'est pas moi qui com ma^ide ir..\. je iw peux pas mettre Monsieur à 1^ porte.

ttm «en

ACTB DBUXI&MI

3S

SCÈNE IV

LAFONT, CLOTILDE, d«7n«r« l. pou*.

LAFOHT.

suis entré, je ne sais pas pourquoi je suis entré, c'est encore ane sottise que j'ai faite... 11 faut me cainfier et prendre mon parti d'une séparation nécessaire.. On ne peut pas, à Paris, conserver une maîtresse un peu conve- nable , ce n'est pas possible. Plus elle est convenable et moins on la conserve... J'aurai une explication avec Glotilde, une explication san^rlantel... cp sera plus trentil de ma /part, et je la quitterai définitivement... Je m'aj<iie, je cours, je la cherche à droite pendant qu'elle s échappe a gauche, à quoi bon? Qu'est-ce que j'apprendrais de plus?.,. Elle est la maîtresse de ce M. Mercier, c'est clair comme le |0ur. Depuis quand? Quel avantage aurais-je à lo savoir? Pourquoi? Ah! pourquoi? Je serais bien embarrassé de dire pourquoi. Elle ne l'aime peut-^tre pas, c'est une consolation... Qu'est-ce que je vais faire? Si Adolphe était au moins, nous aurions fini la journée ensemble. C'est vrai. Quand le cœur me manque et que Clotilde m'a mis sens dessus sens dessous, c'est encore avec son mari que je me trouve le mieux. Je me sens moins seul. La position d'Adolphe me console un peu de Ih mienne; elle est moins bonne; certainement elle est moins bonne. Si Clotilde ne me doit rien, après tout, elle a de bien s^rands torts envers son mari... Je suis bien fort pour juger sévèrement sa condui**^. quand je me meu. * la place de son maà,. Quelle désolât ml Je me trouve tout d'un coud

•• LA PAHlPlKN.Xt

Ï^A^t tai)«* un ».eD, la rnt.rl flarm l'Ame, devnnt une ■ItuaUon uci pluf» vulgHireu el que je vaii creu»«r iiii«»- Ooiriieittl Alloiii, li» h«>mmes ne »oiil guère beunux; rt^lititUire oo cocu, il 5 a hiftn peu de chou.

CLOTIIUr.

Tant pia, j«' me montre. Je saurai loujoun ce qu'il ♦fuL

SCÈNE V

LAFONT. CLOTILDK.

L A F o M .

Comment I Vous êtes chez vous?

CLOTILDB

Eb bien I Qu'esi-^^ (ju'iJ y a d'étrange à ce que je f^\iB chez moi? L'étrange, c'est que vous vous y trouviei, voua, quand je condamne ma p irle et qu'on vous le dit sur tons le* tons. Voilà comme vous me rem» rciez de mon indulgence! Vous ne savez plus qu inventer pour me dé- plaire et je me laisse alitr chaque lois a vous pardonuer

LAPO^T.

Cest votre faute I

CLOTILDB.

Oh ! ne recommençons pas, je vous en prie. Pa» 4e •('ènes aujourd'hui, pas de scènes I Je ne m'y prêterais

ACTE DEUXIKMR

37

pat d'ailleurs. Aviez- vous nne raison an moins, un pré,- texte, quelque découverte bien terrible ei que vous nt» pouviez pas garder plus longtemps.

LAPONT.

J'ai craint, je tous l'avoue, que vous w fatsiei eofi^ frante.

CLOTILDS.

C'est très gracieux de votre part. Vous m'avez vae, vous

êtes rassuré. (BlIe lui rnontre la porU), en ImiUot la toi d'ua oismo

•T«c u mata.) envolez-vous.

0* tMrvpt.

Vous sortez?

LAFONT.

CLOTILDE.

n me semble que je sors. Je n'ai pas Thabitude de me promener avec un chapeau dans mon appartement.

LAFOMT.

Vous êtes pressée ?

CLOTILDI.

Je suis en retard.

LAFONT.

Nous ne décidons rien.

CLOTILDf

Qu'uit-ce que cela veut direî

LAFONT.

Je pensais que nous dînerions tsa^eoible. si )• §uia So» )o«rs TamiA de pension.

mtlpmmÊmmÊÊÊtm^miÊ''a^tmÊiÊ^tmmÊÊmmtm^m

)8 LA PARisie:«m

CLOTILDI.

Il L y a plufl d'amie <ie pensioD, ni pour vooi ni pt^ut p<»riM)n *fl yai n*n»'chi qu(î c-s »*sciipa<lefc dan» lef reniau ra U rt\airnt toute» M»rlPh d'iiicoiivéiii«iilh. Kllef m'en- triiin»*nl dans de?» meriNonirns (jui me révollenl et que je ne veux pas coiilinutr. - Ei»l-ce que je n'ai pas rai»<»nT

I.AFOWT.

Na me demandez pat ce que je penae.

CLOTILDK.

Vous m'en touIcz?

LAPONT.

Je m'attends à tout maintenant

CLOTILDK.

C'est tmjniirs le plus sa^'e, on ii*a pas de «éccpUonâ

de cette manière.

•la mi^,

LAFONT, allaDt à el)«.

A8seyez->ou8,de bonne grâce, et causons oien aiïeclueo- spmt.nt.

CLOTILDB.

Je n'ai pas le temps... de causer. Un autre jour, de- main si vous voulez.

LAF05T.

Dem.iin je vous attendrai et il y aura quelque chose encore, au dernier moment, qui vous empéciiera de venir.

CLOTILDE.

Vous refu-sez demain?... A votre aise. Ça me convient parfaitement. Je ne suis jamais pre^^sée de me trouver avec des gens mécontents et désagréables.

ACTE DBUIIËMB 99

LAFONT.

Cest l'amour qui me rend ainsi.

CLOTILDB, du boot 4e« lèrrM.

Il est embêtant, TamoupI

LAFORT.

Plnjgnez-vous, je vous le conseille, plaî^ez-voos. On voit bien que vous n et^s pas à ma place. Je me déses- père et je me morfonds de mon côté pendant que vous galopez du vôtre.

CLOTILDB.

Je galope I Qu'est-ce que c'est que cette expression? Atlmcllons, ce qui est possible, que je me sois un peu refroidie avec vous; croyez-vous qu'on ramèoe une femme en agissant comme vous le faites, en la narcelant perpétiiellement. C'est tout le contraire qui arriv»'; on la fatigue, on l'impatienle et on lui donne des idées dont

elle était à mille lieues. iSe rapprochant de lui arec des apparenoes de tendresse qui le trompeiU.) AllCZ faire UU petit VOVage. (Mouve-

uent de ufont.) Oui, faites uu pciit voyage. Absentez- vous .. six mois, ce n'est pas le diable. Une séparation en ce moment vous conviendrait fort bien, et vous n'en seriez que plus agréable à votre retour. Ne craignez rien de mon côté. Jo ne iuis pas une femme qui oublie facilement. Vous me retrou- verez exactement la même. Voulez-vous? Non, vous ne vou- lez pas. Vous ne pourriez pas vous absenter six mois, lorsque votre maîtresse vous le demande et qu'elle verrail là, de votre part, une véritable marque d'attachement.

On %MDitft

LAPOKT

0*1 aller- vouai'

40 PABIMENIHB

CLOTILOI.

C'ett toQt M que vont trouvez i me répondriV

LAPOfiT.

allez-vout?

CI OTILDI.

JVlais si sûre qoe vous me feriez cctle i^a^stioii, / l'alteods d>'puis que vou> èto» la.

LAPOIT.

Elle fODs gène T

CLOTILDI.

Nullement. Vous serez bien avancé, n'eî»l-ce pas, quand vous saurez je vais? El qu'est-<!e qui m 'ernpt'ciierait de vous dire : je vai- là, et d aller ailleurs.

LAPONT.

Je vitas suivrai.

CLOTILDI.

Suivoi-moi, je vous y engage ; ça vous t »i bipn réussi (ust^u'ici. Prenez garde. Je suis très faillie pour vuui, très faible. Je tiens compte de tout, de IVial je vom ?ois et des moments que nous avons passes ens^'mble : mais ne vous croyez pas le droit dVn abuser, itn Mreoiwsi.) le fais ce qui me plaît, et (;a ne regirde pers<iiuie <^u« mon mari.

