x À Ts 9 LS 2 w Am E do £ V PTIT PET ON TT Universite of Coronto Library Augustine Fitzgerald, Hsyre., and of his father Millian Fitzgerald, Lsyre., Brad Boy of Upper Canada College, 1835-6 Du x 16 4 à. > mt ne 7 ES ee De vor, PS te, me RER ur ser ss Ver 0 Del re Vu em. L 4 D. ‘ L te. 4 7. ue mil nf . + . ps cp “# > L : ne %« * _ nr y < pa " D ves À | E LS 7 pes “4 “ »: ee - y eu n de : à { ‘ { D oui -* | ‘à LA re | ES “ Les > S 2 ” - | £ ein A & (D) ET Hi Go 2€ + Let 1 24 EE Len eo VA 3e à < Po. A FN ee RES RE AE + ar 2 7 F ri re CL UN Ce George Carey. E À we Vencric de liques du Fouilloux, Gentil-homme , feigneur dudit lew , pays de Cafhne, en Toitou. Dediée au Roy Trefchreftien CHARLES, neuficfme de ce nom. AVEC Plufieurs Receptes Remedes pour guerir les Chiens de dinerfes maladies. PLVS L'Adolefcence de l’Autheur. _ Auec TR du Roy, A POITIERS, Par les de, Marnefz. ,et Bouchetz, , freres. 1 5 6 2, | NUNNKKKKKÇ | Ce, JS | ESS) | = LA Hu | 774) 114 D : re Le ef 7) 1 LS nn Je ( = + AI | | ere NN PE TT | Z D ( CO TTUL 0LLA | ss LÉ) A à IL Ne RTE À ut 22 DAS 1h AV "rRETÉ H° : S ROY ET MONARQVE DE EF ï | ce , par fon brmble., ff, du Fouilloux: ‘ | LES E certain ; Sire ; que les hommes de tout temps Re. 2 &: 1: addonnez à plufieurs {ciences hautes & occultes, | - les vnsa la Philofophie, pour contenter leurs efpritz, les. autres aux artz mechaniques, pour les richefñles mondaine _ Iesfimuentions defquelz ont efté difperfècs en tant de n ni FES qu'il eft- prefque impofsible de les deduire park nu: tellement qu'apres auoir le tout. confiderés 1 ie m voulu arrefter au dire de ce grand fage.Salo cript que toutes chofes qui font fo e Soleil s vanitez ; d’ autant qu'on ne veoyt fcience ni art qui puifle longer la vie plus que le cours de Nature, Par ce il mi 2] femblé > Sire ; que la meilleure fcience que pouuons appret + dre(apreslacrainte de Dieu) eftfe tenir ioyeux ; viant d° _ honneftes exercices: entre lefquelz 1e n’en ay trouué au cunplusloüable que l’art de Vencrie. Et d'autant que « des ma icunefle ie me fuys exercé en celuy art, felon mon petit . pouuoir , fainfi que mes predeceffeurs, ie n'ay voulu fre | negligent arediger | par efcript cequ’er Éoys apprins pal Re - experience. Æt combien qu'il en y #4 en voftre Conf - qéipeuuent mieux le faire quemoy,toutesfois r ay heu ta ie à . de con ance en Voftre humaine maiefté ;° que ie n'ay crai É.. vous prelenter ci ‘ic ntel gel labeur, éfScrant quele re d uiez en gré » comm, ge FU qui eft voftie Fresh | ue & ferf. LD end den DANSE L4 ge Par Prinilege du Roy, donne à Lan et Enguilbert de Marnefg , et laques Bouchet , freres, e$t permis d'Imprimer ef vendre, ce prefent. liure, imtitulé, LA VENERIE DE IAQVES DV FOVILLOVX. Erdeffenfe, a tous autres Li- braires er Imprimeurs ; denon en vendre, , n1 impri- amer , autres que ceux imprimeX_ par lefdit? de Mar- nefz et Bouchet, iufques au temps de dix ans enfui- mans : feubz les peines contenues par les lettres [ur ce faites, donnces a Orleans , le vinçt ef troific[me tour de Decembre , milcinq cens [oixante. "Signées par les Roy,en fon confel, D 1omentE, ef féel= lées du grand [éel [ur fimple queni. i un : Sn, E la race & antiquité des @Biens courans, & qui pre- TABLE DES CHAPPITRES. micrement les amenaen France. Chap. 1. Feuil, j. * . Dunaturel& complexiondes Chiensblancs, ditsBaux, # & furnomméz Greffiers. chap. fueil. vi. Des Chiens fauues, & de leur naturel. chap. 111. fucil.x. Dela complexion & nature des Chiens gris. cha.trtr. fu.xit]. Dés Chiéns noirs anciens de l'abbayeS. Hubert,en Ardene. 1 | chap: v. fu: xvi. Les fignes par lefquelz on peut cognoiftre vn bon, & beeu Chien. chap. v 1. fueil. xviij. Comme lon deyt eflire vne belle Lyce pour poiter Chiens, & . lemoyende la faire entrer en chaleur. Aufsi les fignes feubz lefquelz elle dovt eftre couuerte pour porter Chiens mafles, quinefovyent {ubicétz a maladie. chap. v 11. fueil. xix : Des faifons efquelles les:petis Chiens doyuent naïftre,& com- . meonles doyt gouuerner. chap. vit, fueil.xxi}, Les fignes qu'on doyt regarder files petis Chiens feront bons ou non. chap. x. fueil.xxvi. Quelon doyt nourrir les petis Chiens aux villages, & non aux boucheries. > chap. x. fueil. xxvij. En quel temps on doyt retirer les petis Chiés des nourrifes,& quel pain & carnages 1lz doyuent manger. cha. x 1. fu. xxix. Comme doyt eftre fitue & accommodéle chenin des Chiens, | F chap. x 11. fueil. xxxi | Du valet de Chiens; & comme il doyt panfer, gouuerner, & dreffer les Chiens. | chap. xrr1. fueil. xxxv. Comme lon doyt dre fler les ieunes Chiens pour courre le “Cerf, & des curces qu'on leur doytfaire. cha. x11x1. fv.xlis. De la vertu & proprieté du Cerf, chap. x v. fueil. xlix, Du naturel & fubtilité des Cerfz. chap. x v 1. fueil. I, 10 x 1 pi TABLE. Du rut & mufe des Cerfz. chap. x v11 feuil.[v: En quelle faifon les Cerfz muent, & prenent leur buyflon. Chap. x v111. fueil. Iviij, Pourquelle raifon les Cerfz fe recelent quand ilz ont mué. Rte chap. x x. fueil. lix. Du pelage des Cerf. chap. xx. fueil. Ix1j. Desteftes ou ramures des Cerfz, & dela diuerfité d’icelles. chap. x x1. fueil. [xitij. Duiugement & cognoiffance du piedou foys du Cerf, chap. x x11. fueil, Ixxiiÿ, Duiugement & cognoiflance des fumées des Cerfz de dix cors, & des vieux Cerfz chap. x x 111. fueil. IxxvË}. Duiugement des portées, chap. x x1111. fueil. Ixxix. Duiugement des allèures. chap. xx v. fueil. Ixxx. Duiugement des abaitures & fouleures. cha. x x v 1. fueil.Ixxxi. Duiugement du frayouüer. chap. x x v 11. fueil.Ixxx1. Comme le Veneur doyt chercher les Cerfz aux gaignages, fe- lonles moys & faifons, chap.xx v111 fueil. Ixxxiiij. Comme le Veneur doytaller en quefte aux tailles auec le Li- mier. chap. x x1x. fueil. Ixxxviiÿe Commele Veneur dovt aller en quefte auxtailles ou gaigna” ges, pour veoir le Cerfaveüe. chap. xx x. fueil. Ixxxxtiif, Côme le Veneur doytaller en quefte aux petites courônes de tailles defrobées;qui font au milieu des fortz.cha. xxx. fxcvif. Cômele Veneur doytallerenquefte. chap.xxx11. feuil, ci. Comme le Veneur doyt aller requefter le C erf, qui aura efté couru & failly le iour auant chap.xx x111. fueil. ciy. Comme le Veneur doyt aller en quefte aux hauftes fuftayes. chap. x xx1111. fueil..cve Dulieu oufe doyt faire l'affemblée, & cômeelle fe doyt faire. chap. xxx v. fueil. cviijs 4 ré sbmmététs nn. + VENERIE PAR IAQYES FOVILLOVX. x DV nn. | ONE à TTL 0) L Pa Le * fJ0 LD — ‘ N= | \ LRARIRRER É [ = K un md Il , | | | Al De la race, & antiquité des Chiens courans, & qui premierement les ameua en France. Chappitre I. | AY voviv diligemment regarder tant; as dire» des anciens que modernes , d'ou eSf venue la pre- miere > race des Chiens courans en France, ef n'a) trowné chronique 0% hifloire qui en parle de phis long ’ $ ., .. ° ME 7 4 À temps , qu'une que Y'ay veñe en Bretaigne, faitie pa ce D. _""< 2 VE NERTE, PAR an nommé loannes lonumetenfis : laquelle traicte qu'apres la piteufe et ‘epounantable, deffruclion de _ FA . et . Troye la grand, Eneas arrina en talie, auec [on jilz. e/fcanius, lequel fut Roy des Latins, et en gendra ün file nommé Syluius, duquel deftendit Brutus, qui ay- moit fort la chafles. Or aduint; que fon pere et lu efans tn iour en wne Foret, courans nr (erf, furent [urprins de ; la nuict : et «voyans le Cerf deuant eux force des Chiens, allerent à lny pour letuer. La fortune aduint tele > a Brutus (ccmme Dieu le voulut) qu'ainfi qu'il pen- foit aller tuer le Cerf, il tua fon pere Syluius, qui caufà le peuple a f'ifleuer et mutiner contre luy, penfant qw°- il l'euSt fait par vne malice et cupidité de_ regner, et pour auoir le gouuernement, du Royaume , tellement: que pour euader leur grande, fureur ef indignation, Brutus fut contraint [en aller du pays, et entreprint le voyage de Grece , pour aller deliurer quelque nom- bre de Tioyens, [es compaignons et älliez,, qui efloyent encores detenuz, captifz, du temps dela deftruthion de, Troye : laquelle chofe 1 feit a force d'armes. Or apres les auoir deliurez, , il affembla grand nombre d'hum- mes d’icelle nation Troyenne : aufquelX il feit farres ferment de ne retourner tamais en leurs pays , tants pour le deshonneur qu'ilz y auoyent receu, que pour la perte ivrecuperable de leurs biens ; et pour les regretz; de IAQNES -DNV FO VIL LO VX 4 leurs parentX_es amys qui eSloyent mortX_ es cruelles batailles. eAlors 1l feit appareiller grand nombre de na - “nires , efquelles il ['embarqua luy et tous [es hommes, et amena auec lu y grande quantité de Chiens courans et Leuriers. Puys nauiga tant qu'il pafla le deffroit de Gilbathar , entrant en la mer Oceane , ef vint de. fcendre aux 1fles eArmoriques ; que pour le iourd'huy nous nommons Bretaigne , a caue de [on nom Brutw: laquelle conquis fans refiffance , et en fut paifible l'efbace de quatre ans. Onquel temps &n de [ès capi- taines , nommé (orineus , edifia la ville de (ornotsaille. Bien toff apres qwilz, fe fsrent accommodeX ef habi- tuez, ondit pays, Brutus ct [on fi? Turnus, qui 4- noyent , comme dit eff, amené grand nombre de Chiens courans, f'en allerent chaffer en de grandes forefX, qui contenoyent de longueur depuis Tiffange_ infques au- res de Poitiers, dont vne partie du pays JE nomme pour leiourd'hny la Gaine. Or en celwy temps regnoit en Poidion ef Aquitaine on Roy nommé Groffarins Piétus , qui faifoit [4 con tinuelle refidence a Poutiers, lequel un iour entre les au tres fut aduerty ques les Troyens faifoient, grand’ exercices en l'estat de Venerie_ , ef qu'il? chaffoyert, ordinairement en [es Forest}, auec telle race de Chiens, que depuis qu'ilt auoyent trouué on Cerf, 1x re Le. l'abandonnoyent samais qu'il ne fusk mort. Ce Roy Grofariss ayant ouy telles nouuelles , fut courroncé et A 4 4 VE N'ER TE" RAR fafché , tellement: qu'il delibers de leur faire la guer- re, et affembla toutes [es forces. Les Troyens aduer- tis de telle affemblée , marcherent le long dela riuie- re de Loyre , anec toute leur puiflance , et [eren- contrerent; au lieu on pour le, iourd'hny est fituée la ville de Tours , ou 12, [e dennerent la bataille , en le- quelle fut tué Turnus , filz aifné de, Brutus ; et en memoire de luy fut edifiée_, la ville , et du nom de Tur- nus fut nommée Tours. Lay bien voulu mcenter cesle byStoire , pour don-= ner a entendre qu’il y ba long temps que les Chiens cou- rans font en «vfage en la Fretaigne , et croy certaine- ment qu'iceulx Troyens ont eSté les premiers qui en ont amené la race en ces pays: carie ne trouue points biSloire > qui en face Mntion-de plus hante» cogroi[- fance que celle la. Er effune chofe affeurée, que la plus grande, part des races des Chiens courans qui font en France, et antres pays circonuoyfins , est” fortie du pays de Bretaicne, exceptez, les Chiens blancs, la race defquelz, ie, penfe, eflre venue de Barba- rie , pour m'en eSlre enquis , moy eflant, quelques- fois a la Rochelle, , à plufieurs Pilotes de, Mer, et entres autres a vn vieil homme, nommé eAl- fonce, , qui auoyt efté par plufieurs fois a la Court d'un Roy de Barbarie >, nommé le Doncherib , lequel: Jaifoit grand meffier de chaffe , et princibalement de, . . » IAQVES DV FOVILLOVX. ; prendre le Rangier a force : ef me comptoit que tous les Chiens de [a Venerie_ eStoyent blancs , et que tous les Chiens de ce pays la l'eSloyent, anffi. Er certes ie croy qu'a la verité les Chiens blancs [ont venu? des regi- ons chaudes , d'autant qu'ilz, ne laiffent 4 courir pour quelque chaleur qw'il face : ce que les autres Chiens ne font pas. Phebrs s'accorde à cefle >; oppinion , difant qu'il ha efté en Mauritanie, autrement, ditte Bar- barie, ,ouil ba ven prendrele Rangier a force , à des Chiens qu'il nomme Baux : le[quelz, ne laffent. a courir pour chaleur qui puiffe faire. Dont mon opinion e$t, que la race des Chiens blancs et [ortie, deces Chiens Baux de Barbarie_, dont Phebus entend parler. Tene, mettray autre chofe. des antiquiteX , mais ie vous efcriray c) apres du natureler complexion tant des Chiens blancs | fanues gris , que > noirs : lef- quelz, font les plus commodes pour les Princes et Gen- 77€ hommes. A 1 "à Cr. “he 24 PT /4 j ” LUAILE ue Phys 3% Œ A Evil _ ç Fr #._ ; ( \\ AU er BP LE 2 : ne LATR TE je IL F- : = 14 ke . RE 2 De : Ex KE à SZ SN Ve S$ RS a ERA Ta EN 1 UP HAE UE \ Rs TNT PS # À , Fa | \ N'ARRS 7 VE ! a) C- nes F 2 à, é 6e. x + A Arr 2 da ! ER TE Eds) PA e ce. x « te ñ ME PES ATARI ait : (ET NE pa / | Du naturel & complexion des Chiens blancs, diàz Baulx, & furnommez Greffiers. Chappitre “II. L ss Chiens blancs ont effé mix en auant en Frances © par defun&f monfieur le grand Senefchal de Nor- Mandie : et au parauant eSloyent en peu d'effime, prin- cipalement entre les Gentil; -hommes , d'autant qw'ilz ne font pas communs à courir toutes beftes, mais [eu- 7 y IAQVES DV FOVILLOVX 7 lement l:, Cerf. L: premier de la race anoit nom Souilard ; lequel fat donné par &n paunre gentil bozn - me aw feu Roy Loys: qui n'en feit pas grand compte, d'autant, qu'il aymoit [ur tout les Chiens gris, def* quels efloyt toute fa meute , et ne faifoit cas d'au- tres Chiens , fi ce n’esloit pour faire Limiers. Le Senef- chal Gaston eStant prefent auec le gentilhomme qui auoytojfert le Chien, cognoiffant bien quele Roy n'&y- moit point ce Chien , le [4pplia de luy donner, pour en faire prefent à la plus [age dame de [on Royaume, et le Roy l4y demanda qui elle efioit : c'et, dit ll, Anne de Bourbon , voftre file. Te vous reprens refpond le Roy , fur ce point de l'anoir nommée; la plus [a- ge: mais dittes,ymoins folle que les autres , car de [age femme n'y ba point au monde. Lors le Roy don- na ce Chien au Senefchal Gafton , qui ne le mena gue- res loinz qu'il ne luy fufl demandé : car monfieur le grand Senefihal de NC ormandie l'importuna tant, wil fut contraint de luy donner. Tuis monfieur le, grand Sene[chal le bailla en garde à vn vencur, nommé Taques de Brefe : et deflors on commenca alny faire counrir des Lyces, ef en faire race. L'année apres madame Anne de Bourbon, laquelle aymoit fort la V'e- nerie, ayant entendu de la bonté et beaute de ce Chien, ennoya vne Lyce nommée, Baude, qui fat couverte ét emplie de ce , Chien ,par deux 04 troys fois, dont. en fortit quinze on [exe Chiens , et entre autres fix | À il o 8 VENERIE PAR d'excellence, ainfi nommez.,, Cleraut , loubard, eVi- raud , Meigret, Varteau, et Hoifela bonne Lyce. Depnys la race c'est roufiours angmentée, comme elle e$t a prefent : combien qw'an commancement les Chiens de ceSfe race n'eSfoyenr pas fi. fort* comme 1l& font pour le sourd'huy : carle feu Roy Francoys les ha ren- forcer par vn Chien nommé eMiraud , qui esloyt faune , lequel monfieur l'eAdmiral d'eAnnebaud luy auoyt donné. Et encores depuys la Royne d'Efcffe> donna au Roy vn Chien blanc , rommé Barraud , du- queleMarccnnay , lieutenant de la Venerie_, ha tiré de la race, dent les Chiens [ont bons par excellence: et beaucoup plus fortX quen'ont efté tous les autres. Et a la verité telk Chiens font dediez, pour les Roys, defquelz 12; Je doyuent [eruir , d'autant qw'ilz font beaux chaleurs, requerans , forcenans , ef de bant néx : qui nes laiffent pour chaleurs qui puyfflent etre, a chefer , [ans fe rompre a la foule des piqueurs, n1 au bruyt ef cry des hommes qui font continuellement auec les Princes : et gardent; mieux le change que nul- de des autres efheces de Chiens , et [ont de meilleure cre- ance : tonteffois 1x veulent eStre accompagner de Piqueurs , cf craignent un peu l'ean , principalement er Hyuer, quand le temps fe porte froid. Je ne veux oublier 4 donner entendre lefquelz. Chiens de ceffe race [e trouuent, les meilleurs ; parce IA Q V ES‘ DV! FOWIIL E O VX. 9 qu'en vne laitée ne s’en troune pas la moitié de bons. Îl faut [cauoir que ceux qui [ont naiffans tous d'une, piece, comme ceux qui font tous blancs , [ont les meil- leurs: ef pareilement ceux qui font marqueteX de, rouge: les autres qui font marquetéX de; noir, et des gris [alle tirant [urle, bureau, font, de, peu de valeur : dont en y ba aucuns [ubieX à aucir les piedz, gras et tendres. Ancuneffois N ature be- fongne de telle, forte qu’elle en fait fortir de tous noirs: ce quinefe fait pas founent, , mais quand il aduient, ilz, fe trouuent fort bons. Et faut noter queles Chiens de cefte race ne font en leur bonté qu'ilt n'ayent en- uiron troys ans , ét font fubie&i} 4 courir au beffail priné. CA F ( ) I! /} KSSNS 1 y Des Chiens fauues, & de leur naturel. C happitre IIL r n'ay leu antre chofe de l'antiquité des(biens _ fauues, finon que ay trouué dans ùn vieil linre efcrit a la main, fait par vn veneur: qui faifoit mention d'un [eignewr Breton, nommé Huet de Nantes, que l Autheur d'iceluy liure efimott fort en l'effat de Venerie: lequel donnoit, entre astres, tel blafon aux (hiens dela meute, dudit [eigneur. LA OVER DIVO FO VI D MOV. X 1: :, Tes Chiens fauues, Huet, par les forcftz >, Prenent a force Cheureulx, Biches, & Cerf: >> Toy par fuftiyes emporte fur tous pris > De bien parler aux Chiens en plaïfans cris. T Aufi ay ven dans vne Chronique, en la ville, de Lembale, &n chappitre ,qui fait mention qu'un fer gneur dudit lieu, anec vne meute de, Chiens fauues et rouges, lança on (erf en ane foret en la comté de, Paincfieure, et le chaîfa et pourchaÎla l'efpace de quatre iours : tellement que le dernier 1our il l'alla prendre, pres la ville de Paris. Et e$t a pre[uiner que les (biens fauues Jontles anciens Chiens des Ducz, ef [esgneurs de Breraigne, : defquelX monfieur l'eAdmiral à’ Anne- band , er [es predeceffleurs ont toufiours gardé de la ra- ce : laguelle fut premierement commune au temps du feu Rey François, pere des veneurs. (es Chiens fau- ues [ont de grand cueur , d'entreprinfe, et de haut nez, gardans bien le change, : et [ont prefque de la com- plexion des blancs , excepté qu'ilz, n'enduren£ pas fi bien les chaleurs, ne la foule des piqueurs: mais lX font plus vifles, communs , et plus ardans. Et fi d'asan- ture il aduient, qu'une befiefe forpaife par les cam- pagnes , iz,ne la cuydent pas abandonner. Leir cor- plexion eff forte, car X ne craignent ne les eaux, ne le froid , ef courent [curement,, et de; grande hardieffe. TX font beaux chaffeurs , aymans communement le Cerf fur toutes autres beftes , et font plus opiniafires es [2 VEN EUR EE V PACK mal aifez a dreffer que les blancs,et de plus grand’ pei- ne, et tranail. Les meilleurs qui [èrtent de la race de ces Chiens fasues, font ceux qui ont le poil plus vif, i- rans fur le rouge, ef quiont vnes taches blanche au front , ou au col, pareillement ceux qui font tous fau mes: maïs ceux qui tirent [ur le taune , effans marque- te? de gris on de noir , ne valent gueres. (eux qui font retrouffez,, et herigotez, [ont bons a faire > des Liniers. Et en y ha quelques ns ayans la quenë efhiée qui fe trouuent bons et «viffes. Er parce qu'amourd'huy les Princes ont fait mefler les races des (hiens farines en- fermble, , ilz en [ont beaucoup plus fortX , et meilleurs à courir le (erf, qui eff le vray moyen pour donner plaifir aux Roys, et aux Princes : mais pour les Gentilz, hommes tel} Chiens ne font pas communs, parce qu'il ne veulent faire qu'on mefhier, et qw'ilz;ne font cas de Lienres , ned'autres m2nues bejtes: et anf nl quux font JabieitX_ a courir au beSfailpriué. | De la complexion IAQVES DV FOVILLOVX 5 De la complexion & nature des Chiens gris. Chapitre ITIT. | ns CHIENS gré font ceux defquelR fe feruoyent anciennement, les Roys de France, et les Duc? d’eAlen con . 712 font Chiens cominuns , parce qu'il Jeaucnt faire plufieurs meftiers , a cefle canfe 1? font commodes pour Gentil? hommes : car leur saturel on complexion est telle , qu'il? courent tou- tes les beftes qu'on leur voudra faire chafer. Les 4 VENERIE PAR meilleurs de toute; la race , font ceux qui font gris far l'efchines , eflans quatroillez, de rouge, er les sambes de mefm2, poil, comme de, la couleur de La sambe d'un Lieure. en fort aucunes-fois quelques vas qui ont le, poil au deffus de l'efchine d'un gris ti- rant [ur le noir, et les jambes tanellées et ondées de, ‘rouge et de noir, lefquelz fe trounent, bons par ex cel- lences. Et combien ques des Chiens gris il n’en [oir gueres de mauuais, fr est-ce que les trop gris argentez,, ayans les sambes fanues tirantes [ur le blanc , ne > [ont pas Ji vifles ne ff vigoureux queles autres. Les Prin- ces n'en peuwent tirer du plaifir, pour beaucoup de rai- fons, d'ont l'une, ef? , parce qu'il? craignent grande- nent la foule. des piqueurs , et le bruit, d'antant qu'- ie fonts Chiens ardans , et de, grand cueur, qui fe, mettent; bors d'halene ; au cry et bruit des hommes, auffi quil? craignent les chaleurs , et n'ayment pas vne_ befle qui rufe er tournoye : mais ff elle tire pays, il ef impoffible de veoir courir de» plus wiftes et meil- leurs Chiens, combien quilz, foyent opiniaftres.de mau- naife creance, et fubietX_à prendre le change , a cau= fe de l'ardeur et folie, qu'il ont, et des grans cernes qu'ilz prennent en leur defaut. Et [ur tout veulent co- gnoisfre leur maiftre, et principalement [a voix , et [a trompe, et feront pour lxy quelque chofe plu que pour tous les astres: IX ont vne malice entreux, qu'ils cognoifent bien à la voix de leurs compairnons s'ils IAQUES DV FOVILLOVX. 15 font feurs ou non, car s'iz, font menteurs 1X n'iront pasvoluntiers a eux. TIX [ont Chiens dé grand’ peine, ne craignans le froid, ne les eaux , ef s'ilx Jentent vne befte mal menée, er qu'elle [e laiffe approcher wne fois, 7 ne l'abandonneront iainais qu’elle ne ; foit morte. (eux qui en veulent tirer du plaifir , il faut qu'ilx fa- cent en ceffe forte. eÂu partir du defcouple, 112 les doi- nent piquer le plus froidement qu'il? pourront, auec peu de bruit, a caufe qwilX font ardans , et outre- palent les routes ou voyes de la befte quilr courent: 4 cefte caufe les piqueurs ne doibuent approcher d'eux qu'ilr, ne les voyent tirer pays, ni au defaut pareille- ment:et [e faut donner garde de les croifer, de. peur qu'uX retournent [ur eux, et ainfi s'en tirera du plaifir. 16 VENEREE V FAX AS nn nn ( = == = 2 == = = C4 5: Des Chiens noirs anciens de l’abbaye fainct Hubert en Ardene. Chap. V. > CHIENS que nous appelons de faintt Hu- bert,doibuent eftre communément tous noirs ‘toutes fois on ba tant meflé leur race, qu'il en vient au- ionrd'huy de tous poil? (e font les Chiens dont les AbbeX de [ain Hubert ont toufiours gardé de la rac£&s , # IAQYES D v' FO'VI LL O V x. 17 race, en l'honneur ef inemoire du Jainét, qui efloit ve- neur auec [aintt Euffache , dont eff a conietturer que des bons veneurs les enfuiwront en Paradis auec la gra- ce de Dieu. Pour reuenir au premier propos , celte race de (hiens ha effé [emee par les pays d'Haynand , Lor- raie , Flandre, et Bonrgongne. NX font puiffans de, corfage , toutesfois 117. ont les iambes baffes et courtes: auffi ne font ilX_ pas viftes , combien qw'ilX foient de» baut ne? , chaffans de forlonge , ne craignans les eaux, neles frosd'ures,et defirent plus les beftes puantes comme Sangliers, RegnardX,, etleurs-femblables, gu'autres, parce qu'il? nefe [entent pas le cueur ne la «visteffe pour courir ef prendre les besfes legieres. Les Limiers en fortent bons , principalement pour le noir , mais pour en faire racepour couurir , 1e n'en fais pas grand cas: toutesfois day trouné vn liure , qu'un veneur adroif- foit avn Prince de Lorraine , qui aimoit fort l4 chaf° fe, ou 1ly auoit on blafon qu'iceluy veneur donnoit 4 fon Limier, nommé Souillart, qui eftoit blanc. 5 De fain@ Hubert fortit mon premier nom; >. Filz de Souillard Chien de trefgrand renom. : Dont eSf a pref[umer qu'ilen fort quelques vns blancs, mais 1? nefont de la race des Grefjiers, que nous 4- uons pour le tourd'huy. <. B es gg Vous co tisate 4e scétélilgne.es 18 VENERIE PA R Les fignes par lefquelz on peut cognoiftre vn bon & beau Chien. Chap. VI. ] L fant qu'un Chien,pour eftre beau et bon, ayt les [- &nes qui S'enfninent Premierement ie commenceray a la tefle laquelle doit eftre de moyenne gioffeur.et eff plus a eflimer quand elle eff longue que cemufe. Les na- eaux doinert effre gros et ouuers les creilles larges, et de moyenne efbffeur , les reins combez., le rable gros, les banches auffs greffes et larges la cuiffe trouffée:et le iar- ret droit bien berpé la queuë gicffe pres des reins, ct le re- fe grefle wfques au bout,le poit de deflouX le ventre ru- de la sambe grofe,la patte du pied feche, et en forme de celle d'en Kegnard, les cngles gros. Et deueX entendre qu'on ne u6it guères de ( hiens retrouffez:.ayans le der- riere plus haut que le devant,eftre viftes. Le mafîe doit effre court et courbé;et la Lice lngue. Or pour vous de- clairer la fignification des fignes, il cf? à [rauoir, que les nazeaux vuuerts figrifient le (Chien de haut nez. Les reins courbez.,et le sarret droit, fignifient la viftefe. La queuë groffe pres des reins, loeuc et deliée an bout, [igni- fe bonne force aux reins,et que leChien eft de longue ha- lene. Le poil rude au deffoubX du ventre,denote qu'il eft penible,ne craignant point les eaux ne le froid. La iam= be grofe, le pied de Regnard,et. les ongles gros, demon- férent qu'il n'ha poirt le pied gras , et qu'il e$F fort [ur fes membres, pour courir longuement [ans ['agrauer. IAQUVES DV FOVILLO VX. 19 Commeon doit eslirevne belle Lyce pour porter Chiens, & = Jemoyendelafairce entrer en chaleur. Aufsi [es fi— gnes foubz lefquelz elle doit eftre conueite pour porter Chiens masles, quine {bientfubietz a maladie, Chap. VII. AA +; 4 LS AAL ES ASS LYS L LS AIS ES LE MAT EL EL OU LAIT 2277777 ( ii Ni f nil & [2 À è DS CC \ NS — I vous voulez, auoir de beaux (hiens, dl faut auoir une belle Lyce, qui foit de bonne race forte et Lie ©“ proportionnée de [ès membres, ayans les coffez et les : ; ÿ En ji: Der: > En ‘2 ÿ < . VV YENFRIE VARIAUR flans grans et larges, laquelle pourrez faire venir en chaleur en ce$fte manicre: PreneX deux teftes d'aulx, et vn demy covillon d'une beste qui [e nomme Calftor , a- uec du ins de créffon alenoës , et ane douzaine de mouf- ches Cantharides, ef faicfes bouillir le tout enfembles en Un pot tenant Une pinte,, auec de la chair des eMonton, et en faittes boire par deux ou tros fois en potage a la Lyce, elle ne faudra iamais de, venir en chaleur. Et autant: en pent on faire au (Chien pour le rechauffer. Puis quand vous verrez que la Lyce [era chaude , attendez le plein difcours de la Lune a paffer, pour la faire couurir : ef la faictes emplir [oubX. les Jf- gnes de Gemini ef eAquarius , car les (hiens qui nai- front en ce temps , ne [érent fi fibietz, alarage , et en viendra plus de mafles que de fimelles. Auffi on dit qu'il y ba vne efloile nommée eArGture , et que fi les Chiens naïfent [oubz le regne d'icelle , qw'ilr, feront, Jort fabietz à la rage. Pareillement, fant entendre, plufieurs [ecretz, , dont le premier eff : Q uede quelque Chien qu'une Lyce fera couuerte , la premnere fois qu'- elle fera en chaleur , et de [a premiere portée, foit de» eMafhin, Leurier, on (hien courant , en toutes les au- tres portées qu'elle aura apres , il S'en trouuera rouf? 1ours quelqu'un qui refémblera le premier Chien qui l'aura counerte : qui eff la caufe qw'on doibt bien regar- der a la premiere fois qw'clle viendra en chaleur, de la | Jerre couurir a quelque beam Chien de bonne race, car IAQVÉS DV FOVILLO Vx. 21 entontes les autres laittées qu'elle portera , il en y aura tou/iours quelques UNS Gi tierdront de la premiere. Et par ce qé'auioura'hsy on ne fait cas des premieres laicées des (hiennes , vew qu'on penfe que les Chiens qui en fortent [ont fisbietz, à la rare, ef viennent vo- bantiers foibles et menuz , ff ejl-ce, qu'il ne faut pas laiffer a faire couurir la Lyce à quelque, beau (bien courant , ef de bonne race , car fi elle esloit maftinée les autres laicfées en Hendroient : autrement [i la laiffeX refroidir fans la faire couurir, elle deniendra ethique, ef a grand peine [e pourra remettre,ni engreffer. L'autre fecret eff: Quefi vouleX auoir des (hiens legiers et ardans , il faut faire couurir la Lyce a vn ieune Chien, par ce que fi c'estoit d'un vieil (Chien, UX deniendroient plus pelans, et moins rebaudiz. Et denez, entendre ; quilne faut samais faire refroidir one Lice en l'eau, car elle luy glace le [ang dedans les venes et arteres, qui est canf:_ qu'elle denient gonteufe ,ou bien qu'elle ha des trenchées dedans le ventre , et autres infinies ma- ladies qui [en enfuiuent. Quandles Lyces font pleines , et qwelles comman- cent a awaller leur ventre ,on ne les doibt pas mener à la chaîfe, pour beancoup de raifons,dont l'une eSf parce que les effors qw'elles font corrompent et gardent de profiter tes petis (hiens qui font dedans leur ventre: _ aufr qu'en [autant les bayes , et paffant par les bors, ne faut qu'un heurt pour les faire aduorter,dont s'en 14 22 VENTENR LE: ARE AR enfuiuroiènt plufieurs autres fortunes,qui me [eroient rolixes areciter. Dongques on les doit feulement laiffer aller par la court et maifôn , [ans eftre renfermées de- dans le; chenin, d'autant, qu’elles font ennuyeufes et defgouftées , et leur fant faire du potage ne fois le, jour pour le moins. Plus fi vouleX. faire chaftrer ou [ener vne lice , ces doit eftre au parauant qu’elle ayt iamais porté Chiens: et en la fenant , il ne lwy faut ofter toutes les racines car il eff bien difficile qu’en les arrachant on ne luy face tort aux reins , et qu'on ne lny accourciffe [a vifteffe : mass quand les racines demeurent. elle en eSt plus vigoureufe et hardie , et en endure mieux la peine. eAuffi on fe; doit bien donner garde de la faire [ener quand elle e$t en chaleur, car alors elle feroit en grand danger d'en mou- sir: mais quinze tours apres gw’elle [era hors de cha- leur, et lors que les petis Chiens [e commanceront a for- mer dans fon corps , elle eff bonne a fener. Des faifons efquelles les petis Chiens doiuent naiftre; & comme onles doit gouuerner. Chap. VIIL 1- y ba certaines faifons efquelles les petis ( biens font mal aifeX_ à [auuer ef efchapper ; principale- ment quand il? naifent. [ur la fin d'Oütobres, à. caufe del'hyuer , et froidures qui commancent, a re- PR _ IR ONES DV PONTDEONX. 3 gner , et que les laiéfages , ef autres chofes pour les nourrir , font diffailliz, : ef par cz, il eff bien difficile quand 1l2, naiflentsen telle [aifon de, les pounoir ef« chapper , d'autant que l'hyuer les ba furprins asant qu'uX ayent force de refifter au froid , et encores qu'ilz, efchappent , 1X° demeureront petis et foibles. L'autre fafon fafcherfe pour les efchapper ef auier, ef en frmller, et Aouft, a caufe des vehementes chaleurs , et des mouches puces,et autres vermetX qui les tourmen- tent. Er parce , la drotte[aifon en laquelle 1? doiuent naiStre , est en Mars, Auril et Way , que le temps est temperé , et que les chaleurs ne [ont trop vehe- mentes : auff; que c'estla droitfe naif[ance que natu- re ba donnée a tous animaux , comm: , ax Vaches, Crieures , Brebis,et leurs [emblables: parce qw'on trou- ne en ce temps leur nourriture. Et ven que, les Chiens naïffent en toutes [aifons , et que plufi:urs [e dcleitent a en tirer de la race, et les nourrir en quel- quefaifon qu'ilX viennent, f'ay bien voulu [elon ma fantafiz donner l'intelligence et moyen de les pouuoir efchapper. Premierement, SX naffent en hyuer, il fant prendre wn muy ow vne pippe bien [che , et la | deffoncer par un bout, puis mittre dela paille dedans, et coucher le muy on pippe en quelque lieu ou lin fac: , ordinairement bon feu ; puis mettre le bout defforc? dz- uers la cheminée , afin q sile ayent la coaleur du fes. Et faut bien nourrir la mere de bons potages faux de B 117 24 VENERIE PAR chair de Benfon Mouton. Or auand les petis Chiens: Re commanceront Un peu a manger, il leur faudra accou- Stumer le potage , [aus le [aller ; à caufe que les fel les defeche et fast venir galleux, a quoy 1X font [ub- jette quand ilX naiffent l'hyuer. fl faut mettre en leur potage. force fauge, , et autres herbes chaudes. Et fi d'auanture on vecyoit que le poil leur tombaff, il les Jaudroit frotter d'huyle ; de, noix , et de; miel , mef- lez, enfemble ; : en les tenant dedans leur pippe ou my le plis nettement qu'on pourra , en changeant leur pail- le tous les iours. Et quand on verra qu'ilX comman- cerorts à aller, faut auoir on ret, fait de gros filet, laffe a maille de preffe,et enfoncer auec wn cercle le bout de la Pippe ou muy, ainfi qu'on fonce sn tabourin de Suyffe, afin de les garder de fortir, par ce que les autres (hiens les mordroyent , on feroyent marcheX_ on rompus des homes : et faut faire, la pippe ou muy en forte quon lounure, quandon voudra. Quant aux autres (Chiens qui raiflent l'efté , 11X doyuent effre mis en quel- que heu frais ou les autres Chiens n'aillent point , et doit on mettre ; deffoul? eux quelques clies ou ais anec de ; la paille, par deffus, qu'il faut changer fouuent., de peur que la fraifcheur on humidité de la terre leur face nuy[ance. LT doinent eftre en lien obf[cur , pour euiter que les moufches ne le tormentent : et Jaut auffi qu'it Jotent froiteX deux fois la fepmaine, pour les moins , d'huyle de noix , ineflée ex batue_, auec du ra IAQVEÆÉS DV FOYTÉE LO VX. 25 faffran en poudre, car ceSfoingt fait mourir tonte » ejpece de vertX , ef rrconforte le cuyr et les nerfz, des Chiens, et garde que les cAoufches et Punailes ne les tormentent. eAncunesfois il en faut frotter la Lyce, etmefler parmy du ius de Berne, ou Creffcr fanuage, de peur qwelle porte des Puces a [es petis , fans oublier à la faire nourrir de bons potages, comme dit eff. Quandles petis Chiens auront quin% e iours, illes faut efwerer, et buyt iours apres leur coupper vn neud de la queué, en la forme et maniere que ie declaireray cy apres au Traité des Receptes. Puis quand 1lX commancercnt à voir , et a manger , il leur faut donner de bon laitt pur , tout chaut, [oit de Vache, de Chieure , on de Brebi. Er noteX_ qu’il ne les faut mettre an village qu'iX n’ayent deux moys, pour beaucoup de raifons , dont l'une eff, qu'ilz. ont toufiours la tetine de la mere , et que d'au- tant qw'ilz, la tetent longuement ; il2 tienent plus de [a complexion et nature : ce qu'on peut veoir par expert- ence , car quand ne Lyce ha de petis Chiens , faictes en nourrir la moytié a vne mafline , vous tronuerrez qu'ilz, ne feront iamass Ji bons que ceux que la mere, aura nourris. L'autre raifon et, que Ji vows les [èpa- rez d'enfemble plus tof que, deux moys , 2 feront froidureux, et leur [ent eSfrange de la mere qu les ef- chanffoit. DA à ns À = it || = PATES AGE Eye feront bons , ou non. Chap. IX: L: s ANCIENS Ont, vouls dire, qu'on cognoist les metlleurs Chiens aux tetines des meres, et que ceux qui tetent le plus pres du cseur font les meilleurs , et lus vigoureux , a caufe du [ang qui en ce$t endroit eff plus vif et délicat. Les autres ont, dit le congnoiftre defoube la gorge, a vn [ing qu'ilz ont , 06 1l y ha des IAQVES DV FOVILLOVX. 27 poilz; qui font comme de Porceaux:et que s'y ba non- per, c'eit figne de bonté, et que fa D ba per ,c'efl mau- uais fignes. D'autres ont voulu regarder aux iambes de derriere, aux erigotures, que, fu n'en 7 ba poinr, c’est bon figne , et fl y enhavne, , que c'est auffi bon figne : mais [‘il y en auoit deux, [eroit mauuais figne_. Ten y ha auffs qui ont voulu regarder dedans la gueu- de, penf[ans que ceux qui ont. le, palays noir fuffent, bons , mais ceux qui l'auroyent, ronge ne valuffent gueres , et ['ilz, ont; les naXeaux ouuertX., c'est figne_ qu'il feront, de haut nez. Si l'on confidere la reste, du corps, 1l n’y ha pas grand'ingement- quiz n'ayent trois ou quatre mois. Toutesfois ie prens ceux qui ont les orerlles longues, larges, et ejbelfes, et le poil de def- foubX le ventre gros et rude , pour les meilleurs : lef- quelz; fignes ÿay efprouné et trouué veritables. Or par ce que day parlé cy deffus de ceÿle matiere, 1e n’en diray autre chofe_. Que lon doyt nourrir les petis Chiens aux villages, & non aux Boucheries. | Chap. X. a D les petis Chiens auront eSlé nourris deux mois foub} la mere, et qu'on verra qu'ilX man: geront bien, il les faut enuoyer aux villages , en quel que- beau lieu qui foyt pres des eaux , et loing de ga- rennes, parce que fx; auoyent fouffrette d'eaux quand :8 VENERIE PAR ilX viendront en leur force, ilkpourroyent estre.s fub= ietz, a la rage, a caufe de leur fang qui [eroit [ec et ar- dant ,on l'eau les nourrist et humechfie. eAuffs filz, efoyent pres dé» £arennes, 102; fe Pourroyent Tornpres et effiler apresles (onnil. On les doyt nourrir aux champs,de laitages, de pain , et de toutes fortes de po- tages. Et faut entendre que la nourriture des villa- ges leur eStbeaucoup meilleure, que celle des boncheries, d'autant, qu'il ne font point enfermez , et qu'ils, fortent, quand il veulent, pour aller paiStre, et ap- prendre le train de la chafe : auffi qu'ile accoustu- ment: le froid , la pluye, et tout mannais temps, = cffans [ubiecz, a courir au beStiail priné , car ilx font, nourri parmy eux ordinairement. Au contraire [il fort; nourrir aux boucheries , le [ang ct la chair qu'ilz, mangent leur efchauffe le corps, tellement que quand 2; féroyent grans , et qu'on les feroyt courir deux ox troys foës par temps de pluye , [ilz, fe morfondent , 117 ne faudront 1amais a deuenir galleux, et feront [ubierz, a la rage, et a courir au beSbiail priné, a cau[e qu'il en manrent le, [ang ordinairement aux bouchertes, et n'apprenent a quester n’a chaffer en forte quelconque +. Brief , ie ne_; y iamais Chien faire bonne, fin, eflnt nourry aux boncheries , et princivalement pour chaffer le Lieure. Er IRONES DV FOVEILL ON X. 29 En queltemps on doyt retirer les Chiens des nourrifies, & quel pain & carnages ilz doyuent manger. L Chappitre XL L° N doytretirer les Chiens des nourriffes à dix moys, et les faire nourrir au chenin tous en[emble ;, à fin quilz fe cognoiffent ; ef entendent ; et y ha bien diffe- rence de vor ane; meute de Chiens nourris enfem be- ment, et d'un aage, et de Chiens amaffX : par ce que ceux qui [ent nourris enfèmble ; f'entendent; ef ameu- tent, mieux que ne font; pas les Chiens amaffex. eA- pres qu'aureX_ retireX les Chiens. au chenin , 1l leur faut pendre des billotz: de bois au col , pour leur apprendre a aller en couple. Le pain qu'on leur doyt donner, doyt effre tiers froment, tiers orge on baillarge, et tiers feigle: d'autant qu'ainfi mixtionné, ile, les entretient, frais et gras, et les garentiSt de, plufieurs maladies. Que fa n'y auoit que de la fcigle, elle; les feroit trop vuyder , [fl n'y auoit que du froment, , 1l leur rerien- droit trop le ventre , qui leur cauferoit des maladies: et par ainfi faut mefler et mixtionner lun auec l'autre. On leur doyt donner des charnages au temps d'hyuer, principalement. 