liillll LA SITUATION ÉCONOMIQUE = DE LA COLONIE = par — Frans JANSSEN = Sous-Directeur au Ministère des Colonies La maison d un Colon à Niangele avec préface de M. le Lieutenant NORBERT LAUDE Directeur du service des Conférences et informations ~ a'j Ministère des Colonies. 1922 IXELLES-BRUXELLES René WEVERBERGH, Libraire-Editeur Colonial 41, Rue Franz MerJEy. i^^M DU MEME AUTEUR 1. Histoire des Tribunaux de Commerce de Belgique. (Avec préface de M. Van Elewyck, ancien Président de la Chamlire de Commerce de Bruxelles. 2. Etude de la statistique économique coloniale. (Cony^rès Colonial de Gand. - li)i;:! ) 3. Le Commerce d'exportation du Congo belge. (Hulletiii (le la Société d'Kiudes el d"Ex]iansion de Liège. - 1914.) 4. Le Commerce extérieur du Congo belge. (Revue « Congo ». - Juillet lOt-'l.) 5. Ktude du Commerce d'exportation du Congo belge. (Hullelin de la Sté Belge des lagénie'irs et des Industriels. - N» l> - 1921) lî^onsieur Joseph Ql^ff directeur Q-énéral au '^iriiztère des (colonies, SfCommage respectueux. V \ PRÉFACE Il y a quarante-six ans — en 1876 — le Roi Léopold II, réunis- sait à Bruxelles la Conférence de Géographie et par son seul génie, son autorité et son talent, tentait de faire reconnaître les immenses territoires du Centre de l'Afrique, qui figuraient sur nos atlas comme une grande tache blanche. Léopold II. Le 23 février 1885, toutes les grandes puissances réunies à Berlin, reconnaissaient l'existence de l'Etat Indépendant du Congo et organisaient une manifestation de sympathie et d'admiration en l'honneur de son Souverain et illustre Fondateur. Les vingt-trois années d'existence de l'Etat Indépendant furent débordantes d'activité. Toute une série d'expéditions, au cours desquelles de nombreux compatriotes s'illustrèrent vont reconnaî- tre ces territoires grands comme quatre-vingts fois la mère-Patrie. De 1891 à 1894, se déroule cette magnifique campagne arabe, une des plus belles pages de notre histoire coloniale où grâce à la superbe vaillance et au merveilleux esprit de sacrifice des offi- ciers, et sous-officiers belges et de nos troupes noires, la civilisation triomphe de la barbarie. Les arabes, les trafiquants des esclaves sont défaits, chassés et le Congo libéré de cet odieux trafic de chair humaine qui arrachait à Livingstone ces dernières paroles écrites de sa main et gravées sur son tombeau à Westminster : « Je ne puis rien faire de plus que de souhaiter que les bénédic- tions les plus abondantes du ciel descendent sur tous ceux, quels qu'ils soient, anglais, américains ou turcs, qui contribueront à faire disparaître de ce monde la plaie affreuse de l'esclavage ». Entretemps, les postes d'occupation se multiplient, des voies de communication sont tracées, les richesses du sol commencent à être mises en valeur : Lorsque la Colonie est devenue une des plus riches dont nous enregistrons l'histoire, en 1908, répondant au vœu de Léopold II, la Belgique annexe l'Etat Indépendant, du Congo. Quelle tâche réalisée depuis cette date, malgré la guerre au cours de la laquelle la Colonie fut séparée de la mère-Patrie. Le Roi Albert, dans son premier discours du trône, le 23 dé- cembre 1909, établira fièrement notre programme « La nation, de son plein consentement, désireuse de mener à bien l'œuvre de son Roi, vient d'assumer la souveraineté des territoires du Congo. Avec la conscience de ses devoirs, avec fermeté aussi, elle a tracé la politique coloniale qu'elle entend suivre. C'est une poli- tique d'humanité et de progrès. Pour un peuple épris de justice, une mission de colonisation ne peut être qu'une mission de haute civilisation; en l'acceptant loyalement, un petit pays se montre grand. La Belgique se gouverne elle-même par des institutions dont d'autres Etats ont emprunté les principes ; toujours elle a tenu ses promesses; et quand elle prend l'engagement d'appliquer au Congo un programme digne d'elle, nul n'a le droit de douter de sa parole ». III Roi Albert I" La Belgique a tenu la promes&e de son Roi. Le Congo comp- tait en 1920 neuf établissements d'instruction officielle, douze éta- blissements subsidiés, sept établissements libres. Ils servent à former des artisans, des clercs ou des élèves pour les écoles d'as- sistants médicaux indigènes. Seule, une élite reçoit l'instruction livresque développée. Les autres élèves sont orientés vers les métiers manuels. Des moni- teurs indigènes dirigent les classes inférieures. Les établissements ont été fréquentés en 1921 par 21,000 élèves. D'autre part, les missionnaires, à côté d'une œuvre éminem- ment civilisatrice ont créé une œuvre humanitaire et patriotique, instituant dans chacune de leurs missions des écoles, des ateliers, des lazarets, etc. Au point de vue de l'hygiène, la lutte contre la maladie du sommeil se poursuit avec ardeur. Des missions médicales spé- ciales ont déployé de grands efforts. Nous avons au Congo plu- sieurs laboratoires, des cours de médecine tropicale ont été orga- IV nisés au Congo même; des infirmière(s ont été envoyées dans les hôpitaux et cinq nouveaux établissements ont été construits en 1920. Plusieurs écoles d'assistants médicaux noirs sont organisées. Le gouvernement attend de cette innovation de M. le Ministre Franck, les plus heureux résultats. Il compte qu'elle assurera aux populations, jusque dans les villages les plus reculés de l'inté- rieur, les bienfaits d'une assistance médicale sommaire mais per- manente; en même temps qu'elle enrayera les pratiques souvent barbares des féticheurs. Nous avons réalisé cette œuvre en moins d'un demi-siècle, près de populations qui sont encore dans l'enfance, au milieu de difïicultés qui paraissaient à première vue insurmontables. Que sont 50 ans dans la vie d'un peuple et plus spécialement pour le développement d'une colonie! En 1914, les allemands, au mépris des traités et des conven- tions, violent la neutralité du Bassin Conventionnel du Congo. Après une campagne, défensive et offensive, nos troupes, non seu- lement maintiendront l'intégrité du territoire contre un ennemi dix fois supérieur en nombre, mais encore pénétrant en territoire ennemi parviendront à conquérir 200.000 kilomètres carrés de ter- res allemandes, peuplées de 4.500.000 habitants, et le 19 septembre 1916, feront flotter nos couleurs victorieuses sur la capitale de guerre des allemands : TABORA. Pour récompenser l'effort mili- taire et économique del la Colonie, la Société des Nations, en vertu du traité de Saint-Germain en Laye, nous a laissé l'admi- nistration de deux nouvelles provinces : Le Ruanda et l'Urundi. Le 1" juillet 1922; treize années se seront écoulées depuis que la Belgique, répondant aux vœux de Léopold II, a annexé ces magnifiques territoires du centre de l'Afrique. En étudiant l'histoire du Congo Belge, en parcourant cette Colonie, l'on ressent une profonde émotion et une légitime fierté. Une profonde émotion, en songeant qu'il y a un quart de siè- cle à peine, quelques postes d'occupation, éparpillés çà et là comme des avant-gardes, essayaient de frayer un chemin à nos idées, à notre civilisation, à travers cet^e brousset épaisse et ce;s forêts inextricables; que quelques modestes pirogues, comme des coquil- les de noix, flottaient sur ces grands fleuves d'Afrique, que ces populations, livrées au cannibalisme et à l'anthropophagie se déci- maient dans des guerres continuelles et qu'aujourd'hui, grâce aux efforts des pionniers de la première heure, des villes, des usines, et des industries ont surgi de toutes parts, que des écoles, des églises et des hôpitaux ont été édifiés, que des chemins de fer et des steamers nous permettent de traverser tout le Congo de l'Est à l'Ouest, sans faire un jour de marche et que des hydravions même profilent leur gracieuse silhouette sous ce beau ciel d'Afri- que. Une légitime fierté aussi; lorsque nous nous rappelons que pendant ces quatre années de guerre, alors qu'en Belgique occu- pée, les civils, le sourire aux lèvres, narguaient la geôle, la dépor- tation et la mort même, sans que l'ennemi ni par la force, ni par la ruse ne puissent les asservir, alors que nos soldats, accrochés aux" boues sanglantes de l'Yser retenaient les hordes envahissantes, nos soldats noirs pénétraient en territoire allemand, la Belgique blessée, pantelante, privée de sa colonie, accentuait le développe- ment moral des populations noires, la mise en valeur économique des territoires et apportait par ses matières premières une aide précieuse à la cause des alliés. Aujourd'hui la paix est signée, mais il faudra encore des années pour réparer le mal qui a été fait pendant la guerre. Le monde entier souffre d'une crise économique sans précé- dent, et la Belgique et la France, dont une grande partie des cités ont été détruites, dont les usines ont été pillées et saccagées par les Vandales, souffrent plus lourdement de cet état de choses. Renchérissement de la vie, dépréciation de la monnaie, élé- vation du change, déficit de la production mondiale, tels sont les maux auxquels il importe de remédier d'urgence, si nous voulons luttte,r avec succès contre l'Alleimagne sur laquelle nous avons remporté une brillante victoire militaire, mais un piètre succès diplomatique, et par voie de conséquence, économique. De nombreux remèdes ont été préconisés et il faudrait avant tout, comme l'écrivait l'éminent économiste Léon Say après la guerre de 1870, « Dépenser moins et produire davantage ». D'autre part, nos commerçants, nos industriels et nos hom- mes d'affaires doivent se préoccuper d'assurer à notre pays la clientèle étrangère et de trouver au Congo les matières premières et les produits d'échange indispensables à sa prospérité. Nous constatons avec joie que dans le pays, la question colo- niale est considérée comme une question primordiale. La colonie en effet, doit constituer un levier puissant pour la reprise des affaires et le relèvement économique de la nation. Le Congo Belge qui a fait ses preuves pendant la guerre, peut-il nous apporter un remède aux difficultés de l'iieure présente? VI Certes, la crise mondiale n'a pas épargné notre belle Colonie. Mais la richesse incomparable de son sol et sous-sol, son magni- fique réseau fluvial, l'énergie et la volonté dont nos coloniaux: ont fait preuve aux moments les plus critiques, nous permettent de croire que le mal est superficiel et que le Congo Belge est un facteur de salut et peut-être appelé avec raison « la vivante espé- rance de la Belgique ». Nous pouvons nous en convaincre, en lisant la nouvelle étude si documentée de M. Frans Janssen, sous-Directeur du Service du Commerce et de l'Industrie au Département des Colonies. Avec clarté, méthode et précision, en se basant sur les chiffres les plus récents, l'auteur étudie les richesses potentielles de notre Colonie et la mise en valeur des produits du sol et du sous-sol. Ce travail consciencieux et objectif constitue un inventaire à jour et précis du Congo et témoigne de l'activité de nos colo- niaux. Le corps enseignant, la jeunesse estudiantine, les commerçants et les industriels, les coloniaux et les hommes d'action, trouveront dans ce livre une documentation qui faisait défaut; et l'on peut dire que ce travail comble une lacune. Je suis convaincu qu'il aidera puissamment à créer, selon le vœu de M. le Ministre Franck « un courant d'idées, d'affaires et de. sympathie qui doit exister entre la Colonie et la mère- Patrie et à contribuer à ce que le Congo soit de plus en plus aux Belges, par leur nombre, leurs travaux et leurs capitaux ». Puisse l'auteur trouver dans la publication de son travail la récompense qu'il désire et qu'il mérite : la diffusion de l'idée coloniale dans notre pays. Puisse la jeunesse belge être convaincue que si nous avons vécu pendant la guerre une prodigieuse Iliade il ne tient qu'à elle de vivre une merveilleuse Odyssée. Qu'elle sache que là-bas comme ici, nous luttons pour un même idéal et sous un même drapeau, que nous poursuivons un même but : voir plus haut et plus loin et mieux servir le pays; qu'elle sache que tous ceux qui ont vécu dans notre Congo en sont revenus avec au cœur cette nostalgie que rien ne peut guérir, parce qu'ils ont collaboré à l'œuvre grandiose de la civilisation, parce qu'ils ont contribué à la mise en valeur de notre domaine colonial, parce qu'ils ont mieux compris la valeur de la race, la grandeur de la Colonie et la beauté de notre chère Patrie. Lieut. Norbert LAUDE. X lii li 'SU u o z - f?¥\-(<:^ 4J O 2^ .ï . S 5 •ul J o «-1,11 ! ;• La situation économique de la Colonie Le Ministère des Colonies vient de publier les statistiques du commerce extérieur de la Colonie se rapportant à l'exercice 1920. Disons, tout de suite, que les résultats sont encourageants et montrent que le Congo a su, quoique subissant encore les consé- quences de la guen'e, développer sa prospérité. En effet, le mouvement général des affaires est en progrès. Les totaux des relevés figurant aux tableaux qui suivent, font ressortir des chiffres supérieurs à ceux de l'année précédente. Pour fixer les idées sur les fluctuations, les résultats de l'exer- cice, sous revue, sont comparés avec ceux de Tannée précédente. COMMERCE SPÉCIAL. Exportations. QUANTITÉS. VALKUR. Kgr. Francs 1920. . . . . 85.651.964 1920 . . . . . 315.245,514 1919. . . . . 82.842.634 1919. . . . . 204,146.254 Diff. en plus . 2,809.330 Diff. en plus . 111.099.260 Taux de l'augment. : 3.39 %. Taux de l'augment. : 54.4 % La part de la Belgique dans le total général du commerce spécial des exportations de l'année 1920, s'élève — en ce qui con- cerne les quantités — à 51.569.552 kg. soit 60,20 % contre 31.21 % en 1919 et la valeur à 207.715.318 francs représentant 65,89 % con- tre 38,21 % en 1919. Le tableau comparatif, par classement de produits, qui suit, met en lumière rimportance du commerce spécial d'exportation, en 1914, 1919 et 1920 : — 2 — u o a X U t— 05 o .^ •* 00 00 o o co Cl ^r^ T" o s i--î r- t- co SO co ^ M C5 00 Cl iO 50 ci Cl Cl Cl o o ^'*' ■^r^ £ t- t- co o Cl t- Cl 00 ■* 00 an t- o --i- Cl co — o Ci Cl co Cl co ce ^J. ^^ o ^* Cl o ot t-^ -* o 0.O b co ->r« Cl 05 co as 5.0 00 00 ^' 00 iO ^ S5 00 o t- 5.0 es ••-• o -^ ~* co 00 •ai ^Ji J-O oc Ç3 _, C-. l— o •* O t-^ c^ r- Cl 00 i-O ■es o c ■r< o d o Cl o 00 ■-■i 00 C5 ■^ o o ci oo m co -* -* ^^ ■_ t— «5 o o Et. o Cl t~ t— •^ 00 o> o .■^ o c- 0) Cl C5 ce o C2 co -i" 00 00 o Cl co -* co o t^ 00 -* r- co ■s ■^ 50 O M co -* t- co ci co r- Cl -.•T* OO S o I~ 00 00 ro o ■00 Cl co OO Cl O t^ t- 00 ^^ o 00 co 05 -— *^ cô 00 o M t^ :o 00 Cl O B o 00 0.-0 t- ^^ •* o rt 00 o -* Cl 1^ 05 o .^. ;.o 00 -* fe Cl i-O Cl » '* ^4" ;-0 co 0) Cl 00 o _ 00 JO 50 V. o lO ^ C5 35 ;-' o Cl Cl -* o ■^ 00 o o L-; ^J^ ;-0 Cl t~ ■^ c^ 00 lO ;o ^- -* 00 '►2 co t- -■■t "^ ■^ 00 Cl ci o m 3 O , 1 M u c ?; D c > n! o, . 3 on ou nnaie nt . 