RUE ES He LAS SSNE 1% NX MA A tal ner es À " PRE vaut 2- HA #3 CS nn 0 0 + o riad HIHMHEE 2 Atate M ssÀ Ar site ie à 28 a 3 8€ 74 ro Les y À me A Pr “” an 1 ” CA de pe 4, Fu toi \ D se Poe DE AT ER) ÉCTABLE DES MATIÈRES DE L'ÉCHO DU MONDE SAVANT. DEUXIÈME SEMESTRE DE 1844. 7 © AVIS. Par suite d'une erreur amenée par un changement d'imprimerie et qui a été remarquée trop tard, la pagination de ce semestre, immédiatement après le journal n. 27 et la colonne 624, a été reprise mal à propos, avec le journal n. 28, au chiffre 337 et continuée ainsi jusqu'à la fin. Pour remédier à cette erreur de pagination, à partir du n. 28 inelusivement, nous avons mis dans la table après le numéro de la colonne celui du journal dans lequel elle se trouve. Ainsi, par exemple, cette colonne numérotée à tort 337, et qui aurait dû porter le chiffre 625, est indiquée de la manière suivante : 337 (n. 28), et de même pour toutes les autres jusqu’à la fin du semestre. SCIENCES PHYSIQUES. ASTRONOMIE. Sur la distance des étoiles et sur l'existence probable d’une certaine illusion optique, liée à la constitution du système solaire; Breron , 390. — Mouvement propre de Sirius et Procyon , 485. — Note sur la position astronomique du nouvel observatoire de Toulouse ; Perir, 631. — Orbite elliptique de la comète découverte à Rome; Faye, 337 (n. 28). PHYSIQUE. Recherches sur l'élasticité; Werraerm, 198. — Sur le moyen d'obtenir un courant con- stant avec la pile de Wollaston; DessorDEAUx, 316: — Règle simple pour la conversion des degrés du thermomètre Fahrenheit en degrés centisrades et réciproquement, 341: — Des échelles des thermomètres, 409. — Note sur les lois du rayonnement de la chaleur; DE LA Provosraye et Desans, 457. — Couple galvani- que à action constante ; Rice, 581.— Nouveaux thermomètres à déversement ; Aimé, 601.— Sur Ja chaleur qui devient latente dans le passage de l'état solide à l’état liquide; Person, 482 (n. 34. OPTIQUE. Sur le microscope pancratique d’Oberhaeuser ; Huco Mou , 25. — Observations de M. Amici à l'occasion de la lettre de M. Ad. Matthiessen, 33. — Microscope polarisant de M. Amici, 75. — Sur les télescopes du comte de Ross, 385 (n° 30).—Communication d’une note de M. Mits- cherlich sur le pouvoir rotatoire de l’acide tar- trique ; Bio , 434 (n. 32). — Sur la loi de l'ab- sorption de la lumière par les vapeurs de l'iode- et du brome ; Ermax , 529 (n. 36). PHYSIQUE DU GLOBE. Sur le niveau de la mer Caspienne , 449. — Recherches sur le climat de France; Fusrer, 169. — ‘Une semaine parmi les glaciers: V. GRANT, 245 , 265. — Recherches sur le niveau des mers, notamment dans l'hémisphère nord, et sur le phénomène de soulèvement; Rogrrr, 293, — Sur les températures de la mer Méditerranée : AmÉ , 508. — Observations sur la température souterraine en Irlande , 481 (n. 34).— Sur l’ins- tallation d’un maréographe à Toulon et sur les marées d’Akaroa (Nouvelle-Zélande); CHAZALLON, 863 (n. 50).—Des courants électriques terrestres, et deleur influence sur les phénomènes de décom- position et de recomposition dans les terrains gb Dane BecouereL , 748 (n. 45), 797 a. 47). MÉTÉOROLOGIE. Nouvel hygromètre; Copra, 73. — Tempéra- ture élevée éprouvée à Parme depuis le 8 jus- qu'au 17 juin 1844, avec les résultats des 14 années précédentes ; CozLa, 197. — Rapportsur un fait météorologique découvert par M. Nervan- der, 505. — Observations météorologiques faites Fe MM. Bravais, Ch. Martins et Lepileur sur le Mont-Blanc, 553. — Sur la météorologie de To- ronto, comparée à celle de Prague, en Bohême; SABinE , 368 (n. 29).— Archives météorologiques- centrales italiennes, 557 (n, 37), — Sur un aéro- lithe tombé à Laissac; Boisse, 606 (n. 39). — Observations sur divers bolides ; Nicxces, 628 (n. 40); Faron, 629 (ibid.), Giraun , 629 (ibid.). —Sur une pluie phosphorescente; Durzessy, 630 (n. 40). — Sur la nature électrique des trombes ; Pevrier , 710 (n. 46). — Notice sur la trombe de Cette, 818 (n. 48). — Anomalies apparentes dans les phénomènes électriques produits par la fou- dre ; Perrier , 866 (n. 50). CHIMIE. $ 1°". GHIMIE INORGANIQUE. Recherches sur le Lanthane; Herman, 4 — Faits pour servir à l’histoire du phosphore ; Du- PASQUIER , 304, 391.—Sur la solubilité des sels; PoG&raLe, 27, — Sur la préparation du chlorure de chaux liquide; Kuxnerm, 538. — Note sur la présence du‘ plomb à l’état d'oxyde ou de sel dans divers produits artificiels; CHevreuz, 536. — Note sur la préparation des sulfates de mercure ; Leront, 602. — Recherches sur les produits ré- sultant de l’action de l'iode et du chlore sur l’ammoniaque ; Bixgau, 462 (n. 33). — Sur la densité des vapeurs , des acides acétique , formi- que et sulfurique, concentrés; Bineau, 484 (n. 34). — Note sur quelques cyanures métalli- ques ; BazarD , 505 (n. 35).— Sur la préparation de l’oxyde d'argent, et sur un nouveau procédé de réduction du chlorure d'argent par la voie hu- mide; Levoz, 507 (n. 35). — Liquéfaction des gaz, Narrerer, 655 (n. 41).— Sur les différents états de l'acide arsenieux, et la forme vitreuse en général ; BramEe, 673 (n. 42). — Sur un nou- veau genre de sels obtenus par l’action de l’hydro- gène sulfuré sur les arséniates; Bouquer Er CLoEz, 699 (n. 43). — De l'influence de la lumière sur les compositions chimiques ; Hunr, 719 (n. 44). —Sur les explosions des mélanges gazeux ; SeLui- GUE , 869 (n. 50). $ 2. cntmiE orGANIQUE. Recherches sur la créosote; Devizze, 124. — Sur la résine de sayac; Pezzerier et Devizce, 150. — Sur les huiles végétales solides, 171. — Sur les résultats de la fermentation panaire et sur la valeur nutritive du pain et de la farine dans diver- ses contrées ; THomson, 217. — Sur les excré- ments de 1 Aigle; Worcexez, 267. — Existence de l’oxyde xanthique dans le guano; Uneer, 295. — Note sur les acides amidés et sur la constitu- tion moléculaire de divers composés organiques ; Persoz, 437. — Antidote de l’acide prussique ; 461.—Identité chimique de l'essence d’Estragon et de l'essence d’Anis; Geruarpr, 486.—Recher- ches sur la cire des abeilles; Gernarpr , 508. — Recherches sur lalcool amylique ; BazarD, 338 (n. 28). — Remarques sur les éléments des substances organiques et sur leur mode de com- binaison ; Mizcox, 531 (n. 36). — Sur la fermen- tation butyrique des pommes de terre; ScHARLING, 559 (n.37).—Préparation du valérianate de zinc; Guizzermon» et Ducrou, 559 (n. 37). — Sur la constitution de l’urine de l’homme et des animaux carnassiers ; L1e81G , 580 (n. 38). — Sur un nou- vel acide de l’urine humaine ; Heinrz, 652 (n. 41). —Classification chimique ; Laurenr, 801 (n. 47). = Sur le Benjoin ; KopP, 844 (n, 49). — Ana= lyse du suc laiteux de l’Asclepias syriaca; ScnuL'rz, 893 (n. 51). SCHENCES NATURELILES. GÉOLOGIE. Sur quelques faits qui viennent à l’appui de la théorie des filons de M. Fournet ; LAURENT, 3.— Sur les provisions pour la subsistance des êtres vivants, démontrées dans la structure des roches anciennes et dans les phénomènes qu’elles pré- sentent; Daugeny, 104. — Théorie nouvelle des révolutions du globe ; Boucaerorn, 101, 121, — Examen des charbons produits par voie ignée à l’époque houillère; Dausrér, 175.—Sur l’origine des cavernes à ossements; LEvaILLANT, 250. — Sur les terrains à Nummulites des Corbières et de la Montagne Noire; LEymERIE, 366. — Sur des terrains calcaires des Alpes vénitiennes ; CarTuLLO, 581. — Etudes sur les gîtes métallifères de l’AI- lemagne ; Burar, 633. — Sur la nature plasti- que de la glace des glaciers ; ForBes, 389 (n. 30). — Sur les caractères physiques et sur la géologie de l’île de Norfolk ; Maconoomte, 413 (n. 31). — Recherches géologiques dans l'Oural; Lepray, 537 (n. 36). — Sur la constitution géologique de la montagne de la Table et de ses environs; Îrir, 677 (n. 42). — Sur les moraines, les blocs erra- tiques et les roches striées de la vallée de Saint- Amarin (Haut-Rhin); Corzoms, 821 (n. 48). PALÉONTOLOGIE. Sur les ossements humains trouvés dans les environs d’Alais; Marcez pe SERRES, 1426. — Sur un Bouc fossile découvert dans les environs d'Is- soire; Pomez, 271, — Sur le Dinornis; Owen, 345.— Sur la présence des restes d’Insectes dans le lias supérieur du comté de Glocester; Bucx- MAN, 415. — Sur quelques restes fossiles d’un Anoplotherium et de deux espèces de Girafes des terrains tertiaires de Sewalik, dans l'Inde; Faz- eoxer et CaurLey, 489. — Sur le squelette d’une espèceéteinte d’un Paresseux gigantesque; OWEx, 559. — Observations sur les Rudistes: Desnayes, 584.—Sur l'existence des Urolithes fossiles etsur leur utilité pour la détermination des restes fos- siles des Sauriens et Ophidiens, 321. — Sur le Felis Sténéodonte d'Amérique ; Power, 344 (n.928). MINÉRALOGIE. Note sur l’arséniate de fer ; SALomoN , 75, — Disposition de certaines cristallisations des géo- des; Fourner, 151. — De la composition du feldspath et de l’hallaflinta des montagnes de la Suède; Svansere, D10. BOTANIQUE. ORGANOGRAPHIE, — PHYSIOLOGIE ET ANATOMIE VÉCÉ= TALES Nutrition des plantes; Brancner, 178. — Sur certains organes microscopiques et super- ficiels des plantes et en particulier des Chrysan- thèmes: Savi, 222. — Sur la théorie des méri- thalles de M. Gaudichaud; MENEemiNi, 224. — Recherches sur le développement et la structure des Plantaginées et des Plumbaginées ; Bannéoun, 996. — Sur le Piassava du Brésil, 320. — Re- cherches sur les earactères et les développements il des vrais et faux avilles; PLANcroN, 349, — Re- cherches sur la volubilité des tiges de certains végétaux et sur la cause de ce phénomène ; Du- TROCHET, 369. — Rapport sur un mémoire de M. Duchartre sur l’organogénie de la fleur, et en particulier de l'ovaire, chez Les plantes à placenta central libre, 410. — Dissertation botantieo- physique sur les noces des plantes; Liné, 636, 941 (n. 28). — Recherches anatomiques et phy- tologiques sur quelques végétaux monocotylés ; Minsez, 390 (n. 30), 415 (n. 31). — Influence de la lumière sur la germination et sur la végéta- ion; Huxr, 440 (n. 32). — Nouvelles recher- ches sur la structure des Cistomes ; GasPARRINI, 487 (n. 34). — Formes des grains de fécule dans la racine de la Salsepareiïlle et dans le rhizome de l’Hedychium gardnerianum; Biscuorr, 12 (n. 35). — Sur la fleur femelle et le fruit du Rafflesia Arnoldi et sur l'Hydnora africana ; Ro- bert Browx, 565 (n.37), 584 (n. 38), 608 (n. 39). — Sur les anthéridies et les spores de quelques Fucus ; Decaisxe et Taurer, 632 (n. 40). — Ac- tion de la lumière jaune sur la production de la couleur verte et de la lumière indigo sur les mou- vements des plantes; Garper, 684 (n. 42). — Phytozoaires chez les Phanérogames ; Grisezacu, 7923 (n. 44). — Ramification des Solanées; Wyn- LER, 803 (n. 47). — Sur l’ovule des Santalum, Loranthus, Viscum et Osyris; Grivrirm, 895 (n. 51). TÉRATOLOGIE VÉGÉTALEe Sur deux faits de tératologie végétale; Du- GHARTRE, 76. — Sur certaines déformations et sur quelques particularités normales du Linnwæa borealis ; Meyer, 570 (n. 29). CHIMIE VÉGÉTALEs Sur l’origine de l’oxygène exhalé par les plan- tes sous l'influence de la lumière ; Scnuzrz, 560. Composition des plantes marines ; FORGHHAMMER, 633 (n. 40). PHYTOGRAPHIE, — FLORÈS LOCALES. — DÉTAILS SUR CERTAINS GENRES ET ESPÈCES. Sur les Isoëtes et les espèces nouvelles de cette famille découvertes en Algérie: Bony DE SAINT- : Vixcexr,10.—Sur les différences existant entreles Saxifrages d'Irlande et cellesdes Pyrénées, du sous- genre Robertsonia; BasinGron, 29. — Sur le Cè- dre des Bermudes, 59. — Sur une excursion aux extrémités méridionales et occidentales de l’AI- gérie; Bory »E Sair-ViNcENr, 268. — Sur la vé- gétation des îles Acores; SEUBERT, 317. — Flo- raison du Paullownia imperialis, au Jardin-des- Plantes de Paris en 1844; Bossix, 420.—Fougères hybrides; Ysarrau, 512.— État dela végétation sur le Pic du Midi de Bigorre; Desmouuns, 562, 589, —Quelques observations botaniques; Schompurex, 464 (n. 33). — Fragments de la flore de Meck- lembourg; Roger, 848 (n. 49), 849 (n. 49), 870 (n. 50). BOTANIQUE HISTORIQUE. Sur la détermination de l’Hyssope des livres sacrés ; RoyLe, 368. — De l’Azob des Hébreux; Coxsrancio, 440. ZOOLOGIE, $ A°*, QUESTIONS GÉNÉRALES, Des moyens que la nature emploie pour la conservation des espèces et des individus sur la terre ; BLANauET, 572. $ 2° PHILOSOPHIE ZOOLOGIQUE, Exposé deses principes fondamentaux, d’après Isid. Grorrroy Sanr-Hizamr, 824 (n. 48). $ 3, EMBRYOGÉNIE, - Sur la progression des Zoospermes dans les organes génitaux des Mammifères femelles ; Pou- CHET, 760 (n. 45). $ 4 ANTHROPOLOGIE, Races du littoral de la mer Rouge; Aurerr Rocue, 415. — Sur la taille des Guanches et an- ciens habitants des îles Canaries ; Hopcxin, 668 (n. 41). — Sur les naturels des îles Hawaii ; Ricuau, 670 (n. 41). — Sur la population an- cienne et moderne du Mexique ; MUEULENPFORDT, 763 (n, 45). $ 5. MammrrènEs, Observations sur l’époque du rut, sur la portée et sur le moment de la parturition chez l'Ours ; SIEMUSZOWA-Puwrruserr , 107, — Sur un Renard bleu tué sur la cête méridionale du golfe de TABLE DES MATIÈRES Finlande; pe Barr, 273.—Sur une espèce sup- posée nouvelle d'Hippopotane; Morron, 418.— Sur les os marsupiaux rudimentaires du Thyla- cine; Owen, 441. — Description d’une nouvelle espèce d'Ecureuil; Lesson, 605. $ 6. orsraux. Catalogue des Oiseaux nouveaux ou peu connus de la collection Abeillé; Lesson, 29, 56, 80, 110, 196, 155, 182, 203, 231, 251, 275, 3092, 325, 347, 340 (n. 28), 394 (n. 30), 486 (n. 34). — Sur la formation des organes de la cireulation et du sang dans l'embryon du Poulet; Prevosr et Leseur, 660 (n: 41). — Révision du genre Gral- laria; Lesson, 847 (n. 49). — Description de trois espèces nouvelles de Pics; Lesson, 920 (n. 52). $ 7 REPTILES. Observations sur les mœurs du Python nata- lensis; SAYAGE , A8T, — De la physiognomie des Serpents; SceceL, 313. — Sur l'appareil de la génération chez les Salamandres et les Tritons ; Duverxoy, 606.— Des pierres vésicales dés Tor- tues molles, et plus particulièrement du Tryonix spiniferus ; Duverxoy, 298, 321. — Du mode de fécondation des Salamandres et des Tritons ; Du- YERNOY, 630 (n. 40). — Considérations de M. Du- néril sur son erpétologie générale et sur les Reptiles, 772 (n. 46), $ 8 Porssons. Sur la reproduction des Anguilles, 230. — Histoire naturelle des Poissons: Cuvier, 655 (n. 41). $ 9. MOLLUSQUES, Sur les Mollusques gasiéropodes; DE QuaTRE- _FAGEs, 179, — Sur les Mollusques gastéropodes, désignés sous le nom de Phlébentérés, par M. Quatrefages ; Souzever, 895. — Sur la struc- ture. microscopique des Coquilles ; CARPENTER , 438 (n. 32). — Sur les Mollusques nudibran- ches de l’Angleterre; Azner et Hancock, 439 (n. 32). — Réponse aux observations présentées à l’Académie par M. Souleyet sur ‘ses travaux relatifs aux Phlébentérés:; Quarreraces, 341 (n. 86), B61 (n. 37). — Sur la distribution géo- graphique des Mollusques marins côtiers ; Alc. D'OrBiGNy, 681 (n. 42). — Observations géné- rales sur le phlébentérisme, anatomie des Pic- nogonides; DE Quarreraces, 751 (n. 45). $ 10, ARTICULÉ. Note sur divers points de l’anatomie et de la physiologie des animaux sans vertèbres ; DE Qua- TREFAGES, 200. — Note sur la prétendue cireu- lation dans les Insectes; Durour, 229, — De l'existence des branchies chez un Névroptère à l'état parfait; Newport, 462. — Sur le Charan- çon, cause de grands dégâts dans les vignobles du midi de la France; Guérin-MÉNevILLE, 496. — De la cive d’arbre et des Insectes qui là pro- duisent, 609. — Note sur les Charançons urbec, rouleur, etc.; Guéren-Méxevicze, 663 (n. 41). — Sur les Acariens, et, en particulier, sur les or- ganes de Ja manducalion et de la respiration chez ces animaux : Dusarnin , 703 (n. 43). — Etudes anatomiques et physiologiques sur les Insectes diptères de la famille des Pupipares; Léon Du- FOUR, 914 (n. 52). $ 11, zooPHYTEs, INFUSOiRES. Sur le développement des étoiles de mer; Sars , 14. — Observations d'une espèce de Ver de la cavité abdominale d’un Lézard vert des en- virons de Paris; VALENGIENNES, 539. — Sur la vie microscopique dans l'Océan au pôle sud , et à des profondeurs considérables; EnreNperc, 309 (m. 35). SCIENCES MÉDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. $ 19%. PHYSIOLOGIE ANIMALE. Sur une communication de M. Olivier (d’An- gors), 196. — Sur l'asphyxie; Enicusen, 490 (n. 34). — Recherches sur la coloration des os dans les aninaux mis au régime de la garance; Bruzzi, 493 (n. 34). — De l'influence des mouve- ments respiratoires sur l'exhalation de l'acide ear- bonique; Vigroror, 634 (n. 40).—Sur la quantité du sang, relativement à la masse du corps chez les Mammifères ; Wanver, 695 (n. 40). — De la vature des corps jaunes et de leurs rapports avee la fécondation ; Racisonskr, 727 (n. 44). — Nou- velle théorie du sommeil; Cniarreuet, 806 (n.47). —Sur la formation des os; FLourexs, 351 (n. 28). $ 2. myœënr, De l’altération de l'eau pluviale dans les cçi- ternes nouvellement construites ; »'Arcer, 59, $ 3, MÉDECINE, CHIRURGIE, ANATOMIE. Cas curieux de blessures multiples et de re— collement d’une oreille détachée dans sa presque totalité, 36. — Affections des poumons par des causes mécaniques; CaLverr Hozzann, 59. — Calculs biliaires; accidents graves; expulsion par le rectum, 84. — Guérison de la sciatique obtenue à l’aide d’une dérivation sur le pied, 86. — Observations d’hydrophobie succédant à la morsüre d’un chien non atteint de la rage, 517. — Sur le système fibreux et sur les nerfs de ce système ; PAPPENHEIN, 965. — Du rapport existant chez l'homme entre la situation des poils et les tissus sous-jacents: Haworra, 592. — Cas re- marquable d'urine laiteuse; Ocier-Warp, 593. — Sur la fréquence relative des tubereules pul- monaires ; Boyp, 872 (n. 29). — Sur la diathèse d’acide oxalique; BEnx Jones, 373 (n. 29). — Remarques pratiques sur le pied-bot et sur son traitement ; 395 (n. 30). — Recherches des effets du climat sur la production des maladies des pou- mons ; Lawson, 441 (n. 32). — Sur un nouveau procédé de rhinoplastie; Sémizror, 466 (n. 33). — Observations d’un cas de fracture du crâne et de blessure du cerveau, avec perte de substance; Roveze, 467 (n. 33). — Sur la peste; Hamowt, 314 (n. 35). — Recherches sur les blessures des vaisseaux sanguins ; Auvssar, 915 (n. 35). — Sur’ l'emploi du mucilage de gomme arabique et de la baudruche dans le traitement des plaies sup- purantes ; Laurier, 43 (n. 36). — Inoculation de la syphilis aux animaux ; 568 (n. 37). — Nou- vel appareil pour la réduction des Juxations; Briquer, 369 (n. 37). — Pouls veineux, 587 (n. 38). — Observations de corps étrangers in- troduits accidentellement dans les tissus; 590 (n. 38). — Causes générales des maladies chro- niques et spécialement de la phthisie pulmonaire; Fourcaurr, 611 (n. 39). — Recherches expéri- mentales sur les médicaments ; Porseuzze, 686 (n. 42), — De la propriété antivariolique perma- nente du vaccin; Cazosi, 707 (n. 43). — Surles changements de proportion de la fibrine du sang dans les maladies ; AnpRAL et Gavarrer, 724 {n. 44). — Cautérisation pharyngienne , 730 (n. 44). — Sur la structure et la nature du tissu élémentaire des cartilages:; VALENCIENNES, 754 (n. 43). —. Action du vinaigre cantharidé sur : l'économie animale , 758 (n. 45). — Lésislation sanitaire; Bicrow, 775 (n. 46), 898 (n. 48). — Sur l’entérotomie de l'intestin grêle dans les cas d’oblitération de cet organe; Masoxxeuve, 897 n. 51). $ 4. TOXICOLOGIE. L’arsenie, pris à petites doses comme médica- ment , peut-il s'accumuler dans l’économie ani- male de manière à causer la mort des malades qui en font usage ? 873 (n. 50). SEIENCES APFALIQUDES. $ 1°", MÉGANIQUE APPLIQRÉE. Cordes et courroies en peau d'anguille:; 159. — Métier mécanique à lisser les draps, 159, — Eurayage spontané de M. Rebour; Coxsraxcio, 184. — Recherche des bases de Pétablissement des scieries; Boizeau, 210: — Sur un nouveau mode de propulsion résultant de la détonation des gaz ; SELLIGUE, 326. — Note sur une grande roue hydraulique construite à (reenock ; Suirn, 403. — Des chronomètres , 612, 361 (n. 29). — Ressorts à air comprimé ou pneumatiques pour véhicules: Bisseu , 398 (n. 80). — Sur un nou- veau procédé d'extraction des rochers au moyen de la poudre; Coursepaisse, D17 (n. 35). — Moyens d'étirer, de renvider et de filer le coton et autres matières filamenteuses ; CHampiox et Manspex , 391 (n. 38). — Sur une nouvelle tur- bine hydraulique, appelée turbine à effet double ; Korcuu, 638 (n. 40). — Sur une roue hydrau- lique, établie à Wesserling; Manozau, 719 (n. 46).— Sur une machine soulllante; DE CaLiGNY, 830 (n. 48), — Sur l'étirage à froid de tuyaux en cuivre , tôle, ete.; Lepnu, 879 (n. 50). $ 2. HyYnRAULIQUE. Description du barrage à bateau-vanne de M, Sartoris; Marx, 436, — Les soutérazi ; DIT, $ 3, PHOTOGRAPHIE, Fixation des images photographiques par le chlorure d'argent, et couleurs à l’hydrosulfite; Gaunin, 32. — Sur l’énergiatype, nouveau pro- cédé photographique, 88 .— Note sur un procédé de gravure photographique; Fizeau, 119. — Moyen certain de prévenir le voile des substances accélératrices, et de donner plus de sensibilité à la couche impressionnable ; LaBORDE, 304.— Sur l'amphitype, nouveau procédé photographique ; Herscaez, 577 (n. 38). — Nouveau procédé pho- tographique; Hunr, 714 (n. 43). $ 4. ÉTOFFES, — TISSUS, Dorure chimique des étoffes de soie; BReTT- HAUER, 199, — Moyens de rendre hydrofuges les étoffes de coton ; Townenp, 444 (n. 32). — Appli- cation des métaux sur les étoffes, le papier, la faïence etc.; ScnorrLarnner, 592 (n. 38). $ 5, ARTS MÉTALLURGIQUES, De la taille des limes demi-rondes et autres limes à faces courbes; Rorison, 349. — Lami- nage des tôles; Dani, 402. — Sur l’affinage du fer au gaz produit avec des lignites, 546 (n. 36). . — Métallurgie du fer. Remarques sur les hauts- fourneaux au éoke et au bois, 731 (n. 44).— Per- fectionnement dans le traitement des minerais qui renferment du soufre ; Loxemain, 809 (n. 47). $ 6. PYROTECHNIE, Sur les explosions et sur les composés explo- sifs, 545. $ 7 CHIMIE INDUSTRIELLE ET APPLIQUÉEe Purification de l'huile de lin, 18. — Moyens de purifierle naphthe, 18.—Procédé pour donner à la résine les propriétés de la gomme laque; Leucas , 48. — Vernis vert translucide , 17. — Eut pour les acides, 33.— Purification de l’huile de gaz, 33. — Purification du gaz de houille et application des produits obtenus à l’agriculture ; Angus Crozc, 458. — Notice sur un nouveau procédé pour la fabrication des acétates; Mar, 235.— Un moyen saccharimétrique propre à faire connaître la quantité du sucre des betteraves et autres produits sucrés ; PezrGor, 400. — Moyens de préparation des huiles ; Wizxs de CHESTERFOR»D- Park, #17. — Fabrication d’un papier de sûreté, 8. — Emploi du carbonate de soude pour la préparation de l’infusion du café, 440. — Des applications du vide aux travaux industriels; Kuxzuann , 443. — De la réduction du laiton par voie galvanique; Jacom, 465. — Moyen perfec- tionné pour recouvrir d’une couche métallique les objets en verre; Simsow, 467. — Falsification dela cire par l'acide stéarique ; RecNarD, 469.— Préparation d’un nouveau blanc pour la peinture à l'huile : Vazé et Barreswiz. 470. — Note sur quelques nouveaux procédés relatifs à la dorure et à Pargenture galvanique, 489. — Préparaticn d’un sel d'or non déhiquescent pour la dorure galvanique ; Ezsver, 491. — Préparation de la garaneine avec les résidus de garance ; STEINER, 969. — Moyen d’épurer le soufre; Lamy, 615. — Nouvelle matière colorante noire, 399 (n. 30). — Préparation du borate de soude anhydre; SAUTTER, 399 (n. 30). — Emploi de la galène pour nieller l'argent; Levoz, 516 (n. 35).—Déco- loration de l'huile de palme; Gimss, 544 (n. 36).— Savon d'oxyde de fer employé à vernir; DENINGER, 620 (n. 39). — Purification et blanchiment de la laque en écailles, 636 (n. 40). $ 8 consTRucTIONS, Nouveau mode de fabrication des briques et des tuiles, 133. — Tours en fer battu d’une grande élévation propres à l'établissement des purs télégraphes, etc.; Janniar, 373, — oyens de garantir les murs de l'humidité ; SYLNESTER, 616. — Fondations hydrauliques. Enfoncement des pilotis à l’aide de la pression atmosphérique, 419 (n. 31). $ 9% ROUTES, CHEMINS DE FER, BATEAUX ET MA- CHINES A VAPEUR, Tube propulseur de M. Hallette, 34. — Sur les voitures articulées et séminées de M. Dufour; Ouvr, 81. — Chemins atmosphériques de formes diverses, 160. — Sur un bäit à essieux convergentis pour locomotives et wagons des che- mins de fer; Sermer de TourNerorr, 186, — Système Latour-du-Moulin pour prévenir les acci- PU 2° SEMESTRE DE M844. dents surdes chemins de fer, 255, 278. — Nou- vel appareil de vaporisation ; Anor , 305. — De la possibilité de réaliser sur les chemins de fer actuels une partie des avantages des chemins atmosphériques; Séquier, 327. — {[ncrustations dans les chaudières des machines à vapeur, 329. — Description d’une locomotive sur un nouveau système; Pazurrwer, 637 (n. 40). — Prix des chemins de fer, 807 (n. 47). , :$ 10, TÉLÉGRAPHIE, Télégraphe électro-typographique, 492. —Des télégraphes électriques ; Bureurères, 855 (n. 49), 8175 (n. 50). ÉCONOMIE INDUSTRIELLE. Sur la fabrication du verre en Bohème; Dr- BETTE, D41. — Combustion de la fumée, 374 (n. 29). — Modification dans la fabrication des cardes pour la laine, le coton, etc.; Kirson et Gartawarre, N71 (n. 37). — Fabrication du car- ton de pâte; Hoppan, 572 (n. 37), ÉCONOMIE DOMESTIQUE. Huile de maïs, 19. — Sur la couleur jaune du linge blanchi à la vapeur; Juxcn, 18, 594 — Sur l'ancienneté de l'usage du cidre en Norman- die; Giraruin, 414. — De l’usage alimentaire de la chair de Porc et de Poisson ; Macxe, 238 — Moyen d'ôter le rancidité du beurre, 594. — Emploi de la farine de pomme de terre pour la fabrication du pain, 445 (n. 32).— Méthode pour découvrir la falsification du tabac, 497 (n. 34). — Emploi des marrons d'Inde, 714 (n. 43). — Description d’un four aérotherme continu à cuire le pain; Ariserr , 899 (n. 51). Agriculture. $ 127. QUESTIONS GÉNÉRALES, État de l’agriculture en Corse, 20, — De l’en= grais liquide et des sels ammoniacaux pour fer- üliser diverses cultures ; SCHATTENMANN, 37. — Compression d’un champ de froment avec le rou- leau des chaussées ; SoHATTENMANN, 61. — Expé- riences comparatives sur lessemis du blé en lignes et les semis à la volée; Picrar, 133. — Expé- -riences comparatives de divers engrais, notam- ment du guano; Coran De Gouroy, 283. — De la culture du Riz en France; Gonerroy, 521, 519 (n. 35). — Sur le Pissenlit ou Dent de lion; Dow- BASLE, 511. — Expérience sur la profondeur à laquelle le blé semé lève le mieux et donne le plus grand produit, 382 (n. 29). — Le quo, discussion à ce sujet ; 468 (n. 33). — Sur la culture et les avantages que l’on peut tirer des tiges de l’Urlica mvea(Linn.), Pépin, #70.— Pré- parations propres à hâter la germination ; Mon- NIER, 947 ;(n. 36). — Rapport sur les travaux de M. Hardy, directeur dela pépinière centrale en Algérie ; Payex, 596 (n. 38), 640 (n. 40). — De la possibilité de cultiver le Thé en France ; Mérar, 493 ( n. 31), 446 (n. 32), 666 (n. 41 ). — Note sur ia culture du Sesamum indicum , nommé aussi Trifoliatum ; Neumann , 716 (n. 43). — Du repiquage du blé ; Gaspanix, 733 (n. 44),761 (n. 45). — Sur la destruction de la Cuscute; Vazror, 781 (n. 46). — Culture du Rutabaga ; pe La Morrerouee pe Hénansaz, 880 ( n. 50.). — Culture de la Batate en 1844 ; Sa- GERET, 904 (n. 51). $ 2. INSTRUMENTS AGRICOLES. Note sur l'emploi du griffon pour la culture des sols argileux ; Rivière, 356. - $ 3 ÉCONOMIE AGRICOLE, Conservation des céréales ; Léon Durour, 357 (n. 28). $ 4 ARBORICULTURE ET SILVICULTURE Recherches sur l'influence de l’eau sur la végé- tation des forêts; CnevanniEr, 163. — Moyen pour remplir les vides laissés par la mort d’une branche ou par toute autre cause ; 375. — Sur la transplantation des arbres résineux d’un âge avancé ; 404, 572. — Modifications apportées par la nature du sol dans les effets de la gelée sur les forêts ; Lock, 421. — Multiplication des ar- bres verts résineux par boutures de racines ; Pa- QUET, 448. $ 5. INDUSTRIE SÉRICIGOLE, Sur l’état dans lequel se trouve la soie dansles réservoirs de la Chenille ; Rosier, 611.—Notice sur une seconde éducation de Ver à soie ; MEy- NARD, 909 (n, 28), RI HORTICULTURE, Visite horticole au château de Noïsy-le-Rci, près de Versailles ; Bossix, 87. — Sur un nouveau Navet saccharifère; Bossin et MaLrPEyRE, 352. — Nouveauté horticole ; 446. Culture du raisin de Corinthe ; 447, — Nouvelle variété de Cardons ; Masson, 358 (n.28).— De l’Achiménès, de sa culture et de sa multiplication ; DE Jonçne, 447 (n. 32). — Sur un essai de culture potagère aux îles Marquises ; Rexpu, 497 (n. 34), — Culture de l’Asperge, 594 (n 38). — Note sur le jardin botanique de Valence; Morirz-Wicrkomn, 647 (n. 40). — Plantes nouvelles et remarquables , 690 (n.42): — Plantes nouvelles ou peu connues, 928 ( n. 52). STATISTIQUE AGRICOLE. Produit et consommation du blé en France, 716 (n. 43). 1 Seiences matiurelles appliquées. Composition et usage du fruit pierreux du Mg- nicaria saccifera; Scnurz, 121 (n. 44). SCLENCKS HISTORIQUES. $ 4°, LINGUISTIQUE, Sur les languesafricaines ; LarHam, 669 (n.41). ù $ 2. misrorre, Des cartes de l’Inde, 67, 91, 416, 140. — Niebuhr; DE Maszarriu, 574 — Sur les damoi- sels ; »'Héricourr, 599. — État actuel de l'im= primerie tamoule ou malabare; Dupuis, 451 (n. 32).— Création de l’ordre militaire de l'Épée ; MasLATRIE, 524 (n. 35). $ 3. ÉCONOMIE POLITIQUE, Influence de la législation dés brevets sur l’in- dustrie; Joparn, 207. $ 4, LÉGISLATION, Travaux sur l'histoire du droit français; Warx- KOENIG, D9D. S 5 BIBLIOTHÈQUES, ARCHIVES, MUSÉES, Archives municipales d'Arras; n’Héricourr, 166. — Archives départementales du Pas-de- Calais ; »'Héricourr, 450, — Archives de l’an- cienne académie d'Arras; »'Héricourr, 498. — Archives municipales de Boulogne; »’Héricourr, 4T1 (n.33).—Archives de Notre-Dame de Saint- Omer; »'Héricourr, 499 (n. 34). — Archives municipales de la ville de Saint-Omer; »’'Héri- courT, 783 (n. 46). — Histoire et description des archives générales du département du Nord à Lille ; Lepzay, 832 (n. 48). $ 6. manuscriTs. Calligraphie turque, 136. — Sur les écritures cursives du moyen âge, 379 (n. 29). ARCHÉOLOGIE. Sur les sépultures des rois et reines de France : De MasLarRie, 23. — Inventaire des reliques et ornements de la cathédrale de Beauvais (1472), 260. — Notes surles monuments du Haut et du Bas-Rhin ; Arra, 307. — Excursion archéolo- gique dans le département de Seine-et-Marne : Pary, 378. — Sur l'architecture du moyen âge en Italie, 405. — Observations des statues équestres au sujet des églises du Poitou, 424. — Notes sur l’église de Saint-Vincent de Ba- gnères de Bigorre ; Des Mourixs, 523. — Le vieux Louvre ; Nomier, 811 (n. 47). — Temple gaulois à Argenton-sur-Creuse (Indre) ; Rosarr, 334 (n. 48). — Description de la cathédrale de Saint-[saac, à Saint-Pétersbourg, 902 (n. 51). — Eglise de Rétaud, près de Saintes ; Dorer, 905 (n. 51). $ 41°7, moNUMENTS ÉGYPTIENS, Thébes d'Égypte , 373 (n. 37). — Sur les py- ramides de Gizeh et de Sakkarah, 717 (n. 45). $ 2. moNumEenTs JuIES, Monuments qui existent dans la vallée de Jehosophat, près de Jérusalem; Scozes, 883 (n. 90). S 3, MONUMENTS crrcS Méthodes et procédés des anciens Grecs pour la construction des édifices; GRANviLLE, 138. — Sur les marbres de Xanthe, 474. B. MONUMENTS ROMAINS, Découverie d'un aqueduc romain en Tou- raine; p'Huarr, 284, — Aqueduc romain du Gard, 884 (ue 0), vi TABLE DES MATIÈRES DU 2° SEMESTRE $ 5. MONUMENTS AMÉRICAINS. Sur les monuments anciens de l'Amérique cen- trale, 64. $ 6. POTERIES, VITRAUX, PEINTURE. Vitraux de l’église de Saint-Lô d’Ouville ; Grouer, 382 (n. 29). $ 7% ARMES, Le dard , 646. — Note sur la dague ; »'Héri- courT, 349. — Sur la masse d'armes; D'Héri- courT, 858 (n. 49). $ 8. FOUILLES ET DÉCOUVERTES. Bijou en or, de fabrique barbare, trouvé près de Cherbourg, 623. — Découverte d’une gra- vure de 1418 à Malines, 693 (n. 42). GÉOGRAPHIE, $ A°r, eurore. Coup d'œil sur quelques villes de la Russie, 426 (n. 31). — Esquisses du nord de l'Europe; Mecce, 473 (n. 33). — Volterre et ses environs, 738 (n. 44). $ 2. asre, Shanghae, sur la côte orientale de Chine, 44. — Mélanges sur la Chine; 285, 311. — Niog- po-loo, sur la côte orientale de la Chine, 358. — Côtes de la mer Rouge; Tatjura et les An— glais; décadence de Moka; détails sur le com- merce actuel de cette ville; JEnENnE : 459, — La capitale du Sutehuen; son gouvernement; une grande pagode, 501, 524. — Nijné-Kolimsk ; Marioucneine , 375 (n. 29). — Le Tigris, ou ri- vière de Canton ; 735 (n. 44).— Agra et Lahore: 785 (n. 46). — Bokbara; Kunanixorr, 930 (n. 52). $ 3. AFRIQUE. Excursion scientifique dans l'Afrique méridio- nale; Buxsury, 213.—Le Kordofan, son climat, son sol, sa capitale, ses habitants et ses ani- maux , 382, 406. — Sur la situation, la configu- ration , le sol et le climat des îles Açores: SEu- BERT , 429. — Sur l’Abyssinie méridionale, 550. — De la nature du sol de l'Afrique centrale, sur les deux rives du Bahr-el-Abiad supérieur, jusqu'aux monts de la Lune; Girarp, 62 .—Fez, son histoire et son état dans les temps modernes, 476 (n. 33), 501 (n. 34). $ 4. AMÉRIQUE. Reconnaissance de l’isthme de Tehuantepec ; Cayerano Moro, 431. — Sur l’île de Sainte- Lucie; BReen, 616. — La Guadeloupe, 550 (n. 36). ; $ 5. océanIe. Voyage d'exploration au lac Torrens, en Aus- tralie, 190. — Iles Foutouna et Allota; Du- BOUZET, 262. STATISTIQUE. Vie moyenne des pairs et baronnets d’Angle- terre, 885 (n. 50). Sociétés savantes. SOCIÉTÉS FRANCAISES. ACADÉMIE DES SCIENCES. Séances ordinaires, 49, 97, 145, 193, 241, 289, 337, 385, 433, 481, 529, 577, 627, 362 (n. 29), 409 (n. 31), 457 (n. 33), 505 (n. 35), 553 (n. 37), 601, (n. 39), 648 (n. 41), 697 (n. 43), 743 (n. 45), 793 (n. 47), 839 (n. 49), 887 (n. 51). ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES, Séances, 40, 88, 189, 329, 377. ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES, Séance publique annuelle, 332. SOCIÉTÉ DES INVENTEURS ET DES PROTECTEURS DE L’INDUSTRIE. 813, 622, 640, 421 (n. 31), 615 (n. 39), 708 (n. 43), 421 (nu. 31), 615 (n. 39), 708 (n. 43). NUS à SOCIETES ÉTRANGÈRES. SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE LONDRES. Séances , 625 (n. 40), 767 (n. 46), 815 (n. 48), 911 (n. 52). SOCIÉTÉ ROYALÉ DE LONDRES, Séances, 47, 767 (n. 46). SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE LONDRES, Séances, 625 (n. 40), 768 (n. 46)... réel ÉNE e e \ | 47 JUL 29% % . 0 _ ) X a Ne, SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE DE LONDRES. Séances, 626 (n. 40), 816 (n. 48). SOCIÉTÉ GÉOGRAPHIQUE DE LONDRES. Séances , 627 (n. 40), 817 (n. 48), 913 (n. 52). SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE LONDRES. Séances, 816 (n. 48). SOCIÉTÉ MICROSCOPIQUE DE LONDRES. Séances, 911 (n. 52). BIBLIOGRAPHIE. 48, 96, 216, 240, 264, 9288, 312, 3536, 384, 504, 528, 552, 575, 600, 624, 403, (n. 31), 478 (n. 33), 503 (n. 34), 526 (n. 35), 991 (n. 36), 740 (n. 44), 788 (n. 46), 814 (n. 47), 862 (n. 49), 910 (n. 51), 790 (n. 47). De la dette publique de Gènes ; MasLaTRiE, 22. — De la Grèce moderne et de ses rapports ave l'antiquité; par M. Quixer, 400 (n. 50). — His— toire universelle de l'antiquité, par ScHLosser , traduit par Gocsery ; 401 (n. 30). — Précis sur l’histoire des peuples anciens; par M. DE Sainr- Féuix , 643 (n. 40) — De la mort avant l’homme, 644 (n. 40): — Origine du christianisme; DoeL- LiNGER, 695 (n. 42).—Histoire abrégée des scien- ces métaphysiques, morales et politiques ; par Duçaun-Srewart, 812 (n. 47). NÉCROLOGIF. 527, 504 (n. 34). BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE DU MOIS. 112, 334, 646, 406 (n. 30), 622 (n. 39), 836 (n. 48). VARIÉTÉS. — MÉLANGES. Recherches historiques sur la pratique de la perspective ; Tnévor, 454 (n. 32), 522 (n. 35). — Puissance mécanique de la cataracte du Nia- gara , 670 (n. 41). — Fragment d’un voyage mé- dical ; Micuez Levy, 851 (n. 49), — Biographie d'Esquirol ; Pariser, 992 (n. 52). FAITS DIVERS. Déconverte des ruines au nord du Texas, 24. — Sur l'invention de la stéréotypie, 24. — Créa- tion à Vienne d’une chaire pour l’histoire de la diplomatie, 47. — Réunion des antiquaires du Nord. Édition des anciens Sagas, 47. — Décou- verte d’une nouvelle comète, 72, 216. — Sta- tistique de l'instruction primaire, 72. — Voyage de M. Le Bas en Grèce, 72, 480 (n.33). — Quel- ques usages de différents peuples, 72. — Cartu- laire de Saint-Étienne de Châlons, 120. — His- toire du Tréport et du château d'Eu, 120. — Dé- tails météorologiques du mois de juin, 120. — Usage de la pipe et du cigare, 120. — Société des inventeurs, 168. — Découverte d’une copie du Pentateuque, 168. — Transport du phare de Sutherland, 192. — Envoi à Paris de bas-reliefs de Karnac, 192. — Session extraordinaire de la Société géologique de France, 216.—Données sta- tistiques sur la Corse, 216. — Prix proposé par la Société archéologique de Béziers, 264.— Prix de la Société industrielle de Mulhouse, 288. — Redressement d’un mur de l’église de Market- Weston, 334. — Discours de M. SrePHEnson, 335. — Invention du téléphone, 432. — Fabri- cation des balles à Woolwich, 456. — Expé- riences de M. Sanarrenman, 479. — Expériences du capitaine Warner, 480. — Expériences de M. Harpe, 504. — Ecole en Prusse pour les conducteurs de locomotives, 504. — Congrès scientifique italien, 527. — Détails sur le voyage du docteur Wozrr, 527. — Télescope du comte de Rosse, 599, — Musée archéologique à Rouen, 600. — Bijou en or, trouvé près de Cherbourg, 623. — Inauguration de la basilique de Saint- Louis à Munich, 623, — Collection des sceaux des rois de France, 623. — Fouilles à Saint- Bertin, 623. — Médailles découvertes à Yalcain- ville, 360 (n. 28), 404 (n. 30). — Découverte archéologique à Périgueux, 360 (n. 28). — Stea- mer de fer à l'épreuve de fa bombe, 360 (n. 28). Ses usages, 405 (n. 30). — Sécrétion des folli- cules dela peau du visage, 384 (n. 29). — Moyen de détruire les puces, 384 (n. 29). — Traite- ment du choléra en Chine, 384 (n. 29). — Pro- priété de l’acide arsenieux, 384 (n. 29). — Re- présentation de la Vestale à Dresde, 405 (n. 30). UN Paris, 2 Imprimerie de Cosson, rue du Four-Saint-Germain, 47, DE 1844. — Développement du bambou, 431 (n. 31), 621 (n. 39). — Cours de M. Isore Grorrroy, 431 n. 31). — Transposition du sens de la vue, 431 n. 91), — Congrès breton, 431 (n. 31). — Ou- verture du cours de MM. Serres et BECQUEREL, 455 (n. 32).— Longévité d’un Aigle, 455 (n. 32). — Recherches archéologiques à Nimes, 456 (0. 32). — Nouvelle édition des OEuvres d'Apan- SON, 456 (n.32). — Envoi de plantes au Jardin- du-Roi à Paris, 456 4 32). — Découverte ar- chéologique à Bavai (Nord), 480 (n. 33). — Prix proposé par l'Académie de Reims, 480 (n. 33).— Congrès des agriculteurs du Nord, 480 (n. 33). — Banquet offert à M. Liesie à Glasgow, 304 (n. 34). — Culiure de l’opium en Algérie, 527 (n. 35). — Anthropolithe découvert à Saint- Denis, 527 (n. 35). — Histoire des Helminthes de M. Dusarpin, 527 (n. 35). — Antiquités à Rouen, 528 (n. 33). — Bateau à vapeur nou- veau modèle, 528 (n. 35). — Nouveau mode de pavage, 528 (n. 35). — Observations thermomé- tiques au sommet de Storvandsfield, 551 (n. 36). — Envoi de plantes de la Guyane française, 052 (n. 36). — Découverte archéologique à Parme, 552 (n. 36). — Guano en Algérie, 575 (u. 37). — Programme des prix proposés par la Société industrielle de Mulhouse, 373 (n. 37). Envoi à Paris d'objets d'histoire naturelle du Brésil, 599 (n. 38.) — Nouveau procédé photo- graphique, 600 (n. 38). — Note sur le cours de M. [sinore Grorrroy, 600 (n. 38). — Bas-relief gallo-romain, 621 (n. 39). — Remplacement de M. Faure à l’Académie des inscriptions et belles lettres, 621 (n. 39). — Cas de transposition des organes splanchniques, 622 (n. 39). — Mon- naies et Statuette découvertes à Amiens, 623 (u. 39).—Rectification d’un fait annoncé par les Journaux relativement à un Singe du Jardin-des- Plantes, 648 (n 40).—Commission scientifiqueen Russie, 648 (n. 40).—Découverte d’un manuscrit de SxaxespeARE, 648 (n. 40). — Exposition de l’industrie à Munich, 648 (n. 40). — Statistique des peuples slaves, 671 (n. 41). — Publication de lettres, etc., du cardinal Ricueieu, 671 (n. 41). — Balance de précision, 672 (n. 41). — Florai- son du Rhenanthera coccinea, 672 (n. A). — Exposition des produits des beaux-arts à Tou- louse, 672 (n. 41). — Fouilles à Arles, 672 (n. 41). — Voyage de M. Orriza à Londres, 672 (n. 41). — Lettres de noblesse envoyées à M. Goprriev-[enmanx, 719 (n. 43). — Ouverture du cours de M. CERvinus à Heidelberg, 720 (n. 43). — Télégraphe magnétique, 720 (n. 43). — Ap- plication importante du sifilet à vapeur, 720 (n. 43), — Cheminée de 309 pieds de haut, 720 (n. 43). — Auroch donné au Musée des chirur- giens de Londres, 720 (n. 43). — Médailles dé- couvertes à Ambérieu, 720 (n. 43). — Détails sur une gravure de 1418, 740 (n. 44). — Colo- nie agricole de Mettray, 740 (n. 44). — Enfant bicéphale, 766 (n. 45). — Cas de communica- tion de la morve du cheval à l'homme, 766 (n. 45). — Monument à Ja mémoire de PARMEN- TIER, 188 Me 46). — Découverte archéologique à Hoxton, 813 (n. 47). — Découverte d'unemine de cuivre en Laponie, 813 (n. 47). — Floraison du Paullownia imperialis, 813 (n. 47). — Mé- téore observé à Cambrai, 835 (n. 48). — Tuyaux en fer galvanisé, 835 (n. 48). — Puits artésiens proposés pour Paris, 836 (n. 45). — Chemin atmosphérique, 836 (n. 48). — iemède centre la morsure des apimaux enragés, S60 (n. 49). — Précautions proposées pour la vente de l’arse- nic, 860 (n. 49). — Anecdote épigraphique, 860 (n. 49). — Antiquités romaines à Vernon, 861 (n.49).—Statue érigée à BerrrozLert, SS6 (n. d0). — Statue à ériger à Parmentier, 886 (n. 50). — Découverte à Oxford d'un manuscrit arabe, 886 (n. d0). — Inscriptions cunéiformes de Bisutum, 909 (n. 51). — Construction du Chaptal, 909 (n. 51). — Epizootie à l'ile Maurice, 909 (n. 51). — Prétendue déviation du clocher de Stras- bourg, 910 (nu. 51). — Prétendues cerises sans noyau, 933 (n. 52). — Découverte de mercure natif à Aden, 934 (n. 52. — Détails sur le voyage en Sibérie de M. Minnexnorr, 994 (n. 592). — Envoi de plantes du Brésil au Jar lin-du-Roi, 934 (n. 52). — Ananas de 7 kilogrammes, 934 in. D2). ONZIÈME ANNÉE. | S K Ÿ à AE REVUE ENCYCLOPEDIQUE fs: KW NS Ni DES TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DAXS TOUTES LES SCIENCES: Formant avec l’Echo de la littérature et des beaux-arts et les Morceaux choisis que les scuscripteurs peuvent recevoirpour CINQ FRANCS par an et par recueil la matière de soirante volumes ordinaires in-8 PARIS 4 An 25 Fr. 6 mois 15 F. 50,3 MOIS 7 F. . DÉPART. 30 46 8 50 ÉTRANGER D fr. eu sus pour thus les pays payant port double. © SCIENCES ;Rus- Angle- SOMMAIRE. — ACADENMIE DES SCIEN- CES, séance du 1er jüilet. — SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Sur quelques faits -qui viennent à l'appui de la théorie des filons de M. J. Fournet. — CHIMIE. Recherches sur le lathane; Hermann. — SCIENCES NATU- RELLES. BOTANIQUE. Sur les isoëres et Les espèces nouvelles de cette famille découvertes en Algérie; Borÿ de Saint-Vincent. — Z00- LOGIE. Sur le développement des étoiles de mer; Sars. — SCIENCES APPLIQUEES. ARTS CHIMIQUES. Vernis vert translucide.— Procédé pour donner à la résine les propriétés de la gomme laque; GC. Leuchs. — Moyen de purifier le naphte. — Purification de l'huile de line — ÉCONOMIE DOMESTIQUE. Sur la cou- leur jaune du linge blanchi à la vapeur; Junch. — Huile de maïs. — AGRICULTURE. Etat de l'agriculture en Corse. — SCIENCES HISTO- RIQUES. HISTOIRE NATIONALE. — De la dette pubhique de Gènes et de Saint-Georges; C. Cuneo. — FAITS DIVERS. D rec Ke ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 1°" juillet, J’Académie procède par voie de scru- tin à l’élection d’un correspondant pour remplir la place vacante dans la section de minéralogie, par suite du décès de M. le baron de Mol. Le résultat du scrutin donne la majorité des suffrages à M. Murchison à Londres. — M. Barruel adresse une note sur les réactions qui s’opèrent par la pression. — M. Deville qui a fait l'analyse du feldspath de Ténériffe, trouve quele volcan de Téné- -riffe offre une identité parfaite entre les produits des divers âges qui le composent, ce qui a été déjà établi pour lEtna, par M. Elie de Beaumont. pie —M. le docteur Morel-Lavallée pré- sente un mémoire sur un vésicatoire dans la vessie ou sur des fausses-membranes dé- veloppées à la surface interne de ce vis- cère sous l'influence des cantharides ap- pliquées à la peau. Il résulte de plusieurs faits observés avec attention par M. Morel que dans certains Cas, sous certaines influences de facile ab- sorption , les cantharides agissent sur la surface interne de la vessie, comme sur le tégument externe et y produisent une sorte de vésication avec de fausses-mem- branes bien distinctes. M. Morel a eu l’oc- _Casion de remarquer sur lui-même ce fait si curieux après l'application d’un large PARAISSANT LE DIMANCHE ET LE JEUDI RUE DES BEAUX-ARTS , 6. vésicatoite sur la poitrine; il est aussi une autre substance qui, appliquée à la peau, ya marquer sur un certain point du corps son passage à travers l'économie, Nous | voulons parler du mercure. Car la sto- matite mereurielle n’est pas sans analogie avec la cystite cantharidiense. Eclairé par ces observations, M. Morel trouve à bon droit ridicule qu'on re sau- poudre de camphre -que les vésicatoires appliqués près de la vessie. En effet la sub- stance toxique n'arrive à la vessie que par la circulation, elle agira donc d'autant plus vite qu'on la placera plus près du cœur. M. Morel examine ensuite les symptômes et les caractères anatomiques de cette ma- ladie, il en indique aussi le traitément, Pour lui le catphre né:t pas ua traite- ment préservatif, et il pense que jusqu’à ce qu'on ait substitué aux cantharides un autre vésicant, la question thérapeutique pe sera pas résolue. Resterait maintenant la médecine des symptômes, ç'est-ä-diré celle qui consiste à lever l’emplâtre dès que les premiers accidents se manifestent. — M. Morel croit qu’elle est seule appli- cable dans ce ca. jusqu à ce que de nou velles recherches viennent jeter quelques lumières sur certains points de la question restés encore obscurs. — M. de Saint-Venant présente une note sur l’état d'équilibre d’une verge élastique à double coërbure, lorsque les déplace- ments éprouvés par ses points. par suite de l'action des forces-qui la sollicitent ne sont pas très petits. “42, — M. Benet présente un mémoire inti- tulé Reflerions sur lesformules de l'intégra- tion des éqghations de la tige élastique à double courbure. Nous avons parlé, dans un de nos der- niers numéros , des plaintes adressées par M. Mathiessen d’Altona à M. Amici. — Ce savant présente aujourd’hui la défense avec une grande modération. — Il présente en outre un polariscope exécuté par M. So- leil sur ses dessins. Cet instrument donne la démonstration de tous les faits de pola- risation connus, et doit mener à la décou- verte de faits nouveaux. — M. Chevreul lit un rapport sur plu- sieurs mémoires de M. Eociumn, concer- nant la métallurgie du fe” :t emploi des combustibles gazeux; nous avons déjà parlé de ce travail ; nous y reviendrons encore “ PHYSIQUES ? et naturel]eg sciences appli quees Académie et Sociètés sa- vanles, revues agricole, mé- dicale, indus- trielle. Scien _ ceshistor PR avec quelques détails dans un de nos pro- chains numéros. — MM. Ferret et Galissier , capitaines d'état major, adresseut à l’Académie Ja suite de leurs mémoires sur leur voyage en Abyssinie. Ce sont des observations as- tronomiques, barométriques et thermomé- triques tendant à déterminer la latitude et la longitude de certaias points , la descrip- tion et une carte géographique de PAbys- sinie. Un travail de M. Marchal sur les or- thoptéres, dans lequelil examine les diffé- rentes particularités du genre Blatta. — Un mémoire sur la botanique par M. De- lille. — Enfin, une collection de dessins. — M. Vau Paterson à Paris, adresse Île dessinet la description de bras artificiels permettent de porter la main à la bou mités — M. le docteur Mayer de Bonn , une note qu'il envoie à l'Académie l'appareil électrique de la torpille, préten: que, contre l’opinion de M. Jobertde Lam- balle, les stries et le septa fibrosa de l’or- gane électrique sont très apparents, que les perfs qui s’anastomosent dans les interval- les des colonnes hexagones de l'organe, et distribuent dans l'intérieur des cellules. —— 0 8 D EG n—— SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Sur quelques faits qui viennent à l'appui de la théorie des filons de M. J. Fournet; Lettre de M. A. Laurent. Le mémoire de M: Fournet sur la sur- fusion du quartz simplifie tellement la théorie des filons m tallifères, que je m’em- presse de vous envoyer quelques faits qui viennent à l'appui de son hypothèse. Je possède une vingtaine de composés chlorurés de la naphtaline et azotés du benzoyle, qui se comportent, sous l’in- fluence de la chaleur, absolument comme M. Fournet suppose que le q artz fait dans les filons. La plupart de ces corps entrent en fusion au-dessus de 100 degrés. Si, après lesavoir complétement fondus, on les laisse refroi- dir jusqu'à la tem, érature ordinaire, ils deviennent mous, se laissent tirer en fits, puis is se solidifient lentement, en restint complétement transparents, et sans üf rir de traces de cristallisation. X Quelques-uns de ces composés peuvent rester liquides jusqu’à la température or- diaaire, puis ils cristallisent subitement par le plus léger contact d'un corps étranger. D'autres, quoique revenus à la tempéra- ture ordinaire, restent encore mous et peu- vent crisialliser très lentement. Parmi ces corps, il y en a que l'on peut faire cristalliser subitement. à la tempéra- ture à laquelle ils entrent en fusion, si l’on y projette un petit fragment de cristal. On peut reproduire des empreintes de matières très fusibles sur d’autres qui le sont beaucoup moins, absolument comme le quartz prend dans les filons l'empreinte de pyrites très fusibles. Si, après avoir fondu quelques uns de mes composés, on les laisse refroidir, et qu’on y projette, lorsqu'ils sont encore mous, à 40 degrés par exemple. un cristal d'une matière étrangère qui paisse fondre et cristalliser subitement à 30 degrés, ce- lui-ci entrera en fusion , se dissoudra sur les bords dans la matière molle ; puis, par un abaissement de température suffisant. c'est la matière la plus fusible qui cristal- lisera la première, tandis que l’autre se solidifiera plus tard,tantôt sans cristalliser, tantôt en cristallisant lentement e!: confu- : sément à partir des cristaux de la première, Si l’on fond un de ces composés sur une feuiile de verre, de manière à avoir une goutte très allongée , et si l’on jette un cristal d’un corps étranger beaucoup plus fusible que sur une des extrémités de la goutte, les deux corps se dissoudront l’un dans l’autre ; et, par le refroidissement, c’est l'extrémité de la goutte qui renferme le mélange le plus fusible, qui cristallisera la première. - Il arrive quelquefois que la matière la moins fusible commanique son état de sur- fusion à la plus faible. Le mélange peut descendre à la température ordinaire sans cristalliser, Mais si alors on réchauffe très doucement la goutte dont ane extrémité renferme le mélange, c'est celle-ci qui cris- taliisera la première. Presque tous ces composés, qui restent parfaitement transparents lorsqu'ils sont complétement solidifiés, peuvent ceristal- liser lorsqu'on les réchaufie légèrement. Paisque parmi ces combinaisons il en est qui peuvent communiquer leur état de surfusion à des matières qui seules ne:le possèdent pas, on couçoit qu’il a dû arriver quelque chose de semblable dans les diver- ses associations que le quartz forme avec un grand nombre de silicates. CHIMIE. Recherches sur le lanthane, par M. Her. À mann, Séparation et purification du lanthane. — On dissout la cérite dans l'acide hydro- chlorique et l’on sépare la silice par le pro- cédé connu. On sature par de l’ammonia- que la solution hydrochlorique séparée de la silice, et l’on précipite l’oxyde de fer par le succinate d'ammoniaque, puis on ajoute un excès d’ammoniaque au liquide séparé à l’aide du filtre de ce dernier précipité. Il se forme alors un précipité qui ren- ferme tout le lanthane et tout le cérium contenus dans le minéral, Après avoir bien lavé ce précipité, on le dissout dans l'acide hydrochlorique, on évapore la solution à siccité et l’on calcine les nitrates produits. Il reste un mélange 6) d'oxyde de cérium et de lanthane, avec plusieurs autres oxydes. Lorsqu'on met ce mélange en dissolution avec de l'acide nitrique étendu, ;il s’y dissout de l’oxyde lanthanique, de la chaux, de la magnésie, l’'alumine et l’oxyde manganique, ainsi qu’une partie de l’oxyde cérique ; tandis que la plus grande partie de ce dernier oxyde reste en combinaison avec une quantité assez notable oxyde lantha- nique. Dans mes recherches sur le cérium.(voir l'Æcho, n° 43 — 2 juin), j’ai communiqué une méthode d’après laquelle on parvient à séparer complètement de l’oxyde lan- thanique l’oxyde cérique resté insoluble dans l’acide nitrique étendu ; je me borne= rai ici à indiquer comment on purifie des bases étrangères l’oxyde lanthanique dis- sous dans l'acide nitrique. À ceteffet, on sature par de l’ammo-- niaque cette solution nitrique , sans y ac- casioner toutefois de précipité persistant; ensuite on ajoute au liquide de l’acide phosphorique , et Pon fait chauffer. Il se forme alors un précipité blanc et pulvé- rulent de phosphate lanthanique; le li- quide acide retient en dissolution de Pa- lumine, de la chaux, de la magnésie et de l’oxÿde manganique en combinaison avec l’acide phosphorique , que l’on peut séparer par l’ammoniaque à l’état de phos- phate. Le phosphate lavthanique ainsi obtenu est exempt de mélanye terreux, mais il renferme encore de loxyde cérique. Pour l'en purifier, on mélange le phosphate lan- thanique sec avec deux fois son poids de earbonate de soude et on-le calcine. La masse calcinée, mise en digestion avec de l'eau, laisse à l’état insoluble de l'oxyde lanthanique renfermant encore du cé- rium. On le dissout dans de l'acide nitri- que étendu de cent fois son volume d’eau, de manièreque l’oxyde ctrique reste à l’état insoluble, La liqueur ayant été filtrée, on l’éva- pore à siccité, on calcine le nitrate , on dissout de nouveau l’oxyde dans l'acide ni- trique dilué, et l’on répèie ces opérations tant que loxyde lanthanique laisse encore en se dissolvant de l’oxyde cérique. Onobtientenfin un produit où les réactifs ne décèlent plus la moindre trace d'oxyde cérique. On dissout ce produit dans l'acide sulfurique et on le fait cristalliser; il se forme ainsi des prismes groupés en rayons d’un rose clair, et qui sont du sulfate lan- thanique pur. Dans mes recherches sur la cérite, Je n’ai pu découvrir aucune trace de didyme. Poids atomique du lanthane. —%Le poids atomique du lanthane a été déterminé par M. Rammelsberg à 451,8, et par M. Schu- bin à 454,8. Ces nombres sont trop faibles et indiquent que ces chimistes ont opéré avec des sels de lanthane impurs. 240,22 p. de sulfate Jlanthanique sec ont donné 212,61 p. de sulfate de baryte calciné. D’après cela, le poids atomique de l’oxyde lanthanique est de 700; et si l'on admet que cet oxyde renferme 4 atome d’oxigène, cela fait pour le‘lanthane 600: Oxyde lanthanique. — Le lanthane ne paraît se combiner avec l’oxigène qu’en une seule proportion. L'oxyde lanthanique se dissout dans l'acide hydrochlorique sans en dégager de chlore, et donne un sel dont le chlore correspond à l’oxigène renfermé dans l’oxyde qu'on obtient par la calcina- 6. tion du nitrate, du carbonate et de l’oxa- late. Le chlorure lanthanique se composait en 100 parties de : Lanthane, 51,45 Chlore, 52,500 100,00 Si l'on remplace le chlore par son équi- valent d’oxigène, on obtient pour la com- position de l’oxyde : Lanthane, 67,450 Oxigène, 9,612 à 67,062 et pour 100 parties d'oxyde : Lanthane, 85,667 Oxigène, 14,535 100,00 L'oxyde s2 composerait donc de: En 600 85,114 O 100 14,186 LnO — 700 L'oxyde lanthanique, tel qu’on l’obtient par la calcination du nitrate, forme une masse spongieuse d’un éclat soyeux et d’un blanc sale; broyé, il prend la couleur pro- pre au liége. Voici comment il se comporte au cha- lameau : On ne peut pas le fondre avec la soude. Celle-ci rentre dans le charbon, en lais- sant l’oxyde à l’état d’une masse d’un blane sale. Le borax le dissout en grande quan- tité. La perle est entièrement incolore pen- dant qu'elle est chaude et après le re- froidissement. Seulement, lorsque le verre a été saturé d'oxyde lanthanique, la perle présente après le refroidissement une teinte d’un rose clair, qui se remarque surtout si l’on examine la perle sur un fond blanc. Si la perle devient jaunâtre quand on la chauffe, cela dénote la présence d’un peu. de cérium dans l’oxyde lanthanique; alors elle peut aussi être rendue opaque quand on y dirige le dard de la flamme. à Avec le phosphate, l’oxyde lanthanique se comporte comme avec le borax. Les acides minéraux, surtout les acides sulfurique, hydrochlorique et nitrique, dis- solvent aisément l’oxyde lanthanique en produisant des sels roses. Voici les réactions que les solutions de l'oxyde lanthanique présentent avec les réaclifs : l'acide phosphorique et l’acide oxalique, ainsi que leurs sels, occasion- nent des précipités blancs fort peu solubles dans un excès d’acide. Le fluorure de sodium donne un préci- pité blanc et floconneux de fluorure lan- thanique. Le sulfate de potasse donne un sel dou- ble blanc pulvérulent et un peu soluble. L’ammoniaque caustique donne des pré- cipités blancs mucilagineux et diaphanes de sels de lanthane basiques. Les alcalis caustiques fixes occasionent un précipité rougeûtre d'oxyde lanthanique hydraté. Ce précipité est insoluble dans un excès d’alcali caustique ; il attire vivement l'acide carbonique de l'air en devenant blanc. «jo Si l’hydrate d'oxyde lanthanique jaunit à l'air; cela y dénote la présence del'oxyde de cérium, qui acquiert cette teinte en se transformant en carbonate; si le précité devient brun, cela provient d’un mélange de manganèse ou de suroxyde cérique. Les carbonates alcalins donnent un prè- 100,000 7 cipité blanc, insoluble dans un excès de réactif. Les sulfhydrates alcalins se comportent comme les alcalis caustiques. Ils donnent des précipités d'oxyde de lanthane hy- draté. L’hydrogène sulfuré n’occasionne aucun changement. La teinture de noix de galle se comporte de même. Le cÿanoferrure de potassium jaune donne un précipité blanc. L'oxyde lanthanique présente une aff- nité si forte pour plusieurs terres et oxydes métalliques qu’on ne parvient que diffici- jement à l’en séparer. Ce cas se présente surtout pour la chaux, la magnésie, l'oxyde de manganése et l’oxyde de cérium. Ainsi, par exemple, quand ou précipite l'oxyde lanthanique d’un liquide renfermant de la chaux, il entraîne une certaine quantité de celle-ci. Il se combine de la même ma- nière avec la magnésie et l’oxyde man- ganique, sans qu’on puisse empêcher ces mélanges par une addition de sel am- moniac, De même on ne peut pas séparer ces bases des sels lanthaniques en combinant l'oxyde avec des acides et faisant cristalli- ser, car elles forment aisément des sels doubles. On obtient un semblable sel dou- ble fort remarquable si l’on dissout dans l'acide sulfurique l'oxyde lanthanique im- pur, préparé d’après la méthode de M. Mo- Sander, el qu'on abandonne le liquide à J'évaporation sur de l'acide sufurique, à une température base. Il se produit aussi un sel rosé, octaédrique. dont la compo- sition ressemble à celle des alans, et qui se compose principalement de sulfate lantha- nique et de sulfate cérique, mais dans le- quel d’ailleurs une partie de l'oxyde de cérium est remplacée par de loxyde de manganèse, et une partie de l’oxyde de lanthane par de la chaux ou de la mMagné- sie. À côté de ce sel, en cristaux grenns, On en trouve ordinairement un autre, ‘groupé en rayons prismatiques et d’an rose clair ; ce dernier est du sulfate lanthanique pur. Les réactions et la manière d’être des combinaisons lanthaniques conduisent à faire admettre que l’oxyde de lanthane se trouve placé sur la limite entre les terres etles oxydes métalliques. Il se rapproche Surtout de l’yttria; du moins il se trouve placé entre celle-ci et loxyde céreux. Oxyde lanthanique hydraté. — On l’ob- tient en précipitant les sels lanthaniques par des alcalis caustiques fixes. C’est un précipité rougeâtre, mucilagineux et dia- phane, qui devient plus foncé par la des- siceation, Il attire rapidement l’acide car- bonique de l’air en devenant blanc. Cet hy- drate paraît renfermer : Ln0 EL 2 H20. Toutefois il n’est guère possible de dé- terminer ce rapport d’une manière exacte à cause de la rapidité avec laquelle le corps se carbonate. - Cabonate lanthanïque. — L’oxyde lan- thanique a une grande affinité par l’acide carbonique, et peut s’y combiner en plu- _Sieurs proportions, J’ai observé des com- bivaisons dans lesquelles il y avait, entre les équivalents d'oxyde et d'acide carbo- niques, les rapports de 4 : 5, 1 : 1 et Le sel à 475 s'obtient lorsqu'on mélange du sesqui carbonate d’ammoniaque ave tt 8 9 la dissolution d’un sel lanthanique.'Il se ? le verse par petites portions dans l’eau présente à l’état d’un précipité floconneux qui devient cristallin au bout de quelque temps. Après la fdessiccation à l'air et à une température base, il constitue une poudre légère peu cohérente, pailletée et d'un éclat soyeux. [l se composait de : Expérience. Calcul. Oxyde lanthanique, 67,56— 4 LnO 2800 67,06 Acide carbonique, 32,44= 5 CO? 1575 52,94 100,00 4173 100,00 Le sel cristallin renferme de l'eau en proportions variables : tantôt il en con- tient 4 atomes et tantôt 5. Eu effet, il m'a donné 9,55 p. 100 et 12,09 p, 100 d’eau. Le carbonate 171 s'obtient lorsqu'on pré- cipite les sels lanthaniques par du carbo- nate neutre de soude. C’est un précipité floconneux qui, desséché, constitue une poudre cohérente blanche, semblable à la craie et qui déteint sur les doigts. Il ne renferme pas d'eau en combinaison chi- mique, mais 3 p. 100 d’eau hygroscopique. Je l'ai trouvé cemposé de : Expérience. Caleul. Oxyde lanthanique, 71,15=[n0 700 71,79 Acide carbonique, 28,27—C02 275 98,21 100,00 975 100,00 Le carbonate 371 se rencontre tout formé dans le minéral qu’on avait pris autrefois pour du carbonate céreux, et qui, comme l’a prouvé M. Mosander, se compose en grande partie de carbonate lanthanique ne renfermant que des traces d'oxyde céri- que. Cette même combinaison se trouve aussi, ainsi que je le démonirerai plas tard, dans la cérite en combinaison avec du si- licate céreux 3/2. Suivant M. Hisinger, le carbonate lan- thanique 371 se compose de : Expérience. Calcul. 75,1—5lnO 2100,0 77,29 10,8— CO? 275,0 10,15 135— 35H20 557,4 192,45 100,0 2112 4 100,00 Phosphate lanthanique.— Les solutions des sels lauthaniques donnent par l’addi- tion de lacide phosphorique un précipité blanc et pulvérulent qui n'est que fort peu soluble dans an excès d’acide phosphori- que, et qui se dessèche en une poudre blanche assez cohérente et qui déteint en rose. Il à été trouvé composé de : Oxyde lanthan., Acide carbon., Eau, à Expérience. Calcul. Oxyde lanth., 70,96 — 5 LnO 2100,00 70,18 892.30 29,82 Acide phosphs, 29,04 — P205 100,00 2992,50 100,00 Sulfate lanthanique. — L'oxyde lantha- pique se dissout aisément dans l’acide sul- furique. Après l’évaporation, la solution laisse des prismes aiguillés, groupés en étoiles et d’un rose clair. €e sel perd de l’eau à une chaleur rouge faible, en deve- nant blanc et opaque, mais sans fondre, calciné fortement, il perd une partie de son acide et laisse, quand on Île reprend par l’eau, une poudre blanche 3 Lu O + LO:. Le sulfate lanthanique anhydre a été _ trouvé composé de : Experience. Calcul. Oxyde lanthan., 58,28 = LuO 700,000 58,28 Acide sulfur. 41,72 — SO. 501,16 41,72 100,00 1201,16 100,00 Le sulfate lanthanique anhydre se dis- sout aisément dans l’eau, aprés avoir été calciné, si on le réduit en poudre et qu’on froide.en agitant continuellementleliquide, de manière que le sel ne puisse pas se dé- poser. Si, au contraire, on verse de l’eau sur le sel calciné, celui-ci s’échaufle en absorbant de l'eau de cristallisation, et de- vient alors peu soluble. De même, le sul- faie lanthanique cristallisé est peu soluble et exige 25 p. d’eau pour sa solution com- plète. Lorsqu'on chauffe une solution de sulfate lanthanique anhydre, concentré et préparée à froid comme nous venons de le dire, la plus grande partie du sel se sé- pare à l’état cristallin pendant l’évapora- tion de l’eau. Le suifate lanthanique cristallisé a été trouvé composé de : Expérience Calcul. Sulfate lanth.. 77,18 = Ln0,505: 1201,16 78,06 Eau, 22,22 — 5H20 537,44 21,94 100,00 1538.60 100,00 S'ulfate potassico-lanthanique.-Lorsqu’on mélange une solution de sulfate lanthani- que avec une solution concentrée de sul- fate potassique, il se sépare un précipité blanc et cristallin de sulfate potassico-lan- thanique. Cette combinaison se contenait que 1 172 p. 100 d'eau hygroscopique. Chauffee au rouge; elle entre en fusion en prenant une teinte rosée. Il paraît que le sulfatelanthanique peut, comme le sulfate céreux, s'unir en plu- sieurs proportions avec le sulfate potas- sique. La combinaison double, préparée comme on vient de l'indiquer, paraissait être un mélange de : (En 0,503 4 KO,S0:) et de : (5 Ln0,50% Æ 2K0,S0'): car elle renfermait : . Sulfate lanthanique, 54,65 Sulfate potassique, : 45,35 100,00 Le sulfate potassico- lanthanique renfer- merait au contraire (i) : LnO.SO3 1201,16 52,40 KO,SO$ 1091.07 47,60 2292,23 100,00 Chlorure lanthanique. — 1/oxyde lan- thanique se dissout aisément dans l’acide hydrochlorique. Si lPon-fait évaporer la so- lation sur de l'acide sulfarique le sel eris- tallise en prismes. à trois pans d’nre cou- lear rose. Rarement les cristaux sont iso- lés ;; ordinairement ils ressemblent à des aigrettes et sont groupés concentrique- ment. . Le sel se liquéfie à l'air kumide; il se dissout aisément dans l’alcoo!, sans com- muniquer à la flamme de ce corps aucune . coloration caractéristique. Il fond par l’échauffement dans son eau de cristallisation, en perdantde l'acide hy- drochlorique et en laissant un mélange de chlorure et d’oxichlorure larthaniques, que l’eau convertit en sous-hydrochlorate lanthanique. ‘ Le chlorure lanthan que renferme : Calcul. Lanthane, 7,45 = Ln 600,0 57,54 Chlore,, 42,55 — Cl? 442,6 42,46 - 100,00 1049,0 100,00 (1) Ces différences tiennent peut-être plutôtaune détermination inexacte dans le poids atomique du lanthane. CG, G 10 Le s:l cristallisé «e composait de : Chlorure lanthanique, 66,67 67,1 Fau 33,33 32,9 100,00 100,0 Il paraît conséquemment renfermer 4 atomes d’eau ; le calcul toutefois ne s’ac- corde pas bien avec l’expérience, ce qui tient sans doute à la facilité avec laquelle le sel perd de l’eau quand on le chauffe. Le calcul donne en effet : Lu Cl2 1042,6 69,86 4 H:0 449,9 30,14 1592,4 100,00 Sous-Lydrochlorate lanthanique. — On l’obtient en calcinant le chlorure lantha- nique à l'air et lessivant le résidu avec de Peau. C’est une poudre blanche, peu so- luble dans l’eau. Elle était composé de : Oxyde lanthan , 83,00 = 3 LnO 2100,0 82,19 Acide hydrochl., 47,00: CI2H* 445.1 17.81 25551 100,00 Nitrate lanthanique. — Pour préparer, on dissout l’oxyde lanthanique dans l'acide nitrique. C’est nne masse saline, d’une cristallisation difficile, déliquescente et fort soluble dans l'alcool. Le sel paraît cristalliser en octaëdres. Il ne renferme pas d’eau de cristallisa- lion ct se compose en centièmes de :- Expérience. Calcul. Oxyde lanth., 50,9=£nO ‘700,0 50.8 Acide nilriq., : 49,1— N205 677,0 49,2 100,0 1577,0, 109,0 Oxalate lanthanique. — K se produit quand on précipite les sels lanthaniques par de l'oxalate d’ammoniaque. C’est une poudre blanche. Le sel séché à 40° R. a laissé par la calcination 47,50 p. c. d'oxyde lanthanique ; d’où lon déduit la décom- position suivante . Calcul. ë LnO 700,0 47,01 C203 451,6 À 51H20 337,4 52,99 1489,0 100,00 —— "#5 2 SCIENCES NATURELLES. BOTANIQUE. Le savant Claude Richard pensait que le genre de cryptogames auquel Linné avait imposé le nom d’Isoëles, en le ran- geaut à la suite des Fougères, devait con- stituer à lui tout seul une famille naturelle des plus profondément caractérisées : ceux qui ne partageaient pas cette manière de voir objectèrent que ce serait par trop mul- tiolier le uumbre des: familles que d’en former pour ny comprendre qu’une ou deux espèces de plantes. Cependant, les /soëtes ne sont certaine- ment pas des Fougères : malgré la situation des Organes reproducteurs qui, chez elles, se développent comme radicalement à la base des feuiiles, la petite famille des Rhi- zospermes ne Îles saurait admettre : celle des Lycopodiacées, où l'on avait songé à les rattacher, les repousse évidemment, Force est donc d’en revenir à l’idée de feu notré confrère, qui ne se trompa jamais ; et dans la flore qui résultera des explora- tions botaniques de la commission scién- cifique d'Algérie, la famille des fsoëlées sera 1 non seulement solidement établie , mais encore accrue au moins de trois espèces entièrement nouvelles et propres à cette Afrique, sur nul point de laquelle on n'avait encore signalé l'existence d'aucune, L'on ne compta d'abord que deux Isoëtes, l'un et l'autre aquatiques: le {acus- tris du nord et le Coromandeliana de l'In- dostan, qu'on a dit se retrouver à l’Ile-de- France ; où j'avoue qu'elle m'échappa. Durant bien des années je montrais dans mon herbier, à qui voulait se donner la peine d'en consulter les richesses crypto- gamiques, combien l'espèce qui, dans les environs de Montpellier, avait donné une certaine célébrité aux herborisations de la mare de Gramont, était différente de celle de Linné, essentiellement septentrionale et retrouvée par M. le docteur Mogent, dans le Géradmer, lac fort élevé des Vosges. M. le professeur Delile, partageant cette facon de voir, fit depuis de l'Isoëte de Gramont son seticea , universellement admis. Plus tard, le Brésil offrit un quatrième Isoëtes, et divers voyageurs en ayant re- cueilli d’autres dans l'Amérique du Nord, dans la nouvelle-Hollande et jusque dans les îles de l'océan pacifique, il est permis de penser qu’on reconnaîtra chez ces der- nières, en les examinant soigneusement, autre chose que de simples variétés dues à l'influence des climats ; de sorte 4u’y com- pris nos africaines, on peat évaluer sans témérité à sept on huit le nombre des es- pèces répandues à la surface du globe, appartenant à la nouvelle famille. Celles que produit l'Algérie, dont nous devons nous borner ici à constater l'existence, afin de prendre date, et qui avaient, sans exception, échappé à l’auteur du Flora aclantica, ainsi qu'à tous fes amateurs qui herborisèrent où écrivirent des plantes barbaresques sur les traces de M. Desfon- taines, sont de deux sortes et pourront être réparties en deux sous-genres fort distinCts: le premier composé de deux à trois espèces aquatiques, conime lé sont tous les Zsoëtes premièrement connus ; le second, de deux autres espèces essentiellement terrestres dans l’état normal et qui, au lieu de vivre inondées au fond des lacs , ne se plaisent que hors de l’eau, croissant dans les expo- sitions les plus sèches à la surface des cam- pagoes. AQUATIQUES. —— I. Zsoëles setacca de M. Deliie dans les Annales du Muséum, dont il existe denx formes. d'aspect très différent que, pour ne pas encourir le re- proche de trop multiplier les espèces, nous ne signalerons que comme de simples va- riétés. z (Delile\, exactement pareille à celle de la mare de Gramont, si longtemps con- fondue par les floristes français avec le lacustris, L., et qui aura bientôt disparu de la région oxitanique où la culture en dessèche et envahit l'habitat. Nous l'avons retrouvée abondamment sur plusieurs points du canton de la Calle, particulière- ment dans les pâturages souvent inondés et demeurant marécageux entre les lacs el Mebla etel-Houbéira ; dans les sables d’Aïn- Treard , où elle persiste lorsque n'étant plus recouvert d’eau, ce sol demeure seu- lementhumide ; autour de plusieurs flaques stagnantes jusque près du douair de Ben- Atia, à deux lieues dans l'ouest, ete., etc. Ses feuilles, qui n’ont rien dans leur forme ou dans leur consistance qui ressemble le moins du monde à de la soie, sont au con- ‘ 12 traire assez élargies à leur base, et lors- qu'elles pointent au dessus de la surface de l’eau, elles continuent de s'y tenir ascen- dantes et droites, ce qui vient de ce qu’elles ont plus de diamètre et de rigidité dans leur nature que n’en ont celles de l'espèce suivante Ces feuilles sont moins épaisses, mais beaucoup plus longues que celles du véritable lacustris, L., atteignant jusqg’à 32 et même 35 centimètres; leur vert est | assez tendre, mais passe au jaunâtre pour peu qu’elles demeurent quelque temps exondées. £ (Peyrremondii) , recueillie par M. le capitaine Durieu au bord des flaques d’eau des, champs de la plaine d'Oran, où elle persiste jusqu'en mai, pour peu qu'il se conserve quelque humidité dans le sol ; la même plante m'avait été dès longtemps envoyée de divers points marécageux des côtes du Languedoc et de la Provence, no- tamment des environs de Fréjus, où la trouva le premier feu M. de Peyrremond, Elle est, dans toutes ses parties, comme un diminutif d’environ moitié de Ja précé- dente; ses feuilles, beaucoup plus fines et fermes, n’atteignent guère qu’à 16 centi- mètres de long. 2. Isoëtes tongissima, N. — Celle-ci à été découverte par M. Durieu, à la fin de mai, dans une des mares des forêts qui en- vironnent le lac Houbéira, au canton de la Calle. Elle est fort remarquable par la fi- nesse et surtout par la lovgueur de ses fenilles d’un vert assez obscur, qui attei- gnent et dépassent même 65 centimetres. Quand l’eau, du fond de laquelle ces feuilles s’élevaient mollement , vient à s’abaisser par l'effet de l’évaporation, elles ne poin- tent point au dessus de la surface, mais s’intléchissant toutes du même côté, y flot- tent absclument comme celles de quelques graminées aquatiques, Sans jamais se re- dresser, La bulbe radicale est proporticn- nellement heaucôup plus petite que dans toutes les autres espèces. PErRresTREs. — 3. {soëètes Duriei, N. — Cette plante, encore assez commune dans quelques siles très rapprochés d'Alger même . où rous herborisämes assez sou- vent, nous y avait complétement échappé, parce qu’alors nous ne soupçonnions point qu'il püt exister d'espèces essentiellement terrestres dans un genre où l’on n’en con- naissait que d’essentiellement inondées. Ce n'est que ce printemps qu ayant, dans les premiers jours d'avril, gravi, presque aux portes de la ville, les pentes à peu prés arides et dépouillées de verdure qui s'éten- dent au pied du fort de l'Empereur, que M. Durieu a découvert l'Isoëte qui portera conséquemment son nom, et qui fait le sujet d’une communication intéressante de cet infatigable botauiste, où je lis : « Les coteaux de Bab-Azoum, coupés par quel- ques ravins, Sont assez frais sur celui de leur revers qui fait face au nord, mais fort maigres da l’autre. L'un d'eux, que vous connaissez bien, est presque-complétement stérile; c'est celui qui, venant s'appuyer au village de l’Aga, à une centaine de pas du fort de Bab-Azoum', siélève directe- ment en face. A peine quelques Cistes de Montpellier, rabougris, y donnent-ils signe de vie. Une ligne de Cactes chétirs marque la crète de cette colline. C'est au pied même de ces Coctes, sur le roc, à peine recou- vert d’un peu de terre sèche qui n est que le gneiss décomposé, que croit, plein de vigueur en bravant les rayons du soleil, un Jsoëtes entremêlé à quelques pieds, tout 13 à fait amaigris , d’Aira caryophyllea ou d'Helianthus guttatus. Lorsqu’en descen- dant le coteau on voit le sol devenir un peu plus substantiel, ou humide et quartzeux, VJsoëtes disparaît. Au reste, la plaute n’est pas rare dans le site desséché où je vous la signale: on l'y reconnaît pendant le prin- temps à sa teinte blonde, à ses feuilles assez courtes, étalées sur le sol, et sensiblement plus élargies que chez les autres espèces du même genre, » Comme si le Duriei était un passage des Isoëtes aquatiques à la sui- vante, on y distingue à la base des feuilles, non des épines, mais les côtés de celles ci venant à s’endurcir: il en résulte deux dents aiguës entre lesquelles la nervure médiane, s’endurcissant à son tour, finit par former une troisième dent plus courte, moins poin- tue et prononcée que les deux latérales. La souche ou bulbe radicale est à fleur de terre, et ne tardera probablement pas à dis- araître Ces lieux où l’indique notre savant - collaborat-ur, qui ajoute: « L’Isoëles nou- veau à maintenavt un grand ernemi; il est destiné, sans aucun doute, à ne plus faire partie de notre flore avant pen, on du moins à être entièrement détruit aux lieux où je vous en signale l’existence. Vous de- vez vous rappeler que c’est précisément là que se sont établis des gens qui nourrissent des pourceaux, proscrits au temps des Turces.Ces nouveaux venus sont très friands des bulbes de la plante, les recherchent, les dévorent avec avidité, et l'on reconnaît les endroits où ils ont passé par la destruction qu'ils en ont faite. » Heurensement pour les botanistes, qui attacheront sans doute une grande importance à la conservation d’un si étrange végétai, M. Durieu, herbo- risant quelques jours après avec les savants frères Mouard, sur le faîte des hauteurs de Boudjaréa, ils y retrouvérent la troisième espèce d’[soëte, ainsi à jamais acquise à la science. _ 4. Isoetes histrix, N. — Le nom de cel- le-ti lui est mérité par l’aspect de sa bulbe couverte de p@intes dures qui lui donnent en quelque sorte le singulier aspect d’une miniature de hérisson. La profnsion avec laquelle la nature la répandit à Ja surface de presque toute Algérie aurait dû la faire rencontrer plus tôt par les botanistes qui fouillèrent un pays dont la moitié des plan- tes au moins avait cependant échappé à toutes recherches. J'avoue qu'après deux ams (’investigotions minutieuses la plante dont il est question m'était demeurée in- connue ; j'en avais cependant eu dans beau- coup d’endroits, des masses sous la main, et, comme tout le monde, je l'avais proba- blement confondue avec certaines grami- nées non en fructification qui forment. en beaucoup de sites arides, de maigres pe- louses à la surface de certains coteaux. Je me Souvenais seulement que, dans une excursion d'automne, aux environs de la Calle, l’un des membres de la commission, grand chasseur, et qui ne nous laissait ja- Mas manquer de gibier, remarqua et nous fit voir dans l'estomac de perdrix qu'il avait tuées, de petites bulbes en partie digérées, et que nous ne savions à quoi rapporter. « C'est nniquement par hasard, m'écrivait plus tard M. Durieu, qu’arrachant d’autres plantes, je soulevai plusieurs bulbes pa- reilles à celles de l'estomac des perdrix, et que J'y reconnus celles d’une merveilleuse espèce uniquement terrestre de ce genre Isoetes, regardé comme essentiellement lacustre. à L'habitant de cet étrange yégétal n’est 14 pas encore ce qui le singularise le plus entre ses congénères. Ses feuilles, d’un vert assez gai, sont finement linéaires, à propre - ment parler bien plus sétacées que celles de l'espèce si improprement nommée seta- cea, longues de. 10 à 15 centimètres ou même un peu plus, selon qu’elles se déve- loppent entièrement exposées an soleil ou à l’ombre des Cistes et autres arbustes des coteaux brûlés, La bulbe ovoïde, de la gros- seur d'un fort grain de maïs à celle d’un œuf de pigeon. et sensiblement amincie en pointe par le sommet, est sèche et rude au toucher, par leffet que produisent à sa surface de véritables épines très pointues. assez dures, noires, luisantes, longues de 4 à 10et même 12 millimètres, disposées trois par trois, et qui paraissent être le ré- saltat de la base des feuilles après la chute de celles-ci, et quand, se durcissant d’une façon toute particulière, les rudiments de leurs trois nervures demeurent plus courts latéralement, tandis que la mitoyenne est un pea plus allougée. Découverte en mai 1341, par M Durieu, daus l'étendue du canton de la Calle, re- trouvée par cet infatigable botaniste dans tous les environs de Bonne, sur les collines les plus seches, et jusque sur les pentes de l’Eydoug, il Pa encore revue abondamment dans le pays d'Oran, et MM. Monard Pont dernièrement recueillie dans les enviions de Medéah même, où ils se sont, comme moi, émerveillés qu’un végétal si commun nous fût si longtemps demeuré inconnu. J'ai, dans le mois de novembre, planté en pots des bulbes de l’Zsoetes histrix, ré- collées à Bonne et à la Calle, en avril ou mai, et tirées de mon herbier; elles ont parfaitement végété, et fourni sur la fin de l'hiver des échantillons charmants ; j’er ai aussi élevé entièrement sous l’eau, et dans les mêmes conditions que s'il eût été ques- tion du lacustris on du setacea. Les plantés ainsi inondées ont crû comme si elles eus- sent élé dans leur condit on normale, se sont parfaitement développées, n’ont perdu aucun de leurs caractères, ni leurs épines, et j'en conserve qui ont vécu ainsi noyées, qu’on né saurait distinguer de celles qui vécürent à la surface pelée des coteaux les plus secs ZLOOLOGIE. Sur le développement des étoiles de mer. (Veber die Emiwickelung der Seesterne); par M. Sars. — Extrait des : Archiw fur matur- geschischte, publiées par Erichson, % cahier pour 4844 (mars-avril). L'auteur de ce mémoire réserve l’en- semble de ses observations zoologiques pour son ouvrage général sur la faune de la Norwége; mais la publication en ayant été retardée, il présente aujourd'hui le ré- sultat de ses recherches sur le développe- ment «le l’Echinaster sanguilantus, Sars (aslerias sanguinolenta O. F. Müller) et de l’asteracanthion Mülleri, Sars. 1° Les étoiles de mer ont des organes générateurs mâles et femelles sur des “individus distincts. Leur reproduction a leu au printemps par le moyen d'œufs qui, dans l’ovaire, présente la vésicule de Purkinje et à son intérieur celle de Wa- gner. Ces œufs se développent peu à peu dans l’ovaire et forment plusieurs couvées à certains intervalles; il est vraisemblable (la chose n'étant pas encore démontrée avec certitude) que, se détachant de l’o- vaire, ils tombent dans la cavité du corps 15 et sont ensuite expulsés par des ouvertures particulières placées sur les côtés du corps. Remarque. — Ce qui prouve que les œufs se développent peu à peu de manière à donner plusieurs couvées distinctes, c’est qu'on les trouve très inégaux dans les ovaires; C’est aussi qu'au même moment on trouve dans la cavité incubatrice (Bru- thôhle) de la mère des œufs et de jeunes animaux à des degrés de développement très divers. 2 Les œufs poudus se composent du chorion, d’un peu d’albumen et du vitel- lus; ils ne tombent pas dans la mer pour y rester abandonnés, mais ils sont reçus dans une cavité incubatrice que forme la mère en courbant et voutant son corps et contractant ses bras, ce qui donne nais- sance à une sorte de matrice supplémen- taire que l’on pourrait comparer d’ure certaine manière à la poche des marsn- piaux. C’est dans cette cavité que les œufs sont couvés et les petits éclos y attendent un certain temps pendant lequel leur dé- veloppement se continue. Cette cavité in- cubatrice reste fermée peudant la ponte et jusqu’à ce que les petits aient entière- meat développé leurs organes (anheftunp- sorgane). Pendant tout ce temps il est vraisem- blable que la mère ne peut prendre au- cune nourriture, car la cavité incubatrice étant fermée en dessous ne laisse aucune communication de l'extérieur à la bouche; aussi, les étoiles de mer observées dans cet état de contraction restent-elles presque immobiles à la même place pendant au moins Onze JOUrS, Remarque. — F’on connaît déjà parmi les animaux inférieurs plusieurs exemples d'une sorte d'incubation qui est nécessaire au développement des œufs. Ainsi chez les méduses les œufs passent des ovaires dansles pochesdesquatre grands tentacules buccaux; chez les unio, anodonta ils vont entre les feuillets branchiaux extérieurs : chez les écrevisses, sous le ventre ou la queue, pour y subir uné incubalion. Mais il n’est aucun exemple connu d'une cavité incubatrice formée par la mére an moyen de la courbure de son corps. L'ins- tinct de ces animaux est done un fait en- core isolé, La circonstance de la privation de nourriture-pendant l'incubation est ana- logue à ce que présentent d’autres ani- maux, notammeat les serpents selon les observations de M. Valenciennes. 3° Tout le vitellus se transforme en fæ- tus. — Celui-ci à sa sortie de l'œuf a uie forme ovoide sans organes extérieurs, et il nage au moyen d'innombrables cils qui couvrent le corps à la manière des infu— soires ou des méduses, des corynes, etc., - auxquelsil ressemble aussi beaucouppar sa forme. C’est là le premier état de l’éioile de mer, celui que M.Sars appeile l’état ana- logue à celui d’infusoire (infusorienartige) Après quelques jours, à l’extrémité du corps que l'animal tient toujours er avant pendant qu’il nage , commencent à se dé- velopper des organes qui servent à le fixer. Les organes d'adhésion se montrent comme des verrues, d’abord une seuie sur un côte du corps, puis deux nouvelles sur l’autre côté; plus tard, la première formée se di- vise en deux, de telle sorte qu’alors on ob- servé quatre mamelons presque de même grosseur, et au milieu des quatre, il s'en trouve encore un cinquième plus petit. C'est à l’aide de ces organes que le jeuné « 16 animal se fixe contre les parois de la ca- vité incubatrice. Eu ce moment le corps est aplati et cir- culaire et sur l’une de ses deux surfaces que l’on reconnaît pour la face ventrale commencent à se développer les tentacules sous la forme de petites verrues disposées sur dix lignes qui rayonnent autour d’un centre commun et qui sont rapprochées par paires ; chaque série re présente en- core que deux de ces mamelons. Détaché de l'endroit où il s'était fixé, le jeune ani- mal nage dans l’eau au moyen de ses cils vibralites et dirigeant toujours en avant ses organes d'adhésion. Du reste il se tient toujours fixé et presque sans mouvement au point où il s’est une fois attaché. Cet état constitue le seconde degré de développement que l’auteur nomme ana- logue aux crinoïdes (crinoidenartige) parce qu'il ne croit pouvoir le mieux comparer alors qu’à ces derniers animaux, les seuls échinodermes connus qui soient fixés, au moins pendant leur jeunesse. Sous cet état, l'étoile de mer est encore bilatérale, car la direction de son mouvement, la disposition de ses organes font reconnaître chez elle un devant et un derrière, un côté droit et un gauche. Les faces veutrale et dorsale sont maintenant indiquées par les tenta- cules. Mais peu à peu cette forme bilatérale passe à la rayonnée, le troisième et le plus parfait degré de développement de l'étoile de mer; pour cela, son corps devient quin: quangulaire, où son bord développe cinq bras trés courts et obtus. Les tentacules s’allongent en tubes cylindriques portaut un sucoir à leur extrémité, et ils lui ser- vent à ramper. À l’éxtrémité de chaque bras on remarque l'organe considéré par Ehrenberg comme un œil; la bouche se trouve au centre de la face ventrale, et de nombreuses épines se développent main- tenant sur la peau du corps et des bras. Enfin les organes d'adhésion commencent à diminuer progressivement; ils finissent par disparaître ; les mouvements natatoires ont cessé avec la disparition des cils, et la jeune étoile de mer devenue maintenant parfailement rayonnée, rampe librement au moyen de ses tentacules qui sont en- core d’une longueur dis proportionnée. Tout ce développement s’accomplit en six ou sept semaines. Cependant les petits parfaitement développés attendent encore longtemps dans la cavité incubatrice, du moins chez l’asteracanthion Mülleri, et de cette manière ils sont transportés par leur amère. Chez une autre espèce, Pechinaster sanguinolentus, M. Sars les a aussi trouvés dans cette cayité sous la forme rayonnée et portant encore leurs organes d'adhésion; mais il nesaïit s’ils y séjournent encore long- temps. 4° Les étoiles de mer pendant leur déve- loppement subissent, comme l’on voit, une métamorphose ou n’en subissent aucune, suivant que l’on entend ce mot dans un sens plus ou moins large. Si l’on désigne en effet par ce mot un passage brusque d’un état à un autre, comme le développe- ment, au moins pour l’extérieur, de la larve des insectes en chrysalide et de celle- ei en insecte parfait, il est certain que les étoiles de mer ne subissent aucune méta- tamcrphose, Mais si l’on entend ce mot comme on le fait d'ordinaire, et ainsi que le dit Lamark : «Je nomme métamorphose cette particularité singulière de l’insecte de ne pas naître soit sous la forme, soit 17 avec toutes les sortes de parties qu’il doit avoir dans son dernier état» , l’on doit cer- tainement admettre qu’elles subissent une métamorphose ; car, sous ces deux pre- miers états , leur forme est bilatérale , au lieu d’être rayonnée : elles viennent au monde sans la plupart des parties‘ les plus essentielles de leur organisation (par exem- pie la bouche , les bras, les tentacules), et celles-ci se développent postérienrement. De plus , ilse produit chez eux des parties (les organes d'adhésion) qui ne sont desti- nées qu’à leur jeune âge, et qui disparais- sent entièrement à une époque postérieure. Sous ce dernier rapport, leur métamor- phose est rétrograde, et elle rentre dans celle que M. Rathke à nommée 7elamor.- phosis retrograda per dissolutionem. La cause de la disparition de ces organes d'adhésion consiste en ce que, par suite du développement des tentacules, les jeunes étoiles de mer commencent une nouvelle sorte de mouvement , et que dès lors ces premiers organes leur sont totalement inutiles. Remarque. — Autant que l’auteur a pu suivre la marche des phénomènes, les or- ganes d'adhésion des jeunes étoiles ne ds- paraissent pas totalement; mais ils restent réduits à deux mamelons très petits, tres rapprochés, qui paraissent se porter tou- jours de plus en plus sur le côté dorsal. I est convaincu , quoique la chose ne soit pas évidemment démontrée pour lui, que ce qu’on à nommé Jame madréporique (madreporen platte) chez les animaux adul- tes n’est autre chose que les rudiments de ces mamelons confondus en un seul. M. Sars fait remarquer en terminant son mémoire que le développement des étoiles de mer, pour ce que l’on en con- naît, s’'écarte beaucoup de celui des autres animaux rayonnés (polypes, acatèphes). Ces êtres présentent de l’analogie avec les articulés et les vertébrés, desquels du reste ils se rapprochent aussi par leur squelette calcaire , particulier, articulé, conau par leur instinct remarquable qui les fait cou- ver leurs œufs. DE SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS CHIMIQUES. - Vernis vert translucide. On enduit parfois les objets dorés, la- ques et autres objets d'art , d’un beau ver- nis translucide verdâtre , dont la prévara- tion est peu connue ; on a fait plusieurs essais pour en trouver la composition , et voici la recette qui a fourni les résultats les plus satisfaisants : On réduit en poudre une petite quantité de matière colorante, qu’on rencontre dans le commerce sous le nom de bleu chinois ou de bleu de Chine, et on le mélange avec le double de son poids de chromate de po- tasse pulvérisé très fin, et enfin on ajoute une suffisante quantité de vernis au copal étendu avec de l'essence de térébenthine. Ce mélange exige une pulvérisation des plus soignées et une incorporation parfaite de ses ingrédients, autrement il ne devien- drait pas translucide, et par conséquent n'aurait aucun mérite; on peut faire varier le ton de la couleur en modifiant la pro- portion des ingrédients, Un excès de chro- mate de potasse fait virer le vert au jaune, et reciproquement celui du bleu lui donne | un reflet bleuâtre; ce vernis produit un DL \ effet charmant sur les laques , les tentures en papier, les objets dorés, etc., et ne coûte pas cher. _— pr Procédé pour donner à la résine les pro- priétés de la gomme laque; par M. CG. Leuchs. ! Oo obtieat ce résultat en unissant par la fusion la résine avec une quantité plus ou moins grande de caoutchouc. Le caoutchouc est d’abord ramolli dans l'eau chaude, bien débarrassé des impure- tés qui pouvaient adhérer à sa surface , coupé sous l'eau en lanières ou en petits morceaux, puis séché ct projeté par petites portions dans la résine qu’on a fait fondre à une douce chaleur. On n’introduit une nouvelle portion que lorsque celles qu'on a mises d’abord sont parfaitement fondues et incorporées. à Si le caoutchouc se dissout en se gon- flant, il ne faut pas laisser monter la cha- leur plus haut, parce que autrement la gomme se brûlerait où noirciait. 100 parties de colophane ou de résine Damara peuvent se mélanger ainsi avec 50 et jus- qu'à 75 parties de caontchouc Une attention quil faut avoir c’est de faire refroidir le mélange aussitôt que le caoutchouc est fondu , et dès que la masse commence à s’épaissir de la brasser éner- giquement , afin d’opérer le mélange par- fait de la gomme avec la résine. - Moyen de purifier le mapñte. On dissout 69 grammes de chromate de potasse dans 420 grammes d’eau : on verse la solution dans une grande bouteille, dans laquelle on a mis 1 kil, de naphte brut ; on agite la ma se plusieurs fois et on l'a- bandonne en l’agitant ainsi lous les jours pendant an mois dans un endroit éclairé. Au bout de ce temps, le naphte n'est plus rouge, et la portiou résineuse ét molle s est déposée au fond dans la solution de chro- mate de potasse. En décantant avec un si- phon, on obtient un naphte sans odeur, parfaitement blanc et débarrassé de ses im- puretés. { Purification &e l'huile de Ein. On prend 1 kilogr. de sulfate de pro- toxyde de fer (couperose verte) qu'on dis- sout daus 3 litres d’eau de pluie..eb an verse la solution dans ane grande bouteille, danslaquelle se trouve déjà ! kilogr. d'huile de lin brute. On place aussitôt ce mélange daus un lieuéclairé; on agite tous les jours une à deux fois pendant 4 à-6 semaines. Après-ce temps, l’huile de lin est parfaite ment purifiée et blauchie, et tout son mU- cilage où albumine végétale est précipitée dans la dissolution de sulfate de fer. On décante alors doucement de dessus la dis- solution et le dépôt, ét on a une huile de lin parfaitement blanche, bien dépouillée, et qui de plus sèche très aisément. Le yi- triol de fer employé à cet objet peuttrès bien servir à de nouvelles opérations : il n’y a pour cela , après la décantation de l'huile, qu’à filtrer la solution, évaporer et faire cristalliser. RS D ECONOMIE DOMESTIQUE. Sur la couleur jaune ëäu linge blanchi à la: vapeur: par M. Juch, directeur de l'E- cole des arts et métiers de Schweinfurt. Q \ 4 L Le blanchiment à la vapeur, quon a recommandé si vivement au commence- 19 $e ment, semble depuis quelque temps tom- er dans le diserédit par une circonstance à laquelle les ménagères et les praticiens h'avaient pas songé. Le linge delin, chan- ivre ou coton est , il est vrai. parfaitement ipurgé.ainsi des impuretés qui les. souil- jaient ; mais, malyré le traitement le plus soigné, il prend une nuance jaunâtre d'a- “bord, puis une coloration en jaune qui augmente de plus en plus à chaque blan- [shissage. Voilà assurément un défaut bien propre en effet à discréditer auprès des ménagè- res et de toutes les maîtresses de maison, qui aiment à voir leur linge bien, blanc le fblanchissage à la vapeur, qui du reste net- toie si bien et à si bon marché le linge. J'ai fait quelques expériences à cet égard, -et je crois ne pas me tromper en attribuant ‘cette teinte jaunätre et cette coloration jau- ne de plus en plus intense. chaque fois qu’on envoie le linge au blanchissase, à une très petite quantité de fer qui se trouve contenu dans la soude à l’état de protoxy- ide. Ce sel, qui s'attache aux fibres des tissas , s’y trouve ensuite fixé d’une ma - nière très solide par l’action de la vapeur, et plus on soumet de fois le linge au blan- chissage , plus aussi il se combine d'oxyde de fer avec ses fibres , et plus le linge de- vient par conséquent jaune. | Il est possible que les praticiens aient ldéjà fait la même observation que moi; mais dans tous les cas il serait important que les fabricants de soude fissent tous leurs eflorts pour enlever dans leur soude jus- qu'aux moindres traces de fer qui peuvent provenir, soit des matériaux qu'ils em- ploient, soit des instruments ou ustensiles dont ils se servent , autrement ils compro- |mettraient l’existence de cet art intéressant et uiile, auquel ou a eu beaucoup de peine à concilier la faveur du public. Huile de maîs. L’Américan, journal of Sciences , an- aonce que depuis quelques années les fa- oricants d’une liqu''ur analogue au wiskey. ju’on fabrique aux Etats-Unis avec la fari- 3e de maïs et d’autres graines, se sont aperçus que lorsqu'on employait le maïs eul et sans le mélanger avec du seigle, :omme c’est la pratique ordinaire , on ob- nait une huile grasse que l'on pouvait re- irer avec profit. Cette huile vient nager à la surface des cuves en fermentation, et ie trouve mélangée à l’écume ; on l’enlève : on la laisse déposer. Elle se clarifie, on |a décante et elle devient immédiatement propre à être employée; elle est limpide, une teinte jaune d’or légère, analogue à elle du maïs, et n’a ni mauvais goût ni manvaise odeur ;.elle n’est point siccative, t ne peut en conséquence servir pour les lernis, mais elle est très bonne à brûler lans les lampes et peut être aussi utilement :mployée à graisser les machines. 1! | On ne sait pas encore si l'huile est sépa- j'ée du maïs par la chaleur ou par la fer- |nentation. Pour en obtenir une forte pro- portion , il faut.élever la température an eu plus haut qu’à l'ordinaire ; on en re- ire alors une pinte par boisseau de maïs, ans que la quantité d'abord obtenue soit > moins du monde diminuée. De cette ma- ière, l'huile paye au fabricant le quart de à valeur du grain employé. Le seigle seul ou mélangé avec le maïs e donne point d'huile dans la fabrication u whiskey. AGRICULTURE. Etat de l’agriculture en Corse. Voici ce que M. de Susini nous dit de la Corse, dans son ouvrage sur l’état agricole de ce pays. Les propriétaires les plus aisés ne s'in- quiètent nullement d’avoir des bêtes de la- bour fortes et de belle qualité; la plupart ne possèdent pas une paire de bœufs en propre; c’est l'affaire des bergers où des petits particuliers des villes de s’en pour- voir, afin d’être à même, à l’époque des travaux, de s’impatroniser dans le terrain que leur est concédé à titre de compagno- nage, et d’y agir selon leurs inspirations. Le propriétaire subit alors un fouie de charges onéreuses qui diminuent d'autant la faible moitié qui lui revient sur le pro- duit de sa propre terre : c'est lui qui four- nit le fer du soc, l’acier nécessaire à son entretien pendant la durée des travaux, la moitié de l'abonnement du maréchal, et le charbon qui s'emploie à la forge, etc... C’est lui qui donnetout le grain dela semen- ce, et il ne rentre pas dans cette avance exorbitante lors du partage de la récolte. Les contributions sont également à son compte, ainsi que le transport de la moitié des javelles, depuis le champ jusqu’à l'aire, la paille destinée à la nourriture des bêtes de labour, la moitié du paix ettout l'excé- dant de la nourriture des fe de ce transport. Vient ensuite le transport à dos de mu- let, d’abord au magasin d’entrepôt, puis au marché, au moment de la vente, d’où l'on peut déduire que cette moitié se réduit presque au quart ayant d’avoir été con- vertie en uuméraire. Ce n’est pas que le colon n'ait aussi ses charges ; car, n'étant presque jamais pro- priétaire de bœufs, il est obligé de les louer, et souvent à un taux usuraire, etc. Plus loin, l’auteur nous signale encore le défaut de maisons rurales, l'absence des propriétaires, comme les grands vices de la culture corse. Les remèdes qu’il indique se rencon- trent exaclement avec ceux que j'ai indi- qués pour la Sicile , construction de fer- mes, Organisation d'un métayage judi- cieux , propriété garnie de bestiaux suff- sauts pour le labour et l’engrais; mais, ayant habité longtemps le Limousin, c’est dans le département de la Haute-Vienne que M. de Susini va prendre ses modèles de culture, et je crois que l’exemple est mal choisi. Sans doute ce pays a fait de grands pro- grès depuis quelques années, mais il y a autre chose à faire dans une contrée mé- ridionale comme la Corse. L’olivier, le mû- rier, la vigne devront jouer un grand rôle dans son agriculture, et je vois avec re- gret M. de Susini ne pas tenir compte de cette grande influence climatologique ; je crois aussi que là, comme en Sicile, les sumacs dans les terrains secs, entremêlés d’oliviers, destinés à leur succéder, peu- vent être introduits, et qu'enfin les planta- tions de caroubier procureraient une bonne nourriture aux bestiaux et rem- placeraient avantageusement de vastes étendues de makis. 4 Mais on ne saurait trop insister sur la différence capitale qui distingue la Corse des deux autres îles : dans celles-ci la par- tie montagneuse en est la plus petite par- tie, et l’agriculture peut s’y étendre sur de plus vastes isurfaces; mais , en Corse, mes chargées 21 une grande étendue de hautes et fraîches montagnes offre des ressources im portan- tes pour le pâturage d’été; la transhu- mance des troupeaux doit donc v être une des bases de l’agriculture. C’est vers l’amé- linration des moutons et de leurs laines, bien plas encore que sur l'élève des vaches, que doivent se tourner les regards des Corses ; placés à la porte de nos marchés, aflranchis des droits de douanes, ayant pour longtemps encore de vastes étendues de terres incultes , ils doivent penser d'a- bord à remplacer, par des espèces choisies, le détestable petit mouton, porteur d’une toison d’un kilogr., entièrement composée de jarre. / Mais ce qui est remarquable dans l'écrit que j’analyse, c’est que l’auteur n’a aucune confiance dans ses compatriotes pour le rétablissement de l’agriculture corse. « Je crois la popalation de l’île, dit-il, impro- pre, dans toute l'étendue du mot , à rem- plir ce but. » Il s'appuie sur le manque de bras, le découragement naturel, en face de la tâche qui lui est imposée, la routine appuyée sur des habitudes de sobriété et d’abnégation dans la tenue et le logement, et l’ignorance des juuissances qui rendent l'existence supportable aux autres peuples; mais il ne doute pas que l'exemple d’un travail continuel et modéré , et le spec- tacle des familles de métayers étrangers, menant au milieu d'eux une vie paisible; uniforme , remplie des plus douces affec- tions, exempte de privations, ne finissent par entraîner ses compatriotes dans la voie qui leur serait ouverte. L'auteur croit que , si les familles conti- nentales trouvaient un établissement com- mode , on pourrait renouveler avec succès l'entreprise de les y appeler, entreprise qui n’a manqué que parce qu'elles n’ont trouvé ni habitations commodes, ni bes- taux, ni avances. Je crois . en effet, qu’à ces conditions on trouverait en Provence, dans l’état de Gênes et de Luques, des culti- vateurs qui viéndraient se fixer en Corse. Je ne doute pas non plus que leur exemple ne fût un puissant véhicule pour disposer les habitants du pays à abandonner une vieir= régulière, où l'oisiveté absotuesuccède à ce travail forcé et où ls privations sont de tous les temps, et à la remplacer par une vie mieux réglée et plus commode; j'en ai pour preuve ce qui s'est passé dans la construction des chemins dont la Corse vient d’être dotée avec tant de magnif- cence. Les entrepreneurs ne trouvant pas dans le pays les bras nécessaires à leurs travaux, appelèrent des ouvriérs auvergnats pour les mettre à la tête des Luquois et du petit nombre de Corses qui consentirent à tra- vailler, Les Lucquois, cultivateurs habi- tuels du pays, sont considérés par les Cor- ses comme une race dépénérée, espèce de noirs blancs dont on fait, chaque année, la traite pour cultiver le pays dont ils em- portent le plus clair des revenus. Imiter des Lucquois, avec leur apparence hum- ble et soumise, travailler avec eux et comme eux, suivre leur genre de vie par- cimonieux, est pour le Corse un objet de répugnance; la pauvreté la plus extrême peut seule les y contraindre. : Mais la vue de Français laborieux, se nourrissant bien, ayant la fierté de l’hom- me libre et sachant honorer le travail, trai- tés avec égard par leurs chefs. et ayant pour eux l'importance que sit mériter le bon ouvrier, ce fut une chose nouvelle 22 pour les Corses, et beaucoup d’entre eux, excités par cet exemple, ne craignirent plus de les imiter. Leur nombre est toujours allé croissant. Jen: doute donc pas que si des métairies, tenues par des Français. étaient bien orga nisées en Corse, elles ne devinssent un puissant moyen de régénération agricole ; mais il serait très important qu'ils ne vis- sent pas dans ces nouveaux venus des ri- vaux destinés à les exclure, et il faudrait combiner cette introduction de colons avec la mesure de mettre dans la même position les Corses'qui se présenteraient volontaire- ment, et en leur donnant même la préfé- rence. L'exemple d’une famille corse qui aurait réussit serait d’un effet immense pour la régénération agricole de la Corse. M. deSusini ne dissimule pas que, cette difficulté vaincue, il en reste une autre tout aussi importante, le man.ue d'argent et le crédit des propriétaires, et il propose de recourir à la banque territoriale de M. Wolowski. La discussion de ce point im'entraîserait hors de mon sujet. Il est certain que la Corse manque sur- tout de capitaux, que la plupart de ses grands propriétaires éonnaissent toutes les pratiques du continent, la fvrtilité de leur sol, etque ce n’est ni la capacité, ni l’envie de sortir de leur faus:e position qui les arrêtent. Mais les prêts hypothécaires sont impossibles en Corse, ou ne se font qu’à des conditions usuraires. Cette province, comme la France entière, réclament hau- tement la réforme du code hypothécaire qui puisse faire refluer vers l’agriculture une partie des capitaux que l’industrie a de la peine à employer aujourd’hni; mais Je dirai avec l’auteur à ceux des Corses qui 23 possèdent de vastes étendues de terrain, souvent dispersées, qu'ils ne sauraient faire une meilleure spéculation que d’en vendre une partie pour faire enfin fructifier l’autre. KE SCIENCES HISTORIQUES. HISTOIRE NATIONALE. Un de nos collaborateurs qui chaque année parcourt deux ou trois provinces, recueille des notes sur les principaux mo- numents inédits et en fait l’objet de dessins et de dissertetions , s’est occupé depuis longtemps de rassembler quelques docu- ments peu connus sur les sépuliures des rois et reines de France. Nous croyons ces matériaux de nature à intéresser nos lec- teurs, Nous donnons auiourd’hüui un tableau synoptique des tombeaux des rois méro- vingiens. M. Grouet sera en mesure, après que nous aurons publié les deux tableaux pour les races carlovingiennes et capé- tienne, de faire paraître promptement les monographies des sépultures royales les plus intéressantes et les moins connues telles que le tombeau de Philippe I, à Saint-Benoît sur Loire,de Louus IV, à Saint-Remi de Reims, de Philippe IE à Narbonne, de Charlemagne à Aix-la-Cha- pelle, de Louis XI à Notre-Dame-de- Cléry sur Loire, etc. Chaque fois que le monument décrit par M. Grouet n’existera plus, il aura,soin de citer les auteurs qui en donnent la description manuscrite im- primce ou gravée. Cette partie de son tra- vail servira de prenves. à l’appui et indi- quera les sources auxquelles il a puisées. SÉPULTURES DES ROIS DE FRANCE. Première race. Mérovingiens. INDICATION NOMS DES ROIS. Pharamond. Clodion. Mérovée. Childérie 1er. Clovis Ier. Childebert Ier. Paris. Clotaire Ler. Compiègne. Caribert ou Cherebert, Blaye. ‘Chilpérie 1er. Clotaire IL. Paris. Dagobert I. Epinay. Clovis II. Paris. Clotaire IL. Thierry ler. Clovis IL. Childebert I, dit le Juste. Dagobert IL. Clotaire IV. Chilpérie IX. Thierry I, dit de Chelles. Childéric HI. Noyon. De la dette publique de Gènes et de Saint. Georges.(Deldebito pubblico diGenova e di San Giorgio.) par Charles Cuneo. 4 vol. in-6°, à Géoes, chez les frères Ponthenier (Piazza Carlo- Felice). Sous ce titre, a paru récemment à Gènes un livre intéressant qui renferme l’histoire de l’organisation successive et l'exposé des opérations commerciales de la célèbre banque de Saint-Georges, dont lesrichesses ont été l’un des plus fermes soutiens de du lieu où ils moururent. St-Germain-des-Prés À Paris. près Térouanne, Abbaye de Chelles. à l'abbaye de Saint-Bertin, appelée alors Sithiu. DATE DÉSIGNATION de du lieu leur mort. où ils furent enterrés. 428 448 Amiens? 458 481 Tournay. * 511 Sainte-Geneviéve de Paris. 558 Paris. 562 Saint-Médard de Soisson. 571 Paris, 71 Paris. 628 St-Germain-des-Présde Paris, 658 à l’abbaye de Saint-Den's. 656 Saint-Denis. 670 Chelles. 690 St-Vaast d'Arras. 695 Saint-Etienne de Choisi-sur- ‘Aisne. 711 Saint-Etienne de Choisi-sur- Aisne, 716 Nancy. 720 Noyon. 7137 Saint-Denis. Abbaye de Saint-Bertin en 7154 Artois. la république de Gènes, jusqu'an temps des conquêtes de Bonaparte en Italie, qui mirent fin à son existence. La ville de Gènes se trouvant située dans un terri- toire peu fertille et de peu d'ét-näue, fut nécessairement portée vers l’industrie com- merciale et la navigation. Les croisades donnèrent unessor immense à son com- merce borné jusque là au cabotage des cù- tes de l’Europe occidentale, et lorsque Pise 24 fut tombée comme autrefois Amalfi, Gènes partagea avec Venise le grand commerce dont Alexandrie, Famagouste et Cons- tantinople furent les principaux marchés en Orient. EAN C’est à cette époque que remonte la pre- mière formation de la banque de Saint- Georges, qui attira à elle la plus grande partie de la fortune des familles génoises, riches et pauvres. Les citoyens versaient en toute confiance leurs économies et quel- quefois leur fortune entière dans les caisses de la banque, qui donnait à ses associés un intérêt considérable dans ses opérations et garantissait au prêteur l’immédiat et intégral remboursement de son capital dès qu’il lexigeait. Les garanties qu’elle offrait et les bévéfices énormes qu’elle réalisa, attirérent à elle d immenses capi- taux qui lui permirent de contribuer à son tour au succès des guerres de la république, au développement du commerce maritime et de se charger même, dans des moments critiques de l’administration de diverses colonies de l’état, notamment de l’île de Corse et du port de Famagouste en Chypre. Aussi, l'histoire de la banque de Saint- Georges est-elle intimement liée à celle de la république de Gènes, dontelle peut faire connaître seule l'administration intérieure. L'auteur de ce livre, que la mort vient d'enlever à sa famille et aux lettres avait consacré à son ouvrage plusieurs années d’un travail consciencieux dans lesarchives mêmes de Saint Georges, dont il avait l’ins- pection, et son histoire, quoiqu'on put y signaler, peut-être, quelques erreurs, fera oublier tout ce qu'ont écrit Folietta, Lo- bero, Serra et le comte Corvelto lui-même sur la banque de Saint-Georges. L. ne MascaATRIE. Le vicomte À, DE LAVALETTE, FAITS DIVERS. — Un voyageur qui vient de parcourir une par- tie du Texas, rapporte avoir fait, dans j'Amérique du Nord, des découvertes archéologiques importan- tes. Au nord du Texas dit:il, dans la contrée si- tuée entre Santa Fé et l'océan pacifique, se trou- vent d'immenses ruines d'édifices, temples et mai sons , particulièrement dans Île voisinage du R10- Puerco, et sur le Colorado, à l'ouest. Sur l’une des branches du Rio-Puerco, à peu de distance de Santa-Fé, se trouvent des ruines qui paraissent avoir appartenu à un ancien temple, remarquable par son étendue. Des portions de murs s'y montrent encore debout; elles sont formées d'énormes pier- res de taille cimentées les unes avec les autres. Lu couverture du temple a disparu ; mais il en reste encore plusieurs chambres, toutes de forme carrée, qui se montrent dans un étal de conservation salis- faisant. Des rives du Rio Colorado ju:ques au golfe de Californie, s'étend une vaste contrée peu fré - quentée par les Européens, ©t dans laquelle le voyageur rencontre à chaque pas des ruines impor: tantes. _— La Hollande , non contente d'avoir revendi- qué l'honneur de l'invention de l'imprimerie, dis- pute aussi aux autres nations l'invention de la sté- réotypie. Le baron Westreenen van Tiellandt à faita cet égard beaucoup de recherches, sous les auspices du gouvernement. Il à reçu du libraire Luchtmans de Leide, une forme stéréotypéc d'une bible in-4o, dont il a été fait plusieurs tirages de- puis 1711; et les libraires Ensched, à Harlem, lui ont fourni une autre forme stéréotypée d'une bible hollandaise in-fol., qui date des premières années du XVIIIe siecle. Sont-ce deux preuves matérielles de l'existence de la stéréotypie en Hollande à cette époque ? NO NRLER SES LI SR PARIS. — Imprimerie de LACOUR et C°, rue Sant-Hyacinthe-S.-Michel, 33, 41° Snnée. L'ECHO DU Paris. — Dimanche, 7 Jaillet 1844. 2) N° 2. MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. ne L'ECHO DU MONDE SAVANT parait le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous la direction de M. le vicomte À. DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des BEAUX - ARTS, N. 6 ,et dans les départements chez les principaux lis raires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal: PAR:S pour un an 25 fr., six mois 43 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., 16 fr. ‘81r: 50. AVETRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour GIKQ fr. par an et par recueil l'ÉGHO DE LA LITTÉ- RATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOIS:S du mois (qui coûtent chacun 16 fr. pris séparément) et qui forment avec l’Echo du monde savant la revus encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal à M. Le vicomte de LAVALETIÆE, disecteur et rédacteur en chel, SOMMAIRE. — SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Sur le microscope pancratique d’O- berhaouser ; Hugo Mohl. — CHIMIE. Sur la so- lubilité des sels ; Poggiale.— SCIENCES N4- TURELLES. BOTANIQUE. Sur les différerces qui existent entre les saxifrages d'Irlande et des Pyrénées, appartenant au sous-senre robert- n sonia de Hawerth; C. Babington. — ORNITHO- LOGIE. Catalogue des oïseaux nouveaux ou peu connus de la collection Abeillé ; R. P. Lesson. — SCIENCES APPLIQUEES. ARTS PHOTO- GRAPHIQUES. Fixation des images photogra- phiques par le chlorure d'argent, et l'hydro- sulfite ; Gaudin. — ARTS CHIMIQUES. Purifi- cation de l'huile de gaz.— Lut pour les «cides. — CHEMINS DE FER. Tube propulseur de -de M. Hallette. — CHIRURGIE. Cas curieux de blessures multiples et de recollement d'une oreille détachée dans sa propre totalité —AGRI- CULTURE. De l’engrais liquide ct des sels am- MONIACAUX , pour fertiliser diverses cultures ; Schattenmann. —SCIENCES HISTORIQUES. ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET PO- LITIQUES, séance du 22 juin. -— HISTOIRE © NATION ALE.Sépultures des rois de France. — GECGRAPBIE. Shanghae sur la côte orientale de la Chine. — FAITS DIVERS. - DD SES Ke SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Sur le microscope pancratique &'Ober. haeuser ; par Hugo Mol. — Extrait du bo- tanische Zeitung. L'on sait que le microscope compost or- dinaire , lorsqu'il est pourvu de l’oculaire des lunettes astronomiques , donne ure image renversée des objets. Lorsqu’il ne s’agit que d'examiner un objet déjà prépa- ré, ce renversement des images ne présen- te aucun inconvénient, et la seule incom- modité qui en résulte est que, pour faire marcher les objets sous le microscope d’un côté ou d’un autre, l’on est obligé de les pousser avec la main dans un sens opposé à celui que montre l’instrument, Cette in- L'individu décrit sous ce nom m'a fort ! embarrassé : par son plumage , son facies, c'est un éuphonie; pér son bec denté, ro- buste et conique, c’est un pardalotus. Il est le lien le plus intime qui unisse ces deux genres ; il est une nouvelle preave de cer- taines analogies qu'il est difficile de préci- ser. J'ignore sa patrie, et comme pour moi les pardalotes sont de l'Asie et de l'Austra- lie et les euphones de l'Amérique, la ques tion reste indécise. Toutefois ses formes, sa coloration et son aspect général en font un euphonia du groupe des £. olacea et au- tres espèces voisines. Le genre euphonia comprend aujour- d'hui 22 espèces : celle-ci sera la vingt- troisième. L’euphone pardalote mesure 32 11 centimèt. de longueur totale. Son bec et ses tarses sont noirâtres , tout le dessus du corps-est bleu-vert métallisé très lui- sant, et les plumes sont très soyeuses au toucher ; un bandeau jaune couvre le front; une cravate du même bleu-vert lustré du dos occupe le devant du gosier et du haut du cou, et s'étend sur les côtés de la tête et les joues. Tout le dessous du corps, y compris les couvertures inférieu- res de la queue, est d’an jaune très foncé et très vif; les pennes alaires et caudales sont d’un brun mat , mais leur bord exter- ne a des franges jaunes très fines, et les deux rectrices moyennes sont vertes , les autres pennes sont brunes ; l'aile en dedans est blanche dans le haut. La queue est courte et les ailes dépas- sent un peu le croupion.Le bec est un peu plus robuste que celui des autres eupho- nes. Le bandeau jaune du front est fine- ment bordé de noir en dessous, à toucher les narines. DIKE ————- SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS PHOTOGRAPHIQUES. Fixation des iinages photographiques war le chlorure d'argent, et couleurs à l’hy- drosulfite: par M.'T. Gaudin, : ES Jusqu’à ce jour on se contentait de do- rer et d’argenter des épreuves déjà fixées au chlorure d’or; mais il était rare que l’on obtint rien de bon, parce que le dépôt laissé par l’eau de lavage, même en se ser- vant d’eau distillée , amenait toujours un dépôt inégal de ces métaux. Me proposant de fixer les épreuves au bain d’argeut au lieu de chlorure d'or, j'ai suivi le procédé que j'ai employé pour l'usage du chlorure d’or, c'est-à- dire que j'ai plongé une plaque dans le bain d’argent au sortir de l’hydrosulfite , et jai réussi à la fixer du premier coup, tout en lui donnant beaucoup d'éclat, Il y a mieux, le lavage à | hyposulfite est su- perflu , attendu que le bain d’argent dis- sout presque instantanément la couche im- pressionnable , pourvu qu'on ait som de n'établir la communication de la plaque avec le pôle zinc que 5 à 6 secondes après l'immersion dans le bain ; quand on recon- naît par l'inspection de la plaque que la couche impressionuable a disparu, on éta- blit le circuit, et aussitôt l'argent se dépose et éclaircit l'épreuve à vue d'œil : au bout de 8 à 10 secondes l’épreuve ést solidement fixée et a pris le plus bel éclat, Ce procédé présénte plusieurs avantages que je vais énumérer. 1o Il donne un tel éclat aux lumières que les parties solarisées deviennent le plus souyent d’un beau blanc; de sorte qu’on a une belle épreuve au lieu d’une épreuve détestable. 2° Une épreuve faite à l’argent diffère essentiellement d'une épreuve fixée au chlorure d'or, en ce que toute sa surface est d argent, métal photogénique, tandis que pour l’épreuve fixée au chlorure d’or, la surface est couverte d’un métal non pho- . togénique. La dorure à beau être mince, rien n’est plus long et plus difficile que de rendre une plaque, avec une épreuve fixée au chlorure d’or, propre à donner une nouvelle épreuve passable sans mettre la feuille de plaque hors de service. La chose est bien différente avec une preuve fixée à l'argent, il suffit de la frotter à sec avec 33 du tripoli jusqu’à ce qu’on ait fait dispa- -raître les reliefs qui faisaient l'épreuve ; dans cet état, la plaque est prête à servir. 3 Les plaques portant des épreuves qu'on ne veut pas conserver se fixent au bain d’argent au sortir de la chambre à mercure; c'est la manière de les argenter de nouveau pour n’avoir plus à les frotter qu’au tripoli sec ° 4 Les revers des plaques ou des plaques de cuivre s'argentent trés bien quand on vient de les frotter au tripoli sec. Ainsi ii ne faut plus de plaqué, plus d'huile, plus d’esence de térébenthiae, plus d'hyposulfite, plus de chlerure d'or. Couleurs à l'hyposulfite. Si vous versez sur une épreuve au sortir de la boîte à mercure , ou bien fixée à l'argent ou au chlorure d'or, de l’hyposulfite concentré , puis que vous ameniez ce liquide presqu’à l'ébultition , épreuve prend peu à peu les teintes les plus riches, allant successive- ment du jaune au rouge et du rouge au bleu. Le pôle zinc de la pie le détermine à froid à endroit dont il approche. Ces di- vers moyens employés avec art permettent de donner aux épreuves des teintes trans- parentes, soit uniformes, soit de contraste, en conservant tout le modelé des objets. Lés épreuves déjà fixées au chlorure d’or donnent les plus riches couleurs. Le bain que j’ai employéest celui si con- nu qui résulte du cyanure d'argent dissous ‘dans le cyanure de potassium : c’est un li- quide capricieux qui a besoin d’être étu- dié. Je donncrai d’autres détails en présen- tant prochainement des épreuves, complè- tes. é ARTS CHIMIQUES. Purification de l'huile de gaz. On dissout 60 grammes de chromate acide de poiasse dans 120 grammes d'eau; on verse la solution dans un vase d’une -grande capacité, dans lequel se trouve 1 kilogr. de l'huile brute.-On agite la masse avec soin et à plusieurs reprises, et on la place’en la remuant chaque jour dans un endroit éclairé pendant nn mois. Après ce temps, cette huile , au lieu de sa teinture rouseâtre, est devenue blanche , et la por- tion albumino-résineuse s’est précipitée au fond dans la solution de chromate de po- tasse. En décantant l’huile claire avec un siphon de dessus cette solution, on obtient une huile presque sans odeur, parfaite- ment blaache , et dépouillée de toutes les impuretés qui la souillaient. Lut pour les acides. M. OEnike a recommaadé dans le Jour- nal central de pharmacie de l’Allemagre, un lut pour'les acides nitrique et chlorhydri- que qui,se compose de la manière suivan - te : on fait dissoudre une partie de caout- chouc dans 2 parties d’huile bouillante de. lin , et on travaille cette dissolution avec une quantité sufisaifte d'argile blanche (3 parties environ), jusqu’à ce qu'on en ait formé une pâte ayant une consistance con- venable. Ce lut est excellent, dit-il ; J’acide nitrique concentré l'attaque à peine, et l'acide chlorhydrique le plus dense est ab- solument sans action. Il se ramollit un peu à une haute température, mais sans deve- nir coulant , et on peut le conserver des années entières sans qu'il se dessèche, si ce n’est à la surface. On ne peut pas tou- tefois en faire usage, dans la préparation 34 de l'acide fluorique liquide; mais dans ce eas on a recours avec succès à la pâte faite avec de la farine de graine de lin et de l'eau. “ CHEMINS DE FER. Tube propulseur de M. Hallette. Frappé depuis plusieurs années comme d’autres ingénieurs, comme quelques uns de nos savants les plus distingués, du parti qu'il y avait à tirer de lapplication de la ression atmosphérique à la locomotion, c’est dans la nature, dans l’organisation de l'homme que M. Hallette a cherché et trouvé le modèle du joint hermétique longitudinal, nécessaire à cette applica- tion.— Ne pouvous-nous pas, suivant nos besoins ou notre volonté, aspirer et conte- nir ou repousser l’air au milieu duquel nous vivons? De quoi se compose la fer- meture hermétique des orifices respira- toires ? — Des narines, des lèvres : humi- des, élastiques, susceptibles de compression locale, les lèvres permettent entre elles le jeu d’une tige de fleur, d’un crayon, sans permettre l'introduction de Pair dans la bouche.—M.Hallette a faità son tube pro- pulseur des lèvres entre lesquelles le bras moteur du piston joue librement, sans que l'air en puisse profiter pour s’introduire dans le tube. Le principe était bien simple, bien bon, l'application a été digne en tout point du principe. Sur les deux rebords parallèles de la raïnure du tube propulseur, M. Hailette a disposé deux petits cylindres longitudinaux qui seraient à peu près tangents entre eux, si l’on n’en avait supprimé unepartie pour former comme deux bouches dont les ou- vertures sont opposées. On introduit dans - chacun de ces cylindres. tronqués latéra- lement, des boyaux vidés, en cuir, en tis- sus, en matière quelconque imperméable, ou imperméabilhisée, Ces boyaux, remplis. d’eau et d’air mûlés on d’un seul de ces éléments, débordent alors et se compri- ment mutuellement, au dessus de la rai- nure. Ce sont les lèvres artificielles, mais véritables, opérant comme les lèvres na- turelles, nul autre mot n’exprimeraïit aussi complétement l'organe mécanique inventé ‘par M. Hallette, N’avons-nous pas raison de dire que bien des gens seraient surpris de n’y avoir pas pénsé? Bien d’autres peut- être en auront eu l’idée sans en prévoir les conséquences : prévoir, c’est en eflet le génie. La première idée d'application de M. Hal- lette a été pour les chemins de fer. Toutes les espérances attachées É justement au principe, un peu RECRAUUrEmeENtS peut- être, aux moyens d'exécution de MM. Clego et Samuda, seront réalisées avec une fer- meture longitudinale dégagée de roulettes, . de galets, de soupapes ferrées, de boulons, d'onguents et de réchauds volants. L’ac- tion atmosphérique agira pour retenir à la descente, aussi bien que pour gravir la montée. L’herméticité de la fermeture des levres produira comparativement une éco- momie énorme, non seulement dans le travail des machines aspirantes, mais en- core par la possibilité d'en diminuer le nombre en les éloignant d'avantage. Puis se présentent une foule d'améliorations de détail auxquelles il était à peu près im- possible de penser, avec une fermeture fort ingénieuse, mais très imparfaite et très compliquée. 35 \ De la propulsion sur les chemins de fer, à la remorque sur les canaux, les fleuves et les rivières, il n’y avait pas loin pour un homme comme M. Hallette. L'idée de cette application nouvelle à paru si bonne à M. Arago qu'il a annonce l'intention de la proposer au conseil municipal pour la Seine, dans la traversée de Paris. L'éta- blissement d’un chemin de hallage avec tous ses embarras et tous ses inconvé- nients ne coûterait pas moins de quatre ou cinq millions. Une dépense infiniment moindre produirait des résultats bien au- tement avantageux à la navigalion, au commerce, Le tube propulseur de M. Hallette peut encore s'appliquer d'une manière double- ment utile aux mines, pour l'ascension des minerais, en même temps que pour l’as- sainissement des travaux, pour leur aérage. Enfin, et c’est peut-être le côté le plus étendu de la question, ce tube propulseur peut devenir, entre les mains de l’inven-: tear, une machine à vapeur rotative d'une incroyable simplicité, d’un prix et d’un poids, d’une consommation et d’un entre- tient assez économiques pour produire une révolution véritable dans tous les emplois de la vapeur, et notamment dans la navi- gation. Le public industriel doit attendre avec une vive impatience le rapport de la com- mission, et les expériences auxquelles l'in- venteur va sans doute se livrer pour les autres applications; quant à celle des che- mins de fer, nous ne saurione trop engager M. le ministre des travaux publics à la faire entreprendre immédiatement. La chose nous paraissait convenable avec le système atmosphérique anglais, bien qu'il Jaissât beaucoup à désirer. Avec le système français, dégagé de tous les inconvénients du, premier, une exptrience décisive du principe et comparative, si l'on veut, des moyens, nous paraît un devoir étroit pour l'administration, et nous sommes convain- cus qu’elle saura le remplir. Le ministre des travaux publics remet en question un tracé adopté par son prédécesseur, étudié depuis des années, qui a subi toutes les épreuves imaginables d'enquête et de con- tre-enquête, d'examen par le comité de défense du royaume, par le conseil géné- ral des ponts et chaussées, par la commis- sion supérieure, et personne assurément n’a le droit de blâmer ce désir de lumière personnelle, dans un intérêt secondaire toutefois, Comment le même ministre se croira-t-il assez éclairé sans expérience pour regarder comme non avenu un système qui promet au trésor plusieurs centaines de millions d'économie; au publie une sù- reté comparativement parfaite, une vitesse beaucoup plus grande, une réduction con- sidérable de frais de transport. Ne dût-on réaliser en définitive qu’une partie de ses avantages, continuer sansexamen suffisant du nouveau système, à construire les che- mins de fer sur les anciens errements, se- rait une faute, une aberration indignes d’un véritable homme d'état. Administrateurs, capitalistes et députés, adversaires et partisans de bonne foi dela loi da {1 juin, tous doivent se réunir si ce n’est pour vider sur-le-champ ure ques- tion qui peut changer la base de tous les calculs; au moins pour la réserver, pour engager aussi peu que possible l'avenir. Des regrets amers et tardifs suivraient vrai- semblablement une précipitation funeste ; | quel mal peut-il résulter, au contraire, 36 soit d’une expérience immédiate aux frai° de l'État, soit de l'obligation imposée de cette expérience à la première compagnie concessionnaire; et, dans tous les cas, d’une réserve formelle dans la première décision législative à intervenir sur la ma- tière. Cette mesure prudente est adoptée en Angleterrre dans un intérêt particulier, avec bien moins de raisons que nous n’en avons maintenant en France, Voici comme nous la trouvons formulée dans le Mining du 3 février, à propos de l’'Harwich Railway and Pier compagny, dont l'ingénieur est M. Locke, « N.B. Les directeurs s'étant mis en rapport avec les inventeurs du système atmosphérique des chemins de fer, ont résolu de se réserver le droit, le pouvoir d'adopter ce principe, si d’après de nouvelles expériences, de mûres réflexions, un examen sérieux et complet, ils le ‘trouvent convenable aux intérêts de l’entreprise. » L'intérêt général exigerait que la réserve fût faite, chez nous, en faveur de l’administration ; quant à l’é- preuve, la plus prompte et la plus com- plète sera la meilleure. , CHIRURGIE, Cas curieux de blessures multiples et de recollement d’une oreille détachée dans sa propre totalité. M. le docteur Jolieu, médecin des mines de Rancé, a publié l'observation suivante dans le Journal de médecine ei de chirurgie de Toulouse. Jacques Briquet, âgé de 30 ans , fut en- seveli dans un éboulemerut. On retira ce malheureux mineur en état de mort appa- rente , et présentant les blessures nom- breuses et graves dont voici lindication succincte : trois fractures à la tête, dont l’une avec enfoncemient des os; l’oreille gauche tenant à peine par la partie infe- rieure de son lobe, à l’aide d'un fragment de peau de la grosseur d’un #! de laine ; fracture de la clavicule droite; fracture des trois premiers métacarpiens de la main droite ; fracture communicative d’une des jambes; perte de mouvement et de senti- ment. Les blessures de la tête furent .prompte- ment lavées pour extraire le minerai et les corps étrangers qui encombraientles plaies. Onze couronnes de trépan furent appli- quées sur les divérses régions du crâne pour -relever les fractures. Des esquilles furent extraites, et le sang extravasé se fit jour. Alors seulement le malade reprit connais- sance. Nous ne parlons pas des soins qu'exi- geaient les fractures des autres parties du système osseux, et qui furent donnés avec intelligence par M. Jolieu. Mais nous signa- lerons la lésion de l'oreille qui présenta réellement quelque chose de fort curieux. Il yavait déja quatre heures que cet or- gane avait été détaché de la tête par un bloc de minerai, et encore le seul pédicule qui le soutenait était, ainsi qu’on l’a vu plus haut, de la grosseur d’un fil de laine. Il y avait donc, en apparence du moins, bien peu de chances pour que la vie se soutint dans cette oreille, à l’aide d’un lambeau de peau aussi petit. Il en fut ce- pendant autrement. M. Jolieu bassina cette partie avec du vin chaud, il rafraichit les bords contus et déchirés de la solution de continuité, tant du côté de la tête que du côté de l’oreille, et fixa celle-ci au moyen de quatre points de suture. Or, le lende- 37 - main M. Jolieu ne fut pas peu surpris en _ trouvant l’oreille ainsi greffée dans un état de chaleur presque naturelle, Une portion, il est vrai, du lobe tomba en mortification. “mais la soudure s’effectua dans tous les au- tres points. Le dixième jour on ôta deux fils, le douzième on enleva les deux autres ; - Je quinzième, la cicatrisation était com- plète. L’oreille s’est un peu rapetissée de- puis lors ; mais à part cette modification dans la forme, les fonctions de l’ouie sont restées parfaitement intactes. M. Jolieu n’a pas été moins heureux sous le rapport des autres lésions, qui rendaient si grave la position de Jacques Briquet. L’exfoliation des os du crâne s’est faite du quarante-huitième au cinquante- deuxième jour; celle de la jambe, le soixan- te-cinquième, En somme, ce mineur a gar- dé le lit pendant cent jours ; il a conservé toutes ses facultés intellectuelles, ses frac- tures se sont consolidées sans difformité, T1 extrait da minerai tous les jours et jouit d’une santé si brillante qu’il excite à la fois l’étonnement et l’intérêt des nombreux vi- siteurs qui viennent à Rancé. m8 CSC em— . AGRICULTURE. De l'engrais liquide et des seis ammonia- caux, pour fertiliser diverses cultures; par M. C.-H. Schattenmann, directeur des mines de Bouxwiller, membre du conseil général du Bas-Rüin. - En agriculture, les progrès sont ordi- nairement lents, et pour ne pas les com- promettre , il importe de procéder avec beaucoup de mesure, et de ne recomman- der des procédés et des moyens nouveaux que lorsqu'ils ont déjà recu Ja sanction de la pratique. Jai, en conséquence, restreint mes es- périences de cette année. 1° À rechercher quelle doït être la force des dissolutions de sels ammoniacaux ; 2° À trouver la quantité convenable de cetie dissolution pour fertiliser diverses cultures. : Ces expériences, faites pendant les mois d'avril et de mai derniers, ont produit des résultats assez remarquables, dont la pu - blication pourrait être utile et donner lieu à des applications pratiques. J'ai préparé des dissolutions : 1° De sulfate d’ammouiaque; 2° D hydrochlorate d’ammoriaque : 3° De phosphate d’ammoniaque; de un. et de deux degrés de force, d’après l’arco- mètre de Beaumé. Ces dissolutions, versées sur des prés, des champs de froment, d'orge ct d'a- Voine, à raison de deux, de quatre et de ‘Six litres par mètre carré, ont produit, en quinze jours de temps, et même avant, une végétation d'autant plus active, que la dis- solution qu’on ‘y avait versée était plus forte en degré ou en quantité. J’ai cru de- voir, après plusieurs essais, m’arrêter à la dissolution de un degré de force, et à la quantité de deux litres par mètre carré, comme étant suffisante pour fertiliser les champs et les prés, et pour donner une vé- gétation vigoureuse, d’un vert foncé. Le sulfate et le phosphate d'ammonia- que ont produit à peu près le même effet, mais l’action de l'hydrochlorate d’ammo- niaque m'a paru être plus forte. ha J'ai employé simultanément les eaux d’une fosse d’aisance à un degré, saturées _ parle sulfate de fer ou l’acide sulfurique, et j’en ai obtenu des effets analogues à ceux ! [| \ Hu 38 des dissolutions d’autres sels ammonia- caux. Les eaux de fosses à fumier, saturées d’an degré, ont prodait peu d’action , etil convient de les employer à deux degrés de force, parce qu’elles contiennent moins de sels ammoniacaux et de matières en disso- lution, qui empêchent de constater exae- tement par l’aréomètre la quantité de sels qu’elles renferment. Jai arrosé des choux, des épinards , des salades et d’autres plan- tes potagères, avec des dissolutions de sels ammmoniacaux et des eaux de fosses d’ai- sanèe d’un degré, etelles ont parfaitement propéré, en les y portant lorsque ces plan- tes étaient en pleine végétation; mais ces plantes, nouvellement repiquées, arrosées de la même manière, ont dépéri visible- ment. J'en conclus qu'il importe de porter les dissolutions des sels ammoniacaux sur les plantes lorsqu'elles sont en pleine vé- gétation , d'autant plus qu’on s’exposerait à en perdre une grande partie par les pluies etles décompositions qui pourraient avoir lieu par l’action des terres où par d’autres causes, si on répandait ces lessi- ves pendant la saison morte. D'ailleurs, le printemps est une époque très favorable pour l’emploi de ces engrais liquides , parce que les champs et les prés sont facilement abordables, et que les travaux et la cul- ture sont terminés. J’ai répété fréquemment l’emploi de dis- solutions ammoniacales, même en fortes doses, sur la luzérne et sur le trèfle, sans avoir pu produire le moindre effet appré- ciable. C’est une exception radicale , mais la seule que j'aie rencontrée dans mes ex- périences, L'emploi des dissolutions des sels ammo- niacaux sur les prés a donné des produits avantageux. Jai récolté sur la partie d'une prairie haute et sèche d’un terrain léger, composé de sable mêlé d’un peu d'argile, arrosée le 12 mai dernier avec deux litres de sulfate d’ammoniaque de un degré par mètre carré, 89 kilog. de foin par are, tan- dis qu’à côté l’are n’en a donné que 51 ki- log. Une petite place en gazon de six mètres carrés dans mon jardin, arrosée avec vingt- quatre litres d’eau de fosse d’aisance satu- rée, a donné 6 kilog. de foin, soit 100 kil. par are; une place de pareille contenance, qui se trouve à côté, non arrosée, n’en a produit que 2 kilog.'et demi, soit 41 6/10 kilog. par are. ! Quarante ares d’une prairie haute, d’un lerrain argileux-calcaire, arrosés le 28 juillet dernier avec deux litres par mètre carré d’eau de fosse à fumier, saturée avec l’hydrochlorate de chaux de deux degrés de force, ont été récoltés à la fin d'août, et ont donné 1810 kilog. de regain , c’est - à-dire 48 kilog. par are ; le même pré non arrosé n’a donné que 22 kilog. par are. Deux litres d’ane dissolution de sels am- moniacaux de un degré, ou d’eau de fosse à fumier de deux degrés par mètre carré, me paraissent être une dose convenable pour les prés et j’en ferai l'application en grand l’année prochaine. Je pense qu'il convient de porter cette dissolution sur des prés dès que la végétation devient active, quoique les emplois que j’en ai faits au com- mencement de mai aient assez bien réussi; mais cette année a été très pluvieuse, et il n’y a d’ailleurs aucune raison pour ne pas répandre cet engrais dès que la végétation se développe. à Les sels ammoniacaux paraissent exer- / 39 cer sur le froment une influence plus sen- sible que sur les herbes : car, huit jours après leur emploi, cette plante prend une nuance verte très foncée, signe certain d'une grande vigueur de végétation. Je dois croire que la dose de deux litres de un de- gré par mètre carré est trop forte, puis- qu’elle a provoqué une végétation trop vi- goureuse, et qui a produit moins de grains et }lus de paille que les parties non arro- sées : carilest généralement reconnu qu’un champ trop fumé produit plus de paille et moins de froment qu’un terrain qui l’est dans une proportion convenable. Et les expériences sur un terrain de fro- ment en bon état, dans un terrain de lias, composé d'argile et de calcaire, ont donné les résultats ci-après indiqués. FROMENT, PAILLE, kil. kil. TOTAL kil. Un are arrosé avec 2 litres d'hydrochlorate d’ammo- niaque de À deg. par mè- tre carré, a donné..... Quatre ares arrosés avec 4 et 6 litres d’une dissolu- tion du même sel de 1 de- gré, et avec 2 et 4 litres de 2 degrés par mètre car- ré, ont donné en moyenne Danger HR Er Un are arrosé avec 2 litres de phosphate d’ammonia - que de 1 degré par mètre carré, a donné. ..:.. se Quatre ares arrosés avec #4 € 6 litres de phosphate d'am- moniaque de 1 degré, et 2 et 4 litres de 2 degrés par mètre carré, ont donné en moyenne, par are... 24, Unarearrosé avec 2 litres de sulfate d’ammoniaquede 1 degré par mètre carré, a AONNÉ nanas nie bye Quatre ares arrosés avec Æ eL6 litres desulfate d’am- moniaque de À degré, et 2 et 4 litres de 2 degrés par mètre carré, ont don- né en moyenne , par are Un arc non arrosé a donné, a © PSS 28,1 DATE TS,S to 5 ES 1 —{ a => == & » © 107,5 105,0 29 7 22,5 29,2 80,2 102,5 70,8 100,0 Ces résultats indiquent que le froment arrosé avec des dissolutions de sels ammo- piacaux de d:ux degrés, ou d’un degré en quantité trop forte, a fourni le moindre produit en grains et en paille, et que les parties arrosées seulement de deux litres d’un degré, ont donné une végétation en core trop fortè, qui, à la vérité, a produit: plus de paille, mais moins de grains que la partie non arrosée du même champ. Il faut naturellement en conclure qu'une moindre dose de sels ammoniacaux eût fourni des produits plus avantageux. Je continuerai mes expériences plus en grand l’année prochaine, et je ne craindrai pas de porter un litre de dissolution de’sels ammoniacaux d'un degré sur mes champs de froment, et même un litre et demi et jusqu’à deux litres sur des terrains mai- gres, surtout dans une année sèche : car les pluies fréquentes de cette année ont don-- né une force extraordinaire à la végéta- tion. La végétation des orges et des avoines plantées dans un bon terrain que j’ai arro- sé avec une dissolution de sels ammonia- caux, a été si active, que, ne pouvant es- pérer que ces plantes arrivassent à ma- turité, J'ai dû les couper vertes, mais l’ac- tion dessels ammoniacaux exercée sur elles est certaine. Deux kilogrammes de sulfate et d’hydro- 2 40 AUS chlorate d'ammoniaque cristallisés, suffi- saut pour saturer cent litres d’eau. lhec- tolitre de cette dissolution coûterait donc 4 fr. 20 e. au prix commercial de 60 c. le kilog. de ces sels. En employant deux litres ar mètre carré de cette dissolution, il en faudrait 209 hectolitres pour fertiliser un hectare de prés, ce qui en porterait la dé- ense à 240 fr. Elle ve serait que de moitié, soit de 120 {r., pour un hectare de froment, si, comme cela est probable, un litre par mètre carré était suffisant. Les sels ammoniacaux étant très solu- bles, on peut facilement les dissoudre à froid au lieu même de leur emploi, s’il y a de l'eau. Les urines, les eaux de fosses à fumier, et les eaux des usines à gaz pour léclai- rage, en les saturant avec de l'acide sulfu- rique ou avec du sulfate de fer, ou avec de l’acide hydrochlorique, fournis- sent des eaux ammoniacales à tres bon marché, qui pourront être utilisées avec beaucoup d'avantage. et qui se perdent en grande partie aujourd’hui. L'engrais liquide offre l’avantage de pouvoir enerégier la force et l'emploi en. dose convenable, en temps opportun, pour fertliser la culture d’une seule année. On est ainsi maître de le distribuer dans une juste mesure, et on ne s'expose pas aux pertes qui résultent de l'emploi de l'engrais pour plasieurs années, d'après les prati- ques actuelles. Quatre cents kilozrammes de sulfate ou d’hydrochlorate d’ammoniaque suffisent pour fumer un hectare de prés. Ces sels pourront être transportés dans les lieux les plus éloignés, où les famiers manquent, sans augmenter la dépense d'une manière sensible.” Les engrais augmentant considérable- ment les récoites , il est toujours utile d’en acheter, lorsqu'on pent se les procurer à un-prix inférieur à la valeur des excédants de produits qu'ils procurent. Il y a lieu d'espérer que les sels ammoniacaux pour- ront en grande partie suppléer à l’insuffi- sanée des engrais, et accroître les produits de l’agriculture. J'ai remis à M. Boussingault des échan- tillons des foins et des froments arrosés _avec des dissolutions de sels animoniacaux, puisqu'il veut bien les soumettre à une analyse. Ce travail sera d’une grande utilité , et jettera de nouvelles lumières'sur une matière qui intéresse l’agriculture à un gi haut degré. (La fin au prochain numéro.) 26e SCIENCES HISTORIQUES. ACADÈMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. Séance du 22 juin. J M. Amédée Thierry a la parole pour la lecture de son rapport sur le concours d'histoire, FAUX Le sujet donné était celui-ci : Retracer l'histoire des états généraux en France depuis 1302 jusqu’en 1614, indiquer les motifs de leur convocation, la nature de leur composition ; le mode de leur délibé- ration, l’étendue de leurs pouvoirs; dé- terminer les différences qui ont existé à cet égard entre ces assemblées et les parle- ments d'Angleterre , et faire connaître les causes qui les ont empèchées de devenir, comime ces derniers , une institution ré- gulière de l’ancienne monarchie. : Cette question déjà mise au concours wavait ameué que des mémoires incom- plets , et cela pour une raison tout à fait indépendante du talent de leurs auteurs : les délais accordés ne renfermaient pas un temps suffisant pour une étude qui, comme celie-là , exigeait de nombreuses recher- ches et de consciencieux travaux. L’Aca- démie, partageant celte opinion, avait prorogé les délais, et elle n’eat qu'à se fé- liciter de cette imesure, puisque sur 4 mé- moires reçus, 2, au dire de M. Amédée Thierry, sont véritablement remarqua- bles ; les deux autres mémoires , n°* 2 et 4, ne les suivent que de très loin, et ne rem- plissant pas à beaucoup près toutes les conditions qu'avait exigées l’Académie, dans la manière, de traiter le sajet qu’elle avait choisi, sont complétement écartés. M. Amédée Thierry , chargé du rapport par la section d'histoire, a examiné du même coup d'œil les deux mémoires en les suivant collatéralement dans leur marche et leur développement , les appréciant tour à tour soit sous le rapport du style, soit sous le rapport de la véritéet de l'esprit historique , soit dans les raisonnements qu'ils tirent des faits accomplis. Essayons d’esquisser à grands traits la méthode et le Jugement de M. Amédée Thierry. Le tuémoire n° 3 a bien abordé son su- jet ; il a largement dessiné le tableau de la France à ce moment de la convocation des états généraux, où pour la première fois - fut admis le tiers-état, à côté du clergé et de l3 noblesse , qui jusqu'alors les avaient exclusivement composés ; il a fait une com- paraison pleine d'intérêt et de vérité entre ces assemblées françaises qui se transfor- maient, et le parlement d'Angleterre qui, à peu près à la même époque, s’emparait de l’autorité législative. Le mémoire n° 1 a été moins heureux dans cette entrée en matière, bien qu'il ait traité quelques points omis par son concurrent, et notam- ment le mode de délibération sur le genre d'évoquer un de ces premiers états géné- aux. , M. Amédée Thierry veut que de tout temps ou à peu près, il y ait eu des déli- béralions comœunes sur des intérêts com- muns ; cette coutume, très ancienne, n’6- tait ‘pas sans prééédents à FPépoque de l’as- semblée d'Arles, où les deux auteurs .des mémoires voient la création de ces sortes d'états. Champs-de-Mars, Champs-de-Mai, conciles, synodes, étais généraux , parle- ments, tout cela n'était, d'après M. Thier- ry;- qu'une seule et même chose variée seulement dans sa forme et différente dans sa sphère Si le fil de ces grandes assem- blées semble s'être brisé au commence- ment du moyen âge , il faut chercher le secret de ce lait historique dans létablis- sement de la féodalité qui, créant une foule de petits états à peu près indépendants, fait disparaître, faute de centre, ces grands états tenus auparavant, mais désormais impossibles, tant à cause du morcellement du territoire, que de la diversité des iuté- FÉES ip, 4 à it Il fallait montrer le pouvoir se fraction- nant entre les grands fiefs, le duché de France entre autres, royauté de mot seu- lement que Capet s'efforce de rendre effec- tive ; passant à Louis leGros, il fallait nous montrer ce prince parlant en maître sans être assez fort pour cela, mais s’aidant, pour conquérir ce qui lui manquait en ‘ 42. puissance, d’un élément jusqu'alors incon- nu, l'élément communal, qu’il crée en af- franchissant les villes. Sans ce fait, il se- rait arrivé ce qui est arrivé en Italie, — un grand état fractionné en lambeaux et devenu peu à peu la proie d’autant de pe- tits despotes. = Voilà des aperçus généraux quidevaient précéder , en l’amenant par la force des choses et du raisonnement , lexposition uarrative des états généraux convoqués par Philippe le Bel en 1302. Les deux mé- moires y ont manqué ; il est juste de dire pourtant que le mémoire n° 3 était sur la voie, qu’il ne lui a manqué peut-être que le courage d'analyser et de poser nette- ment ce qu'il pressentait, tandis que le mémoire n° À ne voit dans le fait de la con- vocation des états qu’une sorte de phéno- mène, un jen du hasard, et non, ce qui est vrai, un résultat inévitable et qui pou- vait être prévu. Du reste, ce qui s’est passé dans le reste de l’Europe prouvait que sous uu nom ou sous un autre, ces grandes as- semblées étaient une manifestation néces- saire et universelle. En Espagne les cortés, en Allemagne la diète. en Angleterre le parlement , en France les états généraux, — tout cela était un méme fait, issu de la même source et tendant au même but. Dès lors et jusqu'au commencement da xvii® siècle, rien d’important ne se passa en France sans le concours des états géné- raux. En 27ans, ils dotérent la Françe de deux excellentes institutions : l’indépen- dance de l’état vis à vis de la tiare d’abord, principe qui nous valut de voir s'éloigner de la Frauce le siége de ces guerres reli- gieuses toujours excitees par des bulles pa- pales qui dépossédaient les rois de leur em- pire et le donnaient à d’autres, à la charge par ceux-ci de conquérir ce que le saint père leur avait dévolu. En second lieu , ils -nous donnèrent la loi salique , grâce à la- quelle les mâles collatéraux, toujours pré- férés pour la saecession au trône aux fem- mes même plus proches parentes, mettaient le royaume à l’abri des éternels niorcelle- ments et des troubles inévitables qu'en- traîne constamment la faible administra— tion d’une femme presque toujours gou- vernée par des favoris. Le malheureux état de la France en 1390, époque où la démence de Charles VE et la domination anglaise semblaient se réunir pour accabler et perdre à jamais le pays, a été parfaitement retracé dans le mémoire n° 3, et avec bien moins de bon- heur par le mémoire n° 4. Queiques pages plus loin , l'auteur du-mémoire n°3 à en- core traité la question des états tenus en 1426 avec une supériorité qui ne se retrou- ve pas au même degré dans l'œuvre de son concurrent. N Le temps qui s'est écoulé entre 1602 et 1439 est une période importante où la royauté fut attaquée tour à tour par l'E- _glise, par les uobles, par le peupie, par l'étranger : alors les états généraux gran- dirent ; ils s’emparèrent de Paëministra- tion, firent la paix ou la guerre , votèrent des subsides et donnèrent aux rois des avis auxquels prèsque toujours ils obtempèére- rent, du monsenpartie. é Rien ne se passait d'important qu'ils ne fussent appelés à le signer ou à le juger. — Sous Louis XI, ils décident la question des apanages ; sous Charles NIII, ils rè- glent la tutelle du roi mineur ; sous Fran- çois 1°", ils cassent le traité de Madrid, qui cédait la Bourgogne à I Espagne. C) Au xvr° siècle, l'unité monarchique était mstituée, les principes d'administration ouvés ou pressentis, mais des questions “ligieuses partageaient la France, trou- baient sa tranquillité et la menaçaient ins son organisation la plusintime. —Les rats généraux furent convoqués. Ils décla- rent que la religion catholique était la ligion du royaume ; ils votèrent le main- 2n du: catholicisme et l’extinction de l’hé- sie; mais du même coup le clergé fut Hmonesté et ses abus réprimés. Qu’il n’y t qu’une seule religion dars le royau< se , ainsi s’exprimait la volonté des états; frais que pour en arriver là, le roi n’em- toie pas de moyens violents. | Cette décision excluait du trône Henri > Navarre, mais son abjuration leva toute \fficalté , et l’édit de Nantes proclama la berté de conscience avec cette restric- on que l’état étaitet resterait catholique. ux états de 1593 Henri IV disait : « Je “ens me mettre en tutelle entre vos mains, nvie qui ne prend guère aux rois, aux hrbes grises et aux victorieux comme 1oi » I n'aimait guère les états généraux : \ait-ce rancune de ce que, quelques an- ses auparavant, ils l’avaient forcé par ‘ur décision à faire une abjuration peut- cre contre son gré. : À propos des états de 1593, M. Thierry it que les diverses questions d’adminis- ation et de religion ont été parfaitement agées et traitées par l’auteur du mémoire 11) À En 1614, pour la dernière fois jusqu’à : fameuse convocation de 1789, les états énéraux furent assemblés à Paris. Dès le rincipe, uve profonde antipathie se fit batir entre le tiers-état et la noblesse. Le jers-état demandait la suppression des lensions qui grévaient le trésor public ex- 'usivement en faveur des grands, il vou- ut en même temps une égale répartition e la taille qui ne pesait que sur la rotüre, a noblesse exigéait l’abolition de la véna- té des charges auxquelles, dans l’état ac- xel des choses, son peu de fortune ne lui ermettait pas en général d’atteindre , et u’accaparait la bourseoisie. Lé tiers-état consentait, mais à la condition que cette roposition serait jointe aux deux qu’il for- nulait de son côté, de manière que les lats concourussent en masse à Padoption e leur ensemble : la noblesse refusa. k Le clergé qui avait aussi ses prétentions, l'est-à-dire qui voulait obtenir que le con- ile de Trente fût adopté en France , flat- hit lun après l’autre la noblesse et le tiers- fat presque en hostilité ouverte, leur pro- hettant son appui pour leur cause après uilS auraient fait triompher la sienne : lais ces ténébreuses menées n’éurent pas » résultat qu’il s’en était promis, et le lergé. comme toujours, se rangea du côté je la noblesse. Le champ de bataille resta {Ourtant au tiers-état , et le roi, comme il : été dit dans le temps : L'ANARERSS | * Ultima per vulgus vestigia fixit, | Une chose à bien considérer , c’est l’ef- rvescence qui éclatait à chaque pasentre :s députés du tiers-état et ceux de la no- lesse : questions de préséance , de place. 1ème de costume; tout fut discuté , réglé, rdonnancé. Chacun de ces deux ordres lait envers l’autre dans un état excessif irritation : la noblesse se faisait remar- uer par son insolente et inopportune fier- o le tiers-état Par sa modération, mais un même temps par son inébranlable fer- 44 meté. L’orateur du tiers-état ayant un jour, pour désigner la noblesse, employé le terme de nos frères aînés, le président de ce dernier ordre repoussa cette frater- nité en disant qu’il y avait entre la nobles- se et le tiers-état La différence du maître au valet. Etait-il possible qu'avec autant d’inqualiñables fanfaronades d’un côté l'accord , toujours si nécessaire dans les grandes assemblées , pût subsister pendant longtemps ? Dans la narration de ces rapides et in- téressants événements, l’auteur du mé- moire, n° À l’emporte sur son concurrent par léclat, le brillant et la vivacité du style; maisil puise ses autorités dans des ouvrages de seconde main , et ses recher- ches annoncent une érudition inférieure, tandis que c’est principalement par ce côté que se fait remarquer le mémoire n° 3. L'auteur à fouillé , a cherché, a trouvé les vraies sources; son travail se fait remar- ‘ auer par une irréprochable exactitude his- HISTOIRE F SÉPULTURES DES =. 45 torique ; et si le mémoire n, 1 l'emporte quelquefois par le style, le mémoire n° 3 l'emporte toujours par l’érndition, la hau- teur de vue et la sûreté des déductions, — ét c’est là l’essentiel, k M. Amédée Thierry achevera dans la prochaine séance Ja lecture de son rapport. M. de Bonmchon continue la lecture de son travail sur les suites du grand schisme d'Occident. Noas avons remarqué surtout les esquisses largement et brillamment tra- cées de Jean Hus.et de Jérôme de Prague, ces deux novateurs qui, comme le dit M. de Boumchon, attisaient de toutes leurs forces les cendres brûlantes laissées dans le monde par l’embrasement général causé : par le grand schisme , et s’y employaient si bien qu’ils en firent un incendie, —- in- cendie qui les dévora d’abord , ilest vrai, mais qui bientôt enveloppa plus d’une moi- tié de l'Europe dans sa terrible conflagra- tion. Armand BARTUET. NATIONALY, ROIS DE FRANCE. Deuxième race. Carlovingiens (1). NOMS DES ROIS. NES Pépin le Bref. Saint-Denis. du lieu où ils moururent, DATE de leur mort, DÉSIGNATION du- lieu où ils furent enterrés, © ST q 25 sept. 768 Saint-Denis (2,. Carloman. 5 Samoucy. 7711 Reims. Charlemagne. Aix-la-Chapelle. 28 janv. 81% Aix Ja-Chapelle. Louis Ier, le Débonnaire. Mayence. 840 Metz, Charles If, dit le Chauve. Brios. 877 Déposé d’abord dans l’église du prieuré de Nantua, il fut transféré 7 ans après à Saint-Denis. ; Louis If, dit le Bègue, Compièone, 10 avril 879 |à St-Corneille de Compiègne, Louis IL. Saint-Denis. 882 Saint-Denis. ‘Carloman. Montfort. 854 Saint-Denis. Charles, dit le Gros. ? en Souabe. 888 à l’abbaye de Richenaw, près le lac de Constance, Eudes. La Fère. 898 Saint Denis. Charles III, dit le Simple. au château de Péronne. 929 Péronne. Raoul. Autun, 936 à l’abbaye de Ste-Colombe, £ à Sens. Louis IV, d'Outre mer. Reims. 954 abbaye St-Remi de Reims, Lothaire. Reims, 986 | abbaye St-Remi de Reims. Louis V, dit le Fainéant. Compiègne. = "987 le Compiègne, | GECGRAPHILC. Shanghae sur la côte Orientale de la Chine. (Extrai£ d’une lettre anglaise.) Shanghae est le plus septentrionnal des cinq ports dans lesquels 1i est maintenant permis aux Anglais de commercer avec les Chinois; ilest situé'sur la rivière Woosung, à ‘environ 12 milles de soncembouchure dans le Yang-tre-Kiang. Le Woosung est uve belle rivière , près de deux fois aussi large que la Tamise au pont de Londres, profonde et très aisément navigable; comme le Yang-ire-Kiang , il coule à tra- vers un beau pays de plaine. dans lequel le flux et le reflux se font sentir à plusieurs milles de l'Océan. Shanghae est dans une situation très favorable sous le rapport des communications par eau que facihtent non seulement le Woosung, mais encore quan- tité de cours d’eau moins importants et de canaux qui traversent la contrée dans tous les sens, et sur lesquels naviguent sans dif- ficulté des bateaux et de petites jonques. Le pays qui entoure cette ville est uni dans toutes les directions , les coteaux les plus rapprochés se trouvant à une distance d'environ trente milles; il est trés biea cul- tivé; et il produitune immense quantité de végétaux de toutes sortes, béauconp de fro- ment et de coton. Non seulement le sol ÿ est d’une fertilité remarquable , mais l’a- griculture y semble plus avancée que dans les autres parties de la Chine , et elle pré- sente beaucoup de traits de ressemblance avec celle de l'Angleterre , au point que, dit l’auteur de la lettre , sans les planta- tions de bambous etles longues queues des habitants, on pourrait se croire sur les bords de la Tamise. Sous plusieursrapports les mœurs et les usages des habitants du céleste empire sont totalement différents de ceux des Euro- péens ; mais cette différence est surtout trappan!e dans la manière dont ils dispo sent les corps des morts. [ci comme à Chu- (1) Voir l’Echo du 4 juillet. r (2) Lorsqu'on découvrit sa sépulture, il y a une trentaine d’aunée , devant le portail extérieur de J Saint-Denis, endroit qu'il avait choisi par humi- lité, ne voulant pas être dans les caveaux, l'épi- taphe portait ces simples mots d’un laconisme éner- gique : Ci git Pépin, le père de Charlemagne. : s Ch. Grousr. 46 san, l'on rencontre à chaque pas des cer- cueils placés dans les champs, à la surface du sol, soigneusement abrités par du chaume ou des nattes, Quelquefois, mais rarement, lorsque les parents sont moins soigneux que de coutume , on trouve ces cercueils brisés ou tombant en pièces de vétusté, laissant à découvert les os et les -cendres des morts. Ceux des enfants sont très nombreux: ils sont élevés au-dessus du sol sur des pieux de bois et soigneusement ‘préservés de la pluie par un toît de chaume. Les gens d’une condition plus élevée ont généralement un lieu de sépulture pour la famille, situé à peu de distance de la ville, planté de cyprès et de pins, avec un temple et un autel dans lequel on place des idoles, et où l’on accomplit diverses cérémonies, En général, un homme y habite même avec sa famille, chargé de veiller sur ce lieu et de brûler de l’encens et des cierges dans certaines grandes occasions. D’autres, et c’est le plus grand nombre, sont enterrés dans de grandes levées de terre toutautour de la ville. La ville de Shanghae est entourée de | hauts remparts bâtis sur le même plan que toutes les autres fortifications chinoises du même genre; leur cu conférence totale est d'environ irois mille et demi, et la plus grande partie de l'intérieur est remplie de maisons très rapprochées; les faubourgs sont très étendus et se trouvent le long de Ja rivière, L'on trouve des temples partout, daus la villeet dans les faubourgs. Les di- seurs de bonne-aventure et les jongleurs | sont en grandefareur, et ils exploitent avec grand profit les préjugés de leurs conci- toyens ; on les rencontre dars toutes les rues et sur toutes les places ; et, chose fort étrange, les concerts et les représentations théâtrales dont les Chinois sont fort ama- teurs, ontsouvent lieu dans les temples, Cette contume est diamétralement opposée à nos idées sur la religion. Les marchandises que remarque surtout un étranger dans les rües de la ville sont de Ja soie, du coton, de la porcelaine, des ha- bits confectionnés dans tous les genres , ornés de peaux et de fourrures, des pipes de bambou longues de six pieds, soigneu- sement arrangées dans les boutiques, et des objels d'ornements taillés et sculptés dans du bambou. Mais les comestibles forment la base du commerce le plus important; et il est quelquefois très difficile de circuler dans les rues à cause de l'immense quantité de poisson, de porc, de fruits, de végétaux que l’on entasse au devant des boutiques: Uutreles espèces de végétaux les plus com- munes, les naturels consomment en grande quantité la bourse-à-berger et une espèce de trefle; en réalité ces objets , et surtout le dernier, préparés convenablement, ne sont pas mauvais. À chaque pas on rencon- tre des auberges, des cafés (à thé), des bou- langeries, de tous les styles, depuis celles des malheureux qui portent sur leur dos NS leur cuisine, et qui frappent sur un mor- ceau de bambou pour avertir de leur pas- sage, jusqu'aux établissements les plus con- sidérables où se réunissent des centaines d'habhitués. À très peu de frais un Chinois peut diner d’une manière somptueuse avec du riz, du poisson, des légumes et du thé ; aussi n’y ü-t-il peut être pas de contrée au monde où il se trouve moins de malheu- reux souffrant de faim et de misère ; les mendiants eux-mêmes composent une sorte de bande joyeuse et sont bien traités par 'e habitants. AT : \ La lettre se termine par des détails et des réflexions sur l'état actuel des Anglais dans les points qu’ils occupent en Chine, sur la répugnance avec laquelle les Chinois souffrent la présence d'étrangers au milieu d'eux et sur la crainte que l'espoir de voir le céleste empire ouvert aux Européens ne s'évanouisse à une époque peu éloigñée. HS Le SOCIÉTÉS SAVANTES. Société royale de Londres. ! (Juin 18#%4.) Les mémoires lus dans cette séance sont les suivants : — Sur l'électrolysis des composés secon- daires par J. F. Daniell et W.:A. Miller. — Description de certaines bélemnites conservées avec beaucoup de leurs parties molles dans l’arpile d'Oxford, à Christian Malford, Wiltz, par M. Owen. — Note additionnelle à l’article de M. Gassiot sur la batterie à eau. L'auteur: décrit ici un instrument qu’il vient de construire récemment, et qui lui permet de reconnaître avec facilité, et sans le secours de la pile de Zamboni, la tension d’une simple série de la batterie voltaique. — Sur la production de lOzone par des moyens.chimiques, par M. Shoenbein. — Documents relatifs au magnétisme terrestre, n° VI, par le lieutenant-colonel Sabine. Cette partie se compose des obser- vations faites à bord des navires l’Erèbe et la Terreur, dans leur expédition antarc- tique, de juin 1841 à août 4842. Une revue générale de la déclinaison magnétique dans l'hémisphère méridional montre que les phénomènes présentent le même caractère que ceux du nord relativemeut à la dupli- cité de système. Une attention particulière est donnée aux livnes traversées par la marche des deux navires sur lesquelles l'aiguille atteint sa déclinaison maximun, soit vers l’est. soit vers l’ouest, et qui four- nissent des datès sûres pour lévaiuation des variations séculaires. Les résultats four- nis par l'expédition anglaise confirment les conclusions déduites des observations des navigateurs précédents, savoir que les es- paces de l'Océan pacifique que distinguent certains caractères magnétiques subissent wn mouvement de translation dont la di- rection générale est de l’est à l’ouest, et par suite opposée à celle selon laquelle s’opère un changement analogue dans les régions correspondantes de l'hémisphère septen- trional, nommément dans la Sibérie où le mouvement séculaire se fait de l’ouest à l'est. RARE ER) ; Le vicomte À, DE LAVALETTE. FAITS DIVERS. — Il vient d'être créé à Vienne, dans l'acadé- mic des chevaliers dite Thérésienne , une chaire pour l’histoire de la diplomatie et le droit interna- tional, Les cours se font en langue française. (Démocratie Pacifique.) — La société des antiquaires du nord s’est réu- nie à Copenhague, le 27 mai, sous la présidence du prince régnante Sa publication la plus impor- tante pendant le cours de l'année dernière, est une édition des anciens Sagas d'Islande, renfermant les annales de cette île et de ses habitants depuis le neuvième jusqu'au quatorzième siècle. Le premier volume contient deux ouvrages de l'historien islan- dais le plus ancien, Are , surnommé Frode, ou le Savant, né en 1068, morten 1148, Dansle second, sont rapportés les plus anciennes expéditions de 48 \ découvertes parties du Danemark , des Îles Feroe et de Norvège, ainsi que l’émigration en Islande amenée par les conquêtes d'Charold. — Le doc- teur Pingel a ajouté deux suppléments aux monu- ments historiques du Groenland; c'est après avoir résidé et voyagé pendant quelque temps dans ce pays, qu'il a entrepris de tracer un tableau général des expéditions les plus importantes qui aient été faites dans les temps modernes par le Danemark et la Norvège, dans le but d'explorer les localités sur # lesquelles les travaux de la société ont jeté du jour. — 11 a été fait hommage à la société d’une nouvelle édition du mémoire de Rafn sur /a décou- verle de l'Amérique, supplément au grand ouvrage du même auteur, intitulé : Antiquilates Americancæ. — Les mémoires de la société ( de 1840 à 1843) contiennent : une dissertation sur lesrelations entre le Sanscrit et l’Islandais ; un mémoire d’Einar Sokkason, le Groenlandas, traduit de i’Islandais ; une description des restes humains et des antiqui- Lés remarquables trouvées au Massachussets, etc. ; des remarques sur deux chaises islandaises ornées de sculptures et d'inscriptions runiques ; une des- cription des frontières entre la Norvège, la Suède etla Russie, au moyen âge. — Le royal président | de la société a fait faire l’été passé de nombreuses recherches dans l’île Fockr. Elles ont ameué la dé- couverte d'une urne remplie d’ossements brülés , sur laquelle se trouvait une boucle de fer qui avait probablement appartenu à un bouclier ou à un or- nement de tête, ainsi que quatre fragments d’une épée defer, longue de 50 pouces; ces objets avaient évidemment subi l’aetion du feu. On avait supposé que des morceaux d'épée semblables à ceux-ci avaient été séparés par l’action de la rouille et du temps ; mais il parait maintenant que ces armes avaient été mises dans cel état au moment où on les avait placées dans la terre. BIBLIOGRAPHIE. HISTOIRE, TOPOGRAPHIE, ANTIQUITES, USAGES , DIALECTES DES HAUTES-ALPES , avec un atlas de planches(2e édition), par J.-G.-F. Ladoucette, ex-préfe! du département, membre de plusieurs académies,-un vol. in-80. M. Ladoucette, qui a laissé , comme administra- teur éclairé et capable, de profonds regrets dans le departement des Hautes-Alpes, à eu Fheureuse idée de publier une monographie conscieicieusc- ment faite de ce pays qu’il connait à iond. Cet ou- vrage sera lu avec intérêt , non seulement par 1e savant qui voudra approfondir l'histoire du Haut” Dauphiné, des coutumes, du langage et des monu- ments, mais encore par le Louriste qui trouvera un grand charme dans cette lecture, grâce à lamenière agréable dont les faits sont narrés pur le spirituel etsavant aulcur. L'histoire des Hautes-Alpes a obtenu un succès tel que, probablement, une troisième édition sui- ; vra de près celle-ci. Quoique l’auteur ait consacré | quelques pages à la biographie des hommes célé- bres nés dans le pays , nous désirerions qu'il en fit # l'objet d'un chapitre à part et spécial. Les recher- ches seront beaucoup plus faciles , et l'on ne sera | pas obligé de feuilleter plusieurs pages pour lire | la vie d'un homme célebre. Pour parler des écrivains oubliés, nous lui signa- lerons aussi un certain chanoine d’Ambrun, nommé Jacques Jacques, qui publia à Lyon en 1666 un livre en vers burlesques intitulé : Le jautmourir er les ex- cuses inutiles que l'on apporte & celle nécessité, Aug } menté des excuses d'un cabaretier à la mort, et un | maître d'école qui avait nom Honorat Rambaud, né | à Gap. Deux siècles avant M. Marle, ilavait voulu, | lui aussi, réformer l'orthographe française, témoin} ce curieux volume qu'il publia à Lyon en 15734 chez Jean de Tournes. La déclaration des abus} que l'on commet en escrivant et Le moyen de les évi Ler etrcprésenter, moyennant les paroles, ce que ju mais homune n'a faict. , En résumé , l'ouvrage de M. Ladoucette , mal: gré quelques lacunes qui disparaitront sans doute, est sans contredit le meilleur et le plus complet que l'on ait publié sur les Hautes Alpes. c FABLES DE J.-C.-F. LADOUCETTE, un xo!s in-8o , chez Dauvin et Fontaine (2° édition). nn fr PARIS. — Imprimerie de LAC{UR et C£, rue Sant-Hyacinthe-S.-Muiel el, 33. | | |. 4] 11° année. -L'ECHO DU M Paris. — Jeudi, 11 Juillet DE 1844 Ne 5, NDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'ECHO DU MONDE SAVANT paralt le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun le M. le vicomte A. ps LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des BEAUX - ARTS, N. 6 : raires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Pr'x du journal: PAR:8 pour un an 25 fr., six mois 13 fr. Str.50. Al'RFRANGER 5 fr. ; il est publié sous la direction et dans les départements chez les principaux li- 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., !6 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recévoir pour CINQ fr. par an et par recueil l'ÉGHO DELA LITTÉ- RATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 16 fr. pris séparément) et qui forment avec l’Echo du monde savant la revus encyclopédique la plus complète des Deux Mondes, — Toul ce qui concerne le journal à M. le vicomte de LAWVALETTE, di-ecteur et rédacteur en chef, SOMMAIRE. — ACADEMIE DES SCIEN- CES, séance du 9 juillet, — SCIENCES PHY- SIQUES. OPTIQUE. Observations de M. Amiel à l’occasion de la lettre de M. Ad. Matthiessen. — SCIENCES NATURELLES, BOTANIQUE. Sur le cèdre des Bermudes: — ORNITHOLO- GIE. Catalogue des oiseaux nouveaux ou peu connus de la collection Abeillé ; R. P. Lesson. — SCIENCES APPLIQUEES. ARTS PHOTO- GRAPHIQUES. Sur l’énergiatype, nouveau pro- cédé photographique ; Robert Hunt. — MÉDE- CINE. Affection des poumons par des causes mécaniques; par M. G. Calvert Holland. —nY- GIENE PUBLIQUE. De l’altération de l’eau plu- viale dans les citernes nouvellement construites, et des moyens à employer pour obvier à cet in- convénient ; d'Arcet. — AGRICULTURE. Compression d’un champ de froment avec le rouleau des chaussées ; Schatitenmann! SCIENCES IIISTORIQUES. HISTOIRE NA- TIONALE. Sépultures des rois de France. — ARCHÉOLOGIE.: Sur les monuments anciens de l'Amérique centrale. — GEGGRAPHIE, Des castes de l'Inde. — FAITS DIVERS. D SEE: Ce = ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 8 juillet. M. Schattenmann écrit à l’Académie qu'en expérimentant les moyens pratiques les plus simples pour saturer le carbonate d'ammoniaque des matières fécales , il a reconnu que le sulfate de fer mérite la préférence. Or, l’on sait que les exhalai- sons nuisibles et incommodes que répan- dent les matières fécales proviennent prin- cipalement dela volatilisation du carbonate d’ammoniaque et du gaz hydrogène sul- furé. Or, en versant une dissolution de sulfate de fer dans les matières fécales, il y a immédiatement double décomposition; l'acide sulfurique du sulfate se combine avec l’'ammoniaque et ie convertit en sel fixe, le fer se combine avec le soufre et forme du sulfure de fer ; les émanations ammoniacales et de gaz hydrogène sulfuré disparaissent immédiatement, et les ma- tières fécales ne conservent plus qu'une faible odeur qui n’a rien de répugnant, De tels résultats pourront doncpermettre de transporter à de grandes distances les matières fécales qui sont d’une immense utilité pour l’agriculture. En effet on peut évaluer les excréments solides et liquides d'un homme par jour à 314 de kilogramme, soit à 281 kil. par an, contenant trois pour cent d'azote, soit 8 k. 43, quantité suffi- sante, suivant M. Boussingault, pour pro- duire 400 kilog. de froment, de seigle ou d'avoine. En utilisant ainsi tous les excré- ments humains ’agriculture pourrait peut- être se passer du fumier des bestiaux. M. Schattenmann termine sa lettre en disant que les parties de prés qu'il a arrosés l'anré- {srnière avec deux litres par mètre carré d'une dissolution de sels ammonia- caux d’un degré, présentent encore cette année la même végétation vigoureuse, et qu’elles donneront au moins une récolte double en foin des parties non arrosées des mêmes prés. Les sels ammoniacaux sont donc destinés à remplacer le fumier dans les contrées qui n’en produisent pas. — M. Figuier envoie à l’Académie un mémoire intitulé : Sur une méthode nou- velle pour l'analyse du sang et sur la consti- tution chimique des globules sanguins. Le principe de ce mode nouveau d’analyse re- pose sur un fait observé éepuis plusieurs années par M. Berzélius; ce chimiste trouve que si l’on ajoute à du sang défibriné par le baitage une solution d’un sel neutre, comme du sulfate de soude, du sel marin ou de l’eau sucrée, on peut retenir sur le filtre la plus grande partie des globules, tandis que dans les conditions ordinaires le sang défibriné jeté sur un filtre traverse le papier avec tous ses globules. M. Figuier a appliqué ce fait à l’analyse du sang. 11 a trouvé qu’en employant une dissolu- tion de sulfate de soude marquant 16 à 18° à l’oréomètre de Baumé, et en prenant deux volumes de la solution saline pour un volume de sang, tous les globules restent à la surface du filtre. Le liquide qui a passé à travers le filtre ne présente au microscope que 4 à 5 globules, tandis que la couche restée sur le papier remplit le champ de l'instrument de globules pressés ne laissant entre eux que fort peu d’in- tervalle. L'analyse du sang devient alors très fa- cile, car l'opération du baltage donne le poids de la fibrine, celui des globules est obtenu en recueallant ceux-ci sur un fiitre par l’artifice de la dissolution saline, celui de l’albumine en coagulant par la chaleur le liquide filtré ; enfin la proportion d’eau est connue par l’évaporation d’une petite quantité donnée de liquide. Tel est le principe de la méthode de M. Figuier; nous ne le suivrons pas main- tenant daus le détail de ses expériences, nous bornant à indiquer là manière dont il conçoit la composition du globule san- guin, M. Figuier pense qu'il existe dans le globule da sang trois matières distinctes : 1° la matière colorante ou l’hématosine ; 2° l’albumine ; 3° une petite quantité de fibrine appartenant sans doute au noyau central admis par quelques physiolopistes. — M. F. Scribe envoie une note sur la résine Icica. Cette résine, qui était con- servée dans les collections du muséum sous le nom de storax de Cayenne , se présente sous la forme de petites masses d’un blanc jaunâtre , mêlées de quelques débris d’é- corce. Leur odeur est douce, assez agréable etaugmente par la chaleur; leur saveur est peu sensible. Cette résine, de toutes la moins soluble dans l'alcool, présente à l'analyse trois résines particulières qui se distinguent en- , tre elles par leur composition et leur na- ture, mais présentent toutes les trois une neutralité complète ; deux sont cristallisa- bles , la troisième est incristallisable. La première se range dans le groupe des sous-résines de Bouastre, présente une composition identique avec celle de la cho- lestérine et a déjà été trouvée dans un grand nombre de résines naturelles. La deuxième plus soluble sen:ble être une variété de sous-résine différente de la précédente; scn existence simultanée n’a été jusqu'ici démontrée que dans la résine du palmier Céroxylon Andicola et dans la résine du genre Icica de la Guiane. Toutes les deux peuvent être représen- tées comme des. hydrates de l'essence de térébentine. La dernière est incristallisable, beau- coup plus soluble, plus fusible que les pré- cédentes. Sa composition se rapproche de celle de la colophane. — M. James lit une note sur l’ancienne et la nouvelle vaccine, et sur l’application de la vaccination naturelle par le moyen du virus repris sans cesse sur l'espèce bo- vine au moment de l’inoculation. M. Morren, doyen de la Faculté des sciences de Rennes, présente un mémoire intitulé : Rercherches sur les gaz qu de mer peut dissoudreen différent is om de la journée et dans les saison Uiversésde ’ \ , J 4 l’année. — Ce mémoire renfir ‘une foule de questions dont la solution fütéresse fort ©: les savants, et surtout ceux q Se sont a: cupés de la composition de l'air. Nouse citons. textuellement les conc uign$ ox | 1° Les eaux de la mer sur les cotés-de st Malo et à l’époque de l’hiver et du prin- temps dissolvent moins d’air atmosphéri- que que les eaux douces. Pour celles-ci la quantité de gaz dissous varie depuis 1 tren- tième jusqu'à { vingt-cinquième et même 1 vingtième de leur volume. Pour l’eau de la mer, la quantité varie de { quarante-cir - quième à 1 trentième : aussi par l’ébulli- tion les eaux douces abandonnent-elles plu- tôt que celles de la mer le gaz qu'elles dis- solvent. 2° Dans les circonstances normales pour l’eau douce {que ce soit de l’eau distillée parfaitement. aérée ou de l’eau limpide d’un fleuve suffisamment rapide), la quan- tité d'oxygéne dissous est de 32 pour 100; celle de l'acide carbonique est plus varia= ble, mais de 2 à 4 pour 100 pour l’eau de mer dans les même; circonstances » et je suppose dans le premier cas comme dans le second un ciel toujours couvert. La quan- tité d’acide carbonique dissoute est habi- 52 tuellement de 9 à 10 pour 100, et la quan- tité d'oxygène est de 33 pour 100. 3° L'eau de mer , sous l'influence de la lumière solaire et diffuse, mème avec une mer agitée, tient une quantité variable en volume et en composition des trois gaz sui- vants : l’acide carbonique, l'oxygène et la- zote. Ces faits sont plus prononcés lorsque la mer est calme. 4° Après une succession de beaux jours, la quantité d'oxygène dissous va croissant, C’est pendant les jours de plus vive lumière qu'elle atteint son maximum. S L’oxygène et l’acide carbonique mar chent en raison inverse l’un de l’autre, mais les nombres qui représentent les va- riations ne sont pas identiques, ou plutôt ne forment pas une somme constante. Ge Les limites entre lesquelles varient les quantités d'oxygène dissous du jour le plus sombre et le moins convenable au jour Île plus propice sont de 31 à 35 pour 100, si on n’examine que la composition de volu- me égal du gazextrait dans lesdeux circon - stances ; mais comme par un beau temps la quantité de gaz extrait augmente beau- coup, on peut dire etavec plusd’exactitude que cinq litres et demi d’eau de mer dissol- vent par un temps qui varie du mauvaisau beau, ou de la plus faible à la plus forte influence lumineuse, une quantité d’oxy- gène qui varie entre 29°,70 et 53°°,60. 7° Sur les flaques où séjourne l’eau de mer et se développe une belle végétation, ces limites sont beaucoup plus éloignées , puisque exprimées en centimètres elles sont pour l'oxygène de 20*,70 et 76,04. 8° L'observation la plus attentive de l’eau de mer libre ne démontre la présence d’a- nimalcules microscopiques qu’en nombre insignifiant. 9 Lorsque l’eau demer est riche en oxy- gène dissous, ce gaz est versé dans l’atmo- sphère. 40° Sur l’eau des flaques où la végétation est belle , le développement et le dégage- ment de l'oxygène dans l'air atmosphérique sont assez considérables pour que l’on puis se au moyen de l’eudiomètre de Volta , en choisissant un air calme et des circonstan- ces lumineuses propices, trouver dans l'air qui avoisine la surface de l’eau une quan- té d'oxygène plus grande que celle quiest habituetlement dans l’atmosphère. 110 Les mêmes phénomènes plus pro- noncés dans les eaux calmes doiventse pré- senter à moindre profondeur que dans les eaux agitées par le vent ou les marées. M. de Caligny envoie un mémoire sur quelques expériences relatives à un moteur hydraulique et flotteur oscillant. MM. Mialhe et Coutour présentent l’ob- servation curieuse d’un cas de diabète su- cré, traité et guéri par l’usage des alcalis et des sudorifiques. Le malade de cette obser- vation, dont l'urine contenait jusqu’à 45 grammes de sucre par litre, a été soumis à l'usage du bicarbonate de soude et de la magnésie calcinée hydratée, en même temps qu’à des sudonifiques puissants, et sous l'influence de ce traitement, la guéri- son s’est entièrement accomplie. MM. Pelletier et Deville envoient un mémoire sur la résine de gayac, et M. De- ville présente de plus des recherches sur la créosote. M. Fournet envoie un travail sur la dis- position de certaines cristallisations des godes. M. Cauchy lit un mémoire sur la mé- ‘53 thade logarithmique appliquée au dévelop- pement des fonctions en séries. Les animaux dégagent-ils,de l'azote par l'acte de la respiration ? C'est là une-ques- tion importante à laquelle deux physiciens, MM. Dulong et Despretz , ont autrefois ré- pondu par Vaffirmative. M. Boussingault vient de nouveau l’agiter aujourd’hui et confirmer par ses expériences les résultats obtenus naguère par les deux savants que nous avons -déjà cités. C’est sur des grani- vores , sur une tourterelle , qu’il a expéri- menté. Cette tourterelle, qui pèse 187 gram- mes, brûle par la respiration en 24 heure; 5 grammes de carbone ; elle émet 18g,1 d'acide carbonique et 0g,15 d'azote. L’'ana- lyse de ses aliments et de ses matières ex- crémentitielles a conduit M. Boussingault à admettre que sur trois parties d’azole contenues dans les aliments deux passaient dans les matières fécales sans être assimi- lées, et la troisième pénétrait dans l’écono- mie pour être rejétée par l’exhalation pul- monaire,. M. Daubrée présente un mémoire inti- tulé : E ramen de charbons produits par voie ignée à l’époque houïllère. M. Arago annonce que M. Mauvais a vu dans la constellation d’'Hereule une nébu- losité avec un centre lumineux ; et comme il ne se trouve pas de nébaleuse dans cet endroit du ciel, il se demande si uue co- mète ne pourrait pas être soupçonnée. Mais le savant secrétaire perpétuel est loin néanmoins de s'arrêter à cette idée avant que de nouvelles observations puissent être faites et décident une question qui n’est encore qu’à l’état de simple conjecture. M. Ducros présente un mémoire pour faire suite à ses précédents travaux. Ayant reçu de ce médecin quelques réclamations relatives à notre manière de juger ses re- cherches, nous lui répondrons dans notre prochain numéro. : E.F. TE es 0 ee — SCIENCES PHYSIQUES. OPTIQUE. Observations de M. Amici à l’occasion de la lettre de M. Ad. Matthiessen. Quoique nous n’aimions guère prendre part aux discussions de priorité ou de su- périorité qui s'élèvent chaque jour au sein de l’Acädémie, comme nous avons publié la réclamation de M. Matthiessen, d’Al- tona, sur les microscopes de M. A mici, nous croyons devoir donner place à la réponse de ce dernier : Dés l’année 4828, je m’aperçus que, lorsqu’on observe des objets microscopiques sous des verres d’épaisseurs diverses, la netteté des images varie beaucoup, si l’an- gle du cône lumineux est considérable. Je ne tardai pas à reconnaître la cause de cette aberration et à trouver différents moyens dela corriger. Mes microscopes et les notes explicatives qui les accompagnent, existant dans lesmains d’un grand nombre de savants, peuvent attester la vérité de ce que J'avance. Je donnai la préférence à l’un de ces moyens de correction, c'est-à-dire à celai qui consiste dans Ja superposition d'une quatrième lentille au dessus des trois len- tilles achromatiques composant l'objectif. Cette lentille devait avoir ane forme va- riable avec l’épaisseur de la lame de verre et avec l’aberration résidue de l’objectif. C’est pour cela qu’on voit dans mes diffé- 54 rents systèmes d'objectifs, dans lesquels la correction est nécessaire, une quatrième lentille, qui tantôt est une lentille simple, concave ou convexe, tantôt une lentille composée de flint ctde crown sans foyer, ou avec un foyer positif ou négatif; enfin quelquefois un ménisque en forme de verre: de montre, tournant sa concavité où sa convexité vers l’œil, selon les cas. L'emploi de Ja lentille de correction avait déjà contribué au perfectionnement de mes séries d'objectifs; mais quelques considérations théoriques faisaient. présa- ger des avantages plus grands en rempla- çant, dans la lentille intermédiaire, le flint de Guinand par un flint d’un pouvoir dis- persif plus considérable. M. Airy, àqui j'avais communiqué cette idée lors de son voyage en Italie, eu l'obli- geance de m'envoyer un mor-eau de flint- _glass composé exprès par M. Faraday. L'expérience confirma mes prévisions, et je pus construire de nouveaux objectifs d’un grossissement supérieur à tout ce que j'avais obtenùû auparavant. Quant au grossissement que ces objec- tifs peuvent supporter, avec la clarté et la netteté nécessaires, dans les plus déli- cales observations, j'en réfère an jugement des opticiens et des naturalistes les plus distingués de Paris, qui ont bien voulu examiner et comparer mes instruments. M. Matthiessen m’honora, en 1839 et en 1842, à Pise et à Florence, de plusieurs visites; je m’empressai de lui montrer les : résultats de mes recherches, déjà connues en Italie et ailleurs. Il acheta chez moi une série d'objectifs ; c’est cette série qu'il a déclaré présenter à l’Académie pour prouver que sa construction est différente de la mienne; ce procédé est-il bien ad- missible pour juger tous mes travaux sur le microscope ? Il me semblerait nécessaire, pour établir la nouveauté de la combinai- son de M. Matthiessen, qu’on comparàtses systèmes d'objectifs avec tous ceux quej'ai construits avant lui. Peut-être M. Matthiessen reconnaïtrait- il, par examen plus attentif, des analogies entre sesobjectifs et les miens, mais jamais, suivant lui, une parfaite identité puisque mes séries, dit-il, pèsent plus que les siennes. M Matthiessen ne se contente pas de faire des comparaisons sous le rapport du poids, des diamètres et des surfaces des lentilles; il b'âme mes micro:cones sous ie rapport de l'usage, du grossissement et de la na- ture des matières employées. En résumé, il dit que la supériorité de ses objectifs tient à cinq perfectionnements, dont on netrouve pas un seul dans les microscopes de M. Amici. Quelle confiance doit-on ajouter aux ac- sertions de M. Matthiessen ? on le verra . par le fait qui suit : il affirme positivement que j'obtiens la compensation de l’achro- matisme et de l’aberration de sphérieté par : le grand pouvoir réfringent du borate de plomb, lequel se ternit en quelques mois ; or, je déclare que je ne me suis jamais servi de cette substance; j’emploie seule- ment, dans la lentille intermédiaire, le silicate de plomb, c’est-à-dire le flint de M. Faraday, verre tout à fait inaltérable à l'air. Pour les autres lentilles, je me sers du flint de Guinand. Quant à l’insinuation d'après laquelle mes microscopes ne peuvent soutenir qu'un grossissement de 500 fois, el ne peuvent pas servir aux observations, même C | | vus un verre très mince; je pense que la ue est de mettre mon microscope sous les keux de l'Académie. * Cet instrument contient six séries diffé- “entes d’objecti's avec des lentilles de cor- ection de formes variées ou sans cette rspèce de lentille. Il sera facile de consta- er, je l’espère, qu’il est propre à l’obser- ation des objets placés sur ou sous des erres de différentes épaisseurs. J'oseencore avoir la confiance que MM.les membres de l’Académie qui voudront bien :n faire l'essai trouveront que cet instru- nent, même sous un grossissement li- aéaire de 1509 fois, ne manque ni de lu- nière ni de netteté dans les images. | Je pourrais enfin prononcer moi-même ‘injugement sur les objectifs de M. Mat- :biessen, el je ne manuquerais pas de don- aées pour l’appuyer; mais je ne crois pas sion. J'applaudirai aux efforts de M. Mat- thiessen, quand, au lieu ‘de présenter iso- lément une série d’objectifs, il présentera lun mieroscpe complet, qui fera voir les objets les plus difficiles, et beaucoup plus nettement qu’on ne les a vus jusqu'à pré- sent. ee SCIENCES NATURELLES. | BOTANIQUE. Surle cèdre des Bermudes. (Extrait du Lon- don Journal of Botany de Hooker, mai 1844). Nous extrayons du journal botanique de Hooker des observations très intéres- santes, communiquées par le colonel Reid, gouvernevr des Bermudes, sur le cèdre : des Bermudes, dont le bois est employé pour: la confection des crayons à mines | de plomb. | Les habitants des Bermuces ‘ignorent | pour quels motifs et d’après quels carac- . téres les botauistes ont regardé le cèdre des “ Bermudes comme uve eipèce distincte et séparée ; pour eux, cet arbre n’est que le cèdie de virginie, altéré et amélioré sans l'influence du sol et du climat, Néanmoins ceite opinion n'est pas basée sur une obser- vation exacte, quoique l'o à se soit occupé récemment de l'examen de cette question avec l'espoir de la résoudre, et que, pour y arriver, l'on ait comparé entre eux des échantillons de ces deux sortes d’arbres. Aux Bermud.s, le ctdre croit partout où la culture est néglisée, et il arrive à l’état de maturité dans l’espace de trente ou quaran:e ans. En regardant du haut des coteaux l'on v it la poruon centrale et la plus étendue de ces îles se montrer sous Pasp:ct d’une forêt continue et sans in- terruption. Ces arbres atteignent rarement plus de huit pouces d'écarrissage , et sous ces dimensions leur, longueur est de 20 à 30 pieds; même dans ce cas les pièces quul donnent sont d'un grand prix, sur- tout pour les constructions navales. Lors- qu'on destine l'arbre à ce dernier usage, l’on coupe avec le tronc lui-même une portion de la racine, et l’on obtient la cour- bure désirée par l'angie.que font l’une par rapport à l'autre la tige et la racine. Par ce mojen, le Lois n’est jamais coupé dans le sens transversal. Du reste, il ne se ressère pas par la dessication et n’exige pas qu’on {_ le laisse sécher pendant un temps plus ou moins long; mais il est employé pour les eilleure manière de la réfuter sans répli- : à propos d'entrer dans une pareille discus-" 56 navires immédiatement au sortir de la fo- rêt. Cette propriété est très avantageuse pour les navires decommerte que l'on con- struit dans ces îles: Toutes petites que sont ces îles, elles ont fourni le bois suffisant pour la construc- tion de plusieurs petits navires de la ma- rine royale, pendant la guerre; et quoique leurs navires marchands soient fait avec ce même bois de cèdre, les forêts sont bien loin d'être épuisées. L'on exporte quelquefois du cèdre des Bermudes aux Indes occidentales poar ser- vir à la construction des édifices. parce qu’il est rare qu’il soit attaqué par le ver blanc. La base sur laquelle reposent ces îles, ne peut être indiquée que par conjecture. L’on trouve des madrépores à l’œuvre dans la mer qui les entoure, mais leur sol lui- même est principalement formé de sable composé de débris de coquilleset de corail rejetés d’abord par les vagues pendant les tempêtes, et ensuiteamoncelés par les vents en petites éminences. Des particules sa- lines semblent former de ces matériaux une croute que de nouvelles tempêtes recou- vrent d’une nouvelle couche de sable; et c'est ainsi que les coteaux se trouvent for- més de roches en couches minces. Sous des latitudes plus hautes, la gelée détrui- rait chaque année ces formations; mais il ne gèle pas aux Bermudes, L'hiver de la Virginie est comparativement très froid, et c’est peut être là la raison de la diffé- rence de qualité que présentent les cèdres des deux pays. La couteur foncé du cèdre donne une apparence sombre aux paysages des Ber- mudes; néanmoins cet arbre est un don précieux fait par la nature à ces îles. Outre son prix, coinme bois de construc- tion, en sa qualité d’arbre toujours vert et d’une croissance rapide, il présente de grands avantages parce qu'il forme des abris excellents contre les vents qui souf- flent avec tant de force sur les petites îles perdues au milieu de lOcéan. Abritées par les cèdres les petites vallées des Ber- mudes nourrissent les beaux bouquets d'orangers; aussi les oranges de ces îles sont-elles remarquables par leur grosseur et leur qualité. Le cèdre des Bermudes, lorsqu'il peut s'étendre librement, est de forme conique, avec des branches bien étalées dans le bas et un sommet élancé, si sa végétation est vigoureuse. Si sa croissance est négligée, il pouce très serré, el les flèches des arbres voisins frappant l’une contre l’autre, lors- que les vents violents les agitent, se brisent au grand détriment de l'arbre. Lorsqu'il est jeune, il peut être taillé et tondu comme l'if, et comme lui, il donne des haies très serrées. Il est difficile à transplanter ex- cepté lorsqu'il est très petit et lorsque le pivot a pu être enlevétout entier avec une motte de terre. L'on a reconnu que les îles des Indes occi- dentales sont trop chaudes pour le cèdre des Bermudes: du moins, à St-Vincent, il reste entièrement rabougri. ORNITHOLOGIE. Catalogue des oïseaux nouveaux ou peu connus de la collection Abeillé ; par R.-P. Lesson. (6e article.) XXXIIT. Tanagra montana, d'Orbig., Voy. en Am., pl. 23, f. 1. 57 Cette riche et belle espèce de Taugara se trouve bien figurée dans le voyage de M. d'Orbigny. Toutefois l'individu de M. Abeillé diffère de l’espèce type par quel- ques particularités de coloration dans le manteau , qui est uniformément gros bleu à partir de la calotte noire ; par son bec en- tièrement noir. Ce tangara a le b: c forte- ment denté , la tête d’un noir profond, le dos gros bleu glacé et métallisé , les parties inférieures d’un jaune brillant et les plu- mes tibiales noires et soyeuses. Le tangara de montagne a la taille d’un merle com- mun. XXXIV. Tanagra (aglaïa) cyanicolls , d'Orbig. , pl. 25, f. 1. Cette jolie espèce, de petite taille, a été très bien figurée par M. d'Orbiguy. Elle est est remarquable par la suavité des teintes qui colorent sa livrée, variée de bleu cé- leste , d’aigue-marine, de vert glauque et de noir velours. Le bec et les tarses sont noirs. XXXV. Tanagra (saltator) eximia , Boiss. , Rev. zool., 1840, p. 66; Ce beau tangara de la Colombie nous pa- raît appartenir à la tribu des saltator. Il est remarquable par les riches couleurs qui teignent son plumage à reflets lustrés et métallisés sur la teinte azur de la tête et du cou, du bas-dos et des épaules. Le dos est vert pré , le devant du cou et le thorax uoir velouté, le corps jaune d’or. La queue est noire, mais les ailes sont barrées de vert dans le haut, etles deuxièmes remiges également bordées de vert ; les autres sont noir lustré. Sa taille est celle d’une petite grive et ses formes sont robustes, XXX VI. Tanagra (aglaia) labradorides, Boiss., Rev. zoo, 1840, pl. 67. Jolie petite espèce parfaitement décrite par M. Boissonaeau , et qui vit à ‘a Colom- bie. Nous ajouterons seulement à sa des- cription la particularité omise par M. Bois- sonneau , c’est-à-dire que le bas du dos, le croupion et les couvertures supérieures de la queue sont d’une nuance aigue-marine des plus vives. XXXVIL. Tanagra | aglaïa) diva, Les- son, Sp. n. Nousavonsrelu les descriptions des nom- breuses espèces décrites dans ces derniers temps, sans rencontrer d'indication qu’on puisse rapporter au joli oiseau que nous sommons diva. Cet aglaïa n’a que deux couleurs, du bleu azur glacé et comme métallisé, et du noir velours. Tout le corps, une seule par- tie exceptée, le front, est de ce bleu lustré, un petit bandeau noir veloaté, très étroit, sépare les plumes du front et va jusqu'aux yeux. Les ailes et la queue sont d’un beau noir velouté; seulement les ailes ont une barre bleue due à ce que les pennes moyen- nes sont frangées d'azur et les rectrices ex- ternes ont elles-mêmes une bordure bleue; le bec et les tarses sont noirs. Cet oiseau mesure au plus 12 centimètres. Il provient robablement de la Colombie. XXXVIII, Tachyphonus elegans, Less., sp. n. Au premier aspect on prendrait cet oi- seau pour le tachyphonus flivinucha , de d'Orbigny (pl. 21, f. 1); mais après un examen plus soigneux, on reconnaîl évi- demment des différences. Ce tachyphone, long de 18 centimètres, a le bec noir, les tarses bruns , tout le des- sous du corps d'un riche jaune d’or, La tête, le cou, le haut du manteau sont d’un riche noir velours. Une large plaque jaune >S d'or naît sur l'occiput, descend sur la ligne médiane du cou et s’épate en demi-cercle sur le bas du cou. Les ailes ont leurs épau- les bleu azur, les pennes noir velours ; mais les primaires sont frangées du plus ri- che azur. La queue elle-même est noire, avec des bordures bleues sur leurs bords externes. Jusque-là toutes ces nuances sont celles du t. flavinucha. Ce qui est propre à notre espèce est le vert pré du manteau et du dos, passant au vert clair sur le croupion etsur les tectrices supérieures. Cette coloration des parties supérieures ne peut appartenir à une femelle et encore moins à un jeune mâle non adulte. Ce tachyphone vit également dans la Co- lombie, SN LL =—— = — KE SCIENCES APPLIQUÉES. PHOTOGRAPHIE, se, nouveau procédé pho- ; par DM. Robert Hnnt. Les lecteurs de l'Echo ont dû remarquer dans le numéro du 13 juin un article sur un nouveau procédé photographique nom - mé énergtatype par son inventeur , M. Ro- bert Hunt, de Falsiouth. Dausl’4/2enœum du 22 juin se trouve une lettre de M. Hunt par laquelle il ajoute de nouveaux détails à ceux qu'il avait déjà fait connaître. Ces détails lèvent certaines d fficultés que lais- saitencore l’apération telle qu’elle avait été indiquée; nous nous croyons donc obligés de les reproduire ici. L'expérience a appris à M. Robert Hant qu'il y a grand avantage à ajouter 5 grains de sel commun à la solution d’acide succi- nique et de gomme dont il est question ‘dans l’expusé de son procédé. L’addition de cette substance a pour effet de donner aux jours plus de vivacité, et en général d’aug menter la sensibilité du papier qui doit re- cevoir l’ewpreinte photographique. Lorsque la solution de sulfate de fer a été répandue sur le papier, il est nécessaire de passer une brosse sur la surface de la feuille rapidement, mais avec légèreté ; au- trement il se forme de petites taches noires qui détruisent l’image photographique. Si, comme il arrive quelquefois, la surface du dessin photographique vient à noircir, il ne faut pas en conclure que l'expérience est manquée. Toute cette teinte noire superfi- cielle peut être enlevée en lavant immédia- tement avec une éponge imbibée d’eau. Si les clairs deviennent décolorés d'un ma- nière quelconque, on peut leur rendre tou- te leur blancheur à l’aide d'acide hydro- chlorique éteudu ; mais il faut avoir le soin d’essuyer bientôt cet acide : sans cela Îles ombres ne manqueraient pas de souffrir de son action trop prolongée. Si le peu de temps pendant lequel le pa- pier a été exposé est cause que l’image se développe lentement ou imparfaitement, un: faible réchauffement suffira pour la faire ressortir en peu de temps et avec for- ce, La meilleure manière d’opérer dans ce cas consiste à tenir le papier à une faible distance du feu. M. Roburt Hunt pense que les observa- tiuns qui précèdent suffiront pour lever la plupart des difficultés que pourrait pré- senter l'opération pratique, et qu’un peu d'habitude suffira maintenant pour rendre l'énergiatype le plus beau et le plus utile proc'dé de photographie sur papier, 59 MÉDECINE, Affections des poumons par des causes mé- canîques ; par M. G. Calvert Holland, de Shef- ss (Diseases of the lungs from mechaniçal cau- ses. Tel est le titre d’un ouvrage du docteur Holland, de Sheffield, également connu comme médecin distingué et comme phi- tanthrope plein de zèle. Dans cet ouvrage il tache de découvrir les causes d’une mala- die que le système manufacturier moderne a introduite parmi les ouvriers Cette ma- ladie est connue en Angleterre sous le nom d'asthme des émouleurs {4e grinder’sasth- ma). Les détails que donne à ce sujet le mé- decin anglais sont vraiment effrayants et laissent à peine concevoir comment il exis- te des hommes assez imprudents pour se li- vrer à des occupations dont les effets sont si destructifs. Voici en peu de mots ce que présente de plus saillant, sous ce point de vue, le travail dont ilest question ici. Il y a diverses sortes d’émouleurs , et toujours leur travail est plus ou moins per- nicieux ; mais parmi tous ceux auxquels il semble être le plus funeste sont les émou- leurs d’aiguilles, de canifs, de rasoirs. Voici les résultats numériques obtenus par M. Holland relativement aux ouvriers de cette malheureuse classe. Sur 1,000 personnes âgées d’environ vingt ans, il en meurt{60 en Angleterre et dans le pays de Galles ; à Sheffield, 184 ; mais pour les émouleurs dont il s’agiten ce momcnt, l’on trouve le cuiffre effrayant de 475, ce qui revient , comme on le voit, à dire qu’il périt trois de ces ouvriers pour un seul individa pris dan; les autres con- ditions. Quant aux remèdes à apporter à un tel état de choses, M. Holland en propose plu- sieurs qui consistent dans les modifications à apporter aux ateliers, dans la distribution et le mode de travail, etc. Il indique aussi ce fait d'une grande importance , que ce sont seulement les ignorants qui s’adonnent à ce genre d'industrie: ce n’est ni par vertu , ni par courage, par religion, par amour de leur pays que ces hommes adop- tent un genre de vie si funeste, et dans le- quel ils n’ont à espérer que le tiers de la durée de vie qui appartient aux autres hommes. En général, dit le docteur an- glais, le degré d’ignorance qui existe dans une classe quelconque d’artisans est la me- sure de leur échelle de mortalité, en ne considérant même pas l'influence des cir- constances qui se rattachent à leurs occu- pations particulières. Eu comparant en ef- ft les diverses branches de la même indus- trie, l'on observe la correspondance la plus directe entre l'intelligence et la durée de la vie; et plus élevé. plus sûr est le salaire, plus les individus sont indépendants, mo- raux et respectables. Cette conclusion de M.Hollacd est, dit-il, opposée à celle qu’ont ürée quelques manufacturicrs ; mais elle lui a té fournie par des observations et des études longues et consciencieuses qui ne laissent pas de doute dans son esprit. HYGIÈNE PUBLIQUE, De l’altération de l’eau pluviale dans les citernes nouvellement construites, et des moyens à employer pour 'obvier à cet inconvénient; par M. &’Arcet. M. Doulcet d'Egligny, propriétaire du château de Mafilliers, près Beaumont-sur- Oise, n'avant à sa disposition que de mau- vaise eau de puits, et étant obligé d’en- 60 voyer chercher à l'extrémité du village de l’eau potable pour le service de sa maison, fit établir, vers la fin de 1812 , une grande citerne pour y recueillir toute l’eau plu- viale tombant sur les toits de ses bâti- ments, et confia la construction de cette citerne à un entrepreneur, dont ce genre d'ouvrage était la spécialité. Me trouvant au château de Maffliers au moment où cet entrepreneur vint annon- cer que la citerne était achevée et qu’elle était prête à recevoir l’eau, je fut fort éton- né de lui entendre proposer l’emploi im- médiat de ce réservoir, et je lui demandai s’il avait fait usage de que'que moyen par- ticulier pour s'opposer à l’action de l’eau pluviale sur l’enduit. composé de chaux et de tuileaux et récemment appliqué. L’en- trepreneur m'ayant répondu qu'il avait seulement fait l'ouvrage avec soin. en com- primant bien le mortiér et en lissant bien l'enduit, je doutai du succès, et je conseil- lai à M. Doulcet d’'Egligny de s'opposer à ce que l'on reçut immédiatement l’eau pluviale dans la citerne, Je lui citai, à ce sujet, ce que faisaient les architectes grecs et romains qui, d’après Vitruve et-Pline, comprimaient et laissaient fortement les enduits de leurs citernes ou de leurs aque- ducs, mais en les abreuvant avec du marc d'huile, de l'huile de lin chaude, ou d’au- tres compositions grasses, et qui, en outre, laissaient longtemps leurs citernes et leurs aqueducs exposés à l'air ambiant avant de de faire usage de ces constructions. Malheureusement l'entrepreneur, qui était responsable, repoussa mon conseil. La citerne fut aussitôt mise en service; mais lorsqu’au retour du printemps on voulut utiliser l’eau qu’elle contenait, on la trouva verdâtre et tellement chargée de chaux, que les annimaux n’en voulu- rent js boire, et que le jardinier ne put pas même s’en servir pour arroser les ar— brisseaux et les fleurs du parterre, attendu que cette eau laissait sur les feuilles et les fleurs un enduit blanchâtre au moins fort désagréable. Dans cet état de choses, M. Doulcet d’Egligny s’en rapporta à moi pour réparer la faute commise et pour donner à la citerne la perfection conve- nable. Voici ce que je fis pour arriver à ce but. La citerne fut entièrement vidée; on en épongea bien les murs et le fond pour les dessécher et les remettre à l’état primitif. Etant alors descendu dans la citerne, et ayant vu que l’eau, qui s'était infiltrée pen- dant l’hiver dans l'épaisseur des murs, en une quantité innombrable de petitesgout- telettes, je dus renoncer à les dessécher et à les enduire de corps gras suivant Îles pro- cédés grecs et romains, el je pensai de suite à en carbonater les parois pour les rendre inattaquables à l'eau. Voici com- ment se fit cette opération. : On établit au centre du fond de la ci- terne un encaissement en briques , ayant deux mètres de côté en tous sens et deux décimètres de profondeur; on remplit cet encaissement avec de la cendre, et chaque matin on allumait sur cette cendre environ un hectolitre de charbon de bois; on cou- vrait presque entièrement l'ouverture de la citerne pendant la journée, on la r’ou- vrait le soir, et on y laissait circuler l’air extérieur pendant toute la nuit pour re- froidir la citerne et pour la remplir d'air pur et respirable. On opéra ainsi chaque Jour, -en ayant soin d’enlever chaque ma- tin, au moyen d’un grattoir, un ou deux sonaitié cessé cie tintin it: cb EL nine come: 4 6 d | Compression d’un 1 yrammes d'enduit sur la surface de cha- cun des quatre murs verticaux de la ci- kerne, et en examinant l’état dans lequel “se trouvait la chaux de cet enduit. En moins de huit jours, les échantillons d’en- uit ne donnèrent plus d’eau de chaux, et ne décomposèrent plus le sel ammoniac ; mais, par excès de prudence, on continua Vopération trois jours de plus. Les murs de la citerne étaient alors bien secs et parais- saient en fort bon état. On fit enlever les cendresetles briquesdel’encaissement placé au centre du sol : on nettoya bien le fond de la citerne; ou en fit laver et essuyer les {parois ; on y recut aussitôt les eaux plu- viales provenant des toits du château et de ses bâtiments accessoires ,-et on obtint ainsi immédiatement de l’eau tellement pure, qu’elle put servir sans inconvénient au la- boratoire de la Monnaie , au lieu de l’eau distiliée ordinairement eniployée pour la- ‘ver les cornets, provenant des essais d’or. La citerne dont il s’agit, et qui a été mise, (de cette manièretrès promptement et avec tune faible dépense, en parfait état de ser- vice, a constamment donné de l’eau bonne Let très pure, ce qui est mis hors de doute par ce qui vient d'être dit, èt par le pas- sage suivant d’une lettre qui m'a été adres- sée par M. le maire de Maffliers, le 24 oc- l\tobre 1840, c’est-à-dire après un emploi {continu de vingt-huit années. « Les enduits de la citerue sont très so- » lides, et il n’y a pas encore eu besoin de » réparations. L'eau est excellente à boire, |» sans mauvais goût ettrès bonne pour les » lessives et le savonnage. » Je n’ajouterai rien à ce qui précède, si ce n’est qu'il est probable que si l'on avait carbonaté les parois de la citerne de Maf- fliers aussitôt après son achèvement, et avant d'y recevoir l’eau pluviale, on au- rait obtenu un succès tout aussi complet en moins de temps, en brülant moins de charbon, et en ne nuisant pas à la compa- Cité intérieure des murs de cette citerne. Société polytechnique.) Polyi q eo —— << AGRICULTURE. champ de froment avec le rouleau des chaussées; par M. C.-H. Schattenmann, directeur des mines de Bouxvwiller, membre du con seil général du Bas-Rhin. : .: : e ee IRD PRE TA SALE LS FC DRE CITE ns Utilité de cette méthode pour augmenter les produits. — Les agronomes admettent généralement qu'un terrain meuble est favorable à la végétation du froment, et ils recommandent même de donner un conp de herse au printemps pour am -ublir le terrain ; afin de favoriser l’action de l'air et du soleil. : - Dans üne expérience que j'ai faite, j'ai pris mon point de départ d’un principe tout opposé, et qui est fondé sur un fait pratique. On aime à promener les trou- peaux de moutons sur le froment levé, en octobre et en novembre, afin de tasser la terre.Le passage de ces troupeaux fait dis- paraître toute trace de végétation ; néan- moins, les champs de froment ainsi traités Sont au printemps les plus beaux et pro- duisent les plus belles réc ltes. Il ne faut pas confondre ce passage du troupeau avec le parcage qui engraisse les champs : car le simple passage des moutons n’y dé- qui, d'ailleurs, ne pourrait agir que sur. pose qu'une partie insignifian'e d'engrais 62 les places où il tombe, et les champs ainsi foulés présentent une végétation uniforme, vigoureuse. : Au mois d’octobre 1842, j'ai fait passer mon rouleau compresseur de 1 m 30 de largeur et de 1 m 30 de diamètre, du poids de 3100 kil., une seule fois sur un champ de froment de 230 ares. Le froment était levé, et la compression a été uniforme et complète. Dans cette opération, j'ai eu en vue de comprimer le sol, pour empêcher qu’il ne contracte trop d'humidité et qu'il ne s’y arrête même de l’eau, dont la congélation doit nécessairement endommager de jeu- nes plantes. J’ai de plus pensé que la com- pression du terrain, laquelle paraît parti- culièrement favorable au froment, con- serverait mieux l'humidité pendant la belle saison , et que les racines, mieux af- fermies dans le sol, pousseraient des tiges plus vigoureuses. Mes prévisions se sont réalisées au-delà de mon attente : le champ est demeuré uniformément garni, la plante s’est bien développée au prin- temps, et est restée constamment belle jusqu’à la récolte. Tous les cultivateurs des environs l’ont remarqué et en ont été étonnés. Les 230 arcs de froment comprimés par le rouleau sont un terrain léger, sablon- peux, mêle d’un peu d'argile, peu favora- ble à la culture du froment , qui aime la terre forte , etavait été planté, l’année pré- dente, en partie en froment, en partie en avoine. J’ai donc agi contre les règles or- dinaires de l’assolement en y semant du froment ; mais j'ai pensé pouvoir compen- ser ce désavantage en fumant ce champ. J’ai récolté, sur ces 230 ares de froment: 7,150 litresdefroment; pesant 5,632kilog. Et paille... 12,202 ‘Total... 17,834 kilog. Et, par hectare : 3,366 litres de froment, pesant 2,448 kilog. Et paille..:..…......, 5,305 Total......…..7,753 kilog, Ce produit est très satisfaisant pour un terrain léger, de médiocre qualité. Par un mal entendu, mon champ a été entière- ment cylindré , et Je n’ai ainsi pas pu cons- tater la différence du produit des parties cylindrées avec celles non cylindrées, mais, à en juger par les récoltes de mes voisins, je dois admettre que la compression de mon de mon champ en a augmenté le produit d’un quart. La compression du terrain a subsisté jusqu’à la récolte, et jai été frappé de sa compacité lors du labourage. J'ai remar- qué qu'une plante, le polygonum fagopy- rum de Linné , à Paris vulgairement luze- ron, qui vient exclusivernent sur les sen- tiers dont le terrain est foulé, se trouvait sur mon Champ, tandis que d’autres her- bes y étaient peu abondantes, malgré les pluies fréquentes de cette année. J'ai ce- pendant pu l’ameublir facilement, et j'y ai planté de la navette et du colza, dont.j’ai comprimé quelques parties avec le rouleau compresseur, lors de l’ensemencement. J’ai fait arroser, avec des dissolutions de sels ammoniacaux, quelques parties de cette plantation, et j'ai fait également cylindrer un champ de froment sur lequel j'ai laissé quelques parties non cylindrées. Je pour- rai ainsi rendre compte l’année prochaine d’une manière plus positive deseffets de la compression des champs ensemencés. 65 Je me sers avec succès du rouleau des chaussées pour comprimer mes prés au printemps. Un seulpassage suffit pour pro- duire un tassement convenable , si uti'e à la végétation de l’herbe, et pour obtenir une surface plane, facile à faucher ras. SCIENCES HISTORIQUES. HISTOIRE NATIONALE. Én publiant aujourd'hui le tableau des sépultures des rois de la troisivme race, nous ne regardons pas notre tâche comme terminée, Nous croyons qu'il ne sera pas sacs in- térêt de connaître les circonstances qui ont précédé ou suivi la mort de nos principaux rois; après les détails sur la mort sublime de résignation du roi Jean qui avait cou- tume de dire : Que si la bonne foi n'existait plus sur la terre, on devrait la retrouver dans Le cœur de tous les rois, nous dirons les derniers moments du faible roiCharles VI quesaraisonavaitabandonné,la fintragique de Charles VII, pauvre prince qui se Jaissa mourir de faim dans la crainte d'être em- poisonné par son fils. — La partie cheva- leresque ne sera pas oubliée. Si Philippe-Auguste, après toutes ses conquêtes termina tristement sa brillante carrière dans la petite ville de Mantes, Saint-Louis n'est-il pas mort avec gloire sous les murs de Tunis? Après ces détails biographiques puisés dans les chroniques et mémoires du temps, détails que nous rendrons complets autant que possible, viendra la monographie des tombeaux. Si nous sommes heureux de constater les soins qu’un antiquaire de Narbonne, M. Tournal, a pris pour conserver un dé- bris du tombeau de Philippe If, M. Jovet à Autun, pour sauver de l’oubli des frag- ments du tombeau en marbre, de la reine Brunebaut, nous serons forcé de déplorer certains actes de vandalisme, celui d’un maire de Fleury sur Loire, par exemple, qui fit briser, il y a une quiuzaine d’an- nées, les fleurs de lis sculptées sur le tom- beau de Philippe 1°. Nous espérons bien que, grâces aux progrès de la science, ces actes d’ignorance destructive ne se renou- veleront plus dans les campagnes. Un de nos plus savants archéologues, M. Paul Didron, aura largement contribué pour sa part à cetteréaction salutaire, par ses nom- breux travauxet surtout par la publication de ses Annales archéologiques. Ce recueit, qui à peine à son début, s'est placé déjà en première ligne est remarquable par 1 é— rudition consciencieuse et les protestations. énergiques contre le mauvais goût de cer- taives restaurations. On lra avec un vifin- térêt l’article empreint d'une chaleureuse : indiguation, dans lequel, pour nous servir de l'expression de l’auteur : Sera examinée: en détails la restauration iNFLIGÉE à l'éslise St-Denis. Depuis Hugues-Capet (en 987) jusqu’à Louis-Philippe exclusivement, 36 princes ont régné sur la France pendant 843 ans. Durée moyenne de chaque règne, 23 ans 5 mois, Nombre d’années qu'ils ont vécu, 1864 ans. Moyenne, 51 ans 9 mois 10 jours. La vie moyenne des liommes n’est que de 33 ans. Cu. GROUET. 6% SÉPULTURES DES NDICATION NOMS DES ROIS. FRE 65 ROIS DE FRANCE. Troisième race. Capétiens (1). oo T du lieu où ils moururent. ———_—_—_—_——_—_]_——— DATE de leur mort, DÉSIGNATION du lieu où ils furent enterrés. Hugues Capet: Saint-Corneille, 1026 St-Corncille de Compiègne. Robert. Melun. 21 juill. 1031 Saint-Denis. Henri Ier. Vitry en Brie. 1060 Saint-Denis, Philippe Ier, Melun. 29 juill. 1108! À l'abbaye de St-Benois sur Loire. Louis VI, le Gros. Paris. 1157 Saint-Denis. Louis VII, le Jeune, Paris. 1180 A l'abbaye de Barbeau, près é de Mélun. Philippe IE, dit Auguste, Mantes. 1293 Saint-Denis: Louis VII. Au château de Montpensier, 1226 Saint-Denis. en Auvergne. Louis IX. Tunis. 1270 Saint-Denis. Philippe WE. Perpignan. Philippe IV, ditle Bel. Fontainebleau. Louis X, dit le Hutin. Vincennes. Philippe V, dit le Long. Vincennes. Charles IV, dit le Bel. Vincennes. Philippe VI, dit de Valois, Jean. Prisonnier à la Tour de Londres. Charles V, dit le Sage. Au. château de Beauté sur Marne, Charles VI. Charles YIL, Louis XI. Plessis les-Tours. Charles VIII. Amboise. Louis XIE. é A Fhôtel des Tournelles de Paris. François [er, Rambouillet. Henri Il. Nogent-le-Roy Hôtel Saint-Pol de Paris. Mort de faim à Mehun sur Yèvres, en Berry. Tué au tournoi de la rue St-|10 juill, 1559 5 oct. 1285 29 nov. 1314 5 juin 1316 3 janv. 1522 4er fév. 1328 22 août 1550 | 136% Saint-Denis. Saint-Denis. Saint-Denis. Saint-Denis. Saint-Denis. Saint-Denis. Saint-Denis, 16 sept, 1380 Saint-Denis. 20 oct.1422 22 juill. 4461 Saint-Denis. Saint-Denis. 50 août 1483 7 avril 1498 1er janv, 4515 N.-D. de Cléry. : Saint-Denis. Saint-Denis. 31 mars 1547 Saint-Denis. Saint-Denis. Antoine par le comte Ga- briel de Montgommeri, ca- pitaine de la garde écos- saise. Quen mars non ra= puit martis imago rapit. Orléans. Vincennes: François IT. Charles IX. b déc. 1560 30 mai 14574 Saint-Denis. Saint-Denis. Henri I. Saint-Cloud: 2 août 1589 |D'abord à Compiègne et fut < ensuite porté à St-Denis en 1610. ‘ Henri IV. Paris. 14 mai 1610 Saint-Denis. Louis XUI. Saint-Germain en Laye. 1% mai 1643 Saint-Denis. Louis XIV. Versailles. 1er sept. 1715 Saint-Denis, Louis XV, Versailles. 4774 Saint Denis. Eouis XVE. Paris: 21-janv:1793|Primitivementaucimetiére de la Madeleine , rue d'Anjou Saint-Honoré , 48, puis à Saint-Denis, le 21 janvier 1815(1). Louis XVIT. Au Temple, à Paris: 1795 Saint-Denis. Louis XVII! Paris. 182% Saïat-Denis. Napoléon Buonaparte. Charles X. Goritz. Sainte-Hélène. 5 mai 1821 |A Sainte-Hélène, transféré dans l'église des Invalides de Paris, le 45 déc. 1840. 1836 RE RER CE EL LC == _ ARCHÉOLOGIE: Sur les moruments anciens de l’Amérique centrale. Ces monuments remarquables ont été déjà le sujet de divers ouvrages, dont le plus récent est celui de Catherwood (4n- ciens 2nonuments in central América). Néan- moins tout n’a certainement pas été dit éncore sur ces étranges restes d’un art et de peuples sur lesquels l’on possède si peu de documents, et sur lesquels on peut dire que l'attention ne s'est pas portée suffisam- ment. Les anomalies d’un genre d’archi- tecture qui combine la symétrie des pro- portions et l’élegance des ornements avec les conceptions les plus hideuses et les plus sauvages, avec des sculptures d’un gro- tesque tout barbare offriront toujours un sujet important aux méditations des archéo- lopues, Les traits généraux des masses de lourde maçonnerie qui distiguent l’emplacement des villes de Copan, Palenque, Uxmal, Chichen, Itza, Kabals et Tuloom sont tous semblables entre eux : des bases pyrami- dales, dont les assises ont des hauteurs di- verses, et qui supportent des plates formes d’une étendue variable; sur celles-ci des rangées de cellules étroites, éclairées seu- lement par lentrée, couvertes d'un toit aigu ; tels sont les caractères communs que l’on remarque. Les demeures des prètres et les temples se ressemblent sous ces rap- ports. La hauteur de ces constructions avait sans doute un double but, celui d'im- (1) Voir l’'Echo des 4 et 7 juillet. (2) Lorsque Louis XVI fut enterré solennelle- ment à Saint-Denis, cette antique sépuilure n'a- vait point vu descendre de roi dans ses tombeaux depuis quarante ans, Pour nous servir de l'expres- sion de l'Ecriture : Cet infortuné roi était mort et I’avail point dormi avec ses pères dans ees asiles où il élait attendu. GG» poser awpeuple en leur imprimant un cas. ractère: de: grandeur, sacrée, et celui der mettre les prêtres à l'abri de l’accès des," . . 1 LA profanes ; elle avait aussi d'autresrésultats,: avantageux; tandis que: sous leurs toits de pierres massives les habitants de ces édifices étaient à l’abri de la chaleur du. soleil, ils échappaient aussi à l'influence des exhalaisons d’un sol humide, si funestes sous les climats tropicanx, et de plus des arceaux ouverts formaient pour eux une: promenade agréable, rafraichie par la brise du matin et du soir, Quoique les temples d'Yncatan réunissentles formes pyramidales de l'Egypte, aux terrasses de l’Hindostan et aux ornements classiques, on ne:peut dis- convenir qu’ils nesoienten somme d’un'ca- ractère sui generis,etqu’ils n’aient étécons- truitssousune direction toutethéocratique:. la pirere des sacrifices avec:la surface con- cave etarrondie, cannelée pour faire écou- ler le sang Ces victimes et placée aux pieds. de l’idole au nom de laquelle: s’accomplis- saient ces cérémonies sanguinaires, n’ex= prime pas mieux son objet. Les ornements: architecturaux ont tous un caractère qui qui indique un peuple dont les habitations: étaient de bois. La reproduction: couti- nuelle de ressemblances grossières et hi- deuses avec la figure humaine dans les or- nements des façades, l’encastrement dans les murs de masques de graudeur colossale et grimaçant horiblewuent, ressemblant à la face des idoles. indiquent pour la sculp- ture l’état le plus informe de l’art. L'on y trouve au si l'indication d’une ci- vilisation bien peu avancée pour un peu- ple qui se laissait frapper de respect par des images très peu supérieures. à celles des habitants des îles de la mer du sud. Une grandeur démesurée et une laideur féroce étaient les, qualités que pouvaient le plus aisément donner des barbares aux images -par lesquelles: ils voulaient inspi- rer la terreur; il faut en effet. une imagi- pation inventive et un certain rafinement pour enter des attributs animaux sur une forme humaine, comme le faisaient les Égyptiens; ou pour représenter le pouvoir divin par une muluplicité sur-humaive de membres, etc., comme chezlesHindous, et ce furent les Grecs qui, les premiers, réus-. sirent à matérialiser leurs idées des per- fections divines en les revêtant de formes corporelles d’une beauté adtmirable. Dans toutes les contrées des prêtres ont demandé à l’art ses plus beaux produits ; et dès lors on peut regarder les objetscon- sacrés au culte comme attestant le plus haut degré d'habileté des artistes ainsi que l’état du goût populaire. Il en résulte que l'habileté pour la constrnetion des édifices curpassait, chez le peuple qui éleva ces temples, la puissance créatrice de ses arts; et il semble s’en suivre que les connais- sances architecturales étaient dérivées, tandis que la sculpture lui appartenait en propre. S Les angles de ses temples sont munis de crochets de pierre, dont l'explication est embarrassante; il semble évident qu'ils n’é- taient destinés à aucun usage utile, puisque quelques uns sont renversés; d’un autre côté, la circonstance qu’ils forment tou- jours comme le groin d’une figure grotes- que, montre qu’ils étaient destinés à re- présenter la trompe d’un éléphant, ou de quelque autre animal, On dit qu’un de ces édifices est orné d’une frise de tortues, et la forme d’une tortue a aussi été donnée à une pierre pour les sacrifices. “Er somme, ces débris fournissent des don:- nées importantes, mais en même temps its buvrent un vaste champ aux conjectures elativement au caractère et à la -civilisa- rion du peuple-auquel ils doivent leur ori- rine. GEOGRAPHIE. » DES CASTES. DE L'INDE. “(Premier Article.) Les peuples de l!Inde sedivisent.en qua- ‘re castes ou plutôt en quatre tribus, car e mot cas{e est d’origine portugaise : 1° Les Brahmanahs ou Brahmes ; 2° les Kchatrias ou Rajahs ; 3 les Veissiahs; et {les Soudras. Lesattributions propres à chacunede ces quatre tribusisont : Pour les Brahmes, le sacerdoce et ses di- verses fonctions ; Pour les Xchatrias , la profession mili- taire dans toutes ses branches ; Pour les Veisiahs, lagriculiure , le commerce et le soin des troupeaux ; Le partage des Soudras est une sorte de iservitude. l Chacunede ces castes principales se sub- divise en beaucoup d’autres, dont il n’est pas aisé de connaître le nombre, parce que "cette subdivision varie selon les localités, vet que telle caste secondaire qui existe sur ‘un:point ne se retrouve pas ailleurs. Parmi les Brahmes, par exemple, on dis- \tingue, dans le sud dela presqu'île cis-gan- rgétique, trois ou quatre castes principales, # elles-mêmes comptent au :moins vingt ‘subdivisions chacune. Les lignes de démar- ! cation entre eiles sont tellement pronon- LA j] rcées , qu’elles s'opposent à toute espèce de. fusion d’une caste dans une autre, sur- tout à celle qui pourrait s’opérer par le ‘mariage. | La tribu des Xchatrias et celle des F'ers- }siahs ont aussi beaucoup de divisions et de subdivisions. l’une et l’autre sont peu nom- \breuses dans lesud dela presqu'ile , mais | Ja Première’est plus considérable dans le |nord del’Inde quoique les Brahmes affir- [ment que la tribu des vrais Kchatrias nexiste plus, et que ceux qui passent pour lui appartenir ne sont qu'une race abi- tardie. La tribu où les catégories se sont le plas |multiplées est celle des Soudras. On éva- lue le nombre des principales à dix-huit : Subdivisées en cent huit autres. La plus nombreuse des quatre grandes tribus est aussi celle des Soudras ; elle forme, en quelque sorte, la masse de la po- pulation, et, jointe à la caste des Pariahs , elle équivaut aux neuf dixièmes des ha- bitants, C'est aux Soudras que sont dévolus Ja plupart des professionsméc» niqueset pres- qe tous les travaux manuels, et comme , d'après les usages du pays, aucun Indien ne | peut exercer deux professions à la fois, il | M Est pas surprenant que les nombreux in- dividus qui composent cette tribu soient répartis en tant de branches distinctes. Plusieurs castes de Soudras n’existent que dans certains Pays, mais ceiles qui sont exclusivement chargées des occupa - tons indispensables dats tonte société civi- lisée se retrouvent partout sous des noms, variés selon la diversité des idiomes. De ce nombre sont, entre autres, celles des jar- diniers , des bergers, des tisserands ; les Panicahlas , ou les cinq castes d'artisans , 168 ‘69 qui se composent des charpentiers, des or- ; rance ; et pourvu qu’on se conforme aux fèvres, des forgerons , des fondeurs, et de tous les ouvriers qui travaillent sur les métaux, des distillateurs et vendeurs d’huile, des pêcheurs, des potiers, desblan- chisseurs, des barbiers, et de quelques autres. Toutes ces castes font partie de la grande tribu des Soudras ; cependant les diverses castes de cultivateurs tiennent le premier “rang, et regardent avec dédain, et comme bien inférieures , celles qui ont ‘en‘partage les professions qu'on vient de nommer ; ils ne consentiraieut jamais à manger avec ceux qui les exercent. Quelques districts renferment des castes ‘qu'on-ne trouve nulle autre part ; et qui se font distinguer par des pratiques singulie- res, Ainsi, on ne connaît pas ailleurs qu’au Travancor la caste des Naïinarsou Naïrs, dans laquelle les femmes jouissent du pri- vilège d’avoir plusieurs maris (1). Il y existe aussi une antre caste distincte, con- nue sous le nom de Varrboury, qui observe religieusement une coutume abominable. Les filles, dans cette caste, sont: ordinaire- ment mariées avant l’âge de puberté; mais si une fille arrivée à l'époque où les sigues de nubilité que la nature indique se sont manifestés, venait à mourir sans avoir eu de commerce avec un homme, les préjugés de la caste exigent impérieusement que le corps inanimé de la défunte soit soumis à une copulation monstrueuse, Dans cette circonstance, les parents se procurent à prix d'argent un misérable qui n’ait pas horreur de contracter cet épouvantable mariage; et la famillesecroiraitdéshonorée s’il n’était pas consommé. Le caste des Callers, dans laquelle on pratique le vol comme une prérogative hé- réditaire , ne se trouve guère que dans le Marava, pays voisin de la côte de la Pêche- rie. Les princes qui y commandent sontde cette tribu , et la profession de voleur n’a rien d’infamant, ni pour eux ni pour aucun des individus qui composent la caste, parce qu’en volant ils sont censés faire leur de- voir, et user seulement d’un droit inné, Ils ne rougissent nullement de leur caste on de leur métier, et lorsqu'on demande à un caller à quel tribu il appartient, il répond bardiment : Je suis un voleur! Cette tribu passe_même , dans la province de Maduré, où elle est répandue, pour une des plus distinguées parmi les Soudras. Il ya dans cette même province une autre caste, connue sous le nom de Tottiers, où les pères, les oncles, les neveux , et au- tres proches parents , ont tous ie droit de jouir de leurs femmes réciproquement et en commun, A l’est du Méissour il existe une tribu dé- signée sous le non de Morsa-hokeula-ma- koulou, dans laquelle, lorsqu'une mère de famille marie sa fille aînée, elle est obligée desubir l’amputation de deux phalanges au doigt du milieu et à l’annulaire de la main droite. Si la mère de la fille est morte, celle du marié , ou , à son défaut , une des plus proches parentes, doit se soumettre à cette cruelle mutilation. Quelque extravagantes que puissent pa- raître les pratiques adoptées par plusieurs tribus , elles ne leur attirent aucune mar- que de mépris ou de haine de la part des autres castes qui ne les admettent pas. Il règne sur cet article la plus parfaite tolé- (4) La polyandrie est en usage chez les monta- gnards de quelques parties du Thibet , qui ne font pas partie des castes indiennes. règles de civilitéet de bienséance générale- ment reçues, chaque tribu peut suivre pai- silement :ses règlementstet ses usages do- meéstiques ; sans qu'aucune autre caste s'a- vise de les blâmer, nimêmede les critiquer, quoiqu ils'se trouvent'eén opposition avec ‘Jes siens. ‘Il y a néanmoins des coutumes qui, quoi- que scrupuleusement suivies dans les pays où elles existent, sont si fort «pposées aux règles de la décence’et aux usages généraux, qu’on n’en entend parler ailleurs qu'avec improbation, et le plus souvent avec hor- reur. Les usages suivants sont de ce genre. Dans le fond du Meissour, les femmes sont obligées d'accompagner leurs parents et lesautres personnes de la maison, lors- que ceux-ci sortent pour vaquer aux be- soins de la nature. Aussitôt qu'ils les ont satisfaits , elles s’approchent avec un vase plein d’eau , et les lavent. Cette pratique, Justement regardée avec dégoût dans les autres pays, fait partie dans celui-là de la bonne éducation , et est exactement oh- servée. L'usage des liqueurs enivrantes , pros- crit presque partout dans l'Inde par les gens sages, est pourtant permis chez les habitants qui peuplent les forêts et les mon- tagnes de la côte malabare. Les premières castes des Soudras, sans même en excepter les femmes et les enfants, boivent pubiique- ment de larack , léan-de-vie du pays , et du taddy, ou jus de palmier. Chaque habi- tantest abonné avec le vendeur de taddy qui lui apporte tous les jours une quantité déterminée de cette liqueur, pour laquelle: ilest payé en denrées au temps de la récolte. Les Brahme; qui habitent ces contrées, ne pouvant se livrer à un pareil excès sans re- noncer à leur caste, y suppléent par l'o- pium, dont l’usage, quoique proscrit aussi partout ailleurs , est cependant beaucoup moins odieux que celui des liqueurs eni- vrantes. Les habitants de ces contrées humides et malsaines ont sans doute reconnu que l’usage modéré des liqueurs ou de l’opium était nécessaire à la conservation de leur santé, et pouvait les garantir, au moiss en partie , contre l'insalubrité causée par les vapeurs pestilentielles au milieu desquelles ils sont obligés de vivre. Les divers tribus de Soudras qui peuplent les montagnes du Carnatik-ont, dans leurs règlements domestiques, un article aussi singulier que dégoûtant. Il oblige les per- sounes des deux sexes à passer leur vie dans la malpropreté, en leur défendant de jamais laver leurs vêtements. Après s'être une fois couvertes de toiles telles qu’elles sortent des mains du tisserand , il leur est interdit de les quitter jusqu’à ce qu'elles tombenten lambeaux ou en pourriture, Cet usage repoussant est religieusement observé ; si quelqu'un , dans ces contrées , s'avisait de tremper une seule fois dans l’eau les toiles dont il est revêtu , il serait exclu de sa caste. On doit sans doute en attribuer la cause à la rareté de l’eau. En effet, on ne trouve dans le pays que quelques mares d’eau sta- gnante, qui serait bientôt corrompue si les habitants de tout un village avaient la per- mission d’y laver leurs vêtements. Indépendamment des divisions et des subdivisions générales pour toutes les cas tes, on distingue encore, dans les diverses tribus, les familles déjà alliées entre elles. Ceite distinction a lieu surtout quand il 70 s'agit de mariages. Les Indiens de bonne caste évitent , autant qu'ils le peuvent, de contracter des alliances étrangères , et ils cherchent toujours à marier leurs enfants dans des familles avec lesquels ils sont déjà unis par les liens de consanguinité ou d'affinité. Les mariages se font d’autant plus vo'ontiers , que les contractants sont plus proches parents, Un veuf se remarie avec la sœur de sa première femme ; un oncle épouse sa nièce, et un cousin ger- main sa cousine germaine. Les individus qui sont à ces différents dégrés de parenté ont même le droit exclusif de se marier avec les parentes qu’on vient de désigner ; quand ils le veulent ils peuvent les empé- cher de se choisir un autre mari dans un degré plus éloigné, et les forcer , bon gré mal gré, de s’unir à eux, quels que soient leur âge, leurs défauts, leurs infirmités et leur pauvreté. Maisil ya, sur ce point, une distinction qui nous paraitra bizarre et ridicule. Un oncle épousera la fille de sa sœur, mais, dans au- cun cas, il ne pourra se marier avec la fille de son frère. Les enfants du frère se marie- ront avec ceux de la sœur ; mais les enfants des deux frères, ni même ceux de deux sœurs, ne pourront contracter mariage entre eux. Parmi les descendants d’une même souche, la ligne masculine aura droit de s’allier avec la ligne féminine ; mais ja- mais les membres de l’une ou de l’autre ne sont autorisés à choisir leurs conjoints dans leur propre ligne. La plus distinguée des quatre grandes tribus dans lesquelles les Indiens furent divisés par leurs premiers législateurs est celle des Brahmes ; après eux viennent les Kchatrias. La prééminence est vivement contestéeentreles Feissiahs ou marchands, et les Soudras ou cultivateurs : les pre- miers, cependant , paraissent lavoir pres- que entièrement perdue , excepté dans les livres indiens , où ils sont toujours placés avant les Soudras, mais ceux-ci, dans le commerce de la vie, se regardent comme bien au-dessus des Veiïssiahs, et se croient autorisés, en bien des circonstances, à leur faire sentir leur supériorité, en les traitant avec mépris. Les Brahmes eux-mêmes ne possèdent point partout sans contrad ction le premier rang dans la société. Les Pantchalus, c'est- à-dire les cinq ca:tes d'artisans, ne veulent - pas, dans certains pays, reconnaitre leur prééminence, quoique ces cinq tribus , qui sônt universellement méprisées, composent les plus basses castes parmi les Soudras. Quant aux subdivisions particulières de chaque tribu , il n’est pas aisé de décider quel ordre hiérarchique elles occupent en- tre elles. Des castes méprisées dans un dis- trict sont souvent fort considérées dans un autre, selon qu’elles ÿy vivent avec plus de décence, ou qu’elles y exercent des emplois plus importants. Ainsi, la caste à-laquelle _appartient un prince du pays,quelque bas e qu'elle soit réputée ailleurs, est mise au rang des premières tribus dans l'étendue de cette principauté, et toutes les personnes qui la composent participent à l'éclat que lui donne la dignité du chef qui gouverne. Outre la division générale des castes, il y a encore la division des sectes. Les deux plus considérables sont celle de Siva et celle de ichnou, qui se subdivisent en un grand nombre d’autres. Plusieurs castes , Surtout parmi les Brahmes, se font distinguer par certaines 71 marques tracées sur le front ou sur d’au- tres parties du corps. Les trois premières des quatre grandes tribus où familles, c’est-à-dire Les Brahmes, les Kchatrias, et les Veissiahs, ont pour signe distinctif un cordon de fil suspendu en bandoulière, de l’épaule gauche à la hanche droite; cependant ce même signe est aussi porté par les Pantchalas. Il y a encore dans le sud de la presqu'ile une division plus générale, quoique mo- derne : c’est la division en main droite el en main gauche, division fatale, cause per- pétuelle de jalousies et d’inimitiés indivi- duelles, ainsi que d’émeutes populaires. La plupart des castes appartiennent à la main gauche ou à la main droite. La pre- mière est composée de la tribu des Veis- siahs, où marchands ; des Pantchalas, ou cinq castes d’artisans, et de quelques autres tribus de Soudras. Elle compte encore dans ses rangs la plus infème de toutes, celle des CAakilis, ou savetiers, quien est regardée comme le soutien. À la main droïte appaïtiennent en grande “partie les plus distinguées des castes de Sou- dras; celle des Pariahs en est l’appui , et c’est pour cela que les membres de cette casle ajoutent à leur.nom une sorte de titre honorifique, celui de valan-gaï-mougattar, qui siguifie amis de la main droite. Dans les disputes et les batailles qui surviennent souvent entre les deux partis, ce sont tou- jours les Pariahs qui font le plus de bruit et aussi le plus de mal. La tribu des Brahmes, celle des Rajahs , et plusieurs castes de Soudras, sont censées neutres, et ne prennent aucune part à ces querelles. Ces castes sont souvent choisies pour arbitres dans les différends que la main droite et la main gauche ont fréquem- ment ensemble, Ce qui dis ingue une main de l’autre, ce sont certains privilèges exclusifs que cha- cune revendique : mais comme ces préten- dus privilèges exclusifs ne sont nulle part clairement définis ni reconnus, il en résulte une confusion et une incertitude dont il n’est guère possible de se tirer ; et, dans ces sortes de contestations , tout ce qu’on peut espérer, c’est, non pas de concilier les deux partis, cela serait impossible, mais de les engager à entrer en compromis. C'est lorsqu'une main empiète sur ce que l’autre appelle ses droits, que l’on voit des soulèvements qui, se communiquant de proche en proche , sèment le trouble dans uue grande étendue de pays, donnent occa- sion à des excès de lout genre, et se tt rmi- nent souvent par des batailles sanglantes, L'Indien, si timide , st doux dans toutes les autres circonstances de la vie, semblechan: ger de nature dans celle-ci. [n’est aucun danger qu’il n'ose affronter pour mainte- pir ce qu’il appelle ses droits; et plutôt que d'en faire le sacrifice , il ne craindra pas de s’ex poser au risque presque évident de perdre la vie. J'ai été quelquefois témoin de ces sortes d’insurrections, excitées par les prétentions mutuelles de la main droite et de la main gauche, et portées à un si haut point de fu- reur, que la présence d’an corps militaire n’était pas capable de dissiper les mutins, ni même de ditninuer leurs clameurs , ou d’arrêter les excèsauxquels ils croient alors pouvoir se livrer impunément. Dans certai- nes occasions , les exhortations pacifiques et les autres voies de conciliation employées par les magistrats n'ayant produit aucun effet, on a été réduit à la nécessité d'avoir ‘ruines de Delphes. A Athènes, M. Le Bas a fait mou= recours à des moyens violents pour répris mer ces sortes de révoltes, et l’on a vu quelquefois ces forcenés soutenir plusieurs décharges d'artillerie, sans vouloir enten dre parler d’accommodement, et sans que le danger auquel ils s’exposaient par leur opiniâtreté fût capable de diminuer leur turbulence ou leurs prétentions. | mme Le vicomte A. DE LAVALETTE,N FAITS DIVERS. IVouvelle comète. — M. Arago a annoncé lundi M à l'Académie que l’un des astronomes de l'Obser= M}} vatoire, M. Victor Mauvais, membre de l'Institut, M venait de découvrir une comète dans la constella- tion d'Hercule, cette nouvelle est plemement con= M} firmée par les observations de la nuit dernière, M} l’astre a été observé de nouveau, il est certain‘ M} maintenant, que c'es une comète. "| . Voici des indications qui pourront servir à ceux qui s'occupent d'astronomie. Le 7 juillet 4844, à 13 heures ! minutes, temps M moyen de Paris, compté de midi, l'ascension droite de la comète était de 247 degrés 29 minutes 48 secondes, et la déclinaison boréale 46 degrés, 14 M minutes 52 secondes. En 24 heures l’ascension droite a diminié de 4 M) degré 34 minutes 31 secondes, la déclinaison a aussi diminué dans le même intervalle de temps de 25 minutes 9 secondes. Cet astre est facilement visible avec une bonne lunette de nuit, il est maintenant entre les étoiles sigma et tau de la constellation d’'Hercule,, le dia- mètre apparent de la nébulosité est de 3 à 4 mi- nutes de degré, on apperçoit-un petit noyau brillant au centre. Stalistique de l'instruction primaire. — Le mi= nistre de l'instruction publique a fait distribuer à la chambre des députés la note statistique de l’ins- k| truction primaire, La dépense pour cette branche M de l'instruction publique s'est élevée en 1845 à 15,883,412 f. Les communesont fourni 9,052,19% fr.; les départements, 4,751,214 fr. , et l'état, 2 millions environ. (Journal d'éducation populaire.) — M. Le Bas est depuis peu arrivé à Athènes de retour de son voyage en Carie où l’on dit qu’il am fait des découvertes archéologiques de la plus, grande importance. Il se propose de partir bientôt, pour la Phocide; il doit faire des fouilles dans les ler pour l’école des beaux arts de Paris les plus beaux restes de sculpture que l’on y admire encore aujourd’hui ; avant la fin de son voyage, il espère faire exécuter des modèles complets des quatre plus beaux temples qu'aitéievés l'antiquité. — C'estchose curieuse que d'étudier dans les faits les plus ordinaires de la vie les habitudes des peuples séparés de nous par le temps ou l'espace. Le contraste est parfois Leilement étrange qu'en a peine à le concevoir. Au 14 siècle, les boutiques de Paris s'ouvraient à quatre heures du matin. Le roi dinait à huit heu- res du matin et se retirait dans sa chambre à cou- cher à huit heures du soir. Pendant le règne de Henri IN, les Anglais du bon ton déjeünaient à sept heures du matin et dinaient à dix. Du temps d'Elisabeth, la noblesse, « les gens riches et les étudiants dinaient à onze et soupaient entre six et sept heures du soir, Sous Charles IL les spectacles commençaicnt à qualrem heures du soir: Les Espagnols sont restés plus longtemps que les autres nations de l'Europe attachés à leurs aneien- nes coutumes; chez eux, le roi dinait à midietsou- pait à neufheures du soir. Jadis, comme pour donner l’exemple aux autresu peuples de la terre, le roi de l'Yemesn, le souverain \f de l'Arabie heureuse, déjeünait à neuf heures du matin, dinait à cinq leures du soir el se couchait 18 onze. Sa méthode est presque celle que nous sui} vons aujourd'hui. PARIS. = Imprm ‘rie de LACOUR ei C°, rue Saint-Hyacinthe-S.-Michel, 33. {sont loin TC année. 1Bfr. 50. A (DMMAIRE. -— — SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Nouvel hygromètre ; ; Cappà, chi- ) miste à Navara (Piémont): — OPTIQUE. Mi- --croscope polarisant de M. Amici. — SCIENCES NATURELLES. MINERALOGIE. Note sur l'ar- | séniate de fer. — PHYSIOLOGIE VEGETALE. Note sur deux faits de tératologic végétale; P. Duüchastre. — ORNITHOLGSI&. Catalogue ! des oiseaux nouveaux ou peu connus de ia col- | lection Abeillé; R. P. Lesson. — SCIENCES | APPLIQUEES. ARTS MECANIQUE. Sur les voitures articulées ct géminées de M. Dufour; rapport fait à la Société d'encouragement ; M. T' Olivier. — CHIRURGIE. Calculs biliaires; ac- cidents graves; expulsion par le rectum. — |! Guérison de la sciatique ebtenue à | aide d'une dérivation sur le pied. — HORTICULTURE. Visite horticole, au château de Noisy-fe-Roi, près Versaitles; Bossin. — SCIENCES HISTORI- QUES. ACADEMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES , sance du 29 juillet. -— GEO- GRAPBIE. Descastes de l’Inde:Les Pareyers ou Pariahs. — BIBLIOGRAPHIE, | m3 AS BE Ge SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Nouvel hygromètre, par M. Coppa, chi- | miste à Novara (Piémont). | M. Coppa, chimiste à Novara, a présenté, 1 la dernière séance de l’Académie des Hiciences, un nouvel hygromètre. Voici | comment il s'exprime sur la construction lt l’atilité de son instrument : Les hommes, continuellement exposés à l'influence des agents naturels, tels que Ile calorique. Ja Hire l'électricité, l’hu- Imidité atmosphérique, ont toujours cher- ché les moyens de construire des instru- ments commodes et sensibles pour pouvoir reconnaître leur présence et m:surer leur intensité, Le thérmomètre, le baromètre ont trouvé un grand nombre d’utiles ap- plications. On est depuis longtemps à la \recherche d'un instrument, dont la sensi- bilité soit assez grande, et qui cependant poisse, soit pour Ta manière de s’ en servir, soit pour le prix, être à la portée de tout le monde pour reconnaître la présence et mesurer l'intensité non seulement de l'hu- midité de l’atmosphère, mais encore des habitations basses vtmalsaines. Les moyens et lesinstruments nes jusqu’à présent d'atteindre leur but, L'hygro- | mètre même de M. de Saussure, le plus | parfait de ceux qui existent, est peu em- ployé : à cause de la facilité à s’altérer. La conséquence de ce manque d’instrument [est facile à comprendre; on néglige les “| abservations hygrometriques, et l'on est privé des moyens d'apprécier le degré de |salubrité d'un p\ys-et surtout des habita- “tions occupées par les ouvriers des villes et les cultivateurs qui sont décimés par les | funestes maladies engendrées par l'humi- |dité dans laquelle i ils Vivent. J= CHO DU MO ‘TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. Paris. — Pape, 14 Juillet 1844. ————— hi) (pe DE J'avais observé que la nature nous offre des substances végétales très sensibles à l’action de P humidité, et depuis plusieurs années je. cherchais le moyen de profiter de cette propriété pour la construction d’un hygromètre où d’un hygroscope, et j'ai publié dans le journal d? His de Milan, un mémoire relatif à la cons- truction d’ un instrument de ce genre pour l'élève des vers à soie. Nous possédons plusieurs ‘substances animales où végétales hygrométriqnes, mais les semenctés de certaines plantes, par exemple, les géraniés et les graminées jouissent de cette propriété à A degré remarqnable. 1l suffit de placer l'extrémité d’uue de ces semences dans no cercle gra- dué et de superposer un petit index pour voir ce dernier tourner même sous Fiim- pression de l’halvine. Cette extrême sensibilité offrait une grande difficulté, ‘si on éxposait l'instru- ment à une grande humidité ou à une grande sécheresse, l'index tournant avec rapidité parcourait les degrés de cercle plusieurs fois’dans une journée; et outre passait le but désiré, et pendant long- temps j’ ai fait des tentatisés'‘infructueuses pour remdier à cet iuconvénient. Cependant, en persévérant dans mes efforts, en multipliant mes essais, je Crois être arrivé à obtenir un hygromè etre mar- quant de 4 à 500 degrés, c’est-à-dire 100 pour l'humidité, 100 pour le tempéré, 100- pour la sécheresse et 100 pour le maxi- muun de l’un ou de l’autre extrême. L'hygromètre que j'ai l'honneur de sou- mettre à l'illustre Académie, surpasse, je crois, par sa sensibilité et sa commodité, tout ceux que nous possédons : il présente, mon avis, la solution de la plus grande partie des difhicuités qui s’opposaient à son emploi général, par son usage, les Physi- ciens parviendront en peu de temps à ajou- ter ce qui lui mangue encore et à le ren. dre très utile pour les observations mé- téorologiques. J'ai soumis cet instrument aux profon- des lumières de l’Académie afin d'être fixé sur la valeur réelle de mon invention; si, elle est d’une ulilité assez grande pour de- voir être encouragé, je désirerais lui don- ner le nom d'hygromètre novarais. Je dirai-eu terminant, que soumis aux perfectionnements dont il est susceptible, tant sous le rapport mécanique que sous le rapport scientifique, ce petit instrument tout en servant aux progrès des sciences physiques, devra devenir populaire à cause de son bas prix et de la facilité qu'il y a pour s’en &ervir, et recevoir ainsi d’utiles application dans l’industrie et particulie- rement pour l'élève des vers de soie. ces ! ï Ne 4. SAVANT. ee WCHC DU MONDE SAVANT paraît le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de :,200 pages chacün ; il est publié sous la direction le M. le vicomte A. DBLAWALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PAnis, rue des BEAUX - ARTS, N. 6 raires, et dans les bureaux de la Posteet des Messageries- Pr'x du journal : PAR:8 pour un an 25fr., six mois 13 fr. 50 , et daus les départements chez les principaux li- , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 (r., 16 fr. AlÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par an et par recueil l’'ÉGHO DE LA LITTÉ- RATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 16 fr. pris séparément) et qui forment avec lV'Echo du monde savant la revu rencyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui congerne le journal à M. Le vicomte de LAVALETTE, disecteur et rédacteur en chef. OPTIQUE. Microscope polarisant de M. Amici. Le microscope dé M. Amici, Pen par M. Soleil à l’Académie , offre e moyen: de répéter toutes les expériences de pola- risation sur de très petits échantillons , et de reconnaître la structure des cristaux, les couleurs des verres trempés, CODE més , chauffés, courbËs ; ete. Avec laddi- tion d’un tuyau qui en fait une vraie lu- nette, où l'œil est placé près de l'objectif, et qui, par suite, ae un champ im- mensé, on apercoit d'un coup d'œil des systèmes d’anneaux très écartés, par ceux du mica où de la topaze. L'inst: ument de vient un utile auxiliaire pour des recher- ches impossibles avec tout aütre e appareil. Les expériences de Fresnei sur la polarisa- ton circulaire avec les parallélipipèdes de verres y reproduisent tres ER Les anneaux colorés de toutes sortes, les hyperboles de compensation, Jes solitions cristailisées. les structures anorimales, les systèmes organiques, enfin toutes les opé- rations où l’on doit explorer les propriétés des corps au moyen de la lumière polari- sée, peuvent être facilement faites à la ue mière du jour ou à celle d’une bougie. Lo culaire analyseur, qui est formé d” un sipfe ple rhombe de spath d'Islande, donnaëtæ volonté les deux images con 1plémental est une heureuse innovation A Le microscope polarisant de M. Ain (car le nom de polariscope a; cr ciusivement à l'utite appareil de M. Ar ag pour reconnaître les moindres traces de polarisation) est un vrai progrès dans la science expérimentale, et l'exécution de M. Soleil ne laisse rien à désirer. a Se ——— SCIENCES NATURELLES. MINÉRALOGIE, Note sur l’ars$niate de fer, L'Écho du monde savant, dans son nus méro 3, année 1815, 1% semestre, a donne simultanément deux articles relatifs à une même substance, l’arséniate de fer trouvé dans les manganèses de la Romanèc che près Mâcon. Dans l’un de ces articles, M. Dufrénoy, professeur à l'école des mines de Paris, après avoir exposé l’analyse de cette-snbs- tance, a proposé de lui donner le nom d’arsénio-siderite qui rappeile sa compo- sition essentielle; dans l’autre article nous proposions un nom différent : romanésite, pouvant rappeler le gisement dans lequel aélé signalé pour la première fois ce mi- néral nouveau et le seul endroit peut-être où ilexiste. De ces deux noms, dans les conditions 0 76 ordinaires, celui qui devait prévaloir était sans contredit. celui donné par lPillustre profe:seur:malheureusement,cenom avait été antérieurement appliqué à une autre substance à laquelle il serait d'autant plus difficile de l'enlever qu'il lui convient au moins aussi bien qu’au minéral de la Ro- manèche, puisque, pour l’un comme pour l'autre, il en exprime succinctement la composition chimique. Or, cette substance est l’arséniure de fer sans soufre (arsénikalkies de plusieurs mi- néralogistes), qu'il importe de ne pas con- fondre avec le sulfo-arséniure de fer mis- pikel, dont il ne diffère extérieurement que par sa couleur blanche et par son clivage, parallèle à la base ou perpendiculaire à l'axe du prisme, circonstance à raison de laquelle il avait été nommé, par Mohs, py- rite arsénicale axotome. C’est par Frédéric Glocker que le nom d’arséno-sidérite axait été appliqué à cet arséviurce de fer, dans le journal allemani publié par lui, pour faire suite à la pre- mière édition de son Grundrirs der mine- ralogie; dans la deuxième édition de cet ouvrage, Nuremberg, 1839, p. 321, la même substance reparaît sous le même nom; enfin, dans le manuel {/andbuckh der'mineralogie) de Karl Hartmann, Wei- mar, 1843, on retrouve encore ce même nom, d’arsénio-sidérite, pour le même ar- séniure de fer sans soufre. La différence d’un & dans ces deux noms, arséno-sidérite des auteurs allemands ou arsénio-sidérite de M. Dufrénoy, n'est pas assez consiiérable pour éviter la confusion entre ces deux substances qui diffèrent d’ailleurs si notablement l’une de l’autre et par leur composition et par leurs au- tres propriétés. il est donc impossible de laisser ainsi tout à la fois à l’une et à l’au- tre ce nom d’arséno ou d’arsénio-sidé- rite. Cette petite difficulté pourrait se réduire à une simple question de priorité : l'arsé— niure, ayant été nommé bien avant 1839, conserverait sa dénomination d'arsério- sidérite; ct quant à l’arséniate de la Ro- manèche, on pourrait pour lui revenir au nom que uous avons proposé dans le pre- mier des deax articles précités, romanésile, à moios que l’on ne regardàt comme pre- férable de lui conserver le nom que lui avait appliqué M. Dufrénoy, en. faisant précéder ce nom par la double syllabe oxi, de cette manière : oxi-arsénio-sidérite, dénomination bonne: en ce sens qu’elle exprime aussi bien que possible la nature et la composition du minéral dont il s'agit, mais vicieuse à raison de sa longueur. ; SALOMON. PAYSIOLOGIE VEGETALE. Note sur deux faits de Tératologie végétale; par M, P. Duchartre. ‘ Pendant le cours de l'été dernier, jai eu occasion d'observer deux monstruosités vé- gétales qui me paraissent remarquables. Je crois devoir les faire connaître l’uneet l’au- tre avec quelque soin, persuadé que, dans l’état où est aujourd hui la tératologie vé- gétale, on ne saurait recueillir trop de faits pour étendre ses cadres, Premier fuit. — La première de ces monstruosités m'a été fournie parun Ga- lium que je crois être le G. mollugo. Je n'ai pas vu la plante entière, son extrémité seule m'avait éle enyoyée de Sérignac (Lot) l A \ AZ encore toute fraiche, de telle sorte que je pus aisément l’étudier et la dessiner. La première inspection de ce Galium y laissait reconnaître une torsion accompa- gnée d’un renflement très prononcé dans la partie supérieure de la.tige. Les phénomé- nes de torsion se sont montrés assez fré- quemment ; mais rarement ils se sont présentés avec les caractères de celui dont il s'agit ici. Parmi les exemples connus plus ou moins analogues, l'un se rapproche de mon Galium;: c’est celui de la Mentha aquatica citée par M. de Candolle (Org. dégét., t. 1, p. 155) sans description, et fi- garée à la planche 36, figure 2, du même ouvrage. Un autre était sans doute assez, semblable au mien, caril a été aussi fourni par un Galium ; mais la figure qui le re- produit ne suffit pas pour faire reconnaître les particularités les plus importantes dè cette déformation, et de plus elle n’est ac- compagnée d'aucune note explicative (1). Cet exemple est cité par George Frank, et du reste il diffère sous'plusieurs rapports de celai dont il s’agit ici, ainëi que je le ferai voir plus loin. {Voyez Méscellanea curiosa sive ephemeridiunr medico physica- rum germanicarum Acad. naluræ curios.. Decur., ann.1683, p. 168, fig. 14.) La tige de mon Galium était renflée fortement vers son extrémité, moins forte-. ment toutelois que celle figurée par Frank. Cette portion renflée était remplie. d’une grande quantité de moëlle, sans lacune ni cavité quelconque , entourée d'une sorte d’étui formé par les couches externes, plus dures-et plus résistantes qu’elles ne le sont d'ordinaire dans les tiges normales de la même plante. La coupe transversale de cette portion renflée était ovale ; sa surface était entièrement nue, excepté du côté su- périeur, qui portait, sur une ligne longi- tudinale une ‘série de seize branches dé- croissant rapidement de longueur vers l'extrémité de la tige, et-s’élevant parallè- lement l’une à l’autre dans une direction verticale. Ces branches n'avaient subi au- cune altération, si ce n’est que l’une d’elles se faisait remarquer par l’extrême allon- gement de son entre-nœud inférieur. Sur cette même ligne longitudinale et supé- rieure déterminée par l’origine des bran- ches, s’insérait uve série de feuilles, dont les unes se relevaient, dont les autres se rabattaient verticalement, toutes se trou- vant ainsi comprises dans un même plan verticai. Tout le reste de Ja surface de cette tige se distinguait par des nervures saillantes contournées en spirale, et la tive elle-même présentait une suite de renfle- ments dontchacun répondait à la naissance d’une branche et se prolongeait ensuite selon la direction spirale des nervures. Essaÿons maintenant d'expliquer les di- verses déformations dont cette extrémité de tige a été le siège. Surles tiges normales du Galium mollugo, | les branches sont opposées dans chaque verticille et croisées dans deux verticilles successifs ;.de plus, la tige ayant quatre anvles longitudinaux relevés chacun d’une nervure. chacune de ces nervures partant, par exemple, de la naissance d’une branche dans un verticille, aboutit à l'intervalle qui sépare la naissance des deux branchesdans le verticille supérieur. Dans notre tige dé- (1) La seule explication qui l'accompagne est celle-ci : Est autem aparinæ lœvis fasciatæ exem- plar una cum radicula et fois aique caulibus in sapum vermiformem vel potus erucæ similem con fas- cialis. formée, les nervures sont disposées dans un ordre qui permet d'y reconnaître la. marche des déviations. En effet, une de » ces nervures répondant à la naissance . d'une branche, sa voisine se trouve dans l'intervalle vide qui vient à la suite. Il en résulte qu’à deux branches et à deuxinter- M valles consécutifs répondent quatre ner- « vures, et que c’est là l’analogue d’un seul entre-nœud normal pourvu dé ses deux branches et de ses quatre nervures. Ce qui constitue cette première déduction, c'est que la nervure qui part dé la naissance d'une branche va se rendre, après un tour de spire autour de la tige, dans l’inter- valle qui sépare les beux branches suivan- tes, absolument comme nous savons que, partant d’une branche sur la tige normale, elle va se rendre, dans le verticille sapé- rieur, à l'intervalle entre les deux bran- ches suivantes. Fo Ainsi la torsion a eu pour effet de sé- parer les deux branches opposées d’un même verticille pour les reporter l’ane au devant de l’autre; et cet effet s’étant re- produit chez tous les verticilles, toutes les branches se sout trouvées rangées sur une même ligne longitudinale. Le transport des feuilles, si je puis m'exprimer ainsi, a eu lieu de la même manière. En effet, en examinant attenti- vement la disposition de ces feuilles, les unes dressées, les autres rabattues, on re- counait aisément que leur arrangement est soumis à un ordre constant, et qu’elles se trouvent insérées par quatre, ou plus aisément par trois, sur un même arc, autour de la naissance de chaque branche. Cet ordre se reproduit dans toute la longueur de la tige déformée. Or, nous savons que, chez la plante normale, chaque verticiile comprend 7 ou 8 feuilles avec deux bran- ches axillaires opposées ; done, dans notre monstruosité , chaque Série ou chaque groupe de 4 feuilles avec sa branche cen- trale me semble ne pouvoir être autre chose qu’un demi-verticilleavec sa branche axillaire. La première déduction que J'avais tirée de l’arrangement des nervures spirales me paraît être ainsi justifiée de la manière la plus précise par la disposition des feuilles ; et cette disposition, si bizarre au premier coup-d'œil, devient d’une explicafion aussi sûre que facile. En résumé, cette monstruosité de Ga- lium consiste, je crois, en ce que: 1° la torsion de la tige a séparé chaque verti- cille en deux moitiés distinctes ; 2° que ces demi-verticilles, accompagnés.chacun de sa branche axillaire, se sont rangés sur une seule ligne droite, l’un à la suite de l’au- tre; 3° que, parmi les 3 ou 4-feuilles de chaque demi-verticille , les unes se sont déjetées en bus, tandis que les autres se sont dressées verticalement. À en juger par la figure qui le représente le Galium de George Frank différait de celui que je vieus de décrire : 1° parce que les feuilles n'étaient pas déjetées en bas par moitié, sice n'est vers l’extrémité-de la tige ; 2° que toutes les branches n'étaient pas redressées ni alignées avec régularité, puisque la figure en représente 6 en dessus et 2 en dessous ; 3° l’on ne voit pas que les feuilles fussent groupées auteur de Ja nais- sance de chaque branche, car elles forment simplement une ligne continue. ll est à présumer que le dessiuateur a laissé échap- s per sur ce point des détails minutieux et raient donné la clé du phénomène. Deuxième fait. — La deuxième mons- truosité m'a été fournie par un oranger appartenant à un propriétaire de Monsem- pron (Lot et Garonne). Les fleurs de cet oranger sont semi-doubles, et elles se font ‘remarquer toules plus ou moins par des déformations et par des dispositions de parties fort singulières. Dans chacune d'elles, les carpelles sont nombreux, et le plus souvent isolés les uns des autres ; {chacun se compose d’un ovaire ovoide un peu comprimé de dehors'en dedans, ter- miné par un style resserré par les côtés, de maniere à s’avancer en forme de coin vers l’axe de la fleur. Le stigmate est fort irré- gulier, formé d’une matière presque pà- teuse ; de ce défaut de consistance résultent de fréquentes adhérences entre les stigma- tes voisins, tandis que souvent les styles et les ovaires restent entièrement distincts ; méanmoins ces derniers se soudent aussi assez fréquemment sur leurs bords par deux, par trois, ou en plus grand nombre. Ces carpelles, ou pistils élémentaires, sont ltrès nombreux dans chaque fleur, et verti- cillés par huit ou dix. Dans une de ces fleurs, après trois de ces verticilles succes- sifs, il s'en trouvait trois ou quatre plas intérieurs, très serrés, qui s'étaient soudés ‘en un corps unique. De plus, au centre de cette première masse cohérente, il s'en trouvait une autre très petite, résultant de la fusion du dernier verticille central | de carpelles. — Celle-ci n’avait que Om,003 | de longuenr sur Om,001 à Om,002 de dia- mètre daus sa portion ovarienne. On sait que M. de Candolle a regardé l'enveloppe extérieure de l’orange comme formée par une production du torus qui se serait étendue autour des carpelles | (Voyez Org. vég., II, page 41). Cette inter- | prétation n a pas été généralement adoptée. \ M. Lindley, après l'avoir rapportée, ajoute : lil est difficile de concilier avec une telle | hypothèse la continuité de l'écorce [de l'o- range) avec le style et le stigmate, laquelle est une sure indication de lidentité de | leur origine (Zztrod, 10 Botany, 2° édit.). Or, cette continuité n’existait plus dans le cas que j’examine, Tantôt, en effet, les carpelles se montraient entièrement à nu ; tantôt on voyait autour d'eux une enve- Joppe commune sous la forme d’un. petit globe tronqué et larzement ouvert en des- -Sus, de louverture dujuel sortaiént la partie supérieure du style et des stygmates. Ce fait tendrait donc à établir, comme bien fondée, la maniere de voir de M. de Can- _dolle. 11 semble da reste être assezanalogue, sous ce rapport, à ceux que l’on trouve figurés dans la Mouogræphie de Ferrari (Hesperides sive de malorum aureorum cul- tura et usu, 1646, pages 271, 395, 405, Surtout au premier et au dernier de ces trois numéros). ’ Mais une de ces anomalies présentait beaucoup plus d'intérêt encore. Ici l’on trouvait dans la fleur : 1° le calice, 2 les pétales, plus ou moins multipliés, de ma- miére à rendre Ja fleur semi-double; 3° un certain nombre d’étamines non transfor- mées en pétales ; 4 enfin une masse cen- trale complexe, formée d’un mélange de carpelles et d’étamines, Examinée à part, rieur à l’intérieur : 1° d’un verticille de 10 pistils simples, ou carpelles distincts et séparés ; 2° d’un verticille presque complet d’étamines bien conformées, à pollen nor- Î ourtant bien importants, puisqu'ils au- cette masse centrale se comp@sait , de l’exté- . AA: #80 mal; 3° d’un grand nombre d’autres car- pelles disposés comme je l'ai dit plus haut, et dont les rangées extérieures étaient en- core entremélées de quelques étamines, Ainsi, cette fleur offrait le phénomène re- marquable de rangées alternatives de pis-| tils et d’étamines ; elle avait été prise parmi plusieurs conformées plus ou moins de la même manière. Je me bornerai à citer ce dernier fait sans proposer pour lui une interprétation quelconque ; cette interposition des éta- mines aux pistils est une particularité re- marquable, et qui peut aisément donner lieu à des hypothèses de plus d’un genre. Je dirai cependant que M. Moquin-Tandon a pensé, en voyant mes dessins, que, dans la fleur dont il s’agit, il pourrait bien y avoir une prolification compliquée de l'a- vortement des enveloppes de la fleur inté- rieure. Je ne fais connaître cette manière de voir que comme une simple idée émise en passant par un savant iugénieux qui s'est occupé d’une manière spéciale de l’étade des monstruosités végétales. ORNITHOLOGIE. Catalogue des oiseaux nouveaux ou peu connus de la collection Abeillé ; par R.-P. Lesson. (Te article.) XXXIX. Arremon pallidinucha, Boiss. , Rev. z001., 1840, p. 68. L'oiseau de M. Abeillé provient de la Co- lombie, et comme la description de M. Boissonneau laisse à désirer , nous le décri- rons de nouveau. Cet arremon mesure 15 centimètres de longueur totale. Son bec est brun-noir et les tarses sont de nuance carnée. Le plama- ge brun-ardoisé et olivâtre sur le corps est relevé par le brun-noir du dessus du cou et des côtés de la tête, sur lesquels tranche une plaque d’abord jaune à la naissance du bec, puis modéré sur le sinciput, Cette pla- que se rétrécit sur l’occiput en une ligne blanche qui descend sur la ligne médiane du cou. Tout le dessous du cou à partir du menton est jaune, puancé de couleur olive sur les côtés du thorax et le bas-ventre. Les aies et la queue sont brun-olivâtre. Cet oisean fait le passage des arremon aux nemosia, et peut-être ferait-on bic de réunir ces deux genres, assez difficiels à ne pas confondre. XL. fridosornss rufivertex, Lesson, genre nou‘eau. Le type de ce genre , bien distinct dans la tribu des tangaras, a été décrit par M. Florent Prévost sous le nom d’arrermnon ru- Jivertex (Zool. de la Vénus, et Revue zool., 1842, p. 335). Cet oiseau n'a rien des arremon, ni la coloration du‘ plumage, ni les caractères du bec, des ailes et de la queue. C’est un type net et tranché, voisin des aglaïa et conduisant des tangaras aux pie-grièches ; son bec est même exclusivement celui d’une pie-grièche. Les caractères de ce petit geure seront : un bec comprimé sur les côtés . convexe, à mandibule supérieure recourbée, très cro- chue à la pointe, masqué d’une dent forte, à bords lisses. La mandibule inférieure très aiguë au sommet et échancrée sur les côtés; des soies à la commissure ; narines entièrement cachées par des plumes fron- tales retombantes ; ailes atteignant le mi- lieu de la queue, à première penne courte, les troisième, quatrième , cinquième et 81 , Sixième égales et les plus longnes ; queue médiocre , arrondie, à pennes légèrement acuminées au bout; tarses médiocres , à scutelles peu apparentes ; ongles recour- bés, très comprimés. Nidification? œufs ? mœurs ? plumage à vive coloration et à re- flets métallisés. L'iridosorre à nuque mordorée, mesure 14 centimètres. Il a la taille d’un tangara septicolor. Son bec est noirâtre et ses tar- ses brun-carné. Un noir-velours teint le front , les joues et le cou dans son entier. Ce noir est coupé par une large plaque mordorée, à éclat vif et Instré, qui règne depuis le rebord noir da front jusqu'au haut du cou. Une large ceinture bleue à reflets d’indigo traverse le thorax , et ce blea s'étend sur les côtés du corps en se mêlant au noir du ventre. Les couvertures inférieares de la queue sont d'un rouge ferrugineux intense. Le manteau et les épaules sont de ce même bleu luisant du thorax. Le bas du dos est noir glacé de bleu. Les ailes et la queue sont noires. avec du bleu sur les couvertures moyennes et du bleu sur le bord externe des rémiges et des rectrices externes, Cet oiseau. est de la Bolivie. XLI. Lamprotornrs morio, Vigors et Horsf., tr. linn.,; xv , 260. La courte phra- se des auteurs anglais est ceile-ci : L. cor- pore toto nigro, metallice subnilente ros- trum pedesque nigrt. Longitudo corporis 974: Re Notre stourne ressemble beaucoup à ce- lui nommé obscurus par M. Dubus, bien voisin du zélandais, de Quoy et Gaimard (Astr. pl. 9), et nous le regardons comme le morio avec le plus grand doute ; mais la phrase de MM Vigors et Horsfield est si brève que ce rapprochement ne peut être fait qu'avec incertitude, 5 _ L'oiseau de la collection Abeil'é a le bec assez recourbé et légèrement crochu à la pointe. Il est noir. tanilis que les tarses sont brun rougeâtre La queue est parfaitement égale et.les ailes en atteignent la partie Inoyenne. Tout le plamage de cet oiseau est un brun-gris glacé ou sériceux. Or, le plu- mage du #orio est totalement noir, au di- re de MM. Vigors et Horsfield , et il reste à savoir si par cette épithète ils entendent ce brun:gris uniforme. Toutefois les parties supérieures , telles -que la tîte, le cou et le thorax sont d’un brun plus foncé, glacé de vert doré. Des nuances plus affaiblies de même vert doré apparaissent sur le doset sur le croupion. Les plumes de l’occiput sont légèrement lancéolées ; les ailes et la queue sont d’un brun clair ou légérement lavé de roux peu sensible et d’une teinte mate. Si, comme nous le pensons, cet oiseau diffère du morio qui est si incomplétement caractérisé, nous le designerions par l'épi- thète spécifique de lamprotornis nigroviri- dis, Cet oiseau provient de l'Australie, DD SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS MECANIQUES, Sur les voitures articulées et gémimées de M. Dufour, rapport fait à la société d’en- couragement, par M. "T. Qlivier. M. Dufour , directeur des messageries Toulouse et compagnie , a soumis à l’exa- men de la société d'encouragement un . nouveau système de voitures articulées , qu'il emploie depuis quelque temps à trans- porter les voyageurs et leurs bagages à Meaux , à Sezanne , à Péronne et autres lieux aux environs de Paris. Ce système se compose de deux voitures placées à la suite de l'une de l’autre, la se- conde voitire étant réunie par un timon très court et dont l’extrémité porte un an- neau passé dans un pivot vertical ou che- ville-ouvrière fixée derrière la première voiture, en sorte que les quatre trains des deux voitures sont réunis deux à deux, à la suite les uns des autres, comme le sont les deux trains d'une seule voiture. Les avantages de ce système sont réels. Dans la première voiture on place les voyageurs, et dans la seconde.on place les bagagss, dès lors l’impériale de la voiture destinée aus voyageurs, pouvant rester li- bre ou n’être chargée que d'objets peu pe- sants,, la stabilité de cette voiture sera plus grande et les accidents occasionnés par une trop grande élévation du centre de gravité disparaissent. De plus, la voiture des bagages étant re- liée à celle des voyageurs, on n'aura plus la crainte d'être obligé d'attendre ses baga- ges, comme cela arrive souvent lorsque les bagages sont portés par une voiture sé- parément attelée. Les routes seront moins détériorées par un charg: ment distribue sur huit points d'appui; car, quoique Île chargement soit plus fort pour deux voitures géminées que pour une seule voiture, il ne peut être égal, en somme , aux chargements de deux voi- tures séparées , car il faut enlever le con- voi des deux voitures géminées avec cinq ou six chevaux , au lieu de huit ou ‘dix qu’exigent deux voituies séparément at- telées. : En comparant les résultats obtenus avec des voitures géminées à ceux obtenus avec des voitures simples ou isolées, on a trouvé que, le service s’exécutant bien et a mar- che étant de 10,000 mètres à Fheure, on avait. pir Pemploi des doubles voitures, un bénéfice de 102 à 140 kilogramuwes pour la charge de chaque cheval {ci-joint le tableau). . Par l'emploi de cc nouveau système, Ja conpagute Toulouse n'est jamais en con- travention aux règlements relatifs aux chargements; elle n'est pas obligée de faire passer ses voitures sur kes ponts à bascule et elle évite dès lors tous les retards occa- sionés par un fréquent pesage. Chacune des deux voitures à son condue- teur spécial et porte un système d’enrayage, en sorte que , dans les descentes, les acci- dents sont réellement moins à craindre lors- que les deux voitures, réunies lune à Fau- tre, soutenrayées, quési les voitures étaient isolées cttraînéeschacune par des chevaux. D'après des expériences faites par M. Dufour, on a pu,dans des descentes, arré- _ ter presque instantanément les deux, voitu- luies géminées en serrant fortement les freins. Parmi les avantages qu'offre ce nouveau système, nous devous faire remarquer les Suivants : par son emploi, qui permet de faire transporter un plus grand nombre de | voyageurs par le même nombre de.che- vaux et sans augmentation du prix des pla- ces, on arrive à donner aux routes ordinai - res un avantage important, celui de pou- voir transporter sur un point et par jour uv plus grand nambre de voyageurs, ce que l'on ne peut faire par l'emploi de lan- ‘ 83 cien système et ainsi par des voitures iso- lées, sans une augmentation de dépense, qui, à la longue, ruinerait les entrepre- neurs, ou sans élever le prix des places. De plus, un convoi composé de deux voi- tures articulées ou géminées peut très faci- lement, en remplaçant le timon court de la seconde voiture par un timon ordinaire, se diviser, en arrivantà un point d’embran- chement, en deux voituresisolées, qui trans- porteront chacune ses voyageurs sur des points différents ; en sorte que l'on évite aux voyageurs les ennuis et les retards qu'occasionnent les changements de voitu- res. M. Dufour à déjà mis à exécution ce procédé. Lesavantages qu'offre le système des voi- tures géminées par M. Dufour ne peuvent ètre contestés. Il y a plus de sécurité pour les voya- geurs, plus d'économie pour l’entrepre- peur, un plus grand nombre de voyageurs transportés chaque jour, moins de détério- ration pour les rout s, et l'avantage de ne pas être assujetti aux ponts à bascule. Mais, malgré tous ces avantages, si les piétons avaient à craindre quelques accidents par l'emploi de ce système, l’administration devrait le défendre. Or il est évident que les accidents à craindre ne poñrraient provenir que de ce que la seconde voiture ne serait pas com- mandce par la première, et qu’ainsi elle ne suivrait pas la voie tracée par cette pre- mière voiture. À Si cela avait lieu, la chose ne serait pas grave sur les grandes routes, et l'adminis- tration devrait autoriser l’emploi de ce sys- tème sur les grandes routes, sauf à obliver les conducteurs à atteler séparément les deux voitures à l'entrée des villes. … Nous disons qu'il n'y aurait rien de grave dans le frigalement de la seconde voiture sur les routes; car il arriverait que la se- conde voiture serait toujours plus à droite de la premiere voiture, puisque toutes les voitures doivent preudre eur droite : len- combrement de la route n’est donc pas à craindre. Au reste, l'inconvénient supposé n'existe pas; les deux voitures cheminent à la suite Vune de l'autre et parcourent la même voie, absolument comme deux voitures at- elées séparément et qui,se suivent. Les expériences faites sous les yeux de votre comité des arts mécaniques ne per- mettent ancun doute à ce sujet. Deax voitures géminées et attelées de cinq chevaux ont tourné avec la plus grande facilité dans la cour de l'hôtel du Plat d’é- tain, situé rue Saint-Martia. Cette expé- rience seule suffirait pour lever tous les doutes. Nous avons en outre, parcouru la route de Paris à Saint-Denis, en passant sur les bas côtés et réciproquement, coupant la chau-sée sous des angles plus ou moins ai- gus; nous avons tourné en rond, enS, et ces manœuvres ne nous ont signalé aucune irrégularité dans la marche de la seconde voiture. Toutefois nous devons faire remarquer que, dans une descente un péu rapide et par un temps de verglas, une voiture ordi- naire à quatre roues éprouve loujours un effet quiest désigné par les rouliers par l'expression de frigaler; ainsi, lorsque, dans une descente, le train de derrière ne suit pas le train de devant, n'est pas com- manlé par lui, mais qu'il se porte à droite ou à gauche, on dit que la voiture frigale, et le frigalement arrive surtout lorsque le | train de derrière est fortement chargé ; et aussi remarque-t-on que les malles-postes frigalent ordinairement. Très probable- … ment, dans les mêmes circonstances, le sys- tème composé de deux voitures reliées l’une à l’autre frigalera plus facilement , et, dans ce cas, le danger serait plus imminent pour les voyageurs conduits par le système de deux voitures géminées que pour ceux qui seraient conduits par une seule voiture, Dans des cas semblables, un redouhlement d'attention de la part des conducteurs sera nécessaire, Outre les expériences faites sous nos yeux, M. Dufour a fait, à notre demande, une expérience avec trois voitures reliées à la suite les unes des autres, et ce système a marché absolument commeavait marché le système composé seulement de deux voi: M tures : les trois voitures se sont cominan- dées l’ane l’autre d’une manière rigou- reuse. CHIRURGIE. Calculs biliaires ; accidents graves ; Expulsion par le rectum. Les faits que l’on va lire ont été recueil- lis par M. le docteur Genin, médecin à Charmes (Vosges). On les rapprochera avec intérêt de celui que nous avons relaté, et ils serviront à appeler l'attention des médecins sur un accident qui, à la vérité, n’est pas extrêmement commun , mais qu’on signalerait peut-être plus fréquem- ment, s’il ne donnait pas lieu assez facile- ment à «les erreurs de diagnostic. « Le 20 août 1812, me trouvant dans ma famille ‘en congé de convalescence (pétais alors jeune médecin militaire), je MI fus appelé pour visiter la femme d’un cul- tivateur du village de Hailjainviile. Cette femme, âvée de 35 ans, et dont la santé me parut profondément altérée, me raconta que pendant la moisson de l’année précé- dente, souffrant beaucoup de la chaleur et de la soif, elle avait bu de la mauvaise eau dans une mare; que, peu après elle fut prise de crampes d’estomat, d’effirtswio— lents pour vomir, et de vomissements fré- quents et aboudants de bile; que le curé d’un village voisin {médicastre céièbre dans le pays), ne voyant daus ce désordre qu’une abondance d'humeur, lui avait donné deux vomitifs et cinq ou six médecines de jalap et de scammonée; que, depuis lors, elle était restée languissante et souffrante, et était arrivée à l'état de maladie où je la Yoyais. » Cette femme, extrêmement amaigrie.' était plongée déjà dans un commencement de marasme ; il y avait jaunisse, fièvre, sé- cheresse de la bouche, soif; mais Îles in- gesta élaient suivis de douleurs gastriques, de nausées fatigantes et quelque‘ois de ‘vemissements ; les urines étaient rares et colorées ; la défécation n'avait lieu que cha- que sixième et septième Jour, les matières rendues étaient décolorées. La malade rap- portait à dix mois l'existence d’une douleur continuelle dans le côte droit, qui, depuis qu'elle avait commencé à se faire sentir, n'avait cessé d'augmenter. Le creux de l'estomac et la région hypocondriaque droite étaient très sensibles à la pression ; je rencontrai au bas de celte dernière ré— gion une tumeur dure, circonscrite et un peu oblongue, placée immédiatement sous w la paroi abdominale, avec laquelle elle n'a- éd nl 185 wait aucune adhérence. Je ne pus appré- +cier la nature de cette tumeur, ni les rparties qu'elle occupait précisément. - » Je prescrivis un demi-bain tous les + deux jours; des fomentations émollientes L et narcotiques sur l'hypocondre ct sur L’é- : pigastre; deux demi-lavements d’une dé- coction de mauve et de mercuriale; du petit-lait, de l’eau de bourrache ou de pa- -riétaire pour boisson, du lait froid ou sortant du pis de la vache pour nour- riture. : » Le 15 septembre, la tumeur était de- venue excessivement douloureuse ; l'hypo- condre était élevé, tendu ; le.ventre un peu gonflé ;/la fièvre était vive et la constipation toujours aussi opiniâtre. Je fis prendre la maune , qui procura la sortie libre des excréments, avec cette circonstance que la malade étant sur le vase enteadit le bruit de la chate de corps semblables à de petits cailloux ; en effet, on trouva au fond du vase quatre petits corps durs et jaunètres, de la grosseur et de la forme de dés à jouer | ordinaires; je jugeai à leur aspect que c’étaient des calculs biliaires ; l’analyse n’en fut point faite. De ce moment la malade éprouva un soulagement remar- quable. ‘ < » J’eus la conviction intime que ces aua- tre calculs qui peut-être avaient été plus nombreux, étaient contenus danS'la vési- cule du fiel, et qu'ils formaient [a tumeur de l’hypocondre droit. Je fondais ma con - viction sur ce que, deux jours après leur sortie, je pus constater que la tumenr n'é- tait plus dure, qu’elle était affaissée, flas- que et comme trouce dans son centre, ce qui lui donnait la figure d’un anneau à bord plat. Je pensais aussi que ces concré- F | A | tions biliaires étaient arrivées dans le tube digestifnon par le canal cholédoque, mais bien à travers une déchirare de la vésicule du fiel et d’une portion de l'intestin. Et en effet, cette fémme s'étant rétablieet n ayant conservé de sa grave maladie qu’un peu de difficulté dans les digestions avec expulsion fréquente de selles biliairés succomba à une pnéumonie au mois de septembre 1840. - Je pus constater alors que la tumeur de la partie inférieure de l’hypocondre droit était le résultat de l’adhérence du fond ‘de la vésicule du fiel avec le colon ; qu'une ou verture fistuieuse entretenait une commu nication entre les cavilés de ces deux vis- cères, ce qui explique les selles bilieuses rendues pendant la vie; tue la membrane. muqueuse du colon était épaissie et d’un rouge {erne aux environs de la fistule ; enfin que le foie était jaune sans augmen- tation de volume. » Ce cas esta bsolument identique à celui que j'ai observé sur un sous-officier en Es- pagne en 1813: mêmes causes probables - de la production des calculs : mêmes moyens, mêmes efforts de la nature pour sen débarrasser, Dans le premier cas, c’est l'emploi abusif des purgatifs drastiques qui détermine une phlogose lente de l’és- tomac, du duodénum, du conduit cholé- doque, du foie et de ia vésicule du fiel, et par suite la condensation de la bile et la for- mation des concrétions. Dans le deuxième cas, c'est, outre l'emploi abusif des éva- cuants , l'usage immodéré du quina et des autres amers fébrifuges; mêmes consé- quences et même résultat : » Lors de l’évacuation des hôpitaux de de la haute Catalogne sur ceux de Barce- lone, à la retraite de l'armée du maréchal Suchet, à la fin de 1843, il entra dans 86 mon service un sergent du 146° régiment, âgé de 27 ans, se disant malade depuis dix- huit mois. Il avait d’abord été attaqué par la fièvre tierce, il en fut guéri dans un des hôpitaux de l’armée d'Aragon, après avoir éte émétisé et purgé, et avoir pris le quin- quioa et les amers.. Evacué dans sa conva- lescence sur un autre hôpital, parce qu’il lui restait des douleurs d'estomac qui lui ôtaient l'appétit, il reprit bientôt ses fonc- tions, bien que l'estomac restât sensible à la pression, Mais au bout de quelque temps, il fut attaqué de nouveau par la fièvre, et et entra dans un troisième hôpital ou il séjourna cinq semaines, puis deux mois dans un quatrième, toujours traité par les amers, le quinquina et les préparations vineuses, souf'rant de plus en plus et vo- missant quelquefois de la bile ou du suc gastrique et salivaire. Rentré à son régi- ment, il vécut à son ordinaire, buvant plus de via que de coutume pour se forti- fier. Ses forces s’épuisant de plus ea plus, il fut obligé de rentrer encore à l'hôpital pour la cirquième fois. À son arrivée, il subit le traitement ordinaire des affections gastriques : évacuants et puis toniques. L'ictère se prononça davantage ; l'irrita- bilité de lestomac s’exaspéra, les vomis- sements devinrent tres fréquents. s'accom- pagnant de douleurs fort vives à l'épigastre; la débilité et la maigreur firent des progrès rapides, et enfin il succomba vinot jours après son entrée dans mes salles bien que je me fusse borné à le mettre à l’usage des émollients et des narcotiques. » À l’autopsie je trouvai : resserrement de l'estomac, sa membrane interne d’un rouge brun, ramollie, s’enlevant en bouil- lie au plus léger frottement. Cette disposi- tion était plus prononcée én avancant vers le pylore, où la muqueuse manquait tota- lement. La vésicule dufiel adhérait forte- ment-au duodénum ; en eet endroit , les parois adhérentes présentaient une ouver- ture de près d’un demi-pouce de diamètre. La menibrane muqueuse duodénale était désorganisée surtout à son extrémité pylo-- rique ; le fond du réservoir de la bile con- tenait deux concrétions biliaires grosses comme le bout du petit doigt, dé figure hexaèdre, à faces unies, et à angles légère- ment arrondis; le foie élait plus gros e Jjaunatre. » Il est vraisemblable que dans ce fait, Commedansle précédent cescalcuis étaient Multiples et que les autres se seront échap- pés dans le duodénum par la fistuleexistant entre cet intestin et la vésiculé du fiel. » Guérison de la sciatique obtenue à l’aide d’une Gérivation sur le pied. Un journal italien (Annali universali di med.) a publié, il y a quelques mois, plu- sieurs cas de sciatique traités avec succès par la vésication partielle de la peau du pied. à Ce moyen, qui paraît fort étrange, a été mis en usage par M. Fioraventi sur le bruit de cures merveilleuses opérées par une femme de Cassano. Informé, en effet, que cette femme avait guéri des sciatiques en frottant le talon avec les feuilles du ranur- culus sceleratus, M. Fioraventi pensa qu'un \ vésicatoire préparé avec la poudre de can- tharides produirait le même résultat ; maïs l’épaisseur de Pépiderme en cette partie reodit les premiers essais infructueux. Enlevant alors couche par couche avec,un bistouri les lamelles épidermiques du talon 87 - préalablement ramolli à l’aide de cataplas- mes émollients, M. Fioraventi obtint une surface presque vive sur laquelle le vésica- toire produisit tout son effet, Or, ce traite- ment réussit très promptement dans douze cas choisis parmi ce qu’on peut appeler, au point de vue de la durée du mal, des cas moyens. % Depuis la publication de ces faits, la Gaz-tte des hôpitaur a rapporté de nou- velles observations du même genre com- muniquées à M. Caffe par M. le professeur Quadri de Naples. Mais, dans les cas cités par ce médecin comme appartenant à. sa pratique ainsi qu'à celle du docteur Petrini, la vésication a été produite par un cautère olivaire chauffé à blanc. En outre. ce n'est pas sur le talon que le cautère a été appli- qué, c’est entre le petit orteil et celui qui lavoisine, c’est à dire sur le point où le nerf se bifurque pour donner nais ance aux branches collatérales qui se, distribuent à cee deux appendices. inq ou six secondes suffisent pour que le cautère pro'uise son effet. Il reste une plaie qu’on panse avec le cérat et dont on n’eutretient la suppuration que dans le cas où il s'agirait d'une névralgie ancienne-et rebelle. MM. Petrini et Quadri ont obtenu, en agissant ainsi, des résultats qui leur pa- raissént assez significatifs pour être pris en considération var les praticiens de tous les pays. HORTICULTURE. Visite horticoïie au chateau de Noisy-le. Roi, près de Versailles. Dans Jes premiers jours de juin, nous avons visité le beau jardin de Noisy, ap- partenant à M. Delafontaine, amateur et connaisseur de belles plantes. C'est déjà à M. Delafontaine que nous devons les dah- lias. Madame Delafontaine, Pauline Bri- dault, comte de Cussy, qui ont été achetés par M. Salter et mis dans le commerce par ce dernier, c’est assez dire que le pro- prittaire du château de Noisy est un pu- riste, est qu'une plante n’est admise dans ses riches collectionsqu’autant qu’elle réu- nit toutes.les conditions vouiues. M. De- lafontaine sème tous les genres et cbiient souvent de très beaux grains qui méritent d'être connus. : Geraniurr. — Sous le N° 255 de la coi- lection, nous avons rémiarqué un pelargo- niutn, obtenu de semisen 1812, par M. De- lafontaire qui la nommé le petitfor. Le feuillage est petit et gaulfré, les fleurs pe- tites et atondantes disposées en ombelles, les pétales supérieurs sont maculés, striés, velours noir. pétales inférieurs à onglet “blanc, imaculé de paurpre clair, C’est on beau fond noir et couronunant bien:la plante est franchement remontante. Le N°256, est un semis fort remarqua-- ble de M. Delafontaine, il porte lé nom de speculum mundi insigne ; il date de 1842, et a fleurien 1843, pour la première fois à Noisy; en 1841 la plante s'est bien main- tenue; les feuilles sont larges, fortement hirsutées, ainsi que les pétioles, fleurs trés larges d’un beau port, pedoneule draitet ferme; pétales supérieurs rose pourpre clair, maculé et flammé largement, striés brun, pétales inférieurs à onglet blanc, rose tendre et flammé pourpre, très flori- fère, ensemble parfait. Nous ne doutons pas que dans le cas où M. Délafontaine voudrait doter le commerce de cette nou- velle variété, une des plus belles du genre, \ \ 88 les amateurs ne s'empressent d’en faire l'acquisition et ne lui donuent la préfé-. rence sur beaucoup de grains de prove- nance anglaise, qui assurément ne valent pas celui-là. Nous nous sommes aussi arrêté devant un miguifique {pin polyphrile de semis, florissant en épis comme tous les /upins polyphylles vivaces, dont il est sorti; les fleurs sont nombreuses, d’un joli bleu porcelaine, veiné de b'anc, la partie su pé- rieure est d’un blanc pur. Ce qui contracte singulièrement avec les autres variétés de lupins vivaces et annuels, on sait que ce beau genre est d’une culturé tres facile dans les terres sablonneuses et perinéables, nous, aimerions le rencontrer dans tous les jardins dont le sol est ainsi composé; cette admirable plante ne craint que l'excès d'humidité, Dans le genre pelunia, nous avons aussi remarqué un semis de 1843, la fleur en est large, d’un violet clair, marbré et étendu de-blanc; cette variété paraît être ccasions, d-s instruments de telle ou telle »spèce ; le droit de {aire porter autour de oi, à ces mêmes cérémonies des drapeaux le telle ou telle couleur, en représentant ‘image de telle ou telle divinité : voilà quelques uns des priviléges pour lesquels es indiens s'entre-égorgent les uns les au- drres. : | Bien que compttes par quelques uns flans la caste des Soudras, il existe cepen- Hant diverses tribus, qui par l’avilissement |>tle mépris où elles sont plongées, font,en quelque sorte, bande à part, et ne figurent ju'en dehors du tableau général de la so- “{ciété : elles - mêmes reconnaissent leur Hzrande infériorité à l'égard des autres -lasses. La plus connue et la plus nom- Ælbreuse de ces tribus est celle desPareyers, pomme ils sont nommés dans la langue amoule, et d'où vient le nom de Partahs; [jui leur est donné par les Européens. incienne, On croit qu’ellese forma d’abord individus exclus des diverses autres cas- les pour inconduite ou infraction aux lois, [t qui, n'ayant plus rien à craindre ni à l:spérer, se livrèrent sans retenue à leurs | firme être, comme les premières , toutes. Les prérogatives pour Je maintien des-: L'origine de celte caste avilie est fort : 92. mauvais penchants et à tous les vices dans lesquels ils continuent à viyre. Dans tous les pays de l’Inde, les Pariahs sont entièrement asservis aux autres castes, et traités surtqut avec dureté. Dans la plu- part des provinces, il ne leur est pas per- mis de cultiver la terre pour leur propre compte, mais ils sont obligés de se louer aux autres tribus, qui, pour un modique salaire, les emploient aux travaux les plus pénibles. Leurs maîtres peavent les battre quand ils le veulent, sans que ces malheu- reux aient le droit de se plaindre, on de demander réparation pour les mauvaistrai- tements qu’on leur fait endurer. En un mot, les Pariahs sont les esclaves nés de l’Inde : il existe au moins autant de dis - tance entre eux et les autres indigènes, qu’entre les colons et leurs esclaves dans Dos colonies. : Cette caste est la plus nombreuse de toutes, et, réunie à celle des Chakylis {sa- vetiers), elle forme au moins un quart de la population. Quelles pénibles réflexions ne doit-on pas faire, quand on pense que cette caste si dégradée est pourtant ceile qui est la plus utile; car c’est à elle que sont dévolus les travaux de l’agriculture et les autres ouvrages les plus indispensa- bles et les plus rudes. Cependant, à quelque degré de misère et d'oppression qae soient réduits es malheu- reux Pariahs, on ne les entend jamais se plaindre de leur condition, ni même mur- murer' de ce que le hasard ne leur a pas donné une naissance plus relevée; encore moins songent-ils à améliorer leur sort, en - se réunissant pour forcer les autres tribus à les traiter comiae des hommes devraient traiter leurs semblables. Tout Pariah est élevé dans Pidée qu'ilest né pour être as- servi aux autres castes, et que c’est là sa seule condition, sa destinée irrévocable. Jamais on ne lui persuadera que la nature a créé les hommes égaux, où qu'il est en droit d'exiger des autres tribus un trai- tement moins sévère que celui qu'il en- dure. Plongés dans la plus affreuse misère, la plupart n’ont pas de quoi se procurer les vêtements les plus grossiers; ils vont pres- que nus, on toujours couverts de hallons. I! y en a fort peu qui aient leur nourriture assurée durant tout le cours de l'année. Quand ils possèdent quelque chose, c'est une règle parmi eux de le dépenser bien vite, et de s'abstenir de tout travail tant qu'il ont de quoi vivre sans rien faire. Dans quelques districts, ils sont auto- risés à cultiver la terre pour leur compte, mais ceux qui le font sont presque tou- jours les plus misérables. Les Pariahs qui se lonent à d’autres cuitivateurs recoivent au moins une sub:istance pour apaiser les cris de la faim, tandis que ceux qui sont leurs maîtres, et qui travaillent pour eux- mêmes, le font avec tant d’indolence ct d’incurie, que, même dans les meilleures années, leur récoite ne suffit pas pour jes | faire subsister pendant six mois. Le mépris et l’aversion que les autres castes en général, et surtout celle des Brahmes, témoignent à ces malheureux, sont portés à un tel'excès, que, dans bien des endroits, leur approche seule ou la trace de leurs pieds est considérée comme capab'e desouiller tout le voisinage. Il leur est interdit de traverser la rue où logent les Brahmes; sils s’avisaient de le faire, ceux-ci auraient le droit, non pas de les frappér eux-mêmes, puisqu'ils ne peuvent \ 93 pas, sans se souiller, les toucher, même avec la pointe d’un long bâton, mais de les faire assommer de coups par d’autres per- sonnes. Un Pariah qui pousserait l’audace jusqu’à entrer dans la maison d’un Brahme pourrait être mis à mort sur-le-champ; et l’on a vu des exemples de cette iniquité ré- voltante, dans des pays soumis à des prin- ces indigèues, sans que pérsonne y trouvât à redire. Toute personne qui a été touchée, soit par une inadvertance, soit volontairement, par un Pariah, est souillée par cela seul, et ne peut communiquer avec qui que ce soit, jusqu'à qu'elle ait été purifiée par le bain où par d’autres cérémonies plus ou moins importantes, selon la disnité et les usages de la caste à laquelle cette personne appartient. à ju s Manger avec des gens de cette caste, ou toucher à des vivres apprêtés par eux, et même boire de l’eau qu’ils auraient puisée; se servir de vases de terre qu'ils ont tenus dans leurs mains ; mettre le pied dans leurs maisons, Ou leur permettre d’entrer dans la sienne : tout cela offrirait autant de mo- tifs d'exclusion; et celui qui l'aurait en- courue n’obtiendrait de rentrer dans sa caste qu'après de pénibles et dispendieuses formalités, Quiconque aurait eu commerce avec une femme pariah serait traité en- core plus sévèrement, si san délit était prouvé. La condition des Pariahs qui n’est point l’esclavage proprement dit, a quélques traits de ressemblance avec la condition des serfs de l’ancienne France. et de ceux qui existent encore dans quelques contrées septentrionales de l'Europe. Cet asser vis- sement subsiste principalement daus toute sa force sur la côte de Malabar, ainsi que plusieurs autres usages particuliers à ce pays, qui, à cause de sa position, n'ayant pas été exposé aux invasions et aux ré.olu- tions qui ont si souvent bouleversé l'Inde, paraît avoir conservé, sans altérition, plu- sieurs des anciennes institutions qui sont tombées ailleurs en désuétude. Parmi ces institutions, les deux plus remarquables sont'le droit de propriété et d'esclavage. Ces deux catégories paraisceut inséparables lune de l’autre; et c’est-1à qu’on peut dire nulle terre sans scigneur.Eous les Pariahs qui naissent dans le pays sont serfs pour toute leur vie de: père en fils, et attachés Aa glèbe dans le lieu où ils naissent; le pro- priétaire peut le vendre avec le sol, et en disposer comme il lui plaît. Le droit de propriété et cet état de servitude ont existé de tout temps,’ et existe encore parmi les Naïrs, les Couvgas et les Toulouvas qui sont les trois nations aborigènes de la côte de Malabar. C'est, je crois, le seul pays de l’Inde où ce droit de propriété se soit con— servé intact jusqu'à ce jour; partout ail- leurs le terrain appartient au prince, et le cultivateur n’en est que le fermier : les terres qu'il exploite lui sont concédées ou ôtées, suivant le bon plaisir du gouverne- ment. Sur la côte de Malabar, au con- traire, les terres appartiennent aux per- sonnes qui en ont recu la possession de leurs ancêtres, et elles ont le droit de la transmettre à leurs descendants. Elles peu- vent aussi les aliéner, les vendre, les don-- ner, et en disposer à leur volonté; en un mot, le Jus utendé et abutendi, qui consti- tue le droit de proprieté , leur appartient dans toute sa plénitude. Chaque propriétaire de terres, dans ce pays-là, a pour les cultiver une peuplade 94 de Pariahs, qui sont proprement ses escla- ves, et qui font partie de son domaine. Tous les enfants qui naissent parmi ces derniers sont serfs, ainsi que leurs pères. Leur maître est libre de disposer des uns et des autres, et de vendre les pères et les enfants, si cela lui fait plaisir; si lun d'en- tre eux s'enfuyait pour aller servir un autre maître, il a le droit de le réclamer partout comme sa propriété. Lorsque quel- que propriétaire a plus d'esclaves qu’il ne Jui en faut pour cultiver son terrain, il en vend une partie à d’autres cultivateurs qui en manquent. Il n’est pas rare de voir un débiteur qui, poursuivi par ses créanciers, leur livre, au lieu d'argent, une partie de ses Pariahs, jusqu’à concurrence de la dette Le prix d'un de ces esclaves est fort modéré : des renseignements positifs por- tent: à trois roupies, et cent sérous, ou à une quantité de riz égale à la charge d'un bœuf, la valeur vénale d’um esclave mâle, encore jeune, et en état de travailler. Cependant, les propriétaires de terrains ne ven:ent leurs esclaves pariahs que dans des cas de grande nécessité; et encore ne peuvent-ik les vendre alors que dans leurs pays. Ils n’ont, dans aucun cas, la faculté de les exporter, pour aller les vendre au loin à des étrangers. Chaque propriétaire foncier, dans ce pays, a son habitation bâtie au milieu de ses domaines, et dans laquelle il vitenvi- ronué de sa peuplade d'esclaves pariahs, qui lui sont extiêémement soumis. Qui l- ques habitants en ont plus de cent à leur service; les traitent, en général, fort hu- mainement, ne leur imposent de l'ouvrage que selon leur âge et leurs forces, les nourrissent du même riz qu'eux, les ma- rient lorsqu'ils en ont l’âge, et donnent tous les ans aux femmes, pour se vêtir, un morceau de toile de sept à huit coudées, et aux hommes un cambily, ou couver- ture grossière de laine. : Il n’y a au Malabar que la caste seule des Pariahs qui soit ain.i condamnée à un esclavage perpétuel; mais aussi l'on n’y en trouve aucun de libre; tous naissent esclaves, de génération en génération. Ils n’ont pas même le droit d'acheter leur liberté, et s'ils veulent devenir indépen- dants ils n’ont d'autre moyen de le faire que de s'enfuir secrètement, et de quitter Je pays. Cependant, je n’ai pas oni dire qu'ils en vinssent souvent à cette extré- mité. Accoutumés de père en fils à la subordination, traités avec humanité par leurs maîtres, nourris de mêmes aliments qu'eux. jamais obligés de travailler au delà de leurs forces, n'ayant aucune notion de ce qu’on appelle liberté et indépen-, dance, ils se sont fait une habitude de leur manière d'être. Ils régardent leur maître . comme un père, et se considèrent comme faisant partie de la famille. Dans le fait, sous le rapport physique, le seul qui af- fecte leur sens, leur condition me paraît bien préférable à celle des Pariahs libres. Au moins le Pariah esclave de la côte de Malabar est assuré de sa subsistance, pre- mier besoin de la nature, tandis que le Pariah libre des autres pays manque, Ja moitié du temps, du strict nécessaire, et est souvent exposé à mourir de faim. En effet, on ne saurait contempler sans pitié l’état d’abjection et de détresse dans lequel végète ailleurs cette misérable caste de Pariabs, la plus nombreuses de toutes. Ilest vrai que c'est parmi eux une règle invariable, et une espèce de point. d’hon- :) 99 eur, de dépenser à mesure qu'ils gagnent, de ne songer qu’au jour présent, et de ne point étendre leur solficitude sur un ave- nir incertain, La plupart, hommes et fem- mes, ne sont jamais vêtus que de vieux haillons. Outre la caste des Pariahs, répandue dans toutes les provinces de la presqu'’ile. il existe des castes particulières à certains pays, et composées d'individus qui égalent et surpassent même les premiers par la bassesse de leurs sentiments ct de leurs mœurs, ainsi que par le mépris auquel ils sont en butte. Telle est la caste des Palers, qui n'est guère connue que dans le Ma- duré et autres régions voisines du cap Co- morin, Les Palers se regardent comme bien au dessus des Pariahs, par la raison qu’ils ne mangent pas de chair de vache; mais les Pariahs, de leur côté, les regar- dent comme bien au dessous d'eux, en ce qu’ils appartiennent à la main gauche, dont ils sont le rebut, tandis qu'eux appar- tiennent à la main droite, et passent pour en être le plus ferme soutien. Ces deux tribus de misérables ne peuvent jamais s’'accorder ensemble, et partout où elles existent en nombre à peu près égal, ce n’est que disputes et querelles entre elles. L'une et l’autre suivent le même genre de vie dans la société, sont à peu près égale- ment flétries dans l'opinion publique, et obligées d’habiter loin des autres tri- bus. Dans les forêts de la côte du Malabar,on rencontre une tribu qui, chose difficile à croire, Snrpasse encore en abjection les deux dont on vient de parler : c'est celle des Pouliabs, que lon regarde comme bien au dessous des bêtes qui partagent avec eux le domaine de ces lieux Sauvages. On ne leur permet pas même de se bâtir des huttes pour se garantir des injures du temps : une espèce d’appentis, soutenu par quatre bambous, et ouverts de tous les côtés, sert d'asile à quelques uus, et les met à convert de la pluie, mais les laisse exposés au soufile des vents. Cependant, la plupart se construisent des espèces de nids au milieu des arbres les plus tonffus, sur lésquels ils perchent comme des oiseaux de proie, et où i}s passent la nuitet une grande parte du jour. Jamais ils ne peuvent mar- cher avec sécurité dans les chemins bat- tus : lorsqu'ils aperçoivent quelqu'un, ils doivent se faire reconnaître par un certain cri, et faire uv long détour pour le laisser passer; la moindre distance À laquelle ils sont obligés de se tenir des personnes d’une autre caste est plus de cent pas. Siun Nair, qui va toujours armé, rencontre sur sa route un de ces malheureux, il a le droit de le poignarder sur-le-champ. Les Pou- lLahs mênent une vie tout à fait sauvage, -ét n’ont aucune communication avec la so- ciété. Dans toutes les provinces de la pres- qu’ile, la caste des Chakilys, ou savetiers, est réputée inférieure à celle des Pariahs : en effet, ils sont au dessous d'eux par la bassesse des sentiments, par leur ignorance et leur brutalité, et ils sont, plus qu'eux encore, livrés à [a crapule et à l’intempé- rance. C’est principalement vers le soir qu'ils s'enivrent, et leurs villages retentis- sent, bien avant dans ia nuit, des cris et des querelles qui sont la suite de leur ivresse. Rien ne saurait les contraindre à travailler tant qu’ils ont de quoi boire; ils ne se remettent à l'ouvrage que lorsqu'il ne leur reste plus aucune ressource pour | . satisfaire leur passion dominante; et ils passent ainsi successivement du travail à l'ivresse, et, de l'ivresse au travail. Les femmes de cette vile tribu, qui ne se lais- sent surpasser par leurs maris dans aucun genre de vices, les égalent surtout en ivro- gnerie, On peut juger d’après cela de leur modestie et de leur retenue. Les Pariahs eux-mêmes refusent de communiquer avec ies Chakilys, et ne les admettent jamais à leurs repas. Il y a une classe de Pariahs qui domi- nent sur tous ceux de leur caste : ce sont les Vallouvers, que l'on appelle aussi, par dérision, Brahmes des Pariahs : ils tiennent rang à part, et ne contractent jamais d'al- liances qu'entre eux. Ils se considèrent . comme les gourous où guides spirituels des gens de leur tribu. Ce sont eux qui président aux cérémonies des mariages et autres actes religieux des Pariabs. Ils leur prédisent toutes les absurdités recueillies dans l'almanach indien, telles que les bons et les mauvais jours, les moments favo- rables ou défavorables des affaires, et au- tres pronostics de cette force : mais il leur est interdit de s’immiscer à rien de ce qui appartient aux Connaissances astronomi- ques, comme les prédictions déelipses, Pin- dication des révolutions de la lune, etc.; cette prérogative appartient exclusivement aux Brabrnes. Le vicomte À DE LAVALETTE, BIBLIOGRAPHIE. MANUEL DU CHASSEUR. — Loi sur la chasse expliquée par la discussion aux chambres, les ins- tructions ministérielles et la jurisprudence, précé- dée de l’histoire de droit de chasse depuis l'origine de la monarchie et de l’exposé des principes de ce droit, par Championnière , avocat, 4 vol. in-18, chez Videcoq. : M. Champinniére fait précéder son commentaire de ja dernière loi sur la chasse de considérations fort intéressantes. Les recherches qu'il afaïtessur les anciens droits féodaux sont détailiés avec esprit et érudition, « La discussion de la nouvelle loi, dit M. » Champinnière, a été longue, décousue et fort peu » instructive : des passions autres que celles du » chasseur s’y sont fait jour : La conservation du » gibier et la répression du braconnagé n'ont pas » été les seuls intérêts dont l'influence se soit fait » sentir, là comme ailleurs , la propriété moyenne » s'est montrée envieuse de la grändeet 0} pressive » de la petite. » Cet ouvrage servira , nous n’en doutons pas, de veni mecum aux Nemrod de Paris et des départe- ments, et le nombre en est grand. Il est à remar- quer que plus on voit le gibier diminuer chaque année, et plus le nombre des chasseurs devientcon- sidérable. Che GC —PASQUIER, ou Dialogue desAvocats du Parle- ment de Paris, par Ant. Loisel, avec une introduc- tion etdes notes, la suite chronologique des plus notables avocats depuis l’an 1,600 jusqu'à ce jour ; et des notices biographiques sur Pasquier Loisel et les frères Pithon, par M. Duris, 1 vol, in-18, chez Videcoq. Antoine Loisel, né à Beauvais en 1556;, mort en 1617, fut surnommé Plutarque des gens dz robe, à cause de sa manière d'écrire naïve, énergique et consciencieuse. Indépendamment de l'Histoire du Beauvoisis, dont il est l'auteur, il se chargea, en 1612, de publier l'Histoire du Nivernais de Guy Coquille, sur le manuserit autographe de l'auteur, qui lui fut remis par Guillaume Joly. M: Videcoq a eu la bonne idée de faire imprimer cel ouvrage si intéressant pour le barreau, dansun format com- - mode et portatif, Gette édition contient de plus que les précédentes des notes extraites des œuvres de Miraumont et Blanchard et des notices sur les frè-M res Pithou et sur Loisel, CriG PARIS. — Imprimerie de LACOUR et C, ue Sant-Hyacinthe-S.-Michel, 33.° + 2 0: Li ‘ 11° année. SOMMAIRE. — ACADEMIE DES SCIEN- | CES, séance du 15 juillet.—SCIENCES PHY- . SIQUES. PHYSIQUE DU GLOBE. Théorie nou- velle des révolutions du globe ; de Boucheporn. — SCIENCES NATURELLES. HISTOIRE NATURELLE. Sur les provisions pour la sub- sistance des êtres vivants démontrées dans la siructure des roches anciennes et dans les phé- nomènesqu'ellesprésentent. — PHYSIOLOGIE ANIMALE. Observations sur l’époque du rut, sur la portée et sur le moment de la parturition chez l'ours, etc.; Siemussowa-Pietruscki.— OR- NITHOLOSIE.- Catalogue des oiseaux nouveaux ou peu connus de la collection Abeillé ; R. P, Lesson. — SCIENCES APPLIQUEES. ARTS PHOTOGRAPHIQUES. Note sur un procédé de gravure photographique; Fizeau. — ECONO- MIE RURALE. Sur l'ancienneté de l'usage du cidre en Normandie; Girardin. — SCIENCES HISTORIQUES. GEGGRAPHIE. Des castes de l'Inde. Fonctions réputées avilissantes. 2DISIE rt Ke ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 15 juillet, M. le docteur Montagne lit un mémoire sur le phénoment de la coloration des eaux de la mer Rouge. Il résulte de ce travail : 4° que le nom de mer Rouge donné d’abord par Hérodote puis par les Septante au golfe Arabique tire vraisemblablement son ori- gine du phénomène périodique de ses eaux; 2° que ce phénomène observé pour la pre- mière fois en 1823 par M. Ehrenberg dans la seule baie de Tor, puis revu vingtans après, mais avec des dimensions vraîment gigan- . tesques par M. Evenor Dupont, est dû à la présence d'une algue microscopique sui generis flottant à la surface de la mer et moins remarquable encore par sa beile cou- leur rouge que par sa prodigieuse fécon- dité ; 3° que la rubéfaction des eaux du lac de Morat, par une oscillatoire qu’a décrite de Candolle, a les plus grands rapports avec celle du golfe Arabique, quoique les deux plantes soient génériquement bien distinc- tes; 4 que, comme on est en droit de le supposer d’après les relations des naviga- teurs qui mentionnent des exemples frap- pants de la rubéfaction des eaux de la mer, tes curieux phénomènes, pour n’avoir été observés que tout récemment, n'en ont Sans doute pas moins existé de tout temps. 5° Que cette coloration insolite des mers ne reconnaît pas exclusivement pour cause, ainsi que semblent le croire Péron et quel- ques autres, sans doute parce qu'ils étaient surtout zoologistes, la présence de mollus- ques et d’animalcuales microscopiques, mais qu'elle est due souvent aussi à la repro- duction, peut-être périodique, toujours très féconde de quelques algues inférieures et en particulier du singulier genre Tri- chodesmicum; 6° enfin que le merveilleux phénomène dont il s’agit, quoique restreint le plus ordinairement entre les tropiques, nest pourtant pas limité, soit à la mer EE — Paris. — Jeudi, 18 Juillet 1844. HD) Rouge, soit même au golfe d'Amour, mais que, beaucoup plus général, il se manifeste eucore dans d’autres mers, dans les océans Atiantique et Pacifique par exemple, ainsi qu'il résulte des documents inédits de M, le docteur Hinds communiqués par M. Ber- keley. - — M. Deschamps présente un mémoire intitulé : Anatomie et phystologie de l'œuf et du corpus luteum de Povaire de la femme et des mammifères. — Parmi les faits re- marquables que contient le mémoire de M. Deschamps, trois surtout doivent être signalés. Le premier c’ést que l’ovulation spontanée n’est pas une découverte de date aussi récente qu'on pourrait le croire, et M. Deschamps lui-même prétend lavoir signalée l’un des premiers daus un travail déjà ancien. Le second fait remarquable est relatif à la formation du corpus luteum; M. Deschamps croit que le corpus luteum est un signe de la fécondation; il indique- rait par sa présence qu'il y a eu non seu- Jement ovulation, mais encore ovulation fécondée. Le troisième fait intéressant que renferme le mémoire de M. Deschamps, c’est celui qui marquesle siége de la fécon- dation. Chacun'sait qu'a cet égard plusieurs idées ont été émises dans la science, et : M. Pouchet dont tout le monde connaît les beaux travaux pense que la fécondation s’opère à la partie inférieure des trompes. Telle n’est point l'opinion de M, Deschamps et selon ce physiologiste la fécondation au- rait lieu dans l'ovaire. En analysant aussi rapidement le mémoire de M. Deschamps nous n'avons pas la prétention de signaler tout ce qu’il renferme de curieux, mais nous voulions le mettre au rang des bons travaux qui depuis quelque temps ont été entrepris sur la génération. ‘ — M. Eug. Chevandier lit des recher- ches sur l'influence de l’eau sur la végéta- tion des forêts. Tous les nombreux faits que rapporte le jeune et savant auteur de ce travail échappent à l’analyse. Aussi nous bornerons-nous à citer le suivant qui donne une juste idée du résultat final de ses re- cherches. Si l’on représente par 1 l'accroissement annuel d’un sapin dans les terrains fan- geux du grès vosgien , cet accroissement moyen correspondra à très peu de chose près à 2 dans les terrains secs, et sera com- pris entre 4 et 5 pour les terrains disposés de manière à recueillir les eaux de pluie qui s’écoulent des chemins ou des pentes les plus rapides, et il sera un peu plus fort que 6 pour les terrains ou infiltration des eaux des ruisseaux entretient une fraicheur permanente. Ainsi ces nombres indiquent par leur rapport croissant que la végéta- ‘tion augmente avec la quantité d’eau qui reste en contact avec les sapins. À côté de cet exemple nous pourrions en citer plu- Passage au périhélie N°5. L'ECHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. IL’ECHO DU MONDE SAVANT paraît le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun ; il est publié sous ia direction de M. le vicomte A DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des BEAUX - ARTS, N. 6 ,et dans les départements chez les principaux li- raires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries- Prix du jourpal: PAR1S pour un an 25fr., six mois 13 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., 16 fr. 8 fr. 50: AlÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour GINQ fr. par an et par recueil l'ÉGHO DELA LITTÉ®> RATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 16 fr, pris séparément) et qui forment avec l’Echo du monde savant la revus encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte de LAVALETLE, directeur et rédacteur en chef, sieurs autres dont il serait facile de tirer une conclusion analogue, Mais après avoir constaté cette heureuse influence de l’eau sur la végétation, M. Che- vandier a essayé d'utiliser sur place la 10- talité des eaux pluviales. Si done on arrête l'eau sur chaque point d’une montagae, si on la force, pour ainsi dire, à s’y fixer en établissant snr des pentes sèches des séries de fossés horizontaux sans ouvertu- res, destinés à recevoir les eaux et à les arrêter, l’on aura de la sorte réalisé l'une des conditions les plus favorables à la vé- gétation et c'est ce que M. Chevandier se propose d'entreprendre. — M. Quatrefages envoie un mémoire sur les plébentérés. — M. Léon Dufour envoie une note sur la prétendue circulation dans les insectes, note dans laquelle il annonce qu’il est heu- reux de voir MM. Carus et Otto partager son idée sur l’absence dela circulation dans les articulés ; il ajoute : «De nombreuses - » autopsies dirigées depuis lôrs spéciale- » ment vers ce but corroborent et confir- » ment chaque jour ma manière de vf. » Tout récemment encore je viens d On." » stater dans le lucanus, le cossus, lf » tystoma et autres insectes parfa » divers ordres que le prétendu coël C4 » vaisseau dorsal est sans issue à ses « mités, et qu’antérieurement il s’insè » l’œsophage sans pénétrer dans l'intérieur » de ce conduit alimentaire. » MM. Carus et Otto qui rejettent la cir- | culation dans les insectes la maintiennent encore dans les larves, c’est ce que n'admet pas M. Dufour, car, selon lui, elles sont dans les mêmes conditions anatomiques et physiologiques sous le rapport de la nutri- tion et de l’absence d’un véritable appareil de circulation. — M. Mauvais présente les éléments pa- raboliques de la comète qu’il a découverte. Ces éléments sont les suivants : = Temps moyen de Paris. 1844 oct. 14,7681 Log, de la dist. périhélie 9,8817875 (90,7 617) Longitude du périhélie 17603542” Long. du nœud ascendent 35051 42” Inclinaisons 4904123" Sens du moavement héliocentrique ré= trograde. Ces éléments ont été déduits des observations du 8, du 10 et du 12. Ils of- frent une circonstance remarquable, c’est la grande distance qui nous sépare de l’in- stant du passage au périhélie; ce passage n’aura lieu que dans trois mois et la comète n’aura pas à parcourir moins de 100 degrés d’anomalie pour atteindre ce point. La comète est en ce moment très éloi« gnée du soleil ; sa distance est de 1,8. Elie diminuera inserisiblement à mesure que nous approcherons de l’époque du périhé- lic; la distance sera alors de 0,76 seulement. 100 On voit que cette distance qui d'abord est plus grande que celle de la terre au soleil devient ensuite plus petite. On pourrait donc craindre qu’au moment où cette dis- tance est égale À 1 {à la distance de la terre au soleil)el'e ne püt se rencontrer avec ia: terre, mais les calculs de M. Mauvais lui ont appris qu'il n’y à aucune chance de rencontre. ; — M.Rigaud, professeur de clinique chirurgicale de la faculté de médecine de Strasbourg, envoie à (l'Académie le moule en plâtre d’un scapulum qu'il a enlevé avec une portion de la clavicule sur un honime âgé de 51 ans. Le sujet de cette opération , ancien gre- nadier de la garde impériale à cheval, por- tait en 1841 une tameur de l'extrémité supérieure du bras gauche pour laquelle M. Rigaud dût faire et fit en effet l’ampu- tation dans l'articulation scapulo humé- rale, la plaie résultant de l’opération gué- rit et le malade fut bien portant pendant huit mois; mais,au bout de ce temps, on put constater dans la région axillaire la présence d’une tumeur osseuse qui parais sait naître et qui naissait en effet, comme on put s'en convaincre plus tard, de l’an- gle antérieur de l’omoplate. M. Rigaud jugea qu’il était nécessaire d’enlever le scapulum tout entier avec l'extrémité ex- terne de la clavicule , et cette laborieuse opération ayant été exécutée avec un plein succès dans le courant de l’année 1842, le malade fut rétabli au bout de deux mois et n’a pas cessé depuis de jouir d’une bonne santé. — M. Gaultier de Claubrg envoie à PAcadémie un traité surl'identité du typhas et de la fièvre {yphoïde. —M. de St-Venant envoie une deuxième note sur l’état d'équilibre d’une verge élas- tique à double courbure lorsque les dépla- cements éprouvés par ses joints ne sont pas très petits. —M. Cauchy lit deux mémoires l'un sur divers théorèmes relatifs à la conver- ence des séries et l’autre sur l'application de Ja méthode logarithmique. — M. Piobert lit un rapport favorable sur un bâti relatif à des essieux convergents pour wagons ou locomotives de M. Sermet de Tournefort. ; —Nous avons recu de M. Ducros(de Mar- seille) quelques réclamations ; nous allons y répondre en peu de mots, Ce médecin nous accuse d’avoir méconnu le suceës de sa nouvelle méthode thérapeutique, et nous a engagé à aller vérifier par nous mêmes les guérisons qu'il a obtenues. Avant de répondre à cette accusation, nous nous permettrons d'établir dans les travaux de M. Ducros deux catégories bien distinc- tes. La première comprendra lesrecherches physiologiques , celles qui jusqu'alors ont été mises sous nos yeux , el nous ont per- mis dejuger du genre de travail de M. Du- .cros. À ces recherches s'adresse notre cri- tique, critiqueque nous maintenons et qui, revêtue d’ane forme peut-être un peu lé- gère, n'en est pas moins impartiale et juste. Nous ne connaissons pas M. Ducros, nous n'avons aucune raison d’être envers lui bienveillant ou injuste , nous voulons être vrai. Mais pour être vrai , nous sommes forcé d’avouer que nous ne comprenons rien à la loi de recul desglobules sanguins, à leurs propriétés électro positives, electro négatives ; et comme bien d'autres aussi malheureux que nous. À cet égard, nous crions Jiai lux. Oui, nous ayons le triste 101. privilége de ne voir dans les recherches physiologiques de M. Ducros qu'un amas de belles erreurs décorées de noms pom- peux, et par cette faculté que nous parta- geons avec des hommes recommanudables par leur science comme par léur haute impartialité, nous avons été conduit à pu- blier notre critique. Vient maintenant la seconde catégorie detravaux, les faitséminemment pratiques, les cas de guérison. Les avons-nous mé- connus ? Méritons-nous les reproches qui nous ont été adressés ? Non , assurément non, Dans notre critique , nous n’avons jamais voulu parler de la pratique de M. Ducros , et ce médecin s’est étrangement trompé en nous engageant à aller voir ses malades guéris. — Nous n’attachons guère d'importance à des certificats de malades, nous nous gardons surtout de les insérer dans nos colonnes, sachant trop le funeste usage qu’on fait de ces réclames, et crai- gnant d’assimiler ce journal à la quatrième | feuille des journaux politiques. Ainsi, à cet égard, M. Ducros ne doit pas attendre de nous une réponse à une question que nous n'avons-point soulevée. Si suivant la voie commune, ce praticien guérissait dans les hopitaux des malades qui lui seraient coufiés, si soumise à ‘la sanction d'hommeséclairésetindépendants, sa méthode était reconnue ætile, nous nous ferions un plaisir d’en enregistrer les suc- cès. Car , répétons.le en terminant, nous n'avons contre M. Ducros aucun sentiment de haine, et comme lui nous voulons avant tout le triomphe de la vérité, DE SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE DU GLOBE. Théorie nouvelle des révolutions du globe; par 2. de Bouchepern. L'auteur de cette communication, ayant été amené à appliquer aux grands faits des révolutions du globe deux paints de vue nouveaux, sous le rapport physiqueet sous le rapport chimique, dont les conséquences non seulement. théoriques, mais géogra— phiques, sont d’une grande précision, dé- sire qu'avant de publier ses idées et leur application, il lui soit permis d'en adresser à l’Académie le premier hommage, en lui communiquant un très court résumé des principes qui ont fait l’objet de sa longue étude, et de leurs résultats les plus géné- raux. Cette première note sera exclusi- vement consacrée au point de vue phy- sique. E Es La régularité géométrique est le trait gé- néral le ‘plus frappant de toutes les modi- fications physiques de la surface da globe, et c'est cependant, sans contredit, leur ca- ractère le moins expliqué. Les chaînes de montagnes s'étendent sur la sphère en d'immenses alignements, qui ne sont au- tres que des arcs de cercle, représentation de la ligne droite sur la surface d’un corps sphérique. Or, personne n'est venu dire encore pourquoi ces protubérances de la terre et leurs ramifications sont ainsi con- stamment alignées, et non point arrondies ou sinueuses. Chacune de ces chaînes d’au- tre part est composée, dans son travers, d’une série d’inflexions à axes rectilignes et parallèles ; et, il ÿ a peu d'années, l’un des éminents géologues de France, M. Elie de Beaumont, a donné à cette loi du paral- iélisme une extention bien plus importante 4 10 encore, en établissant ce grand principe, … que tous les mouvements instantanés du sol qui:se sorit produits entre deux pé- riodes géologiques consécutives ont affecté une direction unique, variable à chacun de ces cataclysmes Mais, ces faits admis, pul encore n’est venu montrer en vertu de quelle loi naturelle :ce caractère géomé- trique du parallélisme s'ajoute à celui de la disposition rectilisgne pour former da phénomène de l'élévation des chaînes de montagnes, un des plus remarquablement et des plus largement réguliers que l'étude de la terre nous présente, Les mêmes propriétés de l’alignement et du parallélisme ont été reconnues depuis plus longtemps encore dans les grandes fractures plaues, qui se rencontrent à cha- ‘que pas au travers des terräins, et qui, changeant aussi de direction à chaque âge géologique, divisent ainsi en fragments réguliers toute l’enveloppe terrestre. La raison de ces lois régulières est tout aussi inconnue pour les fractures ou les filons que pour les montagnes. L'application d’une idée nouvelle, ou plutôt l'extension d’une idée anciennement émise par un célèbre astronome, nous a donné le moyen, non seulement de satis- faire à toutes ces questions, mais de parve- nir en outre à des résultats géographiques et chronologiques singulièrement précis sur la formation des continents et des montagnes du globe, et sur les principaux faits climatériques de l’histoire de la terre, ‘sujet demeuré si obscur maloré les tra- veaux de Cuvier et d’autres grands natu- ralistes, et peut-être devenu plus obscur encore en raison même des résultats si re- marquables de ces travaux, Il y a déjà près de deux siècles, Halley, pour expliquer les mouvements de la mer qui, suivant les idées des anciens géolo- gues, avaient porté les coquilles marines jusqu'au sommet des montagnes, imagina que la vitesse de la terre avait été brus- ra ; quement modifiée par le choc d’une ou même de plusieurs comètes ; mais les con- séquences géologiques de cette idée, de- meurée si vague depais lors, ne sont au- jourd’hui nuliement admissibles, puisqu'il est reconnu qu’en géaéral les mouvements qui ont formé les montagnes résiden! dans le sol lui-mêrre bien plutôt que dans les eaux de la mer. Ayantété amené par des considérations, soit climatériques, soit dynamiques, qu’il serait beaucoup trop long d’indiquer ici, à reprendre l’hypothèse de Halley, avec con- dition que chacun des chocs ait dû pro- duire un déplacement considérable des pôles et de l’axe de rotation de la terre, j'ai reconnu qu’en modifiant la portée de cette hypothèse, et en tenant compte d’une con- dition oubliée par tous les géomètres qui se sont occupés de cette question des chocs, elle conduisait, outre ses conséquences cli- matériques, à l'explication la plus claire et la plus complète de toutes les circons- tances physiques des révolutions du globe, savoir, d’une part, l’élévation linéaire des chaînes de montagnes; de Pautre, les dislocations par fractures planes et ali- gnées. Cette condition oubliée est celle de la fluidité intérieure du globe terrestre, ou du moins celle de l’existence d'une partie fluide entre le noyau central solidifiée par écrasement, et la pellicule extérieure solidi- fiée par le refroidissement. Ce résultat dé- rive immédiatement en effet des observa- 1103 itions modernes sur l'accroissement de la Itempérature dans les profondeurs, et des ‘recherches analytiques les plus récentes sar l'immense lenteur du mouvement calori- fique dans l’intérieur d'un corps comme la terre, primitivement fluide. La visco- sité des liquides métalliques et la compres- : sion due à la gravilé même peuvent être ‘regardées d’ailleurs comme des raisons suffisantes pour détruire l’objection des marées qui avait été avancé contre ce principe de la fluidité intérieure. Or, maintenant les conséquences de ce principe sont de la plus haute importance dans la question d’un changement de ro- | tation de la terre, Indépendamment de ce oo qu’il forme la condition nécessaire pour l'équilibre d’une rotation nouvelle, on voit facilement qu'il ne laisse plas au mouve- ment des eaux superficielles, considéré par Halley et depuis par Laplace, comme l'unique résultat physique du phénomène, qu'une portée trés secondaire, à cause du parallélisme approximatif des deux sur- faces fluides : au contraire, la péllicule solide en recouvrement sur le fluide inté- rieur subira dans cette révolution les mou- vements les plus remarquables, origine réelle, selon nous, de ses fractures et de ses montagnes. L’enveloppe solide,eneffet dépourvue de Ja mobilité moléculaire, subira l'influence des mouvements intérieurs : d'une part, elle sera brisée par l’expansion du fluide vers le nouvel équateur ; d'autre part, de- venue trop étendue aux nouveaux pôles et demeurée là sans appui, elle subira la réaction centripète due à son propre poids, ainsi que celle qui est produite par le frot- tement du liquide affluent vers l’équateur. Du premier de ces effets résulteront les ruptures planes; du second les montagnes, et il n’est pas difficile de voir que tous ces accidents seront parallèles entre eux et au uouveau mouvement de la terre. Quant aux fractures, en efret, comme les forces qui les déterminent s’exercent uniquement dans des plans perpendicu- laires à l’axe de rotation et suivant la nou- velle loi des latitudes, il est évident qu'elles seront toutes parallèles au noureau plan équatorial; ce qui, pour le dire en passant, explique bien ja forte inclinaison de quel- ques unes d’entre elles sur la verticale. Leur disposition locale et par groupes, la formation des failles et des vallées, tiennent d’ailleurs à un point de théorie tout par- ticulier, qui fournit l’application numé- - rique la plus frappante aux faits d’obser- vation. Quant aux montagnes, qui sont produites par la réaction du poids de l'enveloppe so- lide devenue trop étendue vers les pôles, leur loi de formation dérive de considéra- tigns plus délicates. La pesanteur du revé- tement solide, et le frottement du iiquide affluent vers l’équateur, sont des forces relativement peu considérables, si on les compare à l’expansion centrifuge du li- quide intérieur. sur laquelle se concentre toute la puissance des masses : ces forces centrinètes seront donc décomposées, elles céderontune de leurs composantes au mou- vement dominant, parallèle à l'équateur, etil ne leur restera plus comme force ef- fective que la seconde composante de la pesanteur, qui agira tangentiellement au méridien, puisque les anneaux solides ne peuvent quitter la surface du fluide inté- rieur. Or, une circonstonce extrêémement remarquable de cette décomposition, c’est 10% que, quel que soit le sens relatif de la trans- lation du fluide parallèlement à l’équateur, la composante de la pesanteur tangentielle au méridien demeurera partout dirigée vers le cercle équatorial. Le poids de toute l'enveloppe so ide se trouvera donc trans- formé ainsi en une série de forces horizon- tales dirigées dans chaque hémisphère des pôles vers l'équateur, et qui doivent par conséquent proiuire vers cet équateur un refoulement général, dont l'effet est d'y ramener les portions excédantes du revêtement solide par une série d'ondu- lations absolument analogues aux inflexions des terrains dans nos montagnes. Comme conséquence, cesondulations montagneuses vont être soumises à deux grandes lois. I. Del'égale direction des forces pour tous les points situés à même latitude, il résulte d’abord que les ondulations se- ront partout alignées, parallèles entre elles et au nouveau mouvement de la terre. IT. En second lieu, la concentration de toutes les forces vers l’équateur doit y ras- sembler les plus grands: ridements, et pro- duire ainsi à chacun des chocs une ligne montagneuse principale, occupant le con- tour d’un grand cercle de la sphère : résul- tat inappreciable qui doit nous dénner le moyen de retrouver la trace des équateurs successifs de la terre, si en effet sa rotation a varié à diverses reprises. (La fin au prochain numéro.) DE SCIENCES NATURELLES. HISTOIRE NATURELLE. Sur les provisions pour la subsistance des étres vivants démontrées dans la struc- ture des roches anciennes et dans les phénomènes qu'elles présentent. {Ün the Provisions for the \subsistence of living beings evinced in the structure of the older rocks, and in the phenomena wich they exhibit.) ; par M. DAUBENY. / Dans ce mémoire lu à l'institution royale de Londres, M. Daubeny commence par faire observer que comme l'attention s'est portée dernièrement sur la lune à cause de l’éclipse, il croit pouvoir s'occuper lui-même en passant de la structure et de l’état supposé de ce satellite, Si l’on sup- pose qu'un homme soit transporté à la surface de la lune, et qu’il la contemple dan; l’état sous lequel les astronomes nous la représentent privée de mers et d’at- mosphère, avec des montagnes en forme de cratères de volcans vomissant des va- peurs et de la fumée, émettant quantité de gaz nuisibles, ne croira-t-i] pas que ce glôbe est abandonné aux agents destruc- teurs qu’il voit doués d’une si grande acti- vité, plutôt que d'admettre que ce n’est là qu'un simple état préparatoire qui doit en faire le séjour d’êtres constitués comme lui- même ? Cependant ce que la lune est maintenant, la géologie nous porte à ad- mettre que la terre l’a été jadis; et des phénomènes qu’elle nous présente en ce moment nous pouvons inférer une série d'événements accomplis à des époques re- culées , qui étaient entièrement destruc- teurs pour toutes sortes d'êtres vivants, et qui néanmoins préparaient notre globe non seulement à deverir le siège de la vie, mais encore à être un séjour agréable pour ceux de ces êtres qui, comme l’homme, peuvent apprécier le beau et le sublime. L'auteur passe alors à l'examen de ces préparations, de ces provisions pour l'existence future des 105 A . LA . , 2 . êtres animés qui se disposaient dans ces premiers âges de l’histoire de notre globe, alors qu’il se trouvait dans un état de chaos ssmblable à celui que présente la lune au- jourd'hui. Ces matériaux de la croûte terrestre qui semblent être plus particulièrement desti- nés aux besoins des êtres vivants peuvent .êtré distingués en ceux, qui fournissent quelque objet utile à l’homme en particu- lier, et ceux qui sontessentiels aux animaux et aux végétaux en général. La premiere classe, étant composée de substances plus ou moins vénéneuses pour l'ordinaire, ,e présente en veines qui existent pour la plu- part dans des roches añciennes, Tels sont le cuivre, létain, le plomb, le mercure et les autres métaux. La deznière classe au contraire se montre plus généralement répandue dans les couches du globe, quoi- que les substances qu’elle comprend s’y trouvent généralement en proportions comparativement faibles. Parmi celles-ci sont les alcalis fixes qui se trouvent dans toutes les roches feldspathiques et dans toutes les autres d’origine ignée , d’où ils sont lentement dégagés par l’action de l'air et de l’eau dans les proportions qui sont nécessaires pour les besoins des êtres. vi- vants; tandis que si ces matières s'étaient trouvées dans la terre sous une forme déjà soluble, elles auraient été dissoutes par les mers avant de pouvoir servir au but auquel elles sont destinées. Une autre substance essentielle à la structure des animaux est l’acide phospho- rique qui paraît être particulièrement disposé pour entrerdans l’organisation d’un corps vivant, par la facilité avec laquelle il subit des changements dans ses propriétés, par les caractères de sa cristallisation, et par ses autres particularités propres qui lui permettent de s’accommoder à la tex- ture délicate de la fibre auimale. Mais Ja question est de savoir d’où les animaux et les végétaux peuvent lirer cette matière qui leur est nécessaire. M. Daubeny et d’autres géologues en ont trouvé de petites proportions dans plusieurs roches secon- daires ; et comme celles-ci sont dérivées d’autres roches plus anciennes , l’acide phosphorique doit exister également dans ces dernières. Maintenant nous connaissons au moins un exemple dans lequel cette suh- stance se présente en graude abondance dans une roche qui, autant que le prouvent les observations récentes, semble avoir été formée à une époque antérieure à l’exis- tence des animaux. Cet exemple e:t celui de la roche qui a été indiquée depuis plu- sieurs années en Estramadure,en Espagne, près du village de Logrosan. Des relations ont exagéré son étendue; car le professeur Daubeny ayant fait un voyage dans cette localité , pendant le cours de F’année der- nière, a trouvé qu’elle ne forme qu'une veine solitaire , large en général de dix pieds et s'étendant à la surface dans une longueur de deux milles. — Cette roche ‘contient de fortes proportions de phosphate de chaux; et comme cette dernière sub- stance paraît, d’après les expériences ré- centes de l’auteur, exister généralement dans les os, tant récents que fossiles, il sem- blerait qu'elle a été emmagasinée par la nature comme un des matériaux néces- saires pour les squelettes osseux des ani- maux. Il semble aussi que des provisions ont été faites d’avance pour fournir aux êtres vivants les matières volatilisables, comme / 106 les substances fixes qui leur sont néces- } saires. L’attractien de tous les corps poreux et pulvérulents pour les gaz peut expliquer la manière selon laquelle ceux-ci sont mis en contact avec les surfaces sécrétantes des plantes ; mais il faut se rappeler que, parmi les quatre éléments des corps vi- vants que la chaleur peut dissiper, l’oxy- gène est le seul qui puisse être absorbé di- rectement par les végétaux. Sur les trois autres, l'hydrogène doit se présenter sous forme d’eau, l'azote sous celle d’ammonia- que, et le carbone sous celle d’acide car- bonique. Les volcans semblent avoir été les moyens choisis pour fournir les deux der- : nières substances en quantités suffisantes pour servir d’aliment aux êtres vivants; car l’ammoniaque et l’acide carbonique sont produits en immense quantité par tousles volcans. La production de l’ammo- niaque dans l'intérieur de la terre peut, selon M. Daubeny, être expliquée facile- ment d’après les principes de la théorie des volcans qu’il a adoptée depuis plusieurs années, et qui repose sur la découverte des bases métalliques des terres et des alcalis que nous devons au génie de Davy. En admettant une fois que ces substances que nous voyons portées à la surface de la terre, sous la forme de laves et de masses d’éjections , existent dans l'intérieur du globe, soit entièrement, soit partiellement dans l’état de non-oxydation, et que l’eau de la mer en premier lieu, et-ensuite l'air atmosphérique , trouvent accès jusqu’à elles à travers certaines crevasses, tous les phénomènes volcaniques peuvent en être déduits comme n'étant plus que de simples conséquences, et ces phénomènes sont : une chaleur intense, le dégagement d’acide muriatique , les dépôts considérables de soufre, de grandes masses d’acide carbo- nique, et enfin les sels contenant de l’am- moniaque ; car si l’hydrogène à l’état naissant , dégagé par la décomposition de l’eau à l’aide du contact des métaux alea- fins, se trouve mis en contact avec l’azote sous une pression considérable, il y a toute raison de croire que'le résultat sera la production de l’ammoniaque, Ainsi les mêmes-agents de destruction qui semblent, au premier coup d'œil, être antagonistes à toute espèce d'énergie créatrice, ont été, dans le fait, les moyens mis en œuvre pour fournir les matériaux dont se composent tous les êtres organisés. Mais quoique les matières nécessaires à notre subsistance nous soient ainsi fonr- nies, il ne s’en suit pas que nous ne devions chercher à étendre la quantité qui se pré- sente naturellement à nous. Au contraire Fhomme doit toujours chercher à étendre ses ressources et à en faire le meilleur usage possible. Dans le monde rien ne se perd ; ainsi par exemple les matières excré- mentitielies entraînées par les eaux dans la mer ajoutent à la vigueur de la végétation marine qui fournit à un nombre plus con- sidérable de poissons; ceux-ci à leur tour servent de pâture à un plus grand nombre d’oisvaux de mer qui finalement déposent sur les îles de l’Océan pacifique les matières tirées primitivement des profondeurs de l'Océan; ils donnent ainsi le guano ce précieux engrais dont on sait que l’agricul- ture anglaisg tire un grand profit. Mais ici l'on va chercher au loin le moyen d’ajouter à la nourriture des plantes ; tandis que lon doit chercher toujours à produire un résul- tat analogue avec les matières que l’on a sous la main et dans le plus bref délai qu'il est possible. 