4 CEUX qui font meigres et courent le Cerf: mais à ceux qui courent le Lieure, on ne leur en doyt point donner pour beaucoup de raifons , pour ce que ji on leur en donne, , ilz, facharneront aux groffes besles, et ne, feront cas des Lieures , qui fe mettent ;. VENERIE PAR commumement, parmy le beStiail priue , pour [e deffaire des Chiens , et lors pourroyent laif[er aller le, Liewre » pour courir apres le beSfiail priué : mais Chiens qui cou- remts le Cerfine le feroyent, a canfe que le (erf est de, plus grand vent et [entiment que le Lieure, auffi que [a chair leur e$t plus friande > et delicate que nulles autre. Les meilleurs carnages qu'on leur pourroit don ner, ef qui les remettroyent le plus , font de; Chenaux, cAfnes , et MulerX : quant aux BeufX, Vaches , et leurs femblables , la chair leur eft de plus aigre [ubStan- ce. Wous ne deuez, jamais donner carnage aux Chiens qu'il ne foit efcorché, à fin qu'ilX n'ayent pas la co- groï]ance de la beSte ne de fon poil. fe louë grandement Les potages faiftz, de chair de Brebis, de Chieures, et de te$le de Beuf, pour les Chiens meigres qui courent: les Lieure_ : et faut meler aucunesfois parmy ces potages quelque pen de fouffre pour les efchauffer. l'en declai- ceray plus amplement, au Traiclé des Receptes. TA OQ Vis: DV: FOVELEL OV'x, 31 DTA ne = SEX — — — IS EE | tt Comme doyt eftre fitué & accommodé le chenin des Chiens. Chap. XII. £ CHenNin doyt effre fitué en quelque lieu bien orienté, ou il y ayt vne grande court bien aplanie, ayant quatre vingtz, pas en quarré, felon la commo- dité et puiffance du Seigneur : mais d'autant qu'elle eff fpacieufe ef grande , elle en eff meilleure pour les (biens, par ce qu'ilz; veulent auoir du plaifir pour febatre es ; DV TES ee - " | US CASSER 32 VENERIE PAR vuyder. Par le, milieu du chenin y doit anoir vn ruiffeau d'eau vie, on vne fontaine, pres laquelle faut mettre vn beau grand tymbre de pierre pour recenoir le cours de la [ource, qui aura vn pied et demy de haut, à fin que les Chiens ÿ boyuent plus à leur ay[e, : et faut qu'iceluy tymbre foit percé par un bout , a fin de faire s euacuer l'eau, et qu'on le nettoye quand on voudra. Sur le haut de, la court doyt cftre basty le, logis des Chiens, auquel fant qu'ily ayt deux chambres , dont lone [era plus fpacieufe_> que l'autre , en laquelle doyt auoir Vne cheminée, grande; et large , pour y faire du fen quand metier (era. Les portes et fenestres d'i- celle chambre ; doyuent eftre fituées entre le Soleil le- nant, et le Midy. La chambre doyt estre enlenée de, trois pied? plus haut que le plan de la terre, et y faire deux cois , a fin que lvrine et immondicité des Chiens fe puifflent wuyder. Les murailles doyuent eftre bien blanchies, et les planchers bien collez, de peur que les a- raïgnées, puces, pumaifes, et leurs femblables [y engen- drent et nourrifflent. Les fenestres doyuent eSfre, bien vVitrees, de peur que les moufches y entrent. FL leur faut tonfiours laifer quelque, petite porteon huifèt , a fin qw'ile faillent vuyder et efbatre quand'ilX voudront. Puis faut anoir en la chambre, de petis chafhrX, qui Joyent enleuez, de terre d'un bon pied’; er que foubz, chafcun des pied? du chaflit y ayt ©n petit rouleau ou + ia - boule, pour les mener la part on lon voudra, à fin des pouuoir : IAQVES DV FOVILLOVX. 5 pouuoir nettoyer deffoubz, : et auffi quand 11% vien- dront de la chaffe , et qu'il est question de les faire, chauffer et [echer , on les puiffe_, rouler et approcher du feu. Er fi faut qu'iceux chafhtz, foyent foncez, de, dlies, ou bien d'ais percez,, a fin que f'ilz piffoyent, l'v- rine f'efcoulast a terre. Ÿl faut vne autre chambre pour retirer le valet de Chiens , à fin de referrer [es trompes, “comples, et autres choes requifes a [on art. Je n'ay vouls parler des chambres fumptueufes que les Princes font faire pour les Chiens, efquelles y ba des poiles et eflsnes et autres magnificences : par ce que cela m'ha femblé leur eltre plus nuifible que profitable: car f’uz, ont accouStumé telles chaleurs, eflans tmitez, fi delicatement, et aw'on les mene, en quelque lieu ou ilz, foyents mal loge? , on bien ['ilz, courent; par temps de pluye , 112, feront fubietz à [e morfondre, , ef à denenir galleux. Parquoy ‘ay bien voulu dire, qu'+ alors qu'ilX viennent de la chaffe , et qu'ilz, font mouil- lex, dfuffiSFfeulement, qu'ils foyent, bien chauffe, et couchez, [echement, , [ans leur accouSlumer tant de, magmficence. Et par ce qu'ancunesfois on n'ha pas la commodité d'auoir fontaines ou ruiffeaux , il ef requis faire de petis baillotz, de_, boys, on bien quelque_, tym- bre, pour mettre leur eau. Tlfe faut bien donner gar- de de leur donner à boire en aucun vailean d'arain ou de cuyures: par ce que ces deux efbeces de metaux C ES 34 VENERIE PAR font venenenfes de leur nature, et font tourner et em- punaifir Joudainement, l'eau , qm leur [eroit grande- ments contraire. TleSfauffs necefaire d'auoir de, petis baquerX de boys pour mettre leur pain, qui doyt eStre rompu et deconpé par petis loppins dedans, parce, que_les Chiens font, aucunesfois defouteX et malades: auffi qu'il y ba certaines heures qw'ilz ne veulent man- ger, qui cSflacaufe, que les baquetz ne doyuent eftre > Jens pain, comme nous auons mis au pourtrait cy deffus. k. PANROENME SE D'OR: FO VIOL L'O VX: 35 ANT ns we Tue Pur SA RE 1177 © TA IS À = 3% 1e ER A = =. NE == Q 4 = S Q 2 LS : Z Le Z Q 2 LL = { Z Z A £ \ À Z j /1 =) LL CA, 4 dy & È {14 Ÿ k 1} Æ a { 2 2 À F L AE fS NS AR EE F EN JR p ÿ> AN Ÿ 4 | — 2 EE + h à = Ve É ENG = : % CA Mer: E | À M2) >] | = =, 2 1e 11 Du valet de Chiens ,& comme il doyt panfer, gou- ucruer, & drefler les Chiens. Chappitre XIIL N son valet de, Chiens doyt eftre gracieux, _ fort courtois, et doux, aymant; les Chiens de natu- re : et faut qu'il ayt bon pied, et bon vent, tant. pour entonner [a trompe que [a bouteille. La premiere chofe qu'il doyt faire, apres eftre leué , c’'eft d'aller ver fes Chiens , et les nettoyer et acconSlrer , com- C y :6 VENERIE PAR me l'effat le requiert. eApres les auoir nettoyeX., l doyt prendre [a trompe et [onner quatre ou cinq motx le grefle , a fin de les refiouyr , ef appeller à luy : et quand il les verra tous autour de luy . faut qu'il les cou- ple, et en les couplant, qu'il [e prene bien garde de ne coupler les Chiens malles enfemble , de peur qwilX ne febatent,. Et [fil y ba de teunes Chiens, il les faut coupler auec de > vieilles Lyces , pour les apprendre à fayuir. Quand 1% feront tous bien couplez,, il faut que le valet de, Chiens | empliffe deux grandes gibbecieres on pochettes , toutes pleines d'offeletz., et au- ires friandifes , comme Sardines , ralles de pied de (he- nal fricaffez, rofhes à la greffe, ef autres [emblables. Puis il doyt mettre tout par petis lopins dedans les gibbeciercs , ef en pendre, vue à [on col, ef bailler . l'autre, à vn de fes compaignons. (la faiét , doyt prendre deux bouchons de paille; nette}, etles mettre a fa ceinture, auec ane cfhouffette, pour bouchonner et efpouffeter fes Chiens quand 112 fercn£; aux champs. Les autres valetz de Chiens on aïdes qui feront a- nec lny, en doyuent: faire autant. eApres il faut quilz prenent: chafcun vne, belle houffine en la main ,et que l'un d'eux [e mette deuant, , qui appd- lera les Chiens apres luy , l'autre [e mette derriere, qui les touchera : er fil en y ba deux autres , 1lz, [e mettront aux deux Coste? , et ainfi f’en doynent, aller tons qua- . tre pourmener les Chiens par les bledz; verdX , et par les IAQYUES DV FOVILLOVX. #7 prairies, tant pour les faire paifire , que pour leur ap- prendre. a croire , les fasfant paffer à trauers les tronp- peaux de brebis, ef autre befhail priné, à fin de les D acconfumer , et faire cognoiftre: que [il y anoit quel- que Chien mal complexionné , qui leur voulu fÉ courre Jus , il le faudroit coupler anec vn Mouton on Bdlier, et anec la houffine. le feffer et battre» longuement , en criant ef menaçant, à fin qu'une autre-fois il entende la voix d:_, ceux qui le menaceront. eAuffi faut palfer les Chiens par les garennes, et 12; branlent aux Con- milX , les menacer et chaShier , par ce, que les jeunes Chiens, de leur nature, les ayment voluntiers. e Apres les asoir ainfi pourmeneX, ef que le Soleil comman- cera 4 haulfér , 1x f'en doyuent aller en quelque, beau pré, et appeller tous leurs Chiens autour d'eux, ef pren- dre leurs bouchons et efhouffettes pour les bouchonner et elbouffeter le; plus doucement qu'ilz, pourront , car aucunesfois les (hiens qui courent par les fortz. [e > pi- quent, et prennent des efbines,ou bien ont quelques dar- tres ou galles : la ou les valetz, de Chiens ayans la main rude, en les bouchonnant, les pourroyent efcorcher , et faire plus to$t mal que bien : et auffr que le; (hien cou- rant ne vent pas perdre [on poil ef bourre , d'autant, quil eft inceflamment par les boys , la on l'e[rail, l'eau, et autres froidures tombent; fur ln , 4 ce$te » canfe . doyt fuffire de bouchonner les Chiens courans troys fois la fepinaine, : mais quand aux Leuriers, ie ne dy 2 8 VENERIE PAR pas qw'il ne les faille bouchonner tous les iours. e Apres toutes ces chofes faictes, il faut que les valerz, de Chiens leur apprenent a entendre les forhuz,, tant de la trom- pe que de la bouche, en ceÿle maniere. ï Premierement.,, 1l faut que Pan d'eux prene vne des gibbecieres pleine de friandifès, et qu'il [en aille. a wn iecf d'arbale$te ,on plus loine , [celon que les Chiens [e= ront ieunes et dreffeX , car [ur eStoyent ieunes, n’a- yans 1amats cffé dreffeX , il fauldroit fairele forhu plus pres, et ne les defconpler point, , à fin que les vieux les emmenaÎfentet imynaflent, au forhu. Mais [ur font commancez, à eSlre drefftz, , on doyt aller plus loing, et les defconpler , ef alors que le &alet des (hiens fera 4 denx bons ieëlz; d'arbalesle loing de [ès Chiens, lefquelx | faut que [es compaignons tiennent hardez,, il doit com mancer a forbuer , et a fonner de la trompe, criant, Tya Hillaut, pour le Cerf, et Valecy aller, pour le Lieure. Etre doyt cefer de fonner et forhuer que [es Chiens ne, foyent, arriucz aluy. Quand [es compaignons l'en- rendront, forhuer , 1 faut qu'il defcouplent, leurs chiens, en criant: Efcoutes a luy, tiréX , tirez. Puis quand ilz, feront arriueX au forbu , le valet de (biens doyt prendre [a gibbeciere , ef leur ietter tontes les fri- andifes par-my eux , en leur criant, et les refiouy[- ant, comme l'art le requiert. e Alors qu'il verra qu'il, . auromt, pre[ques acheué de manger, 1l doyt faire figne ll IAQYVES DV FOVILLOVXx. » a fès compagnons qw'ilz, forhiient , lefqueX n'auront, bougé du lieu ou il} ont deftouplé leurs Chiens qui au- ron£> l'autre gibbeciere_ pleire d2, friandi[es, lefquelx commanceromt: de leur conté à forhuer , et [onner de la trompe, pour faire venirles Chiens aeux. (éluy qui aura faict le premier forhu , les doyt menacer , et frap- per auec vne houffine_, en criant», Efcoute, a luy, on Tirez, à luy. Er quand les Chiens feront: arriueX_ à eux, 113, leurs doyuent: donner les friandifes , comme ha fait l'autre Puis apres les coupler bien doucement, parc? que fi on rudoyoit vne fois on ieune_, Chien au couple, vneautresfois on ne le cuyderoit pas reprendre». Quand 1? feront coupleY, il les faut emmener au che- min , et leur donner à manger, et Ji faut laiffer du pair couppé dedans leur baquet , pour ceux qui feront, de[- goutex. On doyt chanrer leur paille deux on troys fois la fepmaine , pour le, moins : ef entortiller des bou- chons en de petis baftons, o1 les ficher en terre, pour les Jarre piffer. C'eft vne chof? certaine g42 fi vous frottet un bouchon 04 autre ; chef? de, Galbanum , tous les Chiens ne fandront; jamais a venir piffer de contre. Etfi d'ananture il n'y auoit dedans le chenin ra]f744, 04 fontaine, , il faut mettre leur eau dedans de, la Pterre, on dedans du boys , comm: Vay dit cy desant, laquelle faut changer ét refraichir tous les iours deux fois. eAÂufr par Les grandes chaleurs ; les Chiens Je chargent Jouuentesfois de poule; puces , et d'autres C y 4e VENERIE M AR vermines et falletez,: et pour y remedier , il les faut la- uer une fois la fepmaine, en vn bain fait auec des herbes , comme f'enfuyt. Premierement; faut auoir vne_ grande, poifle te- nant dix feaux d'eau , puys prendre dix bonnes ioin- ctées d'une herbe nommée, Berne ou Creflon [anuage, et autant: de fueilles de Lapace , et de Mariolaine fauuage, de Sange ,, Romarin , et Ruë, et faire fort bouillir le tout enfemble,, icttant, parmy deux mefu- res de [el : puys quand tout aura bouilly enfemble., , et que les herbes feront. bien confommées , 1l les faut o$ter de defns le feu, et les laifer refroidir infques à ce que l'eau foit tiede_», puis lauer les Chiens et bouchonner 4= ec le bouchon, on bien les baigner les &ns apres les au- tres. Et doyuent, eïtre faites toutes ces chofes an temps des grandes chaleurs , troys fois Le moys pour le, moins. Er auffs aucunes- fois quand on ramene les Chiens des villages, 112 craignent les eaux, et n'ont pas la bardice de [e mettre dedans , a ceste caufe le, valet de_, Chiens doyt regarder et eflire; les iours qw'il fera chant , ef[quelz, enuiron l'heure ; de cWidy , doÿt cou- pler tus [es Chiens , et les mener [ur le» bort de quel- que riniere , on eflang , et fe defpouiller tont nu, en les prenant l'un apres l'autre , puys les porter bien a- “ant, pour leur apprendre, a nager , et accouslumer l'eau. Ayant fait cela deux ou troys fois, il cognoiftra FRONT DIX: FO V RIVE O V * at que fes Chiens ne craindronts plus les eaux , et qu'il ne feront: plus de difficulté de paffer et na- ger les rinieres et eStangs. Voila comme les bons valet? de Chiens les doiment; traiter et gonnerner, car en faifant toutes ces chofes fufdites , il eft im- poffible, que leurs (hiens ne foient bien panfex et dreffe?. eAuffr bien fouuent les Chiens courent: par temps de pluyes, de verglat?, et autre mauuais temps , ou bien font des effortz, a courre , et 4 nager les riuieres : quand telles chofes arrivent , le valet de Chiens leur doit faire on beau grand feu , pour les chauffer et fecher et quand 17 feront [ecX., il leur doit frotter er bouchonner le ventre, pour faire tom- ber la terre, et fange qu'il? pouroient auoir : car [’ilz, conchoient mouilleX , 112 feroient en danger de leur morfondre, et deuenir galleux. Souuentesfois en cou- rant parles campaignes et rochiers , X f'agranent et efcorchent les pied? , et pour les panfèr et guerir, il faut premierement leur lauer les piedz, auec de l'eau et du [el, apres faut auoir des œufz, , et en prendre feulemenr les moyeux , et les battre fort anec du vin-aigre »,et auec du ins d'une herbe qui croiSt [ur les rochers, quon nomme) PiloX elle: puis faut prendre de, lageme , ou poix , et la mettre, en poudre», et la mefler auec deux fois autant, de, f[uyes, en apres mettre_ vofiredite, poudre, parmy les œufz ef le, jus des herbes fufdites, faifant le, tout chauffer en- ne | C + AT VEN ERIE PAR 43 RENE DV FO VILLOVX. IDE UE TA D } LL Lin s 1 77 7) }) = _ e mn AÙ 1 IN Comme lon doit drefferles ieunes Chiens pour coutre le Cerf, & des curées qu’on leur doit faire. Chappitre XIII. A: RES gueoles valetz, auront, apprins 4 leurs Chiens 4 croire, à entendre; le forhn , et le [on de_ la trompe; : les piqueurs voyans leurs (biens en alex bonne, force, de, reins, et aagex de Jéke> ou dixbuit moys , il2, doibuents commancer 44 VE N'ERTEV P'AÆR a les drefer , et neles mener qu'one fois la fepmaine.s, pour le plus , aux champs , de peur de les faire effiler, ar ce que (hiens courans ne font, du tout renforcer, n'affleureX fur leurs membres, qw'ilX n'ayent deux ans pour le moins. Et faut auant toute chofe , quiconque» voudra prendre le Cerf a force, entendre trois [ecretx . Le premier cf, qu'on ne, doit 1amais faire, courir vne Biche aux (hiens, ne leur en donner curée , par ce qu'il y ha difference du [entiment dela Biche a celuy du Cerf: comme pouneX Veoir par experience , que les Chiens courans defmellent founentesfois l'on d'anec l'autre : er font de telle nature que la premiere befte, quon leur fait courir , ef qw'il} y prennent plaifir , fi on leur en fait curée , 1 leur en founient toufiours:et par lapouueX cognoiftre que fi vous leur faittes curée des Biches , 12, les defireront plus to$f que les ('erfx.. Le [e- cond [ecret eff, qu'on ne doibt point drefler les ieunes (Chiens dedans les toiles , parce qu'un (erfne fait que tournoyer, ne fe pouuant efloigner d'eux , qui le voyent a toutes heures : et ff on les fait courir apres hors de la toile , et qu'un cerf dreffaff, [e forlosgnant vn peu d'- eux, ils l'abandonneraient incontinent : et qui plus eff, lz, fe gaftent encores à la toile, en autre maniere, car FE on cerf y tournoye deux ow trois tours , 1l2, prenent auffs toSt le contrepied que le droir, fe rompans ct met- tars hors d'halene, [ans apprendre à quesler ni à chaf- fer, ne faifans que leuer la teste pour veoir le Cerf. Le | tiers lAOVÉSHID Ve FOVPÉEOVX. - 4 tiers fecret est, dene dreffer les Chiens ne faire courir au matin, f l'est poffible: par ce que fi on leur accou$tu- me l'efgail, et qu'ilX viennent a courir [ur le haut du jour, ayant fenty la chaleur du Soleil, il? ne voudront, plus chafler. eNLais autrement vous les pourreX dreffer, et donner curee en ceffe maniere. Premierement vous deueX_ regarder quand les (erfz feront en leur grande venaifon, parce qu ur. neruzent, etne [’efloignent pas tant qw'ile feroient en eAuril et May ,qu'ilz n'en font point chargeX , et ne courent pas Ji longuement. eAlors pourrez choifir wne forest, la ou les relays feront bien iu$les , et a propos, puis mettre tous vor ieunes Chiens enfemble,auec quatre ou cinq des vieux ; pour les dreffer. En apres les faut mener aw plus loingtain et dernier relays, et faire chaffer le (Cerf 1 ufques La on 17& feront , 4 quelque bonne; meute ; de Chiens, qui le gardent Lien de repcfèr par les chemins, af qu’alors qu'il [era arriué a eux,qu'il foit las et mal mené. À l'heure faudra defconpler les vieux (Chiens les premiers, ef quand ilz, auront dreffé les routes on voyes du Cerf, effans bien amenteX, faut defcoupler tous les ieunes Chiens, et les ameuter a eux, la on faut qu'il y ayt trois bons piqueurs pour le moins, a fin que s’il y a- uoit quelque Chien qui vouluff demeurer derriere, fo- piniaftrer et amufer, de le, bien batre , et faire aller aux autres. Ët deuc? entendre qu'en quelque lieu ow lon tue le (trf, cn lny doit defpouiller le col, et leur en 46 VENERIE PAR faire la curée [ur le champ , tout chaudement , parce q#elle leur eft beaucoup meilleure, plus friande, et profitable, chaude que froide. Vous leur pounez donner curée en autre maniere. Prenez, on (erf aux retz ou pieces , er luy fandez, on des piedX de deuant, depuis l'entre- deux des ongles sufques à la 1oincture des os ,ou bien luy couppeX vn des ongles tout entier, puis le demeflerez, de la piece on ret , et le laifferez aller : vn quart d'heure apres fe- re amener tous voX ieunes (hiens le[quelX_ ferez, barder, puis fereX mettre les Limniers [ur les routes du Cerf, lefquelles fereX [uyure anec les ieunes (hiens. Apres l'auoir [uiny la longueur d'un et d'arba- lefte, vous pourrez forhuer ef [onner pour chiens. Ce= la fait, pourrez, def coupler les ieunes Chiens des vieux, afin queles vieux les condmifent : et faut qu'il y ayt de bons piqueurs:a la queuë pour les faire chafer et re- quefter. Vous leur pourrez, encores donner curée en autre maniere, Faut anoir quatre on fix valetz,, lef- quelX foient. gracieux, et allans bien a pied, car au- tremont> ilz leurs feroient, plus de tort que de profit: et leur pourrez donner amener 4 chafcun quatre icu- nes (Chiens en wne leffe. Er apres que le (erf [era don- né aux Chiens , fer doyuent aller toufiours le petit pas, fans les tourmenter,au denant de la meute. Puis quand dlz, verront que le Cerf aura cours deux bonnes heures, et qwilfera mal mené, ilx pourront. lafcher les ieunes per j CFE ED En de IAGVESD VIF OVNI EE O VX. 47 Chiens , mais [e doinent bien garder de, les defcoupler quand il verront, le (erf aux abboiX , ef principa- lement: quand 1l ba la teste dure: car en cefte fureur 1] les pourroit tuer. ea fantalieesttelle,, qu'on doit premierement dreffer les Chiens pour le Lieure, car c'est leur droit commancement,, par ce qw'ilz aprenent tou- tes ruzes et bouruariz,, pareillement à crotre, a venir a tous forhuX , et fi [affinent: le ne% en accoufiumant les chemins et campaignes. En apres quand on les vent dreffer pour le (erf , 112; abandonnent ai[émenr le Lie- ure, par autant que la chair du (erf eff plus friande.et auffs qu'il ba plus grand vent, ef [entinent que n'ha as le Lieure. Ÿl faut icy entendre,que tons Chiens veu- lent; cognoiftre les piqueurs qui les fuyuent:,et pour ce il eSt requis quand les valetz de (hiens leur donne- ront> a manger, et quon leur fera la curée, que les pi- queurs à ‘y trouuent , pour leur faire chere , et parler a eux , afin qu'il? les cognoiffent et entendent. VE NERTE "FAR Es chafse du Cerf.s2 | N\ à AN ei en JS \ AN N NAN le fuysle Cerf, a caufe de matefte Parles Grecz fuz Ceratuin furnommé, Caren beauté rexcede toute befte, Dontabondroict ilz m'ont ainfi nommé, Pourle plaifir des Rois iefuis donné, Deioureniour les Veneurs me pourchaffent Par les Foreftz : Ie fuis abandonné A tous les Chiens, qui fans ceffe me chaffent. | D Ar du lAQNESTDNIEQNIINTOVX ds Si du dot: Phebus auez commancement De Venerie, icy traduiéte grofleinent: Ie me fuys voulu mettre en toute diligence Vous en pouuoir donner parfait: intelligence, De la vertu & proprieté du Cerf. Chap. XV. [ ON. troune vn os dedans le cuour ds (erf, le- quel et grandement, profitable, contre ; l: trem- blement; de, cueur , principalement, aix femmes grof[es. | Autre vertu, PreneX le vit d'un (erf, puis le faittes tremper en du vinaigre l'efpace de vingt et quatre heures , et le, faictes [echer, apres le mettrez, en poudre: et en ferez, boire le poix d'un efèn, awec de, l'eas de Tlantain, à quelque homme ou femme ayant le flux de [ang , et m- continent feront guarts. Autre vertu. Prenez, la teffe d'un (erf, à l'heure qu'elle ef? demie reuenue, et en ang, et la deconpez par petis loppins, et les mette? dedans vne grand’ fiole on matra% de verre. eAdpres prendre leru$t d'une herbe nommée Crifette, et le 14} d'une autre herbe, nommée poyure d'Ejpagne, ‘autrement appelée Caffis Puis vous mettrez, le iuft de toutes ces herbes la ou fera la tofle du Cerf decouppée en Ne ne “22 D sv VENERIE PAR petis loppins ; et lutrex et fermerez. bien voffre fole ou matraX par deffus , laiffant repofer toutes vo drogues enfemble l'efhace de deux iours. Cela fair, les fere?, tou- tes difiiler en vn alambic de verre. L’ean qui en for- tira fera merucillenfement bonne contre tous venins, tant de morfures de [erpens , que contre les poifons. Autre vertu. La corne du (trf bruflée et mile en pondre, fait mourir les vers dedans le corps, et dehors , et -chaffe les - ferpens de leurs fiffes et cauernes. La prefure ou caillon d'un ieune (erf tué dedans le «entre dela Biche, re- medie a la mo: fure des [erpens. Autre vertu . La moelle et le, [uif du (erf. font fort bons contre les gouttes venues de froides caufes ; en le faifant fcn- dre, et de fe fiotter les heux ou [ent les douleurs. Plus le Cerf nous ha fait cognoifire l'heibe du Diétame , lequel fe, [entant, blefé de, quelque fer on facettes, il [en va manger de ; ladite, herbe, qui lny fait fortir le fer du corps, et tout incontinent recoit guari[on: dei à Du naturel & fubtilité des Cerfz, Chub X# ul Dors dit, le (erf eftre le &ray contraire du fer- pent, et quand'il eff vieux , decrepit ér malades ;l J'en va aux foffes et canernes des [érpens ; puis aucc ’ IAQVES DV FOVILLOVXx. si les narines fouffle_ et pouffe fon aleine_, dedans, en forte que par la vertu et force, d'icelle ; 1 contraint le [er- pent, de fortir dehors: lequel effant [ürry , il le tue auec le pied puis le mançe et deuore; , apres J'en w4 boire, alors le venin f'eband par tous les conduitz, de Jon corps : quand il {ent le venin , dl [e met à courir pour f'efchanffer : bien to$t apres 1Wlcommance à fe, vuyder cf purger ,telement, qu'il neluy demeure rien dedans le corps , qui ne forte par tous les conduitz, que nature ly ha donneX: et par ce moyen [e renouuelle et guariff, faifant mutation de poil. | Quandles Cerfg palfent: la Mer onu les grandes rinieres , pour aller en quelques [les ou forefiz au rut, i/z, [e mettent en grand nombre ef cognoiffent entr'eux le plus fort, et meilleur nageur, lequel 1 font, aller de- nant, puis celuy qui va apres appuye [a tefte fur le doX, du premier , ef le tiers [ur le doz; du fècond , et confe- quemment font tous ainfi, infques an dernier, afin des Je foulager ln l'autre : ef quand le premier eSf las, vn autre [e met en [a place. Pline dit qu’ilz; peuuent nager trente lieues de Ver, ef q#il lha veu par experience en l'ifle de Cypre,de la- ee selle IX vont communement en vn autre 1fle nom® mée Cilice , entre l:{quelles y ba diflance trente lienes de eMer, er qu'il ont le vent er fentiment du rut ef des foreffz,, d'une ifle a l'autre. Et ala verité , T'en 4) veu en des forefiz; j'£ la cofte de, la Aer, effans 7 52 VENERIE PAR chaffez et forcez, des Chiens , qui fe iettoyents des dans la Ver , ou les pefcheurs les tuoyent a dix lieues de La terre +. Le (erf J'efinerueille et efjouuante quandil oyt ft- fer en paume et bucher : et par experience le pourrez, cognoistre : Si veus voyeX an (erf courir de 1our de- nant vous , et qu'il foyt en pays defcuuuert, bucheX_ a= pres luy , difant:, Guare à Las, [cudain le verrez re- nenir droit a vous, par la doute de la voix qu'il aura ouye. Îl ayme a ouyr les inffrumente,, et fe Feure quand il oyt fonner quelque, finsle ou autre doux chant. Le Cerf oyt fort er quandilha la tefle et les oreilles le- nées mais quand il les ba baifées 1 n'oyt point. Quand il eS debout , et qu'ln'ha point d'effroy , il ['efmer- neille de tout ce qu'il voit, et prend plaifir a regarder, comme «n chartier et [a charrette,on à ne bifle chargée de quelque chofe. Pline, dit qu'on cognoift la vieilleffe des Ce: fe aux dentz,, aux picdz,, ef à la tefte, ccmme 1e le declareray cy apres autugement du Cerf. Dius dit quele cors & chenilleures du (trf mulripluné tous les ans depuis fa _ premiere teffe iufques à ce qu'il ayt fept ans , apres 4X ne multiplient plus, finon en groffeur, et ce feln l'ennuy qu'uiX auront: , ou la nourriture. IT portent ancu- nesfots plus | ancunesfois moins : qui «St la raifen pour- quoy on les iuge (erfz de dix cors , et autresfois les . 7 ont poriez I AONSES D VI POÏWILL OVX +3 Plus dit Pline , que la premiere teffe que portes un teure Cerf, qu'elle eff donnée a Nature: et que les qua tre element? prenent chacun leur portion. Jfidore eft d'une autre opinion, dif ant que le (erf la fiche et cache en la terre ; de telle forte qu'on ne la peut trouuer : a La wverité ie n’en [ceu iamaïs ©coir ne trou- ser qui fuffent cheutes et muéees d'elles-mefnes : tou- tesfois ay venvn homme qui difoit en auoir veu, ie, m'en raporte 4 ce qui en eff. Le(erf ha vne malice ,que [il relene en vne ieune taille, va cercher et prendre le vent , pour fentir [il D ha per[onne dedans qui luy nuy[e :et fi quelque homme prend vne petite branche on rameau , et qu'il piffe ou crache deffus , puis le planter en la taille, ou il _Jra fas- re fon viandy , Înc faudra amas l'aller [entir, et ne, cuydera plus releuer en ce$f endroit. Pline dit, que quand le Cerf eft forcé des (Chiens, [on dernier refuge eff aupres des maifons , a l'homme, au- quel il aymemieux [e rendre que non pas aux Chiens, ayant; cognoiffance de [es plus contraires, ce que ‘ay Ven par experience: qu'il ne foit vray, quand la Biche veut faire [on faon , elle J'ofte plus toft de la voye des Chiens , que de la voye des hommes. Quandla Biche vent conceuoir de fon petit faon, elle attend a leuerwne effoile, appelée e Arifure , et porte buyt ou neuf mois Jes faons : lefquelz, naiflent, communement, en Lay, combien qu'il en y ha g'3 naïffent> plus tard , [elon la D 17 s 4 VENERIE PAR nourriture et aage dela Biche. Il yha des Biches qui peunent auoir deux Facns d'une v entrée. eAuant que la Biche ayt fon Faon , élle[e purge; auec vneber- be nommée Tragoncée, puis apres qw'elle ba faonné, elle mange la peau on esloit enneloppé fon Faon. Pline dit d'auantage , que fi on prenoit la Biche in- continent qu'elle ha Faonné, on trounercit une pierres dedans fon corps , qu'elle ba mangée pour deliurer plus ayfément de [es petis faons, laquelle feroit beaucoup re- quife et profitable pour femmes groffes. Apres que fon Faon eff grand, elle luy aprend acourir,a failli, et le pais qu'il faut qu'iltienne pour [e [anuer des (hiens. Les Cerfz et Biches peuuent viure cent ans , [elon le dire, de Thebus. (ombien qu'on trouue par les anciens hyfto- riographes, qu'il fut prins &n (erf, ayant on collier au col, bien trois centX_ ans apres la mort de Cefar, on [es armes efloient engrauées , ef y auoit en efcript dedans, CESARVS ME FECIT. Donteftvenu le pro- uerbe Latin , (eruinos annos viuere. AIG IAQUVES DV FOVILLOVX, ss Du Rut & Mufe des Cerfz. Chap. XVII. = N N NI \ AAAAAAELERARAAN el KL NS AN NS = Ne + À (il fe | AUS L ES: (érfg& commancent a aller au Rat euniron la- my Septembre, et dure l2, Rt pres de deux m0YS , el tan£: plus ilz, font Vieux , et plus Jont chaux d:, la Bich:, et misux aimez, , qui eft a: contraire des femmes , car elles ayment voluntiers les seunes. Les vieux (erfz vont plus toft au rat que les ieunes, et font ff fiers et orgucilleux , que iufques ac? s6 VENERIE PAR qu'il? ayent accomply leurs amours , les ieunes n’en ofent: approcher , pour ce qw'ilz les battent, et chaf* fent. Maïs les ieunes ont w&ne grande fincfle et mali- ce, qu'alors qu'ils voyent que les vieux [ont las du rut, et affcibles de leur force , ils leur courent [us , et les tuent, ou blefnt, leurs faifans abandonner le rut, et a l'heure font maifires en leur rang. Les (trfz fe tuent, beaucoup plus 105} quand il'y ha faute de Biches qu'autrement, car [il en y ha grand nombre ils [e fèparent et efcartent d'vn cofié et d'autre. (eff ve plaifir de les veoir rere et faire leur mufe, par ce que ; quand ilz fentent lanatnre de la Biche , 1% leuent le nezen l'air , regardans en haut , pour remercier NC a- ture deleur auoir donné tel plaifir. Etfil y ha quel- que grand Cerf ,1l tournera la teste , et regardera [fil y en ban autre qui luy vueille faire ennuy : lors les seunes r'effans de [on qualibre, luy voyans faire telle, mine ; fereculeront de luy, et fuyront. Mais J'il en y ba quelqun aufi grand que luy, ils commanceront tous deux a rere , et a gratter des pied? enterre> , fe choquans l'un contre l'autre , de telle forte ; que vous ouyrieX les coups de leurs tetes de demye grand licuë: celuy qui demeurera imaiftre chaffera l'autre , la Biche regardera ce plaifir fans bouger de [on lieu. Puis ce- y qui fera demeuré maitre; commancera a reres ou crier , en [e iettant tout de cour{e fur la ‘Biche , pour la: couurtr ; et ne luy donnera que trois ou quatre coups IAQUVES DV FOVILEO V x=x. $ 7 de cul, porir le plus, et bien foudainement.. Les (trfz font: fort ayfe à tuer en telle faifon : par ce qu'ilz. fuyuent les voyes et routes par ow les Biches auront pafé, mettans le nez, en terre. pour en affentir, fans re- garder ne e[uenter [il y ha point quelqu'un caché pour kur nuire. Et vont anffi tft leiour que la nuïct, estans [i enragez, du rut , qu'ils: penfent: qu'il n'y ayt rien qui leur puiffenuyre. Jlz viuent; de peu de cho- fe; car ilx viandent [eulement de ce qu'ilX trounent. deuant eux, en fuymant; les routes par ou va la Bi- che, et principalement; de gros potins rouges, qui leurs aydent a farre piffer le [uif. Ilz font en fi vehemente chaleur que par tout la ou'ilz, trouuent des eaux , 12 fe veautrent et couchent; dedans ,' et aucunesfois don- nent par defhit des andoilliers en terre. Lon cognoist les wreux Cerfz à les onyr rere ou crier, car tant plus 12, ont la voix groffe et tremblante_, et plus doyuent: 1x, eStre vieux :et auffi par la cognoiSt on f'ilz ont efté challez:, car J'ilz, ont effé courus, et qu'ilz; ayent crain- te de quelque; chofe , 12; mettent la gueule contre; terre, et réent bas et gros, ceque les (erfz de repos ne, font pas, car ilz, leuent la teSte en haut ; reans ou brai- mans bautiément [ans crainte. | D + 53 VENERIE PAR Eu quelle faifon les Cerfz muent, & prenent leur buiflon, Chap. XVIIL L a s Cerfa muents et iettent leurs teStes en Feurier et Îars, et communement les vieux Cerfz beaucoup plus to$t que les ieunes : maïs (‘ler y ha quelqu'vn qui ayt efté bleffe au rut, ou par autre moyen, il ne la cuyde pas 1etter fi toft que les autres,a la raifon que NC arure ne luy peut ayder, car toute [a [ubftance et nourriture ne peut fuffire a le guarir, et a pouffer [a tefte, a caufe_ du mal qu'il aura. Ÿly ha d'autres Cerf? lefquelz ont perdu leurs dintiersow couilons au rut,ou autrement, nine muents iamais : car faut entendre que Ji vous chaffré vn Cerf auant qu'il porte, [a teffe,1l n’en por- tera iamais : et au contraire , Ji vous le chaSfré ayant [a teSleonrameure, iamais elle ne luytombem. Ne, plus nemoins [erail fi vous le chaftré ayant: [a tete molle, et en [ang, car elle, demeurera toufiours ainfr, fans fecher ne brunir. (tla nows donne a \cognoiifre que les couillons ont, grande vertu , car bien fouuent font caues qu'il y ba beaucoup d'hommes qui portent bille rameuref{ur leur teSte, laquelle ne muë et ne tombe. 14- mais, ainfi [oit il de vous amateurs de mes efcriptX. Quand les (erfX ont mué et iettéleur teste, 17 com- mancents à leur retirer, ef prendre leur buiffon , fe re-. celans et cachans en quelque bean licw, pres des gar- IAQVES DV FOVILLOVX. és gnages, et de l'eau, [ur le bord des champs, a fin d'aller aux legumes, bled? , ef autres viandes. Et deuez,en- tendre que les ieunes Cerf X ne prenent: iamats de buyf- fon , qu'ilz n'ayent: porré la troifi[me teile…, qui est au quatriefine an, et alors [e peuuent iuger Cerfe de, dix corps bien ieunement>, comme auffi les Sangliers ne laifent, fémblablement les compaignées qu'ilz ne vie- nemts en leur tiers an, pour ce qu'ilz n'ont pas la bardi- efe, ioint que leurs armes et deffenfes ne font encores en leur force. | Apres queles (erfz ont mué ilz, commancent des le, moys de Mars et eAuril a pouffer les boffes, et comme le Soleil hauffem , et que le_, viandy croistra et durcire, ne plus ne moins leur tefle; et venailon croiftront, et augmenteronts, et des la moitié de Iuin leurs teSles fe- rom femées de ce qu’elles doyuent; porter toute l'annee, pores qu'il foyent en bon pays de gaignages, n'ayans oint d'ennuy: et felon que; la faifon anancera les gaï- gages et viandis.leur teffe fauancera ne plus ne moins. Pour quelle raifon les Cerfz fe recelent quand ilz ont mué, Chap: : XIX. | F S Cerfz fe recelent pour beaucoup de raifons, … Ldont la premiere eSt, pource, qu'ilz font, mat- gres et foibles , à caufe de l'hyuer , n'ayans La for- ce de > leur pouuoir defendre, : et auffi qu'ilz; com- mancent a trouner dequoy vivres , a l'heure prenent Liu VENERIE PAR leur repos pour refaire leur chair. L'autre raifon eff, qu'ilX ont perdu leurs armes et deffenfes , qui font leurs teftes ; et ne, f’of[ent, monStrér, tant pour la crainte » des beStes, que pour la honte qu'ilX ont d'auoir perdu leur force et beauté. Et verre par experience que fil y ba quelques Cerf? en un gaignage ayans mué , fi les Pies on Grolles les agacent et decelent , 12, retourneront incontinent en leur fort pour [e cacher, de la honte et crainte, qu'ilx auront. : Et notez qu'il ne laifferont leur buiflon , fon ne leur fait de, grans ennuyiX ; qu'il ne foyt a la fin du moys d'eAouit, qw'- lz, commanceront a leur efchanffer , et [e foncier des Biches. Q uand X voyent que leurs teÿles commancent a [e- cher, qui eff enuiron le vingt et deuxie[me de Juiller, 117 fe decelent , allans aux arbres frayer, et faire tom- ber leurs lambeaux : apres auoir frayé, 112 [e bruniflent leurs teftes , les uns aux charbonnieres, les autres en l'- ardille_, terre rouge , ef antres lieux commodes à eux pour ce faire. Les vs portent, les te$les ronges , les autres noires, les autres blanches. Toutes ces peinttu- res procedent; de nature, et non d'autre chofe, car il[e- roit fort difficile que la poudre» des charbonnieres,n'au- tre chofe , leur poiffe donner peiniture. Le teftes rou- ges vicnent volontiers plus groffes et plus belles que les autres , car elles font; communement:; plus pleines de, moelle , et plus legieres : les tefles noires {ont plus pe- antes, IAQUVES DV FOVILLO v x. 6: fantes, et n°y ha pas tant; de moelle: les blanches font; des pires , et plus mal nourries. Fay [cen tout cecy par l'experience, des arbalesfiers, et baquebutiers, qui en mettent) fcuuent en euure : lfquelX m'ont dit que > les plus petites tetes noires qui vienent de l'Efcofe fau- uage, qu'on apporte en grand nombre vendre » a la Ro- chelle, font beaucoup plus pefantes ct maffines que celles que nous Auons en Ce pays de France», car elles n'ont pas tant de moelle. Combien qu'il y ba vne forest en Poitou, appellée la foret de Niereuant., en laquelle, les Cerfg portent; de petites reftes balles et noires, n’ay- ans que bien peu de moelle, et font prefque femblables a celles d'frlande.. Tl y ha wne autre foreff a quatre lieues de la, nommée, Chif[ay, en laquelle les Cerfz, por- tent; leurs teffes au contraire, car 1l2, les portent gran- des, rouges ; et fleines de; moelle; , et font fort legieres quand cles font feches. lay bien voulu alleguer tou- tes ces chofts icy, pour donner à entendre que les (erfz, portest. leurs teites [elon les pays et gaignages la on 113, font: nourris , car la foreit de eAlereuant> efl toute en montaignes, vallées, et baricaues , la couleurs viandes {ont arres, et aigres, et de pen de fubSfance : au contni- re la forest de Chifay eft en pays de pleine, enuironnée de tous bons LAÏÇNALES , Comme bledX, et legumes ; dequoy 112, prennent bonne nourriture, qui e$tla caufè pour quoy leurs tetes viennent fi belles et bien nées. a VENERIE PAR Du pelage des Cerfz Chap. XX N° v SAUCE trois fortes de y pelages de Cerf. È fra- * aoireff, Bruns, Fausses, et Rouzes, et de chafcun pelace viennent: deux.efheces de: (erfX, dont: les vns à font grans, les autres petis. | ë | Premierement, des Cerfx bruns , l en y ba qui [ont Ve grans, longs et efclames, lefquelz, portent, leurs teStes fert bantes à de, couleur TOHT D, belles ef bien ées, qe LS 4 Hs HA Q V/ES D Y FO! V: EL'L © V X. 6:3 courent volontiers longuement, car tous (t1f2 longs ont meilleur corps, ct plus lençuchaleine que les courtz. + L'autre efbece, de bruns. Jents peris Cerf trappes et courtX. lefquelz, portent: communement du, poil noir [er le col. comme crin , et [e chargent; de meilleure, venaifon et plus friande ; que ne fcnt, pas les autres, a caufe qu'ilz, bantent plus communement les tailles que Les fuftayes. Ce font Cérfz malicieux , qui Je YECe= lent fureux ; par ce que auandilz font en leur venais | fon, 12 ont crainte > qu'on les troune>, d'antant qu'- AR n'ont pas corps pour courir longuement. e Auffs cnt 117 leurs allures fort courtes ; ét portent leurs tefies baf= fes et ounertes. Er fix font, vieux Cerf? rour- rit en bon pays de, gaignages , ilz, cmt, leurs tetes noires , belles et bien femées , et portent, commune- ment la paumure a mont:. Les autres Cerfz de, pe- lage fanue portent leurs te$tes hautes , et de couleur blanche, , defquelles les perches en [int délices, er les andoilliers longs, grefles et mal nourrw, principalement, ceux qui font, du pelage. faune tirant [ur le blanc pal- le, , auf n'ont 117 point. de, cueur ne, de force :: Mais ceux qui font de pelage faune vif, anfquelx on trouue le plus founent wne petite raye brune, [ur l'ef chine, et les iambes de mifine pelage, effans lonçs et ef- clames, telle efPece de Cerfz fort: fort vigoureux , por- tans belles te$tes, hautes, bin nourries, bien perlées, et Fons autres Jignes GuE 1 diclareray c} Apres. Les 64 VENERIE PAR F Cerf, portans le pelage rouge et wif, font, commune- ments ieunes Cerf; : telle forte de pelage ne doit point, refiouyr Les piqueurs, par ce qu'ulX courert longuement et degrand' baleine, Des tetes ou rameures des Cerfz, & de la diuerfité d'icelles. | Chap, :XRE ÆE S$ Cerfz portent; leurs teftes en dierfes manie- re. Lesvns bien nees, les autres malordonnées , et mal nourries, d'autres contrefaites, [elon l'aage, le pays, ennuy cé nourriture qu'ilzont».. Et faut noter qu'ilx ne portent leurs premieres teiFes, que nous appelons les dagues, finon a leur deuxiefme an. e leur tiers an, ilz, doyuent porter quatre, fix , ou huit cornettes.. eA leur quart an, w? en portent buyt ou dix. eA leur cin- niefin2> an, ilg en portent; dix ou douze. e/A leur fixiefine an, 11X en portent douXe, quaturke, on fee. Et au [eptiefine an , leurs tefles font; marquées et [e- mees de tout ce > qu’elles porteront tamats, ef ne mulri- pliront plus [non en groffeur , et [elon les viandes , er ennuys qu'ilz; auronL apres les fept ans accomplis , 112, marqueront leurs teftes,tantost plus, tantoff moins: com- bien qu'on cognoiftra tonfiours les vieux Cerf aux Ji- gnes qui f'enfayuent.. Premierement,, quand ilX ont le tour de ; la meule » large, et gros, bien pierré, et pres du [uc dela teste. IAQVES BV FOVILLOVX. 