3 o 3 H o a> u ^ -^ ^^ -C ^ 3 Î=C CQ < > ^ i a ■ t2 s - '3 ri c c C n D ni '3 M a a ^ o S 02 "^ 'cl s ■ ^ . s ^ .t3 -0) ai h "3 13 o u CL, Or et arg( vrés et d'or et d < o -- ci co ■^ iO La valeur des produits, qui était en 1919 de 204.146.254 francs passe à 315.245.514 francs. Ce chiffre est assurément éloquent, mais tout le monde sait qu'un mouvement de hausse très accentué s'est manifesté au cours du premier semestre 1920, sur les produits coloniaux et que se borner à considérer seuls les chiffres des va- leurs, serait s'exposer à de graves erreurs d'appréciations. C'est la quantité exportée qui doit être envisagée et qui cons- titue le principal élément de comparaison : Constatons que l'écart entre les résultats de 1919 et ceux de 1920 représente 2.809.330 kg. Le relevé qui suit mentionne les principaux produits exportés pendant les années 1919 et 1920 : rO"r-G^ "r*-^ G^iir^^^ c/] O O O IC G-l -^ ■»- iO Q 03---7-:; CO'rt OCNO 'o a fO 5^ (M 00 CD 00 ©1 : O O O s^ co : d t^ ICO G^-*CO«iCC00«T OOG^ t- : "E -*00-r COOOG^CîOOO -*COlfiimCOCC WLO : CM ■^5000 -*0-^-^50^ ooo : so M iO --t ce co -T- co : co -OJ : COOOC5«*-*-r-C3d OG'lCO-«ri50-*C3Gco<> -^ -r- co i* -r- O ^ -r- -r< | o CL Gl o-T>cos:-t- — r-"|30 ~!i-COCi — COCOCOCOOOOCi"^-*iOCi «ooor-r--r-i^^^|a3 .^ w CO o G-l 1 *^ CiG-ï-^CiOCiGïOîCiOG^Î-OG^OOCO CJ00COCOC3i.O-»-v}-,i; 5 1 Cl ^CO-^OOOCOJOt--5003COCOCi-^COG-lo52"^°0'î'ÎS^"^'--'' — i c: 1 d :.0 3 CO-^COG1C0 ■* OGl^-'SOCi.Gl-r- CO O CO 1 ci -T^ co co ^ t- -..0 : so co — -r- ^, : 00 CO ;■: — CO Gi -r- — a o Gi — co :* co - ^-r* -^ -^ -^ o o •<* j" 1 o : ;o co c: G) co -.- co "n o Ci Ci CO Ci O "! 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Une activité étonnante règne partout. » Il y a dans les divers établissements toute une série de navi- res de fort tonnage en construction. » Un transport. Deux biefs navigables desservis par la Compagnie des Grands Lacs complètent le réseau des transports par eau. Le bief de Ponthiervile à Kindu : 320 kilomètres et le bief de Kongolo à Bukama : 320 kilomètres. Sur le premier le service est fait par 2 grandes unités et 3 peti- tes plus quelques barges représentant un tonnage d'environ 1060 tonnes. Sur le second par 3 grandes unités — 2 petites et quelques barges d'un tonnage global de 1330' tonnes. Enfin, sur le lac Tanganika, la Colonie dispose d'un navire de 600 tonnes et une série de petites unités. Sur ie lac Kivu d'un remorqueur et de quelques barges. o- Voies terrestres. Chemins de fer (1). Les voies ferrées exploitées dans la colonie représentent une longueur totale de 2030 kilomètres. Les lignes mentionnées ci-après sont actuellement en activité. De Matadi à Léopoldville kilom. 400 Stanleyville à Ponthierville 125 Kindu à Kongolo 355 Kabalo au Lac Tanganika. ...... 275 la Frontière à Elisabethville 255 Elisabethville à Kambove 159 Kambove à Tshilongo 111 Tshilongo à Bukama 202 Boma à Tshela (ligne vicinale) 137 Chemin de fer Kindu à Kongolo. (1) Voir études et travaux de M. le Colonel du génie Moulaert, Vice-Gouvermîur géné- ral du Congo; M. Van Leeuw, Ingénieur principal au Ministère des Colonies; Fontainas, Ingénieur civil d3s mines. Voir aussi Notes et (iocuniont.s relatifs à hi politique dps chcmin.s de fer en .Xfriquo tropicale, publiés par le Ministère des Colonies. - 26 — Chemin de fer de Matadi à Léopoldville. 27 — La voie ferrée contournant les chutes Livingstone de Matadi à Léopoldville est exploitée depuis le l^"" juillet 1898; elle a l'écarte- ment de 0.765 à courbes de rayon ne dépassant parfois pas 50 mè- tres à déclivités atteignant 45 ""/'". On connaît les efforts immenses que les premiers pionniers ont dû acco'mplir pour achever la construction de cette voie ferrée. Celle-ci a provoqué une révolution dans Téconomie du Congo, La capacité de transport de la ligne est actuellement de plus de 110,000 tonnes par an. Il est à prévoir que dans peu d'années, elle deviendra de 400,000 tonnes dans les deux sens. Tous les ou- vrages d'art sont prévus pour une double voie à l'"67 d'écartement, soit celui des lignes de l'Afrique du Sud avec lequel la ligne Matadi-Léo sera reliée plus tard. Le chemin de fer de Stanleyville à Ponthierville contourne les chutes de Stanley. Cette ligne est la tête d'un réseau qui relie la Province Orientale au réseau navigable du Haut-Congo. Pont au K. 10. Chemin de fer des Grands Lacs. 28 La ligne de Kindu à Kongolo constitue le second tronçon de ce réseau ferré. Enfin, pour relier le réseau général au lac Tanganyka, un troi- sième tronçon a été établi. Son point de départ est Kabolo et son terminus Albertville. I^ln^ ipl^^^p ^^^ ^Hb^ ^P^ ^gg^|ijiiiiiiiiiiliiw|t".. L^^^ ^K«i' \ ■ ' .^^^^^^ ' Jl .. --*É^'-'-^.- -- _.!«»'.•-. . Chemin de fer des Grands Lacs. La capacité de ces lignes est de 400,000 tonnes dans chaque sens. A Bukama aboutit le chemin de fer du Katanga qui vient de la Rhodésie. L'écartement de cette ligne est de l'^ôT, soit celui du chemin de fer du Cap. Par le chemin de fer Elisabethville est reliée à Boma par une voie mi ferrée-mi fluviale, représentant 4,000 kilomètres. Il soude d'autre part le Katanga au réseau du chemin de fer Rhodésien. Elisabethville est le chef-lieu de la province du Katanga, rési- dence du Vice-Gouverneur Général; elle est le siège des principaux services officiels. De nombreuses firmes y ont établi leur siège d'ex- ploitation. C'est, écrit M. Anatole De Bauw — dans son beau livre sur le Katanga — le Général Wangermée qui choisit au début de 1910 — 29 — le site d'Elisabethville, ainsi nommée en Flionneur de notre gra- cieuse Souveraine. Il s'arrêta à un plateau légèrement ondulé, situé à proximité d'une petite rivière appelée « Lubumbashi » vocable sous lequel les indigènes désignent actuellement la ville et au pied duquel allait être érigée la fonderie de cuivre de l'Union Minière. En quelques mois, des milliers d'arbres furent abattus et des centaines de termitières rasées pour faire place aux larges avenues perpendiculaires qui divisent la ville en carrés et en rectangles et lui donnent la forme des cités américaines. Depuis 1911, les différents Gouverneurs du Katanga se sont appliqués à faire d'Elisabethville une capitale digne de la riche province minière. Les principales avenues ont été empierrées et bordées de plan- tations ornementales. De jolies constructions en briques rempla- cent les bâtiments en tôle du début et se détachent au milieu de riants jardins où les fleurs d'Europe se mêlent aux plantes des tropiques. Un parc public avec kiosque et des jeux pour enfants a été crée. Avenue à KincJu. Non loin du parc ont été aniciuiges plusii'Virs courts do ten- nis, un vaste terrain pour le jeu de golf, un autre pour le football — 30 — et la petite balle, un tir à l'arc, un vélodrome et à l'issue des mat- ches c'est un enchevêtrement d'automobiles, de voitures, de moto- cyclettes et de vélos au milieu duquel les piétons ont peine à se frayer un passage. L'éclairage électrique dans les avenues jette une note de vie. Au boulevard Elisabeth se trouve le Palais du Vice-Gouver- neur et non loin de là, la Cathédrale, l'hôpital, le théâtre, les cinémas, les cercles, etc., etc. Routes. Les premiers transports s'effectuèrent au Congo par carava nés. Les indigènes se suivaient à la file et portaient leur charge qui variait do 30 à 35 kilogs. Il existe deux catégories de routes au Congo. Les routes car- rossables et les voies de quelques mètres de largeur plus souvent encore des sentiers. On peut les appeler des routes secondaires. Route carrossable y^ — 31 — Les premières que l'on a construites spécialement en vue du roulage et sur lesquelles les transports s'effectuent par chariots à traction mécanique ou animale sont les suivantes : Une route au Congo. Routes principales : dans le Bas-Congo : Tumba-Kitobola; dans l'Uele : de Buta à Bambili (desservie par un service im- portant d'automobiles); de Niangara (via Faradjé) à Aba, établissant la liaison avec Redjaf et Lado sur le Nil. Route de po:te. - 32 — dans ritiiri : de Kilo au Lac Albert; de Stanley ville au Lac Albert via Irumu; dans le Mariiéma : de Kasongo à Uvira; dans le Kalanga : de Kiambi à Pweto; d'Elisabethville à Kasenga; de Bukama à Pania Mutombo. Flou/r.<< secondaires : Chaque district est desservi par un réseau de routes champê- tres reliant les différents postes de l'Etat, les centres d'actions des sociétés particulières ou les villages indigènes. Beaucoup de ces routes ont un caractère de routes nationales ou d'intérêt général, d'autres un caractère purement logeai. Tous les efforts tendent en ce moment à doter les voies de communications les plus importan- tes des moyens mécaniques perfectionnés de façon à résoudre au plus tôt le problème du portage qui a toujours, jusqu'ici, préoc- cupé le Gouvernement. Route Elisabethville à Panda (Pholo J. Olyffi. Indépendanmient de ces routes un grand nombre de chemins ou pistes réunissent entre eux les différents postes de l'Etat, en plus les sociétés minières ont également construit un réseau de routes reliant entre eux leurs divers chantiers. Ces routes seront transformées plus tard en chaussées de grande voirie et aménagées de telle sorte que tous les véhicules à — 33 — moteur pourront circuler sans entrave, mais le travail sera coû- teux et conséquent. Une route dans la brousse (Photo J. Olyff). Aviation. La colonie dispose d'un service d'avions. On peut effectuer en hydravion le trajet de Kinshasa à Stanleyville, soit 1700 kilom. En empruntant cette voie, le voyageur gagne une quinzaine de jours sur le trajet en bateau. Le Gouvernement projette l'établissement d'un serxnce entre Boma et Elisabethville par la voie Kinshasa-Basongo, ce qui met- trait le Katanga à 2 jours de la capitale congolaise. Télégraphes. Un réseau télégraphique avec fil de 3,000 kilomètres dessert le Bas-Congo (dei)uis Banana jusque Léopoldville, y compris 13oma, Matadi et Thysville), le Mayumbe (de Borna et Tshela), le Moyen Congo et le district de l'Equateur (Ligne de Léopoldville à Coquil- hatville). Les lignes télégraphiques longeant les chemins de fer des Grands Lacs assurent la continuité du réseau télégraphique, com- plété par la T. S, F., jusque Kongolo. Une ligne Kasongo-Uvira assure la liaison avec le nord du Tanganika. Une ligne télégra- phique relie Ivongolo à Albertville en passant par Kabalo. — 34 — Le Katanga est desservi par la ligne longeant le chemin de fer depuis Sakania jusque Kambove en passant par Elisabethville. De Kambove la ligne se poursuit dans la direction de Bukama. La région du Nord-Est sera bientôt dotée d'un service télégra- phique reliant Kilo-Irumu avec l'Uganda. Les lignes télégraphiques du Congo Belge servent en même temps de lignes téléphoniques. Un réseau téléphonique dessert tous les services du Gouverne- ment local à Borna, à Léopoldville, à Stanleyville et à Elisabeth- ville. Une ligne existe également entre Léopoldville et Kinshasa et entre le Congo Belge et l'Angola. CARTE DU CONGO indiquant les 1 5 postes de télégraphie sans fil établis au Congo Belge. Les cercles indiquent les espaces couverts par les ondes herziennes. — 35 — Télégraphie sans fil. La Colonie est dotée également d'un service radiotélégraphique établissant la liaison entre Borna et Elisabethville. Ce réseau com- prend 15 postes à portée moyenne de 300 à 400 kilomètres : Banana, Borna, Kinshasa, Coquilhatviile, Basankusu, Umangi, Basoko, Stanleyville, Kindu, Kongolo, Albertville, Kikondja, . Elisabeth- vile, Lusambo, Kilo (Bunia). On le voit l'occupation économique s'est considérablement étendue durant les 30 dernières années et quoiquen puissent dire les sceptiques, c'est un grand et merveilleux effort qui n'a été accompli nulle part ailleurs en si peu de temps. On ne peut se détendre d'un sentiment d'admiration pour l'œuvre de nos compatriotes qui avec des moyens, parfois très limités, ont su obtenir de telles réalisations. En nous plaçant au point de vue des intérêts de notre pays, nous observons que notre domaine colonial renferme des matières premières précieuses, dont quelques-unes — encore peu connues de ceux (la masse) qui ne sont pas initiés aux affaires coloniales — constituent un appoint important pour notre industrie. Ces matières premières, par un effort ordonné et intensifié — en organisant l'éducation des indigènes auxquels l'exploitation de ces matières doit être confiée (1) — pourraient — si elles arrivaient en grandes quantités sur nos marchés — contribuer, dans une cer- taine mesure, à notre relèvement économique. Parmi les produits mentionnés plus loin, quelques-uns, dont l'achat à l'étranger grève notre balance commerciale, font l'objet d'un examen spécial, nécessaire semble-t-il, car trop de gens encore s'imaginent que l'on ne trouve au Congo que de l'ivoire, de l'huile de palme et du caoutchouc, et tout d'abord voici une carte qui mentionne les principaux produits naturels de la Colonie. (1) Lire l'étude de M. E. De Jonghe, professaur à l'Université de Louvain sur l'Instruction publique au Congo Belge (Rîvue Congo — avril 1922). M. le Professeur Verlaine publiera à la fin de cette annC-e uno étude illustrée de 400 photos, sur la vie indigène. 36 — CONGO BELGE PRODUITS NATURELS ACR.PUE -EOUATORlALC'. 'Vg -^ O 'vo.r ( S^ PRODUITS DE LA COLONIE Produits végétaux et animaux A) Forêts. B) Gommes végétales. Le Caoutchouc. Le CopaL C) Produits animaux. L'Ivoire. Les Peaux. La Soie. La Cire. Bois. Les échantillons exposés au Musée de Tervuereii, montrent la variété et la grande valeur commerciale des bois du Congo. La consommation de la Belgique, en bois d'œuvre, était con- (1) Voir ouvrages et travaux de MM. A. Belcommuiie, Libbreclils, ancien aecrùtaire d'Etat de l'Etat Indépendant du Congo; Ct Lcmaire, Dir^'cteur de l'école coloniale supé- rieure d'Anvars; Goffart et Moriss(ms; Wautcrs, Directeur du mouvement géographique; de Wildeman, Directeur du Jardin Botaniiiue de Bruxelles; Comte Jacques de Briey, Ir:s4- nicur agricole; Morisseaux, membre du Conseil Colonial; Dryein'nt, id.; Jonas, ancien Directeur de la Banque du Congo. Les intéressés peuvent consulter ces ouvrages à la Bibliolhèque du Ministère des Colonies. — 38 — sidérable avant la guerre; celle-ci a créé une situation déficitaire — ses besoins resteront très grands pendant plusieurs années. Il serait utile qu'elle puisse recourir aux produits de nos forêts afri- caines. D'aucuns ont contesté la possibilité d'utiliser nos bois colo- niaux. Un savant français, M. Gillet, n'est pas de cet avis : il a Billes dont plusieurs millions furent préparées pendant la guerre pour l'achèvement de certains tronçons de chemins de fer. procédé à des expériences qui avaient pour but de faire une com- paraison entre les bois africains (les essences forestières du Congo Français et la Nigérie et du Congo Belge sont analogues), améri- cains et français, au point de vue de leur durée de conservation : on plaça, dans une fosse à décomposition, une série de pièces de bois africains avec des pièces de bois américains et des bois fran- çais -^ on ajouta du teck de Java et du sapin de Suède. Un spécia- liste, M. Devaux, professeur à la Faculté des Sciences, fut chargé d'examiner la valeur de ces bois ainsi mis en décomposition pen- dant Inds ans. Voici comment M. Devaux résuma ses constatations. Sur les neuf bois africains, un seul a montré une altération très marquée — tous les autres sont sortis en bon état et sains; c'étaient des bois durs. Parmi les bois de France, un seul a résisté: le chêne — les autres étaient pourris. Les bois des autres contrées n'ont pas résisté à l'épreuve. - 39 — On peut déduire de tous ces essais, qui ont été concluants, qu'il ne paraît plus y avoir aucun doute sur la possibilité d'uti- liser nos bois coloniaux, dont les qualités sont actuellement recon- nues d'une manière indiscutable (1). Sans doute ces avis et constatations se rapportent au Congo Français et à la Nigérie. Aussi les intéressés