LAPORT.

Vous me trompez !

CLOTM.ni.

Moi!... Avec qui?... Qui?., qui?... qn!?... qal?. . A.pprenez que les s«>upçon> ne suffisent pas et qu« poor accuser une femme li faut %voir ia preuve entre lea manu.

ACTE DEUXIÊMK

41

(} jand C(^tts preuve existe, quand la femme est véritable meut coupalie, un galant homme sait ce qu'il lu^reJlte à faire, Al la quitte... ou il se tait.

QoUlde l

LAFONT.

CLOTILUB.

Qui? Dites donc un nom, si vous savez seulement le^ quel! Je serais bien aise de le connaître, ce don Juan, que je fatigue peut-être de mes poursuites et qui ne se doute guère de son bonheur! Vous me forcez à vous dire ce que j'aurais toujours voulu vous cacher. J'ai fait june grande faute! J'avais un mari, des enfants, un int*^- rieur adorable, j'ai voulu plus, j'ai voulu tout. J'ai rêvé, comme toutes les femmes, d'une existence unique mes devoirs seraient remplis sans que mon cœur fût sacrifié, la terre et le ciel! Vous vous êtes chargé de me démon- trer Fini possible. Je ne sais pas ce qui se serait passé dvec un autre, il ne pouvait rien m'arriver de pire. C'est fait, c'est fait, je ne vous en veux pas; mais ça été la première et la dernière fois. Elle tira son raoucboir et le porta à ses yeux avec une légère oppreasioa

LAFONT.

Vous souffrez?

GLOTILDE, gagnant un siège.

Ce n'est rien, ça passe.

LAFONT.

J'ai eu tort.

Très tort.

CLOTILDB, profondémeot.

«t LA PAKISIF..N.*<f|

LAfONT.

Je part.

ci.OTii.ni. Ce.st ce que tous avez de mieux à faire.

LAFONT.

Oubliez un mot de trop qui ne nfgnifle rien. Je ne le crois pa.s que vous me trompiez. Vouh ^te> trop bonne et trop sincire; voui appréciez au f<*nd la U*ndrexi»e que j'ai pour vous. Je croyais qu<^ vous in'allendiez et que notre petite ièlc ordinaire tt'uail toujours; la colore m'a pria quaud vous m'avez dit que non. allez-vous? Faire des vi>ite>, retrouver une de vos amies. ILit-ce un bien j^rand plai>ir ou nue n«*c»'ssilé absolue? Dégafjez-vous, s'il le faut. tiTixez que votre mari est malade et que vous restez près de lui, c'e^l bien simple. Faites ce que je vous demao le. Bendcz-moi cette Journée qui m'appartient depuis bien longtemps et que vous m'aviez réservée jusqu'ici.

CLOTILDE.

Je le voudrais qae je oo le pourrais pas,

LK/OKT.

Pourquoi?

CLOTILDE.

On vient me chercher en voilure et Ton me mèua au Bois.

LAFOST.

Voas ai 1 z sortir.

CLOTILDI. Cest une erreur. J'attendais .

i

ACTE DEUXI£IV1B

4S

Madame SimpsoD?

LAPOIfT.

CI OTILDB.

Madame Simpson justement... Je dîne chez eii3. (■• levant.) Quel diôlc d'homme vous êtes! Vous «irenez tout de travers, même ce qui devrait vous rassurer.

Madame Simpson!

LAFONT.

CLOTILDE.

C'est vrai. J'oubliiis que madame Simpson n'est pas de vos amies et que vous avez voulu m'inlenlire St maison. Une maison cliarmante, moritée supérieurement et irré- prociiable ! Il y a peut-être des amourettes, je ne di» pas, c'est comme partout.

LAFONT*

Madame Simpson, vous le savez bien, a la plus mau- vaise réputation.

CLOTILDE.

Tant pis pour ceux qui la lui ont faite 1 Quand un homme a vu à une femme un bout de sa chemise, celte femme est sacrée pour lui, sacrée ! retenez ce principe et qu il vous serve à l'occasion. Je suis épouvantée, je vous l'a- voue. Je me demande oCi nous allons et co que vous me préparez encore. L'ofl'ense la plus grave que puisse en- tendre une femme, vous venez de me la faire aujourd hui. Après? Quesl-ce qui vous reste maintenant? Je ne vois plus que le^ violences! J'espère que vous serez niaîire de vous et que vous vous arrêterez aux violences! Hetté- chissez, mon ami; il vaudrait mieux nous séparer tout de suite, si vous deviez en venir aux violences! Allons, je

44 LA PAR1S1B.N!«E

vout rrnvuje relie Toin tr^s K<^riKUMnienl. Vout toUa trai^ jiiille. dVhI pns? QijMl-jUf borr»î«jr que voiii »i>*^ (•«•o» iiiadMrne SimpKon, vouii yrt-firvi encon* rne »*voir *ver elle. Mou» rcpnudroiis celle idoe de voyage fl je vous ^ tna*'iierai je ^e^père, la première fuit que je vou* verrai

LAroNT, pmiiiMi hemain.

CLOTILDI.

Ahl demain. Cest donc changé maintenant? Vous >oa lez bit-n m'atfpndrp demain ? Soit! Je n'ai qu'une parole Mais veiJk'i bien sur \ous. Vuus êtes asseï calme en ce moment et bieo convaincu, n'allez pas cbanger de l'autre cAté de la porte. Vous avez l'escalier malheureux, je voua en avertis. Si d'ici à d«'inain vous me faites un tour, >i je V0U8 rencontre... au Buis ou ailleurs, >i j'aperçoi» le bout de votre joli nez quelque part, vous ne me revoyez de votre vie.

LAFORT.

\ demain T \ demaiu.

CLOTILDa

SCÈNE VI

CLOTILDE, .^.

Allons. Il n'y a rien à dire. Il a été raisonnable. Quand il se l&riie, c'est plaisant, mais j'ai toujours peur de le voir pleurer. ( ^naot * u '^o*tr«.) Assurons-nous, avant de descendre, que ji* -4e l'aiirai pas derrière moi. Il s'en va, trislement.

ACTE DEUXIEME

45

la lôie basse. Pauvre garçon I Oh ! cerlainemenl, je lui f<Tai ui^^ petite visite demain. Qu'est-ce qui lui prend ? Il s'anAte. Il revient sur ses pas. Il entre dans la maison en fa<^H. Ah ! le monstre 1 11 va rae guetter et me tenir jus'iu a ce qu'il tombe de fatigue. Je vais lui montrer que je l'ai vu, c'es^t le seul moyen de le faire partir.

Do Me!!nil entre par fond; eon attitude est celle d*uD homme mécontepi et âéeonn^é, 11 jette son cbupeau sar on meuble et Tient s'as?' oir près de la xahie qu'il rnutu* avecooiere.

SCÈNE VII

CLOTILDE, DU MESNIL

CLOTILDE) Ml retomuant et apereaTant v>o mari

A Tautre maintenant! (Le ret^ddant mif>ui.) Adolphe ? Adol- phe? Qu'esi-ce que tu fais-là ? (Aiiam à lui.) Adolphe? Ré- ponds-moi donc I

D C M E SN f L , (laremoai.

Laisse-moi un peu, je te prie.

CLOTILDB.

Qu'est-ce qui t'arrive ? En voilà une mine pour rentrer chez soi ! Je ir» te connaissais pas encore la pareille <

DU MESNIL.

Ne m'irrites pas davantage. Je ne suis pas en train de rire et d'écouter tes gamineries.

lia UHBiit

H LA PARISIEnni

CLOTILDI, lafsl«to, e^BfMal é« «M.

Qu'est-ce qu'il y ?

DC MBsniL

Ta le sauras, ce qu'il y a, lu le sauras toujourt trop tAt

CLOTILDI.

C'est donc sérieux?

Dl' MBSNIL

Très s(^neQX.

CLOTILDI.

Tu es fâché?

DO MBSIIIL.

Od le serait à moins.

CLOTILDI.

Tu es f&ché... contre moi.

DU MESIflL.

Il ne î- 'agit pas de toi. Tu allais sortir, sors. Sors! (m. bitu pM m* b porto.) vas-tu d'abord?