6; Secondement:, quand ile ont: la perche groffe, bien brunie, ef bien perlee, effant, droite, [ans effre tirée d2s andoilliers. Tiercement, , quand il ont les goutieres grandes et larges. En apres file premier andoiller (que Phebus nomme antoiller) ef gros, long, et pres de_, la meule, Le furandoiller affeX pres du premier , lequel [e doyt ef largir wn peu plus au dehors de la perche , que non pas le premier, toutesfois qu'il ne doyt par eftre A long , et faut qu'il, foyent, bien perlez, , tour cela fignie la vieileffe d'un Cerf. eAaffiles autres chenilleures cu cors qui font au dejfss , bien rangeX et bien nez, , [élon - La forme de la tofte,et la trocheure, paumure, ou couron- neure grof[: et large [elon la grandeur et groffeur de la perche, font ingement, d'un vieux Cerf. Si les efpois qui font JommeX. defus doublent, enfemble, en La Comronneure ow paumure , c'est fiene d'un grand vieux Cerf. Auffi quand les (erfx ont les tefles larges et ou- nertes, cela les fignifie plus communement vieux, Que) non pas quand iz: les ont rouées. Et pource que plufs- eurs ne pourroyen£ entendre, les noms et dinerfirez, des reftes , felon les termes de Venerie…, , ay bien vouls les depeindre et pourtraire icy , auec de peris eftriteaux, pour Jpecifier les noms de chafcun article cy deffus men- tionne. 4 E is 66 VEN EME QDiAR Ce qui porte les andoïillers,cheuilleures & efpois, fe doyt nômer perche : & les petites fentes qui font du long de 1a perche, fe nomment goutieres. Ce qui eft fur la croufte dela perche, fe nôme perlure, mais ce qui eft autout. 4e 1a meule en forme de petites pierres,pierreure,plus groffes que les autres. CZ 7) | c// 910, à = A Cecy fe doyt appeller meule, ce qui eft autour de la meule, pierreure. B. Ce premier cors fe nomme andoiller. C. Le fecond , furandoiller. D. Tous ceux qui vienent apres iufques a Lx couronneure, paum “re, cu tor= cheure je doyuent nommer cors on cheuilleures. E. Ces cors qui font a la fommité dela perche fe doytent PR Cefte tejte [e doyt appeller teste couronnée parce que les efboës qui font plan- teen la fommite de La perche, [ont range en forme de couronne:combien . guon n'en veoyt que bien peu en France , ft elles ne vienent d'.Alemai- one,ow du pays des Mofcouites. QC HAQYVES DV FOVILLO VX. 67 D è l'a defcrit a la tefle couron- née comme fe doyuent ap- peller les cors de tou- 1} Î È Y EE testestes. } L | à D) 22 ù b) Ceïle tefte_, fe doyt nommer paumée…, parce que les efpois, qui font plantez, en la fommité dela perche, [ont pangeX. en la forme d'une main d'homme, a cesle caufe on l'appelle paumure. E y VEN ENLE =: DARK 68 77 L ; Zi: QLCIPP TENTE CTP Dm. dé TRS (HS NÈ UT TE D < Toutes teffes ne portans que quatre et 2 4 À lantés en la Jommité, tous d'une : " do pt ne trochée de poires ou de nouz:illes 4 nommer teste portant trocheures. IAQUES DV FOVILLOVX. 69 \ @ LH Cry KT é A = NZ = ZZFY SZ TE < ” | ER Toutes teStes portans deux amons , ou que_ les efpois doublent en la maniere qw'ilz font icy pourtraitiX,, elles [e doyaent: nommer te$le en fourchie, d'autant: que les cfhois font planteX en la fommité dela perche, en forme d ‘ve fourche. E 14 A VENERIE PAR 70 Toutes te$les qui doublent, meules, ou qui cnt les andoilliers, chemlleures, on efpois renuer[eX au contraire des autres tesles, comme pourrez, veoir par cefle prefente pourtraitture, on en autre facon, [e doynert: nommer restes. PILOTES DV FOVILLOVX *# 2x Le Blafon du Vencur se TL LE TM ANAL A A1 1 / / / F ( / LUN WIN CIS III SOIT À (y. y // FA 74 LL, pi L FAR 277 / | (4 nr K KKKKKKNRNNKKKU SSNNNNNnNnNnnnRS SA. SSSS Ve 9% I] | {| ; £ - À N LE ps 2 « | 4 NN. KY ? Vs À ak — ———— NT E fuys Veneur, qui me leue matin, Prens ma boutcilie, & lemplis de bon vin, . Beuuant deux coups entoute diligence, Pour cheminer en plus grande affeurance : Mettant le trait au col de mon Limier, Pour aux foreftz le Cerf aller cercher : . En queftant aux cernes des gaisnages Souuent entens des oyleaux les ramages. 72 LAQUES D V MONV À BL'O' mRe Tenant mon Chienie prens fort grand plaifir, Quan d'iecognois que du Cerftha defir. Et puis trouuant la fillette en l’enceincte Mon art permet la befoigner fans feinéte: Apres qu'auray troys coups fait le deuoir, Et deftourné le Cerf à mon pouuoir; A Paflemblée alors faut retourner Pour mon rapport froidement racompter, Donnant falut au Princes & Seigneurs, Etles fumées monftrans aux cognoifleurs. Lors de bon vin foudain onme prefente, Car c’eft le droit de Part qui le commande. Apres difner m'enuoys incontinent A ma brifée,; mon maiftre entretenant. Puis fur les voyes mon Chien fe fait entendre Allant lancer le Cerf hors de fa chambre. Dont ne defplaife aux Fauconniers vereurs Leur eftat n’eft approchant des Veneurs. Des cognoiffances & iugementz que le Veneur doyten- tendre & fçauoir pour cognoiftre les vieux Cerfz. Le ingement: du pied. Leinrement des fumées. Le ngement des portées. Le ingement des allures. . Le ingement, des abatures et fouleures. Le mgement: des frayonërs. Lefquelz ie, fPecifiray cy apres par chappitres, comp- mancant, au iugement du pied. | À La ; ÿ ti IAQVES DV FOVILLOVX. Du iugement & cognoiffance du pied, ou foys du Cerf, Chappitre XXII S a À il \ $ {ll DS GS C2 SS S fl < Le “ ii l NN WE \ \\ er AUELES AN \\ (ALL TL < S vieux (erfz ont communement. les cognoif- > /ances qui f'enfuyuent. Premierement , l faut re- garder a la fole du pied , laquelle doit effre grande et large. Et noteX quef'il y ba deux (trfz erfémble, dont l'un ayt le pied long , ef l'autre rond, ef que les - fignes et ingementz.de ious deux fiyent. de mefine_ É 4 74 VENERIE PAR groffeur ef grandeur , fi eft- ce que le pied long fe doit toufiours tuger plus (erf que le pied rond , car il n'y ba point de fautes que ls corfüge n'en [oir plus grand que, de l'autre. Dlus faut recarder au talon, lequel doit eftre gros et large , et la petite comblette ou fente, qui eff par le meilleu d'iceluy , qui fait la [eparation des deux co- ffez , doit eftre large ef ouuerte, la iambe large, , les os gros , Courtz ef point tranchantX , la pince ronde et groÿe. Communement les grandz, vieux Cerf font bas ioinifez,, ef ne fe. faux-marchent iamais, par ces que les nerfs qui tienent les ioinctures des ongles [ont renforceX , ét tienent, coup a la pefanteur du corps : ce que ne font pas aux ieunes (erfz , car les ioinétures ef nerfz qui tienent leurs ongles font; foibles , n’eStans en- cores en leur force», lefquelz ne penuent, fapporter la pelanteur du corps , tellement. qu'il faut que l'ongle Varie ef faux-marches, a ceSfe s caufe 1lz; [e doiment seger teunes (erf + Plus les vieux (erfz en leurs allu- res ne paflen£s 14m ais le pied de derriere outre celuy de deuant, mais demeure apres de quatre doigt? pour les MOINS : Ce que ne font pas les ieunes (èrf&, car en leurs allures le pied de derriere outrepaffe celuy de de- ant, comme fait vne Mule qui va l'amble. 3 Cerfz AYANS Le pted Creux,pourHen que tous autres bons J'gnes y foyent ,[e peunent iuger vieux Cerf. (eux qui ont haut et mol pas, en lien où il n°y ayt gueres de pier- res, [e tagent par la eftre VILON'eUX,n'AYANS Lueres cffé AIRER IAQVES DV FOVILLOVY. 75 chaffeX, ne courus. Tlfaut icy entendre qu'il y ba grand’ difference entre les cognoiffances du pied des Biches, et du pied des Cerfz: toutesfois quand les Biches [ont pleines, . a ieuneVeneur [°y pourroit bien tromper. parce qu'clies ouvrent les ongles, a caufe de leur pefanteur, comme fait vn (erf , mars Ji efi-ce que les cognoiflances en [ent bien apparentes. car fi vous regardeX le talon d'une Biche, vous trounerez qu'il n’eff fi ieune Cerf , portant [a [e- _conde teffe, qui ne Payt plus gros et plus large qu'elle n'ha pas , et les os plus gros : auffi elles cnt> commune- men£ le pied long, efiroit , et creux, , aucc des petés os tranchantX. eAutrement, vous pourreX iuger les Bi- ches aux viandis , parce qu'elles viandent çonrman- dement,coupant. le; boys rond comme; fait vn Beuf: et au contraire , le (erf de dix cors le prend délicate- ment en l'ernçcant pour en auoir la Lqueur la plus douce et tendre qu'il peut. Et fi faut que le veneur entende vn [ecret , c'eff que quand il fera aux boys, et qu'il vient à rencontrer d'un Cerf , premierement doit regarder quel pied c'est, fil est fé on tranchant, apres gw'il regarde le pays, etla forest la ou 1l fera , car il pourra prefumer en luy mefines , fi c’est a l'occafion du pays on autrement : par ce que communement les (erf&nosrris aux montairnes et pays pierreux ontles pinces et les tranchans on ccslet du pied fort vfeX : la raïfon eff, qu'en montant [ur les 716 VENERIE PAR montaignes cf rochiers, iX n'appuyent que de la pinces 04 des coffez du pied ef non du talon , lefquelles pinces les rochiers ef pierres afent; incefamment , ef par ainfi [e pourroyert parasanture inger plus vieux {erfX qu'ilx ne feroyent. Les Cerfz font au contraire en pays [ablon- neux , CAT UX appu jent plus du talon que des pinces: la rai{on eft , qu'en appuyant du pied fur le fable, 1l fuyt et coule de deffoubz, la pince, a caufe de la pe[anteur, car l'ongle qui e$t dur le fait gliffer,et alors ef? contraint le Cerf d2 [e fupporter et appuyer [ur le talon, qui es aucunesfois l'occafion de le faire croiftre et eflargir. Tous ces fignes font les vrays ingemens et cognoifances que le Ueneur doit [çauoir et entendre du pied du Cerf. l'euf- {e bien declairé aux apprentifg que c'e que de la pin- ce, des os , et autres chofes,mats ie voy qu’auiourd'huy il en y ba tant qui l'entendent, que 1e n'en tais a cau- fe de brenceté. IAQVES PV FOVILLO VX. 97 Du iugement & cognoiffance des fumées des Cerfz de dix cors ; & des vieux Cerfz. Chap. XXIII. > nn eA. Fumeées formées. B. Fumeées entorches. C. Fumées en plateaux. C A moys d'eAuril et May on commance à | sger les vieux (erfx par les fumées , lef- quelles X iettent. en plateaux et ‘ile, font 73 VENERIE PAR Largés ; gros set cfpois', c'eft Jignes qu'ilz, fon: Cerfz de dix cors. | | el B Aux moys de Tuing et Tnillet , 5% doinent ietter leurs fumées en groffes torches bien molles : toutesfois il Jenbha quelques vns qui les 1etten£s encores en pla- teaux tufques à la my Iuing. eA. Er depuis la mi- Tuillet infques a la fin d'Aouff, 1? doinent:; ietter leurs fumées toutes formées , groffes, longues et nouces , bien martelées, ointes ou dorées, n’en laifant tomber que bien pen : lefquelles il? doinent femer [ans eStre entées, et anoir des piquons an bout, et faut regarder JF elles font, bien mouluës , et fi le (erf ha eSté au grain. Voyla les cognoiflances par les fumées, des Cerfz, de dix cors , ef vieux Cerfe, : combien qu'iz fe peunent, mef-iuger bien fousent: , car ff les (erfe ont heu quel- quesennuys ou qu'il foyent bleffez on boyez; ; alors x iettent volontiers leurs fumées ‘arfes et aguillon- nées parlvn des boutz,, principalement au frayoner: mais apres quilX auront; cSté frayez et bruniX, leurs famées reuiennent en leur naturel. En tel cas le Ue- 14/18] doit bien regarder > PArCe QUE le tugement 4 eff douteux. En Septembre, et Octobre, 1l n°} ba plus de iugement à caufe du vut. | IAQUVES DV FOVILLO vx. 79 Er faut entendre. qu'il y ba difference, entre les fumées du releué du Joir , et celles du matin : par ce que les fumees du releué du foir font mieux monluës ex di- gerées que celles du matin, a caufe que le Cerf ba fait Jon repos tout le» our , et heu temps et repos de faire, fon runge» , et digerer [on viandis : au contraire ; e des fumées du matin, car elles ne [ont fi bien digerées ou mouluës , a caufe de l'exercice, [ans repos qu'ilzs font la nuit en viandant. Du iugement des portées. Chap. XXIIIL Ë be Veneur peut auoir ingement et cognoiffance > de, latesle, des (trfz, toute, l'année, par les portées , excepteX quatre smoys , qui font Mars, cAuril, Va) , et luing, auqueltemps il? muent,ct ont leur teSle, molle, et en [ang , et n°y ba en icelle feifon grand ingement. eMaïs lors que leurs teÿtes commancent a durcir, 1l J ba iugement par les por- tées , iufques a ces qu'il ayent mué. Par ce qu'en entrant dedans les fort? 112 leuent. leurs teffes fans craindre de beurter,et tourner les branches, et par La le Veneur en peut auotr cognoiffance. Mais quand les Cerfz; ont leurs testes molles , eten J'ang,ilz, font de peu deiugement , d'autant qu'ilg, les couchent [ar leur efchine, de; peur de les heurter aux branches , et les 4 8.0 HVUOVENERNE,EPAR blefer. Quand le Veneur verra que les (érf& auront la tefle endurcie, ef qu'ilz, fe pourront iuger par les por- tées ,1l faut qu'il regarde aux entrées des fortX., par ou ilz, fe rembufthent., et principalement dedansles gran- des tailles, qui n'auront effé coupées de buyt ou dix ans , aufquelles 1 verra, par les routes ou les (erfz, pal[ent , les branches tournées et heurtées des deux co- fFeX , ef en regardant la largeur de la tefte, 1 pourra iuger ff elle et bien ouuerte. Et [ dy ha quelque endroit de boys der, ou le Cerf auroit leué la te$le en [on entier, ou bien qu'il fe fuSt arreflé pour efcouter (car volon- tiers quand les Cerfz, veulent ouyr, 12, leuent.; la tefie et les oPeilles) alors il pourroit heurter du bout des efpors a quelques petites branches fèches , qu'il auroit rom- pues, par lefquelles , et autres marques, le Veneur pourra inger lalongueur et hauteur de la perche et tefte des {erfz.. Du iugement des alleures, Chap. VO, a UE P AR, les alleures , le Veneur pourra cognoistre fi le (Cerf eff grand et long, et [il courra longuement denant les Chiens. Car tous Cerf ayans les alleu- res longues , courent plus longuement que ceux qui ont les alleures courtes , et [ont plus vistes, plus legiers , et de malleurehaleine e Aufi les (erf& ayans de grandes cognoiffances IAQUES DV FOWILLOVX 81 cognoiffances aux piedz de deuant,,ne courent, pas volontiers longuement; deusnt, les Chiens. le Venewr peut cognoiffre par ces fignes la force des Cerfg et gar- der l'anantage des Chiens. Auffi les (erfz ayans le pied long, ont le corfage plus grand que ceux qui l'ont rond. Du iugement des abateures & fouleures. C hap. XXNI. S voulez cognoiffre fi un (erf eft haut [ur iambes, emblablement.: la groffeur et efpefeur de fon corps, il faut regarder l'endroit par ou 1l entres au fort , es fougeres , et menuX_ boys , lefquelz, il aura laifez entre [es tambes : [cauoir de quelle hauteur il les aura ab- batus auec le ventre, alors cognoistrez, [fil et haut fur iambes. La groffeur [e cognoiSt aux deux co$tez, , la om fon corps aura touché, car il y aura brife et rom- pules branches [eches des deux cofteX., et par li pourrex. méerfogder. 4 F 4 8 : VENBRIE PAR | Le iugement du frayouér. Chap. XXVIL TTL Î M, , PP qu D LLLLRL lin X SNL SNS À H}}}}}jpr Ha | Il! il ne MMVNEMENT les VIEUX Cerfz, fent leur fray- pour luy : mais s'ilrencontre quelque befteon oyfeau magiques , vinans de chair , comme Lomps , Regnards, Corbeaux, et leurs femblables, c’eft fort bon augure pour luy. Faut bien qu'ilfe garde d'arriner trop matin aux tailles, ef gettes, la ou il penfers que les (trfz releuent, et facent leur viandy, car les Cerfz de repos font; volontiers leur refluy dedans la taille : ef encores qu'ilX foyent retireX en leur fort , f’ulz, font Cerfz; malicieux, 2 retournent, aucunesfois au bort de la taille, pour veoir Ji? orront, ou verront rien qui leur puife nuyre. Et [j de fortune 12, auoyent levent, du Veneur , et de fon Limier, 17 fe pourroyent: defbucher de leurs demeures , et alleren d'autres, principalement, à la haute faifon. Lors que, le Veneur verra qw'il [em heure de [e mettre en quefte il faut qu'il mette, fon Chien deusnt: lsy, er prene le denart des tailles ou des fortz.. Et fil vient 4 ren- | contrer d'un (erf qui luy plaife , # doyt bien regarder F Jo VENERIE PAR [il VA de bor [ep ou non : et le pCurra cognoiffre, tant a la façon de faire de, fon Chien , qu'a fonoeil. (are rerardant- les routes on voyes par ox le Cerf pale, il verra fouwentesfois l'efcail abbatu , ou les foulées fraif- ches, ou bien la terre en la forme du pied enleuée de frais, et autres ingementz. par lefquels pourra cognoiftre que le Cerfvadebontemps. Et ne faut pas qw'il f'arresle , a vn tas de refueurs, qui difént. que quandon troune des arentelles dedans la forme du pied du (erf, que c'eft îgne qu'il va de hautes erres.. ‘Telle maniere de gens y féroit foumentes fois trompée:car inceflamment les arentel- les tombent du Ciel,ef ne font point filées des areignées.(e que say veu par experience d'un (erf qui palloit a cent pas pres de moy, la ou ÿ'allay foudainement veoir.ien'y Jcen iamais eftre à temps que les filandres ou arantelles ne fuffents tombées dedans la forme du pied: Ilyhaen- cores sne autre chofe la ou ilz, f’amufent , quimefèm= ble eftre de peu de valeur. C’est que quand 12 veoyent w l'eau clere dedans le pied, es lieux molz la ou le Cerfau- ra pafé, ir difent eftre figne qu'il va'auffide hautes er= res, fans auoir regard fi les terres font; abbrenées d'eau ou non : fi eff ces qu'iz peuuent, bien penfer ques fi elles forts abbreuées , les petites fources qui pallentpar « les venes et conduitz, d'icelle terre srempliffent d'au la. \ forme du pied, et l'efclerciffent foudainement. Qui font les caufes pourquoy le, Veneur y doyt bien regarder, ef ne famuftr du tout à fon Chien, car il y en ha quitrom- ADM ST D MATONILE OV X. o1 ent founent leurs maïSlres , ef principalement, les Chiens de ant neX : lofquelz, ne valent gueres pour le, matin: 4 canfe. de lefrail, ef à telle heure riren£- fort lafchement, failent peu de compte des voyes , comine fi on Cerf alloit, deusnt_ eux de_ hautes erres. Aus “and le Soleil ba donne deffus, et qu'il ha attiré le [en- timent de la terre, l'efgail eflant tombé, a l'heure lxont bon neX, er font bien leur denoir. … Pourrenenir donc 4 no$fre premier propos, Si le Ve- neurrencontre d'un (trf qui luy plaife , allant, de bon temps denant luy, ef que fon Chien le defires bien , il … Le doyt tenir de court, de peur qu'il caquette, et anffi qu'un Chien [uyt mieux an matin , efiant, tenu de, . Court qu'autrément. : combien qu'ily ba des Veneurs … guileur donnent la longueur du trait , ce qu'ilz ne doyen faire. eApres qu'il aumreuen quel Cerf … Cf, er qu'elles cognoiffances il ba , faut qu'il le ren- = de au couuert , et le; rembufche ['il peut, en renoy- ant toutes les cognoiffances, tant; du pied que des por- … 1ées,et foulées. Ce fait, faut qu'il iette fes brifées, lunehante er l'autre baffle, comme l'art le requiert. ÆEttèutfondain, tandis que fon Chien est e[chauÿfe, il doy! prendre; fes deuans, et faire [es enceintes deux on troÿs fois: lune par les grand? chemins ef voyes , a fride f'ayder de; fonæil: l'autre» par le counert , de, peurque fon Chien le [uraille., car il aura toufiours PR ER don à coedfra à 0 AU es 1-8 dé DES 7 + (tte se 0 A 92 VENERIE PAR meilleur féntiment. par le couvert que par les voyes et chemins. Et s'ilne trouuoit le (erf forty de {on encein- te, et qu'il mefcrée auoir bien deftourné, il [en doyt al ler a [a brifee, et prendre, le contrepied pour leuer les fumées, tant, du releué du foir que du matin, en regar- dant. le lieu on il ba fait [on viandy , et dequoy : auf pour veoir [ès ruzes et malices, car par [es ruges le, Veneur pourm cognoïStre ce qu'il fem eflant deuant: les Chiens : par ce ques Ji an matin il fait [es ruXes en l'eau, ou bien dedans les chemins , quand il [era laiffe courre denant. les Chiens, toutes les ruXes qu’il fera [e= ront, en memes lieux , et [emblables a celles qu'il aura faites au matin. Et par la le, Veneur pourra garder l'anantage des Chiens , et des piqueurs. Que fi d'a- nanture le Veneur trouuoit deux ou troys entrées, et autant, deforties , il doyt bien regarder laquelle entrée l'emporte allant, de meilleur temps , et files [orties ne font: point de la nuiéf : parce qu'on (erf fort et entre plufieurs- fois la nuit dedans [on fort : ou bien fi c'est Vn Cerf malicieux, 1l pourr faire de grandes ruz.es, al- lan£ et reuenant [ur luy plufieurs-fois : lors fi les Ve- neur ne, pouuoit venir a bout de toutes ces [orties , et entrées, ne [achant laquelle, de toutes le pourroit em- porter , il faut qu'a l'heure il prene [es cernes et en- ceinctes plus grandes, et enfermer dedans toutes [es ru- Kes,entrees , et forties. Puis quand il verm quele, ‘tout demeure en fon enceinéte, excepté [eulementvne | entrée LA IAQVES DV FOVILLOVX. 93 entree par laquelle il pourroit eftre venu des tailles où gaignages, à l'heure. faut qu'il mette fon Chien deffus, et le face. [fu eft poffible , faulcer infques au fort, car il faut prefumer que ces voyes lemportent,. Eten ceSte . maniere [e doynent deffourner les (erfx, ron pas comme fort les Veneurs du 1ourd'huy ,car depuis qwilz, v'oyent qu'ilz ne peunent, venir a bout d'un Cerf , 117 [e mer- tent a fouler les fort pour le lancer, qui e$t [ouuen- tesfois caufe qu'il ne trouuent rien en leurs enceincfes. 7! y en ba quelques VS qui fe fient; en leurs Chiens, et quand 1lz rencontrezt; d'un Cerf, iX le brifent [eu- lement: à l'entrée du fort, et s'en vont au defoubx du vent, et fi leurs Chiens en veulent au vent ilz ne, font point a'enceintle,, mais [e contentent de, cela : telle forte de gens Je fient plus en leurs Chiens qu'en leur oeil. Er me femble qu'un bon Veneur ne dot ia- mais faire cas d'un Chien qui en defire au vent, par ce qu'il ne met iamais le nez a terre, qui eff canfe qu'il trompe bien founent [on maistre.. | 9 4 VENERIÏIE PAR Comme le Veneur doyt aller en quefte aux tail les ou gaignages ; pour veoir le Cerf a veuë. re happitre KA RTS À n Sn) Ce De === /K; SRE 7e AY Le à MN \ ET, Ca ES = =) \\7) C7 <= RES x SE AN | \n \ \ \ \ SS NS " pr l VS SOS 7 [4 ù RE M 2 NN SN SAN X \ NN NA L E VENEvR doyt regarder le [oir anants , en quel pays les Cerf& releuent : et fi c’eft dedans les tail- les ,il faut quil regarde par quel lien 1 pourrs venir le lendemain à bon vent, : et auffi qw'il choïfife quelque bel arbre [ir le bort de la taille, de laquelle il pourra CPE à ps 4 De ue] p Pom 1IAGNES DV FOVEILL OV X °5 voir a fon aife toutes les beSles qui [eront, dedans. Le lendemain [e deyt leuer deux heures anant; iour , et aller au boys : puis quand il fera arriué pres des demen- res , faut qu'illaiffe [on Chien en vne_ maifon , ou bien f'ilha an garfon auec luy , il luy pourra donner à gar- der le fa ant, demeurer en quelque lieu , ou 1 le ; pourra trouuer [il en ba affaire. eÂlors [en doyt aller a fon arbre qu'il aura remarqué le [oir auant,, - ef monter dedans, regardant; en la taille, : et filveoit quelque (erf qui luy plaife , faut qu'il regarde quelle, tefte 1l portes, et ne doyt bouger de la infques a ce qu'il le; voye rembufcher au fort. Puis quand il . verra qu'il fera an couuert , faut bien qu’il regarde ; l'endroit, et le lieu par ou il entre, ,etle_ remarquer 4 quelque petit arbre ;, ou autre chofe qu’il pourra veoir. Ce fait, il defcendra [ecretement de, [on arbre , et [en ira querir [en Chien. eMlais faut qu'il note, «n [e- cret, c'eft qu'il ne déyt aller deStourner le (erf d'vnes bonne heure > apres qu'il l'aura veu , par ce qw'ancu- nes- fois les Cerf X font leur refny au bord du fort , ou bien refortent, dedans la taille, , pour efconter ['ilz or- ront> on verrent-rien qui leur nuyfe , comme ‘ay dit cy denant; : qui off la raifon pourquoy le, Ueneur n'y doyt aller fi foudain. Et fi d'ananture, en faifart: + Jen enceinte, , il oyoir les Pies on Geays caquetter, » al font qu'il [e retire, car ce [eroit figne., que le Cerf | feroit encores debout. rl pourra retosrner ni" dersye ° 6 VENERIE PAR beure apres faire fon enceintte. Effant, bien de- Slourné , [en ins à l'affemblée faire fon mpport , et def- chiffrer la teSte du (erf qu'il aura veu, et tous autres bons fignes qui y pourront eftre>, et Ji de fortune il leue_, les fumées , les doyt mettre en [a trompe, , et les y porter. 4 IAQVES DV FOVILLOVX. 57 Comme le Veneur doyt aller en quefte aux petites | couronnes de tailles defrobées, qui {ont par le milieu des fortz. Ch XATL ALL | CR Laser al æ ( W Il ji] Your | il 4, F =4 ‘1 ” EÈ 4 À ñ À SN A\ Û Ÿ WU l 0e : all. K\ VA (\ ( vu S À à | andy en quelques petites tailles et couppes defrobées, qui . fonts par le milieu des forte : et le font, plus commis- D ë æ à Y C4 A a > 2 ir che s è Cl 95 VENERIE FAR pement en eVlay et Tuing qu'en autre [aifon ; parce qu'en ces moys 12 ne vont; gueres a l'eau, et[e conten- tent de l'humidité et [ubStance de la getie_, et de lefgail qui cest deffus ,lefquelz leur donnent [uffifance. Maïs en Juillet et eAcuff que le boys durci$t , et que les cha- leurs font vehementes, il fant qu'a l'heure ilz, [e decelent de leur fort pour aller a l'eau. Tüntesfois en quelque» filon que ce foit , ils ne fe peuuent receler plus haut de.» quatre iours, [ans [ortir hors du buiffon , pour beaucoup de raifors , dont lvne eft , qu’ils veulent aller veoir la ou derneurent les autres befles ,aufquclles 117 efherent leur fauuegarde,, à fin que f'ilz fe VOYOierÉ couruX des (hiens , de les donner en change , ou bien fortent; pour aller aux'gaignages : tontesfois quand ilz, fortert>1lX ferctirent en leur fort deux on troys heures auant iour. ce À telz, (erfz malicieux il faut que le Ueneur en Ê fe en ceffe forte. Premierement quand 11 [em aux | boys en quelque bean buyffon ou fort au bout d'une fo- rest, et qw'il vient, à rencontrer d'un (erf de vieux temps, comme d'un ou deux tours , et que le pays fust fort rompu de [es vieilles erres ; lors doyt prendre Jes denant?. de tous coSler , et fi d'ananture il ne le trou- uoit point en allé neforty de bon ne de vieux temps, il doyt prefumer en luy-mefines qw'ilne [en wa point, et qu’il [e recele > fur luy dedans le, fort. Alors doyt aller prendre le deffoubX du vent, ef eñtrer dedans les LAOVE SD V FOVILLOYVX, s5 fort , tenant, {or Chien de court, en broffant: le plus [e- cretement qu'il pourr.. Et fil veoyt que > fon Chien ‘ayt le vent de quelque chole, , et qu'a veoir [a conte= nance il fuSt pres dn Cerf, [e doyt retirer arriere ; de peur de le lancer, et aller entrer par quelque autre > endroit La ou le boys [eroit plus der. Puis [il arrine 4 froutser quelques petites couronnes ou tailles defrobbées, da 04 le (erf auroit fait [a nid , il en pourra reueoir 4 Jon ayfe , et lener les fumées. Maïs faut icy noter avne chofe, c'eff qu’il ne doyt pas aller en tel} lieux qw'- il ne foyt por lemoirs neuf hesres du matin , pour ces que tel, (erfz font: aucunes- fois leur reffluy dedans ces petites tailles , pour auoir la chaleur du Soleil : puis quand il vient [ur les neuf heures, 2 fe retirent, à l'ombre, pour deux raïifons principales , dont l'une esf, pour la crainte des moufches et tahons, qui les tormen- teroyents. filz eSloyent au defconuert , l'antre pour la vehemente chaleur du Soleil qui [eroit fur le Afidy. Et faut bien que le Veneur fe prene garde, d'entrer gere auant; dedans le fort, par ce ques telz, Cerfx, … demeurent, aucunesfois a la longueur du trait de ces Petites tailles defrobbées, d'antant qu'il? y ont point de crainte ne d'ennuy : maïs leur fuffift [eulement d'eftre au commert , et auffs qu'ilz, [2 releuent entelles tail. des des cinq heures du foir. eA ceste caufe doyt faffire au Veneur d'anoir reueu par pied, et leué les fumées du So | 15 VENERIE PAR | Cerf, puis Je retirer le plus fècretement qw'il pourra. fans [amufer a regarder les portées, tenant: [on Chien enrre fes bras. Et quand il [èm affeX loing de la, doyt contre- faire le bergier, ou bien fonner de quelque flageau , de peur que le Cerf aytheule vent de luy , ex qu'il [e foi lance : car en ioant; des infirumens ou chantant, , 1l fe pourroit r’affeurer. e Apres pourra arre$ter demye heure ou plus en quelque lieu, pour le_, laiffer affeurer, puis refera fon enceintte. Et ff d'ananture il ne pou- uoit leuer les fumées, et que le pays fuft fi feutré d'herbe qguiln’en penSlreuoir par pied à Jen-ay{e, lors doyt met- tre le genoil en terre, ayant; fon Chien derriere ly, regardant, aux fouléss des feuilles, et de l'herbe, fi elles font bien effraintes , mettant. [a main dedans la for- me du pied : et fil veoit qu'elle ayt quatre doigts de, largeur , il le peut inger Cerf de dix cors par les foulées, mais [elle n'auoit que trois doigt de largeur , dl le doyt inger ieunes (erf. ” 7, IAQVES DV FOVILLO VX: 1e1 ; … Comme le Veneur doyt aller en quefte Sas aux gaignages. Chappitre. XXXIT, m | Hal __—— ; EE + TL font icy entendre qu'il y ba ‘difference. entre gai- \® gnages ef tailles, car ce que nous appellons Lalgna= ges, fonts champs et sardins ou croiffent, toutes efpc- -ces de bled?, et potages: et quand les Cerf vont, la cvtander ; nous difons qu'ilz, ont efle aux gaignages. «fl fasrque.le Veneur [e lue matin pour aller en que- Soenielz lieux , par ce que les bonnes gens des vil- G ij 102 VENERTIE æPAR Lages, qui fontes enuirons, [e leuent des l'aube, du ionÿ, pour mettreleur beStiail aux champs, qui eff caufe ques les Cerfz: fe retirent; de bonne heure en leur fort. Et auf$i queles Vaches , (heures, Brcbis, er plufieurs au- tres beffes,romperoyent: les voyes on routes, par ou le; Cerf auroit paffé, qui [eroït canfe que le; Veneur n'en pourroit reoir , ne for Chien auoir fentiment.. Et par ainfi faut qu'il aille en quefte an plus matin. Comme le Veneur doyt aller requefter Le Cerf, qui aura efté couru & failly le iour auant. Chappitre XXXIIT. [: arrive bien founent, qu'on faut a prendre le (Cerf a force, en beaucoup de [ürtes. Aucunes- fois à l'occafion des grandes chaleurs, ow bien qu’on ef? [urprins dela nuit , et en plufieurs autres mamieres, qui me [e- royent prolixes a narrer* {sand telles choes arriment, il faut [e gouuerner en cefte facon. 0 Premierement, ceux qui accompaignent; les Chiens doyuent ietter vnebrifée_, aux dernieres voyes owerres, la on ilg laifferont le (erf, à fin de le retourner quester le lendemain des le point; duiour, auec le Limier, et les Chiens de la meute apres eux. (ar quand il eff queflion de reque$ler vn Cerf, d'ne faut faire rapport , n'aflem- blée , par ce qu'on ne [rait fi la fuyte [era longue, n'en quel pays 1 [era allé: par ce ques communements (erfe conruz, vont tant qu'ilX ont forces, puis f'iz, JAQUES DV FOVILLOVX. Lo trousent quelque eau ilx, arreftent longuement dedans ef feroidiffent en telle forte les membres qu’au [ortir d’1. celle 112 ne penuent pas aller gueres loing, et à l'heure , font contrainte, de demeurer en quelque lien que ce foir, mais qu'ils, foyent au couuert, faifant leur viandy de, couché, de, ce qu'it peunent: trouuer autour d'eux. Quand les Veneurs jeront arrineX. aux dernières voyes 06 aur eSté mife la brifce, ilz,[e doyuent, departir : er celuy qui aura le meilleur Chien , ef de plus haut ne , doyt prendre le droit ; et faire [uyure fon Chien fur les routes, en le tenant de court, n'ayant crainte de le faire fonner et appeller. Les autres doynent prendre les deuans au loing, par les fraifcheurs, et lieux commodes, pour en reuoir a leur ayfe , ef pour le [entiment de, leur Chien. Et ff'de fortune l'un d'eux le trounoit pafé , il fe, doyt mettre apres , ét faire fuyure [on Chien, en buchant ou fonnant deux mot% de, la trompe, pour appeller [es compaignons ,et pour faire approcher la meute. Les autres l'ayant ouy , incontinent doyuent aller 4 luy , et regarder tons enfemble [i c'eff leur droit : et [’ilX cognoi[- [ent que ce foit luy, faut qw'ilz, lasffent [uyure le Chien qui défirers le mieux les voyes : et les autres [e, doy- went, departir ct reprendre» encores les deuantz, an loing. Et fi d'anantureil} le tronsoyent entré en quel. ues belles demeures, faut qu'ilz, facert: approcher les Chicns d'eux , et faulcer an trauers du fort. Er © fig arrinents a renouueller les voyes dedans le. fort, | Guy 104 VIEN BRIF ITPAUR doyment: bien regarder fi c'eSf point du changes. Mais fe celey qui fait la fayttes cognoïist que ce [oi for droit, doyt fonner deux motz pour appeller [es compaignons, et pour aduertir les piqueurs qw'ilz, [e donnent de garde, par ce que fon Chien renouuelle, les voyes. Er fi de fortune il vient a le lancer ; et qu'il trouue cinq ou fix repofées l'une aupres de l'autre ; il ne [fen doyt pas e- Stonner, car volontiers les (érfz trauaille?, et malme- neX., font piufieurs repofées , les wnes pres des autres, par ce qw'ilz ne fe peuuent: tenir dchont , mais faut qu'ilzs viandent de couché. Les ieunes Veneurs qui _réentendent ce fecret, y font fouuentes- fois trempek, car © Gnandilz, voyent, tant de repofces , 1lz: penfent que ce foit vne harde de beftes , et faut bien qwilz, y regardent. 105$ IAQVES DY FOVILLO VX. Comme le Veneur doit aîler en quefte aux hautes fuftayes. Chappitre XXXIIIT. DD D Ÿ 2 PL (ANNE S l je » UT DL #2 4 TI LE DE — 7 NT \ N \\ à RS \ a TT AAA AE TR \ ve 5 [NV AND le Veneur ira en quete, aux hautes fultayes , 1l faut premierement qu'il regarde ; … deux chofes : [rauoir eSt , la faifen ou il fera, et les demeures dela forest. (ar fi c’est en la haute, [ri- fon , les takons , mouches , et autres vermines chaf- * {ent les Cerf des fusfayes , et aufi ee À fcartent V to 6 VENERIE PAR aux petis fortX pres des gaignages. | fl y ha des forestx, de dimerfès fortes : les vnes fonts fortes de houffieres , les autres ont par le milieu des couronnes de brandes , il y en ba d'autres qui font enuironnées de tailles. Et par ainfi faut que les Ve- neur [e gouwerne [elon le pays qu'il verra. (ar aucu nes fois les Cerfz demeurent, dedans les petites couron- nes de brandes , [oubz quelque petit arbre aw def- conuert , ou bien deffoubz, les fuftayes ,ou an bort d'i- celles , en quelques petites broffes. Et faut qu'en telz, lieux le Veneur face [es enceinttes grandes ou petites …afelon les demeures , par ce que fi on lance &n Cerf dedans les fuftayes on ne le cuydera plus deslourner, rapprocher : ef fi le Veneur ef [age , iln’en fera point de rapport. l'en parleroys plus au long, maïs ie» voy que les Venenurs qui viendront, apres nous, n'auront pas grand peine 4 chercher les (erfz; aux fustayes. JAQVES DY FOYILLOYVX 3:57 VENÉRIE PAR 168 sg (TN 2 = IN 4 € 1] À TT | & n) Wii un HR ( = NA \l j PE pr D 2 7, 77 ne À S ÿ ) / tr ) ( it faire l'aflemblée,& comme elle fe XXXV SA Chap DIT 3 RASE" el AT, IT 7A Cu | CUS TA ON ES ID V EFONVTILIL O VX 109 ie ssemBLes fe doi faire sen quelque beas lieu, fout? des arbres, aupres d'une fontaine 04 ruif- fèanu , la on les Vencurs fe, doinent: tous ren- dre , pour faire leur rapport. Ce pendant. le Som- melier doit venir auec trois bons cheuaux , chargeX d'- inffrumentz, pour arrofer le gouzier: comme cou- tret2 , barranux , barilz, , flacons et bouteilles, le[quel- les doinent eftre_ pleines de, bon «in d'Arbois , de ; Beaulne; , de Chaloce,et de Graue Luy eSfant de- Jcendu de (heual les mettra refraifchir en l'eau, ou bien les pourra faire refroidir auec du Canfre : apres il estendra lanappe [ur la verdure. Ce fait, le ; cuyfinier [en viendra chargé de plufieurs bons har- nois de gueule, comme, iambons, langues de Beuf fumées , groings et oreilles de Pourcean , cernelat , ef[- chineés pieces de Beuf de [aifon , carbonnades , iam- bons de eMageance, palier, longes de vean froides, counertes de poudre blanche , ef autres menuX_ [uffra- ges pour remplir le boudin : lefqueiz, il mettra [ur la nappe. Lors le Roy on le Seigneur , auec ceux de [a table, effendront leurs manteaux [ur l'herbe, et fe, coucheront de cofté deffus , beunans , mangeans , rians, et farfans grand chere. Et [fil y ba quelque femme de reputation en pays , qui faces plaifir aux compai- gnows , elle doit eStre allegnée, , et [es paffages et re- _ muement de feffes, attendans le rapport a venir. Puis quand tous les Veneurs feront: arrinez, 112 110 V E NAEPRAT Hi oP AN ROME | feront: leur rapport, et prefente‘ont, leurs fumées au Roy, ou an Seirneur a qui ile feront, les ns apres les autres , en racomptant, chafcun dece, qu'il aura veu. Les ayant efcouteX , et veules fumées , 1l pour- ra choifir le Cerf qu'il voudra courir , et qui [era en la plus belle meute. Et dira a celuy qui laura deslour- né, qu'il veut aller à [a brifee , puis [en iront tous boire. 4: 2: % IAQVES DV FOVILLO VX. 111 ë [2 T mis cy deuant: comme il faut faire le rap- Fi port, n'ayant» ven du (erf que par pied , on par fi les portées , ef autres cognoiffances , ef comme il faut FF parler entre les maiitres. Mais d'autant, qu'il [e> trounent, aucunesfois quelques Vereurs fauoriftz, de leurs maiïftres , léfquelz vont, chercher les grandz, vieux Cerfz, fe leuans matin pour les veoir à la ù taille, 1e leur ay bien voulu icy deftripre le rapport tel ë ue le voudrois faire denant le Roy, frppliant les mai- À ftres d'excufer les fautes. | L V PAR apport ; ayant veu le Cerfa veu VENERIE la haute faifon, - Chap Comme il faut faire fonr 113 SA en XXXVI ( ANNIOTEINT A ( à TD | HN (ii TUE K ET CL A Lomme EE ————— EEE —— im - CRE © AM de F ee ST NET DS, TU sg: | D IAQUVES DV FOVILLOVX. 113 EvVANT le Roy viens pour mon rapport faire à Le faluant , vn chafcunfe doibt taire: Lors de matrompe ie tire mes fumées, Sur vertes fueilles les luy ay prefentées: y »voyla d'vn beau Cerfde dix cors, Que ie mefcroy deftourné en telz fortz: Quand les aurez par tout bien regardées Les trouuerez longues > oinctes ; formées, Grofler, nouées, n’ayans aucun piquon, Mais bien mouluës, MON ÉeDs fa venaifon, Ets ‘il s’enquiert lors quelle tefte il portes Tout froidement refpons luy en la forte. Sire ; ainfi comme alloys faifant ma quefte, - Mon Chienauventfe rabat d’yne befte: L’ay tins decourt, & de pres lay fuiuy: Fay apperceu le Cerf au viandy, Ayant la tefte haute ; ouuerte & paumées Et en tous pairs me femble bien fommiée. Ileft Cerf brun, portant dix & huyt cors, Fort haut fur iambe, & afez long de corps, Le mefrain gros, par bon ordre obferuée, . Grand tour ‘he méule, & pres du teft perlée, D'vn beau teint noir me femble eftre brunie: Êt pour tout figne ; ell eft fort bien nourrice | | Apres” auoir de mon œil bien choify : Me retiray , attendant fon refluy. H Er VENERIE PAR Puis quand ray veu qu'ileftoit pres de l'heure Qu'il fuit au lieu ouil fait fa demeure, Prens les deuantz pour l'aller rembufcher: Mon Chien au vent cuyde fon trai& caffer. Entrant au fort ha ietté fes fumées, ue l’ay leué, y mettant mes brifées, Par les chemins prens enceinéte es deuantz, Ouay trouué maintz autres Cerfz paflantz; Icunes & vieux reuoy de toute forte. Maïs quant au mien netrouue point qu'il {oite. Puis s’il s’enquiert quel pied de Cerf c’eftoit: C’eft vn pied long , filœil ne me decoit, La pince groffe, & les os gros & courtz» La iambe large, ongle fermé toufours, Fort bas 1oincté, & le pied gros & creux» Cerf bien courable, & deuanttous Veneurs. Des motz & termes de Venerie que doit entendre Îe. Veneur pour faire fes rapportz,& pour par- ler deuant les bons maiftrés. Chap. XX XVII. 17 T Lien voulu declairer icy les motz;et termes de Venerie, et comme, vn ieune> Veneur doyt parler entre; les bons maiftres. Premierement , faut qu'il [oit pole , et moderé en parolles, car tous Veneurs . fans curieux du plaifir de leur eftat , [ont solontiers LAON ESAIDV FO VELO V X. Fa$ fobres de la bouches Mais auiourd'huy ilz, prenent plus deplaifir aux bouteilles qu'a leur mefhier. Si d'a- nanture il adnenoit qu'un ieune Veneurfe tronnaft à- ec les maistres , et qu'ils luy demandafent comme, fe doyuent appeller les fantes des Cerfz,, Kangiers, Che- #reulx , et Dains, lors doytrefhondre, qu'elles [e doy- nent, nommer fumées , et que de toutes beftes vinantes de brouff , elles fe doyuent ainfi nommer. Maïs celles des boites mordantes ; comme Sandliers, Ours , er leurs femblables.