107. PHYSIOLOGIE ANIMALE. Observations sur l'époque du rut, sur la portée et sur le moment de la parturitiom chez l'ours (ursus actor), ete.; par M. Sie- muszowa-Pietrwscisi. (Beobachtungen über die Brunst-Trag-und Setzzeit der gemeinen Landbaren.) — Extrait des archives d'Érichson. On a tout lieu d’être étonné que les na- turalistes anciens et modernes aient donné des notions si contradictoires sur la repro- duction d’un auimal que l'on élève si sou- vent en captivité et qui s’y et reproduit certainement plusieurs fois; la cause en: est que les observations que lon a eu occa- sion de faire dans ce dernier cas n’ont pas pas été imprimées, et que par suite elles sont restées inconnues pour les z0ologistes; de là beaucoup de naturalistes qui ne pou- vaient faire desobservations pareux-mêmes ont di s'en rapporter aux renseignements qui leur étaient fournis par des chasseurs, par des garde-forêts,etc., et par suite leurs écrits se sont trouvés remplis de faits tout à fait contradictoires. Ainsi Linné dans son S'ystema naturæ (12° édit., 17e part., pag. 279), dit que l’ac- couplement de l'ours a lieu à la fin d’oc- tobre; que Ja femelle porte 112 jours, qu'elle produit quatre petits qu’elle nour- rit à l’aide de quatre mamelles ; qu’elle les élève avec soin et qu’elle leur apprend de bonne heure à grimper sur les arbres. — Wilhelm, dans ses Entretiens sur l’histoire naturelle (1*e part., pag. 494), dit que les oars vivent par couples, qu’ils s’accouplent vers la fin du mois d'août, anelquefois plus tard, en septembre; que la femelle prépare d'avance pour ses petits une couche moel- lease de‘mousse et d'herbes dans un lieu très retiré; qu'après une portée de quatre: mois, elle met bas de un à trois petits qu’elle allaite et soigne avec la plus vive tendresse. D’un autre côté le docteur Alexandre Zawadzki nous apprend que les ours s’accouplent dans le mois d’oc- tobre; que la femelle porte six mois et qu’elle met au monde en avril et mai de un à trois petits. Ailleurs (WNaturgerchichte in getreuen Abbildungen, ete., Pesth chey otto wigand), on-lit que la portée dure huit mois ; ailleurs encore, et dans un ouvrage sur la chasse dont l’auteur a oublié letitre, il est dit que l’accouplement ra lieu au mois d'août, que la portée dure 36 se- maines, et que les petits viennent au: monde en mai. Ces citations suffisent pour montrer la diversité des données que ren- ferment les ouvrages où il est question de ce sujet. L'auteur du mémoire que nous analy- sons a observé l'ours, soit à l’état de li- berté, dans les Carpathes, soit en captivité. Il décrit d’abord la disposition de la mé- nagerie qu’il a fait construire pour pouvoir ohserver à loisir et avec soin cette partie importante de l’histoire de cet animal. Noûs croyons inutile de le suivre dans les détails qu'il donne à ce sujet. L'époque à laquelle la femelle met bas lui a été indiquée par des chasseurs et par des personnes dignes de foi. Toutes ont été unanimes sur le moment de la parturition qu'ils ont assuré avoir lieu en hiver, au mois de janvier et de février et non en avril où mai, comme l'avancent les natu- ralistes. Il ne restait plus pour achever de décider la question de la reproduction de l'ours qu’à reconnaître comment se fait l’accou- plement et combien de temps porte la fe- melle, Il était absolument impossible de 108 s'éclairer sur ces points par l’observation … de l'animal à l’état sauvage ; aussi l’auteur … a=t-il eu recours à sa ménagerie pour y puiser les renseignements qu’il désirait, La première observation qu’il eut occa- sion de faire fut que les 3 ours qu'il avait eu cage devinrent très doux et traitables pendant le mois de mai. Parmi eux se trou- vait un mâle et une femelle de À an et 3 mois ; le troisième était une femelle plus vieille d’un an. Cette circonstance amena l’auteur à penser que le mois de mai était peut-être le temps du rut. Les deux jeunes animaux furent souvent laissés ensemble, mais ils se bornèrent à jouer l’un avec l'autre. L'année suivante (1840) le même chan- gement d'humeur se fit remarquer en mai; les.deux jeunes furent souvent réunis dans la même loge; mais les résultats furent les mêmes que l’aunée précédente. Le 5 mai 1841,-M. Pietruski remarqua une turéfaction considérable dans les par- ties sexuelles de la jeune femelle qui avait alors 3 anset 3 mois; il vit aussi qu’elle se tenait constamment dans sa loge du côté le plus voisin de la cage du mâle. Il les réunit ; l’acconplement eut lieu et il se répéta tous les jours pendant un mois en- tier; mais en juin la femelle refusa son mâle qui fut de nouveau séparé. Au mois de juillet, la tuméfaction des parties sexuel- les persistait chez elle, ce qui fit craindre à l'auteur que l’accouplement n’eût été infructueux. L'événement justifia ses crain= ‘tes. Les mêmes phénomènes commencèrent à se produire chez la femelle vers la fin du mois d'avril 4842 ; le 3 mai, à 4 heures du soir, le mâle fut introduit dans sa loge. D'abord les deux animaux se bornèrent à jouer l’un avec l’autre; à 6 heures le mâle mmanifesta des désirs auxquels la femelle refusa de céder jusque vers huit heures, moment auquel eut lieu la première jonc- tion. L'accouplement se fait comme chez le cochon; seulement le mâle étreint la femelle de ses pattes antérieures avec une telle force qu’il semble l’étrangler ; aussi celle-ci respire-t-elle à peine et hurle-t-elle horriblement. L'acte dura toujours un bon quart-d’heure; il se répéta toujours le soir et au mêine lieu, dans la loge du mâle; après quoi la femelle se retirait dans sa propre cage, et se mettait à sauter comme en cadence. Les phénemènes se reprodui- sirent de même jusqu’au 28 mai, etil y eut en tout 13 accouplements ; après cette époque, la femelle refusa constamment son mâle. Les observations faites pendant le temps de la portée sont les suivantes : en juillet, la femelle perdit sa longue fourrure d’hi- ver (l'ours ne perd son poil qu’une fois par an), ce qui la faisait paraïtre beaucoup plus maigre; elle mangeait avec avidité, et sautait où dansait (tanzte) beaucoup dans sa loge ; ses mamelons étaient encore très petits, et lorsqu'on les pressait avec les doigts, il en sortait un liquide jaune, une sorte de colostrum . En août elle était tou— jours très maigre et sautait beaucoup, ses mamelons n'avaient pas grossi; seulement la peau de son ventre s'était élargie et de- venait pendante. : En septembre, il y avait encore plus de colostrum dans ses mamelles; ses Yeux étaient fortement saillants, bordés de rouge; elle ne pouvait supporter la boisson froide; elle mangeait beaucoup et sautait conti- nuellement. En octobre le bas-ventre devint forte- “ent pendant et elle parut épaissir en fénérals mais il n’était pas possible de con- Mure de là qu’elle était pleine, car les ours t leur poil devient alors très long. - En novembre tout fut comme pendant 2s mois précédents ; les mamelons étaient oujours très petits, et le ventre pas beau- oup plus épais que chez les deux autres turs. Ainsi après six mois de portée on ne ‘ouvait encore reconnaître si cette femelle tait réellement pleine. | En décembre, l’on remarqua avec sur- {rise qu’elle ne mangeait presque rien, et ès lors depuis le 2 décembre jusqu’au :ommencement de l’année elle ne prit pas ne seule bouchée de nourriture. Divers | liments, du lait, du miel, du sucre, etc., ui furent présentés ; elle les refusa égale- nent. À la vérité tous les ours mangent beaucoup moins l’été que l'hiver, mais ils prennent toujours quelque peu de nourri- ture. Ses mamelons commencèrent à se sonfler ; elle était très épaisse dans la partie de son ventre placée entre les membres Jostérieurs ; elle dansait encore, mais Jeaucoup plus rarement que pendant les nois précédents, Ce fat seulement à ces saractères que ceux qui la voyaient tous es jours purent reconnaître qu’elle était réellement pleine, tant les signes de la gros- esse étaient encore peu prononcés au sep- ième mois. : En janvier elle refusa aussi toute nour- lriture ; elle restait couchée tout le jour ; son Ventre pendait fortement. Le 8 de ce mois, l’auteur remarqua que les parties sexuelles s'étaient beaucoup dilatées, et qu’elles sécrétaient une matiere glutineuse; >nfin le 22, à 8 heures du matin, le gardien ‘le la ménagerie vint annoncer que l’ourse hvait des petits; l’auteur accourut sur-le- (champ, mais il ne put rien voir parce que la mère couvrait tout de son énorme corps. Ce ne fut qu’à trois heures de l’après-midi Iqu'il vit le premier petit, et le lendemain juil observa le second, L'auteur dit n’avoir 4 amais rien vu dans sa vie de plus joli que es petits animaux, il les compare à de vetits dogues anglais ; ils étaient longs de 5 pouces, d’un gris argeñté, avec un collier d’un blanc de ntbige et un poil lisse et bril- lant. [ls étaient nés aveugles. Pendant les deux premières semaines, la Arière ne les quitta pas une seule fois ; mais elle resta constamment couchée auprès d’eux, les protégeant contre le froid de l’hi- ver, pour cela elle leur faisait de ses quatre pattes une voûte dont elle fermait l’ouver- ture en y appliquant son museau. Par-là sa respiration maintenait pour eux une tem- Sait du vent, elle se plaçait toujours de |manière que son corps leur servit d’abri. (Le quatorzième jour après avoir mis bas, |elle but du lait pour la première fois; en- | core fallut-il le placer à côté d’elle, carelle ne voulut pas quitter un instant sa place. Lorsque les petits furent âgés de trois {semaines, la mère se posait souvent sur ses ‘pattes de derrière ; alors les oursons grim- (paient comme de petits singes jusqu'à sa [poitrine et se mettaient à têter en grondant. M. Pietruski remarqua que l’ourse était (très douce à celte époque , elle prenait des mains la nourriture qu'on lui offrait, et (orsque l’on feignait de vouloir lui enlever |ses petits, elle ne montrait pas cette férocité |chez les femelles des animaux sauvages. En reviennent toujours très gras en automne | |pérature douce et uniforme, Lorsqu'il fai- : |que l’on remarque en pareille circonstance ( 110 général elle paraissait se défier peu des hommes; mais elle entrait presque en fu- reur dès qu'elle voyait approcher un chien. f À quatre semaines, les petits étaient en- core aveugles; ce ne fut qu'à deux mois qu’ils commencèrent à marcher ; en avril il s’écartèrent assez de leur mère, allant jouer fréquemment hors de la loge, mais y rentrant toujours d'eux-mêmes. En mai, 1ls étaient de la taille d’un gros chien mopse ; ils couraient avec beaucoup de lé- géreté et ils accompagnaient très souvent l’auteur dans ses promenades, mais ils té- taient encore deux ou trois fois par jour. En août ils furent sevrés et l’un d’eux fut donné, l’autre fut vendu. Cette année-là leur mère ne s’accoupla pas. Ces observations, qui ont duré dix mois, montrent que l’accouplement de lours a lieu en mai et non en août, ni en septembre, ni en octobre, comme l'ont avancé les au- teurs ; que la portée de ces animaux dure non pas quatre ni six, mais huit mois et demi, ou 34 semaines, en comptant à par- tir du dernier accouplement ; enfin que les petits viennent au monde non pas en avril ni en mai. mais au cœur de l’hiver, en janvier ou février. Elles nous apprennent aussi quelques particularités qui caractéri- sent celte espèce; ainsi au temps de l’ac- couplement l'ours devient doux et confiant, se distinguant par là des autres bêtes. fé- roces ; ainsi encore ce nest que pendant le dernier imois que lon peut reconnaître sûrement si la femelle est pleine ; la partu- rition a lieu en hiver, ce que l’on ne re- irouve chez aucun autre mammifére sau- vage; enfin les petits sont de très petite taille lorsqu'ils viennent au monde. Ce mémoire se termine par la descrip- tion des quatre races d'ours de la Gallicie ; nous nous contenterons de les indiquer par leur nom; ce sont: l’ours brun notr (der Schwarzhraune Bar), l'ours argenté (der Silber-Bar), le petit ours {der Kleine Bar), et ours brun de renard (der Fuchsbraune Bar). ORNITHOLOGIE. Catalogue des oiseaux nouveaux ou peu conmus de la collection Abcilié:; par R.-P. Lesson. k (8 article.) * XLIT, Gallirex anaïs, Lesson, sp. nov. L'oiseau nouveau que nous décrivons est une admirable espèce d’une famille qui compte de très remarquables et qui s’est enrichie dans ces derniers temps de plu- sieurs types fort curieux. La famille des musophagies comprend, 1° le genre turacus de Cuvier, où cory- thaix dIlliger , ayant 6 espèces, les cory- thaix persa, Nieillot ; Buffon, Vieill. ; eryterolophus, ‘Vieill.; macrorhynchus , Fraser ; porphyreocephala , Vigors , et leu- cotis , Ruppell. 2° Le genre musophaga d'I- sert, qui n'a que le m, violacea. 3° Le genre gallirex de moi, ayant 2 espèces , le muso- phaga gigantea de Vieillot , et l'espèce nou- velle décrite dans ce catalogue. 4° Le genre chizærhis de Wagler, ayant 5 espèces di- visées en trois sections, les c. variegata , Wagl.;zonurus,Ruppell. ;concolor, Smith, leucogaster , Ruppell; et personata ; Rup- pell. Le genre gallirex s'éloigne peu de celui appelé corythaix. Cependant il en diffère en ce que le bec a sa mandibule supérieure plus haute, plus convexe, ayant les nari- 32 oo à it1 nes nues et percées plus près de sa pointe que de sa base. Le cou est plus allongé, les aies dépassent à peine le croupion; la queue est longue, deltoïdale, large au som- met; une hupperecouvre la tête ; les bords .des mandibules sont lisses ou dentelés ; le pourtour de l'œil nu. Le corythaix ou gallirex anaïs , que jai dédié à ma fille si cruellement enlevée à ma tendresse, est un magnifique oiseau. Une huppe comprimée, élevée , forme sur le sommet de la tête une sorte de cimier tronqué en avant. Cette huppe est à la nais- sance, aiusi que les plumes du front , des joues, des oreilles, du plus riche vert doré; mais presque dès sa base cette même hup- pe, qui descend jusqu’au milieu du cou, est du plus somptueux, bleu-violet métal- lisé. Le devant et les côtés du cou sont vert- clair. Ce même vert colore le dos, les épau- les, le thorax et le‘haut du ventre; mais il prend une forte nuance rousse sur Le mi- : lieu du dos, et une teiate rouge sur la poi- irine. Le milieu du dos, lé croupion et les couvertures supérieures de la queue sont bleu- noirâtre à reflets métallisés. Les flancs, le ventre , les plumes tibiales et les couvertures inférieures de la queue ‘sont d’un brunâtre parfois lustré sur certaines parties de la plume, surtout au bordet au. somimet. Les ailes courtes et concaves aux quatre premières pennes étagées et plus courtes que les cinquième, sixième et septième qui sont égales, sont du plus riéhe bleu- violet métallisé dans le haut, seulement les pennes secondaires sont d’un bleu vert, et les rémiges noires; mais ces mêmes ré- miges, à partir de la deuxième, ont leurs bords externes et internes d’un rouge vio- let des plus fulgides, et à mesure qu’on s’é- loisne du bord de laile le rouge s’augmen- te, de manière que les dernières pennes rémisiales bleues-noires dans leur premiè- re moitié sont totalement rouges, le rachis et leur pointe exceptés qui restent bruns. La queue ample et formée de larges rec- trices du plus riche bleu métallisé, prenant sur les pennes latérales des reflets vert- brillants. En dessous elle est d’un noir ondé de noir plus intense. Cet oiseau à 42 centim. de longueur to-- tale. Le bec est robuste, bordé de fortes dents à la mandibule supérieure, ce qui annonce quil se nourrit principalement de fruits à noyaux. Il est noir, ainsi que les tarses. ; à XLIII. Francolinus nivosus, Delessert, Mag. de zool., 1840, pl. 18; 10. ; Rev. z00!. ,g 840 , p. 100. Cette espèce du continent indien appar- tient au genretthaginis de Wagler, et c’est l'éthaginis lunulatus de Gray, et aussi la perdix hardwickit de Gray , pl. 39 de sa zoologie indienne. Cet oiseau est remar- quable par la manière dont il est émaillé. La tête , le cou sont gris émaillé de blanc ; le dos est couleur de tabac d’Espagne, se- mé de gouttes blanches encadrées de noir. Le thorax et le ventre de couleur nankin ; sont semés de taches noires triangulaires ; le bas-ventre, les flancs sont de même nuance que le dos, avec des barres blan- + ches encadrées de noir ; le bec et les tarses. sont de couleur plombée. Cet oiseau me- sure 30 ceutim. ; il vit aux environs de Pondichéry. XLIV. Platycercus cælestis, Lesson , sp. nov. Vingt-trois espèces de perruches laticau- 11% des sont connues et celle-ci sera la vingt- quatrième, Je n'en ai point trouvé la des- cription dans les ouvrages anglais à ma disposition. Cette belle et rarissime espèce doit prendre place à côté de l'omnicolore, dont elle a les formes et le même système de coloration dans son plumage, bien que les couleurs soient autres. On ignore de quel point de la Nouvelle- Hollande provieut la platycercus cælestis qui mesure 32 centim. Son bec est blanc, bleuâtre dans le haut; les tarses sont noirs. Un janne serin très frais et sans taches recouvre la tête, l’occiput et le haut des joues. Le bas des jones et le gosier sont blancs, lavés de bleuâtre sur les côtés du cou ; le dessus du cou , à partir de l’occi- but, le dos, les couvertures des ailes ont leurs plumes noires largement bordées de jaune d’or. Le bas du dos et les couvertu- res supérieures de la queue sont d'un vert aigue-marine glaucescent; tout le dessous du corps, depuisle milieu du cou en avant, le thorax, les flancs, le bas-ventre et la ré- gion anale sont d'un glauque iavé de bleu azur, Les couvertures inférieures de la quene sont d’un rouge de sang. Les ailes ont leurs couvertures variées - de bleu-clair , de bleu-noir et de quelques plaques noir mat. Les secondaires sont brunes et largement frangéés de vert, puis de glauque ; les rémiges, fortement échan- crées sur leurs bords, sont brunes avec un rebord bleu-lapis dass le haut, La queue, formée de rectrices étagées, a les quatre pennes moyennes brunes bordées de bieu- “tre. Les latérales sont bleues dans leur pre- miére moitié, blanc-bleuâtre à leur extré- mité et terrninées de blanc. SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS PHOTOGRAPHIQUES, Note sur un procédé de gravure photo- graphique; par M. EH. Fizeau, J'ai eu l'honneur de mettre sousles yenx de l’Académie, dans sa séance du 13 fé- vrier 1843, des. dessins photographiques sur papier, obtenus par l'application des procédés de l'impression en taille-douce à une planche daguerrienne, gravée par des agents chimiques sans le concours d'au- cun travail d'artiste. Dés le mois de juillet 1842. j'avais mon- té à plusieurs personnes , et déposé dans quelques collections , des épreuves résul- tant de mes premiers essais. Depuis cette époque, j'ai continué à m'occuper de ce sujet avec persévérance, en m'appliquant à compléter, et surtout à régulariser les délicates manipulations du procéde. Je publie aujourd’hui de nouveaux ré- sultatsobtenus sur une plusgraudeéchelle, et qui me semblent devoir donuer une idée de l'importance et des! applications - du nouvel art. L'image daguerrienne, dont la perfec- tion est évidémment nécessaire à la réus- site de la gravure, avait été obtenue chez M. Lerebours, la transformation de cette planche dagnerrienne en planche gravée a été effectue sans aucun travail ni re- touche d'artiste, mais par l’application seule du procédé dont je vais décrire les principes en peu de mots; j’espèreen sou- mettre prochainement à l’Académie une description détaillée. Le problème consistait, comme on le sait, à traiter les images daguerriennes 113 . par un agent qui creusàt les parties noires sans altérer les parties blanches du dessin; en d'autres termes, qui attaquàt l'argent en présence du mercure sans altérer ce dernier. Un acide mixte, composé avec les acides nitrique , nitreux et chlorhydrique (ces deux derniers pouvant être remplacé par du nitrite de potasse et du sel marin), jouit précisément de cette propriété, laquelle appartient également à une dissolution de bichlorure de cuivre, mais d’une manière Moins parfaite. Lorsqu'on soumet une image daguer- rienne , dont la surface est bien pure, à l'action de cet acide, surtout à chaud, les parties blanches ne sont pas altérées, tan- dis que les parties noires sont attaquées avec formation de chlorure d’argent adhé- rent, dont la couche insoiuble arrête bien- tôt l’action de l'acide. \ Une dissolution d’ammoniaque , em- ployée alors, entraîne cette couche de chlorure d’argent et permet de soumettre de nouveau la planche à l’action du même acide, qui, agissant encore de la même manière, augmente la profondeur des par- ties noires. En opérant ainsi en plasieurs fo s, on parvient à transformer la planche daguer- rienne en une planche gravée d’une grande perfection , mais généralement de peu de profondeur ; de sorte que les épreuves im- primées sur papier n'ont pas la vigueur convenable. À À cette première opération il a done été nécessaire d’en ajouter une seconde qui permit de creuser plus profondément les parties noires de l’image. Cette seconde opération consiste à dorer les parties saillantes, ou les blancs de la planche gravée, et à laisser largent à nu dans Jes creux, ce qui permet d’en aug menter la profondeur par l’action d’un simple dissolvant de l'argent. Pour obtenir ce résultat , la planche gravée peu profonde dont je viens de par- ler, est graissée avec uue huile siccative, | de l'huile de lin, puis essuyée à la ma- nière des imprimeurs en taille-douce , de cette manière, l'huile reste dans les creux seulement, et y forme un vernis qui ne, tarde pas à sécher. Dorant alors la planche par les procédés électro-chimiques, on voit l’or se déposer sur toute la surface de la planche, excepté dans les parties creuses protégées par. le vernis d'huile de lin. Après ce dorage, l'huile de lin est enlevée par de la potasse caustique. a IL résulte de là que la planche gravée a toutes ces parties saillantes protégées par une couche d’or; ses parties (creuses, au coutraire, présentant l'argent à nu. il est dès lors faci'e, en traitant la plan- che par l'acide nitriqueé, d'attaquer ces parties creuses seulement, et d'en aug- menter ainsi à volonté la profondeur. Avant ce traitement par l’acide nitrique, la planche dorée est couverte parce que les graveurs appellent un grain de résine, ce qui produit, dans le métal attaqué, ces nombreuses inégalités que l'on appelle grain de la gravure. Il résulte de ces deux opérations princi- pales que la planche daguerrienne | est traus{ormée en une planche gravée tout à fait semblable aux planches gravées à l'aquatinte , et dès lors pouvant, comme elles, fournir par l'impression un nombre considérable d'épreuves. Cependant, l'argent étant un métal peu dur, le nombre des épreuves serait encore assez limité si un moyen très simple ne permettait de soustraire la planche pho= tographique à l'usure déterminée par les travail de Pimpression. En effet, pour atteindre ce but, il suffit, avant de livrer la planche à l'imprimeur, decuivrer sa surface par les procédés élec- tro-chimiques; de cette manière, il est évident que la couche de cuivre supporte seule l’usure produite par le travail dé l’ouvrier. Lorsque cette couche est altérée d’une manière notable, il est facile, à l’aide d’un acide faible, de la dissoudre en to- talité sans altérer l'argent sur lequel elle Ji repose ; des lors la planche peut être cui- vrée de nouveau, et se trouve ainsi dans le même état que si elle n'avait pas sup- porté le travail de l'imprimeur. ECONOMIE RURALE. | Sur l’ancienneté de l'usage du cidre en « Normandie; par M. Girardin, à M. de ll Gasparin. ( \ En discutant dans votre rapport sur le mémoire de M. Fuster relatif au climat de la France, ja cause de la disparition de la culture de la vigne de nos provinces 4} du nord, vous avez été conduit à parler de | f l’époque à la quelle on rapporte générale- 4 ment l'introduction du cidre en Norman- | die. Tout en citant l’assertion de l'abbé Rozier, qui prétend que cette introduction 4 date de 1300, vous avez avancé qu’elle de- 4B! vait être bien antérieure, puisque les au- teurs des septième et huitième siècles, dites- vous, semblent avoir parlé de cette bois- son. Permettez-moi de vous signaler quel- }f ques notes qui fortifient votre manière den. |} VOIr. on ' D'abord, ainsi que je l'ai indiqué dans |\f mon premier mémoire sur le cidre, publié i en 1834 (1), on connaissait au sixième siècle; et peut-être bien avant, l’usage'de 1 | ju5 fermneté de la pamme et de la poire, \ puisque, dès 587, sainte Radegonde, reine de France, buvait Journellement du poiré | (piratium). La culture du pommier et du \ | poirier devait s'être répandue dans les Gaules, sous la domination des Romains, 4 qui, comme on le sait, attachaient à cette culture beaucoup d'intérêt. Quant à l'art d'extraire de ces deux fruits une boisson M fermentée, on ne peut fixer la date précise à laquelle il remonte, mais il est certain du | moins qu’il était connu des Gaulois, et par suite des Francs, longtemps avant l'arrivée des Northmans: En effet, au huitième siècle, dans le fà- meux capitulaire de Villis, qui résume les vues de.Charlemagne sur les finances et l'admiaistration de ses domaines, on trouve Mp une curieuse énumération desdiverses pro- fessions qu’il jugeait nécessaire de réunir dans chacun de ses grands domaines. CeMh prince illustre prescrit qu'on yentretienne M des personnes en état de fabriquer de la bière et des boissons faites avec des pom- mes, des'poires et d’autres fruits. | D'autres actes de la même époque par- | lent fréquemment de l'usage du cidre, et ! lors de la quatrième irruption des hommes du Nord en Neustrie, en 862, des titres non moins respeclables font mention des allées de pommiers qui entouraient l’anti- (1) Extrait des travaux de la Sociélé centrale d'agriculture de la Seine-Inférieure. Cahier de la séance publique de 1854, p. 56. | ‘e abbaye de Fontenelle ou de Saint- landrille, que ces conquérants détrui- ent de fond en comble, Hugues de urnay, dans la charte de fondation de air-Ruissel, donne au’ monastère la dime line de ses pommeraies. “On, voit encore, dans un titre de 1183, ; religieux de Jumiéges recevoir une do- htion en pommes pour faire le cidre né- imbre de chartes aussi anciennes dans squelles une des corvées principales que ignéur exige de ses vassaux, est de cueil- “ses pommes et de faire son cidre. Je dois à l’obligence de M. Deviile, di- cteur du musée d’antiquités de Rouen, connaissance d’un document curieux Jatif au sujet qui m'occupe en ce mo- ent, It s’agit d’un passage d’un poème rrit par le chapelain de Philippe-Auguste, uillaume Lebreton (1), qui avait suivi ce ince à la conquête de la Normandie vers 202-1204 et qui parlait de visu. Voici qu’il dit - >n tot in autumni rubet Algia(2)tempore pomis, ade liquare solet siceram sibi(3)Neustria gratam; |oël a trouvé qu'il était question du cidre is l'énamération des marchandises qui montaient la Seine en 1315, et qu'en 107 cette boissou était vendue à Paris chez :s marchands de vin. Il me parait donc bien démontré que ce rest ni aux Navarrais, ni aux Biscayens, aux Northmans qu’on est redevable de introduction de la culture du pommier à France et de l’art de brasser les pom- nes. Mais 1lme paraît également certain lue ce n’est qu'à parlir du treizième au atorzième siècle que l’usage du cidre est levenu général en Normandie. Avant celte boque, la bière, alors connue sous le nom le cervoise, était la boisson populaire, 1ème dans les cantons qui produisent le lus de pommes aujourd'hui. Bien des its le prouvent. Dans les villes et les cam- agnes, il y avait des brasseries; on en 'onnaîtplusieurs très anciennes; uné entre 'utres à Lillebonre; en 1358, il est aussi luestion des brasseries de Rouen; les ctes de Dieppe relatent la bière, en par- ant des boissons que les pêcheurs empor- aient à la mer; et nous savons d’ailleurs lu’il y avait peu de maisons religieuses lui n’eussent chez elles les cuves, les four- leaux et les autres ustensiles nécessaires à à fabrication de cette liqueur. | Si, comme on n'en saurait douter, la lormandie possédait de nombreux vigno- les ‘avant et pendant le moyen-âge, la ière, puis ensuite le cidre, ont contre- alancé de très bonne heure l'usage du in, qui n’a jamais dû être, dans nos con- sées, qu'une fort médiocre boisson, La essation de Ja culture de la vigne tient urtout, à mon avis, au déboisement de oteaux plantés en vigne, et facilitaient ar conséquent la maturité du raisin. À uesare que les forêts de la Normandie, ui formaient un vaste réseau, ont été battues, la quantité et la qualité dn vin générant d'année en année, les habitants | (1) Guéllelmi Brilonis, b. VI. | (2). digia, pays d'Auge. armorici Phillipidos, ui servait à désigner toutes les liqueurs fermen- :€s autres que Je vin, que dérive notre mot cidre u'on: écrivait d'abord xedre. -ssaire à leur consomwation. Il existe’ otre province, dont les hautes et antiques prêts garantissaient, des vents du nor, les. | (5) Siceram. C’est de cet ancien mot latin sicera 116 ont dû recourir à d’autres boissons dont la préparation avait moins à redouter les in- tempéries des saisons. DK SCIENCES HISTORIQUES. GEOGRAPHIE. DES CASTES DE L'INDE. (Troisième article.) Fonctions réputées avilissantes. Il'est d’autres castes qui, quoique occu- pant un degré plus élevé dans l’échelle de la civilisation indienne, ne jouisseut pas poar cela de beaucoup plus de considéra- tion. Telles sont : 1° parmi les Soudras, celles que leurs travaux tiennent dans une espèce d’asservissement ou de dépendance à l'égard du public; 2° celles qui ont des professions réputées, basses et immondes, en ce qu’elles exposent ceux qui les exer- cent à des sonillures: et 3° les tribus no- mades qu’on voit errer dans le pays sans se fixer nulle part. On doit classer parmi les premières la caste des barbiers et celle des blanchis- seurs. Il y a dans chaque village des indivi- dus de ces deux castes qui y exercent leur métier, sans que les persannes de la même profession d'un village voisin puissent y venir travailler en concurrence, à moins qu’elles n’aient obtenu la permission ex-e presse. Ces professions se transmettent de père en fils, et ceux qui s’y livrent forment deux tribus distinctes. Le barbier est obligé de faire la barbe, de raser la tête, de rogner les ongles des mains et des pieds, et de nettojer les oreilles de tous les habitants de son vil- lage. Dans plusieurs provinces du sud, les habitants se font raser toutes les parties du corps où il croît du poil, depuis ‘Ja tête jusqu'aux ‘pieds, ‘excepté les sourcils, et cette pratique est partout généralement observée par les Brahmes, le jour qu’ils se marient et dans d’autres oocasions solen- nelles. Les barbiers sont aussi les chirurgiens - du pays. De quelque nature que soit lopé- ration pour laquelle on requiert leur mi- nistère, ils n’ont pour la faire que leur ra- soir, s'il s'agit d’amputation, ou que l’es- pèce de poincon tranchant dont ils servent pour rogner les ongles, s’il s’agit d'ouvrir un abcès ou de faire d’autres opérations semblables. 4 lis sont de plus les ménétriers en titre : le droit de jouer des instruments à vent, surtout, leur appartient presque exclusi- vement. Quant aux blanchisseurs, leur minis- .tère est à peu près le même que partout ailleurs, à l'exception néanmoins de l'ex- cessive saleté des guenilles que l’on confie à leurs soins purificateurs. Les gens de ces deux professions vivent dans un état de dépendance qui ne leur permet pas de se refuser à aucun des of- fices qui ont rapport à leur emploi, Ils sont payés en denrées par chaque habitant de leur village, au temps de la récolte. C’est sans doute à cette état de servitude, et à la malpropreté des choses que leur travail a pour objet, qu’il faut attribuer le mépris qu'ont pour eux les autres castes, qui les regardent comme leurs valets. La caste des potiers est aussi une des plus viles, et ceux qui la composent sont dépourvus de toute édacation. Les cinq castes d'artisans, èt, en géné- à : 117 ral, tontesles tribus où l’on exerce des arts mécaniques ou d’agrément, ne jouissent d'aucune considération, et même sont mé- prisées. La caste des Moutcbiers (tanneurs), quoi- que plus instruite et plus polie qu'aucune des précédentes, n’est cependant pas beau- coup plus estimée. Les autres Soudras ne les admettent jamais à leurs repas; à peine daigneraient-ils leur verser à boire une goutte d’eau : la souillure qu'est censée leur imprimer la manipulation des peaux d’animaux est la cause de cet éloignement qu’on a pour eux. En général, les arts mécaniques et les arts libéraux, tels que la mnsique, la pein- ture et la sculpture, sont mis sur la même ligne, et une défavenr égale pèse sur ceux qui les professent; les uns et les autres sont abandonnés aux dernières castes des Soudras. Je ne connais guêre que la caste des Moutchiers où l’on s'occupe, par état, de la peinture. Quant à la musique instru- mentale, surtout celle des instruments à vent, elle appartient presque exclusive- ment aux barbiers et aux Pariahs. L'espèce d’infamie qui s'attache dans l'Inde aux joueurs d'instruments à vent doit être attribuée, je crois, à la souillure qu'on est censé contracter en les embouchant, après qu’ils ont été plusieurs fois mouillés par le salive, qui est celle des excrétions du corps humain pour laquelle les Indiens ont le plus d'horreur. Il n’en est pas ainsi des instru- ments à corde, ét l’on entend souvent des Brahmes mêmes chanter en saccompa- gnant d’une espèce de petite harpe, con- nue dans le pays sous le nom de vouna ou vounei. Les Brahmes ont encore un autre instrument à corde nommé nnahra, assez semblable à ure guitare. Mäis les in- diens ne montent pas leurs instruments à cordes avec des nerfs ou des boyaäux d’ani- maux ; iis n’oseraient toucher des ma- tières'aussi impures, ils emploient des fils de métal. Nous allons maintenant faire connaître les castes nomades comprises au nombre des êtres dégradés et avilis qui pullulent parmi les peuples que nous décrivons. Sans demeures fixes, errant sans cesse: d'une coutrée à Pautre, les individus qui composent ces castes vagabondes ne tien- nent presque Jamais aucun comple des di- vers usages qui sont d'obligation stricte pour tout Indien honnête, et c’est surtout ce qui les rend odieux et suspects. Uue des plus répandues est la caste con- nue dans le sud sous le nom de Kouravers ou Kouroumarous. Elle est divisée en deux branches : la profession des une est le com- merce du sel, qu’ils vont, par bandes, chercher sur la côte, ét qu’ilstransportent dans l’intérieur du pays sur des ânes, dont ils ont des troupeaux considérables. Aussi- tôt qu'ils ont vendu ou échargé cette den- rée, is composent un nouveau chargement de grains de bon débit sur la côte, et par- tent sans délai. Toute leur vie se passe ainsi à courir d’un pays à l’autre, sans jamais se fixer en aucun lieu. La profes- sion de la seconde branche des Kouravers est de faire des corbeilles, des nattes d'o- sier et de bambou, et autres ustensiles employés dans les ménages indiens. Ils sont obligés de voyager sans cesse d’un lieu à un autre poar se procurer de l’ou- vrage, et sont également sans aucun do- micile stable. Les Kouravers sont aussi des diseurs de bonne aventure du pays. Isontentreeux un 118 langage qui leur est particulier, et qui est irintelligible pour les autres Indiens ; enfin leurs mœurs, leurs habitudes et leurs usa- ges ont le plus grand rapport avec ceux de ces bandes errantes connues en Angleterre sous le nom de gypsies, et en France sous celui d’égyptiers ou bohémiens. Ce sont leurs femmes qui disent la bonne aventure à ceux qui les consultent et les payent; ce sont elles aussi qui impriment ces figures de fleurs et d'animaux dont la plupart des jeunes indienues se font bigar- rer les bras. Ce tatouage consiste à dessi- ner délicatement sur la peau les objets à figurer, et à en suivre les contours en pi- quant légèrement avec une aiguille; on frotte ensuite les piqûres avec le jus de certaines plantes, qui s’y insinue et laisse une empreinte ineffaçable. Les Kouroumarous sont fort adonnés au vol : c’est de cette tribu que sont les vo- leurs et les filous, connus dans le pays sous le nom de Aalla-Bantrous, Ces derniers ap. prennent par principes l’art de voler adroi- tement, et sont élevés, dès leur enfance, dans la pratique de toutes les ruses de cette infime profession : à cet effet, leurs parents les instruisentà mentir obstinément et les exercent, dès leur bas âge, à souf- frir les tourments et les tortures plutôt que de déclarer ce qu'il est de leur intérêt de tenir caché. Loin de roucir de leur profes- sion, les, Kalla-Bantrons s’en font une gloire; et lorsqu'ils n’ont rien à craindre, se vantent publiquement des vols adroits qu'ils ont commis. Ceux qui, pris sur-le fait, ont été grièvement blessés, ou aux- quels les magistrats ont fait couper le nez et les oreilles, ou le poignet droit, mon- trent avec ostentation leurs mutilations et leurs cicatrices, et ce sont eux qui sont choisis de préférence pour chefs de la caste. C'est la nuit que les Kalla-Bantrous commettent leurs déprédations : ils entrent à petit bruit dans les villages, placent des sentinelles aux différentes avenues, choi- sissent les maisons que l’on peut attaquer avec le moins de risques, s’y introduisent, non en enfoncant les portes, mais en per- çantles murailles en terre qui les forment; puis ils pillent, en quelques minutes, les vases de métal, les effets de quelque va- leur, et les joyaux d’or et d’argent queles femmes et les enfants endormis portent suspendus à leur cou. Dans quelques cantons soumis à des princes du pays, ces voleurs sont, en quel- que façon, autorisés par le gouvernement, qui en tire une redevance convenue, fixée à environ la moitié de ia valeur de leur butin. Cependant, comme dans un pays civilisé une pareille convention ne saurait être avouée, les coupables n’ont aucune réparation à attendre des magistrats pour les blessures et les mutilations auxquelles ils sont exposés dans leurs courses noc- turnes, Le dernier prince musulman qui régna dans le Meissour (Mysore) avait à son ser- viceun bataillon régulier deKalla-Bantrous, qu’il employait, non pour combattre parmi ses troupes, mäis pour ravager le camp ennemi pendant la nuit, enlever adroite- ment les chevaux, escamoter les bagages des officiers enclouer les canons, et faire le métier d’espions. En temps de paix, on les envoyait dans les États voisins voler au profit de leur maître, et épier les démar- ches des chefs qui y gouvernaient. Les petits princes du pays, désignés 119 sous le nom de Paliagares, ont toujours à leur service, pour la même fin, un grand nombre de ces larrons. Dans les provinces où les Kalla-Ban- trous sont lolérés, les pauvres habitants, n'ayant pas d'autre moyen pour se met- tre à couvert de leurs déprédations, entrent en composition avec le chef de la bande, et lui payent une taxe annuelle d’un quart de roupie et une volaille par maison; moyennant quoi, il devient responsable de tous les vols commis par ses gens dans les villages ainsi assurés. Les Lambadys, Soukalers ou Bendjarys, forment une tribu de pillards marchant à la suite des armées, et dont on ne connaît pas l’origine. Ils ont une religion, des usa- ges, des mœurs, et un langage différents de ceux des autres castes de l'Inde. En temps de paix, ces brigands de pro- fession se livrent au commerce des grains et du sel, qu'ils transportent sur leurs bœufs d’un endroit à l’autre; mais au moindre bruit de guerre, ou à la moindre apparence de troubles dans le pays, ils sont aux aguets, et prompts à profiter du premier moment de confusion pour selivrer au pillage : aussi ce n'est pas l'invasion d'une armée ennemie que les pauvres ha- bitanis redoutent le plus, c’est l’irruption soudaine des Lambadyÿs qui parcourent le pays. Cette odieuse tribu est, de toutes les castes de l'Inde, celle dont les manières sont les plus brutales.- Leur air dur et farouche, leurs traits rudes et grossiers, tant chez les hommes que chez les femmes, décèlent assez leur caractère et leurs inclinations. Sur tousles points de la presqu'île, ils sont l'objet d’une surveil- lance spéciale de la police, parce que par- tout on a de justes raisons pour se méfier d'eux. Leurs femmes sont Ja plupart très difformes et d’une malpropreté révoltante; néanmoins, entre autres vices notables, on les accuse d’être natureliement très por- tées à la lubricité, et l’on assure qu’elles se réunissent quelquefois en troupe pour aller à la recherche des hommes qu’élles contraignent de satisfaire leurs désirs im- purs. On accuse aussi les Lambadys d’immoler des victimes humaines. Lorsqu'ils doivent faire cet horrible sacrifice,ils erléventfurti- vement,dit-on,la première personne qu'ils rencontrent, et, l’ayant conduite dans quelque lieu désert, ils creusent une fosse dans laquelle ils Penterrent toute vive jus- qu’au cou; ils forment ensuite, avec de la pâte de farine, une espèce de grande lampe qu'ils lui méttent sur la tête; ils la rem- plissent d'huile, et y allument quatre mè- ches : après quoi, les hommes et les femmes, se prenant tous par la main, et formant un cercle, dansent autour de la victime en poussant de grands cris eten chantant jusqu’à ce qu’elle ait expiré. Parmi les autres coutumes particulières à cette odieuse tribu, il en est une qui les oblige à ne jamais boire que de l’eau des sources ou des puits, et à s'abstenir de celle des rivières ou des étangs; lorsqu'il ya nécessité absolue, ils creusent un petit puits sur le bord d’un étang ou d’une ri- vière, et y puisent ensuite l’eau qui y fil tre, et qui est censée devenir par là de l’eau de source. Une autre caste nomade, bien connue et non moins méprisée, est celle des Otters, dont la profession est de creuser les puits, les étangs, les canaux, et de réparer les: digues. ÿ 4 Les Pakanattys, tribu nomade de pas- teurs qui vit sous des tentes, et dont les mœurs sont assez douces, sont aussi voués à l'isolement et au mépris. CS Les jongleurs, les bateleurs, les comé- diens ambulants, les charlatans de toute: espèce, sont, dans l'Inde, considérés comme infâmes, et l'objet d’une répulsion géné- M rale. ET ) Le vicomte A. DE LAVALETTE. FAITS DIVERS. — M.le ministre de l'instruction püblique a de- mandé aux archives de la Marne , pour être com- M muniqué au comité historique , le cartulaire de ” Saint-Etienne de Châlons. Ce cartulaire, d’unetrès- » belle écriture, rédigé par un chantre nommé Varin, est très curieux. Il est de la moltié du XIT siècle, et contient des chartes et documents, au nombre de 35. — Le Tréport, qui a eu l'honneur d’une royale M visite, était l’ulterior portus, le port le plus avancé M des Romains. Quant au château d’Eu, l’origine en A est antérieure au dixième siècle. IL appartint aux Lusignan bien longtemps avant d’appartenir aux Guise : il entra en la possession de ces derniers en 1579 , par le mariage de Catherine de Clèves avec Henri de Guise le Balafré. — Chaque année, le mois de juin est ordinai- rement signalé par de nombreux sinistres causés par le fléau de la gréle. Le mois qui vient de s'é- couler à été tristement marqué sous ce rapport, Du 10 au 30 juin, de fréquents et violents orages sont venus porter la désolation sur un grand nombre de # points de notre territoire. Les journaux des dépar- M) tements sont remplis des plus tristes détails à ce M sujet. Dans les départements de Saône-et-Loire, du Rhône, de Lot-et-Garonne et de la Dordogne , on cite en grand nombre de communes dont les récol- M tes ont été entièrement détruites. : — Il parait que ce n’est pas seulement en" France que l’usage de la pipe et du cigarre est Cn- tré dans les habitudes d’une grande partie des étu- diants, car le conseil d'éducation suisse a fait in- terdire à toute la jeunesse la faculté de fumer, considérant cet usage non-seulement comme inu- tile et de mauvais goût, mais encore comme nui- sible à Ja santé, dispendieux pour les bourses, et dangereux pour les édifices publics que les étin-? celles chassées par les fumeurs menacent à cha- que instant d’incendier. Le conseil d'éducation suisse pourrait bien avoir raison. COLLECTION BOTANIQUE. M. Justin GOUDOT ne pouvant entreprendre la publication de son herbier, offre d’en céder des parties, — Cet herbier se compose de trois séries d'environ 5000,1500 ou 800 plantes, et quelques doubles d'espèces nouvelles. — Il provient de son long voyage dans-l’Amérique du Sud, en par- tie en des localités encore non explorées avant lui, entre autre le Pic-Tolinia où il a reconnu l’exis- tence d'un volcan, etc. è S'adresser franco , ou voir l'Herbier, de 10 à 11 heures, rue des Noyers, 12, à Paris. ÉvranD , libraire, passage des Panoramas, 61, et dans les départements , chez tous les déposie taires du Comptoir central de la Librairie. Esprit moral et poétique DU x E AIX SIECLE, PAR L.-A. MARTIN. ' Un volume, format Cnarpenrier. — Prix :,3 f, 50. k: PARIS. — Imprimerie de LACOUR et C*, rue Saint-Hyacinthe-S.-Michel, 33. - É 11° année. SOMMAIRE. — SCIENCES PHYSIQUES. | PHYSIQUE DU GLOBE. Théorie nouvelle des ré- volutions du globe ; de Boucheporn. — CHIMIE. Recherches sur la créosote; H. Deville. — — SCIENCES NATURELLES. PALEON- TOLOGIE. Sur les ossements humains trouvés | par M. F. Robert dans les environs d'’Alais; | Marcel de Serres. — ORNITHOLOGIE. Catalo= | gue des oiseaux nouveaux ou peu connus de la | collection Abeillé ; Re P.Lesson.— SCIENCES APPLIQUEES. ARTS . CHIMIQUES. Dorure chimique des étoffes de soie; le doct. Bret ‘thauer, — ARTS CERAMIQUES. Nouveau mode de fabrication des briqueset destuiles.—-AGRI- CULTURE. Expériences comparatives faites à Grignon sur les semis du blé en lignes et les semis à la volée; Pichat. — SCIENCES HIS- TORIQUES MANUSCRITS. Calligraphie tur- desanciens Grecs pour la construction des édi- fices. — GÉOGRAPHIE, Des castes de l'Inde. Tribus sauvages. ! SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE DU GLOBE. | Théorie nouvelle des révolutions du globe; Fe ‘par M. de Boucheporu. | * (suite et fin) | . Conyaincu parles changements brusques et permanents dans les espèces animales et dans la végétation. qu’à chacune des | grandes époques géologiques devait cor- respondre une de ces révolutions extraor- | dinaires, j'af recherché en effet la trace de ces équateurs par les lignes circulaires de montagnes et par la forme concordante | des continents; mais je lai fait géologi- quement et rGh point d’une manière pu- rement empirique, c’est-à-dire que j'ai cherché, par l'étude des directions , à mettre en rapport l'âge de ces équateurs avec celui des soulèvements linéaires qui \ ont marqué dans nos contrées l’interrup- tion de chacune des époques distinctes que les géologues y ont reconnues; étude : où les belles observations de M. Élie de Beaumont ont dû nous servir de base, mais où ‘nous avons dû toutefois intro- _duire aussi des modifications qui nous sont propres. Le résultat de cette longue et sérieuse recherche à été d’une précision | inespérée : les lignes montagneuses circu- laires que lon peut ainsi déterminer em- brassent en effet toutes les chaînes de la terre, toutesles délimitations continentales; et de plus elles sont précisément égales en nombre avec les époques géologiques, en direction avec les soulèvements qui les ca- _ ractérisent : l'étude géologique, en un mot, : nindique ici rien de plus ni rien de moins que l'étude géographique. C’est ce qu’il est facile de voir sur la carte que j’ai mis Sous les yeux de l’Académie, et où sont ms — L'ECHO DU M que. — ARCHEOLOGIE. Méthodes et procédés Paris. — Dimanche, 21 Jaillet 1844. DC tracés ces différents cercles, ainsi que par le tableau qui l'accompagne, et qui pré- sente le nom (emprunté aux chaînes prin- pales), l’âge et les divers éléments d’incli- naison et de direction de ces équateurs successifs. Leur ordre chronologique, indiqué déjà par les directions, reçoit en outre une vé- rification imposante par l'application d'un théorème particulier qui consiste en ce que les ridements montagneux sur ün équa- teur donné, doivent se concentrer spécia- lement aux deux parties intermédiaires entre ses points de jonction avec l’équa- teur précédent; avec des modifications particulières, toutefois, selon l’angle que forment leurs déux plans, c’est-à-dire selon les variations de la vitesse de rotation, variations dont le sens peut être d’ail- leurs presque toujours constaté; de plus, par une sorte de paradoxe assez remar- quable , c’est aux ralentissements de cette vitesse que doivent correspondre, sur le globe. les chaînes de montagnes les plus élevées et les plas étendues. C’est en partie à cette dernière raison qu’il faut at- tribuer la faiblesse des ‘indices géogra- phiques qui marquent la trace de notre Équateur actuel, car il appartient à une période d'accélération ; mais il faut l’attri- buer aussi par la même cause, à l’exhausse- ment du niveau des mers à l'équateur, qui jette un voile sur la plapart des acci- dents terrestres de cette région ; enfin, une - des principales chaînes de notre époque doit se trouver, d’après le théorème dont nous avons parlé, dans la partie encore inconnue du centre de l'Afrique. Quant aux équateurs antérieurs, toutes les véri- fications dont nous venons de parler y sont exactement remplies. Ajoutons que lestem- pératures successives de chaque époque, dans l’Europe occidentale, températures marquées surtout par la nature de la vé- gétation fossile, concordent bien avec les latitudes successives de nos régions, parmi lesquelles s’en retrouve une absolument égale à celle de nos jours. Le résultat en - fin de toutes les comparaisons que ce nou- veau point de vue amène, forme une sorte - d'histoire géologique complète, dont tous les éléments principaux se‘vérifient réci- proquement, mais dont je ne puis dérou- ler, dans cet extrait, la moindre partie. L'hypothèse des chocs multipliés de la terre par des comètes, bornées ainsi. à ses résultats physiques, quelle que soit leur précision, paraîtrait néanmoins d’une har- diesse extrême et peut-être, aux yeux de quelques-uns, d’une exorbitante invrai- semblance, mais elle puise dans la con- sidération des longues durées géologiques satisfaisantes non seulement des vraisem- blances, mais en quelque sorte une preuve nouvelle. L'analyse attentive des phéno- aa N° 6. ECHO DU MONDE SAVANT parait le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et-forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous la direction de M. le vicomte#\, DE LAVALET'TE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des BEAUX - ARTS » N. 6 ,et dans les départements chez les principaux li- raires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Pr'x du journal: PAR:8 pour un an 25fr.; six mois 43 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., 16 (r. - 8fr.50. AVÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour GINQ fr. par an et par recueil ’ÉGHO DE LA LITTÉ® RATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 16 fr. pris séparément) et qui forment avec l’Echo du monde savant la revus encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte de LAVALETUIE, directeur et rédacteur en chef, mèênes géologiques, endonnant ue éten- due démesurée aux temps depuis les- quels le mouvement organique s’est déve- loppé à la surface du globe , ouvre aux chances de probabilité un champ inex- ploré encore et des possibilités inconnues. Je crois en effet pouvoir faire admettre, d'après l’épaisseur des dépôts calcaires , produit de l’entassement des coquilles et de l’action végétale, d’après celle des grès et des argiles , produit de l’ensablement fluviatile; d’après la formation des houilles, produit de la carbonisation des vévétaux, et d’après d’autres faits encore, que cha- cune des treize périodes géologiques re- connues n’a pas duré moins d’un à deux millions d'années. Or maintenant le cal- cul des probabilités, en tenant compte de quelques circonstances du problème qui semblent être passées inaperçues jusqu'ici, m'a montré qu’en supposant seulement dix passages annuels de comètes dans les limites de l’orbe de la terre, c’est-à-dire peut-être l’arrivée au périhélie de six à sept comètes dans de telles conditions, toutes proximativement en trois millions d’# nées ; d’où résulteraient, pour notre h thèse , toutes les conditions de certit qui peuvent dériver de cette sorte de c cul. Mais les détails de toute cette étude ne peuvent être ici donnés, ils feront partie d’un ouvrage qui dépasse de beaucoup les dimensions ordinaires d’un mémoire et que l’auteur se propose bientôt de publier. Il renfermera, outre ces principes généraux et la recherche des équateurs , des Consi- dérations particulières sur les oscillations du niveau des mers à chaque variation de vitesse, sur le déplacement des glaces po- laires et l’explication du phénomène des blocs erratiques d’après la position exacte dé ces pôles à diverses époques ; enfin, sur la climatologie de chaque époque, qui a dû varier dans son essence même par l'in- clinaison diverse des équateurs sur l’éclip- tique, inclinaison dont on peut retrouver les limites approximatives et qui est à nos nos yeux le principe des différences si re- marquables et si paradoxales qui existent entre les espèees organiques des divers âges. Nous donnerons ici une mesure de la portée de ce nouveau point de vue, en indiquant par exemple que l'équateur de l'époquesicaractéristique du terrain houil- ler était absolument perpendiculaire à l’é- cliptique. ° - À cet ensemble des faits de la géologie physique, vient concourir et se Ler une théorie, nouvelle aussi, dès faits chimiques de la surface du globe, comprenant la question des granits, des volcans, des eaux minérales, des filons métallifères et celle NDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. _ LPS 124 de ces vastes échauffements signalés d’une manière intermittente par la transforma- tion des roches; son exposé pourra faire l’objet d’une note spéciale, si celle-ci n’a déjà point trop fatigué l'attention de l’Aca- démie. " Enfin, par suite de la précision et de l’op- portunité de ces mêmes résultats géolo- giques, il était impossible de ne point abor- der l'application du principe des chocs aux faits généraux de l'astronomie. S'il était démontré pour la terre, il devenait par là même certain pour toutes les planè- tes, peut être dans un autre ordre pour le soleil lui-même; et la concordance entre les mouvements dés satellites et la rota- tion planétaire indiquait que le même principe n’était pas ‘étranger à la produc- tion même de ces corps. Nous avons dû aborder conjecturalement ces questions, si élevées cependant au-dessus de nos forces et de l’objet spécial de nos études; tout en y cherchant une précision que les hypo- thèses les plus accréditées ne nous parais- sent point encore fournir, nous ne les avons traitées qu'avec l'extrême défiance et la brièveté que notre insuffisance nous im- posait : les savants pourront juger bientôt si nous avons été heureux dans cette recher- che, où l'imagination doit avoir encore, quoi que l'on fasse, une si grande part. CHIMIE. Recherches sur la créosote: par M. H. Deville. Desétudes sur Îes résines et les essences, m'ont fait penser qu'il fallait considérer l’action du feu sur ces dernières comme n'étant pas une action purement désorga- nisatrice. Gette action serait, au contraire, selon moi, inapte à changer d’une ma- nière profonde l'état de combinaison des substances qui constituent un corps aussi complexe qu'uve résine, Comme lon ad- met généralement qu’une huile essentielle, homogène ou non, a donné naissance, par son altération danse végétal, à la résine, l’action du feu sur celle -ci fonrnirait ua proluit principal identique à lhuile essen- tielle primitive , ou au moins isomérique avec elle. C'est ainsi qu’on pourrait re- troaver, ou au moins reconnaître les huiles essentieiles d'où proviennent le benjoin, le gaiac et d’autres résines dans lesquelles ces huiles ont complétement disparu. Cette hypothèse, applicable à un certain nombre de sub;tances résineuses, je Vai déjà vérifiée pour quelques-unes d’entre elles : la créosote me”donne encore l'occa- sion d'y revenir. En effet, toutes mesexpé- riences me portent à croire que la créo- sote n’est autre qu’une huile essentielle ou son isomère produite dans la distillation des matières résineuses contenues dans le bois (1). On retrouverait ici les mêmes cir- "conétances dans lesquelles l’hydrure de _gaïacile s’est formé au moyen du gaïac, La créosote et l’hydrure de gaïacile ont des analogies qui ne se démentent jamais. Les mêmes réactions, les mêmes propriétés chimiques et physiques se correspondent : d’une manière remarquable , malgré la différence de composition. Celle-ci est telle, que l’hydrure de gaïacile (C*#H604) peut (1) On explique ainsi comment la eréosote va- rie de compositioñ avec la qualité des bois dont on l'extrait, comment certains bois n'en donnent Pas. 425 être considéré commen oxyde de la créo- sote (C8 60? — 2 volumes de vapeurs). La créosote colore en bleu une grande quantité d’eau contenant une trace d’un sel de fer am maximum; pour lhydrure de gaiacile, la coloration est brune. La créosote représente, par sa composition, l'alcool de la série benzoïque. Le brome donne un acide cristallisé avec la crtosote, dont la moitié de l'hydrogène se trouve remplacé par du brome, équivalent pour équivalent. L'hydrure de gaïaciie et la créosote, traités par l’acide sulfurique et le chro- mate de potasse, donnent naissance à un sel de chrome analogue à l'acide tartro chromique. De l'acide produit avec de la créosote jeretire une résine qui me semble avoir beaucoup d'intérêt pour la vérifica- tion de l’hypothèse sur laquelle je fonde Ja formation de la créosote dansla distillation ‘du bois. La créosote d’une pureté absolue ne se colore pas à l'air. Elle se combine aux alcalis et aux bases, comme M. Reichem- bach l'avait vu , etsa dissolution se colore en bleu par les sels de fer. Toutes ces pro- priétés la rapprochent de lhydrure de sa- licyle, à côté de laquelle il faudra peut- être la placer, en doublant sa formule. è D Ke SCIENCES NATURELLES. PALEOGNTOLOGIE. Sur les ossements humains trouvés par M. F. Robert dans les environs d’Alais; par M. Marcel de Serres, Les détails que M. Félix Robert, du Puy (Haute-Loire). vient de publier sur la dé- couverte d’ossements humains awil a reu- contrés dans les environs d’Alais (Gard), au milieu des déblais du chemin de fer, m’obligent d’en entretenir l’Académie plus tôt que je ne l'aurais désiré, Je le dois d'autant plus, que mon témoisnage et celui de la Faculté des sciences à laquelle j'ai l'honneur d’appartenir ont été invo- qués. Ii y a peu de temps que M. Robert, pas- sant à Montpellier, me montra un frag- ment de maxillaire supérieur et un second de la machoire inférieure, qu’il me dit d’a- voir trouvés à quelques pas de distance de l'embarcadère du chemin de fer d’Alais. J’eus d’abord quelques doutes sur leur dé- termination, ces débris osseux se trouvant empâtés dans des marnes d’eau douce ter- tiaire. Je balançais donc entre le singe et l’homme, par suite d'un accident arrivé à l’une des dents molaires. Elle se trouvait, en effet, éraillée et taillée en biseau, ce qui la faisait ressembler à une canine d’un quadrumane. Ayant toutefois été autorisé à la dégager, mes doutes furent bientôt dissipés, et je reconnus, d’après l’ensemble de ses caractères, qu’elle appartenait à l’espèce humaine. Cette détermination fut confirmée par l’examen que Je pus faire du second fragment. Celui-ci se composait d’une partie du maxillaire inférieur, sur lequel deux molaires se trouvaient encore: l’'avant-dernière et la dernière du côté gauche. Auprès de cet os existait la base de l’apophyse coronoïde. Comme je dois ces débris osseux à l’o- bligeance de M, Félix Robert, je m’em- presserai de les mettre sous les yeux de l’Académie, si quelques uns de ses membres désirent les examiner. 1 La présence d’ossements et des dents qui. ont appartenu à l’espèce humaine, dans des marnes d'eau douce tertiaires, me pa- rait donc incontestable. Mais ces restes organiques sont-ils contemporains du dé pôt de ces marnes? Nous avouerons que nous n’oserions le supposer, et que lin-« verse nous semble plus probable. En effet, ces ossements sont moins alté- rés que ceux que l'on découvre dans plu- sieurs tombeaux romains. ls contiennent une si grande quantité dematière animale, qu'il suffit de les exposer à laflamme d’une bougié pour les voir noircir subitement. Calcinés dans un tube ouvert, ils dégagent en abondance des vapeurs ammontacales, exhalent une forte odeur empyreuma- tique, vapeurs qui ramènent au bleu le papier de tournesol rougipar les acides. Les maxillaires d’Alais ne different pas, sous le rapport de la matière animale qu’ils renferment, des os frais. Ils ne peuvent être confondus avec les os humatiles, qui, pour la, plupart, happent'fortement à la langue, et encore moins avec les débris organiques fossiles, c’est-à-dire à ceux qui sont ensevelis au milieu des couches ter-- tiaires, secondaires ou de transitron.. Étudions maintenant les circonstances du gisement de ces os humains. Nous au- rons l’honneur de faire remarquer à l’Aca- démie qu'il n’est pas possible d'être fixé à cet égard, puisque ces os n’ont pas été ren- contrés en place, mais seulement au mi- lieu des déblais extraits des terrains ter- tiaires d’eau douce de l’étage moyen (m10- cène). Les marnes ossifères provenaient en effet des exploitations auxquelles on s'est livré pour le confectionneæment du chemin de fer de Nimes à Alais. Nous ignorons donc si la tête à laquelle avaient appartenu les deux maxillaires n’avait pas été entraînée dans une fissure par les eaux courantes, et si elle n'avait pas été emportée, an milieu des marnes du terrain environnant. On le suppose d'au- tant plus que, d’après ce que m’en a dit M. Robert, ce qu'il a du reste répété dans la note insérée dans le Courr'er du Velay (samedi 1% juin 1844), la tête existait à peu près entière au milieu des déblais. Cette supposition est d’autant plus proba- ble, que M. Robert, qui est retourné sur les lieux, n'y a plus rienrrencontré, ainsi qu'il l’observe lui-même dans sa lettre. ORNITHOLOGIE. Catalogue des oiseaux nouveaux ou peu . connus de la collection Abeillé ; par R.-P. Lesson. - . © {9e article.) XLV. Trichoglossus (psittacus\ cruertus, Lesson, sp. nov. La jolie perruche nouvelle que nous dé-" crivons est bien différente des cinq espèces admises par les auteurs et des dix zanodes ou euphema, qui ont été décrites. Long de 33 centim. , cet oiseau a le bec d’un noir luisant et les tarses de même cou- leur. Son plumage est vert, mais avec des nuances différentes : ainsi il est vert foncé sous le dos et sur les ailes , vert-jaune sur le cou, vert plus clair nuancé de rouge sur le croupion , vert gai sar les couvertures supérieures de la queue. Le devant du cou est verdâtre ; mais ce vert général est çà et là relevé par du rouge de sang. Le front et un large trait sur les joues et sur les oreilles est rouge fulgide. Ce rouge s’affai- blit et devient aurore sur le sommet de la 126 (27 - lête , et du-rougeûtre terne se mêle au vert Hu menton et du cou, s étend sur le de- vant du cow, sur le thorax et devient rou- re de sang sur le ventre et sur les flancs. :.e bas-ventre, la région-anale et les cou- rertures inférieures sont d’un vert pré as- xez uniforme. Û -. Le bas du doscest aussi rouge de sang ; vuis les couvertures supérieures sont d’un zert moins foncé que celui du dos. Les ailes sont d’un vert franc et lustre. Jne bande bleu indigo masque le milieu. Les rémiges, bleues à leur première moi- ié, sont noires, excepté leur bord externe qui est encore bleu indigo. : Les rectrices étagées, raides et atténuées 1 la pointe, sont vert glacé de jaune sur lestpeunes médianes, vertes, terminces de bleu indigo sur les latérales. Toutes sont en dessous jaune glacé d’or , puis brunes à ‘eur terminaison. Le pourtour de l’œil est dénudé; le de- Mans des ailes est vert au rebord de l’épaule, puis rouge de. sang. On ignore la patrie de cette belle perru- iche. : XLNI. Arara prasina, Less., sp. nov. Le bec est fort, gros , bombé , entière- ment blanc ; le pourtour de l’œil est com- plétement dénude ; les tarses sont courts , faibles; aréolés ; la queue est moyenne, à ‘pennes allougées , lancéolées, étroites. Gette perruche ara mesure 33 centim. de longueur totale: Son plumage est vert, ‘vert roncésur le corps, vert jaune en des- sous ; le vert de la nuque et du dessous du lcou est émaillé de noir par ondes; les ré- miges elles-mêmes sont en dehors vertes, rmais en dedans elles ont une bordure bru- ne, puis leurs barbes jaune nankin ; leurs tiges sont d’un beau noir lustré, | Le vert dû plumage de cet oiseau est re- levé par un point rouge de cinabre der- | rière les yeux ; un même point rouge borde lesplumes tibiales , et le rebord des ailes est d’un rouge de feu très éclatant; les ai- |1es en dedans et la queue en dessous sont d’un jaune plus'ou’moins vif, très glacé et pur $us les ailes, mélé de brun sous les | rectrices. Les .barbes sont noires. On ignore la patrie de cet oiseau. XLVII. Vettapus bicolor, Less. , sp. n. Les cinq espèces de nettapus où micro- | cygna forment une tribu très naturelle dans la grande famille des anatidées ou ca- nards, La Nouvelle-Hollande a le zettapus | pulchellus décrit par Gould , et la sixième espèce! que nous ajoutons à ce petit genre | vit aussi dans l'Australie et se rapproche ‘de celle de M. Gould, bien.que distincte. Toutefois l'individu que nous décrivons pourrait bien-être du sexe féminin. Le netlapus bicolor a la taille et les for- mes de la sarcelle de Madagascar ou netta- | pus auritus. Sa longueur totale est de 36 | centim, ;ses tarses sont nus audessus du ! talonet très noirs; le bec, si caractéristi- | que dans ce petit genre , est blanchâtre en | dessus avec des maculatures vertes sur le bord de la mandibule supérieure à la base; la mandibule inférieure est jaunâtre. La tête, le cou, les joues, le gosier sont d’un blanc tiqueté degris, mais le blanc est presque pur sur le menton , et une large calotte brun-vert recouvre la: tête et des- icend sur le haut du: cou; un trait noir 'traverse la joue en passant sur l'œil, et se trouve bordé dans le haut d’un sourcil blanc tiqueté de gris. AE _ 128 Le dessus du corps à partir de la ligne médiane du cou, le dos, les ailes sont d’un brun glacé de vert luisant, mais peu in- tense Toutes les pennes secondaires se trouvent terminées de blanc, ce qui forme sur l'aile, quand elle est ouverte, une ban- de neigeuse.. Ces rémiges sont brunes, ter- minces à leur pointe de gris. Le croupion est gris tiqueté finement de brun. Les couvertures supérieures de la queue sont grises tiquetées. Le devant du cou et le thorax sont va- riés degris et de roussâtre, mais des rayu- res fines , serrées et nombreuses coupent transversalement ces parties. Le thorax, le ventre, les flancs sont blanehâtres , on- dés de roussâtre et de gris brun. Le. gris brun est plus intense sur la région anale, et les couvertures inférieures de la queue sont rousses à leur base et blanches au som met; les flancs sont largement ondés de blanc et de gris. Les tarses sont noirs. Cet oiseau habite la Nouvelle-Hollande. XLVIII. Malacorhynchus iodotis, Less., sp. n. Les deux canards à bec largement men braneux aux bords, l’un de la Nouvelle- Zélande et l’autre de la Nouvelle-Hollan- de, forment deux petits genres. Le pre— mier est le type du genre hymenolaimus de Gray, et ie second du genre malaco- rhynchus de Swainson. Ce dernier n'avait eu jusqu à présent qu’une espèce, l’anas membranacea de Latham, Nous ajoutons une deuxième espèce, bien voisine de la précédente, mais remarquable par les deux taches violettes circonscrites placées sur les oreilles. Le malacorbynque à oreilles violettes habite la Nouvelle-Hollande. IL est à peu près de la grosseur de la sarcelle d’été de France et mesure 37 centim. du bout du bec à l’extrénnité de la queue. Le becet les tarses sont noirs, mais la mandibule infé- rieure du premier est jaune en dessous. Le front et tout le pourtour du bec est gris-blanc. Une plaque gris-brun recouvre le sinciput. Une large plaque brune occupe les joues et encadre les yéux ; toutefois un cercle blanc forme un rebord à la paupiè- re en dessous. La tache violette ou de nuance d’iode marque l’angie, sur les oreilles , de la plaque brune des joues à celle du sinciput qui se Continue sur Ja‘li- gne moyenne du cou. Le cou est gris, finement vermiculé et linéolé de brun, et à mesure qu’on-avance vers le thorax , le haut du ventre et les flancs , les rayures deviennent plus régu- lières et plus manifestes. Ce sont des ban- delettes brunes ou noires légèrement on- dulées, et qui sur les flancs et les côtés du bas-ventre deviennent de larges bandelet- tes noires. Le croupion est brun, coupé par une barre blanche. Les ailes et le miliea du dos sout gris- brun ; les pennes alaires sont brunes, les LA . . . 4 rémiges secondaires. sont terminées de blanc. La queue courte et conique est brune , mais les couvertures inférieures épaisses sont rousses. Le milieu du ventre est blanc pur ou sans taches. ‘ Le dedans des ailes est blanc barré ou rayé de noir. > NN \ 129 SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS CHIMIQUES, Dorure chimique des étoffes de soie par M. le docteur Bretthauer. 1. Teinture de la soie. — Cette opération s'exécute avec une solution aqueuse de chlorure d’or. qui toutefois ne doit renfer- mer aucune trace d’acide libre. Une petite proportion d'acide libre n’agirait pas im- médiatement d’une manière destructive sur la soie {mais bien sur les tissus de lin) elle nuirait seulement beaucoup à la beauté de la dorure, attendu qu’elle paraît favoriser une réduction purpurine de Por dont il sera question plus loin. On prépare ainsi qu'il suit un chlorure d’or bien exempt d'acide; on dissout l'or , un ducat, par exemple, dans del’eau régale qui consiste en un mélange de deux parties d’acide chlorhydrique etune partie d’acide nitrique du commerce ; on décante la li queur avec précaution de dessus le chlo- lure d'argent qui s’est précipité, on l’éva- pore à une douce chaleur, au bain-marie , par exemple et jusqu'a siccité ; le résidu ainsi séché est un chlorure d’or qui ne ren- ferme plus d’acide libre. On le dissout de nouveau dans l’eau pure , et on $e sert de cette dissolution pour la teinture. Lors de cette dissolution dans l’eau, ül s’en sépare souvent, surtout quand on a desséché à une trop haute température, un corps solide qui est de l’or métallique qu'il faut enlever pour s’en servir lors d'une nouvelle opération. Cette séparation d’or métallique provient de la présence d'un chlorure d'or, qui par l'entremise de la chaleur se forme aux dépens du chlo- ride qui perd uue portion de son chlore. c'est ce chlore qui décomposé de nouveau par l’eau reforme un chloride avec dépôt de . métal. Le chloride d’or, qui est le degré le, plus élevé de chloruration de l'or, est celui qu’il convient d'employer dans l'opération qui nous occupe. On teint le tissu à chaud dans la solution claire et étendue de la quantité d’eau :né- cessaire. Une liqueur froide ne pénétrerait pas suffisamment la soie et adhérerait en trop grande quantité à la surface ; il fau- drait donc se débarrasser de cet excès par l'expression ou la pression, ce qui pourrait trop souvent occasionner des pertes. D’ail- leurs, le sel d'or ne se combine que d’une manière fort imparfaite à froid avec la soie, de facon que par la réduction ultérieure on obtiendrait une dorure qui se laisserait facilement enlever par le frottement; il n'y a donc qu’à la température de l’ébullition que la liqueur pénètre uniformément la soie. il se présente ici ün phénomène chimi- que particulier qu’on peut indiquer en peu de mots de la manièresuivante. La soie, en effet, se comporte dans ce cas de la même manière que le charbon poreux. On connaît la propriété dontjouitce dernier corps, non- : seulement d’absorber diftérents gaz ainsi qu'un grand nombre de matières coloran- tesetodorantes répandues dansdesliqueurs, mais encore de précipiter un assez grand : nombre de sels de leurs solutions aqueuses et de s’en emparer; or, la’soie agit absoln- ment dela même manière , et quand elle est en quantité suffisante et est restée pen- dant quelque temps en contact avec la dissolution d’or bouillante, elle absorbe tout l'or de celle-ci, s’y combine chimique- ment, de façon que la dissolution devient + « 130 incolore et ne renferme plus que des traces d’or, phénomène qui exigerait un examen plus sérieux de la part des chimistes. Dans tous mes essais, jai trouvé que 60° à 80°C. pouvaient suffire pour la tempé- rature du bain de teinture, seulement qu’il était alorsnécessaire que la soie restât plus longtemps dans la liqueur. Dans cette opé- ration ,il vaut mieux porter la solution d’or à l’ébullition, y plonger en une seule fois tout le tissu, l’y faire bouillir pendant quelques secondes, puis l'enleveret l’expri- mer légèrement. Les vases dont il faut se servir ne doivent être qu’en porcelaine et avoir une capacité suffisante. L'expression doit s’opérer entre des plaques de porce- laine ou de verre, attendu que ces plaques n’exercent aucune action nuisible sur le sel d’or et ne l’absorbent pas; les plaques de métal, de pierre on de bois doivent par conséquent être rejetées. Relativement à l’état de concentration de la solution qui sert à la teinture , on se règle sous ce rapport suivant la nature du tissu qu’il s’agit de dorer, attendu qu’on n’a besoin que d’une solution étendue lors- qu’on a affaire à des tissus très serrés, tan- dis que lorsqu'ils sont légers, comme par. exemple le satin, il est nécessaire d’em- ployer, si l’on veut qu'ils soient bien dorés, une solution plus riche en sel d’or. Avant tout travail en grand , il est indispensable de déterminer par des épreuves la quantité précise de chloride d’or ou plulôt d'or qu'exigera pour sa dorure une certaine quantité ou une certaine surface du tissu qu’on veut dorer. Le tissu de soie, apprêté ainsi qu’il vient d’être dit par la teinture au chloride d’or, doit rester suffisamment humide pour pou- voir être soumis au travail suivant de la réduction de l’or. Sion le faisait sécher on pourrait encore obtenir cette rédaction du chloride d’or par bien des moyéns, tels que les acides sulfureux, phosphoreux , galli. que, une solution de phosphore , l'hydro- gène phosphoré, etc., et même par l’action seule des rayons solaires , mais dans ces derniers cas l'or réduit offrirait peu ou point d'éclat métallique , et se présenterait avec une couleur brune bleuâtre ou pur- purine ; la soie teinte au chloride d'or prend même déjà cette dernière teinté par une simple dessication, lorsqu'on l’expose au soleil où à la simple lumière dn jour : la soie , du reste, partage cette propriété avec d’autres substances organiques, telles par exemple que les plumes , l’épiderme, etc. Cette coloration en pourpre a été con- sidérée par la plupart des chimistes cômme une simple réduction da chloride d'or, opi- nion en faveur de laquelle parlent un grand nombre de faits. L'or, dans cette circons- tance, se présente en particules tellement tenues qu'il perd son éclat métallique et paraît rouge. Un grand nombre de corps réduits à un très-grand degré de ténuité présentent une couleur differente de celle qu'on leur con- naît lorsqu'ils sont en masse, je citerai sous ce rapport le sulfate de cuivre, l’oxide de manganèse naturel, le fer spéculaire , le soufre dans certains états, etc. Le mercure, dans un grand état de division, perd son éclat métallique , prend une couleur grisi- tre; beaucoup de corps, soit sous l'état de corps simple, soit sous celui de camposés chimiques, offrent seulement par l’effet d’une autre disposition ou agrégation mo - léculaire des couleurs différentes, comme le phosphore, le sulfate de mercure, et ces 131 exemples variés, et beaucoup d'autres qu'en pourraiteiter, doivent faire présumer que Por lui même peut dans ecrtaines cir- _constances paraître coloré en pourpre : ce métal d’ailleurs ne se présente-il pas avec cette coloration pourpre quand il fond avec la couverte des porcelaines, cas où il est excessivement divisé, et ne paraît-il pas avec cette coloration aussitôt que les par- ties superficielles et grossières ont été enle- vées à la surface par | usage. À On pourrait éviter cette coloration en pourpre de l'or sur la soie en plongeant le tissu avant la teinture dans une solution qui n’opérerait pas la réduction du chloride d’or sans rendre le tissu impénétrable à la solution aurique. J'ai trouvé que le chlo- ride d’or sur un fond de résine ou-de ver- . nis, de même que sur le verre ou la por- celaine dans la réduction par la voie froide qui va être décrite n’éprouve aucune colo, ration en rouge; en conséquence, j'ai es- sayé l’emploi d’une très-faible solution de résine dans l'alcool, ou de caoutchouc dans une huile éthérée , mais je n'ai pas obtenu ainsi de résultats satisfaisants. 2. Réduction de la matière colorante ou de la teinture. —1 existe plusieurs moyens pour réduire le chloride d’or, et donner au métal réduit, par le moyen d’un certain tour de main , un éclat métallique, même sur la soie. Il ne sera question que de l’un de ces moyens, attendu que c’est celui qui agit à la fois le plus énergiquement et le Le, plus avantageusement, et qui, si l'on prend en considération la nature du tissu qu'il s’agit de dorer et qu’il faut travailler, con- duira probablement au but ; ce moyen de réduction est le gaz phosphydrique.L e tissu qui a été teint avec le chloride d’or et encore humide est amené dans une atmosphère fortement chargée de ce gaz. Pendant tout le.temps de l'opération le tissu a besoin de rester humide, et le déga- gement du g2z d'être soutenu et de ne pas éprouver d'interruption. De même qué ce tissu ne doit pas être sec , de même il ne doit pas ruisseler l’eau, attendu que comme il y a réduction à la surface du liquide, la pellicule d’or est enlevée par l'infiltration de l’eau, d’où résultent des tares et des défauts; l’action du gaz doiten conséquence être prolongée , parce que la rédaction commence d’abord à la surface du tissu et que la couche d’or qui se forme ainsi d’a- ‘bord oppose un obstacle à action du gaz à l'intérieur; le chloride d’or qui reste ainsi dans le tissu se réduit plus tard à la lu- mière à l’état pourpre ou violet et nuit ainsi à la dorure, Pouréviter tous cesincon- vénients, il faudrait, indépendamment du gaz hydrogène phosphoré, dont on entre- tient le dégagement en quantité suffisante, lancerencore de la vapeur d’eau dans la chambre à réduction, qui consiste en une grande caisse de bois dans laquelle Pé- toffe se trouve étendue de la manière la plus favorable à l'opération , afin d’entre- tenir celle-ci dans l’état d'humidité conve- nable. Au-dessous de la chambre est placé un vase d’une assez grande capacité et à large ouverture qui sert à dégager le gaz et pour qu'il n’y ait pas projection des matières qu'il renferme à l'intérieur de la chambre , on place à quelques centimètres an-dessus de l'ouverture une plaque en métal, et sur une des parois latérales de la chambre on établit des dispositions pour lancer à l'inté- rieur la vapeur d’eau dont on à besoin. Aussitôt que le dégagement du gaz phos- 132 phydrique commence, on voit à l'instant. même apparaître sur Ja so e un léger mi-” roitage métallique, qui prend ptu à pen de l'intensité jusqu’à ce que tout le ch'o- ride d’or soit réduit. Si ce développement est modéré, il ne se forme que de l’or mé- tallique , attendu que tout ce gaz est dé- composé, ét qu'il y a formation d'acide # phosphorique qui reste dans le tissu avec l'acide chiorhydrique libre. On peut plus tard neutraliser par des vapeurs ammoni- cales humides, ces acides, quoiqu’ils ne portent aucun préjudice à la soie. Si l'action du gaz est plus vive, il se forme aisément un phosphure brun d'or, qui, tant qu'il y a présence de chloride d’ornon décomposé, agit comme agent de réduction sur celui-ci. Mais dès que le chloride d’or a disparu, ilreste du phosphure d’or non réduit qui ternit la dorure. Même par un bruni à chaud, auquel on doit toujours pro- céder après l’opération, ces parties restent mates , quoique le phosphure d'or se dé- compose. à la température où se donne le bruni, Je terminerai par quelques observations sur la préparation du gaz réducteur. On sait depuis longtemps qu'il. existe deux espèces d'hydrogène phosphoré, l'une spontanément inflammable à l’airetl’autre qui ne l’est pas. Ces deux combinaisons peuvent néanmoinsêtre considérées comme des modifications isomériques d’un seul et même gaz, attendu que la différence qu’on avait cru remarquer dans leur composition, provenait uniquement de l'impureté des gaz. Il est très douteux qu'il soit avanta- M geux pour la réduction en grand, de se ser- vir du gaz phosphydrique non spontané- ment inflammable, attendu que la prépa- ration de l’acide hypophosphoreux ou phos- phoreux dont on a besoin pour la prépara= tion de cé gaz , présente des difficultés et est coûtense, Je pense en conséquence qu'il faut préférer faire l’opération avec du gaz phosphydrique inflammable, malgré les pertes que la combustion de ce gaz entraine, parce que sa préparation est beaucoup moins dispendieuse que celle de l'autre. D'ailleurs tout le gaz qu'on dégage ne s’en- flamme pas ; iln’y en a même , surtout lorsque le dégagement est rapide , que la plus faible partie, d’où 1l paraîtrait que les deux espèces de gaz se produisent peut-être simultanément. Du reste, celai qui est in- flammable brûle déjà à la surface du li- quide, où viennent crever les bulles pour se transformer en acide phosphorique, et n’a par conséquent aucun efiet nuisible sur le tissu de soie; d’ailleurs quand il s’é- lé verait quelques portions de ce gaz inflam- mable jusqu’à la soie, elles sont décompo- sées avec une telle rapidité par le chloride d’or, qu'il ne peut en résulter aucune in- flammation. Le mode de préparation de-ce gaz est très-s'mple. On n’a besoin pour cela que d’une dis ol 1tion qui ne soit pas trop faible de potasse caustique, qu’on prépare comme on sait avec du carbonate ordinaire de potasse et de la chaux vive, et d'un peu de phosphore. Le phosphore fond en le chauf- fant légèrement dans la lessive caustique , décompose l’eau, s’oxide en s’emparant de son oxigène pour former des: avides hypo- vhosphoreux et phosphoreux; qui se com- : binent à la potasse. Une autre portion du phosphore s'unit à l'hydrogène dé l'eau ,, et forme le gaz phosphydrique dont on,a besoin, Pour opérer ce dégagement ; on se sert avec avantage d'un vase de porcelaine Es3 large ouverture , et c’est au-dessus de qu'on place une plaque métallique perforée mour éviter leseffets du jaillissement. L'appareil dans lequel on fait pénétrer par conséquent on n’a pas à craindre une explosion. ARTS CÉRAMIQUE. Nouveau mode de fabrication des briques et des tuiles. Ce procédé est dû à M. Prosser, de Bir- {mingham, et a été communiqué à l'Insti- |tut des ingénieurs civils de Londres; en | voici la description. On fait sécher l’argile dans un four con- tinu, sembiable à peu près à celui dont on se sert pour faire cuire les poteries, puis ‘on la réduit en poudre fine, et on la sou- (met à une forte pression dans des moules imétailiques. Cette opération lui fait perdre ‘environ les deux tiers de son épaisseur, Let malgré l’état de sécheresse auquel on Va amenée dans le four, l’argile contient encore assez d'humidité pour lui donner :de la cohésion et pour que les tuiles et les | briques soient moulées en conservant leurs arêtes, alors on peut les exposer à la cha- leur du four, sans les dessécher de nou- veau, et la cuiscon s'opère sans qu'il se {forme aucune crevasse. On a mis sous les | yeux de la société un échantillon de brique | faite avec la terre à brique ordinaire de | Straffordstire, qui avait été d’abord ré- duite en poudre fine; sa couleur est d’un beau rouge, sa texture homogène, ses ar- rêtes bien déterminées. On ne remarque \ aucune trace de vitrification, son poids : spécifique est de 2,5. Sa grande densité est \ dueà la pression qu’on lui a fait supporter Let que l’on peut évaluer à 250 tonneaux. La société a soumis à diverses épreuves | tuile de 82 millimètres de diamètre et de 9 d'épaisseur à soutenu une pression de 30 | tonneaux sans que les bords s’égrenassent: | une autre, de même diamètre et de 57 mil- limètres d'épaisseur a résisté à une pres- } sion de 35 tonneaux, et un bloc de 180 mil- limètres est resté intact sous une pression de 90 tonneaux. Jusqu’à présent la fabri- cation de M. Prosser a été assez restreinte quant au volume, mais il fait établir une nouvelle presse hydaurlique qui lui per- mettra de fabriquer des tuiles, de toute di- mension et de tout modèle, pour les besoins de l’architecturé. / Tr DE DC pemre—— AGRICULTURE. Expériences comparatives faites à Gri- gnonsur les semis du blé en lignes ei les semis. à lavolée. Lettre de M. Pichat, pro- . fesseur à Grignon, à M, Loïiseleur-Des- longchamps. La premièreexpérience eut lieu en 4842. Le 2 mars de cette année, par un temps doux, nous ensemencimes en blé richelle de mars, au champs de l'école, trois plan- ches de 10 ares chacune envircn. Le terrain,.pour ces trois planches, avait été également bien préparé, et se trouvait dans des circonstances semblables de cul- | ture antérieure: il avait porté, l’année pré- _cédente, des rutabagas. Le soi sur lequel nous opérions est de nature silicéo-argileuse avec mélange de craie ; il présente une couche végétale de LI cette ouverture , à une certaine hauteur, : / le gaz n’est pas clos hermétiquement , et. | les produits qu'elle avait à examiner: une. fut fauché. 13% 0,35 environ. Les labours, au nombre de deux ; avaient été donnés à une profon- deur moyenne de Om,25. Le champ de l’école était autrefois en bois;il a (té défriché en 1838. La partie que nous avions choisie pour nos expé- riences n'avait jamais reçu de fumier. Le sous-sol constitué par la couche cré- tacée est d’une grande perméabilité. Nous rappellerons que l’année 1842 fut excessivement sèche. La planche n° { fut ensemencée au se- moir Hugues (ancien modèle), à raison de 180 litres de semencepar hectare; l’espa- cement.entre les lignes était de Om,18. La planche n° 2 fut ensemencée au même semoir, à la même distance entre les lignes, mais à raison de 120 litres seulement par hectare. La planche n° 5, qui, comme les autres, avait été hersée avant l’opération , fut en- semencée à la volée par M. Belin, un de nos élèves, àraison de 220 litres par hec- tare. ; La semence fut enterrée par deux dents de herse données en travers du premier hersage. \ Quelques temps après, lorsque le blé fut levé ,:les trois planches furent roulées-pour parer an trop grand desséchement du sol par les hâles et pour rehausser un peu Îles plants. Vers la fin de juillet, le blé, étant màr, Les résultats au battage furent les sui- vants : . La planche no 1, ensemencée au semoir à raison de 180 litres par hectare, a rendu en grain sur le pied de 21 hectolities 90 li- tres, et.en paille 3,400 kiiog. par hectare. La planche n° 2, ensemencée également au semoir à räison de 120 litres, a rendu en grain 21 hectolitres, et en paille 3,400 kilog. La planche n° 3, ensemencée à la volée à raison de 220 litres par hectare, a donné en grain le même résultat que la planche n° 2, c’est-à-dire 21 hectolitres, et en paille 3,500 kilogr. Ces données fournies par le battage se- rajent incomplètes pour la détermination de l’avant:ge,ou du désavantage relatif de chacun des semis que l’on a exécutés, si Von ne tenait compte aussi, dans les com. paraisons , des différentes quantités de se- mences employées, dont l’économie consti- tue. une véritable augmentation de pro- duit. Sous ce point de vue, le semis fait au se- mioir sur la planche n° 1, et à raison de 180 litres par hectare, a rapporté 1,38 pour 100 de plus que le semis fait au se- moir sur la planche n° 2 à raison de 120 li- tres, et 6,14 pour 100 de plus que le semis fait à la volée sur la planche n°3 à raison de 220 litres par hectare. La planche n° 2, semée au semaijr à rai- son de 120 litres, a rapporté 4,76 pour, 100 de plus qne le semis fait à la volée, et ce résultat est dû entièrement à l’économie de semence qui a été faite au semoir, puisque, d’ailleurs le produit de la moisson a élé identiquement le même. De ces faits l'on peut conclure que la semaille àu semoir a généralement l’avan- tage sur le sémis à la volée, et a eu d’au- tant plus d'avantage que l’on_a employé la même plus de semence au semoir sur surface. : Une seconde expérience fut entreprise, comme yvousle savez, sous votre direction, 135 le 22 septembie 1842. Trois pianches, de 10 äres environ chacune, furent ense- mencées en b'é richelle d’hiter au champ de l'école. Le terrain est de même composition que celui de lPexpérience précédente; il avait été fumé, dans le courant de l'hiver précé- dent, à raison de 60,000 kilog. de fumier par hectare, et avait porté du maïs-four- rage pendant l'été. La planche n° 1 fut semée au semoir Hugue (ancien modèle) à raison de 484 li- tres de semence par hectare. La distance entre les lignes était de Om,18. La planche n° 2 fut semée au semoir de Grignon à raison de 135 litres par hectare, les lignes étant distantes de Om, 20. La planche n° 3, n'ayant pas Cté hersée préakableraent, fut ensemencée à la volée par M. Carlier ainé, l’un de nos élèves, à raison de 177 litres par hectare. La se- mence fut recouverte par deux dents.de herse. Tous ces blés, semés le 22 septembre, se développèrent d’une manière remarquable avant Vlhiver; ils étaient incontestable- ment plus beaux que les blés qui furent semés dans le milieu d'octobre, comme cela se, pratique dans tout le pays. Au printemps 1843, nous semâmes, sur ces trois planches d’expérience, de la lupu- line, qui donnera un fourrage en 1844. Cette graine fut enterrée au rouleau. Comme on le sait, l’année 1843 fut exces- sivement humide. Voici les résultats de la récolte constatés au battage : La planche n° 1 (semoir Husues) a rendu 23 hectolitres 30_ litres ei 4.835 kilos, de paille par hectare. La: planche n° 2 (semoir de Grigon) a rendu 22 hectolitres 52 litre et 5,135 ki- log, de paille par hectare. La planche n° 3 (semis à la volée) a donné 18 hectolitres 16 litres par hectare et 4,079 kilog. paille. : Nous l’avons dit, ces données ne peu- vent suflire pour apprécier l'avantage ou le désavantage de chaque semis; il faut tenir compte encoré des quantités de se- mence économisées. Sous ce rapport le se mis au semoir Hugues l’aurait emporté sur le semis au semoir de Grignon de 1,26 pour, 100, et sur le semis à la volée de 27,80 pour 100, c'est-à-dire que ce dernier semis ayant produit 106, le semis au semoir Hu-- gues aurait produit 127,80 ou un tiers en- viron de plus. Le semoir de Grignon la- emporté sur le semis à la volée de 26,54 pour 100, ÿ Il est une remarque à faire au sujet des: blés de cette expériénce semés le 22 sep- tembre , c'est qu’ils ont infiniment moins versé que ceux faits dans la contrée vers le milieu d'octobre; la paille en à été plus belle ; elle à servi aux couvertures de meu- les ; le grain lui-même était d'une grande beauté pour l’année, au point que M. le di- rectéur de Grignon le jugea de nature à être conservé pour semence : ces blés, en outre, eurent une précocité de huit jours. La partie semée à la volée avait soulfert un peu plus; néanmoins les résultats sont en- core satisfaisants. De là l’on peut apprécier avantage des semis hâtifs, C’est un véri- table service, monsieur, qne vous rendez à l’agriculture de Précouiser cette mé- thode et de provoquer sur sa valeur les investigations des hommes d'observation. La troisième expérience fut entreprise le 24 février 1843, Vous vintes ce jour-là 136 à Grignon avee M. Leclerc-Thouin, de la Sotiété ceatrale, et M. Hugues, l'habile propagateur de la culture en lignes, et Yous assistâtes ep personne à tous les tra- vaux d’ensemencement. Le terrain sur lequel nous opérâmes fut choisi de préférence au champ de Pécole; il est de même nature que celui des expé- riences précédentes. Cette partie avait recu, en 1842, une fumure de 60,000 kilog. à lhectare, et avait porté des pommes de terre ; elle fut divisée pour l'opération en quatre planches de 10 ares environ chacune. La première fut ensemencée au semoir Hugues (nouveau modèle), par M. Hugues lui-même, à raison de 127 litres de blé ri- chelle de mars par hectare. M. Hugues se senvit des alvéoles n° 3 de son semoir pour ensemencer celte quantité. La distance entre les lignes était de 1m, 18, et le grain était enterré à une profondeur de Om,06, La seconde planche fut également ense- mencée au semoir Hugues (nouveau mo- dèle); mais M. Hugues employa les alvéoles n° 4 «de son semoir, et sema à raison de 176 litres de la même espèce par hectare. La distance entre les lignes était la même, ainsi que la profondeur à laquelle on en- terra le grain. La troisième planche fut semée au se- moir de Grignon à raison de 163 litres à l'hectare. La distance entre les lignes était de Om,20. La profondeur à laquelle le grain fut enterré était la même que précédem- ment. La quatrième planche fut ensemencée à la volée par M. Belin , le même élève qui opéra le semis à la volée de la première expérience. La quantité de semence em- ployée fut de 124 litres à l’hectare, Cette semence, semée sur labour brut, fut re- couverte par deux dents de herse. Ces quatres planches reçurent un mois après, dans Ja céréale, une semence de trèfle blanc : cette semence fut enterrée au rouleau. : Les résultats à la récolte furent les sui- vants : La planche n° { rendit 21 hectolitres 85 litres et 5,017 kilog. de paille par hectare. La planche n° 2 donna 20 hectolitres 46 litres et 4,555 kilog. de paille. - La: planche n° 3 produisit 17 hectolitres AGditres et 4,535 kilog. de paille par hec- tare. À La planche n° 4, celle semée à la volée, rendit 16 hectolitres 63 litres et 4,853 ki- log. de paille par hectare. En tenant compte des quantités de se- mence économisées, la planche no 1 l’a emporté sur la planche n° 2 de 9,19 pour 400; sur la planche: n° 3,.de 27,20 pour 100 ; sur la planche n° 4, de 31,20 pour 100. Ainsi, vous. voyez, monsieur, que tou- -jours les semis en lignes ont eu l'avantage. Je me dispose à continuer ces expériences, à Jesrendre plus complètesencore, en por- tant mes investigations sur la distance la plus convenable entre les lignes et sur les quantités à répandre par heciare. DD Ke SCIENCES HISTORIQUES. MANUSCRITS. Calligraphie Turque. Les manuscrits orientaux sont en géné- ral: décorés avec beaucoup de luxe. Le temps est bien loin où les transcriptions du Koran rassemblaient ses versets épars sur 137 | de grossières omoplates de brebis, Cela | pourrait être bon pour les secrétaires habi- tuels du prophète, dont les noms sont par- venus jusqu'a nous : Ali, Othman , Obaï, Zaï et Moawia. Aujourd'hui lor’et Par- gent, l’azur, le vermillon, loutremer, sni-. gneusement étendus sur un assez beau pa- pier, envahissent la plupart desexemplaires du divin livre. Les règles de Ja perspective ne sont , 11 est vrai, observées dans aucun de ces dessins, mais les couleurs appliquées, nuancées, avec délicatesse et avecigoût, y conservent un éclat et une fraicheur qu’on ne remarque guère que dans certains de nos plus précieux mamuserits du moyen âge. Ces guirlandes de fleurs et de fraits, ces encadrements, ces vignettes, ces ingé- pieux caprices du pinceau, ne: sont pas, du reste, exclusivement réservés aux copies du Koran, non plus qu'aux recueils de tr'adi- tions et de légendes qui occupent presque toute la littérature sacrée ou profane des Osrmanlis, La signature du sultan, accom- pagnée du paraphe impérial, est, à propre- ment parler, dans les occasions solennel- les, un chef-d'œuvre d'originalité et de pa- tience, un charmant et magnifique bijou. D'ailleurs, en Orient, l’art de tracer d’une manière méthodiqueles divers signes decha- que caractere d'écrire n’est encore le par- tage que de quelques-uns : c'est une sorte d'imitation où l’on n'arrive que par degrés, et, celui qui les franchit, peut, dans la plus rigoureuse acception du mot, être regardé | comme un grand artiste. D'ordiaaire, le sultan choisit son secré- taire intime parmi ceux des secrétaires de la pote qui ont la main la plus habile. Ce poste, on le pense bien , est très envié ; le titulaire doit avoir fait ses preuves : car la faveur seule ne saurait y donner droit. Néanmoins on rencontre souvent de sim- ples Mollahs, des Imans, des Effendis, qui ont en ce genre , plus de talents que le premier peiutre-copiste.officiel de l'empire, Et précisément | je suppose que vous êtes à Stamboul en ce moment, sur la place de Tehichassy, prés de la mosquée de Soltmania ; voici venir à vous l’un de plus savants Mollahs dela Turquie, Madri-Omer, Hamed, surnomnié Matiz, c’est-à-dire qui retient, parce qu'il a sans cesse présent à l'esprit le texte entier 4u Koran. Hafiz, donc est coiffé d’unimmense tur- ban de monsseline à plis, dont on aperçoit le haut du fess de drap’ écarlate, avec: sa houppe de soie bleue dans laquelle rayonne une broche de diamants. 1} est vêtu d’une ample robeblanchequi balaïele:sol, etàsa ceinture de cachemire, d’où pend an cha- pelet de nacre et d'or , est passé l’écritoire d'argent en forme de poignard , signe dis- tinctif desa profession. ; : Hañs, à part sa connaissance approfon- die du texte même, ainsi que des variantes et des divers commentaires du Koran, pos- ! sède encore d’un bout à l’autre le sonna , les haddcis, le muezcmann ; il n'ignore au- \ cune des particularités les plus secrètes de là vie des patriarches ; il pourrait, au be- | soin, entrer avec vous dans le compte cir- | tants préadamites; bref, quand il défile son | chapelet, jamais la méntoire ne lui fait dé- . faut pour prononcer à chacun des quatre- | vingt-dix-neuf grains qu’il détache succes- | sivement, un des noms révérés qui sont la- | page d’Allah. Eh bien ! toute cette science, {si extraordinaire qu’elle soit sans doute , | n'approche point son mérité comme écri- constancié des trésors dont ont joui les sul-. 138 petits cordons de laine tendus sur un cars ton , calque, en y posant son papier, le nombre de lignes qu'il veut remplir. Pas même n’est besoin qu'il indique d'avance la marge lorsqu’il emploie ces caractères djery, dont les lignes sont courtes; il nlap- puie jamais le papier sur son genoû : ilse contente de le dérouler lentement sur! la | paume d'une de ses mains au fur et à mesure que, de droite à gauche, les lettres se succèdent dans ses doigts. Voyez à côté de l’écriloire que sapporte sa ceinture, et dans laquelle sont ménagés plusieurs.vases différents pour les encres de couleur, ainsi que pour lafamense eau d’or macddahed , dont on fait un fréquent usage dans l’enluminure des manuscrits; voyez ce paquet de petites cannes, appe- lées calam , qui servent de plumes aux mu- sulmans; il en prend une, ill’examine, il en pique le bee avec la lame effilée d’un canif à manche d'ivoire, long et mince , à peu | près comme celui d'un de.ces petits cou- teaux qu'on trouve dans nos nécessaires de toilette. Puis.il s'arrête sur la place, vis-à- vis de la mosquée. Iltire d’une des poches de sa robe un volume manuscrit, lequel n’est autre qu’un exemplaire du Koran | qu'il peint et retouche depuistantôt six anss il trempe avec précaution le bec du calam dans macddahed, etsur un des feuillets du volume, objet de tant d’amour , de tant de soins, dessine au trait la facade de l’impé- rial édifice élevé par Soliman en l’honnear du prince Mahomet, l'un de ses fils, pre=. mier fruit de son mariage avec Roxelane, Qui sait? peut-être un jour cet exem- plaire illustré du Koran, offert à sa hau- _tesse paz Hafz, ira figurer dans le Hazini- Odassi , l’un des principaux quartiers du sérail. Il n’est pas impussible aussi qu’on ne bouleverse de ‘nonvéau ce quartier, | comme le fit le général Sébastiani pour mieux défendre la ville contre les Anglais ; | et que, plus heureux ou moins distrait, où moins scrupuleux qu’à cette époque, quel- qu’un de nos officiers ne ramasse et ne rapporte de Stamboul à Paris, où il ne dé- parerapoint les-collections de la bibliothè- | que royale, le chef-d'œuvre caliigraphique de l’érudit et habile Mollah. — Pourquoi | non ? s X:. ARCHÉOLOGIE. Méthodes et procédés des anciens Grecs pour la construction des édifices. (On sonne’of the methods and contrivances employed by‘the ancient Greeks in their Building) ; par M. W GRANVILLE. Cet écrit est le résultat des observations recueillies par M. Granville pendant ses voyages dans la Grèce, la Sicile, ete., et surtout de celles que lui à fournies un | examen attentif de l’Erechtheum, du Par- thenon et des temples de Sélinonte: Lorsque l’on considère la perfection à | laquelle arriva l’art chez les Grecs, perfec- tion qu’il atteignit seulement, aprèsune durée de plus de onze siècles d'expérience, | lorsque l’on songe que ces glorieux per- fectionnements étaient dus principalement aux efforts réunis de nombreuses généra- tions concentrés sar un seul objet, celui d'élever des temples à leurs divinités pro- | tectrices, il devient intéressant de chercher à découvrir, d'après ces constructions ellés- mêmes, les privcipes et les procédés qui étaient le résultat de ces perfectionnements et qui s’appliquaient même aux particula= rités les plus minutiéuses. Les anciens Grecs étaient aussi empiriques dans leurs ‘vain, Ce n’est pas lai qui, au moyen de- |'règles sur les proportions de chacune destr £ 39 ipar exemple que les dimensions despierres employées dans la construction de l’Erech- ‘theum et du Parthénon diffèrent entre elles dans les mêmes rapportsque ces deux édifices eux-mêmes l’un par rapport à l’autre: La même symétrie était regardée comme aussi nécessaire pour la position des join- tures que pour la composition du plan, ou pour l’arrangement des triglyphes, etc. Les jointures des édifiess grecs, soit de imarbre , soit de pierre, sont de nature à axciter létonnement par leur perfection qui n’a pu.être obtenue qu’à force de tra- Lyail let d'habileté. ‘Après avoir indiqué ‘combien les Grecs aumaient à employer de gros blocs-de marbre ou de pierre pour teurs édifices , M. Granville explique en détail, les procédés usités chez eux pour Scarrir, pour travaiiler, poar élever et pour mettre en place ces blocs, et plus partien- lièrement pour travailler et pour canneler les colonnes de leursgrands temples. Quant à l'emploi des couleurs dans la décoration: des temples, l’on sait que, dans Iblasieurs cas, les Grecs construisirent ces monuments avec un pierre très rude et très grossière , particulièrement ceux qui remontent à une époque reculée, comme à Corinihe. à Egine, comme le vieux He- zafompedon, à Athènes, ceux de Pæstum, rte. ; ceci provenait de la qualité de la pierre employée pour ces constructions, et de ce qu'ils aimaient mieux recoarir à des imatériaux qu'ils avaient sous la main que de s'en procurer de meilleurs qu’ils ne pouvaient se procurer sans difficulté. Il est également bien reconnu qu’ils recouvraient la pierre d’une couehe mince de stuc, soit pour masquer ainsi la nature et l’état des imatériaux employés, soit pour y appliquer des peintures polychromes qui ne pou- lvaient étre appliquées sur une surface ra- boteuse, soit pour ces deux objets à la fdis. M. Granville est porté à croire que le but “qu'ils se proposaient était d'appliquer des peintures, car il a trouvé des exemples édifices dontiles pierres étaient couvertes Jun stue fin ox d’un antre revêtement, Huoique la pierre en fût douce et d’excel- lente qualité, et qu'elle eût été travaillée avec le plus grand soin; c'est le cas du temple de Jupiter Panhe!lène à Eyine et de celui de Junon Lucine à Agrisente. Dans les ouvrages appartenant à la période la plus récente, le stuc lui: même était coloré ayant d’être appliqué ce procédé était plus sommode que celui de le peindre plus lard. Quant à la jgénéralité de l’emploi des couleurs dans les temples , ne peut-on pas supposer que c'était un usage tiré des pra- tiques qui se rattachaient.au culte à l’é- poque où il fut transporté pourla première fois de l'Egypte dans l’Attique par la co- lonie de Cécrops, et qui se conservérent de génération en |génération, comme si elles avaient fait essentiellement partie du rituel prescrit ? C’est sar l'Egypte que l’on doit porter son ‘attention pour éclaircir cette question. Dansle milieu du quinzième siècle avant notre ère, Moïse recut l’ordre de construire le tabernacle, dont les maté- riaux furent pris en partie parmi les objets d'usage général que les Israélites avaient emportés avec eux d Egypte et qui étaient offerts volontairement. Divers passages du | livre de l'Exode nous montrent que l’on employa pour cet ouvrage une grande! 140 pierres qu'ils employaient, que sur celles ? quantité d’étoffes bleues ; pourpres, écar- de tout l’ensemble des édifices ; c’est ainsi | lates etde peaux de béliers teintes en rouge. Il en fut employé une si grande quantité que l’ensemble de l’ouvrage vu de quelque distance devait paraître uniquement bleu, pourpre et écarlate, Ce fait tend à démon: montrer l'usage fréquent que l’on faisait en Egypte de ces trois couleurs. Les mo- numents qui restent encore comme débris de la puissance égyptienne attestent aussi combien ces trois couleurs se montraient fréquemment depuis une époqne recuülée. Or, ce fait en 1556 avant Jésus-Christ, c'est à dire vers l’époque de la construc- tion du Tabernacle, que Cécrops alla s'éta- blir dans la Grèce, il est donc probable qu’il y transporta avec sa colonie les usages de la contrée.qu’il venait de quitter, et que par suite.c’est à cette origine que l’on doit faire rementer l’usage de: décorer les tem- ples de couleurs et de divers autres orne- ments, ou en résumé que ce fut à limitation des Egyptiens , el dans le seul but d’em- bellir leurs temples que les Grecs y'appli- quèrent d'abord,des couleurs et plus tard les revêtirent de peintures , après que cet ‘art eût été inventé chez eux. GEOGRAPHIE. DES-CASTES DE L'INDE. (Quatrième et dernier article.) Tribus sauvages. Il nous reste à donner des détails sur les tribus sauvages qui habitent les forêts et les montawnes du sud de la presqu'île indienne. Cesitribus sont divisées eu.castes, composées chacune de plusieurs peuplades habitant, sur divers points, le long dela chaîne des montagnes du Malabar. Elles y sont connues sous le nom générique du Kahdou-Couroubgrows, vivent au milieu des forêts, sans s'Y fixer nulle part, chan eant chaque année de:lieu de résidence, Les Kahdou-Couroubarous, arrivés à l'en- droit désigné pour leur séjour passager, l'entourent d’une espèce de haie, etchaque. famille choisit un petit espace de terrain que ses membres. labourent à l’aide d’un morceau de bois durei au feu, et où ils sèment quelques meñus grains, des ci- trouilles, des concombres, et d'autres fruits semblables, qui les aident à vivre durant deux ou trois mois de l’année. Ils n’ont que très pen de communications avec les habitants policés du voisinage, qui les re doutent et les maltraitent comme sor- *ciers. Dans les temps de pluie, ces sauvages se mettent à l'abri sous de misérables huttes ; plusieurs vont se lapir dans des cavernes, dans les fentes des rochers, 6éu dans le creux des vieux arbres. Pendant la belle saison, ils campent en rase campagne; et la nuit, chaque peuplade, se rassemblant sur un même point, allume autour d’elle de grands feux| pour se garantir du froid et de l’approche des bêtes féroces: puis s’entassant les uns prés des autres, hommes, femmes et enlants dorment ‘ainsi pêle- mêle. Tous ces malheureux sont presque entiérement nus: les femmes n’ont d’au- tre vêtementque quelques feuilles d'arbre attachées autour de leur ceinture. Ne con- naissant que les besoins de première néces- sité, ils trouvent dans les forêts de quoi les satisfaire : les racines et autres pro- ductions spontanées de la terre, les reptiles et les animaux qu’ils prennent au piége ou qu'ils \attrapent à la course, le miel qu'ils 141 trouvent sur les rochers ou sur les arbres leur fournissent des aliments. Plus stupides que les sauvages de PAfri- que, ceux de l'Inde n’ont pas même la ressource de l’arc et des flèches, dont ils ignorent l'usage. C'est à eux quelles habitants de ja plaine s'adressent lorsan’ils ont besoin de bois de charpente. qu'ils leur payent avec quel- ques objets de peu de valeur, tels que des bracelets de cuivre ou de verre, une petité quantité de grain, un peu de tabac à fu- mer, etc. Les hommes et les femmes s'occupent à faire des nattes d'osier et de bambou, des paniers, des corbeilles et des ustensiles de ménage, qu'ils échangent pour du sel, du poivre long, etc. , avec les habitants ci- vilisés. ILn’est pas un deces derniers qui ne soit persuadé que ces sauvages ont le pouvoir, au moyen de lenrs sortiléges et de léurs enchantements, de charmer les tigres, les éléphants et les reptiles venimeux qui par- courent avec eux les forêts, et qu’il n'ont de la sorte jamois/à craindre leurs atta- ques. Ils habituent leurs enfants, dès le plus bas âge, à la vie dure à laquelle la nature paraît les avoir condamnés. Le lendemain de leurs couches, les femmes sont obligées de parcourir les bois avec leurs märis, afin de chercher de la nourriture pour ce jour- là. Avant de partir, elles allaitent Jeur enfant nouveau-né, creusent un trou dans la terre, et le garnissent d’une couche de feuilles de l'arbre appelé &k, qui sont, commeion sait, tellement Couveites d’as- pérités, qu’en s’en frottant légèrement la peau, elles ealèvent lépiderme, et font couler le sang. C’est là qu’est déposée:la pauvre petite créature, jusqu’au retour de la mère, qui n’a lieu que le soir. Dés le cinquième ou le sixième jour après ja nais- sance, elles commencent à accoutumer leur nourrison à prendre des aliments so- lides; et, afin de l'endurcirdebonne heure à la rigueur des saisons elles le lavent tous les matins avec l’eau très froide de la rosée qu’elles recueillent sur les plantes. Jusqu’à ce qu’il soit en état de marcher,il reste ainsi abandonné depuis le matin jusqu’au soir, tout nh, exposé à la pluie, au vent, au:soleil, à toutes les injures de Vair, et énseveli dans l'espèce de tombe qui lui sert de berceau. La religion de ces sauvages consiste dans le culte des boutams, où démons, qu'ils honorent d’une manière spéciale, etils ne font aucun cas des autres dieux du pays. Outre lesKahdou-Couroubarous,il existe dans les forêts et sur les montagnes du Carnetik une autre caste de sauvages con- nus sous le nom d’Zroulers, et dans quel- que lieux, sous celui de Soligowrous, mais 4 dont les mœurs et iles habitudes sont les mêmes que-celies des premiers. Sur la côte de Malabar. on trouve une caste connue sous le nom de Malai-Con- diairou, qui, quoique sauvage, se rap- proche un peu plus que.les précédenteside la vie sociale. Elle habite les forêts, etsa principale occupation est d'extraire et de préparer le jus des palmiers. Les individus de cette caste vont nus; les femmes seules ont pour couvrir leur nudité un petit chiffon qui voltige au gré du vent, et ne cache que fort imparfaite- ment la partie du corps qu’il est destiné à voiler. Lors d’une invasion que fit dans ces montagnes le dernier sultan du Meissour, 142 ayant rencontré une peuplade de ces sau- vages, il parut très choqué de l’état de nu- dité dans lequel il les vit; car, quelques dépravés que soient les mahométans dans leur vie privée, il n’y a peut-être pas de peuple qui les égale pour la décence et la modestie qu’ils observent en public; ils sescandalisent dela moindre indécence, du moindre signe immodeste, surtout de la part des femmes, Le sultan, ayant donc fait venir auprès de lui les chefs des Malai- Condiairous. leur demanda qu’elle était la cause pour laquelle eux et leurs femmes ne se couvraient pas le corps plus décem- ment. Ces derniers s'excusèrent en allé- guant leur pauvreté et l’usage de leur caste. Tipou répliqua qu'il exigeait qu'ils portassent des vêtements comme les autres habitants du voisinage, et que s'ils n’a- vaient pas le moyen de s’en procurer, il leur fournirait lui-même gratis, tous les ans, les toiles nécessaires pour cela.°Ces sauvages, ainsi pressés par le souverain, lai firent d'humbles remontrances pour qu’il les dispensât de lembarras des vête- ments; et finalement ils lui dirent que, si en opposition aux règles de leur caste, il voulait les contraindre à en porter, ils quit- teraient tous le pays, plutôt que de se sou- mettre à une pareille vexatiôn, et iraient habiter quelque autre forêt éloignée, où on leur permettrait de suivre tranquille- ment leurs coutumes dans la manière de vivre et de se vêtir. Le sultan fut obligé de céder. Le Courga et autres pays circonvoisins renferment une autre caste sauvage, celle de Yérouvarou. Ceux qui la composent sont une espèce de Pariahs, et forment plu- sieurs peuplades dispersées dans les bois ; mais au moins ceux-ci pourvoient à leur OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. — JUIN 1844. 9 HEURES DU MATIN. DR. OS Barom. | Therm. à 00, extér. Barom. | Therm. = à Oo. extér. = 5 17,4 99 |. 43,6 7 751,54 ) 750,55 756,23 761,69 754,69 154,34 758,46 759,24 756,77 257,95 762,51 761,06 160,00 760,22 159,40 761,59 159,87 749,35 154,81 162,23 757,54 759,58 759,44 749,88 748,21 749,57 75291 756,20 75813 752,56 19,6 732. 75 755, 762,44 758,86 754,43 758,59 760,32 756,21 758,41 762,54 761,52 760,33 760,45 759,77 761,82 761,09 750,12 753,60 762,17 759,02 752,51 752,73 749,15 POSTER ICE | Jours du mois. # NO ND = RO DÉS 7 +7 v > h9 R9 RO RD 9 19 HSS CUT CGR wo 756,14 | 759,10 193,20 192,93 750,03 | ‘ 18,3 D 00e 154 756,16 (Lt NN subsistance en se rendant utileàlasociété, et sortent de leurs cabanes pour aller chercher de quoi vivre auprès des habi- tants policés du voisinage, qui, moyennant quelques mesures de grain qu’ils leur don-: nent pour salaire, leur font exercer les travaux les plus pénibles de l’agriculture. Cependant telle est l'apathie de ces sau- vages, qu'aussi longtemps qu'il reste dans leurs huttes un peu de riz pour subsister, ils refusent opiniâtrement de travailler, et ne se remettent à louvrage qu'après que leurs petites provisions sont entièrement épuisées. Maloré cela, les autres habitants sont obligés de les ménager, parce que ce sout eux qui font tous leurs travaux Îles plas durs; et s’il leur arrivait d’en mécon- tenter un seul par de mauvais traitements ou autrement, tous les individus qui com- posent la peuplade prendraient fait et cause pour l'insulte, abandonneraient en masse leur séjour ordinaire , se cacheraient dans les forêts; et les’ habitants auxquels ils sont indispensablement nécessaires, ne pour- raient les engager à reprendre leurs occu- pations qu'après avoir fait les premières A en pal avances et consenti à léur accorder des dé- dommagements, Ces peuplades agrestes, ayant beaucoup de peine à se procurer ce qui.est indispen- sablement nécessaire à la vie, ne pensent guère à tous ces objets de fantaisie ou de sensualité, tels que le bétel, le tabac, l'huile pour oindre la tête, et tant d’autres, dont la plupart des Indiens se sont fait un besoin ; elles ne paraissent pas même leur en envier la jouissance : c’est assez si elles peuvent obtenir un peu de sel et de poivre long pour assaisonner les racines et les plantes insipides dont elles font leur prin- cipale nourriture. CES DSERVENE EEE ETES Barom. Therm. à Go, extér. Eà RO RO RENE 757,61 761,74 761,56 759,04 759,52 759,16 761,09 751,83 748,48 756,58 761,27 759,87 752,23 751,74 748,86 747,50 740,94 752,56 756,33 756,66 702,30 2 © D N D = D = 19 & RN OR 1 © 1g 19 RO 19 = p'S A 00 D me me 19 9 00 > GO Uri UOTE 00 © Go Pa 753,00 749,31 759,80 161,38 753,71 752,62 700,83 748,06 748,37 751,69 705,31 707,71 706,69 701,69 272 NN RE 1e BOSHESTMSS 756,08 798,63 706,81 759,01 792,47 | m6,11 - quels plusieurs d’entre eux ont établi leur DS © + 2 Su ee 6 es 0 0 v Les NN ID 1 19 19 KO 19 19 19 1Q DO AD = © © QU D CO Gel ; ROOMS UoUMUuPbSe0r 9 Q2 pe + Te UNS Tous ces sauvages sont d’un naturel donx et paisible ; ilsne connaissent l’usage | d'aucune espèce d'armes, et la vue seule d’un étranger suffit quelquefois pour met- … tre en fuite toute une tribu. Leur carac- tére timide, paresseux et indolent, se res- sent du climat qu'ils habitent; bien diffé- rents des cannibales qui peuplent les vastes déserts de l’Amérique ou différentes con- trées de l’Afrique, ils ne savent pas ce que c’est que la guerre, et ils paraissent igno- rer les moyens de rendre le mal pour le mal; car à coup sûr on ne voudra pas ad- mettre l’absurde imputation qui leur est faite de nuire à leurs ennemis par la voie des sortiléges et des enchantements, Ca- chés dans les épaisses forêts qu’ils habitent, ou dans les antres des rochers, parmi les- demeure , il ne redoutent rien tant que Papproche ou la vue de l’homme civilisé; et, bien loin d’envier le bonheur que ce dernier se vante d’avoir trouvé dans la vie sociale, ils évitent toute fréquentation avec lui, dans la crainte qu’il ne pense à leur ravir l’indépendance et la liberté, pour les assujettir à cette civilisation qui est à leur yeux l'esclavage. Les sauvages indiens conservent, toute- fois, quelques uns des principaux préjugés de leurs compatriotes : ils ont entre eux - la distinction des casles; ils ne mangent . jamais de chair de bœufs; ils ont les idées de souiliure et de purification communes à tous les Indiens, et ils en, observent les” principaux réglements.+ J.-A. Dusors. RE = Le vicomte A. DE LAVALETTE. PARIS. — Imprimerie de LACOUR ei C®, rue Sant-Hyacinthe-S.-Michel, 33. DPI DESIE PPENLET NT EEE M MU DEN CIEL A MIDI. Très nuageux. Beau. Beau. Beau. Beau. Tres nuageux. Couvert. Eclaircies, Nuageux. Couvert. Beau. Beau. Beau. Beau. Nuageux. Nuageux. Beau. Couvert. Pluie. Couvert. Beau. Nuageux. Nuageux. Couvert, L Très nuageux. Très nuageux. Pluie. Nuageux. Très nuageux. Couvert. CT CH Of Sn nrontm eo æ Worohkko JU=X . COOHMONRORLLA A 240 Ho B© © 272 HACOOONMAROZOMOZ AAAAT HosSo? Moyenne du 4 au 10/Pluie en cent Moyenne du 41 au 20/Cour.} 5,741. Moyenne du 21 au 30 Ferre 3899 RE A Moyennes du mois . . : 12,7 ji 41° année. OMMAIRE. — ACADEMIE DES SCIEN- : CES, séance du 22 juillet. —SCIENCES PHY- | SIQUES. FHYSIQUE DU GLOBE. Sur le niveau de la mer Caspienne. — CHIMIE. Mémoire sur la résine de gaïac; Pelletier et Deville. — SCIENCES NATURELLES. MINERALOGIE. |. Observations sur la disposition de certaines cris- tallisations des géodes; Fournet. — CORNITHO- | LOGIE. Catalogue des oiseaux nouveaux ou peu | connus de la collection Abeillé; R. P. Lesson. |. — SCIENCES APPLIQUEES. ARTS CnI- MIQUES. Purification du gaz de houille et ap- plicalion des produits obtenus à l’agriculture ; Angus Croll. — ARTS MECANIQUES. Métier mécanique à tisser les draps. — Cordes et courroies en peau d’anguille. — CHEMINS DE FER. Chemins atmosphériques de formes di- verses. — ECONOMIE FORESTIÈRE. Recher- ches sur l'influence de l’eau sur la végétation des forêts; E. Chevandier.-- SCIENCES HIS- TORIQUES. HISTOIRE. Archives municipales d'Arras. — FAITS DIVERS. DIS: Ce - ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 22 juillet. \ M. Binet présente une note sur la cour- ure des lignes considérées comme pro- renant de l'intersection mutuelle de deux ‘urfaces données. ( — M. Wertheim envoie deux travaux 1 l'Académie : 1° une note sur l'influence Hes basses températures sur lélasticité des métaux; 2° un troisième mémoire relatif à es recherches sur l’élasticité. Quant au bremier travail, M. Wertheim croit pou- voir en tirer les conclusions suivantes: 4° Les coefficients d’élasticité des mé- taux décroissent d’une manière continue |usqu’à 200»; 20 Le fer et l'acier font une exception ; leur élasticité augmente de 20° à 100, mais à 200 elle est non seulement plus petite qu’à 100° mais quelquefois même plus petite qu'a la température ordinaire. Donc si l’on prend les températures pour absentes et les coefficients d'élasticité cor- respondantes pour ordonnées, les courbes qui représentent la marche de l’élasticité du fer et de l'acier en fonction de la tem- |pérature ont un point d’inflexion entre 1 00° et 200°; 3° L'action des basses températures n’est pas tout à fait passagère. Elles. paraiscent produire un effet permanent, analogue à celui du recuit mais ensens opposé. Dans son second mémoire, M.Wertheim a recherché si l'électricité et Je magné- tsme exercent une action quelconque sur vantes : à quand la température s'élève depuis 20° lélasticité des métaux, et toutes ses expé- : riences l'ont conduit aux conclusions sui- Paris. — Jeudi, 25 Juillet 1844. : 1° Le courant galvanique prodait une diminution momentanée du coefficient d’élasticité dans les fils de métal qu'il par- court, et cela a lieu par son action propre et indépendamment de ja diminntion qui provient de l'élévation de température. . Cette diminution disparait entièrement ayec le courant lui-même quelque longue qu'affecte la durée de son action; 2° La grandeur de cette diminution dé- pend de la force du coutant et probable- ment aussi de la résistance que le métal oppose à son passage ; 3° La cohésion des fils est diminuée par le courant, toutefois la variabilité de ceite propriété ne, permet pas de distinguer si cette diminution est due à une action pro- pre du courant, ou bien si elle provient seulement de l'élévation de température ; 4° L’aimantation tant australe que bo- réale excitée par le passage prolongé da courant produit une petite diminution du coefficient d’élasticité dans le fer doux et et dans l'acier. Cette diminution persiste en partie même après l'interruption du courant. ; — M. Bouchardat en*oie une note sur ia dépuration des eaux potables. MM. Hlalié et Vauquelin, qui firent un rapport sur les propriétés désinfectantes des filtres de charbon, remarquèrent que des eaux pu- trides qui avaient perdu complétement leur odeur et leur saveur en passant sur des filtres de charbon et de sable n'étaient point privées pour cela de toutes les ma- tières organiques qu’elles contenaient, et qu'elles se putréfiaient de nouveau après quelques jours. M. Bouchardat a essayé de débrouiller un peu par quelques expé- riences ce point important de la science. Ce savant a filtré à travers d’un filtre ordi- naire de sable et de charbon de Peau fétide prise dans l’égoût Saint-Jacques. Cette eau perdit de la sorte son odeur et sa saveur putrides, mais en l’examinant avec soin, . on apercevait. encore quelques flocons de matière organique nageant dans cette eau. Après douze heures, elle commenca à se troubler. Après vingt-quatre heures, elle avait repris en grande partie son odeur et | sa saveur. Dans une seconde expérience, l’eau infecte fut dépurée par un filtre par- faitement monté de près d’un mètre de matières filtrantes ; elle fut privée de toute odeur et de toute saveur putrides, et sa transparence était parfaite, examinée après douze jours de conservation dans un flacon bouché à l’émeri à une température va- riant entre 15 et 22° centigr. Elle ne s’est troublée et n’a pas repris son odeur et sa saveur primitive; cependant elle contenait encore en dissolution une assez grande quantité de matières organiques dont on pouvait facilement décéler la présence au moyen d'une dissolution de tannin ou de ! LA L'ECHO DU MONDE SAVANT. E TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. ECHO DU MONDE SAVANT paraît le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous la direction ide M. le vicomte À. DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des BEAUX - ARTS, N. 6 ,et dans les départements chez les principaux lis raires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal: PARïS pour un an 25fr., six mois 43 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., 16 fre 8 fr. 50: AlÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par an et par recueil l'ÉGHO DELA LITTÉ»> RATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent chacun 16 fr. pris séparément) et qui forment avec l’Echo du monde savant la revu a encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Toul ce qui concerne le jomrnal à M. Le vicomte de LAVALDETTE, directeur et rédacteur en chef, bichlorure de mercure. Quelle est mainte- tant, selon M. Bouchardat, la différence qui existe entre ces deux eaux. La voici : Veau qui s’est bien conservée était d’une Jimpidité parfaite, les matières inertes du filtre avaient retenu toutes les matières organiques en suspension, L'eau qui s’est putréfiée de nouveau, retenait encore des flocons de matière organique en suspension qui ont agi comme de véritables ferments putrides. Les observations intéressantes de M.Bou- chardat prouvent que lorsque des eaux in- fectes ont été dépurées au travers de filtres de charbon, si la filtration n’est pas par- faite, s’il reste des matières en suspension en même temps que des substances orga- niques en dissolution, elles se corrompent de nouveau très rapidement; si au con- traire la filtration est parfaite s’il n’existe aucune matière organique en suspension, les eaux peuvent, quoique retenant des ma- tières organiques en dissolution, se conser- ver très longtemps. Lesaltérationsque ces matiéresorganiques éprouvent, avec le temps pourront différer complétement de ce qu'elles étaient dans l’eau primitive au lieu de ferment putride,- il peut se développer dans ces eaux ces anima'cules infusoires, étudiés dans ces derniéres années qui, loin d’altérer l’eau, la‘purifient, qui fournissent incessamment de l'oxygène qui, à l'état naissant détrui- rait toutes les matières hydrogénées infec- tées. : ; : La conséquence naturelle de ton c’est que lorsqu'on voudra cons eaux dépurées, il est indispenf filtration soit parfaite et soient exemptes de toute fia nique en suspension. | | — M. Ch. Chevalier sou ment de l'Académie une nouWgél à objectif composé et à oculaire à pique. L'objectif de cette lunett posé de deux verres achromatiques placés à une certaine distance l’un de l’autre, L'oculaire, qu'il nomme microscopique parce que c'est un véritable microscope composé, diffère complétement des ocu- laires employés jusqu'à ce jour. De plus, les deux verres achromatiques de l’objec- tif sont combinés de maniere à se corriger réciproquerment. : Cette nouvelle lunette présente plusieurs avantages importants, comme une diminu- tion de longueur, une augmentation du champ de la clarté, etc., etc. ne — M. Léon Arosa, Jeune chirurgien de la corvette la Favorite, arrivé récemment des mers de la Chine, présente à l’Académie un miroir chinois doué de propriétés sin- gulières. Ce miroir métallique possède une surface polie et une autre qui ne l’est pas. La première sert aux usages que tout le 148 Ç +#i monie lui connaît, la seconde porte plu- sieurs caractères chinois bien distincts. — Jusque 1 cet instrument na rien qui puisse un instant fixer l'attention des sa- vants, mais il offre une propriété des plus curieusés. Si l’on expose la surface polie à: l’action directe des rayons solaires , et si l’on dispose l’appareil de nranière à réilé- chir au plafond d'un appartement par exemple, les rayons incidents, il sera facile d'y apercevoir les caractères situés der- rière Ja surface miroitante. C’est là un fait très intéressant sans doute , car toutes les précautions ont été prises pour cacher à la lumière les caractères chinois, le miroir ayant été couché sur le sol. Telle est ce- pendant la propriété singulière de ce mi- roir, reste maintenant à en donner une explication. M. Arago nous a promis d’exa- miner de nouveau cet instrument ; et nous attendons qu’il veuille bien effectuer sa promesse pour en entretenir de nouveau nos lecteurs. — M. Plantamour, de Genêve, écrit qu’il a déjà observé la cométe de M. Mauvais et envoie une observation de cet astre. — M. Mauvais cemmunique quatre nou- velles observations faites cette semaine à observatoire de Paris. Ascension droite] nn, 1" Lemps moyen] Déclinaison DATES À ê ÿ C Mons | de Paris. |MPParente DSL apparente. comele. Juillet, do 15 | 11128m 8° | 2554526” | 490#28" 19° 119,55:56:| 23004030”. | 4392727 20 | 10 18-55 22909755" |H58°42'47" 21 9 57 51 | 22801940” |H3705948" — M. Bory-Saint-Vincent lit une note sur une Excursion aux extrémités méri- dionales et occidentales de l’Algérie. — M. Bravais écrit qu’il a observé à Lyon, dans la nuit du 24 au 25 juin 1844, vers. 2 h. 40 m. du matin, un orage vio- lent, remarquable par la violence du vent qui l’accompagnait, par la grosseur des grélons et par la masse d’eau véritable- mini diluviale qui est tombée en quelques mivutes.. Les éclairs se succédaienut pres- que sans interruption ; ils étaient d’une lueur brillante, mais très diffuse, ‘sans point de départ perceptible, enfin il est remarquable qu'ils n'étaient accompagnés d'aucun tonnerre, Tant que la pluie a duré M. Bravais n’a pu constater aucun bruit, mais lorsqu'elle a diminué les éclairs ont été suivis par des tonnerres à roulement dont le bruit d’ailleurs était assez faible. Voici donc un cas bien évident d’éclairs sans tounerre , analogue à l’observation faite par Delue à Genève, et que M. Arago a rapportée dans sa Notice sur le tonnerre et les orages. ! — M. Cauchy} lit une note sur diverses propriétés remarquables du développe- ment d’une fonction en série ordonnée suivant les puissances entières d’une même variable. — M. Boileau, capitaine d'artillerie, pro- fesseur de mécanique appliquée aux ma- chines à l’école d'application de l'artillerie et du génie, lit un mémoire intitulé : Re- cherches. des bases de l'établissement des tueries. — M. Vergnaud présente un mémoire sur la cause la plus probable des explo- sions les plus fréquentes dans la fabrication k 149 É des poudres de guerre, et de chasse. Dans ce travail il émet l'opinion que cette cause c'est Péleetricité, En effet, selon lui, dans LAIT toules {es conditions qui président à la fa= brication de la poudre, il y a production d'électricité, et cette force peut seule expli- quer ces différentes explosions. — L'Académie reçoit un ouvrage de M. Jules Garnier, intitulé : Nomenclature chimique française, suédoise “et allemande, et synonymie. L'auteur de cet opuscule aptès nous avoir fait assister à l’origine de la nomenclature, après nous avoir montré les conditions de sa formation, aborde la ‘ comparaison des différentes nomenclatures qui ont cours en Europe Trois sont in- scrites en têle du livre de M. Garnier. et se personnifient dans trois hommes également recommandables par leur vaste intelligence et par la manière habile dont ils ont traité à un point de vue souvent opposé les ques- tions les plus difficiles. Les noms de ces trois chimistes sont dans tontes les bou- ches, et. tout le monde a reconnu déjà qne nous voulons parler de MM. Dumas, Berzé- lins et Liébig. M. Garnier a exposé avec une clarté et une concision dont nous lui savons gré des détails souvent arides , il a su faire remarquer avec justesse les ten- dances différentes que ces nomenclatares représentent, et, terminant son livre par un court aperçu sur la classification en familles naturelles, sur la théorie des sub- sütutions , ila de la sorte popularisé des choses qui ont besoin d'étremieux connues pour être mieux appréciées. Sous tous ces rapports le livre de M. Jules Garnier estun bon résumé de tout ce que nons savons su): la nomenclature, et l’élève peu farmiliarisé encore avec le langage de la science, comme l’homme instruit qui n’en possède- plus bien tous les mots, y puiseront souvent d’utiles renseignements. E.F. 2e _ SCIENCES PHYSIQUES PHYSIQUE DU GLOBE. Sur le miveau de la mer Caspienne. On s’est beaucoup occupé, à diverses épo- ques, de la différence de niveau qui existe entre la mer Caspienne et la mer Noire, ou la mer Méditerranée. Plusieurs savants russes ont chérché à abtenir Je chiffre qui exprime cette différence; mais les résultats auxquels ils sont parvenus en deruier lieu ont Loujours paru empreints d'un caractère d'exagération qui les à fait admettre avec beaucoup de réserve et même avec doute. Ainsi l'on avait dù admettre, à la date de quelques années, que la mer Caspienne se trouvait à trois cents pieds au moins au- dessous de la mer Noire. Cette donnée avait été obtenue à l’aide de nombreuses obier- vations barométriques. . Aujourd’hui une nouxelle opération vient d’être exécutée avec beaucoup desoin, et elle a réduit considérablement le chiffre obtenu auparavant. Les résultats qu’elle a fournis ont été réduits et extraits des opéra- tions partielles par le célèbre astronome, M. Struve, qui les a communiqués à la so- ciété géographique de Londres. Le nouveau nivellement a été confié à trois mathématiciens distingués, MM. Fuss, Savitch et Sabler; il a été exécuté à l’aide d'opérations trigonométriques indépendan- tes les unes des autres et leurs observations comparées entre elles n'ont presenté que des différences d’un ou deux pieds. Les Ne ftX | = L ' or r 0x: trois savants russes sont arrivés ainsi à re- connaître que la dépression de la mer Cas- _pienne au-dessous du niveau de la mer Noire et de la Méditerranée est de 83 , six pieds anglais ; l'erreur possible ne dépasse pas 1, trois pieds anglais. — Ainsi se trouve maintenant résolue cette question géogra- phique d’une haute importance et qui a été si souvent agitée. En examinant avec soin les résultats précédemment obtenus, l’on a reconnu qu'il s'était glissé dans les diver- ses opérations partielles exécutées à l’aide du baromètre , de petites erreurs qui s’é- taient ajoutées de manière à donner une somme considérable , et qui avaient ainsi conduit à uu chiffre total visiblement et fortement empreint d’exagération, CHIMIE, Mémoire sur la résine de gayac; par MM. Pelletier et H. Deville. La composition de la résine brute puri- fiée, celle même du gaïac séparée en deux éléments distincts par l’ammoniaque, ne nous ont donné aucun résultat qui pût ser- vir à caractériser ces substances d’une ma- nière remarquable. Mais nous avons trou- vé, dans les produits de leur distillation, des corps dont les réactions nous permet- tent de rapprocher la résine de gaïac du benjoin et des baumes dont elle partage une partie des propriétés caractéristiques. | I} serait aujourd'hui, à notre avis, diffi- cile de classer les résines antrement que par la considération des huiles essentielles, desquelles on peut supposer que les résines | proviennent par une modification variable d’ailleurs. Pourie gaïac, cette huile essen- tielle ne serait autre qu'une substance ana- logue par ses propriétés et sa composition à l'hydrure de salicsle, à lhnile de spiræa. Cette substarce n'existe pas toute férmée dans le gaïac : c’est un des produits de la distillation Elle a pour composition ,- CH 05, qui ue diffère de celle de Fhy- drure de salicyle que par deux équivalents d'hydrogène, Comme cette hydrure, elle se combine avec les bases, produit ainsi des sels cristallisés qui, à l’air et à l'hu- midité, se trans orment'en un corps noir analogue à l’acide mélanique de M. Piria, Nous n'avons pu obtenir lPacide corres- pondant à l'acide salicylique. Le brome et le chlore donnent avec le corps qui nous occupe des acides cristalli- sés dans lesquels la moitié de l’hydrogèse est remplacée dars l'huile primitive par du brome et du chlore, équivalent pour équivalent. e Nous nommerons donc l'huile de gaïac hydrure de gaïacile , pour en rappeler les analogies. Nous transcrirons ici une de nos obser- vationsS qui conduira peut-être à une ex- plication du phénomène chimique de la coloration à l'air et à la lumière de Ja tein ture de gaïac. L'hydrure de gaïacile est parfaitement incolore et inaltérable à l'air lorsqu'il est pur ; mais en contact avec de la potasse aqueuse et à l'air, 1l passe par les teintes diverses que prend la résine sous l'influence de l’air et de la lumière, Seule- ment ici, le phénomène marchant moins vite, on a le temps d’apercevoir une légère teinte rose qui précède celle vert foncé qui “est la teintedéfinitive.La coloration s’effec- tue beaucoup plus rapidement lorsque la substance est impure. L'hydrure de gaiïac se purifie avec la 51: - plus grande difficulté et exige le même mode particulier de préparation que la créosote. Cette particularité nous explique la différence qui existe entre nos analyses et celles de M. Sobréro, qui s’est occupé après nous du même sujet. La sub- stance encore impure sur laquelle a opéré cechimiste nous a donné la même formule C%’H'80* adoptée par lui, et qui ne nous a pas paru mériter toute confiance. La den- sité de vapeur de lhydrure de gaiacile cor- respond parfaitementà la formule C#H'605. Elle a été trouvée égale à 4,49 au lieu de 4,42. Nous mentionnerons ici deux substan- ces, l’une, le gaïacène , dont la formule est C2H0? (4 volumes de vapeur). Elle se déduit de l’acide gaïacique de M. Thier- ry C?2#H1606, de la même manière que l'acétone se déduit de l’acide acétique , la benzine de l’acide benzoïque , l’anisole de l'acide anisique , etc. L'autre substance cristallise en lames brillantes dont la na- ture acide est peu prononcée, mais se com- bine pourtant avec les alcalis caustiques. Ces divers produits comparés à ceux de la distillation du baume de tolu, nous per- mettent de conclure que le gaïac et le tolu- sont des résines qui, dans une classifica- tion dé ces corps, occuperont des places correspondantes à celles des hydrures de benzoïle et de salicyle dans une classifica- tion des essences. De — SCIENCES NATURELLES. MINERALOGIE. Observations sur la disposition de cer- taines cristellisations des séodes; par FM. Fournet, Les géodes des filons présentent ordinai- rement une réunion de plusieurs espèces de cristaux : Les uns sont-ceux de la matière même dans laquelle la cavité s’est formée, les autres peuvent appartenir aux autres minerais du “filon, ou même leur être étrangers. Les premiers, qui ne doivent évidemment être considérés que comme inhérents à la formation de la géode, sont plus on moins fondus ou soudés ensemble sur une partie de leur longueur, de ma- niére à constituer une sorte d’écorce, tan- tis que leur extrémité libre forme des sail- lies dans le vide central; les seconds sont simplement couchés sur les cristaux pré- cédents, dont ils embellissent ou salissent la surface, et l'on peut, jusqu’à un certain point, les considérer comme des produc- tions adventives et parasites; les spaths calcaires, les prehnites. les analcimes et les harmotomes recluses dans les boules d’agate en donneront une idée suffisam- ment nelle. Dans là plupart des théories, ces der- niers cristaux sont considérés comme au- tant de formations postéfieures, à cause de leur gisement sur ceux du corps de la géode ; mais la revue suivante des diffé- rentes dispositions affectées par ces mine- rais étrangers va faire voir, de plus, qu’elles peuvent quelquefois guider dans le choix des idées sur le mode de formation des filons. Admettons, en première ligne, le cas où ces produite sont disséminés dans tous les sens à la partie inférieure comme à la par- tie supérieure des géodes; ils sont alors fixés indifféremment sur les pointemerts - ou dans les recoins formés par le groupe- 152 ment des cristaux de l'écorce géodique ; ils adhèrent aussi bien à celles de leurs faces qui sont tournées vers le ciel qu’à celles qui regardent la profondeur; ils peuvent enfin s'étaler sur la totalité de la surface interne en forme d’enduit mince ou en forme de creüte plus ou moins épaisse, et dans ces divers cas d'indiffé- rence de position, l'observateur est par- faitement libre de choisir telle ou telle ex- plication, car rien en général ne motive une décision dans un sens plutôt que dans un autre : ainsi il pourra à volonté suppo- ser que la géode étant une fois formée, un liquide saturé, ou un gaz, a pénétré dans la cavité et en a incrusté les parois; il pourra encore admettre qu’à l’époque de la solidification de la masse, des sécrétions ou des liquations ont amené, dans les souf- flures ou dans les cavités de retrait, divers produit qui s’y sont figés suivant l’ordre de leur cristallisabilité. Il est si vrai d’ail- leurs qu’il y a, dans ce cas, liberté pleine et entière dans les opinions, que jusqu'à présent, par exemple, les raisons données de part et d'autre relativement au mode de formation des zéolithes n’ont point amené la conviction générale, et que les minéra- logistes prudents se maintiennent encore dans un vague complet, faute de rensei- gnements précis sur leur mode de dispo- silion dans les géodes. Le second cas est celui où les cristaux surajoutés sont tous adhérents aux faces inférieures des saiilies de la géode; les idées à leur égard ont été mieux arrêtées, car on a généralement comparé ces addi- tions à celles que les fumées produisent dans les cheminées lorsqu'elles tapissent d'une couche de suie fuligineuse ou mé- tallique, pulvérulente ou cristalline, la . partie des obstacles qui se trouve frappée directement par leur mouvement ascen- sionnel, On avait d’ailleurs un bel exemple à citer à l’appui de ce mode de formation dans la disposition des cristaux de fer oli- giste produits par les sublimaticns volca- niques; ceux-ci sont en effet accumulés, en forme d’essaim ou de grappes, contre la partie inférieure des pointes pendantes des-stalactites de laves, et les partisans de la formation des filons par voie de sublima. tion peuvent facilement convaincre leurs adversaires, en leur montrant dans les géodes des exemples palpables d'orienta- tion par rapport à un point du vent tourné du côté de la profondeur, comme il doit l'être de toute nécessité. Cependant, ayant cherché vainement de telles circonstances dans les nombreux filons de diverse na- ture qui ont passé sous mes yeux, il me sera permis de conserver provisoirement des doutes sur l’extension générale de la théorie en question, et lon m'approuvera sans doute d'autant plus, que c'est précisé- ment le résultat inverse que m'a fait obser- ver en 1840 un excellent mineur,M. Daub, directeur des mines du Münsterthal dans la forêt Noire. i Ù Dans cette nouvelle disposition, qui con- stitue le troisième et dernier cas, les aspé- rités des géodes ne sont recouvertes de cristallisations adventives que sur celles des faces qui regardent le ciel, les autres étant parfaitement nettes. Elles forment sur leurs supports, soit une poudrure, | soit un amoncellement, d’autant plus exac- tement comparables à celui que produirait une chute de neige, qu'ilest même accom- pagaé de l'espèce de bourrelet que celle-ci est sujette à former en avant de la bor- *GÉ53 dure des toits, par suite dela manière dont les flocons s’accrochent les uns aux autres. Ce qui est encore digne de remarque, c'est que les cristaux du corps de la géole ont très souvent reçu deux chutes conséculires de ces neiges minérales, et, pour précis r les faits, il reste-à dire que les géodes du filon de Teufelsgrund, dans lequel ce phé- nomeéne est surtout mauifeste, se CO pO- sent d’une chaux fluatée en cristatx cu- biques dont la dimension des côt's varie entre Om,002 et 0:,08; ils forment par conséquent des saillies très prononcées dans le vide, et comme ils sont placés de tele manière que leur diagonale ext verticale, leurs faces supérieures dessinent partaite - ment ces toitures auxquelles on a faitaïlu- sion tout à l'heure. Cest sur elles que ‘se trouvent les autres substances alventives, telles que la galiène, la pyrite mamelonnée, la blende, le spath brunissant, le sulfate de baryte crêté et le réalgar, quelquefois seules où bien les unes sur les autres; et, dans ce dernier cas, il y a encore un cer- tain ordre dans leur superposition : ainsi la première chute a été barytique, et la seconde pyriteuse, ou en spath brun's- sant, elc., etc., tandis que l'inverse n’a pas lieu. Si de pareilles circonstances étaient ve- nues à la connaissance de M. Werner, il en aurait certainement tiré, en favcur de sa théorie du remplissage des flous à l'aide de dissolotions aqueuses ruisselant d'en haut, un argument bien autrement con- cluant que celui qu'il déduisait des ruba- nements, des stalactites et autres acces- soires sur lesquels il s’est basé; car enfin qui pourrait, à la vue de ces échantillons, récuser une chute de produits divers in- contestablement arrêtés dans leur mou- vement descentionnel par les obstacles anx- quels ils adhèrent encore maitenant? Aussi, loin de nier cette conclusion lé- gilime, je ne contesterai que le mode de formation. et, faisant pour cela abstrac- tion de toutes les objections déjà adresstes à la théorie de M. Werner, je me bornerai à puiser, dans la structure générale du f- lon, les arguments en faveur de la théorie plutonique. Ce filon vertical, dirigé sur H3, est connu sur une longueur de plus de 650 mètres; encaissé dans le gneiss, il traverse aussi des bandes de porphyres quartziferes dirigées H9, qui ne font que | amincir et dévier- dans son incliraison ; mais ces 10- ches étant d’ailleurs traversées d’une ma- nière franche et sans aucun changemert - de nature, il s'ensuit que ces accidents sont de simples effets de cassure, dont le rtsul- tat doit être bien différent daus les po:- phyres tenaces de ce qu'il peut être dans les gneiss plus où moins compressibles ; il est accompagné en un point par une le:- tille de serpentine diallogique plaquee éntre son éponte et la roche encaissante, en sorte qu'on le regarde comme assoc 6 aux éruptions serpentineuses; enfin ‘a puissance, variable entre 1,00 et 2,00, s’élargit dans la profondeur, tandis q{’elte - s’amincit vers le haut et du côté de l'ex- trémité connue. À cette manière d’être générale, ajou- tons maintenant les particularités de su uc- ture : certaines parties sont rubanécs d’une manière remarquable, ct, dans ce cas, on- peut le considérer comm formé d’une série de bandes qui se répètent, à partir de l’une et de l’autre salbande, dar s l’ordre suivant: 154 4° Contre les parois, et souvent intime- ment soudée avec elles, se trouve une bande de quartz très mince quelquefois même insensible, à aspect calcédonieux, et n’acquérant une texture cristalline pronon- cée qu’autant qu'elle prend une certaine puissance. 2 Ruban de blende de 0",05 à 0",08 de puissance. 3° Lame de barÿte sulfatée avec mou- chetures très clair-semées de galène et nœuds, gros rognons ou veinules de spath- fluor fondus avec la masse environ- pante. Ces trois premières parties, quoique dis- tinctes, ne sont cependant pas assez tran- chées pour qu’on puisse les considérer comme des formations successives ; aussi, dans une théorie de remplissage par in- termittences, serait-il permis de les ad- mettre comme contemporaines et comme formant le produit d’une première pé- riode. 40 Ruban de spath-fluoraves haryte sul- _fatée, beaucoup de galène, mais peu de blende ; en outre, de l’arsenic, du realoar, de l'argent natif, de l'argent rouge, de lantimoine sulfuré capillaire, du calcaire cristallin et du spath brunissant. C’est le ruban métallifère par excellence et les éléments divers en sont entremélés de telle manière qu'il est impossible de les séparer, quant aux époques de forma- tion. . 5° Ruban de baryte sulfatée, et spath- fluor quelquefois infiltrés et veinés lun dans l’autre; mais ce dernier se concentre principalement vers le centre du filon, et forme le corps des géodes dont il a été fait mention précédemment: Pour établir ce qui précède, on a choisi les endroits où le filon se présente avec la régularité la plus parfaite, et sous ce rap- port, il peut rivaliser avec ce que la Saxe présente de plus remarqnable en ce genre; aussi rien n'empêcherait de le considérer comme jormé par dés incrustations suc- cessives à la manière des concrétions qui tapissent les parois des grottes. Mais cette symétrie ne se manisfeste qu’en certains points seulement; car ailleurs ces bandes se confondent, s’embrouillent et envoient leurs produits respectifs dans les parties voisines; enfin il arrive qu’elles sont obli- térées de la manière la plus complète. Dans ce cas, le plomb se trouve en contact tan- tôt avec le fluor, tantôt avec la baryÿte; plus loin, c’est l'inverse qui a lieu, ou bien les divers minerais s’enveloppent récipro - quement; des brèches étrangères sont fixées principalement au mur, indifférem- ment dans la baryte, dans le quartz, dans les sulfures métalliques; les géodes sont placés tantôt au centre, tantôt vers l’une des parois; enfin les parties productives forment, dans l’ensembie, des colonnes ou des lentilles oblongues, inclinées dans le plan même du filon. Faisons observer, en outre, que le Teu- felserund est croisé par un autre filon de même composition générale, nommé le schindler; celai-ci non seulement le coupe, mais il en courbe, en ares de cercle tan- gents, les parties voisines de telle manière, que tout indique que le premier était en- core dans un état de mollesse lorsque la masse du chindler est survenue; le gneiss encaissant étant au contraire déjà solide, présen'e, au tour de Ia bissection, une multitude de petites fractures normales à la courbure, et formant par cela même 155 un contraste avec la flexibilité de la masse métallifère, Enfin la cristallisation du Teu- felsgrund a éprouvé quelques perturba- tions par suite de cette violente intru- sion, car le minerais de plomb sy montre plus condensé et à grains plus fins que dans le reste. En dernier résultat, ces détails som- maires sur la structure de ce gite remar- quable mettent en évidence une foule de circonstances impossibles à expliquer par les effets successifs de la vaporisation, ou par ceux que l’on devrait attendre des sources incrustantes; mais qui se conçoi- vent, au contraire, facilement par l’injec- tion d’une matière fondue, douée d’un état de liquidité pâteuse, dont certaines parties ont été étirées parle mouvement, et que les effets de solidification et de cris- tailisation ont achevé de façonner. Mais, dans toute masse complexe qui se solidifie en passant à l'état cristallin, 11 peut y avoir des contractions et des dilatations, suivant ja nature des matériaux : ainsi l'eau, le sulfure d’étain, le bismuth, divers alliages et sels, se dilatent, tandis que d’autres corps se coutractent; en outre, les divers matériaux d'une masse hétérogène ne se sohdifient pas tous simultanément. Qu'arrive-t-il alors? évidemment, si la coutractilité générale est suffisante, il y aura formation de géodes ; mais siceretrait total se complique des dilatations par- tielles de quelques éléments, el si, de plus, ceux-ci persistent plus longtemps que le reste à l’état de fusion, il y aura expres- sion ou liquation de ces matières liquides qui se trouveront transportées vers les vi- des des géodes, et tendront à tomber ou à former des stalactites pendantes; c’est là ce qui est arrivé dans le filon de Tenfels- grund, et l’on peut d'autant mieux se ha- sarder à soutenir cette théorie que l’ordre successif des chutes est en raison de la fusi- bilité des minerais; ainsi les premiers dé- pôts étant baryÿtiques, les autres sont py-— riteux, ou arsénicaux, ou en Spaths cal- caires, el personne ne contestera la plus grande fusibilité de ces derniers corps com- parativement à la baryte sulfatée. Cet exemple suffira pour faire concevair combien il importe d’avoir égard au mode de reclusion des différents minéraux des géodes, en sorte qu’il nous dispensera d’en- trer dans le détail des circonstances ana- logues observées. dans plusieurs autres gites métallifères. ORNITHOLOGIE. Catalogue des oiseaux nouveaux ou peu connus de la collection Abeillé ; par R.-P. Lesson. (10€ article.) XLIX. Anas.s.s L individu que nous à communiqué M. Abeillé estune femelle que nous avons été tentés de rapporter à l’aras superciliosa de Latham (n° 5), qui vit à la Nouvelle-Zé- lande; toutefois des doutes assez fondés nous font hésiter à regarder notre oiseau comme identique avec le canard à sour- cils. Notre espèce appartient donc au groupe des querquedula, et a la taille de notre sar- celle d'Europe. Le hec et les tarses sont noirs ; le dessus de la tète est varié de gris et de brunâtre assez intense ; le front, les joues sont ponctués de gris-brun sur un. fond gris roussâtre ; le devant du cou est presque blane, tout le dessus du corps est 48 < LA: , brun, mais chaque plume est cerclée des roux clair. Tout le dessous du corps est. roux avec des ondes brunes, dues à ce que M les plumes sont brunes , mais frangées de “| blond ou de roux sur le thorax, les épau- # les, le bas du cou. Les couvertures des ai- les également brunes sont lisértes de blond à leur bord, les épaules sont brunes, la por- tion moyenne de l'aile présente deux ban- des obliques d’un blanc pur, encadrant une plaque noir-velours assez large, rele- vée à son centre par une tache vert-doré émeraude très chatoyante. La queue légè- rement conique, à penmes aigues; est brune au dessus et d’un blond clair en dessous, Les tarses sont rouge-brun. On ignore sa patrie. L. Turdampelis lanioïdes, Lesson, g. et sp. noy. L'oiseau quisert de type à notre nouveau- genre est remarquable en ce qu'il a des ca- ractères qui le rapprochent des merles, des piauhaus et des pie-grièches. Notre des- cription repose sur deux individus bien complets, provenant l’un et l’autre du. Brésil. Le cotingatourde a presque tous les ca- racières de notre genre tijuca ((hrysopte- ryæ de Swainson), près duquel on devra le placer. Il devra recevoir l'espèce nommée cotinga cendré par Levaillant, et loiseau que nous décrivons ressemble même beau É boup au cotinga cendré, tel qu’il est figuré à la pl. 44 des oiseaux d'Amérique de Le- vaillant. ere ; : : Toutefois notre espèce est distincte et ne permet pas qu’on la réunisse aux cotingas. C’est un oiseau de transition qui joint au bec d’une pie-grièche et d’un cotinga le plumage de certains merles ; et les tarses M faibles et.grèles des piauhaus. Placé près du genre tijuca.le genre {ur- dampelis a pour caractères : bee plas court que la tête, large à la base, à arête vive en dessus, à pointe dentée et crochue, man- dibule inférieure irès aiguë au sommet, narines basales, creusées dans une fosse profonde , revêtues de plumes, mélangées de soies noires et raides , allant jusqu’à la commissure. Ailes courtes, ne dépassant pas le croupion, à première penne moins longue que les deuxième, troisième , qua- trième et cinquième qui sont égales et les plus longues. Queue allongée, égale, for-. mée de rectrices larges; tarses courts, grèles, faibles, emplumés jusqu'au dessous de l'articulation. Le reste comme chez les passereaux de la même famille. Ce genre, exclusivement américain, comprend le cotinga cendré, qui sera le turdampelis cinereus, et l'espèce nouvelle que nous nommons turdampelis rufococ- ciæ, Lesson. La première espèce de la = Guyane, la seconde du Brésil. L'oiseau qui nous occupe, le turdusam- pelis à coccix roux, mesuie 29 centim. de longueur totale. Tout le plumage sur le corps est brunâtre ardoisésur la tète, bru- nâtré roux sur le dos, les ailes, le crou- pion, tirant au roussatre sur la queue. Une sorte d'écharpe rousse traverse l'aile. Les rémiges sont noires , mais un léger li- séré roux les borde. Le gosier est bleuâtre ou de nuance, ar- doisée , puis an brunâtre roux règne sans partage sur le bas du cou, la poitrine et le ventre. Le bas-ventre et les couvertures inférieures sont d’un rouge assez vif. à Le dedans des ailes tire au gris glacé “très luisant ; c'est aussi la nuance du des- sous de la queue. Les rachis de celle-ci 57 | ce < 2 pir velouté en dessus sont gris satiné en »ssous. Les tarses sont bleuâtres et le bec le inférieure qui est jaune. : J'ignore le district du Brésil où vit plus nrticulièérement cet oiseau , dont les ana- gies ayec le cotinga gris sont des plus ‘andes. Serait-ce l’individu femelle d’une ‘pèce riche en couleurs et encore incon- ue ? LI. Turdus, (merula) fuscater , d'Orbig., mass pl 9, f: Île Ce merle de la Colombie ressemble assez actement à notre merle de France dont a la coloration et les formes , mais qu'il l‘rpasse de près d’un tiers dans la taille, toutefois son plumage est loin d’avoir ce ir luisant de l'espèce d'Europe, Il est int par un noir olivâtre sur le corps qui 1sse au brun clivâtre c'air sur les parties férienres Son bec et ses tarses sont du us beau jaune doré. | LIT, Seiurus colombianus, Lesson, sp. bv. Les grivelettes types du genre «eiurus de fyainson forment un petit groupe améri- in que l’on ne peut se dispenser de sépa- fr des véritables grives de petite taille, eu qu'il y ait une sorte de passage de ces seaux. Les séiures sont en effet le lien qui ait les motacilléces aux turdusidées. Nous connaissons aujourd’hui les se:u- 15 aurocapillus, sulfurascens , l’herminie- |, guadelupensis et tenuirostris. Notre es— fice sera la sixième de ce genre, et nous | nommerons seiurus columbianus. L'oiseau que nous avons sous les yeux resure 15 centim. Sa taille est celle d’une ouette commune. Son bec, un peu plus pais que chez quelques autres espèces, est Dir en dessus, jaune en dessous. Un olivä- |e uniforme règne sur la tête, le cou , le DS, le croupion , les ailes et la queue. Un elit trait roux borde le front. | Le devant du-cou , jusqu’à la poitrine, E roux-jaune émaillé de gouttelettes oli- Jitres ou brunes. Le thorax, le ventre et 5 couvertures inférieures sont d’un jañe pur ; seulement les flancs et les cd- s de la poitrine sont olivâtres. Les tarses ntjaunes. : | Les ailes qui atteignent la moitié de la eue ont leurs rémiges brunes bordées > roux. Elles sont jaune-chamois en de- ins et à l'épaule, LUI. Coxirosaum columbianum , Less. , ). NOV. L’espèec que nous décrivons, et qui est sixième du genre, a les plus grands rap- orts avec le conirostrum fulicinosum dé- rit au n° 28 de ce catalogue ; toutefois son ec est plus épais, plus fort et plus régu- lèrement conique. Ce bec simule déjà un dec de bruant, mais atténué, mais plas ef- |lé. Le conirostre de la Colombie est en- terement brunâtre, mais ce branâtre plus ncé sur le corps et plus clair en des- jus, est nuancé d’olivätre sur le dos, sur tête et sur les ailes. Le brunâtre da _essous du corps est sale, ardoisé ou lavé 1r le thorax d’une nuance olive. Le bec st de couleur corné noirâtre ; les tarses bnt rougeûtres ; les ailes sont olivâtres [vec une bande ardoïisée aux épaules ; tou- |:s les pennes alaires sont brunes avec une jordure olive au rebord de chaque penne; |L queue, médiocre, est brune. | Ce petit oiseau a au plus 11 cent. (4p., | lig.). Il provient de la Colombie, ainsi jue l’indique son nom spécifique. C’est un “seau identique avec le conirostre fuligi- it noir , excepté à la base de la mandi- | 358 neux au premier examen et par son facies général, seulement son bec fort et conique pourrait le faire placer parmi les emberi- zoïdes à bec fin. LIV. Conirostrum bicolor, Lesson , sp. nov. Ce conirostre sera la septième espèce du genre. Il a son bec parfaitement conique, grêle, pointu , très acéré ; les ailes courtes où dépassant à peine le croupion ; la queue est allongée et égale, les tarses sont noirs et le bec corné et bleuâtre. La longueur totale est de 12 centim. Un roux fort vif colore le front et tout le dessous du corps, et règne sans partage depuis le menton jusqu'aux couvertures inférieures de la queue. Ce même roux, mais plus brun, forme un bandeau sur le front et sur les yeux et s'étend sur les cù- tés du cou. Tout le dessus du corps est d’un bleu ardoisé uniforme. Les ailes sont ardoisé-clair , et les cou- vertures sont frangées de roussatre ou même de blanc. Les pennes primaires bru- nes sont très finement frangtes d’un liséré gris-clair. Les rectrices sont brunes , et les plns externes sont lisérées de blanc , mais ce liséré est peu marqué. Le conirostre bicolore vit aussi dans la Colombie. C’est un oiseau de la taille ou plus petit que notre rouge-gorge. —— HDI IG ter—— SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS CHIMIQUES. Purifisationdu gaz dehouille et application des produits obtenus à l’agriculture; par M. Angus Groil. Le procédé dont il s’agit consiste à faire passer le gaz à travers de l'acide sulfuri- que affaibli, dans la proportion de deux livres et demie d'acide pour cent gallons d'eau (1); l’on ajoute continuellement de nouvelles quantités de cette substance de manière qu'il y en ait toujours de libre ; par là toute l’ammoniaque qui se trouvait dans le gaz cst retenue, de tel'e sorte que l’on empêche ainsi les effets corrosifs du gaz et qu'on le met en état d'être employé dans Jes maisons ;-de plus ce procédé per- met d'employer de la chaux sèche au lieu d’épurations à la chaux humide sans qu’il se produise aucun effet nuisible sur les orifices des vaisseaux. Outre avantage qui résulte de là et qui est déjà très apprécia- ble, ce procédé d'épuration présente en- core celui de donner du sulfate d’ammo- uiaque d’une grande pureté, et en solution tellement chargée que lévaporation d’un seu! gallon donne quatre-vingts onces de bon sel, au lieu de quatorze onces que pro- duisait l’ancien procédé. M. Croll préconise l'emploi du sulfate d’ammoniaque dans l'agriculture, et des expériences faites par lui sur une grande échelle lui ont prouvé tout le parti que l’on peut tirer de cet en- grais. Un des exemples cités par lui suffit pour démontrer l'exactitude de son asser- tion. La moitié d’un champ de blé a été traitée par le sulfate d’ammoniaque, tan- dis que l’autre moitié a été soumise à la culture ordinaire ; or cette dernière n’a donné que 23 boisseaux et trois quarts, tandis que la première en a produit trente- deux et trois quarts. L'influence du sulfate d’ammoniaque sur la végétation est des plus marquées ct (1) Le gallonéquivaut à 4,54 litres, L 159 se manifeste de diverses manières, Ainsi des graines qui avaient séjourné pendant quarante heures dans une solution d’une livre de ce sel dans un gailon d’eau, ayant été semées dans un champ non engraissé ont donné une belle moisson ; de plus les plantes qui en sont provenues sont restées vertes pendant une sécheresse qui avait fait jaunir et et flétrir toutes les autres espèces. Un autre fait remarquable est que des fleurs fanées ayant été plongées dans une solution faible de sulfate d’ammonta- que ont bientôt repris leur fraîcheur, et que des plantes qui étaient ar:osées avec ce liquide ont acquis beaucoup de vigueur et de beauté. — ARTS MÉCANIQUES. Métier mécanique à tisser les draps On annonce que M.C. Schmidt-Goulden, de Bischwiller, est parvenu à construire un métier mécanique pour le tissage des draps qui fournit un travail très régulier, et fait par jour 10 à 12 mètres de drap ou cuir de 2m,50 de large, en n’exigeant pour le diriger que l'emploi d’une femme ou d’un enfant. On peut aussi y appliquer avec une extrême facilité le mécanisme de Jacquard pour obtenir des dessins et faconnages ré- guliers. La force d'ur cheval suffit pour mettre en activité douze de ces métiers qui n’oceupent d'ailleurs que les deux tiers de l’espace exigé par les métiers ordinaires. La tension de la chaîne s'opère par le frot. tement réglé à volonté d’une courroie sur une’surface cylindrique en fonte bien polie et qui s'arrête mécaniquement aussitôt qu'un des fils de la chaîne vient à se casser. Le temple est mécanique et les navettes en fer:blanc , d’une construction particulière et très légères; elles marchent sur rou- leaux en liège non susceptibles de se con- tourner. Cordes et courroies em peau d’anguille. Dans une des dernières séances de la Société des arts de Londres, un bijoutier- joaillier, M. J. Williams, a présenté des cordes et courroies en peau d’anguille, qui, selon lui, surpassent, de beaucoup toutes les autres par leur longue durée: « Je fais usage, dit-il, depuis vingt ans de cordes en peau d’anguille pour percer des trous dans les perles et les diamants, et j'ai pu ainsi reconnaître leur bon usage et teur utilité, J’ai essayé les ficelles de toute espèce qui ne durent pas une heure, et j'ai employé les cordes à boyau qui ne sont pas leau- coup meilleures. Une peau d’anguille en trois ou quatre fils, et du même diamètre que les cordes à boyau ou les ficelles, dure au moins trois à quatre mois, ce qui dé-- montre combien elles s’usent peu. J'en ai quelquefois abandonné plusieurs sur les planches poudreuses de l’atelier pendant 10 à 12 mois de l’année, jusqu’à ce qu’elles soient devenues tout à fait dures, et cepen- dant elles se sont encore montrées tout aussi résistantes et aussi bonnes qu'aupa- ravant. Je ne doute pas que cette matière, appliquée à plusieurs mécaniques, au même objet, ne soit propre à rendre de très grands services dans les arts. » 160 CHEMINS DE FER. Chemins atmosphériques de formes < diverses. Voici d’abord , sur ce sujet qui paraît beaucoup préoccuper aujourd’hui les in- génieurs et les inventeurs, la lettre adres- sée à M. le sous-secrétaire d’état des tra- vaux publics, par MA. Mallet et Henry. « Notre procédé consiste à disposer au dessus du tabe pneumatique une cuvette demi-cylindrique longitudinale. qui régne-. rait sur toute la longueur de l'ouverture destinée au passage de la tige de jonction du piston avec les wagons. » Dans ce demi-cylindre où cuvette lon- gitudinale se loge un rouleau élastique de même diamètre. » La fente longitudinale destinée au passage de la tige à Om,04 de largeur, le demi-cylindre où cuvette, et le rouleau de 7 à 8 centimètres de diamètre. » Le rouleau-soupape consiste principa- lement en un câble élastique et flexible de fil de fer de 2 à 2 1j2 centimètres de dia- -mètre, semblable à celui qui est employé dans le railway de Black-wall, et qui va l'être sur les plans inclinés du chemin de fer de Roanne. Pour atteindre le dia- mètre de 7 à 8 centimètres et donner à cette soupape la souplesse et l’imperméa- bilité convenable, on roule autour du câble de fil de fer du drap feutré imprégné d'une dissolution de caoutchouc. et de gomme laque à faible dose dans l'huile essentielle de hoille, de manière à coller eutre elles, avec cette espèce de glu marine, les diverses couches de drap,et en former un seul corps imperméable à l'air. élastique, inaltérable et résistant au frotiement. On pourrait, au besoin, envelopper le, tout d’un cuir gras, mais cela ne nous semble pas nécessaire, Ce câble ou rouleau, étendu sur toute la longucur de la cuvette demi-cylindri- que, est maintenu à un état constant de tension, au moyen d'un poids suspendu à chacune de ses extrémités, et se mouvant dans un puits dont l'ouverture, de 10 cen- timètres seulement, est placée à 15 centi- métres du rail et à livtérieur de la voie ; deax pouiies, lune horizontale, l'autre verticale, en détermineraient la direction. » Là tige de jonction est infléchie comme dans le système anglais, et son passage s'opère par le soulèvement du câble au moyen d'un rouleau à gorge-placé à 20 cen- timètres en avant de la tige; la soupape est remiplacée dans le fond de la cuvette par la pression d'un ‘ronlean avec poids ou ressort fixé à l'arrière du wagon de trac- tion. » F ù M. Arvollet, ingénieuren chef en re- traite, a de son côté adressé au même mi- pistre unc lettre en date du 7 avril dernier; rapportée ci-dessus et à la suite de laquelle il donne ainsi qu'il suit un extrait du mé- moire descriptif qu'il a publié sur an mode particulier d'établissement pour les che- mins de fer dits atmosphériques. » Au lieu dappliquer directement la puissance des machines à. faire le vide dans le tube de propulsion, en suivant la marche du pistou, on propose d'employer leur ac- tion par un intermédiaire accumulateur du vide, qui permettrait de laisser travail- ler ces machines sans interruption et de les avoir ainsi d'autant plus faibles qu’il ÿ au- rait moins de circulation sur le chemin. » Cet agent intermédiaire se composerait d’un ensemble de réservoirs, réunis en nombre plus ou moins grand, et dont la 461 capacité pourra également varier selon la vature du service. » Pour faire apprécier l'effet de ce pro- cédé, nous supposerons que les réservoirs imperméables & l'air sont tous d’égale di- mension entre eux, et d’une contenance égale à la moitié de celle du tube entier, dans lequel on voudra faire marcher le piston; nous supposerons de plus, que le vide est fait dans tous ces réservoirs , de manière à aspirer le mercure à la hauteur de 0 mètre 72 centimètres; et qu’ils peuvent tous communiquer soit avec la machine, soit avec le tube, de même que communi- quer entre eux, cu rester entièrement isolés, selon la volonté du directeur de la station. \ » Cela posé, au signal donné de l’ap- proche d’un convoi, on ouvre la commu nication d’un réservoir avec fe tube; l'air du tube entre en partie dans le réservoir et se trouve à l'instant raréfié au tiers, et prend une force d’aspiration de 0 mètre 24 centimètres de hauteur de mercure ; isolant après cela le premier reservoir, on ouvre la communication du second avec le tube et (abstraction faite de la rentrée de l'air par la soupape) l'air resté dans le tube entrant au tiers dans le second réservoir, il ’y aura plus dans ce tube, que les quatre neuvièmes de l’air primitif; la hauteur d'aspiration du mercure pourrait donc être de 0 mètre 40 centimètres. On trouvera de même qu’elle pourrat être-de 0 mètre 50 centimètres en ouvrant le troisième ré- servoir, de 0 mètre 57 centimètres au qua- trième, et arriver de la sorte aussi près du vide parfait qu’on pourra le désirer. » Ayant ainsi établi dans le tube en peu d'instanis, la dilatation qui sera jugée né- cessaire pour faire avancer le piston, on devra la maintenir la même, pendant la marche du convoi, par la commuuication ouverte plus 64 moins avec un réservoir, ainsi qu’en faisant aspirer directement la machine dans le tube, pour absorber pro- gressivement Pair quirentrera par la sou- pape , et celui qui sera resté dans ledit tube. » M. 3. Gill vient aussi de proposer une méthode nouvelle pour appliquer la pres- sion atmosphérique à la locomotion sur les chemins de fer; nous allons essayer de la décrire en quelques mots d'après l'inven- teur lui-même. » Letube pneumatique, dans le système de M. Gill, a encore Om,30 de diamètre. Il s'étend sans interruption sur toute la lon- gueur de la ligne. L'ouverture longitudi- nale a 49 centimètres de large, mais elle n’est point nécessairement continue, ainsi que dans le système atmosphérique ordi- naire ; elle peut être interrompue par des barres étroites transversales , venues de fonte avec le tube , et aussi rapprachées qu'ou le juge nécessaire, ce qui fortifie le tube el permet de le faire très mince. Les deux côtés de l'ouverture ou coulisse offrent un rebord aplati, sur lequel est solidement établi un cuir imperméable à l'air, ou quel- que substance semblable, présentant une surface douce. Une soupape longitudinale, également formée de cuir ou d'autre ma- tière élastique et imperméable, repose sur les rebords. Cet'e soupape est fortifiée dans sa partie supérieure par des plaques ou de toute autre manière qui n'empêche point sa parfaite flexibilité dans le sens longitu— dinal. La rarefaction de l'air dans le tube fait naturellement serrer la soupape contre | les rebords et prévient tout coulage d'air. la base est un simple cadre plat, allot _veau propulséur, M. Faulcon à construith ployer le souffle de l'homme, il a mesut AA TURN 0 #, x | : Un » Un tiroir renversé, en métal pol L repose sur les rebords; le fond du tir oi qui forme dans cette position la partie périeure,.est convexe et soulève la sou longitudinale; les côtés sont ouverts et lai sent ainsi communiquer avec l'intérieur d tube. Aux ouvertures latéra'es du tiroi sont fixés des tuyaux flexibles commun quant anx ouvertures de vapeur d’unf locomotive, et par conséquent aux piston des cylindres. » . 0h} M. A. Fanlcon a présenté dernièremeliÿh À l'Académie des sciences un système no} | veau de chemins de fer atmosphériqui dont les détails ci-après pourront donnè une idée. « Le principe fondamental de ce systèniel || de propulsion est l’emploi de lair à un] densité quelconque, mais n’excédant J&@ mais 1,50 de l’air ambiant. { » Pour s'assurer de l'efficacité de ce now}; À ( (| un petit appareil d'essai qui a donné lé}, résultats suivants. - î « D'abord désirant dans ces essais emsBkt au moyen d’un manomèlre à air com primé l’intensité de ce souffle, et il a troux dans trois conditions distinctes et obteni les pressions suivantes par centim. carré 40 Okil.096 , 2 Okil.064, 3° 0 kil.048 Pour appliquer cette puissance à la loco motive, on à fait usage d’un tube élasliq de 3 centimètres de diamètre et de 7 cenf carrés de section. La première pression d Oki!.096, appliquée À une surface de 7 cent carrés a produit une puissance totale d Okil.68 qui ont sulfi pour mettre en m0 vement un cylindre placé horizontalemen sur un tube dont le poids y compris charge était de 24kil.60. Dans les même conditions, il a fallu une traction directe) de 1 kil.05, pour obtenir es mêmes effets » Dans une seconde condition un poids, de 14kil.60, a été traîné par Okil.043N agissant comme ci-dessus sur 7 cent. carrésg} et produisant une puissance de Okil.34 Pour le mème poids de 14kil,60, il a fall uve traction directe de Okil.50. | » Les pentes de 10 cent. par mètre onblh été gravies au moyen du soufile ainsi aps} pliqué par le cylindre et son chariot p& sant ensemble 4k1.60 avec une vitess de 1 mèt. par seconde. Les pentes de 7% à 25ma et même 50mm par mètre ont él gravies avec la charge de 14kil.60. Cett dernière charge était mue avec une Ki tesse d'un metre dans les pentes de à 10mm. » De ces expériences l'auteur conclut qu la puissance est mieux appliquée au mo} d’un tube propulseur agissant par soulère ment et par pression que par traction recte puisque les résultats obtenus sol entre eux comme 2? est à 3. » Ainsi les locomotives'les plus pesanté produisant sur les roues une traction es mée à 1500 kil. pourront être remplacéë par.un tube propulseur de 357mm de dia mètre ayant 1000 cent. carrés de sarfatëi qui donnera 1000 kil. de puissance , 4 pression de l'air étant supposée de 1 ils. par centimètre carré, ce qui replaceli} dans le rapport de 2 à 3 trouvé ci-dessus » Quoi qu'il en soit M. Faulcon propoë de donner dans l'application un diamèil de 412mm au tube propulseur, afin de tenir un excédent de puissance pour ca penser les frottements de l'air et Les pert& » D'après ce qui précède la quantl ai ll l il | | [l Î l | | | r à projeter dans le tube propulseur hr obtenir une vitesse de 32 kilomètres l'heure ou 9 mètres par seconde sera le à la surface de la section du tube 193 cent. car, X9—1 m. car. 20 qui exi- . gout une puissance de 160 chevaux pour . lémachines stationnaires. À Description de l'appareil. Au milieu Ha voie Je fer on placera dos à dos deux aitubes en tôle de 5mm d’épaisseur ou seul tube. La seconde moitié de ces es serait en toile imperméable et fixée les rebords des deuni-tnbes en tôle. roues horizontales ou une verticale sseraient au moyen de «ressorts €t fe- ?nt coïncider la partie flexible du tube si le fon. concave de tôle, de manière à cfque l’air ne puisse passer de l'avant à ‘Ifrière. Des appareils seraient disposés # * plr écarter les roues des tubes, afin de läser passer l'air dessous dans les temps | dirrêt, et permettraient d’abaisser ces 1 mÂmes roues au moment du départ. F. Faulcon estime que le prix du kilo- nre de chemin de fer établi d'apres son ‘‘sjème à double voie: le demi-tube en tôle ht de 5 millim. d'épaisseur, serait de 2,000 fr. ECONOMIE FORESTIÈRE. Psétation des forêts; par M. HE. Che- hidier. - Dans un mémoire précédent, j'ai dé-. itré que Î hectare de futaie de hêtre, \s lés Vosges et dans de bonnes cir- @stances locales, produit annuellement moyenuwe 3 650 kilogrammes de bois lortable, dans lesquels l'analyse élémen- Je constate la présence de Ten ak d 1 500: kilogrammes de carbone, 26 kilogrammes d'hydrogène libre, 52 kilogrammes d'azote, 50 kilogrammes de cendres, : | | i | É(3 l’indulgence avec laquelle ce‘premier rail a eté accueilli me faisait un devoir continuer mes recherches sur la pro- tion des forêts, sur les variations leépronve et sur les causes qai peu- Ê les amener. Mais avant d’étudivr celles des causes qui sont les plus générales, et ont fixé jusqu'à présent l’attention à | près exclusive des forestiers, J'ai voulu |rwiiner quelle relation il pouvait exis- Vace desquelles la végétations’accomplit, Blle des produits obtenus. n recherchant les opinions émises à cet. d'A, je n'ai trouvé que des idées vagues je ne pouvais m'aider dans mes ap- Aiations , on des idées plus précises, sconcues & prior’, et fondées sur des lidérations générales et non sur l’obser- Jon directe. our éclairer convenablement ces ques- Hs, ilétait nécessaire d'étudier isolément lache de l'accroissement sur un grand Dibre d'arbres placés dans des conditions ditiques de sol et-de climat, mais dans sl [CE : 20] . : L [Méicirconstances variables relativement à shot ion des eaux. é kel est le but que je me suis proposé pdf ce travail. |vant d'exposer la méthode que j'ai sui- ; (ME je vais indiruer les principaux résul- rdauxquels je suis arrivé dans une série swf servations sur des sapins coupés dans x “ $ dr dires des Vosges. Mais avant d'énoncer - , 16% ces résultats , je dois dire qu'ils sont dé- duits d’un grand nombre de faits particu- liers, et qu’ils ne sont par conséquent vrais que comme expression des moyennes tron- vées par l'expérience. Si l’on représente par 1 l’accroissement annuel d’unsapin danses terrains fangeux du grès vosgien, cet accroissement moyen correspondra, à tres peu de chose près, à 2 dans les terrains secs; il sera compris entre 4 et 5 pour les terrains disposés de manière à recueillir les eaux de pluie qui s’écoulent des chemins ou des pentes les plus rapides; etil sera an pen plus fort que 6 pour les terrains où Pinfiltration des eaux des ruisseaux entretient une frai- cheur permanente. Pour résumer ainsi la question en ter- mes simples et généraux, il était nécessaire de ramener à une même espèce d'unités les différentes parties de chaque arbre, qui, après{l’exploitation, sont converties soit en bois de service évalaé en mètre cube, soit en bois de feu évalué en steres, soit enfin en fagots composés des menus branchages. J'ai réduit le tout en kilogrammes de bois parfaitement sec , et je suis arrivé ainsi à représenter chaque arbre par un poids total, et son accroissement moyen annuel par une fraction de ce poids, en faisant abstraction du développement relatif de Ja tige et des branches. J'ai recherché, en outre, daws les forêts dont l'exploitation m'est confiée, toutes les localités où , dans le même sol et à des expositions pareilles, je trouverais des ar- bres de même essence végétant dans des conditions différentes relativement à l’ac- tion des eaux. Jai coupé un assez grand nombre de ces arbres, en tenant so'gneu- sement compte de leur âge et de toutes les circonstances qui avaient pu influer sur leur accroissement... Eu comparant des arbres quelconques de même âge et venus dans le même ter- rain, les différences d’accroissement, dues à l’action des-eaux , sont constantes et toutes dans le sens des moyennes que jai énoncées en me bornant à considérer les sapins. Voici les chiffres qui ont servi de base à ces moyennes, et qui expriment l’accrois- sement annuel d’un sapin en bois sec. kil. ans. Terrdinsfangeux 1,84; âge moyen des sa- pins coupés 101,88 Terrains secs 3,45; _ THAAST Terrains arrosés parleSpluies 8,25; — 74,45 Terrains arrosés par les caux cour. 11,57 — 99,45 1 e Û e. ° . . 0 ° . o O . . 0 Pour mieux faire ressortir de quel inté- rêt des considérations de cette nature sont pour tous les propriétaires de forêts , il me suffira d’ajouter à ces moyennes les chif- fres qui, dans mes expériences, représen - tent les cas extrêmes. Ces chiffres sont, pour l'accroissement annuel de sapins, d'environ 100 ans, Dans les terrains fangeux, moins de 4 kilos, Dans les terrains secs, moins de 3 kilog. Dans les terrains arrosés, environ 20 kilog. ce qai donne pour poids total d'un arbre de 100 ans : 100 kilos. correspondant à 115 de stère, 300 kilog. correspondant à 1 stère, ou 2000 kilos. correspondant à 7 stères, 165 suivant les circonstances dans Jcsquelles cet arbre a végété. Et sillon calcule la va- leur d’un tel arbre, eu tenant compte de Ja différence des prix des bois d’après leur grosseur, on arrive à cette conséquence, qu'une semence de sapin ponrra produire, au bout de cent années et snivant les quan— tités d’eatw aui ont abreuré le sol sur le- queleile s est développée, ur arbre valant sur pied 1 fr. 59 e., ou 7 fr., on 85 fr. Ces rapprochements Gémontrent toute importance du sujet dont je m'occupe: ils font pressentir livfiuence qu’une culture méthodique des forêts pourraitexcreer sur la richesse publique, et ils coùduisent à cette conclusion natureile, qu'un système d'irrigation bien enteudu peut augmenter considérablement les produits des forêts, surtout dans les montagnes où la rapidité des pentes, l'exposition au rayon du soleil, l'action des vents, et enfin les déboisements excessifs amenent si fréquemment l’aridité plus ou moins grande du sol. Ces irrigations seront faciles à établir partiellement toutcs les fois qu’un ruisseau descendra la perte des montagnes... J'ai essayé d’y suppléer en utilisant sur place la totalité des eaux pluviales, voici comment j'ai procédé, Si on arrête l’eau sur chaque point de la montagne, si on la force pour ainsi dire à s’y fixer, on aura réalisé une des conditions les plus favorables à la végétation. C’est ce que j'ai tenté de faireen établis- Sant sûr des pentes sèches des séries de fossés horizontaux , sans ouvertures, desti- nés à recevoir les eaux et à les arrêter. Ces fossés-ont de Om,75 à 1 mêtres de largeur et de profondeur; ils sont {isposés de manière à partager la montagne en zones horizontales, ayant en moyenne de 12 à 15 mètres de largeur: les eaux des pluies viennent s’y réunir et pénètrent plus ou moins lentement daus le sol, De cette manière Loute l’eau qui s'écoule d'une de ces zones profite’ à celle qui lui est immédiatement inférieure. Les caux plu- viales sout uniformément réparties sue. toute la montagne. La zone la plus élevée ‘ elle-même reçoit parinfiltration une partie des eaux qui tombent sur le sommet de la montagne, toutes les fois que celle-ci se termine par un plateau. La dépense n’est pastres élevée : je viens d'appliquer ce procédé , comme essai , dans les forêts de la manufacture des glaces de Cirey, sur environ 8 hectares, et les frais ont été de Of. 07 c. par mètre courant, et en moyenne de 40 fr. par hectare. Ces iossés pourront presque toujours être facilement entretenus par les gardes, [ndé- pendamment de leur avantage comme irri- gation, ils mettront un terme à cet appau- vrissement du sol des côtes rapides que les pluies entraînent aujourd’hui dans les val- lées. En enmagasinant les eaux dans les flancs des montagnes, ils régulariseront leur débit et contribueront à diminuer ces débordements funestes qui suivent sonvent les pluies trop abondautes. Enfin, en ramenant la fertilité sur des revers aujourd'hui arides, enl’augmentant sur les autres, ils permettront l’améliora- tion successive des forêts, non seulement par l’augmentation de leurs produits, mais aussi par la culture des essences ls plus précieuses. 166 SCIENCES HISTORIQUES. HISTOIRE. Archives municipales d'Arras. Arras renferme quatre dépôts distincts où l’on peut puiser des documents pour son histoire, ce sont : À° la Bibliothèque publique; 2 les Archives municipales; 3° les Archives départementales, et enfin 4 la Bibliothèque de l’Académie. Nous avons déjà parlé du premier, nous appéle- rons aujourd'hui l'attention de nos lec- teurs sur les archives municipales. C'est une chose curieuse à étudier que. des attributions accordées aux premiers magistrats d'une ville aussi puissante; ainsi les échevins qui devaient veiller aux intérêts de la communauté avaient la mis- sion de goûter la moutarde et le verjus de l'épicier, de régler le nombre de plats que l'on devait servir dans les noces; à'eux aussi appartenait l'administration des œu- vres de charité, du bureau de bienfaisance, : comme l’on dirait au dix-neuvième siècle. Mais n’était pas échevin qui voulait l'être; il devait savoir lire et écrire, à moins toutefois que le roi ne l’en eût dispensé, avoir été marchand, posséder une maison avec pignon sur rue et n'être soumis à au- cune juridiction: Ainsi il ne pouvait être appeler à ce poste de confiance celui qui relevait du comte d’Artois,ou de l'évêque, seigneur nature} de la cité, ou de la puis- sante abbaye de Saint-Vaast; car souvent des difficultés survenaient avec ce monas- tère, et il fallait que le magistrat pût pren- dre une prompte décision ; alors il ordon- nait gravement de nuire à l’abbaye, et les bourgeois obéissants allaient pêcher les grenouilles de ses étangs, n’y conduisaient plus de vivres ni de charbon et refusaient de faucher ses prés. Du reste de beaux pri- viléges récomptnsaient les échevins; à eux des robes, du vin pour les noces de leur filles; chaque compte de la ville contient plusieurs chapitres spéciaux où sont enre- gistrés au long sous les titres : Voyages d’échevins et gratificationsextraordinaires, les nombreux deniers qui leur étaient at- tribués ; de plus eux seuls avaient le droit de porter coutel à la ceinture. Ces magis- trats étaient au nombre de dowæe; ils avaient cependant au-dessus d’eux le ma- - jeur; à lui de nombreux priviléges; les vieux bois servant aux fortifications de la la ville, les futailles saisies chez les mar- chands de vins; il allait à la guerre aux frais de la cité, avait la garde des clés du beffroi; la corporation des charbonniers devait allumer à sa porte le feu de Saint- Jean et lui offrir un chapeau de fleurs. Cette charge dans les commencements était élective ; elle devint peu après héréditaire, et fut même possédée par des femmes. Il n’y avait rien [à d'étonnant, car dans le système féodal, les femmes jouaient un grand rôle; elles étaient appelées aux dé- cisions importantes que prenaient les bour- geois, y avaient voix délibérative; un grand nombre d’actes commencent même ainsi : 20s burgenses homines et mulieres. Pour en revenir à la charge de mayeur, Jean sans peur, duc de Bourgogne, comte de Flandre et d'Artois, voulant s'attacher les habitants d'Arras et en obtenir des secours dans la guerre qu'il avait à sou- tenir contre Armagnacs la racheta moyen- nant 800 livres et la rendit élective; ce ne fut pas pour longtemps, car en 1492 elle fut conférée par le seigneur de la ville. 10770 00 Les Archives municipales ne contien- nent pas de très anciens documents; elles ont été trop souvent dilapidées, pillées, même incendiées; on y remarque cepen- dant de curieux registres mémoriaux , où étaient enregistrés jour par jour les faits les plus importants qui intéressaient la cité. C'est à qu'on peut étudier cette vie des bourgeois au moyen-âge; c'est là qu’on retrouve à chaque page des détails inté- ressants ; ainsi la neige couvre-t-elle la terre, les bourgeois se mettent à l’œuvre et dans les divers quartiers de la ville s’é- lèvent de colossales statues sous les bur- lesques dénominations du roide claquedent, frère-galopin, prêchant désir, espoir et pa- tience; la danse macabre, les sept dor- mants, etc., etc. Sous le rapport financier les archives offrent peu de ressources; le compte le plus ancien de la ville estde1704. Qui le croirait? la Bibliothèque royale de Belgique est plus riche sous ce rapport, elle possède quatre descomptes d'Arrasles plus aneiens connus (1437, 1475, 1485, 1494). Ils proviennent de M. Monteil qui du reste avait eu le temps d’en faire usage pour sa curieuse histoire des Français des di- vers états. ; On trouve dans les Archives municipales d'Arras un document très curieux et que son titre fera suffisamment connaître, c’est le livre aux serments; c’est là qu’étaient enregistrées des formules pour le seigneur comte de la ville, pour les diverses con- fréries d’artisans, pour les échevins, même pour le bourreau : iljure par sa vie, son âme et sa part de paradis d'exécuter loyale- ment les devoirs de sa charge et de trans- mettre fidèlement au mayeur les dernières paroles des suppliciés; de plus il avait le droit de prendre chez les bourgeois les cordes dont il pouvait avoir besoin pour servir à sa besogne. Inutile de dire que les Archives posse- dent les registres aux bourgeois où étaient inscrits avec soin les noms des personnes admises à faire partie de la ville; les plus grands seigneurs, les prélats eux-mêmes tenaient à gloire d'être reçus bourgeois; on devait ordinairement finance, d’autres fois aussi on en était exempté; ainsi Jac- ques Lecaron Me Machon de l’abbaye de Marchienne fut recu à bourgeoisie parce qu’il était entré en rapport avec le magis- trat pour la construction d’un beffroi ,- et non seulement il est dispensé de fournir finance, mais même ses enfants en sont également exempte. D'autres registres où l’on peut puiser de curieux et utiles renseignements sont les comptes des commis aux ouvrages ; ces officiers qui, dans la hiérarchie municipale, venaient après les échevins, le conseiller de la ville et l’argentier, avaient la mission d’inspecter les travaux que la ville faisait exécuter. On y remarque également deux curieux volumes in-folio écrits par M. Claude d’O- resmieulx et qui renferment un grand nom- bre de pièces inédites pour servire à l’his- toire de l’Artois : priviléges accordés par les rois de Krance, description des trou- bles religieux, récits de surprise des villes, relations inédites s’y trouvent réunis, et comme complément de ces notes, Claude d'Oresmieulx a rédigé lui-même une no- tice d'où jaillissent des faits intéressants ; nous regrettons que la concision de cet ar- ticle ne nous permettent pas de nous éten- dre autant que nous le voudrions, nous eussionsidécrits ces deux volumes, nous è ————— ——_——_——— : girard ; Philippe, rue Château-Landon, 49; Her- Rs Le aurions parlé des inventaires pour les mé- moriaux, inventaires pour les chartes, qui certainement ne sont pas sans défauts, mais qui facilitent cependant le travail des recherches. Re Disons pour terminer que les Archives - d'Arras ont été explorées pour le grand. travail de M. Aug. Thierry que M. Louan- dre a relevé pour cet ouvrage des notes nombreuses, et qu’elles sont maintenant confiées au soins aussi obligeants que dé- sintéressés de M. Forêtier. _ À. D Hérrcour. EE Le vicomte A, DE LAVALETTE, FAITS DIVERS. Sociéleé des.inventeurs. — Une réunion nom. breuse de cette Société à eu lieu mardi dernier. Les statuts élaborés avec soin par des commissions spéciales ont élé approuvés par l'assemblée géné- rale. Ils ont élé soumis à l'approbation du ministre de l’intérieur. Il a été décidé à la fin de la réunion qu’un ban- quet des inventeurs et des hommes, qui s’intéres- sent aux progrès de l’industrie, aurait lieu le 30 juillet. Les commissaires dubanquetsont : MM. Gaultier de Claubry, président, à l’école Polytechnique ; Perrot, rue de Sèvres, 64, à Vau- . mann, rue de Charenton, 102; Robert, rue Pois- sonnière, 18; Devisme , boulevard des italens, 26; Péchiney, quai Valmy, 45; Gaupillat, à Sèvres; Fugére, rue Amelot, 52; Lebrun , quai des Or- fèvres, 40; Delvigne, rue de Chartres du Roule, 24 ; Barachin, rue de Grammont, 5 ; Victor Che- « valier, quai de l’Horloge, 17 ter ; Thomas, rue du Helder, 13 ; de Girard (le chevalier), rue du Fau- bourg-Saint-Honoré, 76; Amédée Couder, cité Trévise, 7; Savaresse, rue des Marais-du-Temple, 40. Une nouvelle réunion doit aussi avoir lieu sa- medi prochain pour les membres, qui désirent faire partie de la Société , et qui n’ont pu être prévenus pour mardi dernier, — Nous reviendrons sur cette Société destinée à rendre desservices si importants à l’industrie. — La collection de la propagande de Rome vient de s’enrichir d’un objet du plus graud prix, et cette précieuse acquisition est due, dit-on, à des cir- constances fort curieuses si ce que l’on rapporte est fondé. Un élève du collége de la Propagande re= tournait dernièrement dans son pays, la Chaïdee, en passant par Jérusalem. Pendant son voyage il visita entre autres Curiosités l’intérieur de la grotte connue sous le nom de grotte d'Abralon, Tandis qu'il l’examinait en détail un éboulemenbse fit à ses pieds et il se trouva ainsi à l'entrée d’un pas= sage encore tout-à fait inconnu. Après quelques tàtonnements. dans l'obscurité il heurta du pied contre un rouleau de parchemin qui s’est trouvé n'être autre chose qu'une copie du Pentateuque. L'on ajoute que le consul anglais de Jérusalem a essayé d'acheter ce précieux manuscrit, mais quem le fidèle élève de la Propagande a refusé toutes les offfes qui lui ont été faites’, et qu'il a envoyé sa précieuse trouvaille au célèbre collége qui l'a élevé. (Athenœum.) ZE — COLLECTION BOTANIQUE. M. Justin GOUDOT ne pouvant entreprendre la publication de son herbier, offre d'en céder des parties. — Get herbier se compose de trois séries d'environ 5000,1500 ou S00 plantes, et quelques doubles d'espèces nouvelles, — 11 provient de son long voyage dans l'Amérique du Sud, en pars tie en des localités encore non explorées avant ui entre autres le Pic-Tolinia où il a reconnu l’'exis: tence d'un volcan, ele, 4 S'adresser franco, ou voir l'Herbier, de 10 J1 heures, rue des Noyers, 12, à Paris. PARIS. — Imprimerie de LAÏOUR ei C®, rue Sant-Hyacinthe-S.-Michel, 33. ‘4 AL 41° année. OMMAIRE. — SCIENCES PHYSIQUES. | PHYSIQUE DU GLOBE. Recherches sur le cli- mat de la France ; Fuster. — CHIMIE VEGE- MALE. Sur les huiles végétales solides. — SCIENCES NATURELLES. PHILOSGPHIE NATURELLE. Les moyens que la nature em ploie pour la conservation des espèces et des individus sur la terre. — GEOLOGIE. Examen de charbons produils par voie ignée à l’époque houtlère; Daubrée. — PHYSIOLOGIE VEGE- TALE. Nutrition des plantes. — ZOOLOGIE£. Sur les mollusques gastéropodes; de Quatrefages. — CRNITHOLOGIE. Catalogue des oiseaux nou- xeaux ou peu connus de la collection Abeiïlé ; R. P.Lesson. — SCIENCES APPLIQUEES. ARTS MECANIQUES. Enrayage spontané de M. Rcbour. — CHEMINS DE FER. Sur un bâti à essieux convergents pour locomotives et wa gons des chemins de fer; Sermet de Tournefort, — SCIENCES HISTORIQUES. ACADEMIE DES SCI£NCES MORALES ET POLITIQUES, séance du 20 juillet, -- VOYAGES SCIENTI- FIQUES. Voyage d'exploration au lac Torrens, en Australie, par le capitaine Frome, intendant- généval de l'Australie méridionale. — FAITS DIVERS, DEEE: s corps brutes. Si nous brülons un mor- eau de bois, il y a dégagement de lumière, e chaleur, etc.; mais toutes les fois qu’un torps solide passe à I état liquide, et à plus rte raison à l’état gazeux, il prend aux orps environnnants une certaine quan- ité de calorique; dans ce cas, au con- raire, à ce qu’il me semble, il en met à lu des masses; ce calorique devait être }onc combiné avec le bois et y rester sous brme d'attente jusqu'au moment où il letourne à l’état inorganique soit par une rombnstion lente, soit par une combustion ‘ive. Ce qui donnerait un certain poids à rette manière de voir, c’est l'étude que j’ai aite des phénomènes de la végétation : Yelle plante 4 besoin d’une température léterminée pour germer, développer ses leuilles, ses fleurs et màrir ses fruits; si lettetempérature ne se rencontre pas dans l’atmosphère, ces phénomènes ne peuvent Loir lieu ; c’est ce que nous avons vu cette 1nnée plus particulièrement, On dirait lors que l’acte vital organique est carac- érisé par l’absorption ‘et la fixation de ces ‘orps inpondérables en plus forte propor- ion. Les animaux et l’homme en particulier sont un peu plus indépendants que les vé- zétlaux; au moyen de la combustion du carbone, ils peuveñt maintenir un certain legré de chaleur dans leur économie pour l'accomplissement de leurs fonctinns. Ron. BLaNcHer. 57 | GEOLOGIE. Examen de charbons produits par voie RES l’époque houillère; par M.A. Dau- | brée. | Le terrain houiller de Sarrebrück ren - ferme dans plusieurs localités, entre au = tres près d’Altenkirchen, une substan ce noire et fibreuse qui a la plus grande ana- llogie avec le charbon résultant de la calci- nation du bois. La ressemblance est sou- vent telle, qu’on pourrait croire que ces {produits carbonisés ont été récemment obtenus, si on les voyait dégagés de leur [gangue, .. | Les fragments dont il s’agit se rappor- “tent à deux variétés bién distinctes : les , : prend directement dans le milieu envi- 176 uns sont d’un noir pur, à frbres trés fines, et ne diffèrent, dans leurs caractères phy- siques, du charbon de bois tendre que par une très grande friabilité; ils sont de forme irrégulière, et ont des angles vifs ou faiblement arrondis. Aucune espèce de transition ne s’observe entre ces charbons faibles et la houille ou le schiste qui les enve- loppe de toutes parts. M. Schimper, qui a rapportédeceséchantillonsd’Altenkirchen, a bien voulx les examiner au microscope, etily a clairement reconnu sur les fi- bres ligneuses l:s séries de pores circu- laires caractéristiques de la familie des conifères. - Il est dans la même localité d'autres dé- bris charbonneux qui sont plus tenaces et beaucoup plus denses que le charbon de bois; leur couleur est d’uu noir peu foncé; à part ces différences, ils se rapprochent du charbon végétal ordinaire, comme les échantillons de la première variété, par une structure ligneuse bien prononcée et par la forme anguleuse de leurs contours. Ils sont fortement agglutinés sous forme d’une brèche tres cohérente. Cà et là on observe, outre les fibres, de petits grains de pyrite de fer et des veinules très déliées de houille à cassure brillante. Dans les échantillons que j'ai eu occasion de voir, la dimension linéaire de ces’ fragments ne dépasse pas 3 centimètres. Cette variété de charbon lourd, soumise à examen chimique m'a donné les résul- tats saivants : Chauffé dans un tube fermé, il aban- donne d’abord une faible quantité d’eau à réaction acide; et, au rouge naissant, des traces à peine sensibles d’une huile brune à odeur empyreumatique. Le résidu de la calcination devient d'un gris plus foncé, et renferme des parties altérables au bar- reau aimanté, ce qui n’a pas lieu avant la calcination. Par incinération, on obtient un résidu rougeâtre dont le volume est de peu infé- rieur au volume du charbon employé. Le charbon ne cède aucune substance soluble à l’eau bouillante, si ce n’est une trace de matière organiqne. L'acide chlorhydrique l'attaque avec un fort désasement d'acide carbonique, et dissout de la chaux, du protoxyde de fer, du protoxyde de manganèse et de la ma- gnésie. Le résidu est noir foncé, et brûle lentement en laissant des cendres de teinte rose. L'échautillon soumis à l’analyse ren- ferme : : Carbone libre, 0,21 Chaux, 0,17 Magnésie, 0,08 Oxyde ferreux, 0,10 Oxyde manganeux, : 0,06 Résidu insoluble dans l'acide chlorhy- drique, 0,07 - Acide carbonique, plus une faible quan- _tité d’eau et d'huile volatile (pax dif- férence), 0,51 1,00 Les quatre bases paraissent donc se trou- ver à l’état de carbonate neutre, et la subs- tance est à considérer comme une matière analogue au charbon de bois qui est mé- langée de près de trois fois et demie son poids du carbonate (Ca, Ma, Mg, Fe) C. Jusqu'à présent j’ai eu trop peu de char- bon de la variété friable pour en faire aussi l'analyse quantitative ; j'ai seulement 177 constaté que, chauffé graduellement jus- -qu’au rouge dans un tube f:rmé, il aban- donne une très petite quantité d'eau à réaction acide avec accompagneinent d’une faible odenr empyreumatique. Le résidu de cette calcination ne change nullement de forme, mêm: après une chaleur rouge; layant soumis ati microscope, jy at en cffet retrouvé tous les détails de leur struc- ture ligneuse, et jusqu'aux pores cireu- laires des fibres qui, maluré leur delica- tesse, s'étaient con-ervés avec une nelteté varfaite. Cette dermière variété à donc tous les caractères du charbon de bois arti- ficiel; quand on la chauffe dans :n vase ouvert, elle brûle rapidement avec une vive incandescence, tandis que la combus- tion de la variété salifère est fort lente et n’a lieu qu'avec une incandescence pro- noncée. On voit que ces substances n’ont aucune ressemblance avec les produits de la calci- nation de houilles on de lignites que la pénétration des roches ignées dans ces couches de combustible y a fréquemment formés. La structure ligueuse n’a, en effet, jamais été observée dans ces sortes de coke naturel. Elles ne paraissent pas non plus pouvoir résulter de la décomposition spontanée de certaines tiges végétales très fibreuses ; car si leur origine était une altération ana- logue à celle qui a transformé les végé- taux en houille, au tieu d’avoir la compo- sition du charbon de bois, elles auraient à peu prés celle de Ja houille qui les accom- pagne. Certains combustibles à stracture aciculaire paraissent , il est vrai, être dans ce dernier cas; tel est, par exemple, le li- gnite de Lobsann, où l’on rencontre sou- vent de longues fibres rectiligues très fra- giles, qui proviennent visiblement de l'al- tération d’une plante voisine des palmiers. Le tissu cellulaire qui entoure les faisceaux fibreux de cette famille de végétaux a dis- . paru à peu près entièrement, de sorte que ces faisceaux sont maintenant bien plus ap- parents que dans les tises vivantes. Mais ces masses sont bien difrérentes des char- bons du pays de Sarrebrück : au lieu d’a- voir des contours bien arrêtés, elles for- ment une transition au ligaite; les détails de la structure ligneuse ne sont plus re- connaissables dans ces fibres dont la cas— sure compacte est indentique à celle duli- gnite; elles en ont aussi la composition chimique, de sorte qu'elles ne sont autre chose qu’une variété de lignite fibreux. Au contraire, les fragments de charbon de Sarrebrück rappellent tout à fait, par leurs contours, la forme des menus débris de charbon végétal, substance qui se brise en général avec bien plus de facilité, et par suite sous une aulre forme que Île bois. Les pores microscopiques des fibres s'y sont conservés, comme il arrive aussi dans certains charbons de bois que l'on obtient journellement, et c’est sans doute parce que ces anciens résidus de carboni- sation n’ont pas subi de transformation chimique ultérieure, que les détails les plus délicats de leur structure out été net- tementconservés jusque aujourd'hui Ainsi par leurs caractères physiques comme par leur composition, les fraginents charbon- neux d’Altenkirchen ont la plus grande ressemblance avec du charbon de bois produit par voie ignée, tandis qu’ils s'éloi- gnent des houilles et des anthracites par leur faible proportion de matieres volatiles 178 » et par leur tissu ligneux q@i est inaltérable par la chaleur. La proportion de cendres varie, dans les deux. variétés de charbon, depuis des traces jusque environ 70 pour 100. Il est donc extrèmement probable que les car- honates, bien que très prédominants dans certains échantillons, ne sy trouvent qu'à l’état de mélange accidentel. Or, les quatre carbonates sont assez aboudants dans la formation houillèrede Sarrebrück ; sphéro- sidérite, sous forme de rognons, y consli- tue des assises nombreuses, et la chaux carbonatée magnésifere (braunspath) y a été signalée comme fréquente par M. Stei- ninger. Cest donc aux eaux ambiantes que ces charbons paraissent avoir enlevé les sels dont ils sont quelquefois imprégnés. La propritté absorbante de la substance quia pu fixer environ trois fois son poids de sels étrangers, sans changer de forme, confirme dans la supposition qu’elle n’est autre chose que du charbon produit par la chaleur. La variété de combustible désignée sous les noms d’anthracite fibreuse, de charbon fossile, ou, en allemand, de mineralische holtzkohle (1), qui a été rencontrée dans les terrains houillers de la Saxe, de la Bo- hême, de la Silésie, de la Thurince, de Angleterre et des environs de Valen- ciennes, me parait, d’après sa description, se rapprocher beaucoup, dans certains cas, des charbons du pays de Sarrebrück, et alors elie a probablement une origine sem- blable. J'ai aussi trouvé de véritables char- bons dans les schistes bitumineux de la houillère de Lalaye (Bas-Rhin). Ainsi on a Ges preuves d’incendies qui auraient ca:bonisé certains massifs d’ar- bres des forêts houillères. Ils serait difficile de préciser la cause de tels incendies, d’a- près ce qui se passe de nes jours, On peut laitribuer soit à l’action de la foudre, qui ne se borne pas toujours à déchirer, mais qui carbonise quelquefois aussi les arbres résineux, Soit à des irruptions de roches ignées. ns PHYSIOLCOGIE VEGETALE, Nutrition des clantes. L'on cite toujours les cactus comme des plantes qui peuveat vivre uniquement par absorption des principes de l'air au moyen de leurs tiges foliacées. Je cultive plusieurs cactus, j'ai remarqué qne ces plantes poussent lenrs rameaux pendant une époque pluvicuse et ordinairement elles n’ont qu'une végétation par an. L'an- née dernière J'oubliai, pendant un mois, deux cuclus achermanni sur une fenêtre, où ilsne receva ent pas beaucoup de soleil, ils ne reçurent aucun arrosement naturel pi arlificic!, ils étaient donc bien placés pour vivre uniquement par leurs pores; cependant il ne développa point de nou- veaux rameaux Jj'observai :eulemeutqu’au- tour des nœuds des anciennes tiges il sor- tait une quaotité de petites racines blan- ches, une espèce d’instinet poussait la plante à chercher dans l'air la nourriture que le sol lui refusait; mais c’était'comme . à l'ordinaire au moyen de racines. Ces cactus arrosés ont poussé leurs nouvelles tiges et leurs racines caulinaires ont sé- ché. L'hiver dernier, j'ai abandonné ces mêmes plantes grasses dans un apparle- ment assez sec où il ne gelait pas, maiselles (1) Beudant, Traité de minralogie, Lu,p 265, LA D appliquée à l’agriculture, 179 VS n'ont pas recu une goutte d’eau jusqu’au mois de mai; leurs tiges étaient parfaite- mentverteset n'avaient nullement souffert. Mais malgré mes arrosements et mes soins je n’ai pu les mettre en végétation, leurs racines avaient séché; ce dont je me suis assuré plus tard, ils avaient perdu le seul moyeu d'anrener des principes nutritifs ou végétal. J'ai fait des boutures avec les branches de ces cactus etelles ont bien repris ; donc la tige était en bon état. Une expérience a été faite par W. Ma- gnab sur le ficus australis qu'il fit vivre dans une serre humide en détruisant ses racines naturelles, en les forçant d’en pousser de caulinaires. M. Liebig la rap- porte dans son ouvrage de physiologie age 207, et ce fait vient à l'appui de notre manière de voir. Il en est de même des cultures de certaines plantes dans le charbon, ce corps qui attire si facilement l'humidité de l'air, Ja cède aux plantes pour s’en saturer de nouveau, À plus forte raison les plantes délicates à grandes corolles y rénssiront très bien vu la présence de l’ammoniaque que le même corps absorbe avec la même facilité; cette station diffère fort peu du bon terreau des forêts. Le même auteur, page 220, N° 151, dit que l'acide carbo- nique-du sol n’est pas indispensable pour l'accroissement des plantes, pas même pour leur floraison et leur fructification ; et il cite à l'appui des pieds de fève plantés dans du quartz calciné, pulvérisé et lavé, et arrosés avec de l’eau distillée qui lui ont donné des fleurs et des fruits. M. Liehi n’a pas tenu compte de la présence de l’a- cide carbonique et de l’ammoniaque con- tenus dans lair environnant et où l’eau distillée pouvait puiser ces principes. Nous nous résumerons en disant que les racines seules absorbent les principes nu- tritifs des plantes tantôt daus la terre, tan- tôt dans l’eau, où ils se trouvent acciden- tellement, où eufin dans Pair qui en est le grand réservoir ; que les feuilles ne sont que des organes -évaporans et excréteurs, que si dans certains cas elles peuvent ab- sorber les principes gazeux de lPatmos- phère (ce qui n’est pas bien pronvé), c’est l'exception et non la loi; comme si l'on voulait dire que parce que l'on à pu nour- rir des personnes avec des bains ou des la- vements nutritifs, l’homme se nourrit ha- bitucllement de eette manière. Ron. BLANCHET. ZOOLOGIE. Sur les mollusques gastéropodes ; par M. de Quatrefages. Messine, 25 Juin 1844. En me confiant l'honorable mission que je remplis en ce moment, l’Académie me chargea spécialement d'étudier lorganisa- tion du groupe des mollusques pour les- quels j'ai proposé lenom de phlébentérés. Je me suis occupé ayee un soin tout particu- lier de rechercher ces animaux, dont la plupart sans doute ont échappé jusqu'ici aux naturalistes, à cause de leur petitesse. Plus heureux que je n'aurais osé l’espérer, J'en ai recueilli vingtetune espèces nou- velles, dont un petit nombre seulement rentrera dans des genres connus. Toutes ces espèces ont été étudiées par moi dans les plus grands détails ; et je possède l’a- natomie complète de presque toutes. En présentant à l'Académie quelques uns principaux résultats auxquels je suis p venu, j'ajouterai que M. Milne Edwar avec qui je parcours les côtes d’une langue cartilagineuse, et quelque- fois de dents de forme et de densité varia- bles dans les différents genres. En arrière de la masse buccale se trouve un court œsophage; puis vient l’estomac, qui pré, sente aussi parfois une armature particu- lière. L'intestin est, en général, très diffi- cile à apercevoir. Chaque fois que j'ai pu le distinguer nettement, il s’est montré comme un tube court, large, partant de l’estomac en arrière et sur la ligne mé- diane, ne formant que peu oa point de circonvolutions. La position de son orifice m'a souvent échappé. Lorsque j'ai pu le voir, je l'ai trouvé placé tantôt à l’extré- mité du corps, tantôt au milieu, quelque-. fois au tiers antérieur du corps. Parfois aussi il est exactement sur la ligne mé- diane, d’autres. foisilest un peu sur le côté. Dans tous les cas, je l'ai toujours vu dorsal. Chez aucun de mes mollasques ïe n’ai trouvé le foie réuni en un seul organe distinct. Il paraît représenté, chez les en- térobranches, par les masses glandulaires qui entourent les cæœcums branchiaux,. et chez les dermobranches, par la membrane granuleuse qui fait partie des parois des grandes poches intestinales. IT. Appareil gastro-vasculaire. — Get appareil prend naissance des deux côtés et au-dessus de l'intestin. Chez les entéro- branches proprement dits ; observés dans ces mer*, je lai toujours vu consister en deux gros troncs qui se portent en arrière le long du corps, en donnant des branches? d’où partent les cœcums qui pénètrent dans les appendices extérieurs du corps. Dans quelques espèc-s, où les appendices très muitipliés remontent jusqu’à la tête, les troncs gastro-vasculaires envoient en avant un fort rameau. Chez les Acttons, ces troncs ce divisent, se subdivisent pres- que à l'infiui., et leurs derniers ramuseules tapissent toute la surface du corps. maïs - plus particulièrement les deux rames laté- rales improprement désignées sous le nom de manteau, Chez les dermobranches, le système gastro-vasculaire se réduit à deux grandes poches latérales occupant la ma- Jeure partie de l’abdomen , et n'envoyant au dehors ancun prolongement. III. Appareil circulatoire. — Cet appa- reil n'existe pas, même à l'état rudimen— taire, chez le plus grand nombre des phlé- bentérés: Dans une grande espèce pPai trouvé un cœur et des artères présentant la disposition que J'ai décrite chez l'éoli- dine paradoxale, Dans quelques autres es- pèces, le cœur existait seul; toute trace de système vasculaire avait disparu. IV. Appareil de la génération. — Tous jes phlébentérés que j'ai examinés s6nt her- mapbrodites. Chez plusieurs, j'ai trouvé réunis des œufs et des spermatozoïdes. La forme et la complication des organes, mâles ou femelles, varient. À l'époque de l'accou- plement, il se développe chez quelques es- pèces des organes excitateurs tres compli- qués dont or ne trouve aucune trace en d’autres temps.Dans la plupart des espèces, les deux systèmes d'organes destinés à la M de la Sicile, a bien voulu vérifier mes observations. I. Appareil digestif. — Cet appareil s’est montré presque toujours composé d’un orifice antérieur, en forme de fente verti= cale, suivi d’un court conduit aboutissant à une masse buccale considérable, armée SL eprodaction sont placés dans l’abdomen tu-dessus de l'appareil intestinal et gastro- rasculaire. Chez les actéons, les organes mâles seuls conservent cette position dans l2 corps proprement dit. Les ovaires pé- hètreut entre les deux lames de rames res- iratrices latérales, et leurs ramifications e mêlent à l’appaïeil gastro-vasculaire, —lisposition entièremeut semblable à ce \&'on voit chez certaines planaires. V. Système nerveux. — Ce système est rès développé chez tous les phlébentérés, t quoique paraissant quelquefois varier flans ces limites assez étendues , on ne l’en amène pas moins avec assez de facilité à j1n même type. Les masses ganglionnaires ‘entrales tendent à se grouper à la face su- )erieure du corps. En général, elles pré- entent quatre ganglions groupés deux à leux et réunis par une commissure; mais 1 existe quelquefois des ganglions sous- esophagiens et des ganglions buccaux dis- incts. Les nerfs qui partent üe ces masses ‘entrales présentent presque toujours une tisposition analogue à ce que j’ai fait con- saître pour l'éolidine ;mais chez quelques l'spèces; il existe des ganglions latéraux et {intérieurs d'où partent plusieurs des nerfs ‘éphaliques, quelquefois même les nerfs [ui vont en arrière se distribuer au reste lu corps. Enfia les nerfs tentaeulaires pré. sentent souvent, à la base de ces organes, in renflement considérable. VI. Orgunes des sens. — Tous les phlé- entérés possèdent des yeux et des organes huditifs. Les premiers sont toujours com- 30$6s d’une poche renfermant un cristal- ‘in entouré de pigment et une humeur vi- rée. Le nerf optique vient s’épater à la ase de l'organe oculaire, et y forme une qétine qui remonte quelquefois très haut, L’organe, qu'avec M. de Sieboldt je re- zarde comme l'oreille, m'a toujours pré- ienté deux capsules sphériques concentri- ljues renfermant les otolithes. Le nombre le ces derniers varie, Dans quelques espè- ls, jen ai compté plus de trente dans :hague organe. Le nerf acoustique est Pordinaire très court: le plus sonvent même l'organe auditif semble immédiate- nent appliqué sur le cerveau. VIT. Caractères extérieurs. — Par l’en- semble de leurs caractères extérieurs, les tmollusques dont nous parlons ranpellent les gastéropodes nudibranches, {ls s’en Alistingacn: par la tendance à la symétrie “binaire latérale des organes extérieurs, et à là répétition en série longitudinale de ces mêmes organes. - ; VIT. Conclusions — Le nombre des es- pèces de phlébentérés que j’ai examinées vi- |santes avec le plus grand soin est, aujour- [Ÿhui, de rente, dont vingt-neuf sont des (espèces nouvelles. Dans ce nombre, six appartiennent à Ja famille des dermo- branches (dermobranchiata , Nob ); six à lastribu des entérobranches rémibranches \(tembranchiata, Nob.); dix-huit à la tribu iles entérobranches proprement dits (ente- robranchiala, Nob.). De cette étude, je crois nouvoir déduire les conclusions sui- “vantes : | !°Chez tons les mollusques gastéropodes Ipblébentérés, la fonction de la digestion se jconfond, pour ainsi dire, avec celles de la respiration et de la circulation. C’est là le “caractère dominateur de ce groupe. | 2° Cette espèce de fusion entraîne la dis- Iparition des organes de respiration pro- riement dits. Aucun phlébentéré n’a de 182 ; branchies dans l’acception ordinaire de ce mot. Fe 3° Par la même raison, l'appareil circu- latoire se simplifie progressivement jusqu’à son annihilation complète. Aucun phlé- bentéré ne possède de veines; les artères et le cœur même disparaïisseut dans le plus grand nombre. Quand ils existent, ce ne sont plus que des organes destinés à agiter, à mélanger le sang. Ils n’ont pas d’autres fonctions que le vaisseau dorsal des in- sectes. : 4 Chez les entérobranches, la division de appareil digestif entraîne le morcelle- ment du foie; Chez les dermobranches: cette glande ne forme qu’une portion des parois des poches gastro-vasculaires abdo- iminales. Chez aucun phlébentéré , le foie n’existe comme organe distinct. Dans l’em- branchement des mollusques, le caractère anatomique appartient, jusqu’à présent, exclusivement au groupe dont nous par- ions. ; 5° L'appareil reproducteur est toujours azymétrique chez les phlébentérés. À cette exception près, les organes, tant internes qu'externes, présentent une symétrie laté- rale binaire, qui serait entière si l’anus ne se portait quelquefois à droite de la ligne médiane. Ceux de ces mollusques qui-pos- sèdent des organes extérieurs multiples tendent en outre à les répéter en série lon- gitudinale. Ces deux tendances rapprochent les phlébentérés da type des annimaux an- nelés. remarquons ici que, parmi les gasté- ropodes nudibranches, il en est qui rap- pellent les phlébentérés par la disposition symétrique de certains organes extérieurs. Les quelques espèces qui, sous ce rapport, présentent de lanalogie,avec nos mollus- ques, s’en rapprochent eu outre quelque- fois par leur organisation intérieure. Ce sont des termes de transition destinés à rattacher l’une à l’autre deux séries d’ail- leurs parfaitement distinctes. ORNITHOLOGIE. Catalogue des oiseaux nouveaux ou peu connus de la collection Abeïilé : par R.-P. Lesson. (1 Le article.) LV. Acanthisitta lenuirostris, La Fren., Mag. de sool., 1812, pl. 27. Ce petit oiseau de la Nouvelle-Zélande a été bien figuré par M. de La Frenaie. LVI. Cinnycerthia cinnamormea, Lesson, g. Ci Sp. nov. L'oiseau qui sert de type au genre cin- nycerthie tient à la fois des sucriers , des grimpereaux, des cœreba et des troglody- tes américains. Par son bec, c’est.un su- crier ou un cœreba ; par ses tarses, c’est un grimpereau ; par sa coloration, son. port, il est presque semblable au certhia cümarnomea de Cayenne, type de notre genre certkiaxis, mais il wa pas le sommet des rectrices usé ou formant pointe ; eufin il a des troglodytes, ces barres brunes transversales qui raient les ailesetlaqueue. Il s'éloigne des cœreba par son plumage à teintes mates et par sa queue étagée. Plu- sieurs des synnalaxes de la Bolivie, l'unrru- Jus entre autres, pourraient appartenir à ce petit groupe. Caractères. — Le bec est médiocre, lé- gerement dilaté à la base, atténué à la pointe qui est aiguë, un peu infléchie , à bords lisses , à narines largement ouvertes dans une fosse triangulaire. Ailes courtes , concaves, à première rémige rudimentai- 183 re; les deuxième et troisième étagéées et plus courtes que les quatrième, cinquième, sixième et septième qui sont égales Queue assez longue, à pennes larges , arrondies au bout, étagées ; tarses moyens, assez longs, à pouce robuste , armé d’un ongle 5 ? $ plus robuste que ceux des doigts de devant qui sont presque égaux, ou le doigt du mi- lieu dépassant à peine les deux latéraux. Le cinnyÿcerthie de couleur canelle me- sure 14 centim. Son bec et ses tarses sont noirs ; tout l’oiseau est coloré en roux-ca- nelle, plus clair sur les parties antérieures, telles que la tête, le cou et le haut de la poitrine, plus foncé et tirant au tabac d'Espagne en arrière, sur les ailes et sur la queue. Les rémiges brunes en dedans sont rousses en dehors, mais rayées en tra- vers de petites barres noires. La queue el- le-même, uniformément rouge-canelle en dessus comme en dessous, présente une rayure régulière brune, mais très peu mar- quée et qu’il faut examiner avec soin, Cet oiseau vit dans la Colombie. LVIL Charadrius (hiaticula) ruficapillus, Temm:; pl: col n47:7 112: L'individu de la collection de M. Abeillé est une femelle, ayant le roux de la tête. mélangé de beaucoup de gris ; le dessus du corps gris tendre nuancé de roux. Toutes les parties inférieures sont d’un blanc de neige. Le reste comme dans la figure ci- tée, Ce pluvier vit dans l'Océanie suivant Temminck.L'individu placé sous nos yeux n’a aucune indication d'habitation. LVIN. Lobipes hyperboreus, Cuv. ; pha- laropus lobatus, Lath.; trirga lobata, Gm.; Edw., gl. pl 308; Temm., man., t. p. 712 )phalaropus phatyrhyncus). Les individus qui proviennent da Chili sont assez uniformément en plumage d'hi- ver. J'en ai vu plusieurs révêtus de la même livrée, c’est-à-dire ayant le dessus de la tête gris de perle, le cercle noir qui part des yeux et contourne l’occiput, pour des- cendre sur le milieu du cou, variant en in- tensité et mélangé de grisâtre, Le dos gris avec des flammeèches noires ct brunes épar- ses; Le devant du corps, du cou, le thorax blancs avec des maculatures de couleur rouille. Le milieu du ventre est d’un ferru- gineux mélangé de blancheur : il en est de même des couvertures inférieures de {a queue. Les flancs sont mélangés de gris et de blanchâtre avec quelques Hamméches brunâtres. Le croupion a des flamméèches d’un beau roux et des plumes d’un blanc pur. Les ailes aussi Jongues que la queue sont brunes; un rebord blanc des tectrices for me une écharpe étroite blanche sur le mi- lieu de l'aile, La queue conique est com- posée de rectrices brurres à rachis blanc et les rectrices latérales sont bordées de blanchatre. Les tarses sont jaunes , mais les articu- lations et les ongles sont noirs ; les lobes de la membrane interdigitale sont séparés et dentelés sur les bords. Le bec à bien la forme aplatie qu'indique M. Temminck, Ce bec est spatuliforme , c’est-a-dire élargi et arrondi à son extré- mité. Il est brun en dessus et jaune en des- sous , à la base. Les deux sillons des nari- nes se proiongent presque jusqu’à sa poin= te. Il n’est pas comprimé à sa pointe, ainsi que l'indique M, Temminck à sa deuxième sectiou (Manuel, 2, p. 712). : Je serais assez porté à faire de l'espèce du Chili une espèce distincte qui recevrait le nom de lobipes antarcticus. L'oiseau que 3 2 18} nous décrivons vient en effet du Chili. Il nous paraît avoir des caractères propres , tirés de la forme du bec, de celle des lobes des doiats et de quelques particularités de sa coloration insolite aux livrées de l'espèce hy per borcenne. LIX, yzomeln ru brater, Less. : dicœæum atr-pes, Vicill.? certhia rubra. Lath. Ce petit oisvau à plumage fulgide paraît répandu dass toutes les îles de à mer du Sud. L'iddividu de M. Abeillé provient d'O-Taili ; son frère me l'a rapporté des îles Sandwich. Je lai observé à Oualan. MM. Quoy et Gaimord l'ont rapporté des îles Mariannes. Le bec est noir, la tête et le cou sont du rouge cramoisi Île plus intense; tout le corps estrouve , Imais mélangé à beaucoup de bran; le ventre est branûtre et s’uje- ment rouge au milieu ; ; les couvertures iu— férieures de la queue sont blanches. Les ailes sont brunes , mais les tectrices et le rebord des pennes moyennes sont rou- ges; la queue est noire, Ce petit sucrier mesure 12 centirw. Sestarses dans l'état de vie doivent être brua-rougeàlre ou carné. LX! Caculus lineatus, Sie Birds of w. af,t : 2 P° 178, pl. 18: M. Swainson a donné une excellente fi- gure du mâle de cette espèce, et sa des. cription est exacte ; mais M. Abeille m'a communiqué la femelle que n’a pas connu l’auteur anglais. Les deux sexes ont le bec jaune à la base, noir à la pointe; les tarses et les ongles jau- nes, tout le dessus du corps gris-bleu ar- doisé , la queue brune avec des maculatu- res blanches. Le mâle a le cou et le thorax gris; la fe- melle a ces parties gris-mélangé de roux assez foncé sur le thorax. Le mâle a le ven- tre, la poitrine et les couvertures inférieu- res grises barrées de brun. La femelle a ces mêmes régions vertes avec des rayures ho- rizontales très espacées et très fines brun - tres. Les couvertures inférieures sont blanc- jaunâtre unicolores. La queue du mâle est brune , avec des larmes plus ou moins larves au milieu sur le rachis et es- pacées avec régularité. La femelle a ces mêmes larmes plus rapprochées , mais en même temps bordées de noir. Les pennes caudales sont grises en dessus, barrées de noir et oculées de blanc au sommet. Les rectrices latérales sont zizaguées de noir et de blanc pur, et terminées de noir. La femelle diffère donc notablement du mâle et par ses parties antérieures et par sa queue. À examiner ces parties seules, on serait tenté de créer une espèce dis- tincte. Ce coucou rappelle tout à fait les formes di coucou commun. Les individus étudiés par nous provenaient de la Gambie. (4 DE CD IQ ame — SCIENCES APPLIQUÉES ARTS M£CANIQUES. Enrayagse spontané de M. Rebour. L'appareil inventé par M. Rebour et dont l'expérience et les plus honorables témoi- gages ont coustaté la supériorilé sur les autres systèmes .d'enrayage en usage, mérite d'être plus généralement connu du public, afin qu’apprécié par les connais- seurs, il soit adopté pour tous des genres de voitures, comme le seul moyen facile, cf ace ct sans inconvénients, d'empêcher l& mouvement trop rapide des voitures 185 dans les descentes, et même les dangereux effets de l’emportement des chevaux on {a plaine. Il éerait difficile d'expliquer le méca- nisme en question sans le secours de fizu- res; il suffit de savoir qu'il est placé sur l'avant-train derrière le lisoir; on fixe à la lèche un pighon qui fait marcher une crémaillère; celle-ci fait partie d’une tringle qui, par son mouvement altire contre les roues, la traverse portant les patins d’en- rayave. Le piguon sert d'axe à une poulie sur laquelle est enroulée une chaîne qui la met en mouvement. Cette chaîne est dé- . doublée sur une longueur de 49 à 50-cen- timètres à l'endroit de la cheville ouvrière, et on laisse celle-ci entre les deus dou- bles : de cette manière, lorsque lavant- train tourue à droite ou à gauche, un de ces donbies s'appuyant sur cette cheville, là chaîne peut rester tendue, chose indis- peusable s’il faut enrayer. Des modifica- tions, décriles par l’auteur, faites à ce sys- tème l'adaptent à toutes les formes de voi- tures, et disposent l'appareil de manière à n'avoir pas à craindre l’ coporenen des chevaux. Cet appareil convient aux voitures pu- bliques, aux particulières et aux trains de l'artillerie. Ces derniers emploient le sys- tème de la chaîne qui a beaucoup d’incon- vénients; celui de la traverse adopté par les Messageries, est préférablé , sous tous les rapports, au système de la chaine et à celui du sabot, offre encore de notables défauts ; si l’appareil, est mis en mouve- ment par le conducteur et surtout quand c'est le cocher qui opère l’enrayement, il exige un certain effort, et il y a toujours perte de temps. D'ailleurs tous les ancicns système ont le défaut essentiel de n'être point spontanés comme celui de M. Re- bour. Nous allons indiquer les principaux | avantases de l’utile invention de cet esti- mable mécanicien. 1° Le système Rebour n’est pas exposé comme l’ancien système à être brisé par les cahots et les chocs subits de la voi- ture. . 2 L'enrayage s’opérant par le simple recul des chevaux, ou par la simble action de tirer un cordon, s’obtient avec une ra- pidité extrême, et néanmoins le frottement du pignon et de la crémailière suffit pour empêcher le mouvement d'être brusque. Les chevaux opérant eux-mêmes l'en- rayage, la négligence du conducteur n’est plus à craindre 3° Si les chevaux s’emportent,le conduc- {eur n’a qu’un cordon à tirer pour opérer immédiaiement RSC ou bien, si le cocher ne le fait pas, la personne qui est dans la voiture peut tirer elle-même le cordon; elie peut même décrocher les Lraits antérieurs en faisant sauter, au moyen de ce mème cordon, la petite bro- che qui les fixe à la volée. 4 Les chevaux graduent eux-mêmes vaturellement la pression et l’enrayage. Quand ils sont rétifs et veulent reculer malgré le cevcher , ils enrayent eux- mêmes la voiture, et par là on évite le danger de tomber dâns un fossé, ete. Quand le cheval s’abat, la voiture n'est plus exposée à lui passer sur le corps. 5° Enfin l'appareil de M. Rebour coûte que 100 franes. M: Rebour’a fait l'essai de son système devant une commission nommée par le gouvernement, laquelle a reconnu la su- périorité de cet appareil sur tous les sys- ne —————__—_——_—_—————î——“—î a ———————— PE tèmes en usage. M. Dailly, maître de Îa poste aux chevaux de, Paris essaie cet a pareil depuis cinq mois avec le plus ple succès; enfin M. le général Jacquemino a té moigné à l’inventeur ça satisfaction dans une lettre qui renferme le p suivant : « J'ai fait avec beaucoup de soin l'essai. »de votre système d’ enrayage, et celte ex= »périence a réalisé tout ce que vous me »aviez promis. »Dans deux voyages récents que je viens »de faire, sur des routes très difficiles et »très accidentées, j'ai eu de fréquentes oc- »casions de faire l emploi de votre appa- »reil et toujours j? en ai obtenu les résultats les plus précieux » Groirait-on, après un .tel succès et des témoignages aussi irrécusables, que l’in- trigue a été assez puissante pour exclure l'appareil Rebour de Senpasiunrs des pro- duits de l’industrie nationate ! Le gouver- nement nc devrait-il pas réparer cette ih- justice en accordant sa protection à l’in- venteur et en lui décernant un prix (1)? F.-S. Consranrio. CHEMINS DE FER. Sur un bâti à essieux convergents pour locomotives et wagons des chemins de fer; par M. SerMer DE TouRrNEroRT. Les locomotives et les wagons employés sur ies chemins de fer sont généralement établis sur des trains à essieux parallèles, tournant avec les roues fixées près de leurs extrémités. Cette disposition très simple DER de donner une tres grande solidité à toutes les parties du système ; malheu- ee elle ne peut convenir que pour : le cas du parcours de la voie en ligne droite, en vue duquel elle a été concue: encore exige-t-elle, pour remplir ce but, que les rayons des roues accouplées en- semble soient parfaitement égaux, que non seulement les axes des essieux soient paral- lèles, mais que, de plus, leur direction soit perpendiculaire à celle de la voie, lorsque M les roues reposent sur les rails. Comme dans la pratique il est impossible qu'un matériel en service remplisse constamment toutes ces conditions, il a été nécessaire d’adopter quelques dispositions pour remé- dier au défaut de précision et pour per- mettre aux roues fixées sur un mème essieu de parcourir les développements inégaux que présentent les deux rails. dans les par- ties qui ne sont pas tracées en ligne droite. Mais on sait que, par ces uouvelles dispo- sitions, on introdait plusieurs inconvé- nients la forme conique des jantes occasionne des mouvements latéraux dits de lacet ; le rétrécissement de la voie Ôte aux voitures toute leur stabilité &i, maigre ces sacrifices, le système ne peut marcher sur les courbes, même de très grands raÿons, Sans une augmentation conside- rable dans les résistances. Enfin, dans cette circonstance, un défaut bien plus grave résulte du paralléiisme des essieux; c’est l’obliquité obligée du plan des roues par rapport à la direction des rails, dont les côtes ou joues intérieures sont nécessaire- ment rencontrés par le rebord ou bourrelet « ct pars de la roue extérieure de devant, celui de la roue intérieure de derrière, A cause de la force centrifuge qui tend porter tout le système du côté de la pre= (1) Les personnes qui désireront examiner l'ap= pareil Rebour pourront le voir chez l'inyenteu 40, rue des Deux-Ecus, ‘4 passage! tière roue, c’est son rebord qui agit contre rail; l'effet qui a lieu entre ces parties 5t le même que celui qui se prodait entre :s mâchoires d’une cisaille qui mordent “une sur l'autre, et l’on sait que ce mode l’action est des plus énergiques; on a, ailleurs, la preuve de lPeffort énorme ercé dans l'usure du bourrelet des jantes + dans la grande quantité de parcelles de >r enleyées aux rails à l’état incandes- ent. S'il existe un défaut sur la joue inté- ieure d’un rai}, ou ‘e plus léger ressaut à à jonction fout à bout de cette joue avec elle du rail suivant, cet obstacle s'oppose u glissement dn rebord de la roue; celle- i tend à menter sur le rail et à le franchir. orsque cet effet est produit, rien ne s’op- ose plus au déraillement, tandis qu'alors à résistance éprouvée par la oue fait di- Liger la voiture de ce côté et aide la force rentrifuge à la lancer hors de la voie. Dans e cas d’une marche à grande vitesse, le hoc de la roue peut être assez vioient pour briser l'essieu, courber et enlever le rail ; es grandes catastrophes éprouvées sur les ‘hemins de fer n'ont souvent pas d'autre “ause. On a plusieurs fois appelé l’atten- lion de l'Académie sur ce sujet , depuis jue MM. Arago et Poncelet ont signalé les ncenyénients du système à essieux parai- êles fixés sur les roues ; l’un de nous a aussi nontré Ja grande économie que d’autres HiSpositions pouvaient apporter dans la orce motrice et dans l'exécution du che- min. Malheureusement l'administration a cru ne devoir s'occuper que de la partie linerte des chemins de fer, de l’établisse- Iment de la voie, pour laquelle elle s’est {entourée de conseils. et a consulté tous Îles ‘hommes de l’art; tandis que la construc- À ‘ tion de la partie mobile, celle dont les. teombinaisons peuvent avoir tant d'impor- tance dans la locomotion rapide des v.ya- geurs, à été abandonnée à la discrétion des ‘Compagnies industrielles, dont l'intérêt ‘particulier est de suivre les anciens erre- ments, quelque dangereux qu'ils puisseut lêtre, afin de se soustraire à toute respon- Isabilité, relativement aux accidents qu'il lest toujours difficile de prévenir complé- tement dans les transports à grande vi- tesse. $ On 2 cherché, a différentes reprises, les Imoyens de faire converger les essieux des locomtives et des wagons vers le centre de courbure de la voie, afia qu'ils fussent toujours perpendiculaires à la direction parcourue; mais, bien que, Jusqu'ici, les |moyens présentés ne remplissent pas ri- goureusement cette condition, surtout dans les changements de tracés, il n'en est pas moins à regretter que leur complication, nécessairement plus grande que dans le Système actuel, si simple et st solide, ait empêché les compagnies de les appliquer en grand, ë Le dispositif présenté dans le même but, par M. Sermet de Tournefort, se compose | détrois trains à essiéux tournant avec les | roues, comme dans le système actnel ; mais lieu d’être fixés au châssis, sont assujétis chacun à une pièce nommée porte-essieu, placée à égale distance de son essieu et de celui du milieu de la voiture. Chaque porte-essieu peut être fixé au châssis, dans trois positions différentes, suivant qu'un verrou placé verticalement s'engage dans l'une ou l’autre des trois ouvertures quil présente. Dans l’une des positions, l’essieu s TE : l’essieu de devant et celui de derrière ; au qui tourne autour d’une cheville ouvrière à 1188 es est parallèle à celui da milieu; dans les deux autres, il rencontre ce deruier à 400 mètres à droite ou à 100 mètres à gauche. Pour le passage d’une position à une autre, le verrou est soulevé par un rail saillant placé au milieu de ‘a voie, à tous les raccordements de lignes droites et de lignes courbes sur une longueur égale à trois fois celle de la locomotive; la liberté étant rendue aux trains à mesure qu'ils s'engagent sur cette détente, ils prennent, d'après l’auteur, la direction qui leur con- vient, et, à leur sortie, les verroux ne sont plus soulevés, descendent ou se referment eu fixant successivement chacun d'eux dans la nouvelle position. Comme :1l est nécessaire que les roues accouplées sur le même essieu aient des rayons tantôt égaux, pour parcourir les lignes droites, tantôt inégaux dans le rap- port des lonsueurs des rails sur lesquels elles reposeut respectivement dans les tra- cés en ligne courbe. l'auteur hésile entre deux moyens qu'il peut adopter : la forme conique donnée ordinairement aux roues, où la double jante qui leur permet de roaler successivement sur deux circonfé- rences de diamètres différents ; l’une et l’autre de ces dispositions ont leurs avan- tages et leurs inconvénients, Comme on le voit, l’auteur n’est pas fixé sur le mode d'exécution de cette partie upportante du système; il en est de même four d’autres parties de son projet. Nous ne pouvons done Pexaminer que dans son ensemble et d’une manière générale: Il ect d’abord à remarquer qu’il ne présente pas une solution géométrique du problème proposé, les conditions à remplir n’étant pas rigoureusement satisfaites au raccor- dement des voies droites et courbes; en effet, tout essieu engagé sur l’une d'elles ne peut pas lui être perpendiculaire, tant que les deux autres essieux restent perpen- diculaires à l’autre voie, a cause de la posi- tion obligée qui en résulte pour la cheville ouvrière , autour de laquelle le prenner essieu doit pivoter. Aussi l’auteur a t-il éte forcé de rendre aux trains leur liberté pendant plus de-temps qu'il ne leur fau- drait daus le cas d’une solut'on exacte, afin de permettre aux deux autres essieux de quitter teur position normale et de céder dans cette opposition de mouvement, mais alors, indépendamment du défaut de con- vergence de tous les essieux, il arrive en- core que Île monvemenut de chacun des trains n’est pas déterminé d’une manière certaine, et il serait à craindre que l’un des essieux ne, prenant pas la direction convenable au tracé au moment où il dé- passe le rail central, le train ne puisse plus être fixé par la descente du verrou. L’au- teur, auquel cet inconvénient a été signalé, pense qu’il serait possible d'y remédier par un déplacement latéral du véhicule, qu’on obliendrait en faisant conduire tous les essieux par le rail central qui s’engagerait dans une gorge formée sur leur milieu par deux collets en saillie : disposition qui, selon lui, ne donnerait lieu qu’à de légers frottements pour obtenir la déviation exi- gée; mais le moindre obstäcle qu’une roue rencontrerait dans le moment critique de liberté des trains pourrait déranger cette combinaison et occasionner des accidents. En résumé, le bâti à essieux convergents pour locomotives et wagons des chemins de fer, qui a été présenté par M. Sermet de Tournefort, est disposé de manière à pou- 189 cercles de 100 mètres de rayon; mais la hberté accordée simultanément à tous les trains pendant un parcours de plus de dettx longusnrs de locomotives, à chaque rac- cordement de lignes droites et courbes, est susceptible de donner lieu à des inconvé- pients dont l'expérience peut ceule faire connaître la gravité, Vu l'importance dont serait la so ution de la question: il serait à désirer que l'auteur faste ds pécais néces- saires pour arrêtrr définitivement toutes les parties de son projet. TT Ce SCIENCES HISTORIQUES. ACADÉMIE DES SCIENCES MORÂLES ET POLITIQUES. Séance du 20 jullet. M. Charles Dupin a présenté à l’acadé- mie la sixième édition des Lecons de Philo- sophie de M. de la Romiguière. M, Consin a fait entendre à ce sujet quelques paroles qui ont trouvé toute sympathie dans l’aca- démie;les voici : Messieurs, je regrette de ne pas m'être trouvé ici au commencement de la séance, pour avoir le plaisir et l'honneur de pré- senter moi-même à l'académie la nonvelle édition de l’ouvrage de M. de la Romi- guière. M. Charles Dunin m'a prévenu ; mais il me permettra d'ajouter quelques mots à ce qu'il a dit, Naguëre , dans une occasion doulou- reuse, sur la tombe de M, Jouffroy, j’appe- lais les lecons de philesophie un hivre con- sacré, en voici, en effet, une sixtènre cdi- tion, succès bien rare pour un ouvrage de métaphysique , et où on ne peut soupçon- ner aucun charlatanisme , puisque cette édition paraît longtemps après la mort de Pauteur. Cette édition mérite bien le titre qu’elle porte, d’édit:on revue et augmentée. Elle s’est accrue de plusieurs écrits qui avaient paru à différentes époques de la vie de M, de la Romiguière ; je citerai le plusremar- quable ; les Paradoxes de Condillzc, vrai tour de force de dialectique et de langage. Je dois encore signaler quelques pages en- tièrement inédites sur le génie phitosophi- que. Ce sont là de précieux ornements de l'édition nouvelle; elie à d'aitteurs étérevue avec un Soin pieux et sévére par un arni de M. de la Romiguière , bien fait pour le _comorendre et même- au besoin pour le suppléer. Cet ami n'a pas voulu être notu- mé, et je doisici garder son secret; maisil ne m'est pas interdit d'exprimer le désir qu’une modestie injuste ne condamne pas toujours à l’obscurité une âme élevée, un esprit ferme et sain, une plume étégante. J'ai profité de cette occasion pour relire les leçons de philosophie. Cette lecture nouvelle n’a point , je l'avoue, dissipé les doutes que j'avais autrefois exprimés sur la parfaite exactitude de la brillante ana- lyse qui met entre nos différentes facultés un parallélisme si commode, assigne trois facultés à l'entendement , trois également à la volonté, et nous peint la volonté comme le dernier degré et la dernière forme du désir. Mais je u’ai pas pris la pa- role pour renouveler et défendre les dis- sentiments qui de bonne heure m'éloignè- rent de la doctrine d'un des hommes les meilleurs que j'ai connue, qui fut un de mes premiers maîtres, et qui est toujours resté mon ami. Non, messieurs, j’ai pris la voir parcourir les voies rectilignes et les ! parole, parce que j'éprouvais le besoin de A 2 190 vous dire ce que j'ai ressenti en relisant après trente années ces leçons que j'ai eu le bonheur d'entendre de la bouche même de M. dela Romiguière en 1811 et 1812. Elles ont décidé ma carrière, et je leur rap- porte une fidèle reconnaissance. L'édition nouvelle m’a rendu toutes les impressions de ma jeunesse. J’y ai retrouvé la Romiguitre tout entier. C'est bien là cette méthode heureuse , cette exposition lucide, cette modération constante qui, même au sein d'un système très arrêté, fuit les extrémités systématiques, etse complaît à se frayer une route, à chercher une sorte dejuste milieu entre les écoles opposées qui nous divisent, celle de Condillac et de M. de Tracy et celle de leurs récens adversai- res; cette doctrine ingénieuse, dont on peut contester la vérité sur plusieurs points, mais qu'il est impossible de ne pas reconnaître toujours tempérée et toujours honnête, ennemis de tout excès , de tout esprit de secte, attirant, et pour ainsi dire séduisant au culte de la vérité, de la raison, de la vertu; ce styleenfin que tont le monde a loué, incomparable mélange de simplicité et de grace ! < Je suis heureux d’avoir pu rappeler sur ce beau livre et sur M. de la Romiguiere un honneur nouveau et particulier. Vous savez que l’enseignement de la philosophie est dirigé dans les écoles nationales par une liste d'ouvrages classiques qui seuls sont prescrits ou recommandés, Elle contient tous les grands monuments et tous Îes grands noms qui ont recu la consécration du temps Ai-je besoin dedire qu'aucun de nes ouvrages n’a jamais eu l'insolente pré- tentiond’être admis en une telle compagnie? Cette liste semb'ait fermée pour longtemps. J'ai proposé au conseil de l'instruction publique de la rouvrir pour y faire entrer les leçons de philosophie. C'est le seul ou- vrage d’un contemporain qui y soit inscrit. L'honneur est grand , j'en conviens , mais ilest mérité. On ne peut arriver là qu'à travers la mort et une renomimée incontes- tée. C’estpar ce chemin qu'y estarrivé la Romiguière. L'académie sera peut être touchée d'appreadre que le premier livre moderse honoré d’une telle distinction est celui d’un de ses membres, et vous vous rappelez quel aimable confrère était pour nous cet homme illustre ! Je regrette d’avoir un moment suspendu les travaux de l'académie, mais je n’aurais pas voulu qu’une nouvelle édition des le- cons de M. de la Romiguière lui fut pré- sentée, sans que j'eusse rendu ce dernier hommage à une mémoire qui n'est parti- culièrement chère. VOYAGES SCIENTIFIQUES. Voyage d'exploration au lac Torrens, en Australie, par le capitaine Frome intendant- . général de l’Australie méridionale. Le 20 juillet 1843, le capitaine Frome ayant laissé derrière lui la plus grande par- tie de son escorte et de ses bagages, ne prit avec lui, qu’un léger charriot dont le fond fut rempli de barils contenant une provision d’eau pour trois jours destinée aux chevaux et des vivres pour un mois ; c’était tout ce que la voiture pouvait con- tenir. Le but qu'il se proposait était de re- connaître l’extrémité méridionale de la branche orientale du lac Torrens qui a été indiquée par M. Eyre, et aussi déterminer la nature du pays compris entre la chaîne 191 de Flinders, à la hauteur du parallèle du Mont du désespoir et le méridien de 144°, limite orientale de la province. Ea s'avan- .çant dans la direction du nord-est, le voya- geur arriva à un cours d’eau qui coulait comme tous ceux qu'il traversa ensuite, au pied oriental de la chaîne, dans une direc- tionnord-est; c'était là le Siccus qui égalait presque le Murray , et qai présentait des traces de débordements peu anciens pen- dant lesquels il s'était élevé de 20 à 30 pieds au-dessus de son lit. Après qu'il eut passé celte rivière, le capitaine Frome fut obligé de suivre les hauteurs qui setrou- vaient à sa gauche, à cause de l’eau ; ils’a- vança ensuite vers le nord jusqu’à la lati- tude de 30° 59%; Jà le lac se montra éloigné d'environ quinze ou seize milles, et exa- miné d’un lieu élevé , il paraissait parsemé d'îles et borné à l’est par des rochers escar- pés. Ce n'était pourtant là qu’un effet du mirage, car lorsqu'on avança le lendemain vers le lieu où le lacavait jaru se trouver, on n'y vit pas une goutte ; on n'en décou- vrit même dans aucune direction. Par in- tervalles, une croûte salée se montrait à la surface du sable surle bord du lac, ou plus proprement du désert. À mesure qu’on avançait , le sable devenait de plus en plus mouvant , sans la plus légère trace de vé- gétation, au point de ne plus pouvoir espé- rer de continuer l'exploration avec des chevaux. S'étant élevé jusqu’à la hauteur du mont Serle, le capitaine Frome resta convaincu que le bras oriental du Îac Torrens indiqué par M. Eyre n'est aulre chose en réalité que le désert sablonneux qu'il veuait de quitter, et dont l'élévation au-dessus du niveau de la mer est de 300 pieds. Du mont Serle, le voyageur retour- na dans la direction du sud vers la rivière Pasmore, d'où ilmarcha vers les hauteurs peu considérables, qui se trouvent vers l'est au sud du lac Torrens ; il en atteignit le point Île plus septentrional dans la se- conde soirée. Néanmoins le manque d'eau l’empêcha d'aller aussi loin qu’il le dési- rait; mais de la position qu'il occupait il pouvait aisément voir toute la contrée, à 50 ou 60 milles des frontières de la pro— vince, présentant l'apparence de la stéri- lité la plus complète. M. Frome pense néanmoins que , dans la saison humide, et en portant avec soi de l’eau pour huit ou dix jours, la distance de160 milles quis’é- tend des sources du Prewitt au mont Lyell, pourrait être franchie par une petite ex- pédition ; de là au Darling, situé à 80 mil- les plus loin, l’on ne trouverait plus d'eau. Ce serait une folie de tenter un essai quel- conque sur cette dernière rivière, à cause de la férocité des naturels. En retournant à son lieu de dépôt, le capitaine Frome dirigea sa petite troupe versle mont Bryan, et tâcha d'avancer de là dans une direction nord-est ; mais quoique les montagnes de cette partie eussent de 1,200 à 1,500 pieds de hauteur, rien n'indiquaitqu’il eùt tombé de la pluie sur ce lieu depuis le déluge. Il était donc impossible d'aller plus loiu du haut du mont Porcupine, quiest la plus haute sommité du lieu, on découvrait le pays dans toutes les directions, etson aspect est tel que l’on ne peut concevoir une terre plus sauvage, ni plus stérile. L’explorateur anglais terminesa relation en faisant obser- ver qu’il ne croit que l'agriculture puisse tirer le moindre parti de la contrée qui s’é- tend, à l’est des hauteurs d'une distance d'environ 300 milles et jusqu’à 140 de lon- gitude, Le pays présente plusieurs points ‘rieure est un peu conique vers la lanterne: Il est pièces; Le froltement était adouci à l’aide de savon . connerie solide. En résullat définitif, la tour s’est des traces non équivoques de l’action vol canique. FAITS DIVERS. Transport du phare de Sutherland, en Angle- terre — Le phare construit à Sutherland en 1802, a soixanté-seize pieds de hauteur sur un diamètre de quinze pieds à sa base; son extrémité supé- construit en pierres polies, et renferme ‘dans son intérieur un escalier spiral. Son poids {otal est de 333 tonnes ; concentré sur une surface de 162 pieds carrés , seulement il offrait beaucoup de dif- ficultés pour le transport d'une pareille masse. Néanmoins M. Murray proposa de tenter l'opéra- tion pour éviter les frais considérables qu'aurait occasionnés l'établissement d'un phare temporaire et la construction d’une tour nouvelle sur Ie nou veau point où l’on se proposait de l’établir, 11 ba= sait d’ailleurs sa proposition sur l'exemple des Etats-Unis où l’on à réussi à transporler des mai= sons entières. Une circonstance accidentelle vint hâter l'adoption du projet de M. Murray; en effet la mer fit une brèche considérable à la jetée sur laquelle la tour était posée; aussi se mit-on à l’ou- vragc je 15 juin 1841. Des maçons commencérent par percer des trous dans lesquels on introduit des poutres qui furent reliées en une base solide; sous celle-ci, et direc- tement sous l'édifice furent ensuite placés 140 rou= leaux de fer de fonte quiglissaient sur huit lignes de rails de fer; des contre-forts extérieurs soute- naient la masse de la tour, et reposaient sur des pièces de bois glissant elles-mêmes sur d'autres et de plombagine. Les moteurs de cette énorme masse. élaient des cries qui la poussaient et des xis qui la Uüiraient , ainsi que trois puissants cabeslants mis en jeu par dix-huit hommes. Le 2 du mois d'août , la masse entière fut éloi- gnée de sa premitre position de 28 pieds 6 pouces vers le nord , el par cette première opéralion elle se trouva sur la ligne de la nouvelle jetée. On changea alors la position des rouleaux et des pou- tres de glissement de manière à leur faire suivre d'abord une cowbe 647 pieds de rayon ctensuite une ligne droitedirigée vers l’est. Dès lors la masse entière fut mue en ayant avec une vitesse de 33 12 pieds parheure, de telle sorte qu'en quatorze heu- res de marche elle parcourut une distance de #7 picds. Il fallut perdre beaucoup de temps pour changer les rails et les poutres et pour les poser, solidement, à mesure que la masse avarçail ; aussi ce ne fut que le 4 octobre que le phare arriva à l’exlrémité de la jetée où de nouvelles fondations avaient élé préparées pour le recevoir, Lorsqu'il y fut arrivé, Pon retira l’une après l'autre les poutres qui lui avaient servi de base pendant son voyage , et l’espace qu'elles occupaient fut rempii de ma- trouvée établie dans sa nouvelle place avec une solidité telle que l’on n'a pas remarqué lamoindre crevasse dans ses murs. Pendant tout le temps du transport, l’on a constamment entretenu pendant la nuit de la lumière dans la lanterne , comme de coutume. La dépense totale de ce travail important a été de 827 livres sterlings;, or l'on a reconnu que l’on a fait ainsi une économie de 893 livres ster- lings en adoptant le parti de transporter la tour M déjàexistante au lieu d'en construire une nouvelle. —M. Prisse, qui a habité l'Egypte pendant quel- ques années, vient d'envoyer à Paris un monument d'une grande valeur , qui provient des ruines de Karnac; ce sont les bas-reliefs du palais des ancêè- tres de Mæris, Ces bas-reliefs contiennenten deux compartiments, environ soixante portraits des an= ciens Pharaons rangés dans l'ordre de leur suc= cession dynastique. 0, PARIS. — Imprimerie de LACQUR et €®, rue Saint-Hyacintue-S.-Michel, 33. 4 1° année. L'ECHO DU M Paris. — Jeudi, 1°’ Août 1844. 00 Ne 9. ONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. Descmmssr L'ECHO DU MONDE SAVANT paraîtle JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous la direction de M. le vicomte A, DB LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des BEAUX - ARTS, N. 6 ,et dans les départements chez les principaux lis raires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Pr'x da journal: PAR.8 pour un an 25fr., six mois 13 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 2° Îr., 16 (r. 8 fr. 50. AlÉFRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour GINQ fr. par an et par recueil ’ÉGHO DELA LITTÉ » RATURE ET DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOIS18 du mois (qui coûtent séparément l’Echo 16 [r. ;les Morceaux choisis 7.) qui forment avec l’Echo du monde savant la revu, encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte de LAW ALETTE, directeur et rédacteur en chef, SOMMAIRE. — ACADEMIE DES SCIEN- CES, séance du 50 juillet. — SCIENCES PHY- SIQUES. METEOROLOGIE. Température éle- vée éprouvée à Parme depuis le 8 jusqu'au 17 juin 1844, avec les résultats des quatorze an- nées précédentes, 1830-1843; A. Colla, — PHYSIQUE. Recherches sur l'élasticité, Wer- theim. — SCIENGES NATURELLES. Z00- LOGIE. Note sur divers points de l'anatomie et de la physiologie des animaux sans vertèbres ; de Quatrefages. — ORNITHOLOSIE. Catalogue des oiseaux nouveaux ou peu connus de la col- Jection Abeillé ; R. P.Lesson. — SCIENCES APPLIQUEES. ECONOMIE POLITIQUE. In- fluence de la législation des brevets sur l'indus- irie. — MECANIQUE APPLIQUEE. Recher- che des bases de l'établissement des scieries; Boileau. — SCIENCES HISTORIQUES. VOYAGES SCIENTIFIQUES. Excursion scien- tifique dans l'Afrique méridionale; C.-J.-R, Bunbury. — FAITS DIVERS, \ D) 5 ÉD le ACADÈMIE DES SCIENCES. Séance du 30 juillet, M. Milon présente un mémoireintitulé : De l'oxydation des substances organiques par l'acide iodique. L'on savait déjà que la morphine exerce sur lacide iodique une réduction caracié- | ristique, mais l’histoire de ce point de la | science n'avait pas encore été éclaircie, | c’est dans le but de prouver que l’acide | iodique est un agent d’oxydation non moins puissant, non moins varié dans ses effets que l’acide azotique, que M. Milon a entrepris son travail. Selon lui, les différents termes d'oxyda- tion auxquels s'arrêtent les autres agents oxydants, sont presque tous franchis par Vacide iodique. Ainsi, l’acide oxalique est converti en acide carbonique par une dis- solution aqueuse d’acide iodique à la tem- pérature même de l’atmosphère. Les aci- des formique et runcique sont entièrement brûlés par la même dissolution à une tem- pêrature voisine de + 100. Le sucre de canne est oxydé aussi à + 100% d’une manière si complète que | 7, . , & . | l'acide carbonique qu'on recueille, repré- sente rigoureusement le carbone du sucre. Cet acide iodique ne conduit pas cepen- dant tous les éiéments organiques à leur ‘ dernier terme de combustion. Ainsi, la salicine ne brüle que les 3/4 de son car- bone ; le sucre de lait n’en brûle guère que 23, et la combustion est encore moins avancée pour les acides tartrique et ci- trique. à Dans presque toutes les combustions de acide iodique, c’est le carbone qui fait les frais de la réaction dans le sucre, dans les acides oxalique et formique, le reste des "4 éléments se sépare à l’état d’eau. Mais dans le cas d’un très grand nombre de substances, de la saïicine, des acides tar- trique et citrique, de l’acétone, de l’ami- don, du sucre de lait, de l’albumine, de la fibrine, il n’en est pas de même, etil en résulte des produits d'oxydation que M. Mi- lon fera connaître plus tard. L’essence d'amandes amèéres semble seule faire exception. Car, par son ébul- lition prolongée au contact d’une solution aqueuse d'acide iodique, elle se convertit en acide benzoïque et brûle ainsi un équivalent d'hydrogène-sans rien céder de son carbone. : M. Milon fait remarquer gère com- bustions s’opèrent géneraleftent avec une lenteur remarquable, si l’on en excepte cependant celle du tannin qui se fait à froid et assez vite. M. Milon n’a pu rencontrer aucune substance alimentaire qui résistât à l’action de l'acide iodique, ainsi l’amidon, les dif- férents sucres, l’albumine, lalégumine la fibrine, le gluten, la gomme, se brülent par l’acide iodique. : La gélatine résiste, au contraire : Vacide acétique est dans le même cas. En continuant ces recherches, M. Milon s’est aperçu d’un fait très curieux et dont la chimie analytique pourra peut-être un Jour tirer d’utiles conséquences. L’acide prussique jouit de la propriété singulière d'arrêter complétement la réduction re- marquable qu'opère l'acide iodique. Ainsi l'acide formique mêié en proportion très minime à l’acide prussique n’est plus altéré par l’acide iodique. Les résultats ont été les mêmes lorsqu'on a agi sur le sucre de cannes ou sur l'acide oxalique. Citons l’expérience comparative faite par M. Milon sur l’acide oxalique. 1° Vingt grammes d’acide iodique solide dissous dans une petite quantité d’eau et dix grammes d'acide oyalique ont été mé- langés dans un petit ballon avec cinquante grammes d’eau. L’action n'a pas tardé à s'eugager assez vivemert ; de l’iode s'est produit en grande abondance et de l’acide carbonique s’est dégagé; 2 d’un autre côté, pareil mélange à été fait et a reçu dix gouttes d’acide prussique hydraté, conte- nant au plus 15 °{ d’acide anhydre , et, malgré cette proportion , presque homoæo- pathique , les acides iodique et oxalique sont depuis plusieurs jours en présence sans réagir aucunement. M. Milon a aussi essayé l’action des cya- nures doubles, mais il a vu que les cyanu- res jaunes et rouges de fer et de potassium n’ont apporté aucun obstacle à la réaction. — M. Amédée Deshordeaux , de Caen, écrit à l'académie que de tous Les appareils galvaniques , le moins dispeadieux et le plus commode, c'est l'ancienne pile de Wollaston, dans laquelle on remplacerait le liquide, excitant habituel par une solu- tion suffisamment concentrée de sulfate de zinc, à laquelle on ajouterait un peu de sulfate de cuivre et d'acide sulfurique. « Ainsi disposée, dit l’auteur de ceitelettre, » cette pile marche avec la même intensité » pendant plusieurs jours de suite ; etnon » seulement n’a pas besoin d'être nettoyée, » mais plus elle sert, plus sa marche de- » vient régulière, la solution de zinc se » concentrant de plus en plus aux dépens « des éléments qui la composent. Lorsque » le courant commence à dimiouer, 1] suf » fit d'ajouter de nouveau une petite quan- » tité de sulfate de cuivre et d'acide sulfu- » rique. Oa peut ainsi user cette pile jus- » qu’à la fin , sans renouveller le liquide » excitateur. » —M. Siret, qui déjà a fait connaitre à l’a- cadémie les différents résultats auxquels il est arrivé dans la désinfection des matières fécales, lui communique aujourd’hui quel- ques recherches qu’il a entreprises sur Vas- sainissement des égoûts par sa poudre dés- infectante. L’on conçoit facilement qu'une poudre légère telle que celle qu’emploie ordinaire- ment M. Siret, ne doit pas avoir gran efficacité dans un égoût où l’eau co abondance. Aussi l’auteur de ce po a-t-il songé à modifier sa premièrel verte, etil est alors arrivé aux rf suivants : Pour 500 mètres d'égo prend 75 kil. d’une masse composé qu'il suit: Sulfate de fer 200 kil. Sulfate de zinc 25 Charbon végétal 10 Sulfate de chaux 265 500 kil. Ces différentes matières ont été mélan- gées avec une certaine quantité d'eau , de manière à en former une masse solide, 75 kilos de ce mélange sont pris et placés à l'entrée de i’égoût, et leseaux qui passent par dessus en font une dissolution graductle et sont ainsi désinfectées. On peut, ajoute M. Siret, avec les proportions indiquées compter de la part de la masse sur une ac- tion désinfectante pendant 25 jours. M. EugèneRobert présente un m°moire ayant pour titre : Recueil d'obser.at ons géologiques tendant à prouver sinon que la mer a baissé et baisse encore de nive :u sur tout le globe, notamment dans l’'hèm sphé- re, du moins que le phènomene de sou è- vement depuis l'époque où il a donné uais- sance aux grandes chaînes de montagne, n’a plusguëre continué à se manil!ester que d’une manière lente et graduelle. AE M. Mauvais présente de nouveaux élé- ments paraboliques de l'orbite de la co- mète découvert: par lui à l'Obserratoire 196 de Parisle 7 juillet 1844. Ces éléments sont les suivants : Passag. au périhélie 1S44 oct. 17,516,106 temps moyen de Paris. Distance périhélie 0,8543846 (loge 9,9516554) 180221 "25"74 PP. équI- noxe de juil- let 1844, Longit. du périhélie Long. dunœudascend, 31°40°58"5 Inclinaison 48°56407"0 Sens du mouvement héliocentrique rétrograde, Sur ces éléments paraboliques M. Mau- vais a calculé les éphémérides qui don- nent là marche apparente de la comète à travers les constellations pendant toute la durée de son apparition dans notre hé- misphère. À partir de la fin de septembre, elle cessera d’être observable dans nos con- trées, mais on pourra encore l’observer longtemps dans les observatoires de l’hé- misphère austral. M. Duvernoy lit un mémoire sur les or- ganes génito-urinaires des reptilese t leurs produits. M. Barnéoud présente un travail d'orga- nogénie végétale intitulé : Recherches sur le développement el la structure des plantagi- nées et des plumbaginées. Les nombreux dé- tails que renferme le mémoire de M. Bar- néoud échappent à une analyse rapide. Le fait le plus saillant qui nous semble ré- sulter de son travail, c’est que dans ces plantes le développement floral a lieu à l’extérieur contrairement à la théorie de ‘: Schneider, M. Amussat fit une observation d’une ob- struction complète du tube digestif pendant 20 jours , survenue chez une femme âgée de 53 ans; obstruction accompagnéé de tympauite, d'accidents graves, de vomisse- ments. Il y avait impossibilité absolue de trouver le siège de l'obstacle. Devant un si grand péril. M. Amussat n’hé-ita pas À éta- blir une voieartificielle dans la région lom- baire cn ouvrant le colon descendant mais sans inféresser le péritoine. — Cette belle opération pratiquée plusieurs fois déjà par M. Amussat, a étécouronaée d’un plein suc- cès, et aujourd'hui la malade se trouve dans le meilleur état possible, tout en con- servant son anus artificie] qui remplit très bien ses fonctions. ACADÉMIE DE MÉDECINE. M. Olivier (d'Angers) a communiqué ré- cemment à l'Académie de medecine un fait curieux que nous aimons à enregistrer puisque c'est une nouvelle preuve en fa- veur des doctrines toxicologique que nous avons si souvent délendues dans ce jour- pal et que nous défendons encore parce que nous its croyons vraies. Il s'agit de l’arsenie contenu dans les cimetières, mais laissons parler M. Olivier (d'Angers), « Il y deux ans, M. Orfila lut devant l'Academie un mémoire sur l’arsenice con- tenu daos les terrains des cimetières. Entre autres propositions émises dans ce travail, on trouvait celle-ci: L'arsenic étant inso- Juble dans l'eau, ilest impossible qu'un ca- davre evuterre dans un terrain arsenical puisse être pénétré par cet agent. Ce que M. Orfila donnait alors comme un résultat de la théorie, vient d'être pleinement con- firmé par un fait récent, à l'occasion du- quel J'ai éLé appelé, à donner mon avis devant la justice. » Un homme devient veuf; la rumeur publique l'accuse d’avoir empoisonné sa femme; cependant l'autopsie démontre en 197 qu’elle a dû succomber à des lésions or- ganiques tout à fait indépendantes d'un empoisonnement. Mais une femme, dans | l'intention d’épouser cet homme veuf, em- poisonne son mari. À l’autopsie de cet homme , on trouve des traces évidentes d’arsenic. L’accusée est traduite devant les assises, mais des différends s'étant élevés entre les experts , l'affaire fut renvoyée à une autre session. Alors, nouvel exhuma- tion du cadavre de cet homme dont les viscères sont envoyés à Paris, à M. Olli- vier (d'Angers). On envoya éga'ement de la terre de la fosse, qui fut reconnue arse- nicale. L'appareil de Marsh donna des marques irréfragables d’arsenic dans le foie. La justice ordonna aussi l’exhuma- tion du cadavre de la femme. Or, il faut remarquer qu'après la première exhuma- tion, ce cadavre , par suite d’un accident arrivé au fossoyeur, s’échappa de la bière, tomba dans la fosse et fut immédiatement recouvert de la terre arsenicale du cime- tière. Eh bien! malgré cette circonstance, quoique ce cadavre ait séjourné plusieurs mois dans un terrain arsenical, il a été impossible: à l'analyse d'en retrouver la moindre trace. -» Ce fait vient parfaitement confirmer les prévisions de M. Orfila. Tout en cousta- tant la réalité de l'existence des terrains arsenicaux , il prouve que ceite circons- tance ne peut en aucune façon entraver la marche de la justice, car linsolubilité de l’arsenic contenu dans les terres des cime- tiéres s'oppose à ce que les cadavres s’en imprègnent.» M. Orfila, dans un travail sur ce sujet, se proposait la solution de ces deux ques- tions : 4° un cadavre peut-il céder à la terre l’arsenic qu’il contient? 29 La terre qui contient de l’arseuic peut-elle empoi- sonner, pour parler ainsi, un cadavre? M. Orfila répondit affirmativement à la première de ces questions et résolut néga— tivement la seconde. Le fait rapporté par M.Olfvier (d'Angers) vient donc confirmer ses prévisions. HAE nr) SCIENCES PHYSIQUES. MÉTÉOROLOGIE. Température élevée éprouvée à Parme depuis le S jusqu'au 17 juin 1844, avec les résultats des (4 années précédentes 1530- 1843. Note communiquée par M. A. Cora, directeur de l'observatoire de l'Université. Parme, juillet 184%. La chaleur irusitée et accablante qui a régné pendant la seconde dizaine de juin de l’année courante dans quelques dépar- tements méridionaux de la France et en Espagne, a été éprouvée aussi en plusieurs localités de l'Italie, et chez nous elle a fini par donner lieu à de furieux ouragans qui ont produit des dommages très considé- rables. Voici l’état des observations ther- mométriques que j'ai faites trois fois par jour dans l’observatoire de l'Université de- | puis le 8 jusqu'au 17 de ce mois avec un bon thermomètre à mercure de Grindel avec les valeurs des maxima et minima fournies par un thermomètrographe de Bellani. Ces deux instruments sont exposés toujours au nord à la hauteur de 94 pieds de Paris, au dessus de la cour du Palais, Les valeurs sont exprimées en degrés et dixièmes de degré selon Reaumur. j . 0e JoULS MON M NS TIS MOINS Moy. 8 180,2 +92205 180,5 190,7 9 : 49,5 0558 1825 19020716 10 à! 8,2 25 ,5 18,6 120,1 A1! 40,6 : 24,0 4w.,6 or 12% M9 2 4 92,0N VABL9 VIN? 13 20 ,5 2% ,9 20),2 4 8176 1220022 %0 OO DE" D 15 AT SAS MEDIUEE 2502 10 PSM PO DES AE 24, 17 22 ,0 DE RON COS NO So Moy. <+20,3 24,6 19,5 21, Jours. Max. Min Moy. 8 +9250,0 140,5 41807 9 25,8 15,5 19 ,6 10 29,5 45,0 LS 7 11 24,5 15,5 20 ,0 12 25 2 16 ,0 20 ,6 13 25 ,0 17 ,0 31 ,0 1% 26,2 47 ,0 21 ,6 15 26,8(1) 18,0 29 4 s 16 26 ,5 19,0 22 ,7 A7 25 ,0 48,5 21,8 Moy. +24,9 +-16,6 +20 ,7 En examinant ces deux tableaux , on voit que les journées plus chaudes que nous avons éprouvées pendant la dizaine ont été celles des 14, 15, 16 et 17, autant si nous avons recours aux Valeurs moyen- nes des observations horaires, comme aux chiffres des maatma et minimu. Pour prouver maintenant que cette tem- pérature a été inusitée, je présente ici un troisième tableau qui donne les valeurs moyennes absolues des observations ther- mométriques, obtenues par la combinaison des marima et minima, non plus que les chiffres de ces deux extrêmes, des qua- torze années précédentes, 4830-1843, d’où résulte que les valeurs en sont toutes infé- rieures, à l'exception du maxima absolu de l’année 1837 qui a été d’un seul dixième de degré ptuséleré de celui observé en cette année pendant la journée du 15. Années. Moy. Max. 1830 + 170,2 422,8 le 9 1831 18,4 25 ,0 -14 1852 18 ,0 992:,5- -15 18355 18.1 34,0 9,41,42 1834 17.,8 26,0 15,16 1835 17 ,S 24 ,0 10 1536 17,3 95.5 417 1837 20 ,2 26 ,9 417 1838 15,5 25 ,0 17 1859 19 ,0 26,0 17 1840 19 ,6 25 ,4 16 1841 15 ,8 19,8 47 1842 19,5 94,5. 44 1845 1255 20 2 ‘17 . Parmi les phénomènes constatés à Parme à l’époque des chaleurs étouffantes de juin dernier , outre un furieux ouragan avec une grêle de grosseur énorme éclaté pen- dant le 18, il faut signaler une apparition extraordinaire d’Ctoiles filantes observée dans les deux nuits du 7 au 8 et du 10 au 11, et une perturbation du barreau magné- tique de déclination pendant la nuit du 9 au 10 (2). PHYSIQUE. Recherches sur l'élasticité; par M. &G Wer- theim. L'objet de ce mémoire est de rechercher si l’électricité et le magnétisme exercent (1) A Milan, pendant le 1%, le thermomètre de R. monta jusqu'à Æ 260,9 ; à Guastalle (Etats de Parme), pendant le 15, à Æ 270,2 et à Turin, jusqu'à Æ 270,5. (2) À Milan, le soir du 12, à 9 h. 47 m, la M sphère céleste a été éclairée pendant 77 minutes \ secondes par l'apparition d'un bolide d'une gros | seur considérable. 4 ra métaux. La liaison entre les forces moléculaires it électriques est prouvée par le grand nombre d'effets mécaniques que le courant Slectrique peut produire, tels que désa- yrégation des conducteurs, transport de mañvre, etc. Cette liaison est tellement intime, que plusieurs physiciens ne re- gardent l'électricité que comme une cer- Haine modification des forces moléculaires. IL était donc naturel de supposer que l'é- Hasticité pouvait être altérée par lélectri- (cité, mais aucune expérience directe n’a été tentée jusqu'ici. J'ai fait passer des courants intenses, provenant d’une pile de six couples de Bunsen, à travers des fils de différents mé taux et de différents diamètres, attachés par en haut et chargés de différents poids. L'intensité de ces courants fut mesurée à laide d’un galvanomètre à larges plaques, ‘qui avait été gradué au moyen de la mé- tthode du double courant, due à M. Peltier. ‘On détermine le coefficient d’élasticité, comme à l’ordinaire, en traçant deux points de repère sur le fil, et en mesurant, au moyen du cathétomètre, la distance de ces deux points, d’abord sous l’action d’une forte charge, puis avec une charge suf- (fisante seulement pour tendre le fil. Jai ‘ainsi déterminé lé coefficient d’élasticité de chaque fil dans son état naturel, puis pendant le parcours de courants de diffé- | rentes intensités, ct enfin après l’interrup- tion du courant. La principale difficulté de ces expériences consiste dans l’élévation | de température du fil. | En effet, l'élasticité peut être influencée de deux manières par le courant élec- trique : directement par une modification des forces moléculaires, et indirectement 1 par Peffet de la chaleur qui réagit sur elle. | Il fallait donc distinguer ce qui était dû à chacune de ces deux causes; or, les ré- | sultats des expériences contenues dans mon premier mémoire donnent les coef- ficient de la variation du cofficient d’élas- | ticité par lPélévation de température , et l’on trouve la température du fil au moyen de la longueur qu'il atteint sous Vaction du courant et sans charge ; on pouvait donc calculer le changement du coefficient d’élasticité dû à l'élévation de la température, et, eu comparant ces coefficients corrigés à ceux que l’expé- rience donne, il était facile de décider si le courant exerce par lui-même une in- fluence quelconque. Pour contrôler les expériences précé- dentes, je me suis servi du son longitudi- nal de fils de 3 172 mètres de longueur; | car tout chaugement du coefficient d’élas- ticité produit un changement analogue . dans le nombre des vibrations longitudi- | males. En employant des, fils de cette lon- gueur et d'un diamètre suffisant et des courants assez faibles, on peut rendre l’élé- vation de température tout à fait insen- | sible; et malgré cela, le son baisse à l’ins- tant même’où l’on forme le courant, et il remonte quand on l’interrompt. Cet abais- | sement est donc réellement dû à l’action | propre du courant. _ Ce mémoire contient ensuite quelques expériences sur l'influence du courant, sur la cohésion, et enfin sur l’action que lPélectro-magnétisme exerce. Nous savons_ avec quelle facilité le fer s'aimante quand il est martelé, tordu, etc. ne action quelconque sur l’élasticité des * 200 M. Lagerhjelm a observé que le fer, et surtout le fer doux, devient fortement ma- gnétique par la rupture. En un mot, les forces mécaniques peuvent produire ou faciliter l'aimantation; mais réciproque- ment, quelle est l'influence de l’aimanta- tion sur les forces moléculaires? Pour résoudre cette question et pour étudier séparément l'influence des deux | maguétismes, les fils et les bandes de fer doux et d'acier soumis à l’expérience fu- rent recourbés de fecon à former des fers à cheval de 1 mètre de longueur. Les branches parallèles de ces fers à cheval farent placées dans deux tubes de verre de 80 centimètres de longueur, recouverts dans toute leur longueur d’une double hélice, composée de neuf cents tours d’un gros fil de cuivre. Ces hélices communi- quérent entre elles et avec la pile et le galvanomètre. J'avais espéré d’obtenir ainsi une espèce de maguétisme sur cha- que branche; mais dans des fils aussi minces que ceux que j'ai dù employer pour produire des allongements suffisants au moyen des poids, l'effet ne s'étend pas beaucoup au-delà de la partie contenue dans la spirale, de sorte qu'ume branche fut séparément aimantée. Ainsi, quand on fait passer le courant dans le même sens à travers les deux spirales, on obtient un fer à cheval aimanté ayant deux pôles homo- logues à ses deux extrémités. Il faudrait donc pouvoir opérer un fer à cheval fait d'une grosse barre de fer doux et placé tout entier dans une hélice. Mais, malgré l’imperfection de mon ap- pareil, j'ai pu obtenir des données sur l’ac- tion des deux magnétismes, en faisant marcher le courant en sens inverse dans les deux hélices. .Toates ces expériences conduisent aux conclusions suivantes : 4° Le courant galvanique produit une diminution momentanée du coefficient d’é- lasticité dans les fils de métal qu'il par- court, et cela a lieu par son action propre, et indépendamment de la diminution qui provient de l'élévation de température. Cette diminution disparaît entièrement avec le courant lui-même, quelque longue qu’ait été la durée de son action. 20 La grandeur de cette diminution dé- pend de la force du courant, et probable- ment aussi de la résistance que le métal oppose à son passage. 3° La cohésion des fils est diminuée par le courant; toutefois la variabilité de cette propriété ne permet pas de distinguer si cette diminution est due à une action pro- pre du courant, ou bien si elle provient seulement de l'élévation de température. 4° L’aimantation tant australe que bo- réale, excitée par le passage prolongée du courant, produit une petite diminution du coefficient d'élasticité dans le fer doux et dans l’acier. Cette diminution persiste en partie même après l'interruption du cou- rant, ee SCIENCES NATURELLES. - ZOOLOGIE. Note sur divers points de l’anatomie et de la physiologie des animaux sans verté- bres; par M. de Quatrefages. On n’avait encore signalé dans les tégu- ments des Mollusques gastéropodes d’au- 201 | tres corpssolides que ceux qui sont connus sous le nom de coquilles. Dans deux gen- res voisins des Doris, toute la partie char- aue du corps est parsemée en tous sens de spicules caicaires. Chez l’un d'eux, ces spi- cules sortent même au dehors, en sorte que l'animal a le corps tout hérissé de pi- quants. J'ai rencontré des spicules semblables dans le manteau d’une jeune Bulle. À une époque où, grâce aux travaux de M. Ebren- berge, l’étude des fossiles microscopiques a pris nn développement inattendu, ces faits peuvent avoir quelque valeur en empèê- chant les 200!ogistes de rapporter à desin-. fusoires des restes d'animaux appartenant à un groupe bien plus élevé. Spécialement chargé par l’Académie de continuer mes recherches sur les sexes des Annélides, j'ai examiné le plus grand nom- bre possible de ces animaux. Dans toutes les espèces que j'ai observées dans des con- ditions favorables , les sexes se sont mon- trés séparés aussi bien que dans les Anné- lides de la Manche, J'ai, de plas, rencontré quelques faits nouveaux. Ainsi daus une espèce pélagique très commune à loûest du Capo di Gallo . les quinze premiers an- peaux, très différents des suivants, renfer- ment seuls des œufs ou des zoospermes. On voit qu'ici la disposition des organes re- producteurs est inverse de celle que jai signalée chez les Syllis. Dans une autre espèce, vivant égalenrent en pleine eau et pêchée à la torre dell” Isola di Terra, j'ai trouve des masses 200spermiques à tousles degrés de leur développement réunies dans un même individu. Cette circonstance m'a permis de reconnaître que ces masses, d’abord homogènes, subissent des divisions et des subdivisions successives jusqu’au moment où elles se résolveut pour ainsi dire en spermatozoïdes, Ce mode d'évolu- tion rappelle entièrement ce qui se passe dans le vitellus lors de la première période de l’incubation., On voit que l’analcgie tant de fois signalée entre les organes repro- ducteurs des deux sexes se retrouve jusque dans les produits de ces organes et jusque dansles phénomènes du développement de ces produits. Au reste, depuis que l'emploi du micros- cope à fourni-un moyen certain de distin- guer les deux éléments de la génération, le nombre des animaux regardés comme her- maphrodites diminue de jour en-jour, et la détermination des diverses parties de l'appareil reproducteur acquiert une certi- tude qui lui manquaitil y aencore peu «l’an- nées. À l’aide de cet ivstrument , j'ai pu constater de la manière la plus positive que les sexes sont séparés dans l’Holothurie tubuleuse, dans l'Astérie rouge. Chez l’une et chez l’autre, les Lesticules sont entière- ment semblables aux ovaires pour la forme et la position. La nature des produits peut seule les faire distinguer. J’ai fait des obser- vations toutes semblables sur l’Actinie verte. Relativement à cette dernière, j’a- Jjouterai que je n’ai pu confondre les sper- matozoides avec les organes urticaux qui hérissent l’ovaire, et qui, pris pour l'élé- mentfécondateur par quelques naturalistes, avaient fait regarder les Actinies comme hermaphrodites. Dans lActinie verte, les organes urticaux ne ressemblent en r.en aux spermatozoïdes et ont un diamètre dix à douze fois plus grand. Chez les Planaires, au contraire, lessexes sont bien réellement réunis « mme l’a- 202 vaient admis Bicr et Dagès ; mais ni l’un nil utre n'avait vu les spermatozoiles de ces animaux. 'e les ai trouvés sur rlu- sieurs individus qui portaient égale- ment des œufs. L'existence des sperma- matozoïdes chez des animaux regardés comme présentant un exemple d'extrême simplicité d'organisation , offre par cela même un intérêt réel, Les deux naturalistes que Je viens de nommer n'avaient pas troùvé de système nerveux dans les Plasaires, et Dugès paraît très porté à les rezarder comme privées de ce système. J'en ai reconnu l'existence chez plusieurs espèces, Dans toutes il s'est mon- tré avec les mêmes caractères ; 1] consiste en un doub'e ganglion placé cn avant de J'orifice buccal , et d'où partent plusieurs files. Voici encore un fait qui me semble assez intéressant pour l’histoire de la génération. MM. Prevost et Dumasont dit les premiers que, chez les animaux qui s’accouplent, la liqueur spermatique pénètre jasque dans lovaire , et que pari conséquent l'œuf est fécondé sur place. J'ai constaté un fait en- tièrement semblable sur un mollusque voi- sin de ceux que j'ai fait connaître dans mes précédents mémoires. Lei l'ovaire consiste en un tube ramifié auquel s’attachent de grandes poches ovigcres. Chez l'individu dont je parle, ct quai tut pris sans doute peu de temps après Pacte de la copulation, ces poches renfcrmaient àn nombre très con- sidérable de spermatozoïdis encore réunis en faisceaux et entièrement semblables à à ceux que j'exprimais de la vésicule sé- minale, Bien des naturalistes rejettent, lorsqu'il s’avit de, animaux iuférieurs, lPexistence d'organes des sens analogues à ceux que lon rencontre chez les animaux supérieurs. C’est ainsi que plusicurs d’entre eux regar- dent comme (le simples taches pigmentai- res, les yeux des Aunélides , des Némertes, des Planaires etc. D'autres naturalistes. au contraire, regardent les animaux , même les plus simples en organisation , comme pouvant avoir des organes spéciaux et dis- tincts pour percevoir ce qui se passe autour d’eux. Voiei quelques faits q'ii me parais- sent' propres à confirmer cette dernière opinion. Dans les yeux d’une Planaire de grande taille j’ai trouvé un cristallin bien caracté- risé, placé sous la couche du pigment. Chez plusieur, Némertes j'ai constaté la commu- nication du cerveau avec les yeux, par des nerfs optiques distincts. Les yeux sont composés d’une couche de pigment, d’une poche renfermant une espèce d'humeur vitrée. J'ai même cru quelquefois distin- guer un cristallin. Telle est aussi la com- position des yeux chez les Anuélides, Dans une espèce trouvée à la torre dellIsola di Terra, le cristallin était tellement considé- rable que, placé sur un porte-objet et re- gardéau microscope, il a produit le même effet que l’appareil d'éclairage de M. Du- Jardin, et que j'ai pu mesurer la longueur de son foyer. Dès l'année dernière, javais signalé l'existence d’un organe auditif chez une Annélide voisine de l’Amphicora de M. Ehrenberg. J'ai trouvé à Capo di Santo- -Vito et à Favignana, une seconde espèce queje distingue de celle de la Manche en ce que chaque organe renferme plusieurs otolithes. Au reste, j'ai reconnu cette mul- tiplicité des otol thes chez plusieurs mol- 203 lusques gastéropodes, que leur taille et leur transparence m'ont permis d’esamin:r vi= vants au microscope. Dans un ver marin, voisin des Naïs, et que j'ai rencoutré surtout à Favignana et à Capo di Milazzo , on trouve à la tête trois yeux présentant chacun deux outrois cristailins. De plus, chaque anneau du corps porte, à côté des pieds, un œil sem- blable à ceux des Annélides, et communi- quant avec le système nerveux abdominal par un nerftrès gros et parfaitement dis- tinct. Ainsi, comme la avaneé le premier M. Ebrenberg, bien loin que les animaux inférieurs soient dépourvus d'organes des sens, ces organes sont souvent plus multi- pliés chez eux que chez les animaux supé- rieurs, et peuvent être placés dans des par- ties du corps où ces derniers n’en présen- tent jamais, ORNITHOLOGIE. Catalogue des oiseaux nouveaux ou peu connus de la collection Absiilé ; par R.-P. Lesson. (128 article.) LXI. Malurus Lamberti, Vig. et Horsf., te. Lion. , xv, p. 221. Les auteurs anglais rapportent à cette espèce le superb warbler de White, figuré au bas de la planche placée à la page 256 du texte anglais. La figure de White est plus que médiocre , et ne rend aucune- ment la beauté des couleurs de cette es- pèce. La description de Vigors et Horsfield laisse elle-même à désirer; et c’est ce qui nous porte à donner une nouvelle diasnose de ce bel oiseau. Un masque bleu aiïgue-ma- rine s’étend depuis le front jusqu’à l’occi- put en prenant une nuance brunître sur cette dernière partie, etdescendant sur les veux, les joues et les oreilles, et formant une pointe d’un riche bleu d’aigne-marine, qui releve le noir profond et velouté qui colure le menton , le devant du cou et le thorax. Ce noir velours contonrne , sous forme d’une large écharpe, le couet le haut du dos, et se trouve bordé d’un liseré bleu céleste. Une plaque de ce même bleu suave occupe le milieu du dos, tandis que la moi- tié postéricure da corps est d’un beau noir velours Les couvertures supérieures de la queue sont grises. Les épaules sont d’un riche marron, tan- dis que les pennes alaires sont d'un brun roussâtre très clair. Le ventre est blanchä- tre ; deux taches azur marquent les côtés du thorax; le bas-ventre et les flancs sont gris-roux ; la queue est brune avec des re- lets bleuâtres en dessus, à nuance pluscelaire en dossous. Comme ses congénères, ce joli malurion est de la Nouvelie-Hollande. LXII. Columba guinea, Lath., L. Edw., gl, pl. 75 ; Levaill., af, pl. 265. Ce gracieux pigeon, que M. Abeillé a reçu de la côte d’Atrique sur les rives de la Gambie, a parfaitement été décrit par Le- vaillant et par Temminck (Hist. des gall., t. 1, p. 214). Ilest bien facile à reconnaître par la bifurcation des plumes du thorax, LXII. Pinago sphœnura, Vigors, Proc., 1B30 pa La courte phrase de l’auteur anglais n’est pas suffisante pour bien faire connaître ce colombar des montagnes de l'Himalaya. Cette espèce est bien distincte de celles dé- jà décrites par les nuantes qui colorent son plumage. La tête, le cou sont d’un vert jaune, qui est franchement jaune sur le … front et mordoré sur le sommet de la tête. Tout le dessous du corps, du menton au ventre, est d’un jaune légèrement verdä- tre ; mais ce jaune passe à l’oranué sur le bas du cou et la poitrine. Les plumes ti- biales sont jaunes maculées de longues flammèches vertes; les tectrices inférieures de la queue sont jaune-citnin ; le haut du dos est gris-bleuâtre, mais unc teinte rou- ge-vineux- domine bientôt ct s'étend sur les ailes où ce rouge prend une teinte lustrée. Le rebord des épaules est roirûtre, le reste des couvertures alaires , du dos , du crou- pion et des tectrices supérieures est vert. Les pennes primsires et secondaires sont brunes . finement liscrées de jaune d’or à leur bord externe. La queue est légèrement arronlie on cu- néiforme par la dégradation des rectrices externes plus courtes que les moyennes. Ces dernières sont glacées de verdätre en des- sus, mais les latérales sont grises barrées de noir proche leur sommet: toutes sont gris de perle en dessous. Ce colombar a le tour des yeux dénudé, le bec noirâtre, les tarses d’un beau jaune, les ongles cornés. Il mesure 30 centim. de longu-ur totale. LXIV. Myzaniha olivacea, Less., sp. nov. Les myzanthes sont des rhilédons ayant des caroncules charnus bordant ta com- missure du bec. On en conuaît sept espè- ces. Celle-ci sera la huitième. Ce myzanthe a les plus grands rapports de fornie et de coloration avec le foulehato figuré pl 69 par Villot, le certua carun- culata de Gimelin. Il s’en distingue par des nuances généralement plus sombres. Notre oiseau a la taille du foulehaio . c’est-à-dire 18 centim. de longueur , et le plumage ent èrement et également brun- olivâtre. Le sommet de la tête tire au brun. Il en est de mêtne d’un trait passant sur loœil. Les oreilles sont couvertes par une plaque gris de plomb, et derrière elles se trouve de chaque côté uue plaque ova- laire , rétrécie dans le bas , d’un jaune ci- trin pur, Le rebord charnu de la commis- _ sure est jaune, et à l’angle du bec existe un petit jaqut agglomére de plumes jaunes. Les ailes sont franchement olives sur toutes les parties extérieures des plumes, et celles-ci sont brunes dans la portion ca- chée. Le dedans de l'aile æ du mordoré au rebord de l’épaule, et les pennes sont bor- dées de jaune très pâle sur leurs barbes in- ternes. La queue, qui est égale , a ses rec- trices brunes lavées d'olive sur les parties externes. Le dessous est clair, et leur ra- chis, noir en dessus, est blanc en dessous. Le bec est noir et les tarses sont de nuance carnée. Getoiseau vit à la Nouvelle- Hollande. LXV. Xanthornus chrysater , Lesson , Sp. nov. à Ce carouge ressemble singulièrement à celui que nous avons figuré à la pl. 22 de notre Centurie zoologique. Les difiérences spécifiques tiennent surtout à des nuances de détails. Comme l’atrogulaire, notre espèce vit au Mexique et appartient à la même tribu que le gularis de Wagler. Ve ; Son bec est conique, très aigu, noir, mais à lamelle nacrée à la base de la man- dibule inférieure. Deux seules couleurs tei- 05 nent son plumage , du noir intense et du zaune d'or ; tout le dessus du corps et le Nessousest jaune, et ce jaune prend sur le “ou, à la nuque, sur le thorax une nuance Imordorée ; le dessus de la tête est jaune assez clair. Un masque noir encadre la face, sur- monte les sourcils et le front et descend sur le dévastet les côtés du con jusqu’au hant du thorax. Les ailes ont leurs épaules jau- nes, mais elles sont d'un noir mat dans tout le reste de leur étendue sans exeep- tion. Les peti'es couvertures, qui sont noi- res , avancent parfois sur le dos en d:mi- ceinture : les ailes sont jaunes en dedans, la queue légèrement étagée est compléte- (ment noire. | Cette espèce diffère donc du æanthornus batrogu'oris par l’uniformité de la couleur Inoire des ailes, tandis qu'il y a du jaune sur ces parties dans Patrogularis. De plns, le aos est noir chez ce dernier etjaune dans notre espèce. Le masque noir est enfin plus développé sur notre espèce que sur Pancisnne. Cet oiseau a 22 ceutim. de lon- Igueur. LXVI. Nanthôrnus cucullatus , Sw., n. 164? Cet oiseau ressemble . à s'y méprendre, à l’icterus mentalis de la pl. 41 de notre |Centurie zoologique. Seulement son bec est un peu infléchi; la plaque noire de la gorge a plus d’éteudue, la quene est légèrement ‘étagée et les épaules sont noires, tan lis que (licterus mentalis les a jaunes. Eufin les ‘bordures blanches des rémiges n'existent }pas et sont remplacées par des liserés jau- ines-blancs. | Ce caronge vit au Mexique. Il mesure 26 centim. Son bec est noir, ses tarses sont | plombes, un noir profond et velouté tra- verse le fiont et le devant des yeux, et descend sur le devant du cou jusqu’au thorax. Le milieu du dos, les ailes et la queue sont de ce même noir ; la téte, le | dessus du cou, le croupion et tout le des- sous du corps est d’un riche jaune d’or, |nuancé d'orangé fort vif sur la tête, le tho- }rax et les couvertures supérieures de la queue, Les ailes sont noires , mais une bande | blanche assez large occupe la partie supé- [rieure au dessous de l'épaule qui est noire | Un trait blanc transversal, assez étroit, sért de bordure aux couvertures moyennes. Les rémiges 5 nt finement liserées d'un trait | jaune qui passe au blane vers l’extremité de | la penne. LXVIL. Agelaus militaris , Nieïll., Hn- cyc., 2, p. 720; Eol. 236(tanagra milita- ris, Lath. : L’individu de la collection de M, Abeillé provient de Montevideo. Il diffère de l'es- pèce de Cayenne figurée dans l’'Enlumi- nure, 236, par des sourcils blancs très prononcés. Le rouge des épaules a peu d’é- tendue et le noir du plumage est légère- ment vermiculé de gris, LX VIT. Le cudor, Levaill., pl. 107, f. 2; hœmatornis chrysorheus, Lesson; turdus aurigaster , Vieïllot, Encvyc. , 2, p. 259. De Java. LXIX. Gossypha reclamator, Vigors; tur- dus reclamator , Vieill. , Levaill. , pl. 104, Cet oiseau, du cap de Bonne-Espérance, présente dans l'individu soumis à notre examen quelques variantes de plumage. Tout le dessous du corps est jaune buftle, mais la tête, les joues, le cou sont également 206 jaune buffle; seulement la calotte est mé- langé de brunâtre , et du roux se trouve sur le dos et les ailes. Les deux pennres moyennes de la quene sont noires, les au- tres sont d’un roux canelle assez vif; tout indique que l'individu rest pas adulte. LXX. Prinia socialis, Frankl. , proc. 1832, p. 89, n. 78. Ce petit oiseau du Bengale est plutôt un ortholome qu'un prinia. Tout le dessous du corps est d’un cendré ardoise, plus clair sur le croupion. Les ailes et la queue sont roussâtres ; lesrectrices, qui sont fortement étagées , sont œillées de brun à leur som- met et bordées d’un léger rebord blanc. Une nuance blanche soyeuse et nankin co- lore tout le dessous du corps; le: flancs et le bas-ventre sont plus intenses; le bec est noir et les tarses sont jaunes, Les formes de cet oiseau sont grêles et sveltes. LXXI. Miro albifrons, Gray, Rev. zool., 1814, p. 175, n° 24 ; turdus ochrotarsus, Forster, ic. pl. 148. - ë Cetie petite espèce de la Nouvelle-Zélan- de a éré décrite par Gmeliu sous le nom de turdus albifrons, et par Latham sous celui de w/ute-fronted-thrush. Ce miro à dessus du corps noir soyeux et velouté porte une plaque blanche et ron- de sur le front, Le devant du cou est d’un bean noir; le thorax est jaune-paille ; les flancs et les couvertures inférieures de la queue sont mélangés de brun et de gris; un miroir blanc occupe le milieu de l'aile; les rectrices également noires sont bordées largement de blanc au bord interne des plus extérieures et même lisérées de blane sur ce bord. Le bec est noir, mais les tar- ses qui sont uoirs ont les doigts jaunes et les ongles bruns. LXXII. Rhipidura flabrllifera, muscica- pa ventilabrum, Forster, pl 155, muscica- pa flabellifera , Gm. sp. pl. 743, n° 67; Lath., pt. 49. Cet oiseau de la Nouvelle Zélande diffé- re suivant les sexes. Le mâle a le dessus du corps roux assez vif; la femelle a cette partie gris-roussâtre, Mais comme les des- criptions des auteurs sont assez incomplè- tes, nous en donnous une diagnose nou- velle. Dans le voyage de la Coquille, le rhipi- dure à queue en éventail est mentionné (t., p. 416) sous le nom indigène de pi-oua ka-oua-ka, que porte l'espèce à la baie des îles. Le bec de ce rhipidure est court et en- dré de soies qui sont aussi longues que loi. IL est noir, excepté à la base qui est jaune en dessous. Le dessus du corps est gris-brunâtre sur la tête et le cou, gris teinté d’olivätre sur le dos.Un sourcil blanc surmonte l'œil, une plaque blanche triangulaire recvuvre le menton et la gorge ; un assez large col- lier noir, mal déterminé, part des joues, encadre le blanc du gosier et s’éten1 sur le thorax en se dévradant. /Les ailes sont brunes avec quelques tra- ces de blanc sur les couvertures moyen- nes, La queue longue et flabelliforme a le rachis de chaque penne d’un blanc pur; les deux moyennes sont noires et les laté- rales sont blanches, bordées de noir seu- lement. Ce rhipidure est remarquable par la forme tronquée des rémiges secondaires , ee qui donne à l'aile une coupe particu- ière. 207 tout le dessus du corps d’un jaune ferrugi- neux. La femelle, plus petite et à queue moins longne , ale dessous du corps blan- châtre avec une nuance de roux, les deux pennes moyennes de la queue noires, le rachis compris, et toutes les autres à ra- chis blanc, avec les barbes brunes . les bords excepté, qui sont blanc pur. . LXXIIL Z'anellus rufiventer, Lesson, sp. nov. Ce petit vanneau de Ja Nouvelle-Hollan- de a le facies d'un pluvier à collier, 11 est monté sur des tarses allongés et fort grêles, et le pouce est rudimentaire. Les ongles sont très petits, et les jambes sont recou- vertes de scutelles , de même que le dessus des doigts. Les ailes sont de la longueur de la queue, et aiguës. Le bec est droit , légèrement renflé au bout, a narines longitudinales dans le sil- lon qui s'étend jusqu’au renflement. Un deuxième sillon ou rainure lonye le côté de la mandibuleinférieure ; il est noir en des- sus et a la pointe, jaune à la base el en dessous. Un gris uniforme colore le dessus de Ja tête, le dos, les ailes et le croupion. Ce gris. prend du noir sur les joues, au milieu du cou et sur le rebord du plastron, et forme sur la poitrine et sur le haut des flancs une large surface d’un noir bistré. Un blanc de neige naît au menton, des- cend sur le devant du cou , et puis s’évase en un demi-collier bordé de noir assez vif, noir qui forme un liséré avant de se cou- fondre avec le gris des parties supérieures ou le bistre du thora:. Le ventre, les flancs, les couvertures in- férieures de la queue sont d’un blanc pur, mais les côtés du ventre sont masqu:s de deux bandes longitulinales ferrugineuses ct des flammèches brunes et roussâtres se mêlent au blanc des plumes tibiales et des couvertures inférieures de la queue. Les ailes sont grises en dessus, brunes sur les rémiges, avec un rebord blanc au milieu et toutes les pennes moyennes pri- maires. et les secondares d’un blanc pur. La queue elle-même, courte et conique, a deux pennes moyennes grises, mais tou- tes les autres sont blanches. Les tarses sont brunätres dans le bas et rouges dans la partie dénudée de la jambe. 22 3 Gr 3e SCIENCES APPLIQUÉES. ECONOMIE POLITIQUE, Influence de la législation des brevets sur l’industrie. Le progrès ou la décadence de l’industrie d’un pays dépendant priucipalement de la législation des brevets, 1l nous semble né- cessaire de chercher dés aujourd'hui les moyens de remplacer le simulacre de . loi nouvelle dont on vient de doter les inventeurs français. Pour répondre au besoin sigénéralement senti d’une meilleure orgauisation de la. propriété industrielle, qu'a-t-un fait? On. s’est contenté, comme l’a dit un honora- ble député, de rincer le chiffon de la cons- tituante, en y faisant plus d’un accroc nouveau. Mais personne ne s’est demandé quelle était la nature et quel devait être le but de l'institution qu'il s'agissait d'organiser. En y réfléchissant un peu. on reste con- vaincu que le brevet d'invention n'est ni Le mâle, un peu plus grand de taille, a ! un encvuragement , ni une faveur, ni une A 208 récompense, puisqu'on les accorde, sans 209 , ardeur à créer, à perfectionner, à importer examen, à qui paye, et que c’est encore , les meilleursmachines, les meilleures pro- moins uu privilège, puisque tous les privi- lèges sont abolis, Qu'est-ce donc qu'un brevet? Le brevet n’est et doit être qu'un corol- laire du droit primordial constitutif de la propriété , le droit du premier occupant , autrement dit le prix de la course, rien de plus, rien de moins. Cela posé, il est facile de régler cette propriété dans l'intérêt de VEtat d’abord et dans celui des citoyens après, Il ne s’agit que d’assimiler la con- cession d’un brevet à la concession d’une mine, car l’indentilé est complète. L'état n'est-il pas intéressé à voir ouvrir des mines nouvelles ct à s'enrichir de tou- tes les industries passées, présentes ou futu- res, sans avoir besoin d’en connaître la provenance. Qu'importe , en eflet , à l'état que l’industrie, la machine ou le procédé qu’en lui apporte émane du cerveau d’un inventeur, de l’activité d’un importateur ou des soins résurreclionniste ; qu'importe qu'ils soient exhumés d'un vieux livre ou “extraits d’un magasin quelconque, pourvu qu'il en jouisse ? Le fiscest, d’ailleurs, assez assez habitué à se conformer à la maxime du pote latin : Lucri bonus odor ex re qi'alibet. Celui qui fertilise un rocher aride avec de l’engrais national, de l'engeais étranger ou de l’engrais factice , ne doit-il pas avoir le même mérite aux yeux de l'état? Il a crééun champ de plus; sal paie l'impôt, l'état doit lui garantir la propriété du fond et des fruits. Le gouvernement na nül intérêt, nous le répétons, à chercher l'ori- gine des inventions ; tout va bien, tout est bon, tout sert, pourvu qu'il en profite. Quant à découvrir et constater la véri- table source de l’invention et des perfec- ‘tionnements successifs, c’est un soin qu'il faut laisser aux académies et non aux tribu- naux; les académies peuvent seules essayer de restituer , à peu près, aux inventenrs réels la gloire, ou , si l’on veut, la récom- pense honorilique due à leur mérite ; mais les tribunaux civils sont plus compétents sur le fait du premier occupant, c'est aussi le seul que nous voudrions leur laisser à juger. Tous les procès seraient faciles à terminer de la sorte et deviendraient , d’ailleurs , fort rares, en opérant comme il suit : Aussitôt la de nande d’un brevet déposée, elle serait publiée avec ies mêmes formali- tés que les demandes en concession de mi- nes. Les oppositions seraient admises et appréciées par qui de droit. Le brevet ne serait accordé définitivement qu'après un temps donné ; mais il serait solide et dura- ble, quand il aurait passé par les épreuves du commo lo etincommodo. Ainsi donc, il conviendrait d’abolir les dénominations de brevets d'invention, de perfectionnement et d'importation pour les remplacer par celles de brevet d'introduc- tion, d'exécution ou d'application, c’est-à- dire quele premier qui aurait introduit en France une fabrication inconnue, ignorée ou perdue, aurait par cela seul acquis le droit de fabriquer et vendre, de faire fabri- quer et faire vendre exclusivement, dans le royaume , les produits de cette industrie , comme un jardinier a seul le droit de ven- dre les fruits de l'arbre qu’il a planté. Voilà qui simplifierait entièrement la question des brevets. Quelle émulation, quel redoublement d'activité pour arriver le premier ! Quelle cédés ! quel empressement à exécuter ceux qui sont comme enterrés dans les silos de nos bibliothèques, et à remettre sur le mé- tier une foule d'excellentes choses mortes faute d'argent , faule de temps , faute de quelque élément de l'alphabet industriel qui manquait à l’époque de leur naissance. Après la promujsation d’une pareilie loi, Pivdustrie prendrait certainement un essor immense; elle s'éleverait peut-être cent fois plus haut en un lustre qu’autre- fois en un siècle. L'état y gaguerait un nombre prodigieux de conservateurs et de contribuables; les bases de la société se consolideraient en s’élargissant, et bien certainement la civilisation accompliraitun progrès tout aussi notable après la recon- naissance de la propriété intellectuelle qu’a- près l'établissement dela propriété foncière; car on sait aujourd hui qu'il suffit de chan- ger le domaine publicen domaine privé, pour convertir une friche en verger. Examinons maintenant ce projet dans l'intérêt de l'individu ; sil s'accorde avec celui de l’état, on ne peut hésiter à l'a- dopter. En supprimant, disons-nous , les déno- mination de brevets d'invention , d’impor- tation et de perfectionnement, onsupprime d’un coup toutes les contestations de nou- veauté, toutes les accusations de plagiat et de priorité qui sont la cause d’une foule de procès injugeables. La question se rédait à celle fort simple d'envoyer le premier oc- Cupant en possession de l'industrie qu'il établit dans le pays, et comme l'inventeur peut toujours être le premier occupant, c'est-à-dire le premier à déposer ses titres, cela ne le lèse en rien; la lutte de vitessene s'engage réellement qu’entre les importa- teurs et les archivistes de la technologie. Il s'établit alors ün nombre infini d'exploita- tions nouvelles, au grand avantage de l’état et des consommateurs; car toutobjet fabri- qué par des moyens patentés coûte d'au- tant moins, qu'il se fabrique plus en grand. L’Angleterre est là pour démontrer les avantages du bon marché. La production sur une grande échelle , diminuant les frais généraux et produisant beaucoup, a besoin de rencontrer un grand nombre de consommateurs, qui ne peuvent s’obtenir que par le bon marché. L’axiome des Anglais, nos maitres en fait de commerce, est celui-ci : Les petits profits multipliés font les grands bénéfices. Pas un Anglais ne songe à contester et se- rait honteux de ne pas comprendre cette maxime à jaquelle tous les industriels des autres pays ne {arderont pas à obéir; car c’est un fait certain que tout inveuteur bre- veté qui vend cher vend peu , excite à la contrefaçon et éveille le génie, qui décou- vre bientôt le moyen de faire mieux, tout en faisant autrement. C’est donc le plus faux et le plus ruineux des calculs, de ven- dre trop cher un objet patenté, et le meil- leur moyen d'arriver à la production à bon marché serait de faire en sorte que toutes les industries fussent patentées, c’est-à-dire rangées sous le drapeau du monotopole industriel, artistique, littéraire et commer- cial. Dès lors, plus de concurrence illimi- tée qui mène à la licence et à la fraude, plus de crises industrielles; substitution de la responsabilité personnelle aux crimes de lanouymité, rétablissement des clientèles et de l'achalandage, lutte de génie, d’acti- vité et de probité, et cessation de la guerre intestine amenée par la désastreuse doctri du laissez faire et laissez passer. +1 En résumé, nous croyons que, pour ame= ner sans chôc tous ces heureux résultats, il - ne s'agirait que de faire entrer la conces- sion des brevets dans le cadre de la conces- siun perpétuelle des mines , avec une rede- vance prosressive sous la réserve de lex pro= priation pour cause d'utilité où d'agrément public. C’est un moyen sûr, nou; ne ces- serons de le réptter, d'augmenter indéfini- meut le nombre des propriétaires, par con- séquent celui des conservateurs et des con- tribuables ; c’est eufin le plus grand, le plus beau et le plus urgent des problèmes sociau\ à résoudre en ce niomevwt, surtout pour la France. JogarD, Commissaire du gouvernement belge, à l'exposition de l’industrie française. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. Recherche des bases de l'établissement des scieries; par M. Boileau. De toutes les machines opératrices, les plas répandues sont les scieries à débiter. les bois. Le travail que je publie aujour- d'huiestla première partie d’une série de recherches eñtreprises pour déterininer les bases de leur établissement. Cetie ques- üon a déjà occupé, de diverses manières, plusieurs auteurs. Euler, dans ur mé- moire (1) cité par M. Navier, l’a considé- rée sous un point vue géométrique. Lais- sant de côté toute considération physique et supposant connue la résistance de la matière à l’action ce l’outil, il applique l'analyse au mouvement progressif de celui-ci dans le bois : de ses calculs, il ré- sulte principalement que la longueur de la partie dentée d'une lame de scie ne doit pas être plus petite que la course de cette lame, augmentée de lépaisseur de Ja pièce débitée, et qu’il n’y à aucun avantage à faire acquérir de la vitesse à Poutil avant qu’il commence à agir. Bélidor (2) conclut d'observations faites sur le travail jourralier des scieurs de long, que le bois sec est plus difficile à scier que le vert, dans le rapport de 2 à 1 pour les cas ordinaires et de # à 3 dans le cas du chêne sec déjà vieux. Il paraît aussi ré- sulter de ces observations que, tout étant égal d’ailieurs, la dépeuse de force qu'exige le sciage du bois blanc est à celle qu'exige le chène, dans le rapport de 1 à 1,6 environ. M. Navier, dans ses notes sur Parchi- tectnre hydraulique de Belidor, fait res- sortir la nécessité, pour l'établissement des scieries, de connaître les quantités d'ae- tion que le sciage du bois consomme, en même temps qu’il signale l'incertitude des données existantes à ce sujet. Il énonce d’ailleurs l'opinion que la résistance du bois varie avec la vitesse de l'outil. M. Poncelet a fait, dans le but de déter- ner ces quantités d'action ou de travail mécanique, un grand nombre d'observa- lion relatives au sciage de différentes es- pèces de bois, soit par les moteurs animés, soit par les machines. De plus, afin d'obte- nir une certidude suffisante dans les résal= tats, M. Poncelet a exécute, en 1829, à l'aide du dynamomètre, quelques expé- riences directes d'où resort la grande in= fluence de la qualité de l'outil : ainsi, avecm (1) Académie &e Berlin, année 1756, (2) architecture hydraulique. 11 ne scie à main ayant une voie constante e 1m»,5, les denis taillées en biseau pé- tètrent à chaque coup de 0v",4. La quan- ité de travail mécaniqne nécessaire pour Lébiter 4 mètre caré de chênesecet trèsdur taitde 30,968kilom.;avecunegrande lame e scierie verticale, tailléeirrégulièrement, 1 même quantité de travail était plus que ouble, quoique le bois fût moins dur ; et vec la scie à crochets des scieurs de long yant une voie d'environ 4 millimètres et “énéntant à chaque coup de 0°".8, la ruantité de travail relative à l’unité de urface était de 32071 kilomètres, pour du ‘hêne sec de dureté moyenne. Partant des ésultats de ses observations, M. Poncelet dmettait, dans ses lecons à l'école de Melz, rue la quantité de travail mécanique du /ciage était proportionnelle à la hauteur ‘u trait et à son épaisseur, et que, pour ine scie déterminée, la résistance du bois Hroissait proportionnellement à la pres- ion. Enfin nous apprenons que M. Morin a ait, pendant l'été dernier, un grand nom- re d'expériences, dont il faut espérer la prochaine publication, sur le travail des liverses machines employées ans les ate- iers des Messageries royales, et principa- ement sur plusieurs scieries, tant droites [ue chculaires. L’attention dounée à cette juestion par tant d'hommes éminents suf- irait pour en établir l’importance, si elle ‘vait besoin d’être démontrée. Dans les recherches préliminaires que jai l’honueur de soumettre à l’Académie, le me suis proposé surtout d'étudier le mode d'action de l'outil, et de déterminer uelques unes des lois générales de la ré- istance du bois à cette action. Les moyens mployÿés sort de trois sortes : 1° des expé- tiences directes, donnant en kilogrammes ra valeur de Peffort moyen du sciage pour 'baque-coup de scie ;- 2° l'observation des hhénomènes physiques; 3° l’examen géo- métrique du mouvement desdents àtravers ja matière. La scie se mouvait verticale- ment, et le boisétait poussé horizontale- nent pendit qu'elle opérait. Les expé- l'iences ontindiqué séparément la résistance lu bois à son action verticale et à la péné- ration horizontale des dents. Les chiffres ‘eprésentant ces résistances sont les moyen- hes dun assez grand nombre de résulta}s hbtenus dans des circonstances identiques, aussi peu différents entre eux que le bermet la constitution de la matière. Pre- lant ces moyennes pour ordonnées, et Jour abscisses les valeurs des éléments ariables dont j'étudiais linfluence, j’ai ‘onstruit des lignes dont la continuité m'a ertmis d'admettre les indications. Ces in- lications se sont accordées en tout point - vec les résultats obtenus par les autres noyens d'investigation précités. De l'en- emble de ces documents, J'ai déduit des onséquences générales relatives aux bois lontla constitution est analogue à celle Iu sapin, essence employée dans les expé— ences. Les principales de ces consé- [uences sont suivantes : 1° La résistance à la pénétration hori- ontale des dents est proportionnelle à la rofondeur : du trait, correspondante à ne conrse donnée du chassis et à la voie de la scie, c’est-à-dire qu’elle est repré - entée par uue fonction de la forme kv: : étant un coefficient indépendant de la itesse de la scie, mais dépendant, pour n même outil, de la nature du bois, de 'n état hygrométrique, et du sens de ses 212 fibres par rapport à la direction du siage. Pour le sapin de coupe ancienne et très sec, soumis à l'expérience, si l’on désizne par Æ’ la valeur de ce coefficient quand le bois est scié en long, et par 4” sa valeur quand le trait est perpendiculaire aux fibres principales, on a #? D'OB TE L'humidité du bois augmente beaucoup ce coeficient dant le premier cas, et pa- raît le diminuer un peu dans le second. 2° Dans le sens du mouvement de lPuu- lil, la résistance augmente aussi avec la profondeur : de chaque trait, mais moins rapidement que la surface sciée; de sorte que, toutes choses étant égales d’ailleurs, la quantité de travail mécanique corres - pondante à l'unité de surface débitée varie, entre des limites assez étendues, en sens inverse de cette profondeur. La résistance est plus grande daus le sciage en long que dans le sciage en travers : elle peut être représentée, quant à l'influence de la pro- fondeur du trait dans Pun et autre cas, avec une approximation suffisante pour la pratique, par la formule empirique V2 —— À — B;, Be dans laquelle Y est l’effort moyen à appti- quer à l'outil parallélement à sa longueur, BG: la sur'ace du trait dû à chaque coup de scie, / la longueur de la course du chassis, A et Bdes coefficients numériques dépen- dant de la nalure du bois et des autres éléments du travail. 3° La résistance du bois augmente avec Ja vitesse de l’outil, mais cette augmenta - tion devient très peu sensible quand la profondeur : de chaque trait est fort pe- tite. On peut donc, jusqu'au point où l’é- chauffement des lames devient nuisible, augmenter la vitesse de loutil dans les scieries, pourvu qu’on diminue en même temps la quantité dont les dents mordent dans le bois. 4° Conformément à l’opinion précipiiée d'Euler, il n’y a aucun avantage à faire agir l’outil avec une vitesse initiale nota- ble, De plus, il résulte de nos expériences que cette circonstance peut entrainer une perte d’eïfet utile. La partie de ces expé- riences qui se rapporte directement à l'in- flucnce de la vitesse sera d’ailleurs reprise et complétée dans des recherches subsé- quentes destinées à réunir, sous plusieurs autres rapports, toutes les données néces- saires à l’établissement des grandes scieries mécaniques. 5° Quant au mode d'action de l'outil, il résulte de la discussion exposée dans le. mémoire ci-joint que les fibres du bois sont coupées. brisées ou arrachées, quelquefois avec torsion. Ces trois manières d'opérer sont généralement réunies dans le travail des dents, mais suivant des proportions diverses, selon le sens du sciage. Ainsi, lorsque le trait est perpendiculaire aux fibres principales, la résistance à vaincre provient surtout de leur abhérence mu- tuelle ; lorsque l’on scie parallèlement aux grandes fibres, la principale résistance est celle du bois à la rupture. On voit aussi, par cette discussion, que le frottement de la lame doit être très faible dans le pre- mier cas, et acquérir dans le second une valeur assez notable qui dépend de l’élasti- cité du bois. 60 Enfin, relativement au mouvement de l'outil à travers la matière, je fais voir ” qu'il résulte de la taille des dents en biseau, 213 reconnue d’ailleurs pour la plus avanta- geuse, que quand le rapport entre Pépais- seur de la pièce débitée et la dimension pa- rallèle de chaque dent est tel qu'il y en aït un nontbre impair engagé à la fois, le châssis prend, si 1 Fame e:t solide ct for- tement tendne, un mouverunt d'oscilla- tions latérales tqui donre une forme on- dulense à la surface rmiculé de noir par petites lignes étroi- s, ce qui est dû à ce que chaque plume usse est frangée de noir. Tout le devant n corps est gris ardoisé, vermiculé de incs et- les couvertures inférieures sont ‘un roux assez vif, vermiculé de noir ; les les sont noires et les pennes sont termi- (£es de roux ; les couvertures supérieures int noires , mais à leur sommet est une indelette d’un blanc pur formant une harpe échelonnée et interrompue qui (étend jusqu’au milieu du dos ; le bec est birâtre en dessus, jaunâtre en dessous, s tarses sont brun-rougeâtre ; la queue de itle espèce est très courte. SCIENCES APPLIQUÉES. _ ARTS CHIMIQUES. | btice sur um nouveau prevédé pour la fabrication des Acétates par M. Maire. | Au commencement de l’année 1838, j'ai lis la suite des affaires d’une fabrique d’a- |tate plombique qui est établie à Stras- lurg. Voici un apercu du procédé qui jait employé à cette époque dans cette fa- ique , et que j'ai dû continuer pendant 1 certain temps. : : On commençait par distiller le vinaigre ur le séparer des impuretés qu’il contient l lharge, soit par le plomb métallique. La [turation terminée , on opérait la clarifi- 11e limpide; on la transportait dans les fises évaporatoires. Comme le sel de sa- 4 ne est très facilement décomposable par chaleur, il fallait, pour en éviter autant 1e possible altération, conduire la va- ‘ur avec beaucoup de lenteur ; elle durait 'uSieurs jours. Quand la concentration ait parvenue au point convenable, on {issait de nouveau exposer pour décanter d'suite la partie clairequ’ou faisait cristal- fer. Le sel, ainsi obtenu, était rarement 1sez beau pour étre livré à la consomwma- Hn; 1! fallait le soumettre à une deuxième listallisation. | Cette manière d’opérer devait nécessai- ment donner naissance à de nombreuses “\ux mères dont ie traitement constituait …. partie la plus longue et la plus épineuse ètites rayures bruues; le bas-ventre , les |ujours ; ensuite on le saturait soit par la : |tion, et lorsque la dissolation était deve- | 236 de Ja fabrication. Elles étaient trop colo- _rées pour qu'il fût possible de les faire ren- trer dans une nouvelle opération, et elles nécesSitaient toutes un travail spécial. Le sel que l’on en retirait devait subir plusieurs cristallisations successives, et enfin il en réstait dans ceseaux mères une forte quan- tité qui était rendue incristallisable. Si l’on tient compte de la nature altéra- ble de l’acétate plombique et de toutes les causes de décomposition inhérente à cette fabrication, on comprendra que celle-ci devait occasionner des pertes inévitables et incessantes. Elles conduisait à un au- tre inconvénient bien plus grave encore. Par ses nombreusés et continuelles ma- pipulations de matières plombifères, elle exposait sans cesse les ouvriers aux at- teintes de la maladie extrêmement dou- loureuse connue sous le nom de coliquie de - plomb. Tous mes ouvriers en souffrirent, et mon établissement avait acquis sous ce rapport une si triste renommée, que je trouvais à peine de bons ouvriers. ct que j'étais obligé de leur donner un salaire bien plus élevé que les industriels qui m’en- yironnaient. Il ne me fallut pas beaucoup de temps pour reconnaître tout ce qu'un semblable ! mode d’opérer avait de défectueux, tint sous le point de vue économique que sous le rapport de l'hygiène, et dès lors je me proposai un but, le perfectionnement de la fabrication des acétates. Voici le problème que je me suis posé. Trouver le moyen par une simple distil- lation, à l’aide de l’oxide plombique et sans aucune des manipulations précitées, d'ex- traire complètement et instantanément l'a- cide acétique contenu dans sa dissolution, soit concentrée, soit étendue, en sorle que l’acétate résultant de l’action chimique fût parfaitement beau et qu'il se trouvât sans évaporation préalable dans fes conditions de saturation et de concentration le plus convenable pour une bonne cristallisation. La solution de ce problème devait néces- sairement être représentée par un procédé exempt de pertes et débarrassé de toutes les manipulations pernicieuses à la santé des ouvriers. Après bien des recherches j'ai été conduit à la découverte d’un pro- cédé bien simple et dont je vais donner’une idée. Je distille-aussi le vinaigre, mais au lieu d’encondenser physiquement la vapeur par un courant d’eau froide, je la fais passer à travers une couche de litharge contenue dans une caisse. La combinaison de l’acide avec l’oxide est complète et immédiate. L’acide acétique reste dans l'appareil à l’état de combinaison ou d’acétate et la vapeur d'eau devenue libre se dégage et passe dans des vases à double fond où elle sert à des évaporations quelconques. Lorsque la com- binaison liquide de l’oxide est devenue lé- gèrement acide, ce dont il est bien facile de s'assurer, l’ouvrier à l’aide d’un robinet fait passer la vapeur du vinaigre dans une deuxième caisse préparée pour une nou- velle opération, de sorte que la fabrication est continue. Au bout de quelque temps la dissolution limpide et incolore comme de l’eau pure est dirigée daas les cristallisoirs. Le sel qu’on en retire est aussi beau qu'il est possible. Comme on le voit, l'opération finit juste au moment où elle commence dans l’an- cien procédé, c'est-à-dire lorsque le vi- naigre est distillé. Pour arriver à satisfaire complètement 237 y aux conditions du problème ci-dessus, il me restait eucore à trouver le moyen de traiter les eaux mêéres sans astreindre les ouvriers à des manipulations dangereuses: Manufacturièrement la question était toute résolue, puisque l'opération pouvait être faite sans frais avec les vapeurs d’eau pro- venant de l'appareil; voici comment je parvins à éviter toute manipulation. L'action chimique entre l'oxide et l'acide acétique est si complète, et l’évaporation tellement énergique que si l’on se bornait à mettre la litharge sèche en contact avec la vapeur acide. la dissolution se concen- trerait au point quelle se prendrait en masse, même à use température assez éle- vée ; il est donc indispensable de délayer cette base. La bonté des eaux mères me donna l’idée de les faire servir à cet usage; l'opération réussit parfaitement, mais j’a- vais encore à craindre que les eaux mères rentrant indéfiniment dans les opérations , ne finissent par colorer le sel; l'expérience m'a démontré que mes craintes n'étaient pas fondées, et depuis lors j'ai constam- ment opéré de la inême mamère. Il n'y à qu'une précaution à prendre, c'est de pré- cipiter le cuivre qui accompagne toutes Les litharges du commerce et quise dissout en même temps que cet oxide; on y parvient en introduisant quelques lames de plomb dans l'appareil. 4 Re. FRE NTREERESEE D’après ces détails, je ercis être autorisé à dire que le problème ci-dessus est entiè- rement résolu par mon procédé ; en effet, L’eauest si bien séparéede l'acide qu'elle reste neutre aux réactifs les plussensibles. On peut à volonté et sans aucune éva- poration préalable donner à la dissoiution telle concentration que l’on juge conve- nable. Le sel est parfaitement beau. Le ïiraitement des eaux méres se fait dans l’appareil même sans aucune maui- pulation spéciale. Les ouvriers, pendant toute la durée de l'opération, ne sont astreints à aucune ma- nipulation dangereuse. Le travail étant infiuiment plus simple que par l’ancien procédé i! s'ensuit que le nombre des ouvriers est considérablement réduit. Autrefois quatre honures suffisaient à peine pour produire 100 kilogr. de sel par jour, aujourd’hui il n'en faut que deux pour une fabrication journalière de 300 kilogr.; je pourrais même alier à 500 kil. si j'en éprouvais le besoin. Je ferai encore observer que le procédé s’applique également bien à la fabrication de tous les acétates et notamment à celle de l’acétate cuivrique , laquelle se trouve ainsi soustraite aux dangers qu’elle présen- tait. Je ne m'’étendrai passur les avantages pé- cuniaires attachés à mon procédé, mais je pense avoir démontré combien il l’emporte sur l’ancienne manière d'opérer sous le rapport si important de la salubrité. J'ai dit qu’autrefois tous-mes ouvriers étaient attaqués cruellement par la colique de plomb, et aujourd'hui je puis démontrer que les deux hommes que J'emploie depuis près de six mois à ma nouvelle fabrication n'en ont jamais éprouvé la moindre at- teinte. 938 HYGIÈNE PUBLIQUE, De l'usage alimentaire de la chair de porc et de poisson. La viande de porc salé est une des nour- ritures les plus usitées parmi les classes moyenne et inférieure du nord et de l'est de la France. Les petits marchands et les ouvriers laba- rieux, économes, essentiellement intéressés, croient trouver dans l’usage de la charcu- terie économie de temps et de combustible. Reste à savoir si leur santé n’en souffre pas, s'ils ne contracient pas des maladies qui rendent leurs prétendues économies illusoires, onéreuses pour leur bourse, et si leurs industrieuses compagnes n’agiraient pas plutôt selon leurs vrais intérêts en abandonnant tous les jours, pend#ht quel- ques heures, la navette, le rouet, l'aiguille. etc., pour préparer une nourriture plus saine que celle qr'elles trouvent toute pré parée dans la boutique du charcatier. La viande de porc frais est naturellement saine. Elle a un goût qui plait à beaucoup de personnes; quoique ferme, elle est d’une mastication facile, très nutritive, mais dif- ficile à digérer. Lourde pour les estomacs faibles, elle convient aux personnes robus- tes, qui ont la force de la digérer, et à cel- les dont les travanx pénibles exigent une nourriture substantielle, capable de répa- rer les pertes qu'occasionnent les fatigues. C'est surtout ainsi que l’expérience a dé- montré, de tout temps, dans tous les pays pendant les saisons froides, que le porc frais fourwit un bon aliment. Le porc sup- porte difficilement les grandes chaleurs ; il jouit d'une meilleure santé pendant l'hiver. En été, la chair en est molle, moins savou- reuse et moins saine; elle se corrompt faci- lement, on à beaucoup plus de peine à la conserver. De là est venue sans doute la proscription que Moïse avait faite an pen- ple juif de la chair de porc; de là est venne Phabitude contractée dans nos climats d’en faire une plus g'ande consommation pen- dant l'hiver, et de n'égorg r que dans cette saison le porc q:e l’on veut saler. Une autre raison qui doit restreindre à hiver l'usage de la viande de porc, c’est la disposition de notre corps. Dans cette sai- son nous sommes en général plus robustes; votre estomac remplit mieux les fonctions et nous pouvons impunément, et même avec avantage, user d'aliments qui, en été, résistent à la force digestive. Les préparations que le charcutier fait subir à la viande de porc ont pour but d'en modifier le goût, de la rendre agréa- ble par l'addition de divers assaisonnements, et d’en prévin r l'altération en la soumet- tant à l’action du sel, du nitre, ou d'autres substances qui ont la propriété de s'opposer à la putréfaction. © En général, on emploie nn excès d’assai- sonnements ; une petite quantité rendrait la viande plus sapide; stimulerait l'estomac, faciliterait la digestion; mais une dose trop forte échauffe, irrite et occasionne des ma- ladies plus ou moins graves, selon les indi- vidus. Il faut s'abstenir de la viande trop assaisonnée. On l'a préparée ainsi pour inasquer la mauvaise odeur que lui fait contracter un commencement de décompo- sition. Cette viande est doublement dauge- reuse, parcequ’elle est corrompue et qu’elle renferme trop d'épices. Dans les ménages où l’on tue despores , le sel est à peu près la seule substance que 239 l'on emploie pour les conserver, La salai- son ue se pratique que pendant l'hiver , alors que la viande présente le plus de con- ditions favorables et que la saison froide en favorise de son côté la conservation; on fait en sorte que la salaison soit complète pour que la viande ne puisse pass'altérer. On ne craint pas d'employer de trop grandes doses de sel. On sait que la viande ne doit être mangée que quand uuecoction convenable lui en aura enlevé l’excès et l'aura presque ramenée à son état naturel. Cette viande ainsi préparce n’est pas insalubre , d’ai!- leurs l'usage n’en est répandu que dans les’ campagnes où on n'en mange quede petites quantités , auxquelles on a enlevé l'excès de sel, en Îles faisant cuire avec des subs- tances vésétales ou avec de là viande frai- che de bœuf, de mouton, de veau ou avec d’autres aliments ; ajautons que les habi- tants des campagnes font usage de beau- coup de fruits, delésumes, ete ,substances qui neutralisent les mauvais effets que. pourrait produire le salé dont ;ls se nour- rissent., Toutes les circonstances favorables que nous venons de voir favoriser la prépa- ration et l’usage de la viande salée dans les campagnes, ct auxquelles nous pouvons ajouter faction continuelle du grand air, ne se présentent plus dans les cités. Dansles villes, le charcutier égorgs et prépare le le porc dans toutes les saisons; il le sale de manière à ce que la viande puisse en êlre mange sans de nouvelles préparations; il n’emploie pas tout le sel qui serait néces- saire pour la préserver complètement des altérations que le temps lui fait éprouver , afiu qu'on puisse en faire usage sans la faire dessuler. La viande ainsi préparée doit donc être toujours plus où moins altérée, plus ou imnoins iusalubre ; mais les substances préser vatrices qui n'étaient pas assez abon- dantes pour conserser sou intégrité, Sy trouveut en quantité assez considérable po :r nuire à la santé de celui. quien use ; comme on mange la charcuterie sans au- cune préparation, et telle que la livre le marchand, on prend toujours avec la vian le de charcuterie pius de sel et d'épices que quand on se nourrit de salé préparé dans les ménages. IL n’est pas étonnant que cette viaude soit préjudiciable à la sante : pas as-ez assaisoniée pour qu'elle résiste à la décomposition - elie l’est trop pour servir d'alimeut, C'est cette double canse qui la rend échauffante, daugereuse pour la poi- trine . pour l'estomac , pour les intestins, etc, L'usase en serait moins pernicieux si on Ja mangeait aves des pommes de terre avec de la soupe, avec des légumes , ainsi que le font les habitants de campagnes : mais cela w'arrive jarnais dansles vitles. Car c’est pour éviter la peine de la préparation de ces derniers aliments, poar économiser le tempset le charbon qu'il faudrait em- ployer à leur préparation, qu'on fait usage de charcuter:e. Le poisson est une nourriture dont il ne s'en corrompt facilement, et un léger commencement de décomposition sufit pour la rendre âcre, fétids, malsaine, ca- pable de produire de graves indispositions ou de donner lieu à des maladies dangereu- ses , si l'usage en est souvent répeté, La chair des poissons maladess aitère plutôt : c’est l’état de la plupart de ceux qui se ven- dent à Paris et qui uous arrivent de loin, Pour les transporter, on les change plu- sieurs fois, ils sont seconés, renfermés dans une petite quantité d’eau ; arrivés à Paris faut pas user qu'avec précaution. La chair 19 210 et livrés aux revendeuses , celles-ci les con- "4 servent dans des baqueis, où nous les : voyons, ne respirant qu'avec difficulté; l'eau où ils vivent est gluante, fétide , cor- rompue. Ils sont tristes, peu agiles, se lais= sent prendre avec facilité, leur chair est flasque, molle, moins savoureuse. Dans cet état leur usage devrait être proscrit, ils sont en partie altérés, malades et insalubres. Si « on les laisse un peu plus, ils meurent. La décomposition commencée avant la mort - se continue alors avec rapidité; quelques instants suffisent pour donner à leur cada- « vre une odeur insupportable ; telles sont … les tanches, les carpes, etc., mortes ou mou- rantes, que nous voyons transporter. Com- bien de fois en voyons-nous qui proviennent des étangs où on fait rouir le chanvre! L'usage de ces poissons est plus dangereux. Si on ne peut défendre la vente les poissons malades, parce quele fait est trop difficile de reconnaitre, l’on devrait au moins inter- dire la vente des poissons morts. MAGNE, Professeur à l’école vétérinaire d'Alfort, RER EN EE EEE Xe vicomte À. DE LAVALETTE, FAITS DIVERS. _ PALAIS DE L'EXPOSITION, Champs-Élysés. — Grand Festival de l'industrie. — Deuxième journée. — Programme du Concert instrumental : donné le dimanche 4 août, à une heure: + PreMLÈRE PARTIE : d° La Gazza Eadra, ouxer- - ture. Rossini. — 2° Le Diamant, valse, Strauss. — 3° La Sirène, quadrille , Musard; — 4° Amelie, valse orchestrée, Strauss. — 5° S'iniramis, OUVET- M ture, Rossini. — 6° Polka, Labitzki. z Deuxième raARTIE : 7 La Chasse du jeune Henri, Méhul. — 8° Souvenirs de Gênes, valse. Strass, — 9° La Polka, quadrille, Musard. — 10° La Mé- daille d'or, valse , Strauss. — Le Déserteur, qua drille, Musard. — 12" Jsabelie Polka, Strauss. Les exécutants au nombre de 400, seront diri- gés par M. STrauss. 2 Prix dentrée : 2 fr. On trouvera des billets d'entrée pour celte deuxième journée : chez les principaux marchands de mus.que ; à l'adminis: tation rue Montmartre, 154, et aux bureaux du palais de l'Exposition, le dimanche 4 août, Les bureaux seront ouverts à onze heures. ä — Nous annonçons avec plaisir que M. Ville- main, ministre de l'instruction publ que, vient deu souscrire à vinst exemplaires de l'inrestiqateur, jourual de L'Iustitut historique, pour prouver le cas qu'il fait de cette savante compagnie. ; BIBLIOGRAPHIE. DU GOUVERNEMENT DE L'INDUSTRIE , tele cst le titre d'une brochure qui nous arrive de las Belgique, nous n'en Connaiëssons pas l'autCur ju mais quef qu'il soit nous devons rendre hommages à la justesse de ses idées, et nous n'abandonne- rous pas son livre sans en Lirer la quintescenee., 4 Nous émettrons seulement notre étonnement que la presse belge ne nous ait encore rien di À d'un écrit aussi remarquable: Nous nous étions habitués à croire que la Belsu gique n'avait pas d'écrivains ; nous changeronss bientôt d'avis s'it continue de nous arriver des vres aussi remarquables que celui du Monautoss pole et du Gouvernement de l'industrie. Nous ne les laisserons pas passer sans les analyser dès que l'espace nous le permettra. | LR CATHOLICISME EN ACTION, par M.J. Garaby , professeur de philosophie au collége Saint-Brieuc. Chez Périsse frères, rue du Pots Fer Saint-Sulpice, S. d de PARIS. — Imprimerie de LACOUR elC*, M rue Samt-Hyacintue-S.-Michel, 33. 11° année. er JMMAIRE. — ACADEMIE DES SCIEN- CES , séance du 5 août. — — SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE DU GLOBE. Une sc- “maine parmi les glaciers; H. A. Grant. — (SCIENCES NATURELLES. GEOLOGIE. Sur {l'origine des cavernes à ossements; Levaillant. — ORNITHOLGGIÉ. Catalogue des oiseaux |aouveaux ou peu connus de la collection Abeil- lié; R. P. Loesson. — SCIENCES APPLI- QUEES. Système Latour-Dumoulin (pére el (ils , pour prévenir les accidents sur les che- mins de fer. — SCIENCES HISTORIQUES. ARCHEOLOGIE. Extrait de l'inventaire des re- liques et ornements de l'église cathédrale de Beauvais, 1479 ; de Saint-Germain, membre de la Société française. — GEOGRAPHIE. Iles /Foutouna et Allofa — Un roi qui mange son “peuple. — FAITS DIVERS. — BSBEIOGRA- 'PHIE. BD DB" Ge ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 5 Août. + : M. Arago lit un Rapport sur un barrage \obile, inventé par M. Thénard, ingénieur 1 chef des ponts et chaussées. | Après avoir retrace en queiques mots les hportantes conquêtes faites depuis qua- inte ans par l'industrie française, con’ êtes qui nous ont donné les chemins de 2, les bateaux à vapeur et tant d'adri- 2s productions ; M. Arago se demande qu'il manque dans noire pays pour as- rer à notre navigation fluviale une supé- brité décidée sur les autres moyeus de omotion et de transport. Une seule cho- { peut-être , des rivières à niveau moins riable , des rivières qui. en été, en an- imne : offrent dans leur chénal une pro- fadeur d’eau d’un mètre où plus. Des barrages peuvent conduire à ce ré- Htat. Qui ne comprend, en effet, dit M. :ag0, que Si on établissait aujourd’hui , face d Auteuil par esemple, à travers Seine, de la rive droite à la rive gauche, : barrage continu haut de deux mètres t| dessus du niveau de la rivière, l’eau ne mmencerait à se déverser par dessus la ête de ce barrage qu'après avoir monté : deux mètres, et que cet exhaussement . ferait sentir jusques dans Paris. Un bar- 18e semblab'e exécuté entre le pont des ‘ts et le pont Neuf éleverait notablement niveau de la rivière jusqu’à Bercy , et ns: de suite, en espacant les constructious lune manière convenable, où aurait sur rivicre une série de nappes licuides lhelonnées , où des bateaux d’un Lon ti- nt d'eau pourraient naviguer méêm: en lmps de grande sécheresse, Le passage june nappe immédiatement inféri. ure ou périeure, le passage d’un échelon li- hide à l’échelou voisin se ferait sirople- tent ct commodement par l'intermédiaire Paris. — Jeudi, 8 Août 1841. d'écluses à sacs, Mais quelle sorte de bar- rage emploierait- on? car les barrages par- tiels seraient insuffisants et les barrages permanents entraîneraientavec eux le dan- ger de rendre les débordements plas fré= quents et plus désastreux. Ces inconvé- nients graves ont conduit à l’idée de barra- ges susceptibles d’être facilement enlevés ou plongés au fond des eaux , des barrages appelés mobiles destinés à rester en place pendant la sécheresse ; et à disparaître au moment des crues, De CS a | Le barrage proposé par M. Thénard ap- partient à la classe des barrages mobiles, Déjà il a été mis en essai sur nue pelite ri- vière, l'Isle, et l’on arde la sorte pu con- stater les bons résultats de son emploi. Dans son long et savant rapport, M. Ara- go discute les conditions d'établissement d’un barrage mobile, recherche sil est plus avantageux d’abaisser la porte en aval ou en amont, selon ou contre le cours du fleuve ; examine enfin avec détails le pro- jet de M. Thénard , projet que naguère nous avons fait connaître dans ce journal. Nous n'avons pas l'intention de décrire ici Le vaste appareil de M. Fhénard , l’es- pace ne nous le permettrait pas; disous seulement que l’Académie, sur la. prôposi - tion de M. Arago , a approuvé le barrage mobile de M. Thénard , et a voté des re- nerciements à ce savant ingénieur. Il se- rait à désirer maintenant que des expérien - ces pussent être failes sur une plus grande échelle et que le ministre aidât de sa haute influence des recherches qui in- téressent à un si haut point avenir inius- triel de la France. — M. le président annonce à l’Acadé- mie la mort de M. Darcet , essayeur en chef de la Monnaie, membre du conseil de salubrité et du conseil général des arts et manufactures , et celle de M. Dilton, cor- respondant etranver. — Le fils d’un de nos plus illustres chi- mistes , M. Paul Thénard , qui a déjà dé- buté dans la carrière des sciences par un travail sur la formation des hÿdrogènes phosphoriques, présente anjourd'hui à l'A- cadémie la continuation de ses recher- ches. Dans son premier mémoire, M. Paul Théuard à démontré que le gaz hydrogène phosphore doit sa propriété inflacimable à une très pelite quantité d'ux phosphure d'hydrogène liquide spontanément inflam- mable et facilement décomposable en hy- drogène phosphoré gazeux et en hydrure de phosphore -olide. Aujourd'hni ce jeune chimiste étudie la nature et la composition du phosphore de chanx, ainsi que la pro- duction des produits très variés qu'on ob- tient en traitant ce phosphure par l’eau où \ CRE L'ECHO DU MONDE SAVANT TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. eme CEO DU MONDE SAVANT paraît le SJEUMIctle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de :,300 pages chacun; il est publié sous la directiom re M. le vicomte A. DBLAVALETTE, rédacteur en chef. On s'abonne : PARIS, rüe des BEAUX - ARTS, N, 6 ,et dans les départements cher les principaux li- ‘raires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Pr'x du journal: PAR:8 pour un an 25 fr., six mois 13 fr: 50 , trois mois 7 fr. — DÉFARTEMBNTS 30 (r., {6 fr. \[r. 50. AVÉSFRANWGZR 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par an et par recueil l'&GKO DHLA LITTÉ- LSTURR ET DES BEAUX-ARTS ct les MORCEAUX CHOISIS du mois {qui coûtent séparément L'Echo 10 v. ; les Morceaux choisir 7 Ynonde savant la reve. encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne l+ jouruai à M. Le vicomte de HAVAELEMTTE, disectem et rédacteur en chef. )@t qui forment avec l’Echo de par l'acide chlorhydrique. Par trois mé- thodes différentes, M. Thénard est arrivé à constater que le phosphure d'hydrogène est une comlinaison de l'équivalent de phosphore avec deux de chaux Pas O7. Restait maintenant à déterminer comment ces éléments sont distribuès dans le phos- phure de chaux, c'est ce qu’une savante analyse à encore appris au j£une prépara- teur du collége de France. Il a trouvé de la sorte que le phosphure de chaux est un mélange à proportion définie de deux équi- valents de phosphate de chaux et de cinq équivalen s de phosphure de calcium, tous deux correspondants au phosphure d’hy- ‘drogène liquide et non pas au jhosphure d'hydragtne gazeux, et qui lui donne pour formule 2P654Cao+-5PCa — 7PCa'o,. Teiles sont les premitres bases du tra- vail auquel s’est livré M. P. Théuard. Si l'on ajoute maintenant que le phospnure d'hydrogène soli'e, sous l'influence de Peau et d’un alcali se transforme à froid en hypophosphite hydrogène phosphoré ga zeux et hydrogène libre ; si l’on reniarc que l'acide chlorhyärique transforme A bitemeut le phesphure liquide en gazfk: drogèue phosphoré et en phosphure db. 2 drogène solide ; il sera facile alors d’ex Ni quer Îcs.phéaomènes variés que préset le phosphure de chaux daus son contac avec l’eau et l'acide chlorhydrique . phé- nomènes sur lesquels nous avons déjà eu l'occasion d'appeler l'attention de nos lec- teurs. En terminant cétie analyse du travail de M. P Thénard, notre conscience nous fait un devoir de dire qu’on est loin d'y trouver cette métlode facile, cette heureuse clarté qui caractérisaient les œuvres de son père. Cependant noblesse oblige, et plus que toutautre, M. P Thénard doit comprendre le sens de ce proverbe. Aussi Ini conseil- lons-nous de réfléchir un pen aux qualités qui Lrillaient avec tant d'éclat chez celui qui a guidé ses premers pas dans la car- rière, et sans lesquelles 11 n’anrait point si longtemps populari-é la science dont il a été \'un des plus brillants oracles. Lun — Un jeune sons officier aux chasseurs d'Orléans, M. A. Pomel, envoie un mé- moire intitulé : Description géologique et y alomtologique des collines de {a tour de Br lade , et au teiller, près d'Issoire (Puy de Dôme). : À la suite d’études conscirnceuses et lo: gtemps prolongées, M. !omelest arri- vé à constater, 1° pour terrain primordial, du gneiss et du granite ; 20des arkoses qui paraissent être contemporaines des forma. tuus tertiaires inférieures; 3° uu étage moyen tertiaire comprenant des argiles, des calcaires marneax et concrétionnés, et 244 des silex caverneux; 4° des roches basal- tiques qui correspondent à l’étage supé- rieur des mêmes terrains dont on a fait une époque distincte sous le nom de qua- ternaire: 5° enfin des atterrissements de l'époque alluviale, par conséquent contem- porains des limons, des cavernes, des bre- ches osseuses et des dépôts les plus super- ficiels. Les fossiles que ces terrains renferment se rapportent à trois générations bien dis- tinctes dont la plus ancienne, la plus cu- rieuse et la moins commuve en Auvergne est celle des dinothériens et de certains rhi- nocéros à incisives; Ja seconde est celle ap- pelée par quelques paléontologues masto- zoïque ; enfin la troisième et derniere re- présente la faune diluvienne ou primatile de M. Marcel de Serres. — M. Planchon présente un-travail sur les caractères et les développements des vrais et des faux arèles, — M. Coulvier Gravier lit un mémoire dans lequel il expose la suite de ses re- cherches sur les étoiles filantes, et dans le- quel il prétend prévoir à la vue de ces mé- téores, l’état futur de l'atmosphère. Nous reviendrons dans un de nos prochains nu- méros sur les intéressantes recherches de M. Coulvier Gravier. — M. Masson, dont nous avons eu oc- casion plus d’une fois de rappeler les inté - ressants travaux, présente un mémoire intitulé : Etule de photométrie électrique, dans ce travail, M. Masson est arrivé à constater que les intensités de la lumière électrique produite par des décharges de batterie sont représentées par la formule [—KS é Y2E . 1 représente l'intensité de Ja lumière, K constante , x distance d'explosion, S sur- face du condensateur, E son épaisseur, Y la distance de l’étincelle au photomètre. Il à pu aussi recounaîire que les décharges de batterie produisent des quantités de lu- mière qui sont entre elles dans le même rapport que les quantités de chaleur qu’elles développent dans un fil métallique faisant partie da circuit et ainsi que l'un des effets de l'électricité pourra servir de mesure à l'autre. : Le travail de M. Masson contient aussi d’intéressantes recherchessur la sensibilité de l'œil. C’est par un procédé différent de celni de Bonguer que M. Masson est par- venu à contater la sensibilité de l'œil, il a trouvé de la sorte que la seusibilité de l’œil mesura par les dif'érences d’éclaire- ment qu'il pent apprécier est indépen- dante de intensité et de la couleur de la lamière qui produit l’éclairement pourvu que celie-ci soit suffisante pour perinettre de lire très distinctement un livre in-80 qu’elle éclaire. Il résulte encore des tra- vaux de ce savant physicien que la sensi- bilité de l’œil varie peu pour un même in- dividu et peut aller pour des personnes différentes. 1 | : DRE es UumMOoins.. 60 120 — M. Dutrochet présente des recher- ches sur la volubilité des tiges de certains végétaux et sur la cause de ce phénomène. — M. Laurent, de Bordeaux, lit un mé- moire sur les acides chloramidés et la chloranilamide. M. de Persigny envoie à l’Académie un mémoire sur les sables du désert et les py- Re oi î xt À Hi AT à" 4 ramides d'Egypte et de Nabie : quand on songe aux difficultés qu'une détention politique a dù apporter à la composition de ce vaste travail et à la bienveillance qu'ont témoigné à son auteur, le préfet et le député de Versailles, l’on est plein d’ad- miralion pour l’un et de reconnaissance pour les autres, Dans ce mémoire, M, de Persigny a cher- ché à lever le voile jeté sur l’idée qui a présidé à la constraction des pyramides d'Egypte et de Nubie. Il essaie une expli- cation, il la discute . et après avoir par-. couru son mémoire l’on se sentirait pres- que porté à adopter ses opinions si l’on ne craignait pas de prêter à des peuples de- puis longtemps sortis de la scène du monde des intentions qu'ils n’ont peut-être jamais eues et pour lesquelles le doute est peut- être encore la plus sûre manière de pro- céder. En effet, M. de Persigny suppose que les pyramides ont surtout été cons- truites dans le lieu qu’elles occupent pour empêcher les sables du désert de marcher vers l'Egypte. Ainsi se retrouverail une science perdue depuis des sciècles, science “qui aurait eu ses lois, sa pratique et sa théorie , science enfin qui relusant aux py- ramides leur destination primitivement fu- néraire, leur firent jouer dans le désert le rôle de vastes paravents. EEE He SCIENCES PHYSIQUES. PAYSIQUE DU GLOBE. Une semaine parmi les glaciers: par le docteur H.A. Grant. La relation de l’excursion scientifique exécutée par M Grant-au milieu des glaces du Mont Blanc, nous a paru offrir assez d'intérêt pour que nous croyoins devoir la reproduire dans l Echo d’après le texte an- glais, an moins dâns les particularités les plus importantes et en l'abrégeant quel- quefois. , D'après les dispositions arrêtées par le gouvernement, l’ascension du Mont-Blarce est aujourd’hui très dispendieuse, par suite du grand nombre de guides que l’on est obligé de prendre avec soi; elle est aussi astez ennuyeuse à cause des formalités et des cérémonies qui l'accompagnent. Lors- qu'une expédition doit tenter l'ascension, lon commence par dire la messe dans l’e- glise du village pour la sûreté des guides et des voyageurs, et les guides, pour qui on la dit plus particulièrement, sont obli- gés d’y assister. t Je n'avais pas le projet, dit l'auteur, d’es- sayer Pascension du Mont-Blanc, car je ne voulais pas exposer ma vie, ni encore moins celle des guides, aux dangers d’une telle expédition; mais me trouvant en compagnie de deux anglais déterminés à la tenter, je me laissai persuader par eux. Nous fimes part de notre projet à l'hô= tellier qui fit aussitôt choisir pour nous dix-huit guides parmi les plus sûrs; six autres voyant la masse de provisions solides et liquides préparées par nous, offrirent de nous accompagner, à la seule condition d’avoir libre accès auprès de nos havre- sacs. Tout étant disposé, nous déjeûnèmes le lendemain, 16 juillet, à quatre heures du matin; une heure après nous gravis- sions déjà la base de la montagne, mes deux amis et moi montés sur des mulets. Nous cheminâmes ainsi jusqu'à l'épaisse forêt de pins qui couvre le flanc de la mon- Pierres du glacier étaient descendues par « LAS TS tagne et à travers laquelle nous avan- çâmes de même, jusqu’à ce que les qu: tiers de roches et les troncs-d’arbres ak tus empêchässent les mulets d’av Nous les renvoyâmes alors et nous L mercçimes de marcher à pied à travers les pins qui devenaient déjà plus chétifs et qui cessèrent bientôt de se montrer. Nous n'eûmes plus alors autour de nous que des rochers nus et çà et là quelques maigres. arbustes, jusque vers neuf heures où nous arrivâimes à la limite des neiges éternelles, et où nous fimes halte pour prendre un se- cond déjeüner. 4 Ce fut en ce point que nous décidèmes de prendre Far le glacier des Bossons et après l'avoir traversé, de gravir la mon- tagne par le côté opposé; nous pensions que cette route serait plus facile et moins dagereuse que si nous continuions à mar- cher sur le glacier vers les Grands-Mulets nous où désirions arriver pour y passer la nuit. Jei je fis une expérience pour recen- naître la progression journalière du gla- cier. Je pris trois gros blocs de pierre, ayant leurs faces fes plus unies que je püsse trouver, et les ayant placées en ligne droite à environ dix pieds de distance l’une de l'autre, je visai le long de leurs côtés unis qui étaient tournés vers le sommet de la montage. J avais alors en vue trois autres pierres portées sur le glacier même « à une distance de cinquante ou de soixante pieds lune de l’autre, et placées en ligne droite avec les trois premières; je les laissa pour attester le changement qui survien- drait dans ieur position relative jusqu’à mon retour, Je fis une expérience semblable le soir, à mon arrivée aux Graads-Mulets et à mon retour à ce même point, le jour suivant, à une heure après-midi, ainsi qu’à la pre- mière halte, à quatre heures après-midi Ce qui faisait un intervalle de dix-neuf heu- res pour le premier point et de trenteet une ponr le dernier. Pendant ce temps les rapport à celles qui reposaient sur la mon- tagne de 12 à 13 pouces pour le premier, d'environ 21 pouces pour le dernier, CCM qui donne une marche descendante d’en-* viron 16 pouces par 24 heures. ; Avant de quitter Chamouni, j'avais compté sur uous tous le nombre de pul-m sations et de respirations par minutes et J'avais trouvé que la moyenne était de 761 pulsations et de 16 respirations et demie. Arrivés à la ligne des neïges éternelles, ily avait une légère accélération, les respira= tions allant à 18 et les pulsations à SZ par minute, après un repos d'un quart d heure et en comptant avant le repas, parce que le nombredes pulsations augmente pendant la digestion. À dix heures du matin, nous entrèmes sur le glacier ; la marche re fut d’abord ni difficile ni fatigante, parce que nous étions M pourvus de bons bâtons ferrés et que nos souliers étaient entièrement ferrés de clous à glaces. | L'extrème pureté de ce glacier est re= marquée comme surpassant celle de tous, les autres glaciers de la vallée de Cha. mouni, et ses crevasses présentent parfai= tement la teinte bleu-verdâtre, et jus= qu'au bleu foncé des eaux très profondes. Ses crevasses sont plus profondes, plus lar=M ges et plus étendues que dans le reste de la vallée; et cette circonstance est due” probablement à sa grande étendue et à ces ‘qu'il est l’un des plus raides des Alpes. Elles varient en largeur de quelques pieds -à plusieurs ceniaines, leur longueur va rjusqu’à un ou deux milles, Leur profon- :deur a été évaluée par Saussnre à 600 pieds Lau plus; et cette évaluation a paru em- preinte d’exagération, ce que j'admets, si cette pro‘ondeur est donnée comme com- -mune; mais j'affirme qu’il en existe plu- sieurs au dessous du grand piateau, qui atteignait ce chiffre. Une.en particulier | située à peu de distance des Grands-Mu- lets, mesurée avec un instrument grossier, construit sur place pour cet usage, m'a | donné une profondeur de 800 à 900 pieds. Cette crevasse paraissait avoir un quart de mille de largeur, et elle semblait avoir été | formée par le glissement qui avait eu lieu àson côté inférieur, tandis que le supérieur étaitrestéenapparence stationnaireet avait | gagné en hauteur ; de là le bord supérieur dela crevasse s'élevait de plus de 200 pieds au dessus de l’intérieur. Aussi la profon- «deur mesurée au point le plus haut du premier, approchait de 900 pieds, tandis | qu'elle était d'un peu moins de 600 pieds | au bord inférieur. Je donne ces chiffres comme le maximum de profondeur que j'aie obsefvé pendant celte ascension; car généralement cette profondeur des cre- vasses ya de quelques pieds à cinquante ou :soixante. Plusieurs ont leurs côtés presque \verticaux; mais ils sont toujours en zig- zag dan; les profondes, et l’on peut même descendre dans les plus considérables sans | beaucoup de danger à l'aide des cordes et des hâches que l’on porte toujours avec \soi dans de pareilles expéditions. Les cre- | vasses qui amèuent le plus de difficultés et | de dangers sont celles dont la largeur est d'environ 60 ou 80 pieds, et la profondeur : de 89 100 pieds. Celles-ci s'étendent sou - vent fort loin, et pour éviter la fatigue de les suivre jusqu’à leur extrémité, on es- saie quelquefois de passer sur les ponts | formés par les masses d’avalanches qui s’y sont entassées ét Qui forment une sorte ) d’arche grossière et massive. Ces sortes de | ponts sont généralement larges de 10 à 20 pieds à leur base; mais leur sommet se | rétrécit par l'effet des fontes et devient ci étroit qu'il est entièrement impossible de s’y tenir de bout; à peine conserve:t-il quel- | ques pouces de largeur, et de plus il est in- | cliné des deux côtés comme une selle ; dès | lors on est obligé, pour franchir cette es- | pace de quelques pieds, de se mettre comme a cheval et d exécuter ce périlleux passage en s’aidant de toute la force de ces muscles et en serrant la glace de ses genoux. Du reste, sur ces ponts de glaces la montée ‘est beaucoup plus facile que la descente pendant la juelle on est porté invincible- | ment à regarder à côté de soi la profon- deur effrayante du précipice sur lequel on est suspendu. Nous traversimes ces mers de glace et de neige depuis dix heures du matin jus- | qu'à entre cinq et six heures du soir. mo- : ment auqu: | nous arrivâmes aux Grands- | Mulets que nous aurions atteint au moins deux heures plutôtsansune grande crevasse qui, selon les guides, s'était formée depuis peu. Sa largeur variait entre 50 pieds et un quart de mille, et nous fümes obligés de la cotoyer longtemps avant de pouvoir trouver un passage qui pernnt de la tran- chir. Enfin aux deux tiers de sa longueur, sur un point où elle changrait de direc- | tion brusquement et presque à angle droit, ‘ele avait été comblée dans une étendue ‘248 de 200 pieds au moins par des avalanches tombées du Grand-Plateau ou sommet de la montagne. Là, ces énormes masses de glace et de neige s'étaient empilées, repo- sant souvent sur une sorte de piédestal que le soleil avait fondu sur les côtés au point qu’il semblait impossible qu’il püt résister au poids énorme qui reposait sur lui, En traversant la crevasse sur ce point, nous passämes sous ces masses menaçantes dont quelques unes se projetaient d’une certaine de pieds au dessus de uotre sen- tier. Cette scène était d’une sauvage ma- gnificence. Ce fut là que nos guides nous recommanderent de garder le plus profond silence, et de marcher avec toute la lége- reté et la précaution possibles. J'étais très fatigué, et ce lieu offrant un bon abri contre le vent et les rayons du soleil, je proposai d’y faire une halle; mais mon guide s’y opposa de la manière la plus po- sitive; me montrant alors eau qui dé- gouttait de ces masses glacées sur leur cô- tés et à leur base, il m’assura qu’eiles ne résisteraient pas au soleil du jour suivant; que la première cause qui imprimerait une légère vibration à l’air, suffirait alors pour en déterminer la chute. Notre valet de place, qui marchait immédiatement au devant de moi, allait fort lentement et avait déjà fait un ou deux faux pas; voyant cela, le guide le fit passer au derrière de la troupe en disant que ses faux pas suffi- raient pour mettre quelques blocs en mou- veient et pour causer notre perte, Enfin, en quelques minutes nous eûmes franchi ce dangereux passage,et nous arrêtant pour nous reposer, nous pümes contem. ler le danger que nous avions bravé presque à notre insçu, Nos guides nous dirent alors qu'il nous était facile de reconuaître la vérité de leur assertion relativement à la puissance d’ef- fet des vibrations de l'air à cette hautcur; d’après leur avis, toute la troupe poussa ensemble trois grands cris dont l'effet ne tarda pas à se produire. Le premier cri ne produisit aucun mouvement; au second, quoique il ve fut pas accompagné de cet écho que l’on remarque souvent dans les gorges des montagnes, les festons de glace et de neige qui bordaient certains blocs commencèrent à s’ébranler; au troisième, ils se dètachèrent par grands lambeaux ; un de ces lambeaux de médiocre grosseur tomba d'une hauteur d'environ 80 picäs, sur un de ces énormes blocs de glaces dont la base avait été rongée par l’action du soleil, de sorte qu’il était absolument en équilibre sur son support et qu'il suffi sait de la moindre force pour le mettre en mouvement, ce bloc commenca, sous ce coup, à glisser de sa place, mais d'abord lentement,parcourant en apparence moins d'espace qu'un hommeen marchant ; après quelques pieds de descente, sa base rencon- tra une autre masse, des lorssa vitesse ac- _quise jeta son somiunet au dela du centre de gravité, el aussitôt commenca une scène sauvage et terrible confusiou. Une ava- lanche en déterminait une autre plus volumineuse qu’elle-même. D'abord cha- cune d’elles glissait seutement d'un mou- vement lent et régulier, jusqu’à ce qu'elle vint rencontrer une autre masse; à ce mo- ment elles roulaient, bondissaient avecune vitesse toujours croissante, au point que nul obstacle n'était plus capable d'arrêter leur course impétueuse. À leur départ, on pouvait très bien les suivre et les distiu- guer ; mais à mesure qu’elles heurtaient 249 contre de nouveaux obstacles, la rapidité de leur marche croissait, comme si chaque choc leur eut douné des forces nouvelles, elles se détonurnaient plus ou moins de leur direction première, se brisaient en nom- breux fragments; enfin le tout ne présen- tait plus que l'apparence eoufuse d'un tourbillon circouscrit de grêle épaisse et de neige. Les voyageurs qui ont pu voir de la val- lée de Chamouni de pareilles masses de glace se précipiter du sommet du Mont- Blanc sur le grand plateau, n'ont pu se faire une idée de ieur volume, par suite de la distance à laqueïle ils se trouvaient. En effet, de la vallée ces blocs. à leur départ, ne paraissent pas avoir plus de 15 ou 20 pieds carrés de surface, tandis que l’on reconnaît lorsqu'on est à côté du lieu de ces effrayantes scènes, que leurs di- mensions vont de 100 à 200 pieds. Cette sorte d'avanche diffère de l’avalanche pul- vérulente(Haub-laminen)commeÏ appellent les habitants des Alpes, qui n’est formée que dela neige de l'hiver fraîchement tom- bée et sans consistance encore, avant que la fusion et une nouvelle congélation l’aient rendue compacte, et qu'amoncelent les tourbillon de vent si communs dansles Alpes ; ces avalanches grossissent à mesure quelles descendent, et acquièrent des dimensions énormes, occupant des acres et même des milles de terrain, renversant et recouvrant les forêts de pins et les vil- lages qui se trouvent sur leur passage. L'autre sorte d'avalanche (grun-laminen) tombe principalement pendant le printemps et le commencement de l'été, en mai et en juin, alors que l’action du soleil rend Ja neige plus compacte. Celles-ci se compo- sent de neige condessée et de glace; elles sont aussi très redoutables. Ce furent des avalanche: de ce genre qui exercèrent d'a- freux dégats, en 1720, dans le Haut-Geste- len (Valais) et en 1749 dans le Tavetsch. Le vent causé parles avalanches produits des effets désastieux qui ont été souvent décrits; aussiest-il fort rédouté parles mon- tagnards ; ils citent pour prouver ses effets, l'exemple de très grands arbres qui ont été renversés sans que leurs branches ni leur écorce aient été endommasés, Un au- tre exemple très frappant à ce sujet est celui du village de Ronda dont plusieurs maisons furent renversées et détruites en 1720. ainsi qu’une des flèches du ceuvent de Disseniis, par la seule action vibratoire de l'air produite par un avalanche qui tomba à une distance d'environ un quart de aille. Les Grands-Mulets sont deux roches qui se projettent sur le glacier des Bossons, dont les sommets sont aigus et les côtés tellement perpendiculaires que la veige ne peut s’y arrêter. Ce fut là que nous nous arrêtâmes pour la nuit Dans la vallée on avait chargé un canon avant notre départ et l’on devait le tirer lorsque l’on verrait, à l’aide de lunettes, que nous étions arri- vés à ce point, on le fit en effet; mais ni les guides, ni moi, nous ne pûmes en entendre le bruit, quoique quelques guides préter- dissent avoir vu la fumée, J'avais emporté avec moi six pigeons, les: plus forts que j'eusse trouvés dans le co- lombier de 1 hôtel, et je me décidai à en lâcher deux; j'écrivis sur un morceau de parchemin que j attachai à leurs pattes le moment où Je les lâchais ; j'avais demandé à notre hôle de noter le moment oùils ar- riveraient à Chamouni. Je lançai l'un d'eux » 250 à quelques pieds en air; mais ma surprise fut grande quand je le vis voltiger un peu et retomber ensuite presque aussi vite que je l'avais jeté. Lorsque nous essayâmes de le reprendre, il tâcha de fuir; mais ne pou- vant s'élever dans l'air, il voleta quelque peu, courut avec les ailes déployées, et fut ressaisi Je pensai qu'il avait pu être blessé dans le panier; mais trois autres que nousessayâmes de faire envoler firent abso- lument de même, uous prouvant ainsi qu’à cette hauteur l’air était fort rare pour permettre de se soutenir. Mais le lende- main, lorsque nous descendimes, nous les lâchâmes à moitié distance à peu près des Grands-Mulets et de la limite supéricure de la végétation; ils prirent directement leur essor vers Chamouni, où ils arri- vèrent en peu de temps sains et saufs. [La fin au prochain numéro.) De SCIENCES NATURELLES. GEOLOGIE. Sur l’origine des cavernes à ossements ; par M. Levailiant, On rencontre parfois dans les terrains de formation crétacée ou tertiaire de larges crevasses qui communiquent àdescavernes situées à une plus ou moins grande dis- tance au dessous du sol. Lorsque ces fis- sures ont leur ouverture supérieure mas- quée par la végétation des terres qui couvrent la roche, elles forment alors inc- vitablement de véritables piéges qui, res- tant tendus pendant des siècles, finissent par devenir le tombeau de toutes les es- pèces d’animaux qui s’y laissent tomber sans pouvoir sortir; puis, plus tard, si les parties inférieures de ces failles sont mises à nu, soil par des éboulements, soit par des soulèvements, soit par n’importe quels bouleversements du sol, on doit natureile- ment y irouver les débris des animaux qui y ont péri. dès que l’on suppose la réunion des diverses circonstances nécessaires à la conservation des restes organiques. On a cherché à expliquer la présence des ossements par l’efilet de courants, Cette explication nous semble peu rationnelle; car il est bien difficile de comprendre que des courants d’eau aient pu réunir dans des limites aussi resserrées les débris d’ani- maux qui ont vécu dispersés, et dont les conditions d'existence ont été compléte- ment différentes. 11 suffit d’ailleurs d'exa- miner Îles corps-battus et charriés par les eaux pour. observer partout les traces ir- récusables du frottement, traces que je nai jamais constatées sur Îles ossenients des nombreuses cavernes que j'ai visi- tées. On à ensuite avancé une autre opinion généralement adoptée de nos jours : on a pensé que de longues suites de générations avaient fait leur séjour dans les mêmes ca- verues, et que leur débris mêlés aux restes des aniniaux qui leur avaient servi de pà- ture, et lostérieurement enveloppés dans des dépôts argileux ou calcaires, avaient ainsi produit ces singulières formations pé- ties de restes organiques. Cette opinion est en contradiction fla- grante avec l'observation sérieute des actes de la vie des animanx. Ce n'est très accidentellement que quelques uns d'entre eux meurent dans leurs refuges. La lutte incessante dans laquelle ils vivent ne man- 251 que jamais de livrer les plus faibles, ainsi que ceux dont l'âge a affaibli les forces, à- la dent de leurs ennemis; et leurs restes, disséminés, abandonnés à la puissance des- tractive des agents extérieurs, ne laissent bicutôt plus de traces de leur existence. Davs.mes excursions en Algérie, j'ai eu occasisn de visiter un douaire abandonné par ses habitants depuis une trentaine d'années J'y ai trouvé une immense quan- tite d’ossements d'animaux domestiques; mais ils ne préseutaient déjà plus que des fragments informes, en exfoliation et au mement de disparaître entièrement, Sans vouloir précisément généraliser, ie peuse donc que c'est dan; les fissures ou piéges natureis cités ci-dessusqu’il faut cher. cher l’origine de la plupart des cavernes et des brècles à ossements. Partout où la na- ture des lieux défend l'accès des fissures aux corps étrangers, là, naturellement, le temps dsit réuair les débris des animaux dans des espaces plus resserres. Si ensuite les cavernes qui terminent ces fissures à leurs bases sont abritées et desséchées, la canservalion des restes organiques est as- surée jusqu'au moment où une matière argileuse ou calcaire vient les mettre en- tièrement à l'abri de toute destructign ul- térieure, J'ai vu près d'Almarar, dans l'Estrama- dure, une caverne ouverte par lPéboule- ment d’un escarpement, et qui contenait une grande quantité d’os de chèvres de montons, de renards et de lapins dont la réuuion ne pouvait avoir uueorigineétran- ère à mon opinion. Il existe dans la sierra de Andia, près de Pampelune, une cre- vasse très redoutée des pasteurs. qui assu- rent que, de tout temps, elle a englouti un grand nombre de bestiaux. C'est un fait généralement connu des chasseurs du midi de PEspagne, que, lors- qu” la secheresse ouvre de grandes fis- sures dans le sol, la majeure partie du jeune gibier y périt engloutie, Pres de la Calle, en Algérie, dans une caverne nouvellement ouverte par un éboulement, j'ai vu des osstments de chè- vres, de pores-épics, de chacals. Eufin, chassant un jour près du cap Til- fila, je suis tombé dans un silo abandonné, qui renfermait avec les mêmes ossements une grande quantité de débris de tor- tues. 2 Tous ces piéges naturels ont été imités par tous les peuples de la terre, et il est évident, comme je l’ai déjà dit, que dans tous ceux qui ont pu réunir accidentel- lement certaines conditions de terrain, de formation et de durée, on doit rencontrer les débris des animaux qui s’y sont laissés tomber. ORNITHOLOGIE. Catalogu: des oiseaux nouveaux ou peu conrus de la coliection Abeillé ; par R.-P. Lésson. (149 article.) XCII. Afyrmothera. M. Wicd a décrit dis espèces de fourmi liers du Brésil, dont les descriptions en al- lemand ne me permettent pas de savoir si l’espèce plicée sous mes yeux a été counue par cet auteur. Ce fourmilier vit au Brésil. Sa taille est celle des deux esjèces précédentes et sa queue estrudimentaire. Son bec et ses tar- ses sont bleu noir ; un olive très roux assez vif colare toutes les parties supérieures du x ne rouille. Une calotte brun-roux recouvre corps; une teinte ardoise foncée colo toutes les parties inférieures. Le devant du cou et le gosier sont couverts par une pla- que noire émaillée desouttelettes blanches; \ les ailes ont leurs épaules noires masquées w d’une toufle blanche au coude, puis de goutteiettes blanches sur le rebord. Des points oblongs jaunesterminent les moyen- nes couvertures; les rémiges rousses en dehors sont brunes en dedans; la queue fort courte est rouge vif. XCIIT. Podobeus fuscus, Less., sp. nov. Le genre podobé formé sur le {urdus erythropterus de Gmelin comprend une deuxième espèce nommée ar2ya luctuosa par M. de La Fresnaie, Ces deux espèces sont du Sénégal. La troisième espèce que nous indiquons provient du cap de Bonne- Espérance, et a tous les caractères des po— dobés soit du bec, soit des ailes, soit même de la coloration des plumes. Le podobé brun a le bec noir, les tar- ses bruns, le plamage brun enfumé sur le corps, les ailes également brun fuligineux. Louat le dessous du corps gris enfumé, plus clair sur le ven're et sur les flancs. Sur le brun des joues se dessine un sourcil blanc; le menton et un trait longitudioal sur le cou sont blanchâtres; les couvertures inférieures sont gris-brun, la queue, à pennes larges et étoffées, est d’un noîr as- sez intense vers le sommet des rectrices ex- ternes qui est largement terminé de blane pur. Longueur totale 17 centim. XCIV. Muscipeta badia, Less. , sp. nov. Cayenne nourrit les muscicapa rufes- cens , spudicea, cinnamemea ; qui ont les plus grands rapports avec l'espèce qui nous occupe et qui provieat également de la Guyanne française. é . Notre muscipeta badia a donc la taille d’un moineau d Europe et le plumage d’un roux canelle brunâtre sur le dox, les ailes, le croupien et la queue sans aucunes tre; ches. Sous le corps, depuis le nsenton Jus= qu’au sommet des rectrices, eelle teinte canelle devient vive et claire et-tire au jau- la tête et se trouve cerclée par un rebord gris qui naît derrière chaque œil et con= tourue la tête. Le bec est court, garni de » peu de soies et bleuûtre, Les tarses sont, grêles et de coulear noire, Les ongles assez M robustes m'ont présenté la particulante d'être creusés en gouttière sur le côté. XCV. Huscicapa oleagina. Lachst., Cat. n° 565; /yrannula oleagina ; Lesson. Lichsteinsten a le premier décrit cet ot- seau qu’il avait recu de Bahia. Notre in- dividu provient de Cayenne. Ce petit tyran est remarquable par l'al- longenent de ses ailesqui. sont longues et ateigrent les deux tiers de la queue. Celle- ci allongée est légèrement échancrée. Tout le plumage sur le corps est vert olivâtre foncé , le devaut du cou et de la gorge est verdâtre , mais avec une nuance de rouille qui s'étend sur les côtés du cou. Une teinte d'un jaune d’ocre roux com- meuce au dessus de Li poitrine et pret plus d'intensité sur le veusre, les lances et les couvertures inférieures. Le dedans des ailes et des rémiges secondaires est .de ee même jaune acreux. Les ailes sur les épaules et leur partie moyenne sont vertes, ct les pennes primai- M res brunes sont légèrement liscrées de jau- ne olive, et leur partie cachée est Jaune ocreuse. Les rectrices sontbrunes, teintées de vert sur leurs bords. Les tarscs de cet oiseau sont rouseàlres, ke bec, terminé par un crochet mince et nigu , est noir en dessus , rouge à la base. 2e petit tyran a un facies particulier , et Hans ce groupe américain des tyrans , pe- hoazas, t: rannula, ctc., où tout est à faire, -l deviendra un type de petite tribu bien distincte. XOVI. Tyrannula ruficauda, Lesson,. sp. nov. Cet oiscau de Cayenne a la tète, le des- sus du cou, le manteau et le bas du dos vert olive. Le menton est grisâtre, tout le dessous du corps est varié d’olive, de jau- ne et de flammèches brunes. Les plumes tibiales sont rousses, les cou- vertures de la queue, en dessus comme en dessous, sont d’un rouge cannelle fort vif, ja queue est entièrement de ce même rou- ge cannelle, les ailes sont également rouge cannelle , mais comme chaque plume a du imoir au centre, il en résulte que les ailes laissent apparaître sur leurs couvertures ides maculatures brunes. Les rémiges sont brunes . mais frangées de cannelle à leur ‘bord externe. Les baguettes sont d'un noir” lustré, le bec est noir, excepté en dessous et à la base, où il est corné. Les tarses, fai- ‘bles et prêles , sont brun-rougeûtre. Lon- jgueur 13 centim. ; XCVII. Tyrarnula virid:favus, Lesson , sp. nov. Ce tyranneau vit au Brésil. Il mesure M4 ceutim. Son plamage est vert sur le |corps, le dessus de la têtè excepté qui est ‘bruuâtre. Le gosier est gris-blanc, le de- vant du cou et je thorax sont jaune olive, le milieu du ventre est jaune d’or, lesflanes et les converlures inférieures de la queue sont olive clair, les ailes dépassent à peine le croupion , elles ont les épaules vertes et les convertures et les pennes brunes, mais les unes et les autres frangées de vert-Jau- ne. La queue est allongée, égale, composée ide qennes brun-clair, mais les moyennes ifrargées de vert-clair. Les tarses, grêles et faibles, sont bruns. Le bec, assez déprimé, a ja mandibule supérieure noire, et l’infé- rieure blanc-corné. XCVIII Tyrannula brunneo-olivaceus , Less. , sp. nov. Ce pekit tyranneau provient de la Co-, {lombie. Il esure 11 centim. Son plumage vert olivâtre sur le corps, tire au brun cen- Idré sur la tête et surtout sur le front. Le cou, en devant .et sur les côtés , est brun olivätre strié de petites lignes jaunes, pla- |cées au centre de chaque plume. Le milieu du thorax, du ventre et les couvertures in- férieures de la queue sont jaunes. Lesflancs |2t les côtés du thorax sout olive a vec flam- mèches courtes plus claires , variées de iaune-pâle. Le dedans des ailes est jaune, En dehors les ailes sont vert-olive, mais toutes les pennes sont brunes sur leurs tbarbes internes. Les rémiges externes sont totalement brunes avec un liseré vert oli- ve en dehors et jaune ocreux en dedans, La queueégale est brun- clair, avec les rec- lrices moyennes bordées de vert. Le bec BSt brun en dessus, corné à la base et en lessous, Les tarses fort grêles sont brunà- res : XEIX: Tyrannuls. Nos avous sous Îles yeux deux oiseaux loat l'un de la Colombie, ayant absolu- nent le même plumage, le même facies, 2 qui ne diffèrent que par de très légères liflérences de coloration des ailes, mais {u'on peut distinguer de prime abord par es prayorlions du bec qui forment un lon 254 de petite taille, et ne sont pas plus gros qu'un pouillot. La première espèce de la Colombie . {1 y- rannula albolimbatus, Lesson, à la bec élar- gi à la base, déprimé, noir en dessus, blanc à la base en dessous. Les tarses courts et grêles sont noirs, le corps est en dessus vert olive, excepté la tête qui est brune de- puis le-front jusqu’à la nuque. Le devant du cou est grisitre-clair , le thorax est olive, le ventre et les couvertures iuférieu- res jaune citron, les ailes sont brune;,avec de larges bordures blanchätres et jaunes sur les plumes :ec'rices et les pennes mo- yennes. Toutes les rémiges sout uniformé- ment noires et sans aucune bordure, la queue miuce et étroite a ses pennes prunes bordées de liserés blanchâtres. Cet oiseau mesure 9 centim. La deuxième espèce, sans indication de patrie. est un peu plus petite de taille et n’a queS centim, Son bec est presque aussi haut que large. il est légèrement arqué en dessus, bien qu’un peu déprimé à la base, fl est noirendessus, blanc à la base en dessous. Ce sera le tyrannula luteolimbatus. Son plu- mage est vert olive en dessus, tirant au bran-olivâtresur le sinciput et sur la nuque. Jeues brunâtres, posier et gorge blanchà- tres, thorax gris-olivètre , ventre, flancs et couvertures inférieures d’un jaune paille, ailes brunes, les tectrices des épaules, les rennes secondaires et les rémiges finement bordées de jaune d’or. Queue étroite, légè- rement échancrée , à pennes brun-clair en dessus plus clair en dessous ; les moyen- nes frangées de vert Tarses allongés , très grêles, doigts conrts et faibles, le bec et les tarses noirs, la mandibule inférieure blau- che à la base. C. Packycephala australis, Vig.etHorsf., Tr. lino. ,xv, p. 242. Ce petit gobe-mouche de PAustralie a le dessus du corps ohiâtre céndré, le ba; da dos jaune et toutes les parties inférieures d’un jaune assez vif. Les joues sont bru- nâtres, les ailes sont bruues, mais toutes leurs pennes sont très finement franoées de jaune. La queue est étroite, échancrée, à ptnnes vertes, barrées de noir et terminées de gris à leur sommet. Cet oiseau à au plu: 8 centimètres. CI. Tyrannus rutilus, Lesson, sp. nov. Les espèces de tyrans son£ Join d'être toutes bien caractérisées, et l’Amérique possède de nombreuses eSpèces nouvelles. Celui que nous décrivons 6st fort remar- quable par luniformité de son plumage. Tout le,dessus du corps est ronx cannelle intense, à nuance plus vive sur le cron- pion et sur la queue ; tout le dessous du corps est roux jranc et clair, à nuance moins foncée que celle du dessus ; les ailes seules ont du brun; les épaules, les tectri- ces moyennes et les rémiges sont brun-noi- râtre, mais toutes les plumes sont plus ou moins bordées de roux; les pennes moyen- nes sont rousses , el seulement marquées de brun au centre. Le bec de cette cspèce est fortement crachu ; ilest aussi haut que large et com- plètement noir; les tarses peu robustes sont bleuitres. Ce tyran mesure 19 centi- mêtres. Il vit à la Guyane française, à Cayenne. CII. Bradypterus ruficorcix, Lesson L'Afrique nourrit trois bradyptères, le pavaneur, le coryphée et le grivelin de Le- vaillant. L'espèce que nous décrivons et dont nous ignorons la patrie est bien voi- lafactère diagnostique, Tous les deux sont | sine de‘la dernière citée; mais el'e s’en & E 255 distinzue suffisamment. Notre oiseau a tous les caractères du genre et ne paraît pas avoir été précélemment mentionné, Le brachyptère à croupion roux mesure 16 centim. Son plumage sur le corps est grivelé de bruaûtre et de gris-roussâtre , passant au roux vif et sans taches sur le croupion et les couvertures supérieures de la queue. Un sourcil blanchâtre et incom- plet surmonte l'œil ; le gosier est blanchà- tre , le thorax est gris-clair , il en est de même des flancs. Le gris du milieu du ven- tre tire au gris très pâle, les couvertures inférieures sont blondes, les ailes sont brun- clair, et chique plume est bordée de gris- pie La queue allonge est fourchue et brun-clair uniforme: le bec est corné en dessus, blane en dessous ; les tarses sont carnés et transparents, —026 Ge ten—— SCIENCES APPLIQUÉES. Système Latour-Dumoulin (père et fils), pour prévenir los accidenis sur les che- mins de fer. Les arts sont envahisseurs comme la pensée ; ils sont civilisateurs comme elle et “imposent pour le bonheur de l'espèce hu- maine. Esprit, talent, génie, trois puissances souveraines dont la dernière seule est créa- trice ; et, il faut le dire, parce que c’est là une vérité de tous les temps, la combinai- son seule du travail arrive à la simplicité. Ajoutons encore, à la honte de notre so- ciété paresseuse et routinière , que tout ce qui élargit le domaine de Pintelligence est rezardé par la foule comme une utopie ou comme une périlleuse innovation. Mais quand une catastrophe est venue épouvanter les populations en deuil, quand la flamme a détruit, quand les cadavres sont amoncelés sur les routes publiques, quand la désolation est dans les fanulles, oh! alors, la frayeur interroge, chaque affection cherche à se rassurer ; le présenté et le passé demandent à grands cris des. garanties pour l’avenir, et, nouveau mal- heur, on accepte aveuglemeut alors tout ce que la déraison et l’avidité jettent en pà- ture à la foule tremblante. Mais c’est alors aussi que les hommes privilegiés dont la voix avait été méconnue se redressent de toute leur hauteur et font comprendre l'impérieuse logique de leurs paroles. Nous quai rêvons la perfectibilité hu- maine, nous voudrions, non pas une lutte de chaque heure entre toutes les indus- tries nationales, mais un combat entre tous les pays civilisés. Que le législateur s’en préoccupe! Notre palais industriel vient de fermer ses portes. Les récompenses ro} ales iront peut-être répandre quelques joies dans les ateliers, et encourager le travail et l’ému- lation. Ce n’est pas assez , car le génie ne se révèle pas à jour {ixe, et rien ne nous dit que ce qe vous avez admiré le plus aujourd'hui ne perdra point, sinon de son mérite, du moins de son utilité, le lende- main d : jour où vous aurez proclamé un triomphe. É C'est parce que nous avons compris ces utiles vérités, c'est parce que nous ne voyons pas encore la limite-que l'intel- ligence cet le génie peuvent atteindre , que nous mettons la plus grande réserve dans notre admiration , et c'est pour cela aussi que notre voix est éloquente lorsque, de- 256 vant nous , se dresse le phare protecteur de tous les intérêts, lorsque brille à nos yeux une lumière dont chaque rayon est un guide assuré dans la route si difficile du progrès ouverte à la pensée. On dira le siècle de Watt et de Papin comme on dit les siècles de Louis XIV et de Voltaire. On va se donner la main de Paris à Londres, de Vienne à Madrid; le monde se rapetisse, grâce à la vapeur, qui a dit sa force, grâce au gaz comprimé, qui a proclamé sa domination. Dès ce moment, l'absence est un mot, l'éloignement une fiction; les faubourgs des capitales se heur- tent les uns contre les autres. Moscou est à nos portes; uous admirons ce matin la coupole bysantine de Sainte-Sophie, et, trois jours après, nous étudions les curio - sités de Macao ou de Pékin. Décidément, la géographie a tort de donner à la terre un diamètre de trois mille lieues. Cependant, la science a dit vrai: ce n’est point la terre qui s’est rapetissée; c'est le géuie de l’homme qui s’est agrandi. Eh bien! quand les masses profitent des créations du génie, il faut qu’elles le fas- sent sans péril; il faut qu'on leur prouve, presque avec la logique des chiffres, que le danger n’est plus où il avait jusque là fatalement démontré sa puissance; il faut que le calme et la sécurité voyagent avec les intérêts , et voila pourquoi nous avons étudie avec le zèle ardent de l'humanité, avec tout ce que notre intelligence a pu nous offrir de ressources, le procédé si simple, si précieux de MM. Dumoulin, dont nous allons indiquer rapidement les immenses et irrécusailes avantages. De l'adoption du système que nous défen- dons, 1! résulterait : 19 Que les effets du déraillerment d'une locomotive serait sans aucun danger; . 2° Que, duns le cas où la locomotive se coucherait en travers de la voie, par suite de la rupture d’un essieu, ou pour toute au- tre cause, les wagons wiralent pas se jeter sur elle; qu'au contrarre, ils s’arréteruient par l'effet d'un amortissenent progressif dans leur force acquise, et, par conséquent, n’éprouveraient aucun Choc funeste ; 3° Et, par la mème raison, que, dans le cas où la l comotive serait brusquement ar- rélée dans s1marche par un osbstacle mate- riel, ou pour la rencontre d'un convoi mar- chant sur l& rnème voie, en Sens contraire , il n’y aurait aucunchoc de nature à exposer le vie des voyageurs ; 40 Que, si un convoi retardé dans sa mar- che pour un motif quelconque , ctaït rejoint par un autre cor voi lancé sur la méme voie, les dangcrs du choc seraient également pré- venus ? S 5° Que, dans Le cas où l'essieu d’un wa- gon viendrait à se rompre, et que par ce moyen où par tout autre le «wagon serait renversé, les voyageurs ne se trouveraient plus exposés au double dunger d’être trat- nes par terre el d'étreëcrasés par les wagons qui marchent après ; 6" Que, dans le cus d'explosion de la chaudière d’une locomotive , les consèquen- ces de cette explosion ne présenteraient pas pour les voyageurs les dangers qu’elles of- frent aujourd'hui ; 7° Que tous les accidents produits par la malveiliance seraient prévenus. — Et maintenant que nous avons indiqué les avantages incontestables du procédé , disons-en tout le mécanisme. Les appareils sont d’une grande simpli- dv cité; il ne s’agit que de disposer les chemins de manière à les recevoir. Pour les chemins à faire, cette disposi- tion est très facile et n’augmenterait pres- que pas les dépenses ; pour les chemins en activité, elle est possible par un travail de nuit etune courte mterruption du service de jour (ou plutôt en se servant provisoi- rement d'une seule voie où d’une portion de la voie pendant le temps qu’on mettrait à réparer l’autre ); $ Elle consiste en un petit fossé, dont la profondeur peut être limitée à 32 centimè- tres et la longueur à 60 centimètres, aussi au milieu et sur toute la longueur de la vaie; le fond etles parois dece fosséseraient recouverts d’nn léger mastic, pour leur donner une suffisante solidité, des pentes convenables seraient ménagées pour l’éccu- lement des eaux pluviales; sur les deux bords extérienrs, on ferait une petitei sail- lie en terre, de quatre où cinq centimètres au-dessus du niveau du sol de la voie, pour éviter que le vent ne poussât dans le fond de la poussière et des cailloux. Si l’on trouvait que les côtés verticaux fussent une disposition qui empêcherait les terres de se soutenir, ce que nous ne croyons pas d’une manière absolue, on creu- serait un fossé ordinaire, avec ses côtés in- clinés formant un angle de 45 degrés ; ici, pour soutenir les terres, le gazon neserait- il pas suffisant ? Dans ce dernier cas , on n’aurait besoin que de 25 centimètres de”profondeur , la longeur serait de 75 à la surface, et celle du fond de 25 (1). Les traverses , telles qu’elles sont éta- blies,empècheraient le creusementdu fossé, il faut donc les établir autrement. Voici à l’aide de quelle combinaison. On pourrait placer, à deux centimètres au-dessous du fossé , une traverse sembla- ble à celle qui existe aujourd’hui , en aug— mentant simplement la base du coussinet. -Dans les pays où, conime en Angleterre, le fer est à bas prix, la dépense serait insigni- fionte. Et d’ailleurs, nons ferons remarquer qu'aux Etats Uais, les chemins de fer sont construits sur longrines. En Angleterre , plusieurs chemins le sont également, et en- tre autres le Great-Westreern-rail-wail (éta- ‘bli sous la direction de M. J.-K. Brunel fi sis / On pourrait encorese servir avec avan- tage du nouveau système de traverses en fonte tout récemment expérimentés en Bel - gique sous le nom de bulles de fonte , billes qui affectent précisément une forme con- cave à leur centre , et qui faciliteraieut beaucoup le ereusement du petit fossé. Comme il ne faut pas à ce fossé de solu- tion de continuité, les divers ponts sur les- quels passent les rails, semblent d'abord présenter un obstacle insurmontable. Cet obstacle peut être aisément vaincu. Il faut ménager, entre le tablier des ponts et la voûte, un espace de 32 centimètres de pro- fondeur, faire , au milieu de la voie, une ouverture de 60 centimètres, puis bourrer avec de la terre, à droite et à gauche ( ob- (1) On ne peut objecter les menus frais d'en- tretien djua pareil fossé. Ils seraient sans aueune importance. D'une part, la profondeur est presque nulle, ce qui est une complète gæm'antie pour la conservation des edtés; d'autre part, la voie au milieu de laquelle il existérait, est affranchie de tout contact; lroisièmement, un châssis placé en avant de la locomotive, offrirait, entr'autres avan- tages, celui de balayer l’intérieur du fossé, servons qu'à Paris , le pont d'Auster contient une cavité de plus de 32 centim tres entre le tablier et la voûte. Quant. pont Neuf, on a creusé un tablier à plus d’un mètre pour la pese de divers tuyau de conduite }). - 4 Il nous reste à parler d’un autre obstacle, « non pas au creusement du fossé, mais à son libre parcours dans le sens longitudinal, … parcours qui est réservé à l’instrument pré- servatif. Il s’agit de croisement des voies , c’est-à-dire des points sur lesquels la voie est traversée par le rail, disposition qui forme une sorte barrière au fossé, dont M tout le parcours, ainsi que nous l’avons déjà « dit, doit être libre. Rien n’est plus facile que d’obvier à cet inconvénient ; il suffit d'employer le système des aiguilles aujour- d’huien activité, mais légèrement modifié. Faisons remarquer pourtant, qu'avec le mode actuel de voies de fer, d'affreux mal- beurs pourraient résulter de la négligence d’un préposé quioublicraitde aire manœu- vrer ces aiguiiles , tandis que dans le nou- # veau système cel oubli ne serait suivi que d'un retard de quelques instants, sans con- séquences fàcheuses. Celadit, expliquons le principal appareil: Il se compose de deux barres de fer d’é- gales dimensions, croisées au milieu, où elles sont maintenues par une tige qui les traverse perpendiculairement, et qui est boulonnée en dessous. En les tenant sus- M pendues, elles peuvent s’écarter et se rap- procher, maisquand ce dernier mouvement est produitelles nese trouvent point super. posées comme les branches d’une paire de M ciseaux, parce qu’elles sont apiaties au cen- tre seulement, et que les échancrures les re- tiennent; de manière qu’étant fermées, elles forment deux largeurs et une ligne droite. Par le même moyen, leur plus grandécart se trouve limité, de telle sorte que Jorsqu'is. “a lieu, il ne doit y avoir qu'une distance de 56 centimetres entre leurs points extrêmes. La tise qui leur sert de pivoi doit avoir 42, centimètres de diamètre au point où elle les traverse; à ce point, c’est-à-dire à leur centre, où elles sont posées à plat, et à celui où les échancrares sont pratiquées elles“ doivent avoir une largeur etune épaisseur vroportionnées au diamètre du pivot; & partir des échancrures, elles se trouvent ménagées de maniere € wallant en dimi- nuant, elles ont, au bout, une largeur de + centimètres et-une épaisseur de 6 centime= tres. Leur longueur totale serait de 80 cen- timêtres, par conséqueut, de 10 centimètres de chaque eôte de la tige ou pivot. e De chaque bout des deux barres, et fai= sant corps avec elles, part, en se dirigeants dans le sens de l'écart, ce que les savants ingénieurs inventeurs du système que nous décrivons nomment une patte d'ancre à la= quelle elle est liée et par rapport à laquelles elle est placé sur champ. E La longueur doit être de 419 centimétres ; sa largeur qui va en diminuant jusqu'a la pointe, est, du côté de la barre, de 12 centimètres. Tout son contour est amine affilé et tranchant comme une lame den couteau ; au milieuet sur toute sa longueur, en dedans et en dehors, elle a une arête également aflilée et tranchante , faisant saillie de 12 millimètres. À son point de, jonction, ou au coude, elle doit avoir, dans son milieu, une épaisseur de 5 centimètuesy mais cette épaisseur du milieu, correspons daut aux deux arêtes diminue très sensls blement jusqu'à la pointe. Quant aux pa rois que la double arête sépare, leur épaiss 59 ar va aussi en diminuant jusqu'aux rds effilés de manière à se fondre insen- blement avec eux. Sur les parois inté- s ressorts composés de sept lames d'acier nesurlautre, chacune d’une épaisseur de mill. et d’une largeur de 61 millimètres, ant à la longueur elle ne doit pas être la ême pour chaque lame, Toutes, à leur iissance , sont assemblées sans se dépas- r, appliquées sur la barre prés de son ‘vot, et se dirigeant vers son extémité. On s rerd adhérentes à la barre pär deux ou ois clous à vis, à une distance de 3 cen- {mètres l’un de l’autre. Les deux derniè- s lames, les plus éloignées de la barre, {it une longueur de 80 centimètres; la ‘oisième et toutes les autres, en par- int du même côté, diminuent de lon- lieur dans une progression telle que la mention de la septième, qui touche la ixre, est de 40 centimètres. Elles ne font ps avec elle qu’à leur naissance , et “ame nous l'avons indiqué ei-dessus. En -montant le long de la barre , .elles en int détachés, mais elles sont distancées hr des clous à vis, et ces distances sont |énagées de manière à conserver aux la- es toute leur élasticité. Elles sont ployées préparées. Cette préparation , en cour- lire , est telle que, vers le milieu de la tus longue lame, se trouve aussi le milieu Lun arc formé par les sept lames réunies; rest la partie concave; puis, à leur extré lité, elles sont légérement reployées en ns inverse et de manière à prendre l’as- Pet un peu convexe. On conçoit que le |ême nombre étant placé dans le même dre sur la barre opposée, les parties bncaves sont en regard. el qi’aux parlies hnvexes les lames se rapprochent jusqu’à | toucher, | Nous allons parler du pivot, ou plutôt : la tige qui lie à leur centre les deux irres croisées , et qui, en se dirigeant du 1 côté opposé à la terre, tient su-pendu, 1 formant avec lui un angle droit, l'instru- tent tel que nous venons de le décrire,avec ls pattes d’ancre et sesiames d’acier, La liuteur de cette tige est égale à la distance ail y a entre le dessous et la caisse des lagons et la moitié de la profondeur du }ssé dont nous avons parlé, et dans lequel bus devons les faire descendre. Nous ‘ons déjà dit qu’elle était ronde à sa nais- nee, c'est-à-dire où elle maintient je oisement des deux barres; elle s'élève usi, avec ses 12 centimètres de diamètre squà 20 centimètres de hauteur; là une isure, lui permettant de ployer de droite gauche, y est pratiquée, puis elle s'élève >mouveau jusqu’à 20 centimètres au-des- us dela caisse du wagon; ici, une nou- “lle brisure, jouant dans le même sens que litre: par conséquent, à 20 centimètres 1-dessus, la tige se réunit à la caisse du ’agon, à laquelle elleestliée par une char- 2nte simple ét solide (Au-dessus de la bri- ire d'en haut la tige pourrait être disposée 1 coulisse et de manière à s’allonger, au »soin, de quelques centimètres; ceci, pour cas où la tige, lécèrement penchée au oyen de la brisure , et ne formant plas 1e ligne droite entre le dessous du wagon l'instrument, celui-ci tiendrait à se soule- r). Il y a une autre manière de rendre ipossible le soulèvement dont nous ve- ins de parler; c’est de faire fonctionner ;ancres d’arrière plus bas que celles de “vant. On peut avoir une tige qui com- sée d’un faisceau de fil de fer, présentant eurs de chaque barre de fer sont placés k la même résistance et aussi la même flexi- bilité que les faisceaux employés à la con- strution des ponts suspendus. Au-dessous des deux barres, ou des deux: branches de devant (en prenant le sens de la marche du wagon), sent fixés deux forts anneaux de fers à l’aide d’une petite ma- chinead hoc, une sorte d'étau par exemple. on peut comprimer les ressorts (les sept lames d'acier | , de manière que les parties concaves s’allongentet queles lames.en se rapprochant ne forment plus qu'une ligne presque droite. Ceci fait, on place une bride de fer aux deux anneaux,pour maintenirleur rapprochement, et l'instrument est fermé. À cette bri le vient s’adapter une sorte de main de fer placée à l'extrémité d’une tige qui se prolonge au-dessous de l’instrument ; dans le même sens horizontal et va se joindre à un mouvement de levier correspondant avec les tampons des wagons. De _ SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. Extrait de l’inventaire des reliques et oi- mements de l’église cathédrale de Beau- vais, 1472 ; par de Saiut-Germair, membre de la Société française. Ne ... inventaire des reliques et au- tres ornements de l’église de Beauvais, sans comprendre les livres et or et argent mon- nayés, fait au mois de décembre 1464, par matires Martin Questel, doyen, Guillaume de Grosmesnil, archidiacre, Florent Houil- lier et Pierre Clément, chanoines de ladite église, commis à ce faire par le chapitre d’icelle, présent à ce le notaire qui pour lors était, et remis au net en ce présent volume sur la minute d’icelui notaire, par moi Thomas Tulieu, chanoine et notaire d’icelle église, l’an 4472 par l’ordonnance dudit chapitre de Beauvais. Les parements de drap pour le chœur de l’église (c'était des tapis que l'on mettait autour du chœur aux grandes fêtes). Item un autre drap d’or de vermeil semé de rois, tenant chacun à chacune main nn bâton, et au bout une truie embrochée. Il 5 avait dèslors des orgues. Item une petite pièce de satin violet, non carrée, bordée de deux côtés de fem- mes dansant et de gens à cheval sautant, et au milieu un roi et une rondiolle dou- b'ée de cendral vermeil. * Item.Unevieillecourtepointe de cendral vermeil, doublée de boucassin. Item. Un drap de toile appelé Theophi- lus, lequel s’étend au dehors du chœur de= puis le jour de la Nativité de Notre-Dame jusqu’au jour de St. Remi. Item. Une courtine de toile de lin pour tendre au chœur au dessus des huis de fer, entre l'autel et les chayères au temps de carême, avec la corde et le rouet pour ti- rer etretirer. Un festacle de satin blane semé de grues jaunes aux deux bouts, deux linteaux de satin vermeil bordé de bêtes et d’oiseaux et doublé de toile Perse. Une peau d’anguille vermeille. Item. Une noire. Item. Une cendrée. Item, Une ceinture d’un gros tissu ver- meil, garnie de boucles et de mordants avec dix clous et une fausse porte, le tout d'argent en Ja manière ancienne, laquelle a été baïllée au maître de la fabrique. Item, Trois cahiers de parchemin, cha- cun contenant huit feuillets esquels com- 261 mencent Je demi-temps de ’la vigile de Pâques jusques à la semaine qu’on chante: Ego sum pastor bonus. Batons. — 1° Un bâton à manière de potence, de laquelle potence les deux bouts sont deux têtes. Item. Un autre bâton, non plus gros et plus long. à deux têtes d'ivoire faisant urie potence, et le bout d'en bas ferré de fer. - Ttem. Un bâton de bois qui semble avoir servi à crosse d'évèqne à quatre pièces, à vis, bien bhistorié et imaginé tout au long. Item. Un autre bâton couvert d'argent, ave: une petite ceinture d’argent doré, environnant Jleait bâtou du haut en bas, avec un pomwmeau d'argent doré sur le- quel est une couppecte d'argent doré, en laquelle est une grosse pierre srécieuse et sert au chantre, et est en un fourreau de cuir de mouton vermeil. Item. Un autre bâtor d'argent envi- ronné d’une autre étroite ceinture d’ar- gent, au bout du haut un pomineau d'ar- gent doré tout rond, sans autre chose dessus, et sert pour le sous-chantre, et ja un étui de cuir oùon le met fermant à une serrure. Plusieurs bannières. Item... pièces de moult elle tapis- serie lesquelles servent à parer toutes les chaÿères et le dessus de Phuis du chœur vers le crucifix et au dessous des corps saints, derrière le grand autel, semées aux bords de ce mot paix, armoiriées chacune pièce aux quatre coins aux armes de l’é- glise et dudit de Hellande, esquelles pièces est contenue la vie de St. Pierre, et est: ladite tapisserie moult riche et moult pré- cieuse, et la donna le dit feu Guillaume de Hellande. Item, Ur plat d’albâtre à grands hords d'argent doré, pour mettre à communier ceux qui veulent être communiés au grand autel le jour de Pâques. Item. Un petit plat de cristal martellé avec un bord d’argent doré, et au dessus un cercle d'argent à bandes aussi d'argent tiraut da milieu jusques au b rds pour cou- vrir leditplat, où on met lesdites hosties avec une cuillère d'argent dérée pertulée au foud de petits pertuis pour prendre les- dites hosties et un buhot d’a gent doré pour boire après la perceptio 1. Item. Une image de St. Grrmer d'argent bien doré, tenant en la main une côte du- dit St. Germer. Ladite image assise sur un beau pied de cuivre doré. Sur le pied est écrit : « Cette image d’argent avec la coste de M. St. Germer donna M. Michel de Fontaine, né de Beauvais ct grand ar- chidiacre de cette église, jadis premier chapeiain du roi de France, Charles Le Quint, l’an M CCC.IIII". et L.» Ttem.Un autre reliquaire à un pied d’ar- gent bien doré et ouvré, soutenu sur six lions et par dessus Notre-Dame qui offre son fils au temple à St. Siméon, et apres elle une belle fille qui porte à la main dex- tre un panier, et dedans des tourtes et des pigeons et à la senestre les heures. Et est à noter que des joyaux et vais- seaux d'argent ci-dessus déclarés en a été pris et vendus par délibération du cha- pitre de ladite église pour subvenir aux grandes nécessités d’icelle, en spéciale pour payer certain impôt mis sur ladite église l'an 1472 après le siège tenu par les Bour- guignons devant la ville de Beauvais, de- vant lequel siége les murailles d’icelle ville furent presque toutes démolies, et 262 lesquelles il convient refaire, et de nou- vel rédifier en boulevard moult somp- tueux à la porte du Limesson par l'ordon- nauce du roi notre seigneur, dont il con- vient payer à ladite église et au trésor de ladite ville pour le quint à quoi ils ont accoutumé contribuer pour somme de de- aiers, desquels joyaux et vaisseaux d'ar- gent ci-dessus cotés et déclarés en la fin -de chacun article, et fut reçue la somme de 25 fr. et 6 sols parisis, c'est à savoir pour deux grands plats d'argent pesant 3 marces et 15 estrelins et 2 galices dorés fut reçu 116 fr., aussi pour une sallière d'argent, une croix, deux autres galices, une couronne d’argent dorée avec deux -petits fretins fut reçu 10 livres 8 fr. 12 sols, et pour an tableau d’or auquel avait un camateu avec la chaînette d'argent, et un parement à chappe à trois gros bou- tons de perl>, et deux boutons d’or fut recu 20 fr. 10 sols, lesquelles parties montent à la somme dessus dite. 3 Et pour aucunement récompenser la fabrique d icelle église en lan mil quatre cent bixant et dix-huit ont été baillés et employés 12 marcs d'argent pour refaire le chef de M. St-Grrmer en aulre nou- velle façon et le joyau et vaisseau auquel il état paravant pesant 8 marcs d'argent ou environ est demeuré au profit de la- dite fabrique. Item. Es joyaux dessus dits n’est point comprise une petite croix d’or où il y a une pièce de la croix de Notre-Seigneur en forme de croix d’or ci-dessus déclarée a donnée à M. le gouverneur de Roussillon pour aucune caue raisonnable audit an 72. ° _ (Bulletin monumental.) GEOGRAPHIE. Iles Foutouna et Allofa. — Un roi qui mange son peuple. À 43 lieues des îl.s Wallis, se trouvent deux îles ( Æ'outouna et Allofa) dont les sommets élevés peuvent être aperçus de 45 lieae:; elles ont été confonlues par M. Dumont-d'Urville en une seule que ce cc- Jèbre navigateur a nommé Alloufaiou.- Schouten . qui les découvrit le premier en 4616 , leur avait donné le nom d’i'es de Horn. Bougainville les revit en 1768 , et crut aussi qu'elles ne formaient qu’une seule île qu'il nomma l'Enfant perdu. Les missionnaires français ont entrepris la conversion des naturels des îles Foutou- na et Allofa ; mais ils n'y ont pas obtenu le même succès qu'aux il s Gamhier et Wallis. Le père Channel y a été lâchem nt assassiné en avril 1811. On doit les détails qu'on va lire sur ces îles à M. Dabouzet, capitaine de la corvette | 4/lier, qui, apres avoir transporté aux îles Wallis Pévêque de Maronée, Mgr Pompalier, vicaire apos- tofique de l'Océanie occidentale, fut'chargé de réclamer au roi de Foutouna les dé- pouilles mortelles du vénérable mission- uaire (aujourd hui déposées à la Nouvelle- Zélande), et le châtiment de l'assassin (1). Les îles Foutouna et Allofa , d'origine vo'canique, sout toutes deux très hautes, très boistes , et séparées par un canal d'un peu plus d’un mille de largeur , très sain, mas trop profond, du moins d'après ce que l'on dit, pour offrir un mouillage. Sans cela, on y serait à l'abri des vents domi- (1) L'assassin, et le roi Nouliki, qui avait or- donné l'assassinat, étaient morts tous deux lors- que la corvette l'Allier mouilla dans la baie de Singavi à Foutounae 263 nants, et toujours en position d'appareil- ler. Le gisement des deux îles est sud-est et nord-ouest. Foutouna, la plus nord, est à peu près ronde, et a environ 18 milles de circouférence. L'île Allofa n'en'a que douze. Leurs côtes sont très saines. les rescifs qui les bordent dans certaines parties sont presque à toucher terre. Si c’est un avan- tage d’un côté pour la navigation, de l'au- tre elles sont dépourvues des ports qu'ont presque toutes les îles à récifs madrépori- ques. L'île de Fontouna offre seule un abri dans l’anse de Singavi (1), où le récit s'étend un pen au large ; mais cette anse est si petite qu’elle ne peut offrir de sûreté qu'à de très petits navires. L'île de Fou- touna est, pour ainsi dire, la seule habitée, car on ne compte à Allofa que quelques familles fixées sur le bord du canal ; ces familles sont originaires de Tonga on de Wallis. Jadis Allofa était habitée comme Foutouna , et gouvernée par un roi parti- culier ; mais les guerres l’ont tout à fait dépeuplée. On cite principalement comme l’auteur de celte dépopulation nn roi de Foutouna nommé Vie éke, le plus farouche cannibale qu’on puisse imaginer. Ce roi réguait il y a environ vingt ans (en 1822); les enfants ne le voyaient qu'avec terreur ; rien que le sonveair de son nom fait encore frissonner ceux qui l'ont connu. Les natu- rels, qu’il avait fascinés et subjugués , se livraient à lui sans résistance, car il avait eu l’art de leur persuader que le dieu rési- dait dans son ventre et demandait tant de victimes. L'île aurait-fini par devenir une solitude, si un jeune chef, que Vilihkiavait désigné d’avance pour le dévorer , n’eût préféré s'exposer à la mort en le tuant, à être tué pour être mangé ensuite, Ce chef réussit à surprendre le roi pendant son sommeil, et lui ft payer cher le saug qu'il avait répandu. Il lui lia les bras et les jawi- bes et le fit mourir lentement à coups de lance qu'il lui donnait daus la bouche. La population actuelle de Foutouna est de 900 habitants ; avant le règne du roi canuibale elle ctait , dit-on , de 3,090. Le distiict du nord où des Moua compte dans ce nombre pour 551, et l'autre pour 350. Le premie: fournit 180 guerriers, et l'autre de 100 à 120 Il n’y à jarmais eu à Foutouna, comme à Wallis et dans beaucoup d'autres iles po- lynésiennes. une famille régnante à la- quelie l'autorité est dévolue hérélitaire- ment, Chaque district de l'île a toujours eu ses chels ou rois particuliers. A ce défaut d’un autorité unique et reconnue de tout le monde, sont dues les guerres intestines qui n’ont cessé de ravager cette ile et ré-* duit à tel point sa population. Le titre de roi était dévolu à celui des chefs qui réus- sissait à persuader aux autres et au peuple qu» le dieu descendait dans son ventre et l’inspirait, À cela avait été due l'élévation du dermier roi Nouliki, homme lourbe et cruel, reconnu comme cannibale et accusé d'avoir tué lui-même sa propre mère, ac- tion horrible, dont quelques peuplades sauvages produisent des exemples, mais que rien n'excusait aux jeux des natarels de Foutouna, et qui n'était pas dans leurs coutumes, puis que ses ennemis , idolàtr s comine lui, soumis à l'empire des m ms préjugés, lai en font uncrime, Les iles Foutouna et Allofa sont très pro- ductives : le sol en est parfaitement arrosé; (2) Nommée Concorcia par Schouten, qui y fut bien accueilli par les naturels, ty meu:lia per- dant quelques jours, 2 ———————"—— "| chaque vallée sert de lit à une rivière sans. cesse alimentée par les pluies qui tombent dans les montagnes, assez hautes pour ac- cumuler beaucoup de nuages. Ces rivières arrosent des champs de taro ; l'ile de Fou- touna en produit beaucoup, ainsi que des ignames et les naturels peuvent en offrir en grande quantité aux bâtiments balei- n'ers. Chapue année, un certain nombre de ceux-ci viennent se présenter devant Singavi , et là se pracurent à bas prix ces racines précieuses et une grande quantité fruits. ; On peut donc recommander cette île aux navigateurs pour ses ressources , et si la paix s’y rétablit, il n’est pas douteux que Foutouna ne leur fournisse bientôt des co- chons et des volailles dans la même pro- portion. Dans ce moment, les habitants de Singavi, qui sont les mieux placés pour le trafic avec les bâtiments, en sont privés; les autres leur ont tout détruit par jalousie. Singavi possède une excellente aisnade : une chaloupe peut y accoster en toute sû- reté très près, et s'y remplir très vite : les baleiniers en profitent quelquefois ; mais un bâtiment de guerre surtout, qui wan- querait d’eau, pourrait y remplacer promp- tement celle qui lui manquerait, tout en restant sous voiles, ear il pourrait se tenir toujours très près de terre en attendant la chaloupe , et embarquer son eau avce la plus grande facilité. On n'aurait rien à craindre des naturels, et, dans tous les cas, ea armant la chaloupe, on serait tout à fait maître de l'aiguade sans avoir rien à re- douter, Sous ce rapport , l'ile Foutouna, quoique dépourvue de mouillage, pourrait être utile à nos bâtiments en temps de guerre. » Je pense que le peuple de cette île re- viendra avant peu à la mission catholique, et que le sasg du missionnäire, rersé pour la cause de la religion, ne l'aura pas été sans fruit, La tribu de Sam (catéchiste du père Channel, né à Foutonna) sera la pre= mière à donner l'exemple , et comme la crainte du roi Noutiki arrêtait seule l'essor dans l'autre district, le-ro: étant mort, cet exemple sera sans doute suivi. : E. Durouzerz. (Reeue de l'Orient.) FAITS DIVERS. — La Société archéologique de Béziers, dans sa Séance publique du 127 mai 1845, déccrnora : {° une couronne de laurier à l'auteur de la meil- leure ode sur un sujet qui est laissé au choix des concurrents; 2° un rameau de chène à l'auteur des meilleurs recherches sur un point de l'lustoire dum Languedoc au moyen-àge, laissé au choix des con concurrents, BIBLIOGRAPHIE. E. VIE DE BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, pa A. Fleury. Paris. 1844. { vol. in-12. Chez Sa gnier et Bray, libraires-éditeurs, rue des Saints Pères, 64, — Cette vie fait partie de la collec ti0n publice pin Les mêmes édiieuis sous ie tite de. Gloires de ta France. M. Ficury à Su rÉpancre UM vil intérèt sur son sujet, qu'ir a uaité d'une mas nière neuve et piquante; Pernrdin de San licrre y est peint d'après ses propres Écrits ee charme de sou style brille dans tes nombreux 8==M traits dont M. Flewiy à enrichi son opuseule. ET É PARIS. — Imprimerie de LACOUR ei C®, rue Sant-Hyacinthe-S.-Michel, 33, ë 41 année. SIMMAIRE. — SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE DU GLOBE. Une scmaine parmi les Idaciers; H. A. Grant, — CHIMIE, Sur les ex- réments de l'aigle; C. Woelckel. — SCIEN- 2ES NATURELLES. BOTANIQUE. Sur unc ‘xcursjon aux extrémités méridionales et occi- Hentales de l'Algérie; Bory de Saint-Vincent. |— PALEONTOZOGIE. Note sur un bouc fos- ile découvert dans les terrains meubles des lenvirons d'Issoire (Puy de-Dôme) ; Pomel. — ZOOLOGIE. Sur un renard bleu tué sur la côte méridionale du golfe de Finlande, non loin de Saint-Pétcrsbourg, avec des recherches sur la liffusion de cette espèce; de Baer. — ORNI- ITHOLOGI&. Catalogue des oiseaux nouveaux vu peu connus de la collection Abeillé; R. P. |Lesson.— SCIENCES APPLIQUEES. Système (Latour-Dumoulin (père et fils, pourprévenir es accidents sur les chemins de fer; J. Arago. AGRICULTURE. Expériences comparatives lie divers engrais, notamment du guano, re- Isueillies par M. le comic Conrad de Gourcy. — SCIENCES HISTORIQUES. ARCHEO* O- IGIE. Découverte d'un aqueduc romain en Lo- raine; Le baron d'Huart. — GEOGRAPHIE, Mélanges sur ja Chine. — FAITS DIVERS, — BIBLIOGRAPHIE. | SCIENCES PHYSIQUES. | PAYSIQUE DU GLOBE, ‘ae semaine parmi les glaciers; par le | docteur H.A. Grant. ’ (suite et fin.) | Après vingt minutes de repos et avant iuanger, le nombre moyen de pulsa- ns chez tous les membres de l'espédi- bu était de cent viuat-huit, celui des 'spirations était de trente par minute. lalgré cette augmentation dans la fré- lience des respirations , au imeutation ai devenait d'autant plus grande que bus nous élevions davantage, Je ne re- Inuvais aucun de ces symptômes mention- s par les touristes de respiration difti- le et laborieuse, même pendant Ie repus; ais même au point où nous nous trou- ons, je trouvais que les muscles se fati- laïient rapidement ; que pendant le mou- ment la respiration devenait precipitée par conséquent plus ou moins difficile, ais que ce dernier elfet cessait après quel- nes instants de repos, ce qui prouve que était là l'effet, uon de la rarefaction de air seulement, mais de l’exercice au mi eu de cette atmosphère raréfite, Plus on s'élève, pluson éprouve le besoin du :pos, plus on ressent de lassitude, et plus iminue en mêae temps dans les muscles | pouvoir de résister à la fatigue. Cepen- ant dés l'instant où l’on se couche et où s muscles se trouvent ainsi en repos, l’ôn + : ressent plus que de la lassitude et non Ja fatigue; mais celle-ci reparaît pres- 1€ aussitôt que l’on se remet en mouve- —————_—_—_—_—_—_————"—————"——_——_—————""—————…—…——…—————————…—— — ——————————— ————— ——…———_— —Û— Ûû_———_———’û———_—……—…—…—…—…—…—…—_— ECHO DU M MAR RRE TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. Paris. — Dimanehe, 11 Août 1844. ——— 20 (e- ment. La circonstance la plus pénible et Ja plusennuyÿeuse est une soif ardente pro- + duite en partie par l'abondance de la tran- spiration cutanée, par la fatigue et aussi par l’état particulier de l'atmosphère. A mesure que la soif devient plus vive, le désir de prendre de la nourriture diminue jusqu’à dégéuérer en un véritable dégoût. Cet effet se produisit non seulement sur moi, mais encore sur les guides qui, aux Grands-Mulets devoraient avec beaucoup d’appétit nos provisions roties et bouillies, tandis que sur le grand plateau, ils se contentèrent d’une aile de poulet: en re- vanche ils buvaient avec un plaisir infini le vin de Bordeaux quej’avais aprorté pour mon propre usage. Mes deux amis et moi nous choisimes Île point le plus élevé des Grands-Mulets pour y passer la nuit; mais à cause de la rai- deur de la pente, et dg crainte de rouler ou de glisser pendant notre sommeil que devait rendre profond la fatigue de la journée, nous élevâmes avec des pierres un petit mur demi-circulaire contre le- quel s’appuyaient nos pieds. Laissons main- tenant les voyageurs faire leurs autres pré- paratifs pour la nuit et contempler avec adnuration le magnifique spectacle qui se déroulait à leurs jeux. — Je ne pus, con- tinue le narrateur, jouir pendant loug- temps de cette scène de tranquillité et de silence ; car le jour ayaut été extrémement chaud, ses effets commencèrent à s'en taire sentir par la chute des avalanches. It y avait à peine vingt minutes que je m'étais couché que je fu< réveillé par un horrible craquement, tout le rocher tremblanten- core du che d'une énorme masse : je me Jlevai aussitôt ct à la coarté de la lune qui venait de se lever, je vis cette masse de peige et de glace bondissant et se brisant pendant sa course ct allant s'arrêter bien au-dessous de nous, sur le glacier toujours en mouvement. 11 continua d’en tomber encore pendaut une heure; d'abord l'in- tervalle qui séparait les chutes était d’en- viron dix minutes: elles devinrent ensuite plus fréquentes, après quoi elles devinrent plus réres et cessèrent eufin pour frire place à un profcnd silence que troublait seulement de temp; à autre le craque- ment de la glace dans les glaciers. La chute des avalauches à cette heure est causée par l'action du soleil, et dans des parties si élevées il faut toute la force calorifique des rayons pendant la journée entière; l’eau qui provient de la fusion de la glace s'écoule, s’'amasse autour de la base des glaces qui continuent à fondre pendant quelque temps après le coucher dusoleil; ain ise trouve détérminée!a chute des avalanches , qui cesse lorsque l’eau re- Commence à se congeler ; le lendemain se reproduit la même série de phénomènes, DE TT A ET GE RE | K° 12 NDE SAVANT. / HO DU MONDE SAVANT parait ie JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,209 pages chacun; il ést publié sous la direction > M. le vicomte A DE LAVALE®TTE, rédacte:r en chef. On s’abonre : Paris, rue des BEAUX - ARTS, N. 6 ,et dans les départements chez les principaux li- raires, et dans les bureaux dela Poste et des Messageries. Pr'x 4:41 journal: PAR:8 pour un an 25 fr., six mois 13 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 ir., (6 (r. fr. 50. Al'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par an et par recueil PÉCHO D3LA LITTé = (\ATURE ET DES BEAUX-BRATS et les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent séparément /’Zcho 10 fr. ; les Morceuux choisir, 7 l..)@t qui forment avec {ronde savant la revu . encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne l+ journal à M. le vicomte de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef, VEcho du Je me disposai bientôt à dormir; mais n’en éprouvant aucun besoin, je m'amu- sai à contempler les consteilations qui bril- ! laient au-dessus de nous d’un éclat parti- culier ; pendant ce temps et durant une heure J’observai de légères lueurs qui sem- blaient passer devant mes yeux et qui res- semblaient assez à une aurore boréale: je supposai d’abord que c'était une illusion d'optique causée probablement par l'éclat du soleil et le brillant c'e la neige auxquels mes yeux avaient été exposts pendant tout le jour; mais comme le phénomène deve- nait-plus fréquent, je me levai et regar- dant dans la direction de Chamouni. je reconnus que sa cause n'était pas autre chose qu’un orage dans la vallée. Les sil- lons d'électricité ne paraissaient que comme un zigzag rouge ou comme deslignes four- chues. Quoique l'on vit très distinctement la lumière de l'éclair, lon n’entendait ab- solument aucun bruit de tonnerre ; so t que cette inconstance fut due à un état RDS culier de l'atmosphère en ce momeg; 08 qu’elle tint à la rareté de l'air, ou à l/Glois gnerment, ou soit enfin que l'on d Be < HE voir un phénomène constant en ces Le tonnerre grondait pourtant avec coup de force dans la vallée, com l'appris le lendemain à mon retour. Nous quittàämes les Grands-Malets entre deux et trois heures du matin, et nous ar- rivâmes sur le grand p'ateau entre huit et neuf heures ; de là la vue s'étend presque indéfiniment, Ce grand plateau est une surface presque unie qui paraît être d'en— viron dix acres, Les roches rouges :e trou- vent entre ce point et le sommet du Mont- blanc. Lorsque les voyageurs furent arrivés à ces grandes hauteurs, les nu1ges commen- cèrent à s'élever autour d'eux de divers point:; dès lors il devenait très dangereux et même à peu près impossible de conti- nuer l'ascension; aussi se termina-‘-clle 1à, et les voyageurs revenant sur leurs pas arrivèrent en assez peu de temps à Îeur point de départ. CRIMIE. Sur les excréments de l'aigle; par K#. C.. Woelckel. (Ucber die Adler-excremente). — Aunal. de Pogyendorf, 184%, n° à. Ces matières recueillies à Genève ont été envoyées à l’auteur par M Behrens, de Lausanne; l'auteur ne connaissant aucune recherche déjà exécutée à ce sujet s'est dé- cidé à en faire un examen soigné, et il ÿ a trouvé en général les substances dont on a déjà reconau l'existence dans le Guano, à l'exception des oxalates. Ces excréments . lorsqu'ils lui parvinrent, étaient secs, d'un 268 blanc-januûtre, d'une odeur faible; dé- layés dans l'eau ils se dissolvaient en faible quantité dans ce liquide; la solution était neutre, d’une couleur brune; elle avait une saveur peu prononcée et renfermait, outre une substance organique non déter- minée, pour bases : de l’ammoniaque, ainsi qu'uve faible quantité de potasse et de soude, pour acides : les acides chlorhy- drique, sullurique et phosphorique. Le résidu insoluble dans l'eau fut traité par l'acide chlorhydrique dans lequel il se dissolvit en partie, la solution prenant une couleur brune; cette solution renfer- mait, outre une fatble quantité d’une ma- lière organique, de lammoniaque (prove- nant de la décomposition de lurate d’am- moniaque) du phosphate de chaux, ainsi qu’une frible quantité de phosphate de magnésie. Le résidu insoluble dans Pacide chlorhyirique se dissolviteutièrement dans une solution faible et bouillante de potasse; le liquide était coloré en brun foncé. Par l'addition d'acide eblorhyirique il se pré- cipita une quantité con-idérable d’acide urique peu coloïié. Cet acide uriqne com- biné à l'ansmoniaque constituait la ma- jeure partie de ces malières excrémenti- tielles ; il en formait jJusques à quaraute- cinq pour ceit. BE SCIENCES NATURELLES. BOTANIQUE. Sur une cxcursion aux extrérmités mméii. dionales et occidentales de l’Aïigérie; par RE. Bo:y de Saint-Vincent, M. Durieu parti d'Oran accompagné d’un seul domestique arabe et se dirigea d’abord sur Tlemcen où il nous restait quelques observations à compléter. Il se mettait en roule précisément à l’époque ou s'élevait non loin de sa droite cet orage politique du Maroc qui cause au loin tant d’émoi, mais qui n’a pas un moment causé de sérieuses inquiétudes aux bôns esprits à portée de voir les choses de près. Notre savant Voyageur, ayant vu ce qu’il se pro- posait d'approfondir, se rendit à Mascara, dont les environs avait élé jusqu'ici trop légèrement étudiés, et se dirigeant, quand il n’y eut plus rien à faire, droit au sud, il était parvenu le 20 mai bien plus loin que Ouizart et Saïda, aux limites extrêmes que la nature seule a pu jusqu'ici assigner à nos conquêtes, Il s’y est élevé jusqu'au vé- ritable désert, si désert 1l y a, le plus dans Vouest possible, et plus méridionalement même que le parallèle de Biskara. Il n’était pas à moins de 20 myriamètres des côtes, et il a été fort surpris de trouver encore dans toutes les productions de la nature, à une si grande distance, le caractère médi- terranéen le plus prononcé. Un certain nombre de plantes mentionnées dans le Flora allantica, que j'avais recommandées à M. Durieu de retrouver parce qu’elles sont cilées dans Desfontaines, ne se sont pas présentées à lui, quorquon les repar- dât comme propres au désert, Ce savant me fait remarquer qu’elles furent recueil- lies au fond des sirtes, et croit avec grande apparence de raison qu’elles devront être retranchées de notre catalogue de la végé- tation algérienne. ‘ Planant pour ainsi dire du faîte d'un plateau qui, s'élevant de plus en plus à partir de Saïda, se Lermine par un long es- carpement, l’intrépide voyageur put con- à 269 sx sa ñ templer tranquillement partie des limbes de ce qu’on appelle communément, avec cette intrépidité qe donne une vieille ha- bitude, le vaste désert, encore que le dépeu- plement n'en soit que relatif, et analogue, seulement daus de plus grandes propor- tions, à celui de nos landes aquitaniques, où des espaces incultes, qui ne sont pas « un océan composé d'arène vagabonde, » séparent çx et là le territoire souvent très fertile de lieux assez populeux. J’avaisdans ma jeunesse souvent observé, dès la sortie de Bordeiux quand ov se rend à la Teste, le phénomène du mirage, si lonstemps considéré comme propre aux déserts afri- cains; ce mirage, en effet bien plus pro- noncé, s’est offert ici, dans toute sa splen- deur.,-aus regards de M. Durieu, qui a même pu jouir du merveilleux spectacle d'un mirage à deux étages, beaucoup plus distinct qu'on ne l'avait encore observé nulle part. Avant d'arriver aux confins du désert et dès sept à huit lieues au sud de Mascara, M. Durieu commença à rencontrer en plus grand nombre qu'il ne l'avait vu ailleurs, ce Ca litris qu'idricoccu appelé Thuya arti- culata par Desfontaines. On ne renconire cet.arbre que ça et là dans quelques autres parties de l'Algérie, où il ne parvieut guère à une grande taille. J'avais autrelois eu oc- casion de reconnaître, quand nous entrà- mes pour la première fois à Cherchell, dans les fosses de [a maison abandonnée d’un tanneur, que le feuillage: de ce Cal‘i- tris est employé dans la préparation des peaux. Au sud de Mascara, sans jamais composer de forêts à proprement parler, ces arbres finissent par se rapprocher en plus grande quantité, pour occuper une zone fort étendue, où tous les individus, évidemment multiséculaires , semblent être contemporains et dater d’une seule et même époque. La plupart, dont le tronc est simple, acquièrent au delà de 4 mètres de cireonférence; il en est de multiples qui sont encore plus gros, et ceux dont la cime n'a point été mutilée n’ont pas moins d’une soixantaine de pieds d’élévation. On ne trouve point d'individus dont les propor- tions soient intermédiaires, et pas un seul jeune pied dans les intervalles que les grands laissent entre eux. L'incendie serait- il la cause d’une telle singularité ? Mais alors pourquoi les vieux individus ne se- raient-ils pas aussi consumés, puisqu'il suf- fit de mettre le feu à un seul point de l’é- corce du Callitris pour que celui-ci brûle entièrement, tant le bois en est résineux ? M. Durieu a vu des pâtres grossiers qui en allumaient de magnifiques pour se diver- tir, et sans autre motif que de les voir se consumer. Quelques parties de eette région boisée se compose aussi d’oliviers sauvages, mais quine viennent pas aussi grands que la plupart de ceux qu’on admire pour leur taille dans la région riveraine. Le Chêne au Kermès { Quercus coccifera, L.), qu'ail- leurs nous n'avons jamais vu de très grande taille, atteint ici aux proportions des ar- bres forestiers, et il en est de presqu'aussi gros que des chènes ordinaires. Le Lentis- que ( Pistachia Lentiscus, L.) devient aussi fort grand et compose des massifs considé rables, Quand on avance encore plus dans le sud, les Callitris deviennent de plus en nombreux et beaux, sans cependant Jja- mais se presser en forêts épaisses. Un en a évidemment fait en plusieurs endroits des coupes. plus ou moins considérables. Son \ ment employé pour les constructions du M jours sans discontinuation. mama | 27 bois, étant absolument semblable, tan pour l'aspect que pour la qualité, à celui da Cèdre, se transporta, ‘à ce qu'il paraît, concurremment avec celui des forêts si. longtemps ignorées du petit Atlas, dans les. villes du littoral à l'usage de l’architec= ture. Nos officiers du génie l'ont abondam- camp établi an sud de Mascara; et delà s'était accréditée Pidée qu’il existait aussi des forêts de Cèdres du Liban dans la con- trée, Ou avait d’abord tourné en ridicule la pensée manifestée des 1840, qu'il pût y avoir de véritables Cèdres en Afrique; de- puis qu'on ne peut plus nier qu'il en existe dans les environs de Sétif, sur les hauteurs de Dgigelli et dans le voisinage d'Alger même, on en veutirouver partout. M. Du- rieu à bien examine la question et démon- tré la méprise, L'Oxicèdre (Juciperus Ociderus, L.) est encore l’un des produits remarquables de la région boisée du midi de Mascara et de Saïda, 11 ; acquiert des dimensions que lon ne lui voit pas autre part, et M. Durieu en a trouvé dont la tige avait plus de 1 mètre de circonférence et une certaine éléva- tion. Pendant les deux mois durant lesquels notre intrépide explorateur à parcouru un pays où le voisinage de la guerre pouvait faire appréhender quelques défections chez les tribus dont ii fallait traverser le terri- toire, il n'a pas dit-il, entrevu l’ombre d’un danger. Il est don:eux qu'on en püt dire autant si l'on entreprenait de faine nuitam- ment le tour de Paris d’un crépuscule à l’autre. Circulant paisiblemen!t, sans être inquiété par qui que ce Soit, en des lieux où quelques personnes ont l’habitude de dire que « le sang français coule continuel-M lement à grands flots sous le yatagan de de l’Arabe impitoyable, etc., ete, » M. Du- rieu n’a eu à redouter que Les ardeurs da siroco, qu'on pourrait appeler Phaleine du désert, et qui a sévi pendant quatre à cinq L'excursion de M. Durieu, en ajoutant une multitude de faits importants aux ré- sultats scientifiques obtenus précédemment, eu complétant nos connaissances bolani-" ques et en faisant surtout connaître l’étaë forestier de l'Algérie, si longtemps réputée totalement dépourvue d'arbres ; prouve encore que l’espèce hamaine n’y est pas aussi féroce et fanatisée qu’on s’obsline à" nous le représenter pour produire certains effets oratoires, dont la portée commence heureusement à s’user. 1} suffit d’avoir bien convaincu les habitants, soit séden=" taires, soit nomades, de l’Afrique, qu'on ne les redoutait pas et qu'en sachant les at- teindre, on joignait l'esprit de justice à la force, pour qu'ils aient senti à quel point il était de leur intérêt d’être paisibles et même justes à leur tour. M. le maréchal, ministre de la Guerre, auquel j'ai dù faire part des explorations de M. Durieu , COR vaincu, parce qu'il sait les choses commen elles sont, qu'on pouvait pénétrer partout dans nos possessions algéricunes quand on se comportait de façou à n'y p:s causer d’ombrage et qu'on n'y tente pas ImpEu=" demment la cupidité, a, sur ma demande, prolongé la mission de ce savant officier pour le mois prochain, où il est probable qu'il s’élèvera sur les points culminants d pays, la neige qui persiste quelquetois jus qu’au commencement des étés devant y être fondue, 4 71 PALFONTOLOGIE. ote sur un bouc. fossile découvert dans les’ terrains meubles des environs d'is- 1so0ire (Puy-de-Dôme); par Ki. A. Pomel. : Ce travail.est le résultat de mes obser- ations sur un ruminant trèscurieux, dont à possède une portion de mâchoire, re- ueillie dans un atterissemenut poneeux, à delques kilomètres au sud-ouest de la ille d’Essoire et près du domaine de Mai- atu. Ce précieux débris renferine les quatre ternières molaires supérieures droites, :ont les alvéoles ont disparu , excepté a la ase interne de la troisième où l’on voiten- Lore un fragment de maxillaire. Ces dents > font de suite remarquer par la longueur le leur fût et le peu détendue de leur dia- aètre transversal, surtout auprès de la louronne; ce qui ies ferait assez ressem- (ler aux dents de la mâchoire inférieure , l'u’on sait être beaucoup plus étroites qu’à à supérieure. . | Le degré d'usure des molaires nous in- lique que l'individu auquel-elles ont ap- artenu venait de perdre ses dents de lait t qu'il était bien près d'être adulie; car a troisième de remplacement a ses coili- lies encore intactes, et la dernière des per- listantes ne présente que de Taibles traces lle détrition. La constance des formes que présentent Les divers types de la famille si naturelle les ruminants nous offrira quelques diffi- sultés pour la détermination du genre dans lequel notre animal fossile doit être placé; jous trouvons cependant des différences hssez caractéristiques pouréliminer la plu- part d’entre eux. | Aïnsi nous pourrons d’abord exclure de la comparaison les cerfs, dont les arrière- Imolaires ont des pointes coniques entre lles convexités des cylindres, ou des crêtes lautour de leur base. Le renne (C. {aran- dus), qui fait quelquefois exception à la |règle, a, comme tous ses congénères, des dents plus carrées et remarquables par la |brièveté de leur fût: nous devons dire aussi |que l’absence du tubercule ne s’observe , Je plus souvent, qu'à la molaire posté- rieure. \ Nous ne devrons pas non plus songer aux girafes, dont les dents, privées de ces éminences à la mâchoire supérieure , ont l'aussi leur füt très court, et des particula- rités dans la disposition de leurs crois- sants. Chez les chameaux proprement dits , le füt est un peu plus long. Mais bien que Îes convexités despilierssoientsimples. comme dans notre fossile, on trouve des diftéren- ces dans l’épaisseur plus grande des dents et dans la forme de la dernière, qui a son croissant postérieur interne très peu dé- veloppé et comme trouqué verticalement. beaucoup d’analogie avec notre animal ; les détails de la façe extérieure se ressem- cylindre manque à l'arrière molaire; le diamètre transversal est plus grand, et la troisième dent de remplacement, dans un individu de mème âge que le nôtre, n’a pas de fossette sur le croissant interne, mais bien deux lobes formés par un sillon : qui s'étend jusqu’au milieu du fût. Nous trouverons encore un caractère | plus concluant dans le petit fragment de maxiHaire , qui semble avoir été conservé exprès pour exclure tous nos doutes à mm ges 0 ve UT TN Mer mensgmgtqumeenss Les lamas sembleraient d’abord avoir blent assez, mais le rudimen: de troisième: 212 cet égard ; on y voit la partie postérieure d'une alvéole destinée à recevoir une se- _conde molaire aussi développée que la troi- sième , et l’on sait que, comme les cha- meaux , les lamas, alpacas et vigognes n'ont souvent que quatre molaires en série, la première des cinq étant réduite à de très petites dimensions, et les racines min- ces et peu profondes étant de bonne heure chassées de leurs alvévles qui s'oblitèrent promptement. Les bœufs, qui ont des molaires à long fût, comme notre fossile, en différent par une longue arête cylindrique placée entre les convexités des piliers; la dent a aussi un peu plus d'épaisseur. Le bison musqué de |’ Amérique septen- trionale à été séparé des autres espèces pour former un genre nouveau (ovibos, de Blainv.), à cause de labsence de la petite colonne ; mais ce caractère, vrai pour les molaires inférieures, ne se retrouve pas aux supérieures, où elle existe avec de plus petites dimensions seulement. En outre, un trou, percé dans la longueur du fût à la réunion des deux croissants internes, différencie suffisamment cette espèce de notre animal fossile. Les antilopes , les boucs et les moatons forment un groupe assez naturel, dans lequel le système dentaire se fait aussi re- marquer par la longæeur du fût des mo- laires et le peu d’étendue de lear diamètre transversal. Les formes de notre fossile sont assez différentes de celles des antilopes et des moutons, pour que nous ne puissions le classer dans ces genres; mais il n’en est pas de même pour les boucs ; leurs dents pré- sentent une identité de forme presque complète : on y trouve l’arête postérieure de la dernière molaire, une fossette sur le croissant interne de la troisième, une plus grande épaisseur au bord antérieur de celle-ci, et des convexités extérieures, moins développées que celles des antilopes, et beaucoup plus que chez les moutons. Leur épaisseur est aussi intermédiaire à celle des deux mêmes genres, et propor- tionnelle à celle de notre fossile ; mais le tubercule de larête postérieure manque dans les divers boucs connus, et la lar- geur de la troisième molaire y est encore un peu plus grande vers la couronne qu’au- près de la racine. Quelques espèces ont leurs fûts plus droits que notre fossile, où ils se courbent légèrement de manière à avoir leur convexité en dehors. Toutes ces différences ne peuvent être regardées que comme spécifiques. Une comparaison minutieuse de la for- me des molaires dans les divers genres de ruminants démontre donc que l’animal fossile de Malbatu devait avoir la plus grande analogie avec les boucs , et qu’on peut le classer dans ce genre, dont il sera une forme nouveke, Cette dernière proposition nous serait très facile à établir, puisque la taille seule suffirait pour caractériser le fossile et le différencier de ses congénères connus. C'est à l’espèce domestique qu’il ressemble” le plus par les proportions et les détails de la forme des molaires, les autres ayant leur fût un peu plus allongé et la convexité des cylindres un peu plus anguleuse. Les plus grands boucs ne dépassent ja- mais une hauteur de Om.90 aw garrot, l'espace occupé par les quatre dernières molaires est alors Om,054 ; cette dernière mesure est de 0,097 dans le fossile ; ce qui + 273 donnerait 1m,60 pour la hauteur au gar- rot. Cette taille surpasserait celle des plus grandes antilopes, ét cependant le Canna a la série des molaires plus longue que notre animal. Cette différence tient aux formes plus trapues qu'on obsirve tou jours dans les grandes espèces. Calculée d'après les rapports de propo tons du Canna, cette hauteur est de 1,48 et de- vient plus rationnelle. La différence avec les boues connus est encore considérable, et excède les liusiies de toutes les varia- dons possibles il ne peut done rester de tioute sur la non-ilenuté du fossile avec ses Con2Éénèrts, ; I demeure donc démontré que le grand bouc de Maïbalu est une espèce qui a dis- paru de la génération vivante, comme la plupart de ses contemporaines; nous la dédierons à M. Rozel, géologue conau par ses nombreux travaux, etqui nous honore de son amitié. Ou pourra la classer, dans les catalogues méthodiques , sous le nom de Capra Rozeti À côté de cette mâchoire, nous avons recueilli une portion de jambe postérieure, comprenant la moitié iuftricure du tibia, le eubo-scaphoïdien et le roétatarsien d’un ruminant, plus trapu et plus fort que le cerf claphe. Ce dernier os présentant à sa partie postéricure unhe goullière caracté- ristique des cerfs, nous avions pensé qu’il avait appartenu à une espéce très trapue e ce genre; mais lorsque nous eûmes trouvé la même forme dans le pasau et le Caama , nous étendimes Ja comparaison, et nous vimes quil avait pu appartenir à un animal voisin des antilopes, par son épaisseur el l'élaruissement de ces poulies articulaires, caractères qui se trouvent dans ce dernier genre et ceux des moutons et des boues. Sa taille se rapportant assez bien à celle indijuée par le débris précé- demment décrit, il pourrait avoir appar- tenu à notre Capra Rose; ce qui ferait un caractere de plus pour distinguer notre animal. Mais maiheureusement nous n’a- vons pa faire de comparaiso: immédiate, et, par conséquent, nous assurer s’il n’au- rait pas pu avoir appartenu à un cerf voisin du canadensis, dont les débris sont enfouis daus la :1ême couche, Les divers débris que nous venons de décrire ent été recueillis par nous dans un atterrissement ponceux, près Ja maison de campagne de Malbatu. Dès 1827 on avait retiré de la même couche, en creusant une cave , deux défenses éléphant, des molaires semblables à celles de l’espèce indienne, et des fragments du squelette qui indiquaient un animal de très grande taille ; une inawdibule de rhinoceros, rap- pelant les formes du {hicorhinus ; des frag- ments du bois et divers 6s d’un cerf voisin de celui du Cauada, enfin des molaires et des ossemcuts d’un cheval de taiile moyenne. Ces débris ont été décrits ou fi- gurés dans l'ouvrage de MM. Croizet et Jo- bertsur les fossiles du département du Puy- de-Dôie. ZOOLOGIE. Sur un renard bleu (canis lagopus) tué sur la côte méridionale du golfe de Finlande, non loin de Saint-rétershourg, avec des recherches sur la diffusion de cette es- péce ; par ii. de baer. (Bullet. scientifiq. de l’Acad. impér. des sciences de Saint-Pétersbourg, t.. 11841.) < Cet animal a été tué le 29 avril 1841, dans le district d'Oranienbaum ; il avait un 274 très beau pelage d'hiver blanc ; sa présen- ce dans des lieux si méridionaux relative- ment à son habitat ordinaire , est un fait très rare. Onne le rencontre ordinaire- ment que jusqu'au 60° degré de latitude septentrionale ; néanmoins Nilson parle d'un individu de cette espèce qui était des- cendu jusqu au delà du 56: degré. En Sibé- rie, le renard bleu ou isatis arrive jusqu’au Kamtschatka , et par le moyen des glaces, jusque chez les Aleutes ; dans l'Amérique, il descend vers le sud , sur les côtes du La- brador ; mais en Sibérie et en Europe il se tient ordinairement beaucoup plus au nord, ne se montrant que sur les côtes dé- pourvues d'arbres de l'Océan glacial, se- lon Gmelin. qui lui assigne comme limite le 69e degré. Steller en à vu fréquemment sur les iles squise trouvent entre l’ Amérique etl’Asie, même jusqu’au 51° degré, et par conséquent à 18degrés plus au sud que ne le dit Gmelin. En général on peut dire qu'il s'étend entre le 51e ct le 71e degré. fi habite le Spihberg et toutes les îles de Océan glacial, s’avancant vers le sud tout autant que s'étendent lës terres plates et nues. L'ours blanc descend moins vers le sud et ne quitte guère les côtes ; le renne s’avance plus vers le sud, jusqu'aux forêts et aux limites qu'atteint l'élan. L’onrs com- mun s'élève jusqu’à la limite septentrio- pale des forêts et confine ainsi au renard bleu , à une latitude où ne croissent plus les céréales. Ordivairement le renard bleu habite des con rées où la terre est toujours gelée, dans l'Amérique du nord ; il pros- père au nord de la presque île d’Aliask , tandis quil ne se montre pas plus au sud, Au temps de Bering, en 1742, il était très commun dans les îles du Conimandeur. Eu 1754, on en rapporta 7,000 peaux ; en 1780, 6, 80; deux ans après, 4,800; de 1798 à 1822 ou en a retiré encore 50,000: mais le plus grand nombre provenait de l’île Saint-Paui. On en trouve encore chez les Aleutes, dout le pays est également üé- -pourvu d'arbres. Le renard bleu paraîtne pas exister chez les Kuriles:; du moins on n'v en a tué au- cun en 1839 et 1810. A l’époque de Steller, on eu a vn plusieurs à La pointe méridio- nale du Kamtschatka, au dessous de 51 degrés, de même que daus le pays des oriakes 6ù il n'ya pasde forêts. Ilestégale- ment aboudaut dans le pays de Tschukis- ches, et de là sur toute la côte septentrio- pale de la Sibérie * par exemple il abonde à AS ROBCDUre du Kolima. De Turu- ‘chansk , la ville la plus septentrionale du Jenissey on ae do 90,000 peaux dans les bonnes annecs; tandis que d’autres fois op n’a pas He. 300. Le long du fleuve Obi les fo. êts s’éleveut jusqu’au 67e degré, et là aussi s'arrête le renard bleu. Les peaux qui viennent du Bas-Jenissey sont les plus estimées à cause de leur grandeur et de la longueur de leurs poils; celles du Kolima et de PObi ont un prix inférieur, du moins on les paie moins cher en Russie, parce que le poil s'en détache plus facile- ment, tandis qu'elles ont beaucoup de débit en Chine et en Turquie. Le renard bleu est encore commun à la Nouvelle-Zemble, et c’est du Spitzherg que vient la variété de couleur plus foncée, d’un gris plus élevé et beaucoup plus grande que celles de Si- bérie. Dans l’Oural septentrional, cette espèce s'avance vers le sud auss: loin que le sol reste nu; mais elle n’atteint pas les monta- 275 gnes de Bogoslawk dans la région des fo- rêts. En Europe, le renard bleu n’habite non plus que les côtes et les montagnes nues ; il manque dans la ceinture des forêts qui s'étend de l’Oural septentrional jusqu’au golfe de Bothnie, et par conséquent dans les districts de Permien, Wjatka, Wologda et Olonez, de même qu'à Archangel et sur les côtes méridionale et occidentale de la mer B'anche. Daas la province d'Archangel. on ne le trouve que dans les districts de Me sen et de Kola, et de là sur tout le Tundra (désert glacé) jusqu’à la mer et du détroit de Waigatz à 110 verstes vers l'ouest jus- qu à Mesen , où néanmoins il devient déjà plus rare ; sa limite parait donc se trouver ici entre 66 et 67 degrés. Ovaus Magnus ne parle pas de cet animal. Il manque dans le grand duché de Finlande, ainsi que dans la province de Kemi. en Laponie ; il ne com- mence à se monirer qu'à Vtsjoki. Le long de la grande chaine, il s’avance jusqu’à Drontheim. et même plus au sud. Il existe également en Islande, et il y fonme ner anttéemblable celle des bérie. En Amérique, dans le Groenland, à l’île Melville, il se montre partout au delà du cercle polaire, et plus sûrement sous le 68 et le 70e degré. D’après Richardson , il émigrerait vers le sud pendant l'hiver jus- qu’au fleuve Saint-Laurent; à la baie d'Hudson, on en a trouvé dej jeunes sous le 57e degré. En Sibérie , il ne fait pas de semblables migrations : ses voyages parais- sent concorder seulement avec ceax du Lemming qui, comme on le sait, se montre en abondance tautôt ici , tantôt là, à des époques indéterminées. Celui qui a été tué à Oranienbaum venait vraisemblable- ment de ia Finmarchie, par conséquent d’une distance de 60 milles. Pendant le nième hiver , on en à vu et poursuivi une douzaine à Helsinglors. ORNITHOLOGIE. Catalogue des oiseaux nouveaux ou neu, connus de la collection Abeillé ; par R.-P. Lesson. (15° CII. Sittasomus perlatus, Lesson, sp. nov. Le genre sitasomus comprend quatre espèces de petits grimpereaux de l'Améri- que a itouale a bec de sylvie et à queue accuminée, Celle-ci sera la qnatrième. Le sittasouwie à corps perlé habite la Co- lombie [Il est remarquable par la vive co- loration de son plumage, bien que sa livrée ue s'éloigne pas des autres espèces du gen- re. Sa taille est de 13 à 14 centim. Son Bec court et grêle est cornée en dessus, blanc-jaune en dessous. Ses tarses courts eL armés d'ongles reconrbés, sont brunâtres : ; ses ailes rt longues dépassent de beaucoup le croupion, et la queue large a ses rectrices moyennes terminées par des pointes très fines. Le sommet de la tête, du cou jusqu ‘au dos est d’un olivâtre roux sale ; mais à par- tir du cou, le meuton, lie dos, le croupion, les ailes et.la’ queue sont du rouge can- nelle le plus vif. Les ailes sont blanches en dedans, et les rémiges primaires et secon- daires sont brunes, mais bordées de roux cannelle en dehors, et sur leurs barbes in- ternes œillées de jaune nankin. Cette ma- culature ne paraît que quand l'aile est ou- verte. Un trait blanc jaunâtre nait au menton article.) cou en s’élargissant un peu. Les joues so olive tiqueté de blanc et une sorte de sour= cil blanc naît derrière chaque œil. Tout le dessous du corps est couleur de gayac, et ce à partir du cou jusqu'aux couvertures, inférieures ; mais cette teinle est semée de. larmes oblongues blanc mat, encadrées” d’un rebord noir profond qui les circon- serit. Cette coloration émaillée est des plus. agréables et simule un semis de perles. [Q CIV. Ayphorynchus muculi venter, Les-« son, Sp. nov. Le Brésil possède une espèce fort remar- quable , le falcularius des auteurs, et le“ Mexique deux espèces, les x. leucogas'er et flavigaster de Swainson. Cette quatrième espèce provient du Brésil. C'est un gra- “cieux oiseau , à formes sveltes, à tarses courts, ayant les deux doigts externes aussi” longs que les tarses. La queue en toit, à pennes rigides » tronquées au sommet et à à pointes mucronées, Les ailes sont longues, pointues, à rémiges étroites et étagées. Le bec recourbé , très comprimé sur les côtés, est rougeâtre-clair en dessus, blanc-jan- nâtre en dessous. La calotte jusqu’à l’occiput et sur les cô-— tés de la tête est roux-biunâtre parsemé de petites taches jaune-clair. Tout le dessus du corps est roux-vif, mais le roux devient encore plus vifet plus nuance cannelle clair sur Île croupion et sur la queue. Les ailes sont entièrement rousses ; seulement toutes les pennes, dans leur partie cachée , sont brunes , et ce brun apparaît au som- «« met des rémiges. Le dedans des ailes est roux glacé. Le menton et la gorge sont blancs. Tout le dessous du corps sans exception est d’un gris éniaillé de flammèches bianches bor- dées de chaque côté de traits noirs. Les tarses sont rongeitres. Longueur, 20 cen- timèt. Ce xyphorhynqueest du Brésfl. CV. Dendrocolaptes (orthocolaptes) rufi- gula, Lesson, sp. uov. Dans la section des dendrecolaptes à bec droit el robuste , la Guyane possède les 4. cayernensis, gutialus et picus. Notre tala=l piot à gorge rousse vit aussi à nl diffère des trois espèces citées. C’est un oiseau robuste , mesurant 2 centim., ayant un bec ihicte < a à mandibule supérieure crochue ; sa queue est large, rigide et les baguettes surtout sont très furtes et se terminent par des pointes résistantes. Le bec est noirâtre en dessus corné en dessous ; les tarses sont bleuûtres. Un roussâtre brun colore la tête, les joues et le dessus du cou, le manteau et le dos, mais sur le manteau apparaissent quelques petites larmes b'anches bordées de noir. Le croupion et les couvertures su- périeures sont d’un roux cannelle, la queue estentièrement de ce roux cannelle fort vif, les baguettes exceptées qui sont rouge-noir et lustrées. Les ailes sont roux-cannelle, mais les pennes sont brunes en dedans et ce brun apparaît au sommet des pennes. Le gosier est roux, le thorax et le devant du cou , d'uu olive roux , sont semées de larmes obovales d’un blane éteint et cer- clées d'un rebord noir. Le milieu du ven- tre , les flancs et les couvertures mférieu- res unicolores sont roux-olivâtre. Ces der- nières sont finement rayées de brun. CVI. M: scigralla brevicauda, d'Orbig., Am. , pl. 39, f 1. M, Abeulé a reçu cet oiseau du Chili. !. d'Orbigny en a donné une figure rar- itement exacte ; seulement les tarses de 1 figure citée sont peut-être trop courts. -e muscigralla à courte qaeue a en effet s tarses très longs, gréles et sartout dé- ‘udés dans une grande partie de la jambe. e sont presque ea miniature des tarses ‘'échalliers. La huppe jaune ne paraît que rsque les plumes sont éhouriffées. GVIT. Fluvicola leucocephala , Lesson, 52. nov. Je n'ai point trouvé cetle espèce parmi *s neuf especes de ce genre américain dé- rites dans les auteurs. Cet oiseau a le bec et les tarses noirs ; ? front , les joues , les côtés de la tête et ut le devant du cou blanc pur. Le reste Le la tête, les eôtés et le milieu dun cou re- 'êtus d'une plaque noire en chaperon; une |charpe noire assez large, en travers sur le horax; toutes les parties inférieures, de- tuis la ceinture noire jusqu'aux couvertu- res inférieures dela queue, d’un blanc joyeux, ondé de brun sous les ailes, Le ‘essous du cou, le dos, le croupion, les ‘ouvertures moyennes des ailes gris de “endres; les ailes terre d'ombre, les rémi- res moyennes brunes et les plus exterues ondes. Queue très courte , échancrée, à ennes moyennes noires, les latérales bru- “es terminées de blanc, ou œillées de blanc n deians. Longueur, 11 centimètres. 'atrie ? : | CVIIT et dernier. Myadestes ardesiacus, Less. . sp. nov. | Swainson a établi le genre myadestes jour des gobe-mouches à plumage lâche tabondant, dont il ne connaissait qu’une ispèce, le musccapa asmillata de Vicillot, jui vit à da martinique. M. de La Fresnaie tJouta une deuxième espèce, le m. obscu- u$ di Mexique , et celle-ci du Brésil, sera à troisième du genre. | Les caractères de ce petit genre consis- }Ent surtout en la première penne de l'aile ai est rudimentaire. La deuxième est plus jourte que la troisième, celle-ci que la tuatrième k: les quatrième, cinquième et lixième sont égales et les plus longues. Les arses sont allongés, très robustes. cou- lérts de larges écailles. Le pouce a un on- le trés recourbé et très acéré. Le bec est hédiocre, comprimé sur les côtés, légère- hient crochu , peu denté ;-les narines sont tasales, percées dans la membrane frontale, es ailes atteignent le milieu de la queue : elle-ci est élargie presque égale. Le plu- page est abondant, mollet et imite celui |e quelques barbacous d'Amérique. | Le myadertes ardoisé a le bec noir, les arses brunâtres ; tout le corps en dessus [run ardoisé. Les joues, le cou eu avant et 1r les côté», les flancs, les côtés du thorax D aussi brun fuligineux. Les soies du Ont ont deux petits points blaucs à ton- 1er les narines. ie ! A partir du thorax, le milieu du corps Su aux couvertures inférieures est d’un ‘anc lavé de jaune-paille très pâle. Les lumes tibiales sont brunes, avec une jar- ‘ière blanchâtre. Les ailes sont brun- iat, la queue aussi est brune , mais les 'Ctrices sont tallées à leur sommet de aniere à avoir une pointe saillante. Cet {seau à plumage mollet est tres doux au mi mesure 16 centim., et vit au résil, 278 SCIENCES APPLIQUÉES. Système Latour-Dumouliu {père et fils), pour prévenir les accidents sur les che- mins de fer. (Suite et fin.) Maintenant , supposons les diverses chances d’accidents, et voyons comment fonctionnera l'appareil pour en prévenir les effets. . Les dents de fer présentent constamment leurs pointes aux parois du fossé qu’elles effleurent en quelque sorte. puisqu'elles n’en sont séparées que de 2 centimètres, Pinstrument étant dans sa position natu- relle, c’est-à-dire fermé. Si le fossé est à côtes inclinées, ces dents de fer devant avoir une échancrure dans leur partie inférieure et être un peu allon- gées dans lenr partie supérieure, de n:a- nière à s’adapter en quelque sorte à l'incli- naison. Eh bien, la locomotive déraille; mais dès que la roue est en dehor: du rail, à 2 ceutimètres de distance seulement , les dents de fer ou pattes d’ancre, entrent dans les parois du fossé et s’enfoncent en même temps que les roues de la locomotive s'éloignent de la voie. Ces dents s’enfon- cent dans la terre, nan seulement du côté où s’est opérée la déviation, mais aussi du côté opposé, par le seul fait du change- ment de position de l’in:trument, On con- çoit facilement qu’alors la locomotive ainsi emprisonnéeet en ravée, se trouve mainte- nue et fixée dan; la position oblique qu’elle a prise en déviant. Une tige el un châssis placés en avant de la locomotive, et dont nous parlerons tout à l'heure, seront aussi une cause d’ar- rêt pour eile, On verra encore dans les paragraphes suivants, que les instruments des wagons qu’elle précède ayant joués dès le premier temps d'arrêt de cette loco- motive, elle se trouvera nécessairement maintenue par-une invincible résistance, Faisons ici une observation importante: quand même la locomotive n'aurait pas d’in,trument à dents de fer, le fossé seul, dans lequel les roues viendraïient alors s’en- foucer, empêcherait les effets les plus fu- nestes de la déviation, c'’est-à-dne l'én- trainewent de tout le convoi dans les bas- fonds ou précipices qui peuvent border la voie, ou dans la rivière si le déraillement a lieu sur un pont. Voiià donc le premier effet de la dévia- üion, c'est-à-dire l'entrainement de la {o- comotive, doublement empêché. La loco- motiveest:rrêtée. mais si elle l’est inopiné- ment. soit parce qu'elle est accrochée après avoir déraillé, soit que l’essieu s’étant brisé, elle est renversée. les mêmesconséquenices, pour les wagons qui suivent, restent les mêmes ; ils se précipitent et vont se heur- ter entre eux. C’est le second cas d’acci- dent que nous avons posé au début de cette explication. Voici le moyen d'y rémé- dier. : Le premier wagon se précipite, mais à peine s'est-il élancé, que les tampons re- poussés font opérer un mouvement de le- vier, la main de fer enlève la bride : les ressorts jouent avec la promptitude de l’é- clair, les barres s’écartent et les pattes d’ancre entrent de droite et de gauche dans les parois du fossé, elles ÿ sont enfon- cées dans la terre à une profondeur égale à leur dimension en longueur, c'est-à-dire de 19 centimètres. La force d’élan du \ -279 wagon est aussitôt amortie; chaque wa- gon qui suit, épronvant le même effet, sa marche est pareillement interrompue. Nous disons force amortie. marche in- terrompue, parce qu’au moyen de l’ar- rête intérieure de chaque dent de fer ou patte d’ancre, MM. du ioulin donnent une chasse qui prévient le grave inconvénient d'un arrêt tr p brusqué. Nous pensons. que, pour obtenir cet effet, il faut que les pattes aient une distance de 4 mètres 50 centimètres à 5 mètres à parcourir. C’est- à-dire que les wagons seraient espacés de 4 mètres 50 centimètres à 5 mètres. Nous indiquons même plus positivement 5 mè- tres et nous conservons des tampons dont la tige serait allorgée. Les ressorts corres-- p: ndants auraient un jeu maximum de 30 à 40 centimètres, toutes les fois que le convoi, s’arrêtant aux stations, il y aura rapprochement entre les wagons, c’est-à-. dire, pression des ressorts. Ces ressorts se- raient donc diéposés de manière à résister de 30 à 40 centimètres pour le plus grand rapprochement passible des temps d’arrêt volontairesle: plus brusqués, et lorsqu’aux temps d'arrêt non volontaires, c’est-à-dire en cas d'accidents, les 30 ou 40 centimè- tres de jeu seraient forcés, l’instrament pré- servatif s'ouvrirait immediatement. Nous regardons ceci comme de la plus haute im- portance, et nous prions qu’on veuille bien le remarquer, car les inventeurs détrui- - sent ainsi l’abjection d’un fonctionnement d'appareil sans nécessité. « Un corps lancé horizontalement »éprouve, s'il est brusquement arrêté, un »choc égal à celui qu'éprouverait un »corps tombé verticalement d’une l'auteur »égale à la moité de la distance que le pre- »mier parcourt dans une seconde {prin- »cipe admis par tous les ingénieurs), Donc, une personne placée dans un »wagon marchant avec une vitesse d’envi- »ron 36 kilomètres à | heure, ou 10 mètres »par secon le, recevrait, si ce wagon étant »brusquerent arrêté, le même choc que »sielles tombait d’une hauteur de5 mètres, » Ainsi, admettons que le wagon aille se »heurter contre une masse de sable âres- »sée inopinement! devant lui et qu’il y fasse une trouce jusqu à 5 mètres : arrêté à cette distance, le voyageur placé daus »le wagon n’éprouverait aucun choc. » Douc, en espacant les wasons de cinq »inéètres er en faisant labourer les ancres, »on pro:luit un effet parfaitement ana'ogue »à la trouée dont nous venons de parler et »par conséquent point de secousse, point »de choc pour les voyageurs,» Nous n’avons parlé jusqyu’ici que d’un seul instrument contenant quatre pattes d’ancre pour chaque wagon, et huit pour la locomotive. Si l'on objectait qu’un seul instrument n’opposerait pas une suffisante résistance à la force acquise, MM. de La- tour Dumouliu repondraent qu’on peu: en mettre deux et même trois. sous la caisse, à la suite Pan de l’autre. [ls pourraient en méme temps, à l’aide de la même tige qu'il faudrait seulement prolonger. On conçoit que le nombre des instruments peut dépendre de la nature des terrains dans lesquels on aura besoin d’agir; que sisur un parcours d’uue certaine étendue, on devait rencontrer des terrains de plu- sieurs natures. on pourrait facilement dis- poser la tige de manière que, d’une étape à une autre étape, elle n'agit que sur un seul ou sur plusieurs instruments, selon le 280 à 2 besoin qu’on aurait d’une plus grande ou d’une plus faible résistance (1). Les inventeurs sont gens de pratiqu® et de théorie ; et un des calculs qui nous ont le plus frappé par son évidence et par les conséquences qui résultent en faveur du nouveau système est celui-ci {nous citons textuellement\ : « Les pattes d'ancre ont 19 centimètres de longueur sur 12 de lar- geur. Nous en mettons 4, ou même 8 si on le désire, à chaque instrument, sous chaque wagon ou char particulier dont nous parlerons plus loin 4519. —76; 4<12—= 48. Le volume des 4 pattes réunies sera donc égal à une seule patte ayant 76 centi- mètres de hauteur snr 48 de largeur. Si nous avons S dents; leur volume sera celui d’une patte ayant { mètre 52 centi- mètres de haut sur 96 centimètres de large. Les pattes d'ancre des plus grands vais- saux n’ont pas cette dimension. Quoique peut-être le nombre et les di- mensions des lames d'acier que uous avons indiquées eussent une puissance d'écart suffisante pour enfoncer, instantanément, dans la terre, huit pattes d’ancre aussi bien que quatre, MM. Dumoulin proposent néanmoins pour avoir plus de certitwle, d’auymenter, pour les instruments placés sous la locomotive et sous le terder, la puissance Ges ressorts. Ainsi au lieu de sept lames il y en aurait neaf, dix, onze. Dans ce cas, leur longueur et leur largeur aug- menteraient dans les proportions déter- iminées par certaines règles qui servent de base à ceux qui fabriquent ou emploient des ressorts,et notamment aux ingénieurs qui surveillent la construction des grandes diligences. e Nous arrivons au troisième paragraphe du programme que nous avons tracé en commençant, savoir: le cas où une loco- motive serait brusquement arrêtée dans sa marche par un obstacle matériel quel- conque, ou pour la rencontre d’un convoi marchant surla même voie, eu sens con- £raire : Le dessous de la locomotive est armé, en avant, d’une sorte de châssis en ler qui embrasse toute la larseur de la voie qui balaye les rails et qui descend dans la fosse, dont il embrasse aussi toute la lar- geur. Il estévident que ce châssis, placé en avant et adapté à la tige qui est mobile, frappe le premier contre l'obstacle qui se présente, qu'alors la tige repoussée fait ouvrir l'instrument et que les dents de fer s’enfoncant dans la terre arrêtent la mar- che de la locomotive; si cet obstacle est une autre locomotive, celle-ci étant armée de la même manière, les deux châssis se heurtent et produisent réciproquement le même effet. La partie de ce chässis qui passe- rait dans le petit fossé serait disposée de ma- nière qu’en cas de d'viation de la locomo- live, soit à droite, soit à gauche, des barres de fer à pointes, dépendantes du châssis, dirigées dans un sens oblique, entreraient dans les parois du fossé. La résistance que leur opposerait la terre repousserait la tige qui alors ferait ouvrir l'instrument, Ainsi, la locomotive serait retenue par toutes les pattes d’ancre et non pas seule- (1) En composant les parois du fossé d'un mé- lange de glaise et de sable, on peut obtenir sur tout le parcours une parfaite égalité de résistance et conserver aux instruments préservatifs une unité d'action permanente. 281 ment par celles du côté où se serait opé- rée la déviation et celles de l'extrémité cor- responilaute. C'est ici le cas de faire remarquer que les moyens de résistance que les habiles inventeurs proposent sont so/idaires, c’est- à-dire que le second instrument ayantjoué, vient ajouter à la force du premier, le troisième augmeute la force du second. et successivement jusqu'au deraier, chaque wagon vient au secours de celui qui le précède Les châssis de la tige seraient disposés. à l’aide de ressorts interméliaires, de telle sorte qu'il n'y aurait réaction par la bride de linstrament, c'est-à-dire fonctionve- ment de l'appareil, que dans le cas où le châssis rencontrerait un de ces obstacles qui peuvent produire un accilent., Un ob- jet d'un faible poids et d’une faible résis- tance serait tout simplement pousse en “avant, et, dans ce cas, l'instrument préser- vatif ne serait point ouvert. Car, nous le: répétons , MM. Duinoulin ont soin de tout préparer de manière à ne pas le faire ser- vir sans nécessité. : Quatrième supposition. — «Un convoi »est atteint, soit dans sa marche plus lente, »soit parce qu'il s’est arrêté par um autre »convoi lancé sur la même voie dans le »même sens.» On comprend aisément que le choc seul: du châssis balayeur contre le dernier wa- gon du convoi arrêté (wagon destiné aux bagages) que ce choc seul, dis-je, sufñ- rait pour faire jouer l'instrument préser- - vatif placé sous.la tender, et que l'arrêt du secoud convoi s'opérerait après que Îles pattes d’ancre auront labouré dela distance qui sépare les deux convois, aucun dan- ger ne résultera de cet accident. Un mou- vement de levier serait disposé, en ontre, sur l’arrière du dernier wagon de chaque convoi, de manière à ce que le choc au châssis séparât instantanément ce wagon de celui qui le précéderait. Plusieurs com- binaisons sont à la disposition des iage- nieurs poar obtenir ce résultat. Cinquiéme supposition. —« L'essieu d'un »wagon vient à se rompre, où bien le wa- »gon déraille, et, dans les deux cas, il est »reuversé et obstcue la voie.» Aujouræ’hui de deux choses l’une; ou le wagon et les voyageurs sont traînés par terre, ou, s’il est détaché de celui qui le précède, il est écrasé par ceux qui le suivent ; il peut donc nôn seulement ie détacher, mais arrêter les wagons qui vont derrière lui. MM. de Latour: du Moulin indiquent un moyen fort simple de détacher les wagons : nous renverrons à leur mémoire explicalif,les personnes qui désirerait le connaître dans tous les détails, il nous paraît suffisant de dire que dans cette hypothèse encore ces messiears ont plusieurs systèmes de décro- chage tous également efficaces. Cen'est pas tout, comme nous l’avon: dit, d’avoir séparé le wagon, il faut, de plus, empêcher que les wagons qui sui- vent viennent Jui passer dessus. Or, cet effet est produit, ainsi que nous l'avons expliqué, par le jeu successif et rapide des instruments à dents de fer placés sous chaque wagon, du convoi. Au moyen d'une armature correspon- dant par des fils de fer, avec la bride qui retient l'instrument fermé, le conducteur de chaque wagon pourrait aussi enlever cette bride (faire jouer l'instrument prèser- vatif, dans les cas rares d'accidents pré- vus), 5 ‘dant la nuit? Le système de MM. Dumou- -der, même combinaison. Ainsi, un convoë Nous sommes arrivés à la sixième et nière hypothèse du programme, cell l'explosion de la chaudière de la loco tive. Nous avons dit que MM. Dumou (père et fils) prévenaient les dangers qui en peuvent résulter awjourd hui. Et en. effet, ces dangers ne consistent-ils pas dans” les chocs successifs des wagons venant se précipiter sur la locomotive qni, en cas d'explosion, est nevessairement renversée: et brisée etaussi dans cet horrible supplice du feu, k Eh bien! tous ceux qui ont ln avec quel que atiention cette analyse seront convain- cus comme nous-mêmes, qu'avec lins= trument préservalif en arrête à distance tous les wagons qui tendent à se précipiter sur Ja locomotive renversée par l’explo-m sion. Il est d’autres causes d'accidents aux-" quel'es jusqu'ici oa semble n’avoir pas songé; ce sont celles que peut créer la malveillance; elles consisteraient princi- paleimint dans un obstacle matériel Jeté furtivement en travers de la voie; dans une dégradation des rails ou du sol. Ac-M tuellement, il est à jeu près impossible au mécanicien le plus attentif et le plus habile, nous ne disons pas de remédier à ces chances funeste:, mais même d’en at tenuer les effets. Que serait ce donc si Ia malveillance faisait quelque tentative pen- lin (on l'aura facitement reconnu), est d’une application également efficace la nuit et le jour, et, avec son aide, le méca= vicien peut se livrer exclusivement à la surveillance de la machine. … Quant aux personnes qui trouveraient la prévoyance des inventeurs excessive e£« qui reprocheraient la prodigaltté des moyens préservalifs (cette observation, que“ ces messieurs pourraient accepter Comme un loge, leuraété faite), leur argument serait celui-ci : qui peut le pius, peut le mains Par exemple, au lieu de placer un instrument sous chaque Wagon, On EN Ar merait seulement de petits chars, cons= truits exprès, et qui viendraient à la suites des wagons que lon diviserait par groupe de trois (1). Pour la locomotive et le ten= serait disposé dans l'ordre suivant : 1°1a locomotive toujours munie de son châssis le tender et le char ariné d'un nombr@ suffisant de pattes d’ancre pour le servicé particulier de cette locomotive et de ce tender; 2° à 5 metres de distance du char trois wagons r«pprochés l’un de l’autre comme aujourd hu, et, sans solution de continuité, un second char, pour le ser= vice particulier de ces trois wagons et ainsb de suite. Cette combinaison, entre aulires avan: tages, offre celui de conserver aux loco motives et aux wagons degagés d’instru= ments, la mêre facilité d'evelution dans les gares. Secondement, Îes tampons d’au= jourd’hui seraient maiutenus, à l'excep tion de ceux dn wagon qui viendrait ims mediatement après le petit ch4r, qui co respondraieut, en s’allongeant de 2 mètres 50 centimètres, aux tampons de même dis weusion dont ce char devrait être muni. MM. Dumoulin (père etlils) qu, d’abord, ne se prononçaientpas entre lesdeux com binaisons, ont adopté la dernière par suite 1 RL (t) Ces chars pourraient servir auési au trans port des bagages. dé expériences concluantes qu'ils ont des de leur système préservatif. analyse a été rapide; la description da machine aussi abrébée que possible, ekependant nous craignons encore que tention ne soit lassée à nous suivre. in ce cas, nous dirons : que le péril se sse à chaque instant sur les pas des #ageurs, que la mort prenne ses victi- ls, puisque vous n'avez pas vouln lui en lacher uvre seule. Mais, si l’intérèt pu- j; ne sous pousse point à la réforme des is où des erreurs, que du moins vatre ifrêt particulier vous ouvre les veux : là la sécurité de tous; et c’est au profit cet intérêt que MM. Du Moulin (père d ils) demandent que leur système ait des üninatenrs qui viennentle combaîttreou l’accepieut. (DJuant ànous, appuyés que nous sommes Parntorité de savants théoriciens ét Moplion jusqu'à ce qu'il nons soit dé- Intré que ja science de la mécanique et | chiffres n'est point une science ration- le. J. ARAGO. AGRICULTURE. péricnces comparatives de divers en. mrais, notamment du guano, recueillies jar Hr. lercomte Conrad de Gourcy. [Un demi-hectare d'un mauvais herbage Lté fumé à vai.on de 59 kilogrammes de ppetré Goûtant. -.. : .. A5 fr. » IMéme étendue, avec 66 ki!. |} de nitrate dessonde:.:: . . Même étendre, avec 250 kil. stourtean-de-colza:-.….... . Même étendue avec 475 litres au ammoniacale venant d’un |zomètre et-qui fut mêlée avec 1q_ fois autant d’eau com- ; NRA annees 0043. 75 | Les trois premiers engrais produisirent à u près la même quantité de foin ; mais, |rame il était tombé davantage de poudre tourteaux, le demi-hectare qu'il avait Icu produisit une récolte de foin adsmi- ble, ce qui prouve que la dose de 250 logrammes était insuffisante : la même 2ndue qui produisit 100 livres de foin ec les trois premiers engrais en donnait 6 livres avec l’eau de gaz et seulement livres sans aucun engrais, et, lors du gain, l'eau de gaz montra encore sa su: riorité. Il y a des eaux de gaz plus ou oins fortes, ce qui demande qu’on ajoute us ou moins d’eau ordinaire; pour s’as- rer de la dose, il faut, au préalable, fsayer plusieurs mélanges en petit. \M. Dudgeon, un des bons cultivateurs 4 Ecosse, a fait les essais suivants sur l’em- oi du guano , quil a trouvé si convain- ints, qu’il est décidé à fumer, cette année, |) hectares de navets. 42 » raison de 30 mètres cubes à l'hectare et \1guano, d'abord à raison de 500kilogram., hsuite 400 et eufin 300 par hectare. Les javeis venus avec le fumier pesèrént , sur {ne petite étendue du champ, 950 kilogr., , sur là même étendue du champ fumé à 120 kilogramues de guano, 1,250 kilogr. ; frec 400, 1,100 kilogrammes; et avec 300, 21,000 kilogrammes. Ainsi, avec 300 kilogrammes de guano lui avaient coûté 90 francs, il ÿ eut un Iroduit plus considérable qu'avec 30 mètr. “lubes de fumier coûtant 200 francs. L’expé- lence suivante fut faite avec 1,120 litres 43 ». Dans un premier essai il mit du futnier - 284 de poudre d'os mêlés avec 5 hectolitres de cendres de charbon de terre à l’hectare et semés avec Ja semence des navets au moyen du semoir; cela produisit 970 kilog, de navets et 1,150 kilog. sur la même éten- due fumée avec 209 kilog. de girano. Les os avaient coûté 87 fr. 50 c., et le guano n’est revenu qu’à 62 fr. 50 c. M. Dudgeon avait aussi employé du guano sur un champ de froment, et il en fut tres content. 375 kilogrammes de guano et autant de plâtre sar un hectare de pré ont donné 7,250 kilogrammes de foin; avec 250 ki- logrammes de guano et autant de plâtre, 6,000 kilogrammes; avec la même quan- tité de guano sans plâtre, 5,000 kilo. Uu autre hectare dè pré semblable, qui n'avait reçu aucun engrais, n’a produit que 3,913 kilogrammes de foin. Un hectare de navets , semé avec 500 kilogrammes de guano et autant de plâtre, a produit 75,000 kilog, Un autre hectare , sur lequel on à employé seule- ment la moitié de cette quantité d'engrais, a produit 67,000 kilozrammes. Près Bayonne, on a mis 1,609 kilocr. de guano à l'hectare sur un pré nonirri- gable qui a, produit trois coupes admi- rables ; dans les mêmes circonstances, 3,200 kilogrammes de fiente de volaille n’ont produit que deux coupes, chacune desquelles ne valait guère que moitié des précédentes. 89 kilogrammes de guano, mis dans les trous pour betteraves en pincées de deux doigts, ont bien empêché queiques graines de lever, mais le reste du champ a été aussi beau que le voisinage qui avait été bien fumé ; les betteraves étaient à 15 pou- ces et les lignes à 18 pouces les unes des autres. Pour les navets, cette fumure a eu le même résultat; sur maïs en lignes espa- cées de 2 pieds et les pieds à 15 pouces, on a employé 240 kilogrammes de guano , en mettant Îles pincées de trois doigts, et et cela au moment du dernier buttage ; la récolte a été aussi belle que celle du champ voisin qui avait été bien fumé et semé douze jours plus tôt et par un temps plus favorable. Un autre champ de maïs qui avait été fumé et auquel on à donné autant de guano qu’au précédent à produit une ré- colte extraordinaire. On à remarqué que cet’ engrais attirait l’humidité sur, jes plantes, même pendant les temps les plus secs. ———— 5} 4e SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. Découverte d'un aqueduc romain en Lor- raine; par M. Île baron d'Huarct, — Com- muaication faite à la Société française , teaue à Paris par M. de Cuisy. Des vieillards du pays avaient certifié à M. le baron d’Huart l'existence d’un sou- terrain dont ils avaiententendu dans leurs jeunes années les choses les plus merveil- ieuses. Ses proportions devaient être im- menses ; car selon les uns, son entrée 5e trouvait sur le versant de la côte de Saint- Quentin, au dessous du village de Chazel- les, à 4 kilomètres de Metz, et il s’étendait sur le territoire de Saint-Martin, à un ki- lomètre seulement de cette ville. Selon d’autres , il se dirigeait vers Longeau (Lon- ga aqua), léproserie fondée dans le vri° siè- 285 cle, etaujourd'hui une ferme à 4 kilome- tres de Metz. Désireux de jnstifier la-coufianee de ses collègues de l'Académie, le arou d'Huart excile la curiosité de quelques amis et se met à explorer Îes lieux signalés, en com- mençant par Chazelles. Bientôt on trouve un massif de maconnerie dont les eaux ont mis à découvert plusieurs assises, et après des travaux pénibles la présence d’un vas- te bassin, aux murs de 1 im. 50 c. d’épais- seur. On était sur les traces d’on aquédue romain. 3 Forcés d'abaudonner momentanément ce réservoir rempli de terre, nos travail- leurs parvivrent, après des recherches multipliées, à rencoutrer dans an chemin communal le véritable conduit qui montra une voûte a plein-eintre, ayant dans œuvre 1 m. 05 cent. d’élévation sur 0 m. 80 cent, de largeur. Ses murs de 0 m. 62 cent. d’é- paisseur , soat construitsen moellons joints par un béton extrêmement dur. Le radier, de 1 m. 35 cent. de large | est en ciment rouge d’un admirable poli et d’ureconser- vation parfaite, Les murs latéraux sont re- vêtus de deux assises de dalles en terre cuite, portant. 0 m. 40 c, de haut , 0 m. A4 e. de large sur une épaisseur de 0 m. 02 c. Ces dalies sont garnies dans leur lar- gear d'un rebord de 2 ce. de saillie, échan- cré daus le milieu {ce rebord nese présente que sur une seule face). La première assise est engagée dans le ciment d’un radier d'environ À c., et consolidé par des socles en forme de bourdin, également en ciment, de 7 c. de diamètre. la seconde assise est fixée sur la première, par un enduit exté- rieur et un bain de béton, coulé entre les dalles et les parois du mur, au moyen des échancrures pratiquées dans les rebords. La pente du radier qui va de l’est à louest, est de 4 c. 112 par mètre. À environ 100 mètres du point que nous venons de dé- crire, M. d’Hiuart a retrouvé dans la plaine un second aquéduc portant également 1 m.5 c. sous voûte, 0 m.78 c. de largeur. Son radier à 45 ce. Les murs latéraux sont aussi revêlus de deux assises de larges dal- les en terre cuite, maintenues non seule— ment par des socles, des endui!s de ciment et des bains de béton , mais encore par des agraffes de fer de 5ic.:7 millim. de lon- gueur. La pente du radier de 1 c. par mètre, va de l’ouest au sud-est, par conséquent en sens inverse du premier. Le jalonnement ayant donné le point d'intersection, on y a pratiqué une fouille - qui n’a produit que des débris informes de constructions romaines. Enfin, ce second aquéduc suivi pendant une distancede deux kilomètres , a abouti à un barrage en ma- çonnerie, d'origine semblable , qui servait à élever les eaux d’une source aussi abon- dante que limpide. léi se présente natu- rellement une queslhion grave : si cet appa- reil hydraulique était destiné aux besoins de Metz, comment a-t-on pu faire franchir la Moselle aux eaux qu'il renloræmait, car les Romains ne connaissaient pas, je pense, le syphon ? » GEOGRAPHIE. Mélanges sur la Cire. La religion de l’einpire est une 1 lolâtrie | tout aussi grossière que celle de l'ancien monde. Ses dieux sont presque innom- | brables. Les uns sont entiéremen: fabu- 286 leux; d'autres, en assez grand nombre, ont réellement existé aux premiers âges de la monarchie : ce sont les inventeuis des arts, les maîtres de la sagesse antique, les rois législateurs ou conquérarts; ce sont encore «es hommes et des femmes célè- bres, qui se sont élevés par leurs vertus ou leurs vices, leur extravagance ou leur cruauté, aux honneurs de l’apothéose. La nomenclature de tous ces dieux, avec un précis de leurs plus curieuses aventures, remplirait de gros volumes, car cette mer- veilleuse chronique n’a d’autre fondement et d’autres règles que l'imaginati n en dé- lire d’une foule de bonzes, de charlatans et de devius, qui se jouent de l'ignorance du peuple, en exploitant sa crédulité. Je cite- rai parmi ces divinités les plus communes Pam-qu, qui introduisit l’ordre dans le chaos en séparant le ciel de la terre; Jen- Nam, qui juge les mots et préside à la trausmisration des âmes ; Jerz-Uam. souve- rain des enfers; Tien-Quen, maître du ciel ; Louei-Xen, dieu des tonnerres et des fouilres; Lao-Chuin, principal arbitre des batailles; Confucius où Kum-Fu-Zu, roi de la sagesse; Leu-Zai-Xen, régulateur du commerce et dispensateur de la fortune; Men-Chiun, gardien du foyer domestique ; Cham Huun, génie tutélaire des cités; Ma- Uam, enfin, l’ani des pasteurs et le pro - tecicur des troupeaux. Ouire ces dieux généraux, chaque fa- mille, chaque métier, chaque condition a a ses idoles particulières, qui , dans une sphère plus restreinte, exercent une in- fluence définie , répondent à des intérêts spéciaux et à des besoins de circonstance. Par exemple, en temps de sécheresse, on g'adresse au dieu des eaux pour qu'il entre ouvre les nuages; et si la pluie ne vient pas après plusieurs jours d’invoca- tions et de prières, après qu’on a brülé beaucoup d'encens et de papiers supersti- tieux, on passe de l’adoration à l'injure : « Voleur que tu es, lui dit-on, donne- » nous ce que nouste demandons, ou rends- » nous ce que nous t’avons offert. Ta va- » nité se complaît dans nos hommages; » c'est pour cela que tu te fais prier. Mais, » vois-tu, les suppliants ont maintenant le » bâton à la main : fais pleuvoir, où si nou.» Et là-dessus ils le fustigent sans remords comme an enfant obstiné, Eu ce qui concerne les dieux domesti- ques , la chose est en ore plus curieuse, Quand les affaires vont mal ou qu'un malheur survient à la famille, le magot en porte la pee, son procès est bientôt fait : on le dépose de son piedestal, ou le déclare déchu de ses honneurs, on le relègue daus un dépôt de dieux fainéants, et on lui si- gnifie à peu près en ces termes que le di- vorce est consommé : « Il y a tant d’an- » nées que nous t’adorons; nous avons » brûlé devant ton autel tant de livres » d’encens ; nous t'avons fait chaque jour »'tel nombre de prostrations ; la dépense » que nous nous sommes imposée pour Le “plaire est énorme; et cependant, ton » culte ne nous à pas rendu un sapéque. » Sache donc que nous n’atteudons plus » rieu de toi, et que nous renonçons dé- » sormais à Les faveurs : pour nous, nous » allous chercher des divinités plus g'né- » reuses. Toutefois, pour nous quitter en » bons amis , nous l’adressons uu dernier » hommage.» À ces mots, toute la famille se prosterne la tête contre terre, et c’est ainsi que se terminent les adieux. Malgré leur potythéisme, les Chinois ont 287 coutume de s’écrier, dans les grands périls : Lao-Tien-Jé! ce qui signifie : « O grand » Seigneur, aidez-nous | » ou bien, encore : € O ciel antique, aidez-nous! » Expression dont nous défendons à nos chrétiens de se servir, parce qu'elle est ambiguë, mais qui u’en constate pas moins que l'idée d’un seul Etre suprême est gravée dans le cœur de ces païens. Dans toutes les provinces que j'ai par- courues, les gentils admettent la métemp- Sycose ou transmigration des âmes. De cette ‘croyance dérivent plusieurs sectes qui rivalisent d’absurdités. Les unes, con- vaincues que l'âme de leurs ancêtres a passé dans le corps de quelque animal, s’in- terdisent la viande, le poisson et tout ce qui a vie, de peur de porter sur leurs aieux une dent parricide; les autres, en particulier dans le Hou-Kouaug, s'imagi- nent que chaque individu a trois âmes, dofit l'une repose au fond du sépulcre, la seconde reçoit les sacrifices offerts par les vivants, et la troisième poursuit le cours de ses migrations. a Les païens des dix-huit provinces dont se compose l'empire adorent tous, sans exception, leurs parents défunts, confor- mément aux prescriptions de la loi et à l’enseiguement unanimé des sages, Etc'est là le préjugé qui a de plus profondes ra- cines dans l’esprit des Chinois , parce qu'il leur est incalqué dès l’enfance, parce qu’à chaque page de leurs livres classiques ils retrouvent cetté doctrine sanctionnée par l'autorité des plus graves autears, et qu’à moins de passer pour des enfants dénatu- rés, ils sont tenus de croire que leurs morts se métamorphosent en autant de dieux. De là cette multitude: de sacrifices quoiidiens, ces prostrations , cet encens et ce papier superstitieux qu'ils offrent au foyer do uestique; de là encore ces légen- des merveilleuses et ces fables absurdes qu'ils inventent à l’envi, pour la plus grande gloire de ceux qu’ils ont perdus. Daus plusieurs districts du Chan-Si.ou du Chen-Si, vers les confins de la grande mu- raille , comme aussi dans quelques villages de la province de Pékin, il est certains per- sounages, connu: sous le nom de Z-Huo- Fo, ou dieux incarnés, qu’on adore même de ieur vivant, Ces espèces de lamas s af- franchissent impunément des devoirs les _plus sacrés, sous prétexte que l'apothéose légitime leurs monstrueux excé», et n’en exercent pas moins sur la multitude, fas- cinée par leurs prestiges, un empire aussi aveugle qu'absoln. Il est encore d’autres sectes qui décer- reut un culte au fivmament, au soleil , à la luuc, aux planètes, à l’étoile polaire, et même à certains démons. À côté de ces relisious indigènes , sont venus s'implanter les cultes judaique et mu- sulman. Les sectateurs de Mahomet sont connus sous le nom de Auei-Huei-Kiaô, ou bien Æiaô-Men ; ils sont nombreux, et ré- sident principalement dans les provinces du Chan-Si, du Chen-Si, du Ho-Nan, et du Hou-Pé. — Quant aux juis, ils for- ment uue populauon beaucoup moins con sidérable. On les appelle Huei-Tuei-Qu- Kia. Leurs rabbins se nomment À ontsti ou Aahoun. Les juifs, en Chine, comme dans d'autres pays, sontl'objet d'une haine instinctive et universelle. C’est sans doute pour échapper à l’aniniadversion publique, en s'effaçant, qu’ils vivent autant que pos- sible dispersés ; car, dans les quatre pro- vinces que j'ai citées plus haut, on netruurve 7: 20 pas un seul village entièrement compose d’Hébreux, al. Lecalendrierchinois doit être cité, qurnd” 0n parle de la religion de l'empire, puis=M qu’:Î en est en quelque sorte le complé" ment. Ou le règle sur les phases de la lune Chayue jour de l’année estinscrit avec son pronostic qui détermine à l'avance les" jours heureux et les jours néfastes. Dans ceux qui sont marqués d’un signe fu- nesle, aucun païen n'oserait ensevelir ses M morts, conclure un mariage, faire un (es tin de noces, ni entreprendre une affaire de quelque importance. Il n’est pas d'ail- leurs libre à chacun d’interpréter- l'avenir à son gré, et d'assigner an hon augure au jour de son choix. Ce genre de prophétie constitue ici un monopole. Tous les cälen- driers qu'on répand dans les provinces doivent concorder, surtout en ce point capital, avec le calendrier impérial de la cour, oracle breveté et régulateur unique du bon et du mauvais temps. Malheur à qui enfreindrait cette loi! Il serait puni d’une facon exemplaire. IL n'y a que les bonzes de la secte des lamas, appelés au- près de l’empereur pour remplir les fonc- tions de devins, qui aient ce singulier pri- vilége, en vertu de la prescience et du don de sagesse qu'ils se vantent d’avoir reçu des dieux. Ces bonzes sont actuellement les favoris de l’empereur. qui les consulte dans toutes les affaires d’Etar (1). | (Revue de l'Orient.) (La fin au prochain numéro.) (1) Extrait d’une lettre de Mgr Joseph Rizzolati, vicaire apostolique de Hou-Kouansg. EE Le vicomte À. 55 LAV£ALETTE, FAITS DIVERS. — La Société industrielle de Mulhouse. vient de publier son programme de prix pour 1845. il se compose de 15 méduilles ou prix pour des questions de chimie; 19 pour des questions de M mécanique ; 15 pour des questions d'histoire na= 4 turelie et d'agricuiture ; 4 pour question de com- merce et # pour questions diverses. : Le programme est délivré gratis aux personnes M qui en feront la demande au président de la So- ciélé à Mulhouse, ou à M. Risler Heilmann , pas- sage Sau'nier, 6, à Paris: Mathias, libraire , quai Malaquais, 15, à Paris; Roret, libraire, rue Haute- Feuille, 10 bis, à Paris; Treuttel et Wurtz, librai= res, à Strasbourg. Tres BIBLIOGRAPHIE. DICTIONNAIRE ICONOGRAPHIQUE des mo- numents de l'antiquité chrétienne et du moyen- âge, depuis le Bas-Empire jusqu'à Ja fin du sei- zième siècle, indiquant l’état de l'art et de la ei- vilisalion à ces diverses époques; par L.-J. Gue- nebauit, — A Pauis, chez Leleux. LEÇONS DE PHILOSOPHIE sur les principes de l'intelligence où sur Les causes et sur les origines des idées: par P. Laromiguière, — A Pas, chez Fourmer, rue Saint-Benoît, 7 ; quai Malaquais, 15; HISTOIRE DES PLANTES, ou la Botanique mise à la portée de tout le monde; par le expi- taine Pierre. — À Epernay, chez Valentin Légée, HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS ; pat” M. le baron Cuvier et M. A. Valenciennes. — AM Strasbourg, chez Mme veuve Levrauit; à Paris, chez P, Bertrand. "4 LEÇONS DE NAVIGATION, contenant des élé= ments de géométrie et de trigonométrie ; par Du= lague. — À Paris, chez Robiquet. PARIS. — Imprimerie de LACOUR ei C®, | ù “ rue Sant-Hiyacinthe-S.-Michel, 33, “à 11° année. LOMMAIRE. — ACADEMIE DES SCIEN- : GES, séance du 12 août. — SUIENCES PHY- SIQUES. PHYSIQUE DU GLOBE. Recherches | tendant à prouver, sinon que la mer a baissé et baisse encore de niveau sur tout le globe, no- tamment dans l'hémisphere nord, du moins que le phénomenc de soulèvement, depuis l’épo- que où ji! a donné naissance aux grandes | chaines de montagnes, n’a plus guère continué à se manifesler que d’une manière lente et gra- duelie; E. Robert. — CHIMIE. Existence de l’oxyde xanthique dans le guano; Unger. — SCIENCES NATURELLES. ORGANOGENIE VEGÉTALE. Recherches sur le développement et la structure des phutaginées et des plumba- ginécs; F. M. Barnéoud. — ANATOMIE ET | PHYSIOLOCIE COMPAREE, Des picrres vési- | cales des tortues molles, et plus particulière - ment de Fespèces désignée par M. Lesueur, sous le nom de trionix spimferus; Duvernay. — OR- NITHOLGGIE. Catalogue des oiseaux nouveaux ou peu conuus de la collection Abeillé; R, P. Lesson. — SCIENCES APPLIQUEES. ARTS CHIMIQUES. Moyen certain de prévenir lé voile des substances accélératrices, et de donner plus de sensibilité à la couche impressionable ; i C. Laborde, — MACHINES A VAPEUR, Nouvel appareil de vaporisation. — SCIENCES HIS- TORIQUES. ARCHEO£:OGIE. Note sur les monuments du Ilaut et du Bas-Rhin; Art, — GEOGRAPHIE, Mélanges sur la Chine. — 20 +0 De Le ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 21 août. MM. Javeran et Millon lisent un e- noire sur le passage de quelques médica- inents dans l’économie anunale et sur les modifications qu’ils ÿ subissent. Les obser- lions de ces deux sa vauts ont porté d’abord ur l'administration du tartrate double de loude et de potasse. Ils ont suivi avec soin 1268 ingestions; le sulfate de soude a été »nsuite administré 15 fois, le soufre 4 fois : la Salicine à été prise par dix malades ifférents. Quant à la recherche des subs- lances administrées à leur sortie de l’éco- nomie, elle a porté exclusivement sur les oduits de la sécrétion urinaire, 1° Tartrate double de soude et de po- mr qui, dans les expériences de MM. Laveran 8 Millon, a été administré sans accident à la dose de 30 à 50 grammes, L'emploi de ce sel a surtout fixé l'attention de ces [expérimentateurs. Car depuis quelques anhées l'on a beaucoup parlé de la con- version des sels organiques de soude de potasse en carbonates des mêmes bases, d’après des recherches de Wæhler, l’on avait été porté à regarder ce fait comme constant.Cette conversion est au contraire, selon MM. Laveran etMillon, d’une extrême variabilité En effet, sur 268 ingestions de tartrate double, 175 ont été suivies d’u- rines alcalines à différents degrés, 87 d’u- rines acides et 6 d’urines sensiblement meutres. L’on peut, en suivant certaines rè- asse ( | GXII. L'anabate turdoïle, anabates tur- pides , Lesson. A. corpore bruno , achraceis flammulis Malo. uropygio, caudaque cinnamomets, \str0 et pedibus cornets. * Hab. Chiti. …. Get auabate a la taille d’une grive mau- 15 et mesure 20 centimètres de longueur hotale.s x L'oiseau type fait le passage des synal- |xes aux anabates dont il a le plumage, ndis que Lons les earactères de forme du ©, des ailes, de la qaeue et des tarses mt identiques avec ces mêmes parties ivz quelques synallases. Notre asabate a beaucoup de rapports ec l'anabatrs striolatus (Temm., pl. 258, 1. 1) du Brésil. Sa queue est longue, éta- , d'un beau rouge-canselle, ainsi que s ptumes du croupion. … 326 assez analogue à la nuance de café grillé. ainsi que le dit M. Temminck , mais cha- que plume à au centre une flammèche lon gitudinale d'un jaune-rouil e franc. Tout le dessous du corps est , sur le devant du cou et du thorax, à flammiècties triangu- laires rouge. et le noir de chaque plume est très peu a; parent. Tout le dessous du corps, sur le ventre et les couvertures in- férieures de la queue ,estnuance chamois. Le bec est briinatre sale, les tarses sort pâles et les ongies sont blancs, Les ailes sont rousses avec flamméches rouille et les rémiges brunes en dedans sont bordées de roux; le dedans des ailes est d'une jolie couleur nankin. Cet oiscau habite le Chili. Il représente sur cette partie de l’Amérique méridionale que baigne l’océan Pocifique les anabates si connus au Brésil, à la Guyane et dans la Bolivie, sur les côtes de | Océan atlantique. RE | SCIENCES APPLIQUÉES. MÉCANIQUE APPLIQUÉE, Sur un nouveau mode de propulsion r6. sultant de la détonation des gaz; par M. Selligue à M. £rago. J'ai eu l'honneur de vous faire voiret de faire fonctionner devant vous, il a quinze jours, deux appareils de démons- tration de la force motrice que j'obtiens de la détonation des gaz. L'un de ces appareils servait à faire apprécier la régularié des détonations par les dispositons que j’ai prises mécaniquement pour que chaque fonction se fasse en temps utile. au moyen d’un mouvement rotatif; l’autre devait faire juger la puissance obten e sur une échelie permettant d'employer 5 litres de gaz et 45 litres d'air atmosphérique pour chaque détonation. Dans ce:te première expérience je n’avais pas mis d'obstacle à la sortie de l'ezu.C’étaientson volume et la hauteur de la colonne qui donnaient une idée de la fo.ce expansive. Jai obtenu ainsi des as- censions de 14 mètres de la ec ,lonne ayant un diamètre de 32 centimètres. Comme l'eau aicensionnelle partait de l’orifice du trou jusqu à 14 mètres de hau-. teur selon inclinaison du tube, le moyen de mesurer cette force devenait très diffi- cile, ce que vous avez eu la bonté de me faire remarquer. En conséquence, J'ai fait couper Le tube ascensionnel et ajuster à sa place un tude eylindrique armé d’un pis- ton libre que je charge à volonté. Il yaun échappement d’eau sur le côté du tube, après 15 centimètres de course du piston, pour éviter le danger. J'ai donc fait plu- sieurs expériences dont voici le résul- tat : Le piston libre à une surface de 706 centiniètres énvirov; je l'ai chargé d’un poids égal à 600 kilogrammes, et j'ai en- levé ces poids avec si grande vitesse, que plusieurs sont sortis de dessus Ja tige qui les supporte, et il s’est écoulé par l’échap- pement menagé au tube une quantité d’eau éégale à 1390 litres environ. j'ai répété en- suite l'expérience avec une charge de 960 kilogrammes environ; je les ai enlevés plus haut; ne plus grande quantité de poids est sortie de dessus la tige, et le pis- ton est lui-même sorti du cylindre, et est resté dans ses guides; mais il n’est sorti que 80 litres d’eau. Il résulte de ces expériences que j'ai en- levé avec 5 litres de gaz, en une fraction Le plumage csten eutier d’un brun roux | de seconde, un poid égal à 1 gr. 358 c. par ] 327 centimètre de surface du piston, et qu’il s’est échappé du tube à cette pression en- viron 80 litres d’eau ; de plus, le piston a été porté à 20 centimètres de hauteur, malgre le passage du tiers de la circons- férence qui est sur le cô é du tube. C'est donc une force égale au minimum, à une colonne d’iau du poids de 868 kil.,748 enlevée en un quart de seconde, en pre- nant le temps le plus lon:, car on ne peut apprécicr celte vitesse en voyant leffet de l'explosion. C'est douc une valeur égale à 3174kil., 992 pour 5 litres de gaz; pour 35 que j'avais pris pour base de mes comptes, c'est 24 kil.,321 de force. ——_— CHEMINS DE FER. La possibilité de réaliser sur les chemins de fer actuels une partie des avantages qui semhient réservés exclusivement à ceux dits chemins atmotsphériques; par M. Seguier. ï La sensation produite par l'ouverture de la première section de chemins de fer at- mosphériques en Angleterre, tient évidem- ment à ce que le prob'ème de la locoma- tion rapide a été ainsi démontré praticablé, tout en conciliant une notable atgmenta- tion de vitesse avec de plusnombreuses con- ditions de sécurité Arriver plus vite et plus sûrement au but du voyage avait sethblé deux conditions incompatibles, tant il est vrai qu’il faut être cireonspect dans l’em- ploi du mot impossible ;ce que nous avons à cœur de démontrer aujourd'hui, c’est qu'avec le: chemins actuels et leur mode d'exploitation. il est bien mcins difficile qu'on ne le suppose de marcher rapide- ment avec sécurité, de gravir des pentes, de combattre la force centrifuge dans les courbes à petits rayons. Nous croyons qu'il suffirait de faire subir à leur maté- riel une bien minime transformation pour ub'euir de tels résultats. Espliquons notre pensée succinctement ct clairement. si nous le pouvons, sans dessins ni modèle, Nous disons que les avantages que À ;a semble reconn:itre aux voies atmosphéri - ques tiennent essenticllement à ce que le principe de traction est d'une nature dif- lérente; nous ve voulons pas parler de la différence de !a nature des forces motriees, mais seulezent de la manière d'appliquer une force de traction quelconque. Suivant nous, linféricrité du mode ac- tuel , comparé au mode nouveau, résulte- rait principalement de ce que l'effort de la locomotive est communiqué aux Wagous, dans le chemin de fer ordinaire, par le seul intermédiaire de l’adhtrence des roues motrices sur les rails, tandis que dass le procédé dit atmosphériqiie la puissance est appliquée à larésistance par limtermédiai- re efficace et certain des corps solides. Le principe de puiser dans le poids des locomotives l'adhé:ence sur les rails, et de trouver ainsi la cause de traction de tout un convoi, nous paraît entrainer à lui seul et corame consrynerice forcée, toutes les impossibilites dans lesquelles on se trouve, à savoir : Impossibilité de faire des locomotives légères. puisque la réalisation de leur puis- sance est dans leur poid; ; Impossibilité de faire des pentes rapides, puisque la limits des pentes est invariable- ment dans Ja pesanteur de la locomotive rapproché de sa puissance ; Impossibilité de passer par de petites à 328 courbes, puisque la force centrifuge dé- pend dus $ masses en mouvement ; Impossibilité d'obtenir une sécurité par- faite contre le déraillement, puisque le poids seul de la locomotive est la cause de filé contre les rails; ! lmpossibilité &e faire des rails en pro- portion avec les seulswagons généralement du poids de 4 tonnes, puisque les locomo- tives co pèsent 12 et même 18; Liwspossibilité enfin de lancer de pareil- les masses à de grandes vitesses par la né- cessité d'avoir à sa disposition uñe force toujours sufiisante pour les modérer. Le chemin de fer atm osphérique, plus heureux par le fait seul de son principe, s’est débarrassé du même coup de tous ces inconvénients. Aujourd’hui nous nous bornerons à in- diquer, verbalement Ha solution qne nous PRES décidé à ea faire prochainement la démonstration sur modèle, si la vérité de notre prop osition n engage pas quelque compagnie è ep tenter l'essai. Üne comparaison ni et plus claire et plus brève l’expression de notre pensée. Quand un navire est jeté sur la côte, qu'il estéchoné, pour sauver les hommes et les marchandises, on porte une corde et une ancre à terre , on fixe la corde au sol à l’aide de l'aucre, l’autre bout reste soli- dement amaré au navire. Par citte ma- nœuvié. on établil une communication entre le navire et la terre, alors des hom- imes dans ur. canot où sur un radeau , en saisissant avec icurs mains cette corde, se halent déssus, comme disent les marins, le va ét vient estétabli etlesauv etage s'opère; Ja force musculaire des hommes est mise en jeu , ils vont et viennent sans crainire de changer de direction; est il done si difficile d’innter sur terre un tel procédé pourfran- ch r la distar.ce entre deux points? Dia peut-être vos esprits se reportent vers ces corles sans fin employées sur les plans inclinés de chemins de fer en usage pour tout le parcours du chemin de Blak- wall ; à aide de machines :fixes qui leur afp lee un mouvement rapide, ces cor- ces sans fin GE tous les wagons en relation avec cle -Non, la ie que nous proposons n’a au:une analogie avec ce dispositif ; elle Dexige l'emploi d'aucune corde, soit de chanvre, soit de métal. Le chemin de fer actuel, avec seulement un lioisitme l'ail de ler ou même de bois au milieu de la voie. les locomotives à peu près telies qu'elles existent, leurs grandes roues Ssinplentent changées de plans , et notre probleme est résolu. Expliquons-nous : nous voudrions que les deux roues motrices des locomotives, placées horizontalement , agissent l’une contre l’autre sous la pression d’é énergi- ques ressorts, ct foncti mnassent à | imite - tion des rouleaux de laminoirs, en saisis- sant eutre elles le rail du milien solide- meut Bxé au sol ; il se passera alors de deux choses l’une : ou le rail s’arrachera pour se laminer entre les roues dela locomotive; celle-ci, dans ce cas , ue se déplacera pa; ; ou bien le rail résistera : adhérence des roues comprimées contre le rail par les ressorts déterminera alors la progression de la machine et de tout le convoi qu'elle entraine à sa suite, La pression des ressorts qui servent à serrer les roues horizontales contre le rail deviendrait ainsi le mode de transmission de la puissance à la résistance, et la masse RER 329 | de la locomotive, dans un tel arrangement, n'aura plus de rôle; tous les efforts désor- mais devront donc se porter à rendre la machine légère, afin que son poids, moins différent de celui des autres wagons , n'o- blige plus à donner aux rails un excès de force qui n’a de cause que la nécessité de supporter le moteur. Un simple élargissement du rail inter- médiaire, mais en rapport aux pentes avec des roues additionnelles d’un moindre rayon que ls premières, quoique portées par le même axe, suflirait pour donner à la locomotive une augmentation de puis- sance ; elle pourrait tout à coup faire aussi une conversion de vilesse eu force, mais ceci tient au dispositif. Or, aujourd'hui nous n'avons le projet que de signaler le principe, nous le résumons cn ces mots : Trouver la cause du mouvement des lo- comotives dans la compression des roues contre les rails à l’aide-de- ressorts, et nou plus dans la simple adhérence des roues ‘sur le& rails par le seul poids des machi- nes. MACHINES A VAPEUR. Iccrustations dans les chaudières des ma- chines à vapeur. Dans une des dernières séances de la Société d'encouragement, M. Payen a fait connaître divers moyens qui ont été em- ployés, soit pour enlever les incrustations dans les chaudières à vapeur, soit pour en prévenir la formation. Il à rappelé qu'en 1821, M, Clémeñt et Jui ont importé d'Angléterre un procédé qui y était en usage alors pour empêcher les incrusta- tions: et qui fut accueilli avec empresse- ment. Ge procédé consiste à jeter dans les: générateurs une certaine quantité de pom- mes de terre qui, en se dissolvant , don- nent à l’eau assez de viscosité pour que la matière boueuse y reste en suspension et ne $'at'a:he point aux parois. On a essayé aussi d'autres substances, telles que les sons, remoulages et débris tégu:uentaires farineux, Mais Ées alières organiques, par cela même qu’elles rendaient le Jiquide visqueux, lont.fait souvent monter en mouse qui, s'engageant dans les tubes ou les cylindres, finissait par les obstruer. On a eu recours ensuite à la ferraille, aux ver- res ; au carbonate de soude, à larvile. En- fo, M. Roard vient d'employer avec succès la sciure de bois d’acajou pour prévenir les incrustations. L'expérience a été faite avec une machine de la force de 10 che- vaux et munie de deux bouillears. Au bout de trois mois de service, on a ouvert la chaudiere, et on n’y a trouvé qu un Magma facile à enlever. On n’a employé que 2 de- calitres de sciure d'acajou, Ioyen émi- nemmentéconomique, puisque l’hectolitre de sciure coûte à peine 2ir. mot EE SCIENCES HISTORIQUES. ACADEMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES Une circonstance indépendante de notre: volonté nous a forcé pendant quelque temps d'interrrompre le compte-rendu des tra- vaux de l’Académie , mais afin que le lec- teur n'ait pas de trop graves reproches à nous adresser , nous allons , avant d’abor- der la séance d’aujourd’hui , jeter un ra- pide coup d'œil en arrière, réparer quel- | fond d'une dia lectique fautive, attaquons® ques omissions et notamment acheve valyse de l'intéressant travail de M: An dée Thierry sur le concours d'histoire: 4 1 4% Séance du 29 juin, Nous avons donné le résumé des obser= vations critiques de M, Be rriat-Saint-Prixm sur une dispési'ion de la loi des douze ta= bles qui, chez tes Romains, réglait les obligations des débiteurs envers leurs créanciers . et aulorisait ceux-ci, en Cas d'insolvabilité , à mettre en piéces et à se partager le corps de leurs débiteurs. Nous ne AO pas là-dessus, mais il est juste de proclamer, à ce propos , une réso= lution de l'Académie qui prouve toute lim poses tout l'intérêt qu’elle a attaché à la lecture faite par M. Berriat :.elJe à dé= cidé, à la presque unanimité, l’insertionm | de cette étude dans le prochain voiume de ses mémoires. Il nous serait difficic aussi de ne. pas nous arrêter à nneréflexion : jusqu'à quand, pour saper l'opinion d'un adversaire ets faire triompher la sienne, emploiera-t-onM de ces arguties de l’ancienne école , guerre de mots, “dcussion : à perte de vue, à Propos 1 d’un 2er be 0: d’un explétive, au lieu dem considérer les choses de plus haut ei dem s’en prendre aux idées et non aux formu- les? M. Naudet avait probablement eu sur ce sujet la même pensée que nous; car en quelq: 1es observations pleines de seus , il détruisit tout un échafau lage de ces preus ves puériles tirées 4 rien , et que M. Ber= riat-Saint-Prix avait à grand’peine amas= sées, groupées, coor données autour de l’ad- Verbe plus minusve, mot sur lequel les dia=«\4 lecticiens de l’ancienne école se sont, à cem qu'il parait, harcelés à n'en plus fab Cette réllexion nous conduit à une aw tre; nous venons de nous en prendre au en maintenant la forme. Les noms de Quin: tilien, d’Aulu-Gelle et de Tertullien sont de ces grands noms devant lesquels il faut plutôt se courber d’adlmiration que s’ai mer d'une loupe pour trouver à y :epren= dre; ét pourtant M. Berriat !es traitailm avec un sans facon tout à fait cavalier. Nous comprenons fort bien que. par la-nature de son travail, il était force de les refuterée mais ce que Dons compr enons moins +. € ’est” la nécessité de qualifier leurs e:reursd”unes manière aussi vive niaiseries , ineD=M iies, stupidités — voilà lestermes dont s'est servi M. Berriat. Certes, ils ont pu avoih tort, et le savant professeur dont nous par lons nous l’a suffisamment prouvé; mais itest des eas où l’on pourrait, je crois, s'ab= stenir de paroles emportées, et c'est quand on Ss ’attaqne à d'aussi hautes répulations. Comme disait Horace , l'éclat d’un mor- ceau capital fait oublier l'ombre qui l'a-. voisine, . Verum, ubi plura nilent in cürmine, non eso pautis Offendar maculis. Et certes, il est beau, il est digne , il est convenable d'avoir quelques égards pour des hommes qui, comme Quintilien, Aulu= Gelle et Tertullien, excitent à la fois notre admiration par la profondeur de leur gé= nie et notre étonnement par luniv ersalité de leur science. Séance du 6 juillet. M. Amédée Thierry achève la lecture de son rapport sur le concours d'histoire. Conime nous l'avons déjà dit, 4 concu rents s'étaient mis sur les rangs; sur ces, quatre, deux mémoires furent.particuliè=, rement remarquées ; quoique à des degrè hi 1. férents, les u+ À et 3, tous deux cutière- nt, profondément dans la question et ntenant de larges et lutnineux.aperçus. tait une belle étude à faire que celle de ; états généraux qui, formés d'éléments hparates , presque toujours en lutte, se ndifient, grandissent et aprés avoir, de 02 à 4614, participé à toutes les grandes ævres, pris leur part de tous les événe- snts’, disparaissent écrasés sous la main fer de Richelieu; — mais le ressort n’é- t que ployé et non rompu : plus la pres- n avaitété forte, plus la réaction devait re violente : 89 nous l’a prouvé. C’est une chose pour nous pleine d'inté- que de fouiller le passé de notre ,his- re pour y chercher ce qu'élaient nos pè- 5, que de comparer notre élat au leur Lur trouver la cause de ces profondes dif- ences. — Philippe de Poitiers, président | Ja noblesse à je ne sais plus quels états xvis siecle, caractérisant les devoirs des bis ordres, les résumait ainsi dans une rase : « Pour l'Eglise, prier; pour la ‘blesse , se battre; pour la bourgeoisie ; yer. » — Que dirait-il maintenant? Mais passons et arrivons-en du premier hat, avec M: Amédée Thierry, à l'examen |; causes qui ont empêché la France et (mglererre de marcher du même pas vers même but ; sachons pourquoi, en un pt, les habitants de lJautre côté de la leche eurent plutôt que nous la liberté dés chartes garantes de leurs privilèges. (Pabrège M. Thierry, mais je le suis pas hast: ane en montant sur le trône, | 1 jugura la fn d’un gouvernement de con- \ête ; Guillaume , au contraire, à la tête | ses Normands envahisseurs, commença € Angleterre le gouvernement qui s'étei- fait en France. En Fiance, la royauté dtait que nominale ; le roi avait pour rs tous ses nobles. Pour faire du duché € Paris, qui n’en était que le noyau, un lyaume et une nation; pour combiner et S'1der ensemble. sous une même autorité, bles et bourgeois , seigneurs et vassaux, titd’élémentsdivers , de p étentions hos- 15, de pouvoirs rivaux, quelle patiente rdiesse ne fallait-il pas à nos rois! mais LS ils n'auraient jamais pu venir à bout | cette colussale entreprise. Inférieurs en ssance aux nobles réunis; il fallait aux Isûe Franceun élément quiputleurservir a fois de rempart et d'agent , de glaive de bouclier, et ce furent les communes q fureut entre leurs mains cette arme il ispeusable. La royauté et le tiers-état croissent , grandissent ensemble et élè- it lentement, mais d'une main sûre, | assises d’une nation tout d’une pièce, “in Angleterre, c'était tout le contraire. ispremuiers momerts d’une conquête técessairement l’époque où le pouvoir le plus absolu. Arrivé dès l’abord à son igée, il excita les inquiétudes de la no- bise qui, moins puissante que le roi, à ità redouter son absolutisme. L'arme dit'en France le roi se servait contre la dalité , en Angleterre l’afistocratie s’en &vait contre le souverain ; les eommunes ‘lent suscitées, des chartes arrachées; ®) s tandis qu’en France la fusion se com- lait sans choc, l’union se cimentait sans efrts dans une unité absolue, en Angle- e la différence de castes se tranchait diours plus profonde; de sorte qu’on ét, à l'heure qu’il est , diviser son peu- où en deux peuples — les nobles et x qui ne le sont pas, — et c'est ainsi 332. qu’en Angleterre, pour effacer ces diflé- rences anormales, pourront recommencer des époqnes passées en France lès long- temps, les époques de Louis le Gros et de Philippe le Bel. M. Amédée Thierry termina son rapport en proclamant le noui du lauréat. C’est le mémolie n° 3 qui à été couronné ; il porte pour ép'praphe celte sentence ce Machia- vel « Un état ne peut s'appeler libre ; un système politique ne saurait être proclame durable , que silest fondé, dès le principe, sur de bonnes loiset n'a pas besoin de comp- ter sur la bonté des hommes pour se main- tenir. » L'auteur dé ce mémoire est M. Rathery, avocat à la Cour royale de Paris. L'auteur du mémoire n° 3, mentionné honorablement et portant cette épigraphe : « Plaintes et subsides se touchent », est M. Boullée, ancien magistrat, résidant à Lyon, Séance du 10 août. Depuis un grand mois, l'Académie n’en- tend plus que de la philosophie pendant toute la durée de ses séances : c’est M. Cousin , c’est M. Pamiron; il n'y a pas bien longtemps , c'était M. Barthélemy Saint- Hilaire, avec un long rapport qui à occupe plusieurs séances ; aujourd’hui encore c’est M. Fraok, avec une étude sur C:rdan, philosophe médecin du seizième siècle, et M. Damiron, avec la suite de son memoire sur Mallebranche. Je suis loin, certes, de contester l’im- portance de la philosophie; mais lorsque, comme l’Académie des sciences morales et politiques ; on peut varier ses études, et cultiver à la fois le champ de l’histoire, celui de l’écomie politique, celui de la lé- gislation, etc. , toutes choses qui ne man- quent , non plus que la philosophie, ni d'importance, ni d'agrément, je trouve sin- gulier que l’ordre des lectures se continue dans une aussi monotone uniformité. Armand BARTHET. ACADEMIÉ DES INSCRIPTIOXS ET BELLES LETTRES, Séance publique annuelle du 9 août. Si l'assemblée était aussi nombreuse que celle qui assista dernièrement à la séance publique annuelle de l'Académie des scien- ces morales et politiques , elle garda une attitade bien moins enthousiaste et ‘ortit bien moins satisfaite; la raison de cette tiédeur était facile à deviner. Après quelques mots dé M. Guigniant, président, et un rapport fort bien fait de M.-Lenormant sur les mémoires envoyés au concours, la tribune fut occupée par M.Walckenaër, secrétaire perpétuel de PA- cadémie, qui, à propos d'une notice sur la vie et les ouvrages de M. le comte Miot de Milito, membre libre de | Académie joc- cupa pendant une heure et demie l’atten- tion de l’assemblée qui n’en pouvait mais, tandis que, frustrés par cet interminable flux d’éloges et de détails, MM. Monmer- qué et Dureau de la Malle n’eurent , ni Pun ni l’autre, le temps de lire les inté- ressants mémoires pour lesquels on était venu. A quoi bon, en effet, des séances publi- ques annuelles ? — Pour donner, ce me semble , au public un échantillon de la nature des travaux dont s'occupe l'Acadé- mie, et non pour le bercer de ces phrases élogieuses que l’on retrouve partout. Il eût 333 été beaucoup plus agréable à tous les au: di'eurs d'écouter les Dou'es h'storiques sur le sort du petit rot Jean, qui, d’après l’his- toire, ne vécut que cin'j jours, et de s'ini= er au Budget «de l'empire romain sows Auguste, mémoires que devaient lire los auteurs que nous venons de citer, que d’as- sister au pantgyrique d’un homme qui, bin quassurement fort estimable, n'a pourtant rien eu dans sa vie ni dans «es œuires d'assez remarquablenieat tranché pour in'éresser à de vulgaires détuls nne assemblée venue pour toute autre chose. Prix presrNés. — Antiquit s de France. — Première médaille. — A.feu M. Gérard; pour son mémoire manuscrit: sur Ingel= burge de Danemark, reine de France. Deuxième médule.— À M. Marchegay, pour son ouvrage sur les Archives d’An- jou, recueil de documents et mémoires inédits sur celte province. Tro:sième médaille. — À M. de la Teys- sonuière, pour ses Recherches historiques sur le département de l'Ain. Quatrième médaille [exceptionnelle), — À MM. Chereul et Les Glay ; le premier pour son Histoire «'e Rouen pendant l'épo- que commerciale, le second, pour'son His- toire des comtes de Flandre, jusqw’à l'avè- nement de la maison de Bourgogne. Prix Gosert. — Le premier est décerné à M. Henri Martin, pour les 10e et 11e vo- lumes de son Histoire de France, depuis. les temps les plus reculés jusqu'en 1789. Le second est maintenu à M. Monteil. Le prix de numismatique a été décerné à M. Gennaro Riccio, pour ses Ætudes sur les monnaies romaines. SUJETS DE PRIX PROPOSÉS POUR 1845. — Tracer l’histoire des guerres qui, depuis l'empereur Gordein jusqu’à l'invasion des Arabes, eurent lieu entre les Romains et les rois de Perse de la dynastie des Sassa- nides, et dont fut le théâtre le bassin de l'Ecphrate et du Tigre. depuis l'Oronte- jusqu’en Médie , entre Erzeroum au nord, Ctésiphon et Pétra au sud. Examen critique des historicus de Con- stantin le Graud, comparés aux divers mo- numeuits de son règne. Rechercher l'origine, les émigrations et la succession des peuples qui ont habité au nord de la mer Noire et de la mer Cas= pienue, depuis Île troisiènie siècie jusqu’à la fin du onzième ; déterminer le plus pré- cisément qu’il sera possible l'étendue dés contrées que chacun d’euxa occupée; à dif. férentes époques ; examiner sils peuvent se rattacher en tout ou en partie à quel- ques-uues des nations actuellémeut exis- tantes ; fixer la série chronologique des. diverses invasions que ces nations ont fai: tes en Europe. Pour 1816 — Examen critique de la succession des dynasties égyptiennes, d’a=- près les textes historiques et les monu- ments nationaux. Ë Chacun des prix proposés se compose d’une médaille dela valeur de 2 000 fr. Nous croyons utile de rappeler que le prix sur les antiquités de France se com pose de trois médailles de la valeur de 500 francs chacune , distribuées par ordre de mérite; chaque coucurrent est libre dans le choix du sujet qu'il veut traiter. Le prix Gobert est décerné à l’auteur du meilleur travail sur l’histoire de France ;_ le candidat qui l’a une fois obtenu le con= serve jusqu’au jour où, d’après le jugement de l’Académie, a paru un ouvrage su pé- rieur à celui qui a été couronné. 334 Enfin le prix de numismatique, de la somme de 400 francs, fondé par M. Allier de Hauteroche , se décerne d'année en année. Nous croyons également utile de rappe- ler que les mémoires envoyés au concours doivent être écrits en français ou en latin, non signés, mais seulement revêtus d’une devise, répétée dans ua billet cacheté ren- fermant le nom de l’auteur, et que, pour tous ces prix indistinctement, les ouvrages doivent être déposés au secrétariat de lIn- stitut avant le 4° avril 1845. ARMAND BARTHET. a — Le vicomte À D5 LAV£&LETTE FAITS DIVERS. — Tout le monde se rappelle l'ingénieuse opé= ration à l'aide de laquelle un mur du Conserva- toire des arts et métiers qui s'écartait de la verti- eale et qui par suite menaçait de s’écrouler bien= tôt, fut rétabli dans sa première position. Une application du même procédé vient d’être faite ré- cemment en Angleterre sur une plus grande échelle et avec tout autant de suecès. Voici quelques dt= tails sur cette opération : : L'église de Market Weston est regardée comme ayant élé construite dans le quatorzième siècle. Par l'effet de son antiquité et de divers accidents, son mur septentrional s'élait dévié de la verticale et: s'était déjeté en dehors de dix-neuf pouces; l'édifice entier menaçait ruine par suite de cette déviation. Sous la direction de M. Coitingham, eette muraille (dont le poids a été évalué à 240 tonnes) a été rétabli dans la direction perpendi- gulaire à l’aide de trois barres de fer de deux pou- ces et demi(anglais) de diamètre, qui trayersaient et rattachaient l'un à l'autre les deux murs paral- lèles de l'église. Ces barres se terminaient à un bout par une vis qui traversait la muraille méri- dionale; eltes étaient entourées de boîtes de fonte de fer remplies de houille embrasée. Lorsque la 335 | haute température à laquelle elles étaient soumises les avait fortement dilatées, on serrait fortement les écrous en dehors du mur méridional qui était en parfait état. On enlevait alors les boites à houille, et la force énorme de contraction provenant de leur refroidissement opérait une traction irrésis- tible sur la masse déviée, c'est ainsi que l'on est parvenu à rendre ce mur vertical à l'aide de quatre opérations successives. . — l'histoire des sciences nous apprend com- bien les hommes les plus éminents ont dû déployer de courage et de patience pour mettre à exécution ‘ leurs idées les plus heureuse ; on sait les difficul- tés qui se sont présentées en foule sous les pas de Watt dès ses premiers pas dans la carrière où il s'est immortalisé ; un de ses compatriotes justement! célèbre et dont le nom rappelle les perfectionne- ments les plus importants pour la construction des locomotives , M. Stephenson vient de faire con- paitre, dans une réunion à New-Castle, combien lui aussi a dù surmonter d'obstacles avant de doter sa patrie des admirables machines qui fonction- nent aujourd’hui avec tant d'avantage sur ses che- . mins de fer. — Ecoutons un instant M. Stephenson lui-même : « Ma première locomotive: fut faite à la houillière de Killingworth ct avec Ics fonds de lord Ravenswoth. Lord Ravensworth et compagnie furent les premiers qui voulurent bien me confier des fonds pour l'exécution de ces machines. Cette première locomotive fut faite il y a trente-deux ans, et elle futnommée Mylord. Pour tout ce qui a été fait sous ma direction, le mérite ne m'’ap- partient pas entièrement, car j'ai été beaucoup aidé par mon fils. Vers l’époque de mes premiers pas dans la carrière, et lorsqu'il n'était qu'un jeune garçon, je reconnus combien ma propre édu- cation élait insuflisante et je résolus de diriger la sienne de telle sorte qu'il n'éprouvät pas pour les travaux de semblables entraves. Mais j'étais bien peu fortuné pour lui procurer une éducation com- plète! Aussi pour fournir à des frais si dispropor- tionnés avec mes ressources, après avoir terminé mes travaux de la journée , Je m'occupais la nuit à réparer les montres et les pendules de mes voi- sins, Bientôt mon fils s’associa entièrement à mes travaux, et nous travaillämes ensemble chaque nuit. — Je fus autorisé h-quitter Killingworth pour | m'occuper du railway, de Hetton, puis de celui di OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. — JUILLET 18 Darlington ; après quoi j'allai à Liverpool pour lra- cer la ligne de Manchester. lei je m'engageai 9 obtenir une vitesse de dix milles à l'heure; j'émis la pensée que sans nul doute il serait possible de. faire des locomotives qui dépassässent cette vi= tesse ; mais je fis remarquer qu'il était bon d'être modéré dans les commencements. Les directeurs trouvèrent que j'avais parfaitement raison. » Mais arrivé à ce point l'habile ingénieur anglais avait déjà surmonté les premiers et les plus grands ob- stacles ; aussi après quelques difficultés soulevées par le parlement lui-même qu'il parvint encore à lever , ses efforts furent couronnés d'un plein, « Peu à peu, continue-t-il, les secours augmentè- rent, chaque jour amena des perfectionnements, et aujourd'hui un train parti de Londres dans la matinée,m'a porté dans l'après-midi dans mon pays natal et m'a permis de venir prendre plaec dang cette assemblée. » BIBLIOGRAPHIE. DICTIONNAIRE ICONOGRAPHIQUE des mo- numents de l’antiquité chrétienne, et du moyen- âge, depuis le Bas-Empire jusqu’à la fin du sei- zième siècle, indiquant l’état de l’art et de la ci- vilisation à ces diverses époques; par L.-J. Gue- nebault, — A Paris, chez Leleux. | LEÇONS DE PHILOSOPHIE sur les principes de l'intelligence ou sur les causes et sur les origines des idées: parP. Laromiguière, — A Paris, chez Fournier, rue Saint-Benoît, 7 ; quai Malaquais, 15. HISTOIRE DES PLANTES, ou la Botanique mise à la portée de tout le monde; par le capi- taine Pierre. — A Epernay, chez Valentin Légée, HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS ; par M. le baron Cuvier et M. A. Valenciennes. — A Strasbourg, chez Mme veuve Levrault; à Paris, chez P, Bertrand. Parts. — Imprimerie de LACOUR et comp. rueSt-Hyacinthe-St-Michel, 35. 44. 9 HEURES DU MATIN. MIDI. 3 HEURES DU SOIR.| JHEURES DU soir. |THERMOMÈTRE. ÉTAT | VENTS PR. D aie. PR. : Te diet D. QE À Barom. | Therm. | &| Barom. | Therm. | &| Barom. | Therm. || Barom. | Therm. Es Maxim. | Minim. à O0. extér. || à 0. extér. |&| à 0. extér. à Oo. extér. (7 È ESS LINE _ 47,0 20,3 181 1TS 42,5 |Couvert. Beau. Très nuageux. {ouvert. Pluie. Très nuageux. Couvert. Couvert. Très nuageux. Nuageux. Couvert. Très nuageux. Couvert. Couvert. Pluie. Pluie. Couvert. Quelques éclaircies. Vapeur. Beau. Beau. Beau. Beau. Quelques nuages. Quelques nuages. Couvert. Très nuageux. Couvert. Couvert, Beau. Couvert. 752.41 751,75 751,22 750,22 747,51 752,17 794,66 755,49 754,36 795,70 757,30 156,60 757,92 750,51 794,59 157,98 751,86 750,79 731,87 759,59 765,86 761,74 755,90 755,69 755,51 757,19 761,00 762,28 757,29 754,91 44,4 17,6 15,9 14,6 17,4 16,0 16,9 15,4 47,5 18,1 17,4 18/0 16,0 19,0 14,3 15,1 13,6 14,8 17,1 15,8 18,3 20,8 23,0 18,2 26,0 18,5 18,2 19,1 18,3 752,22 751,72 754,52 750,19 747,03 152,49 754,41 755,02 753,80 755,97 757,18 156,58 751,05 151,29 751,80 757,35 757,27 751,28 152,04 159,19 16,39 760,50 22,6 755,35 755,18 294,95 797,97 760,94 20,7 762,17 21 757,06 20,1 753,31 16,5 752,17 | \ 16,4 16,1 19,7 751,82 751,92 734,00 719,16 746,38 752,11 753,96 754,76 153,25 756,24 18,1 213 20,6 16,9 17,9 19,4 19.3 19,0 20,9 48,5 21,0 19,1 18,2 16,2 16,6 41,2 18,5 18,9 11,2 752,07 46 792,12 15; 75,26 46 749,56 15 748,14 1 753,55 151,81 151,68 753,91 751,11 757,15 797,13 752,87 151,56 757,02 15,3 17,1 755,97 754,56 752,04 751,90 763,15 163,98 OZ 0 2 rt HO2Co D'ŒTOCTE CN | Jours du mois. er SOS Cem© LHOnyHrAONn>n'2A (al 754,59 25,3 754,57 158,32 761,56 COLLLLOUEHMAOOZNmZrOCOOOCZ2HOMmO©CZ2Z Moyenne du 4 au 40/Pluïe en cent: Moyenne du 11 au 20/Cour.. 9,053. Moyenne du 21 au 31/Terr. 7,759 17,3 Moyennes du mois . . à + te È 11° année. OMMAIRE. — ACADEMIE DES SCIEN- CES, séance du 19 août.— SCIENCES PHY- SIQUES. PHYSIQUE. Régle simple pour la con- version des desrès du thermomètre Fahrenheit en degrés centigrades et réciproquement. — SCIENCES NATURELLES. BOTANIQUE. Re- cherches sur les caracteres et Jes développements des vrais et des faux arilles ; J.-E. Planchon. — IPALEONTOLOGIE. Sur les dinornis; Owen. — (ORNITHOLOGIE. Catalogue des oiseaux nou- "veaux où peu connus de la collection Abeilfé ; R. P. Lesson. — SCIENCES APPLIQUEES. + ARTS METALLURGIQUES. De ia laille des li= | mes demi-rondes et autres limes à faces cour- | bes; sir J. Robison. — AGRICULTURE. Sur un nouyeau navet saccharifére ; Bossin ct Mal- bpeyre. — Note relative à l'emploi de l’instru- ment aratoire dit griffon , pour la culture des sols argileux ; le baron de Rivière..— SCIEN- CES HISTORIQUES. GEOGRAPHIE. Ning po- | foo ; sur la côte orientale de la Chine (Extrait d'une lettre anglaise insérée dans l’Athenœum). 1 | L | D ÈS Eee ACADÉMIE DES SCIENCES. | Séance du 19 août. M. Dumas communique à l’Académie a mémoire de M. Boussiugault, intitulé : |xpérrences Sur l'alimentation des vaches bec des betteraves et des pommes de terre. ans ce mémoire M. Boussingault exa- line d’abord quelle valeur on doit accor- :r à quelques observations pubiées dans 1s derniers temps par M. Playfair, pservations qui pourraient faire croire ne la matière butyreme de lait peut avoir bur origine tout aussi bien le sucre et imidon que les substances analognes aux ïrps gras qui font généralement partie S fourrages. M. Playfair, pressé sans rute d'arriver à une conclusion, a exécuté |s recherches avec une telie activité qu’en hatre jours il a essayé successivement nflueuce de quatre régimes distincts sur | lactation, et dans son empressement il est contenté d'analyser le lait en négli- sant la détermination des principes solu- es dans l’éther qui existaient dans les iments consommés. C'est ainsi que + Playfair admet dans le foin 1 1f2 pour nt de matières grasses, lorsqu'il est avéré 3jourd'hui que Je fourrage en contient Éénéralement plus de 3 pour cent. M: Boussaingault perse que les expé- iences de M. Playfair ne prouvent rien, . qu'il serait arrivé aux mêmes résulats ors même que les animaux n'auraient as té soumis à un régime particulier de alimentation. Pour qu’il soit possible de rer une conclusion de pareilles expérien- , besoin est qu’elles soient prolongées 2ndant un temps plus considérable. C'est dans le but de rechercher l'influence ir la production de l'alimentation avec # betteraves et des pommes de terre que a | Paris. — Jeudi, 22 Asûé 1811. Ab) L'ECHO DU MONDE SAV : TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. M. Boussingault a entrepris ces recherches, car, s’il était démontré que dans l’alimen- tation des vaches le sucre et l’amidon con- courent directement à la production du beurre, et que par conséquent les racines et les tubercules peuvent être substitués sans inconvénient au foin, aux grains, aux tourteaux huileux, la pratique retirerait très fréquemment de cette substitution des profits considérables. La question de lin- flucnce d’un semblable régime sur la lac- tation ne saurait donc êtrs trop examinée, et c’est en raison de son iuportance que M. Boussingault s’est décidé à nourrir deux vaches uniquement avec des betteraves et des pommes de terre. k Les deux vaches mises en expérience se trouvaient dans des conditions assez sem- blables. Elles étaient soumises au régime de l’étable qui se composa € par tête et-par 24 heures de : foin 42 kilos., pommes de terre 8,5, betteraves 12, tourteau de colza À, paille sèche à discrétion. Avec ce régime la moyenne du lait rendu par chacune de ces vaches a été de 8 à 9 litres. Comme il importait pour les expériences de M. Bous- singault que les vaches ne prissent aucune autre nourriture que celle sur laquelle il s'agissait d’expérimenter, où les priva de litière, et, pour qu'elles ne souffrissent point de cette privation, on établit dans leurs étables une estrarde en planches sur laquelle elles reposaient commodément, Les nombreux détails que renferment les différentes expériences de M. Boussin- gault échappent à l’analyse ; il nous serait impossible de les reproduire tous ici, mais le tableau suivant que nous trouvons dans ce travail indique par les variations de poids des animaux l'influence exercée sur eux par les betteraves et les pommes de terre. Voici ce tableau : EE" ————_—_—_——" POIDS des deux vaches. Pendant l'alimentation normale, huit jours avant la première ere) 1205 kilog. Après avoirélé nourries pendant quel- ques jours avec des betteraves A161 Après 47 jours de régime aux betle-| + rayes 1074 Après avoir été lestées avec du regain de foin 1114 Après 15 jours de nourriture au re- gain de foin 1156 Après avoir élé lestées avec des pom- mes de terre 1073 Après 43 jours d'alimentation aux pommes de terre 1043 Différence extrême 165 kilog. On trouve en définitive que les deux va- ECHO DU MONDE SAVANT paraît le JEUDIetle BIRRANCÇCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous la direction de M. le vicomte A. DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des BEAUX - ARTS, N. 6 ,et dans les départements chez les principaux lis raires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Pr'x du journal: PAR:8 pour un an 25 fr., six mois 48 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., 16 (r. (Sfr.50: AlÉTRANGERS fr. en sus pour les pays payantport double. — Les souscripteuis peuvent recevoir pour C:KQ fr. par an et par recueil lÉGHO DBLA LITTÉ- RATURE ET DES BEAUZ-ARTS el leS MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent séparément l’£Echo 10 fr. ; les Morceaux choisis 7 [r.) EE Qui forment avec monde sarantlJa revu, encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal à M. Le vicomte de LAYARETYE, directeur ‘et rédacteur em chef l'Echo du ches mises en expériences ont perdu par tête 82,k. 5 par suite des régimes aux bet- teraves et aux pommes de terre. Cette énorme perte explique suffisamment l’état de maigreur auquel étaient parvenus ces animaux qui furent un temps assez long à se rétablir. Tous ces faits prouvent donc que les bet- teraves et les pommes de terre, données seules sont insuffisantes pour nourrir con- venablemenl les vaches laitières alors même que ces fourrages sont donnés à discrétion. Mais il s’agit de rechercher la cause de ce phénomène ; une ration alimentaire peut être insuffisante par diverses causes : 1° si la nourriture re contient pas une quantité de principes azotés capables de réparer les pertes des principes également azotés qui sont éliminés de l'organisme ; 2° si les ma- tières digestibles ne renferment pas le car- bone nécessaire pour remplacer celui qui est brûlé dans là respiration où rendu avec les sécrétions; 3° si les aliments ne sont pas assez chargés de sels particulièrement de phosphates pour restituer à lécnomie ceux de ces principes salins qui en sont continuellement expulsés ; 4° enfin, et d’a- prè> des vues qui ont été émises dernière- ment, la ration sera insuffisante si elle n’e pas riche en matières grasses pour suppléét à celle, qui sont entraîuées par le laitfou_ par les autres sécrétions. Et Le régime des betteraves et des pomares de terre remplit ces conditions relativ EAN 7 ; (@ mebtau carbone, aux principes ou an Le SSLRE substances salines. Cépendaut sur les trois == rations essayces il en est une, celle des ra- cines et des tubercules qui ont été réelle- ment insuffisantes, ce sont précisément les deux ratious qui contenaient une quantité de principes gras de beaucoup inférieure à celle qui faisait partie du lait et des dé- jections. « De toutes les explications qui pourront être données de ces faits, la plus uaturelle, dit M. Boussingault, consiste à admeltre que les aliments des herbivores doivent toujours renfermer une dose déterminée de substances analogues à la praisse destinée à concourir à la produclion du gras des tissus, ou à la formation de plusieurs sé- crétions qui, comme le lait et la bile, con- tiennent des matières grasses en proportion notable. Si, maleré une dose insuffisante de principes gras dans les fourrages qu’elles consomment, des vaches continuent à don- ner les produits qu’on en obtient sous l’in- fluence d’un régime alimentaire complet, c'est qu’elles contribuent à l’élaboration de ces sécrétions aux dépens de leur propre graisse. Chaque jour peut-être , pendant ua temps limité, une vache placée dans ces circonstances rendra le même nombre de litres de lait; il n'y aura pas diminution subite; mais chaque jour aussi la vache 340 perdra un et deux kilog. de son poids, et si l’on persiste à lui donner une nourriture incomplète, quelque abondante que soit d'ailleurs cette nourriture, lPamaigrisse- ment qui en sera la conséquence pourra devenir tel que l'existence de la vache en soit sérieusement compromise. » — M. Ebelimen envoie à l'Académie une note sur un nouvel éther, l’éther silicique. C’est en versant avec précaution de l’al- cool absolu dans du chlorure de silicium que àî. Ebelmen est arrivé à découvrir ce nouvel éther. Il se produit alors une réac- tion très vive, un dégagement très abon- dant de gaz chlorhydrique et un abaisse- ment considérable de température. Lorsque le poids de l'alcool ajouté s'est élevé un peu au dessus du poids du ch'orure de silicium on n'observe plus de dégagement de gaz, et la liqueur s’échauffe alors très sensible- ment. Si l’on soumet le mélange à la dis- tillation, que l’on recueille à part le produit distillé entre 160° et 170°, ce produit rec- tifié jusqu’à ce que son point d’ébull'tion devienne fixe entre 462 et 163 degrés sera l'éther silicique. C’est un liquide incolore d’ure odeur éthérée particulière, d’une forte saveur poivrée dont la densité est de 0,932’. La formule est SCO C' HO. Eu fractionnant le produit qui distitle entre 179 et 300° et l’analysant, on trouve que Île carbone et l'hydrogène s’y rencon- trent constamment dans le même rapport que dans l’éther, mais que la proportion de silice augmente avec la température, Leiliquide distillé au delà de 300 est inco- lore et possède une odeur faible et une sa- veur toute différente de celle de iéther précédent. Sa densité est 1,035 ; son ana- lÿse conduit à la formule (S 40) 2C 4H 0 : la silice présente donc ce phénomène re- marquable qu'elle forme deux éthers sili- ciques, ce qui n'avait encore été constaté pour aucune autre substance. —M. Gaudichaud lit un rapport sur un mémoire de M. Duchartre, docteur ès- sciences, ayant pour litre : Observations sur l'organogénie de la fleur, et en particu- lier de l'ovaire chez les plantes à placenta central hbre. Dans un de nos prochains puméros nous publierons le rapport de M. Gaudichaud sur l'intéressant travail de M. Duchartre. 7 —M. Cristofle, dans une lettre qu’il écrit à l’Académie, déplore les fraudes nom- breuses auxquelles l’art da doreur devient de plus en plus sujet par l'emploi chaque jour croissant des forces électriques dans cette industrie, ct propose une somme de 2,000 francs pour être donnée en prix à l’auteur du meilleur projet de loi, avec Vehvoi des motifs téendant X rejeter l’em- ploi des forces électriques appliquées à l'industrie. —M Breton, ingénieurdes pontset chans- sées, présente un mémoire sur la distance des étoiles et sur l'existence probable d’une certaine illusion optique, liée à la consti- tution ou système solaire. ) —M. Coulvier Gravier, fit un travail sur les étoiles filantes. — N. Demidoff envoie le résumé des ob- sérvations méteorologiques faites à Nijné- Tagmisk durant année 1843. — 1. Binet litun travail qui a pour titre: kecherches sur une question de lana- lyse des probabilités, rélatives à une série de preuves à chances véritables, et qui exige la détermination du terme principal du développement d’une factorillie formée d’un grand nombre de facteurs. 341 —M. Dumas communique à l'Académie. l'extrait d’une lettre de M. Boussingault , dans laquelle ce savant fait connaître les résultats d'une expérience ayant pour but de reconnaître l'influence de l'alimentation avec les pommes de terre sur deux porcs. Des deux porcs qui ont fait l'objet de l’ex- périence, l’un pesait 60 k. 5 ct renfermait 15 k. 48 de graisse anhydre; l’autre pesait 59 k. 5, il a été mis au régime des pommes de terre pendant 205 jours. Il a pendant ce temps dévoré 1,500 kilog. de”tubercu- les renfermant 3 kilog. de graisse anhydre. Dans l'analyse, cet animal a donné 17 k 39 de graisse également anhydre. Li est facile de reconnaître que ce résultat, contraire à l'opinion de ceux qui admettent la forma- tion de la graisse par les herbivores, s’ac- corde avec les idées professées depuis quel- que temps par MM. Dumas, Boussingault et Payen. E. F. 52 SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE, . — Règie simple pour la conversion des de. grès du thermomètre Fahremheit en degrés centisrades et réciproquement. mans as ELLE AERRUEES Cette régle proposée par M. John Ste- velly, de Belfast, paraît être d’une appli- cation assez commode pour mériter d’être connue : 1° Conversion des degrés de l’échelle Fahreuheit en degrés centigrades. Pour opérer cette conversion, muitipliez par 2 le numbre de degrés centivrades pro. posé ; écrivez ensuite ce nombre ainsi dou- blé au dessous de lui-même , chacun de ses chiffres étant avancé d’un rang vers la droite et les deux virgules se correspon- daut dans l’un et l’autre de ces nombres ainsi posés ; soustrayez ensuite la seconde ligne de la première et au reste de cette soustraction ajoutez 32, vous obtiendrez par là le nombre de degrés Fabrenheit équivalant au nombre de degrés centigra- des proposé. Deux exemples feront mieux comprendre la marche de cette petite opé- ration: : Prerrier exemple. Soitproposé de convertir ainsi 26,4 deer. cenlig. Multipliez ce nombre par 2 22,8: Posez ee nombre commeil a été dit 5,28 Soustrayez ; le reste sera 41,52 Ajoutez 32 Vous aurez 29,52° Fahrenheit Degrés centigrades 26,7 9 53,4 5,54 48,06 32 S0,06°Fahrenheit 2 Conversion de degrés de l’échelle de Fahrenbeit en degrés ceniigrades. Pour réduire un nombre quelconque de degrés du thermomètre Fahrenlheit en de- grés ceuligrades, retranchez d’abord 32 du nombre proposé; écrivez ensuite le premier chiffre du reste obtenu plus de fois que vous ne voulez avoir de chiffres dans votre résultat : sous le nombre que vous avez ainsi, répétez de même le second chiffre du même reste, mais en commen- | polygala une organisation pareille, eb} A ? Li | que cet organe dépend du cordon ombi=« o ri LS gs k çant à l'écrire un rang plus vers la droi répélez ensuite de même en autant! gues distinctes le troisième, le quatr me, etc., chiffre de cé même reste en Gant pour chaque ligne d'un rans vers. droite ; lorsque vous aurez ainsi fait autan e ligues qu'il y avait de chiffres daus le nombre proposé, ajoutez le tout; la somme divisée par 2 sera le double de degrés cen=" ligrades équivalant aux degrés Fahrenheit proposés, ÿ ‘4 LA L t Premier exemple. Soit proposé le nombre T9,52Fahrenhcit - Retranchez 32 _Ireste 41,52 Ecrivez comme il a été dit le premier chiffre de ce reste 44,44% Répétez de même le 2ecenayançant d'un rang TE TEINT De même pour le 5° ,233 — 4°: 29 Additionnez 52,798 . 26,399—926,4 La moitié de cette somme à degrés centigrades. Deuxième exemple. p4 89,06 degrés Fahrenheit. 32 ; 48,06 | LA 44% ; 8,8888 666 53,3998 D 26,6999=—26,7 degrés centigrades. 4 DL - SCIENCES NATURELLES. BOTANIQUE. 1 Reckerehes sur les caractères et les déye-… loppements des vrais et des faux arilles ; par M. J.-E. Fianchon. __.: . Le mot arille est encore un des plus mal appliqués de la lan ue botanique. Sans entrer dans les détails historiques qui ne sauraient trouver ici leur place , je vais résumer d'abord, sur ce point, les idées généralement admises. L’arille, dit Gært=M ner, est une enveloppe accessoire qui, Kée à l'orubilic et libre de toute adhérence avec le test, recouvre la graine en tout ou en partie. Ajoutons, d’après L.-C. Richard, lical et se développe après la fécondations enfin, pour en compléter la définition commune, admettons , avec M. Aug. de Saint-Hilaire, qu'il doit offrir une ouver- ture au point opposé à son insertion. . Ces caractères que je viens d'énumérerlm ont suffi sans doute pour faire distinguer l’arilie des parties du péricarpe et des té guments propres : aussi n'est-ce pas de cetle distinction que je me suis occupés Mais il est de faux arilles qui, très variés dans leurs formes, prennent souvent toutes les apparences de l’arille véritable, et quis liés par une origine et une nature COM=M mune, recoivent dans mon travail la déno mipation d’arillodes : c’est surlout entre ces derniers et les productions arillaires qu'il est imporlant d'établir une limite. 4 Grâce à MM. de Mirbel et Brongniartss on voit aujourd'hui de simples épaississé=m ments de l’exostome dans ces caroncules diverses qu'offrent les graines de ricins des euphorbes et autres plantés voisiness Profitant de cette piquante ohservations M. Aug. de Saint-Hilaire retrouva chez PA. x ‘ 3 2, par l'étude des ovules, confirmer les »nclusions de ce savant. Chez divers gen- fs de butrnériacées et de lasiopétalées, les vmmersonia, seringia, lasiopetalum, etc., : existe sur les graines des excroissances 2 forme bizarre, qu'on est forcé de rap- prter. également aux proluctions du mi- ropyle. Borné, dans touslescas précédents, produire de simples caroncules, l’épais- :ssement des bords de l’exostome forme, ir les semences des hadiera; une calotte iarnue et oléagineuse qui couvre à demi ur surface, et qui nous conduit par de- rés des simples dilatations des bords du \icropyle à des expansions bien plus pro- lpncées encore. ! L’ovule de l'evonymus latifolius ne pré- {nte, avant l'anthère, aucune trace d’en- lopre accessoire. Bientôt le bord de son l‘ostome s’épaissit, et paraît autour de son iverture comme un bourrelet qui rap- lle, ea petit, la caroncule des euphorbes. ependant le hourrelet s’accroït se dilate 1 bord membraneux, et, se réfléchissant 2 ouverture du micropyle vers la cha- ze, devient une calotte hémisphérique ai couvre une partie de l’ovule, tout en hissant, à son origine, le micropyle à dé- uvert. Enfin, la calotte elle-même, éten- l1e peu à peu en surfaee, finit par former ar la graine le sac succulent que l'on a lécrit comme une arille. Pour faire ces ibservations , j'ai dû suivre pas à pas les Iéveloppements de l’ovule : en effet, si l’on texaminait que les semences, on croirait resque nécessairement à l'existence d’un rille, parce que l'expansion arilliforme de rexostome, congénialement soudée avec le ile et la base du raphé, semble être une | roduction du funicule. Une organisation Lareille à celle de l’evonymus latifolius se Pncontre chez d’autres espèces de ce cure, sur Îles graines des celastrus s°an- Lens et buxifolie, et probablement de toutes 2S célastrinées auxquelles on attribue un rille, a Le clusia flava présente, avec une mo- ification curieuse, à peu prés les imêmes hits que le fasain. Les bords de son exos- jme s'étendent en deux expansions iné- jales et superposées qui se réfléchissent une sur l’autre vers la chalaze de l’ovule. Dans ce cas, il y a en quelque sorte un dé- oublement de la membrane priminienne |u dela du mycropyle. | Les productions que j’ai rapidement in- liquées sont toutes des arillodes, et je l'ésume ici leurs caractères en les opposant : ceux des arilles véritables : Quelles que soient leurs dimensions ou eurs formes, caroncules, calottes hémi- phériques, sacs à peine ouverts à leur bout, es arillodes ou productions de l’exostome aissent toujours à découvert l'ouverture de > dernier. L'arille véritable, au contraire, tégument iccessoire de l’ovule, se développe autour lu hile à la manière des téguments pro- pres, et recouvre l’exostome ou doit le re- convrir si on le suppose étendu sur la surface entière de l’ovule. On peut ainsi distinguer, même sur la graine, la nature d’une enveloppe acces- soire par la place du micropyle. Si cette ouverture est cachée par l’enveloppe ou qu'elle doive l'être par cette dernière pro- longée, nous aurons un arillode analogue à celui du fusain, à C'est en appliquant ces principes que jai pu voir un arillode dans cette enveloppe laciniée de la noix muscade, que l’on cite + 34% partout comme le prototype de l’arille. Ici, comme dans le fusain , une soudure congéniale de l’ariliode et du funicule de- vait natureliement faire illusion sur la na- ture de la premiére de ces parties. J'ai confirmé la présence d’un arille sur les semences des passiflores, des-dillénia- cées, des samyda, des turnera, du bixa orellana, des xymphæa, du chamissoa mo- diflora, Mart., ete. Je me contente de signaler ces plantes sans insisler sur des faits de détail qui pourraient présenter quelque interêt. et je in’arrêterai plus vo- loutiers sur les ovules du cytinus hypocistis. Ceux-ci terminent les branches innom- brables de huit placentas pariétaux rami- fiés dans toute leur longueur, Ovoïdes et orthotropes, ils présentent un nucelle, un tégument mince, cellulaire ; et tout à fait à leur base, une cupule irrégulière, fort courte, uniquement formée de cellules grandes et lâches. Contre l'ordinaire des arilles, cette cupule préexiste à la féconda- ion. Doit-on la considérer comme un arille, et l’ovule n’a-t-il qu’un tégument unique ? La cupule serait-elle plutôt une primine rudimentaire, et le tégument men- braneux une secondine parfaite ? Si l’on consulte les apparences et l'analogie, on adoptera la première idée; mais le choix est tout à fait arbitraire, et l’on peut re-. garder la cupule du cytinus comme établis- sant un passage entre les téguments pro- pres et les enveloppes accessoires de l’ovule. On connaît généralement ce noyau ré- niforme qui semble constituer presque en entier les graines des opuntia, et l’on n’y a jamais soupçonné autre chose qu’un test. Je puis dire pourtant que ce noyau est une enveloppe accessoire de la graine, une espèce de faux test, qui tient plutôt de la nature de l’arille que des tésuments pro- pres. Chez l’opuntia vulzaris, Mill. , sur les côtés d'un gros funicule courbé en demi- cercle, on voit naître deux expansions membraneuses qui représentent, par leur réunion , une sorte de bateau ; l’ovule plonge de plus en plus dans ce dernier, et disparaît enfin dans sa cavité pour y ache- ver ses évolutions. Le bateau semble, par degré, contracter son ouverture, à cause de l’accroissement que prennent ses parois distendues par l’ovule qui grossit. Enfin, autour de }a graine, les deux expansions épaissies forment un noyau complet; et, si l’on peut dire qu’elles proviennent, comme l’arille, du cordon ombilical, on peut aussi trouver des différences entre elles et les productions arillaires. Celles-ci sont, en quelque sorte, des appendices du funicule, analogues aux feuilles ovulaires; les deux expansions du funicule, chez l’opuntia, rappellent plutôt les productions latérales qui ont fait donner à certains axes le nom - de bordes ou d’ailes. Elles ne sont pas plus des feuilles ovulaires, que les rameaux aplatis desruscus ct des xylophyllane sont des feuilles véritables, L'organisation que je viens de décrire m’a paru jusqu'à pré- sent caractériser le genre opuntia. Les graines des m7arnillaria, rhipsalis, epiphyl- lum et autres cactées n’offrent rien d’ano- mal dans leur structure. Si, peu de temps après la floraison, on examine un desovules du veronica hederæfolia, on peut être sur- pris de voir un corps lisse et convexe sortir à travers les lèvres entr'ouvertes d’un autre corps qui l’embrasse à sa base , et dont la surface paraît mousseuse : rien de plus naturel alors que de prendre le corps 345 lisse pour un ovule et le corps mousseux pour un arille. Mais il n’en est pas ainsi : par une longue série d'observations je dé montre, dans le travail dont je doune ici le simple extrait, que le corps lisse est un sac embryonnaire d'use forme insolite, et le corps mousseux un nucelle sans tégu- ment, qui, prenant de l'accroissement, a été déchiré latéralement par le nucelle. Je compare celte organisation singulière avec celle des ovules de quelques véroniques, et elle me sert à expliqusr la description que l’on à donnée autrefois des ovules du genre avicennia, PALEONTOLOGTE: Sur les dinornis ; par Owen, Le 24 janvier 1843, M. Owen avait com- muniqué à la Société zoo'ozique : e Londres ses observations sur les dincrnis, oiseaux gigautesques et aujourd’hui perdus, dont les os avaient été trouvés dans la plus sep- tentrionale des deux îles de la Nouvelle- Zélande. Mais à cette époque le savant Anglais n'avait encore entre les mains que des matériaux peu complets. Depuis cette époqueil estarrivé en Angleterre un nouvel envoi d'os de ces oiseaux recueillisparM.W. Williams dans la baie de la Pauvreté, à la Nouvelle-Zélande et adressés par lui à M. Buckland ; ces nouveaux matériaux mis entre les mains de M. Gwen lui ont permis de confirmer ce qu'il avait déja énoncé relativement aux caractères géné- riques et aux affinités des dinornis qui pa- raissent détruits aujourd'hui; ils lui ont même fourni les moyens de distinguer cinq espèces appartenant à ce genre. C’est là le sujet du nouveau mémoire qu’il a com- muniqué à la Société zoologique. - Les os du pied et particulièrement les tarso-métatarsiens caractérisent trois es- pèces distinctes, l’auteur propose sour la plus grande d’entre elles la dénomination de dinornis gigantens; celle qui la suit immédiatement sous le rapport de la taiile est nommée par lui dinorms sthruthoides ; enfin la troisième recoit le nom de dinornis didiformis. L'auteur décrit les caractères génériques des tarso-métatarsiens de ces espèces, et ensuite leurs différences spéci- fiques de proportion et de figure. Les os étaient arrivés à l’état de développement complet, et par suite peuvent très bien caractériser les trois espèces déjà nom- mées ; ce qui le prouve, c’est le long espace de temps que mettent les mêmes os des struthionidés actuellement vivants pour, arriver a l’état adulte, et l'existence d’un tarso- métatarsien du dinornis giganteus à demi développé, qui démontre que chez ces oiseaux les éléments d’ossilication pri- mitivement distincts persistaient aussi long- temps séparés ; cette observation démontre que chez les dinornis, comme clez l’au- truche, l’ossification du squelette était tardive comparativement à ce qui a lieu chez les oiseaux qui volent. M. Owen de- crit ensuite les tibias; l’un d'eux apparte- nant à un oiseau adulte caractérise une espèce plus petite que le dénornis didifor- mis, et qu’il proposcde nommer dinornis oli- diformis à cause desa ressemblance de taille’ avec notre grande outarde. Le plus grand de ces tibias appartenant au dinornis gi- ganteus présente les dimensions extraordi- naires de deux pieds onze pouces (anglais. Un autre entier et long d'environ deux pieds est rapporté au dinornis struthioides ; 346 avec ces deux il s’en trouvait quatre bien entiers appartenant au dinornts didiformis. Dans la série des fémars envoyés il en est qui appartiennent aux dénornis giganteus, struthioides, didiformis et otidiformis ; de plus il en est deux autres bien entiers dont les caractères distinctifs permettraient , selon l'auteur anglais, d’établir une cin- quième espèce de ce genre, de la grandeur de l’émeu et à laquelle, par suite, il appli- que le nom de dinornis dronæoides. L'auteur décrit ensuite trois bassins plus ou moins parfaits et des portions de deux autres ; ces os sont rapportés aux dirornis giganteus, dromæoides et didiformis. Trois vertèbres cervicales et deux dorsales indi- quent égalemembtrois espèces différeutes, et toutes ensemble se font remarquer par ua caractère conmun,par la force extraor- dinaire de leurs apophyses épineuses et transverses. Parmi les os envoyés il n’en est aucun qui appartienne aux extrémités antérieures ; mais M. Owen expose et dis- cute les raisons physiologiques qui lui font admettrequele développementdecesparties chez les dinornis devait être intermédiaire entre ce que l’on observe de nos jours chez l’émeu et chez l'aptéryx. .M: Owen calcule ensuite, en se basant sur leur analogie avec les autruches au- jourd’hui vivantes, la taille des différentes espèces de dinornis. La plus grande d’en- ir'elles, le dirornis giganteus, conformé- ment aux proportions relatives de l’autru- che, devait avoir une hauleur de dix pieds cinq pouces ; mais, d'après les proportions relatives du casoar, cet oiseau’ n'aurait eu que neuf pieds cinq pouces ; l’on peut donc fixer sa taille moyenne à dix pieds. Les calculs sont accompagnés d’un diayramme qui restaure cette grande espèce perdue. Le dunornis struthio:des était haut de sept pieds; c’est là la hauteur moÿenne de l’autruche (séruthio camelus). La longueur du tibia et du métatarse du dinornis dromæoides n'étant pas encore connue, M. Owen assigne à cette espèce une hauteur de cinq pieds, comme une simple probabilité ; son fémur correspond ep longueur à celui de lémeu ;'or la taille moyenne de ce dernier oiseau, dans l'état decaptivité, est entre cinq et six pieds. La hauteur du dinornis didiformis était de quatre pieds; elle dépassait par consé- quent celle du dodo perdu (didus ineptus); mais il est évident que le premier oiseau ressembiait au didus par ses ‘proportions plus ramasstes et par son métatarse plus court que chez les autres espèces de di- JLOF TL, M:Owen compare ensuiteles impressions qu'on pu laisser les pieds des dinornis à celles que Ponu observe dans le connecticut ot qui sont connues sous la dénornination d'onnitluichnites ; 11 décrit deux phalanges dé dinornis, et leur description donne une idée exucte de la figure qu'ont dà présenter les émpieintes des pieds des dénornis gi- ganteusret didiformis | espèces auxquelles elles appartiennent Ces données prouvent quelles empreintes du pied du dinormis gigantens doivent avoir dépassé en gran“ deuriles ornh chnites giganteus et ingens du-professeur Hithoock; et que le dirornis didifonmisdoiten avoir laissé dont les di- nension Cpaluent celles que l’on nomme ornithichnies tuberosus. Fanteur prévient qu'il faut bien se garder d'admettre l’iden- tité d'espéce ctméme de genre entre les t Struthonides -étciuts des alluvions dela | Nouvelle-Zélanderet ceux de l'Amérique 347 septentrionale, en se basant sur la concor- dauce qui existerait dans la grandeur et dans le nombre de leurs doigts; car les genres aujourd’hui vivants casearius, rhea, etc., prouvent que ce seraient là des fon- dements insuffisants. Il termine son mé- moire par une revue comparative des struthionides perdus et vivants. faisant re- marquer leur distribution géographique particulière, les conditions qui ont favorisé jadis le développement considérable de cette famille dans la Nouvelle-Zélande , et les causes probables de la destruction des espèces qui s’y trouvaient. Enfin il montre que ces os sont évidemment d’une époque récente, comme le prouve la grande quan- tité de matière animale qu’ils ont con- servée. N.B. Nous ajouterons que postérieure- ment à la dernière communication de M. Owen, de nouveaux renseignements sont arrivés en Augleterre au sujet de l'oiseau géant de la Nouvelle-Zélande que l’on désigne sous le nom de moa. Une lettre écrite de cette dernière contrée par M. Wal- ter Mantell, de Wellinston, fait naître des doutes quant à la disposition totale de cette race colossale de bipèdes. Il paraît qu’un émigrant de Sidney établi depuis peu de temps à Piraki, ou Waikawaite, est tombé au milieu d’une tribu de naturels inconnue jusque là aux Européens, et de laquelle il .a obtenu des renseignements, relativement à des oiseaux de dix à quatorze pieds de hauteur qui existeraient, selon eux, dans l'intérieur de l’ile Te Wai Posama. M Man- tell exprime, dans sa lettre, le regret que le mémoire (le premier) de M. Owen ne soit pas parvenu dans la colonie. Il ajoute que depuis longtemps il a appelé sur ce sujet important l'attention de M. Sturm, naturaliste allemand qui réside au cap criental dans la Nouvelle-Zélande; ce der- nier a promis de se procurer une grande quautité d’or de 204 (dinornis Owen) dans le iit du Wairoa, rivière qui se jette dans la‘baie de Hiwkes, aussitôt que, par l'effet des chaleurs de l'été, Le viveau de l’eau aura baissé suffisamment pour lui per- mettre de se livrer à ce genre de rechcr- ches. L’on dit que ces os se trouvent en grande abondance près de Taranaki, au nord du cap Egmont. Ces derniers renseignements nous sont fournis par l'Athenœum du 6 juillet. ORNITIHOLOGIE. Catalogue des olseaux nouveaux ou peu connus de la collection Abeïllé ; par R.-P. Lesson. (48° article.) CXIIL. Synallaxris humicola, Kitllitz, pl. 6, Mém. de Petershourg, t. 1 (1830), p. 185. j L’individu dela collection Abeïlléne dif fère point de l'espèce décrite par Kittlitz, par la coloration du plumage, mais sa taille est plus petite. Kitthtz s'était procuré cet oiseau à Volparaiso . Celui de M. Abeiïllé provient du Chili également. J'ai remar- qué toutefois que le thorax avait de petits traitsnombreux nôirâtres que né donne pas la figure du naturaliste russe ; maïs à cela seulement se boruent les différences de teintes. CXIV. Garrulus ultramarinus , Ch. Bo- bap.; Temm., pl. col., 439. Lindividu de la collection Abeille est le jeune âge de cette espèce remarquable qui ù ‘si À vit au Mexique et à la Californie. La lix du jeune âge diffère de celle de l’adulte p une teinte b'ene moins pure, plus affaibl et en quelque sorte sordide. É Le mauteau, le dos et le croupion sont, d’un grisâtre roux, et les tectrices des épaules sont de ce même gris-roux lui= sant. Les plumes auriculaires sont noires ; le gosier et le devant de la gorge est grisà- MW tre-clair mais sale. Le thorax est teinté de rouille et le ventre et les flancs sont blanc-, sale. Les rectrices, au lieu da bleu outre-w mer des adultes, ont leurs pennes bleuâtres frangées de noir sur les bords. Cet oiseau provenait de la Californie. : CXV. Carduelis atratus , d'Orbig. , Voy. en Amérique, pl. 48, f. 2. 4 Ce gracieux chardonneret a été très bien. figuré par M. d'Orbigny. Son plumage d’un noir soyeux intense est relevé par le jaune brillant du bas-ventre et des ailes. Dans le dessin de M. d'Orbignyÿ, son bec est noirâtre : il est de couleur de corne” dans l'individu de la collection Abeillé. Sa patrice est le Pérou. LE : CX VI. Pyrrhula, femelle. L'individu que nous avons sous les yeux nous semble être la femelle du pyrrhulan glamocærulea, de d'Orbigny (pl. 50 ; € 2}s Les formes du corps, du bec sont les mê= mes, mais la coloration diffère e rmpléte-m ment. É ; Ÿ © LS Ce petit bouvreuil a le plumage gris=" roussâtre avec des flammèches brunes sur le corps. Tout le dessous du corps est d un blanc roussätre plus clair sur le devant du cou; les joues et les côtés du cou sont grisâtres. Les ailes ont leurs couvertures x variées de brun et de franges rousses. Les pennes sont brunes et finement frangées d’un liseré blanchâtre. Un miroir blanc occupe le milieu de l'aile. La queue est fourchue, à pennes noires bordées de roux ; le bec et les tarses sont de couleur cornée. Cette femelle mesure au plus 10 centim. Ell: provenait du Pérou. , À CX VII. Le batara de Bernard, {ang plhilus Bernardr, Abeïllé , sp. nov. 2 T. sincipite cinnamomeo ; corpore supra BriSeO rufoque iufra ferrugineo ; alarum plumis brunneis allo ant ferrugineo limbalis; cauda cinnamomeaim roytro niero ulboque ; pedibus plumbeis. Hab. Gayaquil. “4 Ce batara que M. Abeillé a dédié à un capitaine de la marine du commerce de Bordeaux , très zélé collecteur, est remar= quable par la colorationrinsolite de son plumage, coloration qui s'éloigne de cellem des espèces qui vivent. dans: les contrées américaines baignées par l'océan Atlantis que. Le batara de Bernard vit à Gayaquil C’est un oiseau de la tulle de notre lanius« collurio , c’est-à-dire mesurant 16 centi- mètres. 4 Sox bec est fort, robuste, assez crochu, « bran en dessus , blanc corné en dessous Le front est grisàtre, une calotte d'un roux caunelle assez intense recouvre tout Ie sommet de la tête jusqu'à la nuque. Sum cette dernière partie se dessine un demi collier jaune, Le. plumage sur le dos est d'un gris roussâtre, tirant au blond sur le ” croupion. Le devant du cou, à partir du menton, est gris-roux clair; un jaune fer-" rugineux coiore le bas du cou, le thorax et, : toutes les parties inférieures jusqu'aux col vertures de la queue. Celle-ci est d'unu roux-cannelle intense en dessus, très ins tense, moins vif en dessous. Les ailes so d’un brunûtre roux peu foncé, mais ch e plume des couvertures grandes et pe- roussâtre. Les rémiges sont brun-clair angées dé roux. Les tarses sont bleuâtres. C’est aux alen- rurs de Gayaquil, sur les côtes baignées r l'océan Pacifique, que vit ce batara. DE SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS METALLURGIQUES. e la taille des limes demi-rondes et au- bison, Il n’est pas d’ouvrier qui nc sache que, lilest facile de se procurer des limes pla- ks de presque tous les degrés de mordant lu de douceur et d’une grande régularité e surface, il est à peu près impossible d’ob- >bir à aucun prix des limes demi-rondes ossédant la même douceur et la même niformité. Comme je crois avoir trouvé une mé- 1ode propre à tailler des limes demi-ron- es et même entièrement rondes avec la j1ème douceur, et je dirai même avec la xême régularité de figure que des limes lates, je demande la permission d’indi- | uer en peu de mots cette méthode, afin tu’elle arrive à la connaissance de ceux ue ce sujet peut intéresser ou qui sont en hesure d’en faire Papplication. | Pour fabriquer des limes demi-rondes, pit convexes, soil concaves, je propose d’a- ord de préparer ces limes en blanc comme i elles étaient destinées à faire des limes laoyennes à finir, c’est-à-dire d’égale lon lueur et épaisseur dans toute leur lon- lueur , de les tailler sur une de leurs faces tu degré de finesse requis , puis au moyen lune presse à vis et de matrices de cuivre lu autre métal ductile. de leur donner rar la pression du balancier le degré de 'ourbure que lon juge nécessaire avant de ‘rem per et d'obtenir ainsi des limes à sur- ice courbe, mais avec des dents d’égale rofondeur sur tout letravers deleur sur- lace convexe. Je propose de la même manière de fabri- uer des limes aux trois quarts rondes, ou inême de limes rondes et entièrement cy- fndriques et très douces, en taillant à plat jur une des faces.et courbant sur des man- xins d'acier suivant une forme tubulaire -vant de tremper. ù < En communicant ce plan à un fabricant iStingué, M° SEGbBS, de Warrington, j'ai ippris de luirque sx maison avait tenté de abriquer des produits d'après un mode emblable, mais qu'on l’avait abandonné cause des difficultés qu’on avait éprou- fées à courber les limes suivant une forme ylindrique régulière après qu’elles avaient téstailléés; let en même temps M. Stubbs n'adressa une lime de ce genre, qu’il avait aite ainsi il ÿ 2 près de trente ans, L’exa- #nen de cetie lime me fit reconnaître de l'uite les causes pour lesquelles elle avait irésenté des difficrlté à la fabrication , et [Ai provenaient de ce qu'au lieu de faire la ie en banc d'une épaisseur et d’une lar- jeur uniformes dans toute son étendue, m l’avait faconnée comme une lime plate mdinaire , et que par conséquent il avait 16 impossible de Jui donner, au balancier, 4 égulière. Si M. Stubbs avait songé à faire es limes parfaitement rectangulaires com- ne les plates À main et régulières, il aurait res est assez largement bordée de blanc ou \ 1îres limes à faces courbes; par sir 3. Ro-. rar la Simple pression , une forme courbe 350 infailliblement réussi et les limes tumulai- res auxquelles il n’a pas songé se fussent immédiatement offertes à son esprit. Comume ce sujet paraît intéresser à un haut degré les arts industriels , nous cro- yons nécessaire de produire ici certains do- cuments propres à faire juger des opinions des personnes compétentes et des difficul- tés que cette fabrication des limes a pré- sentées dans la pratique : le premiér de ces documents, qui estle rapport fait à la So- ciété royale des arts et métiers de l'Ecosse, s'exprime ainsi : « Conformément aux intentions de la So- ciété, les commissaires qu’elle a choisis dans son sein pour lui faire un rapport sur une note lue par sir J. Robison , relative à la taille et à la fabrication des limes demi- rondes et rondes, ont {honneur de l’infor- mer qu'avec celte note ils ont reçu trois limes demi-rondes cylindriques fabriquées par MM. Johnson, Cammell et comp. , de Sheffield, Deux de ces limes ont été taillées sur la face convexe seulement, et l'autre aussi sur la face concave ; toutes trois ont paru à votre commission de forts beaux échantillons pour un premier essai , quoi- qu’elles ne soient pas aussi rigoureusement droites et d’une courbure aussi uniforme qu’on pourrait le désirer. « Vos commissaires sont convaincus que la méthode de M. Robison est susceptible d'application utile dans la pratique, et que lorsqu'on se sera pourvu de l’outillage né- cessaire pour imprimer à ces limes la forme convenable, et que les ouvriers auront ac- quis quelque expérience dansle maniement des nouveauxoutils, ilsproduiront des limes demi-rondes très supérieures à celles tail- lées à la manière ordinaire pour certains genres de travaux. La douceur de la taille donnera d’ailleurs aux nouvelles limes une préférence décidée sur celles du com- merce. « Les commissaires font remarquer que la lime taillée coucave est la seule qu'ils aient encore vue de cette espèce, et décla- reut qu’ils ne voient aucune objection au succès de la fabrication des limes aux trois quarts et entièrement rondes ou cy- liudriques; }es ouvriers pourront rencon- trer d'abord quelques difficultés dans le premier cas, mais on espère qu'ils ne tar- deront pas à les surmonter par l’expé- rience. « En résumé, la commission pense que la méthode que sir J. Robison a proposée pour tailler des limes demi-rondes et cy- lindriques à tailles continues , est un per- fectionnement. décidé dans la fabrication de certaines espèces de limes , et que ce per fectionnement mérite l’approbation de la Société. » J. MiLNE , rapporteur. Le second document consiste en deux lettres de M#.Johnson Cammeli etcomp:, de Sheffield, sur le sujet en question; la première du 13 février , et la seconde du 7 novembre 1843. Dans laletire du 13 février, adressée à M. Robison, ces habiles fabricants s’expri- meñt ainsi : « Le moyen que nous avons adopté jus- qu’à ce jour pour courber les demi-ron- des, a été l’emploi d’étampe et contre- étampe en étain ; c'est-à-dire de placer la lime chauffée sur la contre-étampe du fond et de la courber en frappant avec le mar- teau l'étampe ou mandrin placé dessus pour la faire entrer dans la contre-étampe. C'était la méthode la plus simple qu'on pût adopter pour mettre à l'essai Papplica- Ÿ - 301 tion du moyen que vous nous avez com- muniqué, mais nous nous sommes promp- tement aperçus qu'il n'était point assez puissant pour opérer etassurer dans tousles cas une courbure régulière, et est là sans doute, à ce que nous soupconnons, la cause pour laquelle nous n'avons pas parfaite- ment réussi à la trempe. « Nous venons de donner l'ordre des outils, étampes, etc., en cuivre, qui seront appliqués sous la presse à vis eten obte- nant ainsi la courbure sur toute la lon- gueur de la lime graduellement et par un seul passage à la presse, nous espérons ob- vier aux difficultés qui vous ont arrêté jus- qu’à présent, et faire disparaître les inéga- lités, blancs ou endroits faibles causés par les coups à la main, et qui dans tous les cas fléchissent , se voilent ou se tordent à la trempe; nous espérons vous adresser d'ici à quelques jours des échantillons fa- briqués par ce procédé. Nous avons aussi réfléchi au moyen que vous proposez de courber sur rouleaux decuivre, mais nous croyons, par les motifs ci-dessus énoncés, que ce moyen n’est pas très applicable, Dans tous les cas de cylindrage de l’acier, l'acier offre une grande tendance à suivre la surface convexe des rouleaux et à se courber. Quand il s’agit comme à l'ordi- naire d'acier plat, on remédie aisément à ce défaut et on redresse sans difficulté, mais dans le cas où lalime se courberait sur les rouleaux par la face convexe , et tout en adoptant an moyer quelconque pour la maintenir droite, il en résuiterait toujours que ce moyen serait encore dis- posé à ouvrir la lime, à altérer sa cour- bure et à nuire à sa taille, De plas, il est présumable que dans le cylindre il ÿ aurait danger d’aplatir ou aïtérer la taille, à moins que le métal qui constituerait les cylindres ne fût à peu près aussi mou que l’acier chauffé, et s'ils étaient de la même nature ,ils s’ensuivrait qu’ils seraient dété- riorés et'auraient continuellement besoin de réparations. « Nous pourrions aisément, par divers moyens, plier l'acier chauffé suivant une forme ou courbure quelconque, mais dans l’adoption de l'un de ces moyens, il ne faut pas perdre de vue qu'une des conditions principales , c’est de ne pas altérer la viva- cité et le mordant de la taille, qui à cette haute température peut si facilemeut être altérée par une pression peu convenable exercée par des métaux durs; nous pen- sons toutefois que nos échantillons pro chains vous démontreront que ces difficul- tés auront été surmoniées. » La seconde lette de MM. Johnson, Cam- mell et comp., a été adressée après le. dé- cès de M. Robison, à la Société royale d'E- cosse , et est ainsi conere : «Nous avons l’honueur de vous trans- mettre la description du mode que nous avons adopté dans la fabrication des lines demi-rondes avec de l’acier d'égale épais- seur, d’après le plan de feu J. Robison, c’est-à-dire au moÿen de la presse à vis et d’étampes ou matrices en cuivre. « Vous verrez, par les échantillons que nous avons déposés , que nous nou; som . mes écartés du plan suggéré à l’origine par l'inventeur , et qui consistait à tailler sur des limés en blanc préparées comme des limes minces à polir et à égalir. Toutefois, nous devons dire que nous n’avons aban- donné ce plan que quand, par expérience et la pratiqué, nous avons remarqué que letravail qu’il exigeait était fort inceïtain 352 et irrégulier ; car ces limes étant d'épais- seur uniforme, les bords présentaient un degré égal ou supérieur de résistance à la pression que celle qu'on éprouvait au cen- tee la contre-étampe venant en con- tact avec le centre de la lime avant de l’è- ire avec toute aulre portion, la faisait courber plus fortement en ce point sur ces . bords et produisait par conséquent divers degrés de courbure dans la même lime. De plus, notre étampe était conformée de manière à proluire une pression plus prompte et plus forte sur les bords, afin d'arriver à une courbure plus uniforme : alors nous mettions en danger la vivacité de la taille des dents sur les portions latéra- les de la lime convexe ou concave qui re- cevait aussi une pression peu satisfaisante. Toutes ces objections, toutes ces difficul- tés ont été surmontées ou du moins fort atténuées par le mode que nous avons adopté de tailler et courber les limes faites avec des lames d’acier légèrement abattues sur les bords sur lune des faces. La face plate taillée d’une manière continue, peut être courbée, convexe ou concave , et les bords abattus peuvent étre taillés comme limes fendantes ou bien laissées en blanc. «Nous croyons que ces remarques pa- raitront intéressantes, en ce qu'elles ren- dent raison de l’abandon que nous avons fait du moyen de tailler et courber nos li- mes avéc de l'acier d'épaisseur et paralle- le, mais dans tous les cas nous devons dé- clarer que l’inveution de Robison est con- sidérée par des ingénieurs éminents , des constructeurs et des praticiens habiles, comme un des perfectionnements les plus remarquables faits de nos jours dans la fabrication des limes. AGRICULTURE. HORTICULTURE. Sur ua nouveau mavet saccharifère; MR. Bossin et Malepeyre. il y a déjà cinq années que M. Dingler, dans'un travail spécial sur cet objet, a pour ‘1x première fois exprimé la crainte que la culture dispendieuse de le betterave ne fi- pisse par exposer la falrication européenne du sucre aux plus imminents dangers. Cette crainte s’est complétement réalisée , depuis que la France a jugé à propos d’ap- porter à cette fabrication des charges nou- velles , qui non seulement paraissent de nature à la restreindre considérablement, mais même à l’anéantir complétement. S'il arrive que celte fabrication du sucre de betterave se relève plus tard de ce coup mortel, ce ñe sera certainement qu’à l’aide des progrès que la chimie fera pour venir à son secours. Quoi qu'il en soit, il faut convenir aussi que cette industrie qui avait pris il y a dixans un essor si brillant, a été atteinte tout à coup dans les dernières an- nées d’atonie et de langueur , et est restée en arrière de ce qu'on était en droit d’at- tendre d’elle. Dans cet intervalle, la pro- duction coloniale s'était accrue ; elle avait amélioré sa fabrication en emprantant à la fabrication da sucre de betterave elle-mê- me plusieurs de ses procédés et de ses per- fectionnements. Aujourd'hui les colonies fabriquant à meilleur marché et en plus grande abondance, ont pu baisser leurs rix sans diminuer leurs bénéfices ; il en est résulté que le prix du sucre a baissé, et que les producteurs du sucre européen ont dù dans la même proportion réduire celui par 353 de leurs produits. Les bénéfices se sont ainsi trouvés tellememt réduits , qué la fa- brication cisatiantique n’a plus été eu état de soutenir la concurrence contre celle transatlantique, et qu'on a vu beaucoup de fabriques cesser de travailler, quelques unes déjà anciennes chercher encore à soutenir la lutte, mais aucune nouvelle se fonder. Parmi toutes les difficultés, dit le savant que nous venons de citer, qui environ- nent la fabrication du sucre en Europe, il est évident que la culture de la betterave est la plus considérable qu’elle ait à sur- monter. Ni la chimie, ni la mécanique n’ont pu, à cet égard , lui offrir de secours -bien efficaces. Il ne s’agit pas ici seulement d’ameublir un sous-sol isferiile et rebelle, qu'en définitive on peut amener à un état de décomposition avec le temps et à la pul- vérisation à l’aide des machines, mais d’un être vivant qui ne permet pas qu'on s'éloigne lemoiïins du monde des conditions rigoureusement nécessaires à son existen- ce, et que l’homme paraît impuissant à garantir contre les alternatives des saisons et les caprices du: temps. L'expérience a démontré que la culture de la betterave exige trop de travail , trop de précautions, trop de soins intelligents pour être exercée à bas prix et que ses récoltes ne présentent pas une abondance suffisante dans les pro- duits, pour récompenser convenablement ce travail et ces soins. Tant que nous ne posséderons pas une plante meilleure que la betterave blanche de Silésie , il est évi- dent qu’il n’y aura pas de salut pour la fa- brication européenne du sucre et que l’état d’oppression où elle se trouve, entre la ma-' tière trop dispendieuse sur laquelle elle travaille, et la production toujours crois- sante du sucre colonial, devra nécessai- rement dans quelque temps aller assez loin pour l’anéantir complétement. Dans cette situation critique, il semble qu’un secours inespéré se présente tout à coup à cette industrie, dans une autre es- pèce de navet qui vient ainsi fort à propos, et qu'on a découverttout récemmentenAutri- che.Ce navet sacchariferea tous lesavanta- ges de la betterave, sans avoir aucun de ses défauts, et sans présenter aucune nouvelle imperfection dans sa culture. Cette culture est plus facile, moins minutieuse, et peut se faire avec bien moins de frais. Sa riches- se en matière sucrée est égale à celle de la betterave , et beaucoup d'expériences faites dans différents sols, ont démontré tant en grand qu'en pelit que , comparativement à la betterave , il a fourni de 14 à 172 de- gré au saccharomètre, tantôt en plus, tan- tôt en moins que ceile-ci, et paræonsé- quent que les circonstances étant les mé- mes, la proportion de matière sucrée qu'il renferme est absolument la même dans les deux racines. D'un autre côté on a aussi remarqué que - sa chair est moins mollasse et plus cassan- te que chez la betterave, et qu'en raison de cette propriété , ce navet est plus facile à réduire en pulpe fine, plus disposé aussi’ à abandonner son jus à la presse, et par conséquent à poids égal qu'il fournit sou- vent 115 et jusqu’à 1/6 de jus en plus. Il en résulterait, en supposant que ce jus of- frît la même richesse saccharine que celui de la betterave, qu'envisagé sous le rap- port absolu, il fournirait un excédant en sucre assez considérable. Ce jus est très fluide et renferme très peu de matières étrangères et albumineuses ; à l'air il ne è noircit pas autant que le jus de la be rave , et comme il ést plus pur que cel ci, il est aussi plus facile à travailler d les évaporations et dans les cuites. : Ces bonnes qualités, quoique déjà tr précieuses en elles-mêmes , ne constituen pas encore le principal avantage que pos= sède cette racine, mais cet avantage dont il va être question, est plutôt au profit de l’agriculteur que du fabricant. La formel de ce navet est complétement différente dem celle de la béttérave ; car, tandis que cette dernière, par sa structure conique et pyri forme, pénètre verticalement en terre, le nouveau navet saccharifère au contraire ak une forme plate et discoïde , fait qu’il re- pose à plat sur le terrain ; il ne pénètre pas dans le sol, il ne pique pas dans la terre, mais $e tient tout entier à nu à la surface de la terre, Au centre de sa face inférieure on remarque un petit faisceau de racines longnes et minces de 12 à 15 centimètres de longueur, et qui ne péuètrent pas par conséquent dans la terre plus avant que l’on ne laboure communément. Cette cir- constance seule donne à cette racine un énorme avantage sur la betterave. Les frais de la culture de ceile-ci sont dus principa= x lement à la profondeur qu’il faut donner à la terre où l’on veut la faire végéter, et on« sait que quand on ne lui fournit pas au moins 50 à 60 centimètres de terre bien ameublie , eile devient rabougrie et réus- sit mal, ce qui oblige les cultivateurs à dé=\ fonfer au moins à cette profondeur, et est toujours très dispendieux. Aussi beaucoup reculent devant la dépense, n’obtiennent que’ de maigres récoltes et des racines avortées. SU & Toutes ces difficultés pour le cultivateur disparaissent avec le nouveau navet sacs charifère. Il n’a pas besoin dans cette cul= ture d’ameublir sa terre plus profondément M qu’il ne le fait ordinairement pour ses au- tres récoltes sarclées , comme ies pommuies de terre, les choux, le pavot, ete, Gela suf= fit pour le succès complet de la nouvelle racine, Ct éparghe par conséquent une portion très uotable des frais. Un second avantage qui ie cède à peine au précédent, résulte encore de la forme de ce navet à sucre, lorsqu'il s'agit de las récolte. La récolte de la betterave est dif= ficile, pénible , et est une opération qui exige beaucoup de main-d'œuvre et d'at- tention. En effet cette racine pique profon- dément en terre et adhère par conséquent fortement au sol; il faut done beaucoup de travail ou de force pour l'enlever. Si lan terre est sèche el tant soit peu forte, elle Sy trouve tellement engagée, qu'il arrive (très souvent qu’en cherchant à l'extraire on las rompt, et que la portion qui reste dans leu sol est perdue. Si le terrain est humide, le travail devient à peu près inexéeutabless On a donc besoin d’un temps qui ne soit mi trop sec ni trQp humide pour pouvoir opés= rer convenablement sa recolte ; or, comime la betterave n'arrive à maturité que tard, etque dans nos départements du nord elle doit rester en terre jusqu'au mois d'octo bre, attendu que c’est dans l'arrière-saison qu’elle acquiert le plus de développement, on arrive ainsi à des jours de l'année déjà courts, à une saison pluvieuse , à des, nuits où il n'est pas rare de voir déjà des gelées et on a mème vu des circonstances où faute d’avoir saisi le moment convena= ble et opportun, les racines ont gelé avanb qu’on ait pu terminer leur récolte. 4 On se trouve donc toujours placé relati-, -embarras et des dangers qui deviennent ialant plus imminents, qu'il s’agit de atrer une récolte plus considérable. Les iteraves doivent d’un côté rester en terre ssi longtemps qu'il est possible de les y ser, surtout après une année sèche; is de l’autre , lorsque arrive l’époque de récolte , il faut enlever le tout en une he Fois et aussi rapidement que faire se at, parce que l'hiver menaçant est à 5 portes. Malheureusement ce travail , ins les pays du nord; coïncide avec celui ‘Ja récolte des pommes de terre, et dans À localités où cultivant en grand les bet- l'aves , l’ou aurait besoin de milliers de as , on ne peut s’en procurer qu'un petit |mbre, parce que chaque jonrnalier , propre récolte de pommes de terre , de on que souvent on voit luire un jour opice pour recueillir, ces betteraves , et ’à aucun prix on ne trouve de journa- rs pour vous seconder. lloutes ces considérations rendent la ré- ite des betteraves, qui d’aiileurs ne mar- |e que lentement, a cause de la grande e opération remplie d'angoisses, de sou- , de soins et d’embarras. Tous ces dangers, tous ces embarras paraissent dans la culture du navet sac- iarifère. La récoite se fait an moitié bins de te mps el avec une dépen:ie au Ipins moitié moindre. Ce navet reposant plat sur le-sol et n'ayant que de faibles [cines, se laisse enlever avec la plus gran- | facilité. On n’a pas même besoin pour la d’une bêche, bien moins encore d’une lhirche, comme avec les betteraves ; 4 fit de le saisir à la main par le collet et feuilles , et de l’enlever de terre. Sa ra- He entraîne peu de terre adhérente à sa lrface , et bien moins encore des pierres Ichatonnées dans ses racines , aivsi qu’on } l’observe qu’on trop souvent entre les Acines de la betterave, au grand détri- 12nt des râpes ; par conséquent il est plus {ément et plus promptement nettoyé. Le navet saccharifere ne donne pas lieu In plus à un travail assez considérable st célui qui a pour but de retrancher le Îlet et toute la portion qui était hors de terre et qui est dépourvue de sucre. En et, ce navet élant entiérement hors de Qre, il n'a pas de portion sans js sucré, Len est au contraire pénétré dans toute sa isse. Par conséquent ladouble »ertequ'on rouve ainsi avec les betteraves, d’une nt en matériaux, et de l’autre en main- euvre et en temps, est complétement tro née avec le nouveau navet. Un auire avantage également résulte de orme discoide du navet, pour la nutri- ln de la racine elle-même, c’est que cette Æ'mesert jusqu à un certain point à le va- datiw contre la sécheresse. En eifet, des «le lé mavet a atteint une certaine gros- sun, il s'étale comme üne couverture sur A] terrain, s'oppose à ce que la terre hu- lle qui setrouve au dessous éprouve uue lp rapide évaporalion, et par conséquent vre à ses racinés fibreuses qui se trou- it abritées sous son centre de la frat- eur et une alimentation dans les temps huds , beaucoup plus longtemps que les res plantes, Lorsque le champ semb'e a si, après une Jonguc absence de pluie d'séché presque complétement, si l'on en- 2 un semblable navet, on trouve que la nent à la récolte de la hetterave , dans. laque petit cultivateur est occupé à faire: ofendeur à laquelle pénètre ‘sa racine, L 2 . e la betterave rend souvent nécessaire, . mais périt “356 terre sous lui est toujours fraiche et par- faitement propre’ à entretenir la vie des racines. ee D'un autre côté, le navet saccharifère paraît emprunter plus que-ne le fait la bet- terave, son alimentation à l’atmosphère platôt qu’à la.terre. Il supporte infiniment mieux une sécheresse prolongée. Ses feuil- les sont plus étroites, mais plus longues. Il y en a deux espèces, l’une entièrement blauche, et l’autre rose. On n’a pas encore constaté quelle est celle qui renferme le plus de snere, mais la différence dans tous les cas est légère. Sous le rapport du pro- duit, il ne le cède guère à la betterave , et on voit des navets acquérir le poids de plu- siéurs kilogrammes dans des terres mé- diocres, et comme le feuillage embrasse moins d’étendne que celui de cette derniè- re, on peut le planter plus dru. Le temps de sa végétation est aussi d'environ Î{jours moindre que chez la betterave, ce qui lui procure un avantage précieux sous le rap- port de la récolte. On lai a reproché de fourair peu de graineet d’être peu proli- fique ; mais c’est une erreur, car dans deux récoltes faites aux environs de Viense, chaqne navet a fourni en moyenne de 150 à 160 grammes de semence, et la betterave n'en fournit pas davantage. Une pareille réunion de propriétés pré- cieuses dans la nouvelle racine à sucre, lui assure urve teile supériorité sur la bette- rave, qu'on est en droit d'espérer qu’elle va donner une nouvelle vie à l’industrie su- crière indigène. On à mis sous mes yeux, dit M. Dingler, du sucre brut extrait de Ge navet et qui, quoique de premier jet, m'a paru extrême- ment beau et d’une pureté ainsi que d’une” couleur œu’on n’a pas encore atteintes, à ce que je crois, en supposant le même de- gré de préparation, avec la betterave. Il est probable que ce nouveau navet à sucre, en serépandant en Europe, rendra les récoltes plus certaines, et par consé- quent diminuera le prix de la matière bru- te ‘du sucre indigène, et qu'il permettra aux fabricants de produire à meilleur compte. Cet avantage rétablira peut-être la balance à l’avantage de ce dernier qui, pouvant alors soutenir. la concurrence, ranimera la production continentale, Nete relative à l'emploi de linsitrament aratoire dit srifen, pour ia culture de sols argileux ,; par M. le baron de Ai. vière. J'ai souvent réfléchi sur la curieuse expérience d’un cultivateur anglais établi à Sainte-Hélène pendant le séjour de Na- poléon (le major Béatson), qui obtenait de très belles récoltes en céréales, sans em- ployer la charrue ni la bêche, en ne pré- parant son chomp qu'avec une sorte de herse ou plutôt de scarificateur qui, passé plusieurs fois, finissait par ameéüblir les sols les plus compactes sans déplacer les couches superposées. Je me suis demandé . si, dans un grand nombre de cas, ce svs- ième ne serait pas préférable, par le même motif qu'on préfére de beaucoup, dans 50$ vignobles, les vigues plantées à laide d’un pal de fer qui pénètre dans la térre vierge pour y placer le cep qu'on plante [quelque ‘mauvaise qu> suit celte terre Vierge\ à la vigae qui est plantée daus une terre pro- fondément défoncée à la pioche et retour- 351 Il me semble que, lorsque le sous-sol n’est pas de très bonne qualité, il vaut mieux que le grain qui est confié à la terre soit placé dans la couche la mieux amen- dée, la plus améliorée par les engrais et les influences atmosphériques. La semence a bien pius de facilité à se développer, et, si le sous-sol est suffisamment ameubli, les racines, à mesure que la plantule prend plus de forre, s’enfoncent avec énergie dans tou'e la partie meuble et même dans celle qui n a pas été atteinte par le travail des hommes. Qaoi qu'il ex soit de celte théorie, on a éprouvé, dans ce pays, que la charrue est, en général, peu convenable pour les ter- rains salauts ; qu'il faut se contenter de l’araire ancienne , qui n’est guère qu'un scarilicateur à un seul soc, à moins qu’on u’ait une masse d'engrais très considérable à employer pour amender la terre amenée à la surface par la charrue, circonstance qui ne se présente pas toujours, qui est fort coûteuse et qui n’est pas toujours suffi- sante pour assurer la réussite. D'après ces idées, j'emploie, en ce mo- ment, pour mettre en guérets mes chaumes, le scarificateur introduit, depuis peu dans ce pays, sons le nom de griffon, instru- ment qui s’est prodigieusement multiplié depuis deux ans, ct dont les formes et les dimensions varient d’une ferme à l’autre. Le mien est triangulaire, avec un avant- train sur le devant et des roulettes placées à l’extrémité postérieure des deux bras de l'instrument. Ces roulettes peuvent s'abais- ser ou s'élever, ainsi que lavant-train, de manière à modifier l'entrure des greffes ; celles-ci sont régulièrement distribuées comme les coutres d'un scarificateur sur les bras susdits, qui forment les deux côtés du triavgle. L’homme qui dirige se tient derrière, vers la base, où se trouvent deux maucherons pour soulever au besoin l’in= strument. Deax œuvres données coup sur coup, avec ce griffon, à uve terre l’'ameublissent beaucoup mieux que ne ferait une œuvre d’araire et me coûtent moitié moins, puis- que quatre bêtes et deux homes suftüisent pour le diriger, tandis qu’il faudrait, pour cultiver , dans le même terms, la même surface, avec l’araire, quatre couples de mules et quatre hommes. Un des principaux avantas $ que je trouve à ce mode de mise en culture, c’est que je puis lPemployer, presque aussitôt après la pluie, dans les terrains argileux, sans craindre de correyer et de gâter ainsi ma terre, comme je le ferais, dans ces cir- constance, avec l’araire ou avec la char- rue; car les griffes, étant très pointues, s'insinuent dans la terre, la soulèvent sans la pétrir d'aucune facon , et l’empêchent de se tasser comme elle ferait sans culture, lorsque Îes veuts si secs du nord et du nord- ouest succedent ici, comme de coutume aux pluies. Au moment où partout f'agricuiteur ou- re ses terres pou! préparer je so! soit aux plantes fourragères, soit aux cultures esti- vales, ou, conime dans nos contrees, pour les mener en jachère et les ensemencer en cériales d'automne, il'nra paru utile d'appeler l'attention sur ec mode de cul- ture si simple, si économique, si expéditif: je m'en sers, en ce moment, pour prépa- rer un terrain pour la luzerne ; voici mon née, celle-ci est beaucoup plulôt venue, | procédé: plus vite et donne bien moins de fruit. : Je passe trois fois consécuiivement le griffon sur ma terre; le sol'se trouvealors 358 parfaitement ameubli jusqu'à environ 20 ou 25 centimètres de profondeur; je fais répandre ensuite une quantité considé- rable de fumier que je recouvre avec une bonue charrue; je laisse ma terre en cet état jusqu'au moment où il convient d’en- semencer ; alors je la laboure de nouveau, après y avoir passé le rouleau armé de pointes, je sème et je roule encore. Je suis peut-être le premier qui aie em- ployé, dans ce pays, le griffon pour mettre les chaumes en guérêts; mais. depuis assez longtemps, on s'en sert pour aérer (en pa- tois Lalerner) les luzernières et pour recou- vrir les semences, la herse étant insuff- sante dans ce pays et le fourcat (araire à une seule bête) trop coûteux. Cet instru- ment a déjà, par conséquent, rendu ici d'immenses services , et il me paraît appelé à en rendre de plus importants encore. — "95 € IC pen SCIENCES HISTORIQUES. GEOGRAPHIE. Ning-po-foo, sur la côte orientale de a Chine. (Extrait d’une lettre anglaise insérée dans l'Athenœum.) Ning-po-foo est une grande ville située sur le continent, à peu près à l'ouest du groupe des îles Chusan, sur la côte orien- tale de la Chine. Elle est située au confluent de deux beaux cours d’eau qui, par leur réanion, forment un fleuve navigabie aux grands navires et aux jonques. Elle est éloignée de 12 milles de la mer, L'une de ces rivières coule de l’ouest, l’autre du sud, pour se rencontrer à Ning-po; sur la der- nière les Chinois ont jeté un pont de ba- teaux pour établir une communication avec Is faubourgs qui se trouvent sur la rive opposée, La ville elie-même est envi- ronuée demurs élevés et de remparts d’en- viron cinq willes de circonférence. et l’es- pace ainsi enclavé est presqu? entièrement remph de maisous qui le plus souvent sont très rapprochées. On ÿ trouve néanmoins deux ou trois fort belles rues, plus iarges et plus belles que celles qne l’on voit d’or- divaire dans les villes du céleste Empire. On peut voir très bien Ja ville et ses envi- rons du haut d’une pagode élevée de 130 pieds, au sommet de la juelle on arrive par un escalier intérieur. Au mois de décein- bre, époque à laquelle l’auteur de la lettre visita Ning-po , les magasins les plus re- marquables étaient ceux où l'on vendait des fourrures et des habits fourrés. Les Chinais les plus pauvres ont toujours pour l'hiver un habit surtout ou un manteau doublé de fourrure ou de laine, et ils ne peuvent concevoir comment les Européens peuvent exisler avec les vêtements minces dont ils se couvrentordinairement. Le mo- tif de -cette habitude des Chinois consiste probablement en ce qu'ils ont pas de feu dans leurs appartements qui sont généra- lement ouverts et froids; ils semblent en effet être entièrement étrangers à toutes les idées de comfort dans ce genre. Les Chinois estiment beaucoup leurs ct- lèbres pierres de jade, et l’on trouve iei beaucoup de boutiques dans lesquelles on la tailleet on la vend, sous ces formes fan- tastiques et curieuses pour lesquelles ce peuple est si connu. Ici comme à Shang- hae, l’on voit dans la plupart des rues em- ployer un procédé très simple pour l'ex pression des étoffes de coton. La fabrica- 359 tion des cordes est aussi très étendue; l’on fait de très forts cordages et des cables pour les jonques avec les fibres d’une espèce de palmier très commune dans cette contrée ; néanmoins l’on emploie aussi le chanvre pour le même objet. Les Chinois aiment beaucoup les jeux de hasard; même les plus pauvres parmi eux ne peuvent résister à la tentation ; c’est un spectacle très amusant que de voir le soir, dans une des principales rues de Ning- po les nombreuses boutiques d'oranges, de coufitures et de curiosités, ayant chacune une roue de fortune ou des dés , entourées d’un grand nombre de Chinois qui tentent la fortane pour quelque argent, et dont les regards comme Îles paroles expriment avec quel intérêt ils suivent les mouvements de a roue ou les coups de dés. Quelques uns des temples de la ville de Ning-po sont très beaux et remplis d’ima- ges des dieux. L'on en trouve dans toutes les rues, anx portes de la ville et même sur les remparts, et l’on a tout lieu d’être sur- pris de la tendance relig'euse naturelle à ce peuple, tout en regrettant qu’elle soit si mal dirigée. : ; Ning-po est bâtie au centre d’une plaine dont étendue est au moins de trentemilles en largeur, entourée de tous les côtés par des côteaux, mais ouverte vers la mer du côté de l’est où se trouve la ville de Chin- bae qui forme comme le port de mer de Ning-po. Du haut de ces côteaux la vue est très bel'e; la vaste plaine que l’on domine forme comme an imposant amphiihéâtre; elte est traversée par de belles rivières si- pueuses , rattachées entre elles danstoutes les directions par des canaux; ces nom- brenses voies de commuuication permet- tent aux naturels de transporter les pro- duits de leurs terres et leurs marchandises à Niog-po, et de là à Hang-cho-foo ou dans toutautre partie du monde. Le riz est la production principale de cette partie de la Chine, comme le coton est celle des en- - virons de Shang-hae et des bords de l'Yang- tsé-kiang. Les tombeaux sont disséminés sur toute Ja plaine, et leur nombre donne aux étran- gers une boure idée de l'immense popu- lation de la contrée. En voyageantde Ning- po vers les côteaux, l’auteur de la lettre ne pouvait se rendre compte de cette multi- tude de tombeaux qu’il rencontraitsur son chemin; mais lorsqu'il fut arrivé au som- met de ces hauteurs d’où son regard s’é- tendait sur tout le pays, la vue de l’abon- dance des villes et des villages très peuplés qui se montraient dans toutes les directions, lui donna aisément l'explication du fait. Ici, comme Chusan et à Shanghae,le voya- geur rencontre à chaque pas des cercueils placés à la surface du sol, très souvent tom- bant en morceaux et laissant ainsi à décou- vert les restes des morts. Mais ce qui frappe le plus est de voirun grand nombre de ces cercueils empilés les uns sur les autres en monceaux de trente ou quarante; ce sont principalement ceux des enfants. Quoique les Chinois disent qu'ils les bràlent pério- diquement, l'aspect de la plupart prouve qu'ils ont été placés là depuis plusieurs années. En remontant la rivière vers Ning-po, le voyageur anglais, auquel sont empruntés ces détails, remarqua un grand nombre de chaumières couvertes de chaume: il dit à son domestique chinois de demander quel était leur usage; celui-ci, après avoir été prendre des renseignements, revint di de l'air le plus sérieux du monde que « laient là des lieux où l’on gardait des dats chinois peudant l'hiver. La chose assez peu croyable pour que le vayage allât Ini-même demander ce qu'il désira Savoir; il apprit alors du batelier que c'é« taient là seulement des glacières qui four nissaient à la consommation de glace qui se fait pendant les mois d'été. Ce fait donne une bonne idée des inconvénients de la lan=« gue chinoise; il montre qu'’eile diffère beaucoup de province à province , de telle sorte qu’un Chinois de canton et un autre du nord ne l’autre, Chaque jour on prend une grande quan: tité de poisson dans la rivière au dessus de la ville, et la manière dont se fait cette pêche est ingénieuse et amnsante. Un jour, peuvent se comprendre l'un À $ L': ä € le narrateur anglais remonta très haut en" bateau, et il partit un peu avant la basse mer afin de profiter pour son voyage de la marée montante. Sur le bord de la rivière, à peu de milles au dessus de Niag-po, se trouvaient plusieurs centaines de petits ba teaux à l'ancre . dont chacun était monté par deux ou trois hommes: le {lux arri=M vant alors, toute la flotte se mit en mouve-M ï Ÿ Ë ! ment, ramant et remontant la rivière aVeE la plus grande rapidité. Aussitôt qu'ils at= teignirent un endroit favorable, ils jetèrentm teurs filets et commencèrent à féire un grand bruitet à battre l’eau avecles rames, probablement pour pousser le poisson dans les filets. Après un quart d'heure, ils quit térent cette place et après en avoir choisi une nouvelle, ils recommencèrent la même manœuvre. [ls continuérent ainsi tant QUE. la marée monta; lorsqu'ils descendirentm avec le reflux, les bateaux étaient charges -de poisson. É Comme place de ecmmerce, Ning-pom présente de nombreux avantages ; c'estune, gran:le vile placée au centre d'une con trée populéuse , ayant d'excellentes COM -munications par eau avec toutes les par: ties de l'empire, et qui indubitablewent finira par faire un commerce important avec l'Europe et l'Amérique. Cependant lorsqu'on compare Ning-po avec le porb plus septentrional de Shang-hae, l'on peut présumer que ce dernier sera le siége du plus grand commerce. Le nombre des jon= ques quis y trouventest tOu]Jours au MmoiIBS deux fois plus grand qu'à Ning-po; les canaux et les rivières sont couverts de bas teaux qui naviguent vers les villes des pars ties septentrionales de l'empire ou qui em viennent, Cette ville est plus rapprochée de la capitale à laquelle elle est rattachée par le grañd canal ; les grandes villes de Sou-chou-foo et de Naukin n’en sont élois gnées que de quelques milles; enfin il SsY fait uu commerce immense avec les pros vinces septentrionales de Shantung et de Peechelée, même avec le Japor. Toutes ces circonstances portent à penser que Shang= “hae finira par devenir le port le plus im portant pour le commerce avec le nord des l'empire, Ning-po continuant cependant retenir une portion considérable des af faires; mais ce ne sont là que de simples conjectures que l’avenir seul pourra justis fier ou détruire. 4 Le vicomte A. D8 LAVALETTE Paris, — Imprimerie de LACOUR et comp. rue St-Hyacinthe-St-Michol, 35, È __ 11° année. 1 L'ECH0 L - HDMMAIRE. — SCIENCES PHYSIQUES. (CHEMIE. Faits pour servir à l’histoire du phos- phore ; A. Dupasquier. — SCIENCES NATU- ARELLES: GEOLOGIS. Mémoire sur les ter- frains à nummulites des Corbières et de la montagne Noire ; Leymerie. — BOTANIQUE. Lr la détermination de l’hyssope des livres sacrés; (Royle. — PHYSIOLOGIE VEGETALE. Recher- }ches sur la volubilité des tiges de certains végé- faux el sur la cause de ce phénomène; Dutro- chet. — SCIENCES APPLIQUEES. Tours en He battu d'une grande élévation propres à l'é- Itablissement des phares, télésraphes: H. Jan- Iniard. — ARBORICULTURE. - Moyen pour remplir les vdes laissés par la mort d’une branche ou par toute autre eause, — SC{EN- (CES HISTORIQUES. ACADEMIE DES SCIE N- CES HORALES ET POLITIQUES, séance du 17 jaoût. — ARCHEOLOGIE. Excursion archéolo= \gique dans le département de Seine-et-Marne ; Emmanuel Paty. — GEOGRAPHIE. Le Kordo- fan, son climat , son sol, sa capitale , ses habi- itants, ses animaux, d'après l'ouvrage de M. Ig. (Pallme. — BIBLIOGRAPHIE, | ê | SCIENCES PHYSIQUES. CRIMIE. hits pour servir à l'histoire du phos- phore ; par M. Alph. Dupasquier. | Les faits dont il sera lÉmoire se rapportent : . 119 À la coloration du phosphore par [Ir enic ; 2° À la reconnaissance et à la sépara- nm de l'arsenic contenu dans le phos- HOres ve 0 3° A la conservalion de ce dernier corps ns l’eau ; : 4 4° À la phosphorescence de l’eau dans quelle on conserve le phospliore ; 9° À l’action qu'exerce le phosphore sur s solutions d’acide arsénieux, d'acide ar- nique et d'acide chromique ; 6 A la précipitation, soit à l'état cris- In où pulvérulent , soit avec adhérence brillant métallique, de plusieurs métaux ir le phosphore, ct à la décomposition complète, par le même agent, de quel- [Les sels mélailiques. NL — Colorrtion du Phos;hore par l'ar- Miruic. — Dans les traités de Chimie, il est . E que le phosphore est taatôt transpa- nt et sans couleur, tantôt d'un aspect prné, jauvätre on un peu brunâtre, ce 10b attribue simplement à des modifica- ous dans l’arrangement des motécules de : corps (1). question dans ce (1) Il n’est pas question ici de ja coloration noire malée par M. Thénaïd, et qui se manifeste quel- refois quand on refroidit ce corps subitement rés l'avoir soumis à plusieurs distillations, J'ai à ésenter plusieurs observations importantes sur la ruse de cette coloration mais elles seront consi- écs daus un autre méinoire. Paris. — Dimanche, 25 Aoûé 1844. U MO Ces modifications de couleur et d’appa- rence se remarquent en efiet dans les phosphores vendus par ie commerce, mais je me suis assuré qu’elles tiennent à une cause toute différente de celle qui leur a été assignée. Dans l’état de pureté parfaite, en effet, et lorsqu'il n'a pas été exposé au contact de la lumière solaire (1), le phosphore est toujours incolore et transparent. Toutes les fois que, sans avoir recu l'influence des rayons lumineux, ce corps présente un as- pect corné, jaunâtre, verdätre ou brundtre, il doit cette apparence à un état d'inpurete. Voici comment je suis arrivé à recounai- tre ce fait et à m’assurer de son exactitude. Depuis longtemps on apercevait dans une fabrique de phosphore que ce produit était tantôt blanc et transparent, tantôt coloré en jaune verdâtre ou brunâtre plus ou moins intense, et de plus un peu opa- que : quelquefois il était à peu près inco- lore au moment ou l’on venait de l’obte- nir; mais par son séjour dans l’eau, et d’ailleurs parfaitement à l’abri du contact de la lumiére, il acquérait, après un temps plus ou moins long, uñ aspect corné ou une culoration rousse-brunâtre parfois très prononcée. Ces divertes colorations du phosphore rendaient la vente de ce produit plus difficile ; souvent même cette vente ne pouvait s'opérer qu'au moyen d’une diminution assez considérable dans le prix de cette marchandise. Cette circon- stance avait porté le chef de l’établisse- ment à rechercher la cause de ces colora- tions, mais il n'avait pu parvenir à la re- conuaiître, Consulté à cet égard, je demandai des échantillons de chaque produit. je fis l’ana- lyse-des différentes variétés de phosphore, et j'obtins les résultats suivants : était pur de toule substance métalli- ques et par consé- quent ne contenait pas d’arsenic. . !° Le phosphore, parfaite ment incoloreet lransparent, même après une lorgue con- seryalion, 2° Le phosphore jaunâtre ou jaune-verdàtre , immédiate- ment après sa fabrication, contenait une forte proportion d’arsenic 3° Le phosphore, d'abord blanc (2) et un peu opaque, puis devenu corné, jaunâtre oubrunâtre, pendant sa con- servalion, à l'abri du contact de la lumiere, contenant de l’arse- ni, Mais en pPropor- tion moins considé- rable que le précé- dent. (4) On sait que la lumière communique prompte- ment au phosphore une nuance rougâtre; nous ne parlons ici que du phosphore coloré indépendam- ment du contact des rayons lumineux. (2) Le blanc , dans ce cas , n’est jamais aussi parfait que lorsque le phosphore cst compléte- ment exempt d’arsenic; il présente toujours une faible nuance qui, joint au manque de transpa- rence parfaile, suffit pour indiquer la présence de l'arsenic. $ : NA k TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. see mom I(CHO DU MONDE SAVANT paraît le JEUDI etle BEMANCOME de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun ; il est publié sous la direction le M. le vicomte A. Da LAVALEXTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PAmrs, rue des BEAUX - ARTS, N. 6 ,et dans les (lépartemients chez les principaux li ‘raires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Pr'xdu journal: PAR:8 pour un an 25 fr., sixinois 43 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., 16 lr. ï$ fr. 50. Al'ÉTRANGERS5 fr, en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour GIQ fr. par an et par recueil l’'ÉGHO DELA LITEÉ- jRATURE ET. DES BEAUX-ARTS et les MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent séparément l’Echo 16 fr. ; les Morceaux choisis 7 l:.) @E Qui forment avec l'Echo du nonde savant la revu, encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Toul ce qui concerne le journal à M. le vicomte de LAVALETTE, directeur et rédacteur en cucf D’après ces résultats, je conclus que la coloration du phosphore, soit pendant sa fabricatiou , soit quand on le conserve à l'abri du contact de ia lumière, était due à la présence de l’arsenic. J’annonçai en même temps que l’arséniccontenu dans le phosphore provenait sans doute de Pacide sulfurique employé peur obtenir le phos- phate acide de chaux, ce qui fat reconnu exact. Ou s’assura, en effet, que le phos- phore était blanc et se conservait incolore quand on employait pour le préparer, de l'acide sulfurique on arsénifère, obtenu avec le soufre d'Italie, et qu’il était coloré, ou le devenait après quelque temps de conservation, qand on s’élait servi pour l’extraire d’un acide sulfurique préparé par la caleination des pyrites, acide qui est généralement plus ou moins chargé d’ar- senic. J’indiquai alors un procédé (que je ferai bientôt connaître), pour purifier cet acide de son arsenic; empleyé après cette épuration, il n’offrait plus le 11ème incon- vénient : le phosphore qu'on obtenait par son emploi était parfaitement transparent, incolore, et ne changeait pas d'aspect pa sa conservation. comme on sait, dans son état d'isoft est notr. Une petite quantité de € la coloration du phosphore 2uquel 1e trouve associé. L’arsenic en s’alliant au phosphore peut d’ailleurs le rendre cas- sant, mais seulement quand il est en pro- portion suffisante pour lai communiquer une coloration jaune- verdâtre foncée. La coloration du phosphore conservé dans l’eau (à Pabri du contact de Ia lu- mière) tient à une autre cause: elle parait dépendre de la formation d’une petite quantité d'acide arsénieux, due à l’action qu'exerce sur le phosphure d’arsenic l’oxy- gène de l'air tenu en solution dans l’eau, et sans doute aus:i à la décomposition d’ure petite portion de ce liquide par ce même phosphure. Quand l'acide arsénicux est formé, le phosphore {comme je le dé- montrerai bientôt) en précipite le métal, qui vient se fixer à sa surface et le colore d'autant plus qu'il est en proportion plus considérable. Quand la préportion d'arse- nic est très faible, la coloration est simple- ment cornée ou un peu roussâtre; elle est brune, brune-verdàtre ou brune foncée, quand cette proportion est un peu consi- dérable. Souvent, et dans ce dernier cas surtout, la coloration se propage de la sur- face vers le centre, et wute la masse du phosphore se trouvé colorée. Pour m'assurer de l'exactitude de cette dernière explication, j'ai eulevé la croûte roussâtre d’un phosphore qui s'était co- = + 36% loré sans le contact de la lumière, puis j'ai chauffé dans un tube les râclures de ce phosphore avec de l'éther. Le phosphore: qui n’a pas été dissous par l'éther est de- venu noir en se fondant. Des expériences subséquentes ont démontré que c'était alors un phosphure d'arsenic. J'ai fait d’ailleurs une autre expérience qui ne peut laisser aucun doute à cet égard : j'ai plongé plusieurs bâtons de phosphore non arsénifère parfaitement im- colore dans une solution aqueuse d’acide arsénieux, abritée du contact de l'air. Au bout de peu de jours, le phosphore s’est coloré sensiblement. Peu à peu la nuance s’est foncée. Après un mois de conserva tion . le phosphore était-brun fonce; en le coupaut en travers, on pouvait apercevoir que la couleur brane s'était propagée à toute la masse, Ce phosphore, traité par le moyen qui va être indiqué maintenant , a fourni beaucoup d’arsenic. Il. — Moyen de reconnaître et de sépa- rer l'arsenic contenu dans le phosphore. — On peut reconnaître et séparer larsenic contenu dans le phosphore par la dissolu- tion de ce dernier dans l'acide azotique ; on forme ainsi de l'acide phosphorique et de l'acide arsénique , et l’on précipite en- suite l'arsenic à l’état de sulfure. Mais il est plus sûr de procéder de la manière sui- vante, comme je l'ai faif dans mes recher- ches sur la coloration du phosphore. On fait brûler en quatre où cinq fois 25 ou 30 grammes de phosphore dans uue petite capsule de porcelaine placée au mi- lieu d'un large plat contenant de l’eau et recouvert d’une très grande cloche en verre, disposée de manière à laisser péné- trer peu à peu l'air atmosphérique. La combustion du phosphore s'opère ainsi complètement, ainsi que celle de l'aysenic qui y est contenu, et les vapenrs arsénica- les, mélangées aux vapeurs d'acide phos- phorique, se dissolvent dans l’eau à mesure de leur formation. La combustion termi- née, on laisse rerroidir l'appareil, puis on en retire le liquide, qu'on fitre pour sépa- HAT . 9 rer l'oxyde de phosphore qui s y trouve en ... état de suspension. On lave alors avec soin les parties de l’appareil qui peuvent retenir de l’acide, puis on réunit toutes les li- queurs, et l'on ÿ fait passer un courant d'acide sulfhydrique , lequel précipite im- médiateimeut et complétement l'arsenic à l’état de sulfure. À quel état se trouve larsenic dans la solution d'acide phosphorique ? très certai- nement à l'état d'acide arsénieux, puisque le métal n’est rendu soluble que par une simple combustion à l'air. LIL. — Phénomènes résullant de la con- servalion du phosphore dans l’eau. — 1° Quand le phosphore est par/aïtermnent pur, il ne peut se colorer que sous l'in- "fluence de la lumière; mais sa pureté ne l'emjèche pas de devenir plus où moins opaque à la surface, en 5e couvrant peu à peu d’une croûte qui, dans ce cas, est blan- che, sans nuance de jaune ou de bran, et sans aspect coiné. Celte croûte comparée, selon M. Pelouze, d'hydrate de phosphore, se forme constamment, d’après l’observa- tion de MM. Coignet, fabricants de phos- phore, dans les eaux de source, de puits ou de rivière, qui contiennent des sels calcai- res. Dans l’eau dis‘illée, au contraire, le phosphore pur, parfaitement à l'abri des rayons lumineux et de Flair atmosphéri- ‘A 365 que, paraît conserver indéfiniment sa transparence avec sa blancheur. Mais il. n’en est plus de même si l'air qui se trouve en contact avec l’eau peut se renouveler, et surtout si ce liquide , au lieu d’avoir été distillé, contient des sels calcaires. Tels sont du moins les résultats d'expériences et d'observations faitespar les habiles fa- bricants que je viens de nommer, et dont. ils ont bien voulu me donner connais- sance. La dernière remarque m’avait porté à croire que l'hydrate, dans la croûte blan- châtre du phosphore pouvait se trouver associé à un sel calcaire; mais les recher-- ches que j'ai faites pour m'en assurer, et qui ont consisté à dissoudre dans l'acide azotique des râclures fournies par la partie 0paque d’un phosphore parfaitement blanc, puis à. rechercher par des réactifs {a chaux dans cette dissolution, ne m'ont fait découvrir que quelques traces de cette base. Il me serait donc impossible, quant à présent, d’explique: la différence impor- tante que paraisten: présenter les eaux or- dinaires et l’eau distillée, relativement à'la formation de la croûte opaque du phos- phore qu’on y conserve : peut-être netient- elle qu’à ce que les premières sont plus aerées. : à Les remarques précédentes ne seront pas toutefois sans utilité : elles tendent en effet à prouver que la conservation du phosphore exige non seulement qu’il soit préservé de l’action de la lumière solaire, mais encore qu'il soit plongé dans de l’eau distillée, abritée autant que possible du concact de l'air atmosphérique. - 2° Le phosphore plongé dans l’eau à la température ordinaire exerce, à la longue, une action décomposante sur ce liquide et donue lieu à son acidification, en même temps qu'à un dégagement lent et insen- sible de phosphure d’hydrogène. Cette action décomposante paraît s’exer cer avec activité sous l'influence de la lumière so- laire directe ; sous celle de la lumière dif- fuse, elle persiste, mais agit avec plus de lenteur, le fait suivant prouve même quelle continue encore dans l'obscurité la plus complète. Quand on laisse séjourner longtemps du phosphore recouvert d’eau dans les boites de fer-b'anc, où on l'enferme d'ordinaire pour le transporter, l'air qui est reufermé dans ces boites en pius ou moins grande quantité el qui ne peut se re- nouveler, la boîte étant fermée par un couvercle parfaitement soudé, devient ex- plosif. Si alors on tente d'ouvrir la boite, eu dessoudant son couvercle, parle contact d’un fer chauffé seulement un peu au des- sous du rouge, le gaz emprisonné dans la boîte s’enflamme aussitôt et donne lieu à une détonalion qui détermine fa rupture ue ce vase, et quelquefois même la projec- tion du phosphore à une certaine distance. Ce phénomène, bien évidemment, est le iésultat du mélange d'un gaz inflammable avec Pair, et ce gaz ne peut être de lhy- drogène pur, car il ne s’enflamme qu’à la chaleur rouge; c’est donc nécessairement an phosphure d'hydrogène, gaz qui ne de- mande qu’une chaleur bien moindre pour s'enflammer (1). (La fir au prochain numéro.) (1) Pour éviter l'accident signalé dans ce pas- sage, il faut ouvrir les hoïtes de phosphore sans employer un fer chaud, c’est-à-dire en se servant tout simplement d'un ciscau, 1 + SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIE. | | Mémoire sur les terrains à uumm (épicrétaca)des Corbières et dela mo tagne Noire; par M. A. Leymerie. ñ : Tous les gisements à nummulites du sud de l'Europe et des parties adjacentes de l’Asie et de l'Afrique, cités isolément p beaucoup de géologues qui les ont confa dns, pour la plupart, avec les couche rudistes, doivent être considérés comme. des parties d’un seul et même système trés puissant et très étendu , qu'il est nécessaire de distinguer et de séparer du terrain cré= tacé sur lequel il repose ordinairement (1) La considération des fossiles de ce ter rain a donné lieu, jusqu'ici, à de nom breuses et vives controverses entre les géo logues et les paléontologistes,.et lon pour rait presque dire que c’est un de ses traits caractéristiques d'offrir en chaque point où on l’étudie , une espèce de discordancen entre les caractères tirés de la géologi pure et ceux que présentent les fossiles u il renferme, “À Ces fossiles consistent en espèces propres, jointes à un certain nombre, bien moins considérable, de coquilles appartenant au couches inférieures da terrain tertiaire p& risien et à quelques espèces qu’on n’avail trouvées jusqu’alors que dans les couches crétacées. À C’est la présence de ces derniers fossiles que l’on a crus plus nombreux et plus im portants qu ils ne le sont en réalité, et, en suite, la puissance, l’aspect ancien des cou ches et leur concordance ordinaire avec eg terrain à hippurites auquel elles semblent même se lier, qui ont porté un cerlain nombre de géologues, et notamment les auteurs de la carte géologique de France; à ranger le terrain à nummulites dan$ le groupe crétacé tandis que les nummulites} d’ave part, et les espèces tertiaires de l’au tre , ont déterminé d'autres géologues ety& de plus, les paléontologistes, à rapproche ce même terrain des coùches à nummis lites du nord et par conséqueat à le consi=My dérer Ccomime tertiaire. A Cette divergence si prononcée tient sans doute principalement à la difficulté à sujet, mais elle dépend beeucoup aussi d peu de notions exactes que nous possédons sur le terrain dont il s’agit. En effet, dans une détermination de cette nature, Pélë ment paéontologique doit jouer un grand rôle; tout le monde est d'accord sur & point, et cependant personne jusqu'ici n travaillé sérieusement à introduire dat la question cette douuée sans laquelle solution nous paraît impossible. Nous ex ceptous toutefois M. Alexandre Brongniank qui nous a si bien fait connaître le gite” constitué par les terrains calcario-traps péens du Vicentin; chez tous les autres auteurs, on ne trouve que:des indicatiOnÿ vagues de quelques fossiles , sans descrips tions n! figures qui puissent permeitre de À rapprochementssürs el susceptibles de cons duire à quelque conclusion motivée, Dans cet état de choses, le premier Be soin de la science, eu égard à la connais sance du terrain dont il s’agit, est done de se procurer, pour les principaux gisemenBy, une description analogue à celle que # venons de signaler. Le but de ce tra est de satisfaire ce besoin pour le gisement (1) ce fait sera démontré bientôt dans nm moire spécial. d: lus important des Pyrénées francaises, comprend le petitsroupe"montagneux tÿne Noire. - 11 est divisé en deux parties, dout l'une disiste en un aperçu topographiqu? et donostique du gisement séner«l avee la à cription des ges particuliers qui pré- ttent les diverses catévories de fossiles, à l'indication des rapprochements qui lavent se dédaire de ces débris organi- La deuxième partie du mémoire se com - ie de la déscription des espèces inédites. La pattie géognostiq-e nous montre le Qrain dont 1] s’agit occupant d’abord jsque Loutes les basses Corbières où il re de nombreuses traces de dis!ocation, le puissance considérabie ‘1,000 mètres gmion), et des caractères minéralogiques di rappellent des terrains beaucoup plas d:iens. LA, on le voit se dévelôpper seul, 4s’appuyzer immédiatement sur le terrain d'transition vers le milieu de la chaîne, jodis que , dans toutes jes autres partles, repose sur le terrain crétacé incontes- ble. Dans les points où ces deux systèmes | trouvent ainsi réunis , Où remarque tre lescouches de l’un et celles de l’autre, In seulement une concordance parfaite (i prouve qu'ils ont subi ensemble les [èmes dérangements, mais encore une si- litude minéralogique remarquable, et [me une espèce de liaison vers la surface | contact. + ‘Sur le versant sud de la montagne Noire, } terrain à nummulites, beaucoup moins | veloppé que dans les Corbières, forme he zone trés élroite, et repose immé- tement et partout sur le terrain de insit on, jouant ainsi à l'égard du terrain étace, le rôle d’une formation irdépen- ute. Ce site spécial est remarquable en- re par la présence, au dessous du ter- in à oummulites proprement dit, qui t ordinairement marin , d’une assise qui : renferme que des coquilles terrestres 1 d'eau douce, circonstance qui se fait marquer aussi dans les Corbières, mais le: | Une carte et une coupe, coloriée géolo- Iquement, montrent bien cette disposi- pn et l’allure générale du terrain à num- 1uiites dans ces deux gisements, et l’on y nt clairement que celui de la montagne foire n’est qu'un affleurement des cou- nes du terrain à nummulites des Cor- 'ères, qui paraissent subir une inflexion ius les terrains tertiaires miocènes de la illée de l'Aude, qui les sépare géogra- lhiquement. Les listes particulières de fossiles que ous donnons pour chaque localité remar- Auable prouvent que les espèces ne sont “aSindifféremment distribuées dans toute Lmasse du terrain, et que, au contraire, les sont localisées et comme parquées ar glvupes qui varient suivant la nature tla position des couches. | Le tableau général annexé à ce mémoire ffre l'ensemble des fossiles {ue nous avons u nous procurer pour caractériser le ter- ain dont il s’agit. Le nombre de ces fos- les s élève à 105 : 80 sont déterminables, ur lesquels nous comptons 53 espèces nou- telles. La description de ces espèces (les spèces marines seulement) constitue la leuxième partie de notre travail; elle est “ccompagnée de six planches où ces fossiles ont figures. Les espèces déjà connues, au L Corbières et le versant sad de la mon- june maniere beaucoup moins pronon- 368 nombre de 27, appartieunent, la plupart, aux sables inférieurs du Soissonnais ou au calcaire grossier parisien, ct, lesautres, à des gîtes plus où moins étudiés, dépen- dant de la grande z:1e à oummuites du midi de l’Europe et des parties adjacentes de l'Asie et de l'Afrique. Nous avons recherché avec soin lesindi- cations de ces piles et nous lesavons con signées dans notre tableau général, à côté de celles des localités pyrénéennes. Ces : 27 espèces connues comprennent aussi deux fossiles crétacés (terebratula defran- cit, Bronpn. , et Ostrea literalis, Nilson), qui doivent être considérés comme acces- soires et accidentels , et deux serpules ju- rassiques, Les espèces du terrain crétacé incon- testable des Corbières, que nous avons eu souvent l’occasion de comparer avec celles du terrain épicrétacé, nous ont toujours montré des caractères differents. Les num- mulites notamment et les rudistes ne se mêlent pas dans les mêmes couches, à moins que cela n’ait lieu vers la surface de contact des deux formations où l’on gour- rait peut-êlre admettre une liaison que semblent indiquer les observations de MM. Dufrénoy et Vèêue. En un mot, il existe bien réellement, si l’on considère les choses en grand, une puissante formation caractérisée par les nummulites, des fossiles propres et des fossiles tertiaires , laquelle se développe d’une maniere indépendante, ou se trouve superposée à la formation crétacée et no- tamment aux couches qui renferment les .rudistes. Nous nous contentons, pour le moment, d'avoir établi ce fait qui nous sera d’un grand secours pour la spécification et la détermination du système général à num- mulites dont l'étude sera, comme nous l'avons annoncé en commencant , l'objet d’un nouveau mémoire. BOTANIQUE. Sur la détermination de lhyssoge &es livres sacrés; par M. Rovyie. A la dernière séance de la Société royale asiatique de Londres, ie professeur Royle a lu un travail dans lequel il se propose dedé- montrer que l'hyssope de l’Ecriture sainte n’était pas autre chose que le caprier (cap- paris spinga). Il a été amené à cette opi- nion en trouvant que cette plante porte dans les listes Ge drogues des médecins arabes un nom semblable à celui de l’hys- sope des livres hébreux. Divers passages de la Bible, rapportés dans le mémoire du professeur anslais, montrent que la plante qu'ils mentionnent sous le nom d’hys- sope devait se trouver dans la Basse- Egypte et autour du mont Sinaï avant et pendant l’Exode et ensuite autour de Jéru- salem; qu’elle croissait sur les murs et sur les rochers; qu’elle atteignait des propor- Uons assez fortes pour donner une ba- guette ou un bâton; qu'elie produisait un panache que l'on emp'oyait pour faire des aspersions ; qu'elle possédait des propriétés épuratives; et enfin qu’elle devait avoir un nom vulgaire semblable à sa dénomi- nation hébraïque. On a appliqué la déno- mination de l'Ecriture sainte à plusieurs espèces de plantes dans lesquelles on a voulu voir l’hyssope; mais aucune d'elles ne possède toutes les propriétés, ni tous les caractères qui viennent d'être énumérés ; par suite, aucune d’elles ne peut être re- gardée comme le véritable hyssope de l'é- « criture. Les unes ne vienueut pas sur les murs, les autres ne formeut pas de-ba- gueties ; plusieurs de celles que l'on a citées manquent des propristés épuralives qui carictérisaient la plante des livres saints; enfin le nom arabe d'aueune d elles ne res- semble au mot hébreu Æzoh ou Ezov, Le docteur Royle a vu dans Rüases an une es- pèce dhyssope croit près de Jerusalem; el Burckhardt décrit une plante qu'il a vue dans le voisinage du font Sinaï et qui porte le nom d’Aszet, Ce nom et la des- criplion qui Faccompagnent ont porté le savant anglais à penser que ce pourrait être la le caprier, dont l’un des nouins est Achef.Or,l'exa!r en qu’il en fait prouve que ce végétal présente tous les caractères re- quis pour qu'il soit reyardé comme iden- tijue avec l’hyssope : son noi est idene üique avec ce dernier ; il vient sar les ro- chers et sur les inurs; 1l devient un ar- brisseau et sa tige eat ligneuse et dure, sous #00 chimat naturel; des auteurs an- ciens parlent de ses propriétés détersives, et anjourd’hui encore 1l est employé pour sa racine comme apéritif dans quelques - pharmacies du continent. Toutes ces par- ticulatités réunies amènent M.Royle à cette conclusion définitive que le caprier est par- faitement identique à lPhyssope de l'Ecri- ture sainte. PHYSIOLOGIE VEGETALE. Recherches sur la volubilité des tiges de certains végétaux et sur la cause de ce phénomène; par M. DurrocHEr. Les tiges des végétaux volubiles enve- loppent de leurs spires les arbres ou les autres appuis qui leur servent de supports, - en s’euroulant sur eux dans la progression ascendante de leur accroissement. Cet en- roulement s'opère ou de droite à gauche ou de gauche à droite, suivant les espèces végétales. Pour se faire une idée précise de ces deux modes d’enrouletment spiralé, : l'observateur doit ‘e supposer au centre de la spirale formée pir le végéial volubile, Cette spirale sera dirigée de droite à gauche si l’observateur, censé servir de support. voit, en idée la tige spirale du vegétal volubile passer sur le devant de sa poitrine en montant de sa droite vers sa gauche. Si, au contraire, la tige spiralée est censée passer sur lc devant de a poi- trine de l’observateur en montant de sa gauché vers sa droite, la spirale sera de gauche à droite. Lorsque j’eus découvert que les sommets des tiges du pisum sat'vum, que les som- mets des filets préhenseurs de plusieurs plantes grimpantes offraient un mouve- ment révolutif spontané , dirigé tantôt de droite à gauche, tantôt de gauche à droite, Fentrevis que la force intérieure et vitale à laquelle était dû ce mouvement révolutif était aussi l'agent de l’enroulement spiralé des tiges des végétaux volubiles, Cependant il y a une différence très remarquable entre ces deux phénomènes. Le mouvement ré- volutif est très marqué dans la tige du pisum saïivum , et cependant cette tige n’est point volubile ; elle ne conserve au- - cuue des in lexions qu’elle subit tour à tour dans son mouv: ment révolutif, qui dure pendant plusieurs jours en diminuant gra- duellement de vitesse. Lorsque ce mouve- ment a cessé dins un mérithalle vieilli, ce mérithalle demeure droit. Das les filets 370 préhenseurs de la bryone ou du concem- bre, le mouvement réxolutif n'existe que dans les premiers temps. Ces filets ne con- servent aucune courbure permanente qui soit la suite de ce mouvement passager. Au contraire, l'enroulement spiralé de ces fi- lets est permanent du moment qu'il est opéré. Il n’est point susceptible de s’effacer, de se changer cn une autre courbure, comme cela a lieu relativement aux in- flexions prises par ces mêmes filets dans leur mouvement révolutif. De même, dans lestiges volubiles, la force qui produit l'en- roulement spiralé , agissant à mesure qu’elles s’accroissent en longueur, leur donne, de prime abord, la courbure spj- ralée qu’elles re quitteront point. Ainsi, dans le mouvement révolutif, on observe un état passager des courbures successives qui opèrent la révolution , laquelle a lieu dans une courbe fermée, tandis que dans le mouvement d’enroulement spiralé, on ob- serve un état permanent des courbures qui opèrent ce mouvement. .. Les filets préhenseurs de certains végé- taux offrent successivement le premier et le second de ces phénomènes. Les tiges des végétaux volubiles semblent n'offrir que le second ; mais le premier n’y existerait-il pas aussi, quoiqu'il n'ait pas encore été apercu? $ii y existait et que sa direction de droite à gauche et de gauche à droite fût constimment la même que celle de la volubilité ou du mouvement d'enroulement spiralé, cela ne prouverait-il pas que ces deux mourements dépendent de l’action de la même force intérieure et vitale dont J’action est révolutive ? J'ai entrepris de faire les expériences propres à résoudre ce problème de physiologie végétale. I s'agis- sait d'observer les sommets fort jeunes, et: non encore enroulé$ en spirale, des tiges des plantes volubiles, afin de voir si le mou- vement révolutif y existait; il fallait voir si ce mouvement révolutif, supposé qu'it existât, S’opérait, constamment dans'ile même sens que celui de l’enroulement spiralé ou de: la volubilité. Ces expériences seraient difficiles à faire sen pleinair, où l'influence d’une vive lu- inière est un obstacle à l'existence du mou- sement révolutif, ainsique je l’aifait voir dans mon Mémoire cité plus haut, et où l'agitation de l’atmosphère {ronblerait sou- vent les mouvements du végétal. J’ai donc été dans la nécessité de les faire dans mon Cabinet, Pour cela, je prenais seulement te sommet en pleine végétation de végétaux volubilés, ét je mettais leur partie inté- rieure conpée tremper dans l’eau contenue ‘dans an flacon en 1 ÿ assajetissant conve- tablement, Des indicateurs éorrespondaient aux, éxtrémites de Ces tiges, pour pouvoir ‘observer leur déplacemi nt Avant d'exposer thés expériences, je dois vappeler lei quelques=aus dés faits que j'ai fait connaître dans fines obSérvations sur le mouvement résolutif, chez le pisum sa- tir. te iL-pélmorverment revolut'f ne se:montre He clariius deux mérithalles qui précè- “Abntle dernier, c'est-à-dire chez ceux qui, Sins étré-trop jeunes, le sont encore assez pots hosséder une Meribilité et une vitalité sfBseites pour l'existence de ce phéno- inebe,. Où'ac l'observe pas encore chez les inebittalles Crop jéunes; on cesse de l'ob- server. cueziles mérvthalles trop vieux! Or, cetlétit de viciliesie arrive d'autant plus Vitelque lastenipératre- est plus élevée. Ditélutiéniho 1 Viciht plus voi mou- à 4 SUR me vement révolutif est lent; ce mouvement est accéléré par l’élevation de la tempera- ture, il est ralenti par son abaissement. Il résulte de ces faits que l'appréciation de la durée d’une révolation n’a de valeur qu'autant que cette durée est comparée à l’âge du mérithalle qui exécute ce mouve- ment, qu'antant que le degré de la tem- pérature intervient dans l’appréciation de cette durée, qu'antant eufin que l’on pent déterminer quelle est l’influence qu’exerce, - sur cette durée, la niture même du Yégétal. Or toutes ces observations comparées ne pouvaient point être faites dans les expé- riences que je vais exposer. Les végétaux coupés et tretipant dans l’eau par leur base tronquée n'étaient point là dans leur état nature] ; ils ne pouvaient donc point être les objets d’expériences exactes. La seule chose importante à observer dans cette circonstance , élait l’existence. et la dicec- tion du mouvement révolutif; peu impor- tait la durée de la révolution. Cependant je n'ai pas négligé de noter cette durée. Voici le résumé. de mes expériences , faites exclusivement sur les végétaux volu- biles indigènes. Liserons (convolvulvs sepiutm, convoloulus arvensisL.), Lestiges de ces deux plantes sont volubiles de droite à gauche; leur sommet m'a offert un mouvement révolutif dans le même sens. Chez le convolvulus sepium, la durée de la révolution a été, dans deux expériences, de 15 heures et de 18 heures 30 minutes. Chez le convolvulus arvensis, cetle durée de larévolution a été de 9 heu- res 15 minutes. Pendant ces expériences, faitessimultanément, la temptrature, dans mon cabinet, fut de 17 à 18 degrés centé- Simaux. Lestives de ces deuxplantesse sont tordues surelles:mêmes de droite à gauche, c'est-à-dire dans le même sens que celui de Ja volubilité ; et que celui du mouve- ment révolutif. Haricot (phaseolus vulyaris, L.). La tige -de cette plante est volubile de droite à gauche, elle est tordue sur elle-même dans le même sens. j'ai mis simultanément en expérience deux de ces tiges, par une tem pérature de170,50 à 18 degrés centésimaux. Gestiges étaient très faibles etne pouvaient se soutenir droites; leur partie supérieure était fléchie vers la terre , et c’est dans le milieu de leur antépénultième mérithalle qu’existait la flexion. Or, c'est cé lieu de flexion qui était le siépel principalides in- curvations par lesquellèslaipartititsupé- rieure et inclinée des deuxitigtsfunt dirigée successivement vers! tous :les l'horizon. Ce mouvement révelutifistopéra de droite à gauche, dans mênie sens'que celui de la volubilité ettqueicelui de latorsion de lattige sur elle-mênie.sPDuns Fune de ces tiges, la première révolutions taccom- plit en 5 heures 30l1imimutes stetdarseconde en 8 heures 30 minutes. Dass l'autre tige, la ‘première s'opéra ‘ên 11 heures:15 Imi- nütes, et la seconde en18 ‘heures? Cuscute (cuscutareuropæa, L.): Les tigès filiformes de cette plante parasite: sont vo- lubiles de droite à gauche; mais comme cette volubilité n’est pas très prononcée, ôn ne lPobserve pas souvent. Pour voir si les sommets des tiges de cette plante offraient un mouvement révolulif, j'ai coupé une tige de luzerne (edicago saliva), Sur la- quelle elle vivait en parasite, et je l'ai mise tremper, par sa base, dans un flacon plein d’eau. La cuscute a continué de vivre et de sé développer. Dé cetle manière j'ai pu observer le mouvement réfolutif des points ode: veette dernière hypothèseqme je susæonduits -sehtent, dans leur dereloppement engros= splus enerosseur et en longueur qu'eiles mes “e: font au côté intérieur de cette mème ri < Û » (4 ‘active, et par conséquent de plus granit ha sommets libres des tiges fliformes « plante, mouvement que j'ai vu affecl direction de droite à gauche, Dans expériences faites simultanément paru température de + 17 degrés centésima J'ai vu les révolutions s’'accomplir en un heure 15 minutes, en 1 heure 35 ininutes en 1 heure 40 minutes, et enfin, en 2 heu res. Ces tiges filiformes ne sont point sen siblemenñt tordues sur elles-mêmes. L'auteur cite encore ses expériences su le houblon (tumulus lupulus, 1.) la renouée des buissons (polygonum dumetorum, L.)} 4 le chèvrefeuiile des bois (/onicera perclyme= num, L.), le tamme ({4mus communs, L.}ss la morelle grimpante (so/anum dulcamara; L.), et arrive aux conclusions suivantes : à 1° Le mouvement révolutif existe dans le sommet de toutes les tiges volubiles. 2° Le sens de ce mouvement révolutifs est constamment le même que celui de Jam vol'ubilité de ces mêmes tiges. 4 3° Le sens de la torsion de ces tiges volu-m biles sur elles-nrêmes est le même quem celui du mouvement révolutif de leurs sommets, et que celui de leur vo'u'iliié Il existe, il est vrai, des exceptions relati= vement à ce dernier fait, mais ces excep= tions, qui m'ont trompé autrefois, provien= nent de ec qne, chez une tige enroulée en spirale sur un support, les feuilles, en sex portant toutes du côté le plus éclairé, pro=m duis>nt par ce mouvement, dans la tige qui les porte, une torsion qui est queique’ois -en sens inverse de celui de sa torsion nor=M male. , . 4 Le sens de la spirale décrite sur les tiges par l'insertion des feuilles est le même que celui du mouvement révolatif du SOM= met de ces mêmes tiges. : Ne: < 1 De tout cela on est en droit de conclure. que les phénomènes divers, 40 4n-mouveé ment révolutif du sommet des tiges ; 90 de la voiubilité ou de l’enroulemeut spiralé de ces tiges sur leurs supports ; 8°:de:}a tor- sion de ces tiges sur ciles-mêsmes; do della disposition en spirale des feuilles: sumles tiges ; que tous ces phénomènes, dis-je, dépendent: de la même:cause;ic'est-à-dite qu'ils sont produits par la même force im térieure et vitale dont l'action est révolus tive autour de l'axe central de latige. 15 Mais par quel mean sme cette forces produit-ellé cesdivers phénomènes? Est-ce en imprimant directement: du mourement aux solides organiques) \outbien est-ce seu lement sur les-liqides orgamiques qu'ellem exerce son action motriceslaguetle secom=s mnniquerait ensuiterauxe solides 21C'estras à m’arrèter par les considéfations stivan-« tes, puisées dans l’étade de Porganisationm des végétaux volubiles, Ces végétaux près ; É s = FE seur, un phénomène très remarquable quim È s AT consiste en ceci; que leurs tiges, au COLE extérieurde la spirale qu'elles décrive en vertu de leurvolubilité , s’accroissen Nar r pi spirale, ce qui atteste, dans lecèté ‘extés rieur, une nutrition plus aelive que daus leu côté intérieur. Ces faits de nutrition plus" développement au côté extérieur dette spirale formée par la tige quansun cdté intérieur, donnent évidemments la cinsen immédiate dela flexion spiralée de eétté tige; mais quelle est la came de eette inévale nutrition ? On peut admettre qi e : le côté intérieur de la spirale formée pa : que qu” ’elle re ce côté, soustrait “influehces atmosphériques et à l’action tion des causes extérieures qui favori- ft la nutrition. Mais la disposition à woulement spiralé existait, dans la tige Yubile, avant que cet enroulement exis- On voit mème souvent de enroule- q: tous ses Des nvens alors également 1 influences du dehors. Ainsi p’ai vu sou- it de: tiges très allongées de chèvrefeuille jardins (lonicera caprifolium , L.), qui [taient en contact avec aucun support, d>cter cependant la forme spiraiée , et ga par l'effet d’une plus forte nutrition de tige au côté extérieur de la spira'e qu'à 1 ivtérieur. Ou voit très bien le même inomène d’inégale nutrition dans les Mlles les plus grosses de la bryone (bryo- | alba, L.), vrilles dont les spirales, alter- ivement dirigées de droite à gauche et |zauche à droite, n’ont poiut de supports as leur intérieur. D'où provient cette différence dans la [ritien des deux côtés extérieur et inté- ur dela spirale ii affectent les tiges des l'étaux volubiles ?: L’excés de nutrition toôté extérieur dela spirale qu’affecte la >, même lorsque le côté intérieur de die spirale est exempt de contact avec | support, ne prouve-t-il pas que les li- qdes mutrit:fs sont dirigés en spirale et lc excès par une force intérieure vers le lé qui prend le plus de développement, a é ni devient, par cela même, le côté d Évieur de la spirale ? Or, comme it vient d tre démontré ts tous les phénomènes dspivalisation et de révolution qu’offrent Î tiges des végétaux dépendent de la force |‘rieure et vitale dont l’action est révolu- 1: autour de l'axe central de la tige, ilen dalte querc'est cette force qui donne aux aides nutritifs là direction spiralée en ‘tu de lacuelle s’opère l'excès de nutri- 1 ducôtérextérieur dela spirale qu'at- Ê te la tige de toute plante volubile, Lu reste; (on ne peut nier que lé contact | supports n lait de V’inflnèrtce pour déter- b | her leshtiges vol lubiles à s'enrouler sur a en spirale. G'estainsi qu'on a vu plus lb que les tiges du: Solaar dulcamara, psqu'ell es’ viehnért ap toucher des sup- js erotlenten Spirale Sur eux, tandis Hlossqu'ette croisent” libres de tout 4 itaetyelles: w'ôffrent pas le plus léger. in- de don volbihtéLeicontact des supports (Etrèsrbtobablement ici en intérceptant lalement l'influence des ageuts du dehors, dique je lai divplus haut, mais céla ne [erminErait par | ‘enroulément d’ane tige MATINS uelque grêle; quelque flext- d'a 'énésoits KE faut que la disposition à à Ou DiTte Eté. s SON - Ses is JE Hiasab ee EUR LSGLENCES | ABPLIQUÉES. HE _n egbloz 231 hicieme at cles RARE té- ET. Jamniard, archi- | ee) ie 18} 1 ÿ { { tests ) ip lautihtcides phare n'a pas hat d’être duonirée. ous les pays civilisés ; notam- Mot Erance, l’Angieterré font les plus bites” sacrifices pour multiplier ces èta- fsements; qu'on peut appeler philantro- Mues. 40: la lumière, serait privé, en partie, de. ; 314 Si tous les points de nos côtes qui au- raient besoin de phares n’en sont pas pourvus, cela vient la plupart du temps de la dépense énorme qu'ils occasionnent, et souvent aussi des difficultés que présente leur construction. Si l’on trouvait done un nouveau sys- tème de construction qui réunit à une sta- bilité suffisante ane exécution rapide, ure extension en hauteur jusqu'alors inconnue etune économie considérable, on rendrait un grand scrvice à la navigation maritime. Nous croyons que le système que nous allons proposer remplit toutes Îes' conoi- tions que nous venons d'énumérer. Nous espérons qu'il améènera la création d’un grand nombre de phares nouveaux , aux points surtout où l’on aura besoin d’une grande élévation. La hanteur de ces phares pourrait être portée à 300 mètres et davaniage encore, . les éléments ne mettaient des bornes à Paudace des entreprises humaines, Celui que nous allons décrire consiste en -un tube de fer battu de 200 mètres de hau- teur, 2 mètres de diamètre à la base, sur 1 mètre 40 cent. au sommet, scellé dans un massif de macpnnerie et maintenu par 16 baubans en cordes métalliques, divisés en groupes et disposés dans deux plans per- pendiculaires dont l'intersection se con- fond avec l'axe de la tour même. Les hau- bans soût fixés dans des puits d’amarre, et munis chacun d'un moufle à vis pour en modérer la tension. La tour sera diviséeten quatre étages di- minuant progressivement de hauteur à partir de ia base, autant pour se confor- mer aux rèsles de l'architecture que pour opposer à la plus grande obliquité de trac- tion des haubans une moins grande häu- teur de tige à soutenir. Chaque é tagé aura une série de haubans spéciale pour empé- cher la flexion du tube sous leffort des vents, et en somme le renversement dé la tour. À chaque étage et immédiatement au dessus de l’attache des hanbans à la tour sera une galerie ou balcon régnant au pourtour du pre ire. Ces balcons” annulai res, à l'instar des hunes des vaisseaux, LH destinés au service extérieur d'entretien des phares età Pagrément des visiteurs. La tour sera couronnée par une lan- terne de :3.mètres de diamètre destinée à contenit.-l'appareil de’ l'éclairage. (On pourra au besoin ‘auomenter son diamè- tre.) Awdessous se trouvera la chambre de quartdésgardiens, construite en tôle avec doublagesens bois'pour. retenir la chaleur en hiven et Vempécher de pénétrer l'été, Ad’extérieuraëègne un balcon annulaire. Oo Monte-awsommet dela colonie par uirescaliémde 4406:marches-en'tôlé fixées aux parois cinrieures du ‘tubé. Chaqué marchesera-composée d'un trapèze mixtis ligne: er (ôlesplié d'équerre pour’ former marche etcontré marche;et fixée aux pa- rois-par Soretllénset rivures. Le limon se- ra Composé d’une bande de tôle tournée en héliceret fixée aux marches par des ri- vures, La=:main courante en fer rond de 2%millimètres portée par des montânts en même fer sera fixée au limon par des vis, Les joints liorizontaux du tube, au lieu d’être à recouvrement, comme ie la chaudronnerie ordinaire, seront bout à -bout et recouverts d’une ceinture extérieu- re maintenue par deux lignes de rivures. Cette disposition est. prise pour l'étage in- férieur seulement, qui aura la plus grande À CS 375 charge à soutenir, Les autres étagcs seront cloués à la manière ordinaire. Ces tours pourraient également servir à porter des télégraphe; dans les eontrées dépourvues de hauteurs convenables, ce qui nécessite souvent de granis détours pour la disposition générale des lignes té- Iégraphiques. “On pourrait aussi en faire dés phares pour l'éclairage d’un por ou d’une ville, au moyen de Ta lutnière dite sidérale. Le; tours en fer au que nous propo- sons , travaillées à l'instar des chaudières à vapeur à lraute pression, étant d’une ex- trême solidité, il n’y aurait pas la moin- dre crain e à avoir sur leur résistance à action des ouragaus. Tous les tambours qui les composeraieut seraient réunis par des clonures, et il n’y aurait pas de débof- tagé possible. La résistance des tuyaux en metal à la flexion est si grande, que sans donner une épaissenr exorbitante aux pa= rois de ces tours, il y a tout lieu de penser, avant d’en avoir l'expérience sur une gran- de échelle, quon pourrait à la rigueur supprimer les deux tours des haubans in- termédiaires de deux en deux sans avoir à redouter la flexion du tube sous leffort des vents. , Nous avons fait un devis détaillé de la dépense en terrasse maçonuerie, chau- dronnerie et serrurerie, peiature, vitrerie, etc. , pour un phare de 200 mètres de hau- teur , 2 mètres de diamètre par le bas et 1 m. 40 c. par le haut, et la dépense re s'élève, une machines: ét montage qu'a 330,388 fr., indénendamment des frais de terrains et bâtiments. Le poids de cette tour et de to:1s ses accessoires ne dé- passe pas 180,090 kilogr ammes, Le tube en er battu serait compos 6 de tambours de 2? mètres de’hauleur ajustés d'avance à l'at lier , et l’on w’aurait plus qu'a les emboîter et river sur place. On pourrait aisément en poser un par jour. La pose durerait donc 101 jour:, c'est A-dire qu il faudrait 100 journées de temps calme pouiélever cc tte tour eh une’ année. Nous avohs composé un échafaud-machine ap- puyé au tube, et s’'élevaut pro2resive- ment avec ce dernier à mesure qu'on po- Sérait les tambours. Notre système réunit donc lé maximum de hauteur au miuiium-de séctiop, de du- rée d'exécuti mn, et surtout de dépense. Les baubans qu'én peut serrer à volonté lui donneront uné statilité suffisante, et nous ne pensons pas, aue-les vents poses it fui imprimer des osciliations capables de dis- loquer à la onsre les appareils, 1eS ra 2 HOUR RE Moye a \ pour remplir les la mort d'uné! Brat autre caumse HN) : des Met fruitiers s0hE lu domaine ‘dé toute monde on les toute dans Te plus pétit'aussi bien que dan;le plus vaste jar? din. S'’occuper de cette branche ‘impor- tante-dé notre horticultire euvopéense) c'est être assure d'avance d'offrir à n0$ lecteurs un article qui les intéresserd tous: aussi nous leur avons maintes fois déjà adressé no4 «bservations à ce Set, et'au- Jourd'hni encore nous appelons leur atten: tion sur ut travail au moyen duquel ils feront disparait + des vides et les bra inches dégarnies, désagréables à Pœil ét préjudi- , ciables aux intercts in propriétaire. Le pech r se degarnit a sez Séuvent du # x 370 | préhenseurs de la bryone ou du concem- bre, le mouvement réxolutif n'existe que dans les premiers temps. Ces filets ne con- servent aucune courbure permanente qui soit la suite le ce mouvement passager. Au contraire, l'enroulement spiralé de ces fi- lets est permanent du moment qu'il est opéré. 11 n’est point susceptible de s’effacer, de se changer cn une autre courbure, comme cela à lieu relativement aux in- flexions prises par ces mêmes filets dans leur mouvement révolutif. De même, dans lestiges volubiles, la force qui produit l'en- roulement spiralé , agissant à mesure qu’elles s’accroissent en longueur, {eur donne, de prime abord , la courbure spi- ralée qu’elles ne quitteront point. Ainsi, dans le mouvement révolutif, on observe un état passager des courbures successives qui opèrent la révolution, laquelle a lieu dans une courbe fermée, tandis que dans le mouvement d’enroulement spiralé, on 6b- serve un état permanent des courbures qui opèrent ce mouvement. .. Les filets préhenseurs de certains végé- taux offrent successivement le premier et le second de ces phénomènes, Les tiges des végétaux volubiles semblent n'offrir que le second ; mais le premier n’y existerait-il pas: aussi, quoiqu'il n'ait pas encore été apercu? S'il y existait et que sa direction de droite à gauche et de gauche à droite füt (constimment la même que celle de la volubilité ou du mouvement d'enroulement spiralé, cela ne prouverait-il pas que ces deux mouvements dépendent de l’action de la même force intérieure et vitale dont J’action est révolutive ? J’ai entrepris de faire les expériences propres à résoudre ce problème de physiologie végétale. I s'agis- sait d'observer les sommets fort jeunes, et non encore enroulés en spirale, des tiges des plantes volubiles, afin de voir si le mou- vement révolutif y existait; il fallait voir si ce mouvement révolutif, supposé qu'il existât, S’opérait, constamment dansiile même sens que celui de l’enroulement spirale ou dela volubilité. Ces expériences seraient difficiles à faire “où plemair, où Finfluence d’une vive lu- inière est un obstacle à l'existencedu mou- vement révolutif, ainsique je l’aifait voir dans :mon Mémoire cité plus haut, ét où l'agitation de l’atmosphère {ronblerait sou- ven! Les monvements du végétal. J’ai donc été dans la nécessité de les faire dans mon Cabinet, Pour celà , je prenais seulement “le som met en pleine végétation de végétanx volubilés , ét je mettais leur partie inte- ricure coupée tremper dans l’eau coñtenue aus un flacon En 1 ÿ aSSajetissant conve- hableñient. Dés Indicateurs correspondaient aux extrentités de Ces tiges, pour pouvoir sébserver leur deplacement. Avant d'exposer nés éxpériencés, je dois! rappeler ici quelques=aus dés faits que j'ai _ fait connaitre dans Ines .obsérvations sur le ‘mouvement résolutif chez le pisum sa- LiJETIr. W-Felmouvement révolutif ne!se montre quetcliarités deux niérithalles qui précè- denbtlo dernier, c'ést-a-dire chez ceux qui, Sins êlné-trop jeunes, le sont encore assez por! Oiséder une fleribilite et une vitalité sufBSaites pour Pexistence de ce phéno- tnobe. On ne l’observe pas encore chez les incbittialles Crop jeunes; on cesse de l'ob- server chez!les mer thalles trop vieux! Or, Renlétat detvicil'esio aïrive d'autant plus vil que las telipératire est; plus élevée. #1) Pitétuamienh!s I ficiht, plus soit mou- SH — sine vement révolutif est lent ; ce mouvement y sommets libres des tiges filiformes de plante, mouvement que j'ai vn affe direction de droite à gauche, Dans q expériences faites simultanément par un température de + 17 degrés cete SEE j'ai vu les révolutions s’accomplir en une heuré 15 minutes, en { heure 35 ininutes, en 1 heure 40 minutes, et enfin, en 2 heu- res. Ces tiges filiformes ne sont point sen- M siblement tordues sur elles-mêmes. L'auteur cite encore ses expériences sur le houblon (Lumulus lupulus, L.), la renouée des buissons (polygonwm dumetorum, L.), le chèvrefeuiile des bois (/onicera perclyme- num, L.), le tamme ({omus communis, L.), la morelle grimpante (solanum dulcamara, L.), et arrive aux conclusions suivantes : 1° Le mouvement révolutif existe dans le sommet de toutes les tiges volubiles. 2° Le sens de ce mouvement révolutif est constamment le même que celui de Ja vo'ubilité de ces mêmes tiges. 3° Le sens de la torsion de ces tiges volu- biles sur elles-mêmes est le même que celui du mouvement révolutif de leurs sommets, et que celui de leur vo!u!ilité, Il existe, il est vrai, des exceptions relati- vement à ce dernier fait, mais cès excep- tions, qui m'ont trompé autrefois, provien- nent de ec qne, chez une tige enroulée en spirale sur un support, les feuilles, en se - portant toutes du côté le plus éclairé, pro- duis2nt par ce mouvement, dans la tige qui les porte, une torsion qui est quelque’ois “en sens inverse de celui de sa torsion nor- est accéléré par l’élevation de la tempéra- ture, il est ralenti par son abaissement. Il résulte de ces faits que l'appréciation de la durée d’une révolution n’a de valeur qu'autant que cette durée est comparée à l’âge du mérithalle qui exécute ce mouve- ment, qu'antant que le degré de la tem- pérature intervient dans l’appréciation de cette durée, qu'antant eufin que l’on peut déterminer quelle est l’influence qu’exerce, sur cette durée, la niture même du végétal, Or toutes ces observations comparées ne pouvaient point être faites dans les expé- riences que je vais exposer. Les végétaux coupés et tretipant dans l’eau par leur base tronquée n'étaient point là dans leur état naturel ; ils ne pouvaient donc point être les objets d'expériences exactes. La seule chose importante à observer dans cette circonstance, élait l’existerce et la dicec- tion du mouvement révolutif; peu impor- tait la durée de la révolution. Cependant je n’ai pas négligé de noter cette durée. Voici le résumé de mes expériences, faites exclusivement sur les végétaux volu- biles indigènes. Liserons (convolvulvs sepitim, convoloulus arvensisL.), Lestiges de ces deux plantes sont volubiles de droite à gauche; leur sommet m'a offert un mouvement révolutif dans le même sens. Chez le convoleu/us sepium, la durée de la révolution a été, dans deux expériences, de 15 heures et de 48 heures 30 minutes. Chez le consolvulus arvensis, celle durée de la révolution a été de 9 heu- res Î5 minutes. Pendant ces expériences, faitessimultanément, la température, dans mon cabinet, fut de 17 à 18 degrés centé- Simaux. Les tises de ces deuxplantesse sont tordues sur elles-mêmes de droite à gauche, c’est-à-dire dans le même sens que celui de Ja velubilité, et que celui du mouve- ment révolutif. Haricot (phaseolus vulyaris, L.). La tige de: celte plante est volubile de droite à gauche, elle est tordue sur elle-même dans le même sens. J'ai mis simultanément en expérience deux de ces tiges, par une tem-- pérature de 70,50 à 18 degrés centésimaux. Cestiges étaient très faibles etne pouvaient se soutenir droites; ieur partie supérieure était fléchie vers la terre, et c’est dansle milieu de leur antépénultième mérithalle qu’existait la flexion. :Or,c'est cé lieu de flexion qui était le siège! principalides in- curvations par lesquelles: la)particiisupé- rieure et inclinée des deuxitigtsifutdirigée successivement vers: tons les l'horizon, Ce mouvement révolhtifistopéra de droite à gauche, dans lè même sens que celui de la volubilitéetquecelui de latorsion de la tige sur ellé-mênie.s Dans Eune de ces tiges, la première révolutions accom- plit en 5 heures 30imimutes,cetdarseconile en 8 ‘heures 30 minutes. Dans /'atrire tige, la ‘première s'opéra “en 11:heures 15 1mi- putes, et la seconde en18 ‘heures: Cuscute (cuscuta europæa, L.): Les tigès filiformes de cette plante parasite:sont vo- lubiles de droite à gauche; mais comme cette volubilité n’est pas très prononcée; ôn ne l’observe pas souvent. Pour voir siles sommets des tiges de cette plante offraient un mouvement révolulif, j'ai coupé une tige de luzerne {r#edicago sativa), Sur la- quelle elle vivait en parasite, et je lai iise tremper, par sa base, dans un flacon plein d’eau. La euseute a continué de vivre ét de se développer. Décette manière j'ai pu observer le mouvement révolutif des 40 Le sens de la spirele décrite sur les tiges par linsertion des feuilles est le même. que celui du mouvement révolatif du som- met de ces mêmes tiges. < De tout cela on est en droit de conclure que les phénomènes divers, 1° da.-mouve- ment révolutif du sommet des tiges; 2 de la voiubilité ou de l'enroulemeut spiralé de - ces tiges sur leurs supports ; 5°: sion de ces tiges sur ciles-môêmes; 4 dela | disposition en spirale des feuilles sumles tiges ; que tous ces phénomènes dis-je, dépendent: de la même: cause; c'est-à-dire qu'ils sont produits par la même foreein- térieure et vitale aont l'action estirévelu- tive autour de l'axe central de lætige. Mais par quel mean sme cette force produit-ellé cesdiversphénnmeènes? Est-ce en imprimant directement, nu mourement aux solides organiques; on tbienest-ce seu- lement sur lesliquides orgamiqués qu'elle exerce son actionmotriecslagnettleseeom- muniquerait ensuite rauxs salles? C'est à ceette dernière hypothèse.que je suseonduit à m’arrèter par les considérations süivan- tes, puisées dans l'étade de Forganisation des végétaux volubiles: Ces végétaux pré- -sehtent, dans leur dereloppement en gros- séur, un phénomène trèsremarquable qui consiste en ceci: que leurs tiges, au côté extérieur-de la spirale qu'elles décuiventt en Yerta: de leur volubilité , s'accroissent? splus eigrosseur et en longueur qu'elles ne “le: font au côté intérieur de cette mème spirale, ce qui atteste, dans le cdte exté- rieur, une outrition plus aelive que dans le côté intérieur. Ces faits de nuträion plus active, et par conséquent de plus grand développement au côté extérieur de da spirale formée par la tige quiänson œoté intérieur, donnent évidemmenttla ciuse immédiate de-la flexion spiralée de cetté® tige; mais quelle est la caâue: de cette points ode! ER » L : k- r ôté intérieur de la spirale formée panda ' à i ERA RETOURS 3°-détlaftor- le nutrition ? On peut admettre que - | drique qu’ elle embrasse, ce côté, soustrait aux influehces atmosphériques et à l’action de la lumière, serait privé, en partie, de Paetion des causes extérieures qui Fo sent la nutrition. Mais la disposition à V’enroulement spiralé existait, dans la tige volubile, avant que cet enroulement exis- tèt. On voit même souvent cet enroule- ment spirale s'opérer sans que la tige soit en contact avec aucun support, en sorte que tousses côtés reçoivent alors également les influences du dehcrs. Ainsi jai vu sou- vent de: tiges très aliongées de chèvrefeuille des jardins ({ontcera caprifolium , L.), qui n'étaient en contact avec aucun support, affecter cepentant la forme spiraiée, et cela par l’effet d’une plusforte nutrition de la tige au eôté extérieur de la spira'e qu'à son intérieur. Ou voit très bien le même phénomène d’inégale nutrition dans les vrilles les nu grosses de la brjone (bryo- nie alba, L.), vrilles dont les spirales, alter- nativement dirigées de droite à gauche et de gauclre à droite, n’ont poiut de supports daus leur intérieur. D'où provient cette différence dans la nuirition des deux côtés extérieur et inté- rieur de la spirale ci ‘affectent les tiges des végétaux volubiles ? L’excès de nutrition du côté extérieur dela spirale qu’affecte la tige, même lorsque le côté intérieur de cette spirale est! exempt de contact avec un support, ne prouve-t-il pas que les li- quides nutritifs sont dirigés en spirale et avec excès par une force intérieure vers le coté qni prend le plus de développement, coté qui devient, par cela même, le côté |: extérieur de la spirale? Or, comme il vient - d’être démontré que tous %es phénomènes le spiralisation et de révolution qu’offrent les tiges des végétaux dépendent de la force intérieureet vitale dont l’action est révolu- tive autour.de l’axe central de la tige, ilen résulte que c'est cette force qui donne aux liquides nutritifs la direction spiralée en vertuide lacuelle s'opère l'excès de nutri- tion du côté extérieur dela spirale qu'af- fecte la tige de toute plante volubile. “Aureste;toôn nepent nier que ié éontact des supports n'ait del’influece pour déter- miner les’ tiges valubiles à s'enrouler sur eux en spirale, C'estrainsi qu'on a vu plus haut que les-tiges du: so/aruwt dulcamara, lorsqu'elles” viennént ! ap touchér des sup= ports, s'enrotenten Spirale sur eux, tandis quertforsqu'etlescroissent libres de tout contaetseliesm'offrent pas le plus léger i in= dice/dewrolæbilité Leïcontact des'sipports agit: très probablement ici en interceptant localement l'influence desagents du delors, ainsique je lai dit plus haut, mais cela ne déterminerait par L ënroulement d'ane tige . non vélibit quelque grêle: quelque flexi: ‘qu ’éllé: JE I faut ee la A HORS à la aol. aBiVrt re grande élévation issement cles phares, té- “HR. Janniarä, archi- il niibudes Dee n’a . besoin d’être démontrée. Fons les pays civilisés, notam- ment l: France, l'Angleterre font les plus nobles sacrifices pour multiplier ces èta- blissements, qu'on pent appeler philantro- Biques 2x0 étant appliqué sur le support cylin-. tion des | 87% raient besoin de phares n’en sont pas pourvus, cela vient la plupart du temps de la dépense énorme qu'ils occasionnent, et souvent aussi des difficultés que présente leur construction. Si l’on trouvait donc un nouveau sys- tème de construction qui réunit à une sia- bilité suffisante ane exécution rapide, une extension en hauteur jusqu’alors inconnue etune économie considérable, on rendrait un grand service à la navigation maritime. Nous croyons que le système que nous allons proposer remplit toutes ies' conoi- tions que nous venons d'énumérer. Nous espérons qu'il amènera la création d’un grand nombre de phares nouveaux , aux points surtout où l’on aura besoin d’une grande élévation. La hauteur de ces phares pourrait être portée à 300 mètres et davaniage encore, l'audace des entreprises humaines. Celui que nous allons décrire consiste en un tube de fer battu de 200 mètres de hau- teur, 2 mètres de diamètre à la base, sur 1 mètre 40 cent. au sommet, scellé des un massif de maçonnerie et maintenu par 16 haubans en cordes métalliques, divisés en groupes et disposés dans deux plans per- pendiculaires dont l'intersection se con- fand avec l'axe de la tour même. Les hau- bans sont fixés dans des puits d’amarre, et munis chacun d'un mouîle à vis pour en modérer la tension. La tour sera diviséeen quatre étages di- mibuant progressivement de hauteur à partür de ia base, autant pour se confor- mer aux règles de l'architecture que pour opposer à la plus grande obliquité de trac- haubans une moins grande hau- teur de tige à soutenir. Chaque étage aura une série de haubans spéciale pour empé- cher la flexion du tube sous l'effort des vents, et en somme je renversement dé Ja tour. : À chaque étage et immédiatement au dessus de l’attache des hanbans à la tour sera une galerie ou balcon régnant au pourtour du ue Ces balcons annulai- res, à l'instar des hunes des vaisseaux, sont destinés au service extérieur d'entretien des phares ia l'agrément des visiteurs. La tour sera couronnée par une lan- terne de :3-mètres de diamètre destinée à contenir: l'appareil de l'éclairage. (On pourra am-besoin#auomenter son diamè- tre) Awdessous se trouvera la chambre de quant-dés:gardiens Construite en tôle avec doublagesenr boispour. retenir la chaleur enthiveri-et Vempécher de pénétrer l'été, A-lextérieur xègne: un balcon annulaire. -On-Mohieaw sommet de la colonie par urescaliémde 4406:marchesen’tôlé fixées aux parois säniérieures du tube: Chaque marchesera-composée d'unitrapèze mixtis marche etcontré marche;et fixée aux pa- rois-par Soretllonset rivures. Le limon 380 plus vaste et plus somptueuse, dont l’exis- tence ne dépassa pas quatre siècles : elle fut entièrement détruite par les flammes, au commencement de la première moitié du treirième siècle (1225). Pour la réédifier, on promena par tout le royaume les châàs- ses de l’abbaye. C'était un usage consacré alors; les secours furent très abondants ; quelques personnes pieuses de l'endroit firent le reste. Cette nouvelle basilique, restée la même à quelques changements près, jusqu'à l'é- poque de la révolution, n'existe plus aa- jourd’hui. Sa forme était celle d’une croix latine. Trois nefs la divisaient à l’inté- rieur : les deux latérales tournaient an- tour du sanctuaire. Comme dans le plus grand nombre des églises construites à cette époque, les murs du grand comble étaient ornés de galeries ouvertes, sur- moatées de grandes fenêtres ogivales, La tour, qui se faisait distinguer par sa hau- teur, s’est écroulée à la fin du siècle der- nier (1797), Cette église, dans laquelle on remarquait plusieurs pierres tombales du onzième et du douzième siècle, possédait un trésor qui longtemps rivalisa avec celui de la riche abbaye de St-Denys. La reine Hermantrude, épouse du lâche et faible Karl-le-Chauve, reçut en béné- fice l’abbaye de Chelles, où lai succéda sa fille Rothilda. Karl le-Simple, qui avait donné où laissé prendre une partie de son royaume, dépouilla cette princesse de son riche bénéfice pour le transporter à un nommé Haganon, fidèle conseiller qui, ce semble, le conseillait fort mal. Rothilda voulut résister : de là une petite guerre entre les deux parties intéressées; mais ce futle duc Hugues-le-Blanc. qui profita de ce conflit : l’abbaye de Chelles devint Ca- pétieane. Rodbert, ou Robert-le-Pieux, ne moutra pas moins de prédilection pour la résidence royale de Chelles, que ses prédécesseurs ; il y convoqua même un concile dans les premières années du onzième siècle (1027). Alors ce lieu était vraiment considérable: On ÿ comptait jusqu'à neuf églises qui exis- taient encore en partie vers la fin du siècle dernier; et le roi Philippe-Auguste, « en irait, bon-an, mal an, six vingt treize livres, ne plus, ne moins,» sans compter le droit que payaient au trésor royal les bouchers de la grande baacherie de Paris, pour envoyer päitre leurs moutons dans les prairies de Chelles. Sous le règne de Philippe V, les manants de ce lieu s'étant imaginé d'établir une communesans l'autorisation royaie, furent cités au pariemeut de Parig par J’abbesse Marguerite de Pacy, comme ayant porté atteinte à ses droits... Cette rébellion de ses vassaux valut. 200 livres à l’abbaye de St-Georyes. Mais ces derniers nese tinrent pas pour battus : ils obtinrent même plusieurs pri- viléges à la faveur des guerres des Anglais. Charles VI les exempta de diverses charges onéreuses, et leur permit en ontre de s’en- tourer de murs faits à chaux et à sable et de fossez (1411). La vilia royale n'existait plus alors, selon toute apparence, et l’ab- baye elle-même était continuellement me- nacée. En 1358, toutes les religieuses et leur a bbesse, Alix de Pacy, vinrent se réfugier dans Paris, au milien des soldats. Quelques années plus tard, la vertueuse Jehanne de la Forest, pour se mettre à l’abri des sol- dats anglais et des libertins, fit abattre un . < 381 petit bois qui avoisinait le cloître, et pour- tant, elle ne fut pas moins contrainte, ainsi que l'avait fait Alix, de mettre ses religieuses sous la protection des Pari- siens. Au quirizième siècle (1429), trois cents anglais vinrent s’abattre de nouveau sur l’abbaye royale de Chelles; il n y avait plus alors que quiuze religieuses. Ces infortu- nées errèrent longtemps sans asile; on avait pillé leur provisions. Pour comble de mal- heur, le feu du ciel tomba bientôt après sur les bâtiments du monastère, qu'il fal- lut reconstruire en partie. Ce dernier ac- cident fut regardé comme une punition du ciel, car, dit le vieil abbéLebœuf, « la dis- cipline avait beaucoup perdu parmi tant d’embirras,» # Le faitestque le désordre des religieuses de Chelles attira l’attention de l'évêque de Paris. Jehan de Beaumont essaya le pre- mier de le réformer ; il leur envoya donc un cordelier fameux, Olivier Maillard, qui plus d'une fois avait réussi dans de telles missions. Mais il ne fut pas si heureux à Chelles, il commença un beau discours qu'il ne put achever, l'abbesse ayant brus- quement quitté le chapitre. Jehan Simon, successeur de Jehan de Beaumont, remplaça, les anciennes reli- gieuses par de pieuses dames de Fonte- vrault (1499), dont les abbesses furent dès alors à la nomination du roi, et choisies pour trois ans seulement. Jehanne de La Rivière, la première des abbesses trien- nales, n’eut d’abord que huit recluses avec elle; mais leur nombre augmenta telle- ment, que bientôt plusieurs d’entre elles purent aller peupler le monastère de Mont- martre. 1 En 1717, mademoiselle de Chartres, fille du régent et de Marie de Bourbon, prononçait ses veux à l’abbaye de Chelles, en présence du cardinal de Nouailles, de sa mére et de mademoiselle de Valois, sa sœur. On pense bien qu'avec cette nou- velle abbesse, le monastère recouvra son- ancieune splendeur. Parmi les embellisse- ments qui lui furent dus, nous citerons surtout les grilles du chœur de l’église de St-Georges, qui pastaient pour -un chef- d'œuvre desefrurerie. Nous hisons dans ure des lettres dè ma- dame de Sévignf, que des fêtes magnifi- ques eurent lieu à l’abbaye de Chelles, à l’occasion du sacre d’une cœur de ma- dame de Fontanges.Lestentures etles dia- -mants de la comr'onne, la musique et sur- tout le grand nombre des évêques quiy officiaient, surprirent tellement une femme arrivée depuis peu de sa province, qu’elle s’écria dans l'ivresse de l'admiration : «C'est ici un paradis! — Eh non, madame, lui ré- pondit vivement une duchesse, il n’y aurait pas tant d'évêques. » L'église paroissiale de Chelles, sous le titre de Saint-André, est situte à l'est du village, sur une éminence isolée. Elle n'offre rieu de remarquab'e, et nous a sem- blé appartenir au quatorzièeme où au quin- zième siecle. Le territoire de Chelles consiste en ter-’ res labourables. en vignes et en prairies. Ce petit bourse, autrefois ville, était chef- lieu de l'ancien doyenné de Chelles, qui comprenait cinquante paroisses, au moins, Mais telle est l'instabilité des grandeurs humaines : Paimyre a encore ses colonnes brisées; et Cheïlles, autre grande gloire déchue,ne possède plus rien, pas méme des ruines ! (Bulletin monumental.) GEOGRAPHIE. Le Kordofan, son climat, son sol, sa ca- pitale, ses habitants et ses azimaux, d'a- près l'ouvrage de M.Isnace Païlirme.(lra- vels in Kordofan, chez Madden et compagnie. Londres.) Le climat du Kordofan est très malsain, particulièrement pendant la saison plu- vieuse ; alors, en effet, il n'est aucune hutte dans laquelle ii n’y ai plusieurs malades. Au contraire, pendant à saison seche, toute maladie disparaît ; mais en reyan- che, à cette même époque, tous les êtres vivants souffrent beaucoup de lextrêine chaleur. Alors l’œil s'étend avec peine sur des plaines brülées et désolées, sur les- quelles on ne découvre plus que des osse- ments d'hommes et d'animaux blanchis par l’ardeur du soleil. Pendant toute cette sai- son qui dure environ huit mois, le ciel est pur et sans nuages, et la chaleur est in- supportable, particulièrement pendant les mois d’avril et de mai. De onze heures du matin à trois heures après midi, lorsque le thermomètre marque, à l'ombre, 38 et même 40° Réaum., il est intpossible à tout être vivaut de rester en plein air. Hommes et animaux recherchent l'ombre avec le mrême empressement, pour se mettre à l’a- bri des rayons du soleil, Pendant ce tenips on est comme dans un bain de vapeurs; le corps est abattu; l’esprit lui-même semble engourdi ; d'air que l’on respireest brûlant comme s'il sortait d'une fournaise, et il agit d’une manière si puissante sur l'économie animale, que mouvoir même un membre devient une véritable fatigue. Alors tout mouvement cesse ; tout semble plongé dans un sommeil de mort jusqu’à ce que le so- leil s’abaisse vers l'horizon et que la fraf- eheur de l’air du soir rappelle les hommes et les animaux à la vicet à l’activité. Les nuits d’un autre côté sont tellement fraî- ches qu'il est nécessaire de se préserver de l’action de l’abaissement de tempéra- ture avec plus de soin encore que daus les contrées septcntrionales de l’Europe ; sans ces précautions l'on en éprouve souvent de funestes effuts. Pendant la saison sèche tout dans la nature semble souffrant et dé- solé; les plantes sont comme brûlées; les arbres perdent leurs feuilles et se dépouil - lent comme les nôtres pendant l'hiver, les oiseaux cessent de chanter; tous les ani- maux se réfugient dans les forêts pour 5 y mettre à l'abri; à peine voit-on de temps à autre une autruche traversant ce désert, ou une girafe passant d'un Oasis à un autre. Dans tous mes voyages, dit M. Pallme, je n'ai Jamais vu de contrée dont le cli- mat fut aussi malsain et dans laquelie l’on trouvat une aussi grande variété de mala- dies que dans le Kordofan. Dans ce pays, naturels et étrangers , tous doiveut plus ou moins payer tribut à ces redoutables fléaux qui sévissent avec tant de force; mais les Européens sont toujours les pre- mières victimes. L'on peut aussi regarder comme condamnés à périr les deux tiers de ceux qui visitent cette malheureuse contrée. La configuration du pays esttelle qu'on peut dire que ce n’est guère qu'un amas d'oasis grands et petits, qui sont beau- coup moins éloignés Pun de Pautre que ceux du grand désert. Le sol en est au to- tal très fertile; aussi dès que commence la saison pluvieuse, la végétation semble sor- tir comme par magie du sein de la terre. Quoique le Nil blanc coule entre les limites de cette province, l’on ne peut songer à en utiliser l’eau pour des irrigations ; car le sol en est, si élévé qu'un simple canal ne pourraitservir à alteindre ce but. La canne : à sucre vient parfaitement sans culture dans ie Kordofan, et sur plusieurs points _ le so! est parfaitement convenable à la cul- ture de lindigo. Lobeid, ou Labayet, la capitale du Kor- dofan , est une ville composée de plusieurs bourgs qui ne diffèrent entre eux ni par leur apparence extérieure, ni par leur dis- position intérieure. Ses maisons , comme celles des villages , ne sont que de simples huttes de chaume; quelques unes en petit nombre sont bâties en argiles; mais on n’y entrouve pas une seule de pierre. Le nom- bre «le ses habitants peut être évalué à 12090, abstraction faite des militaires. L’cn ne peut rien concevoir de plus mo- notone que l'aspect de cette ville pendant la saison sèche, lorsque ses maisons isolées se montrent à nu basses et misérables , et que les arbres et les jardins ne viennent pas animer le tableau ; alors en effet les arbres sont entièrement dénudés, et pourles jar- dits on n’en voit pas même vestise. De plus le sable brûlant est toujours là pour rap- peler que l’on est dans le désert, et l’on ne trouve pas même le plus petit objet sur lequel l'œil puisse se reposer avec plaisir. Mais coinbien le contraste est frappant pendant la saison des pluies! Dés que celle- ci est arrivée, il est difiicile de se persua- der que l’on aï sous les yeux la même loca- lité que l’on voyait naguère avec son ef- frayante nudité. Tous les lieux où l’on ne trouvait qu’un sable aride se parent main- tenant de la plus fraîche verdure entre- mêlée de fleurs brillantes. Dans les haies qui entourent les habitations s’entrelacent des plantes grimpantes d’espèces très va- riées , dont les fleurs brillantes produisent un effet remarquable. Les maisons sont en- tourées de plantations très hautes au-dessus desquelles s'élève à peine le sommet des toils; à une certaine distance on ne distin - gue pas une seule maison, et la contrée entière ressemble à un parc entrecoupé par des labyrinthes, ce qui fait qu'il est très difficile à un étranger de s'y recon- naître et même de découvrir sa propre maison. L'embarras qu'il éprouve est en- core augmenté par extrême ressemblance des maisons qui sont toutes bâties de la manière ebsur le même plan. Mais tout cela forme un spectacle absolument uni- que et qui charme les jeux. Le voyageur s'égare avec plaisir au milieu de ces mil- liers de sentiers sinueux, et 1l est charmé de voir le tableau changer devant lui à chaque pas. Le duel est commun parmi les Dongo- lavi qui ont émigré dans le Kordofan ; mais la manière dont il se pratique mérite d’être rapportée. El a lieu en un endroit décou- vert, en présence de tous les amis et ca- marades qui jouent le rôle de seconds, ou plutôt d'arbitres. Un bois de lit est placé au milieu du champ de bataille; les deux combattants sont nus, leur chemise atta- chée autour des rein; chacun d'eux place son pied au bord du bois de lit dont la lar- geur seule les sépare. On leur met entre les mains un fouet fait d'une forte cour- roie de cuir d’hippopotame, et l’on fait des efforts pour les réconcilier. S'ils persistent à vouloir se battre, le signale du combat est énfin donné. Celui qui est désigné donne un violent coup de fouet à son antagoniste qui lui réplique de même, et ainsi de suite, jette son fouet ; le vainqueur en fait autant, chez P, Bertrand. coup pour coup, a\ec une grande régula- rité. La tête doit être épargnée. Les coups sont appliqués avec la plus grande force 54 le premier produit même une large ecchy- mose ; au troisième ou quatrième le sang commence à couler abondamment. Aucun des deux combattants ne laisse échaÿper le moindre signe de douleur, et les témoins restent froids spectateurs du eombat. Le duel continue jusqu’à ce que l’un des deux épuisé de fatigue ou vaincu par la douleur et tous.les deux se touchent Ja main pour montrer qu’ils sont satisfaits. Les témoins poussent aussitôt des cris de joie; on lave avec de l’eau le dos déchiré des duellistes et l'affaire se termine par de copieuses -liba- tions. Les Dongolavi sont les principaux mar. chands de Kordofan ; mais M. Palline donne | une idée fort peu arantageuse de leur ca- 4 ractère. En effet, selon ce voyageur, Ce SOnÉ les plus effiontés menteurs qui existent à la surface du globe, et la vérité ne sort ja- mais de leur bouche; ils se laïsseraient égorger plutôt que de reeonnaître la vé- rité, surtout lorsqu'ils sont intéressés à mentir. En commercant avec eux, on doit bien se garder de leur confier de l'argent, cel il serait infaill.blement perdu; en effet ils renonceraient plutôt à lcurs femmes et à leurs enfants qu’à l'argent. Pour eux la reconnaissance est un mot entièrement {| vide de sens. Enfin si l’on accepte d'eux | quelque chose, on est certa n que le len- demain ils viendront demander au moins le double de ce que l’on a recu. : Dans le Kordofan chaque famille pos- sède une huite supplémentaire, nommée moraka, dans laquelle elle fait faire la fa- rine nécessaire à sa cOusommation jonrna= lière. Cette opération se fait dans une pierre concave , sorte de mortier gros- sier, quiest fixé dans le sol, et dans laquelle use fille, pour l'ordinaire une esclavé, ri- duit le grain en poudre à laide d’une au- tre pierre de forme cylindrique. Dans une famille composée de huit personnes, il! faudrait qu’une de ces filles fut occupée Î = pendant toute l’année pour qu’elle püt ft broyer la quantité de farine nécessaire pour Wii Ja nourriture de*la famille. Ce simple Era- vail est très fatigant, et l’on ne peut y em- ft ployer que des filles de quatorze ans au fi moins. Ls (La fin au prochain numéro.) 3 \ om emmené me À EE — = Le vicomte À D LAVALETIE ï Ré BIBLIOGRAPH!E. L: NOTICE ARCHÉOLOGIQUE sur le chateau du WA président de Montesquieu, situé à la Brède, près j Bordeaux (Gironde) ; par Charles Grouet. 1-8’, 9 orné de deux lithograplies. Prix : L fr. 50€ A Paris, à la librairie départementale de Bumou- gt - Jin, quai des Aususuns, 15 ; et chez Deracbe, ue, du Bouloy, 7, et à Montpellier, chez Gros, li=] h braire. ; ER À HISTOIRE DES PLANTES, ou ia Botamiques & Mise à la portée de tout le monde; par ie capisk taine Picrre. — À Epernay, chez Valentin Légéc.@ 1 HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS ; par M. lc baron Cuvier et M, A. Valenciennes, — A Strasbourg, chez Mme veure Levrauit; à Pants, LEÇONS DE PHILOSOPHIE sur les principes de l'intelligence ou sur les causes eL sur les origines des idées: par P. Laromiguière. — A Paris, chez Fournier, rueSaint-Benoil, 4; qua Malaquais, 19. Paris, — Imprimerie de LACOUR el comp., rue St-lyatinthe-St-Michel, 55. DT 11° année. ati cars SOMMAIRE. — ACADEMIE DES SCIEN- CES, séance du 26 août. — SCIENCES PHY- SIQUES. ASTRONOMIE. Mémoire sur la dis- tance des étoiles et sur l'existence probable d'une certaine illusion optique, liée à la consti- tution du système solaire ; Breton. — CHIMIE. Faits pour servir à l’histoire du phosphore; A. Dupisquier. — SCIENCES NATURELLES. ZOOLOGIE: Observation sur les mollusques gas- téropodes désigués sous le nom de phlébentérés par M. de Quatrefages ; Souleyet. — SCIEN- CES APPLIQUEES. ARTS CuULMIQUES. Un moyen saccharimétrique propre à faire connai- tre promptement la quantité de sucre contenue dans la betterave et autres produits sucrés; E. Péligot. — MECANIQUE. Note sur une grande roue hydraulique construite à Greenock ; Smith, ARTS METALEURGIQUES. Laminage des tôles; _Daniell. AGRICULTURE. Note sur un procédé employé par Jacques Blanc. — SCIENCES HISTORIQUES. ARCHEOLOGIE. Sur l'ar- chitecture du moyen-àge en Italie, — GEO- GRAPHIE, Le Kordofan, son climat, son soi, sa capitale , ses habitants, ses animaux , d’après l'ouvrage de M. Ig Pallme. D ei Re ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 26 août. M. Eug. Péligot lit un mémoire intitule : | Sur la théorie de la fabrication de l'acide | sulfurique. | : Nous passerons sous silence l’historique des travaux qui ont déjà été entrepris sur cette partie de la science; ils sont trop con- nus pour quil soit nécessaire de s’y arrêter | ici, le travail de M. Péligot nous occupera lseul. Ce jeune chimiste établit d’abord | contre l’opinion généralement reçue, que | les cristaux improprenient appelés cristaux ou chambres de plomb, et aux quels on at- tribue la production de l'acide sulfurique, ne se forment jamais dans les grands appa- reiis des manufactures. quand ils fonction- ment avec réguarité; ils ne sont qu'un accident de la fabrication, accideut trés rare aujourd'hui, par suite des perfection - uements qu'elle a reçue, Avant d'entreprendre l'analyse du tra- (Mn dl | que ce chimiste a déjà précédemment dé- ‘#montre que le bioxyde d'azote se trans- {forme en acide hypo-azolique (Az. Of) par sou contact avec l'oxygène atmosphérique | et non pas en acide mitreux ( Az.O‘) ainsi | que le suppose la théorie admise: On sait | de plus que l'acide sulfureux n’a d'action sur l'acide hypoazotique que sous l'in- | fluence d’une forte pression. Du reste la théorie que développe M. Péligot, repose sur les faits suivants : | 1° L’acide sulfureux décompose l'acide | aZotique. Le premier se transforme en acide hypoazotique. 2 L'eau change ce dernier acide en acide azotique et en acide azoteurx. agile cf frutts Li58 vail de M. Péligot, bessin est de rappeler. | L'ECHO DU M Paris — Jeudi, 29 Août 1844. Eva HD 30 L’acide azoteux sous l’influence d’une quantité d’eau plus grande, devient à son tour de l’acide azotique et du bioxyde d’a- zote. 4, Ce gaz en contact avec l’air atmosphé- rique, reproduit de l’acide hypoazotique que l’eau transforme en acide azoteux et en acide azotique, I’acide sulfureux agit d’une manière incessantie et presque exclu- sive sur l'acide azotique constamment régé- néré dans ces différentes phases de Popé- ratiou. Toutes ces réactions excluent, comme on le voit, l'intervention d'aucun composé cristallisé. Cela posé, M. Péligot a étudié avec soin l’action de l'acide sulfureux sur l'acide azotique à différents dégrés et à dif férentes températures, et il a fixé les limites auxquelles elle cesse de se manifester. Nous nie pouvons pas entrer ici dans les nom- breux détails des expériences auxquelles M. Peligot s’est livré sur ce sujet; maisil résulte de toutes ces recherches que l’acide azotique, même très étendue d'eau, trans- forme r’acide sulfureux en acide sulfuri- que. Il est facile d’apercevair combien la théorie de M. Pélisot se trouve confirmée par la pratique actuelle de la fabrication de l’acide sulfurique. On sait en effet que le procédé généralement adopté aujour- d’hui par les manufacturiers, consiste à faire arriver l'acide sulfureux dans une pre- mière chambre de plomb, qui renferme des vases remplis d’acide azotique an dégré commercial ; 1} nest pas douteux que l’ac- tion commence par la transformation de cet acide en vapeurs nitreuses, qui se ré- pandaut à canse de leur grande volatilité dans toutes les parties de l'appareil dans lesquelles affluent l’eau et l'air, régénèreut sans cesse l'acide azotique nécessaire à la conversion du gaz sulfureux en acide sul- furique. La quantité de vapeur d eau qui arrive dans les dif éren'es parties de lappa- reil, est trop considérable pour que les ré- actions puissent se passer autrement et pour que la formation des cristaux des chambres soit admissible. Ayant constaté la propriété que l'acide sulfureux poss de de détruire et de chasser complètement l'acide azotique dissous dans une quantité d’eau même considérab'e, M. Péligot a été conduita admettre que l’a- cide sulfurique qui se produit sous l’influ- ence d’un excès de gaz sulfureux doit être entièrement exempt d'acide azotique et il a pensé qu'il serait alors facile de purifier l’acide sulfureux, l’acide sulfurique pur qui contiendrait une certaine quantité d’a- vide nitrique; ces conséquences qui décou- laient naturellement de ses recherches ont été, à l'insu de M. Peligot lui-même, confir- mées par la fabrique manufacturière. En effet, il existe certaines fabriques dans Les- ONDE SAVA “TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'ECHO DU MONDE SAVANT parait le FEUDIetle BIMANCHME de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun ; il est publié sous la diréction de M-le vicomte A, D8 LAVALE®TYXE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARis, rue des BEAUX - ARTS, N. 6 , ©t dans les 1épartements chez les principaux lis raires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Pr x 14 journal: PAR 8 pour un an 25 fr., six mois 13 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 tr., 6 [r. Str.50. Al'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour GINQ fr. par an et par recueil ’'ÉCHO DELA LITTÉ - BATURE ST DES BEAUX-ARTS et les MORCHAUX CHOISIS du mois (qui coûtent séparément l’Echo 10 fr. ; les Morceaux choisis 7 |.) El Qui forment avec monde savant la revu , encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le jouinal à M. le vicomte de LAYALETTE, directeur et rédacteur en ciel lEcho du quelles la purificaton de l'acide sulfurique s'obtient de la sorte. M. Cahours lit un mémoire intitulé: Recherches sur les types chimiques. Après avoir signalé les différentes opinions émises sur la composition des acides et des sels, les idées de Lavoisier et de Dalton, celles plus récentes encore, et non moins ingénieu- ses de M. Damas, sur les types chimiques, M. Cahour; les applique à l'étude de Pa- cide salicylique. Il résulte de sou travail: 1, que l'acide salieylique est un acide monobasique; 2, encove à expliquer , ii me emble,; commentlefiuidenourricier, après avoir subie, ponrraït être porté dans Îles iverses parties du corps, chez des animaux dui n'effrent plus aucune trace d'organes “irculaioires. 40 Si Von n’estplus préoccupé par l'idée “e trouver dans l'organisation de ces ani- llace les appareils de la respiration et de circulation, puisque ces'apparcils exis- l . “raient d'après mes observations, il est pos- W ble de donner de cette disposition rami- “'e du tube digestif dans les Eolidiens une 1. d'plication beaucéup plus naturelle. En ef- dt, d'après ce que j'ai déjà dit ci-dessus, “ie ces ramifications aboutissaient dans le “lie, et d'après ce qu’il me sera facile de “ire voir, que fes troncs qui les fournissent louvrent toujours dans la poche stomacale, jme semble en résulter tout naturellement “Ie cescanaux ramifiés ne sont autre chose le des canaux biliaires, aussi les trouve-t- M presque toujours remplis d’une matière “laisse et brunâtre qui a toute l'apparence MM. Milne Edwards et Lowen, dans les : même, ont encore une circulation et de: | RS 7 , aux une combinaison organique quirem- 398 909 dela bile. Cet appareil gastro-biliaire { dé- y qu'une description trés-peu détaillée ; mais nomination qui me paraît dès lors plus con- venable que celle de gastro-rasculaire) ne differt du même appareil, chez la plupart des autres mollusque , qu'en ce que les vaisseanx biliaires, an lieu de se réunir successivement pourdonter lieu àaun tronc unique, forment de chaque côté une série . de canaux qui s'ouvrent isolément daus‘la poche stomacale, etil est facile de saisir la liaison qui existe entre cette disposition et l'espèce de diffusion qu'offre, pour ainsi dire , ie foie dans tous les appendices qui recouvrent le dos de l’animal. Dans un au- tre mollusque, sur lesanaloyies duquel les zoologi:tes sont encore fort incertains, mais qui me paraît sous beaucoup de rap ports, devoir être placé à côté des Eolides, le Phylliroé, le foie se présente sous la forwe de cæœcums qui s'ouvrent isolément dans la cavite stomacale, et offre ainsi une dispo. sition qui conduit à celle que l’on observe dans tous les mollusques de la famille des Foiides. Seulenient, chez ces derniers, les cæcums du foie, au lieu de rester inté- rieurs. deviennent exlérieurs en poussant, pour ainsi dire, la peau devant eux, par- ticularité remarquable et tout à fait excep- tionnelle, qui se rattache peut- être à quel- ques circonstances biologiques chez ces mollusques. Dans sa dernière communication à l’Aca- démie, M. de Quatrefages a émis l'opinion que ce morcellement du foie se trouvait né- _cessité par la disposition ramifiée de la ca- vité digestive; mais cette nécessité n’est pas très évidente, et d après ce que j'ai dit ci- dessns, cette position du foie autour des ramifications de l’estomac se trouve tout à fait -en contradiction, au contraire, avec les fonctions que lear assigne ce natura- liste. J'ai déjà dit que cet aprareil gastro-bi- liaire s’ouvrait toujours dans la cavité sto- macale, et, en effet, c’est à tort que M. de Quatrefages le fait aboutir aussi dans l'in - testin ou dans la cavité buccale; ne pou- vaut entrer ici dans des détails à ce sujet, je me bornerai à dire que, dans tous ces ‘Mmoilusques, l’intestin proprement dit a échappé aux recherches de ce naturaliste; ce qui lui a fait assigner nne position fausse à l’anus, ou l'a conluit à méconnaître l’existeuce de cette ouverture, Dans l’exposé que je viens de faire du résultat de mes recherches sur l:s Eolides et les autres genres qui appartiennent au même groupe, je n’ai mentionné que ce qui m’a paru avoir trait aux question gé- nérales soutevées par le travail de M. de Quatrefages; miais je duis dire que, sur plusieurs autres points, mes observations sunt en désaccord avec celles de ce natura- liste, et notamment sur les organes de la génération, dont la conformation ne me paraît resembler en rien à la description qu'il en a donnée; je ferai voir, en eflet, que cet appäreïl est tout à fait analogue à celui des autres mollusques nudibranches, et surtout des Tritonies, Parmi les autres genres de mollusques que M. de Quatrefages a placés à la suite des Eolidicns, dans son ordre des phlében- téres, Se trouve celui qu'Ocken a désigné sous le nom de d’Actéon, et qui est le méme, ainsi que je m'en suis assuré, que le genre décrit par M. Risso, sous le om d'Elysie. Les observations que j'ai faites aussi sur ce petit mollusque offrent, une divergence complète avec celles de M. de Quatrefages , qui n’en a donné, du reste, je ne puis indiquer que très brièvementici lesérreurs qu’il me.paraît avoir commises. 1°. Contrairement aux assertions de ce naturaliste . l’Actéon a un cœur, un sys- tème artériel, cte., en un mot un appareil de circulation complet qui a beaucoup d’analogie avec celui des Eolides. 2°. La poche dorsale que M. de Quatre- fages a considéré comme l'estomac et de laquelle naissent les canaux ramifiés qui recouvrent supérieurement les expansions latérales de l'animal, n’a aucune commu- uication avec le tube digestif; c’est un ap- pareil particulier qui s'ouvre au dehors par un orifice propre placé en arrière de celui de l’anus, et qui paraît servir à la respira- tion chez ce mollusque. Pareillement, les ramifications de cet appareil n’ont aucune communication avec les organes vésicu- leux, ampulliformes, lesquels n’offrent nul- lement aussi la position régulière que ce naturaliste leur assigne dans ses figures. 3°. Pout le tube digestif, à partir de ja cavité buccale dont la description ne s’ac- corderait également pas avec mes obsérva- tions, me paraît avoir échappé encore aux recherches de M. de Quatrefages. 4, La position que M. Quatrefages assi- gne à l’anus, à la partie postérieure et mé- diane du corps, est bien positivement in- exacte; il n'y à dans ce point ni orifice ni cloaque. L'ouverture anale se trouve à la partie antérieure et dorsale de l'animal, du côté droit, et se présente toujours sous la forme d’un petit bourrelet saillant, fort re- connaissabie. 5°. L’orifice génital n’est pas unique, et n'aurait également pas la position que lui assigne M. de Quatrefages ; l'onverture de l’oviducte se trouve du côté droit, dans un petit sillon qui descend de l’anus vers la face inférieure de l’animal ; celle de l’or- ane mâle est située du même côté, à la base du tentacule. Mes observations sur ces caractères z00- logiques de l’Actéon s'accordent tout à fait : avec celles qi m'ont été communiquées par M. Vérany, de Gênes, qui a eu sou- vent l’occasion d'observer ce petit mol- lusque. M. de Quatrefages n’a donné aucun dé- tail sur V’apparei!reprod.icteur de l'Actéon: mais il me sembie dire que la disposition de cet ap sareii est la même que celle qu'il indiqne d’une maniere succincte dans son genre Actéonie, dans ce cas, je pourrais encore affirmer que les organes de la géné- ration dns l’Actéon n’ont aucune asaiapie avec la descr pton qui est donnée par ce naturaliste. Je ne puis rien dire des genres Actéonie, Placobranche, Payois et Chalide qui se trouvent encore dans l'ordre des molns- ques ph'ébentérées de M. de Quatrefages, n'ayant pu jusqu à présent me procurer ces mollusques. Mais de ces geares. le pre-. m'er où l'Actéonie ne différerait pas. de- l’Actéon , d’après ce naturaliste lui-même: qui n’a, du reste, donné d'autre détail, sur son organisation intérieure, que. la description fort courte de l'appareil géné- rateur que j'ai déjà citée. C'est donc un. genre dont on ne peut rien conclure, Le genre Placoranche, établi par Van Has- selt, n’a été repporté à cet ordre que par l’analogie qu'il offre avec le genre Actéon; resterait donc les deux derniers genres Pa- vois et Chalide, au sujet desquels il m'est impossible d'opposer mes observations à celles de M. de Quatrefages. Mais si l’on "M 100 veut bien tenit compte des nombrenses er- reurs d'observation que j'ai indiquées dans le travail de ce naturaliste, et dont il me sera possihle de fourair des preuves; si Pon veut admettre que ces erreurs on pu être plus faciles à commettre sur des animaux qui sont presque mieroscopiques, 1[ devea enitsulter, je pense, que les faits que M. de Quratrefagrs à signalés dans l’organisa- tion de ces mollusques w’offrent pas un de- ‘gré de certitude suflisant pour être accep- tés en bonne zoolosie, ces faits se trouvant surtout en contradiction avec tous les au- tres faits acquis et avec toutes les ana- louies. En combattant, dans cette courte Note, les assertions avanctes par M. de Quatre- faces, j'ai pu quelquefois argumenter sur des faits qui ne me semblent pas avoir reçu l'explication la plus rationnelle, et chacun pourra, par conséquent, apprécier la va- leur et là justesse de mes arguments; mais le plus souvent, Je me suis trouvé en des: accord'avec les faits, et je n'ai pu alors qu'en contesler l’exactiitude; je sais que ce qui me reste à faire à ce sujet, c’est de pré- senter les faits contraires; mais ces preu- ves, je les ai entre les mains, je les mettrai en même temps que mon travail sous les yeux de FAcadémie, et elle mettront hors de doute, j'espère , tout ee que j'ai avancé et tout Le que j'ai contesté, ee SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS CHIMIQUES. Ua :moyensaccharimétirique promre à faire connaître promplomint ia quantité de sucre contenue dans la betitrave et au- tres produits sucrés; par &. Pelizot, Le procédé saccharimétrique de M. Bar. reswil repose $ur une propriété des sucres qui a été signalée, il y a qneltjues années , par un chimiste allemaul, M. Frormimers, comme permetiant de distingrier facile- ment le sucre’de canne de la slucose. La methode de M. Frommers consiste à ajou- ter à la dissolution sucrée qu’on veut €s- sayer quelquesgouttes de sulfate de cuivre, puis de potasse, en portant le mélange à une temotrature voisine de lébullition ; fa glucose, sil en existe dans la liqueur, ré- duit le sel cuivrique et détermine la forma- tion d'un précipité rouge d’oxvde ciivreux, tandis que le sel de canne ne fait subir à ce sel aucun changement M. Bareswil a mis à profit cette réaction, bien connue des chimistes comme procédé qualitatif, pour faire la détermination quantitative du sucre de canne (sucre cris- tallisable) et de la glucose,lorsque ces corps sc rencontrent seuls ou mélangés daus un corps solide comme le sucre brut du com- merce, où dans un liquide comme le jus de betterave et le vesou. Son procédé est basé sur les faits suivants : 1° le sucre cristalli- sable ne réduit pas l’oxyde de cuivre con- tenu dans un liquide alcalin ; 2° il devient apte à réduire cet oxyde, quand il a été traité par lacide sulfurique, lequel, à la faveur d’une ébullition de quelques ins- sants , le transforme entièremeut en glu- cose ; 3° la quantité de bi-oxyde qui est re- duite est proportionnelle à la quantité de sucre employée, : Nous décrirons en quelques mots la ma- vière de procéder de M. Bareswil. S'agitil de trouver la quantité de sucre cristallisable qui existe dans un liquide, à l'exclusion de tout antre produit orpani- que, on prépare d’abord une dissolution + 401 titrée alcaline d'oxyde de cuivre, en met- tant en coutact du sulfate de cuivre, du tartrate neutre de potasse et de la po- tasse caustique. On obtient ainsi un li- quide d’un blen intense qui, étant filtré, se maintient clair et limpide pendant long- temps. Cette dissolution est la liqueur d’e- preui'é dont on commence par fiserie titre, en recherchant combien il faut d'une li- queur faite avec un poids connn de sucre candi pur et sec et porté à l'ébullition, après l'addition de quelques souttes d'a- cide sulfurique, pour décolorer exacte- ment un volume déterminé dela liqueur d’épreuve. Le procélé de M. Barreswil offre l’avan- tage de n’exiver l’emploi de la balance de prévision que pour la recherche du titre de la liqueur d'épreuve, H fait usage dans ses autres opérations, de la métho:!e du dosage par les volumes, dont M. Gay-Lussac a tiré un 5i beureux parti pour Îcs essais indus- iriels. La lijueuc d’éprenve étant soisnense- ment tirée, on en verse un volume déter- nine dans une capsule de porcelaine ou de verre ; On y ajoute une quantité quelconque &’une dissolution très concentrée de potasse caustique. Cette addition n’a pas d'autre objet que d'augmenter la densité du liquide et de rendre plus prompte la précipitation ultérieure de l’oxyle cuivreux. Puis, au moyen d’une burette graduée, on fait tou ber goutte à goutte, dans la dissolution chaude d'oxyde cuivrique, le liquide sucré et acide dont on cherche la composition et qu’on a préalablement ad4itionné d'une quantité d'eau déterminée. Aussitôt que les deux liqueurs sont eû contact. on voit ap- paraître un précipité jaune d'hyilrate cui- vreux, qui devient rouge, et qui gagne le foud du vase, lorsqu'il a pris la tempéra- ture du tilieu dans lequel il s'est formé. À mesure que l'opération avance, la couleur ‘du liquide diminue en intensité, en même temps que le cuivre se précipite À | état de protox; de ; elle est terminée lorsque ce li- qtide est entièrement décoloré. En lisant alors sur la burette ie noribre de divisions qu'il a fälln employer pour arriver à ce terme, on obtient, à l'a de d'une propor- tion, le poids du sucre contenu dans la li- queur soumise à lessai. Le join! délicat de l'opération est de sai- sir exactement le moment où la précipita- tion de l’oxde cuivreux est complète : on y parviént, tant par la décoloration de la liqueur, si la solution sucrée est elle-même incolore, que par la cessation du précipité jaune nuageux qui précède le dépôt d'oxyde cuivreux. Ce dernier caractère peut seul être constaté, quand le produit à essayer est déjà coloré. Un excès de sucre ajoute à la liqueur d'é- preuve, après la séparation complète de l'oxyle cuivreux, donne la coloration en brun, bien connue, qui résulte de la réac- tion des al: alis hydratés sur la glucose. Dans le cas où le liquide sucré dont on recherche la composition contient tout à ia fois du sucre cristallisable et de la glucose, on détermine la proportion de cette der- nière substance en faisant un premier essai avec une portion du liquide amené à un volume conan, avant qu'il at été soumis À l’action de l'acide sulluri ue; la glucose réduit seule la dissolulion cuivrique que le sucre ordinaire laissetutacte, On fait bouillir ensuite une autre portion du liquide sucré avec l'acide sulfurique, de maaière à con- vertir tout le sucre cristallisable en glu- - leux de cassonade et de g!lcose granulée, LAUME-SA PL cose; au moyen d’un second essai fait avec. la hijueur ainsi modifiée, on a le poids to-" tal dela glucose qu’elle contient désor- « mais; et en déduisant celui de la glucose qui préexistait, ce poids ayant été fourni par le prémier essai, on obtient, par la dif-. févence, la quartité de sucre cristallisable contente dans le mélange d’eau, de sucre ordinaire et de glucose. Le procédé de M. Barreswil se distingue, comme on voit, par une élégante simpli- cité, il a été soumis à de rigonrcases épreu- ves; nous avons reconuu que, lorsqu'une lijueur contient seulement du suere cris- tallisable, on peut, dans l’espace d’un quart-d’heure environ, déterminer la pro- portion de ce corps à 2 ou 3 pour 100 près.M Où peut, en outre, toujours constater par un essai préalable, que ceite ligneur ne contient aucune trace de glucose. Quand cette dernière substance e6st associée au sucre, comme cela arrive, par exemple, dans les jus de canne ou de betterave con- servés à l'air pendant quelque temps, ou bien dans les mélanges factices et fraudu- =} le procédé est un peu moins exact; néan- moins votre rapporteur ayant analysé, par cette méthode,‘du vesou conservé par le procédé d’Appert, et néanmoins légère- mer t altéré, qu'il a récemment reçu de la Guadeloupe, a ob'enu des nombres qui se raporochent beaucoup de ceux qui ont été obtenus par M. Clerget en soumettant le même liquide à l’appareil de polarisation de M. Biot. On sait que ce dernier appareil donne des résultats qui ne laissent rien à! désirer quant à l’exactitude. Les recher= ches dont nous rendons compte seraient depuis long-temps sans objet, si les métho: des proposées par M}. Biot & exigeaient pas l'emploi de dissolations parfaitement incoM lores, ce qui limite beaucoup Papplication industrielle de ces méthodes st précieuse pour les recherches scientifiques. 4 Nous avons f&it ressortir les avantages du procédé de M. Bareswil ; il nous reste ay parler des inconvénients. Le vice principal de ce procédé est qu’il n’est guère applica® ble qu'aux cas simpies d’une dissolution de sucre pur on d’un mélange de ce sucre avec la glucose. Si la substance à essayer contient, en effet, de l’acideartrique, del la dextrine, du sucre de lait, etc., ces pro}, duits se comportent à peu près de la mème. manière que le sucre cristaliisable, et peus, vent, par conséquent, être confondus avec lui; d’une autre partil existe, sans auculiÿ doute, des substances organiques qui ré duisent la dissolution alcaline d'oxyde cuë vrique, comme fait la glucose elle-même de sorte que ce procédé ne peut être emB}} ployé avec sûreté qu'autant qu'on aura constaté, par des essais préalables, que d’autres substances organiques ne caexiS}p, tent pas avec le sucre où avec la glucose 1! ou bien qu'autant qu'elles auront eté sé pa} rées de ces derniers corps par des méthode convenables. ARTS METALLURGIQUES. Laminage des tôles ; mar M. Danieïl, fak] cani de fer-blanc, à Abercarn, près Ne port. $ L'auteur s'est proposé d'éviter dans là brication des tôles minces, la répétition douhlages et des chaudes, en épargni par conséquent beaucoup de combustible de matière et de main-d'œuvre. On pre Re on le soumet au martinet, puis on l’a- | mèue sous le laminoir à une largeur d'en- Pviron O0 m. 450 sur Gm. 125 d'épaisseur. } Or: la divise ensuite avec une scie, ou avec fout autre instrument , en. morceaux de h O m. 400 à Om. 159de long. qu’en lamine aussitôt, en ayant Soin que Te nerf soil dans ute situation vérticale. On obtüent ainsi des pièces dont la surface supérieure €E la Msurface inférieure sont fsrmées per les faces ‘qui ont cité coupées. Ces pièces, si le tra- [Avail a été executé avec soin, peuvent être Alaninées, saïs retourner au feu, en ma- quettes de O0 m. 425 environ de largeur et [0 m. 050 d'épaisseur. Jusque-là, M. Da- niell n’annonce aucune différence avec les L | procédes quil a décrits dans une patente À prise en avril 1822; mais au lieu de pour- À suivre comme il Pindiquait alors, il com- à mence tuut d’abord à laminer les pièces 4 dan, une direction transversale, en sorte ù | aue le fer est progressivement amcçné à l'état de feuilles ininces , par un jamiuase “4 croisé. ‘4 De see 8 ee Din iucs, Ch ma- un se at “ia O1 he des entre des cylindres dont les cannelnres ont ure larseur égale à la Hongueur des maqueits, encag/es dans le [sens perpendiculaire au précédent fami- Gn, Continue ainsi le Gavail jus- - ‘euilles soient réduites à 10 m. 606 d’ épaisseur environ, après.quoi où les passe entre dis cyl'ndres unis jusqu'à r [ce que l'épaisseur et soit réduite a C:u.063: Fe ne resie a 15 tea à ne achever entre des us MECANIQUE. |Fiote. Sur au Srane noue hyéraulique éontruite à Greenoch; par M. Smith, de Deanston. Le diamètre extérieur de la roue est de 19 vuëèt. 500; les couronnes ont.6 m. 4106 jé AA Le 9. de 9 d'épaisseur an milieu “ . sur ieur bord extérieur 1 mr que sur ie bord iuterieur, par uit de O0 m. oo0 A ai use nu. a d 1h. on) de fie ur Fe di. 538 4 pa 4 ique plitean est divisé en 32 se: ca ts; lonest de mème du cere e dené Le S bras [t ee Grant trans: ou sont Sel menti orge ne HR MOGE Alec Com- losées du meilieni bide lilou, bat 0 m402 2016, à l'exirémité fixte dans les man- (hons où vlles s'engagent se 0 m. 312 et Orttnt des mortaises de O0 m, 153 sur Min 038, déstinces à recevoir des clavette PLa roue est divisée en 160 auvets, ee 1 Chu cc a 0 "à. 192 de large. Le fond et les iseaux sont tdu ineilié ar fer do Stffor- sa AO (jauge anglaise pour lés fils ce f ; ves ont O0 m. 216 de diametre inis de 9 m., 065. Le fond.est out engagés à ne ceite Ée Irsque laroue aufaittoute sa charge deu -non seadement: ans les joints x tôles c le font, mais encore dans les asserm- Mazes des platean: * et des bras. Les rivels is augels sont les mêmes que ceux du [ba mais ils sont éloignés de O su. 114. 2 auvos soit attaches sur le fond, sans role ait été ARTE cà angle vif : iFs rangées d'arbalètes On, GS et qui est de (6 Da Lin Ati üu moyen mat ‘en ue, à b 40%. d’une tête et d'une ee et, par l'autre ‘bout, au moyen de deux écrons. Les tourilions de l'arbre ont 0 m. 380 de diamètre etü m 508 delongueur. 1ls tour- nent dans des coussinets en fonte. L'arbre ne pèse pas mioins de 7,000 kilog. ! -e5 tuan- chons ont 3 mét. de diamètre, p! pèsent cha- cun 3,000 kilogr. et sont fixés par huit clefs 0 im. 070 sur 0 m. 056. Les plateaux, à l'endroit où ils reçoivent les bras, portent des renflements graduels, doit la surfce s'éloigne de 9 m. 228 del’axe des bras, Le cheval d'amenée a 3 m. 050 de targe, 11 m. de jonc, et 0 im, 914 de profondeur. Il est en fonte de 0 m. 012 d épaisseur, consoli- dée par des nervures en nombre suffis Les semelles ; les supports, et tou:cs les autres pièces accessoires, ont des propor- tions convenables pour une rone de cette force (1 20 chevaus), Le travail en est fort soigné et tous les joints sont ajusiés de la manière la pias parfaite. Les boñlons des paliers ont 6 m. 709 de iong, 0 m. 055 de diamètre ; la partie fiie- tée en à © m. 053. La semelle placée sous les païiers de l'arbre à été fondue avec des dimensions telles qu’eile perte ct relie eén- semble les autres paliers des gros rouages, c'est-à-dire ceux d'ua arbre transversal et du premier arbre de couche. (Journal des usines.) anis ue ni ICULT URE. Nete sur um procédé employé par facqgues r à Sainte-Marzzerite, cour la nr miction peux dun à ge avausé, des arbres résin Pour traosplantér des pins ,1l faut les prendre, antant que possible, dans un‘bois dont le lerrain est peu profond, c'e:t-à- mètres de terre végétale; alors. les pins n'ont pas de pivots, et lon pet les arra- cher plus fac. lement avec la nrotte. Voici ma pratique pour les, pins de 10:meires de hant et de 75 centimtires de ciresniérence à À mètre au-dessus du sol, Ce sout des pins de mingt à vingt-eing ans. Vous commencez à sonder le terrain ! pour voir s il n’y a pas de grosses pierres, et sil n’y a piplus ni moins de 59 à 75 cen- tmètres de terre végétale, et.vous taillez ‘une motte de 3 metres et demi à 4 mètres UE circon{érence , en coupant toutes les racines qui se présentent, à æoins qu'il ny en ait une seule majeure de 35 à 40 centi- nètres dé circouference ct plus. Eans ce cas, on laisse ce pied pour en prendre un autre. Has cefa PRE pas souxent, ct, quand, elles sout plus petites, on Jes coupe jusqu'à cé qu'on arrive sur le rec ou sur lé terrain solile. Là on trouve de petites racines où Chevelus ; après on serre bien ia moite avec; de gros emballages et des cor- des; ensuite vous soulevez le pub par le pied au moyen d'un palau, à la hauteur convenab}è pour faire PAR une char- rette dessous ; vous comblez le tronc; vous eivballez le tous de Ja AE vous faites arriver la charrette, vous renversez le pin dessus, et vous le tr'anspoitez à uue ou plusieurs lieues, enfin là où vous vou- lez Vous avez, à l’avance, préparé un troa de 2 mètres carrés (c’est-à-dire de 2 mètres en tous sens) par ua Î imnètre de profon- deur; vous approchez le pin du trou, vous déba lez le dessus de la motte, et vous ‘files «river L'arbre dans le trou. Une fois là, vous le redressez, vous Le débullez en en- Lier, ous le fixez biun avec dela terre fine, dire qu n’y ait pas plus de 50,à.70 centi- À 6 2 6m 2eme er mom app ne 2 0 D dde . qu'une motte de 2 405 et vous le couvrez; après cela, vous l’ar- rosez avec 3 hectolitres d'eau. S'il faisait du mistral, vous laisseriez calmer le vent avant de l’arroser. Lorsqne l’eau a péné- tré, et que la terre, mise autour des ra- cines, s’estaffaissée, vous je recouvrez en entier avec beaucoup de terre toutautour, et si c’est daus un endroitexposé au mistral, vous le soutenez par le moyen de cordes qu'on. attache de côté et d'autre; après vous arrosez, toules les fois que la terre est sèche, de 4 héctolitre d'eau. Sur des plantations de quinze pins de cette grosseur, il en rénssira douze, d'au- trés fois huit seulement et parñlo!s tous : cela dépend-de la saison et encere ples du tenips qui règne aprés la plantation. On fait la même chose pouriles pins de dix à quatorze ans 5 mais où ne taille alors à 3 mètres de circonfé- rence. Pour des plantations de pins de cet âge, il m’est arrivé d'en voir réussir quatre- vingt-dix sur cent; d’autre fois, seulement soixan! e-dix ; cela dépe adeucore du temps; mais en plantant des pins de 1 à 2 mêtres de haut et de quatre à six ans d’âge, en les prenant sur un terrain qui w’ait que: 30 à 45 centimètres de terre végétale et en soi- gnant la plantation, ii n'en meurt presque Jaimais. Glservez que les mois de mars, avril et août sont les mois les plus favorables pour la transplantation des pins, et quit faut bien les arroser en £ié. Ofservez encore que petits, moins il faut que fond, pour que larbre chevelu. plus les pins sont le terrain soit pro- ait beaucoup de - Maintenant tons les jardinierset paysans commencent à pratiquer ma manitre de trausplanier des pins, et tous les bourgeois font iaire des pignades dans ieurs proprié= tés. me) DE TE EE Ge SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. Sur l'architecture du moyer-àse en Italie (extrait. de l’Athenœum, Œu 3 août.) Il est intéressant de suivre l'influence du goPt ei du sentiment classique au milieu «te toute moyen âge en Italie, de la vo: à donnaneb, aux styles Bu Sulialt An et même aigu (pointe d) un aspect de co: pci sy> it ie , ét aux masses les plus sulides 1 air de légèz reté élégante. En eficl, le sivle aigu ne s'est jamais naturalisé en ae il y à dans le gothique italien une élégance polie et toute brillante ; ses angles au Cté arrondis, ses arêtes adoncies , et la sé- vérité primitive, läeuité affectée de ce style out té an formées en auelque chose de joli et orné. Le duomo de ÿiilan, pré- seute l’asnect de pinacies d'ivoire soisneu- sement ciselés ; son extérieur est petit de caractère, quoique ses dimensions soient considérables. Les plus grands édifices »: thiques de l'Italie ont fort. peu de cet air d'imposante grandeur qui frappe dans les cathédrales d'Angleterre, de France et d Allemagne; ils ne saississent pas forte- ment l’imagination et n’inspiient pas cette re ligieuse vénération que fait naître dans l’me la solennité de la véritable architec- iure gothit que, ils sont souvent plutôt gais que graves, el leurs ornements Ont un ca- rractère luxurieux et fantastique très dif- rent de ta mystérieuse complication et de la nord , ‘ombre sévérité du vrai gothique du sles vauiétés de l'arciitecture da 306 Il ÿ a quelque chose qui semble incom- * patible avec la vivacité et la gaité méridio- nales dans le style de l’architecture aigüe avec ses angles si prononcés, avec son air de rudesse. Aussi ce genre ne put-il pren- dre racine en Italie, comme il est facile de s’en convaincre par lexemple des églises les plus anciennes comparées à celles d une époque postérieure. La première église go- thique d’Ntalieest celle de saint Andréa Ver celli. dans le Piémont, qui fut commencée par le cardinal Guala en 1219, à son retour d'Angleterre, où il avait été envoyé par le pape, en qualité de légat, pour soutenir le trône chancelant du roi Jean. Sa façade est romane; mais son intérieur appartient au style aigu, puisque son chœur est éclairé par trois fenêtres en la: cettes. Elle fut cons- _ truite par un ecclésiastique français, et elle n’a présenté aucune modification de style. L'église gothique qui vient immédiate- ment après celle dout il vient d’être ques- tion, est celle de Saint-François, à Assise, si riche en ouvrage de Part primitif de l'E- talie. Eïle fut coustruite entierement dans le style aigu, par un architecte allemand nommé Jacobus. Mais, si laissant de côté, ces deux premiers édifices, on dirige son at- tention- sur l’église de Saint-François de Rimini, on y reconnaît une structure aigüe en dedans et classiqueen dehors, marquant la première décadence du gothique, et la renaissance du style classique en Italie. Ici . il devient évident que les caractères essen- tiels de l’architecture aigüe n’ont pas été par'aitement sentis, puisqu'ils ne sont pas entrés dans le génie des Italiens, si même, ces principes ont été compris par eux, Ce ui peut être regardé comme fort dou- teux. C'est avec ce point de départ désa- vantageux que le plan de cet édifice a été conçu, et que son exécution a commencée ; aussi l’influence italienne commence-t-elle a se dessiner dans sa construction, pour se prononcer plus nettement encore dans les églises et les monuments dont la coustruc- tion a été postérieure. Ces observations sont indispensables pour comprendre le caractère de l'architecture italienne au moyen âge, et pour s'expliquer cette modification de style qui, tout en con- servant aux églises d'Italie des traces de leur origine architecturale, leur a donné néanmoins une physionomie particulière dans laqgueïle on reconnait sans peine l’m- flueuce des idées méridionales sur les con- ceptions des peuples septentrionaux,. GEOGRAPHIE. Le Kordofan, son climat, son sol, sa ca- pitale, ses habitants et ses aïimaux, d’a- prés l'ouvrage de M.Igaace Pallme.(lra- vels in Kordofan, chez Madden et compagnie. Loudres. ) ; (Suite et fin.) Le Kordofan n'a pas de cours d’eau per- manents; pendant la saison pluvieuse il s'en forme quelques nns , mais ils tarissent à peu près en aussi peu de temps qu'ils en ont mis à se former. Il existe dans le pays plusieurs lacs, ou grands étangs, par- mi lesquuis les plus considérables sont ceux d’Arat, de Birget, de Ketshmar et de Caccia; dans ce dernier l’on trouve beau- coup de sangsues ; quant aux autres eaux stagnantes qui s’amassent pendant la saison des pluies , elles s’évaporent rapidement, et l'on n’en voit guère persister pendant toute l’année que dans les localités déjà. nommées, Dans certains districts du Kordo- fan, la population habite deux villages dif- 407 férents dans le cours de chaque année ; en effet même dans plusieurs des cantons les plus fertiles, l'ean manque totalement par- fois, particulièrement pendant la saison sèche. Par suite, des populations entières sont souvent obligées d’aller s'établir, pen- dant tout ce temps, dansdes lieux éloignés de quelques milles de leur séjour ordi- naire, mais dans lesquels se trouvent des sources ou des pnits. Comme tous les us - tensiles domestiques d’une famille ne dépas- sent pas lacharyse d’un bœuf, une émigra- tion de cette nature s'effectue rapidement et sans grande difficulté. Dansles déterts qui entourent le Kordofan , il est, dit-on, quelques tribus qui passent trois mois sans boire de l’eau; elles usent en place du suc du melon d'eau que la nature leur fournit trés abondamment précisément à Fépoque où les puits tarissent. ; Il est d’autres tribus, les Shilluks, par exemple, qui souffrent souvent de la diffi- culté qu'ils éprouvent à se procurer du feu, Ainsi un Shiiluk dit à M. Pailme que dans son village, qui était éloigné de dix heures de marche de tout lieu habité, l’on ne put ume fois se procurer du feu pendant vingt Jours. Les habitants avaient essayés main- tes fois de transporter ane branche enflam- mée de la localité la plus rapprochée, ils avaient allumé plus de cinquante feux d’es- pace à autre pour arriver ainsi jusqu’à leur propre village; mais à quatre reprises différentes , des ondées avaient éteint leurs leux lorsqu'ils étaient sur Le point d'attein- dre leur but. Le bois mou ne peut servir à obtenir du feu, et il u’y avait pas de bois dur dans le voisinage. M Pallime, lui- méme, fut une fois fort embarrassé par manque de pierre à briquet pendant son séjour à Lobeid ; comme il était impossible de s’en procurer au bazar à quelques prix que ce fût, son domestique leva la diffi- culté en achetant à un prix élevé la pierre du mousquet d’un soldat. Chez le Shilluks et chez quelques autres tribus les armes à feu sont encore incon- nues, néanmoins ces hommes ont acquis une grande réputation pour l'adresse avec laquelle ils font la chasse aux animaux fé- roces, La manière dont ils attaquent et tuent le lion est fort curieuse. . Le premier point consiste à découvrir le lieu où un de ces animaux vient se reposer d'ordinaire p-udant la chaleur du jour ; or il faut que l'arbre sous lequel il vient dor- mir soil isolé, ou du moins un peu éloigné des autres arsres Lorque le lieu est recon- nu avantageux, le nègre s'y rend quatre heures avant midi,et il grimpe sur un arbre vis-à-vis de celui sous lequel viendra dormir le lion. Il sait qu'alors l'animal est cn quête de proie. Lorsque la chaleur est devenue excessive, le lion se rend sous son arbre sans s'inquiéter de l’homme, lors même qu'il ‘aurait vu. Celui-ci s'est muni de quantité de petites pierres et de quel- ques épieux très acérés. Au moment où le sable est devenu tellement brûlant que les animaux eux-mêmes ne peuvent y poser les pieds, le chasseur commence à provoquer le lion en fui lançant des pierres qui le frappent toujours à la tête ; d’abord l'ani- mal semble mépriser ces provocations ; mais enfin il perd patience et d’un bond il se précipite au pied de l'arbre qui porte son ennemi. Là il est percé d’un premier coup; son rugissement devient alors ef- frayant, moins par suite de la blessure qu'il a reçue que de la douleur que lui fait éprouver le sable bràlant sur lequel il se trouve. Il se retire néanmoins À son gite ; ; mais de nouvelles pierrés l’en arrachent bientôt , etil s’élance encore vers l'arbre « où il est percé d'un second coup. Alors il prend la fuite à travers le désert en pous« saut des hurlements affreux, mais épuisé « par la perte de son sarg il ne tarde pas à | tomber sous {es yeux du chasseur qui, du haut de son arbre, observe tous ses mou- vementfs, : Les lions ne sont pas en grand nombre dans le Kordofan, mais il n’en font pas moins de nombreuses incursions dans les villages, d’où ils emportent une tête de bétail avant même que l’on ai pu s'aper- cevoir de leur venue. Pendant le milieu du jour on ne les voit, ni ne les entend, carils restent alors couchés sous les arbres et dans les fourrés: mais le matin. au lever du soleil, il vont chercher dela proie. Alors leur voix se fait entendre au loin, c'est d’a- bord un murmure bas,sui se renforce peu à peu jusqu’à devenir enfin un rugissement effrayant semblable au roulement du ton- nerre, et que l'on entend à deux mulles de distance. Ce rugissemnent glace d'effroi tous | les animaux , même les chameaux des ca- ravanes qui se dispersent dans tous les sens aussitôt qu'ils entendent. M. Pallme a été une fois témoin d'un fait semblable. En arrivant aux eaux minérales de Semmeria, la caravane dont il faisait partie ertendit M} une sorte de roulement éloigné qu'il com- pare au bruit que font des boules dans un baril vide ; bientôt ce bruit s’accrut et de- vint un rugissement semblable au bruit du tonnerre et très reconnaissable. Dès que ce bruit se fit entendre , les chameaux de la caravane furent saisis d'une frayeur su- bite et se dispersèrent dans toutes les di- M rections. Hommes et bagages furent jetés à terre. Cette confusion dura peu, parce que le lion se dirigea du côté opposé à la route que suivait la caravane; néanmoins il faliut tout un jour pour réparer le désor- dre et pour rassembler teus les chameaux. La chasse aux girafes se fait aussi dans) le Kordofan; on emploie pour cela une sorte de /asso, et la chasse se fait à cheval. Uue fois l'animal pris, on éprouve les plusW grandes difficultés pour le faire arriver vi=s vant à Alexandrie ; de là surtout vient lem prix très élevé de ce quadrupède. -#] M. Pallme défend l’hyène contre l’accu=« sation de férocité qui est élevée contre elle par les naturalistes; il rapporte en effet des exemples remar quables observés par lui au Kordofan, d'hyènes parfaitement apprivoi sées. [1 dit que les Africains ne comptent pas même l'hyène parmi leurs bètes féros ces, tant ils la redoutent pen. Enfin le voyageur parle du commerce du Kordofan qui consiste surtout en gomme etenivoire ; l’une et l'autre de ces matières augmentent considérablement de prix SuR les marchés par suite du monopole qu'en fait le vice-roi d'Egypte. Ce prince cons tinuait même pendant ces dernières anis nées, à faire la chasse aux esclaves, parce qu'il trouvait plus facile et plus commode pour lui de payer les soldats des frons tières méridionales de ses états en esclav 1 qu’en argent. Ilcst ficheux d’avoir à ajot ter que des Européens prenaient part à e abominable trafic, et que tart coinme ca reurs que comme maîlres, ils se montraiel pires que les Tures eux-mêmes. Le vicomte À D85 LAVALETEÆI Pants. — Imprimerie de LACOUR et comp. rue St-Hyacinthe-St-Michel, 33. ne N°48 SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'ECHO DU MONDE SAVANT paraît le FSEÉULDY etle DEET de M. le vicomte A DE LAVALETEE, rédacte:r enc raires, et dans les bureaux de la Poste et des Me Sfr. 50. AlÉTRANGER 5 fr. en suspour les p RATURE ET DES BEAUX-2ATS ct les mx SOMMAIRE. — SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Des échelles des thermomètres. — SCIENCES NATURELLES. BOTANIQUE. Rapport sur un mémoire de M. Duebartre, ayant pour titre : Observations sur l’organogénie de la fleur. — ZOOLOGIE. Sur une espéce supposée nouvelle d'hippopotame ; Morton, — PALEON- TOLOGIE. Sur la présence des restes d'insectes dans le lias supérieur du comté de Glocester ; 3. Buckman — ANTHROPOLOGIE. Races du lit- toral de la mer Rouge. — SCIENCES APPLI QUEES. ARTS CuIMIQUES. Moyens de pré- paration des huiles ; Wilks. — Fabrication d'un papier de surcté. — AGRICULTURE. Florai- son du paulownia impérialis, au ‘Jardin-des- Plantes de Paris en 1844. — SCIENCES HIS- TORIQUES. ARCHEOLOGIE. Observations au sujet des statues équestres du Poitou ; Jourdain et Duval. — GEOGRAPHIE. Sur la situation, la configuration, le sol et le climat des îles Açores ; Saubert. — Reconnaissance de l’isthme de Téhuntépce,cffectuéc durant les années 1842 et 1843, par les soins de la commission scienti- fique nommée par don José de Garay. de. - SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Des échelles des thermoméètres. Deux thermomiètres étant généralement en usage, celui de Fahrenheit en Angle- terre, et le centigrade en France, il est très important d avoir des formules sim- | ples pour convertir les degrés de l'un dans ceux de l’autre. C'est po:rquoi je vais re- * produire les deux formules suivantes usi- \tées depuis longtemps, qui me paraissent | préférables à celles insérées dans Ÿ £cho \ du monde savant du 22 août. { Pour réduire les degtés de Fahrenheit en ceux du thermomètre centigrade : F.—32%5 C D. ue Pour réduire ceux du centigrade en ceux “ de Fahrenbeit : CX9 n) Il serait à désirer que les fabricants d'ins- +32—F “ truments de physique fissent exécuter des . régles en bois, en métal, ou en papier en- “ecadré, dans des proportion: satisfaisantes “ pour qu'on pût bien distinguer les divi- | sions de l'échelle. Il faudrait placer le cen- tigrade au milieu et Fahrenheit et Réau- Mur de chaque côté. J'ajoute la formule pour convertir Fah- |renheit en Réaumur et vice versa, |: Pour réduire Fahr. en Réauni. : F— 32% 4 R 9 ee 5 de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous la direction nef. On S’ahoune : PARIS, rue des BEAUX - ARTS, N° 6 ,et dans les départements chez les principaux lie tes. Pr x A1 journal: PAR $ pour un an 25 fr., sixinois 13 fr. 56, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 tr., 26 fr. Pour réduire Réaum. en Fauür. : _R>X<9 +32 —F 4 C* » PRIE PEL ESS) Sy RE TRE £ SCIENCES NATURELLES. BOTANIQUE. Rapport sur un =émoire de" Duchartre, docteur ès sciences, ayant pour titre : Observations sur l'organogécie de la fleur, et en parliculier de l'ovaire, chez les plantes à placenta central libre.! Plusieurs botanistes éminents se sont occupés. depuis quelques ännées, ds plan- tes à placenta ceniral libre, où chez les- quelles la partie qui porte les ovules oc- cuÿe le centre de la cavité de l'ovaire, sans se rattacher latéralement à «es parois. Néanmoins cette question jinportante n est pas encore suffisamment fixée; peut ê re même, comme va le prouver: M. Duchar- tre, est-elle envisagée généralement d’une manière peu exacte. Cet habile botaniste a reconnu qu’il était un moyeu assuré pour la décider d’une maniere positive, et que ce moyen consistait, ngn à faire des obser- vations multipliees sur des fleurs à peu près adultes, ainsi qu'on Pa fait le plus souvent, mais à remonter à Vorigine pre- mière des parties, à les suivre dans leur formation et leur développement, en un mot à étudier leur organogénie. En efiet, l'avantage que présente ce genre de recherches est facile à sentir, et lou pent appliquer à toutes les parties im- portante; des plantes ce que dit M. Schlei- den au sujet du pistil : « L'histoire du dé- »veloppement doit être le seul guide, et »veile conduira à une conclusion parïaite- »ymeut sûre, aussitôt qu’on la connaîtra »bien dans sa généralité.» Pénétré de cette vérité, et décidé d’ail- leurs à remplir peu à peu le cadre de tra- vaux organogéuiques qu'ils’esttracé, M .Du- chrtre s’est empressé de profiter de la sai- son Ja plus favorable pour des recherches de ce genre sur la plupart des plantes à placenta central, et par là il est arrivé à des résultats assez impoitants pour être soumis au jugement de l’Académie, L'un des travaux les plus remarquables qui aient été faits sur les placeutas cen- traux libres est certainemennt celui de no're savant confrère M. Auguste deSaint- Hilaire. Dans ce beau mémoire, on trouve le passage suivant : « Si l’on observe avant »la fécondation, les placentas que je viens »de décrire, on les trouvera surmontés »d'un filet assez ferme, un peu transpa- “rent, d'un vert jaunâtre qui pénètre dans »Vintérieur du style; mais, après l'émis- »sion du pollen, les ovules, prenant de l'ac- ÿs payant port uouble, — Les souscripleurs peuvent recevoir pour GIKQ fr. par an et par recueil PÉGHO DELA LITTÉ - RGEAUX CHO1818 du mois (qui coûtent séparément l’Echo 16 Fr. ; les Morceuuxichoists 7 fr.) Et Qui forment avec monde savant la revu : encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte de RAY ABETTE, dicecteur et rédacteur en VECcno du cael »eroissement. se pressent autour du filet, »il se brise, et c’est alors seulement que le »placenta devient véritablement libre. Les »ovules, en continuant à groisir, couvrent la place qu'occupait le filt, et bientôt on n'en découvre plus le moindre ves- tige.» Le célèbre botaniste que je viens de citer paraît avoir conservé jusqu'à ce jour la méme manière de voir; c2r dans sa Âfor- phologie il s'exprime sinon daus les mîmes termes, du moins daus le meme sens, L'opinion de M. Auguste de Satint-Hi- laire a été adoptée par la plupart des bo- tanistes. Aiusi M. Endiicher, dans l'énu- mération des caractères de la famille des primulacées, dit : «Piacen‘'a basilari glo= »bosa, sessili vel subsipitata, rarius colur- »nari, prinmum filis trachnoïlcis cum ver- »tice ovari cohærente, mox libera.» Ainsi encore, dans le volume du. Predrome qui vient de paraître, M. Duby assigne un ca- racière semblable au placenta de la même famille : «Placenta ceutrali globosa. apice » fils cuminte rnastylisubstantia continua, »mox hbera » On voit par ces citations que, dans ies ouvrages les ples importants, le plicenta central des primulacées est décrit comme ayant été d'abord rattaché par son extré- mité supérieure au somimet de l'ovaire au style. et ue devenant réellement # que plus tard et par ja rupture de s% ÂNe de comtunication. : % Lauteur combat cette opiniods/ ain, que celle de M. Lindley, qui semÂle-re procher l’organisation des placen primualacées de celle des caryophyRess puis il entre en matière et décrit successi= vement les caractères organogéniques qu'il a observés sur le frais, daus le pr'mula ve- ris, variété cultivée à fleurs simples ; dans les dodecatheon meidia, androsace lactea, A. jiliformis, curiusa mathtiolr. lysiinachia nummularia, L. nemorum, lub'nia spathu- lata. anagallis platyphÿtllos, samolus va- lerandi; et sur le sec, dans les Lottonïa pa- lustris, anagallis tenella, glaux maruma, et lysimachia ephemerum. Ces plantes ofirant, à quelques modifi- cations près, les mêmes caractères, il nous sera facile de les résumer en peu de mots. : A sa premiére apparition, la fleur des primulacées se montre sous la forme d’un petit globule un peu déprimé, entière- ment celluleux. En cet état, il est em- brassé par la jeune bractée dont il occupe l’aisselle. Bientôt, vers la base du bouton naissant, l’on voit paraître un léger bourelet péri- phérique et continu, dont le bord dibre ne tarde pas à se bosseler en cinq petits fes- tons. Ce bourrelet est le calice naissant, et les cinq petits festons, les cinq sépal:s or- 2 ganiques déjà souds entre eux. Pendant l'apparition du bourrelet cali- cinal, le jeune bouton s’est un peu élarei, et bientôt on voit se dessiner sur la partie supérieure, entourée rnaintepant par le calice, cinq petits mamelons arrondis, alternes aux cinq festons de ce der- nier. En peu de temps ces mamelons s’éiè- vent. se dégagent de la base commune, et se font remarquer comme cinq petits corps saillants arrondis au sommet et sur Îles côtes, légèrement comprimés de dehorsen . dedans. On n'a aucune pefne à ÿ reconnaître les cinq étamines alternes aux divisions du calice, et par suite opposées à celles de la corolle. Le nouton possède done, sous cet état si jeune, deux de ses verticilles, lé calice ct l’androcée. Ce dernier est déjà assez net- tement dessiné, que rien encore n'y in- dique l'apparition «te la corolle; mais dès que les étamines se sont dégapées sous la forme £e petits corps distinets, st l’on en- lève le calice, on ne tarde pas à remar- quer, à leur uaïssance et du côté exté- rieur, un léger bourrelet qui suit leur base commune dans tout son contour, et «qui forme, en dehors de chacune d'elles, un petit avancement assez marqué. Le lé- ger bourielet est la corolle naïssante, et les cinq petites saillies opposées aux éta— mines sontles cinq pitales organiques qui la constituent Vers le moment où le bourre: let corol- lin se montre à la base extérieure des jeu- nes autihéères, lorgane femelle commence à manifester son apparition en une sorte de bourrelet cisculaire continu, au centre duquel-on aperçoit un petit mamelon ar- rondi. Le bourrelet n’est autre chose que le premier indice des parois ovariennes, &t Je mamelon que la première ébauche du placerita. Dès cette époque, le jeune pistil organise et développe ses deux parties pa- ” ralièlement. Lebouvrelet périphérique, s’élevant de plus en plus, ne tarde pas à constituer une sorte de pel te utricule à parois assez épaisses, tronquée et ouverte au sommets tavdis que, de son côté, le placenta, s’al- longeant ct grossissant proportionnelle ment forme un pceüt corps ovoile qui remplit exactement la cavité de ce jeune ovaire, Mais sans wontrer la moindre ad- hérence avec les parois. En cet état il res- semble à n jeune ovule solitaire. Bientôt une nouvel:e modification corm- mence à sc présenter et à se prononcer de plus en plus. La petite utricnle ovarienne se resserre en l’allongeant; par là son ori- fice se trouve en peu de temps élevé au sommet d’un petit cône tronqué, qui n’est que lc commencement du style. En même temps le Jeune placeuta s’est un peu res- serré vers son extrémité libre, de telle sorte que sa foriue est maintenant turbinée, et que sa pointe bouche en genéral l’ouver- ture inférieure du canal stylifère. Sa sur- face qui, jusque-là, est restée lisse, ne tarde pas à se bosseler de petits mamelons arrondis qui commencent les ovules. Ces ovules, dans les dodecatheon, primula, cor- tusa, sont nombreux et disposés en spi- rales. Ces faits, dont nous garant ssons l’exac- titude, prouvent suffisamment que, dans le: primulacces, le placenta à une origine basilaire; qu’il se développe coinme un verti ille intérieur sans aucune adhérence niavee les parois ni avec le sommet de l’o- . M3 waire; qu’il est Ia, isolé comme un nu- celle d’ovule, où mieux comme uu épi ter- minal, ce que prouve manifestement la disposition en spirale des ovules, et mieux encore une petite fleur terminale parfaite- ment constituée. observée dans le cortusa mathioli par M, Duchartre. Nous nous arzêtons là, inessieurs; car si nous voulions signaler à l'Académie tout ce que cet Important mémoire renferme d'observations délicates et de faits curieux, depuis la première apparition de ja fleur jusqu’à son entier développement; les mo- difications du placenta, qui tantôt reste libre et arrondi au sommet, tantôt se ré- trécit en pointe sterile qui reste isolée, flot. tante, ou va pénétrer dans la cavité infé- ricure du style, et peut bien s’y greffer dans quelques cas, etc. if ne nous resterait qu’un seul moyen celui de reproduiretout le némoire de M. Duchartre. ; Le fait capital que nous nous empres- sons de signaler à l'attention de | Acadé- mie, et dont nous ne -aurions trop féliciter M. Duvhartre, est celui dif placenta cen- tral libre et tout à fait indépendant des parois et du sommet de lovaire, dont la démonstration re nous laisse rien à dé- sirer. D’après ce que nous asons dit dans nos considérations préliminaires, nous aurions bien quelques remarques théoritques à faire concernant le dévelop;:ement de la corolle des primulacées, et ls conséquences que M. Duchartre tire de ses observations: ia nature des mamelons du calice, de l'an- drocée, ete.; mais pour le moment, et en atiendant les nouveaux mémoires quenous promet M- Ducbartre, nous devons nous borner à déclarer que tout ce qu’il a déerit et tout ce qu'il a figuré dans ses quatre plaiches d'analyses est de la plus incontes- table vérité. Par ces motifs, Votre commission a pensé que letravail de À. Duchartre, dont maintenant chacun conçoit l’imporiance. mérite les encoura- gements de l'Académie; c’est pourquoi elle a l'honneur de vous proposer de vou- loir bien en ordonner l'insertion dans le Recueil des Savants étrangers. . Les conclusions de ce rapport sont adop- tees. ZOOLOGIE. s Sar une espèce supposée nouvelle d'Hip- popotame; par «4. Gr. Morton. (Proceedings oftheAcad. nat, sciencesof Philadelphia,27 février 1844). a Il y a environ six mois que j'ai reçu de M. le docteur Goheen une collection nom- breuse de crâues de mammifères et d’an- ires animaux de lAfrique méridionale; M. Goheen s'était procuré ces objets pen- dant le sejour qu'il a fait plasieurs années de suite à Mouroria, en qualité de médecin de la colonie, position qui lui dennait de très grandes facilités pour se procurer les productions naturelles de cette contrée. Parmi ces crânes, ils en étaient deux d’un hippopotame de petite laille, provenant de ja rivière de Saint-Paul. Quoique rien ne pût se montrer avec plus d'évidence que la différence entre la tête de cet animal et celle de l'espèce commune, J'ai hésité à la publier de crainte qu'elle n'eût été déjà décrite par quelqu'autre naturaliste ; néanmoins ayant parcouru les ouvrages de zoologie les plus récents sans y rien trouver qui eut rapport à cet intéressant animal, je me hazarde à faire connaitre les particularités suivantes qui se rapportent à lui : AL - ND EE Hippopotamus minor, Formule dentaire : A 2—92 INCISiVes — où —— 2 A—1 11 canines —— 1—1 4—% - 3—3 fausses molaires ——; molaires —— À—4 se Longueur du crâne mesurée de l'extrémité anté- rieure à l’ouverture entre les condyles de l'oc= cipitale 12 2 pouces ang. Diamètre zygomatique 8 Diamètre pariétal fs ES Distance entre les orbites sur la surface du crâne 3 Diamèlre vertical de l'orbite 2 Diametrc horizontal del’orbite 1 d .8 -Ces mesures ont été prises sur un indi— vidu très vieax chez lequel les sutures sont entièrement oblitérées, et dont les dents sont usées jusqu’au nireau des n:âchoires; le contraste entre la grandeur de ceite noutelle espèce et de l'espèce commune (que tout le monde connaît sous le nom d’h'ppopotimus amphibius, mais qui a été subaivisée depuis peu en deux espèces, sa- voir : l’hippopotamus capensis et V’hippo- tarnus Ssenegalensis) ressortira facilement aux yÿenx de tous. La différence ne se touve cependant pas seulement dans la grandeur, imeis dans toutes les propor- tions de la tête. 1 Cbez l’hispopotamus minor il existe une convexité uniforme dans la surface exté- rieure du ciâne d'un orbite à l’autre, eË entre l’occiput et les os du nez; tandis que das l'espèce commune lesorhites sont éie- vés d’une manière remarquable; ét la sur- face intermédiaire est concave. L’orbite est placé à peu près à moitié distance entre l’occiput et le museau, et par suite ce der- nier est court chez le premier ; tandis que dans la grande espèce les orbites sont placés à eaviron un tiers dela distance entre loc- ciput et le museau. L’hppopotamus- minor na que deux canines à la mâchoire infé- rieure; les fausses molaires sont rappro=n chées des canines: et la base des zygon:a- tiques est dans le même plan que la mà- choire supérieure. Le second crâne de cette espèce (qui est de la même longueur que l’autre) est celui d'un jeune animal; car les sutures sont. mauifestes, et les dents se trouvent à l'épo- que du changement des caduques en per- manentes. Les molaires postérieures ne” sont usées que parti-llement, et elles s'é- lèvent obliquement des mâchoires, comme celle de l'éléphant et du mastodonte. Le docteur Goheen qui, le premier m'a assuré n'avoir pu rien découvrir relative- ment à cet animal dans les ouvrages sys- tématiques, m'a transmis sur lui les ren-M seignements suivants : «Cet animal abonde. »dans la rivière de Saint-Paul, et il varie en poids de 400 à 700 livres. Il est lourds set pesant dans ses mouvements; cepens= »dant quelquefois il s'aventure et s'és pgare jusqu'à deux ou trois milles de di »tances de la rivière; c’est alors que les »naturels le tuent, Il est d'une ténacité dé » vie vraiment extraordinaire et presque in »vulnérable. Lorsqu'il est blessé, il s’ir- »rite et devient dangereux; mais les natu= »rels disent qu'il ne les attaque jamais lorss all L qu ils sont dans leurs canots. Les nègres »sont très friands de sa chair à laquelle vils trouvent un goût intermédiaire entre celui du bœufet du veau.» Mes comparaisons av'C épnonetame ont été faites snr quatre exempaires (dont trois élaient parfaitement développés deu: d’entre eux provenaient des environs du cap de Bonne-Éespérance,-et deux de Ja ri- ière du Sénégal. PALEGNTOLOGIE. Sur la présence des restes d'insectes dans le lias superieur du comté de Glocester ; par M. James Euckrmanu. (fie annals and magasine of natural history, juillet 4844). * Les fossiles décrits dans ce mémoire ont été déconverts par M. Backman, dans une assise mince de calcaire argilèux dans les lits du lias snpéricur à Durmbleton, village éloigné de 12 milles de Ch: lé nrase lat- tention de l’auteur avait été dirigée sur ceite couche par M. Brodie q'i y soupcon- nait l'existence de restes d'insectes. Cette couche mince de calcaire est re- maerquable comme centenant plusieurs dé- bris organiques qui. ne se retrouvest dans aucune autre partie du lias et dont la plu- part appartiennent a des esptces nouvelles; elle comprend des animaux terrestres aussi bien que marins, et élle présente des traces de plautes. Parmi ces fossiles se trou- vent deux espèces in léterminées de pois- sons avec de nombreuses écailles de pois- sons et de coprolithes, deux espèces de | crustacés dont l’une voisine de l’asiocus | (Fabr.), l’autre de laippolyte (Leach), Une “espece de iolizo; une nouvelie béiemnite; une nouvelle ammonite que M. Buckrman ) nomme ammoniles murlegi, ainsi que les » ammoOnites corrugalus et ovalus; une pe- | te univalve en Brande abondance, et l’no- | ceramus dub'us. Les vestes d'insectes de la | même localité compreunent une espèce de . Libellule qui, d'après les b- Iles réticulations ) de ses ailes, semblerait appartenir au genre | æschna, etqui a eté nominé par M. Buck- æan æschna Broidie:, en l’honneur de “ M. Brodie; deux espèces de coléoptères de ki ANTHROPOLOGIE. Races au littoral de la mer Rouge. Les Arabes, les Indiens et les Éthio- Ipiens. que l’on trouve RORTICULTURE. Fouveuaté horticole. À la dernière séance de la société d’horti- culture de Londres, le 6 août, M. Cook a présenté deux maguifñiques exemplaires de Fuschia exontensis. Cette plante est bien connue comaie produisant des fleurs de la plus grande beauté et d'une forme très élé- gante; mais, jusqu'à ce jour, on pensait qu’elle exigeait des soins très attent.fs et très minutieux, et qu’elle restait ordinai- rement maigre et grèle. Mais les échantil- tillons présentés par M. Cook ont dissipé ces craintes ; 1ls ont prouvé que cette belle espèce ne se distingue pas seulement par la beauté de ses fleurs qui surpasse celle de tous les Fuschia connus jusqu’à ce jour; mais que de plus elle est d’une végétation richeet vigoureuse. En effet, les deux pieds mis sous les yeux de la société soat hauts de cinq pieds ; leurs branches, gracieusement péndantes et recouvrant le pot, sont cou- vertes de fleurs éclatantes, et elles portent dans toute leur longueur un très beau feuil- lage entremélé aux fleurs. MM. Henderson ont aussi présenté à la société une belletouffe d’achimenes hirvuta, chargée de fleurs, et croissant dans un pot peu profond, Ces horticulteurs apprennent qu’ils cultivent toutes les variétés d’achi- menes dans des pots de même genre, et ils ont reconnu que ces plantes y fleurissent beaucoup mieux qu’elles ne le font d’ordi- naire dans des pots profonds. [l est proba- ble que pour ces espèces, comme pour cel- les en général qui ont une teadance à dé- ployer un grand luxe de véyétation, et par conséquent à ne donner qu'un petit uoinbre de fleurs, la floraison se ferait mieux si on les traitait de la même manière que les or- chidées épiphytes, et si on les plaçait sar de simples bûches. Cette conjecture a été dé- montrée en partie dans les jardins de la so- ciété d’horticulture ; là, en etfet, une bulbe d’achinenes pedenculala s'est trouvée par hasard parmi de la mousse sur un morceau de bois où croissait une orchidée: en ce moment elle s’est développée, et, quoique ce soit, une des espéces qui, pour l’ordi- naire, fleurissent le plus difficilement, la plante est entièrement couverte de fleurs. 447 Culture du raisin de Corintkhe. Un Anglais qui réside dans lesiles Io- niennes æ réuni tous les documents néces- saires pour la culture de cette précieuse variété de vigne, le résultat de ces observa- tious et des informations qu'il a prises est consigné dans une lettre reproduite par l’athenœum du 14 août, et que nous al- lons faire connaître en majeure partie. Le raisin de Corinthe est délicieux à man- ger quand il est frais ; il vient en grappes absolument comme le raisin ordinaire : seulement ses grains sont tellement rap- prochés et serrés l’un contre l'autre que la grappe entière forme une masse compacte, et comparable, pourl’aspect, à un eône de , pin. Il difière du raisin ordinaire en ce qu’il ne renferme pas de pépins ; cependant il se trouve sur chaque grappe un grain qui en renferme, et celui-là est toujours plus gros que les autres ; les habitants desiles Ionien- nes l'appellent le grain mâle. On cultive le raisin de Corinthe sur de grandes surfaces de terrain, absolument comme la vigne ordinaire; mais on donne beaucoup de soins à sa culture, tandis que celle de!la vi- gne proprement dite est extrêmement né- gligée. ln effet, celle-ci est à peu près aban- donnée à elle-même; les cultivateurs grecs se contentent d'en obtenir un très mauvais vin quinest presque pas potable, au lieu d'essayer d'en améliorer la qualité de ma- nière à le rerdre propre à l'exportation, ce qui , selon toute apparence, aurait lieu, sans qu’il fût mime nécessaire de se don- ner pour cela beaucoup de peine. Il faut nécessairement faire remarquer que les vins de Zante sont un peu meilleurs que ceux de Céphalonie. — Quant au raisin de Co- rinthe, celles des îles loniennes, dans les- quelles on le cultive le plus, sont Zante, Cé- phalonie et Ithaque. Pour la culture de cette variété de vigne, l’abondance d'eau est nécessaire, si l’on veut obtenir des produits importants; aussi les plantations sont-elles entourées de le- vées et de fossés munis d’écluses de manière à retenir les eaux ou à les laisser sortir, se- lon que l’exigent les besoins de la terre. Les ceps de vigne sont plantés en lignes avec une régularité parfaite, et leurs rangs sont espaces de trois ou quatre pieds. L'on fait les nouvelles plantations par marcoties(pro- vins), boutures, où par greffe sur la vigne ordinaire. Ce dernier procédé est le meil- leur, Les boutures se coupent au inois de décembre et se plantent aa printemps; il faut six ou sept ans avant qu’elles soient en plein rapport, tandis que les greffes portent déjà très bien au bout de trois ou quatre anrfées, La taille de ces vignes est une opération d'une haute importance et qui exige beau- coup d'attention. An mois de décembre, on coupe les branches mortes, malades ou de mauvaise apparence ; au mois de jau- vicr, ontaille les autres branches très court, et en ne leur laissant généralement que trois Ou quatre yeux. Ch2can de ces yeux donne trois branches, dont une forte au milieu et une pelitesur chaquecôté. La forte branche est la seule qui porte. Au mois de février, on déchausse, ou l’on creuse tout au tour du pied pour réchauffer les racines. Au mois d'avril, on aplauit la terre. Générale- ment on emploie pas d'engrais, On veille avec beaucoup de soin à ce que les jets ne soient pas brisés; aussi, chaque année, l’un fait défense d'aller chasser dans les vi- gnes. ï 448 La récolte a lieu dans le mois d'août. Déjà vers la mi-juiilet le raisin est assez mûr pour être mangé, et, à cette époque, il est beaneoup plus agréable au goût que lors- qu'il est parfaitement mûr; car, daus ce dernier cas, il est beaucoup trop sucré. Il diffère des autres fruits en ce que l'on dit que, lorsqu'il n’est encore mûr qu’au trois quarts, on peut le manger impunément, tandis qu'il devient malsain à l’état de par- faite maturité. Aussitôt que le raisin est entièrement mür et qu'il est presque noir, on le porte au séchoir ; c’est une aire dans le vignoble, bien unie et nettoyée, quelque- quefois couverte d'un revêtement de bouse de vache. Là le fruit est exposé au soleil, et on le retourne fréquemment jusqu’à ce qu'il soit parfñitement sec. On détache alors les grains de la rafle et on les porte au ma- gasin, Avant l’exportation, on emballe le raisin de Corinthe dans des tonneaux, et les Grecs les foulent avec les pieds nus. Pendant que les grains sont au séchoir, les craintes des propriétaires sont à leur comble ; car, s’il venait à tomber de la pluie, tout serait perdu; une simple averse en avarie des quantités considérables, et une pluieabondantedétruitinfailliblement toute une récolte. Céphalonie a 6,242 acres de terre consa- crés à la culture du raisin deCorinthe; Zante en a 6,440. On ne fait jamais de vin avec ce raisin; il a trop de prix pour qu’on le fasse jamais servir à un pareil usage. L’au- teur de la lettre en a goûté qui avaitétépar quelques particuliers ; maisil était très doux et de médiocre qualité.’ ARBORICULTURE. Multiplication des arbres verts résineux par boutures de racines. Bien peu de personnes ignorent qu’un grand nombre d'arbres et d'arbrisseaux se multiplient par tronçons de racines plus ou moins gros et longs : le terme moyen pour le diamètre varie ordinairement en- tre la grosseur du petit doigt etune plume à écrire ; quant à la longueur, est est de- puis 3 à 8 centimètres (1 à 3 pouces envi- ron). Le paulownia imperialis ; les bisno- nia grand flora,radicans et autres; le ma- clura aurantiaca, etc., se multiplient par- faitement ainsi. On plante le tronçon per- pendiculairenient dans un petit pot, ou plusieurs tronçons dans une terrine; on les recouvre de terre jusqu’à fleur de la coupe supérieure et même de quelques millimèe- tres au-dessus. On enterre les pots ou ter- rines sur une couche tiède dans une serre ou sous un châssis ; il est inutile de recou- vrir les vases d’une cloche comme pour des boutures herbacées. L'époque à laquelle il convient de faire ce travail, c’est le prin- temps. Les arbres verts, et notamment les beaux pins de l'hymalaya, peuvent se mul - tiplier ainsi, chose que l'on avait ignoite jusqu’à ce jour, ou du moins qui n’était connue que d’un très petit nombre d’hor- ticulteurs commerçants, qui se gardaient bien de faire part d’un procédé au moyen duquel ils exerçaient une sorte de mono- pole sur leurs confrères ; car il faut dire que la plupart des arbres résineux ou co- nifères présentent une singulière difficulté dans leur multiplication par boutures her- bactes; on ne peutse servir que de la pousse terminale. Ainsi, par exemple, pour bou- turer l'araucaria imbricata, il faut lui cou- per la tête, c'est-à-dire le mérithale, le ra- à 449 | meau, le bourgeon terminal. Si on prenait une branche horizontale, elle reprendrait ! parfaitement ; mais elle produirait un ar- _ bre épaulé qui, au lieu de prendre une forme pyramidale, continuerait à pousser des deux côtés comme un arbre en espalier, comme la branche horizontale d’un sapin. Ainsi, que la flèche d’un arbre vert sebrise, qu'on redresse une des branches horizon- tales pour essayer de refaire une flèche, on n’y parvient pas, et, bien redressée et main- tenue par un tuteur dansune position ver- ticale, la branehe poussera ses rameaux en éventail, comme si elle fut restée dans sa position primitive, J’ai cependant la certi- tude que le cèdre du Liban et le sapin de Normandie et quelques autres espèces font exception à la règle commune, et c’estbien à tort qu’on a voulu soutenir le contraire. On conçoit alors l’impossibilité de multi- plier suffisamment des espèces comme les araucaria, dont on se procure difficilement de bonnes graines. C’est ce qui explique qu'un petit individu haut de quelques dé- cimètres vaut encore 500 fr., et qu un d’un à deux mètres d'élévation se paie de 4,000 à 1,500 fr. quand on trouve à le vendre, bien entendu. Celui que l’on voit au Jar- din-des-Plantes, devant l’amphithéâtre des cours, a coûté 6,000 fr. Les sorties et les rentrées dans l’orangerie le fatiguent con- sidérablement ; c’est un travail qui exige beaucoup de temps, d'hommes et de nom- breux échafaudages de toutes sortes ; l'ar- bre dépérit à vue d’œil. Mais à côté de lui une famille d'individus de toute taille lui assurent une postérité, grâce au rameau terminal qu'il s’est plusieurs fois déjà vu couper. Cette mutilation n’a rien de dan- gereux; il repousse une flèche avec la même facilité qu’un porreau que l’on coupe raz terre. Mais il n’en est pas moins vrai qu’on ne peut ainsi le multiplier qu’en très petit nombre , comparativement à tant d’autres arbres et plantes; c’est donc une bonne for- tune que la mise au jour d’un procédé qui permettra de livrer par centaine, à desprix très minimes, ce qui se vendait par unité à des prix exorbitants. Ce procédé, c’est le bouturage par racines de la manière indi- quée plus haut. Au Jardin-des-Plantes de Paris, des racines d’araucaria cunninghammi d’un diamèire de 5 à 6 millimètres (2 à 3 lignes), coupées par tronçon de 7 à 8 cen- timètres (2 pouces 112 à 3 pouces), mises en terrines remplies de terre de bruyère à automne 1843, furent placées sur une cou- che tiède de tannée; elles ont émis des pous- ses au, printemps 1844. Une condition es- sentielle , c’est d'éviter la concentration d'une humidité stagnante, laquelle entraîne toujours avec elle la décomposition de la terre , la pourriture des boutures. Sans doute il faut les arroser, entretenir la terre dans une fraîcheur convenable, mais non la noyer par des lavages successifs inop- portuns. On attache en général trop peu de soin aux arrosements, Qu'on se pénètre bien qu’une plante mouillée quand elle n'a pas soif souffrira tout autant d’une humi- dité surabondante que d’une sécheresse ex- cessive. Si malgré tous les soins possibles la terre se décomposait, il faudrait immédia- tement replanter les boutures dans une au- tre terre, Nous répétons que le printemps est préférable à l'automne, ou bien alors il faut planter les boutures dans un sable fin connu sur les côtes sous le nom de tangle, ou, à défaut de celui-ci, dans un qui s’en rapproche le plus possible. On glaise les boutures jusqu'au printemps, ayant soin * seulement à l'abri de toute di'apidation, AU. hi) 1 + 7 4 d’y entretenir l'humidité; puis on les plant}, en mars, dans une bonne terre de bruyère 4 sur une couche tiède, dans un lie ombrag(l de la serre, bâche ou châssis, mais sans Le ||" recouvrir d’une cloche , ou bren celle-cl " doit avoir une ouverture an sommet af||l" d'éviter la concentration de l'humidité: Le] boutures ayant une fois lancé la plumule hors de terre et émis des radicules dans ll sol, on les rempote séparément dans de pe: üts pots. Ceci n’a ordinairement lieu qu’à la fin de l’été. Inutile d'ajouter que pendan les premiers jours qui suivent ce rempotagd} il faut éviter les coups de soleil , les cou rants d’air, et tout ce qui pourrait faner le jeune plante. Victor PAQUET. - (Annales forestières). lol Wosii lis" Wuro 198 56 — SCIENCES HISTORIQUES. HISTOIRE. Archives départementales éu Pas-de-. Calais. Les archives départementales du Pas-de Calais sont curieuses à étudier, à causé des nombreux documents qu’elles contien- nent. Négligées pendant longtemps, elled ont des pertes nombreuses à déplorer : ainsi, de trois cartulaires que possédait 1 dépôt des chartes , il ne s’en trouve plus qu'un seul; la maiveillance leur a été aussi fatale : il à été constaté que des chartes o confirmalions de communes , franchises et priviléges en ont disparu, Confiées maiu- tenant aux soins aussi eclairés qu'ebli® geants de M. Godin, les archives sont no mais elies sont encore Fobict de travaux importanis; des inventaires faits avec soip, un classement régutier facilitent les re cherches pour l'histoire géuérale de la pro vince d’Artois. Ce dépôt se coripose del plusieurs collections considérables, 1° Les archives des anciens comtes d'arA tois. — Cette province avait été détachée deh ” la Flandre en 4180 pour former la dot d’I-* sabelle de Mainauc, nièce du comte 4e“ Flandre, Philippe d'Alsace, qui épousa à! Bapaume Philippe Auguste; plus tard, } ArBl tois appañtint à Louis Viil, et ce fut ent! cette qualité qu'avant la mort de son père, il fit valoir ses droits sur 1 couronneW d'Angleterre [1}. Asa mo:ten 1226, il laissa par son testament l’Artois à son fils Robertsf qui devait plus tard terminer son héroïque#" carrière dans les plaines de l'Orient. Cetteh terre fut érigée en comité en 1237 path Louis IX, au profit de son neyeu Ro“k bert IL du nom, mort en combattant lesi Flamands à la dolente journée de Courtraïfl enfin en 1385, PArtois fut réuni au comiéf de Flandre par le mariage de Marguerite et Philippe-le-Hardi. Pendant cette périesh de, les comtes d'Artois avaient établi à AF ras le dépôt de leurs chartes , et ce ne futf,, qu'après le mariage dont nous venons del parler que les actes qui ont rapport à cette province farent déposés dans les archives de la Chambre des comptes de Lille. Enf" 4785, par mission spéciale du garde desk, sceaux de France , M. Godefroy , garde de Archives de Lille, fut chargé de dressell} l’inventaire des archives des comtes d’A tois ; ce travail fut commencé avec zèle déjà un premier volume était termin (1) Voyez sur ce fait l'Histoire des ducs de mandie et des rois d'Angleterre publiée pou | analysées pour le second , lorsque la tour- mente révolutionnaire agita la France, et M. Godefroy fut obligé de chercher loin de plus: Un hasard providentiel sauva ce dé- son paysune tranquillité qu’il n’y trouvait | ail lié dl vale : Cor: pôt, ainsi que l'inventaire qui en avait été dressé (1); plus tard, M. Leglay, archi- | viste général du département du Nord, mit en ordre et termina le second volume. Les actes qui composent ce trésor des chartes sont des donations , ratifications d’actes, concessions de privilèges, ventes, érec— | tions de communes , fondations, etc. 2 Les archives des états d'Artois. — Ces états, convoqués pour la première fois | d’une manière certaine lors de la prise du | | roi Jean à Poitiers, avaient l’administra- lion de la province et le vote des subsides qu'on devait accorder au roi. . [is se com- posaient du clergé, de la noblesse et du tiers-état ; le clergé y était fort nombreux, car outre l’évêque d'Arras, qui était pré- | sident né des états, il y avait l’évêque | de Saint-Omer, dix-neuf abbés et neuf cha- | | pitres. Parmi les nobles ; ceux-là seuls 4+ avaient le droit de siéger qui avaient au ! moins ane terre à clocher et qui pouvaient | faire preuve de quatre générations de no- blesse. Le tiers-état comprenait les dépu- Ltés d’onze villes; on vait l'utilité de ces ar- chiveset leur importanceen jetant un sim- pile coup d’œil sur les matières qu’elles “| vières et canaux. Un répertoire en deux volumes a été rédigé par l’ancien greffier des états ; mais par malheur les affaires Minventoriées ne vont pas au delà de la Jeitre G. Mentionnons au nombre des pa- Piers qui concernent les anciennes impo- \sitions 860 rôles de vingtièmes ou vain-pâ- turage, et 775 de centièmes. Ces rôles, dout les premiers remontent à 1760 , et les autres à 4780, se composent de déclara- ‘ions de propriétés. | 5° Les archives des anciens établissements eligieux. — Peu de povinces en comp- jf aient autant que l’Artois ; on sait la gran- \leur des abbayes de Saint-Vaast et de Cer- fe \ ain ps (2) Gui virent traiter de la paix dans 2urs murs, mais une bonne histoire reli- ieuse manque encore, malgré les travaux es frères sainte Marthe Le Gallia chris- ana est sans contredit un ouvrage re- iaquable où l'on reconnaît la savante udibion des Bénédictins; mais souvent sont eu à lutter contre le mauvais vou- “ir des couveunts et des abbayes. Qui le (1) M. Godefroy travaillait dans une chambre de |ncien palais du conseil provincial d'Arras; la 5 de ce galctas fut égarée, et après la révolution retrouva, en suivant les indications fournies par “Godefroy lits, le cabinet de travail où avaient M analysées tant de chartes intéressantes ; les Mres mêmes étaient encore ouverts à la même | Fa (2) En 1435 des conférences furent ouvertes Lula paix dans l’abbaye de Saint-Vaast d'Arras ; liaison ne vit plus noble ni plus illustre assem- Me; lé pape, le concile de Bäle qui se tenait “rs avaient leurs représentants. On sait que la Pxy fut signée entre Charles VIT, roi de France, M hilippe-le-Bon, duc de Bourgoone ; dom An- ic de la Taverne, religieux et grand-prévôt de 4 “baye de Saint-Vaast, laissa un Journal de la "Ac d'Arras que publia à Paris, chez Billaux en 1L, Jean Collart de l’ordre de Saint-Jean-de- )@isalem. docteur ès-droit et en médecine, pro- ditaire du saint-siége apostolique. |es conférences se tinrent à Cercamps en 1558, de les plénipotentiaires de Henri Il, roi de Mhice, Henri Nil, roi d'Angleterre, et Philippe If, 20 d'Espagne. Elles aboutirent l’année suivante lraité de Cateau-Cambrésis. renferment : marais, moulins, octrois, ri- à 452. croirait ? des chapitres nobles leur refusè- ‘rent même la liste de leurs abbesses, parce que toutes nétaient pas nobles de huit quartiers de uoblesse ({)\; six chapitres, vingt-cinq abbayes , vingt-huit autres cor- porations diverses , six prieurés, un colle- ge, un séminaire , un hôpital , une com- manderie onf concouru à former cette partie des ar:hives départementales. Mal- heureusement des pertes nombreuses sont à déplorer; la loi du 24 juin 1792 à été exécutée dans le Pas de-Calais avec une dé- plorable exactitude ; en outre, les titres qui survéeurent à ce désastre ont été sans exanien chargés sur des fourgons et con- duits dans les arsenaux- Néanmoins, on trouve encore de curieux documents , voi- re même d’intéressants cartulaires. L'espace nous manque pour parler du dépôt de l’intendance, utile surtout à cause des plans qu'il renferme; du greffe du Gros, placé en l’an 1x aux archives de la préfecture , et formant 1500 liasses de mi- nutes d'actes privés reçus par des notaires d'Arras, Douai, Bapaume , etc. , depuis le milieu du seizième sièele jusqu’en 1792 , et enfin de plusieurs autres divisions d'un haut intérêt pour l'histoireJocale (2). A. d'HÉRIGOURT. GÉOGRAPHIE. Côtes de la mer Rouge. — Tatjiura et les Anglais.— Décadence de Moka. — Détails sur le commerce actuel de cette ville. Dans une vaste baie, à 45 millesau N.-0. de Zeyla, est situé Tatjiura (Takoura), que les cartes placent à 7 milles dans PO. N-O. de cette ville. Sa latitude N. est 41° 46", et sa longitude E. 40° 36°.— Ce n’est qu’un fort village, dont la population ne s'élève pas à plus de 1,000 à 1,200 âmes. Les cases sont toutes en mauvais morceaux de bran- ches de bois, sécouvertes de jones et de nattes grossières : la mosquée seule est bà- tie en pierres blanchies à la chaux. L'as- pect général du pays est fort triste; les montagnes sont arides, et les vallons pré- sentent pour toute verdure l’acacia épi- neux qui fournit la gomme, et dont les feuilles, extrêmement petites, ontune cou- leur grisâtre. Cesendant de nombreux troupeaux de cabrisetchèvres paissent sur _ cette terre rocailleuse, et le sobre cha- meau y trouve aussi sa nourriture, car il y en avait beaucoup à l'entour du village, ainsi que quelques vaches maigres et de petite espece. ; La vaste baie dans une petite anse de laquelle se trouve Tatjinra, 4 un aspect imposant, et l'œil peut à peine en mesu- rer la profondeur du côté N.-0. Elle se nomme Gubet-el-Karab, et il y a, m'a-t- on dit, au fond une ville appelée Ambaba, jusqu’auprès de laquelle des navires pour-. raient remonter. Le mouillage de Tatjiura est sur un plateau de sable vaseux, très près de terre, entre deux récifs, au large desquels la pro- (3) I! y avait en Artois deux chapitres nobles de femmes : 40 l’abbaye d’Etrun, et 2° le monastère d’Avernes; les articles que les frères Sainte- Marthe leur ont consacrés sont excessivement in- complets, la liste même des abbesses présente des lacunes. - (4) Nous renvoyons nos lecteurs au rapport présenté au roi au mois de mai 1841, sur Les archi- ves départementales et communales. Ce travail excessivement succinct, souvent même incomplet, n’en est pas moins à consulter pour les diverses divisions que présentent les archives. al 153 fondeur de l’eau augmente rapidement. À moins d'un demi-mille du village, on ne trouve pas fond à 40 brasses, Trois bà- timents de 409 tonneaux seraient gênés à ce mouillage; mais il pent recevoir facile- ment 15ou 2) basatas arabes, attendu que, Calanttrès peu, ils peuvent s’amarrer tout près du rivage. Les habitants de Tatjiura sont des Da- nakéiis : ils ne sont pas, comme les Sou- malis de Zeyla, sous la domination de Moka, ni d’aucun prince arabe. Ils recon- naissent, pour la forme, le grand sultan de Turquie, comme leur souverain spiri- tuel, en sa-qualité de chef de la religion musulmane, mais ils ne lui payent aucun tribut : il m'a semblé qu'ils iguoraient même son nom, car ils le désignent tou—. - jours par celui de Mahmoud, que portait son père. Le chef de Tatjiura est un vieillard qui m’a paru plein de prudence. Notre arrivée jeta d’abord un peu d'inquiétude dans la. population, et ce ne fut qu'après de longs poarparlers, et l'assurance que nous ve- pions en amis, qu'on nous permit de faire . notre eau à l’anique puits qui est un peu en d:hors du village, à l'entrée d’un bois d’acacias. Je me servis de ce prétexte pour justifier notre relâche, qui avait pour but réel de m’enquérir de ce que les Anglais faisaient dans ce pays; car, d’après ce qu’on m'avait dit à Bombay, je m'atten- dais à y.voir flotter le pavillon de cette nation, et à-ÿy trouver une petite colonie déjà en voie de prospérité. Point du tout, j'ai su qu’une petite expédition venue d’A- deu il y a plus d'un än avait fait des pro- positions pour obtenir le passage, par Tat- jiura, des bestiaux et des marchandises que la compagnie comptait faire venir d’Abys- sinie, et aussi pour avoir le droit d’arbo— rer le pavillon sur le petit établissement ou magasin de dépôt-qu'elle se proposait de faire construire sur le port. La première partie de cette double proposition fut ac- ceptée, moyennant force cadeaux et ar- gent donné au chef qui commandait alors dans le village; mais la seconde fut rejetée à Punanimité par les principaux habitants qui avaientété consultés. Bien mieux, lors- que le p’uple eut connaissance de l’arran- gement pris avec les Anglais pour le pas- sage de bestiaux, il se souleva, assaillit Ja maison du chef qui avait fait le traité, etle força à quitter le pays. Les Anglais, un peu déconcertés, voyant qu’ils ne seraient. pas bien avec les naturels, sont repartis, les uns pour Aden, les antres pour l’inté- rieur de | Abyssinie, d'où on ne les a pas. encore vus revenir: on nous adit que trois de ceux-ci avaient été assassinés dans les- montagnes. Quoi qu'il en soit, il n’y a pas un seul Anglais en ce moment à Tatjiura (je veux dire à !a fin de décembre 1841); mais la convention pour le passage n’est pas rompue de fait, même de l’aveu des Danakélis, qui paraissent ne pas aimer cette nation, mais qui la craignent. Si je n'étais pas allé à Tatjiura, je serais: resté convaincu que cette ville avait été achetée par la companie des Indes, que le pavillon anglais y flottait depuis un an, et que les produits de lAbyssinie arrivaient sur ce point, d'où ils étaient transportés à Aden, et de là dans les diverses présidences de l’fnde. Ce n’est qu'en voyant les choses de près, et mieux encore en les touchant du doigt, qu’on peut connaître la vérité. Si je m'en étais tenu aux renseignements « 451 = “+ pris à Zeyla même, J'aurais été très mal. informé. Eu résumé, je pense que, bien que les Anglais ne soient pas encore établis à Tat— jiura, ils poursuivront tôt ou tard leur en- treprise. Cet ajo urnement pourrait bien provenir de ce que Zeyla ferait mieux leur affaire, et que leur querelle avec Moka leur servirait de prétexte pour s'en empa- rer. Zeyla offre l'avantage d’avoir déjà des chemins. de communication avec l'inté- rieur de l’Abyssinie, et en outre d’être bà- tiesur une presqu'ile facile à défendre. Inutile de dire que votre pavitlon était tout à fait inconnu à Tatjiura, mais ce qui me sarprit beaucoup. ce fut d’enteadre un des principaux chefs établir une compa- raison ‘très judicieuse entre notre nation et la nation anglaise; il nous dit, en pro- pres termes, que les Français avaient en Earope un beau pays qui leur fournissait tout ce dont ils avaient besoins; qu'ils y étaient riches et puissants, tan lis que les Anglais n'ayant qu’un petit Lerritoire com- posé de trois îles, il le quittaient volontiers pour aller prendre les pays des peuples nés sous de plus beaux climats, et que, pour arriver à leur but, tous les moyens leur étarent bons. On le dit depuis longtemps, et la chose me paraît bien avérée, Moka est en déca- dence, Autrefois, principale ville com- merçante de la mer Ronge, elle recevait sar sa rade beaucoup de navires euro- péens, parmi lesquels le pavillon français se montraiten majorité. Aujourd'hui, cette rade est déserte, et si les habitants aper- çoivent encore bon nombre de voiles fran- chissant le détroit, ils ont bientôt la dou- leur de les voir se diriger toutes, vers le fond de la mer Rouge, sur cette heureuse Djedda qui paraît avoir accaparé tout le commerce. Lorsque quelques uns de ces navires vont par hasard jeter l’ancre devant Moka, c’est qu'il ont des besoins en vivres ou en eau, besoins bientôt satisfaits, et troisjours s’écoulent rarement sans que cs mêmes navires aient remis à la voile, se dirigeant vers le nord. C'est surtout en mars et en avril que les arrivages ont lieu, et cepen- dant, dès la fin de février, nous comptions sept ou huit bâtiments de 300 à 409 ton- neaux que nous avions déjà vus passer. Tous ces bâtiments étaient sous pavillon anglais ou arabe : les équipages sont com- posés de gens de couleur, Indiens ou Ara- bes : les capitaines seuls sont blaucs sur les navires anglais; mais encore ce n'est pas une règle sans exccption; car j'ai vu le contraire à bord d’un navire anglais qui avait mouillé près de la Prévoyante. Is viennent généralement du Bengale, dés iles Java et Sumatra, de la côte du Malabar, de Surate, du globe Persique, etc. Ils ap- portent, en outre des marchandises de l’Inde et de la Perse, quantité de pèlerins qui font le voyage de la Mecque ; mais c’est surtout à borddes grands bagalas, venant du Guzurate, des bouches de l’Indus et de Bander-Abassy, que se trouvent ces pèle- vins banians, qui, cumulant le soiu de leur salut avec celui de leurs intérêts du moment, viennent chaque année se pros- terner devant le tombeau de Mahomet, déposer l'offrande qui absout loules leurs fautes ; el après avoir vendu leur pacotille, sur laquelle le chérif de la Mecque perçoit un droit de 8 p. 100, s’en retournent dans leur pays à la fin de la mousson du nord, 455 pour recommencer le même voyge l’année suivante. Le Je ne sache pas qu'un seul navire fran- Gais, depuis longues années, ait paru sur la rade de Moka, pour y opérer un charge ment de café en échange des marechan- dises provenant de nos manufactures, ou de produits de nos colonies, Quelques amé:- ricains y apparaissent encore de loin en loin, un tous les deux ans peut-être, mais Jamais de navires anglais armés en Éu- rope. û En effet, qu’iraient faire nos vaisseau à Moka? y prendre du caté, seule denrée dont ils pourraient se procurer un char- gement complet, et dont il faudrait peut- être payer les neuf dixièmes en piastres d'Espagne! Car, ne pouvant apporter ni nos vins, ni nos, eaux-de-vie, dont on ne trouverait point à se défaire, ni nos tissus de coton, qui ne peuvent lutter pour le prix avec ceux des comptoirs anglais de l'Inde, la spéculation pour les objets d’im- portation ne pourrait donc rouler qüe sur des draps légers et de qualité inférieure, des fers plats, des feuilles de cuivre, de l’a- cier, de la vaisselle, verrerie, miroite- rie, etc., objets sur lesquels les bénéfices seraient bien peu élevés, et qui ne donne- raient tout au plus en numéraire que le dixième de la somme nécessaire pour l’a- chat de la cargaison. Bourbon aurait pu envoyer, au Commencemeutde la paix, ses sucres et ses girofles, qu'on plaçait alors avantageusement; mais qu'auraient pris les navires en retour? Ces denrées ont de- puis lors considérablement baissé Le sucre vient maintenant du Bengale, et le girofle se tire de diverses parties de l’inde, même de Zanzibar, où l’iinan de Mascate a de très belles girofleries. Pour donner une: idée des changements survenis depuis un demi-siècle dans la valeur du girofle à Moka, je dirai quil se vendait 60 piastres fortes le faracella (15kilos.) en 1780; qu'il valait encore 35 piastres eu 1823, et qu’au- jourd'hui il n’en vaut plus que 6. Le prix du café a peu varié depuis un siècle ; toutefois, il est en ce moment à meilleur coinpte qu'il n’a jamais été, car on peut en avoir de belle qualité à 70 pias- tres le bähar, quiest de 225 kiloyrammes. J’eutends par piastre le talari d'Autriche à l'effigie de Marie-Thérèse, ou la piastre d'Espagne à colonnes qui sont les seules quiaient cours à Moka. Celles du Mexique, ainsi que nos pièces de 5 francs, ne sont. prises par leschangeurs qu'avecunegrande perte. Les comptes ne s’établissent plus, comme autrelois, en piastre de Moka, mon- paie fictive dont il fallait 12! pour faire 100 piastres courantes. La piastre du pays est à présent une peüte pièce de cuivre lé- gèerement argeatte, dont il faut 20 pour faire la pinstre forte. Chacune de ces petites piècos,en vaut 20 trèspetites nommées kabirs d'où il suit qu’il y à 409 de ces dernères à la piastre forte ou talari, mais ce taux varie fréquemment. i Pour en revenir au commerce de la mer Rouge, je crois done pouvoir affirmer que la France n'y figure plus pour rien, du moins directement. Tout cecommerce est eutre les mains des Anglo-Indiens, des Arabes, des Parsis et Arméniens établis dans les divers comptoirs anglais de l'Inde et associés à des négociants de cette nation. Avec le produit des épices ou des mar- chandises venant de l'Inde, mais pour la plupart fabriquées en Angleterre, sur les- quelles les navires font, à Djedda, un béné- s | : sk _fice net de 30 pour 100, ces mêmes navires achètent une partie de leur cargaison de retour, quiconsiste principalement'en sel pour ceux qui vont dans l’Inde, et en café de qualité inférieure pour ceux qui vont dans le golfe Persique. En définitive, c’est donc l'Angleterre qui profite le plus des avantages commerciaux que peut offrir la mer Ronge, et c’est Djedda qui, dans cette partie, est l'entrepôt général de toutes les marchandises de l’Inde et de l'A - rabie. < Moka n’est plus, en quelque sorte, qu’un Û port de cabotage pour les bateaux qui font la navigation de la côte d’Abyssinie, et | pour ceux qui, venant de la côte d'Arabie, = depuis Mascate jusqu’à Aden, remontent fl la mer Rouge en fréquentant les petits parts de Hodeïda, Loheïda. etc, C’est par d cette dernière voie qu'une grande partie À du café s'écoule Une des raisons qui ont ù le plus contribué à éloigner les grands na- M vires de Moka, c’est le taux exorbiltast du droit d'ancrage; il est de 250 piastres for= L tes pour un brick, et de 350 à 100 pour an 1 trois-mâts. 23 Ex En parlant d'Aden, je dirai les raisons qui tendent aussi à éloigner maintenant l de Moka les bateaux de la côte d’Afriqne et ï de celle d'Arabie, en dehors du détroit, É qui naguère allaient porter les produits de à leurs localités dans cette dernière ville, d Une nouvelle voie plus commodeleurayant 4 été ouverte, ils en profitent, | À ces causes de décadence, aioutonsen- “bn core que si le chérif est assez rude dans ses M rapports avec les étrangers, son despotisme ‘3 à l'égard de ses administrés est intolérable: il les pressure autant qu’il le peut, si bien que les marchands, se voyant presque rui- nés, qaittent Moka pour aller s'établir ail- lenrs. Il y a la moitié des maisons sans ha- (1 bitants, et la population qu'on portait au- 4 trefois à 10,000 âmes, est tout au plus au- A joud’hui de 3 à 4,000. 1 Notre ancienne factorerie à Moka, que #};, les habitants appellent toujours la Maison vil française, est entièrement délabrée, sauf ra les magasins, qui étaient fort beaux, et #3 ‘qui sont eneore en assez bon état. Nous Doi n’en payons plus le loyer, depuis quelques # hu années seulement, Des soldats de Méhémet- D Ali, qui s’y étaient établis en 1837, ayant" 4 fait bouillir lear marmite avec le mât de pavillon. ce dernier signe de nos ancienues = relations avec ce pays n'a pas été rétabli Le depuis. JEUENNE. ki (Revue d'Orieni). La qu Ro | - Xe vicomte À, pe LAVALDETTE FAITS DIVERS. — On fabrique maintenant en Angleterre, à l'arsenal de Woolwich, des balles en plomb par élirage et compression. Ces balles ontie mégite den ne renfermer aucune soulllure, el sont tirées dem barres rondes de plomb, que l’on passe entre des" cylindres analogues aux moleltes qui servenL à Im primer des perles dans les ouvraÿes de tour: GGS cylindres sont garnis de cavilés hémisphériques dont chacune façoune une des moitiés de la balle pendant que la eaxilé correspondante sur laut bavures et l’on achève les balles en les roulant en semble dans un tonneau. 3 Pants. — Imprimerie de LACOUR et comp rue St-Hyacinthe-St-Michel,55, 40 1 1h | | 1) 1 ‘à TE année À EC LA Paris. — Dimanche & Septembzes 1544. F 0 DU DCR MON DE W° 20. SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. { | L'ECHO DU MONDE SAVANT paraît le JEUDE ctle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de î,200 pages chacun; il est publié sous la direction de M. le vicomte A. DE LAVAERETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, ru8 des BEAUX - ARTS, HN. 6 , et dans les épartements chez les principaux lie raires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Pr'x An journal: PAR:S pour un an 2%5fr., sixinois 13 fr. 59 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., 16 fr, "Sfr. 50. AlÉTRANGSR 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripleurs peuvent recevoir pour GIKQ fr. par an et par recueil l’ÉCHO DELS LITTÉ- RATUXRE ET DES BEAUX-ARITS et les MORGEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent séparément /’Echo 10 fr. ; monde savantla revu encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal à M. le es Morceaux choisis 7 fr.) @E Œui forment avec l’'Echo du vicomte de LAVABLE TE, di ecleur et rédacteur en chef PHYSIQUE. Note sur les lois du rayonnement de la chaleur ; de la Provostaye et P. Dessains, — CHIMIE. Antidote de l'acide prussique. — SCIENCES NATURELLES.ENTOMOLOGIE. -De l'existence de branchies chez un insecte né- vropière à l'état parfait; Newport. — SCIEN- CES APPLIQUEES. ARTS CHIMIQUES. De la réduction du laiton par voie galvanique; H,. Jacobi. — Moyen perfeclionné pour recou- vrir d'une couche métallique les objets en verre; Simson. — Falsification de la cire par l'acide stéariqüe ; Regard. — Préparation d'un nouveau bianc pour la peinture à l'huile; A. Vailé et Barresvil. — AGRICULTURE. Sur la culture etles avantages que l'on peut ürer des tiges de l’urtica nivea jLinn.), ortie à feuilles blanches, a-poo des Chinois ; Pépin. — SCIEN- CES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. Sur les marbres de Xanthes.— FAITS DIVERS. — ANNONCE. UE Ce SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE. Note sur les lois du rayonnement de la chaleur; par MM. F, de la Provostaye et P. Desains. Nous avons l’honneur d'offrir à l’Aca- dérnie quelques uns des résultats d’un tra- vail commencé depuis plus de quinze mois et que nous avons l’inteution de lui sou- mettre aussitôt que les calculs tres longs qui nous restent à faire seront entièrement terminés. Dans ce travail nous nous sommes pro- posé d'examiner comment se font les échanges de chaleur entre un corps et une enceinte complétement fermée, maintenue à une température constante, qui peut être inférieure on supérieure à celle du corps, La question du réchauffement n’a pas en- core été étudiée du moins sous des pres- “ions différentes ; celle du refroidissenient à déjà été l'objet d’un admirable travail de IMM. Dulong et Petit; mais ces illustres physiciens se sont bornés à rechercher ce “qui se passe lorsque l'enceinte a un pou- voir émissif et absorbant absolu. Il était {important d’exäminer les changements . lun changement dans la surface de l’en- apportés aux lois du refroidissement par Lété l’objet d’aucune recherche expérimen- ltale. : Avant de nous occuper de cette dernière jquestion, nous avons dû reprendre le tra- vail de MM. Dulong et Petit; voici quel a êté le résultat de très nombreuses et très “longues expériences. La perte totale de chaleur d’un corps entouré d’un fluide gazeux, et placé dans June enceinte à température constante, infé- rieure à la sienne, est due, comme on sait : 11° aux échanges inégaux de chaleur qu'il fait avec l’enceinte; 2° à la chaleur qu'il cède au gaz, soit par rayonnement, soit au contact, Nous avons reconnu que la quan- tité de chaleur enievée par l’air peut tou- jours être représentée par l'expression com- plexe indiquée par MM. Duloeg et Pelit, et que l’airenlève sensiblement la même quan- tité de chaleur aux corps, quel que soit l'é- tat de leur surface, Du moins, la légère dif férence que nous avons cru reconnaître dans quelques cas, n’est pas telle que nous osions la regarder comme certaine avant d'avoir soumis la quest on à un nouvel exa- men. La perte de chaleur éprouvée par un corps dans un espace vide, est la différence entre la quantité de chaleur qu'il émet et celle qu’il reçoit de l'enceinte. D’après M. Dulong et Petit, elle dépeni : {° de la température absolue du corps; 2 de la température absolue de l’énceinte; de la grandeur et de la forme du corps; 4 de l'état de sa surface ou de son pouvoir émis- sif. L'expression de Ja vitesse de refroidis- sement dans le vide est affectée d’an coef- ficient qui varie avec les dimensions du corps et avec son pouvoir émissif. D’après les travaux des illustres physiciens cités, ce corfficient consegrè uvre valeur cons-. tante à toute température pour un même état de la surface; d’où résulte la cons- tance relative des pouvoirs émissifs du verre el de- l'argent, seules substances sur lesquelles ils aient opéré. Nous trou- “ons, au contraire, que ce rapport de- meure bien constant pour le verre et le noir de fumée, mais qu’il varie pour le verre,et les surfaces métalliques telles que l’or et l’argent. Ce résultat nous paraît so- lidement étabii par un grand nombre d’ex- périences. Nous avons observé successive ment le refroidissernent de deux thermo- mètres de dimensions et de formes très _ diverses, l’un sphérique de 3 centimètres de diamètre, l'autre cylindrique de 7 cen- timètres de hauteur et de 2 centimètres de diamètre. L’enceinte était un ballon en cuivre de 25 centimètres de diamètre, com- plétement noirci à l’intérieur. Plusieurs séries d'expériences avec ces thermomètres nus et noireis sous des pres- sions très différentes, nous ont permis de déterminer tous les éléments de l'expres- sion qui représente leur refroidissement. La boule de l’un d’eux à été ensuite revé- tue d'une feuille d’or, puis la boule de lun et de l’autre a été couverte d’une feuille d'argent, et dans ces divers états les mêmes séries d'expériences ont été reprises. De tous ces essais il résulte que la valeur du coefficient ci-dessus désigné ne de- meure pas constante, qu'elle varie avec la température du corps, et qu’elle devient notablément plus grande à mesure que la température s’abaisse. En admettant cette œ variation, les vitesses observées se repré- sentent parfaitement par les formules, et la différence entre le calcul et l’expérience se se manifeste le plus souvent que dans les deux ou trois centièmes, tandis que, dans l’autre hypothèse, il faudraitadmettre des erreurs de 1/15 sur la valeur de la vi- tesse observée, ce qui est tout à fait inad- missible. Malgré tant d'expériences bien concor- dantes entre elles, nous ne nous sommes pas teaus por satisfaits. Lorsqu'on observe le refroidissement d'un thermomètre, et qu on l’sssimile à celui d'une masse isolée, on commet une erreur qui peut n’être pas négligeable, car la tige intervient dans le refroidissement total. Lorsque la boule du thermomèlre est vitrée et a de grandes di- mensions par rapport à {a tige, on conçoit que les résultats, sans être identiques, puis- sent ne pas différer d’une manière sensible, Il n’en est pas ainsi quand la boule est ar- gentée; car le rayonnement de cet'e boule devenant six à sept fois plus petit pour un même excès de température, la chaleur rayounée par la tige devient une fraction fort notable de la chaleur totale perdne par rayonnement. C'est du reste, ce que l'expérience nous a démontré. D’apr nous avons Cru devoir reprendre ne riences en opérant avec des thermg complétement argentés dans la pdf contient l'enceinte. Nos résultats core été les mêmes, c’est-à-dire \ peuvent 5e représenter exactemen admettant la variation indiquée ph Nous cro;ons donc que Île fait est mait pant rigoureusement établi. MM. Dulong et Petit n'ayant presque jamais cité les vitesses totales observées sous diverses pressions, nous n'avons pu comparer n05 résultats aux leurs, Il faut excepter néanmoins quatre tableaux par lesquels ils établissent que l'effet de l'air est le même sur un thermomètre vitré et sur un thermomètre argenté. En exami- pant ceux de ces tableaux qui se rappor- tent aux observations faites avec leur petit thermomètre, et divisant les vitesses de re- froidissement dans le vide du thermomètre argenté, par les vitesses du même thermo- -métre vitré à même température, on trouve des quoiients variables qui vont en crois- sant à mesure que la température s’abaisse. Néaumoins nous ne savons quel fonds nous devons faire sur cette coïncidence: {° parce ‘ que dans ces expériences particulières Ja vitesse de refroidissement était telle que la précision était bien difficile; 2° parceque. nous trouvons là une anomalie dout nous n'avons pu nous rendre compte. D’après MM. Dulong et Petit, le rapport de ces vitesses pour un même thermomètre suc- cessivement argebté et vitré est toujours égal à 175,7. Or, d’après les nombres qu'ils 460 à citent dans ces tableaux, ce rapport est à peu près double. Si nous osions hasarder une conjecture, nous dirions que dans ce cas le thermomètre étant très pelit, la tige avait une part assez grande dans le rayon- nement pour que l'effet produit par elle fàt sensiblement égal à celui dela boule quand elle était argentée. Quoi qu’il en soit de cette hypothèse, si l'on prend pour mesure des pouvoirs émis- sifs relatifs du verre et de. Pargent à une température donnée, le rapport des vi- tesses dans le vide d’un thermométre vitré, et du même thermomètre complétement argenté, on trouve des quotients qui va- rient réguliérement de 8 à 5,6 environ, entre 150 et 40 degrés. On trouve des quo- tients plus faibles lorsque la tige est vi- trée, mais les variations sont presque aussi fortes. Pour les reconnaitre avec certitude, il faut de nombreuses séries d'expériences -sous diverses pressions. Si l’on se bornait, en effet, à observer le refroidissement dans Pair d'un thermomètre argenté, la partie de la vitesse de refroidissement due à Pair étant à peu près quintuple de celle due au rayonnement, les variations que nous ve- nons de signaler pourraient échapper, et c’est pour ce motif, sans aucun doute, que MM. Dulong et Petit ne les ont pas aper- çues, quoiqu’ils aient attaché une grande importance à prouver la constance du rap- port que nous croyons variable. Le fait une fois bien constaté, si l’on cherche à s’en rendre compte au point de vue physique, il est facile de voir qu’une variation du pouvoir émissif avec la tem- pérature n’est nullement impossible; bien plus, o2 reconnait qu’elle se rattache d’une manière très naturelle aux recherches de M. Melloni sur des sujets très voisins. Refroidissement dans une enceinte dont le pouvoir absorbant n’est pas absolu. — Nous counaissions, d'apres les recherches précédentes, le pouvoir émissif de l'argent en feuilles; nous savions de plus, par des expériences directes, qne le pouvoir émis- sif de l'argent en poudre est considérable ment plus grand; nous avons donc été ‘couduits à recouxrir intérieurcment d’une fevilie d argent le ballou qui nous servait d'enceinte; puis nous avons repris toutes les expéricnces exécutées précédemment dans le méime ballon noire. Comme nous pouvions nous y aitendre, la vitesse de re- froidissement d'un thermomèëire à boule nue est fort diminuée. L'effet de l'air de- meure le niême, mais les échanges de cha- leur entre le thermomètre et l'enceinte sont différents. En partant des idées générale- ment admises sur l'absorption et la ré- flexion régulières où irrégulières de la chaleur, on arrive sans trop de peine à trouver par la thCorie que la loi du refroi- dissement dans Île vide doit être de même forme, et cette coiséquence se trouve véri- fie par lPexpérience. On trouve de plus l'expression du cocfficient qui dépend des pouvoirs émissifs, absorbants,ete.; mais ici l'expérience est venue nous prouver que très probablement on à négligé jusqu'ici, dans la théorie des échanges de la chaleur entre les corps des éléments qui ne sont nullement négligeables. Ceci nous semble résulter clairement d’un fait qui paraît contraire à toutes les idées reçues, et qui pourtant est établi de la manière la plus nette et la plus décisive. Lorsque le thermemètre est entièrement revêtu d'une feuille d'argent, il se refroidi A61 dans une enceinte argentée exactement comme dans une euceinte moircie. La perte de chaleur est rigoureusement la même dans le même temps pour un même excès de température, quelle que soit la pression. Voici quelques nombres qui pour- ront faire juger de l'identité complète des deux refroidissements. Le thermomètre sphérique; dansune en- ceinte à 19,7, à mis à passer du trait 1000 au trait 550, sous la pression On,156, Dans le ballon noirci. Dans le ballon argenté. 40° 5" ALES Sous la pression Om,076, du trait 910 au trait 510, Danse ballon noirci. Dans le ballon argenté, 55 40/1 99’ 44” Le trait 1000 correspond à peu près à 120 degrés, le trait 510 à 41° 30”, Le thermomètre cylindrique, dans une enceinte à 14°,7, a mis à passer du trait 850 au trait 660, sous la pression 6 milli- mètres, Dans le ballon noirci, Dans le ballon argenté. 30" 32" 30’ 30” Du trait 620 au trait 400, sous la pres- sion 87 mil.,8, Dans le ballon noirei. 51! 50” Sur ce thermomètre le trait 850 corres- pond à peu près à 168 degrés, et le trait 400 à 41 degrés. Il est inutile de dire que nous avons suivi fa marche des thermomètres de trait en trait dans toute l’étendue de l'échelle, et que l’accord se soutient dans toute: les parties. Les observations précédentes nous paraissent importantes pour la théorie de la chaleur rayornante. En admettant que la chaleur qui a traversé une feuille d'ar- gent n’a éprouvé aucun changement dans sa nalure et dans sës propriétés, il nous parait jusqu’à présent impossible de rendre compte du phénomène observé. En admet- taut ce changement dans la nature de la chaleur lorsqu'elle traverse des corps at- hermanes, on est conduit à des consé- quences que le temps ne nous a pas encore permis de vérifier. Dans le ballon argenté. DIV OUTE Réchauffement. — Pour ne pas dépasser certaines bornes dans cette communication, nous nous contenterons de dire quelques mots sur le rechautfement. Nous lPavons observé dans un bailon noirci, maintenu à une température constante par de la va- peur d’eau bouillante. Nos résultats nesont pas entièrement ea culés,mais nous croyons pouvoir dire, d'une manière géntrale, qu'on peut représenter le réchauffement par l'expression qui fait connaître le re- lroidissement, pourvu qu'elle soit conve- uablement interprétée. CRIMIL. .Antidote de l'acide prussique. Quelques expériences récentes faites par MM. T.et H. Smith, d'Edimboure, dans le but de découvrir un antidote contre | a- cide prussique, ont amené ces chimistes à un résultat très avantageux. Le sulfate de fer appelé communément vitriol vert a été préconisé -dernièrement par M. G. Lefèvre comme un bon antidote pour ce poison. Cependant le fait est inexact, ainsi que l'ont démontré MM. Smith. Néanmoins la mise en présence de l’oxyde de fer avec . JEU Ÿ ‘ l'acide vénéreux est le trait fondamental de leur propre découverte ; seulement il était nécessaire de découvrir sous quel état | d il fallait présenter le métal à l'acide pour é qu’il'se fit une combinaison de l’un avec 1 l'autre. Le fer, ainsi que l’ont démontré les ds expériences les plus récentes, doit se trou- | ver en partie à l'état de peroxyde, en partie ls à celui de protoxyde; alors il se combine | avec l'acide prussique et donne le cemposé * bien connu sous le nom de bleu de Prusse, “ qui est parfaitement inoffensif dans l’esto- | m mac. C’est l’observation que dans ce sel le D: fer est de l’état de double oxyde qui. tout F en montrant l’'inuti ité du sulfate de fer or- ji dinaire a donné l'idée de former une autre | “ combinaison de l'acide sulfurique avec le n fer oxydé, combinaison qui permet la for- é mation du bleu de Prusse avec l'acide WU prussique. C'est cette combinaison même bn de fer oxydé et d’acide sulfurique qui cor- ce stitue l’antidote, L’acide prussique qui a # été introduit dans l'estomac yentre en com- 1e binaison de manière à donner du bleu de nl Prusse et par suite à devenir sans effet s toxique. | ., — 5e Dou SCIENCES NATURELLES. chez ENTOMOLCGIE. Be Be l'existence de branchies chez un in- Wu secte névroptère à l’état parfait par Ft. Newport. dl Ce névroptère est le Pferonarcysregalis, Newm., dont un magnifique échantillon conservé dans l'esprit de vin a été remis à l'auteur par M. Barstone, voyageur qui la trouvé dans l'Amérique du nord sur la ri- | vière Albany, par 5/° de latitude. « J'ai été agréablement surpris, dit M. Newport, de trouver dans cette espèce à l'état parfait une série de dranchies thoïa- ciques ; car cet état des organes respira= toires externes ne se voit habituellementAl chez ces ivsectes que chez la larve ou la nymphe. La persistance des branchies ex t:rnes chez un insecte ailé et adapté sous" tout autre rajipori au vol, comme les au=« tres espèces de l’ordre auquel il appartient est une anomalie dont on ne peut rendrgf compte qu'en faisant une grande attentions aux mœurs de l'animal. C’est à ma connais sance, le seul genre de névroptères dans lequel la force branchiale des organes res piratoires de la larve et de Ïa nymphe per} sisle dans l’état parfait. La première fois que j'observai ces organes sur l’insecten que n'a donue M. Barustone, j'étais disposé à les regarder comme tenant à une cir= constance furtuite ; muis depuis j’ai pu enM reconnaître les débris sur tous les indivi=f dus conservés à l'état sec que j’ai-eu l'oc=f casion d’observer, de même que sur Îles nymphes de cette même espèce; seulements# chez cite dernière ils sont we peu plus dé veloppés. Ce sont des branchies en filas ments ou en toulfes : elles sont composées de huit paires de sacs branchiaux, de l’ex= térieur desquels naissent des filaments sé tiformes nombreux et allongés qui, pa leur réunion, composent une toufle épaisse sur chaque sac. Ces branchies sont situées# comme celles que M. Pictet a décrites chez la larve de a Vemnoura cinerea, P., sur les orifices stigmatiques propres, c'est-à-di e. aux entrées des grandes trachées longit dinales du corps, placées aux parties late rales et inféricures du thorax et aux sefs qu Qn flan ments basilaires de l'abdomen. Lapremière paire de sacs existe aux téguments du col, entre la têteet le prosternum; la deuxième et la troisième paire, dont chacune est composée de deux touffes, sont situées entre le prosternum et le mésosternum , derrière les hanches de la première paire de pates, la quatrième et la cinquième paire se trouvent entre le mésosternum et le métasteroum, derrière les hanches de la seconde paire de pates ; la sixième paire est est placée derrière la troisième paires de pates, à la réunion du thorax et de l'abdo- men : les septième et huitième paires, for- mées chacune de touffes simples, sont at- tachées plus latéralement que les autres, la septième aa premier segment basilaire de l'abdomen et la huitième au second. » Ces dernières branchies correspondent, ments abdominaux, à certains stygmates fermés en apparence ou oblitérés, situés sur les segments abdominaux plus posté- rieurs. La position même des branchies est donc aussi anormale que leur existence sur l’insecte à l'état parfait; car, engénéral,chez les larves, les branchies sont rangées le long des côtés des segments abdominaux et sont | souvent utilisées pour l’accomplissement | des fonctions locomotives: mais elles ne | peuvent être d'aucun service analogue | chez les larves et les nymphes de ces per- lides dont la locomotion s'opère au moyen | de membres puissants. Chez les pteronar- cys, les deux paires de pattes postérieures | de la nymphe ont les jambes fortement ci- | liées pour la natation, comme celles des |dytisques, de sorte que leurs branchies délicates et filamenteuses ne peuvent ai- I der que peu ou point à l’accomplissement de cette fonction. La stracture même des … filaments diffère de celle des branchies fili- 1 formes des sia/idæ, chez lesquels 1l paraît s\lque ces organes sont composés de quatre WiMou cinq artieles et servent à la locomotion. |Chez les pteronarcys, se sont des filaments [simples non articulés; chaque filament lest mou, délicat, s’'amincissant graduelle- ment de la base vers l'extrémité, et se ter- mine en une pointe legèrement obtuse. A: l'intérieur, chaque filament est traversé dans le sens de sa largeur par une trachée Iqui devient, comme le filament lui-même, ide plus en plus grêle à mesure qu'elle l'avance, et se divise enfin en deux brarches (qu'on peut suivre jusqu’à l'extrémité des RS Al rend Miorifice à cette extrémité même, ni aucune communication directe entre la surface A:xterne et les ramifications de ces trachées, Pt je doute beaucoup que de telles com- -Mmunications existent. || »M. Pictet a trouvé les branchies atta- .Michés au thorax chez les larves de toutes les Pspèces de perla, à l'exception de la perla Lbirescens et dela perla nigra, circonstance jui paraît indiquer quelque différence dans les mœurs de ces espèces. Une semblable lifférence existe entre la nymphe du pte- onarcys regalis et celle de la perla abnor- us, Newm., qui n'offre pas ces branchies; “it M. Barnsione, qui a observé avec un oin extrême les mœurs de ces espèces, me VIMlit qu'il a toujours trouvé la première tr” à larve dans le fond des eaux courantes, ntsrtute landis que la seconde était toujours cachée ist l'ans les fentes des arbres équarris plongés Mans de l’eau, ou dans les troncs des ar- lat “hrés situés sur les bords des eaux, et que sk M 35 dépouilles de la nymphe se trouvent ha- “lituellement sous des pierres le long des par la place qu'elles occupent sur les seg- ° 16% bords des rivières. Cette différence dans les mœurs des nymphes dirigea notre at- tention sur celles des insectes à l’état par- fait. Selon M, Barnstone, le P: regalis est une espèce nocturne, qu’on trouve le plus souvent eaché sous des pierres ou dans des endroits humides pendant le jour, et qui ne vole qu’à la chute du jour. Cette habitude a-t-elle quelques rap- ports avec la persistance des branchies et avec le mode dans lequel laération des li- quides nourriciers s’effectue, ou ces bran- chies persistantes sont-elles des organes qui continuent d'exister d’une manière fortuite, quoique les fonctions respiratoi- res soient remplies par un autre appa- reil ? l/existence de trois paires d’orifices sur la surface sternale du thorax paraît fa- vorable d’abord à cette dernière manière de voir: mais il reste encore à démontrer que ces orifices ont une communication avec les trachées, car elles se trouvent au milieu de la portion sternale de chacun des segments entre les hanches, lieux qui. ne sont pas ordinairement occupés par les stygmates. Mais, pour le moment, je laisse cette question, qai pour être résolue, exi- gerait des recherches anatomiques minu- tieuses. » Je ferai remarquer ici qu'il est peu important pour les fonctions de la respira- tion que l'aération des liquides du corps soit opérée directement au moyen de Pair introduit dans le corps, dans des poumons ou dans des stygmates et des trachées, ou indirectement au moyen de l’eau ou de la vapeur tenant de l'eau en solution. et agis- sant sur des organes branchiaux externes, car, dans ce dernier cas, l'air est mis en rapport-avec les liquides du corps à la surface de ces organes dans de l’eau, tout aussi bien qué dans l'atmosphère, où Pair est recu dans l’intérieur du corps par les stygmates. Les fouctions des branchies ou des organes aquatiques s’exercent bien à l'air libre, et dans l'eau tant que l'air est suffisamment chargé de liquide pour con- server ces organes dans leur état sain. » Plusieurs circonstances relatives à la respiration des larves démontrent de la manière la plus évidente la vérité de ces opinious, et ont quelques rapports avec la persistance en apparence anomalie de bran- chies comme organes respiratoires chez les pteronarcys. M. Westwood, dans sa Modern classification Of Insects, a cité comme une circonstance remarquable qui se rattache à la respiration des sialidæ cette observa- tion de M. Pictet, « qu'une de ces larves vécut quinze jours dans la terre avant de se transformer en nymphe , ce quiest, se- lon lui , le seul cas connu où un insecte pourvu d'organes respiratoires externes ait pu continuer à respirer l'air atmosphé- rique ordinaire, Cependant je ne vois pas ce qu'on peut trouver d’extraordinaire en cela. Cette circonstance n’est pas plus re- marquable que la circonstance bien connue relative à la chenille du sphinx commun, qui reste pendant un grand nombre de jours dans sa cellule, pratiquée dansde la terre humide, avant de se transformer en chrysalides Le fait est qu’à mesure que l’époque de la transformation s'approche, la respiration de la larve se réduit au mi- nimum et se suspend même complètement; par conséquent , le milieu où se trouve placé l’insecte , soit l’eau, soit l'air saturé de ce liquide (car il faut que la terre de la cellule soit humide), est aussi propre à la respiration branchiale que peut l’être de 465 » Née a : l'eau elle-même. Pour prouver ce que avance, je n’ai besoin que de rappeler ce fait bien conna que les crustacés conti- nuent à respirer l'air libre pendant un temps indéfini tant que les branchies sont maintenues humides par le liquide renfer- - mé dans les plis du thorax. » En terminant, je reviens encore à la question posée plus haut, savoir : si les pleronarcys ont des rapports avec l'orga- nisation branchiale de l’insecte parfait. Je suis très disposé à répondre par l’affirma- tive. Les pteronarcys évitent le grandjour, pendant lequel, ils restent cachés sous des pierres; ou dans des lieux aquatiques dont l'air est chargé d'humidité. Or, dans toutes ces circonstances, les branchies peuvent suffire complètement pour l’accomplisse- ment des fonctions respiratoires. » Je fais remarquer, en outre, que des branchies paraissent être un caractère gé- nérique bien tranché de ces insectes, quoi- que jusqu’à présent on ait complètement négligé la considération de ces organes. Chez des individus desséchés, ils se rétrac= tent et disparaissent presque entièrement; mais j'ai eu la satisfaction d’en recon- naître les restes sur les premiers individus décrits par M. Newmann, et qui se trou- vent actuellement dans la collection de la Société entomologique de Londres Ils sont assez raccornis pour échapper facilement à l'observation, et probablement leur exis- tence n'aurait pas été reconnue si l’atten- tion n’eût été attirée sur ces organes par les résultats obtenus de l'étude de l'individu récent et bien conservé dans l'esprit de vin dont il vient d’être question. » Ce travail lu À la Société entomologique de Londres a été traduit dans les Annales. des sciences naturelles, DE SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS CHIMIQUES. De la reduction du laiton par voie galvani. que; par M. H. Jacobi Il ya dejà quelque temps que M. de Ruolz a communiqué à l’Académie des sciences de Paris un procédé propre à déposer par voie galvanique une couche de bronze sur d’autres métaux. Ce procédé consiste, ainsi qu'on peut s’en rappeler, à dissoudre du cyanure de cuivre et du bioxyde d’étain en proportions déterminées dans du cya- nure de potassium, et à faire agir sur cette solution une batterie galvanique à courant constant. Comme ce procédé ne se prête pas facilement aux exigences de la prati- que, surtout en ce que la liqueur quand elle est épuisée a besoin presque toujours d’être renouvelée en entier , j'ai fait usage depuis quelque temps du moyen suivant, pour préparer , au lieu d’un alliage de cui- vre et d’étain, un alliage de cuivre et de zinc ou de laiton pour la voie galvanique. A cet effet, je prends une solution assez concentrée de cyanure de potassium, un anode de cuivre et un cathode d’un autre métal , et je fais agir sur cette dissolution un courant produit par une batterie de Da- niell, composée de deux couples au moins, - Pendant que la liqueur se décompose , le cuivre se transforme peu à peu en cyanure, qui se dissout dons le cyanure de potas- sium. La liqueur renferme donc alors une certaine proportion de cuivre, et dès qu'elle est suffisamment riche, le cuivre commence à se déposer sur la surface du « 466 cathode sous état métallique. Aussitôt qu’on aperçoit les premières traces de cêtte réduction, on interrempt l'opération, ct au lieu d'une plaque de cuivre, on suspend dans la liqueur une plaque de zine. Dans cet état, il se réduit toujours du cuivre; mais ce métal, qui perd peu à peu sa cou- leur rouge , passe à celle jaune du laiton. Lorsqu'on a atteint pour le laiton dé- posé la couleur qu'on désire, on peut enle- ver l’anode de zinc et lui substituer un ano- de en laiton ordioaire. Le cathode qui a servi aux épreuves préliminaires est de mé- me enlevé et rempiacé par l'objet qu’on se propose de recouvrir d’une couche de lai- ton, Les liqueurs ou bains de laiton préparées, ainsi qu'il est permis de le dire, par voie purement galvanique , peuvent servir pen- dant un temps indéterminé, et il n’est be- soin pour les maintenir en état que d'y ajou- ter de temps à autre un peu decyanure de potassium. Il est indifférent de prendre d’abord l’a- node cuivre, puis ensuite l’anode zinc, ou -de procéder d’une manière inverse. Je me suis même très souvent servi d’un anode en laitou ; mais ce n’est que rarement que j'ai obtenu ajnsi la couleur désirée : il se réduit toujours un petit excès, soit de cui- vre, soit de zinc. Si l'objet est brillant et poli, la première couche de l’alliage présentera ces mêmes propriétés , ce n’est seulement que lorsque l’enduit prendra de l’épaisseur , qu'on ob- tiendra le matquiest le caractère de la plu- part des enduits galvaniques. La préparation du bain ci-dessus mar- che d'autant plus rapidement, que la disso- lution du cyanure de potassium est plus concentrée. Aves des disselutions étendues, il faut, tant dans les commencements que lors des réductions subséquentes, faire usa- ge d’ure batterie plus forte; et qui compte jusqu à quatre couples ct même davantage. On peut modifier à volonté la couleur du laiton, et obtenir une couche tout à fait semblable à un beau tomback, lorsqu'on se sert simultanément avec l’anode de laiton, d’un anode de cuivre, d'une surface plus ou moins étendue. Le procédé que je viens de décrire n’é- tait pas, au moins à ma connaissance , en— core counu;il peut êétreemploÿé aussi avec avantage pour recouvrir d'une couche de laiton du cuivre réduit par voie galvani- que. Il facilitera les moyens de communi- quer aux produits de la galvanoplastique un brouzage semblable à la patène antique, propriété que le cuivre n’acquiert, da moins d’après mes expériences, qu'avec ane ex- trême difficulté. Mais il sera surtout avan- tageux quand il s'agira d'enduire de laiton des objets en fer, de luxe, ou d'application usuélle, ce qui ne s'était pratiqué jusqu’à présent que par une sorte de plaqué avec du laiton réduit en feuilles minces , et ce qui est très long et dispendieux. Tout le monde sait que les liqueurs élec- trolisées, qui renferment simultanément plusieurs sels oxygénés à bases métalliques, par exemple du sulfate de cuivre et du sul- fate de zinc , ou bien du nitrate d'argent et du nitrate de cuivre, réduisent les métaux négatifs plus aisément que ceux positifs. Daus les dissolntions de sulfate de cuivre rendues fortement impures par du zine où du fer, le cuivre, en employant une faible batterie, est. précipité presque jusqu’au dernier atome, sans qu’on puisse y accuser la moindre substanec étrangère, En consé- a 467 séquence , il m'a paru indubitable que par le mélange des cyanures de divers métaux, il devait se produire un effet inverse, c’est- à-dire, par exemple , que le zinc, quoiqu'il fat le métal positif , devait se réduire plus aisément que le cuivre. Pour communi- quet au laiton précipité une couleur rou- geûtre , ilm’a donc semblé qu’il fallait con- stamment la présence d'un grand excès de cuivre, et une action plus prolongée que dans le cas contraire. Mes recherches pré- cises sur les diverses circonstances qui ont lieu dans ce cas n’ayaut point encore été en- treprises, je me contenterai de cette remar- que, qui aura peut-être quelque utilité dans les applications pratiques du procédé en question. Depuis longtemps je me sers pour la ré- duction de l'or et de l'argent d’un procédé analogue, c’est-à-dire que je ne prépare pas de dissolutions chimiques d’or ou &’argent, mais que je les obtiens en me servant des anodes de ces métaux. On peut obtenir des alliages semblables d’or et de cuivre par les mêmes procédés que ceux qui fournissent ceux de laiton, en se servant d’un euivre anode dans une s0- lution de cyanure d’or ou réciproquement d’un or anode dans une solution de cyanu- re de cuivre. En faisant usage simultané- ment de dissolution de cyanure d’or et de cyanure d'argent, on trouve néanmoins, ainsi que l'annonce très fréquemment l’ex- périence, cette circonstance remarquable, savoir, que pour une trés faible proportion d'argent et un grand excès d’or , l’argént, quoiqu'il constitue le métal positif, est plus aisément réduitet communique à l’or, jus- qu'à ce qu’il soit complétement épuisé , un ton pâle remarquable avec un reflet verdà- tre ; le zinc, comme on l’a vu ci-dessus, se comporte de la même manière. Les objets nombreux en étain et en fer, que j’ai recouverts ainsi d’une couche épais- se en laiton. présentent des variétés de tons dacs les couleurs qu'on leur a données, par la réduction qui démontre quil a des pro- portions variables dans les métaux qui con- stituent cet alliage. ; Moyen perfectionné pour reccuvrir d’une couche métallique les objets en verre: par M. Simson. On a proposé jusqu’à présent deux pro- cédés pour recouvrir de cuivre par voie gal- vanique les objets en verre. Pour rendre possible par le galvanisme le dépôt de cuivre sur le verre, il est néces- saire avant tout d’enduire la surface de ce- lui-ci d’une couche de matière métallique et conductrice. Dans les deux procédés en question, lon se sert pour cet objet de gra- phite pulvérisé finement, comme étant la surface qui fournit les meilleurs résultats. Mais le verre, à cause du poli de sa surfa- ce, né retient pas cet enduit de graphite, il faut employer un moyen secondaire pour rendre celui-ci adhéreni à cette surtace, et c'est dans le choix de ce moyen qu'on n’a pas encore été heureux jusqu’à ce jour. M. Mallet a proposé, d’un côté, d'enduire les objets en verre dans les points où on veut les charger de métal d'une couche mince de baume de Canada et de térében- thine sur laquelle on répand ensuite le gra- phiteen poudre ; d'un autre côté, M. Mailet recouvre le verre avec une solution très concentrée de nitrate d'argent et de gom- me, et fait sécher cel enduit sur la flamme UND TMINENTRE PES OA RME RCE ARR AENNEE SN TU 168 d’une lampe : c’est sur ces enduits qu'on précipite le cuivre. ASUS Ces deux procédés ont an grand défaut, c'est qu’il est à peu prés impossible d’appli= quer l’enduit en couche assez mince pour que sa destraction n’ait une grande in- fluence sur l'adhérencesolide du cuivre au verre, Cette destruction a lieu d’ailleurs sans aucun doute par la chaleur, quandon veut, par exemple, appliquer ces moyens aux tubes qu'on destine aux analyses orga- niques. M. Mallet l’a si bien compris, qu’il a prétendu que la destruction de cetre cou-- che intermédiaire ne pouvait, à cause de sa faible épaisseur, être préjudiciable, opiniow qu’il est difiicile de partager, quand on songe au cocfficient considérable de dilata- tion qui appartient au cuivre. Dans tous les cas, on remédie à cet in- convénient en bannissaut le baume, la gomme on le vernis qu'on propose d’inter— poser entre le verre et lecuivre, et en en- duisant le verre d’une couche de graphite tellement mince, que le cuivre s’y dépose comme s’il n’y avait vas de corps intermé- diaire ; c’est ce que j'obtiens par le moyen suivant : Je fais agir sur le verre de la vapeur d’a- cide fluorkydrique jusqu'a ce que la sur- face de ce verre prenne un aspect mat et dépoli ; sur cette surface mate qu’on ob- tient en très pen de temps , le graphite adhère d’une manière parfaite. _ Pour charger le verre de ce graphite, je me sers d’une estompe oa bien d’un liége tres doux de la manière suivante : je charge mon estompeou mon linge avec ce graphite en poudre très fine, et je frotte avec la por- tion noircie tiusi la surface du verre jusqu’à ce que l'enduit du graphite soit devenu parfaitement éclatantet que l’haleine qu'on projette dessus s’'évapore promptement. De cette manière on obtient un enduit mince et bien: homogène de graphite,sur lequel on ne doit observer en aucun point de particu- les libres et mobiles de ce corps ; c’est dans cet état que je soumets l'objet en verre à l’action d’un courant galvanique. Les points ou endroits du verre qui ne doivent pas être chargés de cuivre , sont re- couverts avant d’être soumis au courant avec de la cire où un autre vernis. Quoique la couche de cuivre, à cause de son contact presque direct avec le verre YM vdhère déjà fortement , cependant cette adhérence est encore augmentée par cette circonstance, que lorsqu’en soumet au cou- rant galvanique le verre se trouve altaqué et acquiert des rugosités et des inégalités non visibles à l’œil nu, sur lesquelles l’en-# duit se fixe avec plus de force que sur un É corps uni et poli. On comprend aisément qu'il est facile , A de cette manière, de précipiter sur le verre d’autres métaux qui serviront à le déco-M rer. MR Je recommanderai dans tous les cas où il s’agira de métalliser des surfaces pour les soumettre à un appareil galvanique, de se servir d'une étom pe ou d'un liége très doux préparé à cet effet. Par ce moyen on par= vient à métalliser aisément les surfaces less plus historiées et les plus délicates. $ Je me suis aussi servi avec succès de CESy outils sur des pièces-en relief très fines, pars exemple sur du plâtre, et j'ai également res marqué que sur ces pièces il faut, pour réussir, frotter le graphite ou autre subs= tance métallique jusqu’à ce qu’on ait obs tenu une surface homogène , miroitante métallique ; sur laquelle la vapeur pulmo=, 460 . | naire s'évapore et disparaît avec prompti- tude. > Falsification de la cire par l'acide stéa- rique ; Bi. €. Regnard. La fabrication de l'acide stéarique ayant | pris en France un accroissement considé- -{ rable , le prix de cette substance ayant en - même temps beaucoup diminué, il en est * { résulté qu’un grand nombre de fabricants . | de cire ont imaginé de falsifier ce dernier produit par le premier. ‘ ; Les propriétés physiques de l'acide stéa- rique, assez semblables à celles de la cire, ont fait supposer qu'il n'y aurait pas la | grand inconvénient, le fait est peut-être vrai. quand la” cire est destinée à certains usages domestiques , mais en est-il de | même quand elle doit être employée par | le pharmacien? non sans doute. D'ailleurs tout le monde attache de l'intérêt à ne pas être trompé sur la quañté des denrées, et c'est pour cela que j'ai cru devoir publier les résultais de quelques expériences entre- [prises pour reconnaître la falsification en | question. | Toutes mes expériences ont été faites | comparativement sur la cire dont nous pouvions garantir la pureté et sur celte himême cire melangée d’une petite quantité \ d’acide stéarique. nous ne relaterons pas ici les essais qui [n'ont amené aucun;résultat satisfaisant , nous aimons mieux citer de suite ceux que inous croyons pouvoir conseiller à ceux qui voudront bien nous lire Si, aprés avoir fait bouiilis dans leau ‘Édistiliée une petite quantité de &.re mèlée « d'acide stéarique, on laisse ref vi l dial la cire 1Bhmélée d'acide se prend en masse ct vient “nager à lasurface du liqu de; c:lui-cij alors de ta propriéte derougir le à ltournesol. La cire pure ne donne pas le Imême résultat. | Nous citons ce fait sans y attacher une yrande importance, car nous croyons sa- Lyvoir que dans certains pays l'acide suifu - Irique est empioyé au blanchiment des ci- res, et avec de pareils cireson pourraitètre singulièrement induit en erreur si Pon employait le moyen que je viens d’indi- Iquer. |} Lé meilleur réactif pour reconnaître la éoréseuce de l'acide stéarique dans la cire 125€ l’eau de chaux : on opere de la manière suivante : à co Où prend un petit ballon en verre dont ie col porte un bouchon en liége fermant ien ei surmonte d’un tube efhié à la par- mie supérieure ; on met dans le ballon l’eau lé chaux etla mauère à examiner après | ne tre. it l'avoir préalablement partagée en lanières mn | Ê xkMiussi mince que possible; on chauffe ra- wM'idement. Si la cire est pure, l'eau de chaux reste tansparente; dans le cas contraire elle erd bientôt et sa transparence et sa pro- wsriéce de ramener au bleu le papier de tour- ithesol rougi; il se forme un louche très ‘nMnsible et un dépôt de matière blanche nntMui est du stéarate de chaux insoluble. EM, Pour plus de certitude, on peut encore cueillir ce sel et le reconnaître aux pro- koriétes qui le caractérisent. : 5 M Nous pourrons encore indiquer un réac- nitif, v'est l’'ammoniaque liquide. jui Si l’on broie dans un mortier de la cire sMrec de l’ammoniaque, ce liquide ce trou- ji €, et si la cire contient de l'acide stéari- nil 1e il à dû se former du stéarate d’ammo- 470 ‘piaque ; mais comme le sel est insoluble, il arrive aw’en apissant sur les liqueurs éten- tendues le louche ne paraît pas; aussi ac- cordons-nous la préférence à l’eau de chaux. > Freparation d'un rouveau blanc pour la peinture à l'huile ; par MM. A. Vallé et Bar- resyil. Nous désirons faire connaître ici les ré- sultats auxquels nous avons été conduits en étudiant les divers composés chimiques, susceptibles deremplacer la céruse,au point de vue de leur application à la peinture à l'huile. Des expériences nombreuses ont déjà été faites sur ce sujet ; elles sont consignées dans le traité de peinture de M. de Monta- bert. Il résulte de nos recherches , 1° que plusieurs composés de plomb autre que le carbonate peuvent être employés comme la céruse; 2° que l’antimoine est, après le plomb et le bismuth , le métal qui donne les blancs couvrant le mieux. Cette obser- vation déjà ancienne indiquée par M. de Montabert, par M. de Ruolz. Commeil arrive avecles blancs de plomb, les blancs d’antimoine couvrent à des de- grés différents , suivant leur mode de pré- paration. M. de Montabert indique les fleurs ar- gentines d’antimoine; nous préférons la poudre d’algaroth , qui nous parait s’éloi- gner le moins des propriétés de la céruse. Foutefois nous nous réservons également l’emploi de l’oxyde (préparé avec cet oxy- chlorure et le carbonate dé soude), sublimé où non sublime. Voici le mode de prépara- tion de ce nouveau blanc. Pour obtenir la poudre d'algaroth, nous attaquons le sulfure d'antimoive par l’aci- de hydrochlorique ,, et nous couduisons l'hydrogène sulfuré préalablement brèlé (acide sulfureux) dans des chambres de plomb, pour le faire servir à la fabrication de Pacide sulfurique. Nous décomposons le chlorure d’anti- moine clarifié, soit par filtration, soit par décantation, en y ajoutant de l’eau. L’acide hydrochlorique provenant de cette décomposition et contenant de petites quantités d'antimoine , est employé à con- denser de nouveau le gaz hydrocblorique , et l’excédant, à gélatiniser les os. Nous préparons également ie nouveau blanc d’antimoine, eu reprenant par l’aci- de chlorhydrique, soit le produit brut du grillage du minerai à ane douce chaleur, soit le produit de l’action de l’acide sulfu- : rique sur le sülfure d’antimoine, L’acide sulfureux provenant de ce trai- tement du minerai d’antimoine est em- ployé, soit à la fabrication de Pacide sul- fureux ou à celle des sulfites, en un mot, à tous les usages auxquels on destine l’a- cide sulfureux. Pour la préparation des blancs d’anti- moine , poudre d'algaroth oxyde par voie humide, oxyde sublimé, il nous est indif- férent que le sulfure d’antimoine soit ou non exempt de fer. AGRICULTURE. Sur la culture eties avantages que l’on peut tirer des tiges de l’urtica nivea (Linn.), ortie à feuilles klanches, a-poo des Chi.- nois ; par M. Pépin. Je ne donnerai que quelques caractères de cette plante, puisqu'elle se trouve décrite dans plusieurs ouvrages de botanique. a été récemment reproduite , 471 Mon but , en en parlant ici, est de faire remarquer l'utilité quelle peut offrir dans les arts par Les fils solides qu’on peut obtenir de ses tiges, sa rusticité, qui Jui per- met de croître dans les terrains médiocres, etson introduction dans les grands jardins, qui peut très souvent servir à leur décora- tion. Cette ortie a des tiges ligueuses ; il en pousse plusieurs de la même racine qui s'élèvent à la hauteur de 1 mètre 50 cen- timètres à 4 mètres, elles se divisent, à leur extrémitésupérieure, en quelquespetits rameaux alternes, garnis de poils gris. Les feuilles sont presque persistantes. alternes, ovales, arrondies à leur base, aiguës et sou- veut acuminees à leur sommet. dentelées, vertes et rudes en dessus, tomenteuses et d’un blanc de neige en dessous, portées sur des pétoles épais, très velus; les poils sont simples, grisâtres , et conservent leur co1- leur sur les nervures principales des feuil- les ; les dents sont terminées chacune par upe pointe acuminée ; les fleurs son monoï- ques et disposées eu petites grappes al- ternes et axiliaires. Cette plante, quoique originaire des In- des et de la Chine. où elle porte le nom d’a-poo, résiste bien, en pleine terre, aux hivers de notre climat; c’est-à-dire que ses racines soi t vivaces; car ses tiges gèe- - lent le plus ordinairement chaque année ; on les coupe alors rez terre sur: le collet ; à 4 centimètres au-dessus des racines, et en avril et mai suivant il s’en développe de nouvelles qui poussent de 1 mètre 50 cen- timètrese à 2 mètres pendant l'été: elles sont droites et quelquefois de la grosseur du doigt : j’en ai vu une touffe, plantée en 4820 dans la propriété de M. le baron Pap- penheim , à Coimbes-la-Ville { dépariement de Seine-et-Marne), qui, pendant plusieurs années, a conservé ses tiges; celles-ci étaient bautes, en 1825, de 4 à 5 mètres, et pro- duisaient un cffet tres agréable lorsque le veut en agitait les fenilles ; le blanc argenté du dessous tranche parfaitement bien avec la couleur verte de la page supérieure. Cette espèce qui, pousse avec tant de vi- gueur sous le climat de Paris, pourrait sans doute être cultivée en graud, avec quel- ques avantages, dans nos départements méridionaux et surtout en Algérie; ses ra- cines. sans étretraçantes, ne s'enfoncent pas non plus à une grande profoudeur, elles. tendent plutôt à pousser entre deux terres, en sorte qu'il ne faut pas un terrain pro- fond; elle croit d'ailleurs, sur tous les sols, excepté, en général , sur ceux qui sont hu- mides et argileux : Je ne lai vue fleurir que : très iniparfaitement sons le climat de Paris; dans le midi de la France, elle fleurit et mürit très bien ses graines. Les semis de cette plante se font, au pre- mier printempe , en terre meuble et riche er humus. en ayant soin de ne les couvrir que très iévèrement de terre; on repique les jeunes pieds en pépinière en mai ou en juin , et il n’est pas rare, à l’automne de la même année, d’avoir des tiges de 50 à 60 centimètres de haut; ilest probable qu’elles acquerraient la hauteur d’uu mètre , si les premières gelées ne venaient les flétrir au moment même de leur plus grande végé- tation. Au surplus, or la multiplie facilement par l’éclat de ses pieds et par buutures de trouçcons de racines qui reprennent très yile. Les boutures par racines et la multiplica- tion par éclats doivent se faire de préfé- 472 rence en avril et mai plvtôt qa’en automne, parce que ces mois sont ceux dans lesquels cette plante commence à végéter. Les racines peuveut être p'antées droites ou inclinées ; il en sort des bourgeons dans toute la longueur : elles seront coupées par tronçons de 8 à 16 centimètres; elles peu- vent même développer des bourgeons sur une longueur moindre que celle précitée. Pour la cultiver en grand, il conviendrait de la planter plulôt en quincoace qu’en ri- gole, en espaçant les pieds de 50 à 70 cen- timètres en tout sens, afin de pouvoir don- ner les binages nécessaires et sarcler les mauvaises herbes pendant les premières annses de la culture. Avant la plantation il faut préparer con- venablement le terrain par un labour dé- foncé de 25 à 35 centimètres au plus; en- suite on plante à la pioche, au plantoir ou à la houe : d’après des expériences de plan- -tations comparatives, la culture de cette plante ne demande que peu ou pas d’en- grais; il n'en est pas de même pour celle du chanvre, qui en exige beaucoup. On peut obtenir du rouissage de ses tiges une filasse fort solide; car Rumphius af firme que son écorce sert à faire des lignes et des filets de pécheur d'une très longue durée. J'ai eu à ma disposition des fils d’une grande finesse et très solides. À cet cffet, on coupe ses tiges chaque année, fin d'octobre ou novembre, sous le climat de Paris: lorsque les premières gelées de 2 à:3 degrés en ont-flétri les feuilles. Mais il est probable que, dans le Midi, cette plante serait encore en vézétation; cependant j'ai remarqué que cette saison est l'époque où Ja séve est la plus inactive, et que c'est le moment de les couper. Les tiges qui se développeraient en bauteur pendant le cours de l’année et qui n’au- raient pas pris un accroissement considé- rable en grosseur fourniraient plus facile- ment leur filasse par lerouissage, et c’est ce qui m’a porté à en couper deux fois dans l’année, c'est-à-dire la première fois en août, où l’on coupe les plus fortes tiges, et la seconde fin d’ociobre ou novembre, époque à laquelle on coupe tout, ! La propriété reconnue de plusieurs es- pèces congénères , el particulièrement de l’urtica dioica et cannabina, est de fournir des filaments textiles, ce qui a fait naître l’idée d'essayer de cette espèce, Bosc cite, en effet, des expériences en- courageantes faites en Italie; mais il ne paraît pas qu’elles aient eu de suite. Il ÿ a euviron trente ans, le professeur Thoüin (André) en couseilla la culture dans le midi de la France, où l’on en obtint quelques résultats avantageux, mais non suivis. î Aujourd’hi l'attention se fixe de nouveau sur cette plante. Plusieurs fois j’ai cherché les moyens à employer pour l'extraction des fibres. Aprèsavoir coupé les fibres, je les ai lais- sées sécher, pendant trois mois, dans un * endroit aéré, afin que la pluie et les intem- péries de la saison n’en vinssent pas dé- truire les tiges; je les ai mis ensuite par bottes dans une pièce d’eau pendant huit à dix jours (une eau un peu courante con vient mieux), je les ai retirées et les ai laissées se ressuyer pendant deux ou trois jours ; puis elles ont été battues comme les tiges de chanvre et teillées ensuite. Les qualités essentielles des fibres de cette plante sont d’être très fortes et de se bien filer; je Pai fait aussi expérimenter par 413 M. Rabaut , l’un des meilleurs cordiers de Paris, qui lui a reconnu une grande soli- dité et en a fait des cordes de plusieurs grosseurs. M. Hébert (1), jeune et zélé naturaliste envoyé par le gouvernement aux Philippi- nes et en Chine, en 1856, pour des recher- ches botaniques et agricoles, a fait passer des graines d’a-poo avec. une notice de laquelle il résulte des renseignements très importants sur cette plante : c’est que les Chinois fabriquent, avec ses fils, une étoffe à la fois élégante et solide. Mais :l paraît, d'après quelques rensei- gnerments que j'ai eus sur cette plante, que l’on trouve, depuis peu d’années , dans le commerce de la corderie, de la filasse 1m- portée en France, connue sous le nom de chanvre de Calcutta. Ce chanvre étant très bon marché, les cordiers y trouvant leur intérêt, l'employaient conjointement avec le chanvre ordinaire ou souvent seul. On a remarqué que les toiles faites avec les fibres de cette plante étaient moins solides que celles faites avec le chanvre ordinaire. Comme cé chanvre chargé à Calcutta paraît devoir venir de Macao et de Canton, il pourraitse faire que cestissus fussent tirés de la même plante; et d’après l'analyse qu’en a faite M. Decaisne, il ne serait pas prudent de l’employer pour les voiles à l'usage de là marine. J'ai vu des échantillons de ce chanvre qui étaient moins beaux et moins forts que ceux que j'ai préparés ; je ne sais si cela tient à la mauière de le teiller ; dans le cas où ce serait la même plante qui produisit ces fi- bres, on pourrait toujours en faire des toiles inférieures qui serviraient à divers usages. Je me suis procuré, dans les magasins de corderie, des échantillons de filasses de cette espèce de chanvre de CIcutta, afin d’en faire la comparaison avec celle de l’ortie blanche de la Chine. Le chanvre de Cal- cutta, par la préparation , devient très fin et lisse; mais il n’a pas de solidité : plu- sieurs fibres réunies ensemble sont faciles à casser sans trop d'efforts, tandis que celles retirées de l’ortie sont beaucoup pius solides: J'ai consulté plusieurs cordiers de Paris qui ont vu comparativement les fi- bres de la filasse d’ortie blanche de 1: Chine en regard de celle de Calcutta ; 1!s ont re- connu que ce ne pouvait pas être la même plante, à cause de la solidité de l’une et de ja mauvaise qualité de l’autre ; ils m'ont dit aussi : d'apres les renseignemens qu'ils avaient sur cette dernière espèce de chan- vre, que ces fibres. provenaient d’un arbre qui croissait dans des lieux humides et spon- gieux; mais ce qu'il y a de certain, c’est que les cordes et les toiles faites avec le chanvre de Calcutta ne valent rien ; elles ont une belle apparence, mais n'ont pas de solidité. Cette filasse ne peut faire que de mau- vaise toile ou, mieux encore, de l'étoupe. Une partie des graines énvoyées par M. Hébert en 1838, d'autres par M. Gau- dichaud en 1837, etsemées au printemps de l’année suivante, ont très bien réussi entre les mains de plusieurs cultivateurs. M. Regnier, directeur de la pépinière départementale de Vaucluse, a recolté des graines de cette plante dans ses eul- tures; mais chez M. Soulange Bodin et au muséum d'histoire naturelle, on n’a pas eu les mêmes avautages, parce que cette (4) Mort à l'ile de Malte en 1842 , en revenant de son voyage. - Et. plante ne commence à développer ses fleurs qu’à la fin d'octobre ou en novembre, À Les individus produits par ces semis |}, n’ont commencé à fleurir qu'en 1840 , et, | en plus grand nombre, en 1842 et 1843. | Ces essais me paraissent cependant mé- riter l'attention des personnes qui s’occu- pent des expériences utiles, dans le midi de la France surtout. Le climat du Nord n’est pas approprié à la culture de cette plante, quoiqu'’elle résiste, en général, à nos froids | ordinaires. Je l’ai vue quelquefois souffrir dans les hivers rigoureux. La multiplication par graines offre, comme toujours, la chance de l’amener à une rusticité plus parfaite. _ | Comme plante d'ornement; cette ortie peut être plantée avec avantage dans les grands jardin pittoresques, sur le bord des massifs ou au milieu de groupes d’arbustes, parmi lesquels son feuillage fait un effet surprenant. Dans le nord de la France il faut lai don- ner l'exposition du midi; elle n’exige point d’arrosements, si ce n’est pendant l'été qui suit la plantation et dans les sécheresses seulement, : Il faut anssi, dans ces localités, couvrir le pied de quelques centimètres de feuilles pendant l'hiver. . Je suis étonné que cette plante, qui fait chaque jour , pendant sa végétation , ad- miration des amateurs, soit aussi peu cul- tivée dans les jardins, et j’engage les per- sonnes qui s'occupent à propager les plantes utiles-d’en faire la culture en grand; car l'on sait comhienlechanvreexige de bonnes terres et d’engrais, tandis que l’ortie blan- che peut croître dans beaucoup de terres médiocres, souvent sans culture assidue; elle finirait même, au bout de quelques an- nées, par les améliorer et les rendre pro- pres à d’autres cultures. - (Annales de l’agriculture française). Scenes SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. Sur iles marbres de Xanthe. M. Fellows est arrivé depuis peu en An-4k aleterre, de retour de son dernier voyage dans l'Asie mineure, entrepris sous les aus-i pices du gouvernement anglais. Pendant} cette dernière expédition, le voyageur an- glais a fait de nombreuses et importantes acquisitions ; déjà il est arrivé à Londres 120 caisses remplies d'objets recueillis par lui; sept ou huit autres sont encore en route h M. Fellows avait exécuté antérieurement# plusieurs autres explorations dans: l'Asie mineure, et la collection Xanthienne qu'ilk a formée est resardée comme complète en“ ce moment, L'Athenœum du 24 août à donné sur ces marbres précieux un article étendu duquel nous allons extraire ce qui nous parait être le plus important à con} naître. Les marbres de Xanthe, comme on le nomme particulièrement et avec raison (car ils proviennent tous de la ville de Xame the, quoiqu'ils soient accompagnés de dess sins et de moules fournis par les cités voi sines, Ilos, Telmesse, Pinara, Myra, Le dyanda) , peuvent être rangés en quatre catégories : 1° les ouvrages les plus ancien$ que, faute de meilleure dénomination, lof peut désigner sous le nom de Greco: “ EE: ciens ; 2° les Greco-Persans dans lesquels se . montre combiné le travail grec avec l’his- - toire persane ; 3° les GCreco-Romains ; 4° les Byzantins et les objets qui remontent aux _ premiers chrétiens. À ces premières classes on peut ajouter uue cinquième division consistant en une série de dessins et de plans exécutés sous la direction de M. Fel- lows, et représentant les localités d’ou’ces | marbres ont été retirés, ainsi que leur as- pert en piace; cette même catégorie com- | prend aussi des dessins et des vues des ob- | jets qui ont été laissés sur les lieux et que l'on n’a pu emporter ; des copies d inscrip- tions; enfin, une collection de médailles des cités confédérées de Lycie. Premicre classe. — Les plus importants | parmi les objets compris dans la première | classe, la plus ancienne comme la plus im— | portante aux yeuxdes antiquaires, sont qua- | tre tombes ou monuments des plus remar- | quables. Deux d'entreelles ont la farmed'un gros pilier ou d’une haute colonne carrée | avec une chambre creuse ou un sarcophage au sommet et un couvercle uni; d’après | les plus remarquables de leurs ornements | sculptés, elles ont été nommées la tombe au | Lion et Ja tombe à la Harpie. Deux autres -Fprésentent la forme que M. Fellows a nom- |mée gothique : elles consistent en un grand |piédestal carré à trois étages, dont l'inté- \rieur est creux, le second plein, et le troi- |sième est creux avec un dessus ou un cou- vercle voûté, surmonté d’un faite droit, [formant à chaque extrémité une sorte |d’auban de forme analogue à celle du go- \thique aigu. Le couvercle et les faces de ces tombes de forme particulière sont quel- Iquelois plans, quelquefois couverts d'in- Hscriptions, Celles de ce genre qui ont été “iransportées en Angleterre sont les seules qui aientété trouvées chargées d’ornements “sculptés, et d'après ces ornements sculptés elles ont été nommées par M. Fellows, la tombe à la chimère et la tombe au char- “riot ailé. La plus ancienne des tombes de fa pre- |mière espèce, et peut-être le plus ancien fragment de sculpture qui ait été trans- borté, est la tombe au Lion qui vient d'ar- liver ; elle est particulièrement intéres- jante et remarquable comme rattachant ‘es restes Xanthiens aux exemples connus Ile art Bañylonien et Persépolitain ; elle Inet ainsi cu évidence l’origine orientale (les premiers habitants de cette contrée. Le leux Lions rampants et d’une expression Mxtraordinaire sont tout à fait Persépoli- Mains : de plus les figures de l'extrémité neprésentent un grourne composé d’un l'onie, avec une sorte de perruque égyp- lenne, combattant et tuant uu lion re- Iressé, emblème mythologique ou astro- jomique qui se reproduit saus cesse dans |S restes de monuments persans et haby- Nhniens. “ La frise qui entoure le haut de la tombe “ la Harpie est l’une des premiers mor- aux portés en Angleterre ; elle a été pla- 4: dans le musée britannique au mois javril 1842. A côté d’elle on a placé un tit modèle en bois du tombeautoutentier, 1 qu’il était en place. Ainsi que Fa dit « Fellows dans s1 description, cette tombe jait placée au sommet de l’acropolis de lanthe ; elle consistait en un énorme bloc M rré, haut d'environ seize pieds, et pesant \ M peu près quatre-vingts tonnes; dans le uMiutse trouvait une cavité creusée pour le ion [ort, entourée de bas-reliefs en marbre M anc, detrois pieds six pouces de hauteur. 416 Sur cette partie du monument reposait le couvercle carré, dont le poids était de seize à vingt tonnes. Les bas-reliefs de cette tombe sont d’un style dont il n'existe en Europe qu’un autre exemple, c’est un mar- bre. célèbre qui se trouve maintenant dans la Villa Albani, et que Vinkelman a si- gnalé comme le spécimen de sculpture grecque le plus ancien que l’on connaisse, M. Fellows a fait mouler ce dernier marbre à Rome, et le moule placé à côté du bas- relief Xazthien ne laisse plus de doute sur leur identité d’age et de style. À ehaque extrémité de la frise sur les faces méridionale et septentrionale de ce monument est une harpie qui s'envole tenant dans ses serres une figure de femme drapée, au-dessous d’une barpie Pon voit une cinquième femme à genoux et con- vrant sa figure de ses mains. L'on admet aujourd'hui généralement que ces sculp- tures représentent la vieille légende homé- rique du roi Pandarus, rapportée par Pé- nélope au douzième chant de l'Odyssée, Cette interprétation a été suggérée pour la première fois par M. B. Gibson, à Rome. Il est plus difficile d'expliquer les autres sculptures que présente ce monument. Une des figures assises de la face occidentale est supposée être aphrodité ou vénus, et devant elle sont les trois Grâces étroite - ment drapées, ainsi qu’elles sont toujours représentées dans la première époque de l’art grec. Vis-à-vis se trouve Hera ou Ju- uon, sur son trône ; devant elle se trouve la vache et son veau, emblème d’Io et de son fils, On n’est pas encore d'accord sur la signification des sculptures des trois autres faces. Il est évident que l’on avait appliqué partout des couleurs, car on en a retrouvé quelques traces. L'on a transporté à Lon- dres tous les blocs qui composaient ce mo- numint et l’on serait porté à le remonter en entier ; mais des objections ont été sou- ievées contre ce projet en La tombe à la chimère semble se rap- porter à l’histoire de Bellérophon. Sur une face du faîte en arceau etuncharriot traîné par quatre chevaux fougueux, excités par un guerrier à casque étparunécuyer à bon- net phryvier. Ils marchent contre la chi- mére, qui a la forme d’une lionne avec les parties postérieures d’une chèvre et d’un dragon, et qui semblese retirer devant eux. La face symétrique de l’arceau est sem- blable à la première, excepté que sous les . pied: deschevaux se trouveunce panthèreau lieu de chimèere. Sur le faîte étroit el verti- cal, large d’environ un pied huit youces, qui surmonte le couvercle, se déroule un bas-relief représentant d’un côté une ba- ‘aille, de l’autre, une procession fantraire. Cctte tomre avait été reuversée par un tremblement de terre ; lé couvercle se trou vait à son pied. \ : La tombe au charriot ailé est encore plus intéressante et plus belle, Sur chaque côté du couvercle eu arceau cst nn charriot à roues ailées, traîné par quatre chevaux , portant un héros armé et un conducteur. Le long du faîte vertical régne un bas- relief qui représente d’un côté des guerriers traversant une rivière ou la mor, de l’autre, une chasse, Le corps du mausolée est une masse solide de pierre sculptée de manière à imiter un ouvrage de bois, comme sil était construit en poutres. Le corps repose sur une base ou piédestal autour duquel règne une frise à bas-relief large d'environ quatre pieds. La principale figure qui se 77 sis sur untrône, et vêtu exactement comme Darius dans la mosaïque trouvée à Pompée, représentant la bataille d'Arbelles ; il a son capuchon abaissé et couvrant sa tête; devant lui se trouvent des figures de conseillers ou de captifs. Le même personrage se voit sur une autre face armé à la manière des Persans et combattant; son nom, Paiafa, est inscrit sur sa tête. À chaque extrémité sont deux figures très majestueuses et d’un dessin fort gracienx. Un de ces groupes forme d’une figure drapée en position d’en couronner une autre, se reproduit sur les tombes de rochers, et semble signifier une sorte d’apothéose du moit. Pour l'intérêt, la singularité et pour la beaaté du travail, ce monument étonnant, égale la tombe à la. harpie ; mais le caractere de l’art y est to- talement différent; ilest plus libre et plus animé, vigoureux et plein d’action;tandis- que les figures de ce dernier mausolée rap- pellent les premiers produits de l’art étrus- que pour la raideur des formes et des dra- peries. Mais ce que présentent de plus étrange et d’unique ces énormes tombeaux, masses architecturales de roches et de pierres, hautes de vingt et trente pieds, c’est que dans leur forme extérieure ils imitent des constructions de bois. Sous ce rapportelles présentent un caractère tout à fait.parti- culier aux peuples dela Eycie, et sans ana- logie dans aucun des monuments de l’art indien, égyptien, étrusque et grecque nous connaissons, ce genre semblerait indépen- dant des ordres d’architecture, sil n’est même antérieur à leur invéntiou: il est aussi symétrique et aussi élégant que sin- gulier. La même particularité d'imitation de constractions en bois se retrouve dans les tonxbes creusées dans le roc qui abon- dent dans les autres villes de Lyeie, parti- ticuhièrement près de Telmesse et de Pi- nara. Les monuments dont il vient. d'être question, monuments isolés, exca- vations, fraoikents de sculpture, sont sup- posés être ües restes de travaux exécutés par un peuple que nous appelons les Xan- ihiens où Lyciens, et qui s'appelait lui- même les Frarmny'es et qui est ainsi nommé par Hérodote; peuple d’origine Seythe, entremêlé de colonies crétaise. Les inserip- tions sont dans un langage et en caractères que nous uommons aujourd'hui Iyciens; ce langage est différent du grec; les philo- logues croient que C’était ua dialecte de divers FES lindo-germanique ou du s-ythe. Sur quel- ques uses des tombes scul; tées, on a trouvé des iuscriptions en celte langue et cn grec. à la fois, d'un avartage inestimable pour les antiquaires. La plus remarquable de ° 3eS pierres à inscriptions est ure colonse baute de treize pieds. dont la partie supé- rieure manque. mais dont chaque côté est couvert d’une longue iuscription en carac- ‘ tères lyciens; on à moulé exactement ces inscriptions et des copies en ont étéenvoyées aux sociétés savantes de l'Europe; maison ne les à pas encore entièrement déchif- frées. : 2e classe. À la seconde classe de frag- ments désignés ici sous le nom de greco- persans, appartient une masse de ruines, frises frontonsstatuesmutilées,trouvéstous ensemble dans la cité grecque au sud-est de lPancienneacropolis ; ils paraissent avoir été renvers set brisés par un tremblement de terreet avoir glissé au bas dê la pente raide au pied de laquelle ils ont été trouvés; cette trouve sur la face orientale est un Satrapeas- J catastrophe doit avoir eu lieu à une époque 478 479 assez récente, Parmi eux se trouvent les 4j avant J.-C. Harpage avait avec lui pour deux frises que l’on a maintenant mises en place dans le musée britanniqué; la plus grande à 3 pieds 4 pouces de hauteur ; elle se compose de seize grandes pièces de marbre de Paros. Elle représente un com- bat acharné qui a lieu évidemment entre les Grecs et les Perses, et dans leqnel ceux- ci sont victorieux. L'arrangement &es figu- res et la manière dont elles sont groupées donnent beaucoup de feu à la composition ; le relief est hardi et remarquable; le style en est très bon. L'on y voit des Persans frappant des guerriers grecs, ainsi qu’une lutte très vive entre des combatants qui sont tous habillés à la maniere grecque ; d’où l’on peutinduire que dans ce combat, quelqu’en aient été la cause et le lieu, les Perses ont été secourus par des Grecs al- liés contre une armée grecque, etque celle- ci a essuyé une défaite, | La frise étroite qui n'a que 2 pieds de largeur, est d’un style semblable au précé- dant ou de la même époque; mais elle est encore plus curieuse et plus intéressante quant au sujet qu’elle représente. Ce sujet est le siége d’une ville fortifiée; une foule nombreuse va chercher un asile dans ['en- ceinte des remparts, tandis qu'un guerrier regardant par dessus les créneaux semble porté à leur refuser l'entrée. L'on y voit aussi une sortie, un assaut, et au centre d’un côté se montre ua chef avec tous les ajustements des Perses assis sous une om- breile,et devant lui comparaissent les chefs de la ville captifs: Malgré les faibles pro- portions de cette frise, elle est pleine de vigueur et de mouvement; elle est égale- ment remarquable quant à la conception et quant à l'exécution. Parmi les débris de cette catégorie se trouvent deux lions d’une sculpture admi- rable, mais brisés; les fragments en ont été recueillis et ils peuvent être rétabli. Il y a aussi des statues de nymphes et de déesses à draperies légères, agitées par le vent; des fragments de colonnes ioniques et de grandes portions d’une corniche. M. Fellows, après avoir examir.é soigneu- sement et minutieusement tous ces objets qui tous se sont trouvés sur un même point ou à peu de distance, et dont le style dif- fère de celui de tous les autres fraginents, les a rétablis dans le plan d’un masvifique édifice d’ordre ionique; mais il semble très difficile de déterminer si cet édifice devait être un mausolée ou un trophée. Quant au sens de ces sculptures, et notamment des deux frises déjà décrites, il semble être gé- néralement admis qu’elles représentent l’histoire d'Harpage, et que c’est ce vieux Satrape lui-même qui est représenté sur un trône sous son parasol, jugeant des cap- tifs. En effet, Hérodote nous apprend qu’Astiage, roi des Perses, ayant été averti en songe que son pelit-fils, Cyrus, encore enfant, le dépouillerait de son royaume, ordonna à Flarpage de faire périr cet en- fant. Harpage, touché de compassion, dé- sobéit au roi, et se borna à exposer l'en- fant; à cette nouvelle, Astyage fit tuer le fils d'Harpage, et après le lui avoir fait ser- vir à table, il lui apprit qu’il venait de man- ger la cher de son enfant. Harpage jura au tyran une haine mortelle, et douze ans plus tard ilaidaCyrus à détroner son grand- père, Ce Satrape fut ensuite en grande fa - veur auprès de Gyrus; parmi ses actions d'éclat, on rapport la conquête de la Lycie, le siège et la prise de la ville de Xanthe. I paraît que cet événement cut lieu 559 ans cette expédition un corps de mercenaires Toniens et Etoliens, ce qui se rapporte très bien aux sculptures des deux frises. Les Xanthiens, ne voulant pas se rendre, mirent à mort leurs femmes et leurs en- fants, et furent tous massacrés dans leur ville, M. Fellows pense que l’édifice auquel appartenaient ces fragments, était ou un trophée élevé pour rappeler cet événe- ment, où un mausolée en lhonneur des Grecs qui étaient morts en combattant du côté des Perses. Malheureusement on n’a lrouvé aucune inscription, malgré le soin que l'on a mis à cette recherche. Le su- jet est une conquête des Perses; le style.et le travail sont grecs purs; ces deux points sont certains, mais tout le reste n’est que conjectures. Enfin, à la même classe appartiennent de petites frises représentant des sujets funé- raires, une procession portant des présents uue chasse très bien composée, mais d'un travail mal fini. 3° classe. — Celle-ci comprend tous les fragments qui remontent à la domination romaine. Ces débris n’ont pas grande va- leur; ceux qui ont été transportées à Lon- dres sont deux métopes et triglyphes, de l'arc de‘ triomphe de Vespasien, et quel- ques dessins explicatifs représentant des bains, des pavés en mosaïque, des sarco- phages, etc., de plus de nombreuses mié- dailles et inscriptions. 4 classe. — Dans cette dernière catégo- rie doivent être rangés les restes byzantins ou chrétiens des premiers temps; on a trouvé à Xanthe des ruines de plusieurs grandes églises, de couvents et de chapelles construits, comme en Italie, avec les dé- bris de la splendeur paienne. Les fortifica- tions de la ville datent de la même époque; et une grande partie des sculptures trans- portées en Angleterre ont été trouvées en- castrées dans les remparts, ainsi que dans les murailles des habitations ordinaires. On a trouvé des croix de diverses formes et d’autres emblêmes et monogrammes chré- tiens, etc. Ces derniers fragments auxquels il faui joindre des poteries rhodiennes, des fragmeuts de verre, ete., complètent la sé- rie des objets qui jettent beaucoup de jour sur l’histoire, la religion et les arts des cités de Lycie depuis l’époque la plus re- culée jusqu’au dernier terme de leur exis- tence, à traversune période d'environ mille ans. à ERRATA DU N° 19 (5 septembre). Articie sur J’Azob ‘des Hébreux, col. 3, ligne 33, au licu de cintre, lisez contre. PERL POLE DEN EN TEL PRESSE CEE 9 NE ME 2 SO OR RE ER TECT SESEER, Le vicomte À. DE LAVALETVTE FAITS DIVERS. — M. Schattenman étant revenu à Paris, a eu occasion de faire de nouveaux eylindrages très en grand, qui ont parfaitement réussi et qui justifient complétement tout ce qu'il a avancé dans ledit mé- mojre. Ges expériences ont eu lieu : {o Sur le chemin vicinal de grande communica= tion entre Neuilly à Boulogne, sur une longucur de 2,712 mètres et une largeur de 6 mètres, fai- sant 16,272 mètres carrés. à Ce chemin longe la vallée de la Seine, depuis la porte de Longchamps, du bois de Boulogne, jusqu'à Neuilly, et offre la vue la plus pittoresque ; 20 Au boulevart d'Enfer,ssur une longueur de 800 mètres et une largeur 9 mètres, soit 7,300 mèLres carrés, EAN Les frais de cylindrage et de répandage des ma- tidres d'agrégation, s'élèvent keiiron à centimes, ensemble 46 centimes par mètre carré; mais cetté - Jlesmatières d'agrégation cussent été préparées ct. dépense ne se serait élevée qu'à 10 centimes, si les hommes et l’attelage dont a dû se servir M, Schat- tenman eussent éLé convenablement exercés, et si mises à pied d'œuvre. Mais, en admettant même que cette dépense s'élève à 20 centimes par mêtre carré, à Paris, en raison du haut prix des salaires et des matières, elle ne sera que d'environ moitié en province. L'on peut ainsi obtenir, par une dé- pense minime, des chaussées immédiatement via- blés, aussi belles que solides. ( Moniteur industriel.) — Les expériences du capitaine Warner occu- ] pent depuis quelque temps l'attention générale en Angleterre , et des colounes entières ont été È consacrées par les journaux anglais à en donner la relation ; néanmoins tout ce que l’on en connaït fl encore consiste uniquement en quelques résultats. {À | Le capitaine Warner a entrepris de prouver que l lorsqu'un navire serait ] ourvu de ses appareils de 1 destruction, -il serait impossible à tout autre d’é- il chapper aux attaques qui seraient dirigées contre l lui et qui amèneraïent infailliblement sa destruc- I Lion. Pour permettre à M. Warner de faire l'essai nl de ses terribles appareils, M. Somes mit géné- fl reusement à sa disposition le Jokrz O'Gaunt, na- { vire de 300 tonneaux , et l'expérience fut faite à F Brighton , le samedi 29 juillet. Le John O’Gaunt fut amené sur le lieu choisi, à environ un mille et demi du rivage, et à 500 toises du navire Sir Wil- ; liam Wallace, à bord duquel se trouvait le capi- : laine Warner. Le signal fut donné du rivage, et :} _ dans l'espace de cinq minutes l'instrument de des- po truction, quelle que fut sa nature, semble frapper {l le navire dans sa partie moyenne; car de ce point il une volumineuse colonne d’eau entremélée de dé= 4 bris de planches s'éleva perpendiculairement dans À l'air plus haut que le mât de perroquet le plus \ élevé ; son mât d'artimon, son grand mât furent d brises ; enfin entièrement brisé, le navire disparut M} y sous l’eau ne laissant plus apercevoir que l’extré- milé de son màt de misame. Il ne,s'écoula que deux minutes et demie entre ke moment où le na- vire fut atteint et celui où il s’engloutit. C’est là, c’est tout ce que l'on a vu et aussi tout ce que l'on sait encore sur ce terrible moyen de destruction. EEE REVUE GÉNÉRALE DE É +00 1 \ ( Paco! L'ARCIATECTURE ET DES TRAVAUX PUBLICS), , RUE DE FURSTEMBERG, 6. | D. RUES Prix de l'abonnement: Pour Paris: Six mois, 20 £.,Mfpar un an, 40 fr, — Pour les DerarremenTs et PErTran-Mf\o)) GER: Six mois, 25 fr., un an, 45 fr. — Un push, méro seul, à fr. : ane s den 4 La LL SOMMAIRE DU DERNIER NUMÉRO. : Cl Histoire. — Deuxième instruction du comité historique des arts et monuments. ur Pratique. — De l'humidité dans les construcs};, |, tions et des moyens de la prévenir et d'y remé dier. < Lu Bibliographie. — Notice biographique sur L.-AM Piel, architecte religieux de l'ordre de Saint-Do#fit minique , par M, TEYssier, Nécrologie. — Notice sur la vie et les travaux du lieutenant-colonel Pierre-Antoine Clerc. A: Note relative à lalpremière instruction du comisf{};} té des Arts et Monuments. Correspondance. — Académie des sciences: Chronique. — Séance du conseil municipal dé Paris, question des embareadères et de la voiri de Montfaucon. — Médailies pour les exposant il de produits de l'industrie, — Note statistique SHBu)o les cloches de France. — Dock de carénage H0Bgur ant à Marseille. — Ancien projet de portail POUbEN la cathédrale de Barcelone. — Travaux exéeu : 4 à l'Acropolis d'Athènes. — Constructions romanes ln découvertes à Paris. — Publications nouvelles I a "AN Paris. — Imprimerie de LACOUR et COMpP À, rue StHyacinthe-St-Michel RES Pen 11 année ; EC | SOMMAIRE. — ACADEMIE DES SCIEN- CES, séance du 9 septembre, — SCIENCES PHYSIQUES. ASTRONOMIE. Mouvement pro- pre de Sirius et Procyon. — CHIMIE. Identité chimique de l'essence d'estragon et de 1 essence d'anis ; Charles Gerhardt, — SCIENCES NA- TURELLES. ZOOLOGYE. Observations sur les mœurs du python natatenis; Thomas Saint-Sa- vage. — PALÉONTOLOGIE£. Sur quelques res- tes fossiles d'un anopiotherium et de deux es- “égéces de girafes des terrains tertiaires des hau- teurs de Sewalik dans l'Inde ; Falconer et Caut- ley.— SCIENCES APPLIQUEES.ARTS CHI- MIQUES. Note sur quelques nouveaux procédés relatifs à la dorure cet à l’argenture galvanique. — Préparation d’un sel d’or non déiiquescent pour la dorure galvanique ; Elsner. — TELE- GRAPHIE. Télésraphe électro-typographique. — AGRICULTURE. Sur le charençon qui fait £ette année de grands dégats dans les vignobies du midi de la France; Guérin-Méreville. — SCIENCES HISTORIQUES. IH{STOIRE. Ar- chives de l’ancienne Académie d'Arras.— GEO- GRAPHIE. Mélanges sur la Chine. 05 ref Bi de : ACADÉMIE DES SCIENCES. Séanee du 9 septembre. MM. Matteucci et Lonvet lisent un mé- Imomé-intitulé: Rapport entre les sens du 'courant électrique et les contractions mus- culaires dues à ce courant. aLes physiciens, disent ces deux savants, hont étudié jusiju’à présent l’action du scourant électrique à direction différente, inspécialement sur les nerfs lombaires et psciatiques des animaux, c’est-à-dire sur »des nerfs mixtes. Cette étude commencée npar Lehot, poursuivie par Bellingeri, »Nobili, Marianini et Matteucci a démou- stré que si dans une portion de la lon- sgueur d’un nerf de cette double nature (encore adhérent ou non à l'axe cérébro- spinal), on fait passer inmédiatement un »courant direct ou dirigé du cerveau aux sextrémilés nerveuces, des contractions »surviennent dans les muscles inférieurs; pen fermant comme en ouvrant le circuit het que les mêmes phénomènes sont pro- pduits par un courant inverse, c’est-à-dire »par celui qu'on dirige des extrémités des lbnerfs vers l’encéphale. » Mais les auteurs précédents ont vu bien- tôt apparaître une autre période persis- tante dans laquelle les contractions n’ont plus lieu que dans deux cas : 1° :u com- | mencement du courant direct; 2° à l’inter- Iruption du courant inverse. | «Telle est l'unique loi générale admise jpaujourd’hui sur la relation du sens des “courants électriques avec les contractions “omusculaires qu'ils excitent en passant bdaus les nerfs des animaux vivants ou ré bcemment tués. » La découverte fondamentale deCharles 1»Bell sur les fonctions différentes des fais- “ceaux de la moelle épimière et des racines {ri lu is EE 1 com | , | | | Paris. — Jeudi i2 Septembre, 1544. p* TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L’ECHO DU MONDE SAVANT paraît le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de i,200 pages chacun; il est publié sous la direction de M. le vicomte A. DBLAVAZLETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PAm1s, rue des BEAUX - ARTS, N. G ,et dans les(épartements chez les principaux lie raires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Pr'x au journal: PAB:8 pour un an 25fr., six mois 15 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., 26 fr, 8 fr. 50. Al'ÉFRANGSR 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CI#@ fr. par an et par recueil l'ÉGHO DR£LA LITTÉ* RATURE ET DES EBAUX-ARTS et les MORCEAUX GHOISIS du mois (qui coûtent séparément L'Echo 10 Îx, ; ies Morceaux choisis 7 1.)€t Qui forment avec lEcaio deu monde savant la revu, encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte de RAY ALET ZS, directeur et rédacteur en coef »des nerfs rachidiens nous à conduits à »rechercher si cette loi, établie par des pexpériences exécutées seulement sur des »nerfs mixtes, serait applicable ou non à »des parties du système nerveux dont l’ac- ption n'est que centrifuge ou exclusive- »ment motrice : c’est assez dite que nos re- pcherches ont dues être d’abord dirigées »sur les racines spinales antérieures et »sur Îles faisceaux correspondants de la » moelle. » MM. Matteucci et Longet se sont livrés à cet égard à de nombreuses expériences tantsur les chiens que sur les grenouilles, et ces patientes recherches les autorisent à penser que l'influence du courant électri- que diffère totalement quand elle s'exerce sar les nerfs exclusiveruent moteurs dont l’action n’est que centrifuge ou sur les nerfs mixtes dont l’action est à la fois cen- trifuge ei centripète. 1 Les premièrs excitent les contractions musculaires seulement au commencement du courant inverse et à l’interruption du courant direct; tandis que les seconds ne les font apparaître qu'au commencement du courant direct et à l'interruption du courant inverse. Les faisceaux antérieurs de la moelle épinière se comportent avec les courants direct et inverse à la manière des nerfs simplement moteurs. Cette actiou différente et remarquable des courants électriques sur les serfs seulement motears, où à la fois moteurs et sensitifs, paraît devoir fourhir un moyen sûr pour distinguer ces nerfs les uns des autres et pouvoir servir par conséquent à élacider une question qui divise encore aujourd’üui les physiologistes, celle de sa- voir s’il existe ou non des nerfs mixtes dès leur origine. — M. Ar:go annonce que M. Selligue a été obligé de modifier quelques parties de son appareil à propulsion par explosion à cause d'un fait curieux que les expériences lui ont permis de constater. Ainsi M, Sel- ligue à vu qu’un melange explosible perd son explosibilité quand il est soumis à une pression même peu forte. Pour mieux pré- ciser les faits, il nous suflira de rappeler les nombres mêmes que nous trouvons dans la lettre de M. Selligue, 1° Le gaz de houille, selon les propor- tions de sa composition, detonne plus dif- ficilement que les autres. Aussi, 11 ne dé- tonue pas régulièrement depuis la prés- sion de 8 à 12 centimètres de mercure ; à 19 centimètres, M. Sellique n’a pu le faire détonner. 2° En ajoutant au gaz de houille moitié d'hydrogène pur, il faut ajouter à la pres- sion ci dessus 2-centim. de pression de plus pour avoir les mêmes résultats. 3° L: gaz obtenu de la décomposition de l'eau est composé comme il suit : 66/100 hydrogène, 287100 gaz oxyde de carbone, 67100 acide carbonique. Pour avoir les mêmes résultats que ci-dessus, il faut ajouter eucore 2 centimètres de pression, de plus qu’au n° 2, en sorte que c'est 12 à 16 centim. de pression qu'il faut pour ren- dre les détonnations incertaives et 24 cen- timétres pour n'avoir point d’explosion. 4° Le gaz hydrogène pur est le plus ex- plosible, mais ne détonne plus qu'à 150 centimètres de pression. Ces faits s'ils étaient bien constatés n’au- toriseraient ils pas à dire que plus lé mé- lange est expiosible. plus la pression doit êlre forte pour lui faire perdie cette pro- priété. Mais, répétons-le, pour qu’il soit permis d'adopter une pareille conclusion, besoin est que M. Selligue s'assure de pou- veau qu'aucune cause d'erreur ne s’est lissée dans ss expériences. —M. Jules Cambacerès présente un mé- moire sur l'application des acides gras à l'éclairage. — M. Guyon présente une uote sur les cagots. Déjà nous avons publie les premières communications de M. Guyou sur ce sujg nous nous ferons un plaisir d'enres prochainement la note présentée d'hui a l'Académie. — M. Glénard ht en son nom de M. Ch: Boudault nn Hémoi produits de la distillation sèche dragon. D’après les recherches de c chimistes , la distillation sèche du 5° dragon, fouroit de l'eau, de l’agide ca: bo- nique. ce l’oxyde de carboue, deux hydro- gènes carbones, le dracyle et draconyle, de l'acide benzoïque, de l’acétone et une huile oxygénee capahle de donner de l'acide benzoique sous l'influence de la potasse. Le dracyie est un carbure d'hydrogène C!* HS, qui sous Pinfluence de l'acide nitrique fumant donne lieu au composé C5 H7 Az OS, et qui dans une autre phase de la réaction produit l'acide nitrodracylique C'# H6 Of Az O4. Le draconyle est une espèce de cioutchouc artificiel quiéprouve unetrance formation analogue sous linfluence du même acide, avec cette différence que la réaction s'arrête au premier tcrine. — M. Charles Chevalier envoic à l’Aca- démie un verre qui pendant six ans à recouvert à üne distance de un nullimètre et demi un dessin au pastel, et qui présente une image de Moser. — M S:huliz, professeur à l’Université de Berlin, communique à l’Académie quels ques résultats auxquels il est arrivé en se - livrant à des expériences sur la nourriture des plantes. Selon Ingenhouse et Saus- sure, on croyait jusqu'ici que l'acide car- bonique était la véritable nourriture des plantes; que l'engrais devait être réduit en acide carbonique, et que l'oxygène que 481 rendent les plantes sous l'influence de la lumière venait de la décomposition de l'acide carbonique. M. Schultz est arrivé par ses recher- ches à professer une autre opinion, car elles lui ont appris que l'acide carbonique n’est presque pas décomposé par les plan- tes, que l'engrais et l’humus ne se dissol- vent jamais en acide carbonique, et que tout l'oxygène qu'exalent les plantes ne vient pas de l'acide carbonique, mais bien d’autres acides végétanx contenus naturel- lement dans les sucs des plantes, comme l'acide gallique, malique, lactique. tarbi- que, citrique, ete. Ainsi M. Schultz a vu que si on met des feuilles vertes dans de l’eau distillée, mêlée avec 114,112 pour cent d'acide tartrique , où d'acides lactique, malique, ces feuilles “onnent sous l'in- fluence de la lumière du gaz oxygène à mesure que ces acides disparaissent. {I a encore vu que si l'on présente aux plantes des malates ou des tartrates, etc., etc., Il y a plus d'oxygène dégagé qu'avec des acides purs. Ainsi les plantes n’absorbent pas du gaz acide carbonique , mais des matières entractives du sol après les avoir trans- formées par l’action digestive des parties absorbantes en gomme et en acides divers daus les diverses plantes. De cette action divérante des plantes sûr les matières nu- tritives environnantes dépend la faculté des feuilles de coaguler le lait, faculté qui est plus générale qu’on ne le croit tont d’abord. L’acidification du lait se fait par Ja décomposition du sucre de lait qui est transformé par l’eflet des plantes en'acide lactique. — M. Biot lit une note sur quelques points d’optique mathématique. — M. Goujon. jeune astronome de POb- servatoire de Paris, présente les éléments paraboliques de la comète découverte ‘à Rome il y a quelques jours, et qui a pu dé- jà être observée à Paris. Ces éléments sont les suivants : T. — 1844, septembre 1,932866. Log. q = 0,1055231 q. = 1,214450 Longit. du péribélie = 342° 4#38"6 Long. du nœud — 635°5224"4 … Anclinaison — 4°2°42"0 Sens du mouvement héliocentrique direct. Ces éléments ont été calculés sur trois observations méridiennes des 2, 3, 4 sep- tembre, Îls représentent l'observation moyenne à — 7”,2en longitude et à + 57,0 en latitude. L'observation méridienue du 7 septembre est représentée à Æ 07,3 en longitude et à £ 2776 en latitude MM. Laugier et Mauvais, qui ont répété les calculs de M. Goujon et obtenu à peu près les mêmes nombres que lui, ont cher- ché dans ie catalopue des comètes celle qui ressemble davantage à la comète dé- couverte à l'Observatoire romain. Cette recherche leur à fait penser que la comète de M. Vico pourrait bien être celle de 1555, observée par Tycho et calculée par Halley. Lears éléments ne diffèrent pas assez pour qu’on puisse rejeter absolument cette opi- nion. Ainsi l’on trouve pour les deux comè- tes les éléments suivants : Comète de 1585 observée par Tycho-Brahé et cal- culée par Halley. 1581, oct, 7. 19h. 50 m, distance 1,0955S8 long. périhélie 36S°51' long. du nœud 37°492'30" inclinaison 6°4'0" Direct, 2e comète de 1844. 1844, sept. 1,895. 1,27435 542°45'14" 65057 30"? A2 DireeL. \ , À grandeur, mais elle avait moins d'éclat; sa lumière était terne : on pouvait la compa- rer à la nébuleuse de l'Ecrevisse. Elle n’a- vait ni barbe ni queue. Celle dont nous 485 La comèfe de 1585 présente encore d'autres analogies avec la comète décou- verte à Rome. Ainsi elle égalait Jupiter en. avons présenté aujourd’hui les éléments a un noyau fort brillant qui soustend un an- gle de 20” environ. La nébulosité de 5 ou 6’ de diamètre a un peu la forme d’éven- tail. — M. Ath. Peltier écrit à l'Académie la lettre suivante : « L’orage qui a traversé la plaive de Ruelle et de Nanterre, hier dans l'après-midi, n’avait offert rien de particu- lier lorsque, vers 7 heures, je vis deux sil- lons parallèles jusque dans leurs ondula- tions. s'élever du sol et se prolonger jus- qu’à lanue. Vus à 3 kilomètres de distan- ce environ, ces deux sillons ne paraissaient être qu’à 4 mètres de distance l’un de l’au- tre. C'est la première fois que je vois s’é- lancer deux faisceaux électriques aussi puissants et aussi rapprochés, dans l’orage qui vient de traverser au dessus de Paris ; il n’y eut de remarquable qu'un roule- ment continu qui dura 40 minutes sans au- cune interruption. Un électromètre élevé indiquait les series nombreuses de déchar- ges partielles qui produisaient ce roule- ment continu, » — M. Arago annonce à l Académie la mort de M. Baily, son correspondant, M. Baily était un des astronomes les plus dis- tingués de l’Angleterre, et chaque année il publiait des ouvrages destinés à contribuer aux progrès de l'astronomie. — M. Pappenheim présente un mémoire sur les 2crfs du système fibreux. Cet aua- tomiste a d’abord étudié avec un grand soin Ja disposition des nerfsdans le périoste dont il reconnaît deux espèces. Selon lui, le périoste couvert, ou périoste musculaire, c'est-à-dire celui qui sert à l'insertion des muscles ne présente jamais de nerfs dans son intérieur. Mais la deuxième espèce de périoste, le périoste qui est libre, possède des nerfs moteurs, sensitifs et végétatifs : de là les douleurs qui peuvent se manifes- ter dans ses maladies. M. Pappenheim a pu, dans le courant de ses recherches, constater que les nerfs accompagnent les artères Jusque dans leurs dernières rami- fications; mais qu’il n’en est point de mé- me pour les dernières ramiñcations vei- neuses. Il a pu voir encore que les fila- ment; nerveux qui se répandent dans les üssus fibreux sont toujours accompagnés par du tissu cellulaire. EAU —— Je SCIENCES PHYSIQUES. ASTRONOMIC. Mouvement propre de Sirius et Frocyon. M. Bessel, de Konigsberg, vient de faire une découverte extrêmement remarquable qui donne naissance à des considérations d’un ordre entièrement nouveau, relative- ment à la constitution de notre univers idéal. Il a examiné pendant longtemps et avec une attention toute particulière la place occupée dans l’espace par les étoiles Sirius et Procyon; de plus, il a fait sur ce mème sujet le relevé des observations faites par différents astronomes depuis l’année mil sept cent cinquante-cinq {c’est l’épo- que des observations de Bradley}, en y L] 486 comprenant ses propres recherches exé- cutées à l’observatoire de Koniosberg. La comparaison de toutes ces donntes diffé- rentes l’a amené à cette conclusion de la plus haute importance que les mouvements propres de ces deux étoiles ne sont pas uniformes ; qu’au contraire ils s’écartent de cette loi à un degré très appréciable, la première dans son ascension droite, la se- conde dans sa déclinaison. Les astronomes n’auront pas de difficulté à reconnaître toute l'importance de cette conclusion à laquelle est arrivé le savant astronome de Konigsberg ; en effet elle entraîne avec elle cette conséquence que cts étoiles dé- crivent dans l’espace iles orbites sous l’in- fluence de lois dynamiques et de forces centrales. Appliquant le raisonnement au carac- tère reconnu par lui dans ces déviations dont il vient d'établir l’existence, M. Bessel est arrivé à cette conséquence singulière et réellement surprenante que les mouve- ments apparents reconnus dans ces deux étoiles sont d’une nature telle qu'ils peu- vent être produits par leurs révolutions autour de corps centraux, attractifs, mais non lumineux, qui sont situés à une dis- tance d'elles médiocrement grande; en d'autres termes, qu'il existe la des systèmes analogues à ceux des étoiles doubles lu- naires, mais avec cette particularité toute- fois que leur astre associé est obscur au lieu d’être brillant, et qu'elles jouent pour lui le rôle de soleils exécutant des révolu- tions. CHIMIE, Identité chimique de l'essence d'estrazon et de l'essence d'amis; par Æ#. Charles Gerkardät. Il y a deux ans, je suis parvenu à établir l'identité des acides anisique et draconiques et conséquemment aussi de leurs dérivés, acides nitranisique et nitrodraconésique , anisoleet dracole, etc. Cetteidentité m'avait conduit, à la même époque, à reprendre l'analyse de l'essence d'estragon ; mes expériences m'ont donné exactement la composition de l'essence d’anis coucrele. J'avais hésité à admettre l'identité des deux essences , comme principes chimi- ques, avant d'avoir des preuves plus con- cluantes , basées sur les réactions de ces substances. Aujourd bui il ne me reste plus de doute à cet égard. L’essence d’estragon donne, à froid,avec l'acide sulfurique et avec les chlorures, la substance soluble isomère de l'essence d’anis, et qui est connue sous le nom d’a- nisoine. Distillée avec du chlorure de zinc, l'es- sence d’estragon donne un nouvel isomère, mais liquide, capable de se dissoudre dans l'acide sulfurique , et de produire des sels copulés. J'ai obtenu exactement le mème composé avec l'essence d’anis; 1l est im= possible de reconnaitre, à l'odeur, laquelle des deux essences a servi à le préparer; de part et d'autre, mêmes propriètés ; même composition C'° HF 0. | D'après cela, l'identité chimique de ces deux huiles essentielles me paraît avérée Ml Je m'occupe, en ce moment, de l'étude de l'isomère liquide et de ses dérivés. De — 487 SCIENCES NATURELLES. ZOOLOGIF. Observations sur les mœurs du Python ratalenis ; par A. Thomas S. Savage, du cap Palmas, Afrique occidentale. {Boston Journal of natural history, vol. 1v. Le serpent, dans les relations des voya- geurs et des naturels, a été nommé, par erreur oa, et il a été ainsi confondu avec un genre de l'Amérique méridionale. Il faut convenir qu’il existe une très grande ressemblance entre ces deux animaux, tant sous le rapport de la structure que sous celui des mœurs, et cette ressemblance est telle qu’elle amènerait certainement à les con‘ondre l’un avec l’autre toutes les fois que l’on ne tiendra pas compte des diffé- rences qui existent dans l’arrangement de leurs plaques sous-caudales, Pendant cinq ans que M. Savage a pas- sés en Afrique, il a eu occasion d'observer plusieurs individus de cette espèce et dans le nombre, il en a vu un encore vivant. Le premier, qu’il eut occasion de voir avait été attiré vers la maison des mission- naires par le désir de faire sa proie d’un chien. Il avait quatorze pieds de long, et il ne retint le chien que pendant deux mi- nutes avant que l'on accourut au secours. On pensa que le serpent s'était placé en travers du chemin et qu'il avait saisi le chien au moment où celui-ci allait s’élan- cer sur lui. Celui-ci n'eut aucun os brisé, et selon toute apparence, il nereçut aucun mal ; il paraît que le reptile ne put fixer sa queue à aucun corps assez solide pour lui servir de point d'appui. Il ne lâcha prise que lorsqu'il eut éte frappé d’un coup de serpe. Le chien s’agita plusieurs fois, comme s’il m'était pas certain d’être réellement déli- ré, il se mit à courir comme égaré et pa- raissa:t effrayé pendant quelque temps de tout ce qu’il voyait. Son dos était couvert d'une sorte de bave qu’on ne pouvait en- lever en la lavant. Un autre individu fut attiré dans la mai- son d’une vieille femme de la colonie par une poule et ses poulets. Pendant la nuit cette femme entendit un bruit toutextraor- dinaire sous son lit; ce bruit provenait du serpent qui saisissait sa proie, L’ani- mal fut tué par un voisin d’un coup de fusil. Un troisième python parut en 1837 sur là propriété de M. Savage lui-même. Une antilope fut découverte par des travail- | leurs à une petite distance de la maison d'habitation. Au cri qu'ils poussèrent, l’a- mimal s'enfuit, et ils se mirent à sa pour- | suite; l’antilope disparut parmi les brous- Sailles; mais bientôt un cri poussé par elle. | les aitira sur le lieu où ils la virent se dé- | battant entre les replis d’un python de grande taille. Les coups de feu .irés en | même temps tuèrent à la fois le reptile et M sa proie. Le premier fat mesuré; 1l avait di quatorze pieds de long. Quant à l’antilope, | elle était de haute taille, et i] paraissait bien | difficile qu’un corps aussi volumineux que while sien put pénétrer dans le corps du ser- réée) pent qui paraissait très petit comparative- iMment; la tête avait été brisée avant que 1M. Savage pût se rendre sur les lieux; |mais il eut la précaution d'enlever une bande de la peau de l'abdomen, et en exer- Gant sur elle une traction à laquelle elle | céda Sans peine, il acquit la certitude |qu’elle aurait pu envelopper le corps de 488 l’antilope, sans être même démesurément distendue, Le serpent fut dépouillé par lesnaturels, et sa chair dépouillée était extrêmement blanche. Elle fut partagée et mangée sans qu'il s’en perdit un morceau. En elfet, les Africains sont très friands de la chair des serpents en général. M. Savage parle encore de quelques au- tres individus qu'il a ea occasion d’'ohser- ver, et toujours ces animaux avaient été attirés dans des habitations en cherchant à s'emparer d’une proie. Généralement le python natalensis, lors- qu'il est en quête de proie, se tient en em- buscade près d’un sentier fréquenté ou dans le voisinage d’ane fontaine ; il se sus- pend à un arbre ou se fixe par la queue à un autre objet quelconque; ainsi posté, il tombe tout à coup sur l'animal sans dé. fense. L'attaque est si soudaine et si vio- lente que la victime en est souvent terras- sée el étourdie; alors commence l'ef- frayante opération de la constriction, Une fois un jeune taureau fut tellement blessé d'une alteinte de ce genre qu'on désespéra de pouvoir le conserver. Pour les attaques du serpent, il n’est pas toujours nécessaire que la queue soit enrou- lée autour d’un objet fixe. On dit. et les faits confirment pleinement cette opinion, que l’animal fait sortir quelquefois les cro- chets ou les sortes de griffes qu'il a dans le voisinage de l'anus, qu'il le; fixe au sol ou à des racines, et que le point d’appui qu'il ÿ trouve, donne à ses coups une vio- lence inconcevable, Ces processus cornés ou ces pieds ru- dimentaires, comme on les a nommés, lui servent aussi lorsqu'il veut monter sur des arbres ; ils pénètrent alors dans l'écorce et constituent ain:i des points fixes qui ren- den: l'ascension beaucoup plus facile. M. Sa- vage dit avoir des témoignages dignes de toute confiance qui prouventchez le serpent dont il s’agit une habitude qui n’a jamais té mentionnée , et pour laquelle ces cro- chets doivent être encore très avantageux. On dit que dans les champs plus ou moins découverts, l'animal élève souvent sa tête au dessus de l’herbe et des buissons pour découvrir une proie; dans cette position l'usage de ces appendices est évident, dit M. Savage ; ils sintroduisent dans le sol et parmi les racines, fournissent ainsi au Corps un point d'appui solide. Comme il se lient alors absolument immobile, on a vu des oiseaux se méprendre et venir se reposer sur lui croyant y voir un baton ou un tronc, et tomber ainsi imprudemment dans sa gueule. On l’a vu très rarement attaquer des hommes ; probablement même il ne l'a Jamais fait que poussé par une faim dévo- rante. Les naturels ne redoutent cet animal que lorsqu'ils sont seuls, et nullement lors- qu'ils sont en nombre. Ils le recherchent pour en faire leur nourriture ct ils en font un de leurs mets les plus délicats. Les retraites ordinaires du python sont les ruisseaux et les endroits humides. Pres- que tous les animaux lui servent de proie. Il n’est pas venimeux, comme on le sait très bien, aussi n’est il redouté que pour la puissance irrésistible de ses effroyables étreintes. 489 PALEONTOLOGIE. ‘Sur quelques restes fossiles d’un anoplo- therium et de deux espèces de girafes des terrains tertiaires es hauteurs de Sewalik, dans l'Inde, par AIME. Falconer et Cautley. L'anoplotherium dont il s’agit dans le travail de MM. Falconer et Cautley est une espèce nouvelle, differente de celles du bassin de Pariset beaucoup plus grande, puisque sa grandeur estintermédiaire entre celle du cheval et celle du rhinocéros de Sumatra. Cette espèce a été établie sur deux màchoires supérieures avec les pre- mières molaires en état parfait. C’est un anoplotherium proprement dit, se distin- guant des sous-genres xiphodon et dicho- bune. Les deux auteurs le nomment ano- ploterium sivalense. Ses débris ont été pris dans un lit d'argile dans les terrains ter- tiaires des hauteurs de Sewalik, où ils étaient mêlés à des os de sivatherium, de camelus sivalensis, d’antilopes, de croco- diles, etc. Les deux auteurs anglais décrivent en- suite deux espèces de girafes : la première qu’ils nomment camelo pardalis sivalensis, est établie sur une troisième vertèbre cer- vicale d’un individu âgé, et ils pensent que cette espèce était d’un tiers plus petite que l’espèce actuellement existante. L’os est parfait etentièrement silicifñé. Il a 8 pouces de long, tandis que la même vertèbre chez l'espèce actuelle a de 11 1/2 à 42 pouces de longueur. L’os est plus petite dans toutes ses proportions que celui de notre espèce vivante, et 1] présente comparativement à celle-ci de nombreuses différences, outre celles de la grandeur. La seconde espèce de girafe est nommée par les deux auteurs provisoirement ca- melo pardulis affinis à cause de sa grande ressemblance avec la girafe du Cap, quant aüux dimensions et à la grosseur des dents. L'espèce est basée sur deux fragments de mâchoire supérieure avec les molaires pos- térieures, et sur un fragment de mâchoire inférieure qui porte la dernière molaire. Les dimensions concordent à un dixième de pouce près avec celles d’une tête de fe- melle qui se trouve dans le musée du col- lége des chirurgiens. Les os de ces girafes ont été trouvés avec ceux de l’anoplotherium, de chameau, de crocodilus biposcatus,etce., dans un lit d’ar- gile des coteaux de Sewalik. 2e SCIENCES APPLIQUÉES. ARTS CHIMIQUES. Note sar quelques nouveaux protédés re- latifs à la dorure et à l’argenture galva- nique. L’enlèvement de l’or sur un objet qui a été doré, ou de la dorure, ainsi qu’on pour- rait appeler cette opération , s’est effectué depuis quelque temips d’une manière bien simple , en se servant de cet objet comme d’un électrode positif dans un appareil or- dinaire ; mais depuis qu’on a démontré, dit le docteur Philipp , que l'or se dissout ai- sément dans les solutions de cyanure de potassinm , on n’a plus pour dédorer, qu’à plonger les objets dans ane dissolution de ce genre, et chauffer celle-ci; la dissolution de l’or cesse aussilôt que la solution com- mence à bouillir. L'avantage de ce mode | our dédorer les obiets se faitsurtont sentir lorsqu'on s'aperçoit pendant qu'on dore 490 qu'une pièce ne vient pas bien, alors il suf- fit seulement d'interrompre le courant, et peu de temps après on voit se redissoudre la couche d’or qui s'était déjà formée sur eette pièce. Une solution directe de l'or dans le cya- nure de potassium est très propre à cause de la rapidité et de la facilité de sa prépa- ration à la dorure au trempé. Une dorure au trempé est en général très faible et con- siste uniquement dans un échange entre la surface des objets à dorer et l’or dans sa solution. On à remarqué en particulier que l'argent ne saurait être dorépar cette solu- tion, à moius qu'on ne le mette en contact avec le zinc. La cause de ce phénomène prouve que l'argent n’est pas attaqué par la dissolution de cyanure de potassium. Les objets en argent poli qui ont été do- rés par voie galvanique peuvent, après qu’on en a dissous Por dans une solution de cyanure de potassium chauffée, y rester plongés des journées entières sans que le poli en éprouve d’aliération. Au trempé l’argenture se comporte aussi tout autrement que ja dorure ; la dorure exig > qu'on porte la dissolution à l’ébnlh- tion, tandis que l’argentnre s’opére déjà à une basse température. Les objets en cui- vre, laiton, bronze s’argentent en les plon- geant simplement dans une solution argen- tique ; l'épaisseur et la durée de l’argentu- re sont en rapport direct avec la tempéra- ture : plus la solution est chaude, plus aussi Vargenture marche rapidement et plus aussi il est épais. L’argenture a lieu encore à la température de l’eau bouillante, ce qui n'est pas le cas pour la dorure au‘trempé, June faut pas compter sur uneargentu- re très épaisse à l’aide du trempé; en gé- péral, lorsqu'on arrive à une augmentation dans l'épaisseur de la couche d'argent, cel- le-ei n’adheère plus et s’écaitle. L résulte de ce qui vient d’être dit qu'on ne peut pas désargenter par le même moyen facile dont on peul se servir pour dédorer. De son côté le docteur Elsier , qni a été un des premniers à siwnaler la dissolution de Por dans le cyanure ile potassium, et la fa- cilité que cette dissolution présentait pour la dorure au trempé, faire une autre application. If arrive sou- vent, dit-il, que dans l'opération de la do: rure par voie galvanique, principalement lorsque le courant galvanique a proportion- nellementtrop d’énercie, que les objets pas- sent au brnu.€Ce précipité bran n’est au- tre chose que de For métallique , et il est facile d’eu débarrasser les pièces en les fai- sant chauffer, mais nèn pas jusqu'à lPé- bullition dans une solution concentrée de cyanure de potassium, ce qui enlève la couche brune d’ér qui s’est formée et dé- couvre la surface des pièces qui peuvent être redorées de nouveau Ce procédé, pour utili- ser les pièces manquées el devenues brunes à la dorure galvani jue a quelque mérite, attendu que l'or dissout n’est pas perdu, et qu'on peut l’appliquer de nouveau à la do- ‘rure; de plus, l'opération marche avec ra- pidité etuniformité, cequin’est pastoujours possible d'obtenir quand on veut rétablir les objets passés au brun à l’aide du tartre en poudre, etc. M. EF. Weruer, directeur de l’école gal- vanoplastique de Saint - Pétersbourg , a aussi communiqué à M. le docteur Elsner la recette d’une réserve qui paraît devoir être très utile dans son emploi à la tempé- rature ordinaire. Les essais d'application qu'on a tenté de faire de cette réserve ont à proposé aussi d’en * 491 très bien réussi; mais il faut toutefois rap- peler qu'’elie n’est applicable que lorsqu'on travaille dans des dissolutions dont la tem- pérature be dépasse pas 20 à 30° c. Dureste, on sait qu’on ne peut guère obtenir des do- rures épaisses que vers cette température, et même des températures plus basses en- core. Toutes les fois qne l’onopère à la tems- pérature de l’ébullition des solutions, on n'obtient que des dorures fort légères, et par conséquent celte réserve peut être em- ployée pour les plus beaux travaux de ce genre et présente, de plus, cet avantage, qu'après la dorure il est très facile de l’en- lever sur les parties qu’elle a recouvertes. Pour préparer cette réserve, on opère ainsi qu'il suit : On fait fondre de la cire, eton y projette en remuant du plâtre eu poudre fine jus- qu'à ce qu’on ait obtenu une masse plasti- que. C’est avec cette masse qu’on recou- vre les points de l’objet, préalablement chauffé légèrement, qui ne doivent pas être dorés. Lorsque la matière a séché sur ces points, on procède à la dorure ou à l’argenture par les moyens ordinaires, et quand l’opération est terminée on enlève la réserve facilement à l’aide d'une légère chaleur. Ilest bon deremarquer, néanmoins, que cette réserve s'applique plus avantageuse- ment aux gros objets qu'a ceux quisonttra- vaillés délicatement , mais M. le docteur Elsner a déjà indiqué , il y a plusieurs an- nées, à divers fabricants qui s'étaient adres- sés à lui, une réserve pour les objets fins- et qui consiste en une bonne solution alcou- lique degomme laque co orée par de la suie ou de l'oxyde de fer, réserve qui paraît avoir très bien réussi. Préparation d'un sei d'or non déliquescent pour Îla dorure galvamique ; par le docteur Elsner. Où m'a consulté si souvent sur la ques- tion de savoir s’il n’y avait pas un procédé pour préparer comme combinaison sèche et pulvérulente le chloride d’or, qu on sait être tres déliqueseent , que je crois faire quelque chose d’agréable à la plupart des indastriels qui s'occupent de dorure, en leur faisa:t connaître le moyen suivant : On dissout six parties d'or (sous forme de feuilles qu'on coupe en morceaux), daas la quantité nécessaire d’acide chlorhyäri- queauquel on äjoute peu à peu de l’acide azotique, et chauffant dans une capsule de porcelaine. 1 faut éviter d'employer une trop grande proportion d’acide pour cet objet , et il est facile du reste de régler la quantité qu'il convient d'employer. _ Lorsque l'or est complétement dissout, on y ajoute dix parties de sel marin biensec, et on évapore le tout à une douce chaleur jusqu’à siccité. On obtient ainsi une poudre jaune qu'on conserve soigueusement dans des vases de verre bien bouches où elle se maintient bien sèche et sans déliquescence. Comme on conpaît la proportion d’or qui entre dans une quantité donnée de ce sel, où peut en faire très bien usage dans la do- rure galvanique : ii suffit pour cela de le dissoudre dans l’eau et de le décomposer de la manière connue par Île cyanure de po- tassium. Quand on s’est servi d’or monnayé, d'un ducat par exemple, la solution renferme toujours un peu de cuivre ; cet alliage don- ne à l'or un fond rougeître qu'on connaît et ne nuit en aucune autre façon; mais si 492 l'on veut avoir une solution parfaitement exempte de cuivre, il faut, dans sa prépa- ration, n’employer que de l'or chimique- ment pur et qu’on obtient, comme on sait, en le précipitant d’une dissolution par le sulfate de fer. Pour les applications techniques, le sel préparé comme il vient d’être dit est par- faitement suffisant ; on peut toutefois !’obte- nir de la solution et par évaporation en cristaux allongés , qui sont des prismes à quatre pans jaune orangé; ces cristaux ne sont pas non plus déliquescents, et consis- tent en une combinaison chimique de chlo- rure d'or et de chlorure de sodium dont la composition sur 100 parties est 11,68 chlorure de sodium , 76,32 chlorure d’or et 909 eau. Ce composé eit connu de tout le monde sous le nom de sel d’or de Fi- guier. TÉLÉGRAPHIT. Télégrapke électro-typosraphique. Depuis la découverte qui à été faite que la terre, dans le circuit gal:anique pou- vait servir de conducteur, on a cherché à appliquer ce fait à la simplification de la télégraphie électrique. M. Bais,en Angle- terre, parait être le physic en qui s’est oc- cupé avec le plus de succès de ce sujet, et on annonce qu’il vient de terminer un ap- pareil télégraphique d'un nouveau sys- tème, qu'il a appliqué aussouth fFestern railwway et qui a excité un grand intérêt. L'appareil transmet les signaux à une dis- tance de six milles {près de 1 myriamètre) d’une manière rapide et certaine, el im- prime en même temps la dépèche, pendant qu'on la transmet. - Cette invention présente quelsrues parti- cularités qui mérite qu'on stre séparé= ment dans des détails avant qu’on puisse se former une idée bie:: welte de leur effet commun. 4° On sait actuellement que si on établit une communication métallique dens une certaine direction entre les parties situées à distance d’un appareil électro-moteur, l'eau on la terre humide peuvent servir, soit À la transmission, soit au retour du courant électrique qui s'établit; c'est un fait aujourd hui aequis à ia science, mais M. Bain lui a donné uu nouveau dévelop- pement Dans le cas connu, la terre était simplement considérée comme un milicu propre à transmettre le fluide électrique. M. Bain a découvert qu’une épaisseur con- sidérable de terre humide pouvait être amenée à générer une suffisante quantité d'électricité pour faire agir un télégraphe en enfouissant simplement das la terre on plongeant dans l’eau, aux deux points ex- trêmes et distants entr'eux, des surfaces suffisamment étendues d’un métal positif ou négatif ju’on ferait communiquer entre eux par un fl isolé. C'est de cette manière qu'on obtient la force électique qui met en action le télé- graphe de M. Bain. Une plaque de cuivre étant plongé danse l'eau À Londres, et une plaque de zinc etant de même plongée dans ce liquide à la sta- tion du chemin de fer, distance de 6 milles, on a fait communiquer ces deux plaques à l’aide d'an simple fil de cuivre, et on s'est trouvé ainsi complétement dispensé de toute batterie galrvanique. Nous pouvons ajouter que M. Bin a » = L4 LA remarqué que plus est considérable Péten- | 493 : | due de la masse de terre humide qui se trouve interposée entre les surfaces métal- liques , plus aussi le courant électrique qu'on obtient et intense quoiqu'en quantité moindre. M. Bain a aussi observé que cette élec- 1 À tricité terrestre était très constante dansson intensité. Il a trouvé que le télégraphe | peus être mis en action avec des plaques 1 métalliques de seulement 26 centimètres à carrés chacune, ce qui fait 52 centimètres » | carrés de surface de terre mais les plaques . | actuellement employées au chemin de fer, ont 939 centim. carrés chacune. f 2° Les télégraphes électriques ont été à | principalement jusqu'ici mis en action im- | médiate par la force de déviation qu’exerce le courant galvanique d’après le principe suivant. Si une aignille oscillant librement sur un centre est Dlacée au milieu d'un fil enroulé et isolé, formant un grand nombre de tours et de telle manière qu'elle soit pa- rallèls au plan que font les tours du fil, et puisse se mouvoir en cet état à droite ou à gauche,et qu'alors on fasse passer un cou- rant électrique à travers le fil, on sait que l’aiguille sera deviée de sa position primi- ue et que cette déviation aura lieu soit à droite soit à gauche suivant la direction que suivra le courant dans sa marche à travers le fil. On a fait une foule d'inventions pour transméitre, à l’aide du mouvement et de la direction imprimée ainsi à diverses ai- guilles, une dépêche qu’on se proposait de | communiquer par voie électro-télégraphi- Mque. Les indications dépendaient de léten- due de la déviation des aiguilles par Paction immédiate de la force galvanique. Dans quelques cas aussi on s’est servi d’un poids pour mettre la machine en mouvement, et | le mouverientainsiobtenuétaitinterrompu | en faisant entrer en action les pièces d'un appaveil électro-magnétique p'acé à une | autre station, distante de la première, et communiquant avec un appare il corres- | pondant à la station d’où le signal devait | partir. Dans le nouveau télégra aphe de M. Bain la machine est aussi mue par des poids, mais son mouvement est arrêté par une déteute, jusqu'à ce qu'une interruption dans le courant galvañique la mette en li- berté, 2 là Volonté : de l'opérateur qui est à Vautre station. L: force n’est point ici dans le courant galvanique, mais dans Île poids, et le cou- fran! na pas besoin a'avoir plus d'energie que celle qui est nécessaire pour moavoir la détente régulatrice soumise à une très Aaible pression. 1. Chaque système télégraphique, d’après le plan de M. Bain, consiste en un seul fil, Rt des plaques ainsi qu’on }'a expliqué ci- essus. IL y a deux machines exactement emblables, placées chacune à lune des leux stations entre lesquelles on veut éta- por une communication. Les machines VO nt |ue entre les plaques. Tant que le courant L'iectrique s'écoule sans interruption, Ja machine reste en repos, retenue qu elle est lar la détente, mais au moment où le cir- [uit est interrompu, la détente opère un léger mouvement de rotation, qui dégage ln mouvement d’ horlogerie, et ASS tot je lransmission de la dépêche comménce. | C'est avec raison, nous pensons, qu’on a référé mettre le repos et non pas le mou- ement du mécanisme sous la dépendance e la permanence du courant, puisque + 494 toute altération dans l’appareil électriquese trouve ainsi immédiatement révélée, lors- qu’on veut mettre [à machine en action. L'appareil électro-magnétique qui est employé uniquement pour mettre la de- tente en action, est construit ainsi qu'il suit . Une tige mince verticale, porte un bar- reau de laiton à chacune des extrémités duquel est fixé par le milieu de sa longueur un aimant demi-circulaire. Les extrémités des deux aimants sont presque en contact, et ces aimants eux-mêmes complètent à peu près un eercle dout latigeestle centre. DU te. de bois isolées et fixées sur le bâti de la machine, sont percées suivant leur longueur d'un trou d’un diamètre suf- fisant pour permettre aux aimants de pé- nétrer sans les toucher. Ces bobines por- tent les tours du fil métallique qui sert à voiturer le fluide électrique. Elles sont pla- cées concentriquement relativement aux aimants, et de telle façon que les extrémi- tés de ces deruiers se reucostrentau centre de leurs cavités centrales. Lorsque le courant éiectriquè parcourt les tours du fil métallique, les aimants avec leur t tige décrivent un pe titarc suivant une cetaine direction, et aussitôt que le cou- rant est interrompu, la force du courant cessant d'agir dans le fil, un aimant con- staut, placé à une petite distance, ramène les aimants électriques avec leur tige à leur position originale. Un renflement ménage sur cette tige remplit les fonctions d'une détente, attendu qu'ilest entaillé d’un côté presque jusqu'au centre; extrémité d’un long levier très léger, soutenu par ! un des HRouices arbres du mouvement d'horloge- rie et qui par conséquent bascule rapide- ment, s ‘appuie sur ce renflement de la tige dans une de ses positions et s’échappe par l’entaille dans l'autre. Chaque machine est composée de trois parties, savoir : celle qui transmet le mou- vement à une aiguille semblable à celie d’une horloge, Celle qui, lors de lindica- tion d’un signe ou caractère transmis, fait résonuer une sonneite, et eufin celle qui imprime le caractère. Sup posons come exemple que la ma- Eine entre eu action après qu'on a pris les dispositions électriques nécessaires pour rendre libre la détente. On-remarque da- bord que l'aiguille tourne sur un cadran et que sa pointe franchit neuf caractères, signes ou figures, un zéro, un gros point, un espace vide et son point de départ, dis- posés en cercle sur un cadran. Ga observe ensuite que laiguille s'étant arrêtée sur un signe ou un caractère quelconque par l’in- ter rrupiion du circuit électrique, ies pièces qui la fort mouvoir s'arrêtent, et on voit aussitôt commencer le rôle des pièces ré- sonnantes, et dès que celles-ci ont frappé sur un timbre à ressort, l'appareil d'im- pression entre en action pour laisser l’em- preinte du signe ou du type à laquelle la machine s’est arrêtée sur une feuille de papier enroulée autour d’un cylindre tour- pant, p'acé à la gauche du mécanisme. Ce jeu se répète pour chaque signe, type ou caractère au un nombre quelconque d entre eux suivant qu’on l’a jugé nécessaire. Lorsque la phrase est terminée, le point se trouve de même imprimé sur le papier, et après avoir attendu une demi-minute. la machine repart comme d'elle-même, mais en réalité par l’action des préposés à l’autre station, et les mêmes mouvements sont répétés par l'aiguille qui s’arrête sur 495 chacune de; figures, les imprime comme précédemment après avoir agité Jasonnette comme ci-lessus, La même interruption dans le courant électrique q'i arrète la machine à l'une des stations, en suspend également le mouve- ment au mêcane instant à l'autre station, et comme les aiguilles des deux machines sont, à l'origine, réglée; l’une sur Pautre et tournent Ensuite avec des vitesses égales, il est clair que le sig gne, type où figure sur lequel l’une W’elles s’arrête, sera également in liqué au même instant par l'autre. L’impression s'effectue à l’aide de ty pes ou caractères. enchâ5sés er saillie à l’extré- mité des rayons sur la surface convexe d’une roue. Ces types sont disposés sur cette surface de façon telle, et la roue est conluite de telle sorte par le mécanisme qui fait marcher l'aiguille, que lorsqu'un signe est indiqué sur le cadran, le niême signe est présenté par la roue au papier qui doit en recevoir l'empreinte. En ce mo- ment, la roue type est ponssée en avant, et le type s’umprime sur le papier, Les deux machines, avons-nous dit, sont absolument semblables. La vitesse de leur rotation est réglée par de petits régulateurs à boules semblables à ceax des machines à vapeur, et il est indispensable que ces ma- chines soient aussi exactement d’accord qu'il est possible sous ce rapport. Toutefois, s’il y avait à craindre quelque erreur dans cette portion du mécanisme ou dans toute autre, de manière que les deux machines n'indiquassent pas la même fisure, on le découvrirait à Pinstant par la disposition suivante. La machine, si on l’abandoñnait à elle- même, s’arréterait sur l'uve quelconque des figures ou des espaces, et c'est ce qui au- rait lieu tant que les préposés maintien- draient en ordre le circuit métallique con- venable; mais à cel:, il y a un obstacle, c'est celui que présente l'espace vide du cadran dont no:s avons parlé, et qui forme une partie du cercle suivant ete les si- goes sont disposés ; là, la machine ne s’ar- 1ête plus d'elle-même, Or. si es deux ma- chines arrivent à cette e pace en même temps, elles le franthiront sans s’y arrêter, mais si l’une d'elles s'arrête sur cet espace, tandis que l’autre indique une des figures, alors le préposé à la prennère machine, s’apercevra immédiatement par cette pause à contresens sur Pespace vide, que les in- struments ne sont pa. d'accord. Il est très facile de s'assurer qu’elle est la figure à lai quelle l'aiguille de l’une des machines devra P: inter pour être d'accord avec l’a tre, puisqu'on reconnaît immédia- tement la figure que l’a:gnille franchit sans s arrêter spontanément “quand on l’aban- dou à eile-même. Ce télégraphe nouveau et éminemment ingénieux, a fonctionné dans les épreuves avec une exaclitude parfaite relativement à son mécanisme et à ses indications. L’in- venteur semble avoir pris toutes les pré- cautions imaginables, pour que les erreurs ne puissent se propager sans être décou- vertes, et pendant 18 mois que ce télégra- phe a été appliqué au chemin de fer en question, il a marché de la manière la plus satisfaisante. L'importance de la découverte physique sur laquelle repose son action par- ticulière ue saurait être contestée, et la disposition iant des effets produits que des détails du mécanisme, mérite l'attention des compaunies de chemin de fer. L'appa- rail est remarquabl: par sa simplicité, et ce 496 mérile, non seulement se retrouve dans les pièces mécaniques qui sont constamment sous les yeux, commodes à vérifier et à inspecter et faciles à réparer, mais aussi dans le circuit électrique, qui ne se com- pose ici que d’un seul fil auquel il faut nécessairement attribuer toute erreur ou absence de transmission, dans le casoüilen surviendrait quelqu’une, ce qui met un termeaux pertes de temps, incertitades.ete, occasionnées par ces mêmes circonstances sur une ligne de télégraphie électrique or- dinaire, où les communications s’operent à Paide de plusieurs fils. Son faible prix com- parativement, sa manœuvre facile, sont aussi de puissantes recommandations; mais an mérite plus grand peut-être encorc, c’est l’uniformité de son action qui repose comme on l’a vu, non pas sur des batteries dont la force est sans cesse variable, mais sur l'électricité même de la terre. AGRICULTURE. Sur le charançcon qui fait, cette année, de grands dégats dans les vignobles du midi de ia France, par F. E. Guérin-Méne- ville. Le charançon qui ravage les vignobles à Tarasconest celui que les agrieul teurs nom- ment urbec, rouleur, albère, elbia, cunche ou conche, etc., etc. Il a aussi recu des naturalistes une foule de noms, et ils ont fait plusieurs espèces avec ses deux sexes et ses nombreuses va- riétés ; d’autres l’ont confondu avec les espèces réellement distinctes, quoique voi- sines, d’où il résulte une synonymie tres embrouillée. Dans Schœnherr, qui a publié l'ouvrage le plus récent sur lescharançons, on trouve les descriptions de rynchytes betuleti et bac- chus, qui ne différent nullement entre elles etquise rapportent évidemment à la même espèce ; à la suite de celle du rynchytes be- tuleti, il citecinquante-deux ouvrages dans lesquels il est décrit sous divers noms. Pour débrouiller cette synonymie réunir les espèces nomina'es créées pas les divers naturalistes, et déterminer délititivement le nom qui a été, donné primitivement à cet insecte, il faut faire un itimense travail de recherches , discuter les diverses des- criptions qui en ont été faites et les compa- rer entre elles. Outre les cinquante-deux auteurs systé- matiqnes qui lou décrit plus ou moins bien, il ya un grand nombre d auteurs, historiens et agriculleurs qui en ont parlé d’une wa- nière plus ou moins vague, depuis Pline jusqu’à nos jours. La discussion des opi- nions et des assertions de ces diverses ob- servateurs et compilateurs donnerait sujet à un travail fort difficile et fort étendu. Cependant le temps employé à un pareil travail ne serait pas à regretter, Car à Lra- vers les confusions d'espèces, les erreurs grossières dans lesquelles sont tombes presque tous ces écrivains, on trouverait de bonnes recettes pour détruire quelques es- pèces ou pour réduire leur nombre dans les plantations. Il faudrait pour cela étudier surtout Olivier de Serres, Rozier, Chaptal (dans le tome x du Cours complet d'agricul- ture de Rozier), Hubert, AMeém. soc. de phys. et d'hist. nat. de Genève, t. vin, 29 part., 1839, les diverses articles publiés dans les Encyclopèdies, les Dictionnai- res, elc., elc., et en extraire ce qui est ori- ginal, ce qui est le fruit d'observations di- rectes. 497 Dans l'impossibilité où je me trouve de donner un temps aussi considérable à ces recherches im portantes, el pour répondre de suite à mon honorable confrère, je ré- samerai en peu de.mots ce que l'on sait des mœurs de l’attelabe de la vigne, dont il m'a rendu de nombreux individus. x Cet insecte, pour préparer le berceau de sa progéniture, roule en estompe ou en forme de cigare les feuilles de la vigne, du coudrier et de quelques autres arbres, après avoir déposé un œuf sur la nervure princi- pale de ces feuilles. Je n’entrerai pas dans l'explication dé- taillée du procédé qu’un si petit insecte emploie pour parvenir à rouler sur elle- même une grande feuille de vigne ; je dirai seulement que pour vaiucre sa rigidité il la rend malade en rongeant en partie son pé- tiole, ce qui a le double avantage pour lui de l’aider à effectuer son travail et de faire tomber la feuille à terre, au bout de quel- que temps, afin que la larve provenant de l'œuf préalablement déposé puisse sortir de son berceau en perçant un trou à travers les copches roulées de cette enveloppe, et s’introduire en terre pour y passer l'hiver, se métamorphoser, afin de reparaître à l’é- tat d’insecte parfait, au printemps suivant. Cette manière simple et naturelle d’ex- pliquer les diverses phases de la vie de cet insecte ne résulte pas entièrement d'obser- vations directes, car personne n’a vu la larve quitter le rouleau de feuilles tombé et s’introduire en terre; mais l'analogie porte à l'admettre. En eftet, on sait que la majorité des insectes, et spécialement beau- coup de charancons, se métamorphosent ainsi : les uns , après avoir déposé leur œnf dans la fleur de diverses plantes, coupent la tige de cette fleur, pour qu’elle tombe ; d’autres ne coupent pas la tige, mais la larve ronge le jeune fruit, le fait périr : il tombe et aussitôt la larve le quitte pour se cacher dans la terre : c’est ce qui a lieu pour le charancon des n isettes et pour plusieurs autres espèces qu’il serait trop long d'énumérer ici. Les naturalistes et les agriculteurs qui ont parlé du charançon de la vigne ne sont pas d'accord à ce sujet. Sans parler de cenx qui ont coufondu les espèces, je dirai que M. Lacordaire prétend que des aitelabes placent leur progéuiture dans l'intérieur des branches, en y faisant une incision au moyen de leur,bec, ce qui est tout à fait contraire à toutes les observations que la science possède. M. Lacordaire se sera ap- puyé sur des opinions émises par quelques auieurs peu versés daus les conaaïssances entomologiques , et je suis étonné qu'il ait adopté et reproduit de pareilles assertions, qui sont des impossibilités eetomologiques. Le continuateur de l'ouvrage de M Au- douin sur les insectes nuisibles à la vigne s’est également trompé au sujet du charan- çon vert, et, quoiqu'il lait assez bien re- présenté, il lui applique d'abord ie nom de rhynchytes populi, nom qui appartient à une espèce tout à fait difiérente. IL s'est encore trompe en disant que la lave se mélamorphose à la place même où elle a vécu, et que l’insecte parfaitéclôt dans ce rouleau ef pratique une petite ouverture par laquelle il en sort. Lofin sa recommandation d'enlever avec soin tous les rouleaux renferuiant des lar- ves de rynchytes, quoique bonne en elle- même, est appuyée cependant sur une erreur. En effet, voici sa phrase : Il est es- sentiel d'enlever ces sortes de cornets aussi- { tôt qu’on les aperçoït; car, si on laissait à la chenille Le temps de devenir insecte par- Jait, on risquerait de n’enlever que des feuil- les vides. En définitive et pour résumer ce que l’on sait sur le charançon qui attaque la vigne, nous dirons : 1° Que c’est l’insecte connu des agricul- teurs sous les noms de béche, urbec, albère, ponitrelle;chèvre.coigneuu,formion,etc.,que les naturalistes ont confondu sous les noms derynchytes betuleti,bacchus,populi, betulæ, alnt, viridis , violaceus, bispinus , iner- 7n1s, eic., et auquel il faudra conserver le uom qui lui a été donné par l’auteur qui la fait connaître le premier ; 2° Que cet insecte paraît au printemps, vit sur les jennes pousses de la vigne, du potrier, du tilleul, du coudrier, etc. ; que sa femelle roule les feuilles de ces arbres en cstompe ou en cigare pour former une retraite à l'œuf qu’elle a déposé sur leur nervure médiane, et qu'elle ronge en partie leur pétiole, afin de les affaiblir et de les faire tomber à une certaine époque. Si la feuille ue tombe pas, il est probable que la larve sort par l'ouverture qu’elle pratique à l’an des côtés de son tuyau, et qu elle se laisse tomber à terre pour s'y en- foncer. Cette larve passe l'hiver en terre, s’y mé- tamorphose, et l'insecte parfait éclôt au printemps suivant, 3° Que, connaissant ses habitudes , il se- rait facile d'empêcher que ces insectes fus- sent aussi nombreux l’année suivante , en détruisant leurs larvesavant qu’elles n’aient eu le temps de se cacher en terre. Pour cela, il faudrait enlever toutes les feuilles roulées que l’on trouverait sur les vignes, et faire cette opération au milieu du prin- temps, à l’époque où les rouleaux ne sont pas encore détachés de la vigne. Dans tous les cas, c’est à MM. fes agri- culteurs à examiner si l’opération est pra- ticable en grand, et si les frais de cette cueillette des rouleaux ne seraient pas trop considérables. (Annales de l’agriculture française). terres SCIENCES HISTORIQUES. HISTOIRE. Archives de l’ancienne Académie d'Arras. L'ancienne Académie d'Arras, qui fut supprimée comme toutes les autres socie= tés savantes par le décret du 8 août 1793 ,M a eu trop d'éclat pour qu’il soit nécessaire de s'étendre longuement sur l'histoire de ses travaux. Rechercher les faits oubliés et peu connus qui avaient rapport à la pro vince d'Artois, se livrer à des discussions approfondies sur les principes , le génie et goût de la langne française, discuter les progrès des sciences, telle était la tâche quels. s'étaient proposée les loudateurs, Dès l'an= née 1737 , il s'était formé une association d'hommes instruits pour lire à frais com muns les écrits périodiques les plus inté-"# l'Europe ; une lettre ministérielle du 13 mal 735 accorda l'autorisation nécessaire. Ce“M , Se. sie rna | ne fut qu'au mois de juillet 1773 que des lettres patentes du roi l’érigèrent en Aca=M démie royale des belles-lettres. Le nombre des acadéimiciens ordinaires était fixé à trente ; mais ils pouvaient s’adjoindre Is, personnes qu'ils croyaient leur être utiles; ñ | 499 : et qui prenaient le titre d'associés externes ou honoraires. Mais la Société n’avait pas attendu cette faveur pour se faire remarquer par son zèle et par ses travaux. Honorée de la pro- tection des Electeurs palatins, elle avait en- eore été c hargée par les Etats d'Artois (1770) de donner un prix de 300 francs au meillear mémoire sur la question qu’elle proposerail, ce prix fat porté plus tard à 500 fr. par une autre décision du mois de novembre 1782. La question mise au con- cours pour l’année 1784 fut celle-ci : Tou- tes les terres de L’Artois sont-elles propres à être ensemencées chaque année ; et quelle serait la méthode à suwvre pour faire pro- duire des récoltes tous les ans avec avantage à celles qu'on jugerait utile de dessoler. M. Herman, avocat à Arras, obtint la mé- | daille. | Une réunion d'hommes aussi zélés pour l'histoire du pays a dû recueillir de curieux et utiles documents; mais malheureuse- mént pendant les jours de troubles civils qui ensanglanterent |’ Artois à la fin du sie- cle dernier , un grand nombre de titres et | de manuscrits précieux a été égaré ; quel- ques uns heureusement se retrouvent en- core dans [a bibliothèque publique, et l’A- cadémie d'Arras, dont j'ai l'honneur d’être le secrétaire-adjoint, en possède plusieurs que nous nous proposons de faire rapide- ment connaitre aujourd’hui. Claude Berthod, savant bénédictin, écri- vit vers la fin da siècle dernier une vie de | Richardot , évêque d'Arras, aussi curieuse par les recherches que par lintérêt qui s'attache à ce prélat. Richardot en effet, mommé évêque en 1562, mort douze ans plus tard, vit l'agitation religieuse trou- » bler le Nord de la France, et eut à lutter contre les machinations du prance d’Oran- _MSe qui voulait se faire du calvinisme un SrMmarche-pied pour arriver au pouvoir. -MAMais ce n’est pas seulement par sa fermeté “liMque Richardot est remarquable ; c’est à lui ïMqu'on doit l'érection de l'Universilé de Pa- “ris (1), et ce seul titre suflirait à sa gloire. “L'ancienae Acfdémie de Bruxelles, dont Berthod était membre, avait déjà publié (4) Depuis plusieurs années, les magistrats de Douai soilicitatent de l’empereur Charl>s-Quint la fondation d'une uaiversité ; ils l’obtinrent enfin , le 19 janvier 1561, de son fils et successeur Philippe II. Nous cruyons faire plaisir à nos lecteurs en citant un ragment du discours que prononÇa le 3 octobre . 562 l'évêque Richardoi : « Et certes, à peine pour- Jait Pon sentir plus griefve, ny plus dure malédic- lion de Dieu au monde, que de veoir les lieux de tous es ministres oCcupez par personnages jsnoran(z ou seschantz ou uonchaillantz, de laquelle malédiction lostre-Seigucur menassoit les Juifz par la voix de »n prophète Esaïe : disant qu’en lieu des bons et iges expérimeulez ét verlueux gouverneurs, il leur onneroit des enfantz iguorantz, des chefs et recteurs fféminez, lasches et floches et sans vertuz. Aussi bibl-on compter en lieu de singulier bénéfice de ieu, que toutes telles charges sont admioistrées par dns scavanis pour non faillir : et consciencieux Vu nou fleichir... » — Extrait de l'ouvrage inti- né : Les deux sermons françois et latin faicts par \lonsieur le révérendissime évesque d'Arras, mes- re Franchois Richa dot, et par luy prononcies à mouay à la solennité célébrée au dict lieu pour le “immencement de la nouvelle université. À Cam- lay, par Nicolas Lombart, imprimeur. MCLXII. ‘4. de 24 feuilles. Voyez encore pour l'histoire de la fondation de niversité de Douai et les cérémonies qui eurent lu pour son installation, deux très curieux et très Jresopuscules imprimés à Douaiten 1363, chez Jac- es Boscard , et mentionnés dans la Bibliographie taisienne de Duthillæul, Nouv. édit, , n, 4 et 2, Î | 500 la seconde partie de ce travail; mais ses mémoires sont tellement rares qu’on peut les dire introuvables, même en Belgique ; la Société royale d'Arras a cru ulit de pu- blier le travail entier de dom Berthod, et il est actuellement sous presse ; de plus, M. l'abbé Parenty , qui a consacré de longues heures à l'étude de l'histoire religieuse et archéologique de l’Artois , a été chargé de l’annoter. Nous ne devons donc pas nous étendre plus longuement sur la vie de Ri- chardot. Nous avons parlé des troubles religieux qui ensanglantèrent le Nord de la France lorsque l'inquisition espagnole sévissait avec fureur contre les partisans de la reli- gion réformée. Arras ne fut pas à l'abri de ces agitations; elles éclatèrent vers la fin de 1577 et durerent plus d'un an. Le gou- verneur fut obligé de quitter la ville, le magistrat emprisouné et Arras gouverne par une populace effrénée qui porta au pouvoir un Jurisconsulte distingué par ses lumières , mais que l’ambition aveugla (1), et un de ces chefs militaires si communs au seizième siècle qui étaient habitués à faire couler le sang. Mais lorsque les jours de calme eurent lui, la réaction fut cruelle aussi; le jurisconsulte Gosson, Crugeol, en un mot les principaux chefs des révoltés eurent la tête tranchée. Les contemporains nous ont laissé plusieurs mémoires sur ce fait intéressant; ceux de Pouthus Payen : ceux de Walerand Obert sont à juste titre estimés. Les archives de l’ancienne Aca- démie en possèdent un troisième qui ne porte aucun nom d’auteur, mais qui n’en est pas moins curieux; partageant les mê- mes opinions que Payen et Obert, il blâme les excès des conjurés , plaint leurs victi- mes et justifie leurs supplices. Un catalogue de tous les auteurs qui ont écrit sur l’histoire d'Artois , catalogue ré- digé par ordre du ministre pour continuer la Bibliothèque historique de la France, par le P. Lelong, des extraits faits de plusieurs ouvrages, entre autres de Lambert d’Ar- dres, dont l’intéressante chronique est en- core en partie inédite, un portefeuille de chartes imprimées et manuscrites pour ser- vir à Fhistoire de l’Artois, tels saut les quelques débris arrachés à la tourmente révoluticnnaire , et il faut le dire, à l’infi- délité des gardiens. Quoiqu'il soit le plus pauvre de tous ceux que nous avons dé- crits, le dépôt de l’ancienne Académie d’Arras n’en renferme pas moins quelques utiles et curieux documents, auxquels ous aurions dû ajoutertrois registres contenant les procès-verbaux de ses séances, ainsi que ses délibérations. À. D'HERICOURT. (1) Nicolas Gosson , dit Maillard dans ses Coutu- mes générales d'Artois, édit. in-f°, pag. 181, avait entrepris d'éclaireir le droit et les coutumes de son pays par des commentaiaes conformes à la raison et à l'équité. La Bibliothèque royale (supp. fr., n° 4442) pos- sède un exemplaire des Troubles recueillis par Wallerand Obert, Il est en papier et contient 126 pages petit in-fol. Le manuscrit original de Ponthus Payen se trouve à la bibliothèque de Lille, D. 18, nu. En voici le ti- tre : Discours véritable de grands troubles el se- ditions advenues en la ville d'Arras, capitale du Pays d'Artois, l'an 1378 , par Me Ponthus Payen, advocat atrébatien, sieur des Essarts. Ces manus- crits, mentionnés par Lelong dans sa Bibliothèque historique, t. 3 (nouv. édit:), n° 38976 et suiv. : soul encore inédits, 501 GÉOGRAPHIE. Mélanges sur la Chine. La capitale du Su-Tchuen., — Son gou- verneur. — Une grande pagode. Au mois de juillet dernier, j'allai passer deux jours à Tchéu-Tou-Kou, capitale du Su-Tchuer. Cette grande ville chinoise a un fort bel aspect. Ses rues sont larges, assez bien alignées, pavées en pierres car- rées comme à Paris, etencombrées d’allants et de venants, Plusieurs quais l'embellis- sent. C’est là qu'on trouve les boutiques les plus apparentes, dont l'étalage se coui- pose en grande partie d’articles européens : jy ai vu vos draps, vos soieries, vos rubans, foulards, calicots, montres , horloges, ci- seaux, etc. Tous ces objets sont à un prix exorbitant. Je marchandai une petite pen- dule qu’on aurait eue en France pour 15 ou 20 francs : on ne voulut pas me la céder pour 55 taëls : or, le taël vaut à peu près 7 francs 50 cent. ll ne faut pas croire pourtant que ces boutiques soient d’une graude richesse. Je. demandai à un homme d'affaires quelle valeur pouvait représenter le plus brillant magasin de la ville : il me répondit qu'ilne dépassait pas 2 où 3 mille onces d'argent, c’est-à-dire 2 ou 3 mille taëls (1). Si vos maisons d'Europe n'avaient pas d’autres capitaux en circulation, les amis du luxe se croiraient bien à plaindre; ici, cela passe pour un commerce très étendu. L’habitation que j'occupais, en face du palais du gouverneur appelé Z'soung-Tou, me permit d'examiner tout à mon aise ce dignitaire et sa nombreuse cour, Le lenuez= main de mon arrivée, j’apeicus de ma chambre un drapeau jauve arboré à la pointe du mât ; je demandai ce qu'il signi- fait, et j'appris qu'on le hissait chaque fois que le ‘Fsoung - Tou devait sortir dans la journée. El sortit en effet, Un seul coup de canon fut le signal du départ, Aussitôt une musique grotesque se fit en- tendre : on eût dit le son d’une corne de berger mêlé au bruit d'une trompette criarde. Je vis défiler, à la suite du gou- verneur, les gens de sa maison, ses gardes du corps, ses cavaliers, ainsi qu'une foule de mandarins grands et petits. Quand ces dignitaires sont en marclie, ils ont toujours nombreuse escorie; qu'ils svient en litière où à cheval; un serviteur déploie sur leur tête un lirge parasol rond, un autre les rafraîchit à grands coups d'ésentail, un troisième tient la main à la bride du che- val où au bras du palanquin, tandis que le grave personnage se rengorge dans sa va- uiteuse indolence. Au retour du Tsonng-Tou, ce furent même salve et même musique, On lui rend pareil houueur chaque fois qu'il franchit le seuil de son palais, ne fût-ce que pour faire un tour de pronrenade. Vers les neuf heures du soir, on lui donne une dernière sérénade pendant un demi-quart d'heure, puis la scène finit par un coup de canon. Alors toutes les portes de la ville se fer- ment. . À quatre heures du matin, nouveau charivari, nonveau coup de canon. Les portes de la ville s'ouvrent. Me voilà sur pieds, car j’ai bien du chemin à faire, si je veux la visiter en détail. Elle a plus de quatre lieues de tour. Ellè se divise en (1) Il faut que l'argent monnayé soit grandement altéré en Chine pour ne valoir que 7 fr, 50 l’once, En France , l'once au titre de 0,900 vaut 12 fr. A5 €. 502 trois grands quartiers appelés la ville des Indigènes, la ville des Tartares, et la ville Impériale, où l’empereur résidait autre- fois. Ces trois villes ont chacune lenrs fortifications, qui sunt en briques et fort solides. On pénètre dans la citée tartare par une grande porte voûtée, de 26 pas de long. Là, on peut se croire en dehors de Ja Chine ; les maisons ont une architecture à part; les hommes et Jes femmes sont d'une taille européenne, leurs traits etma- nières ressemblent presque aux nôtres. Le secund jour. nous partimes, de orand matin, pour aller voir une pagode célèbre appelée Ouéu-Chôu Fuëén. Nous varrivèmes un peu avant onze heures. C'était le mo- ment où les bonzes se mettaient à table. Voicile spectacle dont nous fûmes témoins. Dans un vaste réfectoire, 90 bonzes, placés dos à dos, assis devant une longue table fort étroite, les mains jointes, les yeux con. stamment fixés à terre, chantaient en com- mun des paroles qu'aucun de nous ne put - comprendre. Cette prière dura bien dix minutes. Un d'entre eux, qui faisait l'office de maître des cérémonies. tenait d’une main une petite clochette qu’ frappait en me- sure avec une baguette de cuivre; c'était lui qui entonnait la psalmodie. Le grand bonze était au centre, derrière une idole dorée, priant assis comme Îles autres, seul devant une petite table plus élevée d’où il dominait l'assistance, Au milieu Au réfectoire, et en face de Vidole , était un autre bonze habillé de jaune, qui offrait au dieu une pleine écuelle de riz. Un quatrième personnage, placé derrière le précédent, devant la porte, et tout près de nous, tenait de la main droite, à la hauteur des yeux, sur une palette en cuivre , quelques grains de riz , sa main gauche était armée d'un bâtonnet pour chasser les mouches téméraires qui au- raient osé venir mauger l'offrande à a barbe de l'idole. Les prières finies, le maitre des cérémo- nies cessa de frapper sa sonne'te ; le bonze qui offrait | écuelle la placa sous le men- ton du dieu, et celui qui te-ait les grains de riz vint devant nous les déposer sur une pierre destinée à les recevoir. Alors, des servants se hâtèrent de remplir les plats des différentes tables. Aucun des couvives placés aux premiers rangs ne remuait. Le grand bonze donna le sivnai, et tous se mirent à j’œuvre. Ils dévorèrent en un instant bon nombre de plats de riz, avec force aubergines, et rien de plus. Ils ne mangent point de viande et ne boivent ja- mais de vin, du moins en public. Vers la fin du diner, on leur servit du thé à dis- crétion. Le repas se termina à peu près dans le même ordre qu'il avait commencé. Nous vimes tous les bonzes défiler sur deux ligues, pour regagner leurs cellules, d'où ils sortent rareinent.... Ils étaient tous amaigris, pâles et defigurés, à l'exception de leur cbef qui avait beaucoup d’embon- point ; c'était peut-être à son volumineux abdomen qu’il devait sa haute dignité, car ici c'est un trait de ressemblance avec les dieux : il y a dans cette pagode plusieurs idoles de 12 pieds de haut, dont le ventre a au moins 6 pieds de diamètre. Jamais le grand bonze ne sort. L'empereur viendrait en pélerinage, que le superbe ne ferait pas un pas pour lui adresser la parole. La résidence des bonzes cit ua imposant édilice à deux étages, cons'ruiten briques, ctouré de larges corridors, et sept ou huit 503 à fois aussi vaste que le séminaire du Puy. Quel beau séminaire cela fera un jour, si la religion vient à fleurir en Chine. Famine dans le Su-Tchuen. — Après deux ans de disette, suivie d’une peste qui avait décimé les habitants, on Commnença à renaître à l'espérance ; la récolte, aux premiers jours de juil- let, paraissait devoir être abondante ; les esprits, abattns par tant de revers , re- prenaient le goût de la vie : mais le bras de Dieu devait s'appesantir encore sur ce malheureux peuple ! Comme on se prépa- rait à la moisson, d'épaisses nuées d’insectes vinrent détruire en un instant cette der- nière ressource, ct, aprés avoir dévoré le grain, ne Idissérent qu’une paille infecte, qui devint une cause féconde de maladies pour les animaux domestiques. Comment retracer la détresse où se sont trouvés nos infortnnés montagnards? Chré- tiens et païcns, tous se croyaient à la fin du monde; on n’enteudait plus que les cris de la misère : « Qu’allons-nous devenir ? qui nourrira nos enfants ? de quoi nous vêtirons-nôus ? » Les riches propriétaires, D'ayant ni riz, ni argent, avaient suspendu tout commerce. La classe pauvre, con- damnée à une oisiveté forcée, et d’ailleurs sans aucune provision, n'avait d'autre res- source que de suivre les funcstes inspira- tions de fa faim; aussi les voleurs, déjà si nombreux, se sont-ils multipliés à l'infini. Ces brigands, armés de coutelas, iufestaient les chemins, circulaient daus les cam- pagnes, sur les morchés, et même dans les villes. Eu dépit de la police chinoise, on les a vus dans la ville de Lan-T'choüan, le poignard à la main, entrer en plein jour dans les boutiques, etenlever tout ce qu'ils rencontraient. Leur résister était s’exposer à une mort presque certaine; et d’ailleurs la terreur qu'ils inspiraient était si géué- rale, que les honuètes gens n’osaieut pas se réunir pour réprimerleurs excés. I! fallut en veuir à des moyens extrèmes, et intiumider les coupables par des chäti- ments inouis. De fréquentes arrestations avaient été faites; bientôt les prisons se trouvèrent remplies de ces malheureux , auxquels on laissa endurer toutes les hor- reurs de fa faim, et, après les avoir roués de coups, on finit par les brûler vifs. Ce supplice, inconnu jusqu’alors au Su- ‘Tchuen, en effrayant les plus déterminés a ramené Vordre dans la ville; mais la caipagne n'a pas cessé d’être en proie à la dévastation ; dans les marches, les voleurs, confondus au nuilicu de la toule, enievaient de côté et d'autre tout ce qu'ils pouvaient atteindre : argent, marchandises, habits, rien w’echapyait à leur rapacité. La nuit, on dirait que le pays est au pillage. Les habitations rustiques étant construites en ture, ilest facile d’y pratiquer une ouver- ture. Des que le jour est à son déclin, les bandits se rendent sans bruit derrière la maisou qu’ils veulent exploiter; là, cachés au milieu dès bambous, ils attendent le moment du plus profond sommeil; alors ils font une brêche dans le mur, et, à la clarté d’une bougie, ils se glissent dans les divers appartements, et enlèvent tout ce qui tombe sous leur main, sans même res- pecter les couvertures des gens endormns. J'a dans mon district une quarantaine d'enfants qui étudient sous le mème toit : or, pendant une nuit qu'ils reposaent tous profondement , une baude de malfaiteurs pénetra dans l’école, et déroba, entre autres 504 effets, les habitset les couvertures du maître et des élèves, sans qu'aucun d'eux s’en aperçût. Jugez, d'aprés ce court exposé, si l'on peut être sans inquiétude sur les che- œmins, et dormir en paix dans son lit. (La fin au prochain numéro.\ ) Le vicomte À, DE LAVALEYTE FAITS DIVERS. — M. le général Harding a reconnu un fait cu- rieux dans Îcs expériences qu'il a exécutées ré- cemment. Lorsque l'on tire les obus en fonte, remplis de bailes et de poudre , ces balles ne se déforment nullement lors de l'explosion; mais si on les met dans le projectile sans y joindre de la poudre, on remarque après le tir, qu'elles se sont prises en une masse polyédrique adhérentes aux parois. 11 est probable que ce phénomène tient à ce que, lors du départ, les balles ne prennent, par suite de Icur inertie, qu'une vitesse fort différente } pendant quelques instants de celle de j’obus. { — Le gouvernement prussien, dans le but trés 8 louable de diminuer autant qu'il est possible les chances d'accidents , sur les chemins de fer, se propose d'établir une école spéciale dans laquelle l'enseignement spéciale consistera dans l’art de manœuvrer et diriger les locomotives. Le nombre des élèves que l'on propose d'admettre dans cet utile établissement sera de quatre cents; leur instruction dans l’écoie durera loute une année. ; Une ordonnance royale introduira des lors dans ù l'administration des chemins de fer uue impor- l tante modilicalion par suite de laquelle uul ne f pourra être admis à servir comme'conducteur de dl locomotive s’il ne présente un eertilicat de eapa- cité délivré dans cet établissement. -— Un projet S analogue à celui-là a été concu en France; mais on conçoitfacilement lesnombreuses difficultés que présente son exécution. Il faut en eflet dans un élablissement de ce genre un modele de chemin de fer dans lequel se trouvent réunies toutes les diflicultés que l'on veut s'exercer à vaincre, des | pentes plus ou moins fortes , des courbes à rayons | variables, etc., en un mot tout ce qui peut servir de matière à l'enscigrement pratique sur la con- \ duite des convois. A Berlin aussi, comme on Ig sait, a lieu en ce (\ moment et depuis le 19 du mois d'août, une ï grande exposition des produits des arts et de l’in- W ke dustrie. Toutes les branches de l'industrie alle- #» mande s'y trouvent représentées par une masse ph d'objets qui ne s'élève pas à moins de 36,000. — ht Mais à côté de ces instilutions utiles qui prouvent Lu que l'Allemagne et ses diverses parties se tiennent j au niveau du mouvement industriel de l’époque , QY l’on en voit d'autres qui se présentent avec un ÿ Je Loul autre caractère; ainsi depuis quelque temps rnpo une association s’est formée ayant pour but l’abo- pli lition de l'usage de saluer en se découvrant. L'as- dt sociation à bientôt compté grand nombre de mem-#\ bres, et la police prenant au sérieux cette plaisan- \ Won terie qui, il est vrai, se raltachait peut-être à ün quelques idées d'un autre ordre, à Saisi les cocar-MSJn des qui servaient de signes distinctifs aux asso= Terre ciés, 00 de als Ce BIBLIOGRAPHIE. Wnèn Ko DU GOUVERNEMENT DE L'INDUSTRIE, tell ù lu est le titre d'une brochure qui nous arrive de la Ù Belgique, nous n'en connaissons pas l'auteur 4/1 rons pas son livre sans en Lirer la quintescence, Nous émettrons seulement notre étonnemeni que la presse belge ne nous ait encore rien di d'un écrit aussi remarquable. Nous nous étions habitués à croire que la Bel gique n'avait pas d'écrivains; nous changeronE bientdt d'avis s'4 coutinue de nous arriver des li vres aussi remarquables que celui du Wonoul: pole et du Gouvernement de l'industrie. Nous nd les laisserons pas passer sans les analyser dès que} \w, l'espace nous le permettra. KA dk; Parts, — Imprimerie de LACOUR et com al | lo rue St-Hyacinthe-St-Michel, 55. , 4] k ñ 11° année Paris. — Dimanehe 15 Septembre, 1844. 20300 N° 22, | L'ECHO DU MONDE SAVANT. ‘ TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. a L'ECHO DU MONDE 8AVANT paraît le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forine deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous la direction de M. le vicomte A. DBLAVALETTE, rédacteur en chef. On s’ahonne : Pauis, rue Ües BEAUX - ARTS, N. 6 ,et dans les départements chez les principaux li- i | SOMMAIRE. — SCIENCES PHYSIQUES. il PHYSIQUE DU GLOBE. Mémoire eur les tempé- ratures de la mer Méditerranée : Aimé. — CHI- MIE. Recherches sur la cire des abeilles ; Char- les Gerhordt. — SCIENCES NATURELLES. MINERALOGIE. De la Composition du feldspath et de l'hallailinta , roches des montagnes de Ja Suède; Svanberg. — BOTANIQUE. Fougères x | hybrides. — ZOOLOGIE. Sur la physiognomie x | des serpents; extrait de l'ouvrage de H. Sehle= gel. — MEDECINE. Observation d’hydrophobie succédant à la morsure d'un chien non atteint de la rage. — SCIENCES APPLIQUEES. Hy- draulique turque. — AGRICULTURE. De la culture du n1z en France. — SCIENCES HIS- TORIQUES. ARCHÉOLOGIE. Note sur l'é- glise de Saint-Vincent de Bagnéres-de-Bigorre ; Charles des Moulins. — GÉOGRAPHIE. Mélan- ges sur la Chine. — FATSDIVERS. —BIBLIO- GRAPHIE. SCIENCES PHYSIQUES. METEOROLOGIE. :“: Rapport sur un fait météorologique dé- k couvert par M. Nervander, professeur à ï k Helsingfors. » M. Nervander, professeur à Helsingfors, .«à et membre correspondant de l’Académie, “à vient de lui communiquer, sous forme de là lettre, le résultat d’un travail sur la météo - lt-à rologie » qui contient l'exposition d’un M { phénomène tellement important, et si par- me Len ë Wa nr ee "4 faitement ignoré jusqu’à ce jour, que nous = avons cru de notredevoir de le recomman- der à l'attention de l’Académie. Les travaux des météorologistes qui ont rapport aux phénomènes de notre atmns- #phère ont été toujours dirigés vers le but Ude tronver la loi qui régit certaines varia- “tions dépendantes d’une cause manifeste : «comme par exemple les variations de tem- .pérature qui résultent de la position de la « Terre par rapport au Soleil, ou de la rota- (ion de la Ferre même autour de son axe. Mais ces lois devaient être déduites de phé- Inomènes variables et constamment modi- |&és par l’influence de causes perturbatrices qui les faisaient paraître irréguliers. Le moyen dont on s’est servi pour découvrir quelque régularité dans la masse des varia- .Mtions produites par les différentes causes \perturbatrices a été, comme on le sait, application du principe des grands nom- (res. Pour appliquer ce principe, on distri- voue les observations en groupes qui em- …>rassent une période déterminée, comme “par exemple un jour, une année. || On prend ensuite la moyenne dés obser- |atious corespondantes au même mois ou à 1° même heure, selon la durée de la pé- iode. En se servant d’un grand nombre le groupes, les variations irrégulières se …|létruisent réciproquement, et il ne reste QE, mom plus d’apparent que les Variations essen- tielles provenant de causes qui agissent dans le même sens. Dans cette sorte de recher- ches, qui ont pour but la marche de la chaleur pendant la période d’un jour ou d’une année, on est toujours sûr de parve- pir à un résultat déterminé; car il ne peut x avoir un doute sur l'existence de la pé- riode. La loi ou la marche cherchée de la température une fois déterminée, on est convenu de considérer comme des irrégu- larités toute déviation de cette marche in- diquée par les observations isolées. Per- sonne ne pouvait cependant douter de ces irrégularités elles-mêmes ne fussent la con- séquence nécessaire de causes déterminées, comme il en est pour le phénomène dont la régularité a été reconnue. Les autres phénomènes ne nous paraissent irréguliers que par l'ignorance où nous sommes, tant des causes auxquelles il faut les attribuer que, par couséquent aussi , des périodes que suivent ces irrégularités, On voit par-là qu'il nv a d'autre moyen de parvenir à cette connaissance que celui de soumettre les différents phénomènes de périodicité que présente notre systéme solaire à un examen comparé avec les variations que présentent les phénomènes dé la chaleur , déterminés pardebonnesexpériences. Mais ou voit aussi que cette voie pour parvenir au but est très laborieuse, et il est d'autant plus difficile de se résondre à la suivre qu’il est impossible de prévoir si, parmi toutes ces recherches, il en existe réellement une qui doive être couronnée de succès. Quoi qu’il en soit, c’est le seul mode de procéder qu? nous offre la science. D’au- tant plus grande est notre satisfaction en voyant se vouer à ce travail un physicien aussi consciencieux et d’une perspicacité aussi reconnue que M. Nervander, et nous nous félicitons sincèrement de voir ses re- cherches couronnées d’un succès aussi évi- dent que celui qui résujte du présent tra- vail. 2 M. Nervander avait découvert antérieu- rement, par une recherche sur le temps de la débâcle de quelques rivières, que ces époques manifestaient une périodicité de sept ars qui se reproduisait avec une assez grande régularité. Supposant que cette pé- riode devait se retrouver dans la marche dés températures, il tàcha de la rendre évi- dente en groupant les observations par périodes de sept ans. Le résultat ne répon- dit point à son attente; en conséquence, il dirigea son attention sur des périodes de plus courte durée , qui puissent diviser sans reste l’espace de sept ans. Cela le conduisit à examiner la période d’une révolution du Soleil autour de son axe. Le temps decette révolution, pour un observateur placé au centre de la Terre, ou le temps de la rota- tion géocentrique, a été fixé en dernier lieu raires, et dans les bureaux de la Poste et des Messageries. Prix du journal: PAR1S pour un an 5 fr, sixinois 18 fr. 50 , trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 (r., {6.fr. 8 fr. 50. À ’EFRANGZR 5 fr. en suspour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir pour CINQ fr. par an et par recueil l’'ÉGHO DELA LITYÉ- BATURE ET DES BEAUX-AATE et les MORCRAUX CHOISIS du mois (qui coûtent séparément L'Echo 46 fr, ; Les Morceaux choitis 7 f.)et qui forment avec l’Echo é& monde savant la revu, encyclopédique la plus complète des Deux Mondes. — Tout ce qui concerne le journal à M. le vieomte de LAVWALETTE, disecteur et rédacteur en caef par M. Laugier à 27,23 jours. M. Nervan- der ordonneles observations thermométri- ques de Paris en groupes d’après cette pé- riode, et obtient pour résultat, qu’il existe réellement une période semblable pour les températures. La durée n’en était pourtant pas absolument la même ; en la modifiant jusqu’à ce que la périodicité se manifestät de la manière la plus prononcée par les températures, il obtient une durée de 27,26 Jours. Cette durée approche beaucoup de celle trouvée par M. Laugier,et si l’on con- sidère que la détermination de cette durée au moyen d'observations astronomiques laisse toujours une incertitude à cause de la mobilité des taches du Soleil, on ne peut hésiter à admettre pour la durée de la ro- tation du Soleil le nombre fourhi par le meilleur accord des observations météoro- logiques. Nous voyons donc, pour la première fois, ce fait remarquable : qu’un phénomène appartenant à notre système solaire a été déterminé, par la météorologie, la plus Va- gue des sciences physiques, avec une pré cision plus grande que celle qu'il ai possible d'atteindre par des observat astronomiques. La superficie du Soleil offre donc d droits qui émettent plus ou moins de leur, de manière que, selon le côté nous présente le Soleil, la Terre en reçoi plus ou moins de chaleur, et que pendant la durée de notre été la marche de la tem- pérature est soumise à la surface de la Terre, au moins deux fois à une élévation, et deux fois à un abaissement. La limite de cette variation est de 0° 6 C. Maïs ce qui prouveque le résultat obtenu n’est pas dû à une cause fortuite, mais à une cause bien déterminée, c’est : 4. Que les observations de Paris et les observations faites pendant 50 aus à Ins- pruck donnent la même marche périodi- que. 2. Que lapremière moitié desobservations d’Inspruck, calculée de la même manière que la seconde moitié, offre le mème ré- sultat. 3. Que si l’on combine ensemble les premiers semestres de chaque année, et de même les seconds semestres de chaque an- née, ils conduisent encore à la même mar che périodique. L'importance du résultat obtenu pour la science météorologique est évidente, et il ne nous reste qu’à émettre le vœu de voir cette découverte publiée par M. Nervander dans tous ses détails. Nous désirons le voir étendre ses recherches à d'autres périodes: toutefois il serait indispensable qu'on lui fournit lés moyens nécessaires pour éviter , dans un travail de cette importance, cette partie fastidieuse et purement mécanique , 508 mais néanmoins absolument indispensable, comme l’arrangement et la copie des nom- bres, leur sommation, etc. PHYSIQUE DU GLOBE. Mémoire sur les températures de la mer Méditerranée; par M. Aimé. Nous nous occuperons en détail de ce très grand et important travail, dès que les commissaires nommés par l’Académie au- ront fait leur rapport; aujourd'hui nous nous contenterons de rapporter les princi- pales conclusions : 4° Près des côtes de la Méditerranée, la température à Ja surface de la mer est no- tablement plus haute qu’au large pendant le jour , et plus basse quelquefois pendant la nuit ; près des côtes de l'Océan, la tem- pérature à la surface de la mer est plus basse qu’au large. 2° La température moyenne de l’année, à la surface, est à peu près égale à celle de l'air. 3° La variotion diurne de la tempéra- ture cesse d’être sensible à 16 ou 18 mè- tres, et la variation annuelle à 3 ou 400 mètres. 4, Le matin, après une nuit sereine et calme, la température de la surface est plus froide que celle des couches situées à quelques mètres au dessous. 5° Les expériences connues jusqu’à pré- sent n’élablissent pas que la température prés du fond de la mer est aussi froide que celle indiquée par l'index à minima du thermométrographe ordinaire; j’ai propo- sé une méthode qui pourra décider la ques- tion. 6° Là où j'ai observé, la température : minimum des couches profondes de la Mé- diterranée est égale à ia moyenne des tem- pératures de l'hiver à la surface. Il semble donc que cette froide température du fond w'est pas entretenue par l'entrée des eaux de l'Océan dans la Méditerranée, mais seu- lement par la précipitation des couches supérieures pendant l'hiver. CRIMIE. Recherches sur la cire des abeilles ; par M. Charies Gerhardt. J'ai eu l'honneur de communiquer l’an- née dernière à l’Académie quelques obser- vations sur les produits de l’action de l’acide nitrique sur fa cire, et, à cette occasion, j'ai proposé d'adopter pour ce corps et pour l'acide stéarique les formules suivantes : C19 18 O, cérine de la cire des abeilles : CAS 0?, acide stéarique (1); C1? (H37 K) OZ, stéarate de potasse, Mes expériences sur la distillation sèche de la cire viennent entièrement à l'appui de ces formules, J’ai observé en général les phénomènes qui ont déjà été indiqués par M. Ettling. Îlse condense dans le récipient ” une matière solide, blanche et granulée, moyée dans un liquide huileux, et pendant toute la durée de l'opération, il se déve- loppe un mélange gazeux d'acide carbo- uique et d'hydrogène bicarboné. Les par- ties condensées se composent d’un acide gras, d’un hydrogène carboné solide et de plusieurs hydrogènes carbonés liquides. (1)G—75, H = 6,28, D'après l'ancienne uotation (GC — 37,5), ces formules seraient G76 76 O0? et C76 H7604, 509 L'acide gras fond'exactement à 60 degrés et est identique avec l'acide margarique, C® H$4 Of, ainsi que l'analyse le démontre. L'hydrogène carboné solide, ainsi que M. Etiling l’a démoutré, est de la paraffine. Ce corps, que je considère comme un ho- mologue du gaz des marais, renferme, suivant les analyses de M. Lewy, C2? H4? ou C*4 H°0, S'il s'agit de donner la préfé- rence à l’une ou à l’autre de ces deux for- mules, on peut, je crois, se baser sur le point d’ébullition de la paraffine, qui est près de 400 degrés. J'ai indiqué, dans mon Précis, comment on peut contrôler les formules des hydrogènes carbonés à l’aide de leur point d’ébullition. Or, la formule C?% H50 correspond à 402 degrés, tandis que C* H4? correspond à 320 degrés; il n'ya pas à hésiter, ce me semble. Au reste, suivant la formule C? H°, la paraf- fine serait pour la cérose C?4 H° O, con- sidérée comme un alcool. ce que le gaz des marais est pour l’esprit-de-bois. Quant aux hydrogènes carbonés huileux, ils sont isomères et homologues du gaz oléfiant ; j'ai fait une expérience compa- rative en distillant du suif, et j'ai obtenu les mêmes hydrogènes carbonés. Le nom- bre et l'équivalent de ces hydrogènes car- bonés varient suivant la température où l’on opère ; j'en ai eu entre les mains dont le point d’ébullition variait entre 180 et 240 degrés (1); mais, je le répète, leur composition centésimale était toujours la même. lis se comportent tous de la même manière sous l'influence du chlore, en fixant directement cet élément sans sub- stitution, comme le fait le gaz oléfiant quand il se convertit en liqueur des Hol- landais, C'est là d’ailleurs un point sur lequel je me propose de revenir dans un travail sur les homologues du gaz oléfiant. Rien n'est plus aisé maintenant que de se rendre compte de la formation de ces produits, si l’on prend pour base la formule que j'ai proposée pour la cire. Le premier produit, l'acide margarique, présente entre le carbone et l'hydrogène le même rapport À : 2 que la cire; mais comme cet acide contient 2 équivalents d'oxygène, tandis que la cire n’en renferme qu'un seul, il est évident qu'il faut au moins 2 équivalents de cire ponr produire 1 équi- valent d’acide margarique. Or, 2C1 HS8 O0 — C1 H54 O2? LC, Comme il passe aussi de l'acide carbo- nique, on remarque que la quantité d'hydrogène contenue dans la cire et cor- respondant au carbone de cet acide, devra devenir libre ou se fixer autre part, c’est- à-dire qu'on devra aussi obtenir, dans la distillation de la cire, un corps où il y aura plus d'hydrogène qu’il n’en correspond au rapporl À : 2; ce corps est représenté par la paraffine. On a donc 2CÈ HS 0 — GO? + CH H0E CU HS. Pour chaque équivalent d'acide carboni- que, il se renite donc 1 équivalent de paraffine. En définitive, on a 4C'9%H380O —= C'HSO? Æ CO + mt AC margarique. C24H50 + Cal6s Cire. Parafline. Hyd.bicarbonés, CS HS est représenté dans la réaction par une série d’hydrogènes bicarbonés ho- (1) M. Etiling en avait eu un qui bouillait déjà à 157 degrés, S 510 mologues, L'expérience fournit tous ces produits sensiblement dans les rapports indiqués par l'équation précédente. On voit donc que la cire des abeilles donne par la distillation sèche, comme par l’action de l'acide nitrique, des produits dont la nature et la composition sont en- tièrement identiques avec ceux que l'acide stéarique et les corps gras ordinaires four- nissent dans de semblables circonstances. #5) SCIENCES NATURELLES. MINERALOGIE. De la composition du feldspath et de l’hal- laflinta, roches des montagnes de la Suède ; par Svanberg. L'auteur de ce mémoire commence d’a- bord par établir les questions suivantes : Les silicates naturels (feldspath, gneiss, or- thoklas, etc.), dans lesquels l’oxigene de l'acide est le triple de l’oxigène des bases, ont pris naissance à une autre époque, que lorsque l’acide silicique ne contient que le double de l’oxigène des bases. Les silicates doubles, dans lesquels l’alumine renferme trois fois autant d’oxigène que les bases alcalines, ne doivent pas leur origine aux mêmes circonstances que les silicates dans lesquels les proportions d’oxigène sont —2 : 1. La potasse, la soude et la chaux se sont montrées dans les roches à des périodes tout-à-fait différentes. L’amphibole fait également présupposer une origine diffé- rente, suivant qu'elle existe avec ou sans l’alumine et le fer. C’est de la solution de ces questions si importantes pour la science que s'occupent depuis quelque temps les géologues suédois. Les analyses chimiques que Svanberg donne de quelques unes des principales roches pourraient en partie contribuer à la solntion de ces questions, Le feldspath de Berga, en Sudermann- land, a pour composition ;, 2r Si+3AS. Dans cette formule , r représente 6,1 p c. de potasse, 5,2 p. c. de soude et 3,5 de chaux ; $ l'acide silicique, À l'alumine. Le minéral feldspathique de Magsjo et Tansa a pour composition : rS+AS". Le minéral de Magsjo contient, en 100 parties, 9,8 de potasse et 3,3 de soude, tandis que le minéral de Tansa contient 10,9 p. c. de potasse et 3,6 de soude. | Les minéraux feldspathiques de Bredsjo et de Tomtebo sont de l'orthoklase {rS + 3 AS3) et renferment, comme élément sub - stitutif, ane petite quantité de soude. Ainsi le feldspath de Bresdjo contient, en cen- tièmes, 11,4 de potasse, 2,2 de soude; le feldspath de ‘Tomtebo, 10,5 de potasse et 2,8 de soude. Les minéraux feldspathiques de Oelsjo et de Wedevag ont pour composition : rS3 + SAS? Le feldspath d'Oelsjo renferme , en 100 parties, 0,9 de potasse. 8,7 de soude, 35,3 de chaux. Gelui de Wedevag : 7,5 de potasse, 3,1 de soude et 3,4 de chaux. Se. Le minéral feldspathique de Rapakivi en Finlande a pour formule : 2rS3+ 5ASa. s Dans ce minéral, les bases monc-atomis ques se composent de 10,2 de potasse, 3,0 de soude et 4,7 de chaux. À Les minéraux de Berga, de Magsjo, de : 511 Tansa et de Rapakivi, offrent des combinai- sons typiques qu'on n'a pas encore jusqu'à présent rencontrées. Le minéral de Wede- vag constitueégalement une nouvelle espèce du genre oligoklas, où la soude est rem- placée par la potasse. Tous ces minéraux, à l'exception de celui d'Oelsjo, lequel est un oligoklas pur, renferment en même | temps de la potasse et de la soude. L'halleflinta est un minéral qui se ren- contre tantôt en gangue, tantôt comme roche isolée. Les dénominations nombreu- ses, telles que pétrosilex, eurite, bornfels, trapp, leptunite et porphyre, montrent qu'on est' encore loin d’avoir sur celte roche des notions exactes. Ainsi, on l'a re- gardée tantôt comme consistant en feld- spath compacte, tantôt comme composée uniquèment de quartz, mélangé avec des traces de feldspath. Il n’est guère possible, | parla voiechimique, d’arriver, à cet égard, | à un résuitat bien net; car cette roche, | sans apparence cristalline, se compose pro- | bablement de plusieurs masses minérales | fondues ensemble. Cependantles differences | de composition décelées par l'analyse ne sont jamais plus de 1 p. c. pour chaque | élément. | Composition de l’halleflinta rouge clair | de Persberg en Wermland : TS83AS;; r représentant en centièmes 0,1 de Potasse, 5,3 de soude et 1,2 de chaux. Hal!eflinta rouge foncé de Presberg : | 2rS$ + 5AS; | 0,5 de potasse, 6,5 de soude et 0,5 de chaux. Composition de la masse porphyrique de Gustafstromn : ri. rS5+ AS"; : À r représentant 3,6 de potasse, 2,1 de soude \S | et 0,8 de chaux. Halleflint de Saxa en Westmannland : | r— 2,4 de potasse, 3,6 de soude et 2,5 de le & rS6—+ 3AS5, | chaux. | L'halleflint de Dannemora présente des | stries claires. Les stries ou couches claires contiennent une plus grande quantité de | carbonate de chaux. Les stries ou couches | foncées renferment 15 213 p- c. de carbonate de chaux, et un silicate qui a pour formule 2rS; + 3 À S'; r représentant 6,0 de po- tasse, 1,7 de soude et 8,0 de chaux. Les stries claires renferment 2,6 p. c. de car- bonate de chaux, mélangé avec un silicate qui a pour formale r Sÿ + A S?; r repré- sentant 3,2 de potasse, 0,1 de soude et 8,1 de chaux. Halieflint de Sala : r S° + 3 À S: (7,1 de soude , 7,9 de chaux, et des traces de po tasse). Halleflint de Stampers Hof, dans le voisi- nage de Sala : 2rS?HL5AS; |r représentant 0,4 de potasse, 6,4 de soude let 6,1 de chaux. L’halleflint noir de Hellers-Stollen se dis- “tingue par sa couleur noire. Sa composi- tion est également différente; car on y trouve de l’eau, de l’oxidule de fer et de la imagnésie. Sa composition ne se laisse re- présenter par aucune formule ; car les pro- portions de l'oxigène de l’eau sont à celles de l’oxigène des bases alcalines, de l’albu- mine et de la silice comme 3 : 4:5:38. pe de so et n {00 O006s alien rl de, 3 i Le potasfn pal pnc-aton" ptassé il En SN jp 512 BOTANIQUE. Fougères hybrides. On sait quelle importance les amateurs modernes attachent aux genres autrefois négligés de l’ordre des fougères. Il y a maintenant des serres exclusivement con- sacrées à des collections riches et nom- breuses de fougères exotiques. L'étude des débris géologiques du monde antédiluvien démonire l'existence d’un grand nombre de fougères gigantesques dans la végéta- tion qui a précédé le déluge. L'Australie renferme encore des forêts de fougères qui n'ont guère moins de douze à quinze mè- tres d’élévation. L’intéressant voyage de Dieffenbach:en a fait connaître plusieurs entièrement nouvelles , dont les tiges li- gneuses sont employées comme bois de charpente par les naturels de la Nou- velle- Zélande dansla construction de leurs habitations. Aujourd’hui, il paraît que l’hy- bridation, ce grand procédé mis à la dis- position de l’homme pour faire dévier de leur type primitifles races végétales et ani- males, influe puissamment sur les fou- gères, quoique leurs organes reproducteurs soient imparfaitement connus, M. Regel, en Allemagne, et M. Henderson, en An- gleterre , ont observé des faits analogues tendant à confirmer cette opinion. Les observations de M. Regel portent principalement surlegenre gymnogramma. Les fougères de ce genre restent constam- ment identiques à elles-mêmes tant qu'une seule espèceest cultivéedans le même local; mais s’il s’en rencontre plusieurs à proximi- -téles unes des autres, il se forme des espè- cesou variétés intermédiaires que M. Regel croit pouvoir considérer comme des hy- brides. Voici quelques-unes de ces nou- velles fougères. 4° Hybride intermédiaire entre la G. Chrysophylla et la G. Peruviana. Elle se rapproche davantage-de la G. Peruviana ; elle est répandue dans les collect ons sous le nom de Gymnogramma l’'Herminiert. 2° Intermédiaire entre les G. Chkrys0- phylla et Distans. Cette variété provient du jardin botanique de Berlin. 3° Intermédiaire entre le G. Chryso- phylla et Dealbata, 4 Intermédiaire entre le G. Chryso- phylla etle G. Calonelanos provenant éga- lement du jardin de Berlin. Trois autres intermédiaires entre les Gymuogramma, Distans, Lealbata et Ca- lomelanos, existent aussi dans la collection de M. Regel. M. Henderson s'exprime avec moins d'as- surance sur la question délicate de l’hy- bridation des fougères. Ce qu’on regarde comune des hybrides pourrait fort bien , selon lui, n’être pas autre chose que des variations d'individus ; c’est aussi dans le seul genre Gymnogramma que les dévia- tions ont été remarquées par cet observa- teur sur un très grand nombre d'espèces et avec des caractères si tranchés qu'il est dif- ficile de ne pas se ranger à l'opinion de M. Regel, dont on voit que M. Henderson n’est pas lui-même fort éloigné. Quoi qu’il en soit, et en attendant que les savants se mettent d'accord, ce qui importe à l’horticulture, c'est de vérifier le fait et d’en tirer parti, s’il y a moyen, pour enrichir nos serres de nouvelles va- riétés de fougères, hybrides ou non; ilnous suffit de constater si les fougères placées dans le voisinage les unes des autres ont en 513 y effet une tendance à dévier de leur type primitif. Les observations de M. Regel sont de 1843 ; elles ont été publiées dans les jour- naux d’horticulture de l'Allemagne ; celles de M. Henderson sont beaucoup plus ré- centes. À Paris, M. Neumann, au Jardin du Roi, parmi des milliers d'échantillons de fou- gères de semis, n’a jamais remarqué d’hy- brides ; M. Bory-Saint-Vincent a men- tionné dans une séance académique lhy- bridation des fougères, sur laquelleil reste des doutes dans l'esprit de beaucoup de praticiens. Toutefois le fait proclamé comme pro- bable par des hommes compétents en Al- lemagne et en Angleterre, nous a paru digne d'être mentionné, et nous croyons opportun d’appeler sur cet objet l'attention des expérimentateurs. YŸSABEAU, ZOCLOGIE. Sur la physiognomie des serpents , extrait de l'ouvrage de H. Schlegel. L'ouvrage de M. Schlegel est certaine- ment l'un des plus remarquables de ces dernières années , et il semble devoir être désormais l’une des bases de l’ophiologie. Il est accompagné de très belles planches qui contiennent 421 figures, de tableaux destinés à faire connaître la distribution géographique, les affinités de ces animaux, etc. Nous allons présenter ici, en un résumé succinct, quelques-unes des nombreuses données renfermées dans l’ouvrage du sa- vant allemand. Quoique le plus grand nombre des ser- pents puissent se reconnaitre à la première vue comme appartenant à cet ordre, par l'allongement de leur corps, par l'absence des extrémités ; il n’est pourtant pas tou- jours très facile de les distinguer des lé- zards qui se trouvent placés à côté d’eux dans les cadres zoologiques. Le tait est que ces deux familles se fondent l'une dans l’autre, car ilest des serpents dont le corps est raccourci et qui ont des ébauches de membres, tandis que d’un autre côté l’on trouve des lézards dont le corps est allongé et dont les extrémités sont imparfaites. Les serpents se divisent en deux grandes sec- tions : ceux qui sont venimeux et ceux qui ne le sont pas. Quoique cette distinction soit accompagnée de différences anatomi- ques, on ne peut néanmoins l’apprécier de prime abord, car elle réside principalement dans la structure des dents. Sur les 265 espèces qui sont décrites dans l’ouvrage de M. Schlegel, il en est 58 de venimeuses. L'ouvrage de M. Schiegel renferme d’a- bord une description du système osseux des serpents. Les os de la tête et des mà- choires s’écartent facilement les uns des autres, ce qui leur permet l'introduction dans l’estomac de proies volumineuses. La couleuvre commuue de nos contrées avale une grosse grenouille ; mais tous les récits de boas coatrictor avalant des bœufs sont de pures fictions. Les dents des serpents ne servent pas à la mastication, mais uni- quement à la préhension des aliments. Chez ceux d’entre eux qui sont venimeux, deux de ces dents sont tubuleuses , elles repo- sent sur une glande ou sur un sac qui contient le venin, et qui étant pressé pen- dant la morsure exsude son liquide à travers la dent et le verse ainsi dans la chair de l’animal mordu. Chez quelques 514 espèces l'on trouve des rudiments des membres autérieurs et postérieurs. C’est à l’aide de leurs côtes que ces animaux ram- pent, car chacune d'elles devient à son tour un point d'appui qui permet à l’ani- mal de se mouvoir. La plupart d'entre eux grimpent sur les arbres, et pour cela ils s'enroulent autour d'eux. Pour en descen- dre ils se laissent tomber, sans qu'il en résulte pour eux lesmoindre mal, à cause de l’élasticité de leurs côtes et du m‘diocre développement de leur système nerveux. Les serpents s'emparent de leur proie de diverses manières; mais pour la plu- part ils font entendre uu sifflement avant de l’attaquer, L'homme n’a jamais à re- douter leur agression s’il ne les a lui-même provoqués. Le venin des serpents a de tout temps attiré l’attention, taut à cause de ses effets redoutables dans la morsure que pour les vertus médicinales qu’on lui a supposées. Dans l'état frais, c’est un liquide transpa- rent et limpide, et lorsqu'on l’avale il ne produit pas d'effet nuisible; mais son ac- tion s'exerce comme celle de la plupart des venins, aussitôt qu'il est introduit dans la circulation par une blessure. Ces blessures sont toujours dangereuses, souvent fatales; et parmi les nombreux remèdes proposés contre elles, le seul qui paraisse avanta- geux consiste à supprimer immédiatement la partie mordue. L'idée d'extraire des serpents des remèdes contre leur propre morsure remonte à une baute antiquité; Antoine, médecin d’Au- guste, employa des vipères pour le traite- ment de plusieurs maladies ; mais cet usage ne devint général que lorsque le miuecin Andromachus de Crète inventa la théria- que. La thériaque était un composé arbi- traire de médicaments hétérogènes, et elle fut plus tard employée contre les maladies de la nature la plus opposée. On la com- posait pendant le moyen-âge dans presque toutes les villes de l’Europe, mais surtout dans les parties méridionales. De nos jours, l'habitude de faire entrer des serpents dans la composition de ce médicament n’est plus conservée qu'en Italie, et là on le fabrique en divers lieux. En Sicile, la préparation s’en fait à Palerme. Celle de Venise est très reoommée; pour la faire on emploie des millions de vipera aspis, espèce qui abonde dans le voisinage de cette ville. La grande manufacture de thériaque qui existe à Naples, sous la protection da gouverne- ment, est une entreprise particulière à la tête de laquelle se trouve le célèbre pro- fesseur delle Chiaje ; là on emploie indiffé- remment toutes les espèces de serpents, quoique l’on donn: la préférence aux vi- pères que les paysans apportent en vie dans des paniers. M, Siebold a assuré à l’auteur que l’on emploie fréquemment une espèce de thériaque dans la Chine et au Japon; les habitants des îles Lioukiou retirent des médicaments de l'hyÿdrophis colubrina; et dans l'île de Banka, es Chinois regardent la bile du grand python comme un remède prècieux contre plusieurs maux. Enfin dans le moyen-âge on attribuait des propriétés salntaires à diverses parties des serpents. Quant aux dimensions qu’atteignent cer- tains serpents, on est surpris d'entendre parler de monstres marins de grosseur monstruense, de boas de 40 ou 50 pieds de long, qui attaquent des hommes, des bœufs, des tigres et qui les engloatissent tout entiers, après les avoir couverts d’ane 515 Un gel. qui rappellent les fables de monstres ailés, de dragons, qui se sont conservées dans la mythologie des anciens peuples de l'Asie, et dont l'imagination bizarre des Chinois a multiplié les formes. Mais que doit-on dire en lisant, dans des onvrages modernes de haute réputation, la descrip- tion des effets merveilleux produits sur les serpents par la musique ? Que penser lors- que des voyageurs de talents nous disent avoir vu les jeunes serpents se retirer dans la gueule de leur mère toutes les fois qu'ils redoutaient un danger? De malheureux naturalistes en rangeant de pareilles fables parmi les faits en ont souvent embelli leurs descriptions, et ils ont ainsi contribué à les faire accepter de tout le monde. Qui ne serait surpris, par exemple , en lisant ce que Lacépède et Latreille ont écrit sur les mœurs du boa et des autres espèces de grande taille? Combien n’ont-ils pas attribué à ces êtres de qualités qui n’ont jamais existé que dans leur imagination ? Plusieurs causes ont amené la croyance au prétendu pouvoir de fascivation des serpents. Il est certain que la plupart des animaux paraissent ignorer absolument le danger qui les menace lorsqu'ils se trouvent en présence d’ennemis aussi cruels que les serpents ; on les voit souvent marcher sur les corps de ces reptiles, les mordre, et aussi rester sans crainte à côté d'eux; mais l’on ne peut nier qu'un animal surpris à l’im- proviste, attaqué, par un adversaire si re- doutable, voyant son attitude menaçante, ses mouvements rapides, puisse être saisi au premier moment d’une crainte telle qu'il se trouve momentanément privé de toutes ses facultés et rendu incapable d’é- viter le coup fatal qui le frappe dans le moment où 1l découvre le danger qui le menace. M. Berton Smith, dans un mé- moire écrit dans le but de réfuter tout ce qui à été avancé sur la fascination du ser- pent à sonnette, rapporte plusieurs exem- ples qui prouvent que les oiseaux ne s’en montrent effrayés que lorsque le reptile approche de leurs nids pour saisir leurs petits. Alors on peut les voir saisis de frayeur voler autour de leur ennemi, en poussant des cris plaintifs, absolument comme font nos oiseaux lorsque quelqu'un s'approche de leur nid. Il peut donc bien arriver que ceux que l’on dit avoir vu s’a- giter tout autour du serpent et finir par tomber dans sa gueule, aient été dejà blessés par ses crochets, supposition qui ré- pond parfaitement à la manière selon la- quelle les serpents venimeux s'emparent ordinairement de leur proie. Quelques au- tres serpents y parviennent en entrelacant leur corps long et grêle autour de leur vic- üme. Dampierre a été plusieurs fois témoin de faits de ce genre; il observait un jour un oiseau qui agitait ses ailes et poussait des cris sans voler ; il essaya de le prendre, et il reconnut alors que le malheureux oiseau était entouré des replis d'un serpent. Russel ayant présenté un jour un oiseau à un dip- sas, le vit donner des signes de mort dans très peu de temps; ne concevant pas com- ment la morsure d’un si petit serpent non venimeux pouvait produire un tel effet, il examina attentivement et reconnut que le reptile entourait de ses replis le cou de l'oi- seau qui aurait péri bientôt s'il n’eût été délivré. Plusieurs oiseaux de petite taille ont l'habitude de poursuivre des oiseaux de proie et d’autres ennemis de leur race, ou de voler autour de l’endroit où est caché salive écumeuse:;«Absurdités, dit M. Schle- ? l’objet de leur inimitié; il est probable que 516 ce fait bien cnonu en Europe se reproduit également dans les autres contrées ; etpeut- être est-ce la une des circonstances qui ont donné naissance aux contes si souvent répétés relativement à la puissance de fas- cination des serpents. Dans la mythologie des peuples anciens, tout atteste que l'idée d'envisager le serpent comme le principe du mal remonte à la | plus haute antiquité. Le serpentestrepré- À}, senté comme la cause de la première trans- | 1 gression de l’homme. Arimane prenant la L forme d’un serpent cherche en vain à ter- u rasser son antagoniste Orosmande, quire- }, présente le bon principe dans l’idéalismedes }, anciens Perses. On croit que les anciens #; Grecs adoptèrent l'allégorie du grand ser- {,; pent tué par les traits d’Apollon, pour re- 1 présenter les vapeurs pestilentielles qui p|, émanaient du limon dont laterreétait cou- } verte après le déluge, et qui ne pouvaient 8}, être dissipées que par les rayons du soleil ; tn ensuite ce Python devint l’attribut d'Apol- &, lon et de sa prêtresse à Delphes, etparsuite f,; il fut l'emblème de la divination et de la prévision de l'avenir. 11 est probable que 8, des circonstances analogues donnèrent 8; naissance à la fable de l’hydre de Lerne f$} tué par Hercule et son compagnon Jolas. k,, Parmi les anciens Egyptiens leserpentetait #;, le sÿmbole de la ferulité. Ce peuple repré- }, sentait sous a forme d’un serpent courbéen y, cercle ou enroulé autour d’un globe, le 1 Cneph de leur cosmogonie, qui estle même #,, qu'Ammon, ou l’Agathodemon, l'âme de Y,, la création, le principe de toute vie, que #,, ouverne et éclaire le monde. Les prêtres 4; égyptiens gardaient dans leurs temples des, ,, serpents vivants; et après leur mort ils les enterraient dans ce terrain sacré. Comme emblème de la prudence et de la circon- spection, le serpent etait l’attribut constant d'Esculape, et l'on-avait le même respeet pour l’auimal que pour le pére et dieu de la médecine et de la magie. Les Ophites étaient une sec’e de Chrétiens qui, vers le deuxième siécle de notre ère, établirent un culte dont la principale différence avec celui des Gnos- tiques était qu’ils adoraient un serpent vi- vant; suivant les anciennes traditions de leur race, ils regardaient ce reptile comme ie l’image de la sagesse et des émotions sen— 4,} suelles. Les monuments des Mexicains, des + Japonais et de plusieurs autres nations qui, Due: doivent l’établissement de leur civilisation Te aux anciens habitants de l’Asie , attestent -4 hi. que le serpent jouait aussi un rôle plus ou #,,, moins important dans les mystères de leur xl religion ; mais le temps et les relations de ces peuples avec les Européens ont aboli une partie de ces usages; el aujourd hui ce n'est plus que parmi les tribus de nègres et @ K sur la côte occidentale de l'Afrique que le serpent figure dans le nombre des divinités du premier ordre. Après les considérations générales dont nous venons de présenter un apercu ;, et A d'autres que nous ne reproduisons pas où an dont l'Etko a déjà donné uue idée dans ur Fam de ses numéros antérieurs, M Schlegel ln passe à la description générique et spéci- fin fique étendue de tous les serpents connus BduG aujourd’hui. Son ouvrage se termine par"; un essai surla distribution géographique M@"étn de ces animaux. Quer F'uent We ——_— : A (a Fe 517 ‘ « ES 5 MEDECINE, © Bservation d'hydrophibie saccédant à la morsure d’un chicn non atteint de la rage. La Gazelte médicale du 10 août rapporte - l'observation suivante : - _« Un homme âgé de 55 ans, entrepre- _ neur depeinture, d'une constitution athlé- tique, jouant avec son chien, en fut mordu à la face dorsale de la main. Cet animal, âgé seulement de 5 à 6 mois, était fort ir- rassible et avait plusieurs fois mordu Îles gens de la maison. Il n'était point malade, _{ et hut et mangea comme à l'ordinaire après cet accident. Cependant, son maître | irrité, ordonna de/l’aller perdre dans la | ville, ce qui fut fait aussitôt. Le portier, | qui lui-même en avait été mordu la veille, | lemmena et le perdit; mais l'animal re- vint à la maison, aboya pendant une heure dans la rue, et entin s’éloigna pour ne plus j reparaître. : : » Pendant les quarante-quatre jours qui suivirent, le blessé n’éprouva absoluruent aucune altération dans la santé. Il avait ” limême oublié sa morsure, lorsqu'un soir il \éprouva des frissons. puis des symptômes d'une violente congestion cérébrale. Un médecin le reconduisit chez lui et pratiqua lune abondantesaignée, La nuit fut fort agi- tée et le malade se plaignit de secousses ‘dans les membres. Le lendemain son mé- decin ne put méconnaître les sympômes de la rage qui se manifestait surtout par des accès de suffocation pendant lesquels il en- trait dans une sorte de fureur, une exces- sive agitation et des crachottements conti- li Mnuels. Ce qu'il y avait de fort remarqua- BMble, c'est que cet homme n’avait aucune HMhorreur des liquides. Il les désirait vive- ment, au contraire ; quand il voulait étan- ‘1! Ncher sa soif, la déglutition était impossible, s Î un accès convulsif se délarait aussitôt ; " Wmaisilseplongeait dans un bain avec satis- MM aoffon et en éprouvait un caline momen- “ltSané. Le bruit'ne l’incommodait pas non dort lus et il paraissait regarder les corps polis Mans souffrir davantage. Néanmoins la rage !\- en suivit pas moins son cours ordinaire, ‘Ât le quatrième jour la mort survint à la ni! faite de plusieurs accès épileptiformes. » Chez ce malade on employa, outre la ‘rie des antispasmodiques généralement nseillés, les grandes ventouses Junod qui éterminerent une dérivation considérable hr les extrémités inférieures, mais n’eu- nt aucune influence sur la marche de la aladic.» ne stt- si, des nsqui sation tysteut) Ans OL [e eur uns de à j aboli À DE —— SCIENCES APPLIQUÉES. Hydraulique turque. luice à sxestl » que le | He) | LES SOUTÉRAZI (1). dont À je |On ne croyait pas que les anciens eussent ; 1 At l'application, pour la conduite des eaux, ia \@ la propriété qu'ont les liquides de s'éle- mis dr à la même hauteur dans divers tuyaux V* mmuniquant entre eux. En France, le Ant du Gard, non loin de Nîmes, l’aqueduc sets 1Jouy, près de Metz, et d’autres ouvrages ef! Ice genre, faits par les Romains, semblent mot" liquer que; de leur temps, on employait slement des ponts-aqueducs pour faire Piser des cours d’eau d’un bord à l’autre dl; vallons. Mais en visitant les restes des 11) Soutérazi, régulièrement sou téraziei, si- “lie équilibre d’eau. :518 aqueducs romains au-dessus de Lyow, le général Andreossi a cependant reconnu que, pour faire franchir aux eaux destinées à abrenver cette grande ville des ravins très profonds, on avait employé des con- duites à siphons renversés, et qu'on les avait établies sur des arcades : ces siphons sont par consquent apparents, ce qui per- met de constater d'une mauière positive leur tracé primitif, On trouve la description dé- taillée de ces trayaax dans un mémoire de M. Delorme, lu à l'Académie de Lyon. Cette loi des fluides qui les ramène con- stamment au même niveau a été égale- ment, à des époques éloignées de nous, appliquéeen grand à Constantinopleet dans l’empire ottoman, par l'emploi des souté- razi, qui suppléent d’uue manière avanta- geuse aux aqueducs sur arcades , et qui forment avec les tuyaux qui les lient des siphons renversés. Il existe aussi, en Espagne , diverses conduites à soutérazi : telles sont celles de Puerto-Real, près de Cadix, et de Talavera de la Reina, sur le Tage‘ mais ces ouvrages paraissent d’une construction moderne : rien pe prouve qu'ils remontent au temps des Maures, époque brillante des grands travaux hydrauliques en Espagne. Les aqueducs de Grenade, établis par les Mau- res, sont loin d’avoir cette forme. Depuis cent ans les Espagnols ont fait d’assez fré- quents voyages à Constantinople; est-ce là qu'ils en auraient pris l’idée ? Quoi qu'il en soit, on ne sait pas encore quel est le lieu où ces sortes d'ouvrages ont été em- ployés pour la première fois. Les soutérazi sont des massifs de maçon- nerie ayant ordinairement la forme d'une pyramide tronquée, ou d’un obélisque égyptien. Pour former une conduite à sou- térazi, on a soin de choisir des sources dont le niveau soit supérieur de plusieurs pieds au réservoir de distribution que l’on veut établir : on amène les eaux de ces sources dans des canaux souterrains légèrement inclinés, jusqu'à ce qu’on arrive au bord d’une vallée, d’un bas-fond ou d’un pli de terrain. On y élève, de ce côté et du côté opposé, un squiérazi, auquel on adapte des tuyaux en plomb, verticaux, de diamètres déterminés, placés parallèlement sur les deux faces opposées. Les tuyaux cessent d’être joints dans la partie supérieure, ce qui forme ainsi un bassin. L'un permet à l'eau de monter au niveau où elle était descendue ; par l’autre l’eau descend de ce niveau jusqu’au pied du soutérazi, où elle trouve un autre canal souterrain qui la conduit à un second soutérazi, où elle s'élève, et descend dans un troisième, et ainsi de suite, jusqu'à la dernière station. Là un réservoir la reçoit et la distribue dans diverses directions par des orifices dont le débit est connu. Il est résulté de l’emploi des soutérazi quelques règles de:pratique conservées par tradition, et que l'on suit êncore aujour- d'hui sans savoir comment elies ont pu être fixées. Voici en quoi ces règles con- sistent. Pour qu’une quantité d’eau déterminée puisse se mouvoir librement dans les sou- térazi, sans perdre de sa visesse, l’on donne aux tuyaux d’ascension et de descente un diamètre double de celui du dernier orifice, qui doit être constamment et complète- ment alimenté. La distance ordinaire entre deux souté- 519 razi qui correspondent est de 250 picks, qu’on peut évaluer à 96 toises (1). Nous avons dit que les soutérazi avaient un tuyau montant et un tuyau descendant ; le premier s'élève à la hauteur de la prise d’eau, qui est à 7 pouces de l’ancien pied françcais-au-dessous de la source; le second doit être plus bas que l’autre évalement de 7 pouces, et ainsi de suite, jusqu’au dernier soutérazi. Le réservoir de distribution, qu’on ap- pelle taicim, doit être lui-même moins élevé de 7 pouces que le dernier soutérazi. Pour peu qu'on y fasse attention, on verra que ce système de tuyaux de con— duite n’est autre chose qu'une suite de si- phons renverses, ouverts à leur partie supérieure, et qui se communiquent : le prix d'une conduite à soutérazi est estimé le cinquième d’un aqueduc sur arcades. Depuis les aqueducs d’Arcueil, de Mainte- non, de Montpellier, on n’a plus eu recours en France à ces moyens dispendieux, et om les a remplacés par des conduits de métal en Siphons renversés ; les villes de Metz et de Phalsbourg sont abreuvées de cette ma- nière. On a substitué également , depuis peu, aux aqueducs en maconnerie, des chaines tendues d'un bord à l’autre d’un ravin, et qui portent les tuyaux de con- duite. Mais on ne doit point perdre de vue que les soutérazi s'appliquent à des con- duites d’eau de plusieurs lieues delongueur, à travers des terrains accidentés; qu'ils forment eux-mêmes partie des siphons ; enfin, qu'ils servent tout à la fois de ven- touses, et, comme on le verra plus bas, de châteaux d’eau pour des fournitures laté- rales, régulières ou accidentelles, ce que ne peuvent faire les siphons renversés qui se trouvent au-dessous de la ligne de pente, L'économie de la dépense n'est pas le seul avantage dont jouissent les conduites à souttrazi; elles réunissent encore l’éco- nomie de l’eau, par la manière simple et positive dont la fourniture y est réglée. Un orifice circulaire de 4 lignes de dia- mètre, par où passe un filet d’eau qui coule - douze heures de suite, sous une charge constante de 5 pouces, et qui fournit pen- dant ce temps 2,400 ocques. ou 4,800 en vingt-quatre heures, est appelé raçour. Huit zacour forment un lulé : l’orifice de celui-ci a 41 lignes de diamètre. Le macour et le lulè sont les deux seules unités de mesure employées dans la distribution des eaux, Pour régler cette distribution, :on re- çoit l’eau d’une source dans une caisse à. laquelle sont adaptés horizontalement des maçourset des lulès. Pour que le débit soit ce qu'il convient, il faut que la caisse reste constamment pleine, à 3 pouces au dessus: de la tangente menée à la partie supérieure des tuyaux, S'il y a un excédant de la re- cette sur la dépense , il se reconnaît à un trop plein, lequel s'échappe par une échan- crure qui existe à la paroi de la caisse à cette hauteur. On appelle mousslouk, ou caisse à lulé, l’étalon dont nous venons de parler ; il est d’une-capacité indéterminée. On le place à la source des eaux et au takcim, ainsi qu'à la partie supérieure des soutérazi , lorsqu'il s’agit de fournir à plusieurs dis- tributions : tel est, au haut du grand sou- térazi de Sainte-Sophie, le mousslouk qui répartit ses eaux entre Baghtché-Kapouci, le logement du bostandji-bachi et le sérail. Les fontainiers ont en outre un mouss- (1) Le pick est de 2 pieds 4 pouces. 520 louk portatif qui leur sert à reconnaître si, dans une conduite , il y a des perdants. Comme en sait, à chaque point d’une con- duite, quel est le nombre de macour ou de lulé qui doivent y passer, si, dans la caisse: étalon, disposée avec le même nombre de maçour et de lulè, l’eau ne s'élève pas jus- qu’au bord de l’échancrure, c’est une preuve certaine qu’il ÿ a déperdition. On emploie aussi, d’après le même pro- cédé. le moasslouk à déterminer la quan- tité d’eau d’une source, d’un réservoir, d’un ruisseau ou d’une petite rivière. Il faut, pour ces deux derniers objets, placer le mousslouk en travers du lit de la rivière; et, pour une source ou un réservoir, dans un canal artificiel, de manière que son bord supérieur soit au niveau du fond du canal, et que toute l’eau puisse y entrer par des- sus ce bord. Ii faut en outre, pour les ré- servoirs, éloigner assez le mousslouk du point de chute, pour que l’eau puisse pren- dre un mouvementuniforme avantd’entrer dans ie mousslouk. Ce procédé est plus simple et aussi plus sûr que celui de jau- geage ordinaire des sources, en ce qu’il dispense de l'observation du temps, qui donne des résultats incertaine. ‘Il suit de ce que nous venons de dire, que les conduites à soutérazi appartiennent à une époque où les connaissances hydrau- liques avaient fait quelques progrès. On devait savoir,en effet, que le resserrement de l’eau dansles tuyaux de conduite nuisait à sa vitesse, puisqu'on avait cherché le rapport que le diamètre de tuyaux de con- duite et le volume d’eau doivent avoir entre eux pour que la fourniture ne soit pas altérée : ce rapport est celui de 2 à 1; c'est la seule détermination fixe que l’on re- marque,et elle est bien ancienne. On devait savoir également que le débit par des ori- fices circulaires donnait les plus grands produits, et que ce débit était seul régu- liér. quand Îles vases étaient entretenus constamment pleins à üne hauteur déter- minée ; ce n’est que depuis la découverte de l'accélération des graves que l’on à eu égard, en Occident, à la charge d’eau au dessus d'un orifice pour en évaluer la dé- pense. Celte découverte est due à Galilée, On sait qu'il l'exposa dans ses Dialoghi delle science nuove, qui furent publiés pour la première fois, à Leyde, en 14637. Enfin, Vouverture des soutérazi à leur partie su- périeure prouve qu’on avait senti dès long- temps la nécessité des veatouses. On n'était pas encore bien avancé. à cet égard, en 1732, longtemps après la découverte de la pesanteur de l'air. « M. Couplet a vu, dit l'historien de l’Académie des sciences, qu'en lâchant l’eau à l'embouchure, il se passait près de dix jours avant qu’il en parût une goutte à son bout de sortie, Dans la con- - duite des eaux qui vont à Versailles, on remgdia à cet inconvénient en mettant, aux angles les plus élevés, des ventouses. Après, l’eau venait au bout de douze heures, précédée de boufiées de vent, de flocons d’air et d'eau, de filets d'eau interrompus, et tout cela prenait presque la moitié des douze heures d'attente, » Il y a des soutérazi simples et des souté- razi composés. Les soutérazi simples sont ceux qui n'ont que deux tuyaux, et qui ne fournissent de l’eau qu’à une direction. Ces tuyaux, placés dans des rainures, sont masqués par une maçonnerie légère, afin de les pouvoir mettre facilement à décou- vert quand ils ont besoin d'être réparés ; les autres soutérazi ont plusieurs tuyaux, 521 et fournissent à plusieurs directions, ce qui fait qu'on pratique à la partie supérieure de ces derniers un mousslouk, ou bassin de répartition. On établit dans l’intérieur des soutérazi des escaliers en limacon qui y règnent du bas en haut; mais plus ordi- narement on monte à la partie supérieure des soutérazi, au moyen de piefres de taille en saillie, placées en échelons sur une de leurs faces. Les larges vêtements des Orier- taux leur permettent d'y grimper sans danger; ce que les Européens seraient hors d'état de faire avec leurs vétements serrés. Les soutérazi sont susceptibles de décor; tel est celui qu’on remarque près de la porte d’Andrinople: il est cylindrique, avec un soubassement, aux angles duquel cor- respondent quatre colonnes. Le £akcim est une chambre fermée et voüûtée le plus ordinairement, où se fait la répartition d’une quantité d’eau détermi- née. Cette répartition a lieu au moyen d'une cuve rectangulaire, de marbre ou depierre, ayant une de ses grandes faces appuyée contre le mur par où arrivent les eaux, et sur les autres faces garnies de macour et de lulè, des cuves semblables percées d’un orifice dans leur fond ou à leur face exté- rieure , pour la distribution de ces eaux. Dans les temps de sécheresse, on diminue la fourniture des takcims d’une quantité rela- tive aux eaux qui restent dans les réservoirs alimentaires, et à ce qui revient aux parties prenantes. Cette réduction est régularisée au moyen d’un mousslouk qui est placé à la sortie des réservoirs. Malgré cela, quand les pluies d'automne sont tardives, la di- sette d’eau se fait sentir, principalement à Péra , et les murmures qu'elle excite sont capables de causer des séditions. D’après ce que nous venons de dire, on jugera que la manière de fournir les eaux en Europe, surtout au point de partage des canaux de navigation, par des tours de vis qui donnent plus ou moins d'ouverture de vannes, et où la contraction de la veine fluide rend le débit très incertain, est bien inférieure à celle qui se pratique dans les conduites d’eau à Constantinople. La forme de la chambre des takcims est arbitraire, ainsi que son architecture qui dépend da caprice ou du goût. Mais, en général, les fabriques de ce genre faites de nos jours ont une sorte d'élégance et plai- sent à l’œil. Les anciennes, l’un style plus sévère, sont coustruites avec plus d’art, et avec une solidité réelle et apparente beau- coup plus considérables. Les takcims ont extérieurement, pour l'usage du public, une fontaine qui en est dérivée. L'eau étant la seule boisson des Turcs, employée d’ailleurs aux divers usa- aes dela vie et dansles pratiques religieuses, le soin des fontaines est en quelque sorte un culte dans le Levant. On les multiplie à la ville, dans les campagnes et sur le bord des chemins. Les eaux y sont souvent ame- nées de très loin et avec de grandes dé- penses. Partout le service y est facile, et on les dispose de manière à les rendre aussi cominodes pour les hommes qu’abondantes per les animaux. AGRICULTURE. De la culture du riz en France. Le peuple est un nomenclateur souve- rain dont il faut respecter partout l’oue vrage, puisqu'on ne peut le détruire ni le changer. Plusieurs noms ont été donnés à la plante végète admirablement, non dans, 522 la réunion en un seul des domaines conti- gus que possède en Camargue la compa- gnie générale des desséchements. Aucun de ces noms n’a été retenu par la popula- , tion d’Arles, de sorte qu’à l'heure qu’il est on ne sait comment désigner cette vaste propriété ; mais le village qui y a été pré- maturément construit a été nommé par les innombrables ouvriers que cette compa- gaie a employés Petit-Alger : ce nom seul est resté. Je l’admets donc, et, par voie de conséquence, j’adopte celui de Petite-Algé- rie pour le domaine entier où il se trouve, en faisant observer que ce nom convien- drait à tout le territoire d'Arles, quia plus d’un rapport, abstraction faite des popu- lations respectives, avec l’Algérie, et qui, comme elle, est à coloniser. Ce n’est pas de l’administration pure et simple de la Petite-Algérie: que j'ai été chargé, comme on pourrait le croire, mais après bien de vaines écoles et d’infruc- tueuses dépenses, de la difficile et pénible tâche de mettre cette grande étendue de terrain en état de produire un bon intérêt du capital qui y a été employé. Les reve- nus actuels n'étaient rien pour moi, et je les aurais volontiers sacrifiés entièrement, si j'en avais été le maître. Aussi ne voulais- je point de bestiaux de rente, et c'est bien malgré moi que, après avoir vendu ceux de la Compagnie, j'en ai pris d'autrui à l’hi- vernage : ces bestiaux, surtout les mou- tons, étantun obstacle à la réalisation d’un vaste système de colmatage qui faisait par- tie de mon projet d'amélioration. La position où se trouve la Compagnie a retardé la mise à exécution de ce projet # depuis longtemps conçu, mais sans y re-\ noncer, j'ai profité de ce chômage pour rechercher la culture qui s'arrangerait le | mieux de l’état présent de notre sol et | donnerait le plus tôt des résultats satisfai- | sants. Cette culture est celle du riz, dont un marais plein d’humus, mais dans une. des plus médiores, des plus salées et des | plus maigres parties de notre domaine. F Ma rizière est visitée journellement avec le plus grand intérêt par des propriétaires, # des agriculteurs et de simples ouvriers. Mes espérances sont réalisées, je dirai presque dépassées. Mon problème est ré-M solu et le but de la compagnie va être teste. Î Toutefois, les longs préparatifs de ma rizière, d’après un plan raisonné, et d'au tres circonstances ne mm'ayant pas permis! de le semer avant le 2etle 6 juin, je crainsf que mon riz celte année n'arrive pas à ma% turité; mais sa belle végétation ne laissek aucun doute sur le succès de cette cul=-h ture. pe Je dirai plus tard la manière dont a été pe établie et dont est conduite ma rizièréf ‘{ pour en atténuer considérablement l’insas. lubrité, et les moyens que je compte em ployer pour combattre les effets de ce qj en resterait. L’élévation mécanique de l’eau ne ser. pas trop coûteuse. M. le baron de Rivière, qui vient fré quemment voir ma rivière et se dispose}, m'imiter, m'a dit: « Le procès de la Basse}, Camargue est gagné. E. GonerrGy: —2{( 95 $C he——— SCIENCES HISTORIQUES. | ARCHÉOLOGIE. | Note sur l'église St-Vincent de Bagnères- | de-Bigorrc; par M. Ch. des Moulins. Grande et belle nef sans collatéraux, sans chapelles ni transepts; abside semi- octogone; fenêtres en ogive très large dont les dessins supérieurs sont intermédiaires | austyle rayonnant du quatorzième siècle ét au style flamboyant du seizième ; con- treforts nombreux, très saillants, montant jusqu’au toit; voûte en moellon, à ner- vures prismatiques reliées d’un petit nombre de rosaces très simples; tons ces caractères accusent évidemment le quinzième siècle. Les deux portails (ouest et sud) n’ont été ornementés qu’au serzième. Celui du sud est au fond d’un narthex bâti carrément par devant, en grandes pierres de taille (comme toule l’église et ses contrefots) : ce porche cest soutenu et borné, à l'O. età l'E. par les deux contreforts voisins. Sur sa fa- Icade est ouverte une étroite meurtrière rectangulaire, au dessus de laquelle est sculptée la date de l'érection du porche 14957). Les deux portails, ogivaux, à pla- h sieurs voussures en retrait reposant sur * Meuwx colonettes grêles, sont d’un style mai- lu reste de l’église. Ils sont placés vis-àa- is l’un de l’autre, et couronnés de chapi- Ne zaux à feuillages profondément fouillés. re je M, ent dans les églises dont on a respecté les AMharties basses, romanes, pour élever posté- 1 Mieurement le deuxième ordre etla voûte ; A je n’ose. sur ce seul indice, afürmer ue nous ayons conservé un: vestige de ancienne église de Bagnères; il faudrait SA voirétudié comparativement l'appareil de L a tes les parties de l'édifice. lé, À Le 21 juin 1660, un violent tremble- tt ent de terre ébranla les deux versants HSM ;s Pyrénées. Les sources chaudes de Ba- hères-de-Bigorre se refroidirent subite- ent, et une montagne s’éboula. dit-on, ins ses environs (Hoff, Chron. des phén. lcan., t. 4. p. 308); plusieurs personnes rirent sous les ruines des maisons écrou- 2s; une partie du clocher de l'église pa- issiale St-Vincent, et quelques pierres des ficeaux 12, p. 260). On peut présumrer que ce At à cette époque qu'on remplaca les bellons de la voûte par les planches qui Aa ans © la nef; mais les arêtes en pierres sont lnservées dans toute sa longueur Il est finière à lui laisser la forme qu’il a con- Ivée jusqu'à ces derniers temps (trois lramides à peu près égales); mais, de- Pis 1830, on a substitué à cet ensemble A > espèce de fronton carré en double ga- “me à lancettes, surmonté, à l'angle sud, dne petite, flèche ou plutôt d’un grand wisa@l-heton (inéquilatéral) ; à crochets sail- + its, le tout en pierre de taille et dans le ,khÜSle du treizième siècle, Ne jugeons pas quil) sévèrement le goût fort peu rationnel Na présidé au choix de ce style. Les ou- des de M. de Caumont n'avaient pas Ibre propagé jusqu'aux extrémités de aFrance ces principes, laborieusement su 15 rappellent les piliers qu’on voit sou-, de là voûte tombèrent (Davezac, | “#bbable aussi qu’on répara le ciocher de- Be 224 déduits des monuments de tous les âges, qu'aucun.architecte ne peut plus ignorer maintenant. L'étude de l'architecture re- ligieuse était à peine commencée dans le midi; on n'y connaissait que deux genres, le classique et le gothique ; on a choisi in- différemment la variété de celui-ci qui a paru Ja plus agréable à l’œil : j'imagine que c’est là toute l’histoire de cette recons- truction. L'église, comme je l'ai dit, est sous le vocable de St-Vincent : ce n'est pourtant pas la statue de ce saint, mais celle de la sainte Vierge, qui surmonte le. maître- autel: et c’est peut-être là un témoignage de la reconnaissance dès Bagnérais envers la mère de Dieu, à l’intercession de la- quelle ils se reconnurent redevables de la cessation des pestes de 1588 et 1559. On peut voir dans l'ouvrage de M. Davezac (t. 2, p.226) une requête adressée, soixante ans après, par les consuls de Bagnères à l'autorité judiciaire, pour qu'une enquête solennelle fût faite sur les révélations qu’a- vait eues, au sujet de. ces fléaux et des moyens à prendre pour les faire cesser, une sainte femme de Baudéan, nommée -Domengea Liloye, mariée à Bagnères. L'en- quête constate que la cessation soudaine des fléaux accrut merveilleusement la dé- votion des habitants et des lieux circon- voisins envers la sainte Vierge, et que cette dévotiona continué pour cette grâceetpour plusieurs autres depuis; etaujourd’hui en- core, le voyageur chrétien voit avec bon- heur combien le culte de la mère de Dieu est cher à la population profondément re- ligieuse des Pyrénées. GÉOGRAPHIE. Eféianges sur la Chine. (Suite et fin.) Famine dans le Su-Tchuen. — Brigan- dage. — Anthropophagie. Pour se faire une idée exacte de la mi- sère qui a désolé mon district, il est bon de savoir que dans ce pays, tout hérissé de montagnes, la culture fait toute la subsis- tance du peuple, et qu’une année de ré- colte médiocre suffit pour réduire un tiers des habitants à la pauvreté la plus affreuse, Si encore on pouvait avoir recours aux arts mécaniques et à l'industrie ! mais c’est ici une chose à peu près inconnue. En Europe. dans les campagnes, un enfant de quinze ans pour peu qu'il soit laborieux, trouve toujours à gagner sa vie: ici, un jeune homme de dix-sept ans ne trouve rien à faire. Les hômmes qui ont atteint ia vigueur de l'âge peuvent assez ordinaire- ment s'occuper, soit à transporter des far- deaux ou des palanquins, soit à couper du bois ou à cultiver les champs; mais le mo- dique salaire qu’ils en reçoivent, 4 ou 5 sous dans les temps ordinaires, ne saurait suf- fire à l'entretien de leur famille. Pour les femmes et les filles, elles n’ont d'autre gagne-pain que la filature du chanvre et du coton, et ce travail manque presque totalement aux époques de grande disette ; d’ailleurs, on exige des personnes qui s’en chargent une petite somme pour caution- nement ; en sorte que les plus misérables, celles qui n’ont absolument rien, ne peu- vent se procurer de l’ouvrage... Pendant les années stériles, qui ne sont, hélas ! que trop fréquentes, la plupart des gens n'ont 525 pour tout aliment que des raves, des her- bes et des racines; encore n’en ont-ils pas à satiété; et souvent ils en manquent tout à fait, comme cela est arrivé à la fin de 4841 , époque où la famine fut à son comble. Comment peindre ces scènes déchiran tes ? Des essaims d2 pauvres, tant hommes que femmes et enfants, circulaient en tous sens, se jetaient sur les rizières, enlevaient les légumes des jardins , dépouillaient les vergers ainsi que les plantations de millet. Vainement les propriétaires se sont armés de fusils, et ont fait pendant la nuit l'office de gardes champêtres ; toute leur surveil- lance a été inutile contre des gens afiamés, qui, d'ailleurs, n'avaient guère peur qu’on leur fit feu dessus; car si un Chinois s’avi- sait de tuer un de ces malheureux, aussi- tôt tous les parents du mort iraient dé- noncer le meurtrier, qui se trouverait par là ruiné en procès. Que sil venait seule- ment à frapper quelqu'un des voleurs, celui-ci, par dépit. et pour se venger, irait peut-être se pendre à un arbre de son do- maine, et appellerait la vindicte des lois sur le propriétaire , réputé l’auteur de sa mort. Il n’y a pas longtemps qu'un riche in- digène, voisin de la famille où je passe le temps des grandes chaleurs, rencontra dans son champ un individu qui-lui dérobait des courges : aussitôt de crier, de ressaisir les objets enlevés, et d’éconduire son hom- me à coups de bâton. L'infortuné s’éloigna sans se plaindre; mais peu après, poussé par le démon de la vengeance, il revint se pendre à un arbre. Les parents, qui peut- être avaient fait complot avec lui, accoue rent dénoncer le fait au prétoire. Manda- rins et satellites se rendent sur les lieux et condamnent le maître da terrain , qui fut heureux de se tirer d'affaire moyen- nant 4,000 taëls. C’est là un échantillon du caractère chinois et de la justice des man- darins. Les propriétaires peuvent bien arrêter les voleurs et les conduire anx magistrats, qui les châtient avec sévérité; mais cela entraîne des dépenses énormes ; de sorte que le parti le plus sage est de prendre patience, de garder ses champs nuitet jour, et d’en écarter les voleurs comme on en écarterait un troupeau de moutons. Que de misères durant ces deux années! La faim a moissonné des milions de vic- times. Plusieurs ont succombé sur les routes; il m'est arrivé, dans mes courses, d’enjamber des cadavres déjà en proie à l'infection. Quelques-uns, trouvant la mort trop lente, se sont jetés dans les fleuves ou précipités du haut des rochers; d’autres, en grand nombre, n'ayant plus la force de se traîner hors de leurs cabanes, s’ÿ sont consumés en y mettant le feu. Dirai jecombienl’espèce humaine estdé- gradée sous l'empire de la faim ? Des pères et mères ont refusé de partager leur der- nière poignée de riz avec leurs propres enfants, qui, après avoir poussé à leurs oreilles des cris lamentables pendant quel- ques jours, se sont éteints dans une mai- greur effrayante. D’autres, pire que les tigres, ont tué les enfants qui venaient de naître, surtout les filles, ou les ont jetés à la voirie, comme chez nous on jette un un petit chien qu’on ne veut pas élever. Ces pauvres créatures, exposées sur les bords des rivières, au milieu des brous- sailles ou dans des trous fangeux, font 526 entendre des cris déchirants; et l’égoiste Chinois, qui les voit, ne s’en ément pas; que dis-je ? il en rit comme si c’étaient de vils animaux !.., Des troupes de femmes et d'enfants vont au loin dans la montagne recueillir des feuilles de chène qu'on porte au marché pour les échanger contre une poignée de riz ou de maïs, avec un peu de sel. Ce sera grande misère, lorsque ces feuilles seront épuisées ! Sur ces mêmes montagnes se trouvent aussi plusieurs mines d’une espèce de terre grasse, assez semblable à celle qu’on em- ploie dans mon pays pour cimenter les fours. Elle sert ici à nourrir une infinité de malheureuses familles! Dans le temps de disette, c’est une branche de commerce activement exploitée; on vient la cher- cher de très loin pour la vendre dans les marchés à 7 ou 8 lieues à la ronde, On la réduit en forine de petits pains, qu’on fait cuire sur les charbons. Ceux qui ne sont pas à la dernière misère ont soin de la moudre avec un peu de maïs ou de fro- ment, ce qui la rend plus facile à avaler, Cette terre n’a d'ailleurs aucu: goût, et paraît très indigeste; aussi, plusieurs de ceux qui s’en nourrissent ont-ils contracté des maladies. Fouiller dans les entrailles de la terre, la dévorer en guise d'aliment, ce n’est pas le nec plus ulira ‘des lamentables inven- tions de la faim ! des misérables ont trouvé plus substautielle la chair humaine | Deux individus, mari et femme, men- diants de profession, s'étaient retirés dans ün antre de difficile accès. sur le bord du fleuve Bleu, près de la ville Tchoïng-Kin. Le mari sortait chaque matin pour aller quêter du riz à la ville, et regagnait ensuite sa tanière, où l’horrible festin se préparait eu son absence. Ils étaient là le reste du jour comme un couple de tigres, guettant leur proie. Malheur aux passants qui se laissaient prendre à leurs invitations per- fides ! Après les avoir garrottés, ils les met. taient en réserve pour être ensuite égorgés selon le besoin ; les plus gras avaient l’a- vantage de p sser les premiers. Un soir du mois de janvier, comme ces deux misérables se disposaient À satisfaire leur sauvage appétit, des soldats apercu- rent, en cotoyant lefleuve, une pâle lumière qui semblait sortir du sein des roches : cu- rieux d'en conpaître les habitants, et,secon- dés par la clarté de la lune, ils se mirent à gravir la montagne jusqu’à la hauteur de de l'antre souterrain. Les deux monstres les accueillirent très poliment ; ils répon- direut si bien anx questions qui leur furent adressées , que les soldats, ne voyant rien qui leur inspiràt le moindre soupçon, son- geaient déja à se retirer, lorsqu’ane voix étouffée.sortant du fond dela caverne, vint frapper leur attention. Elle implorait du secours. Aussitôt ceur-ci de pénétrer plas avant, et de chercher dans tous les coins de ce repaire affreux. Ils trouvèrent bien- tôt, derrière un tas de broussailles, un jeune homme, pieds et poings liés, qui s’'empressa de leur dire comment les deux cannibales Vavaient jeté dans cet endroit, où ils le “ardaient pour le manger à son tour, Com-— bien d'autres horreurs ne se révélèrent pas aux recherches des soldats! — On assure que plus de trente individus avaient déja êté dévorés. Inutile de vous dire qu’on ar- rêta ces anthropophages. Conduits à la ville, et traduits devant le mandarin , ils ont reçu une si rade bastonnade , que la 527 femme a expiré sous les coups ; sou mari ne lui a survécu que pour avoir la tête écorchée et tranchée. (Extrait d’une lettre de M. J': Bertrand, missionnaire apostolique.) a — Le vicomte A, D8 LAVALETTE FAITS DIVERS. — Une cireulaire écrite par le comte Borromée, président du congrés scientifique italien, a an- noncé que la sixième réunion de-cctte association scientilique aurait lieu à Milan, qu'elle commen- eerait le 12 septembre et se prolongerait jusqu'au 27 du même mois. Les séanecs des diverses sec- tions du congrès auront lieu dans le palais impé- rial et royal de Brera, et quant aux conférences du soir, elles se feront dans le palais del Marino que le gouvernement a mis à la disposition des savants italiens. Il y aura également une exposition des produits des manufactures,etc., qui aura lieu dans le grand séminaire. Cette exposition doit être la quatrième que l'Europe ait vu dans l’espace de cette année; cesquatre exposilions sont celles d’Ar- changel, de Paris, de Berlin et de Milan; leur rapprochement dans un si court espace de temps prouve mieux que ne pourraient le faire tous les raisonnements combien là tendance industrielle est prononcée dans les diverses parties de l'Eu- rope. Le continent curopéen n'est pas le seul qui re- connaisse les immenses avantages que présentent les expositions publiques pour eneourager et exci- ter la marche de l'industrie ; une grande exhibi- tion, comme le disent nos voisins d'outre-mer, devait avoir lieu ce printemps en Angleterre et devait réunir les produits des arts et des manu- factures de la Grande-Bretagne, mais pour des causes que l’on ne fait pas connaître, celte nou- velle solennité industrielle n’a pas eu licu et elle semble avoir été au moins renvoyée. — Un grand intérêt s'attache en ce moment au sort du docteur Wolff qui s’est dévoué si géné- reusement pour connaître le sort des malheureux Stoddart et Conolly. Déjà dans quelques circoss- tances, l'Écho a donné des nouvelles du courageux voyageur ; il croit devoir encore transmettre à ses lecteurs les renscignements que donnent en ce moment Îles journaux anglais. Après avoir acquis la certitude, par une lettre du roi de Bokhara, que le colonel Stoddart et le capitaine Conoilyÿ avaient été mis à mort au mois de juillet, Ie docteur Wolff s'empressa de transmettre en Europe cette triste nouvelle par une traduction de la lettre qui lui avait appris ces afiligeants détails ; il reçut alors Jui- même la défense de quitter Bokhara, Comme :1l était indisposé, il demanda à être saigué; mais le roi lui refusa la permission nécessaire, en disant que la saignéc ne pourrait Jui être avantageuse. Le docteur Wolff a réussi à retrouver le sceau of- ficiel du colonel Stoddart — dans le commence- ment il portait son costume d'ecclésiastique, et on le laissait circuler dans des environs de la ville de Bokhara, ce que l’on n'avait pas même accordé à l'ambassadeur russe. Dans une lettre postérieure, il annonce qu'il a adopté le costume de Bokbara, mais il ne dit nullement si c'est de son propre mouvement qu'il a fait ce changement de costume. Enfin, le 8 du mois juin dernier, il a éerit quel- ques lignes au colonel Sheil, dans lesquelles 1l lui dit que, malgré toutes les promesses que le roi lui avait faites, 11 est maintenant réellement prison- nier à Bokhara, et qu'il n'entrevoit mème aucun terme probable à sa captivité. — Les journaux anglais annoncent la mort de M. Francis Baily, président de la société royale astronomique de Londres. Il est mort le 30 août à l'âge de 74 ans. Les lravaux du célèbre astro- nome anglais sont bien connus. En 1821, il avait été nommé membre de la société royale de Lon- dres; il appartenait aussi à l'Académie royale d'Irlande; il était membre correspondant de l'In- stitut de France, de l'Académie royale de Berlin et de plusieurs autres corps savants. M. Baily avait été, peut-on dire, artisan de sa propre fortune. Pendant sa jeunesse, sa position ! peu fortunéo lui fit subir de rudes épreuves; il LL * un emploi fort modeste, et pour augmenter ses 528 passa même en Amérique où il ne fut guère plus heureux, puisque vers le commencement de ce siècle il était de retour à Londres. Là il occupait faibles appointements il avait fait des ouvrages d'une utilité directe, ayant généralement pour su- jet les assurances, les annuités et les matières ana- logues, le dernier qu'il publia était un 4brégé d'histoire universelle qui parut en 1813. Le ha- sard fit découvrir et apprécier son mérite, et il obtint bientôt le seul objet de ses désirs, une for- tune suffisante pour lui permettre de serctirer des affaires et de se dévouer tout entier aux travaux scientifiques. Depuis cette époque re furent là ses seules occupations, et on le vit constamment faire un noble usage de sesloisirset de safortune, ainsi que l’atteste de la manière la plus honorable pour lui l'Histoire de la société astronomique. BIBLIOGRAPHIE. TRAIÏTÉ ELEMENTAIRE DE CHIMIE INDU- STRIELLE, par M. Alph. Dupasquier, professeur de chimie à l’école publique industrielle de Lyon et à l'école de médecine. Depuis quelques années les applications de Ja chimie sont devenues si nombreuses qu'il n'est pag d'industrie, pour a'nsi dire, qui ne lui doive des progrès importants et qui ne puisse en retirer de grands avantages pour la suite. Cependant on ne possédait aucun ouvrage qui sôit approprié d'une manière convenable à cette classe de lecteurs. Le traité de Chaptal, parfait dans ses dispositions générales, est aujourd'hui insuflisant en bien des points à cause dés progrès que la science a faits depuis sa publication. Quant au magnifique ou- vragc de M. Dumas, c’est sans doute une œuvre remarquable qui contient tous les faits néces- saires au savant et au technologiste, mais pour en tirer parti il faut déjà être savant en quelque sorte. Nous signalons avec bonheur la publication du Traité élémentaire de chimie industrielle de M. Du= pasquier, dont le premier volume a paru chez Ca- rillian Gœury et V. Dalmont, à Paris, et chez Savy | jeune à Lyon.— La manière simple et claire dont M les faits sont exposés dans ce premier volume qui“ traite des métalloïdes et des généralités de Ja chimie, nous font espérer un ouvrage vraiment utile. — Tous les faits nécessaires sont indiqués, expliqués, les théories passées en revue. En unk mot, le savant et l'industriel y trouvent tout ce & qui intéresse l'un et l’autre. MU Espérons que les deux derniers volumes sui=k vront de près Je premier el surlout que uous y Er trouverons les mêmes qualités, la clarté et la mé= UE thode, qui font du premier volume un ouvrageMlitre remarquable et surtout éminemment utile. SE) TRAITE DE MANIPULATION CHIMIQUE, pari lt Adolphe Bobierre, ex-préparateur de chimie à l'eMa cole supérieure de Paris. | ls Une des difficultés qui embarrasse le plus less Tin personnes qui commencent à se livrer à l'étude de.” la chimie et qui se trouvent éloignées des labora dé toires et des cours publies, e'est sans contredit Mr nécessité d'improviser en quelque sorte des instru ments et des modes de manipulation, Outre Rp perte de temps et d'argent qu'amène ce moyen de | procéder, il peut en résulter de graves accidents IL est vrai que certains traités de chimie donnef | à la fin de l'étude de chaque corps le moyen“de# ÿ l'obtenir. Mais il est pour manipuler besoin de n@} *! tions générales qui ne se trouvent nulle part mals} gré leur indispensable nécessité. M. Bobierre, @# ER préparateur de chimie à l'école supérieure de Taiurel| ville de Peris, a compris ce besoin, et malgrélæ@}}i|,, ridité d'un pareil travail, il a eu le courage de fairef Que un traité ex-professo de manipulations chimiques ete Nous espérons que son acte de dévouement Le apprécié et que son ouvrage (1) est appelé à ét at luvade mecun de tous les jeunes chimistes. “4 MnIque (1) 4 vol. in-So, chez Méquignon-Marvis ls, Ûs de l'Ecole-de-Mèdecine, 3. — Prix 6 fr. | Unit US Panrs, — Imprimerie de LACOUR et comp; Xl rue St-Hyacinthe-St-M ichel,s85. 1 Ni _ El année. - | AVIS. — Des modifications impré- vues dans le personnel et la rédaction de nos journaux ont causé un retard que nous espérons faire tourner à l'a- «4 vantage de nos abonnés. L’administra- ‘% tion a fait un sacrifice important dans caractère plus beau, et pour éviter les si nombreuses fautes typographiques qui M nous ont attiré de fortes réclamations. 4 Nous avions espéré d’abord qu'il n'y aurait qu'un numéro en retard; mais * ceux de nos lecteurs qui sont au cou- x rant de l'imprimerie savent combien il 4 est facile de perdre deux jours dans Jun changement d'imprimeur, surtout quand ces jours sont le dimanche et le lundi. Nous forons prochainvifent jra- M raître des numéros doubles pour com- 4 bler cette lacune. M SOMMAIRE.—ACADÉMIE. — SCIENCES { PHYSIQUES. CHIMIE. Préparation du chlo- \rure de chaux liquide; Kunheim..— SCIEN- CES NATURELLES. ZooLocie. Observation d’une espèce de ver, etc.; Valenciennes. — .SCIENCES APPLIQUÉES. Sur la fabrication du verre en Bohême; L. P. Debette. — Pyro- TECHNIE. Sur les explosions et sur les composés explosifs (Athenœum). — SCIENCES HIS- . TORIQUES. ARCHÉOLOGIE. Note sur la dague ; d'Héricourt. — GÉOGRAPHIE. — Sur l’Abyssinie “méridionale ; Johnston. — BIBLIOGRAPHIE. } BE DA EI ACADÉMIE DÉS SCIENCES, Séance du lundi 16 septembre 184%. M. Frémy lit des recherches sur une aouvelle classe de sels. — Des chimistes habiles ont examiné avec soin l’action que les composés oxygénés de l’azote sxercent sur l’acide sulfureux; c’est à jerté | «4 mode actuel de fabrication de l’acide sul- furique. el On sait aussi que M. Pelouze à fait eonnaître, dans son mémoire sur les “aitro-sulfates, la composition et les pro- priétés des sels qui résultent de l’ab- sorption du deutoxyde d’azote sur les “hulfites. Mais on n'avait pas encore étudié | le prix de l'impression pour obtenir un l’ensemble de leurs travaux qu'est dû le Paris. — Jeudi, 26 septembre 1844. — PTT e— l’action des acides azoteux et hypo- azotique -sur les sulfites; c’est cette question que M. Frémy a traitée dans ce mémoire, et elle se rattache à l’histoire importante du soufre et de l’azote. Lorsqu'on fait arriver dans une disso- lution concentrée de potasse de l’acide sulfureux et de l’acide azoteux, ces deux acides ne se décomposent pas récipro- quement, comme on aurait pu le croire, de manière à former un sulfate et du deutoxyde d’azote ; mais s'unissent au contraire, et donnent naissance au nou- vel acide qui contient les éléments de l’acide sulfureux, de l’acide azoteux et de l’eau, et qui est formé par conséquent d'oxygène, de soufre, d’azote et d'hydro- gène. M. Frémy a donné à ce nouvel acide le nom de sulfammonique qui rappelle sa composition et sa propriété Ca- raCtéristique. Get acide, en effet, se décompose facilement en acide eulfuri- que et en ammoniaäque. M. Frémy fait d’abord connaître les différents procédés de préparation des sulfammonates. On peut obtenir les sul- fammonates alcalins en faisant arriver dans une dissolution alcaline de l’acide sulfureux et de l’acide azoteux ; ce der- nier acide se produit, comme on le sait, dans la réaciion de l'acide azotique sur l’amidon. L’acide hypoazotique agit dans cette circonstance comme l'acide azoteux. On forme aussi des sulfammonates en mêlant deux dis- solutions de sulfite et d’azotite. Mais le meilleur procédé de prépara- tion de ces nouveaux sels consiste à faire réagir de l’acide sulfureux sur en azotite que l’on à préalablement rendu très-alcalin. — Peu de sels se préparent avec plus de facilité que les sulfam- monales, Car on peut obtenir, en quel- ques heures, plusieurs centaines de grammes de sulfammonates de polasse ou d'ammoniaque cristallisés. M. Frémy étudie ensuite les princi- paux sulfammonates. Le sulfammonate de potasse qui se précipite en longues aiguilles soyeuses d’une dissolution d’a- zotire de potasse, lorsqu’on_y fait passer un courant d'acide sulfureux, est un sel blanc, insipide, peu soluble dans l’eau froide. Lorsqu'on fait bouillir pendant quelques secondes du sulfammonate de potasse dans l’eau, la liqueur qui était parfaitement neutre, prend immédiate- ment une réaclion acide et ne con- tient plus en dissolution que du sulfate acide de potasse et du sulfate d’'ammo- niaque. No 23. : L'ÉCHO DU MONDE SAVANT, TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. . L'Ecao pu Monpe savanrT paraît le JEUDI et le DIMANCHE de chaque semaine, et forme deux volumes de plus de 4.200 pages chacun; il est publié sous la direction de M. le vicomte A. DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s'abonne : PARIS, rue des BEAUX ARTS, 6. et dans les départements, chez les principaux libraires, et dans les bureaux de la poste et des Messageries. Prix du Journal : PARIS, pour un an, 25 francs; six mois, 15 fr. 50 c,, trois mois, 7 fr. — DEPARTEMENTS 50 fr., 16 fr.. 8 fr. 50 Al'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port donble. — Les souscripteurs peuvent recevoir, pour CINQ francs par an et par recueil, l'ÉCHO DE LA LIT TÉBA- ŒTURE ET DES BEAUX-A TS, etles MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent séparément, l'ECHO, 10 fr ; les MORCEAUX cHoisis,7 fr.) et qui forment avec ECHO DU MONDE SAVANT, laRevueencyclopédique la plus complète des Deux Mondes .—Tout ce qui concerne le journal à M.le vicomte de LAVALETTE, directeur et rédacteur enchef, Les sulfammonates d'ammoniaque, de baryte, de strontiane, de chaux, de plomb n’offrent rien de remarquable à signaler ici. Quant à l’acide sulfammonique, il s’isole en traitant des sulfammonates de baryte ou de plomb par l’acide sulfuri- que étendu. F’on obtient ainsi un acide soluble dans l’eau d’une réaction fortement acide et qui se transforme ra= pidement dans l’eau froide en acide sul= furique et en bisulfate d'ammoniaque, M. Frémy s’est aussi occupé de nou- veaux sels qui résultent de l’action de l’eau froide sur les sulfammonates, En effet, lorsqu'on abandonne pendant quelques heures des sulfammonates dans de l’eau froide, la liqueur devient fortement acide, contient un bisulfate en dissolution et laisse déposer un sel, AS M. Frémy donne le nom de sulfä&jur sates. Il a étudié IS sulfarmmmoié potasse, le sulfammorésate d’ai que qu’on obtient en abandonnahy pemx || dant quelques heures le sulfimm d’ammoniaque dans l’eau froide. Ce dernier sel est très-soluble, cris- tallise difticilement et peut être consi- déré comme un nouveau réactif des sels de potasse qu'il précipite en formant un sulfammonésate de potasse peu soluble. Tels sont les faits nouveaux que nous trouvons dans le mémoire de M. Frémy, mais la production de l’ammoniaque dansla réaction de l’acideazoteux surles sulfates est un fait inattendu qui cepen- dant peut se rattacher à des observa- tions précédentes ; car l’on sait en effet que lorsque l'acide azotique agit avec énergie sur quelques métaux ou sur cer- taines matières organiques on observe toujours la formation de l’ammonia- que. M. Maisonneuve lit une observation d’entérotomie pratiquée avec succès dans un cas d’étranglement interne de Vintesti: grêle. Jusqu’alors, tous les chirurgiens s’accordaient à reconnaitre l'impuissance de l’art dans les étrangle- ments internes de l’intestin grêle. La science ne possédait pas encore un seul fait de guérison de cette terrible mala- die. Dans un de ces cas désespérés, M. Maisonneuve a eu l’'heureuse idée de pratiquer l’entérotomie et la malade, aujourd’hui bien portante, est aussi à peu près guérie de son anus contre nas ture qui ne présente plus qu’un léger suintement stercoral. 532: M. Chevreul lit une note sur la pré- sence du plomb à l’état d'oxyde ou de sel dans divers produits artificiels. — Dans ce travail, il signale l'inconvénient qu'il peut y avoir d'ajouter aux étoffes de laine des matières métalliques -_susé&æptibles de produire avec: le soufre qu’elles contiennent naturellement des sulfures "colorés lorsque ces étoffes sont destinées soit à recevoir des im- pressions sur fond blanc ou de couleur claire, soit à recevoir de la teinture une couleur de cette sorte, par la raison que sous l'influence de la chaleur, de sa va- peur ou celle de l’eau liquide servant de bain de teinture, il se forme un sulfure coloré sur toutes les parties de l’étoffe qui étaient imprégnées de matière mé- tallique. M. Chevreul aborde ensuite la ques- tion du plomb et du cuivre contenus dans le corps de l’homme ou dans celui des animaux, et il regarde Ces métaux comme des produits purement acciden- tels. Cette excursion sur le terrain de la médecine légale à permis au savant chi- miste des gobelins de rappeler que des ‘alcalis, potasse, soude, baryte, stron- tiane et chaux, dépourvus d'oxyde de plomb, mais conservés en solution dans - des flacons de verre plombeux, peuvent dissoudre une quantité notable de cet oxyde et apporter dans l'analyse un élément d'erreur. Il faudra donc, avant de se livrer à des recherches de médecine légale, sou- mettre les réactifs. alcalins à des expé- riences propres à constater qu'ils sont exempts d'oxyde de plomb. Nous donnerons presque en entier dans le prochain numéro de lÆcho la note de M Chevreui_ - MM. Laugier et Mauvais, qui ont fait 1a comparaison de la deuxième comète de 1844 avec plusieurs autres comètes anciennes, sont. arrivés à établir une série qui permettrait de rattacher cet astre à d’autres qui déjà ont été obser- vés Ainsi ils ont trouvé que les comèles de 1585, 4168, 1743, 4710 et 1844 ont entre elles une certaine analogie eu égard à leurs éléments, et si l’on com- pare les instants du passage au périhélie, On arrive à une période de 9 ans. En cherchant dans les cométogra- phies les détails relatifs à ces différentes comètes, on trouve que celle de 1743 a été considérée par M. Clausen et par plusieurs autres astronomes comme’ pouvant être identique avec celle de 1819. Mais si l’on vient à introduire ia comète de 1819 dans la série, l’on voit que les longitudes du périhélie des co- mètes de 1743 et 4819 sont trop diffé- rentes pour qu’on puisse sans hésitation considérer ces deux comètes comme identiques avec les autres, On sait d’ailleurs que les variations de cet élément sont en général moins Jortes que celles du nœud pour de petites inclinaisons. Cette dernière considéra- tion permet d'admettre l'identité des autres comèles, malgré les différences assez considérables que l’on remarque entre les longitudes des nœuds. Du reste la suppression de ces deux co- mètes n’entraine nullement le rejet de la période ; les comètes de 1585, 1678 1770 et 1844 suffisent à elles seules pour établir une série très-concordante. M. Schumacher écrit une lettre pour annoncer que M. Melhop, astronome de. Hambourg, vient de découvrir une nou- velle comète le 6 septembre; mais nous plaïignons M. Melhop d’avoir été précédé par M. Vico dansila découverte decet | de mercure, d'huile à brûler et d’acide | nitrique fumant, etc., eic., tant que le 533 astre. M. Faye présente l'orbite elliptique. de la deuxième comète de 14844, dont voici les éléments : Temps du passage au périhélie- Long. du périhél. Longit. du nœud 1844 septembre, 2,599:615- . 3420 35,36 ascendant, |,63042,50 Inclinaison, 2 51,46 Grand axe, ; 5,1422 Temps de la révolution, 5 ans, 46 jours M. Leverrier envoie une autre note sur les perturbations de plusieurs. co- mètes. M. Frédérie Choron, professeur de physique au collége de Troyes, commu- nique un fait nouveau relatif à la cale- faction, Nous extrayons de sa lettre le passage suivant : « Je ne-sache.pas, dit- il, qu'aucun physicien ait annoncé qu’un liquide placé sur la surface un autre liquide convenablement chauffé puisse passer à l’état sphérique, comme sur une plaque solide. Or, c’esti-là un fait nouveau que je viens de constater et, de plus, j'ai retrouvé les mêmes tem- pératures que M. Boutigny. Ainsi, l’é- ther sulfurique prend l’état globuleux quand on le projette sur un bain d’eau, bain est à la température de 54°, comme l’a reconnu M. Boutigny. «Je ne pariage nullement l’avis de M. Boutigny, qui pense que. le principe de l’équilibre mobile des températures est en défaut lorsqu'il s’agit de se ren- dre compte du fait de la caléfaction des liquides. CR « Je vais essayer de rendre compte des différentes phases du phénomène en m'appuyant sur Îles sprincipes géné- ralement admis. : « 1° Au moment où le liquide est abandonné sur la plaque échauffée, il tend à se mettre àla même température qu’elle, mais aussitôt il se forme de la vapeur qui reproduit le liquide restant et qui, en acquérant une température à peu près égale à celle de la plaque échauffée, se dilate considérablement et par suite, force le liquide. à prendre l’état globuleux. « 2° Puisquela forme globuleuse qu’af- fecte un liquide placé sur une plaque chaude semble indiquer qu’il supporte une forte pression, et qu'en outre sa température est inférieure à celle de son ébullition, on conçoit aisément que ces deux circonstances réunies doivent ralentir l’évaporation du liquide à l’état globuleux. «Ainsi done, le ralentissement des liquides à l’état globuleux doit provenir de la forte compression qu’exerce la va- peur sur-échauffée en se dilatant subi- tement; quant au refroidissement des liquides à l’état globuleux, on le con- Çoit par suite de la très-haute tempéra- ture que prend la vapeur produite. On peut jusqu’à un certain point comparer une certaine quantité de liquide à Pétat globuleux sur une plaque chaude à un alcaraza plein d’eau qui se refroidit dans une atmosphère échauffée où à un mammifère qui, placé dans une étuve -très-échauffée, conserve une tempéra= lure constante. » organique sur lasparagine. abdominale d’un lézard vert piqueté des | où 1871 j. | M. Piria envoie! un travail de chimie - M. Valenciennes, envoie une obser- vation d’une espèce de ver de la cavité environs de Paris. € . M. Malaguti, professeur de chimie à la faculté des sciences de Rennes, pré- sente.un travail sur. la constitution mo- léculaire de Palcool. Nous: publierons prochainement lintéressant mémoire | de M. Malaguti: M. Pelouze offre à Facadémie le pre- mier volume du traité de chimie indus- trielle que publie maintenant M. Dufas- quier::. : à Un astronome anglais, M. Airy, écrit pour annoncer qu'il a trouvé un lieu sur la côte orientale de l'Irlande, où la ma- rée solaire est plus grande que la marée lunaire; c’est assez dire que cet endroit fl offre les conditions inverses du phéno- #4 mène qu’on observe sur tous les autres ji points du globe. De ce fait que rapporte ni aujourd’hui M. Airy, l’on pourrait sans gi doute rapprocher celui qu’on trouve fhn dans un passage des Prineipes de la phi-hi losophie naturelle, où Newion dit qu’il ‘éxiste unJieu de la côte de la Chine oufui il n’y a qu’une seule marée durant les@i vingt-quatre heures. Dpor “M. Arago communique deux faits ui nouveaux découverts par M. Bessel, ni astronome de Kœnisberg. Le premier, relatif au mouvement propre de sirius bu et de procyon, a déjà fait l'objet d'une Bt note pnhliée dane le numéro 21 deby l’Echo; aussi nous dispenserons-nous@ll d’en parler. La seconde communication® 1 de M. Bessel regarde la latitude dé Kæ-@ln nigsberg. En effet, cet astronome a@q trouvé que cette latitude n’est pasbr constante, qu’elle change périodique ment et de telles oscillations doivenfl sans doute entraîner des erreurs dansk les déterminations qui sont prises dans l'observatoire de cette ville. M. Aimé envoie la description desil instruments dont il s’estservi pour meñl surer la température de la mer à un grande profondeur. Nous donneronSfi dans un de nos prochains numéros ll description de. ces curieux appareils. M M. Maiteucci présente un instrument; qu'il a construit avec M. Bréguet et à l’aide duquel il peut mesurer la force que développent les grenouilles dans leurs contractions musculaires, | M. de Saint-Venant présente un mé moire sur les lignes courbes. E. F. Séance du lundi 23 septembre 184%. Un honorable officier de l’armée d'A frique, M, Coupvent-Desbois, blessé au siége de Mogador, avait fait naguèrê} avec l'infortuné Dumont-d Urville Je. voyage de eireumnavigation sur l’Ass trolabe et la Zélée. Les nombreuses ob=f servations qu’il avait recueillies avaiïen été envoyées par lui à l’Académie des sciences pour être soumises à l’exam! d’une commission. Désirant témoigne} à M. Coupvent-Pesbois tout l’inté que lui portent en cette occasion n - alfait surles nombreuses observations » | dece savani officier un rapport verbal. Ces observations si variées'embrassent un espace de. 38 mois et ont rapport aux phénomènes les plus intéressants deaiphysique du globe. Ainsi M. Coup- - vent-Desboïs et avec lui M. Vincendon- Damoulin, ont constaté de nouveau l'existence dela variation diurne enmer; ils ‘ont trouvé que si la hauteur baro- métrique est dans nos climats de 0,760?, elle n’est plus que de 0,740° au cap Horn ; et, poursuivant avec un zèle-di- gne d’éloge la série de leurs observa- tions, ils ont mesuré la température de : | Ja surface de la mer en une foule de | différents points, ee qui leur a permis | d’yreconnaître l’existence de courants. | Les nombreux travaux de ces deux sa- vants portent encore sur une foule de | questionsmétéorologiques que M. Arago ‘signale. Ainsi des observations ont été faives sur le rayonnement nocturne dont ‘lemouvement de variation en mer n'a [tent sur les halos qui sont circulaires “nfet'non elliptiques comme pourrait le le faire) croireune illusion d'optique. MM. Coupvent-Desbois et Vincendon- Dumoulin ont encore constaté le dépla- técement de l’équateur magnétique qui ikésemeut d’orient en occident par rap- port à l'équateur terrestre. di - M. Binet fait un rapport sur un mé- sMmoire de M. Passot, intitulé : Consé- quences immédiates de la théorie académi- 1que des forces centrales, et il conclut en disant que cette note ne mérite pas l’at- *Qtention de l’Académie. “résultent de la décomposition:de l’oxÿyde vert de chrome par le chlore et le char- don. On sait qu’en faisant passer un cou- jrant de chlore sur un mélange d'oxyde le chrome et”’de charbon, on obtient un hlorure de chrome qui se sublime: en elles écailles de couleur violette. Sa ormule est Cr? CF. Mais ce produitn’est pas leseul corps hloré qui prenne naissance dans cette wMbpération; sa formation est précédée le celle d’un autre chlorure qui paraît “ivoir échappé à l'attention des chi- istes, et quise présente sous la forme le cristaux très-fins blancs et soyeux tabituellement mélangés avec au char- ion et de l’oxyde de chrome. Ces cris- aux verdissent immédiatement quand im Les expose‘au contact de l’eau et se 'hangenL en ‘peu‘d’instants en une li- “ueur verte; 1lsabsorbenx tout à la fois re l'oxygène et de l’eau à l'atmosphère. ‘analyse ‘indique que ce Chlorure est [omposé d'un équivalent de métal et l’un équivalent de chlore Cr. C1.; il cor- “espond à un degré d’oxydation du |hrome (Cr: O)inconnu jusqu’à ce jour. |-Ce même corps prendnaissance quand | M | 1 jur du chlorure de chrome violet chauffé #4 lide chlorhydrique, et il reste une masse Pmpérature plus élevée, cette masse ntreen fusion et présente après son re- heureuse lesamis dessciences, M.Arago in fait passer un Courant d'hydrogène | u rouge sombre; il se dégage de l’a- Iristalline blanche : en opérant à une’ roidissement une ‘exture particulière. a 536 Be‘toutes:les propriétés que présente ce protochlorure de chrome, la plus re- marquable c’est l’altération-rapide qu’il éprouve par le contact de l'oxygène. Ce corps mis en Contact avec l’eau se dis- sout-immédiatements:si.l’eau est aérée et si l’on opère en présence de Pair, la dissolution est vertes. elle est bleue lorsqu'on évite entièrement l’influence de l’oxygène. La polasse donne avec la dissolution bleue de protochlorure de chrome un précipité brun qui est probablement l’hydrate de protoxyde correspondant à ce chlorure. En ver- sant dans cette liqueur'bleue une: dis- solution d’acétate de soude ou de po- tasse, on voit apparaître immédiatement de petits cristaux rouges et transparents qui se réunissent rapidement au fond du vase. Ges cristaux se détruisent quand on les expose pendant quelques instants au contact de l’air; mais. il est possible, en employant des précautions minutieuses, deles obtenir dans: un étai de pureté très-satisfaisant. Leur aspect quand ils sont secs, rappelle celui du protoxyde de cuivre. À Ce corps est l’acétâte de protoxyde de chrome dont la composition, d’après quatre analyses qui s'accordent très- bien entre elles, est représentée par la formulle €: H° O0’, Cro, Ho Dans le courant de ses recherches, M. Péligot a été conduit à rechercher le nombre qui représente l'équivalent du chrome, et il a trouvé qu’au lieu d’être 28, comme Berzelius l’avait indi- qué, il n’est représenté que par 25. M. Péligot a analysé un autre sel de protoxyde de chrome dont l'existence devait jeter beaucoup de lumière sur la nature de cet oxyde; c’esi un sulfate double de protoxyde de chrome et de potasse dont la composition est repré- sentée par la formule So, Ko + So’, Cr. O. + Ho, qui est celle d’un grand nombre de sul- fates doubles. Le protoxyde de chrome est probablement isomorphe avec. plu- sieurs oxydes de mêmes constitutions, et le chrome offriraitle caractère remar- quable d’un triple isomorphisme, celui de son protoxyde Cr. O. de ‘son sesqui- oxyde Cr?. O5, et de l’acide chromique Cr. O5. M. Guyot présente une note sur les anciens Maures du nord de l’Afrique. Cherchant dans les historiens de lan- tiquité et dans quelques ouvrages pu-. bliés récemment la solution du pro- blème qu’il s'était posé, M. Guyot croit: retrouver dans les Maures des bordsdu Sénégal et du Sahara les anciens Maures du nord de l'Afrique. Ceux-ci‘auraient été réfoulés dans les premières contrées par les nombreuses émigrations qui, dès | les temps les plus reculés, se sont faites du nord ét de l’orient sur l’ancienne Mauritanie. — M. Guyot a soin d’indi- quer encore que les peuplades qui con- finent au Sahara doivent: offrir l’em- preïnte de leur mélange avec les Maures: de ce pays.—Les habitants de l'Espagne méridionale, des îles occidentales de la Méditerranéeet surtout de l’ile de Malte conservent des traces assez profondes de leurs alliances avec les anciens Mau- _ritains. — Tout en admettant l’origine maure des Maltais, M, Guyot reconnaît qu’ils ont été soumis à des croisements. 537 multipliés sôït avec les ‘étrangers de passage dans l’île, soit avec ceux qui s’y sont fixés, parmi lesquels'viennent en première ligne les Arabes qui ont'oc- cupé Malte après avoir envahi VAfri- que. M. Bouchardat lit'un mémoire:surles fermentations benzoïque, saligéniqué, phoriténique. Ces: transformations so: pèrent sous l'influence d’une matière azotée spéciale, la synaptase, agissant en proportion infiniment petite à la manière des ferments sur lamygdaline, la salicine et la phorizine en dissolu- tion dans l’eau. Ces trois substances dissoutes dans des véhicules neutres agissent sur la lumière polarisée eñ exerçant la déviation vers la gauche, De leur dédoublement sous l’influence de la synaptase résulte un élément commun, la glucose qui agit aussi sur la lumièrè polarisée en exerçant la dé- viation vers la droite, et plusieurs au- tres substances qui sont inactives sur la lumière polarisée. M. Duvernoy lit un mémoire surles organes préparateurs de la semence ou glandes spermœægènes des salamandres et des tritons.- 3 Trois membres du congrès scienti- fique de France, réuni cette année à Nîmes, MM. Teissier, Emile Dumas et Joly, présentent une note sur des osse- ments humains prétendus fossiles, dé- couverts par M. Félix Robert. I résulte des recherches auxquelles ils se sont li- vrés à cet égard, que les ossements trouvés par M. Félix Robert près d’A- lais, au lieu dit le Colombier, appar- tiennent à l’espèce humaine, mais que. ces ossements ne sont pas fossiles, c’est- à-dire contemporaine dac acpèees-qui ont disparu de la surface du globe aux époques géologiques. — Plusieurs hy- pothèses ont été proposées pour expli- quer la présence de ces ossements dans le lieu où M. Félix Robert ies a trouvés. Les uns ont vu dans ces ossements les restes de quelques-infortunés lépreux, Compagnons de saint, Louis, morts à leur retour de la Terre-Sainte dansl’hos- pice que les habitants d’Alais avaient construit pour les recevoir. D’autres-ont prétendu que les ossements en question étaient d’une date plus récente, et ne: remontaient pas au delà du règne de Louis XIIL, qui fit, comme:on sait, le siége d’Alais en 1629. Peu importe à la: Sciencé que ces ossements remontent au règne de ‘Louis IX ou à celui de Louis XII, qu’ils soient ceux d’un lé- preux:ou de quelque galant chevalier, leur gisement, la’ question de leur ori- gine fossile devaïent seul occuper les savants. : M. Melsens présente une note su la fabrication de l'acide acétique pur: Cerjeune chimiste fait d'abord connaî: tre quelques-unes des propriétés du bi- acétate de potasse,; qu'il obtient en: sur- saturant de l’acétate de potasse par'de l’acide pyroligneux distillé, évaporant et faisant cristalliser. Ge sel:s'obtient à l’état de lamelles qui, desséchées :entre des doubles de papier, présentent l'as- peet nacré ou d’aiguilles prismatiques. Nous ne:nous arrêterons pas à décrire: quelques faits: bien connus qui se ren- contrent çà et!1à dans le mémoire:de: M. Melsens;-etnous aimons mieux faire connaître de suite son:procédé:de fabri= 938 cation. Ce procédé de fabrication de l’acide acétique, dit M. Melsens, pour- rait, avec quelques modifications qui rendent inutile la préparation du bi- acétate, devenir un procédé industriel. En effet, lorsqu'on soumet à la dis- ‘ tillation un excès d’acide acétique, qui ne soit pas trop étendu, sur de l’acetate neutre de potasse, une portion de l’a- cide se fixe sur la potasse, tandis que l'autre, devenue plus aqueuse, passe à la distillation. Mais au fur et à mesure qu’on chauffe, l’acide qui distille s’en- richit de nouveau, et enfin on obtient de l’acide cristallisable pur, si on prend la précaution de ne pas dépasser la température de 300°, époque vers la- quelle l’acide qui distulle commence par prendre une teinte légèrement rosée d’abord, et ensuite sent l’empyreume et l’acetone, ce qu’il est très-facile d’é- viter. Cet ingénieux procédé ne doit pas être oublié des industriels qui ai- ment à mettre à profit tout ce qui peut contribuer au progrès de l’industrie. — M. Bourgery présente un mémoire surles masses comparatives que présen- tent, dans les hommes et les animaux mammifères, les différents organes qui composent le système nerveux ; mais nous nous garderons bien de le suivre dans ce pathos psychologique, où l’in- telligence se mesure au poids comme les denrées commerciales dans la ba- lance d’un épicier. E. F. SCIENCES PHYSIQUES. CHIMIE. Sur le préparation du cIhIGrure de chaux liquide, par le docteur Kunuelm. Dans la préparation du chlorure li- quide dans les fabriques, on sait qu’on amène généralement le chlore gazeux dans le lait de chaux au moyen de tu- bes en plomb; ceite disposition pré- sente cependant un inconvénient qu’on a reconnu depuis longtemps, et qui consiste en ce qu’il y a constamment un dégagement d'oxygène. Ce dégagement a été jusqu’à présent impossible à éviter avec les appareils qu’on emploie géné- ralement pour produire et amener le gaz, quoiqu'il füt d’un grand intérêt pour les fabricants d’y metre un terme, attendu que tout le gaz oxigène qui se se développe ainsi donne lieu à une perte correspondante ou équivalente de chlore. On a fait tout ce qu’il était pos- sible pour cela; on a abaissé la tempé- rature à laquelle on travaillait, on a opéré avec une grande lenteur, etc., mais tout cela en vain, et la perte con- tinuait toujours. Cependant il est un moyen bien simple et très-efficace, que je vais indiquer pour prévenir cette perte. Pour cela, il suffit de remplacer le tube en plomb qui plonge dans la so- lution de chlorure de chaux par un tube en verre, en terre Cuite ou en grès, afin d'évider tout contact de la combinaison du chlore en solution avec un métal.En effet, l’oxide dont est généralement en- duite la surface de ce métal, donne lieu à une action de contact qui transforme une portion de la dissolution de chlo- rure de chaux en chlorure de calcium 539 et en oxigène, qui se dégage et donne lieu à la perte en question, qu'il est, comme on voit, si facile d'éviter. me SCIENCES NATURELLES. ZOOLOGIE. Observation d'une espêce de ver de la cavité abdominmaie d’um lézard vert-piqueté des envi- rons de Paris, le Dithyredium lacertæ, Val., par M. VALENCIENNES. « Plus on se livre à l’étude de l’hel- minthologie, et plus les animaux variés et nouveaux que l’on découvre augmen- tent l'attrait attaché à cette sorte de re- cherches. . « Les zoologistes sont aujourd’hui d'accord pour les diviser en deux grands ordres. Les uns, appelés Cavitaires ou Nématoïdes, ont une organisation assez complexe; un canal digestif entouré, comme je l’ai fait voir pour les filaires, d’organes glanduleux qui doivent jouer un rôle dans leurs fonctions digestives : cet intestin, distinct des tuniques du corps, est enveloppé dans les nombreux replis des canaux qui Constituent l’ap- pareil reproducteur. D’autres helmin- thes, nommés Parenchymateux, ont pour tube digestif distinctde la peau, des ca- naux ramifiés et creusés dans le paren- chyme celluleux du corps; on voit, dans le liquide qui gonfle le ver, des granu- les nombreux qui y sont tenus en sus- pension; c’est à peine si l’on aperçoit des organes reproducteurs. «Il semble que ces deux ordres de vers appartiennent à des groupes isolés, “éloignés les uns des aulres ; Mais Ja na- ture nous présente, dans les Lingua- tates, le lien qui les réunit, et elle nous fait voir alors une sorte de création par- ticulière, tantôt complexe, tantlô1 très- simple, mais continue pour tous les êtres parasites vivants dans les divers organes des êtres animés. « Celui que je vais décrire me semble offrir aux zoologistes plusieurs genres d'intérêt, car il va fixer une des espèces douteuses de Rudolphi, et constituer en même temps un genre nouveau. « J'ai trouvé, dans la cavité abdomi- nale d’un lézard vert piqueté (Lacerta vi- ridis, Lin.), un nombre assez considé- rable de petits helminthes que je ne tardai pas à reconnaitre pour être d’un genre et d’une espèce particulière. « Soixante-trois individus étaient li- bres sous le péritoine; ils s'étaient dé- veloppés dans la cavité péritonéale, car, ayant insuflé l'intestin pour m’assurer s'ils n'auraient pas pu sortir du tube digestif par une déchirure de ses tuni- ques, je l’ai rempli d’air et gonflé. Ayant ensuite examiné le canal intesti- nal, je n’y ai pas trouvé un seul hel- minthe. Ces parasites de l'abdomen du lézard étaient tous de couleur blanche, de forme un peu ovoide, leur longueur de 3 millimètres, leur largeur de 1 seul ; on les aurait pris aisément pour de pe- tites graines. En remplissant la cavité du ventre d’eau à peine tiède, j'en ai vu plusieurs s’allonger, et leur plus grande extension n’a pas dépassé 1 centimètre; le corps n’a pas paru diminuer sensi- blement de largeur, mais il devenait plus mince. 540 « Avec l’aide d’une loupe simple, on remarque les plis nombreux dont le corps est traversé, et l’on voit à l’une des extrémités un petit renflement comme un petit bouton, et indiquant que la tête du petit ver est de ce côtés elle rentre en se repliant à la manière de celle de la plupart des vers parenchy- mateux. En plaçant maintenant le petit animal sous le microscope, il est facile d'observer, à travers la transparence de ses téguments, que les rides ne sont au- tres que des plis de la peau, que le corps n’est pas articulé, que l’intérieur du corps est rempli de granules irréguliers anguleux, nombreux en avant, et deve- nant plus rares vers la partie posté- rieure. On observe de chaque côté deux canaux longitudinaux étroits, très-on- duleux, semblables à ceux des Scolex. « Quand la tête est tout à fait sortie, elle se montre sous la forme d’un disque convexe portant quatre oscules creux. S'ils ne sont pas tout à fait ouverts, leurs deux bords rapprochés dessinent un pe- tit trait longitudinal ou transversal. ! Quelquefois il y a plusieurs plis, si les- ! bords se sont froncés. Il’est rare de voir les oscules complétement ouverts. Je ne les ai ainsi observés que deux ou trois fois. : « L’extrémité postérieure du corps est remplie par une masse jaunâtre d’une apparence celluleuse, un peu plus dense que les parties antérieures, et que M. Dujardin considère, avec beau- 4 coup de raison, comme une ébauche des 4 organes reproducteurs. À « On n'observe rien de plus dans la simplicité de l’organisation de ces petits êtres- « Leur forme générale, la présence | des canaux ondulés internes, prouvent qu’ils sont voisins des Scolex; mais la disposition des oscules de la 1ête, et la nature anguleuse des granules inté- rieurs élablissent des différences ap- # préciables entre ces vers et le genre qui ! vient de leur être comparé. « En cherchant dans l'ouvrage de Ru- dolphi, si cet infatigable helmintholo- gisle n'avait pas observé un ver sem- blable, j'ai trouvé, dans la liste des es- pèces laissées par lui comme douteuses, el encore InCerlaines, deux observations qui ontles plus grands rapports avec les miennes, el qui lui ont été communi- quées par le célèbre Bremser, de Vienne. Celui-ci à vu, dans des tubercules du foie d’un lézard vert, six helminthes, à la tête desquels il n’a signalé que deux oscules; le même savant a observé un autre ver d'une espèce très-probable- ment semblable dans le lézard gris (La- M certa muralis), mais Rudolphi croit ce- M pendant que ces deux helminthes sont À du mème genre que deux autres petits 4 vers observés aussi par Bremser dans la perdrix de roche, et qui auraient eu. quatre osCules autour du disque cépha- lique. Rudolphi dit qu'il aurait désigné les vers du lézard sous le nom de Dithy=" ridium, S'il ne lui était pas resté des M doutes, à cause de leur grande resseme= blance avec ceux de la perdrix, et s'il avait pu les étudier avec plus de détailÿ"M mais les individus que M. Bremser lui avait Communiqués n'étaient pas asse2" bien conservés. ‘ | « Comme je n'ai trouvé ces helmin» thes indiqués dans aucun autre auteurs. 541 comme nous ne possédons encore qu’un très-petit nombre d'observations sur les vers des reptiles, et enfin comme je crois retirer des espèces douteuses une de celles que Rudolphi y avait laissées, j'ai pensé qu'il était utile de publier la description de cet animal. « M. Dujardin est tout à fait du même avis que moi sur la détermination de celte espèce. - « Ila bien voulu me dire, quand je lui ai communiqué mon observation‘ qu’il avait vu un helminthe très-sembla- ble sur la plèvre d’un singe d'Amérique. La Note qu’il a conservée, et le dessin | qu’il en a fait, offrent les plus grandes | ressemblances avec ceux que j'ai vus | en grand nombre dans ce lézard. | «Il y a lieu de croire que d’autres | mammifères nourrissent aussi de ces parasites, car un célèbre anatomiste, à qui jai montré cette espèce de ver, croit | se rappeler en avoir observé de très-voi- | sins sur le péritoine d’un lapin. ITA) Les SCIENCES APPLIQUÉES. | Sur la fabrication du verre en Bohême, par M. L. P. DeBeTtE, élève inspecteur des mines, (extrait relatif au ® CHOIX ET À LA PRÉPARATION DES MATIÈRES |? PREMIÈRES.) Sitice. — La silice que l’on emploie en Bohême dans la fabrication des verres s'obtient en étonnant du quartz hyalin, … puis le bocardant à sec. Le quartz se . trouve quelquefois en filons dans le gra- | nit et le gneiss, comme à Neu-Hunken- thel; mais, le plus souvent, on le ren- | contre, soit sous la forme de cailloux roulésdanslestorrents du Bæhmerwald- } gebirge, soiten fragments plus ou moins | anguleux épars dans la terre végétale | qui provient de la décomposition des. | terrains, primitifs. Il est evident que, à dans ce cas, ces fragments sont les dé- ! bris de filons quartzeux qui, étant plus résistants, ont survécu à la désagréga- | tion du granit ou du gneiss qui les en- caissait, et qui ont ensuite été plus ou moins remaniés par voie de transport. Ceux de ces fragments qui paraissent exempis à l’œil de matières métalliques | sont achetés, rendus aux verreries, au tprix moyen de 65 c. les 400 kil. Ges h iragments sont grossièrement classés lors de leur arrivée à l'usine; ceux qui ) sont formés de quartz enfumé, dit | topazkies par les indigènes, sont mis de # cô1é comme les plus purs, et réservés #pour la fabrication des verres fins de à première qualité ou cristaux. . … On étonne le quartz, tantôt dans des . fours à reverbères, tantôt dans desfours | Lorsque le quartz a atteint la tempé- |rature rouge-cerise, on le retire du 1] four, et on le jette immédiatement dans | une grande cuve peu profonde, dans la- +, quelle un robinet permet de renouveler je, Gontinuellement l’eau et de s’opposer à son échauffement : le quartz, ainsiétonné et refroidi, est trié à la main par des | femmes qui gagnent 40 centimes par | douze heures de travail. Les fragments | Krop gros et trop résistants, qui n’ont pas | été suffisamment étonnés, sont cassés 542 en plusieurs morceaux et reportés dans le four; le reste est concassé en petits fragments, et les parties parfaitement blanches, sont seules employées à la fa- brication du verre. Tous les fragments qui présentent la moindre trace d’oxydes métalliques (ordinairement d'oxyde de fer) sont préparés avec le plus grand soin, pulvérisés à part et employés sur des roues en fer pour le dégrossissage des verres taillés. Onconsomme moyennement 0st.070 de bois de pin pour étonner 100 kil. de quartz. Le quartz étonné et trié est en- suite bocardé à sec. Les flèches des pi- lons sont armées de têtes en fonte, dont le poids varie de 120 à 150 kilogr. ; leur levée est de 0,50 à 0,60, et chacune d’elles tombe dans une auge hémisphé- rique de 25 cent. de diamètre, pratiquée dans une grosse poutre en bois qui court tout le long du bocard. On a dû rejeter l’emploi des auges en fonte ou en pierre, parce que, dans ce cas, il eût été à crain- dre que par le choc des pilons il ne se détachât assez de particules ferrugineu- ses pour altérer sensiblement la blan- cheur et la pureté des verres. La poutre obtenue au bocard est ta- misée, et ce qui reste sur le tamis est bocardé de nouveau. Chaque piion de bocard pulvérise en douze heures 41 kilogrammes de quartz. Potasse. — Presque tous les verres de Bohême sont des verres. à base de po- tasse, ce qui tient à ce que lasoude et ses sels donnent aux verres une teinte jau- nâtre très-sensible, et à ce que la diffé- rence de prix entre la potasse et la soude est beaucoup moindre en Bohême que dane la plupart dee autres paye de l'Eu- rope. Une petite quantité de potasse em- ployée en Bohème est fabriquée dans le pays même; mais la plus grande partie est tirée de la Hongrie Là, les Karpathes sont couvertes d’imménses forêts, dont un grand nombre sont inexploitables dans les conditions actuelles, résultant du bas prix du combustible et de la dit- ficulté des communications. On les uti- lise alors en les brûlant sur pied, et en retirant des.cendres, par lessivage, la potasse commune. Pour obtenir de la potasse de seconde qualité, on traite la précédente à froid par son poids d’eau ; puis on décante, on évapore à sec la liqueur décantée, et on calcine assez fortement la potasse obtenue pour la fritter. Enfin. pour obtenir la potasse la plus fine, dite de première qualité, il suffi- de traiter comme ci-dessus la potasse de seconde qualité, en employant seule- ment la moitié de son poids d’eau froide. Il est de la plus grande importance que les arbres qui ont servi à la fabri- cation de la potasse n'aient pas crû sur un sol métallifère, c’est-à dire sensi- blement chargé de sels et d’oxydes métalliques ; car l’on sait que ces sub- stances sont aspirées avec la sève, et que l’on peut même imiter artificielle- ment par ce procédé un grand nombre de bois colorés, en faisant successive- ment absorber certaines dissolutions métalliques à des bois de structure et .de tissu analogues. Lorsque celte circonstance se pré- sente, la potasse que l’on retire par les- sivage des cendres de ces arbres,quoique pouvant paraître très-pure à la première / 543 vue, Contient presque toujours une quantité assez notable d’oxydes métal- liques pour colorer sensiblement les verres, Ce qui doit la faire rejeter pour la fabrication des verres fins. Cette remarque, et la considération que le prix des verres de Bohême dé- pend surtout de leur parfaite blancheur, ont fait adopter dans ce pays un pro- cédé d'essai tout à fait différent des procédés alcalimétriques employés en France, lesquels ne donnent que le titre de l’alcali sans indiquer nullement la nature et la proportion des matières étrangères nuisibles qu’il peut conte- nir. Cet essai, qui est encore facilité par la petitesse des pots de verrerie, qui, en Bohême, ne contiennent que de 60 à 90 kil. de matières calcinées et frite tées, se pratique en remplaçant, dans l’un des pots où l’on fait du verre fin, la potasse ordinairement employée, par son poids de la potasse à essayer, et en comparant les objets fabriqués avec le _verre obtenu avec des verres 1itrés, pré- parés une fois pour toutes, en faisant varier la qualité et la quantité de l’al- cali. On apprécie ainsi par la blancheur parfaite ou la nuance plus ou moins prononcée des verres obtenus, la nature et la proportion des matières métalli- ques, et même approximativement, la teneur alcaline de la potasse essayée, et on est alors à même d’en déterminer exactement la valeur commerciale. Dans les mines du Bæœhmerwaldge= birge, les prix de revient ou d'achat des diverses sortes de potasse sont par 400 kil_ Ë Pour la potasse commune (3° qualité) ,.46,17 fr. Pour la potasse fine (2e qualité), 55,28 fr. Pour la potasse surfine (3° qualité), 68,59 fr. Soude.— La soude est, comme je l’ai dit ci-dessus, très-peu employée en Bo- hême, où elle ne sert qu’à la fabrication des verres à vitre communs. La soude commune y coûte 36 fr. 86 cent. les- 100 kilogrammes. f Sulfate de soude. — Le sulfate de soude ou sel de Glauber s’obtient dans les fa briques de produits chimiques comme : résidu de la fabrication de l’acide ni- trique au moyen du nitrate de soude et de l’acide sulfurique, et n’est employé- que dans quelques verreries anexées à ces usines (comme à Gress-Luckawitz, près Chrudim), où l’on fabrique des- bouteilles et des cornues et matras en: verres, employés dans les usines mêmes. (il faut y ajouter 1143 en poids de char: bon). : Chaux.— La chaux employée dans les- verreries de Bæœhmerwa)gebirge setire: d'un calcaire saccharoïde que l’on trouve soit en Moravie, soit en Bohême (près de Winterberg), en couches en- clavées dans le gneiss, qui présente la. même stralification, tandis que l’on . peut voir en certains points, el notam-= ment près de Winterberg, le granit sur lequel reposent ces couches y jeter quel- ques ramifications. Ce fait semblerait démontrer d’une manière évidente que ce calcaire et ce gneiss, regardés comme primitifs par plusieurs géologues allemands, et entre autres par M. le professeur Zippe, de Prague, sont l'effet d’un métamore 5x: phisme-dû à l'apparition du granit qui a-soulevé la chaine du Bæœhmerwaldge-: birge. Ce calcaire saccharoïde est parfaite- ment blanc et présente deux variétés extrêmes, dont l’une, à larges lames et fortement transparente, joue, à s’y mé- prendre, les plus beaux marbres sta- tuaires antiques (celui de Paros, par exemple), et dont l’autre présente un grain extrêémemeni fin et serré, et à la plus grande analogie avec le marbre de Carrare. Ces calcaires-sontcalcinés dans les mêmes fours qui servent à étonner le quartz; puis on les laisse se déliter à l’air, etron prend soin de frotter de nou- veau la poudre obtenue avant de la char- ger dans les creusets de verrerie. On introduit dans le mélange de 6 à 20 p. de chaux calcinée par 100 de silice. Péroxyde de manganèse.— Le peroxyde de manganèse est peu employé en Bo- hême, du moins pour!la fabrication des - verres fins; il sert à détruire la couleur vert-bouteille due au protoxyde de fer. Arsenic. — L’arsenic se tire à l’état d'acide arsénieux de l’Erzgebirge et du Riesengebirge, où on l’obtient, soit comme produitiprincipal du grillage de la pyrite arsenicale, soit comme pro- duit accessoire du grillage des minerais d’étain et de cobalt. Il est très-employé en Bohème, suriout dans la fabrication des verres fins. Il sert : 49 ‘À détruire la teinte verdâtre due à une petite quantité de protoxyde de fer ; 2° À détruire la ‘teinte 'jaune-topaze que prend le verre si le four fume, ou si le bois en pétillant y lance quelqnec ec carbilles de charbon ; 3° Il sert enfin à agiter la matière fon- due et à favoriser le dégagement des bulles. Nitrate de potasse. — Le salpêtre ou nitrate de potasse est employé dans quelques usines concurremmént avec l’arsenic blanc pour produire les mêmes effets. Débris de travail, etc. — Les débris du travail même, les vieux verres cassés, lerverre qui s’est écoulé sur la sole du four, par suite de la fracture accidentelle des pots de verreries, elc., sont ConCas- sés, lavés et classés d’après leur nature, leur couleur et leur pureté, et ordinai- rement employés à la fabrication des verres communs.'Les débris du travail des verres fins sont seuls employés à la fabrication des verres blancs de gobelet- terie. 5 Combustible. — Le combustible con- sommé dans les verreries de la Bohème est du bois résineux dans lequel l’es- sence dominante est le Kiefer (Pinus syl- vestris). Cette essence ést aussi la plus convenable pour le travail du verre, parce que:c’est celle qui pétillele moins au feu et qui donne le plus de flamme. Les flancs et les sommets de toutes lés montagnes qui forment la chaîne du Bœmerwall et .du ‘Riesengebirge sont couverts de forêts d'arbres résineux. Ces forêts sont exploitées en haute futaie, et la durée de leur révolution est de qua- tre-vingt à Cènt ans. On abat lé bois pen- dant l’été; puis, l'hiver suivant, on l'amène sur les cours d’eau qui sérpen- tent dans les vallées ‘au moyen de glis- soires pratiquées dans les neiges, et à 545 la fonte de celles-ci on les transporte par flottage jusqu'aux verreries mêmes. Ilrevient moyennement, rendu aux usi- nes, à 1 fr. 50 cent. le stère, dans tout le Bœhmerwaldgebirge. On dessèche complétement et même l’on torréfie quelque peule bois avant de l’'employer, dans des caisses en fonte chauffées extérieurement par Les flam- mes perdues des fours des. verreries; je n’ai vu que les cinq verreries du comte de Buquoi où ce procédé ait été aban- donné depuis une quinzaine d'années, et je n’en connais pas le motif. Par la torréfaction préalable du bois, on réalise une économie de10 p. 400 sur le combustible, et, en outre, la conduite du feu devient beaucoup plus facile à régler. Argile à creusets. — L’argile employée pour la fabrication des creusets dans les ‘verreries de l’est du Bœhmerwaldge- birge vient de la Moravie; celle em- ployée dans les verreries situées dans/Ja partie ouest de la même chaine se tire, partie desenvirons de Pilsen enBohême, partie du voisinage de Nuremberg en Franconie. Ces argiles sont très-blanches, très- alumineuses et peu liantes : par la calei- nation elles ne perdent en rien leur blanchèur primitive. Un échantillon de l'argile de Mora- vie, employé à Silberberg pour la fabri- cation des pois de verreries, a donné à l’analyse les résultats suivants : P. GC. :Ox, Rapp. Silice; 45,8" 93,8 2 Alumine, 40,4 11,4 1 Eau, 43,8 12,4 1 Ce qui donne pour sa formule AS? 4 Ag, qui représente la triklasite ou fan- lunite. Sauf que cette argile ne renferme aucune matière combustible, elle pré- sente dans sa composition la plus grande analogie avec les argiles réfrac- taires de Stourbridge et de Stannington, dont l’analyse a été donnée par M. Le Play (Annales des mines, 4° série, t. 1m, p.:616), danstun mémoire très-remar- quable sur la fabrication dans le Yorks- hire. (Revue scientifique). PYROTECHNIE. Sur les explosions et sur les Com- posés explosifs. (Athenæum.) Les expériences faites en Angleterre ipar le capitaine Warner ont amené de nombreuses conjectures sur la nature des matières employées par lui dans sa machine explosive. À ce propos, les ré- dacteurs de l’Athenœæum ont jugé conve- nable de résumer les données que pos- sède aujourd’hui la science relative- ment aux explosions et aux matières explosives en général, et ils ont présen- té, à ce sujet, dans le dernrer numéro de ce journal anglais (i4 septembre), un article étendu duquel nous allons ex-. traire ce qui suit. Si l’on essayait de classer les explo-: sions en général, on pourrait les distin guer en naturelles, comme celles du ton- nerre, des volcans, des tremblements de terre, étc.; et artificielles, telles que cellés que l’on obtient à l’aide de la poudre et des autres composés chimi- ques. Mais comme après ces premières divisions il faudrait admettre de nom- brenses subdivisions, il est prudent de renoncer à toute classification, et de-se ’ f ÿ bornerà examiner successivement et'à: peu prèsisansordreles diverses matières: qui sont susceptibles de faire explos sion. e Nous laisserons de côté ce qui, dans: l’article anglais,:se rapporte au tons nerre pour passer à la vapeurid’eau.. La puissance de cette vapeur.et les vio= lentes explosions qu’elle produit ne sont malheureusement que ‘trop Connues. Toutes les fois que de l’eau est cons! vertie subitement en väpeur,-ou qu'elle se décompose en sestéléments, oxygène et hydrogène, il en résulte une explo- sion. Ainsi, lorsqu'on jette de l’eau sur du cuivre fondu, l’explosion qui se pro- duit est d’une violence ‘qui surpasse tout ce que l’on peut imaginer. Des ac- cidents fâcheux sont arrivés quelquefois par cette seule cause bien insignifiante en apparence qu'unouvrier avait craché dans le fourneau où se trouvait du cui- vre fondu. Des accidents'terribles de la même nature sont aussi arrivés dans des fonderies, lorsque.de grandes mas- ses métalliques en fusion ont été intro- duites dans des moules encore humides. Dans ces cas, l'expansion soudaine et la décomposition de la vapeur rejettent le métal avec beaucoup de force. La pro- duction de l’eau par des moyens chi- miques est aussi accompagnée d'explo- sions violentes, comme l’on sait que cela a lieu lorsqu'on enflamme un mé- lange d'oxygène et d'hydrogène ou d’hy- drogène et d’air. Les combinaisons gazeuses d’hydro- gène et de carbone en diverses propor= tions donneni également de fortes ex= plosivns à l’étit de mélange avec Pair, sous l’action d’une température élevée. Or, comme d’une de ces combinaisons se dégage abondamment des fissures de la terre dans les mines, en se mêlant à l'air elle forme un mélange explosif au- quel sont dûs les accidents affreux que Davy a cherché à rendre sinon impossi= bles, du moins beaucoup plus rares à l’aide de sa lampe de sûreté. Le mélange de soufre, de charbon et de nitre qui forme la poudre est parfai- tement connu de ‘tout le monde. L'ex- périence a prouvé que les fluides élas- tiques produits par la combustion de la poudre à canon occupent un espace au moins 244 fois plus grand que le volume de la matière qui a été enflammée. De plus, la chaleur produite par ceite com- bustion dilate ces mèmes gaz au point de quadrupler à peu près leur volume. Il en résulte au total que la force ex- pansive de ces fluides, au moment de la conflagration; esl mille fois plus grande que celle de l’air atmosphérique ordi= naire. La granulation de la poudre aug- mente encore sa force explosive en ame- nant l'inflammation simultanée de toute la masse. à ÿ Un mélange de trois parties de nitre, avec deux de carbonate de potasse seC et un de soufre forme la poudre fulmi-" nante qui, chauffée jusqu'à ce qu’elle entre en fusion, s’enflamme subitement et donne une explosion violente. Læ cause de cette explosion consisie dans la réaction instantanée du soufre sur le» nitre, et dans le dégagement subit d’a= zote que produit la décomposition de dernier. k Depuis que le chlorate de potasse est pes | à: CN ‘devenu l’objet d’une fabrication assez - considérable par suite deson emploi pour la confection des allumettes et d’une poudre fulminante, il est généra- lement connu. Broyé avec du soufre ou du phosphore, il détonne avec beau- coup de violence et non sans danger pour l’expérimentateur, Il fait aussi ex- plosion lorsqu’après l'avoir mêlé avec du sucre on le frappe d’un coup de mar- teau sur une enclume. Un mélange de sucre:ou d’amidon avec du chlorate de potasse s’enflamme sous l’action d’une goutte d'acide sulfurique; c’est là le principe sur lequel repose la préparà- tion des briquets dits oxygénés. Le mé- lange de chlorate de potasse, de soufre et de charbon s’enflamme par la per- cussion lorsqu'il est sec. Un des procé- dés les plus simples pour la fabrication de cette poudre fulminante consiste à dissoudre, à l’aide de Peau, le nitre de dix parties de poudre à canon, et à mé- ler intimement le résidu pendant qu’il est encore humide avec cinq parties et demie de chlorate de potasse en pou- dre extrêmement fine. Ce mélange est extrêmement inflammable lorsqu'il est sec, et par suite il est très-dangereux de le conserver dans cet état. L'on peut compter parmi les substan- ces explosives celles qui décomposent Peau instantanément et qui en dégagent ainsi l'hydrogène. Tels sont le potas- Sium et le sodium dont l’affinité pour Voxygène est si grande qu’ils le pren- nent à l’eau avec laquelle ils sont en contact, dégageant ainsi l'hydrogène. Si Pon fait une cavité dans une pierre, que l’on y introduise un peu d’eau et de potassium, et que l’on ferme aussi- 10t l'ouverture de cette cavité, en un très-court-espace de temps la pierre vo- lera en éclats, comme elle l'aurait fait si l’on avait employé de la poudre. Le même fait aurait lieu si l’on enfermait du potassium sous une enveloppe dans laquelle on1ne laissät pénétrer l’eau que pe voudrait que l'explosion eut ieu. Un des composés explosifs les” plus dangereux et les plus puissants est celui que les chimistes désignent sous le nom de chlorure d'azote. Il est si dangereux à manier que les chimistes n’ont pas cherché à vérifier les propriétés qui lui ontélé primitivement assignées. M. Du- lons, qui le découvrit, paya sa décou- verte de blessures graves à la main et de la perte d’un œil, et H. Davy, qui continuases recherches, fut aussi blessé à l'œil par suite d’une inflammation su- bite du ce: redoutable composé. Nous renverrons aux traités de chimie pour } sa préparation. Cette substance fait ex- | plosion à une température de très-peu | inférieure à celle de l’eau bouillante, faisant voler en éclats le bois, le fer, etc. Pour reconnaitre sans danger sa puis- sance explosive, on peut en faire absor- ber une goutte à du papier brouillard ; il suffit alors d'approcher rapidement ce “papier d‘une bougie pour avoir une ex- plosion plus bruyante que celle d’un fusil, Pour reconnaître sa puissance de destruction, on met une goutte, une simple goutte de chlorure d’azote dans un vase que l’on pose à terre sur un Morceau de planche; on couvre d’eau celte substance; il suffit alors de tou- cher ce mélange avec un fer chaud pour 548 ‘voir se produire une explosion d’une extrême violence qui projette l’eau, met en pièces le vase ; même le fragment de celui-ci sur lequel reposait la goutte de matière explosive se trouve enfoncé de force dans la planche. Dans ce phéno- mène, il y à production instantanée de chlore et d’azote, accompagnée de cha- leur et de Jumière. Il n’est pas même nécessaire d'approcher un corps chaud du chlorure d’azote pour le faire déton- ner; on obtient le même résultat en le touchant avec un bâton trempé préala- : blement dans l’huile de térébentine ou de noix, avec de l’ambre, de la myr- rhe, eic. Un composé analogue à celui- ci est l’iodure d’azote, dont la puissance explosive est presque aussi redoutable, et qui est encore plus dangereux parce qu’il est plus difficile à manipuler. Le fulminate d'argent est plus terri- ble dans ses effets, mais un peu mieux connu que le chlorure et l’iodure d’a- zote. Pour le préparer on met dans un grand vase de verre 400 grains de ni- trate d'argent fondu et pulvérisé; on verse par-dessus une once d'alcool tiède, on mélange bien le tout, après quoi l’on ajoute une once d’acide azoti- que fumant; il se produit une vive ef- fervescence. Lorsque la poudre noire déposée au fond du vase devient blan- che, on ajoute de l’eau froide qui fait ‘cesser toute action. La poudre obtenue est lavée sur un filtre, et l’on doit avoir soin de ne pas la toucher avec un corps dur; on la sèche par une chaleur très- douce et en la répandant sur du papier brouiilard, par fragments de deux grains seulement. L’étincelle électrique, la pression, un coup de marteau, le con- ‘tact d’une baguette de verre trempée dans de l'acide sulfurique concentré, suffisent pour déterminer son inflam- malion et une explosion des plus éner- giques. Le fulminate de mercure ressemble à celui d'argent; mais ses effets sont un peu moins terribles. Il détonne violem- ment par la percussion, par le frotie- ment; dans la flamme d’une bougie, son explosion est faible; mêlé intime- ment à six fois son poids de nître, il forme la poudre à percussion que l’on introduit à l’état pâteux dans les cap- sules de cuivre des armes à percussion. Les journaux ont rapporté dernière- ment une communication de M. Jobard, de Bruxelles, qui explique les expérien- ces du capitaine Warner en admettant qu’il emploie une fusée à la congrève dont la tête, formée d’'nn cône de fer creux, serait chargée d’un kilogramme de fulminate de mercure, et dont le corps, chargé comme de coutume, serait deux fois plus long que dans les fusées de guerre ordinaires. Cette fusée serait dirigée centre les navires par un tube conducteur ou un canon placé à fleur d’eau. Le fulminate d’or est analogue aux deux précédents, mais il a moins d’é- nérgie; et d'ailleurs son prix élevé fait qu'on l’emploie très-peu. Une substance à peine inférieure pour.la puissance d’action au chlorure d'azote et au fulminate d’argent, est la combinaison de l’oxyde d’argent avec l’ammoniaque ou l’ammoniure d'argent. Ce corps est extrêmement dangereux par suite de la facilité avec laquelle il 349 fait explosion. ‘On peut le préparer:en dissolvantdu nitrate d'argent dans l’am- moniaque, et précipitant par un léger excès de potasse; même tout humide, il fait explosion par la pression; lors- qu’il est sec, le simple contact d’une plume suffit pour déterminer son in- flammation. Tels sont les: principaux composés explosifs connus de nos jours; plusieurs d’entre eux ne peuvent être utilisés pour: les armes de guerre. Il est, en effet, très-remarquable que plusieurs de ceux qui s’enflamment beaucoup plus facilement que la poudre de guerre, comme les fulminates d'argent et de mercure, ne peuvent servir à lancer des projectiles. Leur action est violente, mais locale; si on lesemployaiten place de poudre pour charger des armes à feu, ils les feraient éclater sans lancer le projectile. CE ) SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. Note sur Ia Hague La dague (1) était une arme offensive fort en usage dans le moyen âge; voici la description qu’en donne Nicod, et que M. Roquefort à insérée dans son glossaire de la langue romane : « Dague («est une manière de courte épée, d’un « tiers presque de la due longueur d’une «épée qu’on porte, d'ordinaire, non « avec pendants de ceinture à épée, ne « pendant du côté gauche pour les droit- (tiers ainsi qu’on fait l'épée, ainsi at- «tachée droite à la ceinture du côté «droit ou sur les reins, laquelle ores « est large et à poincte d'épée, ores'est « façonnée à deux arestes entre les Ctranchants et à poincte plus aiguë. La « dague se pourroit aussi nommer poi- « gnard, combien que le poignard est « plus court et moins chargé de ma- Utière, en ce que celui qui la porte à « tous propos, l’empoigne, ores par con- « tenance, ores pour se faire craindre, « ores pour frapper. » Le second concile de Pise défendit de porter des dagues et couteaux ayant plus d’une palme de long, excepté tou- tefois les palefreniers, lorsqu'ils accom- pagnaient leurs seigneurs. La dague était nécessaire pour compléter l’ar- mure, Harnois compleits de fine armurerie Trez, arbalestres, dague de praguerie. Elle était d’un usage fréquent dans les combats, car Saint-Gelais, à qui nous avons emprunté les deux vers ci- dessus, dit plus loin : À leur costé l'épée longue et large La courte dague pour son homme aborder. La dague se portait ordinairement au côté ; À son cost: chacun la courte dague. mais cependant on la mit quelquefois à _la bottine ; il en était ainsi dans le com- bat qui fut permis, en 1547, entre Jar- nac et La Chastegneray. Mais la dague n'était pas réservée aux seuls cheva- liers (1), les archers, en un mot, pres- (1) Dague, en latin dagger, daga en italien dagga en bas breton dac, en allemand dagen. (2) Pierrechon Gonnet le josne, bourgeois . de:la ville de Béthune, a été escarssé en 1462, c’est-à-dire privé de ses droits de bourgeoisie 590 que tous les corps d'infanterie en fai- saient usage, excepté toutefois les ar- balètriers qui en auraient été gênés pour le maniement de l’arbalète. Il y avait plusieurs espèces de da- gues : celle dite de miséricorde, ainsi appelée parce que le champion vain- queur, dans un combat à outrance, por- tait souvent la pointe de cette arme à la ventaille (grille de la visière) de son ennemi 1errassé, pour le forcer de s’a- vouer vaincu et de crier merci. La da- guette était plus petite, elle était aussi en usage au moyen âge, comme on le voit par l’enquête de GCoquillart, citée dans le supp. au Glossaire de la langue «romane, page 408. Franc, frais, frasè comme un oignon, La daguette sur le rongnon Troussée comme une belle poche, Henri comme ung champignon Verdelet comme une espinoche. Le mot dague avait aussi plusieurs autres acceptons, il était pris ironi- quement : « Et pour ce qu'il sembla « audit Touse qu’il deist ce par manière ‘ « de raffarde ou moquerie, lui dist. Je « te prie, ne me baille point de dague, « j'en ai assez d’une. » Glossaire de Ducange, nouv. édit. tome 2, page 736. En termes de venerie, c’est le pre- mier bois que porte le cerf de deux ans. Quelquelois on désignait ainsi les dé- fenses du sanglier. En terme de ma- rine, dague était un bout de corde dont le prévôt châriait les matelots. A. D'HÉRICOURT. Sur l'Ahyssinie méridionale. Ex- trait de l'ouvrage de M. CHARLES JOHNSTON, intitulé : Traucis ên suuuwcern AUyssieu. Laissant de côté tout ce qui, dans cet ouvrage, Se rapporte à l’état politique et commercial de l’Abyssinie, nous en extrairons quelques particularités rela- tives à la géographie physique, à l’erh- nographie, etc. Après avoir rapporté la première par- tie de son voyage, pendant laquelle il se trouve en relation avec le Negoos ou roi de Shoa, qui réside à Angolahlab, M. Johnston décrit le plateau abyssi- nien. Autant que l'œil peut s'étendre, et jusqu’à un horizon à peu près uni, il découvre une vaste étendue de terrain d'aspect et de caractère uniformes. Cet espace, d'environ trente milles, s’élève graduellement d’une hauteur de deux cents pieds à environ neuf cents pieds au-dessus du niveau de la mer: il est ondulé d’un grard nombre de légères hauteurs séparées par autant de vallées peu profondes, et le tout réuni consti- tue ce qu’on a nommé les alpes d’Abys- ginie. Ce mot d’alpes réveille des idées toutes différentes de ce que présente ce pays ; au lieu de ces hautes sommités, de ces immenses rochers calcaires gra- niliques, Ce n’est ici qu’une succession “on interrompue d’ondulations, de cô- teaux bas et nus; le sommet de presque toutes ces hauteurs porte un hameau ouune ville, tandis que leurs pentes Sont cultivées et présentent, à la partie inférieure de ce vaste plan incliné, des pour avoir sacquié sa daghe sur Thicbaut Plamechon. (Archives municipales de Béthune registre aux bourgeois.) . Ù 991 champs de coton, de maïs, etc., tandis que plus haut, en avançant vers le Shoa, l’on y rencontre des champs de blé, d'orge, de lin. De petits ruisseaux, dont les eaux coulent sans cesse, ont creusé leur lit dans les vallées; en se réunis- sant, ils forment des cours d’eau plus importants dont la plupart viennent se jeter dans le Hawash. Cetie rivière est en effet totalement formée par les eaux qui proviennent de ce plan incliné. Un dernier trait qui peut servir à donner une idée de cette partie de l'Abyssinie, est que, dans toute l’étendue de ces pré- tendues alpes abyssiniennes, on ne itrou- verait pas une seule sommité qui s’éle- vât à six Cents pieds au-dessus de sa base. On voit par là combien la dénomi- nation d'alpes est peu justifiée par la configuration du pays. Le royaumede Shoa'en lui-même n’of- fre qu’un médiocre intérêtethnologique; mais il est borné au sud-ouest par d’au- tres contrées, Gurague, Enarea, Lim- mo00 et Zingero, qui sont encore entiè- rement inconnus pour nous, et sur lesquelles on n’a guëre que quelques rapports qui méritent peu de confiance. Dans cette partie de l'Afrique centrale, les uns ont place une nation civilisée, les autres au contraire y supposent la barbarie la plus profonde; quand à M. Johnston, il croit que l’on ne peut émeltre à Ce sujet que de vagues conjec= tures; Car il prouve que tous les ren- seignements que l’on obtient en Abys- Sinie sont contradictoires entre eux ou empreints d’un caractère d’exagération qui ne permet d'y ajouter aucune con- fiance. Ainsi, au delà d’Abiad, il exis- terait, selon les Abyssiniens, un: nation biauvthiv vUIpUOÉT dv vauribaius qui 06 servent uniquement d'instruments de fer; celle nation vivrait isolée dans un vaste désert entouré d’un grand plateau semblable à celui d’Abyssinie sous plu- sieurs rapports. Elle serait civilisée, et elle aurait même une écriture dont les caractères lui seraient particuliers. Cette civilisation assez avancée ne concorde- rail guère avec l’accusalion d’habitudes anthropophages; mais il est facile d’ex- pliquer cette imputation, en songeant que les nègres de cette partie de PAtri- que regardent les Européens eux-mêmes comme cannibales. Au milieu de ces données si peu dignes de foi, le voya- geur anglais croit que nous sommes sous ce rapport à la veille d’une décou- verte ethnographique et geographique du plus grand intérêt. Que tout ce qui a été dit sur ces populations de noires, de cannibales, sur les communautés de singes, n’a probablement pour base que des rapports qui sont arrivés par l’in- termédiaire de peuplades ignorantes et barbares, mais qui ont pour base le fait extraordinaire d’une nation qui vit en- tièrement isolée, séparée du reste du monde par des déserts infranchissables et des rivières qui ne permeltent pas la navigation. Celte question intéressante pourrait enfin recevoir une solution si Abumedina, frère de Mohammed-Fadel, tyran du Darlour, ou tout autre prince favorablement disposé pour les Euro- péens, parvenait à monter sur le trône. Alors, en effet, il serait aisé de s'ouvrir un chemin vers ces contrées inconnues qui donnent matière à tant de fables. M. Johnston cherche à expliquer ce } 552 qui regarde les Doko, nation de nains, M Le mot Doko, selon lui, peut désigner les 1erres inconnues; et il le trouve en effet entrant dans le nom des contrées inexplorées, situées au sud du Bornou et des montagnes de Mandara. M. d’Ab- badie a rapporté qu’au sud d'Enarea et de Kuffah réside une nation de Shan=- kallis, à laquelle on donne le nom de Doko. Ludolph, dans une note ajoutée à sa Carte, rapporte un récit selon lequel le roi de Zingero était un singe; et de Lisle place dans sa carte, au sud-ouest de Zingero, une contrée supposée habi- tée par des nains, dont le nom serait Makoko. Or, dans la langue d'Amhar, | ce mot signifie singe. M. Johnston est | en effet porté à admettre l'existence de peuplades de singes; car, dit-il, si c’é- taient des hommes, il en aurait certai- nement été amené quelques-uns comme esclaves, soit dans l’Abyssinie septen= trionale, soit au Zanzibar, ce qui n’a jamais été fait. Il croit aussi que les | singes peuvent arriver à un état de do- mesticité, presque de civilisation assez avancé, comme le prouve l’usage qu’en faisaient les anciens Egyptiens pour des } travaux domestiques. En eflet, dans plusieurs représentations des habitudes | et des arts de ce peuple célèbre, on trouve des exemples de singes employés à des travaux auxquels ils se prêlaient très-bien, comme de ramasser des fraits pour le compte de leurs maîtres. Nous f laissons à nos lecteurs le soin d’appré- cier comme ils l’entendront la manière 4 de voir du voyageur anglais. Le vicomte À. de LAVALETTE, BIBLIOGRAPHIE, REVUE GENERALE de l'architecture et des! travaux publics, rue de Furstemberg, 6, près de la rue Jacob. Journal des architectes, des# architectes, des ingénieurs, des archeologues, # des industriels et des propriétaires, sous la@ Z direction de M. Cesar Daly, architecte, mem-@ » bre de l’Aéadèmie des Beaux-Arts de Stock-@ | holm et de l’Institut royal des architectes bri-@w, tanniques. Prix de l'abonnement pour Paris ; E un an: 40 fr.; six mois : 20 fr. — Pour les T départements et l'étranger ; un an : 45 fr.; six mois : 23 fr: qu Sommaire du numéro de juillet 1844. WA Histoire. — Deuxième instruction du comité W historique des arts et monuments ; style ro# man et style gothique; deuxième chapitres; (suite). — Pratique. — De l'humidité dans le#4}, constructions, mémoire de M. Léon Vaudoyel L architecte, annoté par M. H. Janniard. — Mè L langes : Chronique. — Mort de M. Le Père 1 M. Lebas en grèce; les statues de Philippe hill Auguste et de saint Louis; le donjon et IMMI chapelle de Vincennes ; deux pierres colossal | les ; travaux de la place Valhubert ; infortuneMi; des candélabres du Pont-Royal et de la rue dy; Rivoli; démolition de la chapelle des Annon« lu ciades bleues à Saint Denis ; transport d'u ulk phare en Angleterre. Publication nouvelle. ni Deux planches sur métal representant : l'un | divers appareils pour combattre où prèven | l'humidité; l’autre, un projet d'hôpital, p der M. Dupuy, architecte. de En outre, 129 gravures sur bois dans “@tn texte, représentant différents détails d'arc in tecture chrétienne des époques romane el 8Mp\}; thique. din It Paris. — Imprimerie SCHNSIDER ET LANGRAND; à Rue d'Erfurth, 4. ï aie annéee Paris. — Dimanche, 29 septembre 1844. on 0 No 24. L'ÉCHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE ‘TOUS LES PAYS BANS TOUTES LES SCIENCES, L'ECHO DU MONDE SAVANT paraît le 3EUDI et le DIMANCHE de chaque semaine, et forme denx volnmes de plus de 1.200 pages chacun; il est publié sous la direction de M. le vicomie A. DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rüe des BEAUX-ARTS, 6. et dans les departen ents, chez les principaux libraires, et dans les bureanx (le la poste ét des Messageries. Prix du Journal : PARIS, pour nn an, 25 francs ; six mois, 13 fr. 30e., trois mois, 7 fr. —DEPARTEMENTS 50 fr., 46 fr. 8 fr. 50 A l'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir, pour CIM @ frar:cs par an et par recueil, lÉCHO DE LA LITYTÉRA- TURE ET DES BEAUX-A TS, etles MORCEAUX CHO::135 du mois (qui coûtent séparément, l'ECHO, 10 fr ; les MORCEAUX CHOISIS, 7 fr.) et qui ferment avec l'ECEO DU MONDE SAVANT, laRevueencyclopédique la plus complète des Deux Mondes .—Tout ce qui concerne le journal à M.le vicomte de LAVALETTE, directur et rédacteur en'chef, SOMMAIRE. — ACADÉMIE. — SCIENCES PHYSIQUES. Paysique Du GLo8e. Obser- vations faites au Mout-Blanc; A. Bravaii et Ch. Martins. — CHimie. Présence du plomb * dans divers produits artificiels; M. Che- yreul. — SCIENCES NATURELLES. Pa- - LÉONTOLOGIE. Sur le Mylodon robustus: R: Owen. — BoraniQue. Origine de l’oxy- gène exhalé; M. Schuliz. — Etat de la vé- gétation au Pic du Midi; Ch. Desmoülins. — SCIENCES MÉDICALES. Système f- _ breux et ses uerfs; Pappenheim. — SCIEN- CES APPLIQUÉES. Préparation de la ga- rancine ; Steiner. — Sur le pissenlit ; Dom- basle. — Transplantation des arbres rési- neux, Blanc. — SCIENCES HISTORI- QUES; Niebuhr. — BIBLIOGRAPHIE. ‘gran _ SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE DU GLOBE. Observations météorologiques fai- tes par MM. A. Bravais, CH. Martins et LepiLeur sur le Mont-Blanc. MM. A. Bravais et Ch. Martins ont adressé tout récemment à M. le ministre de l'instruction publique un rapport of- ‘ficiel relativement à leur courageuse ascension sur le Mont-Blanc. Quelques journaux quotidiens ont reproduit ce rapport 2x exlenso. Nous ue les imite- rons pas, malgré tout l'intérêt que pré- sente le récit des difficultés que nos trois intrépides voyageurs ont eues à vaincre; mais nous extrairons ici, pour la com- muniquer à nos lecteurs, la partie scien- tifique de cet écrit, en attendant de pou- voir leur transmettre plus en détail les divers résultats de celte expédition que MM. Bravais et Martins ne peuvent man- quer de publier d’une manière plus complète et plus rigoureuse que ne le permetlent la forme et l'étendue d’un Simple rapport. Voici au reste la partie de ce rapport que nous croyons devoir reproduire ici : Les observations météorologiques fai- tes régulièrement à Chamounix du 31 juillet au 9 août, et du 49 août au 4 sep- embre serviront à faire Connaître la loi de la variation diurne du baromètre «lans cette vallée resserrée, où les ob- -Servations de de Saussure semblent in- ‘diquer une oscillation plus étendue que celle de Genève. En même temps M. Ca- milie Bravais a étudié, heure par heure, les températures de la rivière d’Arve, devant Chamounix, à 4 kilomètre en dessous de son confluent avec l’Arvei- ron : à cetle distance, la différence de température des deux affluents se ma- Mifeste encore par la différence de tem- 47 érature des deuxrives, L’Arveiron, tou- fours plus froid, représente l’écoulement du grand glacier des Bois, et de la mer de glace, dont l’étendue superficielle oSt aujourd’hui assez exaciement con- nue par les travaux géodésiques de M. Forbes. Les deux rivières on été jau- gées à diverses reprises, de sorte que le débit diurre de cet immense glacier pourra être fortement apprécié. Nos observations thermométriques du Grand-Plateau offriront quelques faits dignes d'intérêt. Pendant la période de beau temps qui a signalé notre séjour, la température moyenne de l’air a été égale à — 4°,5 : De Saussure ayait trouvé —-2°,5 dans son mémorable séjour sur le col du Géant; mais la basse tempé- rature de la neige a été plus remarqua- ble encore que celle de l’air. A deux décimètres au-dessous de sa surface la moyenne a été de — 40° 0:et par consé- quent inférieure de 5°,5 à celle de Pair. Au Faulhorn, au contraire, à une hau- teur de 2,700 mètres, nous avons trouvé en 1841 et 1842 que la température du sol, non couvert de neige dans les temps sereins, excédait celle de l’atmosphère. Le sol des hautes montagnes se trouve donc, pendant l’été,,dans des condi- tions thermiques très différentes, selon qu’il est recouvert par la neige ou exposé à l’action directe des rayons solaires. Un thermomètre placé dans une cre- vasse en forme de puits, à 7 mètres 4/2 de profondeur, a indiqué une tempéra- ture inférieure à — 6°,4: malheureuse- ment les indications de cet instrument ne descendaient pas au-dessous de cette limite. Ces basses températures s’expli- quent par l'intensité du rayonnement nocturne de la neige; nous avons vu le thermomètre placé à sa surface, des- cendre à—20°,0 dans la nuit du 31 août auA+septembre, l’air étant à une tempé- rature de — 5°,2. Sur le sommet du Mont-Blanc, Jà températüre de la neige, à 3 décimètres de profondeur, était de —14 ; au momeni où nous quittions le sommet, la surface était à — 17°,6. L’ablation de la neige 4 été presque entièrement nulle penüant notre séjour au Grand-Plitean : cette ablauon est le résultat complexe de la fonte et de l’e-° vaporalion. La fonte peut être considé- rée comme nulle à cette hauteur, tant que la température de l’air estinférieure 2 zéro. L'évaporation est faible aussi et compensée en partie par la condensation des vapeurs qui a lieu, sous forme de givre, après le coucher du soleil. Ce phénomêne à été très-marqué pendant la nuit du 29 au 30 août ; le givre se dé- posa sur toute la surface du plateau en lamelles hexagonales très minces ; quel- ques-unés de ces lamelles que nous trou- vâimes déposées dans-des localités abri- tées offraient jusqu’à 4 ou 2 centimètres de diamètre, et la régularité la plus admirable. Pendant les autres nuits, aucune précipitation n’eut lieu; Pair fut au contraire d’une grande sécheresse. : La chaleur solaire fut mésurée au moyen du pyrhéliomètre de M. Pouillet; M. Camille Bravais observait simulta= nément un secon! appareil semblable au précédent, à la station de Chamou- nix; ces deux instrumenis ont été soi- gneusement Comparés entre eux avant et après l’ascension. La nuit, nous observions sur le som- met l'intensité du rayonnement, soit au moyen des 1hermomètres placés à la surface de la neige, soit au moyen de l’actinomètre à duvet de cigne ; ce même appareil , observé à Chamounix , nous indiquait le rayonnement dans la vallée. Dans la nuit du 28au 29 août, le thermo- mètre, placé dans du duvet, indiquait, au Grand-Plateau, 13°, 4 de moins que le thermomètre à l’air libre, et 43,4. dans Ja nuit du 31 au 1* septembre. A: Chamounix, les différences étaient seu- lement 5°,7, la première fois, et 6°,1 la seconde. .: Quatre jours formentune période trop Courte pour déterminer bien exacte- ment la variation diurne du baromètre; cependant, sur les hautes montagnes, l'oscillation diurne est plus régulière que dans les plaines; elle l’est surtout si le temps est serein, et dans ces cir- constances , une durée de quatre jours peul être considérée comme suffisante. La Courbe diurne que nous avons obte- nue est identique avec celle que nos observalions de 1841 et 1842 assignent à la station du Faulhorn (2,700 mètres d’élévation). De dix heures du matin à quatre heures du soir, le baromètre resle Slationnaire; il monte de quiure heures du soir à dix hcures du Soir, re- descend de dix heures du soir à cinq heures du matin, et remonte ensuite jusqu’à dix heures du matin, Des deux. Maxima ct Minima de la plaine, le ma- xXimum et le minimum nocturnes sub sistent seuls; le maximum ei le mini- mum diurnes Suut Supprimés : l'ampli tude totale de cette excursion est de 2/4 de millimètre, ; Nos expériences Sur l’inteusité du son n'indiquent pas qu’il éprouve un très- grand alfaiblissement dans les régions- supérieures de latmosphère, et son dé- -CroissSemeént parait ètre moins rapide que celui de la densité de l'air: du reste, ces expériences délicates ont besoin d’ê- tre répétées. La circonstance suivante. prouve en faveur de la lenteur de ce dé- -Croissement : il existe à 4,000 mètres d'élévation, un écho qui répèle plu- sieurs fois les sons de la voix uumaine, et don! les dernières répétitions ne s’é- | teignent qu'après seplsecondes, 556 L'intensité magnétique horizontale à été mesurée à plusieurs reprises à des hauteurs de 2,400 à 3,000 mètres, aux cols du Saint-Bernard, dela Seigne, du Bonhomme, au rocher des Grands-Mu- lets ; et à 3,100 mètres délévation, au Grand-Plateau et au sommet du Mont- Blanc; ces observations serviront à dé- terminer la loi de la diminution que suit cet élément à mesure que la hauteur augmente. L'inclinaison est sensiblement la même au sommel et au pied de la montagne; elle a été trouvée égale à 64° 15,0 à Chamounix, le 30 juillet; au Grand-Plateau, le 30 août, sa valeur était de 64° 42,6. Nous avons étudié avec attention les teintes crépuseulaires de l’atmosphère, teintes si remarquables sur les hautes moxtagnes; dans la soirée du 300 août, nous avons fait, dans ce but, l'ascension du dôme du Goûté. Nous avons pu voir que, vers la fin du crépuscule civil, une teinie rose très-marquée illuminait le ciel occidental vers 25 à 40 degrés de hauteur angulaire ; cette teinte ne peut -être aperçue de la plaine. Il est certain pour nous que c’est au reflet de cette teinte rosée que le Mont-Blanc doit la seconde coloration qu’offrent ses neiges au même moment. Pendant le jour, lillumination atmo- sphérique est moins intense que pour l'habitant de la vallée; à l'ombre on a de la peine à voir très-distinctement. Le même effet se manifeste la nuit dans les ombres lunaires; la clarté de la pleine lune efface à peine les étoiles de sixième grandeur, dans la région du ciel opposée à cet astre. Des expériences sur la température de ia vapeur de l’eau bouillante, ont été répétées avec un thermomètre par- faitement calibré que M. Peltier avait bien voulu nous confier, et sous les pressions barométriques suivantes : Lattes Clan 55082 Im 424% : Dans notre prochaine ascension au Faulhorn, nous espérons ajouter quelques nombres à la série précédente. = Nous n'avons pas négligé l’observa- tion des phénomènes physiologiques ré- sultant du passage d'un air dense dans un air rarélié. Le malaise que lon éprouve, dès qu'on selivre à un exercice musculaire prolongé, offre de l’analogie avec les prodromes du mal de mer, et l'accélération du: pouls est sensible- ment en rapport avec la hauteur à la- quelle on s'élève. Des expériences ont aussi été faites dans le but de savoir si Ia pression atmosphérique doit être comp- iée parmi les forces qui tendent à main- tenir la tête du fémur dans l’intérieur de la cavité cotyloïde. SCIENCES NATURELLES. CHIMIE. Note sur 1a présence du plomb à l'état d'oxyde ou de sel dans divers produits artificiels ; par M. CHEVREUL. a Plusieurs motifs m’engagent à pu- blier quelques faits relatifs à la présence du plomb à l'état d'oxyde où de sel dans divers produits artificiels. Non que ces faits aient en eux-mêmes une grande importance; mais par les conséquences de diverses sortes qu’on peut déduire de leur connaissance, ils ne manquent pas d’un certain intérêt. 597 « J'ai déjà eu l’occasion de faire re- marquer à l’Académie l'inconvénient qu'il peut y avoir d'ajouter aux étoffes de laine des matières métalliques Sus- ceptibles de produire, avec le soufre qu'élles contiennent naturellement, des sulfures colorés, lorsque ces étoffes sont destinées, soit à recevoir des impres- sions sur fond blanc ou de couleur claire, soit à recevoir de la teinture une couleur de cette sorte, par la raison que, sous l'influence de la vapeur ou celle de l’eauliquide servant de bain de teinture, il se forme un sulfure coloré sur toutes les parties de l’étoffe qui sont impré- gnées de matière métallique. Je fus consulté, il y a plusieurs mois, sur la cause d’une teinte brune que prenaient des châles tissés en Picardie, depuis six mois environ, lorsqu'ils recevaient le contact de la vapeur d’eau, quand même ils n'avaient reçu aucune préparation; je reconnus bientôt que la chaîne seule s'était colorée, et comme celle-ci était encollée, il me sembla que la matière métallique se trouvait dans la colle-forte dont on avait fait usage. L’expérience confirma ma prévision; car je trouvai de l’oxyde de plomb et très-peu d’oxyde de cuivre, non-seulement dans l’encol- lage tel qu’il avait été employé, mais encore dans la colle-forte même qui avaït ser vi à le préparer. « La proportion de l’oxyde de plomb était telle, que l’eau dans laquelle on faisait dissoudre l’encollage ou la colle- forte se colorait fortement par l’eau d’a- cide sulfhydrique. Je parvins à obtenir le plomb à l’état métallique de la ma- üière incinérée. J'ai appris, après cette expérience, que fa colle-forte avait été préparée dans les environs de Lille, et qu'on y avait ajouté de la céruse; heu- reusement qu’elle n’était pas de nature à être employée comme aliment. Quoi qu’il en soit, la connaissance de ce fait intéresse les fabricants de tissus de laine, et c’est dans l’espoir qu’elle leur sera utile, que j’ai cru devoir lui donner le plus de publicité possible. « Il y a quelques années qu’une blan- chisseuse de Sèvres (madame P***) me fit demander, par un de mes élèves, d’où pouvaient provenir des taches brunes qui apparaissaient lorsqu'elle passait à la lessive, pour la première fois, des chemises, des draps, etc., faits avec de la toiie de coton. Les dommages que plusieurs de ces accidents lui occasion- nèrent, l’cxcitèrent tellement à en cher- cher la cause, qu'elle finit par découvrir que ces toiles provenaient d’une des fa- briques l'es plus considérables de France, dont le dépôt de Paris était tenu par une de ses pratiques. Elle me fit pas- ser un échantillon de toile neuve, ainsi que la matière alcaline qu’elle employail pour sa lessive, et qu’elle se procurait à la Villette. Je reconnus la présence du sulfate de plomb dans l'apprêt de cette toile, et enfin, ayant trouvé que la ma- tière alcaline était un mélange de soude, de potasse et de chaux très-sulfurées, il n'y eut plus de doute pour moi que les taches étaient produites par la réaction des sulfures alcalins sur le sulfate de plomb contenu dans l’apprèt, «Sans examiner ici la question d'hy- giène que l’on peut élever sur les incon- vénients que peut avoir l'usage de toiles imprégnées de sulfate de plomb pour la santé, il n’est pas douteux que l'on doit proscrire le procédé er: 4.0 on donne du corps, de la ferme toile, ‘en mélant du sulfate de plémb à l'apprêt; et il convient d'autant Mieux de le faire, que le sulfate de chaux em- : 558 quel à fa ployé aujourd'hui à cet usage, dans beaucoup d'établissements, n’a aucun inconvénient. « Je ferai quelques réflexions relatives à la recherche des matières métalliques dans le corps del’homme et celui des ani- maux. En parlant de la composition du bouillon de la Compagnie hollandaise, j'ai rapportédes‘expériences d’aprèsles- quelles il m’a semblé qu’on ne doitpas #, considérer comme élémentessentielal4 ! nature des animaux et dés plantes, le cuivre qu’ils peuvent présenter à l’ana- lyse. Effectivement, la quantité de ce ruétal est_variable, quoique toujours très-faible, et il peut manquer absolu- ment. Siun sel cuivreux pénètre par lin termédiaire de Peau du Sol dans les vé- gétaux, si un sel cuivreux, des pous- sières cuivreuses, pénètrent par l’inter- médiaire d'aliments ou d'une manière quelconque dans les animaux, dans le corps de l'homme, cette pénétration est, selon moi, toujours accidentelle. C’est conformément à celte manière de voir que, dans un écrit sur la matière Consi- dérée dans les êtres vivants, j'ai distingué trois classes de principes immédiats : les principes essentiels à l’existence des êtres ; ceux qui, quoique nécessaires, fre sont pas essentiels, en ce sens que, s'ils manquent, ils peuvent être remplacés par d’autres; enfin des principes acci- # dentels qui peuvert manquer absolu #, ment sans aucun inconvénient. | « Je mets le plomb, comme le cuivre, # au nombre des principes accidemtels des @" êtres organisés, et, à ce sujet, je fe- | rai quelques remarques relativement à la présence de ce métal qu’on déduirait d'analyses faites dans uñe circonstance dont je vais parler. «Ayant fait mettre du coton, de Fa &: soie et de la laine dans des eaux alca- @ " lines pour les démonstrations du cours @ !' que je professai l’année dernière aux Gobelins, on vit avec étonnement la laine se colorer en brun dans des eaux de soude de baryte, de strontiane et de chaux, qui avaient été préparées pour { mes expériences de recherches avec des alcalis parfaitement purs. Je reconnus bientot l'oxyde de plomb agissant, sous l'influence de l’alcali et du soufre de la laine, pour la cause de là coloration de cette dernière. Mais d'où venait cet oxyde que je retrouvai dans les eaux al= calines, en les soumettant à l'action de l'acide sulfhydrique? IE provenait des flacons dans lesquels ces eaux avaient séjourné pendant plusieurs mois; et il était évident que le verre de ces flacons était un mélange de verre proprement dit et du verre plombeux appelé cristal, J'avais, dès 4828, signalé l'erreur dont le cristal pouvait être la cause, lorsque, dans la recherche de l’arsenic par les procédés alors en usage en médecine lé- gale, on chauffait la matière présumés k contenir de l’arsenie avec une malLière charbonneuse dans un tube de verrë renfermant de l’oxyde de plomb. (Voyeæk une Lettre que j'adressai à M. Lefran- çais-Lalande, imprimée dans un Mé- moire de M. Guerre, avocat à Lyon, | qui pourraient résulter de la l’oxyde de plomb. f ur le squelette d’une espèce 560 pour madame D“**, accusée de parri- | les restes d’une série d'animaux d’une cide.) Ici le, même fait, l’existence de Voxyde de plomb dans le verre, pourrait conduire à un résultat erroné, je ne dis pas dans des recherches de médecine légale seulement, mais dans des re- cherches quelconques. C’est donc pour prévenir toute erreur que je rappellerai une discussion qui s’est élevée entre plusieurs chimistes relativement à la présence de l’oxyde de plomb dans des réactifs, et particulièrement dans la potasse à l’alcool.. « Suivant M. Dupasquier, de Lyon, connu de l’Académie par des travaux in- téressants dans plusieurs branches de la chimie, la potasse dite à l'alcool des fa- bricants de produits chimiques de Paris contiendrait de l’oxyde de plomb. Sui- vant M. Louyet, de Bruxelles, qui s’est occupé de recherches sur labsorption de plusieurs matières délétères par les plantes, la potasse à l'alcool de la mai- son Robiquet, Boyveau et Pelletier en serait-absolument dépourvue, mais elle contiendrait de petites quantités d’alu- mine, de silice de fer et de platine. « Sans prétendre m'ériger en juge entre MM. Dupasquier et Louyet, il est évident qu’il résulte de mes observa- tions que des alcalis, potasse, soudé, barvyte, strontiane et chaux, dépourvus d'oxyde de plomb, conservées en solu- | ton dansiles flacons de verre plombeux, peuvent dissoudre une quantité notable de cet oxyde. Conclusions. « 120n voit qu’il est aussi nécessaire desoustraire les étoffes de laine au con- tact des matières plombeuses, qu’à celui des matières cuivreuses, lorsqu’elles doivent être soumises à l’action de la vapeur ou de l’eau chaude, pour con- server un fond blanc ou recevoir des couleurs claires, « 2° Les étoffes de laine ou la colle qui a servi à l’encollage de leur chaîne, aussi bien que les étoffes de coton ap- prêtées avec une préparation de plomb, qui ont donné lieu aux phénomènes si- | gnalés dans cette Note, soumises à l’é- preuve de l’eau d'acide sulfhydrique, quej'ai proposée il y a plusieurs années, donnent lieu à une coloration frappante pour tous les yeux, et propre consé- quemment à prévenir les inconvénients présence de «3°, Dorénavant, dans les recherches de chimie ou de médecine légale qui auraient le plomb:ou ses composés pour “objet, ilest indispensable de soumettre, à avantiout, les réactifs alcalins à des ex- Périences propres à constater qu’ils sont | exempts d'oxyde de plomb, et qu’ils | n'en ont pas-reçu du contact des vases | de verre dans lesquels on a pu mettre | leurs solutions. ». PALEONTOLGGIE. éteiñmie, d'un paresseux: gigantesque: (My- + ledon robusius: (Description of lhe Molelen … of.an extinct gigantic soth) dE _chard Oiven, Fe }, par M. Ri k Les recherches des: géologistes, ou - utôt des palézoolosistes, ont, depuis |: mpetit nombre d'années, fait connaître taille considérablement plus grande que celle des espèces connues antérieure- -ment, et pas uniquement limités à la classe des reptiles. Les os gigantesques récemment portés de l'Amérique, par M. Koch, sont maintenant déposés dans le Brilish museum; ils ont été réunis et rétablis scientifiquement, et quoique les dimensions réelles du squelette qu’ils constituent soient un peu moin- dres que celles qui lui avaient été assi- gnées par M. Koch, ce n’est pas moins un Objet des plus remarquables parmi ceux que renferme le musée britanni- que, et qui a de plus le mérite d’être uni- que en Europe. Les énormes ossements d'oiseaux que l’on a portés récemment de la nouvelle Zélande appartiennent à des. espèces dont certaines surpassent de beaucoup la taille de nos autruches ; tout récemment les zoologistes et les géologistes ont été également frappés d’étonnement par la découverte qui a été faite des os d’une tortue dont la longueur devait être de dix-huit ou vingt pieds. Un des os de cette dernière espèce se trouve maintenant dans le musée britannique, et à côté de lui on a placé l’os correspondant de la tortue des Indes; celle-ci n’a que deux pieds envwi- ron de longueur, et par suite les pro- portions relatives de ces deux animaux sont celles d’un roitelet et d’un dindon. Enfin un dernier animal, de taille gi- gantesque, découvert depuis peu de temps, appartient à la famille des pa- resseux ; mais @’était un vrai titan COM- parativement à ceux qui représentent aujourd’hui le même 1ype d’organisa- tion. C’est lui qui est le sujet du mé- moire de M. Owen dont il est question en ce moment. Avec un inonc plus court que celui de lhippopotame était com- biné un bassin qui égalait en largeur et qui surpassait en profondeur celui de l’éléphant. La queue de cet animal éga- lait en longueur ses membres posté- rieurs; elle était proportionnellement forte et épaisse; ses côies avaient la largeur de celles de lPéléphant, et ses pieds (particulièrement les extrémités antérieures) étaient d’une énorme puis- sance, Les ossements de cet animal ont été découverts en 1841, près de Buénos- Ayres, dans les vastes dépôts fluviatiles qui forment la vaste. plaine traversée | par le Rio de la Plata. Dans son travail sur Cemammifère, M. Owen s’est occu- pé de déterminer exactement la struc- ture squeletiique dans sès diverses par- ties, et d’en déduire les mœurs que les os permettent de supposer à lPanimal. Le savant anglais à achevé d'éclairer son sujet par une série de planches re- marquables pour leur exécution. — PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE! Sur l’origine de l'oxigéme exhalé par les plantes sous l'influence de ia lumière ; extrait d’une lettre de M. ScHurrz à M. FLOREUNS. « Depuis quelques années je me suis occupé d'expériences sur la nourriture des plantes, expériences qui m'ont con- duit à une/nouvelle découverte: dont je vous prie, monsieur, de vouloir bien: communiquer à l’Académie les nésultats principaux, « D'Après Ingenhous et de Saussure, 564 on croyait jusqu'ici que l’acide carbo= nique était la vraie nourriture des plan- tes, que l’engrais devait être dissous en gaz acide carbonique, et que l’oxygène qu’exhalent les plantes sous l’action de la lumière venait de la décomposition de l’acide carbonique. «Mes expériences m'ont appris que Vacide carbonique n’est presque pas décomposé par les plantes, que l’engrais et l’humus ne se dissolvent jamais en acide carbonique, et que tout l’oxygène qu’exhalent les plantes ne vient pas de l’acide carbonique, mais d’autres acides végétaux contenus naturellement dans les sucs des plantes; acides divers dans: les diverses espèces ou genres, comme l’acide gallique, les acides . malique, lactique, tartrique, citrique, etc. Si l’on met du feuillage vivant dans l’eau dis- tillée ou bouillie, mêlée avec + à ? pour 100 d'acide tartrique, ou lactique, ow malique, les feuilles donnent, sous l’ac- tion de la lumière, du gaz oxygène à mesure que ces acides disparaissent. Plus d'oxygène se développe encore si - l’on présente aux plantes, au lieu des acides que nous venons de nommer, quelques-uns des sels acices qui en dé- rivent. Ainsi la crème de tarire ou la chaux malique acide donnent beaucoup plus d'oxygène que les acides tartrique ou malique purs. Dans le petit-lait aci- de, les feuilles donnent beaucoup plus d'oxygène que dans Pacide lactique pur. De mème, les acides minéraux, comme l’acide phosphorique, les acides sulfu- rique, nitrique, muriitique, mêlés dans la proportion de + à + pour 100 à l’eau distillée ou bouillie, sont décomposés per les feuiiles, et à mesure qu'ils dis- paraissent, l'oxygène est. exhalé, et le soufre, le phosphore, etc., sont assimi- milés. Dans l’eau sucrée, les feuilles exhalent. de même, de l'oxygène à me- sure que le sucre: est absorbé; mais cette absorption me se fait que par le moyen d’une. transformation du sucre hors de la plante, transformation qui résulte de l’action des racines ou des feuilles sur la solution environnante : le sucre de canne est transformé da- bord en sucre de raisin, puis en gomme d’amidon, et enfin en acides. C'est de la même manière que s’élabore l'extrait d’humus qui fournit aux plantes, après une série de transformations, une por- tion de l’oxygène qu’elles exhaleni. Ja- mais, pendant Paction des plantes sur les maiières nutritives, il ne se forme d'acide carbonique; jamais, l’eau n’est | décompo:ée. L’hydrosène des matières végétales est déjà contenu dansles ma- tières nutritives et dans les acides pro- duits par elles. La décomposition des acides malique, et lactique provenant de la crème de tartre et du petit-lait se fait avec une telle facilité par les feuil- les, qu’il y a bientôt exhalation d’une certaine quantité d'oxygène, même par un cie! couvert. Une quantité de feuilles pesant une demi-once est capable de donner 8 à 4 pouces cubes de gaz - oxygène. dans Peau sucrée ou le petit- lai. : « Ainsi les plantes n’absorbent pas de gaz acide carbonique, mais des ma- tières extractivesidu sol après les avoir tranSformées, par Epffet digérant de anacides aui sont différents suivant les eniA cides.q 262 diverses plantes. De cette action digé- rante des plantes sur les matières nu- tritives environnantes dépend la faculté des feuilles de coaguler du lait, faculté connue dès lantiquité pour le cas du Galium-verum et du figuier. J’ai reconnu que cette propriété, loin d’appartenir exclusivement aux feuilles des deux plantes que je viens de nommer, se re- trouve dans les feuilles vivantes de toutes les plantes, et même dans leurs racines. Ainsi les racines du Daucus ca- roia et de l’Apium petroselinum rendent acide le lait aussi bien que le feraient les feuilles. Cet effet des parties vivan- tes de la plante sur le lait s'opère pour- tant lentement, et la coagulation n’est pas produite sur-le-champ, quoique toujours plus tÔt que si le lait est aban- donné à lui-même, et que le lait, en contact avec des racines ou des feuilles, commence à s’acidifier. L’acidification du lait se fait par la décomposition du sucre de lait qui est transformé, par l’action des plantes, en acide lactique. « J'ai trouvé aussi qu’à l'ombre et pendant la nuit, les feuilles des plantes rendent «du gaz hydrogène mêlé ou avec l'oxygène, ou avec l'acide carbo- nique exhalé; mais il serait trop long de décrire ces expériences dans une lettre. » BOTANIQUE. Etat ée In végétation sur le pic du MiGi de Bigorre. au 17 octobre . 1840. Par M. Cnarces DEsmourns. (Re- cueil des actes de l’Académie royale de Bordeaux. M. Charles Desmoulins à rédigé der- nièrement, d’après ses notes, une notice sur l’état de la végétation sur le pic du Midi de Bigorre, tel qu’il se présenta à Jui le 47 octobre 1840. Cette notice, lue d'abord devant l’Académie de Bordeaux, a été imprimée celte année dans-les actes de cette société savante; quoique assez abrégée, elle renferme des obser- vations intéressantes. Nous croyons donc devoir en faire un résumé, que nous allons présenter à nos lecteurs, en l’ac- compagnant parfois de quelques ré- flexions que nous fournira le souvenir de nos propres herborisations dans la chaîne des Pyrénées, dont le pic du Midi de Bigorre est l’un des plus beaux ornements. M. Desmoulins rappelle d’abord les particularités de position et d’aspect qui, de tout temps, ont dirigé l’atten- tion sur le pic du Midi de Bigorre. Par- tie intégrante, pourrait-on dire, de la plus célèbre des cités thermales des Pyrénées, et portant quelquefois aussi son nom (Pic du Midi de Bagnères), cette belle montagne semble, dit-il, une tour immense, un donjon formidable qui domine et protége la riche vallée de l’'Adour. On ne peut faire un pas hors de Bagnères sans Voir sa pyramide im- posante s'élever au-dessus de contre- forts qui descendent en rayonnant vers la plaine, et qui semblent lui rattacher toute la nature physique de la contrée. Sa position est tout exceptionnelle, Point extrême et culminant d’un pro- montoire qui se détache de l'axe gra- nitique de la chaîne pyrénéenne, pour s'avancer, en Conservant une hauteur 563 alpine, jusqu’au sein de la région des basses montagnes et presque des sim- ples coteaux, il semble, sentinelle avan- cée, offrir au voyageur qui s'approche, le prodrome, le specimen de cette noble chaine. Aussi, continue M. Desmoulins, les hommes des siècles précédents l’a- vaient pris pour le roi de ce peuple in- nombrable de pics, et n'avaient accordé un rang égal qu’à deux d’entre eux: au Canigou, dont la position est à peu près similaire, et au pic du Midi de Pau, dont lPisolement est encore plus étrange. Mais par suite des mesures hypsomé- triques de Vidal et Reboul, ces trois pics du Midi, de Roussillon, de Bigorre et de Béarn ont perdu depuis déjà nom- bre d'années le rang auquel on les éle- vail, el sont venus se perdre dans la liste des sommités de troisième ordre. Parmi les divers naturalistes qui se sont occupés du pic du Midi de Bigorre, il faut citer avant tout Ramond. Son mémoire intitulé : État de la végétation AU SOMMET du pic lu Midi de Bagnères, lu par lui, à l’Académie, les 16 janvier et 13 mars 1826, et imprimé dans le tome XIII des Mémoires du Muséum d’his- toire naturelle, doit figurer au nombre des travaux les plus importants de ce savant naturaliste. La flore dont il y présente le tableau est limitée à l'ex- trême sommité de la montagne, et ne s'étend que sur une pente de 15",06; or, les deux somraets qui terminent le pic du Midi, et dont l’oriental n’est in- férieur à loccidental que d’une quin- zaine de mètres, sont si aigus que le champ d'exploration de Ramond ne comprend que deux ares de surface. C’est là qu à 2,600 mètres au-dessus des plaines adjacentes, Ramond a récolté 133 espèces (71 phanérogames et 62 cryptogames) pendant trente-cinq as- censions faites durant l’espace de quinze années: M. Desmoulins ne s’est pas borné à un espace si restreint, et ses observa- tions embrassent tout ce qui s’êst pré- senté à lui de la base au sommet du pic du Midi; dès lors elles sont importantes pour la géographie botanique, quoique les données sur la hauteur de l'habitat des plantes n’aient pas été déterminées par lui d’une manière rigoureuse, mais seulement, comme il le dit, par compa- raison à des points de repère bien con- nus. Son ascension emprunte encore un nouvel intérêt de l’époque à laquelle elle a eu lieu. En effet, l’herborisation la plus tardive de Ramond est du 44 octo- bre; celle de M. Desmoulins est du 47, et celte différence de trois jours devient importante en un lieu 6ù tout le cerele de la végétation annuelle est renfermé dans un espace de trois mois. Suivons maintenant le naturaliste de la Dor- dogne dans son exploration botanique. L’ascension du pie du Midi qui, à au- cune époque, n’a été regardée comme difficile par les hommes tant soit peu habitués à gravir les montagnes, est de- venue une promenade aujourd'hui tel- lement facile que les simples curieux ne peuvent se vanter d'y avoir bravé le moindre danger. Un beau et bon che- min d'un mètre de largeur permet d’at- teindre le sommet à cheval. M. Desmoulins avait deux compa- gnons de voyage, M. Philippe et M. Aug. de Lugo, tous deux habitant Bagnères dans leur habitation d'été y portentet y 064. de Bigorre, et dont le premier est très: connu depuis plusieurs années pour le zèle qu'il met à collectionner tout ce qui à rapport à l’histoire naturelle des Pyrénées. Ils partirent de Bagnères le 16 octobre, malgré le brouillard et comptant trouver le haut de la mon- tagne parfaitement dégagé; ce qui eut lieu en effet. Nous les laisserons passer par Grip, aux cabanes de Lartigue et à Tramesaygues, localités près desquelles, pour le dire en passant, se trouve assez communément le desman des Pyrénées, cet intéressant petit mammifère qui a été pendant plusieurs années l’un des objets les plus rares des collections zoo- logiques. Les trois naturalistes s'étaient proposé de ne commencer leurs obser- valions qu’à la hauteur de 2,000 mètres, limite inférieure de la region alpine; or, le bassin de Lartigue n’est situé qu’à 1,400—1,600 mètres, celui de Tra- mesaygues à environ 4,800. Au-dessus de celui-ci se trouve le bassin d’Arise, qui, situé à 2,000 mètres environ, ap- partient déjà à la région alpine ; aussi y trouve-t-on le Lepidiwm alpinum, Plan- Lago alpina, Senecio Tournefortii et S. Do- ronicum; après le bassin d’Arise on en trouve un quatrième sans nom connu, et d'environ 2,200 mètres d'altitude; enfin un cinquième, celui de la Piquette des Cinq-Ours, se trouve à un niveau encore supérieur. Dans le quatrième bassin, M. Desmoulins trouve, pour la première fois, le Carduus carlinoïdes Gouan, plante exclusivement alpine, dit- il, à moins que ses graines ne se déve- loppent dans le lit du torrent qui les a entraînées. Je crois que cette espèce est moins exclusivement alpine que me ie pense M. Desmoulins; en effet, l’une de ses localités principales dans les Py- rénées est la vallée de l’Essera, au pied du revers méridional du port de Vénas- que, si connu des botanistes sous le nom de Peña Blanca: or, cette vallée @ * est certainement inférieure à la région alpine. Cette série de bassins par lesquels on & : passe en s’élevant vers le pic du Midi, ft fournit à M. Desmoulins des observa- M tions intéressantes. Chacun de ces bas- @n, sins offrant une surface presque plane, @ul une terre végétale plus épaisse et plus ui humide, des pà rages plus herbeux et fu plus substantiels, contient invariable- ment un nombre plus ou moins Consi- dérable de cabanes de pasteurs et d'é- tables, où leurs troupeaux passent la belle saison. On ne cesse d’en trouver que là où il n’y a plus de gazons possi- bles, c'est-à-dire dans la région des nei- ges éternelles (au-dessus de 2,400 mè- tres). Or, les troupeaux qui se rendent répandeut des graines de plantes étran sères à ce sol; ce sont les espèces ro bustes, indestructibles, pour ainsi dire, qui tapissent-les cours des fermes et le entours des constructions rurales de 1 plaine. Aussi, quelle que soit l'altitude sous-alpine ou alpine, de la réunion d cabanes qui sert d'habitation d'été au troupeaux, vous y trouvez, naturalisée au milieu de la végétation propre à 1 région où vous êtes, tout le cortége de plantes les plus triviales; et elles y son énormes, et elles étouffent souvent le; possesseurs légitimes du sol. Ces usur pateurs sont les orties, les mauves com 1565 :munes, l’ansérine du bon Henri, que 1les montagnards mangent en guise d’é- 1pinards, la grande patience, la bardane { à petites têtes, les graminées et les jones : de la plaine, etc. Au bord septentrional du lac d’Escoubous (2,050 mètres), M. Desmaulins a trouvé pêle-mêle dans le gazon l’alsine rubra des plus basses plaines, avec de très nombreuses touffes de sisymbrium bursifolium, plante rare et exclusivement alpine! Cet épais ga- zon s'étend sur-un terrain de schistes décomposés, là où sont sans cesse les bestiaux, auprès des cabanes. Sur le côté opposé du torrent de décharge du lac, les bestiaux ne peuvent paître que dans les premiers temps de leur.séjour; là aussi cet assemblage hétérogène a cessé, et l’on trouve le carex pyrenaica et le phyteuma hemisphærica au même niveau qui vient d'offrir l’ortie et l’alsine rubra. Vis-à-vis est une partie entière- ment inabordable aux troupeaux; la aussi pas une plante triviale; arbustes, ! buissons, tout est alpin ou sous-alpin. : Sur les montagnes arides et d’un escar- pement effrayant qui séparent Baréges | du lac bleu, vers 2,200 mètres, M. Des- moulins a trouvé, non pas un bassin de lac, mais un tout petit ressaut de ter- train; là il y avait une seule pelite ca- : bane, abandonnée depuis le 15 août, et enveloppée d’orties et de mauves. Au bassin ‘d’Arise on est au pied du pic du Midi proprement dit; mais l'im- mense escarpement que présente son flanc oriental oblige à tourner ses bases + en suivant le vallon d’Arise et celui de là Piquette, pour aborder le cône termi- . nal par sa face méridionale. b (La suite au prochain numéro.) 566 ses, la sclérotique, la cornée, la dure- mère, la pie-mère, l’arachnoïde, dans toutes leurs surfaces et dans tous les points de leur épaisseur; le péricarde, le péritoine, la membrane interne du cœur, les membranes propres du foie, des reins, des capsules surrénales, les vaisseaux déférents, les uretères, la vé- sicule -biliaire avec tous les vaisseaux hépatiques, la rate, etc. Toutes ces par- ties ont été soumises aux études micros- copiques dans l’état frais, et traitées par l'acide acétique; et les observations ont été répétées plusieurs fois. « Voiciles résultats que j'ai obtenus : «Il existe, outre les terminaisons ten- dineuses:des muscles qu’on ne peut pas nommer périosles, deux genres-de pé- rioste : l’un est nu, l’autre couvert. Le périoste nu est de deux espèces, l’un est double, l’autre simple. Le double est composé d'une membrane fondamenta- le, sous-jacente, quiest jointe immédia- tement aux os; elle est épaisse, bleuâ- tre, composée de fibres larges, que je nomme 2wriables, et qui ressemblent beaucoup aux fibres de la peau, et d’une membrane externe enveloppante, très- mince, composée de fibres très-grèles, transparentes, un peu jaunes, de tissus cellulaire et élastique (1). Le périoste nu simple est très-ferme, incolore; il consiste en de très-petites fibres, ferntes, sans couleur, dont la nature tient le mi- lieu entre le tissu irritable et le tissu élastique (2). Ces deux espèces omt beaucoup de vaisseaux sanguins. Le pé- rioste couvert est lisse et ferme, placé entre lesfibres musculaires etlesos.C’est pour cela que je le nomme périnste mus- culaire. : 567 foncent dans les fibres irritables, on les trouve encore accompagnés du 1issuw cellulaire qui leur forme une sorte de gaine. « Les organes fibreux dans lesquels j'ai observé des nerfs sont : « 1° Le périoste nu : deux espèces ; «2 La plupart des ligaments; «3° Quelques bourses muqueuses ; « 4° Quelques tendons; « 5° Quelques enveloppes de tendons; « 6° La dure-mère du crâne et de la partie supérieure du rachis; -« 7° Toute la pie-mère de la moelle épinière, mais jamais l’arachnoïde ; « 8° La cornée transparente ; « 9° Quelquefois la sclérotique, la choroïde ; «10° Les périostes des vertèbres, du rocher, de l’orbite, des mâchoires supé- rieure et inférieure, etc. ; « 44° La glande thyroïde et le thy- mus ; « 12° Le tissu des poumons ; « 43° Le foie et la rate; « 14° La vésicule biliaire; «15° Les reins ; «46° Les capsules surrénales (dans ces organes les nerfs offrent des corps ganglionnaires) ; « 17° Les vaisseaux hépatiques, les uretères et les conduits déférents ; « 48° Le conduit pancréatique; « 49° L’enveloppe péritonéale de la matrice ; « 20° Les ligaments ronds de l'utérus, les trompes de Fallope, les ligaments des ovaires (toutes ces parties, durant la grossesse, se montrent pourvues de nerfs nombreux); « 21° La tunique albuginée; « 22° L'intérieur des testicules; C dx « 23° La surface extérieure du cŒ@ur « Quant aux nerfs, j’en trouve tou- jours dans les deux espèces du périoste nu, et jamais dans le périosite muscu- | SCIENCES MÉDICALES. | ANATOMIE. * Sux le système fibreux et sur les ) nerfs de ce système découverts par M. S. | PAPPENHEIM. Ë « .…. Il me semblait très-curieux que, d’une part, il füt connu que les mala- Ldies des tissus fibreux sont douloureu- . ses, et que, d’autre part, quelques-uns seulement des tissus fibreux fussent re- | gardés comme possédant des nerfs. On | connaissait les nerfs q:# j'ai découverts | dans la cornée transparente ; ceux qui | viennent dans la dure-mère du crâne, [des cinquième et quatrième paires; Ceux que j'ai trouvés dans toutes les parties de la dure-mère du crâne et dans celles du commencement du ra- 1chis. Fontana en avait décrit dans le {tendon du diaphragme, et d’autres par- {laient de nerfs dansles périostes. (Voyez {Gruveilhier.) Comme les exceptions aux {règles de la nature ne sont pas si fré- iquentes, du moins si contradictoires, LJai été désireux de trouver les causes de ces dispositions anatomiques. il « Pour avoir une connaissance com- 1 plète de cette partie de l’histiologie, il tm fallu étudier tout ce qu’on a appelé jusqu’à présent tissus fibreux et tendi- ijneux, même les os, dont l’enveloppe est }fibreuse. Dans ce but, j'ai soumis à mes recherches microscopiques toutes les parties périostiques, tous les tendons du Corps humain, avec leurs gaînes, tous iles ligaments chez l’homme et quelques animaux vertébrés, les bourses mugueu- laire. « La naturede ces nerfs est différente, sous le rapport anatomique et sous le rapport physiologique. Ainsi, d’une part, les fibres sont à bords doubles ou simples, sans noyaux ou avec noyaux. D’auire part, j'ai observé dans le bras que les nerfs cutanés donnent quelques petits ramusCules; j'ai observé égale- ment que dans le fémur, le nerf craral donne des rameaux très-considérables pour le périoste, et comme on sait que le nerf sympathique se mêle, chez les grenouilles, au nerf sciatique, il en ré- sulte que ces nerfs ont une origine tri- ple, motrice et organique, ce qui ex- plique les sensations et les douleurs des tissus fibreux, la faculté motrice des vaisseaux sanguins et la vie organique. « Le trajet des nerfs est très-remar- quable ; Car on voit que les nerfs ou en- veloppent, ou accompagnent toutes Les artères et jamais les veines capillaires. Il suit de là qu’on trouve des nerfs dans ioutes les parties qui possèdent des ar- ières, et jamais dans celles qui en sont dépourvues. Mais je dois remarquer pourtant que je n’ai pas observé de nerfs dans toutes les artères capil- laires. « Les nerfs sont toujours au milieu du tissu cellulaire; et, lorsqu'ils s’en (1) Onle trouve dans les extrémilés des os longs. (2) On le remarque dans la parlie moyrnne des os lonss, et peut-être l’intérieur ; El « 24° Le périoste interne de quelkue 08; \ « 25° Les gaînes de quelques ner « Comme toutes les artères des orga= nes indiqués sont enveloppées de nerfs, et comme on peut remarquer que par= mi ces nerfs il en existe presque tou- jours quelques-uns avec des bords sim- ples, il faut admettre que ces nerfs forment un système propre, auquel je donne le nom de sysième nerveux san- guin. « La quantité de ces nerfs ne dépend pas seulement de l'étendue des tissus fibreux, car j’ai observé qu’il existe des ligaments très-considérables qui ne possèdent pas beaucoup de nerfs, mais elle provient aussi d’autres causes. En général, la quantité diminue avec la grandeur des organes et des animaux, de manière que plus un ligament de- vient petit et est dépourvu d’artères, plus un périoste est mince; plus sa sur face devient petite, pauvre d’artères, plus il est profond, plus il est mince, plus il s'approche des apophyses carti- lagineuses, plus il est dépourvu de la membrane externeenveloppante et plus alors les nerfs diminuent. | « Les terminaisons de ces nerfs son£ toujours des anses. La formation de plexus n’est pas rare. ; « Pour juger si ce nerf appartient à un organe, il faut observer la marche ! de la fibre dans le tissu lui-même, 568 ; « La marche des nerfs est parallèle à la direction des fibres, elle’est rarement transversale. : « On ne trouve pas ces nerfs chez tous les animaux; aussi faut-il se tenir en garde pour les conclusions à tirer rela- tivement à leurs fonctions. « Quoiqu'il ait été beaucoup question des nerfs des vaisseaux, je crois néan- moirs être le premier qui les aie ob- servés dans tout le corps humain, et qui aïe proposé de les considérer comme un système propre. « Quant à l’application de cette dé- couverte, elle me paraît être d’une très- grande importance pour la médecine. On s'explique les observations de M. Bouillaud sur la complication de la péricardite avec les inflammations rhu- Matismales des articulations, on com- prend le siége du rhumatisme, on con- çoit les sympathies des articulations, les douleurs des organes. On conçoit qu’il existe des différences entre les inflammations du périoste externe et celles du périoste interne, car il est très- rare que le périoste interne possède des nerfs. On conçoit que les maladies de ces nerfs aient une influence sur les artères. On s'explique comment, dans l’amputaiion, il faut prendre garde de ne pas détruire les membranes pé- riostiques, et comment les résultats de ces destructions différeraient beaucoup selon que l’amputation aurait été pra- tiquée sur la partie moyenne des os ou aux extrémités. On voit, d'après cela, que, dans les inflammations des orga- nes, il ne faut pas seulement appliquer Ja méthode anti-phlogistique, mais aussi la méthode anti-nerveuse. « Quant à l'influence de ces nerfs sur Îles tissus osseux, j’ai reconnu que, dans leur inflammation aiguë, le périoste s'épaissit, et se remplit de corps gra- nuleux, mais que la structure ei la vie des os restent intactes. Pour ce qui est de leur inflammation chronique, elle semble toujours jointe à l’inflammation des muscles, et après quelque temps elleamène le dépôt d’une nouvelle sub- stance dans le périoste externe qui peut enfin entrer dans l’intérieur des os. Cette substance, que j'ai observée quel- quefois dans le crâne et dans l’humé- rus, est composée de petits corps lamel- leux qu’on nomme cellules à noyaux, et qui sont, pour la plupart, de matière fibrineuse. 11 me semble que là maladie qu’on nomme sarcome n’a pas d'autre cause qu'une inflammation aiguë du périoste et des parties auxquelles il est uni. De même, le steatome et le fongus médullaire ne semblent être autre chose que les conséquences d’une inflamma- tion très-aiguë d’une membrane fibreu- se. Les maladies de la cornée transpa- rente, qu’on nomme fongus hæmatode;, fongus médullaire, mélanose, etc., ap- partiennent toutes. à ce même genre d’altérations, et exigent au premier abord une thérapeutiquenon-seulement anti-phlogistique, mais aussi antiner- veuse. D’après quelques observations que j'ai faites Sur Gertaines productions mwrbides dé la cornée, ilest possible de les diminuer par l'emploi de l’élec- tricité, Enfin le cancer duifoie est.de: la même nature, C’est-à-dire. une inflam- Matiomairès-aigué du tissu fibreux, ete, « Comme il sérait inutile de nommer toutes les parties dont j'ai observé la structure, je ne parlerai que des prin- cipales. I. — Nerfs du périoste. « C’est dans la mâchoire inférieure et supérieure, et dans les faces anté- rieure et postérieure du fémur, qu'ils sont le plus nombreux; c’est dans les doigts des mains et des pieds qu’ils sont le plus rares. Ici, on les observe en plus grande quantité dans la partie dorsale, en plus petite quantité sur les côtés, et ils manquent dans la partie palmaire où les muscles s’insèrent, c’est-à-dire où existe le périoste, nommé par moi musculeux., Parmi les os plats, on ob- serve ces nerfs en plus grande quantité dans l'épaule et les os du crâne, en:plus petite dans le bassin et les côtes. Dans le périoste nu des os ronds, on les, trouve aussi, mais pas en grande quantité. Puisque, dans les parties où les muscles s’insèrent, on ne trouve ja- mais de nerfs, les nerfs sont rares aussi dans le périoste nu, où une pression est facile, par exemple dans la partie infé- rieure de l’humérus. On trouve une grande richesse de petits rameaux dans le périoste du tibia, où j'ai découvert dans une surface, deux cents fibres pri- milives. On en remarque très-peu dans les extrémités du péroné. Dans quel- ques-uns des plus petits os, je n’en ai pas encore trouvé; mais comme quel- ques parties ne possèdent guère qu’une ou deux fibres primitives, il en échappe facilement; néanmoins la nature du périoste est telle, qu’on peut assurer qu’il existe en lui des nerfs. La rotule en est très-riche. IE. — Nerfs des tendons. « Observés la première fois dans le diaphragme par Fontana, et plus tard aussi par moi; dans le tendon d’un muscle, par Purkinje ; découverts de- puis deux ans et demi par moi, dans les tendons du muscle biceps cervicalis de tous les oiseaux, où l’on peut observer non-seulement leur origine à l’œil nu, mais aussi leur distribution dans les tendons. | HL.— Nerfs des bourses muqueuses. « Observés une seule fois, le fléchis- seur commun des doigts. IV. — Norfs des vésicules séminales. « Observés chez les cochons d'Inde. V. — Nerfs de la cornée transparente. « Voir les Archives d'Ammon et Wal- ther. VI. — Nerfs de la dure-mère et de la pie-mère. « Voir mon Anatomie générale des yeux. « Toutes ces recherches seront pu- bliées dans un prochain Mémoire, ainsi que mes observations sur les nerfs que j'aitrouvés dans presque: tous les liga- ments vrais du corps humain. » SCIENCES APPLIQUÉES. Préparation de la garnaneîne avee les résidus de garance, par M. F, Steiner, Le procédé que je vais décrire a pour but: de.préparer la matière colorante ap- pelée garancine avec les débris de ga- ‘rer de une à deux heures; il se prod 570 rance ou les résidus qui ont déjà servi | à la teinture et qu’on jetait auparavant | comme inutiles et sans valeur, garan= cine qu'on n’a guère produite jusqu'à présent qu’avec de la garance fraîche et | qui n’a point encore servi. Moici com. ment je procède à la préparation de ce produit : En dehors des bâtiments où sont pla- cées les cuves à teinture, j'établis un grand filtre en creusant un trou dans la terre et en le garnissant au fond et sur les parois de briques, mais Sans mortier pour les unir. Sur les briques du fond, je dépose une certaine quantité de pier- res ou gravier, el sur ces graviers une grosse toile à sac. Au-dessous du fond en briques est un conduit qui sert à évacuer les eaux qui passent à travers le filtre. Dans un tonneau placé près du filtre se trouve préparée une certaine quantité d'acide sulfurique étendu du poids spé- citique de 105, l’eau étant 490. L’acide chlorhydrique remplirait toutes les con- ditions aussi bien que lacide sulfu- rique, mais j’accorde la préférence à ce dernier parce qu’ilest plus économique. Jétablis un canal depuis les cuves jus- qu’au filtre, et la garance qui a déjà servi dans la teinture, et qui dans cet étatest considérée comme épuisée et comme un résidu, est évacuée de ces cuves dans | le filtre ; pendant que cette garance che- mine ainsi, on introduit dans le canal une certaine dose d'acide sulfurique étendu qu’on y mélange avec soin, ce qui change la couleur de la solution, ainsi que de la garance non dissouté qui prennent une teinte orangée. L’a- cide précipite. la matière colorante qui était en solution et empêche la garance non dissoute de fermenter ou d’éprou- ver telle autre décomposition. fl Lorsque les liquides qui mouillenth cetie garance ont passé à travers le filtre, #1} on enlève le résidu que contient celui-# ; ci et on l’introduit dans des sacs. Ces lu sacs sont placés sous une presse hydrau-#wi; lique pour extraire autant. d’eau qu'ilré est possible. de leur contenu ; ces: sacs; fun ainsi passés à la presse, ont perdu en} + eau de moitié à deux tiers de leur poids-@hl; Pour rompre le gâteau qui s’est formé par la compression, le résidu est passé à travers un crible; puis à 250 kilog. dem garance dans cet état, qu'on dépose dans une cuve en bois ou en plomb, on ajoute 50 kilog. d'acide sulfurique du commerce, qu'on répand sur la garanmce à l’aide d’un vase de ploreb semblabie.à l’arrosoir ordinaire des jardiniers. Dans cet état, on brasse la matière avec une sorte de bèche ou avec un rouable pour opérer parfaitement le mélange de l’a= cide, et quand ce mélange est fait on enlève la garance et on la jette sur-uf bateau de plomb perforéplacé à environ! 15 ou 16 cent. au-dessus du fond d'une cuve. Entre ce plateau et le fond de cette cuve, on introduit ur’ counant de vapeur à l’aide d'un tuyau, de façonique celle-ci arrivant entre les: deux: fo s'élève à travers les perforations :dM plateau et vient imprégner la matiète Pendant cette opéralion, qui peut@ une. substance brune: approchant 4 noir; cette. substance est de laigarancif mélangée à une: matière, insolublercnt| bonisée. On étend cette: substancemsit ‘57 He plancher pour la faire refroidir, et ‘quand elle est froide on la jette sur un ifiltre où on la lave avec de l’eau pure et froide jusqu’à ce que les eaux de lavage me présentent plus la moindre acidité ; on introduit alors dans des sacs et on soumet à la presse hydraulique. Cela fait, on sèche à l’étuve et on réduit en poudre avec le moulin à garance ordi- naire, el enfin on passe au tamis. Afin de neutraliser jusqu'aux moin- dres traces d'acide qui pourraient en- core subsister, on ajoute par quintal |métrique de cétte substance 4 à 5 kilog. de carbonate de soude à l’état sec et on lmélange entièrement ; dans cet état la |garancine est propre à être employée. | AGRICULTURE. Sur le pissenlit où dent de iion. ; (Leontodon taraxacum.) Lie Cette plante possède tant de qualités précieuses, qu’on à lieu de s'étonner que depuis longtemps elle ne soit pas cul- 1tiVée. Ses qualités principales sont : 1° Toute espèce de bétail, surtout le bétail à cornes, la mange avec plaisir. Les bœufs s’en engraissent promptement, parce qu’ellecontient nonseui:mentdes parties nutritives, mais encore beaucoup de sel; les vaches donnent du lait en «Quantité et d’un goût exquis, quand elles “en Ont été nourries pendant quelque 1emps ; elle forme une excellente nour- riture pour les moutons, à cause de la quantité de sel et de suc laiteux amer qu’elle contient. | - 2° Excepté les endroits marécageux el les sables arides, le pissenlit croît dans {oute espèce de terrain, même entre les pavés, er sur les murailles où sa racine .lusiforme à !a propriété de pénétrer dans …ioutes les cavités et les fissures pour y “aborder les principes nutritifs. “ 3°1lappartientaux plantes qui parais- » sent des premières au printemps, et lors- “qu'il est pâturé ou fauché, il continue de “régéter pendant tout l'été et l'automne, “chose extrémement importante. “ 4° Lorsqu'il se trouve parmi le trèfle, | luzerne, le sainfoin, il n’est pas rare de voir les tiges er les feuilles atteindre “ane hauteur de 0%,49 à 0,65 (1 pied 4/2 #1 2 pieds); d’un autre côté lorsqu'il croît ans les pâturages, ses feuillles s’étalent, Mie sorte qu’il est aussi propre à être pâ- turé qu'à être fauché. Néanmoins la M'onversion en foin en est difficile, la \rande quantité d’eau qu’il contient fait “ju'il ne sèche que lentement; cepen- “liant, comme on a acquis dans plusieurs M'ontrées l'expérience qu'il procure aux Miaches un lait plus abondant et plus 'iche que le meilleur foin de trèfle, on l'herche autant que possibis à Le propa- rer dans les prairies. | 5° Le pissenlit.est vivace, eu les froids ( At st de même de l'humidité et de la sé- heresse, qui n’influent que peu sur sa M'égétalion, à cause de sa racine, qui pé- -\iètre jusqu’à 0",65 (2 pieds) de profon- bleur. | 6° Cette longueur de la racine est éga- ment cause que le pissenlit vient non culement bien dans les sols extrême- |1ent maigres, mais encore qu’il les bo- » | ifie tellement que lorsqu'il les a occu- Mes plus vifs ne peuvent le détruire: il en : 572 pés pendant quelque temps, on y voit croître des graminées et autres plantes traçantes qui exigent un sol fertile, L’a- nalyse nous fait voir, du reste, qu’il préfère un sol riche en sel commun, en gypse, en phosphate de chauxet en sels alcalins ; ces substances sont, par consé- quent un bon engrais pour lui. 7° Sa culture n'offre aucune difficulté; Sa semence, qui est assez grosse, levant facilementetpouvantêtre recueilliesans peine par des enfants aussitôt qu’elle est devenue un peu brune, on étend alors les têtes sur un grenier bien aéré; on les remue avec des râteaux pendant une quinzaine de jours, après quoi on les bat au fléau. La graine qu’on en retire peut être semée par dessus des céréales d’hi- ver , avec du trèfle, des graminées et autres plantes fourragères; en peu de jours elle lève, lorsque la température est assez élevée et que le sol contient assez d'humidité. Ainsi semée avec d’au- tres plantes, comme cela doit toujours se faire, on doit en employer 4 à G ki- logr. (8 à 42 livres) par hectare; de cette manière on fait un pâturage excellent, soit pour les moutons, soit pour le gros bétail, ou pour les chevaux. Analyse du pissenlit. — 100 parties en en poids de feuilles ettiges à l’état vert, recueillies au mois de mai contenaient SaVOIr : Eau, 85,000 Substances éolubles dans l’eau bouillante, 10,140 Substances solubles dans une lessive alcaline caustique, 3,091 Cire, résine, chlorophylle, 0,100 Fibre végétale, 1,669 Total, 100,600 Lé pissenlit contient, à l’état vert, 12,33 p. 100, et à l’état sec, 82 p. 100 de parties nutritives. Cette plante, lors: qu’elle est séchée, est done une des plus nourrissantes que nous possédions. La solution aqueuse contenait 0,345 parties d’albumine, beaucoup de mucilage, de gomme, un peu de sucre, mais auéun acide libre. La grande quantité de par- ties nutritives que l’on peut dissoudre au moyen de l’eau dans cette plante, nous prouve qu’elle doit être très facile à digérer. 400 parties en poids de la-plante à l’é- tat vert (soit 15 parties à l’état sec), ayant été réduites en cendres, Contenaient : Potasse. 0,300 Soude, 0,060 Chaux, 0,180 Magnésie, 0,003 Alumine, U,027 Oxyde de fer, 0,034 Silice, 0,302 Chlore, 0,105 Acide pbosphorique, 0,028 Acide sulfurique, U0U1 L’acide carbonique n’a pas été pesé. De Domupasze. (Le cultivateur). ARBORJICULTURÉ. Note sur Ia transplantation des arbres résineux d'un âge avancé. Procédé employé par Jacques Blanc, jardi- nier à Sainte-Marguerite. Pour transplanter des pins, il faut Ise prendre, autant que possible, dans un 518 bois dont le terrain est un peü profond, c'est-à-dire qu’il n’y ait pas plus de 50: à 70 cent, de terre végétale ; alors leg pins n’ont pas de pivots, et l’on peut les arracher plus facilement avec la motte. Voici ma pratique pour les pins de 18 mètres de haut et de 75 centimètres de circonférence à 4 mètre au-dessus du sol. Vous commencez à sonder le ter- rain pour voir s'il n’y a plus de grosses pierres, et s’il n’y a ni plus ni moins de 50 à 15 centimètres de terre végétale, et vous taillez une motte de 3 mètres et demi à 4 mètres de circonférence, en coupant toutes les racines qui se pré: sentent, à moins qu’il n’y en ait une seule majeure de35 à 40 centimètres de circonférence et plus. Dans ce cas on laisse ce pied pour en prendre un autre. Mais cela n'arrive pas souvént, et, quand elles sont plus petites, on les coupe jusqu’à ce qu’on arrive sur le r0€ ou sur le terrain solide. Là on trouve dé petites racines ou chevelus; après of serre bien la motte avec de gros embal- lages et des cordes ; ensuite vous soule: vez le pin par le pied au moyen d’un pas lan, à la hauteur convenable pour fairé passer une charrette dessous ; vous com- blez le tronc; vous emballez le dessous de la motte; vous faites arriver la char: reite, vous renversez le pin dessus, et vous le transportez à une du plusieurs lieues, enfin 1à où vous voulez. Vous avez, à l’avance, préparé un trou de 2 mètres carrés (c’ést:à-dire dé 2 mètres en tous séns) par 1 mètre dé profondeur ; vous approchez le pin du trou, vous déballez lé dessous dé la motté, et vous faites arriver larbre dans 16 trou. Uneé fois là, vous le redressez, vous le déballez en entier, vous le fixez bien avec de la terré fine, et vous le couvrezs après cela; vous l’arrosez avec 3 hecto= litres d’eau. S'il faisait du mistral, vous laisseriez calmer le vent avant de l’arro: ser, Lorsque l’eau à pénétré, et que là - terre, mise autour des racines, s’est affaissée, vous le-recouvrez en entier avec beaucoup de terre tout autour, ét si c’est dans un endroit exposé au mise tral, vous le souténez par lé moyen dé écrdes qu’on attache de côté et d’au- tre; après vous arrosez, toutes les fois que la terre est sèche, de 4 hectolitre d’eau. Sur des plantations de quinzé pins dé cètte grosseur, il en réussiräa douré, d’autres fois huit seulement et parfois tous : cela dépend de la saison et encore plus du temps qui règne après la planta- Lion, On fait la même chose pour les pins de dix à quatorze ans ; mais on ne taillé alors qu’une motte de 2 à 3 mètres de Circonférence. Pour des plantations de pins de ces âge, il m'est arrivé d’en voir réussir quatre-Vingti-dix sur cent ; d’aus tres fois, seulement soixante-dix; cela dépend encore du temps ; mais en plan= tant des pins de 4 à 2 mètres de haut et de quaire à six ans d’âge, en les prénant sur un terrain qui n’ait que 30 à 45 cen- timètres de terre végétale et en soignant la plantation, il n’en meurt presque ja- mais. - Observez que les mois de mars, avril et août sont les mois les plus favorables pour la transplantation des pins, et qu’il faut bien les arroser en été. 974 Observez encore que plus les pins sont petits, moins il faut que le terrain soit profond, pour que l'arbre ait beaucoup de chevelu. (Moniteur industriel.) - na SCIENCES HISTORIQUES. Niecbulhr. L'intérêt qui s'attache à connaître la vie des hommes supérieurs dont l'esprit ou les travaux ont été utiles à la science, ne sera jamais mieux justifié qu’en se reportant sur la personne de Niebuhr, l’un des savants les plus marquants de l'Allemagne moderne, dont les ouvrages ont opéré une véritable révolution dans l’étude de l'antiquité, et particulière- ment del’histoire romaine. Les lecteurs de l’Echo seront désireux de connaitre, autantqu’une courtenotice le permettra, la vie et les principaux travaux de cet homme célèbre. ° _ B.-G. Niebubr, fils de Carsten Nie- bubr, dont le voyage en Arabie est sire- nommé, naquit vers 1780, à Meldorf, dans le Holstein, en Danemark, ei après de fortes études qui semblaient devoir le pousser d’abord dans la carrière de l’érudition, il fut contraint d’entrer dans l’administration et devint direc- teur de la banque à Copenhague. Une heureuse circonstance le rendit à ses travaux et lui permit d'accepter une chaire à Berlin, lorsque l’Uuiversité de cette ville fut réorganisée après la cam- pagne de 1307. Niebuhr prit une part active au mouvemént patriotique qui eut lieu à cette époque, et lorsqu’en 4815 M. Schmalz publia un écrit contre la société de la Vertu (Tugenbund), à la- quelle l'élite de la société de Prusse avait été affiliée, Niebuhr fut du nom- bre de ceux qui repoussèrent ces atla- ques malveillantes. Le gouvernement mit fin à cette polémique, et Niebuhr fut nommé, la même année, ambassa- deur du roi de Prusse près le Saint-Siége, mission qui fut regardée comme un ho- norable exil qu’il s’était attiré à defen- dre une société tolérée avant les évé- nements de 1814; mais proscrite depuis que le danger était passé ? - Niebuhr, déjà connu en Allemagne par diverses publications où se révélait an talent supérieur, fit tourner au profit des sciences son séjour en Italie. Il y fit d'importantes découvertes, entre au- tres celle de deux fragments inédits de Cicéron, dont l'un complète le discours pro Marco Rabirio, et l'autre, un mor- œau du discours pro Planco. De retour gen Allemagne, avecune abondante mois- son historique, Niebubr renonça déci- dément à la politique qui était loin d’avoir pour lui les mêmes attraits que les lettres, et s'étant satisfait d’une chaire d'histoire à l’université de Bonn, il commença peu après la publication de son Jlistoire romaine. Cet ouvrage fit æne véritable révolution en Allemagne, et de son apparition date une nouvelle ère dela science de l'antiquité. Niebubr, après avoir étudié en Italie tous les monuments de la vieille Rome et ses us anciens écrivains, avait conçu J'idée de refaire à neuf l'histoire ro- maine, c’est-à-dire de contrôler les his- loriens classiques par le témoignage 575 : des auteurs où eux-mêmes avaient puisé les faits qu’ensuite ils avaient brodés ou altérés, soit pour satisfaire à Ja rhé- iorique, soit pour plaire au pouvoir. Tout ce qu’il a trouvé sur les différentes races qui occupaient primilivement le sol de l'Italie, sur leurs rivalités, leurs victoires et leurs défaites; la manière dont il explique l’origine de Rome et sa constitution, la formation des deux clas- ses patricienne et plébéienne, leur con: dition respective, leurs luttes et leurs querelles ; l’aspect tout nouveau sousle- quel il envisage les institutions de Ser- vius Tullius,les loisagraires, la politique des guerres du Samnium et de la pre- mière guerre Punique, où s'arrête son ivre, sont des monuments admirables de critique, d’érudition, de pénétration et de sagacité. M. de Golbéry a rendu un véritable service aux sciences en sa- crifiant un temps considérable à faire passer dans notre langue ce chef-d’œu- vre historique; et si sa traduction fui trop littéralement fidèle dans les eriti- ques superficielles, elle a acquis main- tenant de ce caracière, un prix nou- veau aux,yeux d'un public sérieux (1). Niebuhr s’occupait en même temps d’une réimpression des auteurs de Ja Collection de Byzance. Les plus célèbres philosophes s’associèrent à son projet, l’aidèrent de leurs travaux, et ont con- tinué ce grand travail après sa mort. Cette collection, qui renferme les textes originaux de tous les auteurs grecs du Bas-Empire, est publiée à Bonn. Niebuhr est mort en celte ville le 2 janvier 1831, laissant quatre enfants orphelins que M. Classen, son élève et son ami, a conduits dans le Holstein où habitent leurs derniers parents. L’il< lustre auteur de l'Histoire romaine était d’une complexion délicate et d’une pe- tite taille ; mais sa physionomie était doucé et d’uneexpression agréable; son œil était extrêmement vif. Les affections de famille faisaient tout son bonheur, et jamais les plus profondes études ne lempêchèrent de prendre part aux jeux de ses enfants? DE MASLATRIE. Le vicomte À. de LAVALETTE. BIBLIOGRAPHIE. INTRODUCTION A L’ETUDE DE LA CHIMIE, par Emile Rousseau, fabricant de produits chimiques, ex-professeur de chimie à l'école supérieure de la ville de Paris, prè- parateur du cours de chimie organique de la Faculté de médecine, ex répêtiteur de chimie générale à lPécoie centrale des arts et manu- factures. — Ün joli volume in-18. Prix : 3 fr. — Méquignon-Marvis fils, éditeur, rue de l'Ecole de-Médecine, 3. NOUVELLES RECHERCHES sur le traite- ment des maladies appelées typhus, fièvre 1y- phoïde, petite-verole, rougeole, scarlatine, suette militaire, etc., ete., et sur l'identité de leurs causes, de leurs symptômes et de leur traitement, et spécialement sur l'efficacité de (1) Cette excellente édition, augmentée de la traduction de diverstravaux historiques de Niebula, publiée par M. Classen, son élève, après la mort de son maitre, et complé lee par une bonne lable des matières, a paru en huit volumes in-8°, à Strasbourg et à Paris, chez M. Levrault, et se trouve aujourd'hui chez M. P. Bertrand, rue Saint-André des- Arts, n°35. plus forte raison doit-on rechercher la pensée de anciennes offrent donc un véritable intérêt, fois un attrait que vous ne rétrouveriez point - fance du monde, dit M. Hennequin. comme rielle. » Quel que soit ie dramatique tableau qu'elles nous représentent, le caractère n’est pas le seul besoin qu'elles satisfassent. Nous avons ‘clusion des autres, ce n’est pas une usurpation, il est celle du monde. D'abord il applique avee -du droit romain sous les empereur: 57 l'écorce du quinquina dans les périodes d'in- cubation et fébrile de ces maladies, par J. E: Cornay, docteur en médecine de la Faculté de Paris, membre de plusieurs sociétés savantes. 1 vol. in 18, grand format. Prix : { fr. 75 C. A Paris, chez Labé, place de l'Ecole-de-Mé- decine ,4, et chez Amiot, rue de la Paix, 6. INTRODUCTION HISTORIQUE A L’E- TUDE DE LA LEGISLATION FRANÇAISE ; — LES JUIFS, par M. Victor Hennequin. — Paris, Joubert, — Deux gros volumes in-8. Prix : 12 fr. Si tout s'enchaine dans le monde des faits, à la législation, quelle qu’elle soilet chez quelques peuples qu’elle ait pris naissance.Les législations élant comme le premier anneau d’une chaîne qui n’est point encore brisée. Elles ont toute- dans celles des peuples modernes; « car l’en- celle de l’homme, est parée d'une poésie maté- des lois; d’où viennent-elles ? Il n’est personne qui ne réponde facilement : Du droit ro- main ; et, en effet, sa logique, son esprit de classification résume toutes les autres [égisla- tions de l’antiquité, et si celle jurisprudence règne dans l’enseignement public à l’ex- c’est une légitime conquête. Mais le droit ro- , main eut deux âges bien différents. D'abord il | n’est que l'expression du Latium. —Plus tard, une rigueur bsolue les durs axiomes du pa- ganisme; plus tard, modifié par un élément nouveau, le christianisme, il devient moins logique, mais plus moral et plus vrai. Cet élément étranger au droit, ce nouvel …h allié qui s’unit à lui pour déjouer ses vieux ar- guments, il est vrai, mais pour lui sug érep des élans généraux, des contradictions subi- mes, le christianisme donne seul l intelligence Cette religion nouveile, ou pour parler en jurisconsulte, cette nouveile école de moralg M et de droit n’avait-elle passes antécédents ? Elle les eut en Judée, dans les institutions * . mosaïques. h L Voici le fil qui nous conduit à travers l'his- Ë Un toire des premiers peuples. Le christianisme.# mn et le droit romain, ce# deux puissances qui 7» finissent par S’allier, naîssent en des contrées y différentes, sont formces d’eléments divers. De tout ceci, il ressort très-clairement,M il comme le dit avec vérité M. Hennequin, que que pour comprendre le droit du monde antique 1M4 "ll faudra nécessairement étudier d’abord les lois à de Moïse, ensuile la législation de Rome lt païierne, la doctrine de Jésus-Christ et ie droit® w romain trausformé par ceite doctrine. C'est® || l'étude des lois de Aluïse que nous ancorcons® }} aujourd’hui .Il faut avoir ju le livre de M. Hen-#,, nequin pour se faire une ideeu!es nou\eaux ape |. us qu'ou peut tirer d'un sujet qu'on croyail@ avoir té épuise par le livre de M. de Pastureh@ M intuule : Moïse eoz.sidéré comme législatriur Bi comms moruliste. Cel ouvraie, qui à un nom hit européen, est peul-être plus complet, c'est à tn dire qu'il lient peut-ètre plus aux détails ÿ® tandis que M. Ilennequin, sans les oublierg est plus occupè de ieur influence sur les 18=M Vi gislations postérieures; $a manière est plus : philosophique et plus instruite; elle doit inté-@ | resser un plus grand nombre de lecteurs. & À la fin du second volume, l’auteur à donnés le titre de tous les ouvrages qu'il a dùü con sulter ; le nombre en est effrayant, il ne stëM} (i: lève pas à moins de 300 dont la prupart forment plusieurs volumes, presque tous in-folios. Paris, — limprimerle SCUNSIDER ET LANGUAND, NN Rue d'Erfurth, 4. A | | | | À û f Paris. — Jeudi, 3 octobre 1844. No 25. 11: années L'ÉCHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. n ù ai î ï s de 4.200 pages chacun; il est publié sous la Cirection de ô : up1x et le DIMANCHE de chaque semaine, et forme deux volumes de plus « 0 pag ; publié so k N le onto DE io Pi eu en chef. On Saone : PARIS, rue des BEAUX ARTS, 6.el dans les départeu.ents, chez les principaux libraires, et dans les boreanx de la poste et des Messagerics. Prix du Journal : PARIS, pour un an, 25 francs; six mois, ‘5 fr. 50 c., trois mois, 7 fr.—DEPARTEMENTS 50 fr., 16 fr..8 [r. 50 À l'ÉTRANGER 3 fr en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir, pour GIKQ franés par an et par recueil, l'ECHO DE LA LITTERA- TURE ET DES BEAUX-A.TS, etles MORCEAUX CHOISIS du mois (qni coûtent séparément, l'ECHO, 40 fr ; les MORCEAUX CHOISIS,7 fr.) pt qui fe rment avec ECHO DK MONDE SAVANT, la Revue encyclopédique la plus complète des Deux Mondes .—Tout ce qui Concerne le journal à M.le vicomte de LAVALETTE, direct ur et rédacteur en/chef. ANT, le | l'éther œnanthique et de l'alcool amy- | grandes; cerlains produits connus sous | la fois l'odeur toute spéciale des vis asses SOMMAIRE, — ACADÉMIE. — SCIENCES . PHYSIQUES. Paysique. Couple galvanique - à action conslante ; J.-B. Riche. — SCIEN- CES NATURELLES. Géozocis. Terrains calcaires des Alpes vénitiennes ; T. A. Ca- - fullo. — PALÉONTOLOGIE. Sur les Rudistes ; Deshayes. — BoTAnNIQuE. Etat de la végéta- tion au Pic du Midi; Ch. Desmoulins. —" SCIENCES MÉDICALES. Rapport entre la situation des poils et des tissus sous-jacents ; Haworth. — Urine laiteuse ; Ogier- Ward. SCIENCES APPLIQUÉES. Moyen d’ôter la rancidité au beurre. — Couleur jaune du linge blanchi à la vapeur. — SCIENCES . HISTORIQUES. Sur les damoisels ; d'Héri- court. — Travaux historiques de Klimrath ; de Maslatrie. — NOUVELLES ET FAIT DIVERS. — BIBLIOGRAPHIE. à ACADÉMIE DÉS SCIENCES, Séance du lundi 23 septembre 1844. M. Balard, professeur de chimie à la faculté des sciences de Paris, présente un mémoire sur l'alcool amylique. Nous publierons dans un de nos prochains numéros un extrait du savant travail de M. Balard. Aujourd'hui nous nous con- tenterons de rappeler ses conclusions que résument les points les plus sail- lants de son mémoire. Suivant cet habile chimiste, l’huile d’eau-de-vie de marc est une matière complexe. Elle contient à la fois de lique. Cet alcool parait être un produit constant de la fermentation alcoolique. Il existe dans tous les alcoo!s du com- merce, en proportions plus ou moins ia dénomination d'huiles douces de vin, paraissent lui devoir leur origine. Les produits de son oxydation expliquent à qui se putréfient, et la saveur de cer- | sains fromages dans un état de fermen- | fation très-Aavancée. Get alcool donne naissance à des com- poses nouveaux que M. Balard a étu- | diés avec soin, mais dont nous ne pou- yons ici retracer les propriétés, M. Dumas présente, au nom de | mt. Peligot, un échantillon de fer qui résulte de la décomposition du proto- | chlorure de fer par l'hydrogène pur et sec. Ce chlorure à été obtenu par la voie humide; il est par conséquent dépouillé du carbone que le fer du commerce renferme toujours en petite quantité. Le fer qui a été produit par ce pro- cédé est dans un état de pureté qui pa- rait digne d'intérêt. Il est en partie sous la forme de cristaux ocltaédriques, très- brillants; en partie sous celle de lames flexibles et malléables; on remarque, en outre, dans une de ces lames qui a conservé la forme du tube de verre dans lequel elle s’est produite, des filaments métalliques qui témofgnent de la dé- composition des vapeurs du chlorure de fer par l'hydrogène. Par le même pro- cédé, M. Peligot a obtenu le cobalt en feuilles flexibles duuces, pourvues de de l'éclat métallique. A la suite de celte communication, M. Thénard fait re- marquer qu'avec les oxydes l'on obtient aussi des métaux dans un grand état de pureté. M. Flourens présente plusieurs pièces anatomiques qui viennent confirmer les différentes propositions qu’il a émises sur la formation des os. De ces trors p'opositions, la prémière est que l’os se forme dans le périüste; la seconde qu’il croît en grosseur par la superposition de couches externes, et la troisième que le canal médullaire s’agrandit par la résorption des couches internes de l'os. Pour confirmer la première propo- sition, M. Flourens à retranché sur plusieurs chiens une portion de côte en n’en levant que l’osproprement dit, eten laissant le périoste. Bientôt l’on a vu ap- paraître entre ce périoste, laissé libre, un noyau osseux qui, dans un Cas, pare vient jusqu’àréunir les deux bouts de la côte. Pour prouver que l'os croît en gros” Seur par la superposition des couches externes, M. Fiourcns à fait passer sur un tibia un fil de platine entre le pé- rioste et los ; l'os a continué de croître, et à mesure qu’il à cru, 1l a recouvert de ses nouvelles couches l'anneau de plat ne. Il restait à monirer que le canal mé- dullaire s'agrandit par la resorption des couches internes de l'os. C'est ce qu’a fait M. Fiourens. D'abord l'os s’agran- dit, Car l’anneau qui l’entourait finit par être ensuite entouré par l'os. C:t agrandissement est Uù , selon Hunter et selon M. Flourens, à la résurption des Couches in‘ernes de l'os, et non comme le pensait Duhamel,à une extension de l'os qui s’est rompu pour se réunir en- | Suite au-dessus déi’auneau. Lors du départ üe M. Aguerre pour l'Amérique, M. Boussingault, conjoin- tement avec M. Arago fit demander au général Flores, président de la répu- blique de l'Equattur, Qu faire exécuter pendant une année entière une série d'observations météorologiques dans la métairie d’Antisana. M. Boussingault écrit aujourd’hui qu’il vient de recevoir une lettre qui lui annonce que le géné-- ral Flores s’est empressé d’accéder à sa demande. Ainsi dans quelques mois on possé- dera un recueil d'observations baromé- triques et 1hermométriques, faites à 4,100 mètres d’élévation et presque sous l'équateur. Le général Flores avait déjà un titre à la reconnaissance du monde savant, celui d’avoir rétabli les pyramides pla- cées aulrefois par les académiciens français dans la plaine de Yarouqui, en consentant à faire établir un observa- toire météorologique dans l’un des lieux habités les plus élevés du globe. Le pré- sident de la république de l’Equateur vient de donner une nouvelle preuve de l'intérêt éclairé qu'il porte au progrès dis sciences. M. Leverrier envoie une note sur la perburbation du mouvement elliptique de la seconde comète de 18414. M. Selligue écrit à l’Académie quel- ques remarques sur les expériences qu’il a faites pour constater l’influence de la compression sur l’explosibilité des gaz. M. Arago fait connaître un nouveau système de chemin de fer atmosphé-- rique qui, au dire de quelques ingé- nieurs de la ville de Paris, offre une certaine supériorité sur les systèmes - déjà proposés. — L'invention de ce nou- veau chemin de fer appartient à M. Cha- meroy. je M. Amédée Burat présenie des études sur les gîtes métallifères de l’Ailema- - gne. M. Faye communique les seconds élé- ments elliptiques de la dernière comète. Nous ciions textuellement : Temps du passage au périhélie 1844 septen- bre, 2,517,608 Longit. du péribélie, 342 31 55,5 Equin moyen du Longit. du nœud as- ler septembre 1344. cendant, 63° 48 56,5 Inclinaison, 2 53 66 Excentricite, 0° 6092118 Demi-grand axe, Distance du périhélie, Temps de la révolution, 5 ans, 3 m.,10j. La deuxième orbite est fondée sur les observations méridiennes faites à l'Ob- U. =: Scrvatoire de Paris, le 2, le 10 et le - 19 septembre 1844, Comprenant un arc béliosentrique de plus de 16° dans l’ob-. ser vation du 25 septembre : la lune était pleine ou à peu près, et elle se trouvait à peu de distance de la comète ; à peine Celle-ci était-elle visible. 380 M. d'Oserv, ingénieur au corps royal des mines qui fait partie. de l’expédi- tion de M. de Castelnau, éerit de Cidada de Goiaz à M. Elie de Beaumont pour lui communiquer quelques-unes des obserations qu'ila faites sur Ta géologie des contrées qu'il à parcourues. MM. Danger et Flaudin présentent à l’Académie une note aüditionnelle au Hémoire sur l’empoisonnement par le cuivre du pa eux le 21 juillet 1844. Dans ce mémoire, nous. trouvons Pexpérience suivante. : Duraut quatorze mois, un chien de moyenne taille, déjà précédemment em- poisonné par absorption cutanée avec le sulfate de cuivre, mais guéri de cet empoisonnement, a pris et digéré avec sés éléments 60 gram. , ou près de deux onces de ce sel préalablement dissous dans l’eau, L’on ne dépassait pas en une fois, ét par vingt-quatre heures, la dose de 18 à 20 centig., du commencernent à la fin de lexpérience. B’animal n'a rendu le cuivre que par les selles et il ne nous est pas arrivé d’en saisir des traces manifestes dans les urines. Après quatre jours d’intérruption dans lPadministration du poison, afin de laisser évacuer celui que contenaient les intestins, on a tué le Chien et prati- qué l’autopsie. On a trouvé la mu- queuse intestinale rouge où fortement injectée dans presque toute sonétendue ; par places même,cette membrane a paru _ rarmollie et comme réduite à une pulpe molle. En aücun point toutefois on n’a signalé de solution de continuité ni d'ulcération dans son tissu, l’œæsophage n’a pas présenté Îes mêmes traces d’hypérémie, el tous les organes d’ail- leurs ont paru parfaitement sains. A l'aide de cette merveilleuse méthode qui à Servi à Constatér la présence du cuivre dans la proportion de 100,000%, MM. Flandin et Danger ont trouvé que dans le foie il n’y à que des traces fai- bles, mais manifestes de cuivre; il ny en avait pas dans le cœur, les poumons, le cerveau, les reins, les uriaes, la chair musculaire, les os. Nous hésitons à rendre compte de ce travail, qui marque dans ses auteurs ou une profonde ignorance où un oubli volontaire des faits qui se publient autour d'eux el qui ont trait à l’'empoi- sonnenmienLl par lé cuivre et le plomb. Dans un mémoire que nous avons, l’an dernier, présenté à l’Académie des sciences, Conjolitement avec MM. Barse et Länneau, nous agilions aussi la question que MM. Flandin ‘et Danger prétendent venir résoudre âujourd’hui. Nous avons alors démontré par des faits que le procédé qu’ils emploient et dont ils prônent tant l’exactitude ‘est défec- tueux sous tous les rapports, et qu'il ne permel pas de reconnaitre la présence du cuivre et du plomb dans les organes, puisqu'il laisse ces métaux dans les ré- sidus dé l'opération. D'un autre Ccûté, nous n'avons jamais prétendu dire que le cuivreetwle plomb étaient des substances sans lesquelles l'économie ne pourrait pas exister, et en nous servant du mot normal, nous avons eu soin de faire connaître le sens que nous lui attachions. Ainsi, en éta- blissant que le cuivre et le plomb se rencontrent presque toujours dans l’é- conomie, nous élions loin de penser 284 qu’une exception à cette règle put deve- nir un argument contre nous. Il nous reste à démontrer à ur rap- porteur aussi habile et aussi impartial que M. Pelouze la vérité des faits que nous avons avaneés. Nous nous empres- serons de le faire, et bientôt l’on verra de quel côté est la vraie science, de quel côté est la fausse; qui de nous ou de nos adversaires scientifiques a toujours la bouche pleine d’affirmations et vide de preuves. E. FE. es SCIENCES PHYSIQUES. CE Couple grlvanique à action com- stamtde ; application de lachaleur aux ap- pareils galvaniques. Un couple (l’expériense a été faite avec un vase de cuivre de la contenance d’un demi-litre, et un manchon de zinc de 5 centimètres de diamètre et d’envi- ron 8 centimètres de hauteur) alimenté de charbon de Bois pilé et d’eau pure, transmettant son courant à travers 100 mètres de fil roulé sur un cylindre de tôle, a fait faire un quart de révolution à une aiguille librement exposée à un demi-décimêtre de distance du cylindre. Le même courant, passant par 200 mètres de fit roulé sur deux cylindres de tôle et par un galvanomètre à lame courte, à fait dévier l'aiguille de ce der- nier de 80 degrés. Une lampe placée au-dessous du couple à donné plus d'énergie au cou- le temps de l’échauffement. Le charbon de bois pilé tient la place des acides et des sels dans l’eau, il fa- cilite par sa grande faculté d'absorption la décomposition de l’eau; il joue le rôle de conducteur imparfait. L'échauffement du couple en produi- sant une tempéraiure constante, rend le courant constant el invariable. C’est la première fois peut-être que la chaleur a été appliquée à un appareil galvanique; celte application conduira peut-être à de nouvelles dé- couvertes les personnes qui voudront envsuivre les résultats. Enfin, chaque fois qu’on aura besoin d’un courant peu énergique et Constant, c’est l'appareil au charbon et à la Ixmpe que nous croyons qu'il faudra préférer. 22 septembre 1844. J.-B. RICHE, Docteur-médecin, SCIENCES NATURELLES. — GÉOLOGIE. Sur des terrains calcaires des Alpes vénitiennes ; par T. A. CATUELO. M. de Collegno, dans son mémoire inséré dans le Bulletin de la Société géologique de France, (22 janvier 1844), pense que le calcaire rouge ammoniti- fère et le calcaire, que j'appelle néoco- mien (lettre à M. Villa; Padoue, 1843 appartiennent au terrain jurassique et ne font pas partie du terrain crétacé auquel les géologues vénitiens les ont ran|, et l’a rendu constant pendant tout un -B82 toujours rapportés. Il est même persua- dé que le calcaire siliceux des Alpes vé- nitiennes, qu'ormappolle ÿammomajalica, doit aussi rentrer dans le terrain furas- sique, quoique ses) fossiles démontrent son identité ayee lacraie blanche supé- rieure de nosfAlpes, et prouvent par Con- séquent qu’il est d’une date plus an- cienne que le calcaire rouge ammoni- tifère, qui lui est inférieur (Véronais, val Pantena, Bellunais, Calpiana, etc.) Dans ma Zoologie fossile, m’appuyant sur l’existence de quelques espèces fos- siles, que je croyais caractéristiques de quelques terrains, et que depuis je re- connus prôpres à plusieurs formations différentes, je tombai dans la même er- reur que M. de Coliegno, associant quel- ques-unes des roches du système cré- tacé au terrain jurassique, mais en sépa- rant toujours de ce deraier le marmoma- jolica, à cause de sa connexion évidente et du parallélisme de ses couches avec celles de la craie blanche supérieure, de laquelle je ne l'aurais certainement pas détaché, si, en fixant. l’âge de nos formations, au lieu de me servir (com- me j'ai toujours fait)-des caractères géo- gnostico-zoologiques, j'eusse seulement adopté (comme dit M. de Collegno) des distinctions basées sur les seuls carac- tères oryclognosiiques. Faisant donc constamment usage des caraetères géo- gnostiques et des caractères zoologi- ques réunis, je fus à même de décou- vrir, depuis 1813, que les glauconies et les calcaires grossiers dés Alpes-véni- liennes devaient être séparés des ro- ches secondaires avec lesquelles, aupa- ravant, ils étaient confondus (Giorn. dè Padova). En 1828, guidé par les mêmes principes, je prouvais Pexistence du terrain tertiaire moyen, appuyé sur les roches pyreido-neptuniennes des monts Euganéens (Giorn. di Padova). Il est sin- gulier que, tandis que M. de Gollegno trouve mes classifications fondées sur les caractères minéralogiques, M. Boué prétende, au contraire, qu'elles aient uniquement pour base la méthode géo- logico-zoologique (Mém. géologiq.; p. 424). L'observation, que les espèces fos- siles que j'ai décrites, en (826, comme propres au #echstein, au muschetkalk et à la craie, se trouvent, pour la plupart, dans le terain jurassique de l’Angle- terre et de la France, est bien loin d’être exacte ; car, s'il est vrai que dans mes écrits postérieurs j'ai dù modifier ce que j'avais dit dans ma Zoologie fossile et rétrécir les limites du calcaire alpin, il est d’ailleurs positif que je n’ai pas fait de même pour le muschelkalk, roche bien caractérisée par ses fossiles dans le Haut-Vicentin, à Falcade, près d'A- gordo, et à Borca dans le Cadore. Une partie aussi des terrains que, dans le même ouvrage, j'avais mis dans ia formation jurassique, doit rentrer dans le système crétacé, dans lequel je range le calcaire rouge ammonitifère, qui est inférieur à la craie blanche, et qui recouvre le calcaire à Rudistes, que j'ai décrit dans une note lue par le pro= fesseur Pilla, au congrès de Lucques, À propos de cette dernière roche, que par sa position, je considère comme le: véritable représentant du calcaire néo= comien de la France, qu’il me soit per=s mis de répéter ici ce que j'ai dit dans cette note, par rapport à un Jugement Lu 583 Fun ‘émis par M. d'Orbigny. Ce célèbre palé- ontologiste, doni je possède-tous les ou- vrages, soulientiqu'en France, en Italie et en plusieurs. autres pays, la partie supé- rieure de la ‘formation crétacée renferme toutes les zones dans lesquelles sont.compris les Rudistes. (Bull. de la Soc. séol., séance du 24 janvier 1842.) Personne ne voudra objecter qu’en France la position des Rudistes ne soit telle que M. d’Orbigny Va vérifiée. Mais en ltalie, :et particu- lièrementdans les Alpes vénitiennes, les ‘espèces des Hippurites et des Sphéru- lites se trouvent abondamment dans une roche qui, je le répète, représente le calcaire néocomien, et par consé- quent elles appartiennent à la partie inférieure du système erétacé et non à la partie supérieure, comme on l’observe en France. Ceite.anomalie, selon moi, Me.diminue.absolument en aucune ma- nière l'importance des caracières pa- léontologiques, si nous admettons que da,mer at déposé, dans La même période géologique, gt .à des niveaux géognosliques différents, .les mêmes espèces d'animaux. C'est un fait incontestable, que dans le Ærioul, Je Bellunais, le Trévisan,, et peut-être aussi en Lombardie, le cal- gaire à Rudistes se montre inférieur au £alcaire rouge ammonifère, qui est re- Æouvert.par!la craie blanche de lAlpago et de plusieurs autres endroits du Bel- lunais,; et cela m’a conduit à supposer qu’à la même époque où la mer finissait de déposer le terrain crélacé de la France, celui de nos Alpes commençait à peine à se former. Retournant à l’association, faite par "M. de Collesno, d’une partie des cal- caires crétacés au sysième jurassique, eme permettraiide lui faire les objec- tions suivantes. Quant aux fossiles (ex- -Cépté quelques espèces qui se trouvent ‘également dans le calcaire rouge à Am- Mmonites et dans la craie blanche supé- rieure), je les ai trouvés tous caractéris- | tiques des couches moyennes et infé- Tieures du système crélacé, comme je . lai déjà annoncé dans le catalogue des fossiles des Alpes véniliennes, présenté aux membres de la section de géologie ‘qui honorèrent de leur présence le con- #rès de Padoue en 1842; et quant à la position géognostique des roches qui ‘composent le système crétacé, je pense ‘qu'on n’a pas encore bien calculé la portée dés effets des anciennes éjections, pour pouvoir affirmer quelque chose de décisif ou de concluant par rapport à: | “éur géoznosie. Les bouleversements et les reüressements qu'eut à souffrir le | système crétacé rendent très-obscure la géognosie du calcaire rouge à Ammo- nites, et de longtemps on ne pourra l’é- claircir, si on n’admet pas des renver- | Sements plus complels que Ceux géné- ralement admis, jusqu’à présent, par les géologues. Les points de jonction entre | ‘les roches des deux systèmes, crétacé et jurassique, sont très-nombreux, et si une fois on pouvait les bien distinguer, ‘On parvienürait aussi à enlever les ano- | malies dont M. Boué-a tant parlé, c’est- | a-dire qu'on découvrirait la cause qui .| força les espèces fossiles d'une ancienne formation à changer leurs horizons géo- gnostiques;etonrappracheraïtentreelles les observations, Jusqu'ici assez diseor- dantes, qui ont été faites sur les mèmes 584. terrains dans le Tyrol, la Styrie et l’I- talie. ——————_—— Observations sur 1es Bndisies,pré- sentées à la Société géologique de France par M. DESHAYES. J'ai déjà eu l'honneur d'entretenir la Société de mes observations sur Ia fa- milie des Rudistes, de Lamarck,; j'avais pensé que les divers mémoires que jai publies à ce sujet en 1825 et en 1828, dans les Annales des sciences naturelles, que j'ai reproduits depuis, soit dans le Dict.cluss, d'hist.natur., soit dans l'En- cyclopédie, avaient fait comprendre mes. idées sur cette singulière famille; mais je me suis aperçu, dans plus d’une occa- sion, que des personnes qui, après mOi, ont parlé des Rudistes, n'ont pas com- pris leurs caractères tels que je suis parvenu à les restaurer. Cependant je croyais qu'il ne serait plus nécessaire! de revenir sur mes opinions, et j'aurais! abandonné â l'avenir le soin delles jus-! lion des caractères des Rudistes avait besoin d’une nouvelle discussion, puis-! que M. Goldfuss a publie à leur sujet une opinion qui, pour être assez Con- forme à celle de Lamarck, ne doit pas moins être abandonnée, quoique ‘pre- sentée sous un nouveau jour. Pour bien comprendre ce que j'ai à exposer, je dois rappeler brièvement comment j’ai été conduit à l'opinion que je défends encore aujourd’hui. Il faut -Commnencer par établir un fait : C’est que les coquiiles bivalves, exceptécelles des Brachiopodes, sont composées de deux couches très-distinctes : l’une, ex- térieure, colorée; l’autre, intérieure, presque toujours blanche. Ges couches, dans la Structure de la coquille, sont dans des rapPoris inverses, quant à leur épaisseur, el c’est ainsi qu’en coupant dans sa longueur la valve d’un Spon- dyle par exemple, on voit que la cou- che intérieure blanche est épaisse sous les crochets, mince au bord des valves, jandis que la couche extérieure est très- mince aux crochets, et va en S’épaissis- sant vers les bords. Il faut remarquer en passant que la charnière. d’uue co- quille bivalve est comprise en totalité dans l'épaisseur de la matière blanche intérieure de la coquille. Si Pon veut réfléchir à cette Structure, on verra qu’elle est le résultat nécessaire de Pac- croissement ordinaire des coquilles bi- valves, dont l'animal, en vieillissant, sécrète en dedans de son test des cou- ches qui se superposent, el, par consé- quent, s’épaississent, tandis que la cou- che extérieure, très-mince dans le jeune âge, n'a pu être modifiée à mesure que l'animal a vieilli, mais a pris, sur les bords des valves, des proporlions d’é- paisseur, en relation avec le développe- ment des organes. Lorsqu'on s’est fait une idée juste de la structure.d’une co- quille bivalve, il est nécessaire encore d'établir un auire fait qui résulte pour moi de la différence de structure qui existe entre ces deux couches. Ce fait est aujourd’hui suffisamment prouvé, non-seulement par le mémoire que j'ai publié sur le genre Podopside, mais en- core par un grand nombre d’observa- tions, que jai eu occasion de faire sur fier, si je n’avais senti que l’apprécia- | | 585 d’autres genres. Ce fait peut se géné- raliser de la manière suivante : dans certaines couches de la terre, et parti- culièrement dans la craie, la couche intérieure des coquilles peut être dis- soute, tandis que la couche extérieure ne subit point cette dissolution. Si l’on admet la possibilité de ce phénomène (et des faits nombreux prouvent qu’il est incontestable), il faut admettre aussi que les coquilles de la famille des Ru- disies, qui se trouvent exclusivement dans la craie, ne sont point sousiraites à cette règle générale d’une dissolution partielle de leur test. Avant les travaux que j'ai-entrepris sur la famille des Rudistes, Lamarck, se fondant sur une apparence de cloison dans les Hippurites, avait compris ce genre parmi les coquilles de Céphalo- podes cloisonnés; trompé aussi par d’autres apparences, Lamarck avait éta- bli, pour le moule intérieur d’une Sphé- rulite, un genre particulier auquel il à donné le nom de Birostrite. Ces genres Sphérulite et Birostrite étaient compris par lui dans la famille des Rudistes, dans le voisinage des Cranies, et non loin de la famille des Ostracées. Je fis voir que les Hippurites n’étaient point des coquilles de Céphalopodes, et que, par leurs caractères, elles se rappro- chaient des Sphérulites. M. Desmou- lins, dans un travail considérable, ac- eueiilit mon.opinion sur les Hippurites, et donna la preuve que le-genre Biros- trite.de Lamarck, n’est autre chose que le moule intérieur d’une Sphérulite. Une fois ce dernier fait établi, M. Des- moulins fitobserver que le birosire d'une Sphérulite élait beaucoup plus compli- qué qu'on ne se l’imaginait, et il fit voi aussi qu'entre les accidents du intérieur et la coquille elle-pf n’y avait plus aucun rapporté lorsque l’on:ouvre une Sphé plète, celle qu’on trouve d& rains crétacés du midi de LiWra est étonné de rencontrer das la. > Fes quille bivalve, un moule intéreas ne-remplit pas celle cavité, qui laisse même souvent des vides assez considé- rables, et qui cependant à des ;formes arrêtées, constamment les mêmes-dangs chacune des espèces. M. Desmoulins, frappé de l’anomalie des faits qu'il avait observés, tenta de les expliquer.en sup- posant que, dans Panimal complet, ik y avait une partie Carlilagineuse, sur la- quelle le birostre s'était moulé, et qui avait disparu peu ‘de temps après la mort de l'animal. Conduit par une ana- logie éloignée sans doute, M. Desmou- Jins conçut que la famille des Rudistes de Lamarrk devait se rapprocher des Tuniciées, et que la principale. diffé- rence qui existait entre ces deux grou- pes consistait en ce que dans J’un l’ani- mal à une enveloppe pierreuse, tandis que dans l’autre, cette enveloppe est subcornée ou seulement membraneuse. On conçoit, d’après cela, que M. Des- moulins chercha dans les accidents du birostre les moyens de,justifier son opi- nion, et qu'il y vit la place des:organes principaux que l’on trouve dansiles Tu- niciées, mais modifiés .el.appropriés à un autre type d'organisation. M. Desmoulins avait ‘penché, aussi vers uneautre opinion, qu'il regardait, 586 au reste, comme bien moins probable que la première. La porosité du test des Rudistes, la manière dont les co- quilles sont adhérentes, leur donnaient à ses yeux quelque ressemblañce avec les coquilles des Cirrhipèdes, et parti- culièrement avec celles du genre Ba- lane. Mais depuis qu’il est établi d’une manière irrévocable dans la science que les Cirrhipèdes n’appartiennent point au groupe des mollusques, mais à celui des animaux articulés, il a fallu rejeter définitivement toute espèce de rappro- chement entre les Rudistes et les Cir- rhipèdes. En présence des faits que je viens de rappeler, et ayant en ma possession un moule intérieur complet de la Sphéru- lite foliacée, je n'ai pu admettre les opinions des zoologistes dont j'ai rap- pelé sommairement les travaux, et je me suis demandé par quel moyen on pouvait rétablir les véritables caractères de la famille des Rudistes. En effet, me disais-je, comment se ferait-il que le birostre eût des contours si nettement arrêtés, Ss’ilavait été moulé dans une ca- vité cartilagineuse? Il aurait dû arriver fréquemment que ce cartilage, détruit en partie ou en totalité par la putréfac- tion, n’eût donné qu'un moule impar- fait dans la plupart de ses parties, et c'est justement ce qui n’a jamais lieu. Aussi l'examen d’un certain nombre de birostres m'a conduit à supposer qu'ils avaient été moulés dans une cavité s0- lide, mais formée d’une substance qui aurail été dissoute, tandis que la cou- che extérieure de la coquille aurait ré- sisté à cetie dissolution. Dans ce cas- là, je me trouvais exactement dans les mêmes conditions que pour le genre Podopside, dont le moule intérieur est Celui d’un Spondyle. Mais, dans le Po- dopside, le moule avait des caractères écrits avec tant de netteté, et il rentrait dans une serie de faits si bien connus, qu'il ne pouvait y avoir le moindre doute sur la validité des conséquences que j'avais déduites de mes observa- tions, tandis que dans les Sphérulites, les caractères du moule intérieur ne pouvaient s'apprécier avec autant de facilité; et cependant, avant de discuter les opinions des autres zoologistes, il fallait avoir la démonstration qu’ils n'avaient point deviné le véritable ca. ractère de cette famille. Une idée bien simple me conduisit vers ce but, et tout le monde la comprendra. Si l’on avait devant soi le moule intérieur d’un Bu- carde où d’une Vénus dont on voulût reproduire exactement les impressions arrêtées sur ce moule; si l’on voulait, en un mot, reproduire en creux la ca- vité que le moule en relief représente, il suffirait tout simplement de prendre une matière plastique quelconque, et d'opérer lemoulage du moule lui-même, et dès lors on aurait restauré la surface intérieure de la Bucarde ou de la Vé- nus. S'il est vrai, me suis-je dit, que le birostre ait été moulé dans l’intérieur d’une coquille bivalve, dont une partie a été dissoute, il faut faire le moulage de ce birostre, etremplacer par ce moyen la partie de la coquille qui a disparu. Ce procédé m'a complétement réussi, et il en est résulté que j'ai eu sous les yeux les deux valves d’une coquille dont j'ai déjà donné la description à plusieurs 987 reprises, et que je dois rappeler ici suc- cinctement pour faire comprendre au lecteur pourquoi je n’admets pas l’opi- nion de M. Goldfuss. Dans la valve inférieure, et sur le côté dorsal, il y a deux grandes cavités co- niques, séparées entre elles par une cloison assez mince ; en arrière, et sé- parée par une crête, il y a une cavité subtriangulairé, sur les parois de la- quelle se voient distinctement les traces d’un ligament. De chaque côté de cette charnière, à droite et à gauche de la valve, on remarque une grande impres- sion musculaire, ovalaire, dont le bord intérieur est légèrement saillant. Dans la valve supérieure, on voit, en avant de la cavité triangulaire du ligament, deux grandes dents coniques et pyra- midales qui s’enfoncent dans l’intérieur des deux cavités cardinales de la valve opposée; de plus, et c’est ce que l’on ne trouve dans aucun autre genre, il y à deux apophyses, uné de chaque côté, tombant perpendiculairement, ova- laires, tronquées à leur sommet et cor- respondant exactement, par leur posi- tion, aux impressions musculaires de la valve inférieure. Lorsque l’on examine le sommet de ces apophyses, on recon- nait facilement qu’il à donné insertion aux fibres musculaires des muscles ad- ducteurs des valves. Une fois que la nalure de ces diverses parties intérieu- res de la coquille d’une Sphérulite a été reconnue, on voit que ce genre ne dif- fère des autres coquilles dimyaires que par deux caractères prédominants : un ligament intérieur et la proéminence des impressions musculaires de la valve supérieure. Ce que je viens de rappeler ne peut être le sujet d'aucune contestation, puisque ce sont des faits matériels que j'ai fait voir et comprendre, non:seule- ment devant la Société, mais encore dans mes cours, et à toutes les personres que cette partie de la science a pu inté- resser. Si M. Goldfuss, avant de revenir à l'opinion de Lamarck, avait eu entre les mains le moule restauré de la Sphéru- lite, il est à présumer qu'il se serait rangé à mon opinion. Il m'a semblé, cependant, avoir présenté tous les faits que je viens de rappeler avec assez de netteté, pour mériter une discussion approfondie, de la part de M. Goldfuss, el J'aurais eu par là la preuve que j’à- vais été bien compris du célèbre auteur des pétrifications de l'Allemagne. Maintenant, je pourrai réfuter en quelques mots l'opinion de ce savant, publiée dans une brochure spéciale communiquée, en 1839, à l’assemblée générale des naturalistes à Pyrmond. Malgré l'opinion qu'avait M. Des- moulins sur la nature des Sphérulites, malgré sa théorie pour expliquer les faits observés et les faire rentrer dans la théorie générale, il a reconnu, ce- pendant, qu’il existe sur les parties la- térales de tous les birosires des impres- sions musculaires très-nettement aceu- sées; et elles le sont tellement, qu'il suflit de les avoir vues pour reconnaitre à l'instant même leur nature, et je ne comprends pas comment leur présence, bien constatée, n’a pas conduit M. Des- moulins à une opinion toute différente de la sienne. En effet, ces impressions étrangère à celle des Mollusques bival- ves. Dans les Tuniciées, il n’v en a pas | la moindre trace, et il n’en existe pas non plus dans les Brachiopodes. Je ne des Cirrhipèdes; elle appartient aux animaux articulés, et elle ne peut donc acquis aujourd’hui sur les Rudistes se- .. 088 latérales n’existent dans aucune classe mentionne plus, actuellement, la classe plus être prise comme terme de com- paraison J'ai insisté déjà plusieurs fois sur l’importance de ce fait des impres- sions musculaires, parce que lui seul peut servir à juger définitivement la question, quand même tout ce qui est rait encore ignoré. Si nous examinons maintenant lÎa question, telle que M. Goldfuss l’a po- sée, nous verrons que Ce savant, ne connaissant sans doute que la valve inférieure d’un Sphérulite, a pris les cavités cardinales pour les points d'in- serlion des muscles des valves, et a considéré les impressions musculaires comme représentant l’armure apophy- saire qui, dans les Brachiopodes, sert à porter les bras ciliés. M. Goldfuss prend le sillon dorsal qui correspond à la ca- vité du ligament, et cette cavité elle- même, pour l'insertion d’un autre muscle, qu’il compare à celui qui passe à travers l’ouverture des Térébratules, par exemple. M. Goldfuss donne aussi l'explication des mêmes parties dans le birostre, et, malheureusement, il ne fait pas attention qu'aux impressions musculaires latérales de la valve infé- rieure correspondent des cavilés qui, étant remplies, représentent, dans Ja coquille restaurée, les impressions rus- culaires dela valve supérieure. M. Gold- fuss ne retrouve pas dans la valve su- périeure des cavités correspondant exactement à celles de l’autre valve: aussi il donne une portion de ce que M. Desmoulins appelle l’appareil acces- soire pour les impressions musculaires de cette valve supérieure. Enfin, pour résumer en quelques mots, l’auteur 4 dont nous examinons l'opinion prend toute la portion cardinale des Sphéru- lites pour les impressions musculaires, et celles-ci mêmes pour l’appareil apo- physaire, propre aux Brachiopodes. Il 4 suffit, je pense, d’avoir exposé les faits @ tels qu'ils sont, pour avoir démontré“ que l’opinion que.je combais n’est point la conséquence rigoureuse de ces faits. N Je le répète encore en terminant, il suffit de reconnaitre les impressions musculaires latérales sur le birostre des Sphérulites et des Hippurites, pour déclarer à l'instant même que ces genres appartiennent à la classe des Mollus-# ques acéphalés dimyaires irréguliers et} fixés; ils avoisinent par conséquent la | famille des Cames et peut-être celle des! Éthéries. Il est certain que ces ani- maux ne peuvent trouver leur place! naturelle en dehors de celle que nous venons de leur assigner. A l'appui de celte opinion, que je défends depuis bien des années, je pourrais faire valoir des considérations purement zoologis ques; mais je dois m'en abstenir devant} la Société. (Bullet. de la Société géologique.) 589 | BOTANIQUE. Etat de la végétation sur le pic du Midi de Bigorre. au 17 octobre 1540. Par M. CHares DEsmouuins. (Re- cueil des actes de l’Académie royale de Bordeaux. (Suite.) Depuis l’entrée du bassin de Trame- saygues jusqu'au sommet du pic, pas un arbre, pas un arbrisseau, pas un buisson, si ce n’est de basses touffes de génévrier, et quelques maigres amélan- Chiers qu’on distingue à peine, suspen- dus aux fentes des escarpements schis- teux. Le sol du bassin d’Arise, traversé par le seul filet d'eau que donne à l’Adour cette face décharnée du pic, est occupé par un petit marécage où les fraîches rosettes du Cochlearia pyrenaica, les Drosera, le Caliha palustris de très- petite taille et présentant encore deux fleurs épanouies, enfin le Parnassia pa- lustris, haut de moins de trois pouces, et qui fleurit jusqu’à l'invasion des neiges, S'élevaient seulsau-dessus du tapis spon- gieux formé par les Sphaignes. Tout autour un gazon ras, formé principale- ment de Nardus siricta, mêlé de bruyère commune, haute d'un à deux pouces tout au plus ; l'hellébore vert, en fruits, et la forme alpestre du Cirsium eriopho- | rum rompaient seuls l’uniformité du gazon. Dès ce point, les trois voyageurs avaient dépassé 2,000 mètres, et ils en- traient dans la région alpine. Quelques plantes de basse cour, la Bourse-à-pas- teur, le Scléranthe annuel, la Véroni- que des champs, etc., témoignaient du Séjour des troupeaux et de l'abondance de l’engrais qu’ils répandent. Mais aussi l’'Astragalus depressus, sans fleurs ni fruits, rampais dans le gazon; mais aussi apparaissait au bas des éboule- ments schisteux, en fieurs, en fruits, et dans tout le développement qu’il peut acquérir, le charmant Lepidium alpinum, descendu des pacages alpins auxquels il appartientessentiellement, dit M. Des- moulins. Nous craignons que l’asser- | ion de M. Desmoulins au sujet de la | station essentiellement alpine de cette pe- tite plante ne soit contredite par un trop grand nombre de faits; car nous pourrions poser en principe qu'on est « presque certain de la trouver dans la | plupart des éboulements même à des | hauteurs peu considérables, non loin de Luchon par exemple (1) A l’exemple de M. Giy (Durici iter à Se D lé |: |" (1) Du reste, nous ferons observer, à ce | propos, qu'il peut être souvent imprudent de .. poser des règles générales en matière de géo - \ graphie botanique, d’après un trop petit nom- “ bre de données : de nombreuses herborisa- tions, en divers points d'une même chaîne, montrent presque toujours les mêmes espèces | à des hauteurs différentes. Il nous semble donc . que la géographie botanique des montagnes | ne peut être assise d’une manière réellement | solide que sur les moyennes de nombreuses observations. Pour les Pyrénées, en particu- lier, l’on ne pourra probablement regarder ce résultat comme décidément obtenu, que lors- qu on possédera un assez grand nombre d'ob- Servations semblables à celles de M. Desmou- lins, pour le Pic du Midi, de M. Massot, pour | Île Camgou. Mais jusque-là, il faudra être fort Circonspect toutes les fois que i’on voudra dé- | terminer les limites des régions et des zones de végétation. 590 asturicum Annal. sc. nat. 2: sér. tom. IV), M. Desmoulins divise la partie alpine en trois zones, inférieure, moyenne et su- périeure ; mais il admet des limites un peu différentes pour ces diverses ré- gions. Pour luiet, dit-il, pour les bota- nistes pyrénéens sédentaires, la région sous-alpine commence à 4,400 mètres, là où cesse la culture du chou, du seigle, de la pomme de terre; cette région est celle des pâturages dont on ne peut plus faucher qu’une petite partie (nous croyons qu’il faut admettre quelques exceptions à Ce dernier caractère, no- tamment pour les beaux pâturages d’Es- quierry, près de Luchon), région supé- rieure de la végétation arborescente (le pin excepté), à la limite supérieure de laquelle finissent le sapin et le hêtre. C’est au-dessus de cette limite (à 2,000 mètres sur le pic d'Endretlis) que com- mence le pin rouge ou pin d'Écosse (Rimond), forme tortueuse ou rabou- grie du pin Sylvestre, et qui ne se mon- tre qu’au sud du pic du Midi. La région sous-alpine pyrénéenne a donc, pour M. Desmoulins, 609 mètres de hauteur. Les plantes des plaines et les plantes montlagnardes réunies y forment le fond de la végétation; les plantes sous-alpi- nes, proprement dites, s’y trouvent à leur état le plus florissant pour la taille et pour le nombre. Les plantes .essen - tiellement alpines ne s’y trouvent que dans des conditions exceptionnelles; or c'est à cette même hauteur de 1,400 mètres que M. Gay fait commencer sa région alpine asturienne. La région alpine inférieure pyrénéenne commence à 2,060 mètres et finit à 2, 400 mètres; le pin rouge, qui a commencé avec elle, ne la dépasse pas. La belle Potentilla alchimilloides, espèce essen- tiellement sous-alpine, n’y entre qu’à peine (2,100 mètres au pic d'Endretlis). Le Rhododendron y finit à 2,200 ou 2,500 mètres, là où commence à abon- der la Festuca eskia. La masse des ga- zOns est formée par des Fétuqués et par le MVardus stricta, plante commune à cette zone et aux marais des landes. Les arbustes les plus apparents sont l’airelle myrtille (montagnarde et sous-alpine), Vaccinium uliginosum(alpin!), Empetrum nigrum (alpin !), Sorbus chamæmespilus (évidemment alpin, vu son abondance comparative!), Salix pyrenaica (alpin, et nous ajouterons nous-même sous-al- pin à Esquierry, à la montée du port de Venasque, etc., au Lhéris, d'après M. Desmoulins lui-même). Au nombre des herbacées remarquables de cette zone, M. Desmoulins cite les suivantes : Silene ciliata Pourr. (que nous avons trouvée dans la région sous-alpine), Sisymbrium bursifolium et arenaria ciliata L., et parmi les Lichens, Lecidea Wuah- lenbergü et Peltigera crocea. Eafin le S\- fran muliifide de Ramond ne dépasse pas 2,400 mètres. La région alpine moyenne s'étend de 2,400 à 2,800 mètres. Le Nardus stricta n’en alteint pas la limite supérieure, mais bien le Festuca eskia. Le J'uniperus nana, etc., est le géant de cette végéta: tion déjà si restreinte. Stalice alpina, Hop., Gentiana alpina, Nill., Potentilla nivalis, Lapeyr., Cherleria sedoides, L., Sileneacaulis, L., Iberis spathulata, Berg., Pyrethrum alpinum, etc. caractérisent, par leur abondance du moins, cette zone 591 [ où ne se montre plus aucune plante tri- viale concomitante de l’habitation tem- poraire des bestiaux. Les Lecidea con- [luens et biformis, Fr., peuvent être cités comme spécimen lichénologique. Enfin, au-dessus de 2,300 mètres, pour caractériser la région alpine supé- rieure, on n’a plus à ajouter aux plantes de la zone moyenne qu’un nombre d’es- pèces herbacées toutes vivaces, dit l’au- teur, et qui ne descendent qu’exception- nellement dans la région moyenne; telles sont les suivantes : Ranunculus glacialis et parnassifolius, Stellaria ceras- loides, Androsace alpina, Sibbaldia pro- cumbens, Saxifraga groenlandica et S. An- drosacea. En fait de lichens, M. Desmou- lins cite comme caractéristique le Leci- dea atrobrunnea. A la suite de son mémoire, M. Des- moulins donne dans autant de notes l’énumération méthodique des plantes observées par lui dans les trois zones de la région alpine. Reprenant sa narration, le botaniste de la Dordogne dit que le quatrième bassin (voy. plus haut), vers 2,200 mèt., leur offrit le Carduus carlinoides haut de deux pieds environ, mais brouté à partir de là ; dans le vallon de la Piquette, en- caissé entre le cône terminal du pic du Midi et les murailles inaccessibles de cette même Piquette, se montrèrent quelques fleurs de plus et quelques fruits plus frais, entre autres ceux du Herniaria pyrenaïca, Gay, plante sous- alpine qui alteifit ici, où elle est fort rare, sa limite supérieure : un gazon s’y montrait aussi émaillée des fleurs à peine écloses du safran multifide très- vivement coloré. À la Hourqueite, nos botanistes Cueillirent les fuits mûrs de l’Angelica pyrenaïica. C’est là qu’en 1741 mourut M. de Plantade à l’âge de soixante et onze ans, à Côté de son quart de cercle, en s’écriant : Grand Dieu, que cela est beau !.… En quittant la Hourquette, on aborde l’escalade du cône terminal; les trois voyageurs arrivèrent au sommet en une heure etdemie,touten faisant collection d'échantillons et continuèrent leurs ob- servalions. Sur ce cone tout change; le sol qui devient mouvant, friable, sablon- neux ou couvert de menus éboulements schisieux, comme la végétation qui doit à son élévation absolue, et surtout à la nature du terrain qui la porte, une phy- sionomi > entièrement à part. Ici, il n’y a plus d'existence possible pour les plantes vivaces (la presque totalité) que dans un sysième de racines lellement puissant qu'elles résistent à des éboule- ments presque continuels, à un enseve- lissement sans cesse renouvelé; aussi ‘aucune espèce à tiges séparées el persis- tantes n’y vit, Si ce n'est le genevrier nain, le Vaccinium uliginosum et le Salix relusa, ces arbrisseaux plus humbies que ies dix-neuf vingtièmes des herbes. Sur le sommet même du pic, la sai- son trop avancée et les voyageurs de toute espèce avaient presque fait dispa- raître toute trace de plantes phanéro- games. M. Desmoulins ne put y retrou- ver la majeure partie des espèces qu’il y avait récoltées le 3 octobre 1816 ; quel- ques restes desséchés de Petrocallis py- renaica, de Cherleria sedoïides, de Silene acaulis, furent à peu près tout ce que lui offrit cette étroite plate-forme. Tandis 292 qu’il recueillait des échantillons de li- chens, Lecèdeamorio et atrobrunnea, ete., ges deux compagnons de voyage trou- vèrent, à 6 ou 410 pieds au-dessous du sommet, de beaux échantillons de Suxi- fraga groenlaudiea, L., capsules ouvertes et presque desséchées, et d’Androsace alpina Lam.,conservant encore quelques fruits en bon état. Ces plantes ne crois- sent pas sur la face méridionale du pic; elles'ont, à son sommet et encore du côté nord, ieur limite inférieure sur ce promontoire si avancé dans la région des coteaux. Ce n’est qu’au centre de la chaîne qu’on les trouve à des hauteurs moins Considérables, et c’est pour ce -motifique M. Desmoulins les considère comme caractéristiques de la zone al- pine supérieure. Enfin, au même endroit setrouvaituneautre petiteplante à fruits encore verts, Draba aizoïdes qui appar- tient plutôt à la zone alpine moyenne. Arrivés dans leur ascension à une hauteur de 2,000 mèt., les trois voya- geursavaisnt laissé en dessous l’épaisse couche de nuages qui s’étendait au loin dans des vallées ; et pendant tout le reste de leur ascension ils avaient eu au-dessus de leur tête un ciel :parfaite- ment pur; eu redescendant la monta- gne, ils rétrouvèrent le brouillard -ré- gnant encore avec toute son intensité autour des bases du pic du Midi et dans la vallée qu'ils devaient'suivre. Soixante heures après leur départ, une épaisse neige rendit la montagne entièrement inabordable, et elle ne laïssa te sentier libre qu’aprèsle sixièfhe mois de l’année suivante. ANS X \ en SCIENCES MÉDICALES. Du raproriexistanéchez L'homme entre la situation des poils et.les tissus sous- jacents. M: Hawonrr. Plus d’un anatômiste s’est déjà préoc- cüpé de déterminer la raison pour la- ‘quelle le‘système pileux prédomine dans telle ou telle partie du corps. Selon M. Haworth, on voit, en géné- ral, les poils plus abondants partout où existent à peu de profondeur au-dessous du tégument un os, un tendon, un fas- Cia ou un cartilage. Et de fait, certaines dispositions, bizarres en apparence, sémbleraient se rapporter à cette loi et ‘en conlirmer la réalité. Ainsi, sans par- ler des mâchoirés ét du sternum, sur lesquels règnent des touffes aussi con- Stantés que bien fournies et exactement limitées, il est remarquable que sur la ligne médiane de lombilie au pubis, là où la structure fibreuse est si pronon- cée, une ligne de poils se retrouve chez tous les individus. Il en est de même de la saillie acromiale, dont une épau- lette de poils plus ou moins nombreux indique toujours le siége. Quant au motif de cette disposition, M. Haworth le trouve dans le besoin de déféndre contre le froid des parties qui, vu leur peu de profondeur, vu surtout leur circulation sanguine insuffisante, avaient plus que d’autres à craindre que eur température ne se mit en équilibre avec l'air aibiant. L'auteur aurait pu ajouter avec tout'attant de justesse que les poils contribuent aussi à augmenter 993 la résistance contre les agents vulné- rants dans les points où elle est moins bien établie, ou plus importante à ob- tenir. Quelques rares exceptions forti- fient la règle. Le genou est presque glabre, malgré la situation sous-cutanée des parties osseuses qui le constituent. Aussi sir Brodie explique-t-il par là la fréquence relative des maladies qui at- taquent cette articulation. Toule naturelle etsimple que paraisse cette explication, une objection non moins aisée à prévoir s'élève contre elle. Pourquoiles femmes, dont la struc- ture, dont les besoins sont les mêmes, n’ont-elles pas une protection :sem- blable ? Pourquoi les poils chez elles ne. sont-ils pas aussi abondants et n’occu- pent-ils pas les mêmes lieux 2... C'est, répond l’auteur, que la femme est créée spécialement pour des occupations sé- dentaires; sa faiblesse l’éloigne des ru- des travaux; ses devoirs de mère da confinent sous le toit domestique. Aussi n’avait-elle pas autant que l’homme, à se défendre contre l'influence des va- riations atmosphériques. l'as remasquable d'nmrine laiteuse par le docteur Oc1er - Warp. Ilne paraît pas que le caractère lai- teux de l’urine dans ce cas fût fort tranché; aussi n’en dirons-nous que quelques mots. Le sujet était un en- fant âgé de sept ans, qui éprouva suc- cessivement le mal de gorge, puis l’é- ruption scarlatineusé et la desquam- mation de la peau qui en est la suite ; mais avant que celte dernière fàt ache- vée il se réfroidit subitement et fut aus- sitôt repris de la fièvre avec gonflement de la face, développement et douleur de l’abdomen, ascite, augrnentation du volume du foie, retour du mal de gorge, toux et dyspnée considérable. Aussitôt l'urine devint verdâtre, épaisse et albumineuse; puis, examinée au mi- croscope, elleoffritdes globules pourvus d'un nucleus, des particules amorphés de dimensions très-variables, et surtout des molécules très-nombreuses, offrant évidemment la même composition, bien que de formes ét de dimensions diffé- rentes. Les plus parfaits de ces corps ressemblaient à un seul cheval de frise ou à des chausses-trappes à six pointes dont le noyau central était transparent, et les pointes transparentes et sous forme de glaives. On eût dit des aiguilles de verre enfoncées dans une boule de gomme élastique. Aucun de ces corps n'avait plus de six pointes, plusieurs n’en avaient qu'une seule. L’acide ni- trique ne produisit aucun effet sur ces corps, mais la solution de potasse les fit disparaître immédiatement. Au bout de quelques jours, ces corps à formes si particulières avaient disparu de l’urine; puis le malade ayant rendu du sang par le ner, les selles et la vessie, son urine devint sanguinolente et fournit un sé- diment d'acide urique et de particules amorphes, mais sans globules grais- seux. . (Gazette médicale.) net plus faire usage; il'a rendu à ce beurre ‘ 59% SCIENCES APPLIQUÉES. | L — Moyen d'ôter Ja rancidité du |. beurre. Le beurre est ordinairement de mau- vaise qualité pendant tout l’hiver et une grande partie du printemps, ce que l’on doit attribuer aux fourrages ; et comme par suite des pluies presque continuel- les qui ont régné cette année, ils ontété mal récoltés et plus ou moins altérés, il est à crainäre que cet inconvénient ne soit plus sensible que jamais. Un agronome destenvirons.de Bruxel- les est parvenu à enlever l'odeur et le goût désagréables du beurre en le bat- tant dans de l’eau fraîche avec du €hlo- rure de chaux. Encouragé par cet heu- reux résultat, il a donné'suite à son expérience en essayant le même moyen sur du beurre ranci au point de n’en « ainsi altéié, ét dont l’odeur et le goût étaient insupportables, toute ta douceur du beurre frais. Cette opération, extrêmement simple et à la portée de tout le monde, consiste à battre le beurre dans une quantité suf- fisante d’eau, dans laquelle on met 25 à 30 gouttes de chlorure de chaux par ki- logramme de beurre. Après l’avoir bien baitu, afin d’en mettre 1outes les:parties en contact avec l’eau, on peut l'y laisser | pendant ‘une heure ou deux, et ‘ensuite l’en retirer et le laver en 1e battant de nouveau dans de l'éau fraiche. À Le chlorure dethaux n'ayant rien de maïsain, on pourrait, au besoin et sans inconvénient, en augmenter la dose, mais après avoir vérifié celte bxpérience, on a reconnu que 25 à 30 gouttes par ki- logramme de beurre étaient suffisantes. Sur Ia couleur jaune du linge blanehi à Ia vapeur. Le blanchiment à vapeur, qu'on avait . naguère si vivement recommandé, sem- ble depuis qnelque itemps tomber dans le discrédit, par une circonstance à la- quelle les ménagères et {les praticiens n'avaient pas songé. Le linge de lin, chanvre ou cotonest, il est vrai, parfai-#, tement pargé ainsi des impuretés qui, le souillaient; mais, malgré le traite- ment le plus soigné, il prend unenuance jaunâtre d’abord, puis une coloration en jaune qui augmente de plus en plus à chaque blanchissage. | Voilà assurément un défaut bien:pro-= pre, en effet, à discréditer auprès des ménagères et de toutes les maîtresses de maison, qui aiment à voir leur linge bien blanc, le blanchissage à la vapeur. qui, du reste, nettoie si bien et à si bonfi marché. j M. Juch a fait quelques expériences à ce sujet, et il croit ne:pas setromper eR} attribuant cette teinte jaunâtre et cette coloration jaune de plus en plus intense chaque fois qu’on envoie le linge au blanchissage, à une très-petite quant de fer qui se trouve contenu dans 1 soude à l’état de protoxide. Ge sel .qu s'attache aux fibres des Lissus, S'y trouve ensuite fixé d'uMfreanière irès-solidg par l’action de la vapeur ; plus on sol met de fois le linge au blanchissage, ‘56 | à «24 4 D A SE ae 0 | ll 0 = 21 blus aussi il se, combine d'oxyde de fer nvec ses fibres.et plus le linge devient, ar conséquent, jaune. “30 Ilest possible que les praticiens aient Héja fait une observation analogue; inais, dans tous les cas, il serait impor- ant que les fabricants de soude fissent ous leurs efforts pour eniever dans leur soude jusqu'aux moindres traces de fer qui peuvent provenir, soit des maté- aux qu’ils emploient, soit des instru- nents ou ustensiles dont ils se servent; iutrement, ils compromettraient l’exi- tence de cet art intéressant et utile, au- quel on a eu beaucoup de peine à conci- | ier la faveur du public. SCIENCES HISTORIQUES. | 5 Fravaux sur l'histoire du droit £rançais, par feu Henri Klimrath, doc- teuren droit, recueillis, mis en ordre etpré- cédés d'une préface, par V. Warnkoenig, professeur à Fribourg. 1843. 2 volumes. | Paris, chez P. Bertrand, rue Saint-An- ré-des-Arcs, 38. M. Warnkoenïg, en faisant paraître ’ouvrage qu’on vient d'indiquer, a ac- quis un nouveau droit à la reconnais- sance du public qui sait apprécier les broductions scientifiques. Aly a deux:ans, deux jeunes Fran- ais, doués de qualités rares, joignant 1 un zèle infatigable et à des connais- ;ances étendues, surtout en matière de langues, üne grande finesse d’esprit et hn caractère sans Laches, abordaient la “arrière de la science avec un amour Y’enthousiastes. C'étaient deux amis, Klimrath et La- jarmilte, tous deux de Strasbourg. Une amitié intime les unissait dès 1 eur tendre jeunesse; un lien admira- ble, la commune conception d’une rande idée, à la réalisation de laquelle Ils vouaient tous leurs efforts, ne fit |pue resserrer celte amitié. Réunir les efforts de la France et de Allemagne dans la culture de la % cience, en particulier de la science du lune manière appropriée à leur carac- ère et à leurs goûts, des résultats des l'echerches scientifiques des Allemands; “orter à la connaissance de l’Allema- line, après un examen impartial, les broduits des travaux de la France dans à science du droit, telle était la noble |dée qui les animait. Touùus les deux maniaient la langue st \Is possédaient à fond la langue ita- iMienne et La langue anglaise. | Mous les deux, après avoir terminé Win France leurs études juridiques, fi- pl #cientiques les ent un séjour de quelque temps à l’u- Mirvérsité de Heidelberg, et l’auteur de D) M'étte note se souvient avec bonheur de ’époque où il entretenait les relations plus actives avec les leux jeunes amis. ; Feu Thibaut disait souvent qu’il les ‘Mlhérissait comme ses fils. Tous les deux avaient un esprit phi- -|osophiquetrès-subtiletun grand amour pour l'histoire; aussi menaient-ils sans :esse de front l'étude de la philosophie }1 celle de l’histoire du droit. Lagarmitte ayail en outre un grand 596: talent pour les mathématiques, et cette force de critique qu’on rencontre si sou- vent chez les grands mathématiciens. La statistique formait son étude favo- rite, et les nombres, qu'il savait envi- sager d’un esprit élevé, pour en induire des lois d’un ordre supérieur, se trans- formaient chez lui en idées. Klimrath avait une tournure d’esprit plus philosophique; il possédait en même {emps une persévérance (le tra- vail peu commune, il savait d'ailleurs mieux concentrer ses études, bien qu’il ne négligeât pas l’étude des sciences accessoires, et qu'il embrassât avec feu tout Ce qui pouvait contribuer à ratia- cher la science du droit à un principe supérieur; Lagarmitte, au contraire, donnait à son esprit des directions plus diversifiées ; 11 cultivait un plus grand nombre de branches de connaissances, s’occupait entre autres beaucoup de po- litique et montrail en particulier une grande prédilection pour la poésie. Une mort prématurée a enlevé ces deux jeunes gens à leurs nombreux amis ; à la science des hommes qui au- raient pu lui rendre encore de grands services. Klimrath a publié dans les revues allemandes, notamment dans la Revue pour la législation étrangère, paraissant à Heidelberg, des mémoires tres-inté- ressants sur la législation française, et y a fait preuve d’un esprit tout pra- tique. Ses premiers essais Ont paru dans des revues françaises; plusieurs d’entre eux -ont été imprimés séparément. Ses tra- vaux principaux ont été interrompus par sa mort. On sait généralement qu'il se trouve à la bibliothèque de Paris un manus- rit très-précieux pour l'intelligence du droit au moyen âge; Klimrath, par plu- sieurs articles, a fixé l’attention des sa- vants sur l’importance de cet écrit; lui- même avait copié le manuscrit avec un soin scrupuleux, et l’auteur de cette note avait déjà traité avec un libraire de Heidelberg pour donner une édition de cet ouvrage, que Klimrath voulait accompagner de notes. La mort de Klimrath vint encore interrompre cette publication. Une des principales occu- pations de sa vie, C’était la publication d'une histoire du droit français; la connaissance étendue qu'il avait des sources de ce droit, l'étude de tant d’é- crits inaccessibles aux jurisconsultes al- lemands, la fraicheur des vues de Klim- rath, son habileté à faire ressortir les points essentiels, et à discerner ce qui importe à la Connaissance des progrès de la civilisation et du développement des institutions sociales, de ce qu’il faut reléguer parmi les pures curiosités de l'antiquité, la noblesse d'âme avec laquelle Klimrath appréciait les progrès de la liberté, son excessive clarté, un langage attrayant, également ennemi d’une phraséologie outrée et d’une ex- position sèche et ennuyeuse, la préci- sion de son style, ioutes ces qualités ont donné à ses travaux historiques un grand prix, et nous souscrivons avec plaisir au jugement que M. Warnkœænig porte sur les œuvres de Klimrath. (Préface, p. 24). Les ouvrages du jeune savant n'ayant paru que séparément, el Son travail ap- 99 profondi sur les, coutumes n’ayant été publié que successivement dans piu- sieurs livraisons de la revue de Wo- lowski, M. Warnkœnig a rendu un vé- ritable service à la science en réunis- sant ces travaux épars, et en donnant dans sa préface une notice sur la vie et. le mérite de Klimrath. Notre revue a déjà publié plusieurs notices sur quel- ques-uns de ses mémoires. Les travaux de Klimrath, recueillis dans les 2 volumes qui ont été publiés, sont les suivants : 1° Essai sur l’étude historique du droit, et son utilité pour l'interprétation: du Code civil (T. I. p. 4-62). Quand donc verra-t-on se généraliser la conviction, qu’un grand nombre d'articles du Code civil ne peuvent s'interpréter qu'au moyen du droit cou- tumier, et par conséquent d’après l’es- prit du droit germanique, et qu’il ne faut pas se consumer en efforts. pour, compléter chaque article par les prin- cipes du droit romain ? 2 Importance scientifique et sociale d’une histoire du droit français (p. 63). 3 Programme d’une histoire du droit français (p. 88). 4 Compte-rendu de l'histoire du droit, par M. Laferrière (p. 413). 2° Compte-rendu de l’histoire des Institutions judiciaires en France, par M. brewer (p. 132). ; 6° Compte-rendu sur les Origines, de M. Michelet (p. 446). 1° Le droit français considéré dans son origine, ses caractères distinctifs, sa géographie, son histoire el ses mo numents (p- 498). 8° Histoire du droit public et privé de la France (p. 171-456). Le plan de cel ouvrage, son esquisse était entière= ment tracée; mais huit chapitres seu- lement étaient teriminés-à la mort de. l’auteur. L'ouvrage commence avec la descrip- tion des relations politiques et juridi- ques de l’ancienne Gaule; l’auteur trace ensuite l’état de ce pays sous la domination des Romains; il indiqué : l'influence que le christianisme a exer- céé sur les populations, et traite en- suite des Germains, de leur première apparition, de leurs tribus, de leurs institutions, de leurs conquêtes; là-des- sus l’auteur passe à l’histoire des Francs en Frañce; il fait d’abord l'historique des sources du droit allemand, et ex- pose ensuite le droit lui-même, tel qu’il se trouve renfermé dans les leges Bar barorum. — L'auteur a beaucoup uti- liséles chroniqueurs français et aéclair- ci par ce moyen un grand nombre de textes. — Il est vrai que bien. des asser tions émises par l’auteur ont été recti- fiées depuis, à la suite d’études plus récentes sur l’histoire du droit germa- nique ; Mais {ou Ce qui avait paru sur cele matière, du vivant de Klimrath,, a été scrupuleusement étudié par lui. Le deuxième volume contient :-1° son. mémoire sur les monuments inédits du, droit français au moyen âge (p. 1-51),. où l’auteur donne des notices sur le livre de la reine Blanche, sur le livre, de Justice et de Plet (qui, à ce que nous avons appris, sera publié à Paris par les soins de M. Rapetti), et sur les, vieilles coutumes de Picardie. 2% Le mémoire sur les Olim (p. 55). 298 Depuis la mort de Klimrath, cette im- portante collection, dont nous donne- rons prochainement un compte-rendu, a été publiée par M. le comte Beugnot. 3 Etudes sur les coutumes (p. 133- 338). Dans ce précieux ouvrage, Klim- rath a su, mieux qu'aucun de ses de- vanciers, classer les coutumes du moyen âge, etila prouvé qu'en France, comme partout ailleurs, le droit de chaque peu- plade germanique a conservé son ca- ractère propre, et qu’il a imprimé au moyen âge une direction particulière aux coutumes de la province dans la- quelle cette peuplade s'était établie. Des recherches plus récentes entrepri- ses précédemment par Courson sûr la Bretagne, par Giraud sur la Bourgogne, viennent confirmer l'opinion de Klim- rath sur ce point. j 4 Etudes historiques sur la saisine, d’après les coutumiers du moyen âge (p. 339). Ce traité qui a paru d’abord dans la Revue de Wolowski mérite d’être éludié consciencieusement par les historiens jurisconsultes de tous les pays. Il en résulte clairement, qu’au moyen âge, certains points de vue ju- ridiques étaient également admis dans tous les pays; car les sources de droit anglaises (Bracton, Glanvilla, Fleta,) s'accordent parfaitement avec les fran- çaises et les allemandes, dans la théorie de la saisine. On remarque avec plaisir qu’en France aussi on commence à reconnai- tre que l’étude des anciens principes sur la saisine est d’un grand prix pour l'explication des actions possessoires qui occupent si souvent les tribunaux. Belime, dans son ouvrage sur la pos- session, fait voir au moins qu’il a saisi les véritables principes de la matière. La dernière partie de cette collection renferme un Compte-rendu spirituel sur l’ouvrage de Stahl, sur la philosophie du droit (p. 441-536). C’est ici encore qu'on voit apparaître l’esprit philoso- phique de Klimrath. C’est avec une grande pénétration d'esprit qu’il a saisi le caractère distinctif de chaque philo- sophe allemand, et il est parvenu à le rendre avec beaucoup de clarté. Que n’arrive-t-il plus souvent, que de jeunes Français, aussi heureuse- ment doués de la nature que Lagar- mitte et Klimrath, viennent visiter les universités allemandes, et se consa- crent aux études avec autant d’impar- tialité et de zèlel Quels beaux fruits, la réuuion du caractère français et du caractère allemand, ne produirait-1- elle pas pour la France et pour l’Alle- magne dans la culture de la science. Ce que Klimrath et Lasarmitte ont fait pour l'étude du droit, un jeune sa- ant, aguerri par de fortes études pré- paratoires, et doue d’un zèle ardent, M. Taillandier, de Paris, le promet pour la philosophie. Son ouvrage ré- cent : « Scot Erigène et la philosophie scolastique, par J. Réné Taillandier, professeur suppléant à la Faculté de Strasbourg, Strasbourg. 1844. » prouve qu'il a fait d'excellentes études aux universités allemandes, et qu'il sait allier l'exposition spirituelle des Fran- çais à la profondeur de vue des Alle- mands. 599 Sur les Damoisels., Damoiseau était, au moyen âge, le fils d’un noble seigneur qui n’était pas encore chevalier, mais qui aspirait à l'être. On voit, en effet, dans l’Amadis des Gaules : « Damoisel et escuyer sont « arrivés à Norandel demandant cheva- « lerie, lequel l’ayant reçu n’est plus « appelé de tels titires, ains seulement « du tittre de chevalier. » Les fils du roi, tant en France qu’en Angleterre, étaient nommés damoisels; et ce ne fut même que plus tard que les seigneurs, par imitation, donnèrent ce titre à leurs enfants. Le damoisel devait remplir les fonctions de servant, et c'était ainsi qu’il préludait à l’art de la guerre. Les romans du moyen âge, et, entre auires, celui de Garin, y font à chaque instant allusion. La veissies tant damoisel venir Qui portent lances por lor signor servir. ® Si vos sivront et danzel et meschir. La veissiez maint damoisel gentil Qui le vin portent en argent, en or fin. Il nous serait facile de multiplier les citations. L'éducation du damoiseau était simple. Le prêtre lui apprenait la morale, les dames la galanterie, l’art de dire de blandes parolles; le chevalier à frapper de rudes coups d’estoc et à ne point craindre la mort. Le damoisel ne survécut pas à la ruine de la chevälerie. Son nom se retrouve encore sous Louis XIV; mais ce n’est plus qu’un terme de mépris. Le chanoine Sanlecque dit de lui, en effet : Ilest des damoiseaux dont l’œillade amoureuse Accompagne toujours la phrase précieuce. Maintenant le terme de damoisel est presque ignoré, et plus d'un lecteur est obligé de rechercher dans son glossaire l'explication de ce mot. On appelait aussi damoisel du pape (domicellus) celui . qui remplissait l’offise de camerier. À. D'HÉRICOURT. NOUVÉLLES DIVERSES. — On sait que dans Ja plupart des observa- toires astronomiques, sinon dans tous, les obser- vations se font aujourd’hui uniquement à l’aide de lunettes, et que les télescopes ont été entière- ment laissés de côté. Les choses en sout venues à tel point, qu'à l'Observatoire de Paris, par exemple, l'on ne voit plus qu'an seul téles- cope rejeté dans un coin et conservé seule- ment comme un échantillon inutile. Cepen- dant tous les astronomes ne sont pas aussi exclusifs, et même il en est qui ne pensent pas encore que les lunettes aient sur les Léles- copes des avantages assez incontestables pour faire rejeter absolument ces derniers. Celui de tous qui soutient avec plus d'ardeur la cause L «les télescopes, est le comte de Rosse, en Ir- lande. Déjà l'on a parlé de ecrtains instru- ments de très-fortes proportions, qu'il à fait confectionner ; mais celui dont il vient d’ache- ver la construction depuis peu de jours eé- passe tout ce qui avait encore éle fait en ce genre. Le vendredi 45 du courant, le noble astro- nome a dirigé pour la première fois vers le ciel sn immense télescope, auquel il a donné le nom de Léviathan. Le polissage venait d'en être terminé d'une manière très-satisfaisante. Avec un pouvoir amplifiant de 500 diamètres, la nébuleuse copnue coiume le ne 2 du cata- logne de Messier, se montrait plus belle que la nébuleuse n° 13 du mme catalogue, exa- minée avec un autre {élsco pe du comte, qui a ‘occupe déjà depuis longtemps un rang hono- RS 600 trois pieds de diamètre et vingt-sept pieds de foyer. Les nuages empéchèrent de diriger le » Léviathan vers une autre nébuleuse, . Le diamètre du grand miroir de cet énorme instrument est de six pieds anglais; sa lon- gueur focale est de ‘soixante quatre pieds, et néanmoins cette masse immense est disposée d'une manière si incéniense et si simple, qu'un seul homme peut la manier et la diriger. De nouveaux essais en seront faits avant peu de temps; lors de sa premièrë expérience, le comte était à la veille de se rendre à York, pour s'y démettre de ses fonctions de pré- sident de l’associa ion britannique A son re- tour en Irlande, il reprendra le cours de ses travaux, et l’on attend avec impatience les nouveaux résultats qu'il lui sera permis d'ob- tenir. Les astronomes anglais croient que l'in- comparable puis:ance du Léviathan montrera sans peine des objets qui ont échsppé encore à toutes les observations. — La ville de Rouen vient de donner un | exemple que la plupart des villes de France devraïent s'empresser de suivre. Depuis une époque récente, elle vient de s'enrichir d'u musée destiné à réunir les nombreuses riches- ses archéologiques que présente à chaque pas le sol historique de la Normandie. Le musée est déjà remarquable par sa richesse, et une lettre anglaise, que nous lisons dans l'Athe- nœum du 21 septembre, l'élève au-dessus de tout ce que la Grande-Bretagne possède dans ce genre. Les collections occupent en ce mo- ment deux côtés d'un vaste carré, dans le mi- lieu duquel on à placé des tombeaux et d'au- tres objets que leurs grandes dimensions ne permettaient pas de ranger dans les galeries. # Celles-ci sont éclairées par de beaux vitraux que l’on a pris dans une ancienne abbaye; \ elles renferment une collection d’antiquités M prises dans celte partie de la France, à partir des époques les plus reculées : des statues, des médailles, des manuscrits, des armures, des reliquaires, de vieilles peintures, etc., en un 4 mot tout ce qui peut éclairer l'archéologie normande. Ces nombreuses richesses sont dis- posées avec un goût remarquable. Le vicomte À. de LAVALETITE. BIBLIOGRAPHIE. Causes générales des maladies chroniques, Spécialement de la phtisie pulmonaire, et moyens de prévenir le développemnt de ces affections avec l'exposé succincl des re* cherches expérimentales sur les fonctions de la pcau, qui ont oblenu un prix Montyon en 1840; par M. le docteur Fourcauït de l'académie royale de médecine. (Chez Dus- silion, rue du Coq-Sant-lonoré, 13.) Sous ce titre, M. le docteur Foureault, qui rable dans le monde savant, vient de publier un ouvrage qui, autaat que nous pouvons en juger à une première lLeture, nous semble ap- pelé à faire époque dans la science. Nous qous réservons d'en donner une äna- lyse détaiHée dans un de nos prochains numè ros. Disons toutefois, dès aujotrd'hui, qu l'auteur cherche à déterminer les faits gène raux sans s'arrêter plus qu'il ne convient au: observations pariiculières,et s'élayant aux mé: thodes précicuses quand elles sont employées avec talent de l'expèrimenta:ion et de la sta tistique, il combat souvent avec avan'age de idées reçues , et jouissant depuis longtemp dans la science du droit de crié. Disons enfin qu'on trouve dans le volum publié par M. Fourcaait un exposé des re cherches expérimentales si curieuses, qui Q valu à l'auteur, en 1840, l'honorable distinc tion du prix Montyon. us rs ET da, à EC RU ER EE : Paris. — Imprimerie SCHNSIDER ET LANGRANUE Rue d'Ecfurth, 4. à, x Le Ta Ta) L l es 11° années Paris. — Dimanche, 6 octobre 1844. LÉCHO DU MONDE SAVANT. No 26. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'Ecao pu MONDE SAYANT paraît le JEUDI et le DIMANCHE de chaque semaine, et forme deux volumes de plus de 4.200 pages chacun; il est publié sous la direction de M. le vicomte A. DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s'abonne : PARIS, rue des BEAUX-ARTS, 6. et dans les départements, chez les principaux libraires, et dans trois mois, 7 fr. —DEPARTEMENTS 50 fr., 16 fr..8 fr. #0 AlETRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Les souscripteurs peuvent recevoir, ponr CImQ francs par an et par recueil, l'ÉCHO DE LA LITTÉRA- TURE ET DES BEAUX-ARTS, etles MORCEAUX CHOISIS du mois (qui coûtent séparément, l'ECHO, 10 fr.; les MORCEAUX CHoOISIs,7 fr.) et qui forment avec l’ECHO DU MONDE SAVANT, laReyueencyclopédique la plus complète des Deux Mondes.—Tout ce qui concerne le journal à M.le vicomte de LAVALETTE, directeur et rédacteur en‘chef. | les bureaux de la poste et des Messageries. Prix du Journal : PARIS, pour uu an, 25 francs; six mois, 13 fr. 50 C., | SOMMAIRE, — SCIENCES PHYSIQUES. | indiqué par le thermomètre à minima. | de mercure par l’eau, ce sel se décom déversement; M. Aimé. — Cnimie. Prépa- ration des sulfates de mercure; J. Lefort.— SCIENCES NATURELLES. MAMMALOGIE. Nouvelie espèce d’écureuil ; R.-P. Lesson. — Anatomie et physiologie comparées. — Appareil générateur des Salamandres et des Tritons ; M. Duvernoy. — De la cire d’ar- ‘bre; A. Hugo. — État de Ja soie dans la chenille; M. Robinet. — SCIENCES AP- PLIQUÉES. Des chronomètr eo Moyen d'épurer le soufre; M. Lamy. — Moyen * de préserverles murs de l'humidité; M. Syl- vester. — SCIENCES HISTORIQUES. Géo- crAPmE. L'île de ‘Sainte-Lucie; H. H. Breen. — Géographie physique de l’Afri- que centrale ; H. Girard. — NovuveLces Er FAIT DIVERS. — BIBLIOGRAPHIE. ad . MéréorozociE. Nouveaux thermomètres à | ] | |: SCIENCES PHYSIQUES. | 2 x MÉTÉOROLOGIE. ÉNouveaux thermomètres à déver- sement, de M. AïME. Les deux instruments présentés der- nièrement à l'Institut par M. Aimé accu- sent, le premier, toutes les variations da température quand elle augmente; Le deuxième, toutes les variations de température quand elle diminue. Quand on les renverse ils n’indiquent plus rien. LE Pour les faire servir à la détermina- tion des températures de la mer, on les place dans un cylindre en cuivre bien fermé et on les descend à une profon- deur déterminée. On attend qu’ils pren- ment la température de la couche où ils se trouvent, puis on les retourne et on les retire. "Si la température augmente depuis 'hcette couche jusqu’à la surface, iln' y a tique le thermomètre à maximum qui \laisse échapper du mercure, l’autre \ conserve l'apparence qu'il avait avant 1" SOn immersion. li Si la température diminue d’abord il au-dessus de la couche où a eu lieu le | retournement et augmente ensuite jus- x qu'à la surface, on remarque, quand on | 8 retiré les thermomètres, que le déver- j Sement du mercure s’est effectué dans les deux appareils. 4 _La température de la couche infé- 2] Tieure est égale à celle de la surface de | la mer, diminuée du nombre de degrés | indiqué par le thermomètre à maxima | ét augmentée du nombre de degrés La variation de température de lun ou l’autre instrument est estimée par la longueur de colonne qu’occupe dans le tube du thermomètre le mercure dé- versé. Après une opération, le mercure dé- versé est ramené dans le réservoir d’où il s'était échappé. CHIMIE. Note sur Ia préparation des sul- fates de mercure, par M. JuLes LEFORT. Sulfate de protoxide de mercure. Fourcroy a avancé, et d’autres chi- mistes apres lui ont répété, que le sul- fate de protcxyde de mercure se dissol- vait dans l’acide sulfurique, et formait un sel blanc cristallisable. Par la définition que Fourcroy donne de ce sel, il est facile de se convaincre que ce chimiste opéraitisur un mélange de sulfate de protoxyde et de sulfate de bi-oxyde de mercure; car il ajoute qué ce sel se précipite en orangé par les al- calis. Il est évident qu’au moyen de l’a- cide sulfurique, il ne dissolvait que du sulfate de bi-oxyde de mercure. J'ai pu m'assurer moi-même que le sulfate de protoxyde de mercure, traité à chaud ou à froid par l’acide sulfurique concentré ou étendu d’eau, ne se dissol- vait pas en plus grande quantité dans ces véhicules que dans l’eau distillée. L'on sait que le sulfate de protoxyde de mercure se prépare le plus ordinai- rement par la double décomposition du nitrate de protoxyde de mercure et du sulfate de soude; mais l’on sait aussi que le nitrate de protoxyde de mercure contient très-souvent du nitrate de bi- oxyde. Il en résulte qu'en traitant un pareil nitrate par la solution du sulfate alcalin, on obtient un précipité jaune, d'autant plus foncé que le nitrate con- tenait plus de sel à l’état de bi-oxyde. On a donc un mélange de sulfate de protoxyde et de turbith minéral. Con- naissant la solubilité du turbith miné- ral dans l’acide nitrique et le peu de so- lubilité, au contraire, du sulfate de prot- oxyde de mercure dans le même véhi- cule, j'ai pu obtenir du sulfate de prot- oxyde tiès-pur en lavant ce précipité avec de l’eau aiguisée d’acide nitrique Jusqu'à blancheur parfaite du produit ; on lave ensuite le sel jusqu’à ce qu’il ne présente plus la réaction acide au papier de tournesol. li est important de ne pas pousser les lavages trop loin; car, quoi que disent la plupart des auteurs de la |non-àllération du sulfate de protoxyde pose partiellement par les lavages trop longtemps réitérés, et il prend alors une légère teinte citrine. 1 On pourrait croire de prime abord quil s’est formé un protosulfate basi- que ; mais quelques gouttes d’acide ni- trique, dissolvant la petite quantité d'oxyde mis à nu, ramènent le sel à sa blancheur primitive. Une petite quan- tité de sel se trouve décomposée en tur- bith de bi-oxyde et en mercure métal- lique. L’acide sulfurique. et le nitrate ide protoxyde de mercure donnent bien du sulfate de protoxyde de mercure parfai- tement blanc; mais il retient toujonrs une Certaine quantité d'acide sulfu- rique, que des lavages longtemps réilé- rés ne peuvent enlever. Quand on chauffe le sulfate de prot- oxyde de mercure à +300, on le voit entrer en fusion, puis se composer. Le sulfate de protoxyde de mercure ainsi préparé a été dissous dans l’eau régale, et l’acide sulfurique a été dosé par le nitrate de baryte. 1e expérience, . 46,28 sulfate de baryte. 2 expérience, 46,95 Calcul, 46,55 pour S0?,Hp?0. Sulfate de bi-oxide de mercure. Le sulfate de bi-oxyde de mercure, préparé avec parties égales de mercure et d'acide sulfurique, contient très-sou- vent du sulfate de protoxyde : aussi, pour la préparation du bichlorure de mercure, a-t-on conseillé d'ajouter une petite quantité de peroxyde de manga- nèse au mélange de sulfate de bi-oxyde et de sel marin. De cette façon, tout le sulfate de protoxyde, qui aurait pu se former, passe à l’état de sulfate de bi- oxyde de mercure. Comme ce sulfate est en outre em- ployé pour la préparation du turbith minéral, il est de quelque intérêt de chercher à obtenir ce sel parfaitement pur. : Je me suis arrêté au procédé sui- vant : En traitant par l’eau le produit que l’on oblient par l’action de l'acide sul- furique sur le mercure, on forme une certaine quantité de turbith que l’on redissout dans-une suffisante quantité d'acide sulfurique. ; à Par ce moyen, tout ce qui est à l’état de sulfate de bi-oxyde entre en dissolu- tion, tandis que le sulfate de protoxyde, étant insoluble dans l'acide sulfurique, reste inatlaqué. | On filtre les liqueurs, et on les éva- pore dans une capsule de porcelaine. La première action de la chaleur (si touté — CR 6Gii : \ { y nomment la-icha (sédiment de cire). On prétend que si l’on attendait jus- qu’àprès le 7 septembre pour faire cette récolte, la cire se trouverait si forte- ment agglutinée à l'arbre, qu’il serait presque impossible de l'enlever. On fait fondre le la-tcha dans de l’eau bouillante, et on le fait passer dans un filtre d’étoffe pour le dégager de toute impureté. On obtient ainsi la cire que l’on met dans l’eau froide, où elle se fige et forme une masse s0- lide. Un missionnaire français, le P. d’In- carville, a écrit que, dans quelques pro- vinces, on tirait la cire de l’insecte même. « On ramasse, dit-il, les petits vers qui se nourrissent sur l’arbreà cire; on les fait bouillir dans l’eau, et ils ren- dent une espèce de graisse qui, étant fi- gée, est la cire blanche de la Chine. » La cire d’arbre pure est très-blanche. Si on la brise, elle présente des veines brillantes 'et diaphanes comme la stéatite. Elle a l'apparence onctueuse du blanc de baleine. Mélangée avec unecentième par- tie d'huile, elle fournit des bougies qui ne coulent pas, et que les Chinois esti- ment d’une qualité dix fois supérieure à celles fabriquées avec la cire produite par les abeilles. La note que l’on vient de lire, a été en partie rédigée d’après divers extraits d'auteurs chinois, traduits par M. Stanis- las Julien, et commuiqués à l’Académie des sciences par cet honorable membre de l’Académie des inscriptions et belles- lettres. 610 i leur enlève leur amertume natu- elle, servent, dans certains Cantons, à la nourriture des Chinois. 30 Le Choui-kin, ou Kin des lieux hu- mides, qui paraît être de la même famille que le Moukin, ou Kin arborescent (Hi- biscus syriacus) Cet arbre ne produit pas de fleurs. Ses feuilles ressemblent à celles du niu-tching ; mais elles sont den- tées en scie, et naissent cinq par cinq. Le niu-tching ele tong-tsing sont culti- vés. Ils viennent de graines. On fait les semis en décembre; les premiers jets paraissent au printemps. Au mois d’a- vril de l’année suivante, la transplan- tation a lieu. On plante les arbres en quinconce, à 10 pieds de distance les uns des autres. Il convient d’entourer les racines de fumier et de bêcher, cha- que année, le pied de l'arbre, si l'on veut obtenir des pousses vigoureuses et une abondante récolte de cire. On apporte les la-tchong (insectes à cire) sur les arbres, quant ils atteignent la hauteur de 7 pieds. Dans quelques provinces, on ne sème lés graines du tong-tsing qu'après les avoir fait tremper dans l’eau de riz pen- dant 40 jours, et les avoir dépouillées de leur péricarpe. On ne place les insectes sur les ar- bres que ious les deux ans. On laisse reposer, pendant une année, l’arbre qui les a nourris pendant un an, et on a soin de couper tous les vieux rameaux sur lesquels ils ont vécu. Dans quelques provinces, on emploie les arbres pendant trois années consé- 2e Question. — La soie est-elle un or+ gane? s : Réponse. — Le fil de soie estun organes. la soie contenue dans les réservoirs est unc sécrétion. / 3° Question. — Dans quel état est Î soie dans les réservoirs soyeux? | Réponse. — La soie existe à l’état de fil solide dans la partie capillaire des organes destinés à la contenir; elle est à l’état gélatineux dans les autres pare. lies. Le Question. — L’aliment fourni au ver à soie peut-il avoir une influence directig sur la quantité de soie formée et dépo- sée dans les réservoirs? Réponse. — Non, quant à présent. L’aliment peut faire varier beaucoup le développement de l’animal dans son ensemble: mais aucun fait ne permet de croire que la proportion de la soie en puisse être affectée. Si nous sommes donc intéressés à rechercher quel est le mûrier qui fournit l'aliment le plus nutritif, parce qu’il donne plus de vo- lume aux vers et leur permet de faire des cocons plus lourds, ce ne peut être dans l’espoir que ces cocons présente- ront, à poids égal, une plus grande quantité de soie. 5° Question. — La proportion des di- verses parties du corps des animaux peut-elle changer, et quelles sont les causes de ces changements ? Réponse. — Oui, cette proportion va- des circonstances en apparence égales ; ce qui constitue les races. 184 rie dans des animaux nés et élevés dans” 1 | | { | | cutives à la nourriture des insectes à cire, et on les laisse ensuite se réposer trois ans. Les insectes à cire commencent vers le 5 juin à grimper aux branches de l’ar- bre, se nourrissent de son suc, et lais- sent échapper une sorte de salive qui s'attache à l’écorce, se condense el se Change en une graisse blanche qui a l'apparence du givre : c’est la cire d’ar- bre. Blancs en naissant, les insectes deve- nus vieux, et qui ont produit dela cire, sont de couleur rougeet noire, ou rouge et violette. Gros d’abord comme des grains de riz ou de millet, ils devien- nent, lorsqu'ils ont atteint toute leur croissance, gros comme des œufs de poule. Alors, ils se rapprochent entre eux, formant des paquets ou des grap- pes et enveloppent les branches; on di- rait les fruits de l’arbre. Lorsque l’insecte est sur le point de pondre, il se construit une coque où il déposeses œufs. On recueille ces œufs, on les enveloppeet on les conserve dans des feuilles de gingembre. Vers le 6 mai, on suspend les coques de distancé en distance aux branches des arbres. L’éclosion a lieu vers le 5 juin. Les insectes sortent en rampant, et se cachent d’abord sous les feuilles ; ensuite, ils grimpent aux branches, s’y installent et travaillent à la cire. A faut avoir soin d'empêcher les four. mis de monter sur les arbres ; elles sont friandes des œufs, et les dévoreraient. La cire produite par les insectes doit être récoltée aussitôt après le 23 août. On coupe les branches qu’elle recouvre, et on la receuille en râclant l’écorceeCe qu'on obtient est ce que les Chinois Revue de l'Orient. Sur l'état dans lequel se trouve Ia soie dans les réservoirs de la chenille ; par M. ROBINET. Dans le 41e cahier du journal men- suel le Propagateur de l’industrie de la soie en France, M. Robinet intervient par une note savamment écrite dans la discussion qui s’est élevée entre MM. Perris et Bourgnon-Delayre sur l’état dans lequel là soie se trouve dans les réservoirs de la chenille. Il se pose successivement plusieurs questions déjà proposées par M. Perris, et dans lesquelles semble sé résumer toute la difficulté, et il discute successi- vement chacune d’elles avec beaucoup de soin. Nous regretions que les bornes étroites de notre journal ne nous per- mettent pas de reproduire en entier cet écrit; mais, pour dédommager nos lec- teurs, nous allons leur en présenter le résumé et les conclusions. Par là, ils seront au courant d'une manière sinon complète, au moins suffisante de l’état actuel de cette question également in- téressante sous les rapports industriel ct physiologique. dre Question. — La feuille du mûrier, nourriture naturelle de la chenille de cetarbre,contient-elle la matièresoyeuse qui, élaborée par cet insecte, se Con- vertit en soie ? Réponse.— Non ; la feuille du mûrier, pas plus que toutes les fouilles sur lesquelles on voit des chenilles qui don- nent de la soie, ne contient cette ma- tière ; elle n’en présente que les élé- rnent(s. sont inconnues. le seul développement spécial qui puisse. être raisonnablement attribué à la na- ture de l’animal. ss gation de certains animaux est le seul moyen que nous ayons d'obtenir le développement spécial de certains organes. et qui de soie est'le seul moyen que nous possédions d'augmenter la proportion de cette matière, tout étant égal d’ail- leurs, c’est-à-dire les chenilles ayant acquis le même poids. en opposition avec celles de M. Perris. Les causes de ces variations no Quant à présent, l'engraissement est Quant à présent, le choix et la propae’ | Par conséquent, le choix la propagation des vers à soie donnent une forte proportion Ces conclusions se trouvent en partie w SCIENCES APPLIQUÉES. Des chronométres. De tous les arts, l’un des plus grands et des plus utiles est incontestablement l'art de déterminer la position d’un navire en mer : on Sail que sa pratique consiste à trouver la latitude et la lon= gitude du lieu où il se trouve. Pendant longtemps, on a été réduit à déterminer, la position du vaisseau par l'estime seule de son chemin à l’aide du lock, et de sa route à l’aide de la boussole, dont I& découverte porta rapidement la navigas tion à un grand degré de perfection el changea, pour ainsi dire, la face du mondè politique. Les deux instruments donê nous parlons furent longtemps les seul + +, #) 13 | ressources du navigateur. Mais ensuite Me changement que l’on ne manqua pas Me remarquer dans les apparences des corps célestes au fur et à mesure que l'on passe d’un lieu à un autre, fit concevoir espoir de déterminer la position du vaisseau par l'observation des astres. Cependant on ne trouve aucun yestige de l'application de l'astronomie à la na- vigation avant la fin du quinzième siè- cle. Depuis cette époque, diverses mé- thodes plus ou moins exactes, plus ou ‘moins ingénieuses ont élé proposée ; imais pour les besoins journaliers du navigateur elles se réduisent à celle des ldistances de la lune au soleil ou à une &toile zodiacale et à celle des chrono- mètres. ni |. C’est Gemma Frisius qui, le premier, a eu l’idée, en 1530, d'employer les montres qui venaient alors d’être in- ventées, à la solution du problème des longitudes. Après lui, Adrien Métius, Michel Coignet, Blundevil et quelques autres tentèrent celte méthode sans suc- .cès. Huygens ne fut guère plus heu- (reux pour les horloges à pendule et les montres de son invention; mais cCe- pendant il faut convenir que cet homme si justement célèbre porta fort loin cette idée, et l’on sait que sa méthode fut utile dans un voyage du major Holmes à l’île Saint-Thomas. Après Huygens, on vit Henri Sully qui, excité par les “récompenses promises en 1714 par le hi chers anglais, porta ses vues vers M, cet objet si important. … Jout ce que l’on à connu de remar- … quable en horlogerie jusque vers cette « Époque où des artistes éminemment us reculèrent les bornes de cet \ | ] ] art, est dû à Henri Sully dont notre Ju- lien Leroy fut à la fois l’émule et l'ami, et perfectionna plusieurs inventions. “5 En 1726, John Harrison dirigea «aussi ses travaux vers cet objet, et le HMpremier essai d’une de ses horloges ma- drines fut fait en 1736, dans un voyage à Lisbonne. Trois ans après, il produisit une seconde horloge, puis une troisième Men produisit une quatrième qui rem- porta le prix proposé. Ensuite on fit 1#consiruire, sur le même principe, par LM Larcum Kendall, un chronomètre qui fut confié aux soins de Wales, dans l’une | des expéditions du capitaine Cook au- “iour du monde; et, au retour, on “donna à Harrison, après bien des dé- “ bats et des contestations, la totalité de la récompense promise. … Après la mort de Harrison, plusieurs autres horlogers anglais, Mudge, Emery, | Arnald,etc., sesont aussi distingués dans cette partie de l’horlogerie. Mudge, sur- » tout, à été considéré comme le premier artiste de l'Angleterre. La réputation des artistes français n’est ni moins cé- |èbre ni moins méritée. Les succès de Pierre Leroy, de Ferdinand et Louis Ber- |thoud sont connus de toute l’Europe, et | il y a, entre les artistes anglais et fran- çais, cette différence que ces derniers se Isont livrés sans relâche à la détermi- “| nation des longitudes par l'horlogerie, “| sans y être excités, comme l'ont été les M arlistes anglais, par le puissant véhi- | cule des récompenses nationales; car on «| ne peut considérer comme tel le prix , que l’Académie des sciences de Paris écerna à Louis Berthoud pour cet ob- 614 jet. Disons aussi, en passant, que les excellents ouvrages de Ferdinand Ber- thoud ont été de la plus grande utilité, on peut même dire qu’ils ont servi de guides à tous les artistes contempo- rains. Plusieurs perfectionnements ont été depuis apportés dans la construction des chrononètres. L’un des plus récents et des plus utiles, est celui que l’on doit à M. Dent : il consiste à revêtir le ba- lancier et son ressort d’une couche d’or, à l’aide du procédé électro-métal- lurgique, ce qui les met à l’abri de l'oxydation. Les artistes français ne sont pas non plus restés stationnaires sous le rapport du perfectionnement des chro- nomètres. Berthoud, Motel, Bréguet, Winnerl, Paul Garnier, H. Robert et d’autres encore dont les noms nous échappent, ont produit des chronomè. tres qui ne le cèdent en rien à ceux d’'o- rigine anglaise. À l’exposition de cette année, plusieurs des artistes que nous venons de citer en ont exposé, dans la construction desquels ils ont apporté di- vers perfectionnements qui promettent, à priori, les meilleurs résultats. Ceux de MM. Winnerl, Garnier et H. Robert nous ont paru d’une construction à la fois solide et rationnelle. Le second de ces trois artistes, M. Garnier, a reproduit son chronomètre à échappement libre à force constante. Nous ne pouvons, faute d’espace, donner ici une descrip- tion détaillée des diverses modifications apportées par chaque artiste dans la construction des chronomètres ; mais le fait suivant suffira pour faire apprécier le mérite du mécanisme conçu par M. Garnier. Dans ce mécanisme fort simple, le frottement est réduit à ce point, que, depuis cinq ans que son échappement fonctionne sans huile, la levée n’a subi néanmoins aucune alté- ration, quoiqu’elle soit en acier trempé dur et le levier d’impulsion en or. Par suite de la simplicité de son mécanisme, M. Garnier espère pouvoir établir ses Chronomètres à un prix tel, que tous les capitaines de navire ne pourront, sans mauvaise volonté, se dispenser d’en avoir à leur bord. C’est là évidemment un véritable progrès ‘et dont chacun peut apprécier les conséquences. Toute- fois, hâtons-nous de le dire, les juge- ments que l’on porte sur les produits de cette partie de l'horlogerie, surtout par suite de l’examen fort imparfait et com- plétement insuffisant qu’on en a pu faire pendant la durée de l’exposition, ces jugements, disons-nous, ne sont et ne peuvent être que des jugements à priori, et qui exigent la sanction de l’ex- périence pour être inaltaquables et inat- taqués. En Angleterre, c’est une autre chose. Les chronemètres des artistes les plus distingués sont déposés à l'observatoire de Greenwich, où ils sont soumis aux épreuves nécessaires pour constater la régularité de leur marche pendant un temps plus ou moins long. Assurément la réputation d’habileté que nos artistes se Sont si justement acquise est une ex- cellente garantie pour leurs chronomè- tres; mais Celle qui résulte des expé- riences poursuivies à l’observatoire de Greenwich est encore meilleure, et il serait à désirer pour nos artistes qu’un semblable moyen d'expérience leur fût 615 “offert en France. On comprend aisément que les chronomètres qui ont été éprou- vés à l’observatoire de Greenwich se ven- dent d'autant plus facilement et plus cher, que leur variation a été plus fai. ble, et le temps des épreuves plus long. C’est ainsi qu'on a pu constater que je n° 114 de Dent est, de tous les chrono- mètres qui ont élé confiés à l’observa- toire de Greenwich, celui dont la Marche a été la plus régulière : on peut en quel- que sorte dire que sa variation à été nulle. De ce que nous venons de dire sur la perfection des chronomètres, on ne doit pas inférer que nous les ConSidérons comme suffisants pour satisfaire aux be soins de la navigation sans le Con= cours des méthodes astronomiques. Nous croyons que la réunion de ces deux moyens peut rendre les plus grands ser- vices; mais il ne faut pas employer l’un à l’exclusion de l’autre comme quelques personnes le conseillent, nous ne sa- vons dans quelle intention. Pour don- ner les petites différences en longitude: entre plusieurs points d’une côte, par exemple, ou pour déterminer les longi- tudes relatives des lieux en les compa-. rant à celles déjà trouvées par des séries d'observations astronomiques ; dans ces cas et dans beaucoup d’autres encore, les chronoïnètres sont plus Convenables que la méthode des distances; mais pour les besoins journaliers de’ la nawvi- gation, la sphère est encore aujourd’hui le plus exact et le plus sûr de tous les instruments de longitude. Moyen d'épurer le soufre; M. Lauy : L'épuration du soufre est une Opéra= tion manufacturière qui, malgré certai- nes améliorations faites à Marseille offre encore des inconvénieuts et de grands dangers; en effet, elle donne lieu parfois à la formation de Certains mélanges détonnans, dont l'explosion dans de vastes chambres en maconne- rie, compromet la vie des hommes. M. Lamy a imaginé et mis en usage des moyens el appareils simples et éco- nomiques, qui ontcomplètement changé l’état des choses. Le soufre est d’abord soumis à une épuration qui Sépare sans frais l’eau, les débris Organiques et les = matières minérales plus lourdes : très--- facilement décanté ensuite dance: lindre clos, sans émanations ni pertes. sensibles, il est entièrement distillé ne laissant aucun résidu pulvérulent. Plu- sieurs opérations se succèdent sans dé- montage; et, lorsque cette dernière mesure deviènt utile, un obturateur mobile intercepte la communication avec la chambre, et prévient la forma - tion de l'acide Sulfureux, en même. temps que l'introduction des cendres dans les chambres. D'ailleurs, les chambres en briques, solidement maintenues et cimentées, sont munies de larges soupapes faciles à soulever. Toutes ces dispositions ont tellement atteint le but que l’auteur s'est proposé, qu'aucun accident n’est survenu, et que les produits obtenus, sous les formes de soufre raffiné, en fleur et en canon, ont constamment réuni les moilleures qualités commer- ciales, ans un CY=- 616 Le problème de l’épuration du sou- fre, par des procédés ‘et ‘appareils sa- lubres et économiques, se trouvant ainsi résolu,-sans daisser rien à désirer, l'Académie des sciences a décerné à M. Lamy un prix de 3,000 fr., de la fondation Monthyon, relatif.à l’assai- nissement des procédés industriels. Moyen de garantir les murs de L'hummiite: par M.SYLVESTER. Le procédé imaziné par l’auteur con siste à rendre les briques impénétra- bles à l'humidité, en les enduisant d’ung solution composée des ingrédients sui- vants : on fait dissoudre 280 grammes desavon dans 4 litres d’eau, et on passe ce mélange sur la surface des briques avec un pinceau large et plat, en ayant soin de ne pas produire de mousse. On faitsécher pendant vingt-quatreheures, après quoi on prépare une solution de 186 grammes d’alun dans16 litres d’eau, et on l’applique sur les briques. Cette Opération doit se faire par un temps sec et chaud. * Voici les résultats obtenus par ce procédé. Un mois après l'essai entre- pris sur un bâtiment devenu inhabita- ble par l'effet de l’humidité, malgré lemploi de briques de bonne qualité, il survint des coups de vent du sud- Ouest accompagnés d’une pluie conti- nue pendant quarante-huit heures: des murs ordinaires eussent été pénétrés, mais le revêtement en briques préparées a opposé, dans celte circonstance, un obstacle efficace à l’infiltration de l’eau et a parfaitement résisté. Depuis, d’au- tres averses sont venues frapper contre lesimurs ainsi garantis, mais aucune trace d'humidité ne s’est manifestée. (Giv. engin. journal. janvier 1844). — SCIENCES HISTORIQUES. GÉOGRAPHIE. Sur l'ile de Sainte-Lucie (S.-Lucia: historical, ‘statistical, and descriptive), par M. H.-H. BREEN. Sainte-Lucie est située à 24 milles au sud-est de la Martinique, et à 21 milles au nord-est de Saint-Vincent ; ‘après la Guadeloupe et La Trinité, c’est la plus étendue des petites antilles. Elle a 42 milles de longueur, 21 dans sa plus grande largeur ; sa circonférence est de 150 milles; sa superficie est de 153,620 acres. Cette ile est très-Connue pour ses sites sauvages el romantiques. Vue de: la mer soil au nord, soit au sud, soit au vent, soil sous le vent, elle paraît tou- jours également grande et pittoresque. Depuis le,hardi et majestueux piton dont le Sommet s'élève au-dessus des nuages, jusqu'aux humbles plantations de ca- féiers qui se cachent sous les abris que leur ménage la main de l’homme, c'est un 1ableau entremèêlé de sombres forêts et de fertiles vallées, de rivières et de TaVINS, Vaste panorama, où la nature prend alternativement l'aspect le plus sauvage et les formes les plus ravissan- tes. Les principales montagnes de l'ile forment une chaine qui s'étend longitu- dinalement dans sa portion centrale, la 617 partageant en districts au vent et sous. le vent.Elles sont entièrement revêtues d’épaisses forêts; leurs principales som: mités portent le nom de Sorcière, Paix- Bouche et Barabara. Des deux côtés! de cette. chaîne partent des montagnes moins élevées qui divergent vers la mer, circonscrivant entre elles des plaines, des vallées ou des ravins, selon leur di- rection et leur éloignement respectif. Les Pitons sont deux pyramides de ro- chers du caractère le plus remarquable et le plus pittoresque, situées au côté méridional de l'entrée de la belle baie dela Soufrière. L'on donne une hauteur, à l’un, de 3,300 pieds, à l’autre, de 3,000 au-dessus du niveau de la mer. Ils pa- raissent n'être pas du tout rattachés aux autres montagnes, et, à l'exception de leur face occidentale qui est baignée par la mer, leurs bases sont couvertes de verdure et de plantations de canne à sucre dans le meilleur état de culture * On rapporte diverses tentatives faites à diverses époques pour atteindre leur cime; mais la direction perpendiculaire de leurs faces fait penser que personne n’a encore pu et ne pourra jamais s’é- lever jusque-là. La curiosité naturelle la plus remar- quable de Sainte-Lucie est la Soufrière, ou montagne sulfureuse, située dans la paroisse à faquelle elle a donné son nom. Elle est à environ une demi-heure de marche de la ville de la Scufrière, et à 2 milles à l’est des Pitons. Le cratère se montre à 1,000 pieds d’élévation au- dessus du niveau de la mer, entre deux petites hauteurs entièrement dépour- vues de végétation. Il occupe un espace de 3 acces, et il est revêtu de soufre, de Scorieset d’autres matières volcaniques; au milieu, se montrent plusieurs exca- vations où l’on remarque une ébullition intessante; dans quelques-unes leau est d’une limpidité remarquable; mais dans les plus grandes elle est tout à fait noire; ses bouillons s’èlèvent à deux ou trois pieds, lançant constamment d’é- paisses vapeurs sulfureases accompa- gnées d’une odeur suffocantie et des plus nuisibles. Plus légères que Pair am- biant, ces vapeurs sélèvent jusqu’au sommet des hauteurs, et s'étendent ho- rizontalement dans la direction du vent. Lorsqu'on reste pendant trois minutes sur un même point de la croute volca- nique, on sent la chaleur du sol à tra- vers les chaussures les plus épaisses, circonstance qui semblerait indiquer que:le foyer volcanique n’est pas limité aux sources bouillantes. En effet, il sut- fit d'enlever ‘une petite portion de la croute jusqu’à une profondeur de dix- huit pouces ou deux pieds, pour voir l’eau s’intfilitrer dans cette cavité et la transformer en une nouvelle chaudière en ébullition. Parfois des sources d’eau froide se montrent spontanément, el alors les moins considerabies d’entre elles donnent naissance à des mares bouillonnantes qui, peu à peu, baissent de niveau et semblent ensuite disparai- tre. On voit que les earactères de la Sou- frière lui sont tout à fait propres et ne se reproduisent dans aueçun autre vol- can. En général, on ne peut la compa- rer ni à l’Etna, ni au Vésuve, ni à aucun autre des volcans dont il est Souvent question, ni pour lintensité et la vio- lence des éruptions, ni pour l'aspect continuellement en éruption, quoique la plus exposée à-ces effrayants phéno- sal imposant et terrible à l’état de repos ;. maïs elle les surpasse tous par la ot nuité de manifestation des phénomènes. volcaniques.Les Geysers d'Islande eux= M mêmes, qui semblent avoir la plus” grande ressemblance avec le volcan de - Sainte-Lucie, n'agissent que par inter valles, tandis quela Soufrière se montre! . avec moins d'énergie. Ce qu’elle était,il M! y à trois siècles, elle l’est encore au= « jourd’hui, ét probablement elle lé sera encore dans (rois autres siècles. L'état de bouleversement sous lequel se pré- sentent tous les objets environnants et particulièrement les Pitons, ne permet- tent pas de douter qu’elle n’ait été jadis le point central de grandes codvulsions du sol: mais il est impossible de déter=: miner à quelle époque ont eu lieu ces redoutables phénomènes. Ils ont dû se passer longtemps avant la découverte de l’île, puisqu'il n’en existe aucune tra-, dition. Au nombre des désavantages que pré- sentent le climat et les saisons à Sainte- Lucie il faut compter avant tout la fré- quence des tempêtes et des ouragans. Cette île paraît être placée sur la ligne mènes, et elle en a souffert beaucoup M plus que toutes les autres îles intertro- picales, à exception peut-être des Bar-« bades. On ne rapporte aucun ouragan antérieurement à 1756; mais depuis M cette époque ils sont devenus communs et ils occasionnent les plus affreux mal-? heurs. La crainte dont ils remplissent les esprits est telle, que l’on fat des prières publiquesidäns les églises pen+ dant toute ‘la saison. des orages, et que lorsqu'elle est passée on chante des Te Deum en actions de grâces. De 1756 à 1831,dans une période de soixante-quin= ze ans, Sainte-Lucie a été ravagée par M six ouragans dont les plus violents ont MM eu lieu le 10 octobre 1780, le 21 oct0bre 1817, et le 41 août 1834. L’ouragan dem 1180 est probablement le plus affreux qui ait jamais sévi dans cet hémisphère.M Ses ravages s’étendirent sur toutes Iles peLites Antilles ; mais ses principaux ef-m fets se concentrèrent sur les îles centrasm les des Barbades, Saint-Vincent, Sainte Lucie et la Martinique; on évalue à vingt-deux mille le nombre des person-M nes qu’il fit périr. Celui du 11 août 1834" ne s’etendit pas au delà de Sainte-Lucie, des Barbades et de Saint-Vincent. Sur les trois ce furent les Barbades qui souf- frirent le plus et Sainte-Lucie le moins. La violence du vent était telle que dans Bridgetown seule la moitié des maisons. et des édifices publics furent entière= ment rasés, et qu'il perit quinze cents, personnes. À Sainte-Lucie, le jour qui précéda cet ouragan, l’atmosphère fut lé“ siège de phénomènes remarquables Dans la soirée, le ciel prit un aspeck lourd et plombé qui, à cette époque d& l'année, n’actira pas une attention partis culière. Le 11, vers quatre heures du matin, une forte brise soufla du nord accompagnée d’une pluie abondante. 4 > heures, la violence du vent allant tous jours croissant commença à donnek, de fortes inquiétudes. En ce moment il avait entièrement sauté à l’ouest, et: présentait tous les indices de la plu violente tempête. À neuf heures, il dans toute sa force, après quei, se « | \ l mant peu à peu, il fit place à un calme plat avant deux heures de l'après-midi. ’ouragan ne dura donc que huit heures, et même sa violence ne fut pas conti- mue, mais elle se fit sentir par interval- es et par bouffées, répandant dans ces moments la désolation et le bouleverse- ment de tous les côtés. Le nombre des personnes qui périrent ne s’éleva guère ‘qu’à dix ou douze, et ce furent princi- palement des marins; les principaux dommages furent essuyés par les navi- res el aussi par les maisons dans les villes de Castries, Soufrière et Vieux- Fort. À peu près tous les navires qui ‘étaient à l'ancre dans le port furent |jerés les uns sur Ja côte et les autres \dans la haute mer. On ne peut se faire lune idée des malheurs que l’on aurait eu à déplorer si la tempête avait duré plus longtemps. L'ile de Sainte-Lucie est aussi sujette aux tremblements de terre. Depuis cinq ans, les Antilles ont eu trois tremble- :menis de terre violents et destrucieurs. | Le premier eut lieu à six heures du ma- tin, le 14 janvier 1639; il dura environ “quarante secondes et se fit sentir dans | plus terribles furent réduits à Saïnte- Lucie et à la Martinique. Dans celle-ci Ja ville de Fort-Royal eut particulière- | ment à souffrir. À Sainte-Lucie personne . ne périt; mais de graves dommages fu- . remt occasionnés dans les villes de Cas- tries et de Soufrière. La force des oscil- | Jations ‘était telle dans cette dernière, nqu'il se forma dans le sol plusieurs fis- mu Sures; plusieurs des maisons en pierre . furent renversées en partie ou considé- … rablement endommagées; aucune n’é- | chappa entièrement à l'effet des. mou- | vemenis.du sol. Le deuxième tremble- . ment de terre eut dieu le 7 mai 1842, à [* quatre heures et demie du soir; il ré- y" pandit aussi la désolation à Saint-Do- M mingue. Le troisième a eu lieu le 8 fé- | vrier 4843, à onze heures vingt-cinq mi- ) l ( À tiblement à la Guadeloupe et qui dé- | truisit la Poimie-à-Pitre. Les journaux sh Ont reproduit avec trop de soin et d’em- j" pressement tous les détails de cet ef- - froyable événement pour que nous puis- | Sions suivre l’auteur dans la longue des- … criplion qu’ilen donne. . . Pourterminer cet exposérelatif à l’île de Sainte-Lucie, nous dirons, après M: Breen, que l’état social semble y être Moins avancé qu'il ne pourrait et même \qu'il ne devrait être. À peine le seizième de la surface du sol est-il cultivé, quoi- ul qu'il soit susceptible de culture dans M\iouie son étendue et même jusque vers le sommet des montagnes. Mais la cause de ce peu de progrès doit être cherchée dansles craintes qui assaillent Sans cesse les colons et qui les empé- di rent de se livrer à de vastes spécula- “| tions. En effet, Sur un sol qui peut être n bouleversé d’un moment à l’autre par Ji des ouragans affreux ou par des trem- «| blements de terre plus terribles encore, M| l’homme n’est guère porté à fonder des | établissements durables, à essayer des entreprises qui ne peuvent porter leurs fruits que dans un certain nombre d’an- | nées. On n’est jamais sûr du lendemain, M à peine même peut-on compter sur le plusieurs de cesiles; mais ses eflets les: 620 624 présent ; dès lors on se borne à assurer | Ces caractères indiquaient que le sable l’existence et les jouissances du moment sans presque rien faire pour un:avenir tout problématique. GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. De Ja mature du sol de l'Afrique centrale, sur les deux rives du Babr-el- Abiad supérieur, jusqu'aux monts de la Lune; par M. G. GirarD. On distingue, dans la partie orientale de l'Afrique intérieure, trois grands systèmes de montagnes, dont l’un se prolonge à l’est, le second au sud, le troisième à l’ouest. Le premierembrasse le grand lac de Tzana, contient les sour- ces du Tacazzé et du Bahr-el-Azrek, et, à l’ouest de: celles-ci, s'élève à une alti- tude de 1,000 pieds : celui du sud et du sud-ouest, dont la hauteur ne nous est pas connue, forme la ligne de sépara- tion des eaux entre les affluents du Nil et les rivières qui coulent à l’ouest, c'est celui qui autrefais portait le nom de monts de ja Lune; enfin celui du nord-ouest qui à son point central au Djebel-Marek: quelques-unesdes rivières qui en sortent, se dirigent au sud vers le Bahr-el-Abiad, mais la plupart cou- len1 à l’ouest vers le centre de l'Afrique. Entre le massif des montagnes de lest ei celui du sud, il s’en trouve un au- tre qui n’est pas très-étendu, mais élevé, forme la partie orientale de l’Enaréa, semble s'étendre jusqu’au royaume de Bari, et atteint dans le premier de ces pays à une élévation de 1,229 pieds. Au sud de ces monts, se déploie une con- trée marécageuse que traverse le Gos- chop;etsilest permis de se livrer à des conjectures sur des contrées si loin- taines, on ne doit pas s'attendre à trou- ver de hautes montagnes plus au sud; puisqu’au delà de la vallée du Goschop on cultive le café et le coton, et que l’on parle d'un lac salé, enfin d’un pays où l’on trouve de l’or. De ces deux faits, le premier indique un plateauar.de, le se- cond une plaine enfoncée, dans laquelle l'argile, contenant de l’or et du sable, a pu se déposer. Un semblable promontoire semble aussi se déployer au milieu de cette ré- gion, entre les plateaux d'Enaréa et de Bari, le cours supérieur du Babr-el- Abiad, et les montagnes du Kordofan, du Sennaar et du Fazckl. C’est une con- trée en partie habriée par des Nègres vi- vant de l’agriculture, et en par Lie formée de vastes plaines couveries de hautes graminées que paissent des troupeaux d’eléphants; entiu qui, vers le nord, est bornée par un terrain large de 30 milles eLabondante en or. Cette ceinture com- pose les plaines que traversent le Sobat (en français Saubai) et ses affluents, avant de se réunir au Bahr-el-Abiad. Les échantillons des bords du Sobat consistent, soit en sable contenant du mica, soit en argile ocreuse d’un noir brunâtre, soil en sable calcaire, soit en un conglomérat composé de petits frag- nients calcaires. Le sable, quand il est pur, consiste en une grande quantité de petits grains de quartz jaunâtre, un peu de feldspath rougeâtre, de particules de minerai de fer, un peu de mica brun rougeâtre, et aussi de petits fragments de roche amphibolique et d'hématite. dev2it provenir d’un terrain de mi- caschiste et de gneiss peu éloigné; car s’il eût été loin de celui où il prendson origne, il n’eût plus contenu ni mica, ni surtout aucune particule de mica Co- loré. À ce sable ressemble entièrement, excepié que les grains en sont plus gros, quoiqu'ils atteignent au plus à la dimension des grains de millet, le sable des rives du Babr-el-Abiad dans le royaume de Bari, il contient principale- ment du quartz, ensuite le même mica brun, mais en plus grande quantité; enfin beaucoup plus de grains noirs que l’autre; et l’on reconnaît que c’est du hornblende. Il provient vraisemblables ment de massifs de siénite et de diorite, comme il s’en trouve souvent dans les montagnes de gneiss et de micaschistes; toutefois, il pourrait bien être d’origine volcanique, puisquelles laves du Djebel- Désa-Faoungh (Tesafon),situé à lalimite septentrionale de cette plaine, en con- tiennent une grande quantité. Celle montagne est évidemment un volcan éteint. Elle s’élève très-probablement d’un plateau basaltique, car on y ren- contre du basalte avec de l’olivine et de l’ausite; el des laves poreuses d’un rouge brun avec de gros cristaux de hornblende arrondis, ainsi que du tuf d’un grisfoncé,forméseulement de petits fragments de lave poreuse et de cendre fine, semblent couvrir les pentes. Le tuf ainsi que les laves ne contiennent au» cun feldspath vitreux, et on n'y voit pas de pierre-ponce; ainsi, tous les pro- duits de ce volcan ne paraissent être qu’un basalte métamorphosé. L'action volcanique paraît ne s’être pas étendue urès-loin; elle s’est deve- loppée seulemenl sur le bord septen- trional de cet entonnoir qui vraisem- blablement fut d’abord un grand bassin d’eau douce. En effet, les cailloux du Sennaar au nord, ceux du Fazokl et du Bertat à l’est, du pays de Bari au sud, du Kordofan et du Djebel-Tiek à l’ouest, sont d’une autre nature. Les collections que l’on posséde, et qui en partie proviennent du doc- teur W..., lequel les à faites dans la première expédition envoyée par le pa- cha d'Egypte en 13410, en partie sont dues à la générosité du savant M. Rus- segger, donnent des renseignements suf- fisants sur la géographie générale de ces montagnes à-peine découvertes. La chaine des monts de la Lune con- siste, d’après plusieurs échantillons, en gneiss el en micaschiste; un de ces morceaux a été pris par M, Werne sur un des points les plus méridionaux qu'on ailalleinis; savoir : aux CâtaraC= tes du pays de Bari. Et il est à remar- quer que ces rochers se sont opposés à ce que l’expédition, dont faisait partie le voyageur prussien, pénètrât plus avant dans celle contrée. .C'est du gneiss composé de feldspath bianc et de beaucoup de mica noir, et du micaschisie contenant beaucoup de- quartz grenu, fragile, pas de feldspath, et du mica noir à pelites écailles. On: trouve aussi dans la vallée de Bari du fer magnétique; il parait que l’on ne sait pas s’il y est en place, car on ne l’a recueilli que reduit à l’état de sable sans aucun fragment de pierre. Le fer ma- gnéliqué est mêlé dans plusieurs loça- À 022 lités de fer oxidulé; ce qui rappelle que les montagnes de micaschistes du Brésil offrent de semblables roches. Par malheur nous ne possédons aucun “échantillon des hautes montagnes d’E- naréa; mais les roches du Bertat, du :Fazokl et du Sennaar nous sont bien connues par la belle collection de M. Russegger. Dansle Bertat et dans la partie méridionale du Fazokl, les monta- gnes sont de granite et de gneiss ; celles qui leur succèdent au nord sont de schiste chloritique, ce qui est probable. ment la roche contenant de l'or ; enfin dans le Sennaar, elles sont de schiste argileux. Dans quelques endroits, le terrain offre de grands changements, il - est traversé par des veines de granite et de quartz, de sorte qu'ici, de même que sur beaucoup d’autres points, le schiste argileux paraît être une roche plus an- cienne, le granite plus moderne. Ce dér- nier se montre aussi le long du Bahr-el- Abiad, dans le Djebel Niimati (Iemati), soit formé de feldspath rouge pâle, d’al- bite blanche, de quartz gris et de mica noir, soit sans albite et composé seule- ment de feldspath rouge foncé, de quartz blanc et de mica noir. Des roches semblables, le granite, le gneiss et le micaschiste se trouvent dans le Kordofan. Dans le sud, semontre aussi la diorite composée de feldspath blanc, d’amphibole verte et noire et d’un peu de fer titanique; et au Djebel- Tira, il s’y joint du schiste chlornique. Mais l’apparilion la plus remarquable -est celle de la phonolite koldadschi (ou kodalgi et koldagi) dans la collection de M. Russegcer. L'apparition de la pho- nolithe fait conclure avec certitude un développement considérable de roches basaliiques dans cette contrée, et cepen- dant n'indique nul phénomène volca- nique, puisque chez nous la phonolite ne se trouve ordinairement que dans les groupes de montagnes basaltiques où aucun volcan n’a existé. - Au nord des montagnes du Kordofan et du Sennaar, auxquelles se rattache à l’est le Mandira, montagne composée de siénite, se montre une formation de grès et d’'amphibole, qui vraisemblablement appartient aux roches tertiaires moder- nes. Elle compose le Djebel-Moussa dont M. Russegger et M. Werne ont donné des échantillons, mais qui malheureu- sement n’est pas marqué sur la carte de M. Zimmermann. L’éliquette de M. Rus- sesger ajoute que cette roche se trouve aussi le long du Bahr-el-Abiad dans le Soudan oriental. Il résulte du tableau géognostique de ces contrées, que l’on y voit généra- lement des montagnes de granite, de gneiss et de micaschiste ainsi que de Schiste argileux, de schiste chloritique et de diorite; à ces roches, qui toutes sont des formations les plus anciennes, se joignent immédiatement des basaltes, des phonolites, des roches volcaniques dont l’origine appartient à l’époque ter- tiaire. Peut-être les conglomérats cal- caires, qui se trouvent au Sobat, doi- vent-ils leur origine au calcaire crétacé, auquel ils peuvent bien appartenir d’a- près leur extérieur. S'il en était ainsi, \a géognosie de la partie orientale de l'Afrique centrale ressemblerait com- plétement à celle de la Palestine, de la Syrie et de l'Asie Mineure, 623 NOUVELLES DIVERSES. ANTIQUITÉS. Bijou en or, de fabrique barbare, trouvé près de Cherbourg. Au mois de juillet dernier, des ouvriers qui travaillaient dans les carrières granitiques si- tuées à mi-côte des falaises de Flamanville, près Cherbourg, ont trouvé sur un pic appelé la Bouteille, faisant partie d’un terraia ex- ploité par M. Bosmelle, un objet en or, pesant 353 grammes ; il était placé entre deux grosses pierres, et recouvert d'à peu près 1 metre de’ terre. Cet objet, ainsi placé dans un endroit presque inaccessible, et Sur une montagne bai- gnée d’un côté par la mer, a vivement excité la curiosité de tous ceux qui l'ont entrevu, tant par l’étrangeté de sa forme inusilée que par la singularité qu'offrait son gisement. Qu'on se figure une tige d’or arrondie, de la grosseur d'un tuyau de plume, prolongée sur une longueur d'à peu près 50 centimètres, et terminée, à chaque extrémité, par une espèce d’évasement assez semblable au pavillon d'un cor de chasse, ou plutôt à celui d’une trompe antique. Le tout massif, même les deux pavil- lons terminaux, contourné en cercle, de ma- pière à offrir l’image d’une espèce de cor à double pavillon, et buriné, sur les deux extré- mités, de zônes formées de lignes contrariées, de dents de loup et de séries de points, à la manière de la plupart des des bijoux et instru- ments celtiques. On n’a pas réussi à rappro- cher, par voie d'analogie, ce bizarre monument de quelques-uns de ceux que renferment nos cabinets. Son usage, aussi bien que son ori- gine, sont restés un problème. La ductilité ex- trème, que présentait l'or dans toute sa pu- relé, avait sans doute permis de lui donner la forme qu'il conservait au moment de sa de- couverte, et qui n'était peut-être qu’acciden- telle. Ii était à désirer que ce curieux et eaig- matique objet, nonobstant sa valeur assez ele- vée, fût acquis pour quelque collection publi- que, et nous savons de source certaine que l'honorable directeur du musée d’antiquités de Rouen, M. Deville, avait fait faire des pro- positions dans le but d'en assurer la conserva- tion; mais le détenteur, ainsi que cela n’ar- rive que trop fréquemment, tente par l’appât d’une prompte conversion en écus, s'était hàté de le faire fondre. : — La superbe basilique de Saint-Louis, à Munich, construite sur la place de nême nom, vient d'être inaugurée le 8 de ce mois. Cette église est bâtie dans le style de celles d'Itaiie; elle est remarquable par ie nombre prodigieux de sculptures et de geintures à l'huile, à fres- que et sur verre qui eutrent dans sa décora- lion. É — On peut voir en ce moment aux archives du royaume la collection la plus complète qui existe de sceaux des rois, reines el regents de France. Les empreintes ont êté prises en soufre sur les originaux et s'élèvent au nambre de trois cent vingt-cinq. On s'occupe de pour- suivre cet interessant travail pour les sceaux des communes et ceux des grands seigneurs feodaux. Indépendamment de l’intérèt histo- rique proprement dit, on. sent toute l’impor- tance qu'une semblable collection aura pour l'histoire de l’art, puisque chacun de ces types originaux, apportant avec lui sa dale précise, permettra de résoudre certaines questions jus- qu à présent restées obscures. — Les fouilles opèrées par les soins de la socièté des antiquaires de la Morinie, sur l’em- placement de l’ancienne église (nous pourrions dire des anciennes églises) de Saint-Bertin, ont apporté de vives lumières sur l’histoire de ce celèbre monastère qui contenait les restes mor- tels de tant de souverains et de princes. Le dé- blai du sol situë derrière la tour a fait decou- crir une foule de tombeaux antiques d'évè- ques, d'abbés, de chevaliers, ete. Le musee de Saint-Omer s'enrichit de toutes ces dépouilles historiques qui ont un grand intérèl dans le ays. Le tombeau retrouvé d'une comtesse Adèle, fille d'un Beaudoin, comte de Flandre, à laquelle ne s'applique aucun des renseigne” ments chronologiques connus, va mettre en. émoi tous les antiquaires de la contrée. Cette Adèle, retrouvée après six siècles d'ensevelis= sement, va faire surgir bien des Gisserlations, « et bien des plumes se taillenten ce moment en son honneur, EE Ÿ Le vicomte A. de LAVALETTE. BIBLIOGRAPHIE, BIBLIOGRAPHIE. — ENCYCLOPÉDIE POPULAIRE. Répertoire de toutes les connaissances hu- maines, à la portée de toutes les classes de la ‘société, dirigée par M. Aug. Savagner, ancien élève de l’école des chartes, etc. Chez F. Prévost, rue des Grès, 17 et 20, et chez tous les libraires de Paris et des départe- ments. Le mouvement intellectuel de notre époque a fait de la science un besoin majeur pour toutes les classes de la sociéte; mais malheu- reusement salisfaire ce besoin est beaucoup plus difficile que le sentir. Si l’homme qui, dans Paris et dans Paris seulement, maître de ses loisirs, peut puiser dans les riches collec- tions qui lui sont ouvertes, se trouve par là en état de se tenir au courant des connaissances du jour; il n’en est certes pas de même pour celui que ses occupations essent elles obligent à se contenter des livres qu'il peut avoir sous la main. C’est cependant a ce dernier que là science, el par suite, les ouvrages qui peuvent la lui donner sont le plus necessaires. C’est donc une œuvre digne d’eloges, nous dirons même une véritable œuvre de dévouement que celle qui vient au secours de cette classe la plus nombreuse et la plus intéressante de la société, et qui lui met entre les mains un ré- pertoire général, par lequel elle peut étendre le cercle de ses connaissances, éclairer ses doutes et utiliser pour le mieux quelques m0- ments de loisir. Tel est l'ouvrage que nousan-" nonçons avec bonheur, et qui nous semble destiné à rendre de grands services à la société “en popularisant la science trop souvent ina- bordable dans la plupart de ses parties, par M suite du grand nombre et du haut prix des ous vrages dans lesquels on est contraint de la chercher. — Rédigé et dans un senslarge et en harmonie avec les idées, ‘les besoins de l'épo= que, il ne s'adresse pas uniquement aux gens du monde, aux classes riches de la sociétés mais surlout aux personnes moins aisées POUF lesquelles il remplacera les compilations surannées ou indigestes qui trop souvent sonë leur unique ressource. On sent dès lors le caractère qu'aura l'En=M cyclopédie populaire.Faits pour être compris de“# tous, ses articles ne seront pas surchargès den faits, qui du reste ne pourraient entrer dans son cadre et qui trop souvent n’ont d'autre avantage que de conslituer des écrits fatigants ou intelligibles ; le but que se propose avant tout son habile directeur, c’est d'uuir la clarté à l'exactitude ; c'est de dire tout ce qu'il fau pour résumer l’élat acluel de la science, mais seulement ce qu’il faut et de le dire de manière à ère compris de tous. Nous avons sous les yeux sept livraisons de cet ouvrage, et nous ne craignons pas de dire que ce but a êté at= teint. Un autre avantage que nous ferons res= sortir est le prix peu eleve de cette publitas tion; s'instrure et s’instruire à peu de fr ce sont deux résultats qu'il est aujourd'hui dflicile d'atteindre et auquel cependant OR pourra maintenant arriver, grâce à l'Ency: clopèdie populaire . te : Paris, — Jmprimerie SCHNEIDER ET LANGRAND, ” Rue d'Erfurth, 4, Lau M v A À 11 année. . Paris. — Jeudi, 10 octobre 1844. No 2%. 0 Ur L'ÉCHO DU MONDE SAVANT. 0 à SOMMAIRE,— SCIENCES PHYSIQUES. — TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'Eco pu MONDE SayanT paraît le JEUDI et le DIMANCHE de chaque semaine, et forme deux volumes de plus de 1.200 pages chacun: il est publié sous la direction de M. le vicomie A. DE LAVALETTE, rédacteur en chef. Ou s'abonne : PARIS, rue des BEAUX ARTS, 6.et dans les departenients, chez les principaux libraires, et dans les brreaux de la poste et des Messageries. Prix du Journal : PARIS, pour un an, 25 francs; six mois, 13 fr. 50 C., trois mois, 7 fr. —DEPARTEMENTS 50 fr. 16 fr..8 [r. 50 Al'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payaut part double. — Les souscripteurs peuvent recevoir, pour CINQ francs par an et par recueii, l'ÉCHO DE LA LITTÉRA- TURE ET DES BEAUX-A TS, elles MORCEAUX CHO1815 du mois (qui coûtent séparément, l'ECn0,10 fr ; les MORCEAUX CHOISIS, 7 fr.) pt qui forment avec l’ECHO DU MONDE SAVANT, laRevueencyclopédique la plas complète dés Deux Mondes .—Tout ce qui concerue le journal à M.le vicomte de LAVALETTE, direct(ur et rédacieur enchef, elles surgissent tout-à-coup, elles grandissent dans un jour. La société compte dans ses rangs les inventeurs les plus marquants de notre époque, et les principaux indus- triels de chaque spécialité, et le nom et les productions de ces représentants de chaque branche des arts industriels sont pour nous une garantie de l’im portance et de l'intérêt des travaux de cette société. La société des inventeurs a fait preuve de sagesse el de tact en s'écartant de la route dignement suivie par la Societe d’encoura- gement qui a rendu tant de services à l’in- dustrie; au lieu de faire double emploi, elle La société des inventeurs deviendra, si le gouvernement la protège, une institution enviée à plus d’un titre de nos voisins, et elle contribuera puissamment au progrès indus- triel qui doit caractériser notre siècle. ASTRONOMIE. — Position du nouvel obser- vatoire de Toulouse; F. Petit. — SCIENCES NATURELLES. — MinÉRALOGIE. — Giles métallifères de l'Allemagne; M. Burat. — Boranique. — Dissertation sur les noces e, le sexe des plantes; Linné. — SCIENCES APPLIQUÉES. — Société des inventeurs et des protecteurs de l'industrie: Locomotion à air comprimé; M. Andrand. — Nouve, appareil de vaporisation ; M. Ador. — Mo- teur par l'éther sulfurique. — Machine à ACADÉMIE DÉS SCIBACES, M. Balard, en examinant avec toute l'habileté qu’on lui connaît la compo- sition de l’eau de mer, parvint à y dé- couvrir un Corps nouveau, C'était le Brome. Poursuivant avec un zèle infa- tigable ses intéressantes recherches, - régulièrement le compte-rendu des séances | les divers essais tentés depuis 93 aient été in- fructueux ; hâtons-nous de dire que cesessais est ainsi de toutes les pensées qui ont de l’a- 9 . -qu’elles Soient devenues un besoin; alors composer et à décomposer. — Id. à coudre. — Id. à colonne d'eau — Nouveau filtre de M. Card. — SCIENCES HISTORIQUES. — ARCuÉOLOGIE. — Le Dard; M. d'Héricourt- — OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES a pris tous les moyens de progrès industriels qni n’entraient point dans le cadre de cette savante société, et en suivant ainsi une voie parallèle, mais non rivale, elle doit compter dans l'intérêt général sur l’appui de cette sœur aînée, et elle devient aussi une insti- tution d'utilité publique. Dans ce contact continuel entre les inven- teurs, les projets, les créations seront étu- diés, controlés, complétés avec plus de matu- rité, il y aura économie de temps et d’argent; et dans les rapports fréquents, tels que le cercle doitles établir entre les inventeurs, les industriels et les capitalistes, entre les créa- teurs et les applicateurs, les bonnes idées, les conceptions justes, les inventions utiles ne peuvent manquer de rencontrer les ressour- ces nécessaires. Le jugement des hommes pratiques activera puissamment la mise en œuvre des précieuses découvertes que l’iso- lement des inventeurs n’a que trop sou- ventajournéesou même bannies chez nos voi - sins. AE Dans cette société d’hommes spéciaux et pratiques, les causeries du cercle, les confé- rences publiques ne peuvent manquer d’of- frir un vif intérêt et d’avoir un cachet tout particulier. Nous donnons aujourd’huile compte-ren- du de la dernière séance, qui a été princi- palement consacrée à la section de mécani- que. Cette section qui comptait dans Ja réu- nion environ soixante de ses mernbres, représente en France la société des ingé- nieurs civils de Londres, et nousdevons espé- rer qu'elle a ira autant d'importance et qu’elle saura rendre encore plus de services aux arts mécaniques. Chaque section peut ainsi former, dans la société générale des inventeurs une associa- tion animée d’une noble émulation pour pro- Paris, le 10 octobre 1244. Les sciences appliquées, les arts indus- triels occupent de nos jours, dans les idées, dans les besoins, une si large place, que nos lecteurs nous sauront gré de leur donner de la Société des inventeurs et des protec- teurs de l’industrie. Cette société, dès son début, a été accucil- lie avec une faveur marquée, non seulement par les inventeurs, par les industriels et les capitalistes, mais aussi par tous les hommes qui s'intéressent aux progrès de l’industrie, et qui ont compris le rôle important que doit jouer l’industrie dans les intérêts maté: riels de toutes les classes, dans la prospérité du pays, dans l’histoire de notre époque. Cette association si féconde de toutes les forces productrices, a été formée à la suite de ce beau congrès industriel, où toutes les richesses de la France ont été étalées sous les yeux de l’Europe; et, par les sympathies dont elle est entourée par les membres qui lacomposent, par son accroissement si rapide elle indique assez son avenir, son influence progressive, L'on doit s’étonner que les inventeurs n aient pas songé plutôt à se réunir et que sont toujours restés à l’état débauche. E en Nenir : elles apparaissent sous divers noms et avec des formes vagues, indécises, jusqu’à 4 , . ARS r A ce qu'elles aient pénétré dans les mœurs et féconds pour la prospérité du pays. duire les travaux les plus utiles aux besoins et aux jouissances des particuliers et les plus l’habile chimiste de Montpellier a été conduit à étudier la force qui préside à l’évaporation dés eaux de la mer dans les salines du Midi et à en tirer des conséquences qui peuvent servir à la fois à la science et à l’industrie. Ce sont ces recherches qu’il communique au- jourd’hui à l’Académie des sciences. La saline sur laquelle M. Balard a fait ses essais avec une surface de 200 hees tares produisait annuellement 24# lions de kilog. de sel. Or, comm£fe évaporée ne contient guère que %k4 de sel par mètre cube, il en rés{H dans le courant d'une année il s’éVapore: sur la surface de cette seule salr quantité énorme de 800,000 mètreSgæ bes d’eau de mer (40 centimètres d: hauteur). Privée par toute cette évaporation même du sel marin qu’eile contenait, l'eau, en diminuant de plus en-plus de volume, arrive à l’état d’eau-mère. C’est là que se concentrent les matériaux que l’eau de la mer renferme en moindre proportion. Parmi ces matériaux figure au premier rang le sulfate de magnésie qui s’y trouve en effet pour une quantité assez considérable. — M. Balard à cher- ché à transformer, par des procédés in- dustriels, ce sulfate de magnésie en sui- fate de soude. La réfrigération des eaux- mères des salines donne, quand elle a lieu, à quelques degrés au-dessous de Zéro, une Cerlalne quantité de sulfate de soude; mais, outre que ces abaïsse- ments considérables de tempéraiure ne sont pas fréquents, ce sulfate se dépose des eaux en proportions si faibles, que ce procédé n'avait rien d'avantageux, M. Balard à donc été dans l'obligation d'en chercher un autre, el c'est en s’ap- puyant sur quelques-uns des principes les plus curicux de la chimie, qu’il est parvenu à Ce 1ésultat. Rappelons, en quelques mots, ces principes. Si, lorsque deux sels diffèrent par leur acide et parleur base, et qu'une double décomposition est possible, la présence d’un sel peut favoriser la solubilité qu 628 d'un autre; quand ils ont, au contraire, le même acide ou la même baise, et que la double décomposition #'estplus pos- sible, la présence dun séldainsune disso- lution diminue au eontratrelasol bi lité d'uttiutre, Sauflescas, lien ehtemderoù la formation d’un sel double donne nais- sance à ün composé nouveau doué dapti- tudes spéciales. Ainsi Phydrochlorate de magnésie nuit à la solubilité du sel, parce que c’est un hydrochlorate,à celle du sullate de magnésie, parce que c’est un sel maguésien. Il favorise, au con- traire, la solubilité du sulfate de soude, parce que dans ce cas la double décom- position s'effectue probablement. La so- lubilité du sulfate de soude se trouve au contraire diminuée par celle: du sel ma- yin en excès, €ar C’est un sel de soude. La conclusion pratique est facile, à déduire de ces principes, puisque d’un côté l'hydrochlorate de magnésie nuit à a solubilité du sulfate de magnésie et du sel marin, entre lesquels la décom— position doit se produire et qu’il favo- rise au contraire la solubilite: du sulfate dé soude:que l'on veut preuip ten, faut léliminer. Puisque ec se ueris, au contrire, nuit à la solubilitédu:suliate de sou: eu favorise dès Lors dx precrpi- tation du produit que :ru vour 1S0len, il faur Péliminer. Extraire du suhfaté de magñésié des eaux-iuères,, éliminer le chlorure de magnésium, :jouter au sellmarim en ex- cès, voila tourle secreL. Ainsi preparés, cette solution com- plexe qui lournit déjà du sulfate de soude à 10 degres aucdessus de 6, en donne à 01 s u,8 de ce:qu'on pourrait @bienir par une decumposition Com plète des sels en présenc: .Aussi quand, faite en été et conseérvee Jusqu'en hiver à l’abri de la pluie, eile est étendue sur les immenses cristallisoirs du salin en couche d'un décimètre de hauteur, il suffit d’une nuit pour déposer sur ces grandes surfaces une couche épaisse de sulfate de soude cristallisé. L'eau-mère est alors écoulée rapide- ment; Car, riche en hydrochlorate de magnesie, élle redissoudrail beaucoup de sullute si la température venait à s'élever, et des ouvriers nombreux ra- mènent en las, {(ranspurtenteLaccumu- lent en masse consitérable le sulfate de soude ainsi recolté: sur le sol: Lors, du reste, que le {roidest rigou- reuxet qu'il communiqueaux eaux une température dequelquesdegrés au-des- sous de 0, ce nest pas seulement Fa so- lulion aiasi Composce qui doune ke sul- fate de soude; l'eau.de la mer, simple- ment concentrée à 16 où 18 degrés du pèse-sel, fournit aussi des quantités consiiérables de ce produit, Aussi dans les localisés bien disposées et où les ni- veaux el l'impermeabilité du terrain permettent d'évaporer l’eau de là mer auxinoindres trais,l'évaporation deces eaux peul être inuusliitilement EXCCU- tée avec beaucoup de fruit, abstracuion faite de la valeur du: sel marin. Pour donner maintenant à nos lec- teurs une idee de la valeur industrielle de celte fabrication, nous rappelerons que dans la saline de 200 hectares lon à récolté jusqu’à 600,000 kilog. de sulfate de soude, quantie qui pourra paraitre minute auprès des 50,000,060 kil.qu’on gouusomme acluellement en France, 629 ak) à Dans Ta fabrication du sulfate de soude il faut donc deux conditions qui: par&ssént opposéés au prémier abordt dé Ia ghäleur en été et du froid en bi- vér. Lapremière cenditiontse rencontre factlenremt daäns les’salines-du midi de la France. à Pour satisfaire à la seconde, on uti- lise le froid qui accompagne la solution du sulfate de magnésie et du'sel marin, et en opérint cette solution en hiver, avec de Peau refroidie, la température s’abaissant de 5 degrés peut arriver au point où le dépôt de sulfate de soude est abondant. Mais se jouant presque avec les pro- cédés, M. Balard est alté plus loin en- core : il est pirvenu, à l’aide d’un pro- cédé de $Schloltage, qu'il serait trop long de décrire ici, à se passer du froid, et la solution du problème qu’il s'était d’a- bord proposé devient ainsi d’une ex- trême simplicité. Le sulfate de soude n’est pas le seul produit que M. Balard ait cherché à ex- traire du sein de fa mer; il en a égale- nent reliré ie sulfate de potasse qu’il Converlit ensuite en carbonate par les procédés ordinaires. Les heureux résultats auxquels l'ap- plication des principes les plus ration- nels de la chunie à conduit M. Balard rendront dans quelques années, nous l’espérons du 1inoïins, sa fabrication l'une des industries les plus impor- tanses de notre pays. Puisse aussi ce travail rappeler a-tous lés membres de l'Académie des sciences que M. Balard est un chimisle consciencieux et ha- Dile, un savant digne à plus d'un titre d'occuper le fauteuil où siégeait M. Darcet. M. de Mirbel lit un mémoire qui est la suite de ses recherches anatomiques et physiologiques sur quelques vègé- taux monocotylés. Nous nous occupe- rons prochainement de Ce travail. M. Lamé lit un rapport sur la ma- chine hyuraulique à flotteur oscillant de M. Caligny. ° M. Beautemps-Beaupré présente à l'Académie la sixième et dernière partie du Pilote àes côtes occidentales et sep- teiirionales üe France. Get ouvrage, dù au Corps des ingénieurs hydrographes de la marine, a e1é Commencé en 1516 sous les ordres du savant académicien. li À cié terminé pour les travaux de mer el sur 16S Côtes dans la Campagne de 1835, et pour les travaux de rédac- uou à lu tin de Panné: 4843. La pili- calïon de cet immense travail, en fui- salt Counailre aux navigateurs les nom- breux écueils qu'ils On à éviter sur les côLes de France, devient ainsi une pu- blicatuion vraiment nationale. M. Valloi ecrit à l'Académie pour si- gnaler l’existence d'un nouvel insecte entuuimi de la vigne. C’est une chenille qui a été trouvée près de Dion par M.De- mermety dans des greffes de vigne. Cette chenille, d'un vert plus ou moins foncé, est rase, luisante, comme Si elle était frottée d'huile; les anneaux dont son coïps est formé sont très-dis- tincis; par- certains mouvements de la chenille, ils paraissent plissés. Sur cha- cun de ces anneaux on vbserve 4 points noirs qui, S'ils étaient réunis par des li- gnes, OCcuperaient les 4 angles d’un trapèze, parce que l'intervalle entre les deux points antérieurs est moindre que | Celui qui sépare les deux.points.posté- rieurs. Cette éhenille fait son! séjour dans là terre Humide 6ù elle Fonge, Sans qu'On puisse le soüpçonniér, les ‘jeunes racirés de à vigne et même les jeunes pousses souterraines : ces jeunes pousses ne sont à l’abri de ses attaques que lorsqu'elles sont hors de 1crre de la longueur d'environ trois centimètres. paraît pas facile, puisque les dégats sou- terrains qu’elle exerce n’en 16n1 pas connaître l'existence; on ne l’aperçoit qu’en grattant la terre au pied des ceps; et, avec une naïveté toute pastorale, M. Vallot nous apprend que si onlarens contre, on n’a pas d’auire moyen de s’en 4585, MM. Laugier et Vicior Mauvais «9 septembre dernier, en présentant les : celle de 1585 observée à Urainbourg 26 680 La destruction de cette chenillé ne défaire que de l’écraser. : En communiquant à l’Académie Îles éléments elliptiques de la comète de s’expriment ainsi: « Dans la séance du Uéléments paraboliques dé la comète «découverte à Rome, nous avons si- «gnalé l’analogie frappante que nous avions remarqué entre celte comète €t DE Le eh mb À ne he à à “par Tycho-Brahé, et à Cassel par Roth- mann dépuis ie 18 octobre jusqu’au 22 ‘novembre. HaHeyÿ, le premier des co- métographes, avait à sa disposition les ‘observations de Tycho; il'en:déduisit ? les éléments paraboïiques:qui figurent “dans tous les catalogues, mais les dif- (férences entre les positions calculées {dans cette parabole et les positions (observées dépassent de beaucoup les (erreurs probables de l'observation. Ea {constance du signe de ces differences (montre qu'elles peuvent en grande «Upartie être attribuées aux éléments. « Cette considération et la précision ex- «trême qui caractérise toutes les obser<. «vations de Tycho-Brahé, nous autori- (Saient à entreprendre le caleul direcb «des éléments de l’orbite sans faire au- «cune hypothèse sur la nature de la «courbe, comme on le faii quelquefois «lorsque lon possède d'excellentes ob- «Servalions modernes. Le résultat au- «quel nous sommes arrivés à pieine- «ment. justifié notre confiance: «Après une discussion détaillée des «Observations, nous avens choisi, pour «Servir de base au calcul de l'orbite, la « position de la comète du. 19 octobre «donnée par Rothmann et celles du 30 «octobre et dù 22 novembre détermi- «uees par Tycho. En appliquant la mé-. «thode Degauss avec toute la précision «qu'elle comporte, nous semumes arri- «ves à une Courbe dent la nature est « parfaitement caractérisée, à une 6 lipse «de Cinq ans deux mais. de revolution. «Ge resultal remarquable nous semble «Mettre hors de doute l'identité des co- «mètes de 1385 et 1844. On sait que pour «cette dernière M. Faye a trouvé une « période de cinq ans et trois mois; Pex« «ceniricité est ka même pour ies deux «comèles, et les autres éléments ont «entre eux une grande analogie. Nous «Mentionnerons simplement Là comète «de 1766 calculée par Burckardt qui dé: «Crit également une ellipse de cinq ans «dans uu plan peu incliné à l'éclipuis « que; mais la difference entre les longi= «tudes périhélie est bien grande pour. PA 6x « que l'on puisse se prononcer sans hé- « station pour l'identité. » Eléments.elliptiques. de la comète de 1585 déduits des. observations, de Tycho-Brahé et de Rothmann. Temps du passage au péri- hélie, 1585, octobre, 8,09944 Distance péribélie, 4,064777: Demi-grand axe, 2,990444 Exceniricité, 0,6439005 Epoque: 4585, le 19 octobre à midü moyen. Longitude moyenne | de l’époque, Anomalie : moyenne 13° 0° 50, 3 de l’époque, 2° À 40”, 6 Longitude du péri- hélie, 40° 56° 9°,6 Longitude du nœud ascendant, 38° 43 10”, 6 Inchinaison, 4 34 8", 3 Purée de. la révo- ê lution, 5-ans: 62, 27 jours. Mouvement héliocentrique direct. M. Arago présente à l’Académie la description d’un baromèire dont les dif- (férentes parties peuvent se séparer, et qui, de la sorte, devient d’un utile em- loi pour les voyageurs. Cet instrument, Mon M. Arago a le premier conçu la disposilion,a été construil par M. Gam- | Bey avec'toute habileté que chacun lui. |connaît. M. Bessel envoie une nouvelle note: sur les mouvements de Sirius et de Pro- cyor, mouvements qui ne peuvent s’ex- Lphiquer que par l'hypothèse que ces | deux étoiles tourneraient autour d’un | asiré obscur. Cet astronome a constaté | que là marche de Sirius est affectée de | Certaines irrégularités, et que Procyon est parvenu actuellement à l’extrémité . forcée de sa course. De ce fait énoncé | par M. Bessel, est-on en droit de soup- | conner qu’il existe autant d’astres obs- | curs qu'il y en à de lumineux? | L'heure avancée de la séance n’a pas permis la lecture de la correspondance. Î E. F. SCIENCES PHYSIQUES. ASTRONOMIE. Notesur la position astronomique du nouvel observaloire de Toulouse ; par M.E. PETIT. : Eninouvel observatoire vient d'être con- struit à Toulouse, sur les hauteurs qui dominent la ville vers le nord-est, etsur Meur plateau culminant , non loin du point désigné depuis 4815, sous le nom de Grande Redoute. Geuéditice, construit | à grands /frais et: sous la direction de M: Peut, paraît réunir toutesles coudi- | tionsréquises pour un'beliett bon obser- | nièrément àl’Institut, il devra:dès cet | instant être classé, pour la France, im= médiatement après lPobservatoire de Paris; il se recommanile en effet: tout | alaæfois par la beautétet l'heureuse dis- | position du local, par la:bonté desin- | Struments qu’il possède-et surtout par le zèle et le talent de son directeur. L'ancien: observatoire de: Toulouse n’é- tait pas un édifice spécial; il occupait l seulement là partie supérieure d’une | maison particulière, Il présentait de valoire, ainsi que M Arago l'a divder- 632 | nombreux inconvénients qui ont déter- _miné à l’abandonner: . Mais de nom- | breuses et précieuses observations y |avaientété faitesparGuaripuy, Darquier |eb par ls divers astronomes qui leur | avaient succédé: Pour que tous ces tra- | vaux ne:soient pas perdus el pour que l’on: puisse les rattacher à ceux qui | pouriont êtne faits à parlir de ce jour, it | reste: à exéCulêr ungopératton impor- tante, à.déierminer les rapports de po- | Sition du nonvel. édifice relativement à l'ancien. Péjà une première: partie de | Cutle opération. a étér effectuée, et c'est celle première pantie-donv lai note sui- vante de; M,; Petit présente les résultats: «: En, attendant: que les instruments méridiens soient placés au nouvel ob- servatoire de Toulouse, j'ai déterminé l4 position de cet établissement au moyen d’une opération géodésique qui l’a ratiachée à l’ancien bâtiment. Cette opération dans laquelle une erreur de quelques mètres était complétement in- différente, a été faiteet vérifiée au moyen. de-diverses bases que j'ai prises dans. le canevas trigonométrique de la ville de Toulouse, donné par M. Bellot,géomètre en, chef, du-cadastre, et qu'il ne nva-pas pParunécessaire de mesurer de nouveau, à cause: de: l’habileté: bien connue de cel ingénieur, Latrès-petite différence que j'ai trouvée entre-les résultats, et qui correspond pour:laplus grande er- reur à l:mêtreenviron, peut êlre dusgten partie:à ce que l’église de Dalbade, dont le-méridren a:servi de point de départ à M. Behot, n’a paside flèche à son clo- cher qui est: eniné cependant dans un de mes triangles: « Voici lesresultats de mon opération (Le, nouvel: observatoire est au nord et à l’est de l’ancien }) Distances horizontales entre la coupole de l’ancien observatoire et la fente méridienne placée à l’est et'sur la face sud du nouveau. 2436,:56 2456",643 Moyennes. . -2436%,549 bifférences Différences deiatitude, de lonsitude. 15,61 10”,61— 4,04 entemps 457,64 107,56 — 45,037 15,63 10°,55— 4,04 Latitude de l'ancien observatoire. 43955'40” 4 5,63 Longitude de l’ancien observatäire, par rap- port au méridien de Paris. 005347” oue:t: 1 0.52 est. Latitudeedc la face du’ sud du nouvél observa- toire. 43036/45”,65 nord, ou, ennombres ronds. 4303646" nord. Lon.itude de la fente méridienre plarée à l'est et sur la face sud du bâtiment. 005246 ,47 ouest, ou, en nombres ronds. 025246” ouest. «On peut provisoirement'adopter ces résultats, dont l'exactitude dépend de la précision avec laquelle avaient été dé- terminées là latitude et la longitude données dans la Connaissance des Temps pour l’ancien observatoire. « La hauteur au-dessus delaméraété obtenue à l’aide d’un nivellement géo- désique et d’un nivellement baromé- deux points . . . 63% trique, au moyen desquels jai relié les deux observatoires. « Toutes réductions faites, jai trouvé pour la différence de niveau entre la eu- velte du: baromètre à l’ancien. observa- toire et le seuil du nouveau; leswombres Suivants : 32",0884 32,088 32»,6262 Moyenne. . 32,26433 wùParhuit observations barométriques: faites avec deux baromètres de: Fortin: qui: avaient été soigneusement COM pa- rés, j'ai obtenu pour la: même diffé- rénee ii ras ti 00 au 38 O8 « Différence par le nivel- lement géodésique. . .. .. . 32",264 32m,8945 Moyenne... ... …. «D'après une note qui m'avait été 1emise par M: Daubuisson, la hauteur du seuil de l’ancien observa- toire au-dessus de la mer SéFAL Aer AT PU CE « La hauteur.dela cuvette du baromètre au-dessus du seiiestdcs orient Ja « Hauteur duseuildunou- vel observatoire au-dessus du baromètre-de l'anciens:. 146,630: 16,045 32",824 « D'où: hauteur.du seuil du nouvel observatoire Au- dessus delasmer. .,. . . « Un second nivellement que. M. Bousquet, conduc- 7 teur des.ponts el chaussées, abien-voulu-exécuter à ma demande depuis la retenue de l’écluse Bayard jusqu’au 1951, 499 seuil: du nouvel observa- toire; donnait pour la diffé- rence: de niveau, en{re ces 487,95. «La hauteur de larete- nue de l’écluse au-dessus de la Méditerranée est dail- léursidez em ete 1498934 Le « D'où : hauteur du seuil de l’observatoire au-dessus de la Méditerranée, . . . . «Les derniers nivelle- ments ont donné, d’après M. Borrel, ingénicur des ponts et chaussées, entre l'Océan et la Méditerranée, une différence de. . . . . 192,34 07,637 «Eipar conséquent: hau- teur du seuil de l’observa- toire au-clessus de l'Océan. « Hauteur conclue du pre- mier procédé... un : 192,977 4195, 499 191,238 Moyennes 10 ECIENCGES NATORELLES. MINÉRALOGIE. Etudes. sur les sîies métaliifèrés de l'Allemagne; par M. BUrar. «Les gîtes métallifères de l’Allema- gne onvété décrits il y a plus de trente ans par: M. Héron de Villefosse; mais depuis cette époque; la science géologie que a été en quelque sorte créée, et les 34 exploitations, stimulées par les concur- rences étrangères, aidées d’ailleurs par les progrès des arts mécaniques, ont été considérablement développées, mettant en évidence un grand nombre de faits nouveaux. La connaissance théorique etpratique des gîtes métallifères n’a ce- pendant pas marché en raison de ces éléments, et l’on a lieu d’être surpris que la géologie soit ainsi restée presque Stationnaire dans ses applications les plus importantes. Je me suis proposé de constater l’état des connaissances actuelles sur les gîtes de l’Allemagne, et, les mettant en paralléle avec ceux que jai précédemment étudiés et décrits en Toscane, de préciser les règles et les formules pratiques qui pouvaient être déduites des observations faites jusqu’à ce jour, pour la recherche et l’exploita- tion des mines. « Cette étude démontre que les gites de l’Allemagne, mème dans les districts où ils affectent le plus de régularité, ont, dans la plupart des cas, des rela- tions non moins intimes avec les ter- rains ignés, que les gîtes essentielle- ment irréguliers de la Toscane et de Pile d'Elbe. Il y a même, en plusieurs points, identité entre les roches ignées de ces contrées et leur rapport avec les “minerais. « Les filons qui ont été d’abord con- sidérés comme la seule expression ra- tionnelle des phénomènes métallifères, ne sont réellement pas assujettis aux règles rigoureuses qui leur avaient été assignées, par Werner ; entre le filon le plus régulier de la Saxe et le gîte le plus irrégulier de la Toscane, il y a une série d’autres gîtes qui établissent des - passages et démontrent que tous sont des expressions différentes de faits ana- logues et d’une influence identique. Il ne suit pas de là que les gîtes métalli- fères ne soient assujettis à une règle de gisement et que l’exploitation n’ait au- cune utilité à tirer des études géologi- ques ; mais beaucoup de ces règles sont locales, d’autres n’appartiennent qu’à certaines classes de gîtes qu’il faut d’a- bord distinguer. Les différents degrès de rapports, ou liaison de gisement, qui existent entre les gites métallifères et les roches ignées, fournissent d’ailleurs des enseignements précieux qui n’a- vaient pas été appréciés du temps de Werner, et qui dans l'exploitation, peu- vent rendre des services aussi réels que les règles applicables aux filons. «J'ai cherché à faire ressortir les conditions si diverses des gîtes, et à préparer leur classification en Catégo- ries distinctes, en précisant les faits constatés au Harz, en Saxe, dans le pays de Siegen et de Limbourg, en dégageant ces descriptions de toutes les répéliliôns de détails qui les rendent souvent obs- cures. « Les filons forment dans chaque dis- trict des groupes distincls, et ces grou- pes, concentrés dans certaines circon- scriptions qu’on peut appeler les champs de fracture, sont chacun dans des con- ditions spéciales pour la puissance et l'allure des fractures du sol, pour la na- ture et la répartition des gangues et des minerais. Au Harz, par exemple, les ti- lons de Clausthal et Zellerfeld n’ont aucune analogie, dans leurs détails de forme et de composition, avec les 635 filons d’Andreasberg. Les indices qui peuvent servir à déterminer la position des parties riches ne sont pas les mé- mes dans les deux groupes, bien qu'ils dérivent de faits analogues. Ainsi on recherche à Claushal les parties où les filons, se divisant, donnent lieu à des branches parallèles où la somme des écartements est toujours plus considé- rable que dans les parties où la fracture est nette et bien réglée. A Andreasberg, les points les plus riches sont principa- lement indiqués par des rameaux con- temporains qui se détachent presque perpendiculairement des artères prin- cipales. La composition est aussi diffé- rente que la forme des filons dans ces deux groupes pourtant si rapprochés et liés aux mêmes rochés$ éruptives. « En Saxe, dans le groupe de filons des environs de Freyberg, les faits sont encore plus spéciaux, et l'expérience du mineur du Harz y serait complètement inutile pour tout ce qui a rapport aux conditions d’allure et de composition. C'est dans les croisements de filons d’é- poques différentes et dans les filons croiseurs, que Se Sont trouvées les prin- cipales accumulations de minerais, qui semblent avoir été ainsi déterminées par l'influence de la roche encaissante el non par les variations de formes. » Certains gîtes, comme ceux du Ram- melsberg et du Stahlberg, offrent des exemples remarquables d’accumula- tions puissantes concentrées près de la Surface, et en beaucoup de points ne communiquant avec l’intérieur que par des canaux étroits et même obstrués : l’examen de ces gites démontre pourtant que les matières métallifères n'ont pu y arriver que de bas en haut, et probable- ment par des sublimations qui ont suivi ces évents rétrécis et se sont con- densées dans des cavités voisines de la surface et formées par l’écroulemen) des épontes. Les minerais du Rammels- berg et du Stahlberg par l’absence pres- que complète des gangues. Certains gites analogues sont métamorphiques, c’est-à-dire formés par des sublima- tions qui, au lieu de se concentrer dans des cavités, ont en quelque sorte imbibé les terrains sédimentaires, et le plus souvent suivant les plans de stratitica- cation des couches relevées, c’est-à-dire suivant les clivages naturels du terrain. Les gîtes calaminaires du Limbourg, les fers carbonatés et les cobalis arsenicaux des environs de Siegen sont des exem- ples remarquables de cette catégorie. « Enfin il ya des gîtes véritablement érupuüfs , et l’Erzgebirge en présente à Altenberg et Zinnwald qui ne sont pas moins significatifs que ceux de la Tos- Cane. « Il résulte ce ces études que la théo- rie des gîtes métallifères peut ètre con- sidérée aujourd’ hui comme fixée, par l'existence de faits nombreux et identi- ques, dans toutes les parties du globe ; mais les conditions pratiques, c’est-à- dire celles qui règlent l'allure et la ri- chesse, sont locales et variables. Ainsi point de formules générales ; c’est uni: quement par l’étude pratique d’un grand | nombre de mines et par l’etude de tou- tes lesautres, qu’un ingénieur peut arri- ver à de bons principes d'exploitation. Amené sur un gite nouveau, il peut alors en faire le diagnostic, apprécier 636 + les analogies, puis enfiu adopter une marche qui lui est enseignée par tous les gites placés dans les mêmes condi- : tions de gisement. « D'après les descriptions consignées dans mon Mémoire (présenté à l’In- stitut), on verra qu'avec le Corn- wall, le Harz et la Saxe sont encore les terres classiques des gîtes métalli- fères, par la diversité de ceux qu’ils pré- sentent, par ce qu'on peut appeler la vive expression de leurs caractères, en- fin par le développement immense des travaux qui facilitent leur étude. » BOTA NIQUE. Dissertation botanico-physique sur les noces et le sexe des plantes ; par Linné, Caron Linnzæt Exercitatio botanico-physica de nuptis etsexu plantarum.) Publiée par M. J. Arv. Afzelius. L Dans son autobiographie, l’immortel Linné nous apprend qu'après avoir vu dans les Acta Lipsiensia la dissertation de Vaillant sur les sexes des plantes, il attacha une attention toute particulière : à ses ob:ervations sur la nature des éta- mines et des pistiis; après des recher- ches aussi longues que soignées, il vint à conclure que c’étaient là les princi- paux organes de la fleur, et il conçut dès lors l1 pensée d’en faire la base d’une classification botanique. Vers la fin de cette même année 1729, George Wallin d'Upsal publia une dissertation philologico - critique, sous le titre : de Nuptis arborum. L’insuffisance de cet écrit inspira à Linné un petit travail sur les sexes des plantes, qui parut à OI. Rudbeck tellement remarquable, que l’année suivante (1730) ce célèbre pro- fesseur ayant cessé ses leçons, se fit remplacer par le jeune Linné, encore simple étudiart, âgé de 23 ans. Plus tard, ce premier écrit de lillustre Sué- dois fut sans doute regardé par lui comme trop peu imporiant, el il resta manuscrit. Néanmoins,comme un grand intérêt s'attache toujours aux premiers essais d’un homme si justement célè- bre, une copie de cette dissertation, da- tée de 17314, ayant été découverte depuis quelque temps, M. Afzelius en a fait pu- blier le Lexte suédois et une traductions latine très-fidèle. Nous croyons nous- même faire plaisir à nos lecteurs en leur en donnant ici une traduction fran- çaise à peu près littérale et de laquelle nous ne supprimerons que quelques li- gnes peu importantes: Tout le monde connait le style de Linné; on le retrouve dans sou premier essai ; seulement il se montre ici plus fleuri que dans ses ou= vrages postérieurs, el portant d'unè manière assez prononcee le cachet. d'une sorte d’exubérance juvénile. $ 1. — Au printemps, lorsque le so: leil retourne vers les contrées boréales, et qu’il rappelle à la vie les corps glacés par le froid de l'hiver, tous les animaux lourds et engourdis pendant l'hiver de- viennent plus vifs et plus joyeux ; tous les oiseaux muets pendant l'hiver re» commencent à chanter et à gazouiller; les insectes sortent des retraites dans lesquelles ils gisaient endormis l'homme lui-mème semble se ravivers Ce n’est pas à tort que Pline dit : Rien de plus utile que le soleil, sole nil uti= lius. Î Les plantes elles-mêmes sont Sensi= gd” ‘1 Let: \ D 1687 bles à l'amour, puisque parmi elles il y a union des mâles et des femelles. Cest là ce que je me propose de raconter et d’indiquer, d’après les organes sexuels des plantés, ce qui distingue les mâles, les femelles et les hermaphrodites. $ 2. — Les anciens botanistes errant dans des ténèbres épaisses, semb'aient - chercher à découvrir des sexes chez les plantes ; ils commencèrent à distinguer des mâles et des femelles, mais le plus souvent avec si peu de succès qu'on a tout lieu d’en être étonné; il ne pouvait en être autrement, puisqu’ils puisaient les distinctions dans l'épaisseur et la té- nuité de la tige; ainsi ils ont réuni ce qu'il fallait séparer, et séparé ce que la nature elle-même a réuni. $ 3. — Les botanistes modernes ont cru voir qu’il y avait une grande analo- gie entre ia vie de l’homme et les plan- tes; qu’en elfet elles sont attaquées par leurs maladies comme nous-mêmes, par le cancer, les vers, la peste, etc. (En Allemagne, il y a peu de temps, une peste infesta les arbres, et fit plus de mal aux forêts que n’en avait jamais fait la hache.) Ils ont observé que les plantes prospèrent par une nourriture abondante, qu’elles se flétrissent lors- qu’elle leur manaue; qu’excitées par le soleil, source de toute vie, elles déve- loppent des feuilles vertes, et des fleurs diverses et qu’elles se parent, comme le font les matelots qui pavoisent élégam- ment leurs navires aux jours de fête ; qu’à l’arrivée de l'hiver, par les froids nuisibles à out ce qui vit, les arbres, comme engourdis par le sommeil, dé- posent toute leur parure, de même que tous les insectes tombent dans un état de 1orpeur jusqu’à ce que la chaleur du Printemps vienne les réveiller. On a aussi observé que chaque plante atteint une taille et un âge qui lui sont propres ; que toutes sont stériies pendant la jeu- nesse; très-fertiles à l’état adulte, et Jan- guissantes pendant la vieillésse. Malpi- ghi et Grew ont montré, à l’aide de l’a- natomie, que les plantes ont des vais- seaux par lesquels circule le suc nutri- tif, des fibres et diverses autres parties qui montrent leur analogie avec le corps des animaux ; on à vu aussi qu’elles se multiplient tous les ans par leur propre fruit, et tous ces caractères sont com- muns à elles et aux animaux. Pour ces motifs et pour d’autres presque innom- brables on à pu conclure que la vie vé- gétale est presque aussi parfaite que la Yie animale; et quoique les plantes ne sentent pas, on ne peut dire que la vie leur manque. Qui niera la vie chez un apoplectique quoiqu'il ait perdu tous ses sens ? $ 4 — Arrivé à ce point, on a bien Compris qu’il fallait rechercher les or- ganes de la génération avant d'établir dans les plantes des distinctions en mâ- les eten femelles. Et comme elles por- lent du fruit, il s’en suivait nécessaire- ment, à cause de la simplicité de la na- Lure toujours semblable à elle-même, qu'elles doivent avoir des organes mâles qui vivilient le fruit. Nous savons, en effet, par ce que nous montre le règne animal, que pour toule procréation il faut des mâles qui fécondent les œufs AVaut que Ceux-ci puissent donner un _ fœtus parfait. 638 $ 5. — C’est surtout ce que le célèbre Vaillant avait entrepris d'expliquer ; c’est sur cette base qu’il voulait asseoir toute sa méthode botanique, si une mort prématurée ne l'avait enlevé, le 40 mai 4322. Il a pu cependant publier quelque those sur ce sujet, son Discours sur la structure des fleurs, etc. $ 6. — Si donc vous voulez savoir si les plantes sont mâles ou femelles, vous devez examiner, ainsi que cela vient d’être dit, les organes de la génération. Nous savons très-bien qu'après la fleur vient le fruit, et que le fruit est réelle- ment un fœtus; aucun fruit ne vient sans avoir été précédé par une fleur, et, dans le règne an'mal aucun fœtus sans accouplement préalable. Par consé - quent, s’il est hoks de doute que la fleur précède nécessairement le fruit, comme les organes mâles et femelles le fœtus, il s'ensuit forcément que l’on doit né- cessairement trouver dans la fleur les organes mêmes de la génération qui ÿ remplissent le rôle de mâle et de fe- melle. - $7.— Done, puisqu'il est clair que les organes génitaux de la plante se trou- vent dans la fleur, en comparant entre elles toutes les plantes on reconnaîtra comme prouvée celte vérilé que toutes celles qui ontun pistil avec un rudi- ment de fruit sont femelles ; qu’au con- traire, celles qui ont des étamines avec des sommets sont mâles ; que ceiles qui ont les deux, sont hermaphrodites ; ce que je démontrerai plus loin. $ 8. — Les parties des fleurs sont : 1. Le calice ou la petite coupe à la- quelle-se fixent 2. Les pétales ou les feuilles de Ia fleur ; . 3. Les étamines, qui portent tou- jours : 4. Les sommets ou les anthères; 5. Le pistil cu le style qui est porté par 6. Le fruit (ovaire), qui se changen capsule. $ 9. — En examinant toutes les fleurs qui se sont présentées à moi, j'ai trouvé beaucoup de genres sans calice, comme Tulipa, Mesonora, Tusai, Muscari, Hya- cinthus, etc., chez lesquels pourtant le fruit müûrit et peut être semé ; le calice n’est donc pas nécessaire à la fructifi- cation. $ 10. — En recherchant si les pétales sur lesquels Tournefort,-Rivin et d’au- tres botanistes ont basé toute la botani- que, sont les organes de la génération, vous verrez aisément qu'ils manquent chez un très-grand nombre de fleurs, comme toutes les apétales, les amenta- cées, etc. Par exemple, les Souchets, les Scirpes, Sparganium, Noisetier, Chêne, Figuier, etc. Toutes ces plantes portent des graines fécondes, d’où il suit que les pétales sont peu essentiels à la production du fruit. $ 11. — Mais si voire examen porte sur les élamines avec les sommets, sur les pistils avec le fruit (ovaire), vous verrez Que Ces organes exis(ent toujours, et cela de trois manières: $ 12. — A. La plupart des plantes ont dans.la même fleur des étamines et un pistil, comme les suivantes : Liliago, Tunica, Hottonia, Trientalis, Dortman- na, Hypopithys, Odontiles, Subularia, É 639 Draba, Rorella, ete., et presque toutes les autres. Les $ 13. — B. Certaines plantes ont des fleurs de deux espèces séparées sur une même tige, dont l’une à des étamines et des sommets sans pistil; l’autre, des pistils seulement sans étamines ni som- mets; ces dernières fleurs sont fertiles, les premières sont stériles. Tournefort eu énumêre un grand nombre et il les nomme « fleurs séparées du fruit sur la même plante. » Le Coudrier, par exem- ple, a ses chatons qui se montrent sur l’arbre pendant tout l'hiver, mais qui ne mûrissent pas avant mars ou avril, lorsque des bourgeons du même arbre sortent de petits filaments capillaires qui nc sont que des pistils et qui sont fécon- dés par la poussière que laissent sortir au-dessus d’eux les chatons formés d’une quantité innombrable de petites étami- nes avec leurs sommets. Dès que cela a eu lieu, les chatons devenus inutiles se détachent de l’arbre; mais au point qu’occupaient les petits pistils naissent les noiseltes pendant l'été suivant. Tournefort, avons-nous dit, a énuméré un grand nombre de fleurs de ce genre; il en à cependant omis beaucoup que d’autres auteurs ont observées après lui; il faut donc énemérer ici celles qu’il a oubliées. Amentacées. Juglans, Tourn.; Corylus, T.; Carpinus, T.; Fagus, T.; Quercus, T.; Ilex, T.; Suber, T., etc. Pétalées. Cucurbita, P.; Melo, P.; Melo-Pepo, P.; Colocynthis, P.; Cucumnis, P.; Pepo, P; Anguria, P.; Momordica, P., etc. - Apétales. Xanthium, T, Ambrosia, T.; Gnaphaloides, T.; Myriophyllum, T.; Buxus, T.; Empetrum, T.; Ricinus, T.; Cynocrambe, T., etc. $. 14. — V. Enfin, on trouve encore une autre sorte de plantes qui, sur cer tains pieds, ont des fleurs à sommets en- tiers sans pistils, et sur d’autres pieds, des fleurs à pistils sans sommets; ces dernières sont fertiles, les premières sont stériles; ces: deux sortes de pieds naissent des graines de la même espèce. Les fleurs fécondes et stériles de la di- vision précédente étaient produites par la même tige et la même racine; par suite, celles de la division dont il s’agit maintenant diffèrent en ce qu'elles naïs- sent sur des racines distinctes, quoique le facies extérieur soit toujours le mé- me. Tournefort appelle ces dernières : « plantes dont kes unes ont des fruits, les autres des fleurs. » Vouloir les dis. linguer en espèces différentes est aussi absurde que si l’on séparait spécifique- ment les mâles et les femelles des bre- bis et des chiens; surtout s'ils étaient \ 640 nés de la même mère. Par exemple, des graines de même espèce donnent, du Chanvre stérile et fertile ; le chanvre slérile a des fleurs à étamines et som- meis, mais celles:gi ne portent pas de fruit, car elles n'ant pas de pistil ; au contraire, le chanvre Dennd a un pistil, mais ni élamines, nisomimets, et il pro- dujt des graines, De même nature sont: Sabina, Salix T., Populus T4, Junipe- rus Voik., Gale Vaill., Morus P., eue. (La suite au prochain numéro.) SCIENCES APPLIQUÉES, SOCIÉTÉ DES INVENTEURS et des protecteurs de l'industrie. Séction des arts mécaniques. En l'absence de M. Gaultier de Cl:ubry, président, M. Valson, désigné par la section, occupe le fauteuil. Il remercie, au nom de la société M, Leberrier des expériences qu'ii a faites plusieurs fois en présence de plus de cinq cent membres de la société. M. Le- bérrier à construit une petite machine à va- peur qu'il suspend à un balon de vingt- quatre pieds de long, cylindrique, à quille ettailée en cône à chaque extrémité. Les essais do direction ont fort bien réussi dans le bazar de l'allée des Veuves, et le persé- vérant aéronaute se propose deles répéter en plein air. M. Leberrier croit que ascensionnelle et la hauteur obtenue par les ballons ne sont pas exactement indiquées par le baromètre, et il annonce de nouvelles ex- périences sûr cette question. Locomotive à air comprimé: M. Andraud rend compte.de vive voix des expériences qu’il vient de faire sur le che- min de fer de la rive gauche. Un grand nombre des membres de la société, et plu- sieurs savants assistaient à ces essais qui ont parfaitement réussi, L'on sait que M. Andraud s'occupe avec persévérance de l'air comprimé comme force . motrice ; il convient qu’il n’y à pas économie jusqu’à présent dans l'emploi de cette puis- sance, mais il espère la substituer avec avantage à la vapeur, en utilisant les forces naturelles des cours d'eau ou des.moulins à vent, forces inoccupées sur plusieurs points, et presque toujours employées par intermit- tence. La houille, quelle que soit d’ailleurs la richesse des mines en exploitation, quelles que soient les espérances des bassins incon- nus, ne peut toujours suflire aux dépenses toujours croissantes de la vie domestique et -de l'industrie. I Ya cinquante ans, la France brûlait à peine quatre millions de quintaux métriques ; aujourd’hui, elle en consomme près de cinquante millions ; toutes les villes qui veulent s’illuminer au gaz, tous les ré- sceaux dechemins de fer qui vontcouvrirnotre territoire, et bientôt peut-être une marine à vapeur quintupleront cette consommation, L'esprit humain doit tourner d’avance ses efforts vers les nouvelles puissances que la nature nous réserve pour compléter où pour “remplacer la vapeur, et l'air comprimé pourra joucr un grand rôle comme moteur, dès la vitesse. 641 qu'il sera possible de récolter et d'emmaga- siner cette force artificielle par des forces naturelles. La vapeur ne peut s’utiliser quan far êt à mesure de la production, l'air comprimé, au contraire, une fois emmagasiné, peut fonctionner à volonté. M. Andraud entre ensuite dans quelques détails sur la première série de ses expérien- ces, dans lesquellesil a prouvé que par Pair comprimé il pouvait arriver à projeter de l'eau à une hauteur de plus de trente-trois mètres. Après un examen fait par une commission sur ces premiers essais, le ministre. a mis à la disposition de M. Andraud les fonds né- cessaires pour construire une locomutixe. : L'expérience faite par M, Audraud à eu lieu dans des circonstances on me peut plus défavorables, ear privé d'une machine à va- peur que lui avaient obligeamment prêtée MM. les administrateurs de la rive gauche, et qu'il n’a pu avoir lors de son expérience, cette machine ayant été vendue, ce n’est qu'à bras d'homme qu'il a comprimé l'air, et il n’a pu obienir qu'une force de 6 à 3 at- mosphèresau lieu de 18 ou 20 qui lui étai:nt nécessaires. Malgré cela, M. Andtautl a parcouru une distance de 3,409 mètres, aller et retour, avec une vitesse de trente-deux à trente-six kilomètresàl’heure; ila constaté qu'au retour il restait encore en son récipient une force de trois atmosphères, et il en üre l'induction de la rapidité qu’il eût pu obtenir avec une puissance de 75 7° en plus qui lui manquait. M. Andraud croit qu’on s’est généralement trompé sur la force à donner au récipient. Un récipient de treize à quinze millimètres, pour une capacité d’un mètre de diamètre, ne peut se rompre qu'à environ {24 atmos- phères, etencore il n’y a point détonation, mais seulement une déchirure, ainsi que cela a été constaté dans une expérience. Pour augmenter la force de l'air compri- iné, M. Andraud le dilate par la chaleur, au moment de sa pression sur le piston. Nouvel appareil de vaporisation, Machines à vapeur, par M. ADOR. M. Perpigna, rapporteur, s’est exprimé à peu près en ces termes : Le problème dont M. Ador s'est proposé la solution consiste à produire avec une quan- tité dounée de combustible une Yaporisation plus abondante que par Îles procédés em- ployés jusqu’à ce jour, à augmenter la puis- sance et la quantité de la Vapeur ainsi obtenue par l'addition et l’amalgamation de tous les gaz provenant de la distillation de la. houille etde la combustion du gaz hYdrogène carboné qu'elle produit: enfin à employer ces flui- des élastiques portés à une haute temptra- ture, soit pour mettre en mouvement des machines à vapeur, soit pour le chaufage, ou pour tous autres usages auxquels la vapeur ordinaire est généralement appliquée. L'appareil de M. Ador étant en cours de construction, ce ne sont pas des résultats pratiques que la commission dont je suis l'organe peut vous offrir aujourd’hui : il pa-. raît néanmoins qu'une machine de M. Ador |neur de vous soumettre ne portera donc | M. Ador avec notre opinion sur la responsa- | bilité d’en retirer des effets avantageux. tactavec le fond de la chaudière principale, et ! À 3 ‘ jt 0 a déjà fonctionné, qu'elle à dennédesrés | sultats qui ont été considérés comme avantai geux, mais votre commision, Sans élever 1 le moindre doute sur l'impartialité des con- clusions que MM. Armingaull frères ont formulées à ce sujet, ne peut les admet- tremême à titre derenseignements, attendu quelle est, demeurée entièrement étrangère aux CxPÉTIRREES faites, et qu'elle n'entend assumer autre responsabilité cu celle de ses @UYres. Le rapport verbal que nous aurons Yhon: que sur la partie théorique-de l'appareil de M. Perpigna a donné après cet exposé une description détailiée de la: machine de M, Ador à l’aide de dessins quiavaientété tracés sur un tableau exposé àlavuede l’assemblée. Nous nous efforcerons,en l'absence de dessins et malgré tout le désavantage qu'offre une pareille position, de suivre le rapporteur dans ses explications. Dans un massif en maçonnerie semblable à ceux dans lesquels sont montées les chaudiè- res ordinaires à vapeur, sont disposés par bas trois foyers destinés à recevoir le com- bustible employé : ice sera préférablement du coke. La chaleur etles gaz dégagés dans les foyers après avoir chauffé trois cornues que nous décrirons ei-après, circulent dans les canaux disposés dans la maçonnerie, en- tourent deux récipients à air, entourent pa rcillement deux bouilleurs, viennent en con- se dirigent enfin dans la cheminée. Les cornues dont-nous avons parlé servent à la distillation de la houille ; et le gaz hy- drogène carboné en provenant doit être brû- lé dans un appareil disposé à l’intérieur de la chaudière. Cette distillation devant durer environ six heures, on introduit les charges de manière à obtenir une production non interrompue de gaz. Les récipients à air ser vent à admettre de l'air qui y est chassé par des pompes à air mises en mouvement au moyen d’un mo- teur approprié. La disullation de la houille se fait.de Ja manière généralement adoptée pour la: pro= duction du gaz propre à l'éclairage, et com- me aûü Aa de l'opération, le gaz contient une grande quantité de vapeur d'eau, on recueille sous un gazomètre les premières émanalions gazeuses, et on neles dirige dans l'appareil que quand elles sont combustibles, ce que Fou reconnaît au moyen d'un bec d'épreuve. Un appareil composé de trois cylindres, pla- cés dans la chaudière,-mis en communication entr'eux par des tubes,recoit le gazhydrogè- ne qui s'y brûle dans une atmosphère d'air chaud. Gette combustion, en dilatant consi- dérablementles gaz noncombustibles qu’elle dégazeou qu'elle crée, tel que le gaz ammos niac,le gaz acide carbonique, ete.,remplit l'ap- pareil complètement, exerce une pression) contre toutes lesparties de celui-ci, et tendà s'échapper par des espèces de cheminées où de tubes verticaux qui débouchent dans un” ‘à lans celle:ci; sur ces cheminées sont placées les soupapes ou clapetsmétalliques qui se sou- èvent quand la pression dans l'appareil ‘de ‘ombustion excède celle à laquelle la chau- lièreest soumise par la vaporisation de l'eau ju’elle contient. Decette manière l'appareil intérieur n'étant joumis qu à la différence entre la pression interne et Celle externe, différence qui ne eut jatais être bien considérable, n’est xposé niàa se déformer, ni à se rompre, cir- onstances qui seraient d’ailleurs sans dan- xer. Fonclions de la machine. | | | 1 Si Von suppose les cornues en pleine dis- lation, et que le gaz produit soit éclairant + par conséquent combustible, on intercepte a communication entre les cornues et le zazomètre, onouvre la éommunication entre Plles et l’appareil de combustion à l’intérieur le la chaudière ; au même instant on refoule le l'air dans les’recipiens à air; ceux-ci étant n commumication avec l'appareil de com- bustion, l'air chaud s’introduit dans celui-ci. Le gaz hydrogène à son entrée dans l'appareil enten-contact avec un fil de platine rougi au moyen d’une machine électrique , le gaz ‘euflamme immédiatement et continue à brû- rer dans l'appareil de combustion au fur et 1 mesure de son arrivée, de la même ma- nière que le fait un bec de gaz. Seulement ; Vatmosphère dans laquelle il brûle étant de l'air échauffé et conséquemment fortement dilatée, il en résulte que la combustion est | )lus complète. Les fluides non combustibles | f Bilatés par la combustion du gaz remplissent out l'appareil de combustion, et quand la k Mpression qu’ils subissent par leur accumula- 1 W:ion excède celle de la vapeur contenue dans a chaudière d'évaporation , ils s’échappent oar les cheminées de l'appareil de combus. lion, passent dans ladite chaudière, se mé- ent avec la vapeur y contenue et augmen- rent les masses de fluides électriques portés Lune haute température, dont on peut faire l1sage comme: force motrice ou pour d’autres |1Sage6 » L'appareil est à l'abri de toute explosion Jarce qu'il n'y à jamais accumulation de gaz …iydrogène dans l'appareil de la combustion, Ajue cesaz s'y brûle aussitôt son arrivée et que les pompes à air refoulenut constamment | lans ledit appareil une quantité d’air telle “juil ne peut jamais y. avoir de mélange explosif. Le rapporteur en terminant a dit que la {-ommission était heureuse d'exprimer sa latisfaction à M. Ador pour l'ingenieux ap- .Mparcil qu'il lui avait soumis, et que s’il lui s|'tait pérmis de formuler une Opinion après .#|1c étude purement théorique, elle conce- rait l'espoir que la pratique réaliserait les -Ésrands résultats que se promet M. Ador. Moteur par l’éther sulfwrique. M. Philippe, ingénieur , fait connaître la machine que M. Prosper du Tremblay vient ‘| le faire construire dans ses ateliers, et qui narche par l'éther sulfurique chauffé par la |'apeur perduê d'unemachine à vapeur à haute dression. me 1 haudière et au-dessus du niveau de l’eau | 044 La vapeur de l’éther, après sa fonction | dans le cylindre, se rend dans un conducteur | qui la remet dans son état liquide, pour être renvoyée de nouveau dans la chaudière au moyen d’une porape foulante. Une des grandes difficultés de ce système | était d'empêcher les fuites ; l’auteur y est par- venu parfaitement au moyen d’une pompe foulante qui presse del’huile à six atmosphè- res, tandis que la vapeur qui fait marcher la machine a ciuq atmosphères.et demie. Machine à composer et à décomposer. MM. Young et Adrien Delcambre présen- tent un mémoire sur leur machine à compo- ser, appelée clayier typographique. Ils an- noncent qu’ils ont inventé aussi une machine à décomposer, qu’ils soumettront dans peu de temps à l'examen de la société. On sait toutes les difficultés que présente la décomposition à la mécanique, sans laquelle le clavier ne peut offrir une grande économie. Ces difficultés paraissent si nombreuses, si cotüpliquées, elles Semblent tellement du domaine des sens et de l'intelligence, qu’il est bien difficile, au prémier abord, d’ad- mettre uneso!ution possible ; et d’ailleurs dans la série des opérations nécessaires pour ar- river au classement de chaque lettre, on doit craindre une usure de caractères très rapide. MM. Young et Belcambre se sont attachés avant tout à éviter tout frottement sur l’œrl ét à simplifier les essais de décomposition tentés jusqu'à ce jour. Plusieurs claviers sont en ce moment mon- tés dans l’imprimerie de MM. Worms et Ea- loubère, au boulevard Pigale. Ces claviers sont tenus par de jeunes filles qui peuvent gagner ainsi trois francs par jour. C’est un nouvel état mis à la portée des femmes peu aisées et qui ont recu quelque éducation. Tous les ouvriers compositeurs sont aptes sans nou- elle étude à se servir du clavier typogra- phique. Machine à coudre. M. Baldit dépose à la Société le modèle de cette machine qui paraît d’une grande simpli- mcité. Si elle #alise tout ce qu’elle semble pro- mettre, elle denmera nne économie considéra- ble 4° dansla confection des vêtements mili- taires, de la selierie, des voiles de bâtiments et de tous les objets d'uné couture courante. £a machine fait les pointsles plus usités dans la couture, l’arrière-point, le point, le fil passé et le surget. _ Dansun jour 8 ouvriers ne peuvent confec- tionner que le huitième d’une voile de bâti- ment : au inoven du système de M. Baïdit, trois quarts de jour sufiraient avec deux hommes seulement pour faire la voile entière. La voile contient 80,000 points; un ouvrier n’en fait que 1,000 dans sa journée de douze heures. Laimachine à coudre donne 120 points | à la minute, par conséquent 87,400 points dans un jour. Machine à colonne d’eau, On sait que les machines à colonnes d’eau ont pour objet spécial l'élévation de l’eau à de grandes hauteurs, mais jusqu'ici on n'avait pu les faire fonctionner sous de petites chutes à cause de la complication de leur régulateur. 645 M. Calvet est parvenu à le réduire à la plus grande simplicité des détails, et il est con- vaincu que les machincs à colonnes d’eau ainsi modifiées pourront désormais faire une concurrence avantageuse aux meilleurs mo- teurs hydrauliques, tels que les nouvelles : turbines, et même remplacer souvent avec succès les machines à vapeur stationnaires. #1. Galvet voulant ajouter quelques pcrfec- tionnements nouveaux à sa première inven- tion, voudrait ne soumettre son mémoire à l'appréciation de Ja société que dans une des prochaines séances. Nouveau filtre. — M. Tard a déposé à la société un de ses appareils à filtre: çes appa- reils se distinguent surtout par leur simpli- cité, par leur petitesse rélative, et d’après l'examen de plusieurs membres de la société qui les ont vu fonctionner, par l'importance de leur résultat, ils s’emploient pour tous les liquides, le vin, le cidre, la bière, les huiles animales et végétales. Un filtre de vingt cen- timètres de diamètre fournit dans une heure plus d'eau qu’une famille ne pourrait en consommer dans un jour. Des expériences doivent être faites en préseuce d'une com- mission nommée par la société, M. Moulin présente un mémoire dans le- quel, en signalant les lacunes qui existent dans l’ancienne loi des brevets pour les pro- longations , il indique la position désavanta- geuse des brevetés de cinq et de dix années, et examine les moyens de les faire jouir du bénéfice de la loi nouvelle pour compléter une période de quinze ans, et il termine en proposant d'adresser à ce sujet, au nom de la société, une pétition au ministre du com- merceet aux chambres. M. Fauvel, vice-consul de la Martinique, donne une note sur son nouveau système de chemin de fer suspendu à balancier mobile, faisant: marcher les wagons sur un plan in- cliné et relevé de distance en distance par les moteurs ordinaires. M. Gilbert Michuy présente une nouvelle lampe de mineur qu'accompagne une note explicative. M. Bonyot donne une notice sur son moulin à trois cylindres de la force d’un hom- ie pour couper, concasser, décortiquer et pulvériser toutes espèces de grains. MM. Haumont et Boullery envoient un mémoire sur leur parquet mobile à ressort, ne pouvant jamais se disjoindre maloré les infliences atmosphériques. La société reçoil en outre divers mémoires sur Fhydrométrie universelle par M. Zanier, Sur un nouveau système de voiture applica- ble à la navigation fluviale par M. Delhomme, sur les moyens et opérations métallurgi- ques qu'il faut employer pour effectuer avec économie un bon monnayage, par M. Sa- lomon ( du Finistère), sur une société d’é- change par M. Hébert. Ces mémoires sont renvoyés aux diverses - sections qu'ils éoncernent, 7 646 SCIENCES HISTORIQUES. Le dard (1) était d’un usage fréquent avant que l'artillerie fût employée dans les batailles. Thèbes, l'Egypte, en un mot, tous les bas-reliefs, les sculptures des anciens nous représentent celle arme. Les Romains en avaient de plu- sieurs espèces, sous le nom de jaculum ( racine jacio ); les uns étaient à faces dentelées, les autres à plusieurs crochets ou même en forme d'olive, dont le bout se términait par une pointe; enfin il y en avait dont la hampe était nue, tandis que pour les autresla hampe était emplumée, c'était le telum. Les Romains se Servalent en outre de ansata, le dard à anse avec poignée à l’usage de la ca-. valerie, etle sparus qui était raccourci, et servait à combattre de près. Guil- laume Guyart parle ainsi du dard, au sujet de la bataille de Mons-en-Puelle, sous Philippe le Bel, 1304 : ; Nul ne pense ores a lescheries F (à aller au cabaretl) ù Plusieurs vont a l'artillerie Qui fut sans que ce Trufle-lise Près des tentes du roy assise Artillerie est le charroy Qui par duc, par comte ou par roy Ou par aucun seigneur de terre Est chargé de quarreaux en guerre D'arbaiètes, de dards, de lances Et des targes d’une sem!lance. (1) Dard de dardus (basse latinité), espagnol €titalien, dardo. Apud Cambro Brilannos dar Est qoereus, sans doute parce que les dards étaient faits de ce bois, Noël fait venir ce mut grec æpdts. Esl-ce avec plus de raison ? . 647 Deux ans auparavant le mème auteur avait dit : La veissiès au remuer. Lances brandir et dars ruer Qui trapercent coton et bourse. Au moyen âge, pendant cette période où l’on développait surtout les forces physiques des jeunes gens, on les exer- çait à lancer le dard. « La tierce chose «est con leur doit a pense a traire saie- «ties, à lancier des dars, et ferir « de lances. » Et encore : « Et sachies « qu’à bien jetter une lance ou un dard, «on le doit bransler et puis jetter rude- « ment. » Le dard en eïfet ne servaitque pour engager le combat, ou dans les es- carmouches. 5% EtvingtmilleGénois,qui vont tous dars lançants Cependant cette arme ne tarda guères à tomber dans le mépris, comme on peut le croire par ces vers d'une chronique de Duguesclin, citée par Ducange : «7 Vinrent Génevois dessus giennes séans, Æ 7 Qui lancérent de ders ainsi que payens. Le dard, dont les plus estimés étaient les dardes portingaloises, était une demi- pique ayant environ un mètre et demi de longueur, terminée par une pointe acérée. Il était attaché au poignet par une petite corde, qui permeLtait de le retirer quand il avait atteint l'ennemi. Cepen- dant quelquefois au moyen âge il était pris pour un demi-glaive. « Armez d’une « cotte de fer, d’une épée, d’une talo- «che ou d'une darde ou demi-glaive. » L'introduction de l'artillerie dans les combats fit disparaître toutes ces armes offensives, mais le dard resta dans les carrousels, et longtemps encore les sei- 648 gneurs s’exercèrent à le lancer. On pré- tend q'e cet exercice tire son origine des croisades; en effet le simulacre est ordinairement une tête de Maure coiffé” d’un turban. ER Le vicomte A. de LAVALETTE. ut ctié SOCIÉTÉ DES INVENTEURS ET DES PROTECTEURS DE L'INDUSTRIE. La liste des membres fondaleurs pour les dé- partements sera close le 12 novembre prochain d'après la décision de l'assemblée générale, : Les membres fondateurs recevront l'ouvrage sur l’exposilion de 1844 , publié par la société ainsi que le bulletin dont le premier numéro- paraîtra à la fin de ce mois. La cotisation annuelle des membres fondateurs ne pourra jamais dépasser 25 francs queïque soit plus tard le chiffre d'augmentation. ) Les mémoires, notes, dessins et petits mo- dèles doivent être adressés ou président de la « société, rue de la Chaussée-d'Antin, n° 3. Les séances ont lieu tous les vendredis soir à 7 heures et demie. La principale réunion des. membres du cercle a lieu le mardi. La société forme un musée et une bibliothèque in lus- trielle, le nom des donataires sera conservé dans les archives. Le bulletin de la société des Inventeurs fait mention ou rend compte de tous les ouvrages qui lui sont adressés. Le bulletin qui est de 25 francs par an est envoyé gratuitemeut à tous les membres de la «o ‘iété et it fait l'échange avec tous les journaux de Paris ou des départements. 2 Paris. — Imprimerie SCHNEIDER ET LANGRAND, Rue d'Erfurth, 4. —————————_—_—_—Z—ZaZaZaZaEaEaEaEaEaEaEEaELELELEÂLUEU EU - [9 HEUES Du MATIN. Jours du mois- OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. — TC === AOÛT 1844. 5 HEURES DU SOIR. | 9 HEURES DU SOIR. | THERMOMÈTRE. s m = AU UT Je O7 O7 QE QE Or CE 19 = = RO = = = NO 19 19 = 9 9 19 9 RO NO 9 9 = SPA L-OSCOS = NU OS 5 5. ) 46 750,29 | 15,4 749191! 14,4 ; ,82 744,09 | 425 18 150,96 | 44,5 ; 415 757,90 135,2 757,10 15 0 750,12 161,50 12,9 9, 760.22 159,69 12 4 ù 135,22 155.89 | 17,5 2 751,19 754,91 | 12,6 29 750,20 751.08 h 151 20 748,12 748 59 13,0 17, 749,2) 752,44 105 14, 736,07 758 76 | 125 19 79,95 759 66 14,1 16 759,64 760,27 | 141 Ç À 7 9,95 739,985 14.6 18, 759,01 759.01 14 0 2h, 758,54 | 49, 759.88 | 458 i9 705,84 | 20, 163,00 | 16,2 21 RUE PAL 2 tele VE = 792,14 19,6 752,52 14,9 29 1 13 IS 753,71 1.9 19 756,00 17.4 750,95 15.9 18 Barom. | Thermi Ë à 0®. extér. tr (ue) 4 | 754,24 | 17,0 753,62 | 16,6 2 | 756,60 | 16,0 756,21 | 18,3 5 | 749,02 | 18,9 749,08 | 21,2 4 | 755,76 | 17,0 754,66 | 13,8 5 | 754,55 | 15,5 753 11 | 15,8 6 | 749.85 | 19,5 759,91 | 19,6 7 | 754,82 | 17,6 154,52 | 20,6 8 | 752,15 | 17,0 752,51 | 17.8 9 | 754,56 | 16,4 5, | 19,0 10 | 748,33 | 16,8 16,5 42 | 755,69 | 154 17,5 42 | 748,97 | 15.0 48,42 | 19,4 43% | 751 87 | 16,5 751,65 | 18,1 Al 14 | 746,54 | 16,6 745,54 | 15,7 1 45 | 746,97 | 16,3 747,52 | 46,1 Ù 46 | 755,69 | 44,7 156,84 | 15,9 Nl 47 | 756,57 | 47,9 756,14 | 185 1118 | 7 966 | 15,5 759,714 | 17,3 ll 49 | 761,22 | 14,2 760,73 | 47,0 21) | 757,35 | 15,5 756,72 | 18,4 21 | 751,65 | 16,5 751,67 | : 1 22 | 754,29 | 416,5 750 90 | 25 | 749,99 | 45,2 749 2: 1 24 | 748,67 | 12,4 T48,86 1 25 | 7:5:55 11. 14,6 756,0) | 26 | 75954 | 455 759 48 dl 27 | 760,04 | 152 79 S1 | 28 | 760,95 15,4 760,66 Hl 29 | 759,98 | 15,2 759.61 1 50 | 759,6 | 168 758,97 DL SI | 765.85 | 16,9 765,83 | EL 1 | 752,79 | 170 72,55 nl 2 753,84 | 15.7 755 55 D 5 | 756,41 | 15,5 736,28 | Maxim. 0 11,0 | Nuageux. FO: .0 10,0 | Très-nuageux. | O. > 43.0 | Couvert. S. O. 0 41,4 | Couvert. O.S.0. fort 8 12,4 | Couvert. EF. SE. 9 45,0 | Couvert. 0. > 41,9 | Nuageux. S. O. fort, l 41,0 | Très-nuageux. | O.S. 0. 0 10,1 | Nuageux. O. SO. 8 45,0 | Pluie. S. ©. 1 12,0 | Nuazeux. N. O. 9 15,0 | Couvert. S. O. fort 0 | 15,4 | Couvert. SAS 5 45,1 | Pluie. S. fort, 4 125 | Couvert. 0. 0 12,8 | Couvert. 0. 0 40,1 | Couvert. S20: 1 10,8 | Quelq. nuages. | N. 0. fort. ) 89 | Beau. N. O. & 12.0 | Couvert. O0: N. O. 9 15,0 | Couvert. 0. ,6 10,1 | Nuageux. N. O. 9 12 0 | Pluie. E. N°E: 6 120 | Piuie. N. O. 2 S5 | Nuageux. O.S. O. 5 10,2 | Couvert. N. O. 2 11,4 | Couvert. 0. N. 0. ( Nuageux. N. N.E. I Beau. E. ; > Serein. E. 9 Serein. N.E, Minim. ———__—_—_—— Moy. du 1‘ au 40|Pluieen cent: ; May. du {1 au 20| Cour. 7,653} Moy.du21 au51| Terr. 6,811] | [| | Mo;enne du mois. . : 15°,6 | | À a {1e Année. | LITE Sat 1 | 4 0. | | (SOMMAIRE.-—SCIENCES PHYSIQUES. as- TRONOMIE — Orbite ellitique de la comète décou- verte à Rome; M. Faye.— GaiMtE.— Recherches sur l’alcool analytique, M. Balard. — SCIENCES NATURELLES — PALÉONTOLOGIE.— Sur le Fe- lis sténeodonte ; À Pomel. — ORNITHOLOGIE. — Nouvelle espèce d'oiseau; M. Lesson — BOTANIQUE —Sur les noces et le sexe des plantes ; M. Linnè. _= SCIENCES } MÉDICALES. — PAYSIOLOGIE. — Recherches sur la formation des os; M Flo- Ÿrens ; — SCIENCES APPLIQUÉES. — INDUS- TRIE SERICICOLE, — Seconde “éducation de vers à soie; M. Meynard. — AGRICULTURE. — — Conservation des céréales; L. Dufour. — HOR- TICULTURE. — Sur le cardon à flèches; M. Masson, — NOUVELLES ET FAITS DIVERS. SCIENCES PHYSIQUES. rbite elliptique de la comète découverte « Le calcul de cette deuxième orbite \st fondé sur les observations méridien- nes faites à l'Observatoire de Paris le 2, e 10 et le 10 septembre, comprenant in arc héliocentrique de plus de 16 de- rés, tandis que l’arc compris entre les »bservations extrêmes employées au cal- ‘ul de la première orbite n’était pas de > degrés. L’ellipticité de l'orbite de la ‘econde comète de 1844 ést si décidée, es observations faites à l'Observatoire le Paris ont une précision telle, que les” bremiers calculs fondés sur un inter- alle de huit jours seulement, ont pu léjà donner une idée fort exacte de la lhäture de sa trajectoire. Pour s’en assu- er, il suffit de comparer les premiers filéments ( Comptes rendus, 1. XIX, pag. 500 ) aux éléments n° II que voici : IMPassage au pé- rihélie, 1844, septembre. . (Longitude du Equinoxe K, périhélie. . .3425155,5| moyendu |Longitude du 1% - sep- nœud ascen- tembre “ dant. . . .. G348'56,6)] 1844. [nclinaison. , 2°53' 6,6 Excentricité. . 0,6092118 “ Pemi-grandaxe 3,0306258 NDistance péri- hélie. . . . 1,1843330 «“Letempsde la révolution est de cinq Paris TRAVAUX'/DES SAVANS DE — Himanehe. 13 Getobre 1844, à N°2s @ TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. ans trois mois dix jours ; la différence entre cette détermination et la précé- dente.est donc au-dessous de deux mois” Les changements qu'ont subis les autres éléments n’ont pas plus d'importance. : M. réduction et de la discussion de toutes les observations que l’état du ciel a per- mis de faire à l'Observatoire de Paris, et de les comparer aux éléments n° IF, afin de préparer les matériaux des cal- culs ultérieurs. » Faye s’occupe actuellement de Ja CHIMIE, Recherches sur l’alcool amylique ; "par --0S8S0-- M. BALARD. La culture de la vigne a pris dans le midi de la France un si grand développement, l’extraction de l'alcool des vins s'opère sur de telles masses et donne lieu à des transac - ASTRONOMIE. tions commerciales d’une si grande impor- : tance, que les travaux qui tendent à améliorer £ les produits de cette industrie, tout à fait à Rome; par M. FAYE. 2,519608 nationale, m'ont toujours paru dignes d’exci- ter à un haut degré l'intérêt de ceux qui s’oc- cupent de sciences. Il y fut appelée sur les eaux de-vie de marc, sur les causes de la saveur désagréable qu’elles présentent, et qui, les faisant désigner sous le nom d'esprit mauvais goût, ‘apportent à leur prix une dépréciation notable, En examinant l'huile qui me fut remise et que l’on peut extraire de ces alcools par une rectification bien entendue , je constatai que c'était une matière hétérogène et qui, entre autres composés, contenait principalement de l’éther œnanthique, et le composé huileux décrit sous le nom d’hule de pommes de terre et placé alors dans la classe des camphres. Un examen plus approfondi de ce produit, et la découverte notamment de l’éther chlo- rhydrique et de sels viniques, me prouvèrent qu'il devait être au contraire rangé dans la classe des alcools, vérité, du reste, qui fut mise dans tout son jour par les intéressants travaux que publia M. Cahours pendant que j'essayais d'étendre et de compléter les miens. Occupé d’autres recherches, je laissai là mes premiers résultats, que je reprends au- jourd'hui pour tracer une histoire à peu près complète d’un composé que ses propriétés, mes analyses, la densité de sa vapeur, prou- vent être bien identique avec l'huile de pom- mes de terre, malgré une origine qui semble d’abord bien différente. a quelques années que mon attention g L'ÉCHO DU MONDE SAVANT psralt le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun!; il est publié sous la direction de M. le vicomte A. pE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, el dans les départements che dipraires, et dans les bureaux de Poste et des Messageries. Prix du journal : PARIS pour un an 95 fr., six mois 15 fr. 50, irois mais 7 fr, — 30 fr., 16 fr., 8 {r. 50. A l'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte de LAVALLETTE, directeur et rédacteur en chef. z les principaux DÉPARTEMENTS 4 Mais 1] ne faut pas le méconnaître cepen- dant, avec une diversité apparente, celte ori- gine se présente néanmoins comme identi- que en réalité. Tant qu’on a vu cet alcool ne se produire que dans la fermentation de l'amidon de pommes de terre, et qu'on a ignoré son identité avec un des principes de l'huile de marc, on a pu admettre que ce produit préexistait dans la couche extérieure des globules de l’amidon, dans l'enveloppe du raisin, et ne voir, dans la fermentation alcoolique et dans la distillation, qu’un moyen de le séparer des milieux qui le con- tenaient tout formé. Mais sa présence à la fois dans les produits de la fermentation du moût de vin, du moût de bière, des me- lasses de betteraves, du sucre de fécule, ne permet pas de douter aujourd’hui que ce ne soit là un produit artificiel, formé probable - ment aux dépens du glucose lui-même, par suite d’une fermentation qui a cessé d’être franchement alcoolique, et que la présence de matières azotées en excès a déviée de sa marche normale. Si l’alccol provient de la décomposition du glucose lui-même, comme l’acide butyrique, la mannite, qui se produisent parfois aussi aux dépens de ce corps, on sent dès lors com- bien est peu rationnelle la dénomination d’al- cool amylique sous laquelle il est connu ; cependant, pour éviter ces réformes partielles de nomenclature qui me paraissent plus nui- sibles qu’utiles à la science, je lui conserve- rai, dans ce travail, le nom par lequel il est déjà désigné. Parmi les produits divers auxquels l'alcool amylique peut donner naissance, il en est un que j'avais obtenu en premier lieu, et de la préparation duquel je me suis occupé d’une manière plus spéciale ;. c’est l’éther hydro- chloramylique. Les affinités si énergiques du | chlore qu'il renferme me faisaient espérer que ce composé me permettrait d’en obtenir plusieurs autres : cette espérance n’a pas été trompée. Four préparer cet éther, j'ai eu recours à la méthode directe; ce mot la ca- ractérise Suffisamment. Avec cet éther j'ai pu obtenir l’éther ordinaire de l'alcool du vin. à Le composé de l’alcool amylique, analogue à l'éther proprement dit, avait, depuis long- temps, attiré mon attention. J’avais tenté de l'isoler, en faisant réagir, sur l'alcool amy-- lique, les acides sulfurique et phosphorique, l'acide fluoborique, fluosilicique et le ehlorure de zinc ; mais je l'avais tenté vainement. La production simultanée de carbures d’hydro- 340 gène, d'une volatilité variable, n'avait pu que m'autoriser à soupçonner son existence. Pour la démontrer, je devais donc, renonçant à l'emploi de ces moyens empiriques en quel- que sorte, et qui, dans ce cas, ne pouvaient me faire atteindre mon but, chercher un pro- cédé rationnel qui manquait encore à la science. Quand un chimiste, en effet, veut extraire l'éther d’un alcool donné, c’est uniquement aux agents de déshydratation qu’il s'adresse, et notamment à l'acide sulfurique. Mais la ré- action n’est pas simple, bien s’en faut; d’au- tres produits se forment, même en opérant avec l'alcool et l’esprit-de-bois, et si l’éther de ce dernier corps n’était pas gazeux, si l'hydrogène bicarboné était liquide, on peut supposer que les éthers méthylique et vinique parfaitement-purs seraient peut-être encore à découvrir. On sait d’ailleurs avec quelle difficulté on parvient à obtenir de l’éther vinique bien purgé de ces composés compli- qués connus sous le nom d'huiles douces du vin. Or, si ces méthodes ne réussissent déjà qu'imparfaitement quand on opère sur ces alcools d’une constitution simple, on peut en quelque sorte prédire avec certitude qu’elles échoueront dans le traitement d’un composé du même ordre, mais à poids atomique plus élevé. . Ce but, au contraire , on pourra, je l’es- père, l’atteindre toujours au moyen de l’ac- tion à chaud de la solution alcoolique de potasse sur l’éther chlorhydrique d’un alcool donné, espèce de composé que lon peut _ presque toujours se procuréren faisant réagir le chlorure de phosphore sur l'alcool lui- même. Cette solution alcoolique réagissant à chaud et par conséquent dans des vases clos sur l’éther chlorhydrique de l’alccol du vin, pro- duit de l’éther ordinaire; avec l’éther hydro- chloramylique. elle m’a aussi donné l’éther amylique. Quoique je n’aie pas encore étendu mes recherches dans cesens, tout porte à croire que ce mode d'action est général , et que l’histoire de l'alcool cétique, par exem- ple, pourrait s'enrichir, parce moyen, de Ja connaissance du monohydrate de cétène qui, : comme on le sait, est encore à découvrir. De l’éther chlorhydrique on passe, comme on le voit, à l’éther ordinaire sans difficulté. , La réciproque est-elle vraie? Peut-on, au. moyen de l'acide chlorhydrique, remplacer par du chlore l’oxigène de l’éther ordinaire ? C'est ce que dans son Traue de Chimicor- , ganique, M. Liebig affirme pour l’éther vi- nique, c’est ce qui me paraît aussi avoir lieu pour l’éther amylique qui, saturé de gaz acide chlorydrique qu'il dissout en grande abondance, et exposé dans un vase clos à l'action de l’eau bouillante, régénère un com- posé chloré. L'éther chlorydrique et l'éther ordinaire passent donc de l’un à l'autre par les mêmes causes qui, dans la chimie organique, trans- formera ient'un chlorure en oxyde, un oxyde en-chlorure. Il: est dès lors difficile de ne pas regarder ces deux composés comme des com-. binaisuns-correpondantes, des corps du même type, eticependant l'un donne 4 volumes, ‘autre? volumes de vapeur. Je ferai le même * 341 rapprochement entre l'éther chlorydrique et l'éther sulfhydrique, qui lui aussi ne donne que 2 volumes de vapeur, quoiqu'il se dé- duise de l’éther chlorhydrique par une double décomposition tout aussi simple que la pré- cédente. Ces faits, il me semble, constituent un ar- gument sérieux contre l’opinion des chi- mistes qui, n’admettant pas, dans les volumes des vapeurs des corps composés, des con- tractions variables, voudraient déduire, du rapport des poids de ces vareurs, les rapports des poids des molécules elles-mêmes. Il est aisé de pressentir que si la solution alcoolique de potasse permet de substituer de l'oxygène au chlore dans l'éther chlorhydrique, l'action d’une solution alcoolique de sulfure de potassium permettra d'échanger du chlore pour du soufre. L'expérience confirme, en effet, cette supposition. J'ai pu ainsi obtenir un éther sulfhydra- mylique donnant, comme le composé ana- logue, de l'alcool du vin qu'a découvert M. Regnault, et qui rappelle à un si haut dégré l’odeur et l'arrière-goût de l'oignon, qu'il y a lieu à rechercher, ainsi que je vais le faire, s’il n’y aurait pas identité entre cet éther et l’huile sulfurée que l’on extrait de ces bulbes. Cet éther hydrochloramylique, réagissant à chaud et dans des vases clos sur le sulfhy- date de sulfure de potassium, m'a fourni un composé analogue au mercaptan qui forme aussi des mercaptides, et donne A volumes de vapeur. L'action du même éther sur le cyanure de potassium donne aussi lieu à la production d’un éther cyanhydrique., analo- gue à celui dont on doit la découverte à M. Pelouze. Les éthers sulfhydramilique-et.le: mercap- tan ve sont pas les seuls composés :sulfurés de l’alcool amylique que j'aie obtenus. En traitant une solution de potasse dansil’alcool : amylique par du sulfure.de:carbure dissous: aussi dans le même alcool, j'ai obtenu un:sel analogue à ceux que .Zeïze a désignés :sous le nom de œanthates,, «et constaté la simili- tude parfaite de propriétés et de nature:qui existe entre ces.deux. groupes de composés. L'alcool amylique, que je viens de montrer si apte à produire des éthers à hydracides, forme aussi des éthers à oxacides nombreux. La méthode directe réussit pleinement pour l'éther oxalique. Quand on chauffe l'alcool amylique.avec de l'acide oxalique, celui-ci.se .dissout-eton-0b- tient une liqueur: qui, saturée par le:carbo- nate calcaire, fournit un sel soluble; c'est un oxalamylate de chaux qui m'a servi à préparer des composés analogues de potasse et d'argent. J La liqueur , si on la distille, donne, à la température de 262 degrés, un composé li- quide à odeur de punaise, qui est de l'éther oxalamylique donnant 2 volumes de vapeur. | Get éther, traité'par l’'ammoniaque liquide, donne de l’oxamide; avec Jl'ammoniaque anhyüre, il donne un composé, l’oxamylane, qui se transforme par l'eau houillante.et les solutions alcalines, en cet acide oxamique dont j'ai traité l'histoire il ya deux ans, æt dont la découverte, comme je le disais alors, des croûtes de celui de Roquefort, connue et paraît renfermer implicitement celle de là véritable nature des composés que formé l’ammoniaque avec les acides anhydres. L’éther oxalique, dont l'acide est énergi-« que et dont Ja température d’ébullition cest élevée, peut servir à obtenir d’autres éthers* amyliques par double décomposition. Parmi les sujets qui devaient attirer mon attention, se trouvait naturellement l’action” des agents d’oxydation sur l’alcool amylique sm je l’ai étudiée avec quelques détails. À On connaît les belles recherches par les quelles MM. Dumas et Stas sont parvenus ä4} changer cet alcool en acide valérianique. Il | y a longtemps que j'ai aussi réussi à produire la mêmetransformation; mais c’est aux agents | d’oxydation ordinaires, au mélange de bichro= mate de potasse et d’acide sulfurique, que j'ai eu recours. L'action de ce mélange sur l'alcool .amylique donne lieu à de l'acide va-« lérique et à de l’éther valéramylique d’appa-« rence huileuse, que MM. Dumas et Stas a-" vaient déjà observé et regardé comme dem l'aldéhyde amylique, mais qui n’est que des l'éther Yaléramylique, dont la composition este d’ailleurs la même que celle de l’aldéhydem amylique elle-même. Du reste, cette aldé-\ hyde proprement dite se produit probable- ment dans plus d’une circonstance ; les faits que j'ai observés me permettent de le soup çconner, mais ne m'autorisent pas encore à l'affirmer pleinement. L'action du mélanges de bichromate de potasse et d’acide-sulfu= rique me paraît être d’ailleurs le meilleur« moyen pour obtenir en grandes proportions cet acide valérianique, dont l'étude présente aujourd'hui tant d intérêt. C’est qu’en eflet, outre-les applications. que l’on commence àen:faire à larrédecine, on verra, sans aucun doute, sseemultiplier les circonstances naturelles de sa production. On sait que c’est lui qui communique à la valériane son odeur et ses propriétés médi= cales ; c’est encore lui qui donne évidemment | aux vinasses de vin qui se putréfient l'odeur tout à fait caractéristique .qui accompagnem leur altération. M. Chevreul l'a trouvé dans l'huile de marsouin, dans les :baies de Vibur: num opulus. J'ai lieu de croire que certaines sécrétations animales en renferment aussi " et j'espère le démontrer plus tard. J'ai pus enfin en extraire de certains fromages dans un état d’altération très-avancé. La râclure conservée dans le midi sous le nom de Aus barbe, m'a en effet fourni, par la distillations avec de l'acide sulfurique affuibli , un acide organique qui avait toutes les propriétés deu l'acide valérianique, mais que je nai cepen= dant pas analysé. 3 Je ne dois pas, à cet égard, passer du reste sous silence un rapprochement curieux : il est certaines qualités d'eau-de-vie qui éprou=s vent sur les marchés une dépréciation causée par une odeur et.un goût de fromage qu'y constatent les dégustateurs. Il cst.diffciletde” ne pas croire que l'acide valérique et1l'éthen valéramylique ne soient les causes/réellesidu” mauvais goût que présentent ces produits. Au nombre desagents d'oxidation que Pon peut faire agir sur l'alcool amylique, il ne faut pas oublier l'acide azotique lui-même, * l'boné. Sr. js ee er ang G 343 | Cet acide, qui n’agit pas à froid, donne lieu, 1par une légère élévation de température, à ‘une réaction très-intense, de laquelle résul- 1tent de l'acide valérique, de l’éther valérique, de l’aldéhyde amylique, de l'acide cyanhy- drique, et enfin de l’éther azoteux, de l’al- cool amylique, que l’on peut isoler à l’état de pureté, ou obtenir directement par l’action | des vapeurs nitreuses sur l'alcool amylique. Parmi les agents de déshydratation que j'ai fait agir sur l'alcool amvylique, le chlorure de zinc est celui qui exerce l’action la plus nette. ! Par l’action de la chaleur et de ce chlorure | de zinc, on décompose l'alcool amy lique en lLtrois carbures inégalement volatils, isoméri- | ques entre eux et avec l'hydrogène bicar- : Le plus volatil bout à 30 degrés; il a pour formule C10H10, L'autre, qui bout à 160 de- grés, a la même composition, mais une den- -sité de vapeur double, et pour formule C20420; ‘la portion qui distille entre 250 et 270 degrés a une densité de vapeur qui, sans être le double de la précédente, s’en rapproche beaucoup. Il paraît être dès lors formé en grande partie d’un carbure à densité de va- peur quadruple, d’une odeur fort agréable, qui contraste ainsi avec l’odeur de choux aigris du carbure plus volatil, ou avec l'odéur légèrement camphrée du carbure qui bout à 160 degrés. Ainsi, sous l'influence de la chaleur, la molécule de carbure d'hydrogène mis en li- berté par les agents de déshydratation, non- seulement se double, mais se quadruple même, et le point d’ébullition s'élève gra- iduellement. Maintenant une question se présente : de . ces hydrogènes carburés, à poids moléculaire pie double, quadruple, quel est celui - qu’il faut assimiler au gaz oléfiant ? c’est évi- | demment le carbure le plns volatil ; ce serait “ celui-là qui devrait porter lenom d’ nor | “les deux autres devraient être désignés par “ressemblent, priétés, à ceux que j'ai extraits de l'alcool pos “lüu reste, que M. Masson, ayant essayé de reproduire … les noms de paramylène et de métamylène. Les carbures ne sont, du reste, peut-être pas étrangers à ces composés que l’on obtient lavec l'alcool, composés dont l’histoire est | i encore si obscure et que l’on appelle Aurles douces du vin. Quand on songe à l’exiguité | de leur production, quand on réfléchit qu’ils par un grand nombre de pro- …amylique, on est disposé à croire qu’ils pro- viennent principalement de la décomposition “de cet alcool amylique que les alcools ordi- …naires contiennent toujours. Ce qui tend, à confirmer cette opinion, c’est ses huiles douces en utilisant l’alcool qui avait été une première fois traité par le chlorure de zinc, n’est plus parvenu à obtenir ses pre- LL. résultats avec cette matière purifiée. | Du reste, la présence de l'alcool amylique | dans , l’alcool ordinaire, surtout aux doses “| faibles auxquelles on l’y rencontre ordinai- : rement, n'exerce qu'une faible influence sur » la saveur. La principale cause du mauvais | goût qu'il présentent est l’éther œænanthique, “| qui cependant, malgré son odeur forte et sa | saveur désagréable, commence à’être employé _| dans certains cas, comme bouquet propre à 344 masquer la saveur plus désagréable des eaux- de-vie de grains. En résumé, les faits les plus saillants con- tenus dans ce Mémoire sont les suivants : L'huile d’eau-de-Vie de marc est une ma- tière complexe; elle contient à la fois de l’éther œnanthique et de l'alcool amylique. Cet alcool paraît être un produit constant de la fermentation alcoolique. Il existe dans tous les alcools du commerce, en proportions plus ou moins grandes. Cer- tains produits connus sous la denomination d'huiles douces du vin, paraissent lui devoir leur. origine. Le produits de son oxydation expliquent à la fois le goût de quelques eaux-de-vie, l'odeur toute spéciale des vinasses qui se pu- tréfient, et la saveur de certains fromages dans un état de fermentation très-avancée. L'hydrogène carboné que renferme cet alcool peut éprouver, par l'influence de la chaleur avec le concours des agents de dés- hydratation, des condensations successives qui lui font acquérir un poids atomique double et quadruple. L'action de la solution alcoolique de po- tasse sur un éther chlorhydrique offre un moyen rationnel pour obtenir l’éther simple d’un alcool donné. L'alcool ‘amylique donne naissance à des composés nombreux ; la série des corps qu’il peut fournir devient presque aussi complète que celle des composés de l’aicool propre- ment dit, grâce à la connaissance de 13 composés nouveaux analysés et décrits dans mon mémoire, et dont je joins ici le tableau : Nouveaux composés de la série amylique qui sont décrites dans ce Mémoire. ; Formules. Volume de vapeur. Ether amyiique. . . G,=HuUO, 2 volumes. Ether. sulfhy- dramylique. C'°H11S, 2 volumes. Mercapian ë amylique: C'CH1?5?, A volumes. Ether cyanby. dramylique. Ct°H11Cy, A4 volumes, Xanthamylate. de potasse. . Oxalamylate de chaux. .. 