CLOTILDE, revaiMat

Km Louvre.

»L' MKSNIL.

Va au Louvre, va. Achète des chiffoni, le momenj ast bien cooisi.

CLOTILDI.

Tu m'ennuies à la fin. Je ne bougerai pas avant que tu

lies parié. (KU* «al«T* toa ekapMa bnuquamest . ) Je 06 Mm i>aS

ACTE DEUXIÈME

4T

quand mon mari a de la peine et que je ne sais pas ce que c'est que cette peine, (s- asseyant.) S'il attend pour me la dire, c'est bien, j'attendrai aussi pour la connaitie.

DU MESNIL, M levaDl «t allaDt A aU«.

Tu es bien gentille.

CLOTILDI.

Parle donc, bêta I

DU MBSNIL.

Nous sommes flambés t

CLOTILDB.

A quel propos?

DU MESNIL.

A quel propos? Pour la recette.

CLOTILDE, M relefant.

C'est ça! Comment! Toi, un homme, tu te mets dans un étal pareil et tu me révolutionnes par contre-coup pour une alTaire qui n'a pas marché. Elle n'a pas marché, voilà tout. C'est toujours ainsi les alTaires. L'une man- que, l'autre réussit, on profite de la bonne et l'on oublie la mauvaise. Tu croyais peut-être que j'allais me plaindre et te faire des reproches, jamais, mon cher ami, jatnais. Allons, remets-toi et ne garde pas cette figure désolée. Qu'est-ce que tu deviendrais donc pour un malheur véri- table? Si lu me pordais, par exemple! Qu'est-ce qui avait raison de nous deux ? Hein, ton oncle, le joli protecteur que nous avons I 11 ne trouve rien de bien, ni ta situa- tion, ni tes écrits, ni ta femme, et, finalement, quand U g'occupft de quelque chose, on peut êlre certain que ce sera un four. Je me demande comment il a pu entrer i rinsiilut"^ S'il O'était pas garçon, ça me ferait bien rir«. bxplique-moi un peu ce qui s'est passé. Tu m'as tout dit et je De sais rien.

M LA FAKl5lKM<l|

l>D M KSJtlL. J»' DP liAU lieO OOfl plUM.

CLOTILOI.

C'eut tiQi« Q'e^l-re pat», tout à fait flot f

DU MESKIL.

A pou prè».

CLOTILDI.

A pou près hfulemotnXf Qu'eat-ce que ra signifie à peu près ? La recellf etl-elle doDnrf , oui oo w^d t

DC MgSML

Kile Q'68t piiM eotxtre donnée.

CLOTILDI.

Il Q*y a rieu de fait alors ?

Dr MEsniL.

La recellt' va Aire d(»nup«» et l'on m'a fait comprendre qu'elle ne Aérait pas pour moi.

CLOTILDE.

C'est bifD. Voilà un ren^eio'oemeat. Kt qui cboisit-on

a place *

DU B s N I L . apr*« «voir leré \m hem n ê»

Lu homme... très ordinaire!

CLOTILDI

Je m'en duut? bien. Marié ?

ou MKdRIL.

Quel intérêt çâ a-l-U ?

ACTE DËDX1£MB

4*

Hepoiids toujours.

CLOTILDB

DU ME8NkL.

Uarié, oui.

CLOTILDI.

Sa femme est jeune ?

DC MBSMIL.

De ton âge.

Jolie ?

Agréable.

Légère ?

On le dit.

Ah ! la mâtine !

ie te comprends. Ll eflt temps.

CLOTILDI.

DU MI&SNIL.

CLOTILDB, plus ta».

DU MKSNIl».

CLOTILDB.

DU MESML.

CLOTILDB.

DU MESNIL.

Tu te trompes. Ces choses-là ne se font larnais aua Finances

M

LA TAHITI t.N.'. H

CL0TI1.DI.

En Komme, personne n'ett encore oomroé, ni toi ni ai au Ire, et lu «'es désespéré trop lût, m qui eil ton habi- tude.

DU HESNIU

Soill Je le veux duo! Que faire?

CLOTILDI, tprta iTo4r Hêi^ki,

Ote-toi de là.

lUa puM bnuqoflBMDl <•*■« M, Miied * it UbU •! « MB à ârrw.

DO MKSNIL.

Dis-moi an peu...

CLOTILDI.

Ne me trouble pas.

DU MBSNIL.

tlntendons-nous d'abord.

CLOTILDB.

C'est inutile... J't^cris à Lololte et je lui d»^mande un rendez- vous; elle compreudra qu'il s'agit d'uUdiret» sé- euses.

DU M ESN IL.

LoloLte 1 Qu'esl-ce que c'est que ça, Lolotleî

CLOTILDB.

liOlotle, c'es* madame Simpson. No-js l'appelons Lolotle dans l'Intimité, depuis qu'elle a joué le rôle de QiaumouU ça lui fait plaisir.

ACTE DEUXIEME

M

DU MESNIL.

■Y

C'est bien. Écris à Lolotte. Tu diras ce que -tu voueras . Si Lolotte réussit un membre de l'Institut a (^choué, j'en serai charmé pour ma part, mais je plaindiai la France.

CLOTILDE.

Laisse donc la France tranquille. Elle ne s'occupe pas de toi, ne t'occupe pas d'elle, (se r«ierant.) Âs-tu quelque chose à faire en ce moment?

DU MESNIL.

Mon intention est de rester chez moi et de m'y enfermer pendant huit jours,

CLOTILDE.

Je ne le veux pas. Je n'ai pas envie que tu te rendes malade pour une affaire qui peut encore très bien tourner. Tu vas prendre cette lettre et la porter chez madame Simpson, ça te promènera. De là, tu iras voir ton oncle.

DU MESNIL.

Pourquoi? Un homme qui n'est bon à rien, tu le dis toi-rnénie. Je vais lui écrire, à mon oncle, que j'ai assez de ses conseils et qu'il dispose de son iniluence.

CLOTILDE.

Je ne le veux pas. On sait que ton oncle s'est occup»;' d'une position pour nous, qui que ce soit qui nous l'ob- tienne, ce se/ a toujours à lui que nous la devrons, tu me comprends. Tu ne liens pas a ce qu'on dise que madame Simpson te protège et que nous enlevons des (aveuri glace a elle ou à son entourage.

&)

LA PARI51K.MK

DG HKVflIL.

Oit tr^(( juite. Je vaig porter ta \oiirt ft j*irai voir mo« iincle. MaIi let économiftlM m paneroat de moi c«iu fuii.

CLOTILDI.

Je De le vem (<dd. Pourquoi changer quelque rn «ne a nos hal)illi'^«'^ ? n'est pa» uue corvée pour t/»i. cediner. Tu en re/iens gincralemt^ni fort tardait tête asseï eo l'air» et avec des liisloirea qui mo donneril uo aperçu de votre conversation. Vous Ho.i entre hommes, voua dites des béU>es, vous avez niison. Ne le prive donc pas d'un plai- sir, CD n'en a pas tant en ce monde. Tu irai retrouver ces messieurs, dont le genre l'amuse, et moi ma petite amie «|ui serait désolée de ne pas me voir.

DU ME8NIL.

Cest bien. Je n'insiste pas. Mais aujourd'hui je luii de très mauvaise humeur, j'aurais préféré rester avec toi.

CLOTILDE.

Je remercie. Ne le regrette pas, va. Ça ae retrouvera

DU MESML.

Alious, au revoir, je vais porter ta lettre.

CLOTILDE.

Cest C4;la. tn m 4nii« v-n food, pito«»«aeaii TeQons-nout droit, n'est-ce pas. et un peu de gaieté, si c'est (»o«>ible Ne mettons pas les autres dans la contideuce de ùo» eoDuis, ça ne sert à rien.

Dr M es NIL, rvreMat.

^M'ebl-ce que je dois dire a mon oncle I

ACTE DEUIIÉAIK CLOTlLbB.

53

Cd que tu voudras.

ou MESNIL.

Alors, c'est bien convenu, tu m'envoies à ce dîner. Tu m'y envoies rlans des dispositions atroces.

CLOTILDE.

Elles passeront... quand tu seras à Uibla.

DU MESNIL.

Je vais m'en flanquer jusque-là

tt «art.