[e doyuent nommer leffes. Et celles des Lie- ures cé Connilz, , fe nomment crottes. Celles des au- tres beffes puantes , comme Taiflons, Regnardz, fiante. Celles de la Loutre fe doysent nommer épraïntes, Apres fi on luy demande comme [e doyt nommer le manger du (Cerf, en termes de Venerie , et des autres befles à lny femblables , doit dire qu'il fe nomme viandis, comme, difant : Voicy ou le (erfou Cheureul ha fait [on vian- dis. Et des Sanghers et autres beftes mordantes, il faut dire, mangeures , comme difant. : Voicy 04 le Sanglier ha fait [es mangeures. l y ha auffi difference entre les pied? des befies mordantes , et ceux des (erfz: car ceux des Ours et ® Sanghers [e doinent nommer traces, mais ceux des(erfz,, Cheureulx , Dains, et Rangiers, fe doyuent nommer pied? ou foyes,tous les deux font bien difX. eAufi faut feauoir qu'il y ba difference entre Laïgnages et tailles. 4 116 VENERIE PAR Les gaignages [e prenent pour champs ef iardins, la ou font femez. les bledz, , ef potages. Et fi un (erf fai- foit fa nuitf dedans les champs , le Veneur doit dire ; qu'ilha fait [on viandis dedans les gaignages: et [il fait [a nuiët dedans les tailles, il pourra dire qu'il ha fait {on viandis dedans la taille. Le seune Veneur doit auffi entendre qw'il y ha difference entre routes, ef voyes , car les voyes fentendent: pour les grans chemins , et les routes [es prenent pour les peiis fentiers, qui traueifent les fort: Er quand le; Veneur verra aller &n Cerf le long d'un grand chemin , il doyt dire, que le Cerf wa la woye : et fl le vecit aller le long des petis Jentiers., doyt dire que le (erf va la route. l'y ba auffi difference entre routes ef erres ; car (comme day dit) routes fom£, petis [entiers , ef erres font; les alleures parou vne beSte va, [oit de bon , ou de vieux temps. Quant aux brifées elles [e peuuent., rommer bacces ou brifées , lequel qu'on voudra. 7ly ba maniere de les mettre, car il faut que le bout rom- pu Joit mis par ou entre vne bete. Quand le Veneur va lancer vn Cerf, Dainr, ou Cheureul, ef autres femblables , 1l doyt parler a [on Chien en criant , Voylecy, Vayauant, , comme parlant en Jingulier , et a on [eul : mais aux Sangliers, Ours, et leurs femblables, doit parler en plurier,comme à plu- fieurs, difant , Ueles-cy, allez. Quand on Cerf vient af LA OV UD VE TFONV/T'LIE O VX. 117 de viander es gaignages , il eff volontiers moillé de, l'efgail ,et ne [e veut pas mettre en [on bé qu'ilnes fe foit [eché a la chaleur du Soleil , er [e couche commu nement [ur le ventre, en quelque bean lien au defics- nert, ce lien la [e doit nommer reffuy , comme difast., Voicy ou le (erf ha fait [on reffay. Semblablement les lieux ou les Cerfs, Dairs © ureulx , ef leurs femblables fe couchent pour dec le iour, [e doyuent nommer WE , repofies , on :50- bres: mais ceux des Sanghers et leurs [emblables fe no7- ment banges. cApres , ff vn Veneur vient, à faire fon rapport, il doyt dire entierement ce qu'ilha veu. Et fil n'auoit reueu du Cerf que par pied, et qu'on luy demande, quel pied c’est, doyt confronter le pied tel qu'ileff, coim- me difant , C'est on pied long ow rond, ayant telles cognoiffances,anec tous autres bons fignes qu’il y pourra auoir veu : ainfi pourra-W faire des alleures ef portées. Mais fi d'auanture il voyoit le (erf à venêé, DEA beu le loyfir dele choifir , fi on luy demande quel (rf c'eff, et quelle teste il porte, pourra rejpondre , qu'il et de tel pelage, brun ou faune, et tel de corfure, ain fi qu'il aura ven, portant: la te$te haute, 04 baffe, on contrefaicte, comme ellefera. Et fid'ananture elle efloit faux-marque, comme fé 1l n'y auoit que fix cors d'un cofté, et fept de l'autre, il doit dire, qu'il porte, quatorte faux-marque , car le plus emportele moins. H 1 118 VENERIE PAR Er fil wvoyoit vne belle tefle haute , et groffe de mef* rain , les andoillers pres du test, et bien cheuillée [e- lon [a hauteur , 1l pourra dire qu'il porte vne belle te- Se pour tows Jignes, bien née , et bien marquée en tous pairs: et [elon qu'elle [era en la fémmité, pourra dire quil porte paumeure ,trochenre ;, on courornenre , et combien d'effois 1l portera a munt : ef par ainfi le Ve- neur fera Jon rapport [elon qu'il verra la forme: ou la Jagen dela tefle. Et fi on luy demande [il fe montre, vieux Cerf parla teste, ef à quoy il le cognoift, pour- ra refpordre , qu'il le, cognoift aux meules , lefquelles font larges , et fort piérreufes , pres du fuc et teSf de la teste : ef auffs aux andoillers qui font gros , longs, et pres de la meule: et tous autres fignes que ÿ'ay declai- rez cy deuant. Les ergot% qui font: derriere le pied du Cerf, ou Cheureul, et leurs femblables , [e nomment os , comme difant- : Uoicy ou le Cerf ow Cheureul ha donné des os en terre , les ergoiX des Sangliers [e doi- nent nominer gardes. | Je donneray icy intelligence au Veneur comme il doit baut louër les Cerf, felon les fignes et igementz qu'il pourra auoir veux. Premierement, [il veoit &n (erf n'ayant gueres le piedne les alleures bonnes , et qu'a le veoir il r'euSF porté que [a troififine ou quatrifme tesle , 1l le doit iuger Cerf de dix cors ieunement. Maïs [l'en voyoit ur antre qui eujt les fignes. plus grans, comme ayant porté [a cinquicefine, fixsefine.ow feptiefine PAOMES DIV FOI L L O VX. 119 tefte,u le pourra iuger (erf de dix cors, fans plus , mais pafé la feptiefne, il le pourra iuger (brf de dix cors, et autresfois les ba portez, : ef au plus haut qu'il puiffes louër le (ef, c’eft de le nommer grand vieux (erf. Er par ainfi le Veneur fera [es rapporte [elon les fignes et ingementz qu'il verra. Il en pourra autant faire, des Sangliers', car quand ilz, laifent, les compasgnées | et gu'uX demeurent, tous Jeulz , x [e doynent nommer Sangliers venans en leur tiers an. L'année apres 1l2, [e doinent nomimer Sanglhers en leur tiers an. L’antre année apres ,X fe pourront nommer Sanglers en leur quart an chaffables. Et au plus haut qu'on le puifles louër , c'eff, grand vieux Sanglier n'ayant point de re- us. Sile Veneur voyoit vne trouppe de beftes faunes, il doit dire , ay veu vne harde de beffes : maïs [il voyoit wne trowppe_, de be$tes noires , doit dire qu'il ha veu vne compagnée de beffes noires. Hi NV ENEIR LET FAR Comme il faut mettre les relays & lama nicre de relayer Chappitre XXXVIIL m4 | EH )TI ] SN Ne É FAVT #ettres les relays [elon les [aifons , et conppes des tailles : car au temps d'Hyuer que les Cerfz ont; la teste dure, , 1x, fuyuent: les grans fortz : et an Printemps qw'ilz, ont la tefte molle et en Jang , 12 [uynent: les petites railles, et les lieux les plus foibles qu'il pensent, tronuer , de peur TAQVES D YLE OV LL LONV X. 121 de la heurter et blefer aux branches. Et pour ce il est requis y mettre des hommes qui foyent, nourris ala Ve- nerie, entendant Lien leur meflier , et aucc eux on bon piqueur , monté [ur on bon courtaut , lequel piqueur doyt effre habillé legierement ; ayant de bonnes bottes et bien hautes , [a trompe au col. Phcbus dit qw'il doit effre> ve$lu de vert pour le Cerf , et de gris pour le Sanglier : cela nefert pas de gueres, Ven remet la cou- leur aux fantalies des hommes. Les piqueurs [en doy- nent» aller au foir à la chambres de leur maiffre , et Je font au Roy , faut qu'ilz, aillent, à la chambre du grand Veneur , ou de fèn Lieutenant, pour [cauoir lefquelz feront de la meutte ou du relays , ef anquel relays 1lz, doyuent; aller, et les Chiens qu'il? doyuent mener , quelles aydes er valetX de Chiens tront, auec eux. Ceux du relays doyucnt. prendre vn petit bul- letin, pour leur fonuenir du rom de leur relays: puis [en retourneront a leur logis pour chercher vne guyde, qui des y menele lendemain. eApres faut qw'ilX regardent fleurs cheuaux [ont bien ferrez, , et bien en conche ,, en leur donnant de l'auoine à [uffire. (+ fait, f'eniront coucher pour [e leuer le lendemain deux heures anant sour. Si c'eft en Efté, faut qu'ilz facent abbreuer leurs chenuaux , ef en Hyuer non : puis les faire bien repaiffre, ce pendant que le valet de Chiens amenera le relays. La guide effant venuë , 1l2, defieuneront ef difneront tout enfémble , et au lieu de, pistolerauront la bouteille, H 122 VENERIE PAR pleine debon vin , al'arcon de la [elle Et quand le, jour commancen à paroiftre, faut quil? montent: à Cheual, ayañs auec eux leur guyde, relays, ef tout leur equipage. S'iX veulent, enuoyer vn courtant a vn astre relays, pourront dire a leur va'et qw'il [en aille, acc Un de leurs compaignons à vn tel relays. Eux e- flans arrinez, au lieu on eff affigné leur relays, 1x, met- tront les Chiens en quelque beau lieu, au pied d'un ar- bre, deffendant an valet de Chiens de ne les defcomppler gwilz ne luy commandent, et qu'il ne; bouge de là , et quil ne face point de bruyt. eAlors [en doyuent., aller 4 trois on quatre cens pas de la, du co$té ou [ens la chaf- fe, et eftouter filz orront rien , et pour weoir le Cerf, car le voyant la, 112, le, sugeront plus toft mal mené, quilX ne feront, pas de le veoir auec le brut : par ce gun Cerf mal mené, baïiffe «volontiers la tefte quand il ne vecyt perfonne , en demonftrant [on tmuail , mais quand il veoyt l'homme, il La hauffe , et fait de grands bond? , pour donner 4 cognoiftre qu'il eSF fort et vi- Zoureux. Le piqueur [e doyt efloigner pour vne autre raifon, c'eft que, les pages er valet , qui tienent; les cheuaux, menent; bru syt, en forte qu'il ne_ pourroit pas ouyr la meute : auffi que les (erfz; oyent aucunes- fois le bruyt , on bien ont le vent. des Chiens, qui les ferott retourner, ou coSloyer le relays. Qui e$t la caufe pour- 407 le piqueur fe doyt tenir a l'e[cart, pour veoir er. 4 choifir le Cerf à fon aife : et [il paf à fon relays, «“ F2 HA O:NV:ESM D V, FOVEEL/LO vV X: 123 doyt bien regarder [fil eSt halé, et mal mené, et auf fiorra la chaffe venir apres luy. Tlme femble, pour Lien prendrele Cerf a force, qu'on ne le denroit point relayer qu'on ne wviÿFles Chiens dela meute , alors lon verroit bien chalfer , et auec ce, la for- ce.et viSef[e des Chiens. Maïs ie voy qw'aniourd'huy on ne prend point; le (erf comme il merite, par ce qu'un ne donne pas le loifir aux Chicns de, chafer, et n’y en ha ue deux ou troys qui courent, d'autant. qu'ilz.[e trou- nent tant, d'hommes a chenal, quine [ranent. [on- ner, forhuer, ne piquer, lefquele fe meflent par-my les Chiens , les croifans , et rompans , tellement: qu'il est impoffible qu'ilz, puilent, courir ne chafler : a ceSte caufe ie dy que font; les cheuaux qui chant, et on as les Chiens. Je donnera icy le moyen au valet des Chiens de lafcher le relays, quand le (erf aura pafé. Le valet doyt mener [es Chiens bardeX [ur les vo- yes, et leur faire fayure troys on quatre pas le droit, puis en doyt laiffer aller &n , et ['il veoit qu'il dreffe, pourm defcouppler les autres ; et fonner pour Chiens. (er fu laiffoit aller [on relays de loing , il pourroit rendre le contrepied , qui feroit vne grande) faute. cAntrements [ile (erf eSloit accompagné de, quelques beffes, le» piqueur qui [em au relays doyt piquer en tefte pour effayer a departir le (rf, et [il fe depart. faut 124 VENERIE PAR defcosppler les Chiens [ur les voyes. Et Ji le piqueur effoit au relays far le bort d'un efheng , et que le-Cerf y vint, il le doyt laiffer baigner à Jon ay[e , fans fonner mot : puis quand il [èra forty, faut que le valet f’en ail- le» anec les Chiens là ou il [em forty , et defcouppler [es Chiens [ur les voyes, comme deffus , la ou faut qu'il ne les abandonne iamais, [onnant; apres eux, pour appeller de l'ayde, en brifant: par tout ou 1l en verm : a fin que fi fes Chiens prenoyent, le change ,et qu'ile, f'efcartaf- fent de leurs droiétes voyes, de retourner a [a derniere, brifee pour requefter le Cerf. Phebus dit qw'u faut re- prendre les Chiens qui vont de forlonge_, derriere, quand Le (erf aura pafé le relays. Mais quant a moy ie [e- rois du contraire, pour autant que les Chiensle la meu- te, qui ont defia couru longuement, maintienent:mieux leurs voyes , ef ne prenent pas Ji toff le change , que fe- royent des Chiens fraifchemert: relayeX. 7 eff bien vray que fil y auoit quelques vieux Chiens qui vin- fent derriere, balancans apres la meute , les piqueurs om valetz, de Chiens , qui feront demourez; derriere, les pourront, appeller apres eux, et les mener au deuant de la meute: ou bien fil y auoit faute de relays, et qu'on vift que le (trf J'en allait en quelque licu, ou il n'y auroit gueres de change, et qu'il fast contraint, de y retourner [ur [es pas, auffi qu'il y euff de bons Chiens de- nant, quile maïntinfent, alors pourroit on prendre les derniers Chiers, et les garder pour [on retour. AN IAQYUES DV FOVILLOVX. 125 Si d'auanture il aduenoit que le piqueur, cffant: à [on relays, wift paller an Cerf de dix cors , ef qu'il y euSt apres le (erf quatre ou cinq Chiens, et qu'il n'ouiff les autres piqueurs, ne leur trompe, faut bien qu’il re- garde fi le (erf eff balé ; et quel, Chiens Jont- qui le, chafent : fil voyoit que, fe feffent des bons Chiens dela meute, gardans mieux le change, le piqueur doyt Jonner pour Chiens , tant, qu'il pourrm , pour appeller des aydes. Et fi de fortune, ilne venoit perfonne , il Je doyt mettre apres les Chicns de la meute , et defcoup- pler fon relays, fonnant et huchant. tonfiours , en tet- tamt- des brifées par ou il paffers , et fur les voyes du Cerf. ŸL faut bien quele piqueur foyt [age à telles cho-- fes, par ce qu’aucunes- fois 1l [e peut lancer quelques au- tres (erfX , d'effiey , an bruyt de_ la meute , ef des pt- queurs, qui pourroyent eStre grans Cerfe , fe montmns balez,, et principalement; quand ilz ont de la venaifon. Maïs fil voyoit que les bons Chiens de, lu meute n'y fuffent pas , et qu'il n'oyt point la chaffe , il ne doyt pas relayer, mai feulement regarder le pays qu'ilz: pre- nent, et les brifer au bout de [a were, a fin que f'iloyoit la meute en deffaut , de [ÿ en aller, ef leur dire qu'il ha ven le Cerf qui ha paffé à fon relays, lequel cit fauue, ou brun, ainfi qu'il voudra nommer, portant vne telle » tester. Alors pourront inger fi c'eft leur (trf où non, et le pourront aller requelter, et reprendre leurs voyes _alabrilée du piqueur. LÉ 116 VE NER TE: PMR Comme le Veneur doyt lancer le Cerf, &le donner aux Chiens. Chappitre XXXI ». = at Ni? _ à S En ne CE ———— EF = =  PRES gwe le Roy ow Seigneur aura ouy tous les rapportz ; el que les relays feront; bien Affés , les Veneurs et Chiens ayans repeu, celuy qui aum deftour- né le plus vienx Cerf , et en la plus belle ; meute, foubz le rapport duquel le, Roy ow Seigneur voudra. aller courir, doyt prendre, [on Limier, et [en aller de- IAQVESIDV FO VIL'LO vx. +. ant 4 fa brifee, auec fes COMPALNOMS et tous les pr- queurs de la meute: le[quelz doynent auoir chafcun vne bonne houffine en la main,que Phebus nomme tortoriere, pour tourner les branches en piquant: par les fortX : la- “quelle ne doyt point eStre pelée , que le Cerf n'ayt touché au boys, maïs apres qu'il ha frayé,elle doyt eftre pelee_…. Eux eflans arrineX a la briféee, faut qu'ilX mettent, pied a terre, pour veoir quel pied de (erf c'est, qu'elles cognoiffances , et autres iugementz qu'ilz, pourront. auoir par le pied, a fin de le recognoistre par-my le chan ge. Puis quandle Roy [era arriué, et les Chiens de, la meute , iousles piqueurs fe doynent viflement. ef- _ carter au tour du buyffon , pour veoir le Cerf, ['il eff pof- fible, au partir du lancer, a fin de recognoiftre le pela- ges,et la facon de la teste. eAlors quele; Veneur, qui l'aura deSlourné , verm tons fes compaignons au- pres de luy , auec les Chiens de la meute, , fe doÿt mettre desant, tous les autres , et frapper 4 route, : car l'honneur luy appartient,ef puis tous les autres apres ) luy, criart , Voylecy aller, Vi: va sant, Ve lecy par le. sortées, Rotte ,rotte." !!°, ét autres termes re- PME a à challe du (ef. Es jant entendre deux fecretz,, n pe lun efi,que Les V Cfinis ne doyHcrt pa trop faire | efchanffer leurs Chiens 4 La brifce, par ce que leur cha- leur les tranfporteroit bsrs des erres , ef ne fuy- | wroient pas le, droit. L'autre fecret est, que les (hiens de la meute dcyuents fuyure les routes par on va le 128 VENERIE PAR Cerf, et les Liniers : mais il? ne doyuent point appro- cher plus pres des Limiers ne des Veneurs , que, de [oi- xante pas, de peur que file Cerf auoyt fait quelques ru- es ét houruariz dedans le fort, qw'ilz, ne rompifent les erres,que les Limiers n’euffent l'ebace de retourner pour … des definefler et redreffer : par ce que bien fonnent> (erfe malicieux , quand ile [e veulent mettre à la repofée, font volontiers des ruXes. Et fi les (Chiens de la meu- te efoyent Ji pres des Limiers, 112 romproyent les erres ef voÿes, qui feroit caufe_, que le Veneur ne les pour- roët redreffer. Er fil aduenoit que le, Limier, en fas- J'ant [a fuyte, fouruoyalt les droitfes erres , il faut que le Veneur le ; retire», en difarts, Hourua , hourus, et qu'il retourne chercher fon droit. Puis [fil weoit que for (hien redrefe fes erres, doyt incontinent le Veneur mettre le genouil en terre, pour en reueoir par pied, par les portées, ou autres cognoifances. Er [fil en re- neoit, et qu'il cognoiffe que ce foit fon droit, doyt | crier et bucher fort haut, Voylecy aller, Àl dit vray, Voylecy alle: le {vf R-'te valet, rotte, rottes:et 1etrer vre brifée, ence lieu la. pont, pour les Veneurs. qui viennent apres luy , que po monstrer À Ce%% qui wn menentsles Chiers dela route, quele Cerf va la. ET Ji les Chiens de, la meute, eftoyent. trop loing de Lay, 1 doyt crier: e Approche les Chiens ou bien fonner deux mot, de la trompe, en fasfant des brifées hautes et baffes,par tout ou il en Verre: à fin guefi'perdoit les 11 | voyes IAQVES DV FOVILLOVX. 119 voyes on erres, qu'il vint rechercher [a derniere brif[ée Puis fil veoit que fon Chien renouuelle les voyes , et qu'il commance 4 approcher pres du Cerf, 1l le doyt tenir plus de court qu'au paranant , de peur que [il le lan- goit d’effroy,que fon Chien ne le tranfhortaff au vent [wr les erres , de forte qu'il n'en peuft veoir la repofée, pour en Auoir certain tugement par icelle, ow par les foulées. Maïs fi d'auanture ; il oyoit lancer le, (erf , ou qu'il trouuaft le lit ou repofée, , il ne doyt pas fonner fi tost pour Chiens , mais crier feulement: troÿs fois , Gare, gare, Gare gare, Gare gare, ef faire fuyure [on Chien infques a ce qu'ilen puiffe reucoir 4 [on aile, pour en auotr iugemment certain par les fuytes ;, premier que d2 ; forhuer. Erfien fuyuant il trouuoit [es fumées, doyt bien regarder ff elles font; femblables a celles qu'il aura apportées au matin a l'affemblée ;: combien qu'aucunes- fois elles fe peunent- mef-iuger en deux manieres , ce, qui r'adniert pas fouuent: , fi cen’eSt an changement, des viandis. Il eftbien vray que les fumées du rele- né du [oir ne font: [emblables a celles du matin , que le Cerf [e retire au fort pour [e mettre a la repofee, par ces que_ celles du relene font plus preffées,plus moulues et mieux digerées que celles dx matin : la raifon est qu'il ba repofe ef dormi tout le iour , qui e$t cauf<> de la di- geffion. Et an contraire , celles du matin ne, font, bien digerées ne moulues , par ce que toute la nuict 1 qu faict que courir et trauailler posr chercher a VIAN= | L » LS ni RE RE DE . NON ENST \ à 5 + 130 VENERIE PAR " der ,etn'ha pas beu le repos , ne le loifir de digerer ne mondres fon viandy : toutes-fois qu'elles [e doyuent reffembler de forme , file viandy ne les fait me[=iuger, comme Vay dit. .eAutrement., [ile veneur trouuoit la repofee du (rf,1l doyt mettre [a face dedans , ou le» doulx de [a main, pour Jentir fi elle ef? chaude... eAuffi le pourra cognoiftre a fon (hien qui [efforcera et double- mu fa voix : tous ces fignes donneront 4 entendre qw'il eff lancé , et debout. | | Ty ba des (erfX qui font: fi malicieux , qu'au partir de leur cf ne font que tournoyer, pour chercher le change, , ou bien ont quelque Brocquard auec eux, qui eft la cafe que le Venceur ne doyt pas fonner pour (biens au partir de la repoée,, mais [eulement. crier, Gare, gare, approche les Chiens, et faire fuyures Jon Limier [ur les erres , enuiron de_, cinquante pas. Mais quand il verm que le (erf commancers a dreffer par les fuytes, lors qu'il en aura cognoiflance certaine, pourra fonncr pour Chiens , en crient, Tya hilaud, fai- {art fuyure [on Limier toufiours [ur les erres et fuy- tes, criant et fonnant in[ques à ce que les Chiens de la meute foyent: arriuez a luy , et qu'il verra qi commanceront a dreffer. Erf[e doyt incontinent mejler parmy eux auecques fon Limier , pour les refiotiyr et ef- chauffer. Puis quand il verras qu'ilz, feront, Lien. ameutez,, coumns bien le: droit, pourra fortir du fr@ | À N > F Léios. L IAQVUVES DV FOVILL:O VX. 157 donnant fon Chien à [on valet, ef monter à Cheual fer allant, toufiours au deffoub} du vent, , couStoyant, la meute, pour leuer les deffaux. Mais [il aduenoit que le (#rf, en tourroyant, [ar [a meute, par my {on fort , eu$t donné le change, , 1x doysent tons me- nacer et rompre les Chiens, puis les recoupler, en retour- nant prendre les dernieres erres,ou bien chercher La repo- fée, et frapper a route, infques a ce quix ayent re- Lancé leur Cerf: car CerfX malicieux volontiers [e iet- tent. fur le ventre, et attendent que les Limiers [o vent far eux premier que de partir. 1 4 132 VENERIE PAR Les ruzes & fecretz que doyuent fcauoir les piqueurs pour reprendre le Cerf a force, N NS NS Se 2 at EU PT PR at KS K LES CT LR Q Te #TTN HAN Il j 1? 1, «2 = A?xes auoir donné l'intelligence, aux Ueneurs des ingementz, et cognoiflances du Cerf, et comme 112; fe doyuent: gouuerner en leur eflat : “ay [embla- blement; voulu donner aentendre, aux piqueurs le, moyen de prendre le (erf a force , tant par le dire des bons et anciens Veneurs,que comme par experience l'au- DRQINIE RS A DIE 7 FOP WII OC VX 133 rois peu cognoisre. Et parce qu'auiourd'huy il y ba tant d'hommes portans la trompe , de laquelle 113 ne, fe [Eauent ayder, faifant plus de tort aux (hiens que de plaifir ; d'autant, quilX n'ayment et n'entendent, le meshier, ef auffs que 1e veoy les Princes et Seigneurs quin'y prenents pas grand plaifir, ayans les yeux ban- dez, des richeffes mondaines , penf[ans par icelles rendre leur nom et corps immortelz, , qui effla perte de l'ame, et abbreniation de la vie, principal bien du corps (auf- fine les veoit on plus vinre et regner fi longuement. - ne de tel plaifir qu'ilz, failoyent ancienement du temps qu'on entendoit re[onner les trompes par les foretz,, a- nec nombre, de bouteilles er flaccons ) il me fembloir chofe vaine et inutile, declairer ces matieres icy, n'eust este l'eberance que ‘ay aux adole{cens , qui Mme cau- fe mettre par efcript et articuler tous les [ecretz, de la Venerie_;. Premierement,, il faut que, les piqueurs [achent., qu'il y ba difference de parler aux Chiens entre la chaf= fe dn (erf, 21 celle du Sanglier : par ce que le (erf fuyt et f’efloigne d'enx quand il le chaffent, ne [e fant qu- en es iambes, ef ne fe deffend iamais [il n'est forcé , à cefte caufe., faut parler aux Chiens en hautains ef re[- ionyffans cris, tant de la bouche que de la trompe. Mars aux Sangliers ef autres beftes mordantes, il faut faire le contraire, d'autant, que ce font: beftes pefantes, quine Ti v 134 VRELN'E RUI EP AR peuvent, fayr ne [’efloigner des Chiers, [e fians en leurs dent et dejfenfes. A telz, animaux il eft requis de par- ler aux Chiens en crys et [ons de trompes rudes et furi- eux, afin de les faire inconiinent fuyr. Et fe faut tenir touflotrs pres des Chiens , menant grand bruyt , de peur qu'ile les tuent, on blefent. Quanr aux CerfX et au- tres besles legeres , les piqueurs doyuent toufiours fuy- are les Chiens par la menée ou 11% vont, [ams f'efcar- ter ne croifer, de peur de lancer le change, et pour rele- ner les deffaux, n'approchant dela mente de plus pres que de cinquante pas, principalement aw partir du def- couple, et des Chiens fraifchement relayez, : car file Cerf faifoit des ruzies on hournaris , et aue les piqueurs prefaffent les Chiens , il romproyent les erres ou voyes du (erf, et feroyent ontrepalfer les Chiens , qui [erois Une grand faute. Mais fi les piqueurs voyoient que le Cerf eust couru vne heure ou plus ; et qw'il dreflast, en J'éfloignant de [a meute, pour fe forpaifer, les Chiens flans bien ameutez, [ur les erres , alors pourront ap- procher de plus pres qu'aupamuant,, en [onnant de la trompe trois motX a chafcune fois. Plus, faut enten- dre que quand le (erf fe wveoit chaffé des Chiens , 1l [e deffait d'eux , et leur donne le change en plufieurs ma- nteres , car il va chercher les befles à leurs repofées , et les bonte et fait valoir deuant.; eux, puis [e iette fur le ventre en leur liét, et laiffe paller les Chiens outre, lfquele n'en peuvent auoir le, vent ne fèntiment., IAQVES DV FOVILLO VX. 135 a casfe qu'il met les quatre piedz, foube, fèn ventre, et ajbire [on haleine en la fraifcheur et humidité dela terre: tellement que ay ven plufieurs-fois les Chiens paffer a Un pas pres deluy fans en auoir le vent , ne le fentir au- cunement. Et ba ce$te malice de nature qu'il cognoist que les Chiens ont; plus grand [entiment de [on ha- line, et de [es piedz,, quuX n'ont; du reste de, [on corps. Et effant, ainfi, il attend les piqueurs a fai- re marcher les chenaux [ur luy premier que de partir. Qui eSF la raifon pourquey 12; doyuert> toufiours briler aux entrées des fort, par ou le (erf paflers , a fin que, fil donnoit le change, de retosrner incontinent, chercher [es dernieres erres et brifees , par-ce qu'il, ne pourront faillir de le relancer, en retournart: la auec le Limier, ou auecles vieux Chiens [ages de la meute, aufquelz. il, fe doÿuent; fier. Car volontiers Chiens bien dre[- fe2 , ef qui gardent lechange, fi le (erf Je lance et bou- te deuant: eux , il; ne fonneront mot : maïs ['il y anoyt quelques ieunes (hiens folz, , 1l2 efforceront leurs voix, ét renouueclleront. le change. 71 faut bien qu'en telles chofes les piqueurs foyent> fages, et qu'il ne f'arreftent _ point aux 1eunes Chiens , [12 n'entendent les vieux par-my eux. Et fx, font, deux piqueurs en exnble, l'un les doyt aller menacer et rompre , l'autre, les doyt appeller an lieu on [est faitt le default, et fou- ler fort, en les appelant et refioinffant infques a ce qu'il 7 üj 136 VENERIE PAR ayt relancé fon Cerf. Et f'il ouyoit quelqu'un de fes vieux Chiens [ages qui [onnaff, faut qu'il aille à luy, et mettre œil a terre , pour reueoir fi c'eff [on Cerf. S'il cognoift que. ce foit lny , faut qu'il fonne_; trois motz, de, fa trompe, en criant; et nommant; le, Chien; Voylecy aller , Il dit vray , Ve oylecy aller le Cerf. Les autres piqueurs doyuent; menacer les Chiens , et les faire aller a luy. Et à ce$le heure la pourront renou - ueller les erres ; ou le relancer. Plus : le Cerf donne le; change en vne autre maniere, car [oudain qw'il Veoyt que les Chiens le chaffent , et qu'il ne fe pent défaire, d'eux, il va de fort en fort chercher les belles , et les met debout, f'accompaignant: auec elles, et les emme- ne et fait fuyr auec luy , [ans les vouloir laifer , au- cunes-fois l'efpace d'une heure on plus , puis [il fe veoit fuiuy et mal mené, il les abandennem , et fem faruke volontiers en quelque grand chemin ou ruyf= Jeau, lefquels 1 [uyura longuement , tant quil aura la force. Puis quand il [e vers efloigné et forlongé des Chiens, fera de grandes ruXes pour [e deffaire d'eux, [e icttant fur le ventre en quelque lieu fur La ter- re, on bien en l'eau, cachant [es piedz, [oub? luy, en afpi- rant et prenant [on haleine contre la terre,comme V'ay dit cy deffes : ff c'e$F en l'eau , 1l afirera [emblablement en 1celle >, tellement, que de tout fon corps ne paroill ra [eu- lement, que le bout du ne, en forte que les Chiens paeront, [ur luy auant, qu'en auoir fentiment. l'A, @ V ES DV ::ROVILEO VX, 137 Quand les piqueurs verront; toutes ces chofes 12 doyuent regarder , quandle Cerf fera accompagné , et qu'il fuyra auec des beftes,aux bons Chiens de la meute, et plus feurs pour le change , le[qwelX chafferont, en crainte , ce que les iennes ne; feront pas, et ne fe ; doynent amufer a eux , maïs bien aux vieux, aufquelx il; fe doyuent, tonfionrs fier, en les faifant: chaffer en crainte , fe‘tenans pres d'eux pour leur fecourir et 4Y- der , ayans la main, pleine de brifées , lefquelles 1lz, doynent: ietter en terre par tout on ilx verront du Cerf. Er fi de fortune, les Chiens tombent; en defaut, ou bien qu'ilz vifflent qu'ilX. [e departifflent en deux ou troys meutes , il pourront pre[umer en enx-mefmes que le change [e fepare , et que le (trf l'abbandonne. Alors f’ilz; voyorent quelques wns des ieunes Chiens Jolz quidrefaflent: , et que les vieux [ages n'y fuffent point, ilzne [y doyuent, pas fier, mais faut qw'ilz, regardent en quel lien les“bons et feurs drefferont,, et aller a eux , mettant; l'œil en terre. Et filz co- gnoiflent que ce foit leur droit qui [cit [eparé du chan- ge, faut qu'ilz iettent. leurs brifées en [onnant de, la trompe , en criant , Voylecy fuyant, Il dit «ray, en nommant les Chiens qui drefferont , et ameuter a eux. Plus , faut entendre que; les Chiens ne courent pas fi bien dedans les chemins ; et n'y ont pas fi grand fènti- . bnent comme ilz, ont, ailleurs , pour beaucoup de rai- {ons : qui font, que dedans les voyes ef chemins toutes ou 138 VENERIE, PAR efpeces d'animaux y pafent incefamment: , qui met- rent la terre en poudre awec les pied? , de telle forte. que files Chiens y mettent, les nazseaux pour affentir ; la poudreentre dedans , quiles eSlonppe , etofte le [enti- ment», et auffs la vehemente chaleur du Soleil qui donne inceflamment deffus,ofte l'humidité et fraifcheur, defechant la poudre, de telle forte que la on le Cerf paîfe, la poudre coule, et couure [ondainement la marche du pied la on touche l'ongle,qui e$f tout le [entiment que les (Chiens peunent auotr dedans les voyes et chemins, d'autant qu'il n'y ba ne bois ni herbes ou le (erf puif[e toucher des iambes ne du corps, et y ha tant: d'autres raifons,que ie laiffe a caufe de brefueté, qui empefchent le fentiment, des (biens es Chemins. En telR lieux les Cerfz ont la malice de faire leurs ruzses et houruariz,, ou bien fuyuent, longuement ces grans chemins pour {e deffaire des Chiens , ayans ceSte fineffe ef cognotffan- ce donnée de nature, qu'iX penfentque les Chiens n°- ayent pas la fi grand [entiment qu'ailleurs. Par la pou- ons cognoiftre que nature donne a chafcun cognoiffan- ce de fon contraire , et [e fauuer. | Quard les piqueurs [e trouueront, à telz, endroitz, en defaut, doivent: mettre l'œil en terre pour veoir fi le Cerf ba point fait de ruz.es et houruariz. Et fi d'a- uantare ilX voyoient; qu'il fut alléet venu fur luy ; 12, doyuent crier a leurs Chiens, Voilecy bourwary, et TAQOVES DV! FOVELLOVX: 13% deffaire la ruze a œil , ex leur ayder tosfiours infques ace qu'ilX ayent trouné la fortie des erres par ow il en- tre dedans le fort , en les faifant requefter par les co- ffez: des voyes ef chemins, et non par le dedans, car 5 y auront: beanconp plus de fentiment, , et ne leur far- alleront: pas fi toft qu'il feroyent dedans les chemins, par ce qu'il y ha des herbes , des boys, ef autres chofès qui gardent la fraifcheur et humidité de la terre, et aufss que le Cerf y touche; des iambes et du corps , tel- lement que les Chiens en peuvent auoir plus grand [en- timent. Er faut que les piqueurs tettent, des brifees par tout ou ilX verront , fafant requefier leurs (biens, en les refiotiyffant , er feconrant le mieux qu'il? pour- vont. Et fi quelqu'vn des Chiens droiffe , doyuent aller a luy ef regarder que cest: puis [ilz veoyent, que ce foit le droit , 1lz, funneront et aimeuteront, les autres, en nommant le Chien , ha Cleraud, on ba eMiraulr, ccmme vay dit cy deffus. | eAuffi il aduient aucunesfois que les (trfx paffent . au trauers des brulis , la ou les Chiens n'en peuuent 4 uoir fentiment , par ce que la fenteur du feu eff plus grande que celle du (erf: en telz endroitz, les piqueurs doinent regarder quandle (erf entre dedans , de quel costé il ba la teste, tournée, et poulfer toufionrs leurs (Chiens ontre, [ans s'arresler, puis quand 117 feront paffeX outre les brulis , faut qu'ilx, facent reque- $ter leurs (hiens ; en parlant à eux, et n’est poffibles 140 VENERIE PAR qu'ile ne les redreffent ainfi, où bien en prenant leurs cernes autour, par les fraifcheurs. Plus [il aduient qu'un (erf fe forpaifaft dedans les campagnes , et que ce fust entre le midy ; ex les troys heures ; fi les piqueurs voyoient que les Chiens fuffent hors d'haleine , ilX ne, les doyuent pas preffer , maïs les refioüyr feulement, le plus qu'ils; pourront. Et s'ilx voyoient que les bons ne fonnaffent et n'appellafent point [ur les erres , et quilz ne fiffent feulement que branler la queut , il, ne s'en doyuent pas eslonner , carilg pourroyent faire cela a caufe, de la grand’ chaleur, on bien [eroyent bors d'haleine . Tour telle chofe ne doyuent laffer 4 les fuyure tant q#wux pourront: aller, [ans les prefer, comme ay dit : puis ['ilz, cognoiffent que les Chiens ne puiffent plus aller, faut qu'X ettent vne brifee aux dernieres erres qu'il auront veuës, et mener les Chiens refrai[chir en quelque village , en leur donnant du pain et de l'eau : on bien [e mettre foubX_ quelque arbre attendant la grand chaleur à paller , et [ônrer de la trompe, par fois, pour appeller les valet de Li- miers , et autres aydes. Puis quand 1x verront qu'il fera fürles trois heures, doivent aller a leur brifée re- prendre leurs dernieres voyes ou erres. Et [il yha on valet de Limier anec eux, faut qu'il [e mette deuant auec fon (hien , en lerefioiiyfant et parlant a luy,fans anoir crainte de le faire fonner et appeller [ur les erves, car les autres (hiens dela mente l'oyans fonner et appel ET, | 3 PAGE EUSN DIV JFOIMTILL OV | rge appeller , pourront redrefer leurs deffaux. eAinfi doi- uent-1lz aller tretius requestans et pourchaffans iu[- wes a ce qu'ilz l'ayent relance. Il faut encores entendre qu’alors que le Cerf eff las et mal mené , [on dernier re- fuge esta l'eau, et defcend communement plus to$t 4 vAl le cours des rinieres , qu'ilne monte, en contre- mont , ef principalement fi le cours en et roide_. Auffr qu'il ha bien cefie cognoiffance, que les Chiens auroient Plus grand [entiment de luy en montant contre l'eau, qu'ilz, #'auroyent pas en defcendant , d'autant que le, cours leur emporteruit toufiours la fenteur, ef au fr qu'il trauaille beaucoup plus a nager contre l'eau qu'ilne fait pas de defcendre à val. Et denez. frauoir quefi vn (trf ba couru longuement , et qu'il vienne à rencontrer wne riuiere ; 1l [e mettra dedans , nageant par le milien d'i- celle ; et [e donnera garde le plus qw'il pourra de toucher aux branches , ou autres chofes , qui feront; des deux cofreX de l'eau, de peur que les (biens y prenent fenti- ment de Iny : fayuant: longuement la riviere [ans [or- tir de dedans , s'il ne trouue quelque tronce de boys a traners ; Ou autre chofe y, qui lempefche de palfer, alers il e$t contraint d'en fortir. Il faut qu’en tel beux Les piqueurs y foyent [ages , et qu'ilz teitent vne bri- ce à l'entrée de l'eau , regardant de quel coflé le» Cerf aura la tefle, tournée : ce qw'ilz, pourront, cognoiffre cË Veoir parles Juytes, ou a leurs Chiers, lefquelz, 113, | deyuent faire entrer et nager en l'eau, guien pourront 142 VENERIE PAR prendre fentiment, aux ionce et herbes qui feront de- dans , ou bien eux-mefines le pourrost, cognoifire aux lieux les plus fommes de la riuiere on le (erf auroit paf= Lé,qui pourroit auoir troublé l'eau en paffant , on tourné les herbes,et antres chofès. Lors qu'il? auront certains sugementz; de quelle part de la rimere le (erf va, 74 doisent appeller leurs Chiens hors d'icelle, de peur qu'ilx Je gaftent ef refroidifent : et s'ilz [ont trois piqueurs enfemble. , deux fe doinent mettre aux deux coftez, de la riuiere , l'autre s’en doit aller gagner le deuants au long du coité que le (érf aura la tefte tournée, pour veoir [il le verra nageant, ow autrement. Les deux gui feront demoureX aux coSteX de la risiere , doinent faire requesler lerrs (Chiens de chacun fon costé,er affex loimg de l'eau , car il} auront plus grand fentiment à Viagt on a trente pas pres, qu'ilz, n'auroyent pas [ur le bord d'icelle. Laraifon e$t, quand le (èrf fort de, l'eauil en eff tout conuert cf chargé , parce que le poil qu est creux fe remplift d'eau , et alors qu'il fort , il Je fecouë volontiers, et la fait tomber le long des iam- bes en la forme du pied , tellement que les erres font: f'elanées ef motillées que les Chiens n'en pourroyents auoir aucun fentiment. Mais à dix ou douXe pas loins du bord , il en pourront, reprendre et affentir plus ai- fément, par ce que l'eau fera tombée. Tontesfois les pi- queurs [e doyaent toufiours tenir pres de la riviere , car ancanes- fois le (ef [e cache tout dedans l'eau | comme EANVES DV : FO V ELLE V X. 143 Say dit cy deffus, et pourroit fouuent demeurer en quel. que brofe de soncs ou de faules , de telle forte qu'ilX Le, laifferoyent derriere eux , et quand 112, [eroyent outre- pallez; , il pourroit {ortir de l'eau , et [en retourner [ur les erres par ou il [eroit venu: car communement il ba ceffe malice de laiffer palfer les Chiens et piqueurs , puis quand il les veoit palfez., fe defrobbe d'eux , et [en retourne par on il eff vens. Mar telles chofes n'arri- nent pas fouuent, Ji cen’eftoit queles riuieres fuffent, counertes de, boys , et pres des forefiz. e4 cefle cau- fe West requis qw'il y ayt quelqu'un des piqueurs ay- ant toufiours l'œil en l'eau, et que les autres facent re- quesler leurs Chiens a douXe pas pres, ef faut qu’ilz, aillent tons enfemble ; sinfs tout du long, iufques ace qu'ilg ayent trouué la fortie , et comsine day dit cy def= fus, J'ilX trouuent quelque tronce de boys ou efclufe de . moulin , doyuent bien regarder aux boutz:: car commu- nement les Cerfz. [aillent plus toff en telz endroitz, qu’- ailleurs,et principalement quand 12 [e forpai[ent,- autant qw'ilz, [uinent plus longuement les eaux ; fe, voyans forpaileX, qu'autrement : auffi qw'ilz n'ont lus de fiance en leurs iambes,ne de fortz; pour leur ca- cher, dont alors font contrainte de [uyure- les eaux. Plus faut entendre qw'il y ha deux manieres de verrz,, que nous appelons Galerne et Hautain, autrement . nommeX vent de Nort, ef de Midy, lefquelzle Cerf craint grandement, car quand il fort des Joreflz, ef qu'il D 144 V'E N'EMRITI CET AUR Je fortpaife par les campaignes , fi lon d'icux ventX regne , il ne fuyt iamais la teffe tournée dedans , mais fait au contraire, , car dl luy tourne le cul, ef Juyt 4 val. Ce qu'il fait pour beaucoup de raifons , dont la premiere eff,que les vent de Galerne est arre et froid, defechant grandement, et celuy d'Hautain e$t chant et corrompu , pource qu'il paffe foub? la region du Soleil, lequel le putrefe ef corrompt a caufe de [a chaleur. Et f d'ananture le(erf fuyoit la gueule dedans l'un d'i- ceux vente , il l'altereroit , et luy defecheroit grande- ment la gueule , et la langue: et auffi que ces vent? font communement grandz et tempellueux : et [il fuy- oit la tete dedans , [es cors feroyent voile , qui lny por- teroit grande nuy{ance a courir. Et le fait encores pour une autre raifon , c'eft qu'il ha bien cognoiflance que, fil fuyoit dedans le vent , les Chiens auroyent le fen- timent de luy, [ans mettre le nez, a terres , et auf qu'il vent auoir toufiours l'ouyr dela voix des Chiens. Combien que Phebus die que les (trfz fuyent commu- nement a val tous les vent, fi est-ce que V'ay veu le contraire par experience , principalement quand le vent de Mer regne , lequel e$F humide ,1l2 vont: plus toft le nex dedans , qu'antrement. Maïs quant au vent de Galerne et Hautain , ques ay mentionnez, ©} deffur, il eSt certain qu'il font crains er redoutez, des Cerfz,, et de tous autres animaux , mefmes des Chiens , le[- quelz ne veuient chaffer quand 1, regnent. Outre, faut entendre 1AQVES DV FOVILLOVX. 