liront-ils avec un très vif intérêt la série d'articles — très remarqués — que M. le Major Vervloet a consacrés aux « bois du Congo Belge » dans une publi- cation bruxelloise. Ils se rendront aussi compte de l'importance de la question en consultant les travaux de M. Leplae, Directeur général au Minis- tère des Colonies; de M. De Wildeman, Directeur du Jardin Bota- nique; de M. Vermoesen, Conservateur au Jardin Botanique de l'Etat, et du comte Jacques de Briey. A l'une des dernières réunions de l'Association pour le perfec- tionnement du matériel colonial, M. Leplae déclarait que si le Congo Belge, couvert en grande partie de forêts, n'a pas encore une industrie forestière développée, exportant des bois vers l'Eu- rope, la cause doit en être attribuée principalement au manque de moyens de transports à bon marché et à l'absence d'appareils mécaniques. M, Vermo-esen, a consacré de longs mois à de minutieuses recherches et des classements méthodiques, lesquels sont une indi- catiO'U précieuse pour l'exploitation rationnelle de ces richesses forestières. Un point semble acquis, -dit M. Vermoesen : c'est la richesse exceptionnelle des forêts de l'Aruwimi, où il a été rencontré de nombreuses parcelles ne contenant qu'une seule espèce d'arbres : le Limbali. Dans le Mayumbe, le Limba est très répandu. C'est un bois qui peut se placer entre l'orme et le peuplier de nos régions, mais il est un peu plus dur. Il n'a pas encore trouvé la faveur qu'il mérite. Il a été constaté que, moyennant certaines précautions, ces bois résistent très bien. C'est ainsi qu'une superstructure en bois de Limba, reposant sur un entablement en ciment, avait parfaitement (1) Voir l3s intéressantes études de M. Dybowski, membre de l'académie de l'agri- culture de Paria et Tîertin, Inspecteur des Baux et Forêts. Les intéressés peuvent consulti?r ces ouvrages à la Bibllothèqu2 du Ministère des Colonies. — 40 — résisté, pendant plusieurs années; chaque année, les bois avaient été couverts d'un badigeonnage à la chaux. A côté du Limba, une série d'autres essences ont été dénom- brées, tous arbres convenant pour la menuiserie, se travaillant très bien au rabot, ayant une belle teinte et n'étant pas trop durs. » En conclusion, il semble qu'un Office des bois, comme il en existe un depuis peu en France, pourrait être créé chez nous par l'initiative privée — car il paraît bien qu'une raison très sérieuse du défaut de l'emploi des bois coloniaux était l'ignorance dans laquelle se trouvaient, à leur égard, les commerçants et les exploi- tants eux-mêmes. La gomme copal. Le copal a acquis, au point de vue économique, une impor- tance telle qu'il mérite de retenir tout particulièrement l'attention des industriels-commerçants, qui s'intéressent à ce produit. Atb re a copal, — 41 — Voici quelques chiffres suggestifs, que le graphique reproduit {(lus loin, traduira avec plus de précision. l'^n 1892, le Congo exportait En 1896, Kn 1901, En 1908, En 1914, En 1920, 240 kg. qui valaient 9 tonnes » 211 )) 1.660 )) 6.993 13.249 .. 573 fr. 15.000 » 297,000 » 1.793.000 » 6.293.700 » 40.305.000 )) Une étude publiée sous les initiales I. P et F. D. dans la c Revue Congo », fournit des renseignements d'ordre technique très complets sur ce produit. On sait que le copal est une résine sécrétée par certains arbres appartenant tous à la famille des légu- mineuses, il a reçu divers noms dans le commerce. 11 se présente sous trois formes : 1°) Le copal vert ou tendre. 2°) Le copal fossile ou dur. 3°) Le copal 1/2 fossile ou demi-dur. Le copal vert, disent les auteurs de l'étude, se récolte sur l'ar- bre même — on le vend sitôt la cueillette terminée — . Il est peu intéressant pour l'industrie. Le copal fossile se rencontre enfoui dans le sol — il est très recherché et a une grande valeur. — Les régions forestières subis- sant les crues des fleuves ou des rivières, sont les principales zones de production. Le copal sert principalement à la fabrica- tion des vernis — on le vend généralement sur livraison par 100 kg. net paiement comptant. COPRL 15 oooooo 10 oooooo Soooooo _ I89g-i^ûû 1901-1905 I90G-19I0 I9M-I9I5 ISI6-I920 — 42 La Belgique a importé 37.583.252 kg. de résines valant la somme de 82.575.502 francs. Le Congo intervient dans ce total pour 11.782.916, valant 36 millions de francs. Le caoutchouc. Le caoutchouc sauvage et sylvestre, c'est-à-dire recueilli sur les lianes et les arbres de la forêt, a été pendant longtemps le seul qui fut exporté du Congo Belge. La production du caoutchouc de plantation était, jusqu'en ices dernières années, insignifiante. Ce n'est guère que depuis 1914, alors que certaines plantations expérimentales de l'Etat furent arrivées à l'âge d'exploitation, que ce produit fut expédié sur les marchés d'Europe. La culture de « l'Hevea brasiliensis », entreprise à Bakusu en 1904, a donné des résultats encourageants. Ce n'est toutefois qu'en 1910, après la réorganisation, que cette culture reçut au Congo Latex d llevea brasiliensis (caoutchouc du Para) coagulé et passé dans les presses (cylindres diamantés) permettant d obtenir des feuilles de caoutchouc de toute première qualité. 43 - \ une extension notable. Actuellement dix stations, outre celle de Bakusu, s'occupent spécialement de la plantation de l'Hévéa. Ces expériences ont démontré que « l'Hévéa » vient bien au Congo, lorsque les conditions du sol et du climat, qui lui sont pro- pres, ont été bien étudiées. n exige une culture soignée analogue à celle qu'on lui donne ■en Malaisie. Le rendement des « Hévéa », dont la semence fut achetée aux Indes, est très satisfaisant. Les innombrables usages du caoutchouc sont connus de tout le monde. Une documentation extrêmement abondante existe sur cette matière au Département des Colonies où les intéressés peuvent en obtenir la nomenclature. Nous sortirions des limites du cadre que nous nous sommes assigné en nous étendant sur des points ayant trait : a) au prix de revient; b) aux qualités du caoutchouc de plantation asiatique; c) aux circonstances qui ont déterminé une diminution de pro- duction dans notre Colonie. Nous nous bornerons à mentionner qu'en 1920 la Belgique a importé 6.404.746 kg. brut de caoutchouc valant 41.316.163 francs. La part du Congo dans ces chiffres est de 1.728. 695 en quan- tités et de il. 381. 840 en valeurs. Signalons à titre documentaire que l'industrie des plantations d'Hévéas traverse partout une crise intense — elle est due d'après les spécialistes aux causes suivantes : 1°) existence de stocks formidables. 2) surproduction des plantations cjui arrivent à la période de plein rendement. 3) mévente par suite de l'abstention à l'achat des firmes Amé- ricaines, qui ont peu consommé, quantités très inférieures à leur demande d'avant-guerre et à la cessation de tout commerce avec la Russie; enfin, 4°) dans les autres pays, bien que la consommation ait pro- — 45 — gressé, elle n'a point cependant répondu aux espérances qu'avaient conçues les planteurs. Le diagramme du caoutchouc exporté du Congo se présente ainsi : CnOUTGHOUC 5o o o o o oo 4oooo ooo iOoo o ooo 200000 oo 1000 0000 À 055538^ / \ \ ^/;j/i^7^ ^^n: zm5]o^ ^f770?'^0 I898-I9Û0 1901-1905 1906-1910 1911-1^15 l9lG-i92û L'ivoire. L'ivoire fut, pendant un certain temps, au point de vue de la valeur, le principal produit d'exportation du Congo. Il provient, en majeure partie, des dents d'éléphants. Commer- cialement les défenses se répartissent en catégories dont les prin- cipales -^■ont : les dents lourdes; elles atteignent parfois 2 mètres, les dents moyennes, les petits dents, les Rangles, les dents à billes, ■et les sci'ivailles ou morceaux d'ivoire utilisés pour les mciuis objets. — 46 — L'ivoire a donné lieu à une série de décrets et arrêtés réglant la chasse à l'éléphant, imposant des formalités de tout genre, dont l'enregistrement obligatoire. M. le Professeur Leplae — Directeur Général au Ministère des Colonies, auteur de nombreux ouvrages et notices relatifs aux produits de la Colonie — hautement appréciés dans le monde scientifique, a publié sur la domestication de l'éléphant d'Afrique une étude fouillée et qui offre un très grand intérêt au point de vue économique; on y verra les difficultés immenses que les Belges, notamment le Commandant Laplume, ont dû surmon- ter pour arriver aux brillants résultats qu'ils ont obtenus. L'année 1913 marqua dans les annales de l'Ivoire; il fut en effet, exporté 276 tonnes valant près de 8.0O0.O0O de francs. Ce fut, depuis 1886, le plus important envoi; durant la guerre, il fut cependant dépassé, et les années 1919 et 1920 nous amenèrent des achats qui vont l)ien au-delà de tout ce que les plus optimistes avaient osé espérer. En caravane : Le transport de l'ivoire. Les voici traduits en chiffres : 1919 : 419 tonnes valant environ 19.CO0.00O de francs. 1920 : 336 tonnes valant environ 36.000.000 de francs. — 47 — Ci-après la courbe graphique de ce profluit par périodes quin- quennales. DvoïKG llt-.OOO.OOO looooooo 5.OOO.OO0 1818-1100 ^01-1905 \^ob-\^io iqii-1915 iqiû-i'?2o Peaux. Ainsi que les intéressés le verront plus loin, le Commerce des peaux s'est développé au cours de ces dernières années seulement. Au début beaucoup de peaux brutes venaient de l'Afrique Equatoriale Française et de l'Angola. Depuis que nous occupons une partie de TUrundi et du Ruan- da, les envois sont devenus importants. Pourtant, M. Murtclum, [nspccteur du service de l'agriculture pour le Ruanda-Urundi, signale que ce connnerce est loin de ce qu'il devrait être, eu égard à l'importance du cheptel du Ruanda. Une très notable partie des peaux, en effet, n'est pas mise en vente, par les indigènes qui pré- fèrent souvent les employer conmie vêtements. D'autre i)art, la préparation des cuirs bruts est absolument défectueuse, les ven- deurs se contentant de les faire sécher au soleil. Pour en augmen- ter le poids, ils y laissent adhérer le plus possible de tissus sous- cutanés. - 48 — Enfin, les commerçants ne paraissent pas prêter une attention suffisante à la qualité des peaux qui sont même parfois malades. Troupeau de bœufs dans les pâturages des hauts plateaux de la région de la Ruzizi-Kivu. L'on compte environ 800.000 bovidés dans la région des Grands Lacs et près de 2.000.000 de bovidés ont été recensés dans le territoire occupé. Le Major Reul a donné dans la « Revue économique internatio- nale », des précisions très intéressantes sur les possibilités du Ru- anda et de l'Urundi et, passant celles-ci sous revue, écrit au sujet de l'élevage du bétail qui est la principale source de richesse des indigènes de ces régions, qu'aucune statistique certaine ne peut être donnée quant aux nombres de têtes existant actuellement dans ces territoires : les estimations les plus sérieuses donnent pour chiffres : 3.O0O.O0O de têtes de gros bétail et 2.0O0.00O de têtes, moutons et chèvres. Il estime que le principal effort du colonisateur, doit se porter vers l'amélioration du cheptel, en déracinant de l'esprit des indi- — 49 — gènes, les préjugés qui les habitent et en ravivant la race par des croisements avec des bêtes européennes de valeur supérieure. Le marché principal des peaux se tient à Kigali. Le mouvement des exportations des trois dernières années se présente comme suit : 1918 ... 101 tonnes valant 252.000 francs. 1919 ... 218 tonnes valant 835.000 francs. 1920 ... 209 tonnes valant 976.CO0 francs. La Belgique a importé en 1920, 75.000.000 kg. de peaux brutes, représentant une valeur de 188.162.104 francs. La soie africaine. On a signalé ces derniers temps, avec une particulière insis- hmce, l'intérêt qu'aurait l'industrie séricicole à essayer la culture du véritable ver à soie dans certaines colonies et celle des vers a soie, dits sauvages. Il existe, en effet, des papillons dont la chenille produit une soie dont l'industrie pourrait tirer parti. Il convient de lire l'intéressante étude que M. Michel, Ingé- nieur agronome, a c-onsacrée à cette question dans la Revue Congo, numéro de janvier 1922. « Puisqu'il existe dans certaines régions du Congo, des papil- lons de l'espèce, écrit-il, parfois en immenses quantités, pourquoi ne serions-nous pas à même d'exporter cette production naturelle qui s'offre à nous, La soie d'anaphé est particulièrement recom- mandable pour l'industrie de la schappe, de la peluche, de tissus pour rubans, foulards, cravates^ parapluies, ombrelles, etc. Peut- être conviendrait-elle pour la fabrication de tissus employés dans la construction des ballons et des aéroplanes. » D'après un professeur-directeur de l'Ecole de Filature et de Tissage de Crefeld, la schappe produite par les vers à soie sau- vages du 'Congo, est supérieure à la soie ordinaire, en résistance et en élasticité. A l'Exposition de Gand, en 1913, des échantillons de fils, d'étoffes et de velours de soie africaines ont été exposés. Les inté- ressés ont été frappés par le bel aspect de ces produits de la fila- ture. — 50 — Les chenilles d'anaphé existent dans certaines régions du Con- go, en quantités si énormes, que les indigènes les traitent comme de la vermine et les détruisent par le feu. La France produit par an environ 500,000 kg. de soie, alors que les exportations de la Chine et du Japon, qui s'élevaient déjà à onze millions de kg. en 1902, passaient à 23 .000.000 kg. en 1918. Il est utile de noter ici qu'en France un groupement composé des principaux fabricants de soie de Lyon, vient d'être constitué dans le but d'étudier les possibilités d'utilisation des produits soyeux d'Asie. On le voit, l'élevage proprement dit de l'anaphé pourrait con- stituer un vaste champ d'activité pour notre industrie, si celle-ci voulait envisager sincèrement cet intéressant problème. Cire d'abeilles. La cire d'abeilles sert principalement dans la manufacture des bougies, cierges, encaustiques. On l'utilise aussi pour la fabrication des cosmétiques, cérats, emplâtres, peintures à l'encaustique pour le modelage et en galvanoplastie. D'après M. Tihon, directeur du Laboratoire de Chimie, à Bo- rna, la cire d'abeilles ne représente aucune valeur aux yeux des iniiigènes, parce qu'ils n'ont guère été poussés à la recueillir. Au Congo, O'U peut obtenir une cire qui n'a rien à redouter de la con- currence des autres cires exotiques sur les marchés européens. Il est incompréhensible cjue ce commerce ne prenne pas un grand développement. Les abeilles sont très nombreuses dans cer- taines régions et tous les indigènes sont friands de miel. Il ne serait pas difficile — c'est une question d'enseignement — d'ini- tier à récolter le miel rationnellement, de mettre à profit toutes les circonstances pour pousser les indigènes à la récolte de la cire et à faire de l'apiculture l'objet d'une industrie lucrative. M. Michel, ingénieur agronome, a publié d'intéressantes mo- nographies sur ce produit. La Belgique a importé, en 1920 : 603.053 kg. de cire, valant 3.193.000 francs. Le Congo est représenté dans ces chiffres pour 30.893 kg. va- lant 151.514 francs. — 51 — Cultures industrielles Cacao - Café - Tabac - Canne à sucre - Plantes textiles et autres Plantes oléagineuses - Plantes tinctoriales Autres plantes Le Cacao. Le cacaoyer fut introduit dans le bas-Congo en 1887. Depuis lors sa culture a été propagée dans tout le territoire mais plus spécialement dans les districts de l'Equateur et de l'Aruwimi ainsi C|ue dans le Mayumbe. Les cultures