SCÈNE Vill

CLOTILDE, «»ai..

Bgvaryl Parlez donc de sagesse et de reienue à une femme. Qu'elle reste dans sa maison et sa maison pros- ;' pérora, je t'en moque. Qu'est-ce qu'il aurait fait, mon mari, sil ne m'avait pas eue? Sans compter que les honnôtes gens ont de la chance et que l'on est bien dispnsé poui ^^ euxf Toujours, toujours, lorsqu'il y a quelque chose à donner, une place, une croix, une faveur, grande ou petite, et que ieux candidats sont en présence, d'un côté, un brave iiomme, pas bien fort, mais modeste et méritant, e<

^ LA PARISlBNfri

de l'autro, quelque farceur qui n'a pou* lui qae non aavoir- faire; toujours, c'eut le farceur qui l'empirie el le bon monRicur qui <'8t blnckbialél Jo finirai peut-^tre par M>r- lir Hijj.iird'liui. J'esjx^re que M. Lafont le uhm fiiLuA do m'aftetidrc. Il ne ae phiiidra pas celte foif hI je ledia- lance pondant quelque temps Filoni! (fit* m 4irtc« * §nai»

p»» ftn !• fond ; U porta »'o9wn laatomeat •( Uaid«a«ot ; 1/ '9^ paraJl êtt

ht»an\on.) Ah! C'est trop fort!

Elit nf'.'-ni pr^rlpiuamaot *n ■eèo«>, fun'-ufte »«•< aa« eoUr* «cHtMoUte coaflM «iM CtuiaM réfutai i p»a d— nrrf taa

8C£iNE IX

CLOTILDK LAFONT

LAFONT.

Vous m'en voulez d'être revenu?... Voici ce qui s'est f»as8é. Je m'en allais, je vous le jure. Je ne voulais plus penser à vous jusqu'à demain. J'aperçois voire mari qui renlrait. que devais-je faire?... J'aurais été très heureux di' lui serrer la main, mais vous préfériez peut-^tre qu'il ignorât ma visite, il était plus [trudont alors de ne pai me montrer.^ Vous me dites toujours que je ne tiens compte de rien, quand je passe ma vie avec Adolj»he < sauver

ie> diilicullés Je me suis retourné vivement pendant que

votre man ne me vovait pas el je ^uis entré sous une porte cochère pour le lais.ser passer. Il est bien rentré, Q est-ce pas? Vous avez le voir? Je D'iavenie rien?...

ACTE DEUIIËMB

bb

Après, c'est vra J'ai été faible, il ne fallait pas rester là. Je me suis dit: Clotildo attend depuis longtemps Madame Simpson .qui n'a pas l'air de venir beaucoup, si ses projets ne tenaient plus, elle serait peut-être bien aise de me retrouver. Vous ne pouve*, pas me reprocher une pensée i)ien tendre et bien modeste?... Votre mari est ressorti, ça ne changeait pas les choses, il était en dehors de toutes les combinai- sons.... J'ai regardé encore une fois si la voiture de Madame Simpson arrivait, je n'ai rien vu venir, je suis remonté. Oh! je suis remonté, en tremblant, je vous assure, et je serais peut-être redescendu (RiaDt.) sans un de ces petits hasards qui sont toujours drôKs: votie mari avait laissé la porte ouverte. Voyons, Clotiide, tout cela est bien simple^ bien naturel, on ne se fâche pas pour si peu de chose... Dites un mot. Vous ne voulez pas me répondre? Un mot ? Un seul... (svioignant.) C'est bien. Je vous laisse. Vous préférez décidément avoir cetlp journée à vous. A demain. (Revenant.) A demain?... (s'im- patientant.) Ditcs un mot. Vous uc voulez pas me dire un mot ? (séioignant.) Je suis tout à fait blessé, je vous le dé- clare. Vous me traitez depuis quelque temps trop légère- ment et sans aucune considération pour le passé. (BeTenam. Vous êtes bien résolue à ne pas me répondre? (s'éioignatu.; Eh bien, comme vous voudrez, finissons-en. Vous ne m'aimez plus, je vous embarrasse, je n'ai plus de bien grandes joies avec vous quand je pourrais être heureux

ailleurs, séparons-nous. 'Revenant à elte et lui tendant la main.

Séparons-nous en gens d'esprit!... Voulez-vous que jr vous dise Wons n attendez personne. Vous allez letrouvrr votre amant et c'est avec lui que vous dînez; soutenez donc le contraire?... Je le connais. Je n'ai pas voulu vous le nommer tout à l'heure. C'est... mon.sieur... Ernest Mercier.

CLOTILDg,

Alfred Mercier

le LA >'ARlhlRNM

r OR T.

Ufrecir

CLOTILDI

\lfred Mercier,

LAFOMT.

flrjr H. iH Madeleine, Î8.

CLOTILDr

Boulev.ird de la Madeleine, H.

CloLilde ? Est-ce une moquerie de votre part, ou bi*»n la vérit»^ que vous ra'avou<'Z ?. . . C'est bien la vérité, ^■e^l- ce pas?... ipioumni. Ahl Clotilde! Clutilde I qu'est-ce que vous venez de faire? il fallait me tromper délicatemcot, sans que je le voie et san» me le dire. C'est bi. n la fin, cette fuis, c'est bien la lia 1 Adieu., (s'vtmmi.) Adieu?.. Adieu I

SCÈNE X

CLOTILDE,

M«l«.

En voila assez. J'ai bien voulu être complaisante et me pr<*ler à une explication par hasard ; mais tous les jours, deux fois par jour, non. Ah ! bien, on en aurait de l'airré- meiit avec des passions pareilles qui ne vous laissent pas le temps de respirer. Sans compter qu'on est toujours à deux doi^^ d'une catastrophe. C'est vrai. Je ne suid plu? irHoiuille que quand mon man est là.

ACTE TROISIÈME

Même décor. La porte de droite est ouverte a deux battant;;, on a placé la table an milieu du salon pour y servir le café.

SCÈNE PREMIÈRE

CLOTILOE, SIMPSON, ADÈLE

CLO TILDE, elle est près delà table. Mon'^ieur Simpson?

SIMPSON, il est assis et achève une tasse de eafé. Madame?

CLOTILDK.

Vous faites ici comme chez votre mère, n'est-ce pas? VOUS vous servirez.

SlVPSOtV.

Oui, Madame.

CLOlILDI, en donnant nne tasse h Adèla. Portez cette tasse à Monsieur et laissez-nous

58 LA r'AniSIF.N<1g

A D K I. E .

^ladamo naur'plu^ besoin di? moi?

CLOTILDI.

Non.

ADÈLI.

J'avais prévenu Madame <|ue mon fr^re...

CLOTILDI.

\llez, vous me parlerez de cela plus tard.

AOÈLR, alcrMBMl.

Bien, M.ulanie.

tlU tort M «aportMU la Imm par la paru ée AnM

SCÈNE II

CLOTILDE, SIMPSON

CLOTTLI>B. •'approchant leatament de SImparm. è al-voN.

C'est donc bien vrai, vous touillez Paris décidemealt

SIM PSON.

Décidément.

CLOTILDI

Aujourd'hui m^me'

ACTR TROISFÈMK

59

SIMPSON.

Je prends te train de sept heures qui me mettr-a i minuit chez moi.

CLOTILOB.

Vos malles »ont faite»?

SIMPSON.

Mon domestique les termine en ce moraen.

CLOTILDE.

Vous ne me demandez rien ?

siMP son.

Il me reste si peu de temps vraiment que je craindrai» de vous déranger.

CLOTILOB. Comme vons VOUflreZ. IE1I« le quitte; n te !*▼• «t »a pxiar M

usw mir 1* t«bi^.) Qu'est-ce que pense votre mère de rMle brusque résolution ?

SIMPSON.

Ma mère est enchant(!^e de me voir partir. C'est un peu pour elle que je m'en vais plus ^ôt que d'habitudtî. Klle m*a demandé d'inspecter sa propriété de fond en comble et de diriger les réparations qui seront nécessaires. Je veux que ma mère ne reconnaisse pas Croquignole, quand ^lle viendra s'y installer.

CLOTILDE.

Si votre mère est de votre f*M^, je n'ai piu* rien à dire.

L4 PARI.SlK.n.M

8IMPA0N.