14ÿ faut cntendre que le (erffe forpaile pour beaucoup de raifons, principalement en Auril et en May, qu'il ha la tefte molle, ef en [ang : par-ce, que fi les Chiens le chaffent, iln'ofe fuyr par les fortX, de peur de heurter -etbleffer [a tefte aux branches alors eff contraint d'en Jortir, ef fuyr an pays cler pour f'efloigner d'eux ct faire [es ruzes :oubien le Cerf abandonne les fortx ourvne autre raifon, laquelle, eff, qu’alors qu'il fuyt dedans le fort il [e tranaille ef lafe a broffer le boys, ne fe pouuant efloigner des Chiens,ne faire [es ruXes, d'autant, qw'ulx ont plus d'anantage à couri par deffoubzle boys, que n'ha pas le (erf a [aillir , on abroffer au traucers : a cefte caufeil ef! contraintt di fort aux fuftayes , ou pays cler, la ouil faut que le. Piqueurs [oyent bien [ages : car il donnera plus toff le change en pays foyble que fort : parce que les Chiens omt l'epace de leur eflargir, ef efcarter d'un coffé ct -d'autre, en couratwt; de grande chaleur er viftef[e, : et alors ponrroyent, outrepalfer les routes , filz e- foyent preffeX des Piqueurs , oubien bouteroyent, le change , ce qu'ily ne feroyent, pas fi ayfement., de- dans les fort& ; parce qu'ilX [uynent, tonfiours la route, et menée_ par ou le Cerf va, et ne [e > peu- nent efarter d'un cofténe d'autre, carilz ont peur de perde les erres par on le (trf fuyr. Qui eff la -caufe pourquoy on [e> doyt plus tof? donner garde, -duchange., dedans les fuftayes, que dedans les tail- , K 151 VENERIE PAR les, dantant; queles Chiens le font valoir,et le tranf- portent plus toff en telz eux qu'aux fort? : auffi que le Cerf f'efloigne et fuyt mieux dedans les fuftayes, cf ha plus grand loyfir de chercher le change, et faire fes rues ef houruariz,, que non pas au fort pays. Le Cerf Je forpaie encores en vne autre mamere, c’eff guandil [e veoit pourchaffé et preffé des Chiens, et qu'ilcognoift que rien ne luy vaut : a l'heure 1lf'e- ffonne_, ef pert fon efbrit, ne [achant plus ouil doyt aller : alors entreprend les campagnes, paffant par les villages et autres eux. Entelle chofe les Piqueurs [e doyuent, approcher pres de leurs Chiens, et ['1lX les voyent, tomber en defaut , ne doynent>1amars re- tourner en arriere pour le dejfaire mais poulfer tou[- sours les Chiens outre : car iamais Cerf malmené,qui fe forpaife ;ne fait de hournary [ur luy, mais palle touiours outre tant qu'il aura force, ji ce n’eftoit quil enff le vent de quelque eau , alors [e pourroit deftour- ner poury aller, autrement non. Ileff bien vray que fl entreprenoit les campagnes pour les raifons cy def {us mentionnées, [ans,efire malimenë, il pourroit faire des rues ef houruariz: mais [il eftoit malmené, non: JE ce r’eftoyt qu'il [e voulufft ietter [wrle ventre , alors «pourroit faire quelque petite ruxse pour demourer. Plus ,1l faut entendre qw'il y ha grande difference de défaire les ruzes entre les foreftz,, et les campa- gnes, parce que dedans les foreftzil faut faire les cer- TAQVES DV FOVILLO VX, 152 nes plus pres de la menee ou le (Cerf aura fait [aruze, et les plus effroitz. qu’on pourra : d'antan, que files Piqueurs prenoyentles cernes grans ct larces 112, pour- royemt trouuer du change, lequel [e feroit valoir de- nant les Chiens ,qui leur [eroit an grand ennuy. Mais aux campagnes ir penuet prendre leurs cernes £rans ef larges, [ans auoir crainte du change, par les fraif- cheurs et lieux plus commodes pour eux, ef ou les Chiens en pourront anoir plus grand [entimët : par-ce que dedans les gueretz,, et lieux [ecz.er arides, les Chiens ne cuyderont pas redreffer, à caufe de la pou- dre qui eff dedans, laquelle leur entreroit es nAXEAUX, es dela chaleur du Soleil, qui auroit defeché er ofté l'humidité de la terre : auf qu'il n'y ba herbe ny autre ” chofe ou le Cerf euff touché, par onles Chiens en peu[- PRE - ent auoirfentiment … Q 1 eff la caufe pourquoy les Piqueurs doyuent prendre leurs cernes par le pays le plus fraix , ef le plus couuert, on la terre auroit £Lardé fa frafcheur. Er filz, nele pouuoyent redreffer au Premier cerne ilz.en doyuent faire vn autre plus gré, ef ['ilX ne le trouuoyent [orty ne de l'un ne de l'autre, 2 pourront prefumer qu'ilfèra demeuré en leur en- ceintte, ou bien qu'il aura fait on houruary [ur luy. | ZA Vheure doyuent ramenerleurs Chiens au comman- cement de leur defaut, et les mettre; [urla menee_, ef erres par ou lX font venuz,les faifant; requelter, _ enparlant, à eux,cf les refioiiyfant tant de la bou- e) y if VENERIE PAR autremaniere, c'eff qu'il aura la gueule noire et [e= che, fans efcume;, et la langue retirée au dedans. Oubien le pourront cognoiftre par le pied, afes fuy- tes, car bien fouuent. il fermera l'ongle_., comme fil alloit d'affeurance, puis tout foudainil J'efforcera, et l'ouurira, faifant, de grandes ghf[ées , donnant des os en terre le pluffounent, , et [uyura communément les routes et chemins ,[nns ruXer que bien peu : que [il vient, a rencontrer quelque haye_> ou fof$é , 1l yra du long pour cercher vne [ortie a pal[er, par-ce qu'il n°- aura pas la force, et vigueur de [allir, et [anter par deffns . Tous ces fignes donneront à cognoiftres aux Piqueurs que le Cerf [e veut rendre_,, et qu'il eft mal mené. Le mettray fin a ce pre[ent chapitre ,priant. les Pi- et cognoifleurs m'excufer, fi v'ay obmis ou de- aifé quelque chofe…, par ce quete ne puis pas [i bien mettre par efcrit l'execution de mon effrit, quete fe- roys ft r'effors a l'œuure, d'autant que l'eftat requiert que les Piqueurs y [oyent fins, [ubtilz.,et [oupfon- neux, ef qu'ils, fe, gouuernent. [elon ce qw'ilz, ver- romt deuant eux, prefumans la malice, et force des (Cerfz : enfemble la bonté et vigueur de leurs Chiens , et [elon qu'ilz; verront faire les ruX es ef houruariz., ct les heux ou elles feront faites. Et auf fe doyuent gounerner,cf faire leurs cernes grans on petis longs on eféroucf?, [elon la commodité des lieux , et le temps IAQVES DV FOVILLOVX. 1517 qu'il fera et la [asfon : car aux chaleurs ,et au temps des fleurs , que les herbes ont [enteur, les Chiens [ur- allent plus tof? les beftes qu'en autre [aifon. En tel temps et lieux il eft befoing de faire les cernes grans et par plufieurs fois, en cherchant les lieux fraiz, ef com- modes pour le [entiment des Chiens : et par ain il eft fort malaifé que le (erf [e defrobe d'un bon Piqueur, et penible, fi ce n’eft par la faute des Chiens. Et en- cores que les Chiens abandonnaffent: le Cerf, a cau- fe de la nuyt, quiles pourroit [urprendre, ; ou bien qu'ilz: fuffent- las et haral[ez, fi eft-ce> que le Piqueur ne [e doyt effonner,mais faut qu'il brife [es dernieres voyes ou erres pour le retourner chercher, requerir, trouner, et prendre le lendemain. Comme il faut que les Piqueurs fonnent dela T'rompe, & parlent aux Chiens, pour le Cerf. Chappitre XLL & uÿ OR Re Ge 7] F 7 P hf. L' ee fil À W At # ANA [LL ai oi Î ve + x, ITA 1 | mi + \ RER ii 1] LI Nut:4 4! TT mere & Se E =” 'e Re : ee \ i2 Ha PE} L D Le Lier | . Te RE vx 4 puit L Z » Lil CP ETC RE STE NET BUTS V-1OVR DH VY à 1lÿ ba pen d'hommes qui fa- À cent. bien fonner de la trompe, et parler aux Chiens en cris et langages plaifans,comme fafoyent, les anciens : car a pre[ent;ie veoy que les Piqueurs ne prenent pas grand plaifir a veorr couïir,ne faire; chaffer et requefler les Chiens : mars feulement; leur fufiff de veoir prendre et mourir on Cerf, pour auoir la bonne, grace, de leur maiftre,et faire leur profit : et deflors qu'il eft lancé, n'en defirent que la & LESSE TRE tAQVES DV FOVILLOV >. 153 Curée. Cequene faifoyent les anciens : le[quelX fe delettoyent ; et prenoyent plasfir a bien parler er con- duire les Chiens, comme recite Phebns, qui loue gran- dement le duc d'eAlancon, Huet de Nantes , ef le, fire de Mommorancy : le[qnelz effoient otys et en- tendus fur tous autres. * Orapres auvir entendn et prachiqué quelque pen de leur ftyle de fonner ; ef ma- mere de parler , crier, ef bucher de la voix : ray bien voulu 1cy en noter et metre par efcrit quelque chofe > felon l'intelligence de mon effrit.… | Comme il faut fonner de la Trompe;& houpper de la = vox, pour s'appeler Fvn l'autre quand on eft a la re Er Came en 5 DR RE dd de Voie ; > et = qe HS AA Chappitre XRATFIL 4 V L 4 - et te Coms D —— sh swappeler Jon com- = —— —— dr ELVY qui voudra, 44. hs POULE TE 3 pagnon auec [a Trompe FERA doÿt fonner vn mot lonr Ke | A CS ainfi, Res * Les gntres luy doÿnent répondre en mefihe fon auec leur Tromipè 00 RIT ne ms ceffe maniere, comme, qd: ainf, En f Fan SAS sUbieup | “a VENERIE PAR Et lors qu'ilx AHFORE RES À 0 MEN AL NT PNFEEE SRE PS fpondu , 1l doit redoubler ES — deux foys de [a Trompe en cefte forte, Tran Tran. Semblablement celuy qui voudra = boupper et appeler {on COM ALNOR ER de la voix , doit houpper vn mot Houp. bien long, ainf, Et f'irefpond, 1 doit refpon- dre en mefme voix longue. RROETuEREe Puis celuy qui voudra rap- SE DEP ORS MMEETT peler, redoublera [a voix en Houp Honp bouppant en cefte maniere, Voyla comme les Ueneurs ef Piqueurs fe doyuent appeler les ons les autres , tant de la Ti rompe que de la voix. Etnotez, que tant pour [appeler l'un l'autre dela Trompe, que fonner pour Chiens, il en faut fonner du grefle: car en toute chofe pour la cha[e du (erf on ne doit point fonner du gros de la Trompe. Comme il faut fonner de la T'rompe pour Chiens, & aufsi comme il faut parler a eux de la voix quandilz chaflent. IAQUES DV FOVILEO VX. 155 : Quandles Piqueurs feront a la quenë des Chiens, eftans | les Chiens bien ameuteX , 112, Es ne ee doyuent; [onner [ouuent de la === T rompe : ct a chafcun coup troys motz, de moyenne lon- £ueur, comme ainfi, Sr gg es 00e DS 1 done” ne dé Je MR (omge C7 ue DES Tran tran tran. Semblablement quand le Piqueur [era a la quenë des Chiens, eftans les Chiens bien ameuteX, 1 doit parler a eux , ainfi, > 8 AR = sn me A ee ES ce ee CL = nt me, LES D me SL ra Conte ns EE ER ———— ee dd Se — es es re Dm em es St = mes _ Ce = nn ER Le RS DR DE nn D come EE men mn DS ee et D ee et on SN RS D en Sp Il va la Chiens, id va la ha, va la ba, nn mnt, La. fe PS RE ES RS GERS Re ne EST DNS DES et pt ou ———…. PPRE AB Re RO DRE ps GOSSES CS | ne mme —— a me nn once mr RSS DRE ES ARS Re ne CS DS ns mn que | a ee th nes, re Se ee me De DO ces RES DS DS RS ss ES CR DES mn © me, DENEO PRE) DES ne VENUE ARCS OMS De D mes Penn Men un . à mn © DS den ml Il va la ba ba ha ha. _ cAutre maniere de forhuer et parler aux Chiens auec la voix, quandilz chaffent,et [ont ameutez. 0 = BR © RP me dog DS et mn, = ont PES RES ne ET Se Ls-s- _—— cs _n— sn —ocrèp) nd — — En ee D — = a Lt _—— re 7 Don Vomenst 08 mag jogont RENS must faut mue entanmy et mont qe) Den CE UNE VND CRE Qu MERDE End nnnns me nn ED Hau il fuyt la Chiës.il fuyt la, il fayt la,il fuyt la. 156 . VENERITE PAR ie ——— LANTA PE ©) —$ AIRE PAR D Re En à Ÿ AE TEE NS PA datés: rte D — _ PTE Le cRS EPL EE _…. « Rs 4 ——— SA 0 TJ — —— Là ira Chiens, laira, É A, ke à Fi AVS Outreira Chiens ,outreira, outre 1r4, ba, has | Cômmeil faut fonner veué auec la Trompe ,& comme il faut parler aux Chiens auec Lè vois quand ot on voit le Cerf aveu. Siles Piqueurs ER. fe trouvent, an © a mine denuant; de la meute , et qu'ilr, voyentle (erf a venë , 1x, doynent: forbuer ct [on- ner de la Trompe plufieurs fois, en mot% longs ainf, Semblablement, files Piqueurs [e trouuent au de- uants des Chiens, et qu'ilz voyent le (er, 112:le doy- nent laiffer paler denant; eux pis 3 forhuer et par- ler aux Chiens ain fe: en OT qe pre pm Tran ,tran, tr.tran;tr. tr.tran. ee po riens ne TT Re TE pme Ÿ. none oomennelete. | This. hilaud, : thia billand. Etne cej{eront de forhuer,et crier infques aceque les Chiens foyent venus à eux : puis quand ui? feront venuX, le Piqueur les doyt laiffer palfer, cf fe mettre a la gen, en Criatit, tnt IAQUES DV FOVILLO VX. 157 RE ET Ye RER Rs me uit | — — —-- EE LS NT ST TN Re LS bau, ba, hau. Puis quandilfera ml eau , on qu'il l'aura pal[ée on doit crier ainff, ENS cAnilbar l'eau (his, ilbat Po ÿ.1lbat l'eau. Comme il faut fonner de 11 Trompe aux deffaux : & la maniere de parler de la voix aux Chiens pour le def- faut, afin de les appeler a foy, &releuer le defaut. Sion veut faire retourner les Chiens à quelque ruze ou bouruari, oubien qu'on eufflaiféle relais ; er que la meute feuf? en defaut , qu'il faluft que le Piqueur appelaft [es Chiens apres Lay pour lesioindre , 1l faut qu'il fonne troys on quatre foys : appelant [es (sens vi af ss les raffembler , en cetteforte, — ne ee —, —— — = — PEERESGEE — Lan] Tran, tran,tran, tran,tran, tran. 158 VENERIE PAR Pareillement fi le Piqueur veut rappeler les Chiens pourles faire retourner a luy, illes doit hucher ainf auecla voix, PERESEE—— Hourna à moy theau il fayt iCY. Quand le Cerf fe forpaife , le Pigueur doyt [onner de la Trompe deux [ons lonss en cefte maniere, P £ + mn — A te pt mt —— —. —— — — En — à — nn fon Er is ne LATE ee D em put ns tn Gogo ar em Tran tran tran tran. | Sile Piqueur voyt [es Chiens en defaut, il doit par- ler a eux > pour leur faire requefter le d faut ef pour les refiouir, ainfs in 202 ns gt mm mr mA pm cr RER ER ERREES Dau ou eff allé le Cerf: vailla di,appele ap PA net Ve RUE E) Fier Bi, — 1 Cantet eds es nee à ons eee BAR IE -EEÏSEE EG IE Ts dun À Bi er pele appele. | . tulis © sandles Chiens ont relené le defaut, 1l faut par- ler a eux : ef nommer parleur nom ceux qui dreffent et font la pointe durehef,en les nomant parleurnom, 14 À IAQUES DV FO VILLOVX. 159 Li EC. VE pre — ù —4 ES st 2 © N =, DS Pi TE LS, —— — dt =. — ———— —"À- © ITS —— 0 E=T= SSVEL MT NE boriss = À CE - LE Essen Ÿ ET \ 2e. 7 SES vi CS — — — == Re CE ENST Ps ee. ee mm — 5.211 g) fo a Mirand a Briffaud a Gerbaud Comme en doyt crier, & forhuer, & parler aux C hiens, quand le Cerf a fait vneruze : ou quand vn Chien fetranfporte. - : Sile Piqueur voyt que le Cerf euff fact vne ru? e en on chemin 1ldoyt fonner de la Trompe vn [on long: ef purs crier ef appeler [es Chiens , en la maniere qui f'enfuyt, OS EN | es ns RENE EEE .— —— a mm — A mt et eq mme RS me UVaulecihoruari le Cerf V'aulect horuari Vanleci bornari la voye. Puis file Piqueur voit quel un de [es Chiens tranf© porte le Cerf , et qu'il en voye les futes , 4 doyt es .enceffe forte ,en settant vne brifée, LI PR, RE ET ER RS” ne EE 8-8 —4. Ce TE RE ©: UN APR GEUIR) ACER, QU MINE) AREA rs L$ — 9 ———— . a ———— ——— | — LR 2 Ÿ SR ie — ’ en. 0e AN CN RS SR mm 4 mm, _ 0 de LU RP Ga — eg en RE et nt EE Se ES D, SRE RE —— + ES mt Vanlecy fuyant, 1l dit vray, Vaulecy fuyant, RAÈSE vaulecy fuyant. 160 | VENERIE PAR Comme on doit fonner les Abbois de la Trompe,& parler aux Chiens, de la voix; quand le Cerffera aux Abbois Quandle Cerf fera aux eAbbois, les Pia) doi- nent fonner de la Trompe fix où fept fons fort viftes et courtX, et le dernier un peu plus long , et les re[on- ner plufieurs fo he comme il a a 4 TT mt ets GE Moon UE ot ER RES RES S NE EEE es l: = * ——- ee nr Tran tr.tr.tr.fr. tr.tr t1.tran, fr. tr ET tr Er ET Er ET. fr. eAuff le Pig 4EUT, quand le C e1 ‘à fera aux Abboir. doit parler a [es Chiens en cafe SE te, de PR ALT DR | +: ES ee .— L mi — = Es SA DIE ne ne TL en mt en nr vie as PE 222242 er = &— TE Rec ver D ie “me —— DL OS Al “Fe ———+ ft — << au halle Chiens, balle Ne balle F balle. Comme il faut fonner auec La Trompe la mort du Cerf: & comme a fa mortil faut crier & appeler les Chiens. Quand le Cerf [era pris , tous les Pia didne fonner longuement , par [ons longs ; en ceffe forte cé maniere, ARC MUTI —— DDR. pee, ment Donne GA MAS En Monet moment Done pont Diet) PR PRES NS AE SNS JE Gone Di) O6 Don gnn PES STRECON EC. - AT wd A0 st eo nt mt ms mm = ne ne un mn mm pont EP NT CN dust D pot PRES ei RS pt ue om, pe raies fran, ne tran. Et auf TAQVES DV FOVIZLLC y: et Et auf les Piqneurs doyuent crier cf appeler les Chiens à la mort du Cerf, ainf, nn Da: - °r = ==" ee ms 2 TEEN ————— R —— ES a — PE ES a APE —— — — -—. a ee — 2 9 a — me ge nt ee es se 0 pag mg Ÿ mn Commeil faut fonner la Retraite auec la Trompe: & commeil faut crier & appeler les Chiens quand la Chafle eft faite. Quand la Chaffe fera finie, ct queles Piqueurs fe Voudront retirer ; il faut (onner de la To npe troys. motz, fort longs : puis les redoubler par deux’ plus briefs , ef vn tiers qui [era femblable aux deux pre- mers [ons , comme pourreX voyr noté icy deffoubX. nt pt pt, pes ES De cms Demmeg dent peer se Li Se ne, et qe, En jt ER 6 ee es mm, boeeg ne nt es A nt mt pm pc ot mt dE #5 LS 5 + —— nm a ——— — — a —— RE ee pm pren cm ut, RE RE RC ue mt à a —— mm ns Pt rm pa us pt net sn Cu st Tran, tran, tran,tran, tran, tran, tran. Semblablement 1 faut crier et appeler les Chiens a la retraite, en ceffe maniere, ne me TE —, _—_ = 9 — + SU 4— à ä $ — - "4 Ts bus fm — — at À CS. — Y — APE LL: TT 0 SRSPA fac AÉteeE | es A =Ÿ: Este EE TZTE ni cnomole, Lee ee MC RE en ER 2 RS ER eq mn qe ne pt eo gg mm) tou RP ne ne on mme ot T hean Chiens theau han hantehaute thie thie CR CPE, mg — fon CA Le rs ee pt Go mt ee ge 0 à un met 9 QE — ef à PRE EC PE LE E | pt Te — RS LC CNE RC ER en a ER ER ER) ce CRAN IE id —| DE aa cE: ts RL um ep mt png 4 nm, " Sr ae pq oo vont qe em, mm 162 VÉHNEMRIE PAR Comme il faut fonner dela Trompe pour faire la Curée: & commeil faut auec la voix forhuer les Chiens a la Curée. Quand on appelera les Chiens ponr venir 4 la Crée, 1 faut FE auec la Trompe_, comme il eff icy noté, U' __—- rs res FES ne do mms À mme san nt te — — mn , $ .n sr = pme mate fase 9 eg ns — — — IE E E— SR D ep Tran tran tran tran tran tran tran tran. Et aufi quandle Piqueurs voudront faire la (urée aux Chiens, fant qu'ilz forhuent ef crient, inf[ques à ce qw'ilz,[o sé fous VENUE, En su maniere, ef mm me mm A — — En Gt me bg mme et tt M mené me me ag À : CRT OEIL ER) LS Lee £ = CR —— : —— 45 — us —_— = — _ ne Ress fe RS RARE EN LUN Sn Der CNE qe rt me nn, T'hean le mn ra le hau. Comme on doit parler aux Chiens, quand ilz mangent la Curée : & de ce qu'il leur faut faire. Quand les Chiens mangeront la Curée , les Pi- queurs les doyuent fraper de 5 main , en leur faifant ; chere et les appelant par leurnom , principalement ceux qui ont mieux fait leur deuoir, en criant ef par- lant ainfi aux Chiens, ESS nee eme . VERTE — ne ms homos pans mg ut tt ee donnee mt is —— — Ha Miraud, ha Briand ha G chaud. 1AQYES DV FOVILLO VX. 163 Commeil faut fonner de la Trompe apres la Curée : & com- . meil faut fonner pour ramener les Chiens au Chenin. Quandla Curée [era mangée,on doit renuerfer le cuyr du (erf furles Chiens , en leur monffrant la telle du (erf, et fonner de la Trompe ne plus ne moins qu’- aux eAbboiz,, comme pouueX voÿr cy deffoubz,, | ue ns qe dem en ee Se ms Pt me nt mms tnt po tan mo mr PE ET ne em ne LL Le mt es ee ne EC 6 6 —6- —0 8-4 8-5 - 066 — 6 6-8 6-6 = Res T ur , Le —- — | —— ee mms — | ps — |——- ne > —_—_— ASE à 5 E .— a} 11 "| . F: F— + _ Dig "4 |" - pu" = — fr jm - en = 4 ts ES RE, ee Pom mn — Trantr.tr.tr. ÉTAT. fr. fr fran ET OT ET ET ET LT ET tr. (Tan. Puis quandle tout [era fait, et qu'on voudra ra- mener les Chiens au chenin, on doit [onner deux briefs {ons a chacune fois en cefte maniere, ot tn nee de, mn — en ps dem le mn, ee me nn send De Mme anus Ge mets , cé One ns né gen mms Reste EE 0 ee ee, eg Tu mu us Ge me EC — 5 —— —— QE —————— og à Gone ame qu 0 De me et Pnfes Gg D D mm, ns EL en nt mc, os Lee eg De Tran tran tran tran tran tran tran tran. Voila en brief tne partie du ftyle de [onner ef crier pour Chiens , lequelles bons Piqueurs doinent [auoir etentendre. Et y pourront augmenter [ur chacun ar- ticle telz;, motz, et termes de parler ef crier qu'ilz vou- dront. Pen eue mis grand nôbre por efenit finon qu’il enft efté longer malafe a noter. A cefte caufe ilme [u- fjt d'en efcrire les [ons ef mofX les plus comuns , pour en donner intelligence aux apprentifX. Et auf parce qgw'ily 4 beaucoup d'hommes qui n'ont pas la voix 4 commandement , pour prendre, les cris ef termes | ee 164 | VENERIE .PAR de Venerie fi hantains, ie nv en [uis remis à la defcre- tion de leur voix : toutefois que les hantains et plai- fans cris fort, dédiez-pour la chaffe du (erf, et les bus, rudes et furieux pour la chaffe du Sangher:com- me de crier How, Ueles cy aller, Houla houla, et au- tres rudes langages : maïs pour la chalfe du Cerf , 5lz, fort: defendus fur peine de defroger à l'effat de , V'enerie. Corime il faut tuer le Cerfquand il fera aux Abboiz, & de ce qu'il faut faire. CHAP-XEHE IHUATA dir M] ET 7) UT ral PR DT Ti Ti | |! | f « HI A 1 “1 ) 1, CN IT "NL À mur, 4" y 7/4 = AK . Q 43 YAQYES DV FOVILLOVX. 183 AV AND les Cerfa font; aux eAbboiz, il? [ont dangereux, principalement, à la [aifon du Rur, car leur tefte_ eff plus veneneu[e > qu’en autre, temps. Ef pour cejfe rai[on on dit vn commun pro- nerbe, Au (erfla biere, ; et Au Sanglier le Barbier. Cequin'ha efté dit pour neant, veu les accident qui en font aïTin EX , comme lon peut Veoyr par exemple. Nous hfons d'un Empereur nomme Bajile, lequel a- uoit gainé maintes batailles, et fait de grandes prou- éfesen fonregne > , et tonte[-foys fut vaincu et tué d'un Cerf, le voulant affaillir aux Abboys. O for- tasse qu tu es variable ! Vn Prince ayant fait tant de vaillances entre les hommes , eftre vaincu d'une, beffe>: Eryatant, d'autres exemples queie laiffe a caue de brefneté. Mais cefiny cy doyt fuffire aux Piqueurs pour leur faire cognoiftre et entendre qw'il doyuent aller [agement aux Abboiz du Cerf , comme 1e declareray cy apres. Efpourceilfant entendre , qu'il y ha difference des Abboiz,de l'eau , et des eAb- boix de la terre : car fi le (erf eff en eau profonde , ou le Piqueur ne peuff aller a chenal, la premiere cho[e qu'ildoyt faire, c eff de conpler les (Chiens , pour beau- coup deraïfons :car f'lz efloyent longuement en l- eau,1lz[e refroidiroyent et gafteroyent : auffi fi c'e- effoit en quelques riuieres ou eftangs larges et grans , 2 feroyent en danger de leur noyer : parce “Lol CT 166 VENERIE PAR | malmenéuecuyaäe pas [ortir de l'eau wandil veoit les Chiens ct Piqueurs apres l4y , tnage volontiers toufiours par le milieu [ans [approcher dela riue : qui eff la caufe pourquoy le Piqueur doit prendre, [es Chiens , ct [e cacher, attendant le Cerf a [ortir : ce, qu'il pourra faire n’'oyant point de bruit , oubien il [°- approchera de la riue ; en heu ou le Piqueur luy pour- ra donner un coup d’efpée. Etfi d'aduenturele (erf fortoit de l'eau, 1l le doit laif[er efloigner afezloing premier que de decoupier [es Chiens: car fi le (erf oyoit Ji fondainement bruit apres luy , il pourroit encores re- tourner dedans ,et le Piqueur n'auroit pas le loifirne., l'efhace de luy donner vn coup d'efpée . Et flvoyoit que le (erf ne voulut [ortir de l'eau, 1l doit euHoyer guerir Un baffean , oubien ['lf{caitnager, faut quiil fe defpoulle tout nud , ayant, vne dague env ne de [es mains et [e mette a la nage pour l'aller tuer : mais fe doit bien donner de garde de l'affailir, fi cen’efien. Leu profond , par ce que file Cerf prenoit terre, 1l le pourroit bleffer de [a tefte : mais enlieu profond 1ln- ba force ne pufjance . en ay tué en ceffe lorte plu- féeurs-fois, en prefence de beaucoup d'hominis : puis les pouffots à la rinc_ en nageant. e Autrement fi le Cerf hentles Adbois a terre , et qu'il ait [a tete fra- ée et brunie, le Piqueur doit bien resarder en quel Les c'eff : car fi c'efl en lies plain ef defiousert | auil: TAQVES DV FOVILLOVX 16 7 n'y atf point de boys , ily eff dangereux et mal-ai[e a tuer :mats [j c’eft au long d'vne haye,ou en quelque ; fort de boys, ce pendant qu'ilf'amufe aux Chiens , le liqueur mettra pied a terre, et ira [ecretement par le derriere des broffes, et le tuera afement,. Etfl ad- uenoit que le Cerf tournaff la teffe pour venir à luy, doit foudainement prendre vne branche, ou vn feul- lard ef le fecouerrudement:lors le (erfne faudra are- tourner, fans luy faire mal. Le Piqueur le pourra bier ter encores en vne autre maniere. C’eft que quand il verra le Cerf aux Æbboïx : il doit haller ef crier a [es Chiens , et lors qu'ilverra gu'iltournera la tefte pour J'enfuyr, il doit piquer [on chenal, et l'accouër de plus pres qu'il pourra, afin qu'il n'ait pas le loyfir , nele lancs de tourner la teffe pour le blejfer, et ain fi le pour- ra tuer. Comme on doit deffaire le Cerf: & faire | la Curée aux Chiens. CHAPITRE XLIIIL s Li 168 VENERIE PAR L = SA YZS Î] l ÿ L , (QUI) ” = If} KE IN] Il D te 1 Ï 1AQYES DV FOVILLOVX. 169 VAND /e Cerf fera pris, tousles Veneurs, et Piqueurs, qu la feront doyuët hucheret [onner © "Ta mort afin de faire affemblerles compagnons de la Venerie, ef les Chiens. Eux effans affemblez, et quele Roy.on maiflre [era arriné , feront fouler le (Cerf aux Chiens : ce fait, les doyuent reconpler , pnys le Veneur qu l'aura defiourné, doyt prendre [on cou- fteau,et leuer le pied droit, lequel il prefentera au Roy en la forte qu'il eff cy deffus pourtrait: puis auant que faire aucune chofe, fant qu'il? coupent de la femllée, laquelle1lX efpandront par terre | ef mettront le Cerf deffns ; le couchant fur l'efchine, les quatre pieds er le ventre contremont , et faut mettre [a tefte [oubX [es deux efbaules , comme pourrez veoir par la pouïtrai- Cure cy deffus faite. Ce fait, il faut faire vne four- chette qui ait l'un des cofteX plus long que l'auire, co- me pourrez Veoir par cefte pourtraiture, dedans la- quelle fourchette fautmettre tous les menuz, droitz;qu appartienent au Roy, on au Seirnenur de la Venerie. Puis auant que de fendre le cuyr dn Cerf, la premiere chofe qu'on doit leuer, font les dyntiers,vulzairement appelez, les comllons, aufquelz:1l fant faire vn petit pertuis en la peau, pour les mettre à la fourchette. 4- pres faut qu'il commance 4 defpouiller le Cerf en cejre maniere. 170 VENERIE PAR Premierement,, il doit commancer a le fandres la orge fayuarr tout le lons du ventre 1ufques au liets des dyntiers: puis le dcit prendre par le pied dextre de denant, ef enci{er La peau tout au tour de la 1ambe, as deffouX de la ioinéfure; et la fendre depuis l encifure tifques au noyars de la potétrine : et en fera autant à chafcune des autres iainbes » À Ji faut qw'a celle de derriere les encifures frifent au droit du vit , de cha- {cun coffe. cApres faut commancer parles iambes, ou par les pointes des encifures, a le defpomiler. Et quand il [era a l'endroit des coffez,, faut qu'illeue a- nec la peau ne forte de chair FON£e , que nous appe> lons le parement, qu vient par deffus La venai[on des deux coffeX du Corps. lus apres que le (erffera tont defpourllé, fors feulement la teffe.les oreilles, la quenë er le cul, (lefquelles chofes doyuent demonrer auer le poil) auant que toucher au corps , le Veneir doit de- Mmander dy vin , er boire le coup : car autrement, [il deffaifoit le Cerf [ans Loyre , la venaifon fe pourroit fourner ef gafier. Le Koy Ou Seisneur doyt faire ap- Porter [en tin, auecla chan frette pleine de charbon vif, et la faulfeen ane efcuelle bien affimentée, com- me il efFrequis : et ain [5 côme il verra deffaire le (Cerf au Veneur, doÿt prendre [es appetis, et chercher les Morceaux frindz. pour les mettre [ur la chaufrette et. faire [ès carbonnades, en beunant, riant, et faifant IAQVES DV FOVILLO VX, 171 rand' chere, deuifant des Chiens qui ont le mieux chaflé, pourchaffe, requejté, et reflanté, les faifant, venir deuant luy pour voir deffaire le Cerf, car ainfi faifoyent les bons ef anciens Princes amateurs de la Venere. e Alors le Veneur prendra [on cosf'eau, cé commancera a deffaire le Cf en cejie [orte, eflar- Kant le cuyr fur la feuillée…. Premicrement faut qu'il leue la langue et la mette a la fourchette. Apres doit leuerles deux nenaz,qu [e prenent entre le colet les efbaules :1ly en ha deux autres q Je prenent aux flancs, et pource cn les appe- le fancars:tous ces quatre nends [e aoyuet mettre 4 la fourchette. Ce fait, faut qu'illene l'efpaule droite La- quelle appartiet au Veneur,qui aura laiffé courre,puis lener l'autre elbaule, qu appartièt atons les autres. Cela fait, faut leuerla hampe,qui appartient au £TA4 Ueneur puis les foul? q'u [e prenêt au bont de la hape [ur la poitrine du coflé du col, ce qui appartient à ce- Lay qui ha laifé courre. Apres doit vyder le vetre,et offer le vit :puis leuer la vene du csseur et le frac-boy- au et tout chaudemet le tourneret rettoyer,et le metre a la fourchette. Apres faut ouurir le caeur,ef en o- fer l'os,et leuer les nombles ,qui [e prenët etre les cuy[- {es puis doit leuer les cuyffes: er apres faut les:er le cy- mer depuis le comancement des cofteX et de longueur iu[ 75 au bout de la quenë, en eflargifat [ar les cuyffes _sulques aux toints laifant l'os cortin tout franc en luy 172 VENERIE PAR donnant deux coups de couftean [ur le haut des deux coftez,, pour monfirer la venai[on : et en faut offer du bout de deners les coffez,, troys neudz,, qu'on appele ; Les cinq ef quatre, qu appartienent au grand V'e- “eur. Les nombles , cuyÎfes et cimier appartienent au Roy. Apres fait leuer le col, qui appartient au valetde Chiens : * puis enlener les coffer, lefquelz af- pertienent auRoy : apres leuer l'e[chinée , qui appar- fient au valet de Limier, De la Curée des Chiens courans : & pre— nuerement des Limiers. CHAPITRE XLY. NS MN D NS CARE G 4 Ÿ À DPI? 7 11112) A $ Û T A CVREE des Lumiers [e doit faire en cefte , orte. Pemierement, quand on deffera le (erf , 1l faut que les Lumiers foyent prefens à le voir def- faire, et qu'ilz, foyent tenuX on attacheX en quelques Gieux, on ilz ne [e puiffent battre et toucher les &ns les autres. Puisle Veneur qui l'aura deflosrné , doit prendre le maffacre outefte du (erf, et le cuenr , pour fairele premier droit a [on Limier , pour autant que * honneur luy appartient. Apres auoir fait le denorr 1 74 VENERIE PAR a fon Chien, il donnera la tefte a [es compagnons, pour faire pareillement. le deuoir 4 leurs Limiers.(e fait, (en iront: boire, pendant, que les valet? de Chiens acouftreront la curée pourles Chiens courantz,, laquelle [e peut fatre en deux fortes. Dont la premiere cfi,gw'incentinent que le Cerfeff prins , les Piqueurs ayans fonné cf amafs cles Chiens dela meute pour fe trouuer a la mort 1x doyuent, mettre pieda terre, ct defpouiller fondainement le col du (erf,ce pendant, qu'il ef? chaut : puis luy donner [ept ou huyt taillades de coufteau affin que les Chiens puiffent auoir la chair plus ayfement, ef tout chaudement leur faire la (urée du col,et de la ceruelle du Cerf. Et deuezfauoir que telles Curées chandes et foudainement. faiites, font. meilleures [ans comparailen que celles qui [e fort au logis, et mettent bien plus toft et mieux les Chiens a la chair. Celles qui fe font au logis, qu'on doyt nommer (rées froudesfe font en cefle > maniere, : Faut pren- dre dn pain, ef le decospper par petis lopins en une; poifle >, auec du fourmage., : puis prendrele [ang du Cerf, ef en arroufer le pain ef fourmage.. Alors qu'- on verra le tout bien bruny de [ang, faudra prendre one grande potée de laif chaut, ct arroufer cé mefler le tout enfemble, . En apres cftendre le cuyr en quel- ge beau lien [sx l'herbe, bien nette, et mettre [ou- dainement, la (hrée deffus : par-ceo que ff elle de- - TAQYVES DV FOVILLOVX. 175 meuroit longuement en la poifle,, l'arain on lelaiŒ la pourroyent aigrir. Lors que la (urée [ira bien eften- due fur le cuyr, faut mettre le maffacre ou tele, au milieu, et emplir vne poifle d'eau frefche_, aupres de la (urée,, pour faire boire les Chiens : puis faut met- tre le forhu au bout d'un bafton,lequel doyt effre bien vuyde > et net, de peur qu'il face mal aux Chiens, ce- luy qui le portera f'en doyt aller a cent pas de la. Puis le Roy on Seigneur, on celuy qgm reprefentera [a per- fonne, doyt commancer le premier a [onner dela Tirompe_,, ef forhuerles Chiens , par autant que l'hon- neur luy appartient, et alors les Veneurs mettront, tons la Trompe_> a la bouche,pour fonner, forbuer, et refiouyr les Chiens. Levalet de Chiens doyt eftre [ur le milien de la curée, auec deux houffines pour la deffen- dre, afin que les premiers venux attendét les derniers. Etincontinent qu'il les verra tous abloyantz au tour de luy ,il [e doyt ofter,et les laifer mäger en les ref- sonyffant et faifant chere dela main : puis quandil? verront que la (urée fera prefque mangée,celuy qui ha le forbu doyt foner et crier, Ty-ha Hillaud. Les valetz, de Chiens qui feront a la (urée doyuent menacer les Chiens , et les faire aller à luy ,alors il leurmonffrera le forbu : puis quandilles verra tons autour de luy, jettera fon forhu par le miheu d'eux. eApres qu'ile, l'auront, manvé, faudra les ramener [ur le cuyr, et lonner de la Trompe_, en tournant: le cuyr [ur eux. 176 VENERIE PAR Incontinent, que la Curée [era faite, , principale- ment quand elle eff froide, il faut metre les Chiens au Chemin, car] fuxtramailloyent apres , Wzpourroyent rendre jeur gorge : maïs fi la chair eff chaude et pure ilzne la cuydent pas rendre. Et quandla Curée [e- ra faite, les compagnons f'en iront boire. Fin de la chafe dn Cerf. Sul °d DER pret Col Clartriante 2 Le: À. 5 Er Fe otL PRET 4 aunanD (e it ge HGAES À. éolts > CAL on (CHR fa, , $%, Fu DS 4: sin e 4 fPourou eg ; él pur t Lelle “à fe key Fe PIRATES | Pad es 2772 | :  ARE Lu ane 1 ). Cr dr DRM Dé 2 Éta A © 2 a 24 es ,Purnd DE Le, 24e DRE 1 PAGES Dev 2HOVIE L'OVX Sven 4 De d Chafse & propriete ï du Sanglier. # À Chap XL VI. = pres awoir defcrit dela Uenerie du (erf, [elon l'intelligence de mon ebrit, ie feray feulement, tey Un petit traité de la chaffe ef propriete du Sangliers ce” TS TT 178 VENERIE PAR combien qu'il ne doyt pas eSlre mi an rang des ÿ bestes chaffées a force de Chiens courantX , mais eff le ray gibbier des maSlins, et leurs femblables : d'autant que c'estwne befle pe[ante , et de grande [enteur, la- quelle ne fe fie qu’en [es dentz,, et deffenes, ne voulant fur nef'efloigner des Chiens, a ceïte caufe ne pent on cognoiffre la bonté et visteffe d'iceux. e Auffi a la verité, il me femble que c'eft grand dommage de faire courir 4 ue bonne meute de Chiens telles fortes de befles , pour les raifess qui [enfuyuent. je | Premierement. le Sanglier eSfle [cul animal qui peut tuer ef ferir d'an coup, car fi les autres efbeces ef- £ratignent ou mordent, ily ba toufiours moyens de, re- ncdier à leur morfure , mais an Sanglier , [il blfen Chien de ladent:, au coffre du corps , il n'en cuydera iamais efchapper: Et ba ce$le malice que [il veoit ane bonne meute de (hiens, qui le chafent de pres, 4 fuyra dedans le plus grand fort qw'il pourra trouuer , lasou 1l les penfera tuer a fon aife. Ce que day ven par expe- rience plufieurs-fois, et entr'antres d'umSangler, qui auoit cinquante Chiens courant? apres luy , lors qu’il les « oyoit tons bien ameutez. et en[emble , 1 tournoit [a bure deuers eux, et donnoit dedans le milieu de la meu- te, de telle forte qu'il tuoyt aucunes-fors fix ou fept Chiens d'ine venue : et des cinquante Chiens cou- . rantX, 1 n'en fut point ramené dix fains an logis. Et VPROVTESADNV FOMLILONX pjs auffi que G vne meute de Chiens ef vne fois dreffée, pourle Sanglier , 1lX ne veulent plus courir les bestes degieres , par ce qwilX ont accou$tumé de, chaffer de res , ct auoir grand [entiment de leur beste: ce qui est #, tout contraire aux besles legieres. Pour ces caufes je veux conclure que tout homme quivent prendre le, Cerf, (heureul , on Lieure a force, ne doit point faire; courir le Sanglier a [es Chiens. eMais par ce que les hommes [ont de dinerfes opinions, ef cherchent leur plaifir felon La commodité de leurs maï[ons , ie leur def° criray 1cy la proprieté du Sanglier , et comme on le; doyt chaffer , et 2, moyen de le, tuer auec l'efbien , et _ Tefbée, comme on le pourra vecir par les pourtrairX, a) apres m4. Du naturel & malice du Sanglier. Chappitre XLVII. 1° S Sançliers font de telle. nature, que quand LL ilz naifent er fortent du ventre de la mere, ilz, ap- portent toutes les dent? qu'ilz, auront iamais, et ne mulripliront plus leurs dent? [inon en groffeur et lon- gusur. TX en ont, quatre entre autres, lefquelles [> nomment deffenfes , dont les deux‘ dé defus ne blefent point, ma [eruent; [eulement, d'asuifèr celles de de[- foubX , defquelles ilz bleffent, er tuent, S'il'aduient ques les Sangliers Je creuent les yeux, il2 garifents | Pas M y CJTae ame ste te CE Pre 180 VE NERIE: PAR = e— quele Printemps leur renouuelle le [ang , qui et caufe principalement. quand il? ont onuert leur fonge, et qu'it trouuent laracine de fonugere douce. Les San- gliers fortents aucunesfois des foreS$fX , et vont chercher leurs mangeures bien loing , le plus fouuent au temps de vandanges , et demeurent la ou le iour les prend , fans regarder le lien, maïs leur fuffift feulement de demeurer en quelque gros hallier de ronces , ou d’efbines , atten- dant la nuict a venir. Îlx efcontent lhomme de bien loing , quand IX font an deffoub? du vent mais quand ile, font an deffus, n’en ont fentiment que bien peu. Les Sangliers vinent de toutes fortes de bled? , fruitz.legu- mes, comme pommes, poyres, prunelles, faine, gland,ef | IAQUES DV FOVILLOVX. 181 autres [emblables, et de toutes racines excepté de rabes, et naneaux. eAuffi en eApuril et May 1 mangent la gette da prunier, et du chefne , ef toutes bonnes fleurs, qg#ilx peunent trouser, principalement celle du geneft. [7 vont aux charoignes du Cheual,et non d'autres be= ffes. 7l faut entendre que le Sanglier ha cefte propreté, qu'ilne denient iamais ladre, comme vn Porc prié. Quand les Sangliers font aux marez, , ilz, vient d'- anguilles , d'afchete , et antres chofes qw'ilz, peunent trouuer. À la cofte de la Mer jl2, winent de toutes [or- res de coquilles, comme moufles huytres,et leurs fembla- bles. Leur [aifon et venaion commance a la my-Sep- tembre,et fut environ le commancement de Decembre, qu'ilz; commancent a aller au rut. Communement les Sangliers [e font abbayer aux Chiens en leur bauge, on am partir d'icelle, et font; plus to$t leurs demeures de- dans les boys fort? d'efpines et ronces , qu'ailleurs. Et quand il font chaffex. des (Chiens, 17 fuyent le fort pays, et couuert , ne fe voulant debucher de leur fort qu'ilzsnefentent la nuitt approcher. Et [i de fortune il y ha vne compaignée de beftes,et qu'ily en aytvnes qui fe dejbuche_; par un endroit, toutes les antres la fuiuront et fortironts par mefine- lieu. Les Sangliers abandonnent plus toft les foreSlé pour aller an loine chercher des buyfons , ques ne font pas les (ef : au[- fi dit-on que le, Sanclier n'eft qu'un ho$te. Er fi d'a- . -wañture les Sangliers font leur demeure en on buyffon,et AM 1} 182 VENERIE PAR quilX foyent venu? de quelque foreSfloing de la , [ur font chafez, , 1% s'en retourneront [ur les mefmes er- es par ou ilz; font venu? , et depuis qu'ilX [e dejbu- chent d'un buyfflen, ZX fuyent toufiours, [ans leur arreSler,iufques a ce qu'ilz foyent au pays ou1lX ont eSlé nez , duquel ilz, font: venuz : la ou ile, effiment; leur fauuegarde , er le refuge de leur force. Ce que A4) veu par experience d'un Sanglier, qui efloit venu en tn buyffon , lequel des le lendemain laié comrre de- nant ies Chiens, et tout [oudain defoucha du buyffon où ie le lancé, f'en retournent fur [es mefmes erres par où ileffoit venu , én ane forc$t, qui efloit à fept henés Loing de la et par les lieux ow il paffoit e «'oyors les vieul- les erres par ow ilefloit venx. licfl vray ques fil est nourry ce un pays, ef que les Chuens le cheffent , ire cuyde pas défbucher de; fèn fort ayfément. , mais bien mettra la hure hors du forr pour [en cuyder éller , en fentant c prerarb le vert, de toutes Part, purs Fa il oyt quelque chofe , il retourne foudainement [ur luy, et apres, quelque bruyt que puiffent. faire les piqueurs ne les Chiens , il ne céydera pas reffortir par ceft endroit, fi ce n'eft vers le Joir : mars [fil efloit wne fors Jorty ayant entreprins [on chemin , il ne laiffe pour homme , ne pour bruyt a paller outre. Le mafle ne cuyde pas crier quand on le tue, principalement vn grand Sanglier, mais la fe- . melle onuy. Quand le Sanglier fuyt denant les Chiens, il ne fait point de ruxes , d'autant, qu'il eff pefants , LAQYVE S) ID V : HOGVM ÉL'L OV X. 183 que les Chiens le fuyuent et chaffent de pres. Te troune dedans le Proprietaire, qu’on cognoist la vieilleffe die Sanglier à la sambe , a laquelle y ha force petites fouf - Jettes on rides , ef autant que la iambe en marque. , il doyt auoir d'ans : maïs quant à moy ie ne m'arreft: qu'aux traces , ala hure ,et aux deffenfes. Les femil- les ne portent qu'une fois l'an. Les Sangliers [int pv. hardis , et ['addreffent plus t0$t aux hommes, pour leur courir [us, quand ilz, font leur pourchaifon de nouilles. et de faine , qu'il} ne font; pas quandilz,la font de, gland, ou d'autres mangeures. Vn ieune Sanglier en [on tiers an, ne doyt e$tre af[ailly pour prendre a force, car 1! courra beaucoup plus longuement que ne.fera vn ieu- ne (Erf port arr fix cornettes. M y 18.4 VENERIE PAR Des motz & termes qu'on doyt vier pour le Sanglier. Chappitre XL V IIL: ju cu RO HET CRE SN) ESS V er Mein gwen lachalle du (erf, an chap. 3 7: j'aye parlé quelque peu des moiz ef termes de., Venerie… , qu'on doit vfer pour la chaffe du San- glier, Fay bien voulu icy en donner aux Veneurs plus ample, intelligence. Premierement,, fi vn Ue-. neur [es tronue… entre les bons maiflres , ef qu'on 1 D y IAQYUES DV FOVILLOVX. 