2CS--C!:H1O, KO. 2C°05--CioHHO-|-CaO. Oxalamylate . d’argent. 2C°0°?-|-CG'C°H#10-|-Ag0. Éther oxala-: mylique. .« G20°-|-CioHn0, 2 volumes. Oxamylane ; (oxamate d’a- myle. C‘O;Az°H°-|-C'°HfO,. Ether valéra_ î mylique. : . C1-H20;-| CicH1t0, 4 volumes. Ether azoti- amylique. C1203-|-CI°HnO, Amylène. Ci:Hf>2, 4 volumes, Métamylène. G*°H#0, 4 volumes. EEE C—— SCIENCES NATURELLES. PALÉONTOLOGIE. Sur le Fetis sténéodonte d'Amérique ; M. A. POMEL. Dans la séance du 7 septembre , M. Blain- ville a déposé sur le bureau de l’Académie des sciences un nouveau fossile rapporté par M. Clausen des cavernes de l'Amérique mé- ridionale. C’est une tête de felis admirable- ment conservée dans toute sa partie latérale droite, qui vient jeter un nouveau jour sur les formes anomales de l’antique sous-genre des sténéodontis, auquel elle appartient par ses canines très allongées et extraordinaire- 345 ment comprimées en lames de couteau à deux tranchants. On sait que G. Guvier avait attribué à une espèce particulière du genre ours des dents semblables, que MM. Nesti et Pentland lui avaient annoncé avoir été trouvées implantées sur une tête de ce genre. M. Bravard fut le. premier qui reconnut, après avoir introduit une de ces dents dans la première alvéole du maxillaire d’un chat fossile, que c'était à ce dernier genre, et non aux ours, qu’il fallait les rapporter. MM. Croïzet et Jobert , qui avaient d’abord accusé M. Bravard d’avoir fait une monstruosité, reconnurent bientôt leur erreur, et le premier annonça devoir faire des animaux auxquels avaient appartenu ces canines tranchantes un genre nouveau voisin des felis. Enfin, en 1841, à peu près à la même époque où M: Nesti s’efforçait d'établir, par de nouveaux documents, l'exac- thude de sa détermination, nous avons, avec M. Bravard, recueilli une tête complète qui est venu pleinement confirmer l'opinion émise par lui dans sa monographie de la montagne de Perrier, etc. Cette tête a été décrite par nous dans le bulletin de la Société géologique de novem- bre 1842. Tous les caractères que nous y avons observés, se retrouvent dans la tête d'Amérique : il en est un que nous avions! d’abord attribué à un accident de compres- sion, et qui se trouve confirmé par le nou- veau débris; c’est le peu d’étendue antéro- . postérieure de l’arcade zygomatique qui se trouve en rapport avec une modification sin- gulière de la branche montante de la man- dibule. Le condyle de celle-ci est en effet très rapproché des molaires ; son apophyse angulaire est à l’état rudimentaire, ainsi que l’apophyse coronoïde, qui est excessivement courte, à peine élargie, et se termine par un bourrelet médiocre qui pouvait entièrement sortir de l’arcade zygomatique, lorsque l’ani- mal donnait à sa bouche l'ouverture que permettait l’articulation peu serrée du con- dyle et de la cavité glénoïde, et que nécessi- tait pour la préhension l'énorme saillie des canines. On devait s'attendre à trouver des diffé- rences spécifiques entre des animaux qui habitaient des continents différents; elles sont en effet considérables: 1° Les canines de la caverne de Kent sont proportionnellement plus courtes de moitié, et pourraient même ne pas avoir appartenu à des felis; car nous voyons par l’amphicyon que d’autres genres ont pu porter des dents aussi comprimées ; 20 la canine du felis cultridens d'Auvergne, quoique dentelée à son arête postérieure comme celle de lespèce d'Amérique, est élargie et plus petite ; une carnassière infé- rieure nous indique de même des propor- tions bien moindres; cependant, le felis cultridens avait au moins la taille du lion; 3 les canines du val d’Arno ne paraissent pas différer de celles du felis megantereon d'Auvergne, et. comme elles sont de 173 plus petites que dans le felis cultridens, on ne peut songer à comparer cette es- pèce à celle de M. Clausen. Il est à remar- quer en outre que dans celle-ci la première avant-molaire inférieure est réduite à un 346 petit tubercule uniradiculé, presque sphé- rique, un peu soulevé en pointe àu milieu, tandis que dans le felis megantereon, cette dent, quoique proportionnellement plus pe- tite que dans les felis ordinaires, est encore normale, biradiculée, avec un arrêt en avant et un talon en arrière. L'intervalle de la ea- nine supérieure à la dent, qui correspond à la 2e avant-molaire des chats, est encore plus réduit que danse fossile d'Auvergne et peut encore moins laisser supposer l'existence d’une première avant-molaire subnormale. Ces animaux n’auraient-ils donc jamais eu plus d’une avant-molaire à leur mâchoire supérieure? Ce serait certainement un ca- ractère générique; mais il faudrait, pour résoudre la question, une mâchoire de jeune âge qui nous présentât les germes des mo- laires de remplacement. M. Clausen devra nous apprendre si son fossile avait, comme le megantereon d’Au- vergne, des membres aussi élancés, aussi grêles que ceux du Guépard (felis jubata) de la faune actuelle. On doit espérer que l’Académie, d’après la demande de M. de Blainville, ne laissera pas passer dans une collection étrangère une pièce si intéressante et unique dans la scien- ce. On doit aussi faire des vœux pour que la riche collection de M. Bravard, où se trouve la tête que nous avons décrite, devienne bientôt la propriété du muséum, comme nous l'a fait espérer M. de Blainville. A. POMEL. ORNITHOLOGIE. Catalogue des oiseaux nouveaux ou peu connus de la collection Abeillé, par M. R. P. LESSON. ( 19° ARTICLE. ) No 118. Mimus albogriseus, Lesson, sp. n. M. rostro et pedibus nigris; corpore suprà griseo, albido infra; superciliis, lœnià alæ albis, Hab, Gayaquil. Le genre mimus de Brisson ou orpheus de Swainson, comprend des oiseaux appelés moqueurs, fort aisés à distinguer des autres espèces de la grande tribu de merulidæ. Ce genre s’est singulièrement accru dans ces dernières années, et il comprend aujour- d’hui dix-sept espèces, et celle que nous décrivons fera la dix-huitième. Les mimus sont tous américains et répar- tis ainsi qu’il suit : AMÉRIQUE NORD (Etats-Unis), 4 : les A7. polyglottus, gilvus, felivox et rufus. MEXIQUE, 2 : les mn. longurostris, et cœru- lescens. NooTKkaA, 1 : m. meruloides. JALIFORNIE, 3 : m. trifasciatus, melano- tis et parvulus. L'Amérique méridionale à les m. calan- dria, patagonicus, tr'icaudalus et modulator, de la Patagonie, Plata, Magellanie et Para- guay : le dorsalis des andes de la Bolivie, le lividus de la Guyane, le saturninus du Brésil et l'albo griseus de la Colombie. En tout huit espèces. Le moqueur gris-blanc mesure 28 centi- mètres de longueur totale. Sa queue est pro- Portionnellement fort alongée; les ailes dé- 347 passent un peu le croupion; son bec et ses tarses sont noirs; tout le dessus du corps est d’un gris varié, formant sur la tête et sur le cou des sortes d’écailles dues à ce que cha- que plume est gris-brun au ceutre et bordée de gris-blänc. Il en est de même sur le dos, les ailes et le croupion ; mais les bordures sont moins arrêtées. Tout le dessous du corps est blanc sur le gosier et les côtés du cou, où se dessine une sorte de demi-collier. Le thorax est grisâtre ; les flancs surtout sont grisâtres avec quel- ques traits bruns ; le bas-ventre et les cou- vertures inférieures sont d’un blanc assez pur. Les ailes sont grises, mais les couver- tures des épaules sont terminées de blanc; une barre blanche marque aussi le milieu de l'aile. Les grandes pennes sont brunes, ter- minées ou liserées de blanc. Les rectrices sont gris-brun au centre et frangées de blanc. Les latérales sont largement terminées de blanc. Ce qui caractérise surtout cet oiseau, dont la coloration générale rappelle presque: celle des lavandières, c’est ce large trait noir qui traverse la joue depuis les narines et qui forme une sorte de crochet pour contourner la région auriculaire. Entre ces deux traits est une plaque blanc de neige, et un large sourcil blanc surmonte l'œil. Ce moqueur a été tué aux environs de Gayaquil. Il représente donc sur les rivages de l'Océan pacifique les espèces des côtes de l'Océan Atlantique. BOTANIQUE. Dissertation sur les noces et le sexe des plantes; LINNÉ. $ 15. Vaillant s'explique comme il suit sur les parties des fleurs : il appelle le jeune fruit ovaire, parce qu'il remplit les mêmes fonc- tions que l’ovaire des animaux, renfermant en lui les semences ou les œufs à féconder. Le style ou pistil qui repose sw lui est appe- lé trompe (tuba) par analogie avec les trom- pes de Fallope, du règne animal. Toutes les fleurs qui ont un ovaire avec une trompe, ces organes étant ceux du sexe femelle, sont nommées par lui fleurs femelles; mais il nomme mâles celles qui n’ont que des éta- minces et des sommets ; car il appelle les éta- mines vaisseaux spermatiques, et les som- mets testicules, puisque ce sont eux qui &nettent la farine fécondante (poussière qui tombe des testicules mûrs) qui féconde les graines. Les graines sont nommées œufs, parce qu’elles contiennent tout le rudiment de la future plante. Le chanvre mâle est donc stérile et la femelle féconde ; quoique quel- ques-uns se soient exprimés dans un sens 0p- posé, mais à tort. Les hermaphrodites sont toutes Les flcurs qui ont des testicules et des œufs. $ 16. Les pétales n’aident pas à la génération, mais on doit les regarder comme un lit que le créateur à magnifiquement paré, qu'il a orné de si brillantes draperies etrempli de si suaves odeurs pour que l'époux ou l'épouse 348 y célèbrent leurs noces avec plus de solennité, Le lit ainsi préparé, l'époux embrasse enfiu son épouse chérie et lui fait part de ses dons. Alors les testicules semblent s'ouvrir, pour répandre Ïa poussière fécondante qui, tom- bant dans la trompe, va féconder l'ovaire. NZ Personne ne doit s'étonner de ce que la plupart des plantes sont hermaphrodites, puisque la classe inférieure du règne animal nous montre le même fait; en effet, tous les limaçons réunissent ainsi les deux sexes sur .un même individu ; et cela à cause de la len- teur de leurs mouvements qui trahit leur mo- lesse, laquelle est si grande, que l'espèce pé- rirait tout entière avant que l’un allât trou- ver l’autre, silanaturen’avait établi cette com- pensation. La nafure a fait hermaphrodites les plantes qu’elle a fixées invariablement au sol. S 18. Ilest plus difficile de démontrer de quelle manière se fait la fécondation. Moriland, qui s’est particulièrement attaché à éclaircir cette question, a pensé que la farine séminale est composée d'autant de petites plantes sémi- nales qu’il 4 a de grains, lesquelles, par l’entonnoir et la trompe, arriveraient à l’o- “vaire, trouvant là les semences vides, les rempliraient et les féconderaient ainsi. Il a. vu une preuve de cette opinion dans la di- versité de forme qu’il a reconnue à la loupe dans la farine des diverses espèces qu’il a ob- servées, etil a remarqué que les particules de cette farine sont aussi distinctes l’une de l'autre que le sont les configurations exté- rieures des plantes elles-mêmes chez des es- pèces différentes. On trouve @es figures de cette poussière dans Act. Erud. Lips. 1705, p. 275. On a reconnu le peu de fondement de l'opinion de Leuwenhoek qui admettait que la semence du mâle, remplie d'innom- brables vermisseaux, qu’il dit être de petits : hommes chez l’homme, va des testicules de l’homme dans l'ovaire de la femme; qu'un de ces vermisseaux pénètre dans la cicatri- cule de l'œuf alors vide, et que l'œuf étant passé dans l’uterus, s’y développe en fœtus parfait; cette théorie a croulé parce qu'il a été prouvé que la cicatricule de l'œufn'est pas vide, mais que le rudiment du futur fœ- tus y est contenu avant la fécondation, autant dans les œufs des animaux que dans ceuxdes plantes ; par-là aussi s’est trouyée renversée la théorie de Moriland qui avait essayé de suivre Leuwenhoek. 19. Il est évident que la fécondation s'opére, quoique nous ne puissions voir comment, Qui croira en effet que la semence du mâle ne féconde pas la femelle dans le règne ani- mal, quoique l'on n'ait pas démontré COM- ment cela a lieu? Mais comme chacun se laissera plus facilement persuader au sujet de la conception des animaux que de celle des plantes, j'appellerai à mon secours les expériences suivantes : 3 $ 20. À. Certaines fleurs ont une trompe longue et des vaisseaux spermatiques courts, d'où | ] kr ÿ } ] …|es mûres. Nous voyons de même chez les 349 la farine fécondante semble ne pouvoir s’éle- ver ni arriver dans l’entonnoir de la trompe, Surtout par un temps humide et pluvieux; - mais lorsque vient le temps où cette farine subtile tombe des testicules, le pavillon de la trompe se courbe vers ceux-ci ( artifice du divin créateur digne de la plus grande ad- : miration) pour subir l’action fécondante, de - même à peu près que le papillon femellequi, | lorsqu'il est recherché par le mâle, se couche à terre les ailes étendues, et relève sa queue pour recevoir plus aisément les embrasse- | ments. Ensuite lorsque la trompe de cette sorie de fleurs est restée courbée jusqu’à ce | que la poussière ait cessé de tomber des tes- | ticules, elle se relève. Pourquoi serait-il be- | soin qu’elle se courbât ainsi vers l’organe mâle, au tempsmême où il répand sa pous- sière, et qu'elle se relevât après que celle-ci a été répandue, si ce n’était pour être fécon- ‘dée par cette poussière, Ç 21. B. Tous les agriculteurs ont coutume de idire que les épis sont moins pourvus de grainslorsqu'ila plu à l’époque où la moisson fume. Cette fumée n’est pas autre chose que ‘la farine séminale de la moisson sortant des prganes mâles pour s’attacher à la trompe ; or la pluie l’entraîne à terre, d’où une stéri- lité plus ou moins grande. Fous les jardiniers ont coutume d’annon- cer qu'il n’y aura pas de fruits lorsque la « pluic est tombée sur les fleurs, par exemple, chez les pommiers, poiriers, pruniers, ceri- ISiers, fèves, etc. ; ce qui s'applique également aux plantes spontanées. 1 Ç æ. f C. La majeure partie des plantes qui ont - des testicules séparés de l'ovaire sur la mé- “me plante (K 13), ont sur la même tige les | fleurs mâles au-dessus des femelles, pour que . la poussière fécondante tombe plus aisément “sur les trompes que si les fleurs femelles oc- certe cupaient Ja place supérieure, et qu’ainsi la poussière dût s'élever. Par exemple : maïs, iypha, cyperoïdes et d’autres peuvent étre châtrés. à | $ 23. D. Pour que l’on reconnaisse mieux la Iprovidence du créateur, je me plais à faire »bserver que tous les arbres amentacés pro- , luisentégalementleurs fleurs mâles sur leurs chatons et leurs fleurs femelles, de manière pue la poussière fécondante tombe sur les rompes et les féconde avant que les feuilles leces mêmes arbress’épanouissent, car celles- \‘icouvriraient autrement les trompes et em - écheraient ainsi l'accès de cette poussière. |Nous en avous pourexemple les Corylus, Ju- I5lans, Quercus et Fagus. S 24. | E. Nousvoyonsquela trompe estdans toute a force au moment où la farine sort des or- janes mâles. Mais ceux-ci, dès qu’ils ont ac- “ompli leurs fonctions, après avoir émis la £ natière fécondante, se flétrissent avec leurs Ci -|'aisseaux spermatiques, et tombent comme “|levenus inutiles. Peu après, la trompe se flé- $ rit, comme inutile elle-même; mais l'ovaire - lrersiste jusqu'à ce qu’il ait porté des grai- 390 papillons que les mâles meurent aussitôt après l’accouplement; que les femelles vivent jusqu’à ce qu'elles aient donné des œufs, mais qu’elles périssent peu après. à Ç 25. F. Plusieurs anciens auteurs d'histoire na- turelle font mention des palmiers; ils disent que le mâle étend ses rameaux sur la femelle pour qu’elle devienne féconde, car autrement elle serait stérile; très certainement la pous- sière du mâle est tellement lourde que le vent ne peut la chasser, elle doit donc tomber di- rectement sur la trompe. L’on observe aussi des mâles et des femelles sur l’arbre musqué (arbor moschata). Sides mâles croissent par- mi les femelles, elles sont fécondes, mais elles sont stériles si l’on enlève les mâles Mais ces observations ainsi que celles sur les palmiers sont basées sur des relations d’autres per- sonnes. S %6. G. Je n’ajouterai qu’une autre expérience qui, je l'espère, suffira pour preuve. Si vous enlevez tous les testicules d’une fleur herma- phrodite, l'ovaire de quelques plantes porte des graines, mais entièrement stériles, qui ne germent jamais, lors même qu’on les sé- merait dans le terrain le plus fertile. Maisil faut apporter le plus grand soin à enlever les testicules avant qu’ils aient commencé d’é- mettre la poussière fécondante, et à faire qu’il n’y ait dans le voisinage aucune fleur de la même espèce, autrement le vent transporte la légère poussière séminale sur la trompe que l'on a conservée. Voilà donc la véritable cas- tration artificielle des plantes! Je n’ignore pourtant pas que Pontedera a observé qu’un mâûrier femelle produisit des baies en Italie dans un jardin, quoiqu'il n’y ait aucun mâle à une distance de 50 milles; mais ilne put montrer que ce fruit fût fécond, c’est-à-dire que, s’il avait été semé, il eût produit de pe= tits müriers. L’on peut conclure avec toute certitude de ce qui précède, que la féconda- | tion est opérée par les testicules et à l’aide de leur poussière séminale ; il n’y a donc aucun motif pour nier les sexes des plantes. 6 27. Il reste à prouver l’analogie entre les grai- nes des plantes et les œufs des animaux. Il n’est pas besoin que tout œuf soit couvert d’une coque dure et calcaire, comme ceuxdes . oiseaux; car elle manque aux œufs de tous. les quadrupèdes et à ceux de l’homme lui- même. L’albumen et le vitellus ne sont pas non plus nécessaires, puisqu'on ne les trouve pas dans les œufs des poissons ; mais la partie principale et strictement nécessaire est la petite cicatricuie que l’on trouve dans tous les œufs, et ce que l’on remarque aisément dans les œufs de tout gros oiseau aussitôt qu’on Pouvre latéralement. Dans cette cica- tricule se trouvent en minimes proportions tous les rudiments du futur fœtus. Toutes les graines ont aussi une cicatricule que quel- ques auteurs nomment le Aile. Certains pois - Sont marqués de points noirs que certains ont cru, mais à tort, être le hile; ces points ne sont en effet que la cicatrice qu'a laissée en se rompant le pédicule par lequel les pois se fixent aux gousses; mais à côté s'élève un tubercule semblable à un bec, très dévelop- 301 pé chez le cicer et le staphylodendrum, qui est la vraiv cicatrice dans laquelle sont ca- chées toutes les fibres primordiales de la plante à venir. Malpighi a montré que la se- mence du caryophyllus renferme, sous une forme extrêmement réduite, un arbre entier de caryophyllus avec sa tige, ses feuilles, sa racine, etc. Que personne ne s'étonne que j'appelle ces graines des œufs, car, quatre- vingts ans avant moi, le célèbre Harvey leur a donné le même nom, lorsqu’en réfutant la génération équivoque, il s’est écrié : Omnia ex 0vo, tout sort d’un œuf. Les œufs des plantes sont enfermés dans la terre de la même manière que ceux des oiseaux sous leurs ailes, ceux des quadru- pèdes dans la matrice, et ceux des poissons dans l’eau. S 28. La plante sortant de son œuf à la germi- nation produit d’abord deux feuilles nommées cotylédons, d’après l’analogie qui existe en- tre elles et Le placenta des animaux ou les co- tylédons des vaches, etc. Ces deux cotylédons, auparavant cachés sous les membranes de l'œuf, ont constitué sa base, et ils remplis- sent les mêmes fonctions que le vitellus dans les œufs des oiseaux, lequel passe dans le placenta du jeune fœtus. Après que ces co- tylédons délicats ont rempli auprès de l’em- bryon les fonctions des placentas, ils tombent, et la jeune plante commence à puiser elle- même sa nourriture dans la terre, de même que les placentas des animaux deviennent flasques, lorsque le fœtus commence à se nourrir lui-même. ÿ $ 29. Voici ce que j'ai voulu faire connaître brièvement et sans recourir aux livres rela- tivement aux sexes des plantes, partie impor- tante de la botanique, ou science divine, ainsi nommée parce qu’elle fait connaître ce que Dieu a fait avec tant de magnificence pour tous les êtres qu'il a créés. —<0 Se 0 SCIENCES MÉDICALES. PHYSIOLOGIE. Sur la formation os; M. FLOURENS, M. Flourens, en déposant sur le bu- reau de l’Académie une belle série de préparations anatomiques qui ont fait le sujet de ses expériences et de ses ob- servations, a donné lecture de la note suivante dans laquelle il présente l’en- semble des résultats auxquels il est par- venu, et Où li expose [cs conséquences qu'ita ciu devoir déduire. Nous avons déjà présenté, dans notre compte rendu de la séance de lfustitut, du 30 sep- tcmbre, un court résumé du travail de M. Flourens ; mais nous croyons devoir reproduire aujourd'hui la note tout en- tière, qui sert en quelque sorte d’intro- duction à l'ouvrage que le savant secré- taire perpétuel annonce, comme devant paraître prochainement. « Les pièces que j'ai l'honneur de pré- senter à l’Académie me semblent dé- montrer aux yeux les trois propositions sur lesquelles repose ma théorie de la formation des os. | « De ces rois propositions, la pre- 352 mière est que l'os se forme dans le pé- rioste ; la seconde, qu’il croît en gros- seur par la superposition des couches externes, et la troisième, que le canal médulilaire s’agrandit par la résorption des couches internes de l'os. « Première proposition. — L’os se forme dans le périoste. « Les expériences sur lesquelles je. m'appuie aujourd'hui pour démontrer celte proposition ont été faites sur des chiens. «On a retranché, sur plusieurs chiens, une portion de côte, en n'enlevant que l’os proprement dit et en laissant le périoste. « Au bout de quelques jours, il s’est formé dans le périoste, laissé entre les deux bouts de côte, un petit noyau os- seux. Peu à peu ce noyau osseux s’est développé, et il à fini par rejoindre l’un a l’autre des deux bouts de côte. « La pièce n° 1 provient d’une expé- rience qui à duré sept jours. On voit, dans le milieu du périoste, laissé entre les deux bouts de côte, un petit noyau osseux, parfaitement déterminé, circonscrit, el, Ce qui est ici le point essentiel, exactement placé dans le mi- lieu du périoste. « La pièce n° 2 vient d’une expérience qui a duré dix jours. « Il y à aussi au milieu du périoste, laissé entre les deux bouts de la côte, un noyau osseux, mais beaucoup plus développé que dans la pièce pré- cédente. Cependant ce noyau osseux, quoique beaucoup plus développé, est encore parfaitement limité, circonserit, placé au milieu du périoste, et com- plétement séparé par les deux bouts de la côte. « La pièce n° 3 vient d’une expérience qui a duré vingt et un jours. Ici le noyau osseux, placé dans le périoste, touche presque aux deux bouts de la côte; et néanmoins il est parfaitement séparé encore de l’un et de l’autre par une lame de périoste modifié ou de fibro-cartilage. « Enfin, dans la pièce n° 4, pièce pour laquelle l'expérience a duré quatre mois, le noyau osseux a complétement atteint les deux bouts de la côte, et les a rejoints l’un à l’autre : toute la por- tion d’os enlevée a donc été reproduite, et la continuité, la resliiution de la côte est parfaite. « Je pourrais multiplier beaucoup le nombre des pièces que jé présente, car a collection en est pleine. Gelles- ci suffisent pour donner une idée des autres. « On voit donc que l’os nouveau se forme dans le périoste; qu'au moment où il s’y forme, il est complétement isolé, séparé de l’os ancien, et que ce n’est que par son développement suc- cessif qu’il atteint enfin les deux bouts de l’os ancien, et les réunit, les rejoint l’uu à l’autre. « Deuxième proposition. — L'os croit en grosseur par la superposition de cou- ches externes. « Les expériences qui suivent ont été faites snr des lapins et sur des chiens. « Oh à commencé par mettre à un, sur chacun de ces animaux, l’un des deux tibias; le périoste a ensuite été incisé ; ét l’on a fait passer enfin un an- 393, 4 neau de fil de platine entre le périoste et l'os. « L’os à continué de croître; et, à mesure qu’il à crû, il a recouvert de ses nouvelles couches l’anneau de pla- line. « Dans la pièce n° 5, on voit l’anneau de platine sous le périoste même, C’est- à-dire entre le périoste et l’6s; et dans les pièces 6 et 7, on le voit déjà recou- vert par quelques lames osseuses. « Les trois pièces dont je viens de par- ler sont des tibias de lapin. « La pièce n°8 est le tibia un jeun e chien. Ici tout l’anneau’est recouvert par des couches osseuse, et même, en prenant l’anneau pour point de départ, les couches qui recouvrent l’anneau sont déjà beaucoup plus épaisses que celles que l'anneau recouvre. « Les quatre pièces qui suivent sont encore des tibias de très-jeunes chiens. « Dans la pièce n° 9, l’anneau ne re- couvre pius que quelques lames: osseu- ses. Presque tout l'os actuel est par- dessus l’anneau, « Dans les pièces 10 et 11, l’anneau, du côté externe de l'os, est déjà tout à fait dans le canal médullaire, «Enfin, dan la pièce n° 12, l’anneau iout entier est dans le canal mé- dullaire. « L’os croît donc en grosseur par couches externes et superposées, puis- ‘que l’anneau, qui primitivement entoure ou recouvre l'os, est successivement et continuellement recouvert ensuite par de nouvelles couches osseuses. « Troisième proposition. — Le canal médullaire s'agrandit par la résorption des couches internes de l’os. «Je reprends les pièces de la sério qui précède. «a Dans la pièce n° 5, l’anneau est en- coré sur l'os; dans les pièces 6 et T, il est dejà recouvert, et de plus en plus, par l'os; dans la pièce n° 9, il est beau- coup plus près du canal médullaire que de l’extérieur de l'os; dans les pièces 40 et 11, il est déjà dans le canal mé- dullaire par un de ses côtés; et dans la pièce n° 12, il est tout entier dans le canal médullaire. « Ici dans cette pièce n° 12, le canal médullaire a toute la grandeur, tout le diamètre qu'avait primitivement l'os lui-même : l'anneau, qui d’abord en- tourait l’os, est maintenant entouré par los; l’os, qui d’abord était contenu dans l’anneau, contientmaintenant l’an- neau; le canal médullaire s’est donc agrandi, et beaucoup agrandi. Comment cela s'est-il fait ? «Cela ne peut s'être fait que de deux manières. Ou bien l’oss’est étendu, s’est rompu ei s’est rejoint ensuite par-des- sus l'anneau, et c’estainsi que Duhamel expliquait les choses ; ou bien, à mesure que l’os croissait, d’un côté, par l’addi- tion de couches externes, le canal mé- dullaire s’agrandissait, de l’autre, par la soustraction des couches internes, et c’est là ce que pensait Hunter. « Hunter avait raison. « Les pièces que je mets sous les yeux de l'Académie montrent, avec la der- nière évidence, que l'os ne s’est point étendu, qu'il ne s’est point rompu, 354 qu’il ne s’est point rejoint par-dessus l'anneau. « Les couches internes de los ont ét successivement résorbées, cette r'Éésorp Uon successive est le ressort qui à pro” duit, et qui a produit seul, l’agrandisse- ment du canal médullaire: «L’agrandissement du canal médul- laire tient donc à la résorption des cou- ches internes de l'os. Experiences sur la résorption de portions W’os étrangères. « La résorption des portions d'os mortes est un fait sur lequel j'ai déjà publié un grand nombre d’expérien- ces; mais, dans ces expériences, ilne s'agissait que de portions d'os mortes appartenant à l’animal même sur lequel l’expérience était faite. « Voici des expériences d’un autre genre. « On a commencé par faire un trou à l’un des deux tibias d’un chier, puis on a introduit dans le canal médullaire de ce tibia une petite côte de lapin, et puis on a laissé vivre l'animal. « La membrane médullaire s’est beau’ coup gonflée, l'os a beaucoup grossi ; enfin l’on à sacrifié l'animal, et l’on a extrait de son tibia la petite côte qu’on y avait introduite. « Les pièces n° 43, 14, 15 et 16 sont quelques-unes de ces petites côtes da lapin qui avaient été introduites dans le canal médullaire du tibia de diffé- renis chiens. « La petite côte n° 13 montre déjà -des traces très-manifesies d’érosion, d'usure, de résorption; ces traces sont plus manifestes encore dans la côte n° 14, et plus encore dans les côtes n° 15 et 16. « J'ajoute que, pour qu'on puisse bien juger de l'érosion de ces petites côtes de lapin, j'ai fait placer près de chacune la côte correspondante, ou de l’autre côte de l’animal conservée in- tacle. « Les pièces n% 17 et 18 sont deux tibias dechien dans lesquels on a laissé les petites côtes qui y avaient été in- troduiles. « Dans la pièce n° 17, on voit les fila- ments de la membrane médullaire qui se portent sur la petite côte et s’y en- foncent pour la résorber. ; « Dans la pièce n° 18, la petite côte int roduite est presque entièrement. ré- sorbée. « Je répète que je pourrais multiplier b eaucoup le nombre de mes faits, et par conséquent celui de mes preuves ; mais je ne veux pas abuser des moments de l’'Aca démie. « Je conclus que l’os se forme dans le. périoste, qu'il grossit par couches externes et superposées, el que la ré- sorption des couches internes de l’os est le vrai mécanisme de l’agrandissement du canal médullaire. « Je m'en tiens ici à ce court exposé de mes idées sur la formation des os on trouvera toute ma théorie beaucoup plus amplement développée dans un nouvel ouvrage que je prépare ct que je publierai bientôt.» 355 SCIENCES APPLIQUÉES. INDUSTRIE SERICICOLE. Notice sur une seconde éducation de ver à soie; par M. MEYNARD fils. ( Dans le Pro- pagaleur). La possibilité d'élever des vers à soie, en automne, en leur faisant profiter une feuille qui tombe à la première gelée blanche, et ne profite que bien peu à l’agriculture, si ce n’est comme méchant fourrage, a été jusqu’à au- jourd’hui très problématique et même géné- ralement révoquée en doute. La difficulté d'obtenir des vers, dans cette saison, a été le plus grand obstacle à la solu- tion de ce problème et au développement de cette nouvelle branche d'industrie séricicole. L'éducation de l’espèce qui s'élève en Tos- cane, sous le nom de trevoltini, à cause de la triple naissance de ses embryons dans la même année, au printemps, en été et en au- tomne, n’a donné que des-résultats excessi- vement peu favorables, qui paraissent tenir à l’espèce du ver. Joint à cela une éducation forcée en été, dangereuse pour les müriers, afin de se procurer la semence d'automne. Il n’est pas d'espèce connue jouissant de la faculté d’une double éclosion, au printemps et en automne. L'espèce ordinaire de ces pays se refuse à cette seconde éclosion. Elle procure simple- mentquelques vers qui éclosent peu de temps après la ponte des embryons; mais la quan- tité en est si minime qu’elle est loin de pou- voir suffire aux besoins d’une application gé- nérale; Féclosion en est d’ailleurs toujours trop hâtive. Quelques personnes cependant ont élevé ces verstphénomènes, ét les ont amenés à des produits assez satisfaisans. Restait à expérimenter sur les vers à.soie ordinaires, en retardant l’éclosion de la se- mence jusqu’en automne. : L'expérience a été couronnée du plusgrand | succès. Nousne suivrons pas M. Meynard dans les détails de ses heureuses expériences; mais nous ferons connaître les conclusions qu’il en déduit. Les résultats de ces expériences ne permet- | tent plus de douter de la possibilité d’une se- * conde éducation à la feuille tombante. | Le mauvaisétat, à l’arrivée des graines qui | ont servi à l'expérience, ne saurait être un obstacle; ilest positif qu’elles se conservent par le moyen de la glacière sans aucune alté- | ration de germe, et qu’elles éclosent jusqu à Hadernière, en dehors de la contrariété du | long voyage qu'ont éprouvée celles-ci. Des conserves de cegenre s'établiront dans le mi- : di de la France, pour suffire aux besoins ‘| d’uneéducation générale, et pour ne pi être | exposé à cet inconvénient. Ce mauvais conditionnement vient à l’ap- pui d’une possibilité plus grande encore; car quoïque les résultats de cette expérience soient passables, ils sont loin cependant de | ceux.que l’on pourrait obtenir .en-plaçant les vers sous des conditions plus favorables d’é- closion, de nouriture et de température. ‘arrive: dix ou quinze jours aprés, 356 Dans cet essai, le ver a été contrarié sous ces deux derniersrapports pour rendre ses résul- tats plus concluans. La récolte d'automne est non-seulement possible, mais’elle peut devenir tout aussi lu- crative que celle du printemps; entre des mains prévoyantes et capables, et sera pro- bablement bientôt généralisée par sa grande facilité. Trois conditions sont à peu près indispen- sables pour opérer avec succès: 19 Une magnanerie æunie d’un bon moyen de chauffage; car, dans cette saison, on doit s’attendre à des changemens de température beaucoup plus sensibles que pendant l'édu- cation du printemps. 20 Un appartement vaste et aéré, suscep- tible aussi d’être légèrement chauffé, pour faire sécher une bonne provision de feuille en cas de pluie prolongée, et pour la faire repo- ser en cas de gros froid, afin d’éviter l’incon- vénient survenu à la petite éducation. 30 Une quantité de mûriers multicaules proportionnée à la quantité de vers que l’on veut élever pour les conduire jusque vers la fin de la deuxième mue. Quoique l'expérience ait démontré que cette feuille n’est pas absolument nécessaire à l'éducation, le moyen employé pour y sup- pléer est tellement minutieux et dangereux pour le mûrier, que, malgré l'étrange peti- tesse dans laquelle cette feuille semble tenir le ver, il convient de l'employer dans les édu- cations tant soit peu importantes. Les moyens de reproduction de ce mûrier sont des plus faciles et connus de tout le monde : ils consistent à planter une baguette en terre. Un -seul'inconvénient se présente, c'est la facilité avec laquelle les gros vents déchirent sa feuille. Pour atténuer cet incon- vénient , il couvient de le placer dans une position abritée des vents du nord et de le cultiver le plus bas possible. Sa culture en haie basse, en sapant les branches rez terre aux premières gelées blan- ches d'automne, paraît être laiplus favorable. L'époque à laquelle doit commencer l’é- ducation peut varier suivant le pays dans le- quel on l’entreprend. Au nord de la Provence etau midi du Dau- phiné, il convient que l’éclosion ait lieu du 12 au 15 septembre, pour faire concorder la fin de la deuxième mue avec les premiers jours d'octobre. A cette époque, générale- ment toutes les feuilles sont mûres, et Le mo- ment d'enlever le plus de feuiilessaux arbres alors que l'éducateur n’a plus rien à craindre. L'expérience modifera sans doute ees con- olusions, etétablira des règles plus générales. Du reste, ces premiers résultats obtenus en 1842, ont été confirmés par une nouvelle expérience faite en 1843, dans laquelle l’édu- cation commença le 15 septembre, les vers, conduits comme dans celle du printemps, *avaient complètement coconé le 17 octobre, après une durée de 32 jours seulement. ‘Cette fois, voici quels en sont les résultats : Soixante grammes (envion deux onces) ont produit 72 à 75 kilog. de cocons environ. Il serait impossible d'établir ce chiffre p'une manière positive, bon nombre de vers 357 et de bruyères garnies de cocons ayant été enlevés à l’éducation par les nombreux visi- teurs qu’elle attirait. Desrésultats plus favorables encore ne sont pas en dehors de toute probabilité par l'em- ploi de graines dans un meilleur état de con- servation. AGRICULTURE. Conservation des céréales ; M. LÉON DUFOUR. Un fait d'économie domestique qui, en apparence, avait peu de portée, m’a- vai dès long temps frappé : tandis que nous déplorions fréquemment les rava- ges du charançon et de l’alueite ou tei- gne des blés dans nos greniers vastes et bien aérés, nos laboureurs, qui avaient la même espèce de grain provenue de la même récolte, se mettaient à l’abri de ce fléau en enfermant leur froment, non encore attaqué par les insectes, dans des tonneaux ou de grands bahuts relégués dans le réduit le plus obscur durez-de- chaussée de leur habitation rurale. Du rapprochement comparatif de ces deux résultats et de plusieurs recher- ches entomologiques poursuivies avec quelque per: évérance, je fus mené à cette induction qu’il existait, dans nos greniers, des conditions favorables à la naissance, au développement des insec- tes destructeurs des graines céréales, tandis que ces conditions manquaient dans la manière dont le laboureur avait cerré son grain. Or ces conditions, dans nos greniers, élaient évidemment l'air, la lumière et les variations de tempéra- ture, agents d'autant plus puissants qu’ils s’exerçaient sur une grande sur- face du tas de grain, que lon étalait dans le but, prétendait-on, d'éviter qu'il chauffât. Pour obvier à cet état de choses, il eût fallu mettre le grenier à la cave; mais, en même temps, il était indispensable que celle-ci fût dépour- vue d'humidité, élément très-contraire à la bonne conservation des grains. Ces idées me rappelaient aussitôt les silos, qui réunissaient précisémentl’ab- sence de la lumière et de l'humidité à. une température basse et invariable. Je . n'élais pas en mesure d’improviser: un silo, je me bornai à imiter nos lahou-: : reurs : je plaçai mes récoljes dans. ds tonneaux, des colis, que j 'aéhetai, à à bon marché, à l’épicier ou à Féntreposeur. de tabac. Ces colis, qui contepaient; les- uns daus les autres, trois hectôtitres de grain, étaient défoneés par un bout, et celui-ci se fermail par un couvercle amovible maintenu en place par une grosse pierre, et que l’on pourrait aussi établir à coulisse ou à tiroir. On les dis- posa debout, en séries d’une seule ran- gée, le long du mur, dans le lieu le plus sombre du grenier, et on avait le soin de tenir habituellement fermés les vo- lets des croisées, pour éviter l'accès de la lumière, de la chaleur et de l’humi- dité. Il y a cinq ans que je mets en pratique ce procédé : quelques propriétaires des environs de Saint-Sever l’avaient essayé avant moi, et plusieurs l'ont adopté de- puis. Non- seulement le grain n’a jamais été attaqué par les larves des insectes, mais, Ce qui est encore un ayantage bien 358 appréciable, on le défend ainsi contre les rats et la poussière, et il ne con- tracte ancune mauvaise odeur, aucune espèce d’altération qui nuise à la pani- fication, à la germination ou à la vente. Ce procédé, ainsi que je l’ai annoncé, est simple, peu coûteux; car la dépense des colis une fois faite, c’est pour une éternité, et il est d’une application fa- cile dans toutes les circonstances. Il me semble laisser bien loin derrière lui les appareils plus ou moins dispendieux, compliqués ou embarrassants d'Inthier- ri, de Duhamel, de Cailleau, de Cadet, de Vaux, ainsi que l’étuve de M. Robin de Châteauroux et le moulin insecti- cide de M. Terrasse des Billons. Ces fours, ces étuves, ces brüloirs tuent sans doute les insectes granivores ; mais produisent-ils cet effet sans alté- rer la couleur, le poids, la farine du grain, et sans enlever à celui-ci sa fa- culté germinative ? Je ne le pense pas. L'observation qui fait le sujet de ma notice peut devenir féconde dans ses applications : Je me bornerai à signaler une ou deux de celles-ci. Les fourrures, les tissus de laine, les cachemires que l’on renferme, en été, dans des armoires placées dans des appartements plus ou moins éclairés, chauds et ventilés, sont précisément, malgré le camphre et les diverses essences, dans les conditions les plus propres au développement des . teignes, des dermestes, des enthrènes, des anobiums, etc. Il faut, pour les mieux conserver, leur appliquer le prin- cipe que je viens d'émettre pour les cé- réales. Enfin les entomologisies, dans leur sollicitude pour;la conservation des insectes, auraient à déplorer bien moins de dégâts, moins de pertes, s'ils pla- çaient leurs boîtes insectitères dans des appartements obscurs, peu aérés, mais secs. Saini-Sever (Landes). Nota.— Telle est textuellement la no- tice que j’adressai, en mai 1841, à la Société royale et central d'agriculture, qui me fit l'honneur de l’accueillirfavo- rablement et de nommer une commis- sion dont M. Audouin, si prématuré- : avi à la science, devait être Île Nr. Après le décès de M. Au- |) à e notice ne s'est pas relrou- AciéLé m’invite à la reprodui- pi) dotie époque, deux récoltes de Méoumises au même procédé de #ation ont ajouté leur sanction la nolice, et de nombreux propriétaires ont suivi mon exemple. J'ajouterai une réflexion: dans les grands dépôts de grains, dans les gre- niers d’abondance, des foudres en tôle . de la capacité de 15 à 20 hectolitres, pla- cés dans des conditions signalées plus haut, offriraient encore plus de garan- -ties de conservation et SCrail SUPÉTICUrS AUY silos des Maures et des Arabes. Leon Durour, D. M. Oo UE HORTICULTURE. Nouvelle variété de cardon ; M, MASsSON. M. Masson, ex-jardinier en chef dn Jardin d'Etude de Grignon, a adressé, au 359 Journal d'agricull: re et d'horticullure de Dijon, la note suivante sur une nouvelle variété de curdon. : « Permettez-moi de vous entreteni d’une nouvelle variété de enrdon qui a été introduite, en 1841, dans les jardins de l'institution royale agronomique de Frignon : ce cardon nous à été envoyé de Chambéry, sous le nom de cardon à flèche; 11 diffère beaucoup du cardon de Tours et du ça rdon d’Espagne. Il otfre un développement plus considérable que toutes les plantes potagères culti- vées dans nos climats. « Le cardon à flèche 4 les racinés pi- votantes, épaisses, charnues, mais moins développées que celles des autres varié- iés. Cette plante est pourvue d’une grande quantité de feuilles s’élevant ver- ticalement à 4 mètre 60 centimètres de hauteur, à côte très-épanouie, surtouta la base, où elle à la largeur de cinq doigts, épaisse, très-charnue, formée en gouttière. L'expansion foliacée est di- visée en ianières peu decoupées, à dé- coupures oblusément terminées, d’un vert pâle, couverte d’un duvet blanch4- tre, Sans épines, extrèmemeni large à la partie moyenne, el terminée par un lobe en forme de flèche de O0 mètre 20 centimètres de largeur à la base, de 0 mètre 50 centimètres de longueur, re- tombant extérieurement, lobe terminal d’où cette variété tire son nom. Ce car- don à êté semé dans une terre calcaire- argileuse peu riche et froide. La graine n'ayant éle envoyée que très-tardive- ment, le semis n’a été fait que le 15 mai, un-mois plus tard que l’époque à la- . quelle it doit être fait pour fournir à ia consommation d'hiver. Quoique les cardons demandent beaucoup d’eau, que l'année ait été extrêmement sèche, el que celle variélé n'ait reçu que fort peu d’arrosements, Chaque pied à ac- quis un développement: deux fois plus considérable que le cardon de Tours et que le cardon d'Espagne, qui ont été semés de la même manière, à la même époque, dans le même terrain et le mémé carré, et qui ont reçu les mêmes soins de culture. « Gelte variété a été cultivée, en 1843, dans le méme terrain, et en assez grande quantilé ; Car il nous était demontré, par les résultats de l’année dernière, que ce légume méritait d’être cultivé en grand, puisqu'il produit plus que le cardou de Tours et le cardon d'Espagne; eual offrait le grand avantage d’un facile traitement, n'étant nullement épineux. « L’éte de 1843 à été extrêmement pluvieux, et nous pümes faire une nou- velle observation Confirmant celle que nous fimes en 1842, qui merite d’être cousignée ICI, et qui parle en faveur de la propagation de cette plante. Dans le mème grand Carré, Couvert de cardons uv Tours, de Curdons d’Espagne et de cardons à flèche, nous vimes, dans la quantité des pieds garnissant le terrain, que les deux premières variétés se com- portèrent, pour le développement, conne cela à lieu tous les ans, excepté un peu plus de vigueur et de force dans l'accroissement; tandis que le cardon à flèche se développa avec, une telle iuxuriance, qu’un tiers de là quantité de pieds garnSsant une portion du carré, mMOnIa au point qu'il ne fut pas possible d'en tirer parti. 360 («Ge fait nous démontra que cette va- riété offre le grand avantage de réussir dans les années sèches et dans les ter- rains secs, et que de toutes les variétés de cardons connues, elle est la seule qui présente l’assurance d’une abondante production environnée de belles condi- lions. « Gctte variété nouvelle pour nos cultivateurs est sûrement une précieus e acquisition pour nos cultures légumie - res. Elle produit beaucoup, réussit bie n dans des terres médiocres, a un port maguilique; et, privée d'épines, elle permet facilement les binages ; on peut la lier, l’entourer, pour la faire blan- chir, et l’arracher, sans être exposé aux piqûres dont on se ressent avec les au- treS Variélés, qui sont plus ou moins epineuses. » OS SS-O—— FAITS DIVERS. — Une découverie assez importante a été faite à Valcanville, dans le département de la Manche. Des ouvriers, travaillant à démolir une maison, près de l'église, ont trouvé 367 médailles, toutes en or, de la grandeur de 5 centimètres et très-minces. Elles sont parfai- tement conservées et paraissent remonter au règne de Charles VII. La plupart sont de celles que les antiquaires connaissent sous le nom d’Agnel. Ces pièces étaient renfermées dans un vase de terre enfoui à 39 centimètres de pro- fondeur ; leur poids est d’un kilo et demi, et leur estimation est d à peu près 5,000 fr. Le Journal de Cherbourg, qui donne cette nouvelle, signale à ce sujet certaines idées su- perrüutieures ot ridiculer qui règnent eacvre dans les campagnes. Les ouvriers qui firent la découverte n'eurent pas de plus grande hâte que d'aller prier M. le cure d'extraire le tré- sor : Car, disaient-ils, c’est le diable qui l’a enfoui là; et celui qui le toucherait le pre- mier, mourrait infailhiblement dans l’année. » On ne dit pas comment fut accueillie la re- quête des ouvriers de Valcanville; mais on ne saurait penser que M. le curé se soit prêté à M entretenir de pareilles superstitions, qu'un sentiment religieux éclairé deit chercher à dé- truire. — En creusant les fondements d’une maïi- son, à la place des anciens remparts de Péri-" gueux, on a découver une pierre mutilée, mais facile à reconnaitre pour autel romain, sur le« quel on lit l'inscription suivante : Jovi. 0. m. et gento Ti. Augusti sac. laniones. C'est-à dire : (A Jupiter très-bon, très-grand (opti- mv, maximo), et au génie de Tibère Auguste les bouchers de Vésone. » Oa voit, par cette inscription, entière et bien lisible, que la cor-* poration des bouchers de Vesone avait consa- crè un autel à Tibère. Peut-être cet empereur avait-il fait construire à Vésone quelque »1a-« cellum (marche aux viandes.| — M. Nasmyth, inventeur d’un marteau de forge mû par la vapeur, Vient de soumettre à l'examen des lords commissaires de l’amiraule anglaise, le plan d’un Steamer en fer, à l’epreuve de la bombe, al moyen duquel on dèiruirait infailliblement un Vais= seau ou mème une escadre entière. Ce vaisseau es mù par la vis d'Archimède, el lorsqu'il marche à rai son de six nœuds à l'heure, sa proue va donner el plein sur le vaisseau ennemi, y lail un trou de plus sieurs pieds de large, au-dessous de la surface de l'eau. Le choc produit l'effet de deux vaisseaux quise heurtent à une vitesse de dix nœuds à l’heure. Proism hommes suffisent pour manœuvyrer la mécanique de ce bàliment. Imp.de WOoRMS, LALOUBÈRE et COM PAGNIE, boulevart Pigale, 48. , : a L'ÉCHO DU M Paris — Jeudi, 17 Gefobre 1842. Co — —— NDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'ÉCHO DU MONDE SAVANT poraît le JEUDI et le DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun'; il est publié sous la direction de M. le vicomte À. DE LAVALETTE, rédacteur en chef On s abonne : PARIS, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, eLdans les départements Chez les principaux libraires, et dans les bureaux de Poste et des Mesgageries. Prix du journal : PARIS pour un an 25 fr. six Mois 15 fr. 50, trois m is 7 Îr. — DÉPARTEMENTS ‘30 fr., 46 fr., 8 fr. 50. À l'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double, — Tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte de LAVALLETTE, directeur et rédacteur-en chef. SOMMAIRE. — PAR > — ACADEMIE DES SCIENCES, séance du 44 octobre. — SCIENCES PHYSIQUES. — MÉTÉOROLOGIE. — Météorologie de Toronto ; colonel Sabi - — SCIENCES NA- TURELLES.—BOTANIQUE —Défoimations chez le Linnœa borealis; Ern. Meyer.—SCIENCES ME- DICALES. — PATHOLOGIE. — Fréquence des tu- hercules pulmonaires chez les deux sexes ; docteur | Boyd. — Diathèse d’acide oxalique ; docteur Benn Jones. — SCIENCES APPLIQUEES. — Combus- tion de la fumée ; Hall. — SCIENCES HISTOR- : QUES.— — GÉOGRAPHIE. — Nijné-Kolimsk; Me- * tiouchkine-—ARCBÉOLOGIE. — Sur les écritures cursives du moyen-äge.—Vitraux de l’église de Saint- L6 d'Ourville. — AGRICULIURE — Expérience concernaht la profondeur à laquelle le blé semé jève le mieux et donne le plus grand produit. — NOUVELLES ET FAITS DIVERS. ——04Doko(De-o—— PARIS, LE {7 OCTOBRE 1844. Dans notre numéro du 6 octobre, nous avons publié un article sur les chronomètres. | | Cet article nous avait été communiqué et nous l'avons publié sans entendre lemoins du monde assumer sur nous la responsabilité des bassertions qu'il eontenait. Or, parmi ces * asserlions il en est une qui reposait sur une » erreur grave. Il était dit en effet, dans cet article que, tandis qu'à l'Observatiore-.de … Greenwich on soumettait les chronomistes à | des épreuves décisives avant de les mettre | entre les mains des navigateurs, rien de ce “ genre ne se pratiquait à l'Observatoire de À Paris. ILy avait à la fois une grave erreur de fait et implicitement une accusation injuste contre la direction de l'Observatoire que l’on \ présentait ainsi comme coupable d’une in- | différence blämable pour les besoins et les intérêts de notre marine. Dans la séance de l’Institut du 14 octobre, … je savant directeur de l'Observatoire de | Paris à relevé cette erreur defait. Selon le renseignements qu'il a communiqués à ce sujet à 1 Académie des sciences, un grand nombre de chronomètres sont Sans cesse déposés à l'Observatoire ; on les étudie, on Suit leur marche enla comparant soigneu- sement à celle des phénomènes astronomi- £ ques, et ce n’est qu'après cet examen con- | sciencieux que l’on prononce en faveur du "| mérite de tel où tel instrument. L'erreur dans laquelle est tombé, sans doute faute de | reuscignements, l'auteur de l'ärticle de VEcho du Monde Savant est d'autant plus étonnante, à dit M. Arago, qu'au moment même où elle était émise, environ 40 chro- | nomètres se trouvaient déposés à l'Observya- | toire, comme faisant partie d’un concours | ceux de ces instruments | qui seront reconnus | les meilleurs, | qui doit valoir une prime aux auteurs des ® Nous nous empressons de rectifier l'erreur dans laquelle on nous a fait tomber ; peut-être même serions-nous autorisés à nous féliciter d’avoir à publier aujourd’hui cette rectifica- tion, car probablement l’auteur de l’article communiqué à L'Echo n’est pas le seul qui ‘ignore la série de louables expériences diri- gées par M. Arago, dans le but important de doter notre marine d'excellents chronomè- tres ; dès-lors notre note d’aujourd’hui aura peut-être encore pour résultat de prouver à plusieurs de nos lecteurs que le savant di- recteur de l'Observatoire de Paris ne se con- tente pas d'enrichir la science d’observations exactes et de découvertes importantes, mais qu’il s'occupe encare de tourner au profit de la société tout entière et de notre pays en particulier les précieuses ressources que lui offre le magnifique Observatoire qu'il dirige avec tant de zèle et de talent. RSR =0-— ACADEMIE DES SCIENCES. Séance du lundi 14 octobre 1844. M. Millon lit un mémoire intitulé de l'Oxy- dation des substances organiques par l'acide todique et de l'influence des petites quantités sur les actions chimiques. La morphine dé- compose l'acide iodique et met l'iode en li- berté. Sérullàs, qui découvrit cette réaction, crut que la médecine légale y trouverait un moyen utile de décéler l'empoisonnement par la préparation d’opium. Mais plus tard, MM. Simon et Langonné ont reconnu que l'acide iodique pouvait être décomposé par la plupart des matières azotées, telles que l’u- rine fraîche, la salive, la fibrine, l’albu- mine, etc., etc. MM. Laroque et Thibierge ont constaté que l’acide iodique n’est réduit par ces substances qu’autant qu'il est cris- tallisé ou dissous dans une petite quantité d’eau. Ces messieurs ont encore vu que l’a- cide iodique en solution affaiblie pouvait être réduit par les matières neutres” azotées, si on y ajoutait un second acide, par exemple, l'acide acétique cristallisable ou l’acide sul- furique. M. Millon se propose de tracer l’action oxygénante que l'acide iodique exercesur les principes d’origine végétale ou animale. Il examine en premier lieu l'oxydation de l’a- cide Oxalique par l'acide iodique. Les deux acides doivent être dissous dans l’eau; la quantité du dissolvant ne fait pas varier l’ac- tion d’une manière sensible. Dans une expé- rience qui fut faite comparativement sur deux mélanges contenant chacun un gramme d'acide oxalique et huit grammes d'acide iodique, l’auteur employa d’un côté dix nes et de l’autre cent grammes d’eau. L'action fut la même, et durant vingt-quatre heures, les deux opérations marchèrent d’une manière parallèle. Le produit unique et constant de la combustion de l'acide oxa= lique par l’acide iodique est dé l'acide car- bonique et de l’iode : celui-ci se dépose dans la dissolution qu’il colore ; l’acide carbonique se dégage. . La combustion d’un gramme d’acide oxa- lique par deux grammes d’acide iodique exige de quatre à cinq jours pour être com- plète. Si on élève la température, l’action est beaucoup plus prompte. A 600, elle fait disparaître en quelques minutes un gramme d'acide oxilique. L'influence de la lumière se fait sentir si vivement que le mélange des deux acides fournit une sorte de photomètre qui se met en rapport avec les moindres va- rlations des rayons lumineux. En maintenant deux appareils à la même température, l’un exposé au soleil, l’autre enveloppé de papier noir, M. Millon à vu le premier se colorer par l’iode en quelques minutes et dégager de l’acide carbonique au point d’en avoir fourni après trois heures jusqu’à quarante centime- tres cubes, tandis que du côté opposé l’iode apparaissait à peine et n’était encore accom- pagné d’aucun dégagement gazeux. Une autre expérience à fait voir qu’à la température de 10° la lumière solaire donne à la réaction une énergie égale à celle qu’on n'obtient à la lumière diffuse qu'avec une température de 25°. M. Millon a cherché si d’autres réactions chimiques ne pourraient pas présenter, comme l’oxydation de l'acide oxalique par l'acide iodique, l'avantage de fournir sous l’in- fluence des rayons lumineux des gaz mesu- rables ; il a trouvé que l’eau OXygénée satis- fait à ces indications. À une température où les deux acides oxalique et iodique n’agissent pas l’un sur l’autre, la mousse de platine provoque un dégagement presque immédiat d’acide car- bonique. Les deux mélanges étant disposés de manière à dégager la même quantité de gaz, si l’on y ajoute d’un seul côté de la mousse de plaine, la production de l'acide carbonique y devient vingt-cinq fois plus forte. Il se fait d’une part de deux à trois cen- mètres cubes de gaz, tandis que de l’autre il s’en développe jusqu’à soixante et quatre- vingt-dix. M. Millon voit là un de ces phé- nomènes de contact si curieux et si répandus; que l'on remplace la mousse de platine par 364 des feuilles du même métal, le dégagement de gaz n’est plus accru.sensiblement. Le charbon de bois exercerune accéléra- tion marquée sur l'oxydation de l’acide oxa- lique. L’acide prussique à une action toute opposée : il suflit de 99 millièmes pour arrê- ter complètement la combustion, même sion élève la température de ce mélange à 60 ou 80°. Cette influence de l'acide prussique se manifeste dans la plupart des combustions organiques effectuées par l'acide iodique; elle montre avec quelle puissance peuvent intervenir dans les réactions chimiques des subtances indifférentes par leur nature et leur proportion. L'analyse du phénomène a fait reconnaître que l'oxydation par l'acide iodique se com- pose de deux actions bien 40 l’oxydation par l'acide iodique seul; c’est l'ection initiale; 20 l'oxydation par l'acide iodique avec le concours de l’iode. La pre- mière de ces actions est infiniment petite et se produit même en présence de l’acide prus- sique; la seconde est au contraire très active, mais elle ne peut s'exercer au contact de l’a- cide prussique. Ce dernier fait disparaître l'iode qui $e produit à la suite de la première action ; il se forme du cyanure d’iode et de l’acide hydriodique. Or, l’acide iodique n’a- git plus sur l'acide hydriodique en présence du cyanure d’iode. Les substances sur lesquelles M. Millon a suivi la réaction de l’acide iodique sont d’a- bord celles qui s’oxydent à la manière de l'acide oxalique, et de ce nombre sont l'ami- don, le sucre, etc., etc. Avec le sucre, la combustion est si complèse à 100°.que l'acide carbonique que l’on recueille représente ri- goureusement le carbone du sucre. Uneseconde classedesubstancesorganiques s’oxydent, malgré la présence de l’acide prus- sique; telles sont la fibrine, l’albumine, le gluten. : Dans une troisième classe se placent les substances solubles qui ne sont pasattaquées par l'acide iodique; ce sont les acides cam- phorique, butyrique, l’urée, etc. En résumé, les substances organiques se brûlent par l'acide iodique avec lenteur, mais à-peu-près complètement, comme par une xydation vitale. Les produits de sécrétion de l’économie, les produits brûlés échappent au contraire à la combustion iodique. M. Millon cite encore d’autres faits des- quels il tire aussi cette conclusion : les réac- tions ne s’exécutent pas seulement entre des masses équivalentes, mais elles subissent encore la loi des petites quantités. Une petite quantité pousse à l’action les masses énormes ou bien les condamne à l’inertie. M. Péligot lit un travail intitulé : Recher- ches sur le chrôme. Ce mémoire a pour but de faire connaître quelques nouvelles combi- naisons du chrôme, qui semblent dignes de fixer l'attention des chimistes. Si, par exem- ple, l'on fait passer un courant de chlore sec, sur un mélange de sesqui oxyde de chrôme et de charbon, on obtient une chlorure qui se sublime en belles écailles de couleur vio- lette, et qui correspond par sa composition à l'oxide qu'on emploie à sa production. La distinctes :- 909 ormule est Cre CUS. Outre ce chlorure ilse produit le plussouvent dans l'opération qui ‘lui donne naissance un autre corps (chloré que M. Peligot a déjà signalé dans une note précédemment communiquée à l’Académie. Ce nouveau chlorure qui, au contact de l'air, se change en peu d’instants en une li- queur verte, est formé d’équivalents égaux de chlore et de chrôme, et correspond par conséquent à un nouveau degré d’oxydation qui manquait parmi les composés de ce mé- tal. La préparation du protochlorure de chrô- me. à l’état de pureté, exige qu’on soumette je chlorure violet à l’action de l'hydrogène sec et entièrement dépouillé d'oxygène. M. Peligot arrive à ce résultat, en faisant passer l'hydrogène à travers, un tube, contenant du cuivre métallique, déjà chauffé au rouge, après lavoir d’abord lavé dans une dissolution de protochlorure d’étain dans lapotasse, puis desséché à l’aide de l'acide sulfurique con- centré, Le gaz se trouve ainsi dépouillé de la petite quantité d'oxygène qu'il peut entrai- ner ; il est desséché une dernière fois avant d'arriver sur le chlorure violet, au moyen dé tubes contenant du chlorure de calcium et de l'acide sulfurique. Parmi les propriétés remarquables du chlorure de chrôme, il faut signaler Paction qui résulte du contact de la dissolution du protochlorure de chrôme avec le sesquichlo- rure du même méta!, Le sesquichlorure de chrôme connu depuis longtemps des chimistes, estun corps remar- quable par son insolubilité dans l’eau comme dans les acides, même les plus forts. Cepen- dant ce corps sifixe se dissout avec une mer- veilleuse facilité, quand on le met en contact avec de l’eau, contenant en dissolution du protochlorure de chrôme. Le résultat de cette action est une liqueur verte qui se produit avec grand dégagement de chaleur, et qui offre les caractères chimiques du sesquichlo- rure de chrôme hydraté qu’on obtient par la voie humide, en traitant, par exemple, l’a- cide chromique par l'acide chlorhydrique ou le chromate de plomb par le même acide et l'alcool. Le protochlorure de chrême qui a absorbé tout l'oxygène qu’il peut prendre, ou bien le sesquichlorure préparé par la voie humide, ne possèdent nullement la propriété de dis- soudre le chlorure violet. : M. Péligot a aussi étudié l'action dela po- tasse sur le protochlorure de chrôme. Lors- qu’on metila dissolution bleue de protochlo- rure de chrôme en contact avec de la potasse caustique.,on voit apparaître un précipité brun foncé, qui prend au bout d’un certain kps de temps une teinte rougeâtre ; le précipité qui se forme d’abord, consiste sans doute en protoxyde de chrôme hydraté correspondant au protochlorure ; mais cetoxyde, plus enco- re que ce dernier corps, est doué d'une singu- lière instabilité ; car, à peine produit, il opère température ordinaire, la décomposition de à lai l’eau, et il se transforme en unoxyde inter- médiaire entre le protoxyde etle sesquioxyde qui correspond par sa composition à l'oxyde de fer magnétique. Ea formation de ce deu- , tox yde de chrôme est accompagnée d'un déga- gement d'hydrogène. Sa composilion peu “tient zen mettant en contact des dissolutions | 1 être représentée par la frrmule c50% Ho. || M. “’éligot passe ensuite à la description de | l’acétate.de protoxyde de chrôme. Ce sel s’ob- | assez étendues de proto-chlorure de chrôme | et d’acétate du soude; en employant ces deux corps dans les rapports indiqués par leurg équivalents, on voit naître rapidement dans | la liqueur rouge vivlacée qui résulte de leur | mélange de petits cristaux rouges, brillants, | qui se précipitent rapidement au fond du | vase dans lequel ils se forment; lesopérations | qui ont pour but de produire l’acétate de chrôme doitent être faites à l'abri du contact de l'air, car le sel absorbe l'oxygène. La com- position de ce sel est représentée par la for- | mule C:H40#, Cr O. Les analyses nombreuses d’acétate de! chrême qu'a faites M. Péligot, luiont permis | de constater que l'équivalent du chrôme se trouve compris entre les nombres 3,25 et! 3,35 ; cet équivalent n'est pas encore fixé! d’une manière irrévocable. M. Péligot termine son travail par une| comparaison entre les propriétés du feret celles du chrôme ; mais nous-ne le suivrens! pas dans cette partie de son mémoire où il! semble avoir, à notre avis, un peu forcé les! analogies. M. Dumas, en prenant plusieurs fois à la! température de 150° à 155° la densité de V'a-| cide acétique, avait trouvé que cette densité! équivalait à 2,72, nombre qui correspondait! à trois volumes de vapeur. Frappé de cettelh: anomalie, M. Dumas n’en avait pas ou dant trouvé l'explication. M. Auguste Cahours, dans un travail présenté aujourd’hui à l’Aca- démie, cherche à élucider ce point de la science. S'étant demandé si l'anomalie obser- vée par M. Dumas ne tiendrait pas à ce que! cette densité aurait été prise à une tempéra- ture.trop voisine du point d'ébullition de l'a4 cide. M. Cahours a cherché cette densité en+ tre 219 et 231°, et l’expéricnce lui a donné le nombre 2,12. Or, ce némbre correspond à 4 volumes de vapeur, et l'acide acétique parait de la sorte ne devoir pas faire exception. Eni effet le calcul :donne : | 8 vol..vap. carbone. . . 3,368 8 vol. hydrogène. : 0,552 | k vol. oxygène. . . 4,424 8,34 | F ———— 2,0%4\ & M. K. Bineau, professeur de chimie à I} faculté des scieuces de Lyon, présente un note sur la densité des vapeurs d'acide acël tique, d'acide formique et d'acide sulfuriqu concentrés. Nous publierons cette note q peut être rapprochée du travail présenté pal M. Cahours. M. Filholprésenteunenoterelative à l’actio que l’iode exerce sur quelques sels et aux pro, duits qui en résultent. Dans la première parti de son travail, M. Filhol étudie l’action à l'iode sur les carbonates:; le résultat de se expériences prouve que l'iode agissant à froi sur les carbonates alcalins forme du bi-car bonate de la base, de l'iodure et de l’iodates En étudiant l'action qu’une solution de b * tion d’acétate de plomb, M. Filhol a réussi a produire un précipité d’un rouge violacé très instable. Cette poudre rouge peut être considérée comme de l’iodure de plomb uni àde l'oxide de plomb, (21?Pb)--PbOoumieux -_ encore, 12Pb--12Pb O. M. Arago présente quelques considérations sur la lumière polarisée, à propos d’un article + d’un journal anglais, où l’on annonce des re- | cherches sur Ja question de savoir si la lu- { mière produite sur un corps solide incandes- |} cent vient de la surface ou de l’intérieur. | L'état de polarisation que présente cette lu- :{ mière, prouve qu’elle provient de l'intérieur ‘{ du corps solide; un gaz enflammé ne donne { lieu au contraire à aucune espèce de réfrac- tion, aussi peut-on déduire de là que la por- tion lumineuse du soleil. est un gaz. La lu- || mière qui nous fait voir un corps solide vient en partie de son intérieur, et n’est pas la | - même quil’éclaire. En effet, si sur ce corps 1) il tombe un faisceau de lumière polarisée, | ce n’est pas une lumière polarisée de la mê- me manière qu’on rencontre ensuite. Or, | Ja lumière qui n’est que réfléchie a exac- |} tement la même propriété que celle d’où ‘| elle émane. Tous ces, points sont profes- || séspar M. Arago, depuis plusieurs années. M. Biotlit une note présentée par M. Mits- cherlitz. — Nous la publierons dans un de 1} nos prochains numéros. | Indépendamment du mémoire dont nous ‘! - avons rendu compte, M. Millon aremis deux l{ notes, l’une sur quelques réactions propres ë{ au bichlorure de mercure, et l’autre sur une :{ "combinaison nouvelle de soufre, de chlore ,! et d’oxygène. y | M. Gaultier de Claubry écrit pour annon- \! cer que M. Henri, pharmacien distingué de H Livourne, est parvenu, par un procédé du &! docteur Menici, à extraire l’asparagine de la k! Vacia sativa étiolée. Le produit obtenu est | d’une parfaite pureté et parfaitement cristal- k{ lisée. En cultivant dans l'ombre cette plante k} quise développe avec beaucoup de facilité, !}= il sera possible d’obtenir de grandes quan- ill tités d’asparagine. M. Menici fait remarquer 1{ que dans létiolage, l’amidon et quelques au- tres principes tels que le sucre, par exemple, setransformaient en asparagine. | MM. Garteaux et Chaillon soumettent au jugement de l’Académie des pièces d’anato- | mieartificielles qui se font remarquer par | une scrupuleuse exactitude dans la repro- duction des détails anatomiques. -M. Eugène Robert présente un travail in- titulé : Observations sur quelques genres d’al- “tération et de modification qui surviennent a la longue dans la structure des pierres et ciments exposés à l'air; moyens proposés pour y remédier. M. Roucher, préparateur de chimie, au Val-de-Grâce, présente une note sur la for- mation d’un nouvel oxydo-chlorure de mer- cure. : M. le docteur Fiard présente -une série d'expériences comparatives, ayant pour but de constater les caractères différentiels de dé- veloppement, de marche et de durée érup- tive du vaccin de 1844 etde celui de 1836. Selon lui, ce n’est pas comme on l’a pensé Le ds 368 _ jodure de potassium exerce sur une solu- | le développement plus ou moins considérable des pustules vaccinales au huitième ou au neuvième jour, qui peut et doit d’une ma- nière essentielle démontrer la dégénérescence de la vaccine; c’est la marche continue et régulière, c’est surtout la durée de l’érup- tion qui, par sa diminution progressive, indi- (que les degrés de cette dégénérescence. Ayant souvent vacciné des enfants avec du nou- veau et avec de l’ancien vaccin, M. Biard a pu constater que, jusqu'a: huitième jour, comme cela à lieu pour la varioloide et la variole, la différence est nulle ; mais à dater du septième jour, la dessiccation des pustules de l’ancien vaccin commence, elle est com- plète du treizième au quatorzième jour. Le nouveau, au contraire, poursuit sa marche et son développement plus lentement , et la dessiccation n’est complète que du seizième au dix-septième jour. Il existe donc entre ces deux vaccins une différence de trois ou quatre jours. Le vaccin de Jenner, après un séjour de 39 ans sur l’homme, comparé en 4836 à ce- lui qu’on venait de prendre sur la vache, était tombé au point que la dessiccation avait lieu le douzième jour, tandis que le vaccin de 1836 n'arrivait à la dessiccation complète que le dix-septième jour. Il y avait donc une différence de cinq jours. Aujourd'hui, après huit ans de séjour sur l’homme, le vaccin de 1836, comparé à ce- lui de 184, dont la déssiccation n’est com- plète que le dix-septième jour, arrive à cette dessiccation du treizième au quatorzième jour; c’est donc trois ou quatre jours qu’il a perdu sous le rapport de la durée éruptive. Or, d’après ce qui précède, il est évident que le vaccin de 1836 , en huit ans, a subi aujourd'hui une atténuation: Il faut donc le remplacer par le nouveau, et opérer un sem- blable renouvellement tous les cinq ou six ans. E. FE. EE 20 —— SCIENCES PHYSIQUES. MÉTÉOROLOGIE, Sur-la météorologie de Toronto comparée à celle de Prague, en Bohême, Par le col. SABINE, (On the meteorology of Toronto, and its comparison, With that of Prague, in Bohemia. ) La quatorzième réunion de l’association britannique pourles progrès de la science vient d’avoir lieu ; elle a commencé le jeudi 26 septembre et s’est continuée les jours suivants, sous la présidence du comte de Rosse. De nombreux travaux y ont été lus, des questions nombreuses et importantes y ont été discutées avec beaucoup de soin, parfois même fort longuement. Nous ferons connaître à nos lecteurs les mémoires les plus saillants dont il ait été question dans cette solennité scientifique. Aujourd’hui nous allons donner un Court résumé de celui du-colonel Sabine. Les observations de Toronto ont été faites pendant les années 1841-1849; tous les jours, à l'exception des dimanches, du jour de Noël, et du vendredi saint, de deux en deux heures. Depuis 1842 elles ont été faites d'heure en heure. Afin de rendre sa communication plus intéressante, le colonel Sabine a comparé ces observations à celles qui ont été faites par 369 M. Kairl, à l’Observatoire de Prague, en Bohême. L’observateur anglais donne d’abord une description comparative de ces. deux sta- tions situées l’une et l’autre dans le centre de vastes continents, à une distance de 300 à 400 milles de l'Océan. Mais entre les deux on remarque cette différence importante que nous jouissons en Europe d’une température moyenne plus élevée qu'en Amérique, sous une même latitude, ou, en d’autres termes, que les lignes isothermes descendent plus bas en Amérique qu’en Europe. Ainsi la latitude et la hauteur au-dessus de la mer pour Toronto et pour Prague sent : Latitude. Altitude. Toronto . . 13° 39°. . 330 pieds (ang.) Prague. 5090500982 Différence. . 6° 26°. . 252. Prague devrait être plus froid, en raïson de son élévation, de 0° 8 Farenh. ; or la tem- pérature moyenne de Toronto est de 4% h° (Far. ) Celle de Prague est de 48° 7 (Far.) Différence 4° 5 La différence de température corrigée par rapport à la différence d'altitude donne pour Prague 5° 1 (Farenh.) de plus qu’à Toronto , quoique la latitude de la première localité soit plus septentrionale que la seconde de 6° 26! Le colonel Sabine donne ensuite un tableau des oscillations diurnes de la température, et il l'accompagne d’explications. Il résulte de ces observations comparatives pour les di- verses heures de la journée relativement aux résultats analogues obtenus à Prague, que climat de Toronto est plus chaud penda heures de la journée et plus fro:d p celles de la nuit que celui de Prague, 1 autre diagramme montre les tempékat mensuelles et annuelles pour chacunk} ainsi que la température moyenne pour ving ans. Un autre diagramme fait connaître la force élastique ou la tension de la vapeur dans l’atmosphère de ‘ces deux localités, le degré d'humidité qui en résulte, ainsi que les oscillations diurnesetannuelles. À Toronto, le maximum d'humidité a lieu à l’heure la plus froide de la journée, et le minimum à l'heure la plus chaude, la courbe qui exprime l'humidité s’harmonisant avec celle de la température, mais dans un ordre inverse. L'état moyen de l’air à Toronto est celui où Vatmosphère contient 0,78 de l'humidité qui lui est nécessaire pour arriver à l’état de saturation complète. La courbe de la tension moyenne de la vapeur a une marche ascen- dante et descendante en harmonie parfaite avec celle de la température. Après avoir ainsi examiné les chiffres moyens de l’humidité et de la tension de la vapeur, le colonel Sabine passe à l'étude de la pression atmosphérique ; il compare les données fournies par le baromètre à Toronto et à Prague, et il montre qu'il existe une similitude remarquable dans cet ordre de phénomènes sur les deux continents ; il fait conpaître un cas dans lequel le baromètre atteignit, dans ces deux localités et dans l'espace d’un petit nombre de jours, le point 310 le plus haut et le plus bas de sa course, effet qui était dû, selon toute apparence , à une grande ondulation atmosphérique. Le savant anglais recommande fortement de faire tou- jours marcher les observations de l'hygro- mètre à côté de celles du baromètre : il re- commande aussi de réduire et d'enregistrer à temps ces diverses observations ; car autre- ment des observations non réduites peuvent perdre absolument tout leur prix et devenir inutiles. ne SCIENCES NATURELLES. . BOTANIQUE. Sur certaines déformations et sur quelques particularités normales du Linnæn borenlis (Ueber einige Missbildungen und normale Eigenthümlichkeiten der Linnæa horealis), Pañ M. Ern, MEYER. (BOTAN. ZEITUXC). La plupart des déformations des plantes se présentent, on le sait, comme des arrêts de la métamorphose normale, de telle sorte que la feuille, dansle sens le plus large du mot, n’acquicrt pas une nouvelle forme plus élevée, mais qu’elle répète la forme précé- dente une où plusieurs fois, soit entièrement, Soit en partie. Au contraire, il est beancoup plus rare d'observer un avancement de mé- tamorphose, ou de voir la feuille revêtir ane forme plus élevée là où régulièrement elte ne la Présente pas, C’est à ce dernier point qu’ap- partient la transformation du calice vert de la Primula elatior en un organe corollin, d’où il résulte chez cette plante l’apparence extraordinaire de deux corolles emboîtées et Sans calice, Cette déformation est tellement rare que Jæger n’en connaît que le seul cas qui vient d’être cité, et que Moquin-Tandon 1 En à mentionné qu’un seul autre, la for- MaUon pétaloïide d’une dent calycinale du Syringa Persica, que M. Slechtendal à fait de dans le Linnœa IX, pag. 738 (Voy. 10q. Tératol. pag. 210). Je me réjouis donc ® POuYoir ajouter à ces deux observations Un troisième exemple qui s’est offert à moi, 4 Un mille de Künigsberg sur de nombreux individus de Linnæa borealis. ; Cliez plusieurs fleurs, tantôt une, tantôt une autre dent du calice infère présentait une bande longitudinale de couleur plus pêle, semblable à une nervure médiane qui devenait plus prononcée, non vers le bas, mais vers le haut; qui allait en s’effa- Gant tout-à-fait sur le tube, et qui n’était pas plus forte, mais au contraire plus mince et plus délicate que les côtés. Je n'ai pu v reconnaître de tranchées en l’examinant au microscope. Chez d’autres fleurs, cette bande s’est montrée élargie vers le haut à divers degrés; souvent elle n’était accompagnée que dans la moitié de sa largeur d’un bord vert étroit, qui disparaissait ensuite peu à peu. En même temps, les divisions calici- nales étaient ordinairement allongées et non pas aiguës comme de coutume, mais obtuses et en spathule étroite. Cette déformation se montrait à divers degrés, tantôt sur un seul, tantôt sur plusieurs ou même sur l'ensemble des lobes du calice de la même fleur, et elle 371 partait le plus souvent du côté extérieur et supérieur de la fleur pendante. Dans quel- ques cas, tout le limbe du calice était devenu entièrement pétaloïde et de même longueur que la corolle. Le tube calicinal recouvrant l'ovaire n'avait jamais pris part à cette mons- truosité, non plus que la corolle, les éta- mines et le pistil. Au milieu de nombreux exemplaires de cette déformation, il s’en est trouvé une seule fois un qui mérite aussi d’être men- tionné, D’un calice normal s'élevait une co- rolle élargie d’üne manière insolite à buit dents, profondément fendue à son côté in- terne. Quatre étamines de longueur inégale se montraient sous la forme et la disposition ordinaires, c’est-à-dire atternant avec autant de lobes adjacents de la corolle. Quatre au- tres étamines se trouvaient au côté opposé de la corolle, non dans un état semblable, mais soudées en un faisceau qui naissait par une base étroite à côté de la fente de la co- rolle et qui s'élargissait vers le haut. Le fila- ment de l’une d'elles avait à peu près Ja forme spathulée des lobes calicinaux méta- morphosés, et il portait à chaque côté de sa partie supérieure élargie une demi-anthère ; deux autres se trouvaient à sa droite et à sa gauche ; la quatrième était un peu de côté devant la première, toutes de longueur égale et soudées entre celles à leur base: les trois dernières étaient de configuration absolument normale. Le pistil ne présentait rien d’ex- traordinaire. Je ferai remarquer à cette occasion que nous ne possédons encore ni description suf- fisante ni bonne figure de cette plante favo- rite de tous les botanistes du nord, si ce n’est peut-être dans la Flora Loi dinen:is de Hoo- ker, que je ne possède pas (4). Ce que je connais encore de mieux est toujours l’ana- lyse de Schkuhr dans les Annalen der Bota- nik d’Uster; mais il $'Y trouve encore des fautes considérables qui ont été multipliées par Hayne dans sa copie de cette analyse dans ses Plantes médicinales. Les quatre bractéés à la base de la fleur, qui ont été décrites par Linné comme un calice extérieur à quatre folioles, constituent réellement deux paires dont l’une couvre iecontestablement l'autre à la partie inférieure. Les deux grandes sont immédiatement adjacentes au calice, non comme le représentent Schkuhr et Hayne après lui (2), dessus et dessous, maïs à droite et à gauche. Au-dessous de ces deux pre- mières bractées se trouvent les deux petites placées, non à droite et à gauche, mais en dessus et en dessous. Ensuite viennent un peu plus bas, à droite et à gauche, deux au- tres bractées semblables aux deux premières, : entre lesquelles se penche le pédoncule, de manière qu'elles font saillie au-dessus de lui. (4) La figure de Hooker, FI. Londin. Tab. 119, est en effet, parfaitement suffisante ; elle est accompagnée d’une analyse de la fleur et du fruit, d’une descriplion étendue. — Nous nous en sommes assuré sur l’ex- emplaire de ce bel ouvrage qui se trouve dans la riche bibliothèque botanique de M. le baron Delessert. Nous ferons même observer à ce propos que la figure de l'analyse qui se trouve sur cello même planche repré- sense la division calicinale antérieure neltement spa- thulée. (Note du rédacteur.) (2) Hooker en fait autant. C7 » M. Ern. Meyer continue à examiner ce qui a rapport à la disposition et aux rapports de ces bractées, aux poils glanduleux qui les recouvrent ; après quoi il termine en faisant obstrver que comme entre les deux pédon- cules qui portent chacun une fleur chez le Linnœa, il n’a trouvé absolument aucun in- “dice de bourgeon terminal, cett: plante lui semble présenter un exemple de la dichoto- mie parfaite qui est extrêmement rare. OZ ESS-0—— SCIENCES MÉDICALES. Observations sur la fréquence relative des. tubercules pulmonaires chez les individus des deux sexes et sur la hauteur de la taille et le poids des malades qui en sont atta-— qués; par le docteur Boyd. Les résultats suivants, bien qu’en partie étrangers à la pathologie et reposant unique- ment sur des recherches numériques, nous offrent cependant assez d'intérêt et par les: chiffres qui les représentent et par l’applica- tion qui peut en être faite pour que nous: croyions devoir les reproduire brièvement. Sur 4,428 autopsies faites par M. Boyd à l'infirmerie de Sainte-Marie-le-Bon, il a trouvé des tubercules dans les poumons chez 28,5 p. 100; de la matière tuburculeuse dans les ganglions bronchiques et cervicaux chez 2,5 p. 100, et des tubercules dans les ganglions mésentériques chez 8,7 p. 100. Les tubercules étaient plus fréquents chez les hommes que chez les femmes : ainsi on trouve chez les premiers que le chiffre des malades atteints de tubercules pulmonaires a été de près de 36 p. 100, tandis que chez les femmes il ne s’est élevé qu'à 21 p. 400. Le tableau suivant indique combien cette pro- portion entre les individus des deux sexes atteints de tubercules varie aux différents âges. Hommes. P. 10: Femmes. P. 100 Au-dessous de 7 ans. 147 ou 25,8%. 147 ou 14,28 7à 20. 24 29,10. 52 25,00 203 40. 132 88,40, 412 59,50 40 à60. 120 47,80. 136 25,60 Au-delà de 60 ans. 203 22,10. 205 - 13,90 On n’a pu encore expliquer d’une manière satisfaisante pourquoi les individus du sexe masculin sont plus fréquemment atteints par les tubereules que ceux du sexe féminin; le travail seul ne peut rendre compte d’une différence aussi considérabie, car on la re- trouve même pendant l'enfance. Le poids des organes internes était chez tous les phthisiques au-dessus du poids moyen; C'était dans les poumons que cette: disproportion était le plus prononcée : leur poids s'élevait de moitié au-dessus du poids: moyen. L'effet de l’âge sur les organes sem- blait être de diminuer leur poids. Le poids du corps chez l'individu mâle adulte atteint de phthisie était presque d'un tiers au-dessous de la moyenne de celui des ouvriers employés dans les manufactures. Or, comme chez les individus, le poids des or- ganes internes était au-dessus de la moyenne, il en résulte que toute la diminution du poids du corps avait été supportée par les tissus musculaire et cellulaire et par le squelette. | Hauteur de la taille. La moyenne de taille , prise sur 407 individus mâles adultes atteints de phthisie a été de 5 pieds 7 pouces et celle de 63 femmes phthisiques de 5 pieds 2 pou- ces (anglais). La taille moyenne de 460 femmes pauvres résidant dans la maison de travail et âgées de 35 à 50 ans était de 5 pieds 374 de pouce et celle de 141 mâles adultes pauvres du même âge d’un peu plus de 5 pieds 3 pouces. Il paraîtrait donc que les femmes atteintes de phthisie auraient eu 4 14 pouce et les hommes frappés de la même maladie près de quatre pouces au-dessus de la taille moyenne des autres individus de la même classe. I] se- rait d’un grand intérêt de répéter les mêmes recherches sur d’autres classes et dans les localités différentes. Nous rapprocherons ce- pendant de ce résultat les données suivantes. M. Hutchinson à établi dans un mémoire sur un appareil pneumatique et d’après un très grand nombre d'observations faites sur des adultes de différentes classes que l'expiration entière et fHrcée fournit pour chaque pouce (anglais) d’élévation de plus - dans la taille, depuis 5 jusqu'à 6 pieds 8 pouces cubes d'air. Herbst a constaté, que les adultes d’une forte stature lorsqu'ils respirent tranquillement IMmspirent et expirent de 20 à 25 pouces cu- bes d’air, tandis que les personnes d’une pe- tite stature n’en inspirent et n’en rendent que de 16 à 18. Trouverait-on dans cette loi constatée par M. Hutchinson d’une plus grande quantité d’air inspiré par les personnes d’une taille élevée l'explication de la plus grande fré- quence de la phthisie pulmonaire chez les Personnes d’une taille élevée et chez les hommes comparativement aux femmes ? c’est ce qu'il est difficile d'établir. Sur 60 enfants dont la taille a été mesurée avec soin, 30 garcons et 30 filles de la mai- son de travail, âgés de 3 à 7 ans, la hauteur moyenne de la taille chez les garcons dépas- sait de 2 pouces celle des filles, etnous avons vu dans le tableau précédent et d’après 294 observations que les garcons sont plus sujets que les filles à la phthisie pulmonaire et dans la proportion de 9 p. 100; puisqu'on a compté 23 garcons et seulement 14 filles sur 100. La différence est encore plus considérable après la puberté, de 20 à 60 ans, époque de la vie où les-hommes sont obligés dese livrer à des travaux bien plus violents que les fem- mes et conséquemment d'exiger un plus grand développement des fonctions respira- toires. À mesure que l’âge avance, que dimi- nue la disposition au travail, la difficulté dans la proportion des individus des deux sexes à contracter la phthisie diminue aussi et finit même par devenir inférieure à ce qu’elle était chez l'enfant, Ces résultats sont, comme on le reconnaît, en directe Opposition avec ceux qu'a obtenus M. Louis à la Charité où ila trouvé le chiffre de la phthisie chez les hommes comparé à @] celui des femmes : : 79: 95. SURLA DIATHÈSE D'ACIDE OXALIQUE : par le doc- teur BEN Joss. M. Vigla avait déjà soupçonné, en 1838, dans les sédiments de quelques urines, des 374 cristaux octoédriques que la forme aurait pu faire supposer être formés de chlorure de sodium, si la solubilité de ce sel et la petite quantité qui s’en trouvait dans l’urine avaient permis ce s'arrêter à cette idée. En 1842. M. Golding Bird constata que ces cristaux octoédriques étaient formés d’'oxalate de chaux, ct fit la remarque qu'on les observait fréquemment chez les sujets atteints de rhu- matisme. M. Jones fait observer que ces cristaux se rencontrent rarement en assez grande quantité pour être fortement analy- sés; mais il affirme avoir constaté leur pré- sence dans tous les cas de rhumatisme aigu, où il les a cherchés, et que, dans certains cas, leur nombre variait aux différentes heu- res de la journée. Dans un cas où troispetits calculs rénaux avaient été rendus en trois mois successifs, il constata dans l’urine etau microscope une multitude de cristaux octoé- driques, tous formés d’oxalate de chaux et mêlés avec quelques cristaux d’acide urique. M. Jones à observé ces mêmes cristaux oc- toédriques dans des cas où il n’y avait point de rhumatisme:; mais alors les malades se plaignent surtout d’une très vive irritation des voies urinaires; ils accusent de fortes douleurs dans les reins, un besoin fréquent de lâcher l'urine qui quelquefois est en petite quantité, d’autres fois aussi abondante que daus le diabète ; et siles malades résistent à ce besoin, il en résulte des souflrances cruelles. En examinant l'urine, on y voit un léger nuage qui ne disparaît pas par l’applica- tion du calorique. Examiné au microscope, ce nuage paraît entièrement composé de cris- taux octoédriques fréquemment mêlés à des globules de mucuset quelquefois à de grosses et petites écailles d'épithélium. Les symptô- mes ressemblent exactement à ceux que dé- termine la présence de petits calculs dans les reins, et, dans un cas, ils cédèrent subite- ment à la suite d’une douleur très vive sur le trajet de l’uretère droit et d’une légère ré- traction du testicule. L'auteur pourrait facilement rapporter un grand nombre de cas de rhumatisme où ces cristaux ont été observés; mais comme il n’en résulte aucune nouvelle indication dans le traitement de la maladie, ce fait n’est in- térestant que parce qu’il fait voir quelle con- nexion existe entre le dépôt rouge et les cris- taux octoédriques, et parce qu’il apportéune nouvelle preuve à l’appui de la théorie qu’a émise le professeur Liebig sur l’origine de l’oxalate de chaux. L'auteur termine par quelques observa- tions sur le traitement, et dit que celui qui lui a le mieux réussi est l'emploi des movens propres à relever l’état général des forces et à rétablir la santé. Chez deux sujets chez les- quels les symptômes paraissaient se lier à une anxiété morale, les moyens thérapeutiques ne produisirent que très peu d'effet; mais aussitôt que la cause de la peine morale eut cessé, les symptômes disparurent également, (Gazette médicale.) mr Or SO SCIENCES APPLIQUÉES. Combustion de la fumée. Depuis plusicurs années déjà, les ingé- 31 nieurs anglais s'occupent avec zèle de la construction de foyers où l’on puisse brûler les gaz qui proviennent de la combustion. II est important de ne pas rester étranger aux efforts que font nos voisins dans un but aussi louable. Nous, allons donc entretenir nos lecteurs des brevets qu'a obtenus M. Hall, en 1836, 1839 et 1841, pour la combustion de la fumée, tout en faisant remarquer que l'idée première des divers appareils qui y sont mentionnés, ne lui appartient.pas en propre et n’a rien de nouveau. M, Hall divise le foyer en deux parties, au moyen d’une cloison en briques réfrac- taires de 10 centimètres d'épaisseur. Lorsque le charbon de l’une de ces parties est bien incandescent, on charge l’autre partie avec du charbon frais, ef les gaz qui proviennent de sa combustion sont forcés d'aller passer sur la partie incandescente où ils sont brûlés avec un mélange d’air atmosphérique. C’est. au moyen de deux registres placés à l’extré- mité de la grille, que l’on force alternative- ment les gaz de l’une des parties à passer sur l’autre partie. Quant à l'air atmosphérique, M. Hall le fait arriver sur la grille au moyen de tuyaux placés dans les carneaux et qui viennent déboucher sur le devant de la grille, au moyen d’une disposition particulière; ce - qui sort de la cheminée est à peu près invi- sible. Ces diverses dispositions ont été modifiées de manière à pouvoir être adoptées aux lo- comotives et ont donné lieu à de notables économies sur le Midland-Countis rail-way,. où ce procédé a été mis à l'essai. M. Hall, pour les locomotives, fait passer un certain nombre de-tubes à air au travers de la chau- dière, de la même facon qu’elle est traversée par les tubes à fumée; cet air, ainsi échauffé, est jété sur le foyer en quantité nécessaire pour la combustion parfaite de la fumée. La méthode de M. Hall permet de brûler de la houille au lieu de coke, et donne de bons résultats comme durée et entretien des ap-. pareils. ——0-—0——0—c—— & SCIENCES HISTORIQUES. Nijné-Kolimsk, d'après M. MATIQUCHKINE. Ce lieu tire son nom de sa position sur Ia partie inférieure du cours de la Kolima; iles sur la rive gauche et à 80 verst de l’embou- chure de ce fleuve dans la mer Glaciale, sous le 69% 40° de latitude, après un cours de 4,500 verst. La rive gauche est moins escar- pée quela droite; ‘mais, à mesure que l’on avance vers le nord, toutes deux s’abaissent et le pays s’aplatit de plus en plus jusqu’au moment où l'œil n'embrasse plus qu’une toundra ou plaine marécageuse el nue qui n’a de bornes que l'horizon. La Kolima est grossie par plusieurs riviè- rés ; c'est à quelques verst au-dessus du con- fluent de l'Omolone à droite, qu’elle détache à droite un bras qui s’y réunit à 100 verst plus bas, forme une île basse et marécageuse sur la rive méridionale de laquelle est situé l'ostrog de Nijné-Kolimsk; ce nom d’ostrog signifie une forteresse entourée de hautes pa= 316 lissades ou de retrancheïnents en grosses s0- lives. Ensuite la Kolima coule à l’est, puis tourne brusquement au nord, se divise en plusieurs bras, et à son entrée dans la mer a plus de 400 kilomètres de largeur. L’extrême rigueur du climat, aux environs de ce fleuve, ne ré- sulte pas uniquement de la latitude, c’est surtout de la situation. Une toundra nue s’é- tend au loin dans l'ouest, tandis que la vue est bornée au nord par la mer Glaciale; aussi es vents du nord sont-ils dominants dans ces cantons : en hiver, ils amènent d’épouvanta - bles métel : « Ce sont des ouragans de neige d'une impétuosité extrême, souvent de lon- gue durée; la neige en poussière remplit complétement l'atmosphère, et assez souvent empêche le voyageur de trouver son chemin: toute trace de route a disparu; alors si un hasard heureux ne lui fait pas rencontrer une habitation humaine, il erre longtemps à l’a- venture, son cheval épuisé de fatigue s’arrête, le froid les engourdit tous deux et ils pé- rissent ! » Au commencement de septembre, la Koli- ma gèle près de l'ostrog, son courant étant moins rapide vers son embouchure, les che- vaux y passent souvent sur la glace dès le “20 août. La débâcle arrive dans les premiers jours de juin. Si le soleil reste constamment sur l’horizon ‘à Nijné-Kolimsk pendant cinquante -deux jours, du 15 mai au 6 juillet, c’est-à-dire pendant la plus grande partie d'un été qui ne ‘dure que trois mois, ils’élève si peu qu’à peine on ressent son influence; il éclaire, maisilne chauffe pas; il a si peu d'éclat, que l’on peut le regarder -fixément sans qu'il blesse la vue; la forme même de son disque s’altère et de- vient elliptique. Durant tout le temps qu’il ne se couche pas, le passage du jour àla nuit est pourtant appréciable. On voit le soleil s’a- baisser vers l’horizon, deux heures après il remonte et toute la nature se ranime : les oi- seaux saluent par le son de leur voix le retour du jour; la fleur jaune de la toundra, qui avait fermé ses pétales, les rouvre ; en un mot, la nature entière paraît impatiente de profiter de l'influence de l’astre qui seul la ranime. S'il n’y à ni aurore, ni crépuscule, on ne connaît également ni printemps ni automne : l'été et l'hiver alternen: entre eux; toutefois les habitants du pays n’en conviennent pas. Suivant eux, la première de ces saisons com- nence à la mi-mars, quand le soleil, vers midi, laisse apercevoir une faible lueur, bien qu’alors le thermomètre indique souvent 31 degrés de froid. De même on place l'automne au mois de septembre, quand les rivières ogèlent par un froid de 35 degrés. L'été naît avec le mois de juin. C’est seule- ment à cette époque que les petites feuilles du saule nain se montrent et que les bords de la Kolima, daus les endroits exposés au midi, se couvrent d’une herbe d’un vert pâle. Dans le courant du même mois, la tem- pérature est douce, et atteint à 48 dogrés de chaleur, les arbrisseaux à fruits fleurissent et les prés s’'émaillent de fleurs ; mais malheur à cette végétation si le vent de mer vientàsouf- fler, alors, atteinte mortellement, la verdure jaunit, les fleurs se fanent et tombent. ST En juillet, l'air s’épure, l'on s'apprête à jouir de l'été; mais on dirait que la nature a pris à tâche de dégoûter les habitants de ces cantons des charmes de la belle saison, et de leur faire désirer Le retour de l'hiver. À peine juillet commence, aussitôt apparaissent des myriades de cousins, dont les philanges ser- rées, semblables à des nuages, obscurcissent l'atmosphère; on ne connaît qu’une manière dese préserver de ce fléau, c’est de faire des dimokours ou gros tas de mousse et de bois vert, on y met le feu, la fumée épaisse et puante qui s’en échappe éloigne les cousins. Ce motif détermine à placer même ces dimo- kours dans le vois.nage des habitations ; ainsi la nécessité force les hommes à rester plon- gés, pendant l'été, dans une fumée corro- sive. Et pourtant ces insectes si incommodes rendent service aux habitants du pays, en forcant les rennes à sortir du fond des fo: êts, à traverser la toundra et gagner le bord de la mer, où l'air froid et le vent dissipent les nuées de cousins; ces migrations s'effectuent par plusieurs milliers de rennes, et les chas- seurs, qui se tiennent à l'affût près des riviè- res et des lacs, tuent facilement une grande quantité de ces animaux. Ils se procurent ainsi des moyens de subsistance qu’ils cher- cheraient vainement ailleurs. Les essaims de cousins empêchent égale- ment les chevaux que l’on a mis paître de s'éloigner des dimokours; lorsque toute l'herbe d’un pré a été broutée, les dimokours sont transportés ailleurs. Octobre, mois d'hiver, n’est pas très froid; les brumes qui s’élèventde la mer à l’époque où elle gèle, adoucissent la température. En novembre, elle devient rigoureuse: chaque jour le froid augmente, et en janvier il at- teint quelquefois AO degrés et coupe la res- piration. Le renne sauvage, quoique né dans ces régions polaires, ne pouvant y résister, se retire à la hâte dans la partie la plus touffue des forêts où il demeure dans un état d’im- mobilité léthargique. Le 22 novembre, commence une nuit de trente-huit jours, qui, malgré sa longueur, est supportable, grâce à la force de sa réfrac- tion, à la blancheur éclatante de la neige, et à l’apparition fréquente des aurores bo- réales. Le 28 décembre, on peut distinguer à l’ho- rizon une lueur qui ressemble à l'aurore, mais si faible qu’elle ne diminue nullement l'éclat des étoiles. Le soleil en reparaissant rend le froid plus vif, et c’est surtout en fé- vrier et en mars que les gelies du matin sont pénétrantes, Rarement le temps est serein en hiver à cause des vents du nord qui amè- nent des brumes épaisses appelées moroks. Les plus beaux jours d'hiver sont en sep- tembre. Un phénomène assez fréquent dans cette Saison, est celui d’un vent appelé vent chaud, parce qu’il change subitement la: tempéra- ture; On passe alors de 30 degrés de froid à 5 degrés de chaleur. Ce vent dure rarement plus de 24 heures; c’est dans les plaines ar- rosées par l’Anioui que ses effets sont les plus sensibles. La chétive végétation de Nijné-Kolimsk Or correspond à son affreux climat. Une cou- che très mince de terre végétale recouvre un marais profond et jamais ne dégèle com- plètement ; cette-terre, cowposée de débris de feuilles et d'herbes en décomposition, fournit à peine la substance nécessaire à!la croissance de quelques mélèzes-nains et dif- formes , dont les racines ne pouvant péné- trer ce sol superposé à une glace éternelle, gisent à sa surface. Vers le sud, sur les rives de Kolima, on rencontre quelques saules à petites feuilles, et les plateaux voisins sont revêtus d'une herbe rude qui, plus près de la mer, offre une bonne nourriture aux ani- maux. à cause du sel dont elle estimprégnée. Plus on s’avance vers le nord, plus cette vé- gétation débile diminue; enfin elle disparaît à 35 verstde Nijné-Kolemsk, sur larive gau- che du fleuve. Quelques arbustes se mon- trent sur sa droite au-delà de cette limite, le sol argileux et sec étant plus favorable à la végétation. : Cà et là, quelques espaces sont moins dis- graciés sous le rapport de la végétation, par exemple dans les plaines situées entre le Bol- choï-Anioui et le Mali-Anioui. On y voit mé- me des arbres, . mais la neige n’y fond à la surface du sol que pour l’humecter de son eau qui, après s'y être infiltrée, gèle à une petite profondeur, partout, en un mot, où les faibles rayons du soleil ne peuvent pas l’atteindre. La multitude des animaux qui vi- vent dans cette région inhospitalière pour l'homme est prodigieuse. Les forêts qui ta- pissent les flancs des montagnes, sont peu- plées de troupes innombrables de rennes, d'élans, d’ours bruns et noirs, de renards, de martes, de zibelines et d'écureuils : l'isa- tis et le loup parcourent les plaines ; des volées de cygnes, d’oies et de canards sau- vages arrivent au printemps pour pondre et couver ler œufs ; des aigles, des grands-ducs, des mouettes suivent leur proie le long de la mer. Près des buissons de l'intérieur cou- rent des- bandes de lagopèdes (perdrix blan- ches), des bécassines se tapissent dans la mousse des rives marécageuses ; enfin, quand le soleil du printemps commence à luire, on entend le chant joyeux du pinson, que rem- place en automne le gazouillement des mé- sanges. « Gependant le paysage est inanimé, tout annonce que l’on a dépassé ici les limites du monde habitable, et l’on cherche vaine- ment à s'expliquer comment les hommes les ont franchies pour s'établir dans ces lieux qui semblent voués à une solitude éternelle. Aucun renseignement ne peut aider à résou- dre ce problème, nul monument, nulle tradi- tion ne nous apprenant ce que fut jadis-cette contrée, quoique la conquête de la Sibé- rie parles Gosaques soit un évènement ré- cent. On ignore comment le bassin où coule la Kolima était peuplé à cette époque. Sui- vant une tradition obscure, il était habité par une nation dont les demeures étaient aussi nombreuses que les étoiles du ciel, et enel- fet, on rencontre encore, notamment sur les bords de l’'Indighirca, des restes d'anciennes forteresses en grosses solives, et de grands tertres funéraires, (Nouv. annal. des Voyages) À “ | ’ | Î ( U À 1 ARCHÉOLOGIE, Sur les écritures cursives du moyen âge, Les cursives ualionsles descendent de la romaine. La complication des caractères que l’on voit daus les écritures cursives nationales n’est point une preuve de leur origine barbare. La cursive romaine avait des liaisons sans nom- bre, mais méthodiques; la touche en était fière et d’une aisance qui étonne, Aussi, sous la main des étrangers, ces liaisons dégénè- rèrent en une espèce de confusion, quoique, dans la comparaison, l’on n’y découvre d'autre différence que plus ou moins d'élégance, plus ou moins de variété, de tours et de liaisons, plus ou moins de hardiesse. Ces liaisions di- minuent sensiblement jusqu’au 12° siècle, où elles deviennent presque nulles. Au 13°, Ja chicane et la scolastique firent naître une autre écriture liée pleine d’'abréviations. Toute mauvaise qu’elle était alors, elle dé- _généra encre dans les siècles suivants, au point de paraître affreuse en comparaison de celle du 13° - - Le concours ou le mélange des écritures romaines, visigotipues, mérovingiennes, lom- bardiques, saxonnes, etc., est une preuve sensible qu'elles sont toutes émanées de la première. Ce mélange paraît dans les ma- nuscrits les plus ancivns; ces écritures ont même quelquefois tant de rapports, qu’on a peine à Les distinguer, et que nombre de sa- vants du premier ordre, ou s’y sont trompés, ou s'y sont vus très-embarrassés. En vain dirait-on que ces peuples ont in- - troduit dans la romaine bien des caractères barbares et étrangers, qui l’ont, pour ainsi dire, fait disparaître ; puisque tous les carac- tères, et la manière de les rendre, que les savants ont attribués aux étrangers, se trou- vent consignés sur des monuments bien an- térieurs à l’arrivée des nations barbares. Il serait absurde de dire, comme Maffei, pour réfuter cette opinion , que ces peuples n’a- vaient pas la première idée de l'écriture: l'antiquité des caractères runiques détruit une pareille assertion dénuée de tout fonde- ment. À cette erreur près, le savant marquis pe démontre pas moins bien que les nations germaniques répandues dans l'Empire adop- tèrent tous les caractères des Romains sans exception. Remarques sur l’écriture cursive. L'écriture cursive fournit quelques remar- ques intéressantes propres à distinguer les âges de monuments où elle se rencontre. La plupart des littérateurs ont nié l'exis- tence de la cursive chez les Romains, et en ont attribué l'invention aux nations barbares qui ont partagé l'Empire. Il existe cepen- dant des modèles de cursive romaine qui démontrent la fausseté de cette prétention. La cursive romaine, d'où dérivèrent toutes les autres, changea sensiblement de forme de siècle en siècle, surtout celle dont on fai- sait usage dans les tribunaux; ce changement se fait remarquer encore davantage depuis de 6° siècle ; alors elle semble dégénérer en mérovingiènne et en lombardique. La cursive mérovingienne , bien caracté- risée » S'annonce pour être au moins du ge siècle ; quand elle est très-liée et compli- SOU ER juée , elle remonte au 7°. Ce fut l'écriture de tous les diplomes de nos rois de première race. Elle se rapproche de plus en plus de la minuscule romaine non liée depuis la fin du 8° siècle jusqu'au commencement du 12°. Il y a deux sortes de cursives/ombardiques, l’ancienne et la moderne; l’ancienne se dis- tingue par les hastes et les queues prolon- gées : la moderne est mieux compassée, La cursive lombardique, depuis le 10° siècle, prend une tournure qui mène droit au g0- thique. La saxonne, que l’on trouverait très liée et compliquée, pourrait, à ce seul titre, n'être pas absolument plus moderne que le 7° siè cle. Les manuscrits et les chartes des 9° et 10° siècles offrent beaucoup de vestiges de la cur- sive romaine ; mais passé le 11°, elle rendrait un acte suspect. Les manuscrits en cursive des 9°, 40° et 11e siècles sont assez difficiles à distinguer ; voici cependant queliue traits caractéristiques. Au 9° sicle, les conjonctions des lettres ra, re sont encore assez fréquentes; mais on n’en voit plus au 40°, à l'exception de et et de st. Les jambages supérieurs des d, h, k, L, se trouvent encore assez souvent, au 9° siècle, formés en battants dans beaucoup de manus- crits; dans ceux du 10°, ils sont rares: et dans ceux du 11°, ils se terminent ordinaire- ment en pointes rabattues, et quelquefois en fourches. Les f, les s, au 9° siècle, se divisent com- munément en deux branches, dont la plus courte s'élève en haut, du côté gauche. Aux deux sièclessuivants, cette branche est pres- que toujours abaissée, et ne manque guère, au 41° siècle, d’être en angle aigu, dont l’ou- verture regarde presque le pied de ja terre. Au 9sièle, on rencontre nombre d'a en- core ouverts en dessus; ils ne paraissent plus guère même fermés-au 40° et 11°. Plusieurs manuscrits du 11° siècle ont beaucoup de « dont la haste traverse la tête ; tandis que ceux des deux précédents gardent bien plus régulièrement la figure d’un s cou- ché, et posé sur le haut d’un c qui sert d’ap- pui. Au 9: siècle, les pieds des m et des n sont souvent tournés en pointes obliques vers la, gauche; aux deux autres siècles suivants, ce caractère ne se trouve point, ou se soutient mal. On pourrait faire beaucoup d’autres re- marques semblables sur la différence de la cursive de ces trois siècles, qui se ressem- blent assez. Écriture allongée, L'écriture allongée n’est qu'un rejeton de l'écriture cursive. À n’envisager que sa gran- deuret sa hauteur, on la prendrait sans doute pour une sorte d'écriture majuscule; mais elle est bien réellement cursive, si on s’ar- rête, comme on le doit, à la figure et au con- tour. L'écriture allongée est une écriture sans proportion, extrêmement maigre et d'une hauteur démesurée. Au haut-d’une haste im- -mense, par exemple, se trouve une pente ex- trêmement. petite pour ‘former la lettre p. La panse de l’a n’égale pas celle de notre petite 381 a italique, et son appui est plus haut que nos très grandes capitales, sans en avoir le plein et le solide; ce n’est qu'un trait. Dans les invocations, les souscriptions des lrois, des chanceliers, etc., et même dans ’apposition des dates diplomatiques, on se servit d’une xé:riture allongée. Souvent em- ployée par les Romains, elle le fut beaucoup plus depuis Le 7° siècle jusqu’au 13°. L'écriture allongée de la première ligne et de la signature des diplomes fut mérovin- gienue en France jusqu’à Charles le Chauve ; les manuscrits et les chartes des 9° et 10° siècles offrent encore des traces de cette écri- ture. Mais de tous Les siècles où elle fut de quelque usage, le-7° est celui qui la présente moins déchiffrable; difficulté qui vient de ses complications, de son obscurité, et de la confusion des mots, Un peu avant le 13° siècle, on ne trouve déjà plus de modèles de cette écriture dans les diplomes de nos rois; mais, dans quelques autres, on en vit encore, plus d’un demi siè- -ele après. Elle cessa dans ce siècle, et ne se conserva que sous une autre forme, si ce- pendant on ne peut dire qu’elle n’est point encore d'usage parmi nous, puisque nombre de personnes se servent, dans leur signature, d’une écriture extrêmement allongée. De cursive, elle devint minuscule; de minus- cule, capitale; etde capitale, gothique. Ecrilure tremblante. L'écriture tremblante, qui ne pouvait bien se développer que dans l'écriture allongée, succéda, dans lé 8° sièle, à la mode des plis etreplis dont on entortillaitles hautes lettres. Toutes les lettres susceptibles de rondeur furent particulièrement affectées de tremble- ments. Cette écriture, toute désagréable qu’elle était, subsista encore assez longtemps; elle ne commença à devenir rare que sur la fin du 11° siècle, et ne fut abandonnée qu’au 12°, La première ligne des diplomes des deux premières races de nos rois, en lettres hautes et allongées, est ordinaire ; mais cette mode ne fut pas si généralement suivie, qu’elle dût faire regarder comme suspects ceux qui ne seraient pas conformes, : Écriture mixte el mélangée. Lorsqu'il est question de caractériser l’é- criture d’un monument, il faut n’avoir égard qu’à la génération de l'écriture; et, en effet, il n’y a guère d'inscriptions antiques, de di- plomes, et surtout de manuscrits, qui ne réunissent de caractères étrangers au genre d'écriture qu'ils adoptent eu général. Il y a deux manières de faire ces insertions de lettres étrangères; soit en renfermant dans un même mot des lettres de plusieurs classes, par exemple des capitales dans un mot écrit en onciales, des corsives daus un mot écrit en minuscules, etc., soit en insérant des mots entiers ou des lignes entières d'une écriture différente de celle du corps de l'ouvrage, comme le premier mot ou la première ligne en capitales ou en onciales, et Les autres en mi- nuscules ou encursives. La première facon,qui nemontre le concours de différentes écritures que dans certaines lettres des mots, s’appelle écriture mixte; et la seconde, qui donne en- trée à des mots entiers ou à deslignes entiè- res d'écriture d’un autre genre, se nomme écriture mélangee. Les exemples des unes 382 et des autres sont on ne peut pas plus com- muns dans tous les siècles; ce qui pronve que tous les genres d'écriture furent d'usage chez les Romains, et que la minuscule et la cursive ne sont pas des inventions des faus- saires: : Vitraux de l’église de Saint-L6-&'Ourville. « La modeste église de Saint-Lô-d Ourville est située presque sur le bord de la route peu fréquentée de St-Sauveur-le-Vicomte à Porthail. Sous le rapport architectural, nous n'avons rien vu qui la distinguât des autres églises de la côte ; en revanche, nous y avons remarqué des vitraux du xve siècle, placés dans le chœur, au-dessus du maître-autel, et un petit vitral rond qui garnit l'intérieur d'un œil-de-bœuf surmontant une petite porte latérale. Ce dernier vitrail est fort cu- rieux, parce qu’il personnifie le symbole de la Trinité. Au sommet du triangle emblé- matique, on voitun vieillard barbu à triple face; un manteau de pourpre, retenu par “une agrafe d’or et de picrreries, flotie sur ses épaules. On est surpris de l’aspect ma- ‘estueux que le pinceau du peintre-verrier a ‘su imprimer à cette figure imposante; à sa gauche on voit un ange, attribut de saint Mathieu, tenant un phylactère ; à sa droite, J'aigle, attribut de saint Jean ; le bœuf et le lion, qui sont, d’après Ezéchiel !, la figure de saint Luc et de saint Marc, occupent la ‘partie inférieure, dont la bordure est formée par deux animaux apocalyptiques. » Ce charmant vitrail, composé d’un assez grand nombre de petites pièces irrégulières, assemblées par des filets de plomb très appa- -rents, rappelle la touche habile des peintres suisses du xVie siècle. Ge qui le rend plus pré- cieux, c’est qu'il est intact et complet. Peut- ‘être ne doit-il sa conservation presque mira- :culeuse qu'à la manière dont il est abrité. « Nous n’en dirons pas autant de la grande -croisée du chœur; un épais rideau de toile rouge lacache, on nesait pour quel motif, aux regards curieux; quand ce rideau est tiré, on y voit d'étranges choses : une main placée au bout d’une jambe, des figures portant deux têtes sur un même buste, et autres bé- vues qu'il faut attribuer à l'ignorance et à Yinhabileté du verrier chargé de son entre- sien. Ces restauralions maladroites nuisent singulièrement à l'effet de cette verrière, dont le.coloris est fort beau. » Ch. GROUET. DH AGRICULTURE, Expérience concernant la profondeur à la- 1: quelle le blé semé lève le mieux et donne le plus grand produit. Un propriétaire fit travailler, à la profon- deur-de 440 ceñlimètres, un espace de terre de 25 mètres de, longueur sur 7 mètres 66 _ centimètres de largeur ; on ouvrit en travers de cette planche, à la distance de À mètre l'une de l’autre, 10 tranchées de diverses . profondeurs, et l’on mit au fond de chacune 450 grains de blé en forme de traînée. Sans -désemparer, on couvrit les grains et l'on combla les tranchées avec la même terre qui enavail été tirée, A la surface du so], on ré- _383 Ï pandit une dernière traînée, également de 150 grains, qui ne furent nullement recou- verts. La planche entière fut ensuite nivelée avec le râleau et abandonnée’ enfin à tous les accidents des météores, des oiseaux, des in- sectes, etc. Le tableau ci-après présente le résultat de cet ensemencement ainsi varié. Nous en avons retranché l'indication des sept premières plan- ches, où l'ensemencement a été pratiqué à des profondeurs de 34 à 18 centimètres, et - d'où aucun grain n’a levé. a À M © M 4 © © 4 © © 12 A nm © ot LE 8 À 1 D D À D à © ni © E | as FAUNE RS EURE TO EE ne Æ to OÙ 0, 9) 25 © 19 © © a 55 = + S © CR CE CCC (IS PE) a = | m Fa Et. AS ü À # © © S + © © à + QE EME SERIE = à ae RARROZLEreaS | LL > NEC ST ES 20 = ÉVRIEN TES EDS is £s Te x = RS B% | LA Z. 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Il eût été utile de dire à quelle époque de l'année cette expérienue a été faite, et dans quel sol elle a eu lieu. Bien que partisan des semailles à la herse, nous nous garderions cependant de les conseiller, pour ce qui re- garde le grain d'hiver, sur les terres tour- beuses susceptibles d’être soulevées par les gelées, si l'on ne devait pas avoir recours pour les raffermir, à l'usage du rouleau. Pour combattre l'opinion favorable aux semailles à la herse, ses adversaires prétendent que la plante ne sera pas suffisamment déracinée. mais, comme il est connu que, dans les plan- tes, en général, le développement de la ra- à \ 8 cine est proportionné à celui de la tige, s’ils conviennent (ce qu'il est impossible de ne pas faire) que la plante recouverte à la herse germe plus vite et se développe, à circons- tance égales de température et de fertilité, plus rapidement que celle qui a été recou- verte à l’araire, ils sont obligés de convenir qu'il en est de même de la racine. (Monit. industriel.) ——00#%00—— FAITS DIVERS. ME. le docteur Delille a annoncé à l'Académie de médecine avoir reconnu à l’aide du micros- cope que la matière que sécrèieut les foliicules sébacés de la peau du visage et qui sembie n'être qu'une tumeur épaissie lorsqu'on presse forte- neuf :a peau entre les ougle:, est une agglomé- ration de poiis mêlés à ceite tumeur, — Une note de M. le professeur Cantraine atiribue au Chrysantemum lecanthemum, une pre- priété bien précieuse, si elle existe réellement. Pendant mon séjour dans les parties méridio- nales de l’Europe, dit M. le professeur Canirai- ne, j'étais étonné de trouver si peu de puces malgré la chaleur qui régnait dags les maisons. J'appris ensuite à Raguse que Les habitans de la Bosnie et de la Dalmatie onf irouvé un remède contre ces iacommodes jiasectes dans le Chry- santhemum léucanihemum, Lis mettent la plante dans le lit des animaux domestiques, comme chats, chiens, etc., el les puces périssent en irès peu de temps. Si cette plante Possédait la même propriélé dans nos climats, elle devien- drait d’an emploi fort avantageux, non-seule- meat dans ies maisons des Pauvres, mais encore dans les habitations des riches. è Or, il serait très facile d'essayer chez nous pa- reille expérience ; le Chrysanthemum leucanthe- mum et ure des plantesles plus vulgaires de nos prairies, et tout ie monde !a connait sousle 10m d'herbe Saint-Jean, soit sous celui de grande Marguerite. — Les Annales de la propagation ‘de La foi (ca- hier de juiliei) nous font connaître le traitement assez barbare auquel on soumet en Chine les maibeureux atleints du cholére. C’est Ja Yicaire apostholique de Hou-Kouonk qui rapporte ce singulier mode de médication dentila lui-même subila cruelle expérience : « Avec un couteau de table ou une lame de cristal, on couvre la langue de piqûres, pour provoquer une abon= dante saigaée; puis tandis que les uns élirent avec force les nerfs principaux, d’autres frap- pent à grands coups sur la poitrine, sur le dos les cuisses et les reins, jusqu'à ce qu'il en jail lisse des ruisseaux de sang. Quand la crise est passée, le patient en est pour quelques jours avec ses cicatrices, ses contusions et sa peau aussi noire que celle d'un nègre. — Selon le Repuëlicano di Lugano, journal du canton du Tésin, un magnifique chien fut mordu, il y a quelque lemps, par un chien enragé; le propriétai-e de ce bel animal, décidé à en faire le sacrifice, pour éviter des malheurs lui:fit avaler une grande quantité d'acide arsénieux. Grand fatson étonnementlorsqu'il vit son chien radicalement guéri et non empoisonné. Voilà donc encore une nouvelle propriété médicinale découverte dans l'acide arsénieux; mais celle-ci sera-t-elle plus réelle que celles que l’on à déjà attribuées en diverses circonstances à'cetteter- rible substance? Les chiens seront-ils plus posi- tivement heureux que les moutons par exemple? SRE EEE EP SN CN DNS CIS ETES Le vicomle A de LAVALETTE, Imp. de WORMS, LALOUBÈRE el COMPAGNIE, bouleyart Pigale, 46. TA Anmée. L'ÉCI SOMMAIRE. — SCIENCES PHYSIQUES. — AS TRONOMEE. — Sur les télescopes du comle ROSSE.—SCIENCES NATURELLES. — GÉOLO G1E. — Expériences sur la nature plastique de la glace des glaciers; J. de FORBES — ORNI- THOLO G1E.— Catalogue des oiseaux rares ou nou veaux de M ABEILLÉ : R. P. Lesson.—BOTANI- que.— Observations sur Îles monocotylés ; de MIR- BE L.—SCIBNCES MÉDICALES. — Remarques pneumatiques ;L. BISSELL.— Préparation du bo= rate de soude anhydre ;. C. M. E. SAUTER. — Nouvelle malière colorante noire, — SCIENCES HISTORIQUES. - ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES. De la Grèce moderne, par M. E. QUINET.—His- toire universelle deVantiquité, par SCHLOSSER. — Idées sur la philosophie de l’histoire de l’huma- -nilé, par. HERDER.—BIBLIOGRAPHE, — NOU- VELLES ET FAITS DIVERS. La ._ SCIENCES PHYSIQUES. AGRICULTURE. Sur les télescopes du comte de Rosse. Le comte de Rosse a fait une communiea- tion importante à l'association britannique pour les progrès des sciences, au sujet de ses puissants télescopes. Nous croyons ne pou- voir mieux faire que de faire connaître à nos lecteurs ce document du plus haut intérêt. Lorsque le noble astronome commença, en 4826, à diriger son attention vers le genre de recherches auquel il a depuis consacré tant detemps et desoins, il pensa que la con- naissance de notre propre système astrono- mique pouvait être considérée comme à peu près complète. Sans doute cerlaines de ses parties présentaient encore un peu d’incerti- x 4 Mfnde, comme, par exemple, les mouvements “Met les distances des satellites d'Uranus, les "masses de quelques-unes des planètes, les an- neaux de Saturne, etc. ; maisau totalil pen- sa que les instruments ordinaires, dans l’état où les a mis l’art moderne, étaient parfaite- meut suffisants pour amener à la solution de ces questions difficiles. Mais Herschel et son fils non moins illustre, ont ouvert un nouveau champ de recherches qu’ils ont eux-mêmes exploré en partie, c’est celui des étoiles dou- bles et multiples qui promettent les décou- vertes les plus intéressantes pour l’époque où nous aurons su augmenter considérable EE 0 DU | TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. pratiques sur le pied-bot el sur son traitoment ; D. | ROUX __ SCIENCES APPLIQUÉES. — Ressrts” ment la puissance de nos instruments, Un y Paris — Himnneñe, 90 Petobre 1844. EE —— NI 4 & ni autre vaste champ de recherches est celui des nébuleuses, surlequel lesdécouvertes des deux Herschel ont fait entrevoir aux astro- nomes tout un monde immense, auprès du- quel notre sphère sidérale tout entière n’est presque qu’un point mathémathique. Ici il est impossible de nier que des mesures soi- gnées ne soient de la plus haute importance; mais il est évident qu'avant de songer à me- surer, il faut être en état de voir. Ce fut à, en effet, le principal motif qui ensagea le comte de Rosse à s'occuper de perfectionner lin- strument à l’aide duquel ce résultat pouvait être obtenu Dès cet instant, il eut devant les yeux un double but; d’abord celui de donner au télescope une ouverture assez grande pour qu'il recût une quantité suffi- sante de lumière; en second lieu, celui d'augmenter suffisamment son pouvoir am- plifiant. C'était sur ces deux conditions, sur- tout sur la première, que reposait ce qu'on pourrait appeler la puissance optique de l'instrument. Par exemple le grand télescope dont M. Rosse présente un modèle, pouvait avoir un pouvoir amplifiant de 300 fois; - maintenantun autreinstrument de bien moin- dres dimensions peut être beaucoup plus puis- sant; mais par l'effet de la quantité de lumiere qu'il réunit sur l’image, 1l fait découvrir des objets que ne présentent pas des instruments de moindre ouverture. Une autre question qui se présenta fut celle de savoir s’il faudrait donner la prélé- rence aux instruments à réfraction ou à ré- flexion. Ce fut ‘précisément à cette époque que l'on réussit sur le continent à fabriquer des disques de verre très grands ettrès beaux, et l’on put dès lors espérer. de porter les Lé- lescopes à réfraction à un degréde perfection qui avait été jusque là plutôt espéré qu 0b- tenu. Néanmoins après avolr suigneusenen pesé toutes les difficultés que présentait leur construction, M. de Rosse se décida à essayer de perfectionner le réflecteur de Newton, et cela quoiqu'il fût bien connu qu'un vice de forme dans le réflecteur produit dansl’image une erreur plus de cinq fois aussi grande que celle que donnerait un vice semblable dans un instrument à réfraction. Le princi- pal objet de sa communication est de faire connaître la marche à l’aide de laquelle il à atteint son but. Les premiers essais furent entrepris par le savant astronome, dans le but d’obvier aux difficultés qu'avait présentées jusque là pour la construction des grands instruments l'emploi de l’alliage brillant que l’on obtient avec l’étain et le cuivre en proportions con- 1) N. 50. SAVANT. à L'ÉCHO DU MONDE SAVANT parait le FEUDA et le DIMANCHE de chaque semaine et forme dervx volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous [a direction de #. le vicomte À. DE LAVALE LEE. rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des BEKUX-ARTS, N. 6, et dans les dépaiteinents chez les principaux libraires, et dans tes bure ux de Posie el ex Messageries. Prix du journal: P&RIS pour un an 05 fr., six mois 13 fr. 80, (rois mis 7 (r,. — DÉPARTEMENTS 30 fr., 1Ger., & (r.50 À L'ÉTRANGER 3 fr. eu sus pour les pays payant port doubie, — fout ce qui concerre le journal à M. le vicomte de LAVALLETÏTE C » directeur et rédacteur en chef. venables. La difficulté avait consisté en ce que les miroirs que l’on obtenait n'étaient pas susceptibles d'un peli durable, et que, lorsqu'ils étaient usés, leur pouvoir réflecs teur décroissait rapidement. Il était donc important d'obtenir une surface réfléchis- sante qui réfléchit la plus grande quantité possible de lumière, et qui conservât cette propriété sans diminution notäble pendant un temps assez long, pour qu’on pût l’em- ployer à une nombreuse série d'expériences. Après beaucoup d'essais infructueux, la dif- ficulté parut tellement grande que M. de Rosse construisit trois miroirs dont la partie fondamentale était un alliage de zinc et de cuivre dans la proportion de 1 de zinc pour 2,74 de cuivres cet alliage se dilate par les changements de température dans les mêmes proportions que le métal de miroir. Gette partie fondamentale était ensuite revêtue d’alliage à miroirs en grandes plaques. Ces miroirs étaient en même temps légersetri., e RAA eee É } gides; leur exécution était au totgftres sabls à la jonction de lames, et ne dès-lors considérés comme des parfaits. Dans les essais faits à & miroirs il fut reconnu que la couler de grands disques du méta lit provenait de l’inégale contraction de la ma- tière, et il parut évident que si l’on pouvait refroidir toute la masse avec une parfaite ré gularité, de telle sorte que chacune de ses portions se trouvàt au même moment à la même température, il n°y aurait pas inégalité de contraction pendant que tout tendrait à se solidifier, ou, en d’autres termes, dansle passage de la chaleur rouge à la température de l'atmosphère. Il était aussi assez clair que cette condition ne pourrait être entièrement remplie; mais qu’en soustrayant uuiformé- ment de la chaleur à l’une des deux surfaces de la pièce fondue, plus particulièrement à l'inférieure, La température de la masse res- terait uniforine dans le sens horizontal, tan- dis que dans le sens vertical, elle varierait seulement de quelques degrés en proportion du plus ou moins d’éloignement de la sur- face refroidissante, Si ces conditions pou- vaient être remplies, la masse que l’on oh. tiendrait n’aurait ni fentes ni raies après son refroidissement. Rien n'était plus facile que d'atteindre avec approximation ce résultat dans la pratique; il fallait seulement faire une face du moule, l’inférieure, en fer ou en un autre métal bon conducteur, tandis que le reste était en sable sec. A l'essai, ce plan réus- sit parfaitement ; mais il se présenta un nous 388 à vel inconvénient qui n’était pourtantpas très grave: le métal du miroir se refroidissait si rapidement qu'il restait des bulles d'airentre lui et la plaque de fer. Mais le remède à ce mal fut bientôt trouvé; il consista à faire la surface de fer poreuse pour laisser échapper cet air; en réalité le mal fut évité en la com- posant de lames de fer disposées verticale- ment l’une à côté de l’autre. Il ne restait plus qu’à préserver le miroir de l'inégalité du refroidissement, et pour cet objet il suf- fit de le placer dinsun four chauffé au rouge sombre et de l'y laisser jusquà ce qu'il füt eutièrement froid, pendant trois ou quatre semaines ou davantage, selon les dimensions de la pièce. L’alliage que M. de Rosse considère ‘comme le meilleur diffère peu de celui employé par M. Edwards; il laisse de côté le bronze et l’arsenic, n’y faisant entrer que de l'étain et du cuivre dins des proportions atomiques, savoir, un atome d'étain pour quatre atomes de cuivre, ou, en poids, 58,9 du premier pour 126,4 du second. IT était évidemment impossible de fondre la matière pour de grands miroirs dans des creusets de terre; il fallut donc recourir aux fourneaux à réver- bère ; mais dans ce dernier cas, l'étain s’oxi- dait avec une telle rapidité que ses propor- tions dans l’alliage en devenaient totalement incertaines. Quelques tentatives furent faites avec des creusets de fonte de fer; après plu- sieurs essais infructueux, il fut reconnu que lorsqueces creusetsétaient coulés par l’ouver- ture en haut, ils étaient totalement dépourvus «de ces petits pores par lesquels, dans le cas contraire, exsudait le métat du miroir en fusion ; en conséquence ce furent ces creu- sets de fonte de fer qui parurent répondre à ce qu’on demandait. : Quant aux procédés de polissage, il étai tout-à-fait évident que ceux qui'avaient été - déjà décrits et publiés dépendant à un haut degré de Phabileté maruelle de louvrier étaient incertains, el par suite ne pourraient être appliqués à de grands miroirs; en con- séquence, dès 1827, M. de Rosse fit con- struire pour cet objet une machine qu'il a perfectionnée depuis cette époque, et à l'aide de laquelle on peut obtenir avec beaucoup de certitude une courbe très approchée de la parabole. Cette machine à été décrite dans les transactions philosophiques pour 1840 ; il suffit dès-lors de faire connaître ici sur quel principe elle repose. Le miroir est disposé de manière à tourner très lentement, tandis que l'instrument qui use le-métal est alternativement en avant et en arrière par un excentrique où par un levier, et qu'un autre mécanisme analogue entraîne lentement dans le sens latéral. Cet outil est assujetti à l’excentrique par un an- neau qui lui permet de tourner en suivant le mouvement de rotation du miroir , mais avec beaucoup plus de lenteur. Un contre- poids est disposé de telle sorte que la pres- usion s'exerce suffisamment quoique jeu con- :sidérable et pouvant être évaluée à environ une livre par chaque pied circulaire de sur- ! face. Les mouvements de cette machine sont tels que la Jlougueur focale du miroir : pendant Je polissage va en s'alongeant peu à : peu, et que la section de la figure qui en ré- À 389 ulte déj erd à un haut degré de la rapidité avec laquelle se produit cet accroissement dans la longueur focale. Il est clair qu'une surface primilivement spaérique cessera de l'être si, Soumise à l’action du polissoir, elle se trouve dans un état de transition inecssante d’un foyer plus court à un plus long ; en réa- lité, ce ne sera plus en aucun instant une surface sphérique, mais bien une surface courbe différant quelque peu de la sphère, et qui pourra approcher d’une parabole, pourvu que l’on satisfasse à certaines conditions. Un nombre iminense d'essais dont les résultats ont été soigneusement enregistrés, a donné une formule empirique qui conduit pour le moment à de très bons résultats pratiques. Pendant cette première partie de l'opération, le miroir est constamment plongé sous l’eau de manière à être maintenu sans cesse à une température uniforme, Cette première partie du travail n’a pour résultat que d’user le miroir et de lui donner la courbe requise: mais il reste encore à le polir, et cette seconde opération, dont le ré- sultat est de la plus haute importance, à subi encore des perfectionnements importants de la part du savant anglais. Enfin, grâce à ces divers procédés tous plus ingénieux lun que l’autre, le résultat obtenu définitivement a été la confection de miroirs presque irréprochables, et dont-les effets sont vraiment étonnants. Aiusi, un miroir de ce genre, qui a trois pieds de dia- mètre, a suffi pour résoudre plusieurs nébu- leuses, et dans beaucoup d’autres, il a mon- tré de nouvelles étoiles ou d’autres particu- larités nouvelles. Pour donner une idée de l’importance de ces résultats, le comte de Rosse a mis sous les yeux de l'association britannique des dessins comparatifs des nébuleuses telles que les voyait Herschel et telles que les lui montre à lui-même le télescope construit par ses soins. OZ KE=SO—— SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIE. Résultats d’exrériences destinées à établir di- reciemment la nature plastique &e la glace des glaciers, par M. 3 D. FORBES. ( {ccaunt on an- ultormpl do cstallish the plasiie nature of 1Glacivr Ice by «ieut experiment, ) Ce travail a éte lu dans la A4 réunion de l'association britannique pour les progrès des sciences, le vendredi 27 septembre dernier. Les expériences dont il est question ont été faites pendant le mois d'août dernier sur ja mer deglace de Chamounix avec le but d’é- tablir que l'augmentation dans là rapidité de la marche d’un glacier des côtés vers le centre a licu, lorsque la déclivité n'est paÿ très con- sidérable, parce qu'une portion de Ja glace cède insensiblement plus que l'autre, end ab- sence de grandes crevasses qui produisent une discontinuité dans le mouvement. Les seules marques permanentes laissées par ces différen- ces de mouvement sont les veines ou bandes bleues auxquelles l'auteur avait attribué eette transversale fut tirée en travers du glacier dans et différenticile des parties vers le centre fut | testation de la part de M: Gaudiohaud ;.,0 origine dans ses écrits-précédents. Une ligne: la partie la plus compacte que trouver, partie qui était entièrement dépour- vue de crevasses ouverles Sur Un espace CON- M sidérable.s Le théodolite fut établi sur une marque fixe faite dans la glace à l'extrémité de cette ligue là plus rapprochée de la mo- raine latérale du glacier ; la vélocité relative déterminée à-de courts intervalles; ies résul- tats obtenus ont été exprimés par l’auteur dans une courbe qui a été mise sur les yeux de l’assemblée. C'est une courbe continue, convexe vers la vallée, et non un mouvement en zig-zag, tel qu'il aurait pu résulter de creyasses distinctes, parallèles à la longueur du glacier. La longueur de la ligne, primiti- vement droite, dont la défortaation fut obser- vée, était de 90 pieds, et lesordonnées de la courbe furent déterminées par des mesures soignées, dans 45 stations éloignées l’une de l’autre de deux pieds; des expériences sur la: continuité de flexion de la ligne transversale furent étendues à une plus longue période, à 30, 60, 90, 1 20 et 180 pieds du théodolite, avec de semblables résultats. A, _ L'auteur tire de ses expériences les con- M clusions suivantes : 4° L'on ne peut contester la réalité du glissement de la masse du glacier sur elle même, par gradations insensibles; et ce phénomène suffit pour rendre raison de l'excès observé dans la marche du centre relativement aux côtés du glacier; 2 Cette. différence de mouvement a lieu dans la di- rection dans laquelle existe la structure vei- née, et il est impossible de ne pas considérer Vun de ces phénomènes comme dépendant de l’autre. Fe: | La lecture de ce mémoire a faitnaître une 4 discussion qui a duré deux heures, et dont la continuation a dû être remise à une autre séance. BOTANIQUE. Suite des recherches anatomiques et phy- tologiques sur quelques végétaux mono: cotylés® Par M. de MiRBEL. Sous cetitre, M. de Mirbel a lu à FAca= cademie des sciences, le 7 octobre, un mé- moire que nous avons simplement annoncé dans notre compte-rendu de la séance de ce jour, et qu'il donne comime faisant suite à ce- lui qui fut Es par lui l'an dernier, et.qui fut ensuite imprimé dans les Annales:«des scienz ces naturelles, cahier de juillet 1843. Ce premier travail du célèbre phytologiste avait pour sujet le dattier. On se rappelle quil provoqua dansle seinde l'Académie une,pro si l'on veut, qu'il fut comme le premier mo prononcé dans Île débat qui s'agite depui cette époque dans la seience. Depuis leseo 1 mencement de : cette importante discussio scientifique, M. Gaudichaud a lu successive ment, sous le titre de notes, plusieurs: mores dans lesquels il a exposé sa théori de l'accroissement végétal ‘et les observa Hi tiuns physiologiques Sur lesquelles äl r ù établie. H semblait done tout:naturel-de voi S M. de Mixbel porter devant le tribunal aca ; «démique ‘la défense: de sa propre ‘théerie à soutenir Ja-doctrine ducambium aHaqué avec persévérance par Son jufatigable antagc nisle ; néanmoins, pour des motifs que nous ne voulons ni ne devons chercher à connai- tre, il en a été autrement jusqu'ici, et dans son dernier mémoire, M. de Mirbel a semblé donner simplement une suite à son premier travail sans s'inquiéter de ce que réclament de lui tous les amis de la scivnce : il a donné en un ::ot un mémoire qui peut bien se rat- tacher indirectement à la discussion phyto- logique amenée par son écrit sur le dattier, mais que l’on ne peut considérer comme une réponse directe aux objections qui lui ont été présentées. Cependant, que M. de Mirbel nes’v trom- pe pas; si, à ses yeux, la théorie de l’accrois- sement végétal, professée le plus générale- ment jusqu'à ces dernières années et dont il a été l’un des plus habiles défenseurs, semble établie sur des bases d’une solidité à toute épreuve, parmi les botanistes, les uns ne par- tagent pas sa manière de voir, les autres ne peuvent se défendre de quelques doutes , et tous regardent cette importante discussion comme digne de la plus grande attention, comme pouvant amener pour la science des résultats majeurs. Lorsque des observa- teurs de la force de Meven, en Allemagne, de Mindley, en Angleterre, de M. Meneghini, en Italie, de M. Gaudichaud en France, se } prononcent ouvertement pour la marche des- | cendante de l'accroissement végétal, la ques- tion doit nécessairement avoir assez d'im- | portance pour mériter d'être Ctudiée avec soin par ceux qui semblent être le plus in- | téressés à amener pour clle une solution dans teLou tel sens. Nous avons chtendu un des plus profonds botanistes dont s’honore Paris, consacrer cette aunéc dans son cours plus d'une lecon à exposer et à examiner les deux | pour la plus ancienne que d'une manière as- | sez peu tranchée, et touten présentant la théo- rie opposée comme appuyée sur un grand nombre de faits, et nous n'avons pu croire | que présentée en ces termes par le savant | professeur, là question pôût êtreregardée com- Mme si peu importante où déjà si nettement résolue, qu'elle ne valût pas la peine d’être discutée. Aussi, depuis ce moment, avons- | nous appelé de tous nos vœux le moment où D M. de Ahrbel voudrait Ficn lever le doute [| qui règne dans beaucoup d'esprils, et, par la publication des documents nombreux qu'il Apossètle, permettre à l’epiaion publique de se prononcer GANS UU SrDs OÙ dansun autre Arélativement à la manière d'envisager l'ac- Microissement végétal AM Après ces observations qui nous ONE paru indispensables, asalysons le nouveau mémoire idem. de Mivbel, puisque à Loire grand re- } Svet lt cadre vestivint ue votre feuille ne nous permet pes de le reproduire tout entier. 4 M, de Mirbel nous inontre d’abord l’obser- Mivation faite par !esfonteines, relative- M mentà la dispostion des ficts ligneux du Blicentre à la circonirence » donnant à De: candolle lidie de subdiviser les :éatteux an Endogènes ct Excçènes, ctuon plus'en mo- h| nocotylés et dicotrlés « Les filets lieneux des | mouocotylés, disait Decandolle, se portent, selon Desfontaines, du ecntre à la circontéien- | théories en présence , et ne se prononcer \stipe du daftier, qui « vont se serrant du ro ce: donc ilsnaissent au centre el vont vivillir à la circonféence, ce qui est contraire au dé- veloppement des dicotylés..…... Desfontaines s'abstint de prendre part à la discussion. Il écoutait, mais n'était pas convaincu. Ses doutes n'ont fini qu'avec lui. Cependant il fallait résoudre ce problème. Pour v parve- nir, nous dit M. de Mirbel, je pris des dat- tiers de différents âges en pleine végétation, et me livrai à l'étude de l’organisation inter- ne des racines, de là souche, du stipe et du bourgeon. Le résultat de ces recherches fut que j'acquis la certitude que le plus grand nombre des filets du stipe, si ce n’est la 10- talité, naît à la surface interne du phylophore, qu'une partie d’entre eux s’ailonge el monte à peu de distance de cette surface, puis se courbe tout-à-coup vers la périphétie, et va joindre la base des feuilles qu’elle rencontre chemin faisant. Dans le même temps, l’autre partie des filets s'accroît en se rapprochant peu à peu de l’axe central et l'atteint, puis va plus haut s'attacher aux feuilles naissantes qui garnissent le côté oppose au point de dé- part. Ainsi, le dattier, tout monocotylé qu'il est, prend place parmi les exogènes en vertu de caractères, non pas identiques, mais é- quivalents à ceux des dicotylés. » Pour voir s'il en serait de même des autres arbres mo- nocotylés, M. de Mirbel s'occupe aujourd’hui des Dracæna draco et australrs. Ainsi, notre savant phytologiste se propose en ce moment de combattre par de nouvelles observations l’existence de végétaux endo- gènes. Mais la question ne fui paraît-elle pas entièrement résolue? Il nous semble que déjà les belles observations, soit de M. Mirbel lui-même, soit aussi de plusieurs autres-observateurs, parmi lesquels figurent surtout M1. H. Mohl, Meven et Unger, ont entièrement sapé par sa base Ja division de Decandolle. Les choses en sont à tel point sous ce rappôrt, que dans un mémoire de M. Corda, imprimé en 1836 (Ueber der Bau des Pflanzenstammes ), assez longtemps même après sa rédaction, nous lisons, parmi les aphorismes qui résument les idées de l’auteur, sous le n° 8,« ..... J1 n'existe pas de développement endogène. » Et remarquons bien que cette citation n’est ni la seule, ni la plus ancienne que l'on pût mettre en avant. Nous nous félicitons cependant que même aujourd’hui M. de Mirbel n'ait pas cru la question relative au prétendu développe- ment endogène suffisamment décidée; puis- que sans cela nous n’aurions pas eu son im- portant mémoire d'aujourd'hui. M de àlirbel mentionne la doétrine de Dupetit-Fhomas qu'il à combattue dès sa naissance plus par sentiment, dit-il, que par expérience. « Dès 1814, continue M. de Mirbei, j'avais reconnu dans le Pracæna ce que j'appelais une double v'q?tation. Je crovas, dès cette époque, que le Dracæna pouvait, à juste titre, prendre place parmi les exogènes. » Venant à ses obscrva- tions dernières, il continue : :« J'ai porté de nouxcau toute mon altention sur le stipe du Dracæua, et, pour aider à l'intelligence des faits, j'ai divisé les tissus en 3 régions orga- niques, savoir : la corticale, l'intermédiaire et. la centrale, qui, jusqu’à un certain point, 393 pourraient être comparées à l'écorce, au bois, à la moëile des dicotylés. De ces rapproche- ments je concluais qu’il était possible que les filets ligneux du stipe du Dracæna, de même que les couches ligneuses des troncs et des branchés des arbres de nos climats, se développassent en couches concentriques du centre à la circonférence. ‘Toutefois, je tenais compte de cette notable différence que dans les Dracæna les couches, comme dans les autres monocotylés, sont composées de simples filets ligneux, plus ou moins rappro- chés les uas des autrestet enveloppés de tissu utriculaire. « Lestype du Dracæna draco, comme ce- lui du dattier, est à-peu-près cylindrique ; ce- pendant il arrive quelquefois qu’il se renfle irrégulièrement dans quelques parties de sa longueur. Cn sait que dans les contrées où il croît spontanément, il acquiert des dimen- sious colossales ; son phyllophore est un'cône à sommet faiblement déprimé. C’est encore un trait de ressemblance avec le dattier. Ge stipe, ainsi que celui des autres arbres mo- nocotylés, se termine-inférieurement par une épaisse et longue excroissance qui a reçu le nom de Souche. » Je nepais voir dans la souche des arbres monocotylés que léquiva'ent de la racine pi- votante des arbres dicotylés. Ea racine pivo= {ante et la souche ont même crigine ; l’une et l'autre partent du collet de l'arbre et s’en- foncent verticalement dans le sol; l’une et l’autre donnent naissance à de nombreuses racines: l'une et l’autre représentent la ra- dicale arrivée au dermier degré de dévelop- pement. » Chez le Dracæna aushralis ma surprise fut grande en reconnaissant qu'il y avait deux souches au lieu d'une. Ayant examiné plusieurs jeunes Draccæna austrabs, force fut que je reconnusse que la double sou- che était un caractère propre à cette espèce. Il est à remarquer que dans chaque individu les deux souches ne sont pas de même force et longueur. Cetie inegalité nous apprend que le développement de l’une devance tou- jours celui de l’autre; la plus âgée des deux est la plus robuste et la plus grande. » On auerçoit à la surface des deux cou- ches, et à des distances à peu près égales les unes des autres, des épaisseurs qui simu- lent des anneaux. Cette apparence provient de ce que l'écorce S’est ,cernte, coupée et quelque peu soulerée du côté qui regarde l'extrémité inférieure de lascuche. » La région externe ou corticale est tout entière composite de Ussu utriculaire. Ea ré- gion intermédiaire offre lé rapprochement d'un grand nombre de fi:ts ligneux, quel- quefois ramifés, et ne faisant entre eux que de petits espaces remplis de tissu. La région centrale ne diffère de la précédente que parce que les filets qu’elle contient sont, dans un espace donné, beaucoug moins nom- breux, et le tissu utriculaire beaucoup plus abondant. » La région corticale est revêtue d’un épi- derme composé de granules: formant, par leur union, une membrane continue. J'avais reconnu, l’année dernière, l'existence de cette structure granuleuse dans l’Aelleborus fæ- 394 tidus, mais je dois dire que le mérite de cette découverte, quiremonte à LEE s années, appartient à M. Ad. Brongniart. ; L'on sait que l’on reconnaît dujourd hui dans les plantes deux envelappes extérieu- res: J'épiderme proprement dit et Ja euti- cule : celle-ci, membrane continue, très dé- licate, que M. Ad. Bronguiart a séparte le premier par macération, et «quirecouvre Cn- tiérement la couche épiderinique formée de cellules juxtaposées en lames et intimement adhérentes F'une à l’autre par leurs faces Ja- térales. Quecllcest celle dd ces deux couches à laquelle se rapporte celle dont parle M. de Mirbel, et dent il a reconnu la texture gra- nulée? F1 nous semble difficile de le recon- maître. Si c’est la cuticule, où est le vérita- ble épiderme? Si c’est l’épiderme, sa struc- ture chez le Dracæna est un fait bien remar- quable, dont nous avonons ne connaître au- cun analogue même indiqné par les auteurs. Nous espérons que M. de Mirbel voudra bien lever teus les doutes à cet égard. (La suile au prochain numéro.) ORNITHOLOGIE. Latelogue des ciseaux rares OU HOUycaux, de Ja roïlection Abeiïtlé. Far.M, mr. p, LECSON. (20° article.) Nos 149. Ornismun torquate, Paiss. rev. z001. 1640, p. 6. hab. Quito. 120. Ornismiya cvanifrons , Rourcier, rev. 200). 1843, p. 400, Gavaquil. 494. Ornismua Vesper. Less, troc. pl. 6 (fem.)19 (mâle) ct AS(icune mâle.) Cet individu soumis à notre examen, est un jeune mâle que M. Abeillé a recu du Pé- rou. Tout le dessus du corps est vert grisâ- tre tirant au vert doré sur le milieu du dos. Le croupion est d’un rouge canelle fort vif. Le devant du cou est gris vineux: tout le dessous du corps est blanc, lavé de gris sur les flancs. Les rectrices sont légèrement rétrécies au sommet, grises à la base on des- sous, barrées de noir et terminées par nne plaque blanche. En dessus, ces pennes sont vert doré, terminées de noir, puis œillées de blanc. Les deux moyennes n’ont qu’un point grisâtre. Le bec et les tarses sont noires. 122. Amazona (psiütacus) Lilacna, Lesson, esp. nouv. Corpore vwridi; fronte rubro, sincipire lilacino; abdomine, tectricibusque inferio- ribus viridiluteis; speculo igneo super alas_ et remiqum parte terminal nigro cœruleo. Gayaquil. Le perroquet à occiput couleur de lilas, appartient à la tribu des Amazones, petite coupe que SWainson à nommée Chrysotis en 1837, ct qui répond à la majeure partie des Ancdroglossus de Visors. Les perroquets ama- zones appartiennent à l'Amérique équatoriale et celui que nous décrivons ici, vit aux alen- tours de Gayaquil, sur les rivages de l'Océan pacifique. Ce perroquet mesure 32 centimètres de longueur totale, Son bec a le ruban de son arête convexe assez étroit. Il est renflé sur le 395 " côté, et de nuance brunâtre ou de corne, ses tarses courts et robustes sont noirâtres ainsi. que les ongles. La forme dù corps ne diffère point de celle des autres amazones. Les aîles atteignent le milieu de la queue, et celle-ci est courte et légèrement arrondie au sommet. Le plumage des parties supérieures du corps est d’un vert pré uniforme, de même -que sur les aîles et le croupion: toutefois les couvertures secondaires des aîles sont fran - gées de jaune assez pur. Les plumes du sommet de la tête sont d’un rouge de feu sur le devant du front. Ce rou- ge S’éteint successivement et s’affaiblit pour prendre une nuance violette ou même bleu- âtre sur l’occiput avec quelques VÉRDIES vertes. Le tour de l'œil est lÉcercent dénudé, l'iris est noir cerclé de jaune d’or. Les joues et les régions auriculaires sont jaunes, ainsi que lès côtés du cou: mais sur ces dernières parties, le jaune est nuancé de vert. Tout le dessous du corps est d’un vert plus foncé sur le thorax, plus jaune sur le bas ventre et sur les couvertures inférieures de la queue. La queue a ses pennes rhovennes d’un ri- che vert Cmeraude. tandis que les latérales sont vertes dans leur première moitié, et puis terminées de jaune dans ler reste de leur étendue. Les aîles ont à lenr milicuun large miroir, rouge de feu. Les pennes vertes, dans leur première moitié et sur les bases externes, sont noires en dedans et à leur moitié termi- nele. Mais les barbes externes sout glacées de bleu azur sur leur bord. Enfin, ce qui caractérise cette espèce, après la coloration de la tête, est le vert du dessus et des côtés du cou, dont chaque plu- me verte est frangée par un rebord noir, ce qui dessine plusieurs rangées de collerettes brunes sur ces parties. Comme nous l’avons dit, ce perroquet se trouve à Gayaquil. SERRE O-— SCIENCES MÉDICALES. : Remarques pratiques sur le pied-bot et sur son traitement. A propos d’un petit jeune homme affecté d’un double. pied-bot congénial, qui se trouve dans son service, M. le docteur Roux a fait, dans sa clinique, les observations sui- vantes sur cette difformité. Il y a, une grande distinction à faire tout d’abord relativement à cette maladie, ou plutôt difformité. c’est celle qui partage les pieds-bots en deux grandes classes, c’est à dire, en congéniaux et accidentels. Les pre- miers sont ceux que les enfants portent en naissant, et qui reconnaissent une cause intra- utérine; les seconds sont ceux qui résultent d’une cause accidentelle quelconque, agissant sur des membres originairement bien con- formés. Depuis longtemps, indépendamment de la grande division que nous venons d'établir, le pied-bot se divise en trois espèces ou for- . mes principales, ce sont : 1° Le varus; celui dans lequel É je, est porté en dedans. 2° Le valqus; dans lequel le pied est ae en dehors. 5° Equin: lorsque le pied est Flex e ‘en for- mant une ligne plus ou moins droite avec la jambe. j Ces différentes espèces de pied- bot pré- sentent des altérations dans la conformation du squelette à des degrés différents, selon le degré de force de la déviation. Aïnsi, dans le pied-bot-équin, les déplacements sont or- dinairement peu considérables, et se passent surtout dans l'articulation du tibia avec l’as- tragele pour les premier et second: degrés, mais dans le troisième degré, le dos du pied fait les fonctions de face plantaire, etc. Dans le varus, où le pied est porté dans l’adduction et l'extension, plusieurs muscles agissent pour le produire, qu'il serait trop: long de suivre dans leur action respective. Dans le ralqus enfin, où le pied est en- traîné dans une abduction anormale, ilya en jeu des puissances musculaires opposées à celles des cas précédents. Une très petite surface du pied porte sur le sol, qui ne tarde pas à s'enflammer, à s'ulcérer; et la station devient impossible. C’est en Allemagne qu’on a commencé, il : a dejà longtemps, à traiter cette difformité ar la ténotomie. C’est Tiger le premier qui l'a pratiquée sur la fin du dernier siècle. Depuis, elle était presque tombée dans l'oubli, lor squ ’il y a dix à douze ans, ur autre chi- rurgien allemand, M. Stromeyer. la fit revi- vre, et obtint des suceès éclatants.. De l’AI- emagne, elle passa bientôt en France ; où lelle fut cultivée, etrecut de très utiles dé- veloppements dans les mains de MM. Duval, Bouvier, etc. C’est dans les ovrages de ces chirurgiens{orthopédistes que l’on peut étudier cette importante question dans toute son étendue. s La ténotomie consiste à couper d’une ma- 1 | nière ou de l’autre le tendon ou les tendons # qui, par leur contraction anormale, donnent hp) lieu à ja difformité même. Ces tendons se "br: réunissent ensuite à l’aide d'une substance hi intermédiaire qui se développe entre, leurshr bouts, et la difformité cesse ou’se modifie plus \ ou moins. 1 “ : On a dit que les tendons divisés se réu-M « nissent par une substance intermédiaire très x semblable à celle des tendons, et apte à en remplir les fonctions. Cela est vrai dans ur certain nombre de cas, et pour certains ten: dons tels que le tendon d'Achille, etc. ; mai il s’en faut beaucoup que cela arrive toux jours. Il y a des tendons dont!les bouts ne sl réunissent pas, et se cicatrisent séparémen! l'un de l’autre : tels sont 'par exemple, asse’ souvent, les tendons qui se rendent à | main; combien de fois, après avoir été di visés, ils ne se réunissent plus, et paralyseil ainsi le jeu des muscles de l’avant-bras et Je mouvements des doigts! Marc-Antoine Pe cite dañs ses immortels ouvrages un cas ce genre. Iks’agit d’un garcon cafetier qu par une idiote extérieure, eut plusieum tendons extenseurs d’une main coupés, et réunion de leurs bouts ne s'était pas opéré le célèbre chirurgien mit les tendons à nu, et en réunit les bouts par des fils. Cette Opé- ration eut un plein succès: les tendons se réunirent parfaitement, et la main recouvra l’usage complet de ses doigts. M. Roux eut af- faire à un cas semblable chez un artiste italien, M. Ruffi, musicien et pianiste ; à l'suite d’un accident, un.des tendons d’une main fut di- visé, ne se réunit plus, et le Pauvre artiste ne pouvait plus jouer du piano. M. Roux fit la sature d: s deux bouts du tendon 5 laréunion eut lieu, et peu de temps après tous Îles Mouvements furent rendus aux doigts de la main malade: de sorte que l'artiste put con- ünuer à jouer comme auparavant. D'après les expériénces faites sur les ani- maux et les observations sur l'homme, il est bien démontré que la substance intermédiaire aux tendons divisés se'forme très ra pidement dans l’espace de quelques jours; mais il faut un certain temps plus ou moins long selon le volume et la forme du tendon lui-même pour que cette substance de nouvelle formation aCquierc une solidité suffisante pour remplir les fonctions auxquelles elle est destinée. Après ces quelques remarques, nous al- lons dire quelques mots de l'opération à la- quelle doit être soumis l'enfant que nous devons opérer. Pour le moment, nous pen- Sons à lui couper les tendons d'Achille, obs- tacle principal au redressement de ses pieds. Il ne sera pas impossible que d’autres tendons ne wéritent d’être coupés plus tard, car vous Savez probablement que Ja ténotomie, dans le traitement du pied-bot, ne se borne pas toujours à la section du tendon d'Achille, Mais Souvent elle est étendue à d’autres ten- dons fléchisseurs ou extenseurs du pied, Œuand ceux-ci se trouvent dans un état de tension anormale et opposent un obstacle autrement invincible au redressement du pied. A la suite de ces sections tendineuses, le pied ou les pieds sont soumis pendant un . certain temps à l’action d'appareils destinés, Pour ainsi dire, à compléter le traitement. La section des tendons se fait maintenant Par la méthode dite Sous-cutanée, et on ne PEU pas contester qu’elle présente beaucoup d'avantages sur Ja méthode ancienne, par la- quelle on arrivait au tendon en faisant une large incision à la peau superposée. Mais est-il juste d'étendre cette ténotomie sous- cutanée à tous les cas, à toutes les affections pour lesquelles on a voulu-dans ces derniers . temps la faire servir? Non certainement : c'est là, du reste, ce qui arrive aux idées les plus heureuses de notre esprit, de vouloir leur donner une extension dont elles ne sont PaS susceptibles, et on tombera ainsi par l'application Pratique dans les fautes les plus graves. È Relativement au cas particulier qui nous OCCupe maintenant, nous procéderons comme aujourd'hui on procède dans cette circons- tance: nous ferons d’abord une petite ouver- ture à la peau, puis nous ferons arriver, par tette ouverture, un ténotome jusqu'au ten- - don, et nous le Couperons à une certaine dis- tance de son insertion sur le calcanéum. 11 y à deux manières de procéder dans cette section, c’est-à-dire, en passant le ténotome au dessous du tendon, et en coupant celui-ci 398 la partie profonde devers la superficielle, ou en le faisant glisser entre la peau et le tendon, et en coupant vers la partie profo nde. Les résultats peuvent être très beaux dans les deux procédés : quant à nous, nous préférons : le second, et nous coupons, par conséquent, le tendon de la face cutanée vers la face pro- fonde. M. Roux procède immédiatemment après à l’opération ténotomique des deux cotés. On appliqué ensuite l’appareil mécanique apte à maintenir les deux pieds dans la posi- tion normale autant qu'il était possible. Le petit malade a témoigné beaucoup de souf- france de cette application. Nous avons vu le malade plusieurs fois à la suite de l'opération, et il nous parut que le résultat était assez bon; les souffrances qu'il ressentait au commencement, à cause de l'appareil, finirent par cesser, et tout fai- sait croire que les membres seraient redres- sés, Nous craignons seulement plus tard une reproduction incomplète de la difformité, s trop de bonne heure on soustrait les mem- bres à l’action des appareils orthopédiques. Gazette des hôpitaux. SCIENCES APPLIQUÉES. Kessorts à air comprimé ou Pneumatiques pour véhicules. Par M. L. BISSELL. Les ressorts pneumatiques, dont le prin- cipe de la construction est basé sur la com- pressibilité de l’air, ne sont pas nouveaux. Déjà, en 1839, M. Bursttall avait pris une patente pour des tampons de wagons de che- mins de fer établis sur le même principe, et plus tard MM. Stephenson, Bowman, Mal- let, Church, Raulin, etc. , ont été patentés ou brevetés pour des moyens de substituer l’élasticité de l’air à celle des ressorts en acier. Voici une nouvelle solution de ce pro- blême qu’on doit à M. L. Bissell, de New- Jersey, aux États-Unis, qui paraît simple et efficace, et qui d’ailleurs, dans les applications, a paru faire un bon service. Les ressorts pneumatiques de M. Bissell consistent en un. Cylindre fermé aux deux bouts qui renferme de l’air comprimé sur lequel agit un piston. L’aîr est introduit à la pression convenable, au moyen d’une pompe foulante, par une ouverture ménagée dans le couvercle du piston, qui est fermée par une soupape s'ouvrant de dehors en dedans; le piston est massif et en fonte ; il porte une tige qui, par le bas, joue dans une boîte à étoupe, il vient s'appuyer dans une crapaudine sur lo cadre ou train du véhicule. La face supé- * rieure du piston est garnie d’un cuir embouti qui s’adapte très-exactement dans le cylindre, et s'applique contre sa paroi sur une hauteur d'environ 5 centimètres. Ce cuir est main- tenu sur le corps du piston par une plaque de serrage et un écrou; l’espèce de godet qu'il forme par-dessus est rempli de blanc de plomb sur lequel repose une couche assez épaisse d’huile, afin de rendre le piston im- perméable à l'air. Le fardeau ou la charge 399 qu’il s’agit de soutenir ou porter repose sur le centre du couvercle du cylindre. Des ressorts de cette espèce ont été ap- pliqués à des wagons sur le chemin de fer de Philadelphie à New-York pendant toute une année à la satisfaction des administrateurs, du chemin et du public. On a craint d’abord de ne pas pouvoir conserver l'air dans le cy- lindre sous la pression énorme qui s'élevait de 45 à 30 kilog. par centimètre carré; mais l'expérience a démontré le contraire , et ces ressorts ont, malgré un travail journalier, conservé parfaitement l'air pendant plus de cinq mois sans avoir besoin d’être rechargés. Préparation du borate de soude anhydre Par M. C. M. E. SAUTTER. Af. Sautter s’est proposé de produire, sans faire usage d’eau, ua article possédant les mêmes propriétés chimiques que le borax cristallisé qu’on cmplrie généralement à pré- sent, mais possédant un aspect différent, en ce qu'il est sous forme granulaire, et lors- qu’il est pur, d’une couleur blanc terne. Les avantages de ce produit sont une grande économie dans Les frais de fabrication, et une application plus facile du borax à la - fabrication des verres, des poteries, à la sou- dure, aux essais de laboratoire, etc. Pour fabriquer ce borax, on prend en- viron 38 parties en poids d’acide borique pur cristallisé ; onle pulvérise et le tamise, et on y ajoute 45 parties, aussi en poids, de beau carbonate de soude également cristal- lisé et réduit en poudre. Quand le mélange est bien effectué, on le dépose par couche de 25 à 30 millimètres d'épaisseur sur des tablettes placées dans une chambre dont la température est élevée de 35 à 45°C., en ayant soin de remuer de temps à autre les couches qui chargent les tablettes. Quand on à soin de maintenir la température indi- quée, l'acide borique et la soude se combi- nent, et l’acide borique, ainsi que l’eau que renfermait celle-ci, se trouvent éliminés. On produit ainsi un borax parfait, jouissant de toutes les propriétés du borax cristallisé, mais complétement anhydre. Le temps né- cessaire pour effectuer uné opération de ce genre varie de 24 à 36 heures. On peut aussi se servir d’acide borique impur dans cette fabrication: mais alors le borax n’est pas aussi beau que celui que l’on fait avec l’acide pur : cependant cette impureté n'est pas de nature à le faire rejet- ter dans certainesapplications. Nou7elle matière co’orante noire. On a annoncé, il y a quelque temps, qu’un officier anglais, le capitaine Landers, voya- geant récemment dans le pays de Shan, qui est tributaire de l'empire des Birmans, avait remarqué que les habitants se servaient du suc d’une plante pour teindre leurs étoffes en noir. M. Landers ayant recueilli ce suc, l’a fait sécher et en a fait des boules dont il a envoyé des échantillons à la Société d'agriculture et d’horticulture de Calcutta. Après un examen sérieux de cette substance, cette Société a déclaré que c'était bien en 400 réalité une matière colorante végétale pro- pre à la teinture en noir, ou une espèce d'indigo noir. Depuis cette époque, la Société des arts de Londres a recu aussi des échantillons de cette matière, et les a adressés à M. Ed. Solly pour en faire l'examen chimique. Ce chimiste a confirmé c: qui avait été annoncé, quoiqu'à cause de la petite quantité envoyée, il n'ait pas pu faire une analvse détaillée de la substance. Suivant M. Solly. cetle matière est inso- luble dans l’eau et dans toutes les menstrues ordinaires, mais désoxy dée par les sulfates de fer et de chaux, elle devient soluble comme l'indigo. Sa couleur, comme celle de lindigo , est détruite aussi par le chlore, mais elle diffère de celui-ci en ce qu’elle ne peut pas se sublimer. On a cherché avec le plus grand soin tous les movens de la pu- rifier par sublimation, mais sans succès; la matière était toujours détruite avant de s'élever en vapeur. Quand on la chauffe, elle me fond pas ou ne se ramollit pas, mais brûle avec une flamme claire et pen intense, qui répand une odeur forte et désagréable, ce qui la distingue complétement des ma- tières resincuses noires qu’on obtient du mélanhorrhée et autres arbres sembiables. La quantité de cendres qu'elle laisse après a combustion, est si faible, qu’il est évident que la matière colorante est une substance organique pure, et que la couleur est tout à fait indépendante de la présence du fer ou autre matière inorganique. M, Solly conclut de son travail que cette matière colorante nouvelle possède des pro- priétés très-précieuses, et qu’elle rendra des services éminents à l’art de la teinture, si on peut s’en procurer en grande quantité. —0-—0—0—C—— SCIENCES. HISTORIQUES. . De la Grèce moderne et/de ses rapports avec antiquité, rar LE. QUINET.—Un vol. in-8°. Paris, chez Levrault, rue de Ja Harpe, 81. Quelques extraits de la préface feront con- naître le caractère du livre dont nous venons de transcrire le titre. L'auteur de cet ouyra- ge, dit M. Quinet, eut longtemps un autre projet que son livre et qui l'explique. Durant l'oppression qui vient de finir (ceci fut écrit en 1830, après l'expédition des Français en Morée) peut-être à cause d’vlle, il s'était sé- rieusement proposé de $’en aller refaire une partie du voyage qu'a fait le genre humain daus ses migrations, depuis les plateaux de J’Asie centrale jusqu’à l’embranchement du Caucase. Dans ce but, il avait dirigé ses re- cherches sur les origines, et il comptait pour- suivre sa marche à peu près dans le mê- me ordre où sont exécutés les uns après Îles autres les mouvements des peuples primitifs. Partout où se sont déposées dans M de grandes masses de civilisation, 2! voulait des comparer à la figure des lieux, chercher s’il ne leur trouverait pas quelque ressein- blance dans le type, même de la contrée, et rassembler par RÀ dans une seule description le caractère du monde physique et celui des 401 races d'hommes... Ainsi, poussant devant lui cette grande unité, montant de zônes en zô- nes dans les âges divers de l'humanité, il ne voulait pas moins dans sa ferveur que tou- cher les empreintes de huit coudées que les chefs de races ont laissées de leurs pieds sur tous les sommets, depuis l'Him laya jusqu’au Pinde.« Par bonheur pour l’histoire, et mal- heur peut-être pour la poésie, ce beau projet eut le sort qu il méritait, c’est M. Quinet lui- même qui le dit, et l’auteur fut réduit à Ja pièce. Il n’a point procédé dans son livre par formes dogmatiques , il a cru que pour mieux approcher de la représentation d’un pays tout formé de poésie, il devait rester lui- même dans les termes où l’art est possible, et il a conservé la marche d’un voyage. À mesure qu'il se perdait dans les vallées , il songeait à atteindre en esprit à quelque ré- gion plus reculée de l’histoire. Plus l’im- pression de la nature physique s’accroissait sous ses pas, plus.il pensait à pénétrer d'un degré plus avant dans un autre repli de l’an- tiquité. On peut juger aussi par ces ex- traits fidèles, de ce style bizarre et nébuleux que paraît affectionner M. Quinet. En voici que autres échanti'lons : « Ainsi poussé à bout, que le flot de la -création en refluant sur lui-même, roule com- me dans l'univers physique des harmonies un firmament-et des spères, mais des harmo- nies quis’écoutent ; un firmanentqueje con- temple et des sphèresqui prédisent leur chute, la pensée de la création aura accompli son cours. p. 400. » — « Quand les annales en- tières (d’un penple) se sont développées, elles n’ont point encore circonscrit et enveloppé pleinement l’idée vivante que l’art a montré d'abord. Il faut tenir compre d: mille frot- temens qui empêchent la courbe de l’his- toire , malgré son approximation indéfinie d'atteindre à la formule de Pépopée, p. h3% » Histoire universelle de l'antiquité par Schlosser, traduit de l'allemand par M. de Golbery. 35 vol in-8. — idées sur la philosophie de l'Histoire de l'humanité traduction de ÆE. Quinet. chez P. par Herder, Deuxième édition Bertrand, rue St-Audré-des Ârcs, Paris, 3 vol. SA in-80, Depuis longtemps les rapports qui exis- taient entre la France et FAllemagne sont entièrement changés. les préjugés et leshai nes que la conquête atait nourris, Ont fait place à une estime réciproque. Les peuples sobtaujourd'hui plus unis par wa besoin com- mun de lumières et de civilisation, que ne le furent jamais les souverains sur le parchernin des traités. On sait avec quel succès Jes Allemands ont cultivé les sciences historiques, el comment ils ont épuisé les trésors de à philosophie. Déjà d'utiles importations ont fait jouir la France d’une partie de leurs travaux. Les h- vres de Herder,.de Schlosser, de Hecren, de Creuzer, de Bæckh, de Niebuhr, appartien- nent désormais au publie francais, non moins qu'à la nation à laquelle ils étaient destinés. L'Histoire universelle de M. Schlosser est plus propre qu'aucun autre outrage à faire | étcontribuant dans Île 102 juger de l’état des sciences historiques en AL lemagne; car elle cst entièrement composée de résultats. Il n’y a rien que l'auteur n'ait | lu, rien dont il n’ait liré parti parmi les ou- vrages des savants ses compatriotes ou étran- gers. & ‘histoire de chaque époque se trouve toujours accompagnée de vues générales sur les gouvernements et sur la politique du temps, puis les tableaux littéraires propres à faire juger les mœurs et l’état de l'esprit hu- main. C’est à ja géologie et non aux livres saints que l’auteur emprunte ses origines. La liberté de la pensée n’a cependant chez lui rien qui puisse blesser les principes religieux. à première partie de son livre est riche des recherches de Buffon et de Cuvicr. Celle des lemps primitifs doit beaucoup de choses aux savants français et surtout à MA. de Sacy et Rémusat. De l'Inde et de la Chine l’auteur passe à l'histoire juive, puis à la Grèce, sans perdre de vue Fitalie, la Sicile, Gorène et Carthage. Le second volume, consacré prin- cipalerent à-la domination d'Athènes, s’étend jusqu'à la mort d'Alexandre. On y voit Thé- bes florissante ; on y voit ensuite naître l’in- fluerce macédonienne. Le troisième volume est plus spécialement consacré à la puissance macédonienne ; le morceau le plus remar- quable de ce volume est celui qui concerne la philosophie grecque, considérée comme te- nant lieu de morale. Les ouvrages de Platon et d’Aristote y sont analysés etl'on y trouve des détails importants sur Les autres philosophes. L'histoire des successeurs d'Alexandre s’'ar- rête à Ptolemée Philopater, l'empire romain absorbant dans ses propres annales ce qui concerne les rois qui Pont suivi. La seconde partie de l’histoire de M. Schlos- ser, non encore traduite, est consacrée à Ia ville et à l'empire de Rome, et il est à dési- rer que M. de Golbery en fasse jouir égale- ment le public, malgré sa traëvetion de la sa- vante histoire de Niebuhr. De tous les ouvrages dHerder, le p'us re- marquable est celui qu'il a publié sur là phi- losophie de Phistoire. C’est là qu'il à rassem- blé et coordonné Les résultats de ses iongues recherches, qu il a concentré les efforts de son esprit; c'est dans ce livret que l'on trouve réuniestoutes les qualités qu'ont admiré ses tisans et les défauts attaqués par ses critiques. Entraîné dans ces études par une sensibilité extrême, soutenu par une admirable puissan- ce de sympathie qui le faisait s'itentifier suc- cessivement avec tous les préceptenrs du genre hutuain, durant la lonzue chaîne des siè-les, Herden suit le principe de perfectibi lité dans son développement à travers la mar- che des temps ctiles l'antiquité. Il ranime avec le leu de sen haesination et de sa philantropie, sentinents &:etquefoisexces- siis chez lui, cent peuples éteiuts dans la nuit du passé: il nous les montre se (rausmettant le dépôt de la civilisation, travailantl'unaprès Pautre et à leur ‘hisu à l'avaneementgrnéral, ur élevalioi et ans leur chue à l'accomplissement des destinées hu- maines. Comme il sait rendre ce tableau vi- vant à nos veux! comme il nous fait assister avéc lui aux événements qu'il retrace, aux grandes seènes qu'il décrit. Gontemporains de tous les âges, il se présente à chaque ruines ce | | | | 103 époque avec l'esprit, la croyance, la foi qui récèle alors le secret des besoins et des pro- grès à Veuir. Sa conviclion prend un carac- tère plus touchant et plus religieux quand il - parledes temps évangéliques. C’est alors qu’il n’est vraiment plus de son siècle, il est aux bords ‘des lacs de la Galilée, à l'onibre des figuiers de Béthanie ; il se mèle parmi les pê- cheurs qui quittaicut leurs filets pour suivre le Messie, et passe du recueilicment à l’en- thousiasme comme si son orcille était frappée de la première prédication de la loi d'amour et de charité qui devait régénérer le monde, Son comuentaire sur saint Jean est suftout remarquable. C’est là que se trouve l’expli- cation des conceptions poëtiques du disciple bien aimé, et qu à travers les ténèbres du mysticiswme, on aperçoit daus toute leur clarté les sublimes vérités du christianisme. = Ce sont ces vues de Herder qui ont fait dire: à M. d'Eckstein qu'il avait idéalisé les opi- nions de Lessing sur la destination du genre humain; c'est dans cette interprétation poë- tique des mystères et des livres chrétiens que M. Ballanche à trouvé de magnifiques inspi- rations pour le beau livre qu'il a composé en l'honneur def'affranchissement du monde par l'Évangile. ——0Z K-O—— Bibliographie. — Dictionnaire des arts et manufactures. — Description des procédés de l’industrie française et étrangère, par MI. Alcan, Barrault, Brun, d’Arcet, Debette, Dubied, Ebelnen, Faure, Frichot, Gibon, Grouvelle, Henriot, Jobard, Alph. Julien, Ch. Laboulaye, Mabrun, Salandrouze-La- Mmornaix, Sorel, P. ‘Tourneux, Vincendon- Dumoulin et un grand nombre d'ingénieurs et de fabricants. Ouvrage illustré de 2000 gravures sur bois, représentant les machines et appareils empl yés dans l’industrie, renfermant la tra- duction de‘tout ce qu'offre d'intéressant le Dictionary of Arts, Manufactures and Mines de Andrew, elc. A la librarrie scientifique-industrielle de L. Mathias, quai Malaquais, 15, et chez tous les déposuaires de Pittoresques. Nous annoncons avec plaisir cet ouvrage | qui, parson plan, par le talent connu de ses | rédacteurs, par les soins apportés àson exécu- | ion typographique, nous semble destiné à un | “véritable succès. Nous avons sousles veux les | | Alivraisons qui ont déjà paru,cten les par- | “courant, nous acquérons la.conviction:que | | Les antset lin lustrie‘ne pourront que gagner \ "beaucoup à cette importante publication, Un | grand nombre de figures, très bien gravées «sur bois, setrouvent intercalées dans le texte et présentent toute la netteté désirable en | pareille matière, elles‘achèvent de faire-de ce | sidictionnaire un ouvrage . aussi -commode { squ'utile ct qui sera consulté avee le:plus : grand ayatage par tous nos industriels. | 7 os A04 Nous lisons dans le journal prote-lant, Le Réveil. qui se publie aBédarieux (Hérault), le programe d'un prix de 1200 fr. qui vies} d'êire imis au coucours. C'est une nouvelle prtestation coutre l'iulérétmatériel. Prix : 1200 francs. — Sujet du concours: La passion desintérêts maleriels cons dérée au point de vue chrélieu. — Programme. Deux faits vous paraissent dominer la qite- {sion : l’un, c'est que l'amour excessif des biens malérieis esi Le trait caractéristique du siècle ; ‘autre, que cette passion est le glus grand obstacie qui s'oppose aux progrès de la foi chrétieune daus notre pays: Il faut doue attaquer, au nom de 1 Evangi- le, ce form iable adversaire qui se reucon- ire parlout, el qui mesace de se substituer à la religion mêine du Seigueur, er: établissant une uouvelle espèce d’idolätrie. O2 doit comprendre l’extrème importance du sujel ; il n’en est aucun qui mérile davan- iage, à notre avis, d'occuper les méditations des hommes pieux. Les concurrents auron!soin de girder,dans le développemeut de celle tmalière, une sage modération, de peur de combattre un excès par un excès contraire, comme l'ont fait cerlains ordres religieux.Mais ils devront eu mème temps lutter avec toute l'énergie de la piété chrélieune contre la passion des inté- rêts matériels , telle que nous la voyons se manifester aujourd’hui. [ls-montreront aux gens du monde l’ins- uffisance de ces biens quels qu’ils soient, for tune, dignités, plaisirs, découvertes de la science, conquêtes dela civilisation. Lis. pro- vueront aux hommes sérieux, mais indécis qu'on ne peut servir deux maîtres, et qu'il faut choisir. fs s’auresseront aux chrétiens eux-mêmes pour les avertir des dangers aux que!s ils soul exposés par celie grande pas- sion de uoire épique. Nous ne voulons r.eu déterminer de plus sur la mauière de trailer la question. Lepian. la forme, les idées, les raisonnemeuts qui compsseruni ce travail, son( laissés au libre choix des concurrents. Nous nous bornerons d demander un écrit populaire Infuence d2 la lumiéresur la gerrainetion etsurrla végétation, par M. RHunr. (The liflience of Light ou re Gcrininaion of Secds and :be G.owtn of Plsuts). Æravail Communiqué à ISSOCIA TION BAIL ANNIQUE pour les prog és des suitnues. L'autear renvoie son travail général sur ce sujet à une autre époque, en attendant que ses expériences l'aicnt mis à même de conci- lier entre eux, si Ja chose est possible, quel- ques résultats très anomaux auxquels il est arrivé. En ce moment, il décrit plusieurs ex- périences faites par lui et qui, toutes ont confirmé ce qu'il avait déjà avancé : que la lumière empêche une germination vigou- reuse, et qu’elle se montre constamment nui- sible au développement de la plantule. Dans la communication dont il s’agit ici, M. R. Hunt fait connaître les résultats de quel:jues expériences qu'il a faites dans le but de ré- soudre la question de la production de la fibre ligneuse. Il a trouvé que les plantes qui végètent sous l'influence de la lumière qui a traversé des milieux bleus et rouges, con- tiennent plus d’eau que celles qui croissent sous l'influence des rayons lumineux passés à travers des m lieux jaunes et Verts. Au con- traire, la formation de la fibre ligneuse est plus considérable chez les végétaux dont le développement a lieu sous l'influence du jaune et du vert. Les résultats qu'il a obte- nus sont exprimés par le tableau suivant : Les plantes qui se sont développées sous l'influence du bleu ont donné, pour la quan- tité de fibres ligneuses, 16 NE Celles qui ont cru sous l'influence (441 durouge, 7,25 au vert, 7,69 du jaune, 1,69 De jeunes plantes dont la végétation était vigoureuse, ont été prises dans un jardin pour être soumises à l'influence de rayonslu- mineux isolés. Dans tous les cas, celles qui ont. été exposées à La lumière. jaune, sont mortes en peu de jours ; leur dépérissement a été lent sous l'influence du vert; enfin leur végétation n'a été \igoureuse que sous l’ac= Lion des rayons rouges et bleus, ——JTZ =<—— SCIENCES MÉDICALES. Recherches des effets du climat sur a pro- duction des maladies des poumons, d'après les ropporis statistiques publiés par orduunarce du gouverdement auglaissur les maladies, la mortaiilé et les réformes dans l'armée anglaise; par: Me R. LAVWY SON, aide chirurgien du 47e régunent. The Edivbourg medica: aud surgical Jourual\, L'auteur ayant servi aux Indes occidentales et sur la Méditerranée, a eu l'occasion d'y observer les différences principales qui exis- tent entre les climats de ces deux stations, et croit pouvoir conclure de ces diverses obser- vations que, même aux Indes occidentales, les affections inflammatoires des poumons sont évidemment et directement le produit du refroidissement, en désignant par celte expression, non un abaissement considérable et rapide de la température de l’atmosphère, mais des variations atmosphériques dont l’ac- tion est certaine et constante, Bien qu'il soit difficile au premier abord de savoir comment on peut éprouver du refroidissement daps les climats chauds, cependant si l'on réfléchit qu'à l'équateur mêmelatempératare moyenne nes'éleve pas au-dessus de 24 degrés Réau- ur, tandis que-celle du corps-est «environ 20, en recenmaîtra que-Cvla peut avoir-lieu. rois états différents delaumosphère con- tribuent à soutirer du calorique au corps sont sa température, Son mouvement et Son état hygrométrique; les caractères apprécia- blesdu climat varient suivant la manière dont ces conditions sont combinées. Chacun com- prend facilement comment l'air extérieur tend toujours à se mettre en équilibre detem- pérature avec la surface du corps ; on com- prend encore facilement que l'air, à une température donnée, mais en mouvement, enlève bien plus de calorique à un corps chaud que le même air à l’état de repos. D'après sir J, Leslie , la quantité de cha- leur enlevée à un corps chaud par l'air en repos est doublée si on donne à cet air une vitesse de 8 milles à L'heure, et la quantité additionnelle de chaleur enlevée en cette oc- casion est proportionnée à l'accroissement de la vitesse, de sorte que l'air , avec une vitesse de 46 milles , enleverait, dans un temps donné, trois fois autant de calorique, à A4 milles quatre fois’ autant, ct à une vi- tesse de 32 milles cinq fois autant que l’air à la même tenipérature, mais à l’état de re- pes; comme le vent se déplace souvent avec une vitesse égale et même supérieure à la plus grande que nous venons d'indiquer, la force avec laquelle il enlève le calorique au corps, surtout entre les tropiques, où les vé- À42 ements sont ordinairement si légers qu'ils v'offrent qu’une protection insuffisante, est donc un sujet bien digne d'occuper l’atten- tion. Qu'un individu, par exemple, soit dans un état de santé telle qu'avec les vêtements qu'on porte habituellement aux Indes occi- dentales la chaleur produite dans l'économie suffise pour remplacer celle qu'il perd sur la peau dans l'air en repos pour peu qu'en sor- tant il s'expose an vent, il se trouvera immé - diatement soumis à une perte de calorique égale, dans un temps donné, à deux ou trois fois celui que peut produire l'économie. Le résultat inévitable sera Pabaissemeut de la température de la surface cutante presqu’'à celle de l'atmosphère; c'est-à dire un vérita- ble refroidissement. C’est ce qu'on éprouve fréquemment aux Indes occidentales, surtout parmi les personnes qui ont été débilitées par une maladie antérieure. L'état hygrométrique de l'air est la troisiè- me condition qui appelle l'attention du mé decin, et, bien qu'on ne l'ait jamais négligée complètement, cependant ses effets n’ont pas encore été décritsavec tout le soin désirable. Jusqu'ici ons’est contenté le plus souvent de noter minutieusement la queutité de pluie tombée, comme si cette connaissance suffisait seule pour indiquer exactement la quantité d’eau suspendue dans l’air. ce qui n’est pas, comme personne ne peu! l'ignorer. La qran- lité de vapeur aqueuse contenue dans l’at- mosphère est très petite à de basses tempé- ratures: mais elle augmente avec une grande rapidité aussitôt que cette dernière s'élève, et est mesurée par le degré d’élasticité de l'air et dans la proportion suivante : Zdimdessqus de 0 l’élasticité de l’airestde 100 A audessgs de+0 — — 200 ): \—h +0 — — 00 } +0 — — 800 Jo =, 271600 trarement saturé d'humidité ration et sa température; mais celte érapora- tion exige une quantité notable de calorique, Qui sera fournie surtout par le corps humide quand il sera plus chaud que l’air ambiant. Quand ce corps possède en Ini-même la fa- culté de produire du calorique, comme chez les animaux, la température de la surface ne s’abaissera pas au même degré de l'air at- mosphérique, mais variera avec la rapidité du vent et de l’évaporation. Cette cause, qui peut abaisser la température du corps beau- Coup au-dessous de l’état normal, est une circonstance qui se présente non seulement chaque jour, mais à chaque instant de la journée, De ces trois conditions différentes qui con- tribuent à enlever le calorique au corps, et qui sont combinées dans l’action des différents climats, c'est la température abaissée de l'air qui est le principal agent de refroidissement dans les pays froids, tandis que dans les sai- sons et les pays chauds, c’est surtout l'éva- Poration, dont l'effet est encore augmenté par la température élevée, qui, excitant l'exhala- tion cutanée, humecte la surface de la peau et la met dans les conditions les plus favorables à ce que l’évaporetion produise les effets les 443 = plus énergiques. Sion tient compte aussi des vêtements légers qu'on porte dans les pays chauds, et qui facilitent à la fois la transpi- ration et l'évaporation, on aura le tableau de toutes les conditions qui tendent à abaisser la transpiration de la peau dans les pays chauds. La pluie aussi contribue notablement à cet abaissement, et par le calorique qu'elle sous- trait directement à la peau, et par l'évapora- tion qu’elle favorise et précipite. La pluie paraît agir, plutôt par la durée que par la quantité, sur la production des maladies pul- monaires, et on conçoit que siune pluie Mo- dérée tombe pendant deux jours, il y aura plus de personnes mouillées que si elle fût iombée en grande qnantité pendant un jour seulement. L'autenr, passant en revue chacune des localités où Ja nation anglaise entretient des troupes, signale jusqu’à quel point ces diffé- rentes localités sontsoumises à l’action des cau- ses de refroidissement qu'il vient d'exposer, et indique en même temps nne foule de circon- stances locales qui doivent modifier et modi- fient singulièrement Paction de ces causes, puisil cherche à se rendre compte de l’action du froid dans ces cas. L'effet immédiat de l’a- baissement de la température de la peau est de diminuer l'activité des fonctions organi- ques dont elle est le siège, d'arrêter Vim pul- sion du sangquis’y portait et qui reflue versles organes inférieurs, qu’il congestionne. Quand le froid est appliqué snr une extrémité pen- dant quelque temps, la circulation du mem- bre se ralentit et amène également une con- gestion interne sur les poumons, les bron- ches, les intestins et le foie, souvent même, dans les climats chauds, sur le tissu muscu- laire, appelée vers l’un ou l’autre de ces 0r- ganes par des causes indépendantes de celles qui ont produit le refroidissement. L'auteur se borne, dans cet article, à étudier l’action de cette congestion sur les poumons, tout en tenant nécessairement compte de celle qui se fait sur les intestins et le foie, afin d'expliquer la rare moralité que déterminent sur quel- ques points les maladies des poumons. Les différents degrés d’altérations des pou- mons ou des passages aériens varient suivant certaines conditions. Quand le corps étant en transpiration, par exemple, une surface con- sidérable est exposée à l'air sec, de manière à établir une forte évaporation, ou si le froid est appliqué immédiatement comme dans un bain, il en résultera un catarrhe; si le sujet est mal portant ou fatigé, il sera probable- ment atteint d’une bronchite aiguë. La con- gestion des tissus parenchymateux du poumon et la pneumonie paraissent être le résultat d’une exposition plus prolongée à la cause réfrigérante et semblent se lier moins inti- mementque le catarrhe et la bronchite à une transpiration arrêtée. L'auteur donne ici un tableau comparatif des maladies des poumons en général et de la phthisie tuberculeuse dans toutes les sta- tionsdes troupesanglaiseslequel facilite l’intel- ligence des conclusions qu'il en a tirées et qui viennent à l'appui des assertions émises auparavant. IL est un point sur lequelil est important de 44 signaler son opinion relativement à uneques— tion vivement agitée parmi nous il y a quelques mois, celle de l’antagonisme entre la fièvre des marais et la phthisie; s'appuyant sur les faits empruntés aux rapports statisti ues des armées anglaises, l’auteur dit, avec sir J. Clark, qu’une attaque de fièvre intermit- tente est plus propre à provoquer le dévelop- pement de la phithisie qu’à le prévenir. ——-0 +} os G —— SCIENCES APPLIQUÉES. Moyens de rendre hydrofuges les étoffes de coton, par M. TOWNEND de Manchester, M. Townend s’est proposé de rendre hy- drofuges les étoffes de coton, sans v commu- niquer de mauvaise odeur, Son procédé con- siste à les faire tremper ou passer dans les so- lutions qui vont être indiquées. Il dit que ces compositions sont dans Les pro- portions les plus convenables pour des étof- fes pesant environ 18 kil. 000 et portant 55 mètres de longueur sur 0 mèt. 685 de lar- geur. On verse dans un réservoir 36 lit. 340 d’eau froide ; on y ajoute 9 kil. 070 de gom- me de pays torréfiée ct l'on agite jusqu'à ce que l’on ait obtenu un mucilage épais. Dans un autre réservoir, on place 31 lit. 800 d’eau bouillante où l’on fait fondre 4 kil. 530 desa- von blanc ou de sa*on d'huile de palme, en petits morceaux. Lorsque ce savon est com- plètement dissous, on le verse dans la solu- tion de gomme dont il a été question : puis on y mèle 0 kil. 570 de teinture de campè- che et l’on falt bouillir le tout. On ajoute alors 4 kil. 360 d’alun ordinaireen cristaux. Pour que cet alun se dissolve plus rapidement, l'auteur dit qu'il est préférable de le pulvéri- ser et de le faire fondre à part dans 4 litres 540 d’eau bouillante. On donne ensuite une ébullition de quelques minutes, au liquide résultant de tous ces mélanges et il ne reste plus qu’à l’employer. L’éioffe que l’on veut préparer, doit avoir été préalablement teinte et achevée, et on l’introduit dans un vaisseau rempli du liquide décrit où on la fai: trem- per ou du moins passer de la même maniè- re que si l’on voulait l’apprêter. L'expérience fait reconnaître, dit M. Æownend, que les étoffes qui ont été soumises à cette opération n'ont aucune odeur désagréable, repoussent l'eau et la pluie, sont plus moelleuses au tou cher et gagnent même en coulenr. L'auteur a reconnu que la solution et le mélange qui suivent, produisent le même ef- fet. On obtient la solution en faisant bouillir 2 kil. 720 de sulfate de zinc (vitriol blanc) dans 40 lit. 8$0 d'eau. On laisse reposer la liqueur, après qu'elle s’est refroidie, puis on la décante avec précaution. On prenil alors 36 lit. 340 d’eau froide dans laquelle on verse 9 kil. 060 de gomme de pays torréfiée. On mé- le le tout jusqu'à ce qu'il en résulte un muci- lage épais, puis on prend'36ilit 340d'ecu 0 : 1- lante, auxquels on ajoute 4 kil. 530 de savon blanc ou de savon de palme, réduit en petits morceaux. Lorsque la dissolution est achevée, on la verse dans celle de gomme, on ajoute " au mélange 7 grammes de perlasse, et l’on 445 porte à l’ébullition la liqueur qui est prête pou l'emploi. L'étoffe, terminée et Leinte, comme il a été dit précédemment, est trempée ou seulement passée dans ce mélange, comme si on voulait l'apprêter. ÉCONOMIE DOMESTIQUE. Emploi de la farine de pomme de terre pour la fabrication du pain. Nous extrayous d’un rapport fait récem- ment à la Société d'encouragement, par M. Payen, sur le concours ouvert pour la panification de la pomme de terre, des dé- tails intéressants pour ceux de nos lecteurs qui s'occupent des farines. Le savant rapporteur rappelle d’abord que, lors d'un précédent concours pour la pani- fication de la fécule de pomme de terre, le comité des arts chimiques reconnut que, dans les plus beaux pains préparés avec cette ma- tière en vue de Ja solution du problème, l'o- deur et la saveur spéciale de la pomme de terre se manifestaient presque au même de- gré que dans les produits des autres modes de panification. Le comité exposa les consi- dérations qui le portaient à croire que l’o- deur inhérente à la fécule extraite des cellu- les végétales est un obstacle à son application à la préparation du pain ; que cet inconvé- nient peut disparaître si l’on emploie la fécule gonflée, mais encore enveloppée dans les cellules, telle qu’elle se trouve dans les pommes de terre cuites. La Société consacra donc un prix de 6,000 fr., divisé en plu- sieurs branches, pour la panification de la pomme de terre, cuite, épluchée et divisée, ou plutôt égrenée en une pulpe ou poudre farineuse. M. Payen fait ensuite connaître plusieurs mémoires qui ont été présentés, et- passe à l'examen dé celui de M. Porcheron, de Dijon. Cet habile manufacturier y décrit ‘le pro- cédé qu'il emploie pour préparer la farine de pomme de terre cuite. Ce procédé a paru donner des produits de bonne qualité dans plusieurs essais de panification. La dépense occasionnée pour amener à l’état de farine 35 hect. de pommes de terre,est de 102 fr. 50 c., en prenant pour base un prix d’achat de 4 fr. 50 c. l’hectolitre. 4 hectol. pesant 66 kilogr. donne 16 kilogr. 50 de farine, que M. Porcheron livre au commerce au prix de HO c. le kil. L'Académie des sciences, arts et belles- lettres de Dijon a donné son approbation aux procédés de l’auteur. La commission de cette Académie avait examiné dans tous ses détails -l'étäblissement de M. Porcheron : elle a re- connu que, par des soins minutieux et au moyen d'une dessiccation rapide, à une tem- pérature convenable, faite en tempsopportun, on peut préparer et conserver la farine de pomme de terre sans lui faire rien perdre de ses utiles qualités, Un tel résultat sera sur- tout apprécié à sa juste valeur dans des temps difficiles, et tôt ou tard il pourra s'appliquer aux approvisionnements militaires, à ceux de nos colonies, et enfin à la confection du pain. Le comité des arts chimiques (de la Société d'encouragement), qui a vu opérer la pani- . 446 fication de la pomme de terre, d’après les procédés relatés dans le rapport de l'Acadé- mie de Dijon, partage, dit M. le rapporteur, à cet égard, les espérances de la cominission de cette Académie. On a pesé, farine de blé 6 kilogr., farine de pomme de terre 4 kilogr. 250 gr. Chaque pâte a été préparée séparément. Le levain, du poids de 2 kilogr., a été mélangé avec la pâte formée de farine de blé et ensuite les deux pâtes ont été réunies. M. Porcheron a fait observer que, lors- qu’on met directement la farine de pomme de terre en contact avec le levain, la pâte, en terme de boulangerie, tombe. Le résultat de cette opération a donné dix pains pesant ensemble 1% kil. 50. Ces pains, par leur facile conservation et leurs autres qualités, ont confirmé les expé- riences variées de l’Académie de Dijon. Depuis, M. Porcheron a présenté d’autres pains confectionnés avec ses produits et la farine ordinaire de la boulangerie de Paris ; tous ces pains offraient une saveur et une odeur agréables; ils se conservaient frais et mangeables deux ou trois fois plus longtemps que le pain ordinaire de Paris. La dessiccation de la pomme de terre fari- neuse aurait pour résultats importants de faciliter la conservation de cette substance alimentaire en toutes saisons, et d’éviter ainsi les altérations qu’éprouvent les tuber- cules, par suite des gelées, de la germination, des fermentations, etc. La réduction au quart du volume et-du poids permettrait aux localités où les pommes de terre excèdent la consommation, de venir au secours des con- trées séparées par une distance trop grande ou par des chemins trop mauvais pour v porter des tubercules, et de fournir ainsi un aliment agréable et salubre dans les potages et sous plusieurs formes. . (Journal des Usines.) Sur la possibilité de cultiverle Thé en pleine terre et en grand en France, avec des ob- servations sur la préparation de ses feuilles leur usage, etc., etc.; par M. le docteur MURAT, etc. (Suite.) Le Thé feuillera-t-il assez chez nous pour espérer de pouvorr le préparer pour l’'u- sage général? De ce que l’arbrisseau du Thé peut croître en France et résister à son climat, s’ensuit-il qu'il y prospérera assez pour qu’on y ob- tienne sa feuille en suffisante quantité pour remplacer celles que nous tirons de la Chine ? Cette question, qui est vitale pour l'avenir de cette plante, ne peut encore être résolue. Si on s’en rapporte aux produits actuels, il s’en faut de beaucoup que les pieds de cet arbrisseau donnent chacun suffisamment de Thé. A la Chine on cueille, sur chaque arbre âgé de trois ans, qui est l’époque où ils sont en rapport, 2 ou 3 kilog. de feuilles par an, en trois fois. Ab Brésil il paraît que le Thé feuille déjà moins qu’à la Chine; car on n’a pas de cueillettes réglées. On procède à la récolte lorsqu’elles sont suffisamment poussées. Main- tenant, chez nous, c’est à peine si chacun en 447 produit quelques onces, et, lorsqu'il est ef- feuillé, il se regarnit difficilement, tandis qu'a la Chine vingt à trente jours suffisent pour que les nouvelles feuilles aient acquis le degré d'expansion qu’on désire, c’est-à-dire à peine la moitié de leur grandeur naturelle : car, le plus ordinairement, on les ramasse lorsqu'elles en ont le tiers. De ce que nos plants produisent peu de feuilles, il ne fau- drait pas.croire qu'ils n’en donneront ja- mais plus. La plupart ont étéobtenusde souches mères rabougries, tronconnées, anciennes et, conséquemment, nevégétant que faiblement: il faudra voir ce que feront des tiges jeunes, tendres, bien faites, placées dans des terrains: plus appropriés; car, jusqu'ici, on a planté le Thé sans beaucoup d'attention, sans s’in- quiéter de l'exposition, de la nature du ter- rain, de la température des lieux, etc., etc., et, cependant, tous ces points ont besoin d’être étudiés et mieux appliqués qu’on n’a pu le faire encore, faute de temps et de prati- que de cette culture. : Déjà on à obtenula fleuraison du Thé lors- qu’on à placé cet arbrisseau dansde meilleures conditions, ce qui semble indiquer un ac- croissement de végétation; mais nulle part chez nous, ce nous semble, on n'est arrivé à la maturation parfaite de son fruit, qui en se- rait le complément (si ce n’est en terre chau- de). Ainsi il fleurit parfois dans nos bâches, d’après M. Jacques. M. Robert, directeur du jardin de la marine, à Toulon, l’a vu en fleur en pleine terre; il a aussi fleuri à Hyères. Le général Gaïlbois nous à dit aussi savoir qu'il fleurissait en Algérie, etc. ; cependant il ne produit de bonnes graines, comme le fait _ quelquefois le Camellia, dans aucun de ces lieux. Ainsi, jusqu'ici on n’a pasla preuve que le Thé acquerra assez de vigueur de végétation pour fournir abondamment des feuilles, com- me cela a lieu à la Chine; et, cependant, ré- pétons-le, tout l'avenir de cette plante est là. Il y aurait lieu de craindre pour lui, si nous ne savions pas qu'avec du temps et de la pa- tience on peut obtenir bien des résultats avantageux. La plupart de nos fruits ont exi- gé des siècles de culture avant d’être arrivés où nous les voyons, et nos jardins, nos champs même sont remplis de végétaux exo- tiques ‘achetés par .des soins qui remontent jusque dans la nuit du temps. ae —— 0-4 D#ko(De-o—— HORTICULTURE. De l’Achiménés, de sa culture et de sa mut- tiplication, par M. DE JONGHE: Il yaeinq ans on ne cultivait pas et même on connaissait à peine de mem les jolies es- pèces du genre Achiménès qui ont ‘tant de vogue aujourd’hi. Une ancienne espèce de ce genre de scrophularinées est originaire de la Jamaïque, et a été nommée par l’Hé- ritier Cyrillapulchella; par Wildenow Trive- rania coccinea, et par nos agriculteurs les plus instruits : Columnea humilis. Le doc- teur Patrice Browne, dans son histoire de la Jamaïqne, a changé le nom de cette plante et l’a désignée par celui d'Achiménés. Cette dernière dénomination ayant été admise par 4:58 e célèbre de Candole, dans le 7e volume de son prodrome, a généralement prévalu. Feu Loudon ne l'aveit pas encore adoptée en 1836. Dans la deuxième édition de son ouvrage re- marquabe; Encyclopedia of plants, à la page 532, il divise ce genre en Treviranria -et en Columnea. Nous Voyons cependant ce nom générique adopté, un peu plus tard, dans le Nomenclator Botanicus de Steudrl dont il a été fait, en 1840, une nouvelle édi- tion, à Stuttgart, en deux volumes grand in- octavo. Ge dernier ouvrage, non moins utile que le premier à toute personne qui s'occupe de botanique et d'horticuiture, renferme les différents noms par lesquels les auteuis-ont désigné les espèces les plus distinguées de ce genre et dont les plus belles sont annoncées comme étant originaires du Mexique: En ef- fet, nous y rencoutions entre autres les noms des espèces lougiflora et grandiflora, tou- tes deux de ce dernier pays; hirsutaiet hete- rophylla du Brésil. M. Gaeleotti, qui a vovagé longtemps dans "atétieurd ei, ao à rapporté qu'il avait trouvé, le plus souvent, l’Achimenés au milieu des forêts, parmi les rochers, à Fabri des vents, daïis le: endroits ombragés, où pénètrent à peine quelques rayons solaires. Dan; ces lieux, où règne sans cesse une tein- pérature moite de 20 degrès, cette plante étale, une grande partie de l’année, la végé- tation là plus riche ‘et la Atari la plus ‘abondante. Ce voyageur intrépide envoya, plusieurs fois, il y a environ huit ans, des bulbilles et racines de l'Achinnés à M: Vandermeelen son correspondant @e Bruxelles. Ge: un soit pad lmidiviase soit par toute autre cause, ni les racines’ ni les bu billes n'avaient pu pousser, Cv n'est que deux où t oiians plus tard, qu'un autre voyagèur, ML Ghivsbrec nt, de Pruxeclks, en envoyant des Orchidies émbaikées en ‘terre “du Mexique, aintrodtitchez nous, étcekr Xson inscu, l'espèce Achiménès, à laquelle M. Dra- pier a cru pouvoir donner le nom du voya- -geur, On sait maintenant que cette dénomi- nation était l'effet d'une méprise. En pré- sence d’une deseription et dim nom admis par les botanistes, on aurait dû faire ce qui étaittrès facileen 1842, une vérification exac- te, avant de donner un nom nouveau à une espèce de plante déjà connue. Cette plante fleurit done pour la première fois en 1842, et obtint le prix de nouveauté à l'exposition de la société royale de Flore Au mois de juin de cette même année, Cette espèce d'Achunénés, la grandiflora, porte des fleurs d’une couleur rose wiolacé, Elle est très florifère et d’une couleur facile, même en serre tempérée, pendant la bonne saison. L'espèce longiflora,. qui fut introduite un peu plus tard, porte, comme l’espèce précé- dente, de grandes flcurs d’un beau bleu foncé. Ensuite on à introduit l'espèce À. rosea; le noi de la plante indique la culture de ses fleurs, qui est d’un rose uni; ces fleurs sont moins grandes que celles de toutes les autres espèces de ce genre. En 1842, on a rèçu, au Jardin royal de botanique de Kew, par l'entremise du voya- geur anglais M. Gardner, une nouvelle sorte ri HAL 9 SE QE d'Achimenes, nommée multiflora,sans doute .à cause de ses fleurs nombreuses. D'un violet! pâle, les fleurs ont les linbes des pétales assez souvent, plus ou moins dentelés. La fleur est figurée daus Ie Ælorist Magazine, août 1843, L'espèce lursata, à leurs d'un rouge ce- tise, a été introduite par hasard dans un en- voi d'orchidées fait par M. Skinner du Gua- timala ct adressé à M. Henderson de Lon - dres. La fleur est fijurée dans la même pu- blication, octobre, 1843. Les espèces préc-dentes s'élèvent de 35 à #0 centimètres; l'espéice pedunculara monte au contraire de 65 à 75 centimètres. Elle fleurit difficilement et l’on à peine à recon- naître à cette plante tous Les caractères qui distinguent les autres. On la prendrait plutôt pour une sorte de plante appartenant aux Gesneria et qui a seulement certanes affini- tés avec le genre Achimenes, Du reste, les fleurs .de cztte espèce sont d’un rouge cerise, ayant une gorge jaune marquée de points d'un cerise rougeâtie. Le nom de p-dunculata provient sans doute de ce que les fleurs s’at- tachent à de longs pédoncules. L'espèce À. pictu dont les parties supé- rieures de la fleur sont d'un orangé cerisr, et la partie inférieure à fond jaune macuié de points d'un cerise foncé, a été introduite, cet été, en Angleterre, d’après ce que nous rapporte le Éloricultura! Cabinet de juin. Quant à l'A. alba, désignée aussi par le singulier nom de Nyphœæu oblonga, elle ne ressemble ni par sa strx-cture, ni par sa flo- raison, ni par Ja forme de ses feuilles et de ses fcurs, aux autres bellesespèces. D'ailieurs, dé atra.ts qu'ilserait suporfla de y r. davantage. , Aiusi.nous possédons. six espèces, d'Achi- mines, quisout dans. le commence, ou sy trouveront bientôt; ciles méritent en.effet l'attention «des herticulieurs, car il est à pré- sumer que la vogue en durera assez long- temps. Comme il n’y à pas à en douter d'après les témoignages de plusieurs voyageurs, .les par- Lies méridionales de l'Amérique renferment encore d'autres espèces ou variétés remar- quables de ce genre qui seront probablement luportées, sous peu, dans nos climats :euro- péeus. On nous a dit que l'attention est di- rigée sur ce point et que des instruotions ont été transmises à nOUS V a à des voyageurs qui herbori- sent dans ces contrées, c'est-à-dire, au Brésil, à Cuba, au Guatimala, au Pérou et au Me- xique. Les différentes espèces d'Achèmenes étant connues maintenant, il est à propos d'insérer certaines observations concernant les carac- tères généraux de ces espèces. Nous. avons remarqué, en examinant ces plantes, que la forme diffère dans toutes celles-ci, excepté dans celle del hirsuta et du pedunculata entre lesqueiles il existe beaucoup deressem- blance. Les teintes desifeuilles. sont aussi dis- tinctes et Ja croissance ‘en est également très diversifiée. Malgré cette variété ini formes et de couleurs, on trouve cependañt une grande affinité et une certaine analogie entre ces différents caractères, Le Bon Jardinier: de 1844 cite les trois premières espèces d'Achimenes indiquées Connues en ce mometit. ci-dessus, et qui sou jos plus gCubia cut Cet onvrage donne | une description générale et assez exacte de ces plantes ; nous la copions : « Plante her- » bacée, à racines tuberculeuses; tige rou- » géâtre, velue; fouilles opposées, pétioleés, » ovales, rugueuses, dentées, à nervures san- » guines en dessous; tout l'été, fleurs solitai- » res, axillaires, pétiolées, tubaleuses, à » limbe p'ane, etc. » Nous dirons de plus que le calice de la fleur est monosépäl», ren- flé à sa base, resserré à son ouverture; les élamines sont au nombre de quatre et pres- que didynamnes; le stigmate est bilobé. Nous ajouterons encore qué la corulle des fleurs présente dans toutes Les espècts cinq divisions plus où moins régu'ières. Dans les espèces lorgiflura et g'andiflo"a, là corolle à une certaine ouverture vers le miliea dans sa parte supérieure; la partie inférieure de la Corolle se présente en forme de labelle. Cette même particularité se fait éjalemeut remarquer dans celle de la peduneulata et de la picta : mais d’une manière moins saillante. Les autres espèces ont une corolle divisée en cinq parties apparentes et d'une façon assez régulière. Pour ce qui concerne la culture et la mul- tiplication de l'Achim/nes, elles sont très- faciles à pratiquer, cymne nous le verrons ci-après. Les plaales viennent toutes facile- ment dans la serre-bâche où règne une cha- leur de 12 à 48 degrés. Oa les plaïie dans un terreau léger de feuilles auxquelles on : ajoute un quart de terre de bruyère. Pen- dant la croissance et sartout pendant la flo- les. Achinen:s exigent des aïTose- raison, meuts sou: eut répétés, non-seulement sur la terre des pts, mais aussi Sur les fouilles des plantes, er cola aussi los IBtEMpS que les fleurs he commerceront point à s'épanouir. Pour obtenir de : grands modeles de p'antes, on Lis dépote plusieurs fois dans ds pots saccessivement plus larges au printemps et au commencement de l'été. Les jets qui s'é- lévent tout autour de la plante forment en peu de temps une espèce de buiss n qi se couvre de fleurs. Dans le cours de cet cité, ous avons eu la satisfaction de voir plusieurs plantes cullivés de cette manière; elles ont produit sur nous une impression si agréable que jamais nous n'en perdrons le souvenir. Tous les Achünenes se multiiient par boutures ct mi-ux encore par les jers que les racines tuberculeuses projettent, comm? nous venous.de le dire, autour de la plaute, lors - que celle-ci acquiert une certaine force. On enlève successivement ces jets dès qu'is Sé- Rvent à 3 centim. au-dessus de terre. À une profondenr d'un centimw. et demi en terre, ces jets forment ua chevelu de racines ; plan- tés en petits pots où godets ils reprennent avec une rapidité étonnante, sans qu'il soi nécessaire, comme cela arrive souvent, de placer une cloche pour en assurer la reprise. Les espèces grardiflora et pedurculata ont, pour se multiplier, un caractère parti culier, peut-être à l'exclusion des autres es pèces, c'est-à-dire par les bulbilles qui: se forment à l’aisselle des feuilles. Après la fla- raison, ces bulbilles müvissent promptement on. les cueille et: en les conserve: pendàn l'hiver dans une terre sablonneuse ou on le - place dans une-terre légère ct en peu de _ jours on.y remarque une apparence de végé- | tation dent le développement successif finit - par former une belle Plante. Ce même vése- | tal fleurit l'été suivant. Cette particularité, | dont peut-être certaines.antres espèces sent | également doutes, nous permet de croire que les bulbilles de ce genre, tombtes dans une terre d’erchidées, s’y seront conscrvécs ‘jus- | qu'au moment de leur évolution ordinaire. | Cet heureux hasard, arrivé à l'établissement | de M. Vandermaelen, à Bruxelles, s’est re- | produit de leur même manière à peu près dansles serres de M: Henderson de Londres Les Ach'menes perdent leurs feuilles en hiver etleur végétation semble s’arrêter,même cans les serres où la température est assez | élevée: Pendant ce reposanparent de la sève, l'en doit s'abstenir d'airoser incensidérément (les plantes, sous peine de faire fondre Îes ra- | cires tuberculeusts. Pour pr'server la terre | des pots d’une Arôp prompte sécheresse: un horticulteur très-intelligent de nos amis avait | placé, Fhiver dernier, sur les pots. des ver- res arrondis et assez larges pour couvrir For lrifice de ces pots. C'est ainsi qu il a conservé les bulbilles recueillies au mois d'août 1843 sur l'espèce gran“iftora. En recueiilant les notes éparses dans plu- | sicurs cuvrages sur le genre Achimenes et | en les communiquant à nos correspondants EE entremise de la REVUE HORTIGSLE, nous Wavons euère eu d'autre intention que de les rendre, aitentifs à de bonnes plantes nou- | vellés d'un genre vouveau qui mérite leurs “soins. Cependanthous avons saisi cette occa- | sion pour fixer, en même te mps, les notions | que l'en a pu avoir jusqu'aujourd'hui sur les dent on ieneraibmêmela culture dans nos Pcontiées il y à pcu d'années encore, fer ue Horticole. ne ET Roi + << SCIENCES HISTORIQUES. Etet actuel de l'imprimerie temoule ou Wa- labare. | M. Dupuis, missionnaire apostolique au Malabar, rommé correspondant de la sociéte orientale, a écrit au vice-président de la s0- Iciété une lettre de remercments dans laquelle Aildonne, des détails intéressants sur l'impri- merie tamoule où malabare qu’il dirige avec Jun zèle bien digne d’éloges et sur les ouvra- vas publiés en majeure partie par lui-même ans le but de répandre parmi les chrétiens malabaresles lumières et la foi. Nous extrayons [de sa Le insérée dans le dernier cahier de Ilaserue d'Orient les passages qui nous parais- Lente nature à intéresser noslecteurs comme lonnant une idée de l'état actuel des conais- lances ct des éléments d'instruction, soit lit- icraire, soit religieuse au Malabar. La lettre [ie ME. se a été accompagnée, ainsi qe on T—— Î à #14 | -« Parmi les livres que je Put la liberté {envoyer à l'honorable Société orientale, il |; en aun Œquipeut-être aura quelque intérêt pour une semblable société littéraire, je veux dent à soc jusqu'en printemps: alo°s on les espèces de ce genre, naguère jnconnuts ct A GAÈ 14 rs G9 Le parler le Hi Grehmnire lo ine-malabare du rl peurmenforecrdacentiité On:eroit cénéra. célèbre P. Beschi, qui a fleuri dans Finde au commencement dusiècle dernier. Pour faci- liter l'étude de la langue maläbare ‘et la con naissance de son crtogranihe vraiment parti culière ‘et difficile. j'y ai ajouté différents tableaux qui mettent sous un coup d'œil la matière de plusieurs pages. » J'ai ajouté aussi un nouvel abrégé du haut-malabarr, langue aussi différente du malabare ordinaire que le: français l'est de certains patois de province, avec les principes de sa versification qui réellement est harmo- nicutement cadencée, riche én ‘différents genres de poésie plus ou moins difficiles, et digne de fixer un peu l’attention de savants. » Une autre chose qui dans cette gram- maire mérite un peu d’être notée est une nouvelle méthole d’accoriler les mois ma- labur $ arec les mois européens. 11 existe entre les uns et les autres une différence très- grande et qui va croissant d’arnée en année, les mois malabares ne s ‘accordant pas même entre eux d’une année à l'autre ; car {el mois qui à trente el un jours cette année en aura trente-deux l’année prochaine, ou bien le changement sera à l'inverse. Ce point avait exercé la patience et occupé les moments de plus d’un savant du siècle dernier ; mais l'o- mission de quelques minutes dans leurs cal- culs, et l’année séculaire 4800 non bissextile, qui est survenue depuis, ataient fait une er- reur d'au moins deux jours dans ces calculs appliqués aux temps actüels. D'autres ensuite avaient jusqu'à un certain point rectifié cette erreur, INais par des procédés longs et dif- ficiles à l'extrême. » Aidé des lumières d’un de nos mission- naires aposio 1ques, ME. He J'ai apro- fondi la diificullé, et j'espère que la méttode que j'ai donnée dans an à sue aire laura fait absolument disparaîiire, ‘Par elle, il est extrêmement facile de ur promitement, même pour une série de siècles, le commen- cement juste ct précis du mois matabare en correspondance avec le mois curepéen. » A l’aide de cette méthode, je viens de composer un calendrier perpétuel, où le quantième malabare se trouve à chaque jour de l’année en regard du ae européen avec la lettre dominicale, le saint du jour et sa qualité de marlyr, confesseur ou autre. » Afin de mettre nos chrétiens à même de se passer de calendriers du pays, sans qu'ils aient rien à regretter de ce qui peut servir à leur instruction-et à leurs travaux ruraux, j'ai ajouté à mon calendrier deux tabres où les pleines et les nouvelles lunes, qui sont les phases les plus connues des Indiens, sont cal- culées astronomiquement pour ving-deux ans et adaptées an quantième malabare; j'y ai ajouté aussi pour jusqu’à la fin du siècle les éclipses du soleil et de la lune visibles dans l'Inde, et calculées pour le méridien de Pon- dichéry, et aux quantièmes et heures mala- bares, avec quelques courtes explications sur la cause de ces phénomènes. J'ai fait ce.tra- qail pour désabuse les Indiens des.erreurs ct Superstitions où les plongent lepaganisme et le trop grand crédit qu’ils accordent aux brames gentils, qui se prévalent de quelques connaissances :imparfaites : de : astronomie lesrent dassice pays quand la une éclipse, quesc'estunegrand serpent qu dévoct la so- jé ou Ja lime, etealors lEndien.si: iporstilieux tremble pour sa propre-persesne et ses pro- priétés, et fait force superstutions païennes. pour:se préserver ainsi que ce qu'il possède. des influences du terri le reptile aérien. » Je n'ai pas besoin de vous dire que je réclame votre indulgence pour les produc- tions de notre presse; je ne suis pas impri- meur, ou, $i je le suis, c’est comme cet autre quiétait médcein malgré lui, c’est-à-dire que je suis à la tête d'une imprimerie unique- ment à cause du besoin urgent que nos mis- sions ressentent de livres malabares. Je ne m'élais Jamais occupé de cette partie avant 1840; alors je fus rappelé du milieu de la presqu'ile pour fonder cet établissement, Je n'ai sous moi que des indigènes dont la plu- part n'avait: as encore Vu d’inprimerie il ya trois ou. quatre ans, et quelques-uns même, il ÿ.a peu de mois. Mais il faut dire que les Indiens, surtout à la côte, apprennent facile- ment quand ils veulent s’adonner au travail. Nons avons chaque jour à lutter contre toutes sortes de difficultés, n'ayant que de vieilles presses en bois, que l’action du climat fait lravaiiler sans cesse, et qui se détraquent assez souvent. Nos caractères Sont vieux, et souvent même en quantité insuffisante; et ces caractères, fondus en différents endroits, les uns par les Français, les autres par les Anglais ou par les indigènes, ne s'accordent pi pour la hauteur, ni pour la force. Aussi pour la rammare latin:-malabare, a-1-il fal- lu ‘ajusteren quelque sorte chaque mot à force de bouts d'interlignes et autres moyens de ce genre: » Trois autres ouvrages vout biontô Lsotir de nos presses. savoir: livre depriènes on d'images, et le plus: complet qui: existe dens ce Pañs ; un nouveau Pensez-y bien, un Che- man de la {roix. De plus, nous venons, de commencer l'impression d’u?e grammaire malabare-latine, à Fusage des séminaires et autres maisons d'éducation; puis va venix unc grammaire toute mulabare, destinée à ap- preudre aux indigènes leur propre langue, puis ur Dictionnaire latn-malabare, et en- suite un icronnatre polygloite ou malabare francais-anglais-latin, attendu qu’un pareil dictionnaire est nécessaire tant aux mission- naires français, anglais, et autres Européens, pour apprendre le malabare, qu'aux indigè- nes et surtout aux séminaires et autres mai- sons d'éducation pour apprendre-les langues européennes. Ce travail est déjà commencé ;: mais accablé d'autres travaux, j'attends poux le continuer l'assistance d’un savant confrère quim'est assurée. ; « Avec les productions de notre presse, j'ai l'honneur d'envoyer comme objet de curio- sité, à l'honorable Société orientale, un ma- nuscrit du pays. C’est À le vrai genre des livreside l'Inde, avec leurreliure, qui se com- pose de deux petites planchettes et d'uné corde à laquelle toutes les feuilles sont enf- lées. Ge livre est écrit sur des feulleside pal- mier avec un stylet ou poinçon de fer. Un pareil livre n’aurait pas coûté moins de 12 à 45 francs il y a quelque temps; alors il n'y 454 avait que les riches qui pussent se procurer des livres, et encore ces manuscrits, dénatu- rés par l'incorrection des copistes, fourmil- laient-ils de fautes. Maintenant on a pour 1 franc 20 centimes ce même livre imprimé et cartonné. Jugez par là combien l'impri- merie va faciliter et propager l'instruction. » Recherches bistoriques sur la pratique de la perspective (1. Dans deux articles précédents, j’ai donné succinctement l’histoire des découvertes et des progrès de la science-a*t de la perspec- tive; j'ai dit qu'il est plus que probable que les anciens, non seulement l'ont connu, mais encore qu'ils ont dû porter sa pratique à un point de perfection telle, qu’elle leur permet d'élever leurs peintures à la même hauteur que les jimmortelles statues qu'ils nous ont léguées; j'ai Leriminé par la récapitulation des divers systèmes qui se sont succédé et par la nomenclature des différents ouvrages qui on! trait à cette matière. Aujourd’hui, je vais continuer et entrer dans une voie nouvelle, dans l’applicatios ar- tistique que les grands peintres en ont fait. En conséquence, j’analyserai à ce point de vue les principaux tableaux des Musées euro- péens, en commençant par la manière dont se trouve disposé l'horizon. -RECHERCHES SUR LA HAUTEUR DE L’HORI- ZON SUIVANT LES DIVERS GENRES. Quelques auteurs ont avancé que lorsque l’on étudie les tableaux et dessins des peintres . anciens, on trouve que les Italiens plaçaient ordinairement l'horizon très élevé; qu’au contraire les Allemands et les Hollandais le placaient bas. On peut facilement croire que cette re- marque est juste, surtout si les auteurs n’ont voulu parler que des paysagistes-portraitistes ; effectivement, rien de plus naturel que de penser que des artistes dont le talent consis- tait à représenter fidèlement la nature, ont dû se laisser influencer par la manière dont tous les jours le pays leur apparaissait ; que les peintres italiens et tous ceux des contrées riches de montagnes, de coteaux, de vallées dûrent choisir de préférence, pour retracer les plus beaux sites, des endroits assez élevés, afin de pouvoir obtenir un plus grand déve- loppement; que les Hollandais, les Flamands, habitués à apercevoir leurs belles campagnes d’un horizon presque invariablement bas, ont exécuté leurs productions sous cette impres- sion. Cependant, les tableaux de paysage-vue des artistes de toutes les écoles sont là pour donner un démenti formel à ce raisonnement, -car dans presque tous l'horizon est disposé d’après les mêmes données. Commençons par l’heureuse collection des Vues des ports de France, par Joseph Ver- net; dans cette suite si vraie, si bien choisie, si bien disposée, l'horison varie de dix à quinze pieds. On comprend que, pou“®btenir un déve- loppement suflisant de cette foule d'objets, ne ES () Voir les numéros de l'Echo des 25 mars, 50 avril et 24 mai 1845. 455 qui devait faire partie intégrale de la localité, Joseph Vernet a dû chercher une hauteur d'horizon qui le lui permit, sans cependant donner aux lignes fuyantes de la base des édilices une pente par trop rapide, un as- ect par trop montant. Cunaletti (Canaletto) à agi absolument de même dans la grande quantité de tableaux par lesquels il a retracé Venise; toutefois il faut en excepter sa Vue du grand canal et de l'église de la Salute, dont l'horizon est placé à vingt pieds; aussi dans ce tableau dont la couleur est d’une vé- rité étonnante, on trouve un désacord des plus prononcés dans Jes lignes fuyantes pla- cées au-dessous de l'horizon, elles montent disgracieusement et forment au-lieu de l'ap- parence de l'angle droit des angles très aigus. La Vue intérieure dela basilique de Suint Pierre, à Rome, par Pannini, a l'horizon placé à dix pieds. Cette hauteur de l'horizon est aussi la plus considérable qu'aient adoptée les peintres qui ont spécialement cultivé ce genre. M. Bouton, dans ses admirables ta- bleaux du Diorama, n'a jamais disposé L ho- rizon plus élevé que dix pieds, quoiqu'il eût pu le faire, vu la disposition de la salle où se trouvent placés les spectateurs, disposition qui isole complètement la vue représentée. M. Bouton pense avec raison, Comme ont dû penser Pannini, Péeter et Neels, qu'il est plus convenable de voir descendre les lignes fuyantes du plafond d'un intérieur, que mon- ter celles de sa base et de son parquet. J'ai analysé un très grand nombre de pay- sages de Claude le Lorrain, du Gaspre, d’Her- mann Swanevelt, Salvator Rosa, le Domini- quin, le Carrache, Locatelli, Both, Rubens, Berghem, Ruysdaël, Wynantz, Wouwermans ; tous ces maîtres ont disposé l’horizon, va- riant de dix jusqu’à quinze pieds de hauteur. Van-Ostade, Karel du Jardin et Demarne, dans leurs tableaux, ont élevé l’horizon de trois à dix pieds. THÉNOT. (La suite aux prochains numéros.) ESS 0-- FAITS DIVERS. — M. Serres a commencé le mercredi, 23 oc- tobre, son cours d'histoire naturelle de homme, dans l'amphithéätre d'anatomie comparée au muséum. L'affluence des auditeurs était grande et remplissait la salle, Dans cette séance, le sa- vant professeur a indiqué d’abord la tendance bien marquée de notre époque vers l'étude des sciences paturelles; et :par suite l'importance extrème que possède plus que jamais l'enseigne- ment du muséum. Il sest ensuite étendu sur l'histoire de l'anatomie qu'il a prise dès s0n ori- gine et à partir des travaux déjà remarquables d'Aristote. Le sujet du cours de celte année doit être l'exposition des lois de l’organogénie et de l'em- bryogénie. = On-a annoncé comme devant commencer au muséum, lundi prochain, 28 octobre, à 41 heures, le cours de physique appliquée à l’his- toire naturelle, par M. Becquerel. Ce cours doit être continué les lundis et vendredis à la même heure. — On a abattu, le 15 octobre, à Briquebosq (Manche), an aigle royal portant au cou un col- lier d’or sur lequel était gravé, en lettres gothi- ques, l'inscription suivante: Caucasus patria ; fulgar nomen ; Badinski dominus mihi est; 1750. (Le Caucase est ma patrie; l'éclair mon nom ; Ba« 456 dinski mon maitre). — Ce magnifique oïseau, qui compterait près d’un siècle, a été envoyé à MM. Chiou, directeurs du musée de Saint-Lô. — On fait à Nimes d'actives recherches pour reconnaître dans loute sa longueur l’acquédue romain qui a été découvert dans cette ville. De la hauteur de Saint-Gervasy à celle de Mar- guerile, à Nîmes, sur une longueur d'environ 3,000 mètres, l'exploration de l'aguédne romain a été attaquée en dix endroits différents. Quatre des tranchées ne l’atteignent pas encore, trois l'ont montré plus ou moins dégradé, et trois autres en parfsit état de conserration. —M. Isid. Geoffroy St. Hilaire a présenté à l'Académie des sciences, le 14 octobre, le pre- mier volume d'un cours d'Histoire naturelle fait en 1772, par notre célèbre Adenson, mort en 1806, à un âge fort avancé: Adançon a laissé plusieurs ouvrages manuscrits, et particulière- ment le second volume de son Voyage au Sénégal, use seconde édilion de ses Families naturelles des plaites, un Cours complet d'Histoire naturelle, et un cours de Botanique rurule. M. Adaason, neveu de ce savant naturaliste, et &ujourd’hui possesseur de ces précieux manuserits, a eu ia pieuse pensée de les livrer à l'impression. Proba- blement!a plupart de ces ouvrages devrontêtre considérés plutôt comme des monuments pré- cieux pour j'histoire de ia ccience, que comme pouvaut servir à ses progrès ; mais ils n’en de- vront pas moins être accueillis comme une pu- blication de beaucoup d'intérêt. Il a déjà paru un premier volume da Cows d'hisloire naturelle, qui renfermeun discours préliminaire dans lequel on apprendà connaîtrele plan etles vües a Adanson. On ÿ trouve aussi les leçons sur l'homme, les mammifères et les oiseaux. Le second volume da même ouvrage ne tardera pas à paraître. — Le Jardin des Plantes de Paris ne cesse de s'enrichir de plentes rares et remarquables qui ajoutent sens cesse à la masse de richesses qu'il possède déjà. Il y a peu de temps qu'il a reçu de Berlin un envoi de plantes parmi lesquelles se trouvent des espèces qu’il ne possédait pas encore; et avant peu de temps il attend l'ar- - rivée de six grandes caisses de plantes vivantes recueillies dans la Guyane et expédiées de cette colonie Française par M. Leprieur. Depuis déjà assez longtemps la végétation de ceite parlie intéressante de FlAmérique-Méridionale est l'objet des travaux et des recherches de deux Français, MM. Metinor et Leprieur. Ces deux zélés collecteurs, dont ie dernier suriout est très connu des botanistes, ont déjà fait des coliections importantes surtout en planies sèches, dont un grand nombre se trouvent déjà dans le vaste herbier du Muséum. S'ils poursuirent leurs re- cherches pendant quelques années encore, ils répandront beaucoup de lumières sur la végé- tation de la Guyane française, si riche et pour- tan{ si peu connue encore malgré les travaux de notre Aublet. St SOCIÉTÉ DES INVENTEURS" ET DES PROTECIEURS DE L'INDUSTRIE. La liste des membres fondateurs pour les dépar- tements sera close le 12 novembre prochain d’après la décision de l'assemblée genérale. Les membres fondaieurs recevront l'ouvrage sur Dexposilion de 1844, publié par la société ainsi que Le bulletin dont 1e premier numéro paraïitra à la fin de ce mois. La cotisation annuelle des membres fondateurs ne pourra jamais dépasser 95 francs quelque soit plus tard le chiffre d'aug- mentation. ; : Les mémoires, notes, dessins et petits modèles doivent être adressés au président de la société. rue de la Chaussée-d'Antin, n° 3. Les séances ont lieu tous les vendredis soir à 7 heures et demie. La principale réunion des membres du ‘cercle a lieu le mardi. La société forme un musée et une bibliothèque industrielle, le nom des dona- taires sera conservé dans les archives. Le bulletin de la société des!Inventeurs fait mention ou rend compte de tous les ouvrages qui lui sont adres- sés. | Le bulletin qui est de 95 francspar an est en yoyé gratuitement à tous les membres de la so=, ciêté et il fait l'échange avec tous les journaux” de Paris ou des départements. RL Dr RE Le vicomle A de LAVALEITE. ———_—_—_——— Imp. de WORMS, LALOUBÈRE el COMPAGNIE, boulevart Pigale, 46, ’ 11: Année. Paris — Jeudi, 31 Ostobre 1844. L'ÉCHO DU MONDE SAVANT. N.53. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'ÉCHO DU MONDE SAVaNr prrall le BBUI etle DIMANCHE de chacue semaine et forme deux volumes de plus €e 4,200 pages chacun ; direetion de M. le vicomte À. DE LAVALETTE, rédac'eur en ciel. On s’abonne : libraires, et dans les burezux de Poste et des Messageries. en sus pour les pays payant port double. — Tout ce qui concerne le journal à M. * 30 fr., 16 fr., 8 fr. 50. A l'ÉTRANGER 5 fr. directeur et rédacteur en chef. Prix du journal: PaRIS pour un an 95 fr., il est publié gous la Panis, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, el dans Îles départements chez les principaux six mois 43 fr. 80, trois mis 7 fr. — DÉPARTEMENTS le vicomte de LAVALETTE, SOMMAIRE.—ACADÉMIE DES SCIENCES, séance du 29 octobre.— SCIENCES PHYSIQUES. —cHiMig.—Produits résultant de l'action de l’iode et ‘du chlore sur l'ammoniaque; A. BINEAU. — SCIENCES NATURELLES. — BOTANIQUE — - Quelques observations bolaniques de M. Schom- burgh. — SCIENCES MÉDICALES. — Nouveau procédé de rhinoplastie; SÉDILLOT, — Fracture . du crâne ei blessure du cerveau; ROUELLE. — SCIENCES APPLIQUÉES. — AGRICULTURE. — Sur le Guano, discussion sur ce sujet.—SCIENCES HISTORIQUES.—aRCHÉOLOGLE.— Archives mu- nicipales de Boulngne; A. D'HÉRICOURT. — GÉO- GRAPHIE. — Ésquisses du Nord; THÉODORE bleau qu'ils ont dressé à cet égard, nons trouvont qu'Adouabh, capitale du Tigré, est à 1900 mètres au-dessus du niveau de la mer, qu'Intetchaou est à 2150, qu’Axoum, la ville aux grandes ruines, est à 2170, que Dixah, un des premiers villages de l'Ethiopie, en venant de la mer Rouge, est à 2260,-qu’Add- Igratt, capitale de l'Agamà , est à 2470, qu’Atsbi est à 2700. La météorologie s’est aussi enrichie par le voyage de MM. Galnier et Ferret d'une série très développée d'observations barométri- ques et thermométriques faites à Adowab, à Axoum et à Intetchaou , depuis le 2 sep- AUz:GGE. — F82; son histoire et son état dans les | tembre 1840 jusqu au d'août 1841. Ces deux temps modernes. — Lettres sur l'Orient, par le baron Théodore Renouard de BUSSIÈRE. — Biblio- thèque de Pécole des chartes, publiée par la sociélé * royale des chartes, — NOUVÈLLES ET FAITS DIVERS. —— 083 20—— ACADÉMIE DES SCIENCES. Î Séance du lundi 21 octobre. M. Arago a lu un rapport sur le voyage de MM. Galinier et Ferret, en Abyssinie. — Après avoir retracé l’itinéraire suivi par ces deux intrépides voyageurs et montré combien de dangers les entouraïent, M. Arago passe en revue les nombreux travaux dus au zèle et au talent de MM. Galinier et Ferret. —Ces deux savants ont d’abord étudié la carte géo- graphique du Tigre et du Semen, et mettant “à profit leurs connaissances astronomiques, | ils se sont livrés à des déterminations de lon- gitudé et de latitude. — Au milieu de ses savantes apprécialions, M. Arago se trouve amené à se demander : où est la source mys- térieuse du Nil? Cette question a beaucoup occupé le voyageur et les géographes ; l'ha- bile secrétaire pense qu’il suffirait de la po- ser nettement suivant les strictes règles de | li logique pour découvrir qu’elle est complè- tement résolue. Que le Kordofan, que l’A- | byssinie toute entière, et non telle ou telle IL localité circonscrite doivent être considérés | comme la source tant cherchée. — Les tra- vaux de MM. Galinier et Ferret établissent | ce fait d’une manière incontestable, et mal- | gré ce qu'a dit le poète, À a été permis à l’honvme de voir le Nil faible et naissant. Au nombre des résultats les plus intéres- | Sants de l'expédition de MM. Galinier et Fer- | ret, il faut ranger, sans contredit , la déter- | snination barométrique de la häuteur de di- | verses montagnes de l’ An Dans le ta- observateurs qui ont eu occasion d’étudier la saison des pluies périodiques, ont pu aussi ‘constater que c'était la Saison des orages. — Dans leur voyage è Tor, ils ont déterminé exactement la température de la source chau- de dé Gebel Pharaon. Cêtte température était de 680 centig. Au milieu des vapeurs qui remplissaient la grotte, le thermomètre mar- quait 43°. La partie géologique du grand travail que MM. les capitaines Galinier et Ferret ont sou- mis au jugement de l’Académie, se compose d’une carte du Tigré et du Semen, coloriée géologiquement; des coupes de terrain éga- lement coloriées, et d’un mémoire intitulé : Description géologique du Tigré et du Se- men. M. Rivière a aidé dans ce travail MM. Galinier et Ferret. — Ces recherches éta- blissent que la constitution géologique de l’Abyssinie est très variée, et que le Tigré et le Semen présentent des roches appartenant aux termes Les pus divers de la série géolo- gique. MM. Ghlitier et Ferret se sont aussi livrés à des recherches, qui, saus aucun doute, au- ront pour but de contribuer aux progrès des sciences naturelles. — L’oruithologie , l’en- tomologie, la botanique, leur devront des. fts curieux qui ne resteront pas inaperçus. Il était difficile de faire dés découvertes réelles en ornithologie dans un pays qui, avant eux, avait été visité par Rüppell, un des plus célèbres zoologistes de l’Allema- gne. — Cependant dans la collection qu'ils ont rapportée, il se trouve plusieurs espèces nouvelles, Cette collection a été remise aux ‘soins intelligens et éclairés de M. Guérin Méneville, et il en sera dressé le catalo- gue. — L’entomologie leur devra aussi quel- ques faits nouveaux. MM. Galinier et Fer- ret ont cherché à tracer une histoire exacte de la fameuse mouche de Bruce, insecte pro- bablement fabuleux et qui, au dire des voya- geurs crédules, surpassait en férocité ce que L'Afri ique a de plus effrayant. La végétation de J’Abyssinie a aussi été étudiée par MM. Galinier et Ferret, avec un soin digne d’éloges, et les herbiers qu'ils ont rapportés enrichiront encore de plantes pré- cieuses notre muséum déjà si riche. Eu terminant ce long et consciencieux rapport, le savant secrétaire perpétuel s’ex- prime ainsi : « Chacun des chapitres du rap- port dont l’Académie vient d'entendre la lec- ture, offre des preuves manifestes du cou- rage, du zèle éclairé, de l'esprit d'entreprise qui animaient MM. Galinier et Ferret pen- dant leur voyage en Abyssinie. Placés pres- que toujours dans des circonstances très dif- ficiles, ces jeunes officiers ont fait tout ce que les sciences pouvaient attendre d’eux. Nous regrettons vivement que nos usages nous interdisent de provoquer une-démar- che directe tendant à demander pour les deux bardis voyageurs des récompenses qu'ils ont largement méritées. Nous ayons du moins la certitude que l’Académie voudra bien ap- puyer sa commission , lorsqu'elle émettra le vœu que des travaux si neufs, si intéressans, si utiles, si laborieusement exécutés soient mis le plus promptement possible sous les yeux du public. M. Balard présente une note sur quelques cyanures métalliques. — IL résulte du travail de M. Balard que quand on traite l’oxyde de cuivre par de 1 acide cyanhÿdrique, ou qu’on précipite un sel de cuivre par une dissolution de cyanure de potassium, il y a formation d'un précipité jaune que l’on à cru jusqu’à aujourd’hui être une cyanure d’une consti- tution correspondante à celle du byoxide. * M. Balard à constaté que dans cette reaction il ÿ avait élunination de cyanogène en pro- portions variables, et que selon certaines cir- constances, On obtenait tantôt du protocya- nure blanc, tantôt le cvanure jaune dont la Constitution est intermédiaire entre celle du proto-cyanure et celle d’un cyanure cerres- pondant au bioxÿde et qui n'existe pas. L’étudede ces cyanures l’a conduit à trou- ver quelques réactions nouvelles, bien tran- chées, réactions qui peuvent servir aux pro- grès de l’analyse minérale. M. Lacauchie présente un travail impri- mé, intitulé : Etudes hydrotomiques et mi- crographiques. — Nous reviendrons prochai- nement sur l'ouvrage de M. Lacauchie. MM. Barse, Lanaux et Follin écrivent à l'Académie la lettre suivante que nous pu- blions textuellément : « Nous avons eu l’honneur de présenter à 460 l’Académie des sciences dans la séance Cue 28 août 4843 um mémoiredans lequel-nous établissions qu'il est possible que certaines substances considérées comme étant un poi- som pour l'homme, existent dans l’économie humaine sans qu’on puisse supposer un em- poisonnement, Car en analysaut par des procédés différents de ceux indiqués par quelques chimistes le foie et le canal intesti- nal d'individus morts dans les hôpitaux de Paris, nous étions parvenus à y constater la présence du cuivre et du plomb. Nous avons émis par conséquent l'opinion que des experts chargés d'analyser le cadavre d’un individu qui aurait succombé à une mort naturelle, pourront trouver peu ou beaucoup d’uncsubstamce réputéevénéneuse, du cuivre et du plomb par exemple. En op- position avec notre mémoire, MM. Flandin et Danger ont établi par des expériences fai- tes sur des chiens, une lot d’:ncomparibilité des substances vénéneuses avec l’état normal de L'homme. Leur opinion serait en consé- quence qu'il faudra croire à un empoisonne- ment dans tous les cas où du foie d’un ca- “davre intact des experts par viendront à ex- traire peu ou beaucoup de cuivre, MM. Flan- din et Danger terminent celui de leurs mé- moires qui a été lu le 30 septembre dernier par les phrases suivantes : « Sur la question que nous avons portée » devant l'Acidémie, M. Chevreul a déjà, » par deux fois, exprimé Son opinion quil » a bien voulu dire être conforme à la » nôtre: c’est pour nous l'assurance que la » savante compagnie voudra mettre un terme » à des incertitudes qu'une polémique cher- » chant par fois équivoque n’a cessé d’en- » tretenir, et qui se réproduiraient indubila- » blemént encore, préjudiciable à la science » et peut-être à la justice au jour d'en pro- » cès criminel en cour d'assises. » Nous venons, monsieur le président, rap- peler à l’Académie que les premières expé- rieuces qui appuient notre mémoire du 23 août 1843 viennent d’être répétées par nous, et que du cuivre a été trouvé de nouyeau dans le foie d’un individu mort dans l’un des hôpitaux de Paris. Toutefois, d’après des expériences qui ont été indiquées et dont nous avons constaté l'exactitude, nous croyons qu'il est possible de reconnaître si le cuivre et le plomb trouvé dans un cadavre proviennent d’un empoi- sonnement qui à causé la mort, ou si ces métaux existaient dans l'économie à l’état constitutionnel. Nous persistons donc plus que jamais dans nowe première opinion, et nous nous joi- gnons à MM. Flandin et Danger pour adres- ser à l’Académie des sciences la prière de mettre un terme à des incertitudes qui, selon nous, entraineraient la justice à accuser, à condamner peut-être des innocents. Nous nous mettons donc aux ordres de Ja commission chargée de faire un rapport sur cette question, et nous venons solliciter Ja permission de la rendre témoin de nog, expé- riences. Cés trois ichimistes ont déposé sur le bu- reau de l'Académie des fragments d'un tube en porcelaine sur les parois duquel on aper- coit une fritte bleuâtre qui contient du cuivre A61 proviont de la moitié d’un foie inciréré dans-ce tube parsn courant d'air. M. Devergieenvoie une note relative au Le] cuivre el au plomb qui se trouvent naturelle- ! ment contenus dans les-organes. de l'homme. Ce chimiste établit que si MM. Danger et Flandin nient l'existence de ces métaux dans ces organes, c’est qu'ils se servent pour les | rechercher d’un procédé qui ne les met pas à nu. Le procédé que M. Devergie emploie cst le suivant : après avoir desséché la matière animale dans une capsnle de porcelaine, on y met le feu pour la réduire en charbon ; on calcine celui-ci dans un creuset de Force à une température rouge cerise et on lave à l’eau distillée le charbon à plusieurs re- prises dans la cours de l'opération, àfm d'obtenir une incinération complète. Les cen- dres sont reprises par l’eau d’abord, puis par l'acide chlorydrique. On évapore la majeure partie de l'acide employé, puis on ctend d'eau. On fait passer dans la solution aqueuse, qui doit être très légèrement acide, un cou- rant d'acide sulfydrique ; on abandonne la li- queur à elle-même, et les précipités se for- ment. On les rassemble, on ‘les traite par quelques gouttes d'acide chlorhydrique, et l’on procède à la séparation du cuivre et du plomb en évaporant la plus grande partie du liquide pour chasser l'excès d'acide, repre- nant par l’eau ct précipitant le plomb par l'acide sulfurique. La réduction du cuivre et du plomb peut s'opérer, soit au chalumeau, soit, comme l’a fait M. Guibourt, par un courant d'hydrogè- ne, lorsque ces métaux sont encore à l’état du sulfure. M. Payen lit un rapport sur les travaux de M. Hardy, directeur de la pépinière centrale en Algérie. — Nous publierons ce trayail qui marque les progrès agricoles de nos colonies africaines. M. le Dr. Feldmann envoie quelques ob- servations de keratoplastie pratiquée avec succès.sur, des animaux. M. Bory St-Vincent lit un rapport sur le géorama. M. Amussat envoie des recherches suriles- blessures des vaisseaux sanguins. M. Decerf envoie à l’observation d'une scolopendrerenduevivante par le nez et qui, pendant deux ans, causa au sujet de celte ob- servation une céphalalgie susorbitaire du côté gauche supportable d'abord mais qui finit par acquérirune grande intensité. —Cet ani- mal sortit un jour spontanément des fosses nasales qui le renfermaient et dès lors tous les accidents ont cessé pour ne plus reparai- tre. M. Souleyet:écrit pourannoncer qu'il ré- pondra dansJa prochaine séance au mémoire lu, lundi dernier, par M. de Quatrefages et qu'il apportera à l'appui de ses assertions, des dessins détaillés et des préparations ADALOmI- ques. M. Lamé dépose une note sur le plus grand commun diviseur arithméthique. E KE 462 SCIENC ES PHYSIQUES. DEMO à || EN ; Recherches sur les Lrchtude résultats ide Vaction del'iode et du chlore sur l’ämmo- niaque; Par M. A. BiNEAU. Composé ordinai- rément dosigné sous 1€ nom d’iodure d'azote. Les difficultés que présente le maniement de l'iodure d'azote ont empêché jusqu’à pré- sent d'en déterminer, au moyen de l'analyse, la véritable nature. A défaut des données expér imentales positives, des conjectures ont servi de bases à deux conceptions fort diffé- rentes, présentées successivement, à l’ égard dessa composition. D’après la plus ancienne, émanant de M. Colin, l'azote et l'iode seraient les seuls éléments de la substance, : L@t-S'y trouveraient reumis dans le rapport:de 4 :vo- lume du premier à 3 volumes de vapeur du second. Cette opinion a été récemment cor- battue par MM. Millon et Marchand. Vovant apparaître l'hydrogène à l'état d'iodhydrate d’ammoniaque parmi les produits de la détc- nation du prétendu iodure d’azote, ils en conclurent qu’il était nécessairement hvdro- géné, et ils le regardèrent comme un sodure d’amide, dont la composition élémentaire se- rait représentée, en volumes aériformes, par 1 d’iode, 4 d'azote et 2 d'hydrogène. (mn va voir que les épreuves analytiques ne sont venues justifier ni l’une ni l’autre de ces deux manières de voir. La substance à analyser ne se prêtant pas à une pesée directe, j'en ai pris, pour chaque opération, une qra uité indéterminée, et j'ai cherché à évaluer les qnantités relatives de ses divers éléments. Une remarque de Sérullas aurait pu, étant approfondie, mettre sur la voie de la vérité ; en eflet, ce chimiste signala la production constante d'acide iodhydrique libre après la 4 décomposition de l’io fure d'azote par l'acide | sulphydrique. M’aiant point apprécié Ja.quan: tité de cet acide iodhydrique libre, il en at- tribua l’origine à une petite quantité d’iode resté à l’état de simple mélange avec l'iodure. Ceci s’accorderait parfaitement avec la pen- sée d’un.todure d’amide. Mais la proportion d’iode transformé dans cette circonstance en hydracide libre est loin d'être insignifiant ; elle n’est pas moindre que la portion de cet élément qui passe à l’état d'iodhydrate neu- tre, même quand la matière soumise à l'exp£= rience, ayant été préparée avec un grand excès d’ammoniaque, De saurait être accom- pagnée d'iode non combiné. J'en ai trouvé la preuve dans les expériences que j'ai dé- crites. On voit d’ailleurs qu'il faut rejeter la com- position proposée dans ces derniers temps, aussi bien que la première admise, et y sub- stituer-la suivante : 1 volume de vapeur, où bien un tripl 175 ou ÿ#, 25 Maole te ET équivalent Iode . . ., 2 volumes . 2 équivalents 3460 94,40 de Hydrogéne . 1 volume . .. ..l équiv. ,12,8 © 37 k \ VE 3S47,5.100,00$ 1h, La formule atomique AzIe H.ou Az314 H° M |, qui représente celle ,GOmposilion,, se prêt aux trois formes SysLématiques, suivantes: L 1 * AzTI-le; A7; H-1-A25l on AH -1- 2A 7206 ; 8, La première est le symbole de la théorh 463 | qui considérerait le produit détonant comme une combinaïson d’iodé et du composé hy- pothétique nomme ride par M. Laurent. Admettra-t-on ce radical, soit comme un produit qui doït se révéler un jour à état isolé entre les mains dés chimistes, soit seu- lement comme un être d'imagination destiné à faciliter l'énoncé de la composition de cer- tains corps ? alors l’iodure hydrogéné d'azote prendra le nom d'iodure d’imule. H serait à désirer, toutefois, que la dénomination d'unide fût remplacée par une aütte dont la conson- nance s'éloignât dayantage du mot amude. La deuxième formuie à laquelle corres- pondralle nom d'iodure d'azote ammomacal, calqué sur celui d’azoture ammmoniacal de potassium, représente un composé formé de 2atomes d'iodure d'azote et de 1 atomè d’am- nioniaque, composé analogue à beaucoup d'autres combinaisons admises. Enfin, la troisième formule présente Ja subs- tance dont il est question comme de l'ammo- niaqué dans laquelle aux deux ticrs de lhy- drogène s’est substitnée uñe quantité équi- välente diode. La formule Az2 ( H?,1!) auvait à peu près la mêine portée. La no- mencläture de M. Laurent, appliquée à ce cas de substitution, fournirait le nom d’10- damimoniaquese. Celui d’igdhydrure d'azote, quoique moins significatif, puisqu'il n’indi- que pas le räpport dés éléments constitutifs, pourra paraître préférable à beaucoup de chimistes, comme plus en harmonie avec les règles de la nomencliture usuelle. Chlorure d'azote. Plusieurs chimistes paraissant! persuadés dela présence de l'hydi ogène dans le chlorure d'azote aussi bien que dans la combinaison ivdurée, -un d’entre eux croyant même avoir acquis des preuves expérimentales décisives: de la similitude de composition de ces deux produits, il m'a semblé utile d'étendre au chlôrure les recherches quim’avaient dévoilé la véritable nature du composé formé par l'iode. Jai essayé successivement l'emploi de l'acide arsénieux, puis de l'acide sulfhydri- que, et finalement du mercure. Du chlorure d’azoté, ayant été agité avec un excès d'acide arsénicux en dissolution dans l'eau, s'est changé en acide chlorhydri que , ammoniaque et azote libre, qui se dégageait peu à peu. Dans Ja liqueur. ainsi obténué , l'hydrogène cédé aux éléments du chlorure d'azote a été évalué par un moyen pareil à celui qui fut mis en usage pour Pa- nalyse de l’iodhydrure. Le chlore fut dosé à l'état de chlorure d'argent. Enfin, pour con- . naïtre là proportion d’ammoniaque , je me Suis servi d'un. procédé dont j'ai. constaté lexaetitude par plusieurs épreuves, et qui . 1 a seul réussi pour la détermination de très- faibles quantités de cét alcali, Une por tion de la liqueur était soumise à. la disullation avec là chaux dans un appareil où l’ammo- naque olatilisée était appréciée d’après l'acide qu’elle neütralisait. ‘I SES CA , Re 4 J'ai été. conduit aux résultats suivants, relaufs. à 10 centimètres embes de liqueur, Hydrogène cédé . , . . . . . Or, Ov06S Chloe Ar 2. . CEBOUSA AaVôle passéà l'éUiL d'amno- DAME ie à à vd se 087,00089 464 d’où l'on déduit Hydrogène acidifiuat le chlore C8r,06044 Hyurogène exisantdans l'am- moniaque, . +. .:. .. © . (8r,00019 Total . . 06r,00063 L'identité de ce dernier nombre avec le premier moutre que la totalité de lhydro- gène trouvé dans les produits de la destruc- tion du chlorure d’azote est étrangère à sa constitution : l’azote et de chlore en-sont bien. réellement les éléments uniques. Pensant que la-réaction de l'acide sulfhy- drique serait assez forte pour ne laisser dé- gager que des traces négligeables d’azote, j'ai | cherché à la mettre à profit pour la détermi- nation du ranport de l'azote au chlore. A0 centimètres cubes du liquide obtenu en agitant le chlorure d'azote avec de l’eau : Saturée de gàz sulfhydrique ont.donné, après l'expulsion de l'excès de gaz, 0, 37276 de chlorure d’argent, dénotant 0,0174 de chlore . pour 10 centimètrés cubes. De plus, par des essais semblables à ceux qui ont été mentionnées tout à l’heure, j'ai abtenu les quantités d'azote ci-après : miiiigr. 12,50: pour GUGE:,0, soit 2,9 pour 10 cén. cubes. 4,19 ponr 20C-c:,0, soit 2,10 5,87 pour 30CC-,0, soit 1,98 3,86 pour 20C-c. 0,psoil 1,93 10,53 pour 52C.Cc.,4, soil 2,01 | , Moyenne . . 2,02 . d'où l’on déduit, pour le rapport du chlore à l'azote , 0,00202 | Il s'est développé queiques bulles d'azote pendant le traitement par l'acide sulfhydrique, Les données expérimentales fournissent un excès de chlore. La matière analysée avait été lavée abondamment à l'eau distillée, et l’azotate d'argent ne produisait qu'une légère opalinité dans les dernières eaux de lavage.” Il est possible néanmoins qu’elle ait retenu du chlore en dissolution. Quoiqu'il en soit, les résultats de l'analyse ne laissent pas de prise à l'incertitude sur la constitution ato- mique dé la substance. + 0-4 Joke) 0 =— SCIENCES NATURELLES. BOTANIQUE. Quelques observations botaniques de M. Schomburgk: M: Schomburgk alu à l'association bri tañnique pour les progrès des sciences une: série d'articles intéressants. Le premier était ihtitulé : « Description de Alexandra impe- |tricis, nouveau genre de papillonacées. » Cet arbre est un des plus beaux et des plus élé- | gants de la famillé des iégüinineuses ; il a été | découvert par lui sur. dés montagnes dans 1: | bassin de là rivièré Cuyuni, à la Guyane: il atteint une hauteur dé 100 à 120 pieds. Les | fléurs se développent immédiatement sur le tronc et sur les branches en grandts grappes ; les grappes, les pédicelles et les calices sont d’une bélle couleur écarlate, les pétales orangé | brillant, rayé d’écarlate, l'étendard est pour- || pre foncé et ascendant. Le légume est long de dix-huit à vingt pouces ;, il contient plu- | Sieurs. graines. ” 465 En réponse à une question du président, M. Schomburgk dit que le Mora-excelsa est arbre le plusélevé qu'il ait eu occasion d'ob- server dans la Guyane. La seconde communication de M. Schom- burgk est la description d'une nouvelle es- pèce de Barbacenia. — ‘Cette plante croît sur le plateau d’où s'élèvent les monts Rorai- ma; elle atteint fréquemmentune hauteur de dix ou douze pieds; ses ramifications sont dichotonies; elle porte un grand nombre de fleurs dont l'apparence est semblabié à celle des liliacées, et dont la longueur est de cinq ou’ six pouces. Elles sont d’une couleur pur- purine délicate et d’une odeur délicieuse. Gette espècé de Barbacenia diffère de celles déjà décrites en ce qu’eile possède dix-huit étamines fertiles. La différence dans le nom- bre des étamimes ne peut cependant être con- sidérée comme générique dans les espèces: voisines de V_Wozia; aussi l’auteur la place-t-: il parmi les Barbucenia. Sur l'Ophuocarpon paradoæa. — Dans une autre communication, M: Schomburgk a ap- pelé l'attention des naturalistes sur la graine singulière de cet arbre. La graine est cou- verte d’une enveloppe qui, étant écar- tée, laisse voir l’embrvon roulé en spirale de manière à imiter un limaçon: En exaininant les fleurs de cet arbre, l’auteur atrouvé qu’il appartient à la famille des sapindacées qui présente, chez d’autres plantes, celue forme spirale de l'embryon. Sur le Calycophyllum stanleyanum. — Il y a plusieurs genres de rubiacées, cornme:les Calycophyllum, M ussænda, P imlneya. etc. chez lesquels une des divisions du calice s'é- tend en une feuille pétiolée colorée, d'une texture membraneuse. Gette particularité est très remarquable chez l'arbre dont'il s’agit ici : et comme cet organe bractéiforme est de couleur rose, il donne un très bel aspect aux forêts dans lesquelles croît cette espèce. Cet ap- pendice ne se développe que postérieurement à la floraison, et son accroissement s'opère: avec une rapidité surprenante. Cet arbre croît sur les bords des rivières Rupumimi et Ta- kutu, sous le troisième parallèle N. M. Schomburgk donne ensuite communi- cation d’un mémoireintitulé : lescription du Lightialemniscata, nouveau genre de Ja fa- milie des bütutnériacées. — Les büttne iacées sont très cominunes à là Guyane, et dans quelques-unes de ses partics l’auteur a trouvé des forêts entières composées de cacaotier, arbre qui appartient à ce Le famille. Le Ligh- ria est aussi un genre qui lui appartient. La particularité là plus essenticllement caracté- ristique que présente cette plante consiste en ce.que ses pétales ont un appendice allongé qui pend eù dessous des grappes de fleurs, et qui ressemble à un ruban, ressemblance qui Jui a valu son nom spécifique (lemniscata, ou à rubans). Get arbre atteint vingt ou vingt- quatre pieds (anglais) dé hauteur, eu il pro- duit ses fleurs immédiatement sur la tige, au- dessous de la place des feuilles tombées. M. Schomburgk n’en a découvert dans la Guyane que trois pieds seulement. Le dernier travail présenté par le même botaniste a pour sujet deux nouvelles espèces de la famille des laurinées, des forêts de la 466 Guyane. (On two new species of the family urineæ, from the forests of.Guiana.) — La première de ces deux espèces est un arbre qui fournit un bois que l'on apporte en An- eleterre où il est connu sous le nom de Gre- enheart (cœur vert). M. le docteur Rodie a reconvu que cet arbre possède les propriétés fébrifuges, et le docteur Maclagan a publié un travail sur deux nouveaux alcaloïdes qui Jui ont &té fournis par son analise chimique. Ces alcaloïdes peuvent être employés en place de la quinine. Selon la remarque qui a été - faite à ce sujet par M. Palfour après la lec- ture du mémoire de M. Schomburgk, le bois greenheart est très employé pour la construc- tion des navires sur la Clvde. L’alcaloïde que Ton en a obtenu a été nommé par M. Macla- gan. bahirine ; mais son insolubilité s'oppose à ce qu’on l’emploie en médecine. — M. Til- lev a aïiouté encore quelques observations des- quelles il résulte que, quoique M. Maclagan ait indiqué et nommé deux alcaliïdes dans le bois de greenheart, des exnériences subsé- quentes l'ont amené à reconnaître qu’il n°y en a réellement qu'un seul qui est précisé- ment la bibirine. La seconde espèce. obiet du travail de NE. Schomburgk, est un arbre connu depuis longtemps, qui donne un frnit aromatique connu sous le nom de Wuscade accawar, et employé en grande quantité dans la Guyane à litre de rémède contre la diarrhée. la dys- senterie, et d’autres maladies du canal intes- tinal. L'auteur a réussi à se procurer ses une fleurs etses fruits, etilareconnu que c’est espèce d’Acrodichdium à laquelle il a donné le nom spécifique de camara. Cet arbre pa- raît être confiné dans les montagnes de Ro- raima, entre 5 et 6 degrés de latitude nord. a SCIENCES MÉDICALES. Sur un nouveau procédé de rhinoplastie ap- pliqué avec un succès complet; par M. SË- DILLOT. L'auteur donne dans les termes suivants les principales conclusions de son Mémoire : On ne saurait espérer ‘aucun résultat avantageux des opérations de rhinoplastie dans le cas où les os du nez, le cartilage de la cloi- son et les téguments ont été détruits en to- talité. La persistance des os du nez et du car- tilage de la cloison, donnant un point d'appui suffisant au lambeau frontal destiné à recon- Situer l'organe, permet d'obtenir de remar- quables succès. Les conditions opératoires les plus heu- reuses sont celles où les parties latérales de organe ont été partiellement détruites, dans une plus ou moins grande étendue. La méthode indienne, dans laquelle on emprunte un lambeau à la joue, est la plus avantageuse quand l’aile du nez manque en- tièrement, et l’on parvient, par le procédé dont j’expose les détails dans mon Mémoire, à reproduire et la saillie d'origine de l'aile du nez, et la dépression latérale que l'on y ob- serve. La vitalité et la solidité du lambeau sont assurées, et la difformité se trouve par- faitement corrigée. Le lambeau emprunté à la joue doit pré- 467 senter des dimensions supérieures à la perte de substance, dans la prévision d'accidents de mortification. On prévient cette complication en se bornant à une demi-torsion du pédicule du lambeau, dont un des côtés doit se conti- nuer sans interruption avec l’avivement du bord de la perte de substance. Les cicatrices sont ainsi moins apparentes, et le pédicuie tégumentaire moins saillant. L'application de la suture entortillée nous paraît iudispensable, et de simples moyens agglutinatifs seraient tout-à-fait insuffisants. Si la réunion primitive échoue, la réunion immédiate secondaire devient une ressource précieuse.et réussit beaucoup mieux go" ne . le suppose généralement. Il n’est jamais nécessaire de replier la peau sur elle-même pour éviter des adhéren- ces vicieuses, lorsque les parties en contact sont recouvertes d’une membrane muqueuse. La surface saignante du lambeau s'organise en se eicatrisant, et finit par présenter les ca- ractères des tissus normaux dont elle occupe la place. L’atrophie du lambeau anaplasiique est moins fréquente que l’hypertrephie, et il ne faut pas tailler de prime abord le lambeau té- gumentaire trop volumineux. Dans aucun cas, on ne saurait promettre aux malades de les guérir entièrement par une seule opération. El faut se réserver une pé- riode de perfectionnements, et les résultats définitifs ne sont appréciables que dans un temps assez éloigné. L'opération dont je présente l’observa- tion date de plus d’une année, et des moules en plâtre permettent d'apprécier l’état de la” difformité à laquelle il y avait lieu de remé- dier, et! heureux résultat qui a été obtenu. DE Observation d’un cas de fracture du crôêne ct de blessure du cerveau, avec perte de substance; par M. ROUELLE. L'individu qui a été le sujet de cette ob- servation avait été frappé dans une rixe, sur le sommet de la tête, avec le manche d’un pesant rateau. M. Rouclle, qui le vit quatre heures après l'accident, reconnut une fracture comminutive de la partie supérieure du crâne. Une portion de la substance cérébrale était sortie à travers une plaie située vers l’union du coronal avec le pariétal droit. M. Rouelle estime que la portion de pulpe qui se mon- trait ainsi à l'extérieur représentait un volume égal à celui d’une pomme d’api. Il n’y avait point cependant, à ce moment, de trouble dans les fonctions intellectuelles, etle malade répondit pertinemment quandon l’interrogea sur la douleur qu’il ressentait. Tout le côté gauche, d’ailleurs, était privé de mouvement, mais la bouche n'était point déviée. Malgré l'étendue du désordre et la gravité des acci- dents qui se sont montrés à diverses reprises, un traitement soigneux et bien dirigé a amené une guérison presque complète. Le malade, au bout de six mois, avait complétement re- couvré l'usage de la jambe gauche. Le bras du même côté était cependaut encore para- lysé. « Ce qui m'a frappé le plus dans cette observation, dit L'auteur du Mémoire, c'est de voir que de grands désordres peuvent exis- ter dans le cerveau sans que la mort s’ensuive, M" À Val LE sans qu’il y ait trouble des facultés intellec- tuelles et même sans qu'il y ait de fièvre, car ici la fièvre n'a existé que lorsqu'il y a eu amas purulent; c’est de voir enfin que la sensibilité du cerveau est pour ainsi dire nulle. » | SH S 0 SCIENCES APPLIQUÉES. LE GUANO. Discussisn à ce sujet. Il a été, depuis quelque temps, tellement question du guano, et les spéculations com- merciales qui ont pour but la recherche et la vente de ce produit, ont pris récemment une telle importance, que nous croyons qu'il ne sera pas sans intérêt de faire connaître son histoire, les résultats de son emploi en agri- culture et les opérations auxquelles il à donné naissance. Il existe sur les côtes du Pérou, du Chili et de la Colombie, et aussi sur la côte d’Afri- que, de petites îlés où viennent ss poser, dor- mir et souvent mourir des myriades d'oiseaux de mer, qui semblent appartenir à la race des pingoins. Leurs excréments, el peut-être aussi leurs corps écomposés et accumulés. sur ces flots depuis un temps immémorial, se -sont élevés pen à peu et forment aujourd'hui de véritables collines d’une apparence sablon- neuse, jaunâtre, que l’on serait tenté de pren- dre, au premier abord, pour du sable très fin, s’il ne s’exhalait de ces monticules une forte odeur d’ammoniaque, qui révèle aux plus ignorants l'existence d’une matière animale. | C’est à cette substance que les Pérüviens-ont donné le nom de guano où Auano, ce qui, du reste, revient au même par suite de l’aspira- tion du G dans la langue espagnole. Or, ce guano est, ainsi que nousle verrons tout à l'heure, le plus riche et le plus actif des engrais. Long-temps négligé parles con- quérants européens, qui aimaient mieux en- fouir des trésors immenses et anéantir des races entières à la poursuite des mines d’or de l'Amérique, il est aujourd’hui recherché avec empressement dans les ports de l'Euro- pe, parce qu’il n’a pas tardé à être reconnu comme un des éléments les plus actifs de la fécondité du sol. Aussi les Anglais, qui, avec : leur admirable instinct commercial, n'avaient pas tardé à deviner tout le parti que la spé- culation pourraittirer de ce nouveau produit, essayèrent-ils, mais en vain, d'obtenir du gou- vernement péruvien le monopole des îles à guano. Le Pérou le fait transporter et vendre en Europe, pour son cempie, par une com- pagnie privilégiée en vertu d’un acte législa- tif, qui se compose d’une maison anglaise et de deux maisons francaises, et qui a déposé, comme garantie de sa gestion, un cautionne- ment de 2 millions 500,000 fr., la compagnie a donc intérêt à faire porter du guano partout où elle peut en espérer un placement avanta- geux. C’est donc le moment, avons-nous pensé, de faire connaître son existence, Sa “valeur et les bénéfices qu’on peut retirer de son emploi. ; Dès 4841, MM. Chevreuil et Payen, qu : , avaient soumis cet engrals pulvérulant à L a- nalyse chimique, avaient annoncé qu'il devait Es. 6 470 avoir une grande puissance. Bientôt les ré- | Noir de raffinerie. « + » 9,200 sultats de pratique et des expériences faites par ordre du ministère de l’agriculture et du commerce, sur plusieurs points de la France, viennent justifier les prévisions de la théorie. Ainsi, dans la Corrèze, M. Ledru-Thouin a constaté que 10 hectolitres (1 mètre) de guano par hectare avaient produit sur des cé- réales plus d’eflet que 500 hectolitres (50 mètres cubes) de fumier mélangé d’étable et d’écurie, et que le rendement avait été sur- tout considérable en paille. Le guano possède en outre des propriélés très hygrométriques, Id, animalisé. + + + 2,000 Tourteaux. + + ee » 2 ñ 000 Colombine. 7,2. 4,800 Os en rognures « + + « 4,200 Chiffons de laines. . . , 4,200 SO a dde dalle 4,000 Sang en poudre - . . : 700 Chair en poudre, , . . 600 GQUANO er. 600 Afin d'encourager l'importation de ce pré- cieux engrais et de donner en même temps un nouvel aliment à notre marine marchan- à OU + CS , "Jos ste c'est-à-dire qu'il attire fortement l'humidité | de, le ministre du commerce, par une ordon- de l'air, et qu'aucun autre engrais ne le remplace dans les terres sablonneuses et dans | -les années sèches ; il est extrêmement favora- ble à la végétation du trèfle blanc; les prai- ries aigres notamment en retirent d’immen- ses avantages, car, plus que toute autre ma- tière, il détruit l'une des plus mauvaises herbes des pâturages, connue sous le nom de queue de cheval. Aux bergeries de Rambouil- let, leur habile directeur, M. Bourgeois, a comparé les effets du guano avec ceux pro- duits par la colombine, la poulnée, la pou- drette. de. Montfaucon et le fumier sur les blés, despois d'hiver .-des près d'hiver et des prairies artificielles à l’automne, et au prin- temps sur de l’avoine. La proportion em- ployée était de 25 hectolitres à l’hectare pour les engrais pulvérulents. La végétation pour |- lesparties fumées avec le guano fut tellement active que, quoique mangés plusieurs fois, les hlés et les fourrages repoussaient avec une nouvelle vigueur, et qu’au moment de la maturité ils versaient, et on les trouva pour- ris au pied. D'autres expériences, recueillies par M. le comte Corad de Gorcey, constatèrent encore la supériorité du guano sur le salpêtre, le ni- trate de soude, le tourteau de colza et l’eau ammoniacale venant d’un gazomètre. M. Dudjeon, habile agronome écossais, eut avec cet engras d’admirables récoltes de racines : | enfin, près de Bayonne, on a mis 1,600 kil. | de guano à lhectare sur un pré non irriga- | ble, qui a produit trois Coupes magnifiques ; dans lés mêmes circonstances, 3,200 kil. de fiente de volaille n’ont produit que deux coupes, et chacune d’elles ne valait guère mieux que moitié des précédentes. | Nous pourrions multiplier les exemples, || mais cela nous entraînerait trop loin. Nous préférons donner ici le tableau comparatif de la quantité d'engrais nécessaire à la fu- jhmure d’un hectare. On verra par cerappro- chement que le guano est celui de tous qui doit s'employer en moindre quantité, et qu’à cet avantage il ajoûte encore celui d’un | transport plus économique et plus facile que | celui du fumier d’écurie. | Désignation des engrais. néces, par - hec. Fumier d'étable. . . , 4n,000 kil. : Id: de ville. . : © h0,000 Vidanges liquides. . .. . 8,000 Pad. solides 11,4 L,800 | Résidus d’os broyés . . , L,000 Pondrette:.: . ..147, 2,500 OStconeassés , 1,1, 2,500 nance en date du 3 septembre 1844, vient d’autorisèr l'entrée du guano au droit de 10 centimes par 100 kil. par navire français, et de 2 fr. par navire étranger. Il existe encore du guano sur la côte d’A- frique, à l’île d’Itchaboë, à 26° 13° 14° de la- titude méridionale, et à 30 kilomètres envi- ron d’Angra-Péquina. C’est un ilot ou plu- tôt un rocher stérile à peine grand comme la cité de Paris, où ies attèrissages sont difficiles à cause des courans qui l’entourent. Le ban de guano auquel cette île doit sa récente cé- lébrité peut avoir environ 11 à 12 mèt. de profondeur sur 400 de long et 200 delarge; il représente ainsi au moins un million de mètres cubes. Le banc, au dire ds quelques navigateurs, serail formé des excréments et descorps de pingoins el autres animaux de mer, et de plus de la décomposition d’une innombrable quantité de phoques. Comme le Guano du Pérou est beaucoup plus cher à cause de la longueur du trajetet du prix des transporst, les navires européens exploitent de préférence l’île d’Itchaboë. On y compte en ce moment plus de 80 navires anglais. Uu petit nombre de navires français, par- mi les quels on encompte 6 du Havre, 2 de Saint Malo et quelques. autres de Nantes, sont seul parties pour cette destination. Heu- reusement d’autres expéditions se préparent. Puissent-elles êtres nombreuses mais; qu’on sache bien cependant qu'elles ne peuvent être lucratives qu’à la condition d’êtrefaites avec rapidité, car bientôt l’activité des An- glais et le nombre deleurs navires auront dé- pouillé cette île de tout ses produits. (Moniteur Industriel.) À la suite des données que renferme l’ar- ticle précédent sur les précieux engrais dont l'introduction dans notre agriculture peut amener des résultats très avantageux, nous allons reproduire les résultats d’une discus- sion qui a eu lieu dans la dernière réunion de l'association britannique pour les progrès des sciences. On y verra encore quelques observa- ‘tions dignes d'intérêt. M. Warrington lit un travail sur le guano, Quantité en kilog. | ans lequel il dit que l’on évalue ordinaire- ment d’une manière imparfaite la quantité d’azote fournie par cette matière. C’est de cette quantité d’azote que dépend particu- lièrement la valeur d’un échantillon donné, tandis que généralement on se borne à don- ner la quantité de sels ammoniacaux qui y sont contenus. À la suite de cette communication il s’en- 471 gage une discussion au sujet de la valeur re- lative du guano péruvien et africiin. On fait la remarque qu'il a été reconnu dans certains cas que le poids de l’épi produit par l'usage du gnano était trop grand pour que le chaume pôt le supporter; dans ce cas il arrivait que l'épi tombait, ce qui nuisait beaucoup au grain. Il serait dès lors très avantageux de découvrir un moyen à l’aide duquel on pût procuer plus de rigidité au chaume.—M. Hunt dit que l'on a reconnu dans la partie occi- dentale du Cornuailles que la paille acquiert une rigidité remarquable lorsqu'on fait usage du vaolin, granite décomposé, dont le felds- path contient beaucoup de silicate de po- tasse, — M. John Johnson fait observer que l’on regarde aujourd’hui la valeur du guano comme dépendant de la quantité d’acide uri- que qu’il contient, et il demande s’il existe quelque expérience démonstrative relative ment aux qualités de cet acide comme stimu- lant ou sous tout autre rapport. — Le pro- fesseur Liébig répond qu'il n’a pas été fait une seule expérience directe sur l'acide uri- que ; que tout ce que l’on à dit au sujet de cette substance était simplement basé sur des présomptions. — Le docteur Tilley présente quelques.observations sur ce fait que la peau de la patte d’une mouette a été trouvée par lui parmi du guano, tandis que l'os entier de cette patte avait été dissous ; il a aussi trouvé parmi cette matière de la peau de phoque, mais jamais d'os de ces animaux. — M. Hunt fait la remarque que sur deux cargaisons de guano qui étaient arrivées à Falmouth, une cargaison tout entière se composait de pho- ques décomposés. Au milieu de cette matière il trouva de la peau avec sa fourrure encore en état parfait, ainsi qu'une grande quantité d’os dont la décomposition était déjà avancée. D’après les recherches qui ont été faites en divers lieux, il paraît que depuis un demi- siècle là pêche des phoques a pris un très grand développement ; on prend les phoques sur la côte, on en extrait l'huile, et l’on en rejette les débris en grands monceaux : c’est ainsi que dans ces endroits se sont accumu- lées ces immenses quantités de matières que l’on a prises comme ayant été produites par des oiseaux. La valeur de ces matières comme engrais n’est pas moindre que celle du véritable guano. L'analyse à donné à peu près les mêmes résultats dans les deux échan- tillons pris sur les navires dont il vient d’être question et examinés par M. Hunt. —<)É{} 305 — SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. Archives municipales de Boulogne (1). Elle est curieuse à étudier l’histoire de cette ville possédée par des comtes puissants, et qui (4) Voy. l’Essai historique et topographique de l'arrondissement de Bonlogne, par Henry; 4 vol. in-4°, et Précis de l'histoire de la ville de Boulogne sur mer, par Bertrand ; 4 vol. in-S. 472 vit battre monnaie dans ses murs (2). C'est que Boulogne Cprouva bien des vicissitudes | depuis l’époque où on le trouve désigné pour là prémièré fois sons le non de Pesoriuèum jusqu'au moment actuel. Agrandi par le 'gé- nie de Napoléon, il ne paraît pas avoir Sardé soutenance de son: ancienne splen- deur, de ‘ses luttes si vives et si animées. PiHé par les Normands qui passèrent aû fil dé l'épée tous les habitants sans distinction d’âge, ni de sexe; résistant avec vigueur aux efforts de Henri III d'Angleterre, en 1492; forcé de se soumattre après avoit héroïque- ment'soutenuun siége desix semaines (15/4), Boulogne fut enfin rendu à la France, ét Henri IT ne crut point acheter cette place tropchermoyennantquatre cent mille écus (3). On sait la joie de Louis XI lorsqu’il se fut em. paré de cette ville, on sait comment il en donné la suzerdineté à la Sainte Vierge, pour él prévenir ainsi toute aliénation (4). Cependant les archives de cette ville’ ne “Soit pâs aussi riches qu'on pourrait le penser, là conquête anglaise leur a été faite, et c’est à Londres qu'il faut chercher les docunrents antérieurs à l’année 1550. Un des preniiers tant par son ordre de date que par son im- portance est la copie authentique de la décla- ration des baronneries, pairies, fiefs et no- blés tennemens. estans en la comte de Boul- longne, et des noms de ceux qur les tiennent. Cette pièce, dont l’original est daté de TATT, eut pour but de faire connaître à Louis XI la valeur du Boulonhais. On se rappelle que le ” prince donna à la famille de la Tour-d'Au- “Yergne le comte de Lauraguas, à la condi- tion qu’elle abandonnerait tous les droits qu’elle pourrait avoir sur le comte de Bou- Jogne. Louis XI n'eut pas de ‘peine à persua- der à la Tour-d’Auvergne que cet échange Jui était favorable, mais il voulait au juste connaître la valeur de la terre qu'il Convoi- tait. Les archives de Boulogne offrent de curieux et utiles documents pour l'histoire munici- pale; on y conserve encore plusieurs regis- tres aux délibérations de la ville. On sait com- bien.cette mine. est riche à exp'orer, combien de faits peu connus sont éclaircis, rectifiés même, à l’aide des discussions de l’Echevi- nage; les deux plus anciens: s'étendent dt 1550 à 1679. On peut encore consulter avec fruit quatre registres aux conclusions capitu- 15 € LR AO RE M QE PRE PR EE EE (2) Dès l’année 1195, on trouve Pemploi de ces . amots : Monela Boloniensis, ce qui fait remonter le monnayage au comte Ptienne, eL.sans doule à Eus- tache LIL son prédécesseur immédiat; en 1157 il y avait un, poids spécial de Boulogne (ad pondus Bolo- niensepersoltendus). V by: ObsérvumionsistonlEs anon- naies de Boulogne au nom d'Eustache, par Dufai- telle, puils-arlésiens, 1838, pag. 89. — Hist. mont. d'Artois, par À. Hermand, pag: 487 — Voy. encore eucore une charte de 1166, dans l'amplissa collectio de, dom Martene;tonr. L,.60l. 874, (3) Traité de Capecure, le 24 mars 1550. On-peut,voirisur le:siége de Boulogne, en 14544, des notes historiques du plus haut intérêt que M. Mar- min a joint à un poëme sur cel évènement dù à M'.le baron- d'Ordre. M. Marmin à fail suivre son travail d’un Essai topographique sur les environs de Bou- 1gné au XVIe siècle etd'un plant dit sisger (a) Hit. de Notre-Dame*de Boulogne, par Ant Loroi, arcllidiacre et chanoine de là cathédrale, Cet ouvrage est arrivé À sa neuvième éd'tion: (Doutbgne | 1859.) e 473 laires de l'église de Notre-Dame de Boulogne. Le premier qui remonté au mois de juin 156% et qui C$t ainsi antérieur dédéux ans dénom- nombrèment de l'évêché de Thérouanne ren- fermë dutiles rénséignèménts sur 10$ excès dont les Huguenots’ se*sont souillés dans’ ce pays. ITest qnestion du registre 1e plus an- cien dans l'histoire de cette église; par Leroy. Malgré l'importance'qué prennent chaque jour les études historiques, malgré les pré: cicux dücuments que rious venons de signa- ler, débris échappés à l’incéndie’et aux: dila- pidations, les archives de Boulogne restèrent longtemps inéxplorées. Dans le courant de l'ainée 1836 cependant, un jeune avocat qui depuis lors s’est fait connaître par d'intéres- sants travaux historiques, offtit Sénéreuse- ment dé Ies:classér et'de dresser un inven- taire des pièces qu’elles reénfetmaient L'ad- ministration nruiicipalé encourageaune pro- position si désintéresste, et M: Morand se mit avec ardeur au travail: il retrouva de vieux inventaires’ et résolut de les modifier, de les révtifiér même, en ce qu'ils pourraient avoir de défectueux. I publia sur les archives unenotuce d’une dixaine de pages, et l’on at- tendit avec impatience les résultats de cè travail; mais soittque M. Murand ait trouvé de nombreuses difficultésà écrire, à l'aide de ce dépot, l’histoire de Boulogne, soit tout autre inotif, il! at andoina ce classement: et consacra ses veilles à l’histoire de la petite ville d’Aire. Les archives de Boulogne res- tent dénc dans un état de désordre dontil estutile de les faire sortir; elles sont top jnportantes pour'ie pas atürer l'atténtion du ministre, et nous avons l'espoñ: que bientôt - un élève de l'Ecole des Chartes; nous appren- dia les richesses historiques que renferme encore ce dépôt: * À. D'HÉRICOURT. GÉOGRAPHIE. Esquisses du Nord de l’Europe (Skizzen etc.) Par M. THCODORE MUEGGE. Aujourd’hui que les contrécsiméridionales semblent avoir été entièremeut épuisées par les touristes, on atoutlieud'êtresurpris que les jeunes gens qui veulent se distinguer de la foule des voyageurs des bords du Rhin, de la Belgique, de la Suisse et de l'Italie, ne donnent pas une. nouvelle direction, à leurs explorations; les montagues scandinaves s'ouvrent en éffet devant eux comime une terre presque vierge qui. leur promet des moissons d'u nouveau genre et sur laquelle ils peuvent 9onquérir ja réputation d'intrepi- des grimpeurs de rochers, de courageux chasseurs de rennes. Déjà. mademoiselle Bremer a soulevé un coin du. voile qui cou- vre ensgranda partie les contrées et la société du, nord, et aujourd'hui. voici M. Müggt qui se: présente tout rempli d'enthour- siasise poun cos parties de l'Europe, sirare- adentexplorées énvore: Son. ouviuge ajoute quelques nouveaux traits: au: tableau. qui. en avait étés trace déjà daus le vieuxdivre lutin d'Olaus Magnus, l'évêque d'Upsal,, Shgrand ami-du merveilleux, et par l'anglais: Simuel * Laing. Théodore Au total, les récits duénouveau voyageur sont intéressants, Quoiqu'ils cussent pu être plus suctincets, s’il ne s'était lancé-dans dé grandes dissertations politiques et statistiques dont il'aurait souve nt pu s'épirgner les frais en s’en rapportant à l'ouvrage important et exäct, publié à Leipsig, sur la Norvège, par Peter Bloom, Notcauteur se livre aussrtrop fréquemmrent à dés réflexions morales, mê- me à des déclamations philosophiques dont le résultat le plus évident estde donner à son livre beaucoup de volume sans le remplir de plus de faits. Extrayons en toutefois ici quel- ques passages qui puissent donner à nos lec+ teurs, une idée de l ou IAge CU du: pays dont il s’agit. C'est un peuple digne d'intérêt que celui de Norvège; lien effét on voitlespaysans les plus grossiers et Ics pâtres dés vallées les plus sauvages, qui prennent la nourriture la plus commune, qui ne connaissent pas de plus grand luxe que leur bouillie-de farine d’avoi- ne, leur pain noir etleur fromage sec, passer les longues soirées de leur hiver à apprendre àlire et à écrire, Eà les homumes les plus pauvres, à qui leur état et les lieux qu'is ha- bitent, semblent interdire toute relation avec le monde civilisé, se tiennent fort au courant des affaires politiques de leur.pays auxquelles ils prennent le plus vifintérèt: Les idées indépendantes et républicaines sont présque naturelles au soi de la Norvège et prévalent géntralenent parmi le peuple, malgré l'exemple et l'influrnce de Faristo- cratie de Christianta. Mon plan de voyage, dit M. Th. Mügge, ine conduisit à Bergen: par les montagnes de Hardanger. Le plus grand nombre de vofæ geurs qui parcourent la Norvège; vont de Christiania à Drontheïm ; c'estun voyage que l’on fait en six jours sur les incilleurs che- mins du pays, par le lac Miôsen, Gulbrands- dale’ et les mouts Dotreficld, où, dansle voisi- nage des neiges, on jouit de quelques points de vuë sauvages ct ronrmtiques. Les Norvé- giens se plaignent beaueoun cdecette marche routinière des voyagrurs, et ils disentique ceux qui se bornont à Smivre ceite route voient fort imparfaitement 1e pays. Ceux-qui veulent connaître avec leurs vrais caractères les paysages de I Norète, déivent, en quit- tant Clristiania, se diriger vers l'ouest, péné- trer dans le pays des montagnes, des cata'ac- tes, des glaciers, des neiges: ct SH sont jeunes, s Ps né redoutent pas les fatigues du vofage, ils doivent quitter le$ routes et's'en- foncé” au millet d's montagnes C'est R qu'ilf peuvent observer et connaître ana leu de leurs vallées Sinvages el'solitaires, rarement visitées par la vie pastorale du plus rune Hobbre eNorvégienss c'est aussi qu'ils Leuvent retrouver les a: ciennes mœurs qui S\ CONSÉEVUIL ENCOrC" FU ligicusement, Néamnoins-pmini des homimesishéleignéss dés! routèsibattues et de menrsesi primiiné sous biéntdes rapports, le vôvageur doit se tenir! Sans cesse sur ses guMits, souSprine d'étretexploité sans pitié, et dé vosfort peu de cliose au Prix de dépenses considérables Ce mal: ét du, selon: notre Voyager i-aut touristés anglais dont le plupart arPitentiéil Norvègesans connaître un mot de norse et les Us CO'UNGOIS, 475 w mains pleines d'oret d'argent qu'ils jectent avec une profusion blâmable ; il en rapporte des exemples étonnants. Dans son vovage, M. Th. Mügge rencontre le poëte Oehlenschlæger et le violoniste Ole : Bull, objets de l'admiration euthousiaste de leurs compatriotes, mais auxquels il ne trouve |aucnn des traits que l'on s’attendrait, que | Von aimerait même à trouver chez des enfants | du nord. Il donne ensuite une description étendue et intérressante de la pêche aux ha- Lrengs et aux crnsfacés sur les côtes occiden- | tales. Cette pêche pour laquelle les Norvé- | giens négligent la culture du sol, est entourée des plus grands dangers : « Chaque année il | périt un grand ne d'hommes dont les | uns sontengloutis par les mers, dont lesau- | 1res succombent aux maladies. Sur ces côtes | il n’est pas rare de rencontrer des femmes qui ont perdu trois ou quatre maris, et qui néan- | moins, sontassez jeunes pour éprouver.encore des pertes semblables. » De là, noue voyageur s’avance vers le sud jusqu'à Tromsoë et Hammerfest. Même dans ces «contrées glacées, la vie peut, sélon lui, avoir encore «les cliarmes, mais seulement pour ceux qui opt une famille. « A Hammer- fest, toutes les personnes dignes de considé- ration se réduisent à des négociants et à un médecin. Quiconque veut habiter dans ces lieux doit être marié; car il ne peut y avoir de plaisirs que pour:ceux qui vivent dans le | sein de leur famille. Vivre seul en un tel lieu conduirait nécessairement à la mélancolie; aussi tous les Norvégiens se marient-ils dès > qu'ils peuvent. » | Ontrouve à Tromsoë, des marques de ci- * vilisation, peut-être même plus que dans des | villes et des villages situés dans une latitude | moins septentrionale (près de 70° lat. N.) Le comiort anglais y à même pénétré. «Lorsque l'on songe à.la longueur de l'hiver, à cette | nuit qui dure.six semaines, à ce terrible.cli- mat avec ses hrouillards, ses tempêtes, ses pluies fr équentes, on est tout surpris de trou- | ver en un tel séjour tant de civilisation et | d'industrie. Le cercle des personnes bien éle- | vées est restreint; mais sous les autres rap- ports on peut le comparer à la bonne société | de villes bien plus avantageusement situées. | Leiluxe-et l'élégance rappellent. ce qu’onoit à Christianja, et même dans Je centre de l'Europe; les mnrs des appartements sont ornés, desimêmes gravures; des pianos vaarri- vent de Hambourg..et les airs, les chants des opéras en vogue, sont exéculés avec goût et [Ltalent.par les dames de Tromsoë. Il se publie | même uu journal daus cette ville. » au point que l'on peut supposer un fonde- ! ment réel,même aux récits d'Olaus Magnus; | ainsi,.nous dit M. | foden, un coup de vent, quelques-semaines | ayant mon aurivée, avait emporté un trou- peau de.cochons, et l'avait. probablement Pré- | &pité-dans.la mer; car. ou.n’en.eut, plus de Nielsen me dit que, hiver passé, tandis qu’il était à-sa fenêtre, il-vit le vent enlever un bateau, avec trois hommes qui s’y trouvaient * à dixpieds en l'air; ille fit tourner et leren- = ILesouragans son! affreux-dans ‘ces parages | Mügge,.danslesiles Lo- | nouvelles. A kafjorti-sur-Altenigle ‘docteur | versa, de té/le sorte que les hommes fur ent | 476 | noyés. ‘On entend souvent -racontcr-des faits de ce genre-sur les ‘côtes. » Ilne faut donc pas s'étonner que le peuple croie aux démons aériens. Nous terminerons cet article par une dernière citation. « De Horjem à Baeblungsnaes, sur le Mol- defiord, s'étend un pays intéressant. Le che- min serpente au milieu de masses de-rochers | isolés, qui couvrent le lt de la vallée, ‘A la droite se trouve la prodigieuse corne de Romsdal, tandis quel'on voit à gauche les roches des Sorcières, le Troldtinden ; l'ima- gination du peuple a retrouvé dans ces masses les formes des vicux prêtres païens et de leurs serviteurs. Il n'est pas difficile de trouver quelque ressemblance avec des figu- res humaines dans des poses sauvages et ex- traordinaires, à ces étranges fragments de ochers. La croyance à cette enchantement remonte à St-Olave, le grand thaumaturge de la Norvège. Olave Tryggweson convertit les habitants de Romsdal en 996; mais à la‘mort de son héros, le peuple de Romsdal revint à ses superstitions et recommença ses sacrifices à Thor. Cela dura jusqu'en 1022, époque à laquelle St-Olive parut avec une armée à l'entrée de la vallée. Jarl Svend, de Roms- dal, essaya de se défendre, et il porta tous ses alliés, magiciens, prêtres, démons, à l'entrée de la vallée pour aveugler par leurs sortiléges et pour précipiter dans le gouffre qui se trouve au-dessous l'armée chrétienne et son saint conducteur. Mais St-Olare, au nom du rédempteur, exorcisa Ja foule des démons furieux; soudain ils furent tous changés en pierres, et maintenant ils sont là comme des preuves durables de cet événement, er ils resteront ainsi jusqu'à l'heure,ouils rentre- vont dans le néant. Il v,a à la corne de Roms- dal une brèche qui ressemble à un immense conp. d'épée, et-de laquelle sort un ruisseau d'eau limpide. Elle a été faite par l'épée de St-Olavelorsque les démonsavaient tari toutes les sources parleurs maléfices, de manière à tourmenter par la soif l'armée des -chré- _tiens. L’ rue de M. Mügge se termine par un exposé de la constitution.et desloisde laNor- vège, et par un tableau des diverses routes qui sillonnent ce-payset dont'la connaissance peut être d’un grandsecours aux:voyageurs. Fez, son Histoire et son état dans les temps modernes. ; A l’occasion de notre guerre savec le Ma- r0c,. les journaux ont publié:un grand nombre de-détails sur les: villes. du. littoral:et:sur les ports que présente cet empire Je long :des deux mers quile‘baignent ;:mais:comme:lin- térêt était tout entierle long des côtes, les notices qui pnt.été, publiées n’ont guère.eu | pour objetiles:villes.qui enétaient éloignées. Les nouvellesannales des :voyages ont néan- | moins publié un: travail généralisur le:Maroc, dans lequel nous :tronvons :des renseignez | ments importanis.surlaiville de Fez, fournis | par M. Chénieriqui, en 1775, était 1consul | général. de Erance au Maroc: Nous:ailonsien | extraire des-points les -plus-importants. L'6- crit de’M.Chénierétant resté manuscrit jus} | En ce jour, les détails qu'il renferme re- | tre se retirer à Fez, où ils portèrent des usa= AT ,coivent un nouvel intérêt de ‘cette parti Cularité. La villede‘Fez a étéla capitale du royaume du même nom, qui après la réunion de tous les petits royaumes de la‘ Mauritanie, fut ap- . pélé la cour du Ponent. Cette ville fut bâtie dans les dernières années du VItI* siècle par Idris, fils d’un illustre prédicateur de la ‘fa- mille d’Alv, qui, pour éviter les persécutions du calife de Syrie, fut contraint de passer en Afrique. Les peuples dela Mauritanie, «alors plus zélateurs qu’instruits d’une religion nais- sante que leur éducation,'leur goût et les au- tres circonstances qui peuvent dépendre du climat, leur avaient fait adopter, reçurent avec vénération-un descendant du prophète de leur religion, et le reconnurent pour lenr souverain. La-Mauritanie, habitée par des peuples pasteurs, était alors dans un état. de traquillité, et on ne voit pas que Idris:ait été conquérant. La wille-de Fez, que lon commencça à bâ- tir en°793 de l'ère chrétienne, fut d’abord consacrée au-eulte dela religion. Les Arabes qui s'étaient déjà répandus dans l'Asie, dans l'Afrique et dans l’Europe, par la rapidité de leurs conquêtes, vinrent porter à :Fez les counaissances qu'ils ‘avaient acquises des sciences et-des arts. +Fez réunit bientôt das son enceinte des écoles de religion et des académies où Fon apprenait-une sorte de philosophie; il y avait des écoles de médecine et d’astronomie, ces premières connaissances des nations errantes que l'Europe savante a ensuite perfection- on .que ke Maures “a à Espagne, il est probable, il-est même & ges nouveaux et de nouvelles connaissances. Dès lors cette ville, située dans une région barbare, commença à acquérir une sorte de civilisation qui dut$on accroissement au goût que l’on avait déjà ‘pour ‘les sciences, à Ja tranquillité quirégnait alors à cette extré- _mité de l'Afrique, et à l'aisance dont jouis- saient ses habitants dans un climat riche, et qui, par sa température, exige peu de be- | Sins Les Maures espagnols portèrent de Cor- doue à Kez Ja:facon, d’apprêter et de téindre tes peaux appelées alors cordouans, que-nous appelons maroquins, de la ville deiMaroc. Cette fabrication ’est encore plus parfaite à Fez qu’elle ne lest’ailleurs. On: a fait à Fez ces premiers bonnets qui sont d’un usage Si commun pour les Turcs et pour les Maures, que les Tunisiens ont si bien-imités-et-que l’on-imite-moins parfaite- ment en,France. Ces bonnets s'appellent fez en Turque; ce:qui prouve l’origine de leur fabrication. On fabrique, à Fez des gazes, et, des étoffes de soie de divers genres;on;s"apercoitimême, par le peu que l’on y fait, que l’on pourrait beaucoup mieux faire, $i un gouyernemeut oppressif et absolu n’était incompatible avec l'industrie et le progrès des arts. On parle 478 mieux arabe à Fez que dans le reste des États de Maroc; ce qui estune suite du goût qu'on y a conservé pour l'étude ; les gens comme il faut envoient encore aujourd’hui leurs en- fants aux écoles de Fez, d'où ils rapportent quelques connaissances imparfaites de l'his- toire, une sorte de goût pour la musique et pour la poésie, la langue arabe étant d’ailleurs, © par l'abondance des mots, par son énergie et par les sens figurés dont elle est suscepuble, plus propre à la poésie qu'aucune des lan- gues vivantes. (La suite au prochain nnméro.) ——0: de fe 9-—— BIBLIOGRAPHIE. Bibliothèque de l’école des Chartes, revue d’é- rudilion lustorique, philologique et littéraire, pu- bliée par la Socielé de l'Écoie royale des Charles, Deuxième série. (4). us La Bibliothèque de l'Ecole des chartes n’est point un recueil naissant : elle compte déjà cinq années d'existence et de succès. Consacrée à l’histoire et de la lit- térature d'après les documents originaux, elle est publiée par la socuéié de l'Ecole royale des Chartes, c’est-à-dire; par les élèves anciens et nouveaux de celte école qui composent exclusivement la société, et auxquels plusieurs de messieurs les mem- bres de l'Institut veulent bien prêter l'ap- pui de leur collaboration. Une simple enumération suffit pour faire connaître l’objet et la variété d'un recueil dans lequel on trouve : 10 Des monuments inédits de toute na- ture : fragments d'auteurs anciens, mor- ceaux de la littérature du moyen âge, poésies des troubadours et des trouvères, onuments de droit ancien, chroniques et histoires, chartes, diplômes, inscrip- tions, etc.; elc.; 2, Des travaux sur divers points de critique historique ou littéraire: mémoi- .moires sur-des faits peu connus ou altérés, examen des assertions inexactes avancées par les historiens, biographie de person- nages important el oubiiés, restitutions de textes corrompus, recherches sur les anciens dialectes de France, notices de ma- nuscrits, renseignements sur les richesses des archives publiques ou particulières, etc., elc. N : 3° Un bulletin bibliographique, destiné à l'examen des ouvrages les plus impor- tants qui parafssent sur l’histoire, l’ar- chéologie ou la philologie ; - 4° Enfin, une chronique spéciale dans laquelle sont mentionnés les découvertes utiles à la paléographie et à l'histoire, et les faits divers qui intéressent l’érudition. : (4) Ce recueil paraissant tous les deux mois, par li- vraison de six à sept feuilles, forme tous les ans ün volume compacte, grand in-8, d’environ quarante feuilles. Le prix de l'abonnement et de 10 fr. pour Paris, 42 fr. pour les départements, et 46 fr. pour l’étran- ger. On s’abonne chez Dumoulin, libraire de la Société de l'École des Chartes, quai des Augustins, 45, à Pa- ris, 479 Ce recueil n’est pas l'objet d'une spécu- lation, comme lé prouve assez le chiffre modique de l'abonnement annuel. D’après l'ordonnance du 11 novembre 1829, qui a reconstitué l'Ecole des Charles, les tra- vaux desélèves devaient être imprimés aux frais de l'Etat, et former une collection in- titulée Bibliothèque de l'Ecole des Chartes. La société a trouvé dans cette disposition, rapportée depuis, la pensée et le titre d’u- ne œuvre collective qu'elle a voulu exé- cuter à ses risques et périls, et saus autre appui que l'approbation éventuelle des amis de la science. Elle à vu cette entre- prise favorablement accueillie, et, dès l'a- bord, Le succès a dépassé son atiente, Les encouragementsde tout genre ont soutenu et récompensé ses efforts : le roi et tous les membres de la famille royale ont daigné souscrire à la Bibliotheque. M. le ministre de l'instruction publique a accordé à cette revue des témoignages d'une bienveillance toule particulière, et une souscription an- nuelle pour soixante exemplaires. Enfin, en consentant à mêler leurs nom à ceux des rédacteurs de ce recueil, un grand nombre de membres de l'institutieur ont donné à la fois une marque d’estime.et d'approbation, et un puissant moyen de réussile. C'est avec ce patronage, qui ne lui fera pas défaut, que l'Ecole des Chartes à déjà publié ciNQ volumes de documents 1rédits ét de dissertations historiques et littérai- res. Plusieurs de ces volumes étant aujour- d'hui sur le point d’être épuisés, et le premier l'étant absolument, ia société commence, à partir du 4er novembre 1844, une seconde série de cinq volumes, qui ne tiendra à la précédente par aucun lien nécessaire, et qui permettra ainsi aux nouveaux souscripteurs d'acquérir un ou- vrage complet. Lettres sur l’Orient, 2 vol, in-8. — Voyage en Russie, un vol.in-8, — Voyage en Si- cile. un vol. in-8. ; par Je baron THEODORE RENOUARD DE BUSSIERE. (1) Quoiqu'écrits depuis quelques années, ces ouvrages offrent un intérêt que les événements ne feront qu'accroitre dans l'avenir. L'Orient comme le théâtre où doit se résoudre le plus difficile problème qui ait occupé jamais la politique de lEu- rope, la Russie comme un pays encore barbare, mais qui joue un rôie si impor- laut aux confins des deux continents, la Sicile non pas par son influence politique comme les deux autres pays, mais par ses conditions physiqués,ses souvenirs histori- queselsa proximité de notre colonie d’A- frique. Toutce qui peut faire mieux con- naître l'histoire et la géographie de ces contrées sera donc lu avec intérêt et avec fruit. Quoiqu'on ait beaucoup écrit sur l'Orient et la Sicile, M. de Bussière"sait encore nous dire des choses nouvelles, et nous peindre des mœurs et des sites peu connus. Observateur attentif et instruit, narrateur simple, véridique et sans pré- ns « (4) Chez Leyrault, rne de la Härpe, 81, el jà Strasbourg, chez Mme veuve Lerrault, rue des Juifs. s% 480 tentions, M, de Bussière décrit avec élé- | gance les pays qu'il traverse, saisit heu- reusement le caractère, des habitants, ex- pose avec impartialité les défauts et les qualités des gouvernements divers qui les régissent; il décrit lesmonuments antiques dont lesruinescouvrent encore le sol eten rappelant heureusement les souvenirs his- toriques qui s'y rattachent, nous donne un aperçu de l’histoire du passé, on même temps qu'une description géographique. ESS o--, +: FAITS DIVERS. — M. Lebas, membre de l’Institut, chargé de- puis deux aus par M.le ministre de l'instruction pubiique d’une mission en Grèce et en Orient, est sur le peint de revenir en France. Il résulte des rapports de ce savant voyageur à M. le ministre que, depuis deux ans, il a recueilli : 4° 4000 inseriptions grecques, dont 2500 au moins sont entièrement inédites, et les autres restiluées ou complétées . 2° Près âe cinq cents dessins d’édifices, de statues et de bas-reiiefs antiques. 3° l'iusieurs marbres précieux sous le rapport dc l'art. — On à découvert, il ya peu de temps, à Bavai (Nord), plusieurs raédailles et monnaies romaines. Avec ces objets précieux se trouvait également une statuette en bronze d'Harpo- crate, représenté sous les traits d'un enfant à demi-nu, portant une écharpe qui tombant de son épaule droite sur une partie de son corps, au côté droit. Sur sa tête est ie lofus, sur son dos un carquois, et sur ses épaules des ailes. De son bras droit i! supporte un vase, et il l’appuie sur ses lèvres l'index du même côté. De la main gauche il s'appuie sur un bâton noueux autour duguels’enroule un serpent. Près de lui se irouve un oiseau qui ressembie à une oie; à ses p'eds un lièvre ou un lapin, enfin à sa gauche se montre un faucon. ë : 4 —L'Académie de Reim vient de mettre au concours, pour l'année 1845, le sujet suivant :;" » Quelle a été l’inflaeace de Colbert sur son siècle ? ; Les concurrents auront successivement à examiner l’administration de Colbert sous le rapport des finances, du commerce et de l’in- dustrie, de la marine et de l'agriculture, des science, des lettres et des arts. Ii diront les A réformes de Colbert dans le mode de perception . de l'impôt, l'accroissement progressif du ‘re venu de l’état, les établissemenis d'utilité pu- blique dus à son génie, le développement de la maripeet du négoce, la protection qu'il acecrda aux sciences, aux letires et aux arts, et les mo- numents qui témoignent de cette protection. . —On a affiché l'ouverture du cours de M. Cor- dier, au muséum d'histoire naturelle comme de- yant avoir lieu le 31 octobre. Ge cours aura lieu dans les gaieries de minéralogie et de géologie, les mardis. jeudis etsameuis de chaque semaine, à dix heures et demie du matin. L — Le congrès des agriculteurs du nord de a France, qui vient de se terminer à Saint- Quentio, a réalisé les espérances qu'avait fait naître cette imporiante solennité. Plus de irois cents cultivateurs, délègués pour la plupart par les comices ou les societés d’agricullure. des dé- putés, des membres des conseils généraux, ont discuté pendant trois jours les questions ies plus importantes relatives à l’agriculture, ielies que l'amélioration de la race chevatine, l'importa- tion des graines oléagineuses, des laines, du chanvre et du lin, des bestiaux, la suppression de la vaine pature, etc. S Sur la proposition de M. de Madrid, soutenue fortement par M. de Tillancourt, le congrès a décidé qu'une association des départements du nord serait organisée à l'instar des associations normandes et bretonnes, et que l'an prochain la réunion se tiendrait à Cambray. Le yvicomle A de LAVALETTE. a ——_—_—_—— Imp. de WORMS, LALOUBÈRE el COMPAGNIS, bouieyart Pigale, 46. le Année. L'ÉCHO DU M Horis — Ha ache 3 Novcimbre 182%. D D ]) SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. 54e = $ LI (10 DU MONDE SAVANT paraît le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous la + fection de M. le vicomte A. DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de Poste et des Messageries. Prix du journal : PARIS pour un an 95 fr., six mois 13 fr. 50, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 80 fr., 46 fr., 8 fr. 50. A l'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double, — Tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef. SOMMAIRE. — SCIENCES PHYSIQUES. — | PHYSIQUE Du GLOBE. — Observations sur Ja tem- | péraiure soutérraine en Irlande; OLDHAM. — PHY- | SiQUE. — Recherches sur la chaleur qui devient latente dans la liquéfaclion ; PERSON. — CHIMIE, — Densité des vapeurs de lacide acétique, formi- que e! sulfurique ; A. BINEAU.— SCIENCES NA- TURELLES. — ORNITHOLOGIE. — Catalogue de la collection Abeillé; R. P, LESSON.— BOTANIQUE. — Recherches sur les Cistomes; G. GASPARRINI, | SCIENCES : MÉDICALES. .— Sur ERICHSAN. — Fecherches sur les maladies climaté- riques ; dr KENSEDY.—SCIENCES APPLIQUÉES. — Méthode pour découvrir la falsification du tabac; BTEMAR. — HORTICULTURE. — Rapport sur un essai dé’culture polaigère aux îles Marquises. — SCIENCES HISTORIQUES.—ARCHÉOLOGIE. — Archives de Notre-Dame de Saint-Omer ; A. D'HÉ- RICOURT, — GÉOGRAPHIE. — FRZ, son hisloire etson élal dans les lemps modernes (suite et fin). BIBLIOGRAPHIE. — NOUVELLES ET FAITS DI- VERS. RMI Cm SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE DU GLOBE. lbservations sur la température souterraine t'en Irlande, par M. Oldham. | En juillet 1843, on a placé des thermo- @ètres dans les mines de cuivre de la com- hgnie Knockmatson, que l’on «exploite à urie Mrofondeur de 774 pieds (anglais). Sur les hatre instruments que l’on a employés pour ls expériences, l’un était à l’air libre à qua- le pieds du sol; un second était plongé dans hir de la galerie à une profondeur de 774 leds; un troisième était enfoncé dans la \che à la même profondeur; enfin le qua- ième était dans le filon ou dans la veine mé- Ilique. La roche est un schiste argileux dur, minerai est de la pyrite de cuivre massive iec gangue quartreuse, La movenne des ré- | observations, a été (en degrés de l'échelle hrenheil) : À la surface do/sol therm. à la pro- fond: d8 774 p: danslair., roche Ie filon. venne 50,026 57,176 57,369 57,915. 58,25 58,5 58,5 56, En prenant la température dans la roche Kent l'influence de la chaleur solaire, ou Pr la situation de la couche invariable, il v l’asphyxie ; Bo * ame li moyenne à cette profondeur, et en | (anchant de la profondeur totale 400 pieds, ir l'épaisseur de la couche terrestre qui a eu un accroissement de 7° 343 pour une pro‘ondeur de 674 pieds, ce qui équivaut à 1 degré pour 91,82 pieds, quantité qui n’est que la moitié de celle qui a été déduite d’un grand nombre d'observations faites en Angle- terre; celles-ci avaient donné une augmenta- ‘tion dans la température de 1 degré pour 45 ou 50 pieds de profondeur. M. Oldham a atssi signalé ce fait qu'il s’est produit un dé- croissement graduel de température pendant ces observations ; la moyenne donnée par le thermomètre dans la roche a été en eflet de 57,718 pendant la première moitié des expé- riences ; elle n a plus été que de 57,004 pen- dant la seconde moitié: de telle sorte qu'il s’est opéré une diminution de 0,674 pendant les onze mois, quoique, vers la fin de cette époque, on ait employé un plus grand nom- bre d'ouvriers et que l'exploitation ait été plus considérable alors qu’au commencement de ces observations thermométriques. PHYSIQUE. Recherches concernant la chaleur, qui de- vient latente dans le passage de l’état solide à l’état liquide; M. PERSON. J'ai annoncé l’année dernière (Comptes rendus, t. XVII, p. 495) que les substances simples ou composées, ayant le même point d’ébullition. avaient aussi la même chaleur de vaporisation, et que, pour les autres, les cha- leurs de vaporisation étaient exactement dans l'ordre des températures d’ébullition. Cette an- née j'ai cherché s’il y aurait aussi quelque loi simple relativement à la chaleur qui devient la- tente dans le passage de l'état solide à l'état li- quide. : J'ai examiné d’abord le cas des mélanges réfrigérants. Pour ceux qui sont formés de glace et d’un sel quelconque, bien qu'ici la glace se fonde au-dessous de zéro, et par une action chimique donnant réellement lieu à un composé nouveau, la chaleur latente est pré- cisément celle de la glace isolée et du sel se dissolvaut dans l'eau qui en résulte. Il suit de là qu'avec ces mélanges on peut reformer plus de glace qu’on n’en emploie; j'ai vu, par exemple, que 70 grammes de. glace et 20 grammes de sel ammoniac donnaient.environ 90 grammes de glace quand le vase où se fai- sait le mélange était plongé dans l’eau à zéro. Ces expériences viennent à l’appuide ceprin- cipe qu’on travaille maintenant à établir, qu'en partant du même point pour arriver au même résultat, *a chaleur dépensée des produits est toujours la même, quelle que soit la marche que l’on suive. J'ai été ainsi conduit à mesurer la craleur qui devient latente pendant la dissolut'on des sels dans l’eau. J’ai reconnu que cetie cha- leur variait considérablement, suivant les proportions de sel et d’eau. Il faut 22 calo- ries pour dissoudre 4 gramme de sel marin dans 50 grammes d’eau; 10 calories suffisent pour le dissoudre dans 4 grammes. Il en faut moins encore si l’eau est salée; par exemple, il ne faut que 3 calories si l’eau contient 476: de sel. Un fait curieux qui résulte de là, c’est qu'il se produit du froid quand on étend d’eau certaines dissolutions salines; on voit même, par les nombres cités plus haut , qu’il faut moins de chaleur pour dissoudre 1 gr. de sel marin solide que pour étendre d’eau sa dissolution. J’ai appris, par un des deraiers numéros du journal l'Ænstiut, Que M. Gra- ham, à Londres, avait aussi étudié le. froid produit par la dilution des dissolutions sali- nes. Mais M. Graham n'a pas mesuréles cha- leurs latentes : il est même impossib'e de les déduire de ses expériences, puisqu'il n’a pas déterminé les chaleurs spécifiques des disso- lutious. $ Il est à remarquer que, malgré l’absorp- tion de chaleur, il ÿ a diminution de volume; j'ai constaté que la densité de la nouvelle dissolution surpassait la densité moyenne. Les dissolutions de chlorure de calcium produisent toujours de la chäleur quand on les étend d’eau; c’est donc tout le contraire de ce que nous venons de voir pour le chlo- rure de sodium. Le chlorure de calcium cris- tallisé produit toujours du froid; mais ce sel, avec lequel on fait des mélanges capables de congeler le mercure, ne rend cependant pas latente une très grande quantité de chaleur; ainsi, dans les proportions citées plus haut, qui, avec le sel ammon‘ic, fournissent 20 grammes de glace, il n'en donne que 5 1f2 tout au plus. J'ajouterai maintenantun mot pour la cha- leur de fusion. Comme on voit une action chimique dans la dissolution d’un sel,et qu’en général, une action chimique produit de la chaleur, on serait tenté de croire que la cha- Jeur latente de dissolution doit être moindre que celle de fusion. G'ést ce qui a lieu en effet pour le chlorure de calcium, pour l’a- zotate de soude; mais c’est le contraire pour l’azotate de potasse, pour le chloraie de po- tasse. J'ai trouvé qu'en prenant pour-unité la chaleur nécessaire à la fusion de 4 atome-de glace, on avait à peu près 6 pour le chlorure de calcium, 8 pour les azotates de soude et 484 de potasse,9 pour le chlorate de potasse:c'est l'ordre de fusion, mais la liste est encore trop courte pour rien conclure. Dans ces recherches, ayant eu besoin de. mesurer déstempératures supérieures à.cellé de l'ébullition du mercure, j'ai prolongé le thermomètre d'environ 100 degrés; une pres= sion de 4 atmosphères est suffisante pour maintenir le mercuressans ébullition dans un thermomètre jusqu’à 450 degrés. Cette pres- sion ne produit pas de dilatation qu’on doive ici considérerzellen’æ pas même ‘empêché! le zéro demon, thermomètre de remonter peu, à peu dei ?degrés! Avecaun: autre dontula boule était, il est vrai, plus mince, ayant voulu aller-jusqu'à-500-degrés;-il-s’est fait une dilatation notableet permanente; la :pres- sion alors était d'enyiron 30 ,atmosphères. CHIMIE. Note sur la densité des vapeurs d’acide acé- tique, d'acide formique et d'acide sulfu- rique; concentrées; par M: A BINEAU. Les résultats qu’a obtenus M. Dumas sur. la densité de la vapeur d’acide acétique sont consignés dans le tome V de son Traité. de Chimie. ‘ Leur singularité suggéra d’abord à cet illustre auteur une supposition qu'on trou- ve mentionnée dans son Ouvrage ; mais, SOU- mise par lui au contrôle de l'expérience, elle ne fut point vérifiée par analyse. C’est ce sa- vant lui-même qui daigna m’engager àexécu- ter sur l’acide acétique de nouveaux essais, et à rechercher s’il ne donnerait, pas lieu à des. incidents analogues à ceux.que m'a présentés. l'acide chlorydrique hydraté dans la détermi.. . nation du poids spécifique de sa vapeur. . La méthode de M. Gay-Lussac et celle de M. Dumas, employées successivement, m'ont donné à peu près le même résultat pour la densité de la vapeur de l'acide acétique con- | centré. Voici les données des deux, expé-. riences : I. Poids de l'acool cont. dans l’amp.. 0'°,306 Volume de la vapeur, . . . 4430.05 Température .….. «+ . « 1200 Hauteur du baromètre ais DnOt, Différ ence des niveaux du mercur e,071 9. Après. le refroidissement de l'enperel EL tourait la cloche, j'introduisis, dans celle-ci de l’eau distillée, je la, renyersai avec pré. caution après l'avoir fermée, avec une lame de verre dépoli, et j’essayai le liquide qu ’elle renfermait au moyen d’une liqueur alcaline, titrée : elle accusa 05,295 d'acide. acétique, concentré (*). Densité déduite de la pésée directe 2,88, Dens. déduite du résul. acidimét. 2,78 IL. Ballon ouvert . . 1391783 Tempér, au momentde la fermet. 1322 Hauteur du baromètre. . . . 0"747 ‘Ballon, fermé contenant l'acide, ; 1405500 TemR RATE pendant la pesée ,. 18e Hauteur.du b bar, .pendantla pesée (", 750, Ballon Quert contenant. l'acide, Limo5 0 Capacité,du, ballon. ; .... . “ee Densité de la vapeur . . . . . : 86 ee (1) Afalr teutralitant dk decide, 100.6. 0. Fogr, 210 d' à. | cide chlorhydmiqué à de équivalents d'eau lexigéaienti “e 00,0 de larliqueuralcaline, € | croissant, _ courant d'acide bone fut ensuite effectuée, dans un bain de chlorure de calcium, en rejetant les premières , por-. tions où l’odeursulfhydrique. se faisait légères, | ment sentir. Le produit obtenu servit aux expériences dont je vais donnér les détails. 485 L'acide ayant été, mis en grand. excès dans le ballon, la chaleur étant toujours allée il ne devait point rester sensible- ment d'air avec.la vapeur,-ce qui.est d’ail- leurs vérifié par les deux pesées: du ballon renfermant l'acide. Avant d’ évaluer, la conte- nance de ce vase, je pris une partie du li-: quide qu'il rentermait pour en déterminer la capacité de saturation, et jen évaporai une autre portion à siccité. La capacité de satura- tion se trouva à très-peu près au même degré que dans là matière PET et Ie résidu dE fs l’évaporation ne, fut.que.de &*, 200% Rappelons que les expér iences s de M. Du- mas, exécutées vraisemblablement sur des | acides d’une pureté plus complète, donnèrent pour expression de la même densité, de, 2,1 à 2,8: Ainsi, la concordance des résultats obte- nus par les deux.méthodes,. la conservation de la capacité de,saturation, l’exiguité du ré- sidu laissé par l éyaporation, de }’ acide prove- nant de la seconde expérience, et avant tout. cela l'analyse que fit M. Dumas du produit d’une opération semblable, tout concourt à établir, d’une manière incontestable que les nombres obtenus se rapportent nécessaire- ment à l’acide, acétique, concentré ‘C8H2O, dont l'équivalent doit par. conséquent être divisé par _3 pour correspondre à la densité. | de, la vapeur, Le, nombre théorique serait 2,76. Acide: formique.. Du formiate de “plomb, pur ifié par des. cristallisations réitérées et des lavages : à l’'al- cool, puis ‘desséché. soigneusement, fut sou- mis; dans une cornue tubulée, à à un courant de gaz sulfhydrique sec, ANT succéda un La distillation T. Acide formique contenu dans Vampoule qui fut introduite-dans: l'appareil de M: Gays Évalué d’après la capacité de saturation, le : poids de l'acide for mique scrait de 05r,376. . La densité correspondant à la for iule C'H10 ———serait 2,12. C’est donc le même mo- 3 ‘de de condensation que dans l’acide acéti-. que. Acide sulfurique: La détermination du poids spécifique de: |, l'acide sulfurique concentré gazéifié à établi, |: entre cetacideetles deux précédents umrap-; prochement auqucljem’attendaispeu. Elléfut : effectuée: avec des: ballons: à pointe-elfilée, x chauffésidänsun bain d'alliage. I. Ballon auvert (on - a ui u78rQ |; d'acile),: ‘ ARR RS Ballon fermé, prie 4e. ya peur, dre \wh 08r,250, Lussac., : Agta Das Clip de Volume de la VAPEUT,.. eee ee ». 14600 Température. DANCE , AL1° Différence des niveaux du mercure. Om,155 Hauteur du baromètre. LD ESS Em AS ‘1 Densité: de, Ja VAPEUT. 5 sense » à 2,108 , 2 IL, Acide, formique, bel mer PR iles RS jose o8r,379 Volume de, la vapeur. . , . . 225C-C- 296C.C: Tempéraiure. SR AE Le 145% 4180 Différence des niveaux. . 0m,096 0m,096 Hauteur, du baromètre .. 0M,751 om,781 : Densité de la vapeur, . . . « 2,15 2,14 86,000 |, 8GET 054. Jairejet revêtle sinciput.... on Ce TOUS see NrpranR HP 18 6 Température de la balance. . . . oo Pression atmosphérique. . . ° Om,747 AGTeLrenté Ve RO NAS RS PAR ete Volume total. s72c ec. La tempér aluye de là väpopr Uut}indidiée & parideg tubes effilés àjun, bout, iplacésà côté | du ballon, fermés s en mème temps, que lu, | W puis ouverts dans la cuve à mercure, ét pesés, 1° ayec le mercure qui yentrait pendant que l'air restant était dans les mêmes conditions que l’air-atmosphérique; -2°-pleins de mer- cure; 3° vides... ATOS degrés, sous Om, 747. aie C:,6 400.c. 7 Rapport. (qui-correspond- à 545 degrés). 2,090 2,088 Densité de la vapeur. 2,29 IT: Ballon ouvert (on y a introduit 8 grammes d'acide). , . 1088r,303 Ballon fermé plein de yapeur, 10557550 Température. +. . 240 Baromètre. REA DER } ANT ETES ÉTUDE OL VE a Volumes 24 ire Nu SE ER acc. Rapport de dilatation, donné, par le thermomètre ANAITEE CS PCNNE 2,167 Eau de chaux neutralisant ou de Va cide du ballon (d’après deux essais concordants). :. | 82cc.,Z Quantité. de la même,eau de Re DE : neutraliser. Q87,2255 d’acide chlo- rhydrique lea le qui équi- valerit à 08r,0623 d’acide ue conceniré: :. 55C-C.,6 Poids de l'acide déduit, ie ces rues 08r,642 Densité déduite des pesées seules. Densité déduite du poids de l'acide accusé par l’eau de chaux. . . : 2,15 Le peu de différence de ces deux nombre montre que l’acide n’a exercé qu’une très- ‘légère action sur le verre. La densité correspondant au = de l’équiva- lent, ou bien, en d’autres tèrmes, calculée en supposant entre l'acide’ et l'eau-uner conden- sation de 4 à 3, serait 2,16. Voilà donc troisacides monohydratés dans lesquels le poids de la vapeur comparé à l’é-_ quivalent offre un, rapport inagcoutumé, | tandis que les acides benzoïque et campho- lique présentent le rapport le plus ordinaire, ‘celui d’après lequel la formule de l'équiva- lent représente 4 volumes de vapeur. Dire, | SCIENCES NATURELLES,, ORNITHOLOGIE. Catalogue des oiseaux rares ou nouveaux, M de la-çollection ABEILEÉ, pardis,Ri P; SLESSO.:: 21e Artick, . 123: Psutacara.(psittacus) Eryduogenys, Lesson, sp. n. P. rostro eburneo : pedibus sodhdis ;, con. ;..4. pore viridh ; sincipile, genisque Coccineis;., | ol pteromatibus, alarum pogono,.igneis, Hab. # Gayaquil. à Gette jolie perruche-ara a le pourtour..de l'œil, denudé ainsi que les autres espèces de la même tribu. Elle mesure 24 centimètres, Son plumage, est d'un riche. vert-pré sur, Ie, ; © corps, sur les ailes et.sur la queue, et Not] Ë vert plus. jaunâtre,sur,,toutes,les parties;in- , férieures., Un masque d'un, TOUGE GS, anale face,les joues, da, nÉSiOR AHTÇR not vw 287 le jaune pâle de la membrane qui entoure l'œil; quelques plumes rouges implantées sur le cou, semblent indiquer qu'il se forme à un certain âge soit un demi-collier de cette couleur, soit simplement quelques plaques isolées. Les ailes sont bordées de ce même rouge de feu aux épaules et sur le rebord, ‘aussi «bien qu’en dedans. Les articulations du: tarse portent elles-mêmes au rebord des sortes de jarretières de ce même rouge de feu. Les grandes pennes des aîles sont d’un vert glacé ; maïs.leurs tiges sont d’un noir lustré, et les barbes de leur bord interne sont d’un.jaune glacé et nuancé de brun à leur terminaison, Les! rectrices étagées et effilées, rt à rachis trés luisant, sont en dessus'd’un beau L. vert-lustré, etren ne d’un jauñe brunûâ- tre. Cet oiseau à le vi gros, fort et Couleur d'ivoire jauni. Les tarses sont d’un jaune li- vide et sale tirant au brunâtre sur lesdois®. Les ongles fort alongés, recourbés ét acérés, sont brunâtres. Cette perruche-ara habite les ‘alentours de Guayaquil. Les'aras, les psittacaras et les'aratigas sont des perroquets exclusivement ‘améri- : cains.. On connaît onze espèces du groupe des psittacararet celle que nous décrivons -sera la douzième. BOTANIQUE. Nouvelles récherches sur 12 structure | des cistomes, (Nuove ricerche sullæ struttura del cis- tomi); par M. G, GASPARRINI.— Mémoire lu à l’Académie royale des sciences de Naples, et publié dans le troisième cahier des comptes-rendus de celle sociélé savante (1844). Ce’ travail peu étendu dont nous devons la conmunication à l’obligeance d'un botaniste éminent de Paris, auquel il a été adressé! par l’auteur, renferme léxposé et les résultats d'observations qui nous paraissent assez frap- -pantés par leur nouveauté pour que nous - croyions devoir les reproduire ici presqueen entier. Toutes ces observations ont été faites avec un microscope de M: Chevalier. (ya maintenant deux ans que j’ai soumis : au jugement de l’Académie (de Naples) les principaux résultats de mes recherches sur la structure des organes de la respiration des plantes auxquelles les auteurs ont donné le nom dé Stomates. La nouveauté de ces ré: Sultats consistait surtout en ce que, tandis que les anatomistes et les physiologistes pen- saient que les stomates n'étaient que de sim- ples ouvertures ou des perforations de lépi- derme de quelques organes, principalement des feuilles, par-lesquelles l'air entrait dans la cavité du parenchyme et dans les espaces , _intercellulaires, je démontrais aucentraire que ces prétendues perforations. n'étaient que des parties minces et délicates, par lesquelles |; de la: membrane extérieure, 488 neau ovale. Je donnai à cet orgame particu- lier le nom de cistome (cistoma), et je fis ob- server que les cistomes.ne devaient pas être confondus avec les vraies perforations de l’é- piderme de quelques hépatiques au-dessous desquelles manque la bourse membraneuse, et qui seules peuvent recevoir à bon droit le nom de stomates qui signifie petite bourse ou ouverture. Je promis alors dé m’exprimer plus tard avec plus de détails. Depuis cette époque, j'ai étudié ce sujet avec tout le soin possible, et enfin. J'ai vu, si je ne me suis pas trompé, des choses d'une grandeimportance, et qui confirment mes premiers énoncés. J'ai dit dans le travail déjà cité par moi, que chaque cistome adhère par une de ses extrémités à la membrane de l’épiderme en s'étendant dans une cavité entre les cellules épidermiques, etarrivan£t-par son autre ex- trémité jusqu'au parenchyme dans lequel il s'insinue quelquefois; qu'il se pouvait bien que.cette dernière extrémité se ramifiât, et que tous les-cistomes s'unissent entre eux ; mais.que je n'avais-pu encore m'assurer de ce. fait. J'ai cherché depuis à éclaircir ce su- jet. Mes recherches sur un point si important et si difficile d'anatomie végétale, ont com- mencé sur le:cierge du Pérou.(Gereus peru- vianus), plante que lon ne pourrait trop re- commander à! tous ceux qui veulent étudier les organes de la respiration. J'ai pensé der- très délicats et très petits, s'ilsvenaicntà se ramifier, leurs: ramifications :Seraient: d'une telle ténuité qu'elles:se: rompraient dès que l'onséparerait l’épideérme du parenchyme, et deplus qu'elles se détacheraient par l'ébulli- tion: dans l'acide nitrique. Ayant donc! fait bouillir:dans cet acide l’épiderme avec le !pa- renchyme et :ayant ensuite. fait tomber de haut surce tissu un très petit filet d’eau, ‘j'examinai Ja face interne, et, je nes clare- ment: (vidi manifestamente) l'extrémité des cistomes-ramifiée, et:leurs rameaux unis en- tre eux et communiquant l'un avec l'autre: Chaque cistome n'a pas moins de deuxtbran- _ches, souvent trois, quelquefois quatre. Ces rameaux m'ont-paru- simples et -renflés sur quelques points, ce qui peut provenir de la préparation qu'ils ont subie. Lorsqu'on en- lève l'épiderme vivant, de quelque manière qu’on observe sà facé interne, l’on n’y décou.- vre jamais ce dont je parle, parce qué l’on a rompu ces branches d une extrême délica- ‘tesse qui adhèrent alors en partie ‘au paren- chymeet en partie à J’épiderme. L’épider- ne du’ cereus:'peruvianus à extérieurement une:membrane, et sous elle ! plusieurs cou- ches de cellules; -ilprésente également plu- \sieurseavités\dans lesquels: sont les cistomes ; ceux-ci tenant par un’ bout à la face interne arrivent par l'autre ‘bout au parenchyme, et là ils’ se ra- -mifent en donnant naissance à un réseau en- : Ja lumière passait plus facilement de manière ;{; tre l’épidermeretle parenchyme. à les faire paraître ouvertes. De plus j'avais : découvert un organe particulier membraneux | ñcl en forme de,petite bourse, logé entre les cel: Jules, de l'épiderme, se prolongeant. parfois : jusque. dans le parenchyme ; :et.adhérant au} dE P point lumineux de la. membrane par le moyen: |: metest délicatiet'se détacheaisément du pa- d'une s sorte de ‘bourrelet semblable: à un an-,. > u Gette organisationse reproduit absolument :dans les: opuntia (O:: ficus: indica, et amyclea “Ten:); etaussi dans plusieurs feuilles mem- H“braneuses::Dans le-chouet dans d’autres plantes-de:lx même famille;comme l’épider- :renchyme, je croyais que l'on pourrait obser- nièrement que les cistomes étant des organes . concavité de la paire interng 489 ver cette structure sans préparation; mais à l'essai, je n’en ai pas même vu l'indice. Mais en revanche il suffit de faire bouillir une feuille dans l’acide nitrique jusqu'à ce que l'épidermese souléve comme une vessie, pour voir à la face interne de ce dernier, débar- rassé du parenchyme, - tous les: cistomes qui présentent 2, 3, ét jusqu'à À branches réu- [ * mes entre.elles. Les branches sont ordinai- rement simples, de grosseur égale; formant un réseau entre l’épiderme et le parenchyme, Et ceci se remarque soit à la face supérieure, soit à la face ‘inférieure de la feuille, cette plante ayant des cistomes de tous:les côtés. La rue,.le gouet et l’arisarum: présentent quelques différences en ce que les: branches de chaque cistome se ramifient dans: leur longueur, de sorte que les mailles .du réseau qui en résulte sont: petites et. entremélées ; dans le gouet, la petite vessie. se dilate en deux poches opposées diamétralement. Je n'ai pu observer des faits semblables chez l’Agave americana. l'Antholyza: Æthiopica, le Ficus elastica, lebuis, etc, mais je pense que cela tient à l'extrême délicatesse des branches des cistomes, ou à cequ'il faudrait un autre mode de préparation ;.il peut,se fai- re aussi que, chez quelques.plantes les'cisto- mes ne se ramifient pas. J'ai-plusieurs fois cherché inutilement chez le.lys blanc. ces ra- mifications ; cependant j'ai fini par les-trou- ver, de même que chez l Ornihogalun ru nu tans, avec cette. particularité, quæ opaque auquel.se, fixe la petite ve. dans un autre anneau: plafé/] fe mi-lunaires. eX Le. fait inporlant que je crèj (et qui-vient d'être développé) ëe que dans les chambres stomatiquebte teurs, il existe une sorte de vaisseaux d’une extrême délicatesse, d’une. forme .et d’une structure singulières, Ces vaisseaux sont en- tre l’épiderme et le parenchyme, avec leurs rameaux de communication ;. et la singularité de leur conformation consiste en ce que, sur certains points, ils s’élargissent pour donner naissance à CES bourses que j'ai nommées cis- tomes et quise Logent dans les vides des cou- ches cellulaires de. l’épiderme. Quant à la structure, elle paraît. être toute particulière chez ces organes remarquables, puisque je n’ai vu encore aucun indice qui pât ie faire penser qu ‘ils sont formés de, cellules. cylin- driques réunies. Comme ils ne contiennent que de l'air, lon peut considérer leur.ensem- ble, tant les cistomes que leurs ramifications sous-épidermiques, comme un vasle poumon avec autant de. bouches qu’il y a de cistomes sous la membrane épidermique. » * Les recherches. de M., Gasparrini lui ont démontré, dit-il, que- cette membrane, épi- dermique (la cuticule) est imperforée ét con- tinue aux points correspondants aux,cistomes ou aux stomatés des auteurs..Il pense que l’ex- trême délicatesse de cette membrane:la rend assez perméable à l'air pour qu’elle n'empêche pas l’action des appareils qu’il a décrits. Il termine en promettant d'étudier sous de nouveaux points de vue les cistomes et leurs ramifications, et il promet à ce sujet de nou- veaux travaux. 190 Le petit mémoire de M. Gasparrini est accompagné de deux planches que nous re- grettons vivement de ne pouvoir reproduire, et qui représentent les cistomes du Ceres peruvianus. de l'Orrithogalum nutans et de lAreon italicum. TOO — . SCIENCES MÉDICALES. Sur l’asphyxie, par M. ERICHSEN. L'auteur examine les diverses théories qui ont été émises relativement à l’asphyxie; après cela il rapporte une série d’expériences et de raisonnements qui le conduisent aux conclu- sions suivantes : 1° Quoique la persistance des mouvements respiratoires ait quelque influence sur le maintien de la circulation à travers les pou- mons, néanmoins leur cessation ne peui, en aucune manière, être régardée comme Ja cause unique pour laquelle cette circulation s'arrête. 2 La diminution dans la force et dans la fréquence des contractions du cœur, par conséquent l’altération de la qualité du sang qui passe à travers la substance musculaire de cet organe, est une des principales causes par l’effet desquelles la circulation vient à discontinuer dans l’asphyxie ; comme le dé- montre ce fait que lorsque la force des con- tracüions du cœur est entretenue par le sang artériel qui arrive à la substance musculaire de cet organe, il devient capable de pousser du sang noir à travers un poumon affaissé. 3° L’obstruction que l’on a reconnu avoir lieu dans la circulation est due au sang vei- neux qui excite la contractilité des petites divisions des artères et des veines pulmonai- res en agissant sur leur sensibilité spéciale. h° La cause de la cessation de la circula- tion dans l’asphyxie est due par conséquent à trois eauses : 1° à la discontinuation des mouvements respiratoires: 2° à l’affaiblisse- ment de l’action du cœur: 3° à l’obstruction qui s'opère parce que les petites divisions du systême artériel se refusent à recevoir le sang veineux, | M. Erichsen s’oceupe ensuite du traite- ment de l'asphyxie. Après avoir examiné les méthodes généralement adoptées, il établit un fait qui résulte d’un nombre considérable d'expériences, à savoir que si l’on établit une respiration artificielle, même après que le cœur à totalement cessé d'agir, les cavités gauches de cet organe se rempliront de sang artériel, la congestion des poumons ces- sera, les artères pulmonaires se videront de leur sang, ct cela sans que l’action du cœur soit rétablie: si l’on emploie du gaz oxigène pur, ces effets se produisent avec beaucoup. plus de rapidité. L'auteur a réussi par ce procédé à rétablir la circulation dans plusieurs circons'ances, même après que les contrac- tions du ventricule avaient cessé. Il recom- miande en conséquence pour le traitement des cas extrêmes d'asphyxie, d’insufiler ce gaz dans les poumons, 491 : Recherches sur les maladies climatériques suivies d'observations; par lé docteur KEN- NEDY. Les méderins asglais décrivent sous ce uom, depuis que sir Henri Halford a pu- blié un travail sur cesujet, certaines ma- ladies qui apparaissent à certainesépoques de la vie et ne se rattachent poibt à une lésion organique, bien qu’elles offrent souvent |a plupart des symptômes de quelques-unes d’entre elles M. Kennedy donve sur ces maladiés des détails plus précis et moins vagues que ceux donnés par sir Henri Halford ; il ne croit pas com- me ce dernier observateur qu'elles soient propres à l’âge avancé. Suivant lui, elles ne! seraient même pas rares de 20 à 30: ans: — Nous aïlons reproduire briève- ment quelques-unes des données les plus importantes sur ces maladies qui, ne se ra(lachant à aucune lésion organique ap- préciable, ont été pu étudiées par Îles écrivains français; mais dont les prati- ciens, qui savent combien d'états morbi> dés qui n’ont pu encore être rattachés aux lésions organiques se rencontrent encore chaque jour, ne nieront pas l'existence immédiatement et sans réflexion. Les maladies climatériques ne sont pas très fréquentes; cependant les personnes qui parcourent toute leur carrière sans en avoir élé atteintes une fois ou deux peu- vent être considérées comme faisant ex- ception à la règle. nues. Dans le plus grand nombre des cas, on n’en trouvé aucune qui soit évi- dente; dans quelques autres le mal sem- ble apparaître à l’occasion de quelques conditions anormales, telles qu’un refroi- dissement, la grippe, toute émotion mo- rale ou un ébranlement physique, un dé- sappointemeat, les excès de tout genre. Maisces causes ne sont évidemment qu’oc- casionnelles, et c’est plutôt dans l’'écou- lement plus où moins rapide des diverses périodes d'accroissement et de décroïsse- ment que l’on doit en chercher la vraie cause, Ces maladies commencent rarement caractérisées qu'après qu'elles ont déjà duré longtemps. Trois symptômes princi- paux dominent dans la plupart des cas. Nous indiquerons en premier lieu les douleurs qui varient, suivant les cas, de siège, de nature, de caractère, et qui, en général, sont périodiques. Le symptôme le pius fréquent ensuite et qu’on observe dès Le début est la faiblesse que le malade ressent surtout dans les genoux qui sem- blent lui manquer, même lorsqu'il est couché ; puis apparaissent successivement la diminution d'abord et plus tard la perte de l'appétit, et enfin le dégoût ab- solu de tout aliment, puis l’amaigrisse- ment, l’affaiblissement moralet physique, et enfin la disparition complète du som- meil; en même temps les traits du malade prennent un caractère particulier, comme si tout à coup plusieurs années avaient été ajoutées à son existence; puis, dans des cas nombreux, la circulation prend une fréquence anormale. Ces différents symp- L 2 {ômes qu'on observe dans la plupart des cas se combinent pourtant de manière à affecter spécialement l’une des trois gran- des cavités. Lorsque la poitrine en est le principal. siége, des douleurs articulaires . des membres supérieurs, qu’il 6st difficile de distinguer dés douleurs rhumatismales avec une dyspnée périodique, ces palpita- tions du cœuret une toux le plus souvent spasmodique, sont Îles symptômes prédo- Les causes de ces maladies sont peu con- : d’une manière subite et ne peuvent être A92 minants. Ilen est de même de ceux qui se rapporlent aux organesdes anlres cavités, la têteet l'abdomen et que nous ne croyons pas devoir reproduire. [| ya cependant un certain nombre de cas où la plupart des organes sont affectés indifféremment et sans aucun o'‘dre. Il paraîtrait aussi que chez les hommes le cerveau et l'appareil digestif seraient le plus fréquemment le siége de troubles graves, tandis que chez les femmes la plupart des symptômes pa- raîtraient fournis par les poumons et le cœur. La durée de ces maladies est ordinaire- ment très longue; jamais inférieure à quatre où cinq mois ; elle est quelquefois d’une ou de deux années. : Le diagnostic reste souvent obscur per- dant très longtempsen raïson de la mar- che lente et compliquée de la maladie; ce- pendant il y a deux points importants à noter à cet égard : le premier, c'est d'éviter avec soin de prendre certains cas de ma- ladies climatériques peur des lésions orga- niques réelles, ef c'est ce qui arriverait très facilement dans les cas où les acci- dents viendraivet du cœur ou du cerveau. Le second, c’est de bien constater sil n’e- xiste pas réellemeni un commencement de lésion organique el comme simple compli- cation; car, dans ces cas, deux maladies aussi différentes peuvent s'aggraver sin- gulièrement et mutuellement. . Le pronostic est le plus souvent favora- ble, et on ne saurait croire de quels états graves etsouvent désespérés pour les gens du monde on voitrevenir des malades at- teints d’affections climatériques ; on voit cependant quelques insuccès, mais c'est surtout chez les persbnnes avancées en âge. Sir Henri Halford pensait que le ma- lade ne se débarrassait jamais compléte- ment de toutes les traces d’une premièr attaque; telle n’est pas l'opinion de l’au- teur qui a vu le contraire arriver dans | plupart des cas soumis à son observation. Quant au traitement qui convient dan ces maladies, voici ce que M. Kenned)y établit de plus général à cet égard, Si le maladies climatériques ne sont que le rë sultat de la décadence momentanée d quelques-unes des fonctions qui consti: tuent la vie et spécialement de celles d système nerveux ; si elles ne sont qu'un espèce de fatigue, qui ne permet plus au organes de remplir leurs fonttions av l'énergie habitueïle; si cet affai blissemen frappe surtout le système nerveux, comm paraissent le démontrer et la périodicit de presque tous les symptômes et le fai important que, dans la plupart des ca ces symptômes sont simplement fonction nels et non point organiques, le traitemen qui devra réussir le mieux, el celui qui 493 - 495 ee jusqu'ici rendu le plus de services dans des ! ‘cas anaïogues, est l'emploi des stimulants indiqués d’une manière générale et appli- qués nécessairement suivant les cas parti- culiers. Ua point important dans le traitement de ces affections, c'est qu'on ne peut pas les arrêter. tout à coup, et le traitement doit être dirigé dans l'intention seulement de soulager, et souvent encore on voit les symptômes persisier en dépit du traite- ment pendant des semaines et même des mois, et pourtant le malade finit par se irer complétement d'affaire, Les bases du raitement devront donc être de relever la confiance du malade, de le faire changer d'habitation et d'air s’il est possible; puis d’agirsur l'économie par une combinaison rationnelle d'agents thérapeutiques, par- mi lesquels les stimulants, les toniques, les anodins et les purgatifs occuperont la première place. Nous regrettons que le défaut d'espace ne nous permelte pas de reproduire quel- qu'une des cinq observalions rapportées ici par M. Kennedy et qui viennent à l’ap- pui des données produits sur les maladies climatériques. rens, Recherches sur les os et les dents, page 6. Or, lorsqu'on regarde avec attention les couches alternativement rouges et blanches dans les os des animaux nourris de garance à différentes reprises, on reconnaît que les couches blanches ne le sont pas réellement. Voilà donc le fait capital de la thécrie de Duhamel soumis nécessairement à une in- torprétation nouvelle. Il n’est donc pas cer- tain que Duhamel se soit trompé d’abord en admettant une décoloration dans les os. D'autres auteurs après lui ont partagé cette même opinion; tels sont Dethleef, Cibson, M. Owen, M. Thomas Bell, etc. Nous aussi, nous avons remis au régime ordinaire des animaux dont les os avaient été rougis par la garance, et nous avons vu ces os se décolorer et redevenir blancs ; mais nous les avons vus se décolorer dans certaines parties, et rester rouges dans d’autres. Nous les avons vu se décolorer d'autant plus, que le régime de la nourriture ordinaire avait été prolongé plus longtemps, et que le régime de la garance avaitété plus court. Nous ne pou- vons donc pas admettre que, dans les os co- Jlorés par la garance, la couleur rouge ne dis- (Gazetle médicale). paraisse qu'avec la substance osseuse cbe- même, ni que les couches rouges de l'os ches blanches nouvelles. Duhamel examine les os d’un porc âgé de six semaines, mêlés de garance, et cela pendant un mois. Au bout de ce temps, l’animal fut nourri pendant six semaines à la manière ordinaire. Je sciai transversalement, dit-il, les os » de ses cuisses et de ses jambes, et j’eusle » plaisir de m'assurer que j'avais bien prévu » ce qui devait arriver. La moelle était envi- » ronnée par une couche d’os blanc assez » épaisse; c'était la portion d'os qui s’était « formée pendant les six semaïnes que ce co- » chon avoit vécu d’abord sans garance. » Or, Duhamel n’avait pas prévu ce qui de- vait arriver. Nous avons répété son expé- rience sur un cochon de six semaines envi- ron, qui fut nourri d'aliments garancés pen- dant vingt jours et remis à la nourriture ordinaire pendant vingt-huit jours. Au bout de ce temps, la section transversale dés os longs montrait autour Ge la moelle une cou- che rose assez épaisse. Cette couche rose n’était donc pas nécessairement la seule por- tion d'os qui fût formée au moment où nous avons soumis l'animal à un régime d’aliments garancés. Duhamel continue : «Ce cercle d’os blanc » était citironé par une roue aussi épaisse » d'os rouge; c'était la portion d'os qni s’é- » tait formée pendant l’usage de la garance. » Ici encore nos sommes d’un autre 2vis * que Duhamel. Dans notre animal, on voit très-bien, au milieu de l'épaisseur des os longs et autour de la couche rose, une zone circulaire d’un beau rouge. C’est l'intensité de la couleur de cette zone rouge qui fait paraitre blanche la couche précédente. Mais si l’on examine avec un peu de soin la zone rouge, on voit qu’elle n’est pas régulière. Assez nettement limitée au dehors, elle pré- sente en dedans une dégradation plus pro- PHYSIOLOGIE. Recherches sur la coloration des os dans les animaux mis au régime de la garance ; par M. BRULLÉ. Conduit, par l’enseignement du je suis chargé, à traiter du dévelopement du tissu osseux, j'ai trouvé les physiologistes divisés en deux camps. Les uns, avec Duhamel, re- gardent les os comme formés de couches qui se renouvellent rapidement; les autres nient ce renouvellement. Tous s'appuient sur les expériences faites avec la garance; mais, tandis que les premiers admettent le recouvrement successif et rapide des os par des couches nouvelles, qui sont rouges ou blanches suivant le genre de nourriture que prend l’animal, les derniers expliquent les phénomènes par l’arrivée ou le départ de la matière colorante au moyen des vaisseaux sanguins et des lymphatiques, sans l’inter- vention du renouvellement de J’os Dans cette alternative, ne voulant pas avoir désor- mais à professer, à la suite l’une de l’autre, deux opinions aussi directement opposées, j'ai cru devoir consulter la nature elle-même. J'ai trouvé dans M. Hugueney, professeur de physique au collège royal de Bijon, un collaborateur zèlé et instruit. Voici les ré- sultats auxquels nous sommes parvenüs. * _ Duhamel ayant remis au régime ordinai- re des animaux dont les os étaient devenus rouges par le régime de la garance, ces os lui parurent se décolorer et redevenir blanes. Une observation plus approfondie le de- … trompa. ; ans les os étudiés par Duhamel, - la couche rouge n’avait pas disparu; seule- nent les couches rouges de l’os se trouvaient : recouvertes par des couches blanches. Ainsi, . les os de jeunes cochons lui offrent alterna- tivement dés couches rouges et des couches . blanches; fait capital et première base de sa théorie sur le dételophement des os. (Flou- | soient uniquement recouvertes par des cou-: qu’il avait nourri d’aliments 455 noncée dans certaines portions. Gette. dégra- dation établit un passage insensible à la cou- che rose, et sur cette couche rose se remar- que le même phénomène que sur la couche rouge, C’sst-à-dire que l’on y découvre des stries Ou raies concentriques, lesquelles : sont seules colorées. Donc, rien ne prouve que le cercle ruuge soit la portion d’os qui s’était formée pendant l’usage de la garance. « Enfin, continne Duhamel, cette couche » rouge élait recouverte par une couche » assez épaisse d’os blanc; c'était la couche » d'os qui s’était formée depuis, qu’on avait » retranché la garance de cet animal. » Remarquons ici que la couche extérieure et blanche dont parle Duhamel paraît plus nettement séparée de la couche rouge et mé- diane que la prétendue couche blanche inté- rieure. Cependant elle est encore sensible- ment rose dans certaines parties. Il n’y a donc pas de raison pour qu’elle soit entiè- rement de formation nouvelle, c’est-à-dire postérieurement à l'alimentation ‘par la ga- rance. On y reconnaît, en effet, des portions de stries également rouges et conccntriques à la couch: rouge proprement dite. Il pour- rait donc y avoir là tout à la fois des portions osseuses de formation nouvelle, car l'os s’ac- croit en épaisseur par des couches très-min- ces, et d’autres portions de formation. plus ancienne, c’est-à-dire produites pendant que l'animal vivait de garance ou même aupara- vant. Mais il est essentiel de noter ici que ces alternances dans la coloration des os longs n’ont lieu que dans une portion de leur lon- gueur ; vers les extrémités de la diaphyse, la coloration est rouge et uniforme. Il en est de même dans les épiphyses, et’ ce phénomène a lieu précisément dans les portions les plus tendres, dans les parties spongieuses de l’os. Aussi le retrouve-t-on dans toute l'épaisseur des os courts, où l'alternance est tout à fait insensible, tandis que, dans les os plats, tel que la mâchoire inférieure et l’omoplate, dans tous les os où le tissu est compacte, on retrouve l'alternance telle que nous l'avons décrite. et non pas telle que l'avait vue Du- hamel. On ne peut donc admeltre avec lui que les os des animaux garancés se couvrent de couches blañches. Cette proposition nous semble fausse, lorsqu'elle est énoncée d’une manière aussi générale. Mais on peut dire que le tissu compacte des os se recouvre peu à peu de couches blanches fort minces, tout en se décolorant, tandis que le tissu spon- gieux reste rouge plus longtemps. Que le tissu des os se décolore, c'est une consé- quence rigoureuse des apparences que nous avous signalées; et que le tissu spongieux ct en général le tissu moins dense de l'extrémité des os longs ne reste rouge, comme le pre- tend Duhamel, que parce que les couches qui: le recouvrent pendant la vie ne sont pas en- core ossifiées, c'est ce que l'examen des faits ne nous paraît pas justifier. Quoi qu'il en soit, c’est sans doute pour avoir donné moins de durée à nos expérien- ces avec la garance, que nous avons pu vb- server la décoloration d’une manière certai- ne. Dans les pigeons surtout, nons avons ob- 496 tenu des résultats fort rémarquables, en leur donnant des doses de garance assez légères et en prolongeant fort peu lé mode dalimenta- tion colorante. Daus tousles cas on remarque deux faits bien distincts dans l'alternance des os colorés : le ‘premier, <’est la décolora- tion des couches, de chaque côté d’une zône tout à fait rouge; le’sécond consisté dans l'addition de parties nouvelles à l'extérieur, et nécessairement aussi dans la résorption d’au- tres parties à l'intérieur. De ces deux faits, le premier, soupconné en partie par Duha- mel, fut abandonné par lui et par ses succes- seurs, le Second n’est pas à contester. La théorie de Duhamel ne nous semble fondée que sur une simple’hypothèse. : Du- hamel noufrit un animal de garance; il trou- yè que ses os sont devenus rouges. Plus tard Duhamel nourrit cet animal d'aliments dé- pourvus de garance; il remarque que $és os ‘sont blancs ::nous répétons qu’ils ne le sont ‘qu’en partie, et que, sous ce ‘rapport, son assertion nous paraît fautive: Maïs passons. Duhamel-remarque que‘les'os sont blancs. 11 pense d'abord que les o$ sont décolorés ; jus- que-là il peut être dans le vrai, sauf la forma- tion des couches tout-à-fait récentes et qu’il né‘souptonne ‘pas encore. Duhamel Savise ‘alors de scier’ en travers l'os de’ cét animal, i il voit des altérnances'de ‘couleur bien tran- chées; c'est le faitiapparent, maïs non le fait réel. Ici vient l'hypothèse; ‘elle vient d’un examen trop approfondi. Puisque los me‘Présente trois Couches différentes! se! dits, tré couchemouge en- tre deux couches ‘Manéhesÿtet puisque d'ani-, - mal a subi (rois modes altérnatifs: d'alimen- tation, il y'a donc wh’rapport entre la/mour- 2riture et l’état dé los Doncla couchethlanche ‘intérné répond'à Kpremièrealimeitation, la couche rouge à l’alfñientationgarancées en- fin la couche blanche externe à le! nouvelle alimentation sans garance. Je borne ici ces premiers résultats de nos expériences, que nous publicrons ’bièntôt avec lés figures à l'appui ‘et je passesous si- lence les observations’ que nous avons faites: au sujet du cal et de lPaccroïssement des os en longueur; j'omets aussi pour le’müoment les faits nombreux concernant la détoloration: des os des oiseaux, pour arriver aux conclue sions de cette note. Ces conclusions sont que les os s’accrois- sent en grosseur, comme l’a dit Duhamel,au moyen de couches qui s'emboîtent, mais ces couches sont extrêmement minces et ne s’ap- pliquent pas en même temps, ni d’uné ma- nière continue, sur toute la longueur de l'os; élles suivent, dans leur formation, un ordre que l’on n’a pas encore reconnu. Ce que nos recherches démontrent surtout avec évidence, c’est que les os se colorent par l'action de la garance’ indépéndamnrént de * Jeur formation; c'est que-lés différents’ cer- cles colorés que l’on y rétnarquéne sont pas réellement les parties” formées/pendant les modes d'alimentation! correspondants; s’est, “enfin, ‘que lés'os, une fois colorésy1se déco-! Jorent,"et ce fait/dedécolorations soupçonné: d'abord, puis äbañdonné par Duhamel, -ren- verse! complètement la théorie du renouvel-: Jéméntrapide desos;tquiravaitprétalu: de- puis les travaux de ce célèbre académicien.: Jon de tabac naturel, 497 SCIENCES APPLIQUÉES. Méthode pour découvrir la falsification du tabac. La base de ce procédé, indiqué par M. Bateman, est Ja détermination et la compa- raison des quantités de matières. solubles con- tenues dans les tabacs. De nombreuses expé- riences ont démontré que toutes les ma- tières végétales renferment une certaine proportion de matières soubles dans l’eau ; ainsi cette quantité s'élève de 18 à 26 pour cent dans les feuilles de rhubarbe; le raifort, la laitue, le chène, etc., en renferment une certaine quantité déterminée. Dans le tabac celte proportion ne dépasse jamais 55 pour cent; 1l s’en suit.que si le tabac a. été. falsifié par le mélange d’une substance quelconque soluble dansl’eau, la quantité de matière ex- tractive ou soluble en est augmentée tandis que celle: de matière ligneuse et insoluble décroié dans le même rapport. Un échantil- manipulé avec soin, donne cinquante pour cent de matière solu- ble; si une autre portion du même tabac a été mélangée de 15 pour cent de matières solubles, le mélange total ne renfermera. plus que 85 pour cent de tabac; dès lors l’expé- rience apprendra qu'il donne 57, 5 de ma- tière soluble et 45,5 de matière insoluble ; par là l’on pourra calculer la quantité de ma- üère. étrangère qui s’y trouve, :HORTICULTURE. LE Rapportfaitàlasociété royaled’horticuliure 4 ‘de Paris sur un essai de culture potagère aux îles Marquises, par M. Rendu. Messieurs;vous m'avez chargé de vous ren- -dre-compte. d’un rapport que M. François Petit, sous-lioutenant à la 34° compagnie (du er mésiment-de-marine,vous.a adressé suriles essais de:cultures:des différentes.plantes légu- mières-ebautres, à Noukou-Hiva, :baic de Faiohaé, faisant partie desiles Marquises. Vousailez juger. des, succès:obtenus par M:Frañçois-Petit. ‘Get-officier à dait'ses.essais sur: cinquante et uneoplantes, savoir 3,choux de six espèces, “navets, carottes detrois! sortes, . poireaux, “pommes: de terre de Valparaiso, oseille, oignons et-échalotes, -aulx, haricots de cinq sortes, fèves de marais, pois de deux sortes, ‘épinards, betteraves de deux variétés; poi- vrons; tomates, piments, aubergines, salsifis, céleris, «salades: telles que roquette, laitue, . romaine, chicorées frisée et sauvage, escarole, cresson alénois, cerfeuil, persil, radis de qua- tre sortes, moutarde, melons de trois sortes, courges de deux variétés, concombres, pas- tèques, artichauds, cardons, panais, asper- ges, ananas, canne à sucre, caféiers, thé, avocatiers, bananiers, goyaviers, cherimolias;, stenadillas, maïs, aroW-root,-colonniers, Vi- gnes; Orangers, citronniers, pinos, noyaux de pêche et de prune, ettabac. Dans le: tableau qu'il.en a dressé, M. Petit fait: connaître «quelle «a été J’abondance des. mpuôduits; lé tempsécoulé depuis le semis jus- ‘qu'à l'époque:de là récolte, quelles sont les, À: plantes-qui-ont-donnésdes graines, et enfin, dans une:colonne d'observations, le succès ou. la non-réussite des plantes. “goyaviers, lé maïs, l’arow-root, destcoton- fl du matin à trois heures après midi; les hari- | :-auberginess: épinards,-betleraves, “salsifis, cé | 0298 Parmi celles qui ont préspéré, l'on peut citer les navets, les poireaux, les pommes de terre de Valparaiso, la grosse échalote de | Sandwich, la petite échalote, les aulx, les di- M verses sortes de haricots, les tomates, les pi: M ments, les aubérgines, les salsifis;les diverses ff laitues,* chicons et chicorée, le’ cresson alé- fl nois, les radis, les melons, les courges, les ff! ‘concombres, les pastèques, les artichauts, les asperges, les ananas, 1és’ cannes à sucre, les f caféiers, les avocatiers, les Hbananiers, les niers, les vigties, les orangers;! Les Citronniers, | le tabac. ‘Les végétaux dont le Succès n’a! pas ré- “pondu’aux espérances sont les divers choux et choux-fleurs, les carottes) loseille;des oi- @, gnons, lès fèves de marais, les pois; ‘les épi- nards,les/bettéraves, les poivrons, le icéleri, la roquette, le cerfeuil, le persil, les panais, | les pinos, les noyaux!de pêche et’d6 prune. Dans les observations qu'il a-cofisignées |, en suite du” täbléa des produits, M Petit = signale les dégats causés par! un "puceron 13 blanc qu'il né décrit pas et que, par consé- quent, l’on ne peut reconnaître, et par plu- k sieurs espèces de chenilles ‘dont il attribue k la grande quantité à l'abondance de petites à tits suivies d’alternatives de soleil ; les rats k lui ont fait aussi beaucoup de tort. |, M. Petit attribue la non-réussite de plu- 4} sieurs de $és essais à far ntauvaise qualité des) | graines, altérées pendant le voyage. A, ;La-germivation de celles qui ont lÉUSSI AM eu lieu ; généralement les troisième; quatriè- ; 1 me ou cinquième jours; surtout avec la pré-" ‘caution. d’ombrager.les.semis de huit heures cots, melons, concombres, pastèques, et COUr- 4 ges n’ontipas eu besoin d’être cmbrages. Les carottes, poireaux, oignons, tomates, | leri, piments et persil, onf, été huït où dix jours à lever. Les arrosements doivent avoir fièu tous les, jours une fois, et l'on ne doit pas négli- | ger.de metire les. semis à découvert aussitôt à il qu'ils montrent Jes premiers germes. l . En: seize mois, les. pommes de terre onfs ! , rapporté trois récoltes, dont la dernière pluss k, abondante que les deux premières, \ 4 Le maïs produit au moins deux fois EUS) . an. a D : On peut ressemer les graines huit ou dix | jours après leur RE elles Rvent et pro , duisent très bien :.les graînes fraiches réuss ! sissent très bien. 4 à Le tabac a produit trois récoltes sur le | même pied, en coupant le pied au ras de terre après les deux premières récoltes € À arrosant immédiatementaprès; M. Petit pense hr qu'il..en aurait pu faire une, quatrième ré } colte, , | :La saison des pluies est novembre et dé cembre; quelquefois elles ont lieu en décems 3 bre,et janvier. fr La saison la plus. chaude est, abût, Sep)" tembre,. octobre et novembre: c'est alo! d ln que l'on récolte les meilleurs melons et pas-. ü èques. Ici se terminent ls observations de M. Po. 1 it. ti 1: là Nous pouvons tirer, de tout ce qu'il nous El F3 | | | | | Je territoire de ces îles est très-fertile, que L ombrager convenablement, et qu'avec l’ac- | tivité si naturelle aux Français, avec lins- | en peu de temps une grande amélioration, et_ ne devienne.même,une.nouvelle source-de: .| bien-être pour da France. À Archives de-‘Notre-Dame de Saint-Omer: comme la plupart des églises du moyen-àge, firuit par l'apôtre de Saint-Omer, le bril- lantÉvêéquede Luxeuil, qui donna son nom | . @3 Les Normands, dans leurs, courses dévas-.: tatrices, pillèrent celte cité qui:commen- mes eurent lui pour PArlois, leshabitants,, F relevèrent.ces ruines,el. les.entourèrent de “fortifications pour les-protéger contre de Dhouveiles attaques: Ce ne fut, comme, Ait fut formé un, évéché à, Saint,Omer, ce temple futérigé.en église cathédraléet prit, | * “rent augmentés de la prévôté de Watten et taationales, el enfin changé en magasin à “Notre-Dame eut lieu le 9, juin 1802. hertesnombreuses, possèdent encore un les. Maïs, quoique les lois du 5 novembre | 199 a appris dans sa notice, la conséquence que le principal soin à prendre pour assurer le succès de l’horticulture, c'est d arroser et truction horticole si largement. répanäue aujourd’hui, nul doute que cette nouvelle partie des possessions françaises n’éprouve TOO SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. Cette église, commencée dès le x° siècle et terminée à peine au xvl°, est une des plus belles du nord de la France. Formée, - de nefsdisposées en croix latine, sur la lon- gueur desquelles règne une magnifique, co-, Jonnade, soutenant. des,voûtes;en Ogives, non mons élégantes que hardies (1); elle’a, essuyé de nombreuses vicissitudes; et d’a- bord, c'est en vain que, vous chercheriez,, quelques vestiges du témple primitif cons-, cette bourgade alors presque inconnue. eait à sortir. de,son obscurité; et renver- Sérent l’église. Lorsque des jours plus cal- nous l'avons déjà dit, qu'au, x‘ siècle que furent commencés, les travaux de l'église: de Notre-Dame: lorsqu'après lavruine de: Térouanne par l'empereur Charles-Quint, ane nouvelle-importance;ses-revenus fut: | X'uné forte pretende canoniale, Pendant la, révolution du.sièole.dernier,,ce templefu t: 'abod fermé, puis ouvert:pour:les fêtes . fourrage. La réouverture de l’église de Les archives-de.cette église, malgré des srand nombre de documents historiques jui remontent au xsiècle. M. Vallet de Viriville ya comptéiprès.de 10,000 regis- res etsix mètres-cubes de feuilles volan- (790 et 5. brumaire an, V, n'aient point (1) Salongueur est de 100 mètres; sa largeur f brise à la nef transversale,de 59 mètres environ; “a hauteur du pavé:jusqu'à da clef de la voûte de .| ° 2 mètres, 34 centimètres, etsa surface prisein- | érieurement de:9,992: mètres;:72; centimètres. : La tour qui est-jointe: à l’église ne fut terminée: qu’en 4499 ; sa hauteur est de 50 mètres: 75 een- imèêtres ; elle renferme une:cloche nommée. Ju-» ienne, fondue en 1474 et pesant 9,000 kilog. curieux de M. |Juenson, président du tribunal de Saint-Omer, |ntitulé:wotre-Dame-de-Saint-Oner, omrechesches; ur cette église. (in-8°,147. pages ).: 500 reçu d'exécution, quoique pendant la tour- mente révolutionnaire l'église Ce Notre= Dame soit (oujours restée en possession de ses archives, ce dépôt n’en a pas moins éprouvé des pertesnombreus?e. Dansle but d'utiliser les planches qui formaient les casiers etiles layettes, les parchemins et les papiers furent jetés pêle-mêle sur le £0!, etsansile zèle.de M: deGivenchy qui lesre- cueillit'ehez luiil est probable qu'ils n'of- friraient-plus maintenant qu'un amas de pourriture. Enfin, M. le ministre de l’ins- truclion-publique envoya, pour en opérer le dépouillement, un’élève de l'École des Chartesssaussi.célèbre par son érudition que «par son expérienee archéologique, et maintenantiil serait-aisé d'assurer la con- servation deces archives (1). Parmi les milliers de pièces qu'offre la série de correspondance,-M.- Vallet a rele- vé, plusieurs lettres ‘intéressantes .par les personnes dont elles émanaient;, ainsi on retrouve des-autographes de Fénélon, du P. Lachaise, confesseur de Louis XIV, du prince Eugène, d’Adolphe de, Bourgo- gne, petit-fils bâtard de Philippe-le-Bon, de Charles-le-Téméraire, de Philippe-le- Beau, de Charies V, de Marie de Hongrie, des deux Marguerite gouvernantes, de l'Empereur Mathias, d'Albert, d’Isabelle- respondanre de Louis XIV depuis la prise de Saint-Omer par le-duc d'Orléans en 1677: Comme il est facile de le croire, tous ces documents ne se recommandent point par la même importance historique, mais ilsn/en sont pas moins dignes d'in- térêt-à eause des personnes dont ils’ pro- viennent: De nombreux dissidents avec la: puis- “sante abbaye: de .Saint-Bertin vinrent troubler: les prévôtsiet lesiévêques: il y eut une multitude de procès tant à Reims: dans les temps reculés, :qu’au parlement de part et d'autre sous leprétexted'éclair- cir la question. Les principaux poin(simis en litige étaient :-10 la juridiction eeclé:: dans les actes, danses. processions, etc. ; ques de Saint-Omer. L'espace nous man- que pour nous;étendre;sur: ces démélés autant.que nous le voudrions ; qu’il nous soit cependant permis, en terminant, de réclamer contre l’état d’abandon dans.le- quel se trouvent ces archives, qui, comme “curieux.etnombreux documents. Gesar- chives n’ont aucun local qui leur soit-pro- pre : elles sont confiées au zèle gratuit et obligeant, de. M. de Givenchy, connu par “plusieurs travaux, historiques, N’est-il sjuiu 1843,,par, M, le ministresde l'instruction, « glise, autrefois colléhiale et plus tard cathédrale |.de ce-fravailayecle; zèle.qui on pouxaitatten-, “des archives de Notre-Dame .et un rapport qui seront’ publiés dans ile 6° vol. de Mémoires des antiquaires ide la Morinieiagtuellement -sous prepsejs| SRÉELS fé Claire-Eugénie,'ete., etc. ; et enfin la cor- * ‘de Paris;.des mémoires furent imprimés . siastique et civile:; 2° droit de ‘préséancet, 3° droit de mitreeti de crosse;:holes:reli::| on vient, deile voir, présententencoreide. ï (1) M. sValletide Virwille a ‘étévchargé, le 10: . publique, de mettre.en ordre les archives de l'é-, de Nctre:Dame-de-Saïint-Omers:il s’est acquitté 501 pas du devoir de l'administration muni- cipale d'assurer la conservation de ce dé- pôt ? Espérons qu’enfin elle comprendra l'importance de ces archives, et que dans le cas où elle resterait indifférente, le mi- nistre veillera à leur conservation en nommant un archivisie pour terminer le travail /si conseiencieux et: si utile de M. Vallet de Viriville. À. » HEÉRICOURT. GÉOGRAPHIE. Fez,. son lustoie et son état dans les. temps modernes (Suite et. fin.) Sidy Idris fit faire une.très belle: mosquée à Fez.où son. corps a été enterré; et cette:cir- constance est..pour cette mosquéeret, pour la ville un, motif de. vénération.de plus. On: en: fit bâtir successirementune.très grande qu'on appelle.encore à présent, Carwin:s son nom semble prouver qu'elle, a: été, bâtie par les: Arabes.du. Caïroan. Dans ces premiers moments.de zèle et d’en- thousiasme qu'inspire;partout.un cultenou- veau, Fez fut.consacrée à la-dévotion, et l'on y bâtit, dans. un, instant, un. nombre: infini de mosquées, plusieurs hôpitaux, Elle-acquit une grande, vénération ‘parmi, les mahomé- tans africains; elle fut-respectée;.pardes rois et les conquérants africains; et.obtint'même.: le droit de se rendre, au premier, agres: | seur, droit ridicule à la vérité, puisqu'il n’est , fondé sur rien et qu'il ne sert qu’à prouver la faiblesse et la difficulté que l’on a de com- battre. Gette ville, où l’on. venait de. presquer, toute l'Afrique, eut bientôt un grand nombre d’hôtelleries où [on était plus commodément ;: alors qu’on ne l’est. peut-être aujourd’hui dans quelques pays de l'Europe. Cette quan- tité d'étrangers qui couraient à Fez y'intro- duisit bientôt le goût, du plaisir, qui est un attrait de plus pour le voyageur; la débau- che suivit de près, et comme elle .est plus outrée dans les pays chauds qu'elle ne l’est ailleurs, Fez, qui était l’école des sciences et des mœurs, devint insensiblement l’asile- de tous les vices. Les bains, que la santé, l’asage et la propreté rendaient nécessaires, respectés parteut comme des temples, étaient devenus des rendez-vous où les hommes s’in- troduisaient habillés en femmes, et les jeunes gens, sous le même déguisement, la que- nouille à là main, couraient les rues, après le soleil couché, pour attirer les étrangers dans leurs hôtelleries, qui étaient moins des asiles queides maisons de prostitution. Cette foule de conquérants qui se disputa ensuite la Mauritanie toléra d’abord ces abus, et l’on se contenta d’assujettir les maîtres des hôtelleries. de Fez à fournir un nombre de cuisiniers pour les armées: C’est peut-être à cet esprit. de dibertinage que la ville de Fez dutison,premier-éclab et'une-partie de ses ri- chesses. Gomme le»sangy étaitibeau,-les Afri- : cains ycouraient,en-foule,set par:le renver- |. sement, des dois et dessmæœurs, le vice lui: dreide luiet a. adressé,an minisxeun,catalogue :| mêmMey était devenuumerressource politique. Le même.esprif,sles> mêmes:goûts et lamême dépravation,existentencoresdans Le cœur de tous les Magregs mais lelibertinage n’est point : | 502 autorisé, Je h ici comme ailleurs cette empreinte de honte qui le fait rougir s’il se montre à découvert. La ville de Lez est à 30 lieues de Salé et à lieues de Méquinez elle est bâtie dans un emplacement singulier qui montre le peu de connaissances physiques de son fondateur et le peu de cas qu’il faisait d’une situation plus ou moins same. Que l’on se représente un emplacement de la forme d’un vase aplati par le fond : la ville de Fez en' grand est tout de même. Cette ville est bâtie dans le fond d’un vallon arrondi, et toute la hauteur qui borde ce vallon est divi- sée en jardins plantés d’orangers et de toutes sortes de fruitiers ;. une rivière qui serpente ce vallon et qui l'entoure dans divers sens, donne abondamment de l’eau à tous les jar- dins, et profitant des facilités que lui donne sa pente, elle fait aller un nombre infini de moulins et vient enfin fournir de l’eau à tou- tes les maisons de la ville et dans presque tous les appartements de chaque maison. Il faut descendre longtemps et en tournant le long des jardin$ pour arriver jusque dans cette ancienne Fez qui pouvait être belle autrefois, mais qui est bien peu de chose aujourd hui; car les beautés dans ce genre sont une affaire de comparaison et doivent dépendre entière- ment des temps et des lieux et de la façon de penser des hommes. Il y à la mosqnée de Carwin qui est très belle; il y a quelques fondaks ou hôtelleries qui sont assez bien entendus? les maisons, quoique assez bien ornées en dedans, n’ont aucune apparence ; les rues sont si étroites que deux cavaliers, dans bien des endroits, ne sauraient y marcher de front; les boutiques qui bordent quelques-unes de ces rues, n’ont d’étendue qu'autant qu’il en faut pour la place d’un Maure sédentaire, qui reste toujours as- sis autour de ses paquets; du reste, la situa- tion est infiniment commode pour l'utilité des eaux, mais par la même raison elle est malsaine. - Enfin, Fez pouvait être quelque chose dans les siècles reculés; mais si elle mé- rite aujourd'hui quelque attention, c’est parce que les autres villes de la Mauritanie ne sont tien. Les jardins qui entourent la ville de Fez de tous les côtés de la pente sont ‘très agéa- b'es et font un effet singulier: chaque jardin avait autrefuis sa maison, où les habitants de la ville allaieot passer le temps des chaleurs ; mais ces maisons ont élé détruites pendant les guerres civiles et pendant les révolutions dont les environs de Fez ont été le théâtre; ct il y a pou de pariculiers qui les aient ré- tablies, Les Maures @e %ez sont plus instruits que ceux des autres pays, ils s'habillent mieux et avec plus de goût, ils vivent plus proprement, . mais ils sont vains et présomptueux, et d’or- ‘dinaire cette trop grande idée qu'une nation a d'elle-même est la marche opposée à la po- litesse. Les habitants de Fez, qui regardent leur ville come le sanctuaire de leur bien- heureux fondateur, regardent aussi comme un privilége miraculeux de pouvoir se rendre au premier. prince qui s'approche de leur vitté; le faitest que la ville de Fez, par sa situation, mc peut pas se défendre, il faut donc qu’elle ? À ARS ] vice n'est point public; il porte 505 Se rende où qu’elle soit'exposée à une entière dévastation. , Sur la hauteur du vieux Lez, et dans une plaine assez agréable et susceptible d’uae ri- che culture, un des chérifs de la race des Be- ni-Merin, appelé Jacob-ben-Abdoulla, fit bâiir dans le xiuIe siècle le nouveau Fez qui, par sa situation, tin{ l’autre en respect. Cette place est habitée par les juifs qui ne peuvent entrer dans le vieux Fez qu’en s’exposant à toutes sortes de mauvais traitements. La si- tuation de cette nouvelle Fez est très-saine; cette ville renferme plusieurs palais où habi- tent les princes, fils de l'empereur ; l'empe- reur lui-même y habite quand il veut, mais plus souvent il habite dans un palais isolé que fit construire Muley-Abdoulla, son père, à une demi-lisue de cette place. ——0: de de o—— BIBLIOGRAPHIE. Histoire de la vie, des ouvrages et des doc- trines de Calvin; par M. AUDIN. Paris, Mai- son, 2 vol. in 8. Prix 45 fr. Le principal but de M. Audin, dans cette biographie, le seul digne’d’un grand historien, a été d'étudier l’un des principaux auteurs de la réforme, d’en expliquer le caractère, d'en étudier les tendances, enfin de le juger et avec lui la société qui a admis ses doctri- nes. C’est ce que M. Audina fait avec le plus grand bonheur, et c’est la manière qu’il avait déjà suivie dans sa remarquable Histoire de Luther. Cette fois encore tous les personna- ges de ce drame historique se meuvent dans leur véritable milieu; chacun nous apparaît avec son caractère et sa physionomie particu- liers ; la marche en est rapide ct croît en même temps que l'intérêt, quoique ce grand sujet soit traité avec ampleur. Voici donc un historien qui, en s’astraignant à copier tous les matériaux, à n’y jamais suppléer, sait faire un tout bien relié d’un drame aux mille tra- mes. La tâche était difficile, il fallait pour v parvenir compulser tous les documens, et c’est ce qu'a fait M. Audin. L'auteur se fait gloire d’être catholique, d’appartenir à cette église romaine, la plus belle expression des plus beaux sentimens des hommes sur cette terre, qu’il nous montre toujours resplendissante de toutes les vertus; dans Luther, il nous avait démontré que, hors l'unité catholique, il n'y a plus que discorde dans les intelligences, anarchie dans lés doctrines, doute et négation dans la pen- sée; dans Calvin, il prouve que hors l'unité catholique, la réforme avait été obligée, pour vivre.et pour se perpétuer, de tomber dans le despotisme. Il restait à M. Audin à esquis- ser une mäjesteuse figure qu'il n'avait pas traitée avec toute l'importance qu'elle com- portait: nous voulons parler de Léon X. Au- jourd’hui ce grand pape est l’objet d’une étu- de extrêmement neuve; l'Histoire de Léon X qui vient dé paraître, est le complément des travaux de M. Audin sur le 16° siècle, et dans ce dernier livre, äi nous fait voir que sous cette papauté répudiée si violemment par la réforme, il y avait unité, foi, lumière, liber- té. Ici, pas de dispute théologique ; c'est peut- être largument le plus lumineux qu'il pût présenter en sa faveur. M. Audin a voulu bat- 504 tre nos adversaires jusque dans leurs der- uiers relranchements ; Luther et Calvin sont appuyés par leurs co-religionnaires, et leurs témoignages sonL presque les seuls dont its fassent usage, mr Cp FAITS DIVERS. — L'Université de Gœtliugea vient de perdre un de ses professeursies plus distingués, M. Hu- go, qui avait occupe la chaire de jurisprudence pendant près de cinquante ass, à partir de l'an- née 1792. Au nombie de ses ouvreges Les plus importants, onu coiwple sou « Trate sur j'his- toire du droit romain, » son « Œraïite de [a loi naturelle, » et ses « Institutes du droit romain. » M. Hugo élait Le beau-père du ceiebre Ottiried Mütier, enlevé de si bonne heure à 14 science. — Les habitauis de Giasgow, profitant de ia présence du professeur Lie1g en Angleterre, ont vfiert ua banquet à ce céiebre chimiste. Eu ré- pouse à un ioast porte en son honneur, le pro- fesseur de Giessen à fait, entre-auires, Îles re- marques suivantes: « Les services que la science peut rendre à | agricutiure ue peuvent etre, je crois, $r0p apprecies. » La science nous agprend à reconnaître l'aliment des pianutes et iessources auxquelles elie Le puise. Certs conmaissaace est la seuie qui nous rende réelhvwment maitres aù soi et de nos capilaux. Par elle, auus pouvons Savoir sur quei point nous avons eié prodigues, sur quel autre aous ayous ête trop écouomes. La grande verite que les engrais animaux ne soul rien autre chose que les cendres de ia nourriture produite par nos champs, cousumee ou brüiée dans Île corps de l'homme 81 üaus ceux des animaux, à determine plus que tout autre fai 12 directiou récemment imprimée 4 vagri Qui aurait pensé, à la date de quelques années. que des fines à gaz pussent fournir un Paissant engrais? Nous savons maiatenant de quelles causes dépend l’épuisement de nos terres - ce sout leurs éléments les plus précieux que Fo eulevons avec n05 moissons, et C’est, ainsi que nous appau#yrissons n0S champs. En analysant les cenéres des Plantes nous déterminons ce que nous devons ajouter ou rendre pour ré- tablir le sol dans sa première fertiité. L'Afri- que et ie Pérou nous fournissent jes éléments minéraux du pain et de la viande sous ja forme du guano; et mainienant des opérations chimiques produiseni les autres substances mi- nérales qui sont indispensables pour la culture des racines alimentaires et des pommes de ter- re. Îl estevident au total que notre époque est entrée dans une voie toute-à-fait nouvelle, nous avons à fuire maintenant à ja valeur réelle et non à la valeur imaginaire de l’engrais. Nous savons aujourd’hui: déterminer celte valeur tout aussi bien que celle d'un acide et d'un aïiçali C'est donc là précisement ce que nous devon: dépenser dans n0s champs pour obtenir du profit” car le capitai des cultivateurs consiste dans leur’ travail et leurs engrais. Très certainement il reste encore beaucoup à faire. Relativement aux c:ractères géologiques du sol, l'agricuiteur doit décider sous le rapport des moyens à em. ployer pour -son amélioration. La nourriture minérale des plantes de tous lés pays doit être déterminée parle moyen de l'analyse ce leur cendres; uous devons reconnaître quelles sont les substances qui sont essentielles en elles, quelles sut celles que l'on peut y considérer comme sccidentelles; nous devons enfin essayer d'apyrendre quels sont les éléments qui dans une plante peuvent être remplacés par d’au-. tres, comme la chaux par la magnésie, ou la potasse par la soude.s— Le professeur Liebig se trouvait daus les derniers jours du mois d'oc bre dans les environs de Liverpool; on se pro- posait aussi dans cette ville de lui offrir un sem- blable temoignage d'estime. a Le vicomte À de LAVALETTE. + 0 Imip, de WORMS, LALOUBÈRE et COMPAGNIE, » : situ 108 culevsrtPigale, 46: si Cüture-- | | { DER % J Ale Année. Paris — Jeudi, 7 Novembre 1844. D ee — — N. 55 L'ÉCHO DU MONDE SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'ÉCHO DU MONDE SAVANT paraît le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun ; direction de M. le vicomte A. DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : libraires, et dans les bureaux de Poste et des Messageries. Prix du journal : PARIS pour unan 926 fr., PARIS, rue des BEAUX-ARTS, il est publié sous la N. 6, et dans les départements chez les principaux six mois 13 fr. 50, trois muis 7 fr. — DÉPARTEMENTS 50 fr., 16 fr., 8 fr. 50. A l'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double, — Tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef. SOMMAIRE. — ACADÉMIE DES SCIENCES ; séance du 4 novembre.—SCIENCES PHYSIQUES. — cHimiE.— Note sur quelques cyanures mélal- liques; BALARD. — Préparation de l'oxyde d'argent et réduction du chlorure d'argent par voie humide”? a, LEVOT. — SCIENCES NATURELLES.— z00- LOGIE. — Vie microscopique dans l’océan au pôle sud et à de grandes profondeurs; EHRENBERG. — BOTANIQUE. — Formes remarquables de la fécule de Salsepareille; G. BISCHOFF. — SCJENCES MÉ- DICALES. PATHOLOGIE.—Sur la peste ; HAMONT. — CHIRURGIE. — Recherches sur les blessures des vaisseaux Sanguin ; AMUSSAT. — SCIENCES AP- PLIQUÉES. — CHIMIE APPLIQUÉE. — Emploi de galèue pour nieller l'argent; A. LEVOL. — MÉCA- NIQUE APPLIQUÉE. — Nouveau procédé d’extrac- tion des rochers ; COURBEBAISSE. — AGRICULTURE" — Culture du riz en Camargue ; E GODEFROY. — SCIENCES HISTORIQUES. — Recherches his- toriques sur la pratique de la perspective ; THENOT. BIBLIOGRAPHIE, — NOUVELLES ET FAITS DI- VERS. ——0##30— ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du lundi 4 novembre 1841, Après la lecture du procès-verbal de la der- niére séance, M. Pouillet présente à l’Aca- démie la quatrième SET de son Traité de physique. Le mêmeacadémicien communique quel- ques détails sur une nouvelle machine à va- peur, inventée par M. Dutremblay, mgénieur. - Cette machine qui fonctionne par l’éther hy- drochlorique, emploie la vapeur perdue d’une machine à quatre chevaux. Selon M. Pouillet, elle offrirait des avantages incontestables. Du reste elle marche depuis quelques mois et remplit de la sorte l’une des conditions les plus importantes qu’on puisse exiger d'elle. Cette communication faite, l’Académie s’est constituée en comité secret, afin de discuter la présentation de candidats pour la place vacante dans la section de la chimie. E. EF. SCIENCES PHYSIQUES. CHIMIE. Notes sur quelques cyanures métalliques; par M BaALARD. L’étude des cyanures métalliques, quoi- | - qu'elle ait fait l’objet des expériences de beau- coup de chimistes, laisse encore des points douteux à éclaircir, des faits mal observés à rectifier. Jai entrepris quelques recherches dans le but d'obtenir certaines combinaisons analogues au prussiate jaune, et d’éclairer ainsi les chimistes sur la véritable constitu- tion de ce composé, par l'examen des com- binaisons analogues. Elles m'ont amené à observer, sur les combinaisons du cyano- gène avec le cuivre et le mariganèse, quelques faits nouveaux dont je poursuis l’étude, mais dont je désire communiquer, dès aujourd'hui, les plus saillants à l'Académie. Quand on traite l'oxyde de cuivre par de l'acide cyanhydrique, ou qu'on précipite un sel de cuivre par une dissolution de cyanure de potassium, il_y a formation d’une préci- pité jaune que l'on a cru, jusqu’à aujour- d’hui, être un cyanure d’une constitution correspondante à celle du bioxyde. J’ai constaté que, dans cette réaction, il y avait élimination de cyanogène, en pro- portions variables, et que, selon descircons- tances à la recherche desquelles je suis en- core, on obtenait tantôt du protocyanure blanc, tantôt le cyanure jaune, dont la cons- titution est intermédiaire entre celle du pro- tocyanure et celle d'un cyanure correspon- dant au bioxyde; celui-ci reste à découvrir. Ce composé jaune de cyanure et de cuivre est susceptible de se dissoudre aisément dans le cyanure de potassium, mais cette dissolu- tion s’effectue avec une nouvelle élimination ‘de cyanogène, et l’on obtient ainsi un cya- nure double anhydre, du cyanure de potas- sium et du protocyanure de cuivre réunis équivalent à un équivalant. Ce cyanure double s’obtient aussi directe- ment quand on dissout à chaud du protocya- nure de cuivre dans du cyanure de potassium. Ce composé présente une ressemblance très-grande avec le cyanure double que l’on obtient sous la forme de belles lames cristal- lines, en dissolvant du cyanure d’argent dans une dissolution chaude de cyanure de potas- sium. La constitution de ce composé est la même que celle du composé précédent. Le cyanure de nickel-peut aussi se com- biner avec le cyanure de potassium, mais ce composé est jaune et contient 1 équivalent d’eau. Le précipité que forment les dissolutions de cyanures alcalins dans les sels de manga- nèse ne se dissout pas sensiblement dans le cyanure de potassium en excès, et mes re- cherches pour obtenir un composé du man- ganèse analogue, ou prussiate jaune, ont été jusqu'ici infructueuses; mais si l’on expose ce précipité à l’air, il se colore et se dissout alors abondamment dans le cyanure de po- tassium, et donne lieu, par le refroidissement ou l’évaporation de la liqueur, à de longues aiguilles cristallines qui présentent, avec le prussiate rouge de potasse, une aualogie par- faite d'apparence et de nature. Ce composé, qui établit ainsi entre le chrome et le fer un lien de plus, est beau- coup moins stable que le composé analogue du fer ; il se décompose par l’eau et même par l'alcool; la solution de cyanure de potassium est son véritable dissolvant. Sa dissolution, versée dans les dissolutions métalliques, donne lieu à des précipités qui se décompoeent aussi fort aisément et qui présentent des teintes diverses; parmi ces teintes, je signalerai celle d’un bleu de co- balt qu’il produit dans les sels de protoxyde de fer, et la teinte rose que possède le pré- cipité formé dans les sels de zinc. Cette teinte est absolument la même que celle que développe la même dissolution dans les sels de cadmium. Le sesquimangano-cyanure de potassium peut devenir dès lors un réactif utile pour reconnaître les dissolutions de ces deux métaux. Sur la préparation de Voxyde d'argent, et sur un nouveau procédé de réduction du ch'orure d'argent par la voie humide : Par A. Levol. Le chlorure d’argent étant au nombre des sels métalliques les plus anciennement eon.- nus en chimie, et sur lesquels tous les chi- mistes ont eu de fréquentes occasions d'expé- rimenter, il y avait lieu de s’attendre qu’il ne restait plus aucune iacertitude sur ses principales propriétés chimiques. Il n’en est pourtant pas ainsi , et l’on peut remarquer, relativement à l’action par voie humide des alcalis sur ce sel, que des auteurs, très re- commandables d’ailleurs, se sont laissés in- duire en erreur, en écrivant sans doute d’a- près des observateurs peu attentifs. M. Ber- thier rapporte, par exemple, dans son Traï- té des essais par la voie sèche, que les alca- lis et lesterre alcalines n’attaquent pas le chlo- rure d'argent par voie humide ; dans le Traï- té de chimie de M. Berzélius, on trouve que les alcalis l’attaquent très peu ; et d’après d’autres savants qui ont indiqué d’une ma- nière générale l’action des alcalis sur les sels d'argent, on peut conclure implicitement que le chlorure d’argent doit être décomposé et converti en oxyde par les solutions alcalines. Un auteur du siècle dernier, De Ribaucourt, donne le moyen que je vais rapporter pour revivifier [a lune cornée: « J'ai projeté ce » sel dans une lessive alcaline bouillante : 508 » l’alcali fixe s’est emparé de l'acide marin, » et l'argent (1)s’est précipitéau fond du » vase. » > En fondant ensuite cet argent avec du » nitre, je l'ai obtenu; danse plus grand ». état de pureté possible et sans déchet. » Frappé de la netteté de ce résultat, com- parte aux citations des, chimistes moder- nes, j'ai été curieux de savoir à quoi m'en tenir sur un fait si facile à vérifier. Voici ce que. j'ai observé. Si l’on met en contact, à froid, aveo du chlorure d'argent encore humide. où séché au bain-marie seulement , mais non fondu, une solution de potasse caustique à _en- viron. 30°°B., pendant plusieurs jours, et en agitantfréquemment, ce sel. n est point décomposé ; mais il éprouve, au contraire, une décomposition complète, ‘etpasse à l’état d'oxyde en quelques minutes, si. l’on porte. la liqueur à. l'ébullition. _ Je recommande ce procédé pour la pré- _paration de l’oxyde d’argent,; parce qu'il a plusieurs avantages inçontestables snr Le, mo- de de preparation suivi ordinairement. On a prescrit, avec-raison, de ne-point employer . pour: cette préparation .de la potasse ou de la soude; parce que.ces alcaiis sont géné- …ralement souillés. de. chlorure qui ne. permet- tent: d'obtenir qu’un. oxyde chargé de chlo- .rure d'argent, et,!pour éviter.ces ,inconvé- :vients, on a indiqué l'eau. de chaux seconde, .aulieu.de potasse ‘ou! de. soude caustique ; sæaislachaux étant fort peu.solubledans l'eau, -1des quantitésénormes de. ce réactif sont néces- -rsaires . pour.opérer: la décomposition com : plète du sel d'argent ; avec le procédé de, Ri- … baucourt aucontraire, Ja présence des chlo- rures dans la lessive alcaline ne saurait plus avoir l'inconvénient signalé, puisque cet- te lessive bouillante décompose le chlorure $ d'argent, en outre, la “préparation -devient | * infiniment moins embarrassante, parce qu’el- , le n’exige qu’un très petit volume de lessive |. alcaline ; enfin, je ferai encore remarquer à | ce sujet que’ les dissolutions d'argent sont ra- ‘pement pures, à moins qu'elles ne proviennent d’argent préparé tout ‘exprès dans le labora- “toire, au lieu qu'il n’est rien de plus facile à se procurer que le chlorure d'argent: très pur, étant donnée une dissolution d'argent quelconque. | *L'oxyde d'argent uné fois obtenu, si l’on se propose de leréduire, rien de plus simple, puisqu'il n’y a qu'à le chauffer au rouge; mais l'oxyde d’argent étant beaucoup plus difficile à laver que l'argent lui-même, je pré- ‘fère en opérer la réduction dans le liquide “où il a pris naissance, et pour cela, il suffit d’y ajouter du sucre. Le sucre réduit à l’ins- tant cet oxyde en produisant de l’acide carbo- “nique, et l'argent ainsiobtenu se lave avec la plus grande facilité et sans aucune ‘perte. : 1 Je ferai encore une remarque. M. Berthier rapporte aussi que les carbonates alcalins dé- “icomposent le’ chlorure d'argent, tant par voie: humide que par voie-sèche. Quant à moi, * je n'ai jamais pu obtenir trace dé décompo- ‘sition du chlorure d'argent en le traitant par * 01 (1) ,Owvoït clairement que ce que l’auteur: appel e - 509 des solutions bouillantes de carbonates alca- lins ; ily aurait-done-iei-exeeption au mode d'action ordinaire des sels solubles sur les sels insolublesé mais elle n’est pas unique, et ne paraîtpastavoin pour cause la nature ha: loïde du sel,icar j'ai aussiwremarqué qu'iln’y a point de réaction entre le nitrate de plomb et le sulfate, de‘baryte, tandis qu’au con- trairelenitrate de baryte réagit trés bien sur le sulfate de plomb par voie humide. a Do) — SCIENCES NATURELLES. ZOOLOGIE. -Sur la vie microscopique dans }'Océar au pole sud'et à, des profondeurs .considé: rables: par Je professeur EHRENBERG. L'article qui suit.est le résumé d’untravail communiqué par M. Ehrenberg, le 23 mai de cette année, à l’académie de.Berlin, dans lequel il rapporte quelques-uns des résultats auxquels ilest arrivé par suite de ses recher- l'expédition au pôle sud du.capitaine Ross, et l'objet de ses recherches était de déterminer - Ja manière d’être des animaux microscopiques dans le sein de l'Océan et anx plus grandes profondeurs que l’on ait pu explorer jusqu’à ce jour. L’an dernier, M. Ehrenberg soumit à l’Aca- démie un apercu de la distribution. géogra- phique de ces êtres sur toute la croûte ter- restre ; mais] champ de ces recherches étant d’une immense étendue, il lui a paru évi- dent depuis cette époque, que, pour arriver _à des résultats généraux positifs, il était né- cessaire d’envisager le sujet sous un point de vue plus spécial; .dès lors deux modes d’in- vestigation se présentaient. comme très pro- pres à conduire à ce but ; savoir : 1° de re- connaître les proportions constantes et in- variables de ces petits êtres relativement à la surface.de l'Océan, sous différentes latitudes ; 2 d'étudier le fond, des mers aux plus grandes profondeurs où il fût possible d’at- teindre. Ainsi que M. Ehrenberg l'avait prévu, la - distribution. des, petits animaux se montre la même au pôle sud qu'au pôle nord. Des ob- seryations, antérieures, faites sur les monta- gnes à glaces éternelles, avaient montré que la vie organique disparaît graduellement de leur base vers leur sommet, et cela suivant des _ lois particulièrès; aux arbres. succèdent des arbustes, puis des graminées et des lichens, jusqu'à ce qu’on arrive enfin à la région des neiges. éternelles, où manquent absolument les êtres organisés. C’est de la même manière que les êtres organisés subissent un décrois- -sementprogressif del’équateur versles régions arctiques du globe; .et c’est ainsi qu'on voit disparaître d’abord les arbres, puis. les ar- brisseaux, enfin les Jichens et les algues, jus- qu'aux, pôles où résident, éternellement. les glaces et la mort. | Les, plus grandes profondeurs de, l'Océan par M,.Cuming en,1834, sont, 50, hrasses pour | ches récentes sur:les matériaux fournis par | .par-les voyages de MM. Darwin et Schayer ; auxquelles. on. ait.vu qu'ilexiste des mellu- . ques, conformément aux ‘pbseryations faites 510 75 brasses pour les Byssoarches; 90 brasses pour'les Térébratules. Selon MM. Milne-Ed- wards et Élie de Beaumont, 244 mètres mar- quent l'extrême limite pour les ‘coratx et pour les'êtres orgauisés, dans'la mer, sur les côtes de Barbarie. En 4800, Péron a retiré, à la Nouvelle-Hollande, d’une profondeur de 100 brasses, des Senrulaires et une variété de corallines qui étaient toutes lumineuses et à trois degrés de température de plus que la surface de la mer. En 4824 et: 4895, MM. Quoy et Guèmard, dansleurs recherches sur lastructure:des. coraux, omt:neconnu que les corallines rameuses ne se montraïent que jusqu'à la profondeur de A0.à 50. brasses, et qu’à 100 brasses il n'existait, plus que des Rétépores. Selon Ellis et Mylius, qui écri- vaient èn 1753, la plus grande profondeur à laquelle on ait jamais trouvé des animaux vivants, est celle de 236 brasses (1416 pieds) à laquelle le capitaine Adrien trouva, sur les côtes du Groenland, l'Umbellaria encrinus. Cependant on a examiné des échantillons du fond de la mer, pris à des profondeurs en- core plus considérables; ainsi, à Gibraltar, le capitaine Smith a trouvé à 950 brasses du sable- contenant des fragments de coquilles ; et le capitaine Vidal, selon M. Lryell, a dé- couvert, à une profondeur de 240 brasses, quelques Dentales, le reste du fond de ja mer, à cette profondeur, consistant en coquilles pulvérisées et en débris d’autres êtres or-- ganisés. D'après les calculs de M. Parrot, une co- —lonne d’eau de mer de 1500 pieds de hau- teur, exerce une pression de 750 livres par pouce carré ; or, comme l’air atmosphérique renfermé dans ces animaux d’une structure cellulaire, délicate, descendant de la surface del'Océan, produirait des alternatives extré- mes.de contraction et d’expansion .qui sem- bleraient devoir détruire des organismes si délicats, on a raison de douter si la vie or- ganique peut réellement se conserver à de grandes profondeurs. De plus, Wollaston a prouvé, en 1840, qu’à la profondeur considérable de 670 bras- ses, l’eau de la mer Méüiterranée au détroit de Gibraltar contient quatre fois plus de'sel marin qu'à sa surface. Des recherches soi- gnées et scientifiques sur la: quantité de se] qui se trouve dans la mer, ont été publiées par Lenz, à Pétersbours, en 1530; etM. Lyell, dans sa Géologie de 4840, à été conduit, non pas à regarder les‘observations de Wollaston comme indiquant: seulement un phénomène local, mais à conclure qu'à des profondeurs encore plus considérables, les proportions relatives de matières salines deviennent en- core plus fortes, et cela d'après lamême progression. M. Elie de Beaumont, en 1841, a adopté. l'opinion que-les limites auxquelles M. Siau a trouvé que l’eau de mer était susceptible d'être mise en mouvement, étaient aussi cel- les où devaient cesser d'exister les animaux - marins fixés, auxquels la nourriture Re peut arriver qu'à Vaide- de l'agitation de l'eau; «que par, suite; les limites de Ja vie organique Statioupaire. se rattaghant à la;profondeur des agues, ne peuvent pas dépasser 200 mètres. Ces. considérations présentent , beaucqup : «prggütinsiderai fre qué-de |l'oyyde. d'importance pour la géologie,.et cest à Lun 1|.dles geures Penus, Cythérée.e Kénriearies ë 514 des motifs qui ont dirigé l'attention de M. Ehrenberg vers la recherche des profon- deurs ‘auxquelles PEUeR exisier es êtres vivants. Après-aveir exposé les considérationsique nous venons de résumer, M. Ehrenberg énu- mère les divers matériaux qui lui ont été fournis.par M. Hooker et qui proviennent dur: voyage au pôle sud, par M.-Schayer, de Ber: lin,.qui. a habité pendant quinze ans Wool- north dans la Tasmanie, et par M: Darwin. Après.cela, il déduit de lPensemblé de son travail les conclusions suivantes: : 4°-Non seulement il existe, comme l’ont montré des observations antérieures: de M. Ehreuberg, dès êtres microscopiques dans le voisinage du: pôle, à où des animaux d'une grande taille ne: peuvent exister, mais: de plus.ces êtres se montrent très nombreux au pôle sud; 2° La glace et la neïge, dans les mers po- laires australes, sont-très riches en: êtres vi- rigueur du froid; 3° Le monde microscopique des mers po= laires australes contient de grandes. richesses encore inconnues jusqu’à. ce jour , puisque l’on n’a pas découvert moins de sept genres particuliers. dont. quelques-uns renferment plusieurs espèces ; l’un d’entre. eux jusqu’à sept 3: l° Ceux de:ces êtres: recueillis en 4842, près de la terre. de Victoria, se trouvaient en- core;:en mai 18/44, à Berlin, presque frais; ce qui montre combien leur conservation est facile : 5° L'Océan n’est pas peuplé d'animaux mi- Croscopiques seulement dans certaines loca- lités, dans les mers intérieures ou sur les côtes ; mais il en renferme-beaucoup en tous. lieux, au sein de d’eau-la plus limpide et loin. des côtes; : 6° Jusqu'ici l’on. ne connaissait très bien : qu’un seul animal microscopique de la haute: mer (antarctique), et même du voisinage:des côtes l'Astasia. oceanica , observé par .Cha- miss0 ;, tous les autres renseignements étaient: incomplets et inutiles. Or, les nouveaux ma- tériaux élèvent le nombre de ces êtres à près de cent; LUE formes microscopiques observées jusqu'ici dans l'Océan , sont principalement celles d'animaux à cuirasse siliqueuse, et de quelques-uns à coquille calcaire: Ces nom- breuses espèces tirent-elles leurs coquilles | du fond de la mer ? Gette question devient | de jour en jour plus intéressante; 8° Les animaux microscopiques à coquille “ Siliceuse et calcaire non seulement sont mê- |. lés au fond vaseux de la mer, mais éncore ils le constituent eux-mêmes. Ils vivent même à une profondeur de27T0ibrasses, et par suite ils supportent de la part de l’eau une pres- | sion égale à 50 atmosphères ; l'influence de cette pression ne se fait pas sentir sur leur | organisation’ lorsqu'ils sont fixés, mais:lors- qu'ils sè meuventde bas en haut ou de haut- en bas. Elle ne paraît, pas néanmoins ayoir: agisur les exemplaires qui ont été rapportés. Qui doute, en_effet, que des êtres organisés | de.manière à supporter une pression de 50 atmosphères , n’en. supportent. aussi. une de cent et plus? ? . 512 9° La supposition que, à de grandes pro- fondeurs, comme au-dessous de 100 brasses, il n’y a pas d'aliments pour des êtres orga- nisés d’une espèce quelconque, est devenue totalement insoutenable ; 40°. La vie et la température dans les pro: : fondeurs de l'Océan sont, dans leurs relations véritables, les points quimaintenant méritent de fixer l'attention: 11: Les nuages de poussière météorique, ou ce qu’on a ‘supposé.être des cendres, ont. été reconnus maintenant comme ayant une origine organique-etterrestre, même lorsqu'ils tombent ‘en mer à 380 milles marins des côtés. 12... Ce ne sont pas des espèces fugaces de. Protococcus où d'Ulves, ni des lichens qui constituent principalement le revêlement or- ganique dansles îles les plusreculéesde la mer polaire; mais-les êtres vivants qui forment la premiere: couche de la terre solide, sont des \ animaux. microscopiques libres des genres vants qui luttent avec succès contre l'extrême: | Pinmmularia , Eunotia et Slauroneïis avec leurs cuirassessiliceuses. Plusieurs espèces du pole nord et du.pole sud sont identiques. BOTANIQUE. Formes remarquab'es: des grains de fécule observées dans Ja racine de la salsepareiile: et dans le rhizome de l’Hedychium Gardneria- num Wall,, par M. G. Bischoft. (Merkwürdige Formen von stærkemehlKornern in den Salsaparill - würzeln un dim Wurzelstocke von Hedychium Gar. dierianum Wall; Botan, Zeit.). : . Pendant l'hiver passé où j’employai pour mes démonstrations phytoitomiques quelques préparations de racines de saise- pareille, je fus frappé des formes réguliè: res des grains de fécule renfermés dans les cellules de l'écorce: et de Lx moelle de cette plante. En les examinant de plus près, je reconnus que le plus grand nombre de cesgrains avait la forme d’un demi-glo- bule ou d’un demi-ellipsoïde; que de plus ils se:tenaïent souvent deux: à deux par leur face plane et reproduisaient ainsi l'apparence des doubles spores de plusieurs : lichens et champignons, Parmi ces grains- jumeaux et les moitiés séparées qui étaient en plus grand nombre, se trouvaient quel- ques grains unis régulièrement par trois et par quatre, absolument comme les grains de pollen de beaucoup de plantes tant-qu'ils Sont-encore enfermés dans leur cellule- mère: Ce groupement présente plusieurs modifications: 1° Quatregrains, semblentréunis comme si deux desgrains jumeaux ci-dessus indi- qués se Lenuient en croix; 2° Quatre grains. sont réunis de sorte que:troisid’entre eux seLiénnent En cercle et que le quatrième se pose sur le milieu du cercle: (groupe tetraédrique) ; .3° Trois grains sont réunis en un grou- pe;..il se pourrait que du. groupe. pré- cédemment décrit se fùt détaché le qua- trième grain ;. | h° Quatre grains sont disposés en cercle lautoux d'un-axe commun. : | . Une seule fois j'ai vu six grains réunis |-lautour d’ un)même axe en un globule par-; faii. Les formes décrites sous les numéros 2? 513 et3 se montraient les plusfréquentes après les grains isolés et jumeaux. Dans tous les cas indiqués les grains unis en un même groupe:ont les mêmes dimensions, et:c’est seulement d’un des groupes à l’autre que l’on voit varier notablement les dimen- sions, de manière que ceux de l’un ne soient que.la moitié, ou le quart: de ceux d'un autre groupe. Néanmoins, parmi les. petits grains, j'en ai vu aussi d’inégaux dans un même groupe; il yen avait trois réunis en file dont celui du milieu était tantôt le plus gros, tantôt ie plus petit. Une fois aussi j'ai remarqué un groupe de six où huit graïns, dont quatre en avant, quätre en arrière. Néanmoïns, ce mode d'union paraît être fort râre, puis- que je n’aï pu le retrouver; séulément J’ar observé séuvent des éraïns séparés, à plu- sieurs facettes, qui provenaiént vraisem- blablément d’un groupe de cé genre: A la lumière du' jour je n’ai pu distin- guer de couches concentriqu'es dans cès grains de fécule ; mais à la lumière de la lampe, j ’ai observé des lignes concenfri- ques qui indiquaient dans ces grains uné formation par couches analogue à cellés des autres fécules. On a observé quelquefois une senblable union de plüsieurs grains de féculé en un seul groupe chez d'autres plantes, par exemple dans les tubercules de l'a pomme- de-térre dans lésquels j'ai vu, dans quel- ques cas rores, des grains jumeaux; de même dans les bulles des liliacées ; maïs pour l’osdinaire-là forme et l’arrangement des grains dans un tel groupe sont entiè-"- rement irréguliers ; ét de plus, là où l’on observe une réÿularilé d'arrangemént, comme dans les cellules parenchymz- _teuses allongées autour du faisceau vascu- laire dans le pétiole du Primula sinensis et dans les grandes cellules de la courge, l'on voit, d'après Méÿen (Pflänzenphys, c., L pag. 192) qu'un grain plus gros se trouve au centre du globule, et que des grains pluspetitssésont disposés en rayon- nant autour de lui dans toutes les direc- tions. Au contraire dans les cellules mé- dullairés et corticales de la salsepareiïlle l’union se fait avec beaucoup de régularité entre des grains de grosseur uniforme. À ma connaissance, aucune autre plante ne présente une aussi grande régularité de : forme ni d’arrangement dans les grains de cule. Dans une note ajoutée à l’article de M. Bischoff, M. Schlechtendal aita voir observé deux et trois grains de fécule réunis de la même manière dans les tubercules de Co- rydalis; mais-le plus souvent les grains s’y monfraient séparés. On sait que les grains de fécule des. Scitaminées se montrent-souvent sous une. formé irrégulière, avec des siries trans- versates nettes, et coubes. M. Bischoff Les : ayant vus parfaitement. coractérisés dans le rhizome tubéréux-de l'Hedychium Gard- nerianum Wal ,. et n'en connaïssant pas, de figure, les a fait figurer. Les grains se présentent comme dé petits corps allongés, : comme vermiculés, :courbés, renflés én massue à l’une de épris extrémités, pas- 51% sant de cette forme à d’autres plus irrégu- lières. Cette diversité de forme est telle chez celte plante que le plus souvent on ne irouve pas deux grains parfaitement semblables entre eux. ——Oh op 0—— SCIENCES MÉDICALES. PATHOLOGIE. Sur la Peste. M. Hamont a lu à l’Académie de mé- decine (séance du 29 octobre) la deuxie- me partie de son travail sur la peste. Fidèle à sa promesse, M. Hamont a dit un mot des maladies qui atteignent les Egyptiens; les plus communes sont la dys- senterie, les fièvres intermittentes, la ca- chexie aqueuse, la lèpre boutonneuse, la lèpre blanche, puis la phthisie tuberculeu- se, l'éléphantiasis des membres l’éléphan- tiasis des bourses. [M. Hamont déclare qu'en Egypte la phtisie pulmonaire et les fièvresintermittentes peuvent se mon- fe simultanément sur un même indivi- u. Passant de là à la peste, M. Hamont récapitule toutes les conditions où se trouvent les Egyptiens, et de ses recher- ches, il résulte : 1° Que l’inondation seule n’occasion- ne point la peste; 2° Que le £amessine ou vent du sud, autre fléau qui pèse sur l'Egypte, ne peut, pris isolément,lui donner naissance : 3° Que la misère seule ne peut la faire surgir du milieu du Delta. Mais, dit M. Hamont, l’inondation, la misère, les sépultures, les demeures des fellahs, ces amas d’ordures, de matières animales et végétales qui se corrompent autour d'eux, un certain degré de chaleur unie à un certain degré d'humidité, font naître la peste. M. Hamont annonce que partout où ces conditions ont pu se réunir, le fléau pes- tilentiel a pu se produire. De là, il tire cette induction très im- portante, que la peste est l’œuvre de l’homme, et qu'il sera possible de l’empé- cher de naître, sion peut parvenir à sup- primer la cause qui l’a produite. Des médecins ont écrit que la peste naissait sous l'empire d’un état particu- lier de l'atmosphère auquel ils ont donné le nom de constitution atmosphérique pestilentielle, M. Hamont a combattu cetté opinion. L’étiologie de la peste terminée, il fallait arriver aux quarantaines. Devions-nous supprimer ou conserver ces institutions ? M. Hamont, s’étayant toujours de faits, résume ainsi ce qui à été dit et ses pro- pres observations : Tous les médecins admettent que la peste s’est portée d’orient en occident, par les hommes, par les marchandises, dans les bâtimens. Que cette affection se pro- page par infection ou par contagion, peu importe à M. Hamont : il constate un fait, la translation du mal et la peste commu- HISAGUEN | x niquée à des gens des lazarets par des bà- timents récemment arrivés. D'où il conclut qu'il faut des laza- rets. De nos jours, il y a quelques temps, on a denandé que tout bâtiment arrivé sain dans un port quelconque, et qui n’aurait pas eu d'attaque en mer, füt mis en libre pratique après 24 heures d'observation. M. Hamont s'élève avec force contre cette mesure; il examine chacune des propositions émises par ses devanciers, et s'attache à en démontrer l'erreur. Si la premlère proposition venait à pré- valoir, voici ce qui arriverait. Des bâti- mens arrivés sains à Livourne, à Naples, à Malte, etc., après six jours de traversée, pourraient avoir leur entrée le lende- main de l’arrivage. } Mais comme x est démontré que l’incu- bation peut durer huit jours et plus, on comprend ce que cette mesure aurait de dançsereux. On a prétendu que l’Angle- terre avait supprimé les quarantaines ; il est bon de s'entendre sur ce point. L’Angleterre accorde libre pratique à des bâtimens immédiatement après leur arri- vée, mais à ces conditions; 4° que les bâ- timens auront eu au moins quinze jours de traversée et que l’état sanitaire aura été prouvé parfait. Nous serions bien loin d’a- gir comme agit l'Angleterre, si nous lais- sions libre pratique à nos arrivages de suite après leur entrée dans les eaux du port, terme de leur voyage, M. Hamont demande que tout bâtiment venu sain soit soumis à une quarantaine de quinze jours, voyage compris. Que tout bâtiment qui aura eu des at- taques en mer fasse une quarantaine dont la durée sera fixée par l’intendance sani- taire. Après cet exposé, M. Hamont entre dans quelques détails pourétablir ce point important, qu'il serait possible et qu'il est urgent d’assainir Le Delta, ce qui amè- nerait la suppression de la peste. Il appel- le sur cette objet toute l’attention de l’A- cadémie. CHIRURGIE. Recherches sur les blessures des”vaisseaux sanguins ; par M. AMUSSAT. L'auteur résume dans les termes suivants les conclusions qui se déduisent des recher- ches exposées dans son Mémoire : 4, Lorsqu'une artère, coupée en travers dans une grande plaie, cesse spontanément de donner du sang, c’est une erreur de croire que c’est par le spasme, l'éréthisme, la con- traction de l'artère que le phénomène sur- vient, comme on le professe généralement ; 2°. La cessation de l’hémorragie est pro- duite par un obstacle physique, par nn caillot sanguin qui ferme et obstrue complétement l'extrémité du vaisseau. J'ai établi ce fait par des expériences di- rectes sur les animaux vivants et même par des observations recueillies sur l’homme. 3°, En observant une artère divisée com- æ 516 plétement, on voit tout d'abord qu’elle donne à plein jet, et on distingue le bout du vais- Seaux saillant au-dessus du niveau de la plaie; bientôt on observe une saillie rouge, coni- que, et le jet diminue ; enfin il cesse entière- ment et l’on aperçoit alors une petite saillie rouge, mamelonnée, une sorte de moignon qui est soulevé à chaque pulsation du cœur. C'est le caillot spontané ou bouchon obtwra- teur, que l’on observe également sûr l’homme comme sur les animaux. L° Ce caillot spontané n’est pas simplement un bouchon, comme je l'avais d’abord sup- posé ; c’est une espèce de capuchon ou cône creux, soudé et faisant corps avec le rebord ou poyrtour de l'ouverture artérielle, et parti- culièrement avec la membrane celluleuse. Il résulte de cette disposition que le tube artériel se prolonge dans le caillot et se ter- mine en cul-de-sac : si l’on coupe transver- salement ce caillot conique, à différentes distances, entre son sommet et l'extrémité de l'artère divisée, on trouve un trou ou canal central dont le diamètre diminue à mesure qu’on s’éloigne de la section du vaisseau. Ce fait explique parfaitement la diminution pro- gressive du jet de sang et l’obturation com- plète de l'artère, 5° Le fait de la formation du caillot spon- tané obturateur est d’une grande importance pratique pour les chirurgiens; car, au lieu de chercher lorifice béant d’une artère di- visée, comme on l'enseigne dans les cours et daus les livres, ils devront chercher un caillot et non pas une lumière artérielle, comme sur les cadavres après les manœuvres opératoires. 6° La difficulté de trouver un vaisseau ob- turé par un caillot, lorsqu'on n’a pas appris à le reconnaître sur les animaux vivants, et les accidents graves qui en résultent, doivent engager les chirurgiens à faire des études auxquelles on ne peut se livrer ni dans les livres, ni sur le cadavre, ni en opérant sur l'homme, mais seulement en äyant recours aux vivisections. 7° Enfin, mes expériences et les faits observés sur l’homme prouvent qu'il ne faut pas’trop se hâter d'abandonner les recherches auxquelles on s'est livré pour trouver un vaissean que l’on croit obturé définitivement, car des hémorragies graves peuvent survenir malgré la compression et le tamponnement. Les faits malheureux abondent à l'appui de cette proposition. —-DERSO-— SCIENCES APPLIQUÉES. CHIMIE APPLIQUÉE. Emploi de la galène pour nieller l'argent ; par A. LEVOL, Consulté par un artiste qui voulait nieller des porte-crayons en argent, rela= tivement à la matière qn'il convenait d'employer pour obtenir cette ornementa- tion, et ayant seulement oui dire que l'on employait à cet effet un mélange de sulfures d'argent, d'antimoine et d'arse- nic, je lui remis des mélanges à différen- tes proportions de ces trois sulfures qui ne réussirent point ; il en fut de même 517 : des mélanges à parties égales de sulfures d'argent et d’antimoine, desulfures d’ar- gent et d'arsenic, de sulfures de plomb et d’antimoine ; des sulfures d’antimoine et d'argent employés isolément; quant | au sulfure de plomb préparé artificielle- : ment, il ne donna qu’un résultat médio- cre; mais la galène fournit une nielle parfaite. _ J'ai cru devoir faire connaître ce fait, qui, indépendamment de l'intérêt qu'il peut avoir pour quelques industriels, fait ressortir l’utilité d'une substance natu- relle assez commune et déjà employée à l'état brut dans quelques arts. | | | MÉCANIQUE APPLIQUÉE. 1 l | Sur un nouveau procédé d'extraction des COUR BEBAISSE, ingénieur des ponts-et-chaussées. Le nouveau procédé d’extraction de ro- chers consiste à remplacer les petits trous de mines ordinaires qui. sont cylindriques, et dont les dimensions ne pouvaient varier que dans d’étroites limites, par des mines d’une profondeur et d’une capacité variables, aussi : grandes qu’on le voudra, appropriées à l'effet | qu'on doit produire. : . ; D’après le volume, la forme et la nature de la masse de rocher à extraire, un mineur expérimenté doit pouvoir déterminer, après | un examen attentif, l'emplacement et la ca- Ipacité les plus convenables des mines qui fdoivent opérer le déblai. à Ces deux éléments étant déterminés, on aboutit à l'emplacement choisi pour chaque "mine par un trou de mine cylindrique, verti- } cal ou incliné, fait à la manière ordinaire par la percussion de barres à mine de plus en plus longues, eton crée à l'extrémité de ce trou la cavité voulue, par l’action de réactifs chimi- ques détruisant le rocher, ou par des moyens mécaniques. Quelque soit d’ailleurs le moyen employé, on devra toujours arriver à loger unegrande quantité de poudre, à meilleur marché que dans les petits trous cylindriques, et il fau- ra moins de faux frais pour bourrer et allu- mer que pour la même poudre logée en petits Irous. Enfin, la poudre en grande masse, sous ne pression énorme, doit mieux brûler, pro- uire plus de chaleur, et donner à poids égal blus de puissancé. À | Les essais que j'ai faits ont plus que justi- lié mes prévisions. Je les ai faits dans une ‘oche calcaire où je créais la place de la pou- Lre avec un agent chimique (l'acide muriati- ue), et le logement de la poudre était bien .noins cher que dans les petits trous. * | J'ai reconnu que les grandes mines ne dé- 1} | | Les masses détachées ayant augmenté ans un rapport plus considérable que la uissance et le volume de la poudre, ne sont lus projetées, mais seulement repoussées à ne faible distance. rochers au moyen de ia poudre; par M.. 518 Les gaz dela poudre, n’arrivant au dehors qu'après avoir produit toute leur expansion intérieurement, ne produisent pas de déto- nation. Ainsi, à poids égal, logement de la poudre à meilleur marché, avec moins de faux frais et avec plus de puissance ; point de division inutile, de projection ni de détonation, et par suite, point de travail perdu : tels sont les avantages que j'ai prévus et reconnus par expérience dans les grandes mines. Je n’ai point encore employé de moyens mécaniques pour élargir le bas de mes trous de mine. Dans les rochers calcaires, je me suis servi avec succès de réactifs chimiques. Le meilleur réactif pour attaquer les ro- ches calcaires est l’acide muriatique, à cause de son bas prix et de la grande solubilité du produit de la réaction. Le carbonate de chaux, qui forme les ro- ches calcaires, demande, d’après sà compo- sition chimique, 72 pour 100 de son poids d'acide chlorhydrique pour être décomposé, et si on emploie l'acide muriatique du com- merce, d'une densité de, 1,20, contenant 40 pour 100 d’acide pur, chaque kilogramme de carbonate de chaux consommera, pour sa décomposition, 1 kil. 80 de cet acide du commerce, à J'ai essayé le procédé sur des masses com- pactes de marbre très dur et très lourd, d’une densité de 2,70 ; chaque litre de vide pou- vant loger 1 kilogramme de poudre deman- dait donc pour sa création 2,70><1 kil. 80, ou 4 kil. 86 d'acide; la quantité déduite de l'expérience s’est trouvée de 6 kilogrammes, à cause des pertes de toute nature faites dans l'emploi. L’acide muriatique coûte de 10 à 12 francs les 100 kilogrammes sur les lieux de fabrication, à Rouen, Montpellier, Marseille, etc. ; en Supposant qu'avec le: transport et l'emballage , il revienne moyennement à 20 francs, on voit que 1 litre de vide ne coûterait que 1;,20 à créer, et près des lieux de fabri- cation d’acide 0',70 ou 0,80 ; la réduction mécanique en poussière, -avec des barres à mine, de 1 litre de calcaire dur, coûte de 1,50 à 2 francs. : Nous déterminons avec soin l’emplacement et la quantité de poudre de chaque mine, d’a- près la forme, la nature et la masse de rocher à extraire, ses fissures, son assiette, et le point où nous voulons faire tomber les dé- blaïs. e Nous aboutissons à l'emplacement choisi, par un trou cylindrique, le plus souvent ver- tical, percé avec des barres à minc ordinaire, que nous prenons seulement de plus en plus longues, et que nous allongeons avec des manches en bois, à mesure que le trou s’ap- profondit ; on fait à peu près 1,50 de trou par jour, avec quatre ouvriers. Lorsque le percement du trou cylindrique est terminé, nous devons créer au bas de ce ou un vide suffisant pour y loger la quantité de poudre convenable. Nous commençons alors à employer l'acide ; nous versons d’a- bord, pour nettoyer letrou, 4 litre d’acide et 2 litres d’eau ; le liquide sort presque entier en mousse, et on enlève le reste ; cette opéra- tion dure une demi-heure. On verse ensuite 1 litre d’acide pur en 519 trois fois, de quart d'heure en quart d'heure, en ajoutant chaque fois autant d’eau, et on laisse travailler pendant deux heures, puis on cure le trou; l'opération entière dure trois heures. Le premier jour, on fait cinq fois cette opération, on use 6 kilogrammes d’acide, et l’on crée 1 litre de vide. On continue les jours suivants de la même manière, en augmentant toutefois progressi- vement, à mesure que le trou s’agrandit, la quantité d’acide et le temps de l'opération. C’est ainsi, par exemple, que lorsqu'on a 30 litres de vide, on verse 2 litres d’acide pur suivis d'autant d’eau, un quart d'heure après 4 172 litre avec autant d’eau, un quart d'heure après autant, et ainsi de suite jusqu’à ce qu'on ait rempli les deuxtiers du vide : on laisse travailler trois ou quatre heures et on cure; l'opération dure quatre ou cinq heu- res, se renouvelle trois ou quatre fois par jour ; on use 40 litres d’acide, et l’on fait 7 à 8 litres de vide. ; On ne doit enlever le liquide que lorsque l’action est terminée, ce qu’on reconnaît aisé- ment en versant sur le rocher le liquide re- tiré qui ne doit plus agir sur lui. La poché terminée, on la vide avec les seaux : on la sèche avec des paquets d’étou- pes qu’on y enferme, qu’on y retourne, et qu’on retire avec un tire-bourre emmanché au bout d’une longue perche. Pour charger, on verse la poudre, en la ‘tassant avec une perche en bois, jusqu'aux deux tiers; on place la mèche, on y verse l'autre tiers de poudre, on remplit letrou de = sable tassé avec une petite tige, et l'on met ce feu. A Le Z L'explosion a lieu quelques minutes aprés sans lumière, sans détonation, sans pr lé tion de matériaux ; on n’entend qu’un bi sourd provenant du craquement du roche et onne voit qu’un tressaillement subit dans la masse qui, brusquement soulevée à une très faible hauteur, retombe fendue et désor- ganisée dans tous les sens : tantôtles masses ainsi détachées sont précipitées avec fracas au bas du rocher; tantôt, lorsque l'assiette sur laquelle elles reposent est assez large, elles sont seulement désorganisées, et restent à peu près en place comme un grand mur en pierre sèche tout lézardé, qu'on déblaie avec la plus grande facilité, au moyen de petites mines, ou avec de fortes vis pouvant dépla- cer des poids énormes. Nous avons eu des blocs qui cubaient jus- qu’à 4 et 500 mètres cubes. Nous avons varié la profondeur de nos mines de 2? ou 3 mètres à 9 ou 10 mètres, et la largeur du devant de 3 ou 4 mètres à 10 ou 12 mètres ; l’action s'étend de chaque côté à une distance à peu près égale au devant qui charge le trou. AGRICULTURE. CULTURE DU RIZ En Camargue, sur la rive droite et près de l’em- bouchure du Grand-Rhône, par M. E. Godefroy. Les journaux ont annoncé, depuis quelque temps, que M. Godefroy avait parfaitement 520: réussi dans ses essais de culture du riz dans les terres de la Camargue (à l'embouchure du Rhône). En effet la solution de cet important problème est aujourd’hui acquise; nous en trouvons la preuve dans une notice écrite par M. Godefroy lui-même, et que nous nous em- presserons dereproduire d’après le Monteur Industriel à qui elle a été adressée. par son auteur. Ma rizière 2 été établie, à dessein, dans une des parties les plus maigres, les plus silées et les plus. dénuées.de végétation. douce du domaine: de la Petite-Algérie, appartenant à la Compagnie générale de dessèchèment, où il existe, en meilleure qualité, plus de 1,500 hectares propres à cette culture (4). Le-riz a été semé sur un simple labour à l'araire, .le 2 et le 6 de juin, tandis. qu’en Lombardie et en. Piémont on ne sème guère: cette céréale après le 8 de mai (2). Il en a été ensemencé A8 ares divisés en 8 tables-de 6 ares dans chacune desquelles il a ” été répandu 8 kil. de graine. Quatre tables en riz aquatique ou barbu. Les quatre autres en riz sec ou sans barbe. Ces dernières ont été finies de moissonner : et de rentrer le 3.octobre. Il à donc fallu juste quatre mois pour avoir une récolte. Quant auxautres, un mois de plus est par- tout nécessaire. Or, ayant été emblavées trop tard ; ainsi que je l’ai fait remarquer, et l’an- née — froide et venteuse n'ayant pas été favorable, je crains qu'il n’y ait pas ma- turité.cette. année ;: mais la plante”y est su- perbe.. La récolte dont le grain est néttoyé, EL tout prêvà monder ou blanchir, a été de 162 Kilo- grammes ; c'est 20 pour 4, et par are 27 kil, ou par, hectare 2,700 kil. J'en prélève pour semence. 100 qui réduisent le produit à . . . . 2,600 k. de riz-brut. dont je ürerai #5 pour 100! de riz mondé, c’est la proportion ordinaire, — soient donc 4,170 kil. qui, non à 46 Îr. 42 C., prix moyen du riz apporté par des navires de Gênes aux sept deruières foires de Beäucaire, mais seulement à 40 fr. les 100 kil. , — dont nent en argent (3). . . . . . . .« 4G8”fr. dont je défalque : Pour culture, sarclage, moisson, battage (Dee HMS 00 Pour eat. 4. 60100268 Pour cas imprévu. . . 52 00! Il reste à la propriété. . . . . 2007 2331 2 (4) Indépendamment des fumiers abondants que je pourrai faire dans nos immenses pâlurages, j'aurai pour mes rizières une source inèpuisable d'engrais à ma proximilé qui ne me coûlera que les frais de trans: port par eau. Je veux parler des boues de Marseille, Si en Provence on en connaissait l’efficacilé, on vien- drait aider les Mürscillais à désinfecter leur port qui ne serait plus mis en/quaantaine par le poèle phoccen ; Mais le limon du Rhône est si ferlilisant! (2) J’ai attendu six semaines le rizone que j'ai tiré du Piémont et que j'ai dû à lobligeance de M. Ma- thieu Bonnafoux. (3) Les rizières: élant-niieux mivelées/et: étant en- caissés, il y aura beaucoup moins de déperditions d’eau que dans des prairies non préparées de main d'homme. (4) Le riz sec, sans avoir moins dé qualité, a un peuwmuinside valeun commerciale que l'autre;-mais ait a sur oelui-ei avantage do-mûrir un, mois plutôt, d'exiger, un sixième de semence de moins, de n’avoir pas besoinid'üiel atisst grantel quantité d'eauet de n'être par/sujettätla rouille: -detrendre Le sol propre à beaucoup d’autres. elle sera nulle pour les häbitants du domaine. Je ne Risseraï”"à cet égard’ aucun doute, tant | par 24 heures 60,000 m. cubes d'eau. Quelle |! force de vapeur faudra-t-il pour cette quan- l'on paye à plusièurs léañaux! d'irrigaliotis) 521 L'établissement premier des rizières, com- pris le défrichement, ne dépassera pas, s’il y' arrive, je crois pouvoir l’affirmer, un an et demi de rente. On fera donc un placement à court terme pour acquérir un bon revenu par la culture la plus fructueuse qui sera en même tempsle plus mfaïillible et le plus prompt moyen Je renärai compte à la Société -royalé d'A gricuiture de la Seine des modifications que j'ai apportées et que j'apportérai Encore dans” la culture que je \iéhs d’ nn ér'après de lon- gues études. ., de puis dès à présent rabétiret brie mént quant à la salubrité. Grâce aux circon- Stances locales tt aux dispositions que je férai, je mé suis occupé dé'ce point capi: al: dé mon entreprise. APPENDICE. — Prix de l'eau. =— à par: tie du domaine où des rizièrés rémplateront des marais qu'il faüdra pouvoir tarità volonté au moyen dé machines, pourra être sübmer= gée par le simple épanchement du fleuvé à presque toutes ses hauteurs, d’où résultera une économie. D’un autre côté, le vent’ést une force gratuite et presque journellement à notre service, quon pourra ‘employér. Néanmoins, j'ai basé mes calculs sur lé prix de l’eau élevée à fm: 50 par la vapeur. Le chiffre que j'ai donné est donc un maximun Mes rizières qui deviéhdront de plus en plis étanchés pa le limon qu'y déposera | l’eau, Rà où elléS ne:le ‘sérünt pas au commen cémént, n'äbsorberônt, des le preifiier jour, qu’uné couche d’eau de 0 m: 02en 24 heu--} res; c'est par Hectare 200 m. cubès. Pour un moüvement lent, mais: continu dans les: eaux, et un renouvellement intégral de temps àautre, cette quantitéestnécessairé, du moins quant à présent. 300 hectares, parexemplé, éxigeront donc: tité? Une force de 45 chevaux. Je réponds d’après ma pratique de trois années. C’est le doublé de ce qu'indique la théorie et de ce que promettaient MM. Talabot et Didion, qui ont fait établir notre machine à vapeur pour élever l’eau {1) ; mais je déduis non seulement les temps perdus, mais encore les effets des infiltrations et des négligences ou des mauvais emplois d’eau‘ (2). On n’a réellement d’utile qu’un mètre cube par minute et par force de cheval, c’est-à-dire 60 m. cubes par heure et 1440 par 24 heures. A ce taux la machine | fournira, dans cet espace de temps, 60,800 m. cubes bien certains, bien complets, bien uti- lisés, ét iln’en faut que 60,000 pour mes 300 hectares. Mais il y aura un plus grand boni puisque jé époque des semailles coïncide avec celle des (4) J'erne:compte. pas: les-frais dimondage, pârce que le pistin, qu’on tire des déehels, les couvre. (2) Je suis loin de nier la possibilité d'arriver aû résultat voulu par les savants ingénieurs quetje viens db nümiero J'espère mème)'auliewdelamoitié de ce résultal}:ten-obtenir awmoinisiles Lrois quarls; mais ici je ne. dois compter que sure certain. Plus on gtandira la force de la machine mains elle coûtera, et la vapeur bien employée’ ne reévienüra pas à ce que! tympan ou vis d'Archimède) …. crues dues aux fontes de neige dans les mon- tagnes, et que les rizières doivent être épui- sées quinze jours. avant la moisson. Maintenant que coûtéra l’eau ? Pour être sûr d’avoir toujours uné machine en activité, nonobstant les réparations graves’ ou lésères, il en faut uné'de rechange : donc deux, à basse pression. Elles coûteront énsérhble avec leurs appa- reils hydrauliques (roues à aubes, roués à 90,000 fr. Leur. éate 2 + 07 20 COUDE HOUSE OU Intérêt de cette e à 5 pour 100. - 5,500 Combustible à raison de 100 -kil. en 24 heures par force de cheval ou pour les quatre moiset les Ab5:cheväux-540,000qui,-à.20 fr. les’ 4,000-kïlogs font unedée Épensé der MHANM PR UPRENeSS0 08 Deux conducteurs: mécaniciens à 300!fr..et. deux chauffeursà:200 fr, par moismist is tte. fin 2,000 Huile graisse; chanvre setc., à A5 fr, par me pendant-cent ving@.joursites 4 214 die 1,800 Entretien: 20 p: 400 ds prix d’une machine puisqu’upe seule marchera àda fois-et-seulement! pour quatre mois; puisqu'elle: n'ira que .ce: temps. «1. 3,150 Total... 23,820 Cette somme répartie surdes 300 hectares, - pris pour exemple; chacune en supportera 79 fr. 50.c. Dans la Lombardie.et le Piémont, on donne . pour. l’eau. nécessaire aux rizières jusqu'au . quart.de la récolte .Cheznous-ce quart mon- terait 40 28 5h rh 117.f. La vapewatne demande. que: 80 00 Avantage procuré par elle. 91. OU On voit que la vapeur qui effrdie tant, malgré notre expérience décisive, coûte moins . pour lerizque certains Canaux. Mais en com- _binant son-emploi avec celui du vent, S'Hya » lieu, elle serait encore moins chère. (Moniteur Industriel). SCIENCES HISTORIQUES. Recherches historiques sur la pratique de la S perspective (1). DEUXIÈME ARTICLE. De la hauteur de l'horizon suivant les divers genres. ! Le PouSsiti; en aitiste”phitosophe,.à mis l'horizon: à-dix pieds!dans'sour admirable pay+ sage de Dioÿène jetant son éeuelle & la vie" d'un jeune homme qui bois dans le creuses : sa main? € Tam ‘apprends, dit lé cimique, que je conserve du superflu. » Gette disposie tion de l'Rürizon était “de! ristbur, ’clle’seule: © pouvait permettre de dércé pet: lestheureux accidents, ! les belles eee ce sol'est! " Voir le numéro de l'Eche du ©7 octobre. gé DA k 523 couvert ; le dédain de Diogène pour le luxe, le comfortable même pour ce qui est usuel, contraste dans cette composition avec les ri- chesses des monuments, des habitations de cette belle contrée. à Le Poussin ayant donné un grand dévelop- pement à son premier plan, il l'aurait fait ‘Woirtrop en dessus, Si son horizon.avait été plus élevé; — - SCIENCES NATURELLES. GÉOLOGIE, Rechercnes géologiques dans M. LEPLAY. l’Oural, par M. Leplay, ingénieur en chef des mines, a écrit d’'Ekaterinebourg, le 30 août, à M. Elie de Beaumont, une lettre que les comptes- rendus de l’Académie ont reproduite, et dans laquelle nous trouvons des renseignements intéressants sur la géologie de l’Oural. Cette lettre étant trop éténdue pour que nous crovions devoir la reproduire textuellement, nous allons nous boruer à la résumer le plus succinctement qu’il nous sera possible, tout en présentant à nos lecteurs les données i im- portantes qu’elle renferme. M. Leplay a principalement pour objet dans ses recherches, l'étude de la constitu- tion des principaux gîtes métallifères. Dès lorsila dû souvent passer d’un versant à l’autre de la chaîne de l’Oural,pour visiter les forges dépendant de la même propriété, les concessions dans l’Outal étant faites perpen- diculairement à la chaîne ; ordinairement les gîtes minéraux et les principales usines sont situés sur le versant asiatique ou oriental, mais les concessions s'étendent jusqu’au ver- sant opposé où la l'choussovaïa et ses affluents offrent les seuls moyens d'exportation qui permettent l'écoulement des ressources mé- tallurgiques de la contrée. Indépendamment des grandes usiries anne- xées auxsgiîtes de fer et decuüivre qui se trou- vent à la limite commune de la formation cristalline centrale et des roches schis-. 38 ‘1339 teuses adossées au versant oriental de la ! est très riche en fossiles qui établissent parfai- chaîne, il existe une deuxième ligne parallèle de hauts fourneaux, située à 80 kilomètres environ plus près de la grande steppe de Si- bérie. Ces fourneaux fondent des minerais hydratés, géodiques, qui se trouvent dissé- minés dans des grandes masses de sables ar- gileux très ocreux; l’ensemble de chaque gîte ferrifère est déposé dans de grandes ca- vités, creusées dans les masses de calcaire coquiller silurien. Le tout est recouvert par de grandes nappes d'argile et de sable non ferrifères, qui nivellent complétement les anfractuosités des roches anciennes, formant -Ja base du sol. Cette seconde ligne de forges a des frais de transports plus considérables ; mais en revanche, elle trouve sur place les céréales que les forgerons de l’Oural doivent ürer de la steppe de Sibérie. C’est là quese trouvent les beaux établissements d’Alapa- cosk, de Régevsk, de Camcosk, etc. L’axe géologique de la chaîne de lOural, particulièrement dans la région centrale, la plus riche en métaux, est formé par des syé- nites, des diorites et des serpentines qui semblent appartenir à deux révolutions es- sentiellement distinctes : la syénite forme, en général, la partie la plus basse des régions cristallines. Les plus grandes sommités de ces régions, à 600 mètres au moinsau-dessus des syénites de Tchevnoï, sont au contraire formées de diorites et de serpentines ; sur les pentes se trouvent encore, beaucoup au- dessus du niveau des syénites, des masses puissantes de roches schisteuses métamor- phiques ; celles-ci, qui composent la plus grande partie du relief principal de l’Oural, doivent certainement ces reliefs à l’action des diorites et des serpentines. Elles sont d’ailleurs disposées avec une symétrie par- faite de part et d’autre, c’est-à-dire à l’est et à l’ouest du massif cristallin. Ainsi, en descendant vers l’ouest, on ren- contre d’abord des schistes verts amphiboli- ques tellement riches en amphibole eten feldspath qu’on ne peut que les nommer d40- rites schisteuses. À chaque pas vers l’ouest, on voit les schistes métamorphiques perdre de leur aspect cristallin, et se convertir en un schiste argileux qui, longtemps encore, présente des retours aux types amphiboli- ques talqueux, chloriteux ; qui alterne sou vent avec de vraies couches de quartz gras hyalin, mais qui enfin, à 20 kilomètres envi- ron des roches cristallines, se convertiten un schiste très terreux, friable, alternant avec des grès argileux, micacés, avec des poudin- gues quartzeux fort recherchés comme ma- tériaux réfractaires par les usines situées sur l’un et l’autre versant de la chaîne. Enfin, à 3 verstes de Tchousovaïa, com- mence la formation carbonifère. Sur le versant oriental de la chaîne se trouve encore une bande de rochesstratifiées, composée surtout de schistes verts, talqueux, amphiboliques, etc. Il y existe aussi une bande très puissante de calcaire dans laquelle ou à proximité de laquelle se trouvent les riches mines d&cui- vre et de fér qui forment pour ainsi dire l'axe métallurgique de la contrée. Ce calcaire tement son origine silurienne. En avançant vers l’est, on ne voit pas la roche stratifiée reprendre le caractère ordi- naire des roches de sédiment ; loin de R, jus- qu’à la limite de la grande steppe de Sibérie, sur une largeur moyenne de 150 kilomètres, les roches stratifiées sont littéralement criblées de roches cristallines qui en ont complète- ment modifié le caractère originaire. On y irouve encore de grandes masses de syénite et même de granite; mais les masses domi- nantes, parmi les roches non stratifiées, sont composées de diorites, et surtout de serpen- {ines. Les gîtes de cuivre sont principalement concentrés, dans la bande calcaire orientale, dans les points où le calcaire qui la forme est en contact avec les roches cristallines du centre de la chaîne. On en trouve également sur la bande calcaire occidentale. ; Les usines à fer de la région centrale sont surtout alimentées par les -belles masses de fer oxydulé, dont les principales sont celles de Katchkanar, de Goroblagodat et de Visso- kogorsk. ‘Tous ces grands gîtes sont situés à proximité de la bande calcaire ou des roches schisteuses qui s’y sont associées. Mais, au gontraire des gîtes de cuivre, ils sont entière- ement indépendants des roches de sédiment. Les minerais proprement dits du Goroblago- dat, du Katchkanar, ceux que M. Leplay a découverts dans les forêts inexplorées du centre de l’Oural, à la hauteur du lac Tcher- noï, sont une roche complexe, à pâte domi- nante de fer oxydulé, pénétrée de divers silicates ferrugineux, alumineux et magné- Siens. Les minéraux qui forment dans les montagnes la masse dominante, et qui sont au contraire subordonnés dans le minerai proprement dit, se décomposent très aisément et donnent lieu à des kaolins, à des argilesfer- rugineuses, et même à des ocres et à des hy- drates de fer compacte. Il résulte de là que les grandes masses de minerai se détachent très aisément des masses friables qui les en- tourent, et que le minerai lui-même a une grande tendance à se décomposer ou plutôt à se déliter sous l'influence de Pair. M. G. Rose à fait très-bien connaître le gisement de l'or en roche dans le principal terrain aurifère de l’Oural ; M. Leplay a ob- servé des gisements-analogues plus au nord, aux environs de Reyevsk, de Chilorska, de Salda, etc. La plus grande partie des filons aurifères et des alluvions est concentrée à proximité d’une longue zone de serpentine qui se dirige sans interruption du sud au nord depuis Bérésof jusqu'à Nijni-Touva ; sous les rapports métallurgique et géologique, il n’est rien de plus curieux que l’ensemble de cette région aurifère, où la dépendance mutuelle des alluvions et des filons peut s’observer à cha- que pas, et où, sur une longuenr de 400 kilo- mètres, il n'existe pas une vallée dont le sol ne recèle de l’or. | Toutes les allusions platinifères sont con- centrées dans des petites vallées rayonnant dans toutes les directions autour d’un massif formé par une roche qui présente souvent un terme moyen entre une diorite compacte et une serpentine, mais qui, dans la plupart des 540 points, est une serpentine très-caracterisée: De ce point central partent au moins vingt vallées qui toutes, y compris les ravlns sécs Qui rayonnent autour du même point, ont été exploitées pour le platine avec plus ou moins: de succès. Dans une exploration minutieuse faite avec la mission d’atteindre la roche cachée partout sous les épais débris d’une forêt vierge, on n’a pu trouver de platine: visible dans la roche même, mais on a constaté les faits suivants : - 1° La roche ne présente aucun indice de filons, en sorte que si, comme on, ne peut en douter , la montagne explorée (la Marthiane} est le gîte primitif du platine, ce minéral se trouve disseminé dans la roche même. Il n’est pas de même des alluvions aurifères qui ap- partiennent à une époque différente. 2° On a trouvé en beaucoup de points la serpentine littéralement criblée de petites par- ticules de fer chromé; c’est le minéral do- minant dans les schlichs platinifères concen- trés par le lavage, comme: le fer oxydulé domine dans le. schlich des laveries d'or, et cette particularité n’a été retrouvée en aucun point des masses de serpentine qui abondent dans la même contrée. 3° À la vérité dans les milliers de fragments qui ont passé sous le marteau des explora- teurs, il n’a pas été observé de parcelles de platine natif; mais il est essentiel de remar- quer que dans les sables platinifères les plus riches, on ne le rencontrait pas davantage. Ces alluvions où des causes naturelles ont concentré le platine doivent être incompara- blement plus riches que le gîte primitif; et néanmoins M. Leplay n’a pu y voir le platine engagé dans le sable, et le directeur habile de ces exploitations n’y est parvenu que dans un petit nombre de cas, sur des points que l'exploitation signalait comme d’une richesse inusitée. Cela tient à ce que les sables plati- niféres ne tiennent, même quandiils sont très- riches, qu’une partie &e platine en poids sur 200,000. Lo Il est inutile de dire que les éléments des alluvions et tous les énormes blocs qu’on y rencontre sont absolument identiques avec la masse de la montagne où toutes les vallées ont une origine. 5° On a trouvé, après de très-minutieuses rechérches sur les sables concentrés par le lavage, de petits grains de platine encore adhérents à un peu de roche; cette roche est entièrement identique avec la serpentine impégnée de fer chromé trouvée en place sur la Marthiane. 6° Entre les couches épaisses formées à la surface du sol de la Marthiane par les débris des forêts, et surtout par la décomposition des énormes troncs qui y sont entassés et qui rendent ce district impénétrable à des xoyageurs non assistés par un grand nombre de pionniers, entre ces couches et la roche solide, il existe toujours, même au sommet de la montagne qui est élevée de 300 mètres au moins au-dessus des vallées adjacentes, une couche argilo-ferrugineuse. Celle-ci ne con- tient aucune trace des cailloux roulés qui | forment la plus grande partie des alluvions » dans le fond des ravins: Elle provient évidem-1" PP ENT PERTE Ë A1 ment de la décomposition de a serp jentine, et se trouve à la place même de la oe qui à ourni les éléments. Par le lavage de 100 kilo- yrammes environ de.ces argiles superficielles, nm a obtenu des paillettes et des grains de latine en quantité beaucoup trop faible pour bayer les frais de lavage, mais assez forte pour qu’ilne puisse rester aucun doute sur la pré- lence du métal précieux dans cette couche tuperfcielle. Ce seul fait établit, selon M. Le- blay, d’une manière incontestable, la nature (lu gisement primitif du platine dans les chaî- hes de l’Oural. Le district où ces recherches ont été faites | fourni jusqu’à ce jour au moins les 1920 le la quantité totale de platine extraite du $ol le l'empire de Russie. Réponse aux observations présentées àl’a- cadémie par M. Souleyet, sur mes travaux relatifs aux Phlébentérés, par M. A. de QUA- TREFAGES. Noslecteurs se rappellent sans doute que Echo a déjà reproduit des travaux deM. de MDuatrefages, et postérieurement une note_de M. Souleyet dans laquelle ce zoologiste atla- quait comme inexacis les faits anatomiques qui avaient amené l’établissement de l'ordre les Gastérapodes phlébentérés, et par suite les conséquences qui en avaient été dé- Auites. Cette note de M. Soulevet était comme le prodrome d’un grand travail juil se proposait de présenter avant peu de temps à L'Institut, et dont il a même té question, tout récemment , au ‘milieu le ce corps savant. En réponse aux attaques dirigées contre l'exactitude des faits énoncés bar Ini, M. de Quatrefages avait, il y a quinze “oursenviron, déposé sur le bureau de l’Aca- Hémie des sciences, un paquet cacheté dont “| a fait l'ouverture et donné connaissance aus la séance du lundi 21 octobre dernier. Nous regrettons vivement que le cadre de notre journal ne nous permette pasde repro- Juire en entier cette réponse de M. de Qua- “refages; son étendue en fait plutôt un mé- noire qu’une note. D'un autre côté, comme Echo, sans épouser aucune querelle scien- ifique, tient à mettre ses lecteurs au courant le toutes celles qui peuvent s'élever en leur aisant conpaître les pièces fondamentales qui \puelconque, nous allons adopter un terme hoyen qui, du reste, fera presque dispa- laître l’inconvénient que nous déplorons. ipes, au nom de l'analogie, au nom des faits, “.u nom de la logique et de raisonnement(s. … Ldivise dès lors son écrit en cinq sections, Lans chacune desquelles il discute les objec- Lions et présente ses réponses. Or, il nous … emble que la question qni s’agite entre nos “leux habiles et zélés géologistes est surtout |ne question de faits. Les observations de au,-en Angleterre, soit par M. Souleyetipar: . science, nous continuerons à mettre « Dans sa réponse, M: de Quatrefages dit : pue M. Souleyet l'a attaqué au nom des prin- IL. de Quatrefages sont-elles exactes ? . ou au |Ontraire doit-on admettre comme fondées .\eS objections qui ont été présentées, les dou- -|es ou les contradietions formelles qui ont été mis soit par MM. Alder, Hancock et Alli- 542 mi nous? Si elles sont exactes, tout ce qu'il en a déduit peut être fondé ; dans le cas con- taire, que pourrait-il asseoir d’admissible sur une bâse vicicuse? Ces idées nous détermi- nent donc à publier en entier la partie de la réponse de M. de Quatrefages qui a rapport aux faits observés par lui et attaqués par M. Souleyet. Comme nous n'avons dans cette discussion d’autre intérêt que celui de la sous les yeux de nos lecteurs tout ce qui pourra être dit de part et d'autre, autant du moins que nous le permettent les bornes de notre jour- pal, leur laissant le soin de peser et de pro- noncer ainsi qu'ils le jugeront convenable. III. Passons maintenant à des considéra- tions d’un autre ordre, et occupons-nous des faits. Selon M. Souleyet, presque tous ceux que jai avancés sont inexacts. Je ferai re- marquer d’abord que, dans la plupart des cas, M. Souleyet se contente de dire que je me suis trompé ou bien que tel organe m'a échappé, mais sans nous faire part de ses ob- . servations personnelles. Le plus souvent alors ses critiques ne sont que la reproduction d'observations imprimées dans mes propres mémoires. Ainsi, pour n’en citer qu’un exemple, M. Souleyet dit, en parlant des Phlébentérés en général : « Je me bornerai à dire que, dans tous ces mollusques, l’in- testin proprement dit a éohappé aux recher- ches de ce naturaliste (M. de Quatrefages); ce qui lui a fait assigner une position fausse à l'anus, ou l’a conduit à méconnaître l’exis- tence de cette ouverture (1). Or, voici ce que je disais dans mon Mé- moire sur les Gastéropodes phlébentérés : « Dans aucune des considérations précéden- » tes, je n’ai fait entrer en ligne de compte » l'absence ou la présence de l'anus, non « plus que la position de cet orifice. Bien » que je croie être certain qu’il manque dans » les Zéphirines, et surtout dans les Pavois » etles Chalydes, jesuis le premier à recon- » naîtro qu il pent exister quelque doute à » cet égard. J'ai eu, en effet, la plus grande » difficulté à reconnaître son existence dans » les Actéons, les Actéonies, etc. Il serait » donc très possible qu'il m'eût échappé » däns les geures que je viens de nommer. Plus loin j'ajoute: « La difficulté extrême » d’apercevoir l’orifice anal, alors même Û qu'il existe bien réellement, l’impossibilité » où je me suis trouvé de distinguer la por- » tion rectale de l'intestin, nous apprennent » au moins que cette portion doit être d’un » très petit calibre. » Et plus loin enfin, au sujet des observations que m'avaient faites MAI. Alder et Ancork, ie m'exprime ainsi : « Quoi qu'il en soit, j'ai déjà dit plus haut » comment et pourquoi la question de » l'existence etde l’anus dans les Mollusques ». phlébentérés me semblait devoir être ré- » servée jusqu’à plus ample informé (2). » On voit que ces passages de mon Mémoire et celui de la Note de M. Souleyet se ressem- blent beaucoup. On voit, en même temps , (4) Voir {a Note de M. Souleyet ; Comptes-Rendus tome XIX, page 355. ) (2) Mémoire cité, pages 167 et 177. 543 avec quelle réserve je présentais ces observa- tions, avec quel soin j'’appelais, sur les points qui me semblaient douteux, l'attention des autres naturalistes. (La suite au prochain numéro.) —— 0 cbr 0—— SCIENCES MÉDICALES. CHIRURGIE. Note sur l’heureux emploi du mucilage de gomme arabique et de la baudruche dans le traitement des plaies suppurantes, par M. LauGter. Je viens de remettre en usage, à l'hôpital Beaujon, un mode de pansement des plaies suppurantes qui leur donne les avantages de la réunion immédiate, quel que soit l’écarte- ment de leurs bords, et à l’aide duquel la ci- catrisation est obtenue avec une remarquable rapidité. Le même pansement peut convenir aux plaies récentes dont les bords ne sont pas rapprochés, et tout fait présumer que, pour eelles dont les lèvres peuvent être réunies, 1l est préférable aux moyens ordinaires de réu- nion immédiate usités dans les hôpitaux, parce qu’il s'oppose plus exactement. au con- tact de l’air et de tout corps nuisible. Ce pansement est d’une grande simplicité,’ puisqu'il suffit, pour le faire, d’une solution épaisse de gomme arabique et d’un morceau de peau de baudruche ; appliqué à des plaies en pleine suppuration et déjà couvertes de bourgeons charnus, ilsemble arrêter, ou plu- tôt diminuer le travail de la suppuration, GE accélérer celui de la cicatrisation. _ Une plaie de 50 millimètres en 19 couverte de granulations et de sufpi louable, n’avait plus, au bout de d breuses et aussi be qu’en pleine Suppu- ration. On pouvait toutefois toucher cette cicatrice récente sans causer la moindre seu- sation douloureuse. Plusieurs malades, dans les conditions ana- logues, sont déjà guéris ou en voie de guérison. rapide. J'ai appliqué ce pansement à la plaie d’une amputation au sein, de 10 à 12 cen- timètres de longuenr sur 3 à 4 de profondeur, très-enflammée, couverte de suppuration abondante, et dès le lendemain, celle-ci avait beaucoup diminué sans qu’il y eût rétestion du pus au fond de la plaie. La mamelle pou- vait être pressée sans douleur, et la surface de la plaie visible sous la peau de baudruche sèche et adhérente pouvait être palpée dans toute son étendue sans douleur. Après qua- rante-huit heures, l’état de la plaie est le même ; une petite quantité de sérosité puru- lente a suinté à l'extrémité de la plaie; l’état général de la malade est parfait. Je me propose d'adopter, sous peu de jours, le même pansement pour la plaie d’une am- putation de la cuisse, que je vais pratiquer. Je n’attribue à la gomme et à la baudruche aucun autfe rôle que de couvrir plus exacte- tement, et, si je puis le dire, plus herméti- quement la surface et les bords des plaies, Si 544 l'on a cherché jusqu’iei à hâter la cicatrisa- tion des plaies par la méthode des panse- ments tardifs, ou en les recouvrant ayec des substances auxquelles on attribuait des pro- priétés spécifiques merveilleuses, on n'a pas entrepris, que je sache du moins, d'arrêter ou de modérer le travail de la suppuration par l'application de substances aussi inertes que la solution de gomme et la baudruche. Les emplêtres simplement adhésifs ne sont pas d’ailleurs applicables aux larges plaies qui suppurent. On sait bien déjà que certaines plaies, qui ne se réunissent pas par première intention, se cicatrisent sous des croûtes formées par le sang et la suppuration desséchés à leur sur- face (et je ne doute pas qu'avec le mode de pansement que je propose, on n’obtienne un résultat qui, au point de vue de la physiolo- gie pathologique, puisse être considéré comme analogue); mais on sait que ces croûtes ne se forment, en général, ayec une solidité suf- fisante, que sur des plaies superficielles et de peu d’étendue; on sait qu'elle ne se forment pas sur les grandes plaies en pleine suppura- tion. Un seul exemple, je crois, cité par Hun- ter, prouve qu’à la rigueur cela n’est pas im- possible. Tel est le but principal de la méthode de pansement que je propose; elle permettra, je l'espère, de fermer aussi plus exactement qu'avec les emplâtres adhésifs, les plaies qui résultent des opérations sanglantes, une fois le premier suintement sro-sanguin arrêté, et de placer les solutions de continuité rap- prochées de celles qui se pratiquent par les méthodes dites sous-cutanées. Ce serait aug- menter les chances de succès des grandes opérations de la chirurgie. En m'arrêtant à ce résultat, j'aurai déjà, ce me semble, fait une acquisition précieuse pour la pratique chirurgicale; mais je dois ajouter que j'ai été conduit à ces essais de pansement par des vues théoriques très gé- nérales sur la terminaison de l’inflammation par Suppuration, et sur les usages du pus par rapport aux surfaces qui le fournissent. J’es- père démontrer que depuis les immortels travaux de John Hunter, on a considéré d’une manière trop absolue la suppuration comme diamétralement opposée et contraire au tra- vail de la réunion des parties divisées, et au produit de l’inflammation adhésive. — OSEO — SCIENCES APPLIQUÉES. ÉCONOMIE INDUSTRIELLE. Décoloration de l’huile de palme, par M. G. GIBSS. Il y a environ six ans qu'il s’est intro- duit dans les fabriques de savon de Liver- pool, le procédé suivant pour. décolorer l'huile de palme. Dans une chaudière en fonte très-épaisse, de construction ordi- naire et montée sur un fourneau, les fa- bricants jetaient 2 à 3000 kil. d'huile de palme et élevaient la température au moyen du feu qu’ils faisaient dessous jus- qu'à 232° C., ce.qui détruisait toute la ma- tière qui colorait cette substance. Mais 545 . quels que fussent les soins qu'on apportait à cette opération, on a été enfin obligé de l’abandonner par les motifs suivants : 1° Pendantle temps nécessaire pour por- ter toute la masse d'huile de palme à la température de 232° C., le fond de la chau- dière acquérait une éhäleur de plus de 316°, de façon que la portion d'huile en contact ‘avec ce fond, se décomposaît, se transformait en gaz qui p'oduisaient fré- quemment des explosions. 2 Les èmanalions des portions d'huile évaporée étaient insupportables. 3° Si aussitôt après la destruction de la matière colorante on ne retirait pas l'huile du feu, elle prenait une teinte noire, parce que l'huile carbonisée se mélangeait à celle restée pure. Ainsi ce moyen, quoique peu dispen- dieux, à düêtre abandonné par les motifs que nous venons d'alléguer et à cause des dangers-qui s'y rattachaïent. J'ai fait connaître ces détails, afin qu'on pût mieux comprendre les perfectionne- metit que j ‘ai introduits dans cette indus- Lrie. J'ai eu, il y a quelque temps, l’occasion de faire quelques expériences pour recher- cher à quel degré de température la ma- Lière colorante de l'huile de palme est dé- truite, et j'ai pu me convaincre que cette matière commence à s'altérer à 110° En soutenant cette température à 2°:ou3° près, tant en dessus qu'en dessous, en agitant continuellement, celte matière colorante disparaît peu à peu et l'on obtient del’huile de palme parfaitement décolorée et d'une consistance remarquable. Pour écarter en un mot toutes les diffi- cullés quise rattachaient à l’ancien pro- cédé, on emploie une température infini- ment plus basse, on prolonge davantage la durée de l’opération, et enfin on a re- cours à l'agitation continuelle. Ce procédé qui est déjà mis en activité à Liverpool, et que je recommande, con- sisie donc en définitive en ceci. On se procure une chaudière de fonte pouvant contenir 3000 à 4000 kil: d'hui- le de palme et qu'on nose comme, d’ordi- dinaire sur un fourneau. Pour agiter la masse, on introduit dans cette chaudière un agitateur horizontal tournant en fer- blanc, auquel on fait exécuter à l’aide d’une machine à vapeur six révolutions par minute. Quand on opère sur de peti- tes quantités on peut même se servir d'un agilateur en bois. L'huile de palme est alors chauffée, au moyen du feu qu’on al- lume, jusqu'à une température de 110°, puis.on retire le feu de dessous la chaudiè- re où la pression est d'environ deux atmos- phères; on amène par deux tuyaux en plomb de 5 centimètres de diamètre de la vapeur d’eau au sein de l'huile de pal- me. De cette manière on entretient une température uniforme de 110° sans crain- te de décomposer l'huile, et on poursuit l'opération jusqu'à ce que la matière co- lorante ait complètement disparu. Il faut environ dix heures de travail pour décolorer une masse de. 4000 kil. d'huile de palme. 56 . Je pense que celte maltiére colorant est détruite par l'absorption du gaz oxy- gène de l'air, car l’huile,. comme on sait, possède à une haute température une for- te affinité pour ce gaz, et c’est ce quirend l’agitation indispensable pour ‘présenter continuellemement de nouvelles surfaces à l'air. | D'après mes expériences, ce mode de dé- coloration de l'huile de palme coûterait en combustible dix fois moins que: l'an- cien procédé. NO CR RE RP PET ee (Technologrste). Sur affinase du fer au gaz produit avec des lignites. On a entrepris, dans les années 1842 et 1843, aux frais du gouvernement autrichien, aux usines à fer de Saint-Stephan, près Krau- bat en Syrie, sous le contrôle de l'inspecteur des mines, M. Scheuchenstuel, soins de M. Hummel, administrateur de ces mêmes mines, une suite d'expériences sur l'affinage du fer à l’aide des gaz produits par la combustion imparfaite du menu de ligaites dans un fourneau clos. sous un courant d’air assez faible, et qu’on conduisait dans les fours à puddler. Nous aurions voulu donner la description des appareils, faire connaître les dispositions qui ont été adoptées pour produire la com- bustion imparfaite dont il est question, celles prises pour conduire le gaz produit, l'appareil pour chauffer l’air qu'on mélangeait à ce gaz, la construction des fours à puddler où s’opé- conditions les plus favorables, enfir le détail de ces expériences elles-mêmes, mais nous. craindrions d’être entrainé beaucoup trop auteurs du rapport fait à ce sujet ont cru binaison de la théorie avec les résultats M d'expérience que leur ont fournis les ‘essais entrepris. Voiri les règles aux-quelles ont conduit les expériences relativement à l’opé- ration de l’affinage au gaz dans les fours à puddler. 1° Le courant de gaz qui s'échappe du four- neau où se produit le gaz combustible doit, pour un four à puddler or@inaire, chargé de 150 kilogrammes de fonte brute par minute, fournir pour le moins 2 mèt. cubes 50 de gaz à 0° GC. de température, ou 3 mèt. cubes 50 à 100° C., ou 4 mèt. cubes 50 à 200° C., sur lesquels 65 pour 100 doivent consister en gaz combustibles (oxyde de carbone et hy- drogène carboné). Plus les gaz s'éloignent de la quantité et de la qualité prescrites ci-dessus, moins la température du four à puddler sera élevée. 2 La disposition et le service bien enten- dus du fourneau où se génère le gaz exercent une influence très-marquée sur la marche du four à puddlerz il faut que l'introduction de l'air ou du vent dansce fourneau soit constam- ment en proportion avec les A tibles que renferme Je charbon. Ge vent ne : doit jamais être trop considérable ou en trop” rait la combustion, les précautions auxquelles on a eu égard pour rendre les expériences M comparables, et pour fonctionner dans les#m loin, et nous croyons en conséquence devoir ñous borner à exposer les conclusions que les M devoir tirer de la comparaison et de: lacom- M et par les ! Manet Dir ol sde 0 à 20: à 0 | ETES 547 pêtite quantité, et d’après les expériences une température de 400° C. paraît celle qui convient à la formation de l'oxyde de carbone et de l'hydrogène ca: boné. 3° Le courant de gaz qui part du fourneau ne doit pas être Bob véhément, si l’ou veut que la formation de ce gaz s'opère dans les conditions les plus fax AE et qu'il n'y ait ; pas trop de charbon en poudre chassé avec les gaz, et qui peut produire des explosions. : h° Les tuyaux de conduite du gaz et les caisses à l’emmagasiner ont besoin d’être lutés et mastiqués avec le plus grand soin pour maintenir. ja température du gaz aussi élevée qu'il est possibles, ce qui en même temps élèvenotahlement le degré de chaleur du four à puddler, et procure une combustion plus parfaite. 5° D'après: les. mêmes motifs, la chaleur dans le four à puddler eroît lorsque la tem- pérature du vent qu'on y introduit vient à croître, et par Conséquent on doit avoir la précaution d’adapter-un appareil convenable. à chauffer l'air et de luter et mastiquer avec soin les tuyaux de conduite du vent. On peut par ce seul moyeu augmenter la température du four à puddler de 10 à 20 pour 100. 6° Ea quantité de vent introduite dans le fonr à en rapport avec la qualité des gaz combusti- bles qui arrivent du fourneau à gaz, c’est-à- dire être constamment assez considérable pour que tous les gaz soient complétement brûlés. Si on calcule, d’après cette tion, les conséquences qui en découlent, trouve, par exemple, en premier lieu, die pour 115 de vent qu’on fait arriver en moins | dans le four à puddler, Ja température ne | s'élève plus qu'à 296° C., c’est-à-diré est in- . férieure de 13 pour 100 à celle qui a lieu | quandon fournit la provision de vent néces- saire; de même quand 1e courant apporte 115 de venten trop, la chaleur dans le four à pud- dier.est de 8 pour 100 moindre, et par con- séquent lt perte de chaleur de 5: pour 400 moins élevée que dans le cas précédent. Dans | ces calculs, on suppose que le vént est amené | à 300%.C.; et le gaz du fourneau à 400. | 7°Le pont ne doit être niplus long ni . plus large où plus haut qu'il n’est nécessaire pour le mélange parfait des gaz avec le vent, et la combustion compléte des premiers, par- | ce qu'autrement on perdrait sans nécessité ) beaucoup « de chaleur qui serait entraînée par les parties non brülées, et qu’on ferait ainsi descendre la chaleur absolue du four. 8° Enfin, plus le combustible fossile est de mauvaise qualité, plus les surfaces travail Jantes du fourneau à gaz doivent avoir d'é | ‘tendue pour livrer‘dans un même temps une || même qüaulité de gaz. un Coco AGRICULTURE. Préparations propres à hâter la germina. from. (Extrait d’un Démons de M- MONNIER. )| Il est une foule de circonstances où ii im: | Porte de hâter, autant que possible; la geri | Mination, soit pour ‘que-la nouvelle plante | puisse percer. la terre avant que la sécheressé ne lait durcie, soit pour lui donner le moyen puddler doit être, autant que possible, |! 548 de résister, autant que possible, à des séche- resses que l’on prévoit, en la pourvoyant le plus tôt possible de radicules, soit en la met- tant dans des ciconstances plus favorables que les plantes sauvages, contre lesquelles elle aura à lutter, et qu’il est bon qu’elle do- mine. La simple immersion dans l’eau pure suffit quelquefois pour atteindre le but que l’on se propose: seulement il est nécessaire d'éviter que les graines dans lesquelles la germina- tion a commencé ne soient de nouveau ex- posées à se dessécher tout à fait, ce qui pour- rait compromettre gravement la vie de la jeune plante. L'humidité dont les graines sont saturées s’opposerait à la régularité de la semaille, si l’on n'avait la précaution de les saupoudrer complétement d’une substance pulvérulente. On peut, à cet effet, employer ce qu’on. vou- dra : les ceudres.bien sèches et tamisées sont cependant ce qui est à la fois le plus simple et le plus efficace. J'ai fait semer, au semoir à brouette, des graines de betteraves ainsi préparés, et la semaille a très bien réussi. On emploie ce moyen pour les céréales dans _ quelques pays de montagne. Le seigle, gon- flé par une immersion de deux ou trois jours, est saupoudré de cendre, puis semé à la main comme de coutume, - Mais le cultivateur peut atteindre un au- tre but, c’est celui de hàter la germination, :non seulement par l'humidité qu’il donne à k plante, mais encore en saturant les enve- loppes séniinales de liquides convenable- ment: préparées; ce sont.ces préparations qui méritent:surtout son attention. Les:sels déliquescents ont pour propriété attirer fortement l'humidité, dans laquelle ils-se fondent spontanément ; tel est, par exemple, l’acétate de potasse. Cette propriété estiprécieuse, en ce qu'après la semaille ils contiauent. à attirer l'humidité de l’air ou du sel, et.que les jeunes plantes se trouvent . ainsi maintenues dans une certaine humidité. Des sels demandent quelques précautions fa- ciles dans. leur emploi. Ainsi on doit éviter _ d'employer des solutions trop concentrées ou de se servir de.sels avec excès d'acide, Ce sont encore les cendres qui, dans ce cas, sont le meilleur remède, Une. poignée de ‘cendres jetée dans la liqueur prévient tout inconvénient. : Les alcalis semblent appartenir à cette ca- tégorie ; mais leur action est double ou d’une nature différente. Nous n’entrerons pas ici dans une discussion sur leur mode d'agir : nous renvoyons aux mémoires que nous avons publiés sur ce sujet. Quoi qu’il en “soit, les solutions alcalines de toutes sortes, ‘|: de toute nature sont éminemment propres à | hâter la germination. Les solutions alcalines les plus simples sont celles de sous-carbonate de potasse ou..de : soude et l’eau de chaux. La potasse paraît avoir pins db sur la germination et l’action la plus prolongée ; on | l’emploie à la dose de: 2 grammes: de -sous- catbonate pour 1 litre d’eau. L'eau de chaux, qu'il ne faut pas confondre avec le lait de ichaux, s ‘emploie avec le.double de son vo: *Jumie d’eau. Malheureusement, l'action de ces agents 549 ne peut pas durer : la germination les ab- sorbe en partie, et l'humidité de la terre les dissout. Sous ce rapport, il faut préférer les solutions alcalines composées, dans lesquelles l’ammoniaque joue le rôle principal, et où elle peut se refornrier à mesure que la pie ou les eaux la fout disparaître. Voici une de ces liqueurs; dites germina- tives, dont les proportions ont été données par M: Braconnot. C’est l'équivalent de la liqueur de M. Simon-Joly, de Metz. Prenez Chair hachée. Potasse du comm. . 1 gramme 1f2; Éau commune. 4 litre. Ou abandonne ce mélange à la putréfac- tion jusqu’à ce qu’il mousse fortement, Le .purin, ou urine fermentée de bétail, étendus de trois ou quatre fois son poids d’earr, m'a bien réussi pour des bett:raves dont là graine y avait été macérée de vingt-quatre à trente heures; mais son action n’est pas aussi forte qu’on pourrait le désirer. L’avantagedes liqueurs végétatives nes’ar- rête pas à la germination; mais soit-que la vigueur qu'ell:s impriment aux premiers t-mps de la végétation dispose da p'ante d'une manière plus favorable, soit qu'il reste dans le sol une légère portion de stimulant qui continue à agir d’une manière utile, on ob-- serve-que les graines-qui ont macéré dans une composition convenable produisent des plan- tes qui conservent pendant longtemps de la supériorité sur celles qui n'ont pas reçu la même préparation. « Un de nos collègues a laissé séjourner, » pendant le même laps de temps, desgrai- » nes dans de Peau pure et dans, la liqueur » dont il s’agit; ces dernières ont donné des » plantes évidemment plus yigoureuses, » (Note de M. Braconnot). Nous lisons: également, dans une des.pu- blications périodiques de la Société royale d'agriculture. de Turin, que M. Nuyolonea fait macérer des graines de maïs daus un mé- lange de cendres, de -bouse de vache et de suié bien délayé dans de l’eau; que les plantes provenant des graines macérées ont été plus productives et de quinze jours plus précoces que celles qui provenaient de grai- nes non macérées. Lacomposition de M. Nuvolone est, com- me on le voit, identique avec celle de M. Braconnot, qui conseille, d’une manière gé- nérale, des substances animales (sang, chair, h gramines ; es -excréments, etc.) jointes à un alcali. La suie n'a d'autre ‘but que d’éloiguer les insectes qui déverentlesgraines; c'est un genre par-- ticulier de préservatifs. J'ai employé plusieurs sels ; mais celui qui m'a le mieux réussi est l’acétate de potasse à la dose de 15 grammes pour 8 litres d’eau, avec addition d’une forte-poignée de cendres non lessivées. Après avoir séjourné pendant quarante-huit heures: dans l’eau préparée, les ::semencessont roulées dans des cendres, lessi- vées sèches, (puis semées immédiatement. "Cette préparation hâte de beancouplàgermi- nätion, et, pour les betteraves en particulier, leur donne une avance-de huit jours. Un.se- mis fait le «45 -juin a donné, grâce. à cejte précaution, lune: essez-bonne récolte:; tandis que des lignes voisines, avec des semences 550 non préparées, ont langui et ont été tellement arriérécs, qu'elles n’ont pas valu la peine d'être récoltées. Mais il est un genre de graines qui ont sur- tout besoin d’être macérées dans des prépa- rations alcalines; ce sont celles qui provien- nent de fruits acides, tels que les pepins de pomme, de poire, les semences de rosier, d’aubépine, etc. Sans cette précaution, les graines peuvent rester fort longtemps avant de germer, et d'autant plus longtemps qu’el- les auront été moins débarrassées de leur pulpe acide. Tant qu’il restera la moindre acidité dans Les enveloppes de. la graine, la germination n’aura pas lieu; on peut, au contraire, la hâter avec les solutions alcalines et éviter ainsi la pourriture de beaucoup de graines. Au surplus, toutes les préparations alcali- nes sont bonnes; je recommanderai cepen- dant celle de M. Braconnot et du journal de Turin, et, parmi les sels, le sous-carbonate et l'acétate de p otasse. (Annales de la Soc. d’Hortic.) —— ———— SCIENCES HISTORIQUES. La Guadeloupe. La Guadeloupe est formé par deux îles extrêmement rapprochées, distinctes par leur géologie, et que sépare un bras de mer nommé la Rivière Salée. Ce bras de mer a ses deux ouvertures, l’une à l’est- nord-est, l’autre à l’ouest-sud-ouest. À sa droite est la Grande-Terre, à sa gauche la Guadeloupe proprement dite. C’est dans la Grande-Terre que se trouve la Pointe- à-Pitre. Cette partie de la colonie offre un ravissant coup d'œil ; elle est toute dé- boisée, excepté aux abords de la Rivière Salée ; elle s'offre comme une vaste plaine bien cultivée, au milieu de laquelle sont les habitations, dont chacune ressemble à un village. Le fond du sol est constitué en général par du phosphate calcaire. La Rivière Salée est navigable dans toute son étendue, à l'exception de ses deux ouvertures. Ses bords sont envahis par des marais dont l'étendue et la pro- fondeur sont loujours en rapport avec les accidens du terrain. Ainsi, à la Grande- Terre, ils s'étendent à une grande distan- ce, contournent les monticules qu’ils ren- contrent et paraissent plus nombreux qu’ils ne le sont en effet; leursituation sur les bords de la Rivière Saiée fait que la mer les recouvre en beaucpup d’endroits pendant les fortes marées. Dans l’intérieur des terres, il existe aussi une certaine quantité de parties marécageuses ; mais ici les eaux pluviales leur ont donné nais- sance par leur séjour dans les parties les plus basses de l’île. Tous ces marais sont boisés, et laissent échapper des émanations délétères dont l'influen- ce est surtout sensible pendant la nuit; 91 car le jour elles sont chassées par les vents dest et d'est-sud-est qui régnent pres- que constamment. La Pointe-à-Pitre, cette ville si mal- heureusement détruite le 8 février 1843, a été bâtie sur un emplacement autrefois marécageux. D'un lieu inhabitable la pa- tience et l’industrie de l'homme avaient fait une cité riche et commerçante, qu’un ins- tant a suffi pour détruire. La Guadeloupe proprement dite, est couverte de maraïs dans plusieurs endroits de ses côtes et dans son intérie ur, les se- conds sont tous dus au séjour des eaux pluviales. Près de la soufriére existe un trés beau lac à fondet à bords vaseaux ; plusieurs fois on a voulu en connaître la profondeur, mais les expériences ont été incomplètes. On y navigue dans de légè- res embarcations surtout pour y chas- ser. La Guadeloupe possède quelques sour- ces d'eaux thermales, les principales sont : : La ravine chaude, au pied d'une mon- tagne dans le quartier du Lamentin; comme son nom l'indique: cette source est chaude, elle est assez fréquentée. Les bords et le terrain de cette ravine sont marécageux et salés. Dolé, dans le quartier des trois rivières, source chaude qui paraît venir de la sou- frière ; elle est très fréquentée. Les bains jaunes, de l’autre côté de la soufrière, sont des sources nouvellement découvertes. Le merveilleux de quelques guérisons opérées par elles a frappé les esprits, aussi la mode y appelle-t-elle ses serviteurs. Bouillante, source très chaude, au bord de la mer, dans la partie ouest de l’ile ; elle donne son nom au quartier ou elle est située, À marée haute elle est entièrement submergée. on la voit alors bouillir sous l’eau saléet À quelque distance de la mer elle forme un marais assez considéra- ble. —-S8Ss0-- FAITS DIVERS. —Nous avons déjà entretenu nos lecteurs dela périlleuse ascension faite sur le Storvandsfield, près d’Alten, en Norwége, par M. J.-H. Greave, dans le but de fixer au sommet de cette monta- gne un thermomètre a minima. L'instrument fut mis en place le 1er décembre 1843 ; le 47 avril 1844, une ascension a été faite pour le relirer et pour examiner le minimum de température de l'hiver. Or, ce minimum avait été de —35 degrés centisrades; tandis qu’à Alten, la tem- pérature la plus basse observée pendant cet hiver. avait été de —927 degrés; la différence avait dono été de 8 degrés entre ces deux stations. - — On termine en ce moment l'impression d'un ouvrage qui ne peut manquer d'intéresser vivement les botanistes ; c’est un travail étendu dans lequel M. Lasègue, conservateur de la magnifique bibliothèque botanique et des vastes herbiers de M. le baron Delessert, fait connaître 5521 avec détails toutes Les richesses réunies à force de temps et de dépenses dans ces immenses collections, Autant que nous pouvons le savoir, Sans avoir eu entre les mains le manuscrit de“ cet ouvrage et d’après ce que nous avons pu en apprendre de la bouche de M. Lasègue lui-même, non seulement on trouvera dans cet écrit des chapitres remplis de particularités intéressantes sur les livres si nombreux et si « précieux qui font certainement de la bibliothè- que botanique de M. Delessert ce que Paris” possède aujourd’hui de plus complet, sur les divers herbiers qui sont venus s'ajouter l’un à l’autre pour former l'immense collection de plantes que tous les botanistes consultent avec tant de fruit; mais encore, à propos des voya= geurs qui ont enrichi l’herbier de M. Delessert, ê on lira avec intérêt de très nombreux rensei- gnements sur les voyageurs qui ont herborisé dans toutes les parties du monde; à propos de l'herbier de M. Delessert, on verra avec plaisir un aperçu général plein de documens précieux et authentiques sur les herbiers de tous les grands cenires scientifiques de l’Europe. Nous disons tous les grands centres scientifiques ; il M en est un pourtant sur lequel les renseigne-« ments manqueront presque complétement ; en effet, tandis que les botanistes se sont fait par- tout un plaisir d'aider M. Lasègue dans son M pénible travail en lui fournissant tous les docu- ments qu'ils possédaient, les savants de Berlin sont seuls restés sourds à l'appel qui leur a été fait. Nous croyons devoir signaler cette excep- tion inexplicable et qu’on ne peut attribuer qu’à une indifférence peu méritoire pour le bien de la science. Lorsque l'ouvrage de M. Lasègue aura paru, nous ne manquerons pas de l'ana- "| lyser ; ce sera, pour nous, une occasion pré- cieuse de faire connaître à nos lecteurs les collections de M. Delessert, collections à peu près uniques aujourd’hui, et dans lesquelies on ne sait ce qu’on doit admirer le plus des riches- ses immenses qu’elles renferment, ou de la com plaisance éclairée ayec laquelle leur digne propriétaire les ouvre sans réserve à fous 1EesM) amis de la science. : 1 —Nous avions annoncé, il y a quelques jours, la prochaine arrivèe au Jardin-des-Plantes de six caisses de plantes vivantes expédiées de la Guyane française par M. Leprieur. Cet impor tant envoi vient, en effet, d'arriver. Les plantes qu'il renferme se trouvent généralement en parfait état. Dès qu’elles ont été déposées au Jardin-des-Piantes, on s’est empressé d'en reti- rer quelques-unes pour les placer dans less serres; mais, quoique l'on eût pris la précau-M tion de les placer dans la serre des Orchidées} pour qu’elles y trouvassent une atmosphère à la} fois humide et chaude analogue à celle de la Guyane, on a cru remarquer que plusieurs souffraient déjà quelque peu. On les a dès-lorss replacées dans leurs serres portatives où elles” ont paru se trouverbien plus avantageusement, placées. î #— Dans la ville de Parme on a découvert à une grande profondeur, et dans un état de con servation tré: satisfaisant , le théâtre de l’an- cienne cité. Le gouvernement a ordonné que l'on commençat immédiatement les fouilles il a fait l'acquisition d’un certain nombre de maisons particulières qui se trouvent sur ce emplacement, et qui auraient empêché que l'on ne mepàt à bonne fin ces intéressantes recher- ches. Le vicomie A de LAVALE TTE. Imp, de WORMS, LALOUBÈRE et COMPAGNIE, Boulevart Pigale, 46. Île Année. D L' Paris — Jeudi, 14 Novembre 18/4, SAVANT TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'ÉCHO DU MONDE SAVANT paraît le JEUDI et le DIMANGZÆE de chaque semaine et forme deux volumes de pire de 1,200 pages chacun; direction de M. le vicomte A. DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’aboanne : libraires, et dans les bureaux de Poste et des Messageries. Prix du journal : PARIS, rue des BEAUX-ARTS, PARIS pour un an 25 fr., 6ix mois fr. 80, trois muis 7 fr. — DÉPARTEMENTS il est publié sous la N. 6, etéans les départements chez les principaux 50 fr., 16 fr., 8 fr. 50. A l'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double, — Tout ce qui concerne le journal à. M. le vicomte de LAVALETTE, - directeur et rédacteur en chef. SOMMAIRE. —_ ACADÉMIE DES SCIENCES, séance du 11 novembre. — SCIENCES PHYSI- QUES. —Archives météorologiques centrales ila- liennes,—Surla fermentation des pommes deterre; SCHARLIYG.— Préparation du vaiérianate de zinc ; GUILLERMOND et Ducros.—SCIENCES NATU- RELLES. — Répouse aux vobservalions présentées à l'Académie par M. Souleyet, sur mes rivaux res latifs aux Phlébentérés; a. de QUATREFAGES. — Sur la fleur femelle et le fruil du Rafflesia Arnoldi, et sur lPhydnora africana; ROBERT BROWN. — - SCIENCES MÉDICALES. — Inoculation de la sy- philis aux animaux. — Nouvel appareil pour la ré- duction des luxalions; d' BaiGu£L. — SCIENCES APPLIQU LES. —Modification dans la fabrication des cärdes pour Ja ane, le coton, e:c.; KITSON et GAkuwWarTe.— Fabridation du carton de pâte ; Hopoau. — SCIENCES HISTORIQUES. — GÉOGRAPIIE — Thèbes Fe NOUVELLES ET XAITS DIVERS. + — 0880 ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 11 novembre. La séance d'aujourd'hui offrait un vif in- térêt, non point par les nombreux travaux . Qui nous ont Lénus, près de trois mortelles heures, sur les banquettes académiques, ais par l'attente d’une nomination dans la section de Chimie. Dans son dernier comité secret, l’Académie avait admis la liste sui-. sante de candidats : _4o M. Frémy; 2° M. Baiard ; 3° M. Péligot; h° MX. Cahours et Millon. Aujourd hui, il ne s'agissait plus que de choisir entre quatre de ces chimistes, car hi. Péligot s'était avec prudence retiré de la lutie. Le choix que vient de faire l’Académie en nommant M. Balard satisfera, nous n’en doutons pas, les amis éclairés des sciences, ceux qui pensent comme nous que les chi- Misies dans leurs recherches doivent surtout avoir en vue le bien-être du pays, et les choses à la fois utiles à la science et à l’hu- imauité. Le scrutin s’est réparti de la manière sui- xante : ‘ Nombre dés votants 54 M. B Balard a obtenu 28 suffrages. M. lrémy 26 : M. Dumas lit une ie de M. Boussin- gault en réponse aux recherches de M. Set ulz. Suivant ce dernier observateur, l’a- cide carbonique ne scrait presque pas dé- composé par les plantes ; l'oxygène qu'elles _xhalent sous l'influence solaire n’aurait pas cet acide pour origine, mais bien des compo- és organiques confenus dans les sucs des végétaux, comme les acides tartrique, oxali- que, le sucre, le glucose. Ainsi des feuilles fraîches exposées au soleil, dans de Peau privée d'air, contenant de 1474 à 112 pour 100 de ces diverses substances, dégageront du gaz oxygène. Les feuilles se comporteraient de la même manière en présence des acides miné- raux très affaiblis par l’eau. M. Boussingault, qui a répété avec soin les exptriences avant pour but de confirmer Jes résultats énoncés par M. Schultz, n’a ja- mais pu réussir à constater un dégagement d'oxygène en soumettant des feuilles fraîches exposées au soleil à l’action des dissolutions, renfermant les proportions indiquées d’aci- des organiques ou inorganiques, de sucre, etc., etr.; tandis qu’exactement dans les mê- mes conditions de température, de lumière et d'appareils, il a vu constamment les mê- mes feuilles déterminer rapidement une émission d'oxygène, quand elles étaient plongées dans de l'eau imprégnée d’acide carbonique. M. Duvernoy continue la lecture de son travail sur les organes génito-urinaires des reptiles et leurs produits ; dans ce troisième fragment , il étudie l'appareil de Ja génération chez les salamandres et ies tritons. M. Tchratcheff présente une Note sur la physionomie générale de l’Altaï. — L’Altai est limité par ce géologue entre 79°et 86° 20” de longitude est (de Paris), et entre 49 ct ° 30° de latitude boréale. Si l’on considère l'Altaï, soit sous le point de vue géographi- que, soit sous le rapport paléontologique, il nous apparaît, dit M. Fchratechff, comme une création placée en ä-hors des systèmes géo- géniques de l’Europe et du Nourcau- Monde; également différent des massifs montagneux de la Russie européenne, le co- losse de la Sibérie occidentale se dresse jso- lé, et réclame en sa faveur dans les annales géologiques une section à part, destinée peut- être à se rattacher un jour aux pages inté- ressanies qui nous révèleront l’histoire des terrains Ge l'Asie septentrionale et centrale. « M. le docteur Charles Viercrdt, de Carls- tube (grand-duché de Bade), envoie des re- chercues expérimentales concernant lin- fluence de la fréquence des mouvements res- piratoires sur l’exhalation de l'acide carbo- nique. Ces recherches établissent que le. nombre des respirations augmentant, la quantité relative d'acide carbonique dimi- nue. Si 100 volumes d'air qu’on respire par douze aspirations faites dans .une minute contiennent 4,3 d'acidecarbonique, à mesure que le nombre des aspiiations augmente, la quantité d'acide c:rbonique diminue teile- ment, qu'au maximum, c’est-à-dire lors- qu'on fait 130-150 aspirations, l'air ne con- raie que 2,7 ct 2,8 d’aride carb Due Toutefois, disons ‘que la quantité absolue de l'acide carbonique exhalé par des aspira- tions très fréquentes est beaucoup supérieu- re à celle qu’on exhale par des aspirations très prolongées. M. Andraud présente un Mémoire sur un agent mécanique nommé laminoir-piston , fonctionnant à l'extérieur d’un'tube propul- seur flexible. Cet appareil est ADD icable à Ia locomotion par l'air comprimé ML. de Caliyny enveieun dre intitulé : Expériences sur l'onde solitaire et su: l'onde de translation des corps flottants. M. Artur présente une Note intitulée : Explicati ion des divers effers que produisent les différents corps organisés où non sur les polysulfures d'hydrogène. H résulte du tra- vail de A1, Artur que le sucre, dd la fibrine, la chair musculaire agissent lente- ment sur les polysulfures d'hydrogène. L'ac- tion des matières animales surpasse cepen- dant celle des végétales. MM. Napoléon et Jérôme Nuklès commu- niquent l'observation d’un bolide observé le 1844 à Benfeld (Bas-Rhin). M. Louis Dane: préparateur de chimie au collége Louis-le-Grand, communique l’ob- seryation d’une pluie phosphorescente dont ila été {émoin le vendredi 4% novembre, vers les S heures 412 du soir. Les gouttes de pluie en touchant le sol produisaient des étincelles, des aigrettes accompagnées de bruissement d’une Dee @e crép'tation ct. laissaient ensuite une odeur de phosphore assez marquée. Ce phénomène, Vu aussi par le docteur Morel-Devilie, a €té observé jusqu'à trois fois. M. Bounceau envoic un Mémoire intitulé : Propulseur sous-marin à hilire enveloppée. M. Dufrénoy présente à l'Académie, de la part de M. Damour ct de 31. A. Delesse, deux mémoires de chimie minéralogique : l'an sur l'analyse de la greenovitepar M. De- lesse; l’autre sur l'analise de Fi Détie du Brésil (teliurure de à ismut}), par A: Da- mour. Le travail de H, Delesse établit que la grecnovite n’est ee un tifanate de manga- nèse, mais un silico-titanate de chaux. Quant à la bosnine, celle a a été analysée par M. Damour. L'acide nitrique dissout très facilement la bosniae avec dégagement de gaz nitreux. Analysée par ce moyen, la bosnine 26 du Brésil a donné les résultats suivants : Raports. Soufre 00.346 1. #156 Saebiomat 48 © 30 PS Rellute er 04:03 Me MEN CTONNES Bismuth HOMME UE NEC 99,71 Les résultats qui précèdent pourraient s’exprimer par la formule : BP Se + 3Bi2Te. MM. Prévost et Lebert envoient des recher- ches sur la formation des organes de la cir- _eulation et du sang dans l'embryon du pou- let. Nous publierons prochainement les con- clusions des intéressants travaux de MM. Lebert et Prévost. MM. Gustave Thuret et -J. Decaisne en- voient une note sur les anthéridies et les spores de quelques fucus. De leurs observa- tions ils croient pouvoir conclure lo que les fucus de nos côtes renferment des espèces dioïques et d’autres monoïques; 2° que les spores des fucacées, si simples qu’elles soient dans le principe, suivent dams leur division le nombre deux ou un de ses multiples ; 3°que dans l’état actuel de la science, ces caractères de fructification venant s’ajouter à ceux de la végétation, motivent l'établissement de trois genres distincts. FUCUS. — F. serratus, vesiculosus. OZOTHALIA vulgaris (F. nodosus.) PELVETIA canaliculata {F.canaliculatus.) M. Itier présente une notice sur la consti- tution géologique du cap «e Bonne-Espé- - rance. M. Sédillot transmet de nouvelles observa- tions sur la découverte de la variation par les Arabes, précédées de considérations sur les services qu’ils ont rendus à la science. M. Poiseuille présente des recherches ex- périmentales sur les médicaments. Dans ce travail, M. Poiseuille établit quel- ques faits assez intéressants pour être repro- duits ici. Si une substauce liquide est ingérée dans l'estomac, elle se trouve en contactavec l’epithélium de la muqueuse intestinale ; elle le pénètre et bientôt est mise en rapport avec les capillaires des villosités. En ce point il s’é- tablit des courants, et tandis qu’une portion du serum du sang passe à travers les parois des capillaires pour aller trouver le liquide introduit dans le canal intestinal, une portion de ce dernier liquide suit une marche inverse pour aller se mêler au sang contenu dans les capillaires et serépandre dansle torrent circu- latoire, — Ce double courant représente les phénomènes indiqués par M. Dutrochet. — Si les deux courants sont d’égale intensité, il n’y aura ni augmentation ni diminution du liquide que contient le canal intestinal. Si l’un de ces courants l'emporte sur l'autre, par exemple si le courant du serum du sang vers la cavité de l'intestin, à une intensité plus grande que celui qui porte le liquide in- géré vers le sérum des capillaires, il y aura alors accumulation de liquide dans l'intestin, provocation dé l’intestin à se contracter pour rejeter au dehors ce surcroît de liquide et par suite la substance qui aura produit cet effet, sera purgative, E. F. 557 SCIENCES PHYSIQUES. MÉTÉOROLOGIE. Archives météoroliques centrales italiennes. Nous avons reçu de M. Colla, de Parme, un exemplaire du discours prononcé à la 6° réunion des savants italiens, le 10 s ptembre dernier, pat M. Antinori, directeur des Archi ves météorologiques centrales italiennes (sull archivio meteorologico-centrale! italiano, rag- guaglio indirizzato alla sesta riunione degli scienziati italiani.) Cet écrit résume l’état ac- tuel de la météorologie en Italie, et en même temps les travaux exécutés par la louable in- stitution établie à Florence, sous le patrona- ge du Grand Duc, pour servir de centre etde moyen de coordination à tous les travaux et toutes lesobservations des savants Italiens. Nous allons dès-lors y puiser, pour les faire. connaître à nos lecteurs, quelques-unes des données qu'il renferme. Plusieurs académies d'Italie ont communi- qué leurs observations météorologiques aux archives centrales, ou bien elles se sont en- gagées à établir une série de travaux danscette direction ; ce sont : l’université de Pérouse qui compte parmi ses professeurs, MM. Anti- nori, Bruschi et Massini ; celle de Sienne, qui a communiqué les observations de 1839, 1840 , 1841, 1842, par l’ivtermédiaire du comte Louis Serristori; l'académie desscien- ces de Turin; celle de l'institut de Bologne, qui a réclamé l’établissement d’un observa- toire complet météorologique ; l’académie d'agriculture, du commerce et des arts de Vérone qui à transmis le résumé des obser- vations météorologiques exécutées l’an der- nier par le professeur Zamboni. - Dans le midi de l’Italie, la création des ar- chives météorologiques a été fort approuvée; la société royale des sciences de Naples, l'insti- tut royal d'encouragement de la même ville, ont songé à établr une suite d'observations; l’université de Catane est aussi entrée en cor- respondance régulière : avec l'établissement central. : Après avoir ainsi énuméré les corps savants qui sont entrés en correspondance avec les archives météorologiques, M. Anti- nori fait connaître les savants qui, par leurs. travaux, complètent, si l’on peut s'exprimer ainsi, le réseau d'observations météorologiques dont est ou vaêtre couverte l'Italie. Ce sont: M. Colla, de Parme, météorologiste infatiga- ble, qui fait des observations journalières et qni enregistre tous les phénomènes acciden- tels observés de mois en mois; le professeur Gallo de Trieste qui observe régulièrement depuis 1841 ; le professeur abbé G. Garibaldi de Gênes qui joint à ses observations météo- rologiques celles de l’état de la mer; le pro- fesseur Joseph Panigiani de Sienne ; le profes- seur Maravigna de Catane; le célèbre astro- nome du coilége romain, P. François de Vico qui à communiqué des observations de 1782 à 1842; enfin le professeur Antonio Mazzoli de Pesaro. Tous ces savants observent régu- lièrement tous les jours et ils transmettent le tableau de leurs observations aux archives centrales avec une régularité remarquable. Trois amateurs complètent cette liste de zélés 558 correspondants; ce sont : M. Cassitto d’Albe- rona, dans la province de Molise, M. Natale Magnani de Porto-Ferrajo, M. GaetanoGian- ni de Pistoja. Enfin plusieurs autres savants Ont promis leur concours à ce vaste ensemble de travaux. Au total les villes d'Italie dont on possède déjà les observations, sont celle de "Tricste, Parme, Gênes, Pesaro, Pistoja, Florence, Sienne, Portoferrajo, Rome, Alberona, Ca- tane. Celles où des observations ont-été déjà commencées ét se font déjà régulièretnent, sont les suivantes: Turin, Venise, Padoue, Vérone, Milan, Bologne, Modène, Ancône, Civitavecchia. Naples, Castelbuono, Palerme, Malte. Il était un pointimportant, c'était de mettre de l’ordre au milieu d’une si grande masse de communications. Pour atteindre ce but, après plusieurs essais, on s’est déterminé à “tenir autant de registres différents qu'il y a de chefs d'observations. Chacun de ces registres - porte le titre d’un instrument observé ou ce- lui d’nn seul genre de phénomènes; les lieux des observations y sont disposés en séries ré- gulières d’après leur situation géographique ; de plus toutes les données ysont disposées par ordre chronologique et de telle sorte que l’on puisse facilement en déduire les moyennes horaires, journalières, etc. pour chaque genre de phénomènes. Avant d'être inscrites sur ces registres, les diverses données sont réduites, corrigées, et exprimées en un même lan- gage. Nous ne saurions trop louer le zèle que dé- ploient les savants italiens pour donner à leur pays le rang qu’il lui appartient d'occuper dans les sciences. Déjà depuis quelques an- nées plusieurs essais ont été faits en divers. genres pour faire de la sczence un lien com- mun, qui rattache l'une à l'autre les trop nombreuses subdivisions politiques de l’Etalie; ainsi des réunions annuelles appellent suc- cessivement en divers points tous les savants. du nord au midi de la Péninsule; des établis- sements scientifiques centraux établissent des correpondances de divers genres et dans tous- les sens. Florence surtout se fait remarquer sous ce dernier rapport; déjà cette ville possè- - de depuis q.elques mois un vaste herbier central confié au zèle éclairé de M. Parlatore et à la formation duquel concourent tous les. botanistes italiens ; dès aujourd’hui les archi- ves météorologiques vont contribuer à mener à fin cette louable fusion des nombreux élé- ments dispersés dans des états éloignés en quelque sorte l’un de l’autre quoique voisinss. en mettantles savants italiens en correspon - dance régulière avec l’établissement centrak elles formeront un faisceau de matériaux di- vers qui auraient été perdus pour ia science ou qui n'auraient jamais eu dans leur isole- ment qu'une importance secondaire. Pour nous, nous applaudirons à ces entreprises qui ont toutes nos sympathies ; mais nous saisi- rons cette occasion pour exprimer combien: nous désirerions que l'Italie ne bornât pas ses efforts à rattacher entre eux par la science tous ses enfants, mais qu’elle étendit le cercle de ses relations en dehors d'elle. Aujourd'hui il faut bien le dire, les mémoires et les pu- blications scientifiques viennent trop rarc- ment d'Italie en France, et l'on ne peu 559 560 qu'être surpris d'en voir un Sl petit nombre ; lériane. On l'obtient en distillant de l’eau sur dans nos bibliothèques. C’est un mal qu’il importerait de faire disparatire, et nous ne doutons pas que le signaler ne suffise pour en faire sentir la gravité et pour provoquer l’em- ploi des moyens nécessaires pour le guérir. CHIMIE. Sur la fermentation butyrique des pommes de terre; par À. SCHARIING. (annalen der Chémieund Pharinacie, mars 1844). Un boulanger de Boras, en Suède, avait observé que les sons de pommes de terre hu- imides, conser\és à une température de 30 à 35°, éprouvent, au bout de deux à trois jours, une fermentation particulière. On entend par sons de pommes de terre les débris de cellu- les qui restent sur le linge dans lequel on à lavé et exprimé des pommes de terre râpées. Ces sons étaient employés dans la prépara- tion du pain bis. M. Scharling, appelé à exa- miner cette fermentation, constata qu’elle est accompagnée d’un dégagement d’acide car- bonique, puis d’une formation d’acide buty- rique. Comme M. Scharling ne connaissait pas encore alors le travail de Pelouse sur la pro- Cuction de l'acide butyrique dans la fermen- tation du sucre, il regarda d’abord cette for- - malion comme un phénomène accidentel ; mais il eut bientôt l’occasion de se convaincre que l'acide butyrique se produit constamment dans cette fermentation des sons de pommes deterre. Dans le but d'isoler cet acide, M. Scharling versa quelques gouttes d’une solu- tion de carbonate de soude sur les sons de pommes de terre avant leur entrée en fer- meutation. Soixante heures après, une por- tion de la masse en fermentation fut traitée par l'acide sulfurique étendu ; il se manifesta aussitôt un forte odeur d’acide butyrique. Toute la masse fut alors mélangée avec l’eau froide, puis filtrée, et la liqueur filtiée fut évaporée à siccité. Le butyrate de soude, mê- lé d'un peu d’acétate, fut dissous par l'alcool. Une partie de cette solution fut évaporée à siccité, et le résidu salin soumis à la distilla- tion avec l'acide sulfurique étendu. Il passa à | la distillation une solution aqueuse d’acide | butyxique tellement concentrée quequelques goultes de eet acide surnageaient la liqueur. Si la distillation est trop prolongée. il passe en même temps de l'acide acétique. L'autre partie de la solution alcoolique, fut directe- ment soumise à la distillation avec l’acide sul- furique. On obtint ainsi un liquide qui avait une odeur semblable à celle du rhum. ——- Préparation du valérianate de zinc, par MM. - GUILLERMOND et DUCLOU. Pour obenir le valérianate de zinc, le meil- leur mode de préparation, nous dit M. Guil- lermoud, pharmacien à Lyon, consiste à sa- turer une solution aqueuse d’acidé valériani- ue pur par du carbonate de zincrécemment précipité. . L’acide valérianique, comme on le sait, est un acide liquide, volatil, incolore, soluble dans 30 parties d’eau, et en toutes propor- tions dans l'alcool et l’éther. Son odeur acide et piquante rappelle celle de la racine de va- celte racine ; il passe à la distillation, en par- tie dissous dans l’eau et en partie combiné à l'huile volatile qui surnage. On s'assure de sa présence en trempant un papier de tournesol - dans l'eau distillée. On arrête la distillation lorsque la réaction acide ne se fait plus remar- quer. On sépare l'huile volatile, et on la traite par de la potasse caustique étendue d’eau. D'un autre côté, on sature l'eau distillée avec du carbonate de potasse; on réunit les deux liqueurs, eton les réduit, par l’évaporation, à un petit volume. On introduit le liquide concentré dans une cornue de verre, on y ajoute de l'acide sulfurique en léger excès, et on distille au bain de sable, après avoir adapté à la cornue un récipient que l’on ra- fraîchit avec de l'eau. L’acide valérianique, déplacé par l'acide sulfurique de sa combi- naison avec la potasse, distille en partie dis- sous dans l’eau et en partie à l’état d’un li- quide huileux qui surnage. Après avoir ainsi préparé l’acide valériani- que, il n’est pas moins important d'obtenir du carbonate de zinc parfaitement pur. A cet effet, on ajoute au sulfate de zinc du com- merce dissous dans l’eau un peu de soude caustique pour en précipiter une certaine quantité d'oxyde. On y fait passer un courant de chlore pour porter le fer à l’état de pero- xyde ; on chauffe ensuite la liqueur jusqu’à l'ébullition, afin d’opérer la précipitation de tout l’oxyde de zinc resté en excès. On filtre et l’on précipite par un soluté de carbonate de soude. Le précipité, bien lavé et encore humide, estmis en contact avec l’acide valé- rianique. On favorise l’action au moyen de la chaleur, et, quand la liqueur est saturée, on la filtre encore chaude. Par le refroidisse- ment, le valérianate de zinc cristallise sous forme de paillettes brillantes ct nacrées. On le reçoit sur un linge, et on le fait sécher à l’étuve. Les eaux-mères en fournissent en- core une certaine quantité. M. Duclou, pharmacien à Paris, a fait l’ob- servation qu'il était utile d'étendre l'acide valérianique d’eau, afin d'éviter de prendre pour du valérianate de zinc un mélange de carbonate et de valérianate, qui vient surna- ger la liqueur sous forme d’écume blanchâtre, lorsque l’acide est trop concentré. Il préfère d’ailleurs employer l’oxyde de zinc pur, ré- cemment précipité du sulfate par une solution de potasse ou de soude caustique. I délaie cet oxvde dans l’eau distillée, chauffe le mélange jusqu’à l’ébullition, et y verse peu à peu de l'acide valérianique. On filtre la liqueur bouil- lante pour en séparer l’oxyde de zinc qu’on à dû laisser en excès, on fait évaporer, et lors- que les cristaux commencent à se former, au lieu d'abandonner la liqueur à elle-même pour la laisser cristalliser (ce qui est peu profitable, le sel étant presque aussi soluble à froid qu’à chaud), on continue l’évaporation à une douce chaleur, en ayant soin d’enlever de temps en temps le sel qui vient cristalliser à la surface. 10 kilogrammes de valériane, em- ployés de cette manière, ont produit 45 grammes de valérianate de zinc, en employant seulement l’eau distillée, et én conservant pour l'usage de la pharmacieles 20 £r. d'huile _plétées par les recherches que j 561 volatile qui auraient pu fournir encore une certaine quantité d'acide valérianique. D’après M. Duclou : 400 part. d’eau froide dissolvent 2 part. de : valérianate de zinc. 100 — d’eau bouillante 2,5 — 100 — d'alcool froid 5,7 — 100 — d'alcool bouillant 6 — Le valérianate de zinc n’est pas soluble dans l’éther ni dans les huiles, contrairement à l’opinon émise par M. Guillermond. (Revue scientifique.) SCIENCES NATURELLES. Réponse aux observations présentées à l'A- cadémie par M. Souleyet, sur mes travaux relatifs aux Pnlébentérés, par M. À. de QUA- TREFAGES. (Suite et fin.) Mais depuis la publication de ce Mémoire, j'ai envoyé de Messine une Note qui a été lue à l’Académie et insérée dans les Comptes- rendus, bien avant la critique de M. Souleyet. Ici je pouvais être plus explicite, et jé lai été. Voici en quels termes je m’exprime : “ « L'intestin proprement dit est, en général, » très difficile à voir. Chaque fois que j'ai pu » le distinguer nettement, il s’est montré » comme un tube court, assez large, partant «_ en arrière du milieu de l'estomac, ne for- » mant que peu ou point de circonvolutions. » La position de l'anus m'a aussi souvent » échappé. Lorsque j'ai pu le voir, je l'ai » tronvé placé tantôt à l'extrémité (4), tantôt : » au milieu, tantôt au tiers antérieur du » corps. Quelquefois aussi il est exactement » sur la ligne médiane ; d’autres fois, il est » un peu sur le côté; mais dans tous les cas » je l'ai toujours vu dorsal (2). » Si coson c’est lui qui est dans l’erreur (3) On voit aussi, par ce passage, qe sur le point en discussion avaieh£ faisais en être ainsi pour bien d’autres. Le premier j'ai cherché à faire connaître avec détail les mollusques chez qui M. Milne Edwards avait découvert l'appareil gastro-vasculaire. A peirie entré dans cette voie de recherches toute nouvelle, et où je manquais entièrement de termes de comparaisson, je n’ai pas eu la sotte prétention d’avoir tout vu, je n’ai paseu celle de ne m'être jamais trompe. Les tra- vaux que je rapporte de Sicile compléteront mes premiers Mémoires sur bien des points, les rectifieront aussi sur quelques autres. Ainsi, j'ai reconnu l'existence de deux orifices génitaux distincts chez une grande Vénilie de Favignana. J'ai reconnu que ces deux orifices, ou confondus en un seul, ou entièrement iñ- {1} Ceci ne regarde que certains actéons mollusques, que je considère comme appartenant à l'ordre des Phlé- bentérés, et que je comprenais dans ces rapides résu- més. (2) Comptes rendus, t. XIX, p. 190. (3) Depuis la rédaction du passage que je viens de rappeler, je me suis assuré que dans l'éolidine la der nière portion du tube digestif présente une disposition toute semblable à,celle que je viens de décrire. Seule - ment l'intestin prend naissance plus en avant, et l'anus «st placé snrle côté à droite, entre deux rangs de cirrhes branchiaux. ? 562 visibles chez les Tergiptdéens en temps ordi- naire, devenaient très apparents à l’époque de la copulation. J'ai constaté dans la disposition des organes génitaux des différences très con- sidérables, les uns consistant en un simple tube ovarien et une poche testiculaire, d’au- tres présentant une grande complication, et accompagnant de poches et de vésicules ac- cessoires. J’ai reconnu pour être une de ces poches un organe dont j'avais signalé l’exis- tence chez quelques Plébentérés de la Man- che, que j'avais aésigné sous le nom d’organe érigmalique , et ont je n'avais pu préci- ser les fonctions, l'appareil reproducteur n’é- tant pas à cette époque en activité. J'ai vu que je m'étais trompé sur un des points en discussion entre MM. Alder, Ancock et moi. * Les appendices branchiaux sont perforés à leur extrémité, comme les naturalistes an- glais l'ont dit les premiers. Mais, d'autre part, je me suis assuré que ces orifices, au lieu d’être en quelque sorte des anus supplémen- taires, servent à l'émission de spicules sécré- tés par la glande terminale, spicules qui rcs- semblent presque entièrement à ceux des Ac- tinies, des Médusaires, des Synaptes, etc. Je passe maintenantaux quelques faits pré- cisés par AL Souteyet, et qui sont en opposi- tion avec ce que j’ai vu moi-n:ême. 4° Ce naturaïiste affirme que les troncs ra- imifiés dont les cœcums pénètrent dans les appendices branchiaux , s'ouvrent toujours isolément dans l'estomac. Je n’ai jamais trou- vé de disposition semblable, soit dans les es- pèces que j'ai disséquées, soit dans celles que j'ai pu observer par transparence; presque toujours j'ai vu, comme M. Milne Edwards Vavait observé dans les calliopées, ces troncs ramifés se réunir en deux grands troncs prin- cipaux qui débouchent Lun à droite, l’autre à gauche, dans l'estomac. Dans un Tergipé- déen trouvé à Favignana, il n’y avait qu'un seul tronc principal, médiodorsal. J'avais déjà fait connaître une disposition analogue dans l’éolidine. De nouvelles recherches fai- tes récemment à Granville, et où j'ai employé tour à tour la dissection et l’observation par transparence, ont confirmé les résultats im- primés dans mon premier Mémoire. J'ai tou- jours trouvé un tronc unique s'étendant de Ja poche stomacale, où sou orifice est très- distinct, jusqu’à extrémité du corps de la- nifal; 20. M. Souleyet regarde les canaux rami- fiés de l’apparcil gastro-vasculaire comme de simples canaux biliaires. Geci est une inter- prétation que je combattrai plus loin; mais ce naturaliste ajoute qu’on les‘trouve presque toujours remplis L'une matière épaisse et bru- nâtre, qui a toute l'apparence de la bile. Ce- ci Cx un fait d'observation, et ce fail est ine- xict. DEià M Edwards avait trouvé dans l’in- Lérieur de cet apparcil, chez lés -Cailiopées, des détritus organiques, des débris de con- ferves, de la matière verte, etc., toutes subs- lances appartenant bien évidemment aux ali- ments dont se nourrissent ces Mollusques, Depuis, j'ai fait des observations analogues sur une grande Vénilie de Favigoana, et sur quelques-uns des Fergipédéens que j'ai trou- vés en Sicile; mais il faut observer que, dans le plus grand nomhre de ces animaux, le li- q uide qui remplit l'appareil gastro-vasculaire ‘nés est un Tergipédéen trouvé tout récem- 563 est fluide et incolore comme de l’eau, et qu'il renferme seulement une petite quantité de corpuscules en voie de digestion. J’ajouteral qu’on voit très-facilement, au microscope, ces corpuscules aller et venir de lestomac dans les troncs de l'appareil gastro-vasculaire, pénétrer dans un cœcum, puis Cn sortir pour être entraînés dans un cœcum voisin... Tous ces faits, d'une vérification facile sur le vi- vaut, sont entièrement opposés à toute idée d’une simple sécrétion. 3° J'arrive aux faits relatifs à la circulation, faits sur lesquels M. Souleyet a donné quel- ques détails plus précis que sur les autres points en discussion. Observons d’abord que j'ai le premier décritle cœur et les artères de ces mollusques dans mon Mémoire sur l’Éoli- dine. Ai. Souleyet n’a rien ajouté à cet égard. J'ai dit, depuis, que ces deux parties man- quaient chez certains Phlébentérés, et je ré- pète ici cette assertion. Dans mon voyage en Sicile, j'ai observé un très graud nombre de ces animaux : chez les uns, le cœur existe, et alors il se distingue très facilement. En gé- néral, ses contractions sont (rès visibles, mê- me par simple réflexion, par suite des mou- vements qu’elles impriment aux téguments. Mais, dans d’autres espèces qui présentaient ure transparence égale, que j'examinais avec leméême soin, en employant de la méme ma- micre les mêmes instruments, je nai rien pu découvrir de semblable. La taille des indivi- dus soumis à mes recherches n'avait d’ail- leurs aucune influence sur ces résultats. L’un des plus petits Phiébentérés que j'aie exami- ment à Saint-Malo, et dans lequel j'ai parfai- tement vu et le cœur et les artères. Je suis donc très convaincu que le système vasculaire manque entièrement dans un certain nombre de phlébentérés. h° Dans aucun des Phlébentérés que j'ai observés, je n'ai trouvé de veines: je pense qu’elles n'existent par M. Souleyet affirme qu'elles existent toujours. Ici, je ne puis que répêter ce que j'ai vu il y a déjà long- temps, ce que j'ai revu avec le plus grand soin depuis l'apparition de la Note de M. Sou- levet. Sur des individus parfaitement transpa- rents, les globules irréguiiers du sang arri- vent en arrière du cœur dans un grand sinus médio-dorsal. Là on-les voit aller et venir, jusqu’à ce qu’ils soient poussés dans le cœur par l’affiux centinuel du liquide. Dans plu- sicurs cas j'ai suivi ces globules depuis la partie antérieure de l’animal dans la cavité générale, jusqu’à leur retour vers le cœur. 5°. M. Souleyet assure que Jamais les in- jections qu’il a poussées dans le ventricule des éolides n’ont pénétré dans la cavité générale du corps. Or, ilesttrès-facile,avec un peu:d’habi- tudedesegenred’observations, deseconraincre que le sang, après avoir traversé les artères, lorsqu'elles existent, passe dans la cavité viscérale. On l'y retrouve avec les globules parfaitement reconnaissables, et l’on suit les mouvements irréguliers dépendant unique- ment des contractions générales du corps, ou de celles des appendices branchiaux. On les voit pénétrer dans ces derniers, entre le cœ- cum gastro-vasculaire et les téguments..…, ete. Ce ne sont point R des suppositions des 564 théories, comme le dit M. Souleyet; ce sont. des faits d'observation très-faciles à vérifier. Au reste, il me sera possible de prouver, par la simple analogie tiré des Mollusques or- dinaires, tout ce qu'a de hasardé l’assertion de M. Souleyet. Mais je dois atteindre pour cela qu’un travail que je sais devoir être pré- senté sous peu à l’Académie, ait été publié. Ces faits, ces résultats peuvent se résumer dans les termes mêmes employés par M. Sou- levet : Disparition partielle ‘ou compleie des organes de la circulation ; dégradation cor- respondantedans les organes de larespiraton. Sont-ils donc si contraires à tous les principes, à toutes les onalogies? Bien loin de là : ils confirment ceux des prerhiers que j'a, énoncés plus haut (zœistence de plusieurs sé} ries animales, dégradation de ces séries. par la simplification ou la dysparition des appa- reils de circulation et de respiration} ; ïls montrent dans la classe des Gastéropodes, des ailleurs. Dans la classe des crustacés, les entomos- tracés; dans la classe des arachnides, les aàs- cariens reproduisent, on le sait, tous ces mê- mes phenomènes. Il en est de même de cer- taines séries appartenant aux mullusques. De- puis longtemps M. Milue Edwards à démon- tré l'existence d’une circulation loute inters- titielle dans l'abdomen de quelques ascidiens. Les Escharres, les Klustres, qui ne sont que des mollusques dégradés, n’ont aucune trace d'appareil vasculaire. Il en est de même ze plusieurs annelés inférieurs. En présence e cette multitude de faits, l'absence de veines, d2 cœur et d’artères chez quelques: gastéro- podes, n’a plus rien d’étrange que d’être si- gnalée pour la première fois. Ces mêmes faits répondent aussi largement à l'objection que M. Souleyet tire &e ja né- cessité des organes circulatoires pour trans- porter le fluide nourricier dans les diverses partie du corps. Un simple coup d'æit jeté sur quelques-uns des animaux que je viens de uommer, suffit pour prouver que, pour la nature, ce n’est pas une difficulté. Je dois ici faire une’réserve importante. HE pourrait bien se faire qu'il existât, chez quelques-uns des mollusques qui font l'objet de la discussion actuelle, un appareil vascu- laire branchiocardiaque. Bien que je nae jamais rien vu de semblable, je comprends très bien qu'il pourrait en être ainsi. En ce cas, cette disposition, si elle existait, confr- merait encore une des analogies sur.lesquelles j'ai le plus insisté ; car alors la circulation des phlébentérés deviendrait entièrement sembla- ble à-celle des crustacés, chez lesquels les vaisseaux branchiocardiaques existent en même temps qu'un respiration veineuse urt- quement lacunaire. Ce serait d’ailleurs une preuve de plus que {a forme extérieure «e- meurant sensiblement la même, l'organisa- tion intérieure peut préseuter de grandes variations, un des principes énoncés plus haut. M. Souleyet affirme avoir trouvé dans l'Actéon un cœur, des artères, des veines. Je crois pouvois assurer que rien de tout cela n'existe, On trouve bien en arrière du corps proprement dit une poche sphérique contrac- tile, à parois musculaires très-épaisses. Une faits entièrement semblables à ce qu'pn veit 65 utre poche, à peu près semblable, se trouve ‘us en avant et un peu à gauche dans la ca- rité abdominable. Serait-ce l’une des deux M. Ssuleyet aurait prise pour le cœur ? ais la première est une vésicule copulatrice; se une vésicule séminale; je les ai trou- l'ées pleines de spermazoïdes, comme aussi le les ai zues maintes fois se contracter aussi 5ien que tout le canal de l’oviducte. Ces dé- ails sont très-faciles à reconnaître sur les spèces d'Actéons que j'ai observées dans la iéditerrante, car leur transparence ést bien lus considérable que celle des espèces que ’avais trouvées sur Les côtés de l'Océan. BOTANIQUE Sur le fier femelle et ie fruit du Rafflesia Brnoléi etsur l/'Eydnore africana, par M. Robert Brown, (on the female Flower and ‘icana ), Le 17 juin 1834, M. Robert Brown lt à la socicté linnéenae de Londres un mémoire ians lequel il complétait l'histoire du Raflesia Arnoldi, cette singulière parasite dont la fleur figure parmi les Drod uits les plus extraordi- lnaires di règne végétal par ses énormes di- mepsions et par Sa bizarrerie. Ce mémoire a té imprimé plus tard dans le tome xiIx, 3° partie, des transactions de la société linnénne. Les exemplaires qui ont été tirés à part ou mn ne portent la date de 1844; quel- Iques-uns ont été envoyés tout récemment Moar l’auteur : à divers botanistes de Paris. La haute importance que présente ce travail du blier ici une traduction exacte en laissant de côté seulement la partie latine consacrée à “ot ac VE dnora africana. Nous laisserons éga- Piement de côté comme n'étant pas de nature Là entrer dans ce journal, ie supplément qui termine ce mémoire et qui contient un exposé moncgraphique de la famille des Raflesiacées, telle qu’elle est établie et circonscrite par “5H. Robert Brown. En faisant connaître aux lecteurs de L'Echo le mémoire sur le Raflesia, Inous regrettons vivement de ne pouvoir leur faire connaître en mème temps les belles figu- lres qui laccompagnent ct qui comptent cer- Arainement Pau les plus beaux onvrages des | | deux célèbres { frère s Franz et Ferdinand Bauer. Le principal objet de la présente commu- 1 bication est de compléter, autant que me le L\permeutcnt mes matériaux, l’histoire du Ra- \iflesia Arnold, dont la fieur mâle est décrite et figurée dans le 13° volume des transactions de la société (linnéenne). Ecs échantillons dans lesquels j’ai puisé ces nouveaux docuinents. ainsi que ceux que - javais Gonnés antéricurement, m'ont été fournis par feu sir Stanfor@ Raffles ; et quant |aux figures qui représentent leur strcture “ d'une manière si remarquable, je les dois encore aux m£mes peintres botanistes et natu- | ralistes à l’obligeance desquels je devais cenx | que j'ai déjà publics. Mon premier essai renfermait quelques | observations sur les affinités du Rafflesia, sujet sur lequel je ne pouvais parler alors avec posseduis, je me hasardais à avancer que Fruit of Rafñesia Arnoldr and où Hydnora af “célèbre botaniste anglais nous engage à en pu- la description spécifique du Raflesia Arnoldi assurance. Némoins d’agrès les notions que tas, était à 566 ce genre paraissait très voisin des Asarinées, et particulièrement du Cytirus, d’un côté, et de l’autre de l'Aphyteiaou Hydnora,parasite de l'Afrique méridionale également remar- quable, mais dont la structure n'était que fort imparfaitement comprise à celte époque. Uaexamen d’é nora africana a confirmé cette manière de voir; etcomme il y a plusieurs points dans sa structure qui semblent jeter quelque jour sur les questions les plus difficiles relative- ment au Raflesia, j'ai inséré dans le présent mémoire des détails sur ce genre. Les dessins d’Hydnora africana qui repro- duisent si admirablement sa structure ont été faits d’après les mêmes échantillons par mon ami et compagnon de yoyage M. Ferdinand Bauer ; ce sont probablement ses derniers dessins, et je les regarde comme les meilleurs. Depuis la publication de mon premier mé- moire, beaucoup de jour a été jeté sur la structure et l'économie du Rafflesia, prin- cipalement par le docteur Blume qui, dans sa « Flora Javæ » a donné une histoire étendue d’une nouvelle espèce, son Raflesia Patma, ainsi que d’un Brugmansia, parasite d’une semblable économie très distincte comme genre, mais appartenant évidemment à la mème famille naturelle. Cependant, avant de faire connaître plus particulièrement ce qui a été fait par d’autres, je reprendrai le sujet là où je le laissai à la fin de mon premier mé- moire, en insistant sur les points les moins connus dans l’histoire botanique de cette plante extraordinaire. Le premier de ces points était be à la base réticulée que je me hasardais à regarder comme une production d’une espèce inter- médiaire, ou plutôt comme proyenant de la souche ou de la racine de la vigne (Cissus), mais excitée ou déterminée dans sa forme et sa nature par le stimulus spécifique de la pa- rasite. Je m'attendais, en conséquence, à la trouver existant sous la forme d’un revête- meut pour les bractées, dans l’état jeune, comme chez le Eytinus. Gette idée a été plei- nement confirmée, et on le reconnaîl très bien dans la figure de M. Bauer, représentant un bouton très jeune. Les mêmes figures montrent.que la parasite se trouve parfois sur les tiges de la vigne, comme l’avait avancé le docteur Jack, ce qui me semblait néan- moins mériter confirmation. Pour la structure de la fleur femelle du Rafflesia, j'en jugeais entièrement d’après les renseignements contenus dans la lettre du docteur Jack, que renfermait mon premier essai ; et je regardais comme non déterminés plusieurs points importants de cette structure que n’éclairait même pas sa description sub- séquente donnée par lui dans les « Malayan Miscellany. » . Le premier de ces points, qui demandait un nouvel examen, consistait à savoir si l'o- vaire est totalement distinct du calice, ou s’il adhère avec lui par sa base. Maintenant les échantillons prouvent qu'il est supère ou li- bre dans la fleur, et eutièrement libre aussi dans le fruit mûr. La structure intérieure de l'ovaire, parti- culièrement l’origme et l’arrangement des nombreuses surfaces ovulifères ou des placen- mes yeux une des particularités chantillons complets d’Hyd- 567 les moins connues. La description de ces placentas, par le docteur Jack, qui est exacte dans tous ses détails, est confirmée par le docteur Blume dans sa description et ses fi- gures du Raflesia patma, ainsi que par les dessins plus complets qui accompagnent le présent mémoire. Néanmoins la question im- portante relative à F'analogie de cette dispo- sition d'apparence singulière avec la struc- ture ordinaire, peut être regardée comme quelque peu obscure. La section transversale de l’ovaire présen- tant un nombre indéfini de cavités irrégu- lières, sans ordre apparent et portant des ovules sur toute leur surface, se concilie dif- ficilement avec les notions généralement ad- mises du type de l’orgare feue Île ; et comme ces cavités existent avec la même étendue et la même régularité du centre à la circonfé- rence, on peut les regarder avec la même probabilité comme tirant leur origine de l’axe ou des parois de l'ovaire. La coupe verticale, si on l’examine sans égard au développement extérieur de la colonne, présente une struc- ture également anomale. Cependant si les processus en forme de cornes qui terminent e disque de la coloane sont regardés comme des styles, ce qui sé présente naturellement à l'esprit et qui n’est pas improbable, leur arrangement amèrerait à supposer que l'o- vaire est composé de plusieurs séries circu- laires, concentriques de pistils simples, dont chacun aurait son placenta propre et porte- rait des ovulés sur toute sa surface. Mais la structure est tellement obscurcie par la com- plète conuence des parties supposées com- posantes, que cette manière de voir ne peut être admise. Elle est cependant aisément sug- gérée par la structure analogue en apparence de l'Hydnora, dans lequel les placentas cy- lindriques, dont le nombre est considérable et paraît indéfini, pendent du haut de la ca- vité, sans adhérer à ses côtés ni à sa base, entièreinént distincts l’un de l’autre, et uni- formément couverts d'ovules pressés. Mais quoique cette manière de voir soit naturellement suggérée par l'Hydnora, un ‘examen plus et particulièrement quant aux rapports des stigmates avec les placentas, conduit à une notion très différente de Ja composition de l'ovaire dans ce genre; car comme les placentas correspondent avec les stigmates ct peuvent être dits des continua- tions de leurs subdivisions, et comme ces stigmates paraissent être au nombre de trois, chacun avec de nombreuses subéivisions qui divergent de la circonférence vers le centre de l'ovaire, dont chacune porte un où plu- sieurs placentas qui pendent de la surface interne, l'ovaire de l’hydnore peut être re- gardé comme composé de trois pistils con- fluents ayant des placentas réellement parié- taux, mais produits seulement au haut de la cavité : les côtés ne fournissant aucune indi- cation relative à cette composition. Entre cette structure très remarquable de JHydnora et celle du Cytinus, il y a quelque analogie, quoique peut-être pas très appa- rente, chacun des placentas strictement pa- riétaux du dernier étant subdivisé en lobes distincts, comme chez plusieurs orchidées , famille à laquelle le Cytinus ressemble aussi pour la structure des graines, et probable- 568 ment pour le mode de fécondation, quoiqu'il en diffère si fortement sous presque tous les autres rapports. Il serait certainement difficile de ramener le Rafflesia à cette manière de voir relative- ment à la formation de l'ovaire composé dans ces deux genres; et l'on peut dire peut- être que, quoique la structure de l'Aydnora, pour une particularité importante, suggère la notion la plus probable de la composition de l'ovaire du Rafflesia, ainsi que cela a déjà. été dit, elle en diffère beaucoup sous d’au- tres rapports. Un autre point que dans mon premier mémoire je considérais comme doutenx, sa- voir la place ou la limite des stigmates, n’est: pas encore aujourd’hui déterminé d’une ma- nière satisfaisante ; car les processus qui for- ment lé sommet hérissé de ce qu’on suppose être les styles et qui ressemble tant aux der- nières divisions du stigmate, ne sont que des poils d’une structure fort simple, et ressem- blant exactement à ceux que l’on trouve sur d’autres points de la colonne; quoique dans plusieurs des échantillons que j’ai examinés leur apparence fût considérablement altérée par une couche de matière muqueuse qui avait été dissoute et ensuite déposée par l’es- prit de vin dans lequelils avaient été consèr- vés. Une légère différence semble exister en- tre le tissu du sommet des styles et les autres parties de leur surface; mais elle suffit à peine pour prouver que c’est là le stigmate quoiqu'il ne soit nullement douteux que c’est là la place probable de cet organe. Un autre point important dans la fleur femelle du ÆRafflesia est la structure et le développement graduel des ovules. Ceux- ci, dans l’état le plus jeune que j'aie observé, consistent nes papilles simplement coniques ou presque cylindriques, ayant une surface parfaitement unie aussi bien qu’une subs- tance intérieure uniforme. (La suite à un prochain numéro.) D as SPPIOREES SCIENCES MÉDICALES. ANATOMIE PATHOLOGIQUE. Inoculation da la syphilis aux re Les sciences naturelles viennent de s’enri- chir d’une découverte doublement intéres- sante par ce qu’elle a d’imprévu et par les conséquences qu’elle ne manquera pas d’a- voir. On sait qu'à la suite des beaux travaux de Hunter, l'inoculation du virus syphilitique de l’homme à l’homme était devenue une pratique commune, malgré les dangers qui en sont inséparables. Hunter le premier, et depuis lui jusqu’à nos jours, plusieurs sy- philographes distingués ont er vain multi- plié et varié à l'infini les essais pour faire pas- ser le virus dont il s’agit de l’homme aux bru- tes. On comprend toute l'importance qu'ils attachaient à la réussite de ces tentatives qui viennent d’être reprises par M. Auzias-Tu- renne, et couronnées d’un plein succès. Il n'est pas encore possible de mesurer toute l'étendue des conséquences de cette décou- verte, mais on peut déjà indiquer le rempla- cement de l’inoculation del’homme par celle de l’homme aux animaux, la chute de cer- 569 taines doctrines syphilographes qui s'étaient appuyées sur l'impossibilité de transmettre le virus syphilitique aux animaux, et enfin la voie qui est désormais largement ouverte à l'expérimentation et à l'observation d’un Prothée morbide, véritable lèpre sociale. Les animaux que. M. le docteur Auzias- Turenne a jusqu'ici contaminés sont le singe, le chien, le chat et le lapin. Ces mammifè- res, selon ce médecin, n'auraient pas seuls le privilége de pouroir devenir syphilitiques; mais Le fait est déjà néanmoins assez curieux pour frapper attention des zoologistes. Quoi qu'il en soit, nous nous félicitons d'autant plus de cette découverte qu’elle peut avoir des résultats inappréciables pour les médecins. Dès que M. Auzias-Turenne aura livré à la publicité ses moyens d’inoculation, nul doute que cette foule de jeunes expéri- mentateurs qui se livrent sans relâche à la re- cherche des inconnus, ne se mette à l'œuvre vers ce point; et qui sait si leurs investiga- tions un jour n’en conduiront pas quelques- uns jusqu’à la source de l’edieux fléau, et par- tant ne leur feront pastrouver un spécifique qui le raie du cadre nosologique. M. Au- zias aura doublement mérité alors de la science et de l'humanité. Nouvel apparei pour la réduction des juxations, par M. le docteur Briguel, à Epinal. Cet appareil se compose d'abord d’une tige ou levier en bois équarri, d’un mètre de lon- gueur sur trois à quatre centimètres de -lar- geuret d'épaisseur, renflé toutefois à sa par- tie moyenne et à son extrémité supérieure, où il assix centimètres d'épaisseur. Le renfle- ment du bout supérieur est traversé d’une mortaise dans laquelle joue une poulie de renvoi. Le renflement médian supporte un treuil transversal qu’on met en mouvement à l’aide d’une manivelle, et sur lequel viendra s’enrouler le cordon tracteur. Ce treuil est muni d’une cheville d'arrêt à laquelle s’atta- che le cordon tracteur, et d’une roue dentée circulaire, sur laquelle s’ajuste une clavette, lorsqu'on veut arrêter et prolonger la traction portée à un degré convenable. Enfin, l’autre bout du levier est armé au centre d’une pointe ou saillie en fer destinée à prendre un point d'appui sur le plastron, dont il va être question tout-à-l’heure. Telle est la première pièce de l'appareil. Ce plastron est une plaque de cuir solide, de la forme d’un carré allongé, assez large pour répartir la pression Sur un espace suffi- sant, assez bien rembourré pour ne pas bles- ser, surtout à raison de son mode d’agir. En effet, il porte dans son centre une petite pla- que d'acier de deux ou trois millimètres d’é- paisseur, percée d’un trou pour laisser passer la pointe en fer du levier; cette pointe, après avoir traversé ce trou, est reçue dans une cavité creusée dans l'épaisseur du plastron, véritable cavité articulaire sur laquelle le le- vier peut décrire des mouvemens orbiculai- res. À l'extérieur, leplastron offre quatre an- neaux, dans lesquels passent deux courroies solides destinées à le fixer sur la région vou- lue, comme sur la poitrine, par exemple. Restent enfin et le bracelet pour embras- ser le membre sur lequel on veut tirer, et le 570 | cordon qui sert à la traction ; le bracelet con. siste en une plaque de cuir mou et un peu épais, muni de quatre courroies et de quatre boucles pour le serrer. Vers sou milieu, il est parcouru de haut en bas par une autre courroie forte et solide qui lui est solidement fixée, et qui supporte un anneau auquel vient s'attacher le cordon. Ce cordon est composé de dix-huit ficelles; il a une longueur d’un mètre et présente un œil à chaque extrémité. L'un de ces yeux sert à attacher le cordon à l'anneau du bracelet par un nœud coulant; l’autre fixe le cordon à la cheville d'arrêt du treuil. L'appareil ainsi décrit et disposé, rien de plus simple que la manière de s'en ser- vire. 1° Réduction de la luxvation du bras. — On commence par poser un bandage de corps maintenu par deux scapulaires. Le malade étant assis sur une chaise, on le fixe à celle- ci au moyen d’un linge plié en cravate qu'on passe obliquement au devant de la poitrine ; puis, ramenant les deux chefs derrière le dos de la chaise, on les noue après celui-ci. Par dessusle bandage de corps, on pose le plastron, que l’on fixe au moyen des deux courroies à boucles, plus ou moins sur le côté, selon le genre de luxation qui se -pré- sente. Les choses ainsi disposées, et un aide secondant la fixité du malade déjà retenu par le lien de la chaise en se plaçant derrière celle-ci et maintenant avec les mains les en- virons de l’épaule du malade, l'opérateur pose l'extrémité en fer de l'appareil, armé de son cordon tracteur, dans le trou du plastron, ayant soin de diriger le levier dans la direc-. tion selon laquelle la traction doit s'exercer. Alors le plaçant sur son bras gauche, si c'est le bras droit qui est luxé, et vice versd, Si c’est le bras gauche, et tenant le bras luxé avec la main, de l’auire il tourne le treuil doucement. Lorsqu'il juge que la traction est suffisante, il abaisse la petite main ou cla- vette sur laroue dentée du treuil; puis, pla- çant sa main disponible dans le creux de l’ais- selle, il pousse la tête de l’humérus en face de la cavité; puis, soulevant la petite cla-, vette ou main, il lâche peu à peu le tracteur jusqu’à ce que la tête de l'humérus rentre complètementet sans secousse dans sa cavité. On ôte alors l’apparci!, ei l'on panse comme à l'ordinaire. 2° Réduction de la luxation de l’avant- bras. — Lorsque la luxatiôn est récente, les moyens ordinaires suflisent; mais, dans le cas de luxation ancienne et surtout si le su=« jet est jeune, fort et vigoureux, on peul pro- céder avec cet appareil comme pour la iuxass tion de l’humérus. ‘3° Réduction de la luxation de la cuisse. — Ici le point d'appui se fait contre une portion.de la branche descendante du pu= bis et une portion de la tubérosité sciati que du côté opposé au membre malade. Comme dans la réduction du bras, la tracs tion se fera dans les quatre espèces de luxa= tions, dans le sens de ia direction icieuse de l'os déplacé, en dirigeant l'appareil dans ce sens. Ainsi on commence par placer une serviette pliée en cravate dans le pli de li cuisse opposée au membre malade, ayanb soin de ramener en les croisant les exurémités bd sr ‘571 vers la crête de l'os des îles du côté malade, ‘en ramenant ses extrémités vers la crête de l'os des îles du côté opposé, et là on les confie là un aide, et on les fixe avec des épingles. - Cela fait, on pose le plastron sur le point | le plus convenable du pli de la cuisse, ayant :soin d'v comprendre la surface de la tubéro- :sité sciatique ; et, au moyen des courroies, 1 dont l’une embrasse la cuisse du côté sain, et Vautré se fixe sur la crête supérieure et an- térieure de l'os des îles, on consolide le plas- tron convenablement. Les choses étant ainsi | disposées, et le malade couché sur le devant du lit, on introduit daus le trou articulaire du plastron le bout ferré de l’appareil, armé de son cordon tracteur, dont on fixe le bracelet au bas de la jambe. Alors l'opérateur, les ‘aides fixant bien avec leurs mains le bassin, tourne doucement et lentement jusqu’à ce |qu'it pense que la traction est suffisante ; | puis, fixant cette traction au moven de la “petite main qui arrête le treuil, il porte l’ap- pareil et le membre dans la direction nor- male du membre oude son axe normal, c’est- à-dire, place la tête du fémur vis-à-vis de sa ‘cavité, et lâche ensuite pen à peu le cordon tracteur jusqu'à ce que l'os soit rentré dans sa cavité. Pour le reste de l'opération, on se comporte comme à l'ordinaire. | h° Réduction de la luxation du pied. — On n'a autre chose à faire qu'à embrasser le pied avec le nœud coulant du cordon trac- ‘teur, en détachant le bracelet et en appliquant plusieurs compresses mouillées autour et en dessous des malléoles. Cet instrument a, dit l’auteur, sur tous ‘ceux imaginés jusqu à ce jour, le grand avan- ltage de pouvoir combiner le mouvement or- \biculaire simultanément avec la traction, l dont on règle à volonté la force, et que l’on instantanément. Comme on le conçoit, pour ! les personnes peu exercées et surtout dans les cas de luxation ancienne, on peut ajouter au tracteur un dynamomètre qui en facilite l’u- sage eu prévient les accidents d’une traction exagérée (1). Dans le cas de luxations an- ciennes, le tracteur peut être appliqué au ma- “lade dans son lit et être réglé par celui-ci à “volonté, c’est-à-dire qu’il peut, la nuit com- \me lx jour, augmenter la traction de tel nom- bre de degrés convenus. Le tracteur jouit en- “core de l'avantage de remettre l'os en place | lentement, doucement et sans secousse. | (Journal de Chirurgie.) OR Om SCIENCES APPLIQUÉES. Modification dans la fabrication des cardes = pour la laine, le coton, etc,, par MM. K{T- SON et GARTHWAITE, de Leeds. “| ‘Les auteurs proposent de fabriquer des “plaques ou des rubans de cardes en peau de “mouton ou basane appliquée avec un mastic sur des tissus. | La peau qu'ils préfèrent est la basane lé- | duire les luxations les plus rebelles, etl’on peuten cas peut maintenir en permanence ou détruire gère, d’un brun foncé. Lorsque l'épaisseur (1) Une force de quatre cents livres suffit pour ré-. 572 de cette peau est suffisante pour le genre de cardes qu’ils veulent fabriquer, ils composent les plaques d’une:seule bande de cuir collée sur une forte étoffe, ordinairement sur de la toile, le côté de la chair se trouvant tourné vers le tissu. En posant les dents, ils en font porter la base contre le cuir, en, sorte que, quand les cardes sont sur les cylindres, lé- tufie est placée extérieurement. La colle de poisson sert à réunir les joints, mais les auteurs emploient, pour fixer la peau sur la toile, une composition qu’ils obtiennent en faisant infuser 0 kil. 226 de mousse d’Ir- lande (sans doute un lichen) dans 6 lit. 816 d’eau,en retirant les mousses lorsque l’infu- sion est achevée ct faisant fondre dans le li- quide 3 kil. 625 de la meilleure colle forte. Dans certaiuis cas, lorsque la peau est mince, ils la doubleat en plaçant entre deux.un tissu contre lequelils appliquent le côté de la chair de chacune des deux pièces de peau. On peut aussi terminer cet assemblage par l’applica- tion d’une toile sur le côté qui doit se trouver à l'extérieur. Fabrication du carton de pâte, par M. HOD- DAN, ingénieur civil à King's-Cross, Middlesex. La patente prise par M. Hoddan a pour objet la superposition de plusieurs couches de pâte de papier, sur un cylindre tournant dont on prolonge le mouvement de rotation, jusqu’à ce que le carton ait acquis l’épais- seur nécessaire. On détache alors ce carton de dessus le cylindre, après l'avoir coupé avec un instrument convenable, ; L'auteur décrit d’abord une machine con- sistant en un réservoir qui contient une cer- _taine quantité de pâte, fabriquée préférable- ment avec des chiffons fins de couleur. Sur les bords de ce réservoir sont deux paliers qui portent un cylindre revêtu d’une toile métallique. Au-dessus et un peu à côté de ce cylindre qui plonge en partie dans la pâte, .se trouve un autre cylindre en bois ou en toute autre matière convenable, appuyé sur deux leviers mobiles dont les extrémités in- férieures sont traversées par un axe autour duquel ils tournent. Ce cylindre est tenu en | contact exact, mais léger, avec le premier, au moyen de contrepoids attachés aux le- viers par des cordes. Lorsque l’on met ces cylindres en mouvement, celui qui est revêtu de toile métallique enlève une couche de pâte qui passe entre les deux cylindres et se dépose sur celui de bois autour duquel elle s’enroule en s’accumulant graduellement, jusqu’à ce que, la trouvant assez épaisse, on la coupe selon une des génératrices du cylin- dre (1). On l'ouvre alors et on la presse pour la redresser et l’aplatir. On peut ensuite , si on le juge convenable, la tremper dans l’huile de lin et l’estamper pour en fabriquer divers objets. L'auteur décrit aussi une seconde machine qui consiste en un bâti de fonte, portant un cylindre en bois ainsi qu’un petit rouleau (#) Bien que la description succincte que nous ‘avons sous les yeux ne le dise pas, il est probable que Peau qui traverse la toile métallique et pénètre dans le cylindre, en est relirée et conduite au dehors par quelque appareil analogue à ceux qui ont cette desti- nation dans plusieurs autres machines - 573 placé par dessous et disposé de manière à être soulevé par des leviers et à presser con- tre le cylindre. Un feutre sans fin passe eu- tre deux, reçoit la pâte fournie par une ma- chine ordinaire à papier, et la dépose sur le cylindre de bois, en couches successives qui s'unissent pendant qu’elles sont mouillées et donnent un carton de l'épaisseur que lon désire. D SCIENCES HISTORIQUES. Thèbes d'Egypte. Quelque que soit la variété des sujets d’ob- servation et des genres d'intérêt que présen- tent les divers pays, le voyageur, également curieux de l’histoire et de la statistique, est souvent Captivé par une impression qui do- mine toutes les autres et qui devient la sour- ce la plus féconde de ses remarques et de ses réfléxions. En Egypte, cette impression dominante naît à la fois de la haute anti- quité de ses traditions et de leur carac- tère indélébile d'originalité, de mystère et de grandeur. L'ombre grave et majes- tueuse du peuple éteint des Pharaon: plane toujours sur cette vallée du Nil, dont:la surfa- ce a été si étrangement métamorphoséé par les œuvres modernes des derniers conqué- rants, Turcs-Osmanlis et-Arabes. Aussi, moins occupée des sensations que des pensées ré- trospectives, dans un pays où la conquête des Romains, des Grecs et des Perses ne repré_ sente point l'ère antique, Pâme se complaît dans les réveuses méditations d’un passé tel- lement prodigieux, qu'il touche à l’origine des sociétés humaines. Mais, pour comprendre tout ce que ce sen- timent rétrospecüf est susceptible d'évoquer de souvenirs, d’exciter d'intérêts et de pro- fondes émotions, il faut se transporter au milieu des ruines imposansesde Thèbes. Que de siècles se pressent et s’enfuient, lorsque la pensée remonte le cours des âges pour as- sister à la fondation de cette superbe ville et pour la contempler danstotie sa splen:leur ! J:a plus ancienne comme la plus magnifique des deux métropoles immenses successivement érigées dans le royaume des Pharaons, on ne sait à quelle époque, Thèbes, qui fut aussi la capitale du monde, avait été deshéritée par Memphis, il n’y a pas moins de quaran'e siè- cles. Ce n’est pas sans hésitation que l'esprit ose s’aventurer dans cette chronologie téné- breuse donts’épouvantent les hardiesses même .de l'imagination. Cependant à défaut de tra- ditions précises et non interrompues, quel- ques événements historiques datés et des in- ductions évidentes viennent soutenir les pas chancelants. Voyons donc comment il est pos- sible d'établir présomptivement, en très peu de mots, l’étonnante antiquité de Thèbes: nous jetterons ensuite un rapide coup d'œil sur ses belles ruines, et nous termincrons par des réflexions. La cour des Pharaons résidait à Memphis, devenue à son tour la capitale de l'Égypte, lorsque, il y a trois mille neuf cents ans, un esclave, élevé au rang de ministre, comme on en voit toujours d: fréquents exemples en Orient, appela les premières tribus israclites sur les bords du Nil, d’où elles s’enfuirent, d74 après quatre siècles d'hospitalité, sous la con- duite de Moïse. Le puissant ministre Joseph, si célèbre dans la Bible par les malheurs de sa jeunesse et sn élévation ultérieure, voulut fixer sa famille nomade auprès de lui en ob- tenant pour elle la terre de Gessen, située aux ‘portes de Memphis, sur la rive opposée du fleuve et fort éloignée de Thèbes. D'autre part, quelques mentions histori- ques appuyées de rechercacs gév dontil convient d'écarter ici l’aridité, acquiè- rent une extrême vraisemblance à l'opinion sagement établie par Hérodote, laquelle con- sidère l'Egypte tout entière comme uu riche présent du fieuve qui lui centinue ses bien- faits. Un goife de la Méditerranée, qui s’avan- çait au loi dans le désert de Libye, paraliè- lement à la mer Rouge, aurait été lentement cembié par les sédiments du Nil. Or, il faut remvnter ce fleuve dans-!espace de plus de 160 livues pour parvenir du site de Memphis aux ruines de Thèbes, d'où l'on conçoit que cejte derniere ville ait pu précéder 1 autre de plusieurs sièces. Quelle n’est donc pas l'antiquité de Fhè- bes, si clie avait cessé d’être la métropoie de l'Egypte, il y a quatre mille ans, pour céder son rang à Memphis, fondée longtemps après elle et plus tard éclipsée elle-même par Alexandrie? RS Cependant, tel est le caprice du génie des- tructeur des hommes ct du temps, qu'il ne subsiste de Memphis que les pyramides, de l'ancienne Alexanirie, que de rares vestiges dispersés ; tandis que les restes de Thèbes at- testent encore au voyageur quelle futson éten- due eLsa magnificence ! Ses temples, ses palais disséminés sur les deux rives du fleuve, té- moignent par la grandeur ct la majesté de leurs ruines de la légitime renommée dont elle à joui dans les temps les plus reculés. Mais, quelie n’est pas la surprise et l’ad- miration du voyageur, en présence de ces ruines monumentales que tant de siècles ont respectées et qui révèlent le style et la splen- deur de la plus ancienne cité dont le nom soit célébré dans l'histoire ! Gèrtainement, elle devait être grande et belle, cette ville qui réunissait dans sa vaste enceinte tant de mo- numents dont les resies prodigieux excitent encore notre étonnement! Le seul palais de Karnac surpassait peut-être ca étendue et en beauté, sous une autre forme d'architecture, le château royal de Viacennes, -qui compte si peu de rivaux. Pour donuer une idée de la largeur des proportions de l'édifice thé- bain, il suffira de: rappeler qu'il conserve p'us de 120 colonnes debout dans une seule salle hypostile, et que ces colonnes ont plus de dimension et de hauteur que celles qui décorent le frontispice de notre Panthéon. Complétez maintenant par la pensée l'édifice dont vous connaissez un seul compartiment , et dont la merveileuse étendue est encore tracée par un mur d'enceinte couvert de sculptures ;- ajoutez aux nombreux appar- tements royaux qui subsistent une foule d’o- bélisques , de colosses humains, de portiques, de pylônes et de portes triomphales , dressés encore, mais pour la plupart mutilés ; réta- blissez ces longues allées de sphynx qui pa- raient les quatre avenues; et vous conce- géclosiques, . 575 vrez ce que devrait être la pompeuse pers- pective du plus vaste palais de Thèbes. Les monuments veulent être vus, et la pa- role qui se prête à rendre fidèlement les pen- sées es tropsouventimpuissante quandils’agit de transmettre des sensations. Je ne m’arré- rai donc pas aux ruines d’ailleurs si remar- quables de Louqsor ; à celles plus considé- rables encore qui couronnent la colline déserte de Médinet-Abou; non plas qu'à celles qui décorent la plaine de Kournah et le pied de la chaîne libyque, ct parmi lesquelles apparaît, renversée, la statue colossale de Momnon, le plus gigantesque des monolithes, dans un pays où l'on rencontre tant d'énormes blocs de granit transformés en objets d'art et dé- placés au loin par la main des hommes. Abandonpant la vallée du Nil pour parvenir aux tombeaux des rois, à travers une gorge sinueuse el sauvage du désert de Libie, jene pénétrerai point dans ces excavalions pro- fondes, arlistement taillées au ciseau dans le roc, Grnécs de peintures et de sculptures, et qui sont certainement une des merveilles de la Fhébaïde. Je n’essayerai pas davantage de décrire les hypogées ou catacombes de Thèbes, dont certaines galeries remarquables pourraient dignement figurer à côte de la pompe des sépultures royales, Je ne dirai rien non plus de c:s étranges figures hiéroglyphiques et symboliques, et d'une foule de tableaux en actica ; typogra- phie pittoresque, bizarre et mystérieuse, au moyen de laquelle les souverains de l'Égypte destinaient les murs des palais, des temples, des tombeaux, à perpétuer la mémoiré des institutions, des événements et des hommes qu ils jugeaient dignes de passer à la posté- rité. Je me hâte donc de terminer cet apercu en redisant que, par l’espace qu'elles occu- pent, par leur nombre et par leur beauté, les ruines de ‘Thèbes révèlent encore l’éten- due et la richesse monumentale d’une cité fameuse dont l’origine se perd dans la nuit des temps. (Revue de l'Orient.) —--S8=0-- FAITS DIVERS. . — Ua jourualanuonce quel'où vient de dé- couvrir tu guauo près du caÿ Tenez et dans quelques llois voisius, en Aigérie; que l'inias- triel qui Fa trouvé a obleuu un privilège de truis aus pour en poursuiyre l'expoitaliou. Si celtes nourvilo esl wxacie, votre agriculiurs pourra s appurovisionner san peine etsans doute à peu de frais du précieux engrais, qui est de- veau depuis quelque texips, pour l'Augielerre surtout, une matière d'une haute impertance, et dont l'importation en Eurupe occupe &n ce moment un uombre considérable de tavires. Le Pérou est à une trop grande distance; Lite &'Et- chaboë pourrait, selon quelques-uns, êire bientôt épuisée; do plus, la diflicu:té du mouillage au- tour de ce rocher expose saus cesse les mavires à des dangers réels. Tous ces isconvépients disparaitraient, gràce à la précieuse decouverte dout il est question. —- La Sociéié'iudustrielle de Mulhouse vient de publier le programine Ges prix qu'elle pro- pose pour,être décernés en 1545 el 1846. Nous exiayons de ce programme ce qui à plus parti- cutièremeut rappoil à la spécialité de noire journal : & Médaille d'argent, à celui qui aura récolté, pour la première fois, 50 kilogrammes de co- cous de vers à soie laus lo département, PR I RE moins 100 quiataux wmetriques uêcorres pm Quatre médailles de bronze, pour ceux dontla production se serait élevée, pour la première» fois, à 10 kilog. : Médaille d'argent, à l'auteur du meilleur ou- vrage, écrit en laugue allemande ou en langue. française, dans un but propre à contribuer le plus à l'instruction et à l’amélioration de la classe ouvrière et agricole. Médaiile d'argent et deux médailles de hron- ze, à ceux qui indiqueront la meilleure manière d'utiliser lesrésidus de toute espèce des fabriques comme eugrais où autreinent, surtaol c2ux qui. eucombrent cu vénent le fabricant où ses voi- sins par leur odeur. Médaille d'argent et quatre métailles da bronze, aux cultivsteurs qui fourniront les notices les plus exactss eur les esasis qu'ils auront fails avec les semences et #vec less différents instruments employés en zgriculivre, suriout avec des graiues el des iüstrutients quem la Société industrielie leur aura confiés. | Quatre médailles d'argent, pour ceux gai jusqu'au 15 mars 4845, plantsrout au delà de 50m ares de gararce dans un soi tres calcaire de l'Alsace, de la Lorraine ou @e la Chanougne. 4 - Médaille d'argent, pour sn moyen eilicace, ct applicable en grand, de détruire les creuilles @em la Phalæna geometrica brumuiu, espère de 57 yrale (Zrost- Schinetterling), connus en Alsace eous le nom de Saflwurm. s | Médaille d'argent, pour le meilleur projet éen réglement dirr'gation pour le départe:uent du Haut-Rhin. Ë Médailte d'argent, à celui qui anra in'roimitu l'écorçage des jeuxes chênes dans use jJocalrén du dépariement où cela w'étsil pas praiiquë jusqu'ici, et qui prouvera y ayor prodait au ; chêne Médaille d'argent, à ceisi qui, jusqu’au 45 mai 1845, plantera dans le departement 300% pieds de houbliou, à 1 æ. 30 cest. de éistance lou de l’autre, et en quincouc». ; Mlédailies d'or, d'argent ef de bronze, pour des lentalives, faites en graud, pour ls reboisen sent des montagnes du départemerst du Haut Rhin. RE : 4 SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE DE SAINT-QUEXTIN . (AISNE). Cencours extraordinaires pour 1542. -@ Donssa séance du 21 août deruier, 1x Sociéié académique avait décidé quil serait ou-ert ex {raordinairemerut un concours sour celte année, sur les fonds que ñl. le miuistre de Pagricuilure L et du comwerce à mis à sa disposition. En conséquence, la Société a pris l'arrèle suisant : | Art. er, Ii sera éécerné, avant le 31 &écem- bre 184%, en séance publique d'agriculture, .h: savoir : [SS 1o Un prix de 500 fr. à lexploitation qui en, tretien le mieux la plus forte proportion CU meiteur bélail; £ | 20. Un prix de 3C0 fr. à rexploitation qui g consacre le plus de terres el avec :e vlus deu succès à la culture des plantes fourrage: 9, Les eultivateurs du département de DAÏS qui voudrout prendre parl au couceurs de-viomE en éouner avis, avaut ie ÀT novembre, à Si Ch. Gumart, secrétaire-archivisle de la 5051610 rue. Royale, à Saiut-Quentin. : 3. {1 sera pris nlérieurement des mesores pour, la visite et l'examen des fermes dunt its, propriétaires auront fait counaire, ais Is forme tracée au précédent aalicis, iLur items tion de concourir. | 2s € d- i —— Le vicomte À de LAVALETTE. AVIS A MM. A vendre, une belle collection de coquilles exotiques, parmi lesquelles il y en à cie très rares. S'adresser, pour renseignements, tous les jours, de midi à deux heures, au uiree= teur du Consulawe, rue Müzagran, 1 (Ecrire franco.) $ Imp. de WonMs, LALOUBERE et CeuPiGxis, Boulevart Pisale, 46, : | — Aiit. Année. directeur el rédacteur en chef. SOMMAIRE. _ SCIENCES PHYSIQUES. — Sjocuments relaiifs à l’actino-chimie sur l'Amphi= type, J. HerSCnE£z. — Sur la constitution de l’u- rine de l'homme et des animaux cirnassiers; J. LIEn:G. — SCIENCES NATURELLES. — Sur la ficus femelle et le fruil duRafflesia Arnoldi et sur Vhydnora africana (2e arlicle) ; ROBERT BROWN. — SUIENCES MEDICALES — Pouls veineux; MARTIN SOZGX. — Observalious de corps étran- gekSintroduils a2cciden'ellement dans les Lissus. — SCIENCES APPLIQUERS.— MÉCANIQUE 1NDUS- TAIELLE. — Moyens d'étirer. de renvyider et de fier le coton, e'c.; CHAMPION el MAUSDEN. — PHYSIQUE I\DUSTRIEURE. — Applicaiion des SCBROTILAENDER. — HORTICULTURE. — Quliure ée lasperge. — Rapport du M.Payen sur les tra- vaux de M. Hardy. — NOUVELLES ET FAITS DIVERS. | $ AU Ve, decsies £ — ï se tronvaient les malades sur lesquels on à observé le pouls veineux. Ainsi, le docteur Ward l’a vu chez une femme récemment ac- couchée ct atteinte d'une pneumonie, que l’on avait combattue par de nombreuses sai- gnées. Le docteur Graves l’a observé une fois sur une femme affectée. de pneumonie, et une autre fois sur une malade prise de pé- ritonite : toutes deux avaient été abondam- ment saignées. Ce que nous venons de dire du pouls vei- neux fait comprendre comment, dans certai- nes saignées, ce que l’on a observé chez lune de nos malades, le jet du sang présente une impulsion saccadée isochrone avec les battements artériels. Cette description dé- montre également comment le pouls veineux Gifière de la régurgitation veineuse du col ct du pouls veineux des jugulaires et des sous- clavières, qui ne pourraient se transmettre aux veines du bras, et par suite aux dorsales des mains, à cause des valvules qui s ’oppose- “aient au passage du sang. Sous le rapport pathologique, le dévelop- pement du pouls veineux peut avoir une gran- de importance pour la conduite du praticien. En cffet, si ce symptôme est le résultat de la fluidité plus grande du sang, le médecin, en l’observant, modérera les émissions san- guines et se bornera à les prescrire au mo- ment où le redoublement fébrile du pouls pourrait augmenter linflammation, en injec- tant le tissu malade d’ane plus grande quan- tité de sang. Par cette méthode on évite Les saignées inutiles et trop nombreuses, et celles que l’on pratique au moment du paroxysme fébrile diminuent celui-ci, empêchent les or- Sanes de s’imprégner d’une nouvelle quan- tité de fibrine, rendent la circulation plus fa- cle et favorisent ainsi la résolution des phleg- Masies. Quand, au contraire, le pouls vei- neux se développera sous la double influence de l’activité du cœur et de la fluidité du sang le praticien, convaincu que ce fluide sera, malgré les émissions sanguines, projeté, pour ainsi parler, jusqu'à sa dernière goutte à l'organe malade, cherchera dans la thérapeu- tique des moyens de calmer directement Vactivité circulatoire, et préfèrera les contre- Stimulants aux émissions sanguines. 590 En faisant voir que les veines peuvent par- ticiper au mouvement artériel, le pouls vei- neux démontre que la circulation tout entière est sous l’influence d'un agent unique, le cœur. Comme symptôme, il indique un effet remarquable des émissions sanguines abon- dantes, et peut ainsi faire conuaître jusqu'à quel point on doit les porter. C’est donc un moyen de plus pour guider le médecin dans le traitement des maladies aiguës. Ce motif nous à déterminé à le soumettre à l'attention des chservateurs. (Abeille médicale.) Observations de corps étrangers introduits ccidentelemcnt dans les tissus. Les Annales de la Socicti de médecine d'Anvers contiennent deux observations que l'on pourra rapprocher de quelques autres déjà connues. Il s’agitae corps étrangers, qui, après avoir séjourné pendant un certain temps dans nos tissus, ont fini par se présenter au dehors dans des points assez € éloignés de celui par lequel ils avaient pénétré. Un officier âgé de 46 ans éprouva dans l'année 1839 de légers picotements, un peu à droite des dernières vertèbres dorsales. Ces douleurs, qui- ne se faisaient sentir que par instant, se dissipèrent d’elles-mêmes; mais au mois de février 1844, s'étant baissé pour ra- masser quelque objet, la douleur quil ressentit dans cette région fut si vive qu'il tomba et fut près de deux heures sans pou- voir remuer les bras et les s jambes : : transporté sur son lit, il reprit peu à à peu | usage de ses membres, mais à partir de ce moment il ne cessa de souffrir dans la même région, et sou- vent même il se plaignait d’engourdissement dans les membres inférieurs. Sa santé géné- rale parut en même temps s'afiblir et un peu d'infiltration s'établit aux jambes. Au mois de novembre 1843, M. Desma- lines, à qui l’on doit cette observetion, fut consulté. Ce médecin ne reconnut d'abord qu’une légère irritation du tube digestif. Mais un matin, le malade lui ayant annoncé qu’en se plaçant sur le dos, il avait éprouvé un pi- cotement dans la région de la colonne verté- brale, il examina ceite partie avec attention et reconnut qu’un corps étranger y 6 ait fixé. En elfet, au bout de quelques jours, il fit une légère incision avec le bistouri et retira avec les doigts une aiguille longue d'environ un pouce un quart, entièrement oxydée. Tous les accidents dont se plaignait ce malade se dissipèrent aussitôt, et après quelque temps d'un régime tonique, il se rétablit entière- ment. : Ün autre officier reçut en duel, dans la hanche droite, une balle qui vint frapper le grand trochanter. Au moment du coup, il u’éprouva rien de particulier, si ce n’est un . violent besoin d’ailer à la selle. Il n'existait pas d’ouverture de sortie de la balle. La plaie avait la grandeur d'un demi-franc et parais- sait se diriger directement d’avant en ar- rière. Ne pouvant parvenir à extraire la balle, M. Desmalines opéra le débridement et re- couviit la plaie avec des compresses trem- pées dans de l’eau de Goulard. Les jours suivants le blessé semblait assez 591 bien, mais après une nuit agitée il se plaiguit d’une douleur très vive dans la fesse gauche. Cette douleur augmenta, s’accompagna de fièvre, de délire, de syncopes. Le rectum fut exploré, on n’y trouva aucune lésion. Dans la ne que la balle allait sortir par la: fesse gauche, à l'endroit où un gonflement assez le s'était formé, M. Desmalines y plongea un bistouri, mais il n’en sortit qu'un pen de sang et des gaz répandant l'odeur de l'hydrogène sulfuré. Enfin après quelques jours de souffrance, le malade rendit la balle par le rectum, en allant à la garde-robe. A partir de ce moment son état s’améliora etil croyait toucher à sa guérison, lorsque la fiè- vre se manilesta de nouveau ; la fesse gauche devint douloureuse et se gonfla considérable- ment, puis un abcès se fit jour par le rectum, suppura très abondamment pendant plusieurs jours et se tarit. Cet officier sortait en conservant toutefois de la roideur dans l'articulation coxofémo- rale. Il continua à ressentir pendant huit mois, à des intervalles plus.ou moins rappro- chés, de la douleur dans cette partie. Souvent il survenait des accès ébriles, des syncopes, et la nuit il s'éveillait couvert de sucurs. En- fin un abcès se manifesta dans la fesse droite, on l’ouvrit avec Ie bistouri. Il s’en écoula beaucoup de pus et cette fois la guérison fut complète et définitive. METRE SCIENCES APPLIQUÉES. MÉCANIQUE INDUSTRIELLE. Moyens d’étirer, de renvider et de fier le coton etlcsautres matières fiamenteuses, parc Mi, CHAMPION el MARSDEN, de Salford(Lan- caster). Les moyens que nous employons, disent les auteurs, sont: 1° Une nouvelle combinaison mécanique, applicable aux machines construites d’après lesystème de la filature continue, c’est-à-dire d'après le système où le fil se renvide en mê- temps de ’d se tord. Cette combinaison a pour obiet de donner une tension plus ferme et plus régulière, pendant que le fil chemine du cylindre d'étirage vers la bobine, et aussi d'augmenter la fapidité du mouvement de la broche, sans qu’il en résulte de vibrations. 2 Une nouvelle construction des rouleaux de pression employés pour létirage, cons- trucüon qui les rend plus faciles à ajuster et qui V donne assez d’élasticité pour que la sur- face de pression possède toute l'adhésion né- cess ire dans un bon étirage. ‘ Fous les filatéurs savent que, quand la ma- tière quitte les cylindres d’étirage, il faut en- core qu’elle éprouve une certaine tension, pendant qu’ellese tord; que, plus cette ten- sion est égale, plus aussi la torsion est régu- lière; et, par conséquent, plus le fil est fort et uniforme. Le métier continu ordinaire est très- défectueux sous ce rapport, car il faut établir une différence entre les vitesses de la broche, de l’ailette, de la bobine, pendant que le fil se renvide, tandis que la broche tend constamment à communiquer à la bobi- ue une vitesse égale à la sienne propre. On a donc dû recourir à différents moyens, pour retenir la bobine et produire la différence de 592 vitesse dont il est question. De plus, bien que la broche pût, si l'on ne s'y opposait pas, mouvoir la bobine avec une vitesse égale à la sienne, elle peut aussi cesser par moments l'action qu'elle exerce sur cette bobine, qui n’est entraînée que par le frottement de son canon sur la tige. Lorsque cela arrive, le fil peut tirer sur la bobine ou se rompre ; le plus souvent, si la matière prête par sôn élasticité, il s’allonge, devient plus fin, et par conséquent inégal en cet endroit. Toute variation dans l'action exercée par la broche sur la bobine est donc nécessairement suppléée par le fil, dont la tension perd ainsi de sa régülarité. Il en est de même de la torsion: car bien que le nombre des tours du fil sur lui-même puisse être constant sur la longueur totale, ces tours sont inégalement répartis dans les: fractions de cette longueur. Nous nous sommes donc proposé, conti- nuent MM. Champion et Marsden, de remé- dier à ces inconvénients en faisant exécuter par la bobine un certain nombre de révolu- tions, proportionné à la finesse du fil, et en laissant ce fil ajouter à la vitesse de la bobine assez pour quil prit son degré propre de tension. La vitesse de la bo- bine augmente à la vérité, avec son diamè- tre, et cela pourrait faire supposer que la tension croît en même temps; mais la prati- -que fait-reconnaître qu'il n'en est pas ainsi, parceque les variations de la vitesse de la bo- bine chargée ou non, ne sont pas assez COnsi- dérables pour dépasser 1190, tandis que, d’unautre côté, le tirage exercé par le fil sur la bobine, augmente d'intensité à mesure que le diamètre croît, la force centrifuge devient aussi d'autant plus puissante que la bobine prend plus d'ampleur et de poids. PHYSIQUE INDUSTRIELLE. Appication des métaux sur les étoffes, le papier, la faïence, etc., Par M. SCHOTTLAENDER de Lo:dres. Ce procédé a été l’objet d’un brevet pris en Angleterre. L'auteur propose d'appliquer les métaux, par lemoyen de lélectricité, sur les étoffes, le papier, la faïence et sur plusieurs autres objets peu conducteurs, en mettant ces objets en contact avec de bons conduc- teurs. Il prend pour exemple le cuivre, quoique ses procédés puissent s’appiiquer aux autres métaux. Une plaque de cuivre, qu'il appelle matrice, est enduite d’un côté avec un ver- nis non conducteur, ct de l’autre avec de la plombagine destinée à prévenir l’adhérence du dépôt métallique. La pièce d’étofle est pla-’ eée et assujettie sur ce dernier côté avec du mastic ou de toute autre manière ; après quoi, la matrice est plongée dans une solution de sulfate de cuivre et mise en rapport avec le pôle zinc d’une pile voltaique. On immerge ensuite dans la même solution une autre pla- que de cuivre, liée avec le pôle cuivre de la pile, et la précipitation sur la matrice s’ef- fectue aussitôt. Dès que la surface de cètte matrice à pris une légère couche, le métal commence à pénétrer et à se dé” poser dans les interstices de l'étolfe, ct, si Von prolonge suffisamment l'opération, il pa- 593 raît plus tard en petits globules sur le côté opposé. * On retire la matrice de la solution dès que la couche métallique a atteint l'épaisseur dé- sirée, et lon en sépare l’étoffe. La surface de cette couche peut être unie ou variée, se- lon que la matrice a été laissée unie, ou que l'on y à pratiqué des dessins en creux et en relief. On peut d'ailleurs la dorer, la brunir ou en relever l'apparence par plusieurs moyens, Au lieu d’une simple plaque de cuivre, le breveté emploie de temps en temps, comme matrice, une plaque de cuivre concurrem- ment avec une plaque d’un alliage composé de six parties de plomb et d’une partie d’an- timoine, ou bren une plaque de cuivre revêtue d’une feuille d’or, d'argent ou de plomb. Pour opérer sur de longu:s pièces d’étoffe, - M. Schottlaender se sert d’un appareil com- posé d’une auge en bois, contenant une solu- tion de sulfate de cuivre, dans laquelle est plongé un cylindre wii ou gravé, en même métal, communiquant avec le pôle zinc de la pile. Une planche courbe de cuivre est pla- cée au-dessous dn cylindre et liée avec le pôle cuivre. L'étoffe passe lentemeut sur un premier rouleau, sous le cylindre et sur un second rouleau. Pendant son passage dans la solution, entre le cylindre et la plaque courbe, elle reçoit un dépôt de cuivre qui peut être uni ouorné, selon que l’on a préparé la sur- face du c\linduie. Avant d'opérer sur des étoffes tissées ou feutrées, le breveté conseille de les plonger daus un mélange d’argile et d’eau, d’une con- sistance sem blable à celle de la crème À il les fait ensuite sécher, et en retire l'argile en les lavant dans de l'eau claire. L’étoffe ne relient alors qu’une petite quantité des parties les plus fines de l'argile. Le but que Pauteur se propose d'atteindre par ce traitement est de rendre l’étoffe plus poreuse, de détruire les effets des corps gras qu’elle pourrait avoir retenus, et de faciliter le dépôt du métal dont la dissolution passe entre les filaments. L'ar- gile, ajoute-t-il, améliore aussi le dépôt mé- talliqu’, et peut être employée avantageu- sement dans toutes les opérations de lélec- trotvpie. Lorsque la matière, sur laquelle on se pro- pose d'agir, n’est pas assez poreuse, comme le cuir, le papier, on recouvre sa surface, avant de la mettre en contact avec la matrice, d'une pâte du sel métallique qui doit être em- ployé dans la dissolution. Le verre, la faïence vernissée et tous les objets analogues doivent être préparés à re- cevoir la couche métallique. C'est ce qu l’on fait en dépolissant la surface par des moyens mécaniques ou autres. La pièce est ensuite entourée d'une matrice en métal, en terre cuite non vernissée, où en plâtre de Paris; on mel'cette matrice en contact avec le pôle zinc, eton la plonge dans la solution métalli- que, ainsi qu'une plaque de cuivre liée au pôle cuivre de la pile. 11 est à observer que, si la matrice est composée d’une matière peu conductrice,on lui donnela propriété contraire par une application de plombagine, Le métal se dépose entre la matrice et l’ob- jet sur lequel il fournit une solide reproduc- tion du dessin employé. On facilite d’ailleurs ‘les racines de cette plante étant employées en« et qui a sur la précédente l'avantage de pou-M Ü l'opération en plaçant entre cette matrice et la pièce une couche du sel métallique qui. compose la solution. | Si, par une application de plombagine ou de métal en feuille, on a donné de la con- ductibilité à la surface du verre ou de law faïence sur laquelle on agit, on peut com-" poser la matrice qui doit former le dessin en une matière peu conductrice, telle que le « plâtre, les tissus, le papier gaufré; mais alors # c'est le verre ou la faïence ct non la ma- trice qu'il faut mettre en contact avec le pôle zinc de la pile. HORTICULTURE. Culture de l’asperge (4sparagus officinalis). Cette plante, qui croît naturellement dans M nos bois, a largement récompensé l’homme qui la transporta autrefois dans nos jardins. Une culture longue et assidue de l'aspergeM a produit plusieurs variétés, et sous-variétés parmi lesquelles nous citerons les suivantes, qui sontles meilleures : Asperge commune. Cette asperge n’esti Suère cultivée que par les vignerons, qui, par une habitude traditionnelle contraire à leurs intérêts, les plantent sur les ados des dépendamment des tiges qu'ils en obtiennent, pharmaciens, aux herboristes. - Asperge blanche de. HoLLARNDE, hâtive, ul] très robuste, et quÿyproduit beaucoup. C’est l’asperge renommée de la Hollande et de la} Belgique ; c’est l'asperge connne sous le nom de gros bourdon. ; * Asperge violette d'ULM, également grosse,s voir être mangée dans une plus grande lon | sueur ; c’est l'espèce perfectionnte du Aordk et de la Pologne. É Asperge verte d’UEM, un peu Moins grossC que la violette, mais tendre et se mangeant} dans toute salongueur quand elle est coupeÆ à propos. Cette espèce est la meilleure, et CCM pendant l’asperge blanche de Hollande est toujours le plus en faveur, à cause &e sen vo lume qui semble n'avoir pas de limites si on la nourrit très abondamment et à satiété d'en grais Végélaux et encore ruieux d'engrais ani maux, dont elle est très avide. A ces asperges se rapportent toutes les aus tres, et notamment celles de Darmstadt, de“ Gravelines, de Bruges, ete., etc. à L'asperge est un des légumes le plus CM usage ; on la voit dans tous les jardins, ma # st rare d'y rencontrer les belles variétés parce que le plant de l’asperge ordinaire est plus commun et plus abondant que celui des grosses espèces, et qu'il en impose aux je sonnes peu exercées pour des plauts de briles asperges. Pour se procurer de bonnes races d'asperges, il faut donc apporter du soin dans le choix des plants ou dans Jes graines quoi sème. Une aspergerie se fait de urois maniès res : 4° Par des graines de bonne espèce, qu sème au printemps et dont on transplante le plant la deuxième année. Ge procédé est Je plus économique quand on a le temps" das tendre ; on peut le concilier avec une demi- >. à 595 Mantation qu’on achèvera deux ans après vec le plant qu'on élève chez soi ou qu'on je procure par la voie du commerce ; 20 Par des graines d'asperge qu'on sème en place et qu'on ne transplante pas; il suffit dors de les cultiver pendant trois ou quatre années, et d’éclaireir le plant à la distance nc- essaire entre chaque ped, c’est-à-dire à Dm,49. Ces deux procédés sont peu employés, et la plantation est généralement adoptée parce qu elle donne plus tôt des asperges ; 3° On fait une fosse de 0",635 de profon- Ideur, et plus ou moins large sclon la quan- té d’asperges que l’on a à placer. Le fond de cette fosse est garni d’une couche de fu- mier, lui-même recouvert de 0", 41 de terre. Cela fait, on place les griffes d’asperge à 0,49 de distance et même à 0,65, ct on recouvre la plantation de 0",11 de terre. Et comme les asperges aiment une terre substan- tieile, et néanmoins douce ct légère, si le sol dans lequel on les établit est compacte et hu- mide, on l’enlève à 0",32 de profondeur au- dessous des 0,65 prescrits, et on le rempla- cera par une terre plus légère mêlée avec du vieux bois, des cornes, .des os, des épines, des plâtres, avec des terres salpêtrées de vieux édifices, des vicilles murailles et des écuries surtout. Cette plantation se fait en | automne et au printemps: il faut que des griffes ou plants aient deux années de semis, | et comme l'établissement d’une aspergerie occasionne une perte de terrain.et de temps, en attendant la jouissance de ce légume, il importe beaucoup de choisir des griffes de bonne race, puisqu'elles n’exigent pas plus de frais de culture que les communes, et qu’el- les produisent de plus grosses tiges. Les bous plants d'asperges doivent être des racines lon- gues, molles, chevelues, et présenter des veux ar:ondis et fortement prononcés à leur collet. La plantation faite, on arrache les her- bes à mesu°e qu’elles s’établissent dans l’as- pergerie ; chaque année on donne un binage au printemps, et on ajoute une couche nou- velle de terre mêlée de terreau consommé ou de débris de vicillesscouches, -ou bien de ter- res prises dans Les étables. Les deux premiè- res années, on ne. coupe pas les asperges; la treisième, on coupe la moitié de celles qui | |: montent ; et la quatrième, on à une jouissance entière. On à dit qu’une aspergerie bien soignée pouvait durer vingt à vingt-cinq ans ; cela est vrai, mais à dix ou douze ans elle commence cependant à vieillir et à donner moins de produit, et comme elle va toujours dès-lors en décroissant, il faut s'occuper d’en établir une autre. Lorsqu'on veut avoir des asperges de pri- meur, on plante très rapproché du plant de Lrois ans, dans une couche chaude, sous châs- sis eu en serre chaude; le produit est sûr et très grand. L’asperge est d’un usage extré- mement multiplié; c’est un aliment très- . sain, et l'un deceux qui plaisent le plus à l'estomac, et qui conviennent à tous les âges | toutes les constitutions. Cette plante est emarquable par sa propriété, plus pronon- cée que dans aucune autre, de s’assimiler ‘avec unesingulière rapidité les matières ani- males et végétales impures, qu’elle transfor- mc en aliment. Considérée sous ce point de 596 vue, et dans ses phénomènes chimiques, elle serait plus près des substances animales que des substances végélalés, car elle est recher- chée par les animaux carnivores, ct a beau- coup d’analogie avec les substances putresci- bles: Ce serait un sujet digne de l'attention des physiclogistes que d'exumineret de rap- procher les plantes nutritives qui tendent vi- siblement à l'alcalescence, et° sont par cela même susceptibles de passer dans les couloirs animaux sans éprouver une décomposiuon acide très n'arquée, ainsi qu'il arrive dans la presque totalité des végétaux. Observez que les plantes les plus alimentaires ont quelque chose d'animal, ainsi que iraspout que préseuient des voyages dans les parties ceutrales de l'Arséri- que, M. Weddell a preléré recueillir plus d'es- pèces el moins d'échautilions. Chaque e péce nesl, ea eflet, représentte daus sou envoi que par deux où rois exermpisires, Faremevt par quatre où ciag. Un aura inconvénient résuite pour cet euvoi de ce que le bolaniste-voyageur, peu pourvu dé papier, selon toute apparence, a Gisposo ses plantes daus ses pagnets par couches extrémeuent épaisses, el, l'on pourait dre, un mateias. Ii s'eu est suivi que généra- lement elies se sont crispées, que ies feuilles d'un certain noire se sont désarliculées. Au total, cependant, l’euvoi de à. Weduell est remarquable par sa variélé, ei certaitement il ajoutera bon nombre de nouvelies plantes à l'herb'er déjà si riche du Moséum. -J — M. Thomas Wood à fait connäître en Auslèterre uu nouveau procédé vhetograghi- que; il consiste à imbiber le papier d'une eau coutenaut sur irois Onces deux gouttes 4 acide chuochydrique. On verse ensuiie sur lui ua mélange de demi-éracnme de sirop d'‘oiure de fer el deux ou trois gouttes de teinture d'ioiz dans deux drachmes et demie d'eau. Ou sècth: avec du paper buyard, ei l’on mouilie encore avec une solution de nitrate d'argent, dans la wrGpyoilion de douze grains pour üue ouce d'eau. — Dans sou cours de l’iistoire naturelie 4es mauwwifères, penisnt la séauce du merercdi - 15 du courant, M. Isidore Geoffroy -Saipt-lii- iaire a présenté à ses auditeurs des objets reatquables : i° le buste et Les extremilss æoutés sur nalure d'an chimpanzé (Troglodyte) qui à été porté, il y a quelque temps, à Paris, où on'le fait voir pour de l'argent. Ce singe (soire plus proche voisin dans la série zoologique) est adulte ; sa tête se fait reinarquer par le solums proportionnel et la forme arrondis de son crà- ne ; r0n inuseau s'est allongé pius qu'il be l'est dans les individus jeunes, les seuls que l'on ait encore en collection; neaidmoius, en préparaut l'individu do:.t iis’agii, on a exagéré ceite s!- longemeut ou écarlaut trop fortement les lèvres des dents Ou remarque encore sur c-tie tête des oreilles parfat-imeut humaine; de forme, mais très relevées et écarlées du crèäne. Quanc eux mains, elles sont de dimensions ézales à celles &e i'hoimine; mais les antérieures sun! p'us allongècs et leur pouce est plus courl; les postérieures sont au contraire proportionnelio- mevui plus couries et pios larges, leur pouce trè: développé. 2 Ua moule de la mächoire ds singe trouvée par M.Lartel dens les environs d'Auct. Ce précicex fossile, dont il a êté tant question _lors de sa découverte, est une waächoire inf - rieure parfaitement conserrée quant aux der s et à la partie qui les porte, elle a au costraire perdu presque foule sa pastie postérieurs. MA, Lartel et de Blsinville oul pensé que cette mi = choire a dàù appartenir à un gibvon: mais M. Isidore Geoffroy, en l'examinaul attentivement, a pensé que l'animal qu’elle représente n'appar- tient pas à la Liibu des Pithécieus (première tribu de la famille des singes) dans laquelle sa trouvent les gibbons, mais qu'il rentre dans celle des Cynopithéciens (deuxième tribu de la même famille). Lé vicomie A. de LAVALETEE. Imprimerie de WoRss, E. LALOUBERE et Chinp, bou'cvart Pisale, 46. Te Nu AN Re PT PSS le Année. L'ÉC TRAVAUX Paris — Jeudi, 2! Novembre 1844. L’ÉcHO DU MONDE SAVANT porait le FEUIDE et le DIMANCHE de chaque sema rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des BEAUX-ARTS, direction de M. le vicomte A. D6 LAVALETIE, ine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun ; il est publié sous la N. 6, etdans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de Poste et des Messageries. Prix du journal: PARIS pour un an 928 fr., six mois 30 [r., 16 fr:, 8 fr. 50. À l'ÉTRANGER 5 fr. en sus Pour 1 es pays payant port double. — Tout ce qui concerne 45 fr. 80, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS le journal à M. le vicomte de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef. SOMMAIRE. ACADÉMIE DES SCIENCES. — Séance du 18 novembre. — SCIENCES PHYSI- QUES. — MÉTÉOROLOGIE. —.Aérolithe du 21 octobre 1245. — SCIENCES NATURELLES. — BOTANIQUE. — Sur la fleur femelle et le fruit du Rafflesia Arnoldi (3° article et fin); ROBERT Brown. — SCIENCES MÉDICALES. — Causes Générales des maladies chroniques, el spécialement de Ja phihisie pulmonaire; docteur À. FOURCAULT. SCIENCES APPLIQUEES. — Société des inven- teurs et des protecteurs de Vindustrie. — Filtres industriels. — Système Tard. — Savon d’oxide de fer pour vernir; &. DENINGER. — NOUVELLES ET FAITS DIVERS. — TABLE AU METEORO- LOGIQUE. ê ZAXO DT — vous faire part, semblent donner au phénomé- ne observé par M. Morel-Deville plus d'in-A térèt qu'il n'en aurait eu isolé; carparmi les exemples très rares de phénomènes M analogues, consignés dans les annales\de la science el que vous avez vous-même, M Monsieur, enregisirés dans votre intéres- sante notice dé 1838, il'en est peu que je M sache s'être montrés dans de pareilles con-* ditions. C'est en général pendant les ora-" ges que la pluie, la grêle ont été vues lu- mineuses, La lueur blanchâtre me paraît comparable, en un certain sens, au nuage lumineux obsèrvé en Ecosse par M. Sa- bine. SCIENCES NATURELLES. ERPÉTOLOGIE. Du mode de fécondation des salamandres et" des (ritons ; par M. DUVERNOY. Les naturalistes pensent, avec Spallanza- » niet Rusconi, que les œufs destritonssont fécondés par l'intermédiaire de l'eau 531. somme ceux des poissons ovipares, au moment de la ponte ou après la ponte; et que ce véhicule, spermatisé par le mâle, est absorbé sans rapprochement intime es sexes , par l’orifice du vestibule de la femelle des salamandres, qui sont vivi- pares, pour la fécondation intérieure des oyule:. | Cependant M. de Schreibers avait eu la rare occasion d'observer un véritable ac- couplement,c'est-à-dire unrapprochement intime des vestibules de deux individus de Pun et l'autre sexe appartenant à la sala- mandre noire. Cette observation posilive détruit, à mon avis, toutes les observations négatives concernant les deux espèces de salam - tdres qui ont été Le plus étudiées dans leurs mœurs, | la commune et la notre. Elle fait comprendre l'usage de cespros- tates si développées, annexées au vestibule ‘des mâles, et le véhicule abondant que la semence trouve dans leur produit, pour -êlre versée immédiatement du vestibule : du mâle dans celui de la femelle. Les poissons ovipares, dont le sperme -est si abondant à l’époque du rut, et si re- marquable par sa densité, n’ont jamais de prostates; l'eau dans laquelle il le répan- | dent étant le liquide destiné à le déiayer et à le porter sur les œufs. * Les tritors, bien plus encore que les sa- lamaudres, produisent une liqueur prosta- | tique abondante, qui doit servir de même de véhicule à la semence du mâle, sans l’intermédiaire de l'eau. Ils ont, de plus, une verge considéra- bie ou un organe d'accoupiement très pro- noncé, qui me persuade que cet accou- piement a lieu réellement pour une fé- condation intérieure des ovules comme chez les salamandres. L’anatomie m'a donné ces convictions, malgré la grande autorité de Spallanzani et de M. Rusconi. J'ajouterai encore aux considérations des ciganes d’accouplement des mâles chez les tritons, celle de la composition des œufs compleis, arrivés dans la der- mère parle de l’oviducte. Ils sont très grands, ovales, et remplissent, l’un après l’autre, tout É canal de T’oviducte. Leur coque est transparente et laisse voir un viteilus sphérique qui se meut librement flans la cavité de la cogue, à travers un albumen moins dense. Les œufs pondus ne son! pas différents, ni pour le volume ni pour ia forme. Leur coque ne paraît done pus propre à absorber l’eau sperma- liste pour la fécondation, et à se remplir de cette eau en sedilatant et en se sépa- raut du viteilus; commecelledes poissons, L'albumon liquide qu'elle renferme déjà däns l’ovidurte le démontre. 1 Je crois pouvoir conclure de ces diver- ses considérations : ‘40 Que la fécondation, ue ces ani- maux, a licu avant la ponte, dans l'ovaire œudans le commencement de l’oviducte, avant que l’ovule soit éniouré deson albu- : men et de sa coque; 2. ne les sexes se rapprochent pour 632 cette fécondation et que la verge du mâle, chez les tritons, s'introduit dans le vesti- bule génilo-excrémentitiel de la femelle etsert à un accoupl'ement intime. BOTANIQUE. Note sur ‘es antiéridies et {es spores de quelques Fucus; par MM. J. DECAISNE et GUSTAVE THURET. L'existence des sexes dans les Algues ayant été admise, selon nous, au commencement du dernier siècle, d’après des observations incomplètes, nous nous sommes rendus sur les côtes de la Manche, dans le but d’éclair- cir ce point obscur de la science. Divers faits nouveaux s'étant présentés à nous durant le cours de nos observations, nous croyons devoir indiquer très succincte- ment aujourd’hui les principaux résultats de nos recherches. Notre examen a eu pour objet les Fucus serratus, vesiculosus, nodosus et cañalicu- lalus. Les deux premiers nous ont paru dioïques; les deux autres, monoïques. Les concepta- cles, dans les individus mâles, sont remplis : de filaments articulés qui portent de nom- breuses anthéridies sous forme de vésicules contenant des granules rouges. Ces anthéri- dies sont expulsées par l’orifice des concepta- cles: sionles examine au microscope, on verra sortir par une de leurs extrémités des corpuscules transparents à peu près pyri- formes, renfermant chacun un seul globule rouge; chacun de ces corpuscules est muni de deux cils très ténus, au moyen desquels il se meut avec une extrême vivacité. + L’analogie de ces corpuscules, avec ce que l’on a nommé les animalcules spermatiques des Chara, des Mousses et des Hépatiques, est fort remarquable. Dans les Chara com- me dans les Mousses, dans les Warchantia, le Targionia, les Jungermannes, l’un de nous a constaté la présence de deux € :; locomo- teurs, insérés vers l'extrémité d’un corps fi- liforme ordinairement roulé en tire-bouchon. D'après ces observations, d’après la promp- itude avec laquelle les corpuscules des Fu- cus se décobposs ‘nt et vont former , au fond du vese où on les a mis, une couche de gra- nules inertes, qui bientôt disparaissent com- plètement, nous croyons ne pas neus trom- per en regardant les vésicules qui les renfer- ment comme analogues aux authéridies des autres cryptogames, ct nous ne saurions ad- mettre l'opinion qui attribuerait à ces vésicu- les les fonctions de sporanges, aux cor jnsGie les celles de spores. Chaque spore des Fucus dioïques est sim- pie, ovale ou pyriforme, revêtue d’une membrane ciliée semblable à celle du Vau- cheria, mais jamais nous n’y avons remarqué de mouvement. Après leur sortie des conceptacles, les spores présentent un phénomène ‘extrême- ment curieux. D'abord simples, comme: nous l'avons dit, et parfaitement indivises, elles se ! partagent plus tard en huit sporules qui S’i- solent peu à peu, deviennent régulièrement sphériques, et commencent enfin chacune à germer. 683 Dans les Fucus nodosus et canaliculatus, les conceptacles renferment à la fois des spo- res et des anthéridies. Dans le premier, la spore, revêtue d’une membrane ciliée, se partage en quatre spo- rules, ainsi que l'ont déjà observé MM. Crouan ; mais comme dans les deux espèces précédentes, elle est simple dans le concep- tacle. Les spores du Fucus canaliculatus offrent une structure fort remarquable : la mem- brane ciliée qui les recouvre présente des: plis très fins et très rapprochés, qui disparais- sent peu après que la spore est tombée. am fond de l'eau, et qui permettent à cette mem- brane de se distendre: et de former autour des spores un large limbe transparent, Ces spores se partagent en deux sporules. D'après les observations qui précèderft, nous croyons pouvoir conclure :- Que les Fucus de nos côtes renferment des dioïques êt d’autres monoiques ; Que les spores des Fucacées, si simples qu’elles soient dans le principe, suivent dans leur division le nombre 2 ou un de ses mul- tiples ; Que, dans l’état actuel de la science, ces caractères de fructification, venant s'ajouter à ceux de la végétation, motivent l’établisse- ment de trois genres distincts : Fucus (F. serratus, vesiculosus, etc.); OZOTHALIA vulgaris (F. nodosus); PELVETIA canahiculata (EF. canaliculatus) Composition des plantes marines; par M. FORCHHAMMER. nel M. G. Forchhammer a fait connaître quel- ques remarques intéressantes sur la composi- tion et sur certaines propriétés des plantes marines, dans un mémoire important, dont letitre est : Sun l'influence des plantes fu- codes sur les jormations terrestres; sur le métamorphismeien général, et en purtioulier sur la métamonphose du schiste alumineux de Scandinavie. Entre autres données, ce mémoire contient les analyses d’un grand nombre de plantes marines qui toutes se font remarquer, parce qu’elles contiennent une:quantité-très considérable de potasse qui s'élève jusqu’à cinq et même, dans quelques cas, jusqu’à huit pour cent. Or, l'eau de la mer ne contient cet alcali qu’en quantité fort peuconsidérable, puisqu'elle n'est guère que de 0,001; il faut donc conclure de là que les plantes qui vivent dans le sein de l'océan ont la propriété de séparer la potasse de l’eau dans laquelle elles végètent. Pour la magné- sie, les cendres de ces mêmes plantes en -contiennent environ 0,01 du poids de la plante desséchée. : Cette constitution chimi- queides cendres des fucus peut Servir à ex- pliquer plusieurs grands phénomènes que présente la nature; l’idée a même été émise qu’en portant dans les champs des plantes marines à titre d'engrais, on rend à la terre la potasse qu’elle peut avoir perdue par l’ac- tion des eaux de pluie. 634 SCIENCES MÉDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. Rectercies expérimentales concernant l’in- fluence de ‘a fréquence des mouvements respiratoires sur l’exha ation de acide carbonique; par M. VIERORDT. Cette question, assez imporiante pour la physique de la respiration, n’a pasen- core fixé l'attention des physiologistes, si nous en exceolons les physiciens anglais Allen et Pepys. Ceux-ci prétendaient, il y a plus de trent: ans, d’après une seule expérience, que la quantité d’acidecarbo= nique contenue dans l’air expiré reste in- variable, quel que soitle nombre des mou- vemeuts respiratoires. de sorte que l'air expiré par des expiralions très prolongées montre la même proportion d’acide car- bonique que celle qu’on cxhale à l’aide des expirations trèscourtes. J'ai fait sur moi-même 94 expériences, qui m'ont fourni les résultats suivants : 1° Si cent volumes d'air qu'on expire en faisant 12 expirations dans une minute, contiennent. . . . 4,3 d'acidecarb., ils en contiennent pour 2h expirations dans 1 minute ... 3,5 pour A8 expiralions dans 4 MINUTES ROLE SU pour 96 expirations dans minulese.") à 2, Si enfin le nombre des mouvements respiratoires monte dans une minute jus- qu'à 130 à 150 (ce qui est le maximum des expirations que j'ai pu faire dans l’es- pace de ce temps au moyen de mon appa- reil), l'air expiré contient entre 2,9 pour 100 et2,8 pour 100 d’acide carbonique; de manitre que pour 192 expirations (nombre qui surpasse peut-être un peu le nombre possible des expirations dans 4 minute), la quantité d'acide carbonique Serait réduite à 2,8 pour 100. Lorsque je prolongeais mesexpirations, en n en faisant que 6 dans { minute (cequi m’etail possible pour l’espace de 1 ou de 2 Minules, maisen ressentant des douleurs pénibles à la poitrine), jetrouvais laquan- lité de l'acide carbonique = 5,9 pour 100. £ 2° Ainsi, le zombre desresprrations faites dans un certain temps, ou, en d’autres: termes, la durée des expirations, a une in= fluence tiès grande et remarquable sur la quantité de l'acide carbonique contenu dans l’air expiré. 3° Si le nombre des expirations faites dans 4 minute est 192, 96, 48, 2h, 19, 6, Ja durée d’un mouvement respiratoire (c’est- : à-dire d'âne inspiration et d’une expira- tion) est, en secondes, 0”,3125, 0,625, 4°’,95, 205 NB MAO et la quantité d'acide carbonique contenue . dans 400 volumes d’air expiré, est 2,8 2,9, 3,1, 3,5, 4,3, 5,9. La quantité d'acide carbonique exhalée par des expirations d’une durée quelcon- que est égale à la quantité d'acide carbo- nique exhalée par des expirations de la durée la plus courte, plusuneautre quan- 635 tité qui s'exprime par la différen:e entre la durée de l'expiration cherchée et la durée de l'expiration la:plus courte, divi- sée par 10 fois la durée de l'expiration la p'us courte. ; ho A va sans dire que la quantité abso- lue de l’acide carbonique exhalé par des expirations très fréquentes est de beau- coup supérieure à celle qu'on expire par des expirations très prolongées. 5° La quantité d'acide carbonique con- tenue dans l'air expiré varie beaucoup, selon une foule decauses dont j'ai étudié un? assez grande partie : par exemple, la chaleur, la pression atmosp'érique, la nourriture, le mouvement, ete., ete. J'ai trouvé, dans plus de 800 expériences fai- tes sur moi-même dans l’espace de quinze mois, et dans les circonstances les plus différentes, que le maxitnum est environ de 6,2 pour 100, le minimum 3,1 pour 100, et que la quantité de ce gaz exhalé dans une minute peut varier (même dans l’état tranquille) entre 174 et 470 centi- mètres cubes (réduits à H 37 degrés Gels, et à la hauteur barométrique de 336 li- gnes de Paris). La moyenne de la quantité de l’acide carbonique expiré dans une minule, ou contenue dans 1060 volumes d'air expiré, ést, pour l’état tranquille, 161 centimètres cubes, où 4,30 pour 100. Si l'air exhalé par des expirations d’une fréquence normale contient 3,1 pour 100 où même 6,2 pour 100 d'acide carbonique, la quantité de cegaz formée par des expi - rations deux fois plus fréquentes est 2,3 pour 100, respectivement 5,4 pour 400. Ainsi l'on voit que la loi que j'ai trouvée se vérifie quelle que sc t1: quantité d’a- cide carbonique formée par des “expira- tions d'une durée normale. De ces expériences résulte un grand nombre de conséquences soit pour la res- piration, soit pour la physiologie du sang; elles prouvent principalement, sans con- tredit, que le changement des gaz entre les cellules pulmonaires et entre le sang se fait d'après la loi de diffusion des gaz. e ET Expériences sur la quantité du sang re 'ati- vement à la masse du corps chez les mam- mifères; par M. WANNER. Quelle est la quantité de sang chez l'homme adulte ? Il n’est peut-être pas de question que le médecin s’entende plus souvent adresser; et il n’en estassurément aucune à laquelle il soit moins en état de répondre d’une manière salisfaisante. Une foule de causes empêchent même d'espérer qu’elle puisse jamaisêtre résolne avec rigueur. Sas se dissimuler les diffi- cultés du problème, sans se flatter d’en avoir trouvé une solution à l’abri de toute critique, M. Wanner livre à la publicité les recherches qu'il a faites sur ce sujet, el nous estimons que, pesées avet la mê- me réserve que l’auteur a mise à les pré- senter, elles pourrontéclairer la question. De pareilles expériences ne pouvaient être faites sur l’homne; mais tous les jours elles se font en grand sur les ani- maux dans nos abattoirs. On sait avec quelle habileté se pratique la saignée des 636 bêtes de boucherie, et avec quelle exacti- tudeles chairs sont épuisées de sang. L’au- teur s’est rendu à l’un des abattoirs de Paris; il a vu peser les animaux avant Pubat age ; il a noté avec soin le poids du sang. Voici ce qu’il a obtenu. Un l'œuf du poids de’ 750 kilug. a donné 31,50 de sang; la proportion est de 1 sur 23,81; un peu plus de 4 pour 100. Cu autre bœuf pesant 700 kil. a donné 29,50 de sang; 4 sur 23,73; à peu de chose près la même proportion que le premier. - Une vache pesant 588 kilog. a donné 27 de sang ; 1 sur 21,77; presque 5 sur 100. Un mouton du poids de 50 kilog. a donné 2,50 de sang; le rapport est de 1 à 22,72; il tient le milieu entre les pro- portions précédentes. Fe Un autre mouton pesant 48 kilog. avait 2 kilog. de sang; proportiou de 1 à 20, justement de 5 pour 100. Sur un lapin, le rapport était de 1 sur 25. La ressemb'ance des résullats sur des. espèces si diverses-autorise à penser que l'homme ne s’en écarterait pas beaucoup, el qu’on peut porter la quantité du sang qui l’alimente aû vingt-cinquième au moins, au vingtième au plus de son poids. Comme conséquences physiologiques. de ces remarques, on trouve qu’un kilo- gramme de sang suffit à l’entretien de 20 à 25 kilog. de tissus de toute sorte, et qu’un sujet a d'autant plus de saog qu'il pèse davantage. | Comme conséquences pratiques, il suit delà qu’une saignée de deux palettes chez une femme pesant 50 kilog- dépouille autant l'économie qu'une saignée de qua- tre palettes chez un hommc de 100 kil. Chez un sujet pesant 40 kilog., une saignéc de livres ôte à l’individu en- viron moitié de son sang. Chez un en- fant de 5 ans, qui pèse, terme moyen, 30 livres, 9 sangsues, tirant chacune une once de sang (1), l’épuisent autant qu’une saigné de ? livres sur le sujet pré- cédent. e Enfin, à la saissance, un enfant du poids de 6 livres n'ayant pas plus de 4 à 5 onres de sang, on voit combien il faut être réservé sur la saignée à pratiquer par le cordon ombilical dans le cas d’apo- plexie, et combien une hérorragie en apparence fort légère peut étre dange- reuse en réalité. Journal d: Chirurgie. RE SCIENCES APPLIQUÉES. CHIMIE INDUSTRIELLE. Purification êt blanchiment de la laque em écailes. Les recettes qui ont été proposées jusqu'à 4) Cette évaluation est évidemment exagérée : M. Bourgery apprécie a2 gros et demi (10 gram- mes) la quantité de sang qu'une sangsue sous. trait, soit pendant, soit après son application; et bien que la finesse de la peau chez l'enfant. élève sans doute cette quantité, elle ne doit pas pouvoir la porter au-delà du triple. . (Nete du rédacie ”.)® C37 ce jour pour purifier et blanchir la laque en écailles, recettes dont les unes ont pour base le chlore, les autres la potasse, l'acide sulfu - reux, etc., n’ont pas, comme on sait, répon- du à l'attente de ceux qui les ont proposées ou répétées, attendu, d’un côté, qu'elles sont restées impuissantes, les unes ne blanchis- sant la laque qu’en partie, les autres lui fai- sant éprouver des altérations telles que ce n'est plus de la laque, et que cette matière ne peut plus servir ni pour la fabrication de la cire à cacheter ni pour les vernis. Nous citerons entre autres le chlore, qui fournit une combinaison chimique de ce gaz et de laque. Voici tontefois un procédé qui fournit de très bons résultats. On verse sur de belle laque en écailles un mélange de 1 partie d’ammoniaque causti- que liquide et 10 parties d'eau. La matière colorante de la résine, peu soluble dans le carbonate de potasse, se dissout au contraire très aisément dans cet ammoniaque étendu ; et de même que dans le traitement par le carbonate potassique, il se forme ici une combinaison chimique de la résine avec l'al- cali, mais cette combinaison est en très faible Proportion. On décante au bout de quelques heures la liqueur colorée en brun foncé que donnent ainsi les laques les plus belles et les plus pu- res, et on répète ce lavage à plusieurs repri- ses. On obtient des morceaux (sans doute ceux qui ont éprouvé le moins de fusions successives) qui deviennent parfaitement blancs. Enfin on peut donner à la laque plus de blancheur encore, et la mouler en une seu- Je masse en la faisant bouillir dans une sôlu- tion étendne de sayon qu’on compose de 1 partie de savon vert et de 40 parties d'eau. = MÉCANIQUE APPLIQUÉE. Description d’une locomotive construite sur un nouveau système, par M, PALTRI- NPRI. “ Ayanl loujours été préoccupé de l'idée qu’il y aurait des grands avantages dyna- miques si l'on pouvait obtenir de la puis- sance de la vapeur un mouvement circu- laire immédiat et continu, et qu'une ma- chine rolative à vapeug qui présenterait beaucoup de simplicité, très peu de frot- tements, et qui conserverait et uli‘iscrail Ja plus grande partie des forces vives du fluide, serait un véritable bicfait pour: l'industrie, j’ai pensé qu'on pourrait ap- procher en quelque manière de ce résultat en ultilisanbla force d’action et de réaction dans le même temps, et j'aiimaginé, à cet effet, un mécanisme qui consiste simple- ment en deux ou plusieurs roues concen- riques et indépendantes, de manière à Pouvoir tourner librement ans un sens contraire lune de l’autre, et placées tou- tes dans un même plan. La vapeur s’intro- duit dans ce système par l'axe de là roue intérieure, et sortant en jets continus ou intermittents par des petits orifices prati- qués à la circonférence extérieure dans la direction de la tangente, oblige cette roue ä prendre un mouvement de rotation dans le svus Ce la réaction, et en même temps la force d'action, ou l'impulsion des jets, en rencontrant un obstacle continuel dans des aubes courbes dont est garnie la jante de la roue extérieure, force celle-ci à pren- 638 dre autant de mouvement en sens con‘rai- re. Les deux roies marchent donc en sens Opposé par les deux forces combinées de l’aclicn el réaction dans le même temps, el la vapeur qui a produit cet effel sort par la circonférence extérieure de la seconde roue en prenant la direction de la fan- Sente à cause de la courbure donnée aux aubes. Cette vapeur con‘erve toujours, à Sa sorlie, une force qu'on peut utiliser par une troisième roue qui présenterait des aubes courbes disposées en sens contraire à celles de la seconde, et qui marcheraïit aussi en sens contraire, el ainsi de suite, par d’autres roues jusqu’à extinction des forces. I! paraît, d'aprè: cite disposition méca- nique, que la force expansive de la vapeur pourrait êre utilisée sans beaucoup de perle des forces vives, parce qu'il n'y a ja- mais collision entre ces forces; et les effets dynamiques, quoiqu'ils soient produits dans des directions contraires, peuvent être obligés à conspirer au même but, comme je l'ai fait par un moyen très simple et fa- cile, dans un petit modèle. En effe!, il n'y a pas de doute que des forces qui devraient naturellement s’entre-délruire vont au con- traire, par ce système, se sommer el s’en- t'aider au moyen de l'engrenage des deux roues sur un pignon commun. dont l'axe représenie, de cette manière, l’arbre prin- cipal de {a machine. Mon modèle, que j'ai fait appliquer pour essai à une petite loco- molive, n’est pour le moment quel’expres- sion matérielle d'un principe, el par Con- séquent ne préseute qu’une première ap- plication mécanique etmémetrès grossière de mon idée: une foule d'améliorations et de perfectionnements se sont présentés tout de suite à mon esprit ; et d’abord les proporiions et les formes, qui n’ont été pour ce modèle qu’arbitraires, doivent être réduites aux rapports plus convera- bles que la théorie et l'expérience pourront indiquer. L'idée et le jeu de la machine sont bientô! compris en la voyant; mais j'en donnerai, s’il le faut, une description détaillée, et j’expliquerai de mon mieux {ous les moyens queje crois capables d’en améliorer les conditions. En attendant, je dirai que j'ai fait construire de peliles chambres dans les jantes de la roue inté- rieure, afin que les jets de vapeur puissent partir d’un vase à parois minces d’une cer- taine forme et grandeur, et mon intention a élé de profiter de la loi bien connue de l’augmentalion des pressions vers le fond du vase en raison de sa forme et -de sa grandeur, et d'utiliser ainsi une force ce réaction beaucoup plus considérable, ré- sullat que j'aiob!enu et vérifié par des ex- périences faites le plus exactement possi - ble, MÉCANIQUE INDUSTRIELLE. E xtrait de la no tice lue à Ja Société in- dustrielle de Mulhouse sur une nouvelle- turbine hydraulique, appelée turbine à effet double; par MM. André KOECHLIN et comp., de la même ville. = Depuis un certain nombre d’années, l’at- tention des constructeurs, des ingénieurs et des usiniers, se porte généralement sur l’ap- plication en grand des roues hydrauliques à arbre vertical, connues sous le nom de tur-- bines hydrauliques, ou roues à palettes cour- bes. Cette tendance a été partagée et éveillée par des auteursdistingués, qui ont traité ce 639 système de roues et qui en ont posé les prin- cipes; de même que les sociétés savantes et les académies y ont contribué, en mettant des prix au concours pour ceux qui en ob- tiendraient les plus beaux résultats. Dans la dernière période de quinze ans qui vient de s’écouler, la question à fait d'immenses pro- grès, grâce aux beaux travaux et aux . Succès obtenus par des ingénieurs dont le nom jouit d’une juste célébrité, pour tout ce qui concerne l'établissement, la création et l’uti- lisation de ce moteur hydraulique, et il est reconnu que ces roues peuvent offrir dans bien des cas de grands avantages sur Îles an- ciens moteurs. Les turbines peuvent tra- vailler sous des pressions différentes, et ren- dre uneffet utile comparatif encore fort beau, quand le niveau d’aval s'élève et que les roues ordinaires ne pourraient plus fonctionner. Elles peuvent absorber de grandes quantités d’eau avec de faibles chutes sans augmenter d’une manière extraordinaire la largeur des canaux, de même qu’elles peuvent utiliser les chutes d’une grande hauteur où les roues ordinaires ne peuvent plus atteindre. Enfin, leur vitesse primitive étant très accélérée, elle se rapproche davantage de celle qui est exigée par la plupart des industries, et per- met d'éviter par là la dépense des premières transmissions, si importante quand il faut partir d’un moteur ne faisant souvent que trois ou quatre tours par minute. Il restait cependant de certaines lacunes à combler, tant sous le rapport de la simplicité . daus la construction, des frais d’établisse- ment et de mise en place des pièces consti- tuantes de l'appareil, que pour la facilité de veiller à leur conservation et à leur entretien, conditions qui demandent souvent des tra- vaux d’art et de fondation très difficiles au dessous du niveau d’aval. Ces inconvénients plus où moins graves paraissaient inhérents aux systèmes des tur- bines, toujours placées au-dessoüs du niveau d'aval et ne pouvant par conséquent être mises à sec qu’au moyen d’épuisement. Tou- tes les turbines à nous connues sont dans ces cas; car, toujours, pour leur établissement, est-on parti du principe que, pour obtenir tout l'effet utile d’une chute quelconque, il était nécessaire de placer le récepteur au point final de cette chute, soit à l’endroit où la veine fluide à acquis toute la vitesse due à la différence des deux niveaux. Dans la construction du système de roues pour lequel nous nous sommes fait breveter, et dont nous vous soumettons la description, nous nous sommes basés sur un principe qui n’a pas encore été mis en pratique et que voici : En mettant en communication deux biefs superposés, par un tuyau dont on resserre la section par un récepteur placé en un point quelconque pris dans sa hauteur, la vitesse de la veine fluide à l’endroit ainsi resserré sera la vitesse due à la différence de hauteur des deux niveaux. _ On conçoit donc que ce récepteur, con- venablement disposé, sera capable de trans- mettre toute l’action due à la vitesse à lui im- primée par le passage de la veine fluide. Cette heureuse application nous permet de placer notre récepteur ou notre turbine à 640 un point quelconque pris dans la hauteur de la chute, suivantles convenances ; la colonne inférieure pouvant être prolongée à volonté, sans toutefois dépasser l'équilibre de la pres- sion atmosphérique. Ainsi, l’action de l'eau se produit simultanément par la pression de la colonne qui est supérieure au mottur, combinée avec l'attraction de la colonne; qui lui est inférieure, et de cette combinaison nous avons tiré la dénomination de turbine, à double effet. - Ce.système de construction offre des avan- tages que sauront apprécier tous ceux qui s'occupent de travaux hydrauliques, qui sa- vent de quelle importance sont généralement les travaux des fondations, et qui ont fait l'expérience que les prévisions de ces frais sont souvent dépassées au point qu’ils excè- dent parfois le coût du moteur. Xl suffit pour nos turbines de faire plonger au-dessous du niveau d'aval le conduit des- cendant, qui porte à son extrémité la vanne régulatrice, et de fixer la crapaudine, qui recoit le pivot de l'arbre vertical, dans l'in- térieur de ce conduit, à la hauteur la plus convenäble prise entre. les deux niveaux, de manière qu’il sera toujours facile de mettre la roue instantanément à sec, et. de l'avoir sous la main. Par la disposition du récepteur, la colonne. d’eau se meut verticalement et traverse ledit récepteur en ligne droite, d'où il résulte une «grande simplicité dans la congiguction. A cette disposition sont dus les Déux résul- tats de rendement que nous avôàs obtenus dans toutes les expériences faites usqu ’à ce- jour. Encens AGRICULTURE. Rapport de M. Payen sur es travaux de - M. Hardy (Suite et fin.). Indigo. Les essais de culture des indigofères n’ont ençore pu donver aucun résultat définitif. Riz. Les expériences sur le riz mutique, tiré de Lombardie, font espérer qu'il réussira dans un sol.non submergé, mais seulement arrosé de deux en deux jours, au point deie mainte- niv. suffisamment humide: Il ne faudrait pas cependant se hâter d’en conclure qu’en usant de ce procédé on n’au- ra point à redouter l'insalubrité des rizières communes,- car, les terres submergées et cer- tains marais ne développent, en général, leurs influences délétères qu'au moment où l’éva- poration de la plus grande. partie de l’ean laisse le sol à découtert. Phormium tenax. La vigueur remarquable.de cette plante culuvée avec les soins convenables permet de bien augurer de son avenir en Algérie. On connaît la grande ténacité de ,cesfilaments. Il serait à désirer que des expériences fussent entreprises et suivies avec persévérance, sur lesmoyens d'isoler économiquement ses fibres textiles, en les débarrassant des débris de tis- suscellulaire et de matières de couleur verte ou fauve qui masquent leur blancheur, Patate. Les :tubercules du Convolvulus batatas réussissent parfaitement en'Algérie, Ils four- 2641 nissent une nourriture saine, agréable et abondante. Les: fanes sont données aux ru- minants, qui les mangent avec avidité. En somme, les produits de cette culture parais- sent dépasser de beaucoup ceux de la pomme de terre en ce pays. ï Bananier. La végétation active et toute tropicale du bananier procure, outre l’aspect élégant et le frais ombrage de ses large. feuilles, des res- sources de plusieurs sortes : ses fruits sont succulents et salubres ; on peut extraire de la base des feuilles des fibres textiles propres à la fabrication des cordages, des filets, etc., et le musa textilis est un de ceux qui convien- nent le mieux sous ce dernier rapport. . Le musa sinensis recu du Jardin du Roi a parfaitement réussi. Il croît rapidement sans dépasser 4%,20 de hauteur. Ses fruits sont plus beaux et plus nombreux que ceux des bananiers déjà cultivés dans le pays. On ne saurait trop encourager ces sortes de plantations en Algérie; déjà la banancrie de la pépinière centrale est assez importante pour favoriser la propagation d’une plante aussi utile à plus d’un titre. à Goyavrers. La pépinière possède un nombre considé- rable de plants provenant des graines récoltées sur des sujets de l’établissement même. Le goyavier donne en abondance des fruits avec lesquels on fait d'excellentes con- serves. Parmi les végétaux exotiques dont le succès est assuré, on doit citer le ficus élastica et rubiginosa, qui se couvrent d’un beau feuil- lage toujours vert; le laurus borbonica, bel arbre de haute taille aux: Antilles, et dont le bois est précieux pour lébénisterie: déjà il a donné des_ graines fécondes ; Le casuarina equisetifolia, qui croît très- bien, et dont le bois, propre aux construc- tions navales, a servi, pendant le voyage du capitaine Baudin, pour construire une cor- velte nommée Casuarin«; Les casuarina de la pépinière, qui vien- nent à merveiile; ils ont déjà fourni des graines : le.quadrivalvis, notamment, se dé veloppe plus rapidement qu'aucune autre espèce ; Le pin des Canaries, qui atteint une hau- teur double de celle des pins d'Alep et Pignon répandus dans le pays ; le per à longues feuil- les d'Amérique, dont le rapide développement ne laisse rien à désirer. Plusieurs arbres tirés'des collections du Mu- séum,. notamment deux espèces de pin du Mexique, un araucaria curinghanni, deux chênes du Népaul, un. cedrus deodora, se développent comme dans leur pays natal. Les araucaria Sont au nombre des plus beaux ornements de ces phntitions. Le schubertia dhsticha croit avec rapidité dans les lieux frais; mais il faut craindre pour cet arbre l'influence des vents du sud. Un. assez grand nombre de végétaux utiles sontivenus des colonies et de l'Égypte; les principaux sont : Cinq espèces d'anones, vantées pour la saveur de leurs fruits, et surtout ie kischta, dont un grand nombre ont bien levé, le mammea americana (abricotier des Antilles), dont le fruit est excellent, le bois dur et coloré, propre aux constructions et à l'ébénisterie; le laurus persea (ayocatier), dont le fruit donne une substance grasse comestible; Le - mangifera indica (manguier), à fruit fort agréable; le carica papaya (papayer ); le cussuvium pomiferum (pommier d’acajou), et le spon‘has mombim. (prurier mombim), qui produisent de bons fruits ; le pardanus utilis (baquoi), dont les feuilles servent à tresser des nattes ; le carapa guyanensis, qui se plaît dans les lieux humides et donne un fruit oléifère; l’acacra nilotica , qui fournit la. gomme arabique, et plus de cent autres plantes, au nombre desquelles se trouvent douze espèces de palmiers. L'introduction de la plupart de ces plantes exotiques en, Algérie exige de grands soins pendant. les premières années : il faut les garantir des pluies torrentielles et des chan- gements de température qu’elles braveront plus tard. Les succès déjà obtenus en font espérer beaucoup d’autres. Parmi les conqué- tes qu'il serait plus utile de tenter, M. Hardy signale les principales espèces de quinquina. qui croissent sur les hautes Andes du Pérou : sans doute les écorces de plusieurs d’entre elles ont une grande valeur, mais pour quelles al- calis- végétaux y soient abondants, que l’épais- seur et le poids des couches corticales con- tepant ces principes soient assez considéra- bles, il faut probablement un temps très long. Des données expérimentales à cet égard of- friraient un grand intérêt pour l'humanité, la science.et le,eommerce. Ananas. Les ananas se-culiiventà peu de frais en Algérie ; il suffit de les abriter. par des châssis en hiver : on peut ensuite les laisser exposés à l'air. Caféier. Plusieurs localités semblaient lui convenir en Algérie : pour l'y introduire, il faudrait non des graines, qui, desséchkées, ne germent plus, mais #ien des jeunes planies. C’est ainsi qu’en 1720, à l’aide d'un seul sujet sorti des serres du Jardin du Roi, on est parvenu à introduire les caféicrs dans les Antilles et dans toutes nos colonies, Arbres fruitiers. La culture des arbres fruitiers dans la pé- pinière centra'e acquiert graduellement une importance réelle qui s’accroîtra plûs rapide ment encore lorsque les moyens d’améliora- tion des fruits, les engrais, la greffe et la taille, qui donnent, aux environs de Paris: des résultats si remarquables , s’introduiront en Algérie aveë les modifreations indiquées par. l'expérience et exigées par Île climat et les diverses exposilions. Le jardin fruitier possède 448 espèces comprenant des poiriers, pummiers, pruniers; cerisiers, -pêchers, abricoliers, amandiers; 4 | noyers, néfliers, caignassiers et figuiers ; des « orangers dont il a été fait de nombreux semis; ct en outre 42 variétés de vigne, dont il existe S000 boutures. Ÿ Afin d'être plus promptement en mesure de satisfaire à toutes les demandes, 25 à 30,000 pourrettes d'espèces diverses Ont dû être achetées l'automne dernier. c Plantes potagéres et écoomiques. La culture maraîchère, favorisée par d'a ja / bondantes irrigations, serable devoir être très profitable en Algérie, car presque toutes les plantes à fouilles et fruits comestibles se développent bien pendant les saisons tempé- rées, deviennent monstrueuses parfois du- rant les pluies; mais elles souffrent beaucoup - de la sécheresse et des chaleurs : alors les choux restent peu volumineux, les romaines et les laitues montent subitement à graine, les pois s'arrêtent dans leur production, con- sidérable jusque-là; les haricotsne réussissent, en général, qu’autant qu'ils sont nains. Les racines tuberculeuses produisent beau- coup; malheureusement les pommes de terre perdent en tubercules ce qu'elles donnent en fanes trop abondantes. 61 espèces ou variétés de blés, seigles, orge, millet, maïs, sont cultivées avec succès, Le chanvre du Piémont s'estélevé à 2,30; l urtica nivea , malgré sa belle végétation, ne paraît pas pouvoir rivaliser avec le chanvre en Algérie ; le madra sativa s'est montré l’une des plantes oléilères les plus productives, mais il ne faut pas oublier que sa graine, à volume égal, ne donne que les 0,6 de l'huile que l’on obtient de bonnes graines oléagineuses, et que les frais d'extraction deviennent plus con- sidérables à peu près dans le même rapport. : Une autre plante pléifère, le guizotria oler- fera, etdeux plantes tinctoriales, le polygonum tinctorvum et le pastel, présentent une végé- tation vigoureuse ; on a pas de données posi- tives encore sur leur production économique, SCIENCES HISTORIQUES. BIBLIOGRAPHIE. PRÉCIS DE L'HISTOYRE DES PÉUPLES ANCIENS par M.le comte de Saint-Félix, membre de plusieurs ecciétés savantes, ancien préfet. 4 voi. in-8, à Paris. É Nous avons précédemment parlé, dans V'Écho, de l'Hrstoire des peuples de l anti- quité de Schlosser, dont les éditeurs Levrault- et Bertrand ont publié une traduction: nous signalerons aujourd'hui à nos leeteurs une autre histoire qui, sans avoir les hautes qua- lités de la précédente, n’en est pas moins di- one d'estime par l'exactitude de l’auteur et les travaux considérables qu'il a faits. Schlosser se ‘borne généralement à faire apprécier le caractère général des peuples et des époques, M. de Saint-Félix entre plus avant dans les faits de leur histoire sans sortir cependant des bornes d’un précis. Son ou- vrage se compose en premier lieu de notions générales sur la géographie et la chronologie anciennes, suivies d’un tableau où sont réu- nis les principaux synchronismes, enfin sur les religions prises dans le sens dogmatique et historique. Après cette introduction vien- nent les précis historiques au nombre de . neuf, savoir : 4° les deux premiers'âges du monde; 2° les Hébreux; 3° les Assyriens, tant Ninivites que Babyloniens ; 4° les Épyp- tiens et les Éthiopiens ; 5° les Phéniciens, les anciens Syriens et les Syro-Macédoniens ; 6° les Gomérites, les Scythes et les peuples de V'Asie-Mineure : 1° les Mèdes et les Perses, avec les Parthes et les Persans ; 8 les Car- thaginois avec les Cyrénéens, les Numides et . les Maures ; 9 enfin, les Grecs, auxquels sont joints Tes Macédoniens, les Épirotes et es Thraces, Chacun decesprécis est précédé ‘‘contrant dans 644 d’une notice géographique, d’un sommaire chronologique; ïÿ est suivi d'observations succinctes sur la religion et le culte, le gou- vernement, la législation, les mœurs, les coutumes, les sciences, les lettres et les arts. I. de Saint-Félix à élagué tous les faits d'ordre secondaire qui ne sont pas nécessai- res à la démonstration morale et politique, et qui n’ont d’ailleurs qu’une mince importance pour l'instruction élémentaire ; mais il à ex- posé dans les préfaces ses vues générales et philosophiques sur l’histoire. C’est là qu'il fait apprécier la sage et puissante action de ‘la Divinité qui à choisi le peuple hébreu pour lui confier le dépôt des connaissances intellectuelles , préférant son dévouement à l’habileté nsturaliste des Égyptiens, à l’imagi- nation ardente des Hmdous, à la raison lin- guistique et grammaticale des Chinois, à la propension des Persans à substituer l'esprit de conquête à l’esprit traditionnel, M. de Saint-Félix a composé son histoire d’après les témoignages mêmes des-textes anciens, et ayant mis à profit les travaux de la critique moderne, son livre restera comme un de nos bons abrégés de l’histoire an- cienne. De Ja mort avant ’homme. 1 volume in-8 -de 523 pages (1). (Extrait du compte rendu lu à l'A- cadémie des sciences morales et politiques, par M. DUPIN afié, membre de l’Académie.) Cetitre : DELA MOBTAVANT L'HOMME,qui pourra sembler vague et bizarre au pre- mier coup d'œil, est tiré du fond mêmedu sujet; car, jusqu’à présent, une question de priorité, l'existence de la mort sur la terre, avan( ou depuis le péché, servait au ralionalisme de fin de non recevoir con- ire la théologie De e. Les naturalistes, lés géologues, en ren- les diverses couches du globe des masses de débris organisés qui appartiennent à une époque où, selon leur science, l’homme n'existait point en- core, avaient legique ment induit de ce fait, que ia mort n'était point issue du péché d'Adam. Or, les théologiens ensei- gnent positivement que la mort fut pro- duite par le pé hé. Quelques- uns, à la vérité, conjecturaient te petto que ‘celle mort aurait pu conterser uniquement l'homme, les aimaux ayant dû continuer à subir la loi de leur nature; mais des « opiniors timides et isolées paraïssaient à leurs- auteurs eux-mêmes une témétrilé voisine de l'hérésie. Les rätionalistes, poussant l” argumentation, ajoutaient que, puisque la mort avait précédé l’apparilion de l'homme sur laterre, le récit de laGe- nèse, qui l’ attribue à unehâtiment, estune pure fable, un mythe de seconde force, et au’iln’y a pointide déchéance, ï - D’autres, étendant lindüétion, décla- raient que l’homme n'étant point déchu, il n'y avait pas eu lieu à réhabilitation : on ne relève pas ce qui n’est pas tombé, Dès-lors, point de rédempteur, point de Christ, point de révélation divine; consé- quemment, plus dérapports certains entre la religion et la morale, plus de sanction céleste, plus de précepte surhumain, plus (1) Paris, chez Hivert, quai des Augustins, 5, 645 d'autre règle que le sentiment individuel, la raison propre; et, conséquemment en- core, plus de digue àl'égoïsme, à l'orgueil, aux passions tumultueuses, qui, si l'on n’y {rouve un remède, menaceront bientôtde leur débordement les sociélés européen- nes. Ainsi, par cette série de déductions, chacune régulièrement exacte et tirée pourlant d’un seul fait, le principe entier du christianisme se trouvait condamné avant aucune discussion de ses dogmes. C'est contre cet arrèt, rendu @ priori, qu'a voulu se pourvoir M. Roselly de Lor- gues. Rémettant en débat la préexistence de lamort avant l’homme, a montré quel était l’enseignement “ l'lglise en cette matière, jusqu'où il pouvait s'étendre sans outrepasser lonelortol etil a tra- vaillé avec b'aucoup d'habileté à conci- lier avec le progrès des sciences le dog- me fondamenial des communions chré- üiennes. L'auteur a donc p'acé en tête de son livre le titre de la discussion qu'il ve- nait régénérer, et de la solution qu'ilen epportaif, Le but philosophique de cet ouvrage, et le seul que je m'attache à montrer, étant de maintenir le crédit du fait, la valeur historique, l'autorité de la tradition, en refoulant le mythe loin du domaine de l’histoire et de l'élément religieux , l’au- teur commence, dans ses prolégomènes, par exposer les envahissements successifs du mythe dans les écoles d'Allemagne, où, * après avoir divisé Homère en plusieurs époques et plusieurs hommes, fait un Hip- pocrate avec la lignée séculaire des Aselé- P iades ; et, nonobstant'dts documents offi- ‘ciels et nombreux, tels que les registres des censeurs, ou livressur{oile, libro lin- tei, les chroniques qu’atteste Denys d'Ha- licarnasse, ies annales ‘des pontifes, ete. ayant réduit les ôrigines de Rome à ne dater avec certitude que de la deuxième ne punique, il posa un pied audacieux dans le champ de l’histoire sacrée. Pour cela il a pris des exemples, et pré- cisément il a choisi le dogme dont lesado- rateurs du mythe se croyaient le plus in- contestablement en possession : le récit de la déchéance. Voltaire avait reconnu que la chute de l'Homme dégénéré servait de base à la théologie de toutes les anciennes nations. - Depuis l’invasion des systèmes mythiques, ce dogme a été formellement nié et déserté * dans la plupart des chaires ailemandes de théologie. Mais, dit M. de Lorgues, il est remarquable que ce dogme une fois re- tranché, aussitôt toute philosophie n'ait plus d'option qu'entre le panthéismeet le dualisme, ou doctrine des deux principes. Le dualiste n’admettant pas le fait de la déchéance, et ne pouvant concilier avec la bonté ge Dieu le mal qu'il rencontre ici-bas, préfère supposer deux principes rivaux, co-élernels, qui se disputent le monde. Pour étayer son système, il exalte le mal, l’aperçoit en tous lieux, l’érige . véritablement en souverain éternel, afin de lui réserver ses droits à la moitié de l'empire, IR ER Te D De TT SE US PP 646 647 Le panthéiste, au contraire, n'admet- | motivée de telles familles que leurs mœurs tant pas la déchéance et ne pouvant non | et leur régime devaient rendre timides à plus concilier avec la bonté de Dicu | notre aspect (1), les réactions et les réper- l'existence du mal, trouve plus ingénieux | cussions de la malfaisance qu'il signale de nier radicalement celle-ci, de ne point | parmi certaine individus ou certains la reconnaître, de n'y voir qu'une modi genres des règnes végétal et animal (2). fication particulière du Grand-Tout dont | Je n'ai en ce moment ni à infirmer ni à il a fait sa divinité! soutenir la valeur de ces considérations; En Allemagne, tous les sectateurs des | je m'absliens d'entrer dans l'appréciation nouvelles docirines nient le mal, ne l'au- | des détails; il me suffit de les indiquer mettent à aucun titre, déclarent qu'il ne | pour qu'on pressente quel parti peul en saurait être. Selon eux, le mal, c'est | tirer l'enseignement philosophique el l'ignorance. Kichte, dans sa Destination de | même religieux. l'homme, déclare qu'un jour viendra où la pensée même du mal s effacera de l'intel- ligence humaine. Higel, jugeant inutile de s'arrêter à ce qui n'est pas, daigne à peine, dans son Encyclopcdie des sciences philosophiques, accorder à celle grande question quelques lignes jetécs en nole. En France, les plus récents ouvrages de phi- losophie s accordent à nier le mal, el trou- vent même supe:flu de prouver une Lelle assertion. M. Lamennais, dans sen Es- quisse d’une philosophie, vient appuyer cette négation. Cependant, entre ceux qui dénoncent partout la présence , je dirais presque la domination du mal, el ceux qui nulle part ne la reconnaissent, l'ex pé- rience journalière -embleraitavoir, depu is des milliers d'années, décide la question. Le mal est! à quoi bon nier ce que l'on sent, ce que L'on voit, ce que l'on éprouve? M. de Lorgues a voulu, évilant les deux excès des oppositions systématiques, pré- ciser en quelles circonstances, sinon en quelles proportions, se dévcèle le mal ici- bas. Remarquant qu'avant de se livrer à leurs plus divergentes spéculalions, les auteurs de ces diverses théories s’élaient d’abord, comme par un tacile accord, dé- fait du dogme universel de la déchéance et l'avaient abandonné au bon plaisir du mythe, il a résolu de maintenir l'intégri- té de ce dogme, d’asseoir solidement la légitimité de son existence, d'interdire au mytheet au symbolisme d absorber dans leur exégèse la réalité. du fait de la chute, et l'autorité du récit qui la perpétue. Il conjecture que la condition miséra- ble de la femme parmi les nations bar- bares n’est pas sans aflinilé avec le dogme de la dégradation humaiue. Dans son opinion, le cuite ou l'exécration dont le serpent fut l'objet en tous lieux, se relie- raient à la même cause. Il pose ensuite une explication de la chute au point de vue général des traditions et de la philo- sophie, partant acceptable par l'univer- salité des religions. Ses considérations sur le mode de dégradation que dut subir l'humanité dès le’ principe sont ingé- nieuses et nouvelles dans la théologie ca- tholique. M. Roselly de Lorgues a recher- ché l’appui des sciences naturelles et tà- ché de justifier à leur aide l'insubordina- tion opiniâtre de diverses tribus d'ani- maux qu'il désigne et soutient avoir pu jadis être obéissantes (1), l'agression non AA ES ne (4) Des tribus populeuses da solipèdes, les coag- gas, les hémiones, les xèbres, etc., et de ruminants, os bisons, les élans, les cerfs, les yarks, les antilo- pos, les aurochs, les gazelles, eo, 68 dans cet arrangement, Carascosa avait trouvé * le moyen de prouver son ignorance, en ran- geant, par exemple, les Légumineuses dans " la 49° classe et les Crucifères dans Ja 6°. Il se trouvait dans le jardin deux très beaux arbres, un Sophora japonica et un Parkin- sonia aculeata; Carascosa les avait entière- ment négligés les prenant pour des müûriers ; cette dernière preuve d’ignorance révolta tellement, quêé la direction du jardin lui fut enlevée. Il v a peu de chose à dire sur l'état actuel du jardin. Il est entouré de jolies haies d’o- rangers ; il est divisé en carrés réguliers bien arrosés. La place que devrait occuper chaque plante est indiquée par une étiquette sans nom, mais avec un numéro. Les noms des classes et des ordres linnéens sont tracés en espagnol sur des étiquettes plus grandes. Il y aun carré particulier destiné aux plantes aquatiques; mais M. Willkomm n'y a vu quedu Canna indica ; un autre est destiné aux Fou- gères; mais on n’y cultive que le Pteris aqui- lina. D’énormes cyprès, de gros arbres de Cassia corymbosa, Pistacia Therebuuihus, Acacia farnesiana, Bignoma catalpa, Melia azedarach, Schinus molle ; des Malracées, le Solanum bonariense , Bignonia rudicans et d’autres végétaux exotiques, attestent en- M core l’ancienne richesse de ce jardin, M. Willkomm mentionne encore un beau dat- tier, un Chamaærops humilis de 10 pieds de stipe et un Yucca gloriosa dont le stipe à 6 pieds de hauteur sur environ 4 pied d'Épais- seur. 4 Le jardin rural ou d'agriculture est beau- [ coup plus intéressant que le jardin botani- 2 : que derrière lequel il est situé. Il ne remon« 4 te qu’à six ans; mais ia végétation de van | lence est tellement rapide et vigoureuse, que M ses plantes paraissent déjà avoir plus que cet âge. 4 FAITS DIVERS. - Plusieurs journaux quotidiens ont annoncé qu'il existe en ce moment à la ménagerie du Jardin du Roi un petit singe, un saïmiri, qui enflamme avec beaucoup d'adresse les allu met= tes chimiques qu’on ‘ui jette. Comme plusieurs personnes pourraient se rendre à la ménagerie dans le but d'être témoins de ce fait curieux, nous vou ons leur épargner une course inutiles Liles chercheraient ea vain dans la grande sin: gerie le joli pelit animal qui figure maintenar si honorsblement dans nos journaux. L'auteur de la note le concernant aurait pu «se rappeler que M. Isid. St-Hilaire, tout en signalant ce faif curieux dass son cours de l’histoire naturelle des. mammifères, l’a attribué à un singe qui a existé à la ménagerie, mais qui est mort depuis quel que temps. 1 — Nous apprenons de St-Pétersbourg qu'une, commission de quatre savants russes vient d'être nommée, et qu'elle va visiter l'Ukraine, la PO dolie et la Voihynie, afin de compuiser Jes ar chives qui y existent et d'y copier tous les d0 cuments qui paraîtront avoir quelque jmpo tance historique. Un espère que ces recherches amèneront la découverte de faits nombreux r& Note sur Je jardin botanique de Va'ence (Espagne); par M MORITZ WILLKOM M. Nous trouvons dans un journal allemand une lettre écrite en mai 1844, de Valence, (Espagne), par M. Moritz Willkomm, dans laquelle nous puiserons quelques renseigne- ments sur l’état actuel du jardin botanique. On pourra juger par ce coin du tableau de l'état dans lequel se trouve aujourd’hui la science dans la belle et maihgureuse Es- pagne, Une de mes premières excursions, dit M. Willkomm, a été dirigée vers le jardin bota- pique qui se trouve à la Puerta de Cuarte. Ce jardin, d'un style grandiose, occupe un espace considérable, et il pourrait aisément devenir un des établissements les plus im- portants de 1 Europe, grâce à l'heureux cli- mat sous lequel il est situé et à la fertilté de son sol, s’il était dirigé par un homme capable et si le gouvernement songeait à faire quelque chose pour son entretien. Il a tout à fait l'aspect d’un jardin botanique par les rangées d'étiquettes qu'il présente; 1l n’y manque que des plantes. Les plantes qui s’y trouvent encore sont les restes de ce que Cavanilles y avait introduit, où remonte en- core plus haut. Il n’y existe pas de serre; du reste, on peut à la rigueur s’en passer, puis- qu'un très grand nombre de plantes tropica- . les peuvent très bien y être cultivées à l'air libre; on aurait tout au plus besoin d’une serre froide ou orangerie qui servirait pen- dant le peu de temps que dure l'hiver. Le directeur actuel du jardin est don Jose Péz- cuerda, -homme assez ignorant, selon M. Millkomm, et dont toute l’érudition se borne aux ouvrages de Linné, Cavanilles, Clemente, Lagasca, Buffon et De Candolle. Il ne connaît aucun aüteur allemand; il n’a pas même d’herbier. Cependant le jardin se trouve en- core mieux de sa direction que de celle de son prédécesseur, don Joaquin Carascosa, au- jourd’hui professeur d'agriculture et d’abord archidiacre d’Alicante. Don Antonio Blanco, qui occupait la place avant ce dernier, et qui, quoique jeune, possédait beaucoup d’instruc- tion acquise en partie à Paris, avait com- mencé de disposer les plantes selon la série de De Candolle ; mais Carascosa s’empressa de rétablir l’arrangement d’après le système de Linné que Pezcuerda a conservé; or, ï S latifs à l'histoire des Cosaques. — On vient de découvrir en Angleterre, dans le charlier d’une ancienne fam le än Kent. ui manuscrit de Henri IV de Shakespeare. M. Hab liwella maintenant ce précieux manuscrit entre les mains, et il se propose de le publier prochai= nement pour la société shakespearienne, à titre. de première publication pour l'année prochaines — L'exposition des produits de l’industrie des” états du zollverein, qui suivra celle qui vient de se clore à Berlio, aura lieu à Munich-en 1849. (4) Le buffle africain, l'ours noir, l'hippopotame, le rhinocéros, l’cléphant nocturne, l’orang-outan, ele. (2) Partieulièrement dans diverses familles : les nar- eisées, les liliacées, les ombellifères, les cucurbilacées, les solanées,lesapocynées,les scrofuljires, les renon- eulacées,les colchicacées, les paparéracees, les perso- nées, les tithymaloïdes, les rosacées, les chicoracées, les thérébintacées,lesurticées, les agaricoïdes, les thr= mélées, etc, : Le vicomte A. de LAVALETTE. a — 1 4 Imprimerie de WORMS, E. LALOUBÈRE et Comp, boulerart Pigale, 46. D 112 Année. L'ÉC CHQ Paris — Jeudi, 28 Novembre 184%, DU M N N. 41 SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'ÉCHO DU MONDE SAVANT psraît le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; direction de M. le vicomte À. DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’aboane : libraires, et dans les bureaux de Poste et des Messageries. Prix du journal : 30 fr., 16 fr., 8 fr. 30. A l'ÉTRANGER 5 directeur et rédacteur en chef. PARIS, rue des BEAUX-ARTS, PARIS pour un an 25 fr., six mois 43 fr. 50, trois mois 7 fr, — DÉPARTEMENTS fr. en sus pour les pays payant port double. — Tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte de LAVALETTE, ; il est publié sous la N. 6, et dans les départements chez les principaux SOMMAIRE. SOCIÈTÉS SAVANTES. — ACA- DÉMIE DES SCIENCES. —: Séance du 23 no vembre. — SCIENCES PHYSIQUES. — Sur un nouvel acide de l’urine humaine ; W. HEINTZ. — Liquéfaction des gaz, par M. NATTIER; propriété du protoxyde d'azote à J’état liquide, (Extrail d’une lettre de M. GAULTIER DE CLAUBRY à M. Dumas.) > SCIENCES NATURELLES. — ICHTHYOLOGIE. — Histoire naturelle des poissons; par le baron Cuvier.— SCIENCES MÉDICALES ET PHYSIO- LOGIQUES. — EMBRYOGÉNIE. — Formation des organes de la circulation et du sang dans l'embryon du poulel; PREVOST et LEBERT. — SCIENCES APPLIQUEES. — Note sur le charençon urbec, rouleur, elc.; par M. GUÉRIN-MÉNEVILLE. — AGRICULTURE. — De Ja possibilité de cultiver le thé en France; par M. MÉRAT. — SCIENCES HISTORIQUES — ETROLOGIE. — Sur la laille des Guanches; par le docteur HODGKIN. — Sur les langues Atriéaines ; LATHAM. — VARIÉTÉS. Puissance mécanique de la cataracte du Niagara,— NOUVELLES ET FAITS DIVERS. —<2803C— - ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du lundi 25 novembre 184h. M. Valenciennes lit un Mémoire intitulé : Recherches sur la structure des cartilages. 1 résulte de son travail : 1° Que dans ies car: tilages des poissons chondroptérygiens il y a des vésicules nombreuses dans la substance fondamentale; 2° que ces vésicules n’y sont pas éparpillées irrégulièrement ; 3° qu’elles y sont au contraire réunies ou disposées avec tant de régularité et de constance, que l’on peut déterminer l’ordre et même le genre d’où l’on a tiré le cartilage soumis à l’inspec- tion miscroscopique ; 4° que toutes ces vé- sicules cytoplastiques ou ostéoplastiques sont creuses et non pas pleines comme on l’a avancé pour des cartilages d’autres animaux ; 5o que dans aucun de ces cartilages on n’ob- serve aucune trace de canalicules; 60 que la substance élastique qui traverse toute la colonne vertébrale des chondroptérygiens, ou la corde, n’a pas de vésicules et qu’elle ap- partient à un autre ordre de tissus; 7o que la même structure peut être observée dans les cartilages des mollusques ; 8° que la gélatine existe en grande abondance dans le cartilage des céph alopodes; 90 que le stylet des mol- - lusques bivalves, leurs ligaments appartien- nent à un autre ordre de tissus organiques. Dans un prochain travail, M. Valenciennes . fera connaître des observations sur les carti- lages ossifiables des animaux vertébrés des autres classes. MM. Bravaiset Martin font connaître leurs expériences sur la vitesse du son dans l’at- mosphère. Quelque temps après les célèbres expériences faites entre Villejuif et Montlhéry pour la détermination de la vitesse du son, deux savants autrichiens, MM. Stampfer et de Myrbach, firent auprès de Salzbourg, en Tyrol, des observations analogues, mais avec cette circonstance que les stations offraicnt une différence de niveau de 1364 mètres. Si l’on calcule avec le nouveau coefficient de di- latation de l’air la vitesse du son à 0° qui se déduit de ces expériences, on la trouve égale à 332,96 par seconde. MM. Martin et Bra- vais présument qn’on peut réduire ce chiffre de 4 à 7 décimètres pour le cas de l’air par- faitement sec. Quoi qu’il en soit, nos deux compatriotes ont voulu répéter ces expérien- ces avec une différence de niveau plus consi- dérable encore, et pour cela ils se sont placés l’un au sommet du Faulhorn, haute monta- gne du canton de Berne, ct l'autre au village de Tracht, sur les bords du lac de Brienz. Nous n’entrerons point ici dans les détails de leurs laborieuses expériences, et nous nous contenterons de rappeler en une phrase leur résultat final : vitesse égalewles sons ascendants et descendants à raison de 332,4 pour de l'air sec, à la température de la glace fon- dante. : M. Bunten envoie une note sur le sympié- zomètre qu'il a inventé et que M. Silbermann aîné a modifié. . M. Félix Dujardin envoie un premier Wé- moire sur les Acariens, et en particulier sur l’appareil respiratoire et sur les organes de la manducation chez plusieurs de ces animaux. D’après M. Dujardin, il reste encore beau- coup à faire pour connaître l'organisation des acariens, mais on peut s’assurer, d’une part, qu'un caractère artificiel comme celui que Dugès aurait cru trouver dans la forme des palpes, ne’peut fournir une classification ra- tionnelle de ces animaux ; et, d’autre part, on voit que les appareils de la respiration et de la manducationont, chez les acariens, desrap- ports tels qu’en s’appuyant sur les caractères fournis par les organes relatifs à ces deux fonctions, on aura bien plus de chances pour grouper ces animaux d’une manière plus naturelle. Il faudrait donc admettre d’abord une sé- rie pour ceux qui ont les mandibules en pince, et chez lesquels la dégradation dans les fonc- tions peut être suivie depuisles Garmases qui, ont un système trachéen complet, jusqu'aux Acarus. Üne autre série comprendrait tous ceux dont les mandibules sont onguiculées, et | qui généralement ont à la fois un système de respiration double pour l'aspiration et l’expira- à tion. UnPiroisième série serait pour les es- pèces à mandibules en stylet, Enfin deux ou trois genres comme l’Exode, le Limnochares et le Cheyletus, feraient provisoirement au- tant de groupes intermédiaires. M. Guéoin-Méneville lit des observations sur un insecte qui attaque les olives dans nos départements méridionaux et cause une dimi- nution très considérable dans la récolte de l'huile. L'auteur, dans des considérations pr élimi- naires, établit que, pour que l’on puisse ap- pliquer la zoologie à l’agriculture, il ne faut pas se borner à l'observation des organes et de leur jeu, à l'étude de leur composition in- time, mais qu’il est nécessaire de faire des études sinon plus difficiles, du moins beau- coup plus longues, puisqu'il faut être sérieuse ment zoologiste, connaître avant tout les es- pèces, leurs caractères les plus minutieux, * être enfin au courant de la méthode naturelle ani est toute la science, puisqu'elle doit être l'expression exacte et complète de la n gniore moire, M. Guérin-Méneville montr + oliviers sont attaqués par plus de mœurs d’une petite espèce de papillon dont la chenille ronge l’amande de l'olive, sort du noyau quand le fruit approche de sa matu- rité, et fait périr le pédoncule de ce fruit qui tombe à terre et se dessèche. Les mœurs de cette chenille bien connue apprennent aux agriculteurs à la combattre. Ainsi l’on sait qu’elle se laisse glisser à terre au moyen d’un fil, qu’ellecherche une feuille morte ou une anfractuosité de terrain pour y construire ses coques et se métamorphoser en nymphe. Il suffirait de réunir ces feuilles mortes à l’époque où Iles nymphes sont ainsi abritées et de les brûler; maïs il faudrait agir simultanément dans toute une contrée pour que les oliviers d’un ou plusieurs propriétaires négligents ne communiquent pas le mal à ceux qui auraient été soignés. M. Guérin-Méneville termine en insistant sur la nécessité d'appeler l'attention du gouvernement sur un sujet si important, en provoquant des mesures ana- logues à celles qui ont été prises pour l’éche- nillage. M. Guérin-Méneville décrit et pr ésente en- core un de ces insectes parasites qu’il nomme Trigonogaster bienfaisant, cet insecte est long . de moins d’un tiers de millimètre. M. Gauthier présente un Mémoire rel atif au plan d’une nouvelle chaudière. 652 M. Alexis Ferrus écrit de Dijon quelques remarques sur les tremblements de terre. Il a cherché à constater le nombre. des tremble- ments de terre observés en Europe, en Asie, en Amérique et en Océanie, à l'île Bourbon, au cap de Bonne-Espéranre, à Sainte-Hélène, au Groenland et dans quelques autres localités. 11 est arrivé de la sorte à up nombre de 5051 faits; mais il faut avouer que c’est là là seule chose intéressante que nous offre le travail de M. Ferrus. M. Bouchardat envoie une note sur lespro- priétés optiques de l'amygdaline, de l'acide | amygdalique, dés amygdalates et des produits résuliant de l’action des bases fixes sur la sa- licine. — Ilétablit dans ce travail : 1° que l'acide amygdalique, lesamydalates et Famyg- daline, dont ils dérivent, dévient à gauche les rayons de la lumière polarisée ; 2° que la loi de rotation propre aux composés amygda- liques, se rapproche beaucoup de celle pro- pre au cristal de roche et à la pluralité des substances actives; mais il existe une diffé- rénce légère qu’il a appréciée ; 3° que l'acide tartrique et l’acide am\gdalique sont les seuls acides qui jusqu'ici aient été reconnus avoir de l’action sur la lumière polarisée. L’acide “tartrique en solution exerce la rotation à droite, et l'acide amygdalique à gauche; 4° que l'hydrure de salicyle, la $alygénine, la salirétine, l'acide saäcylique sont sans action sur la lumière polarisée. M. Boiïsse écrit une lettre qui a pour but de faire connaître quelques détails sur une aérolithe tombée il y a peu de jours à Lays- sac, dansle département de l’Aveyron. Cetie aérolithe, du poids de 1 kil: 50, attire forte- ment l'aiguille aimantée et répand, quand on la frappe, une odeur sulfureuse très pronon- cée. L'auteur de cette lettre classe cette aéro- lithe parmi les météorites granulaires de M. Brard. ÿ z+ M Breton, ingénieür des ponts-et-chaus- “sées, envoie un travail intitulé : Developpe- ments de quelques points de la théorie des seymenis interceptés par les lignes et surfa- ces algébriques sur les groupes de cordes ou sécantes mences symelriquement par un même point. M. Tchihatcheff envoie quatre volumineux mémoires relatifs à la constitution géologique des pays qu'il a parcourus. M. Quatrefages litun mémoire qui a pour titre: Observations générales sur les Phlé- bentériés. E. EF. SCIENCES PHYSIQUES. Sur un nouvel acide de l’urine humaine ; par W. HEINTZ. (Annulen von Physik und Che- mie von Poggendorf.) Le Mémoire aussi intéressant qu'important de Liebig sur la constitution de l’urine chez l’homme et chez les animaux carnivores, dans lequel il cherche surtout à établir l'absence de l'acide lactique dans ce liquide, m'a sug- géré la pensée de répéter d’une manière différente une partie de ses expériences, non : pas que je révoque en doute l'exactitude des résultats immédiats de ses recherches, mais parce que Liebig y fait une supposition qui, dans un sujet si important, me paraît ne de- 653 voir être admise qu'à la suite d'observations. Ce savant chimiste admet, en effet, comme certain que, comie l'acide lactique n’est pas décomposé par la putréfaetion, ilne péutnon plus être altéré dans l’urine putréfiée. Ceci est, il est vrai, admis généralement ; néan- moins, il me semble que l'observation seule pouvait prouver si, pendant la putréfaction de l'urine, il n’existerait pas des circonstan- ces qui pussent amener la décomposition de l'acide lactique. C'est pour cela que j'ai entrepris de re- connaître l'acide lactique dans l'urine non pourrie, comme l'avait fait Licbig, mais frai- che, etle jour méme où elle avait été rejetée, Je l’ai traitée de la même manière que ce chimiste ; cependant, à cause de la présence de Purée, j'ai dû procéder un peu différem - ment. Cinquante livres d'urine dé jeunes gens bien portants ont été évaporées d’abord à feu nu, ensuite au bain-marie; l'extrait ob- tenu a été traité par Flalcool mêlé d’une quantité suffisante d’acide sulfurique affaibli. La solution acide a été saturée par l’oxyde de plomb; le précipité obtenu a été filtré, le liquide fortement évaporé, et l’urée de cette solution concentrée a été précipitée par l’acide oxalique pur. J’ai obtenu par une quantité considérable d’oxalate d’urée, qui, par le lavage dans l’eau et par une nouvelle cristallisation, s’est déposé en gros cristaux parfaitement blancs. Le liquide, presque dé- barrassé d’urée, a été évaporé à siccité, trai- té ensuite par l'alcool, et cette dissolution à été traitée par l’acide oxalique pour en sépa- rer la soude. L'oxalate de soude a été filtré ; la liqueur filtrée à été saturée par l’oxyde de plomb. Le liquide ayant été débarrassé par le filtre de son précipité, le plomb a été soustrait à l’aide de l'acide sulfhydrique, et le liquide filtré concentré au bain-marie, a été porté à l’ébullition mêlé d’hydrate de baryte, ce qui a amené un développement abondant d’ammoniaque. Le sel de baryte resté dans la dissolution a été ensuite décomposé par le sulfate de zinc, de telle sorte qu’il restàt dans le liquide un léger excès de ce dernier. J'ai ensuite évaporé fortement, après quoi il s’est déposé de petits cristaux microscopiques que j'ai pris d’abord pour du lactate dezinc. Mais en les examinant au microscope, je me suis convaincu bientôt de leur différence. En effet, le lactate de zinc forme des aiguilles qui paraissent taillées'en biseau à leurs extrémités, tandis que les cristaux de ce sel de zinc que m'avait donné l'urine, se terminaient brusque- ment. Pour me convaincre de ia nature del’a- cide avec lequel l'oxyde de zinc était combiné dans ce sel, j'enlovai soigneusement ces cris- taux de leur eau-mère, je les essuyai avec du papier buvard, je les fis dissoudre dans une grande quantité d’eau bouillante, qui ne les dissolvait complétement que lorsqu'elle était employée en grande quantité; après cela, je les fis cristalliser par refroidissement. L'eau- mère évaporée de nouveau me donna encore des cristaux. Tous ensemble furent de nou- veau débarrassés du liquide adhérent: Lesel de zinc obtenu par ce procédé avait encore une faible teinte jaune verdâtre; il n'était pas non plus entièrement pur, quoi+ que sa dissolution füt tout à fait incolore: Je 654 cherchai à obtenir l'acide de ce sel en le traitant par l'acide sulfhydrique pur, ce qui me réussit parfaitement. Dans ce but, je le fis dissoudre dans de l’eau bouillante et je fis passer de l'acide sulfhydrique!à travers cette dissolution. Après que j'en éus enlevé le sul- lure de zinc, la dissolution ne contenait plus de traces d'oxyde de zinc. La dissolution à réaction fortement acide fut débarrassée par ébullition de l'acide sulfhydrique en excès, el'elle fut ensuite évaporée aû bain=marie. Pn corcentrant plus fortement le liquide, je vis l'acide se déposer en cristaux prismati- tiques qui we paraissaient former des colon- nes et des tables rectangulaires. Cet acide se dissout donc parfaitement dans l’eau, et il cristallise facilement et nette- ment, propriétés qui le distinguent entière- ment des acides hippurique et urique d’un côté, de l’acide lactique d’un autre; or, ces acides sont encore les seuls d’origine orga- nique dont la présence dans l’urine ait encore été constatée. Le résultat de mes recherches est donc, en premier lieu, de montrer !l’ab- sence de l’acide lactique dans l'urine fr:îche; en second lieu, d’y démontrer l'existence d’un nouvel acide. L'auteur caractérise son nouvel acide par les propriétés suivantes : Ainsi que je l’ai déjà dit, cet acide se dis- sout facilement dans l’eau, et il cristallise lorsqu'on évapore sa dissolution. Gette disso- lution rougit fortement le papier de tournesol, et sa saveur est acide. Il se dissout également * dans l'alcool, mais moins facilement que dans l'eau ; il n’est, au contraire, que fort peu ou même pas du tout soluble dans l’éther. Chauffé dans une capsule de platine, il se fond en bruis- sant, et il laisse un charbon qui brûle diffi- cilement, mais que l’action d’une chaleur plus forte fait disparaître tout à fait. Le procédé par lequel il a été obtenu mon- tre que cet acide forme avec l’oxyde de zine un sel très peu soluble, qui se dépose en cris- taux microscopiques. Lorsqu'on le sature par lammoniaque et qu'on évapore le liquide au bain-marie, il se dégage tant d’ammoniaque que la réaction redevient acide ; si l'on évapore à siccité, de manière à chasser toute l'ammo- niaque qùi peut se dégager à cette tempéra- ture, el si après cela on ajoute à la matière obtenue de l'alcali caustique, il se dégageen- core de l’ammoniaque en quantité très appré- ciable. Il paraît d’après cela, que, comme * beaucoup d'acides organiques, celui-ci forme Le) des sels acides. Le sel d’ammoniaque obtenu comme il vient d'être dit est moins soluble que l'acide lui-même. Si l’on sature exacte- ment l'acide avec la potasse, il se forme un sel soluble, dont la dissolution ne donne pas de précipité par le su'fate äe cuivre. L’oxvde de cuivre n’est pas précipité par un excès de po- tasse, mais la couleur de la dissolution en de- vient un peu plus foncée. ; L'auteur n’a pu encore déterminer la com- - position de cetacide à cause de la faible quan- tité qu'il a pu en obtenir en agissant sur cin- quante livres d’urine ; aussi ne se hasarde-t-il pas à lui denner un nom. Il s’est assuré que cette nouvelle substance renferme une grande quantité d'azote. 655 ILiquéfaction des gaz, par M. NATTERER ; propriétés du protoxide d'azote à l’état li- quide. (Extrait d'une lettrede M. Gaultier de Claubry à M, Dumas.) À Vienne, un jeune chimiste, M. Natte- rer, vient de faire de curieuses expériences sur la liquéfaction des gaz carbonique et pro- : toxyde d'azote, qu’ilopère par le moyen d’une petite pompe en fer; il se sert pour réservoir . d'une pièce en fer battu, travaillée avec soin et présentant à peu près la forme et les dispo- | sions de Ja crosse d’un fusil à vent. Le pro- | toxyde d'azote se liquéfie sous la pression de | 50 atmosphères, à la température de -- 15 dogrés centigrades. C’est un liquide très su- c'é, très fluide, qui représente 17400 du vo- lume du gaz qui l'a fourni. Sa température estde — 115 degrés. On peut le conserver plusieurs heures liquide; à la pression de l'atmosphère, la faible quantité qui se volati- lise conserve l’autre portion; quand on y plonge un fil de métal, celui-ci produit un bruit analogue au sifflement que détermine un fer rouge au contact de l’eau. La plus pe- tite quantité du liquide mis en contact avec la peau détermine une désorganisation du point touché avec une vive douleur. Au moyen de son appareil, il faut à M. Natterer quatre mille coups de piston pour obtenir environ 174 de litre de gaz liquéfié. La bonne confection de l'appareil qu’il em- ploie lui donne une telle confiance, que je l'ai vuopérer sur le gaz liquéfié comme sur l'eau ; cependant, il a eu une fois un accident, le réservoir s'étant, par une trop rapide et trop violente action de la pompe, déchiré dans un point ; mais tout le gaz s’est écoulé sans qu'il en résultât rien de fâcheux. M. Natterer s'occupe en ce moment de la liquéfaction de quelques autres gaz, à la- quelle il espère parvenir. SCIENCES NATURELLES.. ICHTHYOLOGIE. Histoire Naturelle des Poissons ; par le baron CUVIER. - - Ce grand ouvrage, que la mort a empé- - ché Cuvier de terminer, se poursuit aussi | rapidement que le permettent les nom- breux travaux de M. Valenciennes, digne élève de Guvier, et désigné.par lui pour achever le livre qui doit ajouter un titre de plus à la gloire de notre illustre na- uraliste, Sur 21 volumes qui doivent composer l'Histoire des Poissons, 16 ont | été déjà publiés avec les atlas qui les .concerneni; le 17° vient d'être distribué . aux souscripteurs. Nous saïisirons cette occasion pour faire connaître à nos. lec- teurs les immenses recherches auxquelles Cuvier s'était livré pour composer cet ouvrage, les innombrables matériaux . > qu'il est parvenu à réunir et qu'il a pu laisser à M. Valenciennes pour mener à fin son œuvre de prédilection. C’est Cu- vier lui-même qui en a exposé l’ensemble et nous ne saurions mieux faire que de rapporter ses paroles mêmes : « Je cherchai une occasion de faire une étude générale et comparative de 656 toute la classe des poissons, et je la trou- vai, lorsqu'il s’agit de disposer la grande collection que feu Péron avait rapportée de la mer des Indes. MM. de Lacépèdeet Duméril ayant bien voulu permettre que je me chargeasse de ce travail, je com- pris dans mon arrangement les anciens poissons du Cabinet du Roi, ceux du Ca- biset du Stadhouder, ceux de Commer- son, que M. Duniéril avait heureusement recouvrés et mis en ordre, ceux que feu M. de Laroche avait repportés d'Ivica, ct ceux que feu M. de Delalande était allé chercher à Toulon. » C’est sur.ecelte première revue que j'ai rédivé, pendant les années si troublées de 1814 et de 1815, la partie des pois- sons de mon règne animal, imprimé en 1817. L: a: dû être évident pour tous mes lecteurs que, dans ce livre, la méthode, les caractères des venres, leur division en sous-genres, la critique des espèces, sont les résultats d’une étude faite sur la na- ture même, et l'on a pu déjà y aperce- voir de combien de correttions les ou- vrages précédents étaient susceptibles. » Depuis lors je n’ai pas cessé d'employer, de concert avec mes coliègues les pro- fesseurs d'Ichthyolosie, tous les moyens à notre disposition pour accroître cette partie du Cabinet du Roi, et les minis- tres de la marine, les officiers à leurs ordres, les chefs des coloniss, ayant cons- tamment secondé mes efforis et ceux de l’administration du Mu:éum, la collection a élé portée, en peu d'années, à un nom- bre surprenant, puisqu'il! est plus que quadruple de ceux que présentent les ou- vrages les plus nouveaux. » Ces grandes augmentations sont dues principalement aux voyageurs qui, de- puis 1816, d'après une institution pro- posée par le ministère de l’intérieur, et sanctionnée par le feu roi, ont parcouru, aux frais du gouvernement , les diverses parties du globe. » Notre premier fonds, dû aux efforts comuns de MM. Péron et Lesueur, :em- brassait déjà l'océan Atlantique, la mer : du Cap, les Îtes de France et de Bourbon, une partie des Moluques et les côtes de la Nouvelle-Hollande. » Toutes les autres mers ont successi- vement fourni leurs contingents. » Feu M. Delalande est allé au Brésil, en 1817, et au cap de Bonne-Espérance, en 1820, et cet infatigable préparateur y a fait des collections égaitement étonnantes pour le nombre et la conservation. M. Au- guste de Saint-Hilaire, savant botaniste, dans un long voyage au Brésil, n’a négligé aucune partie de l’histoire naturelle, et pour les poissons en particulier il a fourni de beaux suppléments à la collection de Delalande. S. A. le prince Maximilien de Neuwied a bien voulu nous commu- niquer aussi plusieurs poissons recueii- lis dans.cette contrée, et nous en avons vu beaucoup et de très intéressants dessinés par feu M. Spix, que ses héritiers ont jugé à propos de nous soumettre avant la pu- blication très prochaine qu’ils se propo- sent d'en faire, Cayenne est un point où 657 nous avons toujours eu des collecteurs en quelque sorte à poste fixe. Outre les pois- sons qu'y avaient recueillis autrefois MM, Richard et Leblond, nous en avons reçu récemment par les soins de M. Poiteau, pendant qu’il était chef des cultures dans cette colonie, et de MM. Leschenault et Ad. Doumerc, qui y ont fait une course en 1824. Nous avons eu ainsi d'amples moyens d'éciaireir les poissons de Mar- grave, et ceux que Bloch a publiés d'après les dessins du prince Maurice de Nassau. Les Antilles et tout le golfe du Mexique ne nous on pas fourni des renseignements moins abondants. M. Pley, ce voyageur courageux, mort viciime des souffrances que lui avait occasionnées un séjour. de six ou sept années dans ces climats terri- bles, y à formé jusqu’à cinq collections, les unes de la Martinique et de la Gua- delcupe, les autres de Porto-Ricco et de toute la côte de la Colombie. Également remarquables par la grandeur des échan- tillons et par leur conservation, elies sont accompagnées de notes précieuses sur les habitudes des espèces, leurs qualités et les noms qu’on leur donne dans les différents lieux. M. Lefort, premier médecin à la Martinique, et M. Athard, pharmacien, nous ont envoyé de la Martinique et de la Guadeloupe deséchantillons dont les cou- leurs mêmes étaient aussi fraîches que si l'on fût venu de les pêcher. M. Ricord vient de nousen apporter de Saint-Domin- gue un assez grand nombre lout aussi bien conservés. M. Poey, naturaliste in- - struit, habitant de la Havane, nous en a apporté de l'île de Guba, et. nous avons eu en communicalion un recucil de belles figures de ceux des côtes du Mexique, faites pour le feu roi d'Espagne, par M. Mocigno. [l nous a été facile de recon- naître ainsi tous les poissons de Plumier, et de rectifier beaucoup des erreurs .de . Bioch à leur sujet. Tous ceux que Parra a décrits à Cuba, se sont aussi trouvés parmi les nôtres, et nous avons éléà même de vérifier et de compléter ce qu’il en a dit. Les poissons même des hautes vallées des Gordillères ne nous sont point de- meurés étrangers, L'illustre voyageur M. de Humboldt, a bien voulu nous en faire venir quelques-uns de ceux qu'il a décrits dans ses Observations zoologiques. » Nos ressources pour les côtes de l’Amé- rique septentrionale ont été aussi extré- mement multipliées. Le célèbre natura- liste M. Bosc, qui a été consul de France à la Caroline, nous a communiqué les poissons qu’il y a recueillis, et les dessins qu’il en avait faits, dont quelques-uns avaient déjà été publiés par M. de Lacé- pède, mais d'une manière qui avait be- soin d’éclaircissements pris sur nature. Nous en avons dû, surtout une quantité considérable à M. Milbert, habile artiste, qui a séjourné longtemps à New-York. Il nous a envoyé à peu près toutes les espèces décrites par M. Mitchill et beaucoup d’au- tres, recueillies soit sur les côtes, soit dans les rivières et les lacs de cette partie du monde, M. Lesueur a ajouté nombre d'es-, pèces intéressantes, prises surtout dans les 658 eaux douces de l'intérieur, et dont il a décrit une partie dans les journaux scien- tifiques de ce pays-là. Il nous en est aussi parvenu quelques-unes par les soins de M. Dekay, jeune naturaliste de New-York, qui a étudié au Muséum et qui a conservé de l'affection pour ce bel établissement. M. Mitchill lui-même en a adressé quel- ques autres, et a surtout envoyé à l’ad- ministration du Muséum des mémoires manuscrits dont nous avons profité. » Les poissons de Terre-Neuve ont été observés et décrits avec soin par M. de la Pylaie, qui nous a libéralement communi- qué ses notes et ses dessins, dont nous avonstiré plusieurs renseignements utiles. » L'Afrique est la partie du monde où il est le plus difficile de voyager avec l’appa- reil nécessaire pour faire de grandes ré- coltes ; et cependant M. Roger, gouverneur des établissements français du Sénégal, nous y a fait rassembler une suite de pois- sons de ce fleuve, qui a eu pour nôus un intérêt d'autant plusgrand que nous avons pu la comparer à celle que M. Geoffroy Saint-Hilaire avait recueillie dans le Nil; ce qui, en y ajoutant les espèces des ri- vières du Cap, rapportées par Delalande, et quelques poissons que M. Mareschaux, consul de France à Tunis, vient de faire pêcher pour nous dans le lac de Biserte, nous a permis de prendre quelque idée de la population des eaux douces de ces vas- tes contrées. » Pour les mers orientales nous avons eu une petite collection de poissonssecs, faite autrefois par M: Sonnerat, et qu'il nous :a donnée en 1814; maïs surtout une très grande, ramassée pendant plusieurs an- nées à Pondichéry et aux îles de France et de Bourbon, par M. Leschenault; ce qui nous a mis à même de bien connaître la plupart des poissons de Commerson et de Russel ; M. Mathieu, officier d’artille- rie très instruit, a envoyé de l'ile de France plusieurs espèces rares el bien con- servées. MM. Diard et Duvaucel, pendant un séjour assez long à Sumatra et à Java, y ont aussi recueilli un bon nombre de poissons; et les généreuses communica- tions que le célèbre M. T'emminck nous a données de ceux qui avaient été rassem- lés dans les mêmes îles par MM. Kubl et Van Hasselt et des figuresqu’ils en avaient prises, a complété ce que nous pouvions désirer à cet égard. Ces deux jeunes et malheureux observateurs avaient été aux Moluques, et leurs collections, jointes à celle de Péron, ont commencé à éclaircir pour nous les figures de Valentyn et de Renard, et à nous convaincre que ces figures, si grossières qu'elles soient, re- présentent cependant toutes des objets réels. M. Reinwardt, savant professeur d'histoire naturelle à Leyde, n’a pas été moins généreux que M. Temminck, et nous à donné une pleine communication de tout ce qu'il a recueilli dans le pé- nible voyage qu'il a fait dans l'archipel des Indes. » Nous mettons au nombre des envois les plus riches que nous ayons reçus, les pois- sons du Gange et de ses affluents, que 659 M. Alfred Duvaucel, mon beau-fil:, à re- cueillis avec le plus grand zèle, et dont ti a même tiré quelques-uns des rivières de Népaul. Ces envois, joints aux immenses collections de quadrupèdes, d'oiseaux, de reptiles, d'insectes, de squelellrs et de préparations anatomiques, qu'il a adressés au Cabinet du Roi, y rendront à jamais son souvenir précieux. Sans le malheur que j'ai eu de perdre cet intéressant jeune homme, non moins spirituel et instruit qu'il était ardent pour ce genre de recher- ches, malheur dû en partie aux fracasse- ries de quelques misérables quiredoutaient le voisinage d’un homme capable de por- ter la lumière sur leur conduite, les scien- es naturelles en auraïent obtenu, dans tous les genres, des récoltes supérieures à ce qui à jamais élé fait. Qu'il me soit per- mis du moins de consigner ici les regrets que lui doivent les naturalistes, Cétte par- lie de ses envois nous à mis en éclat de nous faire des idées plus complètes de la plupartdes espèces que M. Hamilton Bu- chanan a décrites dans son bel ouvrage sur les poissons du Gang». » M. Dussumier (1), négociant de Bor- deaux, passionné pour l’histoire naturelle, et qui, jeune encore, a déjà fait sur ses propres vaisseaux plusieurs voyages à la Chine et aux Indes, a toujours eu soin de nous rapporter les objets les plus remar- quables qu’il recueillait, et nous lui de- vons plusieurs poissons intéressants par leur rareté et la singularité de leurs ca- ractères. Il à même eu l’attention de faire faire à Canton et de nous confier des pein- tures très soignées de plusieurs belles es- pèces de la Chine. » M. Ehrenberg, qui a recueilliles pro- ductions de la mer Rouge et du Nil avec un discernement et une persévérance ad- mirables, a poussé la compiaisance jusqu’à nous communiquer ses dessins et ses des- criptions, jusqu'à nous céder ses doubles pour le Cabinet du Roi. Nous ne trouvons pas d'expression pour rendre les senti- ments que nous inspire un abandon si noble. Il nous a fourni les moyens d’é- claircir la plupart des articles laissés par Forskal sur les poissons de cette mer, ar- Licles si nombreux, mais sur lesquels il régnait encore tant d'obscurité. »Il nous restait quelqueembarras sur les poissons dont Forster a laissé des descrip- tions, que Schneider a insérées dans le Système posthume de Bloch, et sur ceux que Broussonnet s'était proposé de décrire d'après les récoltes faites par feu sir Jo- seph Banks, pendant le premier voyage autour du monde du capitaine Cook. » Toutes ces difficultés ontétélevées par la complaisance de Mad. Bowdich, qui a bien voulu, avec la permission du célèbre botaniste M. Brown, nous faire des co- pies des dessins de Forster et de ceux de Parkinson, conservés à la bibliothèque de Banks, et par celle de la Faculté de mé- decine de Montpellier, qui nous a confié & (D L'Écho a eu souvent l’occasion de parler de cet estimable et intrépide voyageur, enlevé récemment aux sciences naturelles qu’il aurait enrichies de plu- sieurs découvertes. 660 les poissons eux-mêmes tels que Banks les avait donnés à son ami Broussonnet. » El n’est pas, enfin, jusqu'aux poissons de la mer de Japon et du Kamtschatka, dont nous avons dû quelques-uns à la bonté de M. Tilesius, le savant compagnon du capitaine Krusenstern; et M. Lichtenstein nous à communiqué tous ceux qui avaient été rassemblés lors de la même expédition par M. Langsdorf, et cédés par celui-ci au Cabinet de Berlin; ainsi que tous ceux que Pallas, s'était procurés précédemment et dont il a donné des descriptions dans sa Zoographie russe. Enfin, M. Temminck vient encore de mettre sans réserve à notre disposilion une grande coilection de poissons de ces parages lointains, ar- rivée au Muséum royal des Pays-Bas. » Pendant que ces généreux gmis de la science accumulaient ainsi autour de nous les poissons des contrées les plus éloi- gnées, il en était d'autres qui se faisaient un plaisir de nous procurer ceux de l'Eu- rope,» SCIENCES MÉDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. Recherches sur Ja formation des organes de a circu'ation et du sang dans l’embryon du poulet; par MM.PREVOST et LEBERT. Les auteurs croient pouvoir déduire de leurs recherches les conclusions suivantes : 4° L'ovule de Poiseau ne présente, dans sa première formation dans l’ovaire, que la vésicule germinative entourée d’un jaune granuleux, qui se transforme plus tard en globules de diverses espèces,ets’entoure d’une membrane d’enveloppe ; le tout est contenu dans une capsule vasculaire. Le jaune aug- mente de volume chez l'oiseau en bien plus forte proportion que dans les autres classes d'animaux vertébrés. La cicatricule reste très petite, par rapport à l'embryotrophe. 2° L'œuf apte à la fécondation est com- posé, outre ses parties extérieures et protec- trices, du jaune et de la cicatricule, l’un et l’autre renfermés dans une membrane com- mune, très-fine. Le jaune est composé de granules moléculaires de 0,004 à Owm 002, de vésicules graisseuses de 0"*,005 à 0", 02, et de grands globules de 0,02, à 0,06. Il renferme de plus une huile particulière. 3° Le jaune de l'œuf, après la coction, semble, sous le microscope, être composé de corps cristalloïdes, qui ne sont autre chose que de grands globules déformés. Par la coction, la cicatricule devient violette. he La cicatricule non fécondée est compo- sée de granules moléculaires, de petites vési- cules graisseuses, d’agminations de ces deux éléments, de globules agminés de 0"",02 à Own 04, de globules granuleux de 0,02 à Omw 03,et de globules gélatiniformes grais- seux de 0,005 à 0"®,02. L'existence d'une vésicule, qui répondrait plus tard à l'aire embryonale, n'a pas pu être directement démontrée. 5° La cavité centrale de l'œuf sert d'inter- médiaire pour la transformation des éléments du jaune en éléments de la cicatricule. ait. 661 6° La formation des cellules de la cica- tricule se fait par confluence périphérique et condensation en membrane d’enveloppe de la surface des agminations des granules et des vésicules, ou de l’un et de l’autre. Ce n’est nullement une formalion de cellules autour de noyaux préformés. 7° Le trait embryonal n’est probablement _ autre chose qu’un vide médian, limité des deux côtés par des bandes saillantes, les la- mes vertébrales. Plus tard, le vide médian est remplacé par une gouitière, et ensuite par un canal médian; cependant des recher- ches ultérieures sont nécessaires peur que la science puisse prononcer le dernier mot sur ce point important, 8° Un des premiers effets de la féconda- tion est la formation des globules organo- | plastiques très analogues à ceux que nous | avons signalés pour l'embryon des Batra- ciens. 9° Ils constituent la base de tous les or- ganes, depuis la douzième heure de l’incuba- tion jusqu'au sixième jour, époque à laquelle les divers tissus commencent à se différen- cier. Ils ont en moyenne 0,0125, renfer- mant un noyau de 0,006 à 0"",0075, qui contient un à deux granules de 0®",002 à 0m»,0025. 10° Pendant les premiers jours de l'incu- bation, la cicatricule est composée, en pro- cédant de dedans en dehors, de l'aire em- bryonale, de l’aire hémoplastique et de l’aire vitelline, et en procédant de haut en bas, du feuillet inférieur, végétatif ou muqueux (ces deux feuillets appartenant à l'aire embryo- hale), et entre deux, du feuillet angioplasti- que dont le centre dans l'aire embryonale est le cœur, et la circonférence dans l’aire hémoplastique est formée par le vaisseau terminal. Les globules de l'aire hémoplasti- que en recouvrent les parties qui se trouvent en dehors de l’aire embryonale. 11° Le cœur, dansses premiers rudiments, comme canal ouvert de deux côtés, paraît vers la vingt-quatrième heure de l’incuba- tion. - 12° L’auricule est formée la première; vient ensuite un des ventricules, et puis le bulbe de l'aorte. Le cœur se recourbe à me- sure qu.l se développe, n’ayant pas assez d'espace pour se développer dans le seus vertical. à : 13° Le cœur est, dès le principe, en com- munication directe avec le système vascu- Jaire. ë An° Les premières contractions du cœur se montrent à trente-six heures; ce sont plutôt des mouvements oscillatoires et com- me péristaltiques, que de véritables contra c- tions rhythmiques, qu’on ne voit que de- puis la trente-neuvième heure. 15° Le développement de la partie ven- triculaire du cœur, plus considérable que elui de l’auricule, est la cause de la forte saillie latérale du cœur dans la deuxième moitié du second jour. 16° Vers la fin du deuxième jour, la poin- te du cœur deviènt bien visible, le bord ex- terne de la partie ventriculaire, s'étant allon- sé, tandis que l'interne s’est raccourci. 17 Le ventricule droit paraît, d’après nos recherches les plus récentes, déjà entre , 662 La trente-sixième et la quarantième heure. Dans nos recherches antérieures nous n’en avions signalé l'existence que vers la soixan- tième heure. A quarante heures, le cœur commence déjà à se tordre comme un intes- tin, et se prépare le mouvement de torsion en 8 de chiffre, qu'il va exécuter plus tard. La partition des deux ventricules se fait, et bientôt après on peut considérer cet organe, au moins sa partie ventriculaire, comme deux boyaux soudés l'un à l’autre, séparés par une cloison transversale, communiquant en bas par les auricules en baut par la jonc- tion de l’aorte avec l'artère pulmonaire. 18° À quarante-huit heures, le cœur s’est tordu de droite à gauche; les auricules pré- sentent encore en bas leur face postérieure, en avant elles ne se sont pas encore relevées en se détordant; la partition du cœur est bien déterminée. A soixante heures, le col des auri- cules va se raccourcir, les ventricules se dila- tent, et de soixante-douze à cent heures, les ventricules s’enflent et forment deux poches appliquées l’une à l’autre; le droit est l’anté- rieur ; le gauche, plus volumineux, forme la partie postérieure et la‘pointe, étant descen- du au-dessous du droit. 19° A la fin du quatrième jour, les cavités du cœur ont pris la forme qu'elle doivent garder, le cœur occupe une position vertica- le la pointe tournée en bas; dans l’intérieur du cœur on reconnaît les valvules, le trou ovale se voit déjà pendant le troisième jour. Pendant les mouvements circulatoires, les artères aorte et pulmonaires, en se dilatant, paraissent former à leur base une seule boule, que l’on confonderait facilement avec le bul- ‘be battant, se contractant et se dilatant. 20° La substance musculaire du cœur commence à exercer pleinement ses fonctions longtemps avant que les éléments qui la com- posent soient bien développés. 21° La contraction, pendant ce temps, appartient à toute la masse charnue, et ne consiste pas dans un mouvement de rappro- chement ou d’éloignement des globules et au- tres éléments. 29° L'observation directe n’a pas encore démontré que les contractions du cœur pen- dant les premiers jours du développement, dépendent de l'influence motrice du système nerveux et de l’action excitante du sang. La substance musculaire y paraît posséder, dans le principe, une force particulière de contrac- tilité et de dilatabi!ité. 23° Le péricarde paraît dès la quarante- deuxième heure, se développant d’après les mêmes lois que le tissu fibreux en général. 2h° La substance du cœur est d’abord com- posée de globules organoplastiques, cimentés ensemble par une substance intercellulaire. Ensuite, une partie des globules perdent leurs parois d’enveloppe: on voit des élé- ments plastiques fusiformes. Plus tard, on remarque quelques cylindres musculaires, granuleux dans leur intérieur. Ce n’est que pendant le sixième jour qu’on y reconnaît les fibres primitives ; mais pendant longtemps encore, les éléments globuleux restent mêlés avec les faisceaux musculaires. 25° Les vaisseaux se forment dans un feuil- let particulier, le feuillet angioplastique, dont - 663 le cœur est le centre et le vaisseau terminal la limite périphérique. 26° Les vaisseaux s’y forment par décolle- ment de ses lameïles, au moyen du sang, dont les éléments y sont portés par absorbtion. 27° Les premières anastomoses s’opèrent par des décollements latéraux en forme d'épe- rons, qui finissent par se rencontrer et par former de nouveaux canaux. 28° À mesure que les vaisseaux se dévelop- pent et devi nnent plus nombreux, la diffé- rence entre les gros troncs vasculaires et les capillaires devient plus tranchée. 29° Le vaisseau terminal, en activité depuis la trente-neuvième heure, disparaît le quatriè- me jour, lorsque les cavités du cœur ont pris leur forme permanente, 30° Le sang est formé dans l'aire hémo- plastique, dont les globules fournis sont les matériaux du feuillet angioplastique, qui les absorbe par un travail endosmotique. 31° Les matériaux du sang, dans le pre- mier rudiment des vaisseaux, sont d’abord homogènes et incolores. Les globules ne pa- raissent que vers la trente-quatrième heure del’incubation, ronds etincolores, de 0", 008 à 0mm,012, et déjà différents de toute autre espèce de globules. 32° Ils se forment, dés le principe, de toutes pièces, et nullement autour d’un noyau préformé. 33° Les premiers globules du sang parais- sent à la périphérie du feuillet angioplasti- que. 34° Le sang ne devient rougeâtre qu’au moment où la circulation est bien établie. La coloration du sang dépend de l’augmenta- tion du nombre des globules et de la matière colorante qui s’est développée dans leur inté- rieur. 35° Les globules du sang commencent déjà à être ovalaires vers la fin du deuxième jour; mais ils ne le deviennent généralemént qu'après le développement plus complet du cœur, et après l'apparition du foie, à la fin du quatrième jour. 36° On rencontre quelquefois dans les globules sanguins deux noyaux, et parfois dans ces derniers un à deux granules. Excep- tionnellement on y voit aussi des granules moléculaires entre l'enveloppe cellulaire et le noyau, phénomène analogue à celui qu’ox observe dans le sang des embryons des Batra- ciens. 31° On peut se convaincre que la matière colorante du sang est renfermée entre l’en- veloppe des globules et le noyau. 38° Vers la fin de la première évolution du sang, on y voit, outre les globules ronds et elliptiques, beaucoup de granules molécu- laires et presque incolores de 0"",0056 à 0®%,0085, contenant généralement un noyau. ASTERENENENN D) SCIENCES APPLIQUÉES. Note sur le ckarançon urbec, rouleur, etc., par M. GUERIN-MENEVILLE. Mon savant confrère, M. le comte de Gasparin, m’a fait l'honneur de me con- sulter dernièrement à l’Institut, pour sa- voir le nom scientifique de l’insecte qui fait un grand mal à ses vignes, et pour 664 que je lui fasse connaître l’état actuel de la science entomologiqu’, au sujet de cette “espèce nuisible, Voici les observations que j'ai pu faire dans ce but. Le chararçon qui ravage les vignobles à Tarascon est celui que les agriculteurs nomment wrbec, rouleur, albère, elbia, cunche où conche, elc., etc. Il à aussi reçu des naturalistssune fou- le de noms, et ils ont fait plusieurs espè- ces avec ses deux sexes el.ses nombreu- ses variétés ; d’autres l’ont confondu avec des espèces réellement distinctes, quoique voisines, d'où il résulte une synonymie très embrouillée, Dans Schœnherr, qui a publié l'ouvrage le plus récent sur les charancçons, on trou- ve les descriptionsdes Rynchytes betulei et bacchus, qui ne différent nullement entre elles et qui se rapportent évidemment à la même espèce ; à la suite decelie du Ryn chytes betuleti, il cite cinquante-deux ou- vrages dans lesquels il est décrit sous di- Vérs noms, | Outre les 52 auteurs systématiques qui l'ont décrit plus ou moins bien, il y a un grand nombre d'auteurs, historiens et agri- culteurs qui en ont parlé d’une manière plus ou moins vague, depuis Pline jusqu’à nos jours. La discussion des opinions et des assertions de ces divers obs-rvateurs, et compilateurs donnerait sujet à ua tra- vail fort difficile et fort étendu. Dans l'impossibilité où je me trouve de donner un temps aussi considérable à ces recherches importantes, et pour répondre de suite à mon honorable confrère, je ré- sumerai en peu de mots ce que l’on sait des mœurs de l’attelabe de la: vigne, dont il m'a remis de nombreux individus. Citinsecte, pour préparer le berceau de sa progéniture, roule en estompe cu en forme de cigare les feuilles de la vigne, du coudrier et de quelques autres arbres, après avoir déposé un œuf sur la nervure pr'incipaie de ces feuilles, Je n’entrerai pas dans l'explication dé- taillée du procédé qu'un si petit insecte emploie pour parvenir à rouler sur e!le- même une grande feuille de vigne: je di- rai seulement que, pour vaincre sa rigi- dité, il la rend malsde en rongeant en partie son péliole, ce qui a le double avan- tage pour lui de l'aider à effectuer son travail et de faire tomber la feuille à- terre, au bout de quelque temps, afin que la larve provenant de l'œuf préalablement déposé, puisse sortir de son berceau, en perçant un trou à travers les couches roulées de cette enveloppe, et s’introduire en lerre pour y passer l'hiver, se méta- morphoser, afin de reparaître à l’état d’in- secte parfait, au printemps suivant. Cette manière simple et naturelle d’ex- pliquer les diverses phases de la vie de cet insecte ne résulte pas entièrement d’obser- vations directes, car personne n’a vu la larve quitter le rouleau de feuilles tombé et s'introduire en terre; mais l’analogie porte à l’admettre, En effet, on sait que la majorité des insectes, et spécialement beaucoupdecharançconssemétamorphosent ainsi; les uns, après avoir déposé leur œuf 665 dans la fleur de diverses plantes, coupent la tige de cette fleur pour qu'elle tombe; d'autres ne coupent pas la tige, maïs la larve ronge le jeune fruit, Le fait périr : il tombe, et aussitôt la larve le quitte pour se cacher dans la terre : c’est ce qui a heu pour le charancon des noiïseltes et pour: plusieurs autres espèces qu'il serail trop long d'énumérer ici. Les naturalistes et les agriculteurs qui ont parlé du charançon de la vigne ne sont pas d’accord à re sujet. Sans parier de ceux qui ont confondu les espèces, je dirai que M. Lacordaire prétend que des atte- labes placent eur progéniture dans l’in- térieur des branches on y faisant une in- cision au moyen de leur bee, ce qui est tout à fait contraire à (oules les obsenva- tions que laseierce possède. M. Lacordaire se sera appuyéeur des apinions émises par quelques auteurs peu versés dans les:con- naissances entemologiques, et je suiséton - né qu’il ait adopté et reproduit de pareiïl- les assertions, qui sont des impossibilités entomologiques. Le continuateur de l'ouvrage de M. Au- douiz sur les insectes nuisibies à la vigne, s'est également trompé au sujet du cha- rançon vert, et, quoiqu'il l'ail assez bien représenté, il lui applique d’abord le nom de Rhynchytes populi, nom qui appartient à une espèce tout à fait différente. Ii s’est encore trompé er disant que la larve se métamorphose en nyriphe à la - place même où elle a vécu, et que l’in- secte parfait éclôt dans ce rouiears et pra- tique une petite ouverture par laquelle il en sort. Enfin, sarecommandationd'entexuravec soin tous les roulesux renfermant des larves de Rhynchytes, quoique bonne en elle-même, estappuyée cependan!sur une erreur, En effet, voici sa phrase: « Il est essentiel d'enlever ces sortes de cornets aus- süôt qu’on les aperçoit; car, si on laissait à la chemille le temps de devenir insecte par- fait, on risquerai de n’enlever que des feuil- Les vides. » En défisitive, et pour résumer ce que l’on sait sur le charançcon qui attacue la vigne, nous dirons : 4° Que, c’est l’insecte connu des agri- culteurs sous les noms de bêche, urbec, albère, ponitrelle, chèvre, coigneau, for- mion, ete, que les naturalistes ont con- fondu sous les noms de Rhynchytes beruleti, bacchus, populi, betubæ, «ln viridis, viola- ceus, bispinus, inermis, etc., et auxquels il faudra conserver le nom qui leur a été donné par l'auteur qui l'a fait connaître le premier; 90 Que cet insecte paraît au printemps, vit sur les jeunes pousses de la vigne, du potrier, du tilleul, du coudrier, etc. ; que sa femelle roule les feuilles de ces arbres en estompe Ou en cigare, pour former une retraite à l’œuf qu'elle a déposé sur leur nervure médiane, et qu'elle ronge en par- tie leur pétiole, afin de les affaiblir et de les faire tomber à une certaine époque. Si la feuille ne tombe pas, il est proba- bleque la larve sort par l'ouverture qu'elle pratique à l’un des côtés de son tuyau, et 666 qu'elle se laisse tomber à {erre pour s’y enfoncer. Gette larve passe l'hiver en terre, s'y métamorphose, et l'insecte parfait éclôt : au printemps suivant ; 30 Que, connaissant ces habitudes, il serait facile d'empêcher que ces insectes fussent aussi nombreux l’année suivante, en détruisant leurs larves avant qu’elles n’ait eu le temps de se cacher en terre. Pour cela, il faudrait enlever toutes les - feuilles roulées que l’on trouverait sur les vignes, et faire cette opération «au milieu du printemps, à l’époque où les rouleaux ne sont pas encore détachés de la vigne. Dans tous les cas, c'est à MM. les agri- culteurs à examiner si l'opération est pra- ticab'e en grand, et si les frais de cette cueillette des rouleaux ne serai nt pas trop considérables. En terminant cette note faite à la hâte, puisque je n'ai eu que 2 jours pour par- courir une foule d'ouvrages; je dois dire à mon honorable confrère que l’entomo- logie est loin de posséder un nombre assez considérable d'observations sur les mœurs des insectes, pour qu’il lui soit facile de: répondre à toutes les questions qui peu- vent lui êire adressées par les agriculteurs. Ces observalions, très difficiles, qui exi- gent beaucoup de tempset de patience, ne peuvent pas être faites dans le cabinet, et les entomologistes assez heureux pour être mis à portée de les faire sur plase ne peu- vent les compléter qu’au bout de plusieurs années. Quant à celles qui sent faites par des agriculteurs peu versés dans l'ento- mologie, elles sont, en géréral, frappées de stérilité, pærce que ces observateurs confondent souvent les espèces, attribuent aux unes les travaux el Its mœurs des autres, prennent souvent pour le destrue- teur celui qui est le parasite de l'espèce nuisible, et enfin donnent des descriptions. si vagues de tous ces insectes, que l’onne peut les rapporter aux espèces décrites depuis longtemps par les auteurs. > AGRICULTURE. De la possibilité de cultiver le thé en France; par M. MERAT. Déjà, dans les numéros 31 et 32 de l'Echo, nous avons donné un extrait du. mémoire de M. Mérat sur:la possibilité de cultiver le thé en France. Nous terminerons aujourd’hui nos citations à cesujet en repro- duisant les conclusions par lesquelles M. Mé- rat résume les faits contenus dans son écrit. Répétons, en commencant ce résumé, ce que nous avons dit plusieurs fois déjà : que nous sommes encore trop peu avancés dans les tentatives faites au sujet du thé en France pour conclure définitivement sur son compte, Nous commençons à peine les expériences nécessaires; et, comme il y a plusieurs points en litige qui ont besoin, chacun, d'être exa- minés et résolus, il faut nécessairement plus de temps que si le sujet était simple. Ainsi on se presserait trop en déclarant, dès au-. jeurd'hui, que R culture du thé en pleine 667 terre eten grand est une acquisition positive ; - de même qu’on aurait tort d'inférer de l'état _actuel de cette culture, que jamais on n’ob- tiendra mieux chez nous. C'est surtout contre les dépréciateurs des essais à faire qu'il faut s'élever; car la dénégation, chose si facile, a : souvent pour-motif des sentiments qu’on n'ose avouer ou le mauque de connaissances sur | l’objet même contre lequel on s'élève. | Pourtant nons sommes déjà en état de - résoudre plusieurs des difficultés qui se pré- sentaient. Déjà il y a plusicurs faits acquis que nous allons déduire des considérations précédentes. Premier fait acquis. — L'arbre à thé peut | vivre et même fleurir en pleine terre, en France, dans les lieux-où la température moyenne se maintient entre 15 degrés cen- tigrades jusqu’à ceux où elle va à 25. Deuxième ‘fait acquis. — Nous pouvons nous procurer en France, par le moyen des marcottes, des boutures ou de la greffe, tous les plants de l'arbre à thé dont nous avons besoin, sans qu'il soit nécessaire d’en tirer de l'étranger. - Troisième fait acquis. — La préparation que l’on fait subir à la Chine aux feuilles du thé n’est pas indispensable pour leur emploi. Quatrième fait acquis. — On peut faire en France, aux feuilles du thé, une préparation beaucoup plus simple, et qui les rend tout aussi bonnes pour l’usage que celle à laquelle on les soumet à la Chine. Cinquième fait acquis. — L’arome du thé n’est pas dû à des plantes qu’on y ajoute. Sixivme fait acquis. — L’arome se déve- loppe spontanément en renfermant les feuilles dans des bocaux bien fermés. Voici maintenant les points sur lesquels l'expérience, avec l’aide d’un temps qui ne peut être précisé, mais dont la durée sera |. subordonnée aux efforts que l’on fera pour les résoudre, à l'intelligence de ceux qui ten- teront leur solution et à leur persévérance, aura à prononcer pour achever @e résoudre le problème que nous énoncions en commen- Çant ce travail. 1° Le thé donnera-t-il un jour chez nous. des feuilles en assez grande abondance pour pouvoir être préparées suffisamment pour nos besoins ? 2° La préparation simple que nous propo- sons sera-t-elle assez goûtée? ne répugnera-t- elle pas trop aux habitudes routinières du public pour être mise en usage ? Laquelle des deux variétés que nous indiquons, celle où nous immergeons momentanément les feuil- les dans l’eau bouillante, les roulant ensuite, les mettant sécher et les renfermant dans des bocaux pendant un an et plus (indiquée dès 1837), ou celle où on mettrait les feuilles fraîches sécher immédiatement en les renfer- Mant ensuite pendant le même temps (pro- posée dans notre troisième notice de 1841), sera préférée ? 3° Le prix auquel on pourra donner le thé . préparé en France, alors qu’on l’y obtiendrait abondamment, sera-t-il jamais assez peu élevé pour pouvoir soutenir la concurrence avec celui de la Chine? h° Supposons qu'il ait toutes les qualités de ce dernier et qu’on ne le paie pas plus cher, aura-t-on assez de-raison parmi nous 668 pour préférer le thé qu’on y obtiendra à celui venant de son pays natal ? Teis sont les renseignements que nous pouvons produire sur le thé que nous sou- mettons aux amateurs éclairés, et sur- tout aux agriculteurs ét aux personnes qui s'occupent du bien public, et les questions d’asenir que nous adressons à ceux qui cher- cicront leur solution. Assez de végétaux de la Chine enrichissent aujourd’hui nos jardins et prospèrent en pleine terre chez nous pour que nous puissions espérer qu il en sera de même du thé, Ainsi l’hortensia, la pivoine en arbre, la primevère de Chine, le chèvre- feuille de Chine, la reine-marguerite, la rose trémière, ces nombreux rosiers de Chine qui ornent nos jardins sous les noms de rosiers de Bengale, rosiers-thés, etc., passent fort bien l'hiver de notre climat en pleine terre, ou se cultivent comme nos végétaux indigènes. L'aylante, le sophora, etc., grands arbres du Japon, où croît aussi le thé, viennent aussi beaux chez nous que sur leur propre sol. Le thé croît d’ailleurs en Chine sous des zones pareilles à celles de certaines contrées de France, de sorte qu’il est difficile d'admettre qu’il ne puisse définitivement s’établir chez nous comme dans son propre pays. SCIENCES HISTORIQUES. ETHNOLOGIE. Sur la taille des Guanches, es ancienshabi- bitants des îtes Canaries; par le docieur HODGKIN. L'on sait que, antérieurement à la décou- verte des îles Canaries par les Espagnols, ces îles étaient habitées par une race d'hommes non-seulement sur lesquels on possède quel- quesnotions particalières, mais encore dont on adesrestes bien conservés en momies. Plusieurs historiens out écrit sur ces peuples, les uns d’après leurs observations, les autres assez peu de temps après la conquête, pour que les renseignements qu'ils ont obtenus aient été satisfaisants; lous ont décrit les Guanches comme des hommes remarquablés par leur haute taille, par leur agilité et par leur force. Le docteur Prichard, dans son ouvrage, a par- lé des Guanches de la même manière, et M. . Sabin Berthelot, dans les Transactions de la société ethnologique de Paris, a cité des au- torités et rapporté des passages qui attribuent aux anciens habitants des îles Canaries les qualités qui viennent d’être indiquées. M. Hodgkin a eu occasion d'observer des momies de Guanches, et cet examen lui a donné sur la taille de ce peuple des résultats si différents de ceux indiqués par les auteurs dont il vient d’être parlé, qu'il a été poussé à faire des re- cherches sur cet objet, soit par correspon- dance avec ses amis quihabitentles Canaries, soit en mesurant avec soin les momies de Guanches que l’on conserve dans les collec- tions d'Europe. Il a mesuré huit ou neuf in- dividus mâles ou femelles dont les squelettes sont conservés les uns en entier, les autres en partie, et il leur a trouvé une taille peu éle- vée, même pourles plus grands, et qui ne s’é- _ tend que de quatre pieds six pouces et demi anglais) à quatre pieds dix pouces trois 8 q P P quarts. M. Hodgkin ne conclut cependant pas 669 de ces observations que les données fournies par les aüteurs soient erronées, mais il émet [a conjecture que les îles Canaries, tout comme plusieurs autre pays, peuvent bien avoir été habitées à diverses époques par des peuples de races différentes. Le peuple qui à été trouvé dans ces îles par les premiers Européens pa- raît avoir été de la même famille que les Ber- bères d'Afrique, ajnsi que lindiquent son langage, ses caractères physiques, etc. Ce- pendant il présentait aussi quelques caractè- res par lesquels il différait des Berbères, comme celui &e faire des momies et quel- ques autres coutumes. — L'auteur indique comme pouvant amener àla solution de cette difficulté ethnologiqué, l'examen attentif de tous les restes des anciens habitants des Cana- ries qu’il sera possible de se Procurer, la comparaison de la langue des Guanchés avec ceile des Berbères, faite dans le but de décou- vrir dans la première des mots différents de ceux de la dernière, enfin une étude minu- tieuse des écrivains originaux. ne Sur les langues africaines ; LATHAM. Les langues de l'Afrique peuvent se réduire à cinq classes, en entendant par le .mot classes un groupe comprenant des langages aussi dissemblables entre eux que l'anglais et le latin, l'allemand et l’esclavon, le grec moderne et le portugais; en d’autres termes, un groupe équivalant à ce que l’on désigne par le mot indo-européen. La première de ces cinq classesest le groupe égyptien ou copte, comprenant les trois dia- lectes éteints de l'Égypte. — La seconde est le groupe berbère, dans lequel rentrent les langues non arabes du Fezzan, de T ripoli, de Tunis, d'Alger, de Maroc, et aussi la langue éteinte des Guanches des îles Canaries. Le langage tuarick est également berbère. C’est d’après des motifs insuffisants que l’on a classé le tibboo comme berbère. — La troisième est le groupe caffre, comprenanttoutesles langues parlées au midi de l'équateur, à l'exception toutefois de celles qui rentrent dans — Ja qua- trième qui est le groupe hottentot. — Les langues qui restent peuvent être ramenées à certaines divisions primaires qui constituent un groupe équivalant à l’indo-européen. Ces classifications, dans l’état actuel de nos con- naissances, ne sont que provisoires. Dans cette dernière classe, les divisions établies sont les suivantes : 4° les langues nu- biennes, de Nubie, du Kordofan et du Dar- four ; celles-ci comprennent le fistil, le scha- boun, le takelr, le koldagi et les autres voca=- bulaires de Rüppel, le jubel, nubah ou hol- royd, le tacazze et le darmetchegan shangal- la de Salt, le quamamyl de Caillaud ; 2 les langues galla et danakil de Sheho, arkeeko, hurner, adaiel, de l’Abyssinie, du Shoa, etc. 3° le borgho ; 4° le bornaï ; 5° le begharmeh: 6° les langues howssa, comprenant les voca- bulaires de Timbouctoo d’après Denham, Adams et-Caillé; 7° le holoff; 8° les langages mandingues : il a été établi, quantà cegroupe, par le professeur ‘ que les idiomes bullom et timmanais étaient alliés entre eux et mandingues : 9° le foubach; 10° le groupe ibo-ashantais ; celui-ci contient les subdivisions suivantes : les langages acra ashantais, le dahomey, l’ibo, le nufi et le jom 670 ba ; outre ces idiomes et le usnow, les voca- bulaires fragmentaires d’Adelung appartien- nent encore au groupe ibo-ashantais. — L'a- gow et quelques autres langues échappe à cette classification et restent sans place dé- erminée. Sur les nature's des îles Hawaii; par M. W. RICHARDS. (On the natives of che Hawaiian Islands.) Les habitants de ces îles n’ont pas de tra- ditions précises relativement à la souche de laquelle ils tirent leur origine ; seulement ils parlent quelquefois de leurs ancêtres comme étant sortis de Taïti. La similitude qui existe entre le langage des Hawaïiens et celui des peuples qui vivent dans tous les archipels de l'océan Pacifique à l’est des îles des Amis, de même qu'avec ceux de la Nouvelle-Zélande au sud, et de plusieurs îles à l’ouest, cette similitude, dit M. Richards, prouve la com- munauté d’origine de tous ces hommes. Mais il se présente dès-lors une question importante et dont il faut chercher la solu- tion : quelle est la direction suivant laquelle a marché le flot de population pour arriver à ces archipels? Si l'on porte d’abord son attention sur les îles Sandwich, on est frappé de -leur isolement au milieu de l'immense étendue de l’océan, et l’on voit également que leurs habitants ont pu arriver, soit de l'Amérique qui est à l’est par rapport à elles, soit du Japon, qui se trouve à l’ouest. Sans doute la distance qui les sépare de l’une etde l’autre de ces contrées, surtout de la dernière, est très considérable; cependant ce ne serait pas là une objection que l’on ne pût lever; en effet, il est arrivé plusieurs fois que des jonques japonaises ont été pous- sées par les ve nts jusqu’à l’archipel des Sand- wich: de même on voit assez souvent arriver ‘sur leurs côtes des pièces de bois dont le point de départ a été la côte de l'Amérique, et que %e vent a chassées jusqu’à ces îles; ne peut-il pas dès lors arriver de même qne des embar- cations soient poussées par des tempêtes dans la raême direction. Mais la dissemblance que l’on observe entre la langue, les habitudes, la religion des Hawaïiens et celles des Japonais et des Amé- ricains prouvent avec une évidence à peu près complète que les premiers ne tirent leur origine ni de l’un ni de l’autre de ces der- niers peuples ; et de plus M. Richards ne connaît aucun fait qui vienne à l’appui de de cette communauté d’origine. Ainsi il ne reste, pour expliquer l'origine des habitants de cet îles, qu'un certain nombre de faits qui tendent à établir qu’ils sont venus du sud et de l’ouest. VARIRTES. Puissance mécanique de la cataracte du Niagara. Prenant pour base une série de trente- “huit mesures prises par l'ingénieur E. R. Blackwell, à Black-Rock, immédiatement au- dessus de la fameuse chute du Niagara, et dans lesquelles sont entrées en ligne de compte la profondeur du fleuve et la rapidité de son courant, M. Z. Allen de Providence, a obtenu les résultats suivants auxquels l’a conduit la formule d'Eytelwein. Pendant l'espace d’une minute, il passe sur Les rochers du saut du Niagara, une masse 671 d'eau égale à 22,440,000 pieds cubes, dont le poids s'élève à 701,250 tonnes 1,402,500,000 livres. Si l’on compte la hauteur de la cataracte, en nombres ronds, à 460 pieds anglais, ily a, comme d'ordinaire, dans tous les cas où l’on emploie comme moteur la force de l’eau, une perte d’un tiers; si l’on prend les évaluations - de Watt et Boulton, etque l’on estime la force d’un cheval (de vapeur) à 33,000 picds éle- vés à une hauteur d’un pied dans l’espace d’une minute, l'on obtient pour l'expression de la puissance mécanique de la chute du Niagara. 9/1,402,500,000 160 3 33,000 | —/4,533,33l chevaux de force, L'on peut maintenant faire entrer ce ré- sultat dans une comparals0: qui en fasse res-- sortir l'étendue. Baines, dans son histoire des manufactures de coton de la Grande-Bretagne (History of the cotton manufactures of the united king- dom ofGreat Britain), écrite en 1835, expri- me en chevaux de force et de la manière sui- vante, la puissance mécanique que met er jeu l’industrie anglaise, Par la force dela vapeur 33,000 chevaux Par celle de l’eau 11,000 Dans les manufactures pour Ja laine, etc. 100,000 Dans les bateaux et les mines 50,000 Total pour l’année 1835 194,000 L'on peut admettre que depuis l’année 1835, le développement considérable qu'ont subi l’industrie et la navigation à la vapeur, ainsi que l’emploi dela vapeur sur les chemins de fer, ont élevé la force mécanique employée d'environ 20 pour cent, que dès-lors le chiffre qui a exprimé cette force mécanique mise en jeu en 1843, était de 233,000 che- vaux. Mais il faut 6bserver aussi que cette force n’agit que pendant onze heures chaque jour, et pendant six jours pour chaque semaine, tandis que la cataracte du Niagara précipite son immense masse d'eau jour et nuit, et d’une année à l’autre: d’où il résulte au total que sa puissance mécanique est au moins quarante fois plus considérable que celle que met en œuvre toute l’industrie de la Grande- Bretagne. FAITS BINERS. D'après les documents contenus dans lou- vrage de Ai. Kubalski, dont je hitre est: Aperçus historiques sur l'origina des peuples slaves, les trois grandes branches qui représentent aujourd'hui - ces anciens peuples forment ensemble une por pulation de 70 millions d'âmes qui se divisent ainsi, savoir : Grands Russiens ou Moscovites mêlés aux Vorègues, 32 millions ; Polonais mê- lés aux Lettons et aux Slovaques, 23,500,000; Bohêèmes, Moraves, Illyriens, Servions, Bosnia- ques, Bulgares, Monténégriens, 14 millions 500 mille. . — La grande collection des monuments iné- dits de l'histoire de France va s'enrichir d’un recueil de lettres, mémoires et instructions di- plomatiques du cardinal de Richelieu, Ce re- cueil, entreprissous les auspices de M. le minis- tre de l'instruction pnblique, et don il a confié l'exécution à M. Avenel, jettera de-nouvelles ‘ Jumières et un intérêt nouveau sur cette époque où 672 de notre histoire, Les archives du royaume cel- les du ministère des affaires étrangères, le dé: pôt de la guerre, les manuscrits de la bibliothè- que Royale et au:si les collections privées ont fourni de nombreux et d'intéressauts matériaux à celte collection. — On lit dans 12 Courrier Belge :«Nous venons d'admirer dans l'atelier de M.Edouard Sacré un véritable bijou scienufique. C’est une balance pouvant peser six grammes, et accusant d’une manière évidente la quarantième partie d'un milligramme. On sppréciera cette sensibilité quand on saura qu'un quarantième demilligram- me est la cinquante mitliéme partie d’une pièce de 25 centimes. Éa balauce de M. Sacré va être soumise au jigement de l’Académie des sciences de Bruxeiles. » 1 — Dans le comte-rendu de la séance de la s0- ciété horticole de Lonüres, qui se trouve dans M notre dernier numéro, pos lecteurs ont pu voir que M. Hu:kisson a présenté à cette société un beau spécimen fleuri de Rhenanthera coccinea, Ïls ont pu voir de plus que la floraison de cette M plante est sujette à de g'andes bizarreries et par là ne pouvant être oblenue à yolonté.Or en ce moment on peut roir dans ies serres du Jardin du roi (serre supérienre compartiment des plan-w tes grasses), un beau-pied de cette plante en pleine fleur. Elle est en fleur depuis le moi d’a- # vril, et cependant -es fleurs ne paraissent pas devoir se fétrir eucore de quelque temps. Cer- tainement c'est l'uue des espéces es plus remar- quables par leur peauté dans cette singuliéreM famiile des Orchidées, dans laquells presque toutes les espèces se font plus ou moins remar- quer sous ce rapport. — Une exposition des produits des beaux-arts et de l’industrie aura lieu à Toulouse en 1845, dans les salles du Capitole. Elle commencera le 45 avril ef se terminera le 95 juillet. — Quelques fouilles ont été faites à l’amphi- théâtre romain d'Arles pour arriver à l’ancien sol. A 50 centimètres de profondeur,on a trouvé 4 du côlé de l'entrée du nord, le pavé en grandes dalles sur lequel on voit encore une voie que les chariots ont dû tracer autrefois. — M. Orfila vient de faire un voyage à Lon- dres pour examiner l2s collections anatomiques et pathologiques de cstte capilale. Cette explo- ration scientifique se rattache au projet de créa- tion d’un nouveau musée à notre facuité de mé- flecine de Paris; la base de cette importante collectionseraitformée par le musée Dapuytren. a —— — SOCIÈTE DES INVENTEURS. La liste des membres fondateurs pour les dé- partements sera close incessamment. Les mem- bres fondateurs recevront l'ouvrage sur ?ex- position de 1844, publié par la société ainsi que le bulletin dont le premier numéro paraîtra à la fin de ce mois. La cotisation annuelle des membres fondateurs ne pourra jamais dépasser 25 francs quelque toit plus tard le chiffre d'aug- mentation. ! Les mémoires, notes, dessins et petits modèles doivent être adressés au président de la société. rue de la Chaussée-d'Antin, n° 3. Les séances ont lieu tous les vendredis soir à 7 heures et demie. La principale réunion des membres du cercle a lieu le msrdi. La société forme un musée et une bibliothèque industrielle, le nom des dona-M {aires sera conservé dans les archives. Le bulletin de la société des Inventeurs fait mention ou rend compte de tousaes ouvrages qui lui sont adres- sés. Le bulletin qui est de 95 francs par an est en- M voyé gratuitement à {ous les membres de la so- ciété et il fait l'échauge avec {ous les journaux de Paris ou des départements. Le vicomte A. de LAVALETTE. Imprimerie de Worms, E. LALOUDÈRE el Comp, © boulevart Pigale, 46. He Anmée. : L'ÉCHO DU MOND Paris — Dimanche 1 Décembre 1844. A —_ — — Ë N. 42 SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'ÉCHO DU MONDE SAVANT paraît le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun ; il est-publié sous la direction de M. le vicomte À. DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de Poste et des Messageries. Prix du journal : PARIS pour un an 28 fr., éix mois 18 fr. 50, trois mois 7 fr, — DÉPARTEMENTS 30 fr., 16 fr., 8 fr. 50. A l’ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte de LAVALETTÉ, directeur et rédacteur en chef. "SOMMAIRE. SCIENCES PHYSIQUES. — Notesur les différents élats de laciäe arsénieux et la forme vitreuse en g'néral; BRAME. — SCIEN- CES NATURELLES.— GÉOLOGIE. — Constitu- tion géologique dela montagne de la Fable; J.ITIER, i >—ZO00L0G1E.— Lois de la distribution géogra- phique des mollusques marins côtiers ; ALC. D'OR- BIGNYX. — BOTANIQUE. — Action de la lumière jaune sur la production de là couleur verte et de la lumière indigo sur les mouvements des plantes ; =P. Gxenxer. — SCIENCES MEDICALES ET * PHYSIOLOGIQUES.—Recherches expérimentales sur les médicaments; POISguILLKE. — SCIENCES APPLIQUEES. — HORTICULTURE. — Plantes , nouvelles ou remarquables. — SCIENCES HIS- TORIQUES. — ARCHÉOLOGIE. — Découverte d'une gravure de 1418 à Malines. — BIBLIO- GRAPHIE. — Origine du chrislianisme, par le docteur DOELHINGER. — NOUVELLES ET FAITS DIVERS. —rale et qui bientôt se terminent par de buvelles grappes. Tige vert-olivâtre à ra- eaux veloutés; feuilles épaisses, sessiles, brt presque glauque; fleurs de 5 à 8, pa- ilionacées, en grappe terminale, grandes, un beau violet, a:compägnées à leur base ue {e 3 bractéoles ; s‘pales 5, libres, dont 3 liacés , verts , et 2 violet-pàle en dehors , -lavés de vert au sommet ; pétales 5, issemblables, violets, carène blanchâtre Ja base, aigrettée ; 8 étamines. Pour fleu- r l'hiver, cette plant: n’exige que 8 de- rés R. au-dessus de 0. Elle est la moins élicate des Polygala de serre tempérée ; sa ulture est facile: elle aime la terre de ruyère mélangée d'un tiers deterreau ou e terre franche. Sans abri contre les {ayons solaires, elle fleurit abondamment; l’ombre elle s’étiole et donne peu de eurs: arrosements fréquents en été, mo- érés en hiver. Les boutures ou marcottes roïssant très rapidement ne fleurissent ïen que la deuxième année. Gctte Poly- ala demande dans sa jeunesse à être pin- ée et à être taillée court au moins tous es deux ans. Passiflora Kermesina, var. Lemichezia- ïa Neumann. Cette jolie variété a été obte- tue desemis par M. Lemichez d'une fécon- lation croisée entre la Passiflora Kerme- ma.et la P. alata. Ell« n’a presque rien .le cette dernière, mais elle a conservé le -aractère dela première presquedans toutes es parties, excepté dans la couleur des leurs, qui, au lieu d’être rouges, sont rose loncé et d’un effet charmant. Elles ne riennent point en forme de grappes comme elles de la Kermesina, mais bien solitaires “lans les aisselles des feuilles, sur plusieurs points de la tige; le pédoncule, très long, »st muni de 3 bractées, les deux qui sont à la base et que l’on nomme stipules sont rès longues et très effilées ; le bouton, dif- férent de celui de la Kermesina, est plus “gros et plus arrondi. Les feuilles sont trilobées, vert jaunâtre, à longs pétioles minces comme les pédon- \cules ; les tiges sont grêtes comme celles de “la Passiflora palmata et un peu angu- »leuses, ï * Cyciame D'AFRIQUE. Cyclamen africa- “hum Joset, M. EF. Joset, dans une explo- ration botanique sur les côtes de l'Algérie, jen 1840, a recueilli quelques tubercules d'un cyclamen qui, plantés àson retour en (France, ont montré des fleurs colorées de vées et plus belles que celles de tous les “|cyclamens connus jusqu’à ce jour. | La Gunnera scabra est une plante de . | pleine terre ; ses feuilles sont à 5 lobes, ob- … longues, laciniées sur les bords, chargées de poils hérissés en dessus, rarement en dessous, chaque feurlle mesure 2 mètres de long sur un métre 30 de large et est portée Icarmin et de lilas, plus grandes, plus éle- 692 par un pétiule muriqué. La hampe de fleurs, disposées en panicule, s'incline de 710 centimètr-s à un mètre. Les indigènes du Pérou font, avec s°s feuilles, une bois- son rafraîrhi sante et mangent les pélioles crus après en avoir enlevé l'écorce. Les racines soul riches en principes astrin- gents, et peuvent aussi servir à teindre en noir. Cetie plante a remporté à Anvers le prix du concours pour la plante la plus rare. M. J.-M. Gogel d’Anvers est le seul possesseur en Europe de ce curieux végé- tal. ALSTROEMÈRE Du CHILi. La facilité avec laquelle cesplantes varient de nuances par le semis, ne permet pas d’enétablir la no- menclature. Les semis tentés jusqu'à ce jour ont donné presque autant de nuances dif- férentes qu'it y avait de pieds. Les diffé- rences très prononcées dans les unessont quelquefois légères dans les autres, mais lorsqu'on les compare l’une contre l’autre, on trouve rarement deux individus dont les fleurs soient semblables, et toutes sont belles; ces plantes, peu connues encore, sont appelées à jouer un grand rôle pour l’ornement, non-seulement des jardins, mais aussi pour celui des salons; les ra- meaux coupés continuent de fleurir dans l’eau, et les fleurs s'y maintiennent long- temps sans s’y flétrir. La culture en pot paraissait peu'leur convenir ; quelques essais que l’on fiten pleine terre ne furent pas très heureux, de sorte que ces magnifiques plantes étaient restées négligées ; aujourd'hui la culture en est devenue très facile; voici comment M. Jacques, jardinier en chef du domaine royal de Neuilly, y est parvenu : il fit creuser une tranchée de la profondeur de. 30 centimètres sur une largeur de { mètre 50 , il fit répandre au fond de la tranchée une épaisseur de 4 à 5 centimètres de sa- ble de rivière pur, le reste de ia tranchée iut rempli avec la terre de bruyère bien mélangée d'un tiers de ce même sable de rivière ; il y fit placer les pieds à distance de 30 centimètres en toussens; cette plate- bande est recouverte de châssis en hiver auxquels on laisse grand air tant qu'il ne gèle pas; on couvre les châssis de feuilles pendant lesgrands froids : la gelée y a plu- sieurs fois pénétré jusqu'à 4 degrés centig. sans que les plantes (dépourvues de tiges et de feuilles à cette époque) en eussent aucunement souffert. C'est ainsi que depuis quatre ans les alstroemères ont fait chaque année, en juin et juillet l'admiration des amateurs qui les ont visitées; le mérite en a été aussi apprécié à l'exposition de juin der- nier de la Société royale d’horticulture de Paris. — Exposition au soleil, arrose- ment nul ou très modéré et seulement avant et pendant la fleuraison, s’il yavait grande sécheresse ; à défaut de sable de rivière, des graviers, des pierres meuliè- res concassées rempliraient le même but. Une autre plate-bande fut, l’an der- nier, couverte de feuilles seulement, sans châssis; elles ont très bien résisté; des ‘essais commencés en terres sablonneuses mêlées d’un tiers de gravier, semblent, 693 selon le bon état des plantes, donner l’es- poir que la terre de bruyère n’est pas non plus indispensable. Ges plantes donnent ordinairement quelques fleurs dès la deu- xième année de semis. LiSERON TRICOLORE. Convolvulus trico- lor. M. Vilmorin a reçu celte année une variété de cette plante, dont le bleu est si intense que l’on peut l’appeler bleu de roi. SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. Découverte d’une gravure de 1418 à Malines. On vient de découvrir tout récemment en Belgique une gravure d’une date antérieure à cellede la plusancienne qui fâtconnue jusqu’à ce jour. En effet, la gravure qui porte la date la plus reculée est celle qui représente saint Christophe portant sur ses épaules le Christ enfant, et qui porte le millésime de 1423.On ne connaît que trois épreuves de cette gra- vure : l’une se trouve dans {le cabinet d’es- tampes de la bibliothèque royale de Paris; M. Léon de La Borde la regarde comme une copie; Ja seconde est coloriée et se trouve dans la bibliothèque de lord Spencer; la troi- sième est en Allemagne ; selon: toute proba- bilité, c’est celle qui a été découverte par Heinecken dans le couvent des Chartreux de Buxheiïm, près de Menningen. De Murr à donné de cette gravure un fac simile qui a été reproduit dans l'Essar sur l'origine de la genouse, de Jansen (t. I, pl IV, p. 106); l’on en voit également d’autres /ac simile dans la Bibliotheca Spenceriana de Dibbin (vol. EF, p. 145) et dans le mémoire de M. de La Borde sur l’origine de imprimerie à Mayence (Paris, 1840, in-4°). Quelque nombreuses qu’aient pu être les gravures du quinzième siècle, elles ont été exposées à bien des causes de destruction, et elles ont fini par devenir extrêmement rares: et les collecteurs, en remontant graduelle- ment l'échelle chronologique, sont tous venus s'arrêter au saint Christophe de 1423, qui a été regardé comme marquant l’époque de la naissance de la gravure. Aujourd’hui l’on est obligé de rectifier cette date. Iln’y a que quelques semaines qu’un ha- bitant de Malines, occupé à mettre en pièces un vieux coffre qui avait servi à serrer de vieux parchemins moisis, découvrit une vieille image collée en dedans du couvercle. Heureusement M. de Noter, artiste de Ma- lines, se trouvait présent ; il en recueillit soji- gneusement les fragments, car elle avait été brisée ; il réussit à les rassembler fort habi- lement, et après cela il y découvrit la date de 1418 très visiblement tracée, et qui prou- .Vait combien cette nouvelle découverte était intéressante pour l’histoire de l’art de la gravure. Avis de cette précieuse trouvaille fut bien- tôt donné au baron de Reiffenberg, le zélé et savant conservateur de la bibliothèque de . Bruxelles, qui s’empressa d'acheter ce trésor archéologique, sachant bien qu'’autrement il - ne tarderait pas à prendre la route de Paris ., ou de Londres. Du reste, le prix auquel il fut vendu n’est que de 500 francs, simple bagatelle pour un objet de cette importance, unique et inédit. DR CREER 694 Voici en peu de mots la description de cette gravure. Elle a exactement quarante centimètres de hauteur sur vingt-six centi- mètres et demi de largeur ; le temps lui a donné une teinte jaune, et elle est endomma- gée en quelques points; elle à été attaquée par les vers càet R; sa partie inférieure manque; mais le mal a été habilement guéri à l’aide de papier de la même époque qui se trouvait dans le coffre; la restauration en a été faite de telle sorte qu’on peut l’examiner des deux côtés. La marque du papier, dont les lignes sont horizontales, est une ancre placée horizontalement dans la partie supé- rieure de la feuille; cette marque ne se trou- ve dans aucune des estampes réunies par Jansen. La gravure avait été coloriée confor- mément à l’usage de l’époque; mais il ne resteplus que le rouge, un peu de vert et de bistre. Au haut de l’estampe sont trois anges qui étendent les deux mains, qui por- tent des couronnes de fleurs, et au-dessous volent deux colombes; au centre d’un cercle palissadé, semblable à celui du jardin de la Pucelle d'Hollande, sont assis la Vierge et l'enfant Jésus entre deux arbres. L'enfant se tourne vers sainte Catherine, dont les attri- buts sont, comme de céutume, une épée et une roue. À la gauche est sainte Barbara te- nant une tour. À l'extrémité de la palissade, près de l’épaule droite de la sainte, est per- ché un oiseau, probablement une autre co- Jombe. Sur le devant,à droite, est sainte Do- rothée, avec un bouquet et une corbeille de fruits; à gauche, sainte Marguerite, te- nant une croix et un livre et accompagnée deson dragon. La palissade est fermée par une barrière, et en dehors, vers la gauche, se trouve un lapin tout entier, tandis que dans la gravure de saint Christophe le lapin est presque entièrement caché dans son trou. Si la gravure qui vient d’être décrite est plus ancienne que celle de saint Christophe, elle lui est aussi infiniment supérieure quant a son exécution. Les figures sont groupées d’une manière ingénieuse, leurs poses sont simples et naturelles, les draperies sont dans le style des miniatures de l’époque et à grands plis; enfin le dessin ne manque pas de correc- tion. La gravure consiste simplement en un trait très profond, que l’on sent même par derrière. L'épreuve semble avoir été prise, comme c'était alors la coutume, avec une sorte de détrempe pâle ou plutôt grise. Le papier doit avoir été appliqué sur la planche et ensuite fortement frotté par derrière, ce qui rend compte de la vigueur de l'épreuve. Toutes les têtes ont le nübus, mais celui de l'enfant Jésus est le seul cruciforme, ee style d'ornement étant réservé uniquement à la divinité. La Vierge porte une Couronne im- périale; sainte Catherine en a une de reine, et sainte Dorothée une de fleurs. Les che- veux de la Vierge sont rejetés derrière; ceux des quatre saintes flottent sur leurs épaules. Quatre légendes écrites sur des banderolles indiquent les quatre noms écrits en caractè- œes gothiques: Sancta Katarina, sancea Barbara, sancia Theoretissa (?), sancta Margarita. Toutes les figures sont assises. Sur la première traverse de la barrière se trouve l'inscription capitale, le signe sacra- - 695 mentel et distinctif de la gravure, la date de l'an MCCCCX VIII, tracée en caractères nets, précis et à l’abri de toute discussion. Ce précieux exemplaire sera bientôt dé- posé dans la bibliothèque royale de Bruxelles à titre de monument national. > (Athenœum.) BIBLIOGRAPHIE. Origine du Ghristianisme ; par le docteur DOELEINGER, professeur d'histoire à l'Univer- sité de Munich ; traduit de l’allemand, par M. Léon BORÉ, professeur d'histoire au collége d'Angers; % vol. in-8°. Päris, chez Debécourt, libraire-édi- teur, rue des Saints-Pères, G4. L'étude de la langue allemande, deve- nue générale dans nos collèges, a déjà répandu des lumières nouvelles dans Ja philosophie et l’histoire, sciences où les Allemands ont le plus de succès. Chaque jour de nouvelles publications viennent témoigner et des progrès que fait chez nous la connaissance de la langue alle- mande, et du goùt du publie à connaître les productions de nos voisins. Les travaux historiques de Nicbhur, d’Heeren, de Kreutzer, de Bœck, de Schlosser sont aussi généralement connus que les com- positions littéraires de Schiller et d'Hoff- mann. L'étude de l'antiquité n’occupe pas seule les érudits allemands; l’histoire ecclésiastique leur doit d’importants tra- vaux. La savante publication de M. Hur- ten; ancien pasteur à Schaffouse, sur le pape Innocent IÏT, a acquis une célébrité européenne par les tracasseries qu’elle a occasionnées à l’auteuretsaconversion au catholicisme qui en a été la suite; les travaux de M. Léopold Ranke, professeur de l’Université de Berlin, sur la papauté aux XV: ei XVI: siècles: de M.’ Doellin- ger et de M. Moehier, tous deux profes- seurs à l’Université de Munich, sur l’his- toire des premiers -siècles de l'Eglise; l’histoire de Sylvestre IT, par M. Hock, de Grégoire VII, par M. Voigt, professeur à l'Université de Hall, etc., Jouissent de l'estime universelle en Allemagne, et mé- ritaient d’être traduits dans notre langue. M. Léon Boré s'est acquitté avec soin et bonheur de la traduction des Origines du Christianisme de M. Doellinger. Etevé à l'Université de Wuitzbourg, familiarisé dès sa jeunesse avec les difficultés de la langue allemande, M. Boré a su faire passer dans un français correct el agréa- ble, toute la substance de l’auteur origi- na!. Une chose seule mazque à son œuvre, c’est une appréciation de l'ouvrage de Doellinger. Un traducteur ne doit pas se borner à tourner en français les mots de l’auteur qu’il veut faire connaître; 1! doit, s'il veut donner un travail complt, faire d’abord connaître au public l’homme et les doctrines sur lesquels il va porter la lumière de la traduction. Il est vrai que M. Boré a fait précéder l'ouvrage de M. Doellinger d’une introduction ou préface; mais ce travail se rattache par des liens fort incertains avec les Origines du Chris- tianisme. C’est une bonne dissertation sur l'esprit philosophique de l'Allemagne, ses écarts, ses dangers, son influence sur quelques-uns de nos auteurs modernes ; elle.aurait pu se placer également en tête des œuvres de Ranke, ou de Herder. Après cette observation, nous n'aurons plus que des éloges à donner au traducteur et à l'auteur. Doellinger commence son ouvrage en" exposant la situation de l’empire romain: et particulièrement de la Judée au mo ment de la naissance de Jésus-Christ. IN montre la nation juive dans l’abaissem ment politique ; il signale les décisions de ses sectes et de ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du lundi 2 décembre 1844. Après une demi-heure de séance, l'Aca- démie s'est constituée en comité secret, afin de discuter la présensation et les titres des candidats pour la place vacante dans la sec- | tion d'anatomie et de zoologie par: lamort de : M. Geoffroy-Saint-Hilaire. Il nous serait fa- | cile de lever entièrement le voile qui couvre | ces secrètes délibérations académiques; ce- pendant nous nous croyons assez bien ren- seignés pour assurer que les deux premières | places sont occupées par MM. Duvernoy et | Valenciennes. | Au troisième rang est M. Dujardin, qui a | eu le tort grave de se présenter fort tard. Parmi les titres importants de cet ancien ré- | dacteur en chef de L'Écho du monde savant, | vaux de micrographie d’une si grande valeur | pour la physiologie et qui lui mériteront sans | doute quelques voix importan(es dans la lutte | entre les deux premiers candidats. Nous re- | viendrons sur les autres noms qui sur la liste IRont pris date pour l'avenir. | D. Augustin Cauchy présente un mémoire | sur plusieurs nouvelles formules qui sont re- | latives au développement des Hne en | séries. | M. Pelletier, dans une lettre envoyée à | l'Académie, compare les ravages dont la ville | de Cette vient d’être victime, le 22 octobre | dernier, à ceux qui attéignirent la commune | de Chatenay, le 18 juin 1839. Ces violentes |agitations aériennes dans un point circon- lement électriques produites par la haute ‘tension que peut acquérir un nuage. Du | reste, le inême auteur a déjà professé cette po dans son intéressant traité des : ‘trom- es. ACADÉMIE DES SCIENCES, | f Kkarah. {Extrait de, lettres de M. Erkbaun, membre | - pourtitre : | nous devoris rappeler surtout ses beaux tra- L. dérivent, selon M.Peltier, d'actions pu- : :M. le docteur Bonnafont, chirurgien-ma- jor, correspondant de l’Académie de méde- cine, présente une note sur-quelques expé- riences physiologiques faites sur les décapités, dans le butæle déterminer si, après la déca- pitation, toute sensation n’est pas immédiate- ment abolie. Les expériences de Sue,entreprises sur un dindon, qui, quoique décapité, se relèv e, marche quelque temps et cherche à porter sa patte du côté de la place du cou; celles de Julia Fontenelle sur la tortue, le hanneton, la grenouille; d’autres faites sur l’homme, en 4803; par le docteur Aldim, et par M. Wil- son en 1832, tendaient à prouver que la dé- capitation n’erlève pas subitement toute sen- sation. M. Bonnafont, qui à répété ces sortes d'expériences sur la tête de deux suppliciés en criant à leurs oreilles et en examinant avec soin Jes mouvements qu'auraient pu produire servaient une immobilité complète, et qu’au- cun signe de vie ne s'était manifesté. De là ilest porté à conclure queda vie s'éteint en même temps. que la décapitation. a lieu. M. Maisonneuve envoie un mémoire qui a Memovre sur l’entérotomie de l’antestin grèle dans les cas d’oblitér ation de cet organe. Des faits que renferme le travail de M. Maisonneuve on peut conclure : 1° que les nombreuses variétés d'oblitération de l’in- testin grèle ne. doivent plus être considérées | comme au-dessus des ressources de l'art ; 2° que l’entérotomie de cette portion du tube digestif constitue une ressource précieuse contre ces affections; 3° qu’elle peut être ap- pliquée avec des chances raisonnables de succès dans tous les cas où l’oblitéra ion n’est point encore compliquée de péritonite géné- rale ; 4° que cette opération mérite de prendre rang dans la science à côté de l'opération de la Penue étranglée et de l’entérotomie du gros intestin. Vingpt-six opérations viennent à l'appui des opinions que soutient M. Maisonneuve, et elles sont relatées avec soin dans le travail qu’il présente aujourd’hui. M. le docteur Martini envoie un long tra- -vail intitulé: De l’influence: générale des sécrétions su l'économie animale. M. Guyon transmet deux observations : . 4° l’une sur un vice de conformation offert par un Cabyle desmontagnesde Delly; 2° l’au- tre sur un Epispadias observé dernièr ementà Alger. Le sujet de la première observation, Fou me âgé de 35 à 38 ans, se faisait remarquer par une conformation particulière du crâne, mais surtout du maxillaire supérieur, qui se leurs yeux, s’est assuré qu'ils con-- x prolongeait, sous forme de grouin, au-devant de l'implantation des dents. La portion du maxillaire qui s’avaneait au-delà de lim- plantation des dentsétait de trois centimètres au moins. La plupart des dents étaient tom- bées par suite de carie ; elles étaient implan- tées verticalement, très serrées entre elles, et déviées de manière à présenter un de leurs bords latéraux en dedans et l’autre en de- hors. Cet individu avait une intelligence fort obtuse. La Seconde observation n'offre rien de re- marquable à signaler. L’Académie reçoit un volume des Mémor- res des savants étrangers couronnes par : l’Académie royale des sciences et belles- lettres de Bruxelles. Parmi ces mémoires, nous remarquonsle beau travaif de M. Nata- lis Guillot, travail qui comprend uné'exposi- tion anatomique de l’organisation du centre nerveux dans les quatre, classes d’animaux vertébrés. E.F. SCIENCES PHYSIQUES. CHIMIE. Sur un nouveau genre de sels obtenus par l’action de ‘hydrogène sulfuré sur les ar« séniates; par MM. J. BOUQUET et S, CLOEZ. {étude des produits qui se forment quand on fait agir l’acide sulfhydrique sur les arséniates solubles, a été déjà faite par M. Berzelius, dans le mémoire qu'il a publié, en 1826, sur les sulfarséniates. Cet illustre chimiste a vu que, dans ce cas, l'acide sulfhydrique, par son hydro- gène, s'empare de tout loxyg êne des ar- séniates et que le soufre s’y substitue, de sorte qu’ après la réaction, on a un nou- vel arséniate dans lequel tout l'oxygène est remplacé par du soufre. Il nous a été donné de voir, dans une réaction tout à fait semblable, que le remplacement de l'oxygène par le soufre éprouve en quelque sorle un temps d’ar- rêt, et nous avons cbteuu un sel parfai- tement cristallisé et correspondent, par sa composition, aux arséniates. Ilen dif- fère cependant en ce point que son acide renferme à la fois du soufre et de l'oxy- gène, indépendamment de larsenic qui en est le radical. Voici dans quelles circonstances ce sel prend paissance : dans une solution satu- rée et froide de biarséniate de potasse on fait passer un courantrapide d’acide sulf- hydrique ; au bout de quelquesinstants, il se précipite dusulfure d’arsenic, puis il se forme des cristaux blancs qui gagnent le 700 fond du vase oùs’opèrelaréaction. Quand il s’est déposé une certaine quantité de ceseristaux, on ajouteun peu de polasse, de manière à rendre la liqueur aloaline. On continue à faire passer de l'hydrogène sulfuré, jusqu'aice que le sulfure d’arse- nice ait pris une (einte grise; on filtre alors la liqueur et on la fait cristalliser dans le vide, Les cristaux qui se forment sont tou- jours salis par une poudre jaune; on les lave avec un peu d’eau distillée, on les comprime entre plusieurs doubles de pa- ier buvard, et l’on achève leur dessica- tion dans le vide.s L'analyse de ce sel nous a conduit à le représenter par la formule. is Ar OS?, KO + 2H0. Cette formule n’est pas la seule que Jon puisse présenter pour expliquer la constitution de ce:sel ; ainsi, si l’on triple la formule précédente, on pourra le re. présenter de la manière suivanie : e(ArO:, KO) + ArS°,KS + 6HO. Sous cette forme, ce serait une combi- raison de 2 équivalents de biarséniate de potasse et de { équivalent de sulfarsé- niate de polasse. Mis si telle était sa constitution, il devrait laisser précipiter du sulfure d’arsenic”par l’action des aci- des, ce qui n’a pas lieu : dans ce cas le sel se décompose et ne laisse précipiter : que du sdüfre. | D'après une autre manière de voir, on pourrait considérer cesel.comme du biar séniate de potasse, dans lequel l’eau de cristallisation serait remplacée par-de l’a- cide sulfhydrique. L’arséniate de potasse. = AzO5, KO + 2HO, Le sel étudié. . . . . = AzO,, KO + HS, Mais nous ne croyons pas que telle soit la constitution de ce sel, car si l’on pré- ‘cipite un sel de-plomb par une solution du sel, on à un précipité blanc; dans l'hypothèse précédente, il devrait être noir. Le précipité moireit, il est vrai, mais ce n’est ordinairement qu'après deux ou trois heures et alors que le pré- cipité est complètement décomposé. Nous avons cru devoir donner la pré- férence à la première formule que nous avons présentée; cette formule admet, : dans ce sel, l’existence d’un nouvel acide, analogue en. composition à l’acide arsé, nique, mais contenant, outre son radical, du soufre et de l'oxygène. Sans préjuger en rien le nom que les progrès ultérieurs de la chimie pourront assigner à ce nouvel acide, et désirant seulement lui en donner un qui permette de ne pas le confondre avec ceux déjà connus, nous proposons celui d’acide sulfoxiarsénique. Le sulfoxiarséniate de pot. = ArO3$?, KO 4 °HO. Ce sel est blanc, cristallisé en petits prismes, qui peuvent quelquefois attein- dre la longueur de 1 ou 2 centimètres; il est peu soluble dans l’eau. Nous n’avons déterminer directement cette solubi- : lité, car le sel en solution se décompose :‘promptement, même dans le vide, ‘Cependant si la solution est saturée, si, ; de plus, elle est un peu alcaline, on peut , 701 encore obtenir une cristallisation dans le vide. Le sel n’est pas, à la vérité, entiè- rement préservé de la décomposition , mais une partie y échappe et peut cristal- liser. Le sel séché est complètement! inalté- rable au contact de l'air. Mais si on élève la température, il donne, en se décomposant, des produits très complexes. Vers 170 degrés, il laisse dégager toute son eau et jaunit sans se fondre. Chauffé à là flanime de la lampe à al- coo!, il fond, perd son eau et laisse déga- ger du sulfure d’arsenic, puis de l’arsenic qui vient se sublimer à la voüte de la cornue en cristaux brillants. Le résidu rouge-bfun qui reste au fond de la cornue contient du sulfate de potasse, un sulfosel contenant un des sul- fures d’arsenic, et une trace d’arséniate de potasse, Le selen solution se décompose promp- tement ; cette décomposition, qui com- mence même à froid, est complète à Pé- bullition. Il se dégage des traces d’acide sulfhydrique, et il se dépose une petite quautilé d’une poudre jaune sale, qui, analysée, ne contenait que du soufre. La liqueur contient un sulfosel, et l’a- cide chlorhydrique en précipite du sul- fure d’arsenic. Elle paraît contenir aussi dé l’arsénite de potasse, car elle précipite immédiatement par l'hydrogène sulfuré, alors qu’on la traite par leréactif, après y avoir ajouté de l'acide chlorhydrique et l’avoir filtrée. La solution ainsi décomposée par ébul- lion, ne contient pas de sulfate. Si nous insistons sur la décomposition qu’éprouve le suifoxiarséniate de potasse en présence de l’eau, c’est que nous croyons que l'explication de ce fait jettera quelque jour sur fa constitution de ce sel, telle que nous la présentons. : Eu effet, là facile altération du sul- foxiarséniate de potasse, et la grande faci- lité avec laquelle ilse sépare de ses deux équivalents de soufre, peuvent bien faire admettre qu’au premier moment de la dé- composition il se débouble en soufre et arsénite de potasse : ArO5S?,KO = ArO5RO<+28S, L’acide arsénieux est un acide faible, etne sature pas complètement la potasse: de sorte qu’en admettant que le soufre puisse agir sur la potasse comme si elle était à peu près libre, on aura l’explica- tion de ces phédomènes, en apparence si compliqués. La potasse et le soufre, en présence de l’eau, donnent un hyposulfite et un poly- sulfure : nous ferons remarquer que la liqueur ne contient pas de sulfate. Si, dans cette réaction, il s’est formé un po- lysulfure, il aura sulfuré et dissous à me- sure une partie de l’acide arsénieux ; de làla formation d’un sulfarsénite et le dépôt de soufre. Enfin, comme il ya peu de soufre, une partie de l’acide arsénieux , ‘échappe à la sulfuration. l L’acide cblorhydrique pur et exempt sénique, on ne trouvera peut-être 4 702. de chlore, décompose immédiatement le sel : il en sépare le soufre complètement; car si l’on porte le mélange à lébulli- tion, le soufre se rassemble en un globule « dont le poids représente, à 42 pour 100 # près, celui que des analyses plus rigou- M reuses nous on! démontré.exister dans le sel. La formule du sulfoxiarséniate de po- tasse nous indique que, si tout le soufre M de ce produit est ‘enlevé, les éléments M restants constituent l’arsénite de potasse. M C'est: en effet ce produit, ou mieux de l’acide arsénieux, qui resteen solution M après la décomposition du sel parl’acide chlorhydrique. La présence de l'acide arsénieux a été démontrée dans cette solation parl’hydro-« gène sulfuré, qui la précipite immédia- " tement, et enfia par le précipité vert ca- M ractéristique que l’on obtient-avec le sul- fate de cuivre, Quand on précipite un sel de plomb par une solution de sulfoxiarséniate de“ potasse, on a un précipité blanc, que l’on peut laver à l'eau froide; pendant deux # ou trois heures, sans que sa couleur À s’altère ; mais bientôt il se colore, et, 4 après un ou deux jours, il devient {out av fait noir. | Si, avant cette altération, on traite ce précipité en suspension dans l’eau pari quelques gouttes d’acide sulfurique, et sil l'on filtre la liqueur après quelques mi-1| nutes de contact, 6n a une liqueur acide qui ne précipite pas les sels de baryte, et qui bientôt se trouble et laisse précipiter du soufre. Nous avions évidemment en solution! l’acide sulfoxiarsénique, maissa prompte altération ne nous a pas permis de le con! centrer, ni même d'étudier ses propriétés] à l’état d’isolemment, car son existence est! éphémère. | Si l'on rapproche la réaction produitel par l’acide sulfurique sur le sel de plomb} de celle produite par l’acide chlorhydri- quesur le sel de potasse, on voit qu’elle: sont du même ordre. Dans les deux ea! Pacide sulfoxiarsénique a èté isolé; mai: aussitôt sa séparation, il se décompose er soufre et acide arsénieux. Cette altéral {ion paraît être son caractère le plus di tinctif. Nous avons parlé de la grande analo gie de composition qui existe entre l'an séniate et la sulfoxiarséniate de potasse la comparaison des formules respectiv de ces deux sels démontre complètemer cette analogie : à pl de Do ] NL sul sé | qu col ( au nl Sür es Organt tation DUJAR ap rékts, Ceux d cle ls: org ado tél répin TX 67e alt d'p Aeris 2 Cintre LIN La bone} tent en Le biarséniale de potasse ... —Ar O5, KO — 9H Le sulfoxiarséniate de potasse— Ar O5 S2 KO 9H] Nous avons vu aussi qu’à 170 deg le sel que nous avons étudié perdait co! plètement son eau et se décomposait. Si maintenant on veut se rappeler fi nalogie si grande qui existe entre lai arsénique et l'acide phosphorique, celle que nous ayons essayé d'établir ef tre l’acide arsénique et acide sulfoxie téméraire une conséquence thtorique.Q _ 1203 nous chercherions à comparaison. | Pour nous, les 2 équivalents d’eau de - notre sel sont de l’eau basique, et l’acide sulfoxiarsénique esi un acide tribasi- que, comme l'acide phosphorique. Cette propriété n’a pas été démontrée, il est vraï, pour l’acide arsénique, mais elle est très probable, et quelques expé- déduire de cette riences que nous nous proposons de continuer nous portent à croire que l’a- cide arsénique peut présenter, dans son état d’bydratation, les mêmes phénomé- nes que l’acide phosphorique. Üne autre considération théorique nous semble présenter, peut-être,. un plus haut degré d'importance. Nous pensons que l'acide sulfoxiarsé- nique, intermédiaire par sa compos:tion entre l'acide et le sulfide arsénique n’est pas le seul composé qui puisse rattacher ces deux äcides l’un à l’autre. . Nous croyons à l'existence d’une sé- rie, semblable à celle que le beau travail de M. Regnault sur les éthers chlorés nous a fait connaître. Les deux termes extrêmes de la série sont l’acide et le sulfide arsénique; acide sulfoxiarsénique est un intermédiaire. La série, pour êlre complète, exigerait enco= re {rois autres termes, et il est probable que des recherches dirigées dans ce sens combleront cette lacune. Cette série de composés peut se for- muler de la manière suivante : ArOS, Acide arsénique. ArOës. ArO5S2 Acide sulfoxiarsénique. ArO253. ArOSz. _ArS. Sulfide arsénique. SCIENCES NATURELLES. ZOOLOGIE, Sur les Acariens, et en particulier sur les organes de la manducation et de la respi- ration chez ces animaux; par M. FÉLEX DUJARDIN (Extrait du premier mémoire.) Après avoir discuté les travaux antérieurs relatifs au même objet, et particulièrement ceux de Dugès, j’examine successivement chez les Acariens : 4° la forme: extérieure et lesorganes locomoteurs; 2° les organes de la manducation et l'appareil digestif; 3° l’appa- reil respiratoire; 4° le système nerveux et les yeux; 5° l’appareil reproducteur ; 6° les aff- nités d'après lesquelles on peut classer:les Acäriens; et, sur ces différents points, je fais connaître les observations qui me sont pro- pres La bouche des Acariens présente ordinai- rement deux mandibules entièrement mobiles et formées de deux ou trois pièces au-dessus d’une lèvre plate ou en gouttière, résultant elle-même du rapprochement ou de la sou- dure de deux mâchoires palpigères; mais chez . le Limnochares, l’article basitaire de chacune. des mandibules concourt avec la lèvre à for- mer un tube crustacé, court, recourbé en : manière de trombe, et qu'on pourrait croire 104 ‘ S d’une seule pièce. La dissection de cette trompe en fait connaître la vraie structure,en même temps qu’elle montre deux dents mo- biles articulées dans l’intériéar du tube à l’ex- trémité des pièces mandibulaires dont elles sont le complément... Les mandibules on- guiculées chez les Trombidions, comme chez les Araignées, sont également pourvues d’une glande vénénifère, tandis que les mandibules en pince des Gamases et de plusieurs autres genres n’ont pas cétte glande. Les mandibules onguiculées que l’on voit, chez les Trombidions, les Molgus et les E- rythrœus, couchées longitudinalement dans la lèvre en forme de gouttière dont elles at- teignent ou dépassent un peu l’extrémité, | présentent, chez les Atax, une disposition fort singulière; ici, en effet, elles sont perpendi- culaires à la lèvre crustacée, élargies en for- me de masque, et présentant au milieu un petit orifice par lequel viennent sortir seule- ment les pointes mobiles ou les onglets des mandibules. La lèvre inférieure se montre, chez les O- ribates, formée distimctement par la réunion de deux mâchoires analogues à celles des Co- léoptères, dentées au bord et portant cha- cune son palpe dorsal. Chez les Gamases, la lèvre est encore dis- . tinctementcomposée dedeuxmâchoires, mais c’est avec celles des hyménoptères qu’elles présentent plus d’analogie ; elles sont formées d’une lamelle aiguë et portent en dedans une lamelle accessoire striée obliquement, qui constitue une sorte de languette, en s’unis- sant avec l’appendice correspondant. Le Gamasus Coleoptratorum, caractérisé par une plaque sternale écailleuse, présente une autre particularité fort curieuse : une petite tige terminée par. deux soies plumeuses est articulée sur le bord antérieur de la pla- que sternale, et paraît ainsi représenter les appendices inférieurs d’un segment intermé- cdiatre 70 L'Uropode, pour la composition de sa bou- che, a beaucoup de rapport avec les Gamases; sa lèvre est formée de trois à quatre paires de stylets plumeux très élégants. La composition de la lèvre est encore bien distincte chez les Acarus et les Sarcoptes, quoique le type soit considérablement modifié par dégradation ; mais chez les Acariens, dont les mandibules ne sont pas terminées en pince, cette composition maxillaire de la lèvre n’est pas visible, soit qu’elle forine une gouttière membraneuse sous les mandibules, ou une gaîne allongée comme chez les Smari- dia, ou un masque écailleux percé d’un petit trou pour la sortie des pointes des mandibu- les comme chez les Atax, soit qu’elle ait la forme d’une lame hérissée d’épines comme chez les Zxodes, ou qu’elle concoure à for- mer le rostre écailleux et tubuleux du Zimno- chares, en fournissant seule, dans ce cas, le bord circulaire et entouré de cils convergents à l’orifice buccal. Après avoir montré queles caractères tirés par Dugès de la forme des palpes n’ont pas toujours la valeur qu’on leur a attribuée, je signale deux autres modifications de ces or- ganes : l’une propre au genre Molqus, dont les palpes divergents sont terminés par un article subulé aigu, l’autre caractéristique du 105 genre Cheyletus, dont les palpes, très renflés à la base, se recourbent comme les mandi- bules ‘des larves de Dytiscus et de Myrmeleo, et sont terminés par un crochet en faucille, : avec deux lamelles plus courtes, en forme de peigne; un pharynx à la face externe duquel s’implantentdenombreux faisceaux musculai- res sevoiten arrière de la bouche, chez les Trombidions et le Limnochares, et concourt. évidemment à produire la-succion. Quant à l'æsophage, à l'estomac et à l’in- testin, que Treviranus n'avait pa voir distinc: tement dans le Frombidion, je les ai cherchés vainement aussi, et je suis resté. convaincu que les sucs organiques -dont les Acariens' se nourrissent viennent se loger dans des lacu- nes sans parois propres au milieu de la masse parenchymateuse qui faitles fonctions de foie; l’eau dans laquelle on dissèque les Acariens délaïe ou altère leurs tissus, de telle sorte qu'on ne peut reconnaître un intestin distinct. Quand, d’ailleurs, on observe par transpa- renceles Bdelles, les Gamases, les Dermanys- ses, etc., on voit bien que le sang ou le suc nourricier dont ils sont remplis occupe un espace lobé ou multifide symétrique ; maisici encore on ne peut acquérir la notion d’une paroi distincte autour de ce liquide, qui sem- ble occuper des interstices ou des lacunes entre les faisceaux musculaires et jusque dans la base des pieds. Un fait qui démontre d’ailleurs aussi absence de circonscription pour l'intestin, c’est la doi du se logent les bulles d’air avalées par les Acariens dans diverses circonstances. à Cependant il existe un anus chez les Aca- riens, mais les excrétions de ces animaux chez l'Uropode, où ce produit l'air, forme une petite tige cor pédoncule à l’animal. Plusieurs sécrétions distinctes salivaires ou vénénifères, dont le prodürt porté à l'extrémité de la mandibule par un long canal. La respiration, chez les Acarus et les Sar- coptes, doitse produire seulement, par toute la surface, à travers les tissus : et chez les Gamases, les Cheyletus et divers Acariens à mandibules en pince, elle a lieu par un sys- tème de trachées aboutissant à des stigmates, comme chez les insectes. Mais entre ces deux extrêmes, on observe un mode de respiration double ou mixte, dont on n’avait encore signalé aucun exemple : il s’agit, en effet, d’un système de trachées aboutissant à une bouche respiratoire située à la base des man- dibules et servant uniquemeut à l'expiration, tandis que l'aspiration a lieu par le tégument où ses dépendances. Chezle Trombidion, à la base des mandi- bules, en dessus, on voit. un orifice oblong formé par deux lèvres d’une structure fort remarquable : c’est un bourrelet réticulé, à jour, et dont la cavité communique avec deux gros troncs trachéens qui arrivent d’ar- rière en avant à cet orifice. Chacun de ces troncs se divise brusquement en une houppe de trachées tubuleuses, larges de un à quatre millièmes de millimètre, et non ramifées. Le mouvement alternatif desmandibules suf- 707 fit pour déterminer le mouvement de l? dans cet appareil, comme on s'en assure en observant un Frombidion vivant sur la bou- che duquel on à mis une goutte d'eau. D'autre part, en disséquant le Frombidion, on voit sous le tégument un réseau à mailles rondes formé d’une substance diaphane en apparence, homogène et assez résistante, qui rappelle le réseau respiraroire sous-cutané de certains Helminthes trématodes (Amphisto- mes et Distomes). Ce réseau paraît donc être ici en rapport avec les poils plumeux de la surface, pour servir à l'absorption des élé- ments gazeux, qui sont ensuite reportés au dehors par les trachées. Cette interprétation est démontrée par le fait des Acariens aquatiques qui sont pourvus d’un appareil trachéen semblable, qui, s’ou- vrant au dehors par un seul orifice, ne pour- rait évidemment servir à l'introduction et au renouvellement de l'air dans les trachées. Or, chez ces Acariens, comme le Zuimnochares, l'Atax, l'Hydrachne, la Lymnesia, on voit répandus, sur toute la surface, es stomates analogues à ceux des végétaux, c’est-à-dire formés par une membrane très délicate, et sous chacun desquels se trouve une sorte de cage globuleuse formée par un réseau tout semblable à cetui des Trombidions. SCIENCES MÉDICALES . ET PHYSIOLOGIQUES. De la propriété anti-variclique permanente du virus-vaccin, par M. CALOSI. L'intérêt de ce travail n’est pas dans Voriginalité des principes que l’auteur y défend. Comme un grand nombre de médecins, M. Calosi croit à l'efficacité permanente du vaccin depuis l’époque de sa découverte; et il professe également que sa vertu spécifique ae s’affaiblit point chez le.même individu avec le nombre des années. C’est la quantité des faits par lui rassemblés qui prête à ses conclusions une puissante autorité. M. Calosi s’est livré depuis plusieurs années à de persé- vérantes recherches sur ce sujet; il a aussi entretenu des relaticns avec plu- sieurs médecins qui lui ont transmis des observations maltipliées, accompagnées de tous les documents nécessaires à leur authenticité fl cst ainsi arrivé à opérer sur un totai de 38,137 sujets vaccinés par lui ou par des médecins distingués de Toscane. Un irès grand nombre d'entre eux, depuis l'enfance jusqu’à l’age de 34 ans et au-delà, ont été revaccinés et tou- jours ils Pont &ié sans succès. Tous ou presque tous ont vécu au milieu d'épidé- mies de vario'e, ont habité continuelle- ment avec des varioleux, et aucuñ d’eux n'a jamais êlé atteint de la maladie. D’après ces faits, M. Calosi n’est point un partisan de la revaccination. Il pense que, insignifiante en elle-même, cette opération doit étre proscrile à cause de la défiance qu’elle inspire en la vaccine au peuple ainsi rendu témoin des doutes que les médecins conservent au sujet de sa vertu préservatrice. Le gouvernement devrait donc, au licu d'ordonner la re- 708 llgaceination, emplüyer tous ses soins ct toute sa surveillance à ce que la vaccine füt répandue partout et inoculéeavec plus de régularité qu’elle ne l'est en général. Dans le cours de ses expérimentations, l’auteur a observé qu’il vaut mieux vac- ciner les enfants de bras à bras, que d’al- ler preñdre sur la vache le virus. On est plus assuré, de cette manière, d’avoir le véritable vaccin, et non le produit des éruptions d’autre nature, qui sont si fré- quentes chez ces animaux. (Bullet. delle Scienxe mediche.) Dm" SCIENCES APPLIQUÉES. SOCIÉLÉ DES INVENTEURS. ET DES PROTECTEURS DE L'INDUSTRIE. Les réunions deviennent de plus en plus nombreuses, etmain{enant, d'aprèsleinom- bre de membresqui demandent leuradmis- sion, et les travaux qui sont soumis à la société, on doit s'attendre que la Société des inventeurs imprimera en France à l'industrie un nouvel élan, une nouvelle activité si nécessaire aux intérêts de notre pays dans la lutte industrielle qui s’orga- nise chez nos voisin. M. Gaultier de Clau- bry, de retour de son voyage en Ilalie et en Allemagne, préside cette séance du 8 septembre. < Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté; plusieurs demandes d’in- scription commemembres fondateurssont ‘adressés à la sociélé et renvoyées à la com- . mission générale. M. Lerebours, opticien, présente une note sur la nouvelle lunette de quatorze pouces qu’il vient de placer à l'Observa- toire, et sur laquelle M. Arago a déjà fait un rapport détaillé à l'Académie. C’est, jusqu’à présent, la première lu- nette qui ait paru en France, donnant un grossissement de mille à quinze cent fois, la seule de cette dimension qui existait déjà a été construite à Munich pour l'ob- ser vatoire de Putkowa. £ 1i appelle aussi l'attention de la société sur son microscope à gaz, sur son polari- scope et sur ses verres de-fantasmagorie à mouvement qui sont destinés à démontrer sur une grande échelle la marche et les phénomènes des corps célestes. M. Serrurot annonce un nouveau mo- dèle de pendules représentant l'étoile du matin et l’étoile du soir. M. de Lavalette fait remarquer à ce sujet qu'il serait utile aux intérêts des inventeurs et au progrès de l’indus- trie que Les membres de la société fissent connaître à chaque assemblée des sections réunies les produits nouveaux et impor- tants qui ont paru dans l'intervalle des séances pour chaque branche de lindus- trie, le bulletin de la société en ferait men- tion et formerait ainsi un résumé bien complet de toutes les créations indus- trielles; par exemple dans la seclion des beaux arts, les membres de cette section devraient donner au secrétariat une note sur les bronzes qui ont été fondus, sur les 709 plâtres qui ont été coulés, sur les belles pièces d’orfévreries qui ont été ciselées dans le mois. M. Tissier fait hommage à la société de l'historique de la gravure {yposraphique sur pierre, d’un mémoire sur les nouveaux papiers de sûreté et d’un album contenant : les principaux dessins gravés sur pierre d’après son procédé. " De nouvelles expériences ont été faites dans les ateliers de M. Philippe, par M. le baron du Tremblay, sur l'emploi comme force motrice de la vapeur de l’éther chauffé par la vapeur perdue des machi- nes à hautes pression. Les expériences ont parfaitement réussi. Exposition ée Berlin. M. Gaultier de Claubry donne de vive voix quelques détails sur son voyage en Allemagne ; il a été frappé de la beauté de l'exposition de Berlin qui a été impro- visée en si peu de temps par une société industrielle. Les étrangers ont été accueillis à Ber- lin de la manière la plus affable; ils pouvaient entrer librement pour visiter, aux heures réservées, les galeries de l’ex- position. Le jury chargé de juger les pro- duits a été choisi dans toutes les branches de lPindustrie, et il a appelé, pour coo- pérer à l’examen, des étrangers instruits ou pra ticiens. à La fabrication du fer, qui a acquis, | dans plusieurs parties de l'Allemagne, une si grande importance, présentait à l'exposition des produits variés et remar- quables; celle de l'acier méritait plus particulièrement encore de fixer l’atten- tion. Des pièces de forges pouressieu de loco- motives ont particulièrement élé remur- quées. Les métaux tréfilés de diverses fabri- ques, les produits laminés et les bronzes ou pendulesde Nuremberg offraient des ca- ractères d'excellente fabrication, capables de soutenir la réputation de ces établisse- ments. Ê Une industrie métallurgique toute nou- velle que l'Allemagne doit à M. Geiss, l'exécution d'objets de statuaire et d’or- nementation en zine, estdestinée à rempla- -cer le marbre et la pierre dans un grand nombre de leurs applications artistiques. Aux divers objets placés dans l'ex position on peut ajouter le magnifique fronton, ayant environ 14 mètres sur 4, de la nou- velle salle de l'Opéra, modelé et exécuté et mis en place en moins de six mois. Dans ce genre de travail, le modèle de l’auteur n’est modifié pour aucun intermédiaire. Les arts mécaniques se trouvaient di- gnement représentés malgré le peu d'es- pace qu’il avait été possible de leur réser- ver dans les galeries. M. Borsig a su créer én peu de temps, par son intelligence et son activité, une des plus grandes fabriques de machines de toute l'Allemagne; son établissement peut être comparé à ceux dont notre in- dustrie s'honore le plus tel que ceux de MM. Cavé Derosne et Cail, Pihet Calla, de Coster et autres, les usines deM. Borsig 10 existaient pas encore il y a deux ans, it déjà elles occupent 600 ouvriers. M. Borsig a établi dans sa belle fabrique im grand nombre de machines-outils, mais sous le rapport de ces importants gents de l’industrie, notre exposition of- rait une telle réunion de modèles à sui- re, que l’on ne dut pas être surpris de ’infériorité de celle de Berlin sous ce Joint. ete Une locomotive d’une remarquable xécution, fabriquée par M. Borsig, fixait ’attention de tous; elle a DIouve que cet 1abilc industriel n’a pas assumé une trop rrande responsabilité en se chargeant de ’exécution des locomotives pour le grand léseau de chemin de fer qui couvre main- enant l'Allemagne: Parmi les machines diverses pour filatu- es, lissage, impression d'éloffes, plusieurs ttiraient l'attention. Nous citerons sur- out celle de notre savant et ingénieux ollècue M. Perrot la Perrotine, qui parais- ait exécutéeavecsoin. Cependant, sors ce apport, l'exposition de Berlin est bien oin de supporter la comparaison avec la ôtre, Il faut signaler aussi une machine fai- ant fonctionner des forets pour percer la ôle au moyen de la pression hydraulique. ar la simple ouverture d'un robinet, ‘haque forel a un mouvement et une di- mension déterminée, de telle sorte que ‘ouvrier n’a besoin que de placer la pièce ious l’un d’eux pour déterminer l’ouver- ure convenable, La fabrique de M. Eckmann est aussi fort remarquab! e par la très grande di- mension des pièces laminées et de forge qu'elle fournit au commerce, et particu- lièrement la belle exécution de ses appa- reils pour l’industrie sucrière. Parmi les instruments de précision, on distinguait surtout une machine à diviser, très remarquable, exécutée par M. Oert- ling, dont l’usage-lui à permis de fournir à un prix très peu élevé des sextants pour la marine; cette machine est mise en mouvement par un appareil galvanique placé adistance, qui permet à l’ouvrier de ne s’approcher de la machine que lors- qu'une pièce plus ou moins étendue est entièrement divisée. On connaîl les moyens ingénieux employés par notre savant con- structeur M. Gambey, pour éviter l’in- fluence des modifications de température causée par la présence du corps humain sur l'appareil ; le moyen employé par M. Oertling conduit exactement au même but. Des balances de précision et beaucoup d'autres appareils analogues figuraient avantageusement au milieu de nombreux produits de l'exposition. Le procédé de M. Colas a fourni aux | artsun moyen nouveau dont l'utilité a été immédiatement appréciée ; une machine fabriquée par un habile constructeur de Berlin permet de réaliser avec économie ces intéressants résultats. ; Les tissus de laine étaient remarquables en général par leurs qualités et leurs Jn détermine le plus ou moins d’action. 711 couleurs, mais les draps verts et jaunes surtout méritaient une attention spéciale. Les tissus desoie étaient peu nombreux : jusqu'ici l’industrie séricicole est très peu étendue en Allemagne. Ce n’est guère que dans quelques parties de la Silésie que l’on commence à nourrir des vers à soie, La grande usine de Scheenebeck fabri- . que la soude en quantité plus considéra- ble que les plus grands établissements de ce genre. Elle est placée immédiatement sur les salines d’où elle tire tout le sel sur : lequel elle opère. L’alun, les prussiates et les acides y sont fabriqués en très grande quantité, ainsi qu'une foule de produits chimiques qui $e répandent dans toute Allemagne. L'industrie sucrière a pris une grande extension en Allemagne; une seule raffi- nerie, à Magdebourg, paie plusde 500,000f. de droits. En Silésie, la fabrication du sucre de betterave paraît établi d’une manière du- rable; les produits offraient toutes les qualités que l’on pouvait demander à une bonne fabrication. L'art du tannageest encore bien loin de ce qu’il pourrait être. De bons cuirs fi- guraient à l'exposition ; mais les procédés suivis sont encore presque généralement ceux des plais et le couchage en fosses pen- dant des années entières. Les remarqua- bles résultats des procédés de Vauquelin pour le tannage sans acides et par l’action des moyens mécaniques qui ne peuvent altérer les peaux, n’ont pas encore péné- tré dans les ateliers de cette partie de l'Allemagne. Les produits de la galvanoplastie occu- pent un rang très distingué parmi ceux des arts divers; un Allemand a su y faire l'application, sur une grande échelle, des remarquables procédés de M. Becque- rel pour la fixation sur les métaux de di- vers oxydes dont les résultats avaient déjà té remarqués, sur une petite échelle, à notre exposition. La fabrication du papier mâché a pris depuis longtemps en Allemagne une gran- de extension; les produits de ce genre ex- posés à Berlin méritaient de fixer l’atten- tion pour leur bonne exécution. La France est sans contredit au pre- mier rang pour les objets de goût ; elle se distingue toujours par la grace et la beau- té des formes que ses artistes savent don- ner à toutes leurs créations. Les magnifi- ques pièces d'orfévrerie qui figuraient à notre dernière exposition en étaient ane nouvelle preuve; maïs notre supériorité artistique, incontestable, incontestée, ne doit point nous rendre injustes pour les progrès de nos voisins. L'orfévrerie de Berlin se faisait remarquer dans un cer- tain nombre de pièces, par la richesse des formes, par la beauté etlefini d'exécution; mais pour beaucoup d’autres, la critique .a le droit de reprocher cette bizarrerie, cette exagération de lignes et d’orne- . ments dont l'Allemagne n’a jamais su se défendre en copiant, depuis trois siècles, les types envoyés de la France et de |' Ita- lie, 712 On doit en effet remarquer que les Al- lemands, en imitant l’élégante et belle époque de la renaissance, la magnifique ornementfation de Louis XIV, les lignes irrégulières et maniérées de Louis XV, L’ont jamais pu oublier complètement le grand style ogiva! et bysantin qu'ils nous avaient transmis, et qu'ils ont toujours alourdi et surchargé leurs modèles. La belle fabrique de porcelaine de Mois- seu avait envoyé quelques-uns de ses re- marquables produits dont la Saxe a le privilége depuis le règne de Louis XIV de fournir un si grand nombre d'objets. Celle de Berlin avait exposé des porce- laïnes remarquables pour leur bonne exé- culion, et un certain nombre de vitraux peints dont nos fabriques n'avaient pas à redouter la concurrence. Les magnifiques productions de verre coloré de Bohême maintenaient l’ancienne réputation de ce pays, auquel notre industrie a su, dansun aussi court espa’e detemps, emprunter les procédés, en yaïoutant une puretéde forme qui certes ne laisse aucune infériorité à nes produits. Les remarquables produits en terre cuite de la fabrique de M. Feilner prouvaient tout le parti qu'un fabricant habile, un artiste distingué peuvent tirer de l’ emploi des matières les plus ordinaires. Ces pro- duits sont depuis longtemps connus et re- recherchés en Allemagne. La Saxe et l'Autriche n'avaient envoyé qu'un petit nombre de produits à l’expo- sitionde Berlin, qui, si elle ne représentait point en totalité l’état de l’industrie alle- mande, pouvait peut-être donner une idée plus exacte de son état actuel, Les fabri- cants n'ayant pu envoyer que les pro- duits habituellement exécutés dans leurs ateliers. La réunion des douannes allemandes connue sous lenom dezollwerein, a produit un abaissement considérable dans le prix des produits. manufacturés; le Hanovre Hambourg et Lubeck sont les seuls États de l'Allemagne septentrionale qui n’ont point encore adhéré à cette grande asso- ciation, et tout fait penser qu'ils ne tarde- ront point à entrer dans cette vaste ligne industrielle qui semble devoir réunir tous les peuples de la Germanie dans une seule pensée, la pensée du progrès, dans une seule nation, la nation allemande. La puissanie association du zollwerein, dans laquelie vont se confondre tant d’ia- térêts rivaux et jaloux doit être pour la France un exemple et un stimulant puis- sanf. Ge rapport fait de vive voix par M. Gaul- tier de Claubry est écouté avec une pro- fonde attention, et quand il est terminé, l'assemblée témoigne par ses applaudisse- ments à la fois l'intérêt qu’elle a pris à cet esquisse de l’exposition de Berlin et le plaisir que lui cause le retour de son pré- sident. M. Terson demande une commission pour examiner son projet de caisse de retraite pour les ouvriers invalides, et ses ateliers sociaux pour les travailleurs va- lides. | 713 M. Royon fait hommage à la société d'un tableauen ardoise factice de l’inven- tion de M. Vialet. Ces ardoises sont portatives, étant com- posées d'une couche de matières minérales résidus des émeris préparés par M. Royon:; elles ne sont point cassantes, elles coûtent la moitié du prix des ardoises naturelles, et l'on peutéemployeravec elles les crayons blancs ou les crayons ordinaires d’ar- doises. M. Sintz a essayé de remplacer le jonc tissé par le bois de fil natté; il présente différents meubles exécutés ayec son pro- cédé. M. Séguin présente à la société différents bas-reliefs obtenus par ses procédés méca- niques, quidonne, avec une économie très considérable, une grande richesse de dé- tails. : La société reçoit aussi des stues de M. Lahaye. M. de Villeneuve envoie à la société des échantillons de lait solidifié, qui peut ainsi, dit-il, se conserver pendant une année entière, sans perdre de sa sa- veur. La collection des substances alimen- tairessèches que M.deVilleneuve vient de perfectionner, se compose de chocolat, de café ou ‘de thé au lait, en poudre ou en bâton. M. Philippe dé Girard adresse à la so- ciété un mémoire sur les pianos octaviés et à levier oblique, système pouvant s’appli- quer sansgrande dépense à tous les pianos ordinaires. Le principe de M.deGirard con- siste dans une série de leviers obliques qui, recevant à une de leurs extrémités l'impulsion de latouche, la transmettent par l’autre extrémité au piano de l’octave qui frappe ainsi les cordes qui lui appar= tiennent au même instant où le marteau de la note touchée frappe les siennes. M. Tissier demande une commission pour l’examen des résultats qu’il obtient par la gravure sur pierre, il explique en inême temps comme il met en rélief, par des agents chimiques, les dessins faits sur la pierre en conservant ainsi la manière de l'artiste, ce que la gravure sur boisne donne jamais, puisque le burin du gra- veur modifie toujours la touche du dessi- nateur. Il fait connaître en même temps qu'il a trouvé un procédé pour employer sur la pierre la mine de plomb la plus dure, et pour obtenir ainsi un dessin plus ferme, plus vigoureux qu’on ne pouvait l'avoir avec les substances grasses jusqu’à présent employées en lithographie. Tous ces objets présentés sont renvoyés à des commissions spéciales qui sont nomméés par l’assemblée. Un inventeur se plaint d’une contrefa- con dont il est la victime; il donne des dé- taïls sur son procédé et cette contrefaçon, et il demande la nomination d’une com- mission, L'assemblée n'ayant point con- naissance du procédé qui fait l’objet de la pläinte, prie son président de désigner les commissaires. Une discussion s'engage sur les diffé- 714 rents cas qui peuvent se présenter dans les contrefacons et sur la marche que doit suivre la société dans ces circonstances. L'assemblée émet le vœu que toute con- trefacon soit toujours renvoyée à une commission, que ce soit sur la demande 1° d’un membre contre un autre membre de la société ; 2° d'un sociétaire contre un étranger; 3° d’un étranger contre un so- ciétaire ; 4° etmême d’unétranger contre un étranger. ÉCONOMIE DOMESTIQUE. Emploi des marrons d'Inde. M. de Malglaive, propriétaire au chà- teau de Neuvillier-sur-Moselle, vient de faire part à la Société d'agriculture de . Nancy d’une découverte importante due au hasard, et que nous croyons utile de citer dans l'intérêt public. «Mon habitation, dit-il, est précédée d’ure longue avenue de marronniers d’In- de, qui est parcourue journellement par le troupeau de mon fermier. J'avais re- marqué que les bêtes à cornes étaient ex- trêmement gourmandes de marrons toms= bés à l’arrière saison, et qu’elles n’en laissaient point sur leur passage; qu’en ce temps le lait, le beurre étaient gras, jaunes et de qualité très supérieure. L'idée me vint alors-de faire ramasser les mar- rons lors de leur chute, de les jeter en tas sur le grenier, et d’en donner, l'hiver, un picotin par tête. Cela m’a on ne peutmieux réussi, sans que j'aie pris soin de les peler ou concasser. Ainsi, toute l’année j'ai du lait et du beurre comme au printemps. » Cette expérience dure depuis vingt années, et je dois ajouter que ni mon trou- peau ni celui de mon fermier n’ont jamais eu de bêtes malades. » C'est peut-être un moyen dont l’art vétérinaire peut tirer un grand parti. Je crois qu'il faut en user avec modération comme nourriture; car il est tellement efficace à une dose convenable, que l’ex- cès pourrait être nuisible ou dangereux. » Malgré son extrême beauté, on a de- puis longtemps abandonné Je marronnier, parce qu'on ne lui connaissait point de propriété; cependant, selon moi, il devrait être très propagé; car il est d'une grande utilité, comme je viens de le signaler, et plus précieux encore par la quantité d’en- grais que fournissent ses feuilles abon- dantes, qui font une très-bonne litière et un excellent fumier. e (Le Bon Agriculteur). PHOTOGRAPHIE. Nouveau procédé photographique; par M. HUNT. M. R. Hunt, auquel on doit déjà des re- cherches ingénieuses sur l'influence chi- mique des rayons solaires a proposé depuis deux procédés photographiques nouveaux dont nous allons faire connaître l’un, dont l’autre a déjà été l’objet d'un article de l'Echo. Le premier de ces procédés, auquel il a imposé le nom de chromocyanotype, est fluence. Cette image n’est pas toutefois en- été polarisées. Les portions les plus claires 715: fondésur les changements qu'éprouve avec tant de facilité le bichromate de potasse sous l'influence du principe chimique des rayons solaires. Voici comment on le met en pratique. On ajoute à30 grammes d’une solution M saturée de bichromate de potasse 15 gram- : mes de ferro-cyanate de potasse, renfer- mant 1 gramme de sel. Ces solutions, lors de leur mélange, prennent une couleur brun foncé, mais sas qu’il y aitprécipita- tion. On lave avec le mélange l'un des côtés d’une feuille de papier à lettre, et on sè- che devant le feu. Sur ce papier ainsi pré- paré, on imprime une image à la manière ordinaire, image qui est très faible et né- gative. Ce papier n'est pas suffissamment sensitif pour être affecté par la lumière diffuse de la chambre obscure; maïs aux rayons du soleil, il procure de belles copies de gravures. Sur ce papier, aussi bien que sur la combinaison du bichromate de po- tasse et de sulfate de cuivre employé dans le procédé chromatype, les rayons du soleil exercent deux actions distinctes : d'abord ils brunissentle papier, puis le blanchissent rapidement. ë L'image faible et négative produite, comme il a été dit, étant plongée dans une dissolution faible de sulfate de protoxyde de fer, devient immédiatement posiiive; M les ombres s’y dessinent par un dépôt de bleu de Prusse qui se forme en plus grande abondance sur les parties peu éclairées que M sur celles où le soleil a exercé le plus d'in: core très distincte; mais en regardant ä M travers le papier, on voit que chacune de ses parties a été fidèlement conservée. Si, au lieu de protosulfate, on emploie le per- sulfate de fer, il en résulte une image né- gative bleue très intense d’un granû inté- rêt. Dans ce cas, Le dépôt de bleu de Prusse a lieu sur les portions du papier qui ont, sont d’abord jaunâtres, et peuvent même, M} si on les abandonne, passer au bleu; maiss si on plonge pendant quelques minutess dans une solution de carbonate de soude,« la couleur jaune disparaît, et l'image ests blanche et bleu intense. Ces images ne peuvent servir d'originaux, attendu qu’el- les manquent de transparence. 4 Si on plonge un chromocyanolype nes gatif dans une solution de potasse pure où d’ammoniaque, l’image disparaît; on la faitrevivre par une exposition aux rayons, solaires, ou par l’application de la cha leur; mais, dans tous les cas, les parties. bleues deviennent brunes. "0 Une exposition à l’action simultanée du nitrate de mercure et du soleil fait dispas raître encore plus complètement l'image; mais elle n’est pas détruite, eten la tenanb devant un feu vif, ou mieux, en appli quant dessus un fer chaud, une image po- sitive de quelque intensité remplace celte négative. ( Technologiste. ) 716 AGRICULTURE. = Note sur la culture du Sesamum indicum, nommé aussi trifoliatum ; par M. NEU- MANN. Cette plante est cultivée dans tous les . pays orientaux, ainsi qu'en Afrique, com- me une plante légumière; introduite dans la Caroline par les nègres africains, elle | yest très bienvenue. Les habitants de cette contréeexpriment des graïnes du sesamum ure huile qui à l'avantage de pouvoir se conserver plusieurs années sans con{rac- ter aucune mauvaise odeur ni goût de rance, Les nègres font aussi usage des semences de cette plante comme aliment; ils les font sécher sur le feu, les mêlent avec de l'eau et les étuvent avec d’autres ingré- dients, ce qui leur procure une nourriture saine : on en fait aussi une espèce de pou- ding, de même qu'avec le riz et le millet. Le sésame porte, à la Caroline, le nom de benny ou bonny ; en France comme en An- gleterre, on ne rencontre cette plante que dans les jardins de botanique. Dansles Annales de l Instituthorticole de Fromont, vol. VI, pag. 102, une note de feu M. Guillemin dit, à propos de la cul- ture .dusésame.en Egypte et en Syrie : «La culture en est très facile; elle con- siste simplement à semer à la volée, sur un terrain labouré en carrés plus ou moins grands, depuis 3 jusqu'à 5 mètres: les “graines y sont enterrées au moyen d’un binage, et de temps en temps légèrement mouillées. En Palestine et en Syrie, on sème les graines dans une terre nue, et on - donne ensuite un léger labour pour re- tourner la-terre et pour recouvrir les se- :mences ; cette opération une fois faite, le sésame ne recoif aucun arrosement: on l’arrache au mois de septembre, époque de sa maturité, et on le lie par poignées qu'en dresse l’une contre l’autre pour “achever la maturité, » ‘On retire du sésame deux sortes d'huiles: FPune par première pression à froid, c’est la plus estimée pour l’assaisonnement des mets; l’autre par seconde pression à chaud, cette dernière n’est employéeque pour brûler. à M. Hardy, directeur des pépinières de Algérie, a obtenu d'excellents résultats -de:ce mode de-culture. \ J'ai lieu de croire que, cultivé sous une latitude moins chaude que celle de l’Al- gérie, dans le midi de la France par exem- | . ple, on réussirait également bien à cul- , tiver ce végétal, et que, par son utilité comme plante économique, it deviendrait, en France, l’objet d’un commerce étendu et profitable. Produit et consommation du blé en France, 4°La culture du blé en Françe occupe -wplusde 5,500,000 hectares, c’est plus des _deux cinquièmes de l’étendue des terres cultivées. Sur 100 hectares productifs, il y en a 40 qui produisent du blé. -@o Tous les départements ne cultivent | et ne produisent pas également du blé, -galité dans la valeur intrinsèque et le prix 717 30 Les plus vastes cultures en blé: ne sont pas nécessairement celies qui en pro- duisent le plus. 4° Aucune contré: de l’Europe n'ap- proche de notre pays pour l'étendue des surfaces cultivées en bié, 5° La quantilé de semences absorbées chaque année en France, par ces 5 mil- lions et demi d'hectares, est de plus de 12 millions d'hectol. de blé. 60 La production annuelle est de 70 millions d'hectol.; par conséquent, la ré- colte et la semence sont dans le rapport approximatif de 6 un quart à 1 (1). 70 Les départements qui produisent le’ plus de blé, comparés à ceux qui en:pro- duisent le moins, sont dans le rapport de 3 à 1. 80 Voici un fait dont l’importance n’é- chappera à personne: sur 137 millions d’hectol., production de la culture du blé en France, en Angleterre, en Suède, en Pologne, en Prusse, en Hollande, en Bel- gique, en Espagne, la France figure pour 70 millions d'hectolitres, c’est-à-dire pour plus de moitié. Ce fait atteste la fertilité incomparable de notre pays, et donne une idée des accroissements extraordinaires qu'y recevra la production agricole le jour où l’on dotera notre agriculture des amé- liorations qu’elle attend pour atteindre tout son développement. 90 La valeur totale des 70- millions d’hec- tol. de blé récolté annuellementen France, est de 4 milliard 100 millions, 100 La valeur et conséquemment le prix du blé sont fort différents dans diverses parties du territoire. 410 Les blésgu nord se vendent toujours moins cher que les blés du midi. Cette iné- est ce qui produit la disette à une extré- mité du royaume, et l’abondance dans l’autre, 420 Depuis quatre-vingts ans, malgré les imperfections de l’agriculture, la pro- duction du blé a presque doublé en France. SCIENCES HISTORIQUES. Sur les pyramides de Gizeh et de Sakkarah (Extrait de lettres des M. Erbkanun, membre de l'expédition prussienne dirigée par le Dr Lepsius). Les pyramides de Gizeh, de même que celles de Sakkarah, sontles tombeaux des anciens rois d'Egypte, des plus ancien- nes dynasties. La fertile vallée du Nil est bornée de chaque côté par le plateau du désert, qui va toujours en s’élevant, et sur les bords duquel, dans le désert de même que dans la vallée en remontant, sont les champs de repos de ces antiques races. Les plus grandes pyramides sont à Gizeh; on n’en compte quetrois de re- (1) Quel vide, quelle imperfection ce rapport ap- proximatif laisse entrevoir dans l’état actuel de l’agri- culture en France!!! @ 114 p. 4! Et si l’on remarque que ce chiffre est évidemment une moyenne, il y a nécessairement des agriculteurs qui récoltent encore .moips de 6 114 p. 14. Quel vice, quelle apathie, quelle routine arrêtent encore les progrès de l’agriculture en France, ou tant de bons esprits dissertent pourtant journellement sur l’agriculture. : Fi 118 marquables. Chacune est entourée de son cimetière particulier, avec des tombeaux construits de la main des hommes ou _creusés dans le roc. Derrière la grande pyramide, on aperçoit de longues suites de tombes, bien alignées, s’élevant à peine au-dessus da sable; elles sont de forme oblongue, faites de gros blocs de pierre ; chacune a ordinairement une petitecham- bre couverte, à l’intérieur, d'inscriptions hiéroglyphiques et par derrière un à deux puits profonds, creusés à travers la construction à 60 pieds de profondeur ; au fond du puits, on trouve fréquemment une petite chambre contenant le. sarco- phage ou au moins les ossements du dé- fant. Davos les endroits oùuil n’y a pas de- tombeaux bâtis, on voit une quantité ins nombrable de ces puits profonds qu’en- toure une ceinture de décombres, et le voyageur doit veiller soigneusement à ne pas tomber dans un de ces noirs abîimes. Ces puits étaient vraisemblablement fermés par des pierres, et plus tard, après les Psammétiques, par des voüies. Mais aujourd’hui, l'avidité les a ouverts pres- que tous, le sable du désert les a comblés, les Arabes les ont fouillés de nouveau. Des .crânes, des ossements humains, des lambeaux de linge qui avaient servi à en- velopper les cadavres, sont épars de {ous côtés et revoient encore une foisla lu- mière du jour, à laquelle ils semblaient arrachés à jamais. Les parois des chambres -sépulerales n’offrent pas d’hiéroglyphes, mais pres- que toujours on voit dans les chambres, construites en pierres ou creusées dans leroc, des hiéroglyphes peints ou taillés dans les blocs, .ou. dessinés en relief sur un enduit de mortier. Il paraît que tout. ouvrage, pour être complètement achevé, devait être peint. Les images des cham- bres sépulcrales, taillées dans.le roc, sont généralement détruites, à cause de la de- composition de la pierre calcaire, etme présentent plus que des fragments ‘très défectueux. Les chambres des tombeaux bâtis sont mieux conservées, maison n’en retrouve pas un très grand nombre; le vent, les vicissitudes de l’atmosphère et les hommes en ont saccagé et anéanti des quantités. incroyables. Les chambres des pyramides remplacent celles des sarco- phages dans les tombeaux, et sont par conséquent sans aucuneinscription; mais c’est une fable de prétendre, comme l’ont fait quelques savants, que l'écriture hié- roglyphique n'était.pas encore inventée à l’époque de leur construction. Des signes hiérogyphiques, tracés par le ci- seau el découverts sur les pierres des py- ramides, démontrent le contraire, et, à leur défaut, les nombreux tombeaux du même temps qui sont couverts de pein- tures et de figures excellentes. A Sakkarah, le vaste et désert champ de morts présente.un spectacle de désolation. A l'exception des pyramides endomma- gées par le temps et par la main des hom- mes, qui s'étendent, éparses en cercle et semblables à des nains, en comparaison 719 de celles de Gizeh, on n’aperçoit plus un seul tombeau bâti qui soit resté debout ; le désert les a enterrés sous ses sables ; la pierre friable s'est cassée, les races mo- dernes se sonl établies sur ces monuments ou entre leurs restes; mais ce serait le moindre des maux. L’avidité des Arabes et d’autrespeuples bouleverse maintenant le sol. Les milliers de puits de gale- ries qui, très rapprochés les uns des au- tres, conduisent aux chambres sépulcra- les, sont continuellement fouillés de nou- veau, et par l'effet des masses de sable jetées de côté, il se forme en quelque sorte un champ d’entonnoirs, de buttes sur buttes, de puits sur puits d’une profon- deur incalculable. Des débris de momies, des têtes de morts et des ossements hu- mains éparpillés de tous côtés , tel est l'aspect actuel du champ des morts de Memphis. C’est au village de Metrahenny que se trouvent aujourd’hui les derniers restes de l’antique Memphis. Mais en quoi con- sistent-ils? Dans quelques blocs énormes épars et dispersés ca et là, débris d’une statue coiossale du temps du grand Rham- sès et en murs immenses ou plutôt en tas irréguliers de décombres, hauts de quarante pieds, quise prolongent du nord au sud sur une longueur d’un mille, sou- vent interrompus par le terrain uni, et ombragés par les palmiers qui croissent à leur surface. Ces arbres s'opposent à ce que lon voie au loin, et la forme primi- tive de ces mursasubi de si grands chaa- gements, car ils sont de briquesnoires non cuites, faites du limon du Nil, et par con- séquent faciles à détruire, que l'on peut difficilement concevoir une idée vraisem- blable sur leur forme et leur position eri- ginelle, Des édifices de cette ville jadis si vaste, on ne voit plus que les deux pier- res gisan(es près de Metrahenny, et qui probablement appartenaient au célèbre temple d'Héphaestos ou Vulcain, situé sur un (ertre élevé, ouvrage de l’art, et qui, de même que cette butte et le colosse de Rhamsès étendu sur sa face dans un fossé plein d’eau, attestent seuls l’existence de cette cité dans ce lieu. On remarque çà et là sur les pierres des nomset des caractères hiéroglyphi- ques taillés en creux qui toutefois ne re- montent pas aux temps les plus anciens de l’histoire d'Egypte. Dans les villages de ce canton, des pierres chargées d’in- scriplions sont quelquefois placées entre des briques des maisons faites du limon du Ni, rie OS EXO — FAITS DIVERS. Le célèbre professeur helléniste Godfriod Hor- mann vient de célébrer le cinquantième annl- versaire de sa nomination en qualité de profes- seur de langue et de littérature grecques à l'u- niversité de Leipzig; quoique âgé on ce moment de soixante-douze ans, ce savan£ remplit encore les fonctions du professorat avec beaucoup de ‘zèle et de vigueur. A cette occasion, le roi de Prusse lai a envoyé des lettres de nobièsse, qui jui ont été remises par une députalion du sénat ve l'université. ï 120 — La nomination de M. Cervinus, lun des sept professeurs chassés de Goettingen en 1839, à la chaire d'histoire et de littérature à Heidel- berg, a été reçue avec uu grand enthousiasme par les étudiants. La grande salle dans laquelle a élé donnée la première leçon était comble; et une sérénade a élé dounée au professeur la nuit suivante. —La littérature potiiique fait tous les jours, comme ou je voit, de nombreux adep- tes en Atiemagne, — TÉLÉGRAPHE MAGNÉTIQUE. — On écrit de Mayence, le 40r novembre : « On vient d'établir un télégrapbe électro- magnélique-Faraday au chemin de fer du mont Taurus, qui va de notre vilie à Fraacfort-sur- le-Mein, et dont la longueur est d'environ seize lieues de France. 6 » Par le moyen de ce télégraphe, qui fonction: ne parfaitement, les nouvelles peuvent être transmises de l’une à l’autre des deux villes en moins d’une minute. — APPLICATION IMPORTANTE DU SIFFLET ‘A VAPEUR. — C'est un fait bien connu qu'une des causes les plus ordinaires de l'explosion des chaudières à *:peur est le manque d’une quan- tite suffisante d’eau dansla chaudière, au mo- ment où la chaleur ezt à son apogée p:r dessous. Dans bien des cas, le manque d’eau résulte de la négligence de l'ingénieur en second, combi- née avec le fait que rien né donne l'alarme avant l’explosion,et ne fait connaître l'état exact de l’eau dans Ja chsudiére. Heureusement on vient d'appliquer aux chaudières à vapeur d’un des établissements manufacturiers les plus vas- tes du voisinage de Leeds, un indicateur du ni- veau ce eau. Oa place un petit {uyau en com- munication avec l'intérieur d'une chaudiére, au point au-dessous duquel on sait qu'on ne peut, sans danger, laisser l’eau se former en va- peur. En haut de ce {tuyau on met un des siffets ordinaires, qui sont attachés aux locomotives äe chemins de fer, de maniêre à former un bruit d'alarme trés efficace. Aussitôt que l’eau contenue dans la chaudière est consommée au- dessous du poiai où le tuyau entre dans la chau- dière, la vapeur route dans le tuyau, puis de la dans le sifflet, de mauière à @&vertir qu’il man- que de l’eau dans la chaudière. Nous ne savons £i l’on à essayé ailleurs une invention analogue pour 14 sûreté; mais nous croyons, dans tous les cas, que le sujet est assez important pour nous décider à publier ces dé- tails. E — On vient d'élever à usine de MM. William Hil et fits, f&brican‘s de produits chimiques à Liverpool, une cheminée qui est un vrai monu- ment. Eile a 309 pieds de haut, 40 pieds de dia- métre à la base et 9 pieds de diamètre au som- mel; on a mis trois élés pour la construire. — Daus un voyage qu'il vient de faire à St- Pétersbourg, M. Murchison avait exprimé un vif désir d'obtenir pour le musée du collége royal des chirurgiens de Londres, un squeleite et uñe peau da bœuf auroch ; l’empereur s’est empressé de donner de: ordres pour que l'on s6 procurât un individu de cette espèce remarqua- ble. Le bœuf auroch ou Bos primo-gerius, qui s'étendait autrefois, comme le mammoutn et d'auires espèces perdues, sur une grande élen- due de pays, est aujourd’hui le seul ruminant vivant qui représente les grands mammiféres primitifs, et ilse trouve confiné dans les fo- rêts des parties les plus sauvages de la Lithua- nie. La férocité de cet animal et ses fortes pro- portions rendent sa cäpture très périlleuse et très difficile. Aussi dans les musées de la Gran- | de-Bretagne n’en trouve t-on que des os déla- chés et pas de squelette entier, ce qui donnera un nouveau prix à l'individu que doit recevoir le collège des chirurgiens. Du reste,maloré les dangers que présente la çhaste de l’aurocb, si . cette espèce n’est pas encore entièrement dé- truite;cela tient seulement à ce que le gcuyerne- ment russe s’eu est fait le protecteur, et qu'il a défendu de tuer le petit nombre d'individus qui la représentent. — Un propriétaire d'Ambérieu (Bugey) fai- sant miner un jardin qu'il possède aux pores de la ville, a trouvé une urne en terre ouile qui renferme une grande quantité de médailles. Ces médailles sont des petits bronzes sausses aux effigies des empereurs Probus, Gallien, Claude Dioclétien, Maximien, Constance ; il y a auss quelques moyens bronzes. re 4 À M. le rédacteur en chef de l’'Echo du : Monde savant, MONSIEUR, | Je suis l’auteur d’une méthode dont le but est de faciliter l'enstignemext de la perspective pag | la combinaison faite avec des modeles en relief. qui grayent, en traits ineffaçabies dans la mé" muire,les positions et formes de tous les objets que l'arusts est appelé à reproduire, soit en dessinant d'après nature ou en composant. Les succès de cette méthode sont tellement satistaisants, que M, les artistes qui ont suivim æes cours n’ont pas hésilé à lui reconnaitre uue supériorité sur l’enseignement usilé; elle ouvre les yeux, elle donne très promptement#]| et pour ioujours la juste proportion de tous lesw objets que l'imagination peut produire. Par cette meérhoce, j'obliens des résultats plus sûrs et plus prompts que ceux qu'une aveugle routine procure; car les fails parlent aux yeux: M la théorie et la pratique marchent ensemble. IL y a dans là nature uue isfinité ds formes que nous ne pouvons défiair, et.si les principes pré-w cis de la perspeolive ne venaient à noiresecours, nous serior; fort embarrasses. L ‘) Mes exemples sont puises dans la nature, qui est toujours présentée à chaque séance: pas M} une figure sans la consulter, et alors pas d'in- certitudes ni de vains lâtounements. 1 Ma méthode, aprés avoir subi les épreuves M réunies de l'expérience et du raisonnement, est. désormais jugée dans ses résuilais Comme dans ses principes. = ; Je n’ignore pas que la plupart de MM. les arüstes augrelis je me fais un devoir cem'adres- ser, sont famuiliarisés avec la perspective : aussi mon seui but dans cette circonslasce est de les prier de voulo:r bien, daps l'irtérêt des aïts, # faire parveuir mes prospectus à ceux d'entre M eux qui voudraient s'initier dans la science que je professe. ë F Daignez agréer, Monsieur, l'assurance de ma considération distinguée, _ A. FORESTIER, rue des Beaux-Arts, 6. SOCIÈTÉ DES INVENTEURS. La liste-des membres fondateurs pour les dé- partements sera close incesssmment. Les mem- bres fondateurs recevront l'ouvrage sur lex- position de 1844, publié par la société ainsi que le Bulletin, dont le premier numéro paraîtra à la fin de ce mois. La cotisation annuelle des” membres fondateurs ne pourra jamais dépasser 98 francs, quel que toit plus tard le chiffre d'aug- mentialion. - Ees mémoires, notes, dessins et petits moëèles doivent être adressés au président de la société; W rue de la Chaussée-d'Aniin, n° 3. Les séances ont lieu teus les vendredis soir à 7 heures et demie. La principale réunion des membres du cercle alieu le marti. La sosiélé forme un mutée et use bibiiothèsue industrielle, le nom des dona- taires sera conservé das les archives. Le Bulletin de la Société des uventeurs fait mention ou rend compie de tous Les ouvrages qui lui sont adres- sés. $ 3 à Le Bulietin, qui est de 25 francs par an, est en- voyé gratuitement à (ous les membres de la s0= ciété et il fait l'échange avec ious les journaux de Paris ou des départements. È ———_—_—_—_—_—_—_— a AVIS À MM..LES NATURALISTES. A vendre, une belle collection de Coquilles exo tiques, parmi. lesquelles il y en a de très rares. , © S'adresser, pour renseignements, tous les jours de midi à deux heures, à l'administration du Consulaire, rue Mazagran, n. 15. (Écrire franco.) + = =. M nn TRS ee Le vicomie A. de LAVALETTE, Imprimerie de Worms, E. LALOUBÈRE et Com, boulevart Pigale, 46. Î ‘ 4 111] Ë | | | LL ({fe Année. Paris —Dinmancehe, 8 Décembre 18441 nn N. 44. |L'ÉCHO DU MONDE SAYANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'ÉCHO DU MONDE SAVANT psraît le JEUDI et le DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun ; il est publié sous Ia direction de M. le vicomte À. DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de Poste et des Messageries. Prix du journal : PARIS pour un an 28 fr., 6ix mois 13 fr. 80, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 50 fr., 16 fr., 8 fr. 50. A l'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double, — Tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef. TINO-CHIMIE : De l’Influence de la lumière sur 1” les composés chimiques el sur l’action éleetro-chi- |. mique, par R. HUNT.— SCIENCES NATUREL- ; LES. BOTANIQUE : Composition el usages du fruit pierreux eu Manicaria Saccifera; — Phytezoaires chez les Phanérogames, par A. GRISEBACH. — SCIENCES MÉDICALES ET PHYSIOLOGI- QUES. mépecine : No'e sur tes changements de proportion de la fibrine du sang dans les maladies, par MM. ANDRAL et GAVARRET.—EM8BYoO- GENIR : De la nature des corps jaunes et de lenrs rroports avec la fécondation, par M. A. RACI- BORSKI;—Coutérisation pharyngienne. —SCIEN- CES APPLIQUEÉES : Métallurgie du fer ; —Romar- ques sur les hauts-fonrneaux au coke et au bois. — AGRICULTURE : Du repiquase du blé. par M. Aug de GASPARIN. — SCIENCES HISTORIQUES. GÉOGRAPHIE : Le Tigris, ou rivière de Canton; — Volterre et ses environs, —FAITS DIVERS, — BIBLIOGRAPHIE. — SOCIETE DES INVEN- TEURS.—ANNO CES. SCIENCES PHYSIQUES. ACTINO-CHIMIE. De l'influence de la lumière sur les compo- sés chimiques et sur l’action électro-chi- mique ; par R: HUNT, (on the influence of light on the chemical compounds, and electro-chemical action). L'auteur rappelle d’abord les expérien- ces de sir John Herschel sur le chloride de puotassiumneutralisé par l’eau de chaux . d’où l'influence des rayons solaires pré- ha un platinate de chaux ; ainsi que - les observations de M.Draper sur le pou- voir que possèdent les rayons solaires de commun que au chlore la faculté de s’unir à l’hydrogène dans des circonstan- ces dans lesquelles les mêmes éléments conservés à l'obscurité nese combine- raient pas. Après cela M. Hunt appelle Pattention sur des expériences dans les- quelles les résultats obtenus sont encore plus remarquables. Si une solution de caméléon minéral est faite daus l’obscurité, elle ne subit aucun changement dans l’espace de plu- . sieurs heures, tandis qu’au contraire une solution toute semblable, lorsqu'elle est exposée à la lumière du Soleil, précipite abondamment presque nent _Le sulfate de fer dissous dans l’eau ordi- maire, donnera après quelques heures, même dans l’obscurité, un précipité de . carbonate de fer; mais si on expose la solution à la lumière solaire, l'effet a . lieu instantanément, et le point du préci- ,pité, dans lun et l’autre cas, peut être ‘considéré comme la mesure de la quan- - tité de lumière a laquelle les solutions ont êté exposées. On a également observé un - elfe tout contraire à ceux qui viennent Aufo br est (re 2 | SOMMAIRE. — SCIENCES PHYSIQUES. ac- | d’être indiqués. Si l’on mêle une solution de bi-chromate de potasse avec une solu- tion de sulfate de cuivre, et si l’on place le mélange dans l’obscurité pendant l’es- pace de douze heures, le verre sera abon- damment recouvert de chromate de cui- vre; si, au contraire, un mélange en tout semblable se trouve exposé aux rayons. du soleil, on verra qu'il ne se produit aucun effet. Plusieurs solutions de sels d'argent ont ëté exposées à la lumière directe du soleil, tandis que des portions de ces mêmes solutions étaient gardées dans l’obscurité; si, ensuite, l’on ajoutait des quantités peu considérables de sulfate de fer. aux unes el aux autres de ces so- lutions, on remarquait que celles d’entre elles qui avaient étéexposées à l’action di- recte des rayons du soleil donnaient im- médiatement un précipité, tandis que. dans le même espace de temps, celles qui avaient été conservées dans l’obscurité ne donnaient pas” de précipité. Il a été ob- servé également que le bi-chromate de potasséexposé à lactiôni des rayons so- laires fournit un précipité de chromate d’argent dune couleur beaucoup plus belle que celle du précipité obtenu à l’aide de la même substance conservée dans l'ob- securité. Un effet du même genre a été observé lorsque l'on a précipité du bleu de prusse par une solution de ferro-prus- siate de potasse qui avait été exposée au soleil ; dans ce cas la couleur était beau- coup plus belle que lorsqu'on avait em- ployé une solution qui n’avait pas été exposée de la même manière. Une solution d’iodide de potassium a été placée dans un tube de verre dont l'extrémité inférieure était bouchée par un diaphragme; le tube a été mis ensuite dans ur autre vase qui contenait une s0- lution de nitrate d'argent, et un fil de platise passait de Pune à l'autre de ces deux solutions. L’appareil,disposé de cette manière, ayantété placé dans l’obscurité, il s’opéra ane belle cristallisation d'argent métallique autour du fil de platine; mais, au contraire, lorsque le tout était placé aux rayons directs du soleil, cette cris- tallisation n’avait pas licu. L'attention des chimistes s’est portée sur ces résultats vraiment remarquebles qui montrent que l’action des rayons du soleil deviendra certainement à l’ave. nir l’objet de recherches importantes, particuliérementdansles cas où il s'agirait _d’analyses délicates. Ces expériences for- meront une branche importante de la chimie pour laquelle sir John Herschel a déjà proposé le nom d’achno-chimie. SCIENCES NATURELLES. BOTANIQUE. Composition et usages du fruit pierreux du Manicaria saccifera G. (Ueber die Zuzammen- selzung der Steinnuesse und deren Benutzung zur Anfertigung Kunstlicher Zaehne.) D' SCHULTZ. Flora, n. 27, 1844. Sous le nom de noix pierreuse (Stein- nuesse, on verse dans le commerce, à la Guyane, les fruits du Manicaria saccifera G. {Palmier à coiffe, Muetzen Palme), dont le nucleus, à cause de sa blancheur “et de sa dureté analogues à celles de l’i- voire, est employé à la confection de pe tits ouvrages de tour; comme sa grosseur n’est que celle d’une pomme de terre, et que de plus il a ordinairement une petite cavité centrale, on ne peut en faire usage pour des objets volumineux. La partie éburnée n’est pas la noix, mais plutôt l’amande de la graine ; et ce qu’on nomme la noix tout entière est la graine retirée de son péricarpe, comme on peut le reï convaître aisément au hile qu’elle pré- sente. Cette graine à un testa gris-cen- dré, cassant, de l’épaisseur du dos d’une lame de couteau, assez consistant, et plus intérieurement elle présente un se- cond tégument papyracé, que l’on peut aisément détacher avant la maturité de la graine, et qui présente un fort réseau vasculaire. Ces deux téguments envelop- pent l’amande éburnée. Celle-ci est essen- tiellement organisée comme celle des palmiers et des Liliacées, c ’est-à-dire qu’elle se compose d’un volumineux al- bumen, dont l’extrémité ombilicale est creusée d’une petite cavité cylindrique dans laquelle se trouve un embryon co- nique. La partie dure éburnée de cette graine est donc lalbumen. On trouve chez plusieurs palmiers un albumen dur; mais ordinairement il n’a que la consis- tance cartilagineuse des graines de café. La dureté extrême et la couleur blanc d'ivoire sont particuliers à l’albumen du Manicaria. Fleischmann d’Erlang a cru recons naîlre une ressemblance de structure in- . térieure et de composition entre le fruit + 722 du Manicaria et les os ; cependant la res. semblance de structure n’est que fort éloignée, et l’analogie supposée de com- position chimique n’existe pas. Le tissu de cette substance éburnée ne se distin- gue sous aucun rapport essentiel de celui des noyaux des fruits ou des albumens cornés; seulement il est d’une dureté extrême. Il se compose en effet de cel- lules dont les angles sont émoussés, dont les paroïs sont extrêmement épaisses, au point que leur cavité est presque ob- struée.Dans la graine avant sa maturité, on voit ces cellules à parois moins épais- ses, et là le tissu est d’une nature à peu près analogue à celle que présente le café. Même chez la graine müre on trouve au centre, à la place ordinairement creuse, une substance plus molle dont les cellules ont leurs parois également moins épaisses. Le durcissement de cet albuinen commence vers la -circonférence, et c’est par suite vers ce point que l’on remarque les cellules les plus dures et dont les parois ont acquis la plus grande épaisseur. M. Schultz n’a pas plus trouvé de fé- cule dans l’intérieur de ces cellules que dans celles des autres albumens cartila- gineux. Si, comme on l’a dit, les principes constitutifs des os se reirouvaient dans l’'albumen du Manicaria, celui-ci’ devrait tirer sa dureté de la présence du phos- phate et du carbonate de chaux. Mais cela n’a pas lieu. M. Schultz a fait digé- rer des fragments de son albumen dans l'acide chlorhydrique pendant 38 ou 4 jours; l'acide chlorhydriquenelesa pas ramollis le moins du monde, et l’oxalate de chaux versé dans cet acide n’y a pas indiqué le moindre vestige de chaux. Un autre frag- ment calciné dans une capsule de pla- tine n’a développé aucune odeur de corne brulée, comme le font les cartilages et les os ; mais il s’est comporté comme du bois. L’acide chlorhydrique versé sur le charbon obtenu par cette calcination a indiqué des traces de chaux,mais pas en plus grande abondance que les cendres des graines de céréales, Lorsqu'on fait bouillir ce tissu avec un alcali, il s’y dissout, comme le bois, en une matière brune; et ce qui reste se comporte comme l’ulmine. La substance de l’albumen du Han caria n’est donc pas autre chose que du tissu cellulaire lignifié à un très haut degré, sans mélange remarquable de substances minérales, La particularité, dit M. Schultz, que présente le tissu de lalbumen du /a- nicaria de n’être pas attaqué par les acides, le rend propre à certains usages techniques auxquels on ne peut employer les os. Ainsi on pourrait principalement s'en servir pour la confection de dents arüficielles. Celles que l’on fait avec des matières osseuses sont facilement atta- quées dans l’intérieur de la bouche par : a d'autant plus attiré mon attention qu’elle 723 l’action longtemps.prolongée des acides ; de plus, les matières graisseuses et les autres substances aniniales qu’elles ten- ferment ies rendent assez peu propres, Au contraire l’albumen du Manicaria présente un tissu qui possède la couleur et à peu près la dureté de l’ivoire, que les agents chimiques qui attaquent les os épargnent entièrement, et qui, par suite réunirait toutes les conditions re- quises pour de bonnes dents.artificielles. {ozoaires extrêmement analogues à ceux des Fougères. Comme ceux-ci, ils repré sentent des globules pourvus d'unellon- gue queue qui magent dans l’eau, soit en- fermés isolément dans une cellule globu-# leuse très petite, soit libres; Qui oscillent vivement et qui meuvent aussi quelque fois leur queue dans un sens particulier.h L'identité du phénomène ne pouvant êlre révoquée en doule, il importe dem voir d’où provicnnent les globules. Le lieu où se trouve les corynidiés venant à être reconnu, dl doit.en xésulter-claire- ment l'identité de cet appareil ayec ce que présentent les Mousses et les Fou-4 gères. Chez les Rhamnées, les stipules se forment de très bonne heure, et l’on voit ainsi, même dans les plus jeunes des bourgeons à feuilles, que chaque feuille #} est entourée par des stipules membra- neuses qui la dépassent et qui procèdent d’une membrane basilaire commune. Pour le dire en passant, c’est là un argu- ment en faveur de l'opinion de Rob.“ Brown, selon laquelle les Rhamnées de. vraient être placées à côté des Malvacées * puisqu’elles présentent le même dévelop- pement dans leurs stipules, (tandis que les Célasirinées, ainsi du moins que je lai vu chez l’Evonymus, forment leurs tégu- ments à l’aide des feuilles et n’ont des4 stipules que tard. Chez le Rhamnus, ce ce sont les deux stipules dont la face su-! périeure présente vers sa base un groupe # de corps cn forme de massue, dont lat structure reproduil entièrement celle des” corynidies des Fougères et des Mousses, et qui, de même que les cellules à phyto- | zoaires, se vident par endosmose. La où i4 n’existe pas de stipules, ces organes peu- vent se trouver également sur les feuilles. | C’est à eux que paraissent se rapporter | les glandes en massue de Guettard. La détermination des corynidies avec leurs phytozoaires est devenu l’objet d’un pro- blème à résoudre, grâce à l’existence générale, à ce qu’ilparaît, de ces organes chez les phanérogames. Phytozoaires chez iles Phanérogames ; par À. GRISEBACH (Bolan. Zeitung). L'observation récemment publiée par Naegeli, et selon laquelle les globules pourvus de queue qui existent dans les anthéridies des Mousses se trouveraient également dans des organes de même structure sur le cotylédon des Fougères, amènerait à un rapprochément avec la production des spores ou avec un pro- cédé analogue à la fécondation animale, J’ai examiné ces organes avec soin dans un Adiantum concinnum Kih. en germi- nation, et j’ai reconnu la découverte de M. Naegeli exacte dans ses points essen- tiels. J’ai observé aussi ce fait remar- quableque, chez l’Adiantum, ces organes que je nomme corynidies pour éviter tout rapprochement avec les anthères, ne se trouvent pas sur la surface du cotylédon, mais enfoncés dans son bord. Ainsi il en es{ de leur situation dans cetteplante, eu égard aux autresFougères comme du, dé- veloppement sur la fronde des spores, qui, ordinairement, se trouvent sur la surface même, tandis que chez l’Adiantum il se trouvent sur les bords. Les corynidies ne s'élèvent pas libres et indépendants du tissu cellulaire du cotylédon, mais lon reconnait ici comme partout ailleurs une couche cellulaire extérieure qui se dis- tingue des autres cellules par l’absence des globules de chlorophylle et qui laisse intérieurement un sac dans lequel se trouvent les petites cellules libres dont chacune renferme un phylozoaire. Cette structure est donc absolument semblable à ce que l’on observe dans les anthéridies À — = EE "+. — RCE SCIENCES MÉDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. des mousses, et aussi à la description qu'à MÉDECINE. L Qu no. " donnée M. Naegeli ; j'en dirai autant POUF | Note sur les changements de proportion de L É la configuration des Phytozoaires, mais la fibrine du sang dans les maladies; par M}. ll non surleurs mouvements, que je n’ai pu | MM: ANDRAL ei GAVARRET,. Du, pour distinguer des mouvements moléculaires inorganiques. L'existence des Phytozoaires sur di- verses parties de la végétation m’a douné l'espérance de les retrouver aussi chez des Phanérogames. J’ai vu souvent, en examinant des bourgeons à feuilles dans la goutte d’eau du porte-objet, des masses de points noirs qui, Sous un grossisse- ment de 200 fois, présentaieni un mou- vement moléculaire très vif. Leur ori- gine m'était inconnue. Plus récemment, en examinant des bourgeons développès par la sève d’août chez les Rhamnus in- fectoria et pumila, j'ai reconnu de la ma- nière le plus précise, sous un grossisse- ment de 400 fois, que c'étaient des phy- Dans le courant de l’année qui vient de s’écouler, nous avons obtenu, sur les! changements de proportion que la fbrineM du sang peut éprouver dans les maladies, | quelques nouveaux résultats que nous, allons exposer. : Île En poursuivant nos recherches surk ce sujet, nous avons vase vérifier des} plus en plus la loi de l'augmentation de | quantité de la matière spontanément coa D |." gulable du sang , dans cette grande élasse) |: de maladies que l'on désigne sous le nom de phlegmasies, et qui forment en noso- logie une des familles les plus naturelles et par l’analogie des lésions anatomique! qui les caractérisent, et par la ressem! blance des symptomes qui les révèlent! | ‘725. et enfin par l’uniformité du traitement qu’on leur oppose. Parmi ces phlegma- sies, il y en. avait une très importante dont nous n’avions pas parlé dans nos précédents mémoires, parce qu’alors nous n'avions pas eu encore l’occasion de vé- rifier l’état du sang dans cette maladie: c’est la méningite aiguë. Dans le cours | de l’année 18/44, nous avons pu faire l’analyse da sang chez quatre invidus at- teints de cette affection. Dans ces quatre cas, le sang nous a offert la même altération de composition | que celle que nous avions trouvée dans le sang de nos malades atteints d’arthrite, de pneumonie, de pleurésie, de périto- nite, d’anginé, etc., c’est-à-dire une aug- mentation de sa fibrine, ses autres élé- ments restant d’ailleurs dans leurs pro- portions normales. Dans neuf saignées pratiquées à ces quatre malades, nous ayons trouyé la quantité de fibrine re- présentée par les chiffres 3,4, 4,3, 5,0, 5,2, 5,3, 5,5, 6,0, 6,6, 7,0. En par- courant ces chiffres, on voit que le pre- mier est le seul qui n’accuse pas un état phlegmasique ; il représente un des maxi- ma de l’état physiologique. -— Les deux au- teurs rendent compte de celte exception. On sait que l’ictère ect un symptome commun à un grand nombre d’affections de l’appareil biliaire, qui peuvent être de la nature la plus diverse. Dans ces cas si fréquents où l’ictère survient sans fièvre et sans troubler autrement la santé géné- rale, nous avons fait plusieurs fois l’ana. lyse du sang, et constamment nous avons | trouvé qu'en pareil cas il contenait sa quantité normale de fibrine ; nous avons | conclu que cette sorte d’ictère est indé- pendante d’un état phlegmasique du foie, | conclusion à laquelle d’ailleurs l’étude des | symptomes nous conduit également. Ce- pendant il est. un autre cas où l’ictère s’accompagne d’unedouleur plus ou moins vive à l'hypocondre droit, d’une augmen- } tation marquée dans le volume du foie, et d’un certain degré de réaction fébrile. } Dans ce cas, la différence des symptomes est déjà une raison suffisante pour ad- | mettre que l’ictère tient à une cause dif- | férente, et cefte cause, on peut supposer que cest, quelquefois du moins, une phlegmasie qui a atteint le parenchyme hépatique. Eh bien! dans un cas sembla- | ble, Panalyse du sang est venue changer pour nous cette présomption en certitude, en nous montrant dans le sang, au lieu de la quantité normale de fibrine qu’on y trouve dans la plupart des ictères, une surabondance notable de ce principe. Dans | Ce cas, en effet, dans deux saignées pra- tiquées à vingt-quatre heures d’inter- valle l’une de lautre, le sang nous donna chaque fois 611000 en fibrine. Dans une troisième saignée, pratiquée quelques jours après, et alors que les mêmes symp- tomes persistaient, bien qu’un pet moins de. cette troisième saignée, les symptomes s’amendèrent rapidement, et la santé ne tarda pas à se rétablir. intenses, nous {rouvâmes que lesang con: | tenait encore 51000 en fibrine. A la suite 7126 Nous avons également constaté un ac- croissement du chiffre de la fibrine dans le sang de plusieurs femmes qui, quel- ques mois après être accouchées, se pré- sentaient à nous avec un ensemble de symptomes qui révélaient chez elles Pexi- stence d’un léger degré de phlogose de l’utéras ou de ses annexes; la quan- tité de fibrine variait dans ces cas entre 414000 et 5/1000. Les symptomes deve- naient-ils plus intenses, la fièvre s’allu- mait-elle, en un mot, des signes plus nets de métrite aiguë se dessinaient-ils , la fi- brine croissait tout à coup et s'élevait aux chiffres 611000 et 711000. Dans un cas de phlegmon bien carac- térisé de la fosse iliaque gauche, survenu chez une femme accouchée depuis quel- ques semaines, nous avons: également trouvé une augmentation notable de la fibrine du sang: 611000 dans une pre- mière saignée, et 7/1000 dans une se- conde. Citons encore , comme exemple de celle augmentation, un autre cas qui nous semble digne d'intérêt sous plus d’un rapport. Ce cas est relatif à une fem- me qui était restée paralysée par suite d’une hémorragie cérébrale, et chez la- quelle une large escarre s’était établie au sacrum. Peu de temps avant la forma- tion de cette escarre, la malade avait été saignée, et son sang ne nous avait pré- senté que la quantité normale de fibrine; elle fut saignée de nouveau au moment où, par suite da {ravail ordinaire d’élimi- nalon, une suppuration assez abondante avait lieu autour de l’escarre. Nous trou- vâmes alors dans le sang un peu plus de 611000 de fibrine. Dans la plupart des cas que nous ve- nons de rapporter, augmentation de la fibrine dans le sang coïncidait avec un travail manifeste de suppuralion dans la partie enflammée; mais l’existence d’un pareil travail n’est pas nécessaire pour que le sang vienne à se charger d’un ex- cès de fibrine : ainsi ce principe augmente dans lérysipéle, et tout récemment nous avons trouvé 611000 de fibrine dans le sang d’une femme qui était atteinte d’un érythème noueux, maladie dans, laquelle nous n'avions pas eu encore non plus l’occasion d'analyser le sang, et qu’il était intéressant d'étudier sous ce rapport , parce que sa nature franchement inflam- maloire n’est pas admise par tous les pa- thologistes. Nous avions annoncé, dans nos précé- dents mémoires, que cette grande modi- fication du sang avait également lieu, quelles que fusseni les conditions générales de l’économie, et quels que fussent aussi les autres changements survenus à l’a- vance dans la composition du sang. Ainsi, un sang très pauvre en globules peut, aussi bien qu’un sang de pléthorique, se charger d'un excès de matière spontané- ment coagulable. C’est ce que nous avons eu tout récemment encore l’occasion de vérifier chez un jeune homme qui, dans la convalescence d’une fièvre typhoïde grave, était devenu anémique à ce point 727 qu'un bruit de souffle continu s’enten- dait dans ses artères carotides, ce qui re- vient à dire que, dans le sang de cet in- dividu, le chiffre des globules s’était de beaucoup abaissé au-dessous de l’état nor- mal. Au milieu de ces conditions, il sur- vint une pleurésie qui se termina promp- tement par un épanchement considéra- ble. Nous fimes saiguer le malade quelques heures seulement après l’invasion de l’in- flammation de la plèvre, et le sang nous donna un peu plus de 51000 de fibrine. La diminution de la matière sponta- nément coagulable du sang est ure autre sorte d’altération de celiquide, dont nous avons donné des exemples dans nos pré: cédents mémoires. Celte diminution ap- partient essentiellement aux maladies dont le scorbut est le type à l’état chroni- que, et le typhus à lPétat aigu: Un des effets les plus remarquables et les plus constants de la diminution de la fibrine du sang, c’est une tendance singulière à ce que le sang sorte de toutes parts de ses vaisseaux, soit spontanément, soit sous l'influence de la cause la plus légère, d'où la production d’hémorragies mullti- ples. Dans le travail où nous avons cité des faits de ce genre, nous exprimions la pensée que dans la maladie connue sous le nom de pourpre hémorragique, il était très vraisemblable quele sang devaitavoir perdu une grande partie de sa matière spontanément coagulable , sans que la quantité de ses globules ni de ses autres principes organiques füt d’ailleurs dimi- nuée. Dans ces derniers temps nous avons eu occasion de nous assurer de la réalité de cette conjecture. Nous avons aussi continué cette année à rechercher quelle était la proportion de la fibrine dans le sang des. individus at- teints de fièvre typhoïde proprement dite, que nous avons cru devoir saigner; nous avons examiné le sang sous ce rapport dans quarante-deux cas, et nous sommes heureux de dire que ces quarante-deux nouveaux faits sont venus parfaitement confirmer ceux que nous avions précé- demment recueillis. En somme, les nouveaux résultats que nous avons obtenus sont venus pleine- ment confirmer l'exactitude de ceux aux- quels nous étions précédemment arrivés, et ils nous ont de plus en plus convaincus que l’examen des variations de quantité . que la fibrine du sang nous présente dans un certain nombre de maladies, peut nous être d’un puissant secours pour en déter- miner la nature et en éclairer le diagnos- tic. ‘ A EMBRYOGÉNIE. De la nature des corps jaunes et de leurs rapports avec la fécondation, par .M. A, RACIBORSKI. Dans un livre que nous avons publié dernièrement sous le titre : De la puberté _ et de l’âge critique chez la femme, et de la ponte périodique spontanée chez la femme et les mammifères, nous avons fait con- naître les résultats de nos premières re= cherches sur l’anatomie des parties con- nues sous le nom de corps jaunes; ce- 728 pendant, ayant découvert depuis quelques nouveaux faits assez importants relatifs au même sujet, nous nous empressons de les faire connaître" Plus que jamais nous regardons au- jourd'hui opinion de Barry, Montgom- mery, Lee, Patercon, Négrier, etc., qui . placent le siège des corps jaunes en de- hors de la membrane propre des follicules, comme entièrement dénuée de fonde- ment. Îl n’y a pas le moindre doute pour nous que les corps jaunes sont le résultat de modifications éprouvées par la mem- brane interne des follicules. Cependant, au lieu d’attribuer la formation des corps jaunes presque exclusivement, comme nous avons fait dans le livre ci-dessus cité, à la rétraction de la membrane fi breuse de lovaire et au plissement consécutif de la tunique interne des fol- licules, nous sommes disposé à les regar- der, d’après nos nouvelles recherches (dont les résultats se rapprochent beau- coup de ceux de M. Wagner), comme étant dus, en grande partie, à une véri- table bypertrophie concentrique de la couche granuleuse qui recouvre la tuni- que interne. La transformation de la tunique interne en corps jaune commence aussitôt que Povule est arrivé à la maturité, et que le follicule de Graaf s’apprête à lui livrer passage au dehors. : Aussitôt que le follicule est rompu, la transformation en question acquiert une grande activité. Chez la plupart des femelles d'animaux, comme chez la truie, la vache, la brebis, etc., que la femelle ait ou ou non des rapports avec le mâle, expulsion des ovules est toujours suivie dela formation de corps jaunes complets, représentés par des masses pleines ayant la consistance et l’aspect légèrement grenu du foie, offrant des uuances variées selon les genres d'animaux, toutefois étant le plus souvent colorées en-beau jaune . rouge brique, ou présentant à peine une teinte légèrement rosée. - Chez la femme, les choses ne se pas- sent plus de la même manière. Toutes les fois que l'expulsion de l'ovule n’a pas été suivie de conception, connxe cela arrive, par exemple, après chaque époque men- struelle, alors les éléments de la couche granuleuse augmentent, il est vrai, en nombre et en volume, mais-cette hyper- trophie ne tarde pas à s’arrêter et reste à Pétat de membrane d’un jaune plus ou moins clair, qui se trouve en contact di- rect avéc le caillot de sang, et plus tard avecles débris du sang, se présentant sous - Paspect d’une. matière d’un gris-ardoisé au-dessous de laquelle on ne manque jamais de retrouver la membrane jaune ou le corps jaune incomplet resté à l’état de membrane. Toutes les fois, au contraire, que l’ex- pulsion de l’ovule coïncide avec la fécon- dation, les éléments de la couche granu- leuse se multiplient avecunetellerapidité, qu’en très peu de temps ils forment déjà un Corps plein qui obstrue entièrement la cavité vésiculaire. Celle-ci ne laisse aa — —_—_— A ———"— ——_————— 729 bientôt après elle d’autres traces qu'un petit espace blanckâtre, en forme de tra. pèze, composé de tissu cellulo fibreux, - situé au milieu de la masse jaune du cor- pus luteum, auquel il envoie plusieurs prolongements qui se perdent dans son épaisseur. Tel est, en général, l’aspect des corps jaunes chèz toutes les femmes, au terme ordinaire de la gestation. Mais ce qu’il y a ici encore de remarquable, c’est la rapidité avec laquelle ensuite les corps jaunes sont résorbés aussitôt que l'œuvre de la génération est achevée, aussi{ô( que la femme est accouchée. Ainsi, par exemple. le corps jaune qui aura 17 millimètres de largeur le deuxiè- me jour après un accouchement à terme, n’en a plus que 8 à 10 au hout-de dix jours. Au bout de trois mois, nous l’a- vons {trouvé tout à fait décoloré, sa cou- leur différant à peine de celle de la sub- stance.de l'ovaire et n’offrent que deux millimètres de diamètre. Le corps jaune, après la fécondation, est par conséquent composé des mêmes éléments que celui que nous avons vu succéder à Pexpulsion mensuelle des ovules. Seulement il a beaucoup plus détendue, parce que la vésicule de Graaf n’est pas alors autant rétractée qu’après l’expulsion non suivie de conception, et s’ii forme un corps plein au lieu d’un sac, €’est que, Phypertrophie concentri- que étant alors plus active, les deux pa- rois opposées se mettent en contact, de manière à ne former qu’un seal corps de 3 à 4 millimètres d'épaisseur. Ainsi, en résumé, la différence qu’on a voulu établir entre les corps jaunes, selon qu’ils provenaient d’une expulsion périodique des ovules ou qu’ils succé- daiïent à la fécondation, ne peut pas être admise chez la plupart des femelles d’a- nimaux, car elles offrent, dans les deux cas, des corps jaunes à peu près sembla- bles (1). Chez la femme, l'expulsion mensuelle des ovules possède, il est vrai, ses ca- ractères appartenant à la fécondation ; mais il n’en est pas moins vrai que les uns et les autres se trouvent appuyés sur l'existence d’un même phénomène, à savoir : l’hypertrophie concentrique de la couche granuleuse. Cette hypertrophie nc différant, dans les deux cas, que par le degré de son activité, nous avons pensé qu’au lieu de distinguer les corps Jaunes en vrais et faux, comme on le fait ordinairement, il serait infiniment plus rationnel de les diviser en corps jaunes complets et incomplets ou arrêtés dans leur développement. Nous finirons par faire remarquer que, (4) Les mules femelles, quoique privées, en géné- ral, de faculté de la reproduction, ne présentent pas moins -dans Jeurs ovaires des traces d'expulsions spontanées des ovules, et ces traces sont parfaitement semblables à celles qu’on trouve chez d’autres ani- maux après la fécondation. C’est de quoi il nous a élé facile de nous assurer par l'examen des ovaires pro- venant d’une mule de cinq ans, que M, Miquel, pré- sident de la Société de médecine vétérinaire de Bé- riers, eut l’obligeance de nous envoyer. "TT ES 730 quoique constante, la présence du caillot de sang après l’expulsion des ovules chez la femme: est entièrement étrangère à la coloration de ia membrane jaune qui constitue le corps jaune incomplet. La coloration jaune de cette membrane, de même que celle des Corps jaunes complets, tient à la présence de globules huileux Jaunes qu’on rencontre au milieu de gra- nulations. C’est le nombre de ces globuics qui décide la nuance de la couleur que nous avons vue varier chez les différents animaux, Cautérisation pharyngsienne. M. Monneret, pendant les derniers temps de son intérim à la Charité (service de M. Andral), a expérimenté la cautérisation pha- rvngienne avec l’'ammoniaque, sur une fem- me âgée atteinte de catarrhe bronchique, avec dyspnée intense et production de râles bruvants et étendus. Le soulagement a été immédiat, et il ne semble pas possible d’invo- quer une simple coïncidence. D'ailleurs, dens un autre service du même hôpital, ce moyen à été expérimenté un assez grand. nombre de fois et les résultats ont été satis- faisants. Seulement, M. Rayer a jugé à pro- pos de substituer la cautérisation palatine à la cautérisation pharyngienne, qui n’est pas sans présenter de graves dangers. Le pre- mier malade sur lequel on cautérisa le pha- rynx éprouva des accidents qui, pendant un instant, firent entrevoir la nécessité de pratiquer la trachéotomie. Chose singulière ! il inspirait, l'air entrait dans le larynx; mais il ne pouvait expirer, l'air ne soitait pas: l'anxiété du malade était extrême et son état, comme nous venons de le dire, inspira Pin- quiétude la plus vive. Cette inquiétude fut de courte durée. Mais les accidents pour- raient se prolonger, et cette prolongation, à moins d'une extrémité opératoire, douteuse dans ses résultats, aurait la mort pour effet. Les détails qui précèdent sont fournis par un jeune médecin digne de confiance, M. le docteur Bouchut, chef de c'inique de ‘M. Rayer, qui à fait l'opération. La cautérisa- tion palatine donne les mêmes résultats avantageux que la cautérisation pharvngienne, et ne présente pas les mêmes dangers; elle est donc préférable. L'indication de ce mode de traitement se trouve dans les catarrhes pulmonaires chroniques avec dyspnée. On trempe un pinceau dans un mélange de deux tiers d’ammoniaque liquide avec un tiers d'eau, et on touche rapidement le pharynx ou mieux le palais. La sensation éprouvée par le malade n’est pas la douleur de la cautéri- sation, c’est celle bien connue qui suit l’as- piration forte de la vapeur d'ammoniaque. Le mode d'action du moyen, comme celui de la plupart des moyens thérapeutiques quE ne sont pas mécaniques, est des plus ob- scurs. L’explication tirée de l'électricité est pure hypothèse. L'idée d’une révulsion, comme celle que produit la pommade am- moniacale appliquée au sinciput dans les. cas de cataracte ow d'amaurose, n’est pas Fat :dmissible, en raison du peu d'intensité de ‘action escharotique. Il semblerait plus uste de supposer une action sédative spéciale ective de la vapeur ammoniacale sur la mu- queuse bronchique. Mais alors la sensibilité le cette muqueuse serait bien différente de a nature de la sensibilité des muqueuses >culaire et nasale, à moins de faire interve- hir la loi homéopathique. (Gazette des Hôpitaux) MESSE * ———— SCIENCES APPLIQUÉES. Métaïlurgie du fer. — Remarques sur les hauts-fourneaux au coke et au bois (Ex- trait du rapport de M. Chevreul sur les lravaux de M. Ebelmen, relatifs à Jemploi des combusli- bles dans la métallurgie du fer.) S'il existe une grande analogie entre la combustion du charbon de bois et celle du coke dans un baut-fourneau, il y a pourtant aussi quelques différences. Ainsi les deux combustibles dans la région des tuyères produisent de l'acide carboni- que : un peu plus haut, ce gaz est converti en oxyde de carbone, qui se trouve mêlé d’azote et d'hydrogène provenant de la décomposi- tion de la vapeur d’eau; mais il y a cette dif- férence, que le gaz provenant du coke pris à 10,24 au-dessus de la tuyère contient une trace d'acide sulfhydrique, lequel est bientôt réduit en hydrogène par le fer et le calcium : du fondant, qui s'emparent du soufre pour + constituer de la fonte sulfurée et un laitier renfermant du sulfure de calcium. Les gaz qui sortent du gueulard ne contiennent ni acide sulfureux ni acide sulfhydrique, mais une trace d’une vapeur sulfurée que l’acétate de plomb n’absorbe pas et qui paraît être du | sulfure de carbone. | La température aux tuyères est assez éle- née pour fondre le fer et la porcelaine pres- que instantanément; mais on remarque, à partir des tuyères, que les régions du haut- | fourneau chauffé au coke sont portées, rela- fivement aux régions correspondantes du | haut-fourneau chauffé au charbon de bois, à “ une température plus élevée; la différence | pérature y est, dans le dernier haut-fourneau N à charge haute, au-dessous de #l2degrés, et » à charge basse, de 112 à 200; tandis que | celle du haut-fourneau chauffé au coke est, | à charge haute, de 228 à 330 degrés, et à | charge basse, de 360 à 430 degrés. | De la tuyère au ventre, il v a presque l'identité de composition entre la colonne as- ) cendante du haut-fourneau au coke et, celle | du haut-fourneau au charbon de bois. On peut dire que la colonne ascendante - L arrivée aux étalages ne renferme plus d’acide h carbonique, et il importe de remarquer que | l'oxygène de l’oxyde de carbone est à l’azote dans le rapport où les gaz se trouvent dans » Pair atmosphérique ; il faut donc en conclure | que le minerai de la colonne descendante, ! parvenue à la base de la cuve, a perdu déjà | tout son oxygène ; car autrement l'oxygène | de l'oxyde de carbone de la colonne ascen- * est surtout sensible au gueulard, car la tem- 132 dante, parvenue au sommet des étalages, se- rait à l'azote dans une proportion plus forte que dans l'atmosphère. La colonne ascendante, prise à la moitié de la cuve du fourneau à coke, présente à l'analyse : Acide carbonique. 0,6 Oxyde de carbone. 55,12 Hydrogène. 1,48 Azole. 62 ,72 d'où il suit que, dans la moîtié inférieure de la cuve, c’est apeine s’il y aeu quelque réaction entre la colonne ascendante et la colonne des- cendante; car le rapport de l'oxygène de l'oxyde de carbone à l'azote de la première est à peu près le même que celui de ces gaz dans l'atmosphère. Gela conduit donc à con- clure que c’est dans la moitié supérieure de la cuve que la réduction du minerai doit s’opérer. Puisque la réduction du minerai s’opère en totalité dans la moitié supérieure de la cuve, il faut bien que la température y soit suffisamment élevée. Mais si elle suffit pour la conversion de l’oxyde de carbone en acide carbonique par oxygène du minerai, ‘elle se- rait insuffisante pour la conversion de l'acide carbonique en oxyde de carbone au moyen du charbon. Si nous compärons maintenant la colonne ascendante du haut-fourneau chauffé au char- bon de bois avec celle du haut-fourneau chauffé au coke, nous verrons que la pro- portion de l’acide carbonique de la première augmente depuis le ventre jusqu'au milieu de la cuve(1), mais que, dans la moitié supé- rieure, le minerai n’a point encore perdu d'oxygène, la colonne ascendante conserve donc sa composition, sauf la vapeur d’eau qu'elle recoit. L'examen précédent démontre donc qu'il y a bien plus de chaleur développée dans un haut-fourneau au coke que dans un haüt- fourneau au charbon. Si nous ajoutons que pour obtenir 400 de fonte il faut brûler, dars le premier, 200 à 285 de coke représentant de 170 à 242 de carbone, tandis qu’il ne faut brûler dans le second que 100 à 150 de charbon de bois représentant 90 à 135 de carbone, ou plus simplement que, dans un haut-fourneau, 2 de carbone du coke équiva- lent à 4 de carbone du charbon de bois, on aura toute certitude de laccord du résultat pratique avec les observations précédentes. La raison de ce résultat est que la dispo- sition du carbone à produire, soit de l’acide carbonique en s’unissant directement avec l'oxygène, soit de l’oxyde de carbone en s’u- nissant avec l’acide carbonique, est, comme personne ne l’ignore, bien plus grande dans le.charbon de bois que dans le coke. Cette différence de disposition explique comment il arrive que la région du haut- fourneau comprise entre la tuyère et la limite où la colonne ascendante ne contient plus d’acide carbonique, celui-ci s'étant trans- formé en oxyde de carbone, est plus étendue lorsqu'on brûle du coke que lorsqu'on brüle du charbon de bois. Si nous considérons que SE ——————————————…—…— ——_— 7 — (4) L’acide carbonique provient à la fois de la con- * version de l’oxyde de carbone en acide par l'oxygène du minérai, et la décomposition du carbouate de chaux de la casline à .mes études sur l'herbe de Guinée, 753 la réduction du minerai est achevée à une grande distance de la tuyère, on comprendra que la fonte obtenue avec le coke, une fois arrivée dans la région de la tuyère, sera bien plus exposée à s’affiner et même à s’oxyder par la double act on de l’oxygène atmosphé- rique et de l'acide carbonique, que ne l’est la fonte obtenue avec le charbon de bois, à moins qu’on ne corrige cette tendance en employant pour la fusion d’un même poids de minerai plus de coke que de charbons de bois. AGRICULTURE. Du repiauagse du blé: par M. Aug. de GASPARIN. Quand M. Loiseleur-Desiongchamps me fil l'honneur de m'adresser l’année der- pière, sa brochure sur la culture du blé, j'étais sous l'impression des ravages des inondations du Rhône, qui, depuis cinq ans, vienvent arracher à la terre l’espé- rance du laboureur; je pensais qu’il y avait là occasion d'appliquer le principe de la transplantation, pour éviter lessemis d'automne , et je résolus d'étudier sur le terrain cetle remarquable pratique. Le compte que je viens rendre aujour- d’hui est peut-être prématuré; car tout ce que je puis encore conslater , c’est que la transplantation du blé est praticable sans augmenler”sensiblement les frais de cuiture; je ne fais donc que céder au dé- sir qui m'a été manifesté par ia Société centrale d’igriculture. Dès l'année passée, cependant, j'avais fait une expérience préparaloire sur 10 mètres de terrain, qui constata posilive- ment les résultats obtenus par M. Deslong- champs; j'obtins 5 litres de blé, soit demi- litre par mètre. Ce premier essai m encou- ragea à poursuivre mes expériences, cet(e année-ci, sur un plus grand développe- ment; je semai en pépinière , él daes les conäilions ordinaires , un dixième d'hec- tare avec 25 litres de blé, moitié blé héris- son , moilié saissette de Provence. Mes expériences sur la transplantation des graminées, expériences constatées par m’in- terdirent de repiquer avant lhiver, en novembre , comme l’avait fait l'honorable auteur que j'ai déjà cité. Je savais qu’à celte époque de l'année ces plantes ne poussent point de nouvelles racines, qu’el- les restent dans le sol dans un état inerte et latent, et que les gelées de l'hiver et les vents dü printemps qui lui succèdent peuvent suffire à les déraciner complète- ment. J'ai donc attendu. que l’hiver fût passé, et ce n’est qu’au mois de février que j'ai procédé au repiquage : alors les b'és sont disposés à pousser de nouvelles et profondes racines, la prise est immé- diate. Qu'on se rappele ici que, dans les expériences citées par M. Deslonchamps, nn seul carré d’un mètre de terrain pro- duit un litre de grain, et c'est un blé repi- qué au mois de mars; mais tout cela a besoin d'être encore sérieusement étudié : comme loutes les expériences d’agricul- 7134 ture, c’est une expérience à long terme; le laboratoire est l’immensité des champs, et le fourneau ne s'allume qu'une fois l’année aux rayons du soleil. La terre étant bien préparée, pulvérisée par laction de l'hiver, rassise par les pre- mières pluies du printemps, suffisamment ressuyée, ilest temps de rayonner le ter- rain avec le rouleau à disque. C’est ici le moment de donner la des criplion de cet instrument indispensable pour abréger l'opération ; car s’il fallait faire 400,000 trous à la cheville pour pla- cer le blé, je crois qu’on lasserait la pa- tience des anges. : Ce rouleau est composé d’une sérig al- ternative de disques tranchants en fer de fonte et de cylindre en bois ou en pierre, troués carrément dans le centre, enfilés à un axe de fer ei resserrés par des clavet- tes. Les disques , ayant un diamètre plus grand que les cylindres, dépassent ceux- ci d’une longueur voulue et tracent sur le sol, en le parcourant, de petites raies dans lesquelles on place les p'antes. On peut rayonner avec cet instrument plus de deux hectares par jour. Cette première opération faite, le blé étant arraché à la houe et extrait du ter- rain, de jeunes ouvriers prennent les planis et les placent successivement dans les raies, et, en marchant dans les inter- valles, les pieds en dedans, ferment les rayons sur les plants. L’ouvrier travaille ainsi des pieds ei des mains : c’est la ma- chine humaine complètement employée. Les raies ont été tracées cette année-ci à 15 centimètres les unes des autres : en changeant la longueur des cylindres sépa- ratifs des disques,on peut varier cette dis- tance à volonté. Soixante journées sont nécessaires pour emblaver un hectare de terre, en plaçant 4 plants par mèlre carré ; c’est donc 6,600 plants que chaque ouvrier place dans la journée; toutefois l'habitude d’un: pareil travail peut le rendre plus expéditif, et ma plantation ayant été accomplie en 5 jours par 12 ouvriers, j'ai remarqué que la première moitié de l'ouvrage avait exigé trois de ces jours, et que la seconde n’en avait plus employé que deux. C’est que tout s’apprend. D’après cet exposé, voici le compte plus détaillé de l'opération : 25 litres de semence, 7 £. 50c. Frais de semis, . 2 50. Je ne compte pas le loyer d'hiver d’un terrain quise trouve, après l’arrachage du blé, préparé pour une cul- ture de printemps. Soixante journées à 4 fr, 410 » Cinq journées pour arra- chage de plant et rayonne- ment, 40 » en es me Total 80 » Si nous comparons cette dépense avec celle qu’exi- ge un semis à la volée, nous trouvons pour ce dernier 2 hectol, de semence, 55 » 735 Quatre journées d’araire à un homme et un cheval seulement (on en mel sou- vent deux), 20 » Soit, 15 ÿ Différence en faveur de ce dernier mode, 5 » Le résultat définilif de l’opéralion nous apprendra plus {ard comment cette dif- férence doit être appréciée, mais, dés à présent , nous voyons à peu près égalité de faits entre les deux méthodes, solution qu'on était loin de prévoir. - (Moniteur industriel.) SCIENCES HISTORIQUES. GÉOGRAPHIE. Le Tigris, ou rivière de Canton. (Extrait d'une lettre anglaise.) Le Tigris, ou la rivière de Canton, est cer- tainement un des objets Les plus imposants et les plus frappants que remarque le voyageur dans cette contrée. Près de son embouchure, la mer est parsemée d’un grand nombre d’îles que l’on reconnaît très bien en allant de Hong-Kong à Macao. En naviguant de lune ou l’autre de ces villes vers Canton, on en longe une série dont la plupart sont monta- gneuses, et dont lavégétation est assez maigre. : Quelquefois néanmoins, pendant cette navi- gation, on remarque de jolies baies entourées d’une certaine étendue de terre unie au mi- lieu de laquelle se montrent de gracieuses ha- bitations entourées d'arbres et d’arbrisseaux. A la vue de ces charmantes retraites, on est porté à croire que leurs habitants doivent passer leur vie dans l’innocence-et le bon- heur ; en effet, éloignés du monde bruyant et vicieux, ils trouvent autour d’eux tout ce qui est nécessaire à leur existence ; le riz de leurs champs, le poisson qui abonde le long de leurs côtes, leur fournissent une nourriture facile etabondante, e£ cependant ces paisibles vil- lages sont des repaires de pirates qui rendent dangereuse la navigation dans les parages de vent les navires sont attaqués, les hommes qui sont à bord égorgés et lenavire lui-même est brûlé et détruit après que sa cargaison a été enlevée. Quelques heures de navigation par un bon vent suffisent pour atteindre l'embouchure de la rivière de Canton. Les forts qui la dé- défendaient et qui furent détruits pendant la dernière guerre ont été reconstruits sur une plus grande échelle, et dans l’état où ils se par une garnison européenne, aucune flotte ne pourrait forcer l'entrée du fleuve sans être écrasée par leur feu. Maïs il est bien permis nois ont reçue dernièrement dans l'art de la guerre, ils ne seraient guère capables d'op- poser une résistance sérieuse à une flotte di- rigée selon la tactique européenne. En dedans du Bogue, la rivière s'élargit beaucoup et ressemble à une mer intérieure ; là le paysage est maintenant d'un aspect aussi beau que pittoresque, les terres cultivées et unies qui longent les rives forment un con- Hong-Kong, de Canton et de Macao. Sou- trouvent aujourd’hui, s'ils étaient défendus de croireque, malgré là leçon que les Chi- - 736. traste frappant avec les coteaux nus et placés » en dehors des forts: vus à distance, les co teaux paraissent encadrer la vaste plaine, et quoique, comme ceux dont il a été parlé plus haut, ils soient d’une nudité remarquable, : ils forment un beau fond de paysage. A quel- ques milles plus haut, en remontant le fleuve, l’on remarque la fameuse pagode de Wham poa et plusieurs autres édifices moins rermar- quables, nombre de tours et de pagodes; tout annonce au voyageur l'approche de la fameuse ville de Canton, l’une des plus riches et des plus importantes du Céleste-Empire. Le noble fleuve, par ses nombreuses branches, orme plusieurs îles dans l’une desquelles est bâ- | tie la petite ville ou le village de Whampoa; mais {ous ces canaux se réunissent ensuite à la branche principale, et tous vont ensemble porter leurs eaux dans la mer au Bogue. On récolte une grande quantité de riz, tant dans les îles formées par la rivière que sur la terre ferme; des digues permettent d’arroser ces terres à volonté en même temps qu'elles les préservent des inondations. Dans les terres trop élevées pour recevoir l’eau du fleuve lors de la marée, on emploie de grati- des roues d’un mécanisme fort grossier, mais qui élèvent néanmoins en peu de temps une grande quantité de liquide. La canne à sucre est aussi lobjet d’une culture étendue autour de Whampoa; c’est un article que les Chinois consomment en abondance. Ils en obtiennent du sucre candi et brun; ils en font même de cette dernière qualité qui est d’une beauté remarquable, mais qui n’est guère employée par les étrangers qui résident dans le pays ; ceux-ci préfèrent généralement le sucre candi pulré- risé, qui, dans cet état, est très beau et blanc. On n’y voit pas de sucre em pain, et il est très probable que les Chinois n’en fabriquent pas. LE L'on trouve aussi dans la plaine et dans le voisinage du fleuve une grande quantité d'arbres. fruitiers; les principaux sont les manguiers , les goyaviers, le wempee (Cook punctata) , le longan, les orangers, etc. De plus, or y trouve également des cyprès, des autres espèces, ainsi qu'un pin que les Ghi- nois nomment pin aquatique, parce qu’il croît toujours sur le bord des rivières et des canaux. Le bambou et un saule-pleureur très analogue au nôtre s'y montrent aussi en abondance. Les Chinois donnent à ce dernier un nom qui signifie saule-soupirant. On y cultive en quantité le lotus tant au-des- sus qu'au-dessous de la ville, près des ri- ves du fleuve et par le secours de digues, comme pour les rizières. Le lotus est cultivé non seulement comme plante d'ornement, mais encore pour sa racine (rhizome), que l'on porte en abondance sur les marchés, et dont les Chinois sont très friands. En été et en automne, ces champs sont d'un très bel aspect; mais ils sont au contraire fort tristes après Ja disparition des feuilles et des fleurs. Ce qui frappe le plus, lorsqu'on promène ses regards sur la rivière de Canton, c'est le nombre immense de navires qui sont amarrés j tout le long du rivage, près des factoreries étrangères. Des centaines de mille embarca- . tions de toute sorte et de toute grandeur \ thuyas; le figuier des Banyans et plusieurs, | | | 737 Fe forment une vaste cité flottante peuplée d’une population immense. En naviguant sur [à ri- vière, on y remarque de très petits canots, plus petits peut-être que tout ce qu’on voit d'ordinaire, et composés uniquement de quelques planches creusées et rattachées l’une à l’autre. Ge sont les cenots des barbiers qui vont ainsi circulant et presque nageant là où les appellent leur occupation journalière. On voit ces hommes se diriger avec beaucoup d'adresse et de rapidité à travers la cité flot- tante des bateaux et des nayires plus gros et plus forts que le leur. L'on remarque ensuite des bateaux de diverses grandeurs, tels que ceux de Macao et de Hong-Kong, qui sont couverts, divisés en trois comparti- ments et entretenus avec beaucoup de pro- preté: ceux-ci se louent à des naturels ou à des étrangers, pour arriver jusqu'aux gran - des jonques et aux gros navires, ou pour de petites excursions aux îles de Honan, aux jardins de Fa-Te, ou à d’autres points. La division du centre de chacun d’eux forme une petite chambre très propre, à fenêtres sur les côtés, ornée de peintures et de fleurs de diverses sortes. Le compartiment de l'avant est occupé par les rameurs, et celui de l'arrière sert de cuisine pour la famille à qui appartient le bateau Les barques appartenant aux négociants de Hong, sont très ornées, divisées en compar- timents comme les autres, mais construites avec plus de luxe et à plus grands frais. On peut se les représenter comme une, maison de bois élevée sur la coque d’un bateau, ayant sonentrée à l'avant; on laisse là la place pour les matelots et les rameurs. Cette entrée, étant la facade, est sculptée avec beaucoup d’élé- gance, de manière à annoncer ce qu'on va voir à l'intérieur. Le-dedans est orné de gla- ces, de peintures, de vers, et l’on retrouve dans ces palais flottants tous les objets parti- culiers à ce peuple singulier. On y voit aussi | les bateaux dont se servent les marchands pour transporter leurs denrées aux navires qui | se trouvent à Whampoa; d’autres qui trans- portent des passagers à Hong-Kong, à Macao et sur d’autres points. Parmi tousles bateaux, | «ceux des mañdarins se distinguent par le grand | nombre de rames grâce auxquelles ils re- montent et descendent le fleuve ; enfin on y voit encoïe de grandes jonques des {inées à |! | naviguer sue mer. Toutes ces diverses sortes | de bateaux et de navires se modifient encore | dé plusieurs manières suivant les usages aux- | quels on les emploie. | Les jours de fêtes, le fleuve présente un aspect aussi joyeux qu’animé, surtout pen- dant la nuit, lorsque les lanternes sont allu- Minées et que les bateaux qu’elles décorent | montentet descendent devant la factorerie. | Un étranger ne peut qu'être frappé de cet la. musique chinoise et de tont ce que repré- | sentent de bizarre les mœurs de ce peuple. | Au milieu de cette grande cité flottante 1 règne la plus grande régularité; les grandes ! | barques sont disposées en rangs formant des rues dans lesquelles les petites embarcations | passent et repassent, comme les voitures dans | {| une grande ville. Les familles qui mènent ce | | genre de vie paraissent avoir un goût particu- . lier pourles fleurs; aussi en ont-elles toujours _ aspect, des accords sauvages et plaintifs de 138 échauffées également par le volcan même, dans des pots soit sur la poupe de leurs ba- teaux, Soit dans leurs petites pièces. Le Gar- denia, le Cycas revoluta, les orangers, etc. sont les espèces que les Chinois préfèrent. De plus, toutes ces maisons flottantes ont un au- tel où uu petit lieu pour les idoles. Des rues entières de maisons de bois sont également bâties, le long-du fleuve et des nom- breux canaux des faubourgs de Canton, sur des pieux solidement enfoncés dans la vase. Des milliers d'individus vivent et trouvent le bonheur dans ces tristes demeures qui paraf- traient de vrais tombeaux à des Européens. Une particularité qui frappe les étrangers, c’est de voir même les vieilles femmes et les petits enfants se baigner dans l’eau du fleuve comme si c'était leur élément. Les Chinois qui habitent les bateaux forment une sorte de population aquatique ; car on ne peut conce- voir leur adresse sur l’eau et sous l’eau où ils semblent autant à leur aise que des pois- SOnS. Vo'terre et ses environs. M. Ernest Breton a lu à la-quatfième classe de l’Institut historique un fragment du journal de son dernier voyage en Italie, pendant l'hiver de 1843-1844. Nous nous empressons d'en communiquer à nos lec- teurs une courte analyse. M. Ernest Breton fait connaître une partie de la Toscane peu visitée des voyageurs, se trouvant en dé- hors de la route et privée de moyens de communications, Volterre et ses environs. Dans ia ville même, il signale les différents restes de l’enceinte étrusque, etisurtout la Porta all'erco, l'un des plus beaux restes de l’architecture cyclopéenne. Il passe en- suite en revue les principaux objets d’art qui composent le musée de Volterre. Ce musée tout national a élé presque entiè- rement publié par Inghirami. Les sept premières salles ne renferment pas moins de quatre cents urnes étrusques d’albâtre, de pierre et de marbre blanc; cinq seule- ment sont en terre cuite. Ces urnes sont | toutes de même forme; elles se composent d’un coffre d'environ Om,60 de longueur, décoré d’un bas-relief et sur lequel est couchée la figure du défunt tenant ordi- nairement en main une palère; il y a ce- pendant de ces figures qui tiennent un livre ouvert ou fermé, une espèce de dyptique ; quelques-unes aussi tiennent des cornes d'abondance. Les bas-reliefs des cornes, quoique d’un mérite fort inégal, sont ce- pendant toujours supérieurs aux sculp- tures du couvercle. Les sujets sont trés- variés; ils sont, pour la plupart, tirés de la mythologie, des poésies d'Homère ou des cérémonies religieuses. Volterre renferme un assez grand nombre de fresques inté- ressantes de plusieurs peintres du pays, en tête desquels figure Daniel de Volterre. L'abbaye de Saint-Sauveur renferme dans ce genre des ouvrages très dignes de re- marque d'un peintre complètement in- connu dans l’histoire de l’art: Donato Ma- | Scagai, quiflorissait à la fin du XVI° siècle. La forteresse de Volterre sert depuis 139 1818 de maison de réclusion. Les prison- niers sont employés principalement à tis- ser de la toile et à filer de la laine: ils sont au nombre d'environ deux cent cinquante partagés en deux sections, selon leur con- damnation -à la prison ou aux travaux forcés, qui sont en Toscane une peine au- dessous de celle des galères. La partie la plus curicuse de cette forteresse est la fa- meuse prison d'Elat appelée le Masto. C’est un donjon entièrement isolé au mi- lieu d’une cour, Les cachots les plus affreux sont deux cellules creusées dans l'épais- seur de la muraille, et appelées les jumel- les; elles ne reçoivent le jour que par un conduit de plusieurs mètres de longueur et de Om,05 de largeur. Dans le centre de la tour sont plusieurs cachots ronds assez grands, dans l’un desquels un malheureux est resté enchaîné quarante-deux ans, Ses pas ont creusé des sillons dans le pavé à l'extrémité de sa chaîne, et son coude a formé un trou dans le mur, au lieu où il avait l'habitude de s'appuyer pour respi- rer le peu d’air qui arrivait par une ouver- ture carrée, fermée deplusieurs grilles, lon- gue de plus de 4 mètres et large seulement de Om,20. Les environs de Volterre pré- sentent plusieurs curiosités naturelles d’un grand intérêt, les salines, les mines de Monte-Lasini, et les /agon. Les salines sont situées au pied de la montagne qui porte la-ville. On y obtient le plus beau sel du monde en faisant simplement évaporer les eaux très abondantes qui jaillissent de- plusieurs sources voisines, et qui arrivent saturées de sel, ayant traversé, dans les entrailles de la terre, des mines abo =). Ps AT tes de sel gemme. / D La mine de cuivre de Monte-Litinr4p- partient à un Français, M. Parts reclion en. est confiée à M. A. Sflin jeune, ingénieur allemand, Ce(tà{ que M. Breton a visitée dans Le plus oF&x détail, est une des plus riches de l'Europes F le minerai rend jusqu'à 70 p. 100, : Les /agoni ou fumache de Monte-Cerboli: sont au nombre des plus grandes mervei]- les d'Italie. Le Monte-Cerboli est un vé- rilable volcan qui, à la vérité, ne jelte pas de flammes, mais qui offre de toutes parts une quantité de petites bouches lançant ‘une vapeur brülante avec une impétuo- sité dont il est impossible de se faire une idée. Un Français, M. Lamotte, avait eu le projet d'établir en ce lieu une fabrique de borax; plus tard il s’associa unautre Français, M. Larderel, qui conçut J’heu- reuse pensée de se servir de la chaleur même du volcan pour les besoins de l’usine Immense économie de combustible. Depuis lors, M. Larderel, resté seul maître de l'exploitation, a fait une fortune im- mense, et fournit de borax presque tout. lecommerce de l'Europe. Sur chaque bou- che de vapeur, où fumaca, on établit un bassin que l’on remplit d’eau qui bientôt est en ébullition; cette eau se sature du sel que contient la vapeur, puis, au bout d’un certain temps, on la fait passer dan des tonneaux, où, en se refroidissant, elle dépose le borax en immense quantité, On le fait ensuite sécher «dans ides étuve 740 et il ne reste plus qu’à le mettre en ton- neaux pour le livrer au commerce. On pe peut se faire une idée d'un enfer semblable à celui que présentent les la- goni, surtout quand le froid est vif et fait redoubler l'intensité de la vapeur. On à peine à se conduire au milieu de ces chaudières bouillantes d'où s'exhale une violente odeur de soufre. Partout le sol est couvert d’une croûte de borax et de fleur de soufre. Il faut bien se garder de s’aventurer sur des terrains inconnus, car tout est excavé, et on risquerait, en brisant la surface, de disparaître pour jamais. En terminant, M. Ernest Breton fait encore mention de la petite ville de San- Germignano, très curieuse par les onze tours qui la sutmontent et les fresques de Benozzo, Gozzoli, de Berna, du Ghir- landajo et de Bartolo, de Maestro Fredi, peintre siennois du X1V° siècle. ( L'investigateur.. ) NES FAITS DIVERS. — Dans un précédent numéro, nous avons annoncé la découverte d'une gravure de 1418 faite dernièrement à Malines, nous avons tra- duit en entier la lettre écrite à l'Athenœum par un correspondant de Bruxelles et insérée dans cette estimable publication hebdomadaire. Mais, dans sa lettre, le correspondant de l’Athenœum ne disait pas que cette gravure était sur bois; :âl employait même une expression qui portait à -Croire que c'élait uue grayure sur cuivre. Il est donc important de faire remarquer que la - précieuse estampe dont nous avons communi- qué la description à nos lecieurs a éié gravée -. sur bois; la gravure sur métal ne remonte pas à une époque aussi reculée que 1418. - — La société royale et centrale d’agricul- . fure a repris mercredii le cours de ses {ra- “vaux. Entreautres communications intéres- ‘san(es, elle a appris que Îa colonie agricole et pénitentiaire de Mettray donne chaque jour de nouveaux développements à ses cuilures ; 250 hectares sont en exploitation, el‘où peut l’étendre sur 350; il y a de plus des vignes æt des prés assez étendus. Le nombreux per- sonne] des jeures gens dont l’amélioralion morale et l'instruction agricole sont le but de l’établissement ,soffre de très grandes res. sources pour se livrer à toutes sortes de cul tures variées utiles pour cefte instruction et profilables pour la colonie. M. Demetz s’est en conséquence adressé à la société centrale d’agriculture pour qu’elle l'aidät à trouver un directeur des cultures qui soit à la hauteur de la mission importante quil aura à remplir, C’est une position utile, ho- porable et avantageuse qui est offerte à un agronome distingué. RSR TER. BIBLIOGRAPHIE. ou Régénération de la philoso- les autres connaissances humaines par le christianisme. Par J. IH. Dro- piou. Deuxième édition, revue, corrigée et augmentée de plus du double. — A Lander- neau, chex Desmoulins. Clef de la science, pbie et de toutes SEE 741 Description des machines et procédés consignés dans les brevets d'invention, de perfectionne- ment et d'importation dont la durée est expi- rée et dans ceux dont la déchéance a été pro- noncée ; publié par lesordres de M. le ministre du commerce. Tome LIT. In 4. Mme veuve Bouchard-Huzard, à Paris, gncyclopedie du xixe siècle. Répertoire universel ges sciences, des lettres et des arts, avec -la biographie de tous les hommes célèbres. To- me XXII. (Première partie. SAR-SEC.) In-8° — À Paris, rue Jacob, 26. L'ouvrage est promis en 925 volumes, divisés chacun en 2 parties ou tomes. £Erpétotogie générale, ou Histoire naturelle des repiiles; par À. M. C. Duméril et G. Bi- bron. Tome Vi. In-8° atlas d'un quart de feuille in-8° et 12 pl. À Paris, chez Roret, rue Hautefeuille, 10 bis. 43e livraison des Nouvelles suites à Buffon. Examen chimique de la racine de guimauve ; par A. Larocque. In-4° d’une feuilie. Moyens d'enflammer la poudresous l’eau, à tou- tes les profondeurs, sans feu, par le seul con- tact de l’eau. Préparation des matières né- cessaires pour obtenir ce résultat. Pat Ge S: * Sérullas, In 8° d’une feuille. — A Paris, chez Léneveu et Riant, rue des Grands-Augus- lins, 48. Notions élémentaires d'histoire nalurelle; par G. Delafosse. Deuxième partie : Botanique. Deu- xième édition. In-48. — A Paris, chez Ha- cheite, rue Pierre-Sarrasin, 12. Philosophie générale des connaissances humaines, contenant, ensix tableaux, lexposition rai- sonnée et mise à la portée de ia jeunesse et des gens du monde, des notions premières et des principes des choses ; par J. P. Gasc. In- 8° — A Paris, au comptoir des imprimeurs- unis, quai Malaquais, 15. Traité encyclopédique et méthodique de la fabrication des tissus; par une société de manufacturiers et de praticiens, sous la direc- tion du P. Falcot. Livraison. (Fin du tome 1 et les deux premières feuilies du tome Il.) In-4°..—A Elbeuf, rue St-Jean,et à la Saussaye, près Elbeuf, chez l’auteur. L'ouvrage aura environ 70 livraisons qui formeront 2 volumes. Voyage autour du monde sur la frégate la Vénus, pendant les années 1836-1839; publié par ordre du roi, sous les auspices du ministre de la marine,par Abel Du Petit-Thouars. Tome IX et X. (Physique, par M. de Tusson, tomes IV et V.) — À Paris, chez Gide et com- pagäle, rue des Petits-Augustins, 5. nana SOCIËTÉ DES INVENTEURS. La liste des membres fondateurs pour les dé- partements sera close incessamment. Les mem- bres fondaieurs recevront l'ouvrage’ sur lexe position de 1844, publié par la société ainsi que le Bulletin, dont le premier numéro paraîtra à la fin do ce mois. La cotisation annuelle des membres fondateurs ne pourra jamais dépasser 95 francs, quel que soit plus tard le chiffre d'aug- mentalion. $ Les mémoires, notes, dessins et petits modèles doivent être adressés au président de la société, rue de la Chaussée-d'Antin, n° 3. Les séances ont 742 lieu tous les vendredis soir à 7 heures et demie. La principale réunion des membres du cercle a lieu le mardi. La société forme un musée et ji! une bibliothèque industrielle, le nom des dona- 8 faires sera conservé dens les archives. Le Bulletin de la Société des Inventeurs fait mention ou rend compte de {ous les ouvrages qui lui sont adres- sés. 3 * Le Bulietin, qui est ce 95 francs par an, est en- voyé. gratuitement à fous les membres de la so- ciété et il fait l'échange avec ‘ous les journaux de-Paris ou des départements. ——©——— BEAUX-ARTS. PERSPECTIVE, MÉTHODE FORESTIER, Dans notre précédent numéro, Rousavons publié une leltre adréssée par M. FORESTIER à M. le ré- dacteur en chef du Monde savant, au sujet de sà » | méthode d'enseignement de la perspective. Nous an- nonçerons aujourd'hui que £et habile perspecteur ou- vrira un cours de perspective appliquée à la peinture 4 pour composer, rectifier les Compositions, et dessiner d’après nature, en 25 leçons. Ges leçons seront dé-. montrées sur des modèles en relief, pour conduire à des résultats positifs. Prix: 43 francs. #4 Ce courscommencera le mardi 50 décembre 1844, à sept heures el demie du soir, el continuera les vendredis et mardis suivants; il aura lieu rue des Beaux-Arts, 6. j Lecons particulières et cours pour les dames. — Atelier de dessin. é { La perspective est toujours trop négligée, celle science doit toujours être ou l'introduction ou Île complément de l’étude du dessin, el nous croyons rendre service aux artistes et aux gens du monde en eur signalant l’ouverture de excellent cours de M. FORESTIER. ————"î —_——— ———— Cours de l’abté Cauttier, % RUE DES SAINTS-PÈRES, 14. La société des élèves réunis de l'abbé Ganltier re- commencera ses cours annuels, pour la 27° année, savoir : 4° pour les cours d’Instructien secondaire, le samedi 7 décembre 1844, à midi et demie, et tous, les samedis suivants àla même heure; 2 pour Jess cours d’Instruction supérieure, le jeudi 42 décembrew 1844, à une heure el demie, el les jeudis suivants à la” mêmeheure. MM. PHILARÈTE CHASLES et ACHILLE COMTE y continueront leurs excelientes conférences, qui, depuis deux ans, ont su‘altirer el fixer un pu- blic nombreux et choisi. — M. Philarète Chasle s’0€= cupera de la littérature allemande, et M. Achille! Comte commencera l'étude de la botanique et de l'entomologie. 5 S’adresser, pour la souscription, à M. F. De- moyencourt, président de la société, rue de l'Ouest, 10, prèsle Luxembourg, ou bien par écrit, au Jocal de la sociélé, rue des Saints-Pères, 14. AVIS À MM. LES NATURALISTES. À vendre, une belle collection de Coquilles exo tiques, parmi lesquelles il y en a de très rares. S'adresser, pour renseignements, tous les jours de midi à deux heures, à l’administralion du Consulaire rue Mazagtan, n. 18, (Écrire franco.) ANT TE Le vicomte A. de LAVALETTE, Imprimerie, de WORMS, E. LALOUBÈRE el. om ‘ boulevart Pigale, 46. ER» ce LES {11e Année. L'ÉCHO DU M Paris — Jeudi 12 Décembre 1844. EEE Ë N. 45 SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L'Écao DU MONDE SAVANT poraît le JEUDI et le DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun ; il est publié sous la direction de M. le vicomte À. DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des BKAUX-ARTS, N. 6, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de Poste et des Messageries. Prix du journal : PARIS pour un an 25 fr., 6ix moin 13 fr. 50, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS 30 fr., 16 fr., 8 fr. 50. A l’'ÉTRANGER 8 fr. On sus directeur et rédacteur en chef. pour les pays payant port double, — Tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte de LAVALETTE, SOMMAIRE. — Aédémie des Sciences: | SCIENCES P HVSIQUES. PHYSIQUE : Des cou- ranls électriques terrestres et de leur influence sur les phénomènes de décomposilion et de re- composition dans Îes terrains qu’ils percoureni|, par M. BECQUEREL. — SCIENCES NATUREL- LES. z00:.0G1E : Observations générales sur le phlébemérisme; anatomie des Pyerogonides, par M. DE QUATREFACES. — aNATOMIE COMAA- RÉE : Recherches sur la structure ella uature du tissu élémentaire des cartilages. rar M. A. VA- LENSIENNES.—SCIENCES NEDICALES ET PHYSIOLOGIQUES : Action cu vinaigre can- tharidé sur l'économie animale. — EMBBYOGENIE : Recherches sur la progression des zooapermes dans les organexgenitaux des mammifères femelles, par M.POUCHLT. — SCIENCES APPLIQUEES. a- GRICUETURE : Du repiquage du blé par M. Aug, de GASPARIN: — SCIENCES HISTORIQUES. OETNOLOGIE : Observations sur la population an cienne el moderne du Mexique, d’après l’ouvrage de M. D. MUDHLENPFORDT. — FAITS Di- VERS. nt Or 7 ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du lundi 9 decembre 1844. L'Académie a procédé à la nomination d’un membre dans la section d’anatomie et dezoo- . logie en remplacement de M. Geoffroy-Saint- Hilaire. Sur 53 votants M. Valenciennes a obtenu 33 suffrages; M. Duvernoy, 17 id. M. Dujardin, Re membre de l'Académie des sciences. M. Pe!ouze lit un mémoire sur l'acide lac- tique dans lequel il commence par rappeler | les nombreuses substances où cet acide existe et se forme. Ainsi d’après quelques observa- tions encore inédites deM. Gobley, il existe- rait dans le jaune d'œuf. On ie rencontre dans tous les sucs végétaux dont la fermentation spiritueuse n’a pas suivi une marche régu- lière, dans les farines avariées et fermentées de toutes les céréales, dans l’eau sûre des ami- donniers; il se forme en abondance lorsqu'un sucre, à quelque classe qu'il appartienne, est mis en contact à une température de 20 à 30° “avec un carbonate alcalin et terreux, et un ferment et particulièrement avec la matière caséeuse du lait. L’acide lactique est un liquide incolore soluble en toutes proportions dans l’eau et l'alcool, franchement acide, il a pour formule CS H6O6 = CGHOS, HO. À une température voisine de 1300, mais qu'on peut élever davantage sans inconvé- … mient, cet acide laisse distiller un liquide incolore qui n’est autre chose que de l’eau tenant en dissolution une petite quantité d'a- lcide lactique. Après un laps de temps très ong , lorsqu'il ne se dégage plusd’eau, l’opé M. Valenciennes a donc été proclamé. ration est terminée. Le résidu a pris une teinte jaune peu prononcée; il est devenu solide, facilement fusible, d’une amertume excessive, presque insoluble dans l’eau, très soluble au contraire dans l’alcool et l’ether. Il n’y a point de dégagement de gaz; c’est là une simple déshydratation de l'acide lactique. Le résidu est donc de l'acide lactique anhydre ; sa formation est C° H5 O5. Arrivé à 250° les gag qui jusque-là ne s’é- taient pas montrés, commencent à se déga- ger. Ils consistent en oxyde de carbone mêlé seulement de 4 à 5 centièmes de son volu- me d'acide carbonique. Plusieurs substances volatiles se montrent en même temps que les gaz et vont se condenser dans les récipients. C’est d'abord une belle matière cristallisable que M. Pelouze propose d'appeler lacnde substance qui à pour formule C6 Ht Of, c’est de l'acide lactique moins deux équivalents d’eau. Elle peut se transformer en acide lac- tique sous l’influence de l’eau ou des bases hydratées. Quand on expose la lactide à l’ac- tion du gaz ammoniac, on la voit se liquéfier peu à peu et absorber ce gaz avec dégagement de chaleur. Il en résulte une nouvelle sub- stance que M. Pelouze propose d'appeler lac- tanide. La lactanide est formée d'un équiva- lent de lactide et d’un équivalent d’ammonia- que qui y existe comme dans les amides à l’état latent. La lactide ne se combine ni avec les bases ni avec les acides. Mais l'acide lactique produit encore par sa décomposition une autre substance que M. ° Pelouze appelle lactone parce qu'elle est à | l'acide lactique ce que l’acétone est à l'acide acétique. On l’obtient pure en soumettant à une douce température les produits de la dis- tillation de l'acide lactique. La lactone a pour formule C19 15 Of, HO. Cette substance a une très grande affinité pour l’eau. La lactone est un liquide incolore d’une : saveur brûlante, d’une odeur aromatique. Elle brûüis en produisant une belle flamme bleue. Outre les produits déjà signalés dans la distillation sèche de l'acide lactique il se for- me encore un peu d'acétone et un liquide odorant insoluble dans l’eau. Arrivé vers 300 l'acide lactique ne laisse plus qu’un charbon dont le poïds représente environ la 1120 partie de l'acide employé. Une circonstance particulière que nous croyons inutÿe de rappeler ici, a permis à M. Pelouze de constater une propriété très curieuse de l'acide lactique. Il a vu que si l’on mêle de l'acide lactique ou un lactate, par exemple, celui de fer, avec 5 ou 6 fois son poids d'acide sulfurique concentré, et si l'on expose le mélange à une douce chaleur, une vive effervescence ne tarde pas à se ma- nifester dans la masse. Elle est due à un dé- gagement abondant d'oxyde de carbone pur. Le mélange se colore en brun foncé. Si on Îe traite par l'eau lorsque le gaz a cessé de se dégager, il s’en sépare une matière noire qui se confond, quant à l'aspect avec l'acide ulmique. : Ce serait là un des meilleurs modes de pré- paration de l'oxyde de carbone. Après avoir étudié l'acide lactique, M. Pelouze passe en revue quelques lactates comme celui de chaux, de cuivre, etc., etc. L’acide lactique forme avec l’oxyde de cuivre un beau sel bleu qui a pour forme primitive un prisme rectangulaire droit du troisième système. Mais il présente une particularité digne d’at- tention. Il cristallise quelquefois en gros prismes d’un vert foncé qui ne diffèr. par la forme ni par la compositio#{d bleu. Redissous dans l’eau, ces cri se changent en cristaux bleus etle me les autres ont pour formule: 0°, 2Ho. : er ui THE ] de potasse caustique en excès, donne une liqueur bleue foncée ; avec la chaux une partie de l’oxyde de cuivre se précipite; une autre reste en dissolution même en présence d’un excès considérable de cet oxyde. Dans des conditions semblables l’acétate de cuivre est toujours entièrement précipité et la li- queur dans laquelle s’est effectuée la réaction est parfaitement incolore. Ce caractère sera d’uneutilité marquée pour distinguer l’acide lactique de l'acide acétique. L -Tels sont les faits les plus saillants du mé- moire de M. Pelouze. Espérons que ce travail servira de guide aux physiologistes pour sai- sir l'existence et la formation de l'acide lac- tique dans l’économie. M. Hector Ledru présente des tuyaux éti= rés à froid par un nouveau système. M. .Dumas communique l'extrait d’une lettre de M. Henri Rose qui annonce avoir trouvé dans le tantalite de Bavière deux nouveaux métaux. Le premier de ces métaux fait seul l'objet de cette note’ l’oxyde du se- cond métal auquel-en attendant M. Rose a donné le nom d’oxyde de pelopium, ressem- ble beaucoup à l'acide tantalique. Selon M. Rose, l’acide tantalique obtenu des tantalites de Bavière est composé de deux acides, dont l’un ressemble beaucoup à l’acade tantalique retiré des tantalites de Finlande, et ferale ujet d’un prochain travail; l’autre ressemble 746 aussi à l'acide tantalique, mais diffère de lui dans: beaucoup de points essentiels. C'est l'oxyde d’un métal que le chimiste de Berlin propose d'appeler Niobtum, de Niobé, fille de Fantale, ‘ Nous n’entreprendrons point de rappeler ici toutes les: propriétés différentielles de ces deux acides ; nous dirons- seulement qu’ils produisent avec les réactifs. des caractères différents. Leniobiam réduit se -présente sous la for- me d’une poudre noire; chauffé à l'air, ül brûle avec ignition et se change en acide nio- bique bleu. Il est attaqué avec un dégage- ment de vapeurs rutilantes d'acide azotique et d'acide fluorhydique : mais nous ne crai- gnons pas d'avancer qu'il reste encore bien à faire pour fixer d'une manière certaine l'histoire encore un peu mythologique du niobium. M. Zantedeschi envoie une note sur quel- ques observations météorologiques. M. Selligue communique quelques faits qui font suite à ses précédentes communi- cations relatives au nouveau moteur à pro- pulsion par explosion. . M. Hallette fait connaître à la commission académique chargée d'examiner son système qu'il est prêt à répéter devant elle les diffé- rentes expériences sur lésquelles il s'appuie. M. Chameroi annonce qu'il a terminé un spécimen de son nouveau système de loco- motion par l'air comprimé, et qu'il peut le mettre sous les yeux des commissaires. M° le général Dembinski se met aussi à la disposition de l'Académie pour lui commu- niquer son nouveau système. M. de Caligny env oie un mémoire sur une machine soufflante. M. Person, professeur de physique au col- lége royal de Rouen, envoie une note sur le déplacement du zéro dans les thermomètres. M. Natalis-Guillot prése nte une note sur : lé charbon quise produit dans les poumons deél’homme pendant l’âge mûret la vieillesse. Hise produit et s’accumule continuellement ontenus dans les minerais à l’état de so- lution, et enfin extraire ces métaux de ces solutions. : Suivant ce mode de traitement des minerais sulfureux, il était nécessaire qu’il y eût une quantité de sel suffisante pour employer avec avantage tout le soufre dégagé à la fabrication du sulfate de soude. Ce mode était lucratif dans tous les cas décrits dans mon précédent article, non-seulenient pour obtenir les métaux, mais aussi dans quelques circon- stances où le sulfate de soude obtenu sut- fisait seul pour payer largement les frais de l'opération, quand même les métaux par eux-mêmes, comme dans le cas de la pyrite de fer, ne produisaïient aucun bé- néfice matériel ; et au fait le but de ma précédente invention était d'obtenir du sulfate de soude, les métaux étant seu- lement considérés comme un bénéfice secondaire et additionnel résultant de [’opération. Depuis cette. époque j'ai découvert qu’il est des circonstances etdes situations Mans lesquelles des minerais qui renfer- ment du cuivre, de l’étain‘et du zinc en sompagnie avec le soufre, pouvaient être raités avec avantage par le sel commun, Jour en extraire les particules mêtalli- ques qu’ils contiennent sans être sous la lépendance médiate des profits qu'on eut attendre de la fabrication du sulfate [lonc dans un perfectionnement apporté à lextraction du cuivre, de l’étain et du linc, en traitant les minerais par le sel à Lommun y maisemployé en quantités rela- lives moirdres que je ne le proposais hors. Plus la quantité de sel employée ap- brochera de 150 en poids, pour 100 aussi (n poids du soufre qu’on aura reconnu Fxister dans les minerais à traiter renfer- Mnaut le cuivre, l’étain et le zine, plus Aussi les portions métalliques, cuivre et Minc, seront effectivement solubles dans d'eau, quoique la quantité de sel puisse ftre réduite infiniment au-dessous de 4 50 pour 100 de soufre, sans cesser d'ob- “Menir des effets avantageux, surtout dans es localités où le sel est comparativement un prix élevé et où il n’y a pas d’écou- {ment facile dusulfate de soude à un prix emploi d’une plus grande proportion de - Voici la manière dont je procède àcette ouvelle opération. J'ai déjà décrit lan dernier un ropre à rembourser le manufacturier de 810 Je commence par faire bien sécher le sel que je veux employer, et par casser et réduire en poudre les minerais qui ren- ferment du cuivre, de l'étain ou da zine, puis après m'être assuré, à l’aide d’une analyse, de la proportion du soufre conte- nue dans une quantité donnée da minerai qu'il s’agit de traiter, j’y mélange une quantité de sel convenabie pour obtenir tout le cuivre et le zinc métailique dans un état prôpre à se dissoudre facilement dans l’eau, en employant plus de sel, lorsque son prix combiné avec le prix de vente, ou la demande du sulfate de soude m’autorise à agir ainsi, et généralement moins de 150 pour 100 du soufre. Dans cet état, les minerais de cuivre, élain et zinc, mélangés avec le sel, sont introduits dans un four de-construction appropriée que j’ai décrit dans mon pré- cédentarticle, et dans lequel on peut ap- procher successivement de plus en plus près du point où la température atteint son degré le plus élevé. Ce mélange est traité ainsi que je l’ai indiqué précédem- ment, si ce n’est que la proportion du sel étant moindre, la quantité Lotale peut être mélangée en une seule fois au minerai, avant d'introduire dans le four. Chaque charge de minerai et de sel doit rester de 20 à 24 heures sur chaque gradin ou élage du four, et retirée au bout de 80 à 90 heures de feu, ce dont l’ouvrier jugera par le dégagement de l’acide muriatique. Je ne dois pas omettre de rappeler ici que j’ai rencontré quelques minerais qui sont, quand on les traité par les sels, su- jets à entrer en fusion; dans ce cas j’in- troduis 500 à 600 kilogrammes de menu d’anthracite, ou autre matière charbon- neuse, mêles avec la charge pour chaque tonneau du mélange de minerai et sel, : aussitôt que celui-ci indique daus le four une tendance à entrer en fusion, ou bien avec les nouvelles charges-dont je garnis ce four. La charge étant extraite du four, on la soumet à la lixiviation dans les vases convenables. La liqueur obtenue renfer- mera les matières métalliques en solution, dont la nature dépendra de celle des mi- nerais sur lesquels on aura opéré, ainsi que du sulfate de soude, du muriate de la même base, et du chloride de sodium. Le cuivre renfermé dans la liqueur peut en être précipité par les moyens connus, c’est-à-dire à l’aide da fer ; puis on emploie ensuite le lait de chaux pour séparer le zinc combiné avee excès de chaux et un peu d'oxyde de fer. L’oxyded’étain se sépare de la liqueur par sou propre poids, et mélangé avec les résidus de l’opération , et si ces résidus n’élaient pas broyés assez fins pour les soumettre à un lavage ayant pour but d’en séparer cet oxyde, on procéderait à ce broyage pour obtenir l’étain par le moyen ordinaire. © Sila totalité du cuivre et du zinc n’est pas amenée sous la forme soluble par une première opération, le résidu insoluble 811 est repris avec de l’acide muriatique fai- ble, obtenu par la condensation de ce prod uit par les moyens connus, à mesure qu'il se dégage du four où l’on traite les charges de minerai et de sel, afin de dis- soudre les portions de ces métaux qui n On pas encore été amenées à l’état so= luble, ! les traiter ensüite commeil a été expliqué précédemment, « L'opération que je viens de décrire fournit du peroxyde de fer en même temps queies autres matières métalliques dont il vient d'être question ; on peut si on veut, ou s’il y a profit, en tirer parti. Je ferai remarquer seulement, eri termi- fant, qu’on a souvent traité les minerais de cuivre et d’étain par lacide muriati- que, mais que, dans mon procédé, je n emploie cet acide qu’après que. ces minerais Ont été traités dans un four à réverbère étagé en mélange avec le sel ordinaire ; qu’on se sert aussi de sel, mais dans la proportion de 10 à 12 pour 100 seulement des matières dans le trai= tement des minerais d'argent avant l’a- malgamation, tandis que moi, jen ajonte 150 ou une proportion un peu moindre pour 100 de soufre renfermé dans le minerai; c'est-à-dire que mon procédé présente une-opération toute différente de celles Proposées ou appliquées jusqu’à présent, (T'echnol.) _ SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. : Le vieux Louvre. Notice, par M. CHARLES NODIER (1). Il n’est pas question ici de ce palais somptueux dont la magnificence de quatre souverains à fait le temple des arts : ce sujet n’est pas encore tombé dans le do- maine de l’histoire rétrospective. Il s'agit de ce vieux Louvre dont l’origine se perd dans l'obscurité des temps que nous appelons barbares; les Romains en fai. saient autant pour tout ce qu’ils ne con- raissaient pas. J'ignore profondément si lower ou louver a signiñéchâteau en vieux saxon, mais je sais que luparia signifiait commu- uément louvet erie ou maison de louvetier dans le bas-latin. Il ne faut pas chercher ‘une autre étymologie au nom de Louvre. Nos pères mettaient moins de faste que nous dans la désignation des choses, et ‘ même dans celle des monuments. Ils les nommaient tout simplement par leur usa- ge. Aujourd’hui le nom d’un édifice ne si- gnifie rien du tout, mais il a l'avantage de venir du grec. ; mn (4) Cet article est extrait des promenades histo- riques dans Paris, par Charles Nadier, avec dessins de M. Champin, dont le libraire P. Bertrand, rue St.-André-des-Arts, 38, publie une nouvelle édition. 812 Ce qu'il y adecertain, c’est qu’une tra- dition qui n’est pas sans fondement veut que le Louvre ait été, de temps immémo- rial, une maison de chasse. Des érudits daignent en reculer la fondation au VIe siècle, pour y loger les excellents chiens du bon roi Dagobert..…. Philippe-Auguste, vainqueur en 1214 à la bataille de Bouvines, fit enfermer dans le Louvre Ferrand, comte de Fian- dre, eton chargea ce vassal présomptueux des chaînes qu'il avait préparées pour son souverain. Le plan ou plutôt la vue du Louvre, au temps de Philippe-Auguste, a été re- trouvé par le savant M. A. Lenoir, dans un tableau votif très ancien. C’est tout ce qui reste du vieux fort détaché, conquis aujourd’hui par les peintres et les sta- tuaires, Histoire abrégée des sciences métaphysi. ques, morales et politiques, depuis la renais- sance des leltres, par DuGarp STEWART. — Trad.de l'anglais par BUCHON. 5 vol. 8e, à Stras- bourg, chez veuve Levrault, à Paris, chez P. Ber- trand, rue Saint-André-des-Arts. Stewart jouit comme philosophe et comme historien de la philosophie d’une réputation méritée, et cependant on pour- rait faire de graves objections à ses doc- trines et à son système. Il n’y a rien en effet de bien original dans les écrits de ce métaphysicien;ilsn’offrent qu’un mé: lange des opinions oubliées de l’abbé de Buffier et de quelques doctrines de Reid, sans qu’il résulte de cet amalgame un système bien prononcé. L'auteur ayant commencé sa carrière à l’époque où les opinions du profond penseur Hume étaient en vogue, chercha à les combattre, sans toutefois se montrer entièrement disciple de Reid, d'Oswald et de Beatie. [l eut l’ambition de former une sorte d'école prétendue éclectique, mais il ne réussit pas même en Ecosse et ne fit pas grande sensation en Angleterre. Loin d’avoir éclairci les difficultés de la science de l'esprit humain, il ne fait que les éluder. 11 parle beaucoup de perceptions qui ont lieu à l’occasion des sensations causées par les objets exiérienrs, et prétend que ces perceptions n’en dérivent pas néces- sairement et sont par conséquent quelque chose qui appartient à l'individualité de l’homme. Stewart semble n'avoir pas vu qu’il n’est point de perception q ui ne -soit l'effet d’une modification recue et transmise; aucune ne peut avoir lieu par occasion, mais d’après une intime cons mnexion, Fous les éléments de nos connais- Sances viennent du dehors, mais pour les reproduire dans un ordre quelconque, il faut nécessairement l’action de nos or- ganes cérébraux. Avant de vouloir il faut sentir et désirer avec assez de force, car souvent on manque de force votive, tout 813 en conservant le jugement dans so ninté- grité. Stewart a aussi érigé l'attention en faculté active, tandis que ce n’est qu’une condition particulière produite par la force des impressions; il ne dépend pas plus de }nous de fixer notre attention sur un objet ou une suite d'idées, que de nous rappeler ‘un mot ou un fait dont nous avous perdu le souvenir. Contempler sans distraction un objet qui n'inspire aucun intérêt, et vouloir sans motif, sont des choses également impossibles. Les tra- vaux philosophiques de Stewart ont ce- pendant du mérite; ils renferment des considérations très judicieuses , et sont en général écrits avec clarté dans toutes les parties où l’auteuür ne traite que de choses qu’il comprend bien et qui ne sor- tent point des limites de notre intelli- gence. Quand il s'élance dans l’obscurité métaphysique, il devient inintelligible et verbeux. Son lustorre des sciences morales et poli- tiquesjéchappe à ce reproche, parce qu'ici Stewart n’a eu qu’à rappeler la vie et les: doctrines de ses devanciers. Il s’est ac- quitté de cette tâche avec bonheur, et son livre fait suivre avec intérêt les mouve- ments, nous n’osons dire, les progrès de l’esprit hamain, depuis le XV siècle jus- qu'à nos jours, dans cette science nébu- leuse qu’on appelle Philosophie. —ESS0-- FAITS DIVERS. — Le 12 de ce mois, des ouvriers étant occu- pés à creuser la terre pour la construction d'un conduit souterrain pour le New North-Road, à Hoxton,découvrirent,à environ 20 pieds de pro- fondeur au dessous de la surface du sol, une construction romaine très remarquabie. La première chose qui les frappa fut de trouver une surface unie ; ils prévinrent aussitôt l'inspecteur des travaux qui se rendit sur les lieux avec une douzaine de personnes. Aprèsavoir soigneu- sement examiné läa construction que l’on venait de découvrir, on enleva les briques et les pier- res qui en formaient la surface supérieure,et des hommes élant descendus par celte ouverture arrivèrent dans une petite chamhre de 3-pieds de long sur 2 314 pieds de large et trois pieds 7 pouces de profoudeur. Ils trouvèrent.de petits vases de poterie ainsi qu'une petite urne que l’on croit être en or. Apres celle première ex- ploration, l'ouverture de ce cayeau a été momenu- tanément refermée, et des hommes veillent à l’entrée jusqu’à ce que les autorités soient ve- nues reconnaitre ce!te précieuse et singulière découverte. Les journaux anglais qui annon- cent ce fait n’hésitenb pas à dire que jamais en- core on n'a découvert de restes plus surprenants de l'architecture romaine. — On écrit de Stockoim que l'on vient de découvrir dans les montagnes de Schiangeli, en Laponie, dans la province de Tornéo, la plus septentrionale de la Laponie Suedoise, une ri- che mine de cuivre dont les veines sont presque superficielles et s'élendent sur un espace d'en- viron 72,000 toises carrèes. Dans le voisinage se rouvent de vastes forêts de hêtre qui fourniront en abondance et à bon marché ie combustible nécessaire à l'exploitation de la mine. —On a pu admirer celte année au Jardin-du-Roï un pied déjà très beau et formant un arbre de moyenne hauteur de Paullownia imperialis. À moins de malencontre l'on verra l’année pro- choine non seulement ce même pied situé au-” dessous du grand pavillon de ia serre-chaude, « mais encore un autre plus jeune et moins grand qui 8e trouve dans la plate-bande circulaire au devant du grand a#phithéätre. L'un et l’autre montrent déjà à nu leurs boulons de fleurs qui ont en moyenne la grosseur d'une pelile noi- sette. Ces boutons de fleurs passeront ainsi tout l'hiver, pour s’ouvrir au printerps, avant mê- me que les feuilles se soient développées. Il n’est guere probable que le froid de nos hivers soit nuisible au Pauliowina ; car on sait qu’au Japon ia température descend peadant l'hiver autant ou plus qn'à Paris. D — ERRATA, Dans notre numéro 44, nous avons reproduit un article de M. Ernest Breton, sur Volterre el ses en- virons; il s'y est glissé les fautes lypographiques sui- vantes : Col. 758, à la ligue 51 de l’art., au lieu de : les bas reliefs des CORNES, lisez : les bas-reliels des URNES. — Col. 759, ligne 51 : Monte LASINI, lisez Monte GATINI ; lig. 40: Monte LATINI, lisez Monte CATINI; lig. 41 : M. PARIE, lis. M. PORTE. BIBLIOGRAPHIE. L'Histoire naturelle des poissons, par le baron Cuvier, avec la continuation de M.Vaienciennnes, dont nous ayons rendu comple dans le numéro au 28 no- vembre, se publie chez M. P. Bertrand, libraire-édi- teur, rue Saint-André-des-Ares, N° 38, à Paris, et se trouve également à Paris, chez Madame veuve Lcvrault. ; : Chronologie historique des Papes, des Conciles gé= néraux et des Conciles de Trance, renfermant des dissertations historiques sur la papauté, les officiers et les letires aposioliques, les conclaves, les couronne- menls des papes, les différentes sortes de conciles ; sur leur autorité, sur le droit de les cenyoquer, de les présider, d’y assister, et sur les meilleures collec- » tions de leurs actes, par M. Louis de Mas-Latio, an- cien èleve de l’école des chartes, j Ayec le portrait de S. S. £e. édilion, un vol. in-8, à Paris, chez Périsse, rue du Pot -de-Fer-Saint-Sul- pice, n°8. L’£Echo a rendu &ompte de cet cuyrage qui résume en un volume l’histoire, la géographie el la biblio- graphie des sciences ecclésiastiques. Nous aurons occasion de reparler de la seconde édition qu’en à publiéela maison Périsse. #: Agenda des médecins et chiewrgiens de Paris et des environs pour 1843, suivi de La liste des pharmaciens. In-18. — Paris, chez Labé, place de l'Ecole-de-Mé- decine, 4; chez Roulhac. Les animaux domestiques ; par Ortaire Fournier. Illustrations de Victor Adam. Première livraison. In-8° d’uue feuille, plus une gravure, — Aux Ther- nes, chez Carrier, et place de l'Ecole-de-Médecine, 1 ; chez Desesseris, : L'ouvrage paraîlra en 55 livraisons. “Élémints de géographie historique de- la Franee ct des colonies ; par P. Delpierre, Huitième édition. In- 18. — Paris, ahez Têtu, rue d,-J.-Rousseaux, 3. Herpétologie de la Vienne, ou Tableau méthodique, À indicatif et décriplif des repliles tant vivants que flossiles, observés jusqu'à présent dans ce departe- ment; par M. Mauduyt. In-8°. Impr. de Saurin, à Poitiers. | Histoire des Français depuis le temps des Gaulois jusqu'en 4830 ; par Théophile Lavallée. Cinquième} édition. Deux volumes in-8°. Paris, chez Hetzel, rue. Richelieu 76, et rue Ménars, 10. , Histoire politique et militaire du peuple de Lyon pendant la révolution française (4789-1795); par M. Alph. Balleydier, de Lyon. — Paris, chez LS Curmer, rne Rinhelieu, 49. L'ouvrage parailra en 60 livraisons qui formeront 3 volumes in-8°. Il sera accompagné d'un plan milis taire de Lyon assiégée, par M. Grepet, el de 50 gran vures sur bois, On promet, tous les jeudis, une li=#}; vraison, à Pius de vingt livraisons sont en vente. Le vicomte A. de LAVALETTE, Imprimerie de Worms, E. LALOURÈRE et Comp boulevart Pigale, 46, { le Année. L'ÉCHO DU Paris — Dimanche, 22 Décembre 1844 ——————_—_ mm pe N. 8 SAVANT. À TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. directeur et rédacteur en chef. /ÉCHO DU MONDE SAVANT psraît le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun ; il est publié sous la direction de M. le vicomte A. DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des BEAUX-ARTS, N. 6, et dans les départements chez les principaux libraires, et dans les bureaux de Poste et des Messageries. Prix du journal : PARIS pour un an 26 fr., six mois 15 fr. 50, trois mois 7 Îr. — DÉPARTEMENTS | so:fr., 146 fr., 8 fr. 50. A l'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double, — Tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte de LAVALETTE, . | MM. les Abonnés dont l’abon- ement finit au commencement e janvier, sont priés de vouloir en le renouveler en temps con- lenable, s'ils ne veulent subir des btards dans l’envoi du journal. IMMAIRE.-SOCIÈTES SAVANTES. Socié- lélinnéenne, botanique, d'horticulture, et géogra. phique de Londres. —SCIENCES PHYSIQUES. MÉTÉOROLOGIE.— Notice sur la trombe de Cette ; baron d'Humbres Firmas. — SCIENCES NATU- RELLES —GÉoLOoG1e.—Surles moraines, lesblocs #rratiques et les roches striées de la vallée de Saint- marin (Haut-Rhin); Ed, COLIOMB.—ZO00LOGIE. —Philosophie zoologique ; Exposé de ses principes {ondamentaux, d’après M. Isid. GEOFFROY SAINT- TILAIRE, — SCIENCES MEDICALES ET PHY- 51I0OLOGIQUES. — Législation sanitaire; docteur * | BIGEON(Suite et fin.) —SCIENCES APPLIQUÉES. il FTÉCANIQUE APPLIQUÉE. Sur une machine souf- we étlante: M. de CALIGNY. — SCIENCES HISTORI- | on | f TTQÉES O-—— SOCIÉTÉS SAVANTES. biu- | SOCIÈTÉ LINNÉENNE DE LONDRES, Séance de décembre: Üans cette séance, M. Main a lu un moire de physiologie végétale, dans iel il s’est proposé d'établir sa propre hière de voir, contrairement à lopi- sa généralement admise par les physio- “pistes au sujet de la sève et de ses ” Mivements dans les plantes. Selon M. at: In, il n'existe aucune preuve solide du | après laquelle on la qualifie de suc Hemment nourricier; l'auteur pense Him ou la membrane vitale, et qui est Mritable source de tous les tissus végé- ü Le cambium, de son côté, n’est pas Mé parles feuilies, ni par tout autre €, mais de lui-même. La véritable ion des feuilles est de déterminer Insion de la sève dans les plantes, et produisent cet effet par l’action de nspiration qui s’opère en elles et qui isparaîtie la portion fluide du liqui- SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE LONDRES. La séance du 1 novembre n’a présenté d'autre objet de quelque intérêt qu’une note sur la découverte du Galium Val- lantit près de Saffron Walden, par M. G. S. Gibson. Celle du 29 novembre n’a rien offert d’intéressant. i Dans celle du 6 décembre, M. Dewar présente des échantillons du Carduus Setosus qu’il a découvert à trois milles de Dunfermline. Cette plante appartenant à la partie orientale de PEurope et parais- sant n'avoir pas été trouvée Jusqu'à ce jour dans nos contrées occidentales, M, Dewar regarde comme probable que ses graines auront été importées accidentelle- ment de Russie. L’espèce la plus voisine d’elle dans la Grande-Bretagne est le €, arvensis. M. T. Bentall présente des échantillons de l’'OEnanthe fluvianlis de Coleman, recueills par lui dans la riviére près de Halstead. M. W. R. Crotch pré- sente aussi des échantillons d'Hehanthe- mumBreweri (Planchon). €ette espèce a° été jusqu'ici confondue par tous les bo- tanistes anglaisavec l'Hehanthemum qui. lalum; mais elle vient d’é re figurée com- me espèce nouvelle et non décrite dans le Journal of Botany, cahier de novembre 18%4, la description et les développements à son sujct ayant élé réservés pour le cahier de décembre. L’H. quitatum du. sud de la France est une plante entière- ment différente. Enfin M. H.C. Watson lit des remarques sur les OEËnanthe pim- pinelloïdes et peucedanifohia. SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE DE LONDRES. Séance du 6 décembre. La nouveauté la plus remarquable est une plante de serre présentée par MM. Henderson, sous le nom d’Hesemasandra aurantiaca, maïs qui paraît être un Aphelandra à belles fleurs orangées et jaunes. Elle a été envoyée da continent, il y a environ deux ans. Si, comme il est probable, elle acquiert la même grandeur et si elle arrive au même degré de per- fection que l'A. cristata, ce sera une addition importante aux plantes de serre chaude dont lafloraison a lieuen automne, Le comte de Mansfield présente de beaux tubercules d'Oxalis Deppei très bien ve- nus quoique l’annéeait clé peu favorable, el’ qui prouvent que la euriuse de cette plaute pourra deven.. avantageuse et facile toutes les fois qu’elle sera bien en- tendue. Cet Oxalis, quoique donnant moins que la pomme de terre, pourra cependant désormais prendre place dans les jardins potagers de l’Europe, et ren- dre des services très appréciables. —Le jardin de la'société fournit une collection de Chrysanthemum ; parmi ces plantes qui ont élé présentées dans cette séance, quatre avaient été arrosées à trois époques différentes, le 4 et le 27 août, le 10 sep- tembre,avec du guano liquide concentré de Potter mélé à l’eau dans la proportion de #cuillerées sur 12 litres (trois gallons). Quatre autre pieds avaient été arrosés aux mêmes époques avec de l’eau conte- nant une plus forte proportion de guano; enfin sept autres piedsavaient été arrosés de ce liquide régulièrement une fois par semaine, du commencement d’août à la mi-octobre; du reste, toutes ces plantes avaient reçu absolument lesmêmes soins; toutes se développèrent avec la même vigueur, de telle sorte qu’il n’existait à peu près aucune différence entre elles. SOCIÉTÉ GÉOGRAPHIQUE DE LONDRES. Séance du 25 novembre. Dans cette séance, le lieutenant Selly a lu un rapport relatif au voyage qu’il a exécuté avec le bateau à vapeur Assyria, en remontant le Kuran. Le Kuran prend sa source dans la montagne Zerd-I-Koh, près d’[spahan, etaprès avoir traversé les vallées des monts Bachtyari, il sort des montagnes à trois milles N. E. de Shus- ter ; de là il coule vers la mer dans la di- rection du S.-O.par un bras direct et un indirect. C’est à environ deux tiers de !a distance de la mer à Shuster, au lieu nommé Ahwaz, que se trouve l’obstacle qui avait arrêté le bateau à vapeur £Eu- Dhrates en 4836, et qui avait semblé entièrement insurmontable. Néanmoins M. Selly a'‘réussi à vaincre la force du courant sur ce point, au mois de mars 1842, après deux tentatives inutiles dans lesquelles le bateau, quoique lancé à toute vapeur, avait été repoussé. Voyant que la force de la vapeur était insuffisante pour surmo'er la force de la chute, M. Selly s’aida d’an cable fixé au rivage, et au moyen de cabestans il réussit à forcer le passage. Une fois au-dessus de ce point, le bateau remonta jusqu’à la ville de Bund-£-Küir, et là il entra dans un canal, œuvre de l’art, le ub [ Gargar ; ce point est situé à trente-cinq milles d’Ahwaz. » 818 c’est là que le Kuran reçoit le Dizful. En remontant le canal, le steamer arriva jusqu’à un mille de Shuster ; mais sans pouvoir arriver plus haut, Il redescendit alors jusqu’au confluent pour remonter le Kuran lui-même jusqu’à cinq milles de Shuster ; après quoi il navigua sur le Dizfal jusqu’au-delàa de Kalah-Bunder, qui est éloigné d'environ 13 milles de la ville de Dizful. Là, l’eau co: manquer pour la navigation, et l’on fut obligé de rétrograder. tout en achevant exploration des lieux, Le résultat de cette expédition a. été de. prouver-que l’on peut aisément remonter ces rivières, et que par là on pénètre au cœur même de la partie méridionale de la Perse, là où le climat est admirable, le sol fertile et les habitants parfaitement disposés à en- tamer des relations commerciales. Partout dans ee voyage on trouve en abondance du bois et des vivres. Pour remonter par le Aub-I-Gargar jusqu’à Shuster de Mohammerara, il ne faut guère que trois jours à un bateau à vapeur commel”4ssy- ria,il n’en faudraitmême que deux etdemi à des bateaux dont la construction serait mieux calculée pour ce genre de voyage. La ville de Shuster a une population de 8000 habitants. SCIENCES PHYSIQUES. MÉTÉOROLOGIE. Notice sur la trombe de Cette. M. le baron d'Homhres Firmas a pu- blié une notice sur la trombe de Cette ; comme elle résume les divers détails qui ont été publiés par plusieurs journaux et qu’elle y ajoute quelques particularités nouvelles, nous croyons devoir eu repro- duireune partie qui est relative à ladescrip- tion du terrible météore etauxeffets qu'il a produits. Cette notice a été lue par Pau- teur à l’Académie royale du Gard, le 16 novembre dernier. La trombe qui, le 22 du mois dernier, s’abattit Sur la ville de Cette et parcourut son chenal, a causé, m’écrivait-on, les dégâts les plus considérables, et produit les effets les plusextraordinaires: j’ai vou- u en juger par moi-même, cl je, vais communiquer à l’Académie, mes observaz tions et les renscignements que m'ont donnés quelques notables témoins du sis, pistre. J’ajouterai peu de faits à ceux déjà connus, mais il.en est que j'ai envisagés sous un jour nouveau et d’aûtres qui dif- férent des détails publiés dans ls pre- miers moments, Le 22 octobre,le ciel était nuageux. et pluvieux ; au milieu du jour et dans l’a près-midi les nuages s’amoncelèrent et leurs couleurs, sombres, leur peu dechau- teur, leurs mouvements variés, faisaient présager un orage; il se déclara bientôt, eu effet, ét dura longtemps: paralssant toujours recommencer avec plus de force; il tonna, il tomba de la pluie mêlée, de grêle et de la grêle séparément. en diver- € 819: ses reprises; enfin, à quatre heures et un quart, des nuées noires et grisâtres s’a- baissèrent jusqu’à la mer, en attirant les caux soulevées, formant un énorme cône : renversé dont la base se confondait avec les nuages, (tandis que sa pointe arrondie s’approcha de la montagne de Cette, du côté du S.-S.-0.,s'abattit sur le fort Saint- Pierre €t, presque ins(antanément, sur ‘e bâtiment du génie, dont la couverture de zinc et le paratonnerre soutirérent évi- demment-le fluide électrique véhicule de la trombe. Malheureusement la barre de fer-qui devait-le conduire à laterre humi- de n’était pas placée! Au lieu de s’écou- ler en silence dans le réservoir conimun, la foudre éclata avec fracas, la toiture entière fut enlevée et les façades qui regar- dent la ville complètement démolies! L'équilibre ne fut pas rétabli par.cette première décharge. . L’électricitése repro- duisait abondamment dans la trombe qui suivit la direction du, chenal; les eaux violemment agitées s’enflaient et se joi- gnaicnt aux nuages et des échanges con- tinuels d'électricité opposée entretenaient dans l’axe de la co'onne une succession : d’éclairs larges ou arrondis, qui présen- taient de loin Papparence d’un incendie ; d’affreux roulements detonnerreenétaient la conséquence. Indépendamment de ces éclairs, que j'appellerai durables, rou- geâtres à travers les vapeurs amoncelées, des traits d’une lumière vive, véritables éclats de Ja foudre, s’élançaient vers les corps les plus rapprochés et frappaient particulièrement les balcons, les terrasses, les chassis garnis de fer des maisons ; c’est à ces décharges fulminantes que j’at- tribue les cheminées renversées, les mâts brisés et même la rupture de l'ancre mentionnée dans les journaux et racon- tée comme un fait des plus étonnants ; suspendue à un navire, cette ancre dut, | recevoir au milieu de sa tige le chac des fluides opposés ; C’est ainsi que nous opé- rons. la fusion d’un bout de fil de feravec nos.battéries. Je n’ai pas besoin de dire que l’action de la trombe,sur le chenal, allirant et repoussant tour à tour les eau , ballottait et bouleversaitles vaisseaux et lesembarcations, comme l'aurait fait une furieusetempéte;qu'ilss’entrechoquaïent, et retombaient queiquefois sens dessus- dessous. On voit comment la chaîne d’un de ces vaisseaux entortiliée à un pilier de .pierre;. fut décapelée et ‘trouvée à côté sans être déroulée. La compression et la - réaction de l'air, renouveléés par chaque explosion; :occasionnaient des courants contraires ; ils:se réfléchissaient contre les maisons qui bordent les quais, ou s’é- chappaiént :ersifflant par! les rues adja- ecnies. Beaucoup de portes et dé fenêtres cédèrent} à la pression atmosphérique; des cloisons, des murs de briques furent abattus, des planchers soulevés, de gros murs, lézards, presque toutes les vitres furent. cassées sur le quai et dans les rues voisines.{... On vouérait mal à propos attribuer} ces désastres à un ouragan; l'ouragan dépendait de la trombe, comme 82 | les tourbillons qui enlevèrent des feuilles de zinc du payillondes ingénieurs etd’au- tresloitures, des pièces de charpente, FE - planches, des futailles vides ou pleines. qui étaient sur les quais. Je conçois ce courant latéral qui pro- mena dans une ruc la guérite des caser- nes.en la faisant pirouetter comme üne loupie, ce..que plusieurs témoinstoculai- res m’ont:rapporté ; je conçois ces rafa- les variant dans leur, force et leur direez+ lion, arrachant les arbres; renversant la balustrade d’une terrasse. chez M. Dou- mel et des piliers de pierre isolés, qui n'auraient pas donné prise au vent le plus impétueux venant d’un seul côté. La trombe de Cette doit, sans aucun doute,être cousidérée comme un météore é-ectrique, la première et l'unique cause de tous les sinistres survenus dans cette ville. L'air était imprégné d’une odeur de soufre trés prononcée, que le vent aurait dissipée. si elle avait eu toute autre source ; des cadres dorés ont été mis en pièce ; de gros chenets, des pelles, des Pincelles, ontété lancés de l’âtre des cheminées au milieu de l'appartement chez divers particuliers; des gouttières, des tuyaux de fer| 743,83 | 8,3 742,34 | 10,7 734,35 | 8,5 734,71 | 42,5 731,500 1,1 137,92 | 8,6 742,18 | 6,1 7hA,94 | 7,2 735,10 |. 7,3 Tao led le 741,60 | 6,2 741,96 | 8,8 7hh,79 | 6,9 74h,19 | 9,4 737,23 | 9,8 736,72 | 42,4 736,94 | 9,7 736,52 | 10,4 742,88 | 8,4 740,46 | 10,4 742,88 | 7,3 743,96 | 8,6 750,94 | 5,5 79,04 | :8,3 755,66 | 11,5 755,36 | 13,2 761,28 | 19,2 762,14 | 13,8 765,43 | &,6 764,70 | 9,8 766,50 | 10,8 767,37 | 10,9 166,87 | 11,2 766,69 | 11,5 765,43 | 41,7 764,98 | 40,4 764,03 | 8,7 763,14 | 8,9 163,33 | “6,4 763,15 | 7,1 764,99 | 7,4 764,84 | 8,5 761,60 | “6,1 760,58 | 6,8 760,14 | 3,8 759,47 | 5,4 756,61 | 92,0 755,68 | 2,4 758,23 | 92,8 758,50 | 4,8 765,04 | 2,3 765,34 | 5,9 767,44 | 4,3 767,95 | 0,2 762,08 | 0,4 764,09 | 0,4 757,08 | 0,2 757,16 | 0,8 751,61 | 1,8 757,47| 1,4 739,65 | 7,8 739,28 | 9,8 760,23 | 9, 760,14 | 10,3 764,08 | 2,5 760,84 | 3,6 ee | 837 l'ordonnance royale et la convention signée avec la compagnie de Saint-Germain, les tubes de propulsion seront établis sur l’une des deux voix actuelles du chemin de fer depuis la sta- tion de Nanterre jusqu'à 1,500 mèêtres en avant de la gare du Pecq. A cepoint, un chemin en- tiérement nouveau sera construit ; il se séparera droite, dans le bois du Vésinet, traversera la Seine par un pont actuël du Pecq, franchira la vallée et passera en tunnel sous la terrasse ; puis, en décrivant une courbe dans la forêt, il longera l’extrémité du parterre, en passant | sous la grille des Loges, et se terminera à la püITs arTÉSrENs.—Le conseil municipal de Pa À place même du château. Le débarcadére aura AR L ePces. : 2/18 uae façade principale sur cette place et deux ; Due : k À vrandetffaçades latérales, l'une directementsur le nouveaux puits artésiens à percer, l’un a l'abat- | 8 Ifaç 2 toir Montmartre, l’autre au Jardin-des-Plantes. } AVE} e Ÿ tre sur la rue de Ja Surintendance. C’est assuré- Le premier ira chercher l’eau de la nappe du À Ü mentle plus beau point d'arrivée de chemin de parterre dont ii complétera la décoration, l’au- fer qu’on puisse établir : il aboutit au centre de la ville, et se trouve placé au milieu des mo- numens et des principaux établissemens du Saint-Germain, c'est-a-dire entre l'église, le château, le théâtre et l’hôtel-de-vilie. L’étendue da parterre sera doublée par l’acjonction qui y sera faite de la partie de la forêt située entre le mur du parterre et ia tranchée du chemin de fer. C'est un événement pour la ville de Saint- Germain, dont la décadence éiait manifeste de- puis quelques années. Le vicomie A. de LAVALETTE. EL 3 heures da soir. 83& Grande baisse de prix. ÉTRENNES aux ABONNÉS du JOURNAL DES HARAS. La prospérité loujours croissante du JOURNAL DES Haras permet à son pro- priétaire de réduire le prix de l'abonne- ment.ÆEn conséquence il prévient ses nom- breux abonnés qu'à partir du 1er janvier 1845, il ne sera plus que de 50 fr. par an pour Paris, de 34 fr. pour les départe- ments el les contrées de l'étranger qui n'exigent pas de double port. On ajoutera 4 fr. pour les autres.—Six mois, 18 fr.pour Paris, et 50 fr. pour les départements et l'étranger, en ajoutant 2 fr. lorsqu'il y aura port double. Aux avantages offerts aux abonnés d’un an, il faut joindre celui de recevoir gratis les trois volumes du STup-B00K FRAN- GAIS déjà publiés. IH n’y aura rien de changé aux remises faites à MM. les officiers de cavalerie et autres, médecins vétérinaires, écuycrs et directeurs de manéges, etc. Le JourNAL DES HARAS publiera inces- samment une série d’articles inédits, inti- tulés : LA FRANCE HIPPIQUE, par NIMROD: . el rien ne sera négligé pour continuer à ce recueil tout l'intérêt et l'utilité que les: éleveurs et amateurs se plaisent à lui ac- corder. : Imprimerie de Worms, E. LALOUBÈRE et Comp boulevart Pigale, 46. Observations météorolesiques —Novembhbre 1844. 9 heures du soir. | Thermomètre, : dun ones ; ltat du ciel Vents ei à 740,94 | 10,6 736,63 | 8,6| 111,0 | 5,3 |Pluie fine. ie 734,40 | 11,8 735,81 |- 8,4 13,0 | 7,7 |Couvert. S. E. 737,94 | 10,2 70,01 5,1 10,2 6,5 |Couvert. S. E. 7h14,51 741 738,58 6,4 7,9 L,5 |Pluie fine. 0. S. ©. 136,50 1,6 739,20 6,8 7,9 6,8 |Pluie fine. O0.S. ©. 114,95 | 9,6 143,26 | 5,2 9,9 | 3,7 |[Quel. éclaircies. | S. S. ©. 743,hh | 10,9 744,55 | 8,1 11,0 | 5,6 |Couvert. S. 736,32 | 12,8 139,09 | 8,8 13,0 | 7,8 |Couvert. S. S. E. 136,46 10,8 741,01 91 AA 7,8 Couvert. S. fort. 138,92 | 9,8 138.63 | 8,h 11,9 | 6,1 |Couvert. S. fort. 746,00 9,3 752,59 5,0 9,0 5,8 |Couvert. S. O0. 750,03 | 43,1 153,74 | 14,7 13,9 3,9 |Pluie. S: 755,11 | 12,8 1519234122 13,0 | 11,0 |Couvert. S. O0. 762,56 | 13,6 164,56 | 12,0 14,2 | 41,3 |Couvert. S. O. 764,50 | 41,5 764,78 9,7 11,8 7,0 Vaporeux. S. ©. 766,80 | 11,2 167,19 | 11,2 11,8 | 7,5 |Couvert. O. 766,07 | 12,3 756,35 | 11,2 12,3 | 10,5 |Pluie fine. 0. S. 0. 164,47)09,7 154,49 | 9,3 11,7 | 9,3 |Couvert. S.E. 163,19 8,7 153,4 8,0 9,0 8,0 Couxert, S. E. 762,871 | 8,1 154,46 | 5,2 8,0 | 6,2 |Couvert. S. 764,27 |. 9,9 763,96 | 6,4 10,1 | 5,5 |Brouillard. S. O. 159,70 7,2 È 760,25 l,7 TA 3,3 Couvert. N. E. 759,16 6,4 158,84 3,2 6,1 3,0 Beau. N: N. E. 755,18 2, 125,46 2,9 2,5 1,0 Couvert. N. O: 759,00 | 5,4 16422 5,4 | 2,5 |Couvert. 0. S. ©. 765,71 | 6,2 167,03 |. 2,9 6,4 | 1,3 |Très nuageux. | O.S. ©. 165,73 4,2 165,17 4,2 47 2,3 Brouillard épais. O0. S. 0. 760,60 | 0,3 [59,32 |.:.0,4 0,k | 0,3 Brouillard. S. S. E. 757,00 | 4,2 107,72 | 21 2,7 | 0,4 |Couvert, lég. br.| S. Q. 757,60 |: 4,0 158,75 | 0,7 1,9 | 0,7 |Couvert. N. N.O. 738,77 | 10,2 1739,38 | 7,6 10 6,2 |Moy.du 1% au40| Pluie en cent. 760,13 | 41,0 161,84 | 9,5 Lu 8,1 |Moy.du{1au20|Cour. 6,691 760,40 3:39 160,76 | 2,9 l 4,5 |Moy.du 21 au 30|Terr. 5,980 753,10 | 8,3 753,99 | 6,7 8,9 | 5,3 [Moyenne du mois. . . 7,4 | % 11e Année. L'ÉCHO DU MONT Paris—Juedi, 26 Décembre 18/4. = N. 49. SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. L’ÉCHO DU MONDE SAVANT psralt le JEUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages chacun; il est publié sous ta direction de M. le vicomte A. DE LAVALETTE, rédacteur en chef. On s’abonne : libraires, et dans les bureaux de Poste et*des Messageries. Prix du journal : PARIS pour un an 93 fr., PARIS, rue des BEAUX-ARTS, | six mois 13 fr. 60, trois mois 7 fr. — DÉPARTEMENTS N. 6, et dans les départements chez les principaux 30 fr., 16 fr., 8 fr. 50. A l’'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double. — Tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte de LAVALETTE, directeur et rédacteur en chef. MM. les Abonnés dont l'abon- nement finit au commencement de janvier, sont priés de vouloir bien le renouveler en temps con- venable, s'ils ne veulent subir des retards dans l'envoi du journal. SOMMAIRE. ACADÉMIE DES SCIENCES.— Séance du 253 décembre. — SCIENCES PHY- SIQUES. — CHIMIE. — Sur le benjoin; KOPP.— SCIENCES NATURELLES. — BOTANIQUE. — Géograph'e botanique du Mecklembourg ; J_ROE- PER. — ORNITHOLOGIE. — Révision du genre Grallaria; LESSON. — SCIENCES MÉDICALES ET PHYSIOLOGIQUES —Fragment d'un voyage médical, par M. Michel LÉVY. — Biuxelles, ses : hôpitaux et sa faculté de médecine. — SCIENCES APPLIQUÉES: — PHISIQUE APPLIQUÉE. — Des télégraphes électriques; BURGNIERES.—SCIE NCES HISTORIQUES... — ARCHÉOLOGIE,—Sur la masse d'armes ; À. D'HÉRICOURT. — NOUVELLES ET FAITS DIVERS. — BIBLIOCRAPHIE. ——0$40- ba “ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 23 décembre 1844. L'Académie avait à voter aujourd’hui la nomination d’un associé libre en rem- placement de M. Dalton. Les candidats présentés étaient : 4o M. Jacobi, à Berlin; 2 Ex æcquo, MM. BreWster, à Saint- Andrew; Faraday, à Londres ; 3° Par ordre alphabétique : MM. Buck- land, à Oxford; Herschell, à Colling- wood (Kent); Liebig, à Giesen; Melloni, à Naples; Mitscherlich, à Berlin; Tiede- mann, à Heidelberg. Sur 55 votants : M. Faraday a obtenu 34 suffrages ; M. Jacobi, 19; M. Buckland, 1; M. Melloni 1. M. Brongniart présente à l'Académie son Traité AE arts céramiques et l'Atlas dc tableaux et de planches qui l'accompagne. Dans cet ouvrage, l’auteur a cherché à rénnir aux pratiques de l’industrie, les principes: scientifiques qui doivent les éclairer. Il est aussi arrivé à quelques résultats généraux qui intéresseront les savants et les praticiens, et il en signale quelques-uns. Ainsi, la découverte faite de la qualité remarquable du vernis noir des vases grecs plus inaltérable qu'aucun des vernis plombifères qu’on a été si long- temps à découvrir, a été censtatée par de nouvelles expériences et par les analyses faites dans le laboratoire de Sèvres par M. Salvetat. Dans des expériences très nombreuses sur le retrait ou diminution de volume par la cuisson des pâtes céramiques, M. Brongniart a fait voir que ce change- ment n’est pas uniquement dù à l’expal- sion complète de l’eau sous l’inflience d’une haute température; mais aussi au rapprochement des parties par un com- mencement de fusion. Des recherches sur la densité des pâtes céramiques ont amené des résultats in- attendus qui ont paru nouveaux et qui semblent avoir établi cette singulière loi, que « la densité ces pâtes céramiques dé- terminée par le poids spécifique des pous- | sières, diminue en raison inverse de leur cuisson, et que cette diminution se pré- sente dans une même pâte à mesurequ’elle cuit.» M. Brongniart, dans cet important ou- vrage, s’occupe de la composition, de la cuisson des pâtes céramiques, d’une pro- priété des pâtes argileuses que l’on nomme plasticité, de la détermination des tem- pératures auxquelles cuisent les couleurs vitrifiables employées dans la peinture .sur porcelaine; enfin, de la composi- tion des couleurs vitrifiables. M. Pouïillet lit une Note sur un moyen de mesurer des intervalles de temps extré- mement courts, conime les durées du choc des corps élastiques, celle du débande- ment des ressorts, de l’inflammation de la poudre, etc., et sur un Moyen nouveau de comparer les intensités des courants électri- ques, soit permanents, soit instantanés. — Le travail de M. Pouillet échappant à une analyse trop rapide, nous le publie- rons dans un de nos prochains numéros. M. Dufrénoy présente une note sur le coloriage des cartes géographiques et des plans par la lithographie. Cette note a pour but de faire connaître un procédé dû à l’un des employés supérieurs de l'Impri- merie royale, procédé qui est appelé à jouir d’un succès justement mérité. Il se distingue de ceux déja connus par plu- sieurs points importants, comme la pré- paration du papier qu’on emploie sec, au lieu de s’en servir lersqu’il est humide, par l'application des couleurs, par leur ingénieuse distribution; mais ces faits que nous ne leur consacrions pas un ar- ucle dans un de nos prochains numéros. M. Eugène Robert annonce qu’il vient de découvrir à Meudon un fémur gauche d’anoplotcrium dans les couches les plus inférieures dc la période tertiaire du bas- sin de Paris. M. Duatrochet était chargé de faire un rapport sur un mémoire de M. Halpa du Fretay, qui prétendavoir découvert un pro- cédé à l’aide duquel il augmenterait con- sidérablement la rapidité de l’accroisse- ment des bois. — 11 annonce qu'il n’y a pas lieu à faire un rapport, M. du Fretay désirant garder le secret de son procédé. M. Jobard ayant observé, à Munich, que les eaux pluviales qui se chargent d'oxyde de cuivre en tombant sur un des monuments de cette ville, empêchent les plantes parasites qui pourraient croître à la base de ce monument d’y naître et de s’y développer, propose pour préserver les monuments des mousses qui chaque jour en altèrent la beauté, en détruisent la surface, d’arroser ces édifices avec de l’eau contenant en solution de l’ox yde de cuivre. — Si ce procédé pouvait être mis à exécution et réussir, les problèmes qui doivent le plus intéresser les architectes -et lesstatuairesseraient résolus d’une ma- nière à la fois heureuse et facile. Un préparateur de chimie à l’univer- sité de Gand, M. Denis, communique à l’Académie quelques faits intéressants re- latifs à l’ébullition de l’eau. IL a constaté plusieurs fois que de l’eau purgée d’air possède un point d’ébullition plus élevé que d'ordinaire. C'est ainsi qu’il a pu porter à la température de 135° de l’eau entièrement purgée d’air sans que cette eau entrât en ébullition. Mais venait-il à introduire dans le liquide quelques bulles de ce fluide, aussitôt l’eau passait à l’état de vapeur brisant d’une manière violente les vases qui la contenaient. — Ces faits doivent être notés avec soin et entrer 60m- me élément dans une appréciation des causes encore si obscures qui produisent l'explosion des machines à vapeur. M. Arago présente quelques détails sur les instruments de M. Aimé, instruments à l’aide desquels ce physicien est parve- nu à constater la direction et la vitesse des courants sous-marins. C’est en se ser sont d’une importance trop grande pour | _vant de ces appareils ae leur ingénieux , 842 auteur à pu voir qu'au détroit de Gibral- tar il existait, à la surface, trois courants, l'un médian qui marche de l'Ouéan vers la Méditerranée, deux autres latéraux quiwont en sens inverse du précédent et qui longent, l’un la côte d'Espagne, l’au- tre la côte d'Afrique. M. Aïtué a aussi constaté qu’au-dessous du courant mé- dian il existe un courant sous-marin qui marche en sens inverse, c’est-à-dire de l’est à l’ouest. Ces résultats dûs aux ap: pareils de M. Aimé éclairciront sans doute quelques-unes des questions relatives à la | température des mers. Mais il faut dire que c’est à M. Arago que l’on doit l’ivitia- tive de toutes cesheureuses idées. Dans ane communication faite à la séan- ce du 16,M.Élie de Beaumont soumettant au calcul la décroissance de la chaleur cen- trale de notre globe, a admis que la cha- leur spécifique des corps, considérés en volumes, était à peu près la même pour tous. M. Emile Martin qui a fait le calcul des chaleurs spécifiques d’un grand normn- bre de corps libres ou combinés, considé- rés en volumes n’est point arrivé aux mé- mes résultats que le savant académicien. Il a trouvé que, comparés en volumes, les corps élémentaires paraissent se séparer en cinq séries distinctes et que si l’on don- ne, à la première, qui contient le chrôme et l’alumine, la chaleur spécifique — 12 pour un volume, la seconde qui contieut le fer,le manganèce,le cobalt et le cuivre aura pour le même volnme la chaleur spé- cifique = 6; la quatrième comprenant l’antimoine, le mercure eic., aura la cha- leur spécifique =4 112; enfin la cinquième qui ne renfermait que le bismuth et le plomb aurait pour lemême volime, une chaleur spécifique égale seulement, an quart de la premiè-e, c’est-à-dire = 3. M. Emile Martin croit pouvoir assurer que ces corps élémentaires ne possèdent pas seulement ces différentes chaleurs spécifiques à l’état de liberté, mais aussi à l’état de combinaison; de sorte que les corps composés posséderaient la chaleur spécifique moyenne de-leurs éléments. M. Valenciennes communique l’extrait suivant d’une lettre de M. de Humboldt : » M. Ehrenberg a bien agrandi son em- » pire desinfusoires polygastres,à cara- » paces siliceuses et celui des bryozoïdes » calcaires. [l a découvert une foule de » nouvelles espèces des premiers dans » les eaux prises sous la glace, près du » pôle antarctique,par le capitaine Ross. Il en a vu abondamment dans l'eau de mer des tropiques, recueillie dans dés zônes où elle était parfaitement claire et limpide et où elle n’offrait aucune trace de changement de couleur. Il en a aussitrouvé dans l'air, dans ces pous- sières grises décrites par Darwin, qui obscurcissent Pair jusqu’à cent lieues » à l’ouest des îles du Cap-Vert, et qui » forment une espèce de brouillard dan- SES E v y y v 843 » gèreux pour les navigateurs. Ce sont “ LS er » des carapacesentières soux brisées+ des » polygastres siliceux, que probablement » des trombes soulèvent et emportent au » large. » M. Ehrenberg a trouvé aussi que les » bryozoïdes calcaires, dont les 879 de la » craie sont composés, descendent jus- » qu'au-dessous de la formation du Jura, » aux Etats-Unis jusqu'au Bergkalk: » mais les espèces de ces formations.ne. » sont pas les mêmes que celles de la ». craie. Malgré l’ancienneté.de Ja_craie, » la moitié des bryozoïdes calcaires de » cette formation vit encore dans la Bal- » tiqué ou dans l’Océan. » La pierre pouce, renfermée ou en- » châssée dans le strass du Rhin (forma- » Un ou éjection volcanique el boueuse), » est remplie d’infusoires siliceux. » Ainsi augmente chaque jour le nowbre des êtres qui forment ce nouveau monde, au sein duquel nous vivons et qui nous. a été révélé par M. Ehrenberg. M. Pissis envoie un ffémotre sur les rap- ports qui existent entre la configuration des continents et la direction des chaînes des montagnes, La conséquence principale des recherches auxquelles s’est livré l’habile minéralogiste dont nous parlons, est de démonirer que les innombrables saillies des montagnes qui hérissent notre globe peuvent être ramenées à des figures assez simples données par des polygones dont les côtés sont des arcs de grands cercles. En comparant les directions des côtés d’une moindre étendue, telles que celles qui produisent les angles rentrants ou saillants aux côtés de) ces mêmes poly- gones, il faut voir qu’en général elles sont parall les à ces côtés. Ainsi, Amérique du Sud peut être représentée par un pen- tagone sphérique; tandis que les grandes iuflexions que présentent les côtes, cor- respondant à chacun de ces.côiés, se trou- vent parallèles à ces mêmes arcs. Pour le globe entier, M. Pissis a trouvé que les lignes. qui forment les limites des conti- nents sont toutes représentées dans leurs directions par quinze grands cercles, et se trouvent comprises dans des zônes dont la largeur dépasse rarementtrente degrés el qui se trouvent comprises entre. deux plans parallèles à ces cercles. Ces quinze cercles partent de quatre intersections communes, correspondant, soit à de gran- des dépressions du col, soitaux extrémités des continents. Le premier de ces centres, l'intersection, se trouve placée un. peu au sud de l’Espagne;-etilen part six cer- cles; ledeuxième, formé pard’intersection de quatre cercles, correspond. à l’extré- mité sud de l’Indoustan; letroisième oc- cupe l'extrémité sud de l'Afrique; enfin, le quatrième est situé entre le Groënland et l'Islande. Dans la deuxième partie de ce mémoire, M. Pissis compare les direc- tions des chaînes de montagnes à celles des cercles precédents; et il démontre que ce 844 toutes les grandes chaînes du globe et les ligues de soulèvement reconnues par M. Elie de Beaumont sont représentées dans leurs directions par ces quinze cercles. ù SCIENCES PHYSIQUES: CHIMIE. Sur ie BENJOEN ; par AE. KOPP M. Kopp, dans le but de rechercher-les relations qui existent entre les résines. du benjoin et l'acide benzoïque qui les aç- compagne, a soumis les premières à une série de réactions, télles que distillation sèche, traitement par l’acide nitri- que, etc., et en a étudié les produits. Cet examen fait reconnaître facilement l’exi- stence de deux types différents dans ces résines, le type du benzoyle et le type da phénol. Les dérivés de ces deux séries se retrouvent en effet dans les différentes réactions, et leur nature dépend de celle des agents employés. Ainsi, par exemple la distillation sèche fournit, 19 de l’acide benzoïque ; 20 du phénol. L'action de la- cide nitrique produit, pour la première série, hydrure de benzoyle, acide ben- Zoïque, et un corps isomère de l'acide benzoïque ; pour la seconde série de Pa- , cide nitropicrique.. L'action de l'acide chromique donne naissance, d’un côté, à del’hydrure de benzoyle et de l'acide ben- zoïque, de l’autre côté, à de l'acide car- bonique, de l'acide formique provenant de la destruction complète de la série du phénol. | L'analyse du benjoin, faite d’après. la méthode d'Unverdorben, a donné pour deux échantillons différents les résultats suivants : I Il Acide benzoïque. « . 14,0 :14,5. | Résine :a soluble dans - 4 léther. .: .1 . 1 52,0: 48,0 Résine soluble seule- ment dans l'alcool. 25,0. 28,0 Résine ç soluble dans une solution de car- bonate sodique.. . 3,0. 3,5 Résine brune déposée par l’éther. . .:p 06:1.08 Impuretés.. {41 RS 100,0. 100,0 La: composition du hemjoin doit évi- demment être variable, puisque es lar- mes blanches ne sont formées que par la résine a, et ne contiennent de 8 à +2 pour 100 d’acide benzoïque, tandis que les pare ties brunes contiennent les deux résines a et b, jusqu'à 15 pour 100 d’aeide, La distiliation sèche d’un mélange des... résines bien débarrassées de leur acide fournit, en'conduisant l’opération-avec ménagement : ia nb 1° Une matière grasse, onctueuse, qui, : 845 paraît être la matière odorante du ben- join ; 9 Une matière cristalline en partie diss ute dans un liquide huileux. Ce li- quide est d’abord incolore ou légèrement rosé; mais vers la fin de l’opération, la : température s’élevant ProBiessiyEment, il devient de plus en plus épais et d’une couleur plus foncée. On parvient à opé- rer Ja Séparation des cristaux et de Phuile, moyennant une solution alcaline faible. L'huile se sépare, et l’on a une solution saline dont les acides puissants précipi- tent de nouveau la matière cristalline ; celle-ci, purifiée et analysée, possédait les caractères et la composition de l’acide benzoïque C14H O . L'huile, purifiée par recufication et déshydratée, possédait toutes les propriétés du phénol, ainsi que sa composition C'H?0?2. Eu effet, elle bout vers 200 degrés, a une odeur sem- blable à la créosote, coagule l’albumine, et coloré ie bois de sapin en bleu lorsqu'on l’arroseensuite d'acide chlorydrique, ete. L’action de l’acide nitrique sur les ré- sines est extrêmement énergique, surtout au commencement. La matière se bour- soufile, jaunit en dégageant beaucoup de vapeurs üitreuses, et l’on obtient une masse jaune-orange cassante, très po- reute, d’une saveur extrêmement amère. Cette masse est un mélange de plusieurs corps ayant beaucoup de ressembiance, et qu'il est difficile de séparer les uns des autres. La réaction étant devenue plus lente, on peut introduire celte masse jaune dans une cornue, et la traiter par de nouvelles quantités d'acide nitrique; on côhobe trois ou quatre fois, et enfin on distille presque à siccité. » Das le récipient se trouve alors un li- quide acide, contenant des cristaux d’a- cide benzoïque, de l’hydrure de benzoyle, de l'acide hydrocyanique et de Pacide ni- trique. En versant le résidu de la cornue dans trois ou quatre fois son volume d’eau bouillante, la résine non attaquée s’en sépare, et,.après l’a voir enlevée, on a une solution jaune qui, par le refroidissement, Maisse déposer une beile poudre jaure amorphe. La liqueur filtrée, neutralisée par du carbonate potassique, fournit aus- siLÔt une abondante cristallisation de ni- tropicrate potassique. Les eaux amères alcalines, séparées des cristaux et con- centrées aux rois quarts, après avoir été rendues acides par l’acide nitrique, lais- sent de nouveau déposer la poudre j jaune, mais souillée d’une quantité notable de ré- À sine. Quant à à la résinenonattaquée, on l’é- | puise par l’eau bouillante et on la soumet | de nouveau à l’action de l’acide nitrique, qui. reproduit les mêmes phénomènes. L'existence de l'acide nitropicrique C13 He N6 O15 + H® fut parfaitement consta- tée par ses propriétés et celles de ses sels. Le : nitropicrate potassique fut obtenu en (très beaux cristaux bien développés : où * 715 En : d’une couleur brune à reflets irisés. Le 846 sel plombique neutre, qui est assez solu- ble et cristallise en aiguilles, fut obtenue par double déeomposition de lacétate plombique acide et du nitropicrate potas- sique. Il est très détonnant. Sa formule est - Ë C2 H£ NS O5 _, PbO HO. La poudre jaune se comporte comme un acide ; elle est très soluble dans l’eau et se dépose par le refroidissement eu une poudre amorphe : elle est également très soluble dans l’alsool et l’é‘her. Elle forme, avec les bases métaMiques, des précipités colorés, qui-füsent légèrement quand on les soumet à la chaleur. La composition constamment variable de ce corps, ainsi que de ses sels, d’après un examen plus attentif, démontra que la coloration jaune, qui est très intense et se fixe avec une stabilité remarquable sur les tissus ani- maux, n’était pas une partie litégrante de ia poudre amorphe, mais que par des solutions et des précipitations très sou- vent répétées, on parvenait à opérer une séparation. Cette séparation est surtout due à la propriété de la matière nitrogénée jaûve, de se résimifier par le contact de l'air ou de rester en plus g grande quantité dans les eaux mères. Onobtient finalement une poudre klan che amorphe, d’une saveur légèrement acide et piquante, plus soluble à chaud qu'à froid dans l’eau, très soluble dans l'alcool et l’éther. Elle sature les bases, forme avec les té des sels ivcristalli- sables, etavec les oxydes métailiques des précipités peu solubles; les acides en sé- parent de nouveau le corps à l'état amorphe. Ceite matière est remarquable eu ce qu’elle possède la mêne composilion que acide benzoïque, el que par la chaleur elle se transforme complètement, et sans laisser le moindre résidu en ce dernier corps. Ainsi, en chaufant la matière sèche dans une petite cornue, elle fond d’abord, mais en se Couvraut de petites paillettes cristallines; eu chauffant davantage, il y a ébullition et le tout distille : le produit recueilli est actuellement tout à fait cris- tallin ; dissous dans l’eau, il cristalliseen belles paillettes ; en un mot, oh a exacte: ment de l'acide beuzoïque. Cette transformation a lieu ésgalement avec l'acide impur; seulement, la matière colorante jaune,se’ détruit alors en don- nant des produits volatils ayant l’odeur d'amandes amères, et en laissant un fort résidu de charbon. Quelquefois cette dé- composition se fait avec violence. et dé- gagement de chaleur et de lamière. L’acide. sulfurique concentré dissout les résines en formant une couleur rouge- cramoisi. Par Veau, la majeure partie de la résine se dépose avec une couleur vio- lette. L’acide saturé par le carbonate de chaux donne un sel de.chaux soluble, ce quiindiquela présence d’un acide copulé. La résine colorée se laisse décompoers 847 elle-mêmeen d’autres résines. Cette réac- tion mérite un nouvel examen. SCIENCES NATURELLES. ORNITHOLOGIE. Révision du genre grallaria; par M. LESSON. La Grallarie de Quito, Grallarix quitensis Less. On connait douze espèces du genre Grallaria. Celle-ci sera la treizième. Voi- ci la révision de ce genre, Le genre Grallaria a élé créé par Vieillot en 1816, adopté par Lafrosnaie, nommé Vyicturdus par Boiéen 1826, et cette dénomination a été consacrée par Wied et Ménétriers. Il répond au genre Turdus de L., au Corvusde Shaw, au Bis iothera d’Illiger, de Lichsteinstem et de Cuvier, au Litta de Temminck, et au Formicarius de Boddacrt Les Grallaries sont des oiseaux exclu- sivement confinés en Amérique. Les espèces admises sont: Grallaria rex. Turdus grallarius, Latham; Furdus rex, L.; Gm.; Mÿotur- dus rex, Wied, Beit. 2 p. 1027; Myio- thera grallaria, Lichst., cat. No 468; Grallaria fusca, Vieillot, gal. pl. 154; le Roi des fourmiliers, Buffon, enl. 708 ; Myiothera rex, Illiger. Fusco-nebulosus subtus rufescens ; maxillæ inferioris stri- fÀ, macuia pectoris crissoque. albis, nu- - cha plumbea (Lath). Hab. la Guianc, Cayenne. 2, Grallaria marginatus; Myiolurdus moaroinatus, Wicd,Beit. 2, 1035; ménét, fig. Myi jotheracampanisoma, illi.Lichst. cat. no 469. M.olivacea, bre le nigra, superciliis nigro punctalis, pectore, cris- so lateribusque abdominis albo ferragi- nco nigroque variis, abdomine medio albo. Rectrices breves antè apicem extre- num album nigræ. Hab. Brésil (San-E Paulo). 3. vers ruficapilla, fa fresn., rev. zoo!., 1842, p. 333. Suprà olivaceo-brun- neo, “pileo, nuchà, capitis et colli lateri- bus rufis; subtus alba, pectore et hypo- chondriis maculis fuscis elongatis rostro elongato, graciliore et rectiore quam in grallaris aliis. Long. lola 18 cent. Hab. la Bolivie, Santa Fé de Bogota. 4. Grallaria isperator, Natterer. Gral- laria rex, Lichst. cal. Corpore majore, teniis pectoralibus transversalibus. Hab. le Brésil (San-Paulo). 5.Grallaria squamigera, Florent Pré vôt, zool. Venus, pl. 3; Lafresn. Revue zool. 1842, 333. Hab. la Colombie (Santa-Fé de Bogo- (a). 6. Grallaria guatimalensis, pl. Prévot, Venus, pl. 2. Revue zool. 1842, 334. Hab. Guatimala. 7.Grallaria tinniens, Turdus tinniens, Gm Buff. enl. 706, fig. 4. Hab. la Guyanne, le Brésil. 848 S. Grallaria macularia, Less. 1830; Lafresn. rev. zool , 1842 p. 334 : Pit: ta-macularia, Temm.Myioturdus macula- rius, Lafresn. rev. 1838, p. 134. Hab. le Brésil. 9. Grallaria nana, Eafresn., rev. zool. 1849, 334. Hab, la Colombie. 10. Grallaria ochroleucus, Wied, Beit. 2, p. 1032. Turdus concretus, Lichst. 11. Grallaria brevicauda, Lafresn. rev. z00!. 1842, 334. Turdus brevicaudatus, Vieillot, ency. 645; chamæza meruloï- des, vigors. Hab. !e Brésil. 42. Grallaria rufula, Lafresn., rev. 1844, 99 Hab. la Colombie. 43. Grallaria quitensis, Lesson. — Corpore brunnes suprà,rufo infrä.Caudà brevissimà pedibus longis; uropygic rufo: Cette Grallaria a beaucoup d’analogie avec celle nommée Rufula par M. de La- fresnaie. Son plamage est sur le corps d’un brun lavé de roussâtre tandis que le dessous du corps est varié de blanchâtre, de jaure d’ocre et de fauve vif. Cette dernière teinte est par plaques. Un léger rebord blanchâtre borde les plumes du front et une sorte re tache obarrondic et blanchâtre occupe espace qui sépare l'œil du bec. Le croupion, ou plutôt les plumes tectrices suj'érieures de la queuc sont d’un beau roux. Les ailesbrun-ardoisé en dedans, sont en dehors de chaque penne d’un bran roussâtre. Le bec est brunätre. Les tarses longs, robustes, sont brun-rougeâtre. Cet oiseau mesure 17 centimètres. Il habite le plateau refroidi du Haut- Pérou aux alentours de Quito. AGRICULTURE. Fragments de la Flore du Mecklembourg, par M. ROEPER (Zur Flora Mecklemburgs; Rec- torats-Programm von Jos, Rocper, Rostock 1845, 44)- Nous avons recu tout récemment de M. le prof. Roeper les deux fascicules pu- bliés par lui d’une Flore du Mecklem- bourg. Cet ouvrage concu d’une tout autre manière et avec un tout autre but que les Flores que l’ont voit se multiplier tous les jours, et qui trop souvent reviennent à des Catalogues plus ou moins complets des plantes d’une localité accompagnés d’une phrase spécifique et d’une synony= mie plus ou moins incomplèle, cet ou- .vrage mérite des Botanistes une atten- tion toute particulière, et il serait bien à désirer qu’il amenûât la publication de travaux semblables, particulièrement pour la France, En effet comme nous l’apprend M. Roeper dans le premier cha- pitre de son livre, le but que s’est propasé le Savant Allemand a été de soumettre aux botanistes ses remarques et les ques- üons relatives aux plantes du Mecklem- bourg, et de leur donner les moyens d’uti- liser leurs herborisations en vérifiant sur 849 le vivant l'exactitude des unes et en cher- chant la solution des autres. Ce n’est qu’accessoirement qu'il a voulu leur ap- prendre des noms et des localités, ce qu’il regarde comme la partie en quelque sorte mécanique de la science, et dans laquelle il est d’ailleurs facile de réussir à l'aide des nombreuses Flores qui existent déjà. L'ouvrage de M. Roeper, dont tous les botanistes désireront vivement la conti- nuation , est moins une Flore dans le sens ordinaire du mot qu’un recueil d’ob- servations et de discussions au sujet des plantes qui peuplent le Mecklembourg. Nous donnerons une idée des développe- ments qu'il renferme en disant que le premier fascicule qui comprend 160 pages in-8°, a rapport seulement à 33 espèces (°0 Fougères, 5 Lycopodiacées, 7 Equi- sétacées, 1 Marsiléacée); que le second fascicule formé de 296 pag. renferme les documents relatifs à 86 espèces de Gra- minées. Pour donner une idée de L’important travail de M. Roeper, nous croyons ne pouvoir mieux faire que d’en extraire quelques passages dont nous donnerons a nos lecteurs la traduction soit entière, soit par fragments lorsque nous pense- rons qu’il sera avantageux, vu l'étendue des chapitres, d’en extraire seulement la substance. Aujourd’hui nous leur com- muniquerons la partie du premier fasci- cule qui est relative à la géographie bo- tanique du Mecklembourg. SUR LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DU MECKLEMBOURG. La latitude sous laquelle est situé le Mecklembourg jointe à son attitude peu considérable au-dessus du niveau de la mer et à son éloignement de toute chaîne de montagnes à neiges éternelles, oblige à ranger cette contrée dans Ja zône ten- pérée froide de l'hémisphère boréal. Cette zôüne lempérée s'étend en effet du 45° au 58° degré de latit. N., et elle se trouve comprise entre la zône tempérée chaude (de 34° à 450) et la zône froide ou sous-arc- tique. La température, moyenne de cette zône tempérée froide, varie entre — 4° et 10° R., et pour le Mecklembourg en particulier, elle est de + 6 79 R., se- lon les observations faites depuis 10 ans à Rostock par le professeur Karsten. Les travaux de M. de Humbolt sur la distri- bution de la chaleur à la surface dela terre, nous apprennent que la température moyenne annuelle est à-peu-près la même dans une partie du Canada et du nord des État-Unis, en Ecosse, dans le nord de l’Angleterre, dans le Danemark, dans la Pologne et la Russie méridionales, en- fin dans les plaines de la Dzoungarie, de la Mongolie et de la Mandchourie; en d'autres termes, ils nous montrent que ces diverses contrées sont situées sous une même ligne isotherme. On ne peut néanmoins conclure de ce premier fait que les mêmes plantes se retrouvent sur 850 . ces divers points, car cn sait que les mêmes températures moyennes peuvent « résulter de données très différentes. Des hivers doux alternant avec des étés mé- diocrement chauds exercent sur le règne végétal une tout autre influence que des hivers trèsfroids suivis d’étés très chauds; et de là l’on a reconnu en géographie bo- tanique comme en agriculture et en sil- viculture que l’importance des lignes is0- thermes est moindre que celle-des lignes isothères et isochimènes (lignes d’égalité de température estivale et hiémale). Mais les observations relatives à ces deux der- nières sortes de lignes datent exicore de trop peu d’années et'sont trop peu noms breuses pour permettre de.déduire au- jourd’hui des conséquences générales. Sans doute la pression de l’air n’est pas absolument sans influence sur les plantes; cependant M. Roeper pense que son ac- tion est légère, puisqu’un grand nombre d'espèces se montrent également dans les localités alpines et dans les plaines de hautes latitudes, et aussi puisque des plautes qui, à l’état spontané, ne croissent que sur les j lus hautes mortagaes, lors- qu’elles sont cultivées d’une manière con- venable réussissent fort bien dans nos jardins en plaines. Réciproquement on voit prospérer dans des localités très éle. vées des espèces qui appartiennent essen- tellement aux plaines. L’élévation de nos montagnes au-dessus du niveau de la mer mexerce pas non plus une influence re- marquable sur leur flore ni sur ia confi- guration de leurs diverses espèces, puis- que des différences absolues de hauteur de 400 et 500 pieds n’amènent pas de changement appréciable, tant que ces’ différences ne s'étendent pas en dehors des limites d’une seule et même région des montagnes. Les mêmes observations s'appliquent à la lumière solaire. Les plantes des hautes montagnes ont en gé- néral, il est vrai, des couleurs plus vives | et plus pures: mais il n’en est pas tou- jours ainsi; par exemple, les fleurs de la Prünula farinosa qui croit dans les prairies , de Warnemunde, à quelques pieds à peine au-dessus du niveau de la mer, ne sont, chez la plupart des individus, nullement inférieures en beauté à celles des alpes de Suisse; de même encore M. Roeper a trouvé plus d'intensité de couleur chez le Viola tricolor des dunes du Mecklembourg etchez beaucoup d’échantillions d’Orchis morio des prairies de Warnemunde que chez les fleurs des mêmes espèces venues à des hauteurs de 4,000 ou 5,000 pieds. La composition chimique du sol exerce sur la coloration des fleurs une bien plus puissante influence, comme le prouve, entre autre, l’Anthyllis vulneraria. Déjà en 1821, M. Schechtendal avait fait remar- quer à l’auteur que cette plante produit des fleurs jaune-rougeâtre ou jaune-pêle, selon qu’elle croit sur une terre argileuse ordinaire ou sur un sol calcaire; et, de- puis cette époque, M. Roeper a eu plu- 2 rm St Pr Be © | | | À | | } | ! fl 851 sieurs fois occasion de constater des ac- tionsanalogues. Selon lui, la couleur plus prononcée des plantes alpines est dne à la température élevée que produisent dans la couche superficielle du sol les rayons du soleil qui la frappent presque perpendiculairement plutôt qu’à l’inten- sité plus grande de la lumière; du moins ilest conduit à cette opinion par ses ob- servations sur plusieurs plantes des dunes et sur diverses espèces printanières crois- sant sur des pentes et dans des enfonce- ments. Il faut faire entrer également en ligne de compte létat de santé de la plante et la nourriture qu’elle recoit. Le savant Allemand pense que, sous la plupart des rapports météorologiques, comme pour la direction, la force des vents, l'abondance et la distribution des pluies etc., le Mecklembourg peut être à très-peu-près assimilé à Berlin, et que par suite, l’on peut s’en rapporter aux observations de Dove (Berlin 1842) rela- tivement à cette dernière ville. Il est diffieile de conjecturer l'aspect général de la végétation et du sol du Mec. klembourg avant qué l’homme eut a gi sur eux pour les modifier. Vraisemblement les parues basses étaient occupées par des mares, par des marais bourbeux, par des prairies marécageuses, enfin par des broussailles et des bois; des bois cou- vraient aussi probablement les hauteurs et les coteaux. Les parties que n’occu- paient pas les bois devaient être revêtues de Bruyère (Calluna vulgaris), dans les terrains légers et humides, de Genêt à halaïs (Spartium scoparium), dans les en- droits secs; quant aux bons fonds, ils étaient sans doute couverts d’un tapis de verdure qui les faisait ressembler à des prairies, mais qui ne se composait pas uniquement de Graminées. On peut trou- ver encore celte végétation primitive dans les lieux qui n’ont pas été attaqués par la charrue ni par la hache, comme sur la lisière des forêts, dans les ravins ct dans les bois négligés. SCIENCES MÉDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. Fragment d'un voyage médical; par M, MI- CHEL LEVY. — Bruxelles, ses hôpitaux et sa fa- culté de médecine. —(Extrait du Feuilleton de Ja Gazelte médicale ). Il existe à Bruxelles trois établisse- ments de l’ordre civil que la médecine revendique, et dont deux lui sont un juste sujet d’orgueil : l'hôpital St-Jean, situé dans l’un des plas beaux quartiers de la ville, l'hôpital St-Pierre et l’hospice des vieillards. Le premier et le dernier comp- tent en même temps parmi les édifices | les plus somptueux de Bruxelles. L’hos- pice des vieillards peut servir de modèle ; sa construction est des plus imposantes et parfaitement conçue ; l'air et la lumière: y pénètrent avec abondance ; la distribu- | lPart, 852 853 tion des locaux , le régime de ses habi- | uniformes par leurs dimensions et leur tants, les soins qui leur sont prodigués, ne laissent rien à désirer. Les étrangers V'adinirent à juste titre; ils croient s'ar- rêter devant un palais, et quand on leur apprend que ce palais est la demeure des pauvres chargés d'années et d’infirmités, ils rendent hommage avec effusion à la charité d’une nation qui sanctüfe ses ri- chesses par des fondations pareilles. La Faculté de médecine de Bruxelles pos- sède, dans cet établissement, deux clini- ques des maladies de la vieillesse, dont les professeurs sont MM. Langelet et Le- quime. Remarquons en passant celte pré- cieuse addition à l’enseignement pratique de Bruxelles; clle manque à nos écoles, et s’il n’est pas impossible aux élèves de la Faculté de Paris de s'attacher à l’étude cliniqne de cette brarche intéressante de ce n’est qu’à la condition de la chercher hors du cercle de linstruction universitaire. L'hôpital St-Pierre est le moins satisfaisant des trois établisse- ments de ce genre à Bruxelles; il pèche par la promiscuité des services, que nous avons rencontrée avec peine dans un grand nombre d’hôpitaux français, tels que les hospices généraux de Montpellier, de Toulouse, etc. : Quand on remonte du boulevartd’An- vers vers l'Observatoire, on est frappé à la vue d’un magnifique édifice de con- struction récente, qui occupe un espace immense: c’est l’hôpital St-Jean; son aspect grandiose n’est peut-être égalé que par celui de l’hôpital St-André de Bor- deaux, que la renommée signale; et cette impression ne s’efface pas quand on pé- nètre dans DAHPEN En de ce bel établisse- ment. Les facades de lhôpital St-Jean sont modestes en comparaison de tous les avantages que présente son économie in- térieure, de toit le confort que l’on y procure aux indigents malades, Il se com- pose d’une série de bâtiments quadrila- tères qui circonscrivent des jardins bien - entretenus; sur les quatre côtés de ces squares règnent deux étages de galeries (rez-de-chaussée et premier) auxquel- les aboutissent les salles réservées aux malades. Ces galeries servent de promenoir en hiver et par les mauvais temps, et, comme elles se développent sur une très grande étendue et commu- niquent entre elles, elles présentent au- tant de facilité pour l’exercice que d’a- grément par l'élégance de la construction, la succession des jardins et les perspec- tives lointaines où le regard plonge dans l'intervalle des bâtiments. Des bouches de chaleur s'ouvrent dans toute la lon- gueur de ces galeries, et, par uue pré- voyance qui ressemble à de la tendresse, on a conduit l'air chaud jusque sous les banquettes où les malades viennent s’as- seoir, de manière à leur épargner une cause de refroidissement. Les salles sont distribution ; elles contiennent la juste proportion de lits (40, si notre mémoire est fidèle) qui s'accorde avec les condi-. tions d’un service prompt et facile, et exclut les funestes chances de l’encom- brement. Je n'ai pas vu jusqu’à présent de salles d'hôpital où l'air soit plus libé- ralement dispensé aux malades. Le pla- fond est en demi-voûte, sans saillie ni an- fractuosité. Fenêtres et portes sont à l’opposite et permettent, quand il y a lieu, une ventilation instantanée. Les lits sont en fer, les pièces de couchage d’ex: cellente qualité; près de chaque lit est placée une table de nuit qui sert en même temps aux repas ; en unmot, l’aspect des salles et de leur mobilier est digne de la beauté générale de l’édifice, et il faut vi- siter nos plus beaux hôpitaux militaires de France, comme celui du Val-de-Grâce, pour trouver un ensemble aussi complet de toutes les choses nécessaires au bien- être du malade et au succès de Part. Nous avons dit que le chauffage de ce vaste établissement s'effectue à l’aide de calo- rifères, ce qui permet d’y répandre une température uniforme et d'épargner aux malades qui se rendent d’une salle dans une autre le danger de brusques transi- tious. En parcourant lhôpital dans le sens de sa profondeur, on trouve à gau-= che, et loin des bâtiments où se fait le service ordinaire, une série de pavillons parfaitement isolés l’un de l’autre et pourvus chacun de tout ce qui peut as- surer la marche d’un service ; la sagesse de l’architecte les a élevés dars la prévi sions des épidémies ou des affections con. tagieuses qui nécessitent la séquestration. ou l’éparpillement des malades. Au fond des cours et jardins, sur un terrain un peu inférieur au niveau des constructions centrales, existe un bâtiment où l’on re- coit un certain nombre d’aliénés ; la sé- paration est complète et la distance où se trouvent les aliénés des autres mala- des supprime pour ceux-ci les inconvé- nients habituels d'un pareil voisinage. Les malades font trois repas par jour; inutile d’insister sur les différences de leur régime comparé à celui des hôpi- taux de France. En somme, l’hôpital Saint-Jean répond aux plus larges exigences de l’art et de la charité; et il en a coûté pour obtenir ce résultat; on m'a assuré que, d’après le chiffre des dépenses qui ont été faites pour sa création, chaque lit de malade emporte une rente annuelle de trois cents francs, abstraction faite des frais d’ameu- blement, de nourriture et de traitement. Le nombre total des lits ne dépasse pas, m’a-t-on dit, trois-cent-cinquante; mais en cas d'urgence, il serait aisé de conver- tir les galeries en salles. Le mouvement moyen des malades est de Dion quante à trois-cents. Le service médical et hrurgionl re- [ +" 854 pose sur un seul médecin (M. Van Cat- sem); sur un seul chirurgien (M. Uyte- rhoeven fils), chargés l’un et Pautre d’un enseignement clinique pour le compte de PUniversité; sur des internes et des sœurs de Saint-Augustin. L'hôpital Saint-Pierre ne possède de même qu'un seul médecin (M. Graux) et qu'un seul chirurgien (M. Seutin), tous deux également profes- seurs de clinique ;force leur est de suffire de leurs seules personnes au service des blessés, des fiévreux, des accouchements, ‘ des vénériens, etc. Par une anomalie plus choquante encore, les médecins de ces deux hôpitaux sont mutuellement char- gés de se suppléer en cas d’absence ou de maladie, de telle sorte qu’il arrive au médecin de Phôpjtal Saint-Pierre de cu- muler la besogne considérable de ce titre avec celle de Phôpital Saint-Jean. Qu’ad- viendrait-1l en cas de coïncidence d’indis- position des deux médecins ou des deux chirurgiens? Nous l’isnorons. Cet état de choses est dommageabie à tout le monde; aux médecins et aux malades. L'enseignement de la médecine est re- : présenté à Bruxelles par une Faculté qui fait partie de l’Université libre de cette ville; on sait que l'Etat entretient deux Facultés de médecine, l’une à Gand, l’au- tre à Liége, et que le clergé en a fondé une autre à Louvain : lotai anatre Fa- cultés de médecine pour une population qui équivaut'au septième de la nôtre. Et puis, plaignez-vous qu’il y ait trois Fscul- tés en France ! Les élèves de ces quatre écoles ne subissent aucun examen durant leur scholarité; ils parcourent le cycle de l’enseignement, et quand ils se sentent la force de subir les épreuves du doctorat, ils paraissent devant un jury qui, nommé tous les ans en partie par lesouvernement eten partie par le parlement, tient. une session à un: Époque déterminée, Ce sys- tème se rapproche de celui que l’on a dopté dans la plupart des Etats alle- mands pour la collation. du droit d’exer- cice médical (Staats-Examen); un premier examen, qui Comprend l'anatomie géné rale, descriptive et topographique, la physiologie, l'hygiène, l'anatomie et la physiologie comparées, conduit au titre de candidat en médecine; le diplome de docteur s’acquiert par deux autres exa- mens qui portent sur les auires branches de lencyclopédie médicale. On voit que la physique, la chimie, la botanique, c'est-à-dire les sciences dites accessoires LUS > " : " n’enlrent ni dans le p'o8rTamme des exa. | mens ni dans Je cadre.de l’enseignement des facultés; c’est que l’aspirant au doc: torat a dü se pourvoir préalablement du titre de candidat ès-sciences, léquel im- plique l'étude et la preuve des connais- sances dites accessoires. La situation de la profession médicale à Bruxelles nous a paru s'éloigner peu de celle que nous déplorons à Paris avec de stériles et inépuisables variantes de do- 855 léances : superfétation de médecins, con- centration de la clientèle entre quelques mains illustres ou habiles, stagnation pi- teuse du plus graud nombre. La concur- rence sévit la avec autant de fureur et d'industrie qu’à Paris; l’égoisme est deve- nu la triste loi des âmes qui fléchissent là, comme ailleurs, sous le poids des besoins et des convoitises, ou sous le faix d’une sénilité morale qui a détruit tont ressort. Disons toutefois qu’en Belgique les lois protectrices de l’exercice de l’art sont appliquées plus souvent et avec plus de sévérité. SCIENCES APPLIQUÉES. PHYSIQUE APPLIQUÉE. Des Télégramhes électriques. La question des télégraphes électriques qui vient d'êlre soulcvée prend pour ainsi dire au. dépourvu, non-seulement le pu- blic, maïs encore la plus grande partie des savants. Il n’y a pas encore deux ans, la chambre des députés s’occupait d’un projet de loi relatif à de nouvelles expé- riences télégraphiques; M. Arago fit ob- server qu’on ne devait s'engager qu'avec une certaine réserve dans la voie de l’ex- tension des (élégraphes lumineux, jusqu’à ce qu'on connût mieux les résultats qu'on pouvait altendre des télégraphes éiectri- ques. Un savant député, dont l'autorité ne pouvait êlre suspecte, et qui, il faut l’avouer, était bien le représentant de l’o- pinion généraleraentaccréditée en France sur ce sujet, répliqua pour condamner formeilement de nouveau ce nouveau mo- de de transmission des signaux comme une sorte de rêve scientifique inapplica- ble. Et cependant, déjà à cette époque, plusieurs télégraphes électriques fonction- naient en Angleterre, où un savant très distingué, M. Whéalstoneé, membre cor- respondant de l'Institut de France, consa- crait à leur établissement ses connaissan- ces spéciales sur l'électricité. Mais bientôt les détaiis qui nous arri- vaient chaque jour sur les résultats pres- que merveilleux obtenus à l’aide des télé- graphes électriques, leur établissement en : Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, el même en Russie, sont venus donner l'éveil au gouvernement français. Un adminis- trateur spécial, M. À. Foy, fut envoyé en Angleterre pour examiner les appareils en activité, et revint enthousiaste de ce moyen rapide de communication des nou- velles, D'après son rapport, M. le ministre de l'intérieur. nomma une commission chargée de donner son avis sur la ques- tion. Cette commission jugea que des ex- périences élaient nécessaires, et une or- donnance royale, rendue le 23 novembre dernier, affecta un crédit extraordinaire de 240,000 francs à un essai de télégra- phe électrique. Dans ces circonstances, il n’est peut-être pas sans intérêt de rappeler sur quels prin- eipes sont établis les télégraphes électri- ques et de donner nne idée des appareils — 856 qui sont déjà en activité à l'étranger. Tout d’abord on comprend l'intérêt qui 'atta- Che à un moyen de communication ap- plicable la nuit comme le jour, dans tous les états de l’atmosphère, et d’une rapis dité extraordinaire, puisque la vitesse du fluide électrique est supérieure à celle de la lumière qui parcourt 77,000 lieues par seconde. L'idée de transmettre des signaux par l'électricité est déjà fort ancienne. La France pourrait revendiquer des droits à la priorité de cette découverte, car il ré- suit® d’un passage des voyagés en France, d'Arthur Young, publiés en 1787, qu'un M. Lomond avait construit un appareil basé sur celle idée. On fit dans d’autres pays des tentatives analogues Reïser, en Allemagne, proposa de se servir d'autant de fils qu'il y a de lettres dans l'alphabet, et de transmettre chaque letire au moyen d'une étincelle partant dwfil qui lui cor- respondait. Mais il fallait alors employer des décharges électriques instantanées, au moyen d'une batterie, et des conducteurs suffisamment isolés, conditions impossi- bles à réaliser sur une grande échelie. La découverte de la pile voltaïque qui donne des courants continus, et se propageant beaucoup plus facilement que l'électricité libre, fit avancer la solution de la ques- tion. Elle fit un pas immense lorsqu'en 1820 M. OErsted reconnut qu'un courant galvanique transmis à travers un fil placé! parallèlement à une aiguille aimantée la fait dévier à droite où à gauche, suivant la direction du courant."Bientôt après Am- père indiqua comme possible la construc- tion d’un appareil composé d'autant de conducteurs ou circuits qu'il y a de signes à transmettre, agissant sur autant d'ai- guilles aimantées. Enfin l'invention d’un appareil nommé maluplicatewr, qui aus- mente, sans en changer la direction, l’ac- tion du courant. sur l'aiguille, permit de considérer celte aizuille. comme un indi- cateur exact et très sensible des courants électriques transmis à une grande distan- ce. C'est sur ces principes que M. Whcats- tone établit en 1837 le premier télégraphe électrique dans une étendue de deux mil- les sur le chemin de fer de Birmingham. D'après ce que nous avons déjà dit, on conçoit que si on'place une pile voltaique ou réservoir d'électricité à une extrémité de la ligne; que/d'un des pôles de cette pile parte un fil quise prolonge jusqu à l’autre extrémité où il s'enroulera un grand nombre de fois autour d’une aiguille ai- mantée, ce qui constitue l'appareil multi- plicateur, et que le même fil soit ramenë vers son point de départ, au moment où on le mettra en rapport avec le second pôle de la pile, tout le fil sera parcouru par un courant électrique qui agira im- médiatement sur l'aiguille, et d'après le principe d'OErsted la fera dévier dans un. sens. Si par le changement des pôles on. dirige le courant en sens contraire, L'aiz guille subira une déviation opposée et on. aura ainsi avec une seule aiguille deux signaux différents, ou, si l'on veut, deux À lettres de l’alphabet. Avec un deuxiè- k 857 858 de ST APS Fa is Ë pi Job me fil etune deuxième: aiguille on aurasert, s introduit dans des trous en | ‘deux autres signaux ; en faisant passer deux courants par deux fils à Ja fois, on - agira sur deux aiguilles, et. à l'aide de deux conducteurs seulement, on aura ex- primé six caractères. C'est ainsi que par la ” combinaison de cinq fils et de cinq aiguil- les, M. Wheastone a pu transmettre tou- tes les lettres de l'alphabet. Un appareil ingénieux de touches, correspondant à chaque lettre, exécute à volonté, au point de départ, les diverses combinaisons né= cessaires, et les aiguilles-mises en mouve- ment à l’autre extrémité de la ligne mar- quent immédiatement sur un indicateur la lettre correspondante. Get appareil, que M. Faraday à proposé de désigner sous le nom de télégraphe à aiguüiles, a été encore simplifié; mais il né- | cessite toujours l'emploi de plusieurs fils, et sous ce rapport il ne peut lutter avec le nouveau système que nous allons décrire. Cependant, en raison de sa simplicité, le télégraphe à aiguilles restera peut-être le plus applicable à des usages restreints et prévus comme ceux des chemins de fer, où il suffit d’un petit nombre de signaux convenus d'avance pour indiquer, par exemple, qu'un convoi est parti, qu'il y a obstacle sur tel ou tel point de la ligne, etc. Ajoutons que, par la disposition des appareils, l'établissement du courant peut à volonté metireen.jeu-une sonnerie d’a- verlissement pour attirer l’attention du ue et qu'à chaque station intermé- idiaire existent des aiguilles d'observation Lt une pile.pouriransmettre les signaux, emutilisant néanmoins les mêmes circuits. Qu'on compare ce système avec celui des cantonniers placés de distance en distance lsur nos chemins de fer, dont l’insuffisan- ce, constatée déjà en maïnte circonstance, augmentera encore, si, comme il y a fout lieu de l’espérer d’après lesnouveaux per- fectionnements, on peut multiplier les courbes et les pentes, et on comprendra ous les avantages qui peuvent résulter our les chemins de fer de l'emploi des ommunications par le moyen de l’élec- riCité. x Le second système de télégraphe élec drique ou télégraphe à cadran repose com- 1e le précédent sur.la transmission d’un ourant galvanique. Le courant n’agit plus ur une aiguille aimantée, mais sur un fiorceau de fer doux transformé passagé- Jement: en aimant et pouvant produire, ar'attraction, un. effet mécanique. Les bservationsse fontsur un andicateur,sem- tlable à ceux de quelques omnibus de Pa- s. Un cadran sur lequel sont. tracées les “tres de l'alphabet, les chiffres et tous ” Mwsignes que l'on veut transmettre, est 1 couvert d’une plaque de.cuivre qui pré- Lg mte une petite ouverture ‘carrée, corres- i Éindant à la ligne circulaire des signes du k À dran. Celui-ci étant mis en mouvement m Qr un ressort d'horlogerie, tous-lessignes- ol | présenteraient successivement à l’ou- ii Qrlure et y passéraient avec rapidité, si o Mrotation du-cadran n’était arrêtée par us M! échappement. Une. petite goupille.de ui M doux, poussée elle-même. par un res- bre éxactement égal à celui des signes placés dans le mêmerayon, de facon que la goupille étant dans un des-trous, un si- gne reste visible à l'indicateur, et que si elle sort, au contraire, le cadran marche. Tout près de la petite goupille s trouve un barreau de fer doux autour duquel le fil conducteur du courant électrique est enroulé un grand nombre de fois, D'après la propriété déjà indiquée des courants sur le fer doux, quand l'électricité agira, le barreau de fer doux deviendra un ai- mant, attirera la pete goupille, et le ca- dran marchera. Si on inlterrompt presque aussitôt le circuit, le barreau de fer per- dant sa propriété attractive, la goupille reatrera dans le trou suivant par l’action du ressort, el un nouveau signe se mon- tréra à l'indicateur. Si maintenant l'éta- lissement et l'interruption du courant électrique à travers le fil sont allernatifs et calculés en conséquence, la goupille entrera dans chaque trou et en ressortira à volonté un certain nombre de fois, et par conséquent on marquera à l’indicateur le signe qu'on voudra. C'est pour obtenir ce résultat qu’ou établit à l’autre extrémité de la ligne un autre appareil appelé com- municateur. BURGUIÈRES. (La suite au prochain numéro.) SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. Sur la masse d'armes. La masse d'armes était une des armes offensives très en usage au moyen-äge ; il est hors de doute quece n'était guères qu’une massue perfectionnée et mise en rapport avec les besoins de l'attaque. On sait que les anciens se servaient de la massue, el que ce fut avec celte arme que Hercule accomplit les travaux qui le ren- dirent célèbre. Au moyen-âge la masse d’armæs devint l’arme des chevaliers, et l’on s’en servit dans les combats. Philippe de Dreux (1) évêque de Beauvais, proche parent de Philippe-Auguste, en fit usage lorsque les canons ecclésiastiques eurent défendu au clergé de verser lesang; il prétendait ainsi ne pas désobéir aux dé- cisions du concile. Quoiqu’ii en soit, au- cun historien contemporain n’a parlé de la masse d'armes sous les Gaulois; un javelot aigu, une hache qu’ils lançaient avec une adrésse merveilleuse ; une épée suspendue à un ceinturon qui leur serrait le corps, telles étaient les armes des pre- miers francs. Apollinaire qui les a si bien (1). Philippe, évêque de Beauvais, était fils de Robert IL. comte de Dreux, qui avait épousé la veuve du comte de’Bar-sur-Seine. Il passa deux fois en terre sainte (1478 ef 4190) et fut même prisonnier à Bagdad. Richard, roid'Angleterre, l’ayant pris, les armes À la main, le jeia dans une. étroite prison. Le pape Célestin JIL réclama la liberté de son cher fils, ainsi qu'il appelait l’évêque de Beauvais, mais Richard lui envoya la cotte d'armes encore ensanglantée de Philippe, et lui écrivit ces mots: * voyez, saint père, si C’est.là; lastunique de votre fils: Philippe mourut en1217; les plaines de Bouvine l'avaient encore vu au nombre des plus vaillants combattants, 859 dépein(s dans son panégyrique pour l’em- ereur Majorin, Procope, Agathias, his- (oriens contemporains des premiers rois francs, Grégoire de Tours lui-même, l’annaliste si exact de ces temps reculés, n’ont pas citéla masse parmi lesarmes dont faisaient usage les francs; « ni votre ja- velot. ni votre épée, ni votre. hache ne peuvent vous servir, dit Clovis, après la bataille de Soissons, au soldat ail veut punir. » Bien plus la masse d'armes ne se trouve même pas encore dans Ja des: cription de l’armure de Charlemagne, telle que nous l’a laissée le moine de Saint. Gal. Nous devons cependant faire obser_ ver que Montfaucon donne la masse d'armes à un chef de France; mais la manière de se servir de la cotue, (car elle portait alors ce nom) était différente ; On la jetait au milieu des bataillons ennemis, et elle écrasait par son poids. Le père Daniel, qai nous à laissé une si intéressante histoire de la milice fran- çaise, prétend avoir vu dans l’abbaye de Ronceveaux les masses de Roland et d’O- livier, deux de ces vaillants preux du cycle de la table ronde. « Cutte espèce de massué, dit-il, est un bâton gros comme le”bras d’un homme ordinaire; il est long-de deux pieds et demi, il a un gros anneau à un bout poar y attacher un chainon, où un’ cordon fort, afin que celle arme-n’échappe pas de la main: à l'autre bout du bâton sont trois chaînons auxquels est attachée une boule; l’une des massues estde fer et ronde, l’autre est d’un autre métal, un peu oblongue et canelée, c’est-à-dire qu’elle a Ja figure d’un {melon. Chacure est du poids d’un boulet de hait livres, avec quoi on ét vait Certainement assommer un armé, quelque bonnes que fusdé armes, quand le bras qui le por:difl puissant, » Le même auteur prétehk-c de son temps, un homme aurai peine lever ces masses avec lesquelles ta" pendant combattaient des jours entiers les chevaliers du rx° siècle ; c’est quil y avait loin de la manière de vivre de ces Gallo-Germains, et de leur éducation . physique, aux mœurs efféminées des no- bles du 18e siècle. Quelquefois aussi le bout de ces masses était formé d’un treil- lage sphérique se terminant par un bou- ton, quelques-unes aussi avaient la forme d’un marteau droit et-orné. Au xiv° siècle des peines étaient por- tées contre ceux qui faisaient usage de celle arme, pour. venger- une insulte : Jiem.se aucuns: aesté ferus de clave mor- el, se il ne meurt du cop, doit estre faite amende (voy. dictionnaire Cange, au mot clava). La masse, à cette époque, paraissait être tombée en discrédit, et être l'arme des assassins; on lit en effet dans le ro- man de la Violette : L C ®TA 6 Li plus couars.est trop hardis, Maïs n’ont ne lances ne espées Chaseunet masse-ou mail de fer. Et. dans Guillaume. Guiart. à l'année. 1304. S60 Un ribaut mal vestu et nu En sa main une maçuette La lance en celle riverette. Et plus loin, en 1305 : Laoist-on aux coups donner Diverses armes raisonner Et tenir espées et maces. On lit encore dansleroman de Vace: Grantjoye font borjoesetautre gentmenue, Neis les legeres fames, les vieilles, les cha- (nues O bastons, o avaux, o barres, o maçues. Lors veissiez haster vilains Pieu et machues en leurs mains. Et cependant à la même époque on voit du Guesclin, ce brave chevalier breton, qui raffermit le trône chancelant, se servir de la masse d'armes; de la court du roy sui pour sa mace porter, dit le chroniqueur dc ce héros. La masse figure aussi parmi les armes des chevaliers, en voici l’énumération que d’après les au- teurs qui ont écrit syr celle matière, en fait M. de la Curne de Saint-Pelaye dans les noles dont il a fait suivre ses intéres- sants mémoires sur l’ancienne chevale- rie : « L’épée en forme de croix, la /ance avec son fer et son pannontel, le chapeau de fer, les éperons, la gorgière, (chausse- col), la masse, la miséricorde ou couteau à croix, l’éce, les gantelets, la selle, le che- val avec son frein, la testière et harnement (bandes du cheval), le pourpoint, (c'est ici la cotte d'armes), le seignal, (c’est encore cile blason) et la bannière (l’étendard de la lance.) A. D'HÉRICOURT. m0 EXO — FAITS DIVERS. On lit ce qui suit à propos de la rage dans le journal l'Hyggie: « Un propriétaire domicilié dans le gouvernement de Saratorf a découvert que le remède le plus sûr contre la morsure des animaux enragés était un insecte appelé Ten- tonia Aurat. Le docteur Wagner a déjà fait V'essai de ce remède, et il a obtenu les résultats les plus gatisfaisants. On recueille ces insectes dans les mois de mai et de juin à l'état de larve. Quand l'insecte est sorti de la larve on le tue et on le met dans des vases bien fermés. On le donne ensuite au malade, sous la forme d'une poudre, sur du pain couvert de beurre. La dose dépend de l’âge du malade, du temps qui s’est écoulé depuis la morsure et de la période de la maladie, » he } — M, Grimaud, pharmacien à Poitiers, vieat de proposer un procédé qui rendrait plus diffi- ciles les empoisonnements par l'arsenic. Il your drait qu’on ne vendit ce produit que mêlé à une certaine quantité de sulfate de fer et de cyanure de potassium (1 pour 109 de chaque substance). L'arsenic, ainsi mélangé, se révèle, soit par sa ‘couleur, soit par son odeur, aussitôt qu il est employé dans les divers aliments propres à la nourriture de l'homme. Ainsi de l’arsenic pré- paré de cette maniêre et introduit dans de la soupe grasse chaude, donne immédiatement une couleur vert bronze très facile à distinguer ; dans du lait chaud, une couleur opale; dans du vin rouge, une couleur violette; dans du pain une couleur gros bleu ; et de même pour plus de vingt mélanges sur lesquels M. Grimaud a ex- périmenté. : — On lit dansdes journaux l’anecdote épigra- phique suivante: « Une inscription déchiflrée sur un petit vase, trouvé non loin des bords de + 861 la Saône, paraît fort occuper les antiquitaires de Mâcon. L'un d'eux a copié ainsi celte inscrip- tion: MYL. T. AR. D. ADI. V. IL. O. N, EN. SIS. et il en propose le développement suivant: MVLieres. Tinurtii. ARaris. Dicaverunt. ADI- patam. Vrnam, lovi. Optimo. Nautarum ENcol- piis. S{Spitum , et il traduit ainsi: « Les femmes « de Tournui-sur Suône ont dédié cette urne « pleine de graisse à Jupiter, très bon, protec- « teur des matelots sauvés des venis du golfe. » Mais voici qu’on autre savaut va plus droit au but. IL lit l'inscription couramment, et il trouve MVLTARD* DIVIONENSIS, Jatin fort éqaivo- que qu'il prétend traduire tout simplement par « Moutarde. de Dijon » Nous ne rapportons cette anecdole que comme une assez bonne épigram- me contre certains épigraphistes, et comme une plaisante mystificatioo. — ANTIQUITÉS ROMAINES À VERNON. — Depuis quelques temps, les feuilles publiques avaient parlé plusieurs fois de découvertes d’antiquités romaines faites à Vernon. Voici ce que l’on écrif, à ce sujet, à la revue de Rouen, à la date du 21 novembre ; « Des fouilles ont élé faites dans un champ contigu à l'avenue de la Maisonnette, pour l'extraction des cailloux à l'usage des grandes routes. Ces terrassements, pratiqués depuis deux mois et plus, ont révélé, dans ce champ, labou- ré depuis des siécles, l'existence d’un cimetière gallo-romain. à Ë » On a, jusqu’à présent, découvert vingf-deux squeleites, à un peu moins de deux mêtres de profondeur. Ils avaient tous un vase de terre sous le bras droit. Piusieurs avaient, en ouire, une fiole de verre. Ua des terrassiers employés à ces travaux, assure que tous les vases étaient placés au côté droit; un autre en a trouvé indis- tinctement au côté droit et entre les jambes. Chaque squelette avait, dans l'orbite de l'œil, une petite médaille de brouze; mais la plupart étaient tellement oxydées,qu'elles se sont brisées au premier frottement. Le premier terrassier qui. a fait les découvertes en avait cependant plusieurs parfaitement conservées; mais, en les portant à Vernonnet, pour les montrer à quelqu'un, il a eu la maladresse de les perdre sur le pont. Il m’a déclaré que plusieurs de ces pièces représentaient, d'un côlé, une figure au- tour de laquelle on Hisait ; Artonina ; qu’au rever était représenté un homme debout, tenants dans sa main droite, une espèce de fourche à trois doigts. Sur ma demande, il a ajouté qu’au bout de ces doigts était une espèce de dard. C’est bien évidemment le trident de Neptune ou de Pluton. Malheureusement, il n’a pas py dire ce que. contenait l’exergue placé autour du revers de cette médaille. Il y en avait aussi plusieurs seanblables à celles que je vais décrire plus loin. & + >» Les terrassiers m'ont montré les ossements, une granûe quantité de clous d'environ quinze cent. de long, mangés par la rouille, et qui de vaient fermer los cercueils de bois, lesquels cer- ceuils devaient avoir une grande épaisseur, si l’on en juge d’après ces énormes clous. Ils m'ont de plus montré des débris de bouteilles et de va- ses. JL. y a un grand vase épais, ressemblant un peu, pour la forme et pour la malière, à ces pots de terre dont on s@ sert dans la campagne pour mettre le lait; seulement, le vernis en est plus fin, et coupé de lignes formant losanges. Les débris d'uve petite coupe assez élégante sont d'use terre blanchâtre au milieu, et le dessus imite l’ardoise. « Je me suis fait représenter, chez M. Gar- pier, maire, plusieurs débris, parmi lesquels j'ai remarqué deux vases; l'un est composé de plu- sieurs morceaux recollés; il est en terre rouge. Sa forme est fort élégante. L'autre est une fiole de verre d'une extrême légèreté et ténuité. La partie supéricure, ou goulot,est conime argentée ou étamée en dedans; la partie inférieure paraît mi-argentée, mi-dorée. C'est le résultat du rési- du de la liqueur que l’on avait mise dans cette bouteille, pour désaltérer le défunt, au besoin. J'ai remarqué la même chose dans les débris des 862 autres fioles cassées. Au contact da l'air, Il s'en détache un tartre semblable à celui que je viens de décrire. “ Eafin M. Garnier m'a confié une petite mé- daïlle de cuivre, que je ne touche qu'avec la plus - grande précaution, tant elle est oxydée. « Elle est d'an vert très foncé, couverte de vert-de-gris’ Elle a à peu près la dimension et l'épaisseur de nos anciens deniers. D'un côté est ua buste d'un empereur couronné: on diraitun Constantin; de l‘autre côté, au revers, on voit assez distinctement deux guérriers romains, les jambes nues, le casque en tête, te regardant flé- rement, à moins qu'ils n’examinent un trophée qui paraît placé entre eux deux. Le eommence- ment de l’exergue est mangé par la rouille, et par conséquent illisible. La fin se compose de quelques lettres parfaitement conservées ; CITUS. Avant. on voit cinq lettres. Les trois premières sont difficiles à déchiffrer ; les deux dernièressont un E et un R. Le haut de la troi- sième paraît reprèsenter on X. S'il y avait une lettre de plus, on pourrait lire ; exercitus, quoi- qu'il y ait, entre le Ret le C, un intervaile à placer trois lettres. » , Deux autres médailles ont encore étérencon- trées. Elle sont en bronze et de grand modèle. Je les crois de Trajan et d'Antonin, quoique la légende soit fruste. Quelques-unes des têtes des cadavres étaient posées sur des tuiles à rebords ou sur des pavés de pierre de liais. De gros cail- loux entouraient leur chef, comme à Sainte- Marguerite-sur-Saône. Deux des morts étaient accompagnés de javelotsen fer. La forme des vases et le genre de sépulture indiqueraient as- sez des Romains du Bas-Empire. Les médailles d’Antoain et de Constantin, confondues ensem- ble, font assez connaître une époque voisine des invasions ees Barbares. BIBLIOGRAPHIE. Encyclopédie des gens du monde : répertoire uni- versel des sciences, des lettres et des arts, avec des Notices sur les principales familles histo- riques ct sur les personnages célèbres morts et vivants; par une société de savants, de litté- rateurs et d'artistes françsis et étrangers. T. XXIH, ire partie. (TEX-UX.) In-S. — A Paris, chez Treuttel et Wariz, rue de Lille, n. 17. — L'ouvrage, promis d'abord en 42:t0- mes, mais en disant toutefois qu'il pourrait en avoir un peu plus, puis en 45 (omes, puis en 20, est aujourd'hui annoncé en 22. — Cha- que tome devait être et est divisé en deux ! volumes ou parties. Histoire de la Sainte-Chapelle de Notre-Dame de Vassivière, près, près du Mont-Dore, en « Auvergne; par un religieux bénédiciin de la congrégation de Saint-Maur. In-18. Imprim. de Thibaud-Landriot, à Clermond Ferrand. ! Notions les plus essentielles sur la physique. la” chimie et les machines ; par M.Sainte-Preuve. Troisième édition. In-18 de 4 pl. — A Paris, chez Hachetle, rue Pierre-Sarrasin, 12. Opinions sur le système télégraphique univer- sel de M. Ennemond Gonon, et sur les systé- mes télégraphiques électriques. In-8. — A Paris, chez Sirou, rue des Noyers, 37. Pliares lenticulaires, système de M. Aug. Fresnei. In-4 d'une feuille, plus 36 pages lith. Paris. Traité dela médecine pratique. Mémoire sur les spléuopathies,ou maladies de;la rate,et sur les fièvres intermittentes ; par A. Piorry. In-8.— À Paris, chez Baillère, rue de l'Ecole-de-Mé-" decine, 47 + + 2 ee el Qt © 180; \l e À { Le vicomie A. de LAVALETTE. ( ME + ———— Re { it “Imprimerie de Worms, E. LALOUBÈRE el)Comp \i boulevart Pigale, 46. 0 > 1e Année. L'ÉCHO DU MON Paris—-HDimanceche, 29 Décembre 184’. — mm | N. 50. SAVANT. TRAVAUX DES SAVANTS DE TOUS LES PAYS DANS TOUTES LES SCIENCES. ; à : 2 hacun ; il est publié sous fa h EUDI etle DIMANCHE de chaque semaine et forme deux volumes de plus de 1,200 pages c ; publié s0 DU ste Se irc rédacteur en chef. On s’abonne : PARIS, rue des BRAUX-ARTS, N. 6, et dans les départements chez les principaux libraires et dans les bureaux de Poste et des Messageries. Prix du journal : PARIS pour un an 25 fr., eix mois 13 fr. 80, trois mois 7 (Fr. — DÉPARTEMENTS 0 fr 16 fr., 8 fr. 30. A l'ÉTRANGER 5 fr. en sus pour les pays payant port double, — Tout ce qui concerne le journal à M. le vicomte de LAVALETTE, D % . 50. directeur et rédacteur’en chef. SOMMAIRE. SCIENCES PHYSIQUES —Puy- SIQUE DU GLOBx.—Sur l'installation d'un maréo- graphe à Toulon et sur les marées d’Akaroa-Cha- zallon. — PHYSIQUE. — Remarques sur quelques anomalies apparentes dans Jes phénomènes élec- triques produits par la ‘foudre; Peitier. — Sur les explosions des mélanges gazeux; Seliigue, — SCIENCES NATURELLES. — BOTANIQUE. — Géographe bolanique du Mecklembourg; J ROE« Psk. (suite el fin) — SCIENCES MÉDICALES ET PHYSIOLOGIQUES.—ToxICOLOG1E.—L'ar- seuic à peliles doses peut-il s'accninuler dans le corps de manière à causer la mort ? — SCIENCES - APPLIQUELS. — PHISIQUE APPLIQUÉE — Des télégraphes électriques; BURGUIÊRES (suite et fin). — MECANIQUE APPLIQUEE. — Etirage des tuyaux à froid ; H. Ledru. — AGRICULTURE. — Culture du rutäbaga; de la Motterouge de Hénanzal. . SCIENCES HISTORIQUES. — ARCHÉOLOGIE. —Monuments de la valiée de Jéhosophat; J.-J. Scolès.— Aqueduc romain du Gard.— VARIÉTÉS. STATISTIQUE.— Vie moyenne des pairs el baron- nets d'Angleterre. — NOUVELLES ET FAITS . DIVERS. ——04%280— SCIENCES PHYSIQUES. PHYSIQUE DU GLOBE. | Sur staña on d'e meréogrephe à Tou- » ARE En e HRNÉ ’Ataroa (Nou- | * ,vélle Zélande). Extrait d'une Jeitre de M. . CHAZALLON, à M. anacGo. Le maréographe exécuté par M. Wa- gner neveu, ct inslallé récemment dans le port de Toslon, est analogue à celui que jai établi, en 1843, à Alger; il donne la grandeur réelle da flux et re- flux, ct les hauteurs successives du nivean de la mer sont indiquées, d’une manière continue, par les ordonnées d’nne courbe dont les abscisses représentent le temps, à raison de {2 millimètre pour une mi- nule. M. lingénieur Lambert a fait tracer sur une plaque de bronze, scellée dans le puits de marée, une iigne de repère | qui pourra servir dans l'avenir à relier les |. observations des marées el à constater la | variation ou la permanence du niveau | d'équilibre. _; J'ai pu suivre pendant quatre à cinq jours la marche du maréographe, le vent s'étant élevé vers la fin du deuxième jour, jai Occasion de reconnaître l’exis- tence d'une ondulalion assez curieuse qui n'avail pas encore été signalée. Fons ceux qui ont séjourné quelque lemps sur nos côtes, ou à bori d’un navire Onl pu remarquer, dès que le vent souffle, qu'il se forme à la surtace de la mer une Série d'ondes, lames ou vagues, qui Yicnneni successivement se briser contre le rivage, Ces ondes, plus ou moins con- sidérables selon l'intention du vest, ont ordinairement use amplitude de 30 à 120 centimètses, et une longueur de 15 à 25 mètres. Eh bien, outre ces petites ondes bien visibles à l'œil, et qui sem- blent courir les uncs après les autres, il existe, à Toulon, une autre onde dont la longucur doit être considérable (pro- bablement de 2 à 3000 mètres), et dont la période, assez régulière, est d'environ 15 minutes, tandis que l’amplitude varie de #a 40 centimètres. Une onde analogue se développe éga- lement à Aiger, ainsi que j’ai pu le con- stater au moyen des courbes qui m'ont été envoyées par M. Poircl, ingénieur en chef des travaux du port, et près duquel j'avais trouvé un précieux concours pour Pétablissement du maréographe; seule- ment la période est plus longue que celle de Toulon, ct sa durée est de 29 à 26 mi- nutes. La marée diurne dont j'avais déjà signalé Pexistence -à Toulon, se montre d’une manière tout aussi manifeste dans les marées d'Alger. Je vais actuellement, monsicur, vous présenter le résumé de la discussion des marées observées à nos antipodes, c’est- à-dire à Akaroa, dans l’anse Paka-Ariski (presqu'île de Banks, Nouvelle-Zélande). Ces observations, conformément à mes désiis, ont été faites de quart d'heure en quart d'heure, et suivies nuit ct jour ; elles embrassent une lunaïson du mois de septembre 4843 ct une lunaison du mois de janvier 18 4% . Elles m'ont été envoyées par un officier dont l’Académie appré- cie le savoir, connaît le zèle pour la science, el dont le nom est une garantie d’exactitude, M. le commandant Bérard. Ge sont les premières observations qui permettent d’éludier d’une manière un peu complète les lois du mouvement de la mer dans ces parages; aussi n’ai-je pas hésité, malgré la longueur des calculs, à les discuter jour par jour. | Le tracé graphique des observations donne des courbes assez irrégulières, et cette irrégularité semble tenir à des ondes analogues à celles dont nous venons de sigualer l'existenee dans la Méditerranée; seulement la période serait d'environ une heure; les observations étant disconti nues, on n'a que des fragments de ces ondulations , et ilest difficile de suivre leurs diverses phases. Quoi qu’il en soit, : ces irrégularités disparaissent sensible- | ment en faisant intervenir dans les calculs | presque toutes les observations de la jour- née. La mare semi-diurne, c'est-à-dire celle dont le maximum se manifeste de douze heures luraïres, existe presque seule à Akaroa ; les autres ondulations sont à peu près nulles. Après avoir déterminé avec soin la grandeur de la marée semi- diurne pour chaque jour, .je me suis atta- ché à la recherche d’un élément important etsur lequel on n’a encore qu’un très-petit nombre de données certaines; je veux parler du retard des marées, c’est-à-dire de l'intervalle de temps qui s’écoule entre l’action développée par les astres, à midi par exemple, à linstant où cette action Se manifeste. Cette recherche était d’au- tant plus intéressante qu’il sembierait, d’après les travaux de MM. Lubbock et Whewell, queles marées sont engendrées dans le vaste océan du Sud, à l’instant même du passage des astres au méridien, puis se propagent de cette mer vers les divers points du globe. Eh bien, es ob- servations" dela Nouvelle-Zélände ne confirment point cette manière de voir ; lä, comme dans la Manche le retard est d'environ quarante heures. De prime abord, avant d’entrer dans les détails du phénomène, je me serais at- | tendu à de tout autres résuhats, car le maximum dela marée, vers l’époque des syzygies, el le minimum vers les quadra- tures, quelquefois précède et quelquefois suit l’instant de ces phases, en outre, con- trairement à ce qui s’observe sur nos côtes, la marée des quadratures estassez souvent plus considérable que la marée des SYZY— gies: ainsi, à la quadrature du premier octobre, la marée était de 41m,756, tandis qu’à la syzygie suivante (8 octobre), elle était seulement de{m,558 : à la syzygiedu 6 janvier, la marée était de im,639 : à la quadrature suivante, on avait 1m,74%4. Ces diverses particularités résultent de la petitesse de la marée solaire compara- tivement à la marée lunaire : effective- ment la liinaison de septembre donne: Unité lunaire. .. Om,924. Unité solaire . : . Om,039. Le rapport de ces marées, aa lieu d’être à peu près 3, comme à Brest, cst donc plus que 50. Le peu d'influence du soleil esten outre rendu manifesteparles heures des pleines mers de la marée semi-diur- ne, Car, en ajoulant la constante 40h 51m à Pheure du passage de la lune au méridien d’Akarca, l'erreur maxima, sur 866 Pinstant de la pleine, ne dépasse pas = 10 minutes, tandis qu'à Brest, en opérant d’une manière analogue, l'erreur s’éleve- raità — 52 minutes. Si de nouvelles observations confir- maient les résultats précédents ; si l’effet solaire était réellement très-petit à Pépo- que des équinoxes, il en résulterait la conséquence remarquable, que ect effet s’accroit avec les déclinaisons. Voici ef- fectivement ce que l’on déduit des ob- servations solsticiales de janvier : Unité lunaire: . . Om.,918. Unité solaire. . . Om.,130. Le rapport est à peu près 7, et l’effet so- laire est devenu quadruple de ce qu’il était en septembre. Cet accroissement d’effet se manifeste encore sur les heures, car, en ajoutant la constante 40h. 51m. passage méridien de la lune, l'erreur, sur l'instant de pleine mer, s’élève à 21 minutes. L'unité lunaire, déduite des observa- tions de janvier, présente un accord {rès- satisfaisant avec la valeur donnée par les observations de septembre; nous adop- terons Om.,920 pour cette unité. Quant à ce que lon nomme unité de hauteur, on voit, par ce qui précède, que sa valeur sera un peu différente, selon la lunaison que l’on fera servir à.sa détermination ; on trouverait pour sa valeur moyenne Om.,960. Un autre fait important résulte des observations : lorsque ie soleil et la lune restent simultanément au méridien, les effets solaires et lunaires produits par chacun de ces astres ne se manifestent pas à Akaroa, après le même laps de temps; si la lune fait sentir son action après %0t 54m, le soleil y fera sentir la sienne après 39b4m; en d’autres lermes, le. maximum de l’onde solaire a lieu 150 plus tôt que celui de l'onde lunaire.» En omettant cette considération dans les calculs, les résulats qu’on en déduit s’accordent moins bien avec les observa- tions;les données de septembre malgré la petitesse de la marée solaire, confirment le même fait. Ainsi, à mesure que n0S Connaissan- ces sur les marées se développent, le phénomène semble ‘devenir de plus en plus complexe, maisen même temps cer- tains faits, inexplicables d’abord et qui semblaient isolés, se groupent ets’en chainent micux avec d’autres. Il serait possible, par exemple, qu’une circons- tance analogue à celle des marées d’Aka- roa subsistâl également dans les marées de Brest, ce qui pourrait permettre d’ob tenir le rapport 2,353 (qui sert à la dé- termination de celui des masses du soleil et de la lune ) sans employer les consi- dérations de l’illustre Laplace. PHYSIQUE. Remarques sur quelques anomalies appa- rentes dans les phénomènes électriques produits par la foudre. (Lettre de M. PEL- TLER) à M. le président de l'académie. Dans la relation que M. l'abbé Cha- 867 psal à faite de l'orage qui a éclaté sur la commune d’Ille (département des Pyré- nées-Orientales), le 24 août 1842, on re- marque plusieurs particularités curieuses que M. Araso a fait judicieusemeni res- sortir dans la séance dernière. _ La bizarrerie apparente des effets de la foudre à donné lieu à beaucoup d’ex- plications erronées; n'ayant pas suffisam- ment distingué ce qui appartenait à cha- Cun des deux ordres de phénomènes élec- triques, permettez, monsieur le Président que j'apportele tribut de mes observations ei de mes expériences à la solution de cette question. En janvier 1838, j'ai communiqué à la Société philomatique les résultats que j'avais obtenus en soumettant des bar- reaux de fer aux décharges électriques. Ces expériences ont mis hors de doute que l'électricité qui traverse un barreau de fer. ne lui donne pas de magnétisme par sa propagation; mais elles ont dé- montré en même temps qu’une décharge électrique agit mécaniquement sur les molécules du barreau, à la manière de la percussion et de la torsion; c’est-à-dire que si le barreau possède un magnétisme développé par l'influence du globe ter- restre ou par celle d’un courant voisin, la décharge d’une bouteille de Leyde, ou d’une batterie, coerce ce magnétisme, en tout ou en partie, comme le feraient les coups de marteau, mais n’en développe pas. Le magnétisme coercé est d'autant plus considérable, que l’on a placé le barreau pius paralléléement à aiguille d’inclinai— son, et que la décharge a été plus forte. et plus instantanée. Lorsque le barreau est, au contraire, perpendiculaire à Pai- guille d’incliraison et au plan du méridien magnétique, il n’y à jamais de magnétis- me produit, quelle que soit la puissance de la décharge. J’ajouterai, à ce que j'ai publié alors, qu’un effet analogue se re- produit lorsque l’on fait passer la dé- charge à travers l'épaisseur du barreau ; la décharge coerce encore le ma gnétisme développé par influence sans en produire de nouveau; mais cette cCoercitlon est beaucoup plus faible que la première , par la raison qu’il ya un moins grand nombre de moléculesquiéprouvent l’action de la décharge. Dans cette dernière expé- rience, lorsque la décharge se fait trans- versalement, il peut se présenter plusieurs cas qu’il faut soigneusement distinguer. Si la conductibilité est bien établie, et si les pôles des conducteurs sont assez éloi- gnés pour que toute la décharge traverse le barreau, il n’y a alors aucun magné- tisme nouveau de produit : il n’y à de conservé qu’une portion de celui qui était développé par influence. Mais si la con- ductibilité est mal établie, si les pôles sont peu éloignés, une portion de l’élec- tricité se décharge par-dessus le barreau, + A. à s en sautant d’uu pôle à l’autre ; dans ce 868. cas, il y a toujours aimantation, quelle que soit la position du barreau par rap-\ port au méridien magnétique, Dans cette Girconstance, la décharge extérieure ne fait que ‘reproduire le mode d’aimanta- tion que la stience doit à M. Arago. Ces expériences font disparaître toutes les anomalies apparentes du magnétisme produit par la foudre. Il y a aimantation, ou mieux, coËrcition de magnétisme dans les barreaux traversés par la foudre, si ces barreaux en possèdent un d'influence au moment de la décharge; il n’y en a pas, si le barreau est neutre; 1] y -a-ai- mantalion dans les barreaux traversés latéralement, si une portion de la dé- charge se fait en même temps en dehors du barreau, s’il y a une étincelle qui saute d’un pôle du conducteur à l’autre pôle. Il n’y à pas aimantation, si le courant traverse en entier le barreau ; il pourra l’échauffer, le rougir, le souder à d’autres, suivant l'énergie du courant, mais il n’y aura pas de magnétisme développé. Les effets extraordinaires de la foudre dans les habitations ne peuvent aussi être ramenés, sans création nouvelle, aux lois de la simple conductibilité. J’ai souvent insisté sur Popposition com- plète qui existe entre lés phénomènes d'électricité statique et ceux d'électricité dynamique, et je pense que le Mémoire que jai publié en 1835 a beaucoup con- tribué à faire disparaître la confusion qui régnait dans cette partie de la science. Lorcqu’un conducteur est suffisant pour donner un libre passage à une décharge électrique, il n’y a que des effets dyna- miques qui se manifestent par une éléva- tion de température, par une vaporisation des liquides, si les conducteurs en con- tiennent, par des actions chimiques, par la direction de l’aiguille aimantée, etc. ; mais il n’y a aucune des attractions ni des répulsions qui appartiennent à l’électri- cité statique. Lorsque le conducteur est insuffisant, les deux ordres de phénomè- nes existent simultanément: les phénc- mènes dynamiques sont produits par la portion qui s'écoule à travers le conduc- teur ; les phénomènes statiques, par la portion arrêtée par son insulfisance. La plus grande partie des matériaux qui entrént dans la construction des bâtis ments sont dans la classe des plus mau- vais conducteurs; lorsque la foudre atteint un monument, il y a Loujours en raison de cette faible conduction, des actions puissantes d'électricité statique. Non-seu- lement les matériaux des bâtiments sont de mauvais conducteurs, mais leur ar- rangement particulier, nécessité par les. habitations, en fait encore des conduc- teurs excessivement inégaux. L'ensemble est formé d’alternatives de pleins et de vides par les murs, les cloisons, les plan- chers d’une part ; et par les croisées, les portes, les chambres, etc., de l'autre. 869 Puis à ces nombreuses inégalités viennent se joindre des liens en fer, disséminés en tous sens pour en consolider les parties. Ces portions de bons conducteurs, qui prennent naissance et se terminent dans différents points du bâtiment, y. occasion: nent un grand nombre de phénomènes statiques locaux, par l'accumulation, à leurs extrémités, de l'électricité arrêtée -parlinconductibilité des matériaux à la suite. C’est dans ces points d'arrêt des courants, c’est entre les portions de plan- cher et de mur, qui reçoivent ces sur- charges électriques, que se produisent les puissants effets d'attraction qui arra- chent les parquets, les plinthes ou les meubles rapprochés d’un sol humide et conducteur. C’est alors que l’eau des va- ses où du sol s’évapore et ajoute son ap- point conducteur à toutes les conductions voisines ; c’est alors. que les‘objets légers sont soulevés et forment la danse “élec tique entre les tensions opposées de plan chers. La vapeur qui s'élève n’est point le produit d'une vaporisation des hautes températures,comme dans le premier eas; c'est l’évaporation de la surface humide augmentée par l'attraction prodigieuse qui agit sur elle. Lorsqu'on voit ainsi s’élever une vapeur du sol ou des vases pleins d’eau, on peut affirmer que c’est l'électricité positive qui rayonne de bas en haut, et que la masse électrique qui constitue la foudre est négative. Mes ex- périences ont prouvé que la formation de la vapeur est bien plus considérable à la surface du vase positif qu’à la surface du vase négatif; ce qui concorde, du reste, avec ce que l’on connaît du transport matériel plus facile du pôle positif au pôle négatif. À Je ne dois pas prolonger davantage ces explications, mais je reviendrai sur ce sujet dans un travail spécial, avec tous les détails nécessaires à son élucida- tion. SRE. Sur Îes explosions des mélanges gazeux; ; par M. SELLIGUE. $ (Extraït d'une Jettre de M. Arago, ) Dans sa Iettre, M. Selliguce rapporte d’abord ses dernières expériences dans lesquelles, pour donner toute la sûreté dinflammation possible aux mélanges détonnants introduits dans son appareil Sans Winfluence d’aucun courant, il a pla. cé aux 2,3 de la hauteur de la flamme contenue dans le robinet imaginé par lui, et au centre de ce robinet d’explosion, le plus près possible de l’orifice du trou, un fil de platine formant une espèce de pe- lote, dont les fils étaient espacés entre eux de maniére à ne pas se toucher, mais Cependant à conserver mutuellement leur calorique. L’incandescence de ce fil de platine qui devenait rouge-blanc en deux Secondes, rallumait instantanément la fläïnme du robinet, et, par suite, déter- minait livflammation du gaz détonnant de l'appareil. 870 En résumé, ajoute M. Selligüe, le gaz hydrogène, avec ses diverses combinai- sons ou mélanges rendus détonants, est d'autant moinsinflammablequ’il s'éloigne plus du gaz hydrogène pur, malgré les proportions observées, et c’est cette diffé- rence qui faisait que le gaz hydrogène pur délonait avec 50 centimètres de pres- sion de mercure, tandis que le gaz de bouille ne détonait plus à 12 centimètres de pression. « C’est le plus ou moins d’instantanéité de l’inflammalion qui fai- sait celte différence. » Car, par quoi la flamme était-etie. éteinte? c'était par le gaz délonant ; il était en contact avec celte flamme , puisque , daus les deux cas, la pression existait ; que même pour hydrogène pur, la pression montait à 50 centiméêtres avec explosion, ce qui élait quatre fois plus de pression que pour le gaz de houille. Le fil de platine con- serve son incandescence malgré le cou- rant produit par la pression, et, comme sa haute (empérature perciste. la détona- tion a lieu avec les modifications énon- cées plus haut. Si j'ai omis précédemment, comme on Pa fait observer, de parler des hélices, c’est que les hélices n’agissent que par renvoi de la force que donne la vapeur, en poussant le piston, tandis que mes ap- pareils agissent directement contre Peau et par une propulsion horizontale. Quant à la force de résistance que présentent mes boucliers-rames articulés qui sont sur la. tige des pistons, la surface qu’ils présen- tent es! de7/100 de leur surface totale: en conséquence, le vide produit par l’oxygène et l’hydrogëne qui ont formé l’eau par la détonationjointà la pression de l’eau exer- cée par la position de mes appareils au. dessous de Ja flottaison,est plus que suffi- sant pour faire,sans autre agent, revenir le piston et par conséquent le bouclier- rame à sa surface. Quant le bâtiment mar- che à la voile, la résistance pour quatre boucliersrames est en plus, de 280 centi- mêlres de surface, ce qur. avec la vitesse du sillage, ne présente que la résistance” formulée dans ma précédente lettre, de 60 à 70 Kilogrammes. J’ai la conviction d’a- voir rempli le but que jeme suis proposé. Le; expériencesauxquelles je me suis li- vré depuis, ne font que justifier comme économie et sûreté la supériorité de mon robinet d’explosion sur les agentsélectri= ques et voltaïques pour l’inflammation des gaz, Surtout depuis que j'ai ajouté Pignition du platine à la flamme du gaz, ce qui donne une sûreté surabondante, mais qu’il est toujours mieux d’avoir à sa | disposition, ———— SCIENCES NATURELLES. BOTANIQUE. Fragments de la Flore du Mecklembourg, par M: ROEPER (Zur Flora Mecklemburgs ; Rec storats-Programm von Jos, Roeper, Rostock 1845, A4). (Suite et fin.) La flore primitive de Mecklembourg a 871 sûrement subi les premières modifications par l'effet du défrichement de quelques points au milieu des forêts; les progrès de l’agriculture ont étendu et multiplié ces points; et peu à peu la culture a enva- hi les parties basses et même les marais, de maniére à rendre enfin le pays ce qu’il est aujourd’hui. Le fauchage plusieurs fois répété dans les prairies y a favorisé la multiplication des Graminéces et des Cy- péracées aux dépens des autres plantes ; le défrichement de certaines prairies, - exploitation des tourbières, lé desséche- ment des marais, les efforts pour avoir e A 7 des bois d’une même essence, enfin lem- ploi des engrais et des marnes, toutes ces causes ont agi puissamment sur la flore primitive, el d'autant plus que des végé- aux étrangers, les céréales, les plantes potagères, tinctoriales, médicinales, d’or- nement, etc.ontété scmées dans les lieux occupés d’abord par les espèces indigènes et qu’elles ont fini par devenir prédomi- vantes; enfin,avec ces plantesintroduites par l’homme, sont arrivées de mauvaises herbes qui se sont conservées et multi- pliées à l’abri même de la culture. La naturalisation d’espèces d’abord cultivées et devenues ensuite sub-spontanées et spontanées est venue ajouter ses effets à ceux des causes déjà énoncées. M. Roeper croit pouvoir ranger dans cette catégorie, pour le Mecklembourg, la Gaude (Rese- da luteola), la jusquiame, la pomme épi- neuse, ie grosciller, et peut-être aussi le carvi, le panais, l’Acorus calamus, etc. Beaucoup de ces plantes devenues sauva- ges sont aujourd’hui regardées comme inutiles, quoiqu’elles aient eu beaucoup de prix pour les générations qui les cul- tivaient. Ainsi avant l’introduction de la pomme de terre, le panaïs, la raiponce et une foule d’autres jouaient un rôle im- portant dans les jardins ; lorsque l’mdigo, la cochenille, le bois de Brésil, les diver- ses éniceries n’arrivaient qu’en quantité insuffisante ou n’ayaient pas même été découverts, on attachait beaucoup d’im- portance à la gaude etau pastel, à Pépine vinette, au Lepidium laufolium, au Cala- mnus, à la menthe, au carvi, etc. Ainsi parce qu’une plante est aujourd’hui sans usages, nous ne devons pas nous presser d’en conclure qu’elle n’a jamais été cul- livée. : . Dans leurs migrations, l’homme et le animaux disséminent les graines de cer- taines plantes; les unes s’attachent à eux, aux habits, aux fourrures, aux plumes, elc. ; les autres protégées par une enve- loppe osseuse, sont ayalées avec les fruits qui les renferment et échappent à la di- gestion. Ainsi sur la route que suivit l’armée russe dans son expédition en France, l'on a trouvé jusqu’à Francfort- sur-Mein des plantes dont les graines avaientététransportées, soit parce qu’elles s'étaient attachées aux habits, soit parce qu’elles s'étaient mélées au foin et aux grains destinés aux chevaux. Dans les ports demer et aux débarcadères pour les marchandises, on remarque souvent des 872 végétaux des contrées étrangères, qui finissent parfois par s’acclimater sur ces points et par se répandre ensuite de là dans le pays. Cette circonstance a intro- duit dans le midi de la France plusicurs plantes d'Egypte, de Syrie et de Barbarie, et c’est à elle aussi probablement que le Mecklembourg doit certaines espèces qui ont été observées à Warnemunde. Les oiseaux de passage transportent aussi des plantes que l’on remarque surtout dans les stations où ils passent la nuit, et qui .peuvent{s’y conserver ou qui disparaissent après un certain temps, lorsque leur eli- mat natal diffère trop de celui où elles ont été portées de la sorte. Ainsi M. Roe- per croit que le Leersia oryzoides, le. chiendent des rizières, n’est pas indigène de la plupart des lieux où il croit aujour. d’hui; mais que, grâce aux cils rudes de leurs bales, ses graines ont été (ranspor- técs par les oiseaux aquatiques du midi de l’Europe jusqu’en Suède peut-être. On sait comment la grive propage le gui. Le Phytolacca decandra, originaire de la Virginie, introduit d’abord dans le midi de la France par les moines de Carbon- nieux pour colorer le vin, cultivé en grand à Bordeaux en 1770, a été répan- du par les oiseaux très friands de ses fruits jusque dans les vallées les plus éloignées des Pyrénées, dans toute la France méridionale et l’ftalie. On sait que certaines plantes peuvent disparaître d’une localité particulière, comme par suite du désséchemeat d’un marais, de même aussi d’autres peuvent cesser de se montrer dans une contrée tout entière; telles sont celles qui ont une stalion très restreinte et qui se pro- pagent difficilement par graines, comme les orchidées; celles-ci peuvent être dé- truites par une altération de l’état du sol qui leur convient ou simplement par des collecteurs botanistes ou pharmacienstrop avides. D’autres peuvent disparaître avec la plante sur laquelle elles vivent cn pa- rasites; par exemple, l’Orvbanche ramo- sa ne peut se trouver que là où Pon cul- tive le chanvre; de même Pon ne voil jamais une végétation indépendante à la Cuscuta epilinum, au gui, ni au Loran- thus europœus. Plusicurs plantes annuelles peuvent également disparaître lorsque les champs ou les prairies où elles croïssent sont travaillés ou fauchés plusieurs fois l’année, et, que, par suite, elles ne peuvent mürir Jeurs fruits; clles peuvent aussi être étouffées ou affamées par d’autres plus hautes ou plus vigoureuses. Sous les tropiques où une espèce est souvent limi- tée à l’espace de quelques matinées, plu- sieurs plantes disparaissent sans retour lorsqu'on abat ou qu’on brûle les bois. Dans nos contrées tempérées dont la vé- gélation est beaucoup plus uniforme, où les plantes sont généralement moins can- tonnées, leur destruction est moins facile ct leur conservation cest heureusement assurée par la propriété que possèdent plusieurs d’entreelles de garder la faculté germinative, dans des circonstances fa- vorables, pendant des siècles et même des 873 milliers d’annécs; de là vient que souvent on voit reparaître des espèces qui sem- blaient perdues. Aujourd’hui les études de géographie botanique ont appris que chaque espèce végétale a une zone de végéiation qui lui est naturelle, et que ce sont seulementles différences de terrain, de température qui empèchent qu’elle ne soit uniformément répandue sur tous les points decette zone. Si donc une p'ante quelconque se montre dans le Hanovre et le Holstcin, dans la marche du Brandebourg et dans la Pomé- ranie, el si on ne l’a pas observée encore dans le Mecklembourg, on est en droit d'attendre qu’on finira par lv découvrir. Au contraire il serait inutile de chercher, par exemple, l'Euphorbia paralias sur le littoral du Mecklembourg, parce qu’on sait qu'elle s’arrète en Hollande. Depuis six aus, dit M. Rocper, la flore mecklem- bourgeoise a fait de nombreuses acquisi- lions en espèces que l’on y cherchait ou que l’on n’y soupçonnait inême pas, par suite des recherches de plusieurs bota- nistes, surtout de l’auteur et de sesélèves. C'est ainsi que l’été dernier a été trouvé POrchs pyramidalis, dont les stations les plus septentrionales étaient pour lAlle- mague, le Hanoÿre, Halle et Berlin. Quant à la question intéressante de savoir si cerlaines plantes sont liées ex- clusivement ou principalement à certaines natures de so!s (bodenstete, bodenholde et bodenvage d'Unger), le Mecklembourg ne fournit guère de moyens pour arriver à la résoudre, les formations géologiques pures y arrivant rarement à la surface, et même sur ces pointsse trouvent masquées, défigurées par la terre végétale. SCIENCES MÉDICALES ET PHYSIOLOGIQUES. TOXICOLOGIE. L'arsenic, pris à petites doses comme m#- dicament, peut-il s'accumuler dans l'é- conomie animale, de manière à causer la mort des malades qui en font usage ? Le rédacteur du Journal de Chimie, mé- dicale, voulant répondre à celte question, rapporte les opinions divergentes de plu- sieurs médecins sur ce sujet important. I cite d'abord celle du docteur. Anthoni Thomson, qui, après avoir préconisé les bons effets de l'iodure d arsenic, ajoute : « Quand on en continue l'usage pendant longtemps, il s'accumule dans l'économie et finit par déterminer des symplômes d'empoisonnement, une douleur à l'épi- gastre etau bas-venire, des tremblements et un état fébrile très-général. » M. le docteur Devergie, au contraire, pense que lorsque l'arsenic est administré à petites doses, l'éliminalion se fait par la sueur, par l'urine, par les sécrétions, et que la nalure dans ce cas se débarrasse de tout ce qui existe dans l'homme de con- traire aux principes organiques et vi- taux M. Flandin admet en parlie cette der ——.— mo, 874 À nière opinion, mais il pense que lorsque la résistance vilale est affaiblie, l'absorption peul prrsister el l'élimination ne plus avoir lieu. Alors le poison peut s'accumuler dans tel où tel organe, et déterminer de graves accidents. Enfin, M. Filhol, professeur de chimie à : Toulouse, pense qu'il est possible qu’à la suite d'ine médicalion arsenicale, à dose très-minime, le corps du malade renferme une dose d'arsenic aussi forle que celle qu'il eùt fallu pour empoisonner ce ma- lade, si elle cüt été donnée en une seule fois. ù Le rédacteur du Journal de Chimie mé- dicale, après avoir exposé ces üivergences. d'opinion, ajoute : « Nous pensons, des opinions aussi dissemblables étant émises par les hommes que nous venoss de citer, qu’il est nécessaire que la question soit tranchée ; il peu! résuller, selon nous, de grands dangers de l'emploi de l'arsenic. En effel, supposons qu'un malaue suc- combe après un traitement arsenical, on pourra accuser le médecin et la famille du malade de l'avoir empoisonné. Suppo- sons, d’une autre part, qu'un mälade meure empoisonné, on pourra juslifier sa mort en disant que le malade faisait usage de préparations arsenicales, qui se seront accumulées dans l'économie animale. » Nous avons déjà témoigné notre étonre- ment de l'extrême répugnance que mon- trent certains praticiens à faire usage des préparations arsenicales, tantis que des poisors plus violents encore sont admini- strés par eux sans scrupules, el souvent avec peu de réserve. Chacun sail que Far- senic n'est guère préconisé aujourd’hui comme médicammenl interne, que dans les fièvres intermittentes et cerlaines maladies : de la peau. Quelle que soit l’épinion que l'on se forme de son efficacité dans la pre- mière de ces maladies, il est évident qu'on ne peut redouter ses effets toxiques, puis- qu'on l'administre à des doses presque homæopathiques. Nous avons dit à notre article 2565, que M. Boudin le prescrivait x la dose d'un centième de grain pendant quelques jours seulement. Dans les maladies de la peau, la médi- cation est plus énergique ; cependant l'ar- senic est encore donné à doses bien frac- tionnées, soit qu'on administre la liqueur de Fowler ou la solution de Pearson, -ou mieux encore la solution minérale de De- vergie! dont chaque gramme ne contient que deux millièmes de grain d'acide ar- sénieux . Il ne saurait donc y avoir d'accident im- médiat, quand on apporte dans l'admini- stretion de cette substance les soins et l'attention conveuables. Mais, a-t-on dit, ne peul-il pas arriver que l'acide arsénieux puisse s'accumuler dans l'économie par une cause InCOnTue, et déterminer alors un empoisonnement . comme si l'en en ayait donné de fortes doses? Cela est évident, et le PraGEeS doit redouter cette catastrophe.qui s'ob serve à la suite de toutes les méJicalions par les substances dites fort impropre- É tbsatitttn(e 375 ment héroïques, et qui sont des poisons out aussi bien que l’acide arsénieux. L'empoisonnement par un médicament actif, peut avoir lieu de trois manières: Il peut y avoir excès dans la dose, el les ac- cidents surviennent immédiatement; la substance toxique peut s'’accumuler dans l'intestin, resiér enveloppée par les ma- Hières inertes qui s’y trouvent, puis. rede- venant libre par le mouvement du tube digestif, s'offrir tout à coup à l’absorption en trop grande quanlité. C’est une éven- tualilé que le praticien ne doit jamais per- dre de vue. Aussi a-t-il le soin, toutes les fois qu'il fait pendant longtemps usage (&’'un médicamment énergique, d'en sus- pendre l'emploi et de vider l'intestin par des purgatifs répétés. Nous avons cilé des exemples accidents semblables, sous {l'influence de l'adminisiration de Phydro- chloraie de baryle dans les scrofules. Enfin, tout médicament actif introduit lentement dans l’économie peut y causer des rivages que tous les secours de l’art. ne peuvent pas toujours prévenir. Chacun |\counait les déplorables effets des mercu- riaux chez certains individus. N'y a-!-i! pas là véritable empoisonnement? que peut-il arriver de plus fâcheux par l'emploi de l'arsenic? L'économie résistera-t-elie mieux à quelques grains de sublimé, qu’à la pré dose d’acide arsénieux? Et si l'on | prétendait que ce dernier est encore plus actif que le sel mercuriel, nous demande- pos si l’acide hy‘rocyanique n’est pas le ‘plus violent de tous les poisons, et si la (responsabilité médicale est plus engagée [par son emploi que par celui de l'iode, de la sirychnine, du nitrate d'argent, etc. | De-ces diverses objections il faut con- Iclure; ce nous semble, que tous les médi- camen!s dits hérviques ne doivent jamais têlre administrés sans nécessité, c'est-à-dire }sans qu'il. soit démontré que les malades ne peuvent guérir que par leur secours. Alors, il faut bien en convenir, on leur fail courir quelque danger, mais le bénéfice qu'ils retirent de l'emploi de ces médica- ments compense largement le risque qu'ils courent. Que le pralicien prescrive alors l’arsenic ou toute autre substance véné- nmeuse, il n'a point €e responsabilité à er- (courir ; il ne doit y avoir que ée la reron- naissance pour l’habileté dont it fait preuve, en faisant servir à la conservalion de la [santé des substan:es que ia nature n'a don- nées que pour sa destruction. (Journal de médec. et chir. praliques). > SCIENCES APPLIQUÉES. & PHYSIQUE APPLIQUÉE. Des Télégraghes électriques. Par M. Burguières. (Suite et fin.) Lecommunicateur se compose d’une roue en cuivre qui tourne sur un pivot de même métal; sur cette rouc les lettres fet les signes sont gravés dans le même ordre que sur le cadran de l'indicateur. (Cette roue présente à sa circonférence, ‘auprès de chaque signe, des entailles qui 876 sont remplies avec de livoirc; un ressort, également en cuivre, presse sur celle cir- conférence; enfin, le fil correspondant à l’un des pôles de la pile est en rapport avec le ressort, et l’autre pôle avec le pi- vot de la roue. D’après celte disposition, quand on fera lourner la roue, le ressort pressera alternativement sar le cuivre et sur l’ivoire, c’est-à: dire sur des surfaces conductrices ou non conductrices de Pé- lectricité, et le courant se trouvera établi el interrompu autant de fois qu’il y à de surfaces d’ivôire et par conséquent de si- gnes sar la rouc, Or, nous avons vu que c'était la le moyen de communiquer à la goupille de Piadicateur les mouvements alternatifs de sortie et de rentrée qui font tourner le cadran de manière à ce que tous les caractères viennent se présenter successivement et à volonté, à l’observa- teur. Tel est le dernier mécanisme imaginé par M. Wheatstone, à l’aide duquel on peut transmeltre facilement trente lettres par minute,avec tout le temps nécessaire pour qu’on puisse les lire et les écrire, observer la ponctuatien, et une pause dans l’intervaile de chaque mot. Nous li- sons, daus un rapport de l’amirauté,qu’il a suffi de une minute huit secondes pour faire une communication composée de 59 lettres ct 1% pauses. On voit tout de suite l'avantage du télégraphe à cadran sur le télégraphe à aiguilles : produisant un cffet mécanique quiestidentique,quel que soit le signe à transmettre, un seul circuit suffit pour les communications les plus variécs,les questions et les réponses, les rapports des stations intermédiaires. : Jusqu'à ces derniers -temps; pour faire communiquer les deux pôles de la pile ct établir un circuit, on a pensé quil fallait nécessairement faire revenir le fil sur lui- même, et par conséquent avoir deux fils juxta-posés, un pour Paller et un pour le retour. Maïs il résulte d'expériences anciennes d’Erman ct d'Aldini, qu’on peut supprimer le fil de retour, et em- ployer la terre dans le même scñs. On allache chaque extrémité du filà une pla- que de métal qu’on enfouit dans la terre, le courant se propage sans rien Perdre de sa puissance, et on arrive ainsi à ce résuhal important de n’avoir plus qu’un fil unique de transmission. Des essais tentés dans ce but en Angleterre, par M. Wheatstone, à Munich par M. Steindhcl, et en Italie sur le chemia de fcr de Mi- lan, ont été couronnés d’un plein succès. Le même fil peut s’appliquer encore à la sonnette d'alarme qui est mise en mou- vement par l’activn directe du courant. Dans l'intervalle des communications on place vis-à-vis du morceau de fer doux susceptible d’être aimanté par le courant un mouvement de sonnerie, qui n’est retenu que par une gcupille de fer; au. moment où le courant est rétabli, la gou- pille est attirée et la sonnerie appelle . l'observateur à son poste. On conçoit que ce système de fonnettes électriqnes puisse être appliqué à d’autres usiges, ct même aux usages domestiques; on l’emploie en 877 Angleterre dans plusieurs établissements publics, el notamment à la chambre des communes. Nous signalerons encore un curieux perfectionnement du télégraphe électri- que qui consiste à imprimer directement la nouvelle au lieu de la faire lire. On subslitue au cadran de l'indicateur un disque mince de cuivre taillé de la cir- conférence au centre, de manière à for- mer 2% rayons à l’extrémité desquels sout placés des caractères en saillie, com- me ceux d'imprimerie; On ajoute un mé- anisme dont la détente peut être mise en liberté par l’électro-magnétisme, et alors un marteau applique le caractère saillant contre ua cylindre sur lequel sont enroulées alteruativement plusieurs ban- des de papier blanc et noirci comme dans les apparcils multa-copistes. Chaque coup de ce marteau galvanique imprime plu- sieurs fois la même lettre, et l'on peut ainsi obtenir en même temps plusieurs exemplaires du même message. Les piles voltaiques ou réservoirs d’é- lectricité, employées pour faire manœu- vrer les télégraphes électriques, sont d'autant moins puissantes, que le fil est moins long et que le mécanisme des ap- pareils est plus parfait. En Amérique, sur le chemin de Baltimore à Washington, où on communique à unc aiguille aiman- tée une impulsion qui imprime des points sur le papier, on cst obligé d'employer une énorme batterie. Avec les appareils de M. Whcatstone, il suffi d’une pile de six à huit couples de deux pouces carrés alimentés avec une solul'on de sulfate de cuivre, pouvant donner pendant long- temps un courant d’une intensité sensi- blement égale. On peut méme remplacer la baticrie voltaïique par une machine. magnélo-électrique où d’induction qui donne une puissance constante, el qui est {oujours prête à agir sans prépara- Uon. La composition, l’isolement, le dia- mèêtre.ct la longueur des fils sont autant de questions importantes qui n’ont pas encore recu de solution définitive. On sait que l'électricité se propage à travers cerlaines substances comme les métaux, et ne peul en (raverser d’autres, telles que le verre et les résines. Dansles expé- ricnces tentées jusqu’à ce jour, on a em- ployé des fils de fer ou de cuivre; les premiers sont plus économiques, mais les seconds sont meilleurs conducteurs. Pour les isoler, il faut lutter contre la conductricité des corps environnants, et c’est l’humidité qui est ici le plus grand obstacle à vaincre. C’est elle qui a empê- ché qu’on püt enfouir les fils dans le sein de la terre : bien que dans les nombreu- ses expériences on les ait entourés de résine et placés dans des conduits de fonte, ils ont été promptement envahis par l’hu- midité, et ont perdu leur faculté de trans- mission. À, plus forte raison serait-il impossible d'employer, comme on lavait. proposé, les rails des chemins de fer"com- me fiis conducteurs.On a donc été obligé de suspendre les fils en l'air, en prenant 878 toujours la précaution de les entourer de substances protectrices, en les soutenant sur des rapports isolants en porcelaine, on peut en faire un long usage, et, bien que lair contienne beaucoup de vapeur d’eau, les vents et le soleil suffisent pour les maintenir dans des bonnes conditions. Il est vrai qu'avec ce mode'de suspension il devient nécessaire de défendre les fils par une surveillance active contre la mal- veillance, qui peut en un instant inter- cepter celte communication fragile. Aussi les télégraphes électriques ne peuvent-ils être établis sûrement que sur les lignes de chemins de fer, et leur . extension est-elle subordonnée à celle de ces voies nouvelles de communication. Eofin, on n’a pas encore mesuré quelle est la distance à laquelle on peut transmeltre les signaux sans interruption des fils. Le courant s’affaiblit par la longueur du parcours, el il s'agirait de savoir jusqu’à quel point on peut lutter contre cet affai- blissement avec la puissance des appareils créateurs du courant électrique. La plus grande longueur sur laquelle on ait expérimenté ne va pas au-delà de huit à peu! lieues; vers la fin de janvier 1845, une expérience intéressante doit être faite sur le chemin de fer de Londres à Portsmouth sur une ligne de vingt quatre lieues. On voit par tout ce qui précède que le télégraphe électrique n’est pas une idée chimérique, mais une invention très applicable et déjà très perfectionnée. Elle a rendu beaucoup plus promptes et beaucoup plus faciles ur les chemins de fer ces communications dont dépendent la süreté du service et souvent la vie des ‘voyageurs. Elle a été utilisée un grand nombre de fois pour la transmission de messages intéressants, notamment en Angleterre, lors de l’accouchement de la reine, pour appeler les ministres à Wind- sor et dernièrement en Amérique dans les élections. La France ne pouvait rester en arrière des autres pays, ct on ne peut qu'approuver Île parti qu'a pris l’admi nistration de faire faire des expériences sur une grande échelle. La commission est composée de sayan's éminents et d'hommes très compétents pour instituer des expériences profitables à la science, mais elle ne doit pas oublier cependant à que dégré de perfection M. Wheatstone a déjà porté ses appareils. On ferait bien, ce nous semble, des’éclairer des lumières de cet habile physicien qui s’est mis à la disposition de la commission. On aurait le plus grand tort d’être arrêté par une fausse susceptibilité nationale. L’Angle- terre n’a-t-elle pas su s’attacher des in- génieurs français qui ont fondé chez elle des monuments également glorieux pour. le; deux pays? E. BurGuiènes. 879 MÉCANIQUE APPLIQUÉE. Note sur l’étirage à froid de tuyaux en cuivre, tôle, etc.; par M. H. Ledru. Le plus grand avantage des tuyaux étirés à froid est une économie impor- Lante sur tous les autres modes de tuyaux employés jusqu’à ce jour. ls peuvent se fabriquer en tôle noire, en cuivre où en malière métallique de toute nature, une fois laminée ; mais c’est surtout en tôle galvanisée qu’ils trouvent leur principale application, el c’est en effet le fer gal\ anisé qui leur a donné naissance. : Parmi les produits les plus importants . de la galvanisation du fer, se placent tous les articles de fumisterie, les tuyaux pour descente de bâtiments et tous les autres genres de conduits pour l’eau, le gaz et la vapeur. La consommation sans limite et sans terme des tuyaux pour une multitude d'usages de chaque jourm’avait frappé. En effet, fluides, liquides et so lides même, tout ce que l’homme destine à une circulation contenue, s’emprison- nent dans les parois d’un tuyau, Cependant les imperfections des divers modes de cubage et la cherté de quelques genres spéciaux étaient noloires. Il me vint à l’idée que les ressources du banc à étirer, combinées avec un système d’agra- fure double et continu, dans lequel les deux bords recourbés d’un coulisseau re- ceyraient en sens inverse les deux bords recourbés du tube dans toute sa longueur, divisant ainsi la pression qui tend à les disjoindre, et trouvant dans la pression même une force de résistance prolongée, puisque cette pression agit sur le coulis- seau, le resserre de plus en plus et tend à Pempêcher de lâcher prise par une sorte de balancement de deux effets contraires; ik me sembla, dis-je, que ces données pouvaient me conduire à l’invention d’un genre de tuyaux qui, à l’économie, con- dition si importante, joindratentles avau- tages de la solidité, de létendue en lon- gueur, de la rectitude et de la propreté, résultat des surfaces lisses el sans clou- ures. La solidité de mon système d’agrafure se démontre, ce me semble, par la des- criplion même ; les qualités bien recon- nues, aujourd'hui, du fer galvanisé , garantissent la durée de mes tuyaux. Au besoin, ilssesoudent parfaitement à l’étain ou se brasent au cuivre; je ne laisse d’ailleurs sortir des ateliers aucun tuyau qu’il n’ait été éprouvé à une pression de quinze atmosphéres. La longueur inusitée de ces. tubes, et l'aspect agréable de nouveauté qu’offrent à la vue ces longs développements de 8 à 9 mètres d'un seul bout, ce qui n'avait jamais été exécuté auparavant, ne seront pas, je l'espère, un des moindres titres de mes produits à la faveur du publie, Après avoir indiqué les avantages que présentent ses tuyaux pour les poêles, pour la conduite des fluides, ponr les ma- chines à vapeur, etc.; M. Ledru décrit son procédé de fabrication dans les termes . suivants. $ Une feuille de tôle à peine cintrée, au milicu de laquelle.on pose un mandrin du diamètre nécessaire, se présente deyant celle machine, #y engage en entraînant , , : : 1 l’agrafe qui doit opèrer sa fermeture sur toute la longueur, et, par un seul étirage, ressort en tuyau tel qu’on ne saurait le faire à la main ni par aucun autre moyen connu jusqu’à ce jour. Qu’on se figure le travail de la charrue du Brabant, labourant avec deux socs au lieu d’un seul; ramenant de droite et de gauche et recourbant la tôle en dedans d’un sillon situé au centre, de la même manière qu’en un sens opposé elle rejette et retourne la terre en dehors. Dans cette espèce de fière charrue, de labour mé- canique, c’est le sillon, autrement dit le coulisseau devant servir d’agrafe, qui marche, et c’est l’outil, représentant le soc, et placé en saillie perpendiculaire à la partie supérieure de la filière, qui de- meure immobile; la tôle, pour s’arrondir en tube ct franchir la filière, tend à réunir ses bords, entre lesquels l’outii résiste ; pressés alors fortement contre cet obsta- cle, au lieu de se joindre, ils se trouvent forcés de se replier à l’intérieur en forme de X sous es bords de l’agrafe. Une se- conde filière d’un calibre plus étroit re- çoit le tuyau dans cette position, complète par une pression plus forte sa jonction, en faisant disparaître l'iptervalle qui a livré passage à l’outil, et achève alors sur le mandrin l’aplatissement des bords de l’agrafe et des bords du tube emboîtés les uns dans jes autres ; leur adhérence devient telle, qu’à l'œil üs ne semblent plus former qu’un seul corps, et ce sys- sème de fermeture longitudinal est st parfait, que l’agrafe se trouve la partie la plus solide du tuyau ; or on sait que tous les autres genres de {tuyaux pèchent sar(out par la ligne de jonction. AGRICULTURE. Culture du Rutabaga. L'absence de ce navet de nos assole- ments est une nouvelle preuve, entre mille, de l’apathie de nos culuvateurs. Depuis bientôt 50 ans ceite plante est connue et appréciée ; sa culture n'offre pas plus de difficultés que celle de la pomme de terre; ses qualités la rendent précieuse pour la nourriture des che- vaux, vaches, moutons, cochons et vor laille. La conservation en est facile ; in- sensible aux plus fortes gelées, elle reste en terre pendant longtemps : ee sont là certes de bien grands avantages, et il y a vraiment de quoi s'étonner qu’elle ait fait si peu de progrès, qu'il y ait tant d’en- droits où elle est absolument inconnue, et que ceux mêmes où on la connaît en soient encore aux essais. C’est l’effet de la déplorable situation de notre agricul- ture pratique, livrée pieds et poings liés à l'ignorance la plus grossière et à la rou- tine, les 2 plus terribles ennemis du pro- | | a ÉD got: : grès. Mais espérons tout du temps, @es louables efforts de la presse, de la persé- vérance des hommes zélés et des comices agricoles, qui provoquent sans cesse des essais par des instructious, des avertisse- ments et des primes. Voici un court exposé des procédés qu'une expérience prolongée m’a démontré êtreles plus efficaces pour la culture dn yutabaga. Ils se présente d’abord deux moyens, qui ont chacun leurs partisants : — Le semis en pépinière et le requipage ; — Le semis en place en ligne, suivi de l’é- claïrcissage. — Je ne parlerai pas d’une troisième méthode, qui est celle à la vo- léen en place; elle est universellement ‘reconnue pour inférieure, et abandonnée des meilleurs praticiens. Après avoir longtemps pratiqué la première de ces méthodes avec des succès variés, et lui avoir trouvé des inconvénients qui par- fois ont compromis mes récoltes ou les ont notablement diminuées, J'ai essayé le semis en place et en lignes. Je n’ai pas tardé à me convaincre de sa supériorilé ; je l'ai définitivement adopté ; je le prati- que exclusivement depuis 5 ou 6 ans, et j'en ai été constamment satisfait. * Voici la manière dont j’opère : le ter- rain destiné à cette culture, préparé par un labour à la charrue, avant l'hiver, après avoir été fumé à raison de 25,000 kilogrammes par hectare, en subit un deuxième en mars, puis un hersage un mois après. Sur la fin de mai, temps de la semaille, il est bon de le rafraîchir encore par un deuxième hersage, pour ensemencer immédiatement. Alors on rayonne à distances égales. La distance convenable entre les lignes est de 0249. dans une terre bien amendée et de 0m40 dans celles qui le sont moins. Pour se- mer moins épais et plus également, ce qui est important, il est essentiel de mê- ler la graine avec 5 ou 6 fois son volume de cendre ou de sable fin. Si l’on semait trop dru, cela augmenterait les frais de l’éclaircissage. à . 2 kilogrammes de graine sont plus que suffisants pour 0'ect.:50 Cette graine ne demande pas à être enterrée à plus de 0wQ14 à 0®,027 de profondeur.Elle com- mence à germer et se montrer ordinaire- ment au bout de 5 à 6 jours, si le sol a conservé une humidité suffisante, ou qu'il soit suf venu quelque pluie. C'est à la sortie de terre qu’a lieu le temps le plus critique pour la plante. Elle se trou- ve souvent alors attaquée par 2 ennemis redoutables : les limaces, si le temps est humide; et le puceron, si le temps est sec. Je ne connais d’autre remède à ce fléau que de hâter la végétation en ré- pandant dans les lignes, sur la semence, un engrais pulvérulent, comme cendre, noir animal, poudrette, marne de mer, ou un mélange de quelques-uns de ces in- grédients. La plante en contracte proba- blcment une amertume qui déplaît aux 832 insectes. D'ailleurs la rapidité de sa vé- gétation nc leur donne pas le temps d’y faire de grands ravages, et bientôt elle se trouve en état de braver leurs atteintes. Dès qu’elle a acquis un peu de force, il faut l’éclaircir. Des femmes et des en- fants conviennent par'aitement pour ce travail. On doit, à celte époque, espacer le plant à 0m,054 ou Om,081. On arrache en même temps les mau- vaises herbes qui ont crû dans les lignes, quant à celles qui peuvent se trouver en- tre leslignes, elles sont plus promptement détruites par un instrument plat et cou- pant, dont on ratisse l’entre-deux des li- gnes en reculant. Ces herbes tendres sont aussitôt pâmées et desséchées lorsqu'il fait sec. Mais si le temps est pluvieux, elles sereprésentent facilement, et le ter- rain se trouve alors mal nettoyé, Ces premières opérations terminées, les plan- tescroissent rapidement. Lorsqu’elles ont acquis la grosseur du petit doigt,elles sont assez fortes pour être éclaircies de nou- veau et espacées définitivement. Alors on arrache tout ce qu'il y a de trop, laissant au moins 0®,40 ou 0m,43 entre les plants. S'il existe des lacunes dans les lignes, on les regarnit avec le plant arraché, auquel on laisse le plus de terre que l’on peut pour en faciliter la reprise ; on le repique de suite après l’extraction. Ce plant re- prend bien, mais cependant il ne fournit jamais d’aussi beaux navets que ceux qui sont restés en place. Lorsque les rem- placants sont bien repris, on donne un binage énergique, soit à l’aide d’instru- ments perfectionnés à cet usage, soit au moyen de la binette, dont l'ouvrage est sans doute long et dispendieux, mais est aussi mieux fait et plus eflicace. : Gette opération, qui n’a lieu que sur la fin de juillet, est la dernière. Les plantes étendent leur feuillage, couvrent entière- ment le sol, étouffent toutes espèces de mauvaises herbes qui auraient pu échap- per ou renaître; et, bientôt après, les racines se forment en partie sur terre, grossissant à vue d'œil, au ravissement du cultivateur. On ne doit leur enlever aucune feuille : cela leur nuit et interrompt leur végéta- tion, quoique le contraire aït été avancé par des gens inexpérimentés sans doute. Le peu de feuilles que l’on pourrait leur ôter sans leur nuire aurait d’ailleurs une si faible valeur pour la nourriture du bétail, que les frais de leur cueillette ne se trouveraient pas couverts;et enfin,res- tant sur le terrain, elles ne sont pas per dues pour sa fertilité. Vers le commencement de septembre : on peut commencer à jouir ; mais il est bou d’attendre, pour la plus grande con- sommation, la fin d’octobre ou le com- mencement de novembre, les rutabagas acquérant du volume et du poids jusqu’à cette époque et même jusqu'aux gelées. Si l’on désire semer du blé d'automne dans le terrain qui a produit des rutaba- 833 gas, il faut les arracher vers la fin de Septembre ou d'octobre. Mais il vaut mieux les laisser en terre, où ils se conservent mieux et acquièrent du poids et du volume. On les enlève alors en entier vers la fin de février ou au commencement de mars, temps où leur végétalion devient active et les fait pous- ser en vert. On leur coupe le collet et ils se conservent longtemps assez bien sous des abris, dans des granges, des cel- liers, etc. Il faut avoir soin de les remuer et d’en rompre les pousses de temps en temps. Le terrain qu’ils ont occupé doit alors être refourné par un coup de charrue,-et pent être ensemencé d’orge, blé de mars, avoine ou sarrasin, avec lesquels on sème une prairie artificielle, comme trèfle et ray-grass. ‘ Dzra MoTrEROUGE DE HÉNANSAL, RE SCIENCES HISTORIQUES. ARCHÉOLOGIE. Monuments qui existent dans la vallée de Jehosophat, près de Jérusalem, d'aprés M. J.-J. SCOLES. Si l’on ne considère ces monuments que sous le rapport de leurs dimensions et du mérite de leur architecture, l’on ne trou- vera pas que leur mérite soit fort grand; mais ils présentent beaucoup plus d’inté- rêt sous ce point de vue que ce sont presque les seules constructions existant dans Jérusalem ou dans les environs qu possèdent quelque caractère d’antiquit et que, de plus, la tradition leur a applh> qué les roms d’Absalon et de Zacharià | ils méritent donc, envisagés de ce point de vue, de fixér l'attention des archéolo- gues, quant à la détermination de l’époque à laquelle ils remontent. Sous le rap= port du style, ils présentent un mélange étrange ; l’on y voit en effel les ordres de l'architecture grecque amalgamés avec le caractère et la forme des constructions égypüuennes, Le plus remarquable d’entre eux, connu sous le nom d’Absalon, pré- sente des colonnes engagées d’ordre io- nique, une frise dorique, une corniche égyptienne, et un faite élevé ionique ; le tout est détaché ou creusé dans le creux même d’un rocher. Letombeau de Zacha- rie-se montre sous les mêmes caracz tères généraux; mais il est moins orné et 1l est surmonté d’une pyramide. On trouve, dans cette même localité, plu sieurs autres tombeaux ; mais ils présen” tent moins de particularités remarquables et caractéristiques. Néanmoins, on dis- tingue dans le nombre une excavationqui présente un arceau décoré de feuillages, dont le caractère est grec. En examinant les détails de ces monu- ments, M. Scolès émet l'opinion que l’on doit les rapporter à l’époque où la domi- nation romaine s’étendait sur la Syrie et | 7 SZ. OS ee | l'Egypte. La forme pyramidale a été très fréquemment employée par les Romains dans leurs constructions monumentales. L'Aquedue romain du Gard. Une lettre lue dans une des séances da conseil municipal de Nimes, et publiée par le Courrier du Gard, rend compte en ces termes du résultat des travaux entre- pris pour l’exploration de l’aqueduc ro- main récemment découvert dans cette ville : « Les travaux d’exploration s'étendent dans la partie comprise entre le chemin de Courbessac, vis-a-vis le Mas-Coustan et la route royale au-delà de Saint-Ger- vasy, sur une longueur totale de 7,000 mètres. Mais nous n'avons complètement reconnu que la parue comprise entre le domaine de Curnier et le village de Saint- Gervasy sur une longueur de 5,65# im. 15 cent. Ne » Cette exploration a exigé jusqu’à présent près de 150 fouilles, qui consis- tent en général @ans des tranchées de 1 mètre de largeur sur 3 à 4 mèires de Jongueur et de 2 à 3 mètres de profondeur moyenne, faites perpendiculairement à la direction de l’aqueduc. Ces fouilies ont té assez heureusement dirigées, et toutes, a l’exception de 7 à 8 au plus, ont mis l’aqueduc à découvert, et ont eu, par cou- séquent, un résultat utile. » La longueur. de la partie complète- ment reconnue se divise alnsi : » Aqueduc dans un par- fait état de conservation. » Aqueduc avec radier et piedroits, mais sans 2,000 m. 80 voue. 2,904 90 » Aqueduc avec radier, mais sans piédroits ni Ë vouie. 1,148 45 « Total. -6,654 19 » Ce résultat me paraît satisfaisant, et je crois qu’il représente assez bien, quant à la proportion de la partie conservée, le résultat moyen que nous obticndrons dans l'exploration de toute la partie comprise entre Nimes ei Saint-Bonnet. «Les Romains cherchaient toujours à enfouir l’'aqueduc de 2 3 mètres de pro- fondeur, soit pour le mettre a l'abri de la destruction de la part du temps ou des hommes, soit pour que l’eau conserrat toute sa fraicheur ; de sorte que l’aqueduc est en général parfaitement conservé dans les parties en plaine, où EN un fond de terre suffisant, et qu'il l'est moins bien dans les parties à mi-côteau où le fond de rocher se trouve beaucoup plus près de la surface du sol, et où l’aqueduc a pu être atteint par les travaux de cul ture des champs. à » Ainsi, entre Nîmes et Courbessat, où lPaqueduc est à mi-côteau et où le terrain a été si souvent bouleversé, comme li ar rive toujours aux abords des grandes villes, nous ne devons pas espérer des résultats satisfaisants; mais, au CoR- 885 traire, entre Saint-Gervasy et Sernhac, dans les plaines de Bezouce, Pazac et Logtac, où l’aquedue est enfoui à trois mètres de profondeur, nous cemptons le trouver en bon état de conservation sur la plus grande partie de sa longueur. » Nous avons découvert sept à huit re gards dont les dessins ont été soigneuse- went relevés. » Dans les parties conservées, l’aqne- duc est en général plus ou moins comblé par la terre qu'y ont entraînée les eaux de la surface du sol, introduites dans l’a- queduc par les rega:ds au fur et mesure de leur destruction. » Mais ce qu’il ÿ a de plus remarqua- ble à observer dans les parties décou- vertes, c’est le dépôt des eaux. Le phé- nowène n’a pas encore été suffisamisent étudié pour qu'on puisse en indiquer toutes les circonstances; mais on peut dire déjà que ce dépôt est d’une épaisseur variable d’un poiut à un autre, que dans certains points cette épaisseur sur les pa- rois verticales s'élève jusqu’à 0 m. 45 de . chaque côté, ce qui réduit le débouché normal de l’aqueduc, de 1 m. 20 à0 m. 30, et qu’enlin on a été, à plusieurs reprises, dans la nécessité de l’enlever pour donner à l’eau un écoulement suffisant, ce qu’a- vaient d’ailleurs rendu évident des obser- vations récentes faites dans les travaux de restauration des voûtes du Pont-du- Gard. » Des expériences précises sercnt faites pour S’assurer de la possibilité, et con- naltre le prix de revient de l’eulèvement de ce dépot dans les parues Conserves. » _VARIÈTES. STATISTIQUE. — Vie moyenne des pairs et harognmetis d'Angleterre. Dans la séance du 16 décembre, de la société statistique de Londrez, le docteur Guy a donué communication d'un mémoire « sur la durée de la vie dau les femilles des pairs ei des barou- nets de la Grande-Bretagne. » (On the duration of Life among the fumilies of the Peerage and ba- ronelage of thè Vuited Kingdom.) — Les faits re- ceuillis par l'auteur s'éléveut à 2,291. Kl a résumé ies résuliais auxquels ils aménent dans un ta- bleau que nous ue reproduisons pas ct qui &. FHyyort aux «tivers âges à partir de 21 ans. — Deux autrés tableaux donnent le nombre de morts pour dés périodes de 5 et.de 10 ans, ainsi que les propurlious pour ceni : Aye. Nombre des inorts. Sur cent. De 91 à 95 (or 2,92 26. 30 85 3,71 SANS 99 4 32 36 40 107 4,67 41 A5 132 5,16 A6 30 181 1,90 ST UUES 195 8,51 56 60 : 203 8 86 61 63 240 10,47 66 70 241 40,32 11 75 258 11,26 76 S0 213 9,30 gt 55 A47 6,42 186 : 90 92 4,01 91 95 91 0,92 96 100 ohaurdessus 10 0,44 PAG ORAZ Fe 7 17 JUL 29 a . Liverpool. -rable aux classes élevées qu'on n'aurait ét “ | 88 LP "TT Age, Nambre des merts, Sue De 21 à 30 189 663 51 40 206 8,99 4l 5n 343 13,66 51 60 593 17,37 61 70 AR! 20.99 71 830 AA 20.56 sl 90 239 10,43 91 100etau-dessus 31 4,3 Lex faits exprimés par ces tableaux ont ét convertis en tables de mortalité par M. Neisor| Un eutre tableau exprime la comparaison enti la vis moyenne des pairs et des baroonets, el celles des habitants mAles du royaume en géné ral, et de ceux de quelques-unes des principalel villes, d'Angleterre plus parliculièrement. Ui autre tableau exprime la comparaison entre le réiulfais précédents et les tables ordinaires d morlalité; ceite comparaison est moins {avo porté à s'y attendre, la vie moyenne parm elies étant plus courte que dans l’ensemble d l'Angleterre, dans le comté de Surrey, en ©: ? lk et en Finlande, et qne pour les personnes assu- rées aux sociétés anglaises et françaises. D’ur autre côté, celte mème vie moyenne est plt{ longue que pour les habitants de Londres et dé Afia de reconnaître si la durée probable de la vie parmi les classes hautes à varié avec lei époques, le docteur Guy a formé le table=x suivant : & Siècles. Nombre de faits. Age moyen. De 1200 à 1300 7 64,14 1300 1400 9 25.24 1400 1500 23 69,41 4500 1550 52 74,27 4550 1600 100 68,25 4600 1650 492 63,95 1650 1700 346 62,40 4700 1745 - 512 64,13 Le résuitat auquel conduit ce tableau est que, parmi les individus mâles nés depuis le milieu du seizième siècle jusqu’à la fin dn dix-sep- tième, la vie moyenue à diminué de 68 1,4 an nées à environ 62 1,2 années, diminution d'environ 6 ans; et que, parmi celles qui son! nées pendant la pramiëère moitié du Air-hui tième siècie, elle a auzmenté d'environ deux ans. RER MM. les Abonnés dont l’abon- nement finit au commencement de janvier, sont priés de vouloir! bien le renouveler en temps con- venable, s'ils ne veulent subir des retards dans l'envoi du journal. —-+29S=0-- — La ville d'Annecy (Etats Sardes), vient d'é: riger ume slatue en lPhooneur de Pilustre chi. miste Berthollet, né à Talloire. Cette statue erl bronze est due au ciseas de Marochetti. — Les habitants de Montäïdicr, ville natsle de Parmentier, se proposent également d'érigel sar l'une des places pubiiques, uue statue er bronze, en souvenir des b'enfaits rendus à l'humanité et à la science par celui qui occupa le premier rapg parmi les philanthropes de soi époque. —: On écrit d'Oxford (&ngleterre), le 14 dé cembre . = « On vient de faire une importante décou verte! à! la bibliothèque Badleienge de notr vilie : v'est le manvserit d'une traduction com plète en lapgue arabo du grand ouvrage su l'anatomie, de Galen, laquelle contient les si livres de cette œuvre qui ne sont pas parWenu jusqu’à nous, et que l'on croyait irrévocable ment perdus. » Le vicomie A. de LAVALETTE. } a Imprimerie de Worms, E. LaLouBÈRs. el Comp boulevart Piga'e, 46. | u FAITS DIVERS. ".} vpu ve vire Ê LE ? RTS ee a LR Ten