Vou^ iimi*7. trop PâH^: Tuirt n'admpttri pts «[«'on »'y trouve mal <>t qu'on puisH«'. vivre ailleurs.

C LOTI LDE.

Srt pvn^f! p*«» rein. Je trouvp BPulement qu'à fotre Ace et dani votre siiu ttion, un homme n''th«n'1onnp pAé l'ar.8 volontipfR, surloul s'il y «^Uiil retenu par U> plui li>g(>r atlarhernent. L'hivrr est à peine Ani; le terop» est allnux ; porsoruu' ne son^e encore a partir» exc^'plé vqq»; il faut que vduk nyez uue raison.

SI MPSOFI.

J'en aurais une plul/\t pour rPiti»r.

ChOTILDB.

Alors, pourquoi vous en allez-vous T

SIMPSON.

Je m'ennuie. Je suis irrité et humilié. Je me fais l'ef- fet (iun pauvre dans vulre Paris. Qu'est-ce que c'est que ce mi8<^rable entresol je demeure? J'ai honte p<.ur m à de rimbiter; c'est bien pis quand on me fait le plaisir de venir me voir. Ma m^re se refuse toujours a me donner une installation commo je la voudrais. Elle préfère que ie voyage. Je dépense beaucoup d argent sans en retirer ni plaisir, ni honneur. bas, à Croquignole, le décor change. Je mène grand train. Je compte dans le pays; on me salue très bas quand je passe. J'ai sous la maiu tout ce qui me manque ici; mes chevau.x, mes chiens... mes fusils. Vous savez que j'ai une ma;;niûque collection de fusils qu'il me tarde toujours un peu de retrouver tL bon étal. Paria est agréable évidemment; je no') plairait peut-Atre autant qu'un autre, si j'y étais dans des coodi bons qui satisferaient mon amour-propre.

ACTK TROlSIfîMR

61

CLOTILDE.

C'est ma faute. Je n'ai pas su vous consoler «t vous conserver. Se quitter comme nous le faisons, de gaieté ie cœur, après quatre mois seulement, le temps ne vous aura pas paru long, je l'espère.

SIMPSON.

CAnq moU,

CLOTILbB.

Croyez- vous?

SIMPS H.

Comptons : 15 jauvier, 15 ivrier, 15 mars..»

CLOTILCE.

C'est très juste. Mettons cinq mois et n'en parlons plus.

Ob tenipt. SIMPSON, ii'apprcetaaoi .l>tU.

Vous devriez venir cette année à Croquignole, quand ina mère sera là, avec une partie de sa société.

CLOTILDE.

Ne comptez pas sur moi. Mon mari ne peut pas s'ab- senter si aisément.

Vous ie laisseriez.

SIMPSON.

CLOTILUS.

il n'aime pas ça.

SIMPSON.

Vous VOUS retrouveriez îvoc vofr« amie. Madame B«a(» lieu, que le» diilicultes n'arrêtent paii. «".lie.

t9 LA TAKISIENNI

CLOTILDI.

Ohl Paiilin<*, c'ehl ditféreat. KIlea une fortune d'ab«ird qui lui pcriu^ de faint ce qu'elle veut. Ëtituile, >oo inah a eu de grandb luru avec elle, elle eu pruliie el elle a Dicik raison

SIMPSOH.

Elle s'amu>e, madame Be«iulieu7

CLOTILDI.

Je n'en sais rien. Nouh sommes très liées avec Pauline, très liéei; mais nous ne ouus disons» pa« tout.

blMPSON.

C'esl elle cepend/int qui vou> a mise en relations avec ma mère.

CLOTILDI.

Pauline n*a jamnis su pourquoi je le désirais. Qu e^l-cc qui vou> fait supposer que madame Beau lieu ue se coii- duibe poâ régulièremcut, un vous a dil quelque c(iu:>e sur elle?

SlMfSON.

Je lui connaifi une forte toquade pour un de met amis

CLOTILDI.

Vous l'appeler î

SIMPSO

Hector de Godefn>>.

cLortLoi. Ceit un meosooge.

àCTE TROISIEMI

A peicfl un secret.

SIMPSON.

CLOTILDB.

Madame Beaiilieu, vous ne [)ouvpz pas IMirnorer. vil de- puis des anfiées avec un garç )n ctiairiiaul qui iadore el qui ne la quitte jamais.

SIMPSON

li se nomme?

CLOTILDE, apr^s arotr h<^flii«. •*<*£ os aouKr»

Alfred Mercier.

SIMPSOM.

Oui. mais madame B^aulieu s'est «m'unchée, je me demande pourquoi, de mou ami Hector, et elle ne pa.sse p!u> un jour sans le voir.

CLOTILD&.

De qui le tenez- vous?

SIMPSON.

De madame Beauiieu elle-même, qui ne recule pas de vant des couiideuces de ce genre.

CLOTILDB.

Quelle enfant que cette Pauline! Elle ne pourrait pa.s garder ces choses-là pour elle!

SIMPSON, qoiUaot.

voilà ce que j'apprécie encore, en m'éloignant de Paris; on enterre un tas d'histoires, qui ne sont pas bien propres

•* L A r A H I s I ^. .N .1 1

CLOTILDI.

C'est piur mon amie que vous faitei retle phrue*

smrsoN. Je croi> qu'elle p€ul en prendre nr» part.

CLOTILDI.

Pauline a bien toufTiTt, allei.

SIM pson.

n n'y pjiraît ^uore Aujourd'hui.

CLOTILbi

Vous lai avoz peut-être fait la cx)ur.

SIMPSON.

L'idée De m'en serait jamais venue

C LOTI LOB.

M.idame Bcaulieii est tout bonnement ad irable

SIMPSON.

Je n'aime pas à être confondu aver tout le monde

CLOTILDE.

Il faut bien cependant vous y attendra un peu.

SIMPSON.

Les femmes ne seraient pas contentes, si elles tous ct tcndriient.

CLOTILDE.

(Ju'est-ce que ça preuve? Que nous 8oram*»s fiibl»^*», clianijeantes, i^oupables, si vous le voulez-, que nou^ nou^ laissons entraù^er toujours: que nous rencontr' ns de.^ ma-

ACTE TROISIÈME

65

ladroits qui ne nous aiment pas comme nous le voudrions, ou des in^ats, ce qui est pis, qui n'ont de l'estime et de raffection que pour eux-mêmes ! Vous avez raison du reste. i.e plus sage serait de ne connaître ni les uns ni les autres; de se fermer les yeux; de se boucher les oreilles; de se dire couiageusement : ta place est là, restos-y. La vie ne serait peut-être pas très drôle ni t^^8 palpitante, mais on s'éviterait bien des tracas, bien des déceptions et bien des regrets.

Qu'avez- vous T

Laissez.

SIMPSON»

CLOTILUB.

SIMPSON.

Vous pleurez?

CLOTILDB.

Et bien sincèrement, je vous l'adeste.

SIMPSON.

Pourquoi pleurez-vous, ma chère t

CLOT ILDE.

Est-ce qu'on sait ? Il y a un peu de tout dans les larme» d'une femme.

SIMPSON.

je serais désolé que mon départ..

CLOTILDS.

Non. Ne vous faites pas plus coupable que vous l'êies. On ^ rencontre, on se plaît, on se sépare, c'est l'histoire de tous ieo jours. Mais, messieurs, vous êtes bien

•A I.A FAR1S1£NKj<

accommo<iAiiLH poar obtenir nos boiiiics gricm et bien i^ vèref q'iand nous vous les avons acrord(*e>. Allons! Il f^ut

que j'Appelle mon mari, qui ikjus I«is8«Tali „*nsem>l«; ju»- qui demain <«\t'c sa buiiiie fnj pt celle sublime .hiuk «nce de toutes QOf folies, lui UB<uai u main.i Dile»-moi adib. Gardez de ces cinq mois un bon souvenir, c'est tout ce que je demande. Gardez-le p(^ur vous seul, comirie Vdu» le devez et c «m me je peux y com{»Ur de voire pari. C'eal à vous que nous devons d'avoir réussi dans ce que nous désirions, mais le service n'est venu qu'upi>s la faute, el il n'était pas nécessair»» Si vous voulez, un jour, *n pas- sant, me serrer la main, vous connaissez maintenant la maison vous avei tait tout ce qu'il faut pour y élra b»«n reçu.