13 luy demande que c'e qu'un Sanglier venant a [on tiers an , il peut reffondre, que c'eff wvne jeune befke, ui ha laifféles compaignées ceite année, et que, 14- mais Sanglier ne laiffe les compaignées qw'il n'ayt paf- Jé deux ans. Tuis [i on luy demande, que ceft qu - vn Sanglier a fon tiers an , peut refhondre ;;que c’eft ane befle qui ba trois ans accomplis ; venant, à [on quart an: puis fi cn luy demande, que c'eft qu'un Sangher en [on quart an, 1 peut refpondre , que c'est one besle qui ha quatre ans accomplis, venant, au cin- quiefme. … Etiout ainfi qu'on dit, (trf de dix cors courable, an prealable, peut on dire, S'anvlier en [on quart an conrable ; n'aysnt, point de reffuz,. Puis fi on luy demande que c’efl qu'un grand vieux San- glier , 11 peut dire, que c'eft an Sanglier qui ba laiffé les sompaignées il y ba plus de quatre ans, ou au- trement le peut dire, Porc entier , on grand vieux Sangher. … En apres file Vencur fait [en raport, et qu'on luy demande on le Sençlier ha eflé «ivre la nuit, 1l peut dire qu'il ha ejfe faire [es mangeures aux gai- gnages , qui fe prenent pour champs, et autres lieux ou croiffent toutes fortes de bledé, , comme ay dit. Mais fil voyoit qu'il eust fait [es boutis dedans des prez; ou fraifcheurs., 1l doyt appeller cela vermeiller: comme difant, le, Sanglier ha vermeillé en tel lieu. ÆEt ff de, fortunes il auoyt fait [a nuit aux fou- ges; ou an païc, le Véneur doyt dire: qu'ilha fait [es AA 136 VENERIE PAR boutis 44 parc ou à la fouge: car il faut entendre que soute efpece de fraifX qu'il peut manger fans fouger, fe, doyuent. nommer mangeures , et. toutes les autres chofes, ou il leuc la terre auec le neX (autrement ap- pellé bontoter ) pour auoir les racines , fe doyment, nommer fouges: mais aux lieux frais la ou il ne fait que-lener vn peu la terre auec le bout dm bontoier,cela {e> doyt nommer vermeiller , qui eff autant: à dire, que chercher les Vers en la terre. Il y ha auffi mu- loter, qui eff quand le, Sanglier va chercher les caches et greniers des mulotz, , aufquelz, 12 ont affemblé le, bled, gland, et autres fruitz. Er quand ilz vont: aux prez,, ef autres lieux, paiSire l'herbe , telle chofe [e doyt nommer berbeiller, comme, difart:, le Sanglier ba her= beillé en telz, lieux. Voyla comme le Veneur doyt fhe- cifier les termes de la Venerie, du Sanglier, en fai[ant, [es rapporte: | Des iugementz que le Veneur doyt{çauoir pour cognoiftre vn grand Sanglier, & pre- mierement du iugement du pied. Chappitre XLIX. { ounvnNemenT on cognoiff les vrmands vieux San- © gliers aux traces , de[quelles les formes en doynent cfère grandes ex larges, les pinces de la trace de denant, rondes ef groffes , les conppantz des coÿlez, des traces v{ex , fans [e> monstrer trinchantz, le talon large, FAOYES DV /FOVÆTPLOVX. 187 les gardes groffes et ounertes, defquclles il doyt donner en terre [ur le dur par tout on 1l marche. Les tmces de, derriere doyuent; marcher an coffé,par le dehors de celles de deuant, demonftrant: la groffeur des entre-cuyffes. Les rides qui [ont entre les gardes et le talon, fe doinent former en la terre, en demonSlrant l'efbefleur ef rude fe du poil, [es alleures crandes et longues. La marche dela trace doyt efire profonde et larges, monSfmnt [a pefanteur . Du iugement des boutis. | Chappitre 15 À ND Le Sanglier fer des boutis dedans les baÿes, pour auoir d'une racine qu'on appelle le Parc, le -Veneur pourra cognoi$fre la groffeur et longueur de [a heure, en regardant. la profondité et largeur des bout is. eAnffi il le poñrr cognoiStre aux fraifcheurs , la ou ilva fatre les boutis pour vermeiller, et en anires lieux. | Le iugement du Souil. Chappitre LI. | l £ Veneur pourra cognoiftre par le Souil, fi ceft vn grand Sanglier , en voyant la longueur , et largeur et grandeur d'iceluy Souil: ou bien au partir du Sowil le pourra cognoifire aux entrées des fortz,, aux fueilles, et aux herbes ou le Souil touchera, par ce qu'alors q'ilen fort il emporte la bone et fange fur lu , laquelle marque les fueilles en entrant dedans, par le[awelles on pent &eoir et iuger fa hauteur et groffeur.On bien aduient [ousen- 188 VENERIE PAR tesfois qu'apres que le Sanglier [est fouillé, 1 [e va frot- ter contre vn arbre, a laquelle il marque [a hauteur. Et fil ha effé fafché des Chiens, ou qu'il [oit defpit de, quelque chofe, il donnera volontiers deux on trois coups de [es dentz; ou deffenfes dedans l'arbre , comme, [fi c’e- ffoyents coups de dagues : la ou le Veneur en pourra a- noir jugement, tant de [a hauteur, que de la groffeur et largeur des deffenfes. Il [e peur inger auffi par la bau- ge, car communement les grande, Sanghers en leur ve- nailon font leurs bauges profondes en la terre , ef au artir d'icelles iettent leur fiante, qui [e nomme en ter- me de Venerie.lelfes, lefanelles doyuent, etre groffes et longues, demonStrant la largeur du boy aw,car tant plus une befte eff vieille, ef tant plus elle ba le boyau large: combien que» le Veneur ne_ les doyt point: apporter 4 l'affemblee_», mais doit fuffire de_ les regarder aux lieux ou ilen trouuerra. La difference d’entre les Sangliers, & les Porceaux priuez. Chappitre LILI. L 4 differences d'entre les Sangliers et Porceaux blancs e$F telle», que les beftes noires en leurs alleu- res mettent toufiours la trace» de derriere dedans cel- le de deuant, ou bien pres, et appuyent plus de la pinfe que du talon, fermant l'oncle, de deuant, et donnent communenent, des gardes en terre, lefquelles 12: eflar- giflent par dehors , les coftez, des ongles des traces tran- chantX TIAQUES DV FOYVILLO VX. 189 chantz et conppaniz la terres: qui e$f au contraire » des Porceaux blanc, car 112 ouurent les ongles de de- nant , en laifant tont plein de terre entre deux, et font communement: rondz et [ex , appuyant. plus du talon que de la pinfe : auffi qu'aux Porceaux blancs le, pied de derriere nemarche point. dedans celuy de, denant , et leurs gardes [e_ fichent toutes droittes en la terre, fans ['efcarter , et les co$teX des ongles ne font, ue fouler la terre» [ans la trancher. eAuffi que le deffoubX de la folle, des Porcs blancs est plein de chair, quine peut pas applanir la forme de_ la trace, comme, fait celle du Sangher. I y ha pareillement, gmnd' dif- férence aux boutes, car wne belle noire les fait plus pro- fonde , à caufe qu'elle ha la hure pius longue, et quand elle arrine dedans les champs [emez. , elle [uyt volontiers un rayon, nañillant, et vermillant, tout le long d'un feillon, iufques a ce qu’elle foit au bout : ce que ne font les Porceaux blancs , car 1l2 ne fuyuent, pas leur bou- ts comme font: les Sangliers , mais [eulement en font on en Un endroit , l'autre. plus loing , en trauerfant: les feillons, [ans que leurs boutis ['entretienent Pun 4- neclantres Semblablement; on les peut cognoïstre ; l'un de, l'autre, aux gaignages , quand ilz vont; an grain, car les Sangliers abbatent le, bled tout en rond, La ou les Porceaux blancs ne le font pas. 196 VENERIE PAR La difference des Sangliers entre le mafle & la femelle. | Chappitre LIIL R É: OMBIE N que les Veneurs veulent; dire, quil n'y ha ingement; ne cognoiffance, aux beftes de Compaignée , qui font foubz, l’'eaçe de deux ans, pour cognoiffreles mafles d'auec les femelles: [j est-ce que ‘ay veu plufieurs- fois des cognoiffeurs en ces pays de Por- Con , quicornoiffoyent le mafle d'anec la femelle entre les cochons nez, de l’année, fuyuans la mere , defquelz, ay voulu entendre les mifons, qui font: Que les maf- les eflantz, apres la mere fefcartent communement plus loing que les femelles , et vont naziller et vermeiller 4 douke ou a quinze pas loing de la mere , par- ce qu - 1 ont plus grand’ hardieffe que n'ont les femelles : lef= quelles font le contraire, car elles [uynent la mere le, plus pres qu'elles peuuent , d'autant: qu'elles n'ont pas le cucurne la hardieffle de leur efcarter, comme les maf= les: et le cognoiffent encores aux alleures,di[ans que tout 2naÎle eflargiSt plus les iambes de derriereen marchant, que la femelle, , et que communemt: ilX mettent; la trace de derriere [ur le bort de celle de deuant; par le, dehors, acaufe, des entre-cuyffes,et des [uytes quileur font» eflargir les iambes de derriere»: ce que des fe- melles ne. font; pas , car elles font, vuydes entres les cuves, qui les caufe marcher plus effroit , et awdedans des alleures. eAuffile peut on cognoiffre > aux gardes, car le Sanglier mafle les ha comimunements plus groffes, fAQUES DV FOVILLOYX. DT cas, et quandilz l'auroyent; vn peu efchassé il ve- prendroit [on cueur , et ne feroit que tenirles Abboix, en courant [us a tout ce qu'il verroit deuant luy. ais quand 1l [a voit chargé de Chiens ef de Pi- queurs d'arrince, quile preffent vn petit , sl f'eftonne, et perd le cueur , alors eff contraint de fuyr ef dreffer pais. fl faut mettre des relays, mats ce doyuent eftre des plus vieux et [ages Chiens des meutes, d'antant, que fi on mettoit lesieunes Chiens villes et vigoureux aux relaiz,, alors que le Sanglier auroit accourcy [es fuytes iles pourroit tuer en telle furie. Maïs fi c'eftoit quelque Sanglier fuyart,qus euft accouffumé de pren- dre > les campagnes, ef tirer pays, on ne luy doyt don- ner que huyt ou dix Chiens de la mente,et mettreles autres au relays, a l'entrée du pays ou 1lvoudra aller: _ cartelz Sanglers ne cuydent pas tenir les abboix qu’- ilzne foyent forcez, : et quandil? les tienent, les Pi- queurs y doyuent aller le plus [ecretement qu'igpour- ront,fens mener bruyt :purs quandilz, [eront aupres | duhemouftrale Sanglier, 1lz.[e doyuent efcarter tous \ autour da lieu ouil eff, allans d'une courfe, droit a … Uay:etn'effpofäible qu'ilX ne luy donnent, un coup déjjée». Et nefaut pas qu'il tienent la mai baies, card} donneroyent, dedans la bure, mais + fautqu'ilg, leuent, la main haute ,, et donnent les coups d'efbee., en plongeant, [e donnant, garde le N mat Te NT 194 VENENISIPAX Piqueur de, donner an Sangher du cofté de, fon cheual, mais de l'ai “tre cofié : car du coffé ques - de Sanzher fe [ent blefé, l'tourneincontinent La bure, . qui À fer oit caufe deguoy il teroit ou ble[]eroit [on be LL Que fil eft en pays de plaine, il doit mettre, tn manteau denant les iambes de fon cheual : puis doit tuer le Sanrlier a paffades, Mere Ceffune chofe certaine que fi on met des colliers chargez defons neles au col des Chiens courantz 2, quand 112; courent le Sanzlier, il neles tue pas fr L'toft, mas ne D dé à nant eux, fans tenir les Abborz.. sir ay mis ic) ke pourtraitzs, comme il faut tuer le Sanglier apié et a cheual , enpays. fo ee aa \ fort. nn. GS CR CA TOR 4 74 ) P - éd 122 07772 t *# 1, PF er 1 PRO RE SEE SPORE NE VA EN LEE , 4 Ÿ RS Re PRET TLEA) LES 2, = e TT oi SK RIZ fl | Fin de la chafe du Sancher. WT | | N j PT A de 7 fes > hanglio 2 ariglre [A | e = «96 VENÈRIE PAR La Chafse du Licure. Re 2 Di MIN 11 Ag LM ne SE K } FE N = NS & ÿ qi mr h } j - =— Er - SEX ES S Le RS LIEVRE iefuisdepetiteftature, Donnant plaifir aux Nobles & Gentilz: D'eftre leger & vifte de nature, Sur toute befte on me donne le pris. HA QUES DV EEOVILLO V X- 197 De la proprieté du Lieure, & pour cognoiftre le Mafle d’auec la Femelle. CHAP. :EV E COMMANCERAY uux vertux et propri- }eez du Lieure_, lefquelles [ont grandes , [elon la ffature de la beffe_ | Premerement, le [ang dn Lieure eff grandement, dificatif : fi vons l'apphquez. [ur quelque rongne ou d’artre,il la deffeche ef gariff. Le Lieure ha vn petit os dedans la ioinéfure des 1ambes , lequel eft [onue- rainemèt bon pour la Colique-pafion. Sa peau bruflée et mie en pouldre , eff vn [ouuerain remede pour ar- refterle [ang d'une playe, en l'appliquant deffus. Le Liewre nous a monfirél'herbe de la (icorée [au- uage, laquelle eff fort bonne aux melancholiques : par autant qu'il ji l'animalle plus trifle ef melancholiq que nul autre : ef pour [e guarir de [a trifteffe [en va giffer volontiers deffoubX scelle herbe , laquelle les an- ciems ont nommée PALATIVM LEPORIS,d4t Palays dn Lieure…. | Le Lieure de [a nature cognoift de vingt et quatre heures en vingt et quatre heures la mutation du tps. Quand'ilva angifie, il ne veut point que l'egail ni l'eau luy touchent , a cefte caufe il [uyt les grans che- mins ef voyes. Et bien fouuent la femelle fait de pe- tis entiers , en conpant l'herbe et petites branches a- F: RS Ni 198 VENERIE PAR uecles dentz. Et par autant qw'il y en ba quelques ns quifontladres, qui fuyuent les eaux , ceux la ne font point de fentiers,et ne [uywent gueres les chemins mais font leurs ruxes dedans les eaux. Et denez:fa- uoir qW'onne froune gueres de femelles ladreffes,com- me on fait des mafles : a ceffe canfe,le Piqueur pour- ra inger quel Lieure c’eff, ef ou il fera gifté, en voy- ant [a nuit. Les Lienres vont au rut communément en Tanmier, Feurier, ef Mars,allant cercher les femelles, iufques a feptou huit lieues loing d’oulz. fontnez, fuyuans les grans chemins : comme 1e declatreray ct apres. Le maîle attend mieux les Chiens et de plus pres au gifie, que ne fait pas la femelle , a caufe qu'il fe [ent plus vifte,le corps plus difhos ef hards. St au partir dn gifte le Lieure leue les oreslles,ne fu- Jant point de pmfance, et quilretronffe la queué [ur l'efchine, c’eft figne d’un fort et malieux Lieure.. (rmbien que Phébus die qu'il n'y ha point desuge- ment entre lemafleet la femelle des Lieures, fi eft ce que ie luy pronueray le contraire. Car le mafle ha com- munement [on repaire ou [es crottes plus petites , plus feches, et plus agmllonnées au bout,que non pas la fe- melle, laquelle les fait groff[es, rondes , et non fi [eches guele mafle. La rai{on eft, que la femelle ne fait pas tant de pays la nuit, et auf qu'elle eff beaucoup plus b é JA QYUESDV FOVILLO VXx. 10% grande: qui ef caufe qu'elle sette [es crottes plus gro[- es. Par autre moyen cognoiftrez. le mafle aux Chies, en deffaifant [a nuit : car il bat plus les grans chemins et carrefours prenant plus grans pays en lieux defcow- uers, que la femelle, er fait [es rngses plus [ottes er de plus grande efpace : la femelle les fait plus courtes, ar eux plus couuers ,en tournoyant comme vn (dn- nil autour des broffes. Et fi la femelle wa faire [a nuit dedans les ble? vers,elle ne tranerfe gueres les [eillons mais les fuyt de long, et f'arrefie aux plus fortes brof- [es du ble pour viander :ne lyy [ufffant pas d'en man ger fon [aoul : car elle le couppe, et laiffe dans les [eil- lons. Plus on cognoiff le majle , en le voyant partir du giffe, parce qu'ilha le derriere tout blancheaftre, com- me f'ilauoit éffé plumé. Oubien le cognoiftrez:par les efpaules le{quelles [ont communément ronges ; ayant parmy quelques poilX lonrs. Sernblablèment le cognoi- firer a la tefle , laquelle ba plus courte ef plus 1offue que la femelle le poil et barbe des iouës long ,et ba vo- lontiers les oreulles courtes larges et blancheaftres ; qui efhaucontrasre de la femelle : carelle ba la tete lon- £ueet efiroite, ef les oreilles grandes : le poil de def[us Pefchine d'un gris tirant [ur le noir. Et volon- tiers quand les Chiens chaffent la femelle, elle ne fait que townoyer autour de [on pays’, palant [ept ou but fois par vn mefme lien, [ans [e vouloir 14mais _ forpayfer. Le malle faitle contraire , car files N ii _ 020 VENERIE PAR au-tour de, fon giffe, alorsil prend congé de; [a Chiens le; chaffent, et qu'il y fayt fait deux tonrs meute, et f'enva ancunesfois trois on quatre lieuës loing [ans ['arrefter,en quelque pays ou il aura eftéau tresfois, duquelil pourroit eflre venu : carles Lieures vont aux pallages a [ept ou huit lieués loing , et les pourrez, cognoiffre en cefle mamere. Quand vous verrek que vor Chiens trouuerront la nuit d'un Lie- ure dedans les carrefours on chemins , et. qu'il aura fort ruzé [ur quelques petis couftaux [ecz. [ans auoir gueres fait de pays , ne f'eftre pourmené dedans les blez, c'eff figne que c’eft wn Lieure qui n'eft que ve- nu lequelfe [era arrefté au plus hautlieu, pour regar- der le pays et le lien ou ilira faire fon gafte , et pour [e fauuer files Chiens, ou autres chofes le rencontroyent. Vous le pourrez encores cognotffre en cefle forte. Communementles Lieures de paf[age font leur gifte au counert, par autant qu'ils font en doubte ef crain- te : ct quandles (hiens les trouuent ilz, font les rom- puz, fe fai[ant relancer deux ou trois fois : parce qu'il leur fafche de fortir du fort , ne [achant le pays : mais alors qu'uX voyent que les Chiens les preffent six pre- nent les chemins par ou ilz [ont venuX , et [’en retour- nent en leur pays. Par ainji fi vn Lieure [e fait re- lancer deux ou troys fois aupres de [on giffe,c'eft fi- gne que c'efé vn Lieure de paffage, qui pourra emme- ner les Chiens bien loing. 1AQUES DV FOVILLOVX 2o1 Des fincfles & malices des Lieures, que les Piqueurs dovuent entendre pour les prendre a force. CHAP.LVTI - veux bien dire la chaffe du Lieure efire plus plai- fante, et de plus grand efbrit pour les GentlX-hom- mes, quede nulle autre befte, d'autant qu'ilztrou- uent leur plaifir a toutesheures , ef auec petrs frais, voyant toufiours courir leurs Chiens deuant eux : par guoy peuuent inger, [ans prendre grand’ peine ne tra- N v 2 02 : VENERIE "PAR uail, lefquelz, font les meilleurs , cf mieux chaffanix, reguerantX, ef forcenante. Et auf que c'efi grand plafir de vor l'efprit de ce petit animal, et des ruke* qu'il fait pour [e deffaire des Chiens. Et faut que les Piquenrs y foyent fins, et d’efbrit, pour entendre [es ruzes, et malices : ce que ‘ay pratique toute ma vie, quiin a caufe mettre par efcrit ne parte des expenr- ences qu’en atroys pet veotr,cognoifire, ét entendre. Premicrement,le P Lqueur qui fera apres les (hiens, doit regarder au partir du gifte plufieurs pountX. Sa- uoireft,queltemps il fera: car fi c’eft en temps de plu- ye,le Lieure dreffe et [uyt plus les chemins qu'en autre temps, et fil arrime à quelque boys taillis , 1 n’entre pas dedans, mais [e relaiffe au bort, et l'aiffe paÏfer les (Chiens : purs quand ilx,font outre-paffeX,, 1! [en re- tourne fr fes memes pas par oui] fera venx, au pays ou ilaura effé pouf, parce qu'ilne veut pas entrer dedans les fortX, a caufe l'eçail,qut efl parmi le bots. telles ruxes, le Piqueur doit demourer a cent pas pres du bois, par oule Lieure [era venu, car ilne fau- dra point a le voir retourner fur [es-pas droit aluy et pourra a lheurele Piqueur fornuer fes (Chiens, etles rappeler, d'autant qi'il feroit mal-aife qu'ilz-redre[- Jaffent telles ruges, parce s'il? ne cuydent pas que le MA Of retotrné fur Lay: au 10 quiz penferoyent re que ce f uff lecontrepré. Plus doit bien rèçarder en quel ” .LAQYES DV FOVILLOVX. 2 03 aen on trouierra la gifte du Lieure, et de quel vent il f'eft caché : car fi c'eff du vent de Galerne on Hau- tain, Une cuydera pas furrleneX dedans , mais le co- gnoiftra, ouluy tournera le cal. e Auf que fil faut [a gifte en l'eau, c’eff figne qu'il eff ladre : a tel? Lieures de Piqueur doit prendre rarde tout le iour deians les eaux :car 27 font volontiers leurs rues et fineffes. Danantage, le Piqueur reraaera ji c'ejt vn nafle ou vne femelle, et fil eff nourri a pays : ce qu'il pourra cognoiffre par- ce_, quer ay declaré cy deflus : car c’eft une chofe certaine qu'vn Lieure, nourry au pays, et principalement la femelle, fi le Piquesr regarde le pre- mier pays ét cerne qu'il prendra la premiere fois'au partir du gifte, eflant deuant les Chiens ,tous les autre qu'il fera tout lesour feront, parmefines lieux, et [e- ront par memes palees et muf[es : fi cen’eft, comme , ray dit, quelque Lieure malle qui fuft venu de long, oubie que les Chiens À enffent fi malmené ef laffé qsil fuft contraint d'abandonner fon pays, et [e forpaifer: ce qu'il} font: volontiers quandilz ont, eftéchaffez, deux heures [ans defaut. eu commancement que les Chrens chaflent les Lieures, il? ne font que tour- noyer, pallant cinq on fix fois par vnlieu, et [ur leurs mefmes pas Et fant entendre que fi les Chiens courans faillent a prendre vn Lieure un iour, le Piqueur peut bien regarder le pays, et les lieux par ouil aura pale, car fi une autrefois il le retroune >, et. queles Chiens 204 VENERIE PAR le chaffent il paffera par mefines lieux et fera mefin. ruzes qu'il aura faites le iour qu'il [e [era fauné : ei par ce moyen pourra cognoifire [a malce,ef le payson il voudra aller, et beaucoup ayder a [es Chiens. L'ay veu vn Licure fi mahcieux , que depuis qu'il oyoit la Trompe, il [e leuoit dn gifte,ct euff il eftégifté a un quart de lieue de la, et f'en alloit nager en vn e- Jiang , fe relaiffant au mieu d'iceluy [ur des ioncs, fans effre aucunement chaffé des Chiens : purs à la fin ie defcouury [a fineffe,carie m°en allay cacher fecrete- ment au log de l'eftang, pour fauoir qu'il deuenoit lors allay faire deconpler les Chiens la owie le pen[ois trou- uer, etincontinent qw'il onit la Trompe, il [e leu d'- cjfroy,et [en vint deuant moy [e relaiffer au milieu de l'effang, ef pour pierre ou motte que ie luy feuffe ietter ne voulut bouger dela : alorsie fu contraint me de[- pouiller pour le faire defloger : et attédir pre[que 4 ef- tre pris auec la main, premier que vouloir bouger : me voyant pres de luy ,1l [e met a la nage , et fortit de- uant les Chiens , on ilcourat encores l'efpace de troys heures, premier que d’eftre pris , nageant et faifant, toutes [es ruxes dedans les eaux. Fay veucourir Lieure bien deux heures deuantles Chiens , qui apres auoir cosrn venoit ponffer vn autre , et [e mettciten fagifie, T'enay veu d'autres qui nageoyent deux ostrots eflanss , dont le moindre auoit quatre vingtz Fr [AQUES DV FOVILLOVX 205$ as de large. l'en ay veu d'autres apres auoïr effe bien courus l'efbace de deux heures ,entroient par defous la porte d'un tetf a brebis, et [erelaiffoient parmi le Lef- tail. l'en ay veu, quand les Chiens les couroiert, qui f’alloient mettre parmivn troupeau de brebis qui pail- foit, par les champs, neles voulans a bandonnerne laif- fer: dont fu contraint de coupler mes Chiens, et faire toncher les brebis à la Bergereinfques dedans le tecf : et alors qu'iluit les maifous,[e depart,et [en va: la ie decouple mes Chiens, et le pris. l'en ay veu d’autres, que quandilz; oyoient les Chiens couranz,, [e cachoient en terre. l’en'ay veu d'autres qui alloient par vn cofté de haye, et retournoient par l'autre, en forte gun auoit que l'efpeffeur de la haye entre les (liens ef le Lieure. T'en ay veu d'autres quand 1lk auoyent cou ru demye heure, [en alloient monter deff[us vne vi- elle muraille de [x piez, de haut, et f'alloyent re- laifer en vn pertuis de chauffaut, conuert de lierre ». j'en ay Ven d'autres qui nagotent VRETIMIerE > ,q'it pouuoit auoir huyt pas de large:et la paffoient, ef re= paffoient: en la longueur de deux cens pas, plus de, Vingt fois deuant:moy. e À ceffe caufe, fant que; le Piqueur [oit cant, et fe, pour chaffer leLieure : carilef? certain que fi Les Chiens fauent bien prendre le Lieure à force, 112 pour- ront; courrir tontes beffes : et eff le, vray principe €E Cormmancement pour les dreff, er ct 4 fin er Le nex DE . VENERIE PAR Le . Puis quandon les veut dreffer pour le Cerf ;il&ha bandonnent. ay[émentle Lieure > , par ce que la ve- naifon du (erf elt plus frrande que celle du Lieure, et plus defirée des Chiens couranz : aufñ.que le (Cerf ba plus grand vent et fentiment. Les Licures ne vi. nent que fept ans pour ie plus , et principalement. les mafles, Flzont cefie malice, que fi le mafle et la fe- meile font accompagnez en[emble envnpays ,1amaïs n'ylaiferont demourerautres Lieures effranges , [ilz, pensent, fi cen'efioyent ceux qu'iX ont engendrex … Er pource dit on : Tant plus on chalfe en on pays, ét plus on y trouve de, Lieures: parce que ceux des autres pays Viennent. te TN EE Comme on doit dreffer les isunes Chiens pour le Liure. | ee CHA PARENT REMIEREMENT, alachafle du Lieure,il cf requis qu'il n’y aytque deux on trois Piqueurs, pour le plus: dont faut qu'il y en ait Vn quimenace les Chiers qui demoureront derriere : les autres les doy- uent faire chaffer ct requefter: car Jul? effoyent grand nombre de Piqueurs qi parlaflent aux Chiens , 1? : romproyent les erres dn Lieure, oubien eflonneroyest, les Chicrs aux deffaux : parce quele Lscure faittant : de ruzes queles Chiens ne [anent aucunesfois on 114 en font : et ne font qe leuer la tefte, pour demander fecours a leur ma [fre : lequel alors doit prendre [es cer nes ct enceintes auroir du deffuut, en les reftouïl'ant : + IAQUES DV FOVILLO VX. 207 ce qu'il ne fauroit faire f'ileffoit foulé des Piqueurs. (luy qui dreffe ct fait chajler les Chiens , doit porter vne grande gibbeciere de toile pleine de friandifes pour leur donner, afin qw'ilzde cogeoiffent : car les Chiens veulent far tout cognoifire leur mailre, [a voix, et [a Trompe : et lors qu'il les fobuers 1 cornotfira qu'ilz, viendront pluftoff a [a voix qu'a celle d'un autre: laiffans toutes cho[es pour venir à luy : auffine les doit iliamais forhuer n'appeler en faste. R Et [fil adaient qu'il veille faire retourner o4 venir les Chiens aluy, pour les faire entreren quelque tailrs ou fort, illes doit appeler en cefte forte, CE rats @ EN ie er pe men — +4 $ —_— = GE ÆŸ er? 4 SIREN MEL ONE EU CRE En EL EC TE ET EE EE —— SRE MEL LRU Ra) — = — a — — — À — D FERRIERE SARA RSR SES . Dome. 2 as TS TS Hourna a m0) the-bau. En fénnant déla Trompevn EEE fon bien long, comme ainff, À Tran. © Puis quand les Chiens [eront fous arrisez a luy, 1 doit regarder quelque belle muffe on paffée , pour les faireentrer dedans le taillis : a laquelle muffe il doit Jetter vnepoignée de petites friandh{es de [a gibbeciere, enfrappant de [a gaule, ef criant ainfi, FRS SÉÈSEE Rare tes nes y “d: 1 : 2 Dr : Aguerec) aguerecy beau 1l.ba paffé icy. tu 4 CAE 308 is VÈNERIE PAR Et faut entendre, qu'on ne doitiamais fonner en gueffe le grefle de la Trompe_ mais bien le grostant; on voudra, fi ce n'efloit que le Piqueur voulu appeler fes (liens a luy : oubien qu'il les vouluf? fai- re retourner d'un pais pour aller en Un antre_ , com- me ÿ’ay dit deffus : alors pourroit fonner vn mot long, tout [bul, du grefle > de la Trompe. Etquandles Chiens [eroient venus a lny , ne faut pas qu'il [- oublie de leurietter quelques petites fidndifés , af de ne fe moquer point d'eux. (ar lors qw'il [on- pera le grefle, il faut que fes Chsens entendent, que, le Lieure ef? debout, et que leur maiffre les appele , ou forhue, par autant que [il fonnoit le grefle en la queffe,les Chiens n'entendroyent et ne congnoïftroyent la diffeence d’entre la queffe ef le forhu. Ÿl fant icy noter deux fecretX, dont, le premier eff : Que fi le Piqueur ha vne ieune meute de Chiens à dref[er, il doyt rerarder le pays ou il leur fera les pre- mieres crées et de quoy : car [celon les lieux où x le- rort, dreffeX au commancement;;et [celonleÿ bejtes a'on leur voudra faire courir, et deqguoy on leur fera curée_», il leur en founiendra toufiours. A céfles caufe, fi a1 commancement, qx'on dreffe de jeunes Clucns, en leur acconffume ; d'efire, defcouplezset dreffez aux plaines, ['ilz,y ponffents des Lieures, ef g#uzy ayèt plaifr,toute leur vie 1 leuren fousiendra | et aloas IAQVES DV FOVILLOVX. .109 Et alors qu'on les defcouplers dedans les boys, ile ne feront cas d'y queffer , mais iront chercher les plaines et champs , on 1l3; auront, accouStumêé d'auoir plaifir, ettrosuer les Lieures. N° e plus ni moins en feront, ilz, aux bocages, | au commancement; ilz. y font, dref= fes, et qu'iX y ayent- heu plaifir , penfant; y trouner toufiours leur gibbier . Et par ainfi il eft befoing de droif= fer les Chiens dedans le pays ou lon fe vent tenir: car Chiens courntz qui font; nourris aux plaines ne_, peu- nent; accouStumer les bocages : ne plus ne moins ques ceux qui font; nourris aux bocages ne peunent, accou- fumer les plaines. L'autre, fecret eff, qu'il ne faut iamais droiffer, n'accouftumer les Chiens à chafer les matinées , 4 caufe de la roufée. , et fraifcheur de la terre : d'autant, que fi vous leur accouflumez, telles aifcheurs et bumiditez,, et qu'apres vous les vouluffr- ez, mener a la chaffe fur le hant du jour, et qu'il? [enti[= ent; la chaleur du Soleil , et La roufée tombée, ou quel- que petit vent, arre> , x ne voudroyent chaffer nes quester, mais J'en iroyent chercher les ombres pour [e ca- cher. Et par ainfi l'est befoing d'accouflumer et droiffer les Chiers [ur le baut du tour, et non aux matinées. La droite [aifon pour commancer à droiffer ieunes Chiens, est en Septembre, Ocfobre , et Nouembre: par-ce que le Leraps eff temperé , et que_; les chaleurs ne font: trop vebementes, ef aufi que les ieunes Lieures [ont fotz,, €bnont; point de corps, ne fachant faire encores leurs Le pl 4 R TL 4 CE ONE 210 VE NER IE" # AR ruges et malices, et [e font relancer plufieurs foys de- nant les Chiens, le[quelz,y prenent: fort grand plaifir, et Je dreffent mieux qu'il ne feroyent pas [la fey- ciënt , ef f'efloignoyent d'eux. fl est tout certain que les Licures ont plus grande , fenteur , et font mieux couruz, des Chiens quand il, viandent et paifent les bled? sert, qu'en toutes au- tres faifons de l'année. Toutesfois il y en ha qui de, nature ont plus grand’ [enteur les vns que les antres, et qui font plus defirex des Chiens , comme les gmns Lieures de boys , et ceux qui [ont ladres , lefquelX fe tienent pres des eaux. eMaïs les petis Lieures rou- ges, qui font du genre, des Connilz, n'ont: pas fi grand fentiment , ctne [ont pas tant defirez des Chi- ens courant& que les autres. (eux qui viandent [ur les pelouzes ou petis couflaux, d'une berbe qui fe nom- ne Serpolet , on Poliot ; font communement fortX-Lie- ures , et courent longuement. eAuffi il y ha des Lie- ures plus malicieux les ns que les autres, et principal- lement les femelles , car elles font leurs ruges plus cour- tes, ef plus founent, que ne fcnt.; pas les malles , ce que des Chiens n'ayment: pas : par-ce qu’il fafche a (hnens vigoureux ef de cueur de; tournoyer ji [ouuent, d'an- tant qu'ilX defirent, vne befie, qui fuye deuant eux, pour courir a ieur force. eA tclz Lieures quiruXert. fi fouuent, il e$f requis de faire les cernes gmus, à fin PSE FA QNV MSADVHEONTHEHOVX. 211 d'enclorre toutes leurs ruxes , ef n'en trouuer que la fortie: ce failant on ablrege bien leur force , ex les contraint on de ne rurerplus. Il yen ba auffi qui fayent; les chemins ef voyes, defquelz, les Chiens nes pensent, awoir fentiment,, à caufe, qu'il ny ba brn- che, herbe, , n'aucune humidité ou 1x, touchaflent, ds corps, par ou les Chiens en peuffent affentir , ainfi qw' - sl; feroyent Îlz eftoyent: en autres lieux ConHertZ , comme boys, bledz,, et autres fraifcheurs. Er pour-ce uand le piqueur tronnerra telX Lieures, et qu'il verra Le defaut de [es Chiens en on chemin, il les doyt pouf- fer outre tout le lonx du chemin , les fuynans toufiours sufques a ce que les Chiens en trouuent; la [ortie_», on bien qu'il ayt trouué wne petite valée ou fraifheur par le, milieu du chemin , on les (hiens en peuflent: anoir fentiment,. Et luy-mefines doyt mettre, pied 4 terre, regardant: en la poudre, ou autres lieux, pour en reuoir par pied , ce qw'il cognoifira ayfement , car la forme du pied du Lieure e$t aigue_,er faite, à la fem- blance_, d'une pointe, de conffeau, ayant, [es petis on- gles ficheX. tous droitz, en terre, qui marqueromt; tout autour, venant, toufiours en appointiffant : d'autant, quetamar le Lieure ;, quand 1 fuyt, n'oursre les on- gles ,comme font. les befles puantes, mais tient; tos- fiours fa patte» ferrée , en forme, d'ane, pointe d2 , couteau. Il y ha auffi certains pays et [aifons on les Chiens n'ont, aucun [entiment, des Lieures : comme, 212 VE NER LE "EP AR en Hyner, au pays des plaines, ou les terres [ont graf- fes, et fortes : par-ce que le Lieure ba la patte pleines de poil, et quand il fuyt, la terre qui eft grafe fe prent de contre , laquelle il emporte anec le pied, qui cou- ure ct offe tout lefentiment, queles Chiens en pour- royent, auoir. Et auffi qu'aux plaines il n’y hane, branches n1 berbes ox il peuff toucher du corps , non plus que dedans les chemins. D'anantage., , il faut en- tendre qu'il y ha auffi certains moys e[qucle les Chiens n'ont point de fentiment;, comme, à la [ailon du Prin- temps, a caufe_ de la vehemente ; odeur et [enteur des fleurs, qui outrepalle ; celle; du Lieures Semblable- ment , faut fe donner garde ; de mener les (hiens a la chafe,quandla terre eff gelée_,car ilz. [e deffoleroyent les pied? , et perdroyent; les ongles : qus est au contrai- re des Lieures , qui courent; mieux en ce temps la, qu'en autre, a caufe qu'ilz ont; les piedz, fourrez.. Ï faut parler aux Chiens quand ilz chaffent; en me[- mes termes qu'on parle à la chafe:, du (erf, fors aux forbuX , car en lieu de crier, T'hia Hilland, 1 faut crier, V'aulecy aller : et mefines [ons de; trompe, excepté en la quete, anant, que le Lieure > foyt bonté, caronne doyr fonner que le gros, comme, v ay dit cy deffeus. Vous denex entendre ce. > fecret, qui est, que quand on dreffent des Chiens courantX , on ne leur doyt 1a- maïs donner curée_ auec les Leuriers : par-ce que fi PAQVES DV FOYTLLON x... + on accouSlume de faire prendre les Lieures aux Le- _ &riers denant les Chiens courants , depuis qu'on crie et forhuers, les Chiens courante, ne feront, que leuer la tésle, pen[ant> toufiours veoir le Lieure denant, les Leuriers, [ans vouloir mettre le nez; en terre , ne faire femblant, de quester ne de chaffer. eMaïs les droytes curées qu'on doyt donner a ieunes Chiens , doynent eftre auec vieux Chiens conrantz,, fages, lefquelz, les dreffe- roms et apprendront a faire leurs cernes. 0 ÿ 214 VENERIE PAR En quel temps & faifon on doyt chaffer le Lieure pour le prendre a force. Et comme il le faut faire quelter, requerir, & lancer aux ! Chiens. the LVAET FREE a £ à NS RE — | = SN) a RES | x EE — = is | = ) SE L cA DROITE wenerie et [aifon pour prendre s le Lieure à force auec les Chiens courntz,,comman- ce à la my-Septembre, et finiSf a la my- Auril, à cau- fe des fleurs,et vchementes chaleurs, qui comimancent RANOUNRENST ENV EFON TE L'OY X. 215$ 4 régner, qui offe aux (hiens le, fentiment. du Lie- ure. DontsenS eptembre les Piqneurs doyucnt COr= mancer a donner curée_» a leurs Chiens, er les renouuel- ler :caren ce temps lales Lieures font ieunes et foibles, comme ay dit, et ainfi que la faifon [e pafe.leur for- ce et vertu [augmente NN 6 plus ne mors est il des Chiens, car tant plus 13; courent, et ont de curées, et plus lont; 1lz meilleurs et vigoureux : et auffr que l'Hy- wer ['approche,qui augmente les fraifcheurs. Et lors que les Chuens ont paff: deux ans on les peut champayer, et mener a la chaff trois fois la fepmaine , car ilx en valent micux. s Quand le Seisneur vondm aller à la chaffe, le va- let de Chiens doyt regarder le temps et la [afon ou il fe- ra, à fin d'aller chercher le Lieure_, aux gaïgnares, [ce- lon qu'ilz, feront, en celuy temps , comme, aux menus bled? , auoynes , prez,, et autres lieux au[quelz; il doyr defcoupler fes Chiens. Puis [il y ha quelques Chiens qui vienent, a rencontrer de la nuict du Lienre, les Pigueur fe doyt arre$ter tout court, er les laiffer faire. Et alors qu'il verra qu'ilz, commanceront à leur affem- bler, ef efchautfer tous enfemble_, il les doyt refiouyr en paroles 1oyeufes, et nommer ceux qu’il verra qui feront Lemieux, comme, difant,, Hau Gerbaud , Han AM)y- raud,ou eff il allé ? fl eff tout certain que les Chiens ont; plus grand [en- tunent au viandy du Lienre, qu'ilX n’ont pas quand il O x 116 VENERIE PAR en fort, pour aller en fon giSte , combien qu'il [en aille de meilleur temps. La raifon eif, quand vn Lieure, eff aux champs , et qu'il viande, 1l [affied volontiers, et touche du corps à terre:anffi qu'il pale plufieurs- fois par vn lieu, et en pafant. ef prenant, [on viandy, il don- ne fenteur aux herbes de [on haleine, , ou bien y laiffe., [es crottes ou repaire» : qui eft l'occafion pourquoy les Chiens y ont; plus grand fentiment, qw'ilz, n'ont: pas quand il en fort , par-ce que quand il fort de fon vi- and pour aller au giffe, 1l fuyt volontiers les grans che- mins, routes, on fentiers, y faifant- [es ruzes et mali- ces , en bondiffant ef allant. le ; plus legerement: qu'il peut. e cesle, caufe, quand le piqueur verra que, es (hiens aurent, deffait la nuitf du Lieure, an vi- andy, et qu'ilz commanceront a trouuer la fortie par ou 11 drefle pour aller a [on gi$te, ce qu'il fait commu- nement, par quelques petis [intiers cu chemins , il les doyt laiffer faire, et aller tout bellement apres eux, fans fe haffer : et s'il veoit que fes Chiens tombent, en deffant , c'eff figne > que le Lieure ba fait vnes rue, et qu'il eff allé et venu [urlny. eAlors doyt crier, Hau ouest il allé, Horua a moy Theau, fans _ bonger du lien ou il fera, car [il approchoit pres d'eux, 1l les feroyt outre-pafer les erres dn Lieures , et là les doyt faire; requefler , en les regardant; faire, et les réfforiyKant de la bouche. Er [il adnenoit que fes Chiens ne, peuffent deffaire les ruzes dedans les 4 TAQVES: DV: FOWNILLONX 46 routes on chemins ; il doyt prendre [es cernes an tour de la par les fraifcheurs.et lieux plus commodes pour le nez. de fes Chiens par ce quef'iltrouue la [ortie des rues que le Lieure pourroit aucir faites dedans les chemins, pour entrer en quelque taillis ou fort , alors [es (hiens le pourront aller querir ayfement,et luy-mefines doit bat- tre les broffes auec la gaule pour leur ayder à le; bouter. Et fil aduient qu'il trouue quelque «vieux gifte , il doit mettre la main a la gibbeciere , er ietter quelque friandi- Je dedans, et appeller tous [es Chiens a luy, en criant, Ha guerecy, Theau voy le lit. Et faut noter quele pi- queur doit auoir on loppin de lart grillé, enneloppé en fa gibbeciere , de-quoy il doit froter le bout de [a gaule, car par la pourra accouftumer [es Chiens a venir fentir le bout d'icelle. Et alors qu'il les «ondra faire pal[er 4 vne mufe , n'aura qu'a mettre lebout de [a gaule en terre,et les appeller,ilz ne faudront a venir incontinent, fe batans à qui paffcra le premier. Et fi d'ananture les Chiéns ne trounoyent le Lieure forty de fes cernes, lepi- queur doit ramener tout bellement, [es (hiens an lieu on aura ele [on defaut, et regarder de quel coSté le Lieure auoit la tefle tournée quand il e$f entré de- dans le chemin : et [ll l'auoit tournée aual , il doit ap- peller fes Chiens , et les faire quefter des deux coffez. fort longuement : car ancunesfou les Lieures [uinent les chemins , pour faire leurs ruXes , plus d'un grand quart de lieuë, [ans en vouloir [ortir. En tele, lieux les O 318 VENERIE PAR Chiens n'en pensent aoir fentiment.,a caufe de la pouffiere , et autres raifons que ‘ay dites cy deffus , cé les Lieures demeurent fouuent [ur le bord des chemins, ou bien pres de la, à ceffe caule celuy qui menera les Chiens les doit faire quefter aux cofter.. Et fi tous ces cernes ne pouuoyent encores redreffer les (hiens , le pi- gueur peut bien penfer que le Lieure ha fait vn hour- #ary [ur luy , ef pourra rappeller fes Chiens de laon vient, , en foullant ef battant, tout autour , en pre= nant [es cerfiès plus grans:et n'eft poffible que les Chiens ne redreffent les erres , on qu'une lé boutent : toutef- fois qu'ilz paferont bien Jouuent, deffus quelques Lie- res , premier qu’ilz, vwellent fortir de la giffe, ow bien fe laiferont prendre dedans. Combien queie loué gran- dement de veoir defaire la nuict du Licure aux (biens, et l'aller querir et pouffer en la giSte , fi eft-ce qu'il me Jémble que c'eff vue, chofe trop longues, et de, peu de plaifir, Par autant qu'ils ne fon£, que balancer ct troller. Mais feroit beaucoup plus court, ef de, plus grand plaifi, de le trouuer et chercher en la ma- aiere qui s'enfuyt. Quand trois bons piqueurs feront enfemble, et qu'ilx # verront. queles (hiens rencontreront de la nui& d'un Lieure , en quelques bledx , 04 autres gaignages , ilz doiuent regarder la [aifon on 1% feront, et queltemps 41 fera , car fi c'efl au Printemps on Este , les Lieures ne fe giffent pas au fort ; a cauf? des Fosrmis, et autres. TIAQVES DV FOVILLOVX 219 BarbotX , et des Serpens et Laïfardt , qui les chaffent des fort , alors font contraint% de leur gifler dedans les bled? , gueretz, ,et lieux foibles. En Hyuer 1l4 font le contraire, car 112 [e giflent cr quelques gros halliers ou fortes, principalement quand les wventx de G'alerne et Hautain regnent, le[quelz 1? craignent grandement. Or donc felon le temps ef les lieux où X verront; que les Lieures feront an giSte, ilz, y doient appeller leurs Chiens , et battre tout de rang, et en accouSfrant les Chiens a telles questes, 11? trouneront plus de Lieures, ét auront plus de plaifir, que non pas de leur apprendre a deffaire la nuiét. Et pourront dreffer leurs Chiens de, telle forte , qu'en frappant on coup de ganle [ur les broffes ; les Chiens [e battront, à qui entrera le pre- mer, comme font les Chiens d'oyfeaux a la remifes des erdrix. Quand le Lieure [era lancé er bouté, le piqueur [°en doit aller [ur les voyes , ef appeller tous [es (hiens en Jorhuant , et fonnant de la trompe , [ans bouger du lien où il fera,iufques a ce quefes(hiens ayent tons pafé denant luy. ‘Puis quand 1l les verra tous outre- pallez, ef amcuteX fur les erres du Lieure , iles doyt [uy= ure tout bllement, [ans approcher d'eux, ne les preffer, et fans gueres crier, ne fonner de la trompe, par ces qu'au commancement que les Chiens l'ont; bonté, la Chaleur les tranfhorte volontiers, et fi le piqueur les prefféit , d' les efthanfferoit encres d'anantage, , g11 22e VE:N'E RTE PAR feroit canfe> qu'ilz; outrepaÎferoyent les erres. Mais uand ilX ont couru l'efpace d'une heure, ef qu'ilz, font bien efchauffez, fur les fuytes , il pourra approcher de fes Chiens ,par-autant qu'ilX, auront; perdu la cha- leur, et qu'ilz commanceront à courir fagement. Et fur tout , il doyt regarder les premieres ruXes et mnalices que ferale Lieure , comme ÿ'ay dit cy dewant , et [e, gonuerner tout le iour par la: car toutes les autres qw il fera fembleront a icelles. Et [elon les ruxses qu'il verra, et le pays ou il [era , ildoit faire [es cernes, grans on pe- tis, longs oueftroitz,, en cherchant les lieux les plus com- modes, ef plus fraiz, pour lenez de [es (hiens. 