de cacao entreprises au Mayumbe par des socié- tés particulières ont fort bien réussi et fournissent la presque tota- lité de l'exportation de cacao de la Colonie, D'après un expert anglais, le Fry-Chef d'une des firmes cho- colatières les plus importantes du monde — le type de cacao du Mayumbe est de toute première qualité. Rien qu'un cciiaiu nombre de nouvelles plantations aient été établies pendant ces dernières années, l'accroissement de la sur- face cultivée n'est pas comparable, dit M. Leplae, à celle que l'on constate dans d'autres colonies. Il est incontestable cependant que le Congo pourrait devenir un prorlucteur trî'S important. La production mondiale atteint environ 350.000 tonnes. Les Ltats-Unis absorbent la moitié de cette récolte. — 52 — En 1920, le CongO' a exporté 355 tonnes mais, ainsi que le mon- trent les courbes graphiques qui suivent, il y a eu des époques où le montant d'exportation de ce produit était beaucoup plus impor- tant. En 1919, par exemple, la quantité sortie de la Colonie était de 834 tonnes. En 1921, nous dit le rapport de MM. les courtiers Wil- laert et C, les arrivages se sont élevés à 370'.0C0' kg. et, ce qui est plus, la vente a été courante et la qualité s'étant généralement améliorée, il en est résulté une attention plus grande de la part d'acheteurs qui s'en désintéressaient autrefois. ^.oboooo Crcro -loooooo JJJ^^ lè^&~\^00 l^joi- ic)05 l'^OG-l'^ia l«^ll- i^^iS lijK:, ^it^Ro En 1920, la Belgique a importé 7.115.000 kg. de cacao en fèves valant 26.500.000 francs. Le Congo est représenté dans ce chiffre pour 355.000 kg. valant 1.260.245 francs. — 53 oi Café. La culture du caféier occupe une place prépondérante dans les grandes entreprises coloniales agricoles. Le Congo peut pro- duire cette denrée à un prix rémunérateur et on est actuellement fixé sur sa valeur; ses cjualités sont très appréciées et sont encore susceptibles d'être améliorées. Près de Stanleyville — à Lula — existe une station expéri- mentale pour la culture du caféier. Les espérances portent sur le choix et la sélection des variétés sur les rendements et sur les différents modes de préparation du produit. L'étendue totale des plantations de café est actuellement de 113 hectares; on y a obtenu, en 1919, environ 90 tonnes. Des sociétés agricoles et des missions religieuses ont planté le caféier dans diverses régions du Congo et possèdent des planta- tions très étendues. Le café. — 56 — En 1917, les prix obleiius sur les marchés de Londres ont atteint 72 sch. les 50 kg. A cette époque, le Santos se vendait 70 Sch. et le Java 75. La Belgique a importé, en 1920 : 38.055.350 kg. de café non torréfié, représentant une valeur de 167.819.471 francs. Le Congo est représenté dans ces chiffres pour 82.617 kg., va- lant 260.075 francs. Le prix de réalisation — en décembre 1920 — était de 225 francs Les 100- kg. Tabi La culture du tabac pourrait devenir très rémunératrice dans notre Colonie si, bien conduite, elle parvenait à livrer au consom- mateur des produits de qualité ou des sortes répondant à son goût. Cela a été dit et répété, il y a plusieurs années, mais avec peu de succès. La vérité est que le public ignore que le Congo produit du tabac de très bonne qualité. On a constaté qu'une des dernières malles congolaises avait dans sa cargaison une tonne de tabac indigène. C'est le record de l'importation du tabac indigène en Belgique, a écrit M. Tilmant, secrétaire de l'Association des Intérêts coloniaux, ajoutant qu'il Plantation de tabac. Dans le fond une rangée de bananiers. o/ — 58 — a trouvé, chez un de nos exportateurs, du tabac congolais mis en vente à 8 francs le kg\ Comme lui, nous demandons pourquoi nos négociants et fabricants de tabac n'organisent pas autour de ce produit, excellent, de notre Colonie, la réclame nécessaire pour lui créer chez nous un important débouché. Sait-on qu'en Rhodésie, 5.000 acres ont été plantées en 1919 et que le Service de l'Agriculture aide de ses conseils les planteurs — centralise les feuilles dans ses magasins et les vend aux enchè- res? La Rhodésie est en train de prendre une place importante parmi les pays producteurs de tabac. Le coût de la production est de 12 à 15 £ par acre et le produit valait de 20 à 30 £ l'acre. L'Afrique Equatoriale Française, le Gabon et le Moyen-Congo ont reçu d'importantes commandes de la direction générale des manufactures de l'Etat français. Au Cameroun, des planteurs ont déjà livré à Ja régie des lots relativement importants d'enveloppes de cigares, tout à fait ana- logues aux feuilles de Sumatra et donnant complète satisfaction. Il entre, annuellement, plus de 2.0C0.CC0 kg. de tabac brut en Belgique, valant lOO.OOO.OCO francs. Il a été exporté du Congo 2.477 kg. valant 7.414 francs. Canne à sucre. La canne à sucre est, parmi les plantations coloniales, la plus productive; elle exige, écrit un africain averti, peu de dépenses. Une plantation de cannes à sucre établie au jardin botanique d'Eala, près de Coquilathville. — 59 — Son exploitation avec des machines toutes simples nécessite peu de main-d'œuvre — elle donne de grands rendements et le sucre se vend sans difficultés. Grâce à la possibilité d'utiliser des moteurs à huile de palme, l'extraction du jus de la canne à sucre est l'opération la plus aisée qui soit. Un champ de cannes à sucre fourragères au Congo belge. Si: ces perspectives ne tendent pas les Belges, les étrangers, eux, y voient des profits certains; à preuve, cette note qui a fait le tour de la presse : « Une société australienne va créer dans l'Est Africain, une » plantation de 7.000 acres de cannes à sucre. » La partie de l'ex-Golonie allemande, qui nous est dévolue, pos- sède toutes les ressources nécessaires pour ce genre d'exploitation. La main-d'œuvre y est abondante, les moyens de communication ne manquent pas, le climat est bon. Est-il nécessaire de dire qu'entre la canne à sucre et le sucre de betterave les préférences du consommateur vont à la première espèce ? 60 PLANTES TEXTILES ET AUTRES Raphia. La fibre de raphia est abondante au Congo : elle sert de ligature, en horticulture et les indigènes l'utilisent pour la confec- tion d'étoffes ou de sacs. Pendant la guerre, on a fait venir de grandes quantités de ces fibres : elles furent utilisées pour camou- fler les canons. Ce palmier produit aussi du « piassava », utilisé dans la fabri- cation des brosses. La fibre d'agave se vendait, au début de 1920, 2.000 francs la tonne; le raphia et Le piassava : 1.500 francs la tonne. La Belgique a reçu du Congo 40.721 kg. de piassava, valant 47.033 francs. Le kapok. Les Français, dit M. G.-D. Perier (1), dans une de ses chroni- ques, commencent à apprécier la valeur du kapok qui croît à l'état sauvage dans notre Colonie. Pour l'année 1920' : il en a été exporté plus de. 250 tonnes en Afrique; chez nous, l'exportation de cette ouate légère, imperméable et d'excellente conservatiou, n'a pas encore été entreprise. Elle peut, cependant, remplacer la laine et le coton dans bien des cas. Depuis longtemps, d'ailleurs, son usage est connu pour bourrer les matelas, les ceintures de sauvetage, les coussins. Les tailleurs l'emploient comme rembourrage des vêtements. Dans cette industrie, l'emploi du kapok se développera encore, depuis que l'on est parvenu à en faire des filés et qui, mieux est, des tissus d'un très bel aspect. Tout en étant imperméa- bles à la pluie, ils se laissent pénétrer par l'air. Le kapok est appelé, à brève échéance, à une utilisation très grande dans l'industrie du vêtement. (1) Lire « Moukanda — " Le Congo Belge et quelques régions voisines » de M. Gaston Denys Perier, ciiargé de cours à l'Ecole Coloniale. (Lebègue.) — 61 — Le kapok, à peu près inconnu en Belgique, il y a une dizaine d'années, obtient chaque jour davantage la faveur du public, par ses qualités de légèreté, d'élasticité, de mauvaise conductibilité — enfin, d'absolue imperméabilité. Ce que le Congo nous a envoyé, jusqu'ici, est insignifiant. Il est à souhaiter que l'arrangement intervenu pour d'autres produits incitera nos industriels à jeter davantage Leurs regards sur cet intéressant produit. Coton. Un effort important a été accompli, en ces dernières années, afin d'étendre la production de ce textile. Cependant, les encouragements sont nécessaires, afin que no- tre pays satisfasse rapidement à ses besoins, en s'approvisionnant dans sa Colonie. Celle-ci peut approvisionner, en coton brut, la Un champ de cotonniers au Congo. On propage spécialement les variétés américaines Triumph et Simpkins qui donnent d'importantes récoltes dans les districts du Maniéma et du Sankuru. — 62 — Métropole — elle en produit déjà de qualité reconnue intéressante par la filature belge. Sa production s'accroît non seulement dans les régions où elle était déjà bien implantée du Sankuru au Manié- ma et du Maniéma à TUele, mais encore dans les zones voisines. Les estimations de récolte, pour la campagne qui vient de se ter- miner, s'élèvent à 2.000 tonnes au lieu de 1.200 tonnes représen- tant l'estimation globale de l'année précédente. Un administrateur de société cotonnière, M. Robert Mees, bien au courant de la question, déclare cpie l'on peut espérer que la culture cotonnière congolaise sera, d'ici peu, un appoint de plus à la prospérité générale de notre domaine colonial et de notre industrie nationale. M. Albert de Poortère estime lui, que la pro- duction ne peut s'accroître que graduellement jusqu'au jour où un grand nombre de régions se seront absolument spécialisées. La Compagnie Cotonnière congolaise vient d'achever sa pre- mière année d'existence; elle a acheté dans le Sankuru — le Kasai ■ — Le Lomami et le Maniema — 431.754 kg.. La moyenne d'achat était de 0 fr. 78 par kilo brut. Le montant total des achats repré- sente 336.570 francs. Les premiers arrivages ayant atteint Anvers vers la fin de mai 1921 — ^ à un moment ou les cours avaient baissés — ont été pla- cés à un prix voisin de 3 francs le kilo. Si la culture du coton pouvait atteindre au Congo un plus grand développement, la création à Anvers d'un marché cotonnier pourrait être envisagée. Ce développement aurait nécessairement pour effet la construction de tout un outillage économique tel que : chemin de fer, bateaux, usines, magasins, machines... La Belgique a importé, en 1920 : 149.291.300 kg. de coton, valant 900.000.000 francs; elle en a reçu du Congo 174.800 kg. re- présentant une valeur de 1.356. 654 francs. Sisal. La valeur commerciale du sisal a varié dans une assez large mesure, suivant les époques : celui de provenance congolaise a été estimé, à Londres, pendant la guerre, à 1.250 francs la tonne. On fabrique avec les fibres du sisal toute espèce de cordages, depuis les ficelles ordinaires jusqu'aux câbles de marine. La matière pulpeuse, constituant le sous-produit, serait suscep- - 63 — tible aussi d'être utilisée pour la fabrication des pâtes à papier, d'alcool, d'acide oxalique et de résine. Ce textile, assez négligé dans notre Colonie, faisait l'objet d'une intense exploitation dans l'Afrique Orientale Allemande. En 1911, les Allemands exploitèrent pour près de cinq millions de marks de sisal. Un de nos compatriotes vient de conclure une convention avec le Gouvernement, en vue de l'exploitation du « sisal ». Papyrus. Nous subissons, comme ailleurs, une crise de papier. La Suède, la Norwège et le Danemark sont les fournisseurs de la matière pi'emière. Leur production est faible. Ce problème préoccupe justement la presse et nos marchands de papiers. Il faut trouver et exploiter d'autres sources de matières. Où les chercher? Dans la Colonie! En effet, parmi les produits susceptibles de faire l'objet d'im- portantes transactions figure, en première ligne, le « papyrus », l'ancêtre du papier, auquel il a donné son nom, redevient d'actua- lité. Cette plante aquatique présente beaucoup d'intérêt pour la papeterie belge. Il pousse au Congo et au Katanga, en abondance, sur les bords des cours d'eau peu profonds et au milieu des marécages; le long et sur Les rives du Kwango de vastes champs s'étendent aux éva- sem'ents du fleuve. Vers Kundi et Dunga principalement; ail- leurs, ont en aperçoit tout le long du fleuve, jusque Popokabaka et probablement au-delà. Il résulte des expériences qui ont été faites que le papyrus fournit une pâte et un papier d'une qualité appréciable. Un im- primeur qui l'utilise, écrit : que la pâte contient les meilleures qualités d'un bon papier qui convient parfaitement à l'impression phototypique. L'exploitation méthodique de cette ressource vient d'être orga- nisée : une société belge a obtenu la concession de 15.000 hectares de marais à papyrus et va, sous peu, s'occuper du montage de ses installations. — 64 — Le jute. L'Empire Britannique détient le monopole du jute; pas un sac qui ne soit directement ou indirectement acheté aux Anglais. Les usages du jute sont connus : il sert à faire des ficelles et des cordages, des toiles d'emballage et les sacs que tout le monde emploie; on en fait aussi des toiles de tentures qui, imprimées, ne le cèdent guère — comme aspect — aux plus jolies cretonnes d'ameublement et pour l'usage de tresses, chaussons et espadrilles. La France, avant la guerre, en importait 500.000 balles. Il sort de France, actuellement, une valeur d'un demi-milliard or, pour ses achats en jute, La Belgique a importé, en 1920 : 33.371.567 kg. de jute acheté en Angleterre et aux Indes Britanniques, valant 88.200.000 fr. Le Congo n'est même pas représenté dans ce chiffre. 65 PLANTES OLÉAGINEUSES Palmier à huile et amandes de palme Toute l'huiLe de palme et les amandes destinées au commerce proviennent, à peu de chose près, de la Nigérie, du Congo Belge, du Dahomey, du Togoland de Cameroun et de la Guinée Portu- gaise. De plus petites quantités sont expédiées de l'Angola de la Gambie, du Sénégal, de la Guinée et du Gabon. Avant la guerre la plus grande partie des amandes était em- barquée à destination de l'Allemagne mais, pendant la guerre, une vaste industrie de concassage d'amande de palme s'établit en Angleterre et elle est maintenant le plus gros consommateur de la production mondiale. Photo appartenant à la collection de M. Verlaine, professeur à l'Ecole Coloniale supérieure d'Anvers. — 66 — La Grande Bretagne est exactement d'huile de palme. le plus fort acheteur Le palmier Elaeïs se rencontre un peu partout dans la Colo- nie; les peuplements naturels qu'il y forme sont plus ou moins denses selon les régions. La culture du palmier Elaeïs ou palmier à huile est peu ré- pandue dans la Colonie bien qu'on y rencontre un nombre extrê- mement considérable de ces arbres. Les grands peuplements de palmiers du Sud de la Colonie semblent s'être formés sponta- nément. Un palmier à huile " Elaeis " chargé de régimes de noix palmistes. On compte généralement cinq régimes ou grappes par palmier à huile et chaque régime pèse en moyenne quinze kilos. — 67 - Les amandes exportées jusqu'ici provenaient de la partie oc- cidentale du Congo, les transports du Haut-Congo vers Matadi étant trop coûteux pour permettre la descente de ces produits. Mais l'abaissement des tarifs à la fin de 1914 changea la situation, et le Hàut-Gongo produisit, en 1916, environ trois fois plus d'aman- des qu'en 1914. Le commerce des amandes constitue une ressource importante pour les populations du Haut-Congo établies près des rivières navigables et favorise grandement l'extension du com- merce. L'huile provenant des noix palmistes sert a la fabrication d€ la margarine; l'huile de palme est utilisée par les fabricants de savons et de bougies; elle trouve aussi un emploi comme force motrice dans les moteurs. H résulte en effet, d'essais qui ont été faits récemment, que le moteur Drott a donné des résultats très satisfaisants avec les huiles de palmes et l'on peut, semble-t-il, en conclure qu'à puissance égale ces moteurs, quand ils fonctionnent à l'huile de palme, consom- ment 20 p. c. de combustibles de plus que lorsqu'ils fonctionnent aux huiles de Pétrole (Mazout). Mais le mazout revient à 180' francs les 100 kg. alors que l'huile de palme n'est guère payée que 75 francs les 100 kg. Parmi les nombreux problèmes que soulève l'exploitation des palmiers d'aucuns discutent la très importante question de savoir si le Congo Belge peut concourir avantageusement avec la Malaisie. Les intéressés liront avec intérêt Les travaux que M. le Pro~ fesseur Leplae a consacrés à cette question. Ces études ont été publiées dans le Bulletin agricole, et dans' la Tribune Congolaise. ''^':<ÊÊI^^ ^ ;,'■; i i Une plantation de palmiers. — 68 — UEcho de la Bourse du l"^' mars 1921 a donné un compte-rendu d'une communication faite par le Directeur Général de l'Agricul- ture à. l'association pour le perfectionnement du matériel colonial. Il en résulte que les palmiers cultivés au Congo produisent, jusqu'ici, au moins autant et aussi bien que ceux de Malaisie. M. Leplae, signale aussi que les palmiers du Congo ont été et so'ut l'objet d'observations suivies et méthodiques. Des centaines ont été mis en observation à Eala, et à n' Gazi. Des analyses de fruits ont été faites à Boma, dit-il, et l'on a obtenu des résultats qui peuvent être comparés à ceux enregistrés en Malaisie; les palmeraies congolaises ont même quelques avan- tages sur les palmeraies malaises. Certaines palmeraies naturelles peuvent être exploitées éco- nomiquement, il n'en existe pas en Malaisie, où il n'y a que des plantations qui exigent quelques années avant d'atteindre leur période de rendement. Transport d'un régime. Le Congo, dans les années qui vont suivre, produira plus d'huile de palme et dans des conditions d'exploitation avantageu- ses. Ces palmeraies ne coûtent presque rien; l'Etat ne réclame que peu de chose, pour la location par hectare; enfin leur production est immédiate et augmente considérablement, si l'on nettoyé les palmiers. 69 — Etablissement Lever frères. Le développement qu'a pris le mouvement des exportations des huiles de palme se traduit comme suit : PflLM IST ES 35.000000 3 000 0000 2 5 o o o 000 £0 000000 I 5.000000 I 0000.000 5000000 UTTûTS^^ 8S8-I400 1901-1905 1906-1910 I9ll-i'ïl& 1916-1920 70 HUILt Di PALME loooo.ooo 7-500.00 0 5oôo.ooo 2.5oo.ooo 1898-1900 1901-1905 I90G-I9IO I9II-I9I5 I9IG-I920 La Belgique a importé en 1920 : 7.000.000 kg. d'Huile de Palme, valant 22.600.000 francs. 16.000.000 kg. de Noix Palmistes, valant 27.000.000 francs. La part du Congo dans ces chiffres est de : 4.300.000 kg. d'Huile de Palme, valant 13.600.000 francs. 14.000.000 kg. de Noix Palmistes valant 25.000.000 francs. (i)- (1) Les intéressés pourront puiser de précieux renseignements, parmi les travaux publiés par : MM. Leplae, Directeur Général au Ministère des Colonies; de Wildeman, Directeur du Jardin Botanique; Tihon, Directeur du Laboratoire de Borna; Hallet, Dirigeant de Sociétés de plantations; Eosa, idem. Le Bureau de statistique de l'Institut International d'agriculture a publié, d'autrs part, une étude sous le titre « Produits oléagineux et Huiles végétales ». Cptte monogra- phie présente un haut intérêt d'actualité au point de vue commercial. Plus de 2.000 volu- mes ont été consultés. Le Bulletin des Matières grasses de Marseille renferme d'importants travaux de MM. Van Pelt, Directeur du Service des caoutchoucs et du Service technique à l'Institut Colonial de Marseille et de M. Emile Builland, Secrétaire Général de l'Institut Colo- nial et de hauts fonctionnaires coloniaux. La collection du Bulletin de l'Association des planteurs de caoutchoucs, dirigé par M. Tilmant, renferme également de nombreuses études de spécialistes. Enfin, les Bulletins de l'Impérial Institute et celui du Coloniaal Instituât d'Amsterdam, publient périodiquement des rapports très complets et très appréciés sur les huiles et noix palmistes. — 71 — Pour en finir, voici la substance de quelques considérations publiées, naguère, dans VEcho de la Bourse, par un Colonial par- ticulièrement averti et qui méritent d'être mises en relief. « Il y a au Congo, disait-il, une emprise anglaise. Utilisons les hautes leçons de nos grands concurrents. Sur tous les champs d'action du monde, le Belge a montré qu'il n'est inférieur à per- sonne. Installations Lever frères. Dans la question des matières grasses végétales : huiles de palme, noix palmistes, il importe que, comme pour Lever ce soient les industriels belges consommateurs qui se préoccupent d'être leurs propres producteurs d'huiles. Les savonniers belges, fabricants de bougies, de margarine, doivent donc — à l'instar du Lever brothers — se rendre acquéreurs dans le Congo équatorial des sources de matières grasses. Il est pour eux aussi indispensa- ble d'être maîtres des centres producteurs de matières grasses, que pour un métallurgiste d'être propriétaire d'une mine de fer. Si nos industriels ne peuvent être maîtres du prix de revient de leurs matières premières — matières grasses — ils ne pourront résister à la concurrence anglaise. La résistance sera d'autant plus faible qu'en Belgique beaucoup des industries de matières grasses sont d'importance moyenne. Nous n'avons pas encore la grande concentration. Celle-ci se produira fatalement sous un contrôle anglais, si nous abandonnons entièrement les marchés de matières grasses à Liverpool. Par suite de la non-concentration de nos industries de matiè- — 72 — res grasses, il est plus que probable que très peu de firmes puissent faire, à elles seules, un effort analogue à celui des Huileries du Haut-Congo appuyées sur Lever. H importe donc que les indus- triels belges intéressés se groupent et fondent, avec l'appui d'une banque par groupe, des sociétés pour le commerce et l'industrie des matières grasses au Congo. La production serait répartie entre les industriels associés. II pourra se form'er ainsi une série de groupes pour l'exploitation des palmeraies naturelles, la planta- tion de palmiers à l'huile, la création d'huileries. » Le ricin. La culture du ricin est de nature à fournir un rendement con- sidérable dans l'Equateur, notamment. Elle est très rémunéra- trice. La récolte demande peu de soins et nécessite peu de main- d'œuvre. La graine contient une huile abondante; elle est utilisa- ble en pharmacie et dans les moteurs d'aéroplanes. Elle s'emploie dans la teinturerie et la fabrication des savons transparents. On s'est rendu compte, pendant la guerre, des gros avantages que présente l'huile de ricin, pour le graissage des moteurs à grande vitesse angulaire. C'est surtout en aviation qu'elle s'est rendue inûispensable. Les fibres sont utilisables pour la corderie. Avant la guerre, la valeur marchande en Europe, d'une tonne Je graines de ricin, était d'environ 300 francs. Le Congo a envoyé à la Belgique 5.961 kg. de ricin, valant 5,371 francs. La Belgique en a importé 382.765 kg., valant la somme de 1.020.779 francs. Noix de coco. — Copra. Ce produit donne lieu à peu de transactions — il est cependant abondant au Congo et, de l'avis de M. Drousie, sa culture écono- mique est possible dans la zone maritime et notamment à Banana, Zambi et Boma. Il a l'impression que nos cocotiers du Bas-Congo peuvent supporter honorablement la comparaison avec ceux de bien des plantations qu'il a visitées. M. Octave-J.-A. Collet, l'auteur de tant d'études instructives appréciées dans le monde des affaires, écrivait naguère au sujet — 73 — Un " Coco " (Cocotur) chargé de noix. — 74 — de la noix de coco que l'examen attentif des frais de plantation du cocotier, com'parés aux prixpayés pour son produit principal, dé- montre que la culture de cet arbre peut être fructueuse. Les utilisations du cocotier et de ses produits sont presque innombrables : Ses feuilles servent à la fabrication des chapeaux, de nattes, de paniers; Les rachis sont utilisés pour faire des avirons, des cannes à (D'êche; L'amande de la noix est un dessert recherché et son lait une boisson rafraîchissante — celle de la noix mûre a cent emplois culinaires : L'huile que l'on en extrait, sert à tous les usages médicinaux; an en tire des lotions capillaires — on en fabrique des bougies et des savons — des huiles ou beurres alimentaires. L'importance de la production de beurres végétaux, pour la consommation, se révèle par le fait que si cette industrie ne s'était pas créée, les beurres et graisses d'origine animale auraient atteint des prix inabordables. On utilise la coque pour la fabrication de manches à couteau et de boutons. Les cendres qui proviennent de son incinération, sont excel- lentes pour la fabrication du savon. Les fibres donnent des cordages, des nattes, des matelas, des paillassons, des filets. A l'aide du tronc, on construit des meubles et des objets d'art. Au point de vue commercial, les transactions auxquelles donne lieu le principal produit de la noix de coco sont considéra- bles. Un peu avant la guerre, on estimait sa quantité à 1.250.000 tonnes — ce qui, à raison de 500 francs la tonne, en 1913, donnait comme valeur 625.000.000 francs rapportés par ce produit. » La Belgique a importé, en 1920, 13.873.600 kg. de noix, valant 22.000.000 francs. Ce produit figure sous la rubrique « divers », dans nos statistiques. — 75 Le Sésame. Le sésame est cultivé sur 5 millions d'acres aux Indes. La production est de 5(X).000 tonnes. L'Huile est employée pour la cuisine, la confection de pom- mades, la médecine, la parfumerie indienne, la préparation des cuirs et peaux, la teinturerie et l'éclairage. Elle est parfois utilisée comme vernis pour donner au bois une teinte noirâtre. Ce produit se trouve en grandes quantités au Congo. Arachides. L'arachide existe dans toute l'Afrique Equatoriale — elle est consommée par beaucoup d'Européens et d'Américains, dans le Midi et en Hollande. On la débite sèche ou grillée. Elle est surtout intéressante au point de vue industriel : son amande est un pro- duit riche en huile. Le commerce en est très développé et Marseille qui est le marché le plus important, en reçoit la plus grande par- tie. On travaille, par an, environ 3.500.000 tonnes pour la fabrica- tion de l'huile. Le Congo nous en envoie, à peine, quelques tonnes par an. 76 PLANTES TINCTORIALES ET TANNANTES Le Rocouier ou Bixa-Orellana est un arbuste dont les graines sont entourées d'une matière rouge, et livrent, après lavage une pâte rouge que l'on fait sécher sous forme de poudre ou de gâteaux. Cette substance se vend en Europe sous le nom de rocou. Le Lau^sonia alba plante dont les feuilles constituent le henné, matière colorante jaune très employée en Orient croît avec vigueur au Congo Belge. Des essais de préparation du produit ont été faits à Eala. En Europe ce henné n'a pas été évalué à un prix très élevé. L'Uncaria Gambir, cjui sert en Orient à préparer le cachou, matière tannante bien connue des corroyeurs, a été introduit à Eala et s'y développe vigoureusement. Des essais en vue de l'ob- tention d'un produit commercial n'ont pas encore été entrepris. A l'embouchure du Congo sur les nombreuses îles marécageu- ses et dans les criques subissant l'influence des eaux marines, se développe une végétation forestière composée principalement de palétuviers ou mangliers dont l'écorce est riche en matières tan- nantes. Le bois des mêmes essences convient pour la confection de billes de chemin de fer. Dividivi. On cultive le dividivi dans certains postes, ses fruits con- tiennent une matière tannante très estimée. Ecorces tannantes. Il convient de signaler l'intérêt qui s'attache à l'exploitation de certaines espèces qui, comme le palétuvier, offrent une res- source importante à notre industrie de la tannerie. On trouve le palétuvier en abondance au Congo. — 77 — L'attention de divers spécialistes s'est fixée, ces derniers temps, sur l'utilisation possible des matières tannantes. De leurs tra- vaux résulte que différentes essences forestières congolaises peu- vent fournir d'excellents tannins à des conditions avantageuses. On pourrait, dit l'un d'eux, pratiquer l'exportation des écor- ces sèches, traiter sur place les écorces pour la fabrication de l'extrait sec. Enfin, les écorces pourraient être employées sur place pour le tannage des peaux indigènes. Des essais de tannage en petit, pratiqués au laboratoire de Zambi, ont donné de bons résultats. L'avis de tous ceux qui ont examiné la question est que l'exploitation rationnelle des res- sources du Congo en matières tannantes ne pourrait manquer de rapporter d'appréciab/es bénéfices. En dehors des plantes précitées de nombreux échantillons de diverses espèces d'écorces tannantes, provenant notamment des en- virons d'Eala et d'autres stations ont été analysés en Belgique et ont fait l'objet d'études parues dans le Bulletin Agricole du Congo Belge. Les Allemands étudient, depuis longtemps, la question; les Américains, de kur côté,( commencent à [mettre en valeur les peuplements de palétuviers des Philippines. Toute la production de Madagascar qui, avant la guerre, re- présentait une moyenne annuelle de 35.000 tonnes, allait en Alle- magne. Le prix des écorces, rendues à bord, revenait de 70 à 75 francs la tonne, qui était revendue de 140 à 160 francs. 78 PLANTES A PARFUM o Le commerce des parfums se développe en Belgique. L'usage des parfums se répand, de plus en plus, dans les mi- lieux ouvriers et campagnards. Notre Colonie pourrait, à cet égard, devenir une source de matières premières et une industrie bien organisée donnerait une belle rémunération au capital engagé. Verveine de l'Inde. La culture de quelques plantes à parfum a été expérimentée au Jardin d'Eala. L'Andropogon citratus graminée forme des touffes dont les feuilles n'ont guère qu'un mètre de longueur et renferment une huile essentielle que l'on extrait par distillation sous le nom de verveine de l'Inde. La culture de oette plante fut entreprise à Eala depuis 1901 et les feuilles purent être distillées en 1903 au moyen d'un alambic De Roy d'une capacité de 250 litres. Des envois régu- liers de cette essence de parfumerie obtinrent à Anvers une taxa- tion de 8 à 12 francs le kilo. La quantité produite par hectare est de 140 kilos d'une valeur de 1.200 à 1.680 francs. Vétiver. D'importantes quantités d'essence de vétiver ont été également produites à Eala. Cette essence est extraite des racines d'une gra- minée semblable à la précédente. L'essence de vétiver obtenue à Eala trouva acquéreur au prix de 10 francs le kilo. La production par hectare est évaluée à 72 kilogrammes. Produit total 720 francs par hectare. (1) Voir collections Bulletin agricole, et les travaux de M. le Ct. Lemaire, Directeur de l'Ecole Coloniale supérieure d'Anvers. — 79 — Patchouli. L'essence de Patchouli fut également produite à Eala. Le Pogostemon Patchouli est un petit arbuste de la familLe des Labiées qui s'élève à l'"50 de hauteur. On extrait le parfum de ses feuilles et de ses tiges par distillation. L'essence de patchouli préparée à Eala fut taxée 35 francs le kilo; la production par hectare fut de 20 kilos soit une valeur de 730 francs. Musc. On aurait pu préparer à Eala l'essence de musc, 'en distillant le parfum que renferment les graines de l'Hibiscus Abelmoschus, mais il a été jugé plus pratique d'expédier la graine brute en Europe; elle s'est vendue 1 fr. 40 le kilo. La production de graines par hectare fut de 450 kilogrammes et le produit brut argent attei- gnit 630 francs à Eala. On cultive encore comme plante à parfum le Styrax Benzoin, grand arbre originaire de la Malaisie et dont le bois renferme la gomme résine désignée sous le Benjoin. 80 — PLANTES MÉDICINALES L'Europe achète au Pérou, en Bolivie ou dans les plantations de Java des feuilles de cocaliers dont on extrait la cocaïne. Les recherches du Jardin d'Eala ont porté sur l'introduction et la culture des diverses espèces de cocaliers et sur la teneur des feuilles en alcaloïdes. Les feuilles séchées à Eala furent exportées en Belgique et analysées. La variété Truxillo renfermait 1.95 % de cocaïne alors que cette teneur peut varier entre 0.36 et 2.40 p. c. Les noix de kola des kolatiers indigènes du Congo sont pau- vres en produits actifs. Le Gouvernement introduisit à Eala en 1901, la bonne espèce de kolatier. Cola ver a ou C l^itida qui croît à Sierra Leone et à la Côte d'Or. Le résultat de ces cultures est très satisfaisant. Huile de Croton. Le Croton est une plante médicinale originaire des Indes et qui croît facilement au Congo. On retire, par pression, de la graine de ces arbres, l'huile de croton bien connue. Soumises à l'expertise, les graines de croton d'Eala furent reconnues com- me possédant une teneur en huile de 40 p. c. La graine se vendait en Europe avant la guerre 1 fr. 25. (1) Voir pour détails Bulletin agricole. 81 — PLANTES ALIMENTAIRES Bananes. M. Pynaert, ingénieur agricole et ancien Directeur du Jardin botanique d'Eala, signale au cours d'une étude publiée dans le Bulletin Agricole, qu'il convient — pour se rendre compte de la grande valeur du « bananier », abondant au Congo — de con- naître les divers produits qu'il est susceptible de donner. Leur énumération se résume comme suit : fruit frais, séché, confit — farine ou féculent — matière première pour la prépara- tion de boissons : alcool, bière, vin, vinaigre, carburants; fabri- cation de sucre, caoutchouc, cire, produits d'alimentation pour le bétail, fibres, pailles pour chapeaux, etc. Il importe de mettre en lumière un passage de l'introduction de l'ouvrage de M. Pynaert « Les Bananiers »: Il mérite d'être médité par nos négociants, car il montre toute l'utilité de la culture du bananier et l'importance prise, dans ces derniers temps, du commerce des bananes. « En 1913, des envois de limes et d'ananas, faits du Congo sans l'usage des cales frigorifiques parvinrent à Bruxelles en par- fait état — Les ananas furent vendus 3 fr. 50 pièce à la criée. Il y a lieu de retenir le fait qu'elles parvinrent à destination dans un état de fraîcheur parfait. )) Il y a cinquante ans, la valeur des fruits qui s'exportaient de la Jamaïque était évaluée à 728 francs. Le capitaine d'un petit schooner, nommé Baker, faisant la navette entre la Jamaïque et Boston, fit quelques essais d'exportation de bananes, et une indus- trie très importance fut fondée. La Jamaïque exporte maintenant des fruits, principalement des bananes, pour plus de 32 millions de francs. De grandes superficies sont plantées de bananiers, aux Antilles, en Amérique centrale et méridionale, de telle sorte que toute cette région devient vraiment un centre de production d'un fruit déli- cieux, dont la demande, dans les ports très peuplés des contrées - 82 — plus septentrionales, s'accroît constamment. Une flotte de splendi- des navires tout blancs, assure l'expédition des bananes aux denses populations des Etats-Unis, et une autre flotte, tout aussi impor- tante, transporte une cargaison de 50.000 crêtes de bananes au tra- vers de l'Atlantique, jusqu'au Royaume-Uni et aux régions conti- nentales voisines. Les bananiers. Ce que le modeste et génial capitaine Baker fit pour la Jamaï- que, Sir Alfred Jones vient de le faire pour Les Iles Canaries. En effet, grâce à l'appui que lui apporta M. Chamberlain, il a pu résoudre le problème de transporter une marchandise périssable à travers l'Atlantique, des régions tropicales aux régions froides septentrionales. Un parlementaire anglais, M. Harcourt, estime que ce n'est pas un maigre service rendu aux classes laborieuses du pays, que d'avoir fait de la banane un article des plus communs de la char- rette du colporteur . Un missionnaire — le R. P. Renier — s'est avisé d'introduire chez les indigènes du Bas-Congo une industrie nouvelle des plus intéressantes : celle des « pailles à chapeaux ». Il préconise aussi l'établissement d'usines pour la dessication de la banane et la fabrication de farine de banane, en vue de l'exportation. D'autre part, M. Heim, directeur à l'Ecole d'Agriculture Colo- -- 83 — nielle, à Paris, envisage la possibilité de l'utilisation en papeterie des sous-produits de l'exploitation des bananiers à fruits. Il est regrettable que nos sociétés agricoles du Congo négligent de produire les bananes en vue de l'importation en Belgique. La culture facile de cette plante, sa réussite certaine dans notre domaine colonial, la régularité du trafic des lignes de navigation réunissant les deux pays, contribuent à la création d'un m.ilieu favorable au succès d'une semblable opération. Si nos importateurs voulaient s'intéresser sérieusement à ce produit, on pourrait espérer revoir le beau temps de la banane à un prix raisonnable, alors qu'actuellement on la détaille à 60 centimes. L'exportation des bananes congolaises fraîches peut être faite par des navires munis de chambres frigorifiées. CONGO BELGE CULTUï^ES ET PRODUITS INUTQÈNEB — 84 — La Belgique a importé 975.683 kg. de bananes valant deux mil- lions 43.813 francs; elles viennent, pour la plus grande part des Colonies Anglaises. Il suffirait donc que la Compagnie de transports prêtât son concours pour que l'on obtienne des résultats. L'ananas. L'ananaiS — disait déjà, en 1894, le distingué Commandant Lemaire, Directeur de l'Ecole Coloniale supérieure d'Anvers — pourra, avec la banane, arriver sur la place d'Anvers. Le roi des fruits d'Afrique a dit le D"" Bréart — son jus est très abondant et très sucré — est fermentiscible à un haut point et donne un alcool très pur et très agréable de goût. La distillation de l'ananas pourrait devenir la source de réels profits. La facilité avec laquelle il se reproduit n'exige pas beau- coup de main-d'œuvre. Pour l'exportation l'ananas peut se mettre en boîtes. Le riz. Culture peu répandue avant la guerre et insuffisante pour la consommation locale, le riz a fait son apparition dans les maga- sins de l'Intendance Belge, en 1918 — et l'exportation s'est élevée, en 1920, à 621.946 kg., d'une valeur de 360.170 francs. D'après M. Leplae, directeur général du Département de l'Agriculture au Ministère des Colonies, le riz du Congo présente de grandes qualités au point de vue de l'alimentation intérieure, notamment du Bas-Congo et du Katanga. Il se transporte et se conserve aisément, si l'on dispose d'un bon matériel de transport. C'est un aliment d'excellente qualité, couramment consommé par les blancs. Notons qu'il existe des rizeries à vapeur au Congo. La Belgique a importé, en 1920 : 52.000.000 kg. de riz valant 106.145.731 francs. Le riz du Congo est représenté, dans ces chif- fres pour 5.177 kg., d'une valeur de 2.695 francs. 85 - X - 86 AUTRES PLANTES UTILES La végétation tropicale offre et permet la culture d'un grand nombre d'autres plantes utiles à la métropole; en voici une série intéressante, dont la description scientifique a été faite par M. l'Ingénieur agricole Pynaert, ancien directeur du Jardin botanique d'Eala. Ces produits n'ont, jusqu'à présent, fait l'objet d'aucune transaction commerciale. Zingembre. Le gingembre (Zingiber officinale, Piose), est une petite plante rhizomateuse originaire de l'Inde. Il fut introduit dans les jardins d'essais du Congo, il y a une vingtaine d'années et sa culture y est aussi aisée que dans son pays d'origine. Des échantillons de ce produit furent reçus- d'Eala en 1908 et en 1910. On exporte du gingembre de Sierra Leone et de Libéria. Pourquoi n'en exporterait-on pas du Congo ? C'est un produit à cultiver et à préparer par les indigènes. Les usages du gingembre sont variés. La consommation mon- diale en fait un produit digne d'attention. Piment. Cette espèce provient de diverses espèces de Capsicum, un genre de Solanée, comportant de nombreuses espèces. Cinq espèces de Capsicum ont été renseignées actuellement pour la flore congolaise. Le produit de ces piments indigènes cultivés autour des cases des natifs n'a qu'une faible valeur commerciale en Europe. Si, au lieu de cultiver dans leurs villages des piments ordinaires, ils cultivaient des variétés améliorées ou semblables à celles des Colo- nies qui exportent couramment ce poivre, une exportation pour- rait être créée du Congo. 87 - Maniguette, graine de Paradis. La plante qui produit ce condiment, anciennement très em- ployé, a été signalée comme existant à l'état spontané au district de l'Equateur par feu le botaniste Dewèvre. Le giroflier. Introduit vers 1902 ou 1908, dans les cultures de Kisantu et d'Eala, le giroflier s'y est très bien développé. Il y a déjà plusieurs années que des clous de girofle récoltés sur place se consomment au Congo. Le 8 mai 1919, le Gouverneur Général de la Colonie expédia à Anvers 10 1/2 kg. de clous de girofle récoltés à Eala qui furent vendus au prix de 8 fr. 50 le kilo. La qualité du produit avait été jugée très favorablement sur le marché. Le 10 mars 1920, un colis contenant 9 kilos de cette épice de provenance identique fut reçu à Anvers et vendu au même prix. Ce sont là les deux premières ventes en Belgique de clous de girofle provenant de notre Colonie. Muscadier. Le muscadier fut introduit à Eala et à Kisantu vers la même époque où l'on tentait des essais de culture du giroflier. Les plants de Kinsantu prospérèrent mieux que ceux d'Eala. Les premières fructifications d'Eala furent signalées en 1917. Quand des arbres introduits dans une nouvelle région com- mencent à donner des fruits, on peut considérer l'inli-odiiction de l'espèce comme rassurée. Les clous de girofle et les noix de muscade peuvent devenir des sources de rendements pour les indigènes de la Colonie. En région équatoriale, la culture de ces essences ne saurait manquer de s'établir. — 88 Le cardamome (Eltaria Cardamomum). C'est une plante vivaoe formant des tiges feuillues de 8 à 15 pieds de longueur et de forts rhizomes rampants, spontanée dans les forêts humides de Ceylan et de l'Inde méridionale jusqu'à ane altitude de lOOO mètres. Elle y croît le mieux à l'altitude de 700 mètres environ et sous le couvert d'un ombrage donné par quelques grands arbres. L'épice consiste dans le fruit ou plutôt dans les nombreuses petites graines que contiennent les capsules vertes ovoïdes. Les fruits se récoltent avant maturité complète, on les soumet à des fumées sulfureuses après quoi on les blanchit au soleil. On les sèche ensuite et on les exporte. Les cardamomes sont un ingrédient aromatique utilisé prin- cipalement dans la préparation du curry et en médecine. Elles s'exportent en assez notable proportion de l'Ile de Ceylan. Introduite dans les jardins d'essais du Congo, cette plante a donné de bons résultats. Muscades de Colahbas (Monodora My^ristica Dur). L'existence de ce muscadier a été signalée dans le Bas-Congo, le Mayumbe et le district du Lac Léopold II par feu le professeur Laurent d'abord, puis par divers autres botanistes, notamment M. le D"" Vermoesen. Ce muscadier est connu depuis de longues années et les graines s'exportaient de la côte d'Afrique. Celles-ci présentent len qualités de celles du muscadier ordinaire. Leur saveur est plus piquante. Elles servent aux mêmes usages que les précédents, c'est-à-dire comme condiments. Le Tamarin (Tamarindus indica). Le tamarin originaire de l'Inde très répandu aux Antilles, en Egypte, et au Sénégal a été introduit dans la Colonie. La pulpe du mésocarpe, qui est brune ou rouge et d'une saveur astringente, sucrée, est employée comme laxatif et sert à prépa- rer des conserves d'un goût fort agréable. — 89 — En Europe, on distingue le tamarin des Antilles et le tamarin d'Egypte. Le bois serait bon pour le charronnage et Les courbes d'embar- cation, pour les mortiers et les pilons. L'écorce astringente con- tient du tamarin. Aloès. On pourrait cultiver aisément dans la Colonie le vrai Aloès (Aloès vera L). On extrait l'aloès en coupant en travers et en bas les feuilles grasses. On recueille le liquide, on le fait évaporer au soleil, ou on le fait chauffer dans une cuve en cuivre. Le Thé de Chine. Les premiers envois de jeunes plants de thé furent effectués au Congo en 1901 par le Jardin Colonial de Laeken. Trois cents plants appartenant à l'espèce Thea viridus var Assa- mica furent i)lantés dans le Jardin d'essai d'Eala. Ils se dévelop- pèrent vigoureusement, les premières fleurs apparurent en 1903 et la fructification de 1904 fut abondante. Toutes les bonnes grai- nes furent semées en pépinière de sorte qu'en février-mars 1905 an nouveau champ de 7650 arbustes put être étab'J. Ce nouveau champ fut cultivé de façon à permettre l'exploi- tation du thé destiné à la vente. Les premiers échantillons ne fuirent pas des meilleurs, vu l'inexpérience du personnel. Par la suite quelques bons échantillons furent réceptionnés en Belgique et les experts les taxèrent « Bon Assam ». Il semblerait, d'après les expériences, que la culture du thé peut être développée avec profit dans la partie centrale du Congo Belge. Les essais seront donc continués, mais il faudra que la préparation du produit soit faite par des spécialistes connaissant les méthodes employées à Java, en Chine, à Ceylan et dans le Nord de l'Tiide. Cannelier. Le cannelier est une plante aromatique de valeur. De l'écorce détachée des tiges et bien traitée on prépare la cannelle en bâtons. — 90 - • article de commerce important; sa valeur d'avant-guerre était de 2 fr. 50^ le kilo. On a préparé, en outre, à Eala de l'essence de cannelle par dis- tillation. De 90 kilogrammes de feuilles et de tiges, on a pu extraire 260 cm^ d'essence. La durée de la distillation est de trois heures pour 30 kilogrammes de feuilles. Cette essence de cannelle s'est vendue en Belgique au prix de 10 francs le kilogramme. Le cannelier croît vigoureusement à Eala. On peut considé- rer cette espèce comme une plante de rapport. Vanille. Le personnel du Jardin d'Eala s'intéressa, dès le début de l'installation des cultures expérimentales, tout spécialement au vanillier. Le Jardin Colonial de Laeken expédia des plantes à Eala à différentes reprises; d'autre part, commie il existe des espèces indigènes au Congo on s'évertue à rechercher la valeur commer- ciale de ces plantes. En forêt humide, la culture doit certes réussir, grâce à Thum'i- dité atmosphérique. Cette culture peut incontestablement donner des bénéfices importants. Poivrier. Le poivrier des Indes (Piper nigrum) a été introduit au Congo par les jardins d'essais de Kisantu (R. R. P. P. Jésuites) et à Eala (Etat). Les meilleurs résultats ont été obtenus à Kisantu et le R. Frère Gillet qui dirige les cultures de cet établissement a renseigné qu'il pourrait être facilement répandu dans les endroits ou se dévelop- pent des poivriers indigènes. (Piper Clusie). Un échantillon de poivre cultivé à Kisantu a été soumis à l'appréciation d'experts commerciaux qui lui ont attribué une valeur de 550 francs au 100 kilos. — 91 — Le poivrier des Indes devrait être répandu chez les Indigènes de notre Colonie qui pourraient s'occuper de sa culture en certains endroits favorables, afin d'en faire un produit d'exportation. Poivre Mungoulou. On trouve ce poivre dans toutes les forêts du Congo; c'est une plante à souche vivace, à tiges s'élevant à 1"'25 de hauteur, à feuil- les lancéolées, étroites, les fleurs naissent sur le rhizome et s'élè- vent fort peu au-dessus du sol. Le fruit est une capsule coriace, rougeàtre, renfermant une pulpe incolore d'une saveur agréable. Les indigènes cueillent les fruits lorsqu'ils sont à maturité, c'est-à-dire lorsqu'ils présentent une couleur rouge vif. Il y a vingt ans, la demande de ces graines était régulière; il n'en est plus de même aujourd'hui. On estime la valeur à 1 fr. 25 le kilo. Usages : Les graines renferment environ 30 p. c. d'huile essen- tielle qui possède des propriétés excitantes. Elles sont employées comme condiment. Le cubèbe africain. On rencontre en abondance dans les forêts du Congo des Piper Clusû, D. C. dont les graisses constituent le cubèbe Africain. On peut en exporter de grandes quantités. Elles n'ont pourtant pas grande valeur commerciale. Il s'en est exporté de la Colonie pendant la guerre, peut-être pour falsifier le poivre blanc ou noir. Les commerçants en denrées coloniales, le reconnaissent aisé- ment à l'extrémité jîointuo du grain et à sa saveur. C'est unique- ment un produit pharmaceutique. — 92 — Camphre. Le camphrier (Cinnamomum camphora) originaire du Japon a été introduit au Jardin botanique d'Eala où il s'est très bien acclimaté. Les Strophantus. Une quinzaine d'espèces différentes de Strophantus ont déjà été signalées au Congo et parmi celles-ci le S. Hispidus dont la graine fournit laStrophantinedont les effets sont analogues à ceux de la digitaline. Minéraux INDUSTRIES EXTRACTIVES Minerais {l). La valeur des minerais, produits par la Colonie est évaluée comme suit : Quantités "/o Valeurs °/o Cuivre 143.S29.015 27.747 ^ . 242 . 8 1 5 99 0.01 08 389.211.72;^ -118.601.202 7.G27.72G 76 Or Etain 23 1 Diamants : 91o 079 carats représentant une valeur de 67.000.000 de francs. Cuivre. Les industries minières sont exploitées par douze sociétés. Le capital investi représente plus de 100.000.000 francs, mais la valeur de ce capital est devenue beaucoup plus importante depuis l'armistice. Les gisements de cuivre de l'Union Minière, dont une ijonne centaine ont été reconnus, sont disséminés sur une zone de plus de 30O kilomètres de long et 40 à 50 kilomètres de large. Il résulte du rapport de cette société que les travaux de recherches ont été poussés très activement, pendant l'année 1920, dans les mines de la partie Sud-Est de sa concession. Les résultats obtenus sont des plus satifaisants. (1) Voir Rapports de l'Union Minière et du Comité spécial du Katan^a. — 94 — Au l""" janvier 1921, les réserves de minerai, dans les dix mines étudiées dans cette partie de la concession, étaient estimées comme suit : Tonnes "/o Cuivre Cuivre total contenu 1 . Minerai de fusion 2. Minerai à concentrer 3. Minerai à traiter par voie huniile 4. Minerai sulfurés 700.000 7.100.000 17.700.000 6.8U0.0O0 16.50 8.00 5.80 ^2.30 115.500 Tonnes 568.000 1.030.000 » 150.000 » Au total . . . 3^2.300.000 1.809.500 » Vue d'ensemble de la mine de cuivre de l'Etoile (Katanga). (Photo Union Minière). La production pour l'ensemble de l'année 1920, a atteint un total de 18.962 tonnes, dont 18.548 tonnes de lingots de cuivre brut et 414 tonnes de matte. Elle est sensiblement inférieure à celle de 1919, qui était de 23.028 tonnes de lingots et matte. Cette réduction est due, surtout, à la grève du personnel de l'Union Minière, qui a provoqué l'arrêt complet des travaux en septembre et une partie d'octobre; les effets de cet arrêt ont con- tinué à se faire sentir jusqu'au début de l'année en cours. La production de 1921 a été de 30.400 tonnes, c'est la plus forte obtenue jusqu'ici. - 95 - - '^"^S^^^^ ' .•^^S^\^ '^^^^^ — i«Bi*Ê. " -^iji - 1 ■'^t;^ ^^ ^^ ^^'*^^ ^* * '*^' 1 «. i 1 ^ '4 ■3^ ■i. " i ■*■ jtcf* u - i - ■ • - ^^ dO HHBaiii^ ;Ç?»- ■<:.__. £_i" J§ ' . .-V ^' .«--«• ^■""^^^ ^ ■-«w»r*-- ' Usines de la Panda : Atelier de concentration. Bac à piston et broyeur à boulets. Usinîs de la Panda : Intérieur dj l'atîlier de concentration. (Photos Union Minière.) — 96 — Une partie du cuivre du Katanga est envoyée d'Angleterre en Belgique, pour y être affiné aux usines d'Hoboken, près d'Anvers. Les installations mécaniques pour la fusion du minerai de cuivre di la Lubumbashi (Katanga). (Photo Union Minière.) L'Union Minière du Haut-Katanga vient de construire à La Panda, près de Likasi, Katanga (Congo belge), une importante usine destinée à l'enrichissement mécanique d'une partie de ses rnmerais de cuivre, dont la teneur est trop faible pour qu'ils puis- sent être traités économiquement au four Water-Jacket. Un plan incliné amène le cuivre brut au moyen de wagons sur les plates formes des hauts fourneaux. — 97 - ■iJl^ ^i.S i Ensemble de l'Usine de la Panda. (Photo Union Minière.) Usine de la Panda. 2 groupes turbo-alternaleurs de 5000 kw. (Photo Union Minière). — 98 — (!(.tte usine a été prévue pour traiter par journée de vingt-qui- tre heures, de 3.600 à 4.O0O tonnes de minerai d'une teneur de 5.5 à 6 p. c. de cuivre et produire de 6G0 à 700 tonnes de minerai riche, contenant de 20 à 22 p. c. de cuivre. L'emplacement fut choisi à proximité de la rivière Panda, affluent de la Luflra, à environ 10 kilomètres du chemin de fer du Katanga et dans le voisinage des mines de Likasi et Ghituru, qui étaient déjà desservies par un raccordement appartenant à rUnion Minière. Avant la guerre, le cuivre était vendu en Allemagne. Pendant la guerre, la plus grosse partie alla en Angleterre. Depuis l'armis- •.ic, une partie va en Angleterre, le reste à Anvers. V^oici par périodes quinquennales le graphique des exporta- tions de CUJVKE BRUT I5.ooo.ooo 5o.ooo.ooo 25O00000 Stôoooo ùf.J5ûlé^i '■ j!è^S^hb.i.i^ i^ii-i^ib iqid-iq?.; et ce qui suit permettra de juger de l'importance croissante de la principale société minière du Katanga : Nombre de mines prospectées en 1920 34 Nombre de mines et fondants en exploitation ... 5 Tonnage de minerai de cuivre et de fondants extraits 1.369.000 T . Tonnage de minerai et de fondants traités .... 315.000 T. Nombre de fours Water Jacket installés 7 Tonnage de cuivre produit 18.548 T. 99 Un camp de travailleurs (Katanga). (Photo J. Olyff.) Etain. Au Katanga, existe une zone stannifère d'environ 400 kilo- mètres. Trois cents kilomètres sont exploités par trois sociétés : rUniOQ Minière, la Géomines et la Simkat. Voici les quantités exportées: 1917 200 tonnes. 1918 153 1919 179 En 1920, 594 tonnes valant 4.542.983 francs. Vue gén'raL' des mines à Kambove. (Photo Union Minicre.) - 100 — Les mines d'étain de l'Union Minière sont entrées, l'année dernière, dans la période d'exploitation régulière. Il a été produit, en 1920, à la mine de Busanga, un total de 340 tonnes de cassi- térite. La production a sensiblement augmenté depuis quelques temps et dépasse, actuellement, 50 tonnes par mois. Un nouveau siège d'exploitation, qui pourra bientôt produire 25 tonnes par mois, a été ouvert. Mine d'étain (Sluis). (Photo J. Olyff.) Les travaux de recherches sont conduits activement et don- nent des résultats très satisfaisants; à la fin de 1920, ils avaient prouvé l'existence de plus de 5.000 tonnes de cassitérite à teneur exploitable. La cassitérite est actuellement traitée en Europe. Cobalt. Certains minerais de cuivre de l'Union Minière présentent des teneurs assez élevées en cobalt et une partie de celui-ci se retrouve dans le cuivre brut produit par les fours Water Jacket. A raison de la grande valeur que possède actuellement ce métal, elle a décidé d'en étudier la récupération et elle a pris les dispositions pour faire, dans ce but, des essais sur une base indus- trielle. C'est une nouvelle source de revenus. 101 - Train chargé de minerais quittant Elisabethville. (Photo Union Minière.) Houille. » A 727 kilomètres de la frontière, 427 kilomètres d'Elisabeth- ville, la capitale du Katanga, et le siège de la grande usine à cui- vre de l'Union Minière, écrit M. l'Ingénieur A. E. Gérard, se pré- sente un bassin houiller qui va nous permettre d'affranchir, par- tiellement au moins, notre importante industrie africaine des char- bons étrangers, et de favoriser ainsi son développement. » La prospection du Bassin du Lualaba, dont la Luena ne forme qu'une partie, remonte à 1900. Les prospecteurs de la Tan- ganyka Concessions Ltd signalèrent le long de deux afHuents du Lualaba, la Shina et la Luweisha, des affleurements de matières charbonneuses. » Vers la fin de 1910, M. Paul Foutainas signalait l'intérêt que présentaient, au point de vue houiller, les territ-oires situés au Nord-Ouest de la région du Lualaba. » Kn 1914, lors de la construction du tronçon de chemin de fer entre Kambove et Bukama, un ouvrier italien, remarqua dans les tranchées du chemin de fer des schistes charbonneux, et des cercles furent retenus sur ses indications par le Chemin de fer du Bas-Congo-Katanga qui eff^ectuait cette construction. Quelques temps après, un ingénieur de la Géomines, M. Schlug- leit, découvrit pour la première fois un affleurement de charjjon dans le lit de la petite rivière Luena, et y retint des cercles de — 102 — prospections pour le Consortium. Les travaux de recherches furent menés parallèlement par les deux groupes : du côté Géomi- nes en creusant plus de deux cents puits et 30O mètres de galeries; du côté Chemin de fer Bas-Congo-Katanga-Union Minière, en exé- cutant seize sondages. Ils aboutirent à la reconnaissance d'un bas- sin charbonnier de fourme à peu près elliptique, qui mesure 4 à 5 kilomètres suivant le grand axe et 1.800 mètres suivant le petit axe, soit donc une surface d'environ 7 kilomètres carrés. Les cou- ches forment le fond d'une cuvette dont la partie supérieure a été enlevée par l'ôro'sion. Ces couches sont au nombre de deux ou trois, leur ouverture varie de 0 à 12 mètres, suivant les lieux. La puis- sance moyenne totale en charbon est de 3 à 4 mètres, ce qui donne 20 à 25 millions de tonnes, et, en tenant compte d'un coefïïcient de récupération de 60 p. c, on arrive à un tonnage d'extraction d'en- viron 15 millions de tonnes. La profondeur à laquelle se trouvent les couches varie de 0 mè- tre, à l'affleurement, à ICO mètres, au point le plus bas de la cuvette; la profondeur moyenne est de 30 mètres. » Les analyses du charbon, qui s'améliore en profondeur, ont donné : cendres infusibles, 20 à 25 p. c; matières volatiles, 25 à 40 p. c. » Le pouvoir calorique du charbon est d'environ 6.000 calories. » Des essais industriels, exécutés sur les chemins de fer et à l'Union Minière, ont donné de bons résultats, et le charbon de la Luena convient parfaitement à la chauffe. Les essais de cokéfaction entrepris jusqu'ici sur charbon brut, ont prouvé qu'à partir d'un mélange de 75 p. c. de Wankie et 25 p. c. de Luena, on obtenait du coke. Il ne faut pas désespérer d'arriver, après lavage ou préparation spéciale du charbon, à pro- duire du coke avec un mélange qui contiendrait un pourcentage plus élevé de charbon Luena. La solution de ce problème aura une répercussion considérable, tant industrielle que politique, sur tout le Katanga, qu'elle contribuera à affranchir de l'étranger. Les deux groupes financiers viennent de fusionner leurs inté- rêts en créant la Société des Charbonnages de la Luena, au capital de 10 millions de francs. » — 103 Pétrole. Les dépôts bitumeux reconnus au Congo dans le Mayumbe et dans la région de Stanleyville, requièrent particulièrement l'atten- tion des spécialistes. Des améri'cains et anglais seraient disposés à investir les capi- taux nécessaires. Déjà, avant la guerre, une importante société belge avait été autorisée à exploiter les gi&ements de bitume et de pétrole dans une région du Mayumbe s'étendant sur 400.000 hec- tares. Un autre organisme a également obtenu une concession. Tout récemment, M. Raymond Antoine, ingénieur conseil de la régie des mines de Kilo, écrivait qu'il serait très intéressant de procéder à l'étude systématique des schistes bitumeux cjui s'éten- dent de Bunya à StanleyvilLe, lesquels sont interstratifiés dans des couches récentes. Les progrès faits pendant le cours de ces dernières années dans la distillation des schistes de l'espèce conduiraient à de sérieux résultats. Or Les gisements actuellement exploités sont situés dans le Nord- Est de la Colonie, quoique des traces se rencontrent fréquemment sur tout le pourtour du bassin central. Jusqu'en 1920, on avait retiré des mines de Kilo : 14.466 kg. 973 d'or; de Moto : 8.766 kg. 512 d'or. Mais, d'après le rapport de M. le Ministre des Colonies, peu avait été investi dans Le pays, pour routes, ponts, etc. Pendant la guerre, on avait cherché à retirer le plus d'or possible aux moin- dres frais. La prospection systématique avait été négligée. C'était la méthode des chercheurs d'or qui tant qu'elle dure donne le maximum de bénéfices pour le minimum de frais. L'objet essentiel de la constitution de la régie industrielle des mines était de substituer à ce système empirique du début une mise en valeur systématique et industrialisée. Cette mesure a natu- rellement pour conséquence une diminution temporaire de la l)rodMction et une augmentation de frais. — lOi — En 1920, ces conséquences se marquèrent à Kilo en même temps qu'était introduite la nouvelle méthode d'exploitation. En 1919 Kilo produisit 1.740 kg. 697 d'or d'alluvions. En 1920, la production n'est plus que de 1.535 kg. 611 d'or alluvionnaire. Mais on produit au moyen d'un moulin chilien 42 kg. 765 d'or des filons du Nizi. I Fusion de l'or. (Photo Foubert.) En 1921, Kilo ne produit que environ 998 kg. d'or alluvion- naire et 197 kg. d'or des filons broyé par 2 moulins, ensemble 1195 kg. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter de cette diminution de rende- ment, elle était inévitable pour sauver l'avenir et dans l'intérêt des travailleurs. A Kilo, l'or d'alluvions titre 90 p. c. d'or pour 10 p. c. d'argent. L'or des filons titre 70 p. c. et 30 p. c. d'argent. L'exploitation filon ienne est exclasivement l'œuvre de la Régie — avant de payer à une exploitation de grande envergure, la Ré,c"H' prolonge la période des essais industriels à la mine de Kilo afin de forrer îous les facteurs du prix de revient à se mettre eji évidence. Pour les mines de l'Uele (Moto) la production était de 1745 k. 145 en 1920; 1032 k. 744 en 1921. — 105 — La chute de la production est due surtout à l'exploitation des basses teneurs, accessoirement à la diminution des effectifs aux chantiers nécessités par l'emploi des travailleurs aux prospections recherches, routes et installations. A Moto, les alluvions sont moins riches qu'à Kilo; les espé- rances en filons sont aussi moindres. Enfin, une partie de l'activité du personnel est consacrée à une nouvelle prospection systématique des régions autrefois exploitées et d'autres prospectées trop rapidement. Les résultats obtenus sont appréciables. La réserve en or alluvionnaire, non compris les filons est esti- mée actuellement à 10.000 kg. pour l'Ituri et à 4.000 kg. pour rUele. L'année dernière une pépite pesant 5 kg. 280 a été découverte à Kilo. Elle se range parmi les plus grosses pépites découvertes en Afrique. 2ooooooo \5.0000 0 0 OR BRu Zooo 1.000 1901-1905 ifob-icjio I9li-i(^'|5 \<^li>'i<^%0 Consulter : 1°) l3 rapport de M. le Ministre des Colonies sur les régies industrialisées; 2'1 les remarquables travaux de M. le Colonel du génie Moulaert, Vice-Gouverneur géné- nî et Président de la Régie d?s Mines de Kilo-Moto. — 1U6 — L'or de Kilo et Moto est vendu à Londres au cours au jour. De petites quantités sont mises à la disposition des bijoutiers belges. Diamants. Comme produits d'alluvions, on rencontre les diamants qui rivalisent de beauté et d'éclat avec Les plus beaux des mines du Cap, dans une région d'environ 150.000' kilomètres carrés, située au Sud-Ouest de la Colonie et connue sous le nom de Champs dia- triantifères du Kasaï. Trois cents espèces de diamants ont été découvertes • — dont toutes les variétés déjà trouvées dans le Sud-Africain. Plusieurs sociétés ont été constituées pour l'exploitation du diamant. Ces sociétés développent rationnellement la région du Kasaï — elles emploient plus de 12.000 indigènes et 50 blancs. . On em.ploie tous les moyens de transports pratiquement pos- sibles et la Forminière envisage l'emploi d'aéroplanes. Elle a ouvert, cà Anvers, une agence pour la vente aux tailleurs de dia- mants (1). Anvers, principal marché de diamant — est la seule ville où se font toutes les tailles. La production a commencé en 1913 et, depuis lors, plus de 915.000 carats ont été recueillis. Ci-après un relevé des quantités exportées : Quanti PKs Valeurs Canits Fr. 1913 200' 5.000 1914 24.000 600.000 1915 30.000 757.500 1916 58.350 1.458.750 1917 185.380 6.377.072 1918 144.325 5.992.374 1919 199.021 16.857.079 1920 274.103 35.633.390 (1) On lira avec frui' les intéressants travaux publiés par M. le Ct. Caycn, Piiï3cteur de la Forminière. L'étude publiée prr MM. les Ingénieur Bail et Schaller dans la Revue Congo. Lss notices de MM. Anatole De Bauw (Société belge d'Etudes et d'Expansion) et Serruys, Directeur du service des Affaires Economiques à EHsabethville. i07 — 108 — Le pan-plant, principal appareil dune laverie de gravier diamantifère. 109 — — 110 — M. Curie, un spécialiste minier Sud-Africain, arrivé récem- ment à Matadi, en rendant compte, dans le The African World, de son voyage dans le Kasaï, a attribué une des causes de la dé- pression qui se constate à Kimberley, à la découverte des gîtes diamantifères du Congo; il déclare que les alluvions précieux s'étendent au-delà de la frontière et contiennent, en quantités, des petits diamants de grande finesse, DiPiMPiNTS I5oooooo IOOOO0OO Soooooo Radi lum. M. Schoep, Docteur en Sciences naturelles, membre de la Société Belge de Géologie, a présenté à cette Société quelques échantillons de minéraux provenant du Katanga. Les plus beaux spécimens sont au British Muséum. II a publié à cette occasion un rapport dont il résulte qu'il estime que le minerai de Luiwishi qui paraît, dans l'état actuel des choses, se prêter le mieux à l'exploitation industrielle, pourrait donner un gramme de radium par 9 tonnes; c'est le chiffre auquel il est arrivé. Mais les minerais de Kasolo sont beaucoup plus riches — il en est de couleur orange, dont la radio-activité se rapproche de celle des pechblendes les plus purs. La préparation de produits uraiiiques concentrés est parfaite- ment possible ,dit M. Schoep; quant aux sels de radium, ils peu- vent être extraits de ces produits dans un petit laboratoire, et nos — 111 — chimistes sont certainement capables de mener ces opérations à bien. D'autre part : M. Buttgenbach, administrateur de l'Union Minière, dans une communication qu'il fit à la Société Géologique de Belgique, signala la découverte faite en 1913, dans la mine de cuivre de Luiswishi au Katanga, de plusieurs filonets de minerais consti- tués principalement par de l'oxyde d'urane. L'examen des minerais prouva qu'on se trouvait en présence (le la gummite provenant de l'altération de la pechblende, la gum- mitc ayant à son tour donné naissance à un minerai dénommé ura- notyle. Physiquement, on détermina trois matières radioactives; grains noirs, masse orange et enduit vert, A l'analyse, les minerais orange et vert décelèrent un pour- centage d'urane respectivement de 68.203 et 45.515 p. c. M. Buttgenbach ajoutait qu'il est admis, d'une façon générale, que les minerais d'urane contiennent du radium à raison de 320 milligrammes par tonne d'uranium métallique. On peut dé- duire qu'une tonne de minerai de Luisw^ishi, à 60.20 p. c. d'oxyde d'uranium, contient 601.17 kilos environ d'uranium métal et 192 milligrammes de radium environ, ce qui constitue un minerai extrêmement radioactif. On découvrit, en 1915, des minerais uranifères encore plus riches dans la mine Ghinkolobwe. Ici, le minerai a allure de cha- pelet, c'est-à-dire de filon avec renflements et amincissements. L'existence de minerais très riches en uranium et radium est désormais un fait acquis, écrit de son côté, M. Jean Jadot; ces mi- nerais revêtent des aspects divers mais ont, comme caractéristique générale, une très haute teneur en radium. La suite des travaux a fait découvrir dans les mines de Luis- wishi et de Chinkolobwe des quantités importantes de ces minerais. Les études, en vue de leur traitement sont très avancées et il a été décidé, d'accord avec la Société Métallurgique de Hoboken, de construire une usine en vue de produire le radium sur une base industrielle. Les premiers envois de minerais sont arrivés à Hobo- ken et on espère pouvoir commencer la production vers le début du second semestre 1922. — Ilt2 — En conclusion, on peut dire que le Katanga deviendra inces- samment un producteur important de radium, matière si rare et si recherchée, et tout permet de croire que, dans un délai raison- nable, notre pays sera suffisamment approvisionné en radium pour se trouver à la tête des nations capables de lutter avec le plus d'efficacité contre Les maladies cancéreuses. Pour se rendre vraiment compte des progrès réalisés, depuis le moment où les statistiques coloniales ont été publiées — pour la première fois — il convient de jeter un regard sur le tableau qui suit des principaux produits exportés; il fournit des données quinquennales qui, de tous les éléments de comparaison, sont Les plus exactes. Ces résultats montrent que l'augmentation dans les exporta- tions s'est manifestée, dans l'ensemble, régulièrement et durant les dernières années d'une manière particulièrement sensible. Illustrés graphiquement, ils donnent les courbes (voir p. 115) qui, mieux encore que les chiffres, permettent d'apprécier d'un coup d'œil, les mouvements qui se sont succédés. 113 L. a > -* 05 co co .«^ r— t- o 3 00 ©a ■^ b ^ 1 o o C5 -■-* 00 -*• t ^- iO co co c - lO co '?! -^ 00 co "3 3 1 1 ' G-> o co t- GO CD to :.0 r- 05 CO 05 ^ (?) ^ -* -* C5 3 O, GC CO _ co 10 ffi f'î 00 -■t* 00 -5* o CO îC t- -O — ^ Ci O GO ;o co ,^ m C3 Ci X co CO oc ■■■r -* o ^ t~ o 00 co _ U c; 00 50 GO co G^ ■^ o C5 c^ f-l. ■^ ■^ ■^ co O co co co — co co c es '^ r- 1 1 1 -Jl. co 50 co -* G-1 Q CO — t^ ^ I— C5 ^ •^ -r- C3 a 1 1 co -■t co SO S ^ -^ 00 co ^ Ci „ ajAin^ ap oo -* ^ o 5.0 iBjanij\[ ^ G^ -* so G^ t- r~ •~o co O ■M «5 o t^ ~* r 1 O iO co iO G-1 ni Q- wî 00 C2 co O O CO ^ O O C- -* iO co co o 00 t~ o C9 1^ CO co lO ^ o iO co 00 C5 C9 t^ O -* i-O co co Ir- 05 o co t- t— en r- -* fO ^H C2 ~* ■* Gl O SO co t- -* G-l 1— o S.O CO « •— o c^ ^ C5 50 CO C5 o «= O CO GO co C5 > (M 00 G-> 00 ao -* iO co co !-! :0 G-1 ■<*■ , 1 -* C3 nj 1 1 o G-J r- 00 Cl 1 1 1 C3 -H ffî 1 1 G-I 'CO ■s- o iO o :0 o ■= O ■.« o^ C5 o O Cl ■ai "^ •^ —1 ■^ -^ a ■ni -et ■a ■a ■ci < co _ o .^ co O o c: C5 en C5 S fi o c (D 3 O _ co o co C5 co c» t- C5 co oo "^ 50 co o s« Gl îO CO G1 o co 00 Gl «H t- GO Gl G-l G^ to JO ;o o 00 03 l^ 05 t- co iO '^ i-O iO 00 o :0 00 ^ co 00 so co IC so t~ 05 G-J co 00 o SO o so o o o CI 05 Ci o> 2 Cl 114 En résumé, le mouvement général d'exportation, de 1920, s'est élevé, en chiffres ronds, à deux milliards. 1891 à La part de la Belgique, depuis 1898, représente dans ce nom- bre 1. 000.400.000 francs, soit plus de 50 p. c. Si éloquents que soient ces nombres, ils ne reflètent pourtant que très imparfaitement la valeur économique que représente la Colonie pour le pays. Celui-ci est en mesure d'utiliser toutes les matières fournies par le Congo. Les intéressés pourront s'en con- vaincre en comparant les résultats du commerce d'exportation de la Colonie, de l'exercice 1920, avec ceux du commerce d'importa- tion de la Belgique — publiés par le Ministère des Finances — du même exercice et que voici : Exportations du Congo. Animaux vivants ... Quantités Kgr. Valeurs Fr. 1 8.303 1.688.113 7S. 461. 234 8.478.974 15.340 21 .587 2. 3. 4 Boissons et objets d'alimentation Matières brutes ou simplement préparées. . . Produits fabriqués. . ... 2.723.101 248.729.769 24.808.736 5. Or et argent non ouvrés et monnaies d"or et d'argent Totaux . . . 38.962.321 83. 631. 964 313.245.514 Importations Belges. Animaux vivants Boissons et objets d'alimentation Matières brutes ou simplement préparées. . . Produits fabriqués. Quantités Tonnes Valeurs Mille fr. 1. 2. 3. 4 47.835 2.344.372 9.628.484 1.320.331 16 197.211 3.232.092 6.007.136 3.479.237 3. Or et argent non ouvrés et monnaies d'or et d'argent Totaux . . . 6.089 13.347 058 12.941.765 Il n'est pas douteux que, pour restaurer sa prospérité, la Mé- tropole doit se procurer dans sa Colonie une plus large part des 115 - CD c c û) D cr c 5 cr- ;o (^) "D C 'l. û- L_ ru û> C g fD 1. o a X C E > O O o O o o o o o o o o o o o o o o o o o Q Q o o O O o ô O «-0 o ,J~i (M ^•m o o o m c O- > — 116 — matières premières qui lui manquent et qu'elle achète, aujour- d'hui, très chères, à l'étranger. C'est le sol belge africain qui doit fournir une grande partie de ces matières, dont l'industrie a besoin. Les achats que notre pays a faits en 1920, notamment en Hol- lande, en Angleterre et aux Etats-Unis, et qui se traduisent ainsi : Hollande . Angleterre Etats-Unis Quantités Valeurs 1000 kgr. iOOO fr. 930.384 777.915 1.696.510 2.184.315 1.300.511 2.279.998 (Chiffres tirés du compte-rendu du commerce extérieur de la Belgique, précité.) ont eu la répercussion désastreuse que l'on connaît sur notre change. H semble qu'il aurait pu s'épargner, quelque peu, ces mécomptes, en achetant davantage au Congo. L'Angleterre a reçu de notre Colonie, en 1920, 24.644.329 kgs de produits, représentant une valeur de 76.149.177 francs. n n'est pas excessif de dire qu'une certaine partie de ces pro- duits sont arrivés manufacturés sur nos marchés! Assurément, la question des moyens de transports — et aussi celle des tarifs — qui sont d'un intérêt vital pour l'avenir de notre Colonie, ont été de gros obstacles. On peut, en effet, objecter qu'il ne suffit pas que la Colonie produise; il est nécessaire que les produits puissent arriver dans de bonnes conditions de transport, les possibilités d'exportation d'un grand nombre de produits étant conditionnés par la capacité des transports. Il semble bien que les principales difficultés sont surmontées : M. le Ministre des Colonies a, en effet, annoncé récemment aux représentants de la presse, qu'il avait résolu ces importants pro- blèmes — que la capacité de transports de la ligne Léopoldville- Matadi avait été portée à 130.000 tonnes dans chaque sens — que le tarif pour les marchandises exportées a été réduit à 15 francs la tonne — que le port de Matadi sera agrandi et cjue l'on s'occupe d'y améliorer la manutention — qu'un port sera créé à Kinshasa, — 117 — qui est devenu un grand entrepôt, en vue des transbordements — enfin, qu'au point de vue de la fonction du Katanga, au centre de la Colonie, on envisage la possibilité de transporter, dans peu de temps, sans transbordements, jusqu'à un port du Kasaï, les pro- duits et le cuivre du Katanga. Il est hors de doute que l'idée coloniale pénètre dans le pays — une atmosphère favorable au développement des affaires existe. Un très grand nombre de nos compatriotes n'ignorent plus que la mise en valeur de notre Colonie est à la base de notre renaissance économique — que ses richesses sont illimitées — qu'en tirer parti, les intensifier, c'est améliorer considérablement la situation com- merciale et industrielle de la Métropole. La propagande organisée en Belgique a porté des fruits et a réalisé, en grande partie, ce progrès. A ce propos, il est opportun de signaler que M. Franck a fait élaborer un vaste programme de propagande et que déjà, au cours de l'exercice 1922, plus de 1.500 conférences cinématographiques et autres seront données dans le pays et, principalement dans les établissements d'enseignement, par les soins éclairés du Service de la Propagande du Ministère des Colonies, dirigé par M. le Lieute- nant Laude. L'initiative privée déploie, elle aussi, une grande activité — elle prend une large part aux foires commerciales, tant belges qu'é- trangères et notons en passant que celles en 1922 — de Bruxelles et de Marseille ont été imposantes — elle organise des Musées com- merciaux dans les principales villes belges, véritables offices de renseignements, réunissant les éléments d'une documentation es- sentiellement pratique. Enfin, parmi les organismes qui travaillent au développement de l'esprit colonial en Belgique, citons tout particulièrement la Société Belge des Ingénieurs et des Industriels, l'Union Coloniale, l'Office Belge de Colonisation au Congo, la Société Belge d'Etudes Coloniales, l'Association des Intérêts Coloniaux, la Société Belge d'Etudes et d'Expansion de Liège, l'Association pour le perfection- nement du matériel Colonial, la Journée Coloniale, la Ligue Colo- niale Belge et l'Entr'Aide Coloniale. 118 — Marchandises importées dans la Colonie Le tableau synoptiqu€ qui suit permet de saisir d'un même coup d'œil l'importance comparative des expéditions vers le Congo en 1914-1919 et 1920. ~t CD ao -* oo t- 00 t- -* co o o co CD <• JO t- 00 o co t- r^ n t— G-1 00 ci co -* co nS iO t- co -* 00 co Cl O 00 o co ao a> 0 (£< -* 50 t— 00 <^^ t- 00 ---l- ^H co co os «« -* co G-1 t- ^ co 00 M a s co oo -* <3> -* o G^ o o> -* 00 00 G-1 CD t- lO O c: ■* 00 SO |L| 50 G-1 C5 -T- o CD O 03 o 00 00 t~ 00 (fi 00 o -* :c 00 5 G-1 G^ co O "-T" ■^ ■^ o es CO t- o ^ O -+ 50 co o 05 SO sfl s SO 00 o -* a -* G-i 05 co' t- ^ t- rS CT» co 00 00 -* s C^ ào co 00 co G^ c» G<< co 00 ao G^ 30 50 Ci ^ ao 00 ■» CO O' .^ -* 00 co .^ m S S c3 G^ co 00 -* 00 •^ 00 -* ©< 50 co C-1 C5 G^ ^ G^' (M ^ ^ co Cl ;-, -+ O JO .^ ■^H 05 t>c O 5 O o SO CO o G-1 O V*- -* o t- k> (M co CJ 00 l-lH '^" "^ to (?< C3 r- -* 00 00 O 'CO O co -* co G^ ^ O 00 CO o co -r< CM a ^c co CO co GJ G^l C5 rt ÔJ co 30 t— Cï O ^ 00 co C3 t- ^r" -* G^ "^ [x. ^ o co 30 Gl -* G CI O co SO JO "** ^_ , 1 u ■ 15 • â ; 'd . 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