SIMPSOR.

^f>v% /^tes charmante.

CLOTILDI.

Je le sais . (ei'.-i ao'itf #• * port* 4^ 4r«»iui. Voyons, Adolphe,

tu a assez tume. Tu tiniras tes journaux une Hiiire l'ois.

Adoljdie, m'enlendN-tu. M. Simpson prend son ctiipeau,

lève-toi tout de suite, si (u veux descendre avec lui.

■•veoaau MoD mari vient.

SCÈNE 111 Les Mêmes, piu- DU MtSNIL.

DU MESN IL , «Dtraai et allant â Stapaoa.

Je n>e conduis comme un mai-apprii «vec vous, je xow ^i>aiido.;ne.

Ça ne fait rien

ACTE TI5 0ISIEMK SIMPSON.

rr MESML.

r

J'ai pris celle habitude après mon déjeuné» de me rep«> ger un iiistaiil; c'ebt io seul aiomeiil je me seau bieu chez moi.

Siiïia êtes prêt?

Quatid vous voudiez.

Partons alor».

SIMF.SON.

DU MËSNIU

A1MPS0N.

DU MESMIr

Vous permettez que je dise un mot a ma feinnk.

SIMPSON.

Certainement.

DU MESML, allant à GloUKtA; té».

Est-ce qu'il faut que je remercie ce jeune J^iomme*'

CLOTILDK.

Non. Nous l'avons iavilé ù déjeuner, ç.\ suffit

DU MËSNIL.

Nous devons beaucoup à son amj du ministère.

CLOTILDK.

C'e«t sa mère qui & tout fiiit.... depuis que je lui ai ecrii iiQ nior devant toi, lu to souviens?

18 LA ^AUlSIK^^fc

DC ME^NIL.

Je ne savais pas que maftaine SimpHOO êvait uu ûla de cet ftge-U; coiiimf'it le t^ouve^-tu7

CLOTtIDI

DiBlingué.

DC MESMIL.

De bion grands airs, helu?

CLOTILDl.

Ça ne oie déplaît pas.

DC MKSHIL.

Qu'esl-ce qu'il te disait?

CLOTILDl.

Que j'étais parfaite.

DU M ESN IL.

Au moral.

CLOTILUB.

Ail physique aussi.

DU MESNIL.

Je suis bon eofant de vous avoir laissés eot^'uible

CLOTILDE.

l! part ce soir.

DC MESNIU

U peut revenir aussi.

CLOTILDE. à rorelUe de mo Man.

Ce n'est ; as encore celui-là qui me fera oublier mes ievoJp*.

■lia U qaiiH.

I

ACTE TKOiSlEMB

6^

SIMPSON, allant i CloUlde

Vous voulez bien m'ejicasci, Madame, de me retirer si

vite

GLOTILUE.

Je sais que votre temps est compté, vous me l'avez dit, ^t je n'ose pas vous retenir.

SIMPSON.

h regrette déjà Paris avant de l'avoir quitté.

CLOTILDE.

Vous allez roublier bien facilement.

8IHPS0!*r.

Ma mère vous verra bientôt sans doute et elle me don- nera de vos nouvelles.

CLOTILDI.

Nous lui demanderons aussi des vôtres

SIMPSON.

Rappelez-vous que vous êtes attendue à Croquignole.

CLOTILDE.

Il n'est pas probable que vous m'y voyiez.

SIMPSON.

Je ne me tiens pas pour battu. Si une occasion se pré- sente pour moi de venir à Paris, et au besoin je la ferai naître, j'essaierai encore de vous décider.

CLOTILDI.

Ne venez pas pour m'inviier mais pour me voir,

SIMPSON.

V bientôt, alors.

e

Il LA PAHISIK*(>t

CLOTILUE A bientôt I

DU MEbML.

Qu'p8t-ce que je te disai»?

CLOTILDI.

Qu e>t-ce que je l'ai icpouUu? No t'occupe pa> de 90 et (dib te« alluireft.

SCÈNE IV

CLOTILDt,

Sotte aventure ! Tous ces jeunes gens d'au'onrd'hui ne ▼aient pas la peine qu'on s'occupe d'eux. C'est sec, plein de prétentions, ça ne croit à rien; ils aiment la pose, et voilà t ut. Je pensais que M. Simpson, élevé par sa mère, s'attacherait sérieusement à une femme. Je n'ai pas à me plaindre de lui, du reste. Il a été toujours fort conve- nable et très oblij^eant... 11 est un peu bête avec ses fu- sils... C'est bien fait pour moi. J'avais ce qu'il me fal- lait, an ami excellent, un second mari, autant dire Je l'ai malmené de toutes les manières, il en a eu as''«iz« ça se comprend. Qui sait ? Il me cruit peut-être plus fâchée que je ne le suis, les hommes nous connaissent si peu. Noua sommes oien Subies, c'est vrai, avec celui qui nous plaît, mais QOLis reveooQ> toujours à relui qui nous aime.

l'a epa^p •!« vjnAra.

ACTE TROISIEME

V

SCÈNE V

CLOTILDE. ADÈLE

ADÈLE, eatTAQU

M Lafoiit. Maaaiiîe.

CLOTILDB.

Eh bien ? Pourquoi prenez-vous cet air étonné pour ao- aoDcer M. Lafoot?

ADÈLE.

Madame va donc le recevoir ?

Certainement.

Bien, Madame.

CLOTILDB.

ADÈLB.

ClOTTLnR.

Allez- vous-en mainleuaut, A lèie, si voua avejt besoJB de âorlir.

ADÈLK.

Ifterci, Madamci.

t^lft fait entrer Lafont

1t LA PAR1»1£NNI

SCr.NK VI

CLOTILDE. LAFONT

LA FONT, 'Tiin. I^nlem^nt

Bonjour.

CLOTILDE, d'ane vuis c«ue«M«» UoDjour, mon ami.

L A F 0 M T.

Comment allez-vous?

CLOTILDB.

Doucement. Hien doucement. Et toui 7

LA FONT

Mal. Très mal. Je vous déranv'e?

CLOTILDS.

Pas le moins du monde.

LAFOHT.

Vous alliez peul-être bortir?

CLOTILDE.

Ma foi, non. Je sors à peine maintenant. On if ais-je ?

LA PO > T.

Vous aviei du monde à déieuner?

ACTE TROISIEME

CLOTILDB.

Du monde, non, une personne.

LAPONT.

73

Un ami? On passant.

CLOTILDB.

LAFONT.

Vous le nommez?

CLOTILDB, après avoir cherché' Mon mari me Ta dit, mais je ne m'en souviens plus,

LAPONT.

Je viens de les voir partir ensemble.

CLOTILDB.

Vrai? Vous étiez là, sous mes fenêtres? Si je l'avais su, je me serais montrée un instant. C'est très gentil de votre part. Au moins, vous ne m'avez pas oubliée tout de suite.

LAF0N1

Quel était ce monsieur?

CLOTILDB.

Un passant, je vous le répète, le premier* venu. Il ne peut pas vous donner de l'ombraue. Mon mari me Ta pré- senté ce matin et ce soir il sera parti.

LAPONT.

Vous me dites la vérité ?

74 LA PAKISnriNK

CLOTlLIil.

Pourquoi vous mentlraiH-jp inaiolenant? Voii» o** chanf; pas, vtiun. c'eut uae justice à vous rendre 1 VeotT. iri, «Jai. Ci' r-itil'Uil, et leiie2-\(iU8 y, si c'esl poi^ible. Que je i youh ^MJe pas fnarch'T, rerimur et vouh a^iiUM cotume ao tiett'iv Vou:» m'avez. IdjMi*' de njeilieur» »ouveair».

lAFOIT.

Qoîilde!

CLOTILCI

Il o'y a plus de Ciotil le

LàFOHT

MoD amie!

CLOTILDl.

Un peu de c^tlm^, n'e>l-ce pa^, et ne doub égarons pat

fi vite.

LAPOHT.

J'ai bien regretté, allez, celle scène ridicule, que vont pouviez emp/^cher si facilement. Re^'arde/-moi. M. Kl" <ied Mercier! ^ctn m.ji Quo voulez-vous? J'eUiis jaloux v^v puis lonf^^temps de ce monsieur Mercier; tout mes soup- çons se ponaicot sur lui. Madame Beaulieu ue »e pUindra pas do votre discrétion.

CLOTILDE.

t. est bien. Qu'e»t-€e que vous avez fait depuis que jf ie vous ai vu?

LAFOHT.

J'ai pensé à vous.

CLOTILDl.

Cela ««3 dit, ctla. Après*

ACTE THOISIÉMK U

L AFONT .

lipr^tf: J ai vécu comme d'habitude.

CLOTILDI.

Vou»* Ht) fous êtes pas absenté?

LAFOlfT.

[\ fallait me déplacer, je n'en ai pas eu le couragp.

CLOTILDE.

Cet demoiselles ont>elles été gracieuseï? Vou» ont~eIlei bien reçu ?

LAPONT.

Qe vous réponds pas.

CLOTILDE.

Pourquoi? Il est possible qu'autrefois une infidélité? de fotre part m'eût été sensible, très sensible; mais ce qui vous était défendu alors vous est binn permis ntainte- aant Avec cela que je ne vous connais pa^ et que vous êtes un homme i vous priver de ronsolations. Vous n'étiez pas toujours bien aimable, mon ami, ni bien gai, ai bien conâani, mais . . .

LAPOHT

lljiiA...

CLOTILDg.

Ne parlons pas de ces choses-Ià.

LAPONT.

Je souffre otwncoop trop, je vous assure, pour 8onp:«r à des consolations. Et puis, si le malheur veut que je vous ai perdue pour toujours, je ne cherchera! pas à voua remplacer dans un monde que je ne fréquente plus.

L4 rAlllMl^N.'NB

CLOTILOI.

VnuA aT'^z tort. Vous devriez retotimer tuprft de e«*«

d.'tiruM. V.Wt'.n HODi librrg; on ne ff'*ne pa« avec ellog; elle^ Airn«!iit lo« Sitioin^s, \en cris, len rMtaillei; vous ne Irnuven'i j/iinain cela avec nous. Ni»uii ne |»ouvons offrir qu'une ad^^tiuD paisible, sincère... el débinl/r<'MA«

LAFONT.

Cest ce qMe je demande. Cett ce que doua demaoaooi tons.

CLOT ILDI.

Alors, mon ami, il fallait prendre gard«» et ne pa.<« ri% quer ce vous teniez pour le plaisir de faire uo coup ût l^le.

LAFONT.

CLOriLDft.

Clotilde?

Quoi, mon ami ?

LAFO!fT.

Doouez-mui voire main.

CLOTILBt.

Non.

LAFO.NT.

Vous pouvez bien me donner la mata.

CLOTILDE.

PIq< tard, nous verrons. Ne prenez pa^ cet air-iâ. -m >e vouft renvoie a l'iuslAOt même,

LArOST.

DoQEiez-caai voire main.

ACTK TBOISIBMK CLOTILDK

Allons, la voici. H vous faut Tautre maintenauU

n

LAFONT.

Vous êtes bien froide.

CLOTII.DE.

Comment, froide ? Je vous fais asseoir près de moi et je vous permets de m'enibrasser, vous ne pensiez pas «]ue j'allais me jeter à votre cou, dès que vous entreriez.

LAFONT.

Je sois là, commt un coupable. J'accepte tous les repro- ches que VOUS me faites; je crois que vous <»n mériteriez aussi.

CLOTILDK.

Aucun.

LAFONT.

Est-ce ma faute ou la vôtre si nos rapports oui changé tout a coup? I! n'y avait pas d'homme plus beuroux que moi, jusqu'au jour votre exislence a été buuleveisée.

CLOTILDK.

Qu'est-ce que vous dites? Mon existence t>oulevers<ie ! Klle ne pouvait l'être que par vous, si je ne vous avais pas arrêté à temps.

LAFONT.

Vous avez raison. Je ne sais pa^ pourquoi je reviens la dessus. Laissons ce qui s'est passé.

CLOTILUB.

Qu'est-ce qui s'est passé? Vous ^les incorrîgnible. Je vous re<;ois, je vous écoute, je crois que vous regrettez tiucèrernent une conduite meipiicable, je me dis que

m LA FAfll8U>NI

pluH tard, il vout voai' réformiez f^rittu»4*ment, U ue ^«raJt pal iinpoHHÏUle que ji* «out pardoiioe, ei vous me fêchei ^iif' re avec ce mAuvain tsprit que Je déletle eu v^iui et que je n ai jamai» léu.ssi à vaincre; li ne s'eut rien passé du tout, voue euUadex, rieo, heo. rleo. absolument rieo! Éloignez- vous .

L 4 F u ."« T .

Pourquoi?

CLOTILDt.

Kloignt'Z-vout. Je dt'iiire me lever.

LAPOVT.

Non.

cLOTILDR

Si.

LA PO HT

Restons comme nous sommes.

CLOTIOK.

Laissei-mui tue lever un inslant... Vous oe pArtei piu encore . . .

LAFOMT

ConiÎDuons.

CLOTILDI.

Quelle exigenc*!

L AFOWT

Vous ne souffrez pas?

CLOTILDI

Je suis nerveuse et agilée.

LkTOttr. Raison de ni us.

ACTE TUUISIKME

't1

CLOTILDB.

Voug dites?

L À P 0 N T .

J'ai bien de la peine aussi à me dominer.

GLOTlLDfi.

Alloua, ne vous Iroublez pas, je resterai assise

LAPeNT.

Vous pensiez donc un peu à me pardonner ?

CLOTILDB.

J'ai dit cela et j'ai ea tort.

LAFONT.

Heprenon« notre bonne existence d'autrefois.

CLOTILDB.

A quoi bon Y Vous ni} serez jamais heureux avec moi 81 je ne serai jamais trantiuille avec vous; vous ne vou- lez pas comprendre ma situation.

LAFOK r.

Quelle situation ?

CLOTILDB.

Ma situation. Est-ce que je n'ai pas un rnari, dont je dépt'uds entièrerDent, et qui doit ir»<' trouver toutes es lois qu'il le désire? C'est bien le moins, vous Tavoue- rez. Voila encore une bien grande faute de votre part et que vous vous, éviteriez, si vous me connaissiez mieux.

l. A F o M .

Qu'esl-ce que vous me reprochez i

at LA HAUiaiR.ifii

CLOTILDI. Voua a tirnci p«:« mon maii.

LAPOST.

Mail ^l, je v'iiii usure.

CLOTILDI

Maiff non, je vouh le garanti;*. Voui n'aimez pa<« Adol- |tlie, je le vois a bien des choses. Ce soot peut être Vi>f caractères qui ne saccordent pas ou bien la position qu veut ça.

L A F O M T .

(Juelle injustice! Votre mari I II n'a jamais eu que deux amis en ce monde I

CLOTILDI.

LAFONT.

CLOTILDI.

Deux? Oui, deux. Lesquels f

làfONT.

Vous et moi. du rt«i.) Laissons de cAté les autre» ei parlons de nous. Voyons, Clotiide, soyez tinf^ra, esi-ii vrai que vous me plaisiez ?

CLOTILDI.

Ça, oui. Je crois que je suis à \otre goût.

LAFOni.

Unr» aflectiun C'mrae la mienne ne **". rtuconfre pas tous les jours ; vous en tenez compte?

aCTK TKOiSlEMR

SI

CLOTILDR.

Certainement. Cest bien parce qu'elle me touche et que 'en tieniT compte, que j'ai supporté toutes vos tenjp^^les.

LAFONT.

suis bien doux d'ordinaire, bien tendre...

CLOTILDE.

Je ne dis pas non. Vous savez parfaitemeni plaire quand vous le voulez bien et vous trouvez quelquefois de fort jolies choses qui sont très agréables à eotendre... Ce n'est pas vous qui parleriez de fusils à une femme

LAPOKT.

Qu'est-ce qu' ^ela veut dire?

CLOTILDE.

Rien Une sottise qu'on m'a contée. Ne faites pas &t tention.

LAFONT, M rapproi-bint d'<i;(*.

Dites-moi que vous me pardonnez.

CLOTILDS, bA«.

Oui... Soyez sage, n'est-ce pas?

LAFOMT.

Vous me pardonnez... tout à faitt

C1.0TILDB.

Tout À fait... Ne me tourmentez pas, j'irai vous voir

LAFONT.

Bientôt?

SI L4 r^RlHlEflM

CLOTII.DI.

Quiod yvw* U voudrez . . l'renez gtrle, miaj oa^ Mule Ici,

ikvoni.

CLOTILDI.

LirOMT.

CLOTILDt, M raU

aotildt!

Tu m'aime* T

Je t'adoTQ.

En aurons-QOii8 «lit des paroles inatilpi pour noui rêtrcuver ao même p 'int.

LAFONT , «Utt* à «U^

t^ regrettez- VOUS î

CLOTILDI

Pm encore

LAPOHT.

J'étais bien triste en venant ici ; je voua quitterai d^ria de meilleurea diepoâiUons.

CLOTILDI.

Eh bien? qi^e celle petite leçon von» profite 1 Piu» ae -scènes, n'e^t-^^e pas, plus de ces aiïreux i^uprons qui désobligent un*» femme et qui sont si inutiles Quand '^ael que chA«e va mm ou vous fait de la peine, dites- le moi, je suis loujourij disposée a entendre rais«)n Écoutez. Je vais vous axuioncer une nouvetie qui ne vous déplain pas.

Vojon».

ACTR TROISIEMB LAFONT.

CLOTILDB.

Je crois que mes beaux jours avec madame Simpuon »')nt tinia.

ikvom .

CLOTILOB.

Baht Oui.

LAFONT.

Vous arez «u à vous plaindre d'elle?

CLOTILDB.

Non. Je n'ai eu qu'à me louer i'elle, «n contraire Ce q'osI pas précisément madame Simpson que je ne veux plus voir« c'est sa maison il me paraît préférable âa ne pas aller.

LAKONT .

Qu'est-ce que je vous avais dit tout de iuito ?

CLOTILDB.

Vous Ht» pins fin que moi, voilà tout.

LAFONT.

ie connais une autre personne, dont la société n'est pa? bien bonne pour vous, et que vous devriez écarter aussi.

CLOTILDB.

Vous allez me dir« une bêtise, je vois ça d'ici. Cette personne, c'est^.

hifiiMiT jraj^yj^j

LA r\BlSIF.>NI LkPOhJ .

Mftdami* B^'aulieu.

CI.OTII.DI.

Moi. me fécbir nvec Pauline, « udrtit bi«*D Mton p«iarquoi? Ptjurquoi?

LAFOM.

Il me «t-mble...

CLOTILDI.

0u'»"8t-ce qu'il vous semble?

LAfURT .

M. Mercier I

CLOTILDI .

Kh bien? M. Mercier?

LAFCT.

J'ai appris qui eu est et ce que vous Mivez hi^r aussi.

CLOTILDI.

Oui, )e ie sais. Ap^^s?

LAPO.NT.

Vous ne défendez (.las madame Beauiieu, je présuma»

CLOTILDE

Ah çà! pensez-vous on peu à ce que tou^ me dites? £sl-ce que vous allez reprocher à Pauline de faire f»our if. Mercier ce que je fais pour vous?

Lafost. o*e«t pas la m^me choae.

ACTE TROIS[£Mid (LOTILDE*

BD êtes-vous 8Û!? Expliquez-mul la différence.

ft

J'en ▼ois une.

LAFOMT*

CLOTILDE.

Laquelle? Allons. Dites un peu. Laquelle?... Vous êtes tous les mômes, Messieurs. Pour vous, nous pouvons tout nous permettre, mais vous vous révoltez quand ce sont les autres qui en profitent... Plutôt que de vous occuper de Pauline, vous devriez songer à mon mari qui s'est ©laint tous les jours qu'on ne vous voyait plui> et qui va vous demander une explication.

La FORT, montrant la tecoade porte d* fond.

C'est Adolphe que nous venons d'entendre rentrer?

CLOTILDI.

Oui, c est Adolphe. Avez-vous pensé on peu a ce que vous lui diriez?

Non.

LAKORT.

CLOTILDB.

Non. Ça vous fait rire. Tant pis pour vous, mos asil, vows vous tirerez de comme vous pourrez.

tHi

FAUl^ilKNZli

&CÊNK VII

Lit MlHK!». nu MËSNIL

DO MKSRIL.

\e voila, t*>i. Bonjour, mon cher.

DU HISMIL.

Bonjour. Pourqaoi ne l'a-t-on pat va dt-puis si (oti^r temps?

Comment vas-luî*

oc HKS4IIL.

Je me porte à merveille Tu ne réponds pa« a ma question. Qu'est-ce qui s'est donc passé que tu aieK dis- paru du jour au lendemainî

CLOTILDR.

fiti le tourinenie pas. Il a eu un gros chagrin, n eat-c4 pas, monsieur Lafont?

Jui, Madame.

Quel chagrin?

LAPORT.

DO MESNIU

ACTE TROISIKVK CLOTILDB.

EsiMie qu'il faut que je dise à mon mari?

LAFONT.

Si vous !f vouleL

«1

Parle don*.

li était jaloax.

DO WISNIL.

CLOTILDB-

DC ME8NIL.

Jaloux I (a utfont.) Comment I Tu es encoi\ jaloux a ton ftge?(A u femme) Et de qui diable (^tait-il jaloux? D'une femme qui ne lui appartient pas, bien entendu. Co<< cf^li- balaires ! Ils ne se refusent rien. Ils sont jaloux, par- dessus le marché. Veux-tu que je te dise l'opinion d'un économiste célèbres sur la jalousie? Ln jalousie, c'est la privMtion, pas autre chose. Si tu étais marié, tu n^ serais pas pri\é et tu ne serais pas jaloux. Est-ce vrai, ça, Cloliide?

CLOTILDB.

Allons, tais-toi un peu.

DU ME8MIL.

Jaloux 1 (A u f«mn*.) Est-ce que tu lui dit'

CLOTILDE.

Quoi doncî

DD MBSNIlt^

Que j'étais nommé.

V4

LA FAâlHIE^M

CLOr I LDR.

Monniftir liifont ^f*t le pnmier qui t'ait écrit pour u féliciter

DU ME8N1L.

Ed efTet. Je De m en Kouvunai.s plus. U m'a i^crit plutôt que de venir me voir... (a ufuoi, «■ nfMiaat •■ fooi»* «tm tau» lUio.) Cesl mon onrie, mon vieux boohomme d'oode, '^ui a enlevé cc^lte addire-li.

CLOTILbI.

Ou \t sait bien que c'est ton onclo, tu o'as p4s L-jaoio de le crier sur les toits.

DU MBSMIL, è IêêêêêU

Kh bien? Est-ce que ça ne vaut mi^'ux d'être recevear nue d'êire jaloux, hriu ? (a m femme.) Ce pauvre Lafont! Il n'e>t pa> encore bien remis 11 n'a (>aB son nez ordi- naire. -- Ah ça, 1 l'a-t-elle trompe ou ne t'a t-elle paa ironjpé î

Laisse-moi donci

LAPOHT.

DU MKSML.

Tu peux bien me dire ça, a moi. T a-i-ella trompé ou ne t'a t^lle pas trompé

CLOTILDK.

Mon raan vous fait un*» question, répouder-j.

LAFONT.

(Jue v«»ulez-voTis que je réponde? Y a-t-U un homme, la r^ul, qui jurerait que sa maîtresse ne l'i pas Lronn^.

ACTE TROISÎÈME

89

tnifînne m'& dit que nou, elle ne pouvait pas me dire OQi. Nous nous sommes réconciliés, c'est ce que nous dési- rions sans doute l'un et l'autre.

c|lotildb.

Vraiment 1 II est bien fâcheux que cette dame w soit pas ici pour vous entendre; elle saurait 1 opinion que vous avez d'elle et de toutes les femmes. La confiarire, monsieur Lafont, la confiance, voilà le seul système qui réussisse avec nous.

DU MESNIL.

Çft a toujours été le mien, chère amie...

FIIN

PARIS. CALMANN-LÉVY, 3 RUE AUBER, 7936 - 2 - 50

109 Fran

11-124

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2193 .B4 P3*

Becque . Henri , 1837-1899. La Parisienne

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