71 y ba deux façons de prendre le Lieure 4 force, qui font, que les wns le prenest, [ans forhuer , mais fayuent, [eulementles Chiens par ou ilz, vont: , [ans abbreger les ruzses. Et me femble que celte prife eft la plus honorable , d'autant qu'on cognoist la bonté, force, ct vigueur des Chiens. Les autres le prenent autrement, car depuis qu'ix ont veu faire le premier cerne a wn Lieure,ef qu'uk ont ben cognoifance du pays qw'il tient en fes faytes , 42 vont gaigner les deuantX pour le veoir 4 vent , ef en cef? endroit forhuent leurs Chiens, abbregeans les rux es. Et quandles Chiens font; dreffeX en cefte forte , 112, font de fi bonne creance , qu'ilX laifent leur droit pour aller au forbu , qui eft canfe que les Lieures ne courent guebien peu denant eux. Et certes qui vent faire grande ÉANOVESMAPDNIFOYVEELTOVX a grande execution de prendre Lieures , ie louë grande- ment les Chiens qui prenent de grans cernes en leurs deffaux : toutes. fois que pour bien veoir chaffer, il nef que Chiens qui, fuyuent le droit. Ma pour abbreger les Lieures, 1e donne la lotiange à ceux qui prenent les grans cernes, par ce qwilz; enueloppent dedans toutes les ruXes et malices des Lieures. T'euffe defcript plus amplement le moyen de bien hal- ler les Chiens, mais d'autant que Yen ay donné intelli- gence, tant- enla venerie du (erf, qu'aux chappitres cy denant, traitans des malices ef ruXes des Lieures: par lefquelz: chappitres les piqueurs peuuent cognoiftre entierement les fecreiX eé moyens de, [y gounerner , et auffi qu'il y ba tant, de bons maiftres qui entendent Peftat, ie mefuis deporté d'en faire plus ample recit. 222 VENERIE PAR Comme on doyt faire la curée du Lieure aux Chiens, Chapitre LIX. HG De 1 PS hs ND le Lieure [era pris, dl faut que le, valet de Chiens couppe de petites gaules ou bouf- fines bien deliées à wn arbre , purs prendra le Lieure, et le portera en quelque beau lien , [us de l'herbe. la plus nette qu'il pourra trouner. e Alors le piqueur defcendra ] de (heual, qui fonnera la mort du Licure, pour ap-. 1 peller tous [es Chiens. (+ fait le valet de Chiens defenara HAO VSD VE IFOINVIILL O VX... 2523 la curée des Chiens, auec [es gaules, lefquelz, abboyront tout au tour de luy. Le piqueur [onnera toufiours, com - me deffus , en frottant [es Chiens anec la main, leur montrant le Lieure , en difant, Vale mort. Puis le rendra et l'ouurira , apres le defhouillera denant eux, en luy oStant: le pas , le poulmon , et la peau , lejquelz il encruchera en quelque arbre,de peur que les Chiens en mangent , par ce qu'il? leur fout fort contraires , elle- ment qu'ilz en tombent malades. Quandle Lieure [e- ra dejpotillé ef ouuert, le piqueur prendra le pain, four- mage, et autres friandifes , le[quelles il mettra dedans le corps du Lieure , afin de les arrouxer et brunir de Jang. Puis prendra le Lieure , duquel oftera les efpau- les et la teste, qu'il mettra en [a gibbeciere,pour donner a quelqu'un de [es ieunes Chiens, lequel n'aura o[é ap- rocher dela curée. e/llors le valet de Chiens aura [a corde toute prefte pour bien attacher le Lieure par qua- tre ou cinq lieux , afin de faire tirer [es Chiens , et qw'- Un n'emporie pas font : puis le cachera, et f’enira 4 cent pas de la porter [on forhu. (e pendant le, piqueur effendra[a curée de fourmage, ef autres friandifes, brunyes du [ang du Lieure, [ur l'herbe nette, et la def- … fendra des Chiens auec [a gaule. Cela fait , 1l comman- : cera a fonner pour Chiens, et leur laiffera manger la cu- rée , en les refionyfant., et frottant les cofteX, [onnant incefamment pour (hiens. Quand la curée [era pref- que achenée , le valet de (Chiens qui fera, comme dit “ER F4 x srè Se a 5 ST) VE TES 224 VE NE‘RITE CP AR est, a cent pas loing du piqueur, doit forbuer [es (hiens auec la trompe : foudain le piqueur les menacera, et fefera auec la gaule, en criant, Efconre à luy valet. eHlors le valet de Chiens leur mon$trera le Lieure, le te- nant leplus haut qu'il pourra auec les mains:et doyt tenir [a corde par vn bout, a laquelle le Lieure [era at- taché par l'autre bout. Puis quand il verra [ès Chiens tous au tour de luy ; il iettera [on Lieures an milieu d'eux, et leur laiflera manger , apres les doyt mener boire anant que les coupler. Ët encores pour bien faire, les fant ramener au logis tous defcoupleX, afin de ; les laiffer paiftre, par ce quilx font; fubiectz, à effre mala- des quand ilz; ont mangé de la chair de Lieure: puis doit anoir du pain, pour leur donner apres la curée , fil? en veulent manger, de peur qu'il? ayent malaw cueur, et qu'ilz rendent leur gorge. * Fin de la chaîfe du Lieure. AO ES D Vi 0 VI LE Ov x 227 faire entrer. Et [e faut bien donner garde au comman- cement gw'on les droiffe de les rHdvyer , ne que les Tef- fons on Regnarde les bleffent en terre, par autant que 672 EE à eftoye vt battus ou OUITAZEZ , 2, n'y Vou- droyent, plus retourner. e/A ceile ; caufe on nes doyt iamais faire entrer les BaffetX es terres où il y ayt de vieux Teffons on Regnardz,, que premier 17 ne fovent, dreffer , et qu'ilz n'ayent leur an accomply. Encores faut-il mettre touffours wn vieux Ballet de- nant eux, qui endurerala fareur des Teflons. Vous pouuez droiffer les Bafletz. et mettre a la chair, en plu- fiewrs manieres , dont, la premiere ef, qu'en la [aifon queles Regnardz, et Téffons ont, leurs petis ,il faur prendre tous les vieux BafferX , et les laiffer aller en terre: puis alors qu'ilz;, commanceront a abboyer, on doyt tenir tous les iewnes au pres des pertuys, vn a wn, de peur qu'ilz, fe battent, ef leur faire efcouter les ab- boiz,. Apres que les vieux RegnardX ou Teflons feront prise qéil n'y aura plus que les petis,faut prendre tous les vieux Bafetz.,et les coupler, puis laifer aller les ieu- nes les hardifant en terre,en criant, (bule à luy Bafer, (oule a luy, bon, prenez, prene?. Et alors qu'il? fien- dront quelque ieune Teffonnean ou Regnardeau, il leur fant laiffer effrangler dedans la tranchée ow pertuys , fe prenant bien garde que, la terre ne tombe, [ur eux, de peur qw'elle leur nuyfe. Ce fait fasdra porter tous des petitk_ Téffonneanx ou Rernardeaux as lovis, et en P j 123 VENERIE PAR faire fricaffer les foyes et le [ang, anec du fourmage, et de la greffe, puis ieur en faire curée, en leur mon- ffrant: la tefte de leur gibbier. eApres que les Balferx auront, mangé la curée, ou bien an par-anant , il les faut lauer d’'ean tiede , auec du fauon , pour faire tom- ber la terre , quifera meflée entre le poil et la peau, car autrement 12 pourroyent deuenir galleux, d’une galle qui [eroit fort difficile à guarir. On les peut en- cores droifler en ne autre maniere, fçauoir eSt: Il faut faire prendre, de vieux Regnard? on y effons tous vifz , parles vieux BalletZ , ef aucc des tenail- les propices a ce faire, comme pourrez vcoir en pour- traicture cy apres , les prendre, ex leur conpper toute la mafchouëre de déffoubX , la cv [ent ficheX_ les grans cro- chef? , et ne toucher point a celle de diffus, par antant, qu'elle monflrera toufiours la fureur de la befle>, [ans pounoir bleffer ne faire mal. eApres fant faire faire des terres en un pré, lfquclles doyuent cffre affex. larges, ä fin que les Bafetz. ayert efbace de leur tourner ef «i- rer, et entrer deux tout de ficnt, puis couurir les terres d'ais , et de gaXon. (éla fait , cn doyt mettrele, Teffon dedans, et lafcher tous les Bafferz, ieunes et vienx.leur donnant: courage , et les enbardifant comme l'art le. requiert. Et quand ilz auront, affez: abbayé, fant frapper [ept ou buyt coups de befche an ceSté, pour leur donner hardief[e quand on befchera. Puis faudra leuer. Les aïs à l'endroit ou [era le Teffon ,et le prendre auec FRONES DV FONVELLON X, 229 les tenailles ,en les tuant deuant eux, on bien le faire effrangler a quelqu: Leurier , pour leur en faire. cu- rée. Et faut auoir du fourmage en ne pochette, pour leur ietter fondainement.[ur leur gibbier quand il [era mort. Et ff d'ananture on ne vouloit rompre la maf- chouëre de defoubz; du Tefon, illny faut coupper tous les crochetz,, ef toutes les maiftreffes dentz.,de peur qw'il morde , ét face mal. P 17 . VENERIE PAR Du naturel & complexion des Re gnardz à Blereaux. Chap LXI 2 7 Ent AN = à A à (it SR mes TT TT TO, 7 A U {1 a A RN\N AS 1 Miche (US y « PE = MZ l 7 4 3 GE 1107 (À 1 NI « L NC (Re In "NN lg 1}, hu NS H CET {it , j) "(I \N | & ( \ = PERS TIME TS ÉTIENNE CRC ON DEN T2: PT 7 qu'il y ba deux doté de D Bafète: ba Jemblablement deux efpeces de Téffons, et de Re [eauoir ef? des Teffons, de Porchins et de Chenins : et des Regnardz,, de grans, et de petis Gonpilz. (ombien que plufieurs veulent dire que les . Téfons font tous d'une mefine forte , et qw'il n'y ha IAQYES DV FOVILLO v %. 231 point de difference entre les Porchins et Chenins, A eff-ce que 1e leur prouueray le contraire, tant par la couleur et façon des bestes , que par leur naturel. Le naturel des Porchins eff tel, qu’au [ortir de leurs terres 1? font, volontiers leur fiante : et ne la fonk: ia= mais quiut ne facent un petit pertuis auec le bout du nez, 04 bien anec l'ongle, puis fiantent dedans , ce que ne font pas les Chenins, er font les Porchins plus com- munement leurscanernes dedans le [able , et autres ter- res aifees a monnoir , qu'ilg, n2 fonts pas ailleurs, et en lieux défcouuertZ , pour anoir la chaleur du Soleil , dormans inceJamment, : auffi y prenent, ilz, plus de, greffe, ques les Chenins. Quant an elages , les Porchins font, plus blancheaftres , et ovt; le poil de defus le nez , et de deffjoub? la gorges beaucoup plus blanc que n'ont pas les (heniss, et fi le corfage en eff vn peu plus grand la teste ef le neX plus gros : combien qu'il y ha peu d'apparence [i on ny re= garde de bien pres. Le naturel des autres, qu'on appel- le Chenins , eff tel, et les cognoiftra on en cefte maniere. C'eft qu'il vont, aux pourchatz; plus loing queles au- tres , faifant- leur fiante an loing, de telle facon que celle des Regnardz. Ÿlz fe tiennent volontiers dedans les fortes terres , ow dedans les rochiers, faifant leurs Jofles ef cauernes plus profondes et eftroitfes que, non pas les Porchins : tontes- fois qw'il n'y ha pas tant, de bi 232 VE NE R EE PAR meres ne de carefours qu'en celles des Porchins , d'au- tant qu'il re peuuent pas mouuoirles terres fortes ef rochiers , comme les autres font; le [able , et les terres mouuantes. (ts deux elpeces ne [e tiennent, point en- femble, et à peine les pourra-on trouuer a vne lieuë pres lune de l'autre. Les Chiens de terre craignent bien plus les Chenins que les Porchins, car il, font plus mauuas, et plus puant*k . On les pourra encores cognoiffre au pe- lage , lequel eff tel. Les Chenins ont; la gorge , le nez, et les oreilles iauna$tres, comme La gorge d'une ÎVartre, et font beauconp plus noirs , et plus bautX [ur iambes que les autres Les deux efbeces winent de toutes chars, cf inefmes vott aux charcngnes. UX font grand dom- Mage aux garennes, ét prircipalcment aux petis lapre- aux , qui font; dedans les raboulieres : car ilz, per- cent droit deffus la rabouliere , la on le Recnard fuyt du long. Te leur ay veu prendre, densnt: moy les pe- trs cochons de l'aicf, le[quelX 1% trainoyent tous wife en leur terrier. C’est ne chofe certaine qw'ilz. en font plus friandz. que de; toutes autres chairs, car fi on paÎfe vn carnage de Porceau par deffus leurs terriers, 11? ne faudront, iamais de [ortir pour y aller. FR Vinent de toutes fortes de gibbiers, comme oyes, pouletz.,et leurs femblables : ie le, [ray par experience , car in ay nourry de prineX. infques en l'eage de quatre ans: 12; font plaifans et de bonne nature, [ans mordre ne. faire aucun mal, ne faifant, que iouër auec les peris tai JAQUES DV FOVILLOVX. pe Chiens, et dormir la reffe du temps:etquand ie les appel- loys , il? venoyent a moy comme Chiens, me fuyuant La part ou ‘alloys. 7l2 font fort froidureux , ef Ji on les laiffe en quelque chambre cu il y ayt du feu , lz, [en y- ront coucher dedans, et [e brufleront les pied, le[qnelx {ont fort difficiles a guarir. FIX [e nourriffent de pain, de petis offcletX, fourmage, fruitages, raïfins ; barbotz.: omme ilz mangent de tout ce_ qu'on leur veut donner. Grand il nege, ou fait autre fort temps, 1X ne fortent ; point hors de leurs cauernes, aucunes- fois de_, deux ou tros. tours, Ce QUE l'a) VW par EXPETIENCE > : quand “la nege effoit tombée denant leur pertuys , 1e ne trouuois point qu'ils, fuffent fortys, et y [uis allé par deux ma- tins enfayuans, et au dernier les trouuay fortis on 1lz, alloyent pourchaffer leur vie. (est plaifir de leur veoir amaffer le bourre, comme paille, fougere, fueilles, et au- tres chofes, 1lz, affemblent tout en vn moncean, puis 4- nec les quatre iambes et la tefle en portent et traynent autant en un coup en leurs cauernes , qu'un homme en feauroit porter d'un bras [oubX_ [or aifelle. Liz ont cefte malce,qu'alors qw'ilz, fe voyent abboyeX des Baffetz. 1x ferment les pertuys de leurs canernes apres eux, de peur que les BafferX les fuyuent. Et fi on les fait abboyer deux ou trois foys dedans les terres , 112 remnent; leur mefnage, et [en vont en vn autre lieu. Tlz viuent lon- guement, et quand ilz. [ont bien vieux, les &ns deuie- nent aneugles, quine peuuent fortir de leurs foffes: fi fe V 23 4 VENCER Er PAR fort; les mafles, les femelles les nourrifent, et fi fe font, les femelles, les mafles font le fémblable…. Il4 meu- rent auffi de, d'artres qui leur vienent par tout [ur la peau, comme lon veoit venir aux Chiens : qui eSf la rai- fon pourguoy on doyt lauer les Baffet%, comme ‘ay dit cy deffus , par-ces que la terre engendre» les dartres. Pay veu toutes ces chofes cy deffus mentionnées par experiences. Les Teffons font de dure vie , car day veu plufieurs- fois de bons et fortz; Leuriers apres les Teffons, qui ies mordoyent fi afbrement qu'ilz, faifoyent [ortir leurs trip- pes hors du ventre, encores [e deffendoyent, et ne vou- loyent pas mourir. C’est wne chofe certaine que les Téf- [ons craignent le nez, grandement , auffi ne leur [au roit on donner fi petit coup de bafton deffus qu'ilz ne, meurent foudainement.. Quant à la chaffe des Regnarde,, il y ba pen de plai- fr, principalement enla terre, par-ce que depuis qu'ur fentent les Baffetz, qui les abboyent, 12 bouclent:, et fortent foudainement dehors , excepté en la faifon que, les femelles ont leurs petis le suelz; HX ne veulent aban- donner. Ylz, font volontiers leurs terriers en lieux male ayfez a befcher, comme dedans des _Rochiers , ou foub? quelques arbres, et n'ont qu'une MEre,qi VA fort long, laquelle eff fort eSbroicte. | Quandles BafeiX ontvne jois acculé les RegnardX, ilz, fe deffendent quelque peu, mais ce n'eff pas de telle IAQYES DV FOVILLOVX. 215 vigueur et bardieÎle que les Teffons , et n'ont lémcr- Jure fi dangereufe. Si on prent vne Regnarde en la [ar fon qwelle, ef} en amours , et qu'on luy couppe_ la na ture, et le boyau qui la tient, auec ce les petis roignons, qui font caufe de l'encendrement, qui e$Fce que, les chatreux offent aux Chienes quand il2 les Jennent, puis mettre le tout, conppé par petis loppins, en quelque pe- tit pot, tont chaudement , et prendre du Galbanum, et le mettre dedans , en meflant tout enfemble, et couurir le pot, de peur que le tout [efuente_, cela [e pourm garder tonte l'année , qui feruine alors qu'on voudm faire, quelque trainée pour faire venir les R egnardz.,en pre- nant du cuyr ou conanne de lard, la mettant [ur le gril, puis quand elle, fers bien grillée, et toute, chaude, il la faut tremper dedans le pot on eSfla nature de, la Re- gnarde, et le Galbanum: , et en faire toutes lei trainces: alors vous verreéX_ que les Regnardz vous fuyurcnt par tout. Mars il fant que celuy qui fera la trainée, frotte, la femelle de [es fouliers de bouze de Vache, de peur qw’- 112; ayent le vent de [es piedz.. Voyla comme il faut fai- re venir les Regnardz; pour les prendre an pege ; et pour les tuer au [oir auec l'arbaleste. C’eff vne chof? certaine, que fi on frotte vn Baffet de fouffre ; ou d'huyle de ca- de , et qu'onle face entrer.en des terres, ow il y ayt des Regnard? on Téfons, 1l2 fe remueront, de la, fans y retourner de deux on trois moys. 336 VENERIE PAR Comme il faut befcher, & prendreles Regnardz & Teflons, & des inftrumentz qu’il faut 2- uoir pour ce faire. Chappitre LXIL. > NN AM SA = SN, ; : = = Q à [oO VS Seigneurs qui voudront; exercer la chaffe des Chiens de terre, 1l faut qu'ilz, foyent equippez, et garnts des chofes qui ff enfuyuent. Premierement:, d'une demye doux aine-; de forts hommes, pour befcher, d'yne demye douzaine de bons Chiens de terre, pour le MOINS, v IAQVES DV FOVILLOVYX. 337 moins, qui ayent, chafcun vn collier au col large de, troys doigtX , ef garny de fonnettes, pour l'entrée; des serres, à fin que les Teffons J'acculent plus tof, et auf que les colliers les garderont d’eftre bleffeX. Er à l'hes- re qu'on vern les Teflons accnleX , on que les Baffetz, foyent. las, et hors d’haleine, ou bien que; les fônnettes fuffent pleines de terre, 1 faudra prendre les Baferz, et leur offer les colliers : mais au commancement ilz. [er- nént grandement , d'autant que le Teffon [fen accule., plus t0$t. Plus, pour reuenir au propos, le Seigneur doyt auoir [a petite_ charrette », la ou il fèm dedans, auecla fillette », aagée de feze, à dix ef [ept ans, laquelle luy frottera la teste par les chemins. Il doyt auoir demy2 * douXaine de mantes, pour ietter contre terre, 4 fin d'efcouter l'abboy des Baffetz. : ou bien pourra porter vn lict plein de «ent , lequel on pourra faire en cefle manice- re. fl faut coudre des peaux enfemble , en carré, et de la grandeur d'une paillace ;, et que les couffures en foyent auffi fubtilles que celles d'une bale_: puis quand tout Jers bien coufu tout autour , il faudra mettre, à vn des coings un petit buffet, en facon de celuy d'vne ; bale on d'une cornemer[e,, qui [e ferme de luy- moines quand le vent fera dedans, puis l'emplir auec vne [e- ringue_, on auec Un bon fouflet , fait a la femblance ; de celuy d'un Orfcbure. Toutes les cheuilles et paux de la charrette, doyuent; eflre, garnis de flaccons et “bouteilles, et doÿt auoir au bout de la charrete; vn co fe :38 VENERIE PAR | fre de boys, plein de coqs d'Inde froidz,, iambons., lan- gues de Beuf, ef autres bons harnois de gueule. Et fi c'eft en temps d'Hyuer , il pourm faire porter fon petit pauillon, ef faire du feu dedans pour fe chauffer , o# bien donner vn coup en robbe, à la nÿmphe. Les in- ffrumentX pour belcher, doyuent. eftre premiereme# des tarieres, de deux fortes de pietes : [cauoir eff, de lar- ges et d'eftroites,vn coupant fait en facon d'unepiete, lequel doyt effre aceré pour coupper les racines, vne » befche fort large », pour tirer la terre, vneradle porir ou- urir les meres et gouletz, de laquelle on tirera la terre; bors , des tenailles pour arracher ef tirer les Teflons des pertuis, des paelles de fer ef de boys , des [acX pour mettre les Telons vifz, dedans, ne paelle o4 autre; vaifleau pour faire boire les petis Chiens. Et faut que; le Seigneur marche, en bataille, de celte facon, equip- pé de tous les ferrementz, cy deffus mentionne, à fin d'aller donner l'affaut aux gros Teffons ef V'ulpins en leur fort, et rompre, leurs chafmates, plocu , paralbetz, , ef les auoir par mine_ et contre-mine, sufques au centre, de la terre», pour en auoir les peaux à faire des carcans our les arbaleStiers de G'afcogne. lay pourtrait cy 4- pres la forme et facon de chafcun des ferrementz. IAQUES DV FOVILLOVX. 241 Paelle de fer, pour becher. Racle, pour nettoyer les meres et pertuys. Coupant aceré, pour cowpper les racines. Paelle de boys, pour tetter la terre. ke. e4° VE NERIE) PAR Comme on doyt lafcher les Baffetz fcelon les terres qu’on veoit. Etce qu’on doyt faire | pour befcher & miner les Teflons. C happitre LXTIT (Il IT | y 7 @ LOI Le ID CP y) WIN DVI D. - \Ts = \? = - 1 4 SIP ER ee &- a I FeAUT 1cy entendre ,que premier que laf[- cher les Baffetz,, on doyt regarder les terres quelles el. Les font, et le lieu on elles font; firuées, et la ou font, RS Ph | PL. 1 IAQUES DV FOVILLOVX. 243 les accalz, car autrement, on feroit tout au rebours de la chaffe, d'autant que fi les terres eSloyext en parte de coustanx, 1l eff requis de mettreles Baffetz, par le defoubz, deuers la vallée, , à fin d'acculer les Tef- Îons fur le haut du confiaut , la ou les terres ne font pas fi profondes, pour les befcher plus ayfement.. eAutre- ment, files terres eftoyent> en vne motte, , et qu'elles fuffent toutes rondes, la motte eflant af{ife en lieu plar, il fant mettre les BafeiX aux pertuis qui font les plus bantz, , [ur la fommité de la motte. elais premier que de les lafcher en telles terres, on doyt frapper vingt ou trente coups de la teSle des pietes [ur le haut des ter- res, a fin de faire defloger les Tefons du milieu d'icel- les, pour les faire, defcendre ; aux acculz,, qui font, at bas de la motte... On doyt toufiours lafcher 4 l'en- trée, deux ou trois Baffetz,, à fin qu'en leur fureur 12, puiffent defbranler et departir les Tefons , qui feront enfemble , et les chaffer aux acculz, . 713 ont> vne ma- lice de fe faire abboyer aux carreffours, et tienent fort en telz: lisux contre les BafferX .eA l'heure qu'on veoit qu'- il, font aux abboïX en telz, endroitX, il eft requis frap- er deux ou.trois coups de piete,et [’ilz, ne veulent deflo - gerpour telle chofe, il faut [ondainement mettre la tarie- re ronde pour les defcouurir. Et alors qu'on verra qu'ilz, feront a l'accul.on ne doyt pas percer au droit d'eux, mais faut percer an droit de la voix du Ballet , pour autant, quefi on percoit droit [ur enx , 1X retournereyents D 244 VENERIE PAR dedans les grandes terres , ef forceroyent, le Baffet , à cefte caufe il faut percer , comme ‘ay dit, au droit de la voix du Bafet , auec la tariere ronde, car elle; enlene_s fa terre [ans qu'elle tombe dedans : puis fondainement mettre la tariere plate dedans le pertuis du rond, 4 fi quil ferme la mere tout au traners , de peur que le» Tefon reculast [ur le Chien. Et [il est poffible d’enfer- mer le Chien par le derriere de la tariere , il feroit fort bon , car fi c’efloit par le deuant , les Tefons le pour- royents battre ef rudoyer : par-ce qu'aucunes- fois 1l [en troune en wn accul fix on fepr, qui pourroyents battre et rebuter le Chien. © 7 and la mere eff fermée de la tariere platte ; dl faut frire foudainement, la tranchée auec les pietes et paclles , à fin d'auoir cfpace pour ranger un homme dedans : et a l'heure laiffer en- trer les Baffetz en la tranchée , et les faire abloyer en ce lien la ow on veoit batailles et affaux de toutes fa- gons. Te faut donner garde que les Teffons ne fe conurent de terre, ce qu'ilX_ font volontiers quand 2 font acculez , tellement: que les Bafetz, font, aucunes- fois defus »etne feauent. ou 112 font: allez. Puis quand on ba defcouuert leur chafmate et fort, 1 Jent auoir les tenailles pour les arracher: mais il y ha mislere a les prendre ;, par-ce que fi on ne les prent qu'- am corps , 1lz; mordent et bleffent: les Chiens quand on les tire dehors , toutes-fois on les peut prendre en ceSle forte : il faut ouurir les tenailles, et leur en LAON EST DNS ONE LELONV.X. 245 mittre la moytie en la gueule, , l'autre moytié par le_ deffoubz, de la machoñüere , puis [errer les tenailles, e vous le tiendrez, par les mafchoteres de defoub?, car PE vous le preniez, par la mafchotiere de deffus du cofté du ne , il mourroit foubdainement,. Et alors que le tien- drez, auec les tenailles, 1l le_, faut tirer et mettre ; de- dans le [ac , puis le porter en quelque, court on jardin renfermé de murailles, ef le laiffer aller , mettant les pé= tés Bafferx apres: quand il [er efchauffe, 1] viendra af= failli les hommes comme fait &n Sanglier. Et a telle, chal[e dl eff requis d'eftre botté, car plufieurs-fois il nr°- ont emporté le_, lopin de la chauffe, et la chair qui eftoit par deffoub%. Teuffe traité plus amplement: de, ceste chaffe , mais par-ce que peu d'hommes J prenent plaifir , en ay efcript fuccimttement. *X Fin de la Venerie_. Q_ . p1-à CRE à Le MC à “ru À UE 1e à ML: A 'A < Û À t We 172 ; ER ns REF NT vor CR A ! 4 4" ARMALRE SE Te 1 HIER | l TRES Le &: 12% 5 ren À EL ET A Hs [ k titre ; 8 HE = ni . (Le Se Si j Fe eter Lin LE 1 NE TOR “es : LIVATIS 4: Leg 433 “: D LP ! An méioern pl aie dti Les te no AaoNd % Ba LA RTS A 1713 0 NE AUPRR: 4 KL Na $ LP T Eee ; Fans Te HA 11! 1 9 FRS EE SR LAS xt Va | PERTE JUIN til 2% , t . +247 . L » AE s L AE à L wi i 14 2 : ù PR ER PORN ; , à D PRE A PUS UE RENE wi IAQNES DV FOVELLO VX. . s4r 2e Receptes pour guarir les CHIENS DEP DPS I- EVRS MALADIES. L_£ S Chiens font [ubieitz à plufieurs maladies, maïs la plus grande de toutes, c'est la rage, dont il 3 en ha fept efpeces. La premiere ef} appellée la rage chaude» , et defcjberée F laquelle ne fe agé £aarir » 19 et 248 VENERIE PAR : par-ce qu’elle eSF tant ennemye du [anç, qu'incontinent, que le venin eSF meflé par-my , il le brule et infette, foudainement.: et alors que la ceruelle [ent les fumées de ce venin, elle fe tormente ; de telle facon que foudain elle fait defelberer et tmuailler le corps de» ces pauvres animaux , Comme on peut Veoir par experiences On cognoift les Chiens qu ont ceffe ojhece de rage en pluji- eurs fortes. Premierement,, quand ilz, courent , 1/2. le- uent la quenë toute droite , ce qu'ilz ne font> pas en toutes les autres rages. Tl& courent [us à tout ce qu'ilx trouuent deuant eux, tant aux belles d'anmaille, qw- autres, [ans regarder par ou 1lz, palfent, [oit au traucrs des riuieres ou eflangs : et ff ont la gueule fort notre, et [ans efcumes. De celte efhece de rage, 1lz; ne courent, que troys ou quatre iours pour le plus, à cau(e du mal et trauail que leur donne ceste maladie. Quand ilz, ne peuuent plus aller, 1x burlent vne facon d'hurlement tout cafe, et rance>, non pas naturel, comme, [il e- ffoyent fains. Toutes les beSles qu'ilz morderont, tant Chiers qu'autres animaux , [ilen [fort du [ang, 112 enrageront_ [ans aucun remede_…. La feconde efbece de_, rage, fe nomme rage coumnte_, laquelle e$t [emblablement; incurable; , mais la morfu- re n'en et pas fi veneneule ne dangereule enuers les au- tres animaux, que de l'autre, par. ce qu'elle ne tient pas inceSammemt.. Et qnand vn Chien eff enragé de. cesle_ efpece de rage, le premier Chien qu'il mort TA QYPSD V" FOVILLONX. 249 au commancement, du iour , emporte tout fon ve- nin, et [era en danger d'enrager : maïs tons les autres qu'il mordra apres la refle du iour , ne cuyderont, pas enrager. Quand ilz ont; telle, rage, ne courent, abestes,ne a hommes , qu'aux Chiens, et [en vont eftontans pour otyr les abboiX des autres Chiens, à fin de les aller dejbrayer et mordre. Ilz fuyuent les grans chemins, et mettent la queuë entre les iambes, trotans comme fait un Regnard : ilz peuuent viure neuf mois pour le plus. Ues deux efpeces de rage, font les plus dan- gereufes de toutes les autres. Et quand les Chiens veu- lent enrager de ces deux efbeces , on le cognoiff en cesle , * forte. Premierement, ÜX ne mangent. que bien peu. LE Iz;fentent les autres Chiens , et apres les auoir [ent lz, les mordenr en les cherif[ant , et demenant la queuë. IX font; de grans foufpirs en fouflant du rex : il? ont vn regard de trauers,ef trifte : 11X_ courent les moufches et papillons. Et y ha affex d'autres Jignes fort appa- rans , que ie laiffe a canfe de breueté. Quand on veoit telz, fignes , il les faut o$fer d’auec les autres, et les en- fermer , car leur haleine pourroit infecter , et faire en- rager les autres Chiens, par ce que telles maladies fe prenent entr'eux , comme la peffe entre les hommes. Les autres cinq efpeces de rage ne font pas fi dan- gereufes de beaucoup , car les Chiens n'en courent, ef n'en mordent point , dont ie les penfe plus tof} maladies à PARC jte O «7 \ + “ ne 250 | VENERIE PAR . LÉ NTI SR que rage: combien que Phebus et plufieurs autres, ont nommé toutes les [ept efpeces , rages incurables, fi ef- ce que l'a) £har} des Chiens de rage de cinq ejbeces cy deffoubX mentionnées auec les Receptes que mettray en apres par efcript. (es cinq cfpeces de maladie ou. rage, fe nomment en cefte forte. La premiere [appelle rage mue, laquelle tient; de- dans le fang, et la cognoïstrez, en ceSte façon. Les Chiens qui l'ont ne veulent point manger ? et ont touf- jours la gueule ouuerte, mettans la patte dedans, com- mes fl efloyent. enofeX , et Je, cachent vo- lontiers en lien frais , et humide. RER La feconde, rage f’appelle, la rage tomban- te», par ces qu'alors que les Chiens l'onts, [ile {ont debout, et qw'ilz cuydent; marcher, 1? tombent, par terre , comme file anoyent le, mal de, faint Iehan : ceSte rage, les tient en la tele. Latiercerage [appelle flaftrée , par ce que le mal ef dedans les boyaux , qui les fait retirer de telle for- te qu'ile font fi platz qu'on les perceroit auec vnes aiguille. : | La quarte [appelle la rage endormie, laquelle went d'un ejbece de petis vers, qui leur viennent dedans l'o- rifice de l'eflomach, et font engendrer d'une corruption ” » tué c IAQUVES DV FOVILLOVX. 251 d'humeurs, dont les vapeurs ef fumées leur montent as cernean , qui les fait dormir incefamment, ainfi meu- rent en dormañt. La cinquiefme et derniere elbece de rage f'appelle, reumatique , par ce qu'alors qu'elle tient les Chiens , La teste leur erfle groffe, et ont les yeux iaunes, de l4 cou- leur d'un pied de Milan. Quand les (hiens font malades de ces maladies, 1r@ ne cuydent pas manger, et vinént buyt Ou neuj 1ours fans faire aucun mal, puis meurent de faim. (ar À faut entendre que le Chien ba ceSke, nature, qu'alors qw'il Jent mal au dedans du corps (entens des maladies qui leur furuiennent [ans eftrebleffez; ) ilz: ne mangent 14- mais qu'ilz ne foyent guaris. Et par exemple le pouneX veoir, quand quelque (hien ef} malade, et qu'on luy donne de la greffe , il ne la mange que premier il ne [oit allé paistre de l'herbe, ef qw'il n'ayt rendu [x gorge, et Joit guary. Fly ba plafieurs hommes qus ont vouly dire que le ver qui vient foubz la langue du (hien, eff la caufe de le faire enrager, ce que ie leur nie: combien qu’on dye ue le Chien ne court pas Ji toft en ceSle maladie, quand il ba ie ver offé de la langue. Iem’en rapporte, a ce qui en eff. * Ces maladies prenent entre les Chiens pour [halener e# frequenter les ns anec les autres. Et ef} befoing, fi quelque (Chien ha ces maladies en vn chenin ; d’offer 252 VENERTDTE ; PAK tous les autres , et les remuer en &n autre, lieu : car, comme ay dit cy deflus , telles maladies [è prenent en- tre les Chiens comme la peffe entre les hommes. Les receptes pour guarir des cinq efpeces derage, Et premierement de la rage mue. V AND vn Chien aurala rage mue, pour le, guarir il faut prendre le poix de quatre efcuz, du tft de la racine d'une herbe nommée Spatula putri- da, dicte Paferage, laquelle ha la fucille comme Tri, toutesfois qu’elle el on peu plus noire: et mettre ce sf en Un petit pot p lombe , puis prendre le poix de quatre efcuX du 1u$t des fueilles d'une herbe nommée l'herbe du (ÿu, autrement Helebore noir, puis le poix de qua- tre efcuX du iuSf de l'herbe dela Rue. Siles herbes ne rendoyent in$F, faut prendre la decoction d'icelles. Et quand tous les tuSF? [èront,enfemble, il faut mettre, autant de, vin blanc comme de int de ; Rue. Puis faudra paffer tous les inSfX des herbes , ef le win blanc, en vu beau linge net, et mettre touten vn verre. Ce fait, faut prendre deux dragmes de Scamonée, [ans effre preparée, ef la mefler par-my tous les iufiz : purs prendre le Chien auec vne [eruiette, , et luy ouurir la gueule, en luy mettant dedans vne oillette, ow, enton- noir , 04 Une corne de Beuf percée , et lny faire aualler le tout , en luy tenant on peu la tefte leuce; de peur qu'il. rendes ER TAQWEÆES DV FOVILIOVX. 1353 rende [a gorge. e Apres luy auoir baille cefle medecine, on le doit faigner auec wn coufieau, comme ion [aigne., les Cheuaux,en la gueule: [rauoir eff, aux denteleures, qui font en la mafchouëre de deffns au palais, qui est par le dedans de l'a gueule ; et luy coupper deux ou trois denteleures , à fin qu'il[aigne plus fort. Puis mettrez, repoer le Chien [ur la paille, et l guarira. Vons no- terez. que l'herbe, que le vulgaire appelle corne de (erf, ou dent de Chien , eff Jouueraine pour toute rage , fi on fait boire an Chien buit dragmes du iuSt d'icclle ber- be,anec vn pen de [el, | Recepte pour la rage tombante , qui procede du cerueau, Ï L_ fant prendre le poix de quatre e[cnz du iuft de La fueille on graine d'une herbe qw'on nomme Paonia, en Francois Veaune, ‘entens de celle qui porte grai= ne. Puis prendre le poix de quatre ef[tuz du iuft de la racine d'une herbe nommée Bryonia ,en François du Parc, laguelle herbe vient dedans les hayes,et ha la ras cine groffe comme la iambe d'un homme. Puis prendre le poix de quatre e[cuz, du inft d'une herbe qu'on nom- me Croifette,en Latin Cruciata , puis prendre quatre dragmes Deffafiacre bien broyé, ef en poudre, et le me[- ler auec tous les iuStz des deffufdites herbes , ef faire» - boire le iuSt au (hien, comme. defus. (la fait, il luy A VENERIE PAR | farsr fendre les oreilles pour le faire [aigner ; on bien le., faigner de deux veines qui viennent par le dedans des efpaules des iambes de deuant , qw'on appelle pour les Chenaux, les arcs. Et ff d'ananture on voyoit que, la medecine fiftpeu d'operation pour la premiere fois, il la faut reiterer. | Recepte pour la rage endormie, laquelle È procede de vers. RENEZ le poix de fix efcuX du iust d'e4b- fince, et le poix de deux efcuz d'eAloe en poudre, le poix de deux efcux de poudre de corne de (èrf bruflée, anec deux dragmes d'une drogue nommée eAgaric, puis mefler les iu$FX, et les poudres enfemble. Er fj vous voyez qu'il y ayt faute de inf} , et’ que les poudres feffent trop efpoifes ; pour fatre aualler au Chien , il y faut mettre, duvin blanciufques au poix de quatre; ou fix efcuX, puis faire aualler le, tout au Chien, comme) deffus. Recepte pour la rage reumetique, laquelle vient en iaunifle, [2 faut prendrele poix de fix ef[cuX du iuff on de- coction de, la racine, de, Fenoil, le, poix des | g'iatre efcuX_ du if ou decoition de Guy , quicroifi TAQUVES DV FOVILLOVX. 255 deaans les eAubepins , le poix de quatre efcuX dn iuff o4 decoéfion de Lierre , le poix de quatre cfcuX de pou dreow marc de la racine de Polipode, qui croist de- dans les chefnes , et mettre le tout en wn petit poilon,et le faire bowillir auec du win blanc, puis quand il [era refroidy. «un peu, 1l le faut [oudain faire, analler au Chien comme deffus. | | Recepte pour la rage flaftrée. (7 < NT ala rage flaftrée, qui tient; dans les = Loyaux, et plufieurs autres maladies ; comme gouttes, efirufleures ; refroidifemens , et toutes autres maladies engendrées de froides caufes, elles fe guarif= fents par baings et efluues ; dont, la recepte, J'enfuyt | Recepte des baings pour guarir les Chiens des maladies venues de froi- des caufes. | ÏZ faut prendre, deux grandes poilles ; tenan- , “tes chafèune, fix [eaux , efquelles von mettre en . chafcune, d'icelles dix 1ointées de, chafcune efhece > des herbes qui f'enfuyuent,. Scauvireft, dix 1ointées ? d'une > herbe nommée eArmoife, dix ivintées de Ro- biarin, dix iointées.de Sauge menue.s, dix iointees de NP VENERIE PAR racines ou fueilles de Guymaunes blanches, dix ioiniées de racines ou fueilles d'Hyebles, dix iointées de fueil- les ou racines de Fenoil, dix iointées de Marachemin blanc, ou de eNclife, dix iointées de, Rue, dix iointées d’ Enulacampana, frauoir es fueille… ef raci- ne, dix tointées de, Lapaces , dix tointées de Bu- gloffe, et de eMelilot : er mettre le tout dedans les [u[- dictes poiles, lefquelles faut emplir de deux partz d'eau, et le > tiers de win , ef faire le tout bouillir enfemble», infques a ce qu'il foit confommé du tiers , puis quand les herbes feront: bien cuytes , il faut prendre les poiles, et igtter toutes les herbes et leur decofion en wne pippe, en laquelle faut mettre quatre [eaux de bonne et forte lie de win : puis prendre lefdites poiles , et les re- mettre [ur le feu comme elles eftoyent au par-auant, les emphffans le tiers vin et eau , comme deffus: apres faut auoir on [ac neuf, et aller chercher des fourmieres et gros fourmis rouges, lefquelz, faut prendre auec les œuf , et toutes leurs coques , purs les mettre bouillir et confommer dedans lefditess poiles, anec trois on qua- tre picotins de [el :et quand le tout [era bien confommé inf ques a la tierce partie , € que l'eau fera bien graffe, il faut wver(er le tout dedans la pippe où ha e$té verfce la premiere decottion , et l'aiffer repofer toutes les chofes fufdictes enfemble , infques a ceque le tout foit un peu plus chaut quetiede : et a l'heure mettrez les ( biens malades dedans, les faifans baigner l'epace d'ones bonne IAQVES! DV FOVILLOVX 257 bonne heure, fans fortir. Mais il [e faut donner gar- de d'eux, en les tenant, , de peur qu'il? Je noyent, ou enanoäyffents dedans la pippes. Puis apres les faudra mettre en quelque lieu bien chandement;, la où ilz ne prenent point de, vents, de peur qu'il, fe, morfondent, et refroydiffent , er les faut baigner par quatreow cinq iours enfnyuans , en faifant rechauffer l'eau , car cefle premiere decottion pourra [eruir pour tous lesbaings. Et anant que de, mettre, les Chiens malades , lapremiere fois, dedans le baing , il les faut purger en cefte forte. Recepte pour purger les Chiens auant que les mettre dedans le baing. PREXEZ vne once et demyes des (af- fes, bien mundée,, deux dragmes et demye, d'Eftafacre en pondre, et deux dragmes et de- mye de Scamonée, preparée dedans du vin-aiçre blanc, auec quatre onces d'huyle d'olines : er deftrem- PER, le tout enfemble, enles faifant on peu chauffer fur lefeu , purs le faites aualler an Chien vers le. Joir, fans luy donner a manger , et le, lendemain le, mettreX dedans le baing a sieur. 258 VENERIE PAR Baing pour lauer les Chiens, quand ilz ont efté mords de Chiens enragez ; de peur | qu'ilz cnragent. (27 < ND les Chiens font mord? on defbrayez de Chiens enragez ; 1l faut incontinent emplir Une pippe d'eau , puis prendre quatre boiffleaux de fl, et les ieiter dedans , en meflant fort le fel auec un ba- Ston pour le faire fondre foudainement : et quand il [era fondu , fant mettre le Chien dedans , et le plonger tout, fans qw'il paroïiffe rien, par neuf fois: puis quand W [e- ra bien laué, faut le laser aller, cela l'empefchera d'en- r'ALEN,. Autre recepte par motz preferuantz de la rage. \< T° appris vne recepte d'un gentil-hommeen Bre- raigne, lequel fasfoir de petis efcripteaux, ou n’y auoit feulement que deux lignes, le[quelles il mettoit en vne omelette d'œufx, puis les faifoit analler aux (Chiens qui auoyent efté mordz de (hiens enragez , et y auoit de- dans lefcripteau, Y RAM QVI RAM CA- FRAM CAFRATREM CAFRATROS- QUE. Lefquez motz, difoit etre finguhers pour em- pefcher les Chiens de la rage , mais quant 4 moy ien'y adiouSfe pas foy: IAQUVES DV FOVILLOVX. 259 Des maladies de la galle, des dartres, gratelles, & rongnes des Chiens. F 3 ha quatre efpeces de galles , [cauoir eff la galle rouge et mente, qui enfleles iambes des Chiens. La galle dartrée , laquelle vient large comme la pauine > de la main , qui enlenele cuyr des Chiens. La galle, commune, appellée rongne. La galle_ notre , qui eft foubX le cuyr laquelle fait tomber tout le poil. Defquelles galles , La rouge eff la pire ,et plus mal aifée a guarir, par ce qu’elle eft engendrée de morfondeures, que, les Chiens prenent l'hyuer en paflant les eaux , ef aconcher enlieux humides, fans eftre, chauffeX., ne fechez : ou bien leur vient pour e$tre nourris aux boucheries 4 manger le fang des Beufz; et Vaches, qui leur efchauf. fe le corps. Télles efpeces de galles [e doyuent guarir en ceffe forte. I faut premierement, purger le Chien de la medecine que day mife cy deffus pour le baing : puis le lendemain luy tirer enuiron deux onces de [ang , d'une veine qui est entrela corde du iarret et l'os de la jambe, uis a deux tours de La , on le doyt frotter d'un onguent fait [elon larecepte, qui fenfuyt Recepte pour faire guarir les Chiens dé la galle, | des dartres , gratelles ; & rongnes. [2 faur prendre trois liures d'huyle de noix, vne . “hure, ef demye d'huyle de cade,, deux liures de > R 7] 269 NE N'ERAE PAR | vieux oingt, trois liures de miel commun , de vin- ai- gre vne liure et demye:le tout bien bouilly erfemble, iu[- ques a la confommation de la moytié dudit vin-aigre. Puis y adioufferez dela poix on geme, et poix-refine, de chafcune efhece deux liures et demye , de cyre neufne demye liure. Et ferx_ fondre le tout enfemble, en le mounant toufiours auec on baton de palme on de ; canne. Et quandle tout [era fondu , il y faut mettre les poudres qui [’enfuyuent , eStant le tout hors du feu: et premier, vne liure et demye de Jouffre, deux liures de coperofe recuyte, douze onces de verdet , en mou- nant toufiours le tout infques a ce qu’il [cit froid. Ceft onguent peut guartr toutes efbeces de galles , tant Jortes foyent elles, et faut premier que de frotter les Chiens de ceft onguent , les lancer auec de l'eau et du [el, pour leur mondifier le cuyr : puis mener les (hins aupres d'un grand feu , et les frotter , et enfondre bien cest onguent: cela fait, les attacher aupres du feu, aucc ane chaine de fer, et les laiffer [uer la Pefbace d'ine bonne heure et demye, en leur donnant de l'eau à boire tout leur [aoul. En apres les faut nourrir de bons potages, et de, chair de, mouton, botillie; anec quelque pen de , Joufre , pour leur rechauffer le corps , et auec de, bonnes herbes , en leur continuent; l'efbace de buyt jours. TIAQVES DV FOVILLOVX. 261 Autre Recepte pour les dartres. © 4 galle dartreuft prouient 4 aucuns Chiens, de, nature ou de race ,ow bien de vieillefe : laquelle » galles Je peut guarir en cefte forte: Il fant premie- rement prendre le Chien , et offerle poil des endroitz, où font les dartres , puis faut auoir du lexif, du vin- aigre, ef du [el, ef le frotter fort , infques a ce ques les dartres faignent, , puis quand elles faigneront , faut prendre d'un onguent:,dont. la recepie [enfuyt. Pre- nez Une linre d'un onguent, appelle Unguentum enu- latum, demye liure d'un autre onguent appellé Tom- phigos , deux liures d'huyle de, noix, poix on gemes ne liure , vnelinre d'huyle de cade, demye liure de, fuye, demie linre de Joufre, demye livre de vitriol vert, litarge , d'or quatre onces, Ceruxe quatre Onces, Verdet quatre onces , alun de glaz, ix onces: le, tout bien en poudre, boiiilly et incorporé enfemble, anec demye linre de wim-aigre. Et [era un onguent. propice pour la maladie [ufdiéte, en frottantles Chiens, comme deffus. Recepte pour Îa rongne commune, ne rongne commune prouient, aucunes- fois ‘par fante que, les Chiens n'ont point, d'eau net- te pour boire a leur heure, , et en Jouffrent:, ou bien prent pour coucher [alement, comme es lieux où KR 1 À in .262 VENERIE PAR font: les Porceaux ,ou fur de la paille [alle o4 au- royent, couche d'antres Chiens galleux , ou bien vient, ceSle galle de morfondure. Tvlles galles font aifees à guarir ; [ans les frotter de drogues , mais [eulement, du inst on decocfion d'herbes , dont, la recepte, F'enfuyt. * PreneX deux iointées de (reffon fauuage, autre- ments appellé Berne , ef deux iointées d'Enulacampa- na , Vulgairement, appelée Leaune, des fueillesou ra- cires de Lapace, de la racine de Roerbe, de chafcune deux 1ointees, et des racines de ; Frodilles , pefant la quantité de deux liures : puis piler toutes ces herbes et racines, ef les faire bien bouillir auec du VIN- a1gre ,e# vn peu de lexif. eApres que tout aura bien bouilly, fant palfer la decoction ou bien le iu$f d’icelles herbes et racines , ef adiouSfer par-my le[ditz iuffX ou decoétion, deux liures de Sauon commun.et le faire fondre dedans: puis quand il [era fondu , lon en frottera et lauera les Chiens par quatre on cinq matins enfeyuans, et 1? guariromt.. Les receptes font; veritables, car ie les ay epronnées. ‘ Recepte pour guarir les Chiens des louppes. Î[Z furuient, ancunes- fois aux Chicns des louppes, ef pour bien les guarir , il fant regarder les lieux où elles font: , d'autant; que fi clles cStoyent en endroitz, fur le corps du Chien ou il y eu$t abondance de venes IAQYES DV FOVILLOVX:, 263 ou arteres , elles feroyent fort difficiles a ofter en telz, -endroif?.. Celuy qui les oStera [e doyt gouuerner en ce- Jte maniere. | 7l faut premierement. entendre qu'il y ha deux manieres de les guartr, l'une par incifion , et l'autre par recepte , comme te declaireray cy apres. (tluy qui voudra vfer d'incifion , doyt regarder combien il y ha devenes qui entrent; dedans on deffus la louppe, purs faut qwil ayt vne aiguille , laquelle doit auoir la pointe carrée , et on peu courbée, er l’enfilera de bon filet , en pallamt fon aiguille par deffoubz.la vene , ef la tirera: quand le filet fera par le deffoubz., il le nouëra par def- us la vene, en l'eSfraignant le plus qu'il pourra, puis conpera le filet, et laiffera la vene bien liée, ef en fera autant, à toutes les autres venes qui feront dedans la louppe, de peur qu'elles rendent, du [ang quandil fera Jon ncifion. Et alors qu’il verra toutes les venes bien liées, il prendra fon raXonër, et cernera la louppe tout au tour , laifant, la lire de «venes par le, dehors de fon incifeure : car il faudra que. les venes [oyent, liées au commancement des racines de la lonppe, puis conppera ct enleuera [a loubpe,ef tout incontinent pren- dra on fer chaut pour cauteriger les petites fibres et arteres. Puis il fera [on premier appareil de [ang de, Dragon , de moyeux d'œufs, de la poudre de linge bruflé , broyé anec ds vin-aigre : ef faut emmufeler les Chien de peur qw'il arrache le fer, qui tient. les R if 264 VENERIE PAR venes attachées. Et faut panfer le Chien tous les iours, auec du lard fondu en l'eau, mefle auec du Pomphih- gos , battu en &n mortier de plomb : mais il fe faut bien prendre garde que les venes ne faignent.. Autre recepte a ce mefme approuuéc. [2 FAVT prendre, trois groffes efbines noi- res , alors qwelles feront toutes vertes , et frai[- chement.; cueillies , faiéles les tremper vingt et qua- tre heures dedans le [ang des fleurs des femmes, pus les greffeX toutes trois de_ ce, venin: et les piqueX. dedans le; milieu de la lonppe , tant qu’elles y pour- row entrer : et fi d'auanture elles n'y pounoyent en- trer , 1 faut faire ounertures auec un pofon , on vne groffe efpingle , et ficher les efpines dedans. [ans les bonger qu'elles ne; tombent d'elles-mefmes , ce fait les louppes mourront pen de temps apres. Recepte pour faire mourir les puces ; poulz ; & vermines des Chiens , & les nettoyer. L fant prendre deux iointées de fucilles de; Ber- ne, et deux iointées de fueilles de Lapace, et deux sointées de eMente,,, lefquelles herbes ferez bouillir en lex1f de [ärment, et adiouSierez, par- my deux onces LÉO VIES ND # FE OV TLL O0 VX) 208 Deflafacre en poudre: puis quand le tout aura boiilly, faut palfer les herbes [ubtilement;,et prendre la decotri- on, en laquelle adiouSteréX, deux onces de ; Sanon, auec vne once de Safran, et vne ioinclée de Sel , ef meflerez, le tout enfemble, et en lanerez. le Chien. Recepte pour faire mourir, &tomber les vers, L faut prendre des efcorces ou efchalles de noix , au- trement appellées Tam , et les pileX bien fort, efans bien macerées et trempées, les mettrez, en &n pot , auec vne chopine de vin-aigre par deffus , et les laifferez, tremper enuiron deux heures. Ce fait, fereX botillir an feu, deux ow troys ondes , v0T drogues [ufdittes : purs les palferez en vn beau linge blanc,et en mettrez, la de- coétion en wn pot, en y adiouffant les poudres qui [’en- fayuent: :[ranoir efl, vne once d’aloé eupatic, vne once de corne de (trf bruflée. , vne once de poix-refine», en braffant: toutes les poudres par-my la decottion. En a- pres prendre le Chien, et anec la pointe, d'un coufteau faire tomber quatre on cinq vers, et mettre le, iuff de- dans, et ilz tomberont ef mourront fondainement.. Autre recepte a ce mefmes. [2 faut prendre du fiel de Beuf, de la poix-refine en poudre, aloé en poudre chaux- vise en poudre.[ouffre- vif en poudre,et deStrempeX le tout dedans le fiel, en fai- | en pus é) 266 ViE N'E RTE AP'ATMR fant comme deffus, et les vers tomberont et mourront. L'enfe bien mis par efcript les receptes des e Anciens, lefquelX mettoyent le poil des Chiens nom-per dedans vn Frefne,ow Cormier, mass telles chofes abufent.; les hom- . ME: Recepte pour les Chiens mordz de Serpens, & Viperes. P2 E NE Z «wne poignée d'herbe nommée la Croi- fette , ou (ruciata, vne poignée de, Rue, vne poi- gnée de la fueille d'un arbrifean nommée Caffis, antre- ment poyure d'Hefpaigne, vne poignée de l'herbe de Boil- lon blanc , autrement appellée Blonde, vne poignée de, Genetz, , vne poignée de, eWiente: et pileX_ fort toutes les herbes [ufdictes , puis quand elles feront: bien pilées et conquaffées , il faut prendre wn verre de vin blanc, et faire le tout botillir, un onde [eulement, en un petit pot plombé , eten prendre le iuff ou decottion, auecq' le poix d'un efcu de T'heriacle meflé par-my : puis pren - dre le Chien, et luy en faire analler vn pleim verre, et ln en lauer la morfure, mettant ne fueille de bouillon blanc par deffns, liée d'une branche de gener* , etil suarira, Recepte pur faire guarir les Chiens dela morfure des Sangliers, & beftes mordantes. f\ E S Chiens font; fouuent; bleffez, des Sangliers en plufieurs parties de leurs corps, et [celon les lieux er IAQUVES DV FOVILLOVX. 26- endroit? ou ilz feront. bleffcz., l[e faut gouuerner pour les panfer : car Ji c'est au ventre, ef que les trippes leur tombent , fans eftre_ offenfées ne rompues , le valet de, Chiens doyt foudainement. prendre le Chien , ex luy re- mettre les trippes bien doucement dedans le ventre», 4- nec lebout des doigt} , en la maniere que fait on cha- treux quand il [ene_; les Chienes, puis coupper vne peti- te laifche on plataine de lard, et la mettre au dedans du ventre, au droit du pertuys, ef faut qu'il aytvn carre- let tout preff, et condre > la pean par defus : mais faut entendre qu'a tous les pointz; qu’il fera, 1l doyt nouer [on filet, car autrement de il n'efloit noué, et quele filet pour- riffen un des pointX, tons les autres fe laiferoyent aller, et par ainfiil eft requis de noter et coupper le, fr- let a chafeun point. e Autant en pourra il faire par toutes les bleffures, qui feront, aux autres lieux , y met- tamt toufiours vn lardon, ef coudre; comme deffus, en- tretenamt> toufiours la playe graffe de lard, ou de gref= fe feulement : parce que le Chien [e guarir plus to$t de_, [a langue, [il [e peut licher , que de tous les onguentz, dequoy onle [cawroit frotter. L’aiguille_, doyt eSlre car- rée vers la pointe, et ronde depuis le; milieu infques au chas ou pertuis: telles fortes d'aiguilles [e nomment carre- Letz,, de[quelles les Barbiers vfent.. Les valetz, de ; Chiens ne. doynent point aller a la chaffe, du Sanglier qu'ilg ne foyent, garnis de telles aiguilles, auec du lard pour mettré dedans les playes. \ Ne RS 268 VAE: NE RITE PAR Recepte pour les Chiens qui ont efté rompuz & | foulez des Sangliers, fans eftre bleflez. I aduient aucunes fois que les Sangliers foulent. les Chiens du bont de la bure, [ans les bleffer , comme aux endroit? des co$tes, aux hanches ef lieux nerueux. Si de fortune 112; auoyent, quelque chofe demoly on rompu, on les doyt faire habiller : mais Fan n'esloyent que foulez.,on doyt faire vne_ emplaffre auec les drogues qui J'enfuyuent.. | Prenez, de la racine d'une herbe appellé Symphi- ton, vulgatrement, Confolide ;, emplaftre de Melilor, poix on geme, et buyle rofat, autant pefant des wns que des autres. lefquelles dictes drogues vous meflerez; tou- tes enfemble , et ferez vne grande, emplaftre [ur de la toile, puis vous coupperez, le poil au droit du lieu ou [ers la douleur du Chien , et y appliquerez, voëtre emplastre, La plus chaulde qw'il la pourra endurer, et il guarira. Recepte pour les Chiens qui ont des vers dedans le corps, lefquelz ne peuuent vuyder. ÏZ aduient ancunes-fois que les Chiens ont, de grans vers, qi leur fortent du fondement, le[quelZ ilz, nes Penuent vuyder. A telles maladies faut faire la recepte qui f’enfuyt. Prenez, du int d'Abfince,le poix de deux dragmes, deux dragmes d'eAloé eupatic, deux dragmes Deffafacre | l'A Q MES IDN FOV I DAOVX. 269 Deffrfiacre, et vne dragme de corne de Cerf bruflee ;, vne dragme de foufre , le tout pilé et incorporé enfemble, auec de l'huyle de noix, sufques à la valeur de dem Ver= re, et faictes analler toutes les chofes fufdittes au Chien , et il guarira foudainement... Reftraintif pour les Chiens aggrauez. VAND es Chiens font; aggmuez.et deffilez.,on leur doyt faire les reSlrainéhifz, en ceffe maniere Prenek vne douzaine de iaunes d'œv fx, lefquelz, vous batterez anec quatre onces du iuft ou decoéfion d'une herbe qui vient: [ur les rochiers , appelée, Pilo- Zelle, vulrairement Oreille de; Chat , on bien anec du iuft on decothion de pommes de_, Grenades bouillies anec du vin-aigre,et en deffaut defdiétes chofes pourrez, pren- dre le vinaigre tout fimple : puis quandles œn fz fercnt bien battus, vous y adiouSferez de la fuye_> bien [ibtile- ment broyée en poudre, et meflerez, le tout enfemble , eten frottereX les predz, des Chiens, les enneloppans aucc du linge. (e fait, laiffere* repofer les Chiens toutle kng du our et de la nuit, et ilz, guariront... Recepte pour faire mourir les chancres, qui vienent | aux oreilles des Chiens. RENEZ du Sauon le poix d'un eftu, d'huyle de Tartre, le poix d'un efcu, de, Sel srmoniac, le poix d'un efcu,du Soufre et Verdet, le tout feyt incorpore en- nu NS 270 VENERIE PAR femble, auec du vin-aigre blanc, et de l'eau forte , ef en frotte par neuf matins le chancre . Recepte pour garderles Chiennes d’entreren chaleur. 1)° NNEZ a manger a vnes Chienne, auant: qu'elle ayt porté des Cheaux , par l'efpace des neuf matins, par chacun matin, neuf grains de poiure, et elle, n'entrers iamais en chaleur. Etles luy ferez a- aller anec du fourmage, ou autre chofes. … Recepte pour faire piffer les Chiens. { L'aduient, ancunes-fois que les Chiens ne peunent, E pifer, on par effortz: qu'ilz, ont, faitz,, ou par chaleur ” dereins. eA telles maladies faut faire la recepte qui fenfuyt. Prenex vne poignée de fueilles de Guymauues, au- tant de fucilles ou grenes d'vne > herbe nommée eArcha- quange, laguclle [e troune, communement, par les vi- gnes , racines de Fenoil , racines de Ronces, autant: efant, des vnes comme des autres , et ferez, letont bouillir enfemble anec du vin blanc , iufques 4 la con- fommation de la tierce partie, puis le ferez boire et aual- Lr au Chien,et il piflera, et [era guary. LA QIVRE'S : DV FOV.IÆE L'O V x. 2 71 Recepte pour les Chiens qui ont mal dedans les oreilles, RENEZ dy vertu, et le mettez, en «ne efcuel- le, puis le faites wn peu chauÿfer, et adio uifere? de- dans del'ean de la fueille et fleur d'un arbrifeau, vul- £atrement, appellé Troefne , ou de l’eau de la fleur de Cheure- fueil, qui croist par-m)y les hayes,auec du miel, auffi gros comme le b8it du doigt , lequel meflerez, par- my les eauxg Et metirez, toutes le[diétes chofes dedans l'oreille du Chien, en lemounant. tonfiours, puis luy fe- rez, pendre loreille pour faire tomber ce qu'aurezs mis dedans. Cela fait, vous prendrez, de lhuyle Lorin, La- quelle ferez, chauffer , et la mettrez, dedans l'oreille ;, en l'eflouppant; anec du cotion trempé en icelle huyle_: dy faifant toutes le[dictes chofes par cinq ou fix matins, et 1 guarira : maïs il faut prendre garde qu'il ne fe gratte. : Recepte approuuée pour faire mourir tous chancres, dartres, & ficz. Ï L faut Mhevhe dragme de Sublimé en poudre, et la mettre en vn mortier de plomb,auec le; infFet de- dans d'vn (itron fans l'efcorce : et quand le tout fera bien broyé, il y faut mettre dedans vn pen de vin-aigre, et d'eaupuis prendre d'eAlun le poix d'vn.efcu, ef au- tant de Sauon: lé[quelz broyrez, ef meflerez. auecq les gr 4 4 , autres chofes deffuf- dites. Et faites boiillir le, tout 17. VENERIE PAR en vn petit pot, infques a la confommation du tiers, puis appliquerez voftredite decothon fur les dartres et chancres , qui [eronf [ur la pean , et aux oreilles. Mais aux chancres qui font [ur la chair wine, comme au de- dans de la peau du vit,il faut faire bouillir leSublimé, et en ietter La premiere eau, a fin qu'elle ne foyt fi corrofine, en faifant comme deffus. Receptes pour les playes des Chiens. | E inf de la fueille_, de Chou rouge el le fouuerain baume pour les playes des Chiens , car fi on Chien eSt blecé , en appliquant, le, iuff du (hou rouge, [ur la playe, il la confolidem foudainement. : laraifon e$E, que la chair du Chien eft chaude ef [eche_, et le, chou de [4 nature » eft chant et humide. T'euffe: mis plufieurs autres receptes, mais craignant, qw'on les trounast ennwyeufes , ay feulement efcripr et mis les principales, et plus neceffarres. PTT. JAQYESe DV FOVILLOVX. 272 L'Adolefcencede I aques DPF OLILLOVX,.;ESCKTER, | Seigneur dudit lieu, en Gaffines, | C CLIC. Le cl ect né MR | Poor 07. AÉTHCIA ) P NDANT Le mps que le noble François À Fai[oit ployerla France., foubz. [es loix, Tendre crfenin, [ortant de la tetine », Tranjhorté fuz: dehors de ma Caffine Dans vn pays de boys ef de rochers, Lieu bien hanté de C erfz et de Sangliers: En feruitude en ce lieu fu long-remps, Ets L sYnieres, ou ne perdy mon temps : eÆAins euitant, [ans ceffe la pareffe eA ce plaifir exercay maieuncÎle >, Quieft commun aux Princes et S cineurs, Comme, auoyent fait tous mes predecefleurs : Car volontiers noftre Gencalogie ; Les Filles ame, Armes, et Venerie ;. QULE me Ut Or fuf-ie efclane, enniron de quin?e ans AC ayart> encore emotion ef fênss CR 273 ADOLESCENCE FAR Quandi d'en Vingt ans, ile print une cire A’ émanciper, viure a ma fañtafie. (omme un S angler a trois ans [e depañt L'homme a Vingt ans [e met anffr és De bon matin m'en allay de ce lien, N'oublisnt rien, finon à dire Adieu : Prens mon Limrier, 7 epuots à l aduenturess x Etma boutel e atache a ma ceinture. Eee em MC TC Du nn Qu erTenconira 1) À la Bourdaine alors il viandoit, La ette auffi dans la taille eru coit ; Puis ilf'en va toutle lors d'un chemin Faifant [a ruze Lerail du matins Apres, [y tant de rion Chien Tire-fort Quele ranch d'affeurance en [on fort : On le brifay pour prendre les détenir, RE A {on reff4y de mon (hien heu les Vente. Te le trounay d'une enceinte fort, Et d'une Bifche if. eféoit departi :- Le frappe aroute, et memits [ar EN vos, Duhien, de moy, euffek ony la voix, Sus, voyleci, allez, VA) 44AN: Là ps fuméeil [en va a de bon temps à (Cerf dans lag ŒYNI TA QWES DV FOVILLOVX a7a Voyleci par les portées, ÉCART, | Uoylec per les foulées. Uoylect aller le (erf, Voyleci allerle(érf, ÆAroute_, aluy valet: Sus apres luy valet: Par la Janeir d'Echogwrefhendoyt. 3 0 Or venoit-ilcegentd vent, deeALer, : us me rendoyt lé corpset pied leger, Et fi fentoys la fesr de l Aubefpine f , Quése., deux Vent) apportoit de Gaffines. 7 Apres mon Cerf me mis parles campagnes, Oule brifé au pied de deux MONTAÏTAS. Def: va tronc, regardant: ma bouteilles, +, Prenar£ repos, vaehenieiefommeile,, + On oyoit la le VenE cytharizèr ‘7 ae OUR Qu me dornoit tn agmlon d'aymers Commie des voix doucettes èf menues, Et me [embloit quelles nenoyent;desnies.s fem cfucilay ésrerrénantsmervoys ES Te rencontray le Cerf. fortsnte) des boys: Tant le fury par rochiers er cfpines, ne: Quelerandy aux forefeteGifhner: © - Étulevaÿänt d'entrée, viander, 4 | ; SE S i 175 ADOLESCENCE PAR Par la ingeay qw'il deuoit demourer, Ou le brifay aux geneflz de verdure, En le laiffant repofer a nature. Quandie [enti du geneff les douceurs Soudain m'endors dedans ces douces fleurs: En fommellant; owy [us vn rocher Un chant, din, qu me vint allecher: Dem approcher ie ne craigny mes peines, cA fin d'ouyr ces gentiles Serenes, Qui de chan(ons doucement, entonnées Refiouyf[oient> montaignes et valees. Quand ?amfay ce gay troupeau affis Sus vnrocher, veoir pailtre_, [es brebis, Chafcune ayant. deffus [on beau tetin Gentilement la quenomille_, de lin: Ile [embla apres ce mien reueil, Voyant. leur face >, amifer le Soleil. l'en choifis vne_; on mon cueur eut defir Soudainement, de prendre [on plaifir. Or fai/oit il une pluye > doucette ; Quiluy rendoit la coulemrvermeillettes,. La ell’eftoyt en vnlieu a [ouhayt, Plein tout autour defleurs deS. erpoulet: Chantant.s ainfi a qui chanteroit mieux | 2 Vnchant L'AUOOV PSDPDEN CETO(VNI E'TOV X 277 * L'approchant pres pour mieux les regarder Soudain fuz, prins de l'aiguillon d'aymer, Voyant: la gaye et mignonne Bercere cAyant: le teint, et la couleur fi clere >: Car point; n’auoit de fart ne de cinette », Maïs tout ainfi que Nature la faiéte. Point de touret%_ n'auoyt a fon fommeil Fors [eulement: la clairté du Soleil: Elle n'esloyt point, cherement enfermée, cAins aux fureurs des ventX abandonnée. Point el} n'auoyt ambre, mufc, ne odeurs, Sa douce haleine [eruoit de [enteurs. Point. ne portoit fleur, benioiyn , gnacelle, Onques parfuns ell ne porta [ur elle: cWars elle alloit quand le temps effoyt gay Entre les fleurs et rou[ées de Way. Point ne portoit gans de Chamoys,mitaines, Ains en tout temps ha defcouuert [es veines. NN eportoit point, de calcons ne patins, L’efgail lauoit [es pied? tous les matins. Point;ne trompoit le monde en [es cheueux, Maïs les fiens vraiz luy tomboyent [ur les yeux. Pour [e coeffer ne luy faut point: d'empoys, De miroter, ne de teffe de boys : AN janoyt carquans, velours, ne chapperons, Qu'on couurechef tout plié à grilons : S if A _e7t L'ADOLESCENCE DE N à bucz encor de foye violette, Qu'un godillon de fimple laine verte. Elle n'auoyt au lieu de faux manchons Qu'un linge blanc, fur fès petis bras blond?, NN à tarerans, anneaux , ne braceletz,, Sur fon gent corps.et [es tetins refaitz. D'eau de mourron, de filuene [aline JNe fe furdoit, fors que de claire eau viue: Eau de gougourde a clle point ne touche. , Pour adoucir fon vifage et [a bouche. Point ne portoyt de ce liege femelle ; Pour amoindrir fon feinger [a mammelle. Vafquine nulle, ou aucun pelicon EÛ ne portoit, ce n'efloyt [a facon. Point ne prenoit vin blanc pour [e baigner, AC e drogue encor’ pour fon corps alleger : Mai [en alloyt efbatre [ur l'herberte, Dedans les preX_ au long de la Viette_…. JC ourrie esloyt non delicatement, Les elementz esloyent, [on aliment, Car le Soleil qui rend par tout [blendeur La contentoyt, et nourriffoit [on cueur, En luy rendant; le deuoir de nature, Contente ecloyt de telle nourriture, Et [a beauté en rien n’amoindrifloit, ais au contraire en beauté reluyfoit, Q ui me rendoyt un amoureux defir RSS 0 TAQNES: DNS FONVILLOYVX: ‘ip D'un iourme veoir pres d'elle à mon plaifir. uand ie l'on veñe a mon gré longuement, Mon cueur d'un feu fut efbris vinement, eAppercenant; la beauté du vifage, Etfon parler qui fentoyt [on ramage. Oz f'eStois la cache pres d'un rocher, Et ne m'ofoys de plus pres approcher, Car mon efprit estoyt en grand’ penfee Si droit à el m'en trois d'arrinée. Mon cueur me dit, ne te hafte d'aller, Elle pourra de ce roch denaller : | Lors approcher te pourras a l'emblée, Et à ton gré veoir toute l'affemblée : Ce que ay fait, ayant la patience En attendant l'heure de ioéy[fance- Bien tof? apres comme effois en propos Veoir laBergere, tout vint bien à Propos: AnCiel oiy grand’ tempeffe ef tonnerre, - Soudain ie vy la Nymphe [ur La pierre, Chantant vn chant [i haut ef amoureux Qu’efclercir fi$t le Soleil et les (jeux. Von cueur alorscommancalounerture, Le [ang efmeu domina [ur nature. … He hazardé pour aller droit 4 elle, … @Mars elle ent peur la gentille pucelles, 4 S #1 1%9 4} ADOLESCENCE: DE Et de droit [en va ou eftoyent [es compaignes : Puis ie defcens tout au pied des montaignes, En grand tritef{e enntron de troys iours Te fu ainfi [ans d'elle auoir fecours. cAu bont du temps oiy vne muette Dedans vn pré [ur la mente herbette : Vers le rocher ie tourne, le vifage ; Si ie wverrois les brebis au gagnage. Lors faduife la gentille fillette, Jai nr Q% j efcu uioit le fon de la mufette ?" CPOAEE A A D Vos euffiez veu chacune [approcher | 77, pr De ce fonneur : il commance a marcler, . Toufionrs fonnant doucement les attire, cMene la dan[e, ef apres [e retire, Prenant plaifir veoir faire petis [aulx Aux gays Bergiers;dancans branfles nonueaux Sur la Uiette, riniere de ; renom, Quien Gasline ba [ur toutes le nom : Ou font; feiour les Serenes facondes, Et de leur chant: refiouyffent les ondes. D'oùyr le chant ie fuz, tant refioiy Qu'incontinent mis triSte]fe en oubly : Tant fux 10yeux d'entendre leur mufique Que fis clameur du pays magnifique. IAQUVES DV FOVILLOVX. NC oble pays, qui [ur toute la France eAueX produit des filles d'excellence, Onne [cauroit en ancun ie de pris eAuntres trouuer qui emportent> le pris: Soit a chanter ef danfer par mefure: Car ces dons la procedent. de NC ature. Te voy les Ro et Princes effrangers Eftre apprentifz de voz branles legers. Or ne defplaife au Tybre, ni au Rofne, NC 3 au grand NN À, ni auffs a la Saune, Fleunes qui ont; par l'vniners grand bruyt, Car la Uiette apporte plus beau fruyt: D'vn Simois et Xanthe de renom: Notre Viette ha furmonté le nom : Digne d'anoir [es [ources immortelles, Puis quefes eaux nourriffent les pucelles. Or chanteX donc, et danfez. les fillettes, Voëtre doux chant excede les mulettes. Chere Gaftine, auant la mort me donne ; Le coup du dart, qu'ingrat ie abandonne. Donques ÿefloy muffé dans des efpines Pour contempler leur facon et leurs mines: eAlu coing dnroch, am bout de la prairie, Æffois tout coy pour veoir la bergerie. S 281 282 L'ADOLESCENCE Dg!:. s Lafes prenoit entr'eux tant de foules, | Tant, a dan[ér qu'innenter antr'elbas, Qu'il n'est poffible aux viuans curieux Plus en anoir [ans le tranfhort des cieux: Pendant,le temps qu'eftois en ce plasfir Voyant, la Nymphe où eSloit mon dejir, Vous conteray au long de» point: en point, il m'arriua, dont. fux: en piteux point. ea robbe eftoit de bonnes peaux de Loups, Qui me venoit afz mal a propours, Car on faux Loup ranit une Brebis: Lors les Bergiers firent de fi hauts cris Que leu frayeur, cf du lieu me defbars, Voicy venir maffins de toutes partz,, . Courans au bruyt, cf ont tranché chemin, cMont, attrappé, chafcun prend [on lopin : De mon habit,ef l'ont, mis à l'enuers: F'aduifzy lors mes genoux défcouuertX, Dont, m'efcrié a haute pleine teSte, Voyant ma robbe, 1lX me prenoyent pour beffe. eMainf aigmllette arrachent de, l'efchine, Qui me canfoit faire pitenfe mine: eMais Dieu voulut que la douce fillette Oéyt mon cry ; et court toute [enletre, Er me voyant tout rompu ; vint defcendres, Prent [a qguenouille ,et ayde a me defendre: Wa En elle alors mon ‘cueur fut imprime, SFNES FAQVES: DV FO VILL O VX. 283 Et bien ioyeux d'eftre ainfi deliuré, D'elle, m'approche; , ef pres d'elle rangé leme fentis de, beaucoup foulagé: Caï le doux vent. de [a [ouifue haleine, eM'amoindriffoit de mes playes la pee. En foufhirant, commance 4 l'embraffer, Et doncement: [on vifage baifer, Vôns merciant; la gentile fillette | Dont, vous m'aneX eSté amye parfaite. En cheminant tenois [ablanche main, Parlant à moy d'un cueur doux et humain: En me difant, y [cen priquen marries De votre enneu , et gronde fafcherie, {gle-vouX-ant, pardingue foit grand mau, D 4 fafsant morts le Chiens qui font ytau. So vou plaifet de venir chez mon pere 1 dou donray do vin a bonne chere. - # Le luy reffcns ma dcuce et grand'amye De bien bon cueur humblement vous merci, Et pour autant; que ay fort bon vouloir De vous aymer, et woftre grace auoir, |) Le vous [upply de prendre ce pendant: Du bon du cueur ce mien petit prefent.. Sur ces'propos iettay fur la verdure Deux beaux anneaux lacez, d'une, ceméture: . | MGR :, LA DOLESÇCENCE (DE Elle commance adonc a [oy cliner, Et les anneaux en [on blanc feing [errer. effort teinps d'emmener [es aigneaux, NA Car defia lors [en alloyent, à troupeaux à Detous cofteX [es compaignes , ff bien à Que n'eufmes point de plus parler moyen. — ? (es À Prenant, congé me prefenta la main, Ve promettant. reuenir lendemain. | > Sur ceft a- Dieu de moy [eff feparées, Ù Où la cogneu du dart d'amour frappée, ne Car jen allant; , founent tournoit [a face, M Enme difant, d'une, fi bonne, grace: à S’ra ton demoin enuiron de dix boure », Na e faillé pas de vous trouuer a l'houre, + E da bon [er, adé, adé vou dy, .RÀ Or 4- Dieu donc la belle fille auffi. k 4 L.2 Lors attendant l'heure de la promelfe, Par les bofquer? me pourmeno:s [ans celle, En efcoutant ledoux chant des ovfeaux, Qui refonnoyent à l'entour des ruyffleaux: Oxie fongeoys es mignardifes vaines | Qu’incefamment font les Dames mondaines, Pour deceuoir leurs mariX_ ef amys Du deceptif langage d'Amadis, : 2 N € monfirant, rien de leurs corps.que lalangue, 2 Langues IE TARN L LU D À IAQUES DV FOVILLO VX. *" Langue d'afpic, pour areff er leur harangue, Et leur fournaife auffi puante que [oufre, Maudit [ot il qui dira bien du gouffre ;: cars les troupeaux des Bergeres vinans Auclair Soleil, et aux cieux reluyfans, Sont a aymer, tant pour leur doux l'ançare, Queleur Banquet? de fruit et de laicfarc,, Eñntretenant vne beauté certaine, Et de leur bouche alenant douce alenc ;. Lors quand ie vy qu’il eftoit pres de l'heure, AT en allé voir des Brebss la demeure ;, Sur Un coutant en Un petit paly, Pres d'Unrocher, la Bergere attendy. Tantofi l'ouy [es Brebis erodans. Qui de [a voix faifoit de plaifans chantz. : Carla couflume ef? ainfi en Gaffines, Quand vont aux champs, de bucher leurs Voyfines Parmefme chant que metz cy en mufique, Rendant ioyeux tont cuewr melancohque. ” ‘as: ADOLESCENCE PAR mes “te à .— % T Pr ce FoBN NES S'en et De ge ns sp — 100 Et o lou valet, olou valet, lou valet, de re lo. - — — — on — pe a — ee 4 ne D 0 us mom pe] png tes mt LS 5 LÀ n ? Lou valet, lou valet, los valet, la la a 4 let. 41 = — “ L "€ » CH ‘ CEE ÿ - 4 & à ” D PA or PART TE L r À PRO EURE Are Er RE TRE RER SDS Ge AXE Ces A à . re MTL RTS Lane O nr À ve NtEN * ARE = Q SE Id gi ii NO LL PARLE MS SR AN 3 “iQ GES NTIE Le STE VAE DRE LÉ SN QURA) | UEEn = = ET LEE SEXE 6 LE — Lo 4 — mures LE = nm D ve e be eee SES ete RE LA nu —— ÿ | : on} | Ï == — — ll | TT = 3 a — | Li wa 1 F # RE de a CEE DOS ON ERA Er PRES Cé > —— qe mn À eg — ps _—.— PS ÉFRIS — ee — ef — hi — # 7 Ou, ou,0u,0u;oup, 04, 0Û;0H,0u,04p..__ L 4 ê Pre Ne as ï “à \ \ VE ‘ , Ds icons nm > es. nn PURE Lee SN / re À à aime ._. f SA k, | 7/0 UTTAS 7. M; AD ur. PAR L'LLL C2 Cf. < LU R y Ou, 04 ou, où 04 04 ow, oup on oup. à +. 29 . #CO M PL AIN TP DV CERF, À MONSIEVR EN du Foilloux , par Guillau- me» Bouchet. _. * pour fauuer des Chiens ma vie fugitiue 1 A l'homme ie merendz,& de mon gré le fuyue: | Si aluy ray recours, afin de m’efloigner Des Limiers, queicfens a ma mort s’acharner : Pourquoy ; feigneur Fouilloux, eft-ce que tu les cornes ? Si a homme me rendz , en rabaiflant mes cornes, Pourquoy luy apprens-tu, auec mille inftrumens; Tendre toiles & retz»pour me mettre dedans? Pourquoy l’enfeigne-tu, eft-ce a fin qu’il me prene, Ou pour {oudain mourir dans les retz il me mene? Mes larmes; & mon poil,mes cors toufiours croiffans Luy profitent affez , fans qu’or auant mes ans Mes forces par fes mains me foyent du tout rauies: Car ma corne guerift autant de maladies Que de fois on la voyt fur le haut de mon front Renaïftre, tous les ans faifant vn nouueau tronc. Lon en chafle, bien toft, la douleur qui vironne Dans le cerueau efmeu, & fes efpritz eftonne: S1 eftant bien pilée vne dragmeon enboyt Lon en purge l'humeur, & le trop qui croiffoit. Aux talons efcorchez on fait la peau reprendre; on fait mourir les cors qui veulent loing s’eftendre. : mal long 8 tardif de l’humeur trop puiflant T 4 RON 252 2 : Par ma corne eft guery , rendant le corps poifant. | Quand l'humeur froid ou chaut l’vn fur l’autre maiftrife, …. Maforce & ma vertu empefche l’entreprife. - De Ia femmeon retient lamarry & les fleurs, Si peu elle fe purge,outrôp, feruant aux deux. Gueriftle mal des yeux, quand d’vne obfcure nue, Croiflant, il veut voyler & veut filler la veuë. La rate lon remet > qui efpand par le corps Vne iaune poifon, appaiie les effortz De l'humeur chaut & froid, qui enragément blece Lestendres nerfz des dentz, humeur tombant fans ceffe! De la froide colique on fent fuyr les ventz Alongeans les boyauz auec mille tourmentz. S1 quelqu'vn left bruflé, ma corne mife en poudre Le foulage aufsi toft, & fa peau fait refoudre. Elle foulage aufsi vnhomme empoifonné Que lauare heritier las, aura bouconné, Et refifte au venin: defechant elle tue Tous les vers formillans d’vne chair corrompue. Mais quoy ? Ie chante en vain de ma cofne lhonneur;. Et lhonneur qui me nuift. Ie fens defra la peur Me mettre vne aifle au pied afin que ie me cache Par le couuert des boiz, où ma vie rarrache ) - Des dentz des gros Clabaux , me talonnans de pres. Le cor emplift le ciel, 1e veoy defia les retz; Ft ie veoy le Veneur qui la fleche dreffée j ‘Mefure en encochant mon flanc afa vifée: : Et afin qu'il ne faille a me rendre aux abboiïz, le veoy bien le Foüilloux, la crainte de noz boiz;s … Luy remerquer au doigt mes traces & ma couche, a Ç 4 re Affñn que feurement il me fuyue & metouche: Comme dedans latrompe il doytle fon hauffer Quand il veut en fuyant aux dogues n''eflancer, Et corner, a la fin, la prife pour n’occire, R Et ce qui s’en enfuyt, las; queie ne puis dire. Peut eftre qu’il pretend trouuer dedans mon corps Des remedes autantcomme dedans mes cors: Car vfant de ma moelle, on appaife les peines Quand le ventre eft prefsé de fes plus fortes geines® Et par ma moelle encor & mon fuif font remis Les membres & les nerfz, quand ilz font refroidis.. Soyt que mon eftomach pour medecine apporte Des pierres, empefchans que la femme n’auorte, Ou foyt que ma nature a va lit de Venus Efchauffe les maryz trop coùardz & recreuz. Ou bien que dans mon cueur vn petit os on treuue Qui engarde trembler ceux qui en font éfpreuue. Soyt que matendre chair on prefe nte aux repas Des Roys & des feigneurs ; entre les premiers platz : Si qu’en mangeant fouuent, peu a peu lon confume Des fiebures la chaleur, qui aux veines s’allume: Et qui plus eft , ma chair fait prolonger les ans, Qui poifent fur le chefdes hommes vieilliffans. Mais homme mal-heureux; fi mon eagete pafle, Veux-tu que contre Dieu letien allonger face? Faut-1l, en me mangeant, celuy la auier Qui par ma dure mort veut fa vie allonger? Sitous ces grans biens la viénent demon dommage, _ noce foyt, ie ne vy plus d’vneage: le beftes pourfuy donc T 14 w iffe eftre sainfiçque | D DEUX la puiflance: Sun. "4 quetoy a nouspte face de nuiffance, | Non: LRRes EnCOr, qu z É enuoyent { fouuent fin ue retenu € en ce mal- heur contraire NES îs Dit la es le courroux x des Dichss 12 e D erreeonter Diane C ynthiene At | éskfiqu AU, comme mo Cerf tourné, Bramer deuant ton Chien deflus toy attiné; ne. Qui fucceraton fangs iufqu’atant que Ton pen CN LR: F4 C cftef Pine cruclle cfgallér ton ofence, Æ IN. & © @ Ê " OR à 4 d ja fu né À , vs d 2 2 “de # : + À sp Là ÿ<' ji ee : : PE HE à 12€ 4 S ; Frs LP FLdt PAT jé Li + r ù Vin 4 site « DAS A nn. > “ dé a NS LT LY ie Pad À dt STIA A0 ) à 4 eg De TER * A) L PPS VA 2 j SARA * &? C À Fe & ERDO ? ‘ b ‘ ÿ fn: ! Fe bols 1 “ a FAT F} » “E NET M + der * pes i ES, L ; ue vo “ 1 CE “€ Re # #5 ne ai LH Re © \ x à ie RE * > dé . VÉERR | 4 1 L L PARLE" FUN ñ ANSE AE p# “Pi, ” A qu, ARBRE